BULLETIN
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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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BULLETIN
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
E -MEDITE
Tome III
ANNEE 1931
MASSON ET C
EDITEURS
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
-- PARIS- VIe —■
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N°l.
259e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
29 JANVIER 1931 .
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des laits suivants :
Ont été élus Membres de l’Institut (Académie des Sciences) :
M. L. Lapicque, Professeur honoraire, Le 2 juin 1930;
M. R. Fosse, Professeur, le 19 janvier 1931.
M. le Professeur A. Lacroix a été nommé Docteur honoris causa
de P Université de Bruxelles, et il a reçu la médaille Penrose décer¬
née par la Geological Society of America dans sa séance de
Toronto, 30 décembre 1930.
MUe Paule Barret a été déléguée, pour un an, dans les fonctions
d’ Assistant à la Chaire (T Anthropologie (Arrêté du 22 janvier 1931).
M. Guinet a été nommé Chef de carré au Jardin botanique du
Muséum (ArrêLé du 22 janvier 1931).
MM. Berthemet et Kratz ont été nommés Jardiniers perma¬
nents titulaires (Arrêté du 31 décembre 1930).
— 6 —
M. Moreau a été nommé Jardinier permanent auxiliaire (Ar¬
rêté du 31 décembre 1930).
M. Feuii.lebois a été nommé Gardien de galerie stagiaire (Ar¬
rêté du 31 décembre 1930).
Un congé d’un an, du 1er janvier au 31 décembre 1931, a été
accordé à Mme Monges, née Maurer, Assistant.
Des bourses (Arrêtés du 11 et du 30 décembre 1930) ont été
allouées à :
MM. Le Vii.lain, Goursat, Duché, Feldmann, Mlles Cail-
lère et Y. Marquès [Bourses de Doctoral];
MM. Griaule et J.-L. Thomas [Bourses de Voyage].
Ont été nommés Correspondants du Muséum :
Sur la proposition de M. le Professeur M. Bridel (Assemblée
des Professeurs du 20 novembre 1930) :
M. C. Charaux, Pharmacien de lre classe à Jouet-sur-l’Aubois
(Cher) : il effectue, depuis de nombreuses années, des travaux de
Chimie et de Physiologie végétales. Botaniste distingué, il a rendu
au Laboratoire de Physique végétale, dont il est un des collabora¬
teurs les plus distingués, de grands services dans la récolte des
plantes destinées à l’étude. Le Muséum s’honorera en l’acceptant
comme Correspondant .
11 a déjà extrait des plantes de nombreux principes immédiats
nouveaux, sucres et glueosides : rutinose, robinose, centauréine,
rhamnifoside, orobanchotide, mélilotoside, etc., acide lactari-
nique. Il a effectué des recherches intéressantes sur la rhamnodias-
Lase et le noircissement des végétaux.
Toutes ces recherches ont été faites dans un laboratoire entière¬
ment installé à ses frais et dans un but purement scientifique.
Sur la proposition de M. le Professeur E.-L. Bouvier (Assem¬
blée des Professeurs du 20 novembre 1930) :
M. C. Dumont, à Paris : s’intéresse à l’histoire naturelle depuis
plus de 40 ans. Disciple et ami de Bedel, Chrétien, Grouvelle,
Lhole, J. de Joannis, etc., il s’est surtout occupé des Lépidoptères
de France et de la Barbarie. Attaché d’abord à la découverte de
localités spéciales et des espèces rares de notre faune, il a étendu
ensuite ses recherches, à l’Espagne, à la Corse, puis, au delà de la
mer, aux territoires Sahariens.
Un séjour de près de deux ans qu’il lit pendant la guerre dans les
oasis de Biskra, Ouargla, Touggourt, et surtout El Goléa, au cours
duquel il pratiqua intensivement les chasses nocturnes et les élc-
— 7 —
vages, lui fournit une quantité considérable d’espèces nouvelles.
Le vif intérêt soulevé par ces découvertes le décida à faire deux
nouvelles expéditions dans les territoires désertiques de l’Afrique
du Nord. A deux reprises, et chaque fois pour plus d’une année, il
s’établit dans le Sud Tunisien, fouillant d’abord Gafsa et Tozeur,
puis plus récemment Maknassy et la région à gommiers de Thala.
Comme celles du Sud Algérien, ces expéditions furent extrême¬
ment fructueuses. Chasseur infatigable, éleveur perspicace et
acharné, excellent observa leur, \1. Dumont rapporta un matériel
énorme, plein d’intérêt et des plus variés. A l’exception des Lépi¬
doptères, tous ecs documents furent remis ou Muséum : les Insectes
à la Chaire d’ Entomologie, les autres Arthropodes à celle des Vers
et Crustacés, les Plantes à la l’hanérogamie, etc.
Depuis son retour d’Afrique, M. Dumont a entrepris des re¬
cherches sur les modificat ions du régime alimentaire chez les Che¬
nilles, recherches qui lui ont donné des résultats fort, curieux et
dont il n’a encore publié qu’une partie.
Nommé Président de la Société Entomologique de France, à
laquelle il appartient depuis plus de 30 ans, cet excellent naturaliste
a formé une remarquable collection de Lépidoptères, l’une des plus
importantes de notre pays, qu’il destine au Muséum.
Sur la proposition de M. le Professeur E.-L. Bouvier (Assemblée
des Professeurs du 18 décembre 1930) :
M. Robert Biedermanx, a Winterthur (Suisse), Ingénieur du
Polytechnikum de Zurich : grand industriel et fils du célèbre géo¬
logue Suisse, il est aussi un excellent naturaliste. En dehors de la
faune Helvétique, à laquelle il s'intéresse d’un point de vue général,
il a formé une collection de Lépidoptères qui est une des premières
du globe pour les groupes auxquels il s’est particulièrement atta¬
ché.
On lui doit un certain nombre de Notes et Mémoires et il a acquis,
pour ne citer que les plus marquantes, la célèbre collection du
DT Max Stand l’uss et celle de Loretz, plusieurs parties de la fameuse
collection de A. -IL Fassl et d’autres de la collection Ch. Oberthür,
dont nous déplorerons toujours l’irréparable perte.
Grand ami de notre pays, M. Biedermann a fait, depuis plusieurs
années, des dons multiples et importants à la Chaire d’ Entomologie
du Muséum. Nous lui sommes redevables, entre autres, elc tous les
doubles d'Hepialidæ du globe de la collection Oberthür, de plus
de 200 Pierùlæ et 300 Synlomidiv de l’Amérique tropicale, prove¬
nant des chasses et de la collection Fassl. Ces superbes séries, en
parfait état, déterminées par des spécialistes, riches en « co types »,
en espèces et en formes qui manquaient a nos collections, consti¬
tuent des dons d’une valeur scientifique et mat érielle considérable
— 8 —
et sont telles que le Muséum n’aurait jamais eu la possibilité de les
acquérir autrement.
Sur la proposition de MM. les Professeurs L. Joubin et A. Gru-
vel (Assemblée des Professeurs du 18 décembre 1930) :
M. Jean Rtsbisc, Docteur ès sciences : réside depuis plus de 10 ans
à Nouméa, où il a été d’abord Professeur au Collège. Depuis deux
ans, il est Directeur de la Mission scientifique permanente et il est
chargé de diverses études de sciences naturelles appliquées pour le
compte de la Colonie.
Tout en étant Professeur, il a pu réunir les matériaux d’une
étude sur les Mollusques Nudibrancb.es et, bien que privé de labo¬
ratoire, de livres et d’instruments, arriver à en faire le sujet d’une
thèse. Il est, venu la mettre au point dans le laboratoire de M. Jou-
bin et dans celui de M. Gruvel, et il l’a soutenue à la Sorbonne
où il a obtenu la mention très honorable et les félicitations du
jury.
Il a donné au Service de la Malacologie toutes les collections de
Nudibranches, dont beaucoup sont des types originaux, qui lui ont
servi pour sa thèse. Depuis, il en a envoyé d’autres qu’il a décou¬
verts dans différentes parties de la Nouvelle-Calédonie. II a fait
parvenir aussi d’importantes séries d’Éebinodermes, de Coraux, de
Coquilles.
M. Risbec esL le seul zoologiste qui réside actuellement à Nou¬
méa : le Muséum aura en lui un précieux Correspondant .
Sur la proposition de M. le Professeur H. Lecomte (Assemblée
des Professeurs du 18 décembre 1930) :
Le R. P. Charles Tisserant, des Pères du Saint-Esprit, à Che-
villy, par l’Hay-les-Roses : pendant un séjour de IG ans en Afrique
centrale, à Bambari, il a récolté de nombreuses collections bota¬
niques, dont plus de 2.850 numéros en plusieurs exemplaires ont été
donnés au service de Phanérogamie du Muséum. Il profite de son
séjour à Paris pour étudier ses collections : il a déjà fait paraître
dans le Bulletin du Muséum plusieurs notes sur les Légumineuses.
M. le Président a le regret d’annoncer deux grandes pertes
éprouvées par le Muséum :
M. Édouard Chevreux, Associé du Muséum, est décédé le 4 jan¬
vier 1931.
On trouvera plus loin une notice biographique par M. le Pro¬
fesseur E.-L. Bouvier.
— 9 —
M. Paul Carié, Associé du Muséum, Secrétaire général de la So¬
ciété des Amis du Muséum, est décédé le 19 décembre 1930.
Ases obsèques, M. L. Mangin, Directeur du Muséum, a prononcé
rallocuLion suivante :
Au nom du Muséum et de la Société des Amis du Muséum, je
viens dire un dernier adieu à Paul Carié, notre ami dévoué, dont
l’activité mise au service de la Société des amis du Muséum s’est
traduite par l’accroissement de ses membres et l’augmentation de
ses ressources financières.
Paul Carié, né à l’Ile Maurice d’une famille établie à l’ile de
France depuis le xvn° siècle, s’était préoccupé de perfectionner
l’industrie sucrière tout en continuant ses recherches scienti-
iiques.
Son domaine était un modèle des procédés modernes.
En 1914, il abandonna sa propriété florissante pour se mettre
au service de la France. A l’issue de la guerre, il liquida ses proprié¬
tés pour s’établir définitivement en France. Il avait été le promo¬
teur du mouvement qui espérait provoquer le retour de l’Ue Mau¬
rice à la France.
Pendant ses missions, il put enrichir nos collections, d’autres
grands nombres de. spécimens; c’est à lui que nous devons les tor¬
tues géantes des Mascareignes qu’on admire à la Ménagerie. Son
dévouement fut récompensé par le Litre d’ Associé du Muséum.
Le départ de M. Guy Babauït pour l’Afrique Centrale donnait
libre le poste de Secrétaire général de ta Société des Amis du Mu¬
séum : il voulut bien l'accepter et bientôt il marqua sa place par
des succès nombreux.. La mort l’a surpris en pleine activité.
J’adresse à sa famille l’expression de notre vive sympathie.
DONS D’OUVRAGES.
M. H. Lecomte (remplacé par M. Gagnepain) fait la présenta¬
tion suivante :
Je dépose pour la Bibliothèque du Muséum, la 44e livraison de
la Flore générale de V J ndo-Chine (7e fascicule du tome III). Ce fas¬
cicule comprend :
1° la fin de la famille des Myrsinacées, par J. Pitard;
2° les deux familles des Sapotacées et des Èbènacèes, par H. Le¬
comte.
Ces deux dernières familles comportent surtout des espèces arbo¬
rescentes; elles tiennent par conséquent une place importante
dans la forêt indo-chinoise.
Les Sapotacées sont essentiellement des plantes à latex; c’est de
— 10 —
quelques espèces du genre Palaquium qu’on extrait la gutta-percha.
Le même genre est représenté en Indo-Chine et de l’espèce Pala-
quium obovalum on a retiré une substance ayant quelques carac¬
tères de la gutla.
Quant à la famille des Ébénaeées, elle contient les genres Dios-
pyros et Maba qui sont des producteurs de bois d’ébène.
Ce travail considérable de la flore d’un grand pays comme l’ Indo-
Chine fut entrepris il y a 25 ans, grâce à des matériaux rassemblés
au Muséum et recueillis par divers botanistes, surtout le Dr Tno-
rel, Harmand, Pierre, Balansa, le Père Box, etc. Il est faux
qu’on ait attendu les matériaux envoyés par l’Institut des recherches
agronomiques, car cet Institut est de fondation bien plus récente.
Le travail comprendra 7 volumes d’environ 1.000 pages avec des
planches hors textes et. do nombreuses vignettes dans le texte. Je
dus d’abord recourir h des botanistes de bonne volonté et, dès la
première année, je pouvais compter, en dehors du personnel du
Laboratoire de Botanique, sur quelques Professeurs des Universités
de Paris et de la Province et même sur quelques botanistes étran¬
gers parmi lesquels j’ai le plaisir de citer : le grand botaniste anglais
Sir Joseph D Alton, Hooker, Casimir de Candolle, de Genève,
les Professeurs Beccari et MARTELU.de Florence. Tous ces colla¬
borateurs signent personnellement les familles qui leur ont été
attribuées et dont ils gardent la responsabilité.
Mais pour une œuvre de longue haleine, groupant des auteurs
variés et exigeant, pour des tomes différents, l’utilisation simulta¬
née de plusieurs imprimeries, j’ai cru bon de charger l’un de nos
plus actifs collaborateurs de se consacrer exclusivement à la Flore
de l’Indo-Chine, et sous le titre de rédacteur principal de répartir
les matériaux d’étude, de vérifier les corrections des auteurs, et
surtout d’assurer l’exécution typographique uniforme des diffé¬
rentes parties de l’ouvrage.
M. le Professeur U. Bois offre, pour la Bibliothèque :
Index seminurn Mitsei Parisiensis anno 1930 colleclorum [Service
des Échanges]. Paris, 1930.
M. P. Vignon offre son ouvrage intitulé ;
Introduction à la Biologie Expérimentale. Les Êtres organisés.
Activités, Instincts, Structures (Préface par le Professeur E.-L. Bou¬
vier) [ Encyclopédie Biologique, VIII]. Paul Lechevalier, Éditeur,
Paris, 1930.
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Herring (Poul) : François Crépin. Kjbcnhavn, P. Haase et
Sons, 1930. In-8°, 156 p., portrait.
— 11 —
In Tanoust : La Chasse dans le pays saharien et sahélien de
l'Afrique occidentale française et de l'Afrique équatoriale française.
Paris, Éditions du Comité Algérie-Tunisie -Maroc, 1930. In-8°, 208 p.
Luquet (Georges-Henri) : Le Rire dans les légendes océaniennes.
Paris, F. Alcan [1930]. In-8°, pp. 268-288 (Exlr. du Journal de
Psychologie normale et pathologique, XXVIIe année, N03 3-4.
15 mars- 15 avril 1930).
Luquet (Georges-Henri) : Sur l'origine des notions mathématiques
Remarques psychologiques et ethnographiques. Paris, F. Alcan
[s. d.]. In-8°, pp. 734-761, fig. (ExLr. du Journal de Psychologie,
XXVIe année, N°s 9-10. Nov.-déc. 1929).
Margerie (Emmanuel de) : La Société géologique de France, de
1880 à 1929. [s. 1. s. n.] 1930. In-4°, 82 p. et portr. (Extrait du
Livre jubilaire publié à l’occasion du Centenaire de la Société
géologique de France, 1830-1930.
Moghadam (Sadegh) : Les Mannes de Perse. Avec diverses noies
sur l' histoire de la médecine en Orient et une Élude critique sur l'ori¬
gine de la manne des Hébreux . Paris, Grande librairie universelle,
1930. ln-8°, xxi-145 p., (ig. et pl.
Pruvot (G.) : Annélides polychèles de Californie recueillies par
M. François. Avec une introduction et des notes de Pierre Fauvel,
Paris [H. Le Soudicr] 1930. In-8°, 94 p., pl. ( Archives de Zoologie
expérimentale et générale, T. 70, 10 avril 1930).
Seurat (L.-G.) : Faune des eaux continentales de la Berbérie.
Alger, irnpr. Crescenzo, 1922. In-8°, 66 p. et planche (Université
d’Alger. Faculté des Sciences. Fondation Joseph Azoubib. Tra¬
vaux du Laboratoire de Zoologie appliquée).
Hagerup (Ola f) : Vergteichende mor photo gische und syslemalische
Sludien über die tianken, und andre végétative Organe der Cucur-
hilaceen und Passifloraceen. Kobenhavn, IL Hagerups Forlag
1930. In-8°, 104 p., fig.
Hoeiine (F. C.) : A Bracaaiinga ou Abaracaalinga. Sâo Paulo
[typ. Brasil, Rothschild et Co.,] 1930. In-8°, 47 p. (Sccretaria da
Agriculture, Indus tria e Commereio do Estado de Sâo Paulo).
Rivero (M. J.) : Reviscd catalogue of jirincipal plants al the Ca¬
nal zone plant introduction gardens. Mount llopc, the Panama Canal
press, 1930]. In-8°, 12 p.
Serrano (Antonio) : Arqueologia y elnografia Argeniinas . Los
prirnilivos habitantes del territorio Argenlino. Buenos Aires, J. Rol-
dén et Cio, 1930. In-12, 216 p., tableaux, carte et lig.
— 12 —
Storrow (B.) : Cullercoals herring investigations and lheir rela¬
tion lo other marine work; an essag on fluctuations. Newcast.le-on-
Tyne, T. and G. Allan [s. d.]. ln-8°, pp. 191-238 ( Proceedings of the
Universitg of Durham Philosophical Society, Vol. VIII, Part. 3.)
Storrow (B.) : Forecasls of the Salmon run. Factors tvhich may
govern the tyne. Manchester, Sherratt and Hughes, 1930. Petit
in-4°, 12 p., fig. (Repr. from The Salmon and Trout Magazine,
june 1930).
British Muséum (Natüral History) : Report on the geological
collections mode during the voyage of the « Ouest. » on the Shackleton.
Rowelt expédition tolhe South Atlantic and Weddellseain 1921-1922.
London, pria Lcd by order of the trustées of the British Muséum.
1930. Gr. in-8°, xi-161 p., l'ronlisp. et fig.
Bonnet (Pierre) : La mue, l'autotomie et la régénération chez
les Araignées, avec une étude des Dolomèdes d'Europe. Toulouse,
Impr. Toulousaine (Lion et fils), 1930. In-8°, 464 p., pi. en noir
et en coul., carte et fig.
Bonnet (H.) : L'Évolution de l'azote au cours de la germination.
Lons-le-Saunier, impr. L. Dcelume, 1929. In-8°, 38 p.
Bulzacchi (Bruno) : Élude comparative sur l'emploi des Sola¬
nacées dans les différentes pharmacopées. Nancy, impr. G. André,
1930. ln-8°, 274 p.
Cantacuzène (Alexandre) : Contribution à l'élude des tumeurs
bactériennes chez les algues marines. Paris, Masson et Glc, 1930.
In-8°, 86 p], fig. et pl.
Chavanne (Philippe) : Le phénomène de d'Hérelle considéré dans
ses rapports avec les eaux. Action baclériophagiqtie des eaux de Gre¬
noble. Lyon, impr. Bose frères et Riou, 1929. In-8°, 72 p.
Coreiu (François) : Étude toxicologique de la coque du Levant et
de la picroloxine. Draguignan, impr. Olivier-Joulian, 1929. In-8°,
124 p. et fig.
Cugnac (Antoine de) : Recherches sur les glucides des Graminées.
Paris, Masson et Cie, 1930. In-8°, 130 p. et fig.
Cuviulier (Jean) : Révision du Nummulilique égyptien. Le Caire,
impr. E. et R. Schindler, 1930. In-4°, iv-372 p., fig. et pl. [Mé¬
moires de V Institut d'Égypte, T. XVI].
Ennouchi (Émile) : Contribution à l'élude de la faune du Tor-
lonien de La Grive- Saint- Alban [Isère). Révision générale. Étude
— 13 —
ornithologique. Paris, Les Presses modernes, 1930. In-8°, 135 p.,
fig., pl. et carte.
Espié (A.) : Étude du parasitisme intestinal dans te Sud-Tuni¬
sien. Montpellier, impr. G. Déhan, 1929. In-8°, 103 p.
Fontaine (M.) : Recherches expérimentales sur les réactions des
êtres vivants aux fortes pressions. Paris, E. Blondel La Rougery,
1930. In-4°, 99 p. et fig.
Gavaudan (Pierre) : Recherches sur la cellule des Hépatiques.
Paris, Jouve et Clc, 1930. In-8°, pp. 105-294, pl. en noir et en coul.
Gély (Marguerite) : L' Immunité antituberculeuse de l'Insecte.
Montpellier, Impr. « l’Abeille », 1929. In-8°, 156 p.
Genaud (Paul) : Recherches sur les échanges d'ions entre cellules
de levure et solutions salines. Paris, G. Doin et Cle, 1930. In-8°, 97 p.
GiiijMpu (Victor) : Recherches cytologiques sur les genres « Hor-
deum », « Acacia », « Medicago », « Vilis » et « Quercus ». Paris, Mas¬
son et Gle, 1930. ln-8°, pp. 135-234, lig. et pl. [Archives d'Anal.
microscopique, T. XXVI].
Grondowski (Emanuel) : Contribution à l'étude de l'huile de
crolon. Nancy, Société d’impressions typographiques, 1930. In-8°,
98 p.
Knitiiakis (Élie J.) : Recherches sur l'acidose du jeûne chez le
chien. Paris, M. Sénac, 1928. In-8°, 64 p.
Lëpiney (J. de) : Contribution à l'étude du complexe biologique
de « Lymantria dispar ». Paris, Larose, 1930. In-8°, 100 p., fig. et pl.
Lerays (J.) : Le Lait dans le Baugeois; élude de quelques laits
pathologiques. Baugé, Impr. du « Pays Baugeois », 1930. In-8°,
44 p.
Magalon (Marius) : Contribution à l'élude des palmiers de V Indo¬
chine française. Paris, Les Presses modernes, 1930. ln-8°, 247 p.
et pl.
Malcuit (Gustave) : Contributions à l'étude phytosociologique
des Vosges méridionales saônoises. Les associations végétales de la
vallée de la Lanterne. [Lille, Soc. d’Édit. du Nord], 1929. ln-8°,
211 p., carte, fig. et pl.
Martin (Paul) : Contribution à l'étude de la précipitation et de
/’ agglutination sériques des champignons. Nancy, Société d’impres¬
sions typographiques, 1930. In-8°, 211 p., pl. en noir et en coul.
14 —
Mattar (Bestawrous S.) : Contribution à Vélude du colibacille
dans les eaux de boisson. Nancy, SociéLé d’impressions typogra¬
phiques, 1930. In-8°, 164 p.
Motas (C.) : Contribution à la connaissance des Hydracariens
français, particulièrement du sud-est de la France. Grenoble, impr.
Allier père et fils, 1928. In-8°, 373 p. fig. et pl.
Péneau (Joseph) : Recherches sir ali graphiques et paléontolo-
giques dans le sud-est du massif armoricain. Laval, impr. Barnéoud,
1928. In-8°, 301 p., carte et pl.
Piaget (Jean) : Introduction à la malacologie V alaisanne. Sion,
impr. F. Aymon, 1921. In-8°, 101 p.
Tchéou-Tai-Ghuin : Le Cycle évolutif du Scyphislome de « Cliry-
saora » ( Étude hislophysiologique). Paris, Presses universitaires de
France, 1930. In-8°, 185 p., fig. et pl.
Thomas (Louis) : Le Plexus brachial chez les Mammifères . Tou¬
louse, impr. IL Basuyau et Cle, 1930. In-8°, 216 p. et fig.
Timon-David (Jean) : Recherches sur les matières grasses des
Insectes. [Gap, impr. L. .Jean, 1930]. In-8°, 183 p. et pl.
Thomasset (Jean- Jacques) : Recherches sur les tissus dentaires
des Poissons fossiles. Strasbourg, Impr. Alsacienne, 1930. In-8°,
153 p. et fig.
Tuzet (Odette) ; Recherches sur la Spermatogénèse des Proso-
branches. Paris, LI. Le Soudier, 1930. In-8°, pp. 95-299, pl. en noir
et en coul. [Archives de Zoologie expérimentale et générale, T. LXX],
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1930.
Anatomie comparée.
Accroissement des collections. — Il est entré en 1930 au service d’Anatomie comparée
425 pièces de collections ou d’étude (total arrêté à la date du 81 décembre), parmi
lesquelles il convient surtout de citer : un crâne de Bas sondaicus Schl. et Mull.
donné par M. Marins Didier de Saigon; de nombreux Potamogale vélox du
Chaill. entiers donnés par M. Puouteaux, Gouverneur de l’Oubanghi-Chari;
une série de coupes d’un embryon humain de 28 millimétrés offerte par le
Pr Demeun; deux crânes d 'Hylochœrus offerts par le Dr Bouet.
A propos d«s pièces entrées en 1930 aux collections publiques, il convient
de signaler spécialement un ensemble d’os hyoïdes et de crânes désarticulés
provenant «les préparations de Cuvier rcmise.3 en état.
Travailleurs admis au laboratoire ou en ayant utilisé les matériaux. — MM. : D'Abltrel,
de l’Université de Jassy; Dr de Sainï-Périer, de Morigny par Étampes (Scine-
et-Oise); M11'' Dr A. Trottsky, Professeur agrégé A l'Université de Moscou;
MM. Pivrteatt, Docteur ès sciences. Assistant à l’ Écolo des Mines; Petit,
Docteur ès sciences, Assistant au laboratoire des Productions coloniales;
Dr Demeun, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Accou¬
cheur des Hôpitaux; llr Nageûtte, du Collège de France; M"c Dr Glotz;
MM. Dr Henri Martin, Directeur à l'Éc<ole des Hantes Études; M™ Han-
riot-Giraud, urtist ‘ peintre; MM. Lamberton, Secrétaire perpétuel de l’Aca¬
démie malgache; Gkandïdier, Docteur ès sciences, Secrétaire général de la
Société de. Géographie; Marceau, sculpteur; Pf J. P. JIile, de l’Université
de Londres; Pr Forsteh, de l'Université, de Strasbourg; Dr Wainwright,
Geranton, U, S. A.; Pr L. Cuénot de l’Université de Nancy; Demeurisse,
sculpteur; Pr Rettgrer «le la Faculté de Médecine do Paris; Perrault-
Hanz, sculpteur; Dr Lupî de Pisa, Assistant A l’Institut d’ Anatomie de
Porto; I)r Joseph Iv.elin, Professeur adjoint au laboratoire de Zoologie de
l’Université de Zurich; M1Ie Alimen, Professeur adjoint A l’École normale
supérieure de Fontenay-aux-Eoses ; M"® Dr M. Friant, Médecin inspecteur
des Écoles à Metz; M. G. Kniaze; Mmo Osnos, de l’Université de Varsovie;
Pr Kiss, de l’Université de Szeged; MM. A Hambourg, Professeur à l’Institut
agrono nique; Pr J. Schwarz, do la Real Schule de Vienne; Louis Gros, sculp¬
teur; Pr Zdenko Frankenberiï dn l’Université de Bratislava; D1' Étienne
Krompeouer, Assistant à la Faculté de Médecine de Budapest ; Fl lis L. G. Trou-
— 16 —
ghton. Directeur du département de Mammalogie de l’Australian Muséum.
Sydney; Dr de Grzybowski, de la Faculté de Médecine de Varsovie; Louis
Arnould, Correspondant de l’Institut. Professeur à l’Université de Poitiers;
Pr G. L. Sera de F Université de Naples; Ch. Hulin, chirurgien-dentiste de la
Salpêtrière; Pr Thomas Barbour, Muséum comparative Analomy, Cambridge,
Massachussets. U. S. A.; Dr Bouet, ancien Administra! car des Colonies; Mara-
ninchi, Professeur à l’École dentaire; Pr Fernando Frade, de PUniversxté de
Lisbonne; P*' Oobsy, de l’Univemté de Marseille; IP Maleterre, Médecin de
l’Armée; Ma» Mongrevti.le, chirurgien dentiste; IP Jean Caj.vet, Chef
de clinique à la Faeull é de Médecine de Toulouse; Pr VajjûûIS de l’Université,
de Toulouse; Dr Bülliard, Chef de travaux d'HivtOlogie à la Fnculi é de Méde¬
cine de Paris; TP Thomas, Professeur agiégé à la. Faonlté de Médecine de Lille;
G.-L. Taverne; Mathias, Maître de Conférences -à la Faculté des Sciences de
Montpellier; Pfiilbert, Assistant de Zoologie à l 'Université de Poitiers; Fran-
quet, Assistant, au Muséum; IP G. Pontier, de Lumbros (Pas-de-Calais);
Dr Hebpin, Stomatologiste des Ilôpitaux;lP Mareschal; M1,ê G. Boca, artiste
peintre; M. le Dr R. Dieulafê. de J’Univerril é de Toulouse; Mmu Maria Byciio-
wska, de l’Université de Varsovie; Dr Rocnoe -Du vigneaud. Ophtalmologiste
des Hôpitaux; Dr Kalt, Ophtalmologiste des Hôpitaux; Pr Ctjampy, de la
Faculté de Médecine de Paris; Didier, Assistant à ta Faculté des Sciences de
Lille.
Publicaiions.
(A l’exclusion des travaux en cours).]
R. Anthony, Professeur. — Un essai de culture du chou de Kerguelen ( Pringlea antis-
corbutica R. Br.). Bull. Mua. llist. mt., n° 6, 1929.
— Pour la défense de notre culture intellectuelle. Paris, Giard.
— Compte rendu du Secrétaire général sur le fonctionnement de la Société d’Anthrc-
pologïe de Paris pendant l’année 1929, Bull, et Mém. Soc. d’Anthrop. de Paris ,
1929.
— De la valeur en tant que théories des théories de l’évolution. Arch. du Muséum.
6e série, t. VI.
— Doit-on r garder l’Évolution organique comme étant une marche dans le sens du
progrès ? L 'Anthropologie. T. XL.
— L’identification des ossements des rois de Navarre. Revue scientifque , 13 dé¬
cembre 1930.
R. Anthony et J. de Grzybowski. — Le n opa lium des E uidés : Étude du dévelop¬
pement de ses plissements. Journal of Analomy, vol. LXIV, Part. II.
R. Anthony et F. Coupin. — La poche gutturale et le larynx du Mesoplodon. Anales
del Institnto espanol de Oceanografla, Madrid.
R. Anthony et M. Peolttëaux. — Un crâne d’Éléphant d’Afrique ( Loxodonta africana
Blum.)à quatre incisives supérieures. Archives du Muséum, 6e série, T. IV, 1929.
H. Neuvtlle, Sous-Directeur du Laboratoire. — De l’organe génital externe de la
Jument. Bull. Muséum , 1930, i,° 1, pp. 38-64, 1 fig.
— Sur la dentition des Girafidés. Ibid., r.° 6.
Bouet et H. Neuville. — Sur un Ihjlochœrus de la Côte d’ivoire et du Libéria.
Bull. Soc. A' Ornithologie, et de Mammalogie, 1930.
— 17 —
Bouet et H. Neuville. — L ’Hylochœrus Meinhertzhageni ivoriensis B. et N. Bull. Mu¬
séum, 1930, n° 6.
Retterer et H. Neuville. — Des dents du Cachalot. Communication faite à la Se¬
maine odontologique de Paris, 1930.
V. Hasenfratz et H. Neuville. — Remarques sur la composition de certains ivoires.
Bull. Muséum, 1930, n° 6.
L. Semiohon, Assistant. — Observations sur le tissu conjonctif viscéral de quelques
Mollusques acéphales. Ann. Se. nat., Zool., t. XII, p. 345-376, 16 fig. et 2 pl.
— Sur la paroi conjonctive du tube digestif des Lamellibranches. Bull. Soc. zool.
France , t. LIV, p. 588-590,
-- La région glandulaire subcaudale d’un Macroscélide. Bull. Soc. zool. France, t. IV,
p. 426-427.
MUo F. Coupin, Assistant. — Les formations choroïdiennes des Poissons et la question
do l’origine du liquide céphalo-rachidien. Archives suisses de Neurologie et de
Psychiatrie , vol. XXVI, fascicule 2.
Dr A. Troitsky. — Les fibres motrices et les fibres sensitives des nerfs spinaux chez
le Mustelus lœvis. Archives du Muséum, 3° série, t. IV.
Mme Marta Bychowska, — Le parcours des lignes papillaires de la paume chez les Pri¬
mates. Folia morphologica, vol. 2., n° 2, Varsovie, 1930.
DrE. Aburel. — Sur les causes de l’orientation des muscles droits abdominaux. Étude
de morphogénie mécanique. Arch. d’ Anatomie, Histologie, Embryologie , t. X,
1929, p. 447-460.
G.-L. Taverne. — Aviation naturelle. Paris, Doin.
Anthropologie.
1° LABORATOIRE.
Collections reçues. — a) Pièces squelettiques : Dix-sept crânes fossiles provenant de
Lang-Cuom, Thauh-lloa, Khac-Kiem, Keo-Phay, Dong-Thuoe (Indo-Chine)
(don du Gouvernement général delTndo-Chine); un squelette d’Indien Cayapo,
trois crânes d'indiens Carajas, des ossements provenant du cimetière Coraja de
Santa- Izabel et de celui de Santa Rosa, province de l’Araguaya (Brésil) (don
de M. Vkllard); un crâne provenant du cimetière mérovingien de Saint-Clair-
sur-Epte (Seine-rt-Oise) (don de M. Destouches) ; un crâne provenant de la
nécropole punique de Sainte-Monique à Carthage (don de M. le DT Noël); un
crâne de Guancbe (don de M, le Pr Mangin); un orâne Beosy ou Vazimba, ouest
de Madagascar (don de M. Decaey); moulage des Bisons d’argile du Tue d’Au-
doubert (acquis de M. le eomte Bécouen).
h) Photographies. — Type* et scènes dn Mexique (don de M.le Dr Rivet); types
chinois juifs, européens, malgaches, suédois (don du D* Mac Alliffe); types et
scènes de l’Araguaya (Brésil) (don du R. P. Gubnin); types de l’Oubangui
(don de M. Lacroix); types et scènes de Bolivie et du Brésil (don du W. Grubb);
dolmen de Bagneux. près Saumur (don de M. Vernf.au); vues archéologiques
du Salvador (don du Chargé d'affaires de France au Salvador).
c) Clichés. — Le laboratoire a acquis : 757 di positifs sur verre pour pro¬
jections ;473 négatifs 8 1/2 X 10; 12 négatifs 9 X 12; 62 négatifs 13 X 18;
30 négatifs 18 X 24.
Travailleurs admis au laboratoire. — MM. Yamazaki; Soustelle, Élève de l’Éoole Nor¬
male Supérieure; Nquyen van Hayen; La ferrière, Professeur à la Faculté
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 1931.
2
— 18 —
de droit de Paris; Yan Kun, Étudiant à la Faculté des lettres; Mlle Marcelle
Bouteilles; MM. Jean Cédile, Élève à l’Ecole coloniale; René Simon, Ingé¬
nieur Civil des Mines; Numa Laffitte; Pharraacien-Oommandant des troupes
coloniales; Fritz AckeemAnn; Victor Larock, Élève de l’Ecole normale supé¬
rieure; MM,i Fiueda Fhgei.mAn; MM. Lucien Cochain ; Dr Kumbk, Assistant
de l’Institut d’anthropologie île I ’ Uni vc rai t é de Lwtnv( Pologne ) ; Jacques Delev-
skv. Ingénieur civil des Mines; Dr Frilz 8arasin, de Bfile; Max Fauconnet:
Gabriel Lkmoink; José Gracie a; John P, Gillin; Carlos Americo Gakckz;
Jean Bade un. ; Étienne Patte, Chargé de cours à la Faculté des Sciences rie
Poitiers; M'"ft Eugénie Stolyiivo; MM. Pierre Laot, Élève à l’École coloniale:
Raymond Mkyblum, Etudiant en médecine; René Le Conte; P. Mil liez.
Étudiant en médecine; MB* P. Barret, Étudiante à la Faculté des Sciences;
MM, Vos Y-BomtHO.N ; L. Tauxier; Feuilloley ; Dbscamps ; D* Dehaut:
Luquet, Professeur de philosophie au Lycée Roi lin; R. P. Tastevin; Dr Ver-
neau, Professeur honoraire au Muséum; Mmu Nique; M. Nu.meltn, Conseiller
à la légation de Finlande; M1"' Hoffmann ; MM.Fournery; Colonel Langlois:
Ghiaule, Assistant à l’École dos Hautes Études; T>r George Montandon.
Publications.
Dr P. Rivet, Professeur. — Les données de l’anthropologie. Nouveau traité de psycho¬
logie, par G. Dumas, Paris, Alcan, t. I, 1930, p. 55-101.
— L’évolution de l’espèce humaine. Première semaine internationale de synthèse. Paris,
n° 1, 1929, p. 63-80.
— Pétroglyphes et antiquités colombiens. Journ. Soc. Américanistes de Paris. Paris,
nouv, série, l. XXI, 1929, p. 431-434.
— Contribution à l’étude des tribus indiennes de l’Orient équatorien. Bull. Soc. Amé¬
ricanistes de Belgique, Bruxelles, mars 1930, p. 5-19,
— Deux documents peu connus sur le Tukano. Journ. Soc. Américanistes de Paris,
Paris, uouv. série, t- XXI, 1929, p, 418-419.
— Une poésie en Mobima. Journ. Soc. Américanistes de Paris, Paris, nouv. série, t. XXI
1929, p. 419-420.
- L’anthropologie. Scient ia. Milan, août-septembre 1930, p. 87-166.
— et G.-H. Rivière. — La réorganisation du Musée d’Ethnographie du Trocadéro.
Outre-Mer . Paris, 1930, p. 1-12.
— et G.-H. Rivière. — La réorganisation du Musée d’Ethnographie du Trocadéro.
Bull. Muséum, Paris, 2° série, t. II, 1930, p. 478-487.
— et Mare de Villiebs. — Deux vocabulaires inédits recueillis au Texas vers 1688.
Journ. Soc. Américanistes de Paris, Paris, t. XXI, 1929, p. 307-311.
P. Lester, Sous-Directeur du Laboratoire : a. fait au laboratoire d’anthropologie une
série de dix conférences sur V Ethnologie de l'Afrique orientale.
G.-II. Luquet. — L’Art primitif. Paris, Doin, 1930, 266 p. in-8n.
— Le rire dans les légendes océaniennes. Journal de psychologie, Paris, t. XVII, nos 3-4,
15 mars, 15 avril 1930, p. 268-288.
Dr George Montandon. — Baguettes paléolithiques et baguettes ainou. V Anthropo¬
logie, Paris, t. XL, 1930, p. 286-287.
19 —
Dr Georges Montandon. — Quelques précisions au sujet du grand Singe améri¬
cain, V Anthropologie, Paris, t. XL, 1930, pp. 116-117.
Paul Descamps. - État social des peuples sauvages. Préface de Paul Rivet. Paris,
Payot, 1930, 2SS p. in 8°.
2° MUSÉE D’ ETHNOGRAPHIE DU TROCADÉliO.
1° Enrichissements des collections. — lis ont été considérables, au cours de, l’année 1930,
soit par l’apport des missions organisées en liaison avec le Muséum ou l’Institut
d’Ethnologic : Labourkt en Haute Volta, Griaule en Abyssinie, Boêry en
Mauritanie, Deoaey d Madagascar, de Mesnil du Buisson p.n Syrie, "Vellakd
au Bré il, ue Monfreid en Abyssinie, Mémo au Dahomey, etc,; soit par des
legs aussi magnifiques que ceux du Dr Capital et, de Fr. de Zeltner; soit par
des envois d'autres laboratoires du Muséum comme pour la monumentale tête
de Pile de Pâques; soit par les dons de la Société des Amis du Musée (très belle
collection d’orfèvrerie péruvienne), do l’Amiral du Petot-Thuuaks (collec¬
tions réunies de ses ancêtres), du Secrétariat d’Éducalion publique du Mexique,
du si dévoué Dr Rollin et do son aini M. Nûrdmann (Iles Marquises),
de Mmli de TiNoco (poteries du Costa-Riea), de M. Leenhardt (ethnographie
de la Nouvelle-Caledonie), du Marquis de Wavrin (ethnographie du Brésil), de
M. Génin (archéologie du Mexique), du Canadian National Rail ways (Totem-
pole de la Colombie Britannique), du Lieutenant Gouverneur de la Côte d’ivoire
(grand tambour), du Gouvernement du Chili (collection Araukan), du Dc Ste¬
phen Chauvet, du Dr DüMBeava (ethnographie du Groenland), de M. David-
Wetll (orfèvrerie du Costa-Rica), de M. Paul Morand (ethnographie de la
Nouvelle-Irlande), de M. Vêlez (ethnographie du Mexique), du Dr Herber
(ethnographie du Maroc), de MM. Carré et Ratton, de B eu on consul à
Oaxaca, des héritiers Heurte ati, etc.,.; soit enfin par des dépôts très impor¬
tants parles Musées Guimet et de Saint-Germain-en-Laye.
'2° Galerie semi-circulaire. — La clôture de cette très vaste galerie est sur le point d’être
terminée ril sera possible d’y aménager une salle d’expositions temporaires et
une galerie d’ethnographie et d’archéologie américaine.
ti° Electricité, — Les importants t ravaux de distribution de force et de lumière élec¬
trique sont sur le point d’être terminés; au fur et d mesure que les galeries seront
aménagées, lumière et force pourront être réparties à volonté à pied d’œuvre.
1° Laboratoire de préservation, — Ce laboratoire, conduit par un spécialiste, est déjà
en service : il reste à installer un grand appareil de désinfection dont le projet
donne lieu actuellement, à de très minutieuses études.
•5° Études muséographiques. — Elles sont très poussées par le personnel du musée, qui
a é udié sur place, au cours des deux dernières années, l’organisation des Musées
ethnographiques de Berlin, Stuttgart, Leipzig, Cologne, Hambourg, Tervueren,
Amsterdam, Loudres, Cambridge, Oxford, Gôteborg, Stockholm, New-York,
Washington, Cambridge D. S. A-, Chicago, etc.,. Une fiche type descriptive pour
objets ethnographiques est, au point et appliquée.
6° Réorganisation générale. — Le plan de répartition des locaux est prêt et progressi¬
vement appliqué : dès à présent, le vestibule du Musée est aménagé ainsi que les
différents bureaux, laboratoires et ateliers et une salle de conférences.
7° Publications, — Le Bulletin du Musée A’ Ethnographie, longtemps retardé, est sur
le point dc paraître : il comprendra exclusivement des monographies d’objets
appartenant aux collections du Musée et des études muséographiques : le pre¬
mier numéro compte parmi ses collaborateurs : ATM. Erland Nordenskiold,
Rivet, Rivière, Schæffner, etc.
— 20 —
8° Manifestations diverses. — Le Totem-PoJe offert par Canadian National Railway,
a été présenté au public au cours d’une fête très réussie dont les épisodes ont
été enregistrés par les actualités parlantes Fox Moyietone. La salle d’Océanie
et lo vestibule ont été inaugurés en juin par M. le Président de la Répu¬
blique. Une très belle exposition deB relevés de peintures rupestres exécutées
par le Dr Frobenius a eu lieu en novembre-décembre à la galerie Pleycl, sous
les auspices do la Société des Amis du Musée d’Etlinographie du Trocadéro,
preuve, parmi bien d’autres, de l’activité collaborative du Musée et de la Société
des Amis, qui a mis à sa disposition, au cours de l’exercice, environ 200.000 fr.
9° Enregistrement de* collections. — Parallèlement à la mise eu fiches des collections,
opération proprement scientifique, ko poursuit le travail d’enregistrement,
pour lequel doit être récupéré un retard considérable : le personnel du Musée
s’y emploie, avec la collaboration de bénévoles, dont les élèves de l’Institut
d’Ethnologie.
10° Archives photographiques.. — Elles sont en voie de reconstitution. Déjà plusieurs
milliers de photographies ont été classées et sont mises à la disposition des tra¬
vailleurs.
11° Bibliothèque. — Le catalogue sur fiches, entrepris il y a un an et demi, est très
avancé. Par ailleurs plus de 3.000 volumes sont entrés depuis cette date, en
particulier toute la bibliothèque de l’africaniste Delafossc (acquise grâce à la
générosité de M. David Wetll) et une bonne partie de la bibliothèque Bel.
L’aménagement de la Bibliothèque sera réalisé en 1931.
Mammalogie et Ornithologie.
Travaux de collection au laboratoire et à la galerie. — Révision, remise en état et range¬
ment à. la galerie des collections d’Échassiers, de petits Carnivores et. des Lému¬
riens. — Réorganisation complète au laboratoire de la collection de Mammifères
et d’Oiseaux en alcool. — Préparation et montages divers de Mammifères et
d’Okeaux.
Collections repues. — A titre de don de M, Berlioz : 12 Mammifères et Oiseaux de
Californie; de M. Delacour : 8 Oiseaux de Chine; de. M, Engelbach : 23 Oi¬
seaux du Laos; du Fteld Mitseum de Chicago : 23 Oiseaux d’Indochine ; de la
Comtesse de Dalmas : 235 Oiseaux; du Dr Gkümiek : 16 Oiseaux; de diverses
personnes : 75 Mammifères ou Oiseaux
A titre d’échange : du Musée de Cambridge : 40 Oiseaux d’Amérique du
Nord; du Musée de Berlin : 15 Oiseaux de Chine et de Java; du Pr Neumann,
de Berlin : 38 Oiseaux de Java.
Collections prêtées pour l’étude : au Pr Neumann, de Berlin : une collection d’Oiseaux
d’Indochine; àM.OiiAPPELLiER : une collection d’Oiseaux de France; à M.Hell-
mayïî : une collection d’Oiseaux divers; à M. Cazenave ; une collection de
Rongeurs Africains; à M. G. Petit etGRANDiDiER : Lémuriens divers de Mada¬
gascar; à MM. Gruvel, Rivet, Joleaud : documents divers de Mammalogie
et d’Ornitkologie.
Travailleurs admis au laboratoire. — 1° Travaux scientifiques ; MM. D. Bannerman,
de Londres (Oiseaux d’Afrique) ; D* Bouet, (Mammifères et Oiseaux
d’Afrique); Carbou (Mammifères d’Afrique); Carpentier (Mammifères et
Oiseaux du Maroc); Darnis (Oiseaux d’Lurope); J. Delacour (Okoaux d’Asie);
Dr Didier (Rongeurs de France); Pr Dieulafé et Dr Dteulafé (Mammalogie
et Ornithologie générales); Dombrava (Okeaux du Groenland); F. Donon
(Oologic); Comte de Germiny (Mammalogie et Ornithologie générales);
— 21 —
Pr Ghigi, de Bologne (Phasianidés); J. Greenvay, de New-York (Ornitho¬
logie générale); Comte Gyldenstope de Stockholm (Oiseaux néotropioaux);
Hachisuka de Tokio (Oiseaux des Philippines); H. Heim de Balzac (Mam¬
mifères de l’Afrique du Nord et Ornithologie); Hellmayr de Chicago (Oiseaux
néotropicaux); E. IIostains (Mammifères et Oiseaux d’Afrique); Jeannin
(Mammifères d'Afrique); P. Jabootlie (Oiseaux d'Asie); Pr Longley de
New-York (Cbéroptères); M alésant (Mammifères et Oiseaux d’Afrique);
Dr H. Martin (Ostéologie des Oiseaux); G- Mathews de Londres (Oiseaux
d’Australie); N. Mayaud (Oiseaux de France); E. Mayr, de Berlin (Oiseaux
de Nouvelle-Guinée); Colonel Meiklejohn de Londres (Oiseaux d’Algérie);
A. Menegaux (Ornithologie générale); Pr Mknzbier de Moscou (Oiseaux
paléarotiques), E. Moreau (Trocliilid os); Piveteau (Ostêologie des Marnniifères
et Oiseaux); P. Boue (Insectivores et Rongeurs); G. Rousseau Deoelle (Tro-
chilidés); Simoniietti de Turin (Trochilidès); Yauffrey (Mammifères); P. Vi-
gnon (Ornithologie générale); P. Vitey (Mammifères et Oiseaux d’Indoehlne).
2° Travaux de taxidermie : MM. IIerran, IIorowitz, Kniazefp, Larat,
Prince Pierre Mucat, Nbhmé, Phnong, Schwarz.
3° Travaux de, dessin : Mmc Barbey,; M1ni Dissart; M",cHaffen; Mme Han-
riot-Gtraud; MUc Mac Kain; MM. R. Biilon; Eudes; Guétant; Juil-
lerat; O. R. Klein; Lesage; Reboussin.
Publications.
E. Bourdelle, Professeur. — La protection des Mammifères dans les colonies fran¬
çaises. Revue d’Hist. Nal., lre partie, vol. XI, n° 3, mars 1930, p. 108.
— La conservation et la présentation des Mammifères dans les jardins zoologiques
modernes. Revue d’Jlial. nal., lrc partie, vol. XI, n° 5, mai 1930, p. 172.
— La ménagerie du Jardin des Plantes. Revue d'Hist. nal., lro partie, vol. XI, n° 6,
juin 1930, p. 177.
— La glande carpienne des Porcins. Bull, de la Soc. zool. 'de France, t. LV, n° 2,
10 juin 1930, p. 136.
— Quelques faits curieux relatifs à l’organisation du système dentaire chez certains
animaux. P Odontologie, vol. LXVIII, n° 9, sept. 1930, p. 619.
— A propos du Rat musqué. Revue d’Hist. nal,, vol, XI, n° 7, juillet 1930, p. 241.
— La longévité des Mammifères à la ménagerie du Muséum national d’Histoire na¬
turelle (En collaboration avec le Dr Mouquet). Bull. Muséum, 2e s., t. II.
n° 5, 1930, p. 488.
— Les Paros zoologiques coloniaux d’acclimatement. Revue d’Hist. nal., vol. XI,
n° 11, nov. 1930, p. 370.
— Le Parc national de Camargue. Rapport présenté au VP congrès du Rhôm. Bull.
Soc. Nat. d’Acclim, décembre 1930, p. 23.
— Bibliographie de Mamtnalogie de la Revue d’Histoire naturelle, lre partie : A. Mam¬
mifères, t. XI, 1930. En particulier compte rendu analytique et critique des
ouvrages suivants : Le Chat et son utilité, parle Dr et Mme Adrien Loir, n° 9,
p. 311; — Précis d’Extérieur du cheval et des prinoipaux Mammifères domes¬
tiques, par F. X.Lesbre, n°ll, p. 372; — L’activité psychique chez les animaux:
instinct et intelligence, par le DT L. Bbetegnier, n° 11, p. 374; — La chasse
dans les pays Saharien et Sahélien de l'Afrique Occidentale et Équatoriale
française, par In Tanoust, n° 11, p. 275.
— 22 —
J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire. — Note critique sur quelques Troehilidés
du genre Thalurania, Bull. Muséum, 1930, p. 65.
— Remarques sur les Oiseaux du genre Nuci/raga (Corvidés). Id., p. 375.
— Révision systématique du genre Gamilax Lesson. L'Oiseau et Rev. franç., d’Orn.,
1930, p. 1, p. 78. p. 129 (avec 2 planches col.).
— Une visite aux Parcs nationaux des États-Unis. Rev. d’Hist. nat., lre partie
1930, p. 245.
— À new Hummingbird Hybrid (en anglais). The Condor, Vol. XXXII, p. 215.
— Description d’une espèce nouvelle d’Oiseau de Madagascar de la famille des Rallidés
(En collaboration avec M. Grandidier). Bull. acad. malg., t. X (avec planche
col.).
— Compte rendu de Mission au Canada et aux États-Unis (Conférence avec pro¬
jections). B ill. Muséum, 1930, p. 174.
— Conférence populaire du dimanche (15 juin 1930) : « La Protection de la nature aux
États-Unis ».
— Représentant du Muséum au Congrès international d’OrnithoIogie à Amsterdam
(juin 1930).
P. Mathias, Assistant, — Les animaux à fourrure : Castor, Rat musqué, Ragondin,
Raton laveur. Journal d’ Agriculture pratique. 10 mai 1930. p. 375.
— Les animaux à fourrure : Martre, Fouine, Vison. Ibid., juillet 1930, p, 74.
— Les animaux à fourrure : Renard argent é.Ibid.. sept. 1930, p. 233.
— Contribution à l’étude des Insectivores. 1° les Insectivores à piquants. Bull. Soc..
zool. de France, t. 55, p. 429-437, 1930.
— Les théories de la mutation. Revue scientifique, 68 année, 1930, n° 20, p. 616.
Ménagerie des mammifères et des oiseaux.
Mouvement pendant Vannée 1930.
— 23 —
TOTAL
1047
1207
160
Principaux animaux reçus. — 1° Mammifères ; 21 Simiens dont 3 Gibbons, 3 Mandrills,
4 Csrc pithèques, 9 Sajous, 1 Ma rot; BLérauri r.s; 2 Tigres; SLions; 5 Panthères;
1 Puma; 1 Hyène; 2 Ours; 19 petits carnivores dont 5 Chats gantés, 6 Zorilles,
2 Servals; 1 Phoque; 20 Rongeurs dont 8 Marmottes, 2 Maras nains, 3 Onda¬
tras; 2 Agoutis, 2 Ath?rureR,l Viseache ; 16 0 gulés dont 1 Girafe, 2 Nilgauts,
1 Gnou, 1 Thar, 1 Coudou, 1 Antilope Chevaline, 1 Pécari, 2 Gazelles à Bézoar.
2° Oiseaux ; 70 Perruches diverses: 25 Bengalis et Sénégalis; 10 Faisans; 6 Hérons;
4 Aigrettes; 2 Ibis rouges; 8 Oies; 8 Canards et Sarcelles; 2 Cygnes; 2 Pc icans;
1 Marabout ; 1 Autruche; 1 Nandou; 8 Aigles; 3 Vautours; 6 Faucons et Buses;
5 Perroquets; 2 Spreos; 2 Geais.
Principales naissances : 1 Orang-Outan; 2 Algazelles; 2 Ca iacous; 1 Gazelle à Bézoard;
1 Gazelle doroas; 1 Daim blanc; 1 Guib; 2 Cerfs; 1 Biche pseudaxis; 5 Mouflons
à manchettes; 1 Ibis à tête noire; 1 faisan doré.
Travaux scientifiques poursuivis à la Ménagerie . — Dr Barbier, vétérinaire : recherches
sur les Malophagos; Heim de Balzac : Observations sur la b olosrie des Meriones
et sur l’Influence du cacao dan l'alimentation des Singes; Rode ; Observations
sur les Rongeurs: Dr Mouqtjet : Recherches sur la pathologie et l’hygiène des
animaux sauvages en captivité.
Artistes admis à travailler dans la Ménagerie. Français : Mmes et MUe9 : deBaysek,
Cleoh. Chabette, Heneiüt-Giraud. Ivnafp, Plessis, Phofiiet; MM. Bou-
REir.LE, Cipjca, Cuoe \kd. Dueon de la Hatlle, Guyot, Hubert, Jouve,
Margat, Marceau, Mérite et ses élèves dn Muséum, Plessis, Pompon, Re-
boussin, Saint-Marceau, Suisse, Tremond, Tricot.
Publications.
Dr A. Mouquet, Sous-Directeur de la Ménagerie. — Urticaire chez un Magot causé par
ingestion de moules. Bull. Acad, vét., t. III, janvier 1930, p. 77.
— La tête qui ravale. Atrophie sénile ou pathologique des bois chez les Cervidés.
Bull. Acad, vêt., t. III. février 1980, p. 107.
— Quelques notes sur la Psittacose. Revue d’Hist. Nat., 2e partie, L'Oiseau, Vol. XI,
n° 5, mai 1930, p. 300.
— Présentation d’un squelette de Cercocèbe atteint de Goundou. Bull. Soc. path.
exotique, Séance du 14 mai, 1930, p. 478.
— La longévité des Mammifères à la Ménagerie du Muséum national d’Histoire natu¬
relle (En collaboration avec M. Bourdelle). Bull. Muséum, 2B s., t. II, n° 5,
1930, p. 488.
— Cyphose chez un Cerf. Bull. Acad, vét., t. III, juin 1930, p. 271.
— Squ lette de Sanglier avec lésions métaplasiques. Bull. Acad, vét., t. III, juin 1930,
p. 272.
... ( au 1er Janvier 1930 .
‘ ec 1 ( au 31 Décembre 1930
Augmentation en 1930 .
— 24 —
Zoologie : Reptiles, Batraciens, Poissons.
Collections reçues pour études. — Poissons : Afrique équatoriale française : A. Baudon;
Nigeria du Nord : British Muséum; Sahara central : Pr Seurat; Lac Kivu :
Guy Babauut; Transylvanie ; Pr I. Bürcêa; Congo belge: Musée de Tervue-
ren; Valence (Espagne): Dr J. Peilegrin; Maroc : Le Cerf; Baie du Lévrier :
Th. Monod; Équateur : Pr Fuhbmann; Allemagne : H. Sander; Delta du
Danube : Dr G. Antipa; Tchécoslovaquie : Dr V. Vladykov.
Reptiles et Batraciens: Congo : M™’ Veuve Laurent; Sangha : M. Baudon;
Syrie : M. Pallary; Indo-Chinc : Institut des Recherches agronomiques de
Saigon; Kivu (Congo Beige) : M. Guy Babault; Madagascar : MM. Lavauden
et R. Decary; Batavia: M. Bodard, Consul Général de France à Batavia;
Amérique : M. Meyer; Cayenne ; M. Lomont; France : M. Sa irais; Togo :
M. Montu; Afrique Équatoriale française : M. Thomas; Sahara et Niger :
Mission Augiéras-Draper.
Travailleurs du Laboratoire en 1930. — MM. Pr Gandolfi-Hornyold : Travaux sur
les Anguilles; P. Carié, Assistant au Laboratoire d’Ichthyologie appliquée :
Poissons; Tchang-Tchung-Lin, Dr ès sciences : Poissons de Chine; Hsien-
Wen Wu. Licencié ès sciences : Poissons de Chine; Officiers des Eaux et Forêts
Pisciculture; Vétérinaires coloniaux : Poissons et Reptiles des Colonies fran¬
çaises; Vladykov : Poissons; MJle Verrier : Poissons; MM. Pr Guyesse :
études sur Anatomie Reptiles et Poissons; Drouin de Boüville : recherches
bibliographiques sur Poissons; Dr Kellog, Assistant, Sftnihsoniari Inst.
Washington ; examen de Reptiles; Loubet, étudiant : études sur Batraciens;
Loveribce, du Mus. Comp. Zool. Cambridge : examen de Reptiles et de Ba¬
traciens; Fullkr, étudiant : Poissons; Chabanaud, Assistant an Muséum :
Poissons; Parker, du Brit. Mus. Londres : examen de Batraciens; Pr Frade,
de la Faculté des Sciences de Lisbonne : Poissons; M. Genajlle, artiste-déco-
ratcur ; documents sur Poissons.
Publications.
Dr Louis Roule, Professeur. — Larves et alevins provenant des croi-ières du Prince
Albert Ier de Monaco (En collaboration avec M. F. Angel, Assistant). Résultats
des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert 1er, Prince sou¬
verain de Monaco , Fasc. LXXIX, Monaco, 1930, 148 pages et 6 planches doubles.
— La vie des rivières : un volume des Livres de nature , Paris, Delamain et Bou-
telleau, 1930.
— La structure etla biologie des Poissons : un volume des Éditions Rieder., Paris, 1930.
— Bernardin de Saint-Pierre et l’harmonie de la nature : Paria, E. Flammarion, 1930.
— Les barrages biologiques dans la montée des poissons migrateurs. Rapport au
Congrès international de pisciculture tenu à Anvers les 27-28 juin 1930.
— Structure histologique de la bourse marsupial e des Hippocampes mâles (En colla¬
boration avec Mlls L. Verrier). C. R. Société de Biologie, CIV, n° 22.
— Considérai ions sur la faune ichthyologïque des eaux douces de la France. Rapport
au Congrès international de Limnologie tenu à Budapest en août 1930.
— No ice sur la révision des genres de Poissons abyssaux appartenant, à la famille
des Omosudidés. Rapport au Congrès International de Zoologie tenu à Padoue
en septembre 1930.
— 25 —
Dr Louis Roule, Professeur. — Le Musée d’Hutoire naturelle de Venise et ses col¬
lections ichthyologiques. Bull. Muséum, 2° série, II.
— Le phénomène de l1 « anorexie génétique » chez les Poissons. G. R, Société de Biologie ,
CV, n° 34.
— L’Esprit Lamarekien dans les classifications actuelles. Archives du Muséum,
6e série, VI, Centenaire de Lamarck.*
— L’essai du pH dans l’évaluation de la productivité des étangs à carpes. Bull. Acad.
d’ Agriculture, 17 déc. 1930.
Dr Jacques Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Siluridé et Cyprinodon-
tidé nouveaux du Gabon recueillis par M. A. Baudon. Bull. Soc. Zool. Fr., LIV,
1929, p. G40.
— Poissons de l'Ogôoué, du Kouilou, de l’Alirna et de la Sangha recueillis par M. A.
Baudon. Description de 5 espèces et de 5 variétés nouvelles. Ibid., LV, 1930,
p. 196.
— Description d’un Anabantidé nouveau de Bornéo appartenant an genre Sphœrich-
thys. Ibid., LV, 1930, p. 242.
— Poissons du Koiilon recueillis par M. A. Baudon. Description d’une espèce et
d’une variété nouvelles. Ibid., LV, 1930, p. 334.
— h’Eilichthys microphthalmus Tellegrin, Poisson cavernicole de la Somalie ita¬
lienne. Bull. Muséum, 2e sér., I. 1929, p. 368.
— Les Barbeaux d’Espagne. Ibid., 2e sér., II, 1930, p. 510.
— Variété nouvelle de Barbeau du Maroc. Ibid., 2e sér., II, 1930, p. 623.
— La pisciculture du Monastère de Piédra (Espagne). Bull. Soc. Aquic., XXXVII,
1930, p. 19.
— Les barrages du Rhin et la remontée du Saumon. Ibid., XXXVII, 1930, p. 71.
— La nouvelle station piscicole de Bistriça (Yougoslavie). Ibid., XXXVII, p. 107.
— L’Albufera de Valence. Bull. Soc. Acclimat., mars 1930, p. 45.
— Le palais de la mer à Saint-Sébastien. Rev. FList. nat., lre partie, juin 1930, p. 204.
— La faune iehtyologique dulcaquicole de la péninsule ibérique. G. R. Soc. Biogéogr.,
mai 1930, p. 53.
— Les Poissons des bassins côtiers du Cameroun. Ass. fr. Av. Sc. G. R. Congrès du
Hâvre, 1929, p. 450.
— Les vertus thérapeutiques attribuées à l’Anguille. La Nature, 15 mai 1930, p. 53.
— Mission en Yougoslavie : Ichtyologie et pisciculture.
F. Angel, Assistant. — Description de deux espèces nouvelles de Batraciens de Ma¬
dagascar, appartenant au genre Pseudohemisus Bull. Muséum, 1930, p. 70.
— Reptiles et Batraciens recueillis par M. Monod, au Cameroun. Ibid., p. 253.
— Diagnoses d’espèces nouvelles de Lézards de Madagascar, appartenant au genre
Scelotes. Ibid., p. 506.
— Description d’un Batracien nouveau de Madagascar, appartenant au genre Manti-
dactylus. Ibid., p. 619.
— 26
F. Angel, Assistant. — Sur un Lézard nouveau de Madagascar, du genre Lygodac-
tylus. Bull. Soc. Zool. de. France , t. LY, n° 4, 1930, p. 253.
— Sur les Têtards d’un Batracien anoure d’Afrique, de la famille des Ranidés (Groupe
des Astylosterninés). Ibid., n° 3, p. 219.
— Sur la validité du genre Qephyromanlis (Batraciens) et diagnoses de 2 espèces et
d’une variété nouvelles de ce genre. Ibid,, t. LV, fasc. 7, 1930.
— Contribution à l’étude systématique des Lézards appartenant aux genres üro-
plains et Broûkesla. Mém. A end. Malgache , fasc. IX; pp. 1-62; 4 planches et
29 figs-texte; Tananative, 1929.
— Larves et alevins de. Poissons provenant des Croisières du Prince Albert Ier de
Monaco. (En collaboration avec le PrL. Roulf) : Rés. Camp. Océan. Monaco,
fasc. LXX1X, pp. 1-148, 6 planches doubles.
— 50 dessins et 16 planches en couleur, destinés à illustrer : Les Poissons et le monde
vivant des eaux, t. IV; œuvre du Pr Roule.
Mme M. Phisaux. — L’Immunité naturelle antivenimeuse et antirabique du Lérot
commun ( Eliomys nilelu Sclir.). Bull. Muséum. 2e s., t. II, p. 55.
— Les Hémogrégarines du Bufo agua. Ibid., t. II, mai, p. 618.
— Rapports entre les venins elle virus rabique : Mém. in Ann. Se. Nat., Zool., t. XIII,
10e s. pp. 63-128. — Résumé des conclusions, in Bull. Muséum, t. II, nov.
p. 170.
ïchung-Ling Tcuang. — Description de Cyprinidés nouveaux de Se-Tchuan. Bull.
Muséum, 2e s., t. Il, n° 1, pp. 84-85. 1930.
— Nouveau genre et nouvelles espèces de Cyprinidés de Clüne. Bull. Soc. Zool. France,.
t. LV, il» 1, pp. 46-52, 1930.
— Note sur des Cyprinidés du Bassin du Yangtze. « Sinensia », vol. 1, n° 7 pp. 87-94,,
1930.
— Contribution à l’étude morphologique, biologique et taxinomique des Cyprinidés
du Bassin du Yangtze. Thèses, Falculté des Sciences, Univ. de Paris, 1930.
159 pp. 4 pl.
IIsien-Wen W u. — Descriptions de Poissons nouveaux de Chine. Bull. Muséum, 2e s.,,
t. Il, n° 3, pp. 255,
— Note sur le Zmtfces tanguvangi, Poisson nouveau de Chine. Cont. Lab. Biol. China r
Zool. ser., vol. VI, n° 4, 1930.
— Les Poissons d’eau douce de la province de Sze-Tchuan. Cont. Lab. Biol. ChinaT
Zool., ser., Vol. VI, n° 5, 1930.
— Sur les Poissons recueillis dans le bassin du Yangtze. « Sinensia », Vol, 1, n° 6,
pp. 65-86, 1930.
V. Vladykov. — Sur l’espèce et ses unités taxonomiques en ichthyologie. Bull. Mu¬
séum, 2e s., t. IL n° 1. pp. 75-81.
Entomologie.
Collections reçues. — La plus importante acqui-ition du service est la collection de
Coléoptères léguée par le Dr Albert Sicabd, Médecin principal de l’Armée, col¬
lection qui comprend notamment ses Coceiuelhdes, Endomychides et Eroty-
— 27 —
lides dix globe contenant de très nombreux types, d’importantes séries de Co¬
léoptères malgaches, etc., le tout contenu dans plus de 2.000 cartons.
Une quarantaine d’envois ont été en outre reçus parle service, notamment
ceuxdeMM. e Fr. Apolltnaibe-Makif: (Colombie); Guy Bahault (Congo Belge,
région du Kivu); A. Bayard (Paris); Benoist (République de l'Équateur);
H. Breuil (Afrique Australe); Gazai. (Cameroun); A. Chevalier (Guinée
française); L. Ohopard (Açores et Portugal); de Oüoman (Tonkin, env. de
Hoa-Binb); Chanoine Foucher (Kassal : Galikako); À. Cruvel (Euphrate);
A. Mkquigxo.n (Açores): Falukt (Syrie); Foilane (Annam: Knnium et
Laobaoj; J, Risbec (Nouvelle-Calédonie): Rotrou (Maroc: Taza); P. Serre
(Nouvelle-Zélande); G. Rousseau-Deceluc (Pari1 ); L. Séraphin (Paris); Tro-
ohain (Sénégal) ; Ungemach (Paris); VeyiuiîresI Wi u bah, Gold Coast.B. W. A.)
Viré (une collection d’insectes des grottes de provenances diverses); Watërlot
(Soudan français).
Collections communiquées. — Coléoptères. — Notamment à WM. Ch. Alluaud, V. La-
boissxère, M. Pic. A. Boucomont, Méqüignon, Dt R. Jeannel, Boxirgoin;
Valck Lucassen (Hollande), Joyce Omer Cooper (Angleterre), Spaeth (Au¬
triche), S. Br eu. ming (Autriche).
Lépidoptères. — British Muséum Zoologisclrs Muséum der Universitâtr
DrC. Le Doux (Berlin), G. Talbot, Hill Muséum (Witley), etc.
Rangement et classement des Collections. — Coléoptères. — G. Bénard (Anthiinœ et
Prioninv), H. Desbordes ( fli. -dérides), Ed. Fleutlaux (Elatérides), V. La-
boissière (Clirysomélideg).
Diptères. — Le classement des Muscidés parasites a été poursuivi. Celui
des Mouches parasites des animaux est terminé. M. Séguy a commencé le
classement des Muscidés parasites des fruits et des mineurs de feuilles des
plantes.
Hémiptères. — Le classement des Pentatomidcs se poursuit avec la colla¬
boration de M. Béraud. L’é udc des Hémiptères aquatiques est presque
achevée. M. le Dr Royer vient fréquemment consulter la collection.
Lépidoptères — Le classement des Nymphalides africains s’est poursuivi.
Il a été en outre intercalé environ 2.000 spécimens dansles séries déjà classées.
Travailleurs admis au Laboratoire. — Coléoptères. — Français :MM. Ch. Alluaud (Cara-
bides), H. Bertrand (Larves de Dytiecides). A. Boérooin (Cétonides), H. Des¬
bordes (lli- héritier ), J. Dayrkm (Cérambycidcs ), Dr R. Didier (Lucanides),
Ed. Fi.eutiadx (Èlatéridns et. Mélasides), J. Gu.Hct (Coléoptères de France),
Colonel F. Gkuardet (Coléoptères de France), A. Hoffmann (Curoul orddes),
Hustaohe (Curcul onide-), V. Laeoissière (Chry.-umélides), de Lépiney
(Bruçhides), P. Marié (Coléoptères de France), A. Méquionon (Elatérides de
France), G. Porte vin (Bilpliides), L. Planeï (Lucanides), M, Pic (Malaco-
dermes),P. Vignon (Aile ries Coléoptères). Allemands : B^nninger (Searitides).
Autrichien : S. Buejning (Carahus). Belge ; A. Lamrere (Priomdes). Chinois :
S. H. Chen (Chrysomélidct).
Hyménoptères, Névroptères, Orthoptères. — Français : MM. L. Chopard
(Orthoptères), P. Vignon (Orthoptères), de Vichet (Orthoptères), Arlé
(Hyménoptères), Bernard (Hyménoptères), Pigeot (Hyménoptères), Badon-
nel (Psocoptères). Anglais : Mosely (Trichoptères). Roumain : Constanti-
neanu (Hyménoptères).
Diptères. — MM, Dinulesco, Tseng Shen, MUe Aubertin.
Hémiptères. — MM. Gowisat, Béraud, Lhoste, Poisson.
— 28 —
Lépidoptères. — Le service a reçu plus de 200 visiteurs, parmi lesquels le
Dr Corti (Zurich), M. R. Biedermann (Winterthur), etc.
Iconographie. — MM. Planet, Hachette, Mmu Barbey, M. Pttois.
Missions. — M. F. le Cerf, Assistant, a été chargé, en avril-mai, d’une mission
d’étude du Schi.Mor.erca gregaria (Criquet pèlerin), au Maroc. Il a parcouru
diverses régions do la plaine, on compagnie de M. L. Roule d’abord, puis seul,
s’est avancé au Sud du Grand Atlas jusqu’au Haut Draa (Ouarzazat), a tra¬
versé le Sous (Agadir, Taraudant, Tiznit), et a pénétré dans l'Anti-Atlas jusqu’à
Ighorm et Issafène. Une documentation importante a été réunie, et des para¬
sites nouveaux découverts.
En août-septembre, M. le Cerf a continué ses recherches sur la faune des
grands sommets du Moyen Atlas. Il a réussià camper plusieurs jours à 2.600mètres
sur le Moussah ou Salah, et à 3.200 mètres surl’ieh bou Naçeur. De nombreuses
espèces nouvelles ont été découvertes.
Publications.
E.-L. Bouvier, Professeur. — Saturnioïdes rapportés du Congo belge par S, M. la
Reine Elisabeth de Belgique. Rev.Zool.Botan. A.fr., t. XVII, 'p. 394-404 et 3 fig.
de texte. 1930.
— Quelques observations sur les Papillons Saturnioïdes de la famille des Cératocam-
pidés. C . R. Acad. Sciences, t. CXC, p. 552-555, 1930.
— Un nouveau type de Saturnioïde cératocampien. ld., CXCI, p. 505-508, 1930.
— Sur 1a. systématique des Saturnioïdes de la famille des Hémileucides. ld., CXCI,
p. 743-746, 1930.
— Mutations évolutives et transformisme. Rev. gén. des Sciences, t. XLI, p. 325-333,
avec 7 fig. de texte, 1930.
— Seconde contribution à la connaissance des Saturnioïdes du Hill Muséum. Bull.
ofthe Hill Muséum, t. IV, p. 1-116 et 13 planches. 1930.
P. Lesne, Sons-Directeur du Laboratoire. — Sur la distribution des Glossines dans la
région du Zambèze de Chcrnba (Afrique orientale portugaise). C. R. Acad.
Sciences, t. CLXX, p. ISIS, fig. 1930.
— Diagnoses de Rostryohides nouveaux. Bull. Soc. ent. France, 1930, p. 102-104.
— Notes sur un voyage au Mozambique accompli en 1928-1929. Bull. Muséum,
2e s., II, p. 179-194, fig. 1930.
— Le Dcrmeste des cadavres ( Dmnestes Frischi Kug.) dans les tombes de l’Égypte
ancienne. Bull. Soc. royale ent. d’Egypte, 1930, p. 21-24.
— Coup d’œil sur les principaux ennemis du Cotonnier au Mozambique. Rev. de Bot.
appl. et d'Agric. tropic., X (1930), p. 781-791.
— Sur quelques Coléoptères pliocènes de l’Angleterre. C. R. de la Soc. de biogéogr.,
n° 57, p. 61-63, 1930.
L. Berland, Sons-Directeur. — Notes sur les Hyménoptères de France. XV. Ammo-
phila clypaata, espèce nouvelle pour la faune française. Bull. Soc. ent. France,
1929, p. 321-323, 4 fig.
— Sur le Latrodectus 1 Z-guttatus, Ann. Soc. ent. France, 1930, p. 4.
— 29
L. Berland, Sous-Directeur. — Répartition des Araignées du genre Archcea. C. R.
somrn. Soc. Biogêographie, 1930, n° 55, p. 47.
— Les Araignées de Nouvelle-Calédonie du genre Clubiona. Bull. Muséum, 2° sér.,
1930, p. 274-285, 27 fig.
— Curieuse anomalie oculaire chez une Araignée. Bull. Soc. Zool. France, LV, 1930,
p. 193-195, 6 fig.
— Les Araignées des îles avoisinant la Nouvelle-Zélande, et les relations entre l’Aus¬
tralie et l’Amérique du Sud. C. R. somm. Soc. Bio géographie, 1930, n° 60, p. 90-94.
G. Bénard, Assistant. — Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma de l’Afrique
orientale anglaise {Col. Carabidce). Bull. Muséum, 2e h., II, 1930, p. 630, fig.
— Description d’une nouvelle espèce du genre Tnchiorhyssenms (Col. Scarabœidœ,
Aphodiini). ld., 2ns., II, 1930, p. 632, fig.
E. Séguy, Assistant. — Une Pangonie nouvelle du Maroc ( Tabanidœ ). E. E. Diplera ,
V. p. 100, 1930.
— Un nouveau parasite de l’Abeille domestique { Myapis Angellozi). Ibid., v. p. 169.
— V Anophèles costalis en Europe méridionale. Ibid., v. p. 177.
— Notes sur les Moustiques, III. Ibid., Y. p. 178-180.
— Note sur quatre Toxophorines do l’Amérique centrale et méridionale. Revisla chi-
lena de Historia natural, XXXIII, pp. 532-536, 4 fig., 1929.]
— Un nouvel Asilus chinois. Ann. Soc. ent. France , XCIX, p. 48, 1930.
— Contribution à l’étude des Diptères du Maroc. Mémoires Soc. Sc. nal. Maroc ,
n° XXIV, 206 p„ 115 fig.
— Insectes Diptères recueillis par la Mission italienne à l’Oasis de Giarabub. Annali
del Museo civico di Storüi naturale di Genova, vol. LV, p. 75-93, 5 fig.
Zoologie : Vers et Crustacés.
Collections reçues. — MM. P. Lesne : Vers, Crustacés, Myriapodes, Arachnides (Mo¬
zambique); F, Syi.vestri : Arachnides (Cost.a-Riea); R. Dieuzeide : Crustacés
(Alger); A. Baudon : Crustacés (Afrique); P. Pallary -. Vers, Crustacés, Arach¬
nides (Syrie); C. Dumont : Arachnides (Tunisie); A. Krempf : Vers, Crustacés
(Indo-Chine); J. Hadzi : Crustacés (Italie); R *Ph. Dollfcs ; Vers, Crustacés,
Arachnides « Pourquoi Pas ? »; A. Mequignûn : Crustaeés, Myriapodes, Arach¬
nides (Açores): F. Ghandjean : Arachnides (Suisse).
Collections prêtées, pour études. — A MM. E. T. Stompson, en Nouvelle-Zélande (Crus¬
tacés); R.-Ph. Dollfus, à Paris (Vers); Th. Monod, à. Paris (Crustacés); Max
Beieh, à Vienne (Arachnides); J.-L. Dantan; à Alger (Vers).
Travailleurs admis au Laboratoire. — MM. J. Colas-Belcour, de Tunis (Arachnides;
J.-L. Dantan, d’Alger (Vers); fl. Yv, de Nankin (Crustacés); W. S. Briston,
de Righgate (Arachnides); N mssoN Cantell, de Suède (Crustacés); E. Srarrer,
de Vienne (Arachnides); Sixtek Bock, de Stockholm (Vers); M. et Mme Frade,
de Lisbonne (Arachnides); L, Clerget, de Paris (Vers-Crustacés).
Entretien et accroissement des collections. — Classement des collections reçues, déter¬
minations de Vers, Crustacés, Arachnides, Myriapodes.
— 30 —
Publications.
Ch. Gravier, Professeur. — Crustacés (Stomatopodes) provenant de l’Institut océa¬
nographique de Nha-Trang (Annam). Bull. Muséum, 1930, 2e s., t. II, n° 5,
p. 524.
— Un appel aux Zoologistes systéinatieiens. Arch. Zool. liai., XIV, 1930, p. 461.
— Sur les malformations de l’appendice caudal chez les Limules. Bull. Muséum , 1930,
2e g., t. II, p. 89.
— Sur une e dleot.ion de Crustacés (Stomatopodes) recueillis par Mrao Pruvot sur
les côtes de la Nouvelle-Calédonie. Bull. Muséum , 1930, 2Ç s., t. II, p. 214.
— Sur la reproduction d’un Crustacé Phyllopode du groupe dés Conehostracés ( Cyzicus
cycladoides Joly). C. R. Acad. Sciences, 1930, XCCI, p. 183.
L. Face, Sous-Directeur du Laboratoire. — Au sujet de deux Araignées nouvelles
trouvées dans les urnes de Nepenthes. Treubia, XII, 1930, p. 23.
M. André, Assistant. Mission Saharienne Augièras-Draper, 1927-1928, Acariens.
Bull. Muséum, 1930, 2e s., t. II, p, 131.
— Contribution à l’étude d’un Acarien : Le Thrombicula auturmalis Sliaw. Mérn. Soc.
Zool. France, 1930, XXIX, P. 39-137.
— Sur une larve parasite de l'homme et des animaux en Uruguay appartenant au
genre Thrombicula Herlese. Ann. Bar ami.. VIII, 1930.
— Sur une nouvelle espèce française d'Aoarien, appartenant au genre Typhlothrom-
bium Bcrleso. Bull. Muséum, 1930, 2° s., t. II, p. 527.
— Une espèce de Thrombicula (Acarien) non encore signalée en France. Bull. Soc.
Entom. France, 1930, p. 237.
— De l’immunisai ion chez l’espèce humaine contre les attaques du Leplus autumnalis
Shaw. O. R. Congrès internai. Zoologie de Padoue, 1930.
— Nouvelles observations sur les Thrombicula (Acariens). C. R. Congrès internat.
Zoologie, de Padoue, 1930.
— Deux M icrolhrombidium (Acariens) nouveaux pour la faune française. Bull. Soc.
Entom. France, 1930, p. 241.
— Contribution à l’étude des Acariens de la faune française (lre note). Deux formes
nouvelles de Thrombidiidœ. Bull. Soc. Zool. France, 1930, LV, p. 465.
— Les Acariens parasites des Mollusques (En collaboration avec Ed. Lamy). Joum.
Conchyl, 1930, LNXIV, p. 199.
— Contribution à l’étude des Acariens de la faune française (2e note). Bull. Soc. Zool.
France, 1930, LV.
Malacologie.
Collections reçues. — Parmi les nombreuses entrées, il y a lieu de signaler comme parti¬
culièrement intéressantes : MM. F. Chevey, de la Station maritime de Cauda
(Annam) : Céphalopodes; A. Viré, Directeur de Laboratoire auxHautes Études :
Mollusques des grottes de France; G. Moazzo : Coquilles d’Aden; Stanley
C. Field, de Los Angeles (Californie) : Gastéropodes de Californie; J. R. le
31 —
B. Tomlin, de Saint-Loonards-on-Sea (Susscx) : Gastéropodes du golfe d’Oman;
E. Topsent, Professeur à l’Université de Strasbourg : Eponges; A. Vayssière,
Directeur du Musée de Marseille : Cyprcidés et. Teeti branches; P. Pallary,
d’Oran : Mollusques terrestres et fluviatiles de Syrie; F. Lahlle, de Buenos-
Ayres : Huîtres de la République Argentine; M1*0 Mono es, de Saint-Tropez
(Var) ; Coquilles de Nbssi-Bé recueillies par M. Gabriel Mondes; MM. J. Risbec,
Directeur do la Mission scientifique permanente à Nouméa : Mollusques et Echi-
nodermes de Nouvelle-Calédonie; Ph, R.. Dullfus ; Mollusques, Échinodermes,
Cœlentétés, Spongiaires et Planolou de la, Croisière du Pourquoi-Pas ? ; R,. De-
cary, Administrateur à Madagascar Mollusques, ËbhinocLennes, Polypiers,
Spongiaires et Sable ooquillier de Madagascar; P. Lesnk, Sous-Directeur du
Laboratoire d'Enl.omologn: :: Mollusques marins et terrestres du Mozambique.
<C Collections données. — Collège Français Saint-Michel à Varna (Bulgarie) : Mollusques;
Institut Notre-Dame de Sion, Galatz, (Roumanie) : Mollusques et divers.
Travailleurs ayant séjourné au Laboratoire ou ut ilisé les matériaux d'études qui leur ont
é.tê envoyés. — MM. R. Koîhler, Correspondant de l’Institut, Professeur à
rUnivemté de Lyon : Échinodermes de la collection du Muséum et de diverses
croisières ; E, Topsent, Professeur àl ’ Université de Strasbourg. Correspondant du
Muséum : Spongiaires de la collée! ion Lama tek, des expéditions du «Travailleur»
et de diverses provenantes [La. première partie des Spongiaires de Lamarck
a, paru en 1930 dans les Archives du Muséum]; R. P, Teilhard de Chardin,
Mollusques de Chine; Mmc Prtjvot-Fol, Mollusques Nudibraueltes; Ph. Daut-
zenbero, Mollusques divers; Bkrnee, do Marseille : Bryozoaires et ïïydraires;
J. Risbec, de Nouméa., Directeur de la Mission scientifique permanente do
Nouvelle-Calédonie : Mollusques et Coraux; Houssin , de Troyes : Mollusques;
H. II ara nt, île Montpellier : Ascidies de diverses provenances ;Th. Mohtensen,
Professeur à l’Université de Copenhague ; Éehinirles; G. C. M. Robson, du Bri-
tisb Muséum : Céphalopodes; Polinsky, Sous-Directeur du Musée de Varsovie :
Mollusques terrestres; Belloc, Directeur de Laboratoire des pèches de La
Rochelle : Mollusques; A. Billard, Doyen delà Faculté des Sciences de Poitiers:
ïïydraires; Général Joitrdy ; Mollusques vivants et fossiles; Stanley Smith,
de Washington : Polypiers; P1 Schindewulp, de Berlin : Polypiers; de Saint-
Perikr, d’Ètampes : Mollusques; Châtelet, & Avignon ; Mollusques; M. Denis,
à Neuillv ; Mollusques; Dr Ch. Bayer, du Musée de Leyde : Mollusques ; BrurxiN,
de la Faculté des Sciences de Paris : Mollusques; P. Pallary, d’Eckmüll-Oran;
Mollusques et Polypiers; Moazzci, d’Alexandrie: Mollusques; Secuy, de Paris :
Mollusques; Marshall, de la Smithsonian Institution à Washington : Mol¬
lusques; Enoel, du Zoologiseh Muséum, Amsterdam : Nudibranches.
Personnel. — M. Pierre Bailly, licencié ès sciences naturelles, a été nommé Assistant
du Laboratoire des Hautes Études (sans traitement).
Un congé pour raison de santé a été accordé à M. G. Hanson, Assistant au
Laboratoire,
Matériel. — Le crédit accordé sur la taxe d’apprentissage, augmenté d’une somme
prise eur le crédit normal du Laboratoire, a permis d’aménager une nouvelle
pièce de l'ancien grenier du 1er étage; cette transformation, qui sera continuée,
a rendu possible uu classement pratique des matériaux qui arrivent continuelle¬
ment au laboratoire.
Publications.
L. Joubin, Professeur. — Note sur un Coralliaire nouveau. Hoplangia Pallaryi, de la
Méditerranée. Bull. Muséum, 2e série, t. II, n° 4 avec 4 fig. 1930.
— Faune et Flore de la Méditerranée : Coralliaires. Cahier II, 1930.
— 32 —
L. Joubin, Professeur. — Iconographie de Lamarck. Archives du Muséum, 6e série
t. VI. Centenaire de Lamarck, 1930.
— La vie dans les grandes profondeurs des Océans. Discours prononcé à la séance
annuelle des cinq Académies, 25 octobre 1930.
Ed. Lamy, Sous-Directeur du Laboratoire. — Révision des Ostrea vivants du Muséum
national d’histoire naturelle de Paris. 4° partie, Journ. de Conchyl., LXXIII,
1929, p. 233-275, pl. 1.
— Une question d’orthographe, ld., p. 278-280.
— Les Cythérées de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jous-
scaume). Bull. Muséum, 2° s., II, p. 133-142.
— Les Venus et les Tapes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
D1 Jousseaumf.). ld., p. 224-228.
— Quelques mots sur lalithophagie chez les Gastéropodes. Journ. de Conchyl., LXXIV,
p. 1-34.
— Les Conchyliologistes Bruguière et Hwass. ld., p. 42-59.
— Coquilles recueillies au Pérou par M. le DT Vergne. Revista Chilena de Hist. Nat.
XXXIV, pp. 95-97.
— Révision des Limidæ vivants du Muséum national d’histoire naturelle de Paris :
l,e partie, Journ. deConchyl., LXXIV, p. 89-114; 2e Partie, /d,, p.169-198, pl. I.
— Quelques mots sur la torsion de la coquille ehezles Lamellibranches. /d.,pp. 128-151.
— Un Conchyliologiste français du xviiie siècle : l’abbé de Crillon. ld., p. 166-167.
— Note sur VErycinacardioidesL9,ma.ick. Archives du Muséum, 6° s., VI, p. 59-62, pl. I.
— Les Acariens parasites des Mollusques (En collaboration avec M. André). Journ.
de Conchyl, LXXIV, p. 199-221.
— Quelques cas tératologiques chez des Gastéropodes. Id., pp. 222-225, pl. II-III.
— Rédaction de fiches de Mollusques pour les « Faune et Flore de la Méditerranée »
Comm. Intern. Médit.
Louis Germain, Sous-Directeur du Laboratoire. — Mollusques fluviatiles recueillis
par M. le Pr E. Brumpt dans le Soudan Anglo-Égyptien. Bull. Muséum, 2e s.,
t. II, p. 410-418.
— La faune des îles de la mer Méditerranée occidentale. IV. La Sicile, Commission
internationale de la Méditerranée, Rapports et procès-verbaux, V, 1930, p. 209-
219, 2 cartes.
— Faune de France, Mollusques terrestres et fluviatiles, t. I : Gastéropodes pul-
monés stylommatophores. Paris, 1930. In-8°, 480 p., 470 figures dans le texte
et 13 pli
— Les Acavidæ du Chili, leur origine et leur répartition, Revista Chilena de Historia
Natural, XXXIII, 1930, 20 p.
— Faune et flore de la Méditerranée. Chætognathes, 4 fiches, 1930.
Pierre Bailly. — Notes de Technique océanographique (Croisière scientifique aux
îles Canaries). Annales de l'Institut Océanographique, t. VII, n° 9.
— Description d’une Stomiatide nouveau de la région des îles Canaries. Bull. Muséum,
2e s., t. II, n° 4, mai 1930.
i
— 33 —
Botanique : Organographie et Paléontologie végétale.
Accroissement des collections. — Le Laboratoire a reçu de M. Loubière, Sous-Directeur,
une série de végétaux fossiles du bassin de Carmaux. Les prises ont été faites
au toit et au mur des couches houillères du siège de la Grillatié.
Travaux de collection au Laboratoire et à la Galerie. — Remaniement et rangement de
la collection de la flore paléozoïque. — Exposition d'une collection de plantes
carbonifères du bassin d’Albi, don de H. Loubière. - L’étiquetage explicatif
des collections a été continué avec soin par M. Soun y. Assistant.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — MM. Paul Bertrand, Professeur à la
Faculté des Sciences de Lille; Robert Lemesle, Docteur ès sciences, Assistant
à la Faculté des Sciences de Poitiers; Gordon, Professeur à l’Université de
Londres; Florin, Assistant au Muséum d’ïlistoire naturelle de Stockholm;
Sahni, Professeur à. F Université de Lucknow.
Publications.
J. Costantin, Professeur. — Biologie culturale et pathologique de VHevea brasiliensis
en Indo-Chine. Ann. Sc. nat. Botanique , 10e sér., \ Actualités* biologiques, t. IX,
1929 (paru en 1930).
— Les plantes montagnardes et le Lamarckisme G. R. Acad, sciences, t. XCC, p. 550,
3 mars 1930.
— Une importante application du Lamarckisme à l’agriculture tropicale. Examen
critique de cette doctrine. Nom. Archiv. Muséum, 6esér., Centenaire de Lamarck,
t. VI, p. 63.
- Accroissement de la résistance à la maladie par l’altitude, C. R. Acad. Sciences,
t. XCLI, p. 181, 28 juillet 1930. C. R. Acad. Agric., t. CLI, n° 24, p. 833,
22 octobre 1930.
- Culture du Rleurolus Eryngii, en 1929. Bull. Muséum , 2e sér., t. II, p. 301,
27 mars 1930.
- Les certificats pbytopathologiques de non-dégénérescence de la Pomme de terre
dans l’Amérique du Nord. G. R. Acad . Sciences, t. XCCÎ, p. 534, 6 octobre 1930.
G. R, Acad. d'Agricult., t. XV, u° 24, p. 836, 22 oct obre 1930.
— L’altitude en pathologie végétale. Rev. de Bot. appliq. et d’ Agronomie coloniale,
nov. 1930.
— Les derniers jours de Lamarck, sa philosophie mora’e, sa mort.. Nouv. Archiv. Mu¬
séum, 6e sér., Centenaire de Lamarck t. VI, p. 5.
— L’organisation de la mycologie dans les colonies asiatiques de l’Empire britannique.
Agriculture pratique des pays chauds. Nouvelle série, n° 5, p. 323-339,
novembre 1930.
J. Costantin et P. Lebard. — Cultures expérimentales de Poriimes de terre dégé¬
nérées et saines en montagne et en plaine. G. R. Acad. Sciences, t. XCCI,
p. 1038, 1er décembre 1930. C, R. Acad. Agricult., t. XV, n° 30, p. 806.
A. Loubière, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur les graines et les feuilles atipales
associées à l ’Odontopleris ubtusa Brongniart dans le terrain carbonifère de Car-
maux. Rev. Gén. de Botanique, t. XLII, 1 flg. dans le texte, p. 321, 1930,
Bulletin du Muséum, 2" s., t. III, 1931.
3
34 —
A. Loubièke, Sous-Directeur du Laboratoire. — Notice sur les collections de Paléo¬
botanique du Muséum National d’IIistoire Naturelle. Centenaire de la Soc. Géol.
de France, p. f! i, 1930.
— Sur la vascularisation intra-nucellaire des Trigonosperinales. C.R. Acad. Sciences,
t. XCCI, p, 574. 1930.
P. Lebard, Assistant. — Relations entre l’altitude, l’humidité et la substitution
des types de dégénérescence de la Pomme de terre. C. R. Acad. Agricult..
t. XV, n° 30, p. 999, 3 décembre 1930.
Observations de M. Costantin sur la communication précédente de M. Lebard.
Idem, p. 1004, 3 décembre 1930.
J. Souny, Assistant, — Conseils pratiques pour conserver aux plantes leurs couleurs
et leurs formes. Bull. Soc. d’ Horticulture de Sainl-Maur. Octobre 1930.
Botanique : Phanérogamie.
L’activité du Laboratoire s’est maintenue pendant l’année 1930.
Les fascicules 6 et 7 du tome III, le fascicule 5 du tome IV de la Flore générale de
VIndo- Chine- ont été publiés.
Le personnel a déterminé de nombreuses plantes provenant des colonies, revu et
intercalé les double* reçus par échange des Herbiers étrangers.
M. L. Rodriguez a accompli une mission botanique aulGuaternala (Amérique Cen¬
trale).
Principales collections reçues en 1930. — Flora Rktpubucæ Boiiemicæ Slovenicæ :
127 échantillons; Université de Berkeley: plantes de Californie, 222;
MM. Waterlot : plantes du Soudan français, 230; Aurréville : plantes delà
Côte d'IVOire, 115; Pételot : plantes du Tonkin. 608; Magalon ; plantes
d'Indo-Chine, 56; Tanaka : plantes du Japon, 409; Poilank : plantes d’Irido-
Clu ne, 4.000; Perrier de la Battue : plantes de Madagascar, 251 ; Service des
Bois Coloniaux ; bois d'Afrique, 37 ; Frères Arsène, Nicolas, Léon, Hioram :
plantes du Mexique, de Guadeloupe, de Palestine et du Cantal, 11.700 environ;
Merrill: plantes de Sumatra 1.272; Arnold Arboretum : plantes des Nou¬
velles-Hébrides et îles Bardes, 1,348; Martineau: plantes de la Côte d’ivoire,
85; Humbert : plantes de Madagascar, 34; Caxaby : d°. 27; Wktgel ; Viola, 61
(achat); Elmkr : plantes de Burhco 1.431 (achat); Gruvël ; plantes de l’Eu¬
phrate récoltées par M. Vladimir Besnabd. 48; .1 \kijln botanique d’EoiM-
mourg : plantes de Chine et Haute Birmanie (Forrest), 619; M. Saint-Pierre ;
plantes du Mexique, 1.203; Bèjacu : plantes du Cambodge, 240; R. Lichy :
plantes d’Annam, 126; Herbier national, Pretoria ; Graminées, 12; Univer¬
sité Sun Y at Sen : plantes de Chine, 860; Decary : plantes de Madagascar,
3.000; Rodriguez ; plantes du Guatemala, 1.800; Jardin de Kew : plantes du
Kénia, 69. Total des entrées : 32.237 échantillons.
Botanistes étrangers ayant travaillé- au Laboratoire. — MM. Liou, Ling Yong, Lioij Ho,
rie Chine; P1' Carlos D. Girola, de Buenos Aires; Mauër, de Taselikent; Pr Fre¬
derick Orville G no ver, d’Qberlin (Ohio); DrB, Sahni; Hutchinson et Dalziel,
de Kew; D. Fairciiild, C. E, Hkllmayr. de Chicago; Ch. Piper Smith, de
San José, Californie, M et. Mmn Danser, d’Amsterdam; M. et Praeger,
de Dublin; MM. Sven Junell, d’Upsal; R. Florin, John M. Black, R. Kent
Beattie, do Washington; IIandel-Mazzetti, de Vienne; J. Briquet, de Ge¬
nève; Rkhdf.r, de Harvard, Massachussetts; Lacaita, Feknald, Bayard
Lang, de Cambridge, Mass,*, Van Eseltine, de Geneva (N. Y,); R, Bacigalupi,
de Cambridge, Mass,; Frank Ashford Write; M,m' Czeczott, de Craeovie;
MM. F. Fuentes de Santiago, Chili; F. W. Pennell, de. Philadelphie; E. Ciikis-
tophersen, de Honolulu; E. de Wildeman, de Bruxelles.
— 35 —
Botanistes français ayant travaillé au Laboratoire. — Général Verguin; R. P. Sacleux;
R. P, Tisserant; Pr Jumelle, de Marseille; MM, Cherpjls; Pr Bots; Berlioz;
Guillaumin; Gaumk; Renaud; MnlL‘ Allorge, de l’Ofhee national des ma¬
tières premières pour la Pharmacie; MM. Gaussen, de Toulouse; Macaron;
Jean Roy, professeur au Lycée Janson; Arènes; Hickel, Conservateur des
Eaux et Forets; Prochain; Fr A. Chevalier; S. Bucuet ; A. Clément-Marot;
Dode; Üollakdet; Hibon; Pebribr de la Bathie; abbé Fournier; Pr Beau-
verie, rie Lyon; Walter, de Savernc; IP' Guêtrot; Aubréville, Inspecteur
des Eaux et Forêts à Abidjan (Cote d'ivoire); Alloroe; Chouard; Prat;
Pr Chërmezon, de Strasbourg; Maheu; Connu. Saint-Yves; Humbert;
Cardot; Evrard; de L [tard i ère, de Lille; Pr Brille. de Bordeaux; Martin-
Sans, (le Toulouse; P1' TIadamArd, du Collège de France; MIU' Camus; MM. Le-
mée; François, Directeur de la Station d’essais de semences; Guinet; de Saint-
Laurent, d’Alger; Lemesle; de Vilmorin; Le Brun, d’Aix-en-Provênce;
Laville; Pr IIouard, de Strasbourg; abbé Dérapé, de Lille; Pr Maire, d’Alger;
Mlle Bonne; M11* Blot; M. de Cuonac.
Etablissements, Professeurs, Botanistes nu Elèves ayant reçu en communication des
échantillons du service. - En prêt : Pr Don, 347; Pr H. Sohinz, 4; P1 ÏIandel-
Maz/.ettc, de Vienne : 12; Kuausb, de Dahleno, 1 1 ; Gusuleac, directeur del’Inst.
Bot. de Ccrnauti, 58; Pr Beauveiok, 416; Pr Viouier, de Caen, 3S6; Ltou Ho,
865; Humbert, 63; P1' Maire, 790; Perrikr de la Bathie, 16; Jardin de Kew,
117; MakkurAf, de Dalilem, 39; R. P. Tisserant, 26; P1' Szafer, 10; Dr F. W.
Pennell, de Philadelpliie, 38; Dr Standley, de Chicago, 1226; Pr de Wilde-
MAN, 49.
En don : MUe Georges, 4; MM. B.. P. Malvy, de Varna, Bulgarie : 14; Le¬
mesle, 6; Martin-Sa ns, 22; Pr Handel-Mazzétti, 8; Muséum de Dahlem, 13;
Pr H. H. Hu, de Peiping, 6; Kessel, de Gu'ssen (Hesse), 15.
Publications.
H. Lecomte, Professeur. — Ébénacées, dans H. Lecomte, Flore gén. Indo-Chine ,
t. III, fasc. 7, p. 915-978, 1930.
— Sapotacéos, Ibid., p. 877-915, 1930.
— L’œuvre botanique de Lamarck (En collaboration avec J. Leandri), Arclt. du
Mus., 6e sér., t. VI, p. 31-44, 1930.
F. Gagnepain, Sous-Directeur du Laboratoire. — Bulbophyllum nouveauxd’Indo-Cliine.
Bull. Muséum, 1930, pp. 143-148.
— Quelques Dendrobium nouveaux (l’Indo-Chine. Id. p. 232-240.
— Eria nouveaux d’Indo-C'hine. Id., p. 304-312.
— Nouveaux Cœlogyne d’Asie. Id., p. 423-426.
— Un cas remarquable d’évolution :1a famille des Marantacées. Bull. Soc. bot. Fr., 1930,
p. 190-191.
— Un centenaire mémorable : l’Œuvre de Lamarck, L'Acacia, 1930, 15 pages.
— Pédaliacées. Fl. gén. Indo-Chine, IV, p. 607-608.
— Observations sur le Yajé. lie v. bot. appl. et agr. trop., 1930, 2 p.
— L’abus des noms vulgaires. Bull. Soc. Linn. de Lyon, nov. 1930, 3 p.
— Nombreux articles botaniques dans le Dictionnaire Larousse du xxe siècle, vol. III.
— 36 —
François Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Plumbaginacées, in H. Le¬
comte, Flore gén. Indo*Chine, III, fasc. 6, 1930, p. 748.
— Anna Pellegrin, genre nouveau de Gesneraeées d’Indo-Chine. Bull. Soc. bot. France.
LXXVII, 1930, p. 45.
— Planlæ Le Teatuanœ novœ , ou Plantes nouvelles récoltées par M. Le Testu dans
le Mayo rn b a congolais : XIX. Liliacées, Commelinaeées. Bull. Muséum, 1930,
p. 571.
— Orobanchaeées in II. Lecomte, Flore gén. Indo-Chine, III, fasc. 5, 1930, p. 465.
— Lentibulariacées, ld., ibid., p. 467-487.
— Gesneraeées, Jd., ibid., p. 487-565.
— Aparlea Pellegrin, genre nouveau de Rapateaeées du Gabon. Bull. Soc. bot.
France, LXXVII, 1930, p. 473.
— De quelques plantes d’Afrique Occidentale, Ibicl., déc. 1930.
— Lentibulariacées et Gesneraeées nouvelles d’Indo-Chine. Bull. Muséum, nov. 1930.
— Rapport sur les travaux botaniques du R. P. Sac! eux. Bull. Soc. bot. France,
LXXVII, 1930, p. 450.
— Nombreuses analyses bibliographiques, in Bull. Soc. bot. France, 1930.
P. Danguy, Sous-Directeur honoraire, — Rapport sur le prix Gandoger (Phanéro-
gamie, 1927). Bull. Soc. Bot. Fr., p. 1115, 1929.
R. Benoist, Assistant détaché. Professeur à l’Université de Quito (Équateur). — Nou¬
velles Acanthaeées asiatiques, Bull. Muséum, 1930, p. 149-150,
— Descriptions d’espèces nouvelles d’ Acanthaeées de Madagascar. Bull. Soc. Bot.
Fr., p. 1031-1038, 1929.
R. Metman, Assistant délégué. — Contribution à la « Revue Bibliographique ». Bull.
Soc. Bot. Fr., 1930.
J. Leandri, Préparateur de l’École des Hautes-Études. — Nouvelles Thyméléacées
de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., p. 32-35, 1930.
— Contribution à la Revue biblo graphique. Ibid., 1930.
— Recherches anatomiques sur les Thyméléacées. Ann. Sc. Nat. p. 125-237, 1930.
— L’œuvre botanique de Lamarck (En collaboration avec M. le Pr Lecomte). Arch.
du Mus., 6K sér. t. VI, p. 31-44, 1930.
— Révision des Thyméléacées de Madagascar. Bull. Muséum, nov. 1930.
R. P. Tisserant. Eriosema de l’Oubangui. Bull. Muséum, p. 313-323, 1930.
— Psophocarpus nouveaux (Légumineuses Papilionées) du Haut-Oubangui. Ibid.,
p. 574-576.
— Tephrosia nouveaux. Ibid., nov. 1930.
— Note sur deux Indigofera africains. Ibid., nov. 1930.
MUn A. Camus. - Espèces asiatiques nouvelles du genre Carpinus. Bull. Soc. Bot. Fr.
p. 966-969, 1929.
— Un X Orchiserapias nouveau pour la France, Ibid., p. 1028, 1929.
— Un nouveau Oigantochloa du Laos. Ibid., p. 769-771, 1929.
— 37 —
MUo A. Camus. — -Les châtaigniers, 605 p. 28 pl., 1 Atlas; Paris, Lechevalier, 1929.
M. Pitard. — Myrsinacées, dans H. Lecomte, Flore gên. Indo-Chine, III, 7, p. 809-
877, 1930.
Botanique : Cryptogamie.
Collections reçues : de MM. f J. Pitard (Maroc, Canaries ),Bouly de Lesdatn (France),
Aug. Chevalier (Afrique occidentale), P. Culmann (France), Decary (Mada¬
gascar), Frère Elias (Cuba), R. Gaume (France), Mayeul-Grisol (Venezuela)
G. Hamel (Antilles françaises), Pollane (Indo-Chine), Serbe (Nouvelle-Zé¬
lande), Allorge (France, Péninsule ibérique).
L’acquisition de l’herbier de Mousses de M. I. Thêriot a pu être réalisée;
cet herbier, qui renferme plus de 20.000 échantillons, pour la plupart exotiques,
est une des plus importantes collections bryologiques particulières.
Échantillons communiqué s. — MM, F. Boroesen (Copenhague), R. Potier de la
Varde (Saint-Pair-sur-Mei ), G bout (New-York), Sydow (Berlin), ïhériot
(Fontaine-la-Mallet), Verdoorn (Utrecht).
Travailleurs admis au Laboratoire et à l’Herbier. — MmeB Paul Lemoine, V. Moreau,
Docteurs ès sciences, MUhs Moruzi, de Bucarest; 11. Wysocka, de Varsovie;
Miss W, M, Wakefield, de Kew; MM. S. Buchet, Assistant à la Sorbonne;
E. CiIjùUN. Professeur au Lycée Buffon; J. Cakdot, G. Dismieb, G. Deflandre,
Docteur de l’Université de Paris; C. W. Dodok, Professeur à l’Université de
Cambridge (États-Unis); G. S. Elliott, Famîn, Professeur à l’École Arago;
J. Feldmann, R. Gaume, .1. Groves, P. Jovet, Kqnorov, M. Lefèvre,
R. Lami, Préparateur à l'École des Hautes Études; l)r Lemeslk, Assistant à la
Faculté des Sciences de Poitiers ; LUt.ieharms, Assistant à l'Herbier de Leyde;
G. Malençon, Mauguin, Professeur à la Sorbonne; A. Maublanc, Chef de
Travaux à l’Institut agronomique; F. Moreau, Doyen de la Faculté des Sciences
de Clermont; J. Motyka, Assistant à l’Université de Cracovie; Nardi, Roma-
ONEsr, Yamada, Professeur à I, 'Université de Tokyo ; A. Aubin, architecte.
Visiteurs étrangers : 26.
Expositions. — Deux expositions ont été organisées : l’une au printemps consacrée
surtout, aux Algues marines et aux Muscinéea, l’autre en automne, principale¬
ment myoo logique. Grâce à l'amabilité du Dr M. Langeron une section de
Champignons pathogènes, très complète, figurait à chacune de ces expositions.
Excursions publiques. — En dehors des six excursions do printemps et. d’automne
dans la région parisienne dirigées par ATM, P, Allorge et R. Heim, une
excursion d’une semaine a eu lieu dans les Landes, en septembre, sous la direc¬
tion de M, P. Allorge. Quatorze personnes ont pris part à cotte excursion,
parmi lesquelles MllePézARD, Professeur au Lycée Viol nr-Duruy; MM. H. Buch,
Assistant à l’Umvcrsité d’IIelsingl'ors; Famîn, Professeur à l’École Arago;
C. Guinkt, du Service de Culture du Muséum; Lütjeharms, Assistant à
l’Herbier de Leyde; Mauguin, Professeur à la Sorbonne.
Missions et Voyages d’études. — M. Le P1 Mangin a pris part au Congrès de la Rose
et de l’Oranger dans le Sud-Algérien en avril. Il a assisté aux fêtes du vingt-
cinquième anniversaire de la fondation de l’Institut International d’Agricuiture
de Rome. En août, il a participé au Congrès International de Botanique à
Cambridge comme Vice-Président du Congrès et comme Chef de la délégation
française.
M. Pierre Allorge, Sous-Directeur, a été chargé de mission (Ministère de
l’Instruction Publique) en Russie durant les mois de juillet et d’août. Il a par-
— 38 —
tieipé au IIe Congrès International de la Science du Sol ‘(Leningrad-Moscou,
20-31 août) comme membre de la délégation française et pris part aux travaux
de la commission des sols tourbeux. En inai-juin, il a accompli un voyage bota¬
nique dans le nord du Portugal et en Castille.
M, Contran Hamel, Assistant, et M",e Hamel-Joukov ont été chargés d’une
mission algoiogique aux Antilles françaises oùils ont séjourné de mars à juin.
Publications.
Louis Mangin, Professeur. — Le Congrès de la Rose et de l’Oranger au Sahara. Rev.
gêner, des Sciences, XLII, p. 457, 1930.
— Travaux de la Commission d'Études des Ennemis des Arbres, des Bois abattus et
des Bois mis en oeuvre, 1930.
Pierre Allobge, Sous-Directeur du Laboratoire. — La végétation des lacs landais.
G. R. somni. Soc. Biogéogr., 7e année, p. 44-46, 1930.
— Notes sur la flore bryologique de la Péninsule ibérique, IV et V. Rev. Bryol., N. S.,
t. 111, p. 80-87, 1 carte, 1930.
— Schedæ ad Bryotheearn ibericam, 3H s., nos 101-150, Portugal, 27 p., 1930.
— Hétérocontes ou Xanthophycées ? Rev. Algol., t. V, p. 230, 1930.
— Une Mousse nouvelle pour la flore parisienne : le Thuidmm hystricosum Mitt. Rev.
bryol., N. S., t. III, p. 141. 1930.
— Hétérocontes, Euehlorophyeées et Conjuguées de Galice. Rev. Algol., t. V, 56 p.
16 pl. 1930.
— Le Pleodorina illimisensis Kofoid dans le plancton de la Seine. Rev. Algol., t. V,
p. 436., 1930.
— Le Jardin Botanique de Leningrad. Bull. Soc. Bot. Fr., t. LXXVII, 1930.
— Muscinées de la Province de Burgos. Rev. Byol., N. S., t. III, p- 201-206, 1930.
— Revue Bryologique, N. S., t. III, 1930.
— Revue Algoiogique (En codirection avec R. Lame ), t. V, 1930.
P. àllorge et M. Lefêvke. — Algues de Sologne. Bull. Soc. Bot. Fr., Session Extraord.
de 1925. t. LXXVII, p. 122-150, 132 fig., 1930.
G. Hamel, Assistant. — Floridées de France. VI, Nemalionales. Rev. Algol., t. V.
p. 61-109, 1930.
— Les Caulerpes méditerranéennes. Ibid., p. 229.
— Chlorophycées des côtes françaises. II, Siphonales. Ibid., p. 383.
— Alternance des générations chez les Algues. Ibid., p. 435.
G. Hamel et Rob. Lami. — Liste préliminaire des Algues récoltées dans la région de
Saint-Servan. Bull. Labor. mûrit. Mus. Hisl. Nat., fasc. VI, 34 p., Saint-Ser-
van, 1930.
Roger II l.i m. Assistant. — Révision des travaux parus sur la flore cryptogamique
africaine. Champignons et Phytopathologie. Ann. de Crypt. exotique, III,
fasc. 2-3, p. 106-155, 1930.
— Hygrophonts lacmus Fr. ex. Schum., Naucoria (Phœocollybia) Ghristinæ Fr., Nau-
coria ( Phœocollybia ) lugubris Fr,, Bull. Soc. Mycol. de France, XL VI, fasc. 3,
3 Pl. color., 3 p., 1930.
— 39 —
Roger Hem, Assistant. — Travaux de la Commission d’Études des Ennemis des
Arbres, des Rois abattus et des Bois mis en œuvre, 1930.
— Annales de Cryptogamie exotique (En eoll. avec P. Allorge, G. Hamel, R. Potier
de la Varde et A. Zahlbruckner), t. III, 1930.
— Pathologie végétale. Jardinage, XVII, 1930.
— Le genre Inocybe , précédé d'une Introduction générale à l’étude des Agarics Ochros-
porés. Ouvrage illustré de 220 fig. et planches en noir, 35 planches coloriées.
Encyclopédie mycologique , vol. î, Paris, Paul Lechevalier, édit. [Sous presse.)
R. Lami, Préparateur à l'école des Hautes Études. - En essai de propagation de Fmus
lularius dans la Rance. Revue Algol., t. V, p. 230.
Sur un Fucus panaché. Ibid.., p. 432.
— Libération de l’iode des ioduques de Bonnernaisonia asparagoides sous l’action des
rayons ultraviolets. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXXI, p. 863.
— Une station nouvelle pour la France du Lomentaria rosea. Rev. Algol., t. V, p. 433.
Mmc P. Lemoine. — Algues, in Othmar Kühn, Das Danien der dusseren Klippenzone
bei Wien. Oeol. u. Puleont. Abh. herausg. v. J. F. Pompecky u. F. Freih. v.
T-Tuene. N. F., Bd. XVII, II. 5; loua, 1930, p. 42-49, 13 fl g.
G. Dismier. - Nouvelles localités françaises du Lophozia Kunseana Evans. Rev.
Bryoh, N. S., t. III, p. 137, 1930.
— Bryotheca gallica, n0B 301-350, 1930.
J. Feldmann. — Note sur quelques Algues marines de Banyuls. Bull. Soc. Bot.,
t. LXXVI, p. 785-793, 1930.
— Le Ctenosiphonia hypnoides sur la Côte Basque. Rev. Algol., t. V, 1930.
P. Jovet. — Révision de quelques Muscinées du Valois. Rev. Bryol., N. S., t. III,
p. 65-73, 1930.
Georges Malençon. — Observations sur les ornements des spores chez les champi¬
gnons. Archives de Botanique, t. III, Bull, mens., jn° 7, juillet 1929, 8 p., 2 fig.,
1 pi. Caen, 1930.
— Hygrophorus lutins (Pcrs.) Fr., Amanita Eliœ Quél. Bull. Soc. Mycol. de France,
XLV et XLVI, 2 pi. color., 2 p., 1930.
A. Maublanc et G. Malençon. — Sur la nature et l’origine de la gleba du Bat-
tarma Guicciardiniana. Ces. C. R. Acad. Sciences , 1930, p. 510-512.
— Recherches sur le Battamm GinccumUnirmi Ces. Bull. Soc. Mycol. de France,
XL VI, fasc., 1, p. 43-73, PI. Il A V, 1930.
I. Thériot. -- Mousses de l’Annam. Rev. Bryol., N. S., t. III, p. 166-171, 1930.
Culture.
Collections reçues et Collections données. — Le service de la Culture est en relation
d’échange avec 312 jardins botaniques de France, des Colonies et de l’Étranger,
ainsi qu’avec 394 personnes s’occupant de botanique et de ses applications
culturales.
Il fournit eD outre gratuitement des échantillons d’étude aux autres services
du Muséum, aux Universités, Instituts et autres établissements publics d’en-
— 40
seignement ainsi qu’aux chercheurs ou artistes et des plantes d’ornement aux
autres services du Muséum et aux établissements de bienfaisance (Crèches, etc.).
Le mouvement se décompose ainsi pour l’année 1930 :
Le Service a présenté à la Société nationale d’Acclimatation des rameaux
d’arbustes d’ornement à floraison précoce (B février), des plantes alpines fleuries
(12 mai), des plantes nouvellement introduites de Madagascar, spécialement
des plantes grasses (3 mars, 7 avril, 12 mai).
Au Jardin de Jussieu, il a ôté procédé à la mise en place de 895 feuillus et
105 Conifères, spécialement pour les alignements des allées ; i 1 a été se trié 1.318 es¬
pèces, bouturé 119 espèces, greffé 75 espèces. Pc plus 13.800 châtaigniers appar¬
tenant à 4 espèces ont été distribués au service forestier.
0) Non compris 13.800 Châtaigniers japonais distribués au Service forestier.
— 41 —
Botanistes ou horticulteurs ayant visité les serres ou le Jardin de Jussieu. — MM. R. et A..
de Vilmorin, Hélye, Meunissier, Tournier, Gibterge, Marcello del
Majno (Padoue), Pop (Cluj), Vladescu (Bucarest); Schneider (Budapest),
Pavlonviu (Craeovie), S et a (Varsovie), Eamf.s, Marlke, Gainey, Drum,
Miss Burger. Miss Willinston (États-Unis), MM. Fuentes (Santiago de Chili)
Karpoi'Tlx (Syrie).
Artistes ayant travaillé au laboratoire ou dans les serres. — MM. Bouillot, Bouquet,
Degorsk, Eudes, Melles, Bourgutet, Ellenberger. ‘
Botanistes, horticulteurs ou amateurs ayant travaillé au laboratoire. — Mllca Camus,
Poirault, MM. Béraud, Cqouard, Clêment-Marot, Fébard, IIibon, Jarry-
Deslogks, Marcel, Vayssière, Vilmorin- A ndki eux et Cle.
En outre des nombreux renseignements culturaux et de botanique appliquée
et déterminai ions de plantes cultivées ont été fournis aux personnes qui se sont
adressées au laboratoire.
Travaux divers. — A. Guillaumin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Détermination
et vérification d’une partie des plantes ayant fleuri dans les serres. — Essais
de fécondation avec des pollens conservés depuis longtemps à l’abri de-
l’oxygène.
R. Franquet, Assistant. — Détermination et vérification des plantes cultivées à
l’École de Botanique.
Caudal, Garçon de Laboratoire. — Continuation du classement del’berbierdes plantes
cultivées et de l’intercalation des échantillons d’arbres et arbustes ornementaux.
Publications.
D. Bois, Professeur. — Congrès de la Rose et de l’Oranger au Sahara. Voyage à El
Goléa. Bull. Soc. nul. d'Ilort. de France, avril 1930, p. 172-185.
— Rapport sur le Jardin alpin de la Soc. nat.d’Acclirnatation, à Bièvres (Seine-et-Oise).
Bull. Soc. ml. d} Acclimatation, mai 1930, p. 72.
— Les fruits coloniaux. Annales de V Académie des Sciences coloniales (en cours d’im¬
pression).
— Index seminum Mmei Parisiensis anna 1930 collectorum, 10 décembre 1930.
— Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1930. Bull. Mu¬
séum, 1930, p. 691.
— Bananiers d’Abyssinie à feuilles rouges. Ibid., 1930, p. 688.
A. Guillaumin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Espèces et localités nouvelles
d’Orchidées d’Indo-Chine. Bull. Soc. bot. de France, LXXVII, p. 326-340, 1930.
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie, LV, Bull. Muséum , 2e sér.,
p. 162-8.
— Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum. Ibid., p. 577-579, 694-695.
— Quelques observations à propos des jardins botaniques d’Angleterre et de Bel¬
gique. Ibid., p. 616-697.
— Les Fleurs de Jardins, II, 1 vol, 167 pages, 64 pl., 91 fig.
— Les Ocimuni à essence. Bull. Sc. pharm. XXXVII, p. 431-448, 1 pl.
42 —
À. Guillaumin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les Phanœnopsis hybrides autres
que ceux issus du P. amabilis. Arch. Muséum, n. sér., VI, p. 75-80, 2 pi.
col., 1930.
— Les Cactées (suite). Rev. Ilort. 1930, pp. 10-12, 81-82, 106-107, 168-170, 189-191,
210-213, 234-236, fig.
— Le IXe Congrès international d’Horticulture tenu à Londres, Ibid., p. 199.
— Compte rendu des travaux de la. Société nati o riale d’Hor I iculture de France en 1929.
Bull. Soc. ml. Hort. France , 5e sér., III, pp. 1-5.
— Compte rendu du IXe Congrès international d’Horiiculture tenu à Londres,
Ibid., p. 405-412.
— Compte rendu du Ve Congrès de Botanique tenu à Cambridge, Ibid., p. 412-414.
R. Franquet, Assistant. — U Actinostemma paniculatum Maxim, ex Cogn. doit cons¬
tituer un genre nouveau de Cucurbitacées. Bull. Muséum , 2e sér., IL p. 324-
328, fig.
M. Rouyek, Chef de la multiplication. — Rapport sur les cultures de M. Forain. Bull.
Suc. nul. Horl. France, 5e sér., III, p. 100-102, fig.
— Compte rendu de l’Exposition d’IIorticulturc de Villemomble. Ibid., p. 494-
496, fig.
C. Guinet, Jardinier permanent. Chef par intérim de l’École de Botanique. — Procès-
verbaux des séances de la Section de Botanique de la Société d’ Acclimatation.
Bull. Soc. nul. ^Acclimatation, 1930, p. 41-44, 58-60,-88-91, 106-110, 157-161.
— Une visite au Jardin alpin de Bièvres. Ibid., p. 179-180.
— La Phytogéograpliie, orientation actuelle des recherches sur la répartition des
végétaux. Bull, group. paris. Ane. élev. Ecol. nat.Rort. Versailles, 1929-1930.
— La Phytogéographie et l’Horticulture. Ibid.
Paléontologie.
Collections reçues. Environ 130 échantillons correspondant à 6 entrées. A signaler
particulièrement : une empreinte sur schiste de Thiarnis sociata Long. Nav.,
Oiseau fossile du Pontien de Libres (Espagne), don du R. P. Longi.nos-Navas;
un Syllœmus anglicus Dixon du jTuronien de Trognes (Indre-et-Loire), don de
M. Cuérigny, par l’intermédiaire de M. Chabanaud; des Poissons et des In¬
sectes fossiles de diverses localités, don de M. Gravigny, gendre de Ch. Bron-
GNIART.
Principales sorties (Échanges ou dons). — Moulages du crâne et de la mandibule de
l’Homme do La Cliapelle-aux-Saints à M. Patte, Directeur du Musée de l’Ins¬
titut. de Préhistoire de l’Université de Poitiers; moulages des molaires de l’Ele-
phas meridionaUs de Durfort à M, Ossbokn, Directeur de 1! American Muséum
de New-York; collection de fossiles formés avec des doubles à l’Abbaye béné¬
dictine do Saint-André près Bruges.
Travaux de Laboratoire et dans la galerie. — En dehors des travaux courants nécessités
par l’entretien de- la galerie il faut signaler : le montage de Vertébrés fossiles
de Chine; la préparation de squelettes humains fossiles provenant de diverses
localités; la remise en état d’un squelette complet de Scelidothemm leptoce-
phalurn.
— 43 —
Travailleurs admis au Laboratoire. — Parmi les Français : MM. Piveteau, Docteur
ès Sciences, Chef des travaux pratiques à l’École des Mines; Yaufeey, Docteur
ès Sciences. Professeur à l’Institut de Paléontologie humaine; M1U‘ Basse,
Agrégée, chargée de Mission à Madagascar; Mil. .Aramboubii, Professeur à
l’Institut agronomique; Bésaime. Docteur ès Sciences, géologue au Service
des Mines à Madagascar; Cane, Chabanattd, Préparateur à l’École des Hautes-
Études; Collignon, Capitaine d’ État- Major; Dutektre, Assistant à la Fa¬
culté des Sciences de Lille; Général Jourdy; Léandri, Docteur ès Sciences;
Péquart, Correspondant de la Commission des Monuments historiques;
P. Teilhahd de Chardin, Docteur ès Sciences; Dr Vallüis, Professeur à la
Faculté do Médecine de Toulouse; Yignon, Professeur à l'Institut, catholique
de Paris.
Parmi les Étrangers : Dr F. Bieda, de Craoovie; MM, Borissiak, Professeur
à l’École des Mines de Leningrad; Childs Frick, de New- York; Dr Van der
Klaauw, de Leyde; MM. Kaeltn, de Zurich; Rkmington Kellog, de Washing¬
ton; E. W. Merriam, des ÉtatR-lInis d’Amérique; Dr Fritz Sarrasin, de Bâle;
Pr Sera, de Naples; Lieutenant-Colonel Walton, de l’Armée des Indes An¬
glaises.
Principales publicalions.
Marcellin Boule, Professeur. — Annales de Paléontologie, t. XIX, 1930.
— L’Anthropologie (En collaboration avec le Dr Verneau), t. XL, 1930.
Jean Cotteeau, Sous-Directeur du Laboratoire. — Échinodermes du Bradfordien des
environs d’Alençon (Orne). Bull. Soc. géologique de France, 5e s., t. XXIX,
p. 463-469, 2 fig. et 2 pl. s
Jean Piveteau. — Les Mammifères fossiles de Nihowan (Chine) (En collaboration avec
P. Teilhaud de C'iiaudin). Annales de Paléontologie, t. XIX, 1930, 134 p.,
42 figures dans le texte et 23 planches hors texte.
— Particularités structurales d’un type nouveau de Poisson fossile du Nord de Mada¬
gascar. C. R. Acad. Sciences, t. 191, n° 11, p, 456-458.
— Contribution à l’étude des Poissons ganoïdes fossiles : note sur la famille des Catop-
téridés. Ibid., t. 191, n° 13, p. 528-530.
— Sur la distribution des Poissons téléostomes en grands groupes naturels, Ibid.,
t. 191, n° 26, p. 1470-1471.
Éliane Basse. — Observations stratigraphiques et paléontologiques nouvelles sur
le Crétacé inferieur et, moyen de la province de Maintirano (Ouest de Mada¬
gascar). (En collaboration avec II. Bésairie.) C. R. Acad. Sciences, t. 190,
p. 194.
— Observations stratigraphiques et paléontologiques nouvelles sur le Crétacé supé¬
rieur de la province de Maintirano (Ouest de Madagascar). (En collaboration
avec IL Bésairie). Ibid., t. 190, p. 275.
Maurice Collignon. — Beitrag zu r Kenntnis der eozanen Echiniden-fauna des Krap-
pfeldcs (Karnten). Simderabdruck aus dem Jahrbuch der Geologischen Bunden-
samlalt, band 80, 1930, p, 541-570, 3 pl.
Général Joukdy. — Synthèse delà Technique delà Bretagne. Nouvelles conceptions
orogéniques. Bull. Soc. Sciences naturelles de l'Ouest de la France.
P. Teiliiard de Chardin. — Preliminary observations on the preloessic and post-
pontian formations iu Western Sharni and Northern Shensi(En collaboration
— 44 —
avec C. C. Young). Geological Memoirs of the Geological Survey of China.
Sérié A, n° 8, 1930.
P. Teilhard de Chardin, — Sonie corrélations between the Geology of China proper
ami the Geology of Mongolia (En collaboration avec C. C. Young). Bulletin
of the Geological Society of China, vol. IX, n° 2, 1930.
— Geological observations in Northern Mandchuria and Barga (Hailar). Ibid.,
vol. IX, n° 1, 1930.
— Observations sur le loess de Chine. Livre jubilaire de la Société géologique de
France, 1930.
— Communication sur la Géologie de la Chine et le Sinanthropus. C. R. somm. Soc.
géologique de France , séance du 15 décembre 1930.
— Les Mammifères fossiles de Nihowan (Chine). (En collaboration avec J. Piveteau.)
Annales de Paléontologie, t. XIX, 1930, 134 p., 42 figures dans le texte et 23 pi.
hors texte.
Géologie.
Collections reçues. — Fossiles des terrains jurassiques et crétacés de Normandie,
2e don de MM. et L. et J. Morellet. — Roches et fossiles du Soudan, envoi de
MM. R. Furon et Pérébaskine. — Troncs d’arbres des faluns de Touraine,
achat de Laboratoire.
Rangement des Collections. - Remaniement de l’exposition des roches et fossiles des
terrains néogènes de la France. Montage de diverses pièces de l’Eocène du
Bassin de Paris.
Travailleurs admis au Laboratoire. — MM. G. Raimond, Sous-Directeur honoraire du
Laboratoire; R. Lk Coaxîer, Ingénieur; P. Lamare; Pérébaskine, Géologue
de TA. O. F..; K. Su ver; Yang-Kikh; Le Villain, Assistant à J 'Institut Agro¬
nomique; G, LecüInére, Docteur ôs Sciences; J. Lacoste, chef du Bureau
minier du gouvernement chérifien; L. et J. Morellet ; R. Furon, Géologue
de FA. O. F.; Dr M. Royer, correspondant du Muséum, Ancien Président de
l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing; Dey, géologue du Géolo-
gical Survey of India.
Publications.
Paul Lemoine, Professeur. — Sur la constitution du tertiaire inférieur sous la région
de Senlis (Oise). (En collaboration avec M. Bouksault). B. S. G. F., (4), XXIX,
p. 427-434, 1 fig., (1929) 1930.
— La Géologie souterraine de la région entre Meaux et Villers-Cottcrets. Ibid., p. 435
462, 1 fig., (1929) 1930.
— Liste complémentaire des sondages profonds du Bassin de Paris. Bull. Muséum ,
p. 433-464, 1930.
— Considérations sur la structure d’ensemble du Bassin de Paris. Livre Jubilaire;
Centenaire de la Société Géologique de France, t. II, p. 481-498, 2 pl., 1930.
René Abrard, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur la stratigraphie du calcaire de
Blaye (Gironde). A. F. A. S., Congrès de la Rochelle, p. 303-304 (1928), 1929.
— Filiation et évolution de Numrnulit-es. Ibid., p. 304-305.
— 45 —
René Abrard, Sous-Directeur du Laboratoire. — Note sur les sables de Cadeuil
(Charente-Inférieure). G. R. som S. G. F., p. 21-22, 1930.
— Les provinces zoologiquos du Callovien au Tertiaire, dans le bassin d’Aquitaine.
A. F. A. S., Congrès de la Rochelle, p. 635-637 (1928), 1929.
— Comparaison des faunes continentales de Bois-Couët, du Cotentin, et du Bassin
de Paris. Bull. Soc. Géol. et Min. de Bretagne, t. VIII, p. 98-102 (1927), 1930.
— Les Orbitoïdes de Maëstricht et leur voie de migration, A. F. A. S., Congrès du
Havre, p. 639-641, (1929) 1930.
— Pierre Termier. Les Nouvelles littéraires et scientifiques, 1er novembre 1930.
G. Ramond, Sous-Directeur honoraire de Laboratoire. — Observations au sujet d’une
communication de W. G.-F. Dollfus (La Faille de Bolbec-Lillebonno). Bull-
Soc. géol. France, t. XXIX, p. 244, 1929 (publié en 1930).
— Observations au sujet d'une communication de M. H. Chabal sur l’utilisation des
« eaux nuisibles » par l'aménagement de Tacs artificiels (en particulier du
Bassin de la Seine). Technique Sanitaire , t. XXIV, p. 373.
— Observations au sujet d’une communication sur l’Exploitation des Abattoirs
urbains (*). Idem, t. XXV, p. 42 et 59.
— Observations au sujet d’une communication de M. Guiixekd concernant : 1° La
température dans ses Rapports avec la potabilité des Eaux, et 2° Le facteur
« température », ayant plus spécialement, en vue les Observations effectuées
dans les Puits artésiens de la Région parisienne. Idem, t. XXV, p. 62 et 132.
— Observations au sujet d’une communication tic M. Danger : Remembrements
urbains et ruraux; révision du Cadastre (dans leurs rapports avec les sols
et sous-sols, etc.). Idem, t. XXV, p. 405 et t, XXVI, p. 6.
— Observations au sujet d’une présentation, par le DT F. Régnault, de petites pla¬
quettes provenant d’Égypte, se délitant facilement dans l’eau. Bull. Soc. pré¬
historique française. Séance du 26 juin 1930.
— Poteries crues, séobées au Soleil, de provenances diverses (présentées par le
Dr F. Régnault). (Observations de M. G. Ramond). Idem. Séance du 23 oc¬
tobre 1930.
— Observations au sujet de pièces provenant de dragages dans l’Oise, entre Boran et
Saint-Leu d’E sevent, présentées par M. R. Lencement. Idem, Séance du 29 fé¬
vrier 1930.
— Articles analytiques (sujets divers), publiés dans la Revue de Géologie et Sciences
connexes, t. X et t. XI; Années 1929 et 1930, Liège (Belgique).
Jean Lacoste. - Nouvelles observations sur le Rii méridional. C. R. som. S. G. F.,
p. 213-214, 1930.
— Premiers résultats de recherches géologiques dans le Riff occidental A. F. A. S.
Congrès de la Rochelle, p. 336-338 (1928), 1929.
Guy le Villain. — État actuel de nos connaissances géologiques sur la République
do l'Équateur. Bull. Mus. Hist. Nat,, p. 331-358, 1 carte, 1930.
— Les Graptolithes du Gothlandien. de l’Oued Akrech près de Rabat (Maroc). (En
collaboration avec M. J. Bourcakt.) C. R. som. S, G. F., p. 214-216, 1930.
(1) Cette communication, rédigée par M. le Dr Piettre. fut présentée par M. Mx-
ronneau.
— 46 —
Yang-Kieh. — Observation? sur le genre Ostrea dans l’Éocène des régions méditerra¬
néennes. B. S. G. F. (4), XXX, p. 77-100, 5 fig., 2 pi., 1930.
L. et J. Morellet. — Le Bartonien de Viarmes (S.-et-O.). Bull. Muséum, p. 465-469,
1930.
— Identification du niveau à Avtcula Defrancei dit de « Mortefontaine », en deux points
nouveaux de l’Oise. Ibid., p. 580-581, 1930.
— Observations sur la zone du Guépellc. B. S. G. F. (4), XXX. p. 119-127, 1930.
— A propos de la note de M. Yves Milon, « Sur l’extension des formations marines
éocènes à l’Ouest du Bassin de Paris ». C. R. sont. S. G. F., p. 204, 1930.
R. Soyer. — Présence des genres Vespertilio et Hyœnodon dans le calcaire de Brie.
Remarque sur la position stratigraphique de cette formation. B. S. G. F. (4)
p. 423-426, (1929) 1930.
— Sur le Ludien de Bobigny A. F. A. S. Congrès de la Rochelle, p. 351-354(1928), 1929
R. Furon. Le Kaarta. Bull. Muséum, p. 470-471, 3 fig., 1930.
Minéralogie.
Collections reçues. — Les acquisitions de la collection de Minéralogie consistent prin¬
cipalement.. en dons. 260 échantillons ont été placés dans la galerie. Au nombre
des donateurs nous signale mm : MM. JL àrsandaux, Aubert de la Rue (miné¬
raux des Kerguelen); J. Barrais de- IIksse (minéraux de Colombie); R. Cam-
predon et Combes, Bksairie (minéraux des gisements de mica du sud-ouest
de Madagascar); M,le Y. Brièrk. MM Bowman, Darla, J. Fallou, il. Laure,
C. Matveyeff, J.Oroel et J. Hure, (minéraux et roches du gisement stanni-
fère de San Pedro de Rozados, Salamanque (Espagne); A, Pelloux (minéraux
du Val d’Aoste et minerais de Sardaigne); Poilane (minéraux et reçûtes du
Cambodge); Rosicky (minéraux de Moravie), A. Boiiœp, Simpson, Solignac
(minéraux de Tsumeh, sud-ouest africain); Skyrig (minéraux de Madagascar,
roches et minerais du Canada) ; Stæhling (minéraux de Madagascar, cristaux
de lazurite d’Afghanistan), H. Ungkmacu.
Nous devons à l’amabilité du Comité spécial du Katanga une collection des
minerais cuprifères et rad itères de cette région, et à la Compagnie lyonnaise
de Madagascar deux cristaux de sohcelite de Madagascar de dimensions excep¬
tionnelles.
M. Serand h offert de superbes échantillons de minéraux des syénites né-
phéliniques des îles de. Los (Guinée) (vil iaumite, eucolite, astrophyllite, cata-
pléite).
Les espèces nouvelles suivantes ont été incorporées à la collection par voie
d’échange ou de dons : bismuthotantalite, cénosite, dixénite, eichbergite, nichol-
sonite, quensélite.
Les échantillons de roches et de minéraux recueillis par M. A. Lacroix au
cours de sa mission aux Indes néerlandaises ont été placé?, soit dans les collec¬
tions de la Galerie, soit dans celles du Laboratoire.
Le classement des roches est poursuivi au Laboratoire avec l’aide deMme E.
JÉRÉMTNF.
De nombreux échantillons do tectites provenant de diverses localités de
l’Indo-Ohine ont été envoyés au Laboratoire.
Présentation des collect ions. — On a commencé l’installation de trois vitrines destinées
à montrer l’utilisation des substances minérales autres que les minerais métal¬
liques (mica, amiante, graphite, corindon, zircon, quartz, etc.), dans des indus-
47 —
tries diverses (matériaux réfractaires ou isolants, abrasifs, produits chimiques
et pharmaceutiques, colorants, lubréfiants, etc...).
La Compagnie générale de Madagascar, les établissements Laganne, Gru-
genheim et 0'*, la chambre syndicale des syndicats de produits d’amiante, les
établissements Denis Poulet, la société anonyme deR fours Rousseau, ont bien
voulu nous aider à la préparation de ces vitrines en nous fournissant des échan¬
tillons ou des objets fabriqués.
Collection des types de gisements métallifères. — Pour compléter la Collection de mine¬
rais métalliques exposée dans la Galerie, on a réuni au Laboratoire environ
1.500 échantillons provenant de fonds anciens ou d’acquisitions nouvelles
(dons ou échanges), et représentant les principaux types do gisements métalli¬
fères. De nombreuses sections polies ont etc taillées dans ces échantillons (avec
la collaboration assidue de M. S. Pavlovitch), et ajoutées à celles faites dans
les minéraux opaques et les minerais métalliques déposées à la Galerie. Cet
ensemble constitue une base sérieuse pour les études de minerais métalliques
par les procédés métallographiqucs, qui occupent une part importante de l’acti¬
vité du Laboratoire.
Le classement de ees nouvelles collections et rétablissement, des fichiers
nécessaires à leur emploi est poursuivi par AT. J. Orcel, avec l’aide de AIM. Ri¬
chard et Drofsy.
Cinquantenaire, de la Société française de Minéralogie et Centenaire de la Société géolo¬
gique de France-. — A l’occasion de oes deux Jubilés, une exposition historique
de la Minéralogie a été organisée au Laboratoire. Elle comprenait les divisions
suivantes :
1° Types dérochés définies par MM. Haüy, Alexandre Bronuntart. Cobdier.
2° Minéraux de synthèse obtenus par l'École française : Daubrée, Becquerel,
Ebelmen, de Senarmont, Henri Ratnte-Clairk Deville, Frémy, Haute-
feuille, etc,.., synthèse des roches éruptives par Fouqué et Michex-Lévy.
Quelques instruments furent exposés : 1° Des souvenirs de Rome de l’Isle.
2° Le goniomètre d’application, le chalumeau et divers instruments ou dispo¬
sitifs d’expériences d’HAÏY avec étiquettes do sa main.
3° Le goniomètre et les microscopes de Des Cloizf,atjx.
4° Les instruments de Becquerel pour l’étude de la phosphorescence, etc...
Enfin M. A. Lacroix avait réuni d’intéressants autographe? et manuscrits :
A. Les manuscrits de ILu y. Des livres annotés par Rome de l’Isle, Dolomieu,
prêtés par la bibliothèque du Muséum.
Des cahiers de Laboratoire, registres d'expériences de Antoine César,
Edmond, ilpnri Becquerel, de Henri Sainte-Claire Deville, de Fouqué et.
de Michel Lévy de IIautefeuille, prêtés par AI. Jean Becquerel, par l’École
normale supérieure, par AIM. A. Lacroix et Charpentier.
B. Collection A. Lacroix : 1° Manuscrits de Dolomieu (1779-1804°) inédits ou récem¬
ment publiés. Carnets de voyage;
2° Manuscrit de Rome de l’Isle;
3° Cours de Dolomieu (1796), recueillis par Cordier, 1 volume de notes
prises par E, Geoffroy Saint-Hilaire sur les cahiers d’HAüY;
4° Manuscrits de Des Cloizeaux comprenant notamment les dessins origi¬
naux des projections st éréographiques el des figures de son Traité de Minéra¬
logie ;
5° Trois volumes contenant une sélection de portraits, de lettres et de manus¬
crits de minéralogistes et de géologues français, depuis le xvne siècle jusqu’à
nos jours ;
6° Un volume renfermant des portraits et des autographes des directeurs de
la collection de minéralogie et des professeurs de cette science au Muséum
depuis Buffon; des titulaires du troisième fauteuil de la section de minéra-
— 48 —
logie de l’Académie des Sciences, des secrétaires perpétuels de l’Académie royale
des Sciences, puis de l’Académie des Sciences de l’Institut de France (sciences
physiques).
Travailleurs admis au Laboratoire. — Parmi les Français : MM. Absandaux, Professeur
à l’École de Physique et Chimie; Bésairie, Mllca Y. Prière, S. Caillêre, Bour¬
sière de Doctorat; MM. de Chètëlat; C. Dagnan, Assistant au P. C. N.: Gre-
net; Malavoy, .Chef du Service des Mines de ]’A. O. F.; J. Mallet;
MUe A. O’Neill.
Parmi les Étrangers ; MM. V. Agafonoff, ancien Professeur à l’Université de Tau ri de:
G. Borgntez, Ingénieur des Mines au Crédit général du Congo belge; H. E. Cruz
Monclova, Ingénieur-Métallurgiste ; Mme E. Jérf.mine. Docteur ès Sciences;
MM. P. dk Castro Barea, Professeur à l’Université de Séville; Li-Shi-Lin;
C. Matvkyeff, Professeur à l’École Polytechnique de Svierdlovsk (Ekateri-
nenbou''?) (Dura); A. Morawiecki, Assistant, à la Faculté des Sciences de Var¬
sovie; St. Pavlovjtcii; E. Pounard, Chef du Service géologique de la
Compagnie forestière et minière du Congo belge; Yang-Kieh, Safianikoff,
Ingénieur-Géologue à la Compagnie équatoriale de Mines.
Matériel de recherches. — Outre les acquisitions de matériel faites au cours de l’année
sut les crédits ordinaires, nous tenons à signaler les dons suivants : un micros¬
cope métallographique polarisant pour l’étude des minerais métalliques, don
do M. Guy Ameküngen, un don de piles par la Société des piles Hydra, et divers
appareils nécessaires à la mesure du pouvoir réflecteur des minéraux opaques
au moyen de la cellule photoélectrique, que nous devons à la générosité de
M. U, Dropsy.
Etudes effectuées en vue d’applications industrielles. — Quelques études spéciales ont
été demandées au Laboratoire par diverses Compagnies industrielles. Nous
citerons les suivantes :
1. Minerai de Koudiat Safra (Tunisie);
2. Alluvions de la région de Yientiane (Indo-Chiné) ;
3. Étude d'une minerai complexe de Fournial de Molèdes (Cantal) ;
4. Minerai complexe à structure fine de Ceilhes (Hérault) ;
5. Minerai de zirconium complexe du Brésil ;
G. Minerais du Brésil. Roehes de Serbie ;
7, Concentrés aurifères et stannifères provenant des alluvions de la Falémé
(A. O. F.) ;
8. Graphites du Maroc (Las Chozas, Tafart, Dehij).
M. R. Brison, Aide-technique, a exécuté de nombreuses photographies micros¬
copiques et macroscopiques relatives aux diverses études effectuées dans
le Laboratoire.
Publications.
A. Lacroix, Professeur. — Sur un schiste cristallin à saphirine de Madagascar et sur
les roches à saphirine en général. Bull. Soc. franç. Min., t. LII, 1929, p. 76-84.
— La constitution minéralogique et chimique des laves intrapacifiques (Pacifique
central austral). Proceecl. Fourth Pacific Science Congress , Java, 1929, p. 941-950.
— Remarques sur les matériaux de projection des volcans et sur la genèse des roches
pyroclastiqucs qu’ils constituent. Livre jubilaire publié à l’occasion du Cente¬
naire de l(i Société géologique de France (1830-1930), t. II, p. 431-472; 4 pi.
hors texte.
— Nouvelles observations sur les tectites de l’Indo-Chinc, C. R. Acad. Sciences,
t. XCCI, 17 novembre 1930, p. 893.
— 49 —
A. Lacroix, Professeur, — La jadéito de Birmanie : les roches qu’elle constitue ou
qui l’aceompagnent. Composition et origine. Livre jubilaire publié à l’occasion
du Cinquantenaire de la Société française de Minéralogie, annexé au t. LIII du
Bulletin, p. 216-254, 2 pi.
— Notice historique sur François-Sulpice Beudant et Alfred-Louis Olivier Legrand
des Clcuzeaux : lecture faite dans la séance publique annuelle de l’Académie
des Sciences du 15 décembre 1930, 101 p. in-4°, 2 portraits hors texte.
P. Gaubert, Sous-Directeur du Laboratoire. — Contribution à l’étude de la heulandite,
lre Note, structure des cristaux. Bull. Soc. franç. Min., t. LU, p. 14-12.
— 2e Note. Modification des propriétés optiques des cristaux. Ibid., p, 121-138;
3° note, Ibid., p. 162-194.
— Sur la cristallisation du nitrate de plomb. Influence des matières étrangères tenues
en suspension dans l’eau mère, Livre jubilaire 'publié à l’occasion du cinquan¬
tenaire de b Soc, franç. Min,, pp. 157-171, 4 pi.
— Sur la déshydratation de la heulandite. C. R. Acad. Sciences, t. XCC, 1930,
p. 803.
— Influence, sur le faciès des cristaux, des matières étrangères tenues en suspension
dans l’eau mère. Ibid., p. 1230.
J. Orcel, Assistant. - Complément à l’analyse thermique des ehlorites. Bull. Soc.
franç. Min., t. LII, 1929, p. 194-197, 1 fig.
— Revue des espèces minérales nouvelles (tucholite, loseyite, mooreite, stainierite
ameletite, fuloppite). Ibid., p. 198-211.
— Les méthodes d’examen miorosôopique des minerais métalliques (méthodes
d’attaque par des réactifs appropriés). La Technique moderne, t. XXII, n° 7,
1er avril 1930, p. 233-237.
— Importance de l’examen microscopique des minerais métalliques dans la pratique
industrielle (Étude de la structure des minerais, de leur genèse et de la répar¬
tition des éléments utiles), t. XXII, n° 19, 1er octobre 1930, p. 649-654.
— L’or dans le monde. La Science et la Vie, octobre 1930, n° 160, pp. 297-303, 8 fig.,
1 carte.
— Les Minerais, étude, préparation mécanique, marché. (En collaboration avec
M. C. Berthelot), I vol. in-8°, 544 p., 156 fig., 24 planches de microphotogra¬
phies, préface de M. L. Guillet, Encyclopédie minière et métallurgique, Paris,
Baillière, 1930.
— Étude métallographique de quelques minerais algériens. C. R. Congrès des Soc.
savantes, Section des Sciences, Alger, 1930 (sous presse).
— La mesure du pouvoir réflecteur des minéraux opaques à l’aide de la cellule photo¬
électrique et ses applications. Livre jubilaire publié à l’occasion du Cinquante¬
naire de la Société française de Minéralogie, 1930, p, 301-349.
Au titre de délégué de la Société française de Minéralogie, M. J. Orcel a pris part au
Congrès international des Mines, de la Métallurgie et de la Géologie appliquée
tenu à Liège à la fin de juin, et y a fait une communication suivie d’une démons¬
tration sur le sujet précédent.
Mme E. Jérémine. — Remarque sur une variété nouvelle de jumillitc et sur l’extension
des laves de ce groupe, (En collaboration avec M. J. Fallût.) C. R. Congrès
des Soc. savantes, Section des Sciences, Alger, 1930 (sous presse).
Bulletin du Muséum, 2* s., t. 111, 1931.
4
- 50 —
Mme B. JÉRÉMtNE. — Composition chimique et minéralogique de la phonolite du
Pie de Teyde. Livre jubilaire, publié à l’occasion du Cinquantenaire de la So¬
ciété française de Minéralogie, p. 210-215.
— Étude pét.rographique de la Hague (Manche). Bull. Soc. gêolog. de France, sér. 4,
t. XXX, 1930, p. 1-50, 4 pl. hors texte.
Y. Agafonoff. — Les propriétés physiques et cristallographiques de l’acide hémi-
tn-dli ique, et influence des impuretés sur quelques-unes de ces propriétés, Livre
jubilaire de la. Société française de Minéralogie, p. 25-34, 2 pl.
II. E. Ceux Monclova. — Recherches sur la décomposition de quelques minéraux de
la série du mispickel. Bull. Soc. Franç. Min., t. LUI, 1930, p. 491-506, 1 pl.
St. Pavlovitcih. — Étude métal lûgraphique dé quelques minerais métalliques de
Yougoslavie. G. R. Acad. Sciences, t. Xt CI, 27 octobre 1930, p. 720.
— Sur deux ehlorites (groehauites) des roches à corindon. Bull. Soc. Franç. Min.
t. LUI, 1930 (sous presse).
G. Grenet. — Sur les propriétés magnétiques des roches (Thèse), Paris, 1930.
Ântoni MokaWieükï. - Études minéralogiques et. pétrographiques des phosphorites
des environs de Rachow sur la Vistule (Pologne). C. R. des séances de la Soc. des
Sc. el des Lett. de Varsovie, t. XXII, 1929.
— Étud* microscopique des phosphorites de Pologne. Ibid., 1930.
— Phosphates des environs de Gdynia (Pologne). WszecJiswiata, n° 7, 1930.
Physique végétale.
Travailleurs admis au Laboratoire. — MM. A. Meunier, Chef des Travaux à la Faculté
de Pharmacie de Nancy; R, La vielle ; Langlois; P. Poulenc; MHbb M. Bes-
nard; Cramer; M. Olive.
Publications.
M. Bridel, Professeur. — Recherches sur les variations de coloration des plantes au
cours de la dessiccation. Sur un nouveau ehromogène, i’orohérol, retiré de
l’Orobus tuberasus L. (En collaboration avec M. C. Ciiaraux.) Bull. Soc. Chim.
Mol. , 1930, 12, 317; Joam. de Plumn, et de Chim., 1930, 8e série, 11, 321.
— Sur la présence du picéosidc dans l'ccorcé de Saule noir. (Én collaboration avec
M. J. Raraïé.) Bull. Soc. Chim. Mol., 1930, 12, 332.
— L’oroboside, nouveau glucoside hydrolysable par l’émulsine retiré de l’Orofews
tuberosus L, et ses produits d’hydrolyse, glucose et orobol. (En collaboration
avec M. G. Oharaux). C. R. Acad. Sciences, 1930, 190 , 387.
— L’oroboside, nouveau glucoside hydrolysable par l’émulsine, retiré de l’Orobus
tuberosus L. (En collaboration avec M. C. Cuaeaux.) Bull. Soe. Chim. Moi.,
1930, 12. 649; Jour», de Phorm. et de Chim., 1930, 8e série, 11, 369.
— Les produits d'hydrolyse de l’oroboside : glucose et orobol . (En collaboration avec
M. C. Oharaux.) Bull. Soc. Chim. Mol., 1930, 12, 765; Journ. de Phorm. et de
Chim 1930, 8e série, 11.
— 51 —
M. Bbidel, Professeur. — L’unédoside, nouveau glucoside hydrolysable par l’émul-
sine, retiré des feuilles et des rameaux frais de l’Arbousier. (En collaboration
avec M"" C. Bqtjrdouil.) Bull. Soc. Chim. biol., 1930, 12, 910 ; Journ. de,
Pharm. et de Chim., 1930, 8B série, 12, 241. ♦
— Sur l’hydrolyse par l’érnulsine de deux glucosides considérés comme non hydro-
lysables par ce produit lermentaire : asébotoside (asëbotine) et phlorizoside
(phlorizine). Bu'tl. Soc. Chim. biol., 1930, 12, 291; Journ. de Pharm. et de Chim.,
1930, 8e série, 12, 385.
— Sur la diminution de l’activité de la glucosidase p do l’émulsine des amandes au
cours de synthèses successives du méthylglucoside p. (En collaboration avec
M. N. Joanid). Bull. Soc. Chim. Biol., 1930, 12. 931; Journ. de Pharm. et de
Chim., 1930, 8r série. 12, 337.
— Sur la préparation et les propriétés du franguloside (franguline) de l’écorce de
Bourdaine du commerce. (En collaboration avec M. 0. Char aux). C. R. Acad.
Sciences, 1930, 191, 1151.
— Sur le frangularoside, nouveau rhamnosido do l’écorce de Bourdaine récemment
séchée. (En collaboration avec M, 0, Chabaux.) C. R. Acad. Sciences, 1930, 191,
1374.
J. Rabaté, Sous -Directeur, délégué, du Laboratoire. — Sur la constitution de Pamé-
liaroside; «on identité avec le pîeéoside (picéine de Ch. Tanbet), Bull. Soc.
Chim. biol., 1930, 12, 146.
— L’hexacosanol, nouvel alcool de la série grasse, en C26, retiré de i’écorce de VAme-
lanchier vulgaris Mcench. Bull. Soc. Chim. biol., 1930, 12, 758.
— Sur quelques glucosides azotés dérivés du picéoside. Bull. Soc. Chim. biol., 1930,
12, 441.
— La saliciuéréine du Salit cimrea L; son identité avec le picéoside. Bull. Soc. Chim.
biol., 1930, 12, 965.
— Sur la présence du rutoside dans les tiges foliées du Buplevrum falcatum L. Bull ,
Soc. Chim. biol., 1930, 12, 974.
A. Meunier. — Recherches sur les variations de coloration des plantes au cours de
leur dessiccation. Le chromogène de l 'Orobus niger L (Lathyrus niger Bernh.)
est l’arbutoside (arbutine). C. R. Acad. Sciences, 1930, 191, 1471.
Physique appliquée aux Sciences naturelles.
Travaux du Laboratoire. — Les travaux exécutés en 1930 au laboratoire de Physique
se rapportent à l’étude de la polarisation rotatoire paramagnétique dans un
cristal de tysonite.
Lo Pr. M. J. Becquerel, aidé de M. M atout, Sous-Directeur, et do M. Jean-
son, Assistant, a déterminé à la température de l’azote liquide le pouvoir rota¬
toire paramagnétique normal à l'axe optique de la tysonite. Les expériences
présentaient de grandes difficultés à cause de la biréfringence du cristal; une
méthodp a été trouvée, permettant de faire la part de la biréfringence et celle
du pouvoir rotatoire.
Le laboratoire ne possédant pas les ressources nécessaires pour travailler aux
très basses températures (hydrogène et hélium liquides), l’Assemblée a accordé
au Professeur une mission gratuite pour lui permettre de poursuivre le travail
au laboratoire cryogénique de l’Université de Leyde. Les expériences réalisées
52 —
à Leyde jusqu’à la température de 1°,7 au-dessus de zéro absolu sont la conti¬
nuation immédiate des expériences laites au Muséum. Il a été établi d’abord
que le rapport entre le pouvoir rotatoire normal à l’axe optique et le pouvoir
rotatoire- parallèle à l’axe diminue à mesur e que la température s’abaisse ; ensuite
qu’aux très basses températures, la rotation normale à l'axe optique n’est pas
la même suivant les deux sortes d'axes binaires du cristal. La loi de variation du
phénomène en fonction de l’intensité du champ magnétique et de 1a, tempé¬
rature a ét é déterminée, et a permis de mesurer les moments magnétiques des
ious oérium dans ce minéral dans les directions des axes cristallographiques.
Deux notes ont été présentées en 1930 à l'Académie des Sciences; elles se
rapportent à des recherches de l'année précédente, le dépouillement des résultats
ayant demandé un temps considérable à oause des calculs qu’ils comportent.
Ces notes sont intitulées ;
1° Sur le pouvoir rotatoire paramagnétique des cristaux de xénotimô aux
très ba -ses températures et sur la saturation paramagnétique, par MM. Jean
Becquerel et W. J. de Haas. C. R. Acad. Sciences, 3 novembre 1930.
2° La loi de la rotation paramagnétique dans le xénolime et sa vérification
expérimentale, par MM, Jean Becquerel, W. J. uk Haas, et H. A. Kramers.
Ibid., 10 novembre 1930.
Il est établi dans ces Notes que les cristaux do xénotime ont un pouvoir rota¬
toire paramagnétique qui varie, en lonolion du rapport entre l’intensité du
champ magnétique et la température absolue, suivant une loi en forme de tan¬
gente hyperbolique. Le moment magnétique actif a été déterminé.
Un fait très important est que, pour la première fois, la saturation parama¬
gnétique a été pratiquement réalisée.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Travailleurs admis au Laboratoire : MM. Rutgers, Brunel, de Græve, Thomas,
Sarazin, Hou Kia Wo.
Publications.
R. Fosse, Professeur. — Nouvelle fermentation de l’acide urique, provoquée par le
foie de divers animaux. (En collaboration avec A. Brunel et P. de Græve.)
C. R. Acad. Sciences, t. XCC, p. 79.
— Transformation totale de l’acide urique en allantoïne par le foie (cheval). (En
collaboration avec A. Brunel et P. de Græve.) C.R.Soc. Biologie, t. CIII, p. 67.
— Dosage de l’acide urique, basée sur l’urée produite par fermentation et hydrolyse.
(En collaboration avec A. Brunel et P. de Græve.) C. R. Acad. Sciences,
t. XCC, p. 693.
— Destruction dans la graine de Soja Hispido, de l’un des ferments sans suppression
de l’activité de deux autres. (En collaboration 3,veo A, Brunel, P. de Græve,
P.-E. Thomas et J. Sarazin.) C. R. Acad. Sciences , t. XCCI, p. 1025.
— Présence dans de nombreux végétaux alimentaires de l’aliantoïne, accompagnée
ou non d’acide alJantoIque, d’allantoïnase et d’uricase. (En collaboration avec
À. Brunel, P. de Græve, P.-E. Thomas et J, Sarazin.) C. R. Acad. Sciences,
t. XCCI, p. 1153.
— Application de la graine de Soja Hispida privée d’uricase. L’analyse qualitative
et quantitative de I’allantoïne. (En collaboration avec A. Brunel, P. de Græve,
P.-E. Thomas et J. Sarazin.) O. R. Acad. Sciences, t. XCCI, p. 1388.
— 53 —
— Cinquième thèse de Doctorat és sciences (État), inspirée et dirigée par R. Fosse.
G. Laude. — Contribution à l’étude del’oxydation ammoniacale des principes carbonés.
J.- J. Rutgers. — Mierodosage du mercure dans les composés organiques. C. R. Acad.
Sciences , t. XCC, p. 746.
M. Frèrejacqüe et Raymond Hamët. — Contribution à l’étude des alcaloïdes de
l’ergot. Revue de Pharmacologie, et de thérapeutique expérimentale, 1. 1, p. 333-840.
M. Frèrejacqüe. — Étude de quelques éthers sulfoniques. Application à l’étude de
la configuration de l’atome d’azote. (Thèse Doctorat ès sciences.) Ann. Chim.,
série 10, t. XIV, p. 147-226.
— Sur un catalyseur d’oxydation de l'acide urique. C. R. Acad , Sciences, t. XCCI,
p. 949-951.
PÊCHES ET PRODUCTIONS COLONIALES D’ORIGINE ANIMALE.
Personnel. — L’ensemble du personnel titulaire n'a pas été modifié pendant l'année;
mais quelques personnes ont été adjointes en vue de la préparation de l’Aqua¬
rium et de l’Exposition de Synthèse des produits des eaux coloniales, à, l’Expo¬
sition coloniale internationale. Ce personne) est, du reste, rétribué sur les fonds
mêmes de l’Exposition,
Collections mirées au Laboratoire ; de l’Indo-Chine (Laboratoire de Cau-Da) : une collec¬
tion d’Isopodes; de l’Afrique Occidentale Française (Dahomey) : collection de
Poissons marins et d’eau douce (Cercles de Konalny et de KourousGa) : Poissons,
Mollusques et Crustacés; de Madagascar ; uno collection de fœtus de Requins
(Dr Ehrenreich); de l’tle Saint-Paul : Poissons et Crustacés marins; d'Océanie :
belle collection de Poissons et Crustacés marins; délia Guyane : une collection
de Soléidés; du Maroc : une collection de Poissons d’eaux saumâtres et marines;
du Cameroun : une collection de Poissons recueillie par M. Pascalet; de Syrie :
une importante collection de poissons d’eau douce, do Crustacés marins et d’eau
douce, d’ Éponges,
Le plupart de ces envois sont destinés à figurer à l’Exposition coloniale inter¬
nationale de 1931. Un important envoi est- attendu de Madagascar. D’autres
collections vont parvenir également d’ici peu, au Laboratoire : do Nouvelle-
Calédonie, de la Côte des Somalie, des îles Saint-Pierre et. Miquelon.
Collections distribuées dans les différents services du Muséum. — Malacologie : Mol¬
lusques fluviatiles d’À. E. F. (J. Thomas), marins de Nouvelle-Calédonie
(J. Risbec), fluviatiles, du lac d’Oehrida (G. Petit), sub-fcssiles de Madagascar
(H. Ferrie a de la Bathie); Échinodermes de Nouvelle-Calédonie (J. Rirbec),
de Mauritanie; Spongiaires (mission Augiekas-Dkapeb). — Vers et Crustacés :
Gammarides et Crabes du lac d’Ûchrida (G. Petit) ; Nématodes, Cestodes. Ixo-
didæ, Scorpions (mission Augjeeas-Draper), Polychètes de Mauritanie (Th. .Mo¬
nod); Pycnogonidcs de Mauritanie (Th. Monod); Pseudoscorpions du Maroc
(Alluaud) et des côtes de la mer Rouge (R. Ph. Dollkvs). — Entomologie :
Insectes des bords de l’Euphrate (A. Gimtvbl); Hémiptères, Hyménoptères,
Orthoptères de E Afrique Equatoriale Française (J. Thomas). — Mammalogie :
Mammifères et Oiseaux d’A. E. F. (J. Thomab). — Anatomie comparée : Fœtus
de Requins (Madagascar); Tête de Tortue marine et de Crocodile (Madagascar);
Fœtus d’Autilope (J. Thomas); Documents ostéologiques (Mission Augieras-
Draj'er). — Reptiles et Batraciens : 59 tubes et bocaux (mission Augieeas-
Draper) Ophidiens d’A. E. F. (J, Thomas).
54 —
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — M. G. Gousseff a été affecté au Labo¬
ratoire d’élevage de Poissons d’ornement créé en vue du peuplement et de
l’entretien de l’Aquarium de Palais permanent des Colonies; AT"” W. Besnard
a é é aff jetée à la préparation et au montage des collections destinée? à figurer
à l'Eaprsition coloniale internationale de 1931; M. Budker a recueilli une
importante documentation d’ordre scientifique et appliqué sur les Requins et
les Cétaoés ; M. Bailly a étudié 16a Poissons de grands fond? recueillis au cours
de so, s croisières ; M.de Bkooa a recueilli une documentation sur la faune de la
Guyane ; Krauk Emmanuel, licencié èj eieuees,a collaboré au triage des maté¬
riaux recueillis par le « Pourquoi Pus ? » ; M. Tseng Shen a étudié les parasites
des poissons comestibles (flclmiptlies).
De nombreux artistes, peintres et, sculpteurs, ont travaillé au Laboratoire,
en vue d'une documentation sur l’histoire naturelle, en général, des Colonies
françai es. Ce sont, notamment, les peintres Gaussen, Ducos de la Haille,
Lefeuvre, Hervé, Flacuault, le sculpteur Ja.nniot.
En in, AL Guignard, depuis juin 1930, travaille à la naturalisation de Pois¬
son? et de Crustacé* des colonies françaises, en vue de l’Exposition coloniale.
Missions diverses dm s les Colonies oupvjs de protectorat ou à Vêlranrjer. — M. Gruvel,
Professeur, Directeur du Service, a accompli, pendant les moi? de mars, avril
et mai, une mission particulièrement importante en Syrie plus spécialement
pour l’étude de la faune dolcaqnioole des différents pays du Levant sous mandat.
Accompagné de- F un de ses collaborateurs, M. W. Besnakd, il a étudié d’abord
le lac de Homs, puis les eaux de 'Euphrate sur la plus grande partie de son
parcours syrien; il s’est ensuite rendu à Alep el de cotte ville au lac d’Antiocbe;
une grande partie du cours de l’Oronte a é é également l'objet, de recherches
attentives. M. Gruvel s’est embarqué A Alexaudrette, sur le Mont mirait.
Avec ce bâtiment, i I a pu examiner, en rentrant à Beyrouth, la plupart des fouds
spongtféres de ta côte. De plus, AI. Besnard, grâce à ses qualités de plongeur,
a pu étudier d'assez près les différentes sources d'eau chaude signalées en mer,
sur les eô;es syriennes et quelques-unes même qui n’avaient pas encore été
indiquées. Une importante collection de poissons d’eau douce et d'échantillons
ma rins a élé rapportée au Laboratoire A la fois en vue de leur étude et de leur
présentation A ]’Expo,iUon coloniale Internationale.
Fendant les mois.de srpfemhre et nnlnbrn, 11, Gruvel, toujours accompagné
de AL Besnard, a étudié, sur la côte occident ale du Maroc, les lagunes de Aloulay
bou Selham, Sidi Moussa et Oualidia. /Vu cours tic cette mission, AL Gruvel a
pu sc rendre dans le Moyen Atlas, A Azrou, el y poursuivre les études entreprises
depuis quelques années sut la pisciculture de la truite,
M, R. Ph. Dollfits a fait partie, cette année, d’aoht à fin octobre, des deux
missions du « Pourquoi Pas ? » sous le commandement du Dr J. -B. Charcot. Il a
rapporté une documentation scientifique fort intéressante.
Enfin, M, J, Thomas, attaché au Laboratoire, a parcouru, de septembre 1929
à octobre 1980, la plus grande partie de l’Afrique Équatoriale Française et, en
particulier, la région du Tchad. U a rapporté de cette très importante mission
des documenta scientifiques et techniques de premier ordre sur la faune des
cours d’eau de la région cl, sortes mè liodvs de pèche et de préparation du poisson
paries indigènes. De pins, il a ramené au Muséum un nombre cou .-tolérable d’ani¬
maux vivants. Malheureusement, les rigueurs de la température et les mauvaises
dispositions prises parle service co onial à Bordeaux ont. fait périr une certaine
quantité de ces animaux et, en particulier, tous les poissons, qui étaient des¬
tinées A l’Aquarium de l’Exposition coloniale internationale.
M. Besnabd a accompagné, comme il a été dit plus haut, M. Gruvel dans
ses missions en Syrie et an Maroc.
Faune des Colonies françaises, — Cette publication, dirigée par M. Gruvel, a fait pa¬
raître dans son tome IV (1930) les travaux suivants :
A. Hustache : Curculionides de la Guadeloupe (2e partie).
J. Rïsbec : Étude d’un Mollusque nacrier, le Troque ( Trochus niloticus L).
P. Vaysseère : Les Insectes nuisibles an cotonnier dans les colonies françaises.
G. Ghandidier et G. Petit : Étude d’un Mammifère insectivore malgache
le Geognle aurita (Alph. Mïlno-Edwards et. Alfred Grandtdier).
Ce tome IV sera complété par le mémoire suivant. :
G. Petit . Contribution à la Faune de Madagascar III. Mammalia , qui
paraîtra d’ici peu.
Enseignement. — En outre de son enseignement normal, M. Gruvel a fait, comme
d’habitude, une série de leçons à des Officiers et Agents forestiers se destinant
aux colonies, sur la faune mammalogique et ornithologique et sa protection
dans les colonies françaises, ainsi qu’un certain nombre de conférences de pro¬
pagande coloniale.
M. G. Petit a. fait, au 7e Salon des Arts Ménagers, une conférence sur l’application du
froid à la conservation du poisson, à bord des chalutiers.
Cet Assistant est chargé du cours des « Produits coloniaux d’origine animale »
à l'École coloniale.
Publications.
A. Grever, Professeur. — Mission Gruvel sur les côtes de Syrie (1928-1929) : Première
liste de Mollusques récoltés par MM. A. Gruvel et G. Moazzo sur les côtes de
Syrie (Et collaboration avec Moazzo), Bull. Muséum. 2e s., 1. 1, n° 6, nov. 1929.
— L’ouverture du Port d’Agadir. La Dépêche coloniale, 10 janvier 1930.
— Sur les prinoioilos zones ehuluUbles de la Méditerranée orientale. Carte dépêché
du golfe d’Alexandrette. C. R. Acad. Sciences, 24 février 1930.
— Description et présentation d’un nouvel appareiloeéanographique (En collaboration
avec W. Besnard). Ibid., 3 mars 1930.
— De quoique? sources marines observées sur les côtes libano -syriennes. Ibid., 7 juil¬
let 1930.
— Présentation et explication d’une carte de pêche d’une partie de la côte occidentale
du Maroc. Académie des Sciences coloniales, 6 novembre 1930.
— Sur quelques lagunes de la côte occidentale du Maroc. Ibid., 6 novembre 1930.
G. Petit, Docteur es sciences. Assistant au Muséum, — Sur la ponte de quelques Gas¬
téropodes prosobranches (En collaboration avec J, Rïsbec). Bull. Soc. Zool.
de France, t. LXV, u1’ fi, p. 5C4-570, 5 figures,
— L’Industrie des Pêches h Madagascar. I vol.in-8°, 392 p., 71 figures. XXIV pi.
hors texte. Bibliothèque de la Faune des Colonies françaises. Société d’Éditions
géographiques, maritimes et coloniales.
— La Congélation du Poisson à bord des chalutiers. Revue générale du Froid et des
Industries frigorifiques, n° 4. avril 1930, p. 98-102.
— Localisation et comportement de quelques espèces d’Éebinodermes sur les récifs
madréporiques de Tuléar (Madagascar). C. R. Séances Soc. Bio géographie, n° 56.
p. 56-59,
— Étude d'un Mammifère insectivore malgache : Le Geognle aurita (En collaboration
avec G. Grandtdier). Faune des Colonies françaises, t. IV, fasc. 3, p. 1-52,
1 pi. Hors texte, 20 figures.
56
G. Petit, Docteur ès sciences, Assistant au Muséum. — Une cérémonie d’exorcisme
du Sud-Ouest de Madagascar : le razana (Communication à l’Institut fran¬
çais d’Anthropologic). L 'Anthropologie, XXXIX, 1929, p. 401-402.
— Analyse du livre de R. Decary : l’Androy. Revue générale des Sciences, n06 15-16,
1930.
— Description d'une espèce nouvelle d’insectivore malgache, suivie de remarques
critiques sur le genre Oryzonjctes (En collaboration avec G. Grandidier).
Bull. Muséum , n° 5, juin 1930, p. 498-505.
— A propos des Salmonidés du lac d’Oohrida (En collaboration avec Y. Vladykov).
Ibid., n° 5, juin 1930, p. 516-518.
— Sur quelques poissons d’eau douce d’Albanie (En collaboration avec V. Vladykov).
Bull. Soc. Zool. de France, t. LV, n° 5, p. 383-409, 2 figures.
— Remarques sur la distribution de Poissons d’eau douce des Balkans. O. B. Séances
Soc. de Bio géographie, n° 59, p. 77-82).
Th. Monod, Docteur ès sciences, Assistant au Muséum. — Contribution à l’étude des
Cirolanidœ. Ann. Sc. nat., Zool., (10), XIII, 1930, p. 129-183, 32 figures.
— Sur un texte inédit de Risso (Rissoana I). Bull. Muséum (2), II, 1930. n° 4, p. 363-
374.
— Notes isopodologiques III : Sur un Oassidimpsis peu connu des îles Kerguelen.
Bull. Soc. Zool. Fr., LV, n° 5, 1930, p. 437-446, 8 figures.
— Ueber einige indo-pazifische Decapoden der Meeresfauna Syriens. Zool. Am., 92,
5/6, 1930, p. 135-141, 8 figures.
P. Chabanaud, Préparateur à l’École des Hautes Études. — Sur Plalyrhina Schoen-
leini Müller et Seule. Bull. Soc. Zool. France, t. LIV, p. 558.
— Description d’uu nouvel Elasmobranehe Batoïde de Madagascar. Bull. Muséum,
s. 2, t. I, p. 365.
— Poissons hétérosomates recueillis en Indo-Chino par M. le Dr A. Krempf. Ibid., s. 2,
t. I, p. 370).
— Description d’une nouvel Aseraggodes ( Pisces soleidæ ) du Queensland. Annals and
Magasine of natural History, (10), vol. V, p. 241.
— Sur l’aisselle de la pectorale de divers Poissons scombroïdes. Bull. Soc. Zoologique
de France, t. LV, p. 142.
— Sur la taxonomie des Solêidés du Nouveau Monde. Bull. Muséum, s. 2, t. II, p. 260.
— Sur la faune herpétologique de Saint-Épain (Indre-et-Loire). Bull. Soc. Zoologique
de France, t. LV, p. 77.
— Sur quelques Poissons de la famille des Soléidés peints par Risso. Bull. Muséum,
s. 2, t. II, p. 269.
— Sur les Uhinobalus du groupe de cemieulus Geoffr. Ibid., s. 2, t. II, p. 86.
— Les genres de Poissons hétérosomates ( Pisces heterosomata) appartenant à la sous-
famille des SoUinæ. Bull. Institut Océanographique Monaco, n° 555, 24 pages.
— Description d’un Cubiceps de la mer Rouge, Bull. Muséum, s. 2, t. II, p. 45.
— Sur la nomenclature des Poissons de l'ordre des Heterosomata Cope, d’après les
espèoes du genre lin néon Pleuronectes (1758). Ibid., s, 2, t. II.
— 57 -
P. ^Chabanaud, Préparateur à l’École des Hautes Études. — The Siluroid Fisb
Pseudecheneis and allied new genus (En collaboration avec le Dr S. L. Hora).
Records of the Indien Muséum, vol. 32, part 3, p. 215.
— Observations morphologiques sur un Centwlophus niger Gmclin ayant vécu dans
l’aquarium de Vil lefranche-sur-Mer (En collaboration avec M. Tregouboff),
Bull. Soe. Zoologique France, t. LV.
R. Ph. Doiafus, Préparateur à l’École des Hautes Études. —(.Le point d’aboutisse¬
ment à la vessie ehezles Distomes, son importance au point de vue systématique.
Annales de Parasitologie , t. VIII, n° 2, mars 1930, p. 143-146, fig. A-L.
— Métacercaire de Fiephrocephala . Ibid., t. VIII, n° 2, mars 1930, p. 215-217.
— Perles fines et biologie. La Revue du Médecin, t- I, h0 7, avril 1930, p. 26-27,
7 figures.
— Lettre adressée au Secrétaire de la Société Zoologique de France, à propos d’une
note sur la systématique des Raies. Bull. Soc. Zool. de France, t. LV, n° 2,
p. 117-118.
— Rapport préliminaire sur les travaux d’histoire naturelle effectués au cours de la
croisière du « Pourquoi Pas? » en 1929. Annales hydrographiques, 1930, n° 1907,
p. 35-58.
— Sur les Tétrarhynques (2e contribution), Mém. Soc. Zool. de France, t. XXIX, n° 3,
août 1930, p. 139-216, fig. 1-53.
Agronomie tropicale et Productions coloniales
d’origine végétale.
Collections reçues. — Le Hall de la Balf ine,où sont conservées les collections botaniques
formées par M. Chevalier en Afrique tropicale, eu attendant qu’elles soient
fusionnées avec l’Herbier général lors de l’achèvement du Palais de la Bota¬
nique en construction, a été remis en état, grâce à un important concours
financier du Comité de Patronage du Laboratoire; les plantes récoltées par
M. L. Hëdtn au Cameroun en 1927-1928 et celles rapportées du Sénégal par
M. Chevalier y ont été i ntorealées. D’autres collections rassemblées en Afrique
Occidentale par M. Chevalier ont été versées à divers services' du Muséum.
Le Lahoraloire a eu outre reçu : une importante collection de variétés d’ Ara¬
chides (Station de M’ Bambey au Sénégal), du Paraguay (M,ne Dtjfaux-Gxraud)
et d’Algérie (M. Decelliek); une collection de bois de l'Amazone (don de
M. P. Le Cointe) et une collection d’échantillons botaniques du même pays
(adressée par le Dr A. Düûke); Échantillons de bois et d’herbier de Cannelle
royale d’Ànnam et diverses autres plantes d’Indo-Chine (M. Gilbert); une série
de plantes odoriférantes dcl’OubAngui (M, Joly); Urticaeéea de Tahiti (Chambre
d’agriculture de Papeete); une série d'échantillons de Gossypiurn (M, Mauer
du Turkestan).
Do nombreux périodiques provenant d’échanges avec la Revue de Botanique
appliquée et d'agriculture tropicale et d’ouvrages importants et de brochures
adressés pour être analysés ou résumés dans ladite Revue.
Missions. - ¥. Aug» Chevalier s’est, embarqué le 5 septembre à Bordeaux, appelé
en Afrique Occidentale Française par M. le Gouverneur Général Carde; il était
de retour le 14 décembre. Au cours de sa mission il a visité presque toute la
régiou forestière de la Côte d’ivoire (1 mois 1 /2 de séjour), puis la région litto¬
rale de la Guinée française ainsi que le Fouta-Djalon (1 mois). Il a complété
dans ce s pays ses études ot collections antérieures.
58 —
M. Trociiain, Assistant, a été appelé en mission officie lie en l’A. O. F. pour
parcourir le Sénégal, en étudier la végétation et les possibilités agricoles. Em¬
barqué à Bordeaux en juillet, il poursuit encore sa mission à l’heure actuelle.
M. A. Kopp, Assistant au Laboratoire (Hautes Études), poursuit sa mission
sur la Canne à sucre à File de la Réunion.
Expositions. — M. Aug. Chevalier a été chargé par l’Institut colonial Fran¬
çais, à l’occasion de la * Semaine du Café », de faire une conférence à la
Chambre de Commerce de Paris sur la Production du Café dans nos Colonies
(juin 1930). Pendant la même semaine a été organisée an Laboratoire une
exposition relative à l’Histoire des Caféiers.
Travailleurs ayant, fréquenté le Laboratoire. - MM. Hütchinsok cl. Dalziel, du Jar¬
din botanique de Kew, oui t ravaillé lmi Jours à l’Herbierdu Laboratoire pour la
préparation du tome Iil de Flora nf West Tropical Africa; M. Mauer, du
Turkestan (Station de Tashkenl ) a examiné l 'Herbier des Gossypiwm; M. Vecot.
Directeur Générai aux Iles Marquises a travaillé dix jours pour unedocumeri-
talion sur la culture du Caféier, du Poivrier e< des plant es J parfums ; MUc Char-
lot, effectuant pour le Pr Labbé des recherches sur le Cacao; M. W. Rcjssell,
appointé pif le Comité du Laboratoire pour s’occuper des stagiaires ; Galy-
CAKi.es (travaux de bibliographie et de traductions) ; M. J.Dufrenoy (Maladies
dés plantes coloniales); M. Bouffie (de la, Station de M’Bambey ; Arachide).
M. Szymaneck (maladies du Cotonnier) ; M. Normand (Bois-coupes micros¬
copiques) ; M.Pon rlLLON ( Vanille et Arachide) ; M.Gsimpu (publications russes).
Chaque jour le Laboratoire reçoit en outre des demandes de renseignements
sur l’agrieulture tropicale et subtropicale et y répond verbalement ou par écrit.
Publications.
La Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture Tropicale a été publiée en 1930 :
Volume X, 1026 pages, avec tables des Matières et des auteurs.
Aug. Chevalter, Professeur, Directeur du Laboratoire. — Rapport remis k M. le Mi¬
nistre des Colonies et à M. io Gouverneur du Sénégal sur les moyens d’inten-
sitier et d’améliorer la culture de l’Arachide au Sénégal. MS, 95 pages.
— L’Agronomie coloniale et le Muséum National d’Histoire Naturelle. Préface de
M. Gabriel IIanotaux. 1 vol. in-8", 127 pages.
— L’Exploration scientifique de l’Indo-Clüne. Tn Maspero :L’lndo-Chine,t. II, p. 117-
134, pl. 65-73.
— • Sur les trois périodes de réveil de la Nature au Sénégal. G. R. Acad. Sciences,
t. XCC, p. 1444.
— Sur la Mye-océcidie du gynophore de l’Arachide. Ibid., t. XCCI, p. 222.
— Sur la. formation des spécialistes pour l’étude des problèmes scientifiques intéres¬
sant l’agriculture des pays chauds et sur l’organisation des Services scientifiques
aux Colonies. Congrès international d1 Agriculture Tropicale , Anvers, juillet 1930,
11 pages.
— Projet de création d’une Union nationale pour la protection de la nature. Rôle de
la Société Botanique de France pour protéger le° stations botaniques naturelles
et les espèces végétales en voie de disparition. Bull. Soc. Bot. France, t. LXXVIT,
1930, p. 2-12.
- L’Œ ivre de l’Association cotonnière coloniale dans ces dernières années. Bull-
Soc. d'encouragement pour l’Industrie Nationale, n° 4, avril 1930, p. 332-337.
— 59
Aug. Chevalier, Professeur, Directeur du Laboratoire. — La Culture dos Caféiers
dans les Colonies françaises et leur sélection. Bull. Assoc. internationale des
Sélectionneurs de 'plantes de grande culture , III, 1930, p. 41-43.
— Protection des types sauvages de plantes cultivées ou des types peu améliorés
cultivés par les Indigènes. Ibid., III, 1930, p. 43-44.
— Les applications de la photographie aérienne à l’étude de la Géographie botanique,
G. R. Soc. de Biogéographie , 7“ annéo, 1930, pp 64-66, pl. I-IV.
— Le Déboisement du Sénégal. Actes ci C. R. Assoc. Colonies Sciences, n° 65, 1930,
p. 225-230.
Articles publiés dans la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture Tropicale,
"Volume X, 1930 :
Aug. Chevalier Professeur. — Sacs en papier comme succédanés des sacs de jute,
p. 45-47.
— Le Striga hermontica parasite des Céréales en Afrique tropicale, p. 175-177.
— Une plante vivrière africaine : le Coleus floribundus et ses variétés, p. 254-255.
— L’Institut de défense agricole et animale de Sao-Paulo (Brésil), p. 264.
- L’aviation au service de l’agriculture tropicale et de la géographie botanique,
p. 353-356, pl. III-VI. i
— L’Agronomie tropicale et le Muséum d’Histoire naturelle. — Premières conférences
du cour« sur les Productions coloniales végétales et l’Agronomie tropicale,
p. 431-552.
— Le Dattier en Mauritanie, p. 372-376 et p. 571-577.
— Le Borassus æthiopmn de l’Afrique occidentale et son utilisation, p. 649-655.
— Possibilité de développer la culture du Manioc au Sénégal, p. 676-678.
— Les Dattiers de l’Afrique Occidentale et de l’Afrique Équatoriale française, p. 807-
810.
— Sur quelques plantes à fibres de Tahiti, p. 811-812.
— Rôle nuisibtëdês Tmperala dans les forêts et les plantations tropicales, p. 828-829.
— Les Cotonniers indigènes du Sénégal et du Soudan, p. 874-880.
— Fruits de Mangoustan enrobés dans du caoutchouc transportés de Saigon à Paris,
p. 926-928, pl. X.
W. Russell. — Plantes vénéneuses utilisées pour capturer le poisson. R. B. A. 1930,
p. 572-574.
— Sur les cellules à tanin du gynopbore de l’Arachide. Bull. Muséum, 2e s., t. II, 1930,
p. 241-243.
— Structure du péricarpe de Bauhinia malabar ica, O. R. A. F. A. S., Congrès d’Al¬
ger, 1930.
(Nombreux Travaux d’analyses bibliographiques.)
A. Kopp, Ingénieur agronome, Assistant au Laboratoire (Hautes Études), Directeur
de la Station agronomique de la Réunion. — Quelques problèmes botaniques
relatifs' à la Canne à sucre. R. B. A., 1930, p. 30-36.
— Les recherches sur les sols tropicaux. R. B. A., 1930, p. 84-91.
— Les Maladies des plantes à la Réunion. R. B. A., 1930, p. 281-286.
- 60 —
J. Teochain, Assistant au Laboratoire. — Le Ricin. R. B. A., 1930, p. 29.3-30$,
385-392, 578-589, 671-675, 738-748.
— Rôle de l’aviation daus l’étude des formations végétales et des forêts tropicales*
R. B. A., 1930, p. 356-360.
— La systémat ique du genre Borassus et l’extraction du sucre de la sève du B. fia bel-
lifer L. R. B. A., p. 713-720.
Mme J. Galy-Cabies, Bibliothécaire. - Oovercrops et engrais verts. R. B. A., 1930,
p. 683-688.
— Production et commerce des Oranges dans le monde. R. B. A., 1930, p. 928-953.
(Nombreux résumés d’articles et analyses bibliographiques).
D. Normand, Stagiaire au Laboratoire. — La Piqûre des bois coloniaux. R. B.A., 1930,
p. 680-682.
(Résumé* d’articles et analyses bibliographiques).
Ch. PoNTrt.u>Nr, Stagiaire au Laboratoire. — Fermentation de la Vanille : la Vanilline.
R. B. A., 1930, p. 218-224.
— La brunissure de l’écorce d’Hévéa. R. B. A., 1930, p. 400-402.
(Analyses bibliographiques.)
Laboratoire maritime du Muséum a Saint-Servan.
(ÉC01.E PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES.)
Vingt-cinq personnes ont travaillé cette année au laboratoire de Saint-Servan,
en y comprenant les quatre personnes qui y viennent régulièrement de par leurs fonc¬
tions mêmes : M. Mangin, M. et M,ne Chauchaed, M. Fischer.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire en 1930. — MM. Hatton, lie. ès sciences :
Études expérimentales sur la répartition des animaux fixés du littoral : toute
l’année; Blmont, Algues des environs ; 10 au 15 avril; Mllu Gertrdde, lie.
ès sc. : Étude de la flore et de la faune, du 12 au 16 avril; MM. Soelaud, Maître
de Conférence Fac. 3o. Renne^: Recherches faunistiques : Décapodes macroures :
15 avril; BüGnon, Professeur Faculté des Sc. de Dijon ; Récolte d’Échantillons
algologiques : 14 au 17 avril; A. Davy de Virviiaf, Assistant à la Sorbonne :
Étude de la flore do Cézembrc ; Pâques, juillet-octobre; Fkve, étudiant en
pharmacie : Phanérogames littoraux ; 14-16 avril; Chemin, Professeur au Lycée
Bui'fon : Flore algologique et recherches sur la germination des Floridées :
12-26 avril, 20 juillet-19 août et lÛseptembre-27 septembre; P. Chauchaed, étu¬
diant à la Été des Sc.: Flore Algologique et Ét ude de? caractères physico-chi¬
miques del'ean de mer : 12-27 avril et 24 juillet-!** octobre; R. Lami, Assistant
à l’École des Hautes Étude? ; Flore algale et Action des U. V. aurlesioduqucs
de Bonmmaisonnia ; 10-28 avril et 6 août-8 octobre; MUe 0. Movuzi, Lie. èsio. :
Algues et Lichens de la région: 24 août, 1er septembre; MUe T. Rayss, Sous-
Directeur de la Station de Pathologie végétale de Bucarest : Flore algale de la
région : 24 août, 10 septembre; Mmo L. Mazoué, Docteur ès ?c. : Le Système
nerveux chez le Crabe : 1-15 septembre ; Dr Basry. Professeur de Physiologie
à l’Université de Cork (Irlande) : Recherches sur les inhibiteurs cardiaques chez
les Sélaciens ; 25 juillct-15 septembre; MJla J. Paykn, Professeur Ë. P. S.
Paul Bort ; Recherches chimiques sur le Rmilaria bullala , 15-24 septembre;
G. Hamel, Assistant au Muséum : Algues de la région : 20 août-25 septembre;
Dr 8. KAmvAEA, Professeur ûla Faculté de Médecine d'Osaka (Japon) : Mesures
de l’excitabilité neuro-musculaire sur la Roussette : 19 août-25 septembre;
Mlla H. Wisocka, étudiante Univ. de. Varsovie : Flore, des Algues marines de
— 61 —
la région : 31 juillet-27 septembre; Abbé V. Jungers, Assistant à l’Université
de Louvain (Belgique) : Récolte d’algues pour études de cytologie : 18-28 sep¬
tembre; Mlle Nouee de Kerangüé : Roche robes sur l’excitabilité : août-sep¬
tembre; Mme Hamel- Joukov : Flore des algues de la région et Recherches sur
le genre Lola .
Excursions du Laboratoire. — Le laboratoire a effectué, à Pâques et pendant toute la
période estivale, de nombreuses excursions auxquelles participaient les tra¬
vailleurs ; sur divers points du littoral, du cap Fréhel à Cancale; dans la Rance
à La Briantais, Cancaval, Saint-Suliac, Canal de Dinan, etc.; enfin sur divers
îlots, récifs, et bancs, de la baie de Saint-Malo.
Principales recherches effectuées
ayant donné lieu à des publications.
M. et Mme A. Chauchard continuent, leurs recherches sur l’excitabilité. (Note : Re¬
cherches physiologiques sur les muscles de la nageoire de la Raie. Bull. Labor.
Saint-Servan).
M. P. Chauciiard a entrepris des recherches physico-chimiques sur l’eau de mer. Il a
étudié, en collaboration avec MM. Fischer et Hatton, le pouvoir réducteur
de l’eau de mer au large et à terre. (Cette étude est en cours de publication dans
le rapport sur les campagnes du « Pourquoi pas ? » en 1930).
M. Chemin fait des cultures de Floridées et étudie l'action de divers facteurs extérieurs
sur la germination. (Note ; Influence de la lumière sur la végétation des Algues
marines. Bull. Labor.)
M. Davy de Vir ville fait une étude bionomique de l’île de Cézembre et des divers
récifs et îles de la baie de Saint-Malo. (Deux notes présentées à l’Académie des
Sciences en septembre 1930.)
MM. Davy de Vir ville et R. Lami ont étudié les mœurs et la nidification du Grand
Corbeau à l'île de Cézembre. (Note : Le grand corbeau à l’île de Cézembre.
L’Oiseau, 1931.)
M. Fischer a continué ses recherches sur la culture des tissus des crustacés et sur le
parasitisme chez ces animaux. (Note : Sur la glande Emphatique des crabes
sacculinés. Bull. Labor.)
Il a également continué ses recherches sur la biologie et la répartition des
animaux littoraux. (Notes : 1° Études dynamiques de bionomie marine : Varia¬
tions de la faune et de la flore d’une année à une autre : Résultats pour 1929-
1930; 2° Sur la croissance de Balanus balanoïdes à Saint-Servan. Bull. Labor.)
MM, G. Hamel et R. Lami étudient depuis plusieurs années la flore des algues de la
région. (Note : Liste préliminaire des algues récoltées dans la région de Sâint-
Scrvan. Bull. Labor., VI, 1930).
M. Hatton a entrepris des études de bionomie expérimentale destinées à fonner une
thèse pour le Doctorat ès sciences. De très nombreux résultats ont été obtenus
cette année. (Note : Sur la répartition des Algues calcaires dans la zone des
marées. Bull. Labor.)
M. R. Lami a êtudiél’action des rayons ultra-violets sur les ioduquea de Bonnemaisonia.
(Note présentée à l’Académie des Sciences en novembre 1930.)
Enfin le Dr Bojttoer, de Berlin, ayant étudié du matériel recueilli à Saint-Servan
parle Dc Schwartz au cours du séjour qu’y fit ce dernier en 1929, a publié dans
le Bulletin du Laboratoire un important mémoire sur ces observations : Sur la
présence prétendue du Mijlilus ( Mytihm) galloprovincialis Lam. dans la Manche,
et les modifications biologiques du genre Mytilus.
— 62
Laboratoire de recherches maritimes
[Navire « Pourquoi-Pas ? »]
(ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES).
J.-B. Charcot, Membre de l'Institut, Directeur du Laboratoire. - Rapport prélimi¬
naire sur la Campagne du « Pourquoi- Pas ? » en 1929. (Manche, mer d’Irlande,
Océan Arctique, mer du Groenland, Atlantique Nord, Golfe de Gascogne),
[Annales hydrographiques de 19301, contenant :
Un Rapport Général de J.-B. Chahcotj
sur l’utilisation du sondeur acoustique Marti, par J.-B. Charcot.
— sur le fonctionnement du soudeur acoustique Marti, par A. Chat-
ton.
sur les sondes obtenues dans la mer du Groenland, par Y. Le Cam.
sur les travaux d’histoire naturelle par R. Ph. Dollfus et les
mesures du ph, par le même.
— sur les mesures des courants, par P. Idrac.
— sur la vraie altitude du Beerenberg de Jan Mayen, par le Profes¬
seur P.-L. Mercanton.
sur les observations recueillies au pyenosondeur sur les observa¬
tions magnétiques et observations diverses, par le même.
Pierre Dangeard. — Phytoplancton recueil' i dans les croisières du « Pourquoi-Pas ? ».
Mission Charcot, juillet-septembre 1925. Revue- Algologique, t. IV, Année 1928.
P. Remy. — La faune de l’îlc Jan Mayen. Société de Biogéographie, n° 48. 6° Année,
(p. 61-64, 1929).
— La chasse aux Oiseaux chez les Esquimaux du Groenland Oriental et quelques
Arthropodes récoltés dans la région du Scoresby-Sund (Groenland Oriental) au
coins de la croisière arctique du « Pourquoi-Pas ? » en 1926. Saertrylc of Medde-
lelser ou r Groenhntl, LXXIV, Kbenhavn, 1928.
— La pêche chez les Esquimaux du Groenland. Nature, 15 novembre 1930.
G. Gardet. — Quelques Mousses et Hépatiques récoltées par M. P. Rémy pendant
la campagne arctique du « Pourquoi-Pas ? » eu juillet-août 1926. Bull. Soc .
botanique de France, (5), IV (p. 257-264), 1928.
H. Schmitz. - Ergebnisse dor Groenlandreise des « Pourquoi-Pas ? » 1926. Eine neue
Megaselia Art (Untergattung AphiocJmta) von Ost Groenland. NaturMsto-
riscli MaandUnd , Jaargang 18 (p, 86-86). 1929.
Léon Cernosvxtov. — Communication préliminaire sur les Oligochètes récoltés par
P. Rémy pendant la Croisière arctique effectuée parle « Pourquoi-Pas ? » en 1926
sous la direction du Dr J.-B. Charcot. Bull. Muséum. (2), I, p, 144-149, 1929.
R. Chevallier. — Communication sur le magnétisme des basaltes observé pendant
une croisière du « Pourquoi-Pas ? » en 1925 aux Pérou, en Islande et à Jan Mayen.
(Note présentée par J.-B. Charcot.) C. R. Acad. Sciences , 28 avril 1930.
Rapport préliminaire dactylographié et qui sera publié ultérieurement sur les travaux
exécutés pendant la mission du « Pourquoi-Pas ? » do 1930 dans la Manche, la
mer du Nord et la Baltique (Biologie, Océanographie. Hydrographie, Magné¬
tisme), par J.-B. Charcot avec le concours de MM. R. Chevallier, R. Ph. Doll¬
fus, F. Emmanuel, P. Chauçharu.
63 —
Bibliothèque.
Ouvrages et brochures inscrits en 1930 : 550.
Périodiques et Collections en cours de publication : 1.163.
Prêts aux Laboratoires : 3.105.
Communications dan? la Salle : 9.000 imprimés et 60 manuscrits.
Travaux extraordinaires : 1° Inscription au registre d’entrée-inventaire de 2.500 ou¬
vrages du fond ancien, formant près de 6.000 volumes, parmi lesquels l’œuvre
imprimée de Buffou, comprenant à elle seule 48 éditions distinctes avec 760 vo¬
lumes.
2° Continuation du relevé des ouvrages possédés par les Laboratoires (Sub¬
vention de l’Académie des Sciences). Dans les Laboratoires de Géologie, Paléon¬
tologie, Minéralogie et au Musée d’ethnographie du Troeadéro, on a noté
3.335 ouvrages qui n’existaient pas à la Bibliothèque centrale du Muséum.
Publications.
L. Bultingaire, Bibliothécaire. — Les peintres du Muséum à l’époque de Lamarck.
Arch. du Muséum , 6e série, t. VI, 1930.
— Les vélins de Colbert à 1 a Bibliothèque national e de Vi enne . Bull. Muséum , n° 6, 1930.
— Les richesses d’art de la Bibliothèque du Muséum. Bull, offic. des maîtres imprimeurs
de France, Noël 1930.
L. de Nussac, Sous-Bibliothécaire. — Un bienfaiteur du Massif Central, Le Pr Phi¬
lippe Glangeaud (1866-1930). Rev. scient, du Limousin, n° 362, nov.-déc. 1930,
p. 137-143.
64
COMMUNICATIONS.
Notice sur Édouard Chevreux,
par M. le Professeur E.-L. Bouvier.
MEMBRE DE L’INSTITUT.
Une belle figure scientifique vient de disparaître, Édouard Che¬
vreux est mort à Bôno, le 10 janvier 1931, âgé de 85 ans, dont plus
de 50 consacrées au culte des Sciences naturelles. Je l’ai connu
durant la plus grande partie de cette période, surtout depuis
l’époque, aujourd’hui bien lointaine, où je fus appelé à la direction
du Service entomologique de Muséum. Il est un de ceux qui m’ont
rendu agréable la charge accablante de ce lourd Service où l’on est
débordé de toutes parts et où l’on a besoin, plus que partout ail¬
leurs, du concours des spécialistes. Celui d’Édouard Chevreux me
fut acquis dès l’origine; jusqu’en 1917, en effet, le Service entomo¬
logique du Muséum s’étendait non seulement aux Insectes qui
constituent aujourd’hui son inépuisable lot, mais à tous les autres
Arthropodes réunis maintenant dans le service de M. Ch. Gravier,
par conséquent aux Crustacés où Chevreux commençait à prendre la
figure d’un Maître. Nos relations devinrent étroites et il l'ut bien
vite l’un des plus précieux collaborateurs du service assumant,
pour ainsi dire â lui seul, la détermination des Amphipodes ou Cre-
vettines dont il s’ôtait fait rhistoriographe spécialisé.
C’est alors et depuis que j’ai pu apprécier en dehors de son zèle
scientifique, ses qualités profondes: son caractère droit, son esprit
délicat, la sûreté de son jugement et l’élévation de son caracLère. Il
avait d’ailleurs le physique de ses qualités : un maintien viril et
noble, une parole grave, une figure réfléchie qu’illuminait parfois
un délicieux sourire. Ainsi parut-il à tous ceux qui l’ont approché,
au regretté Henneguy qui fut parmi scs intimes, à mon collègue
M. Ch. Gravier qui lui accorda bien vite son estime, à M. L. Fage
qui fut son élève, son collaborateur, et qui semble lui avoir ravi
quelques-unes de ses qualités les plus fines. Ainsi m’apparut-il tout
d’abord lorsque je le rencontrai à Saint-Vaast-la-Hougue où il
venait se mêler aux chercheurs du laboratoire; ainsi est-il resté
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 65 —
dans mon esprit, en très vivant souvenir, à cette heure où je
cherche à en tracer le portrait scientifique.
Il naquit à Paris, le 10 novembre 184G, mais passa la plus grande
partie de son existence loin de la capitale, sur les bords de la mer
où l’attiraient ses goûts et où l’appelait sa santé qui, toujours déli¬
cate, réclamait un climat doux; c'est, au Croisic qu’il établit son
port d’attache lorsqu’il voulut franchement aborder la vie scienti¬
fique et c’est à Bône, où il vient de mourir, qu’il alla se fixer dans la
suite. La guerre de 1870 en fit un soldat et le retint au lieu de sa
naissance : engagé volontaire dans les mobiles de la Loire-Inférieure,
il devint sergent-major au 64e régiment de marche, et fit, à ce
titre, la campagne du siège de Paris. Il resta toujours d’ailleurs le
patriote qu’il avait été à cette époque, cherchant, aux heures de la
vieillesse, à communiquer aux jeunes lo souffle qui l’animait; les
groupements patriotiques de l’Algérie portent le deuil de sa mort,
n’ était-il pus le, Président d’honneur de la Société de préparation
militaire la Bônoise, du Croissant tricolore, de l’Amicale des muti¬
lés de l’arrondissement de Bône?
La vocaLion de Chevreux s’éveilla au bord de la mer, dans cette
région du Croisic qu’il affectionnait particulièrement. Cette voca¬
tion ne se manifesta tout d’abord que par des captures et des essais
qui servaient simplement à développer en lui le goût de la recherche.
Au surplus, malgré sa voix grave et sa noble stature, Chevreux
avait la nature d’un timide, d’un modeste et ce ne fut pas sans hé¬
sitation qu’il affronta la publicité. Son premier travail eut natu¬
rellement pour objet la région du Croisic, dont il fit connaître les
espèces remarquables dans une communication présentée, en 1882,
au Congrès de l’Association française pour l’Avancement des
Sciences. C’est encore au Croisic, à la suite d’un nouveau Congrès
de la môme Association que le professeur Georges Pouchet, deux
années après, mit en relation Henneguy avec Chevreux; celui-ci
était de quelques ans moins jeune, mais tous deux avaient la même
passion du milieu maritime, le même culte des Sciences naturelles;
ils se livrèrent ensemble aux recherches zoologiques et, devenus
bons amis, établirent le plan de rencontres futures. L’année sui¬
vante, Henneguy faisait du Croisic le centre où il viendrait désor¬
mais passer les vacances avec sa famille ; il y installa un laboratoire,
s’y procura un petit bateau et devint, plus étroitement encore, le
compagnon de Chevreux. Le Croisic était alors, vraiment, un lieu
favori où se rencontraient nombre de chercheurs : les botanistes
Bornet, Guignard et Flahaut, avec le malacologiste Daulzenberg
qui se livrait à des études faunistiques, comme les deux amis.
Mais il fallut bientôt à Chevreux un cadre plus vaste. C’était
l’époque des explorations maritimes que le « Challenger » avait
rendues célèbres et qui s’effectuaient., en France, sous la direction
Bulletin du Muséum , 2’ s., t. Ilf, 1931. 5
— 66 —
d’Alphonse Milne-Edwards, avec le « Travailleur » et le « Talis¬
man ». Édouard C.hevreux résolut de participer à ces travaux pour
son compte personnel et, dans ce but, aménagea en cotre un yacht,
1’ « Actif », avec lequel il effectua des pêches et des dragages en
Bretagne et en Vendée, durant les années 1885-1880. Ce début
l’ayant mis en goût, il prit la résolution d’étendre plus loin ses cam¬
pagnes, et remplaça « l’Actif » par un yacht plus spacieux et plus
robuste, la « Melita > qui, dès son premier voyage, en 1800, prati¬
qua 151 opérations dans les parages de l’Espagne, du Portugal,
des Canaries et du Sénégal, dépassant ainsi les limites qu’avait at¬
teintes le « Travailleur » quelques années auparavant. Au cours
des trois années suivantes il resta dans les zones qu’avait parcou¬
rues celui-ci, effectuant 108 opérations en Bretagne, Corse et Pro¬
vence, 96 dans un périple qui allait des Baléares en Tunisie et en
Algérie, 20 enfin dans le Golfe de Gascogne par où se terminèrent,
en 1893, les campagnes de la « Melita ». Chevreux, alors, quitta
le Croisic, pour s’établir à Bône, il remplaça la « Melita » par un
bateau plus petit, la « Melita-11 », avec lequel il put satisfaire ses
goûts de navigateur et étudier, de 1807 à 1904, les richesses fau¬
nistiques de la faune algérienne.
Au cours de ses campagnes à bord de 1’ « Actif » et des deux
« Melita », il avait réalisé 750 opérations de recherches scienti¬
fiques ! Les matériaux recueillis furent distribués dans les collec¬
tions du Muséum, où viendront les rejoindre la collection spéciale
des Amphipodes que Chevreux a léguée à notre établissement
avec sa riche bibliothèque carcinologique. Ces matériaux ont élé
l’objet de mémoires écrits par de nombreux spécialistes, Dautzen-
berg, Adrien Dollfus, Topscnt, de Gucrne, etc., et par Chevreux
lui-même avec lequel j’ai eu le plaisir de collaborer pour l’élude
des Paguriens. Ainsi, Édouard Chevreux occupe une place des plus
honorables parmi les gens de, Science qui, sur la fin du dernier
siècle, se livrèrent à l’exploration, en surface et en profondeur, des
richesses naturelles de la mer.
Chevreux doit en occuper une plus éminenle encore parmi les spé¬
cialistes voués à. la connaissance des faunes. Il ne suffit pas d’avoir
une forte connaissance théorique de la zoologie, il faut être un pra¬
ticien de cette Science et avoir eu la charge de collections impor¬
tantes pour se rendre compte du rôle de premier ordre que jouent
les spécialistes dans le développement des Sciences naturelles.
Sans eux, pas de Synt hèse sérieuse possible, parce que la Synthèse
suppose une connaissance approfondie des groupes et que cette
connaissance ne peut être que l’œuvre des spécialistes. Or, les
groupes sont nombreux, quelques-uns (tels que la famille des Cha¬
rançons en entomologie) si vastes qu’ils dépassent la puissance
de travail et de compréhension des esprits les mieux doués; de là
— 67 -
un obstacle à la Synthèse qui doit être le but final de toute science,
de là aussi l’intérêt et l’estime qu’il convient d’accorder aux spécia¬
listes.
Chevreux faisait partie d’un de ces groupes de spécialistes qui
ont défriché patiemment tant de champs restés incultes dans le
domaine de la zoologie et qui me donnèrent tant de réconfort dans
mon lourd service du Muséum : Eugène Simon se consacrait aux
Arachnides, Adrien Dell fus aux Isopodesje Dr Marmot tan, comme
Nouai hier, aux Hémiptères, Bedel aux Coléoptères. Ceux-là ne
sont plus, Chevreux est parti les rejoindre, et le groupe, hélas !
pour le malheur des Sciences, semble bien appauvri, ceux qui
restent ne sont plus nombreux, ceux qui s’annoncent ne le sont
pas assez; l’avenir nous donnera-t-il jamais un groupe aussi com¬
pact et aussi fervent?
Chevreux joua la difficulté en se consacrant aux Amphipodes.
C’était alors un ordre complètement délaissé en France, peu a! ti¬
rant en apparence à cause de sa trompeuse uniformité, et d’une
étude particulièrement difficile en raison de ses caractères qui
exigent la connaissance complète des nombreux appendices de
l’animal, et de la taille presque toujours réduite de celui-ci. Pour
aborder fructueusement ce groupe il fallait avoir le goût passionné
de la recherche, une volonté de fer, une patience à toute épreuve,
de l’adresse dans les préparations morphologiques, du talent et de
la facilité dans l'exécution des dessins. Chevreux possédait toutes
ces qualités et il en donna bien vite la preuve; la centaine de mé¬
moires qu’il a consacrés au groupe sont remarquables de clarté
tant pour la rédaction du texte que pour l’exécution des ligures. Et
quelle variété dans ces travaux ! Nul n’a mieux étudié que lui
l’adaptation des Greveltines, dans leur passage des eaux douces
superficielles aux eaux souterraines, de la région littorale à la zone
terrestre côtière, do l'existence pélagique à la vie semi-parasitaire.
Il savait intéresser le public à ses favoris et mettre en évidence
l’intérêt qu’ils présentent. Les Poissons, écrivait-il dans son dis¬
cours inaugural comme Président de la Société zoologique de
France, comptent parmi « les plus grands ennemis des Crustacés
amphipodes... Les Truites de nos rivières et dé nos lacs font leux-
régal des Gammarus d’eau douce dont, les pisciculteurs sc servent
souvent pour nourrir leurs alevins. Quant aux Amphipodes marins,
ils constituent la proie favorite de beaucoup de Poissons, dans
l’estomac desquels on les trouve souvent en assez bon état pour
qu’il soit possible de déterminer leur espèce, ce qui permet de con¬
naître, à peu près à coup sûr, la nature du fond, vase, sable ou
roches, sur lequel le Poisson a été capturé. Il est vrai que par un
juste retour des choses d'ici-bas, nos Crustacés se vengent en dévo¬
rant les cadavres de leurs ennemis. Quand nos bateaux de pêche
— 69 —
prêmes au Savant qui vient de disparaître et, pour moi, c’est un
honneur d’être, dans cette circonstance, le porte-parole du grand
établissement national; c’est un honneur, mais c’est aussi une cause
de satisfaction profonde, car on ne connaissait pas Édouard Che-
vreux sans l’aimer, et je le connaissais, depuis plus de quarante
ans. A l’ami qui vient de nous quitter, au patriote et au savant qui
ne songeait qu’à la grandeur de la France, je consacre cette notice,
où j’ai voulu mettre le meilleur de mon âme et servir d’interprète à
la reconnaissance du Muséum.
Mais on s- Laffitte, 2 février 1931.
— 69 —
prêmes au Savant qui vient de disparaître et, pour moi, c’est un
honneur d’être, dans cette circonstance, le porte-parole du grand
établissement national; c’est un honneur, mais c’est aussi une cause
de satisfaction profonde, car on ne connaissait pas Édouard Che-
vreux sans l’aimer, et je le connaissais, depuis plus de quarante
ans. A l’ami qui vient de nous quitter, au patriote et au savant qui
ne songeait qu’à la grandeur de la France, je consacre cette notice,
où j’ai voulu mettre le meilleur de mon âme et servir d’interprète à
la reconnaissance du Muséum.
Maisons-Laffitte, 2 février 1931.
Les Vélins de Colbert
a la Bibliothèque Nationale de Vienne,
par M. L. B'ultingaire.
(Suite).
Il est un point cependant sur lequel nous devons reconnaître
que l’ Avertissement dit la vérité, même en exaltant le mérile
du Recueil de Colbert. C’est lorsqu’il nous parle de certains mor¬
ceaux « qui manquent dans celui du Roy, soit qu'ayant été égarés, ils
ne s'y trouvent plus, soit que Robert ne les ait peints qu'une seule
fois pour M. Colbert ».
Le fait est malheureusement exact comme nous allons le dé¬
montrer par quelques exemples choisis au hasard et comme nous
le démontrerons d’une façon complète et méthodique, lorsqu’à
défaut de la collection de Vienne elle-même, nous pourrons com¬
parer les photographies de tous les vélins de cette collection aux
pièces qui composent la colleclion de Paris. Il serait vain, d’autre
part, de se contenter d’un simple rapprochement des litres portés
sur les vélins, en se servant pour les plantes par exemple, d’une
part, de la très bonne table placée en tête des volumes de Colbert
et, d’autre part, de celle que Stein a fait paraître dans l’Inventaire
des Richesses d’art de la France. Le nom archaïque conservé à
l’intéric-ur du cadre n’est pas celui qui a servi à former les tables
de Vienne, mais bien le terme de Tourne fort qui est placé en bas
de l’image. Chez nous on a ajoulé également sur les vélins le terme
de Tourne fort, mais on l’a souvent effacé pour le remplacer par
le terme linnéen et c’est, de ce dernier que Stein s’est servi dans
sa table. Donnons, comme exemple V Oriqanutn [istulosurn Cana-
dense (Plantes, n° 309, de Vienne), qui semble manquer dans les
origans que renferme notre Vol. XX, mais qu’on trouve en réalité
sous le nom de Monarda fislulosa Linn. au n° 27 du vol. XIX.
Si l’on veut citer le nom de quelques sujets représentés dans la
Collection de Vienne et qui manquent dans la nôtre, il n’est besoin
que de parcourir la dernière liste des pièces remises en 1679 par
Villemont au secrétaire de Colbert, qui, dans la circonstance,
n’était plus Carcavi, mais Baluze. Nous ne trouvons chez nous ni
Lupinus Indicus, ni Clemalis quinque folia , ni Malua Aniericana
Bulletin du Muséum, 2" s., t. III, n° 1, 1931.
— 71 -
arborescens, ni d’autres espèces figurant dans’’' celte quittance,
dont le dernier article, bien étranger cette fois à la botanique, est
ce cheval isabelle qu’on trouve curieusement placé, avec des
autres quadrupèdes et un poisson à la fin du dernier livre des
oiseaux.
Mais, si nous admettons le dernier fait énoncé dans Y Avertisse¬
ment, nous n'en pouvons pas plus accepter l'explication que nous
n’avons accepté les explications précédentes. 11 est, selon nous,
invraisemblable que Colbert, ayant conçu le projet de faire con¬
tinuer, pour la plus grande, gloire du Roi, la Collection de Gaston
d’Orléans, ayant rêvé d’en faire un monument d’un caractère à la
fois •scientifique et artistique, digne de passer à la postérité, ait
accepté ensuite de l’amputer d’un certain nombre de pièces origi¬
nales pour en faire profiter sa collection particulière qui, encore
une fois, n’était dans son esprit, qu’une eollecLion de simples
copies, augmentées, nous l’accordons, de quelques pièces dans
lesquelles de légers détails auraient été ajoutés par Nicolas Robert
ou sous sa direction.
Il est, cependant, nécessaire de trouver une explication à cette
présence incontestable de pièces uniques dons lu Collection de
Vienne, à celle, en même temps, de pièces dont nous parlerons,
plus loin, qui au lieu d’être les copies de nos vélins, en seraient peut
être les véritables originaux. Celle explication, nous pensons que,
sans aller plus loin, on peut la trouver dans l’examen attentif de
notre propre Collection.
Nous avons, en effet, dans nos portefeuilles, des doubles sem¬
blables à ceux de Vienne, avec cette différence qu’ils sont juxta¬
posés à la pièce qui peut passer pour l’original. Noire vo¬
lume XXV11, par exemple, confient, sous le n° 10, un Bignonia
capriolala I.inn. signé par Nicolas Robert et sous le n° 11, un vélin
sans signature de la même planle, absolument calqué sur la pre¬
mière, mais qui, chose étrange, aurait peut-être des teintes plus
nettes. Nous avons même des doubles signés du nom de Villemont,
qui, évidemment, se rattachent à ceLLe entreprise de copies dont
nous avons parlé. Pisuin cordalum, sous les n03 22 cl 23 du vo¬
lume XLIII, Pislacia foliis rotundioribus sous les n03 16 et 17 du
volume l.IX, se présentent bien à nous comme le modèle et la
copie du travail exécuté.
Quelle preuve avons-nous là sinon celle de la négligence coupable
avec laquelle a été probablement exécuté et surveillé le travail
de copie commandé par Colbert? On sait que ce ministre con¬
serva, pendant un certain temps dans les mêmes bâtiments ses
collections particulières et celles du Cabinet du Roi, collec¬
tions qui l’une et l’autre ne relevaient que de sa seule autorité.
Sans doute les volumes de la Collection du roi ou les vélins qu’ils
— 72 —
contenaient élaient-ils mis, sans formalité, à la disposition des
peintres, qui exécutaient à loisir leurs copies et, comme nous l’avons
vu, les livraient par séries aux secrétaires de Colbert pour en re¬
cevoir le payement? Tous les abus ont été possibles. Si, comme
nous en avons la preuve, par notre propre collection, les peintres
ont pu oublier leurs copies dans les volumes du Roi, ils ont pu
négliger aussi d’y remettre les originaux. Si les secrélaires de Col¬
bert à leur tour n’ont pas jugé à propos de retirer ces copies, ils
ont pu ne pas trop se soucier non plus de vérifier si les originaux
y avaient repris leur place, travail qui demandait d’autant plus
d’attention que ces originaux ne portaient pas nécessairement
la signature de Nicolas Robert. Ainsi s’explique non seulement
l’absence dans notre Collection de sujets qui se trouvent repré¬
sentés à Vienne, mais la possibilité que nous n’ayons, dans cer¬
tains cas, chez nous que des copies de seconde main.
C’est là, en effet, une possibilité que l’on ne peut exclure quand
on compare seulement certains signes exlérieurs de vélins de
Vienne et de ceux qui leur correspondent dans la Collection de
Paris. Sans doute et c’est la majorité des cas, nous n’éprouvons
que de la satisfaction quand nous relevons la signature de Nicolas
Robert sur le vélin de Paris, tandis que celui de Vienne porte la
signature de Le Roy ou de Villemont. Les choses, dans ce cas,
nous semblent être complètement dans l’ordre.
Notre inquiétude commence à naître quand nous trouvons la
signature de Nicolas Robert sur chacune des deux pièces corres¬
pondantes et que nous constatons que ces signatures offrent des
formes variées, sans qu'il soit possible de découvrir une règle qui
attribue telle forme de signature, soit à l’original, soit à la copie.
Tantôt Vienne présente cette signature en or si nettement calli¬
graphiée qu’elle semble avoir été apposée avec un cachet, tandis
que Paris offre le nom griffonné à l’encre rouge ou noire (Vienne,
Oiseaux, n° 134. Paris, vol. LXXIX, n° 49; Vienne, Plantes,
n° 43; Paris, vol. LXII. n° 41). Tantôt, au contraire, c’est Vienne
qui possède la signature négligée et Paris qui a le nom calligraphié.
(Vienne, Oiseaux n° 60; Paris, vol. LXXfX, n° 86; Vienne,
Plantes, n° 96; Paris, vol. LXXXI, n° 53). Et voici des coïnci¬
dences plus troublantes encore. A des vélins de Vienne, auxquels
ne manquent ni le cadre particulier à Nicolas Robert, ni sa signa¬
ture, nous opposons un vélin qui a la signature, sans le cadre
(Vienne, Plantes n° 201; Paris, vol. XXXVI; n° 75) ou un vélin
qui a le cadre sans la signature (Vienne, Plantes, n° 161; Paris,
vol. LIII, n° 23) ou enfin un vélin qui n’a ni le cadre, ni la signa¬
ture du maître (Vienne, Plantes, n° 43; Paris, vol. XVI, n° 17).
Ces coïncidences bizarres qui, nous l’avouons, auraient besoin
d’être corroborées par un examen attentif de la valeur intrin-
sèque des aquarelles, ne portent heureusement que sur un nombre
restreint de vélins dont le nombre, constatation rassurante, se
rapprocherait assez de celui des vélins exécutés avant 1668 et
pour lesquels nous ne possédons aucune pièce de comptabilité.
Il paraît se trouver, en somme, dans la collection de Vienne, et
respectivement dans la collection de Paris, des pièces, au nombre
d’une cinquantaine environ, dont nous n’oserions affirmer qu’elles
sont de véritables originaux, sans pouvoir toutefois soutenir
qu’elles ne constituent que des copies.
Quels que soient les résultats d’une étude complète qui, pour
donner des résultats précis, doit êti*e faite avec une extrême mi¬
nutie, nous pourrons nous consoler en pensant que si nous ne
sommes pas les détenteurs exclusifs des oeuvres de Nicolas Robert,
nous en possédons la partie incomparablement la plus importante
et que nous pouvons étudier sons leurs formes les plus diverses
les ressources de son talent. Quant à la documentation scientifique
qui peut nous faire défaut par suite de l’absence dans notre col¬
lection des représentations de certains oiseaux ou de certaines
plantes, nous pourrons nous la procurer en faisant exécuter des
photographies convenables des sujets que nous n’avons pas dans
la Collection des vélins du Muséum d’histoire naturelle de Paris.
N. B. — Nous devons ajouter que la Bibliothèque nationale de Vienne (Département
des Manuscrits) possède, en plus des 16 volumes dont nous avons pari 6, un certain nombre
de recueil d’aquarelles et de dessins relatifs à fhistoire naturelle qui semblent dater de
la même époque. Nous citerons, en particulier, Min. 47 Le litre des Tulipes , peint par
Nicolas Robert, recueil de 79 aquarelles sur vélin, sans encadrement, avec le nom fran¬
çais des variétés. Min. 38. Animaux peints en miniature, 17 vélins anonymes, avec des
cadres divers rappelant plutôt nos vélins du xvinÈ siècle, enfin sons les cotes. Min. 4,
Min. 13, Min. 22 des dessins au crayon ou à la sanguine at'ribués à Nicolas Robert, qui
semblent être, soit des études préparatoires de ses vélins, soit des copies laites en vue
de la gravure.
74 —
Un Éléphant d’Afrique (Loxodonta africana Blum.)
PRÉSENTAIS T UNE ANOMALIE SYMÉTRIQUE (ENROULEMENT EN
SPIRE ) DES DÉFENSES,
par M. R. Anthony.
M. Maurice Buffel , retour de l’Afrique équatoriale, a récemment
déposé à mon laboratoire un crâne d’Éléphant africain apparte¬
nant à M. G. Caillot, de Brazzaville, et sur lequel ce dernier désirait
avoir mon avis.
D’après les renseignements que m’a tournis M. Maurice Buffet,
ranimai aurait été tué dans la Haute Sangha en 1929 par un chas¬
seur européen qui n’en recueilli! tout d’abord que le> défenses, le
cadavre de l’animal ayant élé laissé sur place, parce que les indi¬
gènes qui accompagnaient le chasseur ne voulurent pas y toucher (1).
Huit mois plus tard environ, on envoya rechercher le crâne qui
fut retrouvé assez profondément détérioré par un séjour prolongé
dans l’eau et surtout par l’action des animaux qui l’avaient rongé
profondément en différents points de sa surface.
Bien que les intermaxillaires soient en partie détruits, il ne peut
y avoir aucun doute sur l'attribution au même individu des dé¬
fenses et du crâne.
Il s’agit ici d’un vieil Éléphant : la troisième molaire permanente
est en usage et elle est extrêmement usée. D’autre pari, les cavités
pulpaires des défenses, surtout celle de droite, sont en grande par¬
tie comblées.
Cet animai présente une très curieuse anomalie des défenses.
Celles-ci extrêmement développées (Poids de la défense gauche :
14 k. 400. — Poids de la défense droite : 12 k.) sont enroulées en
spire de dehors en dedans de telle sorte qu’elles forment, ainsi que
le représentent les photographies que M. M. Buffet m’a communi¬
quées et autorisé à reproduire (2), une sorte d’anneau complet en-
(A) On courrait 1rs superstitions qui régnent en Afrique équatoriale au sujet des
Éléphants présentant des anomalies des défenses. Voir à ce propos : R. Anthony et
M. Prouteaux : Un crâne d’Éléphant d’Afrique à quatre incisives supérieures. Ar¬
chives du Muséum, t. IV, 1929.
(3) La position donnée aux défenses sur ees photographies est absolument correcte
et je n’ai point eu à la modifier.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 75 —
I curant la base de la trompe. Sur le contour intérieur de eet anneau,
on voit de larges surfaces d’usure qui sont précisément en rapport
avec le passage de la trompe. D’autres surfaces d’usure plus ré-
Flg. 1. — Loxodonla ajricuna l.luin. En liant : Vue antérieure.
En bas : Vue. latérale droite : a, usure de la défense gauche au contact de la droite;
b, usure en rapport avec le passage de la trompe.
D’après une photographie de l’inventeur dont la reproduction a été autorisée par
M. Maurice Buffet.
du i tes répondent aux contacts réciproques des défenses. Il convient
de noter aussi que ces défenses anormales diminuent de diamètre
de la racine à l’exlrémilé beaucoup plus rapidement que ne le
feraient des défenses normales.
Les anomalies des défenses ne sont point rares chez l’Éléphant
d’Afrique et il en existe de nombreuses variétés dont quelques-unes
— 76 —
sont très comparables à celle dont il est question ici, soit dans nos
collections du Muséum national d’ Histoire naturelle à Paris, soit
dans celles du British Muséum à Londres, soit dans celles du Mu¬
sée du Congo, à Tervueren. Cependant, je ne crois pas que l’on ait
jamais observé un cas où, comme dans celui-ci, l’enroulement
anormal soit aussi accusé et aussi parfaitement symétrique.
— 11 —
De certaines particularités dentaires des Camélidés r
par M. H. Neuville.
En terminant une Note précédente, relative à la dentition anté¬
rieure des Girafidés, je mentionnais une certaine similitude dans le
mode de préhension de la nourriture entre ces Mammifères et les
Camélidés, et relevais aussi quelques particularités morphologiques
rappelant, pour ceux-ci, les détails que je venais de décrire pour
ceux-là (1). Je vais traiter de ces particularités, en ayant, surtout,
en vue le Dromadaire.
Les Dromadaires, pas plus que les Girafes, n’ont, normalement.^
l’habitude de paître l’herbe. Ils se nourrissent, de préférence des
feuilles portées par les rameaux terminaux de9 arbres constituant
la végétation caractéristique des brousses désertiques, et l’on con¬
naît assez les difficultés qu’il peut y avoir à assurer leur alimenta¬
tion, en caravane, dans des régions très différentes de celles-ci. De
même que les Girafes, ils aiment à brouter les feuilles des Acacias.
L’habileté avec laquelle ils savent saisir de leur langue les brin¬
dilles terminales de ces arbres, les rouler, les introduire dans leur
bouche et en prendre les feuilles ou même la totalité sans que leur
palais d’apparence assez délicate soit blessé par les épines garnis¬
sant les branches de ces Acacias, est chose facile à observer : elle
frappe tous les voyageurs traversant les régions de l’Afrique tropi¬
cale où est utilisé le Dromadaire. Or les incisives de celui-ci pré¬
sentent de curieuses particularités, rappelant par certains points
les Girafes, et qu'il me semblerait difficile de ne pas considérer
comme liées au mode de préhension des feuilles.
Ces particularités ont été jadis entrevues par R. Owen, qui,,
après avoir signalé la forme longue et étroite des incisives du genre
Auchenia, ajoute que dans le genre Carnelas « les couronnes sont
oblongucs, aplaties, spatulées ou en forme de feuilles, avec un bord
sinueux et concave en dessus #; il ajoute encore qu’elles «se re¬
couvrent les unes les autres », et remarque aussi que l’arc formé
par l’ensemble des incisives est en demi-cercle chez les Girafes et
t1) H. Neuville. De certaines particularités dentaires des Girafidés. Bull. Mus. mt„
Hist. mt. Paris, 1930, n° 6, pp. 604-608.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 1, 1931.
78
en demi-ellipse chez les Chameaux (tandis qu’il est moins courbe
chez les autres ruminants) (1).
Un examen plus approfondi que celui auquel s’est livré Owen,
et complété par une comparaison avec les dispositions des Girafes,
permet de relever entre celles-ci et les Chameaux des convergences
peu apparentes de prime abord. La disposition peetinée semble plus
Fig. 1. — Camelus drotnedarms L., très jeune sujet, a?. Partie Antérieure de la mandi¬
bule droite, montrant les quatre incisives temporaires en place. X 1,5. — 1, II,
1II,IV, les quatre incisives. M, mandibule.
accentuée encore chez ceux-ci quand on les observe à Létal jeune,
et particulièrement m’a-t-il semblé, sur les incisives de la dentition
temporaire. A ce dernier état, les incisives sont d’abord au nombre
de huit et non de six : ce sera seulement sur la dentition définitive
que la plus externe de chaque côté, c’est-à-dire la quatrième,
s’éloignera de la troisième (elle tend cependant parfois à s’en éloi¬
gner dès la dentition de lait) et prendra un caractère caninif orme .
Ces incisives restent un peu distantes les unes des autres. Au lieu
de former un arc continu, par jonction immédiate, ou par rappro-
(L) R. Owen. Odonlogmphy. Vol. I. London, 1840-45, p. 52,1
- 79 —
«jhement du bord distal de Tune avec le bord mésial de la suivante,
elles se chevauchent de telle sorte que la partie distale de la face
linguale des premières incisives recouvre la partie mésiale de la
face labiale des secondes; puis la face linguale de ces secondes
incisives recouvre la face labiale des troisièmes, et il en est de même
entre celles-ci et les quatrièmes. Ces recouvrements successifs, en
échelle, sont particulièrement accentués à l’état très jeune, tel qu’en
représente un la ligure l ci -jointe. Le « peigne » auquel onpeutcom-
jjarer l’ensemble des incisives de Girafidés devient ainsi une sorte
d’étrille, dont les lames, e’est-à-dire les incisives considérées sépa-
Fig. 2. — Cameïus dromedarïus L., très jeune sujet, cf- Les quatre incisives tempo¬
raires (/, II HT, IV), sorties de leurs alvéoles. X 1,5.
rément, sont non seulement rangées les unes derrière les autres,
mais sont quelque peu dentelées, ce qui achève de justifier la com¬
paraison avec une étrille.
Il est à remarquer que cette disposition existe à peu près au
même degré chez les Chameaux et les Dromadaires, qu’elle ne se
manifeste pas chez les Lamas, où les incisives présentent encore
une tendance à se chevaucher, mais moindre que dans les cas pré¬
cédents, et où la dentelure des bords est égal ente ni moindre, sinon
tout à fait absente. Enfin, les « canines » donnant à la dentition
des Camélidés un caractère spécial présentent chacune, en avant
et en arrière, une carène rappelant celles que portent si fréquem¬
ment les canines d’autres Mammifères; on observe déjà une telle
-disposition carénée sur les dents des Ichtyosaures, et on la retrouve
aussi bien sur les canines des Gorilles par exemple que sur les dents
de quelques Cétacés polyodontes; il n’y a donc là rien de caracté¬
ristique. Remarquons toutefois que ces carènes sont ici parliculiô-
rement fortes, que sur une dentition bien intacte elles sont tout à
80
fait tranchantes, et qu’elles doivent avoir, dans la préhension des
brindilles et des feuilles, un rôle très efficace; celui-ci ne pourrait
être assumé au même degré par des canines simplement conoïdes, à
bords régulièrement arrondis.
J’ajoute enfin que les caractères propres aux incisives, soit des
Girafldés, soit des Camélidés, vont en s’atténuant avec l’âge, comme
d’ailleurs tous les autres caractères dentaires, et que sur de vieux
animaux (spécialement sur ceux qui, ayant vécu en Ménagerie,
ont, pu y parvenir à un âge avancé et survivre à une caducité qui
leur eût été mortelle en liberté), les couronnes finissent par présen-
Fig. 3. — Camdus bactrianus L., adulte-jeune. Les deux premières incisives inférieures
droites de la dentition définitive. Un peu moins que grandeur naturelle.
ter une telle usure que le caractère même du chevauchement des
incisives de vit ni peu évident. Tout, en restant infiniment, loin d’at¬
tribuer à ces faits une portée finaliste, je crois pouvoir dire que
l’optimum physiologique des dispositions que je viens de décrire
chez les Camélidés, et de celles que j’ai précédemment décrites
chez les Girafldés, est réalisé à l’époque où le jeune animal com¬
mence à se nourrir par ses propres moyens et où cet état optimum
lui est, par conséquent, le plus indispensable.
*
Je n’entreprendrai pas, dans cette Note, d’examiner les rapports
des divers caractères ci-dessus envisagés avec l’évolution des
— 81 —
groupes qui les présentent. En ce qui concerne les Girafldés, nous
voyons se manifester sur les formes fossiles les mieux connues, mais
à un état ne dépassant pas, semble-t-il, celui de l’Okapi, cette divi¬
sion coronale de la « canine » qui peut aboutir, chez les Girafes
actuelles, à une quadrilobation. Pour les Camélidés, si l’on peut,
d’après certains autres détails, admettre une régression de l’état
dentaire depuis les formes tertiaires jusqu’à nos formes actuelles,
il est manifeste que l’adaptation des incisives au régime présente
actuellement au contraire, chez les Chameaux et les Dromadaires,
un état progressif par rapport même aux Lamas.
Je crois possible d’attribuer aux détails précédents plus d’impor¬
tance qu’à de menus faits adaptatifs. Si l'on veut bien se reporter à
ces discussions interminables que font sans cesse renaître l’étude
des dents composées et la recherche des causes de leur complica¬
tion, Usera facile de voir que les hypothèses de coalescence ne pour-,
raient rendre compte des faits ci -dessus qu’en admettant, l’agréga¬
tion de plusieurs dents, tantôt deux, tantôt beaucoup plus, pour
former, soit la « canine » des Okapis et des Girafes, soit même
chaque incisive des Camélidés. Aucun argument précis ne peut être
directement invoqué à l’appui de cette hypothèse dans les cas dont
il s’agit.
Ce que l’on sait du développement ne fournit aucun fait en fa¬
veur de cette coalescence de germes, qui, pour former une incisive
de Dromadaire par exemple, devraient être extrêmement nom¬
breux. Si, dans d’autres cas comme ceux des dents doubles des
Cétacés ou des incisives doubles, sinon triples, de certains Suidés,
la première impression peut tendre à faire supposer, comme pour
l’incisive externe des Girafldés, qu’il y aurait peut-être là une fu¬
sion très précoce de plusieurs germes dentaires voisins, celte sup¬
position devrait se compliquer singulièrement et accentuer d’au¬
tant son caractère imaginatif, dans celui des Chameaux, et plus
encore dans celui des Galéopithèques, rappelé par Lydekker à
titre de comparaison avec celui des Girafes.
Je vois là au contraire une corrélation directe entre l’éthologie et
la morphologie. Si nous ne pouvons observer les voies et moyens
ayant subordonné celle-ci à celle-là, nous pouvons au moins for¬
muler une hypothèse plausible en supposant avec M. Ed. Rette-
rer que des facteurs mécaniques externes, se transmettant à la
pulpe par l’intermédiaire de la denline, doivent provoquer, de la
part de cette pulpe, des réactions capables de modifier sur certains
points la marche de l’odontogenèse, et aboutir ainsi à la formation
de ces saillies diverses donnant à la couronne des incisives des
Ruminants dont il vient d’être question des caractères adaptatifs
spéciaux.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 1931.
6
82
Révision des Trochilidés du groupe « Campyloptère »,
par M. J. Berlioz.
Le petit groupe des Campyloptères est, parmi les Trochilidés.
l’un des mieux délinis : entre autres détails de structure et de colo¬
ration, le renforcement et l’élargisse me ni considérables du stipe
des rémiges externes chez les vieux mâles, — singularité dont au¬
cune observation biologique n’est encore venue établir le rôle — ,
le caractérisent à première vue. Il ne comporte actuellement que
dix espèces bien différenciées, répandues dans l’Amérique tropicale
depuis le centre du Mexique jusqu’au sud du bassin Amazonien,
les unes é Imite ment localisées dans des massifs montagneux,
d’autres au contraire possédant un habitat très étendu et sujettes
alors parfois à des variations raciales sensibles.
Les affinités réciproques des Campyloptères semblent avoir
donné lieu à quelque confusion de la part des auteurs modernes les
plus hautement spécialisés dans la systématique des Trochilidés,
R. Ridgway et E. Simon, et d’ailleurs la plus récemment décou¬
verte de ces espèces, le Camp. Duklæ, inconnue de ces savants, est
venue jeter un jour tout nouveau sur ce point, faisant apparaître
des liens entre espèces considérées jusque-là comme très dissem¬
blables, cl prouvant en tout cas, outre une communauté d’origine
frappante, l’impossibilité de les répartir dans 1rs différentes coupes
génériques, telles que les a laissé supposer Ridgway ( Birds of Norih
and Middle America, L V, BRI, p. 357) ou telles que les a réalisées
Simon ( Histoire naturelle des Trochilidés, 1923, p. 27).
Les Campyloptères sont des Colibris de taille relativement con¬
sidérable et de formes robustes, de couleurs prismatiques peu écla¬
tantes, sauf pour quelques espèces chez lesquelles interviennent
alors seulement le bleu et le vert doré. Leur bee, dégagé dès la base,
est généralement un peu infléchi, et leur queue, composée de rec-
trices souvent très amples, est cunéiforme, arrondie ou touL au plus
carrée. Même chez les femelles, les stipes des rémiges sont sensible¬
ment renforcés, mais ni aplatis, ni élargis, et ce caractère des vieux
mâles n’apparaît souvent que bien après que l’Oiseau a acquis son
brillant plumage d’adulte, les jeunes sc distinguant en outre sou¬
vent aussi par leur queue plus arrondie et leurs rectrices moins
amples, plus ueuminées au sommet. Les femelles sont toujours un
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 83 —
peu plus petites que les mâles, mais avec, le bec aussi long ou même
plus long. Chez plusieurs espèces, la coloration du plumage, gyné-
morphique, est semblable pour les deux sexes, qui ne peuvent guère
alors être distingués morphologiquement que par la structure des
rémiges; chez d’autres au contraire, les mâles sont nettement dif¬
férents des femelles par leur plumage plus brillant et leur bec plus
court.
On connaît peu de chose de leur biologie, de leur nidification, de
leur mue. Il semble toutefois que, semblables en cela à beaucoup
d’autres Trochilidés, les espèces, même celles à habitat circonscrit,
effectuent des déplacements locaux très sensibles selon les saisons,
les formes montagnardes surtout (C. phainopeplus p. ex.), qui
émigrent en altitude. D’autre part, à titre de curiosité assez excep¬
tionnelle dans cette famille, les auteurs signalent que l’une d’elles,
le Pampa, posséderait une voix assez mélodieuse et ferait entendre
volontiers une, sorte de chant. Certaines d’entre elles semblent très
abondantes dans leur pays d’origine ; elles sont, paraît-il, ainsi qu’on
peut le présumer de leur robustesse, d’un naturel particulièrement
batailleur. (Jü
Les espèces peuvent être caractérisées de façon générale et grou¬
pées dans le tableau synoptique suivant, qui ne maintient que les
deux genres les plus classiquement reconnus :
1. Queue cunéiforme, les reetriees médianes dépassant légèrement le niveau des autres.
Bec à peine incurvé. Sexes à peu près semblablement colorés . g. Pampa.
U uc espèce : P. curvipennis.
2. Queue arrondie ou carrée, les reetriees médianes ne dépassant pas le niveau des
autres. Bec plutôt un peu plus étroit et moins aplati à la base que chez Pampa ::
. . . . . . . g. C AMPYr.OFTEKUS
Groupe (à.) — Sexes semblablement eoloiés, a* et 9 sans aucune partie métal¬
lique en dossous, Bec droit ou peu infléchi. Reetriees externes éclaircies au moins
au sommet, parfois entièrement de couleur claire.
a) reetriees externes fauve roux avec une tache noire médiane . C. rufu»\
b) reetriees externes fauve roux utiieolores . . C. hyperythrus;
c) reetriees externes bronzées à la base, fauve pâle au sommet . C. Duidœ ;
d) reetriees externes noir bronzé à la buse, blanchâtres au sommet. C. largipennis..
Groupe (B). — Sexes dissemblables; dessous du corps entièrement métallique'
chez partiellement seulement chez $>. Bec incurvé, plus long chez 9. Rec-
trieee externes longuement pointées de blanc.
e) devant de la tête vert -doré brillant, o* et 9- Abdomen du vert métallique.
. . . . . . O. emipeutnis;
/) devant de la tête vert ou noirâtre terne. Abdomen du d* bleu violet métal¬
lique . . . C, hemüeucurus.
Groupe (G), — Sexes dissemblables; dessous du corps métallique chez o”, non ou
partiellement seulement chez 9- (— g. Sœpiopterus, sec. E. Simon),
a* Reotrioes externes entièrement de couleur sombre, brun rouge eu noires.
g) icetrioes externes brun roux, Rec; incurvé . O. falcatus\
h) reetriees externes noires. Beo incurvé . O. phainopeplus ;
i) reetriees externes noires. Bec droit . . . . . C. villavicencio
— 84
g. Pampa.
1. Pampa curvipennis (Lichtenstein).
<f $. — Bec à peine infléchi, noirâtre, un peu éclairci à la base de
la mandibule inférieure. Dessus de la tête bleu métallique à reflets
plus ou moins violacés ; le reste du dessus du corps et les rectrices
médianes entièrement vert cuivré métallique, dessous et sous-cau-
dales entièrement gris fuligineux assez clair; rectrices latérales
noir violacé, les plus externes largement bordées et pointées de gris
fondu, cette couleur étant généralement plus marquée et mieux
délimitée chez les Ç et les jeunes.
Bec : 23-29 mill.
Hab. : Mexique sud-oriental et Guatémala (seulement sur le
versant Atlantique, scmblc-t-il).
A noter que les taches apicales pâles des rectrices externes sont
très variables, étant encore parfois très dist inctes chez des cP adultes,
parfois au contraire tout à fait oblitérées.
On connaît deux races voisines de cette espèce, géographique¬
ment représentatives l’une de l’autre.
— P. c. curvipennis (Licht.), caractérisé par sa taille un peu plus
forte (bec : 26-29 m.), la couleur grise plus pâle presque blanchâtre
du dessous du corps et le dessus de la tête d’un bleu généralement
moins violet.
Hab. : Mexique (depuis l’état de San Luis de Potosi jusqu’au
Yucatan).
— P. c. Lessoni E. Sim., se distinguant par sa taille un peu plus
faible (bec : 23-25 m.), la couleur gris fuligineux du dessous et sou¬
vent le bleu plus violacé de la tête.
Hab. : Yucatan oriental et Guatémala.
Entre ces deux races, en réalité peu différentes, les spécimens du
Yucatan occidental (Cam pêche) sont nettement intermédiaires,
selon Ridgway : ils correspondent au P. c. yucalanensis de Simon.
g. Campylopterus.
1. Camp, ru/us Lesson. ( = Plalystylopterus rufus, sec. E. Simon).
a” O. — Bec assez long, très légèrement infléchi. Dessus du corps
et rectrices médianes entièrement vert cuivré métallique, plus
terne sur la tête; dessous uniformément fauve roux. Les trois paires
de rectrices externes en grande partie fauve roux, surtout à la base,
les plus externes avec, sur le vexille interne, une tache noire (plus
réduite chez le a" que chez la Ç), une tache similaire augmentant
d’étendue jusqu’aux rectrices latérales internes, où elle occupe la
plus grande partie de leur portion distale, les rectrices submédianes
avec une tache apicale fauve.
— 85 —
Bec : 24,5-27 mill.
Hab. : Guatémala (seulement dans les montagnes).
2. C. hyperythrus Cabanis (= Loxopterus hyp ., sec. E. Simon).
o* Ç. — Bec court et droit. Même coloration que C. rufus, mais le
vert du dessus du corps plus intense, uniforme sur la tête, avec les
quatre rectrices médianes bronzé cuivreux brillant; dessous d’un
roux plus foncé. Les trois paires de rectrices externes entièrement
fauve-roux, sans taches noires.
Bec : 19-21 mill (d’après trois spécimens, coll. du Muséum).
Hab. : Mont Roraima (Guyane anglaise).
Cette espèce, très étroitement localisée, manifeste surtout vis-à-
vis de la précédente une intensification des teintes verte et rousse.
Elle est remarquable, parmi tous ses congénères, par la brièveté de
son bec, caractère sur lequel se sont basés les auteurs pour la dis¬
tinguer génériquement, et. aussi de ses ailes.
3. C. Duidse Chapman.
cf 9- — Bec médiocre, presque droit. Dessus du corps entière¬
ment vert bronzé métallique passant au bronzé cuivreux sur l’uro-
pygium et les quatre rectrices médianes. Dessous gris brun, plus ou
moins fortement lavé de roux sur les flancs, les sous-alaires et les
sous-caudales. Les trois paires de rectrices latérales bronzées à la
base, fauve pâle sur leur moitié ou leur tiers distal.
Bec : 1 o” ad. 22 mill. ; 1 <f juv. et 1 9 ad. • 22,5 mill.
(d’après trois spécimens colypiquos).
Hab. : Mont Duida (Venezuela méridional).
Les caractères morphologiques du bec et do/ la coloration font de
cette curieuse esrpèce, récemment découverte (Chapman, Amer.
Mus. Novit., 380, 1929, p. 13) un type tout à fait intermédiaire
aux C. hyperythrus et targipennis : nous avons pu, grâce à l’obli¬
geance de M. Rousseau-Decelle, étudier les trois spécimens de sa
collection et nous convaincre de cette double parenté inattendue.
Il nous semble par contre plus distinct do C. rufus, non seulement
par son bec moins long et plus droit, mais aussi par la disposition
des couleurs des rectrices latérales : chez C ■ rufus, celles-ci sont
longuement rousses à la base, avec une tache sombre seulement
dans leur moitié distale; chez C. Duidæ, elles sont au contraire
bronzées à la base avec la moitié apicale seule fauve pâle, disposi¬
tion semblable (avec des teintes différentes) à celle du C. largi-
pennis.
L’extrême localisation de cette espèce dans un massif monta¬
gneux resté longtemps inexploré apporte un élément imprévu à la
parenté probable de ses deux congénères les plus voisins géographi¬
quement, mais si différents apparemment.
86 —
4. C. largipennis (Boddaert).
cd Ç. - Bec assez long, à peine infléchi. Dessus du corps entière¬
ment vert bronzé métallique peu brillant, passant plus ou moins au
vert bleuâtre sur les sus-caudales et les rectrices médianes ; entière¬
ment gris cendré en dessous. Rectrices noir bleuâtre ou noir bronzé,
les trois paires externes pourvues de larges taches apicales blanches
ou grisâtres, augmentant des latérales internes aux externes.
Bec : o'T 24-26 mill; $ 25-28 mill.
Hab. : la [>lus grande partie de l’Amérique du Sud équatoriale,
à l’est des Andes (dans les régions généralement peu élevées).
Cette espèce, anciennement connue et la plus terne de toutes, est
considérée comme le type même du genre. Elle est très largement
distribuée en Amérique du Sud, où (die se rencontre sous trois formes
assez bien définies, se remplaçant géographiquement, mais sans
limites précises de distribution et présentant entre elles des inter¬
médiaires évidents :
— C. I. largipennis (Bodd.), caractérisé par le dessous du corps
d’un gris assez foncé et les rectrices externes blanches dans leur
moitié ou leur tiers terminal.
Hab. : Guyanes, Venezuela (bassins de l’Orénoque et de la Caura)
et nord-ouest du Brésil (Rio Negro); — sud-est du Brésil (Gara ça,
État de Minas Geraes, tide E. Gounelle, Omis, 1909, p. 181).
Il est assez curieux de retrouver cette race, bien connue et ty¬
pique au nord du bassin Amazonien, au sud de ce même bassin, sur
les plateaux brésiliens, sans qu’elle ait été trouvée dans les régions
intermédiaires : c’est là évidemment un cas de convergence des ca¬
ractères secondaires d’une espèce plastique à vaste habitat plus
qu’une différenciation raciale proprement dite. — D'aulre part,
d’après l’examen d’une série de spécimens provenant des Guyanes
française et anglaise, il ne paraît pas que la race C. I. maronicus
E. Sim. puisse être maintenue, la longueur du bec (seule différence
notée par l’auteur) étant un caractère trop imprécis et inconstant
chez ces Trochilîdéî.
— C. I. obscurus Gould, de même couleur que le précédent, mais
avec les rectrices externes blanc gris seulement dans leur cinquième
terminal, les latérales internes avec seulement un liséré apical
pâle.
Hab. : bassin inférieur de l’Amazone (Para, Ile de Marajo, etc.)
i't états du Brésil avoisinants (Maranhao).
Cette race, typique pour les régions basses et humides de
l’Amazonie orientale, est généralement considérée par les auteurs
comme spécifiquement distincte du C, largipennis, quoique ne
coexistant pas dans les mêmes régions. Cel te distinction nous paraît
donc quelque peu exagérée et erronée : la seule différence entre les
deux formes réside en effet dans l'étendue de la partie pâle des rec-
87 —
trices, bien plus réduite cl d’un blanc moins pur chez C. obscurus.
En outre, les deux spécimens de l’état de Maranhao signalés par
E. Simon (1. c., p. 29) semblent vraiment des intermédiaires avec
les C. I. largipennis de l’élat do Minas signalés par E. Goum lle.
— C. I. æqaalorialis Gould, se distinguant des deux races précé¬
dentes par le dessous du corps d’un gris plus clair, mais avec les
pointes blanches des rectrices intermédiaires en étendue à celles des
deux autres races.
Hab. : bassin supérieur de l’Amazone (en Colombie, en Ecuador,
au Pérou et en Bolivie) et régions avoisinantes du Brésil intérieur
(Matto-Grosso, flde E. Naumburg, Bull. Am. Mus. Nat. Hist., LX,
1930, p. 147).
Cette race, qui habite toute la portion occidentale de l’aire de
distribution de l’espèce, est nettement intermédiaire aux deux
autres par la coloration des rectrices externes.
5. C. ensipennis (Swainson).
cf. — Dessus du corps vert métallique, passant au vert doré très
brillant sur le cou et la tête ; dessous vert comme le dos avec la gorge
bleu i'oneé métallique peu brillant. Rectrices médianes vert bronzé
foncé, submédianes entièrement noirâtres, les trois paires externes
noirâtres à la base, blanc pur au moins dans leur moitié terminale.
$. — En dossus semblable au mâle, avec la tête moins brillante;
en dessous gris fuligineux très largement varié de vert bronzé sur
les côtés, la gorge pourvue d’une plaque bleu foncé plus réduite.
Bec, nettement infléchi : cf 25-27 mill,; Ç 28-30 mill.
Hab. : Nord-est du Venezuela et îles avoisinantes (Tobago, Tri-
nidad, Grenade).
Cette espèce est, avec la suivante, celle chez laquelle le caractère
des rémiges des vieux mâles est peut-être le plus prononcé. Mais,
sauf sur la tête, elle ne présente pas le brillant aspect de ses autres
congénères à plumage métallique eL ses feintes plus ternes rap¬
pellent plutôt celles de V Eupetomena macroura et du Florisuga mel-
livora.
6. C. hemileucurus (Lichtenstein).
cf ad. — Front et vorfex noir verdâtre terne, à peine teinté de
bronzé; le reste du plumage d’un bleu violel métallique brillant
passant au vert bronzé sombre sur le bas du dos et l’uropygium.
Les quatre rectrices médianes entièrement noir bleuâtre ou bronzé,
les autres pourvues de grandes plages blanches apicales.
9- — Vert bronzé en dessus, plus terne sur la tête; en dessous
gris fuligineux varié de vert bronze sur les côtés, la gorge pourvue
d’une plaque bleue réduite et mal définie.
Bec, nettement infléchi : f 25,5-30,5 mill,; 9 27-32 mill.
- 88 —
Hab. : Amérique Centrale, depuis le sud-est du Mexique (État
de Vera-Cruz) jusqu’à Panama.
Chez cette espèce, la plus commune dans toute l’Amérique Cen¬
trale, les jeunes mâles sont d’un vert bronzé ou grisâtre sombre,
sur lequel apparaissent peu à peu les plumes bleu violet de l’adulte :
les premières qui apparaissent sont celles de la gorge, les dernières
celles du dos. Aussi, chez beaucoup de spécimens, apparemment
adultes, le dos reste en partie vert bronzé sombre et, même chez
les très vieux, cette couleur persiste au moins sur l’uropygium :
c’est uniquement, semble-t-il, sur des différences d’âge de cet ordre
qu’a été basée la race C. h. mellilus Sangs, de Panama; en réalité
les spécimens de Panama n’offrent pas de différence appréciable
de coloration avec ceux du Mexique. Par contre, ces derniers pré¬
sentent généralement, en comparaison des autres, une remarquable
brièveté du bec, ainsi qu’en témoignent les spécimens du Mu¬
séum :
5 a* ad. du Mexique (prov. d’Orizaba) 25,5-27,5 mil].;
7 a* ad. du Guatémala 26,5-30 mill.;
3 a* ad. de Panama 27,5-30,5 mill.
Mais cette différence n’est ni suffisamment connue, ni suffisam¬
ment constante, pour justifier une séparation raciale.
La femelle de C. hernileucunis ressemble beaucoup à celle de
C. ensipennis, mais en diffère généralement par sa tête plus terne,
son bec plus long et les flancs moins fortement lavés de vert bronzé.
7. C. falcalus Swainson.
o* . — Dessus du corps vert métallique, passant au vert doré très
brillant sur la nuque et la tête; en dessous bleu métallique intense
à reflets plus ou moins violets sur la gorge et passant au vert métal¬
lique sur les flancs et l’abdomen. Toutes les rectrices brun châtain
avec une bordure apicale vert bronzé, devenant, avec l’âge, de plus
en plus réduite et de plus en plus noire.
$. — Dessus vert métallique uniforme, dessous gris fuligineux
avec les flancs vert métallique et une plaque gutturale mal délimi¬
tée bleu métallique. Rectrices médianes vert bronzé, parfois mar¬
quées de roux, les autres brun roux plus terne que chez le o*, lavées
de noirâtre et de gris fondu au sommet.
Bec, distinctement incurvé: o* 22,5-24 mill. (exceptionnellement
26,5 mill. chez un grand a* adulte de Mérida); 9 25-26,5 mill.
Hab. : Andes du Venezuela occidental (Caracas, Mérida), de la
Colombie (commun parmi les Oiseaux de Bogota), et de l’Ecuador.
Les spécimens de cette espèce provenant de Mérida sont en géné¬
ral plus gros et d’un bleu moins violet que ceux de Bogota; mais
E. Simon a montré (1. c., p. 31, note 2) combien ces caractères sont
variables individuellement. Nous ne pouvons partager l’avis de cet
— 89 —
auteur éminent en ce qui concerne le plumage des femelles : les
individus à dessous du corps gris avec la gorge bleue ayant tous le
bec plus long que la moyenne des mâles pdultes doivent être les
femelles et non des jeunes mâles.
8. C. phainopeplus Salvin et Godman.
d\ — Plumage entièrement d’un vert métallique, très brillant
surtout sur la nuque et le dessous du corps, avec des reflets dorés,
et passant sur la gorge et le haut de la poitrine au bleu métallique
intense. Sous-caudales vert bleu et noirâtre. Queue entièrement
noir bleu d’acier, les rectrices médianes un peu teintées de vert.
9 (invisa, sec. auct.). — Vert métallique en dessus; dessous du
corps entièrement gris, mêlé de vert métallique sur les flancs; rec¬
trices latérales pointées de gris blanc.
Bec, incurvé : d* 23 mill. (d’après un spécimen, coll. du Mu¬
séum).
Hab. : Sierra Nevada de Santa Marta (Colombie septentrionale).
Cette très belle espèce est évidemment alliée au C. falcatus : même
forme de bec, même coloration générale, mais le bleu de la gorge
plus réduit, et le vert des parties inférieures bien plus éclatant, la
queue enfin 'noire et très ample.
9. C. villauicencio (Bourcicr).
a*. — Bec long et droit. Dessus du corps vert sombre métallique,
avec la tête couverte d’une plaque vert doré éclatant; en dessous
menton et joues noir bronzé, toute la gorge et le haut de la poitrine
bleu métallique intense à reflets violets, le reste vert, bronzé
sombre passant vers le milieu de ta poitrine et de l’abdomen au gris
foncé, teinté de bronzé. Rectrices médianes vert métallique sombre
ou noirâtres, les autres entièrement noir bleu d’acier.
9 (invisa, sec. auct.). — Vert métallique en dessus, entièrement
grise en dessous, les rectrices externes brièvement pointées de blanc.
Bec : a* 27-28 mill.
Hab. : Ecuador oriental (bassin du R. Napo).
Cette espèce est la plus aberrante de tout le groupe. Si par le
caractère de ses ailes et de sa queue, à rectrices amples et arrondies,
elle est encore un Campyloptère bien caractérisé, par contre la
forme du bec, tout à fait semblable à celui des Urochroa, ainsi que
le système de coloration des parties inférieures, et la brillante pa¬
rure céphalique nettement délimitée lui octroient une physionomie
assez particulière. Elle est d’ailleurs rare et son habitat exact n’est
pas encore bien défini .
Enfin l’on a parfois réuni aux Campyloptôres les Eupetomena ,
d’après la tendance au renforcement que présentent les stipes des
— 90
rémiges chez ces Oiseaux. Mais d’une part jamais ce caractère n’at¬
teint le développement que l’on observe chez les Campyloptères
vrais, d’autre part l’homochromie des deux sexes, à plumage mé¬
tallique andromorphique, et la longue queue profondément four¬
chue nous semblent les manifestations d’un type nettement diffé¬
rent, ainsi que l’a défini E. Simon.
Une espèce nouvelle du genre Foa
PRÉSENTANT UN CAS D’INCUBATION BUCCO-RRANCH1 A LE,
par M. G. Petit.
Au cours de notre deuxième mission à Madagascar (1925-1927),
nous avons recueilli, aux abords de la presqu’île de Sarodrano
(prov. de Tuléar), deux spécimens d’un curieux petit Poisson appar¬
tenant au genre Foa Jordan et Evermann, 1905. Nous le consi¬
dérons comme une espèce nouvelle dont on trouvera la description
ci-après. Cette description est suivie de quelques observations sur
l’incubation bucco-branchiale que nous avons eu la bonne fortune
de noter chez l’un de nos deux exemplaires.
Foa madagascariensis , nov. sp.
D1. VII; D2. 19; A. II 8; P. 10; V. I 5; 1. tr. !
5
La ligne latérale présente, chez un exemplaire, 7 écailies munies
d’un tube, du côté droit et 9 du côté gauche. Chez un autre indi¬
vidu, nous avons compté 9 écailles tubulées à droite et à gauche.
Nombre des écailles en rangées longitudinales : 22. En arrière des
écailles tubulées et sur la ligne médiane, dans la partie postérieure
du corps, quelques écailles avec traces fugaces de perforation.
Une écaille au-dessus de la ligne latérale, cinq au-dessous. Tête
assez forte. Sa longueur est comprise 2,8 fois dans la longueur totale
du corps chez un exemplaire.
Mâchoire supérieure recouvrant à peine l’inférieure. Museau
plutôt court. Sa longueur est contenue 3,5 fois dans la longueur de
la tête chez nos deux exemplaires.
Œil relativement très grand. Son diamètre est compris 8,2 fois
dans la longueur du corps, 2,8 fois dans la longueur de la tête,
0,8 fois dans la longueur du museau et 0,6 fois dans l’espace inter-
orbitaire. Espace interorbitaire à peu près plat, légèrement rugueux
sur la ligne médiane et perforé de pores rnuqueux.
Préopercule lisse. Dents vil li formes sur le vomer elles palatins.
Hauteur maxima du corps contenue 2,7 fois dans sa longueur.
Hauteur minima comprise trois fois dans la hauteur maxima. Pédi-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 92 -
cule caudal, très comprimé latéralement, plus court que la tête.
Sa longueur est comprise 4,1 fois dans la longueur du corps.
Chez un individu, la pectorale comprend 12 rayons du côté droit
et 11 du côté gauche; chez un autre, nous comptons 12 rayons à
gauche (nageoire détruite du côté droit). La longueur de cette na¬
geoire est contenue 4,5 fois dans la longueur du corps. Elle est
aussi longue que la ventrale, laquelle n’atteint pas l’anus.
Première dorsale à base moyenne, commençant au niveau de
l’insertion des ventrales. Ce premier rayon épineux est très court;
le troisième est le double du second. Hauteur de lu première dorsale
contenue 5,8 fois dans la longueur du corps et hauteur des ventrales
5,6 fois. L’anale débute environ au niveau du cinquième rayon
branchu de la deuxième dorsale. Sa hauteur est comprise 6,8 fois
dans la longueur du corps.
Coloration (en alcool). — Couleur générale brun chamois, plus
claire sur le ventre. Tout le corps marqué d’un pointillé de petites
taches brunes, plus grosses et plus espacées sur les écailles du
ventre. Membrane unissant les rayons de la première dorsale de cou¬
leur foncée (fumé foncé). Celle qui unit les rayons de la seconde
dorsale, plus claire. Les rayons branchus de la ventrale ont une
extrémité claire, suivie d’une longue zone noire. La base est claire.
Pectorale et caudale claires.
Taille. — Deux exemplaires du sexe femelle. L’un mesurant
41 mm. (longueur totale) et 34 mm. (sans la caudale), l’autre
39 mm., sans la caudale (caudale disparue).
Lieu de recolle. — Sarodrano, prov. de Tuléar (Madagascar).
Dragage, près du littoral. Profondeur 5 à 6 m. Herbier de Cymo-
docées et sable modréporique. Août 1925.
Remarques. — Le genre Foa a ôté créé en 1905 par Jordan et
Evermann (t) pour un Poisson déjà appelé par Jenkins, Fowleria
brachygrammus, appartenant à l'ordre des Perciformes et à la
famille des Apogonichlhyidæ, et qui prit dès lors le nom de Foa
brachygrarnma.
La famille où est inclus le genre devient, selon Max Weber
(1913) (a), parmi les Serranidæ, la sous-famille des Cheilodipterinæ,
la famille des Cheilodipleridæ , selon Lewis Radcliffe (3) (1912) et
celle des Apogonidæ d’après Max Weber et de Beaufort (1929) (4).
t1) D. S. Jordan et B. W. Evermann. The shore Fishes of the Hawaiian Islande.
Bail. Unités States Fish. Comm., XXIII, (1903), 1905, p. 210.
(2) Max Weber. Die. Fischeder Siboga-Expédition. Siboga-Expedition, LVII, 1913,
p. 217 et sqq.
(3) Lewis Radgmwe. Descriptions of flft. uew Fishes of the Fam. Cheilodipheridœ,
from the Philippine Islands.,. Proc. Un. States Nat. Muséum, vol, 41, 1912, p. 431.
(*) Max Weber et de Beaufort, The Fishes of the Indo-Australian Archipelago,
t. V, Leiden 1929, p. 276 et sqq.
- 93 —
Le genre Foa a été essentiellement caractérisé par une ligne
latérale interrompue et un bord préoperculaire lisse.
En outre, clans la description de Foa brachy gramma les auteurs
notent que cel le espèce présente des dents villiformes sur le vomer
et les palatins.
En 1906, Jordan, l’un des créateurs du genre, mais cette fois en
collaboration avec A. Seale (x), reprend, dans les mêmes termes,
la diagnose générique originale mais, cette fois, la présence de
dents sur les palatins devient un caractère générique. Or, il se
trouve que les deux espèces nouvelles décrites à la suite de cette
diagnose ( Foa fo et Foa vaiulæ), présentent, l’une et l’autre, un
préopercule marqué de très fines denticulations et des dents sur
les palatins, mais aussi sur le voilier (a).
D’auLrc paH, Foa fislulosa, décrit en 1909 par Max Weber (3),
offre également un préopercule finement denticulé et des dents sur
le vomer et les palatins.
Par contre, Foa hyalina (Smith et Radcliffe, op.cil., 1912), comme
F. brachy gramma et notre propre espèce, ont bien des dents sur
les palatins et le vomer, mais un préopercule lisse.
Cette contradiction, en ce qui concerne le caractère du bord
préoperculaire, entre la diagnose originale du genre et la des¬
cription ultérieure de certaines espèces qui lui sont rapportées,
avait été notée en 1913, par Max Weber. La présence ou l’absence
de dents palatines introduit une nouvelle alternative dans la diag¬
nose générique, alternative indiquée par Max Weber et de Beau-
fort en 1929.
On conçoit, dans ces conditions, que, la validité du genre ait pu
paraître douteuse. Il ne peut être question, dans cette note, de la
discuter. L’argument le plus net, en sa faveur, est le fait que toutes
les espèces décrites possèdent une ligne latérale incomplète, ce qui
n’est le cas d’aucun des genres très voisins : Apogon — auquel
M. Weber et de Beau fort réunissent les genres Apogonichlhys e t
Amia, — Rhabdamia, dont les représentants peuvent être dé¬
pourvus de dents palatines et Siphamia.
Parmi les espèces du genre Foa, F. brachy gramma et F. hyalina
sont assez voisines l’une de l’autre ; F. madagascariensis se rapproche
plutôt de cette dernière dont elle diffère, notamment, par la ligne
latérale, la grandeur de l’œil, de l’espace interorbitaire, la longueur
des pectorales, les proportions générales du corps, la coloration des
ventrales à base noire.
(1) D. S. Jokdax et A. Seale. The Fishes of Samca. Bull, of Bureau of Fisheries,
XXV, (1905), 1906, pp. 248-249.
(2) Cependant M. Weber et de Beaufort (1929), reprenant le diagnose de Foa
vaiulæ, mentionnent que l'espèce n’a pas de dents sur les palatins.
(3) Notes Leyden Muséum, XXXI, 1909, p. 162.
— 94
Toutes les espèces jusqu’ici connues du genre Foa sont origi¬
naires des îles Samoa, Fidji, Célèbes et Philippines. Foa hyalina
vient de l’île Talisse (Nord des Célèbes). Ce genre semble n’avoir
pas été connu jusqu’ici de Madagascar.
L’incubation bucco-branchiale ou bucco-pharyngée a été si¬
gnalée chez certains représentants de plusieurs familles de Téléos-
tiens : Siluridés, Cyprinodontidés, Cichlidés (1).
Elle a élé également mentionnée chez plusieurs Poissons de la
famille des Apogonidés. Et, par Max Weber, chez A. perdix Blkr.,
A. Hœveni Blkr., A. tubulaîus M. Weber; par Steindachner et
Dôderlein, chez A. tinealus Sehleg. : L. Vaillant l’a constatée chez
un Cheilodipterus afjinis Poey, de la Martinique; Boulenger, chez
l'A. nigripennis du Japon.
Un tel mode d’incubation parait donc être très général sinon
chez les représentants de la famille des Apogonidæ, du moins chez,
ceux du genre Apogon. Il n’avnil pas été signalé pour les espèces
du genre Foa , mais il n’est pas étonnant que nous l’ayons effecti¬
vement découvert chez F. rriadagascarîensis.
En effet, le plus petit (41 mm.) des deux spécimens de notre
rxpèce, avait la cavité bucco-branchiale remplie d’une masse d’œufs
de couleur jaune clair, bien visible par la bouche entr’ouverte du
poisson; ces œufs mesuraient en moyenne un demi-millimètre de
diamètre.
En conséquence, toute la partie inférieure de la tête est élargie
dans le sens transversal. La membrane branchiostège n’est pas
seulement dilatée, mais elle est, aussi, déprimée ventralement et
accueille ainsi, dans la petite concavité qu’elle réalise de chaque
côté, une partie de la masse des œufs. Les rayons branchiostèges,
h leur tour, ne sont plus dissimulés sous le volet operculaire, mais
font saillie ventralement à lui, étirés vers la ligne médiane ventrale.
L’individu portant, dans sa cavité bucco-branchiale, le paquet
d’œufs, a les deux branches de sa mandibule distendues, les deux
surfaces de contact, planes, étant unies par un ligament, mais
écartées l’une de l’autre. Ce dispositif facilite le processus d’élar-
gissemenl de toute la partie mandibulaire, hyoïdienne et bran-
chiostégiale.
Nous avons tenu à vérifier quel était le sexe de l’individu portant
les œufs dans sa bouche. Or, cet exemplaire était, non seulement,
t1) Voir J. Fellrgrin, Contribution a l’étude anatomique, biologique et taxono¬
mique des Poissons de la famille des Cichlidés. Thèse Fac. Sc., Paris, 1904, p. 73-82.
— 95 —
du sexe femelle, mais encore portait, dans sa cavité abdominale,
une grande masse d’œufs, de couleur grisâtre et de très petite taille.
Notre deuxième exemplaire, également du sexe femelle, capturé
à la même date que le précédent, ne portait pas d’œufs dans la
bouche et n’était pas sexuellement mûr. Chez les Apogon, on a
tendance à considérer que c’est le mâle qui porto les œufs dans sa
cavité bucco-branchiale (M. Weber et deBeaufort, 1929 ; K. H. Bar-
nard, 1927) (*).
(') K, H. Barnard. A Monograph of tho Marine Fishes of South Africa. Ann. of
the South African Muséum, XXI, 1927.
- 96
Notes sur les Coléoptères Térédiles,
par M. P. Lesne.
20. — Diagnoses de Bostrychides nouveaux
FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS DU MUSÉUM.
1. Lyctus caribeanus n. sp.
Long. '2 — 3,2 mm. — Corpus elongalum, parallelum, crassiuscu-
lum, prothorace elytris latiludine æquali; omnino rufo-hrunneum,
supra surdum , pi lis subereciis semicirculatim arcuatis , in elylris
longitudinaliter serial is , dense veslitiun. Capul supra edentalum,
oculis maximis. Anlennæ funiculo gracili, absque setis erectis, arli-
culis 3-6 elongalis, articula ultime subquadrato haud obliquo. Pro-
nolum undique dense punclulam, lateribus redis vel leviler sinuatis,
poslice leviler convergenlibus, lenuiter denliculatis puisque anlror-
sum curvalis cilialis ; margine antico regulariter arcualo , disco con-
vexo haud foveolalo, linea mediana breviter levissime sulcatimque
impressa. h 'lylra punctis majoribus circularibus serialis, contiguis,
haud profundis insculpta, intersiitiis tanlurn pubescentibus, apice
leviler declivia. Fûtnora subclavata.
Corps allongé, parallèlr*, assez convexe, d'un brun roussâtre mat
généralement plus foncé sur la tête et sur le prothorax; sa face
dorsale revêtue d’une pubescence assez dense, composée de poils
dressés rabattus en arriére, arqués en demi-cercle, et s’appuyant
sur le tégument par leur rxl i émit é libre. Front faiblement convexe,
très finement rugueux, sans dent orbitaire, son lobe sus-anten-
naire petit, tuberculiforme, peu saillant. Suture fronto-clypéale
arquée, fortement enfoncée, canaliculiforme. Épistome non lobé
ni denté latéralement. Labre glabre en dessus. Yeux très gros.
Funiculo antennaire grêle, sans poils dressés ni à demi couchés et
portant uniquement des poils opprimés; articles 3 à 5 nettement
plus longs que larges; 1er article do la massue obeonique, plus
large que long, le 2c oblong, subparallèle, notablement plus long
que le premier. Menton arrondi au bord antérieur. Prol horax légè¬
rement transverse, offrant son maximum de largeur en avant, ses
Bulletin du Muséum , 2e s., t. ITT, n° 1, 1931 .
— 97
bords latéraux droits ou légèrement sinués, convergents en arrière,
finement denticulés et ciliés de poils recourbés en crochet; son
bord antérieur arqué, largement et fortement saillant au milieu;
angles antérieurs marqués, obtus ou arrondis au sommet/les pos¬
térieurs droits. Pronotum régulièrement convexe, densément
ponctué cl comme finement rugueux et offrant une légère dépres-
Fig. 1. — Lucius caribeanus. A, contour du corps: B. portion du tégument dans la ré¬
gion moyenne de l’élytro montrant les rangées de gros points contigus superficiels
dont les intervalles sont occupés parles files bi ou trisériées des poils arqués, vus ici
en projection verticale ; C, antenne.
sion discoïdale suivant la ligne médiane. Lobe prosternai très
étroit, presque laminiforme entre les hanches antérieures; cavités
cotyloïdes antérieures subcirculaires. Écusson glabre. Élytres
parallèles, aussi larges que le prothorax l’est en avant, marqués de
séries assez régulières de très larges points circulaires contigus,
superficiels. C’est dans les intervalles de ces séries de points que
s’insèrent les poils arqués, disposés en files assez régulières mais
non unisériées. Ces poils arqués sont de deux grandeurs, les plus
grands poils ne s’observant que sur les intervalles alternes, en
sorte que de deux intervalles consécutifs l’un est garni de poils
courts seulement, l’autre à la fois de poils longs et de poils courts.
Impressions précoxales du métasLernum bien marquées. Cuisses
renflées vers le milieu, non fortement comprimées ni subcllipsoï-
dales.
Pas de caractères sexuels apparents.
Patrie : Amérique Centrale et Antilles.
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. III, 1931.
7
— 98 —
Mexique, État de Vera-Cruz : Mohorongo, aux environs de Cor-
doba (Hoege in Deutsche Eut. Mus.). Guatemala : Paraiso (x) et
Pantaleon (2) [Champion in Brilish Muséum] (3); El Naranjo,
département de Quezaltcnango, ait. 850 m., en juillet (Muséum
de Paris). Panama, zone du Canal : Paraiso, en janvier, et Fri joies,
dans le bois mort de l’Avocatier (Musée de Washington et Muséum
de Paris). Saint-Domingue (Coll. Grouvelle > Muséum de Paris).
Porto- Rico : Port Cangrejos, en février (Musée de Washington
> Muséum de Paris). La Guadeloupe : Sainte-Anne (Dr Vitrae,
Muséum de Paris); Trois-Rivières, dans le bois de Bambou très sec.
(L. Dui'au, Coll. Fleutiaux).
Cette espèce, très distincte de ses congénères, est apparentée
au L. simplex Briller (1878), de T Amérique du Sud, et surtout
au L. villosus Lesne (10 tl) de l’Amérique Centrale, qui, tous deux,
ont aussi les él vires matelassés de poils arqués.
2. Minthea reticulata n. sp.
Long. 2,3 - — 3,5 mm. — Corpus elongalum, capile et prolhorace
quam elylris angusliori'ms, omnino cum appendicibus brunneum,
Fig. 2. — Minthea reticulata. 1. moitié gauche du prouotum montrant une partie du
réticulum qui orne sa surface, ainsi que les denticules piligères du bord latéral;
2, portion du tégument pris dans la région moyenne dorsale de l’élytre pour montrer
les rangées de gros points superficiels dont les intervalles, alternativement glabres
ou munis d’une série de gros poils claviformes, présentent une microsculpture com¬
posée de très petits pores et de Unes ridules anastomosées.
surdum ; supra pilis albidis flavescentiüus daualis., e reclis, hirsulum.
Antennarum articulo ultimo incrassalo , redangulo, quam præcedenli
haud duplo longiore. Pronnlum omnino reliculalum, areotis lalis
P) Sub « L. grmus Gorh. ? », Gorham dot. (Col). Godman et Salvin).
\~) Sub « L. grisous Gorh. », Gorham dot. (Coll. Godman et Salvin).
(3) A en juger par les textes de Champion et de Gorham, la localité de Paraiso exis¬
terait bien au Guatemala et serait distincte de la localité homonyme des bords du
canal de Panama.
— 99 —
haud regularibus, fovea elongatula in medio excavatum, lateribus
denticulalis, denticulis aculis spiniformibus regulariler subdense
disposais, pilum claviformem singulis gcrcnlibas . Elytra punclis
regularibus latissimis haud profundis, dorsal iler seriatim digeslis,
subconliguis, lateraliter confusis, insculpla, in inlerstriis ridulis
minutissimis punclulisque perminulis dertsissirnis nolalis, inlerstriis
alternis (im.pari.bus) pilis clavalis uniserialini i nsi radis.
Cette espèce est apparentée au Minthea rugicollis Walker. Elle
s’en distingue par la sculpture de la fovéole pronotale formée d’un
réticulum de carinules à larges mailles, par les points superficiels
des élytres plus larges, les poils cia vi forme s des élytres plus es¬
pacés, etc.
Le Minthea retieulalà paraît être cantonné dans la région ma¬
laise et austro-malaise. Les provenances des individus examinés
sont les suivantes :
Cochinehine, Saigon (Capitaine Fou que t, Muséum de Paris).
Sumatra, Palembang (Coll. Grouvelle, Muséum de Paris). Bornéo,
Sarawak (Wallace in British Muséum). Philippines, dans le bois de
Shorea eximia (Musée de Washington et Muséum de Paris). Cé¬
lèbes, Makassar; Cérarn; Nouvelle-Guinée (Wallace in British Mu¬
séum) (!).
3. Micrapate Bruchi n. sp.
Long. 4 — - 4,6 mm. — - Corpus elongalum, parallelum, brunneum,
elytris antice rufescenlibus, anlennis palpisque rufis. Caput subglo-
bosum, oculis minoribus , articulis tribus ultimis anlennarum rulilo-
maculatis. Prothorax subquadralum , anlice aüenualum , margine
anlico rente Iruncalo, angulis anlicis dente recurva haud uncinala
armalis, lateribus desuper inspeclis inodice arcualis , angulis posticis
rotundalis, area pronoti postica antice tcnuiler granulala postiee
lenuissitue punclala , pube lenui oppressa, s par sa, induta. Elytra
a basi forliler punclala, punclis subcircularibus haud conliguis, in
declivitate apicali majoribas densissinüsque , malleolis declivitalis
exprès sis, parte mediana declivitalis longitudinal 'iler depressa. Sutura
in dedivilate bilabialim inflala, alra, lævi, haud punclala neque
granulala.
Corps allongé, parallèle, d’un brun roux plus clair sur les parties
antérieures des élytres; dessous du corps, tête, cuisses et tibias
noirs; antennes et tarses roux: abdomen taché de roux sur les
bords. Aire postérieure du pronotum et surface entière des élytres
P) Le Muséum de Paris possède l’un des spécimens de la Nouvelle-Guinée recueillis
par Wallace.
— 100 —
offrant une pubescence opprimée, les poils étant orientés transver¬
salement.
Bord antérieur de l’épistome légèrement échancré en arc de
cercle, finement, érodé. Suture fronto-clypéale obsolète. Yeux de
grandeur normale. Antennes de 10 articles, les taches dorées des
articles de la massue bien apparentes. Prothorax subcarré, rectib-
gnement tronqué en avant (vu de dessus), muni de chaque côté,
au bord antérieur, d’une dent redressée au niveau de laquelle ce
bord est légèrement nngulé (vu de devant) ; côtés légèrement arqués,
angles postérieurs arrondis. Aire postérieure du pronotum fine¬
ment et peu densément ponctuée et offrant une line pubescence
claire opprimée bien apparente; sans sillon médian ou à sillon très
faiblement indiqué. Écusson petit, I uberculi forme, nullement
transversc, moins grand que le dernier article des antennes. Élytres
non comprimés en carène coupante à leur base, conjointement
arrondis à l’apex, la sculpture de leur région dorsale composée de
points enfoncés suboblongs, séparés par des intervalles lisses el
brillants marqués seulement de points très fins donnant naissance
à des poils opprimés. Celle sculpture de la région dorsale devient
plus forte en arrière, dans la région du bord supérieur de la décli¬
vité apicale. Ponctuation de cette déclivité très forte, très serrée,
alvéolaire; pommettes accusées. Suture renflée sur la déclivité en
un bourrelet bilabié du type de celui du M. bicoslula, non granu¬
leux. Bord apical des élytres très brièvement réfléchi, denticulé
on dessous. Soies de la face externe des tibias postérieurs nulle¬
ment dressées.
9 Dernier slernite apparent de l’abdomen offrant une dépres¬
sion transverse attenant au bord postérieur, celui-ci échancré au
milieu en arc de cercle sur une largeur surpassant la moitié de la
largeur totale de la dépression. Cette dernière est couverte d’une
fine villosité ne masquant pas le tégument, qui se montre, au-
dessous d’elle, très finement et très densément ponctué. Tergite 8
(pygidium) légèrement allongé, arrondi sur les côtés et à l’apex.
Cette espèce se rapprocha des Micrapate. bicoslula Lesnc, M. aler
Lesne et M. Tlorni Lesne.
Le M. bicoslula diffère du Bruchi par la suture fronto-clypéale
très apparente au lieu d'être obsolète, par le bord antérieur du
prothorax (vu de face) à peine échancré, par l’aire postérieure du
pronotum plus nettement et plus densément ponctuée, présentant
des grains écrasés en son milieu, par la ponctuation dorsale des
élytres moins forte, les intervalles étant ridés, par la déclivité
apicale sensiblement déprimée de chaque côté de la suture et
marquée d’une ponctuation plus grosse et plus serrée, confluente
par place, par le bourrelet suturai de la déclivité plus long, plus
prolongé vers l’angle suturai, etc.
— 101 —
Le M. aler diffère du Bruchi notamment par le dos des élytres
glabre, la déclivité apicale marquée de points plus gros, son bour¬
relet suturai non bilabié, explané au sommet, par l’apex des élytres
non réfléchi, etc.
Enfin le M. Horrti diffère aussi de l’espèce ci-dessus décrite par
le dos des élytres glabre, par la ponctuation des parties posté¬
rieures des élytres notablement plus grosse et plus serrée, par le
bourrelet suturai non bilabié, etc.
Le M. Bruchi habite la province de Mendoza (République Argen¬
tine) où, d’après M. Carlos Bruch, qui m’en a communiqué une
petite série d’individus, il se montre très nuisible à la Vigne (Types
au Muséum de Paris et dans la Collection C. Bruch).
4. Micrapate cordobiana n. sp.
Cette forme est très voisine du M. Wagner i Lesne, dont elle
n’est peut-être qu’une race régionale. Elle en diffère parles carènes
élytrales qui s’abaissent insensiblement en arrière sans former de
dent saillante à leur bout postérieur, et par les grains écrasés de
la région voisine du bord postérieur du pronotum, grains qui sont
arrondis au lieu d’être allongés. Long. 2-3 mm.
C’est le plus petit des Micrapate connus.
Patrie. — République Argentine, Sierras de Cordoba, à Alta
Gracia et à La Granja, janvier 1924, « en ramas de Coco » (C. Bruch
in Muséum de Paris et coll. C. Bruch).
5. Micrapate catamarcana n. sp.
Long, circiler 3,7 mm. — Corpus brève, parallelum, nigrum, elylns
lateraliter posliceque brunneis, macula basilari lata, rufa, notala,
libiis brunneis, anlennis, labro larsisque rufis.
Clypeus selis erectis densis rufis retrorsum diredis veslilus. Oculi
médiocres. Antennm tO- articulais y clause maculis evidenlissimis,
rulilis. Prolhorax subquadratus, levfiter tr ans versus, anlice aüenuatus,
laleribus Icvilcr arcualis, angulis omnibus rofundahs, anlicis dénie
recurvo haud uncinalo instructis. Pronoli area poslica granulis mi¬
nuits densis clongalis anlice majoribus ornala, pube densa oppressa
flaveseenti vestita, lineaque tnediana impressa notala. Scutellum
minutum. Elytra a basi fortiter, apicem versus gradalim forlius
pundala, punclis in declïvilale apicali maximis, densissimis sed
circularibus, pube rufa sat densa , dorsaliter oppressa, in declivilale
suberecla indula, tuberculis nullis. Sutura in decUvitate inflala crassi-
tudine sulurali lævi ac nilida, medio alla sed vix dilalala. Elylrorum
margo apicalis haud reflexus sed incrassalus, lævis ac conuexus,
— 102
inferne subtililer denliculalus. Tibiæ poslicæ exlus setis ereclis paucis
lonr/iori bus instructif .
La tache rousse basilaire des élytres a un contour arrondi; elle
comprend le calus huméral mais n’atteint pas tout à fait la suture,
dont la sépare une mince bordure noire. La pubescence rebroussée
de l’épistome masque la suture fronto-clypéale. L’écusson est petit
et n’atteint pas les dimensions du dernier article des antennes. Les
très gros points enfoncés de la déclivité apicale des élytres sont
circulaires, non confluents ni polygonalement comprimés. Les
pommettes de la déclivité sont peu accusées. Le renflement suturai
de la déclivité est à peine dilaté au milieu, où il présente son maxi¬
mum d'altitude.
Cette espèce se range au voisinage du M. humcralis Bianeh., du
Chili, dont la rapproche notamment son faciès, la nature du revê¬
tement de l’épisloine, la sculpture de l’aire postérieure de prono-
tum, etc. ü est facile de l’en distinguer par le nombre différent
des articles du funiculo antennaire et par les caractères du bourrelet
suturai de la déclivité.
Patrie. — République Argentine, Province de Catamarca : Punta
Balasto et Santa Maria (Carlos Bruch in Coll. C. Bruch et Muséum
de Paris).
6. Sinoxylon Beesoni n. sp.
Long. env. 5 mm. — Corps court. Tête, prothorax, poitrine, base
et disque de l’abdomen noirs ou brun foncé; élytres d’un roux bru¬
nâtre, bruns sur la déclivité apicale; antennes, palpes, pattes et
bord apical de l’abdomen roux.
Région fronto-clypéale (celle qui s’étend en avant des dents
frontales) déprimée et explanée, très brillante, presque lisse et
semée seulement de quelques grains très petits. Une suture longi¬
tudinale médiane très line, ti'acée au fond d’un léger sillon, existe
sur le front et aboutit, en avant, à la suture fronto-clypéale qui
est elle-même très line. 4 dents frontales bien développées, dis¬
posées en une ligne transverse suivant laquelle sc dressent des
soies assez longues mais peu abondantes. Articles de la massue
antennaire flabelliformes, très larges, le second dépassant de beau¬
coup en largeur la longueur de la massue, mais n’atteignant pas la
la longueur totale de l'antenne (égalant environ 5/7 de celle-ci).
Bord antérieur du pronotum garni d'une pilosité assez abondante
et armé, de chaque côté, d’une dent faiblement uncinéè; aire pos¬
térieure du pronotum couverfc au milieu de grains saillants sub¬
circulaires, petits, assez denses; ses côtés revêtus d’une pubescence
couchée assez longue, ne masquant nullement le tégument . Écusson
de dimensions normales, triangulaire, portant un grain sphéroïde à
103
chacun do scs angles antérieurs. Élytres marqués d’une ponctua¬
tion beaucoup plus forte sur les parties postérieures de leur région
dorsale que près de leur base; leur bord basilaire comprimé en
une lame absolument lisse sur su face dorsale, mais garnie de très
petits grains sur son tranchant. Pilosité des élytres assez courte,
subapprimée. Déclivité apicale abrupte, ses bords supérieur et
latéraux montrant, de chaque côté, 5 ou 6 tubercules rudimen¬
taires; dents juxtasuturales assez longues, spiniîormes, pointues,
comprimées, insérées côte à côte sur la suture, sensiblement au-
dessous du milieu de la hauteur de la déclivité; côte Lransverse du
bas de la déclivité peu accusée. Postêpipleure canaliculiforme, non
Fig. 3. — Sinoxylon Beesoni. A, tête, vue de lace; B, antenne; C, déclivité apicale,
vue de profil; D, région moyenne de la même déclivité, vue de face.
dilaté au tournant externe, mais élargi et comme retroussé à
l’angle suturai. Celui-ci saillant en arrière, sa face interne simple.
Cette espèce prend place à côté des S. birmanum Lesne, de la
Birmanie, el S. fuscovestihim Lesne, du Laos; mais elle semble
plus voisine de la seconde que de la première, à la fois parles carac¬
tères de la sculpture et par la présence de grains aux angles anté¬
rieurs du scutellum. Elle se différencie d’ailleurs, entre toutes ses
congénères du groupe du S. atralurn, par sa région fronto-clypéale
explanée, lisse et très brillante.
Elle habite la Haute-Birmanie, Où elle a été découverte par
M. C.-F.-C. Belson dans la vallée de l’Irraouaddi, aux environs de
Schwegu et de Katha. Les localités précises d’où proviennent les
types sont les suivantes :
Schwegu, Okkyi, 27 mai 1919, un indiv., et Katha, Mohnyin
River, 19 mai 1919, un indiv., dans le bois du W endlandia linctoria
(Institut forestier de Dehra Dun et Muséum de Paris).
— 104
7. Tetrapriocera caprina n. sp.
Long. A- 5,5 mm. — Corpus subelongatutn, parallelum. brunneum,
elytris pronoloque aliquolics rufescentibus, anlennis, labro, palpis,
femoribus larsisque rufis. Sutura fronlalis manifesta, medio pro¬
fonde impressa. Oculi magni, produel i, margitie postico peralto.
Anlennæ quarn in T. lævii'ronte Lesne (n) similiter conslrudæ, arli-
culo clavæ primo magno, securiformi, ad unguium bas Harem inler-
num valde lobalo. Pronoli area postica medio dense sai tenuiler punc-
tata, antice minulissime radulala. Elglra a basi dense sat forliler
pundata, punclis ad marginem superiorem declivilalis minoribus,
Fig. i. - Tetrapriocera caprina Ç?. Tête, vue de trois quarts, en dessus.
in declivilale quam in dorso minus forliler pundata; pube oppressa
densiuscula veslita : declivilale apicali superne et extus cosla inter-
rupla marginala,
a* Frons exptanata , lenuissime pundata , postier impressa, denli-
culis duobus remolis instrucla.
Ç Frons quam in d* lalius exptanata, poslice lœvis ac nilidissima,
antice cum clypeo minulissime punclala, ulrinque ad marginem inter-
num oculi dente maxitna lata, compressa, triangulari, spiniformi,
apice acutissima ibique infra curvata sdaque unica longiora in mar¬
ginem dentis inferiorem instrucla.
La base des élytres et le prono lum sont parfois roussAIres, par
immaturité. La déclivité apicale des élylres est bordée de tuber¬
cules costi formes peu saillants, orientés suivant les bords mêmes de
la déclivité, leur ensemble formant une sorte de côte interrompue,
sauf sur le tiers ou la moitié inférieure de la déclivité, où ce rebord
est continu cl d’ailleurs peu saillant. Suture légèrement renflée et
cosliforme sur la déclivité.
(') Cf. Ann. Soc. ent. Fr., 1901, pp. 483 et 488, fig. 270.
Le front du mâle, explané, très finement ponctué, et impressionné
en arrière à la limite du vertrx, porte deux denticules notablement
plus écartés entre eux que chacun d’eux ne l’est du bord interne
de l’œil voisin.
Chez la femelle, le front est plus largement explané que chez le
mâle, lisse et très brillant en arrière, très finement ponctué en avant
ainsi que fépistome; il est armé de chaque côté, contre le bord
interne de l’œil d’une large et très forte dent, comprimée, triangu¬
laire, spiniforme, dont le sommet, très aigu, est recourbé vers le bas
et est précédé d’une longue soie insérée à son côté inféro-externe.
Dent de l’angle antérieur du prolhorax moins saillante et moins
rapprochée du bord que chez le mâle.
Espèce apparentée aux T. clef racla Lesne (1901) et T. lævifrons
Lesne (1901), formes qui habitent le Brésil, le Paraguay et le nord
de l’Argentine.
Patrie. — République Argentine, Province de Santa Fé : Fives-
Lillc, en novembre 1924 (C. Bruch), une Ç. Province de Cata-
marca : Naclmientos, Hualfin (Weiser), un mâle (Coll. Bruch et
Muséum de Paris).
San Juan de Cuyo (J. Fortucci, Coll. R. Oborthür), 3 a*, 3 9-
Nouveaux Coléoptères ( 1 te note).
par M. M. Pic.
Mimoxenotermes n. gen.
Capiie antice et supra oculos ualde elevalo et medio inciso, oculis
approximalis ; antennis 10 arliculalis, arliculis 2° et sequentibus par-
ticularibus,apice plus minusve Iransuerse prolongalis, articulo ullimo
simplice , elongato, apice subtruncalo ; thorace mutli et diverse plicaio,
angulis anlicis paulo protninnlis, elytris mulli et longe coslalis, coslis
apice pro parie luberculato-denlalis ; pedibus elongalis. Groupe de?
Rgssopa uss i d ;v .
Ce genre voisin de Xenolerrnes Wasm., s’en distingue par la struc¬
ture des antennes dont les articles 2 et suivants sont en forme d’hé¬
lice avec les extrémités transverses en forme de bouton et les côtes
2, 4, 5 saillantes en dent émoussée près de l’apex des élytres. Il est
établi pour l’espèce suivante communiquée par notre collègue
E. Fleutiaux.
Mimoxenotermes Duporti n. sp.
Etongaf.ua, nilidus, ru fus ; capiie pnnun elongato, antice mulli
tuberculalo; thorace non transverso, laleraliier sinualo, antice paulo
allenualo, mary inalu, supra minute bicarinalo et laleraliier diverse
iriluberculato, elytris thorace paulo lulioribus, elongalis, apice alte-
nualis, in singulo coslis 7 munilis, inlervallis feneslralis et multipli-
calis, Long. 12 mill.
Tonkin : Cho Ganh (L. Duport).
Mophon diversipes n. sp.
Oblongus, nilidus, glaber , oiridi-melalticus , elytris pro parie pur-
pureis, minute linealo puncta lis, interuallis lalis, minute punclatis,
infra corpore pro parte, ru fescenle, antennis nigris, pedibus metallicis,
tibiis apice et tarsis infra diverse luleo pubesceniibus.
Oblong, brillant, glabre, vert métallique avec les intervalles en
partie pourprés, coloration foncière un peu roussâtre par places;
tête à ponctuation fine et écartée, plus forte sur le vertex, yeux
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 107 —
grands, transversaux, écartés; antennes noires, grêles, brillantes à
la base, articles 5 et suivants allongés, opaques, fortement ponc¬
tués; p rot borax court el large, à rebord complet, un peu en gout-
lière sur les côtés, à angles antérieurs nuis et postérieurs presque
droits, finement et èparsemcnt ponctué; écusson assez, grand, su-
barqué au sommet, peu ponctué; élytres bien plus larges que le
prothorax, sinués et convexes après la base en dessus, subsinués,
atténués et subaeuminés à l'apex, à rangées de points lins avec les
intervalles larges et déprimés; pattes grêles, les antérieures plus
courtes avec les tibias (sans doute caractère sexuel <?) à peine
arqués et frangés de poils jaunes à leur extrémité interne, les autres
tibias plus longs el moins pileux. Long. 20 mill.
Paramba (de la collection Fairmaire au Muséum de Paris).
Diffère de M. tinciipcnnis Clip, (ex description) par la structure
des antennes, la sculpture des élytres et la coloration.
Silidius unicolor n. sp. Ç.
Elongalus , sub-parallelus, concolor, testaceus. oculis solum nigris ;
Ihorace brève el lalo, media laie depresso, marginale, laleraliter poslice
distincte, plicalo.
Allongé, subpnrnllèle, coucolore, tes lacé sauf les yeux noirs; tête
large, moins que le prothorax cependant, peu et finement ponc¬
tuée; antennes grêles et assez longues, à 2e article court, les autres
longs; prothorax court et large, subarqué en avant, marginé, la
marge, sur les côtés postérieurs, formant un pli surélevé brillant:
élytres à peine plus larges que le prothorax, parallèles, finement et
ruguleusement ponctués; pattes peu robustes, tibias diversement
mais faiblement arqués. Long. G mill.
Madagascar (Penier de la Balhie, in Muséum de Paris). Voisin
de S. nigriceps Pie, en diffère par la tête non foncée, le prothorax
plus large, dépourvu d’une saillie anguleuse latérale.
Xamerpus oxylepisiîormis n. sp.
Subovalus, hirsutus , niger , m cm bris testaceis, capile lhoraceque
fere opacis , ehjlris nilidis, forhter punct&lis, laleraliter compressis.
Subovalaire, noir, hérissé de poils en partie clairs, en partie obs¬
curs, avant-corps presque mal et élytres brillants; tête à ponctua¬
tion fine cl espacée; prothorax court et large, bombé sur le milieu,
à ponctuation pupille use rapprochée; élytres courts et larges, con¬
vexes, très comprimés sur les côtés, infléchis et atténués à l’extré¬
mité, à ponctuation très forte, rapprochée, irrégulière, calus hu¬
méral net. Long. 2,5-3 mill.
— 108 —
Madagascar (Perricr de la Bathie, in Muséum de Paris). Auss'
dans la collection Pic.
Espèce caractérisée entre toutes par sa forme courte et trapue,
ses élytres fortement comprimées sur les côtés ce qui lui donne un
peu l’aspect de certains Oscylepis Desbr. A placer prés de X. Al-
luaudi Pic.
Xamerpus subfasciatus n. sp.
Oblongus, subovalus , nitidus, hirsulus, niger, elylris vage griseo
m - bifascialis , anlennis pedibiisque pro parle lestaceis.
Oblong-subo valu ire, hérissé- de poils en majeure partie clairs,
noir brillant avec les antennes et les pattes en partie Lestacées;
tête alutacée, à ponctuation line, un peu écartée; prothorax court
et large, bombé sur le milieu, à ponctuation irrégulière, peu forte,
entremêlée de parties lisses; élytres assez courts et larges, con¬
vexes, comprimés sur les côtés, un peu infléchis et atténués à l’ex¬
trémité, à ponctuation forte, assez rapprochée, calus huméral sail¬
lant, ornés, avant et après b1 milieu, d’une fascie sinuéo peu dis¬
tincte faite de poils blancs espacés. Long. 3 mill.
Madagascar (ex eoll. Fairmaire au Muséum de Paris).
Très distinct du précédent par sa forme moins raccourcie, la
compression moins prononcée des élytres, leur ponctuation moins
profonde et ces organes apparaissant fasciés.
Goenobius Schimperi n. sp.
Oblongus , parum laïus, nilidus, niger, capile, Ihorace pedibusque
lestaceis; anlennis , lestaceis , apice piceis ; oculis fere j un dis ; elylris
subslrialo-punclatis.
Oblong, assez large, brillant, noir avec l’avant-corps et les
membres tes lacés, extrémité des antennes rembrunie; tête petite
avec les yeux presque joints, antennes assez longues et un peu élar¬
gies à P extrémité; pro thorax assez court et large, rétréci en avant,
subtriangulairement. et courtement prolongé sur le milieu de la
base avec une rangée transversale de gros points, ;'i peine ponctué
sur la surface; écusson allongé, bordé par un sillon; élytres assez
larges et courts, atténués à l’extrémité, à stries faibles, sauf les la¬
térales assez profondes, ponctués de points moyens; pygidium
noir. Long. 2, 3 mill.
Abyssinie : Tigré (Schimper, in Muséum Paris).
Celte petite espèce se distingue, à première vue, par sa colora¬
tion en partie testacée, des C. obscuripes Pic et voisin.
— 109 —
Isnus signatus n. sp.
Oblongus, anlice et poslice atlenualus, nilidus, niger, elytris, laie
teslaceo viltcilis, uittis poslice junclis, pedibus pro parle anlennisque
leslaceis, his brevibus ; oculis approximatif.
Oblong, rétréci aux deux extrémités, brillant, en majeure parlie
noir, élytres bicolores, antennes testacées. Tête petite, yeux assez
rapprochés; antennes courtes, à derniers articles élargis; prothorax
assez court et large, un peu rétréci en avant, distinctement cl
diversement ponctué, la ponctuation étant un peu écartée; écus¬
son allongé; élytres bicolores, testaeés, avec les côtés antérieure¬
ment foncés et une longue et large bande suturai e noire, rétrécie en
arrière, à ponctuation on partie disposée en rangées, en partie dis¬
posée sur les intervalles et2 petites stries latérales; pvgidium noir;
pattes en partie foncées, en partie testacées. Long, à peine 2 mill..
Tigré (Schimper, in Muséum Paris).
A placer près de I. niger W. qui ne m’est pas connu en nature.
110
Descriptions de trois espèces nouvelles
DE C IIR YSOMELINI DE L’ASIE ORIENTALE,
PAR M. S. -II. Chen.
Paropsides Bouvieri sp. nov.
Corps ovale, connexe, médiocrement brillant, d’un jaune rous-
sâtre tirant parfois sur le brun. Prono Lum avec une bande longitu¬
dinale médiane noire et deux petites lâches rondes situées chacune
sur l’impression latérale. Élytres marqués chacun de cinq lâches :
une basilaire, rectangulaire, transversale, comprenant b1 calus
huméral; deux un peu en avant du milieu, transversales, plus ou
moins rattachées l’une à l’autre; deux post-médianes, dont l’in¬
terne, contiguë à son homologue sur la suture, est rénit'orme (par¬
fois divisée), et se continue chez quelques exemplaires sur la suture
vers l’apex, la tache externe subcarrée, située au même niveau que
l’interne, à proximité, immédiate du bord latéral.
Tête assez fortement et irrégulièrement pointillée, la ponctua¬
tion plus serrée auprès des yeux ; épistome séparé du front par une
ligne largement arquée de chaque côté, en forme d’accolade; sillon
longitudinal indistinct. Antennes dépassant la base du pronotum,
1er article renflé et allongé, 3e de moitié plus long que le 2e, et
presque aussi long que le 4e, les sept derniers articles élargis légè¬
re mcnl et progressivement vers l’extrémité. Pronotum deux fois
et demi aussi large que loug, marqué d’une impression latérale;
sa ponctuation forte et serrée, entremêlée de points très fins; bord
antérieur largement émarginé, côtés convexes, angles antérieurs
subarrondis, les postérieurs obtus. Seutellum en triangle curvi¬
ligne, lisse. Élytres j *lus larges à la base que le prolhorax; forte¬
ment ponctués, les points étant partiellement disposés en séries;
intervalles marqués île gros points et d’une très fine ponctuation;
bourrelets latéraux fortement el confusément ponctués.
Dessous du corps brillant, parsemé de quelques points très fins
sur les segments abdominaux, Pattes médiocres, 3e article des
tarses très large.
Espèce voisine de P, duodecimpmlulala, subsp. Melli Reineck.
Elle s’en distingue à la fois par son système de coloration, par sa
Bulletin du Muséum, 2e s., t. HT, n° 1, 1931.
— 111 —
forme plus étroite en avant et par la ponctuation des élytres un
peu plus forte.
Long. : 10 mm.
Hab. : Tonkin : Tloa Binh (A. de Cooman); région de Chim
Hoa et de Tuyen Quan (A. Weiss).
Type au Muséum de Paris. Décrit sur cinq exemplaires.
Phytodecta Lesnei sp. n.
Oblong-ovalaire, convexe, d’un rouge roux luisant, avec les ar¬
ticles des antennes (sauf les quatre premiers articles qui sont
bruns), l’extrémité des mandibules, les palpes maxillaires, les ge¬
noux, les tibias et les tarses noirs.
Tête éparsément pointillée, épistome séparé du front par une
ligne anguleuse prolongée en arrière en un sillon médian longitu¬
dinal. Antennes dépassant à peine la base du pronotum, D,r ar¬
ticle renflé, 3° de moitié plus long que le 2e et à peine plus long
que le 4e, les articles suivants épaissis progressivement vers
l’extrémité. Prothorax deux lois et demi plus large que long, con-
vexe, très déclive en avant, cotés presque droits, rétrécis d'arrière
en avant; angles antérieurs saillants, subaigus, les postérieurs
presque droits, base légèrement sinuée; côtés parsemés de points
forts, peu nombreux, presque lisses sur le bourrelet latéral; ponc¬
tuation du disque Irès line, écartée. Écusson en Iriangje curviligne,
large, lisse. Élytres semiglobuleux, plus larges à la base que le
prothorax; calus huméral distinct; ponctuation disposée suivant
11 lignes régulières, dont les intervalles sont, très finement et épar¬
sément pointillées, presque lisses.
Dessous du corps parsemé de points écartés. Pattes robustes;
tous les tibias dentés.
Cette espèce, qui habite le Yunnan, est le plus gros Phytodecta
connu; clic se rapproche du Ph. scmiglobosus Achard, de Chine,
mais s’en distingue facilement, par sa taille et sa couleur.
Long : environ 12 min.
Ilab. : Yunnan : Sse Tsong, ait. 2.000 m. (P. Souyris). Don de
M. P. Guerry.
Décrit sur un exemplaire de la collection du Muséum de Paris.
Phytodecta coccinella sp. nov.
Ovale, convexe, brillant. Tête et pronotum d’un rouge acajou
avec une bande transversale noire à la base de celui-ci. Bords laté¬
raux et antérieur du pronotum très finement lisérés de noir. Palpes
maxillaires et base des antennes ilaves, avec la massue de celle-ci
noire. Élytres jaune brun, avec une bordure noire à la base, une
macule ovalaire sur le calus huméral et 2 bandes transversales,
l’une située un peu en avant du milieu et remontant vers la base sur
la suture, l’autre un peu au-dessous du milieu, se continuant sur la
suture jusqu’à l’apex. Dessous du corps d’un jaune-brun rougeâtre.
Tête assez fortement et densément pointillée; épistome séparé
du front par une ligne anguleuse plus ou moins obsolète. Antennes
courtes, atteignant à peine la base du pronotum, 1er article renflé,
3e un peu plus long que le 2e, les six derniers élargis cl comprimés.
Prothorax transversal, trois fois plus large que long, rétréci en
avant, ses côtés droits; angles antérieurs arrondis, les postérieurs
droits; ponctuation assez forte, dense, plus ou moins fine sur le
disque. Écusson en triangle curviligne, large, lisse. Élytres ovalaires
presque aussi larges à la base que le pronotum; calus huméral peu
saillant; les séries de points disposées suivant 11 lignes régulières,
la première, juxtascutellairc, très courte, la 11e ou dernière située
dans une ligne enfoncée, contre le rebord marginal; intervalles mar¬
qués de points épars, très fins, presque lisses.
Dessous du corps assez fortement et éparsément pointillé. Pattes
assez robustes; tous les tibias dentés; tarses intermédiaires très
courts.
Cette forme rappelle beaucoup les Coccinelles par son faciès.
Elle se distingue facilement des autres espèces du groupe.
Long. : environ 5 mm.
Hab. : Tonkin central, environ de Tuyen Quan (A. Weiss).
Décrit sur un exemplaire de la collection du Muséum de Paris.
— 113 -
Contribution a l’étude de la Faune du Mozambique,
Voyage de M. P. Lesne 1928-1929.
3e Note. — Diptères Mrc partie) (*),
par'M. E. Séguy,
ASSISTANT AU MUSÉUM.
(Suite).
Scenopinidæ.
40. Scenopinus inquilinus n. sp. — 2 Corps allongé, tégu¬
ments finement chagrinés, noirs, couverts d’une légère pilosité
blanchâtre assez serrée. Tête ovale de face et de profil; orbites
postérieures linéaires; espace interoculaire de la largeur du triangle
ocellaire (qui est étendu d’un œil à l’autre), à bords légèrement
concaves. Antennes courtes, troisième article légèrement ovalaire,
brun à la base, noirci ù l’apex. Pâlies noires : tibias L et tarses
plus ou moins roux. Balanciers d’un brun noir. Ailes à nervures
dirigées comme chez le S. niger Dr. G. Calus poslalaire et scutel-
lum parfois jaunis. Abdomen sans bandes blanches visibles.
o\ Yeux étroitement cohérents sur un espace égal au triple
de la largeur du triangle ocellaire, les facettes de la moitié supé¬
rieure nettement élargies et séparées des inférieures. Triangle
ocellaire saillant, ocelles souvent d’un rouge rubis. Pattes noires;
base des fémurs I, tibias I entièrement et taTses d’un roux jaune.
Balanciers à renflements blancs. Abdomen avec une seule bande
blanche complète au bord du tergite III. — Long, corps : o* :
3 millimètres, aile : 2rom,25, larg. de l’aile : 0mm,5; 2 long, corps
3mra,75, aile 2TOm,5, larg. 0uim,8.
Zambèze : Nova Choupnnga près Ghcmba, 24 août (P. Lesne,
1929, a* 9 accouplés, types), plus (de la même localité) 3 2 fin
juillet, 1 a* 23 juillet. Vila Pery, 24. novembre, 1 2. — Col ype :
Zambèze : Sono, dans un Polypore, larve vivante en juin-juillet,
adulte en juillet.
La dépouille nyiüphalo de ce Scenopinus est remarquable par
les calus stigmatiques latéraux armés de deux fortes épines dres-
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 1931.
8
— 114 —
sées; les soies des lergites et des stcrnites sont fines et peu nom¬
breuses.
Une autre dépouille nymphale de cette espèce a élé trouvée par
M. P. Lesne, dans la région du Komp’hala près Chernba dans les
branches d’acacia taraudées par divers Synoxylon et Lyclus.
41. Scenopinus stenogaster n. sp.
9. Corps allongé, étroit, couvert d’un tégument dénudé, légè¬
rement chagriné, noir. Tête longue, subrectangulaire rie lace et
de profil; orbites postérieures fortement rebordées et saillantes
comme chez certains Straliornyides; espace interoculaire de la
largeur du triangle ocellaire (qui est étendu d’un œil à l'autre) à
bords droits, insensiblement rapprochés au-dessus des antennes.
Antennes piriformes comme chez le £. brevicornis Loew, brunes.
Pattes rousses; libias III d’un brun noir comme les derniers
articles du tarse. Balanciers noirâtres. Ailes vitreuses, à nervures
dirigées comme chez le S. niger De G., le rameau R 4+5 légèrement
courbé en S. Abdomen très long, aplati, pointu; cerques peu
visibles, portant quelques soies dressées; une seule tache tergale
blanche sur le type. — Long, du corps 5nim,5, abdomen 3mm,5,
largeur 1 millimètre, aile : long. 2mm,25, larg. lnim,15.
Zambèze : NovaChoupanga près Chernba, 1 9 t ype (P. Lesne, 1929).
Larve sous l’écorce d’un tronc de ? Stcrculia abattu, pupe le
6 juillet, adulte mi-juillet. La dépouille nymphale qui accompagne
cet insecte ressemble à celle du S. feneslralis, elle est beaucoup
plus étroite eL les soies locomotrices des bords latéraux des tergites
sont plus courtes et plus robustes.
TABLEAU DES SCENOPINUS D’AFRIQUE.
l-(4). Mésonotum couvert d’une épaisse pruinosité d’un gris mat.
2- (3). ScutellUIB roux . . . . . S. albieincta Rossi.
3- (2). Scutellum gris . S. Oldenbergi Kroeber.
4- (l). Mésonotum noir ou brillant, à pruinosité faible ou nulle.
5- (30). Mésonotum d'un noir mat, parfois à reflets bronzés.
6- (7). Espace interoculaire et abdomen bruns . S- brunea Kroeber.
7- (6). Espace interoculaire et abdomen noirs.
8- (ll). Antennes rousses.
9- (10). Ailes : nervure i?4+ & droite . S. opacula Loew.
10- (9). Ailes : nervure i*4 + 6 courbée . S. Surcoufi Séguy.
11- (8). Antennes noires.
12- (23). Antennes : troisième article linéaire.
13- (16). Pattes rousses ou d’un bruu jaune.
14- (15). Espace interoculaire luisant . S. glabri/rons Meigen.
15- (14). Espace interoculaire mat, non poli, parfois variolé. S. feneslralis Linné.
16- (13). Pattes noires.
17*(18). Ailes noirâtres .
18-(17). Ailes blanchâtres ou vitreuses.
S. niger De Géer.
— 115
19- (20). Thorax et abdomen à pilosité courte . S. Physadia Séguy.
20- (19). Thorax et abdomen à pilosité longue.
21- (22). Thorax et abdomen couverts de squames blanchâtres. S. squamosa Yill.
22- (21). Thorax et abdomen à longue pilosité grise peu serrée. . . S. pilosa Séguy.
28-(12). Antennes ; troi ième article ovalaire ou piril’ormo.
24- (27). Balanciers noirâtres.
25- (26). Orbites rebordées. Pattes rousses . S. stenogaster Séguy.
26- (25). Orbites non rebordées. Pattes noires . S. inquilimis Séguy.
27- (24), Balanciers blancs.
28- (29). Ai e : petite nervure transversc rapprochée de MA2c. S. brevicornis Loew.
29- (28). Pe ite transverse écartée de MA2g . S. Bolivien Séguy.
30- (5). Mésonotum d’un noir brillant.
31- (32). Espace interoculaire égal au 1/8 delalargeur delà tête. S. anguslifrons Kr,
32- (31). Espace interoculaire égal au 1/3 ou au 1/4 de la largeur de la tête.
88-(34). Ailes blanchâtres, laiteuses. . . . . . . S. nitidula Loew.
34- (33). Ailes hyalines.
35- (36). Abdomen sans bandes blanches... . S. nUidifrons Kroeb.
36-(35). Abdomen : tergites III, IV, V avec une bande postérieure blanche .
S. limpidipennis Loew.
Bombyliidæ.
42. Hypkralonia atkicosta Bezzi 1924, Bombyliidæ of the
Ethiopian Région, p. 366, 303.
Zambèze : nord de Chemba, Zotehé et du Zetché au Goba,
1er avril; vallée du Pompoué. Macequece, octobre; Vila Pery,
décembre. Également signalé du Nyasa septentrional et méri¬
dional (B. M.).
43. LIyperalonia Paris Bezzi.
Zambèze : environs de Chiramba, Nhandoula, 6 juin; Chiousi,
18 avril; Procercrc, 19 avril; environs de Chemba, bas Sangadzé,
2 avril; amont de Tambara, pays Doungoué, lac Cangaré, mai.
Moyen Sangadzé, environ de Moulima, 20 mars; vallée du Pom¬
poué, juillet.
44. Tu yiud anthrax abruptus Loew. — Bezzi, 1. c., p. 202, 164.
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri à Chemba, et avril; Nha-
catete Dango, Nhamaspi, 13 avril; environ de Tambara, lac Can-
gara, 3 mai. Cafrerie.
La collection du British Muséum renferme plusieurs exemplaires
provenant de la Rhodésie, du Nyasaland qui ont été obtenus
de pupes du Glossina morsilans Westwood. [Cf. Austen, Bull. eut.
Res., XX, p. 157-158, 11 g. 6 a, 7 a, 7 b. [1929]).
45. Thyridantiirax lineus Loew. — - Bezzi, 1. c., p. 201, 161.
Zambèze : environs de Chemba, bas Sangadzé, 2 avril. Cafrerie;
du Natal au Kenyia.
Le Dr W. A. Larabom a obtenu cette espèce d’une pupe de
Glossina morsilans Weslw. (Cf. Austen, /. c., XX, pp. 161-162,
fig. 9 a, 10 a).
116
46. Exoprosopa argextifrons Macquart.
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri à Chemba, et avril; environs
de Chiramba, Pocerere, 10 avril; amont de Tambara, pays Doun-
goué, mai. Cap (Macquart).
47. Exoprosopa capensis Macquart. (sec. typ.).
Zambèze : environs de Chemba, bas Sangadzô, 2 avril. Afrique.
Cap de Bonne Espérance (Delalande).
48. Exoprosopa ni. mi lu ata Macquart. — Bezzi, 1. e., p. 303.
Mozambique : Vila Pery, novembre-décembre; Zambèze : Bas
Sangadzé, Pindiriri à Chemba, Nhacatete, Dango, Nhamassi;
Nova Choupanga près Chemba; bas Mouira, Caihpenjé, avril:
environs de Chiramba, Pocerere. Afrique méridionale.
49. Exoprosopa IIeros (Wied.) Macquart.
Mozambique : Revoué, Zembé, novembre; Zambéz • moyen
Sangadzé. Calchéré près Moulina; nord de Chemba. Mtonga,
6 avril; bas Sangadzé, Pindiriri à Chemba, avril. Cap.
50. Exoprosopa iiyaeodisca Bezzi (sec. typ.).
Zambèze : environs de Chemba, bas Sangadzé, 2 avril.
51. Exoprosopa perpuloiira Bezzi 1924 : p. 310, 246, flg. 32.
Mozambique : Vila Pery, et décembre.
52. Exoprosopa suffusipennis Bezzi (sec. typ.),
Mozambique : haut Nhamapaza, forêt au sud de Maringoué,
11 juin; Zambèze : environs de Chiramba, Pocerere, 15 avril; bas
Sangadzé, Pindiriri, avril.
53. Lithorrynchus allothyrts Speiscr.
Mozambique : haut Nhamapaza, forêt au sud de Maringoué,
12 juin. 2 9.
54. Lithorrynchus hamatus (Macquart). (sec. typ.).
Zambèze : moyeu Sangadzé, Calchéré près Moulina, 26 avril.
Cap (Macquart).
55. Litorrhynchus maurus (Thimberg). — Anthrax collaris
Macquart.
Zambèze : Nhacatete, Dango, Nhamasi, 13 avril; nord de
Chemba, Zetché.
Très voisin du L. allolhtjris Speiscr.
56. Anthrax biflexus Loew.
Zambèze : Tambara, février; Inhacoro près Chemba, 1er juin.
Tôt te (Peters).
Très voisin de Y Anthrax aygulus Fabricius, du Nyasa et du Cap.
57. Anthrax Pithecius Fabricius.
Mozambique : Vila Pery, mars-avril. Afrique méridionale et
occidentale.
— 117 —
58. Petrorossia media n. sp. — (Fig- 4).
?. Tête ronde, noire, couverte d’une très légère pruinosité
grise, plus épaisse sur la face et sur l’occiput qui portent une fine
pilosité argentée dressée. Corps entièrement noir couvert d’une
délicate pruinosité grise plus épaisse que sur la tête. Mésonotum,
scutellum et tergites abdominaux couverts de fines squames jau¬
nâtres et blanchâtres, plus jaunes à la base des tergites abdomi-
Fig. 4. — Petrorossia media Séguy $, X 6,5.
naux. Pleures gris, hérissés d’une longue pilosité d’un gris argenté;
sternopleures couverts d’écaillcs blanches comme les pattes.
Fémurs noirs, genoux, tibias et tarses roux au fond, spinules noirs.
Balanciers jaunâtres. Ailes jaunies, surtout à la base, à nervures
d’un brun pâle. Cuillerons blancs à longue villosité marginale,
blanche. Abdomen noir au fond, les tergites avec une étroite bande
brune apicale, pilosité latérale blanche plus longue sur les premiers
segments; dernier segment avec une houppe de poils dorés. Stér¬
ilités avec quelques écailles blanches. — Long, corps : 8ram,5,
aile : 7 millimètres.
Zambèze : Chiramba, janvier, 1 9 type (P. Lesne).
Ce Petrorossia se distingue comme il suit des espèces du même
genre dont le style antennaire est indistinctement cilié à l’apex :
— 118 -
1- (2). Pleures avec une pilosité dorée; lace avec une pilosité sombre ou jaune.
Abdomen entièrement jaune sans bande noire, ou seulement noir à l’apex.
P. g rat ion ci Bezzi
2- (l). Pleures avec une pilosité blanche ou argentée; face à pilosité blanche.
3- (4). Abdomen avec une large bande médiane noire . P. fulvipes Locvv.
4- (3). Abdomen sans bande médiane noire.
5- (6). Pleures à pilosité argentée . P. media Séguy.
6- (5). Pleures it pilosité dorée . . . . , . P. Ühapini Curran.
59. Eurycarenus laticeps Loew.
Zambèze : Chiramba, janvier; nord de Chemba, Ch'voulivouli,
5 avril; bas Sangadzé : Pindiriri, 6 avril; pays Doungoué, et mai;
amont de Tumbara, Allia Lé (Garé), 28 mai. Afrique méridionale.
60. Bombylius anat.is Wiedemann.
Zambèze : Chiramba, janvier; Tambara, février; environ de Chi¬
ramba : Pocerere, avril. Bords du Mzingazé, 22 mai; Vila Pery,
octobre et environs, Cabeça de Velho. Afrique. Asie m neure.
Europe méridionale.
6E Bombyi.ius ornatus Wiedemann.
Mozambique Vila Pery et décembre. — Cap (Delalande).
Afrique méridionale et orientale.
Syrphidæ.
62. Helophit.us capensis Macquart. — - H. cafer Loew.
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri, 6 avril; Nova Choupanga
près Chemba, 20 avril; bas Mouira, Jousé, 29 avril, Nhampala-
massa. Environs de Beira : Manga, 27 juillet. Cap (Macquart).
63. Megaspis erratica Bezzi.
Mozambique : vallée du Pompoué, et juillet.
64. Megaspis incisa (Wiedemann) Macquart.
Zambèze : Chiramba, 3 février; environs de Chemba, bas San¬
gadzé, 2 avril. Cap.
65. Latuyrophthalmus quinquelineatus Fabricius — Eris-
ialis fciscialus Meigen (sec. typ.).
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri, 6 avril. Presque toute
l’Afrique. Asie. Europe méridionale.
66. Eristalis natalensis Macquart. — E. curia Loew.
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, janvier. Haut San¬
gadzé : Ganxixe, 21 janvier; environs de Beira, Manga, 27 juillet.
67. Eristalis trizonata Bigot.
Zambèze : environs de Chiramba, Pocerere, 19 avril. Gabon
(coll. Thomson),
— 119 —
68. Protylocera hæmorrhoa Gerstaecker.
Zambèze : Chiramba, janvier; environs de Tambara, lac Can-
garé, 3 mai. Environs de Beira, Manga, 27 juillet. Zanzibar. Ou¬
ganda.
69. Asarcina ericetorum Fabricius.
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri, 6 avril; Catcmini, entre le
Pompouèetle Sangadzé, 28 avril. Environs de Vila Pery. Afrique.
Indes orientales.
70. Melithrertus scutellatus Fabricius.
Zambèze ; Tambara, février; Nova Choupanga, près Chemba,
avril-mai. Vallée du Pompoué, et juillet.
71. Syritta stigmatic a Loew.
Zambèze : Chiramba, janvier. Environs de Vila Pery, Ouzinai,
2 septembre.
Tachinidæ.
72. Dejeannia bombylans Macquart.
Mozambique : haut Nhamapaza, forêt au sud de Maringoué,
11 juin; Zambèze : amont de Tambara, Njanassé (lac Msica)
juillet.
73. Micropalpus affinis Corti.
Zambèze : environs de Sone, Gavimbiri, 23 juin.
74. ClIROMATOPHANIA DISTINGUENDA Villeil.
Zambèze : environs de Tambara, lac Cangaré, 3 mai.
75. St U RM ia atropivova R.-D.
Vila Pery, mars-avril, 19. — Répandu dans toute l’Afrique.
Madagascar.
76. Sturmia bimaculata Hartig.
Haut Nhamapaza, forêt au sud de Maringoué, 11 juin. Congo
français (Roubaud).
77. Roubatjdia pallida V. et R. — Roubaud, Ann. Sc. nal.,
Zool., S. N., t. VII, p. 205 (1924).
Mozambique : Vila Pery, mars-avril.
Parasite des guêpes sociales Polybia, Icaria, rarement des Belo-
nogasler.
Calliphoridæ.
78. Hermyia diabolus Wiedemann.
Mozambique : Vila Pery, 18 juin; région du mont Malenge, Van-
douzi, mars.
— 120 —
79. Auchmeromyia luteola Fabricius.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, avril-décembre;
13 2; environs de Chiramba : Chiouzi, avril, 2 2; entre Chemba
et Chirarnba, 3 2. Vila Per y, décembre, 3 2.
80. Luc ilia cuprina Wiedemann.
Vila Pery, maisons, fin septembre, lin novembre; Zambèze:
Nova-Chou panga, près Chemba, 13 janvier; amont de Tambara,
Alfiaté (Garé) et mai.
81. Pycnosomà ciiloropyga Wiedemann.
Chimoio, 3 octobre (P. Lesne). — Zambèze (Durand, 1882).
82. Pycnosomà marginalis Wiedemann.
Zambèze : Inhaeoro près Chemba, 22 janvier; Tambara, février;
Nova Choupanga près Chemba, février mi-juin. Vallée du Pompoué:
Capanga et Nhamoulévoué, fin mars. Chimoio : de larves trouvées
à l’autopsie d’une vache, 3 octobre; Vila Pery, et décembre.
Afrique tropicale et subtropicale.
83. Pycnosomà putoria Wiedemann.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba. Très commun dans
toute l’Afrique, des régions subsahariennes jusqu’au Cap.
84. Compsomyia ai. biceps Wiedemann.
Zambèze : nord de Chemba, Sapia et Goba, 3 avril; Nova Chou¬
panga près Chemba, 5 juin. Vila Pery, mi-novembre, mars-avril.
Toute l’Afrique; contrées méditerranéennes.
Les Auchmeromyia, Lucilia , Pycnosomà et Compsomyia sont
normalement ou occasionnellement producteurs de mviases sur
l’homme ou les animaux.
85. Riiinia apicalis Wiedemann.
Zambèze : Tambara, février; amont de Tambara, Alfiaté (Garé),
mai; environs de Tambara, lac Cangaré, mai; Inhaeoro près
Chemba, mai. Haut Sangadzé, Canxixe et environs, Toucouta.
Toute l’Afrique tropicale. C’est le Rhinia punciata Bigot, du Gabon
(coll. Thomson).
86. Rhinia tricincta Bigot.
Zambèze : environs de Tambara, lac Cangaré, 3 mai. Bas Mouira :
Campenjé, 29 avril.
Congo français (Bouysson). Ile de Los (Serrand). Madagascar
(Alluaud).
TABLEAU DES RHINIA.
1- (4). Fémurs rougeâtres sur le tiers Lasal ou plus.
2- (3). Pleures couverts d’une pruinosité jaune...
R. trMriata Becker.
3- (2). Pleures avec une bande intérieure noire brillante . R. apicalis Wiedemann .
4- (l). Fémurs noirs,
5- (6). Abdomen d’un jaune orange à taches sombres . R. pallidula Curran.
6- (5). Abdomen noir avec trois paires de taches jaunâtres.
7- (8). Sternum noir. Mcsonotum avec cinq paires de faibles lignes noires.. .
R. eribrata Bigot.
8- (7). Sternum à pruinosité pâle. Mésonotum avec trois lignes. R. tricinda Bigot-
- 122 —
Myriapodes recueillis par M. Chevalier
a Bingerville, Cote D’Ivoire (octobre 1930,),
par M. H.-W. Brôlemann.
Ophistreptus regoses Attems, 1914.
(Attems : Afrikaniscbe Spirotreptidcn : Zoologica, 1914, p. 120).
cf : Longueur 157 mm.; diam. 11,85 mm.;. 59 segments; 1 apode;
109 pp.
L’angle rosirai du lobe du col est proéminent et le lobe est la¬
bouré par 5 plis et un ou deux tronçons de stries.
Connu de la Côte d’ivoire (Assinie) et de la Côte de l’Or.
Paciiybolus laminatus Cook, 1899.
(Cook : Proc. U. S. N. Mus., XXI, 1899, n° 1168, p. 659.)
Cook n’a pas décrit les caractères superficiels de son espèce, sans
doute en raison de leur banalité. Son type vient de Liberia; il cite
en outre l’espèce de Sénégambie (Rio Pongo) et, avec doute, du
Gabon.
Noir anneiè de brun ou de brun rouge; antennes et pattes rouge
brique. Corps très Irapu, renflé au 7e segment chez le mâle.
Face très peu bombée, lisse, brillante; deux paires de fossettes
pilifères plus ou moins distinctes. Yeux en trapèzes écartés d’envi¬
ron deux fois leur grand diamètre, formés d’ocelles peu bombés dis¬
posés en cinq rangées (9, 9, 8, 7, 4 = 37). Antennes très courtes, at¬
teignant à peine la pointe de la callosité ventrale du deuxième seg¬
ment.
CoJ à lobes triangulaires émoussés, sans sillons. Surface du col et
des mélazoniles lisse, brillante. Métazoniles sans sillons longitudi¬
naux distincts, même sous le ventre. Prozonites à slrioles obliques
Bulletin du Muséum , 2e s., t . III, n° 1, 1931.
— 123 —
cous le ventre, disparaissant peu à peu vers le dos, où le prozonite
sst parsemé de ponctuations très fines et peu denses. La suture
transverse est une dénivellation sans sillon caractérisé. Pores re¬
lativement très petits, s’ouvrant à mi-hauteur des flancs, dans le
prozonite. Sternites striés transversalement. Dernier segment et
Fig. 1. — Pachybolus lamimtus Cook. Gonopodes du cf de Libéria (d’après Cook) r
A, peltogonopodes; B, gonopode.
Fig. 2. — Pachybolus lamimtus Cook var. Chevalieri Brblemann. Extrémité
du gonopode du o* de Bingerville (Côte d’ivoire).
valves très finement cuivreux, mats. Bord caudal du dernier seg¬
ment proéminent en angle émousté, caréné dorsalement, ne dépas¬
sant pas l’angle dorsal des valves. Valves peu bombées, déprimées
avant les bords qui forment une carène saillante et mince. Sternite
pré-anal taillé en angle droit.
Bord ventral antérieur du 7e segment du mâle saillant en bour-
— 124 —
relet épais, sillonné transversalement. Pas de prolongements aux
hanches des premières paires de pattes. Les pattes de la 3e paire
jusqu’aux dernières ont des soles tarsales charnues formant, sous
l’ongle apical, une saillie arrorfdie flanquée d’une paire de soies épi¬
neuses. Une soie dorsale semblable en arrière de l’ongle.
Pattes copulatriees comme celles du type. Sternite du pelto-
gonopode (P. 8) en chevron, à sommet érigé presque aigu: pièce
externe (eoxale) haute, à silhouette en ogive étroite; crête distale
de la pièce interne (télopodite) divisée par une petite encoche ar¬
rondie en une large pointe triangulaire aiguë et un prolongement
digiti forme arqué en dehors. — Gonopode en faucille, avec une dont
pré-apicale (a) et une lame saillante ( b ) dans la concavité.
C’est par la forme de ces deux appendices que le mâle de la Côte
d’ivoire diffère du type de Liberia ; la partie distale du membre, au
delà de la lame b , est en outre plus courte. C’est pourquoi nous
considérons ccs individus comme appartenant à. une variété (ou
une race) distincte, à laquelle nous appliquons le nom de : var.
Chevaliei'i , nov.
La récolte de M. Chevalier comprenait, en outre, un Spirostrep-
tidc provenant des plantations de Daloa (Côte d’ivoire, Bassin du
Sassandra), qui n’a pu être déterminé, s’agissant d’une femelle
immature. Cette femelle parait appartenir au genre :
Scàpiitostreptus, sp.?
Longueur 66 mm.; diam. 5,45 mm.; 53 segments, dont 1 apode.
Brun foncé; dernier segment et valves jaune grisâtre; pattes
jaune paille. — Ressemble à Scaphioslreplus parilis, mais la dé¬
pression prémargînale des valves anales parait moins vague et les
valves sont-à profil arrondi et un peu plus saillant.
- 125 -
Remarques s un mois Araignées Théraphoses de Sicile
et du Nord d’ Afrique,
par M. F. Frade et Mmc A. Bagelar (Mrae Frade).
Naturalistes du Musée Bocage, Lisbonne,
En révisant les Nemesia de la collection E. Simon dans le seul
but de pouvoir éludier plus soigneusement les espèces de ce genre
que nous avions récoltées au Portugal, il nous a été possible de
découvrir des espèces nouvelles et de préciser les caractères de
quelques-unes déjà connues. Les espèces appartenant à la faune
ibérique devant faire l’objel d’une note à paraître tout prochaine¬
ment, nous ne parlerons ici que de celles qui y soûl étrangères :
Nemesia ceUirola Aud de Sicile, et N. ariasi E. Sim., du Maroc.
A notre connaissance, cette dernière espèce n’a été mentionnée
par E. Simon qu’en 1Q14, en note de la page lit du tome IV,
lro partie, de son ouvrage Les Arachnides de France. Malgré nos
efforts, nous n’avons trouvé nulle part sa description : le Kalalog
der echlen Spinnen, etc., de Reimosor, 11)1 b, signale ce manque de
description avec un point d'interrogation. S’il n’existe pas de des¬
cription de la Nemesia ariasi , le type existe encore bien conservé
et accompagné de l’étiquette écrite de la main de E. Simon. La
note â laquelle il est fait allusion ci-dessus, en précisant, que cette
espèce doit se placer à côté de N, eleonora, vaut à notre avis autant
que les descriptions incomplètes de quelques espèces, considérées
comme valables, des anciens auteurs.
Répondant il une aimable invitation de M. Fage, très flatteuse,
nous nous faisons un plaisir de donner ici, pour la première fois, la
description du mâle de V Amhlyocarenum walckenaeri (Lucas),
d'après un spécimen provenant d’Algérie, et appartenant à la col¬
lection privée de ce distingué arachnologue. Seule, la femelle de
cette espèce était connue d’Algérie depuis 1846, de Tunisie et
d’Espagne (E. Simon), d’Italie méridionale cl de Sicile (L. Fage),
le mâle étard inconnu.
Qu'il nous soit permis de remercier très vivement M. le Profes¬
seur Gravier et M. le Dr Fage pour l’accueil si cordial qu’ils nous
ont réservé pendant la mission d’étude dont la « Junta de Edu-
eaçâo Nacional », de notre pays, nous a chargés.
Bulletin du Muséum, 2e s., t, III, n° 1, 1931.
126 —
Ambi.yocarunum Wat.ckenaeri (Lucas).
Provenance : Algérie. Diagnose : o’ adulte; longueur totale
20 mm; céphalothorax, longueur 10 mm.
Céphalothorax marqué d’une zone glabre, plus large que l’aire
oculaire, s’étendant du bord antérieur jusqu’à la fossette; les régions
latérales et postérieures revêtues de soies courtes et raides.
Chélicères, vues en dessus, pourvues de longues soies surtout
Fig. A. — ÂmUyocarenum Walckemeri. (Lucas), o*.
1, groupe oculaire; 2. métatarse IV; 3, tibia III ; 5, métatarse IV (chez la £).
sur le bord interne antérieur. Yeux (fi. g. 1) et abdomen à peu près
comme chez la femelle, les pâlies plus grêles.
Distribution des épines des pattes : face externe des deux pre¬
mières paires nautiques, face interne avec 3 épines aux patelins,
7 épines (3 basales en série transverse, 4 en série longitudinale) sur
les tibias I, 5 épines unisériées sur les tibias II, tarses et métatarses
scopulés, sans aucune épine; face externe des pattes postérieures
127
pourvue de. 3 épines unisériées sur les patelins III, pas d’épines sur
les IV, 2 épines (1 médiane + 1 subapicale) aux tibias III, pas
d’épines sur les IV, 2 épines (1 médiane -f 1 subapicale) aux tibias
III et IV; 5 paires (1 -f 2 + 2) sur les métatarses III, les méta¬
tarses IV fortement épineux, présentant 16 épines (sauf les nom¬
breuses épines apicales marginales, supérieures et inférieures) dis¬
posées en trois séries irrégulières, convergentes (Fig. 2). Face
interne des pattes postérieures armée de 2 épines sur les patcllas,
tibias et métatarses III; de 1 épine sur les patellas et les méta-
F'g. B. — Amblyocarenum Walcicemeri (Lucas), a*.
4, patte mâchoire.
tarses IV, de 3 épines sur les tibias de la même paire. Tibias III
avec 1 épine courte et épaisse vers le côté interne du tiers basal de
la face supérieure (Fig. 3); métatarses III pourvus de 4 épines uni¬
sériées sur la marge interne de la face supérieure.
Patte-mâchoire (Fig. 4) : tibia ^ plus long que large, son extré¬
mité apicale de même largeur que le bulbe, très enflée vers la moitié
basale, présentant une grande convexité en dessous; tarse presque
deux fois plus long que large, et presque aussi long que la largeur
basale du tibia; bulbe plus large que long, sa pointe droite, gra¬
duellement eflilée, un peu plus longue que ie bulbe.
Les différences les plus importantes qui distinguent le mâle de la
femelle (sauf celles du palpe) sont ; céphalothorax incomplètement
revêtu de soies, présentant une zone glabre (qui n’existe nulle¬
ment chez la femelle) sur la ligne médiane, entre l’aire oculaire et
la fossette; pattes beaucoup plus grêles; face externe des méta¬
tarses IV fortement épineuse (chez la femelle (Fig. 5) à la place de
16 épines, il ne s’en trouve que 5).
Le genre Amblyocarenum, établi par E. Simon en 1892, outre
— 128 —
VA. walckenaerius (Lucas), comprend trois espèces, peut-être dou¬
teuses, décrites par Auserereh, en 1871, sous les noms Cyriauclic-
nius doleschalli et C. obscarum, de Sicile, et C. sirnile, d’Espagne.
M. Fage (1917) a suggéré cjue l’on doit peut-être rapporter à
A. walckenaerius le Cyrlauchenius doleschalli Auss. La description
du mâle de celle dernière espèce, donnée par Ausserer d’après un
manuscrit de Doleschall (1852), étant très incomplète surtout en
ce qui concerne le palpe (« Palpi ejusdern broves, organon copulans
subglobosum in procession recliusculum, tenuem, longum produe -
tum, DoL) ne permet pas malheureusement de lever ce doute.
Nemesia cellicola Aud, 1825.
Aux descriptions el remarques publiées au sujet du mâle de cette
espèce (Walck., 1837, E. Simon, 1914), nous pouvons ajouter
quelques notes, d’après l’observation d’un spécimen, déterminé
par M. E. Simon, provenant de Sicile et enregistré sous le n° 5349 :
Patte mâchoire (Fig. 6) : tibia | plus long que le tarse, grêle,
légèrement élargi vers la base, herse pourvue de trois épines: bulbe
quasi-pirit'orme, sa pointe un peu recurvée, très pointue, l’extré¬
mité dépassant le milieu du tibia.
Pattes antérieures et IV sans épines externes, celles-ci sans épines
internes. Face interne des pattes I avec 1 épine aux patellas,
3 épines aux tibias, les autres articles muliques; face interne des
pattes II présentant 1-3 épines aux patellas, 3 épines aux tibias,
1 épine aux métatarses. Pattes III avec les patellas mutiques des
deux côtés, les tibias mutiques du côté externe mais avec 1-2 épines
internes, les métatarses pourvus de 1-3 épines internes et 3 épines
externes, sauf 1 apicale.
Tibias 1 avec 6 épines unisériées ïnféro-externes et 1 épine inféro-
apicalo interne. Face inférieure des métatarses I et 11 avec 2 épines
apicales, 2sub-basales et 1 médio-exteme ; des métatarses III avec
2 apicales, 1 sub-médiane et 1 basale; les métatarses IV avec
4 épines inféro-externes et 1 apicale interne.
Nemesia àriasi E. Simon, 1914.
Provenance : Melilla (Maroc). Exemplaire n° 24.778 de la col.
E. Simon.
Diagnose : oT adulte; longueur totale 11 mm.; céphalothorax,
longueur 5 mm.
Céphalothorax oval avec le tégument fauve, revêtu de pubes-
Fig. D. — Nemesia ariasi E. Sim., d*.
7, groupe oculaire; 8, tibia IV; 9, patte-mâchoire; 10, tibia de la patte-mâchoire.
cence blanchâtre; chelicères pourvues de pubescence blanchâtre^
mêlée de quelques poils noirâtres, sauf deux bandes longitudinales
glabres, auxquelles la couleur du tégument, contrastant avec les
parties pubescentes donne l’aspect lustré.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. 111, 1931.
9
130 -
Yeux antérieurs (Fig, 7) en ligne fortement procurvée, les mé¬
dians ronds, plus gros que les latéraux, séparés l’un de l’autre par
un espace égal à son diamètre, les latéraux allongés, séparés des
médians par un espace égal au rayon de ceux-ci. Yeux postérieurs
plus écartés de la ligne médiane que les antérieurs ; médians beau¬
coup moins gros que la moitié des latéraux de la même ligne, angu¬
leux, séparés l'un de l’autre autant que les latéraux antérieurs, la
ligne tangente à son bord interne et à celui de ces derniers tou¬
chant aussi le bord externe des médians antérieurs; latéraux pos¬
térieurs dépassant le bord externe des latéraux antérieurs dont ils
sont séparés par un espace un peu plus grand que son diamètre.
Pattes fauves, armées d’épines comme suit : Face externe des
pattes 1 et II munie de 1 épine aux pa tell as, 3 aux tibias, 2 aux mé¬
tatarses (sauf l’apicale); face interne des mêmes appendices avec
2 épines aux patellas, 3 aux tibias, 3 aux métatarses (sauf l’apicale).
Pattes III présentant, aux patellas 2 épines externes et 3 internes,
aux tibias 4 externes et 3 internes; aux métatarses 3 externes et
2 internes (sauf l'apicale de chaque côté); pattes IV avec 2-3 épines
externes et 1 interne aux patellas, 7 épines externes, disposées en
2 séries (3 Jr 4) convergentes vers la base (Fig. 8) et 4 épines in¬
ternes aux tibias, 3 épines externes et 3 internes aux métatarses
(sauf l’apicale). Patte-mâchoire (Fig. 9) *. Tibia étroit et allongé,
deux fois à peu prés la longueur du bulbe; vu en dessus (Fig. 10),
présentant 18 épines, accumulées surtout vers l’angle apical in¬
terne; tarse très court arrondi, en forme de capuchon, ^ plus
long que large; bulbe de la longueur de la partie basale du tarse,
sa pointe devenant brusquement plus étroite vers le milieu, conti¬
nuant à s’amincir vers l’extrémité qui est tordue et courbée en
dehors.
Abdomen orné d’une bande rembrunie longitudinale, flanquée
de trois paires d’accents et suivie d’un accent impair, arqué, ter¬
minal.
Bibliographie.
Ausserer à. — Beitràge zur Kenntnïs der Arachnidenfamilien der Territelariœ.
Verh. zool. bot. Gca. Wioi , XXI, 1871.
Face L, — Sur quelques Araignée? tlicraplioses do l’Italie méridionale et de Sicile.
Bull. Mus. Uist . Nat. Paris, n° 7, 1917.
Lucas H. — Exploration scientifique de l’Algérie. Zool. I. Paris, 1849.
Reimoser E. — Katalog der eeliten Spinnen ( Araneœ ) des palâartisclien Gebietes.
Abli. zool. bot. Ges, Wien, X, 1919.
Simon E. — Histoire Naturelle des Araignées, II édit., Paris, 1892.
— Les Arachnides de France, VI, Paris, 1914.
Walckenâer. — Histoire Naturelle des Insectes. Aptères, I, Paris, 1837.
— 131 —
Observations sur les Oribates (1™ série),
par M. F. Grandjean.
I. Sur un nouveau genre d’Ortbate a mandibules pélop-
TIFORMES VOISIN DE CeRATOPPIA BeRL.
Le nouvel Acarien qui l'ail, l’objet do ce travail est un Oribatc
suisse qui se compare assez bien à notre Ceraloppia bipilis (Herm.)
mais qui exige naturellement la création d’un genre nouveau :
Genre Metrioppia n. gen.
Tl diffère surtout de Ceraloppia par l’adaptation suctorielle
des organes de la bouche et par l’existence de prolamelles qui
convergent à l’extrémité du rostre et portent les poils rostraux.
Espèce type : M. helvelica n. sp.
Metrioppia helvetica n. sp. (Fig. 1 et 2).
Le faciès est celui d’un petit Ceraloppia bipilis avec des cuspis
aussi développées mais très peu saillantes, ne s’écartant guère
de la surface du propodosoma, de sorte que leur extrémité est
voisine de celle du rostre. Le notogaster presque glabre et l’ab¬
sence des poils interlamellaires sont aussi des caractères diffé¬
rentiels très apparents.
Adulte. — Dimensions moyennes : longueur 435g, largeur
315g, épaisseur 255g; longueurs extrêmes 420 et 450 g sur une
douzaine d’exemplaires. L’animal est lisse, brillant, avec une
couleur jaune brun.
La face dorsale du propodosoma montre des lamelles très
fortes prolongées par de grandes pointes libres ayant à peu près
la même longueur que les lamellesi Ces cuspis sont remarquable¬
ment peu séparées de lu surface du corps. Dans l'orientation de
la figure IA elles atteignent ou dépassent légèrement l’extrémité
du rostre; mais dans l’examen latéral (tig. IC) on voit qu’elles
sont un peu plus courtes que le rostre. Les cuspis sont épaisses,
assez pointues et portent latéralement, bien avant leur extrémité,
les poils lamellaires, La base de ceux-ci, qui est au bord externe,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 132 —
est marquée par une indentation au delà de laquelle la largeur
des cuspis est diminuée. Les poils lamellaires sont barbelés, assez
courts, de sorte qu’ils ne dépassent guère l’extrémité des cuspis.
Ils sont légèrement courbés vers l’intérieur.
Le rostre est très pointu et remarquable par deux longues
carènes qui vienncnL converger jus le à son extrémité. Ces deux
carènes sont difficiles à voir parce qu’elles sont placées exacte¬
ment sous les cuspis de telle sorte qu’il faut briser ces cuspis pour
les découvrir. J’appellerai prolamelles ces carènes (l). Ici elles
portent les poils rosira ux, ce qui est assez exceptionnel. On peut
les voir immédiatement sous les cuspis dans la figure IC. où je les
ai couvertes d’un figuré de points pour les distinguer du reste.
L’emplacement du poil rosirai est marqué par une indentation
du bord extérieur des prolamelles. C’est en arrière de ce point que
les prolamelles ont leur plus grande largeur. En avant, elles sonl
brusquement plus étroites et de plus en plus fines à mesure qu’elles
se rapprochent de l’extrémité du rostre où elles se rencontrent
presque en formant un angle très aigu. En arrière des poils ros¬
ira ux elles s’amincissent lentement et disparaissent I oui près
de la naissance des cuspis.
Les poils rostraux sont très légèrement barbelés et faiblement
courbés vers l’intérieur. Les poils interlamellaires sont nuis mais
leurs emplacements bien visibles (fig. IA et C). Les pseudo-stig¬
mates sont entièrement cachés quand l’animal est vu de dos
(fig. IA). L’organe est un poil barbelé assez long (100 g), un peu
ondulé, dirigé latéralement vers l’extérieur et vers le haut. La
ligure IA le représente un peu trop épaissi dans sa région moyenne.
Il est en réalité d’uu diamètre presque uniforme.
Le notogaster est bien séparé du dorsovertex par une ligne
convexe en avant. Il est de la même forme que dans Ceratoppia
bipilis, notamment dans la région humérale où il s’avance en
épaule arrondie, à bord aigu. On n'y voit pas d’aire poreuse.
Tous les poils sont virtuels (leurs emplacements sont marqués
par des points noirs sur la figure IA) à l’exception des 6 poils
postérieurs. De ces 6 poils la paire médiane est la moins courte
et la plus éloignée du bord postérieur. Elle pousse sur une région
du test un peu en saillie qui tombe sur le contour apparent dans
la figure IA; on voit sur cette figure que le contour est presque
rectiligne entre les deux poils médians. Les deux paires externes
sont plus courtes et insérées très près du bord postérieur. Lu ligne
(1) D’une manière générale les prolamdles seront les carènes ou lames prolongeant
les lamelles an delà de leur extrémité. Celle-ci est définie par l’insertion du poil lamel¬
laire au voisinage, ou bien paT la base des cuspis quand il y a des cuspis. Les prola¬
melles existent dans plusieurs genres d’Oribates et sont un caractère très important .
133 —
ondulée parallèle au bord du nologasler sur le côté gauche de la
figure IA représente schématiquement la zone habituelle des im¬
pressions musculaires qui sont à la face interne des téguments.
D’une manière générale je ne décris et ne représente pas ces im¬
pressions, pour simplifier. Je signale cependant qu’elles ont dans
cette espèce une disposition réticulée assez belle dans la région
thoracique, entre les apodèmes, et sur les flancs du céphalothorax
au-dessus de la 1™ cavité coxale.
Les caractères de la face ventrale sont donnés par la figure IB,
C’est le 4c apodèine qui est le plus fort. On voit qu’il contourne
l’ouverture génitale, sans interruption dans le plan de symétrie.
La lame interne correspondante est également bien continue et
de hauteur à peu près uniforme. Le 2e apodème traverse aussi
sans interruption la région médiane. Sa lame interne, très haute
près des hanches, s’abaisse brusquement dans la région médiane,
mais sans disparaître tout à fait. Le 1er apodème a la forme habi¬
tuelle largement interrompue dans l’axe du corps. Le 3e n’existe
pas.
Les Lectopedia sont représentés figures IB et IG. Le 1er tccto-
pedium manque complètement. Le bord du 2e est denticulé.
En face de lui, sur ia paroi opposée de la fente où se meut le pre¬
mier fémur, on voit une carène qui limite en haut et en avant
cette paroi et qui est ici très marquée. Je l’appellerai carène parié-
tale. On la voit sur la figure IC avec un contour parallèle au bord
denticulé du 2e tectopedium. Cette carène existe dans beau¬
coup d’oribales; c’est la lrc carène pariétale car il peut en exister
d’analogues aux autres pattes. La lre carène pariétale est ainsi
en l’ace du 2e' I ecLopedium (l).
Le bord latéral du camérostomo est fortement denté (fig. IC).
On voit se former au niveau de la lre cavité coxale, un peu au-des¬
sus de la carène pariétale, une forte saillie longitudinale parallèle
au cuspis, ornée de stries longues et irrégulières et prolongée jus¬
qu’au bord du camérostomo où elle se termine par une dent très
saillante. Entre celte saillie et la prolamelle le rostre est sillonné
par de longues stries. On trouve les mêmes stries sur la face supé¬
rieure du rostre, entre les prolamelles. Les cuspis sont ornées de la
même manière, et aussi la face externe des tectopcdia II et III.
Le gnathostome est remarquable par les mandibules pélopti-
(1) Je considère le numérotage des tectopedia comme mal fait. On devrait dire
1 er tectopedium pour le 2° actuel, 2® pour le 3“ actuel et ainsi de suite. I! est .irrationnel
d’appeler 3Ê tectopedium un organe faisant partie du propodosoma. Quant au 1er
tectopedium des auteurs il aune signification morphologique différente et devrait
porter un autre nom ; mais il est bien difficile do changer les appellations en usage,
employées dans toutes les descriptions antérieures.
— 135 —
formes (fig. 1D) à longue lige et à pince très courte, et par les mâ¬
choires adaptées à la succion. Vue de côté une mâchoire apparaît
comme une membrane incolore à bord antérieur denticulé, La face
inférieure du gnathostome est une plaque unique, pointue en avant,
qui clôt à peu près exactement l’ouverture du camérostome sans
aucune suture transversale apparente. Cette plaque'porte 3 paires
de poils.
Les pattes et les ongles sont analogues à ceux de Ceratoppia
bipilis avec des articles dejinêmo formé, sauf des différences de
détail. Dans leur ensemble les pattes sont plus courtes relative¬
ment au corps et leurs articles sont plus élargis. Elles portent des
poils moins robustes. Sur la hanche III on voit un poil de longueur
ordinaire au lieu du grand poil barbelé de C. bipilis.
— 136 -
Nymphe. - — Je n’ai trouvé qu’un seul exemplaire de la nymphe,
avec les adultes. C’est une 3e nymphe (fig. 2). Elle est d’un
blanc un peu jaunâtre, à téguments uniformes, sans aucune par¬
tie notablement plus chitinisée que le reste. Une pellicule granu¬
leuse très mince la recouvre entièrement.
Elle est bien convexe
en dessus, un peu moins en dessous, avec la courbure des flancs
notablement plus forLe que celle de la l'ace dorsale. Cette nymphe
est surtout remarquable par les 8 grands poils simples, très longs
et robustes, qui entourent l’abdomen. Ces poils sont portés par
des tubercules arrondis. La 2° paire cle tubercules, à partir de
l’avant, est moins marginale que les autres et les poils correspon¬
dants sont plus dressés. Un peu au-dessous et en avant des grands
poils postérieurs on voit de chaque coté un petit poil courbe. La
limite antérieure de l’abdomen est bien marquée en dessus par un
sillon transversal sensiblement rectiligne et en arrière de cette
limite on voit (difficilement) une paire de petits poils courbés. Je n’ai
pu reconnaître aucun autre poil à la partie supérieure de l’abdomen.
Les poils rostraux et lamellaires sont bien développés, simples,
courbés, surtout les lamellaires. Ils sont orientés deux à deux dans
des plans inclinés en avant à peu près selon la même pente que le
dessus du céphalothorax. Les poils inlcrlamellaires sont à peu
près nuis (longueur 3;jl) mais on voiL bien leurs emplacements sur
la ligne qui joint les pseudo-stigmates . L’organe est dirigé vers
l’extérieur et en haut. Il est long, grêle, non cilié, presque cylin¬
drique, sauf dans sa région terminale où il s’épaissit et devient
fusiforme. Le fuseau est petit, 1res étroit et assez longuement
acuminé.
L’attribution de cette nymphe à l'espèce précédemment décrite
ne semble pas douteuse, car ses mandibules sont pôloptil'ormes
comme celles de l’adulte el il n’existait dans la mémo [récolte
aucun autre Oribate à mandibule péloptiforme, à l’exception des
Pelops dont les nymphes sont très différentes. On remarque encore
sur cette nymphe que le bord latéral du camérostomo est denticulé.
Habitat. — Je n’ai trouvé qu’une; l'ois cette intéressante espèce,
aux environs d’Ajidermatt (Suisse) à 1.600 mètres d’altitude,
dans des mousses et lichens épais, sous des bruyères, dans une
région découverte (juin 1930). La récolte comportait aussi l’hu¬
mus se trouvant sous ces mousses, de sorte que l’animal peut
provenir soit de l’humus, soi! des mousses elles-mêmes.
IL — Galumnopsis holoscripta N. gen. n. se.
Sellnick a décrit sous le nom de Galumnella secunda (x) une
(0 Oribatideos brasileiros ( Archivas do Museu national do Rio de Janeiro, vol. XXIV,
1923, p. 314. Fig'. 10, 20, 30, 40 et 43).
— 137 —
espèce brésilienne remarquable, à faciès et caractères de Galumna,
mais se distinguant par ses mandibules péloptiformes. J’ai trouvé
à Colon une espèce ayant les mêmes mandibules exceptionnelles et
qui appartient certainement au même genre que celle de Sellnick
mais je ne crois pas que ce genre puisse être confondu avec Galum-
nella Berl. L’auteur italien dit en effet que les mandibules de Ga-
lumnella sont terminées non par une pince mais par un stylet ; ce
serait donc le seul genre, avec. Ser varias, d’Oribate à mandibule
styliforme. Il me semble préférable de ne pas placer dans une même
coupe générique des espèces ayant conservé la pince terminale
des mandibules et d’autres l'ayant perdue. D’autre part Galum-
nella est sans aires poreuses tandis que G. secunda et mou espèce,
que j’appellerai G. holoscriplu , ont des aires poreuses. Pour ces
deux espèces américaines il faut donc créer un nouveau genre, le
genre Galutnnopsis. Le type sera G. holoscripfa dont je donne ici
une courte description. Celle-ci sera complétée plus lard, avec des
figures.
Dimensions moyennes : longueur 468g, largeur 352g; longueur
extrêmes 440 et 495g sur une quinzaine d’exemplaires. J’ai trouvé
cette espèce aux environs de Colon (Panama), en août 1926 sui¬
des écorces pourries dans un bois très humide. La couleur est
noire par réflexion, d'un brun 1res foncé par transparence. La
surface du corps est couverte de sillons fins, contournés, un peu
anguleux, orientés en tous sens, à dessin très irrégulier. Sur la
moitié antérieure du céphalothorax et sur Ja plus grande partie
des ptéromorphes les sillons prennent une direction dominante
longitudinale. La région ventrale a les mêmes sillons que le dos,
mais plus espacés; ceux-ci s’effacent en avant des génitales. Mal¬
gré cette ornementation, qui est très apparente dans l’examen
par réflexion, la surface est, brillante. Elle l’est un peu moins sur
le notogaster où les sillons sont plus fortement marqués. Par
transparence on voit les sillons sous forme de lignes très fines qui
attirent peu l’attention et la face supérieure du propodosoma
semble avoir une ponctuation très serrée.
L’organe pseudo-stigma tique est voisin de celui de G. secunda
mais la massue est plus atténuée. Il n’y a pas de poils interlamel¬
laires ni lamellaires; les poils roslraux sont très petits et difficiles
à voir. Le notogaster glabre porte 6 aires poreuses (comme dans
G. secunda mais plus grandes. La postanale est également plus
grande. L’antérieure manque. La mandibule a une longueur
moyenne de 250g, c’est-à-dire supérieure à |la moitié de la lon¬
gueur totale du corps. Les pattes sont monodactyles.
III. — Sur l’ adaptation du cnathostome a la succion.
On connaît maintenant 11 genres d’Oribates à mandibules pé-
— 138
lopliformes ou styliformes. Les mandibules péloptiformes, c’est-
à-dire allongées et terminées par une petite pince, se trouvent dans
Pelops Koch, Peloplulus BcrL, Microtegeus Berl., Suclobelba Paoli
ainsi que dans mes genres GalumnopsLs , Melrioppia, Rhyncho-
ribates, Charassobates et Plasmobales ; les styliformes, sans pince
terminale, dans Galurnnella Berl. et Serrarius Midi. J’ai pu étu¬
dier sur des exemplaires tous ces genres sauf Microlegeus et Galum-
nella qui ne son! connus que par des descriptions extrêmement
courtes de Berlese, sans ligure. La présente note ne s’applique
donc qu’aux 9 autres genres. Elle est surtout relative aux modifi¬
cations des mâchoires (maxillæ) et de la face inférieure du gna-
I hostome.
Dans tous les cas actuellement connus les mâchoires se mo¬
difient de la même manière (fig. 3 et 4, CDE) : elles s’amincissent
au point de devenir de simples membranes qui prennent la l'orme
d’un demi-cylindre ou d’un demi-cône. Les deux membranes se
regardent par leur concavité et se font face constituant ainsi un
tube plus ou moins long à parois minces que j’appellerai tube
maxillaire ou buccal. Selon la génératrice supérieure de ce tube
on voit très bien que les deux feuillets maxillaires se recouvrent
partiellement, comme le font les bords d’un cornet de papier par
exemple, sans qu’il y ait soudure ni adhérence quelconque des
deux bords car dans les dissections on sépare très bien ceux-ci
sans provoquer aucune déchirure. Le tube maxillaire n’est donc
pas un vrai tube ; scs deux moitiés ne sont fixées qu’en dessous,
par leur jonction avec les autres parties du gnathostomo. Il est
probable que ces deux moitiés, c’est-à-dire les mâchoires, peuvent
se mouvoir légèrement par élasticité en chevauchant tantôt plus
et tantôt moins à leur partie supérieure, formant ainsi un tube à
diamètre variable, alternativement rétréci et dilaté, et que la
succion résulte de ces alternances.
En avant le tube est toujours plus étroit qu’en arrière. Il est
donc conique plutôt que cylindrique. En face de son ouverture
postérieure on voit très bien dans Pelops un épipharynx bifide
qui est indépendant du tube maxillaire. Je n’ai pu voir l’épi-
pharynx dans tous les cas mais il me semble quïn général tout
se passe comme dans Pelops : l'adaptation suclorielle a pu modifier
la forme de l’épipharynx mais n’a pas changé sa fonction ni sa
disposition par rapport aux mâchoires dont il reste indépendant.
La description précédente est faite sur Pelops phylophilus BerJ.
mais elle paraît s'appliquer sans grandes modifications aux autres
genres. Je signale cependant que dans Rhynchoribates, où le tube
maxillaire est le plus long, je n’ai pu l’étudier d’une manière satisfai¬
sante à cause de sa finesse; dans quelques genres, comme Melriop¬
pia, les deux feuillets maxillaires ne se recouvrent peut-être pas
— 139 —
à leur partie supérieure, et même ne se touchent peut-être pas,
formant ainsi un tube incomplet, ouvert en haut; clans Plasmo-
bates où le tube, très court, est exactement conformé comme dans
Pelops, on voit très bien, de chaque côté, à l’intérieur de ce tube,
une petite ligne de granulations ou de dents qui est évidemment
un reste de la « brosse » d’une mâchoire ordinaire.
Je ne sais si l’allongement des mandibules joue un rôle direct
dans le mécanisme de la succion, mais cet allongement paraît ré¬
sulter de l’adaptation suctoriellc car on ne connaît pas d’oribate
suceur à mandibule normale. Quant à rallongement styliforme,
qui représente une évolution bien plus accentuée que l’allonge¬
ment péloptiforme, il n’est pas accompagné d’un type spécial
de tube maxillaire : dans Serrarius le tube est plus long que dans
Pelops mais il n’est pas conformé d’une manière différente.
Dans Pelops al tous les autres genres étudiés la face inférieure du
gnathostome semble formée d’une plaque unique qui reproduit
à peu près la forme de l’ouverture du carnérostome. Or dans 8 de
ees genres cette plaque porte invariablement 6 poils qui sont des
poils externes (flg. 3, CD); c’est le type Pelops; dans le seul genre
Galumnopsis elle ne porte que 2 poils, qui sont d'ailleurs virluefs,
elles 4 autres sont implantés à l’intérieur de la bouche (flg. 4, CD) ;
e’est le type Galumnopsis. Pour comprendre la signification de
cette différence il faut se rappeler la structure des mâchoires
et de la face inférieure du gnalhostome dans tes Oribates broyeurs.
J’appelle type normal celui qui est réalisé dans la très grande
majorité des Oribates, par exemple dans Trichoribates numerosus
Selln. (flg. 3, AR). La face inférieure du gnathostome se compose
d’une pièce impaire, l’hypostome, et de deux pièces symétriques
(maxillicoxales) qui s’écartent et se rapprochent en tournant au¬
tour de leur contact avec l’hypostome. Dans ce mouvement elles
entraînent les mâchoires qui leur sont soudées plus ou moins com¬
plètement. Ordinairement les mâchoires sont d’un gris assez clair
à leur base avec les dents noires ou enfumées tandis que les pièces
maxillicoxales ont la couleur brun rougeâtre de la chitine ordi¬
naire. On voit souvent une suture à la base des mâchoires et ils
est possible que celles-ci puissent se déplacer légèrement par rap¬
port à leurs coxæ; mais la seule charnière importante est le bord
antérieur de l’hypostome. Il est remarquable que chez presque
tous les Oribates qui ont ce type de mâchoires l’hypostome porte
2 poils et chaque pièce maxiliicoxale 2 autres poils, les mâchoires
elles-mêmes n’en portant pas, ce qui fait en tout 6 poils exté¬
rieurs (*). Chaque pièce maxiliicoxale porte ordinairement une
(’) Il y a dos exceptions mais très peu nombreuses : Ceratoppia bipilis (Herm.) a
un liypostome à 4 poils comme l’a très bien vu Nicolet (PI. B, fig. 6 c).
%■ 3, — Gnathostomcs. AB, type normal ( Trichoribates nwmroms Selln.). CDE,
type Pelops [P. phytopküus Berl.). A, vu latéralement; C, vu latéralement et obli¬
quement de l’intérieur; BD, vu en dessous; B. vu de l’avant dans la direction du
tube buccal. La langue n’est représentée que schématiquement. Grossissements :
A et B (X 432) ; C et D (X 360); E (X 664).
— 142 —
étant externes sont toujours implantés entre cette carène et le
bord interne (fîg. 3 A).
Si l’on compare ce type normal d’Oribate broyeur au type le plus
fréquent d’Oribate suceur, que j’appellerai le type Pclops (fig. 3,
CDE), on voit que ce dernier dérive du premier par la suppres¬
sion de la charnière, c’est-à-dire par la soudure de l’hyposlome avec
les pièces maxillicoxales, l’ensemble formant une plaque d’une
seule pièce fermant le camérostome et pourvue de 6 poils externes.
De la disposition des 6 poils on peut déduire ce qui appartenait à
l’hypostome et ce qui appartenait aux pièces maxillicoxales. Je
pense que ces dernières, sans pouvoir se séparer, sont capables
de se déplacer légèrement l’une par rapport à l’autre en tournant
autour d’une suture longitudinale et médiane qui se trouve à leur
contact et qui semble ne manquer jamais; les feuillets maxillaires
seraient entraînés dans ce mouvement et réaliseraient par ce mé¬
canisme les contractions et dilatations du tube buccal. Au con¬
traire le déplacement des pièces maxillicoxales par rapport à
l’hyposlomo n’a plus d’objet et la suture correspondante est. en¬
tièrement effacée.
Le type Galumna pour un Oribatc broyeur dérive du type nor¬
mal par le développement de l’hypostome qui prend la forme de
l’ouverture caméroslomale et l’obstrue entièrement ou presque
entièrement quand l’animal est contracté. Ainsi les pièces maxilli¬
coxales sont rejetées avec les mâchoires à l’intérieur de la bouche.
Ce type est représenté lig. 4, AB. Comme conséquence la pièce
externe du gnathostome, qui correspond ici à l’hypostome seul,
ne porte plus que 2 poils. Les 4 autres poils du type normal restent
attachés aux pièces maxillicoxales, c’est-à-dire qu’ils sont avalés
avec ces dernières quand la bouche est fermée.
Quant au type Galumnopsis d’Oribate suceur il dérive du type
Galumna exactement comme le type Felops dérive du type nor¬
mal. La comparaison des ligures 3 eL 4 le montre immédiatement..
La carène maxilüeoxale paraît subsister au moins en général dans
le type Galumna. On la retrouve dans Galuninopÿis (fig. 4, CE) où
elle sépare une bande étroite plus chilinisée fixée à l’hypostome
d’avec une région triangulaire à parois minces qui forme l’arrière
du tube buccal.
On connaît des intermédiaires entre le type normal et le type
Galumna. Il est probable qu’il en existe aussi entre les autres types
parmi les nombreux Oribates qui sont à étudier ou à découvrir;
mais on peut affirmer dès maintenant que l’adaptation sucto-
ricllc s’est faite chez des espèces très éloignées dans la classifica¬
tion naturelle et qu’il ne peut être question de réunir ces espèces,
même provisoirement, dans une même famille.
— 143 —
IV. — L’hétérogénéité de la tribu des Lohmannini Berl.
Berlese en 1916 (Redia, vol. 12, p. 175) divise sa famille des
Malaconothridæ en deux tribus, Malaconolhrini et Lohmahnini et
dans cette dernière tribu il place 5 genres : Lohmannia Mich.,
Perlohmannia Berl., Epilohmannia Berl., Malacoctngelia Berl et
Eulohmannia Berl. Je ne connais Malacoangelia que par les figures
et la description de Berlese; mais les quatre autres genres, que
j’ai pu étudier sur des exemplaires, sont si remarquables et si
différents qu’ils ne peuvent certainement pas être classés comme
l’auteur italien l’indique.
Sur le genre Epilohmannia Berl. 1916 nous avons un beau tra¬
vail de A. G. Oudemans ( 1 ) qui décrit complètement, avec d’excel¬
lentes figures, sous le nom de Lesseria szanîslôi Oudms 1915 l’es¬
pèce type du genre c’est-à-dire Lohmannia cyltndrica Berl. 1904.
Cette espèce est remarquable par plusieurs caractères insolites
que Berlese n’a pas vus et au sujet desquels je renvoie au travail
d’OüDEMANS. Il faut admettre pour ce seul genre la famille des
Epilohlrnanniidae ( = Lesseriidae Oudms) qui reste d’ailleurs très
aberrante au milieu des Aptyctima.
Je rappelle seulement, parmi les caractères décrits par Oude¬
mans, celui de la face inférieure du gnathostomc qui est très
important et spécial jusqu’ici à ce genre : on y voit en effet des
mâchoires et des pièces maxillicoxales ordinaires, mais pas d’hy-
postome. En arrière des pièces maxillicoxales on trouve le bord
postérieur du camérostome qui esl convexe, en avant. Derrière ce
bord postérieur s’étend une région grossièrement triangulaire qui
atteint le 1er apodôme et qui porte en avant une paire de poils.
On peut, ou bien assimiler la partie antérieure de cette région
à un hypostome qui serait soudé aux épinières, ou bien l’assimiler
à la mentonnière des autres Oribates et admettre qu’il n’y a pas
d’hypostome. J’appelle ici mentonnière la région plus ou moins
grande qui se trouve en avant des épinières I, en bordure du camé¬
rostome, et contre laquelle vient s’appuyer la face inférieure du
gnathostome quand les organes buccaux sont en extension. Dans
tous les Oribates que j’ai examinés cetle région est sans poils (sauf
dans Serrarius chez qui elle porte 2 poils postérieurs) et son bord
antérieur, c’est-à-dire le bord postérieur du camérostome, tourne
sa concavité vers l’avant.
Sellnick a décrit en 1925 ( Supplémenta Entomologica n° 11,
p. 87) sous le nom d’ Epilohmannia (?) magna une nouvelle et
remarquable espèce de Sumatra qui ressemble à une nymphe et
P) Arehiv fur Nalurgesehichte, 82 A, pp. 78 à 84, publié en 1917. Oudemans y crée
le genre Lesseria avec L. Szanisloi comme type. Lesseria est ainsi postérieur à Epi-
lohmannia Berl.
— 144 —
qui a des caractères primitifs. L’autour indique d’ailleurs qu’il
s’agit peut-être d’un nouveau genre et qu’il ne place son espèce
qu’à titre provisoire dans Epilohmannia. J’ai retrouvé à Puerto
Columbia (Colombie) l’espèce de Sellntck, ou une espèce très
voisine et, il est bien certain qu’elle doit être placée dans un nou¬
veau genre qui n’a rien à voir avec Epilohmannia. J’appellerai
ce genre Archegozd.es. L’espèce type sera Epil. (?) magna Selln.
La seule espèce connue du genre Eulohmannia ( Eul . ribagai
Berl), a un faciès très singulier et des caractères remarquables.
Le gnathoslome est normal, avec hypostomc bien séparé, mais les
O
palpes sont de 4 articles (Tragardh). Il y a un col entre le pro-
dosoma et riiysl erosoma. Le nologaster est prolongé sous le ventre,
comme *’il devait séparer la plaque ventrale en deux parties,
l’une antérieure entourant l’ouverture génitale, et l’autre posté¬
rieure, très réduite, entourant l’ouverture anale; mais les limites
sont confuses dans la très étroite région qui sépare ces ouvertures.
De ces caractères celui des palpes se retrouve seul dans le genre
Lohmannia. Celui très exceptionnel de la région ventrale n’est
commun qu’avec Nanhermannia ; et c’est avec ce dernier genre
qu’ Eulohmannia me semble présenter les affinités les plus grandes;
toutefois l’absence du col et le développement régulier des épi-
mères 111 et IV dans Nanhermannia tandis que ces épinières sont
fusionnés dans Eulohmannia éloignent trop les deux genres pour
que l’on puisse les placer dans une même famille. Je pense donc
qu’il faut créer pour le seul genre Eulohmannia une famille nou¬
velle ( Eulohtnanniidæ ) mais la placer près des N anherrnanniidæ de
Sellntck.
Je n’ai pu étudier le genre Perlohmannia que sur un seul exem¬
plaire de P. dissimilis (Hewil t) trouvé aux environs de Périgueux
(Dordogne). Ce genre se place très bien à côté de Trhypochthonius
dont il diffère notamment par la séparation transversale des
génitales, 11 y a un hypostome différencié dans ces deux genres
et la région anogénitale est conformée comme dans les Camisiidae.
La principale différence avec les Camisiidae proprement dits vient
de, la séparation des épinières II et III. On pourrait fonder sur
ce caractère une tribu séparée ( Trhgpoclithonini ) avec Trhypochl-
Imnias et Perlohmannia et mettre les autres Camisiidæ dans
la tribu des Camisitii.
Quant au genre Malacoangelia Berl. il est clair, d’après la figure
donnée par cet auteur, qu’il s’écarte beaucoup de Lohmannia. Ce
dernier genre reste donc bien séparé des autres et il forme pour le
moment à lui seul la famille des Lohmanniidæ sur laquelle j’es¬
père revenir dans un travail ultérieur.
Paris, novembre 1930.
— 145 —
Pholidota nouveaux d’Asie,
par M. F. Gagnepatn.
Pholidota annamensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma 1 cm. crassum, radicosum, iorluosum. Pseudobulbi 2 cm.
distantes, fusiformi-cylindracei, 8 cm. longi, 8-12 mm. crassi,in sicco
4-coslati, diphylli, Folia oblanceolnla , obtusa, 25 cm. longa, peliolo
5 cm. iticluso, 5-6 cm. lata, l-'ù-neriiiln, Inflorescenlia ad apicem
pseudobulbi inter folia junior ia inserla, basi squamala, squamis 4,
im bricatis. o blusissim is ; racemus 10-20 cm. longus, bradcis numéro-
sis ovalis, infîmis 1 cm. longis, 12-15 mm. laiis, omnibus similibus,
extus convcxis, primum im bricatis, cleinde palentibus etiam reflexis,
pedicello cum ovario 8 mm. longo, antltesi refraclo , floribus albidis
fragrantibm, — Sepalurn dorsale ovalum, oblusum, 12 mm. longurn,
7-5 latum, 5 -nervalum; sep, talc ratio eo simillima, sed mugis con-
cava. P et al a lineari-lanceolaia 3 obtusa, 7 mm. longa , 3-5 lata,
3-nervala. Labelluni explicalam pundun 'forme, basi saccalum, apice
truncato-subcordafo, 11 mm. longurn, 7-5 latum, lobis laleralibus
modice prominenlibus rolundalis, antico reniformi, 4 mm. longo,
7 lato, disco coslis 3, haudprominenlibus, apicem labelli allingenlibus
efformato. Columna 6 mm. longa, ad apicem Iruncalum 2,5 mm.
lata, usgue ad basin alata, ambitu obovalo-oblonga, polliniis 4,
pyriformibus ; stigma appendice brevi, truncato subjertum, are rnar-
ginibus eleualis, usque ad basin decurrcntihus.
Annam : O. de JNhatrang, 1.200 m., n° 4350 ( Poilane ).
Espèce remarquable par la taille de ses feuilles, celle des bractées
florales, ainsi que par la position réclinée de celles-ci à la florai¬
son.
Pholidota kouyteheensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma 3 mm. crassum arcte vaginalum, radicibus elongatis
iomenlosis. Pseudobulbi 2,5-5 cm. remoli, cylindracei, obliqui, in-
curvi vel subereeti, 3 cm. longi, 5 mm. crassi , in sicco corrugali , pri¬
mum squamosi aphyllique, deinde nudi, diphylli, squamis inæquali-
bus, apice altenualis, subcharlaceis. Folia line-aria vel oblongo-linea-
ria, basi apieeque allenuala, sessilia, charlacca, concoloria, 8-10 cm.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. III, 1931. 10
— 146 —
longa, 6-12 mm. lata, 3-nervala, longitudinaliler in sicco striata.
Inflorescenlia ad apicem pseudobalbi. junioris inserla, basi squamala,
squcimis pseudobulbum oecnltantibus, 3-4, inæquallbus, imbricalis,
aculis, striatulis, aine folio ; scapo suligracili, 8-10 cm. Ion go, usque
20 -floro, flexuoso sed inlernodiis subredis; bracleis ovalo-aculis,
convexo-convolulis, 5-8 mm. longis, 5 mm. lalis, deciduis ; floribus
7 mm. pedicellalis , inlcr minores. — Sepalum dorsale ovato-allenua-
lum, oblusum, 4,4 mm. longum, 2-6 latum , 3-nervalurn ; sep. laleralia
mbsimilïa 5 mm. longa, 2. 6-2, 8 lala , 3-nervala. Petala ovato-atte-
nuala, 1,5 mm. longa, 2,4 lala, 3-nervata. Labellum longe oblongum,
ima boni saecntum, tobin lalerajibus subnullis , lobe anlico suborbi-
eulari , mctrgine undulato intégra, 6 mm. longum, subapice 2 talum,
disco nullo. Columna 2 mm. longa, apice ad clinandrium truncala
ibique I mm. lala; opercuto subcordalo , cl-loculari ; roslello mbdel-
loideo, convexo stigma occultante. Capsula avala vel elli.psoidea
10 mm. longa, 5 lala, coslis minus elevalis nolata.
Kouy-tcheou, Pin-fa, sur rochers, n° 2338 ( Cavalerie ); Kouy-
tcheou, sans loe. ( Perng ); Tsin-gay, n° 2524 ( Laborde in herb. Bo-
dinier). — Yurman : LouJan-tcheou ( Yial in herb. Delavay) près
My-le n° 5473, (F. Ducloux).
L’espèce la plus proche de celle-ci est certainement le P. Missio
nariorum dont les pseudo-bulbes sont plus distants et plus longs, les
feuilles pétiolées, la colonne munie de stélidies et le labelle beau¬
coup plus court.
Pholidota Mission ariorum Gagnep., n. sp.
Rluzoma 3 mm. crassum , radicibus numerosis hirlellis. Pseudobulbi
subconligui, cylindraceo- fusiformes, palmles mon: ascendenles sub-
incurvi, 2 cm. longi, 5-7 mm. crassi, in sicco corrugali. prinmm squa-
mosi, dcinde nudissitni, diphylli. Folia oblongo-linearia, 5-8 cm.
longa, 7-12 mm. lala, apice basique allenuala , in pdiolum 1 cm. lon¬
gum dcsinenlia, coriacea. supra glauca, vel pallidiora, 3-nervata.
fnflorescenlia ad apicem pseudobulbi junioris inserla, pseudobulbo
■squamalo, squamis 4-5 in&qualibus, imbricatis, obtuso-macronatis,
nervosis, foliis haud enalis; scapo gracih, 4 cm. longo, undulato,
bracleis ovato-olongis 5 mm. longis, slrialo-nervalis, inox deciduis;
floribus circa 8, inter minuit, 5 mm. pedicellalis, albidis. — Sepalum
dorsale nvalo-ohlusum, 4 mm. longum, 2,4 mm. latum, 3-riervalum ;
sep. laleralia oualo-altenuala, apice obluso, 3-nervala, 4 mm. longa,
2,2 lala. Pdala laïc lanceolata, 3,4 mm. longa, 1,8 lala, 3-nervata. La¬
bellum oblongo-lruncalum , basi saccalurn, obscure Irilobum, 3,4 mm.
longum, 2 latum, lobis laleralibas subnullis, lobo anlico subquadralo,
apice emarginalo ; disco coslis 3, haud prominenlibus, labellum iolum
percurrcnli bus rf formula. Columna 3 mm. longa; a nt lier a ; l-loculari ,
polliniis 4, per paria ad caadiculum coalitis, pyriformibus ; slelidiis
Iriangulis ; rostello triangulo, sligma suboccullanle.
Chine : Kouy-Lcheou, vers Gan-chouen, n° 3987 ( Cavalerie );
Gan-pin, rocailles au-dessus de la grotte, n° 2576 ( Martin in lierb.
Bodinier).
Je ne puis séparer cette espèce du genre Pholidoia, pourtant ses
pollinies sont soudées au-dessus du rétinacle, à moitié du eaudicule
qui est très prononcé et les stélidies qui débordent sur l’opercule
de l’anihère et limitent le clinandre sont grandes pour le genre
Pholidoia.
Pholidota Schlechteri Gagnep., nom. nov.
Schlechler a publié un Pholidoia yunnanensis, qu’il croyait nou¬
veau, dans le Fedde. Reperl. fXÏX, p. 378 (1921) sans s’apercevoir
qu’en 1903, Roi te avait publié une autre espèce du même nom dans
le Journ. ©/ Linn. Soc. XXXVI, p. 24. Si comme, je le crois, l’es¬
pèce de Schlechler est bien nouvelle, il faut lui donner un autre
vocable spécifique et. je propose de* la nommer Ph. Schlechteri,
nom. nov., en mémoire de ce très actif orchidographe.
A la localité princeps de cette espèce, j’ajoute toujours dans la
Yunnan :
Hee-gni-fang, 16 juin 1889, n° 4344 (Delavay)-, A-pé-mé-di, près
Pîn-tchouan nos 4573 et 6701 (F. Ducloux ); Ga-bo-day, même
région, n° 6940 [Ducloux).
— 148
Révision des Thymélêacées de Madagascar
Par M. J. Leandri.
[Suite).
1. L. coriaceus Leandri [»]•
Descriplion. — Arbuste de 2 m. environ, dressé, ramifié; ra¬
meaux glabreseenls portant des feuilles jusqu’aux capitules ter¬
minaux ou subterminaux. Feuilles alternes coriaces, longues de
2 à 11 cm sur 3 à 22 mm. brièvement pétiolées (4-5 mm.); capi¬
tules sessiles de 20-30 fleurs d’un blanc rosé; tube floral long de
12 mm. environ non articulé; lobes du calice longs de 5 mm. sur
1,6 environ; lobcs'de la corolle dentés longs de 1 mm.au plus; an¬
thères linéaires longues de 1 mm. filets de 0,nnyt; ovaire velu
stigmate exsert.
Formes. — . Plante à fleurs et à feuilles beaucoup plus grandes
(taille presque double) constituant peut-être une espèce, mais
pouvant n’être qu’une forme littorale du précédent.
Distribution. ■ — Forme typique ; Vondrozo (prov. Farafangana).
lisière de forêt. H. Decary, 5237, sept. 1926.
Forme de grande taille : « forêts côtières de l’Est »; H. Humbert,
194. Ces deux formes appartiennent au domaine climatique de
l’Est, la lre éLant de l’intérieur, la 2e plus littorale.
2. L. Humberli Leandri [9 bis}.
Description. — Buisson haut de 0m,30 à 1 m. très touffu, à ra¬
meaux d’abord pubescents, puis glabreseenls, à feuilles alternes
lancéolées, les supérieures plus larges (10 mm, sur 5-6); soyeuses
villeuses; nervures médianes saillantes sur la face inférieure; capi¬
tules terminaux sessiles, de 5-10 fleurs; fleurs 1 fois 1/2 plus grandes
que les feuilles supérieures (15 mm.); périanthe soyeux; partie
sous l’articulation couverte de poils longs de 2-3 mm; tube floral
rétréci dans sa partie moyenne, dilaté dans sa partie supérieure et
à la base ovale; lobes du calice atteignant le 1/6 du tube, jaunâtre
orangé et ;i peine pubescents par-dessus, émarginés; lobes de la
corolle linéaires-lancéolés, 1res petits (0mm,6); anthères sessiles,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 149 —
grandes (lmm,5), ovales, celles du rang inférieur apiculées; ovaire
velu surtout à la partie supérieure; style latéral atteignant la
moitié de la longueur du tube; disque hypogyne circulaire très
petit; fruit?...
Distribution. — Plateaux de l’Isalo : rochers siliceux (grès)
ait. 800-1. 000 rn., juil. 1928, Humbert 5039; gorges de la Sakama-
rekely et de la Sambalinieto, grès et sables siliceux al! . 500-1000 m.
Oct. 1924, Humbert 2844; cimes vers 1.000 m. ait, sur grès secon¬
daires, juil. 1910, P. de la B. 8550; grès vers 900 m. ait., oct. 1924.
P. de la B, 16690 — Plateau Mahafaly : sur éboulis calcaire éocène,
bassin du Menarandra, juin 1910, P. de la B. 8555.
Cette espèce qui paraît localisée à l’intérieur du S.-W de l’île
empiète sur les deux domaines climatiques occidental et méridio¬
nal; c’est un xéropliytc qui semble s’accommoder des sols siliceux
aussi bien que calcaires, entre 500 et 1.000 m. d’altitude.
3. L. hibberlioides Moore. [12]
Description. — Rameaux raides à écorce brun cendré, émettant
des ramifications courtes et pubescentes, à feuilles serrées; feuilles
de 15-20 mm. sur 3-4 mm. sessilcs, oblongues-obt uses graduelle¬
ment rétrécies vers la base, fortement membraneuses pubescentes
sur les deux faces mais surtout sur l’inférieure; capitules subses-
siles pluriflores à pédoncule long de 3 mm. robuste pubescent,
velu au sommet; bractées de l’involucre peu nombreuses, lan-
céolées-aiguës, plus courtes que les feuilles (1 cm. de long) pubes¬
centes en dehors, glabres en dedans; tube du périanthe étroit,
cylindrique long de 22 mm. blanc-velu au-dessous de l’articulation
soyeux au-dessus ; lobes du calice de 5 sur 1,75 mm, oblongs obtus,
soyeux en dehors; lobes de la corolle, pétaloïdes, largement obo-
vales à peu près aussi longs que ceux du calice; anthères incluses,
étroitement linéaires, longues de 1 mm. (supérieures) et lmm,5
(inférieures); ovaire étroit, obiong-ovoïde, glabre; long de 2 mm.
style filiforme glabre géniculé à la base long de 3 mm.; fruit?...
(d’après la description de S. Moore, dans Journ. of. Bot., 1920,
LVI1I, p. 189).
Sans indication de localité (Vaughan, Thompson et Forbes).
4. L. Bojerianus Decne. [4]
Synonymes : Gnidia daphnæfolia Linn. f.
Gnidia Bojeriana Baill.
Description. — Arbuste de 1 m,50 environ, à rameaux couverts
d’une pubescence blanchâtre; feuilles inférieures des rameaux
obovales-lancéolées longues de 5 cm. environ, feuilles supérieures
— 150 —
linéaires allongées, aiguës, atténuées en pétiole, longues en tout de
3 cm. environ; feuilles pubescentes des deux côtés; capitules de
10-20 fleurs, pédoncules axillaires longs de 3 cm. environ; bractées
de l’involucre lancéolées ou ovale s-lancéolées, aiguës peu ou pas
acuminées, blanchâtres, à nervure médiane marquée; fleurs dé¬
passant à peine l’involucre, blanches tomcnteuscs en dehors, jaune
pâle en dedans, longues de 10-15 mm.; lobes du calice ovales; lobes
de la corolle beaucoup plus petits; anthères ovales, filets courts;
ovaire velu, style latéral; stigmate peu renflé, tronqué au niveau
des étamines inférieures; fruit...
Distribution. — • Centre : Mont Antongona (1) (Imerina) Bojer:
environs d'Ifremo, sur tes phyllites (a) seulement ; rocailles, schistes
1.200 m. ail., fév. 1919, P. de la B. 12472 — Mt Antongona,
fév. 1928, P. de la B. 18459.
Paraît localisée sur les plateaux élevés de l’ Imerina (domaine
climatique du Centre) sols siliceux.
5. L. madagascariensis (Lam.) Decne. [4]
Synonymes. Dais madagascariensis Lam. Encycl. II p. 254.
L. roslralus Meissn. dans D. C. Prod. XIV, p. 597.
L. Hildebrandtii Scott Elliot, [15].
L. Baroni Baker [2 bis].
Description. — Arbuste buissonnanl de 0m,5Û à 2 m. ; rameaux
pubeseents puis glabrescents; feuilles obovales-lancéolées obtuses
atténuées à la base parfois un peu en coin glabres ou un peu pu-
besceides, longues de 6-7 cm sur 2.; nervure primaire saillante
surtout à la face inférieure, nervures secondaires nettes très obliques
presque parallèles confluentes à 1 mm. de la marge (3); capitules
grands (2 cm de diamètre) de 15-20 fleurs, portés par un pédoncule
de 4-5 cm. pnbesccul , plus épais et cannelé sous l’involucre ; bractées
de l’involure parfois soudées à la base à acumcn très grand (1 cm.)
et très marqué ou même rostrées, couvertes d’une pubescence
blanchâtre (4); fleurs entourées à la base de longs poils brillants,
soyeuses-! flanc hâlrcs longues de 15-18 mm. lobes du calice rouges
ou orangés, ovales oblongs longs de 2-3 mm.; lobes de la corolle
membraneux, ovale s -oblongs, n’a t feignant pas 2 mm.; étamines du
rang supérieur insérées à la gorge ; étamines inférieures au tiers
supérieur du tube; aut hères oblougues-linéaires; filets très courts;
(1) A l’est de Tananarive.
(2) Schistes cristallins siliceux.
(3) Certains rameaux portent des feuilles plus serrées, petites, fortement velues.
(4) Très variable en densité.
— 151 —
ovaire glabre, style sub-latéral, stigmate capité presque au niveau
des étamines inférieures; fruit.
Variétés (L) : rosiratus Meissn. comme espèce. Bractées de l’invo-
lucre nettement rostrées.
Hildebrandlii Scott Elliot comme espèce. Feuilles pubes-
centes.
angustifolius n. var. Feuilles oblongues-6troit.es, glabres.
Baroni Baker comme espèce. Feuilles brièvement pétiolées,
oblancéolées, arrondies à la base, p abeseentes-soyeuses.
Distribution. — Forme typique : Porl I.even?, 1850, Vesco;
environs de Diego-Suarez, Bernier 2e envoi, 157; Montagne des
Français sur marnes crétacées, près Diego, mai 1924, P. de la B.
16324.
Var. rosiratus : Sainte-Marie 1849, Boivin 2384; vallée de la
Bêlai tra, prov. Diego-Suarez, sept. 1917, H. Poisson 147.
• Var. Hildebrandlii : Nord Montagne d’Ambre sur latérite (« L.
lalericeus Vlke ») mars 1880, Hildebrandt 3369; collines, latérite
sèche entre Vohemaü et Darena, district N. du domaine de l’W.,
ait. 200 m., juil. 1912, P. de la B. 8547; Sud : Fort Dauphin :
rocailles gneissiques au soleil, juil. 1926, Decary 4336; sur « roches »,
Gloisel 218; endroits rocheux en pays découvert, avril 1889, Scott
Elliot 2368; brousse, oet. 1900, Alluaud 36.
Var. Baroni : Centre-Ouest : Cimes des montagnes des 'rives du
Betsiboka, à la latitude d’ And ri ba, ail . 800-1 .000 m. (granitique),
juil. 1898, P. de la B. 666; cimes du Tampokelsa de Masakoamena
sur le haut bassin du Bemarivo, vers 800 m. ait., sur gneiss et gra¬
nité, déc. 1910, P. de la B. 8552; Cimes (gneiss) entre le Muhazamba
et le Bemarivo, entre 800 et 1.000 m. ait., août 1905. P. de la B.
666 bis — Esl : grès récents, au soleil, Manantenina, juin 1925,
Decary 3897.
Var angustifolius : Vohémar, 1840, Richard 580 ; bords de ruis¬
seau, forêt de Kamakama, sur le plateau d’Ankara (calcaire ju¬
rassique, juil. 1901, P. de la B. 1276.
Les diverses variétés de cette plante fleurissent tout le long de
l’année; la var. Baroni se trouve sur sol siliceux découvert, la var.
augustifolius sur sol calcaire, humide; la var. Hildebrandlii sur
sol siliceux ou latéritique. Avec ses diverses variétés, le L. mada-
gascariensis paraît localisé au N.-W. et au S.-E. de l’île,maisil est
hors de doute que des localités intermédiaires seront signalées à
l’avenir.
(l) La plante décrite par moi comme L. niadagascariensis var. parvijolius se rapproche
davantage du L. pubescens avec lequel elle sera replacée. Je n’ai pu retrouver la
<çvar. a » de Decaisne, dans Jaequem., Voy. Inde, p. 148.
— 152 —
6. L. pubescens (Lam.) Decne.
Synonymes. Dais pubescens Lam. dans Encycl. II p. 255.
L. saxalilis Scott Elliot dans Journ. Linn. Soc. XXIX p. 46,
1891.
L. madagascariensis, var. parvifolius Leandri dans Bull. Mus.,
p. 436, 1929.
Description . — Arbuste buissonnant. de 1 à 2 m,; rameaux striés
d’abord pubescents, puis glabrescents ; feuilles semi-persistantes
obovales Spatulées, parfois oblongues, longues de 2 cm sur 8-10 mm.,
obtuses ou émarginées ou mucronulées eu coin à la base, poilues
surtout sur la face inférieure, sessiles ou sub-sessilcs; capitules
petits (diam. 15 mm.) d’une quinzaine de Heurs entourées de
5 (*•) bractées involucrales ovales-aiguës ou oblongues, soyeuses-
blanchâtres longues de 1 cm. environ dont 5 mm. pour l’acumcn,
qui est peu marqué, à l’inverse de celui du L. madagascariensis ;
pédoncule pou épaissi et rond sous l'involucre long de 15-20 mm.;
fleurs soyeuses longues de 12-15 mm. à tube étroit, sans poils parti¬
culièrement longs et brillants à la base; lobes du calice ohlongs-
obtus longs de 3 mm. (2); lobes de la corolle environ moitié, presque
circulaires, parfois un peu cordés à la base; étamines ovales ks
supérieures à la gorge, les inférieures un peu au dessus du milieu
du tube; style latéral filiforme, stigmate tronqué, Ovaire velu sur¬
tout à la partie supérieure; fruit...
Variétés : cari nul us Leandri : feuilles oblongues-lancéolées, rc-
meaux moins pubescents, pédoncules très grêles, bractées de l’in-
volucre carénées, longues de 4-5 mm. seulement.
multifolius Leandri; feuilles et fleurs petites, lobes de la corolle
oblongs, étamines supérieures plus courtes que les inférieures,
style plus court.
Distribution. — forme typique : Fort-Dauphin, endroits arides,
juin 1926, Decary 4030; endroits rocheux St-Luce près de Fort-
Dauphin Scott Elliot 3030 (L. saxalilis Scott Elliot); bois, envi¬
rons de Tsilondraina (?), oct. 1897, Paulet? 998; Ambovombe
(Androy), avr. 1924, Decary 2605.
Var. carinatus : Ambovombe, calcaires et sables au bord de la
mer, mai 1924, Decary 2694; plateaux et vallées de l’Isalo, envi¬
rons de Fanjahira, grès et sables siliceux, ait. 300-600 m., oct. 1924,
Humbert 2755 et 2744 Entre la Soahanina et la Tsiribihina,
grès calcaire (tertiaire), oct, P. de la B. 8551.
Var. multifolius : « Sud », sept. 1910, Alluaud 85-106 (?).
(1) Ce nombre n’est pas absolument constant.
(2) Jaune safran parfois blancs (?) par-dessus.
— 153 —
Cette espèce paraît répandue dans la région de Fort-Dauphin
mais la var. carinatus se rencontre aussi sur les plateaux, central
(S. de Tananarive) et de l’Isalo ; sur sols siliceux et calcaires.
7. L. Waterloti sp. nov.
Description . — Buisson à rameaux pubescents, à feuilles alternes
obovales-oblongues ou oblongucs, sessiles, longues de 2 à 2 1/2 cm.
sur 4 à 8 mm. soyeuses, à nervure médiane saillante sur la face infé¬
rieure; capitules s ub terminaux ou axillaires de 15-18 fleurs; brac¬
tées 5, oblongues-acurninées; pédoncule long de 15-20 mm. Fleurs
plus courtes que les feuilles supérieures, longues de 12-15 mm.; tube
du périanthe soyeux; partie sous l’articulation couverte de longs
poils (3 mm.); tube dilaté à la partie supérieure et autour de
l’ovaire; lobes du calice émarginés, longs de 2 mm. environ; lobes
de la corolle sub-linéaires, environ aussi longs que ceux du calice;
anthères subsessiles, ovales-oblongues atteignant 1 mm., en deux
séries, distantes de 2 mm. ; pistil long de 8 mm. environ, arrivant
aux 2/3 du tube, style sub-latéral, stigmate oblique sub-capité;
disque hypogyno nul, fruit inconnu.
Diagnose latine. — Frulex (?) rumulis pubescenlibus, foliis sparsis
obovalo-oblonyis vel oblonyis, sessilibus, sericeo-villosis, nervis
tnediis sublus prominenlibus ; capilulis subierminalibus vel. axillari-
bus 15-18 (loris, bracleis 5 oblongis-acuminalis cinclis , pedunculo
15-20 mm. longo ; floribus quani folia superiora minoribus, perian-
Ihii lubo sericeo ( parle infra-articulari pilis 3 mm. lorigis obtecla) in
parlibus superiore inferioreque ( ovarium circurnslanle ) paulum dila-
lalo; calycis lobis circüer 2 mm. Ion gis cniarginatis ; cotvllte lobis
sublinearibus lobis calycis æquilongis ; antheris subsessilibus ovalo-
oblongis in dtiobus ordinibas 2 mm. dislaniibüs inscrits; ovario
stylo sublalcruli ad 2/3 lubi alto, stigmate obliquo subcapilato, disco
hypogyno inviso ; fruclu ignolo.
Affinités. — Se rapproche du L. pubescens par les caractères vé¬
gétatifs, la longueur du pédoncule et la forme des bractées du capi¬
tule, mais en diffère par les lobes de la corolle beaucoup plus longs
et linéaires, les étamines plus allongées, la présence de poils longs
et brillants autour de la base de la ileur, la pilosité plus dense des
feuilles et des rameaux.
Se rapproche d’autre part du L. Humberti par le port, la pilo¬
sité des feuilles, la présence de poils longs et brillants autour de la
base des fleurs, mais s’en distingue par son tube üoral plus étroit,
les lobes de sa corolle plus grands, ses capitules à bractées diffé¬
rentes des feuilles et à pédoncule allongé, accessoirement par la
forme de ses feuilles d’ailleurs variable.
Quelques affinités aussi avec le L. madagascariensis dont il
— 154 —
diffère par les bractées de l’involucre moins nettement acuminées,
les capitules plus petits, les feuilles plus petites et beaucoup plus
velues.
Distribution. — Ambilobe, prov. de Diego-Suarez. Waterlot
331 (type).
B. L. Decaryi Leandri [9 bis].
Description. — Buisson ou arbuste rameux, à rameaux pubes-
cents puis glabrescents, dressés ou non; feuilles persistantes al¬
ternes ± dressées, glabres, rarement pubérulcntes, vert brunâtre,
raides, obovales lancéolées mucronées atténuées à la basé, sessiles;
longues de 15 mm. environ (davantage chez quelques échantillons)
sur 3 mm. ; nervure médiane saillante sur la face inférieure
nervures secondaires nullcs dans la forme typique; capitules termi¬
naux ou axillaires portés par un pédoncule de 2 cm. environ, com¬
prenant 10 à 20 fleurs; bractées de l’involucre 5-6, articulées ovales-
acuminées à 1-3 nervures, glabres ou à peine pubérulcntes, d’un
brun rosé longues de 7 mm. environ sur 4; fleurs jaunes 2-3 fois,
plus longues que l’involucre, à tube cylindrique long de 12-14 mm.,
articulé au tiers ou au quart inférieur, soyeux-argenté en dehors;
lobes du calice oblongs-obtus, rarement émarginés, longs de 4-5 mm.
sur 2, soyeux-argentés par-dessous, jaunes et à peine pubescents,
par-dessus; lobes de la corolle jaunes, membraneux longs de
3-4 mm. sur 1,5, parfois plus petits, obovales ou émarginés; an¬
thères subsessiles longues de 1 mm.; ovaire glabre à style long de
9 mm. environ; disque hypogyne circulaire très petit; fruit.
Formes et Variétés. — 1° Forme à feuilles plus grandes, moins
raides, légèrement pubescentes, et à bractées de l’involucre plus
petites.
Var .linearis (L. linearis Leandri, dans Bull. Soc. Bol. Fr. p. 1040,
1929. Diffère du type par la petite taille et la forme linéaire des
lobes de la corolle, caractère moins important que je ne l’avais cru
tout d’abord, et par les bractées de l’involucrc plus allongées et
présentant souvent 5 nervures parallèles. C’est au moins une bonne
variété (flg. 9-10).
Var. erectus Leandri, ibid. p. 1041. Feuilles non mucronées,
arrondies plutôt qu’atténuées à la base; fleurs un peu plus petites;
lobes du calice entiers, lobes de la corolle émarginés, beaucoup
plus petits que chez le type.
Distribution. — a) Forme typique : Domaine occidental : Bords
du Fiherenana, grès 400 m. ait. P. de la B. 16581; plateaux et
vallées de Flsalo, grès et sables siliceux, ait. 400-1. 000 m.,oct. 1924,
Humbert 2936 — Domaine méridional : Ambovombe, clairière,
sable, mai 1924, Decary 2785; Beloha, sables, août 1917, Decary;
— 155 —
Ambovombe, prairie au soleil, sable, mai 1925, Dccarv 3741; envi¬
rons de Tsihombe, ait. 20-50 m., sept. 1928, Humbert 5593; envi¬
rons d’Ampanihy ait. 200-300 m., sept. 1928, Humbert 5527 - —
Domaine oriental (?) Mangorosato? oct. 1891, Douillet, sans n°.
b) 2e forme (grandes feuilles) : Domaine méridional (au sens bo¬
tanique) : environs de Tuléarr sables près de la mer, août 1919,
P. de la B. 12807; bords des lagunes, littoral entre Tulear et Ma-
nombo, mai 1910, P. de la B. 8553; environs de Tuléar,sept. 1924,
Humbert 2489; cote S.-W. du lac Manampatsotsa ou delta de la
Linta, sables, ait. 1-10 m,, août 1928, Humbert 5294, 5294 bis,
5414 bis; environs de Tulèar, delta du Fiherenana, ait. 1-10 m.
août 1928, Humbert 5170 ; District d’Ambovombe : Antanimora,
sol gneissique, août 1924, Decary 2971; Amboasary, oct. 1924
Decary 2971; dunes, mai 1924, Decary 2759. — Tuléar, nov.,-
janv. 1868-69, Grandidier; pays Mahafoly, ouest de la Menaran-
droy, 1909, Gray 6328; Fort-Dauphin, Cloisel.
Var. linearis : Domaine occidental : Plateau de l’Isalo, rochers
siliceux, grés ail. 800-1. 000m., juil. 1928, Humbert 4962; savanes
entre Bcmketa et la Malio, juin 1923, Poisson 692; lieux décou¬
verts, grès ferrugineux crétacés d’ An kiligato (bassin du Murondava)
juil. 1911, P. de la B. 8539; plaine sur calcaire. Jurassique dans le
moyen bassin du Fiherenana, mai 1910, P. de la B. 8545. D’après
les notes de M. Poirier de la Balhie, récolté aussi sur l’Isalo, aux
environs de Bmenitra (bassin de l’Onilahy) 600 m. ait.; grés seeon -
daires, sur la Malio; paraît spécial au district du Menabe du do¬
maine W.
Var ereclus. Centre : environs d’Ikemo, rocailles ail. 1.200 m.
fév. 1919, P. de la B. 12471; Tananarive, juin 1915, mai 1916,
Waterlol.
Remarques sur le genre Lasiosipiion. -
Le groupe d’espèces : madagascariensis-pubescens-Walerloti
forme un ensemble assez, polymorphe, mais présentant quand
même d’étroites affinités. Bien qu’il existe des intermédiaires entre
les trois types, j’ai cru devoir les conserver comme espèces à cause
des différences importantes qui séparent les formes extrêmes.
Les Lasiosipiion malgaches présentent, en résumé, les affinités
suivantes : L. eoviaceus avec !.. Bojerianus ; L . Hambcrli avec L.
Bojerianus el L. pubescens ; L. Bojerianus avec L. Humberii,
L. coriacem el L. hibberlioides ; ce dernier avec L. Bojerianus,
L. madagascariensis et L. pubescens; L. madagascariensis avec
L. hibberlioides, L. pubescens, L. Walerloti, L. Decary L; L. pubescens
avec L. hibberlioides, L. madagascariensis, L. Walerloti.
- 156 —
Gnidia L.
Clé des sous- genres.
1. Inflorescence en capitule, involucre présent.
a. Lobes de la corolle ou disque hypogyne présents. Eugnidja,
fî. Ni lobes de la corolle, ni disque hypogyne. Arthrosolen.
2. Inflorescence non en capitule; fleurs isolées ou par petits groupes à l’aisselle des
feuilles. Phidia.
Eugnidia Endl.
G. Gilbertæ Drake (l)
Espèce peu connue.
Description. Arbuscule à rameaux' pubesccnLs dans leur parti e
supérieure; feuilles obovales-oblongues, vertes et pubescentes par¬
dessus, verdâtres et couvertes de poils opprimés par-dessous; capi¬
tules très brièvement pédonculés, pauciflores; bractées ovales
glabres ou presque ; fleurs soyeuses en dehors; lobes du calice ol o-
vales, lobes de la corolle petits atteignant le 1/3 de ceux du calice,
ovales, étamines subsessiles, les supérieures subexsert.es attachées
un peu au-dessous de la gorge, les inférieures en dessous du tiers
supérieur du tube; ovaire glabre, style filiforme, stigmate tronqué
au niveau de l’insertion des étamines inférieures.
Distribution. — Terrains secondaires entre Madsanga et Antsaha-
lanbc (Majunga, domaine climatique occidental), A. Grandidicr,
1876.
Espèce xérophile, très velue. Une seule localité connue.
Grandes affinités avec les Lasiosiphon, en particulier le L. pu-
b es ce ns.
ARTHttOsoT.F.x. C. A. Me y. (comme genre).
G. Bakeri Gilg. Naturl. PU. II 1-6. p. 227.
Synonymes. Dais gnidioides Baker [2].
Arthrosolen gnidioides Leandri dans Bull. Soc. Bol. Fr., p. 104,
1929. i
Description. — Petit arbuste glabre à liges et rameaux grêles
presque dressés; feuilles alternes glauques, glabres linéaires,
subulées, aiguës, ± dressées, longues de 12 mm. sur 2 environ,
sessiles non atténuées, à 1-3 nervures parallèles, concaves (con¬
cavité supérieure) ; capitules de 50-60 fleurs, sphériques de 1-2 cm
(1) Bull. Soc. Linn. Paris II, 1218.
— 157 —
de diamètre; fleurs entremêlées de bractées membraneuses,
soyeuses, oblongues-aiguës longues comme les fleurs; fleurs dé¬
passant 1 cm, la partie sub-artieulaire glabre, la partie supérieure
soyeuse: tube cylindrique étroit, lobes dressés ovales-obtus, longs
de 2 mm., rose chair, jaunâtres ou rougeâtres; sommet du pédicello
portant de longs poils blancs (6-7 mm.) entourant la lleur; anthères
ovales, longues de 0mm,7 ; deux séries d’étamines assez rapprochées :
ovaire glabre; style latéral long de 4 mm, dépassant le milieu du
Lube; disque hypogync nul; akène ovoïde inclus dans la base du
tube; albumen très pauvre ou nul; graine (non mûre) longue de
1 mm,3; embryon droit, comprimé latéralement.
Distribution. Domaine climatique du Centre : Romainandro
Scott Elliol 1962; pays Retsiléo endroit s humides, ent re les herbes,
janv. 1881, Ilildcbrandt 3883; Vakinankaratra, Ambatolampy:
fond marécageux entre Ambatolampy et Tsinjoarivo, vers 1.600 m.
ait., nov. 1912, Yiguier et Humbert, 1800; prairies humides de
l’Imerina, R. P. Campenon, sans n°; environs d’Antsirabe, col des
Tapia (haute Sahatsio), rocailles siliceuses ait. 1600 m,, juil. 1928,
Humbert 4661; Massif de l’Andringitra (lratsv), vallées de la
Riambava et de l’Antsifotra et montagnes environnantes, pentes
rocailleuses, ôboulis (rochers siliceux) ail. 2.000-2.500 m., nov.-
déc. 1924, Humbert 3772; bords de la Sahatena, au pied du massif
d’Andringil.ra, vers 955 m. ait., sept. 1911, P. de Ja B. 8542 (assez
commune dans les marais des montagnes du domaine central, de
l’Imerina à l’Andringitra, d’après M. Perrier de la Bathie); Tam-
poketsa au N. d’Ankazobe endroits marécageux, mars 1930,
Decary 7399.
Espèce très abondante dans le Centre (endroits humides à haute
altitude).
Phidia Endl.
Diagnose du sous-genre. — Flores hermaphroditi ielrameri ; tubas
sübcylimlricus supra germon arliculalus ; lobis corolUr a fauce liberis
veltoto comrescentibus ; slamina 8, 2- seriatiin inserta, anlheris sub-
sessilibus, superioribus inclusis vel serniexserlis ; germai subsessile
apice barbatum, disco minuta barbato basi cinctum ; stylo sublaterali
quam germen duplo vel triplo ; stigmate capitato hispidulo ; fruclus
nucularis basi persistante perianthii inclusus, semine exalbuminoso ;
inftorescenlia axitlaris vel spicala, nonnunquam in capitula aggregata
bracleala vel non ; f milices.
Clé des espèces malgaches.
Anthères ovales; feuilles arrondies de 4-15 mm. sur 3-9 mm. G. Decaryam.
Anthères linéaires; feuilles acuminérs de 5-6 cm. sur 20-25 mm. G Danguyanct.
G. Decaryana Leandri (dans Bull. Mus., 2e S., t. I, p. 436, 1929)»
Description. — Sous-arbrisseau ramifié; rameaux glabres, grêles,
lentieellés; feuilles opposées ± dressées raides, membraneuses,
glabres obovales-arrondies, vert clair sur le sec ; brièvement pé-
tiolées (0mm,7), longues de 4-15 mm. sur 3-9 mm.; nervure mé¬
diane sailla nte par-dessous seulement ; nei vures secondaires d’abord
très obliques puis courant presque parallèlement à la nervure mé¬
diane; inflorescence terminale ou axillaire, pauciflore (1-4); pas de
bractées visibles; fleurs 4-mères brun rosé, longues de 11 mm. en¬
viron; tube cylindrique articulé long de 9 mm. velu; partie sub-
articulaire longue de 3-4 mm., tuberculée; lobes du calice 4, ovales
longs de 2 mm. sur 1,5 environ, velus en dehors; lobes de la corolle
O; anl hères subsessilcs, cvales-oblcngues longues de 0mm,7; ovaire
subsessile assez fortement poilu; pistil long de 0 mm. stigmate ca-
pité; disque hypogync circulaire membraneux très petit.
Distri bulion. — Fort-Dauphin, rocher gneissique, juill. 1926,
Decary 4332.
G. Danguyana Leandri (dans Bull. Soc. Bol. Fr., 1. 77, p. 35, 1930).
Description. — Plante ligneuse à rameaux striés en long, glabres,
les jeunes herbacés; feuilles opposées ou subopposées, ovales-
acumiriées, vert clair, glabres sur les deux faces; nervures sail¬
lantes sur la face inférieure; nervures secondaires confluentes près
de la marge en une nervure courant le long du bord; fleurs sessiles
en épis à long pédoncule (épis de 3-12 fleurs, portant 2 petites
feuilles ou bractées lancéolées (comme chez les Wikslrœmia) ; tube
floral de longueur variable, articulé; lobes ovales portant des villo¬
sités sur la face supérieure; lobes de la corolle O; étamines 8, filets
très courts élargis à la base, rang supérieur inséré au-dessous de la
gorge, rang inférieur au-dessus du milieu du tube ; anl hères presque
linéaires; pistil portant le stigmate villeux au-dessous du milieu
du tube; ovaire subsessile couvert de longs poils dans sa partie su¬
périeure; style sublatéral, disque très petit à 4 lobes alternes avec
ceux du calice; fruit inconnu.
Distribution. — Forêts côtières de l’Est (Humbert); Mananjary,
zone côtière, mars-av. 1909, Geay 7541.
Cette espèce appartient, comme la précédente, au domaine cli¬
matique de l’Est, mais à une latitude plus chaude.
Remarques sur ces deux espèces.
a) Ces deux espèces présentent des caractères hygrophiles eu
opposition avec ceux du G. Gilberlæ de la côte occidentale.
b) Elles présentent des caractères de transition avec le genre
Wikslrœmia de l'Océan Indien et de l’Océanie. Il existe une pa¬
renté certaine entre les Gnidia et les Wikslrœmia par l'intermédiaire
du sous-genre Phidia. L’espèce polymorphe W. viridi fiera Meisn.,
dans certaines de Ses formes, ne se distingue guère du G. Danguyana
que par son stigmate sessile etglobuleux et son tube floral un peu
plus large.
Conclusion.
Affinités entre les genres. — L’étude précédente montre que le
genre Gnidia constitue une sorte de carrefour, au point de vue de la
position systématique, parmi les Thymèléacées de Madagascar.
En effet, il présente des a l imités : 1° avec les Synaptolepis e t Slepha-
nodaphne par l’intermédiaire des Eugnidia et Lasiosiphon ; ‘2° avec
les Wikslrœmia, par les Phidia: 3° avec les Dais et peut-être de
beaucoup plus lointaines avec les Peddiea. C.es affinités ne per¬
mettent pas d’établir une filiation entre ces genres, mais montrent
leur parenté. Une meilleure connaissance des fruits permettra
sans doute à l’avenir de les préciser.
Affinités floristiques avec les continents voisins. — Si l’on considère
les genres représentés à Madagascar, on voit qu’ils se rencontrent
aussi : les Peddiea dans l’Afrique australe et tropicale; les Synapto¬
lepis, en Afrique Orientale; les Lasiosiphon en Afrique australe
et tropicale, dans l’Inde et à Oeylau, à Socotora ; les Gnidia en
Afrique australe et tropicale, les Dais au Natal; en outre h: Synapto¬
lepis Perrieri présente d’incontestables affinités avec les Linosloma
et Lophosloma, et les Phidia avec les Wikslrœmia.
La dispersion à grande distance a pu jouer un rôle dans le peuple¬
ment par certains genres africains : en effet, l’alizé du sud-ouest
et les vents du nord-ouest soufflent toute l’année sur les deux
grandes divisions de la côte ouest de Madagascar, et les fruits de
certains Gnidia et Lasiosiphon sorti transportables parle vent (x);
de même certains fruits de Peddiea, Phidia, Slephanodaphne 1 ont pu
être transportés parles Oiseaux. Toutefois il convient de faire res¬
sortir que les espèces malgaches sont toutes endémiques, ce qui
empêche de songer aussi A la propagation par l’Homme.
En dehors des Slephanodaphne, spéciaux à Madagascar et aux
Comores, les Thyméléacées malgaches révèlent donc des affinités
floristiques avec l’Afrique australe et tropicale, puis avec l’Inde
et Geylan; enfin de beaucoup moins importantes avec les îles
(') Les jeunes fruits paraissent devoir former des akènes induviés avec une aigrette
constituée par les poils de la base de la fleur.
160 -
d’Insulinde (affinités entre Phidia et. Wifcslrœmia) et le haut bassin
de l’Amazone (affinités entre Synaptolepis et Lophostorna). Bien
qu’il s’agisse là vraisemblablement d’une disjonction plutôt que
d’une convergence, il serait exagéré de voir dans ce dernier point
un argument en faveur de certaines théories paléogéographiques :
toutefois le fait est intéressant à signaler.
Bibliographie sommaire.
1. Bâillon. — Histoire des Plantes, t. VI, p. 100. — Hist. nat. des plantes de Mada¬
gascar, Atlas, t. V, pl. 309-319; Adansonia, XI, p. 302, 1875.
2. Baker. — Contributions to the ilora of Madagascar, Part. III, Journ. of Linn.
Soc., t. XX, p. 237, 1883; t. XXV, p. 342..,, 1890.
3. Dandouall — Géographie de Madagascar. Paris, 1922.
4. Decaisne, dans JACQUEMoNT,’Voy. dans l’Inde, vol. IV, Bot, par Cambessèdes,
p. 149.
5. Engler. — Die Pflanzenwclt Afrikas, t, III, f. Il, pp. 625 et suiv.
6. Gilg dans Engler-Prantl, Nat. Pfl. fam. 1II-6, p. 216. Studien üb. d. Verwandts-
chaftsverh. d. Thymelæales u. ü. d. Anat. Meth. Bot. Jahrb., t. XVIII, p. 489,
1894,
7. Grandidier. — Bibliographie de Madagascar.
8. Lamarck. — Encyclopédie, t. II, p. 254 suiv.
9. Leandri. — Th. nouv. de Mad. Bull. Mus., 2e S., t. I, p. 435, 1929. — Descr. de
Th., Bull. Soc. Bot. t. LXXVI, p. 1039, 1929. - Nouv. Th., ibid., t. LXXVII,
p. 32, 1930.
10. Linné. — Généra Pl antarum ; Philosophia botanica.
11. Meyer, — Rem. sur les’g. de Daphn... Ann. Sc. Nat., 2U Sér., t. XX, p. 45, 1843.
12. Moore (S. le M.) Alabastra div. P. XXXIII-I. Pl. Masc. Pug., Joum. of. Bot..
LVIII, p. 189, 1920.
13. Pearson (H.-H.-W.). — Th., dans Flora Trop. Afr. VI-1, p. 212 et suiv.
14. Ridley. — Dispersai ol plants throughout the world, 1929.
15. Scott Elliot. — New and little knownMad. pl. .Journ. Linn. Soc., t, 29, p. 1, 1891"
16. Wright (C.-H.). — Th., dans Flora Cap. vol. V-2, p. 1 suiv.
161
Le Triplachne nitens Link,
par MIle Aimée Camus.
Le genre Triplachne a été créé pour une espèce de la région médi¬
terranéenne qui présente des affinités avec les genres Gastridium
et Agroslis.
Triplachne Link in Hort. BeroL, II, p. 241 (1833); Benth. et
Hooker, Gcn., III, II, p. 1153; Délia Torre et Harms, Gen. Siph.
I, p. 18 (1900); Durand, Gen.-phan., p. 471. — Agroslis Guss., Ind.
sem. h. Bocc., p. I (1825) et Fl. Sic. prodr., I, p. 59; Syn. fl. Sic. I,
p. 135, p.p. — Gaslridiam. Duf. in Ducb., Bev. bot. 1846), p. 424,
p. p.
Épillets uniflores, comprimés latéralement, petits, disposés en
panicule très dense, subspici forme, à rackéole articulée au-dessus
des glumes vides et prolongée au-dessus de la fleur 9- Glumes
vides 2, un peu inégales, plus longues que la fleur, persistantes,
aplaties latéralement, aiguës au sommet, munies d’une carène dor¬
sale et nautiques. Fleur 9 > glume florifère (glumelle inférieure)
courte, ténue, membraneuse, hyaline, tronquée au sommet, portant
latéralement deux soies allongées et, sur le dos, vers la base, une
arête articulée, un peu tordue, peu exserte de l’épillet; palea (glu¬
melle supérieure) petite, bicarénée, bidentée au sommet. Glumel-
lules, 2, linéaires, égalant l’ovaire. Étamines 3, Styles très courts
distincts; stigmates flexueux, plumeux. Ovaire glabre. Caryopse
ovoïde, muni d’un sillon, inclus dans la glume fertile, et la palea,
glabre. — Plante annuelle, cespiteuse, ayant le port d’un Gastri¬
dium. Feuilles planes, la supérieure embrassant la panicule.
Ce genre ne comprend qu’une espèce, le Triplachne nilens Link.
Triplachne nitens Link, 1. c.; Battand. et Trabut. FL Alg. (1895),
p. 155; (1902), p. 365; Muschler, FL EgypL, I, p. 91 ; Pit. et Proust,
FL Canaries, p. 384; Durand et Barratte, Cat. pi. Tripolitaine,
p. 254; Cat, pi. vase, Tunisie, p. 452; Ricbter, PL Eur., I, p. 48.
Lazaro è lbiza, Rcg. bot. p’enins. ibérica, p. 204 (1895); Fiori et
Paol., FL ïtal., 1, 61.—
Agroslis nitens Guss., Ind. sem. h. Bocc., p. I (1825); FL Sic.
Prodr., I, p. 59 (1827-28); Syn. fl. Sic., I, p. 135; Bert. FL ital I,
p. 401; Parlai., FL ital., I, p. 177. — Lachnagroslis Gussonis Trin.,
Sp. Gram. I, XXI, t. 242 (1836). — L. nitens Trin., 1. c., t. 243. —
Bulletin du Muséum, 2° s., t. III, 1931.
11
— 162 —
Gasiridium triarislalum Dur. in Duch. Rev. bot., II, p. 423 (1846);
Ail. fl. Alg., t. 40, f. I. — G. niiens Coss. et Dur. ap. Cosson in
Ann. Sc. nat., sér. IV, I, p. 229 (1854); Boiss., Fl. ortent., V,
p. 519; Willk. et. Lange, Prodr. Hisp., I, p. 58.
Ce Triplachne, très peu polymorphe, est bien décrit, et figuré par
Trinius, Sp. Gram., pl. 242. On attribue ordinairement à cette es¬
pèce une aire géographique bien plus restreinte que celle qu’elle
occupe. Les localités indiquées ici sont en grande partie relevées
dans l’herbier du Muséum.
Canaries où ce Triplachne a été signalé mais n’a pas éLé retrouvé,
d’après Pitard et Proust. — Portugal méridional : Algarve (d’Es-
cayrac). — Espagne méridionale : cap de Gata (Cornez). — Sicile
(Gussone, type de VAgroslis niiens); îles de Favignana; Pantellaria
(Todaro, Fl. Sic., n° 291); Lampedusea. — Dalmatïe (d’après Pi-
tard et Proust). — Chypre : cap. Saint-André (Fintenis et Rigo,
n° 358). — Asie Mineure : (Peronin, Pl. Cilicie, n° 124). — Egypte :
peu rare, d’après Muschler, environs d’Alexandrie (Ehrenberg,
Letourneur). — Cyrénaïque : Derna (Taubert, lier cyrenaicum,
1887, n° 485; Meraouah (Daveau); Punta (Ruhmer, FJ. Cyren.,
n° 360). — Tunisie : île de Djerba (Letourneur, Durègne); îlot de
Kerkenna (Doumet-Adanson et Bonnet); Bou Hanira (Rouy). —
Algérie : Staouéli, Oran (Durieu de Maisonneuve, Marsilly, Reuter,
Munby, n° 43); Mostaganem (Balansa, n° 127); Ain-el-Turk près
Oran (Balansa, n° 268). — Maroc : Mogador (Balansa, n° 1867); en¬
virons de Melila (Duveyrier, n° 510); Hidum, près Melila (Sennen).
Cette espèce est donc bien plus largement répandue dans le bas¬
sin méditerranéen qu’on ne l’indique ordinairement dans les flores.
- 163
Indicoferas d’Afrique ( Lécumineuses-Papilionées ),
par le P. Ch. Tisserant.
Indigofera Chevalieri sp. nova :
I. tenuissima, A. Chev., mss. (non E. Mey.).
Radia lignosm; caules erecli ramosi 30-50 cm. alli, cylindrici,
ramis ± applanalis striatis, pilis rninutis adpressis veslili. Slipulæ
triangulares 5-6 mm. Ion gai, aculæ, pilis vesîilæ. Folia 1-3-5 foliolala
foliis altérais, varias suboppositis, petiolo brevi triqudro 2 mm. longo
infra foliolatn laleralem 5-6 mm. supra ; foliotas lineares anguslæ,
sessiles lamina usque ad peiiolum dccurrenle, apice aculæ, latérales
sæpe breviores , 2-5 cm. longæ 1-2 mm. latæ, costa sublus prominenle ,
marginibus crassis, sæpe plicalæ, uiraque pagina pilis grisas adpres¬
sis v est il a .
Inflorescenliæ au: illares in racemos subscssil.es, mullifloros, usque ad
18 cm. longos, pedunculo angulalo vestito 1-1,5 cm. longo ; bracteis
2 mm. longis caducis, dense griseo-pilosis. Flos minutus 3 mm. longus
pedicello 0,5 mm. longo ; ealix h-partitus 2,5 mm. longus dense griseo-
pilosus, denlibus subulatis inæqualibus, anleriore parum longiore;
uexillum suborbiculare, apice mucronulalo , extus dense griseo-pilo-
sum, 3 mm. longum ; alæ vexillo breviores 2,5 mm. longæ , sub apice
aciito laliores, 1,2 mm. lafæ; carinæ pelala subacula ; 2,5 mm. longa,
1,7 mm. lata , glabra; ovarium lineare 2,5 mm. longum glabrum, stylo
2 mm. longo; ovula 8-10. Legamen ignoturn.
Oubangui-Ghari, A. Chevalier, nu 8132, savane, plante haute
de 0,50 ni., feuilles linéaires, fleurs rougeâtres, 20-25 avril 1903.
Cette plante de la section Enindigofera § helcrophyllæ est voisine
de I. Schweinfurthii Taub.; mais les folioles en sont plus étroites et
les racèmes beaucoup plus longs (l’échantillon en porte un de
18 cm.). Les fleurs sont très caduques : l’échantillon, bien que les
racèmes de la hase en soient presque défleuries, ne porte aucun jeune
fruit. L’étiquette porte T. tenuissima, sp. nova; le nom proposé par
M. Chevalier, ayant déjà élé attribué par E. Meyer à une plante
du Cap toute différente, j’ai proposé le nom de I. Chevalieri, dédiant
la plante à M. Aug. Chevalier, auquel la llore de l'Afrique française
doit tant.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
Indigofera oubanguiensis , sp. nova.
Suffruiex lignosus. Caulis brunneus. sirialus, pilis raris adpressis
inslruclus, Ftami paniculatn foliosarn efformantes, densius vesliti.
Slipulæ persistenles , lineares, 2-4 mm. longæ, vestilæ. Folia impari -
pinnala obscure viriûia subsessilia, peliolo inter foliotas 2 mm. longo,
supra canaliculalo , pilis subdensis veslilo ; foliolæ 7-11, oppositæ,
peliolulo 0,5 mm. longo, lamina oblonga vel obovala 3-5 mm. longa,
2-3 mm. lata, distincte mucronulala, pilis griseis parvis utraque
pagina dense instruda.
Inflorescenliæ paniculalæ, ramis ad axillam foliorum superiorum
quorum ultima ad bradeas 1 -foliolalas reducanhir inserlis, 0,8-1, 5
allis, folium axillans æquanllbus vel parutn superantibus, hradeis
foliolis simillibus ± obovatis 2 mm. \longis, ultimis ± reduclis.
Flores ad axillam bradearum singuli, pedicello 3-4 mm. alto, accres-
cenle, pilosulo, mi nul i. 3 mm. longi; calix b-parlitus corollam æquans,
iubo vix 0,5 mm. longo, denlibus subæqualibus, aculis, ciliis brevibus
glanduliferis margine inslrucla; vexillum ovalum mucronulalum
3 mm. longum 2 mm. latum, exlus pilosulum; alæ 3 mm. longæ
1,5 mm. lafæ, apice obluso ; carinæ petala acuta 3 mm. longa 1,5 mm.
lata apice pilosula ; ovarium 1,2 mm. longum pilosulum, stylo 2,5 mm.
longo glabro; ovula 3-4. Legumen oblongum, 8 mm. longum 2 mm.
latum parce pilosulum, 2-4 spermum.
Oubangui-Chari, A. Chevalier, n° 6539, Kaga Mbra, 1er dé¬
cembre 1902.
Le Testu, n° 3645, Saïd-Bandas, fleurs écarlates, sur latérite,
25 janv. 1922, n° 4324, entre le Mbari et le Zaco, route de Bangas-
sou, fleurs écarlates, frutex 0,80 m. haut, tordu, feuillage grisâtre,
sur latérite, 16 nov. 1922.
Tisserant, n° 734, Kaga Pagra, 60 km. N. Bambari, sur latérite,
fleurs roses, 12 sept. 1922.
Soudan français, A. Chevalier, n° 24653 bis, Mossi, environs
de Zongo, 31 août 1910.
La plante du Soudan est un rameau sans fleurs, à frondes jeunes
d’un vert plus clair que dans les autres numéros; elle me semble
néanmoins appartenir à la même espèce.
Cette espèce appartient à la section Euindigofera § paniculalæ ;
elle est voisine de I. pulchra Vahl, mais s’en éloigne par ses feuilles
à folioles plus nombreuses et plus petites, son ovaire 3-4 ovulé,
son fruit porté par un pédicelle plus long. Son fruit l’éloigne égale¬
ment de I. Dupuisii Micheli, dont elle a les nombreuses folioles,
mais de forme différente.
— 165 —
Indigofera trichopoda Leprieur,
var. oubanguiensis, var. nova.
A typo differt lanlurn foliolis suborbicularibus, legumine 4 -spermo
8-10 mm. longo.
Oubangui-Chari, Le Testu, n° 3400, fleurs écarlates, route de
Bangassou, 80 km. S. Yalinga, 1er nov. 1921.
Tisseraut, n° 1293, fleurs rouges, sur latérite, près Riv. Ndeyase,
35 km. N. Bambari, 14 nov. 1923.
N° 2276, fleurs rouges, près Riv. Ndeyase, 60 km. N. Bambari,
27 septembre 1927.
Indigofera vicioides, Jaub. et Spach,
var. occidentalis , var. nova.
A lypo differt indumenlo densiusculo pilis minus adpressis, racemis
4-5 cm. long is 15-20 fluris, foliis oblongis nunquamlinearibus-oblongis.
Oubangui-Chari, Le Testu, n° 3661, voyage chez Saïd Bandas,
fleurs violettes, 27 janv. 1922.
Le Testu, n° 3792, entre Ouanda-Djalé et Wadda, fleurs violettes,
27 fév. 1922.
Le n° 3661 représente une plante jeune, repoussant après l’in¬
cendie de la savane, portant encore la base des anciennes tiges à
demi brûlées, le n° 3792 représente une plante plus évoluée. Cette
espèce d’Afrique Orientale est nouvelle pour le centre Africain.
Par ses racines à fleurs nombreuses, la plante de l’Oubangui se
sépare des plantes du § dissilifloræ, auquel appartient I. vicioides,
mais la parfaite ressemblance qu’elle présente avec les spécimens
d’Afrique Orientale ne permet pas de l’en détacher. Baker dis¬
tingue le groupe § dissilifloræ par le caractère : fleurs 2-6, rarement
plus, en racines lâches, rarement denses; ce caractère est de mé¬
diocre valeur, il sert d’étiquette à des plantes bien diverses, et on
en a séparé d’autres malgré des affinités très certaines.
Indigofera secundiflora Poir., var Schimperi, var. nova.
A typo differt foliolis paucioribus 7-9, pilis caulum densioribus,
racemis laxioribus, folia superantibus, 3-5 cm. longis, floribus pau¬
cioribus minoribusque.
Angola, Delcindt n° 3043, Mounyino, sous bois, près de la rivière,
15 mars 1900.
Antunes, n° 3173, Mounyino, bois, fév. 1902.
Antunes, n° 3175, Mounyino, clairière dans la montagne, fév.
1902.
Ces plantes sont conformes à l’échantillon de Scliimper n° 725,
166 —
au moins d’après la plante qui se trouve à l’herbier du Muséum de
Paris. Malgré le polymorphisme de l’espèce, j’ai cru devoir créer
cette variété, qui par son inflorescence forme un terme de passage
avec l’espèce I. Bcirteri Bak. f., créée récemment au dépens d’7. se-
cundiflora Poir. L’échantillon de Schimper à côté de fruits normaux
(0,8 cm. longs) en porte plusieurs de 1,5 cm. longs (peut-être ma¬
lades).
Indigofera secundiflora Poir. var. oubanguiensis, var. nova.
Omnibus dimensionibus minor ; folia mullifoliolala, foliolis minu -
lis 2-3 mm. longis 1-1,5 mm. lalis ; racemi unilatérales, folia æ g uant es,
floribus liaud densis , tninulis ; legumen 3 mm. longum, 2-spennum.
Oubangui-Chabi, Tisserant, n° 1250, Les Moroubas, fleurs roses,
sur latérite, i5 octobre 1923.
Cette plante a des caractères qui l’éloignent du type de T. secun¬
diflora Poir. Il y aura peut-être lieu, en face de matériaux plus
abondants, de l’en détacher comme espèce spéciale.
Indigofera subulifera Wclw.
Cette espèce fut décrite par Baker, Flora of tropical Africa II ,
p. 96, sur les plantes rapportées d’Angola par Welwitsch, nos 2048.
2049, 2050, chacune avec son bis. En examinant les trois échantillons
de l’herbier du Muséum de Paris, portant les n08 2048 b, 2049,
2050, j’ai été amené à constater qu’ils contenaient des représen¬
tants de deux espèces différentes. Le n° 2048 b contient trois brins.
Les deux brins de droite doivent être comparés à des plantes rame¬
nées d’autres points de l’Afrique :
Gabon, Thollon 1032; Chari, A. Chev. 6473, Périquet 12; Ou-
bangui-Ciiari, Tisserant 148, Le Testai 4136.
Le brin de gauche, au contraire, en mauvais état, ne portant
que des fruits, n’est autre que la plante des nos 2050 (fleurs), 2049
(jeunes boutons); il faut en rapprocher les plantes suivantes :
Angola, AnLunos 3179 (fleurs), 3102 (fleurs et fruits).
Les plantes sont différentes ainsi que le montre le tableau sui¬
vant, où je désigne par A le n° 2048 b de Welwitsch ( pro parte), B le
reste de la récolte.
stipules
folioles
A
petits, triangulaires 2 mm. haut,
dressés.
oblancéolées obtuses, à court mu-
cron, côte saillante en dessous, 10-
15 mm. long, 2-4 rnin. large, la fo¬
liole terminale souvent plus longue
que les autres.
B
longs, 6 mm., linéaires, subulésr
étalés.
oblongucs ou elliptiques, obtuses
ou aigues, à long mueron, nervure
médiane médiocre, 10-12 mm. long-
5-6 mm. large.
— 167 —
racèmes
fleurs
fruits
A
plus courts que les feuilles, 15-
20 mm, haut, rachis fort, anguleux,
bractées vit e caduques, fleurs dres¬
sées même après l’anthèse,
petites 3 mm,; calice à dents trian¬
gulaires = le tube; ovaire court
2- ovulé.
dressés subsphériques ou oblongs,
brièvement atténués au sommet
3- 4 mm. haut, densément velus
cotonneux extérieurement, 1-2
spermes.
B
égaux ou plus longs que les feuilles,
25-30 mm. haut, rachis cylin¬
driques, bractées plus longtemps
persistantes, fleurs étalées dès
avant Van thèse.
8 mm. haut; calice 3 mm. haut à
deuts subulées beaucoup plus
longues que le tube; ovaire long
5-6 ovulé.
étalés, cylindriques, 4-10 mm.
haut, souvent longuement aigus
au sommet,. à poilsgris&trefid’abord
denses, puis glabrescents; 4-5
spermes, rarement 2-spermes.
En comparant ce tableau avec la diagnose de Baker, F. T. A. II
96, on voit que celle-ci est composiLe et décrit le fruit d’une espèce,
les feuilles des deux (leaflets oblong or oblanceolaie), la fleur de la
seconde. Comme dans la clé, Baker différencie l’espèce de Wel-
witsch de scs voisines par le nombre des graines du fruit, et semble
ainsi attacher de l’importance à ce caractère, je crois devoir garder
le nom I. subulifera, Welw. à la plante A (2048 b, pro parle), bien
que d’après les échantillons du Muséum de Paris, il semble qu’elle
soit représentée en moindre proportion dans les récoltes de Wel-
witsch.
Les deux espèces seront donc :
Indigofera subulifera Welw.; Baker F. T. A. II 96, pro parte.
Suffralex 1,50 mm. allas. Caulis ramosus slrialus, pilis griseis
brevibus ± dense veslilus. Stipulæ deltoïdæ 2 mm. longæ, ereclæ. Folia
4-4,o mm. longa, 11-13 foliolata, petiolo cylindrieo, supra canaliculalo,
dense vestito, 2-3 mm. infra foliotas infimas, 4-5 mm. inter foliotas;
foliolæ oblanceolalæ, bnsi ± cuneatæ, apice rotundatæ, breviler mu-
cronalæ, 10-15 mm. longæ 2-4 mm. lalæ, pilis griseis adpressis veslitæ,
cosla sublus valida, foliota terminait sæpe alias saperante. Tlacemi
axillares brèves 15-20 mm. longi, 8-12 flores, folia haud æquanlia,
pedunculo atigulalo breai, floribus eredis, bradeis parvis 1 mm. lon-
gis eaducis. Flos 3 mm. allas, pedicello brevi, calice 1,2 mm. alto,
denlibus delloïdeis tubo æquantibus ; corolla pilis griseis demis extas
veslita; vexillum ovalum apice acutum mucronatum 2,5 mm. longum
2 mm. latum , alæ lineares 0,7 mm. lalæ, apice rolundaiæ ; carinæ pe-
lala 3 mm. hmga, 1,5 mm. lala , apice rotundata ; ovarium 1 mm. Ion -
gum exlus villosulum, stylo 2,5 mm. tongo glabro ; ovula 2. Legumen
oblongum vcl subsphæricurn, dense tomentosum 1-2 spermum .*)
Angola, Welwisteh. 2048 b ( pro parle).
— 168 —
Bas-Congo, Thollon, n° 1032, Région du Niari, Camba à Bouan-
za, prairies, 1-1,50 m. haut, juin 1888.
Chari, A. Chevalier, n° 6473, de la Moyenne Koddo au Kaga
Mbra, brousse sèche, 29 nov. 1902; Périquet, n° 12, Haut Logone,
Abba, 1907.
Oubangui-Chari, Tisseront, n° 468, 1,50 ra. haut, Bambari,
commun, juin 1921; Le Testu, n° 4136, 1,75 m. haut, sur la route
de Wadda, 50 km. N.-W. de Yalinga, 22 août 1922.
Cette espèce, par plusieurs caractères, se rapproche de certaines
espèces du groupe des § dis&ilifloræ, à inflorescences ramassées à
l’aisselle des feuilles, h fleurs et fruits dressés, telles que I. conden-
sata clc Wild., 1. grisea Baker. Ses fleurs au nombre de 8-12 de¬
vaient l’en éloigner, mais déjà plusieurs autres plantes ont été rap¬
portées à ce groupe dont les inflorescences ne sont pas pauci flores.
Indigofera mounyinensis sp. nova = I. subulifera :
Welw. ( pro parle).
Suffrutex circa 1 m. allas. Caulis ramosus ± angalosus, pilis gri-
seis dense vestilus , ± glabrescentes, rubescenles. Slipulæ lineares,
subulalæ, patentes villosæ, 6 mm. longæ. Folia 3,5 cm. longa, 9-1 1 fo-
liolata, foliota terminait alias nunguam superanle, sæpe subsessilia,
peliolo cglindrico supra canaliculalo, veslilo, h 1 mm. infra foliotas
infimas, 4-5 mm. inler foliotas; foliolæ opposilæ, rarius suboppo-
sitæ, peliolulis brevibus, oblongæ vel elUpiicæ, basi ± obtusæ, apice
± aculæ, longe mucronalæ , 10-12 mm. longæ , 5-6 mm. lalæ, cosla
sublus mediocri , pilis griseis brevibus adpressis ± dense vestitæ.
Racemi axillares folia superanles 3,5-4 cm. longi, pedunculo brevi
8-10 mm. lonyo ± cglindrico, veslilo, bracteis 2,5-3 mm. longis villo-
sis, marcescenlibus. Flos 8 mm. longus, pedicello 1 mm. longo, veslilo ;
calix 3 mm. alias, labo brevissimo, dcnlibus subulatis, anteriore pa-
rum longiore, villosus; vexillum ovalum, apice suboblusum, 8 mm.
longum, 4 mm. latum ; alæ parum breviores 7 min. longæ , 1 mm.
lalæ, apice rotundatæ basim versus cilialæ; carinæ petala 8 mm. lon¬
ga, 2 mm. lata, acuta, imo apice oblusa; ovarium lineare 4 mm. lon¬
gum villosum, stylo 6 mm. longo glabro ; ovuta 5-6. Legumen oblon-
gum vel sæpius cglindricum apice longe altenualum, styli basi
marcescente, brunneum, pilis griseis ± dense inslructum, malurilale
± glabrescens , 2-5 spermum.
Angola, Welwitsch, 2048 b ( pro parte), 2049, 2050; Antunes,
n° 3102, Mounyino, rocaille des gorges légèrement boisées, 0,5-
1,5 m. haut, juill. 1900; n° 3179, Mounyino, clairières, sous-arbris¬
seau 0,6-1, 2 m., fleurs roses, janv. 1902.
Le n° 2048 b de Welwitsch porte sur le brin appartenant à
— 169
1. mounyinensis des capsules presque toutes 2-spermes probable¬
ment par avortement. Le port est d’ailleurs celui d’un rameau mal
venu. L’espèce est assez voisine de I. lincloria L., mais le calice à
dents subulées est nettement différent, et la plante ne noircit pas
au séchage. Par ses feuilles à folioles peu nombreuses et par son
fort mucron elle se rapproche assez de I. subcoryinbosa Baker, mais
les inflorescences en sont plus denses, les fleurs plus grandes, le
fruit tout autre.
Indigofera Dekindtii, sp. nova.
Suffrulex 0,8-1 m. ait us, ramosus. Caules ramique, prima æiate
db angulosi, deinde cylindrici, slriali, pilis brevibus adpressis dense
inslructi, deinde ylabrescentes ■ Slipulæ lineares subulalæ persisientes
8 mm. longæ, pilosulæ. Foliaimparipinnaia 10-12 cm. longa, 5-7 juga,
petiolo 1 cm. inter foliotas 1-1,5 cm., ultra saperiores 0,8 cm. longo,
cylindrico, supra eanaliculalo, piloso ; foliolæ opposilæ vel raro sub-
opposilæ, slipcllis minulis 2 mm. longis, peiiolulo 1,5-2 mm. longo,
lamina avala vel ellipîica ( s aile m. in juniore statu 18-22 mm. longa,
12-15 mm. lata, apice acuio vel rolundalo, mucronulo I mm. longo ,
costa sublus prominenle, nervis 3-5 jugis, adscendèntibus, parum
conspicuis, prima ælale subscricea, pilis brevibus adpressis, circa
margines coslamque densioribus inslrucla, Unie viridi, maiiiritale
rufescente. In/lorescentiæ axillares in racemos haud densos foliis bre-
viores, 2-5 cm. longos, pedunculo 1 cm. allô pilosulo, bradeis minulis
linearibus 1 m/n. longis pilosulis. Flos tnediocris 5 mm. longus ro-
seus, pedicello 1,5 mm. longo pilosulo; calix brevis, 2 mm. longus,
b-denlalus , denlibus subæqualtbus, selaceis 0,7 mm. longis; vexillum
obovalum, apice rotundatum 4 mm. tongum, 3 mm. lalurn, exlus
sub apice puberulum ; alæ lalœ leviter arcualæ, 4 mm. longæ, 2,2 mm.
laiæ, ungaiculo conspicuo brevi, glabne, carinæ pdala vexillum su-
peranlia, 5 mm. longa, 2,5 mm. lala, apice oblusa; ovarium lineare
puberulum 3 mm. longum breviter slipilatum, stylo 3,5 mm. longo,
ima basi puberulo, ovula 5-6. l.egurnen cylindrium 4-5 cm. longum,
3 mm. latum brunneum glabrum, basi slyli marcescenle roslrum acu¬
tum 3 mm. longum efformante, 5-6 spermum.
Angola, An tunes n° 3104, Mounyino, rocaille sous bois, 0,50-1 m.
(fruits), juin 1900; n° 3162, Mounyino, terrain pierreux sous bois,
fleurs rosées, 0,8 m. (fleurs), fév. 1902.
Cette espèce, du groupe des § tincloriæ, se place dans le voisi¬
nage de I. macrophyllum Schum., et plus spécialement de L emar-
ginella SLeud.; elle s’en éloigne par ses folioles de dimensions plus
réduites, les latérales nettement asymétriques, son racème moins
fourni. Ses folioles elliptiques mucronées, son fruit la rapproche de
1. Garckeana Vatke, dont elle n’a pas les belles grandes fleurs. Je
— 170 —
dédie la plante au P. Dekindt, le compagnon du P. Antunes, avec
qui il a rassemblé ce magnifique herbier de la Mission de Huillar
aujourd’hui au Muséum de Paris.
Indigofera komiensis , sp. nova.
SuffruUx. Coulis ramoms , ramis obluse angtilatis pilis albidisr
adpressis haiid densis inslmdis. Stipulée e lata hasi subulalæ 1,5 cm.
longæ, subscariosæ, s par se pilosæ. Folia irnparipirinala, foliolis op-
posilis, 18 cm. longa , pdlolo 0,6-1 cm. longo, inler foliotas 12-8 mm.,
ultra surnrnas 4 mm. producto, profonde canalicululo udprcsse pilo-
sulo ; foliolæ 2.1-23, peliolulo 1 mm. longo, oblanceolalæ basi ± cuneci-
tæ apice rolundalæ, nmcronulalæ, cosla supra im pressa, snblus me-
diocri, nervis 4-5 jugis adsccndenlibus parum eonspicuis, utraque
pagina pilis breuibus adpressis haud dense inslructa. Inflorescenliæ
axillares brèves in racemos 8-lo cm. longos densos ( sallem relate ju-
niori) subsessiles pedunculo vix I cm. longo ; bradeis rnagnis caducis r
floribus longioribüs, subscarinsis , linearibus, acuminalis 8-10 mm.
longis, 1,5 mm. lotis , pilosis. Fias 8 mm. lotigus , ± païens, pedicello
brevi 0,5 mm. longo , pilis brutineis veslilo ; calix b-parlilus labo bre-
vissimo, denlibus inæqualibus, anleriore corolla longiore 10 mm.
longa, posteriori bus 4-b mm. longis, subulatis, pilis griseis brunneisque
veslitis; ve.c ilium obeordalum apice laie emarginatum 7 mm. longum,
5 mm. latum, exlus brunne.o-jnlosnlum : al;v 7 mm. longæ, 2 mm. latæ
subacutre, propre hasitn ad 1,5 mm.conslrirlæ ; carinæ pela la vexillum
superantia 8 mm. longa, 2,5 mm. loin apice suhanila, apice m versus
pilosula ; antheræ parvæ subglobosæ conneclivo apice longe pro-
ducto ; ovarium lineare 6 mm. longum pilis albis adpressis vestitum,.
stylo 6 mm. longo glabro ; ovula 15-20. Legumen primo relaie de-
flexum deinde crecium, immalurum, 35 mm. longum, 2 mm. Icilum,
apice recurvato , pilis albidis adpressis haud dense instruction.
Ciiart, A Chevalier n° 9387, Baguirmi, Korni, 30 août 1903; dis¬
tribué sous le nom d’ Indigofera aff. sulherlandoides Welw.
N° 9425, Baguirmi, région du Bahr Erguig, Mouré, lit du Minia,
sables, 5 août 1903.
Soudan français, A Chevalier n° 3226, San, 14 septembre 1899.
L’échantillon de Komi ne porte que des fleurs jeunes, celui de
Mouré plus avancé, a quelques jeunes fruits déjà dressés, celui de
San porte des fruils beaucoup plus avancés : les racines sans être
lâches sont moins denses, l’extrémité ne porte que quelques fleurs,
dont les bractées sont nettement plus petites que dans les échantil¬
lons du Baguirmi. C’est sur ce dernier exemplaire que j’ai fait la
description clés jeunes fruits.
La plante est. remarquable par le double mouvement du pédi-
cellc floral. D’abord dressé quand la fleur se forme et s’épanouit.
- 171 —
puis réfléchi contre le pédoncule après l’anthèse, il se dresse à nou¬
veau lorsque le fruit commence à se former.
Comme I. sutherlandoides Welw., auquel elle a été comparée,
cette plante appartient au groupe des § lincloriæ, mais elle n’a en
réalité que peu de rapport avec la plante de Welwilseh : ses feuilles
sont plus longues, les folioles ont une forme différente, ses inflores¬
cences, ses fleurs en diffèrent beaucoup. Par la forme des folioles,
I. komiensis se rapproche davantage de 1. lincloria L. et des espèces
voisines, mois la plante ne noircit pas au séchage, les inflorescences
sont plus denses, le calice est plus long. Les grandes bractées rap¬
pellent celles de 1. Homblei, De Wi)d., mais le calice en est tout
autre.
En réalité, l’inflorescence dense de la plante de A. Chevalier,
son calice égal à la corolle, son mode de fructification lui donnent
une place bien tranchée dans le groupe des tincloriæ.
Indigofera Le Testui, sp. nova.
Suffrulex. Radix lignosus caules numerosos einiltens, primum
simplices floriferos, foliis quasi nullis, deinde paucos ad 30 cm. pro-
diicfos folia ferenles , rarnosos. Gaules ftoriferi angnlalo-slriali pilosi ;
folia pauca 1 -foliolata uel irifoliolala, foliolis latéral ibus vix evoluiis,
pefiolo 3 rnm. Ion go, lamina obooata basi cuneata a pire, sublruncala
mucronulalaque, 6 mm- longa, 3 mm. lata, cosla sublus promirtenli
ulraque pagina dense aclpresseque pilosa. Caules foliali basi cylindrici
glabri, supra slriali glabrescenles , ima basi racemos denudatos mar-
cescent es, supra folia imparipinnata, foliolis opposilis, inferiora pau-
cijuga, superiora 17-19 foliolala ferenles , Slipulæ minutie 1,5 mm.
longæ subscariosæ. Folia subsessilia 3,5-5 cm. longa, pedunculo
1-2,5 mm. lorigo, inter foliotas latérales 4-5 mm., ultra summas
1 .5-2 mm. producto, supra canaliculalo, adpresse pilosulo ; foliolæ
peliolulo fere nullo, obovaim vel oblongte, 6-8 mm. longæ, 2,5-3 mm.
latæ, ullimis Ierminalique sæpe minoribus, basi cunealæ apice rotun-
datæ, mucronulo breui infra recurvalo, cosla sublus valida, ulraque
pagina piiis albidis adpressis haud dense inslructa.
I n florescenl iæ præcoces in racemos muUifloros 8-15 cm. altos, in¬
terne laxiores supra dens tores, pedunculo 2-4 cm. longo cylindrico
adpresse pilosulo; bracleis minulis 1,5 mm. longis ± persislenlibus.
Flos minutas vix 3 rnm. altus ru ber, exlus dense griseo-piiosulus,
pedicello l mm. longo ; calix corollæ subæqualis 2,5 mm. longus
b-parlilus denlibus subulalis; véxWüm. oblongum marginibus late-
raliter sinuatum, apice obtuse acuminalum 3 mm. longum, 1,5 mm.
latum; alæ \lineares falcalæ apice subacutæ vexillum æquantes
0,8 mm. lalæ, glabræ ; carinæ pelala 3 mm. longa, 1,2 mm. lala apice
acuminata, vix gibbosa roslro lalerali nullo; anlhcræ subglobosæ
— 172 —
paru æ; ovarium 1,5 mm. longum, subglabrum, slylo 1,5 mm. longo
glabro ; ovula 3-4. Legumen païens, applanatum, marginibus crassis,
8-10 mm. longum , 2 mm. latum, pilis adpressis sparse insiruclum,
3-4 spermum.
Oubangui-Chari, A. Chevalier n° 7308, Dar-Banda oriental,
environs de Ara, plateaux, 17 janvier 1903.
Le Testai, n° 3650, voyage chez Saïd Bandas, fleurs pourpres, la
plante ne paraît pas entièrement développée, 26 janvier 1922.
Tisserand nn 950, Ivoga Ndolcpwa, 30 km. N. Bambari, savane
brûlée, fleurs rouge vit, 30 janvier 1903; plante adulte, juillet 1903.
N° 950 bis, près Riv. Kagbi, 20 km. N. Moroubas, fruits et jeunes
feuilles 3-5 foliolées, 10 février 1925.
N° 950 1er, à folioles plus grandes, fleurs roses, sur latérite, route
Moroubus-les Mbrés, 5 avril 1927.
Par son légume comprimé, cette espèce appartient à la section
Amecarpus; elle se place près de I. pralicola Baker fils, elle s’en
éloigne (e descriplione) par ses fleurs précoces, son raeème plus
long et surtout ses feuilles à folioles plus nombreuses et plus
courtes, non linéaires. La fleur à carène aiguë et sans éperon latéral
rappelle celles des plantes de la section Euindigofera § indigaslrum.
Il ne serait pas impossible qu’un jour on l’y ramène ainsi qu’L pra¬
licola dont il est difficile de la séparer.
Cette plante montre le phénomène de « proléranlhie », les fleurs
apparaissant avant les feuilles, et les fruits tombant avant que la
plante n’ait atteint son plein développement. Plante des savanes
brûlées, elle montre, peu de jours après l’incendie, de nombreuses
touffes de liges florifères de 10-15 cm. haut, h fleurs rouge vif, par¬
fois roses, puis fructifie, tandis que quelques tiges seulement s’ac¬
croissent et montent jusqu’à 30 cm., portant des feuilles d’abord
3-5-7 foliolées, puis multifoliolées. Quand la plante atteint son plein
développement, elle est au milieu des grandes graminées qui finis¬
sent par l’étouffer.
Je dédie cette plante à M. Le Testu, administrateur des Colo¬
nies, dont l’amitié m’a été une aide souvent bien précieuse. Ses
belles récoltes dans l’Oubangui-Chari oriental offrent des docu¬
ments remarquables par les affinités qu’ils manifestent avec la flore
de la région du Nil et de l’Est Africain.
- 173
Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum y
par M. A. Guillaumin.
60. Allopleclus Lynchii (l) Hook. f.
Cette plante qui figurait dans les serres du Muséum sous le nom de
Sinningia airo-purpurea, dès 1897, correspond à la planche d’Hooker
(Bot. Mag. t. 7274, 1892) exécutée d’après une plante du Jardin
botanique de Cambridge ayant fleuri en juillet 1892 sauf que les
feuilles ne sont en dessus ni vertes comme l’indique le dessin, ni
« flavo-viridis » ou devenant « red purple » comme le dit le texte*
elles sont — les jeunes comme les vieilles — « vert foncé rougeâtre
et cuivré » comme l’indiquent Bellair et Saint-Léger (PL de serrer
p. 1483).
La description et la figure peuvent être complétées en disant que
le tube de la corolle est marqué longitudinalement en dedans de
deux lignes de points rouges, que la glande du disque est doublée
en avant d’une petite pointe subulée insérée à sa base et représen¬
tant la 5e étamine et que le style peut être plus court que les éta¬
mines.
Les noms de Sinningia purpureo-rubra Hort. ex Bellair et Saint-
Léger, /. c., (1900) et S. alro-purpurea Hort. ex Bellair et Saint-
Léger L c. sont certainement synonymes ainsi que S. purpurea
Hort. Petrop. ex Lynch teste Hooker et très probablement S. pur¬
purea Hort. ex Gentil : PL çull. Serres Jard. bot. Bruxelles , p. 177
(1907) nomen.
La patrie reste douteuse : Hooker indique : Colombie?, Bellair
et Saint-Léger : Brésil? et Gentil n’en donne aucune.
D’après Lynch, cité par Hooker, l’espèce aurait été introduite,
probablement avant 1885, par Linden, ce qui laisserait supposer
qu’elle est d’origine colombienne, mais je n’en ai trouvé aucune
mention dans les Catalogues de Linden, dont je n’ai pu, du reste,
consulter qu’une série incomplète.
61. AlocasiaGigas L. Linden in L'Hort. iniern ., Calai. 1886-87 p.4I
(nomen nudum), Ghantrier ex Ed. André in Bev. Hort. 1897r
(x) Et non Lynchei, puisque l’espèce est dédiée à Lynch, jardinier en chef du
Jardin Bofanique de Cambridge.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 174 —
p. 402(descriptio), Chantrier : Calai. 1900, p. 6 (Icon.)
Engler, dans sa monographie des Aracées (P flanzenreich IV,
23e, p. 112, 1920) n’a pas identifié cette plante, introduite par
Linden en 1885, puis par Chantrier vers 1895, cultivée aux Jardins
botaniques de Paris (depuis 1902), (Bruxelles (1907,) Kew (1915)
et dont Ed, André (Inc. cil.) a donné une description complète de
la feuille et Mottet ( Dicl . Horlic. de Nicholson, Iraduct. française V,
p. 717, 1899) une description sommaire.
En comparant la plante vivante que le Muséum a reçue de M. Vil-
liers, horticulteur à Ceylan (f. 115, 1921) aux documents de l’Her¬
bier du Muséum, on la trouve identique à Schizocasia Pûrtei SchoLL
(in Bonplandia X , p. 148, 18G3) = Alocasia Porlei Merril ( Enum .
Philipp.PLI, p. 185, 1923), des Philippines, non Alocasia Porlei Engler
otBeeeari (in DC. MonoQ.Phun. Il, p.645, 1879) = ,4. acuta Rallier f.
(in Bull. Herb. Boiss. V I, p. 105, 1898) = Schizocasia acuta Engler
(in Bol. Iahrb. I, p. 186, 1889) de N,,c Guinée, représenté par une
feuille distribuée par Engler ( Arac . exsicc. et illusl., n° 109) et pro¬
venant du Jardin botanique de Kicl.
62. Mormodes Oberlanderianum Lehrn. et Krânzl. var. epunc-
tata Guillaumin var. nov.
Correspond à la figure du type (Gard. Chron., 3e sér., XXVIII,
p. 318, flg. 96) sauf que la fleur est plus petite (2 cm. de largeur), à
sépales est pétales vert pâle jaunâtre, le labelle vieil ivoire, plus
jaune vers la base et l’onglet, verdâtre longitudinalement au milieu
de la lame et vers la pointe et que les sépales latéraux sont incurvés
comme le sépale supérieur et les pétales.
Colombie : Bogota ( Frc Apollinaire, f. 154, 1930).
Les variétés à fleurs jaunes sont du reste connues, en particulier
chez le M. Buccincilor Lindl qui existe en Colombie (cfr. Cogniaux
et Goossens Dicl. Icon. Orch. Mormodes, pl. 3 et 3A, 1899), bien qu’il
soit oublié dans l'énuméra Lion de Sehlechter (in Fedde Hep. Sp. nov.,
Beihefte VII. p. 257, 1920).
63. Odontoglossum cochlearilabris Guillaumin, sp. nov.
Pseudc/bulbis ovoideis, ualde compressis (5 cm. x 3 cm. x 2 cm.),
foliis 2, ovalo-Ianceolalis (13-18 cm. x 3,5-4 cm.), apice acuiis, basi
longe allcnualo-plicalis. Inflorescenlia brevi, pauciflora, floribus sat
magnis (5,5 cm. x 7 cm), flavo-brunneis, marginibus flavioribus, se-
palis lanceolalis (3,5 cm. x 1 cm), apice brevrter subulalis, 9-ner-
viis), petalis brevioribus (2 cm.), apice rolundalis , dorso terlia parle
longe (1,2 cm.) cirrhalis, 7 nervi is, luhr.llo ad 2,5 cm. longo, pandu-
riformi, latiludine maxirna 1 cm., mitiima 4 mm. antice cochleari,
apice Iruncalo, callo lamina profonde relusa (2 mm. x 7 mm.), trans¬
verse crislato et anlice bifide (5 mm.) cristalo, columna erecta, 1 cm.
longa, nullornodo appendiculala , ad apicem brevissime papillo.sa
el apice infra villosa.
175 —
Provenance inconnue, donné par M. R. de Rothschild (I. 170, 1,
148, 1929) sous le nom d’O. grande dont il est très différent; a fleuri
en juillet 1929.
Espèce particulièrement remarquable par les cirrhes que portent
sur leur dos les pétales, par le labelle cuivré, en cuiller dans sa partie
.antérieure et son gynostème sans aucun appendice.
— 176 —
Révision de quelques genres et sous-Genres
de Liliacées bulbeuses
D’APRÈS LE DÉVELOPPEMENT DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
(Scilla, Endymion, IIyACINTHUs) ,
par M. Pierre Chouard.
[Suite).
III. — Extension à d’autres groupes de Scillées.
J’ai pu encore étudier un bon nombre d’autres espèces appar¬
tenant aux genres Ornithogalum> Puschkinia, Chionodoxa, Mus-
cari, Hyacinlhus, etc., et vérifier que les mêmes principes de clas¬
sification leur étaient applicables. Cependant la difficulté à se pro¬
curer certaines de ces nombreuses espèces ne me permet que de
donner, pour certains de ces genres, des résultats fragmentaires
ou provisoires.
Dès maintenant, je puis pourtant établir :
1° Un genre Brimeura [Salisb., extens. et revis. Nob.,] formé
à partir de deux espèces enlevées aux anciens Hyacinlhus, l’une,
de la section Hyacinlhella Bak., l’autre de la section Bellevallia
Bak. Ce nouveau genre, au lieu d’être proche des Hyacinlhus, a
toutes ses affinités du côté des Endymion;
2° Que les genres Puschkinia Adams et Chionodoxa Boiss. sont
à placer au voisinage immédiat des Scilla sous-genre Euscilla
Nob., et non pas des Hyacinlhus. (Cf. plus haut, p. 163) ;
3° Que le genre Camassia Lindi. est à peine distinct des Endy¬
mion. (Cf. p. 162);
4° Que, dans l’ancien genre Hyacinlhus L., Bak., les sections de
Baker : Euhyacinlhus , et probablement Slrangweya ainsi que Peri-
boea Benth, sont à séparer comme genres distincts bien à part. Le
reste, composé des anciennes sections de Baker : Bellevallia et
Hyacinlhella, est, après expurgation, à constituer en autant de
genres distincts, mais cependant très voisins des Muscari Mill . ;
de sorte qu’une révision plus poussée amènerait peut-être à réunir
en un seul genre, avec plusieurs sections passant des unes aux
autres, l’ensemble des Bcllevalia Lap., Hyacinlhella Schur, et
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
- 177 -
Muscari Mill. ; ce genre global resterait cependant bien distinct
des anciens Euhyacinthus et surtout des Brimeura.
Voici les diagnoses que je puis fournir pour ces genres révisés :
Genres établis dans l’ancien groupe des HYACINTHUS,
Bak., et MUSCARI Mill., Bak.
Genus BRIMEURA, Salisb., 1866; extens. et revis. Nob. =
pro parle Hyacinthella Bak. non Schur + Bellevallia
Bak pro parle.
Semina globosa. — Planlula colyledone hypogœo, ïenue, longa
vaginâ inuolvenle. — Bulbus omnino se rénovons quolannis. —
Bulbus tunicalus, lunicis coalescenlibus. Tunicæ anni præceclentis
plus minus marcescenles. — Sériés annua foliorurn inilia vaginas
tenues, ampleclmles et fugaces, longæ vel brèves ullimo s quamas sine
limbo exhibens. — Badices annuæ, simplices. — Scapi rigidi. —
Bracieæ simplices elongalæ, coloralæ. — Perianlhium 6 segmentis
in lubo haud urceolato coalescentibus, cæruleum vel roseum. — Sla-
mina in lubo vel in fauce ' adhœrenlia. — Amylurn cr assis granis
composilurn. — Regeneraiio bulbillorum in uiridibus foliis facillima.
B. amethystina Salisb. (= Hyacinthus am. L.); B. fastigüüa Nob. (= R. fastig. Bert.).
Chaînes pyrénéennes et Tyrrhénide (Pyrénées, Dalmatic, Croatie, Corse, Sardaigne,
Baléares).
Tout à fait distinct des suivants; plus proche d 'Endymion.
Genus HYACINTHUS, L., 1735; emend. Nob. (= Sect.
Euhyacinthus Bak.).
Semina globosa, cum arilo e.arnoso. Capsula globosa. — Plan-
tula colyledone epigœo. — Bulbus paulatim se renouons per plures
annos, squamosus cum adultus est, squamis liberis. — Sériés annua
foliorurn nullam vaginam, sed ullimo L, aliquando 2-3 squamas
sine limbo exhibens. — Squamæ valdè ampleclentes, margine recta.
— Sæpissime 2 sériés squamarum luberosarum in bulbo, non magis.
— Radices annuæ, simplices. — Scapi deflexi posl pores. — Bracieæ
brevissirnæ, nonnunquarn elongalæ sed pæne incoloratæ. — Perian¬
lhium infundibuliforme, 6 segmentis in lubo conlradalo coalescen-
iibus, lobis subpalenlibus el subæqualibus lubo. — Eilamenla tenua,
simplicia. r — Amylurn. — Regeneratio bulbillorum haud facilis
præler in squamis luberosis.
H. orientalis L. et var.
Orient; Subsp. Région méditerranéenne, et cultivé.
Généra MUSCARI, Tourn. ex. Mill., [1752; Bak., 1870;
HYACINTHELLA, Schur, 1850, non Bak.; BELLE VALIA ,
Lap., 1808.
Bulletin du Muséum , 2“ s., t. III, 1931.
12
— 178 —
Généra inler se affinia, fortasse unum genus, a Hyacintho Nob,
bene distincla. Descriplioni auclorum addendum est :
Semina globosa, sine arilo. Capsula triqueîra. — Planlula ( ubi
cognita) colyledone epigœo. — Bulbus paulatim se rénovons per
plures annos, squamosus cum adullus est, squamis liberis. — Sériés
annua foliorum nultam vaginam exhibons. — Squamæ amplec-
tenles, margine recta. — Sæpissime 3-5 sériés squamarum tubero-
sarum in bulbo. — Radiées annuæ, simplices. — Scapi rigidi. —
Bracleæ sæpissime nallæ vel obsolelæ. — Perianlhium lobis bre-
vioribus tuba.
Muscari MiJl. - Perianthium Itthn urceoluio. - 88 espèces, dont, plusieurs ne sont
probablement que des variétés, en 3 sections réunies par des formes de transition, et
affines avec les genres voisins : Leopoldia avec Bellevalia, et Botryanthus avec Hyacin-
thella. — Orient (56 espèces particulières), depuis la Grèce jusqu’en Perse et au Tur-
kestan; Europe orientale, australe, centrale et occidentale : Afrique du Nord, dç
l’Égypte au Maroc.
Bellevalia Lap. — Perianthium tuba non urceolato, Stamina in fauce adhœrenlia. —
66 espèces, qui mériteraient d’être séparées en sections. — Orient (45 espèces parti¬
culières) depuis la Grèce jusqu’en Perse et au Turkestan; Europe orientale, australe,
centrale et occidentale; Afrique du Nord, de l'Égypte au Maroc.
Hyacinthella Schur, non Bak. — Perianthium tubo non urceolato. Stamina tuba
adhœrentia. — 17 espèces. — Schur créa ce genre pour H. leucophæa Schur. Depuis lors,
la plupart des espèces ont été décrites sous le nom de Hyadnthus ou de Bellevalia,
section Hyacinthella Bak. Mais celte section comprenait à tort Brimeura amethystina ,
Le genre Hyacinthella restitué au sens de Schur contient, art e la première espèce de
son auteur : Jt yacinlhelbi azureci (Pal.) Nob., H. dahnnika (Bak.) Nob,, H. Heildreichii
(Boiss.) Nob., IJ. hispida (Bak.) Nob., II. Kopel-Vayhi (Caern.) Nob., II. Impala (Steud.)
Nob., II. miemntha (Bak.) Nob.. II. nenosa (Boiss.) Nob., H. nivalis (Bak.) Nob.,
H. paradoxe (Fisch.) Nob., 77. persica (Boise.) Nob., II. pmido-Muscari (Bak.) Nob.,
77. pyemntha (Bak.) Nob., H. rumelica (Bak.) Velen., II. transcaspica (Lifw.) Nob.,
77. Turkewicsii Woronow. — Région aralo-pontique (Asie mineure et surtout Perse et
Transcaucasie); domaine sarmatique (Russie du Sud, Galicie, Transylvanie, Bulgarie
jusqu’en Serbie et Dalmatie).
Généra Strangweiam Bert. neque Peribceam Kunlh, a Baker
et Bentham in généré Hyacintho disposita quoad sectiones non
vidi vivent ia.
Genus STRANGWEIA, Bert., 1835 (1 spec., in Græcia ),
perianlhio lobis tubo, filamentis iridenlalis , disiinctum est haud
dubie.
Genus PERIBŒA, Kunlh, 1843 (7 spec., in Africa auslrali ),
bulbis exhibenîibus vaginas fugaces, siaminibus lobis, non tubo
adhærentibus, valde et certe disiinctum est ab Hyacintho.
Un tableau fera saisir, d’un coup d’œil, la nature et l’importance
des changements ainsi apportés à la classification ainsi que les
affinités les plus évidentes :
ANCIENNE CLASSIFICATION
CLASSIFICATION PROPOSÉE
Scülées proprement dites.
Genre ORNITHCGALUM
etc . . . .. .
Genre ORNITHOGALUM
etc.
Genre S CILLA L., Bak. Engl
sect. Euscilla Bak.— < .
sect. Endymion Bak
etc .
Genre CAMASSIA Lindl
Hyacinthées.
Genre HYACINTHUS L., Bak., Engl,
sect. Hyacinthella Bak. — , .
PUSCHKINIA Adams et CHIO-
DOXA Boiss. ■* -
SCILLA L., revis. Nob.
. s. genre Euscilla Nob,
. — Petranthe Nob.
. — Basaltogeton Nob.
. — Prospero Nob.
ENDYMION Dum., revis. Nob.
. — Sombra Nob. < -
. — Hylomenes Nob.<-
etc.
CAMASSIA Lindl. <• -
BRIMEURA Salisb., extens. et revis.
Nob.
sect. Euhyacinthus Bak,
sect. Strangweya. Bak..
sect. Pehiboea Benth _
sect. Bellevallia Bak.. .
HYACINTHELLA Schur. -t—
HYACINTHUS L-, emend. Nob.
STRANGWEJA Sert.
PERIBOEA Kunfh.
B ELLE VALI A Lap. <- - -
Genre MUSCARI Mill .
sect. Leopoldta Bak. . .
sect. Botryanthus Bak.
sect. Mosciiaria Bak. . . .
MUSCARI Mill.
. Sect. Leopoldia Bak.
. Seot. Botryanthus Bak.
. Sect. Moscharia Bak.
•*-
Genres CHIONODOXA Boiss.
PUSCHKINIA Adams,
etc .
et
etc.
N. B.
les plus évidentes.
= séparation des principaux groupes ; — = affinité
180 —
CONCLUSION
La classification que je propose pour les anciens genres Scilla
et Hyacinthus est fondée sur les types de développement de l'appareil
végétatif. Je mets les caractères qui en sont tirés en premier rang
pour la délimitation des genres et des sous-genres, plaçant en rang
secondaire les caractères fournis par la fleur et par le fruit. Il n’est
pas question de dénier leur valeur aux caractères floraux profonds
(diagrammes, placentation, ...) qui servent justement pour définir
les ordres et les familles; mais je pense que pour les genres et les
sous-genres, les minimes caractères floraux utilisés jusqu’ici dans
la tribu des Scillées doivent céder le pas au bloc des caractères
végétatifs que j’apporte.
La classification révisée que je propose me paraît mieux fondée
que l’ancienne.
1° Parce que les caractères utilisés sont plus nets, plus tranchés;
2° Parce qu’ils sont corrélatifs les uns des autres, si variés
qu’ils puissent être, de sorte que les groupes délimités d’après eux
sont définis, non sur un seul caractère arbitrairement choisi, mais
sur un ensemble de caractères;
3° Parce que les nouveaux genres et sous-genres cadrent beau¬
coup mieux que les anciens avec les données de la Géographie
botanique.
Si elle est plus satisfaisante, si elle paraît donc mieux répondre
aux véritables affinités, la classification que je propose a aussi
d’autres avantages :
1° Elle suggère des expériences d’hybridation qui pourraient
permettre de vérifier si les affinités mises en évidence correspondent
bien aux parentés réelles, sans préjudice de l’intérêt botanique
et horticole qui pourrait en résulter;
2° Elle est susceptible d’être largement étendue, comme méthode
de classification des genres et des sous-genres, aux autres végétaux,
et notamment, aux autres tribus de plantes bulbeuses, ouvrant
ainsi la voie vers un champ étendu de recherches;
3° Sans négliger les caractères tirés de l’examen des plantes
d’herbier, qui peuvent dans certains cas révéler diverses particu¬
larités du développement de l’appareil végétatif, elle utilise d’abord
des caractères fournis par l’étude des plantes vivantes, telles que
peuvent les connaître les botanistes qui suivent les végétaux dans
la nature, et surtout les jardiniers dans leurs cultures.
— 181 —
Nouveau voyage d’études
en Afrique Occidentale française,
par M. Aug. Chevalier.
En 1900, j’ai rendu compte dans le Bulletin du Muséum des deux
voyages d’études que j’avais effectués en 1898-1900 en Afrique
Occidentale : 1° Voyage au Soudan français (n° 5, p. 248), 2° en
Sénégambïe (n° 6, p. 302). Pendant de longues années, j’ai par¬
couru toutes nos possessions de l’Afrique tropicale, puis en 1913,
j’ai interrompu mes voyages en Afrique pour me consacrer à
d’autres pays et à d’autres études. Je suis revenu en 1929 pour la
neuvième fois en Afrique noire, et j’ai parcouru pendant les mois
d’octobre et de novembre les principales régions du Sénégal, m’y
consacrant principalement à l’étude de la culture de l’Arachide et
à de nouvelles recherches sur la flore et la végétation.
J’ai été invité, en 1930, par M. le Gouverneur Général J. Carde
à venir faire de nouvelles recherches en A. O. F., et c’est de ce der¬
nier voyage, ma dixième campagne botanique en Afrique noire,
que je veux rendre compte.
Mon but était de parcourir encore une fois la Côte d’ivoire et
la Guinée française et d'y poursuivre de nouvelles recherches sur
la flore, la végétation forestière, les cultures nouvelles, enfin d’étu¬
dier quelques points spéciaux : les espèces spontanées de Caféiers
le résultat des introductions végétales que nous avons faites autre¬
fois à Dalaba, les formations végétales primitives, et celles qui sont
dues à l’action de l’homme, tant dans la forêt dense ombrophile à
feuilles persistantes de la Côte d’ivoire que dans la forêt tropo-
phile (à feuilles caduques) mêlée de savanes, de plateaux ferrugi¬
neux arides, de massifs montagneux à végétation semi-monta¬
gnarde de la Guinée française.
Embarqué à Bordeaux le G septembre sur « Le Brazza », je débar¬
quais le 20 du même mois à Grand-Bassam. J’étais de retour en
France, à Marseille le 12 décembre. Mon séjour en Afrique a duré
environ deux mois et demi. Grâce au rail et à l’automobile, j’ai pu
effectuer dans nos possessions, un voyage do près de 5.000 kilo¬
mètres, revoyant en quelques semaines des pays que j’avais mis des
années autrefois à étudier, et visitant même des pays nouveaux
Bulletin du Muséum, 2e s., 1. 111, n° 1, 1931.
— 182 —
pour moi : le Cercle de Bondoukou, l’Ouest du Baoulé, les Pays Bété
et Gouro, enfin en Guinée la région de Dubréka et la subdivision
de Mali, où j’ai l'ait l’ascension du Mont Loura (1.490 mètres d’alti¬
tude), ascension qui devait me procurer des plantes nouvelles
excessivement intéressa nt.es .
Je voudrais résumer ci-après les diverses étapes de ce voyage et
faire connaître quelques faits nouveaux qui se rapportent aux
Caféiers et diverses observations sur des plantes nouvelles ou peu
connues de l’A. O. F., enfin sur le Jardin de Dalaba. Mais aupara¬
vant, je dois remercier les personnes qui m’ont accordé le plus
aimable accueil et grâce auxquelles j’ai pu recueillir, en peu de
temps, de nombreux documents et visiter un grand nombre de
pays : M, J. Brévié (dont je fus l’hôte à la Côte d’ivoire qu’il quitta
quelques jours après mon arrivée pour aller prendre le Gouverne¬
ment Général de l’A. O. F.), MM. les Gouverneurs p. i. Boutonnet
(Côte d’ivoire) et Antonio (Guinée), tous les Administrateurs colo¬
niaux dont j ai parcouru les cercles et dont j’ai été l’hôte, les
Chefs des Services agricoles et des Services forestiers, puis MM. Four¬
neau et Séineillon qui m’accompagnèrent, l’un à Bondoukou,
l’autre au Fouta-Djalon, enfin M. Louis Leroy, ancien membre de
la Mission Foureau-Lamy qui me fit visiter les îles de Los et les
environs de Dubréka. Je n’ai garde d’oublier les nombreux colons
et Chefs indigènes qui se sont intéressés â mes travaux et m’ont
reçu de la manière la plus cordiale.
Itinéraires suivis.
A. Cote d’ivoire : Le littoral, de Grand-Bassam au Port d’Abid¬
jan (dunes fixées et marais), lagunes et savanes de Bassarn à Dabou,
Bingerville et la Station de La Mé pour l’étude du Palmier à huile,
Abidjan et la réserve forestière du Banco, divers chantiers fores¬
tiers dans le Pays Abbey (Agboville), le Moyen-Comoé et l’Indénié
(Abengourou), le passage de la forêt dense à la savane entre Aben-
gourou et Bondoukou, la vallée du Bundama, la traversée de la
forêt de Tiassalé à Daloa (Pays Bété), Guiglo, Man et Danané,
retour par Daloa, le Pays Gouro, le Baoulé (Bouaké et Dimbokro),
Taumodi et Tiassalé. J’ai ainsi traversé en trois régions différentes
la grande forêt ombrophile, et j’ai étudié ainsi les transitions de la
forêt dense à la forêt-parc et les empiétements de celle-ci. Dans le
Sud, j’ai étudié les savanes du littoral : les unes peuplées d’Andro-
pogonées sont primitives, les autres où domine Y Imperata sont des
formations secondaires. La forêt primitive devient de plus en plus
rare. Partout, â travers la forêt, l’Indigène et l’Européen déboisent
pour faire des plantations (Cultures vivrières, Cacaoyers, Caféiers,
Palmiers à huile).
183
B. Guinée française : Le littoral près Conakry et Dubréka,
l’île de Fotouba (archipel de Los), les régions de Manéah et de
Coyah, puis celles des Grandes-Chutes, Friguiagbé, Kindia où
s’installent actuellement de nombreuses plantations de Bananiers.
La région de Mamou (700-800 mètres d’altitude), enfin une partie
-du Fouta-Djalon (Dalaba, Kindia, Bomboli, Pila, Timbi-Touni,
Labé, Yambéring et Mali).
Dans cette région montagneuse, j’ai séjourné quelques jours en
•deux points : à Dalaba pour examiner ce qui restait du Jardin bota¬
nique de Dalaba et h Mali, région la plus élevée du Fouta (Mont
Loura 1.400 mètres d’altitude). Je suis revenu à Conakry par l’iti¬
néraire que j’avais suivi à l’aller. Je ne me suis arrêté que quelques
heures à Dakar, mais l’an dernier j’avais consacré deux mois à
l’étude de ce pays.
Étude des Caféiers.
J’ai signalé pour la première fois en 1907 l’existence de
■Caféiers sauvages dans la forêt dense de la Côte d’ivoire. J’ai
rapporté tour à tour les formes que j’avais trouvées dans l’Indénié
tantôt au Coffea excelsa A. Cliev. et tantôt au C. abeokutae Cramer.
En même temps j’annonçais que le C. libérien Hiern. souvent
cultivé sur le littoral de cette région n’était spontané ni à la Côte
•d’ivoire ni au Libéria. La même année j’avais fait connaître dans
les C. R. de l’Académie des Sciences une nouvelle espèce C. humi-
lis, plante naine vivant sous l’épais couvert de la forêt, dense pri¬
mitive, donnant un calé excellent, mais chaque plant n’a que
deux ou trois paires de feuilles.
De 1910 à 1929 de nombreux spécimens de Caféiers spont anés
à la Côte d’ivoire m’ont été adressés par plusieurs collecteurs. L’état
de ces matériaux ne m’a pas toujours permis de les identifier. Aussi
au moment où l’on cherche à développer la culture du Caféier dans
l’Ouest africain, était-il urgent de rechercher les formes propres au
pays et celles qui, étant introduites, se comportent d’une manière
satisfaisante. C’est ce que je me suis efforcé de faire au cours de
mon voyage. Je passe en revue ci-après les especes que j’ai observées :
1° Cofiea arabica L. — Ce Caféier n’est pas spontané en Afrique
occidentale, mais il a été introduit depuis longtemps en divers
points de la côte, fi Kissidougou (1899), à Dalaba (1910), en Côte
d’ivoire à La Mé (1922), à Man (1928). 11 se comporte assez bien
partout, mais il doit être ombragé. Il est particulièrement recom¬
mandable pour les altitudes situées au-dessus de 400 mètres, mais
même aux basses altitudes la maladie causée par VHemileia vas -
ialrix n’a pas été observée. La culture de cette espèce qui donne
les cafés de meilleure qualité doit être recommandée.
— 184 —
2° C. liberica Hiern. — Je rapporte au Liberia tous les Caféiers
à grandes feuilles coriaces de la Côte d’ivoire que j’avais précé¬
demment rattachées à tort à C. excelsa. C’est une espèce excessi¬
vement variable, présentant des races multiples, spontanées à la
Côte d’ivoire. Certains individus ont les feuilles assez petites et
cunéiformes avec de gros fruits globuleux (type de Hiern), d'autres
de très grandes feuilles rappelant celles de C. Dgbowskii et des
fruits plus ou moins gros, ovoïdes ou globuleux avec, parfois, des
grains plus petits que ceux du Liberia ( Gros- Indénié ). On m’a
montré au Jardin d’essais de BingerviJle une forme à petits fruits
et petits grains presque semblables à ceux de V Excelsa. Cette
variété est connue sous le nom de Sassandra et elle aurait été
trouvée spontanée, près des rives de celte rivière, dans le cours
inférieur. Le C. liberica sous ses diverses variétés est spontané en
divers points de la forêt de la Côte d’ivoire. Il est toutefois beau¬
coup plus clairsemé que C. Canephora. J’ai reçu ou observé l’espèce
dans les localités suivantes : Assikasso, Abengourou dans l’Indénié,
environs de Tiassalé, de Daloa et de Guiglo, Bas Sassandra. M. Por-
tères m’a signalé son existence aux environs de Danané. Certaines
formes de C. liberica de la Côte d’ivoire donnent, dit-on, du café
excellent. Cependant, nous pensons que les formes à grosses fèves,
peu appréciées sur les marchés d’Europe, sont à éliminer des plan¬
tations. 11 serait du plus haut intérêt de, sélectionner des formes à
grains moyens et de créer ainsi un type Indénié amélioré homogène.
En ce moment on cultive sous le nom de Gros Indénié ou Assikasso
les formes de Liberia les plus dissemblables et le café qu’elles pro¬
duiront aura forcément peu de valeur.
3° Coffea excelsa A. Chcv. — Ce Caféier originaire du Haut-Chari,
d’où son nom de Chari , n’est pas spontané an Afrique occidentale
et il n’est encore introduit qu’en de très rares localités : à Binger-
ville (plantation Blachon, plants authentiques), à Camayenne (sous
le nom erroné de C. Arholdiana), enfin Jardin d’acclimatation de
Dalaba, en Guinée, où nous l’avions apporté en 1912 et d’où il
s’est répandu dans quelques plantations indigènes. C’est partout une
plante très robuste, résistante aux insectes et aux maladies cryp-
togamiques. Elle donne de très hauts rendements. Nous estimons
que c’est une forme de grand avenir pour l’Afrique occidentale.
4° C. Canephora Pierre. — Ce Caféier dont la forme améliorée est
connue sous le nom de Caféier Robasla a été découvert au Gabon
en 1885 et plus tard au Congo belge, puis dans l’Ouganda.
En 1905, sur les indications du Dr Maclaud, je constatai la pré¬
sence à l’état spontané d’un Caféier de ce groupe à Bilima (Guinée
Française) sur les contreforts du Fouta-Djalon. Je décrivis cette
forme sous le nom de C. Maclaudi la distinguant du type surtout
par les feuilles terminées par un long acumen étroit et par les grains
— 185 —
très petits; beaucoup de fruits sont monospermes. C’est également
cette forme qui existe le plus souvent dans la forêt vierge de la
Côte d’ivoire, et dans les galeries forestières le long des rivières.
Le café qu’elle produit est connu sous le nom de Petit Indénié,
Caféier de Touba , Caféier des Plateaux, Caféier de Bilima. En réalité
c’est un Robusta à petits grains et j’ai reconnu que- par la culture
il s’améliore assez vite. J’ai constaté aussi que même à l’état spon¬
tané il est très variable et la descendance n’est pas homogène. Dans
un peuplement de Maclaudi, on peut distinguer par la feuille des
variétés qui se rapprochent du .Laurentii De Wild.à très grandes
feuilles, du Kouilou à feuilles ondulées-gaufrées, du Welwilschii
Pierre à petites feuilles, etc... Aussi j’estime que tous les noms
botaniques divers que nous avons créés pour ces Caféiers doivent
passer en synonymie, et il n’y a qu'une espèce C. Canephora Pierre
dans laquelle on pourra distinguer une foule de variétés culturales,
dont certaines peuvent se reproduire par semis.
C. Canephora se rencontre à l’état spontané presque partout
dans la forêt de la Côte d’ivoire, et même en dehors de la forêt.
On dit que les singes qui mangent les cerises mais rejettent les
graines conti-ibuent à le propager. Cela expliquerait ce fait que
nous avons souvent constaté : les Caféiers sauvages se trouvent le
plus souvent à travers la forêt par petites taches, comprenant
quelques individus ou quelques dizaines d’individus disposés en
cercle comme si les semences étaient tombées des branches d’un
grand arbre.
En Guinée française, C. Canephora a été trouvé aussi en plu¬
sieurs points à l’état spontané : à Bilima (au sud-ouest du Fouta-
Djalon) localité classique de la forme C. Maclaudi , à Koréla, can¬
ton de Bouzié (Lieutenant Signard), à Farmassou-Ba, région de
Macenta (Sudre), dans le Karagoua et le Goye (cercle de Beyla),etc.
C’est à tort que le C. Canephora a été signalé comme s’hybridant
facilement avec le Liberia et le Gros Indénié. De tels hybrides
s’ils existent sont très rares.
Em. Laurent avait prédit au Caféier Robusta un grand avenir.
Sa culture en grand ne s’est développée que dans les Indes Néer¬
landaises. On lui reproche ses grains petits à aspect défavorable,
et à la boisson un goût <' rioté » désagréable. Dans les variétés amé¬
liorées les grains sont plus gros et la saveur désagréable s’atténue.
Le Canephora a des qualités remarquables de fertilité, de vigueur
et d’adaptation à tous les sols, aussi n’est-il pas à éliminer, mais
il faut le sélectionner et dans chaque pays où l’espèce est spon¬
tanée, nous donnons la préférence aux formes locales, comme
point de départ.
5° C. slenophylla G. Don. — Ce Caféier, connu encore sous le nom
de Rio-Nunez, parce qu’autrefois on l’achetait aux Indigènes, à
— 186 -
Boké, sur la rivière Rio-Nunez, n’était jusqu'à ces derniers temps
connu à l’état spontané qu’en Guinée française et dans la colonie
anglaise de Sierra -Léone. En 1928, M. Court, administrateur en
Chef des Colonies, me fit parvenir des spécimens botaniques d’un
Caféier qui avait été trouvé dans la forêt vierge à la Côte d’ivoire,
dans l’Indénié. au voisinage du Bas-Comoë. Je crus reconnaître
une nouvelle espèce de Coffea. Un examen plus attentif de la plante
que j’ai pu faire sur place en septembre 1930, étant en compagnie
de M. Fourneau, Inspecteur d’agriculture, à qui est due la décou¬
verte de la plante, alors que les fruits commençaient à mûrir, m’a
démontré que ce Caféier n’était, autre que le Rio-Nunez. A la Côte
d’ivoire il n’est du reste pas spécial à l’indénié. Sa présence m’a
aussi été indiquée à M. Brimbo, sur la rive gauche du Bandama,
au N. de Tiassalé (Castelli). Enfin il existe près de la rivière Ouellé,
affluent du Comoë. Je l’ai récolté moi-même dans la vallée de
Belty, près d’Abengourou.
En Guinée française, le Nunez est commun à Télimélé. On a
signalé aussi sa présence sur le Mont Kaloulima, aux environs de
Dubréka.
Le C. stenophylla peut se passer d’ombrage, il est rustique mais
pas toujours très fertile. On reproche au grain sa petitesse et
à la boisson un goût spécial qui plaît du reste à certains amateurs,
mais il est probable que le grand commerce s’en désintéresserait.
6° Caféier Kamaya. — On trouve dans l’Indénié, dans les jardins
indigènes, et. parfois même en Forêt un Caféier que les Agnis
nomment Kamaya , intermédiaire entre le Gros Indénié et le Nunez,
et probablement hybride naturel entre les deux espèces eL très
voisin du Coffea af finis De Wildeman, hybride trouvé au Jardin
d’essais de Camayenne, en Guinée. A maturité, il a lus fruits noirs
du Nunez , mais les cerises sont plus grosses et les feuilles bien plus
larges. Comme tous les Caféiers hybrides, le Kamaya est ordinai¬
rement peu fertile. Les individus (clones) à hauts rendements
devraient être multipliés par greffe.
7° Coffea humilis A. Che v. — Ce Caféier que j’ai découvert en 1907,
dans la vallée du Sassandra, près de Guidéko et de Soubré est re¬
marquable par son nanisme. A l’état spontané, il ne s’élève qu’à
*20 ou 30 centimètres, il ne porte que 2 ou 3 paires de feuilles et
un à trois fruits seulement. Un ancien agent des Services agricoles,
M. Délas, m’a rapporté qu’en cultivant ce Caféier dans le jardin
de Soubré, il était arrivé à obLenir des plants de 40 à 80 centimètres
de haut portant jusqu’à 40 fruits par plant. Le café produit paraît
excellent. Il faudrait rechercher si l’espèce n’est pas encore amé¬
liorable et cultivable en semis serré.
Cette simple énumération montre combien sont nombreuses les
espèces de Caféiers sur lesquels doivent porter les essais d’amélio-
— 187 —
ration. Une Station expérimentale pour l’amélioration des Caféiers
devrait exister dans chacune des deux Colonies que nous avons
visitées. Le Jardin botanique de Dalaba, au Fouta-D, jalon, con¬
viendrait pour les hautes altitudes; la Station scientifique projetée
à Bingerville servirait pour les régions côtières, mais de tels essais
ne sont appelés à donner des résultats que si les recherches se font
scientifiquement, avec esprit de suite, et coordination chaque
année des résultats obtenus. Si des méthodes rationnelles et suivies
de sélection sont appliquées on peut espérer que la culture du Ca¬
féier deviendra une des principales industries indigènes de la Côte
d’ivoire et de la Guinée. Ajoutons que dès maintenant les Noirs
de notre Ouest-africain sont, prêts à s’intéresser à la culture du
Caféier, mais il est de toute nécessité qu’ils soient bien guidés
Observations nouvelles sur la Flore
de l’Afrique Occidentale.
J’ai pu rapporter de mon dernier voyage quelques nouveaux
documents sur la Flore de l’Afrique Occidentale. L’an dernier je
n’avais pu récolter que deux cent, espèces environ au Sénégal : J’ai
pu rassembler de 400 à 500 spécimens en 1930. Quelques espèces
paraissent nouvelles et seront décrites ultérieurement. J’énumère
•ci-après celles déjà déterminées qui n’avaient pas encore été ob¬
servées en Afrique Occidentale on qui y sont très rares ou qui pré¬
présentent des particularités qui n’avaient pas encore été signa¬
lées.
Siellarin media L. — Cette espèce arcto-méditerranéenne, n’était
connue en Afrique tropicale que sur les montagnes de l’Abyssinie.
Elle est commune dans les jardins et terrains cultivés à Mali (Gui¬
née française), par 1.400-1.450 mètres d’altitude.
Bussæa occidenlalis Hutch. — C’est, à cette espèce que l’on doit
identifier, l’arbre que j’avais signalé alors que je n’en connaissais
que les fruits, sous le nom de Burkœa? macrocar pa A. Chev. in
Courtet, Les Bois coloniaux de la Côte d’ Ivoire, Agr. praî. Pays
chauds, X, lre sém. 1910, p. 106 et Chevalier Nouvelles Archives
Missions scientifiques, Nouvelle série, fasc. V, 1912, page 63 (du
tirage à part). Cette espèce est commune dans toute la forêt de
la Côte d’ivoire, depuis l’Indénié, jusqu’à Man. Elle fleurit en
octobre.
Pimpinella peregrina L. — Ombelliîère de la région méditerra¬
néenne connue en Abyssinie. Nous l’avons observée à Mali, par
1.400 mètres d’altitude.
Discocoffea A. Chev. — Gen. nov. — Flores fere Coffeæ; calycis
188
denlibus 5 ciliolaîis persislentibus . Corollæ hypocalerimorphæ tubus
longus gracilis ; lobis 5, oblongis, lorlis ciliolaîis . Slamina 5. Ger-
rnen 2-loculare; disco lalo crasso. Ovula cæterague Coffeæ. Fruclus
subglosus , drupaceus ; came parca; pyrenis 2, discoideis, non sulcalis.
Semen patamini conforme, marginibus crenulalis; albumine copioso
corneo. Embryonis Coffeæ.
Diffère du genre Coffea par les fruits : Exocarpe membraneux,
mince, mésocarpe nul. Endocarpe appliqué sur la graine. Celle-ci
est aplatie, discoïde ou comprimée. Subtriquetæ quand il existe
3 graines par fruit (et trois loges), sans sillon médian, mais crénelée
sur les bords.
Une seule espèce connue :
D. lasiodelphys comb. nov. = Coffea lasiodelphys. K. Schum et
K. Krauso in Engl. Bot. Jahr., 39, p. 545 - Coffea obscura A. Chev.
Et. Fl. Afr. ccnlr., 1913, p. 159. La description doit ainsi être com¬
plétée : Fleurs en glomérules de 5 à 15 (insérées souvent sur le bois
âgé au-dessous des parties fouillées. Fruits globuleux glabres, jaune
verdâtre à maturité, de 10 à 12 mm. de diamètre; disque très large,
entouré des 5 lobes persistants du calice, appliqués, glabres ou
plus ou moins ciliolés. Graines plus ou moins aplaties discoïdes et
comme bosselées sur les bords. Tégument mince, verdâtre, puis
brun chocolat en séchant. Les cerises en séchant prennent une
odeur de café très prononcée.
Aux localités connues, ajouter les suivantes : Oubangui ; Fort
de Possel, n° 10.778 Haut Chari : Dar Banda, vallée du Boro,
n° 7100, environs de N dé n° 7120, Haut Bamingui n° 7266;
galerie du Pata n° 7288, Ndélé nos 7903, 8010.
Guinée française : cultivé à Pi ta (1.200 mètres d’altitude) de
plants rapportés de Télimélé Nom vernac. : Quentin (Foula).
Conyza slricla Willd. — Plante des montagnes de l’Inde, de
l’Abyssinie et du Kilimandjaro. Je l’ai récoltée sur la partie culmi¬
nante du Mont Loura près Mali (1.490 mètres d’altitude).
Parielaria debilis Forst. — Urticacée connue seulement au Mont
Cameroun dans l’Ouest africain. Je l’ai recueillie en abondance à
Conakry et à Kindia (Guinée française).
Zoslera nana Roth. — N’était connu que sur la côte de l’Angola
dans l’Ouest africain. Abonde dans la baie de Joal et auLour de i’île
de Fadioute, sur la côte du Sénégal, où cette plante forme des
« herbiers » étendus, par 2 mètres de fond à basse mer.
Le Jardin botanique de Dalaba.
Au cours de mon voyage en Guinée française, je me suis arrêté
quelques jours à Dalaba, au Jardin Botanique que j’avais créé
en 1906, avec le précieux concours de M. O. Caille, Chef de cultures
— 189 —
au Muséum, mis bienveillamment à ma disposition dès 1905 par
M. le Pr Costantin.
En 1904, à mon retour du Tchad, M. E. Roume, alors Gouver¬
neur général de l’A. O. F. me chargea d’une mission scientifique
de longue durée en Afrique Occidentale. Je devais, entre autres
occupations rechercher dans notre Colonie remplacement pour
installer un Jardin botanique où l’on réunirait les plantes de
l’Afrique tropicale intéressantes à étudier et aussi où l’on cultive¬
rait les végétaux d’autres régions qu’il y avait utilité d’acclimater.
M. Roume désirait que ce jardin fût situé, autant que possible,
dans une région à climat sain afin que si l’on créait un jour une
ville d’altitude, les plantations que nous aurions faites puissent
servir de parc. Après des recherches qui durèrent près de deux
années e t qui m’obligèrent à visiter presque toutes les régions de
l’Ouest-africain, mon choix se porta sur le plateau de Dalaba, situé
au Fouta-Djalon, à 1.200 mètres d’altitude, à proximité de la gare
de Mamou qui devait prochainement être ouverte. M. Caille com¬
mença l’installation du jardin en 1906, n’ayant à sa disposition
que des moyens infimes. C’est seulement en 1912 que le Jardin
eut quelques moyens et fut rattaché au Muséum, à la demande du
Gouverneur Général M. Merlaud-Ponty, successeur de M. Roume,
et qu’il devint un annexe du Laboratoire d’agronomie coloniale.
M. Caille eut alors deux collaborateurs européens à sa disposition.
Pendant ce temps, j’effectuais des voyages en différents pays du
globe, et je visitais de nombreux Jardins botaniques (Eala et
Kisantu au Congo belge, Saigon et Hanoi en Indochine, Buitenzorg
à Java, Kuala-Lumpur et Singapour dans la Malaisie britannique,
Peradcniya à Ceylan). Je pus au cours de mes voyages rassembler
une grande quantité de graines et de plantes vivantes dans ces
divers endroits et les faire parvenir à Dalaba. Nos pépinières se
développaient et couvraient déjà en plusieurs points autour de
Dalaba des surfaces étendues au début de 1914. En août de cette
même année la guerre vint malheureusement entraver tous ces
travaux. Mobilisé, ainsi que tous mes collaborateurs, je dus, à ce
moment, remettre le jardin à l’administration locale de la Guinée,
et depuis seize années, j’ai cessé de m’en occuper.
Pendant quelques années M. Le Gouverneur de la Guinée fit
surveiller le jardin par un fonctionnaire, européen du Service local
d’agriculture, puis à partir de 1920, l’entretien du Jardin fut confié
exclusivement à Tierno Oumarou Diégo, jeune chef intelligent,
formé par M. Caille comme aide agricole. Malgré les soins de ce
brave chef, le Jardin de Dalaba devait fatalement péricliter et il
en fut ainsi. J’avais déjù appris par plusieurs visiteurs de marque :
M. Maurice Mangin conservateur des Eaux et Forêts, M. le PT Em.
Perrot, M. le Gouverneur général honoraire G. Angoulvant, M. De-
190 —
maison l’homme de lettres bien connu, que bien des plantes avaient
disparu de Dalaba, mais qu’il restait encore bon nombre d’espèces-
intéressantes qui avaient même prospéré.
J’ai voulu voir par moi-même ce qu’il en était. J’ai constaté que
le Jardin n’était plus en effet qu’une épave. Mais sur cette épave
qu’il faudrait sauver il reste encore bien des choses dignes du plus^
grand intérêt.
Nous avions introduit à Dalaba une des collections les plus im¬
portantes de Caféiers existant dans le monde. Cinq ou six sortes
seulement ont subsisté et parmi elles deux se sont particulière¬
ment bien comportées : une variété (V Arabica Bourbon et une
variété d'Excdsa à grains très homogènes. On commence A les mul¬
tiplier dans le pays et l'on peut assurer que tous les caféiers cultivés
dans le centre de la Guinée sont sortis du Jardin de Dalaba. C’est
également en celle localité qu’a pris naissance l’emploi de la
charrue par les Indigènes. Tierno Oumarou avait appris à s’en
servir quand il était aide agricole au Jardin. 11 l’adopta ensuite
pour scs champs et il fut bientôt imité par d’autres chefs Foula hs,
encouragés par M. le Gouverneur Poire l. Actuellement 5.000 char¬
rues sont en usage chez les indigènes.
Je ne puis énumérer ici toutes les plantes retrouvées à Dalabar
provenant de nos introductions : le Pinus Khasya Royle donL
j’avais envoyé les graines du Langbian en 1914 forme aujourd’hui
un petit bosquet, l’un des pins atteint 22 mètres de haut et son
tronc mesure 2ro,80 de circonférence à 0m,50 du sol, ceci après
16 ans de semis. Sur le sol latéritique, autrefois aride, où vivent
ces Pins, il s’est accumulé une couche de 0m,10 d’humus. Enfin
cet arbre produit des cônes et déjà des semis naturels se forment.
Quelle essence précieuse pour reboiser les hauteurs du Fouta-Djalon !
J’ai mesuré un tronc d 'Eucalyptus rosir nia Sehel, semé en 1907
qui mesure 3m,l5 de tour. Un Poirier de Chine ( Pyrus Pashia) dont
j’avais recueilli les graines au Tonkin mesure 8 mètres de haut.
C’est également du Tonkin que provenait le Rhodomyrtus tomen-
losa Wight qui s’est naturalisé aux alentours du Jardin. Le Gan-
nellier royal, le Cannellier de Ceylan et le Camphrier forment de
beaux arbres. Il est ainsi curieux de constater que les essences du
Nord de l’Indochine ont prospéré d’une manière remarquable à
Dalaba. Les Pêchers, les Bibassiers, le Pachyra aqualica donnent
de bons fruits. Notre collection d’ Agrumes est très réduite quoique
Dalaba soit le pays idéal pour cultiver ces plantes. Le Palissandre
d’ Amérique [Jacaranda mi mosse folia, dont j’avais rapporté les
graines du Jardin de la Mission des Jésuites à Kisantu (Congo belge)
s’est répandu dans tout le pays et on le plante en avenues le long
des routes. Le Bambou géant de Java ( Giganlochloa rnaxima Kurz)
dont j’avais rapporté une souche du Jardin d’Eala au Congo belge,
191
a pris aussi un beau développement. Les Théiers de Chine se re¬
sèment d’eux-mêmes. Le Solarium grandiflorum Ruiz, et Pav.;
Solanée arborescente du Chili est planté aujourd’hui dans les haies
des jardins des Indigènes; l’Arbre à laque du Tonkin, le Liqui-
dambar de Formose, le Copalier se sont aussi maintenus. Je pour¬
rais citer encore un certain nombre d’autres plantes utiles, encore
vivantes à Dalaba et dont les plants ou les graines sont partis soit
du Muséum de Paris, soit de Buitenzorg, d’Eala, de Kisantu ou de
notre Indochine.
Combien cependant ces épaves sont peu de chose par rapport à
ce qui existerait si le Jardin avait continué à être entretenu par
un Européen compétent en horticulture. Les Arbres à quinquina
ont disparu ainsi que les Mûriers et un grand nombre d’arbres
fruitiers, de plantes ornementales, d’essences de reboisement,
EL ce n’est pas seulement le Jardin de Dalaba qui a été laissé
dans l’abandon; le Jardin d’essais de Camaycnnc, près Gonakry,
où M. Tris son ni er, ancien stagiaire du Service de culture du Muséum
avait déployé tant d’efforts de 1898 à 1910, a été aussi quasiment
abandonné et a vu presque toutes ses richesses disparaître.
Cependant c’est le Jardin de Camayenne (bien des gens l’ignorent
aujourd’hui) qui a lancé et mis pour ainsi dire au point la culture
du Bananier nain en Guinée, grâce à un petit plant donné par le
Pr Maxime Cornu au grand Gouverneur Ballay. Celle culture qui
sera bientôt la principale richesse de celte colonie est donc véri¬
tablement partie de notre Muséum.
J’ai l’espoir que mon dernier voyage en Afrique occidentale
n’aura pas eu seulement des. résultats scientifiques. Je voudrais
aussi que.les observations que j’ai faites sur les Jardins d’essais, les
jardins d’acclimatation, les stations agricoles expérimentales
éclairent davantage le monde colonial français et ses dirigeants
sur l’utilité et même la nécessité de l’existence de tels Établisse¬
ments dans nos principales possessions.
— 192 —
Sur un hirtella nouveau de l’Ouest africain.
par M. Aug. Chevalier.
Les Hirtella L. sont des Rosacées ligneuses, constituant avec
une quinzaine d’autres genres la sous-famille des Chrysobalanées.
On a cru longtemps que les Hirtella étaient spéciaux à l’Amérique
tropicale et australe tempérée. Actuellement sur cinquante -cinq
espèces connues, cinquante appartiennent à la flore américaine,
deux à Madagascar [H. Thouarsiana Bn. et H. porosa Drake), une
à l’Afrique orientale {H. zenzibarica Oliver), enfin une à l’Afrique
australe [H. eglendulifera Grenn.
Enfin celle dont la description va suivre est la première qui soit
signalée dans l’Ouest africain (1), mais nous verrons qu’il en existe
d’autres si l’on fait entrer dans ce genre comme nous le proposons
plus loin, les espèces constituant le genre Moynistipiila Engler.
Nous avons découvert cette espèce nouvelle en octobre 1930, au
cœur de la forêt dense du Pays Bété à la Côte d’ivoire. Nous la
dédions au regretté F. Fleury qui fut notre compagnon au cours
de la première exploration du Pays Bété que nous fîmes en 1907.
Hirtella Fleuryana sp. nov.
Arbor mediocris. Foliorum peliolo breuissimo ; stipula parva
oblongis-linearis ; lamina subcoriacea glabra, laie ovatis, cordata.
Panicula plerumque ierminali, ramis ascendenlibus , cum pedicellis,
bracteis et receplaculis brevissime. ferrugineis puberulis; bracleis
infimis foliaceis, lanceolalis, leiraglandulosis ; receplaculis oblique
companulalis ; pedicellis brevis ; sepalis ovalis, puberulis, basi glan-
dulosi; peialis ovalis albo-roseis. Bacca magna, oblique ovoidea.
Côte d’ivoire : Pays Bété, entre Gagnoa et Issia, bassin du
Sassandra, lieux marécageux de la forêt dense primitive, spécia¬
lement au bord des marigots, 11 octobre 1930 (en fleurs et en
fruits).
Petit arbre de G à 15 m. de haut, à tronc de 10 cm. à 30 cm. de
fi) S. J. Recoud ( Titnbers of Trop. Amer., p. 196) rapporte que quelques Hirtella-
existent en Afrique Oocidentale. Ni V Index Kewemis, ni la Flora of West tropical Africa
de Hutchinson (1928), n’indiquent à’Ilirtella sur ce territoire.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 193
diamètre, à branches étalées et souvent penchées vers le sol. Ra¬
meaux grisâtres, avec de gros lentieelles blancs. Jeunes pousses
glabres. Feuilles alternes, simples, subsessiles.
Stipules petites, sessiles, linéaires-oblongues, apiculées, légère¬
ment puboscentes, roussâtres, longues de 5-7 mm., persistantes
ou tardivement caduques. Pétiole nul ou de 5 mm. de long au plus,
très épais, glabre. Limbe subcoriace-papyracé, ovale, cordé à la
base, arrondi puis brusquement apiculé au sommet, très grand,
mesurant couramment 18-30 cm. x 8-13 cm., mais certaines
feuilles atteignent jusqu’à 40 cm. x 18 cm.; nervures secondaires
9-10 très saillantes et décurrentes en dessous, sans acarodomaties ;
surface supérieure d’un vert sombre très luisante, l’inférieure éga¬
lement luisante plus pâle. Inflorescence terminale, en large panicule
dressée de 20 à 40 cm. de long et presque aussi large, fouillée à la
base; rameaux ascendants, couverts ainsi que les bractées, brac-
téoles, pédicelles et réceptacles, d’une courte pubescence ferrugi¬
neuse, portant à Vaisselle de bractées persistantes de petits glomé-
rules courtes de grappes de 3 à 6 fleurs,le plus grand nombre de ces
fleurs tombent prématurément et laissent une petite glande orbi-
culaire pédicellée à la place. Feuilles de la base de l’inflorescence
petites, stipulées, lancéolées apiculées, non ou à peine cordées à la
base, longues de 7 à 14 cm. Bractées ovales-lancéolées, de 6 à
10 mm. de long, persistantes, ondulées, crispées sur les bords, munies
sur les bords à leur base d’une paire de petites glandes arrondies
cl à mi-hauteur d’une seconde paire. Bractéoles linéaires, petites,
de bonne heure caduques. Pedicelles courts, de 2 à 5 mm. de
long.
Fleur longue de 2 cm, au moment de l’an thèse, réceptacle com¬
pris; celui-ci est oblique companuliformc ou obeonique, comme
gibbeux en dessus, long de 12 mm., creusé d’un profond entonnoir
tapissé en dedans d’un épais revêtement de longs poils blancs ren¬
versés; pétales 5, subègaux, ovales-lancèolés, aigus, coriaces, im¬
briqués avant l’anthèse, réfléchis après la floraison, longs de 8 à
10 mm., séparés les uns des autres par 5 petites glandes surmon¬
tant l’involucre.
Pétales ovales, atténués en court onglet, ciliés sur les bords, d’un
blanc rosé ou lilas, subégaux, dépassant légèrement les sépales,
imbriqués, caducs.
Étamines fertiles 6 ou 7, à filets rigides courts, non repliés dans
le bouton, soudées à la base en un anneau velu, glabres dans la
partie libre, terminées par des anthères ovoïdes, bfloculaires, fine¬
ment velues. SLaminodes 3 à 5 soudés en languette glabre insérée
sur le bord du réceptacle à l’opposé des étamines, la languette ter¬
minée par des pointes courtes et glabres. Ovaire oblong allongé,
inséré sur le côté du réceptacle près de son sommet, légèrement
Bulletin du Muséum , 2* s., t. III 1931. 13
— 194 —
stipité, long de 2 à 3 mm., tout couvert de longs poils à cavité éga¬
lement tapissée de poils, portant près de sa base un placenta d’où
s’élèvent deux ovules collatéraux dont un ne tarde pas à avorter.
Style gynobasique grêle, glabre, inséré au pied de l’ovaire du côté
qui regarde la fosse unilatérale du réceptacle et terminé en pointe
stigmatifère. Fruit jeune très velu, stipité. Fruit adulte (ou presque
adulte) glabre j ovoïde un peu oblique, de la forme et de la dimen¬
sion d’une grosse mangue (8 cm. de long, 5 cm. de diamètre trans¬
versal); péricarpe blanc, subcharnu et homogène, sans couche
interne lignifiée ne renfermant qu’une graine; surface extérieure
verte et lisse, l'interne tapissée de longs poils blancs, ( .raine grosse,
ovoïde de 5 à G cm. de long sur 2e 5 à 3 cm. de diamètre; tégu¬
ment membraneux couvert de poils blancs apprimés. Embryon
charnu, sans albumen, composé de deux gros cotylédons épais, plus
ou moins intimement soudés, à commissures sinueuses à peine vi¬
sibles sous le tégument.
Observation 1. — La plante que nous venons de décrire est
myrmécophile comme le sont plusieurs Hirlella de l’Amérique du
Sud (par exemple H. mijrmecophila Pilger, de l’Amazone). Sur les
inflorescences de II. Fleuryana on observe des allées et venues de
petites fourmis noires venant butiner la miellée secrétée par les
glandes des rachis, bractées et calices; toutefois ces insectes ne
pénètrent pas dans les fleurs, les poils de l’intérieur du réceptacle
obturant celui-ci. L’abondance de glandes séerétines sur diverses
parties de l’inflorescence,' -nous a rappelé les rachis et organes floraux
d’une autre plante d’Afrique tropicale très myrmécophile, le Neiv-
boulclia lævis Secin de la famille des Bignoniaeées.
Observation 2. — Après avoir examiné attentivement plusieurs
espèces du genre Magnislipula Engler (1905), de l’Afrique tropicale,
nous sommes amenés à le rattacher au genre Hirlella L. D’après
ce qu’on sait des Magnislipula (car leur fruit n’est pas connu), ces
plantes ne différent essentiellement des Hirlella que par leurs
grandes stipules; les pièces florales de Magnislipula et de Hirlella
Fleuryana sont sensiblement les mêmes. Bien plus, cette dernière
espèce qui ne présente habituellement que de petites stipules ca¬
duques montre parfois sur certaines rameaux, au-dessous de
quelques inflorescences des feuilles réduites à de grandes stipules
(une seule stipule remplaçant la feuille) formant une oreillette
apprimée contre l’axe, demi-orbiculaire, de 3 à 5 c.m. de long sur
lCm,5 à 3 cm de large. Cette espèce forme ainsi la transition entre
les Eu-Hirlella et les Magnislipula qui constituent au plus une
section du genre. Les espèces connues deviennent :
Magnislipula Conrauana Engler = Hirlella Conrauana comb. nov.
— Cameroun.
— 195 —
M. glaberrima Engl. = H. glaberrima comb. nov. — Cameroun.
M. Zinkeri Engl. = H. Zenkeri comb. nov. — Cameroun.
M. cupheiflora Mildbr. = H. cupheiflora Mildbr. comb. nov. — -
Cameroun.
M. Sapini De Wild. = H. Sapini comb. nov. — Congo belge.
Le genre Hirtella se trouve ainsi avoir d’assez nombreux repré¬
sentants en Afrique tropicale.
A A .1 7 0M1E DE L’HlRTELLA FlEURYANA
par M. W. Russell.
Structure de la tige d’un an.
La lige jeune présente la structure suivante : Au-dessous d’un
épiderme formé de petites cellules tabulaires on trouve un eollen-
eliyme d’épaisseur variable. Le parenchyme cortical proprement
dit offre 8 à 9 assises de cellules ovales ou arrondies parmi lesquelles
sont disséminées de grandes cellules à membrane épaisse et lignifiée
dont le diamètre langentiel atteint jusqu’à 75 microns; ces cellules
en section longitudinale ont la forme de fuseaux plurisoplés.
Le cylindre central est délimité à sa périphérie par des îlots
scléreux constituant un anneau presque ininterrompu ; ces îlots
scléreux se composent de cellules isodiamétriques à parois très
épaisses et de quelques libres.
Le tissu libéro-ligneux forme un anneau complet .autour de la
moelle; il est partagé en nombreux compartiments par des rayons
en majorité 1-sériés. Les faisceaux principaux sont au nombre
de 4.
La moelle, très développée (1.400 microns de diamètre) n’est cel¬
lulosique qu’à la pointe des faisceaux primaires.
Le parenchyme cortical de môme que le parenchyme médullaire
contiennent des cristaux en oursin, du tanin et une matière ré¬
sine ïde. Le tanin est localisé dans des cellules de calibre plus petit
que celui des autres cellules parenchymateuses. Les cellules à tanin
constituent de longues files isolées ou groupées, parfois réunies
par des anastomoses.
Le liège, d’origine sous-épidermjque, apparaît tardivement ; l’assise
subero-phellodermiquc donne naissance à de nombreuses lenticelles.
Structure de la feuille.
Nervure médiane. — La nervure médiane comprend un cylindre
ci ntral un peu aplati dans lequel est inclus un arc libéro-ligne ux à
orientation normale. Autour du cylindre central on voiL des îlots
scléreux, lâchement unis entre eux.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, nr 1, 1931.
- 197 —
Limbe. — Le limbe montre sous un épiderme supérieur formé
de petites cellules qui, vues de face, sont polygonales, trois assises
do tissu palissadique. Vient ensuite un tissu lacunaire composé de
cellules rondes qui occupe les deux tiers du limbe. L’épiderme
inférieur ressemble à l'épiderme supérieur et ne s’en distingue que
par la présence de stomates tlanqués de deux cellules annexes.
Structure du péricarpe.
Le péricarpe est revêtu d’un épiderme stomatifère dont quelques
cellules sont allongées en poils. Le mésocarpe, d’une épaisseur d’en¬
viron 2,000 microns comprend deux zones de structure différente :
séparées l’une de l’autre par les faisceaux libéro-ligneux. La région
située en dehors des faisceaux est formée d’un parenchyme méa-
tique d’une épaisseur moyenne de 1.800 microns et dont les éléments
renferment en abondance du tanin et des matières résinoïdes. La
portion du mésocarpe sous-jacente aux faisceaux ne contient
ni tanin, ni résine; en outre, au lieu d'être composée de cellules
sensiblement isodiamélriques comme l’autre partie du mésocarpe,
elle rappelle par la disposition de ses éléments la couche fibreuse
de certains fruits déhiscents; elle est en effet formée de deux
couches de cellules fusiformes à orientation inverse. Ces cellules
ont des parois peu épaissies et ne se lignifient probablement pas.
La différenciation de ce tissu particulier s’opère (lès les premiers
stades du développement du fruit. L’endocarpe réduit à une seule
assise est remarquable par la diversité de forme de ses cellules,
quelques-unes sont rectangulaires, d’autres polygonales, arrondies,
ellipsoïdes, etc. Bon nombre d’entre elles figurent en section des
sortes de sabliers servant de support à de longs poils cloisonnés.
— 198 —
Coupe dans le Barton ien de la Ramée,
près de Dou y (Seine-Et-Marne),
par MM. L. et J. Morellet.
Nous avons rolevé la coupe suivante au hameau de la Ramée,
près de Douy (Seine-et-Marne) :
Terre végétale.
1. grès calcaire et calcaires en bancs irréguliers,
aveo intercalations sableuses; faune marine; visible sur . 1 m.
2. grès dur en plaquettes . . 0.05
3. argile brune ou verdâtre, sans fossiles . . 0.20
4. grès dur, irrégulier, en lits horizontaux, renfermant des Cérithes indétermi¬
nables et des géodes de quartz . . . . 0.12
5. calcaire marneux, tendre, jaunâtre, à empreintes de Potumides mixtus, Ceri-
thium tiarella , AmpUllma, Venericardiu, etc . . . 0.30
G. argile brune . . . . . . . . . 0.08
7. argile blanche . 0.02
8. grès calcaire à faune marine, englobant des fragments anguleux de calcaire
lacustre, disposés en lits horizontaux . . . . 0.20
passant à
9. grès tendre, ealeareux, pétri de Batillaria Bouei et. de Gerithium tiarella écrasés 0 . 20
passant à
10. grès calcaire irrégulier avec poulies de sable (nombreuses Merdrix de petite
taille, abondants débris de Crustacés), puis sable, plus ou moins ealeareux,
à Bnyania lactea, Merdrix, débris de Crustacés . 1 m.50 à 2 m.
passant à
11. sable quartzeux à stratifications obliques, présentant quelques lentilles fos¬
silifères (Dimrieella RigaulH. Ostrea, Pecten, etc.), visible sur . 16 m.
(altitude environ 80 m.).
Le principal intérêt de cette coupc vient de ce que, grâce au
niveau à P. mixlus que nous avons découvert (couche n° 5), il est
maintenant possible de préciser l’âge des formations calcaires et
ealcaro-gréseuscs qui, dans toute la région (Brégy, Ognes, etc.) f1),
couronnent les Sables moyens.
P) E. Uobert. Mémoire sur le grès eoquillior à débris de Pagures, Ann. des Mines,
(2), VII, 1830, p. 279.
L. Graves. Essai sur la topographie géognostique du département de l’Oise, Beau¬
vais, 1847, pp. 449-451.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 199 —
Ce niveau est, sans conteste possible, le même que celui des
environs d’Ermenonville (Plessis-Bellevillc (1), Ver (2), Ermenon-
A'ille (2), bois de Montlognon (3), etc.) et de Nanteuil-le-Haudouin (4)
et que celui qui, dans la région de Lizy-sur-Ourcq (Beauval (5),
Lizy (5), Isles-los-Meldeuses (5), Joignes, etc.) s’observe à la base
de la pierre du même nom.
11 s’ensuit que les couches, au sein desquelles le niveau à P. mix¬
lus s’intercale à la Ramée, sont les unes antérieures, les autres pos-
lérieures à ce qu’on est convenu d’appeler la « zone d’Ermenon¬
ville y. Les premières correspondent ainsi aux sables à Balillaria
Bouei et aux sables à Baijania laiïea d’Ermenonville (2) eL de
Lizy (x), (®), niveaux que nous avons du reste pu identifier à la
Ramée, bien qu’ils s’y présentent sous des caractères lithologiques
particuliers, et les secondes ont pour équivalent, dans la région
d’Ermenonville, Jes sables à Ccrilhium luberculosum du bois de
Montlognon, stériles à Ermenonville, dans la région de Nanleuil-
le-Haudoin, les sables à Cerilhiurn luberculosum avec leurs inter¬
calations calcaires, enfin, dans la région de Lizy-sur-Ourcq, la
partie de la pierre de Lizy supérieure aux bancs à P. mixlus.
Nous terminerons en disant un mot de la couche n° 8, sorLe de
brèche à éléments lacustres, englobés dans un grès calcaire marin.
Ces éléments lacustres, comme ceux qu’on observe au bois de
Perthes (Ermenonville) (a), au même niveau stratigraphique, dans
les marnes marines qui supportent le niveau à P. mixlus, pro¬
viennent du démantèlement du calcaire de Jaignes; mais, alors
que ceux d’Ermenonville paraissent avoir subi un transport, en
raison de leur forme en rognons arrondis, ceux de la Ramée ont
conservé leurs arêtes vives et semblent avoir été recimentés sur
place. Très vraisemblablement, le lac de Jaignes, dont les dépôts
sont connus intacts un peu plus au Sud (Étrepilly, Beauval) (5),
s’étendait donc vers le Nord au moins jusqu’à la Ramée.
(l) E. Goubert. Coupe daus les sables moyens, B. S. G. F., (2), XVIII. 1860-61,
pp. 445-456.
(-) L, et Morellet. Observations sur les couches à Potamides mixtus (zone d’Er¬
menonville), fi. s. G. F. y (4), XXV, 1925, pp. 693-702.
(s) L. et J. Morellet. Sur la position stratigTaphique des couches à Potamides
mixlus d’Ermenonville, C. K. Svnlm. S. G. F., 1929, p. 173.
(*) L. et J. Morellet. Les Sables moyens de Nanteuil-le-Haudouin, B. S. G. F., 1930
(note en cours d’impression),
('*’) Observations personnelles.
(*) L. Morellet. Contribution A l’étude stratigraphique des Sables moyens de la
vallée de la Marne entre Meaux et Château-Thierry, B. S. G. F., (4). VIII, 1908,
pp. 533-541.
Les grès stampiens du fort de Romainville ,
par M. R. Soyer.
Les dépôts stampiens de la porte du Fort de Romainville situés
actuellement sur le territoire de la commune des Lilas, ont été
signalés en 1810 par Cuvier et BrongniarL (x) qui observèrent la
succession des sables à galets blancs et rouges, azoïques, et du grès
fossilifère.
De ce niveau, G. P. Deshayes a signalé et décrit. : Area Sandber-
geri, espèce de 1* Oligocène* d'Allemagne.
La formation a surtout été étudiée par G. F. Dollfus (2), qui
précisa la position des couches et < n donna une très bonne coupe.
Cet auteur, entrevit la présence des Marnes à Huîtres à la base des
sables, étudia particulièrement le fai un gréseux culminant et éta¬
blit une liste succinLe de la faune qu’il renferme.
En 1900, Léon Janet (3) attira de nouveau l’attention sur le
Stampien de la porte du Fort, et attribua le niveau gréseux à l’ho¬
rizon de Pierre fit te.
Enfin, M, Morin (4) en 1909, identifia les grès de Romainville
aux grès à Pechinculus du Bois de Vallières, à Thorigny-Damp-
mard, qui correspondent au niveau de Morigny.
Depuis longtemps, la sablière où M. Dollfus Fit ses observations
avait disparu; les sables étaient encore visibles sur les glacis et
dans les fossés du Fort, et les Marnes ù Huîtres provenant des
déblais des fossés apparaissaient dans un talus parallèle à la crête
de la colline; quant au banc de grès, il avait disparu.
Il y a quelques mois, une nouvelle sablière fut ouverte en face
de la porte du Fort par la Société des Briqueteries Parisiennes dont
le Directeur, M. Favart voulut bien me signaler, au début de l’été
dernier, qu’un banc de grès venait d’être mis à découvert.
p) Cuvier et Broxgniart. Description géol. des Environs de Paris. Paris, 1810,
pp. 99-100, 464-489.
(3) G. P. Dollfus. Notice sur une nouvelle carte géologique des environs de Paris
Cong. Géol. inter ri, Berlin, 1885.
(*) L. Janet. Étude des gypses parisiens (Argenteuil et Romainville). Livret-guide
du V‘‘ cong. géol.intern, Paris, 1900.
(*) M. Morin. Sur l’étage stampien et la présence des grès à Thorigny-Dampmard.
B. S. G. F., (4), 1908, t. VIII, pp. 583-586.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 201 —
Il s’agissait d’un lambeau parfaitement conservé, silué sous les
ruines d’une ancienne construction, de sorte que les infiltrations
ne l’avaient aucunement altéré; il recouvrait une superficie d’en¬
viron 25 m2. La roche a été exploitée depuis; il n’en reste plus rien
actuellement et les grès de Romainville ont sans doute complète¬
ment disparu.
La coupe était la suivante :
Altitude : 124m,50.
1. Terre végétale . 0m.40
2. Grès fossilifère, cristallin au sommet, amorphe et rubéfié à la base . 0.40
Ravinement.
3. Sables de Fontainebleau, rouges, à galets . 0.55
4. Sables jaunes . 3.25
5. Sables blanchâtres visibles sur . . . . . . 1.10
Cette coupe est analogue à celle de M. Dollfus, toutefois les grès
présentent une épaisseur moindre; ils sont très durs au sommet,
de texture cristalline, compacte, ne renfermant qui' de petits fos¬
siles brisés, et peu d’éclats de silex. La base, plus tendre, à galets
roulés, pugiloïdès parfois, renferme de superbes empreintes d’es¬
pèces variées : on y trouve des fossiles entiers dont le test, silicifié
a conservé la patine et l’aspect de la coquille calcaire.
Les nombreux échantillons de roche recueillis m’ont fourni la
faune suivante :
Natica sp.
Megatylotus crassntinus Lk.
Bulla caüata Desh.
Potamides conjuncius Desh.
Benoistia Boblayei Desh.
Centhium plicatum Bru g.
» limula Desh.
» sp.
Bayania semi-dectismU Lk.
Odastornia plicalulum Desh.
Cominella Gossordi Nyst.
Rwoia (hiïia Lk.
Trochu s mbcoffimtus Lk.
Calyptra striateïla Nyst.
Tcrebéllum sp..
Bryozoaires, plusieurs espèces.
Serpula.
Psmimobia, Lucina, Cylherea , TelUna , Pleurotonia indéterminables.
A ma connaissance, le genre Terebellum n’a pas été signalé dans
le Stampien du Bassin de Paris. L’exemplaire de Romainville, en
i
Corbülomya triangula Nyst.
» Morkti St. Meunier.
Corbula longirostris Desh.
» subpiswn d’Orb.
TelUna Ranlini Desh.
» trigonuh St. Meunier.
Merci rix incrassafa Sow.
» splendida Merian.
Cardima tenuimlcalum Neyt.
» F/mlini Hebert.
Lucina fewuistria Mob.
Psammobia slnntpïmmis Desh.
Peclunmlus obumlus Lk.
Avicula stampinenMs Desli.
Ostrea cyathula Lk.
Jomnnetia Fremyi St. Meunier.
— 202 —
mauvais état, présente un test brisé et incomplet, mais la base du
dernier tour de spire et. du labre sont bien caractéristiques de ce
genre, représenté dans l’Oligocène par :
Terebdlum striatum V. Kœnen . Allemagne
Terebdlum subfusiforme d’Orb . Italie
» plicife.rwn Bayan . . . . Italie
» subconoolutum Grateloup . France (Gaas)
Toute détermination spécifique est impossible pour cet échan¬
tillon.
Cette faune présente un mélange d’espèces représentées à .Jeurre,
Morignv, Vauroux, d'une part, et d’espèces appartenant aux
sables de Pierre fitte, d’autre part.
La comparaison avec le gisement du bois des Vallièrcs, qui pos¬
sède une faune typique de la base des sables d’Étampes indique,
tant par l’association que par la fréquence relative des espèces, que
ces deux niveaux sont nettement distincts :
Merelrix splendida, Meretrix incrassala. — Très communes dans
les deux gisements.
Megaiylotus crassalinus. — Rare dans les deux localités.
Bayania semide.cîissata. — Très commune aux Vallières, est
rare à Romainville.
Surcula Bel y ica, Perna. — Signalées aux Vallières, n’ont pas été
retrouvés à Romainville.
Polamidcs Irochlêare. — Déjà rare aux Vallières, manque à Ro¬
mainville. J’ai recherché tout spécialement cette espèce, dont je
n’ai pu recueillir une seule trace dans les nombreux échantillons
étudiés.
Avicula slampinensis. — Rare aux Vallières, est fréquente à
Romainville; une plaquette de grès en présentait trois empreintes
voisines.
Peclunculus obovalus. — Très commun aux Vallières, ne m’a
fourni qu’une seule valve dans les grès de la porte du Fort.
Peclunculus anguslicoslalus. — Très commun aux Vallières,
manque à Romainville.
L’extrême rareté des Peclunculus, si fréquents dans le gisement
de Morin, indique déjà une différence certaine de niveau ; l’absence
complète de Pol. trochleare remonterait le niveau aux Sables de
Vauroux, où cette espèce est rarissime. La présence de deux espèces
des niveaux moyens d’Étampes : Jouannelia Frernyi et Corbuloinya
Morleti, représentées chacune par un seul individu, ne permet pas
davantage d’al trihuer, avec L. Janet, la faune du grès stampien
de Romainville aux niveaux supérieurs de Pierre fitte, ni même au
niveau des sables à Corbulomyes, en l’absence des espèces les plus
— 203 —
caractéristiques de ces horizons. Je considère donc ces grès comme
un équivalent des sables de Yauroux, le ravinement signalé par
G. F. Dollfus correspondant aux sables à galets d’Étréchy.
Il y a lieu de remarquer l’identité d’altitude des deux lambeaux
stampiens de Romainville et du Bois des Vallières, qui culminent
tous deux vers la côte 124 m., le niveau gréseux fossilifère n’attei¬
gnant toutefois que la côte 120 dans cette dernière localité.
204
Le diamant a Madagascar ,
par M. Henri Rtmbault.
M. le Pr Lacroix, dans son ouvrage sur « la Minéralogie de Mada¬
gascar », tome I, page 151, a écrit :
« Il n’existe à Madagascar aucun gisement certain de diamant.
« La présomption la plus sérieuse de son existence paraît être la
« suivante. Il y a de nombreuses années, un prospecteur, M. Sta-
« poundzi, exploitant les alluvious aurifères de la Rienana, affluent
« de la Matitanana, reçut cPun de scs ouvriers indigènes quelques
« petites pierres incolores qui étaient, dit-on, du diamant. Elles
« furent envoyées à Paris, mais je n’ai pu retrouver leur trace. Ce
« prospecteur, convaincu de la réalité de cette découverte, a fait
« de longues recherches pour retrouver de nouvelles pierres; ses
« efforts sont restés sans succès; sa bonne foi est prouvée par ce fait
« qu’il y a épuisé t outes ses ressources. Jusqu’à nouvel ordre, il est
« donc nécessaire de n’enregistrer ce fait que sous les plus expresses
« réserves. »
Cet exposé n’a pas manqué de me passionner. Aussi, ai-je eu
soin, au cours de mes nombreux séjours dans la Grande Ile, de
m’enquérir des renseignements les plus minutieux pour élucider
cette légende du diamant de St a poundzi. Mes efforts furent cou¬
ronnés de succès, puisque je fus assez heureux pour rapporter à
Paris le principal échantillon.
Toutefois, il convient d’exposer ici ce qu’était la personnalité
de Sta poundzi et comment, à Madagascar, il s’est trouvé en pos¬
session de quatre petit» diamants, sans jamais avoir quitté le sol
malgache.
Aristide Sta poundzi, citoyen grec, est venu à Madagascar en
1894, en qualité d’engagé volontaire dans la Légion Étrangère. II
a fait ainsi toute la campagne de Madagascar et s’y est définiti¬
vement fixé. Quelques années plus tard, il obtint sa naturalisation
en qualité de citoyen français. Tour à tour colon, planteur, com¬
merçant, distillateur de parfums, marchand de porcs, fabricant
de saindoux, SI a poundzi ne fut jamais prospecteur. A ce point de
vue, il n’avait aucune compétence et ne possédait que fort peu
d’instruction. SLapoundzi >e bornait simplement et accessoire¬
ment à acheter aux prospecteurs indigènes les divers produits de
leurs recherches, sans d’ailleurs se livrer à aucun contrôle. C’est,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 1, 1931.
— 205 —
ni nsi qu’un jour un prospecteur indigène lui remit quatre cristaux
jaunâtres, en lui disant qu’il les avait découverts à Sandranapana
au lieu dit Volnmirat'y et à 100 mètres do la rivière Sandranapana,
dans la circonscription de Fort-Carnot, sud-est clc Madagascar.
Stapoundzi, profondément, indigénophile, vivant presque dans
le milieu indigène, se trouvait très porté à ajouter foi aux récits
fantaisistes et. souvent mensongers qui sont propres à la race mal¬
gache. C’est ainsi que cet homme, pendant près de vingt ans, a
vécu d’illusions et a essayé de faire croire ü l’existence de gise¬
ments diamantifères à Madagascar. Cependant , ses efforts person¬
nels restèrent toujours insignifiants et ne lui rapportèrent jamais
que des déboires. Après lui et sur les instances d’Aristide Sta¬
poundzi survint un M, Berger, agent d’un grand magasin de nou¬
veautés de Paris, qui hasarda en vaines recherches un capital
d’environ 100.000 l'rancs-or.
Malgré toutes ces tentatives infructueuses, Aristide Stapoundzi
n’en persista pas moins dans sa croyance en l’existence d’un filon
diamantifère dans la région du mont Vohimirafy. Cette chimère
s’atténua dans les premiers mois de l’année 1928. A cette époque,
parut dans un organe colonial, sous la signature d’un député colo¬
nial, un long article mettant en garde les nouveaux coloniaux
contre de cruelles surprises. Cet article documentaire plaçait
Stapoundzi dans la position d’un imposteur. Blessé dans son orgueil,
Aristide Stapoundzi vint me trouver pour me prier de lui rédiger
une réponse. Sans connaître personnellement, l’auteur de l’article
incriminé, je partageais entièrement sa manière de voir et je n’hé¬
sitai pas à l'aire connaître amicalement mon sentiment à Stapoundzi.
C’est à ce moment-là qu’ayant enfin compris toutes scs erreurs
passées, Stapoundzi me présenta les quatre échantillons de dia¬
mant qu’il avait reçus jadis d’un prospecteur indigène de mauvais
aloi; c’est à ce moment-là aussi qu’il me pria d’accepter le plus
intéressant pour l’emporter à Paris où il n’avait jamais été envoyé.
J’acquiesçai à son désir, me réservant louL examen ultérieur (1).
Quelques semaines plus tard, Aristide Stapoundzi mourut à Fia-
narantsoa et, selon le désir qu’il en avait, exprimé, il fut inhumé
à côté de son domestique indigène, an sein d’un domaine forestier
lui appartenant et qui aujourd’hui est la proie de divers créan¬
ciers.
Ainsi s’est éteinte la légende du diamant Stapoundzi à Mada¬
gascar.
(') A l’époque dont il s’agit, Aristide Stapoundzi entendait no oonfler son échan¬
tillon qu’à titre de simple examen et à charge de restitution. Par la suite, les 15 avril
1929 et 23 juillet 1930, je suis intervenu auprès de la succession Stapoundzi pour
réaliser l’acquisition de ce diamant.
206
L’échantillon de diamant brut reçu des mains de Stapoundzi
présente une forme rhomboïdale à faces très arrondies, d’un poids
net de 1 carat 95; sa teinte est jaunâtre et son éclat très vif.
Cet échantillon soumis à l’examen scrupuleux des experts lapi¬
daires de Paris permet de dire que son poids brut de 1 carat 95 se
trouverait réduit à 0e, 70 ou 0°,75 après taille.
Cet échantillon soumis également à l’examen des experts dia¬
mantaires les plus qualifiés de la place de Paris autorise à déclarer
en toute netteté qu’il est d’origine du Cap Sud-Africain.
En conséquence, l’auteur de la présente note déclare que l’échan¬
tillon de diamant brut qu’il offre au Muséum National est bien le
diamant Slapouudzi dont il est question dans l’ouvrage « La Miné¬
ralogie de Madagascar », Ionie 1, page 151;
Que ce diamant a bien été remis par un indigène de Madagascar
à Aristide Stapoundzi et confié par ce dernier au soussigné;
Que l’origine malgache de ce diamant ne saurait, en aucune ma¬
nière, être prise en considération, attendu qu’aucune, trace quel¬
conque n’a pu être découverte à Madagascar et que tous les experts
consultés sont unanimes à reconnaître à ce diamant toutes les
caractéristiques des diamants du Cap.
11 est donc permis de conclure que si Madagascar est le pays des
béryls et des tourmalines, la Grande Ile n’est certainement pas
le pays du diamant.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 19-3-1931.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SERIE — TOME III
N° 2 — Février 1931
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint -Germain, PARIS- VIe
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tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
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seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision duBureau.
D ne sera envoyé qu'une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
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d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
D U
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N° 2.
260e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
26 FÉVRIER 1931.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur H. Lecomte a été admis à faire valoir ses droits
à la retraite à partir du 8 janvier (Arrêté du 11 février 1931).
M. Rode a été délégué dans les fonctions d’Assislant à la Chaire
de Mammalogie, à daler du 1er février, en remplacement de M. Ma¬
thias (Arrêté du 23 février 1932).
M. Rebillard, Gardien-chef au Laboratoire Maritime de Saint-
Servnn, a été nommé Officier d1 Académie.
L’Assemblée générale annuelle de la Société des Amis du Mu¬
séum s’est tenue le 21 février 1931 clans l’Amphithéâtre de Zoologie,
sous la présidence de M. P. Doumer, Président de la Société.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 1931.
14
208 —
'Après la lecture du Compte rendu moral sur les actes de la So¬
ciété par M. Duveau, Secrétaire général adjoint, et du Rapport
sur la situation financière par M. G. Masson, Trésorier, il a été pro¬
cédé aux votes pour le renouvellement d’une partie du Conseil
d’ Administration et pour la ratification de diverses décisions.
DON D'OUVRAGES.
M. le Professeur Ch. Gravier dépose sur le bureau le vol. III des
Mémoires de la Sociélé de B io géographie, intitulé : Contribution à
l'Étude du peuplement des îles britanniques .
Comme les deux volumes qui l’ont précédé et qui traitent res¬
pectivement du peuplement de la Corse et du peuplement des
hautes montagnes, ce troisième volume est une œuvre collective
due é de nombreux spécialistes. M. L. Joleaud a écrit, à ce propos,
une esquisse paléogéographique des îles britanniques qui sert en
quelque sorte de préface à l’ouvrage. Les autres mémoires sont
signés de MM. A. IIeim de B ai. sac pour les Mammifères et les
Oiseaux, W.-S. Bristowe pour les Araignées, B. -P. Uvarov pour
les Orthoptères, Martin E. Mosely pour les Trichoptôres, W.~E.
China pour les Hémiptères hétéroptères, L. Dupont pour les Lé¬
pidoptères, J. Safnte-Claibe-Devit.le pour les Coléoptères, Car-
dot pour les Mousses, A. -J. Wilmott pour l’ensemble de la flore
britannique.
Ce volume, sans conteste, égale en intérêt les précédents et fait
honneur è la Société de Biogéographie.
COMMUNICATIONS.
Liste des Publications Scientifiques
de M. Édouard CHEVREUX.
1882
Espèces remarquables de la Faune du Croisic. ( Assoe . franc, pour l'Avanc.des Sciences,
Congrès de La Rochelle, 1882).
1883
Crustacés amphipodes et isopodes des environs du Croisic. [Ibid., Congrès de Rouen,
1883.)
1884
Suite d’une liste des Crustacés amphipodes et isopodes des environs du Croisic. [Ibid.,
Congrès de Blois, 1884.)
Le Pagurus Prideauvii et ses commensaux. (Ibid., Congrès de Blois, 1884.)
1886
Une Excursion zoologique en baie du Croisic. ( Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 185,
1er mars 1886.)
Note sur les Amphipodes des côtes de France. (Procès-verbaux des séances de la
Sociêtêzool. de France, xr, 28 décembre 1886.) — En collaboration avec M. Jules
de Guerne.
1887
Sur les Crustacés amphipodes de la oôfe ouest de Bretagne, (O. P. Acad. Sciences,
3 janvier 1887.)
Catalogue des Crustacés amphipodes marins du sud-ouest de la Bretagne, avecl planche
et 8 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool. de France, xit, 1887.)
Crustacés amphipodes nouveaux dragué par l’IIi omhlie pendant sa campagne
de 1886. [Ibid, vu, 1887.)
Sur quelques Crustacés amphipodes du littoral des Açores. (Ibid,, 24 janvier 1888.)
Sur un Am phi p ode nouveau (Cyrtophhm chelonophüum ), commensal de Thdasso-
chelys careta L, (U, R. Acad. Sciences, 27 février 1888.) — En collaboration
avec M. Jules de Geterne,
Sur quelques Crustacés amphipodes provenant d’un dragage de l’Hirondelle au large
de Lorient, ( Bull. Soc. znol. de France, xti, 28 février 1888.)
Note sur la présence de VOrcheslia Çhevreuxi de Gneine, à Tenerife, description du
mâle de cette espèce et. remarques sur la locomotion de Vürcheslia littorea
Montagu. (Ibid., xii, 27 mars 1888.)
Nouvelles espèces d'Amphipodes du sud-ouest de la Bretagne. (Assoc. franç. pour
VAmnc. des Sciences, Congrès de Toulouse, 1887.)
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TIT, n° ?, 1931.
210
Contribution à l'Étude de la distribution géographique des Amphipodes sur les côtes-
de France. (Bull. Soc. d’études scient, de Paris , xi, 1888.)
Sur quelques Crustacés amphipodes recueillis aux environs de Cherchell, avec 1 planche
(As, soc. franç. pour VAvunc. des Sciences , Congrès d’Oran, 1888.)
1889
Amphipodes nouveaux provenant des dragages de l’Hirondelle, 1887-1888, avec
3 figures dans le texte, (Bull. Soc. zool, de Fronce , xtv, 25 .juin 1889.)
Quatrième campagne de FHirondelie, 1888. Description d’un Ganimirus nouveau
des eaux douces de Florès (Açores), avec 1 figure dans le texte. (Ibid.)
Quatrième campagne de l'Hirondelle, 1888. Sur la présence d’une rare et intéressante
espèce d’ Amphipodes, Eurylhenes Gryïïuà Mandt, dans les eaux profondes de
l’Océan, au voisinage des Açores, avec 1 figure dans le texte. (Ibid., 9 juil¬
let 1889.)
Description de VOrchestia Guernei, Amphipode terrestre nouveau, de Fayal (Açores),
avec 1 figure dans le texte. (Ibid., 23 juillet 1889.)
1890
Microprotopus nuieulaius et Microprotopus longimanus, avec 7 figures dans le texte.
(Ibid., xv, 8 juillet 1890.)
Description de VOrchoniem Grimaldii, Amphipode nouveau des eaux profondes de
la Méditerranée, (Ibid., 22 juillet 1890.)
1891
Voyage, de la goélette Melita aux Canaries et au Sénégal, 1889-1890, avec 1 planche
(Mém. Soc. zool. de France, iv, 1891.)
Quatrième campagne de l’Iïirondel e, 1888, Hyàle Grimaldii et Sienothoe Dollfusi,
avec 10 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool. de France, xvi, 8 décembre 1891.)
Voyage de la goélette Melita aux Canaries et au Sénégal. Note préliminaire sur les
Paguriens. (Ibid.). — En collaboration avec M. E.-L. Bouvier.
1892
Vibilia crralica, Amphipode pélagique nouveau du littoral des Alpes-Maritimes, avec
3 figures daus le texte. (Ibid., xvii, 26 janvier 1892.)
PerrUn'Ua crassipes , espèce et genre nouveau d’ Amphipode des côtes de France,
avec 1 figure dans le texte. (Ibid., 23 février 1892.) — En collaboration avec
M. E.-L. Bouvier,
Description de Gammarus Delcbecqucd, nov. ap., du lac d’Annecy, suivie de quelques
remarques sur les Amphipodes d’eau douce de la France, avec G figures dans
le texte, (Ibid., 24 mai 1892.) — En collaboration avec M. Jules de Guerne.
Sur une espèce nouvelle de Gammarus du lac d’Annecy et sur les Amphipodes d’eau
douce de la France. (C. R. Acad. Sciences, 30 mai 1892.) — En collaboration
avec M. .Jules de Guerne.
Voyage de la goélette Melita aux Canaries et au Sénégal. Pagurien?, avec 3 planches.
(Mém. Soc. zool. de France, v, 1892.) — En collaboration avec M. E.-L. Bouvier.
Sur le mâle, adulte à’Hyperia schizogemios Stebbing, avec 3 figures dans le texte.
(Bull. Soc. zool. de France, xvii, 27 décembre 1892.)
1893
Crustacés et Cirrhipèdes commensaux d 5s Tortues marines de la Méditerranée. (Bull.
Soc. entomol. de France , 22 février 1893.) — En collaboration avec M. Jules
de Guerne.
Crustacés et Cirrhipèdes commensaux des Tortues marines de la Méditerranée, ( C . R.
Acad. Sciences, 27 février 1893.) — En collaboration avec M. Jules de Guerne.
— 211 —
Quatrième campagne de l’Hirondelle, 1888. Sur les Crustacés amphipodes recueillis
dans l’estomac des Germons, avec 9 figures dans le texte. [Bull. Soc. zool. de
France , xvui, 14 mars 1893.)
Note sur qu lques Amphipodes méditerranéens, de la fami le des Orchestidac, avec
5 figures dans le texte. [Ibid., 26 avril 1893.)
Les Amphipodes de Saint-Vaa.st-1 a- 1 fougue, avec une planche. (Ann. des Sciences
nat. (7) zool., xv, 1893.) — Bu collaboration avec M. E.-L. Bouvier.
1894
Gammarus Simoni nov. sp., Amphipode des eaux douces d’Algérie et de Tunisie
avec 10 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool.de France , xix,18 décembre 1894.(
1895
Amphipodes terrestres et d’eau douce provenant du voyage en Syrie du docteur
Th. Barrois, avec 9 figures dans le texte. (Revue biol. du nord de la France,
janvier 1895.)
Campagne de la Melita, 1892. Sur un Amphipode, Pseudotiron Bolivien nov. gen. et
sp., de la famille des Syrrhoidm, nouvelle pour la Faune méditerranéenne,
avec 14 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool. de France, xx, 11 juin 1895.)
Les Amphipodes des premières campagnes de la Princesse-Alice, avec 13 figures dans
le texte. ( Mém . Soc. zool. de France, v.ir, 1895.)
1896
Sur le Gammarus Berilloni Cafcta, avec 3 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool. de
France, 11 février 1896.)
Recherches zoologiques dans les serres du Muséum de Paris. Sur un Amphipode ter¬
restre exotique, Talitrus Alluaudi nov. sp., acclimaté dans les serres du Jardin
des Plantes de Pairs, avec 4 figures dans le texte. ( Feuille des Jeunes Natura¬
listes, 1er avril 1896.)
1897
Révision des Amphipodes de la côte océanique de France. ( Assoc . franç. pour VAvanc.
des Sciences, Congrès de Nantes, 1897.)
1898
Coup d’œil sur la Faune de la Loire-Inférieure. Crustacés. (Nantes, 1898.)
1899
Distribution des Gammarus d’eau douce de la Faune française. ( Feuille des Jeunes
Naturalistes, 1"*' février 1899.)
Sur quelques intéressantes espèces d’Amphipodes provenant de la dernière campagne
du yacht Princesse-Alice, avec 5 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool. de France
xxiv, 28 mars 1899.)
Sur deux espèces géantes d’Amphipodes provenant des campagnes du yacht Prin¬
cesse-Alice, avee 6 figures dans le texte. (Ibid.)
1900
Résultats de? campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert Ier, Prince
souverain de Monaco. Fascicule XVI. Amphipodes provenant des campagnes
de l’ Hirondelle, 1885-1S8S, avec 18 planches. (Monaco, 1900.)
Campagnes de la Melita. Description d’un Amphipode nouveau appartenant au genre
Grubia CzerniawHki, avee 5 figures dans le texte. (Bull. Soc. zool. de France,
xxv, 22 mai 1900.)
212
1901
Description d’un Crustacé amphipode nouveau, de la famille des Stenothoidae {Para-
metopa KemUei tiov. gen. et sp.), capturé au moyen d’une nasse par M. Henri
Gadeau de Kervülc dans la région d’Omonville-la-Rogue (Manche). {Bull. Soc -
des amis des Se. nul. de- Rouen. 7 lévrier 1901.)
Amphipode» des eaux souterraines de France et d’Algérie, î et H, avec 7 figures dans
le texte. (Bull. Soc. sool. de France, xxvi, 12 novembre 1901.)
Amphipodcs des eaux souterraines de France et d’Algérie, III et IV, avec 4 figures
dans le texte. (Ibid., 26 novembre 1901.)
Amphipodes des eaux souterraines de France et d’Algérie, V et VI, avec 4 figures,
dans le texte. (Ibid., 10 décembre 1901.)
Amphipodes des eaux souterraines de France et d’Algérie, VII. avec 2 figures dans
le texte. (Ibid., 24 décembre 1901.)
Mission sciintifique de M. Oh. Alluaud aux îles Séchelles, mars, avril, mai 1892,.
avec 65 ligures dans le texte. (Mfon. Soc. zool, de France , xrv, 1901.)
Amphipodcs recueillis par la Molita sur les côtes occidentale et méridionale de Corse,
avec 1 planche. (Assoc. franç. pour VAvanc. des Sciences, Congrès d’Ajaccio,
1901.)
1902
%
Campagnes seientifiques de S. A. S. le Prince Albert Ier de Monaco. Description d’un
Amphipode marin appartenant au genre Hyalelia Smith, avec 2 figures dans
le texte. (Bull. Soc. zool.- de France, xxvii, 25 novembre 1902.)
Diagnose d’un Amphipode nouveau (Orchest ia excavata), provenant du Haut-Zambèse.
(Bull. Mus. d’hisl. mt., 1902, n° 7.)
1903
Campagne» scientifiques de S. A. S, le Prince Albert Pr de Monaco. Note préliminaire
Hur les Amphipodes de la famille des Lysianassid'W recueillis par la Princesse
Alice dans les eaux profondes de l’Atlantique et, de la Méditerranée, aveo
7 figures dans le texte. (Bull. Soc. sool. de France, xxvrn, 25 février 1903.)
Ampliipodea recueillis pur M. P. Labbé dans les parages du lac fiaïkal, 1902-1903
(CM il Mds. d'htsl . ha / . , 1903. nn 5..)
1904
Mission Crequi-Montfort et Sénéchal de la Grange. Note préliminaire sur les Amphi¬
podes recueillis par M. le Dr Neveu-Lemaire dans le lac Titicaca, juillet 1903
avec 2 figures dans le texte. (Bull. Soc. sool. de France , xxrx, 24 mai 1904).
1905
Description d’un Amphipode ( (Jyphocaris Richardi nov. sp.), provenant des pêches
au filet à grande ouverture de la dernière campagne du yacht Princesse-Alice
1904, avec 2 figures dans le texte. (Bull. Mus. océanog. de Monaco, n° 24
12 mars 1905.)
Cyphocaris Alicei, nouvelle espèce d’Amphiporle voisine de Cyphoearis Challengeri
Stebbing, avec 2 figures dans le texte. (Ibid., n° 27, 23 mars 1905.)
Paracyphocaris praedator , type d’un nouveau genre de Lysianassidae, avec 3 figures
dans le texte. (Ibid., n° 32, 15 avril 1905.)
Description d’un Amphipode (Kulius obesus nov. gen. et sp.), suivie d’une liste des
Amphipodcs de la tribu des Ganmorina ramenc3 par le filet à grande ouverture
pendant la dernière campagne de la Princesse-Alice en 1904, avec 3 figures
dans le texte. (Ibid., n° 35, 5 mai 1905.)
Liste des Scinidne de la Princesse-Alice et description d’une espèce nouvelle, avec
1 figure dans Io texte. (Ibid., n° 37, 20 mai 1905.)
— 213 —
Description d’un Amphipode pélagique nouveau comme genre et comme espèce,
avec 2 figures dams le texte. {Ibid., n° 49, 5 novembre 1905.)
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant de l’expédition antarctique du Fran¬
çais. I. Lysianassidae, avec 3 figures dans le texte. {Bull. Soc. zool. de France, _
xxx, 28 novembre 1905.)
1906
Diagnoses d’Ampbipodes nouveaux provenant de l’expédition antarctique du Fran¬
çais. II. MetopidaeMphimedvidae, avec 2 figures dans le texte. [Ibid., xxxi,
23 janvier 1906.)
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant de l’expédition antarctique du Fran¬
çais. III, Oediceridm-Oalliopndae, avec 2 figures dans le texte. [Ibid.
13 mars 1906.)
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant de l’expédition antarctique du Fran¬
çais. IV. Atyttdae, avec 3 figures dans le texte. [Ibid., 27 mars 1906.)
Diagnoses d' Ampli bod nouveaux provenant de l’expédition antarctique du Fian¬
çais, V. Phliadidw, avecdmx figures dans le tox'e {Ibid., 10 avril 1906.)
Expédition antarctique française (1903-1905) commandée par le Dr Jean Charcot.
Sciences naturelles. Crustacés amphipodes, avec 56 figures dans le texte. (Paris,
décembre 1906.)
Les Amphipodes des Hauts Plateaux de l’Amérique du Sud, avec 12 figures dans le
texte. (Les lacs des Hauts Plateaux de l’Amérique du Sud, par le Dr M. 'Neveu-
Lemaire, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon, avec la colla¬
boration de MM. A. Bavay, E.-A. Birge, E. Ohevreux, G. Marsh, J. Pei.le-
grin et J. Tkoueet. Paris, Imprimerie Nationale, 1906.)
1907
Orchommella lobata, nouvelle espèce d’ Amphipode des régions arctiques, avec 3 figures
dans le texte. {Bull. Inst. océanograpMqw, n° 96, 25 février 1907.)
Diagnoses d’ Amphipodes nouveaux recueillis dans les possessions françaises de l’Océa¬
nie, par M. L. Seucat, Directeur du Laboratoire de recherches biologiques de
Rikilra. ( Bull. Mus. â'hist, naturelle, 1907, n° 6.)
Amphipodes recueillis dans les possessions françaises de l’Océanie, par M. le Dr Seu-
rat, Directeur dn Laborat nrc de recherches biologiques de Rikitea (îles Gam-
bier). 1902-1904, avec 35 figures dans le texte. ( Mém . Soc. zool. de France,
xx, 1907.
1908
D escription de deux nouvelles espèces d’Amphipodes des parages de Monaco, avec
6 figures dam le texte. {Bull. Inst, océanographique, n° 113, 15 mars 1908.)
Sur les commensaux du Bsrnard-l’Hermite. (Bull. Mm. d'hist. naturelle, 1908, ne 1.)
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant des campagnes do la Princesse-Alice
„ dans l’Atlantique nord. Leysiamssidae-Ampeliseidae'Phoxocephalidae'Lcuco-
Ihoidae, avec 7 figures dans le texte. (Bull. Inst, océanographique. u° 117.
n° 117. 20 mai 1908,1
Sur trois Amphipodes méditerranéen t appartenant au genre Corophiwn Latreille
avec 6 figures dans le texte. (Bull. Soe. zool, de France, xxxui, 10 mars 1908.
Brades sur la Faims du Tqrkostan., basées sur les matériaux recueillis par D. D. Pedas-
ohenko (1904-1906). IT. Crustacés amphipodes, avec 2 planches. ( Travaux de
la Soc. imp. des sc. naturelles de Sl-Pétersbourg, xxxvn, 1908.)
Diagnoses d' Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dam l'Atlantique nord. Eusiridae, avec 9 ligures dans le texte. (Bull- Inst,
océanographique , n° 121, 30 juin 1908.)
Diagnoses d' Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l'Atlantique nord. PotUogeneiidae- Oammridae, avec 4 figures dans le
texte. [Bull. Inst, océanographique, n° 122, 15 juillet 1908.)
214 —
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l’Atlantique nord. Stenothoidae-Oediceridae-Tironidae, avec 6 figures dans
le texte. (Ibid., n° 329, 20 décembre 1903.)
1909
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l’Atlantique nord. Lysianassidae-Aoridae, avec 3 figures dans le texte.
(Ibid., n° 150, 15 juillet 1909.)
Biospeologica. XII. Amphipodes (première série), avec 2 planches. ( Arch . zool. expérim.
et générale (5), ii, 15 août 1909.)
1910
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l’ Atlantique nord. Lysianassidae , avec 2 figures dans le texte. (Bull. Inst,
océanographique, nu 156. 12 janvier 1910.)
Notes sur les Crustacés amphipodes d'Algérie et de Tunisie. (Bull. Soc. d'hist. nat. de
l'Afrique du nord, n, rx° 9. 15 juillet 1910.)
1911
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l’Atlantique nord. Lysianassidae-Tironidae-Pardaliscidae-Eusiridae-Hijpe-
riidae, avec 6 figures dans le texte. (Bull. Inst, océanographique, n° 204,
lÈr avril 1911.)
Campagnes de la Melita. Le* Amphipodes d’Algérie et de Tunisie, avec 15 planches.
(Mèm. Soc. zool. de France, xxui, 1911.)
Sur quelques Amphipodes des île* Sandwich du sud, avec 3 figures dans le texte.
(Anales del Mus. me. de Buenos-Aires , xxi, 25 août 1911.)
Sur les Amphipodes des expéditions antarctiques françaises. ( G . R. Acad, sciences,
4 décembre 1911.)
1912
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant de la deuxième expédition du Dr Jean
Charcot dans P Antarctique (1908-1910). (Bull. Mus. d’hist. nat-., 1912.)
Descriptions d’Amphipodes nouveaux provenant de l’Hirondellc-II en 1911. (Bull.
Inst, océanographique, n" 233, 5 juin 1912.)
Description d’un Ampiiipodc ( Orchomene similis nov. sp.) des côtes de Bretagne.
(Bull. Soc. zool. de France, xxxvtr, 1912.)
Sur une variété de la Perdrix ganbra. (Bull. Acad. d'Hippone, xxxu, 1912.)
1913
Sur quelques intéressantes espèces d’Amphipodes provenant des parages de Monaco
et des pêches pélagiques de la Princesse-Alice et de l’Hirondelle-II, en Médi¬
terranée. (Bull. Insl. océanographique, n° 262. 30 avril 1913.)
Expédition antarctique française (1908-1910), commandée par le Dr Jean Charcot.
Sciences naturelles. Crustacés amphipodes, avec 61 figures dans le texte.
Voyage de Ch. Alluaud et Jeannel en Afrique équatoriale. Amphipodes, (Paris, 15 no¬
vembre 1913.)
1914
Sur quelques Amphipodes pélagiques nouveaux ou peu connus provenant des cam¬
pagnes de S. A. S. le Prince de Monaco. I, Scinidae. (Bull. Inst, océanographique,
n° 291, 30 mai 1914.)
Diagnoses d'Ampldpodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l'Atlantique nord (suite). (Bull. Inst, océanographique, Monaco, n° 296,
25 juin 1914.)
— 215 —
Amphipodes de la Nouvelle Calédonie et des îles Loyalty. (Sarasin et Roux, Nova-
Caled. Zool. 2, Wiesbaden, 1914.)
1916
Sur les Amphipodes du genre Cyphocaris Boeck. (Bull. Inst, océanographique, n° 319
30 avril 1916.)
1919
Révision des Scinidae provenant des campagnes de S. À. S. le Prince de Monaco.
(Bull. Inst, océanographique, n° 352, 20 mai 1919.)
1920
Révision des Lanceolidae provenant des campagnes de S. A. S. le Prince de Monaco.
(Ibid., n° 363, 15 février 1920.)
Note préliminaire sur les Amphipodes du Travailleur et du Talisman. (Bull. Mus.
Hist. ml., 1919, n° 7, et 1920, n° 1.)
Sur quelques Amphipodes nouveaux on pou connus des côtes de Bretagne. (Bull.
Soc. zool. de France, 192U, p. 75.)
1922
Sur un nouveau genre d’Amphipodes de la Faune française. (Bull. Mus. Hist. nat.,
1922, n° 7.)
Description d’un nouveau Gammare de Tunisie. (Bull. Soc. d’Hist. nat. de V Afrique
du nord.) — En collaboration avec M. Gauthier.
1925
Faune de France. — Amphipodes. — En collaboration avec M. Fage.
Voyage de la goélette Molita aux Canaries et au Sénégal (1889-1890). Amphipodes.
I. Gammariens.
1926
Diagnoses d’Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice
dans l’Atlantique et dans l’Océan Arctique. (Bull. Inst, océanographique ,
n° 475, 25 avril 1926.)
1927
Expédition scientifique du Travailleur et du Talisman. Amphipodes, 1927.
Reptiles, Batraciens et Poissons du Sahara central
RECUEILLIS PAR LE Pr SeüRAT,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
M. le Pr Seural a recueilli, en 1928, lors d’une mission au Sahara
central (Mission scientifique du Hoggar), un certain nombre de
Reptiles, Batraciens et Poissons qu’il a bien voulu m’adresser au
Muséum.
J’ai déjà fait ressortir, à maintes reprises, l’intérêt qui s’attache
à la présence d’une faune aquatique persistant en divers points du
Sahara central et notamment dans une note présentée l’année der¬
nière au Congrès de l’Association française pour l’Avancement des
Sciences (1).
Je crois utile de donner ici avec tes provenances, la récapitula¬
tion de toutes les espèces de Vertébrés à sang froid rassemblées
par le Pr Seurat. Les récoltes ont été faites en ce qui concerne les
Reptiles et Batraciens, principalement dans le massif du Hoggar
ou dans ses abords immédiats comme le Tefedesl . Quant aux Pois¬
sons, ils proviennent de 2 points d’eau assez éloignés, Tarount
Arak, non loin de Tadjemout, à mi-distance, à vol d’oiseau, entre
In Salah et le Hoggar et Amguid, sur l’ancien cours de l’Igharghar,.
à l’est d’In Salah à peu près aussi éloigné de cette localité que du
Tassili des Azdjer.
REPTILES.
GECKONIDÆ.
1. Ptyodactylus lobatus Geoffroy var. Oudrii Lataste. —
Imegha ou Imerera (2.000 m.) (Hoggar).
AGAMI I)Æ.
2. Agama inermis Reuss. — Oued Ahetes (Tcfedest).
3. Agama Bibront A. Duméril — Imeglia.
4. Uromastjx acaxtuinurus Bell. — Oued Ahetes (Tefedest).
(1) Dr J. Peulegktn. Reptiles, Batraciens et Poissons du Hoggar, Ass. /r. Av. Sc~
Congrès d’Alger, 1930.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 2, 1931.
— 217 —
LACERTIDÆ.
5. Acanthodactylus boskianus Daudin yar. asPER Audouin.
— Ararane (Tefodest), In Ameri (2.450 m.), Imegha, Tazerouk.
(2.000 m.) (Hoggar).
COLUBRIDÆ.
6. Psammophis siBrLANS Linné. — Tigharghart (2.080 m.) et
Tigen Daouo (2.080 m.) (Hoggar).
VI PERI DÆ.
7. Cerastes cornutus L. — In Baragen (1.150 m.) (Tefedest).
BATRACIENS.
RANIDÆ.
1. Rana esculenta L. var. ridibunda Pallas. — In Amegel
(1.060 m.) (Hoggar) (*).
POISSONS.
CYPR1NIDÆ.
1. Barbus biscarensis Boulanger. — Amguid (730 m.).
2. Barbus deserti Pellegrin. — Tarount Arak (600 .m.).
C1CHLIDÆ.
3. Tilapia Zilli Gervais. — Tarount Arak.
4. Astatotilapia Desfontainest Lacépède. — Tarount Arak.
Ainsi que je l’ai montré, il est très remarquable de trouver jus¬
qu’au Hoggar des formes de Batraciens paléarctiques comme la
Grenouille verte ou commune, à laquelle il faut ajouter le Crapaud
vert ( Bujo uiridis Laurenli) rencontré par Rossion à Tamanrhas-
sef (a) et qui, d’après Seurat (3), est très abondant dans toutes les
collections d’eau du massif.
Parmi les Poissons je n’insisterai que sur une forme de type
(l) Chez les spécimens de cette localité les membres postérieurs sont relativement
courts, ramenés en avant, l’articulation tibio-tarsienne atteint à peine le bord pos
teneur de l’œil ; repliés à angle d roit ees membres chevauchent. Les glandes de la peau
sont très apparentes. La teinte du dos est uniformément brunâtre, le ventre est blanc.
(4) d. Pkiaegrw. La présence du Crapaud vert dans le Hoggar. G. R. Ac. Sc. 185,
H novembre 1927, p. 1066.
(3) L.-G. Seurat. Exploration zoologiquc de l’Algérie, 1930, p. 201.
218 —
paléarc tique, le Barbeau de Biskra, recueilli à Arnguid. Cet indi¬
vidu s’écarte un peu des spécimens ordinaires de Biskra, ce qui
s’explique parla ségrégation. En effet, depuis quelques millénaires,
il n’y a plus de communication entre ces deux localités éloignées
de près d’un millier de kilomètres, mais que jadis réunissait l’im¬
mense cours du llenve Igharghar, coulant du nord au sud. Toute¬
fois les différences sont si faibles que je me contenterai de décrire
l’exemplaire sans vouloir encore le considérer comme une sous-
espèce géographique.
La hauteur du corps est contenue 4 fois 1/2 dans la longueur
sans la caudale, la longueur de la tête 4 fois. La tête est large, le
museau fort et arrondi. Le barbillon postérieur mesure 2 fois la ion-
9 12
gueur de l’œil. On compte 50 écailles en ligne longitudinale, .
en ligne transversale. Le rayon ossifié de la dorsale est moyen,
finement denticulé en arrière, la partie osseuse fait les 2/5 de la
longueur de la tête. L’anale atteint la caudale. La pectorale égale
les 4/5 de la longueur de la tête. La pédicule caudale est 2 fois
aussi long que haut.
D. III 8; A. III 5; P. I 16; V. I 8.
N° 31. Coll. Mus. — Arnguid (Sahara central) : Pr Seurat. Longueur : 150 + 30
= 180 millimètres.
Ce Poisson se sépare de la forme typique (x) par ses barbillons
un peu plus longs, par son 3e rayon de la dorsale moins large et
moins fortement, ossifié (*), par ses formes légèrement plus allon¬
gées. En réalité, les Barbeaux de Biskra vus par moi représentent
des sujets assez gras et bien nourris, le Barbeau d! Arnguid est un
individu maigre, à grosse tête, à corps grêle. 11 paraît se rapprocher
encore plus que les types d’un Barbeau espagnol ( Barbus Graellsi
Steindachner) qui ne s’en distingue guère que par son rayon osseux
dorsal encore plus faible, par sa pectorale un peu plus courte, mais
dont les formules de l’écaillure et des nageoires sont, pour ainsi
dire, identiques (3).
(*) Boulenger. Cat. Freshw. Fishes Africa, II, 1911, p. 108, fig. 85; Dr J. Pelle-
grin. Les Poissons des eaux douces de l’Afrique du Nord française, Mém. Soc. Sc.
Nat. Maroc , t. 1, n° 2, 1921, p. 123, fig-, 45.
(2) Ce caractère se retrouve sur un second exemplaire desséché et en mauvais état.
(!) Dr J. Peleegrin. Les Barbeaux d’Espagne, Bull. Mus., 2 e sér. II, n° 5, 1930,
p. 510.
— 219
Description de deux poissons nouveaux
PROVENANT DE LA CHINE,
par M. Hsien-Wen Wu *.
Protosalanx tangkahkeii, n. sp. (Salangidæ) .
La hauteur du corps est contenue 8 fois et 1/2 à 9 lois et 1/2
dans la longueur du corps sans la caudale, la longueur de la tête
7 fois à 7 fois et 1/2. La longueur du museau est comprise 4 fois
à 4 fois et 2/5 dans la longueur de la tête, le diamètre de l’œil
5 fois et 1/2 à 6 fois et 1/2, l’espace interorbitaire 3 fois à 3 fois et 2/5
La tête est déprimée, sa hauteur, au niveau de l’orbite, égale l’es¬
pace iriLerorbi taire et sa largeur fait la 1/2 de sa longueur. La mâ¬
choire inférieure est plus avancée que la supérieure. Les dents des
mâchoires sont petites et coniques, celles de la langue et des pala¬
tins sont très indistinctes. L’origine de la dorsale est beaucoup
plus près du bout de la caudale que le bout du museau. La nageoire
adipeuse est assez petite, fixée entre la dorsale et la base de la cau¬
dale, elle est plus près de cette dernière. La ventrale est localisée à
égale distance du bord postérieur de l’œil et de l’origine de
l’anale, elle atteint à l’aplomb du début de la dorsale. L’anale
commence nettement en arrière de la fin de la dorsale. Le pédon¬
cule caudal a plus de longueur que de hauteur, sa longueur est
contenue 1 fois et 2/5 à 1 fois et 1/2 dans la longueur de la tête.
La caudale est profondément fourchue. La longueur du lobe infé¬
rieur égale celle de la tête. Le corps est totalement nu.
Le corps est incolore. Les nageoires ventrales et la lèvre supé¬
rieure sont ornées de petits points noirs; au milieu de chaque lobe
de la caudale, il y a aussi une tache noirâtre.
D. 14-15; P. 24-25; A. 26-27; Y. 7.
Trois spécimens provenant d’Amoï ont 63 à 65 mm. de long.
Cette espèce que je me fais un plaisir de dédier à M. Tang Kali
* Laboratoire de M. le Professeur L. Roule.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 2, 1931.
— 220 —
Kei, le fondateur de l’Université d’Amï. Elle se distingue de toutes
les espèces de ce genre, par la tête plus courte et par la présence de
taches noires sur la lèvre supérieure, et les nageoires ventrale et
caudale.
Triaenopogon microsquamis , n. sp. ( Gobiidæ).
La longueur de la tête est contenue 3 fois dans la longueur sans
la caudale, la hauteur du corps 4 fois et 1/4. La longueur du mu¬
seau est comprise 4 fois dans la longueur de la tête, le diamètre
de l’œil 5 fois et 1/2, l’espace interorbitaire 4 fois et 1/5.
La tête est assez déprimée, sa largeur égale â peu près sa longueur
Le corps est comprimé postérieurement. Le museau est large,
arrondi au bout. La bouche est terminale, elle a les mâchoires à peu
près égales en avant, la supérieure atteint au-dessous de la partie
postérieure de l’œil qui est. fixé de face supérieure et de partie anté¬
rieure de la fête. Les dents sont en plusieurs rangées sur chaque
mâchoire, celles tle la série < xl.erne sont tricuspides et les plus
grandes. La largeur de l’espace interorbitaire est égale à la lon¬
gueur du museau. La joue et la face externe de la mandibule sont,
pourvues de deux séries de barbillons courts qui se continuent sur
le bord du préorbitaire et du préopercule. Les membranes bra¬
chiales réunissent largement l'isthmus sur la face ventrale. Les
branchiospines sont petites, au nombre de 8 ou 9 sur le premier
arc. Les nageoires dorsales sont séparées; la hauteur de ta pre¬
mière dorsale est contenue 2 fois el 1/10 dans la longueur de la
tête; la deuxième dorsale débute à égale distance du bout du mu¬
seau et de l’extrémité de la caudale, ses rayons les plus longs sont
compris 1 fois el 9/10 dans la tête. La pectorale atteint légèrement
au-delà de la verticale de l’anus. Les ventrales se réunissent l’une
à l’autre, leur longueur fait les 3/5 de la lêle. L’anale commence
un peu en arrière de l’origine de la dorsale, ses rayons les plus
longs sont compris 2 fois dans la longueur de la lête. La caudale esl
arrondie et sa longueur est égale aux 5/7 de la lête. La hauteur
du pédoncule caudal est la longueur contenue 1 fois et 2/5 dans
la tête et 7 fois et 1/7 dans la longueur du corps. Les écailles sont
cténoïdes, et les plus grandes dans la partie postérieure du corps,
de 22 rangées obliquement entre l'origine de la deuxième dorsale
et celle de l’anale et de 23 autour du pédoncule caudal.
La couleur est d’un brun noirâtre, la face inférieure est plus
claire ; les nageoires sont noirâtres excepté les ventrales qui sont
brunes.
D. VI/12; P. 22; V. 1,5; A. 12; sq. L. lat. 38.
Un spécimen de 85 mm. de longueur, provient d'Amoï.
— 221 —
Cette espèce est très voisine du Triænopogon bavbalus Günther.
Elle n’en diffère que parles écailles plus petites et la coloration plus
uniforme. J’ai examiné 5 spécimens de Triænopogon barbaius, ils
ont 20-21 écailles autour du pédoncule caudal et 12-14 entre l’ori¬
gine de la deuxième dorsale et de l’anale.
— 222 —
Révision des Nemesia de la faune ibérique
ET DESCRIPTION D’ESPÈCES NOUVELLES DE CE GENRE,
par M. F. Frade et Mme A. Bacelar (Mmo Frade).
NATURALISTES DU MUSÉE BOCAGE, LISBONNE
L’on peut dire que les Arachnides de la Péninsule ibérique sont
encore loin d’être suffisamment connus, bien que les meilleures
autorités de l’arachnologie aient contribué par leurs études à rele¬
ver les grands traits d’une faune qui paraît être toute particu¬
lière.
C’est à Eugène Simon que l’on doiL surtout l’étal actuel de nos
connaissances à ce sujet et c’est donc dans la collection de ce savant
que se trouve le plus grand nombre de documents qu’il faut con¬
sulter à tout moment pour une étude soigneuse des arachnides
d’Espagne et de Portugal.
En ce qui concerne le genre Nemesia dont les espèces sont parfois
si difficiles à déterminer, surtout quand elles ne sont représentées
que par des femelles, nous avons trouvé dans la collection E. Si¬
mon, au Muséum d’ Histoire Naturelle de Paris, la base solide qui a
servi à la révision, publiée par cet auteur en PJJ 4, des Nemesia de
la faune de France.
L’étude préliminaire que nous y avons faite nous a permis d'en¬
tre prend re la détermination des Nemesia ibériques appartenant à
cette collection et à celle du Musée Bocage, d’ajouter des données
pour une meilleure connaissance des espèces anciennement établies
et de décrire quelques espèces que nous considérons comme nou¬
velles.
Dans la collection E. Simon, nous avons trouvé une espèce et
une sous-espèce nouvelles d’Espagne que nous appelons : Nemesia
caslitlana, de Avila, et Nemesia macroce.phala occidentalis, de Gua-
dalajara; et dans la collection du Musée Bocage nous en signa¬
lons trois du Portugal : Nemesia gravieri, de Alcacer do Sa b Neme¬
sia fagei, de l’Algarve et Nemesia berlandi, de Beira-Alla, espèces
que nous nous faisons un plaisir de dédier respectivement ù MM. les
Professeurs Gravier, Fage et Berland du Musée de Paris, à qui
nous sommes très reconnaissants de leur amical accueil.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 2, 1931.
— 223 —
Nemesia c r as s i m an a E. Sim., 1873 et N. Simon i Camb., 1874.
La Nemesia crassimana E. Simon, représentée par un seul mâle
Fig. 1. — Patte-mâchoire du mâle de la Nemesia crassimana E. Sim.
Fig. 2, — Patte-mâchoire du mâle do la Nemesia simoni 0. P. Camb.
Fig. 8. — Céphalothorax de la Nemesia simoni.
Fig. 4. — Céphalothorax de la Nemesia crassimana.
provenant de Granja (EJpagne), et la N. simoni Camb., très fré¬
quente dans l’ouest et le sud-ouest de la France, signalée aussi dans
la Péninsule ibérique (1), forment le groupe ou sous-genre Haplo-
(l) Voyez les références à propos de N. fagei et N. dubia , dans cette note.
Bulletin du Muséum , 2“ s., t. III, 1931.
15
— 224 —
nemesia E. Simon, caractérisé par la présence chez la femelle de
2 paires d’épines infères divergentes, près de la base du tarse de la
patle-mâchoire, et par l’absence de herse au tibia de ce même
appendice chez le mâle.
L’examen des spécimens attribués à ces deux espèces apparte¬
nant à la Collection E. Simon, nous permet d’ajouter quelques
données nouvelles aux anciennes descriptions et de comparer cer¬
tains caractères des mâles des deux espèces.
Armature de la face externe des pattes du <f [type) de la N. crassi-
matia (n° 1791 de la Col. E. Simon) : Pattes antérieures pourvues
de l’épine sub-basule aux tibias I et de .1 épine sub-apieale aux mé¬
tatarses II, les autres articles mu tiques; pattes postérieures avec
1 épine sub-basale aux fémurs III, 3 épines médianes, unisériées,
aux fémurs TV et aux tibias et métatarses III et IV, 2 épines aux
palfllas, les autres, articles nautiques. La comparaison des pattes-
mâchoires des mâles des deux espèces montre des différences
moindres : la pointe du bulbe est nettement courbée chez la N. crûs-
sirnana (Fig. 1) presque droite chez la N. sirnoni (Fig. 2). C’est
pourtant la forme du céphalothorax qui révèle des différences plus
importantes : chez la N. sirnoni (Fig. 3), la partie céphalique est
très étroite, en avant, les faces latérales convergentes et le bord
antérieur tronqué presque droit ; tandis que chez la N. crassimana
(Fig. 4), cette région est nettement élargie, les faces latérales paral¬
lèles au plan sagittal et le bord antérieur convexe.
Nemesia eleonora O. -P. Cambridge, 1873.
A cette espèce nous rapportons l’exemplaire n° 6184 de la collec¬
tion E. Simon. Il s’agit d’une femelle récoltée à Gartagena (Es¬
pagne), dont le terrier était fourchu, l’opercule d’entrée mince,
l’opercule interne long (E. Sim.). La forme allongée de l’opercule
interne diffère donc de celle (presque circulaire) que E. Simon a
relevée chez celle espèce.
La disposition des 3 épines infères aux métatarses II (1 externe
et 2 internes géminées dont l’interne beaucoup plus longue), les des¬
sins larges de l’abdomen et les articles des pattes un peu tachetés
de brun nous décident à rapporter cet exemplaire à cette espèce.
La Nemesia eleonora, connue des Alpes maritimes et des Bouches*
du-Rhône, n’avait pas encore été signalée dans la Péninsule ibé¬
rique.
Nemesia Castillana, n. sp.
Provenance : Avila (Espagne).
Diagnose : o* adulte, n° 6045 de la Collection E. Simon; longueur
totale 13 mm. céphalothorax, longueur 6 mm; $ inconnue.
— 225 —
Céphalothorax fauve, revêtu de pubescence blanchâtre. Ligne
des yeux antérieurs légèrement procurvée, celle des postérieurs
presque droite, séparées l’une de l’autre par une distance un peu
moindre que le diamètre des yeux médians antérieurs; ceux-ci
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
5. — Patte -mâchoire du mâle de la Nemesia castillana n. sp.
6. — Patte-mâchoire du mâle de la Nemesia casHUann vue en dessus.
7. — Patte-mâchoire du mâle de la N. bmuni G. L. Koch, vue en dessus.
8. — Patte-mâchoire* du mâle de la Nemesia brauni.
ronds, leur diamètre égal à l’intervalle qui les sépare et écartés des
latéraux antérieurs de la longueur de leur rayon; latéraux anté¬
rieurs allongés, un peu plus gros que les médians antérieurs et que
les latéraux postérieurs; médians postérieurs anguleux, aussi petits
que la moitié des latéraux du même rang et environ deux fois aussi
écartés l’un de l’autre que le sont les médians antérieurs. Tous les
tibias armés sur les faces externe et interne de 3 épines, tibia IV
avec 2-3 épines supères; patcllas I, III, IV avec 1 épine externe,
— 226 —
la II sans épine externe, I et II avec 2 épines internes; III avec
1 épine interne; IV nautique à la l'ace interne; métatarses I, et II
avec 3 épines externes et 3 internes; III et IV avec 4 épines ex¬
ternes; le même nombre d’épines internes, aux IV et 3 épines
aux III.
Patte -mâchoire (Fig. 5); tibia grêle, un peu plus de deux lois
aussi long que large à la base, pourvu en dessus (Fig. 6), verslVx-
trémilé apicale interne, de 6 épines longues et fortes; tarse deux fois
plus long que large, très épineux vers l’extrémité antérieure; bulbe
aussi large que le tarse, sa pointe légèrement courbée en avant et
effilée, ne dépassant pas la moitié du tibia.
Cette forme, comme la N. brauni, L. Koch (1881), se rattache
à la N. eleonora par la présence d’épines latérales externes et par le
nombre d’épines su pères aux tibias JV. Elle se distingue pourtant
de JV. eleonora par la présence de 3 épines externes aux tibias I
et de 2 épines aux patellas I, et par la forme de la pointe du bulbe.
Les affinités avec la N. brauni se révèlent par la forme et par la dis¬
position des épines du tibia de la patte mâchoire et par la configura¬
tion du bulbe, bien que chez cette espèce la base du tibia soit un
peu plus dilalée en dessous, le nombre d’épines (Fig. 7), de ce même
article plus nombreux et la pointe du bulbe plus courbée et effilée
(Fig. 8).
Nemesia maîndersjernæ Ausserer, 1871.
Les spécimens de la Collection E. Simon, enregistrés sous les
nos 6253 et 1202 doivent être rapportés à notre avis à cette espèce.
Le spécimen n° 6253 est une femelle provenant de Tarragone
(Espagne), l’opercule d’entrée du terrier mince, l’opercule interne
allongé (E. Simon); le spécimen n<> 1202 est une femelle provenant
de Grenat! a (Espagne), sans aucune indication au sujet du terrier.
Les deux exemplaires ont tous les caractères de l’espèce qui la
séparent de la N. eleonora, mais ils présentent, entre les 2 épines
apicales de la face inférieure des métatarses 11, 1 épine courte et
faible, ce que du reste nous avons observé chez les exemplaires
récoltés en France.
La Nemesia mandersjernæ n’était connue jusqu’à présent que de
H y ère s et de Bornes, des Alpes maritimes, de l’Italie, de Corse, de
Sardaigne et du Maroc; elle est donc une nouvelle espèce pour la
faune ibérique.
Nemesia dubia O.-P. Cambridge, 1874.
Nous avons trouvé dans la Collection E. Simon divers spécimens
provenant d’Espagne qui doivent être rapportés à celte espèce;
2 cf, n° 1303, de Armadillo; 1 $, n° 6183, de Cartagena, dont le ter-
— 227 —
rier était fourchu, avec l’operculc d’entrée mince (E. Simon);
t Ç, n° 6692, de Miranda-de-Ebro; 1 $ n° 6319, de Valencia dont le
terrier était simple, avêc l’opercule mince (E. Simon).
A la même espèce appartient la femelle de la Collection du Musée
Bocage, récoltée à t’aidas da Bainha (Portugal) et 1 femelle de la
Collection du Musée Zoologique de. Porto, déterminée comme
N. simoni par E. Simon (1898).
Les mâles, de Armadillo, correspondent entièrement aux deux
types donnés par E. Simon (1914). L’un, comme toutes les femelles,
s’approche de la N. cors ica, l’autre s’en écarte. Le premier présente
des épines latérales externes aux tibias II, tandis que le second ne
les a pas.
Chez la femelle de Caldas da Rainha, le dessin de l'abdomen est
très semblable à celui de la N. corsica, mais la distribution des
épines infères des métatarses IV est 3-2-3, disposition qui, d’après
E. Simon, esL plus fréquente chez la N. dubia.
Cette espèce a été signalée en 1884, à Miranda-de-Ebro (Burgos)
et à Valence sous le nom de Nemesia Suffusa, par ce même auteur,
peut-être d’après les spécimens, n08 6692 et 6319 cités ci-dessus.
Nemesia angustata E. Simon, 1873.
A l’ancienne diagnose de l’espèce établie d’après le seul spécimen
Fig. 9. — Patte-mâchoire du mâle de la Nemesia angustata E. Sim.
Fig. 10. — Patte-mâchoire du mâle do la Nemesia angustata vue en dessus,
Fig. 11. — Céphalothorax de la Nemesia angustata,
connue à ce moment, un mâle provenant de Malaga (Espagne),
n° 737 de la Collection E. Simon, nous ajoutons les observations
suivantes faites sur ce même exemplaire.
Armature des pattes antérieures - face externe : l’épine sub¬
médiane aux tibias I et aux métatarses I et II, les autres articles
nautiques; face interne : patellas I et métatarses I et II avec
— 228 -
1 épine; patellas II et tibias I avec 2 épines; tibias II avec 3 épines
unisériées.
Armature des pattes postérieures — face externe : 4 épines
(3 étant unisériées) aux patellas 111; 3 épines unisériées aux tibias
et métatarses III; 2 épines aux tarses III ; 6 épines quasi-unisériées
aux métatarses IV, les autres articles nautiques; face interne :
patellas III et IV avec 1 épine; tibias III avec 2 épines; méta¬
tarses III et tibias IV avec 3 épines unisériées; métatarses IV avec
5 épines unisériées.
Patte-mâchoire (Fig. 9 et 10) : Tibia grêle, l’extrémité distale
deux fois moins large que la partie proximale, la herse pourvue de
3 épines, avec* une épine supplémentaire; tarse de la longueur de
la moitié du tibia; bulbe piriforme, la pointe effilée, dépassant la
moitié du tibia.
L'une des caractéristiques de l'espèce, celle dont E. Simon a
tiré le nom spécifique angusiata est la largeur de la partie antérieure
du céphalothorax qui est ici très réduite. La ligure 11 montre net¬
tement que la moitié antérieure du céphalothorax devient de plus
en plus étroite, de sorte que le bord latéral de la région thoracique
se met en ligne droite avec le bord latéral de la région cépha¬
lique.
E. Simon (1914) rattache cette espèce à la série caractérisée par
la présence d’épines inférieures et latérales internes et par l’absence
d’épines externes aux tibias IV, série à laquelle appartiennent
Nemesia arenicola, N. raripila, etc., dont N. anguslala se distingue
par la présence d’une petite épine su père aux tibias IV.
Nemesia meridionalis (Costa), 1838.
Cette espèce se trouve représentée dans la Collection du Musée
Bocage par deux femelles, capturées à S. Martinho de Porto et à
Sintra (Portugal). Le tacheté des pattes ainsi que tous les autres
caractères correspondent bien à la Nemesia maculatipes Aussercr,
espèce que M. Page considère comme synonyme de la N. meridio¬
nalis (Costa).
11 nous paraît que la femelle n° 6045 de la Collection E. Simon,
provenant de Avila (Espagne) doit être considérée comme apparte¬
nant à l’espèce en question.
A la distribution géographique déjà très vaste de l’espèce —
Naples, Corse, Sardaigne et Maroc occidental — , il faut ajouter la
Péninsule ibérique où nous la signalons pour la première fois.
Nemesia gravieri, n. sp.
Provenance : Alcacerdo Sal (Portugal).
— 229
Diagnose : <f adulte (Collection du Musée Bocage); longueur
totale 15 mm,;
Céphalothorax, longueur 8 mm.; Ç inconnue.
Céphalothorax brun rougeâtre, plus foncé sur les stries et en ar¬
rière de la fossette, celle-ci très peu recourbée et placée aux 2/3 de
la longueur de cette région du corps. Yeux antérieurs, en ligne net¬
tement procurvée, la tangente au bord antérieur des médians
coupant le milieu des latéraux; médians antérieurs ronds, aussi
séparés l'un de l’autre que des latéraux du môme rang, et des mé¬
dians postérieurs, par un espace égal à leur diamètre ; latéraux
antérieurs allongés, obliques, beaucoup plus gros que tous les autres
Fig-, 12.
Fig. 13.
Patte-mâchoire du mâle de la Nemesia gravieri n. sp.
Patte-mâchoire du mâle de la Nemesia gravieri vue en dessus.
Yeux postérieurs en ligne légèrement procurvée, les médians petits,
presque la moitié des latéraux, leur intervalle égal à la distance
entre les bords externes des médians antérieurs; latéraux posté¬
rieurs allongés, un peu plus gros que la moitié des latéraux anté¬
rieurs et plus séparés de ceux-ci que des médians postérieurs.
Face externe des pattes anlérieures armée de 1 épine aux méta¬
tarses 1 et II et aux tibias II, 2, épines aux tibias I, les patellas I
et II nautiques; face interne des pattes postérieures pourvue de
2 épines aux patellas et tibias I et II, 2 épines aux métatarses I
et 1 épine aux métatarses IL Face externe des pattes postérieures
avec 2 épines aux patellas III et IV, 4 épines aux tibias III et
métatarses III et IV, 9 épines aux tibias IV, disposées en double
série longitudinale; face interne des mêmes appendices avec 1 épine
aux patellas 111 et IV, 3 épines aux tibias T 1 1 et IV, 2 épines aux
métatarses III et 4 épines aux métatarses IV; métatarses I droits,
présentant en dessous vers le tiers moyeu une convexité dont la
pilosité, Irps courte etresserrée, s’étend vers le tiers apical ; tarses IV
— 230 -
avec 1 épine supère; tibia IV avec 9 épines supères dont 5 vers le
tiers basal ; éperon tibial, vu de profil, courbé dans la moitié basale
la pointe presque droite.
Patte-mâchoire (Fig. 12) : tibia épais, moins de deux l'ois plus
long que large à la base, pourvu en dessus, vers le tiers apical de
10 épines, constituant une herse de 3 épines suivies de 7 supplémen¬
taires aussi fortes qu’elles (Fig. 13); tarse très épineux en dessus,
aussi long que la largeur de la partie moyenne du tibia ; bulbe envi¬
ron de lu longueur du tarse, sa pointe épaisse coudée à angle fai¬
blement obtus, vers le tiers apical, et pourvue à la par lie convexe
de la courbure d’une saillie carénifoime denticulée. Coloration ;
abdomen fauve clair revêtu de pubescence jaune pâle, traverse en
dessus de 8 lignes noirâtres; article basal des filières lâché de noir
sur sa face externe; fémurs II et 111, tibias et patelins IV marqués,
sur leur face externe, d’une tache noirâtre apicale.
Cette espèce est voisine de JS. merhlionalis {JS1, maculai ipes
E. Sim.) dont elle se distingue par la forme et la position de la
convexité infère des métatarses 1 par la forme de l’éperon tibial,
par la présence de 9 épines supères (au lieu de 3 ou 4) sur les ti¬
bias IV, de 1 épine supère au tarse IV, et par la forme de la patte
mâchoire.
Nemesia fagei n. sp.
Provenance : Algarve : Sagres, Lagos et Tavira (Côte sud de Por¬
tugal).
Diagnose : $$ adultes (Collection du Musée Bocage); longueur
totale 16 mm. céphalothorax, longueur 8,5 mm.; mâle inconnu.
Céphalothorax (Fig. 14) fauve liséré d’une (ine ligne noire, la
partie céphalique très élevée, large, bombée sur les côtés jusqu’à la
fossette, un peu rembrunie sur la première strie; partie thoracique
avec sa largeur maxima au niveau de la 2e' paire de pattes, devenant
de plus en plus étroite vers Ja région postérieure, où elle se réduit
aux 2/3 de la largeur céphalique. Yeux disposés en trois groupes,
chacun limité par une zone rembrunie, le groupe moyen ne refer¬
mant que les yeux médians antérieurs. Yeux antérieurs en ligne
légèrement prOCurvée, les médians espacés de la longueur de leur
diamètre et séparés des latéraux antérieurs, aussi bien que des
médians postérieurs, par un espace un peu plus grand, égal à peu
près à la distance des latéraux antérieurs aux médians postérieurs ;
yeux latéraux ovalaires, obliques beaucoup plus* longs que le dia¬
mètre des médians antérieurs. Yeux postérieurs, eu ligne presque
droite, les médians allongés, un peu plus petits que les latéraux du
même rang, et séparés l’un de l’autre par un intervalle égal à trois
fois le plus grand diamètre de ceux-ci; latéraux postérieurs ova-
— 231
laires, obliques, un peu plus petits que les latéraux antérieurs dont,
ils sont beaucoup plus écartés que des médians postérieurs.
Denticules de l’angle de la hanche de la patte-mâchoire (4-5),
disposés sur un seul rang; tarse du même appendice armé, en des-
Fig. 14. — Céphalothorax du mâle de la Nemesia fagei n. sp.
Fig. 15. — Métatarse et tibia de la première paire de pattes de la Nemesia fagei vus
en dessus.
Fig. 16. — Bouchon fuso-spatulé du terrier de la N. fagei : a, vu de profil; b, de face.
Fig. 17. — Nemesia fagei dans son terrier embrassant ]e bouchon fuso-spatulé.
sous, d’une paire d’épines basales et d’une double série de crins
spiniformes s’étendant presque jusqu’à la base. Tarses des pattes I
et III munis en dessous d’une double série longitudinale de crins,
plus ou moins irrégulière et plus ou moins longue, celle du Larse II
avec une triple série. Métatarse 1 avec 6 épines intérieures: 2 ba¬
sales, 1 sub-médiano et 3 apicales dont la plus externe, qui est la
plus petite, géminée avec la médiane. Métatarse II avec 1 épine
interne, III avec 3 épines internes et 2 latérales externes sub-api-
cales. Tibias I et II garnis d’une scopula interne, très développée
(Fig. 15), Tibias II avec I épine, III avec 2 épines internes, les
autres sans aucune épine interne. Pa lellas pourvues du coté < xterne
de nombreux crins, les antérieures presque glabres, en dessus, et
armées du côté interne de 1 épine pour les I et de 2 épines; pourles II.
Pattes de même couleur que le céphalothorax, l’extrémité supé¬
rieure des fémurs et la face externe des patellas des pattes posté¬
rieures rembrunies, la face inférieure des J'émurs I-II1 noirâtre.
Abdomen marqué en dessus de 6-7 bandes I ra ns verses brunes, plus
ou moins anastomosées.
232 —
Cette espèce est très voisine de la N. cæmentaria et de la N. carmi-
nans, dont elle se distingue par sa petite taille, par le développe¬
ment des seopulas internes des tibias des deux premières paires
de pattes, par l’absence d’épines sur le tibia I, par la disposition
et la longueur relative des épines inférieures des métatarses I (x),
et surtout par ses mœurs. Terrier cylindrique, très profond et étroit
simple, muni d’une opercule d’entrée mince et flasque.
A l’intérieur du terrier il existe un produit de l’industrie de l’arai¬
gnée, jamais constaté chez aucune autre espèce, qui par sa configu¬
ration bizarre et par son rôle particulier, caractérise plus nettement
la bête que tous les caractères morphologiques si difficiles à déceler
chez les femelles des Nemesia. Ce produit sorte d’opercule interne,
à peu près fusiforme (Fig. l(î, a, b) cl presque aussi gros que la
lumière du tube, mobile à la volonté de l'araignée, se montre assez
souvent extérieurement, même aux heures du soleil, à l’entrée du
terrier remplaçant l’opercule qui, de ce fait, se trouve plus ou moins
soulevé. La comparaison la meilleure qui survient quand on regard»'
ce remarquable dispositif, est celle qu’offre un noyau d’olive com¬
blant juste le trou du terrier. Un examen attentif révèle qu’il
s’agit d’un bloc de terre maçonnée avec quelques fils de soie dis¬
posés irrégulièrement, sans couches définies comme dans les vrais
opercules.
Ce bloc a la forme d’un fuseau terminé en spatule; il présente un
seul plan de symétrie, contenant le grand axe du fuseau et normal
au plan de la spatule. Celle-ci, qui constitue à peu près le tiers de
la longueur Lolale du bloc, n’est que le prolongement de plus en plus
aplati de la moitié tournée, en nature, vers l’intérieur du terrier.
Cette configuration est en rapport avec la façon dont l’araignée
manœuvre cet étrange opercule. En effet, nos observations et. l’in¬
terprétation de la forme même de ce bloc nous portent à accepter
que l'araignée se déplace, de haut en bas et vice versa, avec la ré¬
gion ventral»1 de son abdomen assise sur la partie allongée et spatu-
lée, les libères plus ou moins accolées au bord inférieur, les pattes
antérieures embrassant la partie supérieure et les pattes posté¬
rieures appuyées sur les parois du terrier (Fig. 17). L’araignée et le
bouchon fuso-spafulé forment donc un ensemble, solidaire. Ce dis¬
positif permet à la bête de guetter sa proie, en regardant à travers
une toute petite fente, en forme de croissant, qui s’ouvre entre le
bloc quand celui-ci est suffisamment soulevé, et le bord de l’entrée
du terrier. Elle ne s’expose donc pas aux ennemis comme le font
ses congénères, chez lesquelles il n’y a pas ce perfectionnement.
C’est cette araignée et non pas la N. sirnoni, que nous avons
(l) Chez N. caementaria et N. carrninans, l’épine médiane apicale de la face inférieure
du métatarse I est la plus courte, n’étant pas géminée avec l’épine externe.
— 233 —
trouvée en presque tous les endroits où vit le Pachylomerus. D’après
Cambridge en effet, (P. Z. S. London, 1907, 11, p. 818) on trouve¬
rait à Lagos, tout à côté du Pachylomerus, la N. simoni, espèce
décrite par lui en 1874. Nous ne pouvons pas confirmer cette opi¬
nion, parce que la Nemesia dont il est ici question est tout à fait dif¬
férente de la N. simoni. L’un de nous (A. Baeelar, Bull. Soc. Portu¬
gaise des Sc. NaL, X, janv. 1927, n° 9, pag. 100) en reconnaissant
cette différence, a déjà écrit en 1927 ; « Accompagnant le P.sedifica-
lorius, se trouve, d’après Cambridge, la N. simoni; nous n’avons
toutefois rencontré aucune llafd.oneme.sia parmi les échantillons
de Nemesia que nous avons récoltés. »
Il nous semble que la cit a I ion de la Nemesia simoni par Cambridge
comme existant à Lagos, de même que les citations de E. Simon
comme signalant cette espèce en d’autres endroits du Portugal,
sont peut-être le résultat d’une opinion préconçue, du reste facile
à comprendre, grâce à la distribution géographique de l’espèce
sur la côte occidentale de l’Europe.
Nemesia hispanica Ausserer, 1871.
La Nemesia hispanica a été décrite en 1871 par Ausserer d’après
VJ
Fig. 18. — Céphalothorax de la Nemesia hispanica Ans?.
Fig. 19. — Tibia delà troisième paire de pattes delà AT. hispanica, vu du côté interne
une femelle récoltée à Madrid et appartenant à la Collection du
Dr L. Koch. Nous la trouvons citée de Coimbra (Portugal) en 1893,
dans une liste d’espèces déterminée par Bertkau.
A notre connaissance, aucune autre localité n’a été indiquée
jusqu’à présent, quoique cette espèce soit très bien représentée
dans la collection E. Simon, mais où nous n’avons trouvé qu’un
seul spécimen (Ç, n° 1719, Extremadura, Espagne) déterminé par
ce savant arachnologuc. Les autres spécimens de la même collec¬
tion que nous avons didentifiés avec cette espèce ont été capturés
à divers endroits d’Espagne et du Portugal : $$, n° 6035 et 6182,
à Cartagena; n« 9528 et 10808, à Sevilla; $ juv., n° 1070, à
— 234 —
Andalusia; $, n° 6179, à San Gines; $, n° 15207, à Palma; $,
n° 7889, à Guarda (Portugal).
Au Portugal où elle est très répandue; nous l’avons rencontrée à
Se Lubal, Cabo de Espichel, Sagres, Lagos, Faro, Tavira, Castro
Marini.
L’étude que nous avons faite de tous ces spécimens nous permet
d’ajouter quelques notes à l’ancienne description de Ausserer.
Céphalothorax avec la partie céphalique très large et très élevée
bombée sur les côtés. Yeux (Fig. 18) comme dans la description
de Ausserer. Tarses des pattes-mftchoi res pourvus d’une double
série infère d’épines, s’étendant jusqu’à la base, les épines les plus
fortes vers la moitié apicale; tarses I avec un double rang d’épines
infères; tarses II avec une triple série d’épines infères (déjà signalée
par Ausserer). Tibias II avec 2 épines internes; tibias III avec
1 épine sub-apieale interne, robuste et courbée (Fig. 19), et parfois
1 autre épine semblable, sub-basale (très rare) ; métatarses IV pour¬
vus de l’épine sub-apieale interne; métatarses III avec 1 épine
latérale externe, sub-médiane, rarement suivie de 1 autre épine
sub-apicale externe.
D’après Ausserer, les dentieules de l’angle basale de la hanche de
la patte-mâchoire sont disposés en 2 rangs chez le type de l’espèce,
tandis que chez les spécimens que nous avons observés ils sont dis¬
posés en un seul rang. Le nombre et la disposition de ces dentieules
sont loin d’être des caractères fixes permettant la séparation des
espèces, comme nous l’avons observé plus particulièrement, chez
N. carminans et N. cœrneniuria.
Lu Nemesia hispanica, ayant une triple série d’épines inférieures
aux métatarses II et ne présentant jamais d’épines externes aux
métatarses IV, n’entre dans aucun des trois sous-genres établis par
E. Simon, mais elle s’approche cependant des Pronemesia surtout
par son terrier, sans branchement ni opercule interne, l’opercule
d’entrée en rondelle épaisse et dure, taillée en biseau sur les bords,
un peu rétréci au point d’attache et brièvement pédicule.
Nemesia berlandi n. sp.
Provenance : Fagilde (Beira-Alta, Portugal).
Diagnose : $$ adultes Collection du Musée Bocage; longueur
totale 22 mm.
Céphalothorax, longueur 8-9 mm.; o\ inconnu.
Céphalothorax fauve, plus foncé sur les stries et, à la partie pos¬
térieure, revêtu de pubescence blanchâtre; partie céphalique
devenait L de plus en plus étroite vers la fossette, les côtés déprimés
surtout dans le tiers postérieur. Aire oculaire très élevée. Yeux
— 235 —
(Fig. 20) disposés en deux lignes légèrement procurvées, les yeux
antérieurs subégaux et également espacés; les yeux médians pos¬
térieurs plus petits, séparés des médians antérieurs par un inter¬
valle presque égal à celui qui sépare l’un de l’autre ces derniers, et
écartés l’un de l’autre de trois fois environ celle même distance;
yeux latéraux postérieurs plus gros que tous les autres, elliptiques,
un peu plus rapprochés des médians postérieurs que des latéraux
antérieurs et écartés des médians antérieurs par un espace égalant
^ O O ° ■
^ ° ° O
20
Fig. 20. — Aire oculaire de la Neanesia berlandi n. sp.
la moitié de l’intervalle qui sépare les médians postérieurs. Denti-
cules de l’angle basal de la hanche delà pa Lie-mâchoire 4-4, dispo¬
sés sur un seul rang; tarse du même appendice présentant, en des¬
sous, 1 épine de chaque côté vers la base, et une double série irré¬
gulière de crins spiniformes sur la ligne médiane, s’échelonnant
d’une extrémité à l’aulrc de l’article, ceux de la moitié apicale
beaucoup plus forts; crins spiniformes sur la ligne médiane ven¬
trale des tarses des pattes antérieures, disposés en double série ne.
dépassant pas la moitié apicale, à. la première paire, en I ri pie série
atteignant presque la base, à la deuxième paire ; métatarses I et II
avec 4 épines inférieures (2 apicales, 1 sub-médiane et 1 sub-ba-
sale); métatarses III avec 9 épines inférieures (2-2 sub-basales,
2 médianes, 3 apicales), 1 interne sub-apicale et 5 externes (1 api¬
cale); métatarses IV avec 10 épines inférieures (2-2, 3-3), 3 épines
internes et 2 épines externes (aucune apicale courbée); tibias et
patellas I sans épines internes ni externes; tibias II avec 2 épines
internes et 2 externes; tibias IV avec 3 épines internes et 7 épines
inférieures (1-2-2-2); patelins TI avec 1 épine interne sans épines
externes; patellas III avec 1 épine externe, sans épines internes;
patellas IV mu tiques. Abdomen plus clair que le céphalothorax,
orné d’une tache noirâtre antérieure, suivie d’une paire de points
de même couleur cl, d’une bande médiane, très étroite, traversée
de quatre traits transversaux.
Cette espèce diffère de la N. cæmenîaria et de la N. cavtninans,
236 —
par la présence de 1 épine externe aux patellas III, de 3 épines aux
tibias IV, par l’absence d’épines internes aux tibias I, et par la dis¬
position et la grandeur des yeux.
Nemesia macro jephala occidentalis n. subsp.
Provenance : Guadalajara (Espagne).
Diagnose : $$ adultes, n° 1569 de la Collection E. Simon; lon¬
gueur totale 21 mm.; céphalothorax, longueur 10 mm.
Céphalothorax fauve, couvert de pubescence blanchâtre, la ré¬
gion céphalique très large et très élevée, l’aire oculaire constituant
une élévation prononcée, partie thoracique d’un fauve plus foncé
sur les stries. Crins spini formes infères des tarses antérieurs ne dé¬
passant pas la molli é apicale; face inférieure des métatarses I et II
avec 4 épines apicales, 1 médiane et 2 basales, des métatarses III
avec 3 épines apicales, 1 médiane et l basale, des métatarses IV
avec 3 épines apicales (l’interne beaucoup plus longue), 2 médianes
et en général 2 sub-basales.
Face externe des pattes I, II et IV sans épines aux patellas et
tibias, et 1 épine apicale aux métatarses, celles des pattes lit avec
2 épines aux patellas et tibias, et 3 épines aux métatarses; face
interne des pattes I avec un nombre variable d’épines (0-2), Il avec
2 épines aux patellas et libias et 1 aux métatarses; face interne des
pattes postérieures sans épines aux patellas, 2 épines aux tibias et 3
aux métatarses. Abdomen fauve clair avec quelques lignes trans¬
verses foncées.
Cette araignée se rapproche de la N. macrocephala Auss. (1871),.
par la forme et la disposition des yeux (Fig. 21), ainsi que par la
forme du céphalothorax et par la taille. Elle s’en distingue toute¬
fois, par la présence de 2 épines au lieu de 3 à la face interne des
— 237 —
tibias II, de 2 épines au lieu de 1 à la face interne des lihias III, d -
2 épines internes aux tibias IV, et de 1 épine ou même plus aux
métatarses IV, articles qui sont nautiques chez N. .'.ocrocepho’a
Nemesia dorthesi Thor., 1875, N. africana C. L. Koch, 1839,
et N. atuiasi Frang., 1920.
La Nemesia dorthesi Thorell, décrite en 1875 d’après un mâle
récolté à Torrevieja (Alicante) nous est inconnue, il nous paraît
cependant qu’elle se rapproche de la N. ariasi E. Simon de Melila (J)
par la disposition de la pubescence claire en trois lignes longitudi¬
nales aux chélicèrcs et par le nombre et la longueur des épines
supères au tibia de la patte-mâchoire.
La Nemesia africana (L. Koch) est une espèce décrite d’après
üne femelle de l’Algérie dont les affinités sont douteuses, n’ayant
été citée de l’Espagne et de la Sardaigne que par Reimoser, dans
son catalogue de 1919. Celte citation n’étant accompagnée d’au¬
cune justification est peut-être un lapsus.
La Nemesia alhiasi Franganillo, espèce insuffisamment décrite
d’après une femelle du Portugal, dont nous n’avons pu examiner
le type, se rattache à la Nemesia meridionalis Costa et à la N. sanzoi
Fage (1917).
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— 239 —
*
Sur trois espèces de Brocchi .-
Patella sinuosa, Nerita costata et Nerita sulcosa
(Moll. Gastéropodes ),
par M. Ed. Lamy.
Patella sinuosa Brocc.
Brocchi (1814, Conch. foss. Subapenn., II, p. 257, pl. I, lig. la-l&)
a décrit, sous le nom de Patella sinuosa, une coquille fossile du
tertiaire d’Italie, à sommet lisse et à base costuléepar de gros plis
obliques.
Bronn a créé, en 1827 ( Leonhard Zeitschr. f. Miner., II, p. 538),
pour cette forme, le genre Brocchia.
J.-E. Gray (1833, Philos. Transacl. R. Soc. London, GXXIII,
p. 783) a fait remarquer que certaines coquilles, telles que le Crepi-
dula adunca Sow. [côte Pacifique Américaine], fixées sur des corps
étrangers prennent la forme du substratum surlequel elles se déve¬
loppent, ce qui change souvent l’aspect de leur surface : en parti¬
culier, quand elles sont adhérentes à une coquille costulée. (de
Trochus par exemple), elles montrent elles-mêmes des côtes cor¬
respondantes à celles du support ces rides accidentelles s’étendent
transversalement ou obliquement sur le test, tandis que dans une
coquille naturellement costulée les côtes sont rayonnantes à partir
du sommet. Gray a, en conséquence, admis que le genre Brocchia
avait été établi sur un spécimen de Capulus ayant acquis une sur¬
face costulée, résultat de sa fixation sur un Peclen ou quelque autre
coquille radiée.
Brocchi, tout en reconnaissant que les plis de son Pal. sinuosa
ressemblent parfois aux côtes de certains Peclen, ne pensait pas
que. cette espèce pût être une déformation d’un Capulus qui se
serait modelé sur un substratum auquel il aurait été attaché ni
qu’en particulier les plis de son test fussent l’empreinte des côtes
de quelque Bivalve. Cependant on doit constater que ces plis ont
une direction très variable selon l'individu considéré : tantôt ils
sont parallèles au bord du péristomc (comme dans la figure la de
Brocchi), tantôt ils lui sont perpendiculaires et simulent des côtes
rayonnantes. Ils ne sauraient donc constituer un caractère spéci¬
fique.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. lit, 1931.
16
240 —
Deshayes (1864, Descr. Anim. s. vert. Bassin Paris, II, p. 260
et 264) considérait,, lui aussi, que le genre Brocchia avait été fondé
sur dos caractères de faible valeur. Il a fait observer que, dans le
genre Pileopsis = Capulus, le test est le plus fréquemment irrégu¬
lier par suite de l'adhérence de l’animal à la surface d’un corps
sur lequel la coquille s’est moulée et. dont elle a pris fidèlement
l’empreinte; on voit, par suite, se répéter sur le Lest tous les acci¬
dents du substratum ; si l’animal, par exemple, vit sur un Bivalve
à côtes rayonnantes, celles-ci sont reproduites exactement. Des¬
hayes ne croyait donc pas à l’utilité du genre Brocchia, puisque
l'irrégularité de la forme générale, sur laquelle il a été fondé, n’est
pas constante, ce qui assurément n’offre pas un caractère géné¬
rique suffisant.
Un exemple analogue est fourni par un Mollusque Néo-Calédo¬
nien nommé d’abord par Crosse (1858, Rev. et Mag. Zool. Guér.-
Ménev 2e s., X, p. 81 et 161, pl. 3, fig. 2-26) Capulus Danieli et
rapporté ultérieurement par lui (1862, Journ. de Conclujl.,X, p. 18)
au genre Hipponyx, parce qu’il avait été trouvé en place, fixé sur
un Pecten Janus Montrouzier (= P. distans Rve., non Lk.) (x) : il
avait été décrit comme présentant, en plus de stries longitudinales
très fines partant du sommet, une série de cinq à six côtes ou rides
longitudinales, obliques, flexueuses, assez larges, qui naissent d’un
des côtés de la coquille. Mais Crosse a reconnu que ces côtes ne
sont que la répercussion des ondulations du corps étranger sur
lequel la coquille se trouve attachée, c’est-à-dire, dans le cas parti¬
culier, des côtes du Pecten (a).
Comme le font certains Bivalves, Anomia (3), Oslrea, Myochama,
le test des Capulus peut donc prendre l’empreinte des accidents
du substratum auquel il adhère et, par suite, offrir, à côté de sa
sculpture naturelle, des rides diagonales dont la grosseur est en
f1) Ce P. Janus Montroimer (1858, in P. Fischer. Journ. de ConchyL, VIT, p. 340)
est, d’après A. Bavay (1905, J. de C., LIII, p. 27; 1912, Siboga-Expcd ., Pedinidés.
p. 26), la même espèce que le P. vexillum ReCve.
(*) Une observation semblable a été faîte par A. Graf (1896, Trmmd. New- York
Ami. Se., XV, p. 67, fig.) sur un Crepiduhi (ornicata L. qui s’était attaché A, un Peden
jacobims L. : le bord do la coquille du Gastéropode s’était adapté aux côtes et aux sil¬
lons du Laraellibr anche et, comme cette adaptation remontait au jeune âge de l’ani¬
mal, il en était résulte, sur son test, des rides radiales correspondant aux cannelures
du Peden.
(») Deux cas sont à distinguer chez les Anomia. D’une part, il y a des espèces, telles
que l’A, ephippinm L., chez lesquelles un individu adhérent à une coquille eoslulée
{Peden) se moule sur celle-ci et devient accidentellement pectiniforme : c’est une
disposition individuelle déterminée par les hasards de la fixation. D’autre part., il
existe certaines espèces, l’A. elyros Gray par exemple, qui sont spécifiquement pcel.i-
niformes ot qui, rencontrées sur des substratum3 lisse’, sont costulées sur les deux
valves : il s’agit ici d’un caractère héréditaire (1926, A. Labbé, Bull, biolog. France
et Belgique, LX, p. 26).
— 241 —
relation avec celle des côtes de la coquille ( Peclen ) sur laquelle le
Capulus s’est développé.
D’après cela, le genre Brocchia ne serait pas, par conséquent,
distinct de Capulus et c’est ce qui a été accepté également par
Zittel (1887, Traité Paléonl., II, De p.? p. 214).
Cependant. Sacco (1896, Moll. terr. lerz. Piemonle e Liguria ,
pt. XX, BolL Mus. Zool. ed Anal. comp. Uniu. Torino, X, p. 83)
a admis dans le genre Capulus, à côté des Capulus s. str. (type :
C. hungaricus L.), un sous-genre Brocchia Bronn (type : B. sinuosa
Brocc.).
Cossmann (1917-18, Acl. Soc. Linn. Bordeaux, LXX, p. 299
et 306) a montré que ce sous-genre devait être maintenu. En effet,
chez les Capulus s. sir., le péritrème est entier, continu, tranchant,
et la face interne du test porte une impression musculaire en forme
de fer à cheval, interrompue en avant. Chez les Brocchia, le péri¬
trème, également mince sur tout son pourtour et dépourvu de
rebord en arrière, présente, vers le milieu de son bord droit, un
sinus large, assez profond, et l’impression musculaire, de même en
fer à cheval et ouverte en avant, est dissymétrique : les deux
branches sont inégales, celle du côté droit étant beaucoup plus
courte, de sorte que l’axe du fer à cheval, au lieu de coïncider avec
le grand diamètre du péritrème elliptique, est oblique et orienté
vers le sinus.
Nerita costata Brocc.
Une autre espèce fossile du tertiaire d’Europe, le Nerita costata
Brocehi (1814, Conch. foss. Subapenn., II, p. 300, pl. I, fig. 11),
qui se trouve actuellement encore vivante dans la Méditerranée,
a été reconnue par tous les auteurs, notamment Homes (1856,
Foss. Moll. Terl. Beck. Wien, I, p. 468), Monterosato (1877, Journ.
cle Conchtjl., XXV, p. 32; 1884, Nomericl. gen. e spec. Conch.
MediL, p. 52) et Sacco (1895, Moll. terr. lerz. Piemonle e Liguria ,
pt. XVIII, Bail. Mus. Zool. ed Anal. comp. Univ. Torino, X, p. 76),
être un Fossarus, qui se classe dans le sous-genre Phasiatiema
Wood, 1842 (= Clathrdla Récluz, 1864), en raison de différences
dans les caractères anatomiques.
Ce F. coslalus possède une coquille ovale, à spire élevée, conique,
et à très grande ouverture seinilunaire, dont le péristomc est con¬
tinu, avec labre assez mince, arqué, crénelé et bord columellaire
formant une sorte de limbe : la sculpture treillisséc est composée
de côtes décürrentes espacées prédominantes et de cordons longi¬
tudinaux qui, moins forts, ne se voient que dans les intervalles.
Monterosato admettait, pour cette espèce, deux variétés :
Var. minuta Michaud = clalhraia Phrl. = sulcata VVood, à spire
— 242 —
relativement encore plus élevée et à sculpture plus nettement
treillissée, les côtes spirales étant moins saillantes;
Var. palula (1872, Monterosato, Noliz. Conch. Médit., p. 33),
trouvée à Cette (coll. Petit) et parBrusina en Dalmatie sur le Pec-
ien Jacobæus L.
Cossmann (1915, Essais Paléoconchol. comp., X, p. 89) a figuré
deux exemplaires de ce Fossarus ( Phasianema ) costalus Broec. :
l’un, à coquille ovalaire (pi. 111, lig. 46-47), se montre identique
aux figures 11 a-c de Brocchi ; l’autre, à coquille auriformc (pl. IV,
fig. 49-50), paraît correspondre à un cas extrême de la variété
palula Monterosato et ressemble beaucoup plus aux ligures 3 a- b
données par Brocchi pour son Nerita sulcosa, dont nous allons
maintenant parler.
Nerita sulcosa Brocc.
Une 3e coquille fossile du Miocène et du Pliocène d’Italie, le
Nerita sulcosa Brocchi (1814, Conch. foss. Subapenn., II, p. 298,
pl. I, lig. 3 a-3b), a été considérée comme un Pileopsis Lamarck,
1812 - Caputus Montfort, 1810, par Deshayes (1836, in Lamarck,
Anim. s. verl-, 2e éd., VII, p. 613) : car il lui trouvait quelque ana¬
logie avec le Palella tricarinala L. (*), pris par Gray (1842) pour
type du genre Amalhina, et il ajoutait ne pas savoir d’après quels
caractères Brocchi avait confondu avec les Nérites cette espèce
curieuse.
Ce Nerita sulcosa a été rangé également dans le genre Capulus
par Hürnes (1856, Foss. Moll. Tert. Beck. Wien, I, p. 637, pl. 50,
üg. 20 a-b ), puis par Sacco (1896, loc. cil., pl. XX, Boll. Mus. Zool.
ecl Anal, comp. Uniu. Torino, X, p. 83), qui en a fait le type d’un
nouveau sous-genre Amalhinoides .
Cependant Brocchi avait signalé que ce Neriia sulcosa offre les
plus grandes affinités avec son Neriia costata.
Dans ces deux coquilles, en effet, on constate l’existence d’une
spira prominula ou exserla: chez l’une comme chez l’autre, le tortil¬
lon est enroulé en hélice, de sorte que le sommet fait nettement
saillie au-dessus du premier tour qui forme presque toute la co¬
quille (2). En outre, dans les Nerita sulcosa et N. coslata, l’ouver-
0) Deshayes (1836, in Lamarck, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 510), a reconnu que
ce Patellct tricarinala Linné (1767, Syst.Nat., éd. XII, p. 1259) est la même espèce que
le Patella trico&lata Chemnilz (1788, Conch. Cab., X, p. 333, pl. 169, lig. 1622-1623).
Quant, à l'espèce que Born (1780, Test. Mus. Cœs. Vinüob., p. 423, pl. XVIlfflg. 6) a
assimilé au P. tricarinala. , elle est entièrement différente, étant identique à VEmar-
ginula panhi Quoy et Gaimard.
(a) L'examen des figures de Hôrnes montre que, si le sommet n’y parait pas sail¬
lant, o’est qu’il a été brisé.
— 243 —
ture semi-ovale montre un bord externe, ou labre, denticulé et
un bord interne, ou columellaire, élargi par la présence d’une lèvre
réfléchie lamelleuse. De plus, chez l’une et l’aulre formes, le tortil¬
lon offre une sculpture treillissée tellement semblable que Monte-
rosalo les avait regardées comme deux états de la même espèce,
pour laquelle le nom sulcosa aurait eu l’antériorité.
Aussi, se basant, sur celle opinion de Monterosalo, M. Dautzcn-
berg, qui a signalé l’existence actuelle du Neriia sulcosa dans les
parages de la baie du Lévrier (Mauritanie (x) et qui avait d’abord
(1910, Conlrib. faune malac. Afriq. occid., Acl. Soc. Linn. Bordeaux ,
LXIV, p. 83) désigné cette espèce sous le nom de Brocchia ( Arna -
thinoides ) sulcosa Brocc., l'a-t-il ultérieurement (1912, Miss. Gruvel
côte occid. Afriq. , Ann. Inst. Ocèanogr V, fasc. III, p. 47) détermi¬
née Fossarus ( Phasiamma ) sulcosus Brocc, (2).
Mais Cossmann (1917-18, Acl. Soc, Linn. Bordeaux, LXX,
p. 3Q0 et 309, pj. XIV, fig. 55-57) est revenu à l’opinion de Sacco
et il rattache dans le genre Capulus. au sous-genre Amathina Gray,
1842 (type : A. Iricarinala L.), chez lequel le péritrème est épaissi
par un rebord et les branches de l’impression musculaire sont
longues, le Nerita sulcosa Brocc. comme type de la section Ama-
thinoides Sacco, 1896, où ces branches sont plus courtes, à demi-
cachées dans la cavité interne de la coquille.
Le Capulus (Amolli ino ides) sulcosus Brocc. se séparerait donc
nettement des Fossarus par l’existence d’une empreinte musculaire
en forme de fer ù cheval, largement ouverte en avant, et sa ressem¬
blance générale avec le Fossarus coslalus Brocc., et en particulier
avec la forme représentée par Cossmann (1895, Essais Paléoconch.
comp., X, pL IV) dans scs figures 49-50, ne serait qu’un fait de
convergence.
(1) Cette espèce a été trouvée aussi à San Thoraé (1914, Tomlin et Shackleford,
Journ. of Conchol., XIV, p. 252) et sur les côtes de la Guinée Portugaise (1922, Lamy,
Camp, du Sylvana , Moll, test., p. 27).
(s) Deshayes (1863, Cat. Moll. Réunion, p. 51) a signalé, sous le nom de Brocchia
reduda, mais sans la décrire, une espèce vivant à l’île Bourbon.
— 244 —
Hybroïdes récoltés dans les campagnes du « Pourquoi-Pas P »
en 1920, 1921, 1924, 1927, 1929 et 1930,
par M. Armand Billard.
Les Ilydroïdes récoltés par différents Naturalistes P) dans les
campagnes du « Pourquoi-Pas? » de 1920, 1921, 1924, 1927, 1929
et 1930, dirigées par le Dr J. -B. Charcot, Chef de mission, m’ont
été confiés pour détermination par M. le Professeur Joubin; j’en
ai fait l’étude, partie dans son laboratoire au Muséum d’ Histoire
Naturelle de Paris (a), partie dans mon laboratoire de la Faculté
des Sciences de Poitiers.
Cette collection comprend 34 espèces toutes connues, cependant
une de ces espèces, le Diphasia Delagei, n’avait pas été retrouvée
depuis que je l’ai décrite pour la première fois en 1912.
Ces Hydroïdes ont été recueillis pour la plupart dans la Manche
Occidentale ou à son débouché dans l’Atlantique; quelques-uns
proviennent du Sud de la Bretagne; la station la plus lointaine
est celle des Feroë qui a fourni un petit nombre d’espèces.
LISTE DES STATIONS (3).
VIII. 1920 Stat. 1. Probablement : Manche ocoidenta’e à 40 ou 50 milles au large.
— Stat. 10 Probablement : Océan Atlantique à 40 ou 50 milles au large des
10. VIII. 1921. Stat, 222 Dâ
18. VIII. 1921. Stat. 227 E3
21. VIII. 1921. Stat. 230
21. VII 1. 1921. Stat. 231
21. VIII. 1921. Stat. 232
2G. VIII. 1921. Stat. 243
côtes entre l 'embouchure de la Charente et l’ex¬
trémité de la Bretagne (4).
4S°40' N., 2°12' W.; 35 m., roches, gravier.
48°:?4' N., 5°10' W.; 115 m., sable, coquilles.
48"46' N., 2°47' W.; 30 m., eable, roches.
48°48' N., 2°37' W.; 32 m., sable, gravier.
48°51' N., 2°27' W.; 35 m., sab e, gravier.
49°38' N., 3°02' W.; 103 m., galets.
(1) MM. R. Hovasse et Conseil (1920), Gonran IIamel (1921), Louis Dangeakd
(1924). Louis Dantan (1927), R. Ph. Dollfus, 1929 et 1930.
(2) Je remercie M. le professeur Joubin de m’avoir donné l’occasion de faire ce
travail et des facilités qu’il m’a accordées à son laboratoire, où je reçois toujours de
tout le personnel le meilleur accueil.
(J) Les longitudes partent du méridien de Greenwich.
(4) La liste de c.es stations de 1920 a été égarée et les renseignements très approxi¬
matifs que je fournis résultent d’une lettre que m’a écrite M. Hovasse qui n’a pas
conservé de notes précises.
Bulletin du Muséum, 2e s. ,t. III, n° 2, 1931.
245
21. VI 1924. Stat. 513
28. VIII. 1927. Stat. 2127
82. VIII. 1927. Stat. 2128
1. IX . 1927. Stat. 2129
8. IX . 1927. Stat. 2140
: à quelques milles à l’ouest de Suderô (Féroë), 104 m.
galets.
: très vraisemblablement rade de Camaret.
: rade de Camaret; 15 m.; sable avec coquilles.
: 49°43' N., 6°08' W.; 91 m., fragments de roches rou¬
lées et coquilles.
: 47°41' N., 3°48' W.; 31 m. vase molle sableuse à Bris-
so’psis.
25. IX . 1929. Stat. XI, : 4S“50' N., 1° 47'10" W. (Baie de Cauoale); 20 m. foud
de cailloux de quartz et de schiste avec vieilles
ooquiUcs et Algues non calcaires.
26. IX . 1929. Stat. XV, : 48°48'30’ N., 1°44'50’ W. (Baie de Cancale); 25 tn.,
fond de coquilles brisées et cailloux (quartz et
schistes) encroûtés par des Algues calcaires et
Bryozoaires.
28. IX . 1929. Stat. XVII; : 48»37' N., 2U21' W. (Sud d’Aurigny); 50 m., fond de
sable fin, jaune, avec silex blancs et cailloux de
quartzlte encroûtés par Ilermelles, Bryozoaires et
Balanegv
29. IX . 1929. Stat, XVIII. : 48°50'8’ N., 2°19T5" W. (Fosse delà Hague); 110 m.,
fond de cailloux encroûtés par des Bryozoaires et
des Hermelles.
2. X . 1930. Stat. VI : 49°48' N.; 1° 42' 10’ W., 60 m.; fond de gros cailloux
avec Hermelles et Flustra.
3. X . 1930. Stat. VII, : 49°29' N.; 2°45 30" W.; 65 m.; fond de gros cailloux
avec viei'les coquilles et Flustra.
12. VIII. 1930. Plancton N° 4. : 49°45' à 49°51' N.; 0°50' à 0»42' W. eau 16°.
LISTE DES IIYDROÏDES RÉCOLTÉS (*)
Bougainvillia ramosa Van Bened. — Stat, 2129, Sur Euden-
drium rarneum.
Bimeria vesttta Wright, — SLat, 2129, Sur Serlularella polyzo-
nias, S. Gayi et à la base d’une souche de Nemerlesia ramosa (G.).
Eudendrium capillare Aid. — Stat. 2129; Stat. 2140, sur
Tubularia indivisa (G) et Halecium Beani (G).
Eudendrium rameum Pall. — Stat. 243 et Stat. 2129.
Tubularia indivisa L. — Stat. 2129; Stat. 2140, sur les indivi¬
dus de celle station sont fixés : Halecium Beani, Eudendrium capil¬
lare et des Bryozoaires.
Lafiea dumosa Elem. — Stat. 513, une colonie recouvrant la
base d’une colonie de Nemerlesia ramosa, à la manière de Filellum
serpens, mais il ne s’agit pas de celte espèce, caries hydrothèques
sont droites et non courbées; stat, 2129, forme robusla, une touffe
isolée et une colonie sur Serlularella polyzonias et sur Diphasia
pinasler.
P) Le symbole (G) indique que l’espèce considérée au début du paragraphe est en
voie de reproduction.
— 246 —
Filellum serpens Hassall. — Stat. 2129, sur Abietinaria abie-
tina et Hydrallmania falcala; Stat. XVIII, sur A. abielina.
Clytia johnstoni Aid. — Stat. 2129, sur Hydrallmania falcala;
Plancton n° 4, sur Serlulardla Gayi.
Obelia dichotoma (L.). — Stat. 2129, petites colonies tout à
fait jeunes à la hase de Nernertesia anlennina et d’Eudendrium
ramesum et sur un Bryozoaire.
Campanularia hincksi Aid. — Stat. 2127, sur Nemerlcsia
anlennina; Stat. 2129, sur N . anlennina et Hydrallmania falcala.
Campanuuna repens Allm. — Stat. 2129, petites colonies
jeunes réduites 6 des hydrolhèques uniques dressées sur le stolon,
dont la largeur est de 100p.; leur longueur est de 265-280[x, un peu
plus faible que celle indiquée dans un travail précédent (1), mais ce
fait peut s’expliquer parce qu’il s’agit de colonies jeunes.
Stf.gopoma fastigiatum (Aid). — Stat. 2129, sur Serlularella
Gayi.
Sertularella polyzonias (L.). — Stat. 2129, l’unique colonie
est associée à Bimeria vestita et Lafœa dumosa.
Sertularella gayi (Lamx.). — Stat. 227 (G); Stat. 231;
Stat,. 232 (G); Stat. 243 (G); Stat. 2127 (G); Stat. 2129; Stat.
XVIII (G); Stat. VII (G); Plancton n° 4, deux fragments, dont le
plus petit porte une gonothôque; il semble que le plus grand ait
continué à vivre en flottant, car il montre à la base un stolon de
régénération. C’est l’espèce la plus richement représentée dans la
collection.
Sertularella tenella (Aid.). — Stat. 2129, une colonie tout
à fait jeune ne comportant que deux hvdrothèques sur Serlularella
Gayi.
Sertomma tamarisca (L.). — Stat. 1.
Sertularia ciipressina L. argentea Eli. et Sol. — Stat. 222;
Stat. XI; Stat. XVIII; Stat. VI; Stat. VII.
Abietinaria abietina (L.). — Stat. 228, avec Filellum serpens;
Stat. 2129; Stat. XVIII, avec F. serpens; Stat,. VII.
Abietinaria fusca (Johnston) Stat. 513 (2).
Diphasia pinnata Pallas. — Stat. 227; Stat. 242 E3.
Dipiiasia pinaster Eli. et Sol. — Stat. 2127, une colonie sur
laquelle sont fixées des colonies de Diphasia Delagei ; Stat. 2129,
une colonie avec Lafœa dumosa.
Diphasia delagei Billard. — Stat. 2127, nombreuses colonies
sur Diphasia pinasler, ces colonies atteignent 8 mm., répondant
(') Billard, A. — Los Hydroïdes de la côte Atlantique de France (Comptes rendus
des Congrès des Sociétés savantes, 1926, p. 335, fi g. 4).
p) V. pour la bibliographie et la distribution de cette curieuse espèce: Kramp,
P.-L. — Y. Marine Ilydrozoa ( Zoology oj Die Faroes, 1929, p. 29).
— 247 —
à la forme à paires d’hydrolhèques légèrement distantes (1). Deux
particularités que je n’avais pas remarquées surle type sont à signa¬
ler: d’abord les annella lions des hydrollièques se prolongent par¬
fois sur l’espace compris entre les deux hydrothèques d’une même
paire; ensuite il existe deux à trois lames internes attachées au
même point vers le milieu de la paroi adeaulinaire, comme chez
le D. aliertuala (2). Cette espèce a été trouvée pour la première fois
au large de Roscolï.
Diphasia attenuata Hcks. — Stat. 2127, colonies jeunes sur
Seriularella Gayi; Stat. XVIII, colonies jeunes sur Nemertesia
antennina ; Stat. VII, colonies jeunes sur Abielinaria abielina et
Serlularia ûupressina argenlea.
Diphasia aeata Hcks. — Stat. 10; Stat. 227 Es.
Amphisbetia opercueata (L.). — Stat. XVII (G); Plancton,
n° 4, des fragments en mauvais état.
Hydrallmania falcata (L). — Stat. 222 Ds, Stat. 230, avec
Clytia Johnsloni; Stat. 243; Stat. 2129; Stat. XI, avec Clytia
Johmtoni, forme raridentata ; Stat. VII; Plancton n° 4, deux petites
colonies.
Hai.ecium halecinum (L.). — Stat. 225 Ds (G $); stat. 232
(G$); Stat. 2127; Stat. XV.
Halecium beani Johnst. — Stat. 2129, colonies jeunes sur
Nemertesia indéterminable; Stat. 2140, sur Tubularia indivisa (G).
Schizotricha catharina (Johnst.). — Stat. 2129, colonies
tout à fait jeunes, à la base de Nemertesia antennina; leur tige
ne porte qu’une seule paire d’hydroclades, mais on peut voir les
deux paires de dactylo thèque s flanquant latéralement chaque
hydrothôque.
Plumularia setacea Eli. — Stat. 232 sur Nemertesia ramosa;
Stat. 2129, sur N. antennina (G); Stat. XV, colonies fixées à la
partie postérieure de Modiolus adnaticus, où se fait le mouvement
d’entrée et de sortie de l’eau.
Nemertesia antennina (L.). — Stat. 231, avec jeunes colonies
de Seriularella Gayi; Stat. 243; Stat. 2127, avec Campanularia
Hincksi. Stat. 2128; Stat. 2129, avec C. Hincksi et Obelia dicho-
loma ; Stat. XVII (G); Stat. XVIII, avec Diphasia atlenuala;
Stat. VII.
Nemertesia ramosa (Lamk.). — Stat. 513, avec Lafœa dumosa ;
Stat. 232, avec Pl. setacea; Stat. XV.
Thecocarpus myriophyllum (L.). — Stat. 1, une colonie jeune.
Aglaophenia tubulifera Hcks. — Stat. 227 E3. (G.).
0) Billard, A. — Hydroïdes de Roscoîf. ( Arch . Zool. expér., t. 51, 1912, p. 466,
fig. 3, 4).
(a) Billard, A. — Note critique sur divers genres et espèces d’Hydroïdes, etc.
( Rev. Suisse de Zool., vol. 31, 1924, p. 63, fig. 1, A).
IlYBROÏDES DE L’EXPÉDITION DU « SYLVANA »,
par M. Armand Billard (1).
Dans les collections du Muséum d’Histoire Naturelle se trouvent
quelques Hydroïdes, qui ont été récoltés dans la Campagne du
« Sylva n a » {Mission Comte Jean de Polignac et Louis Gain);
leur étude qui m’a été confiée par M. le Professeur Joubin, est
l’objet de cette courte note.
Ces Hydroïdes proviennent des stations suivantes :
Stat. 93. — ll°38' N. (environ), 15°13'W. Gr. (environ), (Pdvière
Bobola, Rio Grande, près de Moto Grande), 10 m.; 9 avril 1923.
Stat. 102 B. — 1 1°20' N.j 15°52' W. Gr, ; (Chenal entre Soga et
Rouban, Iles Bissagos ou Bijouga; 6-11 m.; 14 avril 1913.
Stat. 112. — 9°28'r N., 1349' W. Gr. (au sud de l’île Roume, Iles
de Los); 6-10 m., 18 avril 1913.
Ces stations se trouvent sur la côte Ouest de l’Afrique; les deux
premières sont, situées sur la côte de la Guinée portugaise et la troi¬
sième au voisinage de Konakry (Guinée Française).
Cette petite collection ne comprend que sept espèces; six sont
bien connues et présentent une aire de distribution étendue, mais
à part le Serhiluria lurbinala et le Lylocarpus philippinus aucune
n’avait été jusqu’alors recueillie dans l’ Atlantique Oriental; la
septième espèce, Je Thecoccirpus contorlus (Nutting), n’a été trou¬
vée que rarement, et seulement sur la Côte Occidentale de l’Atlan¬
tique. Cette collection est donc intéressante au point de vue de la
distribution géographique des Hydroïdes.
Sertularella diaphana (Allm.). — Stat. 112. Deux jeunes
colonies de 1-2 cm. sur Coralliaire. Cette espèce n’avait pas été
jusqu’alors rencontrée sur la Côte E. de l’Atlantique (2).
Sertularia tu ru in at a Lamx. — Stat. 102 B. Les colonies
t1) Travaillait au laboratoire de Malacologie du Muséum de Paris et au laboratoire
de Zoologie de la Faculté des Sciences de Poitiers.
(-) Pour la distribution géographique des espèces énumérées dans ce travail, à l’ex¬
ception du Lytocarpus •philippinus et du Thecoearpus contortus, Voir : Billard A. —
Les Hydroïdes de l'expédition du « SibogA » IL Sjynthecidœ et Sertularidæ ( Résultats
Explor, Zaol. etc. à boni du « Siboga », Livr. OUI, 1925, p, 178).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 2, 1931.
249 —
simples atteignant 5 mm., sont fixées sur un caillou; une colonie
endommagée montre un rameau, né par régénération dans une
hydrothèque. Cette espèce a déjà été trouvée dans ces parages
(lies du Cap Vert et I. San Thomé).
Sertulària loculosa Busk. — Stat. 102 B. — Quelques colo¬
nies simples de 5-7 mm. sur un caillou. Cette espèce n’avait encore
jamais été récollée dans l’Atlantique.
Dipiiasia digitalis (Busk.). — Stat. 102 B. — Quelques colo¬
nies sur un caillou. Cette espèce n’avait pas été encore signalée
sur la côte Ouest, de l’Afrique.
Idia phi sti s Lamx. — Stat. 93. — Quelques colonies à la base
du Lylocarpus philippinus ; Stat. 102 B. Quelques colonies sur un
caillou. Cette espèce très largement répandue, très fréquente dans
les mers baignant les Indes néerlandaises, et qui se trouve sur la
côle Orientale de l’Amérique du Sud (Bahia) n’était pas connue
sur cette côte de l’Atlantique.
Lytocabpus philippinus Kchp. Stat. 93. — Une belle colonie
de 20 cm. avec phylaetocarpcs. Il s’agit de la forme typique : les
hydrothèques ont les mêmes caractères que celles des colonies
récoltées dans b; Pacifique, l’Océan Indien, la Méditerranée (1),
Thecocarpus contortus (Nutting). — Stat. 102 B. Colonies
fixées sur un caillou. — Cette espèce a été décrite pour la première
fois par Nutting sous le nom d 'Aglophenia conîorla (2), puis par
Totton qui, après avoir décrit la eorbule, la range dans le genre
Thecocarpus (3).
Les échantillons décrits par les auteurs précités atteignent
9-11 cm. et l’espèce type est un peu ramifiée; les échantillons
africains sont plus petits 2-3 cm. et non ramifiés, ce sont de jeunes
colonies, car il n’y a pas de corbules, comme dans les exemplaires
américains; il s’agit bien de la même espèce; en effet, les colonies
présentent les deux « articulations charnières » successives, signa¬
lées par Totton, immédiatement au-dessous de la partie hydro-
cladiale; ces articulations sont obliques et forment un sillon pro¬
fond dont la chitine est plus mince; vues de face ces deux articula¬
tions particulières, se montrent sous la forme de deux cônes qui se
pénètrent par leurs pointes; l’article délimité par ces deux lignes
obliques a, vu de face, la forme d’un double cône avec bases
accolées, il porte une forte dactylothèque médiane; au-dessous de
i1) Voir : Billard, A. — Les Hydroïdes de l’Expédition du « Siboga » I. Pîwnula-
riidœ { Résultats Expier. Zool, vie. à bord du « Siboga », livr. LNX, p. 78, %. LXI1I).
(*) Nutting, C. 0. — American Hydroïds I. The Flumülandæ ( Smithson . Inst .
S. Nat. Mus. Spec. Bull, , 1900, p. 90, pi. XX, fig. 5-7).
(3) Totton, A, K, — Note on a rare atlantic Jlydroid [Ann. Mag. Nat. History.
Ser. 9, vol. XVIII, 1926, p. 210, fig. A, B.).
— 250 —
cet article spécial, la partie basale, dépourvue de dactylothèques,
montre des articulations transverses à intervalles irréguliers;
cette partie atteint 7 à 11 mm. dans les colonies observées.
Chaque article de Ja tige présente les mêmes particularités que
celles signalées par Totton : mamelon basal, accompagné d’une
dactylo thèque médiane et de deux latérales. Les hydrothèques
présentent les mêmes caractères que ceux donnés par Nutting et
Totton; elles sont petites, délicates, hyalines, pourvues d’un repli
intratliécal, renflées à la base, rétrécies dans leur partie moyenne,
élargies dans leur partie distale, avec un orifice évasé, dont le bord
est pourvu d’une dent médiane recourbée, è concavité interne et
de deux dents latérales larges et peu élevées; j’ajouterai que l’ori¬
fice de communication de l’hydrolhèque avec la cavité de l’hydro-
cladc est arrondi et situé immédiatement au-dessous du repli
intra thécal. Je ferai remarquer que la forte daetylothôque médiane
est creusée en gouttière, particularité qui n’a pas été signalée par
les auteurs, mais le dessin de Totton (fig. B) montre ce détail pour
l’hydrothèque du bas de la figure.
Dimensions :
Longueur des articles hydrothécaux 230-285p (1).
Hauteur des hydrothèques 230-250 p.
Largeur des hydrothèques (à l’ori¬
fice) 125-140 p.
Les échantillons américains de cette espèce ont été recueillis à
Key West (Floride); aux Iles Tort.ugas et au large de Rio de Ja¬
neiro; il est intéressant de noter la présence de cette même espèce
sur la côte Atlantique africaine.
(l) Cette dimension est la même que dans les échantillons de Totton, quand on
fait le calcul d’après le grossissement employé.
251 —
Les Hémogrégarines de Crotalus terrificus Laur,
par Mme M. Phisalix.
Chez trois sujets sur quatre, de l’espèce Crolalus terrifiais ,
récemment arrivés de la Colombie Sud-Américaine, j’ai rencontré
deux hémogrégarines différentes, et différant chacune aussi de
celle qui a été décrite par M. A. Laveran chez Crotalus confluentus.
Ces deux parasites provoquent une infection mixte à prédomi¬
nance de l’une ou de l’autre, et sont accompagnés de deux sortes
de kystes, les uns à macromérozoïtes, les autres à micromérozoïtes
qui, se montrant semblables dans chaque sorte, ne peuvent être
attribués cependant qu’à (l’une des deux espèces. Les sujets du
même lot et de même espèce encore vivants permettront peut-être,
à leur mort, de fixer ce détail.
Les hémogrégarines sont très distinctes aussi bien dans le sang
du cœur que dans le sang périphérique; aucune forme ne permet
de supposer que l’une représente un stade de l'autre.
Nous n’en avons trouvé nulle indication dans la bibliographie
du sujet, ce qui nous permet de penser qu’elles sont nouvelles. Sous
cette réserve, et pour fixer les idées, nous les désignerons l’une sous
le nom de Hæmogregarina Romani, la dédiant à M. Roman auquel
nous devons le loL de Crotales qui l’a fournie, l’autre sous le nom de
Hæmogregarina capsulala, de l’aspect toujours encapsulé qu’elle
présente, soit dans les hématies, soit en liberté dans le plasma.
Hæmogregarina Romani, nov. sp.
Le sang du cœur et des capillaires contient cette forme en grande
abondance chez nos sujets 1 et 4, soit incluse dans les hématies, soit
libre dans le plasma.
Formes en do globulaires. — L’hémogrégarine apparaît d’abord
dans les globules, sous forme d’une minuscule tache claire, qui
prend ensuite l’aspect d’un petit cylindre droit ou légèrement in¬
curvé, arrondi aux deux bouts.
Au moment où le noyau devient distinct, le parasite mesure
12fjt,6 de long sur 6g, 3 de diamètre médian.
L’hématie normale dont les dimensions varient de 16 à 18g de
long sur 13 à 15g de large, garde sa forme et ses dimensions tant
que le parasite inclus reste aux dimensions sus-indiquées; il en est
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 2, 1931.
— 252 -
de même du noyau, qui mesure 6p,3 de long sur 4p,2de large; ce
noyau conserve ou non sa position centrale.
La fixation à l'alcool -éther, suivie de la coloration au Giemsa et
de l’ éclaircissement au tannin-orange, montre les particularités
suivantes; le noyau du parasite, qui mesure 2 à 3 g, se trouve repré¬
senté par de fines granulations chromatiques distinctes, colorées
au rouge pourpre, et dont quelques-unes sont encore errantes dans
le protoplasme. Celui-ci reste presque incolore, ou prend une très
légère teinte rosée. Ces caractères de eolorabilité se conservent au
cours du développement. Lorsque l'hémogrégarine est à sa taille défi¬
nitive, elle se présente sous la forme d’un gros hémi-cylindreclair,
à bouts arrondis, presque plan, ou légèrement concave sur un bord,
légèrement convexe sur l’autre, mesurant 17 à 18 p de long, sur un
diamètre de 8p,4; ces dimensions et la très faible eolorabilité de son
cytoplasme, la rendent très apparente. Le noyau reste petit ; il est
toujours situé vers le bord convexe à une faible distance du milieu.
La plupart des hématies envahies ne contiennent qu’un para¬
site ; elles ne subissent pas de déformations marquées, non plus que
leur noyau, simplement reporté vers la périphérie; mais il n’est pas
rare de rencontrer deux parasites accolés, ce qui entraîne une hy¬
pertrophie et des déformations variables avec la position des para¬
sites; le noyau dans ce cas est toujours refoulé et aplati contre
la membrane du globule.
Le nombre des hématies parasitées, soit par cette forme, soit par
la suivante, est d’environ le dixième de leur nombre total; l’infec¬
tion est donc assez marquée ; mais elle ne semble pas retentir beau¬
coup sur la vigueur des sujets qui restent très agressifs, et justifient
pleinement leur nom spécifique de terri ficus.
Formes libres. — - La mise en liberté de cette grosse hémogréga¬
rine n’a lieu que par hémolyse : le stroma du globule, comme d’or¬
dinaire, perd son hémoglobine, tout en conservant un contour pré¬
cis, puis la membrane à son tour disparaît, laissant une zone estom¬
pée autour du noyau, qui persiste longtemps, en restant plus ou
moins intimement associé au parasite. Ce dernier apparaît alors
dans le plasma tel qu’il était dans l’hématie, sans capsule, parfois
bordé d’une très mince zone incolore de retrait; mais un peu gon¬
flée, car ses dimensions atteignent 19 g de long sur un diamètre
de 8|j,,4. Le noyau est toujours petit et arrondi, dans la même situa¬
tion. Le cytoplasme se teinte un peu plus nettement que dans la
forme incluse, jusqu’à cc que meure l’hémogrégarine.
Hæmogregarina capsulata nov. sp.
Cette deuxième hémogrégarine de Crolalus lerri ficus se dis¬
tingue dès son plus jeune âge de la précédente, non par sa forme et
- 253 —
ses dimensions, mais par la condensation chromatique de son
noyau et la colorabilité de son cytoplasme. Le petit boudin qui
mesure 12g, 6 de long sur un diamètre de 4g, 2, montre son noyau
central fortement coloré en violet, alors que le cytoplasme se teinte
en bleu vif. Au cours du développement, une capsule claire, de 1 pt
d’épaisseur, ne Larde pas à entourer le parasite. L’ensemble me¬
sure 16g, 8 de long sur 6g, 3 de large; à l’intérieur le corps du para¬
site grandit et se reploie en U à branches presque égales, l’une
très amincie et tlcxuouse, l'autre arrondie. Le diamètre de l’hémo¬
grégarine ainsi reployée ne dépasse pas 2g,l dans sa partie moyenne ;
le noyau en occupe toute la largeur et s’étend sur une longueur de
4g, 2 à partir du milieu et dans la région postérieure.
Cette hémogrégarine par ses dimensions, sa capsule et son élec¬
tion pour les colorants, est aussi apparente que la première; elle
occupe comme elle la plus grande partie de l’hématie. Généralement
elle s’y trouve seule; mais il n’est pas rare d’en trouver deux, soit
de la même espèce, soit une de chaque, ce qui aboutit, malgré
l’hypertrophie consécutive, à une réduction considérable du
stroma, et au refoulement, du noyau vers la périphérie.
Formes libres. — L’hémogrégarine peut être mise en liberté
avant sa maturation complète, par simple lyse des hématies; elle
se présente alors sous l’aspect même qu’elle affecte quand elle est
encore incluse, c’est-à-dire, encapsulée, avec sa colorabilité élec¬
tive, et conservant, pendant un certain temps, ses rapports de voi¬
sinage avec le noyau de l’hématie, comme elle libéré.
Mais sa maturation peut aussi précéder la mort du globule, dont
on la voit s’évader en abandonnant sa capsule. C’est alors, dans le
plasma, un mince croissant, un peu aplati, arrondi à un bout,
aminci à l’autre, qui mesure au moins 21g de long sur 2 g à 2g, 5 de
diamètre, suivant qu’on le voit de profil ou de face. Ce vermicule
procède par mouvements flexueux dans le plasma. Il conserve
les caractères de colorabilité qu’il avait dans sa capsule.
Kystes à macromérozoiles.
On rencontre ces kystes à tous les stades de leur développement
dans le foie et le poumon, où ils sont très nombreux. Examinés en
préparations fraîches, ils apparaissent d’abord sous forme d’un
ovoïde régulier à contenu uniformément granuleux et incolore, me¬
surant de 12 à‘16g5 de long, sur 9 à I2g6 de large. Après coloration
au Giensa, on y distingue, Suivant leur grosseur, de 1 à 4 noyaux,
fortement colorés en violet, le resté du contenu étant légèrement rosé.
Les 4 noyaux sont normalement situés par paires vers les pôles
du kyste, à un stade plus avancé, on voit s’individualiser à l’inté¬
rieur, 2 puis 3, 4, et jusqu’à 8 mérozoïles, appliqués extérieurement
— 254 —
sur les parois, et au centre sur un reliquat de segmentation, formé
par une masse de grosses granulations graisseuses. Après colora¬
tion, les mérozoïtes montrent leur noyau arrondi, fortement coloré
en violet; leur cytoplasme reste à peu près incolore. Les kystes
mûrs mesurent 21 à 29 g suivant leur grand axe, 15 à 21 suivant
leur diamètre. Les mérozoïtes inclus, sont arrondis à un bout,
amincis à l’autre; ils mesurent 12p6 de long sur 2pl de plus grande
largeur; leur noyau occupe au centre toute la largeur du parasite.
Kystes à micromérozoftes.
Comme les précédents ces kystes se rencontrent surtout dans le
poumon et dans le foie; on n’en rencontre ni dans la rate-pancréas,
ni dans les reins.
Leur forme ovalaire est nettement surbaissée. Les plus jeunes
apparaissent sur les préparations fraîches comme des masses ovales
à contenu uniformément granuleux et. à membrane très mince; la
fixation détermine un retrait très marqué, réservant parfois autour
du kyste proprement dit, une zone incolore épaisse de 3 à 4 g,
qu’on ne voit jamais sur les préparations fraîches. Le contenu, qui
a perdu ses granulations graisseuses par la fixation à l’alcool-
élher, montre alors un noyau central fortement coloré en violet,
le cytoplasme fixant fortement le bleu. Au moment de cette pre¬
mière différenciation, les kystes mesurent de 16p de long sur 12,6
;î 14,7 de large. Au moment où ils atteignent les dimensions de
31p5 sur 21, on peut voir à leur intérieur 4 noyaux disposés par
paires, aux pôles, compris dans une masse uniformément granu¬
leuse. La division des noyaux continue, en même temps que ceux-ci
se portent à la périphérie. Pendant longtemps, il subsiste àleur centre
de grosses granulations graisseuses, alors même que les micromé-
rozoïtes sont pour la plupart constitués. L’orientation de ces
mérozoïtes est souvent oblique ou perpendiculaire au grand axe
du kyste. Ils n’ont pas plus de 2p de diamètre, sur une longueur
voisine de 8p, autant qu’on peut le déceler dans la masse compacte
qu’ils forment. Ils remplissent le kyste, qui peut atteindre 37p. sur
29(1., et qui n’est pas encore arrivé au moment do sa déhiscence.
Le foie abandonné à l’autolyse spontané pendant une quinzaine
de jours au moins, a toujours montré des kystes intacts et com¬
pacts, dans lesquels il est impossible de faire une numération des
mérozoïtes; leur nombre est au moins d’une quarantaine.
Ces deux catégories de kystes existent en égale abondance chez
nos trois Crotales infesLés, il est ainsi difficile de les attribuer à
la première forme d’hémogrégarine plutôt qu’à la seconde. Les
sujets du même lot et de même provenance, encore vivants nous
fourniront probablement l’occasion de fixer exactement ce point.
Didissandra ( Gesnéracées) nouveaux dIndo-Ciune,
par M. François Pellegrin.
Didissandra Evrardi Pellegrin sp. n. (1).
Suffrulex gracilis, ratnulis elongatis, primo villosis deinde gla-
brescenlibus. Folia opposita, uirinque tomeniosa, lanceolata, apice
obtusa, acuminala , acumine 1 cm. longo , basi ± atlenuala, acuta ,
margine breuiter denlala, 14 cm. longa, 4, 5-5 cm. lala : cosla valida,
nervis laleralibus uirinque 11-12, gracilibus, conspicuis, adscenden-
libus, arcualis, venulis laxe reliculalis . Petiolus ± comptanalus ,
2-4 cm. Ion gus, tomentosus. Inflorescenliæ cymosæ, paucifloræ,
laxæ, axillares, longe pedunculalæ, lomenlosæ ; pedunculi J, graciles,
7-9 cm. longi; pedunculi II, pedicellique 1-1,5 cm. longi; bradeæ
lineares, lanceolalœ, lomenlosæ, 3 mm. longue. Sepala 5 libéra, oblonga
± laciniato-denticulala, 8 mm. longa, 5 mm. lala. Corolla infundi-
buliformis, 5 cm. longa, bast 3 mm, in diam,, ore 12 mm, in diam.,
bilabiala, exlus villosa, itilus glabra; labium superum bilobalum,
labium inferum majus, 3-lobalum, lobis rolundalis, palentibus,
6-7 mm. longis. Slaminci per ferla 4, clidgnama; filamenla filiformia,
subglabra ; anlheræ glabræ, per paria apice cohérentes, in facie inle -
riore a 2 rimis apice confluentes. Discus cylindricus, 2 mm. allus;
glaber. Ovarium lineare. breviler slipitatum, villosum ; Stylus filifor-
mis ; stigma infundibuli forme, inæqüaliter bilabialum. Fructus im -
maturus.
Arbrisseau à rameaux allongés, grêles, décombants. Feuilles
molles, Lomenteuses. Fleurs blanches tachées de violet à la gorge.
Ànnam : Partie profonde du ravin, sentier de la montagne de
l’Éléphant , vallée du ruisseau de Prenu [Evrard n° 1216].
Voisine de D. aspera Drake cette espèce nouvelle s’en distingue
facilement par les lobes du calice oblongs ± laciniés-dentés, non
aigus, ovés, entiers, et la corolle blanche et non jaune.
Didissandra Petelotii Pellegrin sp. n.
Suffrulex, 20-30 cm. allus, non ramosus. Folia ad apicem conferla,
(') Ci. H. Lecomte, Flore gen. Indo-Chine, IV, fasc. 5, 1930, p. 510 et 511.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. 111, 1931.
17
— 256 —
opposila, oblonga, lanceolata, ± falcala, apice acuta vel acuminata,
basi inæqualia, rolundala, integra, ulrinque longe mollilerque pilosa,
8-12 cm. longa, 3, 5-5, 5 cm. lata, nervis laleralibus ulrinque 10-12,
cons pi cuis, armai is, adscendenlibus. Petiolus gracilis, villosus
1-3 an. longus. Flores 1-2, axillares. Pedunculus villosus , 5-7 mm.
Ion g us ; pedicelli 7 mm. longi ; brades: lanceolalæ, aculæ, margine
longe mollilerque pilosæ, 5 mm. longæ, 2 mm. latæ. Calicis gamose-
pali, bilabiali, e.rlus villosi tubas 1,5 cm. longus ; labium super um. 2-,
inferum 3 -lobalum, lobis auguste lanceolalis, acutis, 5 mm. longis.
Corolla infundibuliformis, 4,5 cm. longa, basi 3 mm. in diatn.,
apice 1 cm. in diam., hilabiata , exlus molle villosa ; labiis 2 et 3 -lo-
balis, lobis roi and a lis, imbrimtis, 5 mm. longis. Slamina perfecla 4,
didynama, inclusa, glabru ; anlhenr per paria apice cohérentes ; rare
slaminodium 1. Discus cylindricus, margine flcxuosus, glabcr,
3 mm. allas. Ovarium lineare, 3,5 cm. longutn, glabrum, basi alte-
nuatum, breviter slipilalum ; Stylus inconspicuus ; stigma bilabia-
tum. Frudus .
Fleurs jaunâtres.
Tonkin, talus des chemins près du camp militaire, à 1.500 m.
Cha-pa [Pételot n° 5039]; — col de Lo-qui-Ho près Cha-pa [Poi-
lanc n° 12973].
Le D. Pelelolii Pcllegrin, par son port, tient une place très par¬
ticulière dans le genre Didissandra, pourtant il en a bien les fleurs.
Il serait nécessaire d’avoir des fruits mûrs pour préciser la place
de cette espèce.
Didissandra Glemensiae Pellegrin sp. n.
Fruiex glaber. Folia opposila, lanceolata, falcala, basi ± inæqua¬
lia, apice acula, subacuminata, 8-9 cm. longa, 3 cm. lala, cosla valida ,
nervis laleralibus 4 el 5, arcualis, adscendenlibus. Petiolus 1 cm. lon¬
gus, leres, basi su bam plexicaulis. Flores axillares. Pedicelli graciles,
glabri, 5 mm. longi. Calyx urceolalus, 5 mm. allus, ± bilubialus,
glaber ; tubus G mm. longus; lobi 3 -4- 2, lanceolali, acuti, 3 mm. lon¬
gi. Corolla infundibuliformis, basi 1,5 mm. in diam., apice 1 cm. in
diam., 3 cm. longa, exlus glanduloso- pilosa, inæ.quale bilabiala, lobis
2 el 3 rotundutis cie. 1,3 mm. longis. Slamina 4, didynama: fila-
menla füiformia, glanduloso- pilosa, 9 d 1 1 mm. longa ; anlheræ per
paria coherenles, glabræ, 1,5 mm. longæ, obtusæ, basi cordalæ. Disant
annularis , 1 mm. allus. Ovarium lineare 2 mm. longum, breviter
slipilalum, glabrum; Stylus gracilis, glanduloso- pilosus ; sligma
infundibuliforme, margine lobalum. Capsula glabra, linearis,
6 cm. longa, 4 -(rare 5-) valvala. Semina ellipsoiclea, minuta, nuda ,
fuscu.
— 257 —
Fleurs blanches.
Annam : talus humides du Mont-Bani, à 25 km. de Tourane
[Mrs Giernens n° 4154].
Le port de celle espèce rappelle celui de certains Cyrlandra,
mais les 4 él amines didynames, au lieu de 2, la placent dans le
genre Didissandra dans le voisinage du D. aspera Drake. Le calice
gamosépale au lieu de dialysépale entre autres caractères, ne per¬
met pas la confusion des deux espèces.
— 258 —
Révision des Indigofera Ouest-Africains
DE L’HERBIER DU MUSÉUM,
PAR LE P. Ch. Tisserant.
INTRODUCTION.
Ayant eu à déterminer un certain nombre de plantes apparte¬
nant au genre Indigofera, tant de l’Oubangui-Chari que des autres
régions de l’Ouest Africain (depuis le Sénégal cl la Mauritanie jus¬
qu’à l’Angola), j’ai cru bon de faire une révision des échantillons
rapportés à ce genre et conservés au Muséum de Paris.
Signaler des localités encore inédites, préciser et compléter des
descriptions faites sur des échantillons incomplets, rectifier des
déterminations entachées d’erreur ou moins exactes, tel est le but
de ce travail.
Dans la liste que je donne, j’ai suivi pas à pas l’ouvrage de
M, Baker fils, The leguminosæ of Tropical Africa, adoptant sa divi¬
sion du genre en sections et en groupes. Cette division, basée sur
des caractères tout externes, n’est pas irréprochable; à plusieurs
reprises, j’ai fait suivre le nom du groupe des réflexions que m’a
suggérées l'élude des plantes qui y ont été placées.
J’ai fait précéder le nom de l’espèce du numéro même qu’il porte
dans le livre de M. Baker fils, afin que l’on puisse s’y reporter plus
facilement; cela m’a permis d’abréger la synonymie et de n’en don¬
ner que le minimum de références.
J’ai ensuite indiqué les divers pays ou régions des récoltes, le
nom du collecteur, et lorsqu’il existe sur l’étiquette, le numéro de
la récolte. Pour chaque plante, j’ai mentionné le cas échéant la
détermination précédente où les remarques qu’il y avait lieu de
faire. Pour les plantes de l’Oubangui-Chari, récoltées par M. Le
Testa et par moi, j’ai ajouté, outre le numéro de l’étiquette, la
localité et la date, sauf pour les plantes communes, pour lesquelles
cela n’avait pas d’intérêt, et pour les plantes que j’ai récemment
décrites : Indigofera d’Afrique. Bulletin du Muséum, 1931,
p. 163.
Enfin après l’énumération des plantes récoltées, j’ai indiqué les
remarques qu’il y avait lieu de faire sur l’espèce : aire d’expansion,
valeur de l’espèce, affinités probables.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 2, 1931.
— 259
Section I. Echinaiæ Wight et Arnott.
I. I. echinala Willd.; Baker in Oliv., Fl. of Trop. Af. II, 69
(1871). Soudan, A. Chev. 910; Guinée Française, A. Chcv.
18874; Baguirmi, A. Chev. 9675 (distribuée sous le nom de I. bon-
gensis Kotschy et Peyr.); Sénégal, Heudelot 174; Nigeria, Bar-
ter, 1802; Oubangui-Ciiari, Le Testu 4781, d’Ippy à Bambari,
16 juin 1923; Tisserant 1992, près riv. Bayedou, 15 sept. 1923
(même localité que la plante de Le Testu).
3. I. drepanocarpa Taub. in Engl. PL Ost Af. Theil C 209 (1895).
Oubangui-Ciiari, Le Testu, sine no, près de la Kotto, 17 août
1922; Tisserant 240, riv. Balogu, 30 km. N. Bambari, 2 août 1921.
N’avait été signalé qu’au Tanganika et en Ouganda.
Section IL Sphœridiophora Bth.
Cette section est moins bien caractérisée que les autres : le
légume subsphérique ou oblong 1-2 sperme se retrouve dans plu¬
sieurs plantes de la section Euindigofera.
§ I Eusphæridiophora.
5. I. leptoclada Harms in Bull. Soc. Bot. Fr. LIV, Mémoire VIII,
14 (1907).
Soudan, A. Chev. 651.
§ II Terminales.
II. I. macrocalgx Guill. et Pcrr. Fl. Seneg., 175, t. 46 (1833);
Baker, F. T. A. H, 71.
Sénégal, Perrottet 193, Heudelot 206 Leprieur; Niger-Tchad,
Tilho; Nigéria, Barter 926, Mann, 2280 (les plantes de Barter
•et de Mann sont sur la même feuille).
12. 1. lerminalis Baker, F. T. A. II, 70.
Sénégal, Heudelot 365.
Var. Chevalieri Bak. f., in The leg. of Trop. Af. I, 99.
Soudan, A. Chev. 187, 3233.
§ III Capilatæ.
13. J. loiononoides Bak. f. in Journ. of Bot. 1903, 187.
Oubangui-Ghari, A. Chev. 7055; Le Testu 3756, du kaga Mêla à
Ouanda-Djalé, 20 fév. 1922; Tisserant 1435, Madongcre, 40 km.
N. Ippy, 11 fév. 1923.
14. 1. ccipilafa , Kotschy in Sitz. Akad. Wien. Math. Nat. LI.
A bth. II (1865), 365, t. 6a; Baker, F. T. A. II, 75.
Sénégal, Heudelot 642; Soudan, A. Chev. 79; Guinée
Française, Pobéguin 472; Siehra-Leone, Scott Elliot 4245;
Nigéria, Dawodu 273; Gabon, Soyaux 423, Le Testu 1026;
Congo Portugais (Landana), Duparquet; Congo Belge, liens 85,
Casteels 23, Bequaert 7146, Claessens; Angola, Gossweiler 1357;
— 260 —
Oubangui-Chari, Viancin, A. Chev. 6260, 7278, Tisscrant 465r
Le Testu 3166, 3269.
15. 7. congesla Welw. ex Baker, F. T. A. II, 70.
Côte d’Ivoire, A. Chev. 22404; Nigeria, Barter 1791; Moyen
Congo, TUollon 479; Angola, Welwitsch 2041, Gossweiler 1360;
Oubangui-Chari, A. Chev. 10693; Tisscrant 242, 466, 1251.
Section III Euincligofera Bak. f.
f
§ I Juncifoliæ Bak. f.
§ II Simplicifoliæ Harvey.
20-21. 7. paniculaîa Fers. Syn. Plant. 2, 235; non D. C. Prod. II,
222; non Baker, F. T. A. II, 71.; I. procera, Schum. et Thonn.;
Baker F. T. A., loc. cil.
Gitinée, V'ahl in hcrb. Jussieu; Sénégal, Heudelot 683;Cote-
d’Ivoire, A. Chev. 22210; Dahomey, Le Testu 44-49; Nigeria,
Barter sine no; Cameroun, Zenker 1439; Gabon, Lecomte B. 108.
Thollon 775, 781; Angola, Welwitsch 2002; Baguirmi, A. Chev.
9355; Oubangui-Chari, A. Chev. 5946.
Pour l’explication de la synonymie voir: Ch. Tisscrant, Note sur
deux Jndigoferas africains, Bull. Mus. Paris, 1930, p. 680-681.
23. 7. polysphsrra Baker in Kew Bull. 1895, 65; 7. Dewevrii ,
Micheli, lllust. Fl. Congo, t. 30; 1. baoulensis A. Chev.
Cote-d1 Ivoire, A. Chev. 22146 (type de 7. baoulensis)- Nigé-
ria, Dalziel 594, Mac Gregor 288; Gabon, Schlechter 12433; Congo
Belge, liens 275; Oubangui-Chari, A. Chev. 6615, Le Testu 3244,
Tisscrant 35, 464.
24-25. 7. simplicifolia Lanu; Baker in F. T. A. II, 72; 7. ielrci-
sperma Schum.; Baker, loc. oit . ; 7. polysperma de Wild. et Dur. in
Bull . Herb.. Boiss. 1901, 14.
Sénégal, Heudelot 196 (7. lelrasperma); Cote-d’Ivoire, A. Chev.
22007 (7. lelrasperma)-, Nigéria, Dalziel 26 (7. simplicifolia)-,
Gabon, Lecomte C. 33; Moyen Congo, Thollon 480; Congo
Belge, Schlechter 12477 (7. telrasperrna), Clacssens (distribué sous
le nom de I. polysperma)-, Angola, Welwitsch 2003 b (7. simplici¬
folia); Oubangui-Chari, A. Chev. 10696 (7. lelrasperma), Le Testu
3041, Tisscrant 467, 1722 (ce numéro a les fleurs presque
blanches).
MM. Hutchinson et Dalziel, dans Flora of West Tropical Africa,
réunissent 7. lelrasperma et 7. simplicifolia ; je les ai suivis : les
échantillons que j’ai eus en main montrent les différences signalées
entre les deux espèces sujettes à de nombreuses variations souvent
sur le même individu ; les feuilles sont plus ou moins grandes sui¬
vant que la plante est moins ou plus développée; les inflorescences
do la base des rameaux ont souvent plusieurs fleurs, tandis que
— 261 —
celles du sommet en ont une ou deux au plus; le fruit sur le même
individu porLe 4-6-8 graines, parfois plus.
26. 7. Lcprieurii Baker f. in Journ. Bot., 1903, 190; I. tnacro-
carpa Lepr. ex Baker, F. T. A. Il, 72 ( non Desv.).
Sénégal, Pcrrottet sine no, Heudelot sine no; Dahomey,
A. Chev. 23094; Nigeria, Bartcr 1079.
MM. Hutchinson et DaJziel, loc. cit., réunissent cette espèce à
la précédente; c’est à tort, elle est en réalité très différente.
27. 7. nummularia Welw. ; Baker, F. T. A. II, 73.
Angola, Welwitsch 2009.
30. 7. eryîhrogramma Welw.; Baker, F. T. A. II, 73.
Angola, Welwitsch 2005, 2006, 2007, 2008, Antunes 3176,
Gossweiler 310; Congo Belge, Schlcchter 12460; Moyen Congo,
Brnzza 75, Thollon 459.
La localité Moyen Congo est nouvelle.
32. I. irialata A. Chev. in Bull. Soc. Bot. Fr. 1911, LVIII, Mé¬
moire VIII, 157 (1912).
Côte-d’Ivoire, A. Chev. 22173.
40. I. bongensis Kotschy et Peyr. PI. Tinn. 8 t. 4 (1867); Baker,
F. T. A. II, 74.
Chari, A. Chev. 7424; Oubangui-Chari, Dybowski 679; Le
Testu 2424; Bria, 4 fév. 1921; Tisserant 239, 2539.
Sur le port de cette plante, voir Note sur deux Indigoferas afri¬
cains, Bull. Mua. 1930, p. 680-681.
41. I. Knobleckteri Kotschy, Sehweinf. Rcliq., Kotschy t. 15;
Baker, F. T. A. Il, 73.
Chari, A, Chev. 6762.
A en juger par la récolte de M. A. Chevalier, cette espèce semble
bien voisine de la précédente.
§ III Hderophyllæ Bak. f.
43. I. Irimorphophylla Taub. in Engl. Jahrb. XXIII 181 (1896).
Qubangui-Giiart, Dybowski 688, 734; Le Testu 3651, voyage
chez Saïcl Bandas (exemplaire à poils denses), 26 janv. 1922; 4773,
Bria-Ippy, 13-15 juin 1923; Tisserant, Ippy, mai 1928.
N’avait été signalé qu’en Angola.
45. 7. Schweinfurlhii Taub. in Engl. Jahrb. XXIII, 181 (1896).
Oubangui-Chari, Le Testu 2798 .près de Bouzanga, 29 mai 1921
3794, entre le Zaco et le Mbari, 2 juill. 1922.
Avait été signalé au Soudan Égyptien et dans la Nigéria.
46. I. D al zi élit Huteh. in Kew Bull. 1921, 246.
Dahomey, de Gironcourt 211,
N’avait été signalé que dans la Nigéria du Nord.
— 7. Chevalieri Ch. Tiss. 4n Bull. Mus. Paris 1931 p. 163;
7. lenuissima A. Chev. mss. ( non E. Mey.).
Chart, A. Chev. 8132,
— 262
§ IV Trijoliolalæ Harv.
§ V Circinnatæ Bak. f.
§ VI Conjagaiæ Baker.
52. I. diphylla Vent. Choix 300, t. 30; Bak., F. T. A. II, 74.
Sénégal, Boivin 441, Perrottet 148, 191, Heudclot. 415, Le¬
prieur, Lelièvre, Lépine, Requien; Mauritanie, Chudeau; Sou¬
dan, A. Chev. 3241; Dahomey, de Gironcourt 89; Niger-Tchad,
Tilho; Kanem, A. Chev. 10114.
§ VII Paniculalæ Baker.
56. I. Dupuisii, Mieheli in Th. Dur. et de Wild. Mat. Fl. Congo,
fasc. I, 9 (1897).
Congo Portugais (Landana), Duparquet; Angola, Gossweiler
211 (distribué sous le nom de I. pulchra, le port et les nombreuses
folioles sont de I. Dupuisii.).
57. 1. oliganlha Harms in Schlechter Westafr. Kautschuck
Exped. 291 ( nometi ).
Moyen Congo, Schlechter 12664; Oubangui-Chari, Tisserant
2333, riv. Bayedou 27 nov. 1927.
Seule la première localité était connue; l'étiquette de Schlechter
porte « État Indépendant du Congo, Bonga, Sanga »; en réalité,
la Sanga est une rivière française du Moyen Congo, et Bonga est,
au confluent avec le Congo, le point où se ravitaillent tous les
vapeurs du fleuve, quelle que soit leur nationalité.
58. I. nigrilana Ilook. f. in Niger Flora 294 (1864); Baker,
F. T. A. II, 78.
Sénégal, Collin 8, Carrey 5; Soudan, A. Chev. 3225 (distribué
sous le nom de I. suaveolens Jaub. et Spach); Nigéria, Dalziel 23
(distribué sous le nom de I. procera Schum.).
N’avait été signalé qu’en Nigéria.
59. J. bracleolala D. C.; Baker, F. T. A. II, 77.
Sénégal, Heudclot 422, Perrottet 198, Leprieur, Richard;
Dahomey, de Gironcourt 116; Nigéria, Barter 945, Dalziel 419.
N’avait pas encore été signalé ou Dahomey.
60. I. pulchra Vahl; Baker, F. T. A. II, 76.
Sénégal, vYdanson, Heudclot 420, Perrottet 174, Richard,
Leprieur, Thiébault; Soudan, A. Chev. 3229; Cote-d’Ivoire,
A. Chev. 20076 (la feuille porte à gauche un échantillon de Desmo-
dium); Niger-Tchad, Tilho; Nigéria, Barter 962; Angola,
WelwiLsch 2010; Kanem, A. Chev. 10226; Oubangui-Chari, Tis¬
seront 1679, près Malipwe, 30 km. N. Bambari, 10 nov. 1924.
L1 Oubangui-Chari est une nouvelle localité.
— I. Oubanguiensis Ch. Tiss. in Bull. Mus. Paris, 1931, p. 163.
Soudan, A. Chev. 24653 bis (?); Oubangui-Ciiart, A. Chev.
6539, Le Tes lu 3645, 4324, Tisserant 734.
§ VIII Laleslipulalæ Bak. f.
— 263 —
62. 7. sericea Bth. ex Baker, F. T. A. II, 76.
Sénégal, Heudelot 411.
§ IX Operlifloræ Bak. f.
64. 7. slrobilifera Hochst. in Kots. Hb. Nub. 236; Baker, F. T. A.
II, 75.
Nigeria, Dalziel 330.
§ X Spinosæ Baker.
§ XI Trichopodæ Baker.
Le type de ce groupe I. îrichopocla Leprieur, a la même organisa-»
tion de l'inflorescence que les plantes du groupe des § Paniculalæ ;
les feuilles de la base sont pinnées, les supérieures sont 1-foliolécs
avec stipules, forment bractées à l’aisselle desquelles les fleurs sont
portées par un long pédoncule; c’est l’organisation de 7. nigrilana
et de 7. oliganllia, dont cm ne peut guère la séparer.
I. sparsa var. bongensis Bak. f., bien représenté dans i'Ouban-
gui-Chari, appartient certainement au groupe § Dissilifloræ, et
est très voisin de 7. geminata Bak. : elle s’en éloigne seulement par
la forme de ses folioles, l’inflorescence 3-flore et non 2- flore, le
fruit 6-8 sperme au lieu de 4-sperme. Le numéro 3219 de A. CViev.
a été rapporté à 7. geminata, alors qu’il représente nettement
7. sparsa var. bongensis. L’exemplaire de Schweinfurth, sur lequel
a été créée la variété et dont le Muséum possède un maigre échan¬
tillon, ne donne qu’une idée imparfaite de la plante.
68. 7. îrichopoda Leprieur in Guill. et Perr. Fl. Seneg. 177, t. 47
(1833); Baker, F. T. A. II, 78.
Sénégal, Perroltet 180, Heudelot 272, Leprieur.
Var. Oubanguicnsis Ch. Tiss. in Bull. Mus. Paris, 1931, p.l 63.
Oubangui-Ckarï, Le Tesfu 3400, Tisserant 1293, 2276.
74. 7. sparsa Baker, F. T. A. II, 79.
Var. bongensis Bak. f. in Journ. Bol. 1903, 237.
Soudan, A. Ghov. 3219 (distribué sous le nom de 7. gemitiala
Bak.); Oubangui-Ciiari, Le Teslu 3026, Yalinga, 27 juill. 1921;
3093, Yalinga, 21 août 1921 ; 3094, même date; 3139, entre Yacoma
et Mangapan, 24 août 1921; 3141, même date; Tisserant 470,
Bambari, 30 août 1921; 2035, Kaga Budu, 50 km. N. Bambari,
14 ocL 1925; 2835, les Moroubas 22 nov. 1922.
J’y rapporte avec doute : Sénégal, Heudelot 265; Moyen Congo,
Thollon 72, 76, 482 (à feuilles plus petites).
Comme on le voit Faire de dispersion de cette plante est vaste.
La dimension de la plante est variable, de 10-20 cm. à 50-60; la
forme des folioles et leur dimension varie aussi, parfois suborbicu-
laires ou oblongues comme dans la plante de Schweinfurth, parfois
plus longues oblancéolées ou presque linéaires comme dans Le
Testu 3094 et Tisserant 2035 (cette plante avec passage d’une
forme à l’autre).
— 264 —
Voici une description qui complète celle de Baker f. faite sur des
documents par trop incomplets : tige 10-60 cm. haut, cylindrique,
à quelques poils navieulés appliqués. Stipules 3-4 mm. de long;
pétiole cylindrique canaliculè en dessus, velu; stipcllcs dressés,
sétacés, longs de 2-2,5 mm.; pétiolules 1,5 mm.; folioles 3-9, les
latérales opposées, oblonguos, parfois oblaneéolées, rarement plus
étroites linéaires, glabres en dessus, à poils épars appliqués en des¬
sous. Inflorescences axillaires, ordinairement 3-flores, sur des
pédoncules, velus dans le jeune âge, glabrescents, 15-25 mm. de
long; dans le jeune âge, les fleurs sont presque insérées au même
point, Je pédoncule étant à peine prolongé au delà de la fleur infé¬
rieure; dans le fruit, celle partie du pédoncule est aecrescente, le
point d’insertion des pédicelles étant éloigné de 1-4 mm. (échantil¬
lon de Schweinfurth et ceux de l’Oubangui); bractées infimes,
0,5 mm. Fleurs, petites 2,5 mm. haut, pédieeile 1 mm.; calice court,
1 mm., 5-denté, à dents deltoïdes égales au tube, velu; étendard
obové, sinué-dentô au sommet, à poils blancs vers le sommet à,
l’extérieur, long de 2,5 mm., large de 2 mm.; ailes linéaires égales à-
l’étendard, arrondies au sommet, larges de 0,7 mm.; pétales de la
carène, aigus au sommet, gibbeux latéralement, à éperon gros et
court, 1,5 mm. de large; ovaire linéaire long de 2 mm., style 1 mm.;
ovules 6-9. Légume linéaire, long de 12-15 mm., glabre, subqua-
drangulairc, à bac acuminé court; graines 6-8.
En l’absence d’échantillons authentiques de I. sparsa typique, je-
n’ai pas pu me rendre compte si cette plante n’en est qu’une variété
ou constitue une espèce spéciale.
§ XII Sessiti/loræ Baker.
76. I. sessiliflora D. G.; Baker, F. T. A. II, 79.
Sénégal, Hcudelût 421, Perrottet 183, Leprieur, Richard;
Soudan, A. Chev. 1266; Mauritanie, Chudcau; Sahara, Adrar
des Iforas, Monod 361, 395.
N'avait été signalé qu’au Sénégal.
§ Xi II Microcéphale Bak. f.
§ XIV Dissilifloræ Baker.
(’.e groupe est assez hétérogène : certaines plantes avec leurs in¬
florescences courtes ne se séparent que difficilement des § Sessili-
florg, les autres, avec leur pédoncule souvent très long, n’ont que
peu de rapports avec les premières.
En général, les inflorescences sont pauciflorcs (2-6), mais on a
déjà dû admettre des exceptions; j’ai dû créer une variété sur une
plante do M. Le Testu, qui ne diffère des échantillons authentiques
de I. vicioidee Jaub. et Spach, que par ses raeèmes portant 15-20
fleurs au lieu de 5-6. Tl n’est pas douteux que d’autres plantes,
placées aujourd’hui dans le groupe des § Tincloriæ ne doivent un
jour ou l’autre être ramenées dans ce groupe.
265
/. asparagoïdes Taub. serait bien à sa place dans le groupe
§ Indigaslrum, malgré son inflorescence pauciflore : il en a la carène
acuminée; son fruit rappelle par la consistance de ses valves celui
de I. Theuschii O. Tloffm.
88. 7. grisea Bak., F. T. A. II, 80 ( non Desv.).
Nigéria, Barter 040.
89. I. medicaginea Welw., ex Baker F. T. A. II, 86.
Angola, Welwitsch 2025; Oubangui-Chari, A. Chev. 5531;
Tisserant 469, Bambari, 2 oct. 1921 ; 733, les Moroubas, 15 oct.
1922.
90. I. pilosa Poir.; Baker F. T. A. II, 82.
Sénégal, Leprieur, Perroltet sine no, Richard; Soudan, A. Chev.
24852; Nigéria, Barter 977; Angola, Welwitsch 2022, Gossweilcr
779; B ag ut rmi, A. Cliev. 9419; Oubangui-Chari, Tisserant 737,
737 bis, 2106 (les échantillons de l’Oubangui ont les feuilles plus
arrondies au sommet).
91. I. remol if lora , Taub, herb. Berlin.
Cameroun, Zenker, Staudt 486.
93, I. geminala Baker, F. T. A. II, 81.
Nigeria, Barter 966, sine no; Soudan, A. Chev. 24725, 24772.
N’avait pas été signalé au Soudan.
96. I. Welwilschii Baker, F. T. A. II, 84.
Angola, Welwitsch 2031, 2032, 2066, 2067; Oubangui-Chari,
Le Testu 3138, entre Yacoma et Mangapan, 80 km. W. Yalinga,
24 août 1921; Tisserant, 236, Bambari, 30 août 1921, 348, près
Bambari, 28 nov. 1921; A. Chev. 6345.
Cette plante est voisine de /. remoliflora Taub.
99. i. viciodes Jaub. et Spach,
Var. occidenlalis Ch. Tiss. in Bail. Mus. Paris, 1931, p.163.
Oubangui-Chari, Le Testu 3792, 3661.
Le type est originaire du pays du Nil et de l’Est Africain.
103. I. viscosa Lara,, Encycl. II, 247 (1789) ; Baker, F. T. A. II 81.
Sénégal, Perrottet 93, Leprieur, Richard, Lelièvre, Geoffroy de
Saint-Hilaire; Mauritanie, Chudeau; Soudan, Monod 556; Ca¬
meroun, de Gironeourt 532 (exemplaire ayant noirci au séchage);
Oubangui-Chari, Tisserant, 471; Bambari, 25 oct. 1921; 735,
Gbandili, 40 km. N. -O. Bambari, 1 sept. 1922.
Var. brachycarpa Bak. f., The leg. of Trop. Af. I, 124.
Angola, Gossweilcr 400.
104. J. Heudelotii Bth. ex Baker, F. T. A. II, 85.
Sénégal, Ileudelot 611; Guinée Française, Boué, 96, A. Chev.
18354 (distribué sous le nom de I. Sofa Scott Elliot).
N’avait pas encore été signalé en Guinée Française. Voir aussi à
I. dfalonica , A. Chev.
106. I. asparagoides, Taub.
— 266 —
Var. Tisseranlii F. Poil, in Bull. Soc. Bol. France.
Oubangui-Chari, Tisserant 1650.
Le type est d’Afrique Orientale. Taubert dit « suffrulex »; en
réalité, il s’agit d’une liane herbacée, grimpant aux plantes voi¬
sines, ligneuse seulement à Fultime base.
117. I. Zenkeri Harins in Herb. Mus. BriL; Baker f. in Journ.
Bol. 1903, 241.
Cameroun, Zenker 1456.
Var. brevifoliolata de Wild. in Bull. Jard. Bot. Brux. VIII, 158.
Congo Belge, Bequaert 5258.
§ XV Mullijugæ Bak. f.
119. I. scsbaniifolia , A. Chev. in Bull. Soc. Bot. France 1911,
LVill mém. VIII, 157 (1912).
Cote-d’Ivoire, A. Chev. 22181; Togo, Mahoux 97; Nigeria,
Barter sine no; Cameroun, Zenker 1459.
L’échanLillon de Barter présente de curieuses galles sur les in¬
florescences.
121. I. phyllanlhoïdes, Baker, F. T. A. II, 96.
Togo, BOttner 140.
N’avait été signalé qu’en Angola.
122. I. Gillelii, de Wild. et Dur. in Bull. Herb. Boiss., série 2, 1, 12.
Oubangui-Chari, Le Teslu 2872, Wadda, 27 juin 1921; Tisse¬
rant 472, kaga Dokoro, 35 km. N. Bambari, 3 août 1921.
Il m’a semblé pouvoir rapporter ces plantes à l’espèce de de Wild.
d’après la description qui en a été donnée par les auteurs.
123. J. dendroides Jucq., Ic. PL rares II t. 571 (1786-1793);
Baker, F. T. A. II, 100.
Sénégal, Heudelot. 219, Leprieur; Nigeria, Barter 999; Ouban-
gui-Chari, Le Testu3 140, entre Yacoma et Mangapan, 80 km.
AV. Yalinga, 24 août 1921; Tisserant 515; Bambari, 16 oct. 1921.
§ XVI Slenophyllæ Baker ( pro parle).
125. I. slenophylla Guill. et Perr., Fl. Sencg. 188, t. 48 (1833):
Baker, F. T. A. II, 83.
Sénégal, Heudelot 277, Perrottet; Guinée Française, Pobé-
guin 395; Niger-Tchad, Tilho; Nigeria, Barter 520; Oubangui-
Chari, A. Chev. 10537; Le Testu, sine no, Yanélé, 30 km. S. Ya¬
linga, 27 juill. 1921; 2467, Yalinga, 18 av. 1921 (à folioles très
étroites); Tisserant 34, route de Bessou à Zanga, sept. 1912; 516,
Gbandili, 40 1cm. S. E. Moroubas, 10 août 1922.
Var. macrocarpa Guill et Perr. loc. cil.
Sénégal, Perrottet (l’échantillon portait plusieurs brins dont
un de l. Leprieurii Bak. f.).
126. I. prieureana, Guill. et Perr., Fl. Seneg. 187 (1833); Baker,
F. T, A. II, 84.
Sénégal, Heudelot, Perrottet, Leprieur; Nigéria, Dalziel 622
— 267
(distribué sous le nom de I. slenophylla var. macrocarpa Guill. et
Perr.).
N’avait été signalé qu’au Sénégal.
§ XVII Pinnalœ Bak. f.
132. I. helerophylla Welw; Baker, F. T. A. II, 90.
Angola, Welwitsch 2051.
§ XVII 1 Atternifoliæ Harvey.
143. I. oxalidea Welw. ex Baker, F. T. A. II, 86.
Angola, Welwltsch 2023, Dekindt 3093; Nigéria, Dalziel 580
(distribué sous le nom de I. sp. near demissa Taub.); Oubangui-
Chari, Tisserant 2834, Ngono, 20 km. N. -O. Bambari, 31 mai 1922.
N’avait été signalé qu’en Angola.
144. I. endecaphylla Jacq. Collect . Bot. II, 358 (1788); Baker,
F. T. A. II, 96.
Sénégal, Leprieur; Princes Islands, Bartcr 1997; Niger-
Tchad, Tilho; Congo Belge, Elskens 3; Angola, Welwitsch 2062,
2063, Gossweiler 341; Chari, A. Chev. 7017, 8988; Oubangui-
Chari, Tisserant 1723; Njangunja, 15 km. O. Bambari, juill. 1921
(fleurs blanches).
Var. radicans Welw.; Baker, loc. cil.
Angola, Welwitsch 2039, 4150.
— I. sangana Harms.
Moyen Congo (Bonga), Sehlechter 12670; Oubangui-Chari-
Tisserant 2399, Kalanbwa, 40 km. E. Bambari, 29 janv. 1928.
Sur la localité de Sehlechter, voir ce qui a été dit à propos
d oligantha. La localité Oubangui-Chari est nouvelle.
Cette espèce a été rattachée par M. Baker f. à I. endecaphylla.
La dimension des fouilles, leur forme et leur consistance, la persis¬
tance des stipules m’inclinent ù conserver l’espèce de Harms, par
ailleurs très voisine de celle de Jacq.
145. I. benguellensis Baker, F. T. A. II, 87.
Angola, Welwitsch 2061.
147. I. maritima Baker, F. T. A. II, 89.
Angola, Welwitsch 2061.
149. I. parvula Dclile in Caille Voy. Meroe Cent. IV, 328; Atlas
vol. II, tab. 3, 11g. I (1826).
Oubanglu-Chatu, Le Testu 3750, Kaga Mêla, 15 fév. 1922.
Cette espèce n’avait été signalée que dans la région du Nil.
154. I. allernans D. G.; Baker F. T. A. II, 89.
Angola, Gruvel sine no.
156. I. oblongi folia Forsk. Pl. Aeg.-Ar., 137 (1775); I. paucifolia
Delile Fl. Aeg., 107, t, 37, fig. 22 (1812); Baker, F. T. A. II, 88.
Sénégal, Perrotetl 77, 346, Leprieur, Richard, Lelièvre, Collin 7;
Mauritanie, Chudeau, de Zeltncr; Af. centrale, Vogcd; Baguir-
mi, A. Chev. 10370.
— 268
§ XIX Tindoriæ Baker ( pro parle).
Ce groupe assez peu homogène sera sans doute divisé en plusieurs
autres. Plusieurs des plantes de ce groupe ont des affinités cer¬
taines avec celles du groupe des § Dissiiiflbræ ; 1. subulifera se
rapproche des § dissilifloræ à inflorescences sessiles ou subsessiles.
De même I. viscidissima Baker, par ses fruits dressés, a des affi¬
nités avec les plantes du groupe des § Multijugæ.
164. I. Irila L. f.; Baker in Hook. Fl. Brit. Ind. II, 06 (1879).
Moyen Congo (Bonga), Schlcchter 12713; Angola, Welwitsch
2027, 2028, 2029.
En suivant la manière de voir de M. Baker f. in The leg. of Trop
Af., ces spécimens devraient être rattachés à I. retroflexa Bail].
Pour Ja localité de Schlcchter, voir à I. oliganlha.
168. J. rdroflexü Baill. in Bull. Soc. Linn. Paris I, 399 (1883).
Nigeria, Barter sine no (la feuille porte deux brins de I. arrecla
et un brin de I. relroflexa, dont les racèmessont très courts; malgré
cela, je crois devoir le rattacher à cette espèce); Congo Belge,
Kâssner 3091.
169. 1. pseudosubulala Bak. f. in Journ. Bot. 1903, 264.
Olbangui-Cham, Le Testu 2567, Yalinga, 15 mars 1921; Tis-
serant, 1793, riv. Kagbi, 50 km. N. Moroubas, 17 fév. 1925.
N’avait été signalé qu’au Soudan Égyptien.
172. I. subulala Vahl; Baker F. T. A. II, 87.
Sénégal. Leprieur, Thiébault 130; Nigeria, Barter, sine no;
Oubangl'i-Ciiaiu, Le Testu, sine no, Yalinga, 12 oct. 1922; Tisse-
rant, 732, riv. Ivenge, 20 km. O. Bomba ri, ü oct. 1922; 732 bis.
Ngaoda, 35 km. S.-E. Moroubas, 22 oct. 1925; 841, les Moroubas,
21 nov. 1922 (dans ce numéro la plante est rampante, grimpante
dans les autres).
173. I. hirsula L.; Baker, F. T. A. II, 88.
Sénégal, Perrottet 26, 178, Leprieur, de Franqueville (M’bid-
jem) 46, Geoffroy de Saint-Hilaire (la feuille porte un brin de
I. sufjrulicosa , Miller); Soudan, A. Chev. 3241 bis ; Gote-dT voire,
A. Chev. 17342; Dahomey, De beaux 159, de Gironcourt 156;
Guinée Française, Pobéguin 382; Niger-Tchad, Tillio; Nige¬
ria, Barter 1631, 867 (la feuille porte les deux- étiquettes et deux
brins dont l’un est I. aslragalina) ; Gabon, Griffon du Bellay 692,
Thollon 232, 464, Büttner 246; Congo Français, Debeaux 126;
Congo Portugais (Landanu), Duparquet; Angola, Welwitsch
2054, Gossweilcr 399, 421, 1384, Anlunes 3141; Congo Belge,
Claesscns 688; Chaui, A. Chev. 9357; Oubangui-Charï, Viancin.
Périqucl 127, A. Chev. 6790, Le Testu 3235.
Yar. polgslachya Welw. ; Baker, F. T. A. II, 88.
Angola, Welwitsch 2056, 2065 bis.
M. Baker f. rapporte celle variété à I. longebarbala Engl.
— 269
174. I. seliflora, Baker, F. T. A. II, 90.
Angola, Antunes 3159.
176. I. aslrogalina D. G.; Baker, F. T. A. Il, 89.
Sénégal, Adanson, Heudelot 255, Leprieur, Perrottet, sine no,
134, 342 (la feuille porte deux brins, un authentique, l’autre est
I. hirsuia L.); Niger-Tchad Tilho; Nigéria, Barter (voir à I. hir¬
suia), Dalziel 27; Soudan Français, Chudeau, A. Chev. 24839
(distribué sous le nom de I. hirsuia).
178. I. sernilrijuga Forsk.; Baker, F. T. A. II, 93.
Mauritanie, Chudeau (plusieurs récoltes), Monod; Sahara,
Tanezrouft, Monod 333, 344, 345.
179. I. djalonica A. Chev. in Explor. Af. Oceid. Fr. I, 173, no -
rïien; Hutchinson in Kew Bull. 1299, 16; Bak. f., The leg. of Trop.
Af., p. 879.
Guinée Française, A. Chev. 18584,
Les spécimens distribués sous ce nom appartiennent à deux
plantes différentes qui ont dû être mêlées au moment, de l’atta-
chage : nous avons trouvé dans l’herbier de M. Chevalier une feuille
portant deux brins, une de chaque espèce.
Une des deux espèces a été décrite par M. Hutchinson et rappro¬
chée de /. pilosa Poir. du groupe des § Dissiiifloræ; elle est bien plus
proche de I. Heudelolii, dont elle n’est qu’une forme plus velue,
peut-être une variété.
L’autre (spécimen de l’herbier du Muséum), est une forme très
velue, à poils très foncés, de 1. secundiflora Poir., se rapprochant
des formes velues de cette espèce très polymorphe; elle mériterait
peut-être d’être constituée en variété.
183. /. alriceps Hook. f.; Baker F. T. A. II, 94.
Cameroun, Mann 1303.
186. I. sultcorymbosa Baker F. T. A. II, 91.
Angola, Welwitsch 2053, Antunes 3125, Dekindt 3027.
Les plantes de Antunes et Dekindt sont des échantillons meil¬
leurs que celui de Welwitsch sur lequel la plante a été décrite :
celle-ci est une branche morte ayant donné des rejets chétifs.
La diagnose dit : « Flowers 6-12 in close abbreviated short stal-
ked racemes, shorter thun the leaves ». Il faut la corriger ainsi :
« Fleurs 6-20 en raeèmes brièvement pédonculés (1-1,5 cm.), ordi¬
nairement plus longs que les feuilles, 6-8 cm. hauts ».
Le fruit n’est pas décrit, il présente les caractères suivants :
« Légume linéaire, long de 3,5 cm., large de 2 mm., à marges
épaisses, jaunâtres, peu saillantes, h somme! subobtus, à long
acumen (3 mm.), brun, à poils grisâtres courts peu denses; 5-6
graines. »
La variété Eylesii Bak. f. semble, d’après la description, ne pas
différer du type ainsi précisé.
— 270 —
187. I. psiloslachya Welw.; Baker F. T. A. II, 84.
Angola, Welwitsch 2052, Antunes 3157.
L’espèce est très proche de I. prieureana Guill. et Perr. de la sec¬
tion § slenophyllæ : on n’aurait pas dfi l’en séparer.
188. I. rhynchocarpa, Welw.; Baker F. T. A. II, 92.
Angola, Welwitsch 2015, Dekindt 347, Antunes 3200; Chari,
A. Chev. 7728.
189. /. jlavovirens Fries in Wess. Ergebn. Schwed. Rhod.-
Kongo Exp. 1911-1912, I, 79 (1914).
Oubangui-Chari, Tisserant 2606, près Malipwe, 20 km. N. Bam-
bari, 23 juill. 1928.
Cette espèce remarquable par ses très grandes folioles (6-14 cm.
sur 3-7), n’avait été signalée qu’en Rhodésia.
Fries commence sa diagnose par « herba perennis », je pense
qu’il y a là une involontaire erreur, le reste de la diagnose montre
qu’il s’agit d’un fort sous-arbrisseau. La plante de l’Oubangui
atteint 1,50-2 m. de haut.
191. /. Garckeana Vatkc Œsterr. Bot. Zeit. XXIX, 221 (1879).
Oubangui-Chart, Le Testu 3636, voyage chez Saïd Bandas,
24-29 janv. 1922.
Belle plante à grandes fleurs, nettement distincte de I. rhyn¬
chocarpa Welw.; elle n’avait pas encore été signalée en Afrique
occidentale.
198. I. argcnlea, Burm. Fl. Ind. 171 (1768), non L.
Mauritanie, Chudcau, Niger-Tchad, Tilho.
202. J. secundiflora Poir.; Baker F. T. A. II, 94.
Sénégal, Heudelot 227, Perrottet 184, Leprieur, Morel, Thié-
bault 155; Nigéria, Dalziel sine no; Oubangui-Chari, Le Testu
4359, marais près du Zaco, 18 nov. 1922; Tisserant, marais près
Tagbara 45 km. E. Bambari, 7 oct. 1924.
Je rattache avec doute le n° suivant : Nigéria, Barter, 1051.
Var. Schimperi Ch. Tiss., in Bull. Mus. Paris 1931, p.
Angola, Dekindt 3043, Antunes 3173, 3175.
Ces trois plantes sont identiques au n° 725 de Schimper.
Var. Oubanguicnsis Ch. Tiss., loc. cil.
Oubangui-Chari, Tisserant 1250.
— I. Barteri , Hutch. et Dalz. Fl. of West Trop. Afr. I, 391;
Kew Bull. 1929, 16; Bak. f. The leg. of Trop. Afr., p. 878.
Nigéria, Barter 951, 1604; Oubangui-Chari, A. Chev. 5703 (à
poils sur la tige, rappelant ceux de I. secundiflora Poir.).
205. I. microcarpa De.sv. Journ. Bol. 111, 79 (1814); I. Perro-
letii D. C. Prod. II, 228.
Sénégal, Heudelot, Perrottet, Leprieur; Soudan, A. Chev,
3230 (distribué sous Je nom de Crolalaria Perrolletii D. C.), 24930
Monod 727, 728, 729; Angola, Welwitsch 2011, 2011 b.
- 271
209. 7. subulifera Welw. ex Baker, F. T. A. II, 96 (1871), pro
parte; Ch. Tiss., in Bull . Mus. Paris 1931, p. 163.
Angola, Welwitsch 2048 b, pro parte; Gabon, Thollon 1032;
Chari, A. Chev. 6473, Périquet 12; Oubangui-Chari, Le Testu
4136, Tisserant 46S.
— 7. mounyinensis Ch. Tiss., in Bull. Mus. Paris 1931, p. 163.
Angola, Welwitsch 2048 b, pro parle, 2049, 2050, Anlunes 3179,
3102.
212. 7. suffruticosa Miller, Gard. Dict. ed. VIII (1768); I. anil
L.; Baker, F. T. A. II, 98.
Sénégal, Heudelot 480, Perrottet, Leprieur, Morel, Richard;
Iles du Cap vert, Lowe; Mauritanie, Chudeau; Cote-dTvoirf,
A. Chev. 20049: Princes Islands, Mann 1116; Gabon, Dy-
bowski 153; Debeaux 136 (à fruits courts fortement arqués, fai¬
blement striés en long) ; Angoi.a, Welwitsch 2033, 2037, Gosswei-
ler 367; Tchad, Fourneau 3004.
214. I. arrecta Hochst, in Schimp. Hb. Abvss. 1923; Baker F. T.
A. II, 97.
Sénégal, Heudelot 686, Perrottet 176, Geoffroy de Sainl -Hi¬
laire, Richard; Soudan, A. Chev. 1029; Nigeria, Dalziel 329 b.
218. I. tincloria L.; Baker F. T. A. II, 99.
Sénégal, Perrottet 175, A. Chev. 3130; Guinée Française,
■Pobéguin 327 ; Nigéria, Barter, sine no, Dawodu 144; Dahomey,
Debeaux 161, A. Chev. 22696; Angola. Antunes 964, 3178; Ou-
bancui-Chari, Le Testu 3160, Tisserant 2607.
.221. 7, emarginella Steud. in Schimp. Hb. Abyss. 735; Baker
F. T. A. II, 99.
Oubangui-Chari, Le Testu 3023, Yalinga, 25 juill. 1921 (forme
à grandes feuilles), Tisserant, 241, kagas, 20 km. N. Bambari,
2 août 1921; 514, kaga Pagra, 40 km. E. Moroubas, 1er mai 1922;
1959; Les Moroubas, 13 août 1925.
225. 7. macrophylla Sehum.; Baker F. T. A. Il, 100.
Sénégal, Heudelot 603, A. Chev. 3238; Guinée Française,
A. Chev. 14833, 14844; Cote-d’Ivoire, A. Chev. *17343; Nigé¬
ria, Barter sine no, Dawodu 261 ; Dahomey, Le Testu 213.
234. I. viscidissima Baker, F. T. A. II, 100.
Angola, Welwitsch 2042, Antunes 3117.
La plante d’ Antunes porte des fruits mûrs; Baker F. T. A.,
place la plante dans le voisinage de 7. dendroides, elle aurait dû
suivre cette espèce dans le groupe des § Multijugæ.
235. 7. sulherlandioides Welw. Baker F. T. A. II, 101.
Angola, Welwitsch 2012.
— 7. kotniensis Ch. Tiss. in Bull. Mus. Paris 1931, p. 163.
Baguirmi, A. Chev. 9387.
— 7. Dekindiii, Ch. Tiss. in Bull. Mus. Paris 1931, p. 163.
Bulletin du Muséum , 2* s., t. III, 1931. 18
— 272 -
Angola, Antunes 3162, 3104.
§ XX Indigaatrum Jaub. et Spach.
243. /. Theuschii O. Hoffm. in Linnæa XLIII 126 (1880-1882);
J . heptaphyUa lliern Welw. Cal. I. 209 (1896).
Niger-Tchad, Tilho; Angola, Welwitseh 4146, Gossweilcr sine
no (distribué sous le nom de I. anabaptisla), 311, 782.
N’avait été signalé qu’en Angola.
244. I. linearis Guill. et Perr. Fl. Seneg. 184 (1833).
Sénégal, Heudelot 525, Leprieur, Geoffroy de Sain I -Hilaire, 19;
Niger-Tchad, Tilho.
N’avait été signalé qu’au Sénégal.
247. I. costala Guill. et Perr. Fl. Seneg. 187; Baker F. T. A. II, 95
Sénégal, Heudelot 508, Perrottet, Leprieur.
Section IV Ameearpus Bth.
249. I. anabaptisla Sleud. Nom. ed. II, l (1840), 805; I. Hochslet-
teri Baker F. T. A. Il, 101.
Mauritanie, Chudeau; Angola, Welwilsch 4135, 4137, 4138,
4140, 4142, Gossvciler 265, 328, 781.
N’avail pas encore été signalé en Mauritanie.
253. I. senegalensis Lam. Dict. TT T 248 (1789).
Sénégal, Perrottet 111, 185, Richard, Geoffroy de Saint-Hi¬
laire, Collin 13; Mauritanie, Chudeau (plusieurs récoltes, l’une
d’elles a les feuilles très réduites, forme désertique??); Soudan,
A. Ghev. 3242, 24906; Sahara, Adrar des I foras, Monod 350
(l’échantillon très incomplet ne permet pas une identification cer¬
taine).
254. I. aspera Perr. Fl. Seneg. I, 184; Baker F. T. A. Il 102.
Sénégal, Adanson, Heudelot 428, Perrottet 186, 291, Richard,
Leprieur, Morel; Mauritanie, Chudeau; Soudan, Chudeau; Da¬
homey, A. Chev. 22718 (à feuilles très étroites); Nigéria, Barter
sine no; Niger-Tchad, Tilho.
— I. Le Testui Ch. Tiss. iri Bull. Mus. Paris 1931, p. 163.
Oubangui-Chari, Tisserant 950, 950 bis, 950 ter, Le Testu 3650.
273
Résultats géologiques et iiydrogéologiques
D’UN FORAGE AU MUSÉUM (GÉOLOGIE),
par M. Paul Lemotne.
Ce forage a été fait en 1929, 61, rue de Bu (Ton par le personnel
du Laboratoire pour étudier, au point de vue géologique et hydro¬
logique, la constil ution du sous-sol, en ee point. La coupe rencon¬
trée a été la suivante :
Altitude du sol + 34ra,15.
de + 34 m, 1 5 à + 31“ 65.
de + 31 m,65 à + 18®, 11;
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 2, 1931.
- 274 —
de + 18“ 11 à + 12m,73.
do + 12“,73 à + 11 “,59,
de + 11 “,59, j. à + lm55
Niveau hydrostatique.
Le niveau hydros ta Lique, dans la nappe du calcaire grossier
's’est tenu entre 8“,50 et 9m,70 de profondeur (côtes + 25“,55
et + 24m,45).
Le niveau hydrostatique dans les sables d’Auteuil a été mesuré à
Cette période est celle d’une crue de la Seine.
En dehors des périodes de sécheresse et des périodes de crue, le
niveau hydrostatique dans les Sables d’Auteuil est remarquable¬
ment stable aux environs de 8 m. de profondeur (cote + 26m,15).
— 275
Débit.
Le débit n’a pu être mesuré avec précision on a pu retirer
4 mètres cubes à l’heure, mais sans pouvoir mesurer la dénivella¬
tion correspondante.
Niveau géologique.
On ne connaît pas exactement le niveau géologique, d’où l’on
part; mais, comme on voit la base du calcaire grossier moyen à
Orbiloliîes complanatus au même niveau dans les fondations de la
Nouvelle Galerie de Botanique; il me paraît, probable, que les
13™, 54 traversés, appartiennent au calcaire grossier inférieur.
Cette coupe doit être comparée à celle donnée par Becquerel,
du puits du Muséum (Administration).
Muséum Administration (x).
Altitude du sol -f 39 “80.
Avant-puits . 12m,36
Calcaire grossier . 23m,88 de + 39m,80 à + 16 m.
Argile plastique . 12m,80 de + 26 m. à + 3m,20
Sable .
N, -H. (dans l’avant-puits) -+- 28m,80 (11 m. du sol).
T (à 36 m. du sol) = 125°, 5.
T. à 31 m. = 120,30.
T. à 26 m. = 12°, 50.
T de 16 à 21 = 12», 20.
T (à 11 m.) = 13°.
T à 6 m. = 11°, 77 (variables).
Le sol en ce point se trouve dans le calcaire grossier supérieur.
Les catacombes voisines se trouvent dans le calcaire grossier
moyen à Orbiloliîes complanatus. Il n’y a donc pas de doute, ici
encore que les couches traversées par le puits appartiennent au’
Lutétien inférieur.
FACIES
A. - — Lutêlien.
Ces deux coupes, sonL assez analogues, et montrent, un fait très
curieux; le calcaire grossier inférieur, est à l’état de calcaire glau-
(0 Becquerel, 8e Mémoire : sur la température des couches terrestres au-dessous
du sol jusqu’à 36 m. de profondeur. Mém. Acad, des Sciences, XXXII, p. 721-764,
pl. I et II; voir. p. 745.
— 276 —
conieux à Dilrupa, en petits bancs durs alternant avec des argiles.
Ce faciès n’a aucun rapport avec le faciès classique de Vaugi-
rard et d’Arcueil; on n’y retrouve aucune des subdivisions, si bien
éiudiés par Abrard, ni calcaire à Ceriihium giganîeum, ni calcaire
à Nuni niulites.
Ce faciès est Irôs spécial; il était inconnu ; car la coupe donnée
par Becquerel avait passé ina perçue ; cependant je connais également
ce faciès à Meaux, où des sondages de T Administra lion des Ponts
et Chaussées, ont montré un calcaire toul à fait analogue, reposant
sur les sables cusiens.
Nous avons donc affaire, à un faciès très spécial, du Lutétien in¬
férieur, localisé dans le sud-esl de la région parisienne.
Maintenant, que PaLlcntion est attirée sur ce faciès il est pro¬
bable, qu’on le retrouvera en d’autres points.
B. — Sparnacien.
En ce qui concerne le Sparnacien le puits du Muséum (Géologie)
montre, que la coupe classique de Vanves et de Passy, la subdivi¬
sion en fausses glaises, sables d’Auteuil, et glaises, se retrouve
encore ici.
La constatation esL intéressante; car il semble, d’après les docu¬
ments de Dollot que les fausses glaises n’existent pas aux Inva¬
lides.
J’espère, à bref délai pouvoir prolonger le forage jusqu’à la craie,
de façon à connaître l’épaisseur totale du Sparnacien.
Altitudes. — Les altitudes auxquelles on a trouvé le contact du
Lutétien et du Sparnacien dans les deux puits du Muséum (Géolo¬
gie) et Muséum (Administra lion), sont normales, si on les compare
à celle de la Place Jussieu, elles sont extraordinairement, anor¬
males, si on les compare aux altitudes reconnues dans deux forages
de la Vallée de la Bièvre.
• Deux puits situés dans le même pâté d’immeubles et distants
de 200 m. montrent une dénivellation de 16 m. et il est impossible
d’invoquer une erreur pour un contact aussi net, d’autant plus
qu'il s’agit, non pas de deux puits mais en réalité, de deux groupes
de deux puits chacun.
On est donc obligé d’admettre, qu’il y a un petit accident tec¬
tonique.
Et cet accident serait en relation avec le versant gauche de la
Bièvre qui coulerait ainsi dans une région synclinale.
Je connais d’autres accïdenLs analogues dans Paris; mais je
tenais à avoir une vérification expérimentale pour l’un de ces acci¬
dents.
Recherche de la région d' alimentation. — Les sables d’Auteuil
— 277 —
sont, comme le montre le forage, très aquifères; mais le niveau
hydrostatique, de la nappe incluse est assez variable, ce qui semble
indiquer, que la région d’alimenlation est assez proche.
Les points, où les sables d’Aulcüil viennent à la surface sont, en
effet assez peu nombreux. Je ne connais actuellement que la région
d’Auteuil, la région des Invalides et celle d’Arcueil.
A. — Dans la région d’Auteuil, l'argile plastique et les sables
d’Auteuil affleurent à des cotes très élevées (maximum -f- 50m,70);
mais les zones d’affleurement sont très réduites, et il y a déverse¬
ment dans des sources.
Source minérale d’Auteui] vers -f 39.
Ancienne fontaine d’Auteuil. (Sables d’Auteuil, vers -f 38 . 50).
Source minérale de Passy (près du Quai. Alt. + 30 m. 50).
Leur débit, est minime, d’ailleurs l’argile plastique et avec elle
la nappe aquifère des sables d’Auteuil s’enfoncent très rapidement.
B. — On retrouve cette nappe à l’Esplanade des Invalides, vers
la cote + 19,23 m.
Dans cette région, les recherches de Dollot, nous ont montré que
les fausses glaises n’existent pas, et que le calcaire grossier repose
directement sur les sables d’Auteuil.
Il y a donc une zone où les sables d’Auteuil peuvent, ou laisser
sortir de l’eau, où la laisser rentrer suivant les variations du niveau
de la Seine qui règle ainsi le niveau hydrostatique de la nappe sou¬
terraine.
Or, l’eau est à :
-f 25m,80 à la Chambre des Députés.
+ 26m,20 à la gare des Invalides,
alors, que l’étiage de la Seine est à + 27 m.
Il ne semble donc pas, que la pression hydrostatique de l’eau
des sables d’Auteuil, soit suffisante pour déterminer des émergences
naturelles.
11 est beaucoup plus probable, que, au moins, en cas de crue, il y
ait là, une zone d' infiltration, et ce fait expliquerait., pourquoi la
nappe captive observée au Muséum (Géologie), suit dans une
certaine mesure, les fluctua l ions du niveau de la Seine.
La région des Invalides, est à 4 km. environ du Muséum; la perte
de décharge, en période d’ôtiage, serait de 27-26 m, 15 = 0m,75, ce
qui est négligeable, eu période de crue de (27 -f- 5) = 32-28 m, 15
= 4m15, ce qui est beaucoup plus normal.
11 semble donc, que l’infiltration, par la région des Invalides,
n’agit, pas en période d’étiage, et qu’elle agit médiocrement en
périodes de crue.
C. — La région d' Arcueil. — Une dernière zone possible d’in¬
filtration, est la région d’Arcueil située à 5 km. La région d’Arcueil
- 278 —
étant assez mal connue, il me serait utile de rappeler les rensei¬
gnements que l’on possède sur elle :
La base du calcaire grossier, est d’après Dollfus à -f 35 m. j’ai
observé personnellement à une cote un peu supérieure à + 36m,29,
Au-dessous du calcaire grossier, se trouve l’argile plastique, qui,
d’après Dollfus à. 10m,4Ü (de + 35 m. à 24™, 50).
Quand elle est mouillée elle constitue une surface de glissement.
La description de l’argile plastique est connue depuis longtemps :
Cuvier et Brongxiart (1835), d’après Becquerel y signalent
une argile marneuse brune, avec empreintes de végétaux et débris
de Vertèbres : Crocodilus Becquercli Gray.
Au poinl de vue s! ratigraphique, il résulte des travaux de Mu-
niEr-Chalmas (inédit), de Fritel (1906), de Hamelin (1906), que
cel le masse d’argile se divise en :
Fausses glaises lm,10.
Sables d’Âutcuil, 0 m. 35 (F.), 0 m. 07 (M.-Ch.).
Glaises.
Au point de vue de l’allure des couches, on a un renseignement
très curieux.
(Dollfus, 1913, n° 133), donne la coupe suivante au moulin de
la Roche.
Altitude du sol . + 40.
lutétien Calcaire grossier, j à . + 35.
sparnacien Argile plastique . 10 m. 40 de + 35 à + 24 m. 50.
Craie.
Mais, ce même auLeur Dollfus (1900, p. 143), a donné une autre
coupe d’une carrière située à 700 m. plus au sud, où la craie est à
+ 42 m. où l’argile plastique n’a plus que 8 m. environ, où son con¬
tact avec le Lutétien, est donc très élevé, il en résulte que les sur¬
faces géologiques sont ici, très inclinées, ce qui explique, en partie,
les glissements souvent observés dans la région.
Au point de vue de la tenue de l’eau on sait : d’après Delesse
que le niveau hydrostatique est à -j- 48 m. au Moulin de la Roche,
alors que le sol est a -'r39m,80. Il s’agit certainement de la nappe
incluse dans la base du Calcaire grossier.
On peut donc admettre, que* l'infiltration dans les sables d’Au-
teuil, se fait vers la cote -f 40 m. L’eau du puits du Muséum (Géolo¬
gie Laboratoire) se lient à la cote -f- 26 (exceptionnellement à
28m,40 et -f 25m,43. La perte de charge est, donc de 14 m. pour
une distance de 5 km. soit 2m,8ü par kilomètre.
La différence de niveau, est donc beaucoup plus considérable,
qu’elle ne l’était, en supposant que l’eau vienne de la région des
Invalides.
- 279 —
Il me paraît donc, extrêmement probable, qu’en régime normal,
la véritable région d’alimentation est celle d’Arcueil. Cependant,
cel le hypothèse ne suffît, pas à expliquer les différences de niveau
observées, il faut donc penser qu’en temps de crue la Seine peut
peser sur la nappe dans la région drs Invalides, et même peut-être
l’envahir, sur une certaine distance.
Température.
Il faut également relever la température de l’eau dans le Puits
du Muséum (Géologie). Elle est généralement constante (13°).
Cependant, deux anomalies doivent être relevées. La tempéra¬
ture a descendue exceptionnellement aux environs de 12°, 5 b1
3 mars 1929 celle baisse a coïncidé avec le dégel, qui a dû envoyer
dans la nappe une assez grosse quanl ilé d’eau ;i 0°ct la refroidir.
La tempéra Lire est montée aux environs de 13°5, le 9 avril 1929,
et en novembre-décembre 1930; en même, temps, que le niveau
hydrostatique atteignait -J- 28m,15 (6 m. au-dessous de la surface),
cette hausse a coïncidé avec, une période de temps chaud, et très
pluvieux, qui a amené une grande crue de la Seine.
Ces chiffres, sont un peu supérieurs ù ceux observés (12°5), par
Becquerel, dans le Puits du Muséum (Administrai ion), ce qui
provient certainement d’un étalonnage médiocre des thermo¬
mètres.
Renforcement artificiel de la nappe.
Inversement, j’ai fait des essais de renforcement de la nappe; à
cet effet, j’y ai envoyé, de l’eau de Seine à différents débits, et par
approximations successives, j’ai déterminé le débit, que la nappe
pouvait absorber, sans modification très importante du niveau
hydrostatique.
La nappe, peut absorber, environ 100 mspar jour (4 m3, environ
à l’heure).
Les chiffres, de débit et d’absorption, sont très analogues : il
est donc probable, qu’ils expriment, ce que le sable peut laisser pas¬
ser d’eau, par unité de temps, étant donnée la grosseur de ses grains,
et sa teneur en argile.
En effet, la capacité totale de la nappe, n’entre pas en jeu. elle
est très considérable, et l’apport ou l’enlèvement de quelques
mètres cubes supplémentaires est un fait, absolument négligeable.
RÉSUMÉ.
Les renseignements fournis par le puits du Muséum sont donc les
suivants :
— 280 —
1° — Découverte du faciès, très spécial, du Lutétien inférieur
dans cette région de Paris.
2° — Détermination d’une cote précise de la base du Lutétien.
.‘1° — Découverte, en ce point, des sables d’Auteuil en profon¬
deur, avec une nappe captive.
4° — Détermination de la perte de charge, dans cette nappe.
5° — Détermination du pouvoir émissif et du pouvoir absor¬
bant, de cette nappe.
Ces deux dernières déterminations sont d’autant plus importantes
que les renseignements de ce genre sont à peu près inexistants.
OUVRAGES CITÉS.
Becquerel. — Huitième mémoire : sur la température des couches terrestres au
dessous du sol jusqu’à 86 m. de profondeur. Mém, Acad. Sciences, XXXII, p. 721-
764; pl. I et II.
Marcel Bertrand. — Compte rendu de l’excursion du 18 août 1889, à Bicêtre et Ville-
juif. Bull. Soc. Geol. France. (8), XVII, p. 845.
Cuvier et Brongniart. — Description géologique des environs de Paris, 1835, p. 59,
187-189.
Delesse. — Carte hydrologique du département de la Seine. Paris, 1867-1882, 4 feuilles.
Dollfus. - Trois excursions aux environs de Paris. Bull. Soc. Géol. France. (3),
XXVIII, 1900, p. 109-154. Voir : p. 143.
Dollfus. — Feuille de Ghâtoaudun au 80.000. Feuille de Bourges au 320.000 (pour
la campagne 1912). G. R. des Collaborateurs. Bull. serv. carie géol. France, 1913.
n° 133, p.. 13.
Fritel. — Sur la présence des fautes glaises, dans la banlieue sud-est de Paris. Bull.
Mus. Nat. Hisl. Natur., 1906, n° 1, p. 69.
Hamelin (Lucien). — Contribution à l’étude du Spamacien d’Arcueil, Seine. Bull.
Mus. Nat. Hist. Nat., 1906, n° 6, p. 427-429.
Plante (Gaston). — Sir les lignites inférieurs de l’Argile plastique du Bassin parisien
Bull. Soc. Géol. France, (2), XXVII, p. 213-215. 204-216. Pl. I.
— 281
Sun Nummulites Lucasi Defr.
ET SUR LA FILIATION DE NUMMULITES FABIANI PREVER,
par M. René Abrard.
La forme désignée sous le nom de Nummulides Lucasi Defr.
a son individualité propre, ses formes A et B, et ne doit pas être
confondue avec la forme A de N. aiacicus Joly et Leymerie
( = N. pei'foralus Monte.) ; elle a été très bien décrite par J. Boussac
et H. Douvillé.
Celte espèce, fortement granuleuse, pustuleuse même, possède
un fort pilier centrai qui, par sa division a donné naissance aux
piliers voisins de l’axe. Mais, il en existe d’autres qui n’ont pas pour
origine la division du pilier central.
Pour Boussac (*), la forme typique est celle qui présente ses gra¬
nules rassemblés vers le centre, tandis . qu’au contraire pour
H. Douvillé (2), on doit considérer comme telle celle qui présente
des granules sur toute sa surface. En réalité, il existe tous les pas¬
sages entre ces deux types extrêmes, et il apparaît que les individus
à caractères archaïques ont leurs granules rassemblés vers le centre,
tandis que les échantillons plus évolués sont granulés sur la totalité
de la coquille.
Une remarque très importante, est le fait, déjà signalé par
H. Douvillé (3), que dans ce dernier cas les granules se développent
souvent à l’intersection des filets et de la corde marginale du tour
précédent, ce qui leur donne alors une disposition en ligne spirale.
Celte disposition se voit très nettement sur la ligure 18 a de la
pl. XXXII du travail antérieurement cité (*).
iV, Lucasi n’est pas spéciale à l’Yprèsien et au Lutétien infé¬
rieur, mais existe aussi dans le Lutétien supérieur d’Égypte où
M. J. Cuvillier l’a trouvée en nombre et très bien figurée (2); il a
(’) J. Boussac. Études paléontologiques sur le Nummulitique alpin. Mém. Serv.
Carte Créai. France , 1911,
(a) H. Douvillé. Description delà faune de Biron. B. S. G. F., (4), XXIX, p. 351-
383. 1929. (Voir p. 379),
(*) H. Douvillé. L'Éoeène inférieur en Aquitaine et dans les Pyrénées. Mém. Serv.
Cork Géol. France, 1919 (voir p. 61).
(4) J. Cuvillier. Révision du Nummulitique égyptien. Mém. Institut d’Égypte, 1930.
Bulletin du Muséum, 21’ s., 1. III, n° 2, 1931.
eu l’amabilité de m’en envoyer des échantillons, et sur la plupart,
la disposition en spirale des granules] s’observe fort bien; elle esl
d’ailleurs bien visible sur les figures données par cet auteur (fig. G,
pl. XIII; fig. 12, pl. XIV).
Les faits ci-dessus projettent une lumière évidente sur la filia¬
tion de N. Fabiani, jusqu’alors demeurée inconnue. Pour J. Bous-
sac en effet (x), celle espèce serait cryplogène; mais semblant
dériver du groupe de N. perforalus et N. lævigatus; j’ai fait remar¬
quer (2) que la forme des filets et les caractères internes ne permet¬
taient pas ce rapprochement. J’ai également indiqué que les rap¬
ports avec N. striaius, admis par i\L Douvillô (3) ne rne paraissaient
pas plus certain, qu’il y avait des différences fondamentales entre
les deux formes et que ce n’élail qu’à litre hypothétique et provi¬
soire que cette filiation pouvait être acceptée.
La question peut être maintenant envisagée d’une, toute autre
manière. N. Fabiani est caractérisée par une lame transverse ainsi
que l’a fort bien indiqué J. Boussac. Cette lame transverse, est
constituée par des piliers qui partent du bourrelet spiral, montent
perpendiculairement à la surface, et sont réunis entre eux par une
lame calcaire. La disposition est tout, à fait la même sur N. Lucasi.
à cette différence près que les piliers ne sont pas réunis par une
lame calcaire; prenons une de ces N. Lucasi, soudons les piliers
entre eux et nous aurons une N. Fabiani avec sa lame transverse ;
à la surface de la coquille, les piliers au lieu de se traduire par des
granules disposés en spirale, formeront un bourrelet spiral à peu
près continu, tel que cela s’observe sur l’échantillon figuré par
J. Boussac (fig. 10, pl. IV). Cette filiation absolument évidente
conduit à considérer le phylum N. Lucasi- F abiani-intermedius
comme un des plus naturels du genre. Les caractères internes de
N. Lucasi , qui a des loges moins longues et plus hautes que A7. Fa¬
biani, confirment pleinement cette conclusion.
(*) Loc. cit., p. 83.
(2) R. ÂBKA.RD. Contribution à l’étude de l’évolution des Nummulites. B. S. G. F.
(4), XXVIII, p. 161-182, 1928. (Voir p. 174).
(3) H. Douvtllé. Les Nummulites, évolution et classification. C. R. Ac. Sc., t. 168
p. 651-656, 1919.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 20-4-1931 .
SOMMAIRE.
Actes administratifs: Pages.
Admission de M. H. Lecomte à la retraite . . . 207
Nomination de M. Rode comme délégué dans les fonctions d’ Assistant à la
Chaire de Mammalogie . 207
— de M. Rebillard comme Officier d’ Académie . . 207
Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum . 207
Présentation d’ouvrage par M. Ch. Gravier . 208
Communications :
Liste des Publications Scientifiques de M. Ed. Chevreux . 209
Dr J. Pellegrin. Reptiles, Batraciens et Poissons du Sahara central recueillis
par M. le Pr Seurat . 216
Hsien-Wen Wu. Description de deux Poissons nouveaux provenant de la Chine. 219
F. Frade et A. Bacelar (Mme Frade). Révision des Nemesia de la faune ibé¬
rique et description d’espèces nouvelles de ce genre [Figs.] . 222
Ed. Lamy. Sur trois espèces de Brocchi: Patella sinuosa,Nerita costata et Nerita
sulcosa (Moll. Gastéropodes) . 239
A. Billard. Hydroïdes récoltés dans les campagnes du «Pourquoi Pas? * en 1920,
1921, 1924, 1927, 1929 et 1930 . 244
A. Billard. Hydroïdes de l’Expédition du «Sylvana» . 248
Mme M. Phisalix. Les Hémogrégarines de Crotàlas terrifiais Laur . 251
Fr. Pellegrin. Didissandra (Gesnéracées) nouveaux d’Indo-Chine . 255
P. Ch. Tisserant. Révision des Indigofera Ouest-Africains de l’Herbier du
Muséum . 258
P. Lemoine. Résultats géologiques et hydrogéologiques d’un forage au Muséum
(Géologie) . 273
R. Abrabd. Sur Nummulites Lucasi Defr. et sur la filiation de Nummulites Fa¬
biani Prever . 281
\
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SÉRIE — TOME III
N° 3 - Mars 1931. — N° 4 - Avril 1931
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
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blement, ou, de préférence, dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
Ils ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux carac¬
tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une fois
pans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.J
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés d’un
trait tremblé.
Il est recommandé d’éviter les blancs dus à l 'introduction de caractères de différentes
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison, Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren¬
thèses.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Us sont priés
d’inscrire sur leur manuscrit le nombre deB tirés à part supplémentaires qu’ils pour¬
raient désirer (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications doivent être
remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance ; faute de quoi la publica¬
tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte ne
seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision du Bureau.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N° 3.
261e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
26 mars 1931 .
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. Clavelin, Assistant à la Chaire d’Anthropologie, a été
nommé aux mêmes fonctions à la Chaire d’Anatomie comparée
(Arrêté du 5 mars 1931).
M. Belin a été nommé Jardinier auxiliaire (Arrêté du 13 mars
1931).
M. Page, Chef de carré, a été admis à faire valoir ses droits à la
retraite, à compter du 1er mars (Arrêté du 24 mars 1931).
M. Cottereau, Garçon de Laboratoire, a été admis à faire
valoir ses droits à la retraite (Arrêté du 2 mars 1931).
Un congé de trois mois, pour raisons de santé, a été accordé à
M. G. Ranson, Assistant.
Un congé de six mois a été accordé à M. Pothier, Gardien au
Musée d’ Ethnographie.
Bulletin du Muséum, 2" s., t. 111, 1931.
19
— 284 —
1 — - •='•'* .. i
Ont obtenu des missions :
M. le Dr Arnault, pour le Sud-Algérien;
M. Le Cerf, Assistant, pour le Maroc.
A été nommé Correspondant du Muséum, sur la proposition do
M. le Professeur E.-L. Bouvier (Assemblée des Professeurs du
5 mars 1931) :
M. l’abbé Octave Parent, Professeur de Sciences à l’Institut
Sainte-Marie à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) : a donné au Mu¬
séum sa collection de Dolichopodides, qui est la plus importante
existant actuellement, et a déterminé toutes les espèces de ce
groupe qui appartenaient au Service de l’Entomologie.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur Ed. Bourdelle présente l’ouvrage suivant :
In Tanoust : La Chasse dans le pays saharien et sahélien de
l'Afrique Occidentale Française et de l'Afrique Équatoriale Française.
Éditions du Comité Algérie-Tunisie-Maroc. Paris, 1930.
M. Ed. Lamy dépose deux tirés à part de ses publications :
Révision des « Limidæ » vivants du Muséum national d'histoire
naturelle de Paris [Extrait du Journal de Conchyliologie, vol.
LXXIV, 1930];
Les Acariens parasites des Mollusques (En collaboration avec
M. Marc André) [Ibid.]*,
Quelques cas tératologiques chez des Gastéropodes [Ibid].
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Barthélémy (Henri) : Contribution à l'étude de V hibernation et
de la maturation des œufs de la Grenouille rousse (« Rana fusca »).
Strasbourg. Les Éditions Universitaires, de Strasbourg, 1930.
Gr. in-8°, ‘240 p., fig. et tableaux. (Paris, Th. Se. nat.f 1930).
Besaiiue (Henri) : Recherches géologiques à Madagascar, contribu¬
tion à l'étude des ressources minérales. Toulouse, impr. IL Basuyau
et Clc [1930J. In-8°, 272 p., cartes en coul., fig. et pi. (Paris, Th. Sc.
liât., 1930).
— 285 -
Botssezon (P. de) : Contribution à l’élude de la biologie et de
Vhislophysiologie de « Culex pipiens » L. Paris, ÉdiLion des Archives
de Zoologie expérimentale, 1930. Gr. in-8°, paginé 281-431, fîg. et pi.
{Paris, Th. Se. nat., 1930).
Deflandre (G.) : Microscopie pratique ; le microscope et ses ap¬
plications; la faune et la flore microscopique des eaux. Paris, P. Lc-
chevailer, 1930. In-12, 373 p., pi. en noir eL en eoul. (Encyclopédie
pratique du Naturaliste, XXV).
Dop (Pau)) : Éloge de M. Dominique Clos. Toulouse, impr.. des
frères Douladoure, 1920. In-8°, 8 p. (Extrait des Mémoires de
V Academie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse,
11e Série, tome VIII).
Guillaumin (André) : Le Professeur Cassius et le Jardin bota¬
nique d’Aubusson (1798-1805), par André Guillaumin et Louis de
Nussac. Guéret, impr. Betoulle, J. Lecante Suce1-, 1930. Tn-8°,
31 p. (Extrait des Mémoires de In Société des Sciences naturelles et
archéologiques de la Creuse, L. XXIV).
Hée (A.) : Contribution à l'élude de la respiration chez les végétaux.
[Gap, impr. L. Jean, s. d.j. Gr. in-8°, 244 p., tableaux. (Paris, Th.
Sc. nat., 1930).
Lavauden (Louis) : Essai sur l’histoire naturelle du Lynx. Gre¬
noble, impr. Allier père et fils, 1930. In-8°, 109 p. et pi.
Rabaté (Jacques) : Contribution à l'élude chimique et physiolo¬
gique de V Amélanchies, « Amelanchier vulgaris » Moench. Lons-le-
Saunier, impr. L. Declume, 1931. In-8°, 81 p. (Paris, Th. pharm.,
1931).
Rocii (Édouard) : Éludes géologiques dans la région méridionale
du Maroc occidental. Mâcon, impr. Protat. frères, 1930. Gr. in-8°,
542 p., pl. avec texte explicatif en regard, fig. et cart. (Paris, Th.
Sc. nat., 1930).
Roi, and (Marcel) \ Les Musiciens de l’été ou Essai sur les Insectes
chanteurs. Avant-propos de Mario Roustax. Paris, les éditions
Ricder, 1931. Petit in-4°, 88 p. (Collection de La Grande Ltevue).
Saint-Laurent (J. de) : Élude sur les caractères anatomiques du
liber secondaire dans les essences forestières d’ Algérie.. Alger, impr.
Minerva, 1930. In-8°, 100 p., fig. et pl. (Alger,1 'Th. Sc. nat., 1930).
Daniel (Lucien) : The Inheritance of acquired characlers in
grafled plants, [s. 1. d. n.]. In-8°, paginé 1024-1044, fig. (Repr.
from Proceedings of lhe International Congress of Plant Sciences, 2,
1929).
— 286 —
Fuertes (Louis Agassiz) : Album of Abyssinian Birds and Mam-
mals, from painlings by Louis Agassiz Fuertes. Chicago, Field
Muséum Of Natural History [1930]. Iu-4°, 3. p., 32 pi. en coul.
Joseph (H. -Claude) : Nota sobre algunos helechos de Chile.
[s. 1. n. d.]. In-8°, paginé 217-222, fig. (Extr. de la Revista Chilena
de Hisloria Natural, Ano XXXIII, 1929).
Mac Murrich (James Playl'air) : Leonardo da Vinci the analo-
rnisl (1452-1519). Baltimore, Williams et Wilkins Company [1930].
In -8°, XX-265 p., portr-, frontisp. et pl. (Carnegie Institution of
Washington, Publication, n° 411).
Porter (Carlos Emilio) : Maleriales para la hisloria de las Cien-
cias naturales. La Conlribucion al esludio de las Ciencias nalurales
de Chile por los sabios franceses. Santiago, Impr. Universitaria,
1930. In-8°, 23 p. (Extr. des Actes de la Soc. Scient, du Chili,
AnoS XXXII-XXXV, 1922-1925, pp. 83-103).
Porter (Carlos Émilio) : Notas sobre hcmipleros Chilenos. [s. 1.
n. d.]. In-8°, paginé 294-296, fig. (Extr. de la Revista Chilena de
Hisloria Natural, Ano XXXIV, 1930).
Silvestri (Filippo) : Contributions to a knowledge of the Indo-
Malayan « Japggidæ ». ( Thysanura ). Calcutta [s. n.] 1930. Gr.
in-8°, paginé 439-489, fig. ( Records of the Indian Muséum, vol.
XXXII, Part. IV).
Biochemical studies on the Bamboo. I-V1I. Kyoto [s. n.] 1930.
7 fasc. in-8°, fig. (From the Anniversary volume dedicated to
Prof. Masumi Chikaskige by his pupils in célébration of his 60th
birthday).
La Bibliothèque a reçu, en outre, de MM. :
Danser (B. -TT.) : 14 fasc. en tirages à part.
Stevens (Neil E.) : Il fasc.
Vaugiian (T. Waylnnd) : 4 fasc.
Glangeaud (Philippe) : 34 fasc.
Leclerc (D1' Henri) : 9 fasc.
Grandjean (F.) : 5 l'asc.
COMMUNICATIONS.
Une lettre inédite d’Antoine Risso a Polydore Roux
(Rissoana. 11),
par M. Tu. Monod.
Il existe dans Je fonds Risso do la Bibliothèque du Muséum, un
feuillet conservé sous la cote MS. 2053, III, E., d, et qui ne porte
ni suscription, iu date, ni signature. 11 n’est pas difficile, cepen¬
dant, de se rendre compte qu’il s’agit du brouillon d’une lettre
ou d’un fragment de lettre adressée par Risso à Roux, antêrieure-
ment. à la publication des « Crustacés de la Méditerranée » de ce
dernier.
Certaines phrases (« J’approuve votre prudence de ne pas chan¬
ger le nom de Vilia nucléus... je m’étonne que vous ne faisiez que
deux espèces de Grapsus...) et. certaines allusions (aux genres
Corysles et fÂgia) indiquent que Roux avait dû communiquer à
Risso le manuscrit de son ouvrage, ou du moins des notes détaillées
concernant les espèces décrites et figurées.
La date exacte du projet de lettre de Risso ne peut être déter¬
minée avec certitude; elle se place cependant, sans aucun doute,
entre la publication de 1’ « Histoire naturelle des principales pro¬
ductions de l’Europe méridionale » i1) dont le tome V contenant
les Crustacés est, de 1826 et celle des « Crustacés de la Méditerra¬
née et de son littoral décrits et lithographiés par Polydore Roux »
qui sont de 1828 : il y a toutes probabilités pour que la lettre soit
de 1827.
On verra par les notes explicatives ajoutées au texte que Roux
a tenu compte des renseignements fournis par Risso et de ses
conseils. On retrouvera dans ce texte, comme dans le document
que j’ai déjà publié ici même (1030, pp. 363-374) l’écho de la mé¬
diocre sympathie du naturaliste niçois à l’égard des « savants de
l’intérieur des terres #. L’orthographe originale est scrupuleuse¬
ment respectée.
(!) Puisque la lettre cite le Pagarus misanthropus Risso 1826.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
288
Texte de la lettre de Risso a Roux (1827).
[p. 1]. Le hornole de Cuvier (x) est Le Plus Gros Décapodes de
nos Rivages puisqu’il en a qui pèsent plus de 2 kilogrammes, sa
chair est tendre, on en prend en toute saison pourvu qu’on jette
Les hameçons dans les grande profondeurs ou ils ont leur Rési¬
dence ordinaire. Je vous engage à donner toutes les dimentions de
ce singulier animal (s) ou bien si vous voulez m’en charger le Pre¬
mier qu’on Prendra sera mon affaire.
J’approuve votre prudence de ne pas changer le nom de l'ilia
nucléus Comme je l’ai fait, Vous vous attirerez moins le courroux
des zélateurs des noms Reçus. Ces animaux sont extrêmement
timides, habitent les moyennes profondeurs, et s’approchent Rare¬
ment du Rivage, leur démarché est lente & leur chair a Peu de
saveur, la nucléus se trouve près des rochers, la Ruguleuse vit reti¬
rée de la Région des algues, & cohabite avec Les alphées et autres
salicoques (3).
Je m’étonne que Vous ne faisiez que deux Espèces de Grapsus
bien certain que Nos Naturalistes de paris, s’ils etoient témoin de
la Grande Varia hililé de Ces Crustacés, ne se Contenteroient pas
de les Renfermer tous dans deux seules Especes [barré : comme je
l’ai fait J pour ne pas faire Crier trop haut Mr ferrusac, qui dit que
Nous Croyons avoir trouvé dans le midi le centre de l’afrique. je
ne sais si vous avez Remarque sous le tablier des femelles des
Grapses un sac quadrangulaire plus ou moins Gros jaunâtre dont
je vous parle roi§ plus au long quand je les aurois de nouveau
observé avant l’impression de votre article (4).
Le Goneplax Rhomboïdal (5) est un joli Crustacé qui varie des
teintes a diverses Epoques de sa vie et est fort brillant dans son
Etat d’amour.
aussitôt que j’aurois Reçu Votre Pagurus Erinaceus (8) je vous
(J) Homola Cuvier i (Risso).
(2) Roux a tenu compte du conseil et a donné les mesures en question à la page 2
du texte d’ Homola Cuvier i (pl. VII).
(•’) Le texte de la lettre de Risso a été utilisé pour ce paragraphe : « Ce Décapode est
extrêmement timide, il habite les moyennes profondeurs curai iigènes « . sa chair a peu
de saveur * (p. 3 du texte d'ilia nucléus fpl. VIII]); * N, Risso a bien voulu nie faire
part que dans la mer de Nie© elle vil retirée dans les Algues cohabitant avec les Alphées et
autres Salicoques » (p. 2 du texte d'ilia rugülom [pl. Vil Ij).
(') L'observation d’une Sacculine pst intéressante niais Risso ne spécifie pas s’il l’a
bien observée sur les mêmes Grapsus que ceux décrits par Roux [= Nautilograpsus mi~
nulus (Linné)].
(5) Üonoplax- angulata (Pennaxt).
(*) Roux décrivait donc dans son manuscrit un Pagurus erinaceus dont Risso a pu
voir un spécimeu et qu’il a rapporté à son solitariiis : c’est sous ce nom que Roux le
figurera (pl. XXXVI). [= Eupagurus Prideauxi (Leach)].
289 —
dirois si c’est celui que j’ai appellé Solilarius, je n’ai jamais Ren¬
contré Le prideauxianus où bien je n’y ais pas fait attention
m’étant borné aux Especes les plus Caractérisées j’ai fait mention
du tubularis et de l’oculatus (1) dans mon premiers ouvrage sur
les Crustacés [ barré : & oublié un second dans le dernier] Mais
ayant observé [p. 2] avec Leach ledit tubularis Nous Reconnûmes
que l’Espece que j’avois ainsi nommée de notre Mediterranée
n’étoit Pas Le tubularis de fabricius auquel il Rassemble par
plusieurs Caractères et que je nommais pour cella Misanthropus (2)
pour ne pas Les Confondre. Soyez en garde Mon cher Monsieur
Contre Cet Ecueil, de donner des Noms des auteurs a des Especes
qui paroissent lui Convenir & qui eu sont vraiment differentes,
c’est un Roc sur lequel j’ai fait Plusieurs Naufrages, n’ayant ici
ni Collection ni livres pour me servir de boussole.
Je n'ai jamais trouvé sur nos bords Le Coriste denté (3) il est
possible qu’il existe mais je n’ais pas été assez heureux pour Le
Rencontrer II n’y a aucun inconvénient do Rapporter Mes Macro-
podes aux macro pus tenuirostris et phalangium de Leach le nom
que je lui avois donné etoient Ceux de la Collection du Muséum
de paris.
Les ligia est un Genre très Riche en Espece, que je n’ais pas
voulu fouiller Crainte d’irriter l’humeur de nos savants de l’inté¬
rieur de tores [barré de la Capitale], il est Certain, que vous pourrez
moissoner tout a votre aise sur ce Genre intéressant dont je possc-
dois quelques-unes differentes entre Elles que je trouve en poussière.
Ne vous Etonnés pas si vos Nouveau Genre se trouveront crée
A l’avance bien heureux si l’on ne Vous dira pas un jour [si l’on
ne vous Repproche Pas] comme a moi Comment que vous avez
Confondu Les dorippe avec les homoles quoique ce dernier Genre
n’ait éLé établi que quatre années apres Mon premier essai sur les
Crustacés.
je vous avois Mon cher Monsr Captivé un amateur Prendre
toute la Collection de Vos Oiseaux, il m’avoit donné l’ordre de
vous Ecrire mais un de Fos amis a la mode lui a prouvé que Vos
Oiseaux du Rivage et toutes Vos Grande Especes ne Valent Rien,
j’espere lui Prouver le Contraire et desire vivement vous Procurer
ce Nouveau Souscripteur.
tout a Vous »
( Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel).
{*) Paguristes oculatus (Fabricius).
(2) Glibanarius wisanthropus (Risso).
(3) « Il paraît que M. Risso ignorait que ce Crustacé habite aussi la Méditerranée »
(p. 3 du texte de Gorysles dentala [pl. XII : Gorysies dentatus]). [= Corystes cassivelaunus
(P ennant).
- 290 —
Note sur v organisation d’un service central
DE RECHERCHES SUR LA MIGRATION DES OlSEAÜX
a la Ménagerie du Muséum National D’Histoire Naturelle,
par M. E. Bourdelle,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
DIRECTEUR DE LA MÉNAGERIE DES MAMMIFÈRES ET DES OISEAUX.
Parmi les problèmes les plus intéressants de la biologie des
Oiseaux celui de la Migration est loin d’être complètement résolu
et retient très vivement l’attention des Ornithologistes. Si le fait
de la migration n’est, plus mis en doute par personne à l’heure
actuelle, si les époques et les voies générales de ces migrations
sont à peu près connues, nombre de points restent cependant
encore à élucider ou à préciser : lois de la migration, rapidité
relative des individus et des espèces, voies spécifiques d’aller et de
retour, variations de ces voies, arrêts en cours de route, vols fami¬
liaux ou individuels, constance ou variation des régions et quar¬
tiers terminus de la migration, etc., etc.
On comprend que la méthode du « baguage » ou du « bague-
metil » des Oiseaux qui fut utilisée pour la première fois en 1803 en
Amérique, par Audubon, mais qui ne devint réellement scientifique
et effective qu’avec Christian Mortessen au Danemark en 1890,
et Lord William Percy en Angleterre en 1891, ait vite pris un
grand développement. A l'heure actuelle on ne compte pas moins,
en Europe seulement, d’une quarantaine de stations ornitholo¬
giques, Officielles ou privées, sérieusement organisées pour le ba¬
guage méthodique des oiseaux et c’est par centaines de milliers
que des sujets sont bagués dans tous les pays de notre continent.
L’extension prise par le baguage des oiseaux n’est, pas moindre
dans le Nouveau-Monde, qui possède, en Amérique du Nord surtout
des stations très importantes.
Mais, si presque tous les pays s’attachèrent assez vite à l’étude
des migrations des oiseaux par le baguage, la France fut lente à
suivre le mouvement général. En 1923 la Société Française d’Or-
nithologie essaya de faire revivre une première initiative abandon¬
née pendant la guerre, mais ce deuxième essai ne fut pas pour-
Bullelin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 291 —
■suivi. Une organisation toute spéciale instituée en 1924-1925,
par M. Chappellier, Directeur de la Station des Vertébrés de l’Ins¬
titut des recherches agronomiques à Versailles, en vue de l’étude
•des migrations des Freux d’abord et des Hérons ensuite, fut au
contraire un succès en raison de la méthode et de l’ordre qui pré¬
sidèrent à son établissement et à son fonctionnement. Aussi,
•avons-nous pensé qu’on pouvait s’inspirer de l’expérience acquise
par cet essai limité mais heureux, pour doter la France et scs colo¬
nies d'un « Service Central, de Recherches sur la Migration des Oi¬
seaux » et qu’il y avait lieu de rattacher ce service à la Station
Ornithologique de la Ménagerie du Muséum d’Histoire Naturelle.
Orâce à la collaboration très précieuse de la Société Nationale
d’ Acclimata Lion, de la Ligue de Protection des Oiseaux, de la
Société Ornithologique, de France qui nous permirent de bénéficier
de fonds provenant des prélèvements sur le pari mutuel, nous
avons pu, au cours de l’année 1930, mettre sur pied une organisa¬
tion matérielle complète et à l’heure actuelle le nouveau service
est en plein fonctionnement.
Le Service Central de Recherches sur la migration des Oiseaux
a essentiellement pour but :
1° De mettre à la disposition de personnes ou de groupements
qualifiés et dûment autorisés que la migration des oiseaux inté¬
resse ou qui veulent bien collaborer à l’œuvre commune en France
ou dans ses colonies, tout le matériel nécessaire aux opérations de
baguage : bagues de différentes dimensions, feuilles de baguage,
autorisations administratives et permis scientifiques indispen¬
sables.
2° De centraliser toutes les opérations faites au nom de la Sta¬
tion ornithologique de la Ménagerie du Muséum dans le courant
de l’année, ainsi que toutes les reprises d’oiseaux bagués au nom
de cette station; de tenir une comptabilité exacte sur registres et
sur liches par catégories et par espèces’ des faits enregistrés, en
vue d’une consultation partielle ou statistique facile de ces résul¬
tats.
En vue de satisfaire à ces diverses nécessités « le Service Central
de Recherches sur la Migration des Oiseaux » assure d’abord la
fabrication des bagues. Celles-ci sont faites au balancier à frapper
à l’aide de coins gravés et de bandes d’aluminium semi-rigide.
Huit séries de bagues : A, B, C, D, E, F, G, II, de dimensions
différentes, la première pour les plus gros oiseaux (Cygnes, Péli¬
cans, etc.), la dernière pour les plus petits (passereaux) sont ainsi
frappées. Chaque bague porte, outre la lettre de série, et un nu¬
méro d’ordre qui pourra aller jusqu’à six chiffres, l’indication sui¬
vante : OISEAUX-MUSÉUM-PARIS.
— 292 —
^ 01 SEAUX-MUSÉUM- PARI S
3157
Les bagues ainsi fabriquées sont roulées, aux trois quarts fer¬
mées, embrochées dans des porte-bagues, par séries de vingt-cinq
bagues dont les numéros se suivent. Des lots de broches des diffé¬
rentes séries son! envoyées aux bagueurs suivant la nature et l’im¬
portance des demandes. Chaque lot est accompagné de feuilles de
baguage au nom de l’opérateur à raison d’une par série, sur les¬
quelles le numéro de chaque bague est régulièrement transcrit.
Sur ces feuilles qui portent une notice explicative sur la technique
du baguage et sur leur emploi, le bagueur inscrit lui-même, au fur
et à mesure de ses opérations, les indications qui correspondent
aux différentes colonnes : N° cle la bague, date du baguage, espèce
d'oiseau bagué, sexe, âge, localité el pays de baguage, observations
particulières relatives au baguage.
En fin d’année il renverra au Service central les feuilles conte¬
nant le détail de toutes les opérations effectuées. Ces opérations
seront inscrites sur les registres correspondant à chaque série
A, B,- ... G, II, relevés sur des fiches pour des classements d’ordre
divers. Ces feuilles de baguage seront elles même classées. Au fur
et à mesure des reprises celles-ci seront notées en regard des
numéros correspondants avec toutes les particularités qui s’y rap¬
portent : numéro de fiche de. reprise, localité el pays de la reprise,
date de reprise des oiseaux, observations concernant la reprise, sur
les registres, sur les feuilles de baguage et sur les fiches. Ainsi s’éta¬
blira peu à peu une documentation relative à la migration des
oiseaux en France et dans nos colonies, documentation qui fai¬
sait encore défaut et qui s’ajoutera à la documentation recueil¬
lie, depuis I renie à quarante ans dans les autres pays.
Depuis sa création qui remonte à peine à huit mois, le service
central de baguage du Muséum d’Histoire Naturelle a déjà fabri¬
qué 10.000 bagues de différentes séries mais il compte porter ce
nombre à 25.000 pour l’année 1031.
A ce jour 3.400 bagues ont déjà été. mises à la disposition d’opé¬
rateurs divers; 303 ont été posées sur des oiseaux variés au cours
des derniers mois de l’année 1030 ainsi qu’en témoignant les feuilles
de baguage renvoyées au Muséum en lin d’année; — 3 reprises
ont déjà été constatées dont l’une intéressante (Série H, N° 320)
relative à une hirondelle de montagne qui, baguée le 15 juillet 1930
dans la Marne a été reprise à Nay (Basses-Pyrénées) le 4 jan¬
vier 1931.
— 293 —
Mais ce ne sont là que des opérations de début et nous comptons
que l’année 1931 accusera, tant sous le rapport des bagues posées
que sous celui des reprises, des résultats beaucoup plus importants.
Tout sera fait en vue de cela. En particulier sur les points les plus
intéressants des grandes veines de migration qui traversent le
territoire de la métropole ou de nos colonies (Côtes de la Manche
et de l’ Atlantique, Camargue, Tunisie, Maroc, Tchad, etc.), on
créera des sous-stations qui formeront autant de centres d’acti¬
vité destinés à intensi fier l’emploi de la méthode. Ainsi, peu à peu,
la France apportera à son tour à l’étude de la migration des Oi¬
seaux, l’importante contribution documentante que l’étendue de
ses territoires et la variété de son avifaune lui permet de recueillir.
Note sur une forme particulière de F élidé de la Région
jDU KlVU ( F ELIS A URATA, Te.MMINCK = PrOFELIS AURATA, POCCOCK),
par MM. E. Bourdelle, PROFESSEUR
et Guy Babault, associé
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
Les éléments de cette observation ont été recueillis par l’un de
nous dans la région du Kivu, pays de Batwa (Congo belge). Dans
les forêts de bambous marécageuses des montagnes de l’Ouest,
à 2.000 ou 3.000 mètres d’altitude, vit un félin de taille moyenne,
de couleur foncée, qui attaque volontiersles chèvres et parfois aussi
l’homme. Les indigènes, Wakadjudju, Bahavu et Bahundés dé¬
signent cet animal sous le nom de Kanyamangiri et le considèrent
comme le « boy » du Léopard qu’il accompagne souvent.
Dans l’ensemble, cet animal parait allongé, trapu, bas sur
jambe. Il doit mesurer 1 m,30 à lm,40 environ de longueur totale.
Les membres sont assez courts, la tête est arrondie avec des oreilles
courtes.
Le seul document que nous possédions jusqu’à présent à son sujet
est une peau plate, recueillie des mains d’un indigène pygmée
Batwa. Cetle peau a été dépouillée par incision dorsale afin de mé¬
nager, semble-t-il, les caractères de coloration de la région ventrale
qui paraissent essentiels. Elle mesure 1®Ç3G du bout du nez à l’ex¬
trémité de la queue, celle-ci ayant 0m,39 à 0m,40 centimètres, ce
qui laisse 0m,95 pour la longueur du corps mesurée en ligne ven¬
trale. A la hauteur de la poitrine l’envergure donne 0m,75 entre
les extrémités des membres antérieurs.
Le poil de cette peau est. court, très serré, doux, surtout remar¬
quable par sa coloration. Le dessus du corps et les parties latérales
de la tête, la queue, la face interne des membres, se présentent
d’un brun roux acajou, assez uniforme, alors que le ventre, la
poitrine, la gorge, la face externe des membres sont plus clairs,
plus ou moins marqués de taches brunes. La tête, de même couleur
que le corps dans sa partie supérieure, sur le dessus du nez et les
parties latérales, offre allsml de l’œil vers le bout du nez une bande
blanchâtre en partie soulignée de noir.
Les côtés de la bouche en arrière des moustaches sont blan-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 295 —
châtres de même que le menton, la gorge et la face supérieure du
cou, plus clairs ou ocrés, densément et confusément ponctués
de petites taches en séries transversales plus ou moins régulières,
d’un brun rouge, plus clair que le corps. La face postérieure des
oreilles est 1res foncée, presque noire. Les moustaches sont longues,,
dures, blanches annulées de brun. La poitrine, le ventre, la face
interne des membres, principalement celle des membres antérieurs,
sont blancs ou très clairs, marqués de fortes taches foncées ou
noires. La queue de couleur uniforme très foncée, presque noire
sur la ligne supérieure, est rouge à peu près uniforme, avec de très
vagues traces d’annelures sur les côtés; elle est manifestement plus
claire sur la ligne médiane inférieure. Elle se termine sans former de
touffe ni de bouquet terminai.
A notre très grand regret nous ne possédons aucun élément
squelettique de l’animal.
En attendant d’autres matériaux nous pensons cependant que
la peau que nous venons de décrire, se rapporte à un spécimen de
Felis aurala Te m mine k (= Prof élis aurata, Poccock), ou à une
forme de l’élidé très voisine de ce type.
Le Felis aurata qui rappelle étrangement le Chat doré d’Asie ou
Chat de Temminck ( Felis ou Profelis lemmincki ) pour en figurer
un représentant africain, se présente lui-même, sous des formes
différentes.
Mastchte et avec lui Lydekkf.r en ont décrit quatre formes :
1° Felis chrysothrix rutila, forme rouge bai clair de Gambie et
du Cameroun.
2° Felis chrysolhri'x tijpica, forme rouge brun de la Basse-
Guinée.
3° Felis chnjsolhrix celidogaster, forme gris clair ou gris brunâtre
de la Haute-Guinée et de la Gambie.
4° Felis chrysolhrix coltorii, forme gris sombre des forêts
d’Iluri.
Poccock, après une étude approfondie des principaux maté¬
riaux recueillis sur la question et en tenant compte des variations
de coloration constatées parfois sur le même sujet, a ramené les
formes observées à deux types qui diffèrent plus l’un de l’autre
par les taches ou les rayures du pelage que par la couleur rouge ou
grise de celui-ci. Ces types sont :
1° Felis aurala celidoyasler {— Felis chalybeata, de H. Smith
et F. neglecla, de Gray), forme primitive, rouge gris ou grise tache¬
tée ou rayée sur le dessus de la tête, le cou et la partie médiane du
dos; les taches des côLés du corps distinctes mais plus nombreuses
et de grandes dimensions; queue distinctement ou indistinctement
annelée. Se rencontre dans le Sierra Leone, le Libéria, l’Ashanti
et l’Accra.
296 —
2° Felis aurala auraia (= F. chrysolhrix, Temminck; F. rutila,
Watf.rhouse; F. cottoni, Lydekker), forme dérivée, rouge ou grise
avec un dessin imperceptible sur la tête, le cou et la région dorsale
du corps, mais persistant généralement sur les côtés sous forme de
nombreuses petites taches en séries peu marquées, la queue non
anncléo. Cette espèce se rencontre dans le Sierra Leone, le pays
Mandingue, le Libéria, le Cameroun, le Congo français jusqu’aux
forêts de l’Ituri.
Par la suite Poccock a même pensé que ces formes africaines de
chat doré (F. aurala ) pouvaient ainsi que l’avait déjà fait Severtzow
se grouper avec les formes asiatiques, F. Temmincki, pour consti¬
tuer le genre Prof dis.
Cependant certains auteurs comme Elliot, pensent que les
formes africaines de Felis ou Prof élis aurala distinguées par les
auteurs ne constituent que des variations géographiques et indivi¬
duelles d’une seule et même espèce. Pousargues, de son côté,
en 189G, a montré, lui aussi, à la suite de l’étude de peaux prove¬
nant de la Sanga et du pays de l’Eschinas, que les formes signalées
jusqu’alors en Guinée supérieure, existent au Gabon et au Congo
français, fait qui avait été déjà avancé par Noack, et que ces
formes semblent relever d’un même type. Sclater considérait
d’ailleurs déjà que ces formes existaient dans le sud du Congo et
de l’Angola.
L’observation que nous rapportons montre que des Félidés très
voisins, sinon absolument semblables, de Felis ou Profelis auraia
se retrouvent encore plus à l’est des régions où l’on avait jusqu’alors
signalé cette espèce. C’est là un premier fait important à noter.
On peut aussi dès à présent constater que la peau que nous décri¬
vons appartient à une forme d’assez grande taille, à robe uniforme
rouge brun et non tachetée dans les parties supérieures et latérales
de la tête et du corps. Cel le coloration du pelage est d’ailleurs bien
en rapport avec les conditions d'habitat de l’animal dans des forêts
épaisses et marécageuses. Seule la taille paraît assez discordante
avec l’altitude de cet habitat.
A défaut d’une documentation matérielle plus complète nous 11e
pouvons encore conclure définitivement et assigner à ce type de
ielidé une place exacte dans le groupe de Felis ou Profelis aurala
ou tout à côté de ce groupe. Tout en inclinant vers l’opinion de
ceux qui ne veulent voir dans toutes les formes étudiées à ce jour
que des variations géographiques ou individuelles d’un même type,
nous attendrons que de nouveaux matériaux nous permettent de
nous prononcer sur la valeur spécifique ou subspécifique de cette
forme.
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS.
Allen (I.-A.). — Bull, of the American Muséum oj Nat. History : Mammalogy..
Carnivora collected by the amcricari Congo expédition (Vol. XLVII, art. III, ProfeUs ,
p. 274).
Elliot. — Monogruphy 0/ the Felidœ, pl. XXV (188S).
Lydekkek. - Description ol two mammals îrom the Ituri Forest. Proceeding of the
zool. Soe ., 1906, t. II, p. 992.
Lydekker. — The game animais of Africa : the african tiger cat, Felis celidogaster ,
p. 437, 1908.
Mastohie. — Mitth, Deutsch. Shufs , 1893, VI, p. 10.
Poccock (R.-l,). — Note upon sonie African specios of Felies. Proceeding of zool. Soc.,
t. II, 1907, p. 656.
Poccock (R.-L). — The classification of existing Felidœ. Annals and Magazine of
Nat. History, 8 séries, N° 20, 1917, p. 329.
PousAroues (E,), — Eudes sur les Mammifères du Congo français. Annales des
Sciences Naturelles , (8), III, p. 322, 1896.
Severtzow. — Revue et mag. zool., 1858, p. 386.
Temminck. — Monographies de Mammifères, 1827.
Trouessart. — Catalogue mammalium, 1900 et supplementum, 1905.
Note sur quelques Oiseaux de la Guinée française,
par M. J. Berlioz.
La collection du Muséum s’est accrue d’une petite série d’Oi-
seaux donnée par le Dr Gromier et réunie par lui durant son séjour
à Kindia (Guinée française), en 1926. 11 importe de la signaler ici,
car parmi elle figure entre autres une espèce rare d’ Engoulevent.
Charadrius tricollaris Forbesi (Shell.): 1 ad., sans renseigne¬
ments.
Cette sous-espèce, nettement distincte du Char, tricollaris
typique, est caractéristique de l’Afrique occidentale jusqu’au
Cameroun, mais y est toujours considérée comme assez rare.
Bubo africanus cinerascens Guér. : Ç ad., 15 novembre.
Cette race, de l’Afrique occidentale, est de proportions remar¬
quablement faibles.
Coracias abijssinicus Herm. : $ ad., 12 mai.
L’examen comparatif d’une série de spécimens de cet Oiseau
commun, les uns provenant de l’Afrique orientale (Éthiopie, Sou¬
dan égyptien), les autres de l'Afrique occidentale (Sénégal, Niger,
Soudan français, etc.) ne nous permet pas de partager l’opinion
de Reichenow, ni même celle, plus dubitative, du Professeur
O. Neuinarm (C. a. mtnor pour les spécimens de l’ouest, Jouru. für
Orn., 1917, suppl., p. 201), sur l’opportunité de distinguer deux
races de cette espèce, propres chacune à l’une de ces régions : le
bec et les ailes sont tout également développés chez les uns et chez
les autres, à stade de croissance apparemment équivalent.
Caprimulgus trisligma Sharpei Alex. : cf ad., 9 novembre.
G. Bâtes (Handb. Birds of W. Air., 1930, p. 218) ne mentionne
que cinq spécimens actuellement connus de ce rare Oiseau, décou¬
vert par Alexander à Gabunga, dans l’intérieur de la Côte-d’Or,
et retrouvé par lui-même au Cameroun et au Soudan français. Cette
race occidentale d’ Engoulevent se reconnaît aisément, parmi ses
congénères et même parmi ses autres races conspéciflques mieux
connues de l’Afrique orientale et méridionale, à sa petite taille et
à la couleur très foncée de son plumage, presque uniforme sur le
dessus du corps et la poitrine, où n’apparaissent plus que très
Bulletin du Muséum , 2e g., t. III. n° 3, 1931.
— 299 —
atténuées les taches et vermiculaüons pâles si fréquentes chez les
Engoulevents, ainsi qu’à son menton régulièrement barré de gris
noir et de blanc. L’obscurité de son plumage lui permet d’autanl
mieux, selon Butes, d’échapper à la vue de l’observa Leur, et c’es t
là sans doute une des causes du peu que l’on sait au sujet de cet
Oiseau, qui semble jusqu’à présent caractéristique de la zone des
savanes de l’Afrique occidentale.
Notre spécimen de Kindia paraît particulièrement petit : long,
tôt. environ 220 mil!.; aile 166 mill.; les trois rémiges externes pré¬
sentent, sur leur vexille interne, une tache blanc pur, la quatrième
présente aussi une tache blanche teinLée de fauve.
Apus affinis affinis (Hardw.) : o* et $, 14 et 15 juillet.
$, 20 août.
Cette petite espèce de Martinet, répandue en Afrique et dans
l’Inde, est, paraît-il, très commune en Afrique occidentale, où elle
fréquente surtout les localités habitées. On la reconnaît aisément
à sa queue non fourchue.
Hirundo lucida Verr. : a" pr. ad., 15 août.
Cette hirondelle ressemble beaucoup à l' Hirondelle de cheminée
européenne, mais avec des proportions plus faibles, des teintes
noir bleu et brun roux plus vives et le collier noir pectoral inter¬
rompu au milieu. Elle remplace d’ailleurs son congénère comme
espèce sédentaire commune dans toutes les localités habitées de
la région guinéenne la plus occidentale; mais, contrairement au
Martinet précédent, son aire d’extension y est restreinte, puis¬
qu’elle n’a pas jusqu’à présent été signalée plus à l’est que le terri¬
toire de la Haute-Volta.
Bradornis pallidus modestus Shell. : 1 ad., sans rens.
Le B. pallidus est une espèce de Museicapidès très répandue
dans l’Afrique tropicale et assez polymorphe, bien qu’en réalité
son plumage aux teintes très ternes et uniformes se prête assez peu
à la distinction aisée des races. Ce spécimen, par la couleur brune
assez chaude de son plumage et surtout par la teinte isabelle très
nettement répandue sur les sous-alaires, les bordures internes des
rémiges, les bas-flancs et les sous-caudales, se rapporte sans con¬
teste à la race modeslus, de la zone des savanes, et non à la race
voisine Nigeriæ, encore plus terne, propre aux régions plus arides
de l’Afrique occidentale,
Pycnunotus barbafns inornalus (Fras.) : $ ad., 12 juillet.
Cet Oiseau, la seule espèce de Bulbul commune en ces régions,
possède un plumage remarquablement terne et uniforme, plus
clair que celui des races eonspéeülques et qui n’est pas dépourvu
d’une grossière ressemblance avec celui du précédent; mais ses
Bulletin du Muséum, 2° s., t. III, 1931. 20
— 300 —
ailes courtes et arrondies et sa face brun foncé le caractérisent à
première vue.
Dryoscopus gambensis gambensis (Licht.) : $ ad., 10 novembre.
Tschagrct senegala senegala (L.) : 1 ad., 15 novembre.
Ces deux Pies-grièches sont parmi les Passereaux les plus classi¬
quement connus de l’Afrique occidentale.
De l’ensemble confus des noms subspécifiques exagérément
nombreux, proposés pour de soi-disant races de Tsch. senegala,
Oiseau très abondant dans Loule l’Afrique, nous retenons surtout
l’opinion autorisée qu’a récemment exprimée W. Scia ter (Syst.
Av. æth., 11, 1930, p. 627, note 2) et qui est parfaitement appro¬
priée à ces Oiseaux dont les différences locales sont d’autant moins
perceptibles que l’aire de répartition en est à peu près continue.
Nilaus afer afer (Luth.) : cr* ad., 10 août.
Ce petit O 'seau, très semblable en apparence et par ses mœurs
aux Pies-grièches véritables, en a été séparé, avec le groupe des
Prionopidés, en raison delà scutella Lion des tarses. Bien que large¬
ment répandu aussi en Afrique, il semble moins commun que les
deux espèces précédentes, et, selon les indications du collecteur, il
ne se trouverait guère à Kindia que durant la saison des pluies.
Macronyx croceus croceus (Vieill).: $ ad., 2 mars; a* ad., 2 mai;
o* ad., 18 juillet .
Seul représentant du genre en Afrique occidentale, cet Oiseau,
aux caractères si spécialisés, y serait, selon Bâtes ( loc . cit. p. 308),
un habitant exclusif et assez localisé de la zone des prairies et des
savanes, ce qui corrobore d’ailleurs fort bien le caractère général
de l’avi faune de Kindia, tel qu’il ressor-L de cette collection.
Ploceus braclnj plems brachypterus Swains. : a* ad., 2 juin.
Cette espèce est encore, selon Bâtes, le Tisserin caractéristique
de la zone des savanes depuis le Sénégal jusqu’au Cameroun.
Coliuspasser ardens concolor{ Cass.) :cP ad. (en plumage de noces),
10 septembre.
Seules quelques plumes uropygiales présentent, chez ce spéci¬
men, quelques traces du plumage d’éclipse généra] à toutes ces
Veuves; mais la longue queue Irès développée indique un mâle
en plein plumage, ainsi que Bâtes le note pour des Oiseaux du Ca¬
meroun à la même époque de l’année (septembre), qui paraît mar¬
quer l’apogée du développement des parures nuptiales chez les
mâles des Coliuspasser en Afrique occidentale. Cette espèce est
encore l’une de celles qui caractérisent la zone des savanes de
toute cette région.
En résumé, cette petite série d’Oiseaux de la Guinée française,
collectée en un point où peu de recherches de cet ordre avaient été
faites jusqu’alors, ce dont nous devons remercier le Dr Gromier,
illustre jusque dans ses détails l’excellent tableau de l’avifaune
guinéenne, tel que le voyageur-naturaliste Bâtes l’a tracé dans son
récent ouvrage ( loc . cil.) : Kindia présente tous les caractères de
l’avifaune des savanes, c’est-à-dire des régions découvertes à
prairies dominantes, non loin de son point de contact avec la faune
des régions plus arides qui lui succède vers le nord.
— 302 —
A PROPOS DE LA NOMENCLATURE DES POISSONS DE L’ORDRE
DES IlETEROSOMATA CODE,
par M. Paul Chabanaud,
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
Une rectification s’impose à la note que j’ai publiée, au cours
de l’année 1930, dans ce même Bulletin (*), sur la nomenclature des
Poissons de l’ordre des Hderosomctla Cope, d’après les espèces du
genre linnéen Pleuronecies (1758).
Le Pleuroncctes maximus L. est bien le type du genre Scoph¬
lhalmus , créé par Rafinesque (Indice d’ittiologia giciliana,
mai 1810, p. 14); genre qui comprend encore Scophlhalmus rhombas
[L.] et Scophlhalmus diurus Raf. (forme monstrueuse d’une espèce
indétermina ble).
Mais Rafinesque avait déjà créé le genre Boihus (Caratteri
di alcuni nuovi generi..., avril 1810, p. 23) pour Boihus rumolo
Raf. (génotype), Boihus tappa Raf. (indéterminable) et Boihus im-
perialis. Raf.
Or Boihus rumolo Raf. est considéré, à juste titre, semble-t-il,
comme synonyme de Pleuronecies rhombus L. L’antériorité, à un
mois de date (2) du genre Boihus, pur rapport au genre Scophlhal¬
mus, consacre la validité du genre Boihus, avec, pour type, le Pleu-
ronecles rhombus de Linné. Si la eongénôricité de Pleuronecies
rhombus L. et de Pleuronecies maximus L, est admise, ce dernier
doit prendre place dans le genre Boihus Raf.
Quant au genre Scophlhalmus dans lequel Rafinesque com¬
prend Pleuronecies rhombus L., pris, sous la synonymie de Boihus
rumolo, comme type du genre Boihus, son application devient
impraticable, à moins qu’une disspécificité ne soit établie entre
Boihus rumolo Raf. et Pleuronecies rhombus; ce qui n’est pas im¬
possible.
Boihus imperialis Raf. appartient au genre Arnoglossus
0) Bulletin du Muséum, sêr. 2, t. 2, 1930, p. 625.
(2) Fide Jordan et Evermann : The Généra of Fishes îrom Linnaeus to Cuvier,
pp. 77 et 81 [Leland Stanford Junior Vniversity Publications, University sériés, 1917).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
Blecker, 1862, créé pour Pleuronedes laterna Walbaum, 1792'
( = Pleuronecles arnoglossus Bloch Schneider, 1801).
La nomenclature que j’avais proposée (op. cil., p. 628) doit être
modifiée comme suit :
13. Pi.euronectes rhombus L. = Bothus rhombus [L.].
Type du genre Bolhus Rafincsque, 1810.
14. Pleuronectes maximus L. = Bothus maximus [L.].
Laboratoire de M. le Professeur A. GruueL
— 304
Voyage de M. P. Lesne dans l’Afrique du Sud, 1928-1929.
Mollusques marins,
par M. Ed. Lamy.
Lors de son voyage clans l’Afrique du Sud (1928-29) M. P. Lesne
a recueilli des coquilles marines en drux points : 1° à la côte Orien¬
tale, sur la plage de Ponta Gea, aux environs de Beira (Mozam¬
bique); 2° à la côte Occidentale, dans la baie de Walflsh (Sud-
Ouest Africain).
Deux formes sont particulièrement intéressantes : l’une est le
Nassa plicalella A. Ad. dont le type a été trouvé précisément à
Wal Itsh ; l 'autre me paraît constituer une espèce jusqu’ici méconnue,
pour laquelle je propose le nom de Modiolci (s. str.) pseudocapensis
n. sp.
GASTÉROPODES
Murex (Ciiicoreus) angulifer Lamarck (1822, Anim. s. verl.,
VII, p. 171). — Ponta Gea : 1 individu.
Purpura bufo Lamarck (1822, Anim. s. vert., VII, p. 239) var.
ca luo sa Lamarck (1822, ibid., p. 239). — Ponta Gea : 3 ind.
Nassa (Tritia) plicatella A. Adams (1851, P. Z. S. L., p. 111).
— Waüisli : 2 ind. — C’est dans cette localité que Cuming a décou¬
vert cette espèce.
Patella (Scutellastra) granatina Linné (1758, Syst. Nat.,
ed. X, p. 782). — Wallish : 1 ind.
PÉLÉCYPODES
Arca (Scapiiarca) natalensis Krauss (1848, Südafrik. Moll..
p. 17, pi. I, flg. 12). — Ponta Gea : 15 valves; Walflsh : 6 valves.
Arca (Noetia) laterat.is Recve (1844, Conch. Icon., II, Arca,
pl. XV1T, flg. 115). — Walflsh : 5 valves. — Cette forme, ornée de
côtes étroites très noduleuses qui alternent avec des côtes plus
larges, devenant bifides sur la région postérieure, se rapproche de
VA. ( Noelia ) Martini Réeluz, non BoJten),du Brésil et de la Guyane,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 305 —
mais se distingue en ce que le bord postérieur est simplement ar¬
rondi, sans présenter d’encoche déterminant la formation d’un
rostre postérieur.
De cette forme paraît bien voisine une coquille de Port-Alfred
(Colonie du Cap) décrite, sous le nom de Barbalia cafria, par
M. P. Bartseh (1915, Rep. Turlon coll. S. Afric. Moll., Smithson.
Inst. U. S. Nal. Mus., Bull. 91, p. 183, pl. 38, fig. 1).
Mytilus meridionalis Krauss (1848, Südafrik. Moll., p. 21,
pl. II, fig. 7) — Ponta Gea : 1 valve; Walflsh : 1 ind. — La forme
de l’Afrique du Sud que Krauss a décrite sous le nom de M. meri-
dionalis, a été assimilée par von Jhering (1907, Moll. foss. tert. Ar¬
gentine, Anal. Mus. Nac. Buenos Aires, XIV, p. 271) au M. chorus
Molina [= M. laïus Lamarek ( non Chemn.)] (1), du Chili. C’est une
coquille ovale qui est recouverte d’un épiderme épais noirâtre et
dont l’intérieur nacré est blanc avec un bord d’un noir violacé : il
existe à la charnière une ou deux dents coniques assez grandes, le
plus souvent émoussées.
Mytilus (C’.hloromya) perna l.inné [ Mija j (1758, Sysi. Nat.,
ed. X, p. 671). — Walflsh : 1 ind. et 3 valves. — Le M. perna
L. = pictus Born = africanus Chemn .= afer Gracl. = achatinus
Lk. = elongalus Lk. (non Chemn.) (*) se trouve dans la mer Rouge,
au cap de Bonne-Espérance et. en Afrique occidentale. Cette espèce,
qui est le type du sous-genre Chloromya Môreh, 1853, possède une
coquille oblongo-triangulairc recouverte d’un épiderme brunâtre :
l’intérieur des valves est irisé et d’un blanc violacé ou rougeâtre;
il y a deux dents cardinales antérieures dans la valve droite et
une seule dans la gauche.
Modiola pseudocapensis n. sp. — Ponta Gea : 3 ind.;
Walflsch : 6 ind.
Testa oblonga, obliqua, fusco-virescens ; laïus anlicum breve,
anguslalum, oblusum; posticum elongalum , mullo lalius, roiunda-
tum, obscure radiatim striatum; margo dorsalis paululurn arcualus ;
venlralis subreclus ; posi ligamenlum , margo cardinalis çrenulaius ;
testa intus purpurascens. — Dtam. ant.-posl., 52mm,5; diam. um-
bono-uenlr., 25 mm; crass. : 16 mm (3).
A ne considérer que leur extérieur, les spécimens de cette espèce,
bien que de taille plus grande, correspondent à la description du
Modiola capensis Krauss (1848, Südafrik. Moll., p. 20, pl. II,
(9 Le M. latus Chemn. ( non Lk.) est une espèee Néo-Zélandaise synonyme de
M. oamlieulus Martyr.
(2) Le M. elongalus Chemn. ( non Lk.) est une espèee Sud-Américaine (Brésil).
(3) Dimensions prises sur le plus grand individu.
— 306 —
fîg\ 3) (x), revêtu d’un épiderme brun verdâtre, qui, chez le jeune
présente des rayons bruns sur la région postérieure; mais, dans
cotte forme de Krauss, on observe intérieurement, en arrière du
ligament, des erênelures, ce qui l’a fait ranger par Jukes-Browne
(1905, Proc. Malac. Soc. London, VI, p. 223) dans le genre Brachy-
dontes Swainson, 1840; au contraire, dans tous les exemplaires
recueillis par M. Lesne, ces erênelures manquent absolument et
ils appartiennent, par suite, à un véritable Modiola. La seule espèce
de ce genre, de laquelle je puisse les rapprocher, est le Modiola
daclijliformis Hupé, du Chili.
Dosinia consobrina Deshayes (1853, Cal. Conchif. Brit. Mus.,
I, p. 10). — Wallis h : 2 valves. — Cette espèce du cap de Bonne-
Espérance, à sinus palléal étroit et très profond, a été assimilée
par Borner (1862, Monogr. Moll. Dosinia, p. 48) à la variété sub-
quadrala Krauss (1848, Siidafrik . Moll., p. 10) du D. hepalica
Lamarck.
Sunettina sunettina Jousseaumc (1891, Le Naturaliste,
13e ann., p. 208). — Ponta-Gea : 1 valve. — Cette espèce a été si¬
gnalée comme abondante à Aden.
Circe (Crista) Savignyi Jonas (1846, Zeitschr. f. Malak.,
III, p. 65). — Ponta Gea : 1 valve.
Tivela dolabella Sowerby [Cptherca] (1855, Thés. Conch.,
II, p. 619, pl. CXXVII, fig. 15). — Ponta Gea : 3 valves.
Tapes (Parembola) dactylüides Sowerby (1855, Thés. Conch.,
II, p. 691, pl. CL, fig. 129). — Wallish : 1 ind. et 6 valves. — Cette
espèce, dont Sowerby ne connaissait pas l’habitat, a été indiquée
ultérieurement du cap de Bonne-Espérance (1890, Pætei, Cal.
Conch. Satnml., III, p. 78).
Semble radiata Rüppcll mas., Reeve ( non Say) [ Amphidesrna ]
(1853, Conclu Icon., VIII, Amphidesrna, pl. II, fig. 12). — Wal¬
lis h : 1 valve.
Tellina (Pseudometis) truncata Jonas mss., Philippi (1843,
Abbild. Conch., I, p. 71, Tellina, pl. I, fig. 2). — Wallish: 2 valves.
Donax (Serrula) serra Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI,
p. 257, pl. 27, fig. 251-252). — Wallish : 1 valve.
(’) Le Mod. copenm Kr. mesure seulement 24 X 11 mm.
U ne doit pas être confondu avec le- « Mytilus » capensis Dunker (1846, Zeitschr. f.
Malalc.. III, p. 108), assimilé par Krauss (1848, loc. cif.,p. 24) à la forme jeune Au Myt.
crenatus Lk., que Deshayes (1836. Amin. s. vert., VII, p. 38) regardait comme une va¬
riété du M. magellanicus Chôma.
— 307
Donax (Serrula) incertus Bcrtin (1882, Revis. Donacidées
Nouv. Archiv. Mus. hisl. nat., 2e s., IV, p. 106, pi. III, fig. 4 a-b).
— Ponta Gea : 7 valves; Walfish : 1 valve. — Berlin ne connais¬
sait pas l’habitat de cette espèce, dont les types se trouvent dans
les collections du Muséum de Paris.
— 308
Notes de systématique sur les Opisthodranches,
par Mmo A. Pruvot-Foi..
\
DE QUELQUES CHANGEMENTS DE NOMS INDISPENSABLES (lle NOTE) .
Si désireux que l’on puisse être de réduire au minimum les chan¬
gements de noms commandés par les lois de Nomenclature, il en
est qui ne peuvent être évités : mieux vaut donc tôt que tard, les
confusions en seront diminuées.
De ce nombre sont les suivants, qui ne sont d’ailleurs pas tous
nouveaux, mais que je groupe ici pour plus de commodité, les
recherches de petites notes concernant parfois un seul genre ou
même une seule espèce étant fort longues et pénibles.
1° Euplocamus Phil. 1836, non Euplocamus Latr. 1809 (Lépi¬
doptère), nec Euplocamus Temm. 1838 (Oiseau). Le fait que Je
nom était préoccupé, a été reconnu depuis longtemps par Bergh,
qui, a proposéde remplacer ce nom par celui de Katoplocamus (1).
Il est étrange que ce changement bien justifié ait passé inaperçu
des auteurs les plus « à cheval » sur les lois de nomenclature
appliquées strictement, coûte que coûte.
2° Doriopsis Pease, non Bergh et auteurs, non Doridopsis ; ce
nom doit rester au genre de Pease qui fait partie des Archidoridæ,
et « Doriopsis Pease » Bergh doit s’appeler Dendrodoris Ehren¬
berg. Voir à ce sujet, dans cette revue la Note I : A. Pruvot, 1930:
« Du genre Dendrodoris Ehr. et de ses rapports . >» et les divers
travaux de O’Donoghuc.
3° « Dactylo pus Bounevie, Nudibranche pélagique apparenté
avec Phylliroe, non Dactylopus Gill., Pisc. 1859, ni Daciylopus
Clous, Crust. 1862. Ne pouvant conserver ce nom, j’ai proposé
(A. Pruvot, 1929 : Note sur un rare Mollusque pélagique de la
Méditerranée, Appendice. Bull. Soc. Zool, Tome LIV, p. 570, note
au bas de la page), pour le remplacer, Bonneviia n. n.
P) 1893, R. Bergh, Opisthobranches : Camp. sc. Pco de Monaco, fasc. IV, p. 11
[notq.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 3, 1931.
309 —
4° Drepania Lafont,, 1874 (Description d’un nouveau genre de
Nudibranches, Journal de Conchyliologie, 3e s., t. XIV [Doridien],
non Drepania ITûbnor, Lépidoptères, 1816) peut être modifié en
Trapania, qui a le même sens, mais non le même son, et qui dif¬
fère suffisamment pour ne pas permettre de confusion. Donc, nom
proposé en remplacement cio* Drepania La l'ont, préoccupé : Tra¬
pania n. n.
5° Le genre Mariana de Ouov et Gaimard (Ann. Sc. Nat., VI,
1825) avait échappé à mon attention lorsqu’on 1930 je donnai ce
nom à un genre de Nudi branche du Pacifique (A. Pruvot : Dia¬
gnoses provisoires des espèces nouvelles de Mollusques Nudi¬
branches recueillies... en Nouvelle-Calédonie : ce Bulletin, 2e sér.
t. Il, N» 2) : Mariana A. P. 1930 sera remplacé par Marianina n. n.
6° Un très curieux Nudibranche d’Australie a été nommé en
1905 (South Australien Nudibranche, Trans. and Procecd. Boy. Soc.
of Soulli Austr., vol. XXIX, p. 143 et 154), par Basedow et Hedley,
« Albania Coliingwood >>, A, Verconis n. sp.
Le genre Albania Coll. 1881, a été réduit par Berghen synonymie
de Aëthederis Abr. 1877, p. 237. (V. note de B. et H. au bas de la
page 143.) Il semble donc, d’après cette note, que l’animal décrit
par les deux auteurs devrait selon eux, en dernier lieu, s’appeler
Aëlhedoris Verconis. Mon opinion, que je soumets aux spécialistes
en Nudibranches, est que Albania Coll, est avant, tout, et sans pré¬
juger de l’exactitude de la synonymie proposée par Bergh (*), syno¬
nyme de Jlexabranchus Ehrenberg (Symb. Phys., 1831) peut-être
jeune? Il me semble même que malgré l’impression un peu floue
des dessins de Coliingwood, les caractères ressortent avec une cer¬
titude très suffisante : caractères de coloration et de disposition
des taches (« pattern »), et surtout ceux fournis par les palpes apla¬
tis, ovales, munis de petits lobes sur leurs bords, ce qui est indiqué
assez clairement sur la figure 2, PL X; et enfin bord onduleux (mais
nullement laeinié) du manteau de cet animal, qui est nageur.
D’autre part, B. et H. écrivent, p. 154 : « Obs. With considérable
(*) Le genre Aëthedoris a été créé par Abraham pour un Doridien représenté
pl. XXXI II ; c On Inclian Nudibranolnate Moilusca; Trans». Zool, Soc. London », à
la figure 20, cl dans l’explioa! ion des planches mentionné ainsi « Undoscribed species,
apparently ot a new G mus rtdated lo Gonmloris. »
Cet animal aussi me paraît être un jeune Hembmnchm. h semblerait eu ce eas que les
branchies sont, etiez les po ils exemplaires (jeunes) rangées autour de l’anus d’une
façon moins distante qu» plus tard; à moius qu’il s’agbse, dans les deux cas, d’une
espèce do oc genre qui montre ce caractère. Elles sont cependant un peu éloignées de
l’anus aussi . Mais Aider et Hancock, qui ne paraissent pus avoir trouvé l’animal dans la
collection, ne nous disent pas d les branchies sont rétractiles dans une cavité, ou non;
au contraire, Coliingwood dit expressément : Bronchite e ùirca 7 jalkdis, separaiim' retrac-
tilibus , composita . caractère à’ Hexabranehva, airoi que les rbinophores coudés
— 310 —
hésitation we hâve re ferre d this species to Albania. The general
appcarance, branchiæ, and serrale edge of thc ma nti e suggest this
genus. DT Colhngwood diseribes a frontal veil in the type-species ;
this was not observed in the living animal. »
Non seulement les auteurs ne figurent pas, en effet, de voile
frontal, mais les lacinialions du bord du manteau qui sont ici très
nettes n’existent pas, à mon avis, chez celui de Collingwood. Les
branchies aussi sont différentes et, enfin, au cas ou l’assimilation de
V Albania de Coll, avec JJexabranchus serait admise f1), la radula
serait d’un tout autre type. Il n’en faut pas tant pour tirer la con¬
clusion que nous avons affaire à deux genres différents.
CraignauL que h1 nom de Iledley n’ait déjà servi à nommer un
genre, la vérification dans tous les groupes pendant un demi-
siècle, serait longue et minutieuse; il me parait simple et con¬
forme aux désirs des auteurs de le nommer, d’après le Dr Verco
qui l’a découvert, Verconia n. n. pour Verconia Verconis (B. et II.},
1905. = Albania Verconis B. et H. 1905.
7° Le genre Melibe Rang est caractérisé par sa forme générale,
son grand voile frontal (capuchon), ses grandes papilles dorsales
peu nombreuses, en un seul rang de chaque côté, et enfin par l’ab¬
sence de radula et la présence de mâchoires. Ces mâchoires ont été
figurées par Bergh pour deux espèces au moins. Chioræra Gould
est placée par tous les auteurs, sans exception, en synonymie de
Melibe Rang. Or, le type du genre ne possède pas de mâchoires :
cela paraît bien prouvé aujourd’hui et confirmé par des résultats
concordants de plusieurs auteurs. Ce caractère est générique : je
propose donc la conservation du genre Chioræra Gould pour
Ch. leonina et les espèces qui, comme celle-ci, ne possèdent pas de
mâchoires, à côté de Melibe Rang, genre voisin.
¥ ¥
LE STATUT d’a.PI,YSX4 ET DE TETIIYS (llle NOTE).
Réponse tardive à l’article de Pilsbry : On the status of the names
Aplysia and Tethys (Proc. Ac. Nat. Sc. Philadelphia, XLVII,
1895, p. 347).
La connaissance de l’article ci-dessus est indispensable à l’in¬
telligence de ce qui va suivre, les citations devant être réduites au
minimum. En voici un résumé très succinct.
Jusqu’à l’apparition de l’article en question, et bien que Bergh
eût déjà signalé le fait sur lequel est basé le changement proposé
(') L’auteur dit : « The genus must be placed near Hexabranchus. » Maisilne dit pas
en quoi il diffère.
— 311 —
par Pilsbry, tous les auteurs, y compris Bergh, entendaient sous le
nom de Tellvjs (cinq orthographes différentes) un Nudibranche
méditerranéen, décrit par Bohadseh sous le nom de Fimbria, et
sous le nom d 'Aplysia, un Tecti branche : l’Aplysie.
Mais le nom de Telhys avait été donné par Linné dans sa Xe édi¬
tion, à un Mollusque dont la diagnose convient mieux à l’Aplysio
qu’à la Fimbria (je l’appelle provisoirement ainsi pour éviter toute
confusion, et sans préjuger, pour l’instant, du nom qui doit lui
rester). Ce n’est que dans la XIIe édition que Linné donne le nom
de Tethys à la Fimbria, et d' Aplysia et Laplysia (erreur typogra¬
phique) à l’Aplysie. Mais les législateurs des lois de nomenclature
ont décrété sacro-sainte la Xe édition, qui annule tout ce que de
bons naturalistes ont pu faire auparavant; elle lie jusqu’à Linné
lui-même, qui n’a évidemment rien fait de bon, ni avant, ni après.
Ainsi le nom de Telhys pris pour l’Aplysie serait seul valable, et il
faudrait donner à Telhys (Nudibranche) ce nom « avec une de ces
autres orthographes » (je cite Pilsbry) ou un nouveau nom (l’au¬
teur ne propose pas celui de Bohadseh, dont la date est antérieure
à la Xe édition et qui n’est pas Innommai... Cependant il hésite lui-
même devant cette exécution et écrit : « The question then ariscs,
shall we apply to Linnæus himself fhe canons of nomenclature
which would be rigorously enforeed were the daims of his succes-
sors in question? It, is with a view of obtaining the opinions of those
who are expert in these matLers that we présent below a full synop¬
sis of the 1 itérât u re bearing upon Ihe question, »
Ce qui d’ailleurs ne l’empêche pas de conclure ainsi :
« From the foregoing facts it would appear that (1) the generic
name Telhys L, 1758 must replace Aplysia and Laplysia L. 1767
and (2) that as a substituts for Telhys L. 1767 not 1758 we wîll be
probably compelled to adopt either one of Ihe spellings of Lhis
name (!) proposed in the early past of the century, or an entirely
new generic tenu. »
L’opinion de Pilsbry a été adoptée par presque tous les auteurs
de langue anglaise (*}, mais non par ceux d’autres langues, ce qui
cause une confusion très fâcheuse. Même si tout le monde était
d’accord, il serait toujours nécessaire d’écrire « Telhys ( Aplysia ) »
afin de préciser si Tethys est employé dans le sens de l’ancien ou du
nouveau régime, et cela pendant fort longtemps!
Je vais maintenant faire comme si j’étais « expert in these mat-
ters » et donner mon opinion : la lira qui voudra.
Et d’abord je dois avouer que, mue par une curiosité évidem¬
ment malsaine, je me suis permis d’ouvrir la IIe édition de Linné.
P) Verrill, (TDonoghiie, Barnard, Suter, Mac Farland, entre autres.
312
Grave imprudence : car j’y trouve ceci (après Vermes) sous le nom
de Tethys : P. 63. Zoophyta ; Telhys — Tcthya — Corpus plica-
tum-Tenlacula nulla-Hololhurium. Je préfère laisser à d’autres le
soin de rechercher ce qui peut se trouver dans les autres éditions
sous ce nom de Tethys : Ascidie, Ver Crustacé, qui sait ? peut-être
Mammifère. Aussi bien est-ce du temps perdu, puisque les Lois
n’admettent que la dixième. C’est donc au nom du simple bon sens,
un peu trop perdu de vue, que je vais proposer une solution en vue
de concilier les opinions contraires restées sur leurs positions.
Puisque le mal est fait, ei, comme le dit Pilsbry, « le chien a été
éveillé »; par conséquent on ne peut plus revenir au statu quo
ante (des amour-propres nationaux s’y opposeraient). S’il m’est
permis d’opposer au dicton cité par Pilsbry le proverbe arabe :
« Les chiens aboient, la caravane passe, » celui-ci n’aura aucun
succès en Amérique, pays non fataliste.
A mon sens, appliquer le nom de Telhys à l’Aplysie, est inadmis¬
sible, à cause de son emploi prolongé pour désigner un autre ani¬
mal : même ceux qui s’en servent ainsi écrivent toujours à côté
(« Aplysia »). Laissons donc à l’Aplysie son nom qui n’a jamais été
usurpé et ne peut prêter à aucune confusion.
Mais renonçons, bien qu’à regret et par esprit de conciliation, au
joli nom de Tethys, qui a vraiment été porté maintenant par trop
d’animaux divers, et appelons la Tethys : Fimbria Bohadsch. Ce
second point de vue n’esi d’ailleurs pas nouveau et a déjà été adopté
par des auteurs, non des moins sévères sur l’application rigoureuse
des lois, comme O’Donogbue (x).
Je dis à regret, car je dois avouer un faible pour les jolis noms
anciens, esthétiques, simples, faciles à prononcer et à loger dans la
mémoire, que je préférerai toujours à quelques-uns de ceux qui
nous sont imposés, par droit d’auteur.
Nous avons un joli choix, déjà parmi les Mollusques : Euom-
phaloplerus, Ttenissellœria , Euchilnlheca , Ply chair aclus, Eecyliom-
phalus , Paryphosloma, Buccinanops. Micropyrgus . J’en passe et
dans d’autres groupes, il y a mieux.
Après ces quelques notes sur la taxonomie des Opisthobranches,
il ne me restera que deux points ou trois à discuter, et ce sera fini,
je l’espère; jusqu’à un certain point, je suis d’accord avec Pelseneer
qui m’écrivait cet été : les discussions de nomenclatures ne m’in-
D Dans un excellent travail : Westindisciie Opisthobrancbiate, Mollusken, Bijdr.
toi de Dierkunde Natura Arl-i? Magistra, XXV, 1927, le Dr H. Engel discute la question
des noms de Tethys et d’ Aplysia. Je n’ai pu prendre connaissance que tout récemment
de ce travail : l’auteur maintient les deux noms dans leur ancienne acception; nous
sommes donc d’accord au sujet à’ Aplysia, mais non de Tethys qui a servi à désigner
trop d’animaux divers..
— 313
téressent pas, il y a des sujets plus intéressants en zoologie...
Il est certain que la nomenclature zoologique est un moyen,
non un but; mais c’est un outil nécessaire pour faire de la géogra¬
phie zoologique, et tout ce qui s’y rattache; science qui ne pouvait
naître et progresser tant que l’on créait des espèces toutes les fois
qu’un animal ne pouvait être identifié avec d’autres de même
provenance : combien de fois ai-je trouvé chez des auteurs divers
cette phrase : « cette espèce est probablement nouvelle, n’ayant pu
être identifiée avec aucune de celles de cette région... » A nous
maintenant revient la tâche ingrate d’identifier tant d’espèces
régionales inutiles, de les réduire à l’état de variétés locales et de
supprimer un bon tiers des noms spécifiques.
Mais pour pouvoir réduire les nombreux synonymes et démêler
la véritable aire de dispersion des espèces, ne faut-il pas d’abord
s’entendre sur les noms, et unifier la nomenclature? c’est là une
discipline nécessaire, qui force chaque spécialiste à faire une
besogne aride et sans charme; à moins qu’il ne préfère, ainsi que
beaucoup l’ont fait, laisser ce travail à d’autres. Après moi le dé¬
luge ! Mais il faut rappeler ceci, que celui qui continue les anciens
errements eL passe outre, continue à accumuler pour ses succes¬
seurs les difficultés et à rendre leur tâche de plus en plus dure et
ingrate; on dira de lui ce qu’un jeune auteur me disait d’un col¬
lègue en Nudibranchologte du siècle précédent : « Les travaux
d’un tel sont le modèle de ce qu'il ne faut pas faire. » C’est la
rançon de certaines négligences par trop commodes, et qui donnent
aux successeurs bien du travail supplémentaire.
Quant à la portée plus générale de ce travail, elle consiste à
déblayer le chemin pour l’étude de la variation et de l’évolution,
non plus géologique ou hypothétique, mais historique. Car les
espèces ne se sont pas formées seulement au Carbonifère ou au
Cambrien : elles se forment et se transforment sous nos yeux.
*
¥■
LA TAXONOMIE DES NUDIBRANCHES (lVe NOTE).
Les discussions sur des questions de priorité sont souvent
longues et toujours fastidieuses, quelque peine que l’on prenne
pour les abréger et condenser dans la mesure du possible. Avant
la publication de diverses collections, il me reste encore deux points
à discuter pour ne pas mêler ces discussions au texte, ce qui l’alour¬
dirait vraiment trop, et, comme je l’ai dit déjà, il me semble qu’il y
y a tout avantage à grouper les notes sur la taxonomie, pour plus
de commodité.
— 314 —
Deux noms ont été changés depuis peu sous prétexte qu’ils
étaient préoccupés : à mon avis il y a eu excès de zèle, et les raisons
sont fort discutables.
Tl s’agit des genres Tritonia et Dolo.
Triîonia Cuvier est de 1797; à cette date Cuvier ne donna qu’une
diagnose, d’ailleurs suffisante. Mais Lamarck crut pouvoir appli¬
quer cette diagnose à un animal qui aujourd’hui n’est plus compris
dans le genre, et ce n’est qu’en 1803 que Cuvier désigna un type,
sa Triîonia Hombergii. Tous les genres étaient dans ce temps-là
beaucoup plus compréhensifs qu’aujourd’hui. Triîonia Hombergii
et T. clou i géra (Mull.) pouvaient cohabiter, ce qui n’est plus pos¬
sible maintenant. Il n’y avait donc même pas lieu, pour Cuvier, en
mentionnant son type, d’exclure celui mentionné par Lamarck.
Les règles strictes s’opposent-elles à ce qu’un genre pour lequel
la diagnose seule est publiée prenne date au moment de cette
publication? Ce n’est pas toujours l’avis de l’auteur même du
changement proposé (1). En effet on lit quelques pages plus loin
dans le même ouvrage (2) : Genus Æolidia Cuvier, 1797.
Æoliclia Cuvier, Tabl. Elern. Hist. Nat., p. 388, « 1798 » (diag-
nosis only) ; ce qui prouve que dans certains cas la diagnose seule
suffit.
Mais si l’on admet la même date pour Tritonia, le nom n’est pas,
à ce moment-là préoccupé : ce n’est qu’en 18U0 que Meigen le
donna à un Diptère, et il ne peut être valable pour ce Diptère, à
cause de Tritonia Cuvier 1897, Mollusque.
Dolo : Le nom de Dolo, donné par O ken à un Nudibranche, et
universellement accepté depuis 115 années, a ôté remis en question
et remplacé par un beaucoup plus récent, Idulia Leach 1852 (2), après
un essai avorté, par Iredale 1918, de le transformer en Dolona qui,
lui, était réellement préoccupé par un genre de Rafmcsque). La
raison donnée est que en 1815 Dolo était préoccupé. Voyons si la
raison est valable, ce que je conteste.
Le nom a été en effet prononcé (3), sans diagnose, description
ni figure, à propos d’une Annélide qui portait déjà un nom. Ceci
ne suffirait pas aux puristes pour le rendre à nouveau libre et dis¬
ponible, si ce nom avait été en effet donné, même à tort et d’une
façon non valable, à un animal, par un auteur ayant signé son tra¬
vail. C’est précisément ce qui n’est pas le cas ici : il s’agit en effet
d’un compte rendu non signé d’une conférence d’Oken (3), compte
(l) O’Düttûglute, 1929 : Camhridg? expédition to tho Suez Canal. Report Opistho-
braiiéiiiatit. Traus. Züül. Soc. London, voL XXVI, part. VI, N. 2, p. 718. Sphœrosloma
Mac Gillivray 1843 pour Tritonia Cuvier, 1803.
(*) Lo genre Idulia Leach a pour type Dons maculaUt, Montagu (Tr. L. Soc., VII) qui
est peut êtn, mais non certainement, une Dolo comme la Doris cotonaia de Gai.
(:j) Loc. oit., p. 741, 1807, Gdttingon's Gelelirte Anzeigen, p. 1067.
— 315 —
rendu fait par un inconnu, un élève vraisemblablement, qui a pu
faire des adjonctions ou intervertir des noms, et qui ne peut être
invoqué contre O ken lui-même lorsqu’il désigne plus tard nette¬
ment le type de son genre Dolo. Anonyme est nul et non avenu,
et les noms ainsi incidemment prononcés ne sont pas plus préoccu¬
pés qu’ils ne le sont par ceux d’une Nymphe ou de la fille de Nep¬
tune.
En terminant, qu’il me soit permis d’émettre un vœu : c’est que
le plus tôt possible soit fixé un laps de temps au delà duquel aucun
changement ne pourra plus être apporté à des noms déjà d’un usage
courant : il me semble qu’un siècle est une période suffisante pour
qu’il y ait prescription.
Dois-je avouer que ma hâte de voir intervenir un vote de ce
genre vient de mon désir de sauver un nom menacé, et que je me
garderai bien de prononcer, de peur de réveiller trop tôt « le chien
qui dort » ?
» *
FAMILLES ONCHIDOItlDÆ ET ONCIIODORJDÆ (ve NOTE) (1).
Il y auraiL certes un gros inconvénient à conserver deux familles
voisines, les Onchidorïdæ (Nudibranehes) et les Onchodoridæ
(Pulmonés) avec les genres Onchidoris Blainville et Onchodoris (?)
et il y aurait lieu de choisir par ordre de priorité, si tous les deux
étaient valables. Mais voici, au sujet de Onchidoris Blainville,
l’exposé des faits.
Lorsque Bergh étudiait les Nudibranehes du British Muséum,
il y chercha en vain l’animal type du genre Onchidoris Blainville
qui devait, s’y trouver : il était perdu. Quelques années plus tard,
Iredale et O’Donoghuc y trouvaient un tube portant l’étiquette
« Onchidoris Leachi Blainville ». L’individu disséqué se trouva
être une Lamellidoris typique représentant du type tel qu’il fut
décrit par Aider et Hancock. Mais les caractères de ce genre dif¬
fèrent profondément de ceux fournis à la fois par la diagnose et
par la ligure 8, 8a, pl. XLVI de Blainville (Manuel de Malacologie,
p. 489). En effet les Lamellidoris se distinguent : 1° par un grand
voile frontal remplaçant les palpes labiaux des Doridiens; 2° par
des branchies simplement pinnées, contractiles, mais non rétrac-
(*) Oc nom de Famille que je ne trouve mentionné que dans le travail d’O’Donoghue
1929 est. peut-être une inadvertance; cette famille me paraît avoir le même contenu
que la famille Qncidiidœ dans le Manuel de Fischer. Cependant, comme cet auteur
s’occupe principalement de systématique et de questions de nomenclature, il doit avoir
eu ses raisons pour cette substitution de nom.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 193t.
21
tiles dans une cavité commune. J’omets les caractères internes,
bien que très importants, parce qu’ils ne sont pas mentionnés par
de Blainville.
Le texte dit : « quatre tentacules comme chez les Doris outre
deux appendices labiaux; organes de la respiration formés par des
arbuscules très petits disposés circulaire ment, et contenus dans
une cavité située à la partie postérieure et médiane du dos; anus
également médian à la partie inférieure et postérieure du rebord
du manteau. Les orifices des organes de la génération très distants
et réunis entre eux par un sillon extérieur occupant toute la lon¬
gueur du côté droit. Nous avons établi ce genre sur un Mollusque
de la collection du Muséum britannique dont, on ignorait la pa¬
trie. »
Je ne pense pas qu’une étiquette trouvée dans un tube, puisse
prévaloir contre un texte aussi net et des figures (8, 8a, pi. XL1V)
qui ne le sont pas moins, surtout si ce tube, longtemps égaré, n’a
été retrouvé que de longues années après la publication de l’étude
qu’en a faite l’auteur.
Ces figures citées représentent un Dori dieu d’aspect typique,
avec de petits palpes dirigés en avant comme chez les Phyllidies,
et un seul orifice branchial comme le dit expressément le texte;
quant à la disposition de l’anus sous le rebord postérieur du man¬
teau, et au sillon extérieur des orifices génitaux, ce sont là des carac¬
tères de Tcctibranches qui ne se trouvent réunis chez aucun Nudi-
branche connu; il est donc prudent d’attendre la redécouverte
de ce genre remarquable, si jamais il doit être redécouvert. Jusque-
là le nom est sans emploi.
317 —
'COCCIDIOSE DES VOIES BILIAIRES D’UN LÉZARD DU NORD
de l’Afrique, Acanthodactylus scutellatus Audouin,
par Mme M. Phisalix.
Chez de petits Lacerlidæ, ayant vécu pendant quelque temps au
Vivarium du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, et qui prove¬
naient du Sud Algérien, se' trouvai I chez deux sujets sur trois, une
même Coccidie, parasitant, d’une façon massive, les voies biliaires.
Le sang du cœur, examiné frais, puis après coloration, donnait
les signes d’une anémie profonde; la plupart des hématies étaient
vacuolaires, et ainsi pauvres en hémoglobine; mais il n’existait
aucun parasite, soit dans les globules, soit à l’état libre dans le
plasma. De tous les viscères, seuls le foie, la vésicule biliaire et
l’intestin contenaient des parasites.
L’un de ces parasites était une Coccidie appartenant au genre
Coccidium, qui présentait ses deux formes de multiplication
schizogonique et sporogo nique dans le foie, la vésicule biliaire
et l’intestin. De jeunes kystes intra-épithéliaux se rencontraient
en outre dans l’intestin moyen, et de nombreux Flagellés d’une
même espèce dans l’intestin terminal.
C’est la Coccidie la plus répandue, celle des voies biliaires, qui
fait l’objet de. cette note.
1° Schizogonie. — Chez les deux Lézards Coccidiés, le mode
schizogonique louchait à sa fin; on ne rencontrait effectivement,
soit datas le foie, soit dans la vésicule biliaire, que des mérozoïtes
libres, tous semblables, sans aucun dos corps en barillet ou en
rosace dont ils proviennent. Ces mérozoïtes libres et vivants, tous
semblables et assez nombreux pour qu’on en voie deux ou trois
dans le champ du microscope (Ob. 8, oc. 2, Stiassnic), se pré-
sontenl comme de fins vcrmieulcs amincis aux deux bouts, mesu¬
rant 13 à 14 u. de long sur un diamètre un peu inférieur à 2 p.
On ne retrouvait aucun de ces mérézoïtes dans le tube digestif
au-dessous de l’abouchement des canaux biliaires dans l’intestin.
2° Sporogonie. — La reproduction sporogonique est également
puissante; elle a passé le stade inlraépithélial et, celui de la conju¬
gaison des gamètes : on ne trouve effectivement dans le foie, la
vésicule biliaire et l’intestin que des ookystes libres, mais à tous les
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
318
degrés de leur développement, depuis celui où l’on aperçoit le
fuseau de conjugaison jusqu’à celui de maturation des sporo-
cystes.
Les ookystes constitués sont de forme régulièrement ovale; ils
mesurent 3lp,5 et 21u suivant leur deux axes. Le contenu, d’abord
uniformément granuleux et remplissant la membrane, se rassemble
peu à peu en une sphère centrale nucléeet non tangente, aux parois.
Le noyau subit deux bipartitions successives, et autour des
4 noyaux qui en résultent, Je protoplasme granuleux se condense
en 4 sporoblastes. Ceux-ci ont une forme ovale et mesurent 14p,5
et 10jjl,5 suivant leurs axes. A l’intérieur de chacun d’eux se déve¬
loppent 2 sporozoïtes. Ceux-ci se touchent par leur extrémité
arrondie, tandis que leurs corps divergent, tout en restant accolés
à un même côté de la paroi; ils sont, d’autre part, appliqués sur
un volumineux résidu granuleux de segmentation.
Remarque I. — Il faut noter, dans i’état des ookystes et des
sporocystes, une particularité que l’on rencontre assez rarement,
c’est la fragilité des membranes : nombreuses sont en effet les coques
vides, soit des ookystes, soit des sporocystes, qui s’ouvrent dans
tous les cas par une fente se produisant en n’importe quel point, et
laissant échapper leur contenu à un degré quelconque de matura¬
tion. On trouve ainsi dans un même champ, en examinant la bile
ou le contenu intestinal, des ookystes aux divers stades de leur
évolution, des coques vides, des sporoblastes, des sporocystes
mûrs et des sporozoïtes qu’on rencontre si rarement à l'état de
liberté chez le sujet où ils se sont développés. Ces sporozoïtes sont
bien vivanLs; on en peut voir les mouvements de flexion et d’ex¬
tension qui s’effectuent sur leur face la plus large.
Remarque IL — Dans l’intestin moyen se trouvaient encore
de très jeunes macrogamétocytes parasitant les cellules épithé¬
liales. Aucun cle ces petits corps en fuseau, à contenu granuleux,
ne dépassait G à 7 p de long sur 2 ou 3 de large, et ainsi n’était assez
développé pour qu’on en puisse prévoir le mode, d’évolution. Il
s’agit vraisemblablement d’une autre Coecidie, car le fait se ren¬
contre quelquefois, notamment, chez les Serpents, ainsi que je l’ai
signalé chez la Couleuvre à collier ( Tropidonotus nalrix Lin). Dans
le cas présent, Ja mise en liberté prématurée dès sporozoïtes laisse
planer un doute et rend possible, tout au moins au début, l’inva¬
sion de l’épithélium intestinal par les sporozoïtes de la Coecidie
biliaire. Pour cette Coecidie biliaire, que nous n’avons trouvée
nulle part signalée, nous proposons le nom de Coccidium acanlho-
daclyli.
— 319
Hæmogregarina cenchridis NOV. SP.
Parasite d’un Serpent bo'idé : Epicrates cenchris Lin ,
par Mme M. Phisalix.
Chez trois sujets, venus de Colombie Sud-Américaine, se trou¬
vait une même hémogrégarine, accompagnée de ses kystes de mul¬
tiplication. L’un des sujets, le plus gros, portait en outre des
tiques contenant eux-mêmes des kystes à mérozoïLes.
Forme endoglobulaire. — La jeune hémogrégarine apparut
d’abord dans le stroma de l’hématie comme une tache claire sphé¬
rique ou allongée de 2 à 3g de diamètre. Lorsque le noyau devient
apparent, il se montre formé de granulations distinctes très fines,
que le Giemsa colore en violet, tandis que le cytoplasme apparaît
en bleu azur.
Le parasite mesure à ce moment 10g, 5 de long sur un diamètre
de 4g, 2 ; c’est un vermiculc régulièrement arrondi aux extrémités
et légèrement incurvé, d’ordinaire, sur le noyau de l’hématie, mais
pouvant ainsi occuper des positions très variées dans le stroma.
À son plus grand développement, l’hémogrégarine est un gros
hémicylindre clair à bouts arrondis, mesurant 16g, 8 de long, légè¬
rement aplati, car son diamètre varie entre 6g, 3 et 8g, 4. Le noyau
conserve scs mêmes caractères : c’est une petite masse sphérique
formée de fines granulations distinctes, colorables en violet; il est
situé vers le bord convexe du parasite, plus près d’une extrémité,
que de l’autre ; le cytoplasme est presque incolore ou très légèrement
azuré. Cette hémogrégarine occupe la plus grande partie do l’hcma-
tie, de telle sorte qu’cllo est très distincte, alors que l’hématie elle-
même, qui mesure normalement 18g, 9 sur 12g, 6, n’est plus repré¬
sentée que par une mince couche de stroma retenu par sa mem¬
brane, et par un noyau, qui s’est, déplacé et modifié dans sa forme
et ses dimensions : de la forme ovoïde qu’il présentait au début, où
il mesurait 6g, 3 de plus grand diamètre et 4g, 2 de diamètre trans¬
verse, il s’allonge en effet jusqu’à 14g, 5 et s’amincit jusqu’à 2g, 1,
en restant, intimement appliqué sur le flanc de l’hémogrégarine, où
il apparaît fortement coloré en violet sombre.
A aucun moment, le parasite ne présente de capsule, il est le plus
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 3, 1931.
souvent seul dans le stroma, mais il n’est pas rare d’en trouver
deux au même stade ou inégal crm ni développés.
Forme libre. — On ne surprend jamais ce gros parasite en voie
de s’évader de l’hématie; il faut la lyse de celle-ci pour le mettre
en liberté. Dans la mort du globule, c’est comme de coutume l’hé¬
moglobine qui disparaît la première, puis la membrane, laissant le
noyau accolé au parasite et estompé à la périphérie par un reste de
stroma. L’hémogrégarine, à partir de là, se gonfle et son noyau, déjà
très pâle, finit par disparaître comme son cytoplasme; seul sub¬
siste pendant quelque temps encore le noyau allongé de l’hématie.
Les nombreuses formes intermédiaires permettent de suivre cette
désintégration de l’hématie et de son parasite.
Les formes libres sont aussi abondantes dans le plasma que les
formes incluses dans les hématies; on les rencontre dans le sang
des capillaires des organes aussi bien que dans celui du cœur et des
gros vaisseaux.
Kystes à macromérozoïtes. — Le foie, et le foie seulement, renferme
deux catégories de kystes, les uns à macromérozoïtes : ce sont ks
plus constants et les plus nombreux; les autres à micrornérozoïlcs.
Les kystes à macromérozoïtes montrent toutes les phases de leur
développement. Les plus jeunes mesurent 21g de long sur un dia¬
mètre transverse de 12p,6; ils sont régulièrement ovoïdes; leur
contenu est formé de grosses granulations de 2p. de diamètre; on y
distingue, sur les préparations fraîches, un noyau central. Ces
kystes renferment de 2 à 8 mérozoïtes; les plus petits qui mesurent
23g Mir 16p,8 renferment 2 mérozoïtes disposés lête-bêclie à l’inté¬
rieur de la membrane du kyste; les moyens, qui contiennent 3 ou
4 mérozoïtes, mesurent 25g sur 16g, 8; enfin ceux qui renferment
8 mérozoïtes mesurent 27g, 5 et 2tg suivant leurs deux diamètres.
Examinés à l’état frais, lous montrent un reliquat de granulations
graisseuses, qui disparaissent par la fixation à f alcool-éther.
La coloration au Giemsa montre que dans ces kystes de dimen¬
sions diverses, les mérozoïtes ont tous la même forme de vermicule
arrondi à une extrémité, aminci à l’autre, et mesurant de 17 à 18g
de long sur un diamètre de 2 à 3g dans leur région moyenne. Leur
noyau apparaît comme un petit corps sphérique de 2g, 1 de diamètre,
fixant fortement les colorants : il- est violet sombre, tandis que le
cytoplasme est très légèrement teinté en bleu ou en mauve.
Un certain nombre de ces mérozoïtes sont libres dans les frottis.
Kystes à micromérozoïtes. — Ces kysLes n’existent que chez un
sujet sur les trois examinés.
Leurs premiers stades seuls ont été observés : au début, ce sont
des masses ovulaires plus larges que les précédents et aussi allon¬
gées mesurant de 27 à 33g de plus grand diamètre sur 25g de dia¬
mètre transverse.
Leur contenu granuleux montre, après fixation, puis coloration
au Giemsa, une masse nuageuse légèrement rosée dans laquelle se
trouvent d’abord un, puis 2 ou 3, puis 4, puis un grand nombre
de petits noyaux mesurant 2g de long et fortement colorés en violet;
ils se portent* à la périphérie du kyste, ainsi qu’il en advient ordi¬
nairement. Ce que l’on sait du développement de ces kystes dans
d’autres espèces permet de les identifier comme des kystes à micro-
mérozoïtes,
Celui des sujets qui présentait ces kystes était en outre porteur
de 2 tiques seulement, dont l’espèce n’a pu être déterminée. L’abdo¬
men de ces parasites externes était bourré de deux sortes de kystes :
1» Des kystes à macro mérozoïtes^ tout développés; remarquables
par leur allongement et leur faible diamètre : ils mesurent en effet
31g, 5 à 39g de long’ sur un diamètre de 16g, 8 à 18g, 9, et contiennent
de 4 à 8 mérozoïtes mesurant chacun 18g, 9 de long sur un diamètre
de 4g, 2 dans la région moyenne ; c’est-à-dire sensiblement do mêmes
dimensions que ceux trouvés dans les 3 serpents parasités. Quelques-
uns de ces kystes étaient en déhiscence.
2° Les kystes à micro mérozoïtes étaient également à leur complet
développement; leur contenu él, ail constitué par un nombre ineomp-
table de petits mérozoïtes prêts à être mis en liberté. Ces kystes
atteignaient 42g de long sur 23g de diamètre transverse, et les
mérozoïtes inclus formaient de petits croissants de 10g, 5 de long
sur 2g,5 de plus grand diamètre.
La relation entre l’hémogrégarine de VE picrates et les kystes
des tiques fixés à sa peau est possible, car les deux autres sujets, de
même habitai, avaient pu être eux-mêmes piqués, étant restés un
certain temps dans une même cage.
La présence d’hémogrégarines chez Epicrales cenchris a été si¬
gnalé au jardin zoologique de Londes par Plimmf.r en 1913; mais
cet auteur n’en a pas donné la description, et on sait qu’une même
espèce peut être parasitée simultanément par des hémogrégarines
distinctes.
322 —
Dix Orchidacées nouvelles d’Asie,
par M. F. Gagnepain.
Calan the Chevalier! Gagnep., n. sp.
Radices longæ, vnlidulæ, densæ. Folia 4-5, caulern spurium effor-
mantia ; peliolo 20-30 cm. longo, basi ualde dilalato, supra gradatim
anguslalo, a pire in lamina sensim dilalaîa; lamina 30-50 cm. longa,
25-35 min. lata, apice aculissima , 3 -nervala. Infloresceritia folia
2 -plo breuiora, 20 cm. longa, apice 4-10 cm. racemosa, basi vaginala,
vagi nia 3-4, primum subitnbricalis, 2-4 cm. loti gis, racerno pyrami-
dali, 4-10 cm. longo; brade is htnv.solalis tenu i 1er ùcuminatis, 2 cm.
longis, mox evanescenlibus, primum comam efformanlibus ; floribus
auranliacis, 12 mm. longis; pedicdlo cum ovario 17 mm. longor
glabro. — Sepalum dorsale oblongo-obovalum, 10 mm. longum,
5 lalum, h-nervatum ; sepala laleralia lanceolato-oblonga, abrupte
acuminata, 14 mm. longa, 4 mm. lata, oblique inscrla, 5 -nervala.
Petala obovalo-oblonga, oblusci, 11 mm. longa, 5 mm. lala, 5 -nervala,
nervis lateralibus ramosis. Labdlum laie oblongum, 3-lobum, sub-
pandu/i forme, 0-25 mm. longum , 5 mm. lalum; tobis lateralibus basa -
libus , Ircipezoideis, 1,5 mm, longis, 2 mm. ad upic.em la lis ; tobo ter¬
minait laie obeordalo, 4 mm. longo, 4,50 mm. lato; disci laminæ
Iriangulœ, mbmedianæ, basales, rhombum efformanfes . Calear 12 mm.
longum, apice. inflation . Columna 7 mm. longa , cum basi labelli coa-
lila, saccutn 6 mm. lalum efformans ; roslellum suborbiculare.
Annam : massif du Hon-bo, prov. XhaLrang, n° 38.629 (A. Che¬
valier),
Les ornements du labelle sont ici très caractéristiques : ce sont
2 lames parallèles, d’abord peu saillantes, puis graduellement plus
élevées et brusquement abaissées. Elles ont donc la forme d’un
plan perpendiculaire au labelle et triangulaire. Lorsque ces deux
lames sont renversées l’une à droite, l’autre à gauche, elles dessi¬
nent une sorte de losange qui n’existe à ma connaissance dans
aucune autre espèce.
Calanthe crinita Gagnep., n. sp.
Herba 70-90 cm. alla, caulescens. Caulis 20 cm. et ultra altus,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 323 —
5-6 -folialus. Folia apice vaginæ subsessilia, uagina 5 cm. longa,
neruosa : petiolo sabnullo vel 2-8 cm. longo, lalo, canaliculato ; lamina-
laie lanceolala, in fol iis supremis 25 cm x 8, in f. infimis 8 x 2,5,
semper ad apicem am mi nalo- acuta, ± batsi. atlentiala, b- nervala.
Inflovescentia laleralis, ad axillam folii oriunda, 30 cm. longa,
nutans, basi vaginala, vciginis spathaceis, 4 cm. Ion gis, remotis;
bradais ignotis valde caduc is, pediccllo cum ouario 2.5-3 cm. longo,
Jloribus 5-8, speciosis, rnseo-uiolaceis. — Sepalutn dorsale ovalo-oblon-
gum, apice attenualo-oblusum, 35 mm. longum, 10 mm. lalum,
1-nervalum; s. laleralia sim ilia, sed aculiuscula falciformiaque,
32 mm. longa, 9 mm. lata, 1-nervala, Petala linearia, oblusa, 3 -ner-
vata, 32 mm. longa, 3 lata. Labellum ambilu obovalurn, explicalum
25 min. longum et latum ad terliam anlicam parletn Irilobum; lobi
latérales ouato-rotundati, 10 mm. longi ; l.lertn inali obeordaio, 10 mm.
longo, ad apicem 12 mm. lalo; discus in medium labelli valde papil¬
les us subcri nilus. Calcar 15 mm. longum, obluso-acuminalum. Co-
lumma 2 cm. longa, ambilu cuneiformia , ad apicem 3-lobulalum,
7-5 mm. lata, basi angmlala eralatü; arithera subgaleata, vix pilo-
sula, 4-locellata, polliniis 8, biserialis, obovalo-leniicularibus.
Tonkin : massif de Tam-dao, prov. Vinh-yen, n° 3694 ( Eberhardt )
P liu -t ho, n° 5046 ( Eberhardt ); environs de Ninli-binh, n° 414
{Bon).
Cotto espèce peut être comparée pour la grandeur des fleurs, au
C. yunnanensls Rolfe, mais elle en diffère : 1° par les feuilles plus
nombreuses; 2° par le scape latéral, issu de la lige; 3° par les brac¬
tées très caduques; 4° par le labelle 2 fois plus large et presque
2 lois plus long; 5° par les pétales non oblongs-lancéolés, mais
linéaires; 6° par la colonne de 20 mm.
Calanthe integrilabris Gagne p. s. p.
Ilerba lerresiris, 50-60 cm. alla. Coulis brevis 20 cm. longus, vagi -
nis aphyllis cum folio effor malus ; vaginis 2, 6-8 cm. longis, spalha-
ceo-lubulosis. Folium laie lonceolalum, petiolo 10-12 cm. longo, gra-
cili, slriato-ncrvato ; lamina abrupte acuminula, basi acuta, 25 cm.
longa, 10 lata, nervis 5. / nflorescenliæ scapus 50-55 cm. longus,
gracilis, apice secus 12 cm. florifer, breviler et dense pilosus ; bracleæ
lineari-acutninaiæ, 8-5 mm. longæ; pediceltus cum ovario 2 cm.
longo, breuissime piloso ; flores 10-14, majuscuti, exlus brevissime
pitosi. — Sepalutn dorsale lanceotatum , tenuiler acuminalum,
21 mm. longum, d mm. lalum, b-nervatum; sepulu laleralia, eo confor-
mia , 22 mm. longa, 6 mm. lala, falciformia, 5 -nervala. Pelala lan¬
ceolala, 18 mm. longa, 5 lala, 4 -nervala. Labellum inlegrum, obcor-
datwn, basi auguste unguiculalum, 14 mm. longum latumque; lobu-
lis lerminalibus 2, rolundalis sinu parvo sepciralis ; disci laminæ 3,.
basales, brevissimæ, nervo desinenlcs. Calcar 6 mm. longum, reclam,
acuminalum. Columna cum labello connata, basi saccala, sacco
Iruncato, 6 mm. longo, 7,5 mm. lato; anthera cordato-elongaia,
4 -locellala, rostello biaculo, polliniis 8, claviformibus , biserialis,
caudiculo ’2-plo breui.
Annam : Dalat, n° 60J ( Hayala ).
Cette espèce peut être comparée au C. brevicornu Lindi. Elle en
diffère : 1° par une seule feuille par fausse lige; 2° par les fleurs
plus densément groupées dans la grappe; 3° par le labelle sans lobes
latéraux; 4° par les lames basilaires non prolongées au delà de
l’onglet.
Calanthe succedanea Gagnep., n. sp.
Rhizoma rcpens. radicibus demis. Pseudobulbi subconligui,
± longe pgramidati , in sicco 4-5 -coslali, 3,5-7 cm. longi, ad basin
15-20 mm. diam.; foliis 1-3, vayinotis terminait. Folia laficeolata,
apice attenuato-acuta, pdiolo 2-3 cm. longo , nervato-striato ; lamina
15-25 cm. longa, 3,5-7 cm. lata, mcmbranacea, b-7-nervata. Inflores-
centia radicalis, ad basin pseudobulborum inserla, posl foliis enas-
cens ; scapo 18-30 cm. longo, foliis breviore , molliler hirsuto; vagi-
nis 3, brevi bas. 2 cm. Ion gis, spathiformibus, acuminalis, remolis;
racemo ierminali 5-10 cm. longo, 12-18 -floro; floribus molliter hir-
satis, albidis vel aiiranliacis, 10 mm. longis ; bradeis ovato-acumi-
natis, villosis, 1-2 cm. longis; pedicellis villosis, 2-3 cm. longis. —
Sepalum dorsale, ovula- acuminalum, 7 mm. longum, 3 latum, 5 -ner-
valum; sep. laleralia 7 min. longa, ad menluru 3 mm. decarrentia,
ovalo-acuminala, 2,6 mm. lata, 3 -nervala. Pelala ovato-caudata,
5,4 mm. longa , 1,6 mm. lata, 3 -nervala. Labetlum ambiiu laie obova-
lum, 3-lobum, explanalum G mm. longum, 8 lalum ; lobi latérales
ovalo-oblusi, obliqui, 3 mm. longi lalique ; lobus lerminalis eis æquans
et simillimus , vix marginalus ; disci nervi 3 basales, sublamellali.
Calcar 15 mm. longum, subulalum, rectum. Columna 2,5 mm.
longa, 1,2 mm. lata, basi haud attcnuata ; anthera convexa, cordala,
A-locellala, polliniis 8, antice altenualis, clavalis ; rostello brevi
biapiculalo.
Laos : Bassac, n° 2623 {T bord). — Cambodge : hauts plateaux
boisés du Popokwil, près Kompot, nü 354 (Geoffroy),
Cette espèce diffère du C. rubens Ridley : 1° par ses pseudo bulles
minces; 2° parle seape 2 fois plus court; 3° par le labelle à 3 lobes
seulement; 4° par l’isthme presque nul à son lobe médian.
Herminium australe Gagnep., n. sp.
Herba terreslris, 15-25 cm. cilla. Bulbus solitarius oblongus.
— 325 —
1-2 cm. longus. Caulis gracilis. Folia radicalia 1-2, subpatenlia,
lanccolala, 3 cm. longa, 10-15 mm. lala, cselcra 4, abrupte b racle i-
formia, lanceolalo-acuminata, 20-12 mm. longa. Jnflorcscmlia spi-
ciformis, subunilaleralis, sal densa, 3-9 cm. longa , sæpissime 4-5 cm.,
bradteia lanceolalo-acuminalis, 10 mm. Ion gis, 3 la lis, ovarium haud
superanlibus, florihm allas circa 5-12, pro généré maximis. — Sepa-
Imn dorsale Ion g ilpd inali 1er plicalum, oblongum, rnodice acumina-
tum. 7 mm. longum, 2,5 lalum, nervis Sirueqtialibm ; sep. latéral ia eo
similia el æqualia, paüllulo obliqua. Petala lanccolala , suboblusa,
8 mm. longa , 3 mm. lala, nervis 3. Labellum obovalum Del obçorda-
tum, antice 3-lobum, 8 mm. longum, 10 mm. ad apicem lalum , basi
gradalim unguiculalum, ungue anguslo ; lobis laleralibus 4 mm. longis,
2,5 lotis, obtongis, oblusis, paient i bus ; lobo medio minulissimo,
1 mm. longo, Jrianguli. Calcar brevissimum, globosum, 15 mm.
diam. Columna brevis, bursiculis 1,2 mm. longis, mm appendice
brevissirno, oblttso, basi proueclis ; polliniis obovoideis, haud caudi -
cala lis, relinaculo non visa. Ovarium apice allmualum, 8-9 mm. lon¬
gum, haud conlorlum. Capsula 2 cm. longa, 3 mm. c.rassa.
Cambodge : montagne do l’Éléphant, 1.000 m. altit., en sol
argilcux-tourbeux, n° 312 ( Poilane ).
Espèce très distincte de toutes ses congénères : 1° parla taille
extraordinaire des Heurs; 2° par le la belle obeordé, presque réduit
à 2 lobes; 3° par son onglet étroit, atténué graduellement depuis
les lobes latéraux.
Je ne puis malgré ces différences la placer dans un autre genre.
C’est l’espèce la plus méridionale de l’Asie; de là son vocable spé¬
cifique.
Herminium latifolium Gagncp., n. sp.
Herba lerrcstris, 20-30 cm. alla. Bulbi 2, oblongi, valde inæquales,
1-2 cm. longi , Caulis sal validus, basi vaginalus, infra medium folia-
fus. Folia 2-3, sæpissime 3. inæqualia, orbicularia vrl elliplica,
2,5-5 cm. longa, 20-25 mm. lala, pæne acuminata, suboblusa, basi
vaginanlia, supra folia foliis bradeiformibus, triangulo-acurninalis
■conspersis. Inflorescentia spiciformis, angusla, 4-10 cm. longa,
bracleis lanceolalo-acuminalis, 6-7 mm. longis, floribus numerosissi-
mis, minulissimis, albis. — Sepalum dorsale ovalo-anirninalum,
oblusurn, 2,5 mm. longum, 1,6 mm. lalum, l-nervalum ; sep. lalera-
lia oblanceolala, obtusn, 2,6 mm. longa, 1 mm. lala, .1 -nervala.
Petala ouata, oblusa, oblique inserta, 1,2-2, 4 mm. longa, 1,2 mm. lala.
Labellum subinlegnim, 2,5 mm. longum, 1,4 mm. lalum, arnbilu
panduralum, basi canaliculatum marginibus incrasscdis, granulafis,
supra basin Conslriclum foveolatuinque, lamina ovala, apice reclinata,
oblusa. Columna brevis, bursiculis ellipticis, 0,8 mm. longis, haud ad
— 326
basin produclis. Calcar nullum. Ovarium subcylindraceum, apice
leviler aitenualum , 8 mm. longum.
Yunnan : environs do Yunnan-sen; talus des canaux d’irrigation,
n° 397 i ( Ducloux ).
Espèce très remarquable dans le genre par ses feuilles très larges
par rapport à leur longueur. L’absence d’éperon, la petitesse des
fleurs la placent plutôt dans les Herminium que dans les Peristy-
lus.
Zeuxine Bonii Gagnep., n. sp.
Herba ad radices graminearum parasitica, 8-12 cm. alla. Bulbi
oblongi, graciles, 3 mm. longi. Caulis glaber, gracilis, tolus foliifer.
Folia infima ualde deminula, suprema gradatim bradeiformia,
media lineari-acaminata, lamina 15-20 mm. longa, 1,5-2 mm.
lalu. Tnflorescenlia brevis, 10-15 mm., densa, bracteis 5 mm. longis,
lanceolalo-acuminalis , glabris; floribus albis, minulis, 6 mm. cum
ovario longis, glaberrimis. — Sepalurn dorsale cum petalis cohærens
cucullum efformans; cucullo 4 mm. longo, explicato 3 lalo, apice lricus~
pidato, dorso conuexo-carinalo ; sep. lateralia oblonga, oblusa, 3, 5 mm.
longa , 1,25 lala . Labellum 3 mm. longum, unguiculatum, ungue basi
laliore, saccato, supra canaliculalo, gradalim angusUore ; lamina
trunsversim elliptica, apice+suhemarginala, subreniformis, 1,5 mm.
lata, l mm. longa. Columna brevis, sessilis ; anlhera oualo-lrian -
gula, 1,2 mm. longa; roslello concavo, oblongo, apice bidenlalo denli-
bus obtusis ; poll.in.iis 1.2 mm. longis, caudiculo Lineari rnassis ovoi-
deis æ qui Ion go ; rétinaculo perbrevi . Ovarium 3 mm. longum, [ale
fusiforme.
Tonkin : région de Hanoï, à Kien-khé, mont Den, n° 1937
(Bon).
A première vue se distingue difficilement de Z. sulcata Lindl.;
mais en diffère cependant : 1° par la tige plus courte et faible;
2° par l'inflorescence plus courte; 3° par les fleurs blanches; 4° par
le labelle à limbe elliptique en travers, presque réni forme, sans
callosité à la base de l’onglet; 5° par l’anthère ovale -triangulaire ;
6° par le caudicule très étroit.
Zeuxine Evrardii Gagnep., n. sp.
Herba terrestris ; bulbis 2, globosis, pisi magniludine. Caulis e
basi circa medium foliosus, gracilis , pilis molli bus crispalis. Folia
graminifonnia, 4-5 lanlnm, lineari-acuminala , 3-3,5 cm. longa,
3 mm. lata, infime supremaque gradatim minora, omnia basi vagi-
nanlia. Inflorescenlia pilosci, dense spicata, 2-4 cm. longa, angusta ;
bracteis lincaribus, 7 mm. longis, acuminalissimis, pilosis, primum
327 —
flores superanlibus, floribus albis, minutis, pilis mollibus. — Sepa-
lutn dorsale cum petalis cohærens, cucullum efformans; cuculto dorso
piloso , 4 mm. longo latoque quoad explicalo, vix acwninalo, obluso
denlibus apicalibus rolundatis nolalo ; sepala laleralia lanceolala,
4 mm. longa, 1,5 lala. Labellum unguiculalum, un g ne 2 mm. longo,
basi laliore, canaliculalo, basi biverrucoso ; lamina iransversim ellip-
iica, apice emargmala subreniformis, 2 mm. lala, 1,5 mm. longa. Cal-
car subnullum, basi labelli excavalurn. Columna brevis, sessilis ; an-
ihera ovalo-lriangula, bursiculis lerlias partes 2 consederanUbus,
apice vacua, rostello anlherarn æquante, concavo, apice bidenlalo, den-
tibus obtusis brevibus ; polliniis distinelis, caudiculo ignoto. Ovarium
dense piloso-crispalum, 4 mm. longum.
Annam ; Dalat, réserve de Camly, partie sèche des prairies
découvertes, n° 276 (Evrard).
Espèce assez semblable au Z. sulcata Lindl., mais beaucoup plus
grêle d’aspect ; à feuilles plus distantes; à scape prolongé au-dessus
des feuilles; à fleurs blanches très velues; à labcllc réniforme au
sommet.
Zeuxine thanmoiensis Gagnep., n. sp.
Hcrba nana, 8 cm. alla. Caulis succulenlus ad basin radicans.
Folia 3-5, ad medium aggregala, ovcdo-acuminala, basi truncata,
apice acuta, 12-17 mm. longa, 6-10 mm. lala, pelioto 7 mm. longo,
basi dilalalo-uaginanie ; folia bracleiformia nulla vel solilaria,
7-8 mm. longa . InflorescenUa pauciflora, pilosa, pilis mollibus re-
f raclis, bracleis ovalo-acuminütis, 6 mm. Ion gis, floribus minulis,
cum ovario 12-13 mm. longis, dilute roseis. — Sepalum dorsale cum
petalis cohærens, cucullum efformans; cucullo explicalo ovato-
obtuso, 3-dentafa, denlibus rolundatis, ad medium piloso, 5 mm-
longo, 4,75 lalo ; sep. laleralia iriangulo-acuta,b mm. longa , ad ler-
tiam parlent infimam adhœrcnlia. Labellum basi saccaium appendi-
cibus 2, seliformibus intus insirudum, supra unguiculalum, ungue
1,25 mm. longo; limbus lerminalis transvase dlipticus, 2,5 mm.
laïus, l mm. longue, ad apicem leviler c marginal us. Columna sessilis,
lexlura délicat ula ; anl liera 2,5 mm. longa; rostello ea æquilongo,
bidenlalo vel bilobo, inlus laminas lineares 2, bi lobas (?) instruclo.
Ovarium 8 mm. longum, pilosum, pilis mollibus sparsis.
Tonkin : Than-moi, sur les rochers au milieu des forêts, n° 313
( Balansa ).
Par les dimensions et l’aspect, très semblable au Z. pumila
King et Faut h.; en diffère : 1° par les feuilles tronquées à la base,
subdeltoïdes; 2° par les fleurs d’un blanc rosé; 3° par le labelle à
limbe non bilobé avec un sinus profond; 4° par les 2 appendices
— 328
sétacés dans la partie sacciforme du labelle; 5° par le caudicule
aussi long que les masses polliniques.
Zeuxine tonkinensis Gagnep., n. sp.
Iicrba terresiris, saxicnla. Caulis basi repens, mox ereclus,
25-30 cm. altus, (jra.eil.is, infra medium foliifer. Folia 3, ovala vel
lancecdalo-oblonga , basi allmuala vel rolunda, pctiolala, apice subob-
tusa , 4-6 cm. longa, 15-20 mm. lata, suprema 2 bracleiformia, 1 cm.
longa. lnflorescentia densa, spicata, molli bus pitis consprrsa, 4-5 cm.
longa , piuriflora ; bracleis lanccolalo-aculis , 5 mm. tongis; floribus
10-15, minuits . — Sepulum dorsale cwn pdalis cohærens cucullum
efforrnans ; cucullo 2,5 mm. Ion go, explicalo 2 mm. lato, obtusissimo,
intégra, apice minulo saborbiculari inflexo ; sep. lateralia lanceolala,
obtusa , 3 mm. longa, 1 mm. lata. Labellum breuiler unguiculalum,
basi canaliculatumj lamina lilteram vel ancoram cwn lingue figu¬
rons, 0,8 mm. longa, 4,5 mm. lala. Calcar basi. labelli minute exca¬
vatum. Columna brevis, 1,6 mm.; anlhera triangulo-oblonga, obtusa,
bursiculis tertias partes 2 allingenlibus, rostello antheram æguanîe,
oblongo, concavo, bilobo, lobis paralhlis 2 -plo minoribus ; polliniis
1 mm. longis, sine caudiculo (?). Ovariutn 6 mm. longum, glabrum.
Tonkin : ml. Bavi, vers 400 m., n° 2002 ( Balansa ).
Espèce remarquable par ses feuilles groupées en faux verticille
au-dessous du milieu, par le long scape au-dessus des feuilles; par
le labelle dont, les lobes sont opposés et même réfléchis vers la co¬
lonne, de manière à figurer la lettre T ou même une ancre. L’in¬
florescence est pauvrement pubcscente et les fleurs tout à fait
glabres.
Note sur les Chénopodiacées de Madagascar,
par M. J. Leandri.
La famille des Chénopodiacées est représentée ù Madagascar
par des espèces autochtones et des espèces introduites. Il faut ran¬
ger parmi les premières celles des genres Salicornia, Atriplex et
Salsola ; parmi les secondes les Chenopodium et Bêla. La présente
note a pour but de préciser la distribution de ces plantes, d’après
les matériaux de l’Herbier du Muséum, et de décrire un Alriplex
nouveau.
Clé des genres.
A. Embryon circulaire on en for à cheval, embrassant l’albumen . Cyclolobées
a) Feuilles à limbe bien développé.
I. Fruit s’ouvrant; par un couvercle à la germination; fleurs hermaphrodites
à périanthe coriace à maturité, soucié avec la base du fruit; étamines
insérées sur un disque charnu qui unit le périanthe à l’ovaiie. Beta.
II. Fruit ne s’ouvrant pas.
1 Fleura généralement hermaphrodites . Chenopodium.
2. Fleurs généralement uüisexuées, les ç? avec un périanthe et pas de
bractées, les $ sans périanthe, mais avec deux bractées enfermant
le fruit . Atriplex.
b) Feuilles paraissant milles, à limbe réduit à une dent, opposées; rameaux ehar-
nus-artioulés; (leurs par 3 dans des logements crenx, à l’aisselle d’une cupule
de bractées.
I. Graine sans albumen . . Salicornia..
IL Albumen entouré par l’embryon . Aicthrocnemum,
B. Embryon roulé en spirale (Spieolobées) ; périanthe persistant autour du fruit
membraneux, ailé horizontalement; buisson rameux, rameaux ronds opposés
ascendants non articulés; ramilles à tenir es opposées imbriquées très serrées, en
forme d’ccaiües, obtuses, blanchâtres carénées, longues de 2nmi,2 sur 1,6.
Salsola.
1. Beta.
Beia vulgaris L.
Naturalisé par places.
2. Chenopodium.
Clé des espèces.
Plante pubescente-glanduleuse; odeur aromatique; embryon entourant les 2/3 de
l’albumen; feuilles presque entières ou superficiellement sinuées-dentées; panicule
longue et étroite . . . . l.C. ambrosioides.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 330 —
Plante glabre; embryon entourant complètement l’albumen; feuilles ovales ou lancéo¬
lées, sinuées-dentées ou entières, périanthe à lobes carénés cachant complète¬
ment le fruit.
Feuilles blanches ou vertes . 2. C. album.
Diverses parties de la plante : stries de la tige, pétioles, calices amarante.
B. C. amaranticolor.
1 . C. ambrosioides L.
G. anthelminthioides L.; C. spathulatum Sieber.
Commun près des habitations. — Sainte-Marie (Boivin), mars 1847 ; Baron; Le Myre
de Villers; Mahé des Seychelles, Boivin.
2. C. album L.
Baron, 1688; Scott Elliot, 72.
3. C. amaranticolor Coste et Reynier.
{Bull. Soc. Bot. Fr., LIV, p. 181, 1907.)
Très voisin du C. album.
Envahit les abords des villes du Centre (Perrier de la Bathie).
3. Atriplex.
A. Perrieri J. Leandri.
Suffrulex albidus , caulibus reptanlibus, seu ad 1 m. ascendentibus
et viciais frulicibus subnixis; ramis brevibus satis rrudlis ; foliis
sparsis in peliolum brevem allenualis, infer is rolundalis , su péris ova-
tis ; nervis mediis sæpe solis manifeslis, aliguotics duobus nervis
laleralibus e basi dissidenlibus ; foliis albis pilis nilcntibus confusis
tedis ; flores monœci suffi avi, ramis florigeris spira brève (0,5-1 cm.)
aphylla , e f loris a* constante, lerminaiis ; flos à* 4-5 merus, anlhera-
rum plis lobis cahjcis villosis lonyioribus; flores Ç vulgo 3-5, in
axillis foliorum superiorum aggregali; valvm frucli/eræ , in basi
Pavæ ligneæ, in marginc subvirides, rhomhoidales-subirilobalæ
nervalfe, (erc ad mediam alliludinem coalesr.enles, longæ Icim quam
lalæ, angulis laleralibus denticulalis ; slyli 2; semen fuscum.
Diffère de l’A. IJalimus par le port et la forme des bractées fruc¬
tifères; de VA. repens Roth, par ses liges moins anguleuses, moins
épaissies aux nœuds, ses feuilles à pétiole plus net, non émarginées
au sommet, son inflorescence moins nettement en épi de petites
grappes, les bractées du fruit plus anguleuses; de l’A. paludosa
R. Br., par la forme des feuilles, l’inflorescence, qui n’est pas en épi
de glomérules, la forme des bractées du fruit qui ont les angles
.seuls denticulés, non toute la partie supérieure.
— 33i
Environs de Tuléar, près de la mer. Août 1919 (S.-W. maritime).
Perrier de la Bathie, n° 12791 (1).
Salicornia (2).
S. Perrieri A. Chev. [Rev. de Bol. Appl... II, 16, p. 749).
Marais salants des environs de Soalala, prov. d’Ambongo, en
fleurs et en fruits, août 1905; Perrier de la Bathie, 1850
(type).
Terres salées aux environs de la baie de Bombetoke, juillet 1908,
Perrier de la Bathie, 2354. (Littoral Ouest).
Artiirocnemum (3).
A. pachysiachyum (Bunge) A. Chev. (Rev. de Bot. Appl... II, 16,
p. 748).
Salicornia pachyslachya, Bunge ex Ungern Sternberg [2], non
Black in Trans. and Proc. Roy. Soc. South Auslr. XIV, 8, 1921. —
S. leiostacliyo. Bentham in Flora auslraliensis V, p. 203, 1870.
Ambongo, bord de la mer, fév. 1841, Pervillû 661.
Baie de Diego, déc. 1848, Boivin 1866 et 2390 (co-type).
Plaines salées Besalampy, littoral Ouest, Perrier 8639.
Ile Europe juin 1921, Perrier 13859.
Tuléar; terrains salés de la côte Ouest entre le lac « Tsianampcl-
sotsa » et Anakao, pays Mahafaly, oct. 1921, Poisson 347.
Andranonomby déc. 1921 ; coloré en rouge au début de la saison
des pluies; Poisson, 378.
Saline de Befotaka, près Tuléar, déc. 1922; Petit.
Marais salants au S. de Tuléar, Geay 6054.
District de Tsihombe (Ihodo) au bord d’une mare salée sur les
calcaires quaternaires, mai 1924, Decary 2793.
Environs de Tuléar, delta du Fiherenana 14-26 sept. 1924, Hum¬
bert et Perrier 2478 et 2479.
(') Cotte plante n’oei pas cantonnée exclusivement «Uns les endroits salés. On l’y
trouve souvent, mais on la trouve aussi à quelque distance du littoral en des endroits
où le sel n’existe pas. L’extension de cet te plante est plus grande que ne semble l’indi¬
quer laiocalilé ci-dessus; en effet, elle a ôté récoltée aussi par Decary et Humbert. Elle
est commune dans les parties subdéêcrtiqucB du domaine du S.-W. (côte Mahafaly) où
elle serf de nourriture aux Zébus. (D'après M. Perrier de la Bathie, 4.)
(2) Le S. frtUkosa L, est signalé par MM. Jumelle et Perrier de la Bathie sur les prés
salés à la base de la falaise du plateau Mahafaly. au bord Au lac Manampetsa ou Tsima-
nampetsa.
(») L’ A , indicmn Moq. est également signalé par MM. Jumelle et Perrier de la Bâthie
(même localité que ci-dessus).
Bulletin du Muséum , 2° s., t. III, 1931.
22
Salsola.
.S. liltoralis. Moq. (D. C. Prod. XII 1-2, p. 180).
Sarcomorphis lilloralis Bojer in lit t . et herb. D. C.
La plante de Bojer provient des « sables maritimes du littoral
austro-oriental de Madagascar ». Je rapporterai à la même espèce
les échantillons suivants, bien que l’absence de fleurs en bon état
ne permette pas une certitude complète :
Fermer de la Bathie 8636 : côte Sud-Ouest, autour des lagunes
pays Mahafaly, mai 1910; 13827 : Ile Europa, près de la mer,
juin 1921 ; 17342 : Ouest maritime, endroits salés près de Moron-
dava. Sept. 1925.
Cette espèce appartient à un petit groupe de Salsola très voisins
par le port (S. Idragona Del., d’Algérie, S. verrucosa Bieb.).
Cette plante est assez variable d’aspect, suivant la saison; cer¬
tains échantillons sont conformes à on fragment de la plante de
Moquin, qui m’a été obligeamment communiqué, sur autorisation
de M. J. Briquet, par M. Becliercr, assistant au Conservatoire Bota¬
nique de Genève.
Index bibliographique.
1. Moquin. Salsolaceæin D. C. Prodromus XIII-2, p. 180.
2. Ungern-Sternberg (Franz, Baron). — Versuch einer Systematik cler Salieor-
nictii, Dorpat 1866 (p. 51).
3. Jumelle et Perrier de la Bathie. Histoire naturelle d’un lac de Madagascar;
Rev. gén. de Bot. XXIV, p. 5-12, 1912.
4. Perrier de la Bathie. Les Prairies de Madagascar; Rev. de Bot. Appl. et d'Agr.
Col., pp. 549-557, 631-642, 696-707; 1928.
— 333 —
Lé G UM INE U SE S-H ÉD YSARÉES D’A FR1Q UE,
par le P. Cii. Tisserant.
Geissapsis psittacorhyncha (Webb), H. Bn.
J’ai trouvé clans l’herbier du Muséum deux groupes de plantes
portant le nom do Geissapsis psittacorhyncha.
L’un comprend deux plantes de Heudelot, nommées par Bâil¬
lon G. Heudelotiana, nom resté manuscrit, auxquelles il faut
joindre trois plantes de Guinée Française : toutes ces plantes
portent une étiquette de de Wildeman : G. psittacorhyncha (Webb)
Taub., et correspondent à la diagnose de G. lupulina Planch. don¬
née par Baker dans Fl. of Trop. AL II, 155.
L’autre est composé d’un seul échantillon, récolté au Cap Vert
par Geoffroy Sainl -ltilaire, décrit par Webb sous le nom de Sœm-
meringia psittacorhyncha : une étiquette porte ce nom de la main
de Webb; une seconde étiquette de Bâillon porte Geissapsis psilla-
corhyncha IL Bn. — Sœmmeringia psittacorhyncha Webb (Bâillon
n’a pas publié ce binôme).
Les plantes sont très dissemblables, ainsi qu’en témoigne le
tableau suivant :
Heudelot
port petit sous-abrisseau,
30-50 cm.
stipule ové, obtus, presque cor¬
dé à la base, 0,8-1 cm.
long.
folioles 5-6, herbacées, oblan-
céolécs, 10 x 6 mm.
L’échantillon du Cap-Vert ne portant plus ses fleurs (qu’a vues
Webb), je ne pousse pas plus loin la comparaison.
L’espèce de Webb fui décrite en 1849 dans Spicilegia Gorgonea,
Niger Flora, 123. En 1865, dans Transacl. Linn. XXV, 298, Ben¬
tham décrivait les plantes d’Heudelot sous le nom de G. lupulina
donné par Planchon, mais resté jusque-là inédit; il ajoutait : il est
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
Saint-Hilaire
plante beaucoup plus forte.
oblong-linéaire, presque spa-
tulé, à sommet arrondi, à base
étroite, 4 cm. long.
1 0-12, coriaces, largement ovées,
asymétriques, 25 x 15 mm.
— 334 —
probable que cette espèce est identique à Sœmmeringia psittaco-
rhyncha Webb in Spicil. Gorg., plante venant des îles du Cap-Vert
et que je n’ai pas pu voir.
En 1871, Baker, F. T. A., reproduit G. lupulina Planch., et donne
Sœmmeringia psiilacorhÿncha Webb comme simple synonyme; il
cite les plantes de Heudelot, et ajoute : « Also a plant of the Cape
Verdr islands ».
En 1894, Taubcrt in Nat. Pilanzenfam. HT, 3, 321, cite G. psilla-
corhyncha en Séi égarnbic, substituant le nom spécifique de Webb à
celui plus récemment publié de Planchon : le nom devenait donc
G. psiilacorhÿncha (Webb) Tuub., mais s’appliquait h tort aux
plantes de Heudelot- C’est le nom qui prévaut depuis, l’échantillon
de Geoffroy Saint-Hilaire étant tombé dans l’oubli, il n’est même
plus cité dans Baker f., Tlie Legum. of Trop. Al'., 314.
Il y a lieu de rétablir les deux espèces comme suit :
1. G. lupulina Planchon = G. Heudeloiiana H. Bn. mss; Séné¬
gal (Casamance), Heudelot. 555, G64; Guinée Française, Pobé-
guin II, 5G8, À. Chevalier 14845, Maria ud, 93.
2. G. psiilacorhÿncha (Webb) II, Bn., non Taubcrt; Cap-Vert,
Ge offre y Sa in l - H i laire .
Dans la clé du genre donné par Baker f., loc. cil., la place de cette
dernière plante est ù côté de G. affinis et G. megalophylla.
On remarquera que je cite la localité de Geoffroy Saint-Hilaire
d’après F étiquette : Cap- Vert, et non comme l’ont fait Webb, Ben¬
tham et Baker : îles du Cap-Vert. On sait que le Cap-Vert est le
point le plus occidental de la Sénégambie, et que ce nom lui a été
donné par les voyageurs venus du Nord; le temps me fait défaut
pour rechercher si c’est en Sénégambie ou dans les îles du Cap-Vert
qu’ont été faites les récoltes de Geoffroy Saint-Hilaire.
Ormocarpum Klainei sp. nova.
Parmi les plaides appartenant à ce genre et conservées à l’her¬
bier du Muséum, deux spécimens onL attiré mon attention : l’un
est du Gabon, Kl aine 1829, l’autre est du Cameroun, Zenker 4800;
ils présentent des caractères qui les rapprochent de O. megalophyl-
lum Harms, mais les folioles en sont plus nombreuses et plus peti tes,
et les fruits de la plante de Kl aine en sont totalement différents,
rappelant ceux de O. verrucosum P. Beauv.
Taubcrt in Engl. Jahrb. XNIII, 188, décrivait deux formes d’une
variété nouvelle de Diphaca cochinchinensis Lour., n’osant pas sur
des matériaux incomplets créer des espèces nouvelle s.
Il créait donc D. cochinchinensis Lour. var. aculifoliolala Taub.,
caractérisée par scs folioles grandes, acuminées, en nombre relati¬
vement restreint, avec les formes :
— 335 —
1. forma grandifoliolala, folioles 5-9, grandes, 10 cm. long,
4 cm. large.
2. forma parvifoliolala, folioles 9-13, 4 cm. long 1,5-2 cm.
large.
L’année suivante, Harrns reprenait le problème in Engl. Jahrb.
XXIV, 291, créait, pour la forme grandifoliolala , l’espèce Ormo-
curpum megalophyllum, dont il ne donne d’ailleurs aucune nouvelle
description, et laissait le problème ouvert pour la forme parvifo¬
liolala r, quoique, dit-il, «je sois enclin à la considérer comme espèce
particulière, à cause des folioles non arrondies ou obtuses (à la base),
mais plus cunéiformes ».
Or les deux plantes de Klaine et de Zenker présentent cons¬
tamment 9-11 folioles nettement cunéiformes (au moins les supé¬
rieures), ayant 4-5 cm. de long et 2-2,5 cm. large : elles se rappor¬
tent nettement à la forme parvifoliolala de Taubcrt. D’autre part,
les fruits de la plante de Klaine sont différents de ceux de O. mega¬
lophyllum Harms (assez semblables à ceux de O. guineense Hutch.
et Dalziel - Diphaca cochinchinensis Lour., ( pro parle), et se rap¬
prochent de ceux de O. verrucosum P. Beauv.
Il y a donc lieu de considérer ces piaules comme espèce indépen¬
dante : je la dédie au Père Klaine dont Ja récolte est venue donner
une solution au problème; en voici la diagnose :
Frulex 1,50 m. allus. Coulis ramique cylindrici, glabri, Slipulæ
Iriangulares, slriatæ, 5 mm. longæ, glabræ. Folia 9-11 foliolata,
petiolo 1 cm. longo, inter foliolas alternas t cm. produdo, eoslulato,
glabro (in spec. Zenkeri , slcilu juniore, pilis parvis raris instruclo);
peliolulo 2 mm. longo; fûliolis elliplicis, ± longe acuminatis , acu-
tnine mucronulato, basi cunrulis, glaberrimis, cosla sablas promi-
nula, nervis 5-6 jugis ha ad conspicuis ; foliota terminait sæpe obo-
vato, inferioribus reduclis. Inflorescenliæ axillares ierminalesve sæpe
brèves 3-4 cm., nonnunquam ad 8-15 cm. longæ, mullifloræ , pedun-
culo subnullo , pilis brevibus haud dense vestito; braclæ Irifidæ pedi-
cellum vaginanl.es glabræ , pedicelli 5-10 mm. longi.. ± pilosi. Flos
(in spec. Zenkeri) bradeolis biais 1,5 mm. longis inslrudus; calix
angusle campanulalus, 5 mm. longus , nervis pilosis ; vexillum obo-
valum 12 mm. allum; alæ obovalæ 10 mm. longæ; carirue pelala
majora 15 mm. longa , 4 mm. Lata subacuta. Fruclus 2-3 spermus
6-8 cm. longus; slipite 10-15 mm. longo, apice incrassalo, articulis
leviler incurvalis 18-20 mm. longis, 5 mm. lalis, juniore stalu pilosis,
glabrescenlibus, haud raro verrucosis.
Gabon, Klaine 1829, arbrisseau 1,50 m. de haut, à fruits étran¬
glés, 23 mars 1900.
Cameroun, Zenker 4800, Bipinde, 1913 (distribué comme Ormo-
ccirpum megalophyllum Harms).
— 336
Smithia oubanguiensis sp. nova.
Species S. Volkensii Taub. afflnis. Frutex l m. altus; caulis cij-
lindricus brunneus, slrialus, glabrescens, apice ratnosus. Folia parva
1,5-2 cm . longa , stipulis petiolo basi adnatis lanceolatis, 8 mm.
longis ; peliolns brevis 1-3 mm. longus, pilis albidis brevibus pa-
lenlibus inslrudus, ultra foliotas glaber ; foliola sessilia 10-20 juga
asymdrica, oblusa , ciliata, 4-5 mm longa. Ad axillam foliorum,
ramuli 1-2 cm. lotigi, dense foliali, vetuslate denudali, stipulis mar-
cescenlibus ; inferiores lanlum foliali, super iores apice dense flori-
feri. Flores in racemis 5-0 mm. longis sessilibus, ad axillam foliorum
super iorum ramulorum insertis, glomerulum denstim formantes.
Racemorum rachis puberulus, bracleis magnis lanceato-acuminatis,
scariosis, cilialis, 6-7 mm. longis ; pedïcellus 3-4 mm. longus, pu¬
berulus, bradcolis lineari-lanceolatis, corollam æquanlibus, 5 mm.
longis cilialis ; calix bilabialus, 4 mm. longus, denlibus 3 anieriori-
bus fere ad basim parlilis, anteriore parum longiore acuminala,
laleralibus linearibus, rolundatis, superioribus fere ad apicem con-
nalis, omnibus cilialis, cdcrum glabris, 1-1,2 mm. lalis, vexillum
*obovalum apice uix emarginalum , basi ± cunealum, 5 mm. longum
3 mm. lalum ; alæ lineares, unguiculo breui, apice rulundulæ, 1,5 mm.
latæ; carinæ pdala, apice oblusa, 2 mm. loin, naviculariformia;
ovarium 2-ovulahim 3 mm. longum, stylo 2 mm. longo glabro. Fruc-
tus ?
Oubangui-Chari, Tisserant 883, fleurs jaunes petites, marais .
sur glaise près vill. Pumali, 50 km. S.-E. Bambari, 9 janvier 1923.
f Cette espèce est très voisine de S. Volkensii Taub. ( e descrtplione),
elle s’en sépare par ses feuilles (au moins celles de la tige) à folioles
plus nombreuses, et surtout par scs bractéoles égales à la corolle
et non égales à la moitié de celle-ci comme dans la plante décrite
par Taubert.
Sur quelques Chênes d’Asie,
par Mne Aimée Camus.
1. Quercus tinfauensis A. Camus, nov. sp.
Frutex. Barnuli glabri, lenlicellosi. Folia bullata, lenuiter côriacea,
lanceolala uel oblanceotala, 5,5-7 cm. longa, 1,4-2, 2cm. lata, ulrinqae
atlenuata, basi rolundala , glabra, margine dentala, nervis secundariis
ulrinque 8-0 parum dirtinctis; peliolus 1,5-3 mm. longus, pilosus.
Cupttla imperfecla, sguamosa. Glaris imperfecla.
Chine : Tin-fan (Cavalerie, in herb. Muséum Paris).
Les feuilles do ce Chêne sont très huilées, très convexes en des¬
sus, concaves en dessous, à plus grande largeur souvent au-dessus
du milieu, très glabres à l’état adulte sur les deux faces, il reste
pourtant parfois encore quelques rares poils à Ja face inférieure,
près de la nervure médiane; les nervures latérales sont très grêles
peu visibles même en dessous; les dents sont de forme caractéris¬
tique, très apprimées, allongées, un peu renflées au sommet.
Les échantillons récoltés par Cavalerie ne portent que de jeunes
épis fructifères; le pédoncule est long de 3-5 mm.; les cupules sont
écailleuses.
Cette nouvelle espèce se classa près du Q. selulosa Tlickcl et A. Ca¬
mus, dont elle se distingue par ses feuilles très huilé; s, non planes,
cunéiformes à la base, à nervures latérales moins visibles, à bords à
peu près entièrement dentés et non dentés seulement vers le som¬
met, enfin par le pétiole bien plus court, pubescent à l’état adulte.
Elle présente aussi quelques affinités avec le Q. phglliraeoides
Gray, mais en diffère par ses jeunes rameaux glabres, à lenticelies
très nombreuses, ses feuilles à dents bien plus longues, les jeunes
écailles des cupules bien plus glabres.
2. Quercus Lobbii A. Camus. — O. lineala vur. Lobbii Wenzig
in Jahrb. Gurl. Beri., IV, p. 232 (1886).— Cyclobalanopsis lineala
var. Lobbii Schottkyap. Englcr, Bot. Jahrb., XLV11, p., 658(1912).
Ce Quercus est bien distinct du Q. lineala Blumc par ses trois
styles rudimentaires, dressés, ses petits stigmates, enfin par ses
feuilles adultes à tomentum dense, blanc jaunâtre en dessous. Il a
quelques affinités avec le Q. gilva Blume mais ses styles bien que
courts sont distincts, ses stigmates petites, ses feuilles à nervures
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 338
latérales imprimées à la face supérieure, à nervilles transversales
réunissant les nervures latérales assez proéminentes, visibles en
dessous, enfin ses cupules sont munies de zones ondulées.
La description suivante complète les diagnoses très brèves de
Wenzig et do Gamble.
Jeunes rameaux d’abord munis de poils blanchâtres ou jau¬
nâtres, puis glabres et à lenticelles nombreuses. Bourgeons ovoïdes,
couverts d’écailles ovales, un peu poilues. Feuilles adultes coriaces,
ovales, obovales ou ovales-lancéolées, un peu arrondies ou atté¬
nuées à la base, aiguës ou un peu acuminées au sommet, longues
de 5-10 cm., larges de 2-3,5 cm., glabres et luisantes en dessus, très
poilues, d’un blanc jaunâtre en dessous; bords entiers à la base,
dentés dans la moitié sup., à dents acuminées, dressées; nervure
médiane très imprimée en dessus; 13-14 paires de nervures laté¬
rales un peu imprimées à la face sup., saillantes en dessous; ner¬
villes transversales assez marquées en dessous; pétiole long de
12-15 mm., poilu; stipules linéaires, poilues, allongées, caduques.
Styles 3, rudimentaires mais distincts, dressés; stigmates petits.
Épi fructifère très court; axe épais à la base de 4-5 mm. de diam.,
densément poilu. Cupule en forme de coupe, couvrant le fiers
inférieur du gland, haute de 5-6 mm., de 13-14 mm. de diam.,
tomenteuse, jaunâtre en dehors, un peu soyeuse en dedans, munie
de 6 zones apprimées, très ondulées. Gland brièvement ovoïde,
mucroné, haut de 15 mm., de 13 mm.de diam., pubérulent-soyeux,
puis glabre à la base; cicatrice rugueuse, un peu convexe.
Inde : monLs Khasia ait. 1.500 m., (Iloolcer, Mann); Bengale
oriental (Griffith).
3. — Quercus Gomeziana A. Camus. — Q. velulina Wadich,
PI. As. rar., II, p. 41, t. 150 (1831); non Lamk, Encych, I, p. 721
(1783).
Le nom de Q. velulina Lamk est très couramment admis pour
désigner l’espèce américaine que Lamarck a créée, en 1783 (1).
La plante de l’Inde, décrite et figurée par Wallich, en 1831, d’après
des échantillons récoltés au Tenasserim, ne peut porter le même
nom. Je la dédie à Gômez qui recueillit les échantillons d’après
lesquels a été faite la description princeps.
fi) Cf. Trelease, The American Oak?, in Mem. of Nat. Acad, of Sc., XX, p. 198.
Plantes rares ou critiques des serres du Muséum,
par M. A. Guillaumin.
64. Hybrides intergénériques d’AIoinôes.
On connaît des hybrides artificiels entre Aloe et Gasïeria, entre
Loinalophyllum et Aloe ; entre Lomalophyllum et Gasïeria et entre
Gasïeria et Ilaworlhia. Mais, en dépit de toute règle, ils ont tous été
rangés dans le genre Aloe, même lorsque celui-ci n’était pas un des
parents. Afin de faire cesser cette confusion je donnerai le nom de
X Gasteraloe Guillaum. aux premiers, de Lomataloe Guülaum.
aux seconds, X Lomateria Guillaum. aux troisièmes etX Gaster-
haworthia Guillaum. aux derniers.
Les X Gasleraloe seront, de la sorte représentés par :
X Bedinghausii (Radi) Guillaum., probablement identique à
Aloe X Nowolnyi Hort., (Aloearislata x Gasïeria nigricans), obtenu
par l’abbé Béguin,
x G. Beguinii (Hort. ex Radl) Guillaum. et sa var. perfedior
Guillaum. = Aloe X perfedior Berger ( Aloe arislala X Gasïeria
verrucosa ), obtenus par l’abbé Béguin,
X G. Chudowii ( Béguin) Guillaum. (Aloe sp. X Gasïeria verrucosa
ou scaberrima), obtenu par l’abbé Béguin,
G. X Derbdzei (Hort. ex Rev. Hort.) Guillaum. ( Gasïeria acinaci-
folia x Aloe slriala ), obtenu par DeleuiJ,
X G. Lapaixii (Radl) Guillaum. et sa var. latifolia (Aloe aristata
X G. maculala ), obtenu par l’abbé Béguin,
X G. morlolensis (Berger) Guillaum. ( Aloe variegala X Gasïeria
acinacifolia),
X G. Pfrimmeri Guillaum. hybr. nov.
Rosula 18 cm. lala el 7 cm. alla, folia 10, dense rnullifaria, deltoi-
dea (usgue ad 10 cm., x 4 cm.), viridia, supra profunde concava,
subtus parurn oblique carinala, apice ualde acuta, utrinque maculis
copiosis, parvis, albis , irregulariter confluenlibus, supra immersis,
sublus non fascial is, subelevaiis picla , ad angulos el margines corneo-
tuberculala ; pedunculus incl. raccrno fere 30 allus, pro rata plantæ
validus, recemus brevis, densius, 8 (cm. lotigus, bradeæ pedicellis
5 mm. longis longiores, perigonum 30 mm. longum, cglindraceum,
basi minialum, segmmtis aile connalis, 3 nerviis, viride nolatis, fila -
menla inclusa, pollen paucum.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 3, 1931.
— 340
Obtenu par Pfrimmer, donné par de Noter (f. 158, 1923).
Bien que les parents ne soient pas connus, cette plante est certai¬
nement hybride entre un Gasleria de lu série Parvifoliæ et un Aloe
peut-être A. varie gata et se rapproche aussi du X Gasleraloe Rebutii
Guillaumin. ( Aloe X Rebulii llort., non Gasleria X Rebulii Hort .
Pfrimmer.) dont il se distingue très nettement par sa fleur d' Aloe
et non de Gasleria.
X G. Rebulii (Hort.) Guillaumin [Aloe variegala X Gasleria § Par¬
vifoliæ).
X G. smaragdina (Hort.) Guillaumin ( Aloe variegala X Gasleria
candi, cans ?).
X G. Sirnoniana (Dcleuit) Guillaume ( Aloe arislala X Gasleria
dislicha ) auxquels il faut ajouter :
Gasleria linguax Aloe capitala et G. conspureata X Aloe capitata
signalés seulement dans le Kew Hand liai, Tender Monocotyledons,
2e édit,, p. 125, 1915.
Le X Lomalaloe n’est représenté que par le :
X L. Hoyeri (Radl) Guillaum. ( Lomalophyllum borbonicum
X Aloe serrulala), obtenu par l’abbé Béguin.
Le X Lornaleria n’est aussi représenté que par le :
X L. yloriosa Guillaum. = Aloe hybrida gloriosa Radl. ( Lomalo -
phyllurn borbonicum X Gasleria maculala ), obtenu par l’abbé Bé¬
guin.
Le X Gaslerhaworlhia est représenté par le :
X G. Holtzei Guillaum. = Gasleria x Holtzei Berger = Aloe
X Hollzei Radl (Gasleria verrucosa var. inlermcdia X Haworlhia
radula) obtenu par l’abbé Béguin dont sont très voisins les Gasleria
Bay fieldii, apicroides et squarrosa Bak. trouvés à l’état naturel.
65. Hoffmannia porphyrophylla Bellair et Saint-Léger.
Je n’ai trouvé mention de cette espèce, avec une description très
sommaire, que dans Biilair et Saint-Léger (PI. de Serres, p. 918,
1900); le porL traînant rappelle surtout VH. discolor IlemsL, les
feuilles celles de VH. refulgens HemsL avec celle différence que la
partie la plus large est au milieu et qu’elles ne sont ni pélioléeS, ni
atténuées à la base et que les couleurs vert bronze à reflets rouges
et bruns en dessus et rouge vineux en dessous sont bien plus
intenses.
L’inflorescence rapp. Ile celle de VH. refulgens mais les fleurs
sont moitié moins larges; le calice est à 4 angles, vert rougeâtre,
les segments linéaires-lancéolés, rouges, à quelques poils, alternent
généralement avec 1-plusieurs glandes pédicellées, orangées, les
pétales longs de 6 mm., lancéolés, très aigus, avec sur le dos, une
carène poilue sont uniformément rouges, les anthères et le style
blancs .
— 341 —
Provenance inconnue, donné par le Fleuriste de la Ville de Paris
(f. 121, 1931).
66. Maranla Liebrechtsiana L. Linden.
La plante, qui a figuré pour la première fois sous ce nom à l’Ex¬
position universelle de Paris, au concours temporaire du 26 sep¬
tembre 1900 (cfr. Rudolf, Revue Horticole 1900, p. 583, Goimard,
Journal de la Société nationale d' Horticulture de France, 1900,
p. 668, Semaine horticole, 1900, p. 471) n’a été que sommairement
décrite et figurée par Linden dans le Catalogue 1901, p. 21, de
l’Hortieole coloniale, elle existait encore au Jardin botanique de
Bruxelles en 1907 (cfr. Gentil : Liste PL cuti. Jard. bot. Bruxelles,
p. 116).
D’après l’introducteur, elle serait originaire du Congo belge,
cependant il n’en est fait mention dans aucune des nombreuses
publications sur la flore de cette région.
Schumann ( P flanzenreich , IV, 48, p. 66, 1902) estimait que c’était
un Clinogyne, peut-être C\ leucanlha K. Schum., opinion admise
seulement avec doute par L.-Il. Baifi y ( Cyclop . Hort., p. 1995)
mais aucun de ces auteurs me semble avoir vu les fleurs.
Cependant la plante, mise en vente en France par Chantrier
depuis 1904 (cfr. Calai., 1904, p. 16 et années suivantes) y fleurit
régulièrement : sur un pied donné au Muséum par le Fleuriste de
la Ville de Paris (f. 258, 1930), j’ai pu constater qu’il ne s’agissait
nullement d’un Clinogyne car l’inflorescence est condensée en capi¬
tule, mais d’un Phrynium et tous les caractères concordent avec
ceux du P. capitatum Willd. de l’Inde, l’Indo-Chine, le sud de la
Chine et Java qui figurait dans les collections du Jardin botanique
de Kcw dès 1897 (Cfr. Kew Hctnd list, Tender j Monocotyledons,
p. 39).
Il n’y a donc que deux conclusions possibles :
1° Ou la plante de Linden est identique à celle de Chantrier et
elle n’est pas indigène au Congo belge;
2° Ou elle en est différente, et alors ne serait-elle pas une forme
de P. conferlutn I\. Schum. du Cameroun, du Congo belge et de
l’Angola avec lequel De WJ de ma n ( Compagnie du Kasai, Miss,
penn. El. scient., p. 274, 1910) a déjà identifié le Maranta Lujaiana
L. Linden (cfr. Bev. Hort., toc. cil., Sein, hort., p. 472, Hort. col.
Calai. , toc. cil., p. 21 et fig.) que Schumann (toc. c/L, p. 51) suppo¬
sait, à tort, identique à Halopegia azurea K. Schum., probablement
à cause de ses propriétés coagulantes et dont le Kew H and list,
Tender Monocotyledons, 2e édit., p. 75 fait un Calathea Lujaiana
Flort.
— 342 —
Sur la caryocinèse de Bolbostemma paniculatum
Franquet et de Thladiantha dubia Bunge, Cucurbitacées
CULTIVÉES AU MUSÉUM,
par MM. A. Eichhorn et R. Franquet.
Durant ces dernières années, les cytologistes se sont intéressés,
tout particulièrement, à une question à laquelle leurs devanciers
n’avaient pas attaché une attention spéciale : celle de la structure
du noyau au repos. Jusqu’ici on admettait que, d’une façon géné¬
rale, tout noyau était porteur d’un réseau et les exemples étudiés
confirmaient, d’ailleurs, cette manière de voir. Ceci s’explique très
simplement par ce fait que les caryologistcs, outre qu’ils ne cher¬
chaient pas à varier leurs sujets de recherches, avaient toujours
eu recours à l’examen de préparations fixées et négligeaient l’obser¬
vation vitale dont on n’avait que rarement souligné Futilité. Ac¬
tuellement que l’on sait davantage combien l’application d’une
bonne technique a d’importance et que, d’autre part, on a pu réali¬
ser des comparaisons entre les résultats fournis par l’étude sur le
vivant eL par la méthode des fixations on s’aperçoit de la nécessité
qu’il y a à ne pas s’en tenir à des procédés de recherche uniformes.
Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans une discussion des conclusions
auxquelles on est parvenu sur ce point. A seule fin d’expliquer
pourquoi, dans notre travail, nous avons cependant mis en œuvre
les procédés de fixation et ne nous sommes pas bornés à consigner
nos observations in vivo, rappelons simplement que certaines mé¬
thodes ont trouvé grâce devant la crilique la plus serrée et la plus
judicieuse et ne peuvent être accusées de donner lieu à ces artifices
de préparation qui sont chose courante avec un très grand nombre
d’autres.
Nous avons dit plus haut que, en principe, — et il suffit d’ouvrir
soit un Traité de Botanique, soit même un Précis de Cytologie,
pour s’en rendre compte, — on considère, invariablement, le noyau
végétal comme constitué essentiellement, outre sa membrane, par
un réticulum sur l’aspect duquel, après avoir beaucoup discuté,
on s’accorde, semble-t-il, maintenant et que l’on désigne comme
Bulletin du Muséum, 2e t. TII, n° 3, 1931.
— 343 —
étant finement granuleux. Bien que ceci soit vrai dans un très
grand nombre de cas, et que ce réseau puisse être vu d’une façon très
nette sur le vivant comme sur préparation, on aurait tort de géné¬
raliser, car il n’on est pas toujours ainsi.
Ou a eu déjà l’occasion de signaler que plusieurs Angiospermes,
— les Gymnospermes jusqu’ici examinées ne paraissent pas com¬
prendre d’exemples analogues — possédaient des noyaux que l’on
pouvait qualifier d’optiquement vides. C’est ainsi que chez Cucur-
bita pepo, tout comme chez PhaseolüS vulgaris (lig. a, b, c) il n’est
généralement pas possible de déceler dans le noyau au repos, exa¬
miné in vivo, aucune formation; le nucléole, plutôt volumineux,
apparaissant seul. Or, de la confrontation d’un assez grand nombre
d’objets, une conclusion semblait pouvoir être tirée, à savoir qu’à
l’absence de réseau nucléaire correspondait l’existence de petits
chromosomes, et que, inversement, les chromosomes de grande
taille ou de taille moyenne étaient fournis par des noyaux possé¬
dant un réticulum, ceux-là provenant de celui-ci. 11 restait à con¬
naître, l’origine des longs chromosomes étant admise aux dépens
du réseau chromatique du noyau quiescent, la façon dont les petits
chromosomes se formaient et à partir de quel const ituant nucléaire.
On aurait pu penser qu’il s’agissait là cl’une simple précipitation
de l’enchylème nucléaire, comme Dell A Vallk avait voulu autre¬
fois en faire prévaloir l’idée. Celle opinion, combattue aussitôt
que formulée, ne paraît pas non plus rencontrer, dans l’étude des
cas particuliers envisagés ici, une confirmation. En effet, si l’obser¬
va Lion vitale ne permet pas, le plus souvent, de déceler à l’intérieur
du noyau autre chose que le nucléole, les procédés de fixation nous
apportent une aide à laquelle nous sommes fondés à avoir recours
comme nous l’avons indiqué précédemment.
Grâce à eux nous pouvons distinguer certains éléments qui,
étant donné leur exiguïté, leur situation et leur faible réfringence,
nous avaient échappé lors d’une Observation in vivo. C’est ainsi
que, tant chez Bolboslemma paniculaium (x) que chez Thladianlhu
dubia, Cucurbitacées qui n’avaient jamais été jusqu’ici l’objet
d’une étude caryologique, nous rencontrons, placés tout contre la
membrane, et très souvent aplatis contre elle, de petits corps forte¬
ment chromatiques, sur la nature desquels nous pouvons être rapi¬
dement fixés (fig. d, e). Pour cela il suffira de suivre leur évolution.
Soulignons dès maintenant ce fait particulier, eL qui mérite atten¬
tion, qu’elle est en tout comparable chez ces deux plantes.
Nous venons de le dire, ces éléments chromatiques, sont, dans le
noyau quiescent, situés à la périphérie de celui-ci; il en va de même
fi) Fkan quet (R.). (Bull, du Muséum, t. 2, 2e série, n° S, p. 324-328, 1930).
— 344 —
dans le noyau en interphase (flg. e) et celte position est constante.
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P *
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mmmhmm
J-
L.
Elle est également identique que l’on examine des préparations
réalisées à partir de méristèmes radiculaires ou obtenues en utili¬
sant des bourgeons (ûg. d), par exemple. Quand débute la prophase,
on voit ccs corpuscules quitter la membrane et, se détachant d'elle
en quelque sorte, s'acheminer vers le centre du noyau et se grouper
là d’une façon plus ou moins régulière (fig. //). 11 est assez délicat
de dire formellement, si, à ee moment un clivage est déjà intervenu
ou non, et, en dépit de l’intérêt présenté par cotte question, nous ne
saurions être affirmatifs et préférons réserver ce point de détail
pour une étude ultérieure. Bientôt on constate la distribution, sous
forme d’une plaque équatoriale très nette et bien régulière, des chro¬
mosomes dans l’une comme dans l’autre espèce (fig. i et k). Cette
plaque se dédouble par bipartition des chromosomes et, en vue
latérale, on obtient l’image de deux lignes chromatiques plus
ou moins sinueuses (fig. / et l). Dans une vue polaire, avant comme
après la division chromosomique, par contre, l’aspect est celui d’une
véritable plaque. On assiste ensuite à l’émigration progressive, et
dans un ordre suffisamment régulier, des chromosomes anapha ■
siques vers les pôles (fig. m). A en juger par le nombre considérable
d’images d’anaphases rencontré, on peut penser que la marche de
ces éléments n’est pas extrêmement rapide. Tous, cependant,
atteignent les pôles et il n’y a pas, comme dans maintes mitoses
hétérotypiques, de retardataires ou d’extrusion.
La télophaso doit être décomposée en deux périodes. A la pre¬
mière, les chromosomes sont encore tassés les uns contre les autres
d’une façon plutôt compacte (lig. n). Mais, d’après ce que l’on
connaît au sujet des chromosomes de grande taille, on est fondé à
admettre qu’il ne s’opère pas à ce moment, plus qu’à aucun autre,
de fusion entre ccs éléments et qu’ils conservent, en dépit des appa¬
rences, leur individualité respective.
A un stade ultérieur les chromosomes se détachent les uns des
autres et s’éloignant du centre gagnent la périphérie (fig. o et p )
pour aller s’accoler à la membrane nucléaire nouvellement formée.
Là ils attendent (fig. q ) que le noyau entre de nouveau en cinèse
pour effectuer une évolution en tout comparable à celle qui vient
d’être décrite.
Soulignons qu’à la télophaso ces chromosomes ne sont pas l’objet
d’une fissuration ou d’une alvéolisation comme c’est la règle pour
ceux de grande taille.
Nous pouvons maintenant revenir, connaissant le cycle de la
mitose chez ces deux espèces qui, nous l’avons dit, est en tous
points semblable à celui d’autres plantes antérieurement étudiées,
sur la question de l’origine des chromosomes dans les noyaux
dépourvus de réseau. L’étude de préparations fixées nous a montré
tout d’abord que l’apparence dite optiquement vide de ces sortes
de noyaux ne correspondait pas à la stricte réalité. Nous avons pu
— 346 —
discerner de petits corpuscules chromatiques qui, à l’observation
vitale, nous échappaient. Ajoutons, cependant, à ce sujet, qu’avec
une grande habitude et une suffisante ténacité, on peut souvent,
sur le vivant, parvenir à distinguer ces formations.
D’autre part, il est facile de les observer en ayant recours à la
fixation contrôlée (fîg. /). Cette technique qui est appelée à rendre
de réels services, permet, dans le cas présent, de mettre en évidence
les éléments en question.
Enfin en pratiquant, sur le vivant, une coloration au bleu de
méthylène en solution concentrée, on parvient à colorer ces cor¬
puscules en bleu (fig. g), de telle sorte qu’ils se détachent sur le
fond incolore du reste du noyau. Leur existence ne saurait donc
être niée et il n'est, pas douteux, en première approximation, qu’elle
doit être liée à celle des chromosomes. L’étude de la mitose de plu¬
sieurs objets chez lesquels elle a lieu d’une façon analogue à celle
qui vient d’être décrite, nous invite à aller plus loin et à dire que ce
sont les chromosomes eux-mêmes. Mais pour éviter toute confu¬
sion il semble plus logique de les désigner d’un nom particulier et
on peut leur attribuer celui déjà ancien de prochromosomes qui a
le double avantage d’être un terme courant en caryologie et à la
fois d’exprimer parfaitement ce qu’il veuf dire. A une condition
toutefois qui est celle de ne. le faire servir que dans les cas où les
prochromosomes de l’interphase donnent effectivement et directe¬
ment les chromosomes de la cinèsc. Nous avons montré ailleurs (3),
et il est inutile de revenir ici sur cette question, la confusion que
l’on créait en appliquant cette appellation de prochromosomes à
des formations diverses.
Nous nous basons, par conséquent, ici, pour admettre la forma¬
tion des chromosomes aux dépens de prochromosomes, sur l’étude
du cycle évolutif de ceux-ci. Une autre preuve devrait pouvoir être
apportée, mais qui paraît fort difficile à fournir ef dont nous dou¬
tons presque qu’elle puisse jamais l’être; elle consiste à montrer
qu’il y a identité entre le nombre des deux formations en question.
Une numération exacte qui ne serait autre que la moyenne de
dénombrements multiples, nous paraît peu concluante. Une troi¬
sième preuve, enfin, peut être invoquée. Elle réside dans la compa¬
raison des I ailles respectives dès prochromosomes et des chromo¬
somes. On peut dire que, dans les espèces que nous avons étudiées
jusqu’ici, et tout spécialement chez Bolboslemma patiiculalum
et Thladianlhct dubia, elles sont pour ainsi dire identiques. On ne
distingue pas l’un de l’autre, morphologiquement, un prochromo¬
some d’un chromosome. La similitude est étonnante.
P) Eichhorn (A.). ( C . R. Soc. Biol., CIV, 854, 1930 et Rev. gên. Bot., XLII, 1930).
347 —
Il nous reste, avant de conclure, à étudier rapidement deux
points de détail : le nucléole et. son devenir, puis l’existence du fu¬
seau.
Nous avons précédemment admis que les noyaux paraissant
optiquement vides sur le vivant possédaient, d’une façon générale,
un seul nucléole relativement volumineux, visible in vivo, de forme
sphérique et occupant une position le plus souvent centrale. Les
deux exemples étudiés ici répondent exactement à cette supposition.
Comment le nucléole évolue-t-il dans ces cas? En régie générale il
ne. persiste pas au delà de la méta phase, mais disparaît soit brus¬
quement, soit par fonte progressive. A la télophase, au moment où
les chromosomes, qui vont redevenir les prochromosomes du
noyau quiescent, s’acheminent vers la membrane nucléaire, il ap¬
paraît, dans l’enehylème, plusieurs (deux ou trois) petits nucléoles
(fig. p) de nouvelle formation qui, par fusion rapide, reconstitue¬
ront le gros nucléole unique de l’interphase ou du repos suivant le
cas (lig. q). Ajoutons qu’il semble résulter de comparaisons effec¬
tuées entre organes en voie de croissance et organes ne se déve¬
loppant plus, que les nucléoles diminuent de volume à mesure
que les mitoses se font plus rares.
Le rôle de ce constituant nucléaire, au sujet duquel les hypo¬
thèses les plus diverses et les plus contradictoires ont été émises,
reste toujours aussi obscur. Qu’il ne serve pas à la formation des
chromosomes, ceci paraît bien résulter, en dehors d’autres argu¬
ments tirés de l’étude des chromosomes de grande taille, de l’exa¬
men du cycle évolutif des petits chromosomes tel que nous l’avons
relaté. 11 existe, d’ailleurs, une telle disproportion entre le volume
des chromosomes, même pris dans leur ensemble, et celui du nu¬
cléole, qu’il ne faut pas songer à mettre ces deux éléments nucléaires
en rapport trop étroit. Le problème du nucléole mérite donc tou¬
jours de retenir l’attention.
Celui de l’existence et de la structure du fuseau semble, par
contre, être plus près d’être résolu. De fuseau nous n’en avons pas
rencontré dans nos préparations. S’il existe, il est certain qu’il n’est
autre chose qu’une partie de l’enchylème dont les propriétés phy¬
siques se sont modifiées momentanément pour redevenir normales
au terme de la cinèse. Jamais nous n’avons noté l’existence de
fibres fusiorales et nous croyons fermement qu’il s’agit là d’un
simple artefact. A plus forte raison ne convient-il pas d’attacher
d’intérêt à la question de savoir si les fibres fusoriales supposées
exister servent ou non au déplacement des chromosomes, question
qui, aussi bien, ne saurait être posée.
En résumé, nous pouvons admettre que les deux exemples étu¬
diés illustrent parfaitement l’opinion suivant laquelle l’existence
de prochromosomes serait liée à un aspect optiquement vide du
Bulletin du Muséum , 2* s., t. III 1931. 23
— 348 —
noyau à l’état de repos ou en interphase. En outre, de tels noyaux
possèdent des chromosomes de petite taille qui ne sont autre chose
que les prochromosonies eux-mêmes évoluant directement en chro¬
mosomes, ceux-ci devant à la télophasc donner à nouveau des
prochromosomes jusqu’à la cinèse suivante. Quant au nucléole ou
ne peut lui assigner un rôle défini dans la mitose, il ne sert pas
manifestement à l’élaboration des chromosomes, puisque ceux-ci
sont déjà tout formés au début même de la caryocinèse. De fuseau
nous n’en avons pas noté, à tout le moins sous l’aspect habituelle¬
ment décril et spécialement possédant l’apparence de fibrilles ser¬
vant au transfert des chromosomes, sous une forme ou sous une
autre.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. a, noyau intorphasiquc, b, anaphase, c, début de télophase chez Phaseolus vul-
garis après? fixation.
Fig. d, noyau au repos de la tige de Thladiantha dubia.
Fig. e, noyau en interphase du méristème radieulaire de Th. dubia.
Fig. /, idem après action du fixateur sous l’objectif.
Fig. g , idem, après coloration au bleu de méthylène.
Fig. h. prophase dan3 un noyau du méristème radiculaire de Bolbostemma panicula-
tum.
Fig. i et j, métaphase et clivage chez B. paniculatum.
Fig. k et l, idem, chez Th. dubia.
Fig. m, anaphase chez Th. dubia.
Fig. », début de Iclophase chez Th. dubia.
Fig, o. fin de télophase chez Th. dubia.
Fig. p, noyaux 00 reconstitution chez TA. dubia.
Fig. g, noyaux en interphase chez B. paniculitum avec prochromosomesreconstitués.
Grossissement env. 1.500 fois.
Le Gérant ,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 4-6-1931.
BULLETIN
D ü
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N° 4.
262e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
30 AVRIL 1931.
P
PRÉSIDENCE DE M. E. BOURDELLE,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS:
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur E.-L. Bouvier a été admis à faire valoir
ses droits à la retraite, à compter du 9 avril 1931 (Décret du
29 mars 1931).
M. Urbain a été nommé Sous-Directeur à la Ménagerie (Arrêté
du 30 mars 1931).
M. Champion, Assistant au Musée d’Ethnographie a été nommé
aux mêmes fonctions au Laboratoire d’Anthropologie (Arrêté du
21 avril 1931).
Mlle Rivière, Aide-technique, a été nommée Assistant aui
Musée d’Ethnographie (Arrêté du 21 avril 1931).
— 350 —
M. Bija, Gardien de galerie, a été admis à faire valoir ses droits
à la retraite, à dater du 1er avril 1931 (Arrêté du 31 mars 1931).
La Chaire de Phanérogamie a été déclarée vacante par arrêté du
30 mars 1931.
La Chaire d’ Entomologie a été déclarée vacante par arrêté du
28 avril 1931.
MM. les Professeurs L. Joubin et Ch. Gravier représenteront
le Muséum aux fêtes du Cinquantenaire du British Muséum en
septembre prochain.
— 351 —
COMMUNICATIONS.
Nouvelle note sur zÆrythræus plumipes L. Koch (Acarien),
par M. Marc André.
J’ai publié en 1927 {Bull. Mus. nal. hisl. nal., Paris, XXXIII,
p. 380, figs.) une note sur un Acarien, le Rhyncholophus plumipes
Lucas (1864, Ann. Soc. Enlom. France, 4e s., IV, p. 206),
dont j'avais retrouvé les types au Muséum national de Paris, et
j’ai pu préciser notamment que les touffes plumeuses de soies qui,
sur les pattes postérieures, caractérisent cette curieuse forme, sont
portées uniquement sur l’avant-dernier article (tibia).
Je faisais remarquer que cette espèce, observée par Lucas en
Algérie et en Tunisie, devait se trouver en France : or, effec¬
tivement, j’en ai reçu deux exemplaires recueillis en 1929 par
MM. J. Millot et R. Denis à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).
Je n’ai eu connaissance que tout récemment d’un article publié
sur cette espèce par N. Banks, en 1900, dans 77 le Canadian Enlo-
mologisl (vol. XXXI 1, n° 2, p. 32) (x).
Cet auteur ne signale pas que ce même nom Rhyncholophus plu¬
mipes avait été employé dès 1856 par L. Koch jun. {in Rosen-
hauer, Die Thiere Andalusiens, p. 412) pour une forme fort pro¬
bablement identique provenant des environs de Malaga.
En 1866, G. von Frauenfeld (Zool. Miscell., Verh. Zool. Bot.
Gesell. Wien, XVIII, p. 892) signala que ce Rh. plumipes Koch
d’Andalousie avait été trouvé également en très grand nombre
à Corfou.
P. Pavesi, en 1880 [Ann. Mus. Genova, XV, p. 384), dans scs
« Arachnidi di Tunisia », cite l’espèce de Lucas, sur la seule foi de
cet auteur, sans en avoir recueilli d’exemplaire.
En 1885, G. Haller (Beitr. Kennt.der Schweiz. Milbenf., Viertel
Jahrs. Naturf. Gesell. Zurich, XXX, p. 82, pl. I, fig. 2) appelle
(9 Ce recueil n’est représenté à Paris que dans la bibliothèque de la Société ento-
mologique de France, et encore à l’état incomplet.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 4, 1931.
Erylhrœus plurnipes L. Koch :
1, individu figuré par Haller (1885, pl. I. fig. 2);
Piv, tibia et tarse de la 4e paire de pattes, d’après un individu de la collection Lucas
A, poils de l’abdomen.
cette espèce d’Andalousie et de Corfou Rhyncholophus plumipes
« Lucas », sans même mentionner le nom de Koch, et il lui a rap¬
porté des spécimens rencontrés en Suisse dans deux localités
du Valais.
N. Banks trouve qu’il existe certaines différences entre cette
forme et celle décrite par Lucas, si bien qu’il considère cette espèce
Suisse comme nouvelle et lui attribue le nom de Halleri.
En 1893, A. Birula (Beitr. Aeariden-Fauna Russlands, I, in
Horæ Soc. Enlom. Rossicæ, XXVII, p. 387, pi. VII, fig. 1-9),
dans une note intitulée « Rhyncholophus ( Macropus ) plumifer », a
décrit un Acarien très voisin provenant de l'Arménie russe et de
Turcomanie.
En 1896, C. F. George ( Science Gossip, III, p. 513) a signalé la
découverte du Rh, plumipes Lucas sur des collines sableuses de
Jersey.
En 1897, O. P. Cambridge ( Proc . Zool. Soc. London, p. 939,
pl. LV) a donné, pour une forme trouvée en Algérie, et qu’il nomme
Ealonia scopulifera, une description et des figures qui, comme le
dit Banks, montrent, au premier coup d’œil, qu’il s’agit do l’es¬
pèce de Lucas.
De tout ce qui précède, Banks conclut à l’existence de trois
espèces distinctes :
plumipes Lucas, 1864 [= Eatonia scopulifera Cambr. 1897] :
Algérie, Tunisie, Corfou, Espagne, Jersey;
plumifer Birula, 1893 : Arménie russe, Turcomanie;
Halleri Banks, 1900 [= plumipes Hall. ( non Lucas)] : Suisse.
Mais le caractère sur lequel il se base pour séparer plumifer et
Halleri de plumipes consiste en ce que dans les deux premiers
le corps est revêtu d’écailles ou de poils aplatis, tandis qu’il serait
granuleux chez le dernier.
Or j’ai montré (fig. A) que la pilosité recouvrant la face dorsale
du plumipes a été désignée à tort par Lucas sous le terme de « gra¬
nulation fuie et serrée » et qu’elle est, en réalité, également com¬
posée de papilles foliacées.
D’autre part, Banks indique que le dernier article (tarse) des
pattes postérieures est renflé seulement chez le plumifer : or j’ai
constaté qu’il est aussi dilaté dorsalemcnt chez le plumipes (x).
Les caractères distinctifs des trois formes admises par Banks
me paraissent donc s’effacer et je pense qu’il doit s'agir d’une
même espèce pour laquelle la priorité appartient à L. Koch et qui
semble avoir mie large distribution géographique : Jersey, France,
(l) A ce point.de vue, la comparaison de ma fig. Prv avec la fig. 7 de Birula (dont
en 1927 je ne connaissais pas la note) est particulièrement démonstrative.
— 354 —
Suisse, Espagne, Algérie, Tunisie, Corfou, Arménie russe, Tur-
comanie.
Banks a pris R. plumipes pour type d’un nouveau genre Laça -
siella [= Macropus Birula, 1893 = Eatonia Cambridge, 1897] (1).
Étant donné que ce groupe paraît se réduire à une seule espèce,
je crois préférable de lui attribuer seulement une valeur subgé¬
nérique.
Comme, d’autre part, le vocable Rhyncholophus Dugès, 1834,
tombe en synonymie d 'Erylhræus Latreille, 1806, le nom à adopter
pour l'espèce en question serait donc celui A' Erylhræus ( Luca -
siella) plumipes L. Koch.
(l) Le nom Macropus avait été déjà employé à plusieurs reprises : Shaw, 1800
(Mammifères), Latreille, 1802 (Crustacés), Thunberg, 1805 (Coléoptères), Spix, 1824
et Gray, 1840 (Oiseaux).
Celui d 'Eatonia avait été pré-occupé deux fois : Hall, 1857 (Brachiopodes) et E.-
A. Smith, 1875 (Mollusques).
— 355 —
Contributions a la Faune malacologique
de l'Afrique équatoriale,
par M. Louis Germain.
LXII ( l).
Mollusques du Hodlé (Sahara soudanais)
RECUEILLIS PAR M. LE LIEUTENANT BoËRY.
La localité de Oualata est située dans le Hodlé f = Hodli,
= El Hodli (Sahara soudanais)], par environ 19°22' de latitude
Nord et 9°38' de longitude Ouest-, dans une région aujourd’hui
absolument désertique. M. le Lieutenant Boëry y a récolté
quelques Mollusques subfossiles qui ont leur intérêt parce que
ce sont les mêmes espèces que celles recueillies par de nombreux
voyageurs, dans des contrées beaucoup plus orientales, comme le
Damergou et les Pays-Bas du Tchad (Egueï, Toro, Bodeli...). La
plupart des espèces sont fluviatiles ou mieux lacustres et montrent
que ces régions ôtaient autrefois couvertes de lacs et de marais
occupant toutes les dépressions sur d’immenses étendues. D’ail¬
leurs des brèches sableuses, de formation récente, pétries de
coquilles ( Isidora , Melania , Caelaiura, Corbicula) (2) se rencontrent
presque partout dans ces pays et M. le Lieutenant Boëry en a
rapporté des échantillons provenant des environs de Oualata.
Une des plus intéressantes trouvailles de M. le Lieutenant
Boëry est celle d’exemplaires subfossiles du Limicolciria Chudeaui
Germain, espèce qui, apparentée au Lirnicolaria turriformis Mar-
tens, semble bien aujourd’hui éteinte. Elle vivait, au Quaternaire,
jusqu’aux environs du 21° de latitude Nord, depuis le Borkou à
P) Cf. : Bulletin Muséum Paris , 2e série, I, n° 6, 1929, p. 410.
(*) Cette broche renferme, en abondance, Melania tuberculata Mülleb, Caelaiura
Lacoini Germain et Corbicula Audoini Germain, ces trois espèces aussi nombreuses
en individus les unes que les autres. Le Bullinus strigosus Martens y est beaucoup
plus rare, presque exceptionnel.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 4, 1931.
— 356 —
l’Est jusqu’au Tagant à l’Ouest. Il en résulte que ces contrées,
maintenant désertiques, jouissaient alors d’un climat beaucoup
plus humide. Elles ont été abandonnées par les Limicolaires, Mol¬
lusques de la brousse et des lisières forestières, au fur et à mesure
de leur assèchement.
Limicolaria Chudeaui Germain (Fig. 39).
1920. Limicolaria Chudeaui Germain, Bullet. Muséum Paris, XVI, p. 529.
Coquille ovoïde allongée pourvue d’un ombilic profond, en fente
Fig. 39. — Limicolaria Chudeaui Germain.
Région de Oualata (Sahara Soudanais), grandeur naturelle.
étroite; spire formée de 8-10 tours à croissance régulière, les pre¬
miers petits et bien convexes, les suivants moins convexes, le
dernier grand mais n’at teignant pas la demi-longueur totale de
la coquille, convexe, légèrement atténué vers la base; sommet
obtus; sutures un peu profondes, subcrénelées; ouverture subpy-
riforme allongée, anguleuse en haut, à peine subanguleuse en bas,
égalant, en hauteur, la demi-longueur de la coquille; bord colu-
mellaire rectiligne, assez oblique, réfléchi sur l’ombilic qu’il re¬
couvre partiellement.
Longueur : 55-60 millimètres; diamètre maximum : 30-32 milli¬
mètres; diamètre minimum : 26-28 millimètres; hauteur de l’ou-
— 357 —
verture : 26-30 millimètres; diamètre maximum de l’ouverture :
14-16 millimètres.
Test médiocrement épais, mais solide, d’un blanc jaunâtre très
clair, dépourvu de fiammules, garni de stries longitudinales fines,
inégales, peu obliques (sauf au dernier tour où elles sont subondu¬
leuses), crispées aux sutures, coupées de stries spirales médiocres,
plus accentuées sur le haut des tours (1).
Cette Limicolairc est, dans le Sahara soudanais, l’espèce repré¬
sentative du Limicolaria turriformis Martens [Nachrichlsbl. d.
deutsch. Malakozool. Gesellsch., 1895, p. 181 et Beschalte Weichlh.
Deulsch-Ost-Afrik., 1898, p. 102, pi. IV, fig. Il et Pilsbry in :
Tryon, Mctnual, 2e série, Pulmonata, XVI, 1904, p. 295, pl.
XXXIII, fig. 30]. Elle n’est connue qu’à l’état, subfossile, très au
nord de la zone actuelle d’habitat des Limicoiaires.
Le Limicolaria Chudeaui Germain est connu des localités sui¬
vantes :
Région de Oualata, 19°22' lat. N. et 9°38' long. O. [Lieut.
Boëry],
Asslar, vers 19° lat. N. et 2° long. O., dans le Tilemsi [R. Chu-
jDEAU].
A environ 95 kilom. au N. d’Araouau, un peu au-dessous du
20° de lat. N. [Exemplaires communiqués par M. P. Fischer].
L’Erg Tagibé, vers 21° lat. N., un peu au nord de l’Erg Loutcï-
dat,, situé par 20°45' lat. N. et 4°30' long. O.; — Ech Chaïf Lakhae,
groupe de tombes au Nord de l’Erg Tagibé; — In Eehaye,par 21°
lat. N. et 5° long. O. [R. Chudeau].
Le Borkou : régions de Tohou, de Dimi, de la crête du plateau
limitant, à l’Est, l’Oued Ntegdei, toutes localités situées entre
les 20° et 21° lat. N. [Colonel Tilho].
Bullinus (Isidora) strigosus Martens.
1898. Isidora strigosa Martens, Beschalte Weichth. Deutsch.-Osl .- Afrika’ s, p. 139,
pl. VI, fig. 11 (a).
1907. Physa (Isidora) strigosa Germain, Mollusques terr. fluv. Afrique centrale fran¬
çaise !, p. 496.
1911. Physa ( Isidora ) strigosa Germain, Notice malacolog., Documents Scient. Mis¬
sion Tilho, II, p. 183 (23), pl. I, fig. 23-24 et, 29-30.
1920. Physa ( Isidora ) strigosa Germain, Seconde Not. Malacol., Doc. Scient. Mission
Tilho, III, p. 295.
C) La partie supérieure des tours voisine des sutures présente ainsi un aspect nette¬
ment décussé.
(*) Le Physa nyassana E.-A. Smith [Ann. Mag. Natur. History, 6e série, X, n° 56,
p. 123] est peut-être synonyme.
— 358 —
A l’état vivant, cette espèce est abondante dans le lac Tchad
[G. Garde, R. Chudeau]; elle est moins commune dans les
mares ou petits lacs, parfois salés, s’échelonnant entre le Tchad
et le bassin du Sénégal (mare salée de Bengou, mare de Médick
[Dr Gaillard]), en diverses localités du bassin du Chari [A. Che¬
valier], dans le Victoria Nyanza [Dr Stuhlmann], dans les lacs
Mohasi et Boléro [J. Thiele]. Elle est très répandue, subfossile,
dans les Pays-Bas du Tchad, notamment dans l’Egueï [G. Garde,
Ferrand i].
Les individus subfossiles recueillis à Oualata par le Lieutenant
Boëry sont de forme normale mais d’assez petite taille (8-9 mm.
de longueur pour 6,5-7 [-8] mm. de diamètre maximum).
Melania (Melanoïdes) tuberculata O. F. Müller.
1774. Nerita tuberculata O. F. Mulleb, Vem. terr. et fluv. Histor., II, p. 191.
1929. Melania ( Melanoïdes ) tuberculata Germain, Büllet. Muséum Paris, p. 417.
Oualata, sur le sol et dans les brèches sableuses; — dépressions
de l'Aouker(au nord du Sénégal), sur des dépôts calcaires lacustres;
— Akreïjet, dans la plaine, sur des dépôts calcaires lacustres
[Lieutenant Boëry].
Caelatura Lacoini Germain.
1905. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Bullet. Muséum Paris , XI, p. 489 (sans
deseript.).
1906. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Mêm. Soc. Zoolog. France, XIX, p. 237,
pl. IV, fier. 11-12.
1909. Unio ( Nodularia ) Lacoini Germain, Bullet. Muséum Paris, XV, p. 375 et
p. 470.
1911. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Notice Malacol., Documents scient. Mission
Tilho, II, p. 208 (48), pl. II, %. 25, pl. III, flg. 4.
1916. Unio ( Nodularia ) Lacoini Germain, Seconde Not. Malac., Doc. Sc. Mission
Tilho, III, p. 310.
Cette espèce, dont j’étudierai le polymorphisme dans une note
ultérieure, est très répandue, à l’état vivant, dans le lac Tchad
[Lieut. Lacoin, G. Garde, Colonel Tilho] et, à l’état subfossile,
dans les régions désertiques des Pays-Bas du Tchad. Il est intéres¬
sant de retrouver ce Pélécypodr beaucoup plus à l’Est, dans les
environs de Oualata. Les individus subfossiles rapportés par M. le
Lieutenant Boëry ne diffèrent d'ailleurs pas de ceux du lac Tchad,
mais leur taille reste moyenne, variant entre 32 cl. 36 millimètres
— 359 —
de longueur pour 21 à 24 millimètres de hauteur et 15 à 19 milli¬
mètres d’épaisseur maximum.
Le Cælalura Lacoini Germain représente, dans ces régions, le
Cælatura ægyptiaca Gailliaud [Voyage à Méroë..., II, 1826,
pl. XLI, fig. 67 ( Unio ægyptiaca )] du bassin du Nil dont il se dis¬
tingue par sa forme générale tout à fait différente, sa charnière
plus robuste et sa taille constamment plus petite.
Corbicula Audoini Germain.
1909. Corbicula Audoini Germain, Bulletin Muséum Paris , XV, p. 475.
1911. Corbicula Audoini Germain, Notice Malacolog,, Documents Scient. Mission
Tilho, p. 218 (58), pl. II, fig. 35-36, 37 et p. 236 (76).
Primitivement découverte subfossile dans l’Egueï et le Djérab,
au nord-est du lac Tchad [G. Garde, Colonel Tilho, Lieut. Fer-
randi], cette espèce de faible taille (longueur : 7 millimètres;
hauteur : 6 millimètres; épaisseur : 5 millimètres) a un test assez
mince et fragile, garni de stries irrégulières un peu élevées et à
peine atténuées antérieurement et postérieurement.
Oualata, commune à la surface du sol et très abondante dans la
brèche coquillôre sableuse de la région. [Lieutenant Boëry].
— 360 —
Contributions a la Faune malacologique
de l’Afrique équatoriale,
par M. Louis Germain.
LXIII (1).
Mollusques de l’Abyssinie méridionale
COMMUNIQUÉS PAR LE P. T ÉILHARD DE CHARDIN.
Les Mollusques qui m’ont, été communiqués par M. Teilhard
de Chardin proviennent de l’Abyssinie méridionale. Quelques-
uns ont été recueillis vivants ( Ledoulxia pyrümidea Martens,
Limicolaria flammala Cailliaud, var. gracilis Martens, Litni-
colaria Heuglini Martens, Limicolaria Donaldsoni Pilsbry, Pla-
norbis Bridouxi Bourguignat). Ils proviennent de la brousse
épineuse des environs de Diré Daoua, station du chemin de fur de
la ligne de Djibouti à Addis Ababa.
Les autres {V Urina hians Rippeli., Vilrina Rüppelli Pfeiffer^
Hélix pilifera Martens, Homorus cyanoslomus (Rüppell) Pfeif¬
fer, Pseudoglessula sp. ind.) ont été récoltés sur les bords de l’Er-
rer [= Erer|, affluent de l’Oued Chebeli, au sud de Ilarar, dans
des dépôts quaternaires renfermant des restes d’industrie humaine.
Ce sont évidemment ceux qui offrent le plus d’intérêt (2). Ils sont
en assez bon état de conservation et leur comparaison avec des
individus des mêmes espèces vivant, encore dans la région montre
que ces Mollusques n’ont, depuis le Quaternaire, subi que d’insi¬
gnifiantes variations.
Vitrina hians Rüppell.
1848. Vitrina hians Rüppell in Pfetffer, Proceed. Zoolog. Soc. London , p. 108; et
Monogr. Helhc. vivent., II, p. 503.
(’) Cf. : Bulletin Muséum Paris, 2° .série, III, 1931, p. 355.
(2) Le Limicolaria Donaldsoni Pilsbry, recueilli vivant, est également très intéreS'
sant, cette espèce n’ayant été que très rarement observée.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 4, 1931 .
— 361 —
1854. Vitrina hians Küster in Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl.-Cab., p. 13,
pl. I, fig. 45-47.
1874. Vitrina hians Jickeli, Faum d. Land-und Süssw.-Mollusk. N. 0. Afrika’s,
p. 36, pl. IV, fig. 5.
1883. Vitrina hians Boürgüignat, Hist. màlacolog. Abyssinie, p. 16 et p. 107.
1908. Vitrina Mans Neuville et Anthony, Ann. Sc. natur ., VIII, p. 325.
Cette espèce, connue seulement de l’Abyssinie (1), est de dimen¬
sions variables: 12 à 15 millimètres de longueur pour 17 à 24 mil¬
limètres de diamètre maximum. L’unique exemplaire recueilli sub¬
fossile par M. Teilhard de Chardin dans les niveaux quater¬
naires à industrie des bords de l’ Errer est de faible taille, n’ayant
que 17 millimètres de diamètre maximum, 14 millimètres de dia¬
mètre minimum et 12 millimètres de longueur; son ouverture est
aussi haute que large (11 millimètres).
Vitrina Rüppelli Pfeiffer.
1848. Vitrina Rüppeiliam Pfeiffer, Proceed. Zoolog. Soc. London , p. 107, et Monogr.
Helic, vivent., II, p. 503.
1854. Vitrina Rüppeiliana Kùster in Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl.-Cab.,
p. 19, pl. II, fig. 22-24.
1874. Vitrina Rüppeiliana Jiokeli, Faum d. Land-und Süssiv. N.-O.- Afrika’s, p. 36,
pl. IV, fig. 6.
1883. Vitrim Rüppeiliana Boürgüignat, Hist. malacol. Abyssinie, p. 16 et p. 107.
Un exemplaire en mauvais état, subfossile dans les niveaux
quaternaires à industrie des bords de l’ Errer, au sud d’Hara
[Teilhard de Chardin].
Ledoulxia pyramidea Martcns.
1869. Nanim pyramidea Martens in von Decken’s Reisen in Ostafrika, III, Moll.,
p. 55, pl. I, fig. 3.
1878. Trochonanina pyramidea Martens, Monatsber. d. Akad. Wissensch. Berlin,
p. 289, pl. I, fig. 5-7.
1885. Ledoulxia pyramidea Boürgüignat, Ilelixar., p. 12; et 1889, Mollusques Afrique
éqrntor., p. 25.
1898. Trochownina (Ledoulxia) pyramidea Martens, Beschalte Weichth. Deutsch.-
Ost-Afrikas, p. 50.
(’) Signalée d’Abyssinie sans localité précise [E. Rüppell, C. Jickeli]; sur les bords
de la rivière Bourka (1.654 m, d’altitude), à Kounni (2.385 m. d’alt.) et à Addis Abeba
(2.366 m. d’alt.) [H. Neuville],
— 362 —
E. von Martens donne à cette espèce 18-19 millimètres de dia¬
mètre et 12-13 millimètres de longueur. Les deux exemplaires
recueillis par M. Teilhard de Chardin â Diré Daoua mesurent :
a) diamètre maximum : 21 mm.; diamètre minimum : 19 mm.;
hauteur : 9,75 mm.
(3) diamètre maximum : 24 mm.; diamètre minimum : 22,5 mm.;
hauteur : 13 mm.
Ils correspondent donc à une forme notablement plus déprimée.
Leur dernier tour est très nettement caréné et le test, blanc
bleuâtre brillant en dessous, est garni, en dessus, de stries subcos-
tulcuses très inégales, très obliques et assez serrées; en dessous
les stries sonL aussi inégales mais plus fines.
Fruticicola (?) pilifera Martens.
1869. Hélix pilifera Martens, Malakozool. Blatter, p. 209; et 1870, p. 88.
1872. Hélix pilifera Morelet, Ann. Mus. cio. Stor. nat. Genova, III, p. 194, pl. 9, fig. 11.
1883. Hélix pilifera Bourguignat, Hist. malacol. Abijssinie, p. 29 et p. 110.
1908. Hélix pilifera Neuville et Anthony, Ann. Sc. natur ., VIII, p. 308, fig. 20 et
pl. IV, fig. 1.
La position systématique de cette espèce, qui habite toute
l’Abyssinie, reste indécise et ce n’est que provisoirement que je la
classe dans le genre Fruticicola.
Chez les individus non adultes, la carène est très marquée;
elle s’atténue plus ou moins â mesure que l’animal grandit. Le test
est garni de poils très caducs et la taille varie de 7 à 14 millimètres
de diamètre maximum pour 5 à 9 millimètres de longueur.
Un seul individu, subfossile dans les niveaux quaternaires à
industrie des bords de l’Errer au sud de ïlarar [Teilhard de
Chardin]. Il mesure 12 millimètres de diamètre maximum et
7 millimètres de longueur avec la carène du dernier tour nettement
marquée. Il correspond à la forme nommée, par J.-TL Bourgui¬
gnat, Hélix Combesi [Hisl. malacol. Abyssinie, 1883, p. 30 et
p. 110, pl. 7, lig. 29 ( Hélix Combesiana); = Hélix ( Zenobia ) pili¬
fera Jickeli, loc. supra cil., 1874, p. 61, pi. IV, tig. 22, 23, non
Martens].
Limicolaria flammata Cailliaud.
1823. Hélix ( Cochlogem ) flammata Cailliaud, Voyage à Méroë , IV, p. 265; Atlas,
II, pl. 60, flg. 5.
1850. Bulimus Cailliaudi Pfeiffer, Zeitschr. f. Malakozool., p. 386.
1848. Bulimus sennaariemis Parreyss in Pfeiffer, Mon. Hélie, virent., II, p. 180
(nom. nud.).
363 —
1856. Limicolaria senmariensis Shuttleworth, Notit. Malacol., I, p. 48, pl. VII,
fig. 6-7.
1904. Limicolaria flammata Pilsbry in Tryon, Manual, 2e série, Pulmonata, XVI,
p. 282, n" 52, pl. XXII, fig. 35.
1920. Limicolaria flammata Germain, Moll. terr. fluv. voyage Guy Babault Afrique
orient, angl., p. 82.
Cette grande espèce, d’ailleurs très polymorphe (Cf. : L. Ger¬
main, 1920, p. 83-86) est celle de l’Est, africain remontant le plus
vers le Nord; elle n’a pas été recueillie par M. Tf.ilhard de Char¬
din qui a seulement rapporté la variété suivante :
Var. gracilis Martens.
1870. Achatina (Limicolaria) senmariensis var. gracilis Martens, Maldkozool. Blàtter,
XVII, p. 34.
1874. Limicolaria Heuglini var. gracilis Jickeli, Fauna der Land-und Süssw.-N .-0.-
Afrik., p. 174.
1897. Limicolaria Cailliaudi var. gracilis Martens, Beschalte Weichtfi. Deutsch-Ost-
Afrik., p. 104.
1904. Limicolaria flammata var. gracilis Pilsbry, loc. supra cit.,XV I, p. 283, pl. XXII,
fig. 42-43.
1920. Limicolaria flammata var. gracilis Germain, loc. supra cit., p. 84.
Diré Daoua [Teiliiard de Chardin]; deux exemplaires. Ils
appartiennent à une mutation unicolore, leur test étant, corné jau¬
nâtre très clair, presque blanc, assez brillant (*). 11 est orné de
stries longitudinales très crispées aux sutures et de stries spirales
localisées sur le haut des tours. Longueur : 40 et 46,5 millimètres;
diamètre maximum : 18 et 19 millimètres; diamètre minimum :
16,5 et. 18 millimètres.
Découverte par le Dr Schweinfurth dans le pays des Rivières,
cette espèce a été retrouvée dans le Choa par Paul Soleillet en
1882 (2).
Limicolaria Heuglini Martens.
1866. Achatina ( Limicolaria ) Heuglini Martens, Malakozool. Blàtter , XXX, p. 94,
pl. IV, fig. 1-4.
(l) Un des individus montre quelques traces de flammules au dernier tour, du côté
opposé à l 'ouverture.
(*) Les échantillons recueillis par P. Soleillet en 1882 sont conservés dans les col¬
lections du Muséum d’Histoire naturelle de Paris et correspondent parfaitement ü la
var. gracilis Martens. Ce sont eux qui sont désignés par J.-R. Bourguignat (Moll,
terr. fluv... Choa, Paris, sept. 1885, p. 20) sous le nom de Limicolaria flammata Cail-
LIAUD.
Bulletin du Muséum , 2* s., t. 111, 1931.
24
364 —
1868. , Bulvmus Heuglini Morelet, Mollusques terr. fluv. voy. D1 Welwitsch, p. 40.
1874. Limicolaria Heuglini Jickeli, Fauna d. Land-und Süssw.-Moll. N.-O.-Afrika’s,
p. 164, pi. VI, flg. 10.
1904. Limicolaria Heuglini Pilsbry in Tryon, Marnai. 2e série, Pulmonata, XVI,
p. 276, n° 43, pi. 28, %. 24, 25.
1908. Limicolaria Ueuglini Neuville ot Anthony, Ann. sc. natur., VIII, p. 295,
fig. 15.
Le Limicolaria Chefneuxi Boui'guignat [Moll. Choa, 1885, p. 18.
pl. I, fig. 22; Pilsbry, loc. supra cit., XVI, 1904, p. 271, pl. 17,
flg. 88) est une forme très voisine qui n’est sans doute pas distincte
du Limicolaria Heuglini Martens auquel elle est reliée par de nom¬
breux intermédiaires.
Diré Daoua [Tlilhard de Chardin]. Un exemplaire. Ce Limi-
colaire (1) paraît commun dans l’Abyssinie méridionale et le Choa.
Limicolaria Donaldsoni Pilsbry,
1897. Limicolaria Donaldsoni Pilsbry, Proceed. Acad. Nat, sc. Philadelphia , p. 358.
1904. Limicolaria Donaldsoni Pilsbry in Tryon, Manual, 2e série, Pulmonata, XVI,
p. 279, n° 48, pl. 28, flg. 29, 30, 81.
1909. Lmicohriu: Donaldsoni ICobelt, Abhandl. Senckenb. Naturf. Gesellsch. Frank¬
furt, a.-M„ XXXII, p. 23, n° 1, pl. V, flg. 7-7 a.
1920. Limicolaria Donaldsoni Gekmatn, Mollusques terr. fluv. voy. Guy Babault,
Afrique orient, anglaise, p. 101.
L’unique exemplaire recueilli correspond mieux à la figuration
donnée par le Dr W. Kobelt qu’à celle publiée par H. -A. Pilsbry.
C’est une coquille ovalaire oblongue à ombilic étroit, à spire for¬
mée de 6 tours peu élevés, relativement développés en largeur,
bien convexes et séparés par de profondes sutures. Le sommet est
obtus, l’ouverture ovalaire, aiguë eri haut, moins haute que la
demi-longueur de la coquille, avec un péristome mince et un bord
columollaire droit, réfléchi sur l’ombilic. Le tes!, qui a perdu son
épiderme, est relativement mince, d’un blanc grisâtre, unicolore,
garni de stries longitudinales obliques, assez fines, un peu serrées,
coupées de fines stries spirales plus accentuées prés des sutures,
Au dernier tour, les stries spirales sont très effacées et les stries
longitudinales sont moins marquées mais plus irrégulières et un
peu onduleuses. Longueur : 37 millimètres; diamètre maximum :
20,5 millimètres; diamètre minimum : 18,25 millimètres; hauteur
de l’ouverture : 17 millimètres; diamètre de l’ouverture : 9,25 mil¬
limètres.
fi) Ses dimensions varient entre 27 et 39 mm. de longueur pour un diamètre maxi¬
mum de 13 à 17,5 millimètres.
— 365 —
H. -A. Pilsbry (ly04, p. 280) donne, comme dimensions : long. :
39,5 mm.; diamètre : 21 mm.; hauteur de l’ouverture : 19 mm.;
diamètre de l’ouverture : 12 mm. 11 rapproche cette espèce du
Limicolaria Beccarii Morelet (Ann. Mus. cio. Slor. nalur. Ge-
nova, III, 1872, p. 198, pl. 9, llg. 6) et du Limicolaria Dohertyi
E.-A. Smitu ( Journal of Malacol., VI 11, 1901, p. 95, fig. 4), mais
elle me paraît beaucoup plus voisine du Limicolaria Rüppelli
Pfeiffer (= Bulirnus rüppellianus Pfeiffer, Symbol., II, 1842,
p. 50; Limicolaria rüppellianu Jickeli, loc. supra cil., 1874, p. 152,
pl. VI, llg. 2) de l’Abyssinie, dont elle semble une réduction.
Depuis, H. -B. Preston (Proc, ccd. Malacolog. Soc. London, IX, part
III, sept. 1910, p. 1G7, fig. à la même page) a décrit, des environs
de llarar, un Limicolaria Jickeliana. Ce Limicolaria Jickclii Pres¬
ton est bien voisin du Limicolaria DoncUdsoni Pii sbrv, s’il ne lui
est identique. Il est un peu plus petit (longueur : 34,5 mm.; dia¬
mètre maximum : 18 mm.; longueur de l’ouverture : 15 mm.;
diamètre de l’ouverture : 8 mm.), un peu moins ventru avec des
tours de spire moins convexes. Ce n’est, vraisemblablement,
qu’une forme de l’espèce de H. -A. Pilsbry, peut-être même celle
que je décris ci-dessus.
Cette rare espèce, découverte par le Dr A. Donaldson Smith
dans le Haud (Somal) [Cf. : H.-A. Pilsbry, loc. supra cil., 1897,
p. 358], a été retrouvée, par C. von Erlanger dans le Ganaland,
bassin moyen du fleuve Ganale [= Djouba, = Djuba], fleuve sépa¬
rant le Somal de l’Afrique Orientale anglaise [Cf. : W. Kobelt, loc .
supra cil., 1909, p. 23].
I-Iarar [Teiliiard de Chardin].
Homorus cyanostomus (Rüppcll) Pfeiffer.
1837. Subulina cyanostoma Beck. Index Mollusc., p. 76.
1842. Achatim cyanostoma Rüppell in Pfeiffer, Symbol. Hisl. Hélie., II, p. 58; et
1848, Monogra'ph. Helie. viv. , II, p. 259.
1850. Homorus cymostomus Albers, Die Helic., p. 196; et Ecl. 2, par E. von Martens,
1860, p. 200.
1874. SuhiiMm cyanostoma Jickeli, Fauna d. Land-und Siissw.-Mollusk. N.-O.-
Alrika’s, p. 147, pl. II, fig. 7 (radula).
1883. Subulina cyanostoma Bourguignat, Hist. malacolog. Abyssinie, p. 120.
1905. Homorus cyanostomus Pilsbry in Tryon, Manual, 2e série, Pulmonata, XVII,
p. 131, pl. 58, fig. 40, 41, 42.
Niveaux quaternaires à industrie des bords de l’Erer, au sud
d’Harar [Teilhard de Chardin]. Exemplaires subfossiles, brisés.
Quelques-uns de ces individus sont réduits aux derniers tours
tandis que d’autres montrent seulement le haut de la spire. Ces
— 366
derniers sont les plus intéressants, car ils permettent de préciser
les caractères de l’enroulement. Le sommet est élargi, bien arrondi
en dôme ; les trois premiers tours, très inégaux, ont un dévelop¬
pement irrégulier (flg. 40, dans le texte); à partir du quatrième
tour l’enroulement devient normal. Les stries longitudinales sont
Fig. 40. — Homorus cyanostomus (Ruppell) Pfeiffer.
Tours supérieurs d’un échantillon subfossile des niveaux quaternaires à industrie
des bords de l’Erer; X 10.
très fines, obliques, inégales et très espacées. Ces caractères
montrent que les formes subfossiles ne diffèrent pas des individus
habitant actuellement la région.
Planorbis (Coretus) Bridouxi Bourguignat.
1888, Planorbis Bridouxianus Bourguignat, Iconogr. malaeol. lac Tauganika, pl. I,
fig. 9 à 12.
1908. Planorbis Bridouxi Neuville et Anthony, Ann. sc. natur., VIII, p. 253, flg. 2.
1929. Planorbis Bridouxi Germain, Bullet. Muséum Paris , 2e série, I, p. 413.
Environs de Diré Daoua, 2 exemplaires [Teilhard de Chardin].
Croton nouveaux de Madagascar,
par M. J. Leandri.
Les Crolon, qui forment parmi les Euphorbiacées un groupe de
plantes très caractérisé, par leurs anthères renversées, leurs poils
étoilés ou écailleux, etc..., sont représentés à Madagascar par
80 espèces environ, réparties dans les sous-genres Eluleria Griseb.
et Eucroton Müll. Arg. La plupart des espèces connues jusqu’ici
ont été décrites par H. Bâillon, sur des plantes de Boivin, Dupetit-
Thouars, Le Myre de Vilers, Chapelier, Pervillé, Hildebrandt,
Bojer, Baron, Scott Elliot, etc... Les voyages botaniques récents
ont amené au Muséum de nouveaux échantillons, dont quelques-
uns appartiennent à des espèces non encore décrites.
I. Subgen. Eucroton Müll. Arg.
Sect. Cleodora Müll. Arg.; subsect. Argyrocrolon Müll. Arg.
Croton Denisi sp. n.
Frulex rarnis long itror sus strialis, junioribus pubescenlibus non-
nunquam compressas, sæpe. pseudo-dicholomis ; folia opposila , sli-
pulis lanceolalis, circiler 5 mm. longis 1-2 lalis, pubescenlibus ;
pelioüs usque ad 2,5 cm longis pubescenlibus, laminis 6-7 cm. longis,
3-4 lalis nxembranaceis serrulatis plemmque ovato-aculis basi rotun-
datis vel subcordatis, nervis præcipue in pagina inferiore prorni-
nenlibus, laleralibus paralleloneis 9-10 in quoqae lalere ( prirnis basi
laminæ inserlis), nonnunquam prope rnarginem c.onfluenlibus,
venis ultimis reticulalis paulo conspicuis ; pilis in pagina superiore
raris minimisque slellatis , in inferiore densis, in nervis sublus
lepidolis fuscis ; glandulis [lavis apice pelioli 2 breviUr slipitalis ;
aliis glandulis in axitlis nervorum pagitiæ inférions, prope mar-
ginem. Bacemi terminales 4-5 cm longi ; flores albi, circiler 4-5 mm.
$ salis laxi inferiores vel medii, o' Superiores in slrobilo brevi;
flores Ç extra pilis lepidolis tecli, sepalis 5 ovalo-acalis, uno non¬
nunquam angusliore, pclalis 0, disco hgpogyno glandulis 5 sepalis
opposilis, stglis 3 1er bifldis sepalis majoribus ; flores a* extra pilis
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 4, 1931.
— 368 —
lepidolis lecti, sepalis 5 ovato-lanceolatis, petalis 5 obovatis quant
sepala majoribus, slaminibas 15-16, pistillodio nullo ; fruclu globoso
pilis stellatis dense ieclo.
Localité : Behara (province de Fort-Dauphin). Terrain gneis-
sique. R. Decary, n° 4320, 9 juillet 1926.
Affinités. Espèce assez voisine du C. Scotti H. Baill. [C. mijriasler
Scott-Elliot in exs., nec Bak.). Elle se distingue de cette dernière,
dont je n’ai pas vu les fleurs $, par ses feuilles, qui portent des
poils persistants sur leur face supérieure, sont beaucoup plus
courtes, absolument et par rapport à leur largeur, et plus atté¬
nuées au sommet, leur pétiole plus long et plus fin, les stipules
courtes, etc...
Le C. Denisi présente encore des affinités avec les espèces mal¬
gaches : C. bilans H. Baill. dont il diffère surtout par ses 15-16 éta¬
mines, son inflorescence non grêle; C. loucoubensis 11. Baill. et
C. Payerianns H. Baill, dont il diffère par son pétiole courl, la
taille et la pilosité de ses f cm lies; le C. vernicosas H. Baill. dont il
sc distingue par ses feuilles larges et à pétiole plus long, etc...
Le C. Denisi montre d’autre part d’étroites affinités avec le
C. Gubouga S. Moore de l’Afrique australe (district du Mozam¬
bique) dont il ne diffère que par ses styles 3 fois divisés, ses pétioles
relativement plus courts, ses feuilles plus petites, ses stipules velues
et ses pédicelles floraux plus courts. La comparaison directe avec
cette dernière espèce, que je connais seulement par sa description,
permettrait, de préciser leur dépendance exacte.
Je dédie celte plante au regretté Marcel Denis, auteur de.
bons travaux de systématique sur les Euphorbiacées de Mada¬
gascar.
Groton Geayi sp. n.
Lignosa, ramis lenuiter in lonyuni slrialis, raniulis junior ibus
brevibus, pilis lepidolis lec.lis ; folia sparsa, slipulis inconspicuis ;
peliolo 3 mm long» 0,5 lato jtilis lepidolis Ieclo, in apice glandulas
2 fia vas sessiles ge renie ; lamina intégra membranacen elliplicu vel
ovalo-oblonga, 1/2-2 cm longa 3-7 mm. loin basi et apice. rolundala
nonnunquatn mucronulaia, supra uiridi pilis slellalis, infra argent ca
stellatis et lepidolis fuscis tecta; nervo primario supra depresso
subtus promi nenlc, nervis luir.ralihus circilcr H supra vix cons pieu is
subtus inconspicuis ; racemi terminales in apicibus ramulorum
lateralium, taxi breoesque ( circuler 1 cm) ; flores o’ in apice (j averti bus
1 mm 5 longis), sepalis 5 ovalis pilis extra lepidolis intra simplicibus
leclis, petalis 5 tanceolalis unguiculalis pubescenlibus ( præcipue
— 369 —
basi) staminibus circiler 15 anlheris reflexis, filamentis pubescen-
tibus; flores $ 1-3 basilares, pedicello 1 mm longo bradeolas 2 ge-
renle ; sepalis 5 accrcscenlibus, in tertio inferiore concrescentibus,
pilis extra lepidolis intra simplicibus teclis; pelalis 0; disco db excen-
trico, ovario Iri-loculari globoso, lepidibus paucis magnisque obtecto;
stglis 3 bis bifidis ; fruclus juvenis ovoideus pedicello incrassato,
calyce accrescente cinctus 5-8 mm longus, pilis lepidolis teclus.
Localité : ? (Province de Tuléar) Geay n° 28, 1906.
Affinités : Parmi les Crolon malgaches, se rapproche, surtout
par le port, du C. brevispicatum H. Baill. (C. brachybotryus Mull.
Arg.). Parmi les Croton africains, il est voisin du C. Menyharti
Pax, du Cap, répandu aussi dans plusieurs régions de l’Afrique
et en particulier dans celle du Mozambique. 11 s’en distingue tou¬
tefois par ses inflorescences plus courtes, ses feuilles plus petite?»
ù pétiole plus long, présentant des poils bruns en écusson à la
face inférieure, eL par l’absence de nervation visible à la face
inférieure.
Espèce dédiée au collecteur de la plante, M. Geay.
Croton Perrieri sp. n.
Planta lignosa dioica, ramis pubescentia fusco-flavescente teclis,
junioribus in longum slriatis; stipulas caduc issi niæ ; folia opposila,
breviler (4 mm fl mm.) peliolata, petiolo pilis densis lecto ; larninæ
25 mm longæ 15 mm. lalæ, leviter serralæ ( subintegræ ), ovalæ-
aculæ acuminalæ, basi rotandatæ, supra fusco-virides infra dilute
uirides , pilis supra simplicibus , infra stellalis et lepidolis densis,
penninerues, nervis lateralibus circiler 7 in quoque latere, quorum
primus basi larninæ inserlus ; nervis supra depressis infra promi-
nenlibm, prope marginem confluent ibus ; glandulæ 2 Itilcæ inau-
ralæ, basi larninæ in pagina inferiore; raceini o’ 3-7 cm. longi,
pubescentia lulea lecti ( pilis lepidolis densis), peduncuto fasciculos
3-5 floros 5*12 min distonies gerenlc ; flores o’ 3 mm longi lallque
( pediceltis 1 mm. vel [tins lonyis), sepalis 5 ovatis pilosis in tertio
inferiore unilis, petalis 5 o boviito-spalnlalis subglabris , quam sepula
majoribus , staminibus 18, anlheris inversis, filis basi pilis longis
teclis, pislillodio nullo; race. mi $ circiler 3 mm. longi; flos $ (cum
pedicello) 3 mm. Longus latusque, ex axilla eu puise minimæ ( = brac-
leæ) ortus, sepalis 5 ovatis basi unilis, pelalis 0, disco circulari sub¬
piano, ovario globoso trilobaio, stglis 3 bis bifidi ( primo basi secundo
prope apicern); semen fuscum.
Localité : Le Berizoka, octobre 1897. H. Perrier de la Bathie,
n» 353.
— 370
Affinités, a) Espèce malgache : Crolon myriaster Bak. (monoïque
à styles plus divisés, à 12 étamines, à feuilles beaucoup plus
grandes et allongées, à pétiole plus long.
b) Espèce africaine : C. Seineri Pax, de Rhodesia,à filets glabres,
stipules non caduques, à feuilles plus grandes, plus ovales, presque
glabres par-dessus, à pétiole plus long.
II. Subgen. Eluteria Griseb.
Croton Decaryi sp. nov.
Frutex, ramis junioribus pilis slellalis cl sublepidolis veslitis,
poslea glabralis fuscis strialisquc ; stipulas lanccolatæ vel lineares,
caducæ fuscæ , 2-3 mm. longæ; folia npposita médiocrités (1 cm.
/O mm. 8) petiot ata, peliolo pilis lonyis lecto; lamina* mcrnbranaceæ
ovatæ, basi rolundaæ vel cordalæ, api ce rutundalæ vel oblusæ,
mucronulatæ intégras sed margine nonnunquam irregulari, 3-4 cm
longæ , 2,5-3 cm. latæ , pilis sparsis stellalis in duabas paginis,
sublus sublepidolis fuscis in nervis teclæ : nervis supra depressis
vel levissime protninulis, subtus promincntibus ; lateralibus 6-7 in
quoque lalere, paralleloneis circiter 40° a tiervo primario divergen-
libus ; venis ultimis conspicuis ; glandulis luteis infundibuliforrnibus
in axillis nervorum et basi laminæ ; racemi 3-4 cm. longi, terminales,
nonnunquam axillares, basi bracteis linearibus 3-4 mm. longis cir-
cumdali, androgyni ; floribus femineis, ante mascutos auclis , 2-3 basi
racemornm, Iaxis, in axilla bracleæ parvæ; axis inflorescentiæ
pilis slellalis albidis cl lepidolis fuscis ledus; sepala 5 lanceolala,
1 mm. 5 longa, leviler basi coalescentia, extra pilis sublepidotis lecla;
petala 5 alterna rnullo minora; glandulæ 5 truncalæ lalæ sepalis
oppositæ, vix prorninentes ; ovarium pilis slellalis dense tectum,
slylis 3 quam sepala Longiores, ulique ter divisis ; flos <f ( calyculo
solum viso) sepalis basi unitis extra pilis stellalis lectis, pelalis non-
dum perfecte auclis sed jam quam floris $ majoribus; slaminibus
15 filis anlheras inlra inversas gerenles, disco inconspicuo.
Localité : Massif de l’Angavo, à l’Est d’Antanimora (province de
Fort-Dauphin), 19 juillet 1926. B. Decary, n° 4.446.
Remarque. L’échantillon décrit, unique d’ailleurs, était habité
par un Insecte qui avait creusé des galeries, simples dans la moelle
des rameaux, multiples dans des broussins développés sur les
rameaux ou de préférence sur les inflorescences, et en outre dévoré
une partie des fruits. Toutefois les changements de certains carac¬
tères de la plante, dus à ce parasitisme, semblent strictement
localisés aux rameaux lésés.
Les variétés françaises de l’Hedysarum obscurum L.,
par Mlle Aimée Camus.
L 'Hedysarum obscurum L. présente, en France, deux variétés
très distinctes qui paraissent avoir une répartition assez diffé¬
rente. Le type, décrit par Linné, habite la partie septentrionale
des Alpes; je lui ai donné le nom de var. genuinum .
Var. genuinum A. Camus in Bull. Mus. Paris (1927), p. 536.
Plante peu élevée, haute de 10-30 cm.; tiges souvent couchées
à la base; stipules étroites, allongées, longues de 1-1,5 cm.; folioles
étroites, oblongues ou subelliptiques, arrondies, parfois un peu
émarginées et mucronulées au sommet; grappes courtes, longues
de 2-5 cm., brièvement pédoneulées; axe principal un peu ou très
courbé; fleurs violettes; calice glabreseent, à dents triangulaires,
peu inégales; étendard long de 1,6-1, 8 mm.; faisceau staminal
long de 1,8 mm.; fruit marginé, glabre ou presque.
Haule-Savoie : mont Brizon (Crozet, Bourgeau); Vergy (Bour-
geau, Gave); col de Balme (Lavallée); Méry (Channont); chaîne
des Aravis, rocher de l’Étale (E.-G. Camus). — Savoie : col de la
Seignc (d’Allcizettc).
La deuxième forme semble localisée à la partie centrale et méri¬
dionale des Alpes.
Pendant longtemps les Aoristes français n’ont pas distingué de
variétés dans VH. obscurum, décrivant l’espèce avec les caractères
réunis des deux formes. 11 en est ainsi de Lamarck et De Candolle,
Flore française, IV, p. 610 (1815); Mutel, Flore française, I,
p. 291 (1834); Flore du Dauphiné, p. 161 (1848); Grenier et Godron,
Flore de France, 1, p. 503 (1848); Rony, Flore de France, V,
p. 288 (1899); Cos te, Flore de France, I, p. 412 (1901); Bouvier,
Flore des Alpes, p. 173 (1882); Cariât et Saint-Lager, Flore Rhône
et Loire, p. 213 (1897); Dalla Torre in Anleit. zu wissensch. Beo-
bacht. auf Alpenreisen, II, p. 203 (1882).
Certains auteurs ont envisugé dans leur diagnose de VH. obs-
curum, tantôt l’une, tantôt l’autre des variétés. Villars, dans son
Histoire des Plantes du Dauphiné, III, p. 389, a décrit VIT. obs¬
curum à (leurs couleur crème qui se trouve dans le Dauphiné;
Reiehenbaeh, Icônes fl. Gerrn., XXII, pi. 165, a figuré le type à
fleurs violettes.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 4, 1931.
— 372
Jordan, en 1843, communiqua pourtant, à l’herbier Boissier,
divers exemplaires de la var. Boutignyanum avec la mention
« floribus ochroleucis ».
En 1921, M. Le Brun, dans le Monde des Plantes (sept. -oc t. 1921),
p. 5, signala une forme à fleurs jaunes, mais ce n’est qu’en 1927
que cette variété fut nommée et décrite par moi sous le nom de
var. Boutignyanum (x).
Var. Boutignyanum A. Camus in Bull. Mus. Paris (1927), p. 536
(paru la même année) et Bull, bi-mons. Soc. Linn. Lyon (présenté
en nov. 1927, paru en 1928). — H. Boutignyanum d’Alleizelle in
Bull. Soc. bol. Kr. (1928), p. 47. — II. obscurum var. pseudo-
Phaca Beauverd el Rudio in Bull. Soc. Bol. Genève, 2e sér., XIX,
p. 351 (1927, paru en 1928).
Piaule plus élevée, atteignant 0,50-0,60 m.; stipules plus grandes
que dans le type, atteignant 3 cm. de longueur; folioles grandes,
plus larges, souvent obovales, subellipl.iques, rétuses, émarginées
et brièvement mueronées au sommet; grappes plus longues, attei¬
gnant 10-20 cm., très denses, longuement pédonculées; axe prin¬
cipal droit ou peu courbé; fleurs d’un blanc jaunâtre; calice
glabre, à dents assez inégales; étendard long.de 1,4-1, 5 mm.; fais¬
ceau slaminal long de 1,4-1, 5 mm.; fruit très marginé, glabre ou à
poils épars.
Isère : montagne de la Salctte-Fallavaux, près Corps (Verlot et
Delacroix), la Sa le U e (Moutïn el C.any), sous l’Urtière (Cany). —
Hautes-Alpes : env. de Briançon (Delessert), mont Morgon, Bré-
gousse, Colombier de Boscodon, Embrun (Boutigny), au-dessous
du col de Marlif (Verlot), mont Viso (Jordan, Verlot, Grenier),
Signal d’Arène (Rudio, Gilomm), la Grave (Mathonnet, Vieux),
Trois-Évêchés (P. de Palezieux), le Galibier (Templier), montagne
de Galabrie à Orcières (Burle f.), Pouülarde, chemin du col d’Agnel
(Jeanpert), environs de Gap (Boile), col de Glaize (d’Alleizette). —
Basses-Alpes : vallée de l’Ubaye, vallée de Barcelonnette (Aunier),
Allos (Cosson et Germain, A. Camus), environs de Colmars (Jordan,
A. Camus), la Condamine (Proal, Cannes). — Alpes-Maritimes :
environs de Bourdous, près d’Entraunes (Reverchon, Thuret),
Saint-Dalmas-le-Sauvage (Thuret), environs de Saint-Martin-
Vésubie (Thuret, A. Camus).
En Italie, d’après la description de Fiori et Paoletti, Fl. anal.
Italie, les deux variétés existent certainement.
(l) La. priorité est, sans aucun doute, à Boutignyanum, qu’on admette la plante des
Alpes méridionales comme variété ou comme espèce. La description de la var. Bouli-
gnyanumA. Camus a été publiée dans le Bulletin du Muséum, en 1927, alors que la var.
pseudo-Phaca n’a paru qu’en 1928, dans le Bulletin de Ja Société botanique de Genève,
après une note de M. Clmdat, sur le massif du Saint-Bernard, présentée en décembre
1927.
Quelques Lichens de l’Herbier du Muséum
RÉCOLTÉS EN AFRIQUE OCCIDENTALE PAR M. AuG. CHEVALIER,
DÉTERMINÉS
PAR M. Bouly de Lesdatn.
Ces récoltes ont été faites de septembre à novembre 1930, les
unes à la Côte d’ivoire, les autres en Guinée française.
Physcia picla (Sw.) Nyl. — Sur les vieux troncs de Palmier
Elæis, qu’il recouvre d’un enduit blanc verdâtre. Conakry (Guinée-
franc.).
Usnea sp. — Sur les branches d’arbres et d’arbustes, à 1.400 m.
d’altitude. Mali (Guinée franc.). Commun aux hautes altitudes du
Fouta-Djaîon.
Bamalina maculaia Müll. Arg, var. lenuis Müll. Arg.
Au bord de la mer, sur les buissons morts tués par l’eau salée
et les embruns, à la limite des hautes marées. Descend au ras du
sol et vil même sur les touffes d’une Cypéracéc 'halophile dessé¬
chée, le Bemirea marilimci.
Sur la plage entre Grand-Bas sam eL Petif-Bassam (Côte d’ivoire).
Graphis sp. — Sur les troncs d’arbre à écorce lisse. Conakry
(Guinée* lr.).
Parmentaria Ghevalieri B. de Lesd., sp. nov.
Thallus K leviter flavescens, cartilagineus, cinereo-glaucus, cras-
siusculus, lævigatus, continuas, nitidus.
Strotnalà 1,5 mm Lata , emergentia , hemisphœrica , numéros a,
dispersa vel confluentia, velamine thallino omnino tecta. Perithecia
nigra immersa, osliolo commuai prædila , démuni denudalo, umbi-
licato nigro que, nucleo albo. Paraphyses graciles nurnerosæ, ramosæ,
asci cylindrici, apice leviter incrassati ; sporæ 4 -nœ. uniseriales ,
66-129 x 35-36 [a, diu hyalinæ, demum fuscæ, murali-divisæ,
cellulis numerosis. Gelalina hytn. 1 vinose rubet.
Côte, d’ivoire : entre Abengourou et Bondoukou, dans la savane
arborée, à peu de distance de la limite N. de la forêt dense, sur les
troncs d’arbres.
Le Gérant, J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ *T PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 4-6-1931.
SOMMAIRE DU N° 3.
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. Clavelin comme Assistant à laChaire d’Anatomie comparée. 283
— de M. Belin comme Jardinier auxiliaire . 283
Admission à la retraite de M. Page, Chef de carré, et de M. Cottereau, Garçon
de Laboratoire . 283
Congés accordés à MM. Ranson et Pothier . 283
Missions obtenues par MM. le Dr Arnault et Le Cerf . 284
Nomination de M. l’Abbé O. Parent comme Correspondant du Muséum . 284
Présentation d’ouvrage par M. E. Bourdelle . 284
Don d’ouvrages par M. Ed. Lamy . 284
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque . 184
Communications :
Th. Monod. Une lettre inédite d’Antoine Rissoè. Polydore Roux (Rissoana. II). 287
E. Bourdelle. Note sur l’organisation d’un service central de recherches sur la
migration des Oiseaux à la Ménagerie du Muséum national d’histoiie na¬
turelle . 290
E. Bourdelle et Guy Babault. Une forme particulière de Félidé’ de la ré¬
gion du Kivu [Felis aurata Temminck = Prof élis aurata Poccoek) . 294
J. Berlioz. Note sur quelques Oiseaux de la Guinée française . 298
P. Chabanaud. A propos de la nomenclature des Poissons de l’ordre des Hetero-
somata Cope . 302
Ed. Lamy. Voyage de M. P.Lesne dansl’Afrique du Sud, 1928-1929. Mollusques
marins . 304
Mme A. Pruvot-Fol. Notes de systématique sur les Opisthobranches . 308
Mme M. Phisalix. Coocidiose des voies biliaires d’un Lézard du nord de l’Afrique,
Acanthodactylus scutellatus Audouin . 317
Mme M. Phisalix. Hœmogregarina cenchridis nov. sp. parasite d’un Serpent
boïdé : Epicrates cenchris Lin . 319
F. Gagnepain. Dix Orchidacées nouvelles d’Asie . 322
J. Leandiu. Note sur les Chénopodiacées de Madagascar . 329
P. Ch. Tissehant. Légumineuses-Hédysarées d’Afrique . 333
Mlle A. Camus. Sur quelques Chênes d’Asie . 337
A. Guillaumin. Plantes rares ou critiques des serres du Muséum . 339
A. Eichhorn et R. Franquet. Sur la caryocinèse de Bolbostemma panicülatum
Franquet et de Thladiantha dubia Bunge, Cucurbitacées cultivées au Mu¬
séum [Figs.] . 342
SOMMAIRE DU N° 4.
Actes administratifs:
Admission à la retraite de M. le Professeur E.-L. Bouvier . 349
Nomination de M. Urbain comme Sous-Directeur à la Ménagerie . 349
— de M. Champion comme Assistant au Laboratoire d’ Anthropologie . 349
— de MUe Rivière comme Assistant au Musée d’Ethnographie . 349
Admission à la retraite de M. Bija, Gardien de Galerie . 350
Déclaration de vacance de la Chaire de Phanérogramie . 350
— — de la Chaire d’Entomologie . 350
Nomination de MM. L. Joubin et Ch. Gravier comme représentants du Muséum
aux fêtes du Cinquantenaire du British Muséum . 350
Communications :
M. André. Nouvelle note sur 1 ’Enjthrœus plumipes L. Koch (Acarien) [Figs.] . . 351
L. Germain. Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équatoriale :
LXII. Mollusques du Hodlé (Sahara soudanais) recueillis par M. le Lieu¬
tenant Boëry [Figs.] . 355
LXIII. Mollusques de l’Abyssinie méridionale communiqués par le
P. Teilhard de Chardin [Figs.] . 860
J. Leandri. Croton nouveaux de Madagascar . 367
MUe A. Camus. Les variétés françaises de VHedysanm obscurum L . 371
Bouly de Lesdain. Quelques Lichens de l’Herbier du Muséum récoltés en
Afrique Occidentale par M. Aug. Chevalier . . . 373
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés ,à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pâtes . 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages . 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages . 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N° 5.
263e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
28 mai 1931.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
MUe Bourdouil a été déléguée dans les fondions d’ Assistant
à la Chaire de Physique végétale, en remplacement de Mme Ra-
baté, démissionnaire (Arrêté du 1er mai 1931).
Mue Friait a été nommée Stagiaire au Muséum à dater du
Ier avril 1931 (Arrêté du 5 mai 1931).
M. Billion a été nommé Gardien de galerie titulaire (Arrêté du
•20 mai 1931).
M. Decaens a été nommé Gardien de galerie stagiaire, en rem¬
placement de M. Le Texter (Arrêté du 1er mai 1931).
M. Mourlhon a été nommé Gardien de galerie stagiaire, en
remplacement de M. Garraut (Arrêté du 1er mai 1931).
Un congé de trois mois a été accordé à M. G. Ranson, Assistant.
Bulletin du Muséum , 2" s., t. III, 1931. 25
— 376 —
M. J. Berlioz est chargé d’une mission au Mexique.
M. le Président a le regret de faire part de la mort de trois
Correspondants du Muséum :
M. Guillaume Capus, Délégué et Conseiller technique de l’Indo-
eh'ne à l’Agence générale des Colonies, décédé le 29 avril 1931.
(On trouvera plus loin une Notice nécrologique par M. le Pro¬
fesseur Aug. Chevalier);
M. René Koeiiler, Professeur honoraire à l’Université de Lyon,
Correspondant de l’Institut, décédé le 19 avril 1931;
M. le Major Paul Dupuis, Conservateur au Musée Royal d’ His¬
toire naturelle de Bruxelles, décédé le 1er mal 1931.
La séance solennelle de la Société des Amis du Muséum s’est
tenue le 17 mai 1931 dans le Grand Amphithéâtre du Muséum, en
la présence de M. le Président Paul Doumer, sous la présidence de
M. J. Cavalier, Directeur de l’Enseignement supérieur.
Après des allocutions de M, Cavalier et de M. L. Mangin,
Directeur du Muséum, une Conférence sur L' Harmonie de. la Flore
et de la Faune en Afrique Centrale a élè faite par M. le Dr Thibout,
ancien Député de la Seine, et deux films inédits sur La Capture des
animaux sauvages en Afrique ( Girafe , Zèbre, Gnou , Hyène, etc.) ont
été présentés par leur auteur, M. le Dr Luitz Eck, Directeur du
Jardin Zoologique de Berlin.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur E. Bourdelle présente l’ouvrage suivant :
Travaux du Service Océanographique des Pêches de l'Indochine :
3e Mémoire : Oiseaux des Iles Paracels, par J. Delacour et P. Ja-
bouille, Saigon, 1930.
M. J. Leandri présente, de la part de M. le Professeur IL Le¬
comte, l’ouvrage suivant :
Flore générale de V Indo-Chine, publiée sous la direction de
M. II. Lecomte : tome V, fascicule 10 : Fagacées (fin), Bétulacées,
par A. Camus; Salicacées, par L.-A. Dode; Cératophyllacées,
Gnétacées, par J. Leandri; Taxacées, Araucariacées, Abiétacées,
Cupressaeées, par R. Hickel; Cycaclacées , par J. Leandri.
— 377 —
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les ouvrages
suivants :
Lacroix (Alfred) : Institut de France. Académie des Sciences.
Séance publique annuelle du lundi 15 décembre 1930. Notice histo¬
rique sur François- Sulpice Beudant et Alfred Des Cloizeaux.
Paris, Gauthier- Villars et Cie, 1930. In-4°, 101 p., portr.
Leymarie (A.-Léo) : Exposition rétrospective des colonies fran¬
çaises de l' Amérique du nord [Avril- Juin 1929]: Catalogue illustré,
analyse des documents, objets et peintures exposés, par M. A.-
Léo Leymarie, Secrétaire adjoint de l’Exposition. Paris, Société
d’éditions géographiques, maritimes et coloniales [1929]. ln-4°,
LXV-312 p., Iront., portr., cartes et pi.
Bibliothèque Nationale. Quatre siècles de colonisation française,
exposition (l'œuvres du xve au xvme siècle. [Paris]. Édition des Bi¬
bliothèques nationales de France, 1931. Tn-8°, 153 p., front, et pl.
Anniversary Volume dedicaled to Masumi Ciiikashige, by his
pupils in célébration of his 60"' birlhday. Kyoto Kagahu Gakushi
Kwai, Impérial University, 1930. In-8°, X-349 p., portrait, fig.
et pl.
British Muséum (Naturel History), General Library. Place
numbers of lhe Socielies and olher corporale bodies issuing serial
publications and of lhe independent perioclicat publications with
alphabelical indexes (2d édition). London, Bril ish Muséum (Natural
History), 1930. Petit in-4°, IV-175 p.
Sherborx (G. D.) : Index animalium sive Index nominum quæ
ab A. D. MDCCLVIII generibus et speciebus animalium imposita
sunl soc ici ali bus eruditorum acljuvantibus a Carolo Davies Sher-
born confeclus. Sectio secunda. Januctr. 1801. Déc. 1850. Part. XXIII.
Part. XXIV. London, British. Muséum (Natural History), Sep-
tember-December 1930. In-8°.
British Anlarclic (« Terra Nova ») Expédition, 1910. Natural
History Report. :
Zoology, Vol. IV, n° 5, pp. 103-193. Birds, by P. R. Lowe.
Zoology, Vol. VII, n° 4, pp. 223-228. Chaelognalha, by
S. -T. Burfield.
Zoology, vol. VIII, n° 4, pp. 307-454. Crustacea. Part XI,
Amphipoda, by K. -H. Barnard. London, British Muséum
(Natural History), 1930. In-4°.
Grecil Barrier Reef Expédition, 1928-29 :
Vol. I. N° 1. Origin, orgcinizalion and scope of lhe Expédi¬
tion, by G. M. Yonge.
— 378 —
Vol. I. N° 2. Studies on the physiology of Corals. I. Feeding
mechanisms and food, by C. M. Yonge.
Vol. I. N° 3. Sludies on the physiology of Corals. II. Digestive
enzymes, by C. M. Yonge, with Noies on lhe speed of digestion ,
by A. G. Nicholls.
Vol. I. N° 4. Sludies on lhe physiology of Corals. III. Assi¬
milation and excrétion, by C. M. Yonge.
Vol. II. N° 1. The work of lhe boal party, by F. S. Russell,
and A. P. Orr.
Vol. II. N° 2. The Zooplanklon I. Gear. melhods and station
lisls, by F. S. Russell and J. -S. Colman.
Vol. III. N° 1. A geographical introduction io the biological
reports, by J. -A. Stef.rs. London, British Muséum (NaLural
History), 1930-1931. In-4°.
Insecls of Samoa and other Samoan ierrestrial Arihropoda :
Part II. Hemiptera. Fasc. 3, pp. 81-162. Heleroplera, by
W. E. China.
Part VI. Diptera. Fasc. 6, pp. 239-251. Lonchæidæ,
Chloro puise and Piophilidæ, by J. R. Mallocii.
Part IX. Fasc. 1, pp. 1-32. Description of the environment,
by P. A. Buxton. London, British Muséum (Natural His¬
tory), 1930. ln-4°.
Diptera of Palagonia ancl South Chile based mainly on material
in the British Muséum ( Natural History) :
Part IL Fascicule 3. Bibionidæ, Scalopsidæ, Cecidomyiidæ ,
Culicidæ, Thaumaleidæ ( Orphnephilidæ ), Anisopodidæ {Rhy-
phidæ), by F.-W. Edwards.
Part V. Fascicule 2. Stratiomyiidæ, by D. Aubertin.
Tabanidæ, by O. Krober. Bombyliidæ, Nemestrinidæ, Cyr-
tidæ, by F.-W. Edwards. London, British Muséum (Natural
History), 1930. In-8°.
Laing (F.) : The Cockroach, iis life history and how lo deal with
il. 2e édition. London, 1930. In-8°, 23 p., flg. et planche. (British
Muséum Natural History. Economie Séries, n° 12).
Allen (Glovcr M.) : The Birds of Liberia, [s. 1. n. d.] In-8°,
paginé 636-748. (Reprinted from the Report of the Harvard-African
Expédition upon lhe African Republic of Liberia and lhe Belgian
Congo. XXXIV).
379 —
Allen (Glover M.) : Mammals of Liberia, by Glover M. Allen
and Harold J. Coolidge. [s. 1. n. d.] ln-8°, paginé 569-622, flg.
(Reprinted from thc Report of lhe Harvard- African Expédition
upon lhe African Republic of Liberia and lhe Belgian Congo.
XXXIII).
Coolidge (Harold J.) : Notes on the Gorilla. [s. 1. n. d.] In-8°,
paginé 623-635, lig. et carte (Reprinted from the Report of lhe
Harvard- African Expédition upon the African Republic of Liberia
and lhe Belgian Congo).
Marcelet (H.) : L'huile de CA Môi ( Dorosoma nasiis) : Élude
physico-chimique. Saigon, Gouvernement général de l’ Indo-Chine,
1929. Gr. in-8°, 57 p. et pl.
(Service océanographique des pêches de l’ Indo-Chine. Station
maritime de Cauda, province de Nhatrang [Côte d’Annam],
12e Note).
Lamy (Edouard) : Les Cabinets d' Histoire Naturelle en France
au xvme siècle et Le Cabinet du Roi (1635-1793). [Rennes, Impr.
de h L’Ouest-Eclair », 1931]. In-8°, 58 p.
O’Reilly (P.) : Un missionnaire naturaliste : Xavier Mon-
trouzier (1820-1897). [Besançon, Impr. catholique de l’Est], 1931.
In-8°, 23 p. (Extrait de la Revue d'Hisloire des Missions).
— 380
CONFÉRENCE
du Professeur F. Kiss de l’Université de Szeged,
5 Mai 1931.
Les rapports du Pneumogastrique et du Sympathique
(La non-existence du Parasympathique ).
Son Excellence le Ministre de Hongrie assistait à la Conférence.
Le Professeur R. Anthony prend, au début, la parole en ces
termes :
Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs.
Le Professeur Kiss m’a demandé de l’introduire près de vous.
Je m’en suis d’abord défendu, estimant que c’est une indiscrétion,
presque une inconvenance, à tout le moins une incongruité, de pré¬
senter un savant qui a fait ses preuves à un auditoire averti;
mais, j’ai dû céder à son insistance, lorsque j’ai compris qu’il con¬
sidérait qu’en prenant la parole avant lui je lui donnais une marque
d’amitié.
J’ai eu le plaisir de faire la connaissance du Professeur Kiss
il y a déjà quatre ans. Je passais à Budapest, et, naturellement,
ma première visite fut pour mes collègues du laboratoire d’Ana-
tomie de l’Université. C’était un jour de congé, et je n’eus pas la
chance de rencontrer le Professeur Lenhossék; mais je fus reçu
par son adjoint, le Professeur Kiss, qui me fit, parcourir son service
et me parla longuement de ses travaux en cours, ainsi que des dif¬
ficultés qu’il avait, en Hongrie, à se procurer les matériaux de com¬
paraison qu’il jugeait indispensables à la continuation de ses
recherches. Je l’engageais alors à venir nous voir au Muséum d’ His¬
toire naturelle, à Paris, l’assurant que je pourrais lui fournir les
moyens de travail qui lui faisaient si malencontreusement défaut.
Nous restâmes en relation de correspondance; il m’apprit un jour
qu’il venait d’être nommé Professeur titulaire à l’Université de
Szeged, m’annonçant en même temps qu’il se décidait à réaliser
le projet que nous avions ébauché ensemble, en d’autres termes
qu’il allait venir à Paris pour plusieurs mois. Son présent séjour
— 381 —
est le second qu’il fait à mon laboratoire; il reviendra l’année pro¬
chaine; et, depuis deux ans, nous recevons aussi ses collaborateurs.
Puisque j’ai pris l’engagement de vous présenter le Professeur
Kiss, il faut que je vous rappelle très brièvement ses travaux
antérieurs.
Je n’insisterai ni sur ses études des variations de l’artère hépa¬
tique, ni sur ses recherches concernant le mode d’insertion des
muscles moteurs de l’œil, j’attirerai simplement votre attention
sur les importants résultats de ses travaux, d’une part sur la struc¬
ture et le mécan’sme de fonctionnement des tissus érectiles,
d’autre part sur le rôle du trophoblaste dans la fixation de l’em¬
bryon. Par les premiers, il a montré qu’aussi bien les veines que
les artères des organes érectiles possédaient de véritables appareils
spécifiques permettant à la circulation de se continuer pendant
la durée de l’érection. Par les seconds, il a établi que c’est, non pas,
comme on l’a cru jusqu’ici, le syncytium, mais bien les cellules du
trophoblaste qui préparent la place à l’embryon pour son implan¬
tation dans l’utérus.
Enfin, en ces dernières années, par ses recherches sur les plexus
sympathiques de l’abdomen, leurs rapports entre eux et avec les
ganglions lymphatiques, par ses études aussi sur la relation exis¬
tant entre la morphologie et la fonction des fibres nerveuses, il a
préludé aux investigations dont il va tout à l’heure vous exposer
les résultats.
Vous savez qu’il y a une vingtaine d’années s'est introduite en
physiologie la notion d’un système parasympathique auquel on
a attribué et auquel on attribue toujours un ensemble de phéno¬
mènes complexes, impossibles à expliquer parles notions anatomo-
physiologiques courantes. A force de parler du parasympathique,
d’invoquer à tout propos les troubles de son fonctionnement, on
a fini par croire à la réalité de son existence, et, on y croit si fer¬
mement que le plus récent programme du baccalauréat (1928) lui
a donné droit de cité avec, si l'on peut dire, une place d’honneur :
« Le squelette. — Les muscles. — Le système nerveux . Les sys¬
tèmes sympathique et parasympathique. Leurs fondions. — Les
organes des sens. «Voilà comment s’exprime le programme du bac¬
calauréat 1... Mais il est impossible de trouver dans un traité
d’Anatoinie la moindre description du système parasympathique.
Parasympathique n’est qu’un mot, un flatus vocis, comme disaient
nos anciens; parlons en mieux, le caractère essentiel de ce système
anatomique est de ne point exister. Le Professeur Kiss vous mon¬
trera tout à l’heure que les phénomènes qu’on attribue au para¬
sympathique ne constituent pas autre chose qu’une phase physio¬
logique négative du sympathique.
Vous le voyez, la question est du plus haut intérêt, tant au
— 382 —
point de vue de l’Anatomie que de la Physiologie; elle est aussi
d’une importance incommensurable pour les médecins, mainte¬
nant que l’on sait le rôle fondamental que joue l’élément nerveux
dans les troubles, et môme quelquefois dans les lésions matérielles,
de tous les organes splanchniques.
C’est un honneur pour le laboratoire d’Anatomie comparée du
Muséum d’avoir contribué, par les moyens dont il dispose, à réta¬
blissement d’un fait aussi capital au regard de la spéculation pure
que celui du mécanisme de production des phénomènes parasym¬
pathiques et d’une telle portée au point de vue des applications
médicales possibles.
Depuis bientôt trente ans que j’y suis et depuis dix ans que je le
dirige, j’ai toujours conçu le service d’ Anatomie comparée du
Muséum comme étant exclusivement un centre de recherches. J’ai
tout fait pour lui donner et lui conserver ce caractère, pour em¬
pêcher qu’il s’égare dans renseignement dogmatique élémentaire
faisant ainsi double emploi avec les chaires d’Université, ou
qu’il s’abaisse à la vulgarisation. Pour cela, je me suis attaché à
augmenter sans cesse la quantité de nos matériaux, âpre à récolter
pour pouvoir distribuer largement, et je suis ainsi parvenu a réu¬
nir un si grand nombre de documents anatomiques que tous ceux
qui passent ici, étrangers comme français, veulent bien considérer
notre collection d'études, non pas comme la première du monde,
mais connue la seule qui soit au monde ainsi organisée et dans de
telles proportions. Je me suis efforcé aussi d’attirer les travailleurs,
des jeunes dont j’ai fait mes élèves, et dés maîtres à qui nous
avons fourni des moyens de poursuivre des investigations que
sans nous ils eussent dû abandonner. N’est-il pas impressionnant
de constater que des recherches aussi importantes en elles-mêmes,
aussi fécondes dans leurs conséquences éloignées, puisqu’elles
ouvrent la voie à une révision totale du système nerveux périphé¬
rique, aussi précieuses dans leurs applications utilitaires immé¬
diates que celles dont vous allez voir fout à l’heure les résultats
étaient, de l’avis de celui qui les a faites, radicalement impos¬
sibles, non pas seulement sans les lumières de l’Anatomie com¬
parée, mais surtout sans le secours d’une collection assez vaste
pour qu’on soit à peu près sûr d’y trouver tout ce à quoi l’on
pense, pour que, suivant l’expression imagée du Professeur Kiss,
on puisse en jouer comme on joue d’un clavier?
J’espère, Mesdames et Messieurs, que vous ne vous méprendrez
pas sur ce qui me fait parler comme je vous parle. Ceux qui me
connaissent savent assez le cas que je fais de ce que l’on appelle
les satisfactions d’amour-propre; mais, j’estime que ce qui, à
l’usage, est reconnu bienfaisant et utile n’a pas le droit de se cacher ;
et ce que je désire surtout, c’est que, dans les milieux anatomiques.
383 —
nul n’ignore que le laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum
national d’Histoire naturelle est organ sé pour fournir des moyens
de travail que l’on ne trouve nulle part ailleurs, ni en Europe, ni
en Amérique, et qu’on y sera toujours bien reçu.
Je laisse maintenant la parole au Professeur Kiss que vous êtes
certainement impatients d’écouter.
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE (X)
Au cours de recherches antérieures, le professeur F. Kiss a
étudié les rapports topographiques entre les filets nerveux pro¬
venant du pneumogastrique el ceux provenant du sympathique.
En raison des anastomoses existant entre ces deux nerfs d’origine
différente, certains filets nerveux sympathiques empruntent sur
un trajet plus ou moins long les voies du pneumogastrique. De
ces recherches découlent des conclusions physiologiques relative¬
ment, à l'innervation des' organes internes où aboutissent les filets
qu’on croyait jusque-là uniquement constitués par les ramifica¬
tions de la X° paire (pneumogastrique). Seule, l’étude comparée
d’un grand nombre de Vertébrés pouvait permettre d’inter¬
préter et de comprendre les faits résultant des investigations his¬
tologiques chez l’homme. Cette étude a été poursuivie au labora¬
toire d’Anatomie comparé du Muséum d' Histoire naturelle où le
Professeur Kiss a trouvé la grande quantité de matériaux qui lui
était indispensable pour la mener à bien.
Lisie des animaux ulilisés.
a) Poissons.
Grande Lamproie ( Petromyzon marinus L.) (N0s 1907-354;
1913-90).
Mustèle ( Musïelus pulgaris laevis Biss.) (N0s 1913-405).
Malthée ( Malllte vexperlilio I,.) (1991-291).
Myliobale ( Myliobalis aquila L.) (1930-85).
Chimère ( Chinura monslrosa L.) (1922-404).
Esturgeon ( Acipenser rulhenus breviroslris L.).
Tanche ( Tinca Vülgaris Cuv.).
Silure ( Ameiuius nebulosüs Les).
Colin ( Gadus carbonarius L.).
Morus vulgaire ( Gadus tnorhua L.) (1930-315).
(l) Un exposé préliminaire des recherches de M. F. Kiss a été publié dans les Archives
d’ Anatomie, d* Histologie et Embryologie, t. XIII, 1931, p. 163-175 (F. Kiss : Le rapport
entre le pneumogastrique et le grand sympathique). Le travail in extenso paraîtra
dans les Archives du Muséum d’ Histoire naturelle. Paris, 1931.
— 384 —
b) Batraciens.
Salamandre du Japon ( Megalobatrachus maximus Schlegel)
(1923-2328).
Batracien de Colombie ( Bufo mnrinus L. (1885-36).
Crapaud ( Bufo sp.) (1913-441).
Grenouille ( Bana calesbiana Shaw) (1931-420).
c) Reptiles.
Tortue terrestre ( Tesludo radiala Shaw) (1928-107).
Tortue aquatique ( Chelys fimbriala Schneider) (1928-108;)
(1929-277).
Torl-Uo sillonnée d’Abyssinie (1930-313).
Crocodile ( Crocodilus vulgaris Cuvier) (1929-490).
Alligator ( Alligator missisipicnsis Daudin) (1929-113).
Boa ( Boa constriclor L. (1926-140).
r
d) Oiseaux.
Nandou ( Rhea Americana Bail. (1926-91).
Héron cendré ( Ardea cinerea L,) (1930-286; 1930-311).
Canard à bec jaune ( Anas zonorhgncha Swinh.) (1930-306).
Vautour fauve ( Vullur fuluus Briss.) (1925-150).
Catharte ( Calharf.es atratus Bart.) (1917-96).
Pygarguc ( Hatiaelus sp.) (1917-243).
Bondrée ( P émis apivoms L.) (1930-277).
Faisan argenlé ( Gennams nyclhemerus L.) (1930-312).
Poules domestiques ( G allas domesiicus Tem.) (1930-165).
Faisan ocelle {Rheinardtius ocellaius Voit.)- (1926-141).
Mouette (Larus marinus L.) (1930-319).
Macareux ( Fralercula arclica L.) (1930-328).
Rosalbin (Cacaf.ua roseicapilla V.) (1917-97).
Calao d’Abyssinie ( Bucorvus Abyssiniens L.) (1923-2501).
Toucan à bec rouge ( Rhamphaslos erythrorhynchus Gm.) (1923-
2417).
e) Mammifères.
1° Primates.
Chimpanzé ( Troglodytes niger E. Geoff.) (1921-272).
Orang-outan ( Pongo pygmaeus Hoppius) (1930-288).
Cercopithèque ( Erylhrocebus patas Sehreb.) (1930-325).
Cercopithèque callitrichc ( Cercopilhecus callilrichus F. Cuv.
(1910-384); (1930-281).
Ccreoeèbe à collier ( Cercocebus collaris Gr.) (1930-320).
Mangabev enfumé ( Cercocebus fuliginosus E. Geoff.) (1930-296).
— 385 —
Macaque de Buffon [Macacus cynomolgus L.) (1922-97).
Magot ( Pilhecus innuus L.) (1930-275).
Sajou ( Cebus sp .) (1930-294).
Maki raococo ( Lemur catta L.) (1926-25; 1930-327).
2° Chiroptères.
Roussette ( Pteropus vulgaris E. Geoff.) (1922-116).
Roussette ( Hypsignathus monstruosus Ail.) (1930-381).
3° Rongeurs.
Ondatra ( Ondatra sp.) (1930-316).
Rat de Gambie ( Cricetomys gambianus Wat.) (1930-318).
4° Carnivores.
Civette du Congo ( Viverra civella L.) (1930-295).
Genette ( Genetla vulgaris Less.) (1930-168).
Zibeth de Java ( Viverra zibetha L.) (1880-1707).
Galidictis ( Galidictis sp.) (1905-1866).
Panthère ( Felis pardus L.) (1930-278; 1930-284).
Serval ( Felis serval Sckreb.) (1930-305).
Chat domestique ( Felis domestica Briss.).
Moufette ( Mephilis sp.) (1880-1644).
Putois fétide (Muslela puloriiis L.) (1880-1704).
Zorille ( Zorilla zorilla Grnel.) (1923-2236).
Zorille ( Zorilla lybica Hempr. et Ehremb.) (1930-300).
Loutre ( Luira chilensis Kerr.) (1893-522).
5° Ongulés.
Bœuf domestique ( Bos taurus L.).
Chèvre ( Capra hircus L.).
Mouton domestique.
Coudou ( Strepsiceros imberbis Blyth.) (1930-302).
Daim ( Cervus dama L.) (1930-292).
Cerf ( Cervus pseudaxis Eyd. et Soûl.) (1930-293).
Cochon domestique.
Pécari à collier ( Dicolyles torquatus Cuv.) (1930-321).
6° Édentés.
Fourmillier tétradactyle ( Tamandua telradaclylah.) (1901-284;:
1901-271).
Aï ( Bradypus Iridactylus L.) (1880-1766).
7° Marsupiaux.
Kanguroo géant (Macropus giganleus Shaw.) (1892-100).
Phalanger de la'Nouvelle-Guinée ( Phalangista maculata E. Geoff..
(1901-468).
Sarigue de l’Illinois (Didelphis virginicina Kerr.) (1926-187).
Sarigue opossum ( Didelphis opossum L.) (1909-408).
Sarigue ( Didelphis marsupialis L.) (1901-456).
- 386
8° Monolrèmes.
Échidné ( Ecliidna hystrix Home) (1900-175).
Ornilhorhynque paradoxal ( Ornithorhynchus paradoxus Blu-
menbach) (1884-1121).
9° Cétacés.
Dauphin ( Delphinus delphis L.) (1924-78).
Les laborieuses investigations du Professeur Kiss ont notam¬
ment permis d’établir que :
Les ressemblances anatomiques ne suivent pas, ainsi qu’on
aurait pu le croire, la classification systématique.
11 y a lieu de faire ressortir par exemple que le Lémur est très
différent des Singes, mais se rapproche principalement à certains
points de vues des Mustélidés.
Bien qu’il existe des différences dans le mode d’anastomose du
pneumogastrique droit avec le ganglion coeliaque, celui-ci est tou¬
jours purement sympathique.
L’un des résultats des plus frappants est que chez l’ Échidné
et l’ Ornilhorhynque, on trouve réalisée, comme chez les Oiseaux,
les Reptiles, les Amphibiens et les Poissons, la séparation complète
du sympathique et du pneumogastrique, ce dernier n’entrant
jamais dans l’abdomen.
Conclusions.
1° Le pneumogastrique est un nerf crânien ordinaire, dont les
branches motrices et sensitives innervent la partie supérieure du
tube intestinal embryonnaire et ses dérivés, y compris les organes
respira foires.
2° 11 n’y a aucune, différence essentielle entre, d’une part, les
rapports du pneumogastrique et du sympathique et, d’autre part,
les rapports des nerfs spinaux et du sympathique.
3° L’innervation effective (motrice et sécrétrice) des organes
abdominaux est effectuée exclusivement par le sympathique.
4° Le ganglion coeliaque, de même que tous les ganglions para¬
nt prévertébraux dépendent exclusivement du sympathique.
5° L’idée d’un système dit parasyrnpatlvque n’a pas de substra¬
tum anatomique dans la cavité abdominale. D’après les résultats
ci-dessus, les phénomènes parasympathiques doivent donc être
considérés comme des phases négatives du sympathique.
6o Par analogie avec la cavité abdominale, on n’a aucun
droit d’admettre que les autres viscères aient une double innerva¬
tion (sympathique et parasympathique). Aussi bien l’anatomie
que l’hislologie montrent que les viscères sont innervés par des
branches sensitives cérébro-spinales et des branches motrices et
s écré triées s ym pa t hiques .
— 387 —
COMMUNICATIONS.
Guillaume CAP U S (1857-1931),
par M. Aüg. Chevalier.
Le 29 avril 1931 est mort à Boulogne-sur-Scine, âgé de 74 ans,
Guillaume Gapus dont le nom restera attaché à l’exploration de
l’Asie centrale et à l’organisation des services scientifiques de
l’ Indo-Chine.
En 1925 il avait été nommé sur la proposition de MM. Lecomte
et Bois, correspondant du Muséum, mais on peut dire que depuis
1880 il en était le correspondant bénévole et dévoué de l’Établis¬
sement. Il était né le 25 août 1857 à Esch-sur-Alzette (Grand Duché
de Luxembourg), mais il s’était l'ait naturaliser français en 1882.
Il avait préparé sa thèse de doctorat ès sciences, au Muséum,
dans le Laboratoire du professeur Decaisne. Le sujet de cette
thèse qu’il soutint, en 1879 ; Anatomie du tissu conducteur, lui
avait été conseillé par son compatriote cl ami Julien Vesque lui-
même attaché au Muséum comme préparateur.
De 1880 à 1887 G. Gapus accomplit, en compagnie de G.Bonvalot
- deux grands voyages d’exploration en Asie centrale, au cours des¬
quels il visita la Sibérie occidentale, Je Turkeslan russe, le Ka fi ris-
tu n, la Perse. De ces voyages il rapporta au Muséum de nombreuses
collections et notamment un herbier de près de 3.000 numéros,
qui fut étudié par A. Franc lie t (Plantes du Turkeslan, Annales
Sc. naturelles, Bol., 7e série, vol. XV à vol. XVIII).
En 1897, M. Paul Doumer, gouverneur général de l’Indo Chine,
fit appel â Gapus pour l’organisation d’un Bureau économique
qui devint bientôt la Direction de l’Agriculture, des Forêts et du
Commerce de l’Indo-Chine. Il créa les services géologique, météo¬
rologique de l’Indo-Chine et organisa le premières stations agricoles
expérimentales de ce pays.
C’est grâce à son intervention, en 1904, que les subsides affectés
par la Cochinchine à la publication de la Flore forestière de ce
pays furent maintenus et que le Gouvernement général de l’Indo-
Bulletin (lu Muséum, 2e s., t. III, n° 5, 1931.
388 —
Chine décida de les affecter à la publication d’une flore générale
de T Indo-Chine. En 1906, après la mort de Pierre survenue en 1905,
le reliquat de ces subsides fut mis, grâce à l’intervention de Capus,
à la disposition du Muséum et servit à M. Lecomte pour commencer
la publication de la Flore d’ Indo-Chine.
Depuis 1907, M. Capus était délégué et conseiller technique de
F Indo-Chine à l’Office colonial (aujourd’hui Agence générale des
colonies) du Palais Royal. Il professait l’agriculture coloniale à
l’École coloniale et à l’Institut de Nogent. 11 est l’auteur de nom¬
breuses publications. Il laisse à ceux qui l’ont connu le souvenir
d’une grande droiture et d’une extrême modestie.
389
Compte rendu sommaire d'une mission en Egypte ( 1928-1929),
par M. Robert-Ph. Dollfus.
Parti pour l’Égypte avec une mission gratuite du Muséum, en
décembre 1927, j’ai séjourné dans ce pays jusqu’en mars 1929,
avec une interruption pendant lcê mois d’été de 1928, au cours
desquels l’extrême chaleur n’aurait pu me permettre de pour¬
suivre activement mes travaux.
J’ai consacré la plus grande partie de mon temps à des recherches
faunistiques et biologiques dans le nord de la incr Rouge (et en
quelques points du canal de Suez : Port-Saïd, lac Tirnsah, Suez),
ainsi qu’à leurs applications pratiques aux industries de la pêche.
J’ai eu à ma disposition plusieurs bateaux de la Société Misr pour
les Pêcheries, dont un petit chalutier, ce qui m’a permis une explo¬
ration méthodique des fonds du golfe de Suez.
J’ai pu établir une carte des divers faciès (sableux, sablo- vaseux,
vaseux, rocheux, récitai) de tout le golfe et caractériser chaque
l’aciés par sa faune. Le résultat pratique a été la découverte et la
délimitation d’immenses étendues chalutables, libres de madré¬
pores et d’une exploitation d’autant plus facile qu’ils ne présentent
nulle part de dénivellation brusque et qu’en aucun point du golfe
la profondeur ne dépasse 100 mètres.
Dans le golfe d’Akaba, mon étude des fonds a été moins heureuse,
je n’ai pu reconnaître que le très étroit plateau qui prolonge le
rivage de la cote sinaïtique et est, partout, soit semé de roches et
de bouquets de madrépores, soit occupé par des prairies [d'un
phanérogame : Halophilus stipulacea (Forskâl) Ascherson] dont
l’ étendue est relativement plus considérable que dans le golfe de
Suez.
Ce plateau cesse brusquement à une petite distance du rivage :
au delà, les engins dont je disposais n’ont jamais atteint le fond.
Il aurait fallu un navire autrement mieux équipé que mon chalu¬
tier pour explorer les abysses totalement inconnues du golfe
d’Akaba.
Chaque fois que cela m’a été possible, j’ai recueilli, sur les îlots
et le long de la côte, à marée basse, ainsi que sur les plages et récifs
soulevés, des matériaux faunistiques et algologiques complétant
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, u° 5, 1931.
— 390 —
ceux fournis par la drague, le chalut, les divers engins de surface
employés par les pêcheurs de la Société Misr pour les Pêcheries.
Lorsque les circonstances le permettaient, j’effectuais des pêches
planctoniques de jour et de nuit, des prises d’eau et de tempéra¬
tures, mais l’état de la mer, 1rs brusques coups de vent, la violence
des courants, le voisinage des récifs, ont considérablement entravé
mes opérations océanographiques.
Pendant mes croisières principalement, j’ai récolté des collec¬
tions très considérables, que j’ai pu, en grande partie, rapporter
au Muséum.
En ce qui concerne les Invertébrés, je me suis efforcé de continuer
l’œuvre commencée il y a plus d’un siècle par Savigny. Le triage
de mes récoltes est encore loin d’être achevé, néanmoins il est assez
avancé pour que l’on puisse déjà estimer que, dans leur ensemble,
les résultats apporteront une contribution importante à la connais¬
sance de la faune du nord de la mer Rouge, tant au point de vue du
nombre et de la nature des espèces, qu’à celui de leur répartition
bal hymél.rique et de leurs associations.
Les Invertébrés marins les mieux représenté? dans mes collections
appartiennent, aux : Foraminil’èros, Spongiaires, Hydroïdes, Scv-
p ho méduse s (Acalèphes), Ale vouai rx -, (Pennaiulcs, Spongodes,
Gorgones, Tubi pores), Antipathaires, Aetiniaires, Madréporaires
(inclus Fungia), Nématodes libres, Némerlfis, Polÿchètes, Géphy-
riens, Turbellariés, Bryozoaires, Cirripèdos, Macroures (Natan.Ua,
Reptantio, Anomala), Brachyoures (Dromies, Oxysl ornes, Üxy-
rhynques, Cyclometopa et, Catomctopa), Slomatopodrs, Isopodes
(incl. Tanaidacea ), Amphipodes, Copépodes, Amphincures (2 es¬
pèces), ûpisthobranehes (coquilles, 0 espèces), Prosobranches
(213 espèces). Lamellibranches (143 espèces j, Scaphopodcs (2 es¬
pèces), Céphalopodes, Grinoïdes, AsLérides, Ophiurides, Échinides,
Holothuries, Tuniciers.
De quelques groupes, tels les Brachiopodcs, je n’ai rapporté
qu’une espèce. N’ayant pas recherché systématiquement les inver¬
tébrés terrestres, je n’ai récolté, près des rivages, qu’un petit
nombre d'insectes et une seule espèce (nouvelle) do Pseudoscor¬
pion maritime [Olpium gracile Max Beier].
Je ne puis entrer ici dans le détail de toutes ces récoltes, dont
l’inventaire n’est pas terminé, mais je puis indiquer, à titre
d’exemple, que :
a) Sur les 78 espèces de Polÿchètes actuellement identifiées (1),
dix sont nouvelles pour la mer Rouge ou l’Océan Indien ; quelques-
unes n'avaient pas été revues depuis leur description originale et
restaient critiques, d’autres étaient supposées particulières à des
P) Par Pierre Fauvel.
391 —
régions très éloignées de la mer Rouge (l’eunicien Nicidion edentu-
lum Elilers n’était connu que de Juan Fernandez et de San Thomé),
principalement au Pacifique;
b) Sur 8 espèces de Nudibranches actuellement étudiées (x),
sept sont nouvelles pour la Science (avec deux genres et un sous-
genre nouveaux);
c) Sur 3 espèces de Tectibranches identifiées (2), une appartient
à un genre ( Euselenops ) dont on ne connaissait pas de représen¬
tant dans la mer Rouge, une autre : Berthella granulala (Krauss),
récoltée dans le lac Timsah, n’était connue ni du canal de Suez ni
de la mer Rouge;
d) Sur environ 24 espèces (environ, car il y a, m plus, beaucoup
de larves et de jeunes non identifiés), d’Isopodes (incl. Tanaidacea )
jusqu’à présent étudiées (a), douze sont nouvelles pour la mer
Rouge, deux ou trois, peut-être quatre sont nouvelles pour la
Science; un Sphæroma [S. serralum (Fabricius)] venant de la Médi¬
terranée a été trouvé en grand nombre dans le lac Timsah (canal
de Suez) mêlé à une espèce [S. Walkeri Stebbing] venant de la
mer Rouge.
En fait de Vertébrés, je n’ai pu rapporter (à part quelques
oiseaux et lézards capturés près du rivage) que des poissons et
et j’ai été obligé de me limiter aux spécimens dont la taille permet¬
tait la conservation et le transport-
Ma collection de poissons, relativement très importante, com¬
porte plus d’un millier de spécimens, se répartissant en au moins
200 espèces qui, à part huit ou dix récoltées dans le canal de Suez,
ont été prises dans la mer Rouge. Parmi celles-ci, beaucoup n’étaient
connues que d’autres régions indo-pacifiques (Japon, Indes néer¬
landaises, Afrique du Sud) et il y a des représentants de familles
( Uranoscopidæ , Gadidæ ) dont l’existence dans la mer Rouge était
insoupçonnée. En outre, jusqu’à présent, au moins six espèces
(et plusieurs variétés) ont été reconnues nouvelles pour la Science
(dans les genres Saurus, Saurida, Cubiceps, Sphéroïdes , Canlhi-
gasler , Paraplagusia), elles sont représentées presque toutes par
de nombreux spécimens et il y a un genre inédit de Cynoglossidæ
( Dullfusichihijs Chubanaud ) .
J’ai Lout naturellement été amené à examiner la question de
l’échange de faunes entre la Méditerranée et la mer Rouge par le
canal de Suez. De l’ensemble de mes constatations, je puis déjà
conclure que si de nombreuses espèces de la mer Rouge ont passé
et passent continuellement et abondamment en Méditerranée, il
n’y a pas passage de la Méditerranée dans la mer Rouge. Les
(x) Par Mme A. Pruvot-Fol.
(2) Par Théodore Monod.
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. III, 1931.
26
392
espèces communes aux deux mers, que l’on trouve en mer Rouge,
ne sont pas originaires de la Méditerranée : les unes sont cosmopo¬
lites, les autres se trouvent aussi bien sur la côte atlantique
d’Afrique, qu’au cap de Bonne Espérance et sur la côte indienne,
elles existaient dans la mer Rouge, selon toute vraisemblance, bien
avant le percement du canal [par exemple Pseiidoserranus cabrilla
(Linné)] ; néanmoins il est certain que quelques espèces de la Médi¬
terranée arrivent jusqu’à Suez dans le canal [par exemple Solea
vulgaris Qucnsel], mais il s’agit d’individus isolés qui n’essaiment
pas et ne se répandent pas au delà de la baie de Suez; il faut ajouter
que les bateaux venant de la Méditerranée transportent souvent
sur leur coque toute une microfaune, c’est sans doute par suite de
tels apports accidentels que j’ai pu récolter dans le golfe de Suez,
entre autres Polyehètcs, le Puralacydonia paradoxa Fauve 1 qui
n’avait, jamais été trouvé hors de la Méditerranée et Spinther
miniaceus Grube dont l’habitat semblait limité à la Méditerranée
et aux parages de l’Irlande et des Hébrides.
Je dois dire on terminant que si mon travail a été fructueux,
tant au point de vue faunistique (*) qu’à celui de la pêche et de
l’exploitation industrielle du nord de la mer Rouge, c’est bien
grâce aux moyens matériels qui me furent offerts par la Société
Misr pour les Pêcheries, à qui je suis heureux de pouvoir apporter
ici l’expression de ma reconnaissance.
Laboraloire des Pêches et Productions coloniales
du Muséum National d' Histoire Naturelle.
(l) Par suite d’une convention entre le Muséum et la Société Misr pour les Pêcheries,
les collections étudiées seront réparties entre le Muséum de Paris et le Musée Royal
zoologique d’Égypte, en formation, au Caire.
393
La vie du Gorille au Gabon,
par M. l’abbé A. Valker.
Un des plus dévoués correspondants du laboratoire d' Agronomie
coloniale du Muséum, M. l'abbé A. Valker, qui a passé toute sa
vie. au Gabon, dans la grande forêt vierge parmi les indigènes, dont
il connaît tous les dialectes , et qui connaît remarquablement aussi la
flore el les hôtes de cette forêt a bien voulu sur notre demande rédiger
les notes suivantes si{r le Gorille, notes qu'il nous envoie, de Sindara
sur rOgooué.
Ç'esl lu première fois, croyons-nous, que des renseignements précis
sont donnés sur la nourriture du Gorille dans la nature.
Pr Aug. Chevalier.
Appellations diverses. — Au Gabon, le Gorille s’appelle, chez
les diverses tribus :
1. Ndjina (mpongouè, gaioa, nkorni).
2. Ndjiya (ivili).
3. Ngi (pahouin ou fang).
4. Ngida (akèlè).
5. Ngilo (séké).
6. Ngina (apindji).
7. Ngiya (benga, ishogo, ivéa).
8. Nlsiya (éshira).
9. Mbédo (balumbu).
10. Mbélo (ngové).
11. Ebubu (aduma).
12. Gébubu (ndumu)
13. Gibubu (bavungu).
14. Ibubu (apunu).
Variétés. — Les populations de la Ngouniè semblent distinguer
deux espèces de gorilles :
1. Le gorille noir (le plus commun) : ngiva-amovindji (ishogo);
ngiya-ya-fyo (ivéa) ; ridjiva-a-pinda (ivili); nlsiya -i-pinda (éshira);
ngi-ngwa mbadô (akèlè); nya-ngi (ïang).
2. Le gorille gris ou blanc (plus rare, et à bras plus longs) :
ngiya-a-movèmba (ishogo); ngiya-ya-movèmba (ivéa); ndjiya-a-
Bulldin du Muséum, 2” s., t. III, n° 5, 1931.
— 394
fuka (ivili); ntsiya-i-kulukamba (éshira ngingwa-èmbè (akèlè);
ekule-ngi (t'ang);
Est-ce que ce sont réellement deux espèces différentes? je ne
saurais le dire.
En général, les Noirs ont l’air de redouter davantage la ren¬
contre du Gorille que celle de la Panthère.
Surnoms. — Les Mpongouès de Libreville donnent au Gorille
le surnom de « Ogula-Ayina », type de l’homme surnois et traître,
à cause de l’apparence bestiale de cet anthropoïde.
Les Pahouins l’ont surnommé « Bibame » (celui qui gronde
comme le tonnerre) : Bibame, esa-nyi-ngwac. Bibame, qui enlève
les chairs comme avec une hermine! te.
Les Ishogos et les Ivilis l’ont dénommé « Boama » (le hurleur).
Boa ma ge pandja makando, Boama qui disperse les rassemblements.
Les Akèlès l’ont, baptisé : Awarna, katé masamba (ce qui a la
même signification que la devise ishogo).
Les Bavungus disent : Gibubu, a sumba ntsila ne mwamu,
Gibubu, qui se fraie un chemin par ses cris.
Habitai. — Bassin de la Ngouniè.
O11 m’a signalé chez les Eshiras des troupes de gorilles dans la
chaîne du Kumu-na-Bwali ; chez les Akèlès et les Ishogos, dans la
région compris»' entre la Hautc-Louga et le Ilaut-Ikoï. Cette
région, autrefois fréquentée par les chercheurs de caoutchouc est
devenue le repaire des bêtes sauvages.
Vers le massif du Dimungi, les gorilles, pourchassés par les gens
de Pingo, ont quitté la boucle de la Waka, pour se réfugier chez les
Apindjis de la Migabé.
Plus près de Sindara, on m’a affirmé que des bandes de gorilles
venant du Davo, dévastaient les plantations indigènes de la rive
gauc he .
Il y a un peu plus d’un an, j’eus l’occasion de voir boucaner deux
énormes gorilles, tués par un chasseur akèlê de la Haute- Manga.
Enfin, pas plus tard que le mois dernier (mars 1931), Massandé
chasseur de notre mission, appelé parles Ivéas qui ne parviennent
pas, — faute d’avoir de la poudre, — à chasser les gorilles qui
ravagent leurs plantations de banan’ers, en a rencontré à deux
reprises différent os (à deux ou trois heures d’ici). Il a tiré dessus,
mais à chaque coup, la cartouche a raté.
En dehors de la Ngouniè.
Lorsque j’élais à Lambnréné, j’ai entendu dire par M. Rivière,
exploitant forestier, qu’il avait aperçu sur la piste qui mène du
lac Azingo au Rembouè, une bande de 10 à 12 gorilles. Il aurait
voulu tirer dessus. Mais le porteur de son fusil était resté loin
en arrière.
395
Dans la région de Franceville, vers la Liboumbi, à l’orée de la
grande forêt qui fait suite aux savanes du Haut-Ogowè, mes por¬
teurs cL moi, nous avons trouvé, un matin, des traces toutes
fraîches du passage de ces animaux : des excréments en boules,
grosses comme des oranges et une sorte de nid où le mâle avait
couché pendant la nuit.
C’est dans ces mêmes parages, qu’un Agent de la S. H. O. s’était
brusquement trouvé nez à nez avec un gorille. Il eut juste le temps
de viser et de tirer sur la bête qui roula à ses pieds.
Entre 1897 et 1899, il m’a été donné de voir apporter à la Mission
de Sainte- Anne du Fernan-Vaz deux ou trois dépouilles de gorilles
tués par un chasseur des environs. On servit même des biftecks de
gorille à la table des Pères. Cette viande sentait moins le fauve que
celle des petits singes (museau bleu, pain-ù-cacheter et autres)-
A cette époque les gorilles s’avancaient assez souvent jusqu’aux
abords de la plantation de cacaoyers. Et c’est là qu’un certain
Docteur Garner, américain, était venu soi-disant pour étudier le
langage des singes. Il avait amené avec lui d’Amérique une grande
cage métallique dans laquelle U ne s’enferma d’ailleurs qu’une
seule fois. Il vit, paraît-il, une mère gorille qui poussa quelques
cris devant la cage et s’enfuit dans la forêt. Cela suffît à notre
Docteur pour composer un ouvrage sur le « Langage des singes »,
qui fit sensation aux ÉLaLs-Unis.
Le plus clair de toute cette histoire, c’est que ce prétendu savant
paya l’hospitalité des Pères en monnaie de « singe ».
Feuilles et fruits dont se nourrit le Gorille. - — Les feuilles, fruits
et cœur du bananier.
Les fruiLs de la grande Amorne [Aframomum giganleum ).
Abéré (mpongouè).
Les tiges de Costus lucanusianus (okosa-kosa, en mpongouè).
Les jeunes feuilles de Phrynium brachyslachyum et Phrynium
oxycarpunx (ogongo, en mpongouè).
Les tiges de cannes à sucre (moins cependant que le Chim¬
panzé).
Les fruits de certaines lianes n caoutchouc (Landolphia).
Les papayes abandonnées dans les anciens villages.
Le brou des noix de Poga oleosa.
Les fruits, la tige et les racines de Tabernanlhe lboga.
Les fruits des divers Pachylobus et Canarium ; ceux du Myrian-
thus arboreus du Chrysophyllum africanum, du Baillonnella obouala
et du Tieghemellci af ricana.
Genre de vie. — Les gorilles vivent en troupes plus ou moins
nombreuses, dans les régions forestières et montagneuses.
La nuit, les femelles et les jeunes grimpent aux arbres et se font
396 —
avec les branches des sortes de nids, tandis que le chef de la bande
gîte à terre et dort, adossé à un tronc d’arbre.
Lorsque la troupe a la bonne fortune de rencontrer un arbre
chargé de fruits, les femelles cueillent les fruits et les apportent
au mêle resté au pied de l’arbre.
En langue indigène, le vieux Gorille solitaire, s’appelle :
Ekombo (mpongouè); gékombo (ishogo et ivéa); ékane-ngi
(fang); dikita (êshira, bavungu, bapunu); ikumbu (rnasangu);
ambong’è (akèlè).
A l’époque du rut, les gorilles sont terribles. Mon frère aîné m’a
rapporté qu’étant employé chez des marchands de bois, il se rendit
au lac Anéngué (Bas-Ogowè), avec deux Européens, pour pros¬
pecter un peuplement d'ocoumés.
Ils s’étaient à peine installés sur la lisière de la forêt qu’ils enten¬
dirent un vacarme épouvantable. C’étaient des gorilles mâles qui
coursaient une femelle.
Nos exploitants forestiers n’eurent que le temps de se rembar¬
quer. Malheureusement ils ne purent emporter avec eux tous leurs
bagages. Quand les gorilles se furent éloignés dans la direction
opposée, ils descendirent de nouveau à terre, mais ils ne trouvèrent
plus rien en bon état : lits de camp, pliants et le reste, tout avait
été saccagé par les bêtes en furie.
Proverbes. — 1. O sovi mwana-ngiya o vengea tet’èdi Boama
(ishogo).
Tu taquines le jeune gorille ; attends un peu que son père Boama
arrive.
2. Mwana-ntsiya a sa rini madongu ma Laï andi (éshira).
Le jeune gorille ne s’effraie point des arcades sourcilières de
son père.
Ndjina bwè, ntsigo bwè, nkèma a bonga ignanga (mpongouè).
Le Gorille mort, le Chimpanzé mort, le macaque leur succède.
4. O nwa ni ntsigo, ave ndjina igonga (mpongouè).
Si tu te bats avec un Chimpanzé, ne donne pas une sagaie au
Gorille.
5. Waga a kac mesing, a bunege ngie (fang).
Quand le Chimpanzé bataille, il compte sur l’aide du Gorille.
Conte mpongouè.
Le Léopard, le Gorille el le Chimpanzé.
Au temps jadis, le Léopard, le Gorille et le Chimpanzé établirent
chacun son campement dans la forêt., à une certaine distance l’un
de l’autre.
Or, il arriva que-leurs épouses, étant sur le point d’être mères,
— 397 —
eurent toutes les trois l’envie de manger une sauce à l’huile de
palme (gnèmbouè).
— «Si Lu allais me chercher quelques noix de palme, — dit
l’épouse du Léopard à son mari, — pour que je me fasse une
bonne sauce î »
Celle du Gorille dit la même chose à son mari, et celle du Chim¬
panzé pareillement.
Voilà donc les trois époux partis à la recherche d’un régime de
palmes à l’insu l’un de l’autre. Ils ignoraient complètement que
les épouses des voisins étaient en état de grossesse.
Après avoir marché quelque temps, le Léopard arrive le premier
au pied d’un superbe palmier, sur lequel il aperçoit un énorme
régime de palmes.
— « Ce régime fera bien mon affaire, se dit-il, mais il s’agit de le
faire tomber à terre : comment vais-je m’y prendre? »
Sur ces entrefaites, iJ voit arriver le Gorille.
— - « Tiens ! te voilà, Léopard, et que fais-tu donc ici? »
— « Je cherche des noix de palmes pour ma femme »
— « Ah! vraiment! Eh bien! moi aussi, je viens pour le même
motif. »
— « Le régime de palmes, je l’ai trouvé, reprit le Léopard, mais
je me demande comment le faire descendre ».
Tandis qu’ils discouraient {ainsi, le Chimpanzé apparaît à son
tour.
— « Hé! les amis, que faites-vous donc par ici? »
— « Nous cherchons des noix de palme pour donner à nos
épouses ».
— « C’est étonnant ! c’est ce que je cherche également. »
— « Le léopard a découvert un beau régime de palmes sur ce
grand palmier; mais lui el moi, nous sommes embarrassés pour le
cueillir », dit le Gorille.
— « Embarrassés de quoi? » fit le Ch'inpanzé.
Et le voilà qui se met à grimper jusqu’au fameux régime.
— « Mais il n’a pris avec lui ni hache, ni couteau, ni machette, —
se disent ses deux compagnons, comment va-t-il détacher le ré¬
gime? »
Maître Chimpanzé ne se trouble pas pour si peu. 11 saisit le ré¬
gime, le tourne et le retourne jusqu’à ce que le pédoncule qui le
retient soit coupé.
Au moment où le régime allaiL se détacher, le Gorille, pour ne
pas paraître moins débrouillard que son ami, lui crie de toutes ses
forces : « Ne laisse pas tomber le régime à terre, envoie-le-moi ici,
je vais le saisir dans mes bras, de peur que les noix ne s’abîment
en tombant ».
D’un coup sec, le Ch'mpanzé pousse le régime. Le Gorille, sans
— 398 —
broncher, le reçoit dans ses bras nerveux et le dépose tout douce¬
ment à terre.
— « A toi, maintenant, dit-il au Léopard, de montrer ce dont tu
es capable ».
Celui-ci, piqué au vif, attrape le régime et en enlève toutes les
noix, les unes après les autres, avec ses griffes.
L’opération terminée, le Chimpanzé dit à ses deux compagnons :
« Voilà les noix de palme, il s’agit de faire le partage. Je vais donc
aller prendre quelques feuilles d’ «ogongo » ( Phrynium oxypelalum)
pour permettre à chacun de nous de faire son paquet.
Là-dessus, il s’enfonce dans la brousse:
— « Chemin faisant, il se dit à part lui : « Ce que le Gorille et le
Léopard ont fait là, ne me rassure pas du tout. Ces deux gaillards-là
pourraient bien me jouer un mauvais tour. Mangera les noix de
palme qui voudra; quant à moi, je n’y retourne pas. »
El de ce pas il va retrouver sa compagne.
Au bout de quelques instants, le Gorille dit au Léopard : « L’ami
Chimpanzé Larde à revenir, je vais voir ce qu’il fait là-bas. »
Et il s’en va à son tour.
Tout en cheminant, il se parle à lui-même : « Ce n’est pas pos¬
sible de faire des choses comme celles que je viens de voir. Je me
défie de ces deux individus-là. Aussi je m’en vais chez moi. Les
noix de palme resteronl là où elles sont, je ne m’en soucie guère. »
Et il reprend le chemin de son campement.
Pendant ce temps, le Léopard, attendant ses deux compagnons,
se fait les mêmes réflexions : « Le Chimpanzé et le Gorille ne re¬
viennent pus : certainement ils doivent ourdir quelque complot
contre moi. Je me sauve. Tant pis pour les noix de palme... »
El l’un après l’autre, ils regagnent leurs demeures, laissant les
noix de palme au pied du palmier...
Quand la chose fut rapportée à Ragnambyè, le grand chef d’à
côté, il éclata de rire : « Ce n’est pas étonnant, dit-il ensuite; le
Léopard, le Gorille et le Chimpanzé ne sont que des bêtes de la
forêt... Pènye, mon serviteur, va vite me ramasser toutes ces noix
de palme, que je m'en fasse faire un bon « gnèmbouê »...
Mission de Sindara, le 21 avril 1931.
( Travail fait sous les auspices du Laboratoire d' Agronomie
coloniale du Muséum).
Les Yeux des Reptiles.
par M. le Dr Rochon-Duvigneaud.
A chacun des quatre anciens ordres de la classe des Reptiles
(Chéloniens, Ophidiens, Sauriens, Crocodiliens) correspond un
type d’œil particulier, qui diffère de celui des trois autres autant
ou plus que de l’œ'l des Amphibies d’une part, des Oiseaux d’autre
part.
Cos différences, assez marquées pour permettre à l’anatomiste
de reconnaître immédiatement à quel ordre de Reptiles appartient
un œil donné, ne sont cependant que des différences secondaires
puisqu’il n’y a qu’un seul type d’œil dans toute la série des Verté¬
brés. Des Cyclostornes aux Mammifères l’œil est formé d’une ré¬
tine d’origine cérébrale et d’un cristallin, enkystés dans une double
enveloppe mésodermique, membrane vasculaire et coque cornéo-
sclérale. Ainsi s’est formé, sous la poussée du vitré que sécrète la
rétine, l'œil kystique à rétine inversée des Vertébrés, qui, par ce
dernier caractère se distingue de l'œil kystique à rétine directe des
Céphalopodes.
Indépendamment des caractères généraux macroscopiques com¬
muns a tout œil de Vertébré et sur lesquels nous croyons inutile
d’insister, les yeux des Reptiles possèdent certains caractères
microscopiques tout aussi généraux et parfaitement connus, mais
général ornent incompri s .
Nous voulons parler des caractères d'adaptation optique.
Ils sont représentés par les cuticules ou membranes basales,
qui limitent les deux laces de la cornée, englobent le cristallin, et,
dans toute l’étendue de la rétine, fournissent une voûte d’aligne¬
ment régulière aux cônes et aux bâtonnets. Cette dernière mem¬
brane est la lame vitrée choroïdienne . Si nous y ajoutons la limi¬
tante interne de la rétine, nous aurons passé en revue toutes les
cuticules rigides et transparentes qui, en limitant les intersurfaces
des milieux optiques, font du kyste oculaire un appareil de réfrac¬
tion précis, aussi parfait sans doute qu’il est possible de le réaliser
avec des tissus mous.
Les caractères macroscopiques et microscopiques que nous ve¬
nons d’énumérer sont communs aux yeux de tous les Vertébrés.
On sait que les yeux des Reptiles possèdent une particularité
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 5, 1931.
400
histologique : la striation de leur musculature interne, que l’on
retrouve chez les Oiseaux, tandis que les Poissons, Amphibies et
Mammifères ont les mêmes muscles formés de libres lisses.
Nos recherches ont porté sur les espèces suivantes, auxquelles
se rapporteront plus particulièrement nos conclusions :
Ophidiens (8 espèces) : Couleuvre à collier, Zamcnis viridiflavus
Couleuvre d’Eseulape, Psammophis noioslictus, Cerasles vipera,
Vipère aspic, Couleuvre vipérine, Couleuvre de Montpellier.
Crocodi liens (5 espèces?) : Alligator du Mississipi, Alligator (Tri-
nitad), Alligator (Gimyuquil), Crocodile (Muséum), Crocodilus
cataphraclus.
Chéloniens (5 espèces) : Tortue Mauritanique, Emys leprosa,
Trionyx (Congo Belge), Dermalochclys coriacea Torlue Caret.
Sauriens (9 espèces) : Gecko (de Mauritanie), Gecko (de Floride)
Caméléon (Algérie) Lézard gris, Lézard vert, Lézard ocellé,
Lézard (Trinitad), Orvet, Scinque officinal.
Parmi les nombreuses espèces qui composent les quatre ordres des
Reptiles (et dont nous étudions ici un très petiL nombre), il en est
de diurnes et de nocturnes, de terrestres et d’aquatiques. Ces
diverses conditions d’existence s’accompagnent certainement de
différences dans l’aspect de l’œil. Mais les modifications adapta¬
tives (*) que subit un type donné ne lui font pas perdre ses carac
tères fondamentaux : ce sont toujours les mêmes parties plus ou
moins développées. Dans l’œil des Geckos adapté à la vision
nocturne, on retrouve sans aucune difficulté l’œil des Sauriens
diurnes, et non pas un œil quelconque. Il en est toujours ainsi :
TœT des Hydrophis, que nous ne connaissons pas, ne peut différer
que par des caractères secondaires de celui des Serpents ordinaires,
de même que l’œil de la Grande Tortue de mer ( Dennalochelys
coriacea) ne diffère guère que par la forme de son cristallin de l’œil
des petites tortues terrestres.
Beaucoup des exemplaires étudiés proviennent du Muséum auque
nous ne faisons ici que rendre ce qu’il nous a prêté. Nous sommes
heureux d’en remercier le Professeur Roule, Mm? Ph'salix, le Doc¬
teur Jeannel.
Remercions également M. R. Legendre, qui, de Loneurneau,
nous a envoyé plusieurs paires d’yeux de Dermalochclys coriacea,
M. Louis Guillou, de Saint-Raphaël, qui a sacrifié pour nous de
beaux exemplaires de Couleuvres de Montpellier cl de Lézards
ocellés, et enfin M. G. Billard, auquel nous devons plusieurs exem¬
plaires de Serpents de nos climats.
j1) La question (le l’adaptation reste en suspens. Elle est vraisemblablement inso¬
luble. Mais le terme d’adaptation est commode dans le langage courant de la zoologie
et nous continuerons à l’employer. On peut sans doute remplacer adapté par apte
terme neutre et non tendancieux, mais qui n’explique rien.
401 —
I. — Ophidiens.
Parmi les quatre types différents que nous offrent les yeux des
Reptiles, seul l’œil des Ophidiens est sphérique (fi g. 1). La courbure
de la cornée se continue exactement avec celle de la sclérotique,
sans formation d’un sillon cornéo-seléral. Celui-ci se dessine quand,
Fig. 1. — Couleuvre à collier. — L’oeil est sphéroïdat, la courbure de la cornée (C) se
continue avec celle de la sclérotique. Cristallin sphérique (Cr). L’épithélium capsu¬
laire a son maximum d’épaisseur au pôle antérieur du cristallin où il forme une sorte
de bourrelet (B. c). Le corps ciliaire (c. c) dessine un pii continu derrière lequel on
voit la coupe de la veine où aboutit le réseau hyaloidien, émané de la papille du nerf
optique. R, rétine, épaisse. N. O., nerf optique, volumineux. I, iris.
au moment où elle sc dégage de la sclérotique, la cornée augmente
brusquement de courbure. Elle acquiert ainsi une réfraction plus
forte, par laquelle elle peut rendre emmétrope un œil qui serait
resté hypermétrope avec une courbure cornéenne moindre. La
présence d’un sillon cornéo-scléral et d’une cornée plus courbe
que la sclérotique est donc un perfectionnement optique. Parmi
— 402 -
les Reptiles ce caractère ne fait défaut que chez les Ophidiens dont
l’œil reste sphérique comme celui des Amphibies.
La cornée des Ophidiens occupe une grande étendue de leur
sphère oculaire. Sur les coupes axiales de l’oeil d’une Couleuvre
à collier' nous mesurons 125° de cornée transparente sur les 360°
auxquels correspond la totalité du cercle dessiné par la coque
cornéo-sclérale.
Seuls également parmi les Reptiles les Serpents ont une scléro¬
tique exclusivement fibreuse.
Leur iris possède dans toute sa largeur une couche de fibres
musculaires striées circulaires, qui s’étendent jusqu’au bord pupil¬
laire, sans s’épaissir en ce point en un sphincter différencié. Des
fibres musculaires radiées sont éparses au contact de la couche
pigmentaire postérieure. Le bord pupillaire est mince.
L'angle iricn, peu profond, renferme généralement un ligament
pecliné, c’est-à-dire un réseau de fibrilles étendues de la base de
l’iris à celle de la cornée. Au même niveau, dans la sclérotique, est
creusé un sinus sanguin (canal de Schlemm) séparé de la chambre
antérieure, suivant les points, soit par un tissu compact, soit par
le tissu réticulé, dont nous venons de parler.
La zone ciliaire comprend la région de la chorio-rélinc qui s'étend
depuis le bord antérieur de la rétine jusqu’à la racine de l’iris et,
plus exactement, jusqu’aux insertions zonulaires les plus anté¬
rieures. Dans celle étendue le feuillet interne de la rétine ciliaire
est, comme dans tous les Vertébrés, dépourvu de pigment et donne
insertion aux fibres de la zonule,
La zone ciliaire, plate au devant du bord antérieur de la rétine;
forme, ayant d’atteindre la racine de l’iris, un pli très marqué, en
forme de bourse sur les coupes axiales, continu et non divisé en
procès. Il y a donc dans l’œil des Oph’diens un bourrelet ciliaire cir¬
culaire, mais non une couronne de procès ciliaires.
Pas de muscle ciliaire du type habituel, c’est-à-dire allant du
limbe selérol à la choroïde en doublant la sclérotique. Mais, immé¬
diatement au-devant du bourrelet ciliaire, dans la racine même de
l’iris il existe de gros faisceaux de libres musculaires striées qui
n’appartiennent pas à la musculature habituelle de l’iris, et jouent
peut-être un rôle dans l’accommodation.
Zonule. — Dos fibres zonulaires volumineuses formant un plan
unique et serré, se détachent de la saillie du bourrelet ciliaire pour
aller s’insérer à la cristalloïde, un peu au-devant de l’équateur.
Des parties postérieures du bourrelet, émane un plan de fibres plus
fines qui vont à la cristalloïde en arrière de l’équateur. Dans l’in¬
térieur de l’aire triangulaire ainsi délimitée une pluie de fibrilles
extrêmement fines vont des divers points intermédiaires de la zone
ciliaire à l’équateur du cristallin.
— 403 —
Cristallin. — Dans tous les cas où sa forme était bien conservée
nous l’avons trouvé sphérique ou presque. .L'épithélium de la capsule
antérieure présente chez les Ophidiens un caractère particulier. Il
est formé au centre de la capsule par des cellules hautes, qui se
raccourcissent d’autant plus qu’elles approchent de r’équateur. Le
contraire a lieu, avec des particularités diverses, dans les autres
ordres de Reptiles.
Choroïde. — Chez les petits Serpents de nos climats elle est ré¬
duite à une chorio-capillaire à mailles lâches, séparée de la scléro¬
tique par quelques assises de cellules pigmentaires presque sans
vaisseaux. Il est vraisemblable que, dans les grandes espèces, la
choroïde est beaucoup plus vasculaire.
Nerf oplique el rétine. — Le creux central de la papille résultant
de l'épanouissement centrifuge des libres du nerf optique, est rem¬
pli par une sorte de bouchon de tissu conjonctif infiltré de cellules
pigmentaires. Dépassant un peu le plan papillaire il forme au fond
de l’œil un petit cône ou chapeau, d’où parlent des filaments en
éventail qui prennent les colorants du collagène, se dirigent vers
le cristallin et l’atteignent peut-être dans certains cas. L’en¬
semble n’est pas autre chose que le pédicule du vitré embryonnaire
sous forme d’un bouchon de tissu conjonctif servant de gaine aux
vaisseaux qui pénètrent dans l’œil. Ceux-ci perforent la sclérotique
et la choroïde au bord de la papille optique, traversent le bouchon
conjonctif suivant son axe et s’incurvent immédiatement pour
s'appliquer à la surface interne de la rétine. Ils forment là le réseau
hyaloïdieh analogue à celui des Poissons et des Batraciens, englo¬
bant le vitré comme un Met et se terminant dans un vaisseau cir¬
culaire au-devant du bord antérieur de la rétine.
Il n’y a aucune assimilation à établir entre le « clou pigmen¬
taire » de la papille des Ophidiens, simple gaine de passage pour
les vaisseaux hyaloïdiens, elle cône vasculaire des Sauriens. Celui-ci
est entièrement formé d’un réseau de capillaires tortueux fournis¬
sant une grande richesse vasculaire sous un petit volume et ne
coexistant pas avec un réseau hyaloïdien.
Plus épaisse et. plus riche en cellules que celle des Crocodiliens
et des Chéloniens, la rél/ne des Ophidiens reste, à ce double point
de vue, inférieure à celle des Sauriens. Elle est exclusivement
pourvue de cônes simples ou doubles chez ceux de nos Serpents
dont la pupille est ronde et ne se contracte que fort peu à la grande
lumière (Couleuvres). Mais chez les Serpents à pupille susceptible
de se contracter en fente verticale très étroite, comme nos Vipères,
espèces qui semblent moins exclusivement diurnes que les précé¬
dentes, la réfine possède deux sortes d’éléments terminaux :
1° des cônes typiques et volumineux; fi° des éléments plus minces
intermédiaires pour la forme entre des cônes et des bâtonnets,
— 404 —
d’une nature par conséquent indéterminée, mais en tout cas mor¬
phologiquement très distincts des cônes typiques de ces mêmes-
rétines.
Nous avons fait cette constatation il y a des années dans l’œil
de Cerasles Vipera et de Vipera Aspis. Nous l’avons signalée pour
la première fois dans le Bulletin de la Société d' Ophtalmologie de
l'Est de la France, en juillet 1927.
Nous n’avons jamais observé de boules colorées dans les cônes
des serpents de nos pays. Aucun d’eux ne possède une fovea réti¬
nienne.
II. — Crocodiliens.
L’oeil est peu volumineux relativement à la taille de l’animal
(flg. 2). La cornée, étendue et mince, se continue avec la sclérotique
au niveau d’un sillon cornéo-scléral grâce auquel la membrane
transparente possède une courbure plus forte que celle de la sclère.
C’est là, nous l’avons signalé, un perfectionnement au point de
vue de la réfraction, un acheminement vers l’emmétropie.
Sur les yeux d’un jeune Alligator (1 m, de longueur) envoyés de
la Trinitad, la cornée occupe 128° sur le périmètre total de la coque
cornéo-selérale. Elle est donc, dans ce cas, tout à fait équivalente,
comme é ton due ppopo r Li o nnel I e , à celle de la Couleuvre à collier.
La sclérotique Fibreuse des Crocodiles est entièrement doublée
par une lame cartilagineuse.
L’iris est mince, la pupille se contracte en fente verticale sous
l’action d’un large sphincter strié.
Le corps ciliaire présente des procès ciliaires, minces et sail¬
lants, tout à fait analogues à ceux des Mammifères et. dont la
tête touche le cristallin.
Dans sa partie antérieure le corps ciliaire n’adhère pas à la sclé¬
rotique. 11 y a là un espace accessible à l’humeur aqueuse, espace
de Fontana, analogue à celui des Mammifères, et également rempli
parles trabécules d’un ligament pectine dont. Futilité est l°de limi¬
ter l’écartement entre le corps ciliaire et la sclérotique ; 2° de servir
de tendon d’arrêt à l’iris pendant la contraction de la pupille.
Chez tous les Crocodiliens que nous avons examinés il existe
dans l’épaisseur du limbe soléral, au niveau de l’espace de Fontana,
un large sinus vasculaire (canal de Schlemm). Sur l’un des côtés
de l’œil ce canal est entièrement creusé dans la sclérotique et séparé
de l’espace de Fontana, c’est-à-dire de l’humeur aqueuse, par une
lame de tissu compact d’épaisseur variable. Mais, du côté opposé,
il est représenté par des veines plus ou moins complètement com¬
prises dans le tissu réticulé, et baignant par conséquent dans l’hu¬
meur aqueuse. Par ces rapports avec la chambre antérieure, dont
— 405 -
l’espace de Fontana n’est qu’un prolongement, il paraît corres¬
pondre au canal de Schlemm de l’homme et de beaucoup de Verté¬
brés . Dans tous ces cas il s’agit de veines mises en rapport osmotique
avec l’humeur aqueuse.
Fig, 2. — Alligator (de la Trinidaâ). — L’œil n’est pas sphéroïdal, il possède un sillon
scléro-eornéen, la courbure de 1a, cornée (c) étant plus forte que celle de la scléro¬
tique. Cr, cristallin, en forme de lentille épaisse. Le corps ciliaire (c. c.) forme des
procès saillants qui touchent généralement le cristallin. Aucun vaisseau n'émane
de la papille du nerf optique. R, rétine, mince. N. O., nerf optique.
Le muscle ciliaire des Crocodiliens est peu développé. Il est en
outre comme rejeté en arrière : au lieu de s’insérer sur le limbe
scléro-cornéen selon le mode habituel, il s’attache à un renflement
de la surface interne de la sclérotique qui est fort loin du limbe et
— 406
fort, près du bord antérieur de la rétine. De ce bourrelet scléral inté¬
rieur les quelques fibres striées qui composent le muscle vont, par
un court trajet antéro-postérieur, se perdre dans la choroïde au
niveau même du bord de la rétine.
Cette disposition était la même chez un Crocodile du Mississipi,
venant du Muséum, et sur l’Alligator de la Trinitad. L’Alligalorde
Guayaquil avait un muscle analogue mais encore moins développé
Il offrait de plus cette curieuse particularité de présenter dans le
bourrelet d’insertion sclérale du muscle, en plein tissu librcux, des
fibres musculaires striées, disséminées, à direction générale circu¬
laire, comme une sorte de sphincter.
La zonule comprend des fibres fines allant de la zone ciliaire
plate (en arrière du bourrelet ciliaire) à la cristalloïde derrière
l’équateur du cristallin, et des fibres un peu plus fortes émanées
du bourrelet ciliaire pour aller se fixer à la cristalloïde antérieure,
un peu en avant de l’équateur de la lentille. La zonule des Croco-
diliens, comme, du reste, leur muscle ciliaire, est très peu développée
eu égard au volume de l’oeil et du cristallin.
Le cristallin est épais et volumineux, ses deux faces sont très
convexes, mais, selon la règle, la postérieure plus que l'antérieure.
L’épithélium capsulaire est mince sous la capsule antérieure. Au
niveau de l’équateur ses cellules deviennent beaucoup plus hautes
et soulèvent la cristalloïde en une sorte de bourrelet un peu saillanl .
La choroïde est assez épaisse, vasculaire et pigmentée, de type
ordinaire. Nous n’y avons pas vu de tapis.
Rèline et nerf optique. — Tous les Crocodiliens que nous avons
pu examiner ont une rétine mince, relativement peu riche en cel¬
lules, dépourvue de fovea. Il existe un tapis rétinien, qui, du pôle
postérieur s’étend plus ou moins en avant. 11 est constitué par des
cristaux de guanine, qui, mêlés aux grains do mélanine de l’épi¬
thélium pigmentaire, donnent au fond de l’œil un reflet métal¬
lique. Sur les coupes le tapis apparaît comme une mince ligne
crayeuse dans la bande noire de l’épithélium.
La teneur en cônes et bâtonnets de la couche des cellules vi¬
suelles nous a paru variable, suivant les espèces. L’Alligator de
Guayaquil ne nous a montré qu’une seule espèce d’éléments termi¬
naux ressemblent plus à des bâtonnets qu’à des cônes, un Croco¬
dile du Muséum surtout des bâtonnets mais sans doute aussi
quelques cônes. Le Grocodilas caiaphractus a surtout, ou même
peut-être exclusivement des bâtonnets.
Le réseau vasculaire du nerf optique ne dépasse pas la papille,
qui a l’aspect d’un boulon aplati et pigmenté. Il n’y a dans l’œil
des Crocodiles ni vaisseaux rétiniens, ni vaisseaux hyaloïdiens.
— 407 —
III. — Chéloniens.
Yeux généralement petits, ayant tout au moins un segment anté¬
rieur très réduit. Une Tortue Caret avec ses yeux égaux en volume,
sinon en forme à ceux d’un lapin (diamètre antéro-postérieur *
12 millimètres, diamètre transversal 15,5) avait une cornée large
seulement de 3mm,5 (diamètre transversal) et un cristallin minus¬
cule large de 3 millimètres eL épais de 2 millimètres.
La cornée des Chéloniens, petite ou très petite (62« d’angle d’ou¬
verture chez la tortue maurit, unique.), est insérée sur un anneau
osseux scierai à petite ouverture antérieure. Sa courbure est un
peu supérieure à celle de la sclérotique. Celle-ci est doublée d’une
lame cartilagineuse, du bord postérieur de l’anneau osseux jus¬
qu’au nerf optique.
L'iris est étroit et épais. Le sphincter occupe une bonne partie
de sa largeur. Les libres radiées, dilatatrices, n’existent que vers
la périphérie de l’iris (Tortue mauritanique). L’angle de la chambre
antérieure est comblé par un tissu réticulé formant ligament pec¬
tine et s'insérant sur une grande largeur de la face antérieure de
l’iris.
Zone ciliaire. — Elle comprend en avant du bord de la rétine
une région plane (orbiculus) à laquelle succède, autour du cristallin,
une couronne de procès ciliaires peu saillants, dont le sommet s’ap¬
puie sur la lentille.
Les fibres zonulaires émanées de l 'orbiculus vont à la cristalloïde
postérieure. Celles qui naissent des procès s’attachent à l’équateur
du cristallin et à la cristalloïde antérieure.
Le muscle ciliaire, beaucoup plus important que celui des Croco-
diliens, est formé d’une couronne assez épaisse de libres striées
radiées qui vont du bord scléro-eornéen à la choroïde.
Cristallin. — 11 est très petit, comme tout le segment antérieur
de l’œil dos Tortues. Assez plat en avant il est très bombé en
arrière. L’épithélium capsulaire, mince au centre de la cristalloïde
antérieure, s’épaissit au niveau de l’équateur en y formant un petit
bourrelet.
Choroïde. — Chez les petites espèces elle est réduite, à peu près
comme chez les petits Sauriens-et Serpents de nos pays, à la chorio-
capillaire. Elle est séparée de la sclérotique par quelques assises
de cellules pigmentaires entre lesquelles passent très peu de vais¬
seaux. Chez les grandes espèces ( Dermalochélys coriacea) , la cho¬
roïde comprend plusieurs couches de vaisseaux, parmi lesquels
des veines volumineuses.
Réline el nerf optique. — La rétine des Tortues est plus mince et
moins riche en cellules que celle des Serpents et surtout des Lézards.
Les cellules visuelles sont toutes terminées par des cônes, qui sont
Bulletin clu Muséum, 2 • s., t. III, 1 93 i . 27
408 —
pourvus d’une boule colorée comme ceux des Lézards et des Oi¬
seaux. Nous n’avons jamais rencontré une fovéa chez un Chélonien.
Fig. B. — Tortue mauritaniqm. — Il existe un léger sillon scléro-cornéen, la cornée (C)
étant un peu plus convexe que la sclérotique. Cristallin (Cr) en forme, de lentille
beaucoup moins convexe en avant qu’en arrière. L’épithélium capsulaire forme un
bourrelet (B. 0) à l'équateur du cristallin, comme chez les lézards et les oiseaux-
Segment antérieur (cornée, iris, cri6tallin)pcu étendu, ramassé. L’iris (1) s’applique
dans toute son étendue à la lentille. Une couronne de courts procès ciliaires (P. C.)-
Aucun vaisseau n’émane de la papille du nerf optique, R,., rétine mince. N. O., no U
optique, peu épais. O, S., plaques osseuses sol ér aies.
La rétine et le vitré sont invasculaires ; il n’y a pas de réseau hya-
loïdien. Les vaisseaux du nerf optique ne dépassent pas la papille
qui sc termine en bouton arrondi, à peu près comme chez les Croco-
diliens.
— 409 —
IV. — Sauriens.
La cornée est petite et bombée. Celle du lézard vert, ne mesure
que 75° d’angle d’ouverture. Celle du caméléon est plus petite
encore.
Le segment postérieur est développé et globuleux, l’ensemble
forme un œil « en brioche », se rapprochant beaucoup de l’œil des
Oiseaux.
Un anneau osseux scléral tronconique à petite ouverture anté¬
rieure permet une grande différence de courbure entre la cornée
et la sclérotique et réalise un œil certainement très perfectionné
au point de vue optique.
En arrière de l’anneau scléral osseux la sclérotique fibreuse est
doublée jusqu’au nerf optique par une lame de cartilage.
Chez nos Lézards (gris, vert, ocellé), l'iris, très mince à la péri¬
phérie, possède un bord papillaire très épais, taillé à pic, revêtu de
franges pigmentaires qui en font un organe analogue au tube anti-
soleil des photographes. Les fibres circulaires de l'iris sont loca¬
lisées dans le bourrelet pupillaire, où elles forment un sphincter
di fférencié.
La zone ciliaire est large et plate, il n’y a pas de procès ciliaires.
Tout au plus, au point de continuité avec l’iris, la rétine ciliaire
forme un léger bourrelet qui paraît déterminé par la traction des
grosses fibres zonulaires antérieures, qui s’en détachent en ce point.
Le muscle ciliaire double le bord antérieur de la sclérotique; il
est très mince et comprend des fibres radiaires et des libres obliques.
Zonalc. — Des parties moyennes et postérieures de i’orbiculus
partent des fibres fines, qui, se recourbant en arrière, vont s’atta¬
cher à la cristalloïde postérieure. De la crête circulaire que nous
avons signalée au bord antérieur de la rétine ciliaire, partent de
fortes fibres rectilignes, formant un plan serré, qui double la face
postérieure de l’iris pour s’attacher à la cristalloïde antérieure. Des
fibrilles très fines courent en divers sens dans l’espace triangulaire
circonscrit par les plans de fibres antérieures et postérieures.
Le cristallin a la forme d’une lentille épaisse à face antérieure
très peu convexe, à face postérieure fortement bombée. Il paraît
très riche en eau, au moins dans certaines de ses parties. If épi¬
thélium capsulaire est mince sous la cristalloïde antérieure, ses
cellules prennent une très grande hauteur au niveau de l’équateur
en formant là un bourrelel crislallinien fort épais, analogue à celui
des oiseaux.
Choroïde. — Chez nos petits Lézards (y compris l’Ocellé), elle est
peu vasculaire, surtout formée par une ehorio-eapillaire que des
cellules pigmentaires disposées en plusieurs couches séparent de la
sclérotique. Cependant la région antérieure de leur choroïde
— 410 —
montre une couche de veinules plus développée que chez les autres
Reptiles de taille correspondante, et qui la tait ressembler en ce
point à celle des Oiseaux.
Fig. 4. — Lézard (espèce indéterminée, Triïlidad,), bornée (G) beaucoup plus convexe
que la sclérotique, sillon seléro-eoméeii profond. Cristallin (Cr) en forme de lentille
aplatie en avant. IVépitliélium capsulaire forme un bourrelet équatorial (BC) aussi
développé que celui des Oiseaux. Pas do procès ciliaires. De la papille s’élève un
cône vasculaire (Co) formé par un réseau capillaire abondant et serré muni d’une
artériole et d’uno veinule centrale. Ce cône des Sauriens équivaut au peigne des
Oiseaux. R, rétine, très épaisse. N. O., nerf optique volumineux. O. S., plaques os¬
seuses sclérales.
9[ Rétine et nerf optique. — La rétine des Sauriens est très épaisse.
Par la richesse do ses couches cellulaires elle rappelle de très près
celle des Oiseaux. Les éléments terminaux des cellules visuelles
sont toujours et exclusivement des cônes, dont le segment externe
est plus long que dans les cônes des serpents. Les cônes des Sau-
411
rions sont do deux .sortes, mêlées ensemble. Les uns possèdent une
boule colorée, généralement on jaune, les autres seulement des gra¬
nulations jaunes.
Une exception remarquable est celle de la réline des Geckos,
Sauriens crépusculaires, dont les cellules visuelles se terminent
toutes par des bâtonnets doubles et qui ne possèdent aucun cône.
Beaucoup de Sauriens ont une l'ovéa rétinienne. Chez plusieurs
(Caméléon) elle est aussi différenciée que celle des Oiseaux. Chez
les autres, tels que nos Lézards indigènes, elle reste à l’état d’ébauche
et telle à peu près qu’on la trouve chez certains Gallinacés, notam¬
ment le Dindon.
Le nerf optique des Sauriens est volumineux. Les vaisseaux dé¬
passent la papille et édifient dans l’intérieur de l’œil, c’est-à-dire
dans une dépression du corps vitré, un organe vasculaire en forme
de cône pigmenté ayant l’aspect d’une morille. Le cône dos Sau¬
riens ne diffère que par la forme du peigne des Oiseaux.
Suivant toute vraisemblance le cône est l’organe nutritif de la
rétine qui chez les Sauriens ne contient aucun vaisseau et n’est pas
doublée d’une membrane vasculaire.
En tout ceci l’œil des Sauriens se rapproche singulièrement de
celui des Oiseaux.
L’analyse précédente nous permet de résumer comme il suit les
caractères généraux qui distinguent l’œil dans chacun des quatre
ordres classiques des Reptiles.
OPHIDIENS
Pas de sillon scléro-
oornéen.
Sclérotique pure-
mentfibreuse.
Un pli ciliaire cir¬
culaire étroit, ne
touchant pas le
cristallin.
Une membrane vas¬
culaire byaloï-
dienne doublant
la rétine.
Pas de cône vascu¬
laire.
CIIOCODI LIENS
Unsillonscléro-cor-
néen.
Sclérotique fibreuse
doublée d’une
lame cartilagi¬
neuse épai se.
D s prccès ci iaireg
touchant le cris¬
tallin.
Pas de réseau vas¬
culaire hyaloï-
dien.
Pas de cône vascu¬
laire.
CHÉLONIENS
Unsillon scléro-cor-
néen.
Un anneau osseux-
scléral. Le reste
de la sclérotique
doublé d’une lame
cartilagineuse.
Une couronne de
procès ciliaires
peu saillants.
Pas de réseau vascu¬
laire liyaloïdien.
Pas de cône vascu¬
laire.
SAURIENS
Un sillon scléro-cor-
néen.
Un anneau osseux
scléral. Le reste
de la sclérotique
doublé d’une lame
cartilagineuse.
Zone ciliaire plate
sans procès.
Pas de réseau vas¬
culaire hyaloï-
dien.
Un cône vasculaire
émané du nerf op¬
tique.
Ces caractéristiques appartiennent tout au moins aux quelques
espèces qui ont représenté pour nous chacun des quatre ordres de
412
Reptiles. Mais nous ne croyons pas que des recherches plus éten¬
dues, et, du reste, fort désirables, modifieraient les traits essentiels
des quatre types que nous venons de préciser.
Sur ces architectures fondamentales interviennent les modifica¬
tions qui dans chaque ordre caractérisent les différentes espèces.
Voici les particularités que nous avons pu, à ce sujet, rencontrer
chemin faisant.
1° Quand on examine des yeux de tailles très différentes dans
un même type, on trouve constamment entre eux de curieuses dif¬
férences de complexité.
Si, par exemple, nous comparons les gros yeux de Dermaloche-
lys coriacea (diamètres intérieurs : l’antéro-postérieur, 21 milli¬
mètres, le transversal, 34 millimètres, aux petits yeux de la Tortue
ma mi La ni que (4mm,5 sur 5mm), ou d’une autre petite Tortue, nous
trouvons, malgré des caractères généraux identiques, de profondes
différences dans la structure de quelques parties et notamment
de la choroïde. Chez les petites Tortues (comme, du reste, chez les
petits Serpents et les petits Lézards), elle est réduite à une. chorio-
capillaire que quelques assises de cellules pigmentaires non mélan¬
gées de vaisseaux, séparent seules de la sclérotique. Chez la Derma-
iochelys, elle comprend outre l’indispensable chorio-capillaire, un
véritable matelas de vaisseaux.
N’ayant pu examiner que de petites espèces ‘de Lézards et de
Serpents, nous ne connaissons chez eux que clés choroïdes cellu¬
laires analogues à celles des petites tortues. Mais nous ne pouvons
guère douter que les grandes espèces de Sauriens et d’Ophidiens
ne possèdent des choroïdes richement vascularisées, de même que
les grands Mammifères possèdent une choroïde qui, absolument et
proportionnellement, est beaucoup plus riche en vaisseaux que celles
des petits Rongeurs et des petits Insectivores.
La même remarque s’applique à la complication des procès
ciliaires ou du ligament pectiné, complexité beaucoup plus grande
dans les grands yeux, quels qu’ils soient, que dans les petits yeux
correspondants. Elle s’applique aussi au réseau vasculaire des
grands et des petits yeux de même catégorie.
Toutes ces différences de complexité résultent essentiellement
de facteurs mécaniques, de nécessités de structure et de nutrition,
et nous en trouvons la preuve et l’exemple dans l’industrie humaine.
A construction équivalente un grand hôtel est nécessairement
plus compliqué dans son bâtiment et ses canalisations diverses
qu’une petite maison.
Mais la rétine ne sc simplifie pas avec la réduction de volume de
l’œil. Ses besoins fonctionnels règlent sa structure. Dans l’œil delà
petite espèce elle est aussi épaisse, et donc proportionnellement
davantage, que dans celui de la grande espèce voisine.
— 413 —
2° Modification des types crépusculaires. — Nous n’en avons ren¬
contré qu’un exemple, mais des plus nets, qui est celui des Geckos,
de moeurs crépusculaires, alors que les autres Sauriens sont des
animaux de plein soleil.
Ayant une sclérotique os téo -cartilagineuse, un cône vasculaire
et une zone ciliaire dépourvue de procès ciliaires, l’œil des Geckos
présente lous les caractères généraux de l’œil des Sauriens.
Mais sa réf ine ne possède que des bâtonnets cpii se chargent de
pourpre dans l’obscurifé (Ranvier, Rochon-Duvigneaud), sa sen¬
sibilité lumineuse est beaucoup plus vive que celle des Sauriens
diurnes, sa pupille en fente se contracte à fond pour régler la pro¬
tection de sa rétine contre l’excès de lumière ou bien se dilate lar¬
gement pour la vision crépusculaire. Le segment anLérieur de l’œil
présente dans son ensemble les modifications que nous trouvons
dans tout œil adapté à pareil mode de vision : toutes ses parties ont
un plus grand angle d’ouverture : la cornée a 110° d’angle, pour
75° chez le Lézard vert; la pupille qui dans l’obscurité se dilate en
un large ovale vertical, à bords festonnés, se contracte au soleil
en fente verticale sinueuse où un feston médian du bord postérieur
de la pupille vient recouvrir la partie correspondante du bord anté¬
rieur, réduisant l’ouverture pupillaire à un ou deux trous sléno-
péiques (x). Ainsi se réalise la protection d’une rétine à bâtonnets
contre la lumière solaire chez un être à paupière transparente et
fixe, qui, par conséquent, ne peut se garantir du soleil par les mou¬
vements d’uile paupière opaque.
L’œil du Caméléon est en quelque sorte l’inverse de celui du
Gecko. Mêmes caractères généraux (sclérotique ostéo-cartilagi-
neuge, cône vasculaire, pas de procès ciliaires) mais caractères
adaptatifs opposés : segment antérieur très réduit, cornée minus¬
cule (35° d’angle!) pupille petite, ronde, de diamètre invariable,
rétine uniquement pourvue de cônes et d’une fovéa très profonde,
d’une extrême complexité (2).
Tels sont les caractères de l’œil du Caméléon qui guette des in¬
sectes en plein soleil, fait converger sur la proie choisie ses yeux
errants, et, toujours immobile, projette sur elle, de 15 ou 20 centi¬
mètres di-' dis tance, l’éclair de sa langue.
La fovéa rétinienne n’est pas uniquement l’apanage de l’œil de
l’Homme, des Singes et des Oiseaux. On voit se développer des
fovéae à partir des Téléostéens. On connaît depuis assez longtemps
(1) Rochon-Duvigneaud, « La forme et les mouvements de la pupille dans la
■série des Vertébrés » (Soc. d’ophtalm. de l’est de la France, B juillet 1927).
(2) A. Rochon-Duvigneaud, « Les fonctions des cônes et des bâtonnets. Indica¬
tions fournies par la Physiologie comparée » ( Annales d’oculistique, nov. 1917. V).
— 414 —
celle des Hippocampes. Avec le Professeur Roule (1) nous avons;
établi l’existence et les caractères histologiques de celle de Blen-
nius bas i lisais. Sans être identique à celle des Vertébrés supérieurs
la l'ovéa éventuelle des Téléostéens a déjà des caractères indiscu¬
tables ; les cellules visuelles n’y possèdent plus que des cônes, elles
s’amincissent, d’où leur plus grand nombre sur une surface donnée.
Les autres couches de la réline et même celle des cellules ganglion¬
naires multiplient leurs éléments mais non pas dans la proportion
qui est atteinte chez le Caméléon, les Oiseaux ou l’Homme. On ne
peut donc attribuer à la fovéa des Poissons l’acuité visuelle réalisée
dans ces trois derniers cas. A coup sûr cependant elle représente
une région d’acuité maxima pour la rétine du Poisson qui en est
pourvu .
Chez les Amphibies dont beaucoup possèdent une area nous ne
connaissons pas encore une espèce pourvue d’une fovéa différen¬
ciée. Cependant la fovéa est un caractère d’espèce ou de famille,
non pas de classe, ni même d’ordre. IJ n’esl pas impossible que telle
grenouille chasseresse, d’espèce connue, mais d’œil non encore
étudié, révèle à un examen histologique compétent une véritable
fovéa, à la place de l’area, peu différenciée, mais cependant ébauche
inconstestable d’un point de la rétine spécialisé pour l’acuité visuelle
el que l’on connaît chez nos gr< nouilles indigènes.
Les arcae banales mises à part, nous ne connaissons encore chez
les Reptiles de véritables fovéa e que chez certains Sauriens, mais il
faut naturellement appliquer à l’ensemble des Reptiles les re¬
marques que nous venons de faire au sujet des Amphibies. Tant
d’yeux n’ont pas été examinés, ou bien ne l’ont été qu 'insuffisam¬
ment, après de mauvaises fixations faites sur l’animal entier, alors
que l’énucléation préalable de l’œil absolument frais et l’action
immédiate d’un bon fixateur sont la condition indispensable d’une
étude histologique valable.
Les trois espèces de Lézards indigènes que nous avons examinées
(gris — vert — ocellé) possèdent une fovéa, mais chez tous les trois
peu profonde, encore très loin de celle du Caméléon. Nous n’avons
pas trouvé de fovéa chez l’Orvet.
H. Laure ns et Dclviler ont décrit et figuré une fovéa profonde
chez le Phrynosome cornu (2). Plus récemment L. Verrier a décrit
une fovéa de même ordre chez Agama Tournevillii (3). On trouvera
certainement des fovéac chez un très grand nombre de Sauriens.
(*) A. RocHON-DüvroxEAtJD et Louis Roule, « Observations sur le Comportement
visuel et la structure de l’œil chez Blmnius basiliscus C. Y. ». Bulletin du Muséum
d’ Histoire Naturelle, n° 2, 1917.
P) The Structure of the Retinao l Phrynosoma cormdum. S. R. Detviler and Henrjr
Laurens ( Journal of Comparative- Neurology. Vol. 32, n° 3, déc. 1920).
p) Acad, des Sciences, 24 février 1930.
— 415 —
La paupière transparente et fixe des serpents se retrouve égale¬
ment dans une catégorie bien différente, la famille des Geckos.
Dans les deux cas il s’agit, selon toute vraisemblance, d’une persis¬
tance de la soudure embryonnaire des paupières. Leur transpa¬
rence parfaite permet la vue, leur consistance cornée, leur surface
lisse protègent l’œil dans la reptation au travers des obstacles.
La transparence totale de la paupière des Serpents et des Geckos
s’annonce chez certains Sauriens par une transparence limitée à la
partie centrale et permettant à l’animal de voir, les paupières
fermées. Il s’agit ici de la paupière inférieure, qui, beaucoup plus
large que la supérieure, remonte au-devant de l’œil, couvrant com¬
plètement la cornée à elle seule. Que la soudure temporaire de la
tenir palpébrale embryonnaire devienne permanente, que la trans¬
parence de la paupière se complète cl l’on aura le dispositif observé
chez les Serpents, et celui, qui nous paraît identique, des Geckos.
Les uns et les autres ont derrière leur paupière transparente et fixe
une cavité conjonctivale close, sauf le déversoir des voies lacrymales.
Aussi bien chez les Serpents que chez les Geckos la cornée
montre une simplification de son épithélium, qui est formé seule¬
ment d’une très mince couche de cellules aplaties, peut-être sim¬
plement imbriquées par leurs bords, cl non pas superposées en
plusieurs couches comme les cornées directement exposées au
milieu extérieur. Il y a là une économie sur l’épaisseur d’un épithé¬
lium remplacé dans ses fondions protectrices par une paupière
fixe. Mieux vaut dire sans doute qu’un épithélium protégé s’épaissit
moins qu’un épithélium exposé.
La vision des reptiles.
Les modes et les degrés de vision sont assurément fort divers
parmi les nombreuses espèces de la classe des Reptiles. Non seule¬
ment chacun des quatre ordres possède un type d’œil particulier
mais encore dans chacun d’eux les différences de mœurs et d’ha¬
bitat, comportent de nombreuses modifications anatomiques et
fonctionnelles.
Mais nous ne possédons à l’heure actuelle que bien peu d’obser¬
vations précises sur la vision des Reptiles. Dans quelle mesure
l’olfaction et l’audition renseignent-elles à distance tels ou tels
d’entre eux sur la présence de leur proie vivante ou de leur nourri¬
ture inerte, nous l’ignorons. Dans toute recherche à ce sujet il sera
cependant nécessaire d’apprendre à distinguer ce qui revient, dans
le comportement de l’animal, à chacun des trois sens de distance.
Mais on ne devra pas oublier que seule la vue est un sens de direc¬
tion précise, que seule elle permet à l’animal d’aborder l’aliment
convoité.
416 —
Dans cette pénurie de documents sur le comportement visuel
des Reptiles nous chercherons à juger de leur vision par la struc¬
ture de leur œil et de leur rétine, par l’absence ou la présence d’une
fovéa et son degré de développement, mais nous nous garderons de
vouloir trop préciser par cette méthode, qui ne peut que donner
des indications générales.
A titre d’introduction à l’étude de la vision des Reptiles nous
sommes heureux de pouvoir donner ici les observations de M. Ray¬
mond Rollinat, qu’il a bien voulu rédiger pour nous et nos lecteurs.
« La plupart du temps, le Reptile compte passer inaperçu et ne
bouge pas, ou fuit au dernier moment; mais cela ne prouve pas
qu’il n’avait pas vu venir la personne depuis quelques instants.»
Chéloniens. — Une seule espèce existe dans l’Indre, la Cistude
d’Europe.
1° En liberté. — Quand j’étais jeune, il y avait dans la queue de
l’étang des Feuilloux, à quelques kilomètres d’Argenton, un petit,
monticule dépassant de 15 à 20 centimètres le niveau de l’eau, sur
lequel j’ai souvent vu, pendant la belle saison, d’assez nombreuses
tortues qui dressaient déjà la tête quand j’étais à 100 mètres d’elles,
et qui, si je m’approchais à 50 mètres, s’enfuyaient brusquement
dans l’eau et disparaissaient. Chez les Cistudes, il suffit qu’une ou
deux prennent peur, pour que la panique se mette dans le groupe
et les mette en fuite.
2° En captivité, ou plutôt en liberté dans mon jardin. Dans
l’eau, sur les bords du bassin, des œufs minuscules d’insectes aqua¬
tiques étaient découverts et mangés aussitôt par une Cistude. J’ai
vu cela bien souvent.
Dans la soirée ou de grand matin, mais alors qu’il faisait assez
clair, car la Cistude est essentiellement diurne, mes tortues voyaient
les plus petites limaces sur les basses feuilles des plantes, et s’en
emparaient.
La Cistude reconnaît parfaitement les. personnes qui la soignent,
à une dizaine de mètres du bassin; si la personne s’arrête, elles
sortent dp l’eau et viennent à elle; cle bien plus loin, assurément,
elles la voient. J’avais encore, il y a quelques années, une vieille
Cistude très familière qui aimait les rassemblements de personnes;
elle s’y rendait de plus de 20 mètres de distance.
Si une Tortue avait une proie dans ses mandibules : escargot,
gros lombric, un morceau de viande crue, et qu’elle apercevait, en se
rendant à l’eau pour y faire son repas, une autre tortue semblant
se diriger vers elle, pour ne pas être volée elle faisait demi-tour à
2 ou 3 mètres.
Si, étant à l’eau, on lui présente une feuille verte de rosier, elle
— 417 —
ne viendra pas la prendre, mais s’efforcera de saisir un doigt; si on
lui présente une feuille de rose rouge ou rose, tout de suite elle la
prend dans ses mandibules, parce que c’est de la couleur d’un
morceau de viande crue de bœuf ou de veau.
La Cisiude ne voit pas pendant la nuit, même assez claire. Elle
dort surtout dans l’eau, près de la surface, la tête, les pattes et la
queue à demi-pendantes ; si on la touche, au lieu de plonger dans
l’eau où elle est déjà, elle s’affole et parfois sort du liquide et s’en¬
fuit en se frappant à tous les obstacles.
Elle est, pendant la Liés belle saison, le plus matinal de tous nos
Reptiles; l’Orvet aussi est matinal, mais le soir il circule beaucoup
plus tard qu’elle.
Voici ce que je trouve dans mes notes au sujet de la Cistude :
Un matin de juin, j’étais dans mon jardin quelques instants
avant le lever du soleil et j’ai vu mes Tortues déjà en chasse, cher¬
chant dès l’aurore quelques petites limaces et des lombrics;
d’autres, qui étaient au bord d’un bassin, vinrent à moi pour obte¬
nir une friandise. 11 était 3 h. 45 du matin (heure ancienne, c’est-
à-dire réelle) et il y avait seulement 9° au-dessus de zéro; ce matin-
là, le soleil se levait à 3 h. 48.
En mai d’une autre année, le 9 du mois, à 4 heures du matin
(heure ancienne), lorsqu’il commençait à faire jour, mes Tortues
étaient en activité et cherchaient des limaces et des lombrics, alors
qu’il n’y avait que 6° de chaleur.
A l’époque des jours les plus longs, elles sont encore en grande
activité de sept à près de neuf heures du soir, et, quoique parfaite¬
ment nourries, elles viennent près des personnes qui passent non
loin des bassins, espérant en recevoir quelque petit morceau do
viande. Mais plus tard, quand la nuit est entièrement tombée et
que les bêtes sont à l’eau, quelques-unes endormies, flottant à la
surface, la tête cachée dans le liquide, on peut faire du bruit, les
appeler, aucune ne lève la tête, et un peu avant elles venaient au
premier appel alors qu’il faisait encore un semblant de clarté.
Par l’obscurité, elle ne circule pas, sauf pour tenter de retourner
à l’eau après avoir opéré sa ponte, dur travail qui so termine
presque toujours pendant la nuit.
Sauriens: — Cinq espèces de Sauriens dans l’Indre : le Lézard
vert, le Lézard des souches, le Lézard vivipare, le Lézard gris ou
Lézard des murailles, l’Orvet fragile.
De tous nos Lézards, c’est le Vert qui, à l’état, sauvage, cherche
le plus t ôt à s’enfuir. J’en ai vu partir à une quinzaine de mètres de
moi; d’autres partaient quand je n’en étais qu’à 3 ou 4 mètres.
Quand je veux m’emparer d’un Lézard vert, je m’arrête doucement
aussitôt que je l’aperçois, et immédiatement je recule lentement
— 418 —
pour revenir sur lui plus lentement, encore. Ma perche et mon lacet
sont prêts; je m'arrête enfin sans qu’il s’en aperçoive trop et lui
passe la boucle autour du cou. Parfois aussi, la bêle' fuit lorsqu’elle
voit approcher le bout très mince de la perche à quelques centi¬
mètres d’elle (souvent le lézard des murailles saute après le bout
de la perche).
Le Lézard des murailles est moins sauvage, et, en captivité, le
Lézard vivipare l’est un peu plus. Quant au Lézard des souches,
il est beaucoup moins sauvage que tous les autres Lézards, et un
de mes anciens employés en prenait, même à la main dans les fossés
des anciennes fortifications de Strasbourg, ville qu’il habite.
Tous les Lézards voient très bien la proie qu’on leur présenti';
petite blatte, ver de farine, petit criquet. J’ai vu des Lézards des
murailles sauter après des insectes qui passaient à 15 ou 20 centi¬
mètres au-dessus d’eux et les attraper au vol. Quand j’ai de jeunes
Lézards des murailles, Lézards verts ou Lézards des souches dans
mes terrariums, si je secoue au-dessus d’eux des tiges de rosier où
il y a beaucoup de pucerons, lesquels tombent alors sur le sable,
les peliLs Lézards les voient parfaitement bien et s’en repaissent
immédiatement.
Quant à l’Orvet, qui est très crépusculaire et que j’ai même vu
circuler eu pleine nuit dans mes terrariums, il est assez peu sauvage,
mais il voit très bien. J’en ai vu circuler en pleine nuit, pas très
claire, et il faut bien qu’il en soit ainsi, car ce reptile se nourrit sur¬
tout de limaces qui se déplacent principalement pendant la nuit.
Ophidiens. — Sept Serpents existent dans l’Indre : l’Êlaphe
ou Couleuvre d’Esculape, le Tropinodote à collier, le Tropinodote
vipérin, la Goronelle lisse, le Zaménis vert jaune, la Vipère aspic
et la Vipère Bérus ou Péliade.
Le Zaménis vert jaune est le plus sauvage et le plus méfiant de
tous. Les personnes qui m’en attrapent dans la région sud-ouest
de l’Indre, dans les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres,
de la Vendée et dans les Charenl.es, me disent qu’il peut se sauver
alors qu’elles en sont encore à 50 ou 60 mètres. Il voit donc très
bien, mais il arrive qu’on peut l’approcher de beaucoup plus près,
surtout s’il est presque sur le point de changer d’épiderme; à ce
moment, comme les Ophidiens n’onl pas de paupières mobiles,
un liquide opaque se forme entre l’ancien et le nouvel épiderme et
vient passer entre l’ancienne et la nouvelle écaille qui protège l’œil.
Cette humeur est opaque, mais s’éclaircit pendant les vingt-quatre
ou quarante-huit heures qui précèdent le changement de peau.
La Couleuvre d’Esculape voit aussi bien que le Zaménis, mais
est un peu moins sauvage. On la prend un peu plus facilement que
le Zaménis, quoiqu’elle soit aussi agile que lui.
Le Tropinodote à collier et le Tropinodote vipérin sont moins
— 419 —
■sauvages; ils partent de beaucoup plus près. Ils voient très bien à
terre, ou dans l’eau à peu près claire.
La Coronello lisse so laisse encore mieux approcher.
Quant aux Vipères, cinq fois sur dix, elles restent en place lors¬
qu'on passe près d’elles. Bien souvent, j'ai failli mettre le pied sur
une Vipère aspic, qui me voyait cependant parfaitement. Les
Vipères ont des mouvements plus lents que les Couleuvres. Elles
ont la pupille verticale et cela semble indiquer des mœurs crépus¬
culaires. J’ai vu plus de Vipères dans la journée, que tard dans la
soirée, à l’aide d’une lampe électrique. Je crois que la forme de leur
pupille, qui se dilate lorsque la bête est dans l’obscurité, favorise
surtout, chez elle, l’exploration des galeries ténébreuses des cam¬
pagnols et des mulots.
Un Serpent qui manque une proie, la poursuit plutôt rarement.
J’ai vu des Tortues poursuivre avec acharnement des petits
poissons lorsque le bassin contenait de l’eau très claire.
Un Lézard poursuit une blatte qu’on lui jette; il ne poursuivra
pas un criquet sauteur, qu’il perd tout de suite de vue. »
Dans une analyse physiologique de la vision, le premier point à
considérer c’est le degré de sensibilité lumineuse jugé d’après les
habitudes diurnes ou nocturnes de l’animal. Nous venons de voir
que la Cistude d’Europe est exclusivement diurne, nous savons, à
n’en pas douter, que nos Lézards ne chassent qu’au soleil.
Les nombreuses observations que nous avons pu faire sur la
pupille des Reptiles dans le service du professeur Roule, au Muséum
nous ont montré dans la contractilité photomotrice de ces pupilles
de très grandes différences qui nous paraissent traduire exacte¬
ment les degrés divers de sensibilité lumineuse de la rétine.
La papille des Reptiles el le réflexe photo* moteur. — Toutes les
espèces de Tortues que nous avons pu examiner (Cistuded’Europe,
G. de la Caroline, Tortue Maurilanique, Cintxys de Home, Emys
Sigriz, Platémyde de Saint-IIdaire, Hydroméduse de Maximilien)
avaient la pupille ronde et assez large eu égard à la petite dimen¬
sion de l’œil. Chez nombre d’espèces il est impossible de provoquer
la contraction pupillaire par un éclairage intense. Chez d’autres on
observe une contraction subite et peu étendue. Même en plein
soleil l’orifice pupillaire reste relativement large.
Chez les Serpents on rencontre deux formes de pupilles. Toutes
nos Couleuvres ont la pupille ronde, assez large, se contractant
brusquement, et assez peu, et même, dans quelques espèces, pas du
tout, sous l’influence d’une vive lumière. De même que chez les
Tortues la lumière solaire la plus intense ne provoque jamais un
grand rétrécissement pupillaire.
Les Vipères, le Serpent à sonnettes, les Pythons, ont une pupille
— 420 —
en boutonnière verticale, comme celle des chats. La contraction à
la lumière vive est rapide et étendue : en plein soleil la pupille est
linéaire et paraît presque fermée.
Les Serpents à pupille en fente verticale jouissent donc d’une
contraction pupillaire beaucoup plus étendue que ceux à pupille
ronde, comme si leur rétine avait besoin d’une protection plus com¬
plète contre la lumière vive.
La plupart des Lézards ont des pupilles rondes à contraction
subite et peu étendue, toul comme les Tortues et les- Serpents à
pupilles rondes. De même aussi chez quelques-uns d’entre eux
(Caméléon, Heloderme suspect, Agama Tournevillii), il est impos¬
sible d’obtenir un resserrement pupillaire quelconque par le plus
vif éclairage.
Tout ce qui précède se rapporte aux Lézards diurnes. Dans la
catégorie. des Geckos, Lézards nocturnes, la pupille est tout autre¬
ment constituée : dilatée elle a la forme d’un ovale vertical à bords
festonnés; au grand soleil elle paraît se fermer complètement .
Elle n’est plus représentée que par une ligne verticale sinueuse;
un lésion du bord postérieur de la pupille, situé à mi-hauteur,
vient recouvrir la partie du bord antérieur qui lui fait face, et l’oc¬
clusion pupillaire est presque complète chez l’animal en plein
soleil. Muni d’une paupière transparente et lixe, le Gecko ne peut
défendre contre la lumière du soleil sa rétine de nocturne (bâton¬
nets et pourpre) que par une occlusion pupillaire qui réduit l’accès
de la lumière dans l’œil à un ou deux pertuis punctiformes. Chez
les Serpents la paupière est semblable, elle protège contre les chocs
non contre le soleil, mais la rétine est exclusivement pourvue de
cônes qui fonctionnent à grande lumière.
Chez les Croeodiliens la pupille esL également une boutonnière
verticale, mais à bords réguliers. Sa contraction est rapide et éten¬
due : au soleil elle paraît , plus encore que celle des chats, réduite à
une courte ligne noire verticale.
A cause de ses variétés de forme et de fonctionnement la pupille
des Reptiles offre donc un intérêt particulier.
Les espèces que nous avons examinées parmi les Tortues, les
Lézards et les Serpents à pupilles rondes sont des animaux diurnes
à rétines exclusivement pourvues de cônes, éléments qui fonc¬
tionnent. à grand éclairage et cette propriété paraît être en rapport
avec une contraction incomplète ou nulle des pupilles, avec leur
ouverture encore considérable en pleine lumière solaire.
Les pupilles en fente verticale se ferment beaucoup plus com-
plètemenl à la lumière que les pupilles rondes, elles protègent donc
la rétine beaucoup plus efficacement.
Ces pupilles appartiennent ; a) aux Croeodiliens, animaux semi-
nocturnes à rétines riches en bâtonnets; b) aux Vipères, etc. dont
— 421 —
beaucoup d’espèces, tout au moins, sont moins exclusivement
diurnes, moins « solaires » que les Couleuvres, quelques-unes chas¬
sant même la nuit (Vipère du Gabon, mangeuse nocturne de cra¬
pauds). Les rétines des doux espèces de Vipères que nous avons pu
examiner histologiquement (Vipère aspic, V. céraste) ne. possèdent
pas uniquement des cônes, ainsi que nous l’avons déjà signalé.
Parmi des cônes analogues à ceux des couleuvres s’intercalent des
éléments plus minces, à segment externe plus allongé se rappro¬
chant par là de la forme des bâtonnets classiques. Il y a là une par¬
ticularité de structure de la rétine qui pourrait être en rapport avec
une sensibilité à la lumière plus grande que celle des rétines à cônes
exclusifs, et qui serait corrélative de la pupille en fente capable de
réaliser une occlusion plus complète et plus protectrice, que la
pupille ronde.
Le cas des Geckos est tout à fait en faveur de cette hypothèse :
leur pupille festonnée se ferme plus complètement qu’aucune
autre, et, ainsi que je l’ai constaté après Hanvier, leur rétine pré¬
sente ce caractère unique en dehors de certains Sélaciens, de ne
posséder que des bâtonnets. Par cette constitution et par la pré¬
sence du pourpre elle représente le type complet de la rétine à
grande sensibilité lumineuse.
Reptiles diurnes et reptiles nocturnes.
Les Ophidiens sont diurnes, la plupart d’entre eux recherchent
la grande lumière et plus encore peut-être la grande chaleur.
Cependant « les Vipères recherchent par les temps chauds les en¬
droits sombres et fort ombragés... les Couleuvres et les Lézards
recherchent au contraire les endroits très chauds et ensoleillés, on
les rencontre parfois le long des murs, où les Vipères ne sauraient
habiter... les Vipères circulent encore très tard le soir, ma con¬
viction est que ces Reptiles sont nocturnes, quoique je n’aic jamais
pu en acquérir la certitude » (*).
Mon ami, le Dr Pierre Giraud, qui a voyagé en Afrique, m’af¬
firme que la grosse vipère du Gabon chasse les crapauds la nuit.
La plupart des auteurs, Brehm notamment, donnent les Croco-
diliens comme chassant la nuit ou au crépuscule.
Nos Chélonièns communs (Cislude d’Europe, Tortue Maurita-
nique) sont exclusivement diurnes.
Les Sauriens sont diurnes et même « solaires ». exception faite
pour la tribu des Geckos qui chassent au crépuscule et dans les
nuits claires.
(*) Renseignements fournis par M. Maniquet.
— 422 —
L’Orvet a également des mœurs moins exclusivement diurnes
que les autres Sauriens, sans être un chasseur crépusculaire ou
nocturne au même titre que les Geckos. Fait remarquable : sa
rétine est exclusivement pourvue de cônes.
Le mode de chasse.
Les Serpents sont généralement des « guetteurs » qui, d’une
courte distance lancent leur gueule ouverte sur une proie qui passe
à leur portée. Ce mode de chasse ne paraît pas exiger une très
bonne acuité visuelle. Au reste nous ne connaissons pas de fovéa
chez les Ophidiens.
Les Crocodiliens guettent leur proie ou rampent lentement vers
une proie aperçue sans doute à courte distance. La constitution
de leur rétine qui parait privée de cônes, dépourvue de fovéa (tout
au moins dans les espèces dont nous connaissons l’œil) ne paraît
pas comporter une grande acuité visuelle.
Les Sauriens souvent pourvus d’une fovéa très perfectionnée,
s’élancent sur leur proie et même la poursuivent. Ils sont moins
exclusivement guetteurs que les serpents et, commencent à être
des chasseurs.
Le Caméléon fait converger ses yeux errants sur l’insecte dont
ses l’ovéae merveilleuses lui permettent sans doute d’apprécier les
moindres détails, et le cueille à 15 ou 20 centimètres de sa langue
projetée comme un ressort.
Trop de faits d’observation nous font encore défaut pour que
nous tentions d’aller plus loin dans l’étude de la vision des Rep¬
tiles.
\
— 423 —
Le Sexe de la petite Anguille de Repeuplement du Marais
de la Grande Brière après un séjour de trois ans
dans un Aquarium du Muséum.
par M. le Dr A. Gandolfi Hornyold.
Ce travail a été fait au laboratoire d’Ichthyologie du Muséum
National d’Histoire naturelle, dirigé par M. le Professeur L. Roule
que je remercie bien sincèrement pour l’hospitalité qu’il m’a offerte
encore une fois dans son Laboratoire et pour tout ce qu’il a fait
pour faciliter mes recherches.
Dans le Journal du Conseil permanent international pour Vex-
ploralion de la mer, Vol. III, n° 1, 1928, J.-J. Tesch a publié un
travail : On Scx and Growth investigations on the Freshwater
Zeel in Dutch Waters.
L'auteur a étudié le sexe et la croissance de l’Anguille dans les
eaux hollandaises et a fait une expérience très intéressante sur la
différenciation sexuelle.
En parlant de la proportion des deux sexes, il dit que ses re¬
cherches confirment la règle générale de la distribution locale de
mâles et de femelles chez la petite anguille.
Le Zuiderzee ne donne que des mâles tandis que le Waddenzee
hollandais donne même parmi les petites Anguilles d’une longueur
maximum de 27 centimètres une assez grande proportion de fe¬
melles. 11 ajoute que ce fait n’est pas encore expliqué.
Le pourcentage des sexes chez la petite Anguille du Zuiderzee
pris sur 2.584 individus était :
Jusqu’à 27 cm de longueur. De 28 — 42 cm.
Ô 9 5 2
98,6 1,4 85,1 14,9
On peut constater par ce tableau que la presque totalité de la
petite Anguille du Zuiderzee, jusqu’à 27 centimètres, était des mâles.
Tesch a gardé environ 80 Anguilles du Zuiderzee de taille maxi¬
mum de 25 centimètres, dont tous des mâles, dans un réservoir
en ciment alimenté par Peau douce, dans le Jardin Zoologique
d’Amsterdam, pendant trois ans.
Après une année il a étudié 21 individus qui avaient tous des
Bulletin du Muséum , 2' s., t. III, 1931.
28
_ 424 —
organes de Syrski typiques. Deux ans après il a étudié les 14 sur¬
vivants et tous avaient des ovaires. Ces femelles mesuraient de
30-45 centimètres et pendant les 3 années de l’expérience les An-
gu lies avaient été nourries avec des crevettes modes.
L’auteur ne dit rien du sort des autres individus et la mor¬
talité semble avoir été trè s élevée au cours de l’expérience.
Dans le Fischerbolc du 1er août Kd8, Abwachsversuehe mit
Satzaalen und Glassaalen, Ehr< nbauru avait critiqué les résultats
de Toseh en disant que la détermination du sexe n’était pas sûre
chez ces Anguilles et il ajoute qu’elle n’est pas possible avec les
moyens usuels, même pas souvent à l’aide du microscope. 11 dit
que peut-être on pourrait expliquer les résultats obtenus par le
fait que les mâles ont un instinct migrateur plus développé que
chez les femelles et qu’ils se seraient échappés de l’Aquarium tan¬
dis que les femelles y sont restées.
Le 15 janvier 1928, M. J. Le Clerc, inspecteur principal des Eaux
et Forêts m’avait t'ai! pêcher des petites Anguilles jaunes dans le
marais de la Grande B ri ère pour une étude sur la proportion des
deux sexes et je le remercie encore une lois,
M. Le Clerc utilise la petite Anguille jaune du marais de la
Grande B ri ère pour le repeuplement des eaux en plus de la Civelle,
pêchée dans la Loire à l’aval de Nantes. J’ai étudié 100 de ces
petites Anguilles de repeuplement, qui mesuraient de 21-33 centi¬
mètres avec un poids de 13-48 grammes.
Sur les 100 individus il y avait des individus avec les organes
sexuels sous forme de bandes très buts et sans traces de lobes,
avec les lobes en formation et plus ou moins développés et enlin lu
majorité avaient l’organe de Syrski bien développé. Le tableau
suivant indiquera la longueur et le poids de ces 100 petites An-
100
425
On peut constater que 72 individus sur les 100 étudiés mesu¬
raient de 24-29 centimètres et que le maximum pour la longueur
•était de 27 centimètres avec 14 individus.
J’ai étudié aussi un envoi de 23 individus jeunes qui se com¬
posait de 22 mâles de 27-38 centimètres et d’une femelle de 41 cen¬
timètres, ce qui a démontré que même chez l’Anguille de plus
grande taille que l’Anguille de repeuplement les femelles sont rares.
Je crois avoir suffisamment démontré qu’il n’y avait pas de femelles
dans l’envoi cT Anguilles de repeuplement du 15 janvier 1928.
En plus des 100 individus étudiés il en restait environ 90 autres
que M. le Professeur Roule a fait mettre dans un des bassins de la
ménagerie des reptiles et elles ont été nourries de viande crue
pendant trois ans. Le bassin avait la capacité d’un mètre cube.
Le 11 mars 1931 j’ai tué 26 individus qui mesuraient de 23-
35 centimètres avec un poids de 18-65 grammes et le 27 avril
28 autres de 24-36 centimètres avec 10-66 grammes.
Sur les 54 individus il y en avait 35 ayant l’organe de Syrski plus
ou moins développé, 10 mâles en train de devenir argentés avec des
yeux et les organes de Syrski très agrandis et enfin 9 femelles,
ayant les ovaires de ta forme plissêc caractéristique pour l’An-
gu lie, qui rappelle le jabot de jadis. Les œufs étaient nettement
visibles sous le microscope à faible grossissement.
Les organes sexuels ont été fixés au Bouin et feront l’objet d’une
•étude h stologiquo par M. Semichon, Assistant au Muséum.
Je donnerai un tableau des 54 Anguilles qui ont été gardées
pendant trois ans dans l’aquarium avec leur longueur en centi¬
mètres et leur poids en grammes qui formera aussi un graphique.
Les femelles sont indiquées par la lettre F.
On pourra ainsi comparer les longueurs et les poids avec celles
observées au commence ment de l’expérience et je suis sûr qu’au
moment d’être mises dans l’aquarium aucune des Anguilles ne
dépassait la taille de 33 centimètres.
Centimètres. Grammes.
54
— 426 —
On observera que le maximum pour la longueur est de 27 centi¬
mètres avec 8 individus et qu’au commencement de l’expérience
il y avait le même maximum mais avec le nombre de 14 individus.
La mortalité a été très faible au cours de l’expérience et n’a pas
dépassé une demi-douzaine d’individus tout au plus, grâce au dé¬
vouement de M. Macary.
L’aspect de ces Anguilles était très différent de celle de la
petite Anguille de repeuplement mise dans l’aquarium en 1928. La
coloration de la région dorsale ainsi que des pectorales était ver¬
dâtre et la région ventrale était blanche et très légèrement jaunâtre.
Après trois ans dans Laquaiium la région dorsale et les pecto¬
rales étaient noirâtres et la région ventrale avait pris une coloration
Fig. 1. — Tête du mâle argenté de 34 centimètres, pesant 62 grammes.
(Grandeur naturelle).
blanche sale ou légèrement grisâtre. On rencontre parfois des An¬
guilles de cet aspect parmi les individus argentés sur les marchés
de localités près de lagunes.
Chez 10 mâles de 30-35 centimètres de longueur les yeux étaient
très grands et même plus grands que ceux des mâles argentés, nor¬
maux et leurs organes de Syrski étaient très fortement développés,
mais la chair était molle.
M. Fernand Angel, Assistant au Muséum, a bien voulu faire le
dessin de l’œil du mâle de 34 centimètres et 62 grammes (fig. 1)
et le tableau suivant donnera la longueur, le poids et le nombre
de zones des écailles de ces mâles presque argentés.
— 427 —
. Comme dans tous mes travaux les chiffres romains I, II, III
placés derrière le nombre de zones des écailles indique, si l’Anguille
en question avait peu, assez ou beaucoup d’écailles, avec le nombre
maximum de zones.
Les mâles presque argentés avaient des écailles avec 3-4 zones et
ce nombre est assez normal pour leur taille. Un mâle de 27 centi¬
mètres n’avait que deux zones sur les écailles. Les écailles étaient
beaucoup plus grandes que celles des femelles de la même taille
et on les distinguait facilement en raclant la peau.
Il y avait 9 femelles sur les 54 Anguilles étudiées et le tableau
suivant indiquera la longueur, le poids et le nombre de zones des
Les femelles avaient une longueur de 27-36 centimètres avec
27-36 grammes et le nombre de zones des écailles était de 2 II-
3 II zones.
En comparant le tableau des 100 Anguilles de repeuplement
avec celui des Anguilles gardées trois ans dans l’aquarium, on peut
constater que la croissance a été assez lente. En 1928, les Anguilles
mesuraient de 21-33 et en 1931 de 23-36 centimètres.
Le facteur de l’espace (Raumfaktor en allemand) joue un grand
rôle dans la croissance chez les poissons. J’ai vu une Anguille d’en¬
viron 50 centimètres de longueur qui avait vécu seize ans dans un
aquarium. Don Bonigno Rodriguez du Museo Aaval à Madrid avait
élevé des Civclles dans de grands flacons et après [trois années et
demi les petites Anguilles n’avaient atteint que la longueur d'en¬
viron 18 centimètres.
Le poids des Anguilles de 1931 est très variable et il y a des indi¬
vidus de très bon poids par rapport à la taille à côté d’autres de
poids plus ou moins faible. Pour ne citer que peu d’exemples je
dirai que 62 et 65 grammes sont des bons poids pour des mâles de
34 centimètres et que 42 grammes est un poids moyen. Les poids
de 10, 12, 13, 17, 22 et 21 représentent des poids excessivement
faibles pour des Anguilles de 24-28 centimètres.
Les individus avaient un aspect presque vermiforme et leur
— 428 —
poids était souvent plus faible que chez les ind v'dus de la
même taille, en 1928, qui avaient comme poids minimum de 17-
23 grammes.
Au commencement de l’expérience j’avais compté liés soigneu¬
sement le nombre de zones des écailles chez les 100 Anguilles de
repeuplement de 21-33 centimètres, qui avaient des écailles sans-
zones, avec deux zones et avec trois zones.
Les écailles des 54 individus, ét udiés à la lin de l’expérience, qui
mesuraient de 23-36 centimètres avaient deux, trois et quatre zones-
ce qui prouve que la formation des zones des écailles n’est pas
annuelle chez l’Anguille en captivité.
M. le Professeur Jammès m’a permis il y a quelques année S-
d’étudier les écailles d’une Anguille, gardée pendant vingt-quatre
ans dans un aquarium de l’Institut de Pisciculture de l’Université
de Toulouse.
Cette Anguille n’avait que peu d’écaillcs avec 11 zones et on
peut admettre avec toute probabilité, qu’elle avait une trentaine
de centimètres de longueur au moment d’être mise dans l’aqua¬
rium et que ses écailles avaient 2-3 zones.
Personnellement, je doute beaucoup que la formation des zones
des écailles soit toujours annuelle même chez des Anguilles de taille
moyenne, à cause de; la grande différence observée entre le nombre
de zones des écailles et celui des otolithes.
Après que. j'avais étudié les 26 premières Anguilles, M. le
Dr Jacques Pellegrin, Sous-Directeur au Muséum, a eu l’amabilité
de compter celles qui restaient dans l’aquarium en y rencontrant
encore 56 individus ce qui donne un total de 82 anguilles.
Je n’ai étudié que 54 individus en laissant les 28 autres pour des
études futures.
Le résultat de l’expérience a été que des petites Anguilles de
repeuplement du marais de la Grande Brière, provenant d’un
envoi dépourvu de femelles et composé d’individus ayant les
organes sexuels sous forme de bandes fines et lisses et d’une grande
majorité d’individus ayant l’organe de Syrski plus ou moins déve¬
loppé, donc pouvant être considérés comme des mâles, ont donné
après avoir été gardées trois ans dans l’aquarium des individus
ayant l’organe de Syrski plus ou moins développé des mâles en
train de devenir argentés avec les yeux agrandis et même parfois
énormes par rapport à la taille normale chez le mâle argenté et
enfin des femelles.
Il faut dire que chez quelques individus l’organe de Syrski
n’était guère plus développé qu’au commencement de l’expé¬
rience.
On peut admettre qu’à la longue toutes les petites Anguilles da
repeuplement, laissées dans le milieu du marais de la Grande Brière,.
— 429 —
auraient eu des organes de Syrski bien développés. En étudiant
encore 2-300 individus j’aurais peut-être rcncontrél’une ou l’autre,
femelle et il me paraît certain qu’au commencement de l’expé¬
rience toutes les Anguilles avaient l’organe de Syrski.
En comparant mes résultats avec ceux de Tesch on peut cons¬
tater d'abord que la croissance a été plus rapide au cours de son
expérience car ces Anguilles de taille maxima de 25 centimètres
avaient atteint en trois ans la taille de 30-45 centimètres, tandis
que les Anguilles de la Grande Briére de faille maximum de 33 cen¬
timètres n’avaient atteint que 36 centimètres après un séjour de
trois ans dans l’aquarium et la longueur des 54 individus étudiés
était de 23-36 centimètres.
J’ignore la taille minimum des Anguilles de Tesch au commen¬
cement de l’expérience ainsi que le développement de l’organe
de Syrski.
Les Anguilles de la Grande Brière de 25 centimètres avaient l’or¬
gane de Syrski peu développé. Il semblerait que l’organe de
Syrski chez la petite Anguille de la taille employée pour le repeu¬
plement ne représente pas un organe mâle mais un organe pouvant
encore se différencier en faveur de l’un ou de l’autre sexe.
Tesch avait obtenu à la fin de son expérience 14 individus,
toutes femelles, tandis que j’ai obtenu sur 54 individus étudiés,
10 mâles presque argentés, 9 femelles jeunes et 35 individus jeunes
ayant l’organe de Syrski plus ou moins développé. Je ne les
appelle pas des mâles car très probablement à la longue quelques
individus auraient pu encore devenir des femelles.
Cette expérience confirme les résultats de Tesch et démontre
que la petite Anguille jaune de repeuplement pêchée dans les la¬
gunes et près de la mer ou dans les cours inférieurs des fleuves
peut donner plus tard dos femelles malgré le fait qu’au momfnt
de sa capture.elle avait des organes de Syrski plus ou moins déve¬
loppés.
Tesch dit page 56 que l’expérience de ceux qui ont transplanté
des petites Anguilles d’environ 25 centimètres du Zuiderzee dans
les eaux intérieures de la Hollande septentrionale, semble confirmer
la supposition que ces mêmes Anguilles donnent après quelques
années un grand pourcentage de femellesxt cela malgré le fait qu’au
moment de leur transplantation ces individus étaient apparem¬
ment des mâles.
Dans le Fischerbote du 15 mars 1931, Zur Frage des SalzaaJ-
frages, page 83, Ehrenbauni dit qu’il a élé souvent démontré par
les contrôles des pisciculteurs, qui l’ont employé, que l’Anguille
de repeuplement de l’Elbe est un matériel de repeuplement uti¬
lisable et excellent. Il n’est donc plus possible de soutenir l’an¬
cienne croyance de la science que ces Anguilles de repeuplement
430 —
étaient principalement des mâles. Ehrenbaum estime exacte
l’hypothèse de Grassi cpie la petite Anguille peut changer de sexe
selon les conditions extérieures qui explique ce fait. Il dit que l’on
peut admettre que les Anguilles de repeuplement de l’Elbe peuvent
devenir de grandes femelles si elles sont transplantées dans des
eaux ayant les conditions do milieu nécessaires.
Cette expérience confirme les opinions de Tesch et d’Ehren-
baum en démontrant encore une fois que la petite Anguille jaune,
pêchée dans les lagunes et cours inférieurs des fleuves peut être
utilisée avec succès pour le repeuplement des eaux intérieures.
Autrefois on croyait que presque toutes ces petites Anguilles
étaient des mâles et on mettait leur utilité pour le repeuplement
en doute; car les mâles dépassent rarement 45 centimètres,
tandis que les femelles peuvent facilement atteindre la longueur
d’un mètre.
Actuellement on sait que ces petites Anguilles peuvent donner
une proportion plus ou moins grande de femelles après leur trans¬
plantation dans les eaux intérieures. On utilise la Civelle et la
petite Anguille pour le repeuplement et la petite Anguille a naturel¬
lement l’avantage d’un rendement plus rapide. Elle est aussi en¬
core plus résistante et peut échapper plus facilement à scs ennemis.
On peut aussi se la procurer encore plus facilement que la Civelle.
car on la pêche en quantités énormes pendant toute l’année sur le
littoral français.
On disait jadis que les mâles restaient près de la mer tandis que
les femelles faisaient des grandes migrations.
Actuellement on croiL que les petites Anguilles qui remontent
les fleuves sont de sexe indéfini et que la différenciation sexuelle
peut avoir lieu en faveur de l’un ou de l’autre sexe, probablement
selon des conditions biologiques encore inconnues.
Chez l’individu jaune de grande taille ainsi que chez l’individu
argt nté l’organe de Syrski représenterait l’organe mâle.
En parlant de la grande proportion de femelles chez la petite
Anguille du Waddenzee hollandais, Tesch dit que ce fait n’est pas
encore expliqué.
Au cours de l’hiver passé j’ai fait des études sur la petite Anguille
jaune de 18-33 centimètres de longueur des étang.s de Thau, d’In-
gril et de Vie en étudiant 300 individus de chacun de ces étangs.
Je n’ai pas rencontré une seule femelle chez les Anguilles de
l’étang de Thau et une femelle chez celle de chacun des deux
auLres étangs qui mesuraient 28 et 29 centimètres. En étudiant
257 Anguilles jaunes de l’étang de l’Or qui mesuraient 21-37centi-
mètres de longueur j’ai rencontré 5 femelles do 31-36 centimètres
de longueur.
En étudiant 127 petites Anguilles de 19-33 centimètres de Ion-
— 431 —
gueur de l’étang de Vaccarès j’ai rencontré sur ce nombre 58 fe¬
melles de 25-33 centimètres.
Si des petites Anguilles avec l’organe de Syrski peuvent plus
tard devenir des femelles on pourrait expliquer la présence d’une
proportion de femelles plus ou moins grande dans ces étangs par
le fait que les Anguilles y rencontreraient des conditions qui favo¬
risent plus ou moins une différenciation sexuelle en faveur du sexe
fémin'n chez des individus de différente taille.
Il faut croire que dans les haut cours des fleuves, l’Anguille doit
rencontrer des conditions qui déterminent cette différenciation
chez la majorité, car souvent on n’y rencontre que des femelles ou
peu de mâles chez la petite Anguille.
Cependant on peut rencontrer des mâles très loin de la mer et ils
peuvent même former la majorité chez la petite Anguille jaune à
des distances considérables de l’embouchure des fleuves. Proba¬
blement cela varie dans les différents cours d’eau. Par contre, on
peut rencontrer dans des localités situées à peu près à la même
distance de la mer une proportion très différente des deux
sexes.
Tesch cite une expérience de Mazza qui démontrerait que des
mâles argentés gardés pendant cinq ans dans un aquarium peuvent
devenir des femelles.
Je garde des mâles argentés, provenant de l’étang de Thau,
dans un bassin de l’Institut de Pisciculture de l’Université de
Toulouse, grâce à l’amabilité de M. le professeur Jammes, depuis
plus de deux ans.
Toute fuite est impossible et les Anguilles ont vécu dans des
conditions excellentes et la mortalité a ôté assez faible jusqu’à
présent.
Après deux ans j’ai étudié 26 individus, qui avaient les yeux ainsi
que l’organe de Syrski beaucoup plus grands que ceux du mâle
argenté normal.
Malgré que les Anguilles ont été. très bien nourries avec de la
rate, elles semblent être en Ira n de dépérir et je doute beaucoup
qu’elles vivent e nq ans.
J’avais fixé les organes de Syrski au Bouin et le Dr A. Naville,
Privat-docent à l’Université de Genève a eu la bonté de les étudier
et dit :
« J’ai coupé et examiné les 26 pièces de glandes génitales d’An-
guille. Le premier examen a été négatif dans tous les cas et je n’ai
pas trouvé un seul ovocyte. Il est à remarquer, d’autre part, que
tous les testicules se trouvaient en repos et ne montraient pas de
spermatogénèse active. Le sexe masculin n’était pas douteux ».
On ignore les conditions de milieu qui détermineraient la diffé¬
renciation sexuelle en faveur de l’un ou de l’autre sexe et je crois
— 432 —
qu’une station d’Anguilliculturc pourrait faire beaucoup pour
élucider cette question.
Il faudrait avoir des étangs et des bassins de différentes taille et
profondeur.
Il serait alors possible d’élever des Anguilles ainsi que des Ci
velles provenantes de localités ou l’un ou l’autre sexe prédomine
chez la petite Anguille sous différentes conditions. On pourrait
aussi faire l’élevage de la Civelle de ces localités, pêchée à diffé¬
rentes époques de la saison de pêche.
Grassi avait déjà observé que les premières arrivées de Civelles
se composaient des plus grands individus et il est facile d’observer
la diminution de taille et de poids au cours de la saison de pêche.
J’ai mêmç connu des pêcheurs de Civelles qui connaissaient
approximativement le nombre d’individus par livre au commence¬
ment et à la lin de la saison.
Je ne crois pas qu’il soit possible de diviser les Civelles en
groupes d’après la longueur, car dans la pratique il serait fort dif¬
ficile d’obtenir des mensurations exactes à l’état vivant. Par
contre le matériel fixé au formol permet d’obtenir des résultats
exacts. En étudiant un assez grand nombre de Civelles du golfe
de Gascogne au commencement de la saison de pêche il serait facile
de rencontrer des individus de 68-S5 millimètres et de 0,40-0,60 gr.
par demi ou môme par quart de millimètre et par centigramme.
Des groupes de Civelles d’après la taille et le poids ne peuvent
pas être très exacts et sont toujours plus ou moins arbitraires.
Je ne crois guère à l’existence de ces groupes dans la nature.
433 —
Liste des Poissons d’eau douce du Tciiékian g (Chine).
Description de deux Espèces nouvelles
de la Famille des Cyprinidés,
»
par M. IIsien-Wen Wu.
Le présent mémoire comprend la liste de 32 espèces de poissons
d’eau douce, dont 26 recueillies par M. Y. Chen dans le fleuve du
Tsien Tan en 1930 et les 10 autres par M. T.-S. Tang dans les ruis¬
seaux à Tien Taï en 1929. Ces deux lots des spécimens représentent
deux espèces nouvelles et plusieurs formes rares.
Engraulidæ.
Coilia ectenes Jordan et Seale.
1 spécimen; provenant de Tong Lu; 220 millimètres de long;
nageoire anale monstrueuse, séparée de la caudale par un espace
égal au 1/3 de la longueur de la tête ; D. 1 -j- 12; P. 6 +10; écailles
L. la t. 71; écussons abdominaux 47; branchiospin.es 24 dans la
partie inférieure du premier arc.
Synbranchid æ .
Monopterus albus (Zuiew).
2 spécimens, de Tien Taï.
Anguillidæ.
Anguilla vulgaris Turt.
1 spécimen, de Tien Taï, 300 millimètres de long.
Cyprinidæ.
Zacco platypus (Tem. et Schl.).
1 spécimen, de Fcn Chouï, 110 millimètres de long.
Barilius Roulei n. sp.
2 spécimens, type 135 millimètres de long; D. 2,7; P. 15; V. 9;
A. 2,11; écailles 7/50/5; longueur de la tête contenue 4 fois 2/3 dans
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 5, 1931.
— 434
la longueur du corps sans la caudale, hauteur du corps 5 fois 2/5,
longueur du pédoncule caudal 5 fois 1/2; longueur du museau com¬
prise 3 fois dans la longueur de la tête, diamètre de l’œil 3 fois 3/5,
espace interorbitaire 3 fois, le plus long rayon de la dorsale 1 fois 1/5,
longueur de la pectorale l fois 1/3, longueur de la ventrale 1 fois 3/5,
le plus long rayon de l’anale 2 fois, hauteur du pédoncule caudal
1 fois 5/6.
Corps plus ou moins subcylindrique, un peu comprimé postérieu¬
rement; face dorsale delà tête légèrement arquée; museau pointu,
considérablement au delà de la bouche, recouvert d’un pli rostral ;
bouche inférieure et horizontale; mâchoire supérieure plus avancée
que l’inférieure, son extrémité postérieure atteignant la verticale
du bord antérieur de l’œil; narines de chaque côté presque conti¬
guës, plus près de l’œil que du bout du museau; diaijaôtre de l’œil
un peu plus court que la partie postorbitaire de la tête; dents
pharyngiennes à bouts crochus, 2.4. 5-5.3. 2; membranes bran¬
chiales se réunissant au-dessous de l’isthmus, au niveau du bord
postérieur du préopercule; branchiospines assez courtes, 8 sur la
partie inférieure du premier arc; la dorsale sans rayon ossifié,
commençant un peu plus près de la base de la caudale que du bout
du museau et immédiatement en arrière de la verticale de la base
de la ventrale; la pectorale n’atteignant pas l’origine de la ventrale,
son extrémité séparée de celle-ci par une distance égalant environ
les 2/3 de sa propre longueur; la ventrale s’étendant au milieu de
sa distance à l’orig'ne de l’anale; l’anale commençant, au-dessous
de l’extrémité de la dorsale; la caudale profondément fourche, à
lobes pointus ; écailles moyennes, 19 en avant l’origine de la dorsale,
16 autour du pédoncule caudal, 3 entre la ligne latérale et la base
de la ventrale; ligne latérale légèrement courbe sur la face du tronc
et presque droite postérieurement.
Partie inférieure de la face du corps argentée et la partie supé¬
rieure, tirant. sur le gris foncé.
Cette espèce se diffère du Barilius grahami Regan par les écailles
dans la série latérale moins nombreuses et par la fente de la bouche
plus profonde.
Aphyocypris sinensis Günther.
1 spécimen, de Tien Taï, 48 millimètres de long; D. 2,7; A. 2,7;
écailles L. lal. 32, L. tra. 11; hauteur du corps conti nue 3 fois 3/4
dans la longueur sans la caudale, longueur de la tête 3 fois 2/3; dia¬
mètre de l’œil contenu 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête, lon¬
gueur du museau 4 fois; ligne latérale placée sur les 6 écailles anté-
rfeures.
Xenocypris argentea Günther.
2 spécimens, 180 et 185 millimètres de long, de Tong Lu; écailles
— 435 —
1 1/63-67/7. Cette espèce a ses écailles dans la série latérale variant
de 50 à 65 d’après M. H. Rendahl (*).
Gobio argentatus Sauvage et Dabry.
2 spécimens, 130 millimètres de long maximum, de Tong Lu;
D. 3,7; A. 2,6; écailles L. lat. 40-42, L. tra. 9; hauteur du corps
contenue 4 lois 2/3 à 5 fois dans la longueur sans la caudale, lon¬
gueur de la tête 4 fois à 4 fois 1/3; une bande cérulescente au milieu
de la hauteur du corps et passant de l’opercule à la caudale.
Gnathopogon tsucliigæ Jordan et Hubbs (2) est probablement
synonyme de la présente espèce.
Leucogobio tæniatus Günther.
1 spécimen, de Tien Taï, 80 millimètres de long; une bande noire
verticale sur la face de la dorsale.
Cette espèce n’était encore connue que dans le Yangtse et à
Katin (3).
Paraleucogobio Gheni, n. sp.
1 spécimen, de Sin Ting, 145 millimètres de long; D. 2,7 ; P. 17 ou
18; V. 8; A. 2,6; écailles 6/40/5; hauteur du corps contenue 5 fois
dans la longueur sans la caudale, longueur de la tête 3 fois 2/5, lon¬
gueur du pédoncule caudal 6 fois 3/6; longueur du museau com¬
prise 2 fois 1/3 dans la longueur de la tête, diamètre de l’œil 4 fois 1/5,
espace inlerorbitairc 3 fois 4/5, le plus long rayon de la dorsale
1 fois 1/3, longueur de la pectorale 1 fois 1/2, longueur de la ven¬
trale 1 fois 2/3, le plus long rayon de l’anale 1 lois 1/4, longueur de
la caudale 1 fois 2/7, hauteur du pédoncule caudal 1 fois 3/4,
Corps prolongé, plus de hauteur que d’épaisseur; museau un
peu déprimé au bout; bouche inférieure et horizontale, en forme de
fer à cheval; mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’infé¬
rieure, son extrémité postérieure atteignant la verticale du bord
antérieur des narines, qui sont, presque contiguës; narine posté¬
rieure ayant sa distance du bord antérieur de l’œil le 1/3 environ de
sa distance du bord du museau; 1 paire de barbillons au-dessus de
la commissure de ia bouche, leur longueur égale à la 1/2 du diamètre
de l’œil; espace interorbitaire plat; yeux supèro-latéraux; lon¬
gueur postorbitaire de la tête plus courte que la longueur du mu¬
seau; membranes branchiales réunissant J’isthmus au niveau du
bord postérieur de l’œil; 2 branehiospines courtes sur la partie in¬
férieure du premier arc; dents pharyngiennes 5. 4-4. 5; thorax écail-
P) Rendahl, Arch. for Zool., 1927, 20 a, a0 1, pp. 67-70.
(2) Jordan et Hubbs, Mêm. Carnegie. Mus., 1925, X, p. 170.
(3) Wu, Sinensia, 1930, Vol. 1, n° 6, p. 69.
— 436 —
eux; la dorsale commençant à égale distance du bout du museau
et de la base de la caudale, ayant deux épines antérieures fortement
ossifiées; la pectorale aux 3/4 de la distance entre sa base et l’ori¬
gine de la ventrale, qui est insérée au-dessous du premier rayon
branchu de la dorsale et qui s’étend aux 2/3 de la distance du com¬
mencement de l’anale; l’anale précédée immédiatement par l’anus,
commençant nettement en arrière de la lin do la dorsale et son
extrémité dépassant la base de la caudale] la caudale fourchue, à
lobes pointus; écailles moyennes, 13 en avant de l’origine de la
dorsale, 3 entre la ligne latérale et la hase de la ventrale, 16 autour
du pédoncule caudal.
Corps d’un brun clair et grisâtre, presque toute la partie supé¬
rieure de la face latérale du corps recouverte de petites taches
noires placées à chaque bord postérieur de l’écaille; 5 ou 6 grandes
taches noirâtres au-dessus de la ligne latérale; la caudale, la dor¬
sale et la face supérieure de la tête ayant des taches noires irrégu¬
lières.
Celte espère se diffère du Paraleucogobio notacanihus Berg par
le museau plus long que la partie postorbitaire de la tête au lieu
d’être plus court, par la hauteur du corps contenue 5 fois dans la
longueur au lieu de 3 fois 3/8 et enfin par la longueur du pédoncule
caudal contenue 6 fois 3/5 dans la longueur au lieu de 4 fois 4/5.
Saurogobio dabryi Bleeker.
2 spécimens, 125 et 175 millimètres de long, de Tong Lu.
Pseudogobio rivularis (B isilewsky),
1 spécimen mâle, 95 millimètres de long, de Sou Tchou (?); pre¬
mier rayon de la pectorale ossifié et garni d’une série des tubercules
sur son bord externe.
Culter ilishaeformis Bleeker.
2 spécimens, 143 et 122 millimètres de long, de Tong Lu.
Parapelecus fukiensis Nichols.
1 spécimen, 155 millimètres de long, de Lang Ki ; D. 2,7; A. 2,21 ;
hauteur du corps â peu près égale à la longueur de la tête, contenue
4 fois 4/5 dans la longueur sans la caudale; diamètre de l’œil égal
à la longueur du museau et à la largeur de l’espace interorbitaire et
compris 3 fois 4/5 dans la longueur de la tête; carène abdominale
s’étendant de l’insertion de la pectorale à l’anus; écailles L. lat.
65; 8 branchiospinos sur la partie inférieure du premier arc;
longueur de la pectorale égale à celle de la tête; la ventrale plus
courte que la pectorale, commençant en avant de la base de la
dorsale.
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Cette espèce n’était connue que par le type rapporté de Fou
Kien (1).
Parosteobrama pellegrini Tchang.
1 spécimen, 190 millimètres de long, de Tong Lu; écailles 12/60/9;
dents pharyngiennes 4.4. 2-2.5. 5.
Cette espèce n’était connue que dans la province de Se Tchuan
et de Fou-Kien (2).
Mégalos rama macrops (Günther.)
2 spécimens, 105 et 150 millimètres de long, de Tong Lu ; D. 2,7;
A. 2,22; écailles 11/54-59/8; hauteur du corps contenue 3 fois 1/2 à
3 lois 1/5 dans la longueur sans la caudale, longueur de la tête
4 fois; diamètre de l’œil comprise 2 fois 2/3 à 2 fois 4/5 dans la lon¬
gueur de la tête, longueur du museau 3 fois 2/3, espèce interor¬
bitaire 3 fois 1/2 à 3 fois 2/3; le plus jeune ayant une bande noi¬
râtre au-dessus de la ligne latérale.
Chanodichthys sp., Wu (Sinensia, 1930, vol. I, N° 6, p. 73), est
précisément la forme jeune de la dite espèce.
Culticula emmelas Abbott.
2 spécimens, 140 et 145 millimètres de long, de Tong Lu; Dents
pharyngiennes 6-6; écailles 8-9/45/6.
Cette espèce est très voisine de Pseudobrama dumerili Bleeker.
Barbus monticola styani (Boulenger).
2 spécimens, mâle 150 millimétrés de long, femelle 140 milli¬
mètres; de Sin Ting; femelle ayant des tubercules indistinct sau
museau, mâle ayant une bande noirâtre longitudinale sur la face
latérale du corps.
Cette espèce n’était connue que parle type provenant de Ning Pou.
My stacoleucus (Spinibarbus) nigrodorsalis (Oshima).
1 spécimen, 120 millimètres de long, de Feu Chouï; D. 2,9; A. 3,5;
écailles 5/25 ou 26/4; hauteur du corps contenue 4 fois 2/5 dans la
longueur sans la caudale, longueur de la tête 3 fois 2/3; longueur
du museau compris 3 fois 2/5 dans la longueur de la tête, diamètre
de i’œ'l 4 fois 1/6, espèce interorbi taire 2 fois 5/6; origine de la
dorsale à égale distance du bout du museau et de la base de la cau¬
dale; bordure de la dorsale noire; pédoncule caudal aussi hauteur
que sa longueur et contenu 2 fois 1/3 dans la longueur de la fête.
Cette espèce n’était connue qu’à Haïnan.
(l) Parapelecus / ukiensis . Tchang, Cyprinîdés du Bassin du Yangtse, 1930, p. 146,
est précisément le P. muchaerius Abbott qui a des rayons de l’anale plus nombreux
que P. f ukiensis Nichols.
(a) Wu, Cont. Biol. Lab. Sci. China, Zool. Ser. Vol. 7, n° 1 (sous presse).
— 438 —
Hemibarbus labeo (Pall).
1 spécimen, 176 millimètres de long, de Tong Lu.
Acheilognathus barbatulus Günllier.
2 spécimens, 62 et 87 millimètres de long; de Sin Tinget Lang Ki.
Siluridæ.
Parasilurus asotus bedfordi (Regan).
8 spécimens, le plus long 167 millimètres, de Tien Taï.
Pelteobagrus fulvidraco (Richardson).
1 spécimen, 122 millimètres de long, de Tong Lu.
Pseudobagrus tenuis (Günher).
1 spécimen, 320 millimètres de long; de S'ing Ting; D. I, 7; A. 21 ;
hauteur du corps contenue 8 fois dans la longueur sans la caudale,
longueur de la tête 5 fois 1/3; longueur du museau comprise
3 fois 2/3 dans la longueur de la tête, diamètre de l’œil 7 fois 3/5,
largeur de la bouche 2 fois, longueur du pédoncule caudal 1 fois 3/5;
d ssus de la tête recouvert de peau; barbillon nasal dépassant un
peu le bord postérieur de F œil, barbillon max Paire atteignant le
bord du préopercule; la caudale obliquement arrondie.
Cette espèce n’était encore connue qu’à Changhaïet Fou Kien (1)..
Pseudobagrus nitidus Sauvage et Dabrv.
1 spécimen, 160 millimètres de long, de Tong Lu.
Mastacembelidæ.
Mastacembelus aculeatus (Basile wsky).
1 spécimen, 180 millimètres de long, de Hang Tchou.
Mugilidæ.
Mugil cephalus L.
1 spécimen, 250 millimètres de long, de Tong Lu.
Ophiocephalidæ.
Ophiocephalus argus Cantor.
1 spécimen, 135 millimètres de long, de Tien Taï; D. 47; A. 32;
sq. 60.
(0 Nichols, Bull. Amer. Mus. Nat. Hist. 1928, Vol. 58, p. 8.
439
Serranidæ.
Lateolabrax japonicus (Cuv. et Val.).
1 spécimen, 120 millimètres de long, de Tong Lu.
Eleotridæ.
Eleotris (Odontobutis) obscura Tem. et Schl.
2 spécimens, le plus grand 115 millimètres de long, de Tien Taï;
D. VII/10; A. 8; Sq. L. lat. 34-35, L. tra. 13-14.
G-obiidæ.
Gobius (Rhinogobius) hydropterus (Jordan et Snyder).
1 spécimen, 65 millimètres de long, de Tong Lu; D. VI/9; A. 9;
écailles L. lat. 30, tra. 9.
Tetraodontidæ.
Sphéroïdes ocellatus (Osbeck).
1 spécimen, 135 millimètres de long, de Tong Lu.
[Laboratoire de M. le P1 Roule).
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. 111, 1931
■29
— 440 —
Nouveaux Coléoptères de Madagascar,
par M. M. Pic.
Les quelques nouveautés qui suivent proviennent de la riche
collection de feu le major Sieard, léguée par testament au labora¬
toire d’ Entomologie du Muséum de Paris.
Lophophyllus simplicicollis n. sp.
Elongalus, nitidus, fere glaber, caslaneus , pro parte rufescens,
Ihorace obscuriore, simplice, fere irupunclato.
Allongé, brillant, offrant seulement quelques rares poils ou soies
espacés, ehûtain ou roussâtre avec le prothorax plus foncé. Tête
assez courte cl peu large, plus étroite que le prothorax, plus claire
en arrière, peu ponctuée; antennes longues et assez grêles, à
articles 4 et suivants diversement, et plus ou moins, prolongés en
dent à leurs extrémités, dernier article simple, assez long; pro¬
thorax noir, subglobuleux, presque lisse, à rebords antérieur et
postérieur étroits; écusson petit; élytres bien plus larges que le
prothorax, déprimés, longs, rétrécis à l’extrémité, sans stries
appréciables mais à rangées de points carrés, avec les intervalles
très étroits; pattes un peu robustes.
Longueur 7 millimètres. Tamatave.
Cette espèce se distingue, à première vue, des espèces connues
par la forme et la sculpture de son prothorax.
On peut la placer près de L. rugicotlis Fairm.
Gacoplesia apicicornis n. sp.
Anguslata, subnitida, pro parle breve holoserieeo pubescens, nigro-
viridescens, elytris paulo olivaceis, membris paulo brunneis, anlennis
ad basin femoribiisque pro parle leslaeeis.
Étroit, peu brillant, en partie revêtu d’une pubescence soyeuse
grise, courte, noir à reflets verdâtres avec les élytres un peu oli¬
vâtres, membres en partie tcstacés, en partie rembrunis. Tête peu
large, subalutacée, à ponctuation assez fine, en partie dense;
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III. n° 5, 1931.
— 441 —
antennes grêles, filiformes, à dernier article particulier, un peu
angulé de chaque côté avant l'extrémité puis très étroit sur la
partie terminale, celle-ci tronquée au sommet ; thorax court et peu
large, faiblement rétréci en avant, un peu alutacé, à ponctuation
fine et écartée; élytres un peu plus larges que le prothorax, longs,
atténués postérieurement, finemen' strié-ponctués avec les inter¬
valles déprimés, finement ponctués; pattes assez grêles, rembrunies
avec la base des cuisses largement et partie des tibias lestacés.
Longueur 10 millimètres. Région de Diégo-Suarez (Sicard).
Sans doute voisin de C. caeruleovirens Fairm, et paraissant en
différer par la structure particulière du dernier article des antennes,
les membres bicolores, etc.
Mastilius immaculatus v. nov. Sicardi.
Parum elongalus, fere opacus, brève, griseo pubescens, supra an-
lice dense punclatus, elytris subnitidis et minus dense pundalis,
niger, antennis ad basin, thorace circa, scutello, elylris, peclore pro
parle pedibusque pro majore parle rufo-lestaceis.
Longueur 4 millimètres. Provenance illisible, sans doute environs
de Diégo-Suarez.
Diffère, à première vue, de M, immaculalus Pic par le pro thorax
bordé de roux et les élylres de coloration claire, à ponctuation
moins rapprochée.
Mastilius 4-maculatus n. sp.
Elongalus, pro parle nilidus, breve griseo pubescens , niger, an-
lennis ad basin pedibusque pro majore parte teslaceis, elylris nigro-
piceis, antice el poslice testaceo mciculalis, peclore pro parte rufes-
cente.
Allongé, revêtu d’une fine pubescence grise, noir avec la base
des antennes, la majeure partie des pattes et macules antérieure
et postérieure sur chaque élytre testacées. Tête et prothorax
presque opaques, à ponctuation peu forte et dense, ce dernier
presque carré, un peu rétréci en avant; antennes assez courtes et
grêles, h derniers articles peu élargis; élytres un peu plus larges que
le prothorax, longs, s ub parallèles, courtement rétrécis à l’extré¬
mité, à ponctuation fine et assez dense; ces organes d’un noir de
poix ont une macule subcarrée antérieure teslacée qui recouvre
toute la base et une postérieure allongée discale, cette dernière
isolée à l’extrémité, du bord suturai et du bord latéral; pattes
testacées, avec partie des cuisses foncée; dessous du corps foncé
avec poitrine en partie rousse.
Longueur 3,5 mill. Mont d’Ambre, en novembre (Sicard).
— 442 —
Espèce voisine de M. immaculatus Pic et s’en distinguant par la
forme plus allongée, en outre du dessin, très particulier, des élytres.
Xamerpus laterufus n. sp.
Oblongo-ovalus, subconvexus, nilidus, hirsulus, rufus, scutello,
elyiris, his ad humeras late rufis, maculatis el infra corpore nigris.
Üblong-ovalaire, peu convexe, hérissé de quelques soies, brillant,
roux avec l’écusson, les élytres, moins une grande macule humé¬
rale, et le dessous du corps noirs. Tête grosse, à ponctuation line
et écartée; prothorax court et large, à peu près de la largeur des
élytres, subarqué sur les côtés, à ponctuation pupilleuse peu
marquée et écartée; élytres larges eL assez courts, atténués à
l’extrémité, à ponctuation forte et écartée, marginés sur les côtés,
marge postérieurement en partie rousse, à ponctuation pas très
forte et écartée.
Longueur 5 millimètres myiron. Diégo-Suarez (Sicard).
Très voisin de X. Perrieri Frm., ayant, comme lui, une macule
humérale claire, en différant, à première vue, par l’avant-corps
roux, le prothorax mo'ns convexe et la taille plus avantageuse.
Xamerpus nigriceps n. sp.
Oblongo-ovatus, subconvexus, nilidus, hirsulus ,■ leslaceus, capile
anlennisque apice nigris, infra corpore pro parle obscuro.
Oblong-ovalaire, peu convexe, hérissé de quelques poils dressés
en dessus de la pubescence grise, te s lacé avec la Lête et lu moitié
apicale des antennes noires, le dessous du Corps ui partie foncé.
Tête assez grosse, à ponctuation peu forte et écartée; antennes
longues; prothorax court et large, très arqué sur les côtés, un peu
plus étroit (.pie les élytres, à ponctuation assez forte et écartée;
élytres larges et assez courts, atténués à l’extrémité, un peu com¬
primés sur les côtés antérieurs, largement marginés, à ponctuation
forte, irrégulière, modérément écartée.
Longueur 4 millimètres. Mont d’Ambre (Sicard).
Espèce très distincte par sa coloration claire conjointement à sa
forme robuste.
Xamerpus disconotatus n. sp.
Subovalus, convexus, nilidus, griseo pubescens, niger, elyiris
subeyaneis, ad medium luleo maculatis, membris teslaceis.
Subovalaire, convexe, brillant, orné d’une pubescence grise,
noir avec les élytres bleutés et ornés d’une grande macule jaune
médiane commune aux deux étuis, membres testacés. Tête assez
443 —
grosse ; prothorax convexe, court et large, subarqué sur les côtés,
de la largeur des ôlylres, à ponctuation pupilleusc peu forte et
écartée; élytres courts et larges, atténués à l’extrémité, très
bombés au milieu et comprimés sur les côtés, à rebord très large,
à ponctuation inégale et diversement écartée.
Longueur 3 millimètres. Mont d’Ambre, de mars à mai (Sicard) (A)
Par sa forme se rapproche de X. oxylepsiformis Pic, mais ponc¬
tuation moins forte et coloration toute autre.
Xamerpus ruficollis n. sp.
Oblongo-elonyalus, subconvexus, nitidus, griseo pubescens et hir-
sutus, niger, thorace rufo, antennis ad basin pedibusque lestaceis.
Oblong allongé, un peu convexe, brillant, orné d’une pubes¬
cence grise avec quelques poils dressés, noir, pro thorax roux, base
des antennes et pattes tes lacées. Tête à ponctuation pas très forte
et écartée; prothorax court et large, à peu près de la largeur des
élytres, à ponctuation pupilleuse, médiocre et écarlée; élytres
assez larges el peu longs, atténués à l’extrémité, à ponctuation
pis très forte, un peu écartée, à rebord assez large et un peu bordé
de roux en avant.
Longueur 3 millimètres environ. Mont d’Ambre (Sicard).
Ressemble un peu à X. minutus Pic, en diffère par la tête, les
élytres plus longs, plus finement ponctués, à dépression antérieure
nulle.
f) Un exemplaire de cette espèce se trouve aussi dans la collection Pic.
444
Nouveaux Coléoptères ( 2e Note ) (1),
par M. M. Pic.
Paralichas niger n. sp.
Oblongus, parum nilidus, griseo pubescens, niger ; Ihorace dense
pundalo, medio postice impresso ; elglris diverse slriaiis et. ruguloso-
punctalis.
Oblong, peu brillant, pubesçent de gris, unicolore, noir. Tête
inclinée, rugucusement ponctuée, yeux grands, très saillants; an¬
tennes atteignant le milieu des 61 y très, simples, un peu épaisses,
atténuées à T extrémité; prothorax densément et rugueusement
ponctué, court, très rétréci en avant, un peu infléchi sur sa partie
antérieure, marqué d’une grande impression médiane postérieure,
sinué sur la base; écusson grand; élytres de la longueur du pro¬
thorax à la base, un peu élargis vers le milieu et atténués posté¬
rieurement, diversement striés, sauf près de l’écusson, avec des
stries internes complètes et plus fortes, des stries externes plus
fines et, postérieurement surtout, rugulc use ment, ponctués; pattes
peu épaisses, tarses longs et grêles. Longueur 9 millimètres.
Madagascar : Diégo-Suarez (ex coll. Fairmaire, au Muséum de
Paris.
Genre nouveau pour l’Afrique et espèce bien caractérisée par
sa coloration générale noire et la sculpture des élytres.
Therius Perrieri n. sp.
Elongaius, nilidus, griseo pubescens et parum hirsutus, nigro-
piceus aul custuneus, anlennis ad basin, labro, palpis pedibusque
testaceis ; elglris striât is.
Allongé, brillant, à pubescence grise en partie redressée, noir de
poix ou châtain avec les parties buccales, la base des antennes et
les pattes tes lacés. Tête assez large avec les yeux gros et saillants,
distinctement ponctuée; antennes filiformes, grêles, assez longues,
foncées, à base loslacée; prothorax court et large, un peu rétréci
en avant, marginé sur les côtés, modéiémcnt ponctué; écusson
(l) lro Note : Bull. Mus., 2e s., III, 1931, p. 106.
Bulletin du Muséum, 2- s., t. ITT, n° 5, 1931.
445 —
grand; élytres un peu plus larges que le prothorax, longs, un peu
atténués à l’extrémité, striés et assez fortement ponctués, tarses
grêles, avant-dernier article un peu appendiculé. Longueur 4 milli¬
mètres.
Madagascar (ex collée lion Perrier de la Bathie, au Muséum de
Paris; aussi dans la collection Pic).
Ressemble à T. nitidissimus Pic, s’en distingue facilement par
le prothorax moins transversal et les élytres striés.
Therius Perrieri v. nov. bicolor.
Bufus, membris palliclioribus et capile paulo brunnescenle, elytris
nigro-piceis, sutura rufa. Longueur 4,5 millim.
Madagascar (Muséum de Paris).
Variété caractérisée par la taille un peu plus avantageuse et la
coloration plus claire d’une partie du corps.
Ora multinotata (1) v. nov. reducta.
Oblongo-subovala , iestacea, capile thoraeeque minute brunneo no-
talis , elytris ad medium et postice irregulariier et diverse piceo macu-
lalis, maculis aliquol pro parle junciis . Longueur 2,5 mil 1 .
Madagascar (collections du Muséum de Paris et Pic).
Variété caractérisée par les dessins foncés plus réduits sur les
élytres, non étendus sur la base et l’avant-corps plus clair.
Scirtes Perrieri n. sp.
Oblongo-subovalas, nitidus, testaceus, capile postice brunnes¬
cenle, elytris leslaceis , signaluris brunneis notatis.
Oblong-subovalaire, brillant, tes lacé, tête plus ou moins rem¬
brunie en arrière, élyti'es ayant des dessins bruns. Tète et prothorax
finement ponctués, la ponctuation des élytres à peine plus forte et
rapprochée, ces derniers organes ayant uim bande brune latérale
irrégulière s’étendant de la base au delà du milieu, se joignant à
une bordure basale également brune, qui se prolonge un peu sur
la suture derrière l’écusson qu’elle entoure, en outre une macule
allongée brune présuturale anleapicale; tibias postérieurs un peu
courbés. Longueur : 2 millimètres environ.
Madagascar (in collection Perrier de la Bat hie et Pic).
Voisin de S. lestaceonotatus Pic, en diffère par le prothorax non
marqué de foncé et la disposition toute autre des dessins des
élytres.
P) Décrit comtre Scirtes III (L'Échange, XXIX, 1913, p. 172). La tête pos ède
deux fovéolcs qui caractérisent (selon Champion) le genre Ora Clark.
446
Pseudocolotes convexus n. sp.
Oblongus, nitidus, valde convexus, nigcr, membris pro parle lesla-
ceis, elytris subglobosis.
Oblong, brillant, très convexe, noir avec les membres en partie
testacés. Tête de la largeur du prothorax, celui-ci convexe, non
transversal, subarqué sur les côtés, plus étroit que les élylres ;
élytros subglobuleux, très convexes, à épaules nulles, à ponc¬
tuation assez forte, écartée. Longueur 1,5 millim. environ.
Madagascar (collection Perrier de la Bathie).
Cette petite espèce, voisine de P. Decorsei Pic, est très carac¬
térisée par la forme subglobuleuse el très convexe des élylres.
Hedybius Schimperi n. sp.
Elongalus, poslice dilatalus, nitidus, griseo-pubescens et fusco
hirsutus, niger, elytris viridibus, thorace membrisque lestaceis.
Allongé, élargi postérieurement, brillant, pubescent de gris avec
des poils foncés dressés sur le dessus du corps, noir, avec les élylres
verts, le prothorax et les membres testacés, cuisses antérieures
un peu foncées à la base. Tête simple, courte, de la largeur du pro¬
thorax ; proLhorax court, large, subarqué sur les côtés, un peu
rétréci en arrière; élylres à peu près de la largeur du prothorax a
la base, longs, élargis en arrière, un peu rétrécis à l’extrémité,
inégalement ponctués, un peu déprimés en avant. Longueur 3 milli¬
mètres.
Abyssinie : Tigré (Schimper, in Muséum de Paris).
Espèce caractérisée par sa forme étroite, plus allongée que
d’ordinaire.
Micro julistus olivaceus n. sp.
Elongatus, nitidus, griseo pubescens, nigro-olivaceus, membris
lestaceis.
Allongé, brillant, orné d’une pubescence grise couchée, longue
et espacée, noir olivâtre, membres testacés. Tête un peu allon¬
gée, parties buccales claires, prothorax assez court, élargi en
arrière, à ponctuation assez forte, écartée; élytres à peu près de
la largeur du proLhorax, longs, atténués à Pcx! rémité, â ponc¬
tuation écartée, plus forte en avant; pattes grêles. Longueur
3 millimètres.
Abyssinie : Tigré (Schimper, in Muséum Paris et col 1 . Pic).
Espèce distincte, à première vue, par sa coloration foncée,
olivâtre.
447
Xamerpus Sicardi n. sp.
Oblongo-subovalus. nitidus, griseo pubescens, longe fusco hir-
sutus, rufus, infra corpore anlennisque cipice nigris, elyiris caeru-
leis, pro parle et minute rufo marginalis .
Oblong, subovalaire, brillant., orné d’une pubescence grise el de
longs poils dressés obscurs, d’un roux un peu rougeâtre avec le
dessous el le sommet des antennes noirs, les élytres bleutés, avec
une étroite bordure rousse externe, s'effaçant en arrière. Tête à
ponctuation peu forte, écartée; prothorax court et large, arqué
sur les côtés, un peu prolongé sur le milieu antérieur, à ponctua¬
tion un peu forte, écartée sur le milieu; écusson roux; élylrcs
larges et assez courts, atténués à l’extrémité, un peu comprimés
sur les côtés antérieurs, à faible dépression antérieure et ponctua¬
tion peu forte, écartée, calus huméral bien marqué. Longueur
4 millimètres.
Madagascar : Mont d’Ambre (Dr Sicard, in Muséum de Paris).
Voisin de X. vagegultatus Frm., en diffère, à première vue, par
les élytres de forme plus trapue et marginés de roux.
Gyrtosoma testaceicorne n. sp.
Minutum, antice et postice allenuatum, nitidum, rufum, capile
anlice anlennisque pallidioribus, capile postice thoraeeque olivaceis,
elytris rufo-aeneis , fortiter slrialis; ihorace lateraliter simplice,
aluiaceo, minute et sparse punclalo.
Petit, atténué aux extrémités, davantage en arrière, brillant,
glabre, roux avec le devant de la tête et les antennes plus claires,
partie postérieure de la tête et prothorax olivâtre de poix, ceux-ci
subalutacés, à ponctuation assez fine et éparse; élytres d’un roux
bronzé, fortement striés avec les intervalles convexés, un peu
ponctué-, ces organes un peu rétrécis en avant, davantage à l’ex¬
trémité; antennes épaissies à l’extrémité; prothorax court et assez
large, un peu rétréci en arriéré, à côtés sans dent, angles antérieurs
nuis, postérieurs presque droits; pattes peu robustes. Longueur
5 millimètres.
Amérique méridionale (collection Fairmaire).
Cette petite espèce est caractérisée par sa petite taille, son pro¬
thorax à côtés simples, ainsi que sa coloration. On peut la placer
près de C. coracinum Gob.
Les nouveautés qui suivent, originaires de Costa-Rica, ont été
recueillies par M. Paul Serre.
448 —
Attalus Serrei n. sp.
Oblongus, nilidus, tiiger, femoribus ad basin abdomineque rufis,
ihorace rufo, nigro vittato, elytris rufis, ad basin nigro fasciatis el
postice nigro maculalis.
Oblong, brillant, orné d’une pubescence grise ou obscurcie
courte, en partie soulevée sur les élytres, T ôte noire avec l’épis-
tome blanc, assez large ; entonnes foncées, un peu teintées de roux
en dessous des premiers articles, ass ez grêles, un peu plus longues que
le prothorax: prothorax court, pas très large, subarqué sur les
côtés, roux avec une bande noire médiane large en avant, amincie
en arrière; élytres un peu plus larges que le prothorax, faiblement
élargis postérieurement, peu longs, à ponctuation line et écartée,
roux avec une brndc noire basale transversale cl ayant, on outre,
sur chaque élytre, une gronde macule noire antôapicale un peu
rétrécie en avant; dessous du corps foncé, abdomen roux; pattes
noires avec l’extrême base des cuisses et hanches rousses, assez
longues, tibias droits. Longueur 2,5 millim. environ.
Costa-Rica (P. Serre, au Muséum de Paris).
Cette espèce se rapproche de A. maculosus Gorh., en diffère, à
première vue, par la tête foncée, le prothorax autrement marqué
de noir, les élytres moins longs avec leur macule postérieure noire
plus étendue.
Silis Serrei n. sp.
Elongatum, nilidum, nigro-fuliginosum, capite antice, ihorace,
illo inedio nigro vitlalo, pedibusque pro parte testaceis, elytris albo
marginalis, arliculis tribus ullimis antennarum fia vis.
Allongé, brillant, peu densément pubescenl de gris avec quelques
poils soulevés obscurs sur le dessus du corps. Tête courte, moins
large que le prothorax, foncée en arrière, testacéo tn avant à
partir du milieu des yeux; antennes pas très longues, grêles, noires
avec les trois derniers articles (laves; prothorax LesLaeé, à bande
médiane foncée complète, élargie sur les bords antérieur et pos¬
térieur, court et. large, sinué sur les côtés, muni, sur le milieu des
côtés, d’une petite expension surélevée, un peu échaneré en des¬
sous avec les angles postérieurs petits et saillants; écusson foncé;
élytres un peu plus larges que le prothorax, allongés, subparallèle,
inégaJenunt ponctués ou fineim ni granuleux, à côtes discales à
peine marquées, d’un noir gris, bordées étroitement de blanc sur
tout le pourtour, sauf à l’extrémité, épaules brièvement marquées
de testacé; dessous du corps noir de poix; pattes grêles, antérieures
foncées avec la base des cuisses testacéc, intermédiaires teslacées
avec genoux, partie des tibias et des tarses foncés, postérieures
449 —
testacées avec partie des tarses foncée, ongles de structure diverse,
en partie simples.
Longueur 5 millimètres.
Costa-Rica (P. Serre, au Muséum de Paris.)
Très voisin de S. oblila Gorh-, en diffère, à première vue, par le
prothorax plus transversal, à bande foncée médiane complète et
élargie sur les bords et par les élytres bordés de pâle.
Lucidota fulgurans v. nov. subinterrupta.
Elûngala, parum nilida, lestacea, capite, anlennis , libiis tarsisque
aigris, infra cor pore pro parle piceo, abdomine apice flavo, elylris
iestaceis, ad scutellum miaule et poslice in disco longe, nigro nolatis,
ad SLilurarn antice parum distincte piceo-villalis ; anlennis valde
compressé ; Ihorace sal brève, anlice medio pnulo altenuato, testaceo,
in disco unie basin laie rtzbro, pro parle for Hier ruguloso-punctalo ;
elylris subparallelis, poslice paulo allenualis, minute pro parle dense
ruguloso- punctalis, in disco parum distincte costulalis.
Longueur 10 millimètres.
Costa-Rica (P. Serre, au Muséum de Paris).
Diffère au moins de L. fulgurans Gorh., qui ne m’est connu que
par la description, par le prothorax non marqué de noir et le des¬
sin noir des élytres particulier, formant une bande noire longitu¬
dinale s’oblitérant en avant.
— 450 —
N OTE SUli LES ESPÈCES DU GENRE HALIXODES ( H AL AC ARIEN S )r
par M. Marc André.
Le genre Halixodes a été créé en 1900 par E.-A. Brucker et
E.-L. Trouessart pour une forme que le premier avait d’abord dé¬
crite, en 1897, sous le nom d'Agaue chilonis et qui avait été trouvée
par P. Pelseneer en parasitisme sur un Chiton de Nouvelle-Zélande.
Ce genre, pour lequel K. Viets a établi, en 1927, une sous-l’amille
distincte : les Halixodinæ, se rapproche des Agaue par la confor¬
mation de ses palpes maxillaires très courts, formés de quatre
articles; mais ses chélicères sont droites et allongées, tandis que
généralement elles ont une tige arquée et un ongle court et recourbé.
D’autre part, son rostre présente avec celui des Ixodes une res¬
semblance résultant d’une convergence due à l’adaptation. Le
deuxième article de chaque palpe est creusé, à sa face ventro-
interne, en forme de gouttière ou de cuiller et détermine, avec son
symétrique, en s’appliquant sur les bords latéraux de l’hypostome,
l’occlusion de la gouttière hyposlomale qui se trouve ainsi rempla¬
cée par un tube. Cet hvposlorne, plus court que les chélicères, est
armé, de chaque côté, à son extrémité distale, d’une ou deux fortes
dents, et la présence de ces crochets terminaux le transforme en
organe de fixation.
Halixodes chitonts Brucker.
1897. Agaue chitonis
1900. Halixodes chitonis Bruck. ,
1900. - -
1900. - -
1900. - -
1901.
1927.
Brucker, O. R. Soc. Biol., XLIX, p. 633.
Brucker et Trouessart. C. R. Soc. Biol., LII, p. 107.
Brucker et Trouessart, Bull. Soc. Études sc. An¬
gers, p. 224.
Brucker et Trouessart. Bull. Soc. Zool. France,
XXV, p. 43.
Brucker, Théorie pièces buccales Acariens, Bull.
Scient. France et Belgique , XXXV, p. 423, pl. XXI,
fig. 53-56.
Lohmann, Tierreich, Halacàridœ, p. 281.
Viets, Halac. Nordsee, ZeAtschr. f. wiss. Zool., 130 Bd.,
p. 89.
Les représentants de celte espèce ont été rencontrés fixés par
leur rostre sur les branchies d’un Chiton Néo-Zélandais apparte-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 5, 1931.
451 —
nant à la famille des Acanthochitonidæ, le Cryptoconchus porosus
Burrow : c’est, l’unique Halacarien vraiment parasite qui ail encore
éLé signalé (1).
Les seuls individus jusqu’ici observés sont des larves hexapodes,
des jeunes nymphes octopodes et des deuxièmes nymphes munies
déjà d’un rudiment d’appareil génital, mais le mâle et la femelle
adultes sont inconnus.
J’ai retrouvé dans la collection du Dr Trouessarl, actuellement
au Muséum national de Paris, deux représentants de la deuxième
nymphe qui constit uent les types de VH. chilonis, ce qui me permet
d’en donner une nouvelle description accompagnée de figures.
Cette deuxième nymphe atteint une grande taille : elle a 1 000 à
1 700 p. de longueur Lolalc.
Le corps est ovale, bombé dorsalement.
Les plaques de la cuirasse dermique [fig. 1 et 2] sont minces et
peu développées : elles sont séparées par du tégument mou orné
de rides très fines.
La plaque dorsale antérieure [fig. 1 1 est petite, quadrangulaire,
arrondie en avant et en arrière; elle ne dépasse pas latéralement
es côtés du camérostome et, d’après Troucssart, elle porte un œil
impair : je n’ai pu apercevoir cette tache pigmentaire qui a dû dis¬
paraître sous l’influence des réactifs.
J’ai observé une très peLile plaque notogastrique, ovale et allon¬
gée, tandis que, selon Trouessarl, elle serait nulle, les téguments
dans la région correspondante étant plissés et très extensibles.
Les plaques oculaires, petites et triangulaires, portent chacune
une paire d’yeux, l’un antérieur et l’autre postérieur.
A la face ventrale [fig. 2], la plaque sternale, grande et trapé¬
zoïdale, est fortement échancrée en avant par l’ouverture du
camérostome et s’étend en arrière jusqu’au niveau des plaques
oculaires.
( 1 ) W.-J. Rainbcw (1906, Records Austral. Mus., VI, p. 161) a mentionné, en Austra¬
lie, sur des Chitons la présence d’Halacariens, mais ceux-ci s’y trouvent simplement
au môme titre que sur les Algues, les Coraux, les Crustacés, etc.
La collection du Dr Troucssart renferme, sous le nom de Uyadesia (Lentungula)
chelopus n. sp., un Saxooptldo marin qui appartient à la tribu des Hydrophiles de
Môgmnet qui a été rencontré tout aussi fortuitement sur des Algues fixées à un Chiton
( Acanthoplenra ) borbonicus Desh. de l’Océan Indien.
C’eut, tort probablement dans la catégorie des faits de commensalûme accidentel
qu’il convient de ranger également le cas d’un Acariec, de couleur verte, qui a été
figuré (sans description et même sans nom) paT A. Giard (1S72, Rcoh. sur les Ascidies
composées, Arch. ZqoJ, exp. H flên., 1, p. 553, pl. XXVII, fig. B) comme parasite sur
une Synascidlp (Botryllus pmimsus G.) de JRoscoff et que G. Haller (1880, Die Mrlbrn
als Pârasilcn dor Wirbellpeen, p, 82) pensait pouvoir être rapporté aux Oribatidtp ,
mais qui me semble bien plutôt devoir se classer dans les Halacaridœ.
— 452
Les plaques coxales postérieures sont assez grandes et ovales.
De chaque côté, dans l’intervalle de peau molle les séparant de
la plaque sternale, on trouve une petite plaque chitineuse allongée
qui présente quatre ou cinq nodules.
Fig. 1, 2. — Halixodes chitonis Brucker (Nymphe).
1, face dorsale; 2, face ventrale; Pi, patte de la lre paire; Piv, patte de la 4e paire
La plaque génitale, courte et un peu carrée en arrière, m’a paru
séparée de l’anus qui e?t tout à tait terminal.
Les pattes, toutes subégales, sont remarquablement courtes et
comprimées : elles portent des soies peu nombreuses et grêles.
Comme l’a indiqué Brucker [1897, p. 632], les pattes des trois
453
premières paires ont six articles [fig. Pi] : 1° trochanter, 2° basi-
fémur, 3° télofémur, 4° génual, 5° tibia, 6° tarse, tandis que celles
de la quatrième [Piv] n’en possèdent que cinq, le 2° (basifémur)
et le 3e (télofémur) étant soudés.
Le dernier article, à toutes les pattes, est muni d’une gouttière
unguéale très développée, permettant aux griffes de s’y loger com¬
plètement.
Les deux griffes sont recourbées à angle droit, après la dent acces¬
soire qui est droite : elles sont faiblement pcctinées et il n’y a pas
de griffe à la pièce médiane.
3, capitulum ou rostre (lace dorsale) ; 4, maxil le (vue de profil) ; 5, chélicère (vue de 3 /4)
[d’après Brucker].
Quant au capitulum ou rostre, il a été malheureusement enlevé
sur les deux nymphes de la collection Trouessart, et je dois me
borner à reproduire tes figures données par Brucker [fig. 3, 4, 5],
d’après qui l’on peut établir, avec quelques modifications, la des¬
cription suivante des pièces buccales :
Le rostre, petit, est conique, un peu piriformc.
L’hypostome, excessivement étroit, constitue une longue gout¬
tière demi-cylindrique, dont, la cavité est tournée, vers la face dor¬
sale et dans laquelle glissent les chélicères. 11 est formé de deux
pièces symétriques (maxil les) dont, chacune, effilée à son extré¬
mité, présente, à sa face ventrale, deux fortes dents à pointe dirigée
en arriére, de façon que l’ensemble représente une ancre ou grap¬
pin à quatre branches.
— 454 —
Les chélicères sont composées de deux articles :1e 1er (article basi¬
laire), qui forme le corps (ou lige) de l’appendice, présente une base
courte et renflée se continuant par une lame longue et grêle dont
la face ventrale est lisse, tandis que sa face dorsale est munie de
très nombreuses dents à crête transversale qui constituent une
râpe; ce 1er article doit fort probablement Unir, à son bord
antérieur dorsal, par un délicat prolongemenl membraneux [doigt
immobile] (1) et il porte, du côté ventral, près de son sommet, le
2e article qui constitue l’ongle (ou griffe) [doigt mobile] (2) ; celui-ci
est terminé par une pointe très aiguë et présente, sur le bord dorsal,
quelques dents pointues et rétrogrades formant un hameçon den¬
telé en scie.
Les palpes maxillaires, formés de quatre articles, sent attachés
latéralement au capilulum; ils sont largement écartés à leur inser¬
tion sur sa partie basale, dont la paroi dorsale se termine entre eux
par une saillie obtuse arrondie; Lrès courts, ils dépassent à peine
l’hyposlome. Leur 1 article est court ; le 2e, extrêmement long, pré¬
sente postérieurement une partie mince en l’orme de longue cuiller,
qui s’applique sur les bords latéraux de Lhypostome et sur le corps
des chélicères, et antérieurement une partie fortement chitiniséc
en face des dents de l’hyposlome ; Je 3« article est liés court; le
4e, trois fois plus long et portant trois courtes soies, est cylindrique
dans sa moitié basilaire, puis se ternv'nc brusquement par un bâ¬
tonnet styliforme très grêle. Ces palpes peuvent se rapprocher sur
la ligne médiane et fermer alors dorsalcment la gouttière de Lhy¬
postome : ainsi se constitue un tube dans lequel glissent les ché¬
licères.
D’après Brucker et Troue ssart, les chélicères doivent servir à
percer la branchre du Chiton, puis l’Acarien, s’étant fixé solide¬
ment par son hypostome, leur imprimerait un mouvement de va-
et-vient qui ferait affluer le liquide sanguin dont le parasite se
nourrirait par simple succion.
Avec les nymphes-types, la collection Trouessart renferme trois
larves hexapodes et je crois utile de donner la description de leur
appareil buccal [fig. 6, 7, 8].
Chacune des deux pièces formant Lhypostome ne présente à sa
face ventrale qu’une unique dent terminale (au lieu des deux exis¬
tant chez la nymphe) à pointe dirigée en arrière, de sorte que l’en-
0 Ce doigt immobile n’est pas indiqué par Brucker, mais, comme on le verra plus
loin, il existe chez la larve.
(2) Pour A.-CC Oudemans (1105, Zoolog. Ameig., XXIX, p. 639), chez les
Acariens Thrombidiit'ormes, la ohélicère représente un appendice dans lequel l’article
basilaire correspond à l’ensemble : coxa + trochanter -+■ fémur + gémial, tandis que
le doigt immobile est assimilable au tibia et le doigt mobile au tarse.
— 455
semble constitue une ancre ou grappin ayant seulement deux
branches (1).
Dans les chélicères, le corps, ou tige, présente une base courte
ei renflée se continuant par une lame longue et grêle, dont la face
dorsale est munie de dix à onze dents à crête transversale : j’ai
Fig-, 6, 7, 8. — Halixodes chitonis Brucker (larve).
Pièces buccales (6, face dorsale, 7, face ventrale); 8, chélieère (vue de profil).
constaté nettement que ce premier article présente, à son bord
antérieur dorsal, un délicat prolongement membraneux [doigt
immobile], et il porte, du côté ventral, près de son sommet, l’ongle
[doigt mobile] dentelé en scie sur le bord dorsal.
Les palpes maxillaires, qui peuvent se rapprocher sur la ligne
médiane, sont formés de quatre articles : le 1er article est court; le
2e, très long, s’élargit en son milieu et montre du côté interne une
sole dirigée obliquement en dedans; le 3e est. très court; le 4e com¬
prend d’abord une base cylindrique qui présente distalement une
paire de saillies, l’une interne, l’autre externe, portant chacune
(’) Dans la description primitive (1897) de la nymphe, Brucker a bien indiqué que
les maxilles portent, à leur extrémité, chacune deux dents, ainsi qu’il l'a figuré défini¬
tivement : mais il est à noter que. dans les diagnoses â'HaUiïoÜes, données par lui
et Trouessart, ils ne parlaient plus que d’une seule dent, car ils disaient : « hypostome
muni à son extrémité, de chaque côté, d’nne forte dent » et « hypostome montrant
latéralement la saillie de la dent terminale ».
Bulletin du Muséum , 2' s., t. III, 1931.
30
— 456
une soie, puis une partie conique, qui se termine brusquement
par un mince prolongement en forme de styiet très grêle paraissant
flexible comme une soie.
Halixodes truncipes Chilton.
1833. Halacarus truncipes
1889. - Chilt.,
1901. - -
1927. Halixodes — —
Chilton, Trans. a. Proc. New Zeàland Inst., XV
[1882],' p. 191, pl. XXII B, fig. 2-2 a.
Trouessart, Rev. Synopt. Halacaridæ, Bull.
Scient. France et Belgique, XX, p. 246 (note).
Lohmann, Tierreicli, Haïaçaridw, n, 305.
Viets, Ilalac. Nordsee, Zeitschr. f. wiss. Zool.,
130. Bd., p. 90, flg. 1.
Ch. Chilton avait décrit et figuré, en 1883, d’une façon insuffi¬
sante, un Halacarus Iruncipes recueilli également en Nouvelle-
Zélande, mais à l’état de vie libre.
L’examen de la préparation du type original, qui est un individu
adulte (paraissant être un mâle), a permis à K. Viets (1927) de
reconnaître que cette forme, considérée jusqu’alors comme une
espèce douteuse (Lohmann, 1901), doit être placée dans le genre
Halixodes : elle lui semble d’ailleurs différente de Vil. chilonis.
En réunissant les données fournies par Chilton et Viets, on peut
établir, pour ceL H. truncipes, la description suivante :
La longueur totale (de la pointe du rostre au milieu du bord
postérieur du corps) est de 1720 g et la longueur de 1 100 p.
L’animal est de couleur brune.
Le tronc, elliptique, se prolonge en avant par un petit lobe
arrondi situé entre les pattes de la première paire et il présente des
échancrures profondes pour l’insertion des pattes III et IV et
plus faibles pour celle des pattes I et II; il existe, en outre, une
échancrure marginale en arrière des pattes II.
Il y a trois yeux : un médian très petit en arrière du bord frontal
et deux latéraux en arrière des pattes II, près de l’échancrure
marginale.
Viets n’a pas pu reconnaître la forme des plaques du corps, en
raison de l’état de la préparation.
D’après Chilton, la cuirasse dorsale [lig. 9] présente en son milieu,
entre les bases des pattes III et IV, une dépression transversale
qui vient rencontrer, de chaque côté, une dépression longitudinale
s’étendant en avant jusqu’aux bases des pattes III. En arrière
de la dépression transversale, il y en a deux autres longitudinales
descendant jusqu’à l’extrémité du corps et limitant une partie
médiane qui faiL saillie notamment sur ses bords latéraux uù se
forment deux rides venant confluer postérieurement.
457 —
L’anus est situé sur la face ventrale, légèrement distant de
l'extrémité du corps, et l’orifice génital, en avant duquel il y a un
groupe de soies, est inclus dans un espace circulaire un peu an¬
térieur à l’anus.
Les pattes sont de taille égale et de forme semblable : elles sont
toutes presque entièrement dépourvues de soies. Elles présentent
des lamelles d’articulation aux extrémités distalcs des 3e, 4e et
5e articles.
Le 1er article, court, s’élargit distalement. Le 2e est très court,
Fig. 9, 10. — Halixodes tmneipes CHlton.
9, face dorsale [d’après Ohillon]; 10, pièces buccales (face dorsale) [d’après Viets]-
aussi large que long. Le 3e, long et assez grêle, offre, en parti¬
culier aux pattes I et II, un élargissement dorso* ventral, constitué
par une réticulation formée d’alvéoles. Le 4e article, court, est
étroit à sa base et élargi à son extrémité distale qui est réticulée
dorsalement. Le 5e, aussi long que le 3e, est grêle.
A toutes les pal tes, le 6° article, court et cia vif orme, dont la
longueur est environ la moitié de celle du 5°, présente une grande
fossette unguéale à son extrémité, où Chilien avait observé seu¬
lement une ou deux soies courtes, sans avoir pu découvrir les
griffes. L’étal de la préparation n’a pas permis non plus à Viets de
les discerner, mais il a constaté qu’à l’extrémité distale de la face
— 458 —
de flexion de la fossette unguéale des pattes I et II, il y a des poils
tactiles courbes, Ans et serrés en touffe.
Le rostre [flg. 10], court, paraît ventralement sortir d’une dé¬
pression circulaire limitée par un bord fortement chitinisé.
L’hypostome montre, à son extrémité antérieure, deux paires
de crochets dirigés en arrière.
La griffe des chélicères est pointue et présente une armatur
de denticules.
Les palpes sont modifiés comme chez VH. chitonis : l’article
basilaire est normal; le 2e, long, %est en forme de gouttière sur sa
ligne médiane; les articles terminaux semblent faiblement déve¬
loppés et portent trois petits poils.
Pêches nocturnes a la Lumière, dans la Baie d’Alger.
11. Mysidacés et Eupiiausiacés (1),
par Mme H. Mazoué.
On trouvera dans le mémoire de MM. Ch. Gravier et. J.-L. Dan-
tan sur les « Annélides Polychètes » recueillies de 1923 à 1927 dans
la baie d’Alger au moyen de pêches nocturnes à la lumière, tous les
renseignements concernant ce mode de pêche, la récolte et la fixa¬
tion du matériel recueilli, les lieux de pêche, les causes de pertur¬
bation, etc. Nous nous bornerons ici à donner la liste des Mysidacés
et des Euphausiaeés, deux ordres de Crustacés Malacos tracés
autrefois considérés comme deux sous-ordres'de l’ordre des Schizo-
podes, recueillis pendant les mêmes pêches.
Mysidacés .
Ces Crustacés recueillis en très grand nombre ne sont repré¬
sentés que par quatre genres de la famille ides Mysidæ. Ce sont :
Siriella (sous-famille des Sineliinæ) de beaucoup le plus abondant
( Siriella jalîensis Czerniavsky et Siriella clatisi G. O. Sars.);
Haplosiylus et Anchialus (sous-famille des Gaslrosaccinæ ) ( Ha -
ploslylus nonnani G. O. Sars et Anchialus agilis G. O. Sars);
Macro pais (sous-famille des Mysinæ ) {Macro psis slabberi Van
Beneden). Ces cinq espèces avaient déjà été signalées dans la
Méditerranée.
Euphausiaeés.
Ceux-ci en beaucoup moins grand nombre sont représentés par
deux genres seulement : Euphausia ( Euphausia mulleri Clans)
et Thysanœssa ( Thysanœssa gregaria G. O. Sars). Ces deux espèces
étaient également connues dans la Méditerranée.
Examen des différentes espèces recueillies.
On en trouvera la description dans « Nordïsches Plankton » Schi-
zopoden par C. Zimmer, 1909.
(’) Pêches nocturnes à la lumière, dans la baie d’Alger : I. Annélides Polychètes,
par Ch. Gravier et J.-L. D autan, Annales de l’Institut Océanographique , tome V,
fascicule I, août 1928.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 5, 1931.
— 460
Ordre des MYSIDACÉS.
Famille des MYSIDAE.
Sous-famille des Gastrosaccinae.
Genre : IIaplostylus Kossmann.
Haploslylus normani G. O. Sars.
1924 : 2 janvier 4 exemplaires. 1926 : 5 février, 4 gros et juv. en assez
3 avril 15 — grand nombre.
3 juin 1 — 1 avril 3 exemplaires.
Genre : Anghialus Krôyer.
Anchialus agilis G. O. Sars.
Soüs-famille des Siriellinae.
Genre Siriella Dana.
Siriella clausi G. O. Sars.
1924 : 3 avril 10 exemplaires.
29 novembre 2 —
Siriella jallensis Gzerniavsky.
20, 26 et 27 octobre . .
2, 13. 19, 25 janvier .
8, f6, 21 février .
9 et 22 avril .
2, 8, 24, 25 mai. .
3 juin .
6, 13, 14, 20, 27, 28, 29 octobre.
20, 29 novembre .
6, 19, 20 décembre .
13, 18 et 24 janvier... . . .
24 février .
23 et 30 avril .
22 mai .
9, 15, 22, 29 juin . .
1 et 20 juillet .
25 août .
environ 500
environ 300
- 30
petits exemplaires,
exemplaires de grosseur normale
— très gros
— assez petits
— assez gros
— assez petits
assez petits
— assez petits
exemplaires de grosseur normale
— gros
— gros
— assez petits
— assez gros
— de grosseur normale-
— 46 i
De ce tableau il semble qu’on puisse déduire pour cette espèce
et dans cette région deux époques de reproduction : T une en avril-
mai. A cette époque les individus ont atteint leur maximum de
développement, cent recueillis plus tard sont beaucoup plus petits :
une deuxième époque de reproduction aurait lieu en août-sep¬
tembre. Les individus recueil lis à cette époque, moins gros que ceux
d’avril sont cependant nettement [tins développés que ceux de
juillet ou octobre. Les petits exemplaires sont toujours beaucoup
plus nombreux que les gros.
Sous-fa mille des Mysinae.
Genre Macro psi s G. O. Sars.
Macropsis slabberi Van Beneden.
l'924 : 3 avril 20 exemplaires. 1925 : 13 juillet 1 exemplaire.
3 juin 4 — 1926 : 1 avril 1 exemplaire.
Voici résumée dans un tableau la liste des espèces recueillies
pendant chaque pêche avec les observations intéressantes em¬
pruntées au mémoire de MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan.
462
464 —
Serres chaudes et Aquarium a Victoria
NOUVELLEMENT OUVERTS AU PUBLIC,
par M. D. Bois.
L’inauguration officielle d’un groupe de trois serres qu’un don
de la Société des amis du Muséum a permis de restaurer et d’amé¬
nager pour le faire visiter au public a eu lieu le 5 mai.
Ces serres renferment des plantes de régions tropicales ehaudes
et humides.
Dans la première se trouvent des collections importantes de
Fougères, de Lycopodiacées, d’Araeées, etc.
Dans celle du centre on voit un grand bassin où ont été plantés
le Victoria regia; V Eurgale ferox; le Lotus des anciens ( N-elum-
bium speciosum)', le Ceralopteris ihaliclroides , Fougère annuelle,
aquatique; les Eichhornia crassipes et azurea ou Jacinthes d'eau;
la Laitue d’eau ( Pistia Stratioies) ; le Papyrus [Cy pénis Papyrus);
des Nijmpkæa stellata (à fleurs bleues); le Salvinia natans ; etc.
Cet aquarium est encadré par des rocailles où ont été placées,
en un ensemble décoratif, des plantes utiles ou ornementales,
quelques-unes grimpantes.
Parmi les premières, plusieurs espèces de Caféiers, le Cocotier
( Cocos nucifcra ); le Bananier de Chine ( Musa nana) \ la Canne à
sucre; l’Arbre à pain; le Papayer; le Poivrier; le Poivrier Bétel;
le Vanillon IVanüla potnpona); la Citronnelle ( Cymbopogon citra-
lus)-, le Cotonnier en arbre ( Gossypium arboreutn); le Caoutchou-
tier de Para ( Hevea brasiliènsis) ; V Enjlhroxglon Coca, producteur
de la cocaïne; le Cola acurninala, donnau' la noix de Kola; le
Monstera deliciosa ; le Carludovica palrnala, dont les feuilles divi¬
sées en fines lanières, servent à tresser les chapeaux de Panama ; etc.
Parmi les autres plan es, on remarque principalement :des Saint-
pautia ionantha ; des Clivia, à grandes fleurs ; des Anthurium Scherze-
rianum et Andreanum, aux spathes très amples; des Bégonias,
des Caladium, des Sunchezia, des Aglaonemu, des Dieffenbachia, des
Acalgpha, des Crofons ( Codiæum variegatum), des Hoffmcinnia , le
Vitis discolor , le Passiftora maculæfolia, V Ecliilcs rubrouenosa, les
Piper porphijrophyllani et ornalum, le Hiibus moluccanus, des Dra-
cæna (espèces et variétés diverses;), des Fit! onia, des Sonerila ,
Bulletin du Muséum, 2e g., t. III, n° 5, 1931.
465 —
des Bertolonia, des Pellionia, diverses marantacées, le Sirobilanlhes
Dyerianus , toutes ces plantes à feuilles brillamment colorées; la
Sensitive ( Mimosa pudica ); la Plante télégraphe ( Desmodium
gyrans ); la Plante feu d’artifice ( Pilea muscoSa ); des Nepenlhes ;
une superbe liane : le Clerodendron Thompsonæ ; etc.
Enfin, dans la troisième serre, il y a, particulièrement, des col¬
lections remarquables de Plalyccriurn, curieuses Fougères épiphytes,
de Broméliacées, notamment une très importante série de Tilland¬
sia épiphytes; des Billbergia, des Karatas, des Nidulitrium, des
Carttffuala , des Cryplanthus , des Pitcairnia, l’Ananas { Ananas
sativus), etc.; 60 espèces de Palmiers en jeunes exemplaires : Aré¬
quier ( Areca Catec.hu), Palmiers à sucre et à vin ; Arenga saccht r-
rifera, Rondier ou Talipol (Borassus flabellifer), Caryota urens;
Palmier à huile ( Elæis guineemis) ; des Pandanus, d’espèces
diverses; une importante série de Sanseviera, Liliacées textiles;
le Mcdinilla maynifwa ; etc.
Depuis longtemps, il avait ôté impossible d’admettre le public
dans les serres, dont les collections n’étaient connues que des bota¬
nistes, dans un but d’étude, et des coloniaux, pour la propagation
des espèces uliles.
Celles qui viennent d’être ouvertes contiennent 2.020 plantes
représentant 865 espèces, disposées pour l’agrément de la vue et
l’instruction des visiteurs.
Dans l’ensemble des serres du Muséum sont cultivées près de
9.000 plantes, soit environ 4.000 espèces appartenant à 1 .228 genres.
11 y a, notamment : 2.000 Cactacées et autres plantes grasses
(900 espèces); 1.000 plantes utiles des pays chauds (550 espèces);
770 Orchidacées (430 espèces se répartissent en 63 genres; 500 Bro¬
méliacées (146 espèces); 320 Aracées (148 espèces) ; 100 Palmiers
(95 espèces).
%
— 466 —
A PROPOS D’UN C.4REX NOUVEAU DE LA GUINÉE FRANÇAISE
par M. Aug. Chevalier.
J’ai signalé pour la première fois en 1909 l’exsLence d’une flore
orophUe sur les hauts plateaux du Foula D, jalon (Guinée fran¬
çaise) (l). J’ai retrouvé plus tard une flore analogue sur les massifs
montagneux du sud-est de la Guinée et du nord-ouest, de la Côte
d’ivoire, situés sur les confins du Haut-Libéria. Celte flore oro-
ph le est riche en endémiques et elle comprend aussi des espèces
assez largement distribuées sur les montagnes des régions tro¬
picales. Dans un travail ultérieur (2) j’ai indiqué la genèse probable
de celle flore orophile. Les oiseaux ont dû jouer un grand rôle
dans la dissémination des plantes à graines très Unes ; l’apport des
graines s’est fait d’un massif à l’autre, et s’il a eu lieu à une époque
ancienne, desnôoendémiques ont puise créer par isolement, la sélec¬
tion naturelle et l’adaptation ne se faisant pas identiquement
d’un massif à l’autre.
M. Henry Humbert a constaté à Madagascar que chaque massif
possède pour ainsi dire une espèce endémique d 'Helychrÿsam, l’en¬
semble de ces espèces dérivant de quelques types seulement.
H. Perrier de la Batjiie a constaté des faits analogues dans les
Philip pia de Madagascar. J’ai moi-même appelé l'attention sur
les migrations des Bruyères en Afrique orientale; de nombreuses
espèces d 'Erica plus ou moins voisines se répartissent ainsi depuis
le Cap et le Natal jusqu’à F Abyssinie (3).
Dans un autre groupe, celui des Cypéracées, on peut pour le
genre Carex faire des observations analogues. En Afrique tropicale
ce genre est représenté par une trentaine d’espèces appartenant à
un petit nombre de groupes; dans plusieurs de ces groupes il existe
quelques espèces aflines se rencontrant les unes comme endé¬
miques dans des massifs montagneux déterminés, les autres ayant
une aire assez vaste, mais se rencontrant exclusivement sur des
massifs montagneux parfois très éloignés les uns des autres.
(l) Annales de Géographie, vol. XVIII, p. 253-261.
[-) La végétation montagnarde de l’ouest africain. G. R. Soc. Biogéographie, IV,
192S, p. 3-5.
(3) L’origine géographique et la migration des Bruyères. Bail. Soc. Bot. France. ,
t. LXX, 1923, p. 855-870.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 5, 1931.
— 467 —
En 1907 mon attention fut attirée sur un de ces Carex assez
commun sur le plateau de Dalaba-Diaguissa dans le massif du
Fouta-Djalon, au-dessus de 1.200 mètres d’altitude.
Dans mon Exploration botanique de VA. O. F. (1920), p. 712, je
crus pouvoir rapporter cette plante ù Carex echinochloe Kunze in
Schkuhr, espèce de l’Abyssinie, du Ruwenzori et de l’Usambara.
Plus tard j’eus des doutes sur mon identification. Ayant retrouvé
celle plante en abondance en novembre 1930, dons la même loca¬
lité ainsi que dans le massif Labé-Mali, près des sources de la
Gambie (1.300-1.500 mètres d’altitude), je l’ai soumise à M. Ku-
kenthal, le spécialiste du genre Carex.
Ce savant a reconnu une espèce nouvelle et il a bien voulu m’en
communiquer la diagnose suivante en m’autorisant à la publier.
Carex neo-Chevalieri Kukenihal, spec. nova.
Planta caespites densos tenaces formons. Culmi plures approximali
45-60 cm. alti firmi trigoni læves remole foliali. Folia culmum subae-
quanîia coriaea 3-4 mm. lata marginibus scabris valde revolula,
vaginae clare brunneae malæscenles . i n florescentia ad 20 cm. longa
inlerru.pt a dcpanicutata. Paniculae secundariae 5 singulae elongalo-
pyramidalae laxae distantes longe exserle pedunculatae. R hachis liis-
pida, ramuli oblique patentes 1-3 slachyi. Bracleaceæ foliaca pamea-
las suas superantes sed qaam in florescentia breviores , longe vagi-
nanles. Spiculae oblongae 6-8 mm longue androgy nue subdensiflorae
bracfeola arislata suffutlae. Squamae fœmineæ ovalae e carina viridi
scabra arislalac plurincrvosae apice hispidae brunneae marginibus au¬
guste scariosae. Ulriculi squamas superantes etlipsoidei trigoni 4 mm.
longi denmm brunnescenles sursum praeseriini ad margines hispidi
plurinervosi in rostrom longurn latum marginibus setulosum ore
profonde et rigide bidon latum cru ri bus subdivergentibus sensim
attenuati. Stigmala 3.
Habitat: Guinea gallica : Mali, sur les plateaux de latérite, dans
les petits bosquets ombragés, 1.450 m. 18, XI, 1930 (leg. Aug.
Chevalier, n° 18.776).
Proxima G. spicato-paniculata C. D. Clarke et C. echinochloe
Kunze , differl ab ambabus : bracleis in florescentia universali bre-
vioribus el utriculis in roslrum mullo latiorem marginibus sclu-
losum ore uix hyalino profiinde el rigide bifurcalum sensim atténuât is,
a C. echinochloe Kunze praeter hasce notas paniculis mullo lùxius
spiculosis.
Le Carex neo-Chevalieri , rappelle par son port et par son écologie
le C. binerais Sm. de l’Ouest de l’Europe. Comme lui il vit sur les
sols acides, dans les bois clairiérés, les défrichés et les landes, sols
humides à certa ns moments, mais qui s’égouttent facilement et
468
sont la plupart du temps secs. Tous les deux forment des touffes
vivaces espacées au milieu des buissons ou dans les clairières, qui
entrent en végétation au moment du réveil de la nature. Pour le
C. binervis c’est au début du printemps; pour le C. neo-Chevalieri
c’est à l’arrivée des premières pluies tropicales, en avril-mai.
Lorsque les conditions deviennent défavorables, en été pour la
première espèce, au début de la saison sèche pour la deuxième,
les feuilles cl les Liges de ces Carex se dessèchent, et restent ainsi
desséchés jusqu’à la période de végétation suivante, à moins (cas
très fréquent en Afrique) que le feu de brousse ne vienne les con¬
sumer. Entre temps les pluies ont charrié les graines tombées sur
places et ces graines vonL créer de nouvelles colonies en quelque
place libre, à moins que des oiseaux ne les emportent parfois au
loin.
Au Fouta-Djalon on nomme « boual's » les hauts plateaux de
grès ferrugineux arides (dernier terme de la latéritisation du sol)
sur lesquels vit le Carex, et les petites forêts secondaires avec
buissons de 2 ou 3 mètres de haut, et sol de terre noire acide de
peu d’épaisseur, qui couvrent certaines parties du boval se nomment
« fitarés ». C’est dans ces filarés que se rencontre le C. neo-Che¬
valieri spécialement dans ceux qui se trouvent dans les lieux
escarpés et qui de ce fait ne sont jamais défrichés pour y faire
des cultures.
11 est une des espèces caractéristiques de ces formations, à partir
de 1.200 mètres d’altitude et au-dessus, c’est-à-dire jusqu’à la par¬
tie culminante de la Guinée qui se trouve au Mont Loura, à 15 ki¬
lomètres environ de Mali, par 1.480 métros d’altitude.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 24-7-1931.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6 — Juin 1931
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
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geront à en payer les frais.
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BULLETIN
D U
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N° 6.
264e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
25 juin 1931.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président annonce la nomination suivante :
M. Rabaté a été nommé Sous-Directeur du Laboratoire de
Physique végétale, à dater du 1er juin 1931 (Arrêté du 15 juin 1931 .
DONS D’OUVRAGES.
La Bibliothèque du Muséum a reçu les ouvrages suivants :
Boivin (André : Contribution à l'étude biochimique des corps
puriques et pijrimidiques de l'organisme. Lons-le-Saunier, Impr. de
L. Déclume, 1931. In-8°, 146 p. (Paris, Th. Sc. nat., 1931).
Bulletin du Muséum , 2“ s., t. III, 1931.
31
— 472
Bunge (E. M.) : Élude géologique de la zone sgnclinale de Cevins
en Tarenlaise (Savoie). Grenoble, Impr. de Allier père et 11] s, 1930.
In-8°, 87 p., pl. avec texte explicatif. (Grenoble, Th. Sc. nal 1930).
Ciurea (Vasilc V.) : Recherches sur la présence du plomb chez
les animaux. Paris, Jouve et Cle, 1931. In-8°, 74 p. (Paris, Th. Sc.
phys., 1931).
Colback (André E.) : Contribution à l'étude des riz du Sambi-
rano et considérations sur l'amélioration des riz de Madagascar.
Paris, A. Legrand, 1930. ln-S°, 244 p., carte, fig., pl. et tableaux.
(Nancy, Th. Sc. Univ., 1930).
Dorier (A.) : Recherches biologiques et systématiques sur les
Gordiacés. Grenoble, Impr. de Allier père et fils, 1930. In-8°,
183 p., fig. (Grenoble, Th. Sc. nat., 1930).
Fanshawe (J. P».) : A microscopical study of coal : Pennsylvania
anthracite, and West Virginia coking coals. Lille, Impr. de G. Sau¬
tai, 1930. In-8°, fig. et pl. (Lille, Th. Sc. Univ., 1930).
Margaillan (L.) : Contribution ci l'élude des graines oléagineuses
et des corps gras végétaux. Paris, Gauthier- Villars et CIe, 1930.
In-8°, 97 p., fig. et pl. (Paris, Th. Sc. phys., 1931).
Menchikoff (Nicolas) : Recherches géologiques et morpholo¬
giques dans le nord du Sahara occidental. Paris, Revue de géogra¬
phie physique et de géologie dynamique , 1930. Gr. in-8°, 147 p.,
carte en coul., fig. et pl. (Paris, Th. Sc. nat., 1931).
Miranda Pinto (Oswaldo) : Contribution à la morphologie com¬
parée des crêles papillaires. Lyon, Impr. Bosc. frères et Piiou, 1930.
In-8°, 143 p., 11g. (Lyon, Th. Sc. nat., 1930).
Nagode (Crtomir) : Élude géologique et géographique relative au
réseau ferroviaire projeté en Yougoslavie occidentale. Paris, Revue
de géogi'aphie physique et de géologie dynamique, 1931. Gr. in-8°,
106 p. et cartes. (Paris, Th. Sc. Univ., 1931).
Osciimi an (Jacob) : Aperçu général sur la géologie de la Lithua¬
nie accompagné d'une élude spéciale des roches calcaires. Paris,
Les Presses modernes, 1931. In-8°, 82 p., cartes en coul., fig. et
planche. (Paris, Th. Sc. Univ., 1931).
Peirier (J. C.) : Contribution à l'étude des plantes oléagineuses
du Cameroun. Marseille, Impr. de la Société du « Petit Marseillais »
(Samat et CIe), 1930. In-8°, 198 p., pl. et tableaux (Aix-Marseille,
Th. Sc. nat., 1930).
— 473 —
Pussard-Radulesco (E.) : Recherches biologiques et cytolo¬
giques sur quelques Thysanoptères. Sceaux, M. Bry, 1930. Gr.
in-8°, paginé 103-177, pl. avec texte explicatif et flg. (Paris, Th.
Sc. nat., 1930).
Teissier (Georges) : Recherches morphologiques et physiologiques
sur la croissance des Insectes. Paris, Les Presses universitaires de
France [1931]. Gr. in-8°, graphiques. (Paris, Th. Sc. nat., 1931).
Teissier (Georges) : Élude expérimentale du développement de
quelques Hydraires. Paris, Masson et Cle, 1931. In-8°, 60 p., flg.
(2e Thèse).
Tronchet (A.) : Recherches sur les types d'organisation les plus
répandus de la plantule des Dicotylédones ; leurs principales modi¬
fications, leurs rapports. Caen, édition des Archives de Botanique,
1930. In-8°, 252 p., flg. et planche. (Lyon, Th. Sc. nat., 1930).
Tseng Shen : Élude sur la Douve de Chine (« Clonorsis sinensis »
Cobb). Lyon, Impr. Bosc frères et Riou, 1930. In-8°, 85 p., flg.
et pl. (Lyon, Th. Sc. Univ., 1930).
Varitchak (Bogdan) : Contribution à l'étude du développement
des Ascomycètes. Paris, Jouve et Cle, 1931. In-8°, 182 p., flg. et
pl. (Paris, Th. Sc. nat., 1931).
Cochet (Paul) : Contribution à l'étude des pliytostérols et léci-
thines végétales. Réactions du « Pénicillium glaucum » cultivé sur
le liquide type de Raulin renfermant des quantités croissantes d'azo¬
tate de potassium ( métabolisme des pliytostérols, des lécithines et des
sucres). Lyon, Impr. Bosc frères et Riou, 1930. In-8°, 51 p., flg.
(Lyon, Th. Pharm. Univ., 1930).
Danos (Jacques) : A la recherche des vieux vestiges : notes d'his¬
toire pharmaceutique lyonnaise . Tours, Impr. R. et P. Deslis, 1930.
In-8°, X-99 p., et fac-sim. (Lyon, Th. Pharm. Univ., 1930). *
Étienne (René) : Contribution à l'élude structurale des Labiées
endémiques des Iles Canaries. Lons-le-Saunier, Impr. de L. De-
clume, 1930. lu-8°, 159 p. et flg. (Paris, Th. Pharm., 1930).
Froissant (Albert) : Contribution à l'étude de quelques Tréma-
iodes ectoparasites. Paris, Impr. de la Cour d’appel, 1930. In-8°,
87 p. et flg. (Paris, Th. Pharm. Univ., 1930).
LIêon (Pierre) : Étude systématique et critique des principaux
Protozoaires copropliiles de l'homme. Paris, Impr. de A. Maretheux
et L. Pactat, 1930. In-8°, 78 p. et flg. (Paris, Th. Pharm. Univ.,
1930).
474 —
Larrieu (Pierre) : Deux « Mitragyna » africains : le Dahia
(« M. macrophtjlla » Hiern) el le Diou (« M. africana » Korlh.),
Rubiacèes. Elude botanique, chimique el pharmacodynamique. Paris
et. Toul, Irripr. touloise, 1930. In-8°, 93 p. pl. et fig. (Paris, Th.
Pharm. Univ., 1930).
Lefrançois (Auguste) : Essais de culture de la digitale (« Digi-
talis purpureci » L.). Saint-Lô, Impr. de R. Jacqueline, 1931.
In-8°, 96 p., fig. et pl. (Paris, Th. Pharm. Univ., 1930).
Lksprit-Maupin (Jean) : Élude sur les eaux minérales ou répu¬
tées telles du département de la Haule-Saône. Lyon, Impr. Bosc
frères et Riou, 1930. In-8°, 127 p. (Lyon, Th. Pharm. Univ.,
1930).
Martin (Roger) : Observations sur la biologie de quelques Cham¬
pignons. Nancy-Metz, R. Poncelet, 1930, in 8°, 115 p. (Nancy,
Th. Pharm. Univ., 1930).
Sansonetti (Françoise) : Sur les flores bactérienne et fongique
des caillés de lait. Règle des symbioses dans la maturation du camem¬
bert. Paris, L. Arnette, 1930. In-8°, 122 p., lig. et pl. (Paris, Th.
Pharm. Univ., 1930).
Tchkou Wang Yao Kuîn (Mrae) : Contribution à l'élude ana¬
tomique du fruit des Ombellifères, tribu des Amminées. Paris, Vigot
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nier, Impr. L. Declume, 1931. In-8°, 95 p., fig. et pl. (Paris, Th.
Pharm. Univ., 1931).
— 475
COMMUNICATIONS.
Les naissances de Mammifères a la Ménagerie
du Jardin des Plantes de 1900 a 1930,
par E. Bourdelle, professeur.
DIRECTEUR DE LA MÉNAGERIE DES MAMMIFÈRES ET DES OISEAUX.
Au cours de la période de trente ans qui s’étend de 1900 à 1930
e nombre total des naissances de mammifères à la ménagerie
du Jardin des Plantes s’est élevé à 1.100 jeunes. Ce chiffre tolal se
répartit de la façon suivante entre les principaux groupes ; Mar¬
supiaux, 0; Ongulés, 933 ; Rongeurs, 31; Carnivores, 95; Pinnipèdes ,
1 ; Primates, 34.
Cette statistique globale montre qu’à l’exception des espèces
dont l'acclimatement, en ménagerie est difficile ou exceptionnel,
les naissances ont été constantes et nombreuses chez les espèces
qui vivent le plus ordinairement en jardin [zoologique. La moyenne
des naissances annuelles a été en effet de 37 unités, soit de 9,22 0/0
pour une population de 400 têtes environ. Certaines années ont
ôté particulièrement heureuses quant au nombre des naissances
avec 87 jeunes en 1901, 75 en 1907, 70 en 1902 et en 1904, 67 en
1900 qui constituent des chiffres maxima. Les chiffres les plus bas
se rapportent naturellement à la période de la guerre où la popu¬
lation de la ménagerie fut très diminuée et mal nourrie, avec
21 naissances en 1915, 17 en 1916, 13 en 1917, 10 en 1918 et 8 seu¬
lement en 1919 qui est le chiffre minimum. Dès 1921, ainsi qu’en
témoigne le tableau annexé à cette note, le nombre des naissances
s’est de nouveau relevé pour osciller entre 22 et 34 unités par an et
se rapprocher ainsi de la moyenne.
Mais si le tableau général des naissances offre déjà un intérêt
indéniable c’est le détail des groupes qui mérite surtout d’être
consulté. Ce détail montre en effet que presque toutes les espèces
ayant vécu à la ménagerie du Jardin des plantes se sont heureu¬
sement reproduites et que des naissances, rares il est vrai, ont été
observées chez les Marsupiaux et même chez les Pinnipèdes. — De
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 6, 1931.
476 —
beaucoup c’Csl Chez les Ongulés que la reproduction s’esf montrée
la plus active avec 933 naissances en 30 ans, soit 31 naissances par
an environ, c’est-à-dire plus des 8/10 des naissances totales.
Dans ce nombre, 19 naissances appartiennent, aux Équidés
(Chevaux de Przewalsky ( Equus caballus Prjewalskii Poliakoff),
Hémioncs, Zèbres); 29 aux Porcins dont. 14 pour les seuls Hippo¬
potames; 7 aux Cornéliens (Chameaux et Lamas); — 28 aux Boni-
nés ; 251 aux Ovins ; 141 aux Lapins ; 144 aux Antilopinés dont 66
pour les seules Antilopes Çervicapres et 37 pour les Nilgau! ts;
204 pour les Cervidés , parmi lesquels de nombreux Cerfs Muntjac,
Sika, Axis ou Pseudaxis, Cariacous.
Parmi ces naissances chez les Ongulés il fauL tout spécialement
noter celles des chevaux de Przewalsky, au nombre de cinq, qui
ont permis à la famille introduite en 1900 de persister jusqu’à au¬
jourd’hui avec quatre individus (un mâle, trois femelles) dont un
seul, une jument, appartient à la souche primitive. L’activité
reproductrice de ces animaux semble malheureusement s’éteindre
du fait de la consanguinité et ne pourra être ranimée que par l’in¬
troduction d’un sang nouveau.
En ce qui concerne les Cervidés, notons aussi que, contraire¬
ment à ce que l’on a pu penser, les Cerfs pseudaxis se sont très bien
reproduits dans la ménagerie du Jardin des Plantes ces dernières
années.
Après les Ongulés ce sont les Carnivores qui s’inscrivent en plus
grand nombre pour les naissances avec 56 Canidés divers (Loups,
Chacals, Renards), 18 Ursidés, 16 Félins, 5 divers. Il faut cepen¬
dant remarquer ici, en ce qui concerne les Ours, que les naissances,
peut être prématurées ou de caractère abortif, n’ont que rarement
permis la survie des jeunes pendant un certain temps.
Le groupe des Rongeurs n’a présenté que 31 naissances, dont
19 pour les seuls Maras ou Lièvres de Patagonie ( Dolicholis pala-
qonica Show) et 9 pour les Ragondins ( Myopotamus Coupas Mol.).
Nous n’avons eu effet voulu retenir dans ce groupe que les Ron¬
geurs exotiques, sans tenir compte des nombreuses naissances
observées chez les Lapins, Cobayes ou autres Rongeurs plus com¬
muns.
C’est dans le groupe des Primates que 34 naissances accusent
surtout la prospérité de la ménagerie. Les 19 naissances de Lému¬
riens sont toutes relatives aux Makis, en particulier aux Makis
mocoeo ( Lemur Calla L.) qui, contrairement à ce que l’on pou¬
vait prétendre, se sont toujours facilement reproduits. Quant aux
Singes, 15 naissances, dont 5 se rapportent à des Macaques, 4 à
des Magots, 3 à des Cynocéphales, 2 à des Ouistitis, 1 à l’Orang
sont à noter. Cette dernière survenue le 14 juillet 1914 chez une
femelle d’Orang ( Pongo Pijgmæus Hoppius) en captivité depuis
— 477 —
trois ans avec un mâle de même origine, est un évènement parti¬
culièrement notable. C’est une des rares naissances observées
chez des animaux de cette espèce en captivité depuis plus d’un
an, montrant bien que la reproduction des Oi'angs entretenus
en cage, bien en dehors de leur habitat ordinaire, est parfaitement
possible. A l’heure actuelle le jeune Orang né en 1930 a près d’un
an. 11 est plein de vie et ne s’élève qu’avec les seuls soins de sa
mère .
Cette rapide revue des naissances des Mammifères à la ména¬
gerie du Jardin des Plantes montre que les conditions matérielles
d’existence faite aux animaux ne sont pas incompatibles avec
leur reproduction et que celle-ci se fait en somme dans des condi¬
tions très favorables. Ces faits sont parfaitement d’accord avec
ceux que irons avons déjà exposés sur la longévité des mêmes
animaux et ils n’étonneront aucune des personnes qui connaissent
notre établissement zoologique national.
478
TABLEAU DES NAISSANCES DE MAMMIFÈRES
A LA MÉNAGERIE DU JARDIN DES PLANTES DE 1900 A 1930
— 479 --
ÜE L’UTILISATION DE QUELQUES CARACTÈRES DES l'OILS
DANS LA SYSTÉMATIQUE DES MAMMIFÈRES,
par M. P. Rode.
En systématique zoologique, les grandes divisions en Embran¬
chements el Classes s’imposent par des caractères anatomiques
et physiologiques indiscutables qui ont permis la séparation aussi
« naturelle » que possible des différents groupes.
Quand on aborde le problème de l’espèce les distinctions de¬
viennent plus délicates. On a généralement fait appel, en corres¬
pondance avec I vs caractères morphologiques internes, à des élé
menfs faciles à distinguer superficiellement pour établir des «clés »
de systématique. L’ornementation des animaux, leurs appendices,
leurs phanères ont été le plus souvent choisis lorsqu’ils se mon¬
traient invariables dans leur disposition ou conformai, ion dans
les lignées successives d’individus. Le simple aspect du tégument
permet de nommer un animal et de lui désigner une place dans
un groupe.
En ce qui concerne les Mammifères, et si on laisse de. côlé les
grandes divisions basées sur des caractères difficilement contes¬
tables, on constate très fréquemment que bon nombre d’auteurs
établissent la systématique des genres et des espèces d’après des
caractères purement internes. Si on veut bien réfléchir que déjà
l’examen des dents sur un animal vivant est chose difficile, sur¬
tout quand il s’agit de molaires, comment pourrait-on admettre
que la détermination de nombreuses espèces se fasse d’après les
particularités des os crâniens ou des diverticules intestinaux?
On est conduit à ce paradoxe qu’il faut faire l'autopsie de
l’animal pour lui donner un nom.
Voici quelques exemples pris au hasard dans des travaux de
classification où l’on trouve à côté d’excellents caractères externes
de détermination, d’autres éléments impossibles à utiliser pour
la systématique des animaux vivants.
Dans son Trailé de systématique des Monolrèmes et des Mar¬
supiaux, Cabrera fait intervenir, pour différencier les genres de
Didelphides, les caractères des occipitaux, des crêtes sagittales du
crâne, des apophyses posl -orbitaires (p. 29); pour les Peramelidæ
les globes auditifs et les caractères des prémolaires.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. ITT, n° 6, 19:11.
— 480 —
Dobson. dans la Systématique des Insectivores pour différencier
les Chrysochloris, indique les caractères des fosses temporales,
des arcades zygomatiques (p. 109). Pour la détermination des
différents genres de Talpidés, il se base sur les caractères des cla¬
vicules des humérus, des os faleiformes (p. 128).
Dans le Catalogue des Chiroptères de Knud Andersen (p. 520),
les différentes espèces d-Epomophorus sont distinguées d’après les
caractères des crêtes post-dentaires des palatins.
Thomas, chez les Hérissons distingue les genres d’après les
caractères des ptéryguidiens et des bulles tympaniques (Ou the
generie division of the Hedgehogs, p. 193).
Nous ne contestons pas l’intérêt de ces éléments, mais du point
de vue pratique où doit se placer le systématieien, on est fort em¬
barrassé devant ces caractères qui sont plus à leur place dans une
monographie anatomique que dans une clé de détermination.
C’est pour cette raison que nous avions été conduits en colla¬
boration avec Mathias, à établir un essai de classification des
Insectivores è piquants, d’après ces piquants. Nous avons mon¬
tré que l’examen de la forme, de l’ornemenLation et de la
coloration des piquants suffisait pour la détermination précise
des genres Erinaceus, Ericulus, Tenrec et Ilemicentetes .
Dans la présente note, notre but est maintenant de montrer
quel parti on peut tirer des poils pour la systématique des Mam¬
mifères.
L’étude des poils a été entreprise depuis très longtemps.
Il convient de citer les travaux de Brown (1853), Von Nathu-
sius (1866-1892), Friedenthal (1908), Mlle Lambert (1910), Lo-
mullcr (1924).
Ces auteurs et beaucoup d’autres, n’avaient pas seulement pour
but de faire de la systématique, mais la plupart ont cherché à
mettre en évidence les caractéristiques des poils pour l’industrie
des fourrures.
Il convient de faire une place à part au travail de Pietro Marchi
sur la Morphologie des poils des Chiroptères (1873). Cet auteur
a établi un très intéressant essai de classification des Chirop¬
tères en se basant à pou près uniquement sur les caractères des
poils.
Sans entrer dans les détails de structure pour lesquels nous ren¬
voyons aux excellentes descriptions qui en ont été faites (Ran-
vier, Max Weber, Bulliard et Champv), rappelons qu’il existe dans
la fourrure des Mammifères deux sortes de formations pileuses :
le jarre et le duvet.
Le duvet ou sous-poil constitue le fond de la fourrure : il est formé
de poils fins et soyeux.
481 -
Le jarre ou poil de garde est l’élément principal qui forme la
partie visible de la fourrure. 11 est constitué de poils longs, assez
raides dont une faible partie est enfoncée dans le derme : c’est
la racine. La partie libre est la tige.
Histologiquement le poil de jarre comprend trois séries d’élé¬
ments cellulaires :
1° Une région externe, l’épidermicule formé d’une couche de
cellules aplaties de formes diverses.
2° Une substance corticale qui constitue le corps principal du
poil. Elle est formée de cellules épithéliales cornées minces et
allongées.
3° Au centre un canal médullaire rempli de cellules médullaires
polyédriques séparées par de fines bulles d’air : les vésicules
aériennes.
On désigne sous le nom d’indice médullaire le rapport qui existe
entre le diamètre du canal médullaire et le diamètre total du poil.
Depuis longtemps déjà, on s’est aperçu que ce rapport était à
peu près constant dans certains groupes de Mammifères.
MUe Lambert classe les jarres de mammifères en trois groupes
d’après la valeur de cet indice médullaire :
1° Poils à petit canal médullaire : I < 0,50. Homme, certains
Singes anthropoïdes et Lama;
2° Poils à canal médullaire moyen : 1 = voisin de 0,50. Lému¬
riens, quelques Singes, Blaireau, quelques Canidés, Bœuf, Cheval,
Hamster, grand nombre de Marsupiaux.
3° Poils à gros canal médullaire : I > 0,50. Nombreux Mammi¬
fères et famille des Cervidés.
En réalité cet indice médullaire est-il un caractère certain d’un
groupe et constant, auquel on peut se fier pour une détermination?
Une série d’observations faites d’abord au hasard sur de nom¬
breuses espèces, nous a conduit à penser que ce rapport était sujet
à des variations assez importantes qui en diminuent singulière¬
ment la valeur.
Sans entrer dans des détails qui feront l’objet d’un travail plus
complet, sur la question, nous apportons ici quelques chiffres con¬
cernant les Félidés.
MUe Lambert indique par exemple que l’indice médullaire du
Lynx caracat Guld. est de 0,76. |
En examinant les poils de 7 peaux de Lynx caracal provenant
des collections du Laboratoire de Mammalogie, nous avons trouvé
que l’indice médullaire des jarres varie entre 0,56 et 0,82. Notre
examen a porté sur une vingtaine de poils de chaque individu.
11 nous est difficile d’indiquer cet intervalle de 0,56 à 0,82
comme étant particulier au Felis caracal. Si nous mesurons les
— 482
indices médullaires des jarres d’autres espèces de Félidés nous
retombons dans des chiffres absolument semblables.
Ainsi l’indice médullaire de 100 poils pris sur 4 individus de
Felis Temmincki (dont 2 vivants) varie entre : 0,53 et 0,71. La
structure microscopique des jarres de Felis Caracal et Felis Tem¬
mincki étant la même, comment pourrait-on distinguer ces deux
espèces par leurs indices médullaires?
Autres exemples : Felis chry sot hrix ; 0,60 à 0,78; Felis caffrci :
0,70 à 0,78.
Dans le genre Felis, les caractères microscopiques des jarri s
étant semblables chez toutes les espèces, l’indice médullaire ne
saurait être, seul, un élément distinctif suffisant.
En étudiant les caractéristiques des poils des Mammifères, nous
avons cherché s’ils ne pouvaient présenter d’autres éléments spé¬
cifiques susceptibles d’être utilisés en systématique.
Nous nous sommes arrêté aux différences de colorations que
peut présenter le poil sur sa longueur — et nous nous basons pour
mettre en valeur ce caractère sur les faits suivants :
Les jarres de la fourrure des Mammifères, à part quelques
exceptions, sont rarement d'une même coloration sur toute leur
longueur. Entièrement clairs ou noirs, il est évident que par
absence ou surabondance de pigment leur étude est stérile pour
caractériser les espèces.
Par contre, la plupart des animaux ont sur la longueur de leurs
jarres des variations intéressantes d’intensité de pigmentation.
L’examen des poils a été pratiqué sur toute la surface du corps
de divers animaux. Ces poils présentent tous à peu de chose près
le même aspect au point de vue de la répartition du pigment, mais
il est préférable ainsi que l’a montré MIle Lambert de s’adresser
toujours aux poils de la région dorsale et des flancs de l’animal.
C’est en effet là que les poils ont leur longueur maximum et que
leurs caractères de pigmentation sont les plus apparents. Ce sont
les poils de la queue qui nous paraissent les plus variables à tout
poinL de vue et offrent peu de caractères constants.
En résumé, si on étudie les poils de la région dorsale on cons¬
tate qu’ils ont tous le même aspect, qu’ils présentent de la racine
à la pointe une série de zones claires non pigmentées et de zones
sombres, à pigment roux noir, ou gris. Le nombre de zones
alternativement claires ou pigmentées, leur emplacemenl , leur
ordre, leur nombre sont constants pour une espèce donnée et
changent de façon très ne Ile dans deux espèces voisines.
En combinant les deux séries de caractères : morphologie et
coloration il nous paraît très possible de faire des identifications
précises dans beaucoup de groupes, par le simple aspect des poils
au microscope.
483 —
Voici, à titre d’exemple, les remarques faites sur quelques
espèces de Félidés dont les jarres sont identiques par leur mor¬
phologie, leurs indices médullaires, leur aspect général de colo¬
ration dans la fourrure.
Les poils à examiner ont été pris sur des peaux de la collection
du Laboratoire de Mammalogie au Muséum, et pour quelques es¬
pèces à la fois sur le vivant et sur des peaux de collection. (Nous
avons constaté que les méthodes de conservation des peaux: no¬
tamment les bains d’alun, ne modifient en rien les caractères des
poils. La lumière peut seule agir sur la coloration générale de la
fourrure, mais mémo dans ce cas, si la pigmentation est moins
intense, les zones se retrouvent très aisément).
Sur chaque fourrure examinée (de 2 à 7 pour chaque espèce),
nous avons pris nos mesures sur 20 à 50 poils par chaque individu.
L’examen peut se faire à sec sous le binoculaire à l'aide de lames
graduées au millimètre ou au 1/10 de millimètre.
Pour les autres caractères microscopiques les montages sont
effectués sur lames a l’aide de la gomme au c (dorai de Faure-
Berlôse.
Ce milieu nous paraît très intéressant parce qu’il permet le
montage direct sans déshydratation préalable. 11 constitue un
milieu transparent, séchant assez rapidement pour obtenir des
préparations permanentes très propres et très transparentes. Nous
le préférons de beaucoup au Baume du Canada qui contracte un
peu les tissus.
Voici quelques caractères des poils de 6 espèces de Félidés :
1° Félidés d’Afrique.
A. Felis chnjsolhrix Temm. (Afrique occidentale, méridionale,
et centrale : Guinée, Congo, Angola, Togo, Uganda.
Indice médullaire : 0,60 à 0,78.
3 régions dans le jarre : (fig. 1).
A la hase régiou claire, transparente, incolore. 9 à 14 millimètres.
Puis coloration brun roux . B à 8
Et pointe noire . . . . . là 4
B. Felis caffra Desm. (Afrique australe, Congo, Mozambique,
Uganda).
Indice médullaire : 0,70 à 0,78.
4 régions dans le jarre : (fig. 5).
A la base région claire, incolore . 10 à 22 millimètres.
Kégion noire . . . 2 à 8 —
— claire . 2 à 7 —
Pointe noire . 2 à 7 —
— 484
2° Félidés d’Asie.
F élis Temmincki Vig et Hors-f. Monts Himalaya, Malacca,
Sumatra, Boniéo.
Indice médullaire : 0,63 à 0,71.
4 régions (flg. 2).
A la base région claire incolore . 5 à 13 millimètres.
Région noire . . . . 2 à 6
Jaune roux . 2 à 11
Pointe noire . là 6
1 2 3 h 5
Figure. — Schémas de quelques poils de Félidés montrant la répartition du pigment
suivant les espèces.
1. Felis chrysothrix. 3. Felis pajeros. 5. Felis caffra.
2. Felis Temmincki. 4. Felis eyra. 6. Felis ectracal.
Le pigment noir est représenté en noir, le pigment roux, en hachures plus ou moins
serrées suivant l’intensité de la pigmentation.
485
3° Félidés d’Amérique.
A. Félin pajeros Desm. Amérique méridionale et orientale,
Andes, Uruguay, La Plata, Patagonie, Magellan.
Indice médullaire. : 0,64 à 0,77.
4 zones : (lig. 3).
Claire . . . 2 à 14 millimètres.
Noire, brun foncé . 2 à 5,5 —
Jaune-roux..., . . 3,5 à 20 —
Pointe noire . . . 3,5 à 13 —
B. Felis egra Fischer. Amérique centrale et méridionale. Texas.
Mexico. Brésil. Paraguay.
Indice médullaire: 0.56 à 0,68.
2 régions (fig. 4).
Région claire incolore passant insensi¬
blement à une col. roux orangé claire. 18,5 à 28 —
Pointe noire . . . 1 à 6 millimètres.
4° Félidés a la fois africains et asiatiques.
Felis caracal ou Lynchus caracal Guidons t. Asie occidentale,
Perse, Palestine, Algérie, Afrique.
Indice médullaire :-0,56 à 0,83.
2 régions (fig. 6).
Région jaune claire . 10 à 26 millimètres.
Région noire terminale . 2,5 à 8
Ces résultats que nous nous proposons d’étendre à d’autres
groupes nous permettent déjà d’énoncer les conclusions suivantes :
1° L’indice médullaire qui est sans doute un caractère intéres¬
sant. pour différencier les formations pileuses des grands gi’oupes
de Mammifères, nous parait insuffisant pour caractériser les es¬
pèces dans un genre donné;
2° Les jarres de la fourrure d’un Félidé, étudiés de préférence
dans la région dorsale de l’individu présentent des caractères dif¬
férentiels de coloration, constants dans une espèce donnée. On a
une alternance de zones claires et de zones pigmentées sur toute la
longueur du poil ;
3° Les longueurs relatives des zones sont assez variables, mais
leur nombre et leur disposition constants.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
486 —
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— 487 —
Mission Saharienne Av giéras-D râper 1927-1928.
Coléoptères sahariens (1),
PAR M. P, DE PEYERIMHOFF.
Le laboratoire d’ Entomologie du Muséum m’a remis, pour
étude, la collection des Coléoptères recueillis par M. Th. Monod
au cours de la Mission Augiéras-Draper qui, d’octobre 1927 à
janvier 1928, a traversé le Sahara par le Iloggar et atteint le Niger
à Bourem. La population entomologique du Niger, à de rares
exceptions près, n’a rien de paléarctiquc. Je l’ai laissée de côté
et l’on ne parlera ici que des éléments sahariens de cette collection.
Les récoltes de M. Th. Monod sont antérieures de quelques mois
à celles de la Mission scientifique du Iloggar, qui a parcouru le
Sahara central de février à mai 1928. Plusieurs espèces, décrites
au retour de cette mission, ont ôté, en réalité, trouvées pour la
première fois par M. Monod, et il n’est que juste de le remarquer
ici.
La présente note coïncidera sans doute, à peu près, avec la pu¬
blication, par la Société d’ Histoire naturelle de l’Afrique du Nord,
du mémoire consacré aux résultats de la mission scientifique du
Hoggar. La désignation des espèces eL l’ordre de leur énumération
sont les mêmes dans ces deux études.
1. Paraderus Wollastoni Woll. - — In-Ouri, Tilemsi, 19. XII. 27.
2. Glijcia ornala Kl. — In-Ouri, Tilemsi, 19. XII. 27.
3. Anthia sexmaculala Fabr. — Timétrine, 15. XL 27.
4. Hyphydrus cifricanus Sharp. — Mare à Tahount-Arak, Em-
midir,
5. Herophydrus musicus Kl. — Tahount Arak, Emmidir.
6. Cœlambus confluons Fabr. — Tamanrasset, Ahaggar, 4. XII. 27.
(J) Ont déjà paru sur les Coléoptères de la Mission Augiéras-Draper • « Bupreslidœ »
par A. Théry, Bull. Mus. (2), I, n° 2, 1929, p. 140-142, et « Larves de Dyticides » par
H. Bertrand, Bull. Mus. (2), II, n° 4, 1930, pp. 381-392, 10 figs.).
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. III, 1931.
32
— 488
7. Bidessus major sellatus Peyerh. • — Redir dans l’oued En-Nefis,
T assili-n-Adrar, 23. XL 27.
8. B. angularis Kl. — In-Azaoua, Tassili-n-Adrar, 19. XI. 27.
9. B. minimus Scop. - — El Goléa, 15. X. 27.
10. Hydroporus Clarki Woll. — Ta manrasset , Ahaggar, 4. XI. 27.
1!. Laccophilus hyalinus testaceus Aubé. — El Goléa, 15. X. 27.
12. Ereles sliclicas L. — Silel, Ahaggar occidental, 12. XI. 27;
redir de Tigueurt, Tassili-n-Adrar, 21. XI. 27; ri dir dans
l’oued En-Ncfls, Tassili-n-Adrar, 23. XI. 27.
13. Cybislcr iripuncialus 01. — Mare à Ta honni Ara k, Emmidir.
14. Saprinus acgyptiacus var. Solslcyi Reichc. — Silel, Ahaggar
occidental, 12. XI. 27; redir de Tigueurt, Tassili-n-Adrar,
21. XI. 27; Ti-n-Aberda, Tanezroufl méridional, 28. XI.
27; entre Tisserlitine et le Timétrine, 10. XII. 27.
15. S. chalciles Illig. — In-Ouri, Tilemsi, 23. XII. 27.
16. Berosus fuscostriaius Fairm. — - Redir dans l’oued En-Nefis,
Tassili-n-Adrar, 23. XI. 27.
17. Necrobia rufipes var. pilifera Redit. — Tilemsi, 24, 26.
XII. 27.
18. Epilachjia chrysomelina Fabr. — In-Rhar, Tilemsi, 25. XII.
27, sur Colocynlhis vulgaris Schrad.;au bord du Niger, Bou-
rem, 1-6. 1. 28.
19. Exochomus nigropunclalus var. nigripennis Fairm. — Envi¬
rons de Bourem, Soudan, 31. XII. 27.
20. Dryops inlermedius Kuw. — Oued Outoul, Ahaggar, 24. X. 27.
21 . Heterocerus flavidus Rossi. — Tamanrassct, Ahaggar, 4. X 1. 27.
22. Agrypnus notodonla Latr. — Tamanrassct, Ahaggar, 26. X. 27
(exemplaire énorme : 35 mm).
23. Heleroderes grisescens Germ. — Tabankort, Tilemsi, 27.
XII. 27.
24. Buprëslis hilaris var. Douei Luc. — Tamanrassct, Ahaggar,
récolte du sergent-major Cardi (localité exacte douteuse).
25. Enneadesmus forficula Fairm. — A l’ouest du Tassili-n-Adrar,
24. XL 27; In-Ouri, Tilemsi. 19. Xli. 27; Tabankort,
Tilemsi, 27. XII. 27; environs de Bourem, Soudan, 31.
XII. 27.
26. Anihicus velalus Mars. — In-Azaoua, Tassili-n-Adrar, à la
lampe, 21. XI. 27; Oued En-Nefis, Tassili-n-Adrar, à la
lampe, 23. XI. 27.
I
489
27. A. iransuersalis var. meridionalis P.c. — Silet, Ahaggar
occidental, 12. XI. 27; In-Azaoua, Tassili-n-Adrar, à la
lampe, 21. XL 27.
28. Zonabris brunnipes Kl. — Izelilènc, limite nord de l’Adrar
des Iforas, 1-2. Xll. 27.
29. Lydulus cinereovestitus Fairm. — Izelilène, limite nord de
l’Adrar des Iforas, 1-2. XII. 27.
30. Zophosis alticola Peyerh. — Région de Tamanrasset, Ahaggar,
s. d.
31. Z. carinata supposita Peyerh. (spécimens à côte externe
effacée). — Tanezrouft entre Silet et le Tassili-n-Adrar,
16. XI. 27; région de Ti-n-Aberda, Tanezrouft méridional,
28. XL 27; région d’In Ouri, Tilemsi, 23. XII. 27.
32. Z. approximala Beraudi Peyerh. — Sounfat, Tanezrouft
méridional, 5. XII. 27.
33. Adesmia anliqua var. delibra Reitter. — Oued Timentourine,
Ahaggar occidental, 10. XL 27.
34. A. montana recticollis Peyerh. — In-Eker, Ahaggar, 23. X. 27;
Tamanrasset, Ahaggar, récoltes du sergent-major Gardi;
Oued Outoul, Ahaggar occidental, 24. X. 27.
35. A. montis-alri Peyerh. — Oued Outoul, Ahaggar occidental,
2 1. X. 27.
36. Mesostena angusiata Fabr. ( longicollis Luc.). — Puits de Dja-
fou au nord d’El Goléa, 14. X. 27; Ahaggar, Koudia, 29.
X. 27; Sounfat, Tanezrouft méridional, 5. XII. 27; région
d’In Ouri, Tilemsi, 23. XII. 27.
37. Olerophloeus humeras us Fairm. — Oued Aguenar, Ahaggar,
7. XL 27.
38. O. aluealus Peyerh. — Ahaggar, Koudia, 30. X. 27.
39. Cyphostethe ferruginea Mars. — Entre Tisserlitine et le Timé-
Irine, 11. XII. 27.
40. Akis Goryi Sol. — In Eker, Ahaggar, 23. X. 27; Tamanrasset,
Ahaggar, 26. X. 27.
4L Pimelia Valdani Guer. — Puits de Djafou, au nord d’El Goléa,
14. X. 27.
42. P. consobrina Lesnei Peyerh. — Puits de Djafou, au nord d’El
Goléa, 14. X. 27; bord sud-est du Timétrine, 16. XII. 27.
43. P. cingulaia expiala Peyerh. — In-Salah; Tanezrouft entre
Silet et le Tassili-n-Adrar, 16. XI. 27; Sounfat, Tanezrouft
méridional, 5. XII. 27.
490
44. P. Laîaslei Sén. — El Goléa, 15. X. 27; In-Eker, Ahaggar
23. X. 27; Tamanrasset, Ahaggar, 26. X. 27; Tombouctou
(janvier 28).
45. Ornera hispida Forsk. — Puits de Djafou, au nord d’El Goléa,
14. X. 27; Tamanrasset, Ahaggar, 26. X. 27; Tombouctou
(janvier 28).
46. O. Seurati Peyerh. — Région de Tamanrasset, Ahaggar, 26.
X. 27.
47. Prionolhecci coronala 01. — Ahaggar.
48. Blaps Haberti Peyerh. — Tamanrasset, récoltes du sergent-
major Gardi.
49. Anémia granulala Fabr. — Bourem, sur le Niger, I. 28.
50. A. pilosa Tourn. — TanezroufL entre Silet et le Tanezrouft-n-
Adrar, 15. XI. 27; In Azaoua, Tassili-n-Adrar, à la lampe,
19-21. XI. 27; Oued En Nefis, Tassili-n-Adrar, à la lampe,
23. XI. 27; à l’ouest du Tassili-n-Adrar, 24. XI. 27; Tilemsi,
24. XII. 27.
51. A. brevicollis Woll. — Bourem, sur le Niger, I. 2)8.
52. Chrysomela bicolor Fabr. — Tanczrouft entre Silet et le Tas¬
sili-n-Adrar, 14. XI. 27.
53. Phylloirela farseliarum Peyerh. — In Azaoua, Tassili-n-Adrar,
à la lampe, 21. XI. 27.
54. Urodun schouwiæ Peyerh. — Tanezrouft entre Silet et le Tas¬
sili-n-Adrar, 14. XI, 27,
55. Caryoborus pallidus 01. — Entre Ti-n-Aberda et Izelilène,
30. XI. 27; Taberrichal, Tilemsi, 28. XII. 27.
56. Alyllocerus Posthi Hust. — In Azaoua, Tassili-n-Adrar, 19.
XI. 27.
57. Cleonus lomenlosus Forsk. — - Entre Ti-n-Aberda et Izelilène,
30. XI. 27.
58. C. hieroglyphicus 01. — Tamanrasset, Ahaggar, récoltes du ser¬
ge ni -major Cardi.
59. Bagous sp. — El Goléa, 15. X. 27.
60. Ancylocnemis Peuerimhoffi Heller. — Région d’In Ouri, Ti¬
lemsi, 23. XI 1. 27.
61. Rhyssemodes orienlalis Muls. - — - Tamanrasset, Ahaggar, 26.
X. 27; Silet, Ahaggar occidental, 12. XI. 27.
62. Scarabæus crislalus Fabr. — In Ouri, Tilemsi, 17. XII. 27;
Tabankort, Tilemsi, 27. XII. 27; Taberrichat, Tilemsi,
28. XII. 27.
63. Adorelus garamas Peyerh. — Silet, Ahaggar occidental, 12.
XI. 27; Ifeï, abords du Timétrine, 13. XII. 27.
>•
64. Phyllognathus Silenus Fabr. — Tamanrasset, Ahaggar, ré¬
coltes du sergent-major Cardi.
65. Cralor cunieulus Burin. — Entre Tisserlitine et le Timétrine,
11. XII. 27.
— 492 —
Nouveau genre et nouvelle espèce de Dermaptères
de Madagascar,
par M. le Dr Alfredo Borelli.
Isopyge nov. gen. •
Tête déprimée, triangulaire, moins longue que large, fortement
échancrée le long du bord postérieur, munie de deux impressions
médianes enfoncées entre les antennes, sutures indistinctes; yeux
gros, leur diamètre longitudinal plus de deux fois supérieur à leur
distance du bord postérieur de la tête.
Antennes d’une quinzaine d’articles : le premier assez long, cla-
vi forme; le 2e très court, cylindrique; le 3e à peine plus long que
le 2°, cylindro-conique et aussi long que large; le 4e plus court,
moins long que large, cylindro-globuleux; le 5e de longueur égale
au 3e, cylindro-globuleux; les suivants s’allongeant légèrement
et graduellement et passant a la forme conique, les 3 derniers sen¬
siblement plus longs et ovales.
Pronotum subrcctangulaire, plus long que large et. à peine plus
étroit que la tête; son bord antérieur saillant en son milieu, ses
côtés droits et légèrement, convergents, son bord et ses angles
postérieurs faiblement arrondis.
Prosternum d’un fiers plus long que large, fortement échaneré
à l’inserlion des hanches antérieures.
Mésosternum subrectangulaire allant en se rétrécissant dans h?
tiers antérieur, son bord postérieur coupé droit.
Métasternum hexagonal, son bord postérieur coupé droit.
Élytres développés, légèrement convexes le long du bord externe.
Ailes saillantes.
Pattes de longueur moyenne : fémurs robustes, convexes en
dessus, creusés en dessous; tibias cylindriques creusés en dessus
dans le tiers distal; 1er article des tarses un peu plus long que le
3e, le second bifide, évasé en cuillère à l’extrémité distale, le 3e
deux fois plus long que le 2e.
Abdomen subcylindrique, légèrement dilaté vers le milieu chez
la $; à côtés presque parallèles dans les premiers segments chez
le à”, puis se rétrécissant jusqu’au dernier. Plis tuberculiformcs
Bulletin du Muséum. 2e s.. 1 . TU, n° 6, 1931.
des 3e et 4e segments indistincts. Dernier segment dorsal très court,
transversal avec le bord postérieur concave.
Pénultième segment ventral à bord postérieur concave chez le
cd, tronqué chez la
Pygidium saillant à peu près semblable chez le c d et chez la $.
Branches de la pince courtes, robustes, triquètres, semblables chez
le cr' et chez la $.
Armure génitale : Métaparamères ensiformes, de longueur iné¬
gale, triangulaires à sommet très aigu et côtés interne et externe
sinueux; proparamères en forme de quadrilatère irrégulier à côtés
et angles plus ou moins arrondis. Pénis simple : sac préputial
très long, recouvert do dents et de crochets chitineux, contenant
deux longues plaques de chitine formant une sorte de manchon
dans lequel pénètre le canal éjaculateur dont la partie terminale
n’est pas chitinisée et est recourbée et évasée à son extré¬
mité.
Genre nouveau appartenant probablement à une famille nou¬
velle du sous-ordre des Prolodermaplera qui, comme la sous-famille
des Karschiellinæ, ne présente qu’un seul pénis développé. La
forme des articles des antennes, de la tête et du pronotum rappelle
le genre américain Pyragropsis Borelli; la grosseur des yeux, la
forme des segments de l’abdomen et des pattes ainsi que celle des
branches de la pince, presque semblables dans les deux sexes, sont
caractéristiques.
Isopyge madagascariensis nov. sp.
Tête d’un brun chocolat avec les parties buccales testacées, lui¬
sante avec quelques gros points épars; plate, sutures indistinctes.
Yeux très gros, leur distance du bord postérieur de la tête infé¬
rieure à la moitié de leur diamètre longitudinal. Antennes de 15 ar¬
ticles typiques, d’un brun chocolat, les trois premiers articles
plus clairs, les trois derniers blanchâtres.
Pronotum de la couleur de la tête, plus clair le long du bord pos¬
térieur et des bords latéraux, luisant avec quelques gros points
épars; faiblement bombé dans la moitié antérieure et parcouru
par un léger sillon médian, aplati le long des bords latéraux fai¬
blement relevés; bord et angles postérieurs légèrement arrondis.
Élytres longs une fois et demie comme le pronotum qu’ils dé¬
bordent de chaque côté environ d’un quart de sa largeur, luisants,
parsemés de gros points; subrectangulaires, les angles huméraux
arrondis, le bord postérieur faiblement échancré. D’un brun clair,
ornés sur toute leur longueur d’une bande médiane testacée.
Ailes de longueur peu supérieure à la moitié de celle des élytres,
— 494 —
fortement ponctuées, d’un brun clair, testacées le long de la suture
interne.
Pattes brunes, les articles des tarses testacés, typiques; face
Fig. 1 à 5.
1. Isopyge madagaacariensis Borelli. — 2, antenne. — 3, extrémité de l’abdomen. —
4, pénultième segment ventral. — 5, armure génitale.
inférieure des tibias couverte de fortes soies épineuses, articles
des tarses creusés en dessous et pourvus de séries de soies épi¬
neuses le long des côtés.
— 495 —
Segments de l’abdomen bruns, luisants, finement et densément
ponctués, s’élargissant faiblement du 1er au 5e puis allant en se
rétrécissant jusqu’au dernier dont la largeur est de plus d’un tiers
inférieure à celle du 5e. Plis tuberculaircs indistincts. Dernier seg¬
ment dorsal court, faiblement trapézoïdal, déprimé en son milieu
entre les branches de la pince; bord postérieur concave, la conca¬
vité limitée par deux petits lobes triangulo-arrondis correspon¬
dant aux carcnes médianes des branches de la pince.
Pénultième segment ventral rectangulaire, un peu moins long
que large, bord postérieur fortement concave chez le cf, tronqué
chez la $; finement pointillé, orné le long du bord postérieur d’une
série de courtes soies jaunes.
Pygidium saillant triangulaire, bombé en dessus, prolongé pos¬
térieurement en un court rectangle pourvu de chaque côté d’une
pointe aigue chez le c’; chez la $ les pointes se trouvent sur le
prolongement du sommet du triangle.
Branches de la pince semblables chez le o* et la $ : subcon¬
tiguës, robustes et presque droites, légèrement dilatées en corres¬
pondance du pygidium, puis s’amincissant graduellement jusqu'aux
pointes aiguës et courbées en dedans ; triquètres en dessus, aplaties
et creusées à la base en dessous, crénelées inférieurement le long
de l’arête interne, avec quelques petits tubercules épineux le long
du bord supérieur.
Longueur du corps c? : 9mm,l; $ : 10 millimètres.
Longueur des branches de la pince : c ? lmm,2; $ lmm,4.
Tananarive, 3 cf et 2 $. C. Waterlot leg. 1 909.
— 496
Sur le genre Hyadesia M é gn in, 1889
( Sarcoi tides Hydrophiles J,
par M. Marc André,
Les Sarcoploidea ont été répartis en 7 tribus, qui sont devenues
autant de familles.
Une lre tribu comprend les Psoriques ou Sarcoptidæ ( Sarcoptes ,
Psoroples, Choriople.fi, etc.), qui sont parasites de l’Homme et des
Mammifères (particulièrement des Ongulés et des Carnivores) et
qui provoquent le développement des maladies do peau conta¬
gieuses connues sous le nom de gales.
Une 2e tribu est celle des Pilicoles, ou Gliricoles, ou Lislropho-
ridæ ( Listrophonis , Myocoples, etc.), qui vivent en commensaux
exclusivement sur certains Mammifères (Chiroptères, Insecti¬
vores, Rongeurs) au milieu des poils en se nourrissant des sécré¬
tions naturelles, sans causer grand préjudice à leur hôte.
Sur les Oiseaux on observe des Sarcoptides qui appartiennent
à deux tribus distinctes :
3° Les Cysticoles ou Cylolichidæ ( Cylolichas, Laminosioples, etc.),
qui sont considérés par Berlcse comme des parasites vrais absor¬
bant les liquides somatiques de la victime et provoquant des
malad es plus ou moins graves : d’après Mégnin, ils vivent dans le
tissu cellulaire sous-cutané et dans les cavités aériennes des Oi¬
seaux, sans amener de lésion, ni causer aucune affection, ma s ils
peuvent, quand ils sont extrêmement nombreux, déterminer des
symptômes asphyxiques par obstruction des bronches .
4° Les Plumicoles, ou Plérophages, ou Analgesidæ ( Analges ,
Plerolichus, Megninia, etc.), qui sont tous parfaitement inolïensifs
et sc bornent à ronger les plumes ou à prélever les substances
grasses dont elles sont enduites.
Une 5e tribu, celle des Insectieoles ou Caneslriniidæ ( Caneslrinia ,
Linobia, Hemisarcpptes , etc.), renferme des formes qui mènent
une vie semi-parasite sur la peau de certains Insectes (Coléop¬
tères), en se nourrissant probablement des humeurs exsudées par
ceux-ci et sans leur causer de dommage sensible.
Une (U tribu, celle des Délrilicoles ou Tgroglgphidæ ( Tyrogly -
phus, Aleurobius , Glycyphagas , etc.) comprend des Acariens qui
ne sont jamais parasites : certains se rencontrent soit sur les subs-
Bullelin du Muséum, 2" s., f. ITT, n° 6, 1931.
tances alimentaires de l’Homme, soit dans les détritus et dans la
poussière qui se trouvent sous le foin et autres herbes sèches con¬
servées pour l’entretien des animaux domestiques; d’autres sc
nourrissent des produits provenant de la putréfaction des matières
animales et végétales en décomposition; il en est aussi qui habitent
les retraites souterraines de petits Mammifères (Taupes, Rats,
Campagnols, Musaraignes), dans lesquelles sont accumulées des
feuilles sèches, des substances excrémentielles, etc.
Enfin, il existe des Sarcoptidcs qui mènent dans les eaux ma¬
rines une existence entièrement libre et pour lesquels Mégnin a
établi une 7e tribu, celle des Hydrophiles ou Hyadesiidæ (= Len-
lungulidæ), qui ne comprend qu’un genre Hyade.sia (= Lenlun¬
gula), représenté jusqu’ici par 4 espèces : uncinifer Mégnin, algi-
voraris Mielnu 1, fusca Lohmann, kergueUnen&is Lohmann.
C’est en 1889 que P. Mégnin [Miss, scient. Cap |Horn, 1882-83,
t. VI, Zool., 3e p., pp. 51-53, flg.] a fait connaître, comme type de
ce genre, sous h' nom de Hyadesia (n. gen.) uncinifer n. sp., un
Acarien qui avait été trouvé, à la Terre de Feu, vivant dans l’eau
de mer ou fout au moins dans l’eau saumâtre, au milieu des Con-
ferves, dont l’animal paraît faire sa nourriture : d’où résulte pro¬
bablement la coloraLion verte offerte par le contenu du corps.
Par la conformation du rostre, des mandibules, des pattes et par
la disposition des épinières, cet Acarien appartenait au groupe des
Sarcoptidcs et Mégnin lui trouvait des analogies surtout avec les
Détri ticoles ( Tyroglyphidæ ). Mais cette forme constituait le pre¬
mier cas d’un Sarcoptide aquatique marin et Mégnin a créé pour
elle la tribu des Hydrophiles. D’ailleurs aucun des individus obser¬
vés par lui n’était sexué : c’étaient tous des nymphes.
En 1893 A.-D. Michael [Proc. Zool. Soc., London, pp. 262-267,
pl. XVIII] a décrit, sous l’appellation de Lenlungula (n. gen.)
algivorans n. sp., un autre Sarcoptide dont il avait recueilli de
nombreux spécimens (mâles et femelles) trouvés en Angleterre,
au cap Land’s End (Cornouailles), dans un amas d’Algues vertes
( Cladophora f racla Dillw.) croissant en un endroit qui était sou¬
mis à l’action des embruns et où coulait l’eau douce d’un petit
ruisseau descendant de falaises granitiques.
Il rangeait ce Lenlungula parmi les Tyroglyphidæ comme un
genre complètement exceptionnel pour lequel il créait [1901,
B.'itish Tyroglyphidæ, I, Ray Society, p. 191] la sous-famille des
Lentungülinæ, qu’il caractérisait par les ambulacres fout à fait
particuliers des deux paires antérieures de pattes, qui sont portés
sur de longs pédoncules.
De son côté, II. Lohmann avait rencontré, en 1888, sur les côtes
de la Baltique, à Rügen, sur des Algues vertes, un 3e Sarcoptide
- 498
marin dont il a retrouvé ensuite à Kiel, puis dans la Mer du Nord
à Helgoland (1), toujours dans la zone littorale, de nombreux indi¬
vidus (mâles, femelles, nymphes, larves) et dont il a donné la des¬
cription en 1894 [Wissensch. Mec resun tersuc li Biolog. Anstaltauf
Helgoland, pp. 85-90, pl. IV] sous le nom de Lenîungula fnsea n. sp.
En 1907, Lohmann (Deutsche S üd pol a r- Exped . , 1901-03, Bd.
IX, Zool., I, pp. 367-369, pl. XXVIII, fig. 1-3] a fait connaître
une 4e espèce dont plusieurs individus (femelles, nymphes, larves)
avaient été trouvés à Kerguelen, parmi les Algues côtières, et qu’il
a appelée Hyadesia kerguelenensis n. sp., car il a reconnu l’identité
complète des genres Hyadesia et Lenîungula .
Mais Lohmann est d’avis que ce genre Hyadesia ( = Leni un¬
guia) ne peut pas être classé dans les Détriticoles, dont il se rap¬
proche seulement par le mode de vie, et il le range dans les Plumi-
coles, en raison des ressemblances poussées très loin que l’on
constate avec ceux-ci dans la conformation des pattes [et du
tronc.
Enfin, dans la collection du Dr E.-L. Trouessart, actuellement
conservée au Muséum national de Paris, j’ai trouvé une prépara¬
tion étiquetée : « Hyadesia ( Lenîungula ) chelopus cd, n. sp. Troues¬
sart : sur des Algues sur Chiton borbonicus, Océan Indien ». Cette
forme constitue une 5e espèce, pour laquelle on trouvera ci-après
quelques renseignements concernant les appendices.
Le genre Hyadesia Mégnin, 1889 [= Lenîungula Michael, 1893],
renferme des animaux aquatiques ou semi-aquatiques, habitant
l’eau salée ou saumâtre.
Ce ne sont pas des formes nageuses : ils rampent, avec des mou¬
vements lents et lourds, sur les Algues vertes et les pierres, en eau
peu profonde, dans la zone littorale, et peuvent même rester à sec
dans l’intervalle des marées.
Ils offrent un dimorphisme sexuel très peu marqué chez H. al-
giuorans, bien plus accusé chez II. fusca. Les stades immatures
(larves hexapodes et nymphes octopodes) ressemblent beaucoup
aux adultes (z).
La taille varie de 380 g chez H. algivorans à 620 g chez IL ker¬
guelenensis.
La couleur du tronc paraît tenir aux matières alimentaires in¬
gérées, car il n’y a pas de pigment dans la cuticule; par contre,
fi) Le Dr .Ï.-C.-C. Loman a recueilli cette même espèce en août 1919 à Scheveningen
(Hollande) [1927, A.-C. Oudoraans, Trjdschr. Enlom ., LXX, p. mm],
(2) D’après K. Viets [1927, Tierwelt Nord-u. Ostsee, Halacaridœ, p. 69], Trouessart
paraît s’être fourvoyé en supposant [1907, lrc Expéd. Antarct. Franç. Dr Charcot,
Acariens, p. 13] que la forme hypopiale décrite par Trâg3rdb [1907, ibid., p. 121 sous L*
nom de Trlchntarsus anturdicus pùt appartenir an genre Hyadesia.
499 —
au capitulum, aux parties squelettiques de la face ventrale et aux
pattes, la coloration dépend de la chitine elle-même.
La forme du corps est variable selon l’état do réplétion de l’ani¬
mal : lorsqu'il est complètement gorgé, l’Acarien prend l’aspect
d’un boudin; quand il n’en est pas ainsi, on constate que le cépha¬
lothorax est plus mince dorso -ventrale ment, de sorte qu’il est sur¬
plombé, à leur point de jonction, parle dos de l’abdomen fortement
bombé.
Le céphalothorax eL l’abdomen sont nettement séparés l’un de
l’autre par un sillon annulaire dorsal (x).
Sur la face dorsale du corps on observe quelques panes de poils
qui sont tous simples et Bétiformes.
Il y a notamment deux longues soies antenniform.es sur le bord
antérieur dorsal céphalothoracique, où elles sont portées chez
VH. fusca par une étroite plaque ehitineuse, qui fait défaut chez
VH. algivorans (*).
Le tégument mou est très finement ridé.
Sur la face ventrale, on t rouve, comme pièces squelettiques bien
développées, un sternum représenté par une plaque triangulaire
plus ou moins longue et des épinières en forme de bandelettes.
L’anus est terminal : c’est une longue fente ventrale siLuée au
bord postérieur du corps, qui est incisé au milieu.
L’orifice génital mâle ou femelle se trouve près du milieu de la
face ventrale entre les coxæ des deux paires postérieures de pattes
et est protégé par des sclérites en forme de bandelettes.
Le rostre, ou capiLulum, est un tube assez long. Il peut rester à
découvert comme chez VH. algivorans ou être caché dorsalement
par un capuchon formé par un prolongement de la partie frontale
du céphalothorax comme chez les H. fusca et kerguelenensis.
Ce capitulum est inséré, en articulation très mobile, dans le
camérostomc au moyen d’une membrane délicate.
Chezl’ü. fusca Lohman a constaté qu’il y a sur le pourtour laté¬
ral du camérostomc, de chaque côté, un appendice membraneux
très étroit et pointu qui peut se placer sur la face ventrale du capi¬
tulum ou se loger dans le profond sillon existant entre celui-ci et
le bord libre du camérostome (3).
(x) Chez Vil. uneinifer, décrit d’après des spécimens immatures, Mégnin n’a pas cons¬
taté qu’il existât un sillon séparant le céphalothorax de l’abdomen.
Le Dr A.-O. Oudemans (1924, Ehlom. Ber., VI, p. 230) admet, l’existence de deux
genres distincts, Ilyadesia et Lmlungula, selon que ce sillon est absent ou présent.
(a) La présence de cette plaque dorsale antérieure portant deux soies antenniformej
es! la règle chez les Plumieoles et les Psoriques [Lohmann, 1804, p. 90],
(3) Ce faible appendice très mince est, pour Lohnuann [1894, p. 90], l’hoinologue des
« joues » beaucoup plus développées chez les Psoriques et quelques Cysticoles ( Lami -
nosioptes).
500
Les mandibules, courtes et puissantes, sont chéliformes, avec
mors dentés.
La lèvre maxillaire membraneuse (a), du type ordinaire, montre
nettement sa double origine.
Les palpes maxillaires sont, attachés latéralement à cette lèvre.
Chez VH. algivorans ils sont formés de cinq articles libres. Chez
VH. fusca il n’y en a plus que deux libres : les autres paraissent
être fusionnés en un premier article basilaire qui est concrescent
avec la lèvre maxillaire.
Les pattes sont courtes : cilles des deux paires antérieures dif¬
fèrent beaucoup de celles des deux paires postérieures et possèdt ni
des ambulacres qui ont une forme tout à fait exceptionnelle et
dont les descriptions données par les auteurs offrent quelques divei -
genres.
Selon Mégnin [1889, p. 51, üg.J chez VH. uncinifer, à l’extrémité
de chacune des pattes postérieures III et IV, dont le dernier article
Fig', i . — Hyadesia uncinifer Mégnin (nymphe).
I, lre patte droite (côte interne); III, 3e patte. [D’après Mégnin].
(tarse) est très long, on observe un fort crochet simple qui res¬
semble à ceux de certains Oribatides. Aux pattes antérieures I
et II, outre ce crochet (c), qui rappelle ici ceux des Psoroples (Sar-
cophides Psoriques), il existe un singulier ambulacre qui est inséré
à la base de cet ongle terminal et, est constitué par une tige simple
terminée non pas par une ventouse en entonnoir comme chez les
Psoroples, mais par une autre griffe simple (g), disposition qui est
unique chez les Acariens.
A l’avant-dernier article (tibia) de toutes 1rs pattes, on observe
une épine ventrale (a) puissante placée à la partie distale (fig. 1).
D’après Michael [1893, p. 264 et 267, pl. XVIII, fig. 4-6], chez
VH. algivorans les pattes des deux paires antérieures I et II, très
p) Chez VH. algivorans la partie basale plus fortement chitinisée forme une pièce
triangulaire que Michael [1893, p. 265] a cru pouvoir considérer comme représentant
un labium.
courbées, sont extrêmement aplaties de gauche à droite, de sorte
que, vues par le bord, elles semblent lamelliformes et presque
linéaires; mais elles sont épaisses dorso-ventralement, de façon
que, regardées de profil, elles paraissent larges.
Leur avant-dernier article (tibia) porte, à sa partie distale, une
épine ventrale puissante.
Leur tarse (5e article) diminue graduellement vers l'extrémité
et cet article tout entier constitue un grand ongle (e) pointu, for¬
tement courbé, qui sert à l’animal pour grimper et se cramponner.
Sur le côté de ce tarse, et non à son extrémité, prend naissance,
Fig. 2. — Ilyadesia aïgivorans Michael (£).
Il, 2e patte droite (côté interne) ; IV, 4e patte. [D’après Michael].
»
à peu prés vers lu moitié de sa longueur, un long et fin pédoncule,
mou et flexible, qui s’avance considérablement au delà du tarse et
finit dislalement par un petit, renflement portant la véritable
griffe terminale ( g ), monodactyle, parfaitement distincte, mais
très petite, car elle est plusieurs fois plus courte que l'ongle ter¬
minal du 5e article (l). Cette griffe, dans les pattes de la première
paire, est d’ailleurs plus courte que dans celles de la deuxième.
L’animal peut à volonté fléchir le pédoncule dans toutes les
directions et le renflement est articulé de façon à effectuer des mou¬
vements séparés sur ce tube, mais la griffe ne semble pas capable
de se mouvoir indépendamment du renflement.
Selon Michael, l’Acarien ne paraît pas employer cet ambulacre
pour grimper ou se fixer : il porte ordinairement le pédoncule
i1) Michael [1001, p. 194] a fait remarquer qu’une dispo i lion un peu analogue existe
chez les Sarcoptîdœ psoriqueset dans le genre Hemisarcnptes : mais chez ces animaux le
long pédoncule sur lequel est moulé l’ambulaore est chi ineux, rigide et n’est capable
d’effectuer que des mouvements d’ensemble, tandis qne chez les Hyaclcuio le pédoncule
est mou et peut s’infléchir dans tous les sens; en outre, il présente ici seulement une
griffe, tandis que dans les autres cas il porte une ventouse.
relevé en haut, de façon à préserver la griffe de tout accident. L’ap¬
pareil est sans cesse en mouvement lorsque l’animal se déplace
ou tâte çà et là : il semble être devenu un organe tactile ou servant
à recueillir la nourriture.
11 y a une courte épine (i) recourbée sur le côté ventral du tarse,
un fort aiguillon (a) sur le côté ventral du tibia et quelques fins
poils sur les différents articles de la patte.
Les deux paires postérieures de pattes III et IV sont tout à fait
différentes des antérieures : ce sont des pattes ordinaires sans au¬
cun caractère spécial, minces, arrondies et plutôt petites : elles
n’atteignent pas le bord postérieur du corps. Leur tarse est du
type habituel et se termine par une grande griffe simple, mono¬
dactyle, recourbée, sessile, sons pédoncule, ni ventouse. Leur avant-
dernier article porte ventralement, à l’extrémité distale, une soie
simple (s) [et non une épine] (lîg. 2).
D’après Lohmann [1894, p. 87, pi. IV, lîg. 7 et 8], chez la fe¬
melle de VH. fusca, dans les pattes antérieures I et II, courtes et
très puissantes, l 'avant-dernier article (4e ou tibia) porte venl râ¬
lement une épine (a).
Elles finissent par un fort ongle ( e ) qui est inséré au côté externe
de l’article terminal (5e); au côté interne naît un ongle analogue (i),
mais plus petit. Entre ces deux ongles latéraux vient sc perdre
l’extrémité distalc du ce 5e article qui s’abaisse brusquement pour
s’étirer en un prolongement filiforme qui constitue le pédoncule
d’une griffe terminale (g) : ce pédoncule est très long et dépasse
de beaucoup le grand ongle du 5e article. La griffe terminale, qui
est seulement un peu plus courte que cei. ongle, s’insère en avant
d'un élargissement plissé en éventail, qui représente un disque
adhésif rudimentaire. Cette griffe longuement pédonculée corres¬
pond absolument à la griffe ou pièce médiane des autres Acariens,
el, selon Lohmann, l’animal, qui, pour grimper, emploie essentiel¬
lement ses pattes antérieures, se sert aussi bien de la griffe termi¬
nale que des ongles latéraux.
Les pattes postérieures III et IV, notablement plus minces et
plus longues, sont complètement cachées par le large abdomen :
elles sont construites sur le type normal, et leur article terminal
effilé porte une griffe grêle qui est bien plus courte que lui. Leur
avant-dernier article est muni ventralement d’une soie simple (s)
[et non d’une épine] (lig. 3).
Chez le mâle d’H. fusca [Lohmann, 1894, p. 88, pi. IV, fig. 9],
les pattes (fig. 4) antérieures I et II sont conformées comme chez
la femelle.
Dans les pattes postérieures III et IV, l’article terminal (5e)
— 503
montre des différences considérables, car il subit une modification
qui constitue nettement un stade de passage entre la forme ty¬
pique conservée par les pattes postérieures de la femelle et celle
anormale présentée, dans les deux sexes, par les pattes antérieures.
11 est réduit, comme chez ces dernières, à une courte pièce basale :
celle-ci porte de même un ongle externe (e) plus grand et un in¬
terne (i) plus petit, mais qui tous deux sont bien moins développés
que dans les pattes antérieures. Entre ces deux ongles, l’extrémité
distale du 5e article ne s’abaisse pas brusquement, mais se rétrécit
peu à peu, suivant un contour triangulaire, en un mince pédoncule,
qui ici reste court, sans atteindre une longueur remarquable,
et se termine par une griffe de taille normale (g). En outre, Loh-
Bulletin du Muséum , 2° s., t. II, 1930
33
— 504 —
mann figure, à la face ventrale du dernier article des pattes III
Fig. 4. — Hyadesia fusca Lohmann ($).
III, 3e patte. [D’après Lohmann].
du mâle, une dilatation discoïde en forme de ventouse (1).
Suivant Lohmann [1907, p. 369, pl. XXVIII, flg. 1 et 2], chez
VH. kerguelenensis femelle, dans les pattes antérieures I et II,
Fig. 5. — Ilyadesia kerguelenensis Lohmann (9).
I, lre patte gauche (côté externe); III, 3e patte. (D’après Lohmann).
le pédoncule de la griffe est court.: il ne dépasse que de très peu
la pointe du fort angle terminal (e) du 5e article ; la griffe elle-
f) K. Yiets [1927, Tierwelt Nord-u. Ostsee, Halacaridœ, p. 69] indique la pré¬
sence d’une semblable ventouse à l’article terminal des pattes I, II et IY (et non III).
— 505 —
même -(g) est seulement un peu plus courte que cet ongle. L’avant-
dernier article est pourvu d’une épine ventrale (a) puissante
(%. 5).
Dans les pattes postérieures 111 et IV, cet avant-dernier ar¬
ticle présente ventralement à la partie distale une soie simple (s)
[et non une épine]. La griffe est très puissante : sa longueur est
égale à celle de l’article terminal, ou même plus grande; elle porte
près de la base une dent accessoire pointue dirigée en avant, mais
qui n’est pas toujours développée chez les nymphes et les larves.
Hyadesia chelopus Trouessart (in schedis).
Le type de cette nouvelle espèce consiste dans la collection du
Dr E.-L. Trouessart, en un individu mâle trouvé sur desAlgues
fixées à un Chilon ( Acanthopleurci ) borbonicus Desh., de l’Océan
Indien.
Cet unique exemplaire, qui a une longueur approximative de
500 p, est en assez mauvais état de conservation et j’ai pu en étu¬
dier seulement les chélieères (en forme de pinces didactyles à mors
dentés) et les pattes (fig. G).
Aux pattes I et II, l’avant-dernier article (tibia) offre ventra¬
lement, à son extrémité distale, une courte et robuste épine (a);
le dernier (tarse) porte deux ongles latéraux, un grand externe (e)
et un petit interne (i) : entre eux prend naissance un très long
pédoncule qui, après avoir présenté un élargissement, se termine
par une griffe (g) beaucoup plus courte que l’ongle externe. Sur
ce tarse s’insèrent, en outre, quelques poils dont l’un, très long
et très fin, situé à la face dorsale, est si souple qu’il prend dans la
préparation une forme ondulée.
Aux pattes III et IV, l’avant-dernier article (tibia) présente
une soie simple (s) [et non une épine]; le dernier (tarse) se termine
par une forte griffe non pédonculée (et dépourvue de dent acces¬
soire basale).
A la face ventrale du dernier article des pattes III il existe un
disque acôtabuliforme analogue à celui dessiné par Lohmann,
à la même place, chez l’if, fusca.
Cet H. chelopus se distingue :
1° de l’if, uncinifer en ce que le tibia porte ventralement, à
son extrémité distale, une épine aux pattes I-II, une soie simple
aux pattes III-IV;
2° De VH. kerguelenensis par la grande longueur du pédoncule
de la griffe terminale aux pattes I-II et par le manque de dent
accessoire basale à la griffe des pattes III-IV;
3° De VH. fusca par l’absence, chez le mâle, de pédoncule à la
griffe des pattes III-IV;
— 506 —
4° De VH. algivorans par la forme et la disposition du pédoncule
de la griffe des pattes I-II, ainsi que parla brièvetéetla robustesse
des épines (i et a) du tarse et du tibia de ces mêmes pattes : au
contraire, par ces caractères VH. chelopus ressemble à VH. fusca.
— 507
Révision des Pachylomerus de la bégion méditerranéenne,
par M, F. Frade et Mme A. Bacelar (Mmc Frade).
NATURALISTES DU MUSÉE BOCAGE, LISBONNE.
Le genre Pachylomerus Ausscrer (1871), très riche en espèces
surtout, dans l’Amérique centrale et aux Antilles, s’étend du sud
des États-Unis au nord du Brésil. Hors de cette aire géographique,
on l’a trouvé au Japon et dans la région méditerranéenne occiden¬
tale, Dans celle-ci, on a signalé quatre espèces, placées autrefois
en d’autres genres, à savoir Adinopm ædipeaiorius Wcstwood
(1840), de, la Barbarie ( $), A. (tlgetianus Lucas (1846), de l’Al¬
gérie (Ç), Ummidea piceci Thorcll (1875), de l’Espagne (o*), et
Pachylomerus occidentalis E. Simon (1909), de 'ranger ($).
Cependant, la première était la seule espèce généralement
acceptée avant 1909, les autres faisaient partie de la synonymie
du P, aediflcalorius . De ce fait, les spécimens ($) trouvés par
Wcyers à Aguillas, province de Murcie (Simon, 1884), par Simon
â Cartlvagcne (1888), par Calderon à Séville (1890) et par le Lieut.
Nicholson à Lagos, côte sud du Portugal (Cambridge, 1907), ont
été enregistrés comme appartenant à cette espèce.
L’observation des femelles et de leurs terriers apportés par Ni¬
cholson à Cambridge, a laissé dans l’esprit de ce savant araehno-
logue de grands doutes au sujet de l’identification de ces spécimens
avec le P. ædi/icalorius.
Ayant été consulté, M. E. Simon a, pourtant, reconnu dans l’arai¬
gnée de Lagos l’espèce de Wcstwood. Et l’un de nous (A. Bacelar,
1927) s ( us l’influence de son autorité, n’a pas considéré autrement
les femelles de Pachylomerus récoltées dans le sud du Portugal
et de l’Espagne.
L’étude soigneuse que nous avons faite, au Muséum de Paris,
du matériel de la riche Collection E. Simon, grâce à l’obligeance
de MM. Ch. Gravier et L. Fage, et des spécimens Jque nous avions
récoltés au Portugal, nous a fait trouver des caractères qui per¬
mettent de séparer les Pachylomerus ibériques de ceux du Nord
de l’Afrique.
En admettant que le type de l’ Ummidea picea Th. soit vraiment
le mâle du Pachylomerus ibérique, nous adoptons dans notre travail
Bulletin du Muséum, 2e s., t. ITT, n° 6, 1931.
— 508 —
le nom spécifique établi par Thorell. Un spécimen (cf, n° 6181)
appartenant à la Collection E. Simon, capturé à Carthagène, dont
les caractères sont à peu près ceux rapportés par Thorell, semble
confirmer cet avis. Nous donnons ici pour la première fois le dessin
du palpe de ce spécimen.
I.o choix des caractères qui permettent la séparation des espèces
du genre Pachylomerus n’est pas une tâche facile. Westwood, en
donnant la description de son .4. ædificalorius, et en la comparant
avec l’espèce trouvé à Jamaica par M. Sells, a signalé la difficulté
par ces mots « ... it is closely allied as scarcely to présent, an y spé¬
cifie distinction beyond that of size ».
E. Simon, en 1909, a basé la distinction entre le P. ædificalorius
et son P. occidentalis sur la distribution des épines crochues des
tibias des pattes-mâchoires et sur le nombre des épines aiguës de
la face externe des tibias IV. Cependant, les Pachylomerus ibé¬
riques, en ce qui concerne ces caractères, montrent une variabilité
remarquable non seulement d’un individu à l’autre, mais aussi sur
les appendices du côté droit par rapport à ceux du côté gauche
d’un même individu.
En effet, le nombre d’épines de la face externe des pattes-
mâchoires varie entre 22 et 39 sur une douzaine d’exemplaires
observés. Chez les Pachylomerus de l’Algérie nous en avons compté
jusqu’à 42, et chez celui de Tanger, 28.
Le nombre d’épines de la face externe des tibias IV varie, chez
les Pachylomerus ibériques, de 0 à 5, et on trouve sur un même
individu 0-2 ou 3 à droite et 4 ou 5 à gauche. Chez le spécimen
de Tanger (P. occidentalis) nous avons trouvé 10 épines ainsi
que E. Simon l’avait signalé, et 0-1 épine chez les spécimens de
l’Algérie (P. ædificalorius).
NoLrc étude sur la variabilité des Pachylomerus ibériques a été
poussée jusqu’à comparer la forme en chaque exemplaire des
articles correspondants des pattes de la même paire, et nous y
avons constaté un polymorphisme*considérable.
La distribution des épines des métatarses IV, face externe,
offre aussi une variabilité remarquable, à droite et à gauche :
5-6, 7-9, 9-10, 4-5, 7-7, 8-12, etc.
Dans toute cette variabilité, on est frappé par la constance
presque absolue du nombre et de la disposition des soies, raides,
de la face supérieure des patellas des pattes-mâchoires : 3-3 chez
les Pachylomerus de la Péninsule ibérique (P. pic.eus), 6-6 chez les
P. ædificalorius et 5-5, flanqués d’autres soies sur les marges antéro-
et postéro interne, chez le P. occidentalis. La grandeur relative
des yeux et leur disposition semblent être aussi des caractères
à retenir pour la séparation des espèces.
— 509
Pachylomerus ædificatorius (Westwood), 1840.
Actinopus ædificatorius Westwood, Tr. Ent. Soc., vol. III, 1840; $, Barbarie.
A. algerianus Lucas, Expi. Sc. de l’Algérie, Zool., I, 1846, p. 96, PI. 1, fig. 5 ; Q, Bône.
Pachylomerus ædificatorius, E. Simon (pars), Histoire Naturelle des Araignées , 2e éd.
T. 1, p. 86-89, 1892; 9, Nord de l’Afrique.
Provenance : Algérie.
Diagnose : $ adultes; longueur totale 25 mm; céphalothorax,
longueur 11 mm; a* inconnu. Yeux (fig. 1) en ligne fortement pro-
Fig. 1. — Aire oculaire du Pachylomerus ædificatorius Westw.
Fig. 2. — Patella du palpe du P. ædificatorius, vue en dessus.
curvée, les médiants séparés l’un de l’autre par un espace presque
égal à leur diamètre, et des latéraux antérieurs dans le rapport de
trois fois leur rayon, et aussi grands que la moitié de ces derniers;
latéraux antérieurs séparés des postérieurs par un espace plus
grand que leur diamètre.
Yeux postérieurs en ligne presque droite, plus longue que celle
des antérieurs, les médiants ovalaires, de même diamètre que les
latéraux antérieurs et plus gros que les latéraux postérieurs.
Pattes-mâchoires : Patellas (fig. 2) pourvues d’un tubercule
marginal au tiers externe (intérieur et garnies d’une série médiane
de 6 soies raides; tibias avec un nombre variable (42, environ),
d’épines très fortes, crochues, sur la face externe, irrégulièrement
rangées.
Tibias IV avec 1 épine médiane sur la face externe ; métatarses
IV avec un nombre variable d’épines sur la face externe.
Coloration : céphalothorax et pattes d’un brun très foncé, bril¬
lant et transparent; abdomen noir, opaque et mat, granuleux
et pileux.
Terrier doublé de soie, muni d’un opercule d’entrée demi-cir¬
culaire, et sans opercule -interne. .
- 510 —
Pachylomerus piceus (Thorell), 1875.
Ummidia picea Thorell, Tijdsch. Enlnm. Soc ., XVIII, 1875; Kongl, Sv. Vet. Akad
Handl., 13, n° 5, p. 121, 1875; rj, Torre vieja (Alicante).
Pachylomerus cedificatonus E, Sim ou, Ann. Soc. Enl. Belg. XXVIII, p. ccxxxi, 1884;
Ç, Murcia. Ad. Soc. Linn. Bordeaux,' XLII, p,379, 1888 (pars); 9, Cartagena. Cal de -
ron, S., Ad. Soc. Esp.Bist. Nat., XIX, p. 77, 1890: 9 , SevilJa. E. Simon, Hist.Naf.
Araignées, 2e éd., I, p. 86-89 (pars), 1892; Sud de l’Espagne. Cambridge, O. P.,
Proc. Zool. Soc. Lond., p. 817, pl. I, fig. 1-6,1907; V, Lagos (Portugal). Bacelar, A.,
Bull. Soc. Portugaise Sc. Nat., X, n0 8, p. 100-103, fig. 1, 1927; Assoc. Espanola
Prog. cien.. OaûP, p. 195-108, Üg. 1, 1927; Ç, Algarve (Portugal) et Ayamoute (Es¬
pagne). Buu. Soc. Portugaise Sc. Nat., X, n° 17, 1928; 9, Portugal.
Provenance : Côte sud du Portugal et de l’Espagne.
Diagnose : 9 adultes; exemplaires de la Coll. E. Simon et du
Musée Bocage.
Longueur totale 20 mm; céphalothorax, longueur 12 mm.
Yeux antérieurs (fig. 3) en ligne faiblement procurvée, les mé-
Fig. 3. — Aire oculaire du Pachylomerus piceus (Thor).
Fig. 4. — Patella, du palpe du P. piceus, vue en dessus.
diants ronds, séparés l’un de l’autre par un intervalle égal à leur
diamètre, et des latéraux par une distance aussi grande que 3 fois
leur rayon, plus petits que la moitié de ces derniers; latéraux
antérieurs séparés des latéraux postérieurs par un espace presque
aussi grand que leur de mi -diamètre.
Yeux postérieurs très petits, en ligne presque droite, n’excédant
pas celle des antérieurs, les médians plus petits que les latéraux,
coupés obliquement en arrière.
Pat tes -mâchoires : Patellas (fig. 4) pourvues d’un tubercule
marginal au tiers externe antérieur et garnies d’une série médiane
de 3 soies raides (sub-basale, sub-centrale et sub-apicale); tibias
avec de fortes épines crochues, sur la face externe, variables en
nombre et en disposition.
Métatarses IV avec des épines (3-10) sur la face externe, va¬
riables en nombre et en disposition.
— 511
Tibias IV, avec un nombre variable (0-5) d’épines sur la face
externe, diversement distribuées.
Coloration : céphalothorax et pattes I-III d’un brun foncé, bril¬
lant et transparent, pattes IV parfois d’un brun très foncé; abdo¬
men noirâtre, opaque et mat, granuleux et pileux.
Terrier (fig. in A. Bacelar, 1927) doublé de soie, muni d’un oper¬
cule d’entrée demi -circula ire et d’un opercule interne de même
configuration, séparant le fond du tube d’une petite loge, sans
doublure soyeuse, où l’on trouve des débris d’insectes.
Diagnose du a* spécimen type, récolté à Torre vieja (Espagne),
par N. WesLing, d’après Thorell : ad. Long. 12 mm; céphalo¬
thorax, long. 6 1/2 mm.
Cephalothoraee nigro-piceo, supra crasse rugoso ; slerno, labio,
Fig. 4 bis. — Patte-machoire du mâle du P. piceus, vu du côté externe.
maxillis et coxis subter testaceo-fuscis, peclibus præierea subpiceis,
apice clarioribus, 4 -ti paris cephalothoraee circiter duplo et dirnidio
longioribus, abdomine sub-lestaceo-nigrlcanti, granulis parvis suam
quodque setam brevem gerentibus consperso. Palpi extensi ad basin
metatarsorum 1 -mi paris pertinent : lestaceo-picei, parle femorali
nigro-picea, hoc parte patellam cum tibia 3 : lii longitudine æquanli;
pars patellaris non duplo longior qiiarn lalior apice, pars tibialis
patellam + 1/3 tibiæ 3-tii paris longitudine æquans, subter incras-
sala et setosa ; pars tarsalis breuissirna , parum longior quam lalior,
deorsurn curvata; bulbus eâ paullo tatior, brevior quam lalior , in
spinam sat lenuem simpticem, ipso bulbo longiorem excurrens.
Cette description s’accorde avec les caractères d’un mâle (cf,
n° 61S1) appartenant à la collection E. Simon, capturé à Cart.ha-
gène (Espagne). La figure 4 bis montre le profil du palpe droit, vu
du côté externe.
— 512 —
Pachylomerus occidentalis E. Sim., 1909.
Pachylomerus occidentalis E. Sim. Mém. R. Soc. Esp. Rist.Nat., t. IV, Mém, Ie, 1909.
Diagnose : $ adulte, type de l’espèce appartenant à la Collec¬
tion E. Simon.
Longueur totale 17 mm.; céphalothorax 9 mm; d* inconnu.
Yeux antérieurs (fig. 5) en ligne procurvée, les médians séparés
l’un de l’autre par un espace aussi grand que leur diamètre, et
des latéraux par un intervalle de cinq fois leur rayon; latéraux
antérieurs séparés des latéraux postérieurs par un espace beau¬
coup plus grand que leur diamètre. Yeux postérieurs en ligne net¬
tement recurvée n’excédant pas celle des antérieurs, les médiants
Fig. 5. — Aire oculaire du Pachylomerus occidentalis E. Sim.
Fig. 6. — Patella du palpe du F. occidentalis vue en dessus.
presque de la taille des latéraux du même rang, blancs et plans,
sub-circulaires, tronqués droit en arrière.
Pattes-mâchoires : Patellas (tig. 6) sans tubercule marginal au
tiers externe, garnies d’une série médio-dorsnle de 5 soies raides
prolongée du côté interne, en avant et en arrière, par deux autres
séries irrégulières de soies plus petites; tibias avec 28 épines cro¬
chues, sur la face externe, moins fortes que celles des autres deux
espèces. Métatarses et tibias IV, face externe, respectivement avec
8 et 10 épines aiguës. Coloration ne différant pas beaucoup de
celle des autres espèces : céphalothorax noirâtre et pattes plus
foncées; abdomen noir livide, pileux.
Terrier inconnu.
Description de deux nouvelles crevettes de Chine,
par M. Shou-Chie Yü.
Arete intermedius nov. sp.
Le corps est très comprimé latéralement ; le rostre, assez large
à la base, est très convexe au bord supérieur et atteint le quart ou
le tiers du dernier article du pédoncule antennulnire ; la carapace
se courbe en bas de sa partie antérieure vers le rostre; l’épine
exlra-comécnne a presque la mémo longueur que le diamètre
antéro-postérieur de la cornée.
Le pédoncule antennulaire s’étend à l’extrémité distale du pédon¬
cule antennaire ou le dépasse faiblement, son dernier article est
environ le double du deuxième; le fouet externe porte 7 segments
avant de se bifurquer; le stylocérite est un peu plus court que le
pédoncule antennulaire; le scaphocérite a sa lamelle aussi longue
que le stylocérite et sa pointe aiguë du bord externe aussi longue
que le pédoncule antennulaire. La troisième maxillipède dépasse
ce dernier de la moitié de son article distal.
L’ischiopodite de la grande patte est plus large que long et armé
de deux épines dorsales et une épine ventrale; le méropodite, plus
long que large, est rectangulaire vu latéralement ; le carpopodite
est conique, la pince est un , peu plus de 2 fois aussi longue que
haute et sa paume est un peu plus de 2 fois aussi longue que les
doigts ; le doigt immobile porte un seul volumineux tubercule à la
moitié de son bord interne; les doigts se courbent au sens contraire,
c’est-à-dire que le doigt immobile se courbe en haut et l’autre
mobile se courbe en bas, de sorte que celui-ci est tombé en dedans
de la courbure de celui-là quand la pince est fermée.
Le carpe de la deuxième patte a le premier article plus long que
le quatrième qui est environ aussi long que la somme des deuxième
et troisième articles, ce dernier est, le plus court.
Les pattes de la troisième paire et de la quatrième paire ont le
méropodite armé d'une épine à son apex inférieur distal et le pro-
podite de plusieurs spinules le long de son bord inférieur. Le méro¬
podite do la cinquième patte est dépourvu d’épine. Le dactyle de
toutes les pattes postérieures est nettement bifide.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 6, 1931.
Cette espèce est considérée comme une forme intermédiaire entre
VArelc indiens Cont. (Fauna Mald. Lace. Arc bip., II, 4, p. 863,
1905) et de 1 ' Arele dorsalis Stimpson {Proc. Ac. Phil., p. 32, 1860);
elle se distingue du premier par le rostre beaucoup plus court et le
propodite de la troisième patte garni d’une douzaine de petites
spinules, et du second par le rostre plus long, par le carpocérite à
la même hauteur que le pédoncule antennulaire, par le doigt fixe
de la grande pince armé d’un seul volumineux tubercule à la moitié
Fig. 1. — Arete interwedius riov. sp. : A, grande patte de la première paire; B, deuxième
^ patte; C, troisième patte montrant l’épine inférieure distale du méropodite et les
spinules du propodite.j
proximale de son bord interne, et par le méropodite de la troisième
patte garni d'une épine beaucoup plus proéminente et plus forte
à son apex inférieur distal.
Longueur du corps . 12 à 13 millimètres.
Longueur de la grande pince . 5 —
Hauteur — — — . 2,2 —
Lieu de récolte : Amoy ?
Spirontocaris sinensis nov. sp.
Le rostre s’étend tout droit en avant jusqu’à l’extrémité distale
du deuxième article du pédoncule antennulaire, il est très grêle et
— 515 —
un peu plus large dans la partie proximale que dans la partie di-
tale ; son bord supérieur porte 4 ou 5 dents grosses dont la première
est située au-dessus du bord orbitaire et la dernière un peu plus
éloignée de la pointe que de celle qui la précède; le bord inférieur
du rostre porte deux dents minuscules près de sa pointe et va hori¬
zontale ment de l’angle orbitaire à la première dent placée au delà
du milieu de la distance entre la dernière dent du bord supérieur
et la pointe.
La carapace, beaucoup plus longue que le rostre, porte seulement
une épine anlennoire; l’angle pterygostomien est arrondi et n’a pas
d’épine. Le toison est pourvu de 4 paires d’épines dorsales; son
bord postérieur se termine en pointe triangulaire et est armé de
deux paires d’épines latérales; les 2 soies plumeuses sont un peu
plus courtes que les épines latérales internes et beaucoup plus
grandes que les épines latérales externes.
Le fouet antônnulaire externe dépasse le scaphocérite d’une
portion de sa partie trapue laquelle est beaucoup plus développée
c & A
Fig. 2. — Spirontocaris sinensis nov. sp. • A, carapace avec rostre;
B, carpe de la deuxième patte; C, scapliocérite.
que celle de l’autre espèce de ce genre obtenu en Chine; chacun
des trois articles du pédoncule anlennulaire porte dorsalement
une épine au bord antérieur; le stylocérite est large et n’atteint
que l’extrémité distale du premier arLicle. Le scaphocérite est plus
long que le pédoncule anl.eimaivc, son bord interne se courbe aux
deux extrémités mais un peu plus fortement à la partie proximale,
son bord antérieur est obliquement arrondi et l’épine terminale
du bord externe en atteint presque sa hauteur. La mandibule porte
un palpe en deux articles peu développé. La troisième maxillipède
— 516 —
dépasse do peu le scaphocéritc et est garnie de 5 grandes épines
à son extrémité.
La première paire de pattes s’étend presque à l’extrémité du
pédoncule antennairc; sa paume, un peu gonlléc dépasse les doigts
en longueur. La deuxième patte arrive à l’extrémité de la troisième
maxillipède; son carpe contient 7 articles, le premier égale le
deuxième, mais esL plus court que le troisième, lequel est un peu
plus long que le quatrième et le cinquième, le sixième est le plus
court, le dernier est environ de la même longueur que le troisième.
La troisième paire de pattes s’étend à l’extrémité de la deuxième,
son rnérus est armé d’une épine vers le bout du bord inférieur, son
dactyle se termine en deux griffes et porte trois épines au bord
inférieur.
Cette espèce est très semblable au Spirontocaris gracilirostris
(Stimpson), mais se distingue de celui-ci d’abord en ce qu’elle est
dépourvue, contrairement à l’autre, de l’épine ptérygosto mienne,
puis par le rostre dont la dentition est plus haute chez le Spironlo-
caris graciliroslris que chez elle.
Longueur du corps
Lieu de récolte... .
9 millimètres.
Chefoo.
— 517 —
Liste de coquilles recueillies par M. E. Aubert de la Rue
aux îles Kerguelen, Saint-Paul et de la
N OU V ELLE- A MSTERDAM (Wiï),
par M. Ed. Lamy.
M. Edg. Aubert de la Rue a recueilli en 1931 aux îles Kerguelen,
Saint-Paul et de la Nouvelle-Amsterdam une petite série de co¬
quilles : le Muséum de Paris possédait d’assez nombreux Mol¬
lusques de Kerguélen, grâce aux récoltes faites en 1909 par M. Ral¬
lier du Baty (1) et en 1913-14 par M. J. LorancheL (2), mais il
n’avait pas de représentants de la l'aune malacologique de Saint-
Paul et d’Amsterdam, étudiée jadis par Ch. Vélain (3).
Iles Kerguelen.
(février-mars 1931).
Hemiarthrum setulosum Carpenter mss., Dali (1876, in Kid-
der, Nat. Hist. Kerguelen, Bull. U. S. Nat. Mus., III, p. 44). —
Port Jeanne-d’Arc : 4 individus recueillis dans les trous de rochers
dans les bancs de Moules.
Trophon Philippianus Dunlcer mss., Kobclt (1878, in Martini
u. Chcmnitz, Conch, Cab., 2e éd., Purpuraeea, p. 277, pl. LXXII,
11g. 4-5). — Port Jeanne-d’Arc : 6 irxd.
LiEviLiTTORiNA CALiGiNOSA Gould [ Liltorina ] (1849, Proc. Bos¬
ton Soc. Nat. Hist., III, p. 83). — Port Jeanne-d’Arc : 17 ind.
Margarella expansa Sowerby [ Margarita ] (1837, Conchol.
Illuslr., flg. 16-17). — Isthme de PorL Jeanne-d’Arc : 3ind. recueillis
sur fond de sable par grande marée.
Nacella (Patin ella) keiiguelenensis E. — A. Smith \Patella ]
(1879, Moll. Kerguelen, Phil. Trans. R. Soc. London, GLXVIII,
P) 1910, Ed. Lamy, Bull. Mus., XVI, pp. 198-204.
(*) 1915, ibid., XXI, pp. 68-76.
(3) 1877, Ch. Vélain, Arc/n ». Zooï. exp. H g°n., VI, pp. 1-144, p]. II- V.
Bulletin du Muséum., 2e s., t. III, n° 6, 1931.
— 518 —
p. 177, pl. IX, fig. 13-13 a). — Baie des Swains : 5 ind.; Port
Jeanne-d’Arc : 13 ind.
N ac ella (Patinella) fuegiensis Reeve [ Patella ] (1855,
Conch. Icon., VIII, Patella , pl. XXVIII, fig. 73 a- b). — Port
Jeanne -d’Arc : 8 ind.
Siphonaria lateralis Coutliouy mss., Gould (1846, Proc.
Boston Soc. Nat. Hist., Il, p. 153). — Port Jeanne-d’Arc : 5 ind.;
Chenal de Buenos-Ayres : 10 ind.
Siphonaria redimiculüm Reeve (1856, Conch. Icon., IX,
Siphonaria, pl. V, Fig. 24 a-b). — Port Jeanne-d’Arc : 2 ind.
Endodonta (Amphidoxa) Hookeri Reeve [Hélix] (1854,
Conch. Icon.. VIT, Hélix, pl. GCVIII, fig. 1474). — Dôme Rouge :
nombreux individus,
Mytilus Magellan ic us Chemnitz (1783, Conch. Cab., VIII,
p. 162, pl. LXXXIII, fig. 472-473). — Port Jeanne-d’Arc : 3 ind.
et 3 valves.
Mopiolarca trapezina Lamarck [ Modiola ] (1819, Anim. s.
vert., VI, lre p., p. 114). — Port Jeanne-d’Arc : 1 ind.
Modiolarca minuta Dali [ Kidderia ] (1876, Ividder, Nat. Hist.
Kerguelen, Bull. U. S. Nat. Mus., III, p. 46). — Kerguelen : 1 ind.
Las/ea ruera Montagu [ Cardium ] (1803, Test. Bril., p. 83, pl.
suppl. XXVII, fig. 4). — Port Jeanne-d’Arc : 13 ind.
Cyamium commune Thiele (1912, Deutsche Südpolar Exped.,
1901-1903, Bd. XIII, Zool. V, p. 255, pl. XVIII, fig. 22-22 a). —
Isthme de Port Jeanne-d’Arc : 15 ind.
Anatina elliptica King et Broderip (1831, Zool. Journ., V,
p. 335). — Isthme de Port Jeanne-d’Arc : 10 ind. recueillis par
grande marée sur fond de sable.
Ile Saint-Paul
(avril 1931).
Isciinochiton Bergoti Vélain [ Chiton ] (1877, Arch. Zool. exp.,
VI, p. 123, pl. IV, fig. 19-20). — Saint-Paul : 4 ind.
Murex (Ocinebra) Hermanni Vélain (1877, Arch. Zool. exp.,
VI, p. 99, pl. II, fig. 3-4). — Saint-Paul : 1 ind. recueilli à marée
basse sur les rochers au fond du cratère.
Murex (Ocinebra) tritonidea Vélain [ Trophon ] (1877, Arch.
Zool. exp., VI, p. 101, pl. II, fig. 6-7). — Saint-Paul : 1 ind. recueilli
à marée basse sur les bords du cratère.
— 519 —
Purpura Dumasi Vélain (1877, Arch. Zool. exp., VI, p. 102,
pl. II, fig. 12-15). — Saint-Paul : une centaine d’ind. recueillis à
marée basse sur les rochers au fond du cratère et appartenant
aux variétés midi i striata, semicostata, cincla.
Purpura Magellani Vélain (1877, Arch. Zool. exp., VI, p. 104,
pl. II, fig. 8-9). — Cratère de l’île Saint-Paul : 16 ind., à coquille
élancée, correspondant à la forme typique.
Ranella (Argobuccinum) proditor von Frauenfeld [ Bursa ]
(1865, Verhandl. Zool. Bolan. Gesell. Wien, XV, p. 894; 1877,
Vélain, Arch. Zool. exp., VI, p. 100, pl. II, fig. 5). — Saint-Paul :
4 ind.
Gibbula Lacazei Vélain [Margarita] (1877, Arch. Zool. exp.,
VI, p. 118, pl. IV, fig. 4-5). — Saint-Paul : 25 ind. recueillis à ma¬
rée basse sur les bords du cratère.
Phasianella Velaini nov. nom. = Ph. breuis Vélain (1877,
Arch. Zool. exp., VI, p. 117, pl. IV, fig. 3). — Saint-Paul : 1 ind.
recueilli à marée basse sur les bords du cratère. — Je propose
d’appeler Ph. Velaini cette petite coquille naticiforme, d’une colo¬
ration rose carminée, car il existait déjà antérieurement deux
Phasianella breuis, l’un de C. B. Adams ( = Ph. a/finis C. B. Ad.),
l’autre de d’Orbigny (= Ph. brcuissinia Tryon).
Helctontscus depstus Reeve [ Paiellci ] (1855, Conch. Icon.,
VIII, Palella, pl. XXXI, fig. 85 a-b; 1877, Vélain, Arch. Zool.
exp., VI, p. 122, pl. IV, fig. 13-15). — Saint-Paul : 8 ind.
Fissurella mutabilis Sowerby (1834, P. Z. S. L., p. 127; 1835,
Conchol. Illustr., fig. 67-70; 1877, Vélain, Arch. Zool. exp., VI,
p. 121, pl. IV, fig. 11-12). — Saint-Paul : 11 ind. recueillis à marée
basse au fond du cratère.
Glyphis austraeis Krauss [ Fissurella ] (1848, Südafrik, Moll.,
p. 67, pl. IV, fig. 10; 1877, Vélain, Arch. Zool. exp., VI, p. 120,
pl. IV, fig. 9-10). — Saint-Paul : 5 ind. recueillis à marée basse
au fond du cratère.
Marinula nigra Philippi var. minor Vélain (1877, Arch. Zool.
exp., VI, p. 125, pl. IV, fig. 25). — Saint-Paul : 3 ind. recueillis à
marée basse sur les bords du cratère.
Lasæa rubra Montagu [ Cardium ] (1803, Test. Bril., p. 83,
pl. suppl. XXVII, fig. 4). — Saint-Paul : très nombreux ind.
recueillis sur les rochers du pourtour du cratère.
Bulletin du Muséum, 2" s., t. III, 1931.
34
— 520 —
Ile de la Nouvelle-Amsterdam.
[(avril 1931).
Purpura Magellani Vélnin (1877, loc. cil.). — Amsterdam :
1 ind. de la variété plus courte et plus renflée.
Ranella (Argobuccinum) proditor von Frauenfeld [Bursa]
(1865, loc. cil.; 1877, Vélain, loc. cil.). — Amsterdam : 1 ind.
Gibbula Lagazei Vélain [ Margarita ] (1877, loc. cil.). — Ams¬
terdam : 2 ind.
Helcioniscus depstus Reeve [ Palella ] (1855, loc. cil.; 1877,
Vélain, loc. cit.). — Amsterdam : nombreux jind. sur les rochers
au bord de la mer.
— 521 —
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928.
Plantes du Sahara central (l),
par M. lis Dr René Maire.
M. le professeur Lecomte et M. Monod ont bien voulu nous
confier l’étude des plantes recueillies par ce dernier au cours de
ses explorations dans le Sahara central (Mission Augiéras-
Draper). Nous donnons ci-dessous la liste des plantes de cette
région (Hoggar et Tanezrouft jusqu’au pied de l’Adrar des Iforas)
récoltées par M. Monod et déterminées par nous, dans l’ordre de
la classification d’ENGLER, avec l’indication des localités où elles
ont été recueillies, et les noms indigènes (arabes et tamacheks)
notés par le collecteur. Nous avons donné ces derniers tels qu’ils
ont été notés; pour certains d’entre eux, toutefois, manifestement
erronés, nous avons indiqué les confusions laites.
BIBLIOGRAPHIE
La bibliographie antérieure à 1917 est relevée dans le travail de Diels, Beitrâge zur
Flora der Zentral-Sahara und dire Pflanzengeographie (Engler’s Bot. Jahrb., 54, Bei-
blatt n° 120, p. 51-155), auquel nous renvoyonsle lecteur. Parmiles travaux postérieurs
on consultera utilement, les suivants ;
C. Kim an, Au Hoggar, Paris, 1925.
H. GeYe von Schweppënbüeg, Baume und Strâuclier in der végétation der Tuareg-
Ber gland es, Mitt. Deutseher Dendrolog. Gcsellscb., nü 29, 1920; Zur Pilanzengeo-
grapbie der inneren Sahara, Peterananns Mitteilongen, 66, p. 260, 1920.
R. Maire, La végéLation et la flore du Hoggar, C. R. Ac., 186, p. 1680, 18 juin 1928;
Contributions à l’Étude de la Flore de l’Ai'rique du Nord, fasc. 14, 16, 17, lu Bull.
Son. Ilist. Not. Afr. Nord , 20, p. 12, p. 171 (1929), 21, p. 30 (1930); Un voyage bota¬
nique dans le Sahara central, Acad. Sc. Coloniales, tirage à part, Paris 1929.
Ustilaginaceæ.
Surosporium catharticum R. Maire, n. sp.- — Sori in ovariis
elongalis glumas et glumellas valde superaniibus evoluti, membrana
(9 Les plantes plus spécialement soudanaises feront l’objet d’une note ultérieure.
N.d.l.r.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 6, 1931.
522
tenui obvoluli, atri; sporæ in gtomerula polyspora, ellipsoidea,
usqae ad 80 X 55 g, conglohalæ, exlernæ in facie libéra valide ver-
rucosæ, in facie inlerna minutissime verruculosæ, inter næ undique
minulissime verruculosæ, fere Issues, omnes sub lente branneæ, sub-
globosæ l. subang alaise, inierdum ellipsoideæ , 8-11 x 7-10 t*, cpis-
porio c. 0,75 [z crasso induise.
Hab. in ovariis Cenchri calhartici Del.
Sahara méridional : Tilemsi, au sud d’In Rhar, n° 467.
Obs. Affine aux S . Synlherismae (Peck) Farlow et S. Euerharlii
(Rav.) Eli. et Gall. Il diffère du premier par ses sores développés
dans une galle ovarienne, du second par ses balles de spores se
désagrégeant rapidement, à spores internes finement verruqueuses,
à spores externes fortement verruqueuses sur la face libre.
Polypodiaceæ.
Adiantum capillus-Veneris L. — Tassili-n-Adrar, falaise
humide à Tigueurt, nos 269, 270, 271, 272.
Gnetaceæ.
Ephedra altissima Desp. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
nos 82, 66, 81.
Nom tamachek : tasekra.
Ephedra major Host. var. suggarica Maire — Hoggar : Atakor-
n-Ahaggar, n° 98.
Nom tamachek : tematart.
Potamogetonaceæ.
Potamogeton perfoliatus L. — Tassili-n-Adrar, Tigueurt,
dans les sources, n° 281.
Potamogeton pusillus L. — Hoggar : Tamanghasset, mare
du jardin du poste, n° 17.
Gramineæ.
Rottboellia hirsuta (Forsk.) Vahl. — Tanezrouft méridional,
région du Tadak, au sud de Tisserlitine, n° 402.
Nom arabe : m’rameleh.
Nom tamachek : rzedidj.
Andropogon laniger Desf. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 59. — Tassili-n-Adrar : In-Azaoua, n° 262; Oued-en-Neüs,
n» 309.
Nom arabe : el edrir.
Nom tamachek : teberint.
— 523 -
Andropogon annulatus Forsk. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 171.
Nom tamachek : taïLemt.
Andropogon hirtus L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 127.
Nom tamachek : ehadjeri.
Andropogon foveolatus Del. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
no 180.
Nom tamachek : ehedjeri.
Panicum turgidum Forsk. — Tassili-n-Adrar ; In-Azaoua,
n° 260; Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 176.
Nom arabe : morkeba.
Nom tamachek ;• ai’ezou.
Cenchrus catharticus Del. — Tanezrouft méridional, n° 339;
Tilemsi, au sud d’In Rhar, n° 467.
Cenchrus Prieuri (Kunth) Maire. — Pennisetum Prieurii
Kunth. — Tanezrouft méridional, région du Tadak, au sud de
Tisserlitine, n° 41 1.
Nom arabe : weseg.
Nom tamachek : wesedj.
Pennisetum Chudeaui Maire et Trabul, n. sp. — Annuum ;
caules erecti ramosi, usque ad inflorescentiam vaginis lecli ; vaginæ
lalæ, pilis in tuberculo inseriis præditæ; ligula e pilis brevibus valde
conferlis constans ; lamina c. 10 mm. lala , margine scabra, subden-
liculala, pilis basi tuberculatis laxe villosa. Panicula spiciformis,
conferla, 40-65 mm. longa, pedunculo villoso suffulla ; rhachis vil¬
losa. Involucrurn sessile e setis inæqualibus constans; sélæ iniernæ
basi plumosæ, guarani una usque ad 8 mm longa , cæieræ breviores,
spicula subduplo longiores. Spiculæ brevissime pediccüatæ, solita-
riae, sæpius e flore hermaphroditico unico el flore abortivo ( spiculæ
unifions), rarius e flore hcnnaphrodilico et flore masculo constantes
( spiculæ bifloræ). Spiculæ anifloræ flos abortiuus ad glumam uni-
cam 1 -nerviam auguste lanceolalam vix dimidiam florem herrna-
phrodilicam æq liante rn reduclus. Spiculæ bifloræ c. 4 mm, lorigæ,
glumæ 2 minulissimæ æquales hyalinæ: floris hermaphrodüici glu-
mella inferior 5-nervia, ovata, mucronala, apice scabra, dorso lævis
nilida; floris masculi hermaphroditicum æquanlis glumella inferior
lanceolala, 1 nervia, mucronala. Aniheræ lineares, apice bilobæ lobls
barbalis.
Aïr ; abondant dans le Kori au S. d’Agadès (Chudeau, 19 no¬
vembre 1905).
Pennisetum Chudeaui Maire et Trabut ssp. Monodii Maire,
n. ssp. — A typo recedil spicis minoribus el præcipue glumella floris
masculi laiiore 3-nerma ( nec 1 -nervia).
— 524 —
Izelilene, lisière de l’Adrar des Ifoghas, nos 347, 349, 362.
Pennisetum orientale Rich. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 93.
Nom tamachek : illel.
Chloris meccana Hochst. — Tanezrouft méridional, n° 320.
Cynodon Dactylon (L.) Pers. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 119; Tamanghasset, n° 16.
Nom tamachek : tadjemaït.
Pappophorum scabrum Kunth. — - Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 166.
Nom tamachek : tazmé.
Pappophorum cenchroides Licht. — Tanezrouft méridional,
région du Tadak, au sud de Tisserlitine, n° 415.
Polypogon monspeliensis (L.) Desf. — Hoggar : Tamanghas¬
set, n° 194.
Nom arabe : bou rarda.
Aristida ciliata Desf. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 100.
Nom tamachek : aaradj.
Aristida sahelica Trabut. - — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
no 172.
* Nom tamachek : aaradj.
Aristida Adscensionis L. var. pumila (Dec.) Coss. — Tas-
sili-n-Adrar, Oucd-en-Nefls, n° 315. — Tanezrouft méridional,
région du Tadak, au sud de Tisserlitine, n° 414.
Tilemsi, région d’In Tassit, n° 469.
Nom arabe : sebib el aoud.
Aristida plumosa L. var. floccosa Coss. et Dur. — Tilemsi,
région d’In Rliar, n° 461, Kabara, près de Tombouctou, n° 611.
Piiragmites communis Trin. var. isiacus (Del.) Coss. —
Hoggar occidental : Silet, n° 247, Tassili-n-Adrar : Tigueurt,
n° 268.
Nom arabe : cl era.
Nom tamachek : haïmes.
Dantiionia Forskahlei (Vahl) Trin. — Région d’Asselar,
Tilemsi, n° 456.
Nom arabe : rabia (er-rebia, l’herbe).
Nom tamachek : elemouz.
Eragrostis pilosa (L.) P. B. — Tanezrouft méridional, n° 337.
Eragrostis bipinnata (L.) Muschler. — E. cynosuroides (Retz)
R. et Sch. — Hoggar : Tamanghasset, dans une séguia, n° 196.
Nom arabe : diss.
Nom tamachek : taïssest.
525 —
Cyperaceæ.
Scirpus Holoschoenus L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
nos 108, 140.
Nom ta mâche k : ilgua.
Cyperus lævigatus L. — Hoggar occidental : Silet, n08 2 36,
246; Tassili-ri-Adrar, Tigueurt, lieux humides, n° 280.
Nom arabe : soumer.
Nom tamachck : ilege (confusion avec Scirpus Holoschœnus L.).
Cyperus conglomeratus Rottb. — Entre le Timétrine et
Asselar, sables, n08 409, 410, 418. — Tilemsi, n08 451, 452, 455, 454.
Nom arabe : bous cl begra.
Nom tamachck ; teleguit.
Amaryllidaceæ.
Pancratium Saharae Coss. — Hoggar, oued Aguenar, n° 190
(leg. V. Besnard).
Nom arabe : msal-ed-dib.
Nom tamachek : te h lelit-n-bcggi.
Urticaceæ.
Forskahlea tenacissima L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 55.
Nom tamachek : tarment.
Moraceæ.
Ficus carica L. — Hoggar occidental : Silet, planté, n° 244.
Nom arabe : kerma.
Nom tamachek : tahart.
Nyctaginaceæ.
Boerhavia verticillata Poire t. — Hoggar : Atakor-n-Ahag-
gar, n° 116.
Nom tamachek : areggoum.
Boerhavia repens L. — Atakor-n-Ahaggar, n° 88; Tanez-
rouft méridional, n08 255, 323; Hoggar occidental, n° 213.
Nom arabe : adebeïdeb.
Nom tamachek : ibedebet, bedevit.
Boerhavia agguutinans Batt. et Trab. — Hoggar, Atakor-
n-Ahaggar, n° 34; Tamanghasset, n° 45.
Nom tamachek : abcdevit.
- 526 —
Amar antace æ .
Aerva tomentosa Forsk. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 67; — Tassili-n-Adrar : In Azaoua, n° 263; Oued-cn-Nefis,
n° 288; — entre Silet et Timmissao, n° 248; — Timétrinc, n08 4 38,
437, 435.
Nom arabe : tamilla.
Nom tamachek : temekerkost.
Amaranthus polygamus L. — Hoggar : cultures à Taman-
ghasset, n° 31.
Ghenopodiaceœ.
Beta Monodiana Maire, n. sp. — Ab affinibus B. patellaris
Moq.-Tand ., B. procumbens C/ir. Sm., B. diffusa Coss., recedit
foliis rhomboideis haud cordaiis; laciniis calpcinis lalissime ovalo-
triamjularibus disco hemisphærico ualde brevioribus.
Hoggar ; Atakor-n-Ahaggar, n° 114.
Nom tamachek : aounesmimt.
Cette plante est surtout affine au B. patellaris Moq. auquel,
mieux connue, elle devra peut-être être subordonnée. Le B. patel¬
laris est assez polymorphe, mais nous n’en avons jamais vu de
spécimens avec les feuilles supérieures rhomboïdales non cordées
ou au moins tronquées à la base du limbe.
Atriplex Halimus L. — Hoggar : Tamanghasset, n° 198;
Atakor-n-Ahaggar, n° 40, 86.
Nom arabe : el guetaf.
Nom tamachek : abedevit (erreur); aramas.
Chenopodium murale L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
nos 87, 168.
Nom tamachek : agaouit.
Chenopodium Vulvaria L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n08 151, 153, 144, 158.
Nom tamachek : taouit.
Salsola fœtida Del. — Hoggar : Tamanghasset, n° 202; —
Tanezrouft entre Silet et Timmissao, n° 254.
Nom arabe ; el rassel.
Nom tamachek ; isin.
Cornulaca monacantha Del. — Tanezrouft au sud de Silet,
n° 250.
Anabasis articulata Moq. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n08 57, 118.
Nom tamachek : tâsa.
- 527
Nucularia Perrini Bâti. — Hoggar occidental, nos 224, 225.
Nom arabe : askaf.
Nom tamachek : tassek.
Caryophyllace æ .
Silene Kilianii Maire. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 135.
Nom tamachek ; aourhêt.
Paronychia chlorothyrsa Murb. var. Haggariensis (Diels)
Maire. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 174.
Nom tamachek : aheiiouf-n-ekli (chevelure d’esclave [= de
nègre]).
Sclerocephalus arabicus Boiss. — Hoggar : Tamanghasset,
n° 203.
Nom tamachek : aheiiouf-n-ekli (confusion avec Paronychia
arabica ).
Aizoaceæ.
Aizoon canariense L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 44;
Tamanghasset, n° 200.
Nom tamachek : ehafiaf.
Portulacaceæ.
Mollugo Cerviana Ser. — Tassili-n-Adrar, Tigueurt, n° 266.
Portulaca oleracea L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 89.
Nom tamachek : alôra.
*
Capparidaceæ.
Mærua crassifolia Forsk. — Tassili-n-Adrar : In Azaoua,
n° 264.
Nom arabe : atil.
Nom tamachek : tedjert.
Cleome arabica L. — Hoggar : Tamanghasset, n° 25; Atakor-
n-Ahaggar, n° 165. — Tanezrouft méridional, n° 336; — Izeli-
lènc, lisière de l’Adrar des Ifoghas, n° 374.
Nom tamachek : hoïyar.
Cleome papillosa Steud. — Izelilene, à la lisière de l’Adrar
des Ifoghas, n° 363.
Capparis spinosa L. var. coriacea Cosson. — Hoggar : Atakor-
n-Ahaggar, n° 84; — Tadmayt : Aïn-el-Hadjadj, n° 1.
Nom tamachek : teloulout.
— 528 -
Boscia senegalensis Lamk. — Izelilene, lisière de l’Adrar des
Ifoghas, no® 355, 35g.
Gruciferæ.
Malcolmta ægyptiaca Spreng. ssp. longisiliqua (Coss.)
Maire. — Hoggar : Tamanghassel, n0B 13, 201.
Morettia canescens Boiss. — Hoggar : Atalcor-n-Ahaggar,
nos 50, 97, 129, 143; Oued Aguenar, il08 210, 211; — Tassili-n-
Adrar : Oued-en-Nefis, n° 298; — Tanczrouft méridional, n° 413.
Noms tamacheks : asselar; ilasscrar; farfar (confusion avec
Crotalaria Saliaræ).
Farsetia /egyptiaca Turra. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
nos 50, 123, 161, 162.
Nom tamachek : gassit (confusion avec F. linearis).
Farsetia ramosissima Hochst. var. Garamcintum Maire. —
Mouydir : Tahount Arak, n° 4. — Hoggar : Tamanghassel, n° 197;
Oued Aguenar, n° 212. — Tanezrouft méridional, n08 404, 405,
325, 340. — TiméLrine, n° 433. — Izelilene, lisière de l’Adrar des
Ifoghas, n° 356. — Tilemsi, région d’In Rhar, n° 463.
Nom arabe : akchit.
Noms tamacheks : illidj, tahéze.
Moricandia arvensis (L.) D. G. var. Gararnanlum Maire. —
Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, nos 128, 146, 147, 148, 150, 167.
Nom arabe : kromb.
Nom tamachek : tamadjé; alouat (confusion avec Schouwia
purpurea). ,
Schouwia purpurea (Forsk.) Muschler var. Schimperi (Jaub.
et Spach) Muschler. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, noa 46, 65,
165. — Tanezrouft méridional, n08 318, 331, 352, 406. — Sahara
méridional : Timétrine, n0B 447, 449, 446, 445, 448.
Nom arabe : jerjir.
Nom tamachek : alouat.
Obs. Le n° 447, de Timétrine, fait transition, par son style
assez court, avec le type.
Crambe Kralikii Coss. var. Garamas Maire — Hoggar : Atakor-
n-Ahaggar, nos 96, 110.
Nom tamachek : aferhalar.
Zilla spinosa (L.) Prantl. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 163.
Nom arabe : tasia.
Nom tamachek : aftezé.
— 529
Anastatica hierochuntica L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 181.
Nom tamachek : akaraba.
Resedaceæ.
Caylusea canesgens (L.) Saint-Hil. — Hoggar : Atakor-n-
Ahaggar; nos 49, 71, 101, 104.
Noms tamacheks : tadelemfât; oummoum.
Réséda villosa Coss. et Dur. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 126; — Tassili-n-Adrar : Oued-en-Nefis, n08 284, 285, 299.
Nom arabe : belengad.
Nom tamachek : abclengert.
Rosaceœ.
Neurada procumbens L. — Tassili-n-Adrar : Oued-en-Nefis,
no 307.
Nom arabe : sâdan.
Nom tamachek : amfil.
Papilionaceæ.
Crotalaria Saharae Coss. — Hoggar : Oued Aguenar, n° 209.
— Tanezrouft méridional, nos 327, 332.
Nom arabe : el foula.
Nom tamachek : tarouat.
Trigonella anguina Del. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 139.
Nom tamachek : chasses.
Lotus Jolyi Batt. — Hoggar, Oued Aguenar, nos 208, 207,
Atakor-n-Ahaggar, nos 63, 137.
Nom arabe : mehallous.
Noms tamacheks : amateltel; teïchcngatet.
Vénéneux pour les chameaux.
Indigofera anabaptista Stcud. — - Adrar des Iforas : Izeli-
lene, n° 371.
Spécimens peu typiques, à gousses droites et non incurvées, dif¬
férant cependant de 1’/. senegalensis Lamk, dont ce caractère les
rapprocherait, par les folioles bien plus courtes et les inflorescences
courtement pédonculées.
Tepiirosia leptostachya D. C. — Atakor-n-Ahaggar, n08 3 7,
175.
Hoggar occidental, n° 234.
Nom tamachek : tenefï.
— 530 —
Tephrosia purpurea Pcrs. — Adrar des Iforas : Izelilene,
nos 370, 382.
Astragales pseudo-trigonus Batt. et Trab. — A. leucacan-
thus Boiss. pro parte . — Hoggar occidental : Silct, n° 245.
Cf. Maire, Contr. n° 806.
Nom arabe : sella.
Nom lamachek : kecheka.
Astragalus Vogelii (Webb) Hutch. — Phaca Vogelii Webb. —
A. prulixus Sieber. — Dans le Tanezrouft entre Silet et Timmissao,
n° 250. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, nos 39, 41, 177. — Tassili-
n-Adrar, n08 300, 301, 297. — Tanezrouft méridional, nos328, 322,
321.
Noms arabes : ata va, teralal.
Noms tamacheks : adreïlal, tahara.
Rhynchosia memnonia (Del.) D. C. — Hoggar : Atakor-n-
Ahaggar, n° 42. — Adrar des Iforas : Izelilen, nos 372, 380, 381.
Nom tamachek : tâlkacht.
Caesalpiniaceæ.
Cassia lanceolata Forsk. — Hoggar occidental, n° 233.
Cassia obovata Colladon. — Hoggar occidental, n° 232; Atakor-
n-Ahaggar, n° 68.
Mouydir : Tahount-Arak, n° 3.
Nom tamachek : agerger.
Mimosaceæ.
Acacia seyal Del. — Tanezrouft entre Silet et Timmissao,
n° 256, Tanezrouft méridional, nos 351, 342.
Geraniaceæ.
Monsonia nivea (Dec.) Webb. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 36.
Nom tamachek : azeren.
Monsonia heliotropioides (Cav.) Boiss. — Hoggar occidental,
n° 214. Atakor-n-Ahaggar, n° 48.
Nom arabe : el melrad.
Nom tamachek : ouzma, azeren.
Linaceæ.
Linum usitatissimum L. — Hoggar : cultivé à Tamanghasset,
nos 29, 30.
Nom tamachek : anarka.
— 531
Zygophyllace æ .
Fagonia Flamandi Batt. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
nos 72j 182, 47.
Nom tamachek : iahanatnat.
Fagonia glutinosa Del. — Hoggar : Tamanghasset, n° 23,
Hoggar occidental, n° 217.
Nom tamachek : tamedout.
Fagonia Bruguieri D. C. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 53.
Nom tamachek : tafessort.
Fagonia Jolyi Batt. — Tassili-n-Adrar, Oued-en-Nefis, n° 310.
— Tanezrouft méridional, nos 353, 401. — Tilemsi, région d’In
Rhar, n° 464.
Nom arabe : cherrek.
Nom tamachek : fesor.
Fagonia arabica L. var. viscidissima Maire. — Tanezrouft
méridional, nos 319 (forme à capsule plus poilue), 400 (même
forme), 335.
Seetzenia orientalis Dec. — Tanezrouft entre Silet et Tim-
rnissao, noa 252, 326, 324.
Tribulus alatus Del. — Tassili-n-Adrar, Oued-en-Nefis,
n° 311, — Tanezrouft méridional, nos 341, 330 (Rives du Niger,
n° 598).
Nom arabe : eyela.
Nom tamachek : Lamegelost.
Tribulus terrester L. ssp. eu-terrester Maire. — Hoggar :
Atakor-n-Ahaggar, n° 170.
Nom tamachek : tadjerouft.
Ssp. pentandrus (Forsk.) Maire var. tomeniosus Batt. —
Hoggar : Tamanghasset, n° 26.
Nom tamachek : tadjerouft.
Var. bimucronatus (Viv.) Maire. — Tanezrouft méridional,
n° 317.
Tribulus macropterus Boiss. var. ochroleucus Maire. —
Mouydir : Tahount Aralc, n° 8 (spécimen trop jeune, un peu dou¬
teux).
Nom tamachek : tamadreïlalt.
Balanites ægyptiaca Del. — Tassili-n-Adrar : Timmissao,
n° 259. — Timétrine, n° 450, en fleurs.
Nom arabe : teïchet.
/
Nom tamachek : teborak.
532
Polygalaceæ.
Polygala triflora L. — Izelilene, lisière de l’Adrar des
Ifoghas, n° 379.
Euphorbiaceæ.
Chrozophora Brocghiana (Vis.) Schweinf. — Hoggar occi¬
dental, n° 219. — Tassili-n-Adrar, In Azaoua, nos 302, 303, 304;
Oued-en-Nefis, n° 291.
Nom arabe : tammilla.
Nom lamachek : ferekou.
Ricinus communis L. — Iloggar occidental : Abalessa, n° 230.
Nom tamachek : tafnit.
Eupiiorbia granulata Forsk. — Hoggar : Tamanghasset,
n° 22. — Timétrine, n° 441. Tassili-n-Adrar : Oued-en-Nefis,
n°s 290, 316, 294.
Nom arabe : er rebeïz.
Nom tamachek : tellear, tamedout.
Euphorbia dracunculoides Lamk ssp, eudracunculoides
Maire var. af ricana Ri ldi et Schrôter. — Hoggar : Atakor-n-
Ahaggar, noa 115, 159.
Nom tamachek : tenakat, amerrennan.
Anacardiaceæ.
Rhus oxyacantha Cav. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 92.
Nom tamachek : tahounek.
Salvadoraceæ.
Salvadora persica L. — Hoggar occidental : SileL, nos 237,
238 (rejets couverts de cécidies d’Eriophyide), 253 (en fleurs).
Nom arabe : el erak, irak.
Nom tamachek : tehak.
Rhamnaceæ.
Ziziphus Lotus Desf. ssp. Saharae (Batt. et Trab.) Maire. —
Hoggar occidental, n° 218 ; Silet, n° ,239. — Tanezrouft méridional,
n° 354.
Nom arabe : sedra.
Nom Lamachek : tabakat.
Tiliaceæ.
Corchorus depressus (L.) Stocks. — C. Antichorus Raeusch.
— Tassili-n-Adrar : Oued-en-Nefis, n08 289, 293, 296. — Tanez¬
rouft méridional, limite nord de l’Adrar des Iforas; Izelilene,
n° 384.
Corchorrius trilocularis L. — Tanezrouft méridional, n° 407.
Grewia populifolia Vahl. — Timétrine, nos 430, 442.
Nom tamachek : lerckost.
Malvaceæ.
Abutilon albidum (Willd.) Webb. — Bords du Niger, région
de Niafounké, n08 697, 700.
Var. submuticum Maire, n. var. — A igpo differl carpellis apice
subrotundatifi, dentern uix prominenlem gerenlibus ; ab A. mutico
(Del.) Webb foliis ctcuminatis cicute denlatis recedit.
Timetrine, nos 425, 426, 428. — Kabara, Niger, n08 6 1 6, 6 1 7.
Abutilon muticum (Del.) Webb. — Tanezrouft méridional,
limite nord de l’Adrar des Iforas; Izelilene, nos 385, 387, 388.
Tamaricaceæ.
Tamarix aphylla ( L.) Karst. — T. arUculala Vahl. — Hoggar,
Oued Tit, n08 220, 221, 222, 223. Tamanghasset, n° 195.
Nom arabe : el etel.
Nom tamachek : teberekat.
Tamarix gallica L. ssp. nilotica (Ehrenb.) Maire var. brevi-
bracleala Maire. — lloggar : ALakor-n-Ahaggar, n° 112.
Var. longibracteata Maire. | — lloggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 122.
Nom arabe : fcrsig, tarfa.
Nom tamachek : azou, azoua.
Cistaceæ.
Helianthemum Lippu Pers. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 61.
Nom tamachek : tahaouat.
Myrtaceæ.
Myrtus Nivellii Batt. et Trab. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n08 111, 75.
Nom tamachek : tafeltast.
534 -
TJmbelliferæ.
Coriandrum sativum L. — Cultures à Tamanghasset, nos 27, 28.
Nom tamachek : kasbar.
Pituranthos scopARius (Coss. et Dur.) Benth. et Hook. var.
fallax (Batt.) Maire. — Deverra fallax Batt. et Trab. — Hoggar :
Ata kor-n- Ahaggar, n° 51.
Nom tamachek : tataït.
Primulaceæ.
Samolus Yalerandi L. — Tassili-n-Adrar, Tigueurt, nos 273,
274.
Oleaceæ.
Olea Laperrini Batt et Trab. — Hoggar : Ata kor-n- Ahaggar,
n°s 74? 76. Deux bocaux de fruits mûrs (nos 183, 184) récoltés sur
l’arbre le 30 octobre 1927.
Nom tamachek : ale ou.
Asclepiadaceæ .
Periploca lævigata Ait. — Hoggar : Ata kor-n- Ahaggar,
n°s 64, 131, 83.
Nom tamachek : sellouf.
Solenostemma oleifolium (Nect.) Bull, et Bruce. — Hoggar
occidental, n° 235, en fleurs. — Tassili-n-Adrar : Oued-en-Nefis,
n° 308, en tleurs.
Nom tamachek : rellachem.
Calotropis progera Ait. — Tassili-n-Adrar, Timmissao,
n° 258.
Nom arabe : korounka.
Nom tamachek : tourha.
Pergularia tomentosa L. — Daemia cordala R. Br. — Hoggar :
Ata kor-n- Ahaggar, n° 179. — Tanezrouft méridional, nos 398, 399.
Nom arabe : sella kha .
Nom tamachek : tachkat.
Leptadenïa pyrotechnica (Forsk.) Dec. — Hoggar occidental,
nos 226, 227. — Tanezrouft méridional, limite nord de l’Adrar des
Iforas, Izelilene, n° 393, 394.
Nom arabe : assabaï.
Nom tamachek : ana.
— 535
Gonvolvulaceæ .
Convolvulus microphyllus Sicb. — Tassili-n-Adrar : Oued-
en-Nefis, n° 312, Spécimen paraissant non vivace, ou tout au
moins ayant fleuri la première année.
Var. longipes Maire n. var. — A lypo recedii floribus longe
pedunculatis , pedunculis folium fulcrans saepe superanlibus ; a
C. deserti Hochst. el Steud. differl floribus plerumque solilariis,
rarius 2-3; indumenlo sericeo denso.
Avec le précédent, n° 312 bis.
Bo r r a gin ac e æ .
Heliotropium undulatum Vahl. — Tanezrouft méridional,
u° 416. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 43. — Tamanghasset,
n° 24. — Mouydir : Tahount Arak, n° 7.
Nom tamacliek : tahanna, tarnadi.
Heliotropium erosum Lehrrt var. Kralikii (Pomel) Maire. —
Tanezrouft méridional, n° 334.
Triciiodesma africanum (L.) R. Br. — Mouydir : Tahount
Arak, n° 2. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n°* 35, 60, 94.
Nom tamachek : hâlka.
Megastoma pusillum Coss. et Dur. — - Hoggar : Atakor-n-
Ahaggar, n° 38.
Nom tamachek : tazeouat.
Echium humile Des!, var. Saharicum Maire. — Hoggar : Ata-
kor-n-Ahaggar, nos 136, 229, 113, 69, 33.
Nom arabe : loucham.
Nom tamachek : taïnasl.
Labiatæ.
Mentha longifolia Huds. — Hoggar : Tamanghasset, nos 14,
15. — Tassili-n-Adrar : Tigueurt, devant la falaise humide, n° 275.
Nom tamachek : tienhart.
Lavandula Antineæ: Maire, Contr. n° 534 bis. — Hoggar :
Atakor-n-Ahaggar, nos 52, 156, 79, 78.
Nom tamachek : tenet.
Lavandula coronopifolia Poiret. — Hoggar : Atakor-n-
Ahaggar, n° 178.
Nom tamachek : tenat.
Salvia ægyptiaca L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, nos 62,
132.
Nom tamachek : sassaf.
Bulletin du Muséum , 2° s., t. III, 1931.
33
— 536
Salvia Chudaei Batt. et Trab. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
no 70.
Nom tamachck : aouihal.
Ballota iiispanica (L.) Munby var. Saharica (Diels) Maire. —
Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 134.
Nom tamachck : afrakou.
Teucrium Polium L. ssp. Seuratianum Maire, Contr. n° 728.
— Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 90.
Nom tamachek : takemezout.
Solanaceæ.
Solanum nigrum L. var. lanceolaiuni Batt. et Trab. —
Hoggar : In-Amgel, n° 10; Atakor-n-Ahaggar, n° 73.
Var. alaium Moench. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, il0 91.
Nom tamachek : taharaort, tahart-n-abeggui (figuier de chacal).
Lycopersicum escülentum L. — Hoggar : Tamanghasset,
cultures, n° 32.
Nom tamachek : atomatem.
W ithania somnifera (L.) Dunal. — Hoggar : Atakor-n-Ahag¬
gar, n° 109.
Nom tamachek : fenilen.
Hyoscyanus muticus L.ssp. falezlez (Coss.) Maire. — Hoggar
occidental : Silct, nos 240, 243.
Nom arabe : cl bteïna.
Nom tamachek : felala.
Scrophulariaceæ.
Celsia longirostris Murb. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 77.
Nom tamachek : tematart.
Linaria sagittata Steud. var. linearifolia Batt. — Mouydir :
Tahount Arak, n° 6. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 125.
Nom tamachek : amateltel; teïchengatet.
Linaria ægyptiaca (L.) Dum. Cours, ssp. fhuticosa (Desf.)
Maire. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, nos 99, 117, 121, 124, 133.
Noms tamacheks : teïchengatet, amekchintaliort.
Antirrhinum Orontium L. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 169.
Nom tamachek : tanakat.
— 537 —
Veronica Anagallis-aouatica L. — Hoggar : In-Amgel, n° 9.
— Tassili-n-Adrar : Tigueurt, n° 267.
Nom tamachek : aséar.
Orobanchaceæ.
Cistanche Phelipæa (L.) P. Coût. — Tanezrouft méridional,
n° 440.
Nom arabe : danoun.
Nom tamachek : ahalioun.
Pedaliaceæ.
Sesamum alatum Thonn. — Tanezrouft méridional, limite nord
de l’Adrar des Iforas, Izelilene, n° 376.
Cucurbitaceæ.
Golocynthis vulgaris Schrad. — Iloggar : Tamanghasset,
n° 199. — Tassili-n-Adrar : Oued-en-Nefis, n° 313, 314.
Nom arabe : el ahedej, el hadje.
Nom tamachek : alkot,.
Compositœ.
Gnaphalium luteoalbum L. — Hoggar : Tamanghasset, n° 21.
Pulicari a undulata (L.) D. C. var. alueolosa (Batt. et Trab.)
Maire. — Hoggar : Alakor-n-Ahaggar, nos 95, 141, 85. — Tas¬
sili-n-Adrar; Tigueurt, nos 276, 277, 278, 279; Oued-en-Nefis,
no® 292, 287.
Nom arabe : atassa.
Nom tamachek : ameyou.
Pulicari a inuloides D. C. — Hoggar occidental : Silet, n08 241,
242.
Pui.ic aria crispa (Forsk.) C. H. Schultz. — Francœuria
crispa Cass. — Tanezrouft entre Silet et Timmissao, n° 249. —
Tassili-n-Adrar : In-Azaoua, n° 261, jeune semis commençant à
fleurir. — Tanezrouft méridional, n° 386.
Nom arabe : atassa.
Nom tamachek : Lenotfcrt.
Asteriscus graveolens (Forsk.) D. C. var. villosus Thell. —
Hoggar : Akakor-n-Ahaggar, nos 160, 54. — Tassili-n-Adrar :
Oued-en-Nefis, ri° 286.
Var. genuinus Thell. — Hoggar : Tamanghasset, n° 18.
Nom tamachek : tameyout, ameyou.
538 —
Chlamydophora pubescens (Desf.) Coss. et Dur. — - Hoggar :
Atakor-n-Ahaggar, n° 138; Tamanghassel, n° 19.
Nom Lamachek : aïnassi*.
Pentzia Monodiana Maire, Conlr. n° 514. — Hoggar : Atakor-
n-Ahaggar, n° 149.
Nom Lamachek: Le ha lit.
Artemisia iierba-alba Asso. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 105.
Nom lamachek : zezeri.
Artemisia campestris L. ssp. glutinosa (Gay) Bail.; Briq.
et Cav. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, nos 154, 142.
Nom lamachek : lêdjôk.
Artemisia judaica L. ssp. sahariensis (Chevallier) Maire. —
Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, n° 58.
Nom tamachek : teridjele, teriguele.
Senecio hoggariensis Batt. et Trab. var. typicus Maire. —
Hoggar : Atakor-n-Ahaggar, nos 102, 103.
Var. eradialus Maire. — Hoggar : Tamanghassel, n° 20;
Atakor-n-Ahaggar, n° 155.
Nom tamachek : akhardeli, Lemessassouit.
Atractyus aristata Batt. — Hoggar : Atakor-n-Ahaggar,
n° 164. — Tânezrouft méridional, n° 329.
Nom arabe : sar.
Nom tamachek : ameskcki.
Centaurea Foucauldiana Maire, Contr. n° 697. — Hoggar :
Atakor-n-Ahaggar, nos 152, 107, 120.
Nom tamachek : adjellel.
Centaurea pungens Pomel. — Hoggar : Tamanghassel,
n08 192, 192 bis.
Nom arabe : nouger.
Nom tamachek : khardelé.
Picrts albida Bail var. Chevallieri (Batt.) Maire. — Hoggar
occidental, n° 215.
Nom tamachek : Lalkât.
Sonciiusoleraceus L. — Hoggar : Tamanghasset, cultures, n°193.
Nom arabe : el marar.
Laun/ea nudicaulis (L.) Ilook. fil. — Hoggar : Atakor-n-
Ahaggar, nos 49 bis, 106, 130, 173, 80.
Nom tamachek : aara.
Launjea mucronata (Forsk.) Muschler. — Mouydir : Tahount
Arak, n° 5.
Nom tamachek : aara.
Détermination de Plantes du Cambodge,
PAR M. L. C.ONRARD.
Chargé par M. le professeur Lecomte de déterminer des échan¬
tillons de plantes envoyées au Muséum par M. Béjaud, inspec¬
teur des forêts à Kompong-Cham (Cambodge), nous avons pu
établir. au cours du travail, une première liste de détermination
de ces échantillons. Les espèces déterminées sont précédées du
numéro de récolte; quant à la répartition de ces végétaux par
famille, la disposition adoptée est celle du Syllabus der Pflanzen-
familien d’Engler.
Les échantillons de plantes ont été récoltés pour la plupart à
Kompong-Cham ou dans les localités environnantes ; ils sont par¬
venus à notre Laboratoire en plusieurs expéditions.
Le soin avec lequel le collecteur a préparé les nombreux échan¬
tillons de chaque espèce nous a facilité les études de la détermi¬
nation. Ces échantillons, récoltés à différents stades végétatifs,
nous ont permis de combler quelques lacunes parmi les nombreux
spécimens qui figurent dans notre herbier et qui ont été recueillis
soiL par Pierre, soit par Thorel ou d’autres collecteurs; ces spé¬
cimens ont servi jusqu’à présent pour l’élaboration de la Flore
d’Indochine.
M. Béj and a dressé une liste de noms indigènes sur les essence
forestières qu’il a rencontrées au Cambodge; de nombreux ren¬
seignements complètent cette énumération : nous avons puisé
dans cet important travail (pour les essences déterminées portant
les numéros compris entre 1 et *2*24) les diverses indications que
nous avons placées à la suite de quelques-unes des déterminations;
nous les avons résumées aussi brièvement que possible, tout en
respectant le texte du Collecteur. *
Fagaceæ.
361. Pasania spicata Oersf. = Krang.
Mo race æ.
640. Artocarpus sp. — Santich.
621. Arlocarpus Sampor Gagnep. = Sampuâ.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 6, 1931.
540 —
Ulmaceæ.
N"*
200. Ficus Thorelii Gagnep. = Chrep Licp..
713. Tréma velulina Bl. = Sraul.
xe
Olacaceæ.
351. Olax obtusa B). = Kralei Chas.
Anonaceæ.
47. Anomianthus helerocarpus Zoll. = Trcal clas Krabey.
147. Canatiga lalifolia Pierre = Chhke Sreng.
Le Cananga lalifolia (prov : Kg-Thora; Kg-Cham; Kraiié)
présente un bois parfait brun veiné de noir; densité 0,5 à
l’état sec; utilisé pour fabriquer la poudre qui rentre dans
la confection de pièces d’artillces.
179. Dasymaschalon lomentaceurn Finet et Gagnep. — CliœungChap.
Le bois du Dasymaschalon lomentaceurn (prov : Kg-Thom)
est blanc maillé, inutilisé; par contre, les fruits, qui sont de
petites drupes violacées, à saveur acide, sont mangés par les
enfants.
598, Goniolhalamus repœensis Pierre = Romduol.
160. Milium Bailloni Pierre — Chhœu Meas.
Le Miliasa Bailloni croît dans tout le Cambodge et tire
son nom vernaculaire « Meas », qui veut dire «or », de la cou¬
leur jaune de son bois; ce dernier est veiné de gris clair et se
travaille mal.
664. Miliusa velulina Hook. L et Th. - Sma Krabey.
530. Milrephora Maingayi Hook. f. = Pradak.
141. Milrephora Thorelii Pierre = Chek Sampoch.
Le Milrephora Thorelii (prov : Kg-Thom; Kg-Cham; Kratié)
a un bois blanc assez lin, susceptible d’un assez beau poli
et d’emploi intérieur.
124. Orophea undulata Pierre — Chang Ha.
Le bois de Orophea undulala est d’une b die teinte jaune;
il est indistinct de l’aubier, il est utilisé par les indigènes pour
la confection des arbalètes.
598. Popowia diospyrifolia Pierre = Romduol.
629. Unona Jucunda Pierre = Sanda.
48. U varia rufa BL = Treal Svar.
332. Xylopia Vielana Pierre = Krai Kraham. j
Myristicaceæ.
N“s
665. Knerna corticosa Lour. = Sma Krabey, Sambak Chheam.
Lauraceæ.
823. Cryptocarya oblongifolia Bl. = Seda Kraham.
82. Lilsea Vang H. Lee., var. lobala — Beloi.
Le Lilsea Vang « dont l’aubier est indistinct du bois » a
nom dans la région de Stung-Treng de « Ampong Praphok »,
nom qui lui a été attribué d’après l’odeur de ferment que
dégage l’arbre nu moment de l’abatage. Son bois est jaune,
lavé de gris, libres enchevêtrées formant des loupes, d’où
le nom de (Pok) donné à l’essence dans la région de Knach,
de Phtou, de Kg-Thom, Le bois est peu attaqué par les in¬
sectes; après un an de coupe sa densité est de 0,62; il se tra¬
vaille facilement; de sciage et de charpente, il est utilisé
dans les travaux de menuiserie et de sculpture, prix 15 $
environ le mètre cube grume.
Capparidaceæ .
227. Capparis micranlha D. G. = Kanchœu Bay Dach.
761. Cralæva religiosaForst.yar.RoxburghiiHook.etTh. =Tonlea.
754. Cralæva religiosa Forst. = Thngan.
Leguminoseæ .
140 et 422. Aclenanlhera pavonina L. = Chan Trey, Mon Trey.
L ' Adenanlhera pavonina (prov : Prey Veng, Krek, Kg-
Cham, KraLié) a un bois parfait, brun rouge lavé de roux;
de fente et de travail facile, il serait susceptible d’emploi
intérieur; quant à son écorce, les indigènes l’utilisent contre
la dysenterie et la prétendent très efficace.
194. Albizzia Lebbe.k Benth. = Chres (Kg-Gham).
L 'Albizzia Lebbek (prov : Kg-Cham, Kg-Thom, Kratié);
le bois, marron veiné de brun, est utilisé comme char¬
pente dans la construction des cases indigènes et pour la
confection de menus objets tels que les billots. Le bois des
gros exemplaires est quelquefois débité en planches de lit
de camp pour l’usage des habitants et ne se trouve pas dans
le commerce.
117. Albizzia Lebbekoides Benth. = Cham Riek.
IL Albizzia Lebbekoides et ses nombreuses variétés : v. à
542 —
N"
fruits allongés (n° 115), à fruits longs et. étroits (n° 117), à
fruits petits (n° 118) fournissent des bois employés en éhé-
niste rie courante. La variété à fruit allongé (Prov : Kg-Cham)
a une écorce à odeur nauséabonde et un bois parfait, roussAI re,
veiné de noir, assez léger (densité 0,7) qui est utilisé par
les indigènes comme perches pour pêcherie.
773. Albizzia procera Benth. = Tram Kang.
180. Bauhinia acuminala L. = Chœung Ko.
Le Bauhinia acuminala vient partout au Cambodge : le
nom de (Chœung Ko) a pour origine la forme spéciale du
limbe de la feuille qui rappelle le pied de bœuf.
En dehors des feuilles qui sont employées dans la phar¬
macopée indigène pour guérir la gale, l’écorce est utilisée
pour blanchir les soies écrues etle bois, de couleur brun clair,
est inutilisable en menuiserie.
581. Cassia Fistula L.
222. Cassia Garreliana Craib. = Hai San.
Le Cassia Garreliana (Prov : Kg. Cham) rappelle par son
bois parfait , zébré de. noir et de roux, le bois perdrix (Cassia
Siamea), mais il est do trop faibles dimensions pour êLre em¬
ployé en ébénistevie; les indigènes en font des colonnes pour
leurs cases.
225. Cassia javanica L. var. indochinensis Gagnep. =Kal Bopruk.
648. Crudya chrysanthera Gagnep. = Sdey.
387. Dalberyia lanceolaria Lin. f. = Leang.
778. Desmodium lanceolalum Schindl. = Tranom Bang Kouy.
16llis. Desmodium pulchellum Benth. = Amprom Prekroi Sar.
16. Desmodium pulchellum Benth. var. = Amprom Prekroi
Kraham.
590. Erylhrina indica Lamk. = Roluos Bay.
286. Leucæna ylauca Benth. = Khtum Tes.
"88. Pahudia cochinchinensis Pierre = Beng Sar.
Le Pahudia cochinchinensis (Prov : Kg-Cham) est très
apprécié en ébônisLerie pour le veinage capricieux de son
bois, surtout quand il provient de loupes ou de fourches.
Le bois parfait est rouge, virant au marron et irrégulièrement
taché de noir; il se travaille facilement, est recherché comme
bois de construction et pour les travaux de sculpture et de
charronnage.
756. Pterocarpus cambodianus Pierre = Thnong Kraham.
— 543
N°“
334. Sindora cochinchinensis H. Baill. = Krabas Mosau.
338. Sindora maritima Pierre = Krabas Sbek.
Rutaceæ.
352. Acronychia laurifolia BL = Krarnal .
490. Aegle Marmelos Correa = Phneou.
371. Atalanlia cilrioides Pierre — Krauch Prey.
158. Murray a exolica L. = Chhoeu Keo.
Le Murray a exolica (les prov. de terrain rocheux humide
dans Kg-Cham, Kralié, St-Treng, etc...) appelé bois d'ivoire,
n’est, à cause de ses faibles dimensions (diamètre 0“,30).
employé que pour la bimbeloterie et la marqueterie. Le bois
et l’aubier sont jaune verdâtre clair et à grain fin.
Simarubaceæ.
99 et 100. Iruingia Harmandiana Pierre = Chambak Kda,
Phlouk. = lruingella Harmandiana Pierre.
M. Béjaud cite deux variétés : une variété à gros fruits
et à pulpe non comestible; une autre variété à très gros
fruits et à pulpe comestible qui ne se rencontrerait que
dans les forêts de SLung-Treng. \Mrvingia Harmandiana
vient un peu partout; le fruit est une drupe jaune; les indi¬
gènes tirent du suif de la graine qui est comestible. Le bois
de I. Harmandiana est gris brun, malgré sa grande dureté
(densité 1,15) il est difficile à travailler et de peu de durée*
103. Irvingia Olivieri Pierre = Chambak Pranak (à petits fruits).
L 'Irvingia Olivieri est très voisin sous tous rapports de
I. Harmandiana.
362. Samandura Harmandii Pierre = Krâ.
Burseraceæ.
733. Canarium subulaturn Guillaumin = Talat Phlouk.
Meliaceæ.
64 et 228. Aglaia gigantea Pellegr. = Bang Keou Danrey, Kan
Chœu Bai Doc h.
h' Aglaia gigantea (Prov : Krek) est aussi appelé à Kampot
« Bay Phou Veang » qui veut dire (nourriture des toucans).
L’écorce exsude un latex blanc; le bois rougeâtre, lavé de
jaune, est utilisé en planches; résistant peu aux intempéries,
— 544 —
N«*
il convient aux travaux d’intérieur; il est côtésur les marchés
environ 15 î le mètre cube.
74. Aglaia telrapelala Pierre = Bang Keou Svar.
L 'Aglaia lelrapdala (Prov : Kg-Cham) est donné comme
impropre à tout service: le bois est presque toujours atteint
de vermoulure.
414. Walsura Botiii Pellegr. = Mien Al .
526. Walsura robusla Roxb. = Pous Thkang.
Polygalaceæ.
809. Xanthophyllum glaucum Wall. = Poum Sen.
Euphorbiace æ .
777. Antidesma diandrum Roth. = Tramuoch.
428. Breynia rhamnoides Muell. Arg. = Phnek Preap.
149. Bridelici relusa Spreng. = Chili ik Pok.
Le Bridelia retusa se rencontre dans certaines régions de
la province de Kg-Cham; son bois parfait, gris vert strié de-
noir, à grain fin, est susceptible d’un beau poli; sa résistance
aux intempéries est beaucoup plus grande que celle de cer¬
tains bois de Terminalia (Chlik-Bai, Chlik-Sneng) ; aussi, les
indigènes remploient-ils de préférence pour colonnes dans
la construction des maisons.
174. Claoxylum indicum Hassk. — Chhœu Tôch.
Le Claoxylum indicum (terre rouge Prov : de Kg-Cham,
Kratié, etc.) présente un bois blanc léger utilisé pour la fabri¬
cation de la pâte à papier.
684. Cleistanthus subgracilis Gagne p. = Speu Tuk.
187. Coccoceras anisopodurn Gagnep. = Chrakeng-Tuoi.
Le Coccoceras anisopodurn, qui croît en forêt inondée
dans tout le Cambodge, est un arbre qui atteint 15 m. de haut ;
son diamètre est de 0ra,60; son bois jaune clair se travaille
bien; dans certaines régions il est utilisé pour confectionner
des cuves destinées à la préparation de l’huile de poisson.
323. Cælodiscus anamilicus Gagnep. (Forêts inondées) = Krabas
Prey.
529. Crolon caudalus var. Harmandii Gagnep. = Prabuoi.
498. Hymenocardia Wallichii Tul.var. dasycarpa Gagnep. = Phnom
Phneng.
571. Pulranjiva Roxburghii Wall. = Prom.
822. Thyrsanlhera suborbicularis Pierre = Chhœuteal Tranh.
— 545 —
Anacardiaceæ,
|N05
388. Buchanania reliculala Hanco = Leang Chey.
389. Buchanania laiifolia Roxb.. var. glabra — Leang Chey
Damray.
723. Semecarpus microcarpus Wall, (an I) = Svay Kohit.
Celastraceæ.
824. Lophopelalum Wightianum var. microcarpum Pierre = Seda
Sar.
Sapindaceæ.
92. Allophyllus serrulatus Radlk. = Bey Sanlek.
L'Allophyllus serrulalus est un arbuste très commun dont
l’écorce est ulilisée dans le traitement du paludisme.
134. Erioglossum edule Blume. = Chanlus.
607. Litchi chinensis Radlk. = Raoul Svar.
652. Nephelium cochinchinense Pierre = Semon.
Tiliaceæ.
739. Berrya mollis Wall. = Tasœum.
450. Brownlowia tabutaris Pierre = Pang.
548. Columbia auriculala H. Bn = Preal Chanlos.
52. Grewia eriocarpa Juss. = Bai Kriem.
515. Grewia paniculala Roxb. = Pophlea.
Malvaceæ.
539. Bombax Thorelii Gagnep. = Praphok.
588. Eriodendron anfracluosum D. C. = Roka.
304. Urena lobala S. = Ivornpât Chrouk.
Sterculiaceæ.
820. Helicteres hirsuta Lour. = Preal Kantouy Chhké.
790. Plerospermum grewiæfolium Pierre = Trasiet. (Terre rouge).
517. Plerospermum grandiflorum Craib. = Pophlea Preus.
138. Slerculia campanulata Wall. = Chan Tompeang. — Sterculia.
colorala Roxb.
627. Slerculia fœlida L. = Samrong Prong.
685. Tarrielia cochinchinensis Pierre = Spong.
(A suivre ).
546 —
Cœlachyrum nouveau de l’Afrique centrale,
par MUe Aimée Camus.
Cœlachyrum oligobrachiatum A. Camus, nov. sp.
Culrni 20-40 cm. alli, erecti, læves, glabri, inferne ramosi, nodis
glabris. Foliorum lamina plana, tenuissime acuminata , 5-6 cm.
longa, 2-3 mm. lala, glabra, apice scaberula; ligulæ brevissimæ ;
vaginæ glabræ, anguslæ, slrialæ, pallide virides. Panicula 4-5 cm.
longa, cuneala, contracta, densa, ramis 3-5, solitariis, erectis, 2,5-3 cm.
longis, a basi spiculigeris. Pedicelli glabri, 2 mm. longi. Spiculæ
3,5-4 mm. longæ, 6-8-floræ, subcompressæ, virides, ambitu ovatæ.
Glumæ stériles inæquales, lanceolalo-ovatæ, 1 -nerves, apice mucro-
natæ, lmal,5 mm. longa, llda2-2,5 mm. longa. Glumæ fertiles a lalere
visæ ovatæ, expansæ rolundato-ovalæ, obtusæ, submucronatæ,
3 -nerves, 2 mm. longæ; palea 2,2 mm. longa, lala, glabra,
bicarinata.
Afrique centrale : Izelilene, lisière de l’Adrar des Iforas (Monod,
n« 373).
Le caryopse est, comme dans toutes les espèces de ce genre,
aplati, suborbiculaire, concave sur une face et muni sur l’autre de
grosses stries rayonnantes.
L’inflorescence du C. oligobrachiaîum, formée de trois à cinq
faux-épis denses et dressés, rappelle un peu celle de certaines
espèces du genre Eleusine.
Je remercie très vivement M. le Directeur de l’herbier de Kew,
d’avoir bien voulu faire comparer la plante de Monod avec le
C. brevifolium Nees et le C. præflorum Chiovenda.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 6, 1931.
547 —
Une nouvelle Cypéiiacée de Guinée française
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS,
PAR M. LE Dr G. Kukenthal.
Fimbristylis Ghevalieri Kukenthal, spec. nova.
Rhizoma abbreviatum. Cuirai dense cespiiosi 8-26 cm. alli graciles
compresso-lrigoni inferne foliali basi vaginis mortuis atrobrun-
neis demurn in flbras solutis valde incrassati. Folia culmo breuiora
2 mm. lata plana apice obtusa. Bracleæ 3 anlhela breviores. An-
Ihela Laxa multispiculosa. Spiculæ singulæ elliplicæ turgidæ 4 mm.
longæ aculæ. Squames ovalæ oblusæ vix mucronatæ ferrugineæ
viridi-carinalæ . Nux adhuc juuenilis. Stylus longus leuis. Stig-
mata 2. Stamina 3, antheræ lineares apiculalæ.
Habitat. — Guinée française : Cercle de Siguiri, entre Biou-
mabana et Siguiri, 26 mai 1912 (Coll. Aug. Chevalier, n° 25.897).
Ab omnibus speciebus scctionis Dichelostylis culmo basi vaginis
mortuis atrobrunneis valde iticrassalo differl.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 6, 1931.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 9-9-1931.
SOMMAIRE
Actes administratifs: Pages.
Nomination de M. Rabaté comme Sous-Directeur du Laboratoire de Physique
végétale . 471
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque . 471
Communications :
E. Bourdelle. Les naissances de Mammifères à la Ménagerie du Jardin des
Plantes de 1900 à 1930 . 475
P. Rode. De l’utilisation de quelques caractères des poils dans la systématique
des Mammifères [Fig.] . 479
P. de Peyerimhoff. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Coléop¬
tères Sahariens . 487
Dr Alf. Borelli. Nouveau genre et nouvelle espèee de Dermaptères de Mada¬
gascar [Figs.] . 492
M. André. Sur le genre Hyadesia Mégnin, 1889 (Sarcoptides Hydrophiles)[Figs.] 496
F. Frade et Mm* A. Bacelar (Mm° Frade). Révision des Pachylomerus de la
région méditerranéenne [Figs.] . 507
Shou-Chie Yu. Description de deux nouvelles Crevettes de Chine [Figs.] . 513
Ed. Lamy. Liste de coquilles recueillies par M. E. Aubert de la Rüe aux îles Ker¬
guelen, Saint-Paul et de la Nouvelle-Amsterdam (1931) . 517
Dr R. Maire, Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Plantes du Sa¬
hara central . 521
L. Conrard. Détermination de Plantes du Cambodge . 539
M11' A. Camus. Cœlachyrum nouveau de l’Afrique centrale . 546
Dr 6. Kukenthal. Une nouvelle Cypéracée de Guinée française des collections
du Muséum de Paris . 547
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux, lis
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 60 ex. 100 ex.
4 pages . 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages . 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages . 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SÉRIE — TOME III
N° 7 — Novembre 1931
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE I,’ ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS- VIe
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ratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’histoire naturelle.
Ce recueil étant mensuel et destiné essentiellement à de courtes notes permettant
des prises de date, son impression doit être rapide : MM. les Auteurs sont donc ins¬
tamment priés, dans l’intérêt général, de vouloir bien accepter la réglementation sui¬
vante :
L’ensemble des notes de chaque Auteur ne peut excéder, par an, trente-deux pages,
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’enga¬
geront à en payer les frais.
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feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser huit feuilles.
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la séance (1).
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tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
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auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren¬
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d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pour¬
raient désirer (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications doivent être
remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publica¬
tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
, \
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte ne
seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision du Bureau.
Il ne sera envoyé qu ’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
(*) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lamy, 55, rue de Buf-
fon, Paris (Ve).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1931. — N" 7.
f
265e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
26 NOVEMBRE 1931.
PRÉSIDENCE DE MM. CTI. GRAVIER,
PROFESSEUR AU MUSÉUM,
ET L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. H. Humbert a été nommé Professeur de la Chaire de Pha-
nérogamie (Décret du 3 juillet 1931).
M. le Dr R. Jeannel a été nommé Professeur de la Chaire d’En-
tomologie (Décret du 8 juillet 1931).
M. le Professeur A. Lacroix a été nommé Assesseur du Directeqr
jusqu’au 31 décembre 1931 (Arrêté du 18 novembre 1931).
M. A. Mououet a été nommé Sous-Directeur honoraire de
Laboratoire (Arrêté du 10 juillet 1931).
Bulletin du Muséum , 2* s., t. 111, 1931.
33
M. P. Gaubert, Sous-Directeur de Laboratoire, a été admis à
faire valoir ses droits à la retraite (Arrêté du 30 septembre 1931).
M. R. Arnault a été nommé Commis titulaire (Arrêté du
19 juin 1931).
M. P ou lm ai re a été nommé Garçon de Laboratoire titulaire
(Arrêté du 24 juin 1931).
M. Michard a été nommé Gardien de Galerie stagiaire (Arrêté
du 3 juillet 1931).
M. Laurent a été nommé Gardien de Ménagerie stagiaire
(Arrêté du 3 juillet 1931).
M. Paul (Em.), Garçon de Laboratoire à l’École des Hautes-
Études, a été admis à faire valoir ses droits à la retraite (Arrêté
du 22 juillet 1931).
M. Geffroy, Gardien au Musée du Trocadôro, a été admis à
faire valoir ses droits à la retraite (Arrêté du 2 novembre 1931).
M. Tiiéveneau a été nommé Jardinier permanent stagiaire
(Arrêté du 29 juillet 1931).
M. Dupouy a été nommé Jardinier permanent stagiaire (Arrêté
du 31 juillet 1931).
MM. Morellon et Césard ont été nommés Jardiniers auxi¬
liaires permanents stagiaires (Arrêté du 5 août 1931).
Un congé de trois mois (jusqu’à la fin de septembre) a été accordé
à M. G. Ranson, Assistant (Arrêté du 19 septembre 1931).
Trois congés d’un mois (jusqu'au 30 novembre) ont éLé accordés
à M. O. Caille, Jardinier en chef (Arrêtés des 14 septembre,
26 octobre et 23 novembre 1931).
Des bourses (Arrêté du 21 novembre 1931) ont été allouées à :
Mile Friant et Mme Nouvel [Bourses de Stage];
M. Duché, Mlle Caillère, M. Feldmann, Mme Trochain,
Mlle Pobéguin, M. Aubert de la Rüe [Bourses de Doctorat]
MM. Thomas et Reznik [Bourses de Voyage],
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur Ch. Gravier présente l’ouvrage suivant offert
à la Bibliothèque du Muséum par le Musée Bocage :
Arquivos do Museu Bocage : Museo e Laboratorio zoolôgico e
anlropôlogico anexo a Faculdade de Sciências de Lisboa, N° 1. Lis¬
bonne, 1930.
M. A. Guillaumin offre un ouvrage qu’il vient de publier :
Les Cactées cultivées. Librairie agricole de la Maison rustique.
Paris, 1931.
M. J. Berlioz présente un ouvrage dont il est l’auteur :
La vie des Oiseaux. Les Éditions Rieder, Paris, 1931.
La Bibliothèque a reçu également du British Muséum (Natural
llistory) de Londres, les publications suivantes :
Vertebrate Faunas of the English Eocene, vol. I.
Index Anirnalium, Sectio secundo, Parts XXV and XXVI.
Insects of Samoa, P1 IV, Fasc. 5.
Gréai Burrier Beef Expédition , 1928-29. Scient i fie Reports : vol. I,
noa 5, 6 et 7; vol. 111, noâ 2, 3 et 4; vol. IV, n08 1, 2, 3 et 4.
Diplera of Patagonici and South Chile: P1 II, fasc. 4; P1 VI, fasc. 2.
Jlluslraled Guide ta the British Muséum ( Natural Hislory).
Summary Guide , Fourth Edn.
Spécial Guide, n° 8 : llistory of Palaeontology.
Spécial Guide, n° 9 : Short llistory of the Collections.
Economie Sériés : n° 4, Mosquitoes ; n° 8, Rats and Mice.
552
COMMUNICATIONS.
Notice nécrologique sur le Colonel Azéma,
par M. A. Lacroix.
Le 9 juin dernier, s’est éteint à Dreux, chez son fils, un Corres¬
pondant du Muséum, le lieutenant-colonel Azéma, ancien prési¬
dent de la Société française de minéralogie.
Né à Pamiers en 1852, sorti de l’École militaire de Saint-Cyr,
en 1874, après avoir servi dans la Légion étrangère et l’Infanterie,
il fut versé dans le cadre de réserve, en 1910; il était lieutenant-
colonel depuis quelques années.
Il reprit du service le jour de la mobilisation et, pendant les
trois premières années de la guerre, commanda avec distinction
le 9e régiment d’infanterie, jusqu’au jour où trahi par ses forces,
il fut, à son grand regret, contraint par la maladie à prendre une
retraite définitive; il était de ceux qui vont toujours au delà de
leur devoir.
Azéma n’était, pas seulement un officier distingué et instruit, il
était aussi passionné pour les recherches scientifiques et notam¬
ment pour celles d’histoire naturelle. Le Musée de l’armée conserve
aussi un grand plan en relief des Pyrénées orientales dont il est
l’auteur.
Azéma avait encore des aptitudes pour les recherches analy¬
tiques de chimie minérale; il est peu fréquent de voir un officier
d’infanterie transporter le matériel d’un petit laboratoire de chimie
dans ses cantines. Depuis longtemps, il connaissait le chemin du
Muséum dont son frère cadet avait été boursier; aussi, le jour où
il fut admis à la retraite, vint-il s’installer dans mon laboratoire
et bientôt habiter à son voisinage.
C’était une figure sympathique de la rue de Buffon.
De 1910 à 1914, puis aussitôt après sa libération du service mili¬
taire, en 1917, jusqu’au moment où il dut prendre un repos défi¬
nitif, il m’a servi de chef de travaux, bénévolement et avec une
exceptionnelle ponctualité. Arrivé le premier au laboratoire et le
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 553 —
quittant le dernier, ayant pendant si longtemps commandé, il
savait obéir et donner le bon exemple autour de lui.
C’est grâce à lui que j’ai pu entreprendre le classement de ma
grande collection pétrographique. Avec une compétence et une
complaisance jamais lassée, il se mettait à la disposition des élèves
et des visiteurs étrangers.
Ce lourd travail ne l’a pas empêché de publier de nombreuses
notes minéralogiques et géologiques.
Je tiens à rendre hommage à ce collaborateur d’un détournent
à toute épreuve, à cet ami sûr, à cet homme modeste, bienveillant
et aimable qui, sans bruit, a rendu des services autour de lui et
n’a laissé que des amitiés dans tous les milieux où il est passé. Le
Muséum se doit de conserver le souvenir de ces savants désinté¬
ressés qui lui consacrent noblement les dernières années de leur vie.
- 554 —
Exposé succinct des résultats essentiels
de la Mission E. Basse 1930 (Sud-Ouest de Madagascar),
par MUe Éliane Basse,
Agrégée de l’université, chargée de mission géologique.
Cette Mission, généreusement subventionnée par le Muséum
National d’Histoire Naturelle, avait pour objet l’étude des terrains
secondaires (du Karroo supérieur à l’Éocène inférieur) situés entre
l’Onilahy et la latitude d’Ankazoabo.
La durée de présence effective sur ce territoire fut de six mois.
1° RÉCOLTES P ALÉONTO LOGIQUES.
Mes efforts ont tout d’abord porté sur la reconnaissance et
l’étude stratigraphique des Gisements autrefois visités par le capi¬
taine Colcanap, dont les admirables récoltes font partie des Col¬
lections de Paléontologie du Muséum.
Les matériaux recueillis, adressés antérieurement à mon Maître,
M. le Professeur Boule, seront incorporés à ces Collections.
2° CARTOGRAPHIE.
J’ai ensuite étendu mes observations à un territoire beaucoup
plus vaste, et, avec l’aide d’un Commis indigène mis obligeamment
à ma disposition par le Service des Mines, j’ai levé, au 1/100.000,
les terrains secondaires affleurant entre l’Onilahv et la latitude
d’Ankazoabo, soit une superficie de 6.645 kilomètres carrés en¬
viron.
L’impression des cartes correspondantes, en couleurs, est en
voie d’achèvement au Service géographique de Madagascar.
3° OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES.
a) Stratigraphie. — L’étude stratigraphique a été effectuée
d’une manière aussi détaillée que possible, notamment en ce qui
concerne les transgressions.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 555 —
b) Épanchements basaltiques. — J’ai déterminé la présence de
deux niveaux basaltiques continus dans le Crétacé de la région
d’Ankazoabo, ta présence de fossiles stratigraphiques dans les
assises contiguës nie permet de les dater avec quelque précision.
Le niveau inférieur (une coulée interstratifiée dans les Grès),
n'existe pas au sud du Fiherenana, il est probablement d’âge co-
niacien.
Les nombreuses coulées, dont la superposition constitue le
niveau supérieur, se sont épanchées pendant le Campanien; elles
s’étendent, vers le sud, jusqu’aux environs de Betioky.
c) Tectonique . — L’un des résultats les plus intéressants de cette
mission et des plus inattendus, est la découverte d’une voussure
anticlinale à grand rayon de courbure, affectant l’ensemble des
terrains sédimentaires affleurant au nord de l’Onilahy.
4° PRÉHISTOIRE.
Au cours de cette Mission, j’ai rencontré des vestiges d’indus¬
trie lithique, gisant épars, dans la latérite ou à sa surface.
Ces récoltes, que je me propose, d’étudier soigneusement, ont été
adressées au laboratoire de Paléontologie du Muséum.
5° BOTANIQUE.
En vue d’une petite étude de phytosociologie sur la région par¬
courue, j’ai recueilli et préparé quelques plantes.
6° ENTOMOLOGIE.
Les récoltes, effectuées pendant la saison sèche, qui correspond
à l’hivernage, furent, de ce fait, peu fructueuses. Elles seront
adressées au laboratoire d’Entomologie du Muséum.
C’est pour moi un agréable devoir d’exprimer ma reconnais¬
sance envers le Muséum National d’ Histoire Naturelle qui, à
diverses reprises, a bien voulu m’honorer de sa confiance et me
dispenser l’aide matérielle nécessaire à mes recherches..
Ankazoabo, 15 juin 1931.
— 556
Répertoire succinct des Musées publics régionaux
A COLLECTIONS D’HISTOIRE NATURELLE DE L’ACADÉMIE DE PARIS,
par M. Louis Roule.
La région de l’Académie de Paris possède, en sus des Musées et
Collections d’État, 25 Musées publics, pour la plupart municipaux,
qui contiennent des collections d’histoire naturelle.
RÉPARTITION PAR DÉPARTEMENTS ET PAR VILLES :
Seine : Levallois-Perret.
Seine-et-Marne : Melun, Coulommiers, Nemours, Provins.
Seine-et-Oise : Versailles, Argenteuil, Étampes, Limours, Mantes,
Pontoise.
Cher : Bourges.
Eure-et-Loir : Chartres, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou.
Loir-et-Cher : Blois, Romorantin, Vendôme.
Loiret : Orléans, Pithiviers.
Marne : Chàlons, Vitry-le-François.
Oise : Beauvais, Compiègne.
RÉPARTITION PAR CATÉGORIES :
1° Musées spéciaux d’histoire naturelle : Blois, Bourges, Leval¬
lois-Perret, Orléans.
2° Musées mixtes (artistiques, archéologiques, scientifiques) pos¬
sédant d’importantes collections d’histoire naturelle :
Beauvais, C. h A I ons-sur- M arne .
3° Musées artistiques et archéologiques possédant quelques col¬
lections d’histoire naturelle : Chartres, Châteaudun, Étampes,
Pithiviers,* Vendôme.
5° Musées artistiques et archéologiques possédant diverses pièces
d’histoire naturelle [surtout préhistoire régionale, minéraux, fos¬
siles locaux) : Argenteuil, Coulommiers, Limours, Mantes, Melun,
Nemours, Nogent-le-Rotrou, Pontoise, Provins, Romorantin, Ver¬
sailles, Vitry-le-François.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. III, n° 7, 1931 .
557
MUSÉES SPÉCIAUX.
Blois.
Musée municipal d’histoire naturelle, créé en 1881 par la Société
d'histoire naturelle et d'anthropologie du Loir-et-Cher, d’abord ins¬
tallé dans une école, puis dans un pavillon du château de Blois, en
dernier lieu au rez-de-chaussée et dans le sous-sol de l'ancien évêché.
Il comprend douze salles bien éclairées, dont chacune est désignée
par un nom de naturaliste du pays.
Muséum surtout, régional; les collections principales proviennent
du département, du Loir-et-Cher. Elles ont été rassemblées par les
membres de la Société, ou proviennent de dons faits par des per¬
sonnalités locales. Au premier rang de ces collections se placent
celles de la préhistoire, de la paléontologie tertiaire et quaternaire,
de la conchyliologie, de l’entomologie.
Zoologie. — Divers Mammifères, parmi lesquels on remarque un
bel exemplaire de Gorille; les espèces du Loir-et-Cher occupent
deux vitrines. — Collection ornithologique, divisée en plusieurs
parties : celle des Oiseaux exotiques, celle des espèces acclimatées,
celle des Oiseaux du Loir-et-Cher avec les œufs et les nids de beau¬
coup d'entre eux. Divers Reptiles. — Collection d’entomologie
générale et régionale, avec cadres spéciaux pour les chenilles, les
insectes utiles, les insectes nuisibles. — Collections de conchylio¬
logie générale et régionale, à laquelle s’ajoutent divers Poissons,
Crustacés, Êchinodermes, Madrépores, Spongiaires.
Botanique. — Un herbier régional.
Géologie et minéralogie. — Collection minéralogique régionale.
— Collection de la préhistoire du Loir-et-Cher, depuis le Chelléen
jusqu’à l’âge du bronze. — Collection géologique générale et régio¬
nale, où se remarquent : une série des Spongiaires et. polypiers du
Sénonien de Montrichard, une série des Mollusques du Falunien
de Pontlevoy, une série des ossements fossiles tertiaires et quater¬
naires provenant en grande part des gisements de Thenay et de
Pontlevoy.
Bourges .
Muséum municipal d’histoire naturelle, fondé en 1927, installé
dans la vaste salle de l’ancien Gymnase municipal. Les collections
sont placées dans le milieu de la salle formant hall, et contre les
parois. Prévision prochaine d’agrandissement.
Zoologie. — Mammifères de l’Afrique intertropicale, représentés
par de nombreux exemplaires de grandes dimensions (don Guy
Babault). — Ornithologie générale et régionale, dont plusieurs
— 558 —
parties (don Albert Ma,?s) sont particulièrement riches. — Séries
entomologique (don Chanoine Foucher).
Plusieurs autres collections (conchyliologie, géologie, minéra¬
logie, herbier régional), actuellement placées dans l’une des salles
du Musée du Berry, doivent faire ultérieurement retour au Muséum
d’histoire naturelle, ainsi que celles de la préhistoire, formées de
pièces provenant des grottes et stations de la région.
Levallois-Perret [Seine).
Muséum municipal d’histoire naturelle, fondé récemment par
l’« Association des naturalistes de Levallois ». Installé dans un bâti¬
ment particulier, situé sur le parc de la Planchette, comprenant un
rez-de-chaussée et un étage. Ce dernier contient la plupart des col¬
lections, réparties dans neuf salles en enfilade, chacune ayant son
affectation.
Caractéristique : musée complet d’enseignement sur l’ensemble
de l’histoire naturelle.
Zoologie : Principaux types de Mammifères, d’Oiseaux, avec
œufs et nids, de Reptiles, de Poissons (comportant une série d’es¬
pèces de l’Océan Indien). — Cadres d’insectes, principalement de
Coléoptères et de Lépidoptères; collection de chenilles soufflées. —
Vitrines de conchyliologie. Divers Crustacés, Vers, Madrépores,
Spongiaires.
Botanique. — Herbiers de Phanérogamies, de Mousses, de
Lichens; sérié de Champignons; série d’Algues marines et d’eau
douce (don Wuithner). — Fruits, graines, bois, et produits colo¬
niaux d’origine végétale.
Géologie et minéralogie. — Collection des fossiles du Bassin
Parisien (don Rollet). Vitrines de minéraux et de fossiles divers
comprenant plusieurs pièces de paléobotanique.
Vitrines de préhistoire et d’ethnographie.
Bibliothèque d'étude et de détermination.
Orléans.
Muséum municipal d’histoire naturelle, installé dans l’ancien
Hôtel de Ville avec le musée des Beaux-Arts, mais indépendant
de lui. Comprend trois étages, entièrement occupés par les collec¬
tions, qui débordent dans l’escalier. Une salle du 1er étage est
affectée à la géologie régionale, et une salle du ‘2e étage à la zoologie
du Loiret. Les collections des autres salles ont surtout un caractère
général.
Zoologie. — Mamrnalogie et Ornithologie générales (deux beaux
exemplaires de Gorille et d’Orang-Outang); pièces d’ost.éologie et
d’anatomie comparée; Mammifères régionaux; Oiseaux de la So-
— 559 —
logne et de la Beauce, avec nombreuses variétés de couleur; œufs
et nids; Oiseaux du Soudan; Erpétologie et Tctithyologie générales
et régionales. — Collection régionale d’ Insectes, surtout riche en
Coléoptères (don Pyot) et en Lépidoptères (don Pichery); cadres
d'insectes utiles et nuisibles. — Vitrines de Mollusques et d’inver¬
tébrés divers. Collection régionale des Mollusques du Loiret.
Botanique. — Herbier général de la France et Herbier du Loiret ;
cadres d’ Algues; moulages coloriés des Champignons du pays (don
Barrat); moulages de fruits.
Géologie et Minéralogie. Collection générale de géologie : Col¬
lection régionale des fossiles des sables de l’Orléanais et du calcaire
lacustre de Montabuzard. Collection générale de minéralogie. Col¬
lection régionale, de roches.
Vitrines de préhistoire (don de Vibraye) contenant de nom¬
breuses pièces provenant de Laugerie-Basse, et divers échantillons
locaux. — Plusieurs autres pièces de la préhistoire régionale sont
placées dans le Musée historique de l’Orléanais.
MUSÉES MIXTES,
Beauvais.
Musée mixte départemental, dit « Musée départemental de
l’Oise ». Fondé par la Société académique de l’Oise, et d’abord
installé dans une annexe de la cathédrale, il fut ensuite rétrocédé
au département. Scs collections, en 1912-13, furent placées dans
un édifice construit en 1878 pour servir d’évêché.
Collections d’histoire naturelle : Mollusques marins et d’eau
douce de la France (don Baudon); quelques cadres d’insectes;
petit herbier; fossiles du tertiaire parisien (don Baudon); échan¬
tillons de minéralogie; pièces diverses de la préhistoire régionale.
La plupart de ces collections sont installées dans une salle du
2e étage.
Châlons-sur-Marne.
Musée mixte municipal, fondé en 1885, installé avec la Biblio¬
thèque municipale dans un bâtiment voisin de l’IIÔtel de Ville.
Les collections d’histoire naturelle occupent, au premier étage, une
grande salle bien éclairée, et. partie d’une salle annexe.
Quelques Mammifères de la région; quelques Reptiles. Collection
des Oiseaux régionaux (don Dorin), augmentée d’un certain nombre
d'Oiseaux exotiques. Cadres d’entomologie (don Barbat), contenant
surtout des Coléoptères et des Lépidoptères, — Herbier de Lichens
(don Brisson). — Série de poissons fossiles, provenant du Mont-
Aimé, canton de Vertus, non loin de CThâlons. Ossements quater-
— 560 —
naires (Éléphant, Hippopotame, Rhinocéros) provenant des envi¬
rons de Châlons, et des tourbières des marais de Saint-Gond. Séries
régionales de paléolithique et de néolithique. Crânes humains de
l’époque marnienne.
MUSÉES ARTISTIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES
POSSÉDANT PLUSIEURS COLLECTIONS D’HISTOIRE NATURELLE.
Chartres.
Musée municipal, fondé en 1883, installé dans une aile de l’Hôtel
de Ville. — Divers Mammifères. Collection régionale d’Oiseaux.
Divers Reptiles et Poissons montés à sec. Quelques cadres d’in¬
sectes et de Crustacés. Quelques Mollusques. Vitrines de géologie
régionale (cénomanien, falunien, sables pliocènes). Vitrines de
minéraux. Collection régionale de paléolithique et de néolithique.
Petit herbier. L'une des salles consacrées aux beaux-arts contient
le plâtre d’une statue de l’entomologiste Henri Fabre, de Sérignan
(Vaucluse), représenté assis et observant, une loupe â la main;
cette statue, œuvre du sculpteur Charpentier, a été léguée par sa
veuve au Musée de Chartres. — La ville de Chartres possède en
outre un second Musée, appartenant à la Société archéologique
d'Eure-et-Loir, situé rue Saint-Pierre, qui renferme une collection
de préhistoire régionale.
Châteaudun.
Musée municipal, à l’ Hôtel de Ville, et Musée de la Société Du-
noise d’archéologie, rue Tou fa ire. — Divers Mammifères d’espèces
régionales et exotiques; collection d’Oiseaux régionaux et exo¬
tiques, nids et œufs. Reptiles régionaux, Quelques Mollusques et
Insectes régionaux. Plusieurs herbiers généraux et régionaux. —
Divers fossiles et minéraux; pièces de préhistoire.
Compiègne.
Musée municipal, dit Musée Vivenel, du nom de son fondateur,
à l’Hôtol de Ville. — Mammifères et Oiseaux régionaux; minéraux
divers; fossiles divers (sables tertiaires du Soissonnais) ; plusieurs
pièces de préhistoire. Le Musée national du Château possède un
ensemble de tableaux représentant des Mammifères, des Oiseaux,
des fruits, des fleura, (ouvres de Desportes et d'Oudry. Les tableaux
de Desportes (1661-1743) figurent les animaux de l’ancienne mé¬
nagerie royale de Versailles.
Étampes.
Musée municipal, dit Musée Elias Robert, du nom de son fonda¬
teur, installé dans le pavillon d'arrière-cour de l’ancien Hôtel de
Diane de Poitiers. — Quelques espèces régionales d’Oiseaux;
quelques fossiles de la Beauce et des environs d’ Étampes; pièces
de préhistoire, notamment une série régionale de paléolithique et
de néolithique. — Une place de la ville, devant le théâtre, porte la
statue du zoologiste Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844),
professeur au Muséum, né à Étampes; une plaque commémorative
est placée sur la façade de sa maison natale.
Pithiviers.
Musée municipal, installé dans les locaux de l'ancien hospice. —
Oiseaux régionaux; divers Oiseaux et Reptiles exotiques; cadres
de Lépidoptères régionaux et exotiques; divers Mollusques et Ma¬
drépores; fossiles régionaux (quaternaire), et minéraux divers;
pièces de préhistoire régionale. — La collection la plus importante
de ce musée est celle de P ethnographie de nos colonies de la Guyane
et de l’Océanie.
Vendôme.
Musée municipal, rue Potterie. — Espèces régionales do Mam-
fères et d’Oiseaux; collection d’œufs; divers exemplaires de Rep¬
tiles, de Poissons, de Mollusques. — Divers fossiles régionaux.
Collection de préhistoire générale et régionale. — Quelques miné¬
raux, dont un fragment d’aérolithe, pesant 47 kilogrammes, tombé
à Vendôme.
— 562 —
« Une queue multiple de Procyon »,
par M. R. Anthony.
Le n° 4, t. LVI, du Bulletin de la Société zoologique de France,
paru le 15 octobre 1931, contient (page 355 à 360) une note illus-
Fig. i.
trée de deux figures [une photographie (page 356) et une radio¬
graphie (fig. 2, PL I)] et intitulée : « Une queue multiple de Procyon ».
Bulletin du Muséum , 2° s., t. III, n° 7, 1931.
- 563 —
1
% tL . - __ , "
— 564 —
Il s’agit d’un fragment de sternum comprenant les 3e, 4e, 5e, 6e
et 7e sternèbres, plus la sternèhre préxiphoïdienne. non encore ossi¬
fiée, plus l’appendice xiphoïde (xiphislernum), dépourvu (au moins
en partie) de sa palette cartilagineuse terminale, plus les 7e, 8e et
9e sternocôtes droites, plus les 8e et 9e sternoeôtes gauches.
La figure 1(1) de la présente note montre, vu par sa face infé¬
rieure, ou ventrale, un sternum de Carnassier ( Felis concolov L.)
où les parties manquantes ci-dessus indiquées par élimination ont
été laissées en blanc.
Le l’ait qu’il s’agit d’un sternum tout à fait normal et non d’une
queue anormale est hors de toute discussion; il suffit pour s’en
convaincre de comparer dans notre ligure 2, les images I et II à
l’image III qui est la reproduction de la radiographie donnée par
l’auteur (lig. 2, 1*1. I de sa note).
Ce sternum est celui d’un animal relativement jeune; en effet :
sa sternèbre préxiphoïdienne (px.), par exemple, est encore en¬
tièrement cartilagineuse (x). Il provient d'un Carnassier, vraisem¬
blablement un Canidé... Chez les Félidés dont le sternum est du
même type que celui des Canidés, les sternèbres sont plus élancées
et l’appendice xiphoïde (x.) affecte une forme assez différente...
Signification des lettres et chiffres employés dans les ligures :
3, 4, 5, 6, 7 sternèbres (d. droites — g. gauches). — - px. sternèbre
préxiphoïdienne. — x. appendice xiphoïde.
Il est rappelé que le laboratoire d’ Anatomie comparée du Mu¬
séum est en mesure de résoudre rapidement les petits problèmes
de ce genre, et cela fait partie de ses fonctions (2). 11 se tient à la
disposition des chercheurs qui croiraient utile de se renseigner
avant de publier les résultats de leurs découvertes.
Légende des figures.
Fig. 1. — I. Sternum de Felie concolor, L. (Collections d’études, Allât, comp. N° 1842-
78) vu par sa face inférieure ou ventrale. Ce sternum est sensiblement plus âgé que
celui décrit sous le nom de « queue multiple de Procyon ». Les parties manquantes chez
ce dernier sont Ici représentées en blanc. Réduction d’un peu plus des 2/3. Longueur
réelle depuis l’extrémité antérieure de J’épistenium jusqu'à la terminaison de l'appen¬
dice xiphoïde — 310 millimètres.
IL Sternum de Chien domestique (Lévrier <$) (Collections d’études, Ànat. comp.,
(*) Voir pour la morphologie et la marche de l'ossification de la partie postérieure du
sternum chez les Mammifères :
R. H. Burne. On the variation and developpmcnt of the Leporine sternum. Proceed.
Zool. Soc. London, 1801.
R. Anthony. Notes sur la morpliogénic du sternum chez les Mammifères. Bull, et
Mém. Soc. Anthropol , Paris, 5 janvier 1901.
(a) Voir R. Anthony : Pour la défense de notre culture intellectuelle. Paris, Giard,
1930. Prix : 10 francs.
565 —
N° 1911-133), approximativement de même âge et de même taille que celui décrit
sous le nom de queue multiple de Procyon ». Ce sternum a été préparé de manière à
pouvoir être comparé à. la figure 1 (page 356) du Bulletin de la Société écologique (vue
latérale gauche). On a d’abord supprimé les parties indiquées en blanc dans l’image
précédente, puis, après l’avoir amollie au contact de l’eau, on a laissé la pièce se dessé¬
cher en s'efforçant de lui donner la position convenable. Réduction à 1/3 environ. Lon¬
gueur réelle de la septième sternèbre = 20 millimètres.
Fig. 2. — I. Le même sternum de Chien que dans la figure 1 (II) radiographié et
réduit de façon à être ramené à peu près aux dimensions de celui représenté fig. 2,
planche I, du Bulletin de la Société- zoologique (Voir III). L’identité de ces deux ster¬
nums est manifeste : la sternèbre préxiphoïdienne (px.) a le même aspect, dépourvue
dans les deux cas de tout début d’ossification; l’appendice xiphoide (x.) a la même
forme; la septième sternèbre présente de légères différences de forme (les variations
individuelles sont fréquentes, surtout chez les Canidés) ; elle est notamment moins
étroite dans sa région moyenne.
II. Le même sternum de Félin concolor L. que dans la figure 1 (i) radiographié et
réduit de façon à être ramené à peu près aux dimensions de celui représenté fig. 2,
Planche 1, du Bulletin de la Société zoologique (Voir III). II est plus âgé que ce dernier
la sternèbre préxiphoïdienne par exemple est en grande partie ossifiée. Noter aussi la
similitude de forme de la sternèbre 7, et par contre le fait que l’appendice xiphoïde
est proporti nnellement. plus allongé et d’un galbe assez différent.
III. Roproduction «le la ligure 2, PI. 1 (portant comme légende « Radiographie de la
queue multiple de Procyon cancrivorus ») du Bull, de ta Société zoologique. On y a ajouté
les mêmes annotations qu’en I. La segmentation des sternocôtes visible en S.g. 8 et
S.g. 9 est due au dessèchement brusque du cartilage; on observe une segmentation
analogue en S.g. 9 de l'image I de cette même figure 2.
Bulletin du Muséum, 2* s., t. III, 1931.
36
— 566
Tableau résumé d une Classification générique
des Primates fossiles et actuels,
par M. R. Anthony et MUe F. Coupin.
Cette classification générique des Primates fossiles et actuels
résulte de plusieurs années de. recherches anatomiques et de longues
réflexions quant à la valeur relative des caractères. Elle est destinée
à figurer, plus détaillée, en tête d’un traité d’ Anthropologie phy¬
sique auquel travaillent plusieurs collaborateurs, niais qui n’est
point encore achevé.
La mort de ma collaboratrice, Mlle F. Coupin, en octobre 1930,
et le fait que plusieurs personnes de mon entourage m’ont demandé,
tant de son vivant qu 'après sa mort, de vouloir bien leur commu¬
niquer ce tableau et de leur permettre aussi d’en utiliser les données,
me fait un devoir de ne pas tarder à publier, tout au moins, les
lignes fondamentales de cette classification.
Pour le moment, je n’entrerai donc dans aucun des détails qui
trouveront leur place dans le traité d 'Anthropologie physique, me
bornant à quelques remarques destinées à faciliter la lecture ou à
attirer l’attention sur les points les plus particuliers.
1° Les familles et les sous-familles uniquement composées de
genres fossiles sont précédées d’une croix (-)-); les genres fossiles
sont également précédés d’unu croix (-p) et en italiques; les genres
actuels sont en caractères gras.
2° filant donné qu’il n’est qu’un résumé, ce tableau ne men¬
tionne ni la distribution stratigraphique, ni la distribution géogra¬
phique, ni les synonymies. En ce qui concerne ces dernières, le lec¬
teur est averti de ce que. nous avons cru devoir conserver les dénomi¬
nations habituelles et classiques; mais dans la classification détaillée
nous mettrons entre parenthèses et avec les autres synonymes cer¬
tains noms qu’en ces dernières années quelques zoologistes ont cru
devoir préférer en raison seulement de leur antériorité et en dépit
des confusions inévitables auxquels ils prêtent.
3° A l’exemple de beaucoup de zoologistes actuels, tous ceux qui
prennent le souci de s’informer des dispositions anatomiques fon¬
damentales, nous avons complètement séparé les Tarsiers ( Tarsioï -
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 7, 1931.
567 —
dea ) des Lémuriens ( Lernuroïdea ). Cette scission avait déjà été
opérée par l’un de nous et par H.-V. Vallois, en 1926 (1).
4° Nous avons fait du Ghiromys et des formes fossiles qui s’y
rattachent un groupe à part, les Chiromyiformes, de même valeur
que les Lémuriformes et les Lorisiformes. Cette distinction avait
déjà été faite dans l’ouvrage ci-dessus indiqué de R. Anthony et
H.-V. Vallois.
5° Nous avons éliminé des Primates pour les laisser aux Insec¬
tivores un ensemble de formes fossiles qui ne nous ont paru pré¬
senter aucun signe morphologique indiscutable d’évolution dans
le sens de la spécialisation intellectuelle laquelle, comme l’on sait,
caractérise essentiellement les Primates.
6° Nous avons divisé les Cercopilhecidæ en deux sous-familles :
les Cercopilheciriæ et les Macacinae.
7° Nous avons fait des Sernnopilhecidæ une famille à part (voir
R. Anthony et H.-V. Vallois. 1926).
8° Nous avons disloqué et supprimé le groupe des Anthropoïdes
pour en faire trois familles, H globalidæ (Gibbons), ( Simiidæ
(Orang), Anthropopithecid e (Gorille et Chimpanzé), comprises
avec les Ilnrninidæ dans le grand groupe des Caiurhini (2).
9° Enfin nous avons cru préférable ici et pour le moment de ne
pas énumérer les genres de Pilhecanlhropinæ et d ' Jlomimnæ
(famille des Horninidæ). Cette énumération ne peut se faire qu’ac¬
compagnée d’un développement qui ne saurait trouver sa place
dans cette très courte note.
(9 Catalogue raisonné et descriptif des Collections d’Ostéologie du Service d’Ana-
tomie du Muséum d’Histoire naturelle. — IV. Les Primates. — I. Les Tarsiidœ par
R. Anthont 1 1 H.-V. Vallois. Paris, Masson, 1926.
(2) R. Anthony et II. V. Vallois séparèrent, en 1926, seulement, les Hylobatidœ
des autres Anthropoïdes.
Tableau résumé d’une Classification générique des Primates fossiles et actuels
Sous-ordres.
Tarsioïdea.
Lemuroïdea . . .
Subdivisions
des sous-ordres.
Familles.
Sous-familles.
Genres.
f Tarsiinæ . H- Navajovius, 4 Tetonius, 4 Absarokius,
V 4 Anaptomorphus , -f Uintanius, -f Omomys,
Tarsiidæ . ■ 4 Hemiacodon, 4- Pseudoloris, 4- Nanno-
f pithex, 4- Anchomomys, Tarsius.
I 4 Necrolenrarinæ. . . . 4 Necrolemur, 4 Mierochœrus.
Lemuriformes , . . ;
Chiromyiformes .
\
Lorisiformes .
Adapidæ
J 4 Notharctinæ .
( 4 Adapinæ .
Lemuridæ
Lemurmæ .
Chirogaiinæ .
Archæolemuridæ
Indrisidæ .
4 PlESI ADAPIDÆ. . .
4 Trogolemdridæ
ClUROMYIDÆ .
Galagidæ .
Lorisidæ .
4 Pclycodus, 4 Nothardus, 4 Aphanolemur.
4 Adapis , 4 Pronydicebus, 4 Pericanodon *
4 Cœnopithscus, 4 Protoadapis, 4 Cryp-
lopilhecus.
Lemur, Hapalemur, Lepilemur, 4 Megdladapis,
H- MegaUndm (P).
Chli'Ogale, Opolemur, Mlcrocebus.
4 Archœolemur, 4 Hadropithecus,
Iiidris, Propithecus. Avahis, 4 Palæopithecus, ,
4 Mesopithecus.
4 Plcsi adapis, 4 Phenacolemur.
4 Trogolemur, 4 TJintasorex, 4 Apatemys,
Chiromys.
Galago.
Nycticebus, Loris, Perodicticus, Arctocebus.
UT
05
00
Sous-ordres.
Simioïdea.
Subdivisions
des Sous-ordres.
Familles,
Sous-familles.
Genres
Platyrhini
\ Catarhini
Hapalidæ.
Cebidæ
Callimicoïnæ . .
Nyctipithecinæ
Pithecinæ .
Mycetinæ .
Chrysothricinæ.
Cebinæ. . .
Ateünæ .
+ Pakapithectoæ . . . .
_ \ Cercopithecinæ
Cebcopithecxdæ . . . . •?
I Maoaemæ .
/ Semnopitheeinæ
Semnopithecidæ
\ Colobinæ .
Hylobatidæ . .
SlMIXDÆ . . .
Antheopopithecidæ .
Hapale, Midas, Leontocebus.
Callimlco.
Nyctipithecus, Callithrix, 4- Homunculus, + An-
thropops, + Eudiastatus, 4- Pitheculus, + Ho-
mocenlrus.
Brachyurus, Pithecia, Cbiropotes.
Mycetes,
Chrysothrix,
Cebus, Capucinus.
Ateles, Brachyteles, Lagothrix,
4- Parapithecm.
Cercopitheeus, Miopithecus,
Masacus, Cercocebus, Cynopithecus, Papio, The-
ropithecus, 4- Oreopitlmus, + Simopithecus ,
4- Apidium, + Procynocephalus.
Samnopitbecus, Rhinopithecus, Simias, Nasalis,
4- Mesopithecus, -f BoHchopiibecus, + Lybo-
pithecus.
Colobus,
Symphalangus, Hylobates, -f Propliopithecus.
Simia, + Palœosimia.
Gorilla, Anthropopithecus, + Dryopithecus, +
Palæopithecus, -f- Gryptinopithccus, 4- Neo-
pithecus , + Sivapithecus, + Austrabpithecus,
4- Anthropodus.
\ Hominidæ,
4- Pithecanthropinæ. ,
HoBiininæ . . . . .
69S -
De certaines particularités dentaires des Suidés,
par M. H. Neuville.
Dans deux notes précédentes, parues dans ce Bulletin, j’ai si¬
gnalé ou rappelé quelques faits relatifs à la dentition antérieure
des Giraüdés et des Camélidés, et ai tenté de déterminer la mesure
suivant laquelle ils peuvent s’accorder avec les théories générales
Fig. 1. — Sanglier de Mogadov (Sas scroja barbants Sclatcr). Partie antérieure
de la dentition supérieure (gr. nat.). 1, 2, 3, les trois paires d’incisives; c, canines.
émises pour expliquer les variations si nombreuses et si étendues
que présentent les particularités dentaires des Mammifères (1). Je
(l) H. Neuville. De certaines particularité ; den aires des Gir, id s. Bulletin du
Mus. nat. d’Hist. nal. 2e Sér. T. II, n° 6, 1930, p. 604-608, 3 fig.
Id. De certaines particularités dentaires des Camélidés Ibid. T. III, n°l. 1931,
p. 77-81, 3 fig.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931 .
— 571 —
me propose ici d’étendre très brièvement aux Suidés mes précé¬
dentes comparaisons.
Une hétérogénéité plus ou moins accentuée retient tout d’abord
l’attention quand on examine les incisives de divers Suidés.
A la mâchoire supérieure, tantôt, comme dans les genres Sus
et Potamochœrus, les incisives, au nombre dej trois paires, sont très
Fig. 2. — Potamochœrus sp. ? a, première incisive supérieure gauche (face linguale);
b, seconde incisive supérieure droite (face linguale); c, seconde incisive supérieure
gauche (face linguale), x 1,5.
développées (fig. I et 2). Les premières, très fortes, présentent alors
une complication spéciale, encore plus avancée que celle des mêmes
dents envisagées chez les Équidés; il. serait à peine exagéré de les
considérer comme tendant à la niolarlsation (fig. 2, a), Une sorte
de cornet se remarque d'abord sur leur surface fonctionnelle, que
l’on serait tenté d’appeler une surface triturante tellement son
aspect s’y prêterait; ce cornet est parfois double, et une autre dé¬
pression peut même s’observer dans la partie la plus voisine du
— 572 —
bord mésial de cette surface. En outre, la face antérieure ou labiale
de la couronne de ces premières incisives supérieures est plus ou
moins entamée, près de la surface fonctionnelle, par des sillons que
l’usure atténue rapidement. Bref, l’état ainsi réalisé retire à ces
dents l’apparence foncièrement simple qui est typiquement celle
des incisives. Dans les mêmes genres, les secondes incisives supé¬
rieures se présentent sous un aspect rappelant celui qu’ont typi¬
quement des prémolaires : on peut leur compter deux ou trois lobes
Fig. 3. — Sanglier d’Europe ( Sus scrofa *L.), jeune.
Les trois incisives inférieures droites, x 1,5.
et elles présentent fréquemment, en outre, des rudiments de denti-
cules secondaires (lig. 1, 2 et 2, b, c ). Enfin, les troisièmes incisives
supérieures, bien que beaucoup plus réduites et beaucoup plus
simples, ont elles-mêmes, dans les genres en question, une couronne
relativement longue, étroite, pointue, dont les faces labiale et lin¬
guale revêtent, sur des pièces encore peu entamées par .l’usure, un
aspect triangulaire à sommet aigu (flg. 1, -?); et sur chacun de ces
triangles, il est souvent possible de distinguer un ou plusieurs petits
sillons découpant la couronne en deux ou trois parties, parfois en
un bien plus grand nombre, auxquelles il serait à peine exagéré de
donner le nom de lobes.
— 573
Du côté mandibulaire, les choses sont tout aussi intéressantes.
Il y existe encore, dans les genres Sus et Potamochœrus, trois paires
d’incisives, dont les couronnes dessinent, par leurs bords antérieurs,
une ligne brisée plutôt qu’une courbe (fig, 3). Longues et droites,
profondément implantées dans le maxillaire, les deux premières
paires sont en outre fortement cannelées par suite de la présence
d’une grosse nervure axiale sur leur face linguale. De plus, le bord
distal de la seconde incisive présente, sur des pièces parfaitement
intactes, une disposition en dents de scie rappelant celles que men¬
tionnaient, pour des animaux tout différents, les deux notes que
je rappelais en commençant (fig. 3). Je ne puis entrer ici, à propos
Fig. 4. — Potaniochœms sp.? Partie antérieure de la dentition, vue parla face latérale-
gaucho (gr. nat.). 1, 2, 3, première, seconde et troisième incisives gauches; c, canine
inférieure gauche,
de cette convergence, dans l’exposé de tout ce qu’elle peut sug¬
gérer. Les troisièmes incisives inférieures sont, à l’inverse des pré¬
cédentes, réduites plus ou moins, mais de façon toujours sensible;
elles peuvent présenter un denticule accessoire, très bien formé,
au bord distal, Ce détail est visible sur la figure 3, où le tubercule
en question est déjà très net; il peut le devenir encore plus dans le
genre Phacochœrm, où ce tubercule forme la partie principale de la
troisième incisive inférieure, qui est, en outre, curieusement incur¬
vée sur son bord mésial Dans le genre Hylochœrus , cette même
dent est beaucoup plus simple eL paraît en voie d’atrophie (1).
C’est, il me semble, dans le genre Polamochœnis, qu’est réalisé
l’état le plus parfait, je veux dire par là le plus évidemment fonc-
(l) Pour plus de détails sur ee sujet, voir : G. Bouf.t et H. Neuville. Recherches,
sur le genre Hylochœrus. Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle, 1 930.
— 574 -
tionnel et le plus puissant, de l'appareil incisif des Suidés. La fig. 4
donnera idée de ses dispositions d'ensemble; l’on y verra que les
trois paires d’incisives sont parfaitement formées et fortement dé¬
veloppées aux deux mâchoires, dans ce genre Potamochœrus, et l’on
remarquera avec intérêt, la façon dont elles s’opposent.
Je me bornerai, pour le moment, à insister sur ces tendances à la
denticulat.ion, ou, pour employer un ternie plus général, sur un
acheminement vers l’état de dents composées, que présentent cer¬
taines des incisives ci-dessus décrites. Il n’est pas jusqu’à ces dents
considérées comme le type par excellence des dents simples que
sont les canines, qui ne puissent présenter, dans la famille des Sui¬
dés, cette même tendance. Examinées avant toute usure, c’est-à-
dire à un état indiscutable d’intégrité, elles portent parfois, sur
Fig-. 5. — Sanglier d’Europe (Sms serofa L.). Seconde, troisième et quatrième prémo¬
laires inférieures gauches d’un sujet encore jeune (la dernière molaire n’est pas com¬
plètement sortie), vues par la face labiale, x 1,5.
leurs bords mésial et distal, surtout sur celui-ci m’a-t-il semblé, des
dentieules dont la figure 1 donnera une première idée. Remarquons
en outre, à propos des saillies ou erénelures ainsi mentionnées, que,
dans leur ensemble, les prémolaires et les molaires présentent typi¬
quement, dans le genre Sus, sur toutes leurs arêtes, aussi bien laté¬
rales que tabulaires, une tendance très accentuée à la formation de
dentieules secondaires (lig. â). Entre les saillies formées par ceux-ci
et celles qui constituent les « dentieules » les plus parfaits, on peut,
en examinant un nombre de pièces suffisant, trouver tous les termes
de passage. L’intéressant serait donc ici de déceler les causes qui
ont pu déterminer cette tendance, traduite notamment par la mul¬
tiplication des saillies, telles qu’on les trouve, aux dentitions in¬
tactes, sur les dents les plus typiquement simples.
Je ne crois pas que l’on puisse établir, pour les Suidés, entre les
particularités de ces dernières dents et le régime alimentaire actuel,
un rapport aussi direct que dans les cas des Girafidés et des Camé¬
lidés. Cela serait cependant à revoir; il est en tout cas bien avéré
que, par leurs incisives, les Suidés mâchent plutôt qu’ils ne
tranchent, et ce mode d’action peut même contribuer à permettre
de déceler les traces de leur passage; c’est ainsi que les Hijlochœrus,
— 575 —
dont la dentition antérieure est cependant réduite, ne coupent
qu’en les mâchant les plantes herbacées que, dans les mêmes pa¬
rages, les Pdiinocéros tranchent de façon plus nette; ce détail,
longtemps visible, renseigne, même s’il ne s’en voit pas d’autres,
sur la présence des uns ou des autres de ces Ongulés.
La différenciation des parties donnant finalement à certaines
des dents en question un aspect si compliqué s’est faite suivant un
processus que l’on voit se rattacher à un type général, mais ici par¬
ticulièrement intense, et qui me semble aussi peu compatible avec
l’une qu’avec l’autre des deux grandes théories explicatives de
l’évolution dentaire, au moins sous les formes où elles sont géné¬
ralement présentées. Je développerai ce point de vue dans un
mémoire que publieront très prochainement les Archives cl' Ana¬
tomie, d' Histologie et d'Embryologie.
— 576
Une incisive décide ale D’Éléphant
ANORMA LEMEN T DÉ VELOPPÉE,
par le Dr M. Friant.
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Il existe aux collections d’Anatomie comparée, une dent portant
le N° 1931-513, et sur laquelle on ne possède
aucun renseignement. Ainsi que le montre
le schéma ci-dessous (fig. 1), il manque à
cette dent son extrémité coronaire; en
d’autres termes elle est réduite à sa région
radicale.
Telle qu’elle se présente ses dimen¬
sions sont :
Longueur : 214 millimètres
(une telle longueur indique manifestement
que nous sommes en présence d’une inci¬
sive).
Dimensions transversales au niveau
de la section :
maxima : 34 millimètres,
minima : 30 millimètres.
Dimensions transversales au niveau de
l’extrémité radicale :
maxima : 16 millimètres,
minima : 11 millimètres.
Les grands et petits diamètres se croisant
à angle droit, il en résulte qu’il existe un
aplatissement suivant l’axe de la dent; il
existe, de plus, une courbure dans le sens
de l’aplatissement.
La cavité pulpaire est largement ouverte.
(Profondeur de la cavité pulpaire :
38 millimètres).
11 s’agit donc d’une dent à pulpe persis¬
tante, c’est-à-dire à croissance continue.
Une coupe perpendiculaire à l'axe non
Fig.l. — Coupe schématique
danslesenslongitudinal de
l'incisive déciduale d'Élé-
phantl931-513.— i, ivcire.
— ê, émail. — c, céirent.
loin de la section primitive (fig. 2) permet de distinguer :
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TTI, n° 7, 1931.
a. Une zone centrale composée d’ivoire dont les diamètres
sont :
maximum : 24 millimètres,
minimum : 20 millimètres.
(L Une zone périphérique formée de cément, dont l’épaisseur
moyenne est de 4mm,5.
L’ivoire présente le guillochage caractéristique de l’ivoire des
Fig. 2. — Coupc perpendiculaire à l’axe de l’incisive déciduale d’Élcphant 1931-513
i, ivoire. — c, cément (produit en quantité anormale).
Élephantidés, ce qui élimine V Hippopotame, Il s’agit donc d’une
incisive d’Elephantidé, et comme la dent n’est point fossile et que
les Élephantidés actuels n’ont d’incisives qu’à la mâchoire supé¬
rieure (on n’observe même pas d’ébauche d’incisive inférieure chez
le fœtus}, nous pouvons dire que c’est une incisive supérieure
d’Éléphant actuel; mais il est impossible de savoir si elle provient
d’un Éléphant d’Afrique ou d’un Éléphant d’Asie,
La taille de cette incisive qui serait très réduite pour une
défense normale, indique, de même que la grande épaisseur de
cément au niveau de la coupe, qu’il s’agit très probablement d’une
incisive déciduale (dent de lait) ayant poursuivi son développe¬
ment dans des conditions anormales.
En ce qui concerne l’évolution des incisives chez les Élephan¬
tidés, on sait, depuis les travaux de J. Corse (1), que les incisives
définitives dont la chambre pulpaire reste largement ouverte et
qui deviennent, par suite, comme celles des Rongeurs, des dents
à croissance continue, sont précédées d’autres incisives que l’on
(*) J. Corse, Observations on the different speties of Asiatic Eléphants and their
mode of dentition ( Phiîosophicctl Transactions of the Royal Society of London , 1799).
— 578
appelle incisives de lait (l) et qui ont pour caractère de rester
petites, d’être effilées à leur extrémité radicale et d’avoir une pulpe
réduite. Ce sont des dents à croissance limitée qui tombent avant
la deuxième année.
Si l’on remarque que le remplacement des incisives de lait par
les incisives définitives (défenses) se fait plutôt latéralement que
verticalement comme chez le plupart des espèces main maliennes,
on en vient a penser que ces deux dents [incisive déeidu ale (inci¬
sive de lait) et incisive permanente (défense)] appartiennent plutôt,
comme l’a montré R. Anthony, à une seule et même série qu’à
deux séries dentaires successives. Si l’on ajoute à ceci l'existence
d’anomalies analogues à celle que j’ai décrite précédemment (2),
et dans lesquelles l’incisive déciduale, au lieu de tomber au
moment habituel, a poursuivi son développement, devenant dent
à croissance continue, on en vient à penser aussi que l’incisive dé¬
ciduale (incisive de lait) correspond à l’incisive 2 du Mœrilherium
et l’incisive définitive (défense) à son incisive 3(3).
En ce qui concerne la structure des incisives déciduales des Élé¬
phants, les travaux de Rôse (4) et ceux de R. Anthony (5) montrent
que la couronne est, à l’état jeune, entièrement recouverte d’émail
qui lui-même est souvent partiellement ou même, quelquefois,
totalement recouvert d'une couche de cément.
On peut penser que ce qui détermine l’incisive transitoire (inci¬
sive 2 du Mœrilherium) k devenir dent à croissance limitée et à
tomber de bonne heure comme le ferait une dent de lait est le déve¬
loppement précoce et très intense d’une couche épaisse de cément.
Dans le cas (pie nous décrivons ici, il semble que le développe¬
ment du cément ait été retardé, ce qui a permis à l’incisive de deve¬
nir dent à croissance continue et de poursuivre pendant quelque
temps son évolution dans cette voie; puis, tout à coup le cément
s’est produit en quantité considérable, et la dent, enserrée de toute
part, n’a pas pu dépasser la taille à laquelle elle était parvenue
jusqu’à cette poussée de production cémentaire.
(!) Quelques auteurs ont nié l'existence de ces incisives transitoires précédant les
incisives définitives nu défenses; il faut, au contraire, insister sur le fait qu’elles sont
absolument constantes.
(2) M. Feu am'. Un cas de persistance de l’incisive moyenne supérieure des Probos-
cidiens primitifs chez l’Eléphant d’Afrique {Loxodonla afrimna Bluiu.) Comptes rendus
du Congrès de V Association des Anatomistes. Varsovie, 1931.
(;) Voir R. Anthony et M. Pro liteaux. Étude d’un crâne d’Éléphant d’Afrique
(Loxodonta af rictoa Blum) à quatre incisives supérieures Arch, du Mus. d'Hist.’
Nat. 1929, et. surtout, H. Anthony. Recherches sur les incisives supérieures des Élé-
phantidæ (Éléphants et Mastodontes) Morphologie-Structure. Évolution ontogénique.
Interprétation. En cours d’impression in : Pal robiologica. Je remercie M. R. Anthony
d’avoir bien voulu me communiquer son manuscrit.
(4) Rose. 0. Uebec den Zah ibau urd Zalmwcchsel von Elephas indiens. Morphol.
Arbeiten, Bd III, Heft 2. 1894,
(5) Anthony R. I.oco citato.
579 —
Études sur le tronc collatéral thoracique
DU SYMPATHIQUE CHEZ LES SlNGES,
PAR M. J. Botar D. M.,
De l’université de szeged (Hongrie).
(. Recherches faites au Laboratoire (V Anatomie comparée
du Muséum national d' Histoire naturelle. Paris.)
De nombreux anatomistes ont parlé de ce tronc nerveux; mais
sa description systématique a été faite par des auteurs russes
d’Odessa : Weber (1), a décrit le tronc collatéral chez le Bœuf,
Dowgjallo (-), Marmorstein (3), Tschelustkina (*), Lawrentjew (5)
et Ljetnik (e) chez le Chien, Gabinsky (7) chez le Chien et chez le
Chat; après les données de Wrisborg (8), 1 .udwig (9), Cruveilhier (Iü),
Valentin (n), et Braeueker (13) Kondratjew (*-), le chef de l’école
d’Odessa a établi son type structural, ses rapports et ses ramifi¬
cations chez l’Homme.
Mes recherches ont été faites sur des Singes examinés immé¬
diatement après leur mort; leur état d'amaigrissement a permis
d’obtenir facilement la préparation après le décollement de la
plèvre pariétale et d’utiliser l’ hydrodissection. Voici, les résultats
auxquels je suis parvenu :
1. Chez le Cercocèbe couronné ( Cercocebus lunulalus Ternrninck,
N° 1931-563), du côté gauche (fi g. 1), il existe de fins filets (h) par¬
tant du ganglion stellaire (s) et de ses branches cardiaques (/) qui
s’unissent aux filets issus du 4e ganglion thoracique pour former
le début du tronc; plus bas, les ganglions 7 5 9 lui donnent de
grêles racines (r) qui le plus souvent avancent vers la ligne médiane
le long des artères intercostales correspondantes. Le tronc collaté¬
ral gauche mieux développé se compose suivant presque tout son
parcours de deux faisceaux réunis par endroit par des filets ou des
ganglions. Le faisceau le plus antérieur (i) est accolé à la paroi aor¬
tique (a); l’autre (/) descend eu avant des artères intercostales
parallèlement à l’aorte mais séparé d’elle par un espace de 1/2 à
1 centimètre. Ce faisceau reçoit la majeure partie des racines nées
des ganglions du tronc sympathique. Aux endroits où le tronc
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931 .
— 581 —
collatéral reçoit les racines ainsi qu’aux points d’origine des
branches réunissant les deux faisceaux, aux points d’union des
deux faisceaux ainsi qu’à l’origine des branches périphériques, se
trouvent des ganglions très petits et de formes variées (g). Le
ganglion le plus haut situé se trouve au point d’origine du filet
Fig. 2.
Cercocebus lunulatus Temminck.
Fig. 3.
Hamadryas haniadryas L.
qui se sépare d’un nerf cardiaque ( k ); le ganglion le plus fort
(9e segment) au point de rencontre des deux faisceaux (/). La plus
grande partie des branches périphériques (b) venant du faisceau
antérieur du tronc se termine au niveau de la paroi aortique;
quelques-unes se perdent dans le tissu conjonctif situé au-devant
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III 1931. 37
— 582 —
la colonne vertébrale entre l’aorte et l’œsophage. Un des filets
venant de sa portion terminale (m) s’unit à la racine du nerf grand
splanchnique (o); le fin filet (n) qui se sépare plus bas du nerf
splanchnique pour s’unir à un des rameaux viscéraux, après un
parcours parallèle au tronc sympathique lombaire, est peut-être-
la continuation de ce filet.
A droite (fig, 2), la racine la plus haute située (h) tire son origine
de la portion interganglionnaire au-dessous du ganglion stellaire (s),
les autres (r) naissent des ganglions thoraciques 4 et 6 à 11. Quoique
moins développé que du côté gauche, le tronc collatéral droit se
compose également de deux faisceaux : le faisceau antérieur (i)
accompagne le canal lymphatique thoracique, le postérieur (/), la
veine azygos, Parmi ses racines se trouvant au-dessous de la veine
azygos (y), celles qui sont le plus haut situées envoient des branches
aux deux faisceaux; les moyennes s'unissent au faisceau antérieur,
les inférieures au faisceau postérieur. Des rapports existent entre
les deux faisceaux au niveau de leurs portions supérieure et infé¬
rieure. Les ganglions (g) se trouvent aux mêmes endroits. Le fais¬
ceau postérieur envoie de fins rameaux à la veine azygos et au tissu
conjonctif prévertébral. De la partie inférieure de ce faisceau pos¬
térieur partent des filets allant au canal thoracique ( d ) et à l’aorte
(a); mais l’innervation de ces derniers est surtout assurée par le
faisceau antérieur, Celui-ci envoie de nombreux filets, non seule¬
ment au canal lympathique thoracique et à l’aorte mais à l’œso¬
phage et à la lame de tissu conjonctif reliant l’œsophage à l’aorte;
certains de ces filets peuvent être suivis jusqu’au hile du pou¬
mon.
2. Chez l’Hamadryas ( Hamadryas harnadryas L. N° 1931-391) le
tronc est. peu développé de l’un et l’autre côtés. Le tronc gauche
reçoit ses racines des ganglions thoraciques 3 à 6 et 9 à 11. Il n’a
pas de rapport avec le ganglion stellaire ni avec les nerfs cardiaques
de celui-ci. Le tronc qui est ici unique se trouve situé le long de
l’aorte au-devant d’une ligne réunissant les origines des artères
intercostales; il ne possède pas de ganglion bien développé. Ses
grêles branches périphériques vont h l’aorte et au tissu conjonctif
du médiastin. Du côté droit (fig. 3) les racines (r) issues de la
portion inférieure du ganglion stellaire (s) et. des ganglions 4 à 10,
s’unissent en un seul tronc (c). Celui-ci chemine d’abord librement,
puis il accompagne le canal lymphatique thoracique (d). Aux points
d’arrivée des racines ainsi qu’aux points de départ des branches
périphériques se trouvent quelques ganglions rudimentaires (#).
Ses branches vont au canal lympathique thoracique, à l’aorte (a)
et à la veine azygos. Les fines branches viscérales des 10e et 11e
ganglions ( e ) se rendent aux mêmes vaisseaux, indépendamment
du tronc collatéral.
— 583 —
3. Chez le Gorille ( Gorilla gorilla Wym. N° 1931-601) le tronc
collatéral est plus développé que chez les Singes précédents; ses
racines sont plus nombreuses, ses branches forment des réseaux
Fig. 4. Fig. 5.
Gorilla gorilla Wym.
plus abondants. Les nombreux Filets Issus du ganglion stellaire et
des ganglions thoraciques supérieurs s’anatomosant avec des ra¬
meaux cardiaques de nature sympathique qui prennent naissance
plus haut, vont innerver l’arc aortique et les gros vaisseaux par¬
tant de cet endroit, pour former les plexus supra-aortique, aor-
584
tique, sous-claviculaire, etc. Les éléments composant le tronc colla¬
téral ayant des rapports multiples avec ces fins plexus, de petits
ganglions étant d'autre part situés à leurs points de rencontre, il
est impossible d’isoler parfaitement le tronc dans sa portion supé¬
rieure.
Du côté droit (fig. 4) le tronc collatéral est formé à son début par
les filets nés de ces plexus supra-aortiques (/) et du 2e ganglion tho¬
racique, réunis pour former le ganglion (k). Le tronc (/) descend
au-devant des artères intercostales en s’accolant à la veine azygos
( v ) au niveau des vertèbres VIT! et IX pour former un arc irrégulier
dont la convexité regarde en avant et. s’unit, au niveau du 10e
disque intervétrébral, à la racine supérieure (o) du nerf splanch¬
nique. Il reçoit plusieurs racines ( r ) des ganglions 4 à 6 et une ra¬
cine du 9e. Au niveau de sa partie supérieure se constitue un court
faisceau latéral (u) qui reçoit des racines qui ont de multiples rap¬
ports avec le tronc collatéral. Les ganglions (g) se trouvent dans
le tronc ainsi que dans ce faisceau latéral aux points d’arrivée des
racines. De fins filets nés du tronc vont à l’aorte (a), ù la veine
azygos et au canal lympathique thoracique (d). Ces fins filets for¬
ment un tronc secondaire antérieur (z) en s’anastomosant entre eux
au-devant du canal. Les branches de ce tronc vont aux mêmes vais¬
seaux, sa portion supérieure remontant le long de la veine azygos
pour se ramifier sur les parois de la veine cave supérieure et de l’ar¬
tère pulmonaire droite.
A gauche (fig. 5), les racines plus fortes (r) du tronc collatéral
prennent leurs origines des ganglions 2 et 3; quelques fins filets (h)
du plexus supra-aortique viennent s’associer à eux. Le tronc ainsi
formé se comporte en tout point pareillement au tronc analogue
de l’autre côté. 11 se divise au niveau des segments thoraciques
moyens en deux ou trois faisceaux (z, /') ayant, de multiples anasto¬
moses entre eux. Il reçoit du tronc sympathique des racines ( r ) au
niveau de chaque segment. Ces racines tirent leurs origines, entre
le 3e et 5e segment, d’un tronc qui relie entre eux les rameaux com¬
municants et qui descend parallèlement au tronc sympathique le
long du bord externe de celui-ci ; ce tronc existe également du côté
droit sans donner naissance à des filets. Le tronc collatéral envoie
toute une série de branches (b) à l’aorte (a), les plus haut situées
ayant des anastomoses avec le plexus supra-aortique. Des branches
périphériques les plus fortes, les supérieures (/) arrivent en avant
au-dessus du hile du poumon pour s’unir au plexus de l’artère pul¬
monaire et de l’are aortique, les inférieures (2) forment au con¬
traire un réseau bien développé autour des artères branchiales et
vont, au poumon.
Chez tous les Singes examinés j’ai trouvé de petits rameaux nais¬
sant des éléments qui constituent le tronc collatéral et qui gagnent
585
les ganglions lymphatiques para-aortiques. Par contre, je n’ai pas
vu de filets allant aux artères intercostales.
Cette étude est la première description du tronc collatéral sym¬
pathique chez les Singes; il n’est pas possible d’en tirer pour le
moment une autre conclusion que celle-ci : c’est qu’on assiste ici à
une complication du système observé chez les Carnassiens et qui
tend vers la disposition humaine (surtout chez le Gorille). D’autres
conclusions apparaîtront certainement lorsque nous aurons étudié
systématiquement au même point de vue les autres groupes mom-
inaliens.
BIBLIOGRAPHIE
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— 586 —
Mammifères et Oiseaux des Colonies Françaises
REPRÉSENTÉS EN 1931
a la Ménagerie du Muséum National d Histoire Naturelle
(Jardin des Plantes),
par E. Bourdelle,
Professeur au Muséum,
Directeur de la ménagerie des Mammifères et Oiseaux.
A l’occasion de l’Exposition Coloniale Internationale qui s’est
tenue à Paris au cours de l’année 1931, il a paru intéressant au
Muséum National d’Histoire Naturelle de mettre en évidence la
nature et l’importance de la faune des Colonies Françaises repré¬
sentée à la Ménagerie du Jardin des Plantes en ce qui concerne les
Mammifères et les Oiseaux tout au moins. Dans l’impossibilité
matérielle de rassembler les nombreux spécimens de cette Faune
en des groupements géographiques homogènes, les groupements
zoologiques qui existent dans la Ménagerie ont été respectés, mais,
dans chacun d’eux, des étiquettes spéciales ont marqué les spé¬
cimens, les familles ou les troupeaux qui appartiennent à notre
Faune coloniale.
L’inventaire de ces représentants pour cinq grandes régions
géographiques de nos colonies : Afrique du Nord, Afrique Occi¬
dentale et Équatoriale, Madagascar, Indo-Chine, Guyane, est ré¬
sumé dans le tableau suivant :
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 587 —
Ce tableau fait ressortir les chiffres globaux de 638 spécimens
(317 Mammifères et 321 Oiseaux) appartenant à 193 espèces
(101 pour les Mammifères et 92 pour les Oiseaux). Il faut noter
que dans cet ensemble, ce sont nos possessions de l’Afrique Occi¬
dentale et Équatoriale qui possèdent la part prépondérante avec
365 représentants et 102 espèces, marquant ainsi d’une façon évi¬
dente à la fois la variété et la densité de la Faune mammalogique
et ornithologique de ces régions. — Viennent ensuite F Ïndo-Chine
et la Guyane réellement inférieures avec, à peine, une centaine de
représentants et 30 espèces environ. Se classent enfin l’Afrique du
Nord et Madagascar avec une quarantaine de représentants pour
quinze à vingt espèces différentes seulement.
Les deux tableaux de répartition par groupes que nous donnons
d’autre part pour les Mammifères et pour les Oiseaux montrent
la richesse de nos collections en Primates, on Carnivores et en
Ongulés, en Échassiers, en Perroquets et en Passereaux, situation
qui est d’ailleurs en rapport avec la prépondérance de ces animaux
dans nos colonies. Le groupe des Primates avec 119 Singes et
31 Lémuriens nous paraît mériter une mention spéciale avec
97 Simiens pour l’A. O. F. et l’A. E. F., 28 Lémuriens pour Mada¬
gascar, ce qui marque à la fois l’intérêt de notre Faune et de nos
collections vivantes sous ce rapport.
PimiATKS
CC a
G <1*
â
r / ‘4>
L A H .N I V (t R F. S
Afrique du Nord.. . 3 » 1
Afrique occidentale
et équatoriale. .. . 97
5 8 5 » 14
Madagascar.
Indo-Chiné
Guyane.
» 28 » »
1 10
Totaux 119 31
PAR GROUPES
MAMMIFÈRES
"U «3
» » » »
MËÈ
» » » » » » » » 28
3 8 26 10
5 21
317 101
Cn
GO
00
OISEAUX
UT
00
CO
— 590 —
Enfin une nomenclature par Colonies, par groupes et par espèces
complète cet inventaire de la Faune Coloniale de la Ménagerie.
Cet exposé met en évidence un groupe important de Rapaces de
l’Afrique du Nord dans lequel on doit noter un Aigle Bonelli
( Hieratus fasciatus V.), deux Faucons d’Erlanger ( Falco biarmicus
Erlangeri Kleinsch), un Grand Duc du désert ( Babo bubo deser-
lorum Erxl,).
Parmi les représentants de l’Afrique Occidentale et Équatoriale,
il faut remarquer un groupe d’Anthropoïdes Africains unique avec
quatre Gorilles ( Gorilla gorilla Wyman), de nombreux Cercopi¬
thèques et Mangabeys parmi lesquels un Cercopithèque de Brazza
( Lasiopyga Brazzœ A. M. Edw.), des Cercopithèques Diane
( Lasiopyga Roloway Erxl.), des Cercopithèques mone ( Lasiopyga
mona Schrber), un Mangabey à ventre doré ( Cercocebus erylhro-
gasler Lyd.), un Drill ( Papio leucophœus 1’. Cuv.) tout à fait curieux.
Notons aussi parmi ces Mammifères Africains un Éléphant
d’Afrique du Tchad ( Elephas africanus Rolhschildi Lyd.) intéres¬
sant, deux Hippopotames nains ( Chœropsis liberiensis Leidy.), des
Buffles brachycéres ( Dubalus purnilus Turton), un troupeau d’Al-
gazelles ( Oryx leucoryx Pall), deux Antilopes chevalines ( Hippo -
Iragus equinus Desm.). Parmi les Oiseaux de l’A. O. F. et de l’A.
E. F., les raretés que sont dans les Jardins zoologiques l’Ibis olive
( Lampribis olivacea Dubu), les Canards de Ilartlaub ( Pleronelta
Hartlaubi Cassin.), et d’autre part les beaux spécimens de Py-
gargues voeifer ( Haliætus vociférons Daud.), les Spizaetes cou- •
ronnés (Spizæius coronalus L.) les Aigles bateleurs ( Theralopius
ecaudalus Daud.).
La Faune de Madagascar est surtout représentée par un en¬
semble de 26 Makis appartenant à six espèces différentes formant
certainement un groupe exceptionnel dans un établissement
zoologique.
La Faune Indo-chinoise sc fait essentiellement remarquer par
quatre Gibbons (H globales concolor leucogenys Ogilby), de magni¬
fiques Tigres de l’Annam (Felis tigris L.), 4 Panthères ( Felis
pardus L.), dont une Panthère noire ( Felis pardUs variegala — var.
mêlas), une famille de huit Cerfs pseudaxis ( Cervus pscudaxis
Eydoux et Souleyet), une belle collection de Faisans parmi les¬
quels, le Faisan d’Edwards ( Hierophasis Edwardsi), le Faisan de
Bell [( Gennœus Belli Oust.), le Faisan de Berlioz ( Gennœus Ber-
liozi Delacour), etc.
Enfin la Faune de la Guyane nous offre de son côté, outre
diverses espèces de Sajous, les rares Singes américains que sont les
Atèles ( Aîeles paniscus L.), les Lagotriches ( Lagothrix lagothricus
Humb.), et surtout des Sakis moines [Pithecia monachus Humb.);
les grands félidés que sont les Pumas ( Felis concolor L.) des Pro-
— 591 —
cyonidés curieux tels que des Kinkajous ( Cercoleptes caudivolvulus ,
Pall.), des Coatis rous ( Nasua fusca, Desm.), une belle série de
Rongeurs parmi lesquels des Agoutis ( Dasyprocla prymnolopha
Wagl., Dasyprocla coronata Wagl., Dasyprocla aguli, Desm.) et
parmi les Oiseaux, les beaux Gallinacés que sont les Hoccos ( Crax
caronculala, L.), les Pénélopes ( Penelope purpurasceus, Wagl.), les
Ortalides ( Ortalis poliocephala, Wagl.) et une importante série de
Perroquets.
I. — AFRIQUE DU NORD
(ALGÉRIE - MAROC - TUNISIE)
A. — Mammifères.
(10 Espèces — 27 Spécimens).
Simiens.
3 Magots ( Sitnia sylvanus, L.) Algérie, Maroc.
Carnivores.
Félidés.
1 Chat sauvage ( Felis ocreala Marguerittei Loche), Sud Al¬
gérien.
Canidés.
4 Fennecs ( Fennecus zerda Zimmermann), Sud Algérien.
3 Chacals ( Canis anthus F. Cuvier), Maroc.
1 Renard famélique ( Vulpes famelicus Cretzschmar), Sahara
algérien.
Divers.
2 Zorilles ( Zorilla lybica Hemprich et Ehr.), Sud Algérien.
Ongulés.
Ovines.
8 Mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia Pallas), Algérie
et Maroc.
Antilopinés.
3 Gazelles dorcas ( Gazella dorcas L.), Sahara.
1 Gazelle de Cuvier ( Gazella Cuvieri Ogilby), Sahara.
Camélidés.
1 Dromadaire ( Camelus dromedarius L.), Maroc.
— 592 —
B. — Oiseaux.
(12 Espèces — 24 Spécimens).
Ratites.
2 Autruches ( Struîhio camelus L.) Maroc.
ÉCHASSIERS.
8 Flamants roses ( Phœnic-opterus antiquorum Temm.) Tunisie.
Gallinacés.
1 Ganga (Plerocles alchala L.) Sud Algérien.
1 Outarde Houbara ( Chlamydolis undulala Jacq.) Sud Al¬
gérien.
Rapaces.
1 Vautour fauve ( Gyps fulvus Habl.) Maroc.
1 Néophron percnoptèrc (Neophron percnopterus L.) Sahara..
1 Aigle Bonelli ( Hierætus fascialus V.) Sud Algérien.
2 Faucons d’Erlanger ( Falco biarmicus Erlangeri Kleinsch)
Algérie.
3 Buses féroces (Buleo ferox cirtensis Lev.), Algérie.
1 Grand Duc du désert ( Bubo bubo deserlorum Erl.), Algérie.
Passereaux.
2 Grives geai ( Crateropus fulvus Desf.),
1 Githagine ( Erijlhrospiza githaginea Licht.), Algérie.
II. — AFRIQUE OCCIDENTALE ET ÉQUATORIALE
A. — Mammifères.
(52 Espèces — 188 Spécimens).
Primates.
Simiens,
4 Gorilles ( Gorilla gorilla Wyman), Cameroun et Côte d’ivoire.
8 Chimpanzés (2 Pan leucoprymnus Lesson), Côte d'ivoire
(6 Pan chimpanzé Meyer), Cameroun.
1 Colobe ( Colobus vellerosus Isid. GeoL), Côte d’ivoire.
3 Cercopithèques patas ( Erylhrocebus patas Schreb.), A. O. F.
4 Cercopithèques Iiocheurs (Lasiopyga niclilans L.).
6 Cercopithèques eallitriches (Lasiopyga callitrictius E. Geof.),
A. O. F.
— 593 —
3 Cercopithèques grivets ( Lasiopyga griseo-viridis Neuman),
Soudan.
1 Cercopithèque de Brazza ( Lasiopyga Brazzœ A. M. )Edwards,
Congo.
6 Cercopithèques moustacs ( Lasiopyga cephus L.).
1 Cercopithèque blanc-nez (L. petaurisla Schreber).
2 Cercopithèques diane ( Lasiopyga rolowciy Erxl.), A. O. F.
3 Cercopithèques mone ( Lasiopyga mona Schreber).
25 Mangabeys couronnés ( Cercocebus lunulatus L,).
2 Mangabeys noirs (Cercocebus allerrirnus Oudemans).
4 Mangabeys fuligineux ( Cercocebus œlhiops Schreber).
1 Mangabey à collier ( Cercocebus torqualas Kerr).
1 Mangabey à ventre doré ( Cercocebus chrysogasler Kerr).
7 Cynocéphales ( Pnpio papio Desmaret.),
10 Hamadryas ( Papio hamadryas L.).
4 Mandrills ( Papio sphinx E. Geoff.).
1 Drill ( Papio leucophœus, F. Cuvier).
Lémuriens.
2 Pottos de Bosman ( Perodiclicus potto Gm,), Côte d’ivoire.
Carnivores.
Félidés.
3 Panthères ( F élis pardus L.), Cameroun, Congo.
10 Lions [F élis leo L.), Soudan.
2 Servals ( Felis serval L.), Soudan.
Canidés.
6 Chacals ( Canis anlhus L.).
Hyœnidés.
3 Hyènes rayées ( Hyœna striala Zimm.), Soudan.
2 Hyènes tachetées ( Hyœna crocuta Erxleb.), Soudan.
Viverridés.
3 Civettes ( Viverra civelta Schreb.), Côte d'ivoire et Cameroun.
4 Nandinies ( Nandinia hinoiala Gray), Côte d’ivoire.
2 Genettes ( Genetta geneltoides. Ternminck), Côte d’ivoire.
3 Mangoustes grises (H erp estes griseus E. Geoff.), Côte d’ivoire.
1 Mangouste gracile (Herpesies gracilis Ruppel), Côte d’ivoire.
1 Mangouste rayée ( Crossarchus fascialus Desm.), A. O. F.
Rongeurs.
1 Rat de Gambie ( Cricetomys gambianus Watherh), Côte
d’ivoire.
— 594
6 Porcs-épics ( Hystrix cristala L.), Sénégal.
4 Athérures ( Alherura africana Gray), Côte-d’Ivoire.
5 Écureuils palmistes ( Xerus crylhropus E. Geoff.), Côte
d’ivoire.
Proboscidiens.
1 Éléphant ( Elephas africanus Rothschildi Lydekker), Tchad.
Ongulés.
Porcins.
2 Hippopotames nains ( Cliœropsis liberiensis Leidy), Côte
d’ivoire.
1 Hippopotame amphibie ( Hippopolamus amphibius L.),
Tchad.
2 Potamochères ( Polamochœrus penicillalus), Cameroun et
Côte d’ivoire.
Bovidés.
3 Buffles brachycères ( Bubalus pumilus Turton), Tchad.
Aniilopincs.
2 Céphalophes à dos noir ( Cephalophus dorsalis Gray), Côte
d’ivoire.
4 Céphalophes de Maxwell (Cephalophus maxwelli H. Smith),
Côte-d’Ivoire et Cameroun.
3 Céphalophes ( Cephalophus rnelanorrheus Gray), Cameroun.
1 Chevrotain ( Dorcalherium aqualicus Thomas), Côte d’ivoire.
5 Algazelles [Oryx leucoryx Pall.), Soudan.
4 Guibs ( Tragelaphus scriplus Pallas), Congo et Guinée.
2 Guibs ( Tragelaphus gratus Sclater), Sénégal..
2 Antilopes Chevalines ( Hippolrayus equinus Desm.), Tchad
et Guinée.
1 Antilope Canna ( Taurolragus oryx Pallas).
B. — Oiseaux.
(50 Espèces — 177 Spécimens).
Ratites.
1 Autruche ( Slruthio camelus L.), Cameroun.
Palmipèdes.
2 Pélicans ( Pelecanus onocrotalus L.), Tchad.
5 Oies de Gambie ( Pleclropterus gambensis L.), Guinée.
— 595 —
2 Canards de Hartlaub (Pteronetla harilaubi Cassin), Côte
d’ivoire.
4 Canards à bec jaune (Ancis undulata Dubois).
Échassiers.
Ardéiformes.
5 Marabouts ( Leploplilus crumenifenis L.), Soudan.
2 Jabirus (. Ephippiorhynchus senegalensis) (Shaw).
I Ibis olive ( Lampribis olivacea Dubus), Côte d’ivoire.
1 Ibis sacré ( Threskiornis œlhiopicus L.), Tchad.
3 Aigrettes ( Ardea alba L.), Guinée.
I Héron goliath ( Ardea golialh Cretzs.), Guinée.
4 Hérons pourprés ( Ardea purpurca L.), Moyen Congo.
1 Butor tigrisome ( Tigriortiis leucotopha Jard.).
Rallidés.
3 Poules sultanes ( Porphyrio madagascariensis Lath.), Ca¬
meroun.
3 Râles Nkulengu (Hirnantornis hœmalopus Hartl.), Côte
d’ivoire.
Gruidés.
12 Grues couronnées ( Balearica pavonina L.), Soudan.
5 Grues de Numidie (Anthropoides virgo L.).
Gallinacés.
Gallinacés.
5 Pintades (Numida meleagris galeala Pall.), Guinée, Came¬
roun, Côte d’ivoire).
Colomb i dés.
Colombidés.
1 Tourterelle (Tgmpanistria tympanistria Temm. et Knip.),.
Dahomey.
5 Pigeons verts ( Vinago calva Temm. et Knip), Côte d’ivoire.
Rapaces.
Rapaces.
1 Aigle bateleur ( Theratopius ecaudalus Daud.), Guinée.
2 Pygargues vocifer (Cuncama vocifer Daud.), Soudan et Gabon.
1 Néophron moine (Neophron pileatus Burch.), Guinée.
1 1 Gypohiérax ( Gypohierax angolensis Rupp.), Guinée et Gabon.
2 Gymnogènes bandés ( Gymnogcnys typicus Smith), Côte
d’ivoire).
— 596 —
1 Milan du Soudan ( Milvus migrans Bodd.), Soudan.
1 Milan du Sénégal ( Milvus milvus L.), Sénégal.
1 Grand duc ( Bubo africanus Temm,), Soudan.
Perroquets.
8 Jacos ( Psiltacus erîthcicus L.), Côte d’ivoire et Cameroun.
4 Timnehs (Psiltacus limneh Fras.), Soudan.
6 You-Yous ( Poecephalus série g alu s L.), Sénégal.
2 Perruches à collier ( Psiltacula Krameri Scop.).
3 Inséparables ( Agapornis pullaria L.).
Grimpeurs.
Musophagidés.
2 Touracos ( Turacus macrorhynchus Fras.), Côte d’ivoire.
Coraciiformes.
Bucérolidés.
1 Calao ( Bycanisles cylindricus Temm.), Côte d’ivoire.
2 Calaos ( Bycanisles subcylindricus Sel.), Côte d’ivoire.
2 Tockos ( Lophoceros cryllirorhynchus Temm.).
2 Tockos ( Lophoceros nasulus L.).
Passereaux.
Plocéidcs.
11 Cou-coupés ( Amadina fasciata Hart.), A. O. F.
3 Tisserins cap-moore ( Hyphanlornis cucullatus Muller).
4 Tisserins h tète pointilléc ( Sporopipes frontalis Daud.).
2 Worabés ( Pyromélana afra Gm.).
4 Veuves dominicaines ( Vidua macroura Pall.).
1 Veuve collier d’or ( Steganura paradisea L.).
1 Veuve à épaulettes (Coliuspasser nlbonotatus Cass.).
12 Cordons bleu ( Urœgenlhus bengalus L.).
6 Astrilds bleu ( Urœgenlhus cingolensis L.).
4 Grenadins ( Urœgenlhus granalinus L.).
8 Becs de corail ( Estrilda troglodytes Licht.).
2 Merles métalliques à longue queue ( Lamprolornis caudalus
Müll.).
2 Merles métalliques ( Lamprocolius chalybeus Ilempr. et
Elir.).
— 597 —
III. — MADAGASCAR
A. — Mammifères.
(8 Espèces — 28 Spécimens).
Lémuriens.
Lénuiridés — Lémtirs ou Makis.
5 Makis varia ( Lemur variegata Et. Geoffr.).
5 Makis macacos ( Lemur macaco L.).
6 Makis mococos ( Lemur calta L.).
8 Makis fauves ( Lemur fulvus L.).
1 Maki ù front blanc ( Lemur albifrons E. Geoff.).
1 Maki couronné ( Lemur coronalus Gray).
1 Ghirogalle ( Chirogalle iricholis Gunther),
Chiromyides ou Daubentonyides.
1 Aye-Aye ( Daubentonia madagascariensis Gm.).
B. — Oiseaux.
6 Espèces — 20 Spécimens).
Palmipèdes.
Analidés.
5 Dendrocygnes à masque blanc ( Dendrocygna viduala, L.).
3 Dendrocygnes fauves ( Dendrocygna fulva Gm.).
1 Fuligule nyroca ( Nyroca nyr. innotala Salv.).
ÉCHASSIERS.
Rallidés.
6 Poules sultanes ( Porphgrio madagascariensis Lath.).
2 Pintades mitrées ( Numida mitrata Pallas).
Perroquets.
Psitlacidés.
3 Inséparables à tête grise ( Agapornis cana Gm.).
Bulletin du Muséum, 2' s., t. 111, 1931.
38
— 598
IV. — INDO-CHINE
A. — Mammifères.
(15 Espèces — 42 Spécimens).
Primates.
Simiens.
4 Gibbons (Hy lobâtes leucogenys Ogilby).
4 Macaques de Buffon ( Pithecus cynomolgus L.).
1 Macaque rhésus ( Pithecus rhésus Aud.).
Lémuriens.
1 Loris tardigrade ( Nycticebus tardigradus L.).
Carnivores.
Félidés.
4 Tigres (Felis ligris L.), Annam.
1 Panthère noire (Felis pardus variegata, var. mêlas), Indo-Chiné-
3 Panthères ( Felis pardus L.), Gochinchine.
2 Chats dorés ( Felis Temmincki Vigord et Horsf.).
Viverridés.
3 Paradoxures ( Paradoxurus hermaphroditus Pall.).
Ursixlés.
4 Ours des Cocotiers ( Ursus malayanus Rafïles).
2 Ours du Thibet ( Ursus Thibelanus Cuvier).
Ongueés : Proboscidiens.
2 Éléphants ( Elephas indicus L.).
Tapiridés.
1 Tapir de l’Inde ( Tapirus indicus L.).
Cervidés.
8 Cerfs pseudaxis ( Cervus pseudaxis Eydoux et Souleyet).
2 Cerfs unicolores ( Cervus unicolor Bestch.).
B. — Oiseaux.
(14 Espèces — 64 Spécimens).
Palmipèdes.
Analidés.
20 Canards ( Anas formosa Georgia) ( Anas zonorhyncha Swinh.)-
C i ci
— 599 —
Échassiers.
Ardéiformes.
3 Aigrettes ( Egrelta alla modesta Gray).
6 Ibis à tête noire ( Threskiornis melanocephala Lath.).
3 Bihoreaux ( Nyeticorax griseus L.).
Rallidés.
4 Poules sultanes ( Porphyrio Edwardsi Lath.).
Gruidés.
4 Grues antigones ( Grus antigone sharpei Blanf.), Cambodge
Gallinacés.
Phasianidés.
6 Paons spicil'ères (Pava malicus L.), Annam.
1 Faisan de Berlioz ( Germants Berliozi Delacour), Annam.
1 Faisan de Bel ( Gennœus Bell Oust.), Annam.
1 Faisan d’Edwards ( Hierophasis Edwardsi Oust.), Annam.
1. Faisan prélat ( Diardigallus Diardi Bp.).
COI.UMBIFORMES.
2 Tourterelles tigrines ( Spilopelia tigrina Temm. et Knip.).
Perroquets.
2 Perruches à collier ( Psiltacula fasciala Müll).
Passereaux.
10 Paddas ( Mania orgzivora L.).
V. — GUYANE
• A. — Mammifères.
(16 Espèces — 32 Spécimens).
Primates.
Simiens.
2 Atèles ( Aleles puniscus L.).
2 Lagotriches ( Lagolhrix lagoihrichus Humb.).
2 Sakis [Piihecia monachus Humb.).
Sajous apelle ( Cebus apella Erxl.).
Sajous capucins ( Cebus fatuellus L.).
— 600 —
Carnivores.
Félidés.
2 Pumas ( Felis concolor L.}.
Canidés.
1 Chien crabier ( Canis liions cancriuorus Desm.).
Procyonidés.
1 Raton crabier ( Procyon cancriuorus G. Cuv.).
2 Kinkajous ( Cercoleples caudivolvulus Pal.).
2 Coatis rous ( Nasua rufa Desm.).
Édentés.
5 Tatous poyous ( Dasypus sexinctus L.).
Rongeurs.
Agoutidês.
2 Agoutis à crinière ( Dasyprocla prymnolopha Wagl.).
2 Agoutis couronnés ( Dasyprocla coronala Wagl.).
1 Agouti commun ( Dasyprocla ciguli Desm.).
Ongulés.
Tapiridés.
2 Tapirs d’Amérique ( Tapirus americanus Briss.).
Porcins.
2 Pécaris à collier ( Dicotyles tajaçu L.).
B. — Oiseaux.
(10 Espèces — 36 Spécimens).
Gallinacés.
3 Hoccos ( Crax caronculala L.).
2 Ortalides ( Orlalis poliocephala Wagl.).
2 Pénélopes ( Penelope purpurasceus Wagl.).
Échassiers.
5 Agamis ( Psophia crepilans L.).
1 Savacou ( Cochlearius cochlearius L.).
5 Ibis rouges ( Guara rubra L.).
— 601 —
Perroquets.
3 Aras bleu et jaune ( Ara ararauna L.).
3 Aras macaos rouge et bleu ( Ara macao L.).
10 Amazones ( Amazona sp.)
Toucans.
2 Toucans à bec jaune ( Rhamphastos loco Müll.).
— 602
Sur le Loir [Glis glis ( L.J] et le Lérot [Eliomys qukrcinis (L.jJ,
par M. P. Mathias.
Au mois d'octobre 1929, M. le Docteur Didier, Correspondant du
Muséum National d‘ Histoire naturelle, ayant eu l’amabilité de me
donner un Loir et un Lérot vivants, j’ai pu observer soigneusement
ces animaux durant plus de 8 mois consécutifs. J’ai ainsi étudié
expérimentalement, au laboratoire de Mamrnulogie du Muséum, les
conditions du sommeil hivernal chez ces rongeurs, comme je l’avais
fait précédemment pour le Hérisson ( Erinaceus europæm L.) (1).
Le Loir et. le Lérot furent placés, séparément, chacun dans une
cage assez, vaste en treillage métallique. Suivant les expériences,
ils furent conservés soit à l'intérieur du laboratoire, soit au con¬
traire dans la cour lorsque je voulais les placer dans des conditions
de température aussi voisines que possible de celles, qui existaient
réellement dans la nature. La température au voisinage des cages,
était relevée 2 fois par jour, à 9 heures et à 14 heures et les minima
de la nuit étaient enregist rés.
J’avais donné au Loir, comme abri, une boîte do bois fixée dans
un angle de la cage et pourvue sur une face d’un seul orifice circu¬
laire qui permettait tout juste à l’animal de pénétrer à l’intérieur.
Il fit son nid dans la boîte qu’il garnit de mousse mise à sa disposi¬
tion. En général, durant la journée, le Loir sommeillait dans sa
retraite couché sur le côté, la queue rabattue entre les pattes pos¬
térieures et recouvrant la lête repliée sur la face ventrale; mais, au
moindre bruit, il s’élançait vers l’orifice d'entrée, en montrant les
dents, les pattes de devant en avant, prêt à bondir sur l’ennemi et
poussant, des cris ressemblant à de petites explosions. Parfois,
pendant le jour, il était assis dans son nid, face à l’orifice d’entrée,
le museau en partie masqué par sa queue qui, passée entre les
membres postérieurs, se dressait en avant du corps. Rarement j’ai
vu l’animal hors de son nid le jour; mais, cependant, lorsque le si¬
lence était complet et que le Loir avait faim, il sortait en pleine
lumière. Par contre, dés que la nuit tombait, il parcourait en tous
sens sa cage, se perchant volontiers sur la branche de bois placée à
l’intérieur.
(l) Bull. Soc. Zoologique de France , p. 634, 1929.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 603 —
Il était nourri avec des noix, des glands, des châtaignes, des
carottes, des poires ou des pommes. J’ai ainsi constaté qu’il délais¬
sait volontiers les noix et les glands pour dévorer les châtaignes et
les carottes, mais toujours il se montra particulièrement friand de
poires et de pommes. Si je lui offrais, à la fois, des fruits juteux, des
carottes et des glands, par exemple, il ne touchait à ces derniers
que lorsqu’il avait mangé auparavant les fruits juteux et les ca¬
rottes. Les' repas avaient lieu surtout la nuit mais j’ai pu parfois
assister en plein jour à l’un de ceux-ci, à la condition de rester
parfaitement immobile, à une distance d'au moins 2 à 3 mètres
de la cage. Si par hasard je venais à faire un mouvement, l’animal
réintégrait aussitôt son nid et se mettait sur la défensive. Le Loir
commençait à goûter â presque toutes les pommes qui lui étaient
offertes puis revenait â celle qui lui plaisait le mieux et la dévorait
en entier, laissant seulement la. peau et le cœur du fruit. J’ai pu, à
plusieurs reprises, constater qu’il absorbait en 24 heures de 200
à 225 grammes de pommes, quantité relativement considérable en
comparaison du poids même du Loir (environ 140 grammes). On
conçoit alors facilement les dégâts énormes que peut faire dans un
verger un semblable animal lorsqu’il est en liberté et qu’il dépense
autrement d’activité que dans une cage.
J’ai cherché à vérifier si le Loir était susceptible d’attaquer et
de dévorer des oiseaux. A cet effet, j’ai à plusieurs reprises et en
plein jour, placé dans la cage du Loir un moineau vivant. Ce dernier
se débattait d’abord puis Unissait toujours par aller se percher sur
la branche de bois située à l’Intérieur de la cage, vis-à-vis du nid
du Loir. Celui-ci, après avoir été alerté par le bruit fait par l'oiseau,
guettait ce dernier de l’entrée de son nid, la tête plus ou moins
masquée par sa queue comme je l’ai déjà signalé précédemment.
Tant que le moineau n’était pas perché immobile à proximité de
son nid, le Loir ne bougeait pas, se contentant de surveiller sa
proie. Mais dés que l’oiseau s’arrêtait à distance convenable, le Loir
bondissait hors de son nid et sautait dessus. Si l'attaque était ra¬
tée, il pourchassait l’oiseau quelques secondes mais n’insistait pas.
Il réintégrait son nid et se mettait à nouveau en observation jus¬
qu’à ce qu’il trouve une nouvelle occasion favorable pour sauter
sur le moineau. Le manège recommençait ainsi toujours le même,
jusqu’à ce qu’il se soit emparé de l'oiseau. Lorsque ce dernier était
capturé, le Loir se mettait aussitôt à le dévorer en commençant
toujours par la tête, puis s’attaquait ensuite à la poitrine. Durant la
nuit suivante, l’oiseau eri entier était mangé et l’on ne retrouvait
plus dans la cage le lendemain matin que les ailes et un paquet de
plumes. Tout ce qui était chair ou os avait été rongé. Toutes les
fois que j’ai renouvelé cotte expérience, j’ai constaté la même façon
de procéder. Il n'y a aucun doute que dans la nature, le Loir doit
604 —
se nourrir de petits oiseaux lorsqu’il peut en capturer par surprise.
Par contre, j’ai eu beau lui offrir des œufs, jamais il n’y a touché le
moindrement, même si je ne lui donnais pas d’autre nourriture.
Tant que la température restait supérieure à -f- 8° centigrades, le
Loir mangeait régulièrement toutes les nuits. Mais lorsque la tem¬
pérature descendait au-dessous de -f 8e centigrades, l’animal mon¬
trait une tendance marquée à l’engourdissement. Il pouvait alors
rester pendant plusieurs jours entiers sans prendre de nourriture,
dormant dans son nid, mais se réveillant toutes les 3 ou 4 nuits
pour grignoter des pommes. Dans ces conditions le sommeil était
intermittent.
A la température de — 2° centigrades, j’ai pu, à plusieurs reprises
voir le Loir réveillé et mangeant. Je n’ai pu malheureusement le
soumettre à des températures plus basses, mais il est vraisemblable
qu’alors il se serait endormi d’un sommeil profond.
Ces expériences nous montrent, que l’action de la température
sur le Loir est la même que sur le Hérisson. Les résultats obtenus
avec ces deux animaux sont tout à fait comparables. A des tempé¬
ratures supérieures à -f- 8° centigrades, le Loir et le Hérisson
mènent une vie active et mangent chaque jour. Entre -f 8° et
— 2° centigrades, ils présentent tous deux un état de sommeil
intermittent. Au-dessous de — 4° centigrades, le sommeil du Hé¬
risson devient profond et il doit en être vraisemblablement de
même pour le Loir.
Le Lérot à qui j’avais donné comme abri une boîte de fer percée
d’une petite ouverture, la tapissa d’une épaisse couche de coton
qu’il avait, au préalable, divisé en petits fragments. Comme le
Loir, il présentait des habitudes nocturnes, dormant le jour dans
son nid, couché sur le côté, la queue rabattue entre les pattes posté¬
rieures. Lorsqu'il se retirait dans son nid, il fermait hermétique¬
ment l’orilice d’entrée à l'aide de coton. Il ne sortait guère qu’à la
nuit tombante et ce n’est que tout à fait exceptionnellement que
j’ai pu l’ observer, en plein jour hors de son nid. C’était un animal
très craintif qui se cachait au moindre bruit et qui, contrairement au
Loir, ne cherchait nullement à tenir tête à l'ennemi. Son nid était
très malpropre car il faisait ses ordures dedans, pourtant sur lui-
même l’animal était toujours très propre (comme du reste le
Loir).
Le Lérot se montra surtout friand de noix, de glands et de châ¬
taignes et ne mangeait de pommes que lorsqu’il n’avait pas autre
chose, mais jamais il ne toucha aux carottes qui lui étaient offertes.
J’ai constaté, du reste, que la quantité de nourriture absorbée par
le Lérot était toujours beaucoup moins importante que celle con¬
sommée par le Loir. Dans la période de vie active, lorsqu’il est
réveillé, le nombre des inspirations est de 120 à 125 par minute et
— 605 —
lorsqu’il dort, de 95 environ. Dans la période de sommeil profond le
nombre des inspirations par minute descend jusqu’à 16.
Tant que la température restait supérieure à -f- 10° centigrades,
le Lérot mangeait chaque nuit et menait une vie active; mais
lorsque la température s’abaissait entre 4- 10° et -f 6° centi¬
grades il s'engourdit petit à petit, se réveillant à intervalles assez
rapproches (quelques jours) pour manger un peu. Le sommeil était
alors intermittent. Au-dessous de -1- 6° centigrades, le sommeil du
Lérot devenait profond. Lorsqu’il était ainsi plongé dans un som¬
meil profond, à une température assez basse, si l’on venait à le
déranger tant soit peu au cours de la journée, U se réveillait la
nuit suivante pour aller grignoter des aliments. Ce dernier phéno¬
mène est absolument le même que celui que j’ai observé chez le
Hérisson.
En résumé, en ce qui concerne le sommeil hivernal du Loir et du
Lérot, nous constatons des faits qui concordent avec ceux déjà
signalés pour le Hérisson.
D'après mes expériences, il semble donc que suivant la tempé¬
rature, on puisse distinguer trois états particuliers chez les ani¬
maux hibernants.
1° Un état de vie active pendant lequel l’animal mange régulière¬
ment chaque jour (au-dessus de -f- 10° centigrades pour le Lérot
et de + 8° centigrades pour le Loir et le Hérisson);
2° Un état de sommeil intermittent pendant lequel l’animal com¬
mence à s'engourdir, se réveillant à intervalles assez rapprochés
pour grignoter un peu de nourriture (entre -f 10° et 6° centi¬
grades pour le Lérot et entre -f 8° et — 2° centigrades pour le Loir
et le Hérisson) ;
3° Un état de sommeil profond, pendant lequel l’animal ne prend
aucune nourriture, état se prolongeant tant que la température se
maintient en deçà d’un certain minimum (au-dessous de -f- 6° cen¬
tigrades pour le Lérot et de — 4° centigrades pour le Hérisson et
vraisemblablement aussi pour le Loir).
De mes expériences il résulte également que le Loir est plus
résistant au froid que le Lérot.
606
Note sur des exemplaires vivants
de Bufo superciliaris Boulenger, de l'Afrique équatoriale,
par M. F. Angel.
Parmi les animaux recueillis au Cameroun et rapportés au Mu¬
séum dans le courant de septembre dernier par M. Berthôllet,
chargé de Mission, se trouvaient quatre exemplaires vivants de
Bufo superciliaris , le plus grand Crapaud connu de F Afrique équa¬
toriale. Ces Batraciens furent entrés dans le service du Vivarium.
Ils proviennent de la région forestière des environs de Doumé, sur
la Rivière du même nom, région située à une cinquantaine de kilo¬
mètres au sud de Batouri. Ils furent capturés sur les bords d’un
marigot.
Cette espèce fut établie par Boulenger (1) d’après de jeunes spé¬
cimens ne dépassant pas la taille de 39 millimètres (du museau à
l’anus). Dix ans plus tard, Werner (-) décrivait en détail et figurait
sous le nom de Bufo lævissimus, 2 $ adultes mesurant 104 et 110
millimètres de longueur. Ce dernier nom fut placé dans la synony¬
mie de Bufo superciliaris.
Les descriptions faites par les auteurs, d’après les spécimens
conservés dans les Collections peuvent être complétées ici, surtout
en ce qui concerne la coloration, qui est magnifique, des animaux
vivants. Toute la face supérieure est d’un ton gris brunâtre ou
vert mousse jaunâtre assez clair, tantôt uniforme, tantôt lavé
d’une teinte lie de vin ; sur les côtés, la coloration dorsale est bor¬
dée par un liséré blanc qui commence au bout du museau, longe
le cantlms vostralis , la portion triangulaire de la paupière, la paro-
toïde et le côté du corps pour s'élargir notablement vers lu région
inguinale. Les côtés de la tète, du cou et des flancs, brun rougeâtre,
liassent au rouge brique vers le bas où la teinte se fond avec la cou¬
leur blanchâtre du ventre. Gorge rougeâtre. La région pectorale
est gris bleuté et passe sans transition dans les deux teintes de la
gorge et du ventre. Membres antérieurs, rouge vineux, uniforme,
ou avec des traces de bandes transversales un peu plus claires.
(l) Proc. Zool. Soc. London , 1887, p. 565.
(*) Sitzb. Bayer AK.. XXVII. 1897, p. 212 et Verh. Zool. bot. Ges. Wien, XL VIII,
1898, p. 202, pl. II, fig. 1.
Bulletin du Muséum , 2° s., t. III. n° 7, 1931.
607 —
Membres postérieurs de la même teinte de fond avec bandes trans¬
versales, peu visibles sur les tibias, mais bien marquées sur les
cuisses et les tarses où des taches blanches alternent avec la couleur
brun foncé. Partie postérieure des cuisses, rougeâtre. Membres
blancs, au-dessous, sauf le tarse qui est plus foncé. Certains exem¬
plaires portent 2 taches noires sur la région des apophyses trans¬
verses de la vertèbre sacrée. (Kil complètement noir. Plusieurs
petites taches rouges sur le fond blanc de la région inguinale.
Renseignements biologiques. — • Ces Batraciens vivent très
bien en captivité, se nourrissant avec avidité de pet it es grenouilles,
têtards, escargots, limaces, vers de terre. Ils se tiennent sur la
mousse plutôt que dans l’eau. Sortis de leur terrarium, ils sont très
actifs, ne restant pas en place, exécutant des sauts d’une vingtaine
de centimètres, Au repos, le ventre s’aplatit sur le sol donnant à
l’animal un aspect discoïde; sa largeur n’est alors que de peu infé¬
rieure à sa longueur.
Ce Batracien a été signalé comme pouvant, dans certains cas,
« faire le mort » et Barbour (*) a donné une suggestive photogra¬
phie de cette particularité.
Depuis leur entrée au Vivarium ces animaux n'ont jamais été vus
dans cette attitude; cependant, nous en avons placé un exemplaire
sur le dos, en le maintenant pendant quelques instants malgré scs
efforts pour sc retourner. Finalement, la résistance a cessé et le
Crapaud est resté inerte, les membres antérieurs sur la poitrine,
la gorge seule, par ses mouvements donnant signe de vie. Après
quelques instants, l’animal, prenant appui sur la tête et les membres
postérieurs, se retournait vivement pour reprendre sa position
normale.
Dimensions. — Le plus grand échantillon de la série mesure
140 millimètres du museau à l’anus; ses parut oïdes ont 38 milli¬
mètres; un autre individu de 125 millimétrés possède des paro-
toïdes de 36 millimètres. Il semble que la longueur de celles-ci
soit assez variable suivant les sujets, car Werner signale un exem¬
plaire de 110 millimètres dont les parotoïdes ont une longueur de
40 millimètres.
L'aplatissement du ventre sur le sol donne à un échantillon me¬
surant 125 millimètres une largeur de 110 millimètres. Selon le
voyageur, de plus grands spécimens pourraient être rencontrés, et
l’animal n’irait dans l’eau que pour y chercher sa nourriture.
Localités. — A la localité de Doumé d’où proviennent ces
échantillons, nous pouvons ajouter, pour le Cameroun, les régions
déjà connues de Victoria, Bipindi, Kribi, Rio del Rey, où l’espèce a
été aussi rencontrée. On la connaît, en outre, du Gabon, région de
la Rivière Benito, et du Conge belge.
(l) Rept. and Ampli. — Their habits and adaptations.
Nouveaux Zygopini de la Guyane Française,
par M. A. Hustache.
Amorphopus n. gen. Zygopini.
Canal pectoi'al profond, dépassant sensiblement, le bord pos¬
térieur des hanches intermédiaires, à son extrémité profond et
échancrant notablement le bord antérieur du métastemum. Fé¬
murs linéaires, les postérieurs aussi longs que le corps (rostre
non compris).
Tibias postérieurs remarquablement dilatés et comprimés en
forme de lamelle à bord interne droit, à bord externe arqué, deux
fois environ aussi longs que larges.
Yeux de forme analogue à celle des Mnemyne Pasc. avec leur
ligne de séparation extrêmement étroite, glabre, et à peine élar¬
gie au sommet. Antennes insérées vers le tiers basal du rostre, le
scape cia vi forme et n 'atteignant pas l’œil, le funicule de 7 articles,
le 1er assez allongé, le 2e beaucoup plus long que le 1er et aussi
long que les quatre suivants ensemble, les trois derniers courts,
subglobuleux, la massue oblongue, son 1er article conique et. plus
long que le reste de la massue. Prothorax bisinué à la base, ses
lobes oculaires indistincts. Écusson très petit mais visible. Élytres
un peu plus larges que le pro thorax recouvrant le pygidium. Fé¬
murs linéaires, bidentés, les postérieurs beaucoup plus longs et
carénés en dehors. Tibias antérieurs et intermédiaires arqués, de
longueur normale. Tarses allongés, pubescents au-dessus et en
dessous, le 3e article peu dilaté et spongieux en dessous. Ongles
simples et divariqués.
Genre caractérisé par la conformation des pattes postérieures
et du canal pectoral; ce dernier caractère le rapproche des Lechrio-
pides, mais l’ensemble des autres caractères le place près des Mne¬
myne Pasc.
Il ne comprend que l’espèce suivante.
Amorphopus tibialis n. sp.
Ovale, d’un noir brun, les antennes et les tarses ferrugineux, la
pubescence dorsale d’un jaune fauve, fine, peu serrée et formant
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 609 —
un dessin peu tranché, comprenant : sur le prothorax trois bandes
transversales, l'une étroite et apicale, la 2e large et basale, la 3e
submédiane, largement interrompue dans le milieu et reliée à ses
extrémités à la bande basale par une ligne transversale; sur les
élytres une large fascie basale (plus dense vers les bords laté¬
raux), prolongée jusqu’au milieu des inters tries 6-8 par des linéoles
irrégulières, une linéole sur la moitié postérieure de la suture, dense,
jaune et de plus blanchâtre vers le milieu, une étroite ligne api¬
cale, le calus huméral noir, très lisse, luisant, tranchant sur le fond
du dessin. En dessous les méso et prosternum noirs, ce dernier
avec une tâche squamuleuse devant les hanches; mélasternum,
trois premiers segments ventraux, une étroite bordure sur les deux
derniers segments à revêtement squamulcux, très dense, luisant,
d’un blanc argenté ou teinté de jaune, le 1er segment ventral avec
une tache dénudée noire, latérale. Pattes à revêtement assez dense
et jaune, les tibias postérieurs d’un rouge ferrugineux, à pubes¬
cence très fine et peu visible, mais leur extrémité interne avec une
dense pubescence d’un jaune doré.
Rostre moins long que le prothorax et la tête (yeux compris),
arqué, d’un brun ferrugineux, en avant luisant, éparsément poin¬
tillé, en arrière de l’insertion antennaire triangulairement dilaté,
comprimé latéralement, rugueux, squarnulé, avec une ligne mé¬
diane lisse earéniforme. Tête mate, glabre, avec quelques points
épars; yeux, dans leur partie inférieure, bordés de squamules
cendrées.
ProLhorax peu plus large que long au milieu, faiblement rétréci
en avant et les côtés peu arqués; fortement convexe, à ponctua¬
tion très serrée, subgranuleuse, chacun des points émettant une
courte soie foncée. Écusson petit, noir, glabre, entouré d’un sillon.
Élytres sub triangulaires, un peu plus longs que larges, les épaules
très obliquement arquées, leur calus gros et luisant; convexes,
déprimés sur la moitié antérieure des trois premiers interstries;
profondément sillonnés ponctués, les inLerstries moins larges que
les sillons., étroits, élevés, subcostitormes, rugueux; suture le plus
souvent avec un point blanc près de l’écusson.
Long. 4-4,2 mm.
Guyane française (Dr E. Rech, 1902, Muséum de Paris), 8 spé¬
cimens.
Zurus Geayi n. sp.
Ovale rhomboïdal, noir, le prothorax revêtu de squamules d’un
rouge cinnabre et avec trois taches noires basales, la médiane
grande plus ou moins ovale et atteignant le milieu, les latérales pe¬
tites, près des angles postérieurs, les élytres avec une tache com¬
mune basale, grande, presque en demi-cercle, sur la base des quatre
— 610 —
premiers interstries, une linéole sur la base, devant le calus humé¬
ral, une tache, transversale oblique vers le milieu des interstries 7-
8-9, une linéole sur le tiers apical de la suture et les deux inters¬
tries adjacents (moins dense sur la suture que sur les interstries
adjacents), brièvement prolongée par une courte ligne sur le bord
apical, tout ce dessin d’un blanc teinté de crème ou d’un jaune
très clair. Dessous densément squamulé, blanc, avec les üancs du
prosternum, en arrière, dénudés, noirs, luisants, les cédés du mésos-
ternum très lisses, luisants (avec seulement quelques points près
des épimères), les épîstemes métathoraciques (sommet excepté)
glabres, le bord latéral du 1er segment ventral avec une tache
noire, luisante, lisse (bordée de points en avant), les trois derniers
segments ventraux noirs, le 5e avec deux petites taches blanches.
Rostre lisse, luisant, sa base et celle des yeux avec des squamulé s
blanches. Antennes d’un rouge ferrugineux, le 2e article du funi-
cule plus long que les 3° et 4e ensemble, le 7e arrondi et détaché
de la massue. Tête, en-dessus, glabre et à points épars.
Prothorax subconique, à la base un peu plus du double aussi
large que long au milieu, les côtés obliquement convergents,
presque rectilignes, les angles postérieurs brièvement arrondis, le
lobe antéscutellaire aigu; convexe, plus fortement devant le lobe
antéscutellaire ; criblé de gros points, encore plus gros sur la partie
basale élevée, le bord antérieur étroitement lisse, imponctué:
squamules rouges, grosses, ovales.
ÉlvLres subtriangulaires, à la suture moins longs que larges
entre les épaules, leur plus grande largeur un peu en arrière de ces
dernières, au sommet, ensemble tronqués; base rebordée, épaissie,
lisse; disque plan jusqu’au 7e interstrie, obliquement comprimé
sur les côtés; pourvus de points sériés, gros, très serrés, plus gros
vers la base, ceux des deux séries marginales plus petits; inters¬
tries beaucoup plus larges que les stries, plans, densément ponctués
et transversalement découpés par des hachures transversales, les
points donnant naissance à de courts poils jaunâtres.
Pattes assez élancées; fémurs linéaires, unidenlés, les posté¬
rieurs carénés extérieurement et dépassant longuement l’apex;
tibias et tarses foncés.
Long. 5-5,3 mm.
Guyane Française : Rivière Lunier (1899, F. Geay in Muséum
de Paris), Il spécimens.
Espèce voisine de Z. oetomaculalus m. du Brésil; elle en diffère
par l’absence de liséré squamuleux sur la tête autour des yeux, le
dessin différent du prothorax, ce dernier plus convexe dans le
milieu et par contre à impressions latérales à peine distinctes, les
taches des élytres d’une autre forme et l’absence des deux taches
médianes sur les interstries 2-3-4.
— 611 —
Les Anchastus de la région malgache
(Coléoptères Elatérides),
par M. E. Fleutiaux,
Correspondant du Muséum national d’histoire naturelle.
Anchastus J. Leconte,
Trans. Amer. Phil. Soc., 1853, pp. 422 et 454
génotype : digitaius J. Leconte.
Oblong, peu convexe. Carène interoculaire entière. Antennes-
généralement filiformes : 2e et 3e articles courts, subégaux, sem¬
blables, aussi longs ensemble que le 4e, mais plus étroits (Anchas-
lus s. str.) ; ou 2e et 3e articles réunis moins longs que le 4e; ou plus
ou moins serriformes avec le 3e article aussi long et de même forme
que le 4e ( Brachycrepis J. Leconte, type : bicarinalus J. Leconte).
Pronotum nettement limité latéralement. Élytres entiers au som¬
met; ou tronqués et biépineux (s. q. Abseus n. : type maximus ).
Sutures prosternales dédoublées sur toute leur longueur et sillon¬
nées en avant, Hanches postérieures très étroites en dehors, brus¬
quement ou obliquement très élargies en dedans pour former une
grande plaque échaneréo en arrière; bord inférieur inégalement
bidenté. Tibias biépineux au sommet, tarses postérieurs à premier-
article souvent aussi long ou presque que les autres ensemble;.
3e article lamellé en dessous; 4e très petit; griffes simples.
SOUS-GENRES
1. Élytres tronqués et biépineux au sommet . Abseus
Élytres entiers au sommet . ' . 2
2. Antennes à 3e article égal et de même forme que le 4e . Brachycrepis
Antennes à 3e article seulement un peu plus long ou égal au 2e et de même forme
Anchastus ~
ESPÈCES
1. Élytres tronqués et biépineux au sommet. Antennes à 3e article un peu plus long
que le 2e et de même forme, Pronotum plus long que large à la base. Bord anté¬
rieur du front très éloigné du labre (s, g. Abseus) . . . . . . 2
Élytres entiers au sommet. Pronotum sensiblement, aussi long que large à la base
quelquefois moins . . 3.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. ITT, n° 7, 19S1.
— 612 —
2. Pronotum plus large que les élytres; angles postérieurs nettement biearénés. Pointe
inférieure du prosternum plane entre les hanches antérieures, 15 1/2 à 17 1/2 mm
maxirnus
Pronotum aussi large que les élytres; angles postérieurs faiblement biearénés.
Pointe inférieure du prosternum longitudinalement côtelée entre les hanches
antérieures, 6 mm 1/2 . giganieus
3. Antennes légèrement serriformes à partir du 3e article; celui-ci égal et semblable
au suivant. Angles postérieurs du pronotum nettement biearénés, 10 mm
(s. g. Brachycfepis).. .... j . . . . . sylmnus
Antennes filiformes : 3e article plus petit et plus étroit que le 4e, semblable et un
peu plus long que le 2e; ou 2e et 3e articles égaux et semblables ( Anchastus
s.str.) . 4
4. Bord antérieur du front assez éloigné du labre. Antennes à 3e article un peu plus
long que le 2e. Pronotum aussi long qne large ; angles postérieurs biearénés 5
Bord antérieur du front rapproché du labre . 6
5. Ferrugineux obscur. Stries des élytres effacées vers le bout, 10 œm 1/2 mada-
gascarieneis
Noir, stries des élytres légères au sommet, mais distinctes jusqu’à l’extrémité,
11 à 11 1/2 m/m . Decorsei
6. Ferrugineux. Antennes à 3° article un peu plus long que le 2e. Pronotum très petit
disproportionné, moins long que large à la base; angles postérieurs unicarénés
près du bord postérieur, 11 mm . brevicollis
Pronotum de grandeur normale . . . 7
7. Ponctuations du pronotum simple sur le dos . 8
Ponctuation du pronotum ombiliquée ou ocellée . 13
8. Unicolore . 9
Bicolore. Dessus noir, élytres avec une bande ferrugineuse à l'épaule s’étendant
sur le bord externe presque jusqu’à la moitié. Antennes ferrugineuses, à 2e et
3° articles égaux. Ponctuation du pronotum légèrement rugueuse. Dessous
testacé dans la partie moyenne. Pattes jaunes, 4 *»* 3/4 . Goudoti
9. Brun noir; pubescence rousse. Antennes à .B" article un peu pins long que le 2e
Antennes et pattes ferrugineuses. . . . . . . . 10
Brun ferrugineux ou testaeé . 11
10. Aspect brillant. Bords latéraux du pronotum légèrement incurvés à la base;
angles postérieurs biearénés. Stries des élytres légères, 10 mm. Desruisseauxi
Aspect mat. Bords latéraux du pronotum graduellement arrondis et rétrécis dès
la base; angles postérieurs unicarénés, la carène externe nulle. Stries des élytres
mieux marquées, 8 m m 1/2 . . . . . . . vicinus
11. Brun ferrugineux; pubescence rousse. Pronotum plus large à la base que les
élytres . 12
Testacé; pubescence jaune. Pronotum pas plus large A la base que les élytres
7 m/m . testaceus
12. Angles du pronotum unicarinés près de la base. Pattes testaeées, 7 1/2 à 8 1/2 mm
russatus
Carène des angles postérieures du pronotum légères ou nulles. Pattes jaune pâle
4 3/4 à 6 m/m . Perrieri
13. Unicolore . . . . 14
Bicolore . . . . . 16
14. Testacé. Ponctuation du pronotum peu profonde écartée, ombiliquée, ent emêlée
de points plus fins . . . 15
Testaeé pâle. Ponctuation du pronotum très large, superficielle, écartée, ocellée
entiemêlé-1 de points extrêmement fins, 3 1/2 à 4 1/2 mm . minimus
— 613
15. Elliptique; subdéprimé, 5mm . . . Humbloti
Subparallèle, convexe, 5mm . . . . . . . » Petiti
16. Pronotum noirâtre; ponctuation large et superficielle, écartée, ombiliquée. Élytres
entièrement fcestacé un peu obscur i. Antennes courtes, uoires, avec les premiers
articles ferrugineux. Fémurs noirâtres; tibias et torses pâles, 6 mm 3/4. prozimus
Pronotum noir, jaune à la base. Tête noire. Élytrea jaunes avec une bordure
externe noire, s'élargissant en arrière. Antennes longues, noires, testacées à la
base. Pattes testacées, 4 mm 1/2 . . . Sicardi
A. sylvanus Candèze, Élat. nouv. IV, 1889, p. 32. Madagascar.
Type : Muséum, Paris.
A. maximus nov. sp. — 15 1/2 à 17 1/2 millimètres.
Oblong, atténué; noir brillant; pubescence jaune. Tête convexe
et densément ponctuée; bord antérieur arrondi et avancé. An tonnes
ferrugineuses, ne dépassant pas ou à peine la base du prothorax;
2e et 3e articles courts, subégaux, aussi longs ensemble que le sui¬
vant, mais moins large; pronotum plus long que large, arrondi sur
les côtés, rétréci en avant, légèrement incurvé en arrière, moins
densément ponctué que la tête; angles postérieurs nettement bicu-
rénés. Élytres moins larges que Je pronotum, atténués en arrière,
ponctués -striés; stries, effacées vers le bout; interstries plans,
finement ponctués, sommet tronqué et biépineux. Dessous de
même couleur, densément ponctué. Pattes ferrugineuses.
Madagascar : Baie d’Antongil (A. Mocquerys). Type : Muséum
Paris; Madagascar (Perrier de la Battue), Muséum Paris.
Cette grande espèce forme avec la suivante un sous-genre bien,
caractérisé par l’extrémité des élytres tronqués et biépineux,
auquel je propose de donner le nom de Abseus.
A. giganteus nov. sp. — 16 millimètres 1/2.
Oblong, atténué; brun rougeâtre, jaunâtre sur la tète; pubes¬
cence jaune. Tète convexe, densément ponctuée; bord antérieur
arrondi et avancé. Antennes brunes; 2° et 3e articles courts, su¬
bégaux, aussi longs ensemble que le suivant, mais moins larges.
Pronotum plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés et
rétréci en avant, densément ponctué ; angles postérieurs bicaré-
nés. Élytres arrondis sur les côtés et faiblement atténués, tronqués
et biépineux à l’extrémité, fortement ponctués-striés. Stries moins
profondes au sommet; interstries convexes et finement ponctués.
Dessous brun obscur densément ponctué. Saillie prosternale côte¬
lée au milieu. Pattes brunes.
Madagascar : province de Fénérive, région de Soanierara
(A. Mathiaux). Type : Muséum Paris.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. III, 1931.
39
— 614
Diffère de A. maximus par sa forme moins élargie en avant et
moins atténuée en arrière; par sa couleur brune; les stries des
élytres mieux marquées, les intestins convexes; par la pointe infé¬
rieure du prosternum côtelée.
A. madagascariensis nov. sp. — 10 m/m 1/2.
Oblong; ferrugineux obscur; pubescence rousse. Tète convexe,
densément ponctuée; bord antérieur arrondi et avancé. Antennes
ferrugineuses; 3e article un peu plus long que le 2e et de même
forme; Ie plus large et à peu près aussi long que les deux précédents
réunis; suivants semblables. Pronolum aussi long que large, arrondi
sur les côtés, rétréci en avant, densément ponctué; angles posté¬
rieurs bicarénés. Élytres légèrement plus étroits que le pronotum
à la base, subparaüèles, arrondis et rétrécis postérieurement, en¬
tiers au sommet, ponctués-striés; stries effacées vers le bout; inter¬
stries finement ponctués. Dessous de même couleur; densément
ponctué. Pattes ferrugineuses.
Madagascar : Fiherena (F. Geay). Type : MuséumjParis; région
de l’Androy, Ambovombe, novembre (J. Decorse) Muséum Paris.
Rappelle A. senegalensis Candèze; forme plus étroite; pronotum
plus régulièrement arrondi sur les côtés, sa ponctuation plus serrée.
A. Decorsei nov. sp. — 11 à 11 1/2 millimètres.
Elliptique; noir; pubescence rousse. Tête convexe, densément
ponctuée; bord antérieur arrondi et légèrement avancé. Antennes
ferrugineuses; 2e et 3e articles semblables, ce dernier un peu plus
long, ensemble, de même longueur que le 4*, mais plus étroits.
Pronotum sensiblement aussi long que large à La base, légèrement
arrondi sur les côtés et graduellement rétréci eu avant, densément
ponctué; angles postérieurs bicarénés. Élytres arrondis et rétrécis
en arrière, fortement ponctués-striés, plus légèrement vers le bout;
interstries finement ponctués. Dessous de même couleur. Pattes
testacées.
Madagascar : région de l’Androy, Ambovombe, octobre (J. De¬
corse). Type : Muséum Paris; pays Androy (Alluaud) Muséum Pa¬
ris.
Diffère de A. madagascariensis par sa forme elliptique, sa cou¬
leur noire.
A. brevicollis Candèze. Ann. Soc. Ent. Belgique, 1895, p. 64.
Madagascar : Diego-Suarez (Alluaud). Type : Muséum Parts.
A. Desruisseauxi Fleutiaux, Ann. Soc. Ent. France, 1913,
p. 177.
615 —
Comores : Anjouan, Nioumakélé (Desruisseauxi).Type : collec¬
tion Fleutiaux > Muséum Paris.
A. vicinus nov. sp. — 8 m/m 1/2.
Oblong; brun noir, mat; pubescence rousse. Tête convexe et
densément ponctuée; bord antérieur arrondi, rapproché du labre.
Antennes ferrugineuses; 3e article un peu plus long que le 2e et
de même forme, les deux ensemble à peu près de la même lon¬
gueur que le suivant. Pronotum sensiblement aussi long que large
à la base, graduellement arrondi sur les côtés, et rétréci en avant;
densément ponctué; angles postérieurs unicarcnés, la carène ex¬
terne nulle. Élytres légèrement plus étroits à la base que le prono¬
tum, arrondis sur les côtés et rétrécis en arrière, entiers au som¬
met, ponctués-striés; stries effacées à l'extrémité; interstries plans
et finement ponctués. Dessous de même couleur, plus clair sur
l’abdomen, densément ponctué. Pattes ferrugineuses.
Madagascar (Perrier de la Bathie). Type ; Muséum Paris.
Diffère de A. Desruisseauzi par sou aspect mat; les côtés du pro¬
notum graduellement arrondis et rétrécis en avant; les angles pos¬
térieurs unicarénés.
A. russatus nov, sp. — 7 1/2 à 8 1/2 millimètres.
Oblong; brun ferrugineux; pubescence rousse. Tête convexe,
densément ponctuée; bord antérieur arrondi et rapproché en labre.
Antennes ferrugineuses; 3e article légèrement plus long que le 2e
et de même forme; 4e aussi long que les deux précédents réunis et
plus large, ainsi que les suivants. Pronotum aussi long que large,
arrondi sur les côlés et rétréci en avant, densément ponctué; angles
postérieurs unicarénés prés de la base. T'-lytres légèrement plus
étroits à la base que le pronotum, arrondis et rétrécis en arrière,
entiers au sommet, ponctués-striés; stries peu marquées vers le
bout; interstries plans et pointillés. Dessous de même couleur, fine¬
ment, ponctué. Pattes plus claires.
Madagascar (Perrier de la Bathie). Type : Muséum Paris; Suber-
bieville (Perrier de la Bathie); Mahatsinjo, collection J. Chatanay
— Muséum Paris.
Ressemble beaucoup à A. vicinus ; en diffère par sa couleur brun
ferrugineux, par la forme légèrement plus courte, stries des élytres
moins nettes.
A. Perrieri nov. sp. — 4 3/4 à 6 millimètres.
Oblong; brun ferrugineux; pubescence rousse. Tête convexe, den¬
sément ponctuée; bord antérieur rapproché du labre. Antennes
— 616
ferrugineuses, ne dépassant pas la base du prothorax; 2e et 3e ar¬
ticles moins larges que les autres, 3e légèrement plus long que le 2e,
les deux réunis à peu près aussi longs que le 4e. Prono tum aussi
long que large à la base, arrondi sur les côtés et rétréci en avant,
densément ponctué; carènes des angles postérieurs légères ou
nulles. Klytres un peu plus étroits à la base que le pronotum, ar¬
rondis et rétrécis en arrière, entiers au sommet, ponetués-striés;
stries effacées au bout; interstries finement ponctués. Dessous
de même couleur, finement ponctué. Pattes jaune pâle.
Madagascar : Soalala (Pcrrier de lu Bathie). Type : Muséum Pa¬
ris; Ankoraroka (Perrier de la Bathie). Muséum Paris.
Ne diffère de A. russaius que par la faille moindre, les angles pos¬
térieurs du pronotum presque indistinctement carénés, les pattes
jaune pâle.
A. testaceus nov. sp. — 7 millimètres.
Oblong; testacé; pubescence jaune. Tête convexe; ponctuation
grosse et peu profonde; bord antérieur arrondi, assez rapproché du
labre. Antennes testacées; 2e et 3e articles subégaux, de même
forme, moins larges que les suivants à peu près aussi longs ensemble
que le 4e. Pronotum aussi long que large, légèrement arrondi sur
les côtés et rétréci en avant, peu convexe, fortement et inégale¬
ment ponctué; angles postérieurs bicarénés. Élytres aussi larges
que le pronotum, arrondis latéralement, et rétrécis en arrière, en¬
tiers au sommet, fortement striés-ponctués, légèrement vers le
bout; interstries finement ponctués. Dessous un peu obscur, fine¬
ment ponctué. Pattes jaunes.
Madagascar : Station de f’Androy, région d’Ambovombe. Type :
collection Fleutiaux > Muséum Paris.
Voisin de A. Ferrieri ; moins convexe; pronotum et élvtres de la
même largeur à la base.
A. Petiti nov. sp. — 5 millimètres.
Oblong, subparallèle, assez convexe; testacé; pubescence jaune.
Tête convexe; ponctuation peu profonde, ombiliquée, assez serrée;
bord antérieur arrondi, rapproché du labre. Antennes testacées;
2e et 3e articles courts, subégaux, moins larges que les suivants,
aussi longs ensemble que le 4e. Pronotum aussi long que large légè¬
rement arrondi sur les côtés, peu rétréci en avant, convexe; ponc¬
tuation peu profonde ombiliquée, entremêlée de points plus fins;
angles postérieurs brièvement et imperceptiblement bicarénés.
Élyfres un peu plus étroits que le pronotum, parallèles, arrondis à
l’extrémité, entiers au sommet, fortement ponctués, striés plus
faiblement en arrière ; interstries légèrement rugueux. Dessous tes¬
tacé. Pattes jaunes.
— 617 —
Madagascar : Région de l’Ambogo (G. Petit). Type : Muséum
Paris.
Se distingue de A. Humbloti par sa forme parallèle et plus con¬
vexe.
A. Goudoti nov. sp. — 4 m/m 3/4.
Elliptique, assez allongé, convexe; noir, avec une grande bande
ferrugineuse à l'épaule s’étendant sur le bord jusqu’à la moitié
environ; pubescence noire. Tête convexe, rugueusement ponctuée;
bord antérieur arrondi rapproché du labre. Antennes ferrugineuses;
2e et 3e articles égaux et semblables, moins larges que les suivants,,
aussi longs ensemble que le 4e. Pronotum très légèrement arrondi
sur les côtés, notablement rétréci en avant, rugueusement ponctué;
angles postérieurs indistinctement carénés. Élytres rétrécis en ar¬
rière seulement, dans le dernier tiers, Lrès légèrement ponctués-
striés; interstries rugueux, plus faiblement vers le bout. Dessous
testacé, noir sur les propleures et le portour de l’abdomen. Pattes
jaunes.
Madagascar (Goudot). Type : Muséum Paris.
Espèce très particulière qui ne ressemble à aucune autre. Su¬
tures prosternales largement dédoublées, excavées seulement tout
à fait en avant. Troisième article des tarses brièvement lamellé.
A. proximus nov. sp. — 3 m/m 3/4.
Oblong; brun noirâtre, élytre testacé un peu obscurci; pubes¬
cence jaune. Tête convexe; bord antérieur arrondi en avant, rap¬
proché du labre; ponctuation large superficielle, ocellée. Antennes
noires, trois premiers articles testacés; épaisses à partir du 4e ar¬
ticle; 2e et 3° courts, égaux, semblables, plus étroits que les autres;
4e aussi long que les deux précédents réunis. Pronotum convexe,
arrondi sur les côtés, rétréci en avant; ponctuation ocellée, large, su¬
perficielle, écartée; angles postérieurs non carénés. Élytres de la
même largeur que le pronotum à la base, parallèles, arrondis et
entiers au sommet, ponctués-striés; interstries plans, avec quelques
rares points assez fins. Dessous noir; ponctuation espacée, plus
grosse en avant. Fémurs noirâtres; tibias et tarses testacés.
Madagascar : Mahatsinjo. Type : collection Flûtiaux > Muséum
Paris.
Voisin de A. Pelili; taille moindre; noirâtre, avec les élytres
pâles; ponctuatiorTdu pronotum plus large, plus espacée, superfi¬
cielle, ocellée.
A. Humbloti Fleutiaux, Ann. Soc. Ent. France, 1911, p. 177.
Grande Comore (Humblot). Type : Collection Fleutiaux > Mu¬
séum Paris.
— 618 —
A. minimus nov. sp. — 3 1/2 à 4 1/2 millimètres.
Oblong, testacé pâle; pubescence jaune, longue. Tète convexe;
bord antérieur arrondi, rapproché du labre; ponctuation large, su¬
perficielle, ocellée, peu serrée. Antennes testacées, légèrement com¬
primées à partir du 4e article, serriformes et amincies vers le bout,
dépassant la moitié du corps; 2° et 3e articles courts, égaux, beau¬
coup plus étroits que les suivants; 3fi beaucoup plus long que les
deux précédents ensemble (ÿ); ou llliformes et moins longues ( $).
Pronoturn peu rétréci en avant; ponctuation large, superficielle,
ocellce, écartée; angles postérieurs non carénés. Élytres de la lar¬
geur du pronoturn à la base, subparallèles, arrondis et entiers au
sommet.; ponctués-striés moins fortement à l'extrémité ; interstries
ponctués assez fortement. Dessous parfois un peu obscur en arrière.
Sutures prosternales largement dédoublées, excavées tout à fait
en avant. Pattes testacé pâle.
Madagascar : Montagne d’ Ambre, septembre à décembre (Si-
card). Type : Muséum Paris.
Se distingue de A . Peliti par sa forme moins convexe; sa teinte
plus pâle; la ponctuation de la tête et du pronoturn plus large, très
superficielle, moins serrée et ocellée; la pubescence plus longue et
plus fournie.
A. Sicardi nov. sp. — 4 m/m 1/2.
Allongé; noir, pronoturn jaune à la base, élytres jaunes avec une
bordure externe noire s’élargissant en arrière en envahissant la
partie postérieure; pubescence jaune, obscure au sommet des
élytres. Tète peu convexe; ponctuation large, peu serrée, ombili¬
quée, rugueuse; bord antérieur arrondi, assez rapproché en labre.
Antennes longues, dépassant la moitié du corps, fortes et compri¬
mées à partir du 4° article; noires; les trois premiers articles testa-
cés; 2e et 3e articles très courts, plus étroits que les autres; 3e un
peu moins long que le 2e; 4e beaucoup plus long que les deux précé¬
dents réunis. Pronoturn aussi long que large à la base, trapézoïdal;
ponctuation large, superficielle, ocellée, écartée, entremêlée de
points lins. Élytres assez longs, aussi larges que le pronoturn à la
base, peu rétrécis en arrière, isolément arrondis au sommet; forte¬
ment ponctués-striés, légèrement vers le bout; interstries assez for¬
tement ponctués. Dessous testacé, abdomen noir. Pattes testacées.
Madagascar ; Montagne d’ Ambre (Sicard). Type : Muséum
Paris.
Espèce remarquable par sa forme allongée; ses antennes longues,
à 3e article plus court que le 2e; son pronoturn trapézoïdal; ses
élytres isolément arrondis à l’extrémité; les propleures ponctués en
— 619 —
dehors, lisses en dedans; les sutures prosternales étroitement dé¬
doublées, non sillonnées en avant.
Nota. — L’insecte décrit par Candeze, Élat. nouv. IV, 1889,
p. 32, sous le nom de Anchastus morio, comme provenant de Mada¬
gascar, est de Mayotte (Humblot). De plus, ce n’est pas u nAnchas-
ius, mais un Elastrus. Type : Muséum Paris.
— 620 —
Cinq nouvelles formes de Carabini,
par M. Étienne de Breuning (Vienne).
1. Galosoma [Blaptosoma] Lesnei nov. sp.
Forme ovale, médiocrement convexe; tête légèrement épaissie,
les yeux très proéminents; antennes de longueur normale, dépas¬
sant de beaucoup la base des élytres même chez les $$, le second
et le troisième articles avec une forte carène à la base interne, ie
premier et, le quatrième articles médiocrement carénés; pas de
pores sétigères à côté de la dent du menton; palpes très sveltes;
mandibules très légèrement striées au bord interne; lèvre supé¬
rieure fortement, échanerée au milieu; clvpeus peu distinctement
séparé du front, ses fossettes profondes mais très courtes, presque
pas prolongées sur le front, où elles sont souvent seulement indi¬
quées par des dépressions vagues, qui s’étendent jusqu’à la base
des antennes et y sont courbées en dedans; surface de la tête lisse,
seulement la partie entre les yeux très éparsement et finement
ponctuée.
Pronotum carré, 1 3/4-2 fois aussi large que long, la partie la
plus large un peu avant le milieu, les côtés fortement rétrécis,
légèrement arqués ou en ligne droite, légèrement rebordés et rele¬
vés dans la partie basale; les angles postérieurs presque pas pro¬
longés au delà de la base, légèrement abaissés et largement arron¬
dis; les fossettes basilaires superficielles mais distinctes; le bord
antérieur légèrement échancré en arc; surface lisse, finement et
peu densément ponctuée à la base et aux bords latéraux.
Élytres ovales, fortement élargis chez les femelles, médiocrement
bombes; les épaules légèrement arrondies, le bord latéral étroit;
la sculpture formée de lignes de points fines et régulières, quelques-
uns de ces points plus grands et plus profonds; tous les intervalles
plans, les primaires interrompus par d’assez nombreuses fossettes
très apparentes; souvent des fossettes plus petites, éparses sur les
intervalles secondaires et tertiaires.
Face ventrale lisse, les côtés des segments abdominaux antérieurs
assez fortement et densément ponctués; les jambes de longueur
normale, les tibias antérieurs lisses. Apex large, en lame, courbé
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
621 —
en avant, largement arrondi au bout. Surface médiocrement lui¬
sante, finement chagrinée, noire; dessous brillant.
Longueur : 17-20 mm.; largeur, 7-8 1/2 mm.
Mexique, Sierra de Tlalpujahua près de Toluca, à l’altitude
de 2.400 à 2.700 métrés.
Type un 3 dans la collection du Muséum d’histoire naturelle de
Paris; en outre 3 $ <J et 4 $$ dans la même collection et 1 çj $ dans
ma collection.
Je dédie cette espèce à M. Pierre Lesne, qui m’a généreusement
aidé dans mes études.
Dans mes tableaux de détermination du genre Calosoma (Col.
Rdschau. XIII, 1927, p. 144-155), on devrait introduire la nou¬
velle espèce de la manière suivante (1. c. p. 152) :
XIX. Subgenus :Blaptosoma Géhin.
1. Antennes très courtes . 2
Antennes de longueur normale ou trèslongucs . 4
4. Intervalles des élytres plans. . . . . . . 4 a
Intervalles des élytres plus ou moins bombés; la sculpture le plus souvent un peu
oonluse.,. . . . 5
4. a ) Sculpture des élytres composée seulement de ligues de points fins, ces derniers
parfois effacés. Mexique . blaptoides Putz.
4. b) Des fossettes très apparentes, plus ou moins nombreuses, sur les intervalles.
Lesnei Brng.
2. Calosoma [Blaptosoma] porosifrons Bâtes,
ssp. laevifrons nov.
Tête lisse, imponctuée; pronotum aussi lisse, les côtés plus lar¬
gement rebordés et plus fortement relevés en avant des angles
postérieurs; élytres lisses, sans stries et sans fossettes primaires,
leur bord latéral lisse; tibias antérieurs légèrement sillonnés.
Noir, les bords du pronotum et des élytres verts.
Longueur : 21 millimètres.
Type : 1 $ dans ma collection avec une ancienne étiquette
« Mexique ».
3. Ceroglossus Darwini Hope var patagoniensis nov.
Comme Darwini Morawitzi Kr., mais beaucoup plus petit.
Longueur : 18-19 millimètres; surface uniformément rouge, cui¬
vreuse, y compris la suture des élytres, seulement le milieu du pro¬
notum, du front et du vertex verts.
Type 1 S dans la collection du Musée britannique; un autre
dans ma collection.
Patagonie, valle del Lago Bianco.
Il s’agit, à ce qu’il paraît, d’une forme d’altitude de Morawitzi.
— 622 —
4. Cychrus szetshuanus sp. nov.
Voisin de Cychrus Stoetzneri Roc., dont il diffère par les points
suivants : fête fortement, bombée, l'impression entre les yeux peu
marquée; yeux peu proéminents, pas de rétrécissement derrière
les yeux; surface de la tête plus finement, et plus éparsement
ponctuée; premier article des antennes plus long et beaucoup plus
étroit, le quatrième article glabre à l’apex.
Prono tum plus petit et surtout plus étroit, les côtés plus forte¬
ment rétrécis en coeur avant la base, le bourrelet latéral lisse, un
peu plus fortement relevé; la surface un peu plus bombée, un peu
moins fortement ponctuée.
Élytres plus largement arrondis latéralement, les épaules plus
arrondies; tubercules primaires et souvent aussi les secondaires
un peu plus bombés, presque comme chez yunnanus Frm.
Cuisses postérieures légèrement ou presque, pas du tout sillonnées
à la face interne; quatrième article des tarses antérieurs des
3 à peine élargi.
Apex de même largeur jusqu’à l’extrémité, régulièrement
émoussé au bout.
Noir, très luisant.
Longueur : 14-16 millimètres.
Type : 1 $ dans ma collection; en outre 2 Ç $ dans la collection
H. Hopp.
Chine, province de Szetshuan, Sunpanting.
Szetshuanus se distingue en premier lieu :
De seriatus Roc. par les tubercules bombés des élytres;
De Coeschkei Hell, par le même caractère ainsi que par le bord
antérieur du pronotum non ourlé;
De yunuanas Fairm. par le pronotum beaucoup plus étroit et
par les articles des tarses antérieurs élargis et feutrés chez le mâle,
tandis qu'ils sont simples chez le mâle de yunnanus ;
De Moravilzi Géh. et Kultzei Roe. par les yeux beaucoup moins
proéminents et les articles des tarses antérieurs élargis et feutrés
chez le mâle;
De Davidis Fairm. par le pronotum tout autrement conformé.
5. Garabus [Apotomopterus] Bénardi nov. sp.
Très voisin d’ Apotomopterus cccoploplcrus Kr., mais de forme
générale plus large et plus courte; la tête et le pronotum plus for¬
tement ponctués-ridés; les angles du pronotum formant des lobes
un peu plus longs; les élytres plus courts et plus larges, fortement
élargis chez les $ $ au delà du milieu, ce qui résulte principalement
du développement du bord latéral devenu exceptionnellement
large et fortement relevé, de manière qu’il s*y trouve une quatrième
— 623 —
ïsérie accessoire de granulations située en dehors de las?ries umbi-
licata.
Étui pénial assez large, l’apex brusquement coudé (2 mm. avant
l’extrémité), presque pas atténué, largement tronqué au bout.
Longueur : 34-36 millimètres.
Type 1 dans la collection du Muséum d’histoire naturelle de
Paris; en outre 1 9 dans la même collection, ainsi qu’une femelle
dans ma collection.
Les exemplaires proviennent de la collection Maindron, qui est
actuellement réunie à la collection du Muséum d’histoire naturelle.
Maindron les mentionne (Ann. soc. enl. /?•., 1906, Bull. p. 217)
en disant qu’il s’agit d'une variété d 'eccoplopterus Kr. ne méritant
pas d’être désignée par un nom spécial.
Chine, province de Yunnan, sans localité précise (vraisembla¬
blement de la partie la plus au nord-est de la province).
Je dédie cette espèce à M. Georges Bénard, qui m’a aimablement
-aidé dans mes études.
— 624 —
Mission Saharienne Au gieras-D râper, 1927-1928.
Dermaptères et Orthoptères,
par M. L. ClIOPARD.
Les Orthoptères recueillis par M. Th. Monod au cours de la
Mission Augiéras-Draper proviennent de deux régions entièrement
différentes; d’une part, les insectes qui ont été récoltés au Hoggar
et pendant la traversée de la région désertique entre ce massif et
le Niger; d’autre part, les matériaux qui proviennent des bords
mêmes du Niger. De ces derniers, il n’y a rien de spécial à signaler;
ce sont des formes banales de la région éthiopienne auxquelles se
mêlent quelques espèces cosmopolites. Il en est tout autrement des
espèces provenant du Hoggar et des régions désertiques voisines
sur lesquelles j'ai déjà eu l’occasion d’attirer l’attention (cf.
L. Chopard, Note sur les Orthoptères du Hoggar, Bull. Soc. Hist.
nal. Afr. N ., XX, 1929, pp. 234-240). Je rappellerai seulement ici
que toutes ces espèces n’ont certainement pas la même origine. Un
bon nombre de formes, en général steppiques ou désertiques
(. Eremiaphila , Heierogamo les, Iris deserti, Plalypterna, Sphingo-
nolus, Aiolopus , Sphodromerus, Eremoeharis) ont des affinités
paléarctiques évidentes. D’autres espèces, au contraire, appar¬
tiennent à la faune éthiopienne, soit de la région du Niger (Oxylhes-
pis granulala, Ischnacrida pallida), soit de la région orientale
( Gratidia Eourniali, Elaea Marchai i , Poecilocerus hieroglyphicus,
Diogena fausla).
Malgré les recherches récentes, la faune du Hoggar est encore
peu connue mais il est peu probable que cette répartition des
espèces se trouve notablement modifiée par les découvertes futures;
on peut toutefois espérer que celles-ci nous apporteront quelques
formes spéciales de haut intérêt telles que le remarquable Eremo-
gryllodes découvert par M. Monod.
En terminant, je signalerai que les Schistocerca ont été rencontrés
par M. Monod en vols de faible importance; quant aux exemplaires
de flavivenlris, ils ont été capturés isolément.
às
Bulletin du Muséum, 2e t. III, n° 7, 1931.
625 —
ÜERMAPTÈHES
Fam. Forficulidæ.
Subfam. Labiduri?*®.
1. Labidura riparia Pall. — Kabara, près de Tombouctou,
27. I. 28, 1 Ç; bords du Niger entre Macina et Ségou, 17. II. 28,
!<?,!?.
Subfam. Forficulin/e.
2. Forficula senegalensis Sery. — 1 $ trouvé au retour, à Paris,
dans les caisses de la mission.
3. Diaperaslicus erylhrocephalus Oliv. — Bord du Niger à Bou-
rem, 6. I. 28, 1 bord du Niger près de Macina, 14. II. 28, 2 <$.
ORTHOPTÈRES
Fam. Blattidæ.
Subfam. Blattinæ.
4. Periplanela americana L. — Bord du Niger à Bourem, I. 28,
1 dans un chaland à Kabara, près de Tombouctou, 26. I. 28,
1 Ç; Tombouctou, I. 28, 1 larve.
Subfam. Pseudomopin/e.
5. Supellci supellectilium Serv. — Silet, Ahaggar occidental,
13. XI. 27, 1 $; Asselar, Tilemsi, 20. XII. 27, 1 <?; In Tassit,
Tilemsi, 29. XIÏ. 27, 1
Subfam. Polyphaginæ.
6. Heterogamodes Cerverai Bol. — Tanezrouft méridional au sud
de Tisserlitine, 8. XII. 27, 1 <£; In Ou ri, Tilemsi, 18. XII. 27, 1 £'>
bords du Niger entre Bourem et Tombouctou, 12, I. 28, 1 $.
Fam. Mantidæ.
Subfam. Eremiapiiilinæ.
7. Elæa Marchali Reiche et Fairm. — A tajkor-n- Ahaggar, 29.
X. 27, 1 ?; Tamanrasset, Ahaggar, 6. XI. 27, 1 (J, 1 $; Silet,
Ahaggar occidental, 12. XI. 27, 5 d-
8. Tarachodes æslunns Sauss. — Aguemour, Tilemsi, 30. XII.
27, 1 $.
— 626 —
9. Eremiaphila spinulosa Krauss. — Tamanrasset, Ahaggaiy
24. X. 27, 1 $; Atakor-n-Ahaggar, 28. X. 27, 1 $ et 29. X. 27, 1
10. Eremiaphila Foureaui Bol. — Tin Aberda, Taiiezrouft méri¬
dional, 28. XI. 27, 1 $; entre Tin Aberda et Izelilène, 30. XI. 27,
1 $•
11. Eremiaphila numida Sauss. — Tisserlitine, Tanezrouft
méridional, 4. XII. 27, 1 $.
Subfam. Oxythespinæ.
12. Oxylhespis granulata Sauss. — Tamanrasset, Ahaggar, 1 <$;.
Asselar, Tilemsi, 19. XII. 27, 1 <$•
13. Oxylhespis riilotica giglio-Tos, — Tombouctou, 1 <$.
Subfam. Mantinæ.
14. Sphodromanlis uiridis Forsk, — Kabara, près de Tombouc¬
tou, I. 28, 1 Ç.
15. Tenodera supersiiliosa F. — Bords du Niger près de Macina,.
16. II. 28, 1 ?.
Subfam. Empusin/e.
16. Blepharopsis mendica Fab. — Tamanrasset, Ahaggar,
1 larve; bord nord-est du Timétrine, 11. XII. 27, 1 région d’In
Ouri, Tilemsi, 23. XII. 27, 1 ?.
Fam. Tettigoniidæ.
Subfam. Conocephalin/e.
17. Homorocoryphus nitidulus Scop. — Bords du Niger, un peu
en amont de Mopli, 11. II. 28, 1 de très grande taille, de couleur
grise.
il 18. Conocephalus æthiopicus Thunb. — - Bords du Niger à Bou-
rem, 6. I. 28, 3 <$, 10j$; bords du Niger, Akka, lac Debo, 4. II.
28, 1 <J.
p* Subfam. Phaineropterinæ.
19. Dioycna fausla Bubm. — Bord nord-est du Timétrine, 11..
XII. 27, 1 In Ouri, Tilemsi, 18. XII. 27, 1 $.
Fam. Gryllidæ.
Subfam. Tridactylinæ.
20. Tridactylus digitatus Coq. — Macina, sur le Niger, 15. HT
28, 1 <J, 1 $.
— 627 —
Subfam. Gryi.lotalpinæ.
21. Gryllotalpa af ricana Beauv. — Silet, Ahaggar occidental,
13. XI. 27, 1 (J; bord du Niger un peu en amont de Macina, 16. II.
28, 1 <?.
Subfam. Gryllin/e.
22. Liogryllus bimaculalus de Geer. — Oued In Takoula,
Emmidir septentrional, 20. X. 27, 3 Tamanrasset, Ahaggar,
4 $; Tanezrouft entre Siiet et Timissao, 15. XI. 27, 1 Ç; bords du
Niger à Bourem, 6. I. 28, 2 Ç; Kabara, près de Tombouctou, 27.
I. 28, 1 $.
23. Gryllus domesticus L. — Bord nord-est du Timétrine, 11.
XII. 27, 3 $; In Ouri, Tilemsi, 18. XII. 27, 3 Ç; Asselar, Tilemsi,
19. XII. 27, 2
24. Gryllus burdigalensis Latr. — Bords du Niger, II. 28, 1 £
appartenant à la variété à ailes caudées (var. Cerisyi Serv.) et à
bande transversale frontale presque effacée.
25. Gryllomorpha ucclensis Pant. — Atakor-n- Ahaggar, 29. X.
27, 1 ?.
26. Eremogryllodes Monodi Chop., 1929, Bull. Soc. Hist. nat.
Afr. Nord, XX, p. 240. — Atakor-n-Ahaggar, 30. X. 27, 1 <$. Peu
après la description du genre Eremogryllodes, M1Ie E. Miram a créé
un genre Philobothrium qui en semble très voisin (C. R. Ac. Sc.
U. R. S. S., 1930, p. 21 8) ; cependant, ce genre montre des griffes tar-
sales extraordinairement longues et semblerait sc rapprocher des
Myrmccophila par la structure de son oviscapte. Aussi je désire¬
rais avoir d’autres exemplaires A Eremogryllodes avant de fixer
la parenté de ces deux genres qui me paraissent être des Gryllo-
morphides aberrants.
Fam. Phasmidæ.
Subfam. Clitumninæ.
27. Gratidia Fourniali Bol. — Bord nord de l’Adrar des Iforas,
Izelilène, 2. XII. 27, 1 $.
28. Gralidia insoliia Br. — Bords du Niger à Diafarabé, 13. II.
28, 1 $.
Fam. Acrididæ.
Subfam. Acridinæ:.
29. Acrida nasuta L. — Oued Timentourine, Ahaggar occidental,
10. XI. 27, 1 larve; bords du Niger à Bourem, 3. I. 28, 1 <$; Gourao,
— 628 —
lac Debo, 6. II. 28, 1 $; bords du Niger, près de Macina, 16. II.
28, 1 <?.
30. Acriclella unguiculata Ramb. — Tamanrasset, Aliaggar, 1 $;
Tin Aberda, Tanezrouft méridional, 28. XI. 27, l $; bord nord-
est du Timétrine, 11. XII. 27, 1 d1; région d’In Ouri, Tilemsi,
23. XII. 27, 1 (d; Tabaukort, Tilemsi, 27. XII. 27, 1 $.
31. Plalyplema gracilis Kn. — Ifeï, Timétrine, 12. XII. 27, 1
In Ouri, Tilemsi, 19. XII. 27, 1 $.
32. ParacÀnema Iricolor Thunb. — Niger à Bourem, 6. I. 28,
1 région de Kabara, sur les herbes aquatiques (Panicurn burgu
Chev.), 29. 1. 28, 1 Oofds du Niger, entre Dire et Niafounké,
1. II. 28, 1 <$.
33. Aiolopus strepens Latr. — Bords du Niger, un peu en amont
de Mopti, 11. II. 28, 1
Subfam. Œdipodinæ.
34. Sphingonolus rubescens Walk. — Tamanrasset, Aliaggar,
4. XI. 27, 1 (J; Silet, Aliaggar occidental, à la lampe, 13. XI. 27,
1 ?-
35. Sphingonotus Savignyi Sauss. — Bord nord de l’Adrar des
Sforas, Izelilène, 2. XII. 27, 1 çj; environs de Sounfat, Tanezrouft
méridional, 4. XII. 27, 1 <$, 1 bord nord-est du Timétrine, 12.
XII. 27, 1 1 $; Taberrichat, Tilemsi, 28. XII. 27, 1 $.
36. Acrotylus longipes Cuahp. — Bord nord de l’Adrar des
Iforas, Izelilène, 2. XII. 27, 1
Subfam. Batrachotetriginæ.
37. Eremocharis insignis Lucas. — Atakor-n-Ahaggar, 2 $.
Subfam. Fyrgomorphinæ.
38. Pyrgomorpha cognata Krauss. — Un peu au sud de Tisser -
litine, Tanezrouft méridional, 9. XII. 27, 1 Asselar, Tilemsi,
19. XII. 27, 1 9; Agucmour, Tilemsi, 30. XII. 27, 1 2.
39. Pœcilocerus hieroglyphicus Klug. — In Tassit, Tilemsi
39. XII. 27, larves très jeunes sur Calolropis procera Ait.
40. Zonocerus elegans Thunb. — Bords du Niger un peu en
amont de Mopti, 10. II. 28, 2 Ç.
Subfam. Catantopinæ.
41. Dericorys Millierei Finot. — Tamanrasset, Ahaggar, 5. XI.
27, 1 Ç.
— 629 —
42. Sphodromerus decoloraius Finot. — Atakor-n-Ahaggar:
2 $; Ahaggar, 2 Ç.
43. Isclinacrida pallida Burm. — Près de Tisserlitine, Tanez-
rouft méridional, 7. XII. 27, 1 $.
44. Schistocerca gregaria Forsk. — la Salah, 19. X. 27, 2 <$,
3 entre l’oued Timentourine et Silet, Ahaggar occidental,
11. XI. 27, 1 <$; bord nord-est du Timétrine, 11. XII. 27, 2 <$, 1 $?•
45. S. gregaria ph. flaviuentris Burm. — Oued Silet, Ahaggar
occidental, à la lampe, 14. XT. 27, 2 Ç; Izelilène, bord nord de
l’Adrar des Iforas, T. XII. 27, 1 $.
46. Thisoicetrus litioralis Ilarterîi Bol. — Tahount, Arak, Em-
midir, 22. X. 27, 1 J.
47. Cyclopternacris hoggarensis Chop., 1929, Bull. Soc. Hist. nal.
Afr. Nord, XX, p. 245. — Ahaggar 1 <J.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. III , 1931.
40
630
Sur le comportement de Phthorimœa operculella Zell .
en Nouvelle-Calédonie,
par M. J. Risbec,
Chef de la Mission permanente d’études biologiques
en Nouvelle-Calédonie.
Le Phthorimœa operculella est un petit Papillon connu comme
parasite de diverses Solanées et en particulier de la pomme de
terre.
Un article de J. Harold Smith : « Tobacco Pests », dans « Queens¬
land Agricultural Journal » de août 1931,1e signale comme la cause
de dégâts assez importants dans les plantations australiennes.
En Nouvelle-Calédonie des essais de culture de tabac sont effec¬
tuées en 1931 en vue de la production d’un Maryland léger. Parmi
les parasites qui d’emblée se sont attaqués à ces cultures le Phlho-
rimœa s’est montré te plus important.
Avec lui agissent aussi Heliothis obsolète et Prodenia litlura.
L’article de J. Harold Smith ne mentionne en Australie l’action
de la chenille que comme mineuse des feuilles, mais ajoute : « Hence
it is probable that the leaf stalle and stem boring habit will be
noted as observations ex tend », en considérant son mode de vie
sur pomme de terre.
L’hypothèse de Smith sera certainement vérifiée au Queensland
comme j’ai pu le faire en Nouvelle-Calédonie. En réalité Phthori¬
mœa présente deux modes de développement assez différents au
fur et à mesure de la croissance des pieds de tabac. Dans les semis,
la chenille perce les tiges vers leur sommet et s’enfonce dans l’axe.
Le plant de tabac réagit. la croissance de ses jeunes feuilles est
arrêtée presque complètement., elles restent, courtes, tandis que
l’ensemble demeure vigoureux. Chaque plant atteint se reconnaît
aisément du fait de son collet gonflé énormément et souvent
presque bulbeux. Les cultivateurs ignorants de cette particularité
sont souvent tentés de repiquer ces individus qui semblent vigou¬
reux. Us sont dans la planche de semis parmi les plants qui ont les
plus larges feuilles et qui sont les plus avancés. En fendant une
tige ainsi atteinte, on trouve une galerie encombrée d’excréments
et dont les parois ont pris une couleur de rouille. A l’intérieur vit
la chenille, trapue, qui atteint 1 centimètre de long, de couleur
Bulletin du Muséum , 2e t. III, n° 7, 1931.
— 631 —
grisâtre ou verdâtre avec tête noire. Si le développement est assez
avancé on trouve la chrysalide. Il n’est pas rare, dans un petit
pied de tabac, dont les plus longues feuilles n’ont pas 15 centimètres,
de trouver ainsi 3 ou 4 chrysalides.
La chrysalide est absolument dépourvue de toile et le papillon,
lors de l’éclosion, sera obligé de sortir de la plante en suivant les
galeries d’entrée.
Un peu plus tard, lorsque le tabac a poussé et que sa tige s’est
élevée au-dessus du sol d’une dizaine de centimètres, on retrouve
le même mode de vie chez quelques exemplaires seulement. On
observe alors, dans le champ, de larges feuilles, bien développées
qui fanent : on s’aperçoit que la chenille s’est enfoncée dans la
tige, à l’aisselle de la feuille, et est allée se transformer dans
l’épaisseur des tissus. L’attaque a lieu aussi parfois, mais très rare¬
ment, le long de la nervure principale, la galerie étant alors percée,
de la périphérie vers la tige.
A cette époque de la croissance de la plante les chenilles adoptent
cependant, en général, un mode de vie assez différent. Elles percent
l’épiderme des feuilles en dévorant le parenchyme. Les feuilles
présentent alors des zones brunâtres ou incolores correspondant à
la présence des deux épidermes seulement. Par transparence, on
voit facilement les chenilles en action. Elles accumulent les excré¬
ments en masses noires, généralement au voisinage des nervures.
Une seule feuille peut subir l’attaque d’un bon nombre de che¬
nilles, une dizaine parfois, et être, en grande partie, dépourvue de
son parenchyme. Les feuilles atteintes sont, heureusement celles
qui sont le plus rapprochées du sol.
Ce mode de nutrition diffère déjà notablement de celui de la
larve qui creuse les tiges, mais c’est la transformation en chrysa¬
lide qui montre les divergences les plus curieuses. La chenille ayant
atteint sa taille maximum quitte la feuille et se laisse tomber à
terre. Elle s’enfonce légèrement et secrète le tissu d’un léger cocon
qui agglomère avec lui les particules terreuses environnantes.
Il y a donc, suivant les cas, production de sole ou non. Cette
sécrétion est certainement en rapport avec la différence du mode
d’alimentation des larves dans les deux cas. Une larve nourrie
dans la tige serait-elle capable de secréter un cocon?
J’ai constaté fréquemment au cours de mes élevages que, lors¬
qu’une chrysalide enfermée habituellement dans un cocon fixé à
un objet, rigide et, maintenu immobile, était laissée isolée, libre,
l’éclosion du papillon était fréquemment difficile ou impossible.
Il semble alors qu’il manque au papillon les points d’appui néces¬
saires à sa libération.
La chrysalide enfermée dans la tige du tabac ne manque pas de
points d’appui, bien qu’elle ne soit pas enveloppée d’un cocon,
— 632
mais on constate que ces mêmes chrysalides isolées et placées au
fond d’un récipient de verre à fond lisse permettaient l’éclosion
des papillons dans les meilleures conditions.
Cette plasticité considérable de l’espèce, sa facilité à accepter
des modes de vie différents et à modifier profondément en consé¬
quence sa manière d’évoluer semble devoir la rendre dangereuse..
Elle est en effet susceptible de s’adapter très facilement au parasi¬
tisme sur des plantes diverses.
Ce point de vue a été confirmé par les observations effectuées
dans le terrain d’expériences dépendant du laboratoire de Mon-
travel. Dans ce terrain était établie une plantation de cotonniers
plantés en février 1931. Cette plantation, entre autres malheurs,
avait subi une attaque formidable de la part de la Chenille épi¬
neuse, Farias huegeli. Une Punaise multipliée au laboratoire et
dont les individus avaient été disséminés parmi les cotonniers
avait pu enrayer le fléau. Depuis juillet on ne trouvait plus guère
des chenilles épineuses que le corps flasque, vidé par les Punaises.
Or, en août, les jeunes tiges de cotonniers et les boutons floraux
étaient à nouveau piqués, et cette fois en très grande partie par la
larve de Phihorimœa operculella.
C’est qu’un carré de tabac avait été établi à côté du champ de
cotonniers, le repiquage des plants ayant débuté au 15 juin. Les
chenilles de Phihorimœa avaient attaqué d’abord les tiges du tabac,
puis ses feuilles et s’étaient répandues dans les cotonniers. L’in¬
vasion partait nettement du champ de tabac, l’infection s’étant
montrée la plus forte à son voisinage.
Phihorimœa n’était pas connue comme parasite du cotonnier
en Nouvelle-Calédonie; je ne crois même pas qu’elle soit connue
ailleurs à ce titre. Cette espèce est cependant à craindre pour la
plante. A Montravel elle joue exactement le même rôle que la Che¬
nille épineuse. Elle perce comme elle les jeunes Liges dont le som¬
met fane, puis meurt, et s’enfonce ensuite dans les boutons floraux.
Les symptômes d’attaque et l’attaque elle-même sont exactement
semblables. Lorsque la chenille est parvenue au terme de son évo¬
lution elle quitte la plante et se laisse tomber sur le sol en amortis¬
sant sa chute par la secrétion d’un fll de soie. Elle se transforme
alors à la manière de la forme mineuse des feuilles du tabac.
Phthorirnœa est donc susceptible d’adaptations très variées.
Elle s’attaque sans doute à de nombreuses espèces végétales. Il
est probable qu’elle existe en Nouvelle-Calédonie depuis longtemps,
mais lors des anciennes plantations de tabac (antérieurement à
1894), il n’u pas été publié d’observations à son sujet. Tl est remar¬
quable que le cotonnier n’ait pas encore subi son attaque et il sera
intéressant de savoir si l’infestation constatée à Montravel restera
un phénomène limité- S’éparpillant dans les cotonneraies au voisi-
— 633 —
nage de champs de tabac, l’espèce restera-t-elle un parasite acci¬
dentel du cotonnier ou bien s’implantera-t-elle dans les cultures
de cette espèce? Il semble en tout cas qu’on doive éviter de faire
voisiner ou se succéder les deux plantations.
Laboratoire de Montrauel (Nouméa).
Sur la forme singulière des soies simples observées
CHEZ DES NÉRÉIDIENS SEXUÉS DES COTES D’ÂNN AM,
par MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan.
Au cours de pêches nocturnes à la lumière pratiquées à diverses
époques par M. A. Krenipf, le long des côtes d’Annam, il a été
recueilli au mouillage de Cauda, le 5 août 1929, un grand nombre
d’exemplaires d’une curieuse forme hétéronéréidienne. Ces indi¬
vidus sexués, chez lesquels les caractères épigarnes sont accusés,
au moins chez les mâles, d’une façon particulièrement intense,
seront décrits dans un mémoire actuellement en préparation. —
Aujourd’hui, nous voulons signaler simplement la présence, chez
ces heteronereis, de soies simples, d'un type tout spécial.
Les formes néréidiemies sexuées en question ici présentent,
comme la plupart de leurs semblables chez les autres espèces de la
même famille, deux régions bien distinctes : 1° une région anté¬
rieure de 14 segments où les soies offrent les mômes caractères que
dans les parapodes de l’individu asexué; 2° une région postérieure,
plus grande, où les parapodes prennent l'aspect caractéristique de
la phase épigame avec lobes parapodiaux bien développés et soies
en rames natatoires à hampe plus ou moins homogomphe et à
article terminal en large palette.
Dans les derniers segments de la région épigame, tout le para-
pode — en particulier les lobes foliacés — se réduit. Les deux fais¬
ceaux de soies, soutenus chacun par un fort acicule s’y main¬
tiennent; le dorsal est généralement plus développé et plus saillant
que le ventral. Ils ne sont pourvus ni l’un ni l’autre de soies com¬
posées en palettes natatoires ni de soies semblables à celles des
parapodes de la première région du corps. A ces soies qu’on peut
qualifier de normales, se sont substituées des soies simples d’un
caractère tout particulier. Ces soies sont en forme d’S très allongée
et elles paraissent, au premier abord et surtout à un grossissement
moyen, s’elïiler graduellement vers leur extrémité libre. Mais à un
plus fort, grossissement, on voit qu’en réalité ces soies s’élargissent
en s’aplatissant et se présentent comme des sortes de spatules
coudées (tig. 1). Cette région terminale de la soie est transparente
et incolore; on n’en discerne facilement les bords qui sont fort
minces que grâce à une bande spéciale qui l’enveloppe et qui est
Bulletin du Muséum , 2e s., t. lit, n° 7, 1931.
— 635 —
à spires assez serrées. La forme de la spatule est d’ailleurs su¬
jette à quelque variation. Ces soies peuvent agir comme palettes
natatoires tout aussi efficacement que les soies épigames de la
2e région du corps. Une soie de forme semblable a été ligurée par
Chamberlin(1), et par Fauvel (2) pour le Platynarais polyscalrna
Chamberlin, espèce à laquelle se rapporte probablement, la forme
hétéronéréidienne dont il est question ici.
P) Chamberlin (R. V.), The Annalida Polyehaeta, Rep. Sri. Rés. U ■ S. St.
a Albatross » 1891-1905, Mus. eomp. Zool. Harvard College, Vol. XLVIII, 1919.
pl. 31, fig. 9.
(2) Fauvel (P.), Annélides Polyehètes, Rés. sei. Indes orient, néerl., Voy. Prct et
Prse Léopold de Belgique, Vol. II, fasc. 7, pl. III, fig. 5.
— 636 —
Sur la détermination des formes sexuées des Néréidiens,
par MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan.
A marée basse parfois, et en pêche pélagique, presque toujours,
les Annélides polvehètes de la famille des Néréidiens que l’on
recueille se trouvent à l’état sexué. La détermination de ces indi¬
vidus parvenus à la maturité sexuelle présent e assez souvent des
difficultés inextricables. Le prostomium plus ou moins fortement
modifié devient fréquemment méconnaissable. Le corps est divisé
en deux régions au moins : l’antérieure où les parapodcs conservent
sensiblement les mêmes caractères que chez les individus agames,
sauf quelques formes mâles dont les cirres des premiers parapodes
prennent des dimensions plus considérables et une forme différente
de celles des autres parapodes de la même région ; la postérieure
est constituée par les segments ayant subi la transformation épi-
game qui s’atténue d’ordinaire d'avant en arrière à partir d’un
certain point où les lobes foliacés des parapodes offrent leur déve¬
loppement maximum. Il y a quelquefois une troisième région plus
ou moins nettement séparée de la précédente, où le parapode se
simplifie, mais possède chez certaines espèces des soies particu¬
lières. Cette troisième région très nettement distincte chez quelques
espèces, est parfois très étirée et devenue plus longue que les deux
autres. En tout cas, habituellement cette troisième région fournit
des caractères précieux et elle peut être incomplète chez les formes
où elle est le plus développée, la mutilation étant due vraisembla¬
blement aux contractions violentes qui accompagnent l’évacua¬
tion des produits sexuels.
Ce sont encore les paragnathes ou particules cornées de la trompe
qui fournissent les caractères les plus nets pour les coupes spéci¬
fiques et même génériques dans cette famille remarquablement
homogène des Néréidiens à l'état agame. On peut même, dans cer¬
tains cas, utiliser également ces caractères pour les formes sexuées,
quand l’armature des paragnathes de la trompe est très caracté¬
ristique et n’a pas été trop altérée par les transformations pro¬
fondes qui correspondent a la phase épigarne. Mais déjà, chez l’ani¬
mal encore éloigné de la maturité sexuelle, on observe des ano¬
malies assez fréquentes qui ont été bien mises en évidence par
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 637 —
P. Fauvel (*) chez le genre Perinereis Kinberg, à tel point que cet
Annélidologue si avisé s’est demandé si le genre Perinereis est bien
valide et s’il n’y aurait pas lieu de ne conserver que l’unique genre
Nereis, dont les autres genres de la même famille ne seraient que
des sous-genres.
De plus, il arrive assez fréquemment que, au cours de la trans¬
formation épigame, certains paragnathes perdent en grande partie
leur pigmentation et deviennent difficilement discernables et l’ar¬
mature de la trompe peut perdre Certains traits de sa physionomie
habituelle.
Et surtout, le même auteur (2) a fait observer qu’il peut exister
des espèces distinctes ayant la même armature à la trompe et la
même région antérieure mais qui n’ont pas les mêmes parapodes
dans la région postérieure. Ainsi la Nereis Coutierei Gravier (1901)
ne se sépare de la N. unifasciaia Willey (1905) que par les lan¬
guettes dorsales des parapodes de la région postérieure du corps.
De même la Nereis unifasciaia Willey et la Nereis trifasciata
Grube; il en est encore ainsi de la Nereis camiguina Grube et de
la Perinereis pseudocamiguina Augener; quoique distinctes par
d’autres caractères, ont la même trompe, la Perinereis cavifrons
Ehlers et la Perinereis pseudocavifrons P. Fauvel.
Pour ces diverses raisons, il nous semble que la détermination
spécifique des formes hétéronéréidiennes ne peut présenter, en
général, de sécurité suffisante et qu’il vaut mieux en général n’y
point recourir et s’en tenir tout au plus aux coupes génériques, ce
qui n’est pas même toujours possible. Nous l’avons cependant
fait dans notre mémoire sur les Annélides Polychètes recueillis
dans la baie d’Alger par l’un de nous pour une forme mâle recueillie
en pêche nocturne, à la lumière (N. icosiensis ), Ch. Gravier et
J. L. Dantau (3) dont l’armature de la trompe nous a paru diffé¬
rente de toutes celles qui ont été décrites et figurées et ainsi que
d’autres caractères tels que les crénelures du cirre ventral. Or,
nous avons retrouvé depuis ce dernier caractère chez d’autres
formes de Polychètes de la même famille récoltées dans les mêmes
conditions (la nuit, à la lumière) par M. le Dr A. Krempf sur les
côtes d’Annam. Pour ne point commettre même imprudence,
nous nous bornerons à désigner par des lettres alphabétiques, les
formes hétéronéréidiennes en question.
(1) P. Fauvel, Perinereis macropus (Claparède) var. conodotüa et le genre Perinereis,
Bull. Soc. Zool France , t. XLIX, 1924. p. 389-394, 2 figures dans le texte.
(2) P. Fauvrt., Annélides Polychètes de Nouvelle Calédonie recueillis par Mme A. Pru-
vot-Fol en 1928 (9 figures dans le texte), Arch. Zool. expêr. et gêner., T. LXIX, 1929-30).
(*) Ch. Gravîer et J.-L. Hantas, Pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger
I. Annélides Polychètes, Ann. Inst, océanegr., T. V, fasc. I, 1928.
— 638 —
Crustacés Décapodes provenant
de l’Institut Océanographique de Nha-Trang (Annam),
par M. Marc André.
(lre partie : Brachyura.)
La collection qui fait l’objet de cette première note provient des
croisières faites par le « De Lanessan » sur les côtes de l’Indo-Chine
et elle a été offerte au Muséum par M. A. Krempf, Directeur de
l’Institut océanographique de Nhâ-Trang (Annam). Cette collec¬
tion comprend, pour les Brachyures (1), 37 espèces qui se répar¬
tissent en 25 genres.
La plupart de ces formes sont assez communes et étaient déjà
représentées dans les collections du Muséum (8), mais leur étude
présentait toutefois un intérêt incontestable pour la connaissance
de leur répartition géographique sur le littoral de l’Indo-Chine.
OXYSTOMATA
Famille des DORI PIM DÆ
Genre Dorippe Fabricius, 1798.
Dorippe dorsipf.s Linné.
1758. Cancer dorsipes Linné, Syst. nat., cd. x, p. 630.
Espèce très commune, largement répartie dans l'Océan Indo-
Pacifique et se distinguant parfaitement par le développement et
la disposition des nodosités recouvrant la face dorsale du céphalo¬
thorax. De plus, l’épine de l’angle externe de l’orbite est longue
et aiguë.
Le « De Lanessan » a recueilli 37 exemplaires de cette forme :
18 (J et 19 $, dont une avec la face ventrale de l’abdomen complè¬
tement garnie d’œufs assez petits, d’environ 500 p. de diamètre. La
P) Les Stomatopodes ont été étudiés par M. le Professeur Ch. Gravier : ef. Bull.
Mus., Paris, 2e s., T. II, 1930, p. 524.
(2) Cependant VIxoides cornutus Mc. Gilch. ne figurait pas encore dans nos collections.
Bulletin du Muséum, 2e ?., h III, n° 7, 1931.
— 639 —
dimension des individus varie entre 41 et 48 millimètres pour la
largeur et 33 à 38 millimètres pour la longueur.
Cap Saint- Jacques, le 2 décembre 1927, 2 $, dont une ovigôre
et 1 sans indication de date, 12 Ç et 3 <$. — Baie de Cam Ramh,
par 20 mètres de fond, le 15 octobre 1928, 2 £ et 3 $. — Entre lion
Rom et la Baie Guno, 2 — Banc des BuLto (à 10 milles au sud),
le 5 août 1928, 1 $. — Poulo Condor, W. de l’IIe Haon Tae, par
9m,5 de fond, 4 S- — Varclla, le 22 octobre 1925, 2 $. — Indo¬
chine (sans date, ni localité précise) 6 et 1 $.
Celte forme se trouve communément dans l'Océan Indien, sur
la côte Est de l’Afrique, golfe Persique, Bengale, Mergui, Arnboine,
côtes de la Chine, Japon, Australie.
Dorippe facciiino (Herbst) De Haan.
1782. Cancer facchino [pars) Herbst, Naturg. Krabben u. Krebse, I, p. 190, pl. XI,
fig. 68.
1841. Dorippe facchino De Haan, Fauna Japon., Crust., p. 123.
Le corps et les appendices, quoique généralement très velus, le
sont moins que dans l’espèce précédente. Alors que chez le D. dor-
sipes la plus grande longueur de la carapace est nettement infé¬
rieure à la plus grande, largeur, chez le D. facchino la carapace est
plus large que longue. En outre, les pinces de lu première paire sont
beaucoup plus trapues chez D. facchino que chez D. dorsipes.
Dans l’unique individu recueilli à bord du « De Lanessan », la
carapace atteint 32 millimètres de large sur 24 millimètres de long.
Golfe du Tonkin, le 2 mars 1926, par 22 mètres de fond, 1 ç?.
Bien que moins commune que la précédente, cette forme est
également largement répandue : Singapour, Hongkong, Japon,
Bornéo.
D’après Alcock, qui l’a rencontrée sur la côte Est de l’embou¬
chure du Hooghly à Madras, elle est très abondante sur les fonds
de vase molle et il dit l’avoir rarement trouvée sans une coquille
de Bivalve protectrice et. une Anémone de mer.
Famille des CALAPPIDÆ
Genre Calappa Fabricius, 1798.
Calappa hepatica Linné.
1758. Cancer hepaticus Linné, Syst. nat., ed. x, p. 630.
Baie de Bieh Dam : un jeune mâle mesurant 60 millimètres de
longueur sur 37 millimètres de largeur, recueilli le 23 juin 1930.
Cette espèce, très largement répandue, se trouve communément
dans l’Océan Indo-Pacifique.
— 640 —
Calappa lophos Herbst.
1782. Cancer lophos Herbst, Naturgesch. der Krabben u. Krebse, I, p. 201, pl. XIII,
fig. 77.
Un mâle adulte, long de 115 millimètres sur 75 millimètres de
large, dragué dans la baie de Hone Cohé, entre Port Dayot et
nie des Mancelles, le 9 août 1928.
Moins commune que la précédente, cette forme a été cependant
déjà signalée fréquemment dans le golfe Persiquc, à Ceylan, sur
toute la cote Est de l’Inde, depuis Pondichéry jusqu’au delta du
Gange, aux Iles Andaman et en Australie.
Calappa philargius Linné.
1758. Cancer philargius Linné, Syst. nat., ed. x, p. 626.
13 spécimens, tous adultes, mais à des stades très variés de déve¬
loppement. La taille du plus petit d’entre eux n’excède pas 60 mil¬
limètres de long sur 45 millimètres de large, alors que les plus
grands atteignent une longueur de 95 millimètres et une largeur
de 70 millimètres.
Poulo Condor, à 8 milles N. 70 W. de l’Ile Haon Tae, le 12 dé¬
cembre 1926 : 3 (J et 1 Ç ovigère. — Cap Saint-Jacques, le 9 dé¬
cembre 1926, 5 (J et 3 Ç par un fond de 28-32 mètres. — Sud de
l’Annam, entre Mon Rom et la Baie Guno, le 5 août 1928, 1 par
un fond sableux de 22-24 mètres.
Cette espèce est très voisine du C . lophos et ne s’en différencie
que par les caractères suivants : il y a. chez C. philargius une dent
très développée au milieu du bord postérieur céphalothoracique
et la dent limitant ce bord, sur chaque côté, est plus saillante; en
outre, le septum endostomial, au lieu d’être profondément incisé
antérieurement, a son bord fortement convexe et saillant.
Cette forme, répandue depuis le golfe Persique jusqu’au Japon,
a été signalée également dans la Mer Bouge par Nobili (1906,
Faune Carcinologique de la Mer Rouge, Décapodes et Stomato-
podes, p. 148) d’après un jeune mâle recueilli par le Dr Jousseaume.
Calappa pustulosa Alcock.
1896. Calappa pustulosa Alcock, Carcinologieal Fauna of India, Journ. Asiat. Soc. of
Beugal, LXV, part. II, p. 147, pl. 6, fig. 1.
1 $ de 52 millimètres de large sur 52 millimètres de long, re¬
cueillie dans la baie de Nhâ-Trang le 26 juin 1927 au chalut, par
50 mètres. — 1 $ de 41 millimètres de large sur 41 millimètres
de long, trouvée également à Nhâ-Trang.
Ces deux échantillons présentent, par leurs caractères, une iden¬
tité absolue avec la description et la figure données par Alcock.
— 641
Selon cet auteur l’espèce a été rencontrée déjà sur les côtes de
Ganjam et Orissa.
Genre Mursia Desmarest, 1825.
Mursia armata De Haan.
1850. Mursia armata De Haan, Fauna Japon., Orust., p. 73, pl. XIX, fi g. 2.
Deux individus, 1 et 1 Ç, dragués à Varella par 145 mètres
de fond, le 30 septembre 1925.
Ces deux exemplaires sont adultes et la taille du mâle (les épines
latérales non comprises) atteint 38 millimètres de large et 30 milli¬
mètres de long. La longueur du céphalothorax chez la femelle
(ovigère) est de 40 millimètres et sa largeur de 33 millimètres.
Cette espèce se rencontre sur toutes les côtes de Chine et du
Japon : elle a été signalée également aux Iles Fidji.
Famille des M VTUTIDÆ
Genre Matuta Fabricius, 1793.
Matuta victrix Fabricius.
1793. Cancer vietor Fabricius, Entom. Syst., II, p. 449.
Trois mâles typiques par leur forme et ta coloration du céphalo¬
thorax. — Indo-Chine, sans indication précise de provenance :
1 adulte, do 50 millimètres. Entre TIon-Rom et la baie Guno :
1 jeune, de 23 millimètres trouvé le 5 août 1928 par 22-24 mètres
de fond, spr le sable. — Au large de Duong-Dong, par 25 mètres de
fond, le 9 novembre 1928, 1 individu jeune.
Cette forme, assez fréquente dans l’Océan Indo-Pacifique a été
signalée sur toutes les côtes de l’Inde.
Matuta lunaris Herbst.
1790. Cancer kmaris Hebbst, Naturgesch. fier Krabben u. Krobse, I, p. 140, pl. VI,
fig. 44.
Cette espèce, fort jolie, est très voisine de la précédente et ne s’en
distingue que par les caractères suivants :
(a) La carapace est presque lisse : les tubercules céphalothora¬
ciques, à peine distincts chez les jeunes, disparaissent complète¬
ment chez la forme adulte.
(b) La couleur de la carapace (irisée par places) est jaunâtre
et sillonnée de lignes, d’un rouge vif, vcrmiculaires, qui, dans la
moitié antérieure de la carapace, forment des taches ou des an¬
neaux et, dans la partie postérieure, limitent des aréas longitudi¬
nales assez étroites.
— 642 —
(c) Les organes stridulants diffèrent dans l’une et l’autre espèce.
Le « De Lanessan » a recueilli 13 exemplaires très caractéris¬
tiques, dont 9 mâles et 4 femelles parmi lesquelles 1 ovigcre. Les
dimensions de ces exemplaires oscillent entre 35 et 45 millimètres.
Cap Saint-Jacques : 6 et 1 $. — Embouchure, du Bassac : le
8 novembre 1926, 1 et, le 17 juillet 1927, 1 $ au chalut par
26 mètres. — Iles Paracels, lagune du Croissant, 1 $ recueilli à la
drague Charcot, le 5 juillet 1926, par 50 mètres. — Aux environs
de Poulo Condor : 2 $. — Entre lion Rom et la baie Guno, sur un
fond sableux par 22-24 mètres, le 5 août 1928, 1 Ç.
Famille des ïtANINIDÆ
Genre Ranina Lamarck, 1801.
Ranina scabra Fabricius.
1793. Hippa scabra Fabriciüs, Entom. Syst., II, p. 476.
5 exemplaires assez jeunes, dont 4 mâles et une femelle.
Baie de Nhà-Trang, au chalut, par 50 mètres de fond, le 26 juin 1927,
1 cJ. — Cap Saint- Jacques, 1 — Golfe du Tonkin, le 15 mars 1926,
1 $. — Indo-Chine, 1 (J. — Baie de Nliâ Trang, au chalut par
50 mètres de fond, le 26 juin 1927, 1 <J.
La Ranina scabra est une espèce Indo-Pacifique assez largement
répandue, déjà signalée à la Réunion, dans l’Océan Indien, Bali,
Japon, Australie, Iles Sandwich.
Famille des LEUCOSIIDÆ
Genre Arcania Leach, 1817.
Arcania undecimspinosa De Haan.
1849. Arcania undecimspinosa De Haan, Fauna Japon., Oust,, p. 135, pl. XXXIII,
fl g- 8.
Deux mâles de cette forme ont été recueillis par le « De Lanessan »
dans le golfe du Tonkin. Ce sont des exemplaires adultes, de taille
relativement grande, puisque le céphalothorax atteint, chez l’un,
une longueur dp 22 millimètres et une largeur de 22mm,5 et le
second est long de 1S millimètres sur 16 millimètres de large.
La dimension des individus jusqu’ici rencontrés n’excédait pas
16 millimètres chez le mâle et 18 millimètres chez la femelle.
L’espèce se rencontre sur la côte de Madras, aux Iles And aman,
et au Japon. Elle se distingue immédiatement des formes voisines
par le nombre des épines, bien développées, que présente la cara¬
pace et l’ornementation même de cette dernière, couverte de fins
granules, plus ou moins spiniformes, distribués irrégulièrement à sa
surface.
— 643 —
Genre Myra Leach, 1817.
Myra fugax Fabricius.
1798. Leucosia jugax Fabbicius, Entom. Syst., Suppl., p. 351.
Selon Alcock (1896, Carcinological Fauna of India, Journ. Asiat.
Soc. of Bengul, LXV, p. 204) et Nobili (1906, Faune carcinologique
de la Mer Rouge, Ann. Sc. Nat., Zoo}., 9e s., p. 164) cette espèce
serait synonyme de M. coalila Hilg., M . carinata Bell, et M. p enla¬
çant ha Aie., ces trois formes n’étant que des stades immatures du
M. fugax à différents âges.
Cette espèce se rencontre assez fréquemment dans la Mer Rouge,,
dans le golfe Persique, sur toutes les côtes de la péninsule de l’Inde,
aux Andaman et au Japon.
Embouchure du Bassac : 4 £ et 1 $. — Poulo Condor (baie de .
l’Est) le 15 juillet 1927, 3 $ ovigères. — Cap Saint-Jacques : 1 c?-
— - Baie de Cam Raseh, le 15 août 1928, par 20 mètres de fond, 1
Genre Philyra Leach, 1817.
Philyra scabriuscula Fabricius.
1798. Leucosia scabriuscula- Fabricius, Entom. Syst., Suppl., p. 349.
Deux mâles adultes, dont la taille n’excède pas 9 millimètres,
récoltés au Cap Saint-Jacques sur un fond de 30 mètres, le 6 jan¬
vier 1928.
Philyra platyciiira De Haan.
1849. Philyra plalycheir De Haan, Fauna Japon., Crust., p. 132. pl. XXXIII, fig. 6.
Baie de Kikuik : 1 recueilli à la drague.
Cet unique exemplaire, adulte, a une taille de 10 milli¬
mètres.
L’espèce, très largement répandue, a été signalée dans le golfe
Persique, dans la Mer d’Oman, dans l’Archipel de Mergui, aux Iles
Andaman, au Japon et sur la côte Sud Australienne.
Genre Leucosia Fabricius, 1798.
Leucosia unidentata De Haan.
1849. Leucosia unidentata De Haan, Fauna Japon., Crust., p. 133, pl. XXXIII,,
%• 3.
Varclla, le 30 septembre 1925, 2 femelles recueillies par un fond
de 145 mètres. La dimension de chacun des spécimens est d’en¬
viron 28 millimètres.
Cette espèce a été rencontrée sur les côtes de Malabar, au Japon
(Baie de Tokio) et aux Moluques.
Genre Ixoides Mac Gilchrist, 1905.
Ixoides cornutus Mac Gilchrist.
1905. Ixoides cornutus Mac Gilchrist, Ann. Mag. nat. hist., 6e s., XV, p. 255.
Varella le 30 septembre 1925 : 1 exemplaire mâle recueilli par
un fond de 145 mètres.
Cette espèce, qui semble peu commune et n’était d’ailleurs pas
représentée dans les collections du Muséum, a été recueillie pour
la première fois dans le golfe Persique par 1’ « Investigator » au
nombre de trois individus mâles (la femelle est encore inconnue)
par 96 mètres de fond.
L’échantillon provenant de Varella est de dimensions moyennes
atteignant : longueur de la caparace, 27 millimètres; largeur (y
compris les processus latéraux), 54 millimètres; longueur des pro¬
cessus latéraux, llmm,5.
OXYRHYNGHA
Famille des PARTHENOPIDÆ
Genre Lambrus Leach, 1815.
Lambrus (Platylambrus) echinatus Herbst.
1782. Cancer echinatus Herbst, Naturgeseh. (1er Krabben u. Krebse, I, p. 255,
pl. XIX, %. 108-109.
9 individus, dont 8 $ et une femelle ovigère.
Le céphalothorax, chez chacun des exemplaires, est long de
30 millimétrés et large de 35 millimètres. Tous proviennent du
Cap Saint-Jacques et ont été recueillis le 2 décembre 1927.
Espèce rencontrée dans les Indes à Coromandel, Pondichéry.
On la signale également â 1 Ile Maurice.
Lambrus (Lambrus) longimanus Leach.
1815. Lambrus longimanus Leach, Trans. Lin. Soc.. XI, p. 310.
20 exemplaires comprenant 8 et 12 $, dont 3 ovigôres.
Golfe du Tonkin, à 6 milles dans l'Est des Iles Gow Tow, sur un
fond de sable à 33 mètres : 1 Ç. — Entre Hon Rom et la baie Guno,
sur un fond de sable par 22-24 mètres, le 5 août 1928 : 2 $ et 5 Ç,
dont une ovigère. — Raie de Cam-Rahn, par 20 mètres de fond,
6 S et 6 Ç, dont 2 ovigères.
Chacun des individus recueillis par le « De Lanessan » mesure
36 millimètres de large sur 33 millimètres de long.
Espèce signalée sur les côtes de Madras, Arrakan, Mergui et des
Andaman.
— 645 —
Genre Cryptopodia Milne Edwards, 1834.
Cryptopodià fornicata Fabricius.
1781. Cancer fornicatus Fabricius, Entom. Syst., II, p. 453.
Un seul exemplaire de cette espèce a été recueilli entre Hon Rom
et la baie Guno sur un fond de sable par 22-24 mètres, le 5 août 1928.
Get individu, une femelle, est large de 60 millimètres et long de
38 millimètres.
Cette forme est connue de Chine, de la Mer d’Arafura et d’Aus¬
tralie.
Famille des MAMAIIDÆ {*)
Genre Micippa Leach, 1817.
Micippa thalia Herbst.
1799. Cancer thalia Herbst, N a tu rg esc h. der Krabben u. Krebse, III, p. 50. pl. LVIII
flg. 31.
Dans le golfe du Tonkin à 6 milles dans l’Est des Iles Gow Tow,
sur un fond de sable par 33 mètres, le 8 avril 1927, une femelle de
20 millimètres de large sur 25 millimètres de long. |
Cette espèce a déjà été signalée de Périm, Mergui, Burma, Orissa,
Malabar, Hong-Kong, du Japon (Nagasaki).
Famille des INACH1DÆ
Genre Doclea Leach, 1814.
Doclea ovis Herbst.
1782. Cancer ovis Herbst, Naturgescb. der Krabben u. Krebse, I, p. 210.
Espèce commune dans les eaux vaseuses, au voisinage de l’es¬
tuaire des grandes rivières de l’Inde.
Des 8 exemplaires recueillis (7 $ et 1 <J), 6 femelles portent un
Rhizocépliale à la face ventrale de l’abdomen.
Embouchure du Bassac, 1 larg. 55 millimètres, long. 55 mil¬
limètres. — Cap Saint- Jacques, le 7 octobre 1926, 1 $ parasitée :
long. 54 millimètres, larg. 49 millimètres. — Cap Saint-Jacques,
7 octobre 1926, 1 $ parasitée ; long. 45 millimètres, larg. 39 milli¬
mètres. — Baie de Cam Rarnh, 15 octobre 1928, 1 Ç parasitée :
long. 53 millimètres, larg. 49 millimètres. — Cap Saint- Jacques,
1 $ parasitée : long. 49 millimètres, larg. 43 millimètres. — lndo-
(9 Antérieurement à Lamarçk (1801) le nom Maia a été employé par Brisson (1760)
pour un Oiseau; Stebbing (1905, Mar. Invcst. S. Africa, (trust., III, p. 23) a proposé
de remplacer, chez les Crustacés, les termes de Maia et Maiidœ par ceux de Mamaia
•et Mamaiidae.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 1931.
41
— 646 —
Chine, 1 $, non parasitée : long. 54 millimètres, larg. 48 millimètres.
— Cap Saint-Jacques, 1 $ parasitée : long. 46 millimètres, larg.
42 millimètres. — Indo-Chine, 1 $ parasitée : long. 54 millimètres,
larg. 49 millimètres.
Dogi.ea canalifera Stimpson.
1857. Doclea canalijera Stimpson, Proc. Acad. Xat. Soi. Philadelph., p. 217.
Comme l'espèce précédente, cette forme, cependant moins
commune, se rencontre généralement dans les estuaires de
l’Inde.
Cap Saint- Jacques, le 18 janvier 1928, 1 seul exemplaire mâle,
recueilli par 30 mètres. Le céphalothorax est long de 40 millimètres
et large de 34 millimétrés.
CYGLOMETOPA
Famille des PORTUN1 DÆ
Genre Neptunus De Haan, 1860.
Neptunus sanguinolentus Ilerbst.
1782. Cancer sanguinolentes Herbst, Naturgc sch. der Krabbcn u. Krebse, I, p. 161
pl. VIII, flg. 56-57.
Belle espèce, caractéristique par les trois taches rouges ornant, la
partie postérieure du céphalothorax.
Au Cap Saint- Jacques le « De Lanessan » en a recueilli deux
exemplaires (1 £ et 1 Ç), le 17 octobre 1925. Tous deux sont adultes
mais la femelle ovigère ne mesure que 103 millimètres de large
(jusqu’à l'extrémité des épines latérales) sur 42 millimètres de long,
alors que le mâle atteint une largeur de 135 millimètres sur 60 mil¬
limètres de long.
Neptunus pelagicus Linné.
1748. Cancer pelagicus Linné, Syst. nafc., ed. x, p. 626.
Les exemplaires de cette forme recueillis à bord du « De Lanes¬
san « sont d’assez grande taille, leur dimension atteignant 125 mil¬
limètres pour la largeur du céphalothorax sur 55 millimètres de
long.
Poulo Condor, le 1er décembre 1926, 3 $. — Hone Cohe, le
2 août 1926, sur un fond de vase, 3 $, dont une ovigère.
Cette forme a une large répartition et a été signalée sur toutes les
côtes orientales, dans la Mer Rouge, à Suez, dans le golfe Persique,
à Pénang, au Japon et en Australie.
— 647
Genre Charybdis De Haan, 1833.
Charybdis (Goniosoma) crucifera Fabricius.
1798. Portunus crucifer Fabricius, Entom. Syst., Suppl., p. 364.
Deux grands exemplaires qui, outre les caractères spécifiques,
sont immédiatement reconnaissables à la croix jaunâtre sur fond
rouge qui orne la face dorsale du céphalothorax. Tous deux
(1 mâle et 1 femelle ovigère) ont été recueillis dans le golfe du
Tonkin, à 6 milles dans l'Fst du phare Norway, le 3 mars 1927.
Chacun des deux exemplaires est large de 95 millimètres et
atteinL une longueur de 60 millimètres.
Cette espèce se rencontre à Bombay, Ceylan, Pondichéry, Mer-
gui, Singapour, Sumatra, Java, Philippines, Célèbes, Amboine,
Port Jackson.
Charybdis (Goniosoma) miles De Haan.
1858. Portunus ( Charybdis ) miles, De Haan. Fauna Japon., Oust., p. 41, p1. XI, %. 1
9 exemplaires adultes : 5 g, 4 $.
Entrée de la baie de Nhâ Trang, chalutage à 50 mètres, le
26 juin 1927, I <$, — Au large de Tainquan, par un fond de 80-
120 mètres, le 19 juillet 1925, 2 $ et 2 $. — Varella, sur un fond de
145 mètres, le 30 septembre 1925, 1 et 1 $. — Entre Honchada
et les Trois Rois, sur un fond de 45 mètres, le 25 juin 1927, 1 <$. —
Cap Saint-Jacques, 1
Espèce connue de Hongkong et du Japon.
Genre Thalamita Latreille, 1829.
Thalamita crenata H. Milne-Edwards.
1834. Thalamita crenata Milne-Edwards, Hist. Nat. Crust., I, p. 461.
Poulo Condor, le 12 décembre 1926, un seul exemplaire Sa
taille ne dépasse pas 55 millimètres de large et 37 millimètres de
long.
Espèce commune dans toutes les mers orientales : Mer Rouge,
Mozambique, Natal, Madagascar, Maurice, Ceylan, Pondichéry,
Mergui, Nicobar, Chine, Java, Caroliues, Nouvelle-Guinée, Cap
York, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Marquises.
Famille des PODOPHTHA LM1 DÆ
Genre Podophthalmus Lamarck, 1801.
Poli op h t ii alm u s vieil Fabricius.
1798. Portunus vigil Fabricius, Kutom. Syst., Suppl., p. 363.
Trois exemplaires mâles, adultes.
Baie de Cam Ranh, par 20 mètres de fond, le 15 octobre 1928
— 648 —
(larg. 107 millimètres, long. 42 millimètres). — Entre Hon Rom
et, la baie Guno (larg. 85 millimètres, long. 36 millimètres). — Indo-
Chiné (targ. 95 millimètres, long. 38 millimètres).
Cette forme, bien que commune, est moins répandue que la pré¬
cédente; elle a été signalée à Maurice, Réunion, Java, Cebu, Phi¬
lippines, Aroe, Japon, Sandwich.
Famille des XANTH1DÆ
Genre Atergatis De Haan 1833.
Atergatis roseus Rüppell.
1830. Carpilius roseus et C. tmcuMus Rippell, Beseh. 24 Krabb. roth. Meer, p. 13 et
15, pi. III, fig. 3, 4, 15.
Poulo Condor, 3 mâles. Le plus grand atteint 95 millimètres de
large sur 70 millimètres de long.
Cette espèce se rencontre dans la Mer Rouge, au Natal, à Maurice,
Golfe Persique, Malabar, Mer de Sulu, détroit de Torrès et aux îles
Fidji.
Atergatis integerrimus Lamarck.
1818. Cancer integerrimus Lamarck, Hist. nat. Anim. sans Vert., V, Crust., p. 272.
Poulo Condor, le 28 février 1930, un seul exemplaire. Sa longueur
est de 38 millimètres et sa largeur de 60 millimètres.
L’espèce est assez commune dans les Mers de Chine et sur les
côtes du Japon.
Atergatis floridus Linné.
1766. Cancer floridus Linné, Syst. nat., étl. XII, p. 1041.
Tndo-Chine (sans date), 2 mâles, dont l’un est long de 41 milli¬
mètres et large de 59 millimètres alors que le second, beaucoup plus
petit n'atteint que 17 millimètres de long et 26 millimètres de large.
L’aire de répartition de cette espèce s'étend très loin : Mer Rouge,
Natal, Geylan, Trincomali, Mergui, Singapour, Java, Poulo Con¬
dor, Liu-Kiu, Japon, Philippines, Arnboine, Ternate, Florès,
Timor, Port Denison, Nouvelle-Calédonie, Tahiti.
Genre Lophozozymus A. Milne-Edwards, 1863.
Lophozozymus octodentatus M. -Edwards.
1834. Xaniho octodenialus H. Milne-Edwabds, Hist. Nat. Crust., I, p. 398.
5 exemplaires (3o \ 2 $).
Au large de Duong Dong, chalutage par 25 mètres de fond, le
9 novembre 1928 : 2 mâles : l’un mesurant 51 millimètres de large
sur 32 millimètres de long; l’autre, large de 72 millimètres et long
de 47 millimètres. — - Cap Saint-Jacques, le 26 novembre 1925 :
— 649 —
1 mâle et 2 femelles ayant respectivement : 59, 65 et 90 millimètres
de large et 38, 43, 59 millimètres de long.
Forme répandue dans tout l’Océan Indo-Pacifique.
Genre Zozymus Leach, 1818.
Zozymus æneus Linné.
1758. Cancer æneus Linné, Syst. nat., ed. x, p. 360.
Baie de Hone Gohé, entre Port Dayot et l’Ile des Mancelles, le
9 août 1928, 1 seul exemplaire mâle, large de 72 millimètres et long
de 49 millimètres.
Cette forme est trouvée fréquemment dans la Mer Rouge, à Mau¬
rice, à la Réunion, Ceylan, Java, Liu-Kiu, Célèbes, Florès, Timor,
Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Samoa, Tahiti, Pau-
motou.
Genre Medæus Dana, 1851.
Medæ;us Reynaudi H. Milne-Edwards.
1834. Xantho Reynaudi H. Milne-Edwards, Hist. nat, Crust., I, p. 392.
Dong IToi, dans le golfe du Tonkin, 2 exemplaires. Cette espèce
serait considérée, par les indigènes, comme vénéneuse.
<?, long. 43 millimètres, larg. 55 millimètres.
$, long. 50 millimètres, larg. 65 millimètres.
Se rencontre dans l’Océan Indien.
Genre Etisodes Dana, 1852.
Etisodes anaglyptus H. Milne-Edwards.
1834. Etisus anaglyptus H. Milne Edwards, Hist. nat. Crust., I, p. 411.
Sud de l’Annam, entre Hon Rom et la baie Guno, l mâle, large
de 50 millimètres, long de 35 millimètres, recueilli le 5 août 1928
sur un fond sableux de 22-24 mètres.
Cette forme se rencontre également aux Philippines, Florès,
Timor, en Australie et aux Samoa.
Genre Ctalorodiella Rathbun, 1897.
ClILORODIELL A NIGER Forskâl.
1775. Cancer niger Forskal, Deseriptiones Ànimalium, p. 89.
5 exemplaires $, dont une ovigère.
Golfe du Tonkin, à 6 milles dans l’Est des îles Gow Tow, sur fond
de sable à 33 mètres, le 8 avril 1927, 3 individus. — Ile Spratly,
2 spécimens.
650 —
Les dimensions du céphalothorax varient entre 6 et 10 milli¬
mètres pour la longueur et 9 à 15 millimètres pour la largeur.
Cette espèce, très largement répandue, a été trouvée dans la Mer
Rouge, Zanzibar, Seychelles, Madagascar, Maurice, Réunion, Ma¬
dras, Nicobar, Mergui, Java, Philippines, Sulu, Liu-Kiu, Moluques,
Amboine, Nouvelle-Guinée, Australie, Nouvelle-Calédonie, Fidji,
Tongatabou, Samoa, Tahiti, Paumotou, Wake, Sandwich.
GATOMETOPA
Famille des GKA PSI DÆ
Genre Percnon Gistel, 1848.
Percnon gibbesi H. Milne-Edwards.
1853. Acanthopus gibbesi Milne-Edwards, Ann. Sc. nat., s. 3, Zool., XX, p. 180.
Indo-Chine (sans date), par 32 mètres de fond, 1 $ ovigère de
32 millimètres.
Forme largement répandue dans l’Océan Indo-Pacifique.
651
Observations sur les 0 ri rat es f‘1'' série) (x),
par M. F. Grandjean.
I. — Sur le genre Hermanniella Berlese.
Le notogaster de l’adulte porte toujours dans ce genre une
exuvie très mince qui le recouvre en partie et dont la nature ne
semble pas avoir été reconnue clairement par les auteurs.
Il faut distinguer dans le notogaster une zone libre de bordure,
surtout développée latéralement où elle entoure les deux grandes
verrues, mais presque entièrement cachée sous le contour appa¬
rent dans l’orientation dorsale habituelle (llg. I A), et une région
centrale beaucoup (dus étendue que la précédente. La zone de bor¬
dure est enduite, comme tout le reste du corps, à l'exception des
poils, d’une couche mince de matière sécrétée qui est plus épaisse
sur les saillies de la surface, conformément à la règle habituelle.
La région centrale au contraire est couverte par un lambeau du
dos de la troisième nymphe, découpé toujours de la même manière,
étroitement appliqué sur la surface comme une perruque, et si
mince qu’on peut le confondre, au premier examen, avec la pelli¬
cule de sécrétion qui se trouve partout ailleurs.
Chez les espèces d’Europe étudiées ici, le lambeau exuvial porte
toujours 20 poils qui sont naturellement des poils de la trito-
nymphe et non pas des poils de l’adulte. Si l’on cherche U détacher
l’ exuvie, ce qui se fait sans difficulté après le traitement par l’acide
lactique, on constate qu’elle s’en va toujours avec les 20 poils dont
je viens de parler, ces poils ne la traversant pas et n’étanl pas du
tout fixés au notogaster de l’adulte. Sous la membrane exuviale,
ce notogaster ne porte aucun poil mais seulement 20 marques ou
bases de poils qui correspondent aux 20 poils de l’exuvie ; c'est-à-
dire que l’on a 20 poils « virtuels » pour l’adulte. Les emplacements
sont indiqués par des points Sur la ligure IA.
Immédiatement en arrière de l’exuvie, au bord de la zone décou¬
verte qui est étroite dans cette région postérieure, se trouvent les
seuls poils réels de l’adulte, toujours au nombre de 10 et disposés
(’) lre Série ; Bull. Mus. Paris, 1931, n° 1, p. 131.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 652
suivant une rangée transversale. Ce sont les seuls poils qui sub¬
sistent sur un notogaster nettoyé. A cause de la grande convexité
du notogaster cette rangée tombe à peu près sur le contour appa¬
rent dans l’orientation de la figure 1 A. 11 y a donc au total 30 poils
sur le notogaster, dont 20 sont virt uels.
Si l'on examine en lumière réfléchie l’animal vivant mais non
mouillé, ou bien ranimai conservé dans l’alcool mais laissé quelques
instants à l’air pour que l’alcool superficiel s’évapore, on voit im¬
médiatement que la membrane qui couvre le centre du notogaster
est une exuvie et non pas une pellicule sécrétée; car elle devient
claire par dessiccation à cause de la réflexion de la lumière sur la
lame d’air très mince qui est sous elle, et elle s’irise en même temps
(si elle est très propre) à cause des phénomènes d’interférence sur
ses deux parois. Rien de semblable ne se produit, naturellement,
dans la zone de bordure où la pellicule sécrétée reste en contact
réel avec Oa surface du corps, sans interposition d'aucune lame
d’air.
On peut voir encore que la membrane est une exuvie d’une
autre manière : sa surface est couverte en effet d’une pellicule
sécrétée d'apparence fortement granuleuse, les granules ayant la
forme de cônes très hauts, plus hauts que larges. Ces granules sont
exactement les mêmes que dans la nymphe dont la peau est en
effet hérissée de petites saillies coniques et couverte d’une pelli¬
cule sécrétée. Si l’on regarde par transparence l’animal adulte,
couvert par r exuvie, on constate que les granules ne correspondent
pas du tout à la sculpture du test de l’adulte, sous fexuvie. S’il
s’agissait d’une membrane sécrétée la correspondance serait par¬
faite, la sécrétion prenant toujours exactement l'empreinte de la
surface qu’elle recouvre.
Après nettoyage, la région centrale qu’occupait l’exuvie se re¬
connaît très bien par sa sculpture qui n’est, pas la même que dans
la zone de bordure. Elle consiste en dépressions arrondies régulié-
remenl ou irrégulièrement distribuées qui donnent de bons carac¬
tères pour les distinctions spécifiques. Dans la zone de bordure
on a généralement un dessin réticulé polygonal à mailles irrégu¬
lières, formé de petites lignes saillantes, identique à celui qui orne
le reste du corps et notamment la région ventrale.
Les nymphes d 'Hermanniella ne sont pas couvertes. On vérifie
aisément que les poils dorsaux de la tritonymphe sont identiques
à ceux que porte l’adulte tandis que l’on ne trouve pas sur cette
nymphe la rangée transversale postérieure de 10 poils qui distin¬
guera l’adulte. Ou remarque encore que la pellicule sécrétée de la
nymphe s’enlève facilement dans la région dorsale, sans entraîner
aucun poil, parce que les poils appartiennent réellement à cette
nymphe et sont implantés solidement dans sa peau. On remarque
653 —
enfin que le dessin de la future exuvie est indiqué déjà sur la
nymphe par des lignes vagues.
Ainsi les nymphes d 'Hermanniella sont nues tandis que le noto-
gaster de l’adulte est partiellement, mais presque entièrement cou¬
vert par une exuvie très mince, non réticulée, de la troisième
nymphe. Je ne crois pas que ce soit le seul genre d’Oribato qui pos¬
sède ce caractère.
Dans un travail antérieur (l), j’ai décrit une espèce nouvelle du
Vénézuela, Plasmobates cribratus, d’après un seul spécimen qui
portait sur le notogaster une pellicule très mince. J’ai admis qu'il
s’agissait d’un Plasmobates ayant perdu son cône d’exuvies, l’ani¬
mal ayant beaucoup d’analogie avec les autres Plasmobates. Je
crois maintenant que P. cribratus n’a jamais porté de cônes d’exu¬
vies comme P. pagoda mais un simple lambeau de la tritonymphe
à la manière d’ Hermanniella. Si l'on ajoute le caractère des ver¬
rues tout à fait semblables à celles d’ Hermanniella dans P. cri-
braius , tandis qu’elles ont la forme d’appendices plats dans les
autres Plasmobates, cela conduit à séparer P. cribratus et à en
faire le type d’un nouveau genre que j’appellerai Solenozetes. Ce
genre présente le grand intérêt de rapprocher Hermanniella et
Plasmobates qui semblent bien éloignés au premier abord. Un exa¬
men attentif montre au contraire qu’il y a entre ces deux genres
un assez grand nombre de caractères communs. Il est possible que
Plasmobates dérive de Solenozetes par le recouvrement des verrues
sous le cône d’exuvies, ce qui les aurait aplaties et déformées.
J’ai d’ailleurs constaté que sous le cône des oxuvies le notogaster
des vrais Plasmobates est brillant, sans aucune pellicule de sécré¬
tion. En attribuant S. cribratus au genre Plasmobates je rencon¬
trais donc une difficulté qui m’avait échappé dans mon travail de
1929 : la pellicule mince du notogaster de S. cribratus n’étant, pas
réticulée ne pouvait être assimilée à une exuvie de Plasmobates et
pas davantage à une sécrétion d’adulte puisqu’il n’v a pas de sécré¬
tion dans ce genre sous les exuvies.
Ce que j’ai dit plus haut sur le genre Hermanniella s’applique
aux espèces d’Europe, que j’ai étudiées principalement. Il y a
beaucoup d’autres Hermanniella, notamment dans les régions
chaudes. D’après mes exemplaires le caractère de l’exuvie est
commun à toutes les espèces.
Les espèces d’Europe sont difficiles à distinguer et une confusion
s’est produite dans la nomenclature.
Berlese, en 1910 ( Redia , vol. 6, flg. 57, PI. XX) a donné sans
texte pour le type du genre (qui est Hermannia granulala Nicolet)
(9 Bull. Soc. Zool. France, vol. L1V, p. 420; fig. C à G, pl. V; 1920.
654 -
un dessin de la sculpture du notogaster dans sa région centrale.
On y voit des marques ou impressions régulièrement distribuées
suivant un réseau hexagonal. En 1916 ( Bedia , vol. 12, p. 331), à
propos d'une autre espèce, Beri.ese confirme que dans II. granu-
lata les impressions sont polygonales. Sellnick (Tierwelt Mitte-
leuropas, Oribatei, p. 26) donne le même caractère sur la foi de
Berlese; mais c’est une erreur, car H. granulala a des marques
arrondies distribuées d’une manière quelconque.
Hermanniella granulala est une espèce bien définie, un peu par
Fig. 1. — A, Hermanniella granulala (Nicolet). Notogaster dépouillé de l’exuvie;
as, poils amniotiques (virtuels): >.), limites de la région centrale que recouvrait
l’exuvie (X 116). — B, même espèce. Région centrale du notogaster vue par trans¬
parence ( x 31 6). — C. Hermanniella dolosa n. nom. Région centrale du notogaster
vue par transparence ( x 316) d'après un exemplaire des environs de Trente (Italie).
la figure et la description de Nicolet et surtout par sa localité
type. On la trouve très communément dans cette localité. (Bois de
Satory) et aussi dans tous les bois autour de Versailles, à l’exclu¬
sion de toute autre espèce d 'Hermanniella. Comme son propo-
dosoma est bordé par deux crêtes caréniformes, ce ne peut être
H. arrecla Nie., de sorte qu’il n’y a pas d'ambiguïté pour l’espèce
dont je parle. J’en donne une ligure du notogaster après enlève¬
ment de l’exuvie (fig. IA) et un dessin des impressions dans la
b55 —
région centrale du notogaster, vues par transparence (fîg. IB). Les
marques rondes, <pii sont des creux de la surface, sont un peu plus
claires que le reste et distribuées d’une manière quelconque. Elles
ne sont pas en liles; il y a le plus souvent dans chacune plusieurs
points noirs, quelquefois un seul; s’il y a deux points la ligne qui
joindrait ces deux points aurait une orientation quelconque; s’il
y a 3 ou 4 points, ces points ne sont pas en lile. Vus obliquement
les « points noirs » ont l’apparence de tubes très fins traversant la
cuticule, s’ouvrant en entonnoir à la surface extérieure, et débou¬
chant toujours dans les impressions rondes, c’est-à-dire dans les
creux de ce Lie surface.
Les 10 poils postérieurs sont finement barbelés comme ceux de
l’exuvie; 4 sont plus longs que les autres; ces 4 poils et les 2 qu’ils
comprennent sont à peu près horizontaux et presque droits, un
peu courbés cependant vers le bas mais faiblement. Les poils de
l’exuvie sont relativement longs, un peu courbes, jamais épaissis
à l'extrémité. Dans les deux rangées longitudinales médianes tous
les poils sont courbés vers Barrière, sauf deux poils courbés en
avant dont les emplacements son! marqués en a sur la figuré 1 A.
Dans beaucoup d’Oribafes les poils qui occupent cette position ne
sont pas semblables aux autres, de sorte qu'il est utile de leur don¬
ner un nom. .le les appellerai acronotiqu.es. Dans H. granulala les
poils acronotiques se distinguent donc surtout par leur courbure.
En outre, ils soûl légèrement plus épais en général et toujours un
peu plus courts que les deux poils des deux rangées médianes qui
les précèdent ou les suivent. Les poils interlamellaires sont nota¬
blement plus longs que les organes pseudostigma tiques.
La taille moyenne est 710 g pour la localité type, avec des
extrêmes de 630 et. 786 p d’après plusieurs centaines d’échan¬
tillons des environs de Versailles. J’ai retrouvé la même espèce,
avec des caractères rigoureusement identiques, à Ceilhes (Hérault)
et à Sillcda (Espagne, Galice). Les échantillons de Ceilhes sont les
plus grands, ils atteignent 8lî> p.
Hermanniellu punctulala Berlkse, 1908, se reconnaît aux im¬
pressions du nologaster qui sont en files irrégulières grossièrement
longitudinales (lig, 2 \). Beaucoup d’impressions, à peu près
rondes, sont marquées d’un seul point noir. D’autres sont allon¬
gées suivant la direction générale des liles et l’on voit qu’elles sont
composées de 2 ou 3 marques simples, jointives ou confluentes;
alors elles contiennent 2 ou 3 points noirs qui s’alignent dans le
même sens. En dehors de ce caractère qui nie semble constant on
constate en général avec II. granulala les différences suivantes :
Dans H. punctulala , les poils sont plus courts et plus barbelés,
avec les acronotiques plus épais et arqués vers le bas, quelquefois
même deux fois plus épais que leurs voisins. Les poils postérieurs
— 656 —
du notogaster sont aussi plus arqués et plus inclinés vers le bas. Les
interlamellaires ont à peu près la même longueur que les organes
pscudostigmatiques. La petite carène scapulaire est peut-être un
peu plus forte. La taille est plus petite. Pour l'ensemble de mes
récoltes j’ai une variation de .310 à 700 g (moyenne 603 g). On
trouve souvent des exemplaires répondant bien à cette description
et ils se distinguent alors immédiatement de H. granulata ; mais
souvent aussi quelques-uns des caractères différentiels énumérés
se présentent d'une manière peu nette, ou d’une manière qui les
rapproche de H. granulata, de sorte qu'il faut avoir recours aux
marques du notogaster pour la détermination spécifique. H. punc-
Fig. 2. — A. Hermanniclla pumtulata Berl. Région centrale du notogaster vue par
transparence (x 418). — B. Hermanniellapundulata Berl. var. seplentrionalis Berl.
id. (x 418).
tulala est donc une espèce très variable dont les caractères exté¬
rieurs se rapprochent souvent de ceux de l’espèce type. Je n’ai
cependant jamais trouvé d’exemplaire de punclulata ayant l’en¬
semble des caractères extérieurs décrits plus haut pour II. granulata.
Dans IL punclulata les rangées d’impressions gastronotiques
sont ordinairement plus larges que les intervalles qui les séparent,
ou bien à peu près de même largeur (fig. 2 A); mais on trouve de
temps en temps des exemplaires à impressions beaucoup plus pe¬
tites répondant à la ligure 2 B. Les tils sont alors plus étroites que
leurs intervalles. J’ai admis qu’il s’agissait de la variété seplen-
irionalis Berl. ( Rcdia , vol. 6, p. 224, fig. 60) bien que cet auteur
ait dit que les petites impressions sont distribuées au hasard.
C’est ce que je n’ai pas constaté. Les files sont indiquées assez bien.
On voit aussi des lignes vagues plus claires joignant les impressions
— 657 —
à certains endroits comme l’indique la figure 2 B et dessinant même
de loin en loin une figure hexagonale. Ces mêmes lignes existent
plus rarement dans les exemplaires à grandes impressions de cette
espèce ou dans H. granulala. L’exemplaire de H. gramilala var
seplentrionalis Beri,. faisant partie de la collection Aearotheca
italiea de cet auteur est conforme à ma figure 2 B.
Hermanniella punctulata est l’espèce que j’ai récoltée le plus sou¬
vent. Je l’ai de Lugano (Suisse), des Alpes françaises (Chartreuse),
d’Algérie (Alger, Hammam Meskoutine) et du Maroc (Tanger,
Kenifra). Mes exemplaires de la variété seplentrionalis viennent
de Lugano et des environs de Périgueux (Dordogne).
Hermanniella clolosa est un nom nouveau que je donne à l’espèce
que Berlese confondait avec H. granulata, c'est-à-diro à celle dont
le not.ogastcr a une belle sculpture hexagonale. Je l’ai trouvée en
Italie (Trente), en France (Saint-Laurent-le-Minier, département
du Gard) et au Maroc (Taza), Les impressions rondes, en creux
comme dans les autres espèces, y sont extrêmement régulières et
•chacune est au milieu d’une surface ù contour hexagonal qui paraît
un peu plus foncée que l'impression si l’on met bien exactement
au point. A ce moment l'hexagone est limité par des lignes fines
et claires et ses sommets sont tous marqués par des « points noirs »
(fig. 1 G), de même structure que ceux décrits précédemment pour
H. granulata; mais il n’y a de points noirs qu’aux sommets des
hexagones, jamais dans les impressions rondes, au contraire de ce
qui se passe dans les espèces précédentes. H. dolosa est donc une
espèce très bien séparée des autres par sa sculpture. Ses caractères
extérieurs, au contraire, sont si voisins de ceux de H. punctulata
que je ne vois aucun moyen commode de l’en distinguer. Les carac¬
tères différentiels que j ai indiqués plus haut, à propos de H. putic-
tulaia s’appliquent aussi bien à H. dolosa, mais ils sont constants
dans cette espèce, de sorte que//, dolosa se distingue toujours facile¬
ment de//, granulala, sans qu’il soit nécessaire d’observer le not.o-
gaster par transparence. La taille de H. dolosa varie de 545 à 670 [x
(moyenne 610 g) d’après mes exemplaires qui sont, peu nombreux.
Hermanniella airecta (Nicolet) doit se reconnaître à son propo-
dosoma sans crêtes latérales, ou à crêtes effacées, si toutefois cette
espèce existe car personne ne l’a vue depuis son auteur (x). Il y a
des Hermanniella ayant ce caractère mais je n’en ai jamais trouvé
dans nos régions. La plus voisine géographiquement est une espèce
du Maroc (Rabat) non encore décrite.
P) Sauf peut-être Michael. Dans sa description de H. ctrreda Michael (Brit. OHb.II,
p. 448) parle de Crêtes latérales obsolètes. Au commencement (p. 445) il signale l’exu-
vie nymphale du notogaster mais il traite ensuite cette exuvie comme une couche super-
iicielle de la cuticule de l’adulte.
— 658 —
Quant à Hermanniella picea (C.-L. Koch), c’est la première
espèce décrite dans ce genre et presque sûrement l'une des quatre
espèces ou variétés dont il est question plus haut; mais ni la figure
ni la description de Koch ne renseignent h cet égard. Au lieu d’ad¬
mettre (par une sorte de convention, je pense) que c’est H. punc-
tulata Beiu.. comme l’ont lait les auteurs allemands (Sei.lnick,
Willmann), je crois qu'il vaut mieux laisser le nom de Koch sans
emploi jusqu’à meilleure information. Je ne vois d’ailleurs aucun
moyen do résoudre la difficulté autrement qu’en étudiant la faune
des environs de Kcgensburg, en particulier celle de la forêt de
Sehweigliaus, indiquée par Koch pour son Nothrus piceus. S'il n’y
a qu’une espèce (Y Hermanniella dans cette localité (comme il s’est
trouvé dans le bois de Satorv pour II. granulata ) ou bien s'il y a
une espèce très dominante c’est celle espèce qui est H. picea.
II. — Perlohmannia dissimilis (Hewitt).
En décrivant cette espèce sous le nom de Lohmannia insignis
var. dissimilis (x), Hewitt indique et figure plusieurs différences
avec Lohmannia insignis Berlf.se, notamment en ce qui concerne
les poils supérieurs du propodosoina. Ceux-ci comprendraient deux
poils rostraux implantés l’un derrière l’autre dans le plan médian,
au lieu d’être symétriques de part et d’autre de ce plan comme dans
tous les autres Q ri bâtes; et entre ces poils rostraux et les interla¬
mellaires (ou interstigmatiques), il y aurait deux autres paires pour
représenter les poils lamellaires, disposition également unique chez
les Oribates.
J’ai retrouvé dans les environs de Périgueux quelques rares
exemplaires de P. dissimilis (au total 2 adultes, une tritonymphe
et 2 protonymphes) dans des mousses, mais toujours isolés, ce qui
indique que l’espèce ne s'y rencontre que par accident e‘L vit plutôt
dans les conditions où elle a été découverte par fauteur anglais.
L’étude de ces exemplaires confirme le caractère anormal des poils
rostraux, lesquels sont bien l’un derrière l’autre, dans les nymphes
comme chez l’adulte. L’antérieur est égal au postérieur dans mes
exemplaires et il dépasse fortement l’extrémité du rostre. Quant à
l’autre singularité, elle n’existe pas. Hewitt n’a pas remarqué que
les deux poils qu’il représente derrière les rostraux ne sont vus que
par transparence et que ce sont les poils dorsaux des mandibules.
Les poils lamellaires sont bien comme l’indique la figure de Hewitt,
assez près des pseudostigmates. Il y a en outre, à la place habi¬
tuelle, une paire exostigmale.
(l) Memoirs and Proeeeiings oi tlie Manchester Literary and Philosophicàl Society.
Vol. LII, part. I, rr1 5, 1908, p. 1 à 3. Planche.
659 —
III. — Le mécanisme d’érection des roils dorsaux
DANS LE GENRE COS\;OCHTHONlüS BeRL.
Le genre Cosmochlhonius est remarquable par ses deux rangées
transversales de 4 poils mobiles portées par le notogaster. Ce sont
toujours des poils très longs el très gros, raides, jamais simples,
courbés en arrière ou vers le bas, qui peuvent ou bien se dresser
presque verticalement ou bien, au contraire, se coucher horizon-
\
x'\
Fig. 3. — Cosmochlhonius sp. après enlèvement de la pellicule sécrétée (x 525). A, Les
deux rangées dorsales de scléritcs avec leurs poils.B, Coupe schématique xy avec
poil dressé. C, id. avec poil rabattu. Les poils ne sont représentés qu’au voisinage de
leurs base s. S. 2 à S. 4, segments dorsaux de l’hystérosoma numérotés de l’avant à
l’arrière.
talement sur le dos de l’animal. Il est facile de comprendre com¬
ment ces poils se meuvent bien qu’ils soient rigides et qu’aucun
muscle n’agisse directement sur eux.
A la différence des autres poils, qui sont implantés sur les
plaques ou segments du notogaster, chaque poil érectile est fixé
sur un sclérite particulier. Aux 4 poils de la rangée antérieure, par
exemple, correspondent 4 sclérites allongés transversalement qui
se placent bout à bout et qui occupent une mince bande entre le
deuxième et le troisième segment dorsal. La figure 3 A montre
— 660 —
cette disposition. L’animal y est vu très obliquement et de l’arrière,
afin que les sclérites se projettent à peu près à plat. On doit natu¬
rellement imaginer qu’il y a une peau souple entre les deux seg¬
ments ehitinisés et les sclérites et aussi entre deux sclérites contigus,
de sorte qu’une déformation de l’ensemble est possible.
Si l’on compare un exemplaire gonflé de Cosmochlhonius à un
exemplaire contracté, on voit immédiatement en quoi consiste la
déformation. J’ai représenté (un peu schématiquement) ce que
donnerait la coupe verticale du dos de l’hystcrosoma dans l’ani¬
mal dilaté (fig. 3 B) ou contracté (fig. 3 G), la coupe étant faite sui¬
vant la ligne xy de la ligure 3 A; on voit qu’il suffît de rapprocher
faiblement l’un de l’autre les segments dorsaux 2 et 3 (état con¬
tracté) pour que les 4 poils se rabattent; si on les écarte au con¬
traire (état dilaté), les poils se dressent.
La deuxième rangée de poils mobiles, entre les segments 3 et 4,
a la même structure que l’ antérieure (fig. 3 A) et elle se dresse ou
se rabat par le même mécanisme très simple. J’ai observé aussi les
mêmes sclérites dans les trois nymphes, mais non dans la larve.
Heterochthonim est le seul autre genre d’Oribate qui ait des poils
érectiles. Tout s’y passe comme dans Cosmochlhonius, au moins
pour ce qui concerne l’adulte, car les nymphes et la larve de l’unique
espèce ne sont pas connues.
Le genre Hypochlhonius pose une question intéressante. On
décrit toujours H. rufulus connue ayant 2 segments dorsaux à
l’hystérosoma, séparés par un sillon. 11 suffît de disséquer l’animal
pour voir qu’il y a 2 sillons parfaitement nets et distincts, quoique
voisins, et par conséquent 3 segments dorsaux. Le segment du
milieu est réduit à une mince bande qui se tient verticalement
quand l’animal n’est ni très contracté, ni très distendu, de sorte
qu’il se projette sur sa tranche dans l’oriental ion dorsale habituelle
et qu’on ne le remarque pas. Ce segment porte toujours 4 empla¬
cements de poils (4 poils virtuels) et il ressemble beaucoup à ce que
donnerait l’ensemble des 4 sclérites do la rangée antérieure de Cos¬
mochlhonius si on les soudait les uns aux autres. On peut donc
admettre, ou bien que le segment dont je viens de parler est assi¬
milable au point de vue phylogénique à des sclérites soudés de
Cosmochthonius , ce qui permettrait de l’appeler « supplémentaire »
et de dire qu’il y a seulement 2 segments dorsaux dans le genre
Hypochlhonius ; ou bien que ce segment est comparable aux deux
autres, sauf pour la taille, de sorte qu’il y aurait 3 segments dor¬
saux. J’ai essayé de choisir entre les deux hypothèses en étudiant
les nymphes et les larves mais je n’ai pas vu de différences avec les
adultes en dehors de celles qu’entraîne la faible chitinisation. Les
4 poils du segment « supplémentaire » restent virtuels jusque
dans la larve.
— 661 —
L’observation des 4 poils virtuels est intéressante à un autre
point de vue. Elle porte à 32 le nombre des poils du notogaster
dans Hypochthonius, c’est-à-dire au même chiffre que dans tous
les autres genres d’Hypoehlhoniidæ que je connais ( Haplochlho -
nius, Co8mochihoniu8, Heterochlhonius, HypochUioniella, Brachy-
chthonius) à l’exception du seul genre Sphaerochlhoniiis qui en a 28.
Ce nombre 32 est fréquemment atteint dans les genres inférieurs
d’Oribates, rarement dans les autres. Je ne connais que peu
d’exemples où il soit dépassé,
IV. — GaLVMNOPSIS HOLOSCR1PTA pRÀNDJEAN (Fig. 4, À à G).
Dans un travail précédent (1)î j’ai donné une courte description
de cette espèce qui est le type du genre Galumnopsis, l’autre espèce
étant G. secundo. (Selln.). Je la complète maintenant, avec des
figures.
L’ornementation superficielle consiste en sillons confluents ou
anastomosés, de forme très irrégulière et anguleuse. La figure 4 G
les représente à fort grossissement et par transparence dans la
région de la tache, musculaire des mandibules el de Taire poreuse
adalaire, du côté droit du notogaster. Ce sont des lignes très fines
qui passeraient aisément inaperçues dans ce mode d’examen. En
lumière réfléchie, au contraire, même à faible grossissement, ces
lignes sont très apparentes et elles semblent moins anguleuses
parce qu’on en voit moins bien le détail. La ponctuation serrée
dont j’ai parlé dans ma description préliminaire me semble due à
des granules de l’intérieur de la chitine plutôt qu’à la surface elle-
même. On ne l’observe que par transparence et à fort grossisse¬
ment, aussi bien en dessous qu’en dessus du corps. 11 est probable
que ce caractère hétérogène de la cuticule est commun à beaucoup
d’Oribates quand la chitine est très colorée.
Le rostre est pointu, en bec; il porte des poils rostraux petits et
très fins. La cloison rostrale est grande et forte. Son bord libre ou
postérieur (c. r. sur les figures) s’avance dans le plan de symétrie
en une pointe qui est l’extrémité d’une forte carène médiane de la
cloison. La face supérieure du propodosoma, entre les carènes laté¬
rales qui seront décrites plus loin (carènes y), est bombée assez for¬
tement. il n’y a pas de poils lamellaires ou interlamellaires mais les
emplacements sont nets. L’organe pseudostigmatique est en mas
sue longue et tronquée, assez aplatie. Il diffère de celui de G. se¬
cundo en ce que la massue s’atténue lentement vers le bas, de sorte
que la tige proprement dite est beaucoup plus courte. Dans la
figure 4 F, la massue est vue à peu près à plat, mais la partie proxi-
fi) Bull. Muséum Hist. nat. Paris, 2e Série, tome III, 1931, p. 137.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. 111, 1931.
42
— 662
male de la tige dessine une courbe gauche avec deux coudes avant
d’entrer dans le pseudostigmate.
La limite entre le propodosoma et le nôtogaster est droite et
très nette. Sur le notogaster on a 6 aires poreuses de forme ovale
presque ronde, les deux paires antérieures étant de même taille et
la postérieure plus petite. Cette dernière est près du contour appa¬
rent dans l’orientation de la figure 4 A, mais le contour est loin
du bord véritable et une large bande postérieure est cachée. On
remarque aussi un pore médian vers les 2/5 postérieurs. Il est indi¬
qué figure 4 A par un petit cercle dont la dimension a du être exa¬
gérée. Les poils (tous virtuels) ont des bases assez saillantes. Ils
sont marqués par des points sur la même figure, du moins ceux
que j’ai vus, car les emplacements sont difficiles à repérer : même
séparé par dissection un notogaster ne laisse passer que peu de
lumière par transparence tant la chitine est foncée dans cette
espèce. Ce que l’on voit le mieux sur le notogaster ce sont les deux
marques ovales et peu colorées qui sont un peu en arrière des aires
poreuses adalaires. Elles sont sur la paroi intérieure et en relation
certaine avec les mandibules car j’ai observé sur un exemplaire de
couleur Claire, c’est-à-dire récemment éclos, qu’il en part une sorte
de bande musculaire qui va rejoindre la base élargie de la mandi¬
bule; figure 4 B cette bande et la mandibule sont représentées par
transparence d’après cet exemplaire. Dans G. secundo. Sellnicic
a bien remarqué aussi ces taches et leur rapport avec les mandi¬
bules, mais dans G. secundo les taches sont en avant des aires po¬
reuses adalaires (J) parce que la mandibule est relativement moins
allongée. Le ptéromorphe a la forme échancrée habituelle dans le
genre Gnlumna. On y voit le poil alaire (virtuel). De la base du
ptéromorphe partent deux épaississements assez larges, un peu
ramifiés en nervures faibles et floues, dont l’un se dirige vers te
sommet du lohe antérieur de l’aile et l’autre, assez courbé en avant,
se dirige vers le milieu du bord postérieur de l’échancrure. Entre
eux se trouve une région plus claire, qui est large, donc sans l’ap¬
parence que l’on a qualifiée de fissure ou pseudofissure dans le
genre Gnlumna.
La figure 4 C donne les principaux caractères du dessous du
corps. L’ouverture anale est plus longue que la figure ne l’indique
car elle est vue un peu en raccourci. Pour la même raison l'aire
poreuse postanale ne se voit pas dans cette figure. Cette aire po¬
reuse est une bande transversale ayant 51 g de long et 9 g de large,
placée près du bord postérieur de la plaque ventrale. Les poils du
dessous du corps sont ou virtuels ou très petits et peu faciles à voir.
(x) Archivas do Museu national do Rio de Janeiro, vol. 24, p. 315, fig. 10.
— 663 —
Les lames apodémales sont à peu près celles du genre Galumna,
Fig. 4. — Galumnopsis holoscripia. - A, vue dorsale ( X 108). — B, vue latérale ( x 114.) ;
les poils (virtuels) du notogaster et ceux de la région ventrale ne sont pas marqués. —
C, face inférieure du corps, sans gnathosoma ni notogaster ( X 200). — D, région pleu¬
rale après enlèvement de l’aile et du notogaster( x 200). — E, mandibule ( x 205). —
F, organe pseudostigmatique (x 360), — G, ornementation superficielle du noto¬
gaster (x 360).
mais on remarque en outre de forts épaississements apodémaux et
un large épaississement sternal que j’ai essayé de représenter
— 664
figure 4 C. Ils entourent de chaque côté 4 régions assez petites plus
claires, c’est-à-dire à chitine moins épaisse qui sont probablement
des impressions musculaires. Ce type d’épaississements dans la
région épiméralc comble une partie de l'intervalle qui sépare à ce
point de vue mon genre Epadozetes d’avec les Galutnnidæ. Il se
retrouve dans Galumnopsis secundo et aussi dans beaucoup
d’autres Oribales mais je ne l’avais pas encore remarqué dans des
espèces apparentées au genre Galumna. En réalité, on observe
dans quelques espèces de Galumna des impressions musculaires
groupées de chaque côté en 4 taches claires analogues à celles de
Galumnopsis, mais le reste de la région épiméralc a une couleur
uniforme sans qu’il y ait de véritables épaississements apodé-
maux.
La région latérale du corps est très remarquable parce qu’elle
porte une espèce de cadre ayant exactement la forme du bord libre
du ptéromorphe et contre lequel ce bord vient s’ajuster quand
l’animal se contracte. Dans la ligure 4 D l’animal est vu un peu
obliquement de manière à montrer le mieux possible cette région
latérale, le ptéromorphe étant enlevé. En avant (yy') et en arrière
( n:7T ' ) le cadre est. formé de deux lignes parallèles qui sont deux
carènes comme on peut le voir en examinant le test sur la tranche
après l’avoir brisé. Au milieu (Ôt) les deux lignes se séparent.
L’externe 0, que j’ai appelée péripodale thoracique dans des des¬
criptions antérieures, est à peu près droite, tandis que l’interne t
dessine sur le deuxième tectopedium l’échancrure de l’aile. La
ligne t n’est pas le bord du tectopedium. Le véritable bord est une
ligne moins régulière que l’on voit au-dessus de - dans la figure 4 D ;
entre ce bord et la ligne ? la surface du tectopedium est creusée.
Je pense que l’aile rabattue suit le contour y 'tk' mais il ne m’a
pas été possible de le constater directement.
La ligne 7u (péripodale postérieure) existe dans beaucoup d’Ori-
bates, <pie ces Oribales aient ou non des ptéromorphes. Il est donc
curieux de la voir suivre ici le contour de l’aile rabattue tandis
qu’elle se présente avec la même forme dans d’autres Oribates qui
n’ont pas d’ailes. C’est probablement parce que la ligne tu borde
dans tous les cas la région où les pattes postérieures repliées
s’appliquent contre le Lest lorsqu'il y a contraction. Si, comme
dans ce genre et. dans Galamna, l’animal a des ailes mobiles qui
remplissent parfaitement leur rôle protecteur à l’égard des pattes,
on comprend très bien que ces ailes doivent s'appliquer contre le
corps le long de la ligne tu ou d’une ligne très voisine. Cette ligne tu
et le bord postérieur de l’aile ont alors la même forme parce qu’elles
limitent toulesles deux (bien qu’indépendamment l’une de l’autre)
la surface de repli des pattes postérieures.
La ligne y me paraît assimilable à l’ensemble de la lamelle et de
— 665 —
la prolamelle de beaucoup d’Oribates. On la retrouve, avec la même
signification, dans tout le genre Galumna. Ici, c’est une carène
très nette jusqu’au voisinage du pseudo-stigmate; elle est pro¬
longée par un sillon faible qui passe au-dessus du pseudostigmate,
entre le bord de ce pseudostigmate et la base du poil interlamel¬
laire.
Ce qui est à l’intérieur de la ligne y'?*', c’est-à-dire recouvert
par le ptéromorphe, n’a pas l’ornementation sillonnée du reste de
la surface. Le test y est lisse, plus mince, d’épaisseur très inégale,
avec des saillies ou arêtes qui limitent les emplacements des divers
articles des pattes. T.e tibia de la patLe I et une partie du tarse se
logent sous une lame très saillante (S, lig. 4 D et 4 F). A demi
cachée par cette lame sur la figure 4 D et entièrement visible sur
la figure 4 F, on voit une petite surface ovale très claire par trans¬
parence, confusément ponctuée, qui ressemble à une aire poreuse.
La lame S disparaît rapidement vers le bas mais à peu près dans
son prolongement naît une carène très obsolète que l’on ne voit pas
dans l’orientation de la figure 4 D et qui se poursuit parallèlement
à l’arête y' jusqu’au deuxième teetopedium. La même disposition
existe dans G. secundo mais la carène dont je viens de parler est
alors très nette et se voit très bien dans l’examen latéral.
On remarque sur la ligure 4 D un long processus interne qui part
d’un épaississement de la région pleurale, en arrière du pseudo-
stigmate, et qui se dirige vers la surface du notogaster, qu’il doit
presque atteindre. Ce processus est vu un peu en raccourci sur la
figure, mais il a en réalité 127 p, c’est-à-dire plus du quart de la
longueur totale du corps, G. secundo en a un semblable, mais un
peu moins long. Je me suis demandé si la taille exceptionnelle de
ce processus, ou sa forme, étaient en relation avec l’allongement
des mandibules d’après d’autres genres d’Oribates, mais rien ne
l’indique nettement ; car si le processus que l’on trouve à la même
place dans Pelops est allongé et ressemble à celui do Galumnopsis,
il est assez court et triangulaire dans Metrioppia et il n’y a aucun
processus dans Bhynchoribales.
Le gnathosoma de cette espèce a été étudié dans mon travail
précité du Bulletin du Muséum (p. 139 et 142, (ig. 4, CDE).
J’ai retrouvé dans G. secundo Sei.lxick (d’après des exemplaires
envoyés très obligeamment par l’auteur) tous les caractères essen¬
tiels de G. holoscripta, notamment pour ce qui concerne le cadre
alaire, le gnathosoma, etc... J’ai indiqué plusieurs différences spé¬
cifiques au cours de la présente description. Certaines sont faciles
à voir, comme la différence de forme des organes pseudostigma-
tiques. On peut ajouter l’absence des poils lamellaires dans G. ho¬
loscripta et surtout l’ornementation superficielle que je n’ai obser¬
vée jusqu’ici dans aucune autre espèce d’Oribate.
Sur quelques Araignées envoyées de .Xo u velle-Calédonie
par M. Risbec,
par M. Lucien Berland.
Des envois récents de M. Risbec m'ont procuré l'occasion d’exa¬
miner quelques espèces intéressantes d’Araignées néo-calédo¬
niennes, dont je donne ici la liste avec les commentaires qu’elles
comportent, ainsi que la description de deux espèces nouvelles.
Argyrodes samoensis Cambridge; cette Araignée, signalée déjà
comme parasite de Phonognalha græffei, a été trouvée cette fois
sur la toile de Nephila edulis.
Nephila edulis (Labillardière), $ avec le S, voir la remarque
plus loin.
Araneus canalæ Berland, 1 ?.
Araneus canacus, n. sp.
Dolophones tarrigera L. Koch; une autre espèce du même genre
était déjà connue de Nouvelle-Calédonie : D. testudinea L. Koch;
D. lurrigera se trouve également en Australie.
Desis risbeci , n. sp.
Chiracanlhium gilvum L. Koch.
Lycosa konei Berland, 1 $.
Description des espèces nouvelles et remarque
sur Nephila edulis.
Desis risbeci, n. sp.
(Fig. 1-4).
o- Couleur : céphalothorax fauve clair, finement réticulé de
linéoles grisâtres, yeux cernés de noir, les deux médians antérieurs
enfermés dans une tache noire; chélicères fauve rouge; pièce
labiale et sternum fauve teinté de gris, lames maxillaires plus
claires; pattes jaune pâle; abdomen gris clair, la face ventrale
plus pâle, filières blanchâtres.
Yeux en groupe serré (lig. 1), première ligne droite (vue de
l’avant), ses yeux à peu près égaux et équidistants, séparés entre
eux de moins que leur diamètre; deuxième ligne un peu plus large
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
667 —
que la première, légèrement procurvée, ses yeux égaux et équidis¬
tants, séparés entre eux à peine de leur diamètre.
Chélicères (fig. 2), les deux dents de la marge postérieure très
rapprochées l’une de l’autre et de l’insertion du crochet, les dents
de la marge antérieure également rapprochées de l’insertion, assez
serrées entre elles, la deuxième forte et régulièrement conique.
Pattes : tous les fémurs portent sur la face dorsale deux petites
O 00 O
O O O O
Fig. 1 à 4. — Beats risbeci, n. sp. — 1, groupe oculaire. — 2, chélicère vue de la
face inférieure. — 3, patte-mâchoire vue du côté externe. — 4, tarse IV vu de la
face inférieure.
Fig. 5 à 7. — Dcsis marina Hector $. — 5, groupe oculaire. — 6, marges des chélicères.
— 7, patte-mâchoire vue du côté externe.
et très fines épines; les autres articles inermes à la patte I; méta¬
tarse II avec, à la face inférieure 1 médiane et 2 apicales; tibia III,
1 subapicale aux faces antérieure, inférieure et postérieure; tibia IV,
à la face inférieure, 1 sub-basale et 1 sub-apicale, à la face posté¬
rieure 1 sub-apicale; tarse et métatarse III et IV portant de nom¬
breuses épines rangées au tarse III en 2 verticilles, 1 médian,
1 apical, au tarse IV, 1 basal, 1 médian et 1 apical, aux métatarses,
les épines sont plus petites et plus fines (fig. 4).
— 668 —
Patte-mâchoire (fig. 3), trochanter plus court que la pièce la¬
biale, tibia plus court que le tarse, à peine trois fois aussi long
que large à la base; apophyse supérieure du tibia conique au
sommet.
Ç. Comme le mâle; je n’ai pas d’exemplaire $ adulte.
Dimensions ; long, totale 5mm,5 (sans les chélicères), céphalo¬
thorax, long. 2mm,2, larg. lmm,4.
Nouméa, 1 $ (holotypc), 1 <J, 2 $ (Risbec, 1930); collection
Simon, 1 $ jeune, 1 $. — lies Loyalty : Lifou, Mme Pruvot, 2 d1.
C’est cette espèce qui a été signalée de Nouvelle-Calédonie par
E. Simon, d’abord sous le nom de Desis maxillosa , puis sous celui
de D. marina Hector; je lui avais conservé ce nom, sous lequel
elle se trouve dans la collection Simon, mais le matériel recueilli
par M. Risbec m'a convaincu qu’il s’agit d’une espèce bien diffé¬
rente de D. marina , différente même de toutes les espèces connues
du genre. J’ai pu la comparer à cette dernière grâce à la descrip¬
tion, non pas de Hector, description absolument insignifiante,
mais de Powell, faite plus tard (sous le nom de D. robsoni), très
précise et accompagnée de bonnes figures, et aussi grâce â un exem¬
plaire mâle de la collection Simon, provenant des îles Chatham
(fig. 5-7).
Desis risbeci diffère de D. marina Hector :
1° Par sa taille qui est presque moitié moindre;
2° Par la disposition du groupe oculaire (voir fig. 1 et 5), les
yeux y étant très rapprochés tandis que chez D. marina ils sont
largement séparés, sauf les médians antérieurs;
3° Par les dents des chélicères, notamment celles de la marge
postérieure, très rapprochées de l’insertion du crochet et très rap¬
prochées l’une de l’autre (fig, 2 et 6);
4° Par le trochanter de la patte-mâchoire du mâle qui est plus
court que la longueur de la pièce labiale (plus long chez D. marina) ;
5° Par le tibia de la patte-mâchoire (fig. 3) qui est plus court
que le tarse, et à peine trois fois plus long que large à la base (chez
D. marina il est plus long que le tarse et plus de quatre fois plus long
que large à la base, fig. 7);
6° Par l’apophyse supéro-apicale du tibia qui est conique (fig. 3),
tandis que chez D. marina elle est tronquée, et même légèrement
incisée (fig. 7).
Enfin les pattes sont plus épineuses que chez la majorité des
espèces; toutefois D. marina a une disposition d’épines presque
analogue à D. risbeci. Ce dernier, d’ailleurs, par ses yeux, et sui¬
vant le tableau donné par Pocock, appartiendrait à un tout autre
groupe que celui de D. marina, et l’espèce dont il se rapproche le
plus est D. crosslandi Pocock, de Zanzibar (connu seulement par la
femelle).
— 669
Mme Pruvot a capturé à Lifou (îles Loyalty) 2 $ de Desis, que
j’ai d’abord appelés D. marina comme on le faisait jadis pour les
Desis de Nouvelle-Calédonie, mais qui sont des D. risbeci : ils en
ont tous les caractères, notamment ceux de la patte-mâchoire,
mais cependant ils sont de taille plus forte et ont les yeux plus
écartés, sans atteindre toutefois l’écartement des yeux de D. ma¬
rina. Il est possible d’ailleurs que ce caractère de la disposition
oculaire soit sujet â de légères variations, ainsi que semble l’indi¬
quer un exemplaire de Nouméa, recueilli par M. Risbec et en assez
mauvais état de conservation.
Pour résumer, l'espèce Desis marina Hector est limitée à la Nou¬
velle-Zélande et. aux îles Chatham; c’est une autre espèce, D. ris¬
beci, qui sc trouve en Nouvelle-Calédonie et à Lifou; comme toutes
les espèces du genre, cette Araignée est marine et vit sur la côte,
dans les madrépores.
Araneus canacus, n. sp.
(Fig. 8-11).
2. (Fig. 8). Couleur : céphalothorax brun très foncé, un peu
éclairci vers le bord postérieur; chélicères, pièces buccales et ster-
Fig. 8 à 11. — Araneus canacus, n. sp. $. — 8, $ x 2,5. — 9. épigyne vu de lace. —
10, id., de profil. — 11, id., vu de l’arrière.
num brun foncé, l’apex des lames maxillaires, de la pièce labiale et
une tache médiane antérieure au sternum blanchâtres; hanches,
trochanters, fémurs brun foncé ainsi que la patella IV et la moitié
apicale du tibia IV; le restant des pattes rougeâtre; abdomen à
face dorsale grise avec des bandes transversales peu nettes et inter-
670 —
rompues au milieu, côtés et face ventrale gris plus foncé, même
noirâtres, avec des bandes plus claires obliques, sur les côtés, sur
la face ventrale 4 taches d’un blanc pur, les 2 antérieures près de la
ligne génitale, plus larges que longues, les *2 postérieures sub-car-
rées, rapprochées des filières et plus grosses que les précédentes.
Yeux : ligne antérieure (vue de l'avant.) récurvée, les médians
plus gros que les latéraux et plus rapprochés l’un de l’autre que
des précédents, ligne postérieure récurvée, les médians séparés
d’un peu moins que leur diamètre.
Abdomen su b triangulaire, aussi large en avant que long, les
angles antérieurs très arrondis.
Epigyne (lig. 9-11), fossette arrondie, scape peu élevé et vu de
l’arrière avec un anneau chitinisé et foncé (fig. 11), crochet court,
ne dépassant pas le bord postérieur, graduellement aminci, l’apex
arrondi et un peu relevé (fig. 10).
Dimensions : long, totale 12 millimètres; abdomen, long. 7 mil¬
limètres, larg. 7 millimètres.
Nouvelle-Calédonie : Plum 1 $ (holotvpe), 2 $ jeunes.
Se loge dans des feuilles enroulées.
Remarques sur Nephila edulis Labillardière.
Deux espèces du genre Nephila se trouvent en Nouvelle-Calé¬
donie : N. edulis (Labillardière) et N. plumipes (Latreille); la col¬
lection E. Simon en contient des exemplaires en nombre à peu
près égal, aussi avais-je exprimé, mon étonnement, dans « Nova
Caledonia », que le matériel abondant recueilli par MM. Sarasin
et Roux sur différents points de l’île ne contînt que des représen¬
tants de N. plumipes, à l’exclusion de l’autre espèce, dont je me
demandais même si elle n’avait pas disparu, au moins momenta¬
nément. Or, M. Risbec vient de m’envoyer une femelle de N. edulis,
prise à Nouméa, de sorte que la question ne se pose plus : les deux
espèces existent parfaitement.
Des mâles pris sur la toile de N. edulis permettent de fixer l’at¬
tribution de ce sexe (dans « Nova Caledonia », je l’avais indiqué
comme le mâle de l’autre espèce, ce qui est probablement à recti¬
fier). L’autre mâle connu, d’après des exemplaires de collection,
semble, donc être celui de N. plumipes, il a un bulbe assez différent,
et de plus il présente deux tailles distinctes, certains exemplaires
étant nettement deux fois plus longs, et par conséquent huit fois
plus volumineux que d’autres; ce fait est à rapprocher dos obser¬
vations faites par P. Bonnet sur Nephila madagascariensis, dont
le mâle peut avoir une taille variant du simple au double, suivant
qu’il a fait 4 ou 6 mues.
— 671 —
Plusieurs points de détail sur ces deux Nephila néo-calédo¬
niennes demanderaient à être précisés par l’observation' sur place :
1° les deux espèces existent-elles dans les mêmes localités, ou au
contraire s’excluent-elles mutuellement, et dans ce cas quelle est
leur répartition? 2° quel est réellement le mâle de chacune des
Fig. 12 à 15. — Nephila plumipes Latr. — 12, bulbe du mâle, — 13, sternum de la
femelle vu de profil, — 14, épigyne vu de face. — 15, id, vu de l’arrière.
Fig. 16 à 19. — Nephila edulis Labill, — 16, bulbe du mâle. —17, dessin du sternum
de la femelle. — 18, épigyne vu de face. — 19, id. vu de l’arrière.
espèces, puisqu’il semble y avoir contradiction sur ce point, et à
quoi correspond dans la nature la différence de taille ?
Le tableau suivant, et les dessins qui accompagnent cette note,
permettent de les distinguer :
— (J style du bulbe au moins deux fois aussi long que la largeur
de celui-ci, presque droit, large à la base et régulièrement aminci
(fig. 12). — Ç Face ventrale et lianes ni réticulés ni fasciés; ster¬
num avec, un fort tubercule conique derrière la pièce labiale (fig. 13),
— 672 —
sans bande jaune en avant, au plus avec deux taches jaunes, rondes,
angulaires; épigyne (fig. 14-15) . Nephila plumipes (Latr.).
— $ style un peu moins de deux fois aussi long que la largeur
du bulbe, deux fois fortement coudé, moins large à la base que dans
l’autre espèce, portant une forte dent un peu avant l’apex (fig. 16).
— Face ventrale brun clair, réticulée, des lignes grises sur les
flancs; sternum sans tubercule antérieur, mais orné en avant d’une
large bande jaune (fig. 17); épigyne (fig. 18-19).
Nephila edulis (Lab.).
BIBLIOGRAPHIE
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dans : F. Sarasin et J. Roux, Nova Caledonia, Zoologie, vol. III, p. 157-255.
Powell (L.), 1878. — On Desis robsoni, a marine Spider from Cape Campbell (Trans.
Proc. N. Z. Inst., XI, p. 263).
Robson (C. II.), 1877. — Notes on a marine Spider found at Cape Campbell ( Op . cit.,
X, p. 299).
v
673
Hydroïdes de Mauritanie,
par M. Armand Billard.
Les Hydroïdes qui font l’objet de ce travail ont été récoltés
par M. Th. Monod (1), Assistant au Muséum national d’Histoire
naturelle, au cours de chalutages effectués à bord d’un bateau de
pêche, à des profondeurs variant de 10 à 30 mètres en août et sep¬
tembre 1923; les lieux de récolte sont les parages du cap Blanc de
Mauritanie, à l’entrée de la baie du Lévrier (â).
Cette collection, qui comprend 14 espèces ou variétés, ne con¬
tient pas d’espèces nouvelles, mais j'ai été amené à distinguer
deux variétés nouvelles : Aglaophenia dicholoma magna et hetero-
donla.
Pennaria disticha, Goldfus var. australis.
L’existence d’annellations seulement à la base des ramules
montre que l’on a affaire à celte variété, qui est identique à la
forme observée par Ritchie (3) et provenant des îles du Cap Vert.
Hebella C’a lc a rata L. Agassiz.
Celte espèce est épizoïque sur le Sertularedla cylindritheca. Les
dimensions des hydrothèques sont légèrement plus faibles que chez
les échantillons récoltés dans les Expéditions du « Travailleur » et
du « Talisman ».
Campanularta Hincksi var. grandis Billard (4)
Cette espèce est épizoïque sur le Diphasia alala, Je n’admets pas
l’opinion de Stechow (5); l’espèce qu’il dénomme Campanularia
(x) Je remercie M. Th. Monod qui m’a confié les matériaux de cette étude.
(2) Quelques colonies de Sertularella mediterrmea Haïti, ont été en outre récoltées
à Pedra de Luioe, 1. de Sal dans l'archipel du Cap Vert.
(3) PiTCHiE (J). On Collection of the Cape Verde Islands Marine Fauna, etc. The
Hydroids ( Procecd . Znol. Soc. London , 1907, p. 492).
(*) Billard (A). Hydroïdes (Exp, Scient, du « Travailleur » et du « Talisman » T. VIII,
1906. p. 172. tig. 5).
(5) Stechow (B.). Zur kermtnis der Hydroidenfauna des Mittelmeeres. etc. {Zoolog.
Jahrbuch. Abt. System ., Bd. 42, 1919, p. 54, fig. P et Bd. 47, 1923, p. 100).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. HT, n° 7, 1931 .
674
alta est différente de la variété que j’ai distinguée, car elle a des
dents arrondies, 'mais non crénelées.
Gampaxularia volubilis (L.).
Il s’agit de colonies gazonnantes épizoïques sur V Aglaophenia
dichotoma; leurs hydrothèques (flg. 1) différent de celles de l’espèce
typique par la longueur plus grande des dents, mais Broch (1) a
Fig. 1. — Campanularia> volubilis (L.) Gr. : 60.
Fig. 2. — Gonothèque du Sertulareïla cylindrilteca (Allm.) Gr. : 37.
établi la variabilité de la longueur des dents; cette forme ressemble
tout à fait à celle que Stechow a signalée dans la Méditerranée (2 )
seulement les dents sont un peu moins arrondies.
La présence d’un article globuleux au-dessous de l'hydrothèque,
les hydrantliophores ondulés jusqu’à la base où il n’y a pas de
(') Broch, (Hj,). Die Hvdroiden der arktischen Meere ( Fauna arciica, Bd. V,
1909, p. 185, fig. 39).
(2) Stechow (E.). 1923, p. 104, flg. L, loc. cit.
— 675 —
véritables anncllations sont des caractères qui appartiennent à
l’espèce C, volubilis et la distinguent de Clytia Johnsloni Aider.
Je signalerai chez cette forme africaine la présence d’hydro-
thèques avec un double bord à la suite de rédintégration; après
la disparition de l’hydrantbc primitif il s’en est formé un nouveau
qui a allongé l’hydrothèque primitive. Broch figure d’ailleurs des
cas de ce genre.
Les stolons poussent parfois en dehors du substratum et sont
alors entremêlés, mais je n’ai pas observé de stolons en forme de
crosse que signalent IIartlaub et Scheuring (*); autant qu’on
en puisse juger par les photographies les dents de la forme observée
par ces auteurs semblent assez longues.
L’espèce africaine ne présentait pas de gonothèques.
Dimensions :
Longueur des hydrothèques . 580-710 p.
Largeur des hydrothèques (à 1’orilice) . 300-400 p.
Longueur des hydrant.hophores . 600-2.700 p.
Comme on le voit les dimensions sont assez variables.
Obella iiyalin a Clarke.
Il s’agit de petites colonies sans gonothèques de 1-1, 5cm répon¬
dant à la description de Clarke.
Sertularella Gayi (Lamx.).
Les deux colonies de cette espèce commune, dont, la tige est
fasciculée, possèdent des hydrothèques non annelées, ce qui n’est
pas rare dans cette espèce; les gonothèques allongées sont annelées
seulement dans leur partie distale et terminées par deux dents.
Sertularella mediteranea HarLI.
Les colonies récoltées sur la côte de Mauritanie sont les unes
typiques, simples ou peu ramifiées (une des colonies simples atteint
jusqu’à 8 cm.) et portant des gonothèques; les autres sont des
colonies avec gonothèques irrégulièrement ramifiées et pourvues
de nombreux stolons, de sorte que l’on a un amas broussailleux
intriqué que l’on n’est pas habitué de rencontrer ehez cette espèce,
cependant les hydrothèques avec leurs lames iuternes et les gono¬
thèques montrent bien qu’il s’agit du S. medilerranea (2).
(*) Hartlaub et Scheuring, Die Hydroiden der Olga Expédition (1898) (TFiss.
Meeresunters,, N. F. Bd. XI, 1915, p. 74, Taf. XVIII, fig. 1, 2).
(2) Quelques colonies proviennent des îles du Cap Vert (Pedra de Lume) elles sont
un peu ramifiées et dépourvues de gonothèques.
676 —
Sertularella cylindritheca (Allm.).
Les échantillons qui comprennent une colonie de 15c'",5 avec
gonothèques, une colonie de 5 cent imètres et une colonie fragmen¬
taire présentent les caractères de l’espèce qui est surtout remar¬
quable par la taille de ses hydrot hèques bien visibles à l’œil nu.
Le dessin de Versluys (1) et son contexte pourraient faire
croire à l’existence d’une sorte de pédoncule supportant l’hydro-
tlièque, mais c’est une erreur, il n’y a rien de tel : le dessin d’All-
man (*) et encore mieux celui de Nuttino (3), d’après le type, sont
exacts; les bydrothèques naissent bien directement de la tige et
ne lui sont attachées que par la base; parfois la partie basale a pu
être plissée accidentellement et l’on pourrait croire à l'existence
d’une sorte de pédoncule, mais dans les hydrothèques normales et
bien conservées il n’y a qu’une seule ligne basale séparant les hy¬
drothèques de l’hydrocaule.
La présence des gonothèques me permet de les décrire plus exac¬
tement que ne l’a fait Versluys; ces gonothèques sont un peu
rétrécies au-dessous de leur extrémité distale; elles sont atténuées
à leur partie proximale et elles s’insèrent à la base même d’une
hydrothèque; leur face ade.aulinaire est un peu aplatie, tandis que
la face abcaulinaire est arrondie; leur extrémité distale montre
4 dents, comme l’a reconnu Versi.uys, mais je n’ai pas observé
la fine striation transversale signalée par cet auteur.
Dimensions :
Longueur des gonothèques . 2-2, 5mm.
Largeur des gonothèques (maximum). . . . Ü,9-l,lmm.
Sertularia distans (Lamx.) gracilis Hassall.
Colonies avec gonothèques fixées sur V Aglaophenia dichotoma
Kchp.
Diphasia alata Hcks.
Une colonie ramifiée avec gonothèques.
Salacia dubia Billard.
Les colonies diffèrent de l’espèce type par le moindre écartement
des paires d’hydrothèques; cet intervalle varie de 250 à 410 g au
lieu de 445-760 g.
p) Versluys (J.). Hydraircs ealyptoblastes recueillis dans la mer des Antilles, etc.
(Mem. Soc. Zool. France, T. XII, 1899, p. 37, fig. 5.
(2) Allman (G. J.). Report on the Hydroida dredged by H. M. S. « Challenger »
[Rev. Soient. Résulte Challenger, P. 11, 1888, p. 59, pl. XXIX, fig. 1, la).
(3) Nutting (C. C.) American Hydroids. P. IL The Sertularidœ [Spec. Bull. Smi-
thson. Inst., 1904, p. 84, pl. XIX, fig. 4).
— 677
Dans ces formes mauritaniques on trouve souvent deux paires
d’hydrothèques par article et dans un cas j’en ai compté six paires.
La plupart des colonies sont simples, mais quelques-unes portent
un rameau. Les colonies ne montrent pas de gonothèques.
Nemertesia antennina (L.).
Deux touffes et un fragment de la forme typique.
Aglaophenta dichotoma (Sars) (1) magna n. var.
Les colonies de cette espèce récoltées dans cette région atteignent
une grande dimension jusqu’à 20 centimètres et même plus; cer¬
taines portent des corbules. Elles sont caractérisées par la dicho-
tonnie de la tige et dans la partie distale on peut remarquer les
particularités signalées par Bedot (2) : bifurcation de l’article,
présence de trois dactylo Lhèques, plus un mamelon basal, exis¬
tence d'un hydroclade dans l’axe de la bifurcation; les hydro-
thèques possèdent aussi 9 dents, les dents adeaulinaires étant peu
visibles; la longueur des hydrothèques égale, comme dans le type,
le double de leur largeur, mais la partie frontale, c’est-à-dire l’in¬
tervalle compris entre la dactylothèquc médiane et la base de la
dent médiane est plus courte que dans le dessin de Bedot; elle
n’atteint que 66-82 g, tandis que dans un exemplaire provenant
de Naples, communiqué obligeamment par Bedot, cette partie
frontale varie de 82 à 1 1.5 g.
Étant donnée la grande taille de cette forme africaine et quelques
caractères différentiels des hydrothèques, en particulier la plus
faible longueur de leur partie frontale et parfois, mais rarement,
l’existence d’un#f>etite denticule à la deuxième dent, à partir de
la médiane, on peut faire de cette forme une variété distincte que
je propose n’appeler Aglaophenia dichotoma magna.
Aglaophenia dichotoma (Sars) heterodonta n. var.
Les nombreuses colonies récoltées atteignent jusqu’à 27 centi¬
mètres avec ramification dichotomique, mais les hydrothèques
sont du type heterodonta ; la première dent à partir de la médiane
(h Saks (1857) a considéré primitivement l’A. dichotoma comme variété d’A. pluma
(var. dichotoma ), mais Kirchenpaüer (1872) on a fait uno espèee distincte sous le
nom d’A. dichotoma. Voir pour les indications bibliographiques le travail de Bedot
cité ci-dessous en note.
(2) Bedot (M.). llydroïdcs provenant des Campagnes des yachts Hirondelle et Prin¬
cesse- Alice, Plumularidœ ( Résult . Camp, scient. Albert de Monaco fasc. LX, 1921, p. 48,
pl. VI. fig. 50 et 53).
Bulletin du Muséum, £• s., t. III, 1931.
43
— 678 —
est forte et la masque; la deuxième dent présente le plus souvent
une petite denticule soit d’un côté, soit de l’autre; la troisième dent
est parfois bifurquée, la quatrième est petite et simple comme dans
le type; de plus la partie frontale est courte, n'atteignant que 35
à 45 [a; comparativement la largeur des hydrothèques est plus
grande que dans les formes typiques, elle atteint environ les
trois cinquièmes de cette longueur au lieu de la moitié; enfin le
repli intrathécal est plus développé que dans les formes typiques;
somme toutes les hydrothèques de ces exemplaires ont les carac¬
tères indiqués par Brocii ( 1 ) pour la forme qu’il désigne sous le
nom c V Arjlaophenia dic.liotoma.
Les corbules sont fermées et comprennent 5 à 7 côtes, sans côte
libre à l’origine.
Les échantillons que j’ai déterminés antérieurement sous le nom
d'Aglaophenia helerodonta appartiennent à cette variété dL4. di¬
chotoma (2).
ERRATA
AUX NOTES PARUES DANS LE N° 2 DE GE BULLETIN.
P. 244, Titre : ait lieu de « Hybroïdes », lire « Hydroïdes »,
P. 246, ligue 16 du bas : au lieu de « 228, avec Filellum serpens », lire « 227 ».
P. 247, ligne 20 : au lieu de « 225 », lire « 222 ».
P. 248. Titre : au lieu de « Hybroïdes », lire « Hydroïdes ».
(1) Brooh (IL.). Rydroida (Rep. soient. Res. « Michiel Sars » N. Atl. Deep Sea
Exped., vol. III, p. 1, 1912, p. 6, fig. 6.
(2) Billard (A.). Mission des pêcheries de la Côto Occidentale d’Afrique I IL
Hydroïdes ( Actes Soc. linn. Bordeaux , vol. LXI, 1906, p. 75). ^
Treize Orchidacées nouvelles d Indo Chine,
par M. F. Gagnepain.
Anœctocliilug chapaensis Gagnep., n. sp.
Herba lcrresiris, basi repens, 12-18 cm. alta. Caulis pilis mollibus
vestilus, sal gracilis. Folia 4, radicalia uel subradicalia, ovakt,
obtusa, 25-30 mm. longa , 15-20 lala, infra vinosa , nervis supra roseis ;
petiolo 10-20 mm. longo, basi in vagina dilalalo, folia bracleiformia
1-2, remota. Jnflorescenlia 2-5 cm. longa , paueiflora, pilis mollibus
vestita ; bracleis ovalo-acuminalis, 6-10 mm. tongis, roseis ; floribus
1-7, pallidis, ctwi ovario 25 mm. longis. — Sepalum dorsale cum
pelalis cohærens, cucullum Iricuspidalum efformans ; sep. laleralia
ovalo-oblonga, acuminalo-o blasa , 6 mm. longa, 3 lala; cucullo expla-
nalo laie rhomboïdes, 6 mm. longo latoque. LabellumlQ-11 mm. Ion -
gum ; ungue 4 mm. longo lalogue, dentalo vel leviter lacinialo ; lamina
usque ad basin biloba, lobis obovalis, apice sabir uncatis, 6 mm. latis,
6-7 longis. Columna sessilis ; bursiculis3 mm. longis anlheram Irian-
gulam efformantibus ; rostello oblongo, anthera æquilongo, intus
lamirùs 2, oblusis , rotundis ad basin labelli vergentibus proveclo ;
polliniis strialis, vlauiformibus, 2,6 mm. longis. Calcar 6-5 mm.
longum, obtusum, ore lalo. Ovariurn 13 mm. longum, pilis mollibus
ueslilum.
Tonkin : Cha-pa, u° 5147 ( Pételot ).
Diffère de A. Eltvesd par les feuilles à nervures roses, par l’épe¬
ron deux fois plus long; par les sépales latéraux plus courts; par
les bractées plus courtes que l’ovaire.
Anœctochilus tonkinensis Gagnep., n. sp.
Herba lerreslris, basi repens. Caulis gracilis, 10-20 cm. altus.
Folia 3-4, radicalia uel ad medium inserla, ovalo-acuminala, basi
rolunda, paullulum attenuata, 15-30 mm. longa, 10-20 lata ; folia
suprema bracleiformia 1 tanlum reducla, 7-8 mm. longa . Inflores-
cenlia paueiflora, pilis mollibus vestita, 3-4 cm. longa , bracleis ovalo-
aeuhs, 8 mm. longis, floribus 2-3, cum ovariom3 cm. longis, ulbis vel
albidis, perianthio piloso. — Sepalum dorsale, cum pelalis adhærens,
cucullum efformans ; sep. laleralia ovalo-oblonga, 10 mm. longa,
Bulklin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7. 1331 .
4 lata, minute acuminata; cucullo explanalo 7 mm. longo latoque,
subquadrato, in medio, brcviter acuminata. Labellum. unguiculalum
apice bilobttm; ungue 9 mm. longo, utrinqne 3-4 tacinialo, laciniis
triangulis ; lamina biloba, lobis basi coalitis, supra divergenlibus ,
ovalo-acuminalis, obtiquis 9 mm. lotigis, 6 lotis. Calcar ovoideum,
3 mm. longu.ru. Columna. sessilis ; bursiculis parallelis laminamtrun-
calam 3 x 1.25 mm. oblongam efforrnantibus ; roslello laie ovalo,
apice bidenlato, 3.5 mm. ad basin lato, zona reniformi intas nolato,
ad basin laminas 2 triangulas proveclo. Ovariurn 16 mm. longum.
Yunnan : Tchen-fong-chan, feuilles vineuses en dessous;
fleurs blanches ( E . E. Maire). — Tonkin : environ de Cha-pa
( Pételot ).
Diffère de A. crispus Lindl. par l’onglet du labelle denté, par les
pollinies non globuleuses, claviformes, par les pétales non acu-
minés.
Aphyllorchis Evrardii Gagnep., sp. n.
Herba aphylla, 80-120 cm. alla. Radices 5 mm. crassi, glabri.
Caulis viridis, purpureo slrialus, basi squamaius, squamis imbri-
catis, oblusis, e basi gradalim majoribus remolioribus, 5-40 mm.
longis, tnediis et suprernis uaginantibiis, spathaceis, acuminatis,
bracleas simulaniibus. lnflorescentia lerminalis, 20 cm. longa, laxis-
sima, apice bracteis comosa; bracleis 5-4 cm. longis, longissime cau-
datis, viridibus, violaceo-striatis ; floribus 5 cm. cum ouario longis,
viridibus, violaceo-striatis. — Sepalum dorsale lanceolalum, canali-
culalum, longe caudalum, 3 cm. longum, 6 mm. explicalum latum;
sep. luleralia eo conforrnia scd planiuscula, 35-40 mm. longa, basi
5 lata, omnia 3 -nervata, nervis violaceis. Relata triangula, longe
caudala, 20 mm. longa, 5 lata, nervis 3 violaceis. Labellum ungue
canaliculatum, 23 mm. longum; ungue biauriculalo, 5 mm. longo,
cuneiformi, auriculis columnani cinge.rd.ibus; lamina corduto-acu-
minata, canaliculala, 17 mm. longa, 10 ad basin explicala lata, vio-
laceo-slriata, lineis 2 longitudinalibus , crassis submediis notala, ad
unguem articulata, Calcar nullurn. Columna 12 mm. longa, anlice
leviler canaliculala; anthera incumbens 3 mm. longa, obtusa, inap-
pendiculata, poslice articulata, operculnm ef formons ; stigma ad
basin corniculalum ; pollinia 2, libéra. Ovariurn cum pedicello 15-
25 mm. longum, glabrum, haud contorlum.
Annani : Dalat; futaies; Belvédère entre les chemins 2 et 3,
n° 1846 (F. Evrard).
Diffère de A. caudala Rolfe : 1° par les écailles inférieures im¬
briquées; 2° par le labelle plus long, longuement triangulaire,
presque eau dé; 3° par les ailes de l’onglet deux fois plus courtes,
aiguës; 4° par les expansions de la colonne, non tuberculeuses ni
lobées.
— 681 —
M. F. Évrard a joint à son échantillon un fort bon dessin d’ana¬
lyse pris sur le vif et annoté soigneusement. Pour le remercier,
je suis très heureux de lui dédier cette nouveauté.
Cymbidium Poilanei Gagnep., n, sp.
Herba epiphylica, radicibus cylindricis, validis, suberosis, vaginis
æquilantibas, fi bris vaginamm anticarum circümjectis. Pseudo-
bulbi oblongi, cicatricibis 3-4 circumnotali, 4 cm. longi, ftbris oblecli.
Folia 4-0. conge ata, loriformia, in sicco striata, 35-50 cm. longa,
8-10 mm. lata, apice breviter acaminata, basi in peliolam ad uagi-
nam arliculatum, 5-8 cm. longurn attenuata, In/lorescenliæ scapas
aphyllas, inter folia Contas, sal validas , angulosus, 25 cm. longus,
deinde 1 mm. diam., apice racemosus, racemo 14 cm. longo, bracteis
mox décidais, floribus 7-10. albidis. — Sepala lineari-acuminala ,
23 mm. longa , 4-5 mm. lata, 7-nervata. Pelala iis similia, breviora,
18 mm. longa , 4 lata, 7-nervata. Labellum ambitn ovatum, 3-lobum,
15 mm. longurn, 10 ad medium laïus ; lobi latérales ovalo-obtusi,
connivenles, infra medium liberi, 3 mm. longi, 2 mm. lati ; I. termi-
nalis subelliplicus, 7 mm. longus, 5 latus, oblusissinms ; disci nervi 3,
latérales 2 e basi usgue ad lobum terminalem alali, alis margine pa-
pillosis. Calcar nullum. Columna 9 mm. longa , postier. ad apicem
apiculata, antice canaliculata ; anthera cordalci, 1.5 mm. lata; polli-
nia 4 (?) subglobosa, obovoidea. Ovarium cum pedicello 3 cm. longurn.
Cambodge : montagnes de l’Éléphant, 1.000 mètres ait., n° 316
(Poilane).
A première vue on serait tenté de réunir cet échantillon à ceux
du C. ensifolium Sw. Mais notre espèce en diffère par les fleurs
blanches et surtout par le labelle à lobes latéraux saillants, quand
cet organe est étalé.
Elle a, d’après la description de C. Dayanum, lu même couleur
que les fleurs de cette espèce, mais elle n’a ni ses feuilles plus ou
moins bilobées, ni ses grappes retombantes, ni ses grandes fleurs,
ni son labelle acuminé.
Desmotrichum Poilanei Gagnep., n. sp.
Rhitoma bre.ve. Caules ramosi, filiformes, lereles, luleo-nilidi,
pseudobulbos gerentes , ob vaginas laceratas filamenlosi, 20 cm. longi.
Pseudohulbi fusiformes vel clavati, 3-4 cm. longi, in sicco sulcaii,
luiei, monophylli. Folium oblongum, ulrinque atlenualum, apice
marginalum, 4-5 cm. longurn, 5-10 mm. latum, in sicco supra pro-
funde striatum, margine. revolulum. Inflorescentia terrninalis, geni-
malci, squamata ; fias solilarius, rubescens, 10-12 mm. longus, 5 mm.
pediceUalus, explanalus, 13 mm. laïus. Sepalum dorsale, ovatum,
— 682 —
subobiusum, 6 mm. longum, 3 mm. latum, 7-nervatum ; sepala late-
ralia eo conformia et æqualia, sed secus mentum 8-9 mm. longe decur-
renlia. Petala tanceolato-linearia , sahacula, b mm. longa, 1.6 lata,
A-b-nervata. Labellum ambitu oblongum, basi cunealum . 13 mm.
longum , apice G mm. lalum , 3 -lobum ; loti latérales ovali, obtusi,
2 mm. longi, ad medium labelli sili; l. terminalis oblongus, 7 mm.
longus, 3 mm. ad basin latus, apice bilobulatus, lobulis sat remotis,
apice forcipatis, oblusis, 2 mm. longis ; disais ornatus : lamina con-
vexa longitudinalis unguem percurrens, laminæ erectæ latérales ,
prope nervum medianum lobulum terminaient pemirrenles. Columna
antice compressa. 2 mm. lala et longa ; slelidia triangulos 2 aculos sese
lerminanlia ; operculum conico-acutum, polliniis A, per paria auguste
p gr if or mi a conjugatis.
Annam : massif de Dong-eho, prov. Ouang-tri, n° 10722; Dent
du Tigre, même prov. n° 10288 (Poilane).
Ce Desmot richum appartient au groupe dont le labelle est sim¬
plement sinuê ou lobé et dont les fleurs sont plutôt petites. Par
son labelle cunéiforme à La base et bilobulé au sommet, il se place
au voisinage du D. bancanum Krænzlin, dont il se distingue par
ses feuilles deux l'ois plus étroites, par les ornements du labelle et
la couleur des fleurs.
Eria pholidotoides Gagnep., n. sp.
Rhizoma 5-7 mm. diam., vaginis brevibus vestitum. Pseudobulbi
subcylindracei, basi squatnis latis vestili, apice diphylli, 9-10 cm.
longi, 15-20 mm. crassi, longe (20 cm.) remoti. Folia oblonga, apice
obtusa ibique oblique emarginata , basi longe allenuala, 12 cm. longa,
2-2,5 cm. lata, crassiuscula, obscure 1-nervata. In florescenlia race -
mosa, infra folia inserla, 10 cm. longa , bracteis dcnsissimis uestita.
mollitçr tomentosü, luteo-viridis ; bracteis orbicularibns , posl anthesin
inversis, lenuiter tomentosis, b mm. diam.; pedicello cutn ovario
15 mm. longo, Juteo-viridi, iomentoso ; floribus viridi-luteis, apertis
2 cm. diam. — Sepalum dorsale 1 1 mm. longum, 5 latum, ovato-elon-
gaium; sep. lateralia ouata, obtusa, 9 mm. longa, 5 lala, basi cum
mento coalita, omnia ex lus lomentasa. Pelala obkmceolala, obtusius-
cula, lenuiter utrinq ne lomenlosa, 10 mm. longa, 4 lala. J.abellum subor-
bicnlare, intégrant, 4 mm. diam., brunneum, obtuse b Teinter que upi-
mlalum, basi unguslissima ad mentum insertum. Columna 7 mm.
longa, apice clinatidro dilatala, Inmcata , operculo biloculari, 1,5 mm.
diam.; mento 3 mm. longo, apice nigro maculato ; polliniis 4? sub-
globosis.
Annam : au sud du Lang-bian palace, n° 1766 [Evrard); de
Dalat à l’Arboretum, n° 1980 [Evrard).
Cette espèce semble appartenir à la section des Hgmeneria
683 —
bradescentes de Krænzlin dans le Planzenreich, mais n’est aucune
des espèces décrites par cet auteur.
Par son inflorescence densément couverte de bractées, elle res¬
semble à un Pholidola, de là son nom spécifique.
Eulophia Poilanei Gagnep., n. sp.
Herba 60-75 cm. alla. Rhizomci 2 cm, crassum, 6 cm. longum , basi
radicosum, epiyeum. Pseudocaules 6-10 cm. longi, 6-7-phylli. Folia
linearia, graminiformia, ad vaginam sessilia el ibi articulala,
3-15 cm. longa, 7-15 mm. lata, apice acuminala, basi vix vel haud
attenuata; nervus 1. Inflorescentia 60-75 cm. longa , ad basin latere
inserta, supra medium florifera, infra medium sparsim uaginala,
glabra ; vaginis 3-2 cm. longis, fragilibus, acutis, numerosis ; brac-
leis lineari-acu minai is 12-8 mm. longis, fragilibus; floribus 6 el
ultra, mediocribus, viridi-roseis vel lutescenfibus ; ovario cum pedi-
cello 15 mm. longo, glabro. — Sepala lineari-oblonga, 13-15 mm.
longa, 3 mm. lala, acutiuscula, 3-nervala. Pela la lineari-oblonga ,
17 mm. longa, 3,5 lala, 3-nervala, basi unguiculata. Labellum parii-
bus 3 conslitulum : 1° unguis ibi pédala e nains, 2 mm. long us ; 2° cal-
car subglobosum, 1,5 mm. diam. ; 3° limbus 13 mm. longus,
6 mm. inter lobas latérales laius, infra apicem 10 mm. laïus, 3-lobus,
transversim venosus, marginibus crassis, undulato-crispis ; lobis
laleralibus basalibus, ovato-obtusis, 1,5 mm. longis lalisque, obli-
quis; lobo terminait breviler unguiculato, 9 mm. longo el lato;
disci cosim subme.dianm 3, ad apicem confluentes in lamina crislata
desinentes. Columna obovalu, 5 mm. longa, apice mucronala; rostel-
lum ovülo-oblusum ; menlum 15 mm. longum, labellum el calccir
gerens.
Annam : massif de la Mère et l’Enfant, n° 6672 ( Poilane ) ; Phu-lu,
prov. Nhatrang, n° 5517 (Poilane). — Cambodge : sans loc. (A. Ré¬
gnier). — Gochinchine : monts Cam, prov. Chaudoc, n° 1046 (Pierre).
Cette espèce ressemble beaucoup à Eulophia andamanensis
Rehb. Elle en diffère : 1° par les pétales aigus aussi étroits que les
sépales; 2° par les sépales de 12-15 mm. seulement; 3° par le
labelle égalant ceux-ci en longueur; 4° par l’éperon globuleux ou
simplement ovoïde.
Elle ressemble beaucoup par l’aspect général à E. graminea
Lindl.; mais en est bien différente par la présence du menton ou
pied de la colonne et par la forme du labelle.
Listera latilabra F. Évrard, mss.
Rhizoma gracile. Caulis infra folia 6 cm. longus, gracilis. Folia 2,
opposita ( cum foliis 2, ctborlis, oppositis, subradicalibus) deltoidea }
sessilia, 2 cm. longa, 1,5 lala. In(lorescentia 10 cm. longa, e medio
florifera, lenuiter pilosa, pergracilis, bracleis 1,5 mm. longis, acu-
minatis , patenlibus, floribus circa 10, parvis, purpureo-viridibus,
pedicello cum ovario 7 mm. longo , piloso. — Sepala ovalo-acnla,
1 -nervafa, 3 mm. longa. Pelala linearia, obtusa, sepalis paullo bre-
viora. LabeUum oblongum , basi lalius, panduriforme , 7 mm. Ion -
gum, 15 lalurn, basi auriçululum, apice bilobum , 7 -nervatum, nervo
medio incrassato, n. laleralibus ulrinque 3 parallelis, lenuibus ; auri-
culis semiorbicularibüSf æquitantibus, columnam amplectanlihus ;
lobis apiealibus subdelloideis, 1,4 mm. longis. Columna subnulla,
roslello poslice inserto, membranaceo, truncato. Anlhera ovalo-oblusa,
bilocularis, 4 -locellala, locellis longitudinal! bus. Pollinia 4, linearia,
parallela.
Anna ni ; Dalat, arboretum, n03 1251 et 1371 [Evrard).
Presque toujours dans ce genre le labelle est plus large vers le
sommet qu’à la base. Dans L. latilabra, c’est le contraire qui
existe, la base est plus large. Enfin les oreillettes de la base sont
larges, arrondies, se recouvrant l’une par l’autre et embrassant
complètement la colonne.
Phreatia Evrardii Gagnep., n. sp.
Herba cæspitosa, rhizomate nullo, radicibus fibrosis. Caulis per-
brevis, 15 mm. allas, pseudobulbo nullo, vaginis distichis, patento-
divergentibus, subimbricalis, foliatis ej formatas. Folia linearia,
obtusa, ad basin longe attenuata, ad vagi nas articulata, 5-8 cm. longa,
4-8 mm. lata; nervus conspicuus 1. tnfloresccnlia spicata, pedun-
culo capillari, 12 mm. longa, e medio florifera, bracleis infimis sle-
rilibus, vaginantibus , remotis, 7-5 mm. longis, cæteris ferlilibus,
lineari-lanceolalis, 2 mm. longis, acuminatis, patenlibus, valde
approximalis, floribus albis, 2 mm. longis, ovario sligmaleque viri-
dibus. — Sepalum dorsale ovulum, 1,5 mm. longum; sep. laleralia
ad mentum inserta, patenlia, ovalo-falciformia, vix 2 mm. longa.
Pelala ovalo-lanceolata, 1 mm. longa. Labellum ad menlum arlicu-
lalum, 1,5 mm. longum , 1,2 latum, lingue lineari 0,5 mm. longo,
0,35 mm. lato, limbo cordato subreniforme, 0,6 mm. longo, 0,7 lalo,
læve, nudo. Columna perbrevis, 0,7 mm. longo latoque, oper-
culo 2-locutgri antice mucronato , clinandrio truncato, sed antice
lobulalo, lobulo ovato-delloideo, menio 0,7 mm. longo; polliniis 8,
biseriatis.
Annam : Dalat, ravin en face de Manline, n° 1173 (Evrard).
Espèce appartenant aux Euphrealiæ microphyllæ et paraissant
voisine de P. bicostala. Elle en diffère cependant ; 1° par les brac¬
tées non subulées, mais lancéolées étroitement; 2° par le labelle à
limbe cordé réiiiforrne, à lobes peu accusés, non hasté. Cette espèce
— 685 —
est dédiée à M. Ëvrard, de l’Institut des recherches, à Saigon, qui
a eu le grand mérite de récolter des collections très intéressantes
et accompagnées d’excellents dessins, de sa main, faits sur le vif.
Spathoglottis eburnea Gagnep., n. sp.
Herba terreslris, 40-55 cm. alla. Bulbi conici, magnüuâine nucis
vel avellanæ, paacissime fïbrosi, radicibus tomenlellis. Folia 2-3,
subloriformia, 35 cm. et ultra longa, 10-15 mm. lata, utrinque valde
atlenuata, petiolo angustissimo, 10 cm. circiter longo ; nervis 3-5.
Scupus lüleralis, radicalis, vaginis 3, remotis, 10-15 mm. longis,
acutis nolatus ; floribus 4-7, eburneis, centra luteis, racemosis ;
bradais I ineari -aculis , 10-8 mm. longis. — Sepala oblongo-lanceolala,
obtusa , 17 mm. longa, 7 lata, 11 -nervala, nervis lùleralibus minoribus
ramosis. Petala eis conformia , 19 mm. longa, 0-8 lata, nervis 9-11, inæ-
qualibus. Labellutn ambitu reciangulare, 19 mm. longum , 13 mm.
( explicatiim ) latum, 3-lobum, sessile; lobi latérales ovalo-suborbicu-
lares, rotundali, 5 mm. longi latique ; .lobus terminalis obcordalus,
isthmo valido, 8 mm. longus sub apice 7 mm. lato ; discus nervis
3, rnediano subalato, lateralibus 2 laminam gerenlibus ornatus ;
laminæ subredangulares 3,5 mm, longæ, 1,5 allæ, inter lobos laté¬
rales enalæ. Calcar milium. Columna 7,5 mm. alla, ad apicem 3 mm.
lata, oblanceolata, gradalim apice alala ; anthera angusla. Ovarium
cum pedicello 25 mm. longum.
Cambodge : montagnes de Dang-reck, prov. de Siem-réap, entre
Samrong et Aulong-veng, n° 13850 ( Poilane ).
Je ne connais pas d’espèce de ce genre pour avoir un labelle
aussi trapu à cause de la brièveté de ses lobes latéraux et termi¬
nal. L’onglet de ce dernier est court et large. Les ornements du
labelle consistent en trois nervures, la plus médiane étant presque
ailée, alors que les deux autres, latérales, portent brusquement
chacune une lame rectangulaire; ces deux lames se trouvent en
face des lobes latéraux.
Thecostele Poilanei Gagnep., n. sp.
Badices fibrosæ, 5 mm. diam., suberosæ. Pseudobulbi angulgso-
sulcali, 4-5 cm. longi, 2-3 lali, basi fibris comitali. Folium solitarium,
lancroluln-ohlangurn, 15-25 cm. longum , 3, 5-4, 5 lalum, subobfusum,
basi in petialum 2-4 cm. longum allenualum ; nervi paralleti 6-7.
Inflorescentiæ s cap lu; 14-40 cm. longus. e medio floriferus, gracilis ;
vaginæ basales 2-3, remotæ, vix 1 cm. longæ ; bracleæ 2 mm. longæ,
8 mm. circa distantes , oblusæ, margine scariosæ ; / tores pallide fulvi,
15 mm. diam., pedicello 6-10 mm. longo. — Sepala ovalo-acuta,
7-8 mm. longa, 4 lala, h-nervata. Pelala lincaria ,8 mm. longa, l lata,
686 —
1 -nervata. Labellum explicatum 6 mm. longum, 5 mm. lalum, supra
basin augustalum, supra papillosum , lubo basali 4,5 mm. longo,
lobis basalibus brevibus, lertnitutlibus 2, ovaio-oblusis , subdeltoideis.
Columna explicala 8-10 mm. longa ; a//s apicalibus, paienlibus , 2 mm.
longis. Pollinia 0,4 mm. diam. Anthera 1,5 mm. /«fa, galeata. Cap-
sulæ 3 cm. longæ, 0,8 /«te, columna oblique apiculalæ .
Tonkin : Phu-ho, n° 1090(Pé/e/o/); Phu-tho, rés. for. de Chân-
mong, n° 32214 (.4. Chevalier). — Annam : Lieû-ehiêu, près Tou-
rane, n° 7.500 ( Poilane ); Phu-hu, prov. Nhatrang, n° 5.307 ( Poi -
lane).
Vanilla annamica Gagnep., n. sp.
6-20 m. alte scandens. Caulis validus, 1 cm. el ultra crassus, ad
nodos valde lumidus, sinualus, internodiis 8-10 cm. longis. Folia
ellipticct, u trinque oblusa, coriaceu, 13-22 cm. longa, 5-10 cm. lata ;
nervi 25-29, requaliler prominenles, Irabeculis numerosis inler se
commissi ; petiolo 10-15 longo cl lalo, ad caulem per pulvinum
inserlo. Infloresccntia paniculala, conjmboidea,densa, 4 cm. longa
el lala, rarius racemosa, i bique 5-7 cm. longa, bracteis crassis
elliplicis, concavis, oblusis, 7-8 mm. longis, paienlibus , approximalis ;
floribus probabililer numerosis, ignotis... Capsuke panne, fusiformes,
haud matures 10 cm. longce., ad medium crassiores 15 mm. diam.
Annam : col de Mangiang, prov. Qui-nhon, n° 17.973; Lang-
bian, entre B’dle et Dankia, n° 18.635 (Poilane)-, Lang-bian,
n° 622 (Jacquet)-, prov. de Binh-thuan, Djiring, n° 82 (Magnein).
Bien que les fleurs de cette espèce soient inconnues, je pense
qu'elle sera distinguée facilement des 'autres espèces du genre par¬
les caractères suivants : 1° les nœuds renflés de sa tige; 2° les pé¬
tioles très larges, insérés par un fort bourrelet sur la tige; 3° les
inflorescences rameuses, corymboïdes, surbaissées, presque aussi
larges que hautes, rarement en grappe par avortement des axes
inférieurs.
Vanilla Pierrei Gagnep., n. sp.
Caulis gracilis, 4 mm. crassus, foliosus, internodis 9-10 cm. longis.
Folia oblongo-acuminafa, basi rolundci, conspicue petiolala, apice
acula, 1113 cm. longa, 3-5 lala; nervis 7, cum inîermecUis 3, el Ira¬
beculis multis, in sicco valde conspirais ; petiolo 12-17 mm. longo,
angusto, exalalo. Inflorescentia racemosa, 6-10 cm. longa, basi
sinuato-anguiosa, braclcis elliplicis. vel oblongis, obtasissimis,
8-4 mm. longis, infimis majoribus, refraclis, distanlioribus (1 cm.),
supremis sabconligUis, floribus numerosis, primum corgmbum
efformcinlibus, pedicellis alabaslro oblongo longioribus. — Sepala
oblonqa , basi paullulo affenuala, oblusa, 14 mm. longa, 4-5 lala.
— 687 —
Pelala lineari-oblonga," 13 mm. longa, 3 lata, oblusa, basi attenuata.
Labellum 13 mm. longurn, 8 inter lobos explanatos latum, 3-lobum,
lobis lateralibus subdeltoideis , oblusis, 3 mm. Ion gis, ad medium
latninæ imerlis; disci ornamenta : zona cenlralis , longitudinalis,
crassa, piloso-papillosa, ad apiccm laminæ extenso, dense pellila.
Columna 9 mm. longa , suberecta. Anthera bilocularis , 4 -sulcata,
subor bicularis. Capsula linearis, subcylindrica, 8 cm. statu juvenili
longa.
Cambodge : monts Kàmc.liay, prov. Kampot, n° 15G0 (Pierre).
— Cochinchine : monts Binh-dinh, sans n° (Pierre).
Espèce remarquable par l’exiguïté de ses feuilles, la longueur
de son inflorescence, le grand nombre de ses fleurs et qu’à cause
de ces caractères, on ne peut confondre avec aucune de ses congé¬
nères. Elle ressemble beaucoup au Vanilla planifolia Andr.j mais
ses fleurs sont très différentes.
— 688 —
F AGACÉES NOUVELLES DE L’ASIE ORIENTALE,
par Mlle Aimée Camus.
1. Castanopsis birmanica A. Camus, nov. sp.
Arbor. Rami glabri. Folia oblonga, abrupte acuminata, basi
attenuata vel rotunclata, 15-22 cm. longa, 5-6,5 cm. lata, supra glabra,
subtus lepidota, margine integra, nervis lateralibus subtus promi-
nentibus utrinque 13-16, intermediis ac iertiariis reticulatis; peliolus
1,5 cm. longue, glaber. Fl. o "* : slarnina longe exserla, anlheris rolun-
datis. Rudimenturn ovarii depressum, tomenlosum. Cupulu subglo-
bosa, 4,5-5 cm. diam., spinis validis ramosis ornala ( fasciculis
10-12 mm. longis). Glatis solitaria, asymmetrica, subglobosa, apicc
mucronata, subadnata, 2,7 cm. diam.; cicatrix subhemisphærica.
Birmanie : district Myitkina, ait. 165 m. (Saw Maung Mya,
Flora of Burma, n° 2.267; Forest researcli Institute and College,
Dehra Dun ITerbarium).
Cette espèce est très bien caractérisée par ses fruits solitaires
dans chaque cupule, très asymétriques, à partie libre, non soudée
à la cupule, réduite au tiers du fruit, la cicatrice occupant les deux
autres tiers, par ses cupules très asymétriquement développées
— c’est-à-dire que l’ ouverture par où sortent les styles est rap¬
prochée, sur une face, du pédicelle — à paroi assez épaisse, munie
d’aiguillons étalés, à peine courbés, vuluérants, soudés à la base
en un tronc robuste, l'ensemble du tronc et des aiguillons attei¬
gnant environ 10-12 millimètres de longueur, ne cachant pas la
paroi, mais pourtant peu distants, remplacés, sur la face située
contre, l'axe, par de courtes bractées.
Se rapproche du Castanopsis Icheponensis Hickel et A. Camus,
par ses fruits à immense cicatrice, mais en diffère par ses cupules
bien plus grandes, portant des aiguillons plus nombreux, moins
grêles, réunis à la base en troncs robustes et cachant plus la paroi.
Se distingue du C. ferox Spach, par ses cupules bien plus grosses,
munies d’aiguillons plus soudés à la base, surtout par ses fruits à
très grande cicatrice.
Par la grosse-ur des cupules rappelle un peu le C. Lecomlei
Hickel et A. Camus, mais ses aiguillons sont moins longs, ses
feuilles longuement et brusquement acuminées au sommet, enfin,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TIJ, n° 7, 1931.
— 689
caractère très important, la cicatrice monte jusqu’aux deux tiers
du fruit au lieu d’être basilaire.
2. Quercus argyrotricha A. Camus, nov. sp.
Arbor. Bamuli novelli dense îomentosi, annoiini glabri , fusco-
brunnei. Gemmæ oblusæ, Folia laie ovata, hasi rolundata, apice
acuminata, asymmdrica, rigidct, coriacea, 12-16 cm. longa, 3-6 cm.
lata, supra glabra, sublus dense lomenlosa, argentea, margine clen-
lata , nervis laieralibus ulrinque 14-15 subtus prominentibus, nervis
secundariis indislinclis. Petiolus 2-2,5 cm. longus, pilosus, demum
glaber. Pedanculi fructiferi 10 mm. longi. Cupula depressa, 7-8 mm.
alla, 15-17 mm. lata, sericea, zonis 5 margine subdenlalis luleo-
pubescenlibus ornala. Glans...
Chine : Kouy-tchéou (Cavalerie, n° 4.415; hei'b. Muséum, Paris).
Cètte espèce qui appartient à la sect. Cijclobalanopsis, se rap¬
proche du Q. oxyodon Miquel par ses feuilles à dents marquées,
mais il s’en distingue nettement par la présence d’un tomentum
argenté, très dense et très épais sur la face inférieure des feuilles
adultes, par ses cupules très larges et basses, très densément poi¬
lues, munies de poils d’un jaune doré. I.a forme des feuilles, très
largement ovale à base arrondie, est extrêmement caractéristique.
On ne la retrouve dans aucune espèce de ce groupe.
3. Quercus crassilamellata A. Camus.
Q. turbinala var. crassilamellata Gamble, Materials for a Flora
of the Malayan Peninsula in Journal and Proeeedings Asiatic
Society of Bengal, LXXV, partie IV, p. 410 (1915).
Arbre élevé, à branches robustes, gris foncé, rugueuses. Bour¬
geons brièvement ovales, arrondis au sommet, munis d’écailles
arrondies, pubérulentes. Feuilles oblongues, brièvement atténuées
au sommet, arrondies ou un peu atténuées à la base, longues de
5-7 centimètres, larges de 1,5-3 centimètres, glabres en dessus ou
munies de rares poils seulement à la base, pubérulentes et bru¬
nâtres en dessous sur le sec, à bords munis, à la partie supérieure,
de 4 à 5 paires de dents; nervures secondaires 8-9 paires, un peu
visibles en dessus, saillantes en dessous; nervillcs à peine visibles
à la face inférieure; pétiole grêle, long de 8-12 millimètres, d’abord
puborulent, puis glabre. Chatons $ denses, courts, longs de 1-2 cen¬
timètres, fasciculés à l’aisselle des feuilles supérieures, densément
velus; fleurs $ : périanthe à 6 lobes très petits, minces, densément
velus; étamines 6; anthères, grosses, réniformes, â connectif cilié
(d’après Gamble). Styles 3, étalés, de longueur médiocre, non ou à
peine soudés à la base. Épis frutifères nombreux sur les mêmes
— 690 —
rameaux, rapprochés; axe très épais, plus gros que le rameau qu
le porte, en massue au sommet, long de 2-3 centimètres environ,
atteignant 5-7 millimètres de diamètre. Cupule, quand elle est très
jeune, tronquée-obeonique (d’après Gamble), l’oriltce laissant seu¬
lement passer le inucron et 3 styles divariqués, lorsqu’elle atteint
5 millimètres à peine obeonique à la base, à l’état adulte, très briè¬
vement cylindrique, atténuée à la base en un court pédicelle ligneux
muni au moins d’une zone, haute de 1,3-1, 6 cm., de 1,8-2 cm. de
diamètre, à paroi relativement très épaisse, ligneuse, munie de 6
à 8 zones, les deux ou trois zones inférieures très épaisses, liégeuses,
ridées, crénelées-lobées, les supérieures entières, la cupule entou¬
rant presque le gland, ne laissant libre qu’un orifice de 5-10 milli¬
mètres de diamètre par où sort le muer on et parfois les styles.
Gland (paraissant adulte) déprimé, mucroné au sommet, de
1-1,4 cm. de diamètre, haut de 0,7-1 cm., glabrescent, brièvement
soyeux seulement autour du mucron; cicatrice convexe.
Péninsule de Malacca : Perak, Ulu Batang Padang, altitude
1.500 mètres (Wray, n° 1.532; hevb. de Kew) : West Ilill à environ
750 mètres d’altitude (Curtis, n° 903; herb. de Kew).
Ce Quercus, qui appartient ù la section Cyclobalanopsis , avait été
considéré par Gamble comme une variété du Q. turbirmla. 11 dif¬
fère de cette espèce par ses cupules enveloppantes, atténuées à la
base en court pédicelle zoné, plus épaisses, très ligneuses, munies
de zones plus nombreuses, les inférieures épaisses, saillantes, par la
présence de trois styles et non de quatre ou cinq styles, enfin par ses
glands très déprimés et presque inclus.
Je tiens à remercier ici M. Ilill, Directeur du Musée de Kew, qui
a bien voulu, avec son obligeance habituelle, me communiquer le
type de Gamble.
4. Lithocarpus vel Pasania Rodgeriana A. Camus.
Arbor 15-18 m. alla. Ratni glabri; ratnuli juniores lomentosi,
adulli glabri. Folia oblonga, apice longe acuminata, asymmelrica,
basi attenuata, breviîer peliolata, 20-35 cm. longa, 6-7,5 cm. lala,
glaberrima, coriacea, iniegerrima , nervis lateralibus utrinque
7- 8 subtus prominenUbus, venis inconspicuis ; petiolus crassus,
8- 10 mm. longus, glaber. Flores feminei solitarii ; slyli 3, paluli.
Spica fructifera dense. Frucius non inter se coalila. Cupulæ sessiles,
versus basin altenuatæ , tenues , echinatæ , squamæ remolæ, patulæ vel
reflexæ, Glans depressa, iurbinata , 2 cm. diam., 8 mm. alla, basi
Iruncata, sericea ; cicatrix concava.
Birmanie : Dawna Range, ait. 600-900 mètres (Rodger, n° 1.178;
Forest research JnstiLuLe, Dehra Dun Ilerbarium); district
Amherst, Mekarein Ghaungbya, Dawnas, altitude 360 mètres (Par-
kinson, n° 5.201 ; Forest research Institute, Délira Dun Herbarium).
Cette espèce diffère de toutes les autres espèces à cupule munie
d’éclunules molles par ses longues feuilles n nervures latérales
espacées, peu nombreuses, ses épis fructifères denses, ses cupules
isolée», sessiles, couvrant environ les deux tiers du fruit, tomen-
teuscs en dehors, soyeuses en dedans, à écailles inférieures très
courtes, les moyennes et les supérieures terminées en échinules
molles atteignant 4 millimètres de longueur, étalées ou récurvées,
enfin par son gland très soyeux, à petite cicatrice concave.
Lttiiocarpus vel Pasania çastanopsisifolia Hayata f. bir-
manica A. Camus.
Folia ovaïo-oblonga, apice attmuata, oblusiuscula. nervis latera-
libus utrinque 15-17 subtus prominenlibus.
Birmanie : district Sahveen, Yemukyo, altitude 1.820 mètres
(Chin, n° 10.209; Forest research Institute; Dehra Dun Herbarium).
Dans l'échantillon examiné, les écailles des cupules étaient un
peu moins saillantes que dans le type de Formose; il n’y a peut-
être là qu’un caractère individuel. Il est bien curieux de trouver
le Q. çastanopsisifolia en Birmanie, à une aussi grande distance de
Formose et à la même altitude que dans cette île. Il ne paraît pas
avoir été signalé autre part sur le continent.
L’existence de ces deux localités si isolées est d’autant plus inté¬
ressante que, dans ce groupe, les fruits ne peuvent être disséminés
très loin. L'épi fructifère décurie en entier, se détachant à la base,
la cupule est épaisse, lourde et ne s’ouvre pas au moment de la
dissémination. Le poids d’un épi fructifère moyen est de 50 grammes.
Il serait intéressant de savoir si l’espèce n’a pas été introduite dans
une des deux régions. Sinon il faudrait voir dans ces deux localités,
des reliques de l’aire géographique autrefois très étendue d’une
espèce en voie de disparition.
— 692
Un Aloe nouveau de Madagascar,
par M. H. Perrier de la Bathie.
Au cours de sa dernière mission, M. H. Humbert a recueilli dans
les montagnes du sud-est do Madagascar, un Eualœ nouveau à
fleurs sessiles que nous sommes heureux de pouvoir dédier au
savant explorateur de la Grande Ile et des montagnes de l’Afrique
orientale.
Aloe (Eualoe) Humberti sp. n. — Solilaria, caule brevi, foliis
7-12 rosulalis, 25-30 cm. longis, 50-60 mm. latis, e bcisi apicem ver¬
sus attenuatis, margine corneo luleo aculeis luleis adscendentibus
3-6 mm. distanlibus prædito. Scapus 35-40 cm. allas, 1-2 -furcalus.
Racemi brèves , rigidi, salis laxi , bracteis slerilibus 6-7 -nerviis, fer-
lilibus b-nerviis e basi apicem breviter acutum versus allenualis,
11 mm, longis , 5 mm. latis. Pe.rigoniurn variegale rubro et luleo-
linclum sessile , rectum, 20 mm. longum, segmentis obtusis in tubum
ad basin oblusissinium infra medium coalitis, externis b -nerviis,
internis laie uninerviis. Stamina vix exseria, antlieris sagittatis
4 mm. 5 longis. Ovariutn obtusum, slylo 6-sulcato-subalato, apicem
versus paulum atténuait).
Cette espèce se distingue facilement des deux autres espèces
d 'Eualoe malgaches à fleurs sessiles {A. betsileensis et A. conifera )
par ses épis bien moins épais et beaucoup plus lâches et par les
divisions du périanthe unies en tube sur la moitié do leur longueur.
Elle diffère en outre de VA. betsileensis : par les bractées fertiles
et les divisions externes du périanthe à cinq nervures seulement et.
par les divisions internes uninervos; et de 1L4. conifera : par ses
bractées stériles à 6-7 nervures seulement; par les bractées flo¬
rales déjetées, d’une toute autre forme, égalant au plus la moitié
du périanthe; par le périanthe cylindrique et non atténué vers la
base; enfin par l’ovaire- obtus au sommet et. le style creusé de 6 sil¬
lons séparés par des angles saillants, presque ailés. Les bractées
et les divisions du périanthe sont remarquables par la largeur de
leurs bords hyalins. Sur le sec, les nervures médianes des bractées
et des divisions du périanthe sont foncées, brunâtres, et les ex¬
ternes pâles, jaunâtres. La nervure des divisions internes est très
large (0mm,7), noirâtre au centre, jaunâtre latéralement, comme si
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
elle était constituée par un faisceau de trois nervures, mais ces trois
nervures ne se séparent jamais, même à la base.
Domaine central : Massif de l’Andohahelo (sud-est), sur les
crêtes et les rochers siliceux du sommet, entre 1.800 mètres et
1.979 mètres d’altitude, 21-22 octobre 1928 (H. Humbert, n° 6.211).
Bulletin du Muséum , 2e s., t. III, 1931.
44
— 694 -
Sur L’ANATOMIE DU FRUIT DE COMMELINA FORSKALAEI Y AIIL,
PAR M. J. Trochain.
Assistant au Muséum National d’ILstoire Naturelle.
La subdivision en sous-genres et sections du genre Gommelina
a été établie par Clarke [1] Q) d’après la structure du fruit, cepen¬
dant peu connu au point de vue anatomique. En effet, si le déve¬
loppement de l’embryon de certaines Gommélinées a fait l’objet de
quelques recherches, si l’ovule du Tradescantia virginica est bien
connu par les travaux de Gravis [2], il n’y a pas, à ma connais¬
sance, de documents sur l’anatomie du fruit.
Le Gommelina Forskalæi Vahl croît au Sénégal dans les terrains
sableux d’origine éolienne, souvent cultivés en Arachides. Les
indigènes qui le nomment Verahan Boüssaiou ( = petit Verahan,
par opposition à Verahan Boutnak = Grand Verahan — Comme -
lina Benghalemis Linn.) en langue woloff, et Valval.de en langue
toucouleur, le considèrent avec raison comme une. mauvaise herbe,
difficile à extirper des champs, par suite de son bouturage naturel.
Cette plante entre autres particularités intéressantes, que je me
propose d’étudier dans un travail ultérieur, possède deux sortes
de fruits : les uns aériens et les autres souterrains. Dans les deux
cas ils sont contenus dans une spathe, à bords connés à la base,
normalement foliacée, étiolée et de consistance papvracée lors¬
qu’elle est en terre. C’est un cas d’Amphicurpie, comparable à ceux
classiques de Viola Hirfa ou de Lalliyrus Amphicarpus ; mais ce
phénomène est rare chez les Monocotylédonés et Ulbricii [3] ne
le signale que chez G. Benghalemis (et non chez G. Forskalæi
comme le fait Clarke [1]) et chez quelques Graminées nord-amé¬
ricaines. Quoiqu’il en soit, les fruits aériens et les fruits hypogés
ont la même structure anatomique.
L’ovaire, à placentation axile, est constitué par trois loges : deux
ventrales déhiscentes contenant chacune deux ovules et une dorsale
indéhiscente, finement costulée extérieurement, avec un seul ovule.
Ces caractères, visibles sur des coupes longitudinales du pistil
caractérisent la section Hetcrocarpus du sous-genre Didymoon.
P) Les chiffres entre crochets renvoient à l’index bibliographique, placé à la fin de
l’article.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 695 —
Mais si l’on s’adresse à des capsules mûres, comme il arrive sou¬
vent sur le matériel d’herbier, on ne trouve plus, à l’intérieur des
spathes que la seule loge dorsale, à graine intimement soudée au
péricarpe. Les quatre ovules ventraux, d’une façon générale, ne
sont pas fécondés, se flétrissent et deviennent invisibles par suite
de la rétraction des tissus lors de la déhiscence du fruit (fig. 1).
Fig. 1. — Une capsule mûre de G. Forskalaei.
La valve ventrale est séparée de la valve dorsale, beaucoup plus grande, dans la¬
quelle l’ovule dorsal seul a été fécondé. La spathe protectrice a été enlevée; la
capsule est entourée à la base par les pièces florales flétries.
Fig. 2. — Coupe transversale d’une capsule de C. Forskalaei
montrant les vaisseaux anastomotiques.
c.e. : cellules étoilées; 1. d. : ligne de déhiscence; g. v. : graine ventrale fécondée (la
seule des 4 ovules ventraux); fais, marg.: faisceaux marginaux; fais. plao. : faisceaux
placentaires; embge : embryostège; g. d. : graine dorsale; emb. : embryon; alb. :
albumen; per. : péricarpe; ~ per. ; spermoderme. Los zones grisées sont lignifiées.
Celle-ci se produit le long d’une ligne de moindre résistance, cou¬
rant le long des loges ventrales, marquée par une brusque dimi¬
nution d’épaisseur du péricarpe et qui correspond à la zone de
contact de la partie lignifiée (en grisé sur la flg. 2) et de la partie
cellulosique du péricarpe, La coupe transversale d’une capsule
(flg, 2) montre que cette ligne de rupture est bordée par deux pa¬
quets de filtres, qui contribuent par leur contraction à déchirer
le parenchyme cellulosique qui les sépare, et qui forment tissu
cicatriciel de part et d’autre de la plaie.
La rupture au niveau du placenta est facilitée par la présence
de cellules étoilées suivant trois axes, par conséquent peu cohé¬
rentes, et que l’on peut considérer comme le rudiment des glandes
septales des Liliacées. La figure 1 montre bien la différence de
dimensions des deux valves ainsi produites : si la loge dorsale,
toujours fertile, était déhiscente, on aurait le schéma classique
de la déhiscence loculicide des capsules de la tribu des Liliées, pour
prendre un exemple dans une famille voisine de celle des Comme-
linacées.
— 696
L’appareil vasculaire présente à ce niveau une particularité
intéressante. Autour des ovules, la ligne de contact entre le péri¬
carpe et le spermoderme est marquée par un vaisseau spiralé anas¬
tomosant les faisceaux placentaires. Ceci est particulièrement net
autour de l’ovule contenu dans la loge dorsale. Mais autour des
loges ventrales, ce vaisseau anastomotique présente une solution
de continuité au niveau de la ligne de déhiscence. Là, il se relie à un
vaisseau longitudinal, qui court le long de la ligne de rupture, et
qui correspond à une nervure secondaire de la feuille carpellaire
(fïg. 2).
Le spermoderme formé des deux assises normales, primine et
secondine, est nettement du type Cornmeline décrit par Gravis [2],
L’épiderme interne de la primine, en particulier, possède des épais¬
sissements morphologiquement semblables à ceux de silice colloï¬
dale observés chez Tvadescantia Virginica, et il existe un ern-
bryostège, signalé mais non décrit par Clarke [1] et par Gra¬
vis [2],
Cet embryostège est formé par un repli circulaire de toutes les
Fig. B. — Coupe transversale d’une portion de l’embryostège de G. Forskalaei.
sec. : secondine; ep. int. : épiderme interne de la primine; lis. fd.: tissu fondamental de
la primine;ep. ext. : épiderme externe de la primine; pri. : primine; v. b. a. : vaisseau
anastomotique. Les autres indications comme dans la fïg. 2.
assises du spermoderme, à l’exception de l’épiderme externe de la
primine. On obtient ainsi un cylindre à parois légèrement incurvées,
épousant exactement la forme de l'embryon, ouvert à sa partie
inférieure sur l’albumen amylacé, et fermé à sa partie supérieure,
— 697
contre le péricarpe par un opercule (flg. 2). Celui-ci est formé par
le péricarpe et le spermoderme, mais les cellules de l’épiderme
interne de la primine s’allongent beaucoup, forment même une
deuxième assise et s’imprègnent de lignine (fig. 3).
Le Commelina Forslcalæi ici étudié provenait du Sénégal (do¬
maine Soudanais) où c’est une plante annuelle : les graines doivent
donc pouvoir résister durant huit à neuf mois à la chaleur et à la
sécheresse. Une triple adaptation est alors réalisée : 1° présence
d’une spathe contenant les fruits; 2° fruits souterrains; 3° graines
ventrales, rarement fécondées, protégées seulement; par un spermo¬
derme épais, mais operculé devant l’embryon et graine dorsale,
toujours fécondée, protégée par le spermoderme et par le péricarpe
lignifié et même scléreux, indéhiscent.
Index Bibliographique.
1. Clarke (C. B.). — Gommelinac i s in Monographies phanerogamarum, III, p. 115-
324, 8 pl„ 1881.
2. Gravis (A.). — Recherches anatomiques et physiologiques sur le Tradescantia
Virginica. Mém. cour, et mém. des Savants étrangers Acad. Belgique, L. VII, p. 9-
304,27 pl,; 1898.
3. Ulbrich (Dr. E.). — Biologie der Friichte und Samen. 1 vol.; 230 p., 51 flg.
Julius Springer, Berlin, p. 39.
Les Vaccinium du groupe Dunalianum en Indo Chine,
par M. Paul Dop et Mme J. Trochain-Marquès.
L’espèce Vaccinium Dunalianum Wight peut être considérée
comme le type d’un groupe naturel de Vaccinium caractérisé par
le port (arbre, arbuste ou arbrisseau), les feuilles plus ou moins
coriaces, grandes, généralement aruminécs-caudécs, les grappes
axillaires et les Heurs dont les étamines possèdent des anthères
munies de deux cornes dorsales sétacëes et surmontées de deux
tubes très longs. L’espèce type possède une aire très étendue :
Inde (Sikhim, Bliotan, moals Khasia), Birmanie, Yunnam, Indo¬
chine. A la limite orientale de son aire cette espèce a très vraisem¬
blablement donné naissance à un certain nombre de formes à aire
restreinte, La plupart de ces formes ont été décrites par l’un de
nous dans la flore générale de l’ Indo-Chine. Mais grâce aux récoltes
que M. Pételot a faites dans le Tonkin et qu’il a bien voulu nous
envoyer il nous est possible d’ajouter une espèce nouvelle et de
préciser certains caractères des formes déjà décrites.
Les Vaccinium tonkinois du groupe Dunalianum connus actuel¬
lement sont les suivants :
V. Dunalianum Wight le. pi. tab. 1194. — Tonkin : Massif de
Lo suitong près Chapa. — Inde, Birmanie, Chine.
V. Dunalianum var. cahjcina P. Dop in Lecomte Fl. Gén. Indo-
Chine, t. 111, p. 707, 1930.
V. Petelotii Merrill Uniu. Calif. Publ. Bot., V., XIII, p. 138, 1926,
Tonkin : Chapa.
Cette espèce a été bien décrite quant à son appareil végétatif
et ses fruits par Merrill. M. Pételot, qui l’a découverte, nous
ayant envoyé des échantillons en fleur, il nous est possible de
compléter la diagnose de Merrill.
Inflorescences : grappes axillaires lâches, pauciflores. longues de 4-5 cm; pédicelles
grêles, longs de 2 cm.; bractées glabres longues do 4 mm. Pleurs longues de 7-8 mm.
Calice glabre à lobes triangulaires aigus longs de 3 mm. Corolle campanulée glabre;
lobes très courts aigus. Étamines dépassant à peine la corolle; anthères munies de
2 cornes sétaeées et surmontées de 2 tubes apicaux. Style épais dépassant un peu les
étamines.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 699 —
V. loquihense P. Dop et Y. Trochain-Marquès nom. nov. V.Pe-
telotii P. Dop in Lecomte Fl. Gén. Indo-Chine, t. III, p. 707, 1930,
non Merrill. — Tonkin : route du Col de Loqui ho près Chapa
(1.800 m.). Pételot coll.
V. Poilanci P. Dop in Lecomte Fl. Gén. Indo-Chine, t. III, p. 707,
1930. — Tonkin : Massif de Tayangpink près Chapa.
M. Pételot ayant retrouvé cette espèce décrite primitivement
sur des échantillons de M. Poilane, nous a fourni sur elle des ren¬
seignements qui nous permettent de compléter la diagnose prin-
ceps par les caractères suivants : arbre haut d’une dizaine de
mètres; fleurs blanches.
V. sangtavanense P, Dop et, Y. Trochain-Marquès sp. n.
Suffrulex dumetosa, glabra, 1 m. 50 alta; ramuli subquadran-
gulares, 3 nd. 4 mm. diametro, cortice brunnea rubra obtedi. Folia
elliptica, basi acula, apice acurninalo-caudala, glaberrima, brunnea
in sicco, coriacea perrigida, 10-12 mm. longa, 3,5*4 cm. lata; nervi
6-8, reclilineares, ascendenies, anastomosantes, supra soliim cons-
picui ; venæ laxæ supra conspicuæ; petiolum crassum, ad basim
dilalatum, 6-6 mm. longum. — Racemi frudiferi axillares, erecli,
8-10 cm. longi ; pedicdli 10-12 mm. longi. Fruclus globosus, cinereo-
pruinosus, non sulcalus, 8-9 mm. diatnd.ro; sepalis persislentibus
delloidco-aculis, 1 mm. longis, vix stylo præcessis.
Tonkin : Massif de Sang ta van, 1.600 mètres, près Chapa, sur les
rochers ensoleillés. Pételot n° 3.753.
Cette espèce se distingue nettement des autres espèces du groupe
par la texture de ses feuilles coriaces et très rigides, en rapport avec
la vie sur des rochers ensoleillés.
Toutes les espèces que nous avons énumérées se rapprochent
incontestablement du V. Danalianum. Comme nous l’avons dit
plus haut, il est logique de les faire dériver de cette forme type et
ceci ajoute un argument de plus à l’idée que le peuplement de
l’Indo-Chinc s’est effectué en grande partie par des espèces venues
de l’Inde qui ont donné naissance à des endémiques localisées sur
la périphérie de leurs aires.
700 —
Notes sur les Charopliytes récoltées
par le Prof. Auguste Chevalier en Afrique Occidentale,
par M. James Groves.
Nous avons rapporté de nos premiers voyages en Afrique occiden¬
tale (1898-1912) quelques Characées qui furent déterminées par le
regretté Paul Hariot du Laboratoire de Cryptogamie du Muséum (l).
Au Soudan français, près Bamako (bassin du Niger), nous avons
récolté Nitella aeuminata A. Br., N. mucronata G. Br., N. tenuis-
sima (Desv.) C. et G. Les documents que. nous avons rassemblés en
1929 et 1930 permettent de compléter celte première liste. Nous les
avons soumis à M. .James Groves, le savant spécialiste de ces plantes
que nous remercions de ses déterminations. A. Ch.
Nitella africana Kut.z. Sp. Alg,, p. 515 (1849).
= C. gracilis Sm. P senegalensis A. Br. Ann. Sc. Nat. sér. 2, I,
p. 351 (1834) - C. africana A. Br. Flora XVIII, p. 53 (1834).
= N. gracilis var. P africana A. Br. in Monatsb. Akad. Berl.
für 1867, p. 885, 1868.
Sénégal : cercle de Toinbacounda, dans les petites mares tempo¬
raires qui subsistent quelques mois après la saison des pluies, sur
les grcs ferrugineux, 10 novembre 1929 (Aug. Chevalier).
Ciiara braciiypus A. Braun in Hooker’s Journ. Bot. I, p. 258
(1849).
Sénégal : petites mares temporaires, sur calcaire, dans l’ancien
lit du Sine à Diourbel, novembre 1929 (Aug. Chevalier).
« Espèce largement répandue dans les régions les plus chaudes
de l’hémisphère oriental, mais nouvelle pour l’Afrique occidentale. «
Ch ab a z ey lan IC a Willd. forma.
Sénégal : mares temporaires des Niayes à 15 kilomètres de Dakar,
déc. 1929 (Aug. Chevalier).
« Espèce très variable, répandue presque partout dans les régions
chaudes des deux hémisphères. Un grand nombre d’espèces ont
été décrites comme espèces distinctes. »
(!) lu A. Chevalier. Exploration botanique de l’Afrique Occidentale française,
1917, p. 789.
BxilMin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 701 —
A ces espèces nous joignons la suivante examinée aussi par
M. J. Groves.
Chara vulgaris L. forma (= C. fœtida A. Br.).
Massif du Tibesti, dans le Sahara central (M. Dalloni, en 1930).
« Espèce très variable, la plus répandue en Europe et dans
l’Afrique du Nord. »
— 702
Contribution a l'étude
de la Faune des Sables moyens d'A uvers
par MM. L. et J. Morellet.
Si l’on dresse la liste des Mollusques connus à ce jour dans les
Sables moyens d’Auvers, on constate qu’elle comprend 467 espèces
sur lesquelles 348 ont été signalées pour la première fois dans ce
gisement par Deshaves {x), 86 par Cossmann (2), 2 par Chédeville (3)
1 par M. G. -F. Dollfus (4), 5 par Munier-Chalmas (5), 3 par Bous-
sac (6) et enfin 22 par M. R. Abrard (7).
Nos propres recherches permettent d’augmenter cette liste de
55 unités, ce qui porte le total à 522, se répartissant ainsi :
Pélécypodes . 184
Seaphopodes . 4
Gastropodes . 332
Céphalopodes
(h G. P. Deshayes. Description des Coquilles fossiles des environs de Paris.
Paris, 1824-1837.
G. P. Deshayes. Description des Animaux sans vertèbres découverts dans le Bassin
de Paris, Paris, 185G-18C5.
(8) M. Cossmann. Catalogue illustré des Coquilles fossiles de PÉocèno des environs
de Paris. Arm. de la s oc. Rot/. Mulacalogique de Belgique. Bruxelles, 1886-1913.
M. Cossmann et G. Pissarro. Iconographie complète des Coquilles fossiles de I’Éo-
cène des Environs de Paris. Paris, 1964-1913.
M. Cossmann. Deux espèces intéressantes de PÉocèno parisien. C. R. Somm. S. G. F.,
1921, pp. 48-49.
(3) P. J. Chédeville. Liste générale et synonymique des Fossiles tertiaires du
Bassin do Paris. Bull. Soc. Et. Sc- nat. d'Elbeuf. ElbouL 1899.
(4) G. F. Dollfus. Trois excursions aux environs de Paris, Excursion d’Auvers-
sur-Oise. B. S. G. F., (3), XXVIII, 19UÛ, pp. 12(3-141.
(5) Munier-Chalmas. Note sur la zone d’Auvers. B. S. G. F,, (4), VI, 1906,
pp. 261-264.
Parmi les espèces citées par Munier-Chalmas, Milfha gigantea (Desh.) mérite
d’attirer l’attention. Cette forme, que nous avons d’ailleuts récoltée dans les sables
â N. variolariua de Viaimes, passait en effet, pour avoir déserté le bassin de Paris
pendanl la période auversienne.
(6) J. Boussac. Études paléontologiqucs sur le Nummulitique alpin. Mèm. Carte
géol. de France, Paris, 1911.
(7) R. Abrard. Faune d’Auvers. Liste complémentaire. Bull. Muséum Hist. nat.
1925, pp. 112-113.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. III, n° 7, 1931.
— 703 —
Les espèces qui n’avaient pas encore été citées à Auvers sont
les suivantes :
Clavagellci coronala Desh.
Corbula pisum Sow.
Sportella rorbulina Desh.
Phacoides inôrnatus (Desh.).
Se rencontre sous sa forme typique et sous celle d’une variété
épaisse et calleuse, à lunule très enfoncée.
Phacoides intusplicatus (Gossm.).
Est généralement plus transverse que le type, avec des dimen¬
sions analogues à celles de /’. pusillus (Desh.), dont il n’est pro¬
bablement qu’une variété.
Gardita valmondoisiensis n. sp.
- C. æquicoslala Gossm. (ex parle).
Cossmann a créé C. æquicoslala d’après deux valves droites du
Ruel, dont une est figurée dans son Catalogue (pl. V, fig. 1-2), et
une valve gauche de Valmondois, reproduite pl. XXXII de l’Ico¬
nographie. 11 est manifeste que les deux valves figurées appar¬
tiennent. à deux espèces distinctes. La forme de Valmondois, si
elle présente 15-16 côtes analogues à celles des échantillons du
Ruel, est beaucoup moins transverse et possède une charnière
sensiblement différente, extrêmement voisine de celle de Glatis
calcilra poules (Lk.), comme nous avons pu nous en convaincre par
l’examen de plus de 200 échantillons tant de Valmondois que
d’ Auvers et surtout de Vtériel, où l'cspccc est. très abondante. Nous
conservons le nom spécilique de æquicostata à la forme du Ruel,
figurée la première, et désignons celle de Valmondois sous le nom
nouveau de valmondoisiensis.
Lulelia deficiens Gossm.
Leda tumidula Gossm.
Cette espèce, à notre connaissance, n’avait encore été récoltée
que dans les sables de Cresnes dont elle passait pour caractéris¬
tique.
Axinæa dissimilis (Desh.).
Fossularca lissa (Bayan).
Ostrea dorsala Gossm. ( non Desh.)
= O. dorsala var. b. Desh.
L’huitre que nous désignons sous ce nom est identique à celle
que l’on détermine ordinairement dorsala. dans les sables de Cresnes.
Ce n’est pas la forme typique de Deshayes (1er ouvrage, p. 355,
pl. LV, fig. 9-11), que Cossmann a cru devoir réunir à O. cucutlaris ,
mais une forme étroite et allongée voisine de la variété h (Le Gué-
— 704
pelle) que Deshayes a figurée, sans description, pl. LIV, flg. 9-10
et qui devient pour Gossmann le type de l’espèce.
Ostrea gryphiria Desh.
Siphonodenlalium parisiense (Desh.).
Tinosloma complanahim Desii.
Syrnola misera (Dësh,).
Syrnola spina (Desh.).
Syrnola arcia (Desh.).
Odonlostomia hordeola (Lk.).
D’après un échantillon déterminé par Deshayes dans sa collec¬
tion.
Odonlostomia mediana Desh.
Belonidium polygyralum (Desh.).
Belonidium sutarale (Cossm.).
Turbonilla tenaiplicata Desh.
Eulima sübimbricata Cossm.
Limnoscala cliona (de Rainc. et Mun.-Ch.).
Hydrobia subulala (Desh.).
Hydrobia tuba (Desii.).
Hydrobia Marceauxi (Desh.).
Bithinella pupina (Desh.).
Lapparentia irregularis (Desh.).
Slenoihyra mediana (Desh.).
Bissoa nana (Lk.).
Bissoa Barreli Morlet.
Solarium plicalum Lk.
Cerithium anguslum Desh.
Rhinoclavis Jassieui (Mayer).
Hemicerilhium incommodum (Desh.).
Biltiurn acunüniense (Desii.).
Newtoni&Ua mullispirata (Desii.).
Échantillon identique à celui du Fayel de la collection Deshayes.
Newtoniella Irifaria (Desh.).
Cerithiopsis alveolata (Desh.).
Cerilhiopsis chaussyensis (Cossm.).
Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les sables
moyens; nous l’avons également récoltée à Mériel dans des couches
à faciès d’Auvers.
Cerithiopsis trigeminata (Desh.).
Colina Munieri (Desh.).
Potamides perditus (Bayan).
Batillaria calcitrapoides (Lk.).
Clauilillies parisiensis (Mayer).
Clavilithes conjunctus (Desh.).
705
Cryplospira ovulata (Lk.).
Ancilla dubia Desh.
Drillia lepta (Edw.).
Drillia contabulala (Desh.).
Plearotomella polycolpa (Cossm.).
Bullinella goniophora (Desh.).
Roxania elacale (Bayan).
D’après un échantillon de la collection Soyer.
Planorbis nitidulus Lk.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 21-1-1932.
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages
Nomination de M. H. Humbert comme Professeur de la Chaire de Phanéro-
gamie . 549
— de M. le Dr R. Jeannel comme Professeur de la Chaire d’Entomologie - 549
— de M. A. Lacroix, comme Assesseur du Directeur.... . 549
— de M. A. Mouquet comme Sous-Directeur honoraire de Laboratoire . . . 549
Admission à la retraite de M. P. Gaubert, Sous-Directeur de Laboratoire . . 550
Nomination de M. R. Arnault comme Commis titulaire . 550
— de M. Poulmaike comme Garçon de Laboratoire titulaire . 550
— de M. Michard comme Gardien de Galerie stagiaire . 550
— de M. Laurent comme Gardien de Ménagerie stagiaire . 550
Admission à la retraite de MM. Paul (Em.), Garçon de Laboratoire et Geffroy,
Gardien au Musée du Trocadéro . 550
Nomination de MM. Théveneau et Dupouy comme Jardiniers permanents
stagiaires . - . 550
— de MM. Mobellon et Césard comme Jardiniers auxiliaires permanent sta¬
giaires . 550
Congés accordés à MM. G. Ranson, Assistant et O. Caille, Jardinier en chef. . 550
Bourses de Stage allouées à MUe Friant et Mme Nouvel . 550
— de Doctorat allouées à M. Duché, Mlle Caillêre, M. Feldmann, Mme Tro-
CHAIN, Mlle POBÉGUIN, M. AUBERT DE LA RÜE . . . 550
— de Voyage allouées à MM. Thomas et Reznik . 550
Présentation d’ouvrages par MM. Ch. Gravier, à. Guillaumin et J. Berlioz.
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque . 551
Communications :
A. Lacroix. Notice nécrologique sur le Colonel Azéma . 552
Mlle E. Basse. Exposé succinct des résultats essentiels de la mission E. Basse,
1930 (Sud-Ouest de Madagascar) . 554
L. Roule. Répertoire succinct des Musées publics régionaux à collections
d’histoire naturelle de l’Académie de Paris . 556
R. Anthony. « Une queue multiple de Procyon » [Figs] . 562
R. Anthony et MUe F. Coupin. Tableau résumé d’une Classification générique
des Primates fossiles et actuels . 556
H. Neuville. De certaines particularités dentaires des Suidés [Figs] . 570
MUe M. Friant. Une incisive déeiduale d’Éléphant anormalement développée
[Figs.] . 576
J. Botab. ÉtudeB sur le tronc collatéral thoracique du sympathique chez les
Singes [Figs.] . 579
E. Bourdelle. Mammifères et Oiseaux des Colonies françaises représentées
en 1931 à la Ménagerie du Muséum national d’histoire naturelle . 586
P. Mathias. Sur le Loir [Glis glis (L.)] et le Lérot [Eliomys quercinus L .] . 602
( Voir la suite à la page 4 de la couverture).
F. Angel. Note sur des exemplaires vivants de Bufo superdliaris Boulenger,
de l’Afrique équatoriale . 606
A. Hustache. Nouveaux Zygopini de la Guyane française . 608
E. Fleutiaux. Les Anchastus de la région Malgache (Coléoptères Élatérides). 611
E. de Breuning. Cinq nouvelles formes de Carabini . . 620
L. Chopard. Mission Saharienne Angiéras-Draper, 1927-1928 : Dermaptères
et Orthoptères . 624
J. Risbec. Sur le comportement de Phthorimœa operculella Zell. en Nouvelle-
Calédonie . 630
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. Sur la forme singulière des soies simples obser¬
vées chez des Néréidiens sexués des côtes d’Annam [Fig.] . 634
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. Sur la détermination des formes sexuées des
Néréidiens . 636
M. André. Crustacés Décapodes provenant de l’Institut Océanographique de
Nha-Trang (Annam) . 638
F. Grandjean. Observations sur les Oubates (2® Série) [Figs.] . 651
L. Berland. Sur quelques Araignées envoyées de la Nouvelle-Calédonie par
M. Risbec [Figs.] . 666
A. Billard. Hydroides de Mauritanie [Figs.] . 673
F. Gagnepain. Treize Orehidacées nouvelles d’Indo-Chine . 679
Mlle A. Camus. Fagacées nouvelles de l’Asie orientale . 688
H. Perrier de la Bathie. Un Aloe nouveau de Madagascar . 692
J. Trochain. Sur l’anatomie du fruit de Commelina Forskalæi Vahl [Figs]. 694
P. Dop et Mme J. Trochain-Marquès. Les Vaccinium du groupe Dunalianum
en Indo-Chine . 698
J. Groves. Notes sur les Charophytes récoltées par le Prof. Aug. Chevalier
en Afrique Occidentale . 700
L. et J. Morellet. Contribution à l’étude de la faune des Sables moyens d’Au-
vers . 702
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages . 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages . 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages . 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.