2° Série, Tome 40
Numéro 1
Aimée 1968
Paru le 15 Octobre 196S,
SOMMAIRE
Pages
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1967 . 5
Travaux faits dans les laboratoires et accroissement des collections du Muséum en 1967 . 7
Communications :
J. P. Gasc. Morphologie des hémîpénis chez Vipera ursinii ursinii (Bonaparte) et discussion
biogéographique sur la répartition des espèces du genre Vipera en Europe occidentale.. 95
J. P. Gasc & J. Gourmain. Les motifs dominants dans la disposition des plaques céphaliques
chez Vipera aspis . 102
H. Bertrand. Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région éthiopienne : Congo
belge et Ruanda-Urundi {1957-1959) . 108
H. Bertrand. Larves de Coléoptères aquatiques recueillies par M. G. Marlier dans le Congo
oriental . 119
F. S. Lukoschus. Psorergates desmanae sp. nov., eine neue Krâtzmilbe von Galemys pyre-
naicus (Psorergatidae : Trombidif ormes) . 125
R. P. Sreenivasa-Reddy. Contribution à la connaissance des Scorpions de Plnde. 3. loma-
chus punctulatus Pocock, 1897. (Scorpionidae, Ischurinae) . 132
V. ViTALi-Di Castri. Austrochthonius insularis, nouvelle espèce de Pseudoscorpions de l’Archi¬
pel de Crozet (Heterosphyronida, Chtoniidae) . 141
D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes
Brachyoures. V. Établissement d’un caractère évolutif : l’articulation ischio-mérale des
chélipèdes . 149
M. Cauquoin. Mollusques récoltés par M. Hoffstetter sur les côtes de l’Équateur et aux Iles
Galapagos. — Tellinidae . 167
M. C. Durette-Desset. Les systèmes d’arêtes cuticulaires chez les Nématodes Héligmosomes.
IIL — Étude de sept espèces parasites de Rongeurs néarctiques et rétablissement du genre
Heligmosomoides Hall, 1916 . 186
J. C. Quentin. Description de Citéllina sp., Oxyure de Marmotte d’Amérique du Nord . 210
J. L. d’Hondt. Gastrotriches et Halammohydrides des côtes flamandes et picardes . 214
L. Ginsburg. Les Mustélidés piscivores du Miocène français . 228
R. Moreau. Matériaux pour l’étude pédologique et microbiologique des sols alpins. III. Étude
d’humus bruts par inoculation de suspensions-dilutions dans les milieux de Lochhead. . . . 239
J. M. Turmel. Le potentiel d’oxydo-réduction de quelques mares de la Forêt de Sénart . 254
Bull. Mus. Hist, nat., Paris, 40, n® 1, 1968, pp. 1-260.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
2® Série.
.NATIONAL
NATUHKLLE
- Tome 40
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1968
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5®
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1968. — N» 1.
4836 RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 novembre 1967
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
l-ISTK DES CORRESPONDANTS
DU
MÜSÉDM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1967
Bolloré (Gwenn-Ael), présenté par MM. les Professeurs Vachon et Anthony.
M. G. A. Bolloré, industriel à Quimper, est passionné par tout ce qui touche à
la vie dans les océans. Il a réuni une grande collection d’animaux marins qui proviennent
de ses propres récoltes ou lui ont été procurés par les pêcheurs. Cette collection comprend
en particulier de très nombreux Crustacés formant un ensemble que pourraient envier
beaucoup de musées nationaux.
L’intérêt qu’il porte à la faune marine s’est concrétisé par la création près de Quim¬
per d’un remarquable musée océanographique, ouvert au public, où sont présentées
ses collections et qui comporte également des laboratoires mis à la disposition des
biologistes. Dans ce musée, s’est tenue l’an dernier une réunion du Groupe d’Études
carcinologiques à laquelle participaient plusieurs membres du personnel du Muséum.
M. Bolloré a également enrichi nos collections en nous offrant de très intéressants
spécimens et sa nomination comme Correspondant apparaît comme tout à fait justi¬
fiée.
Garzoni (Jean), présenté par M. le Professeur Vachon.
Depuis 1964, M. Jean Garzoni collecte régulièrement les Arachnides et les Myria¬
podes dont il fait don au Laboratoire des Arthropodes. En 1964, il a parcouru le Sahara,
le Tassili ; en 1965, le Maroc et le Sud algérien ; en 1966 et 1967, le Sud tunisien et les
— 6 —
Massifs sahariens ; en 1968, il projette de faire des chasses de Dakar à Agadir par les
pistes mauritaniennes et de visiter le Tihesti et la Tripolitaine.
Plusieurs centaines de Scorpions dont certains appartiennent à des espèces très
rares, grâce à ses dons, font partie des collections nationales. De nationalité suisse,
M. Garzoni possède à Lausanne, Buissonnet 75, un vivarium et ses expositions con¬
naissent un réel succès qu’apprécient les scientifiques et les pédagogues. C’est un natu¬
raliste fort connu des Musées suisses et un collecteur très adroit et très efficace tout
autant pour les Arachnides que pour les Reptiles et les Rongeurs ; il rend service avec
beaucoup de dévouement, de désintéressement et je serais heureux que le titre de
Correspondant lui soit décerné. Nous lui exprimerions ainsi notre gratitude.
Angelier (Eugène), présenté par M. le Professeur C. Del.amaree Deboutte-
VILLE.
Le Professeur Angelier, est Professeur titulaire à la Faculté des Sciences de Tou¬
louse, et successeur de M. Albert Vandel.
Au début de sa carrière, en tant que chercheur du Centre National de la Recherche
Scientifique, il a été affecté au Laboratoire de Zoologie du Muséum National, sous la
direction du Professeur Louis Page. Il était donc organiquement rattaché au Muséum
National d’Histoire Naturelle pendant plusieurs années. Au même moment, il fai¬
sait sa thèse au Laboratoire Arago à Banyuls-sur-Mer. Cette thèse était le premier
travail français sur la faune interstitielle des sables submergés en eau douce. M. Ange¬
lier basait ses études principalement sur les Acariens. Il s’agit donc d’un écologiste
et d’un acarologiste.
Sur le plan écologique, les recherches de M. Angelier s’insèrent dans l’ensemble
relativement vaste maintenant des recherches françaises sur la biologie des eaux inter¬
stitielles marines ou continentales. Il fut l’un des pionniers de ces recherches.
Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse, M. Angelier fait beaucoup pour
le développement des recherches souterraines, en liaison très étroite avec Moulis et
avec la Chaire d’Écologie générale du Muséum National à Brunoy.
Enfin, Directeur du Laboratoire d’Oredon et Directeur de la Réserve de Néouvielle,
M. Angelier, en tant que responsable scientifique, a orienté le développement des
recherches écologiques en haute montagne et a œuvré pour la conservation de la nature,
bien avant la création récente du Parc National des Pyrénées occidentales.
Indépendamment du fait que M. Angelier a toujours travaillé en liaison très étroite
avec le Muséum National, son orientation scientifique s’inscrit exactement dans la
tradition de notre Maison. Il nous a fourni des collaborateurs parmi les meilleurs et
il a participé régulièrement à nos entreprises sur le terrain. C’est pourquoi j’aimerais
que le Professeur Angelier soit nommé officiellement Correspondant du Muséum.
Louis (Pierre), présenté par M. le Professeur J. -P. Lehman.
M. Pierre Louis a, par ses fouilles dans la région de Reims, enrichi considérablement
les collections de fossiles du Tertiaire champenois, aussi bien Invertébrés que Verté¬
brés. Ces échantillons dont beaucoup sont uniques au monde ont toujours été mis
par M. Louis à la disposition des chercheurs ; il a de plus fait don au Muséum de nom¬
breux spécimens, types de nouveaux genres et de nouvelles espèces. Il travaille en
association étroite avec un chercheur de l’Institut de Paléontologie du Muséum,
M. Donald Russell, Chargé de recherches au C.N.R.S., et M. Thaler, Maître de Confé¬
rences de paléontologie à l’Université de Montpellier.
M. Louis a découvert dans la région rémoise plusieurs nouveaux gisements de Mam¬
mifères fossiles. Auteur d’une douzaine d’articles scientifiques parus depuis 1958,
il est membre de la Société Géologique de France et de la « Society of Vertebrate Paleon-
tology ». Il a participé en 1966 à la mission paléontologique du Laboratoire Associé
n“ 12 du C.N.R.S. au Niger. En raison de son zèle, de son efficacité, de sa compétence
— 7 —
et de l’aide qu’il a apportée à notre Maison, M. Louis mérite pleinement d’être nommé
Correspondant du Muséum.
Stout (Mylan), présenté par M. le Professeur J. -P. Lehman.
Le Professeur Mylan Stout, de l’Université de Nebraska, à Lincoln, est un éminent
spécialiste des Rongeurs oligocènes et miocènes, nombreux dans les Mauvaises Terres
de Withe River ; il est plus spécialement renommé pour ses recherches concernant
les Castoridés. Il est venu plusieurs fois dans notre pays et a travaillé à l’Institut de
Paléontologie du Muséum.
Grâce à M. Stout, M. Lavocat a pu recueillir dans les Mauvaises Terres du Nebraska
une importante collection de Mammifères oligocènes destinée aux collections de notre
Muséum. M. Stout a guidé pendant trois mois sur le terrain M. Lavocat, lui faisant
connaître de nombreux gisements dont l’emplacement n’est pas en général divulgué.
Les fossiles envoyés au Muséum, après cette mission, par les soins de M. Stout, se sont
avérés être non seulement ceux que M. Lavocat avait lui-même trouvés, mais aussi
d’autres pièces provenant des récoltes mêmes de M. Stout.
Le Muséum a donc en la personne de M. Stout un ami sincère et particulièrement
efficace. L’attribution du titre de Correspondant du Muséum à M. Stout consacrerait
la gratitude de notre Maison à son égard.
Christiaens (J.), présenté par M. le Professeur E. Fischer.
M. J. Christiaens, Hasselt, Helgique, est un amateur qui a entrepris d’effectuer
une monographie d’une famille particulièrement difficile de Mollusques Gastéropodes
marins, celle des Patellidae. Comme il exécute ce travail sous ma direction, je puis
me porter garant de son caractère de ténacité dans son entreprise. Il a déjà donné
plusieurs notes au Bulletin du Muséum et, fait essentiel, il effectue les voyages voulus,
non seulement pour travailler dans de bonnes conditions au Muséum, mais pour visiter
les collections étrangères et surtout pour observer et récolter sur le terrain, en France,
à Madère, aux Açores. Il est un précieux collaborateur pour l’une de nos tâches scien¬
tifiques.
Bienzanko (Ceslo de), présenté par M. le Professeur A. S. Balachowsky.
M. Ceslo de Biezanko ^ envoie gracieusement au Laboratoire d’ Entomologie depuis
1954 plusieurs colis chaque année contenant des insectes de tous ordres, principale¬
ment Lépidoptères. A signaler particulièrement les familles suivantes : Papilionides,
Lycenides, Nymphalides, Arctiides, Noctuides, Pyralides. Y joint parfois des graines
de plantes brésiliennes, qui ont été transmises au Service des Cultures.
Ces insectes portent toujours l’indication de la localité de récolte et la plupart sont
accompagnés d’une étiquette de détermination. Près d’un millier d’insectes nous
parviennent ainsi chaque année.
Je propose donc la nomination de M. de Biezanko comme Correspondant du Muséum.
Rectification.
Sur la liste des Associés du Muséum national d’Histoire naturelle nommée en 1966
(Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39, n° 1, 1967, p. 6) figurent par erreur MM. A. Bou¬
quet, M. Peltier et J. -F. Terrasse qui, en réalité, ont été nommés Attachés.
1. Professer Catedratico da Escola de Agronomia « Eliseu Maciel, Universitas Agriculturae, Edi-
ficio Palacio do Gomercio, apto. 501, Cx. Postal 15, Pelotas (R. G. S.), Brésil ».
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT l’année 1967.
SOMMAIRE
Laboratoires :
Anatomie comparée . 9
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée de l’Homme). . 10
Préhistoire . 18
Zoologie : Mammifères et Oiseaux . 19
Éthologie des Animaux Sauvages . 23
Zoologie : Reptiles et Poissons . 24
Entomologie générale et appliquée . 26
Zoologie : Arthropodes . 32
Laboratoire d’étude et de recherches sur les Arthropodes irradiés . 36
Malacologie . 38
Zoologie : Vers . 39
Station de Parasitologie expérim. et comp. de Richelieu . 41
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée (Éc. Prat. des
Hautes Études) . 41
Pêche Outre-Mer . 42
Laboratoire de Biologie des Cétacés (É.P.H.É) . 42
Biologie des Invertébrés marins . 42
Physiologie générale et comparée . 43
Paléontologie . 44
Laboratoire de Paléontologie (É.P.H.É.) . 47
Laboratoire de Micropaléontologie (É.P.H.É.) . 48
Phanérogamie . 49
Laboratoire de Botanique phanérogamique tropicale (É.P.H.É.) . 55
Centre national de Floristique du C.N.R.S . 55
Laboratoire du Muséum à Biarritz . 56
Cryptogamie . 57
Biologie végétale appliquée . 61
Laboratoire de Palynologie (É.P.H.É.) . 62
Service des Cultures . 63
Ethnobotanique . 64
Écologie générale . 66
Biophysique . 76
Géologie . 76
Minéralogie . 77
Physique appliquée . 79
Océanographie physique . 80
Chimie appliquée aux corps organisés . 81
Bibliothèque Centrale. — Périodiques inscrits en 1967 . 83
— 9 —
Anatomie comparée.
J. Anthony, Professeur. — Art dentaire et recherche scientifique. Rev. Fr. Odonlo-
stomat., 14, n° 5, 1967, pp. l&l-nQ.
— et R. Fenart. — La mandibule des Singes platyrhiniens. Données ostéométriques
et orientation vestibulaire. Ann. Paléont. (Vertébrés), 53, fasc. 2, 1967, pp. 201-
234, 8 fig.
— et D. Robineau. — Le cercle céphalique de Latimeria chalumnae. C. R. Acad. Sci.
265, 1967, pp. 343-346, 1 fig.
— et D. Robineau. — Branchies et artères branchiales de Latimeria chalumnae
(Poisson coelacanthidé). C. R. Acad. Sci., 266, pp. 375-378.
J. Lessertisseur, Maître de conférences, sous-directeur. — L’angle ilio-sacré des
Reptiles aux Mammifères. Son interprétation, son intérêt paléontologique.
Colloque intern., a Évolution des Vertébrés » C.N.R.S n° 163, Paris, 1966
(1967), pp. 475-482,, 4 fig., 1 pl. h.-t.
— Voir F. K. JouFFROY.
R. Saban, Maître de conférences, sous-directeur. — Réflexions anatomiques sur la
plaquette de la « Femme au Renne » (Laugerie basse. Magdalénien IV). Bull.
Soc. Préhisl. Fse, 1967 (séance du 23 février), 64, a° 1, pp. 131-142. 6 fig.
— , X. Khunson et R. Chawaf. — La musculature intrinsèque de la langue chez les
Primates. In : Starck (D. D.), Primatologenkongress. Stuttgart, G. Fischer
Verlag, 1967, pp. 90-107 , 22 fig.
J. P. Gasc, Assistant. — Lézards Apodes. Science et Nature, n° 82, 1967, pp. 17-21,
12 fig.
— , Un cas particulier de l’adaptation à la vie souterraine : le Lézard serpentiforme
Dibamus Duméril et Bibron. C. R. Acad. Sci., 265, 1967, pp. 41-43, 1 fig.
— , Introduction à l’étude de la musculature axiale des Squamates serpentiformes.
Mém. Mus. nat. Ilist. nat., sér. A, 48, 2, 1967, pp. 69-125, 46 fig., pl. I-IV.
— , Retentissement de l’adaptation à la locomotion apode sur le squelette des Squa-
males Colloque intern. « Évolution des Vertébrés », CN.R.S. n° 163, Paris, 1966
(1967) pp. 373-394, 16 fig.
— et G. Billaud. — Le plus petit serpent venimeux de France, la vipère d’Orsini.
Science et Nature, n® 84, 1967, pp. 18-23, 11 fig.
M. Gaspard, Assistant. — Remarques sur le problème du « Rapport de convenance »
et de 1’ « Indépendance relative » des constituants de l’appareil masticateur
chez les Mammifères. Actualités odonto-stomatol., n° 76, 1966, pp. 377-426,
49 fig.
• — , « L’indépendance relative » et « l’étroite solidarité » des constituants de l’appareil
masticateur : ces deux faux-problèmes. Rev. Fr. Odonto-stomatol., n° 3, 1967,
pp. 521-528, 8 fig.
— , Le problème de la « solidarité des constituants de l’appareil masticateurs » à la
lumière des acquisitions récentes de myologie fonctionnelle. Ibid., n° 4, 1967,
pp. 785-804, 14 fig.
R. JuLLiEN, Assistant. — Les deux types d’innervation de la jambe chez les Lacerti¬
liens. Bull. Mus. nat. Ilist. nat., 2® sér., 38, n° 6, 1966 (1967), pp. 767-778, 3 fig.
— Musculature du membre antérieur chez les principaux types d’insectivores. Mém.
Mus. nat. Ilist. nat., Sér. A. 48, 1, 1967, pp. 1-68, 35 fig., pl. I-IL
— 10
D. Robineau, Assistant. — Voir J. Anthony.
F. K. JouFFROY, Chargée de recherches au C.N.R.S., et J. Lessertisseur. — Corréla¬
tions musculo-squelettiques de la ceinture scapulaire chez les Reptiles et les
Mammifères. Remarques sur un problème de paléomyologie. Colloque intern.
« Évolution des Vertébrés » C.N.R.S., n° 163, Paris, 1966 (1967), pp. 453-473,
13 fig.
J. Gourmain, Chargé des fonctions d’Assistant. — Le plexus lombo-sacré chez les
Primates. J. Hirnforschung, 8, n° 4, 1966, pp. 315-341, 11 fig.
— Le plexus lombo-sacré de quelques Mammifères non-Primates. Mammalia, 31,
n» 1, 1967, pp. 148-155, 7 fig.
S. Lécuru (Mil®), Stagiaire de recherches au C.N.R.S. — Myologie et innervation du
membre antérieur des Lacertiliens. Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. A, 48, 3,
1967, pp. 127-215, 70 fig.
G. Moncomble. — Morphologie de la mandibule des Singes platyrhiniens. Comparaison
avec celle des autres Primates. Thèse Méd., Nancy, 1967, 108 p., 20 fig.
G. Mongeaud (Mil®). — Contribution à Tétude de l’innervation des muscles du membre
inférieur chez les Oiseaux (Carinates et Impennés). Diplôme d’Études supérieures.
Dact., 1967, 66 p., 33 fig.
P. PÈLERIN. — Participation du sphénoïde à la constitution de l’orbite chez l’Homme
et les Anthropomorphes. Thèse méd., Nancy, 1967, 95 p., 12 pl.
J. R. ScHLUMBERGER et Ch. MiCHEAu. — Carrefour aéro-digestif du Toupaye. Bull.
Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 39, n° 2, 1967, pp. 254-259, 2 fig.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme)
J. Millot, Professeur, Membre de l’Institut. — Ethnographie japonaise et XI® Con¬
grès du Pacifique. Objets et Mondes, Revue du Musée de l'Homme, 7, fasc. 1,
1967, pp. 51-66, 17 fig.
— L’Académie et les Découvertes Anatomiques, Troisième centenaire Académie des
Sciences, 1666-1966, pp. 219 à 230, 3 fig., Paris, Gauthier-Villars, 1967.
V. Vallois, Professeur honoraire. — Les races humaines, 7® éd. ; coll. « Que Sais-je ?
Presses Universitaires de France, Paris, 1967, 128 p., cartes, diag.
— Science files : Anthropology, in Science Year, Chicago, 1967, pp. 243-270.
— Préface à P. Marquer. — Morphologie des races humaines, Paris, 1967, pp. 5-6.
— Il n’y a pas d’Australopithèque à Ubeidiya. L'Anthropologie, 71, 1967, pp. 189-191.
— La réapparition du crâne de Moustier. Ibid., 71, 1967, 191 p.
R. Gessain, Professeur sans chaire. — Sénégal Oriental 1966. Objets et Mondes, Revue
du Musée de l’Homme, 7, Fasc. 1, 1967, pp. 67-78, 13 fig.
— Angmassalik, trente ans après, évolution d’une tribu eskimo dans le monde moderne-
Ibid., 7, Fasc. 2, 1967, pp. 133-157, 19 fig.
— Makut mon frère, fils de mon fils, noms réincarnés, parenté et prestations. Sciences,
49-50, mai-août 1967, pp. 34-42, 5 photos, 3 fig.
F. Girard (M^*®), Sous-Directeur. — Les Gens de l’Igname (Les Buang de la vallée
du Snake, District de Morobé, Nouvelle-Guinée). J. Agric. Trop. Bot. Appl.,
41, n® 8-9, pp. 287-338, 8 pl.
— Notices du catalogue de l’exposition « Arts primitifs dans les ateliers d’artistes »,
(Océanie), Société des Amis du Musée de l’Homme, Paris, 1967, 40 pl.
— 11 —
s. Thierry (M™®), Maître-Assistant. — - Un jeu de cartes indien. Objets et Mondes,
Revue du Musée de l’Homme, 7, fasc. 2, 1967, pp. 121-132, 21 photos.
— Notices du Catalogue de l’Exposition « Arts primitifs dans les Ateliers d’ Artistes »
(Asie), Société des Amis du Musée de l’Homme, Paris, 1967, 2 pl.
S. Arnette Assistante. — Musée de THomme, Documentation élémentaire de
Préhistoire. Arts et Techniques nouvelles, Frazier, Paris, 1967, 17 p., 20 fig.
— et J. D. Peek. — Le bouchon do pierre de Guiry. Bulletin Archéologique du Vexin
français, 2, 1966 (1967), pp. 33-37, 1 plan, 2 fig.
T. Battesti (M”®), Assistante. — Florilège de la libre déclamation (Analyse de la poésie
iranienne contemporaine dans son contexte social et traduction de 40 poèmes).
Horizons Franco-Iraniens, Nicea, 3® année. Mars-avril 1967, 20 p.
J. Delange (M“i®), Assistante. — Arts et peuples de l’Afrique Noire, coll. Bibliothèque
des Sciences humaines, Gallimard, Paris, 1967, 273 p., 190 pl., 1 carte.
— Notices du catalogue de l’exposition Arts Primitifs dans les ateliers d’artistes (Afrique
Noire), Société des amis du Musée de l’Homme, Paris, 1967, 83 pl.
— et M. Leiris. — Voir Leiris.
— M. de Fontanes (M™®), Assistante. — C. R. : Janina Orynzina. O Sztuka Ludowa
spodzielnia wydawnicza. Varsovie, 1965, 308 p. In ; Revue des Arts ff* Tradi¬
tions Populaires, Paris, 15, n® 2, (1967), pp. 181-182.
— C. R. : Il Folklore. Tradizioni, vita e arti popolari, testo a cura di Paolo Toschi.
Edition Conosoi ritalia,Tourtng Club Italiano, Milano, Vol. 9, 1967, 96 p.,
112 fig., 300 photos. In ; Ibid., Paris, 15, n°®, 3, 4, pp. 330-331.
P. Reichlen (M™®), Assistante. • — ■ L’Anthropologie physique (section Y : code et
fiches) in : Projet d’une bibliographie américaniste analytique et codée. Société
des Américanistes, Paris, 1967, pp. 75-108, 2 planches.
M. SiMONi (M™®), Assistante. — Notices du catalogue de l’exposition « Arts primitifs
dans les ateliers d’artistes », (Amérique), Société des Amis du Musée de l’Homme,
Paris, 1967, 34 pl.
— La femme dans l’Amérique précolombienne. Histoire mondiale de la femme, Nou¬
velle Librairie de France, Paris, 1967, pp. 503-558, 12 pl.
— et J. Galarza. — L’Ethnohistoire (section P : code et fiches), in : Projet d’une
bibliographie américaniste analytique et codée. Société des Américanistes, Paris,
1967, pp. 65-70.
G. Taurelle (M“i® Dournon), Assistante, et S. Arom. — Culte des jumeaux chez
les Ali de République Centrafricaine. Encyclopédie des musiques sacrées, Laber-
gerie, Paris, 1, 1967, pp. 92-99, 7 photos.
— Rituel de guérison chez les Ngbaka-Mandjia de République Centrafricaine. Ibid., 1,
pp. 100-104, 5 photos.
— Culte des jumeaux chez les Ali et Rituel de guérison chez les Ngbaka-Mandjia.
Disque 45 tours, 17 cm, faces A et B. Ibid., documents sonores, 4.
— La musique des Pygmées Ba-Benzelé, Anthologie de la musique africaine. Collection
U.N.E.S.C.O., 1 disque 33 tours, 30 cm, notice Français- Anglais- Allemand,
20 p., 11 photos, 2 cartes.
E. Vernier, Assistant. — Les cannes cérémonielles de Madagascar. Objets et mondes.
Revue du Musée de l’Homme, 7, fasc. 4, pp. 247-254, 5 illust.
O. Vivier (M^i®), Assistante. — Ethnomusicologie. Objets et Mondes, Revue du Musée
de l’Homme, 7, fasc. 2, 1967, p. 162.
R. Hartweg, Assistant. — Enquêtes dentaires chez les Esquimaux Canadiens, Inter-
Nord, Paris, n® 9, mars 1967, pp. 222-226.
— 12
— Deux missions dans l’Arctique canadien. J. Soc. des Américanisles, Paris, 55, 2,
1966 (1967), pp. 644-645.
— Bibliographie des travaux de biologie générale, d’anatomie et de physiologie des
Vertébrés, Invertébrés et Protozoaires. Bull. Signalétique du C.N.R.S., Paris,
n» 11 et 12 (1966), n° 1 à 10 (1967).
— et F. Theinen. — Ossements anciens de M’Daga. Etudes et Documents Tchadiens,
Fort-Lamy, série A, n“ 2, 1967, pp. 35-59, 1 fig., 2 pl. h.-t.
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Guimet, P.U.F., Paris, 72, 1967, I-X, 303 p, 9 photos.
P. Marquer (MH®), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Morphologie des races
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Dahomey. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 5, fasc. 4, 1967, pp. 279-
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pp. 11-22.
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J. Galarza, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Glyphes et attributs chrétiens
dans les manuscrits pictographiques mexicains du xvi® siècle : le Codex Mexi-
canus 23-24, J.S.A.P., 55, n° 1, Paris, 1966, pp. 7-42, 2 photos, 5 pl., 4 tableaux.
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— Archéologie et Ethnographie en Océanie. Port Vila, 1967, ronéotypé.
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C. Pelras, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Lamak et tissus sacrés de Bali.
Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 7, fasc. 4, 1967, pp. 255-278,
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M. de Langle (M'i®), Secrétaire Principale au C.N.R.S. — Voir D. Champault (M™®).
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A. Leroi-Gourhan, Professeur à la Sorbonne. — Les mains de Gargas. Essai pour
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E. DE Dampierre, Sous-Directeur d’Études (E.P.H.E.), Maître de conférence à la
Faculté des Lettres de Nanterre. — Un ancien royaume Bandia du Haut-Ouban-
gui (Thèse principale pour le doctorat es lettres, présentée à la Faculté des Lettres
de l’Université de Paris) ; coll. Recherches en Sciences humaines, Plon, Paris,
1967, 601 p., 12 ill., 3 fig., 1 carte.
F. Hours, Professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. — Voir J. Chavail-
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do Nordeste de Angola, coll. Subsidios para a historia, Arqueologia e etnografia
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(Diamang), Lisbonne, 1966, 347 p., 187 pl. et fig., 1 carte.
M. J. Béraud-Villars, Melle, Administrateur de la Société des Amis du Musée de
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du Musée de l’Homme, 7, fasc. 1, 1967, pp. 79-82, 4 fig.
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— Musique traditionnelle d’Ethiopie, 1 disque 30 cm, 33 tours. Collection du Musée
de l’Homme, Vogue, 1967.
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médecins empiriques (Bolivie), J.S.A.P., Paris, 55, n” 1, 1966, pp. 153-200.
Principales Collections reçues ;
a) Pièces de collection :
Département d’Afrique blanche et Proche-Orient : Broderies anciennes du Maroc
(Don M^'® Jouin). Importante collection de vêtements anciens (Don Dr. Crou-
zet). Sacs de selle touareg, beaux exemplaires du travail du cuir (Don M™® Sous-
telle). Pièces anciennes d’ethnographie palestinienne (Mission J. Chelhod).
Importante collection d’objets d’Irak et de Syrie : mobilier, vêtements, bijoux,
images populaires, objets de culte (Mission D. Champault). Tentures d’intérieur
maghrébin et beaux éléments de broderies (Achat Musée).
Département d’Afrique Noire : Un masque provenant des Songye, de la région
du Lomami, Congo-Kinshasa (Don Tishman), masque en bois polychrome d’un
grand intérêt plastique probablement utilisé lors des rites d’initiation des jeunes
gens ; Un masque-casque nommé « emboli » des Rakota du Gabon (Don Ker-
chache), également en bois polychrome et important plastiquement ; il est
porté lors d’une danse non rituelle au moment de la circoncision. Un masque
en bois à mâchoire articulée des Ogoni (Achat) et d’un haut de coifliure des
Koro, en bois et graines rouges, ont heureusement amélioré nos collections du
16
Nigéria. Un couvercle en bois d’une rare qualité, à motifs sculptés évoquant
un proverbe, provenant de la province de Cabinda Congo, a complété les collec¬
tions ethnographiques, donnant une image assez complète de la société hassari
Sénégal oriental (Mission R, et M. Gessain). Matériel complet de forgeron
haoussa. Niger (Mission N. Echard).
Département d'Amérique : Une colonne en calcaire, représentant le dieu de la mort,
civilisation Maya (Don de la Galerie J. Bûcher). 5 céramiques et un grand
masque cérémoniel des indiens Waura, d’Amazonie (achat). Une collection
ethnographique d’une trentaine de pièces, des indiens Choco de Panama (Don
de M”^® Arauz). Un coussin orné de quatre figurines en étoffe, provenant de la
côte sud du Pérou (Achat du Musée de l’Homme). 25 pièces d’archéologie Maya
(Don Julius Model). 2 têtes en céramique provenant du Costa Rica (Don
D. Wildenstein).
Département d'Asie : Un jeu de cartes de l’Inde et son coffret (achat) ; seize bijoux
marathes (achat) ; cinquante-et-une pièces de théâtre d’ombres de l’Inde,
figures en cuir découpé de Tanjore (achat) ; un grand coffre du Cutch (achat) ;
trente-six objets ethnographiques de Birmanie et de Thaïlande (don de Beau¬
vais) ; deux orgues à bouche du Laos et du Vietnam (don Tixier) ; trois-cent-
quatre-vingt-quinze jouets et objets votifs du Japon (achat de Berval) ; quatre-
vingt-trois objets anciens du Japon (don Ishii) ; vingt objets ethnographiques
de Mongolie (mission Hamayon) ; quarante-trois objets ethnographiques de
Kermân, Iran (don Rouholamini) ; une série de costumes et objets divers
iraniens (mission Battesti) ; une très importante collection systématique
d’Afghanistan (mission Dupaigne) ; une collection Tharu du Népal (mission
Macdonald) ; une collection népalaise en cours (mission C. Jest).
Département d'Ethnomusicologie : 40 instruments de musique d’Angola, d’Espagne,
de Timor, du Sénégal, du Viêt-Nam, des Philippines, du Niger, du Laos, de
Roumanie, d’Afhganistan, (dons ou missions de M. Lima, M^^® O. Vivier,
M”^® Clamagirand, M. Tixier, R. Gessain, D. Nardin, M^^® Echard,
P. Linhiavu, Musée de Bucarest, B. Dupaigne).
Département d'Europe : 32 jouets, Hongrie (Échange). 2 costumes de femme,
14 objets divers bois et métal, Grèce (Achat). 44 objets divers : ex-voto, marque
à pain de messe, couteau, peson, quenouille, navette..., Grèce (Mission M. de
Fontanès). 62 objets (de religion, œufs, récipients terre cuite, échantillons
botanique, Bulgarie (Mission M. de Fontanès). 92 objets (2 costumes de femme,
coiffures jeune homme, pièces d’ameublement, récipients de bois, icônes, œufs
de Pâques, cruches et assiettes terre cuite, sifflets, flûtes), Roumanie (Don
Muzeul de Arta Populara al Republicii Socialiste Romania). 17 objets : quilles,
outillage agricole, Suisse (Don Henri Reichlen).
Département de Madagascar : Manuscrit arabico-malgache et objets magiques
divers (Don Rusillon). Sandale du Sud (Don Maufray). Bracelet argent décoré
(Don Gernbôck). Crochet ancien en bois (Don Pascault). Fuseaux et boite
à briquet (Don Laigret) ; au total : 73 pièces.
Département d'Océanie : Vingt objets de Nouvelle-Guinée, des Iles Salomon et de
Polynésie comprenant notament un ensemble à bétel intéressant et des tapas
(Don J. Barrau). Un manteau de chef maori, Nouvelle-Zélande, en plumes
de Kiwi (Don de Monsieur l’Ambassadeur Gazel). Un couteau à bétel en argent
ciselé de Java (Achat). Une très belle collection de sculptures sur bois de la
côte Sud de Nouvelle-Guinée, dont un avant de pirogue et un oreiller, un grand
masque tressé et une parure de guerrier (Achat). Soixante-trois objets ethno¬
graphiques de Timor, comprenant des vanneries, des tissus et le matériel utilisé
pour la fabrication, des bijoux en argent et des objets servant au travail arti¬
sanal (Mission B. Clamagirand). Un grand ornement de chasseur de têtes de
— 17
Nouvelle-Guinée (Don du Dr. Braconier Leclerc). Deux collections des Phi¬
lippines comptant principalement des vanneries, des tissus, des armes et deux
anciennes sculptures sur bois (Achat et Don Nardin). Un ensemble de colliers et
pendentifs de Mélanésie et Polynésie ; certains sont sculptés de tiki (Don Lio-
tard).
Département de Préhistoire : Le département s’est enrichi de séries nouvelles,
surtout importante pour les éléments qu’elles nous apportent et qui faisaient
presque complètement défaut dans la plupart des cas : Tibesti, Oudinguer,
excellente série complétant les dons précédents, (Don Lhote). Cameroun; petites
séries enrichissant nos collections de cette région, très peu nombreuses (Don
G. SiEFFERMANN et Dr. P. Hinderling). Sicile, notre première série de cette
région (Don G. Navarra). Petits dons de G. Rolland et P. Colin, provenant
de leurs premières recherches dans la région parisienne et qui seront augmentés
par la suite. Excellente série, avec pièces remarquables récoltées à Cheyres (Suisse,
dans des gisements palafTitiques (Don H. Reichlen).
b) Enregistrements sonores :
a. Disques : 44 disque microsillon (33 ou 45 tours ; 30, 25 ou 17 cm) : 2 du Brésil
(don Vogue) ; 2 du Dahomey (éd. du Département) ; 1 du Japon (don J. Millot) ;
5 d’Afrique (don OCORA) ; 1 du Portugal (don Giacometti) ; 4 de Roumanie
(don M. Pop) ; 1 d’Iran (don Club Français du Disque) ; 1 d’Australie, 1 de la
Côte Nord-Ouest du Pacifique, 1 du Kurdestan, 1 de Colombie et Equateur,
1 de Terre-Neuve (don Ethnic-Folkways) ; 23 d’Afrique du Sud (achat C.N.R.S.).
b. Bandes magnétiques : 238 bandes magnétiques du Viêt-Nam, d’Iran, du Népal,
d’Australie, du Sénégal, du Niger, de Roumanie, du Brésil, d’Albanie, d’Afga-
nistan (dons, dépôts ou copiés de : P. Dournes, Ministère de la Culture et des
Arts d’Iran, de Chambure, C. Jest, Disques Elkin, Chemirami, G. Die-
TERLEN, Mil® Dupire, M. Dureuil, M. R. Vig, S. Gamelon, M. Sagan, B,
Dupaigne, m. Helffer).
c) Photographies :
La Photothèque du Musée de l’Homme s’est enrichie de 2.770 photographies
dont les collections Lanares, Pasteur Rusillon, Grandidier, Bastard
et Service Géographique de Madagascar (Ethnographie de Madagascar) —
Chauvicourt (pièces de monnaies de Madagascar) — Dournes : Sud Vietnam
(monuments funéraires) — Jest : Népal (habitat, lieux de culte et cérémonies
religieuses) — Tubiana : Tchad (danses zaghawa) — Girault : Bolivie (tissus)
— Foucault : Angola (types humains) — Tourisme Jordanien : Jordanie
(divers) — M. et M^® Barbet : Ile de Pâques (paysages et sculptures en pierre)
— photographies des objets de l’exposition « Arts Primitifs dans les Ateliers
d’Artistes » — Enregistrement des photographies d’environ 600 objets du
Musée dont : Anthropologie (crânes mexicains) — Objets de culte et accessoires
de lama et de chaman (Asie) Bétel — Préhistoire.
Diapositives couleur : collection P^ Millot (Mortain) — cartes à jouer (départe¬
ment d’Asie) — Statuettes de Côte d’ivoire (département d’Afrique Noire) —
Botanique.
Expositions :
« Arts Primitifs dans les ateliers d’artistes », 28 avril-31 octobre 1967. Exposition
réalisée par la Société des Amis du Musée de l’Homme et une contribution du
Ministère de l’Education Nationale, avec le concours de M”^® Alix de Roths-
2
— 18 —
CHiLD, de M. Evrard et de M. J. Béraud-Villars ; et la collaboration de
R. Falck, J. D. Bourdessol, Assistants au Service de Muséologie, de
M™®® J. Delange, E. Falck, M. Simoni, S. Thierry et de M'*® F. Girard.
Préhistoire.
L. Balout, Professeur. — Procédés d’analyse et questions de terminologie dans l’étude
des ensembles industriels du Paléolithique inférieur en Afrique du Nord. « Back-
ground to évolution in Africa », The University of Chicago Press, (1965), 1967,
pp. 701-735, 15 fig.
— Terminologie préhistorique et quaternaire. Bull. Assoc. franç. pour l’Et. du Quat.,
Paris, n° 2, 1967, pp. 103-111, 2 fig.
— Abbé A. Glory, L’Anthropologie, Paris, 71, n° 3-4, 1967, pp. 335-338.
— , P. Biberson et J. Tixier. — L’Acheuléen de Ternifine (Algérie). Gisement de
l’Atlanthrope. Ihid., 71, n® 3-4, 1967, pp. 217-238, 16 fig.
— L’Homme préhistorique et la Méditerranée occidentale. Bev. de l’Occident musulman
et de la Méditerranée, 3, (1967), pp. 9-29, 5 cartes.
— (sous la direction de). — Fiches typologiques africaines — • 2® et 3® cahier, fiches
33 à 96, A.M.G., Paris, 1967.
P. Biberson, Sous-directeur. — L’Abbé Breuil et le « Clacto-abbevillien » de Casa¬
blanca (Maroc). Revista de la Faculdade de Letras de Lisboa, série III, n° 9,
(1965), 1967, pp. 3-11.
— Notes sur le Paléolithique du Maroc méridional. Zephyrus, Salamanca, 17, (1966),
1967, pp. 5-29.
— Stratigraphical details on the Quaternary of Northwest Africa. In Background
to Evolution in Africa, The University of Chicago Press (1965), 1967, pp. 359-
364.
— Some aspects of the Lower Palaeolithic of Northwest Africa. In Background to
Evolution in Africa, The University of Chicago Press (1965), 1967, pp. tiitl-bnh.
— , L. Balout et J. Tixier. — L’Acheuléen de Ternifine (Algérie). Gisement de l’Atlan-
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Libyca, Anthrop., Préhist., Ethnogr., 14, (1966) 1967, pp. 255-278, 13 fig.
— Mission de recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Note prélimi¬
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— Observations de Laridés en Turquie. Oiseau et R.F.O., 37, 1967, pp. 243-245.
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P. Malzy. — La héronnière d’Alarobia (Tananarive). Oiseau et R.F.O., 37, 1967,
pp. 122-142.
— Les Flamants à Madagascar. Ibid., 1967, pp. 242-243.
R. Matthey. — Note sur la cytogénétique de quelques Muridés africains. Mammalia,
31, 1967, pp. 281-288, 6 fig.
J. L. Mougin. — Étude écologique des deux espèces de Fulmars. Le Fulmar atlantique
[Fulmarus glacialis) et le Fulmar antarctique [Fulmarus glacialoides) . Oiseau
et R.F.O., 37, 1967, pp. 57-103.
A. Richard et al. — Observations du Bec-croisé des Sapins Loxia curvirostra dans le
Boulonnais. Alauda, 35, 1967, p. 68.
B. ScHERRER. — Activités ornithologiques au col de la Golèze en 1966. Jean le Blanc,
6, 1967, pp. 29-58.
A. ScHiERER. — La Cigogne blanche [Ciconia ciconla) en Alsace de 1948 à 1966. Lien
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M. Tardif. — Nidification de Lanius senator dans le centre de la Sarthe. Oiseau et
R.F.O., 37, 1967, pp. 240-241.
— Présence de Hieraaëtus fasciatus dans le Nord de la Sarthe. Ibid., p. 241.
J. M. Thiollay. — Essai sur les Rapaces du Midi de la France. Alauda, 35, 1967,
pp. 140-150.
— Ecologie d’une population de Rapaces diurnes de Lorraine. Terre et Vie, 114, 1967,
pp. 116-184.
— Notes sur l’avifaune corse. Oiseau et R.F.O., 37, 1967, pp. 104-113.
— Quelques données sur le régime alimentaire des Éperviers, Autours et Faucons
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— Importants déplacements de Puffins cendrés en Méditerranée. Ibid., p. 240.
— La migration des Rapaces diurnes aux cols de Cou et Bretolet. Nos Oiseaux, 29,
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— Observations sur le Faucon d’Eléonore et quelques autres Rapaces des Baléares.
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L. Yeatman. — Pipit de Richard dans l’Oise. Oiseau et R.F.O., 37, 1967, pp. 145-146.
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Ouest. Le Courrier de la Nature. L'Homme et l’Oiseau, n® spécial, novembre 1967,
pp. 71-73.
Collections reçues :
Oiseaux de mer de Polynésie française. Mission J. L. Mougin ; oiseaux du Katanga,
Congo, don du D’’ Allard ; oiseaux du Sénégal, de Mauritanie et des îles du
Cap-vert, Mission R. de Naurois ; oiseaux du Brésil, collection de M. J. Hidasi ;
oiseaux d’Afrique du Nord, collection Choumovitch ; oiseaux du Kénya et
Tanzanie, coll. R. D. Charles ; oiseaux du Cameroun, Mission Chr. de Gre-
LiNG ; oiseaux des îles Crozet, Mission J. L. Voisin ; oiseaux du Pérou, coll.
C. Kalinowski ; oiseaux des Iles Désertas, Mission Chr. Jouanin et F. Roux ;
mammifères de Rép. Centrafricaine, Mission R. Pujol ; rongeurs. Missions
Petter et dons de M''® Duc, MM. Pujol, Matthey, Descarpentries, Bau-
CHOT. Primates du Gabon, don du P'' P. P. Grasse.
Ethologie des Animaux Sauvages.
J. Nouvel, Professeur, G. Chauvier, Sous-Directeur, L. Strazielle, Assistant. —
Rapport sur la mortalité et la natalité à la Ménagerie du .lardin des Plantes
pendant l’année 1965. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2® série, 39, n® 1, 1967,
pp. 103-116.
- — Rapport sur la mortalité et la natalité à la Ménagerie du Jardin des Plantes
pendant l’année 1966. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris 2® série, 39, n° 4, 1967, pp. 632-
646.
— , J. Rinjard, Sous-Directeur, P. Ciarpaglini, Assistant, G. Chauvier, L. Stra¬
zielle, Bordet et Collaborateurs. — Effets de quelques tranqui lisants et anes¬
thésiques sur les animaux sauvages. L Chlorhydrate de phencyclidine « Ser-
nylan » Parke-Davis = « Sernyl » = « Sernyvet ». 9® Symposium de Pathologie
des animaux sauvages, Prague, mai 1967.
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— G. Chauvier, L. Strazielle. — Effets de quelques tranquillisants et anesthésiques
sur les animaux sauvages. IL Fluoro-méthoxyl-phényl-pipérazine butyro-
phénone (« Sédalande » Delalande ; = 2 028 M. D. ; = Halo-anisone).
S® Symposium de Pathologie des animaux sauvages, Prague, mai 1967.
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rie du Muséum National d’Histoire Naturelle. Ibid., mai 1967.
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mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique de Paris pendant l’année
1965. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® série, 39, n“ 2, 1967, pp. 241-253.
- - Effectif, mortalité et natalité enregistrés au Parc Zoologique de Paris
pendant l’année 1966. Ibid., 2® série, 39, n° 4, 1967, pp. 615-631.
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pp. 194-205.
— Distribution selon le type de prélèvement des Aspergillus isolés chez des mammi¬
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M. Rlanc, Sous-Directeur, et F. d’Aubenton, Assistant. — Poissons Tétraodonti-
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561, 4 fig.
- Étude systématique et biologique de Wallagonia attu (Eloch-Schneider 1801)
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M. L. Eauchot, Sous-Directeur. — Poissons marins de l’Est Atlantique Tropical.
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nal d’Histoire Naturelle de Paris (Pisces, Beryciformes, Holocentridae). Ibid.,
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Ed. Hachette,
— 25 —
— et P. Fourmanoih. — Sur une collection de Poissons marins et de Reptiles pro¬
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39, n® 1, 1967, pp. 134-142.
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sér. Océanogr., 4, n® 1, 1966, pp. 137-158, 14 fig.
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Ibid., 2® sér., 39, n® 2, 1967, pp. 278-281, 1 fig.
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Biog. (Travaux de janvier-mars 1967), n® 380-382, octobre 1967, pp. 6-10.
— - Voir M. L. Bauchot.
— Voir F. d’Aubenton.
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ratus Rich. et problème du sang incolore des Chaenichthyiade, poissons des
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— Taxonomie numérique des Nototheniidae (Poissons, Perciformes). Bull. Mus.
Hist. Nat., Paris, 2® sér., 39, n® 3, 1967.
— et J. Spillmann. — Observations sur les éléments figurés du sang incolore de
Chaenichthys rhinoceratus Rich., poisson Téléostéen antarctique (Chaenich-
thyidae). Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2® sér., 38, n® 6, 1966, pp. 779-783, 1 pl.
— P. Arnaud et F. Arnaud. — Bibliographie générale de Biologie antarctique et
sub-antarctique (Cétacés exceptés). C.N.F.R.A., n® 18, 200 p., 1 carte.
J. Spillmann, Attaché de Recherches C.N.R.S. — Étude comparative des poissons
téléostéens des Genres Leucaspius et Phoxinellus (Pararhodeus) récoltés dans
les eaux douces françaises et grecques. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2® sér.,
39, n® 1, 1967, pp. 127-133.
■ — Sur l’identité spécifique des poissons-chats importés d’Amérique du nord et répandus
actuellement dans les eaux douces françaises. Ibid., 2® sér., 39, n® 2, 1967,
pp. 288-292.
— Voir J. C. Hureau.
Principales collections reçues :
Poissons : Congo (A. Stauch), Golfe de Guinée (G.T.S.), Japon (Son Altesse
Impériale le Prince Héritier du Japon), Mer Rouge (R. Ph. Dollfus), Tchad
(J. Daget), région de Pointe-Noire (Centre O.R.S.T.O.M.), côtes de France
(diverses stations biologiques).
Reptiles et Batraciens : Gabon (Knoepffler), Brésil (Petter), Guinée (Lamotte),
Tchad (Stauch), Congo (Crosnier).
— 26 —
Entomologie générale et appliquée.
A. S. Balachowsky, Professeur. — Un nouveau Diaspidini-Chionaspidina (Coccoidea)
de la République du Niger. (Gadaspis grassei n. sp.). Contr. Étude Cocc. Afr.
équ. et trop. 7® note. Ann. Soc. ent. Fr., N. S., 3, 3, pp. 619-623.
— Une espèce nouvelle de Fiorinia Targ. ifioccoidea-Diaspidini) vivant sur Palmier-
Dattier dans les oasis du Sud de l’Iran. Ibid., 3, 3, pp. 771-775.
— Un nouveau Diaspis Targ. {Diaspidini-Diaspidina) vivant sur Copalier dans le
Massif du Béna (Moyenne Guinée) [Diaspis uniglandulosus n. sp.) (en coll.
avec D. Ferrero). Contr. Étude Coccoidea Afr. équ. et trop. 8® note. Ibid.,
N. S., 3, 4, pp. 985-988.
— Un nouveau genre de Diaspidini-Chionaspidina [Coccoidea] de la forêt équatoriale
centrafricaine. [Heimaspis gen. nov. centrafricanus n. sp.) (en coll. avec D. Fer¬
rero). Contr. Étude Cocc. Afr. trop, et équ. 9® note, Cahiers de La Maboké,
5, 1, 1967, pp. 37-42, 1 pl.
— Un Nimbaspis Balachw. [Coccoidea-Odonaspidini] nouveau de la savane centra¬
fricaine. [Nimbaspis squamosus n. sp.) (en coll. avec D. Ferrero). Contr. Étude
Cocc. Afr. trop, et équ. 10® note. Bull. Inst. fond. Afr. noire, 29, A, 3, pp. 1021-
1025.
— Sur un Quadraspidiotus Mc. Gill. (Coccoidea-Aspidiotinï) nouveau de l’Afrique
équatoriale forestière. [Qu. centrafricanus n. sp.) (en coll. avec D. Ferrero).
Contr. Étude Cocc. Afr. trop, et équ. 11® note. Bull. Soc. ent. Fr., 72, mai-juin,
pp. 218-220.
— Renseignements sur les pertes en vue de l’élaboration de divers programmes agri¬
coles. Symposium F.A.O. sur les pertes causées par les ennemis des plantes cul¬
tivées, Rome 2-6 octobre 1967, 9 p. (PL ; CP/18).
L. Chopard, Professeur honoraire. — Une espèce nouvelle de Nocticola provenant
d’une grotte du Transvaal [Dictyoptères N octicolidae) . Bull. Soc. ent. Fr., 71,
1966, pp. 307-310.
— Les Staphylins commensaux des terribles fourmis légionnaires et leur extraordi¬
naire mimétisme. Science Progrès, La Nature, avril 1967, pp. 146-149.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Descar-
pentries. L. Orthoptères Gryllodea. Bull. Inst. fond. Afr. noire, 29, sér. A, 2,
pp. 758-776.
— Orthopterorum Catalogus. Gryllides, Fam. Gryllidae, subfam. Gryllinae. W. Junk,
La Haye, 1967, 211 p.
E. Seguy, Professeur honoraire. — Dictionnaire des Termes d’Entomologie, pp. 1-465.
Enc. ent., XLI, 1967. Éd. P. Lechevalier, Paris.
— Diptères Mélissotropes. Ann. Soc. ent. Fr., N. S., 3, 3, pp. 725-736.
J. Carayon, Sous-Directeur. — Un dortoir d’ Hyménoptères en Provence. Ibid., N. S.,
3, 3, pp. 743-755, 13 fig.
— Un Hémiptère Cimicidae nouveau d’Afrique Centrale. Bull. Inst. fond. Afr. noire,
29, sér. A, 4, pp. 1688-1694.
J. Bourgogne, Sous- Directeur. — Réflexions à propos d’une grande vente aux enchères.
Bull. Soc. ent. Fr., 71, 1966 (1967), pp. 239-240.
— Matériaux pour une révision du genre Oreopsyche [Psychidae). Alexanor, 5, pp. 73-80 ;
105-112 ; 149-160.
— Les Lépidoptères du Parc National. In « Le Parc National de la Vanoise », Chambéry,
1967, pp. 109-112.
— 27 —
— • Observations sur la préparation des Lépidoptères. Alexanor, 5, pp. 164-165.
M. Descamps, Sous-Directeur. — Pyrgomorphidae et Acrididae de Madagascar. Obser¬
vations biologiques et diagnoses (Orth. Acridoidea) (en coll. avec D. Wintre-
bert). Eos, 42, 1-2, pp. 41-263, 51 pl.
— - Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Descar-
PENTRiEs. 43, Orthoptères Eumastacidae. Bull. Inst. fond. Afr. noire, 29, A, 1,
pp. 295-317, 55 fig.
— Observations biologiques sur le Criquet pèlerin. (Schistocerca gregaria) et le Criquet
migrateur africain {Locusta migratoria migratorioides) au Tchad. L’Agr. trop.,
n° 6-7, pp. 641-662, 14 fig.
— Diagnoses de quelques Acrididae nouveaux de Madagascar. [Orth. Acridoidea).
Bull. Soc. ent. Fr., 72, pp. 89-104.
— Revue et diagnose préliminaire de quelques Pamphagidae et Acrididae d’Iran.
(Orth. Acridoidea). Ibid., 72, pp. 27-37, 6 pl.
— Un nouveau Stenomastax de Tanzanie. Ibid., 72, pp. 167-172.
— Faune de Madagascar XXVI, Pyrgomorphidae et Acrididae (en coll. avec Dirsh).
325 p.
P. C. Rougeot, Sous-Directeur. — L’année entomologique 1966. Alexanor, 5, 1,
pp. 11-18.
— Parnassius de France. Le Courrier de la Nature, N. S., 1-2, 1®'' et 2® trim. 1967,
pp. 11-16, 5 photos.
— Remarques sur les Apollons d’Espagne (Papilionidae) . Alexanor, 5, 2, pp. 81-86.
(en coll. avec P. Capdeville).
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
CARPENTRiEs. XLVI, Lcp. Attocidoe, 2® note. Description d’une espèce nouvelle
d’Orthogonioptilum. Bull. Inst. fond. Afr. noire, 29, 1, A, pp. 345-346.
— La dévastation de la Tourbière du Gué de la Chaux. L'Essor, hebdom. Roanne,
24.xi.67.
— Contribution à l’Étude de la Répartition de Parnassius Mnemosyne L. en France
(avec remarques de C. Eisner). Zool. Meded., 42, n° 16, pp. 163-165.
— Note sur une collection de Lépidoptères Attacides du Katanga. Lambillionea,
1-2, 1966, pp. 1-13, 4 fig. (en coll. avec V. Allard).
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— Nouveaux genres, nouvelles espèces d’Hémiptères Beduviidae africains. Ann. Soc.
ent. Fr., n. s., 3, 1, 1967, pp. 137-149, 6 fig.
— Notes synonymiques sur les Beduviidae africains. Bull. Inst. fond. Afr. noire,
29, A, 1967, 1, pp. 159-162.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
CARPENTRIES. XLVIII, Hémiptères Pyrrhocoridae. Ibid., 29, A, 1967, 1, pp. 370-
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n. s., 3, 2, 1967, pp. 327-379, 9 fig.
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A. Descarpentries). Ibid., 3, 2, 1967, pp. 471-492, 49 fig.
— 28
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— La Mante religieuse. Atlas, 10, 1967, pp. 48-57, 15 fig.
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Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 3, 2, 1967, pp. 509-513.
— Un nouveau Dorcadion de Grèce [Col. Cerambycidaé\ (avec S. Breuning). Bull-
Soc. ent. Fr., 72, 1967, pp. 37-39, 2 fig.
— Révision des Réduviides africains. II, Harpactorinae. Genre Nagusta Stâl. Bull.
Inst. fond. Afr. noire, 29, A, 2, 1967, pp. 657-694, 79 fig.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
CAHPENTRiEs. LIV, Hémiptères Plataspidae. Ibid., 29, A, 2, 1967, pp. 807-814,
6 fig.
— Un nouveau Réduviidé myrmécomorphe du Ghana [Hem. Heteroptera]. Ann. Soc.
ent. Fr., u. s., pp. 737-741, 4 fig.
— Coleoptera Languriidae. South Afr. An. Life, 13, 1967, pp. 204-212.
— Révision des Réduviides africains. III. Reduviinae. Genre Parira Stâl. Bull. Inst.
fond. Afr. noire, 29, A, 3, 1967, pp. 1026-1038, 28 fig.
— Cérambycides de Turquie (2® note) (avec S. Breuning). L’Entomologiste, 23, 3,
1967, pp. 59-63.
— Coléoptères Cérambycides de l’Ile de Chypre. Ibid., 23, 3, 1967, pp. 63-64.
— Coleoptera of East Népal 13. Famille Cerambycidae (avec M. Chûjô). Journ. College
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— Le Carabus rutilans Dejean et ses races (Col. Car.). L’Entomologiste, 23, 1, pp. 9-14,
1 photo.
— Le mois des Insectes. « Bêtes et Nature », 41, 1967, pp. 45-47, 9 photos.
— A travers la bise, la continuité des Insectes. Ibid., 38, 1967, p. 23, 2 photos.
— La « souche laboratoire ». Biotope de deux Coléoptères méditerranéens. Science et
Nature, 79, 1967, pp. 30-34, 8 photos.
J. R. Steffan, Sous-Directeur. — Exoprosopa stupida (Rossi) parasite de Fourmi¬
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P. ViETTE, Maître-Assistant. — Deux nouveaux Lépidoptères de l’Ouest de Mada¬
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pp. 56-57, 2 fig.
— L’Entomofaune de l’Ile Europa. Mém. Mus. nat. Hist. nat., n. s., sér. A, zooL,
41, 1966, pp. 191-209, 6 fig.
— Compte-rendu de ma cinquième Mission entomologique à Madagascar. Bull. Soc.
ent. Fr., 72, pp. 80-88, 1 fig., pl. phot. h.-t. 2 à 5, 8 fig.
— Le genre Polydesma Boisduval dans la région malgache (Lep. Noctuidae Othreinae).
Ibid., 72, pp. 201-204.
— Contribution à l’étude des Noctuelles Trifides du Tsaratanana (Madagascar Nord).
Ibid., 72, pp. 262-267.
— Une nouvelle espèce de Parasa de Madagascar (Lep. Liniacodidae). Lambillionea,
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— Insectes Lépidoptères Noctuidae Amphipyrinae (fin) et Melicleptriinae. In « Faune
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— 29
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— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. XII, Agrilini (supplément) (en
coll. avec A. Villiers). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 39, 2® sér., 1967, 1, pp. 143-
150, 5 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. XIII, Coraebini (3® partie) (en
coll. avec A. Villiers). Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 3, 2, 1967, pp. 471-492, 49 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. XIV. Coraebini (4® partie) (en
coll. avec A. Villiers). Ibid., 3, 4, 1967, pp. 991-1010, 41 fig.
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D. Ferrero (M**®), Assistante. — ■ Un nouveau Diaspis Targ. (Diaspidini-Diaspidina)
vivant sur Copalier dans le Massif du Béna (Moyenne Guinée) [Diaspis uniglan-
dulosus n. sp.) (en coll. avec A. S. Balachowsky). Contr. Étude Coccoidea Afr.
équ. et trop. 8® note. Ann. Soc. ent. Fr., N. S., 3, 4, pp. 985-988.
— Un Nimbaspis Balachw. (Coccoidea-Odonaspidini) nouveau de la savane centra¬
fricaine. (Nimbaspis squamosus n. sp.) (en coll. avec A. S. Balachowsky).
Contr. Étude Cocc. Afr. trop, et équ. 10® note. Bull. Inst. fond. Afr. ru>ire,
29, A, 3, pp. 1021-1025.
— Un nouveau genre de Diaspidini-Chionaspidina (Coccoidea) de la forêt équatoriale
centrafricaine. (Heimaspis gen. nov. centrafricanus n. sp.) (en coll. avec A. S.
Balachowsky). Contr. Étude Cocc. Afr. trop, et équ. 9® note. Cahiers de La
Maboké, 5, 1, 1967, pp. 37-42, 1 pl.
— • Sur un Quadraspidiotus Mc. Gill. (Coccoidea-Aspidiotini) nouveau de l’Afrique
équatoriale forestière. [Qu. centrafricanus n. sp.) (en coll. avec A. S. Balachow¬
sky). Contr. Étude Cocc. Afr. trop, et équ. 11® note. Bull. Soc. ent. Fr., 72,
mai-juin, pp. 218-220.
Ph. Gaillot, Assistant. — Contribution à la lutte biologique contre Parlatoria blan-
chardi Targ. L’ Entomologiste, 23, 5-6, 1967, pp. 130-135, 5 fig.
L. Matile, Assistant. — Les invasions de Pollénies. L’ Entomologiste, 23, 3, 1967,
pp. 74-78, 1 fig.
— Note sur les Mycetophilidae de la région pyrénéenne et description de quatre espèces
nouvelles [Dip. Nematocera). Bull. Soc. ent. Fr., 72, 3-4, 1967, pp. 121-126,
1 fig.
— Id., (suite et fin). Ibid., 5-6, 1967, pp. 208-217, 3 fig.
— - Note sur la présence d’un tentorium chez certaines larves de Mycetophilidae [Dipt.
Nematocera). Ann. Soc. ent. Fr., (n. s.), 3, 4, 1967, pp. 977-983, 4 fig.
G. Bernardi, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Une nouvelle sous-espèce de Bele-
Twis-Zochalia [Lep. Pieridae) Roisd., Bull. Soc. ent. Fr., 71, pp. 226-228, pl.II.
— Chronologie du Rio de Oro et de la République islamique de Mauritanie d’après
les Lépidoptères Pieridae. Bull. Inst. fond. Afr. noire. A, pp. 1587-1604, 2 fig.
— Une nouvelle sous-espèce d’Euriphene gambiae Feisthamel. [Lep. Nymphalidae).
Biol. Gabonica, 2, pp. 127-129, 2 fig.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des¬
carpentries. Lep. Pieridae. Bull. Inst. fond. Afr. noire. A, 29, pp. 792-803,
1 carte.
— Note sur deux Coenonympha du Bassin parisien. (Lep. Nymphalidae Salyrinae).
Alexanor, 5, pp. 39-40.
— 30 —
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— Les types et typoïdes de Parnassius (s. 1.) se trouvant au Muséum de Paris. (Lep.
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1 pl., 1 tableau.
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C. Herbulot, Attaché au Muséum. — Un Somatina nouveau du Congo (Lep. Geome-
tridae). Lambillionea, 67, pp. 42-43.
— Nouveaux Ennominea africains (Lep. Geometridae) . Lambillionea, 67, pp. 67-70.
— 31 —
G. Ruter, Correspondant du Muséum. — Liste de Cetoniinae {Col. Scarabaeidae]
capturés dans la République de Guinée. Casopis Moravského Musea, 51, 1966,
pp. 285-288.
— Contribution à l’étude du genre Leucocelis Burmeister (Col. Scarab. Cetoniinae],
Rev. Zool. Bot. afr., 76, 1-2, 1967, pp. 37-42, 5 fig.
— Contribution à l’étude de la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers
et A. Descarpentries. LX. Coléoptères Scarabaeidae [Cetoniinae, Trichiinae
et Valginae). Bull. Inst. fond. Afr. noire, 29, A, 1967, 3, pp. 1299-1310, 3 flg.
— Notes sur les sous-espèces françaises de Potosia cuprea (Fabricius) et sur Potosia
fieberi (Kraatz), espèce méconnue, (Col. Scarab. Cetoniinae). L’Entomologiste,
23, 1967, 2, pp. 27-38, 7 fig.
J. Balazuc (Dr.), Correspondant du Muséum. — Production expérimentale d’anomalies
de segmentation chez Mantis religiosa L. (Dictyopt. Mantoidea). L’Entomolo¬
giste, 23, 2, 1967, pp. 45-50, 6 fig.
J. P. Lacroix, Attaché au Muséum. — Note sur Lucanus cantori Hope (Col. Lucani-
dae). L’Entomologiste, 23, 1967, pp. 97-100, 2 fig.
Principales collections reçues :
— Entrée au Laboratoire de la collection A. Hoffmann : Curculionidae paléarc-
tiques.
— Don de M™®. P. Roth ; la collection P. Roth : Hyménoptères d’Afrique du Nord,
surtout Vespidae et Sphegidae.
— Don de M*'®. le Professeur G. Cousin : Un lot de boîtes de la collection Rémy
Pebrier (Faune de France).
— Acquisition de la collection Bayard : Diptères de France.
— Don de Mr. Franklin Pierre : sa collection de Coléoptères du Sahara (1947-
1951).
— Don du Général M. Perrot (Montpellier) : nombreux types de Buprestidae
d’Indochine, décrits par A. Descarpenliers et A. Villiers.
Autres acquisitions :
— Don du Dr. H. Oberthur : photographies d’entomologistes et lettres de Lépi-
doptéristes célèbres (Boisduval, Fallou, Millière, Staudinger, etc...).
— Du Dr. Endrody-Younga, en échange de quelques Nitidulidae, une collec¬
tion de Cybocephalidae comprenant des types et des paratypes.
— Dons de Mr. H. Stempffer ; de nombreux Lycaenidae éthiopiens et 26 années
de la revue « The Entomologist » (London).
— Don de Mr. J. A. Rondon : un important lot de Cerambycidae du Laos (1962-
1966).
— Du Laboratoire d’Entomologie de l’O.R.S.T.O.M. : un lot de larves de Culi-
cidae, sur lames.
— Don de Mr. M. Turlin : Sphingidae et Attacidae de Java.
— Don du Musée de Bonn : Attacidae asiatiques particulièrement rares.
— Acquisition de quelques boîtes de Charaxes africains de la collection Rousseau-
Decelle.
Très abondant matériel entomologique récolté par diverses missions effectuées
dans le cadre du laboratoire : de Mauritanie, par Mr. le Professeur A. S. Bala-
— 32 —
CHOWSKY et Mr. M. Descamps ; de Sao-Tomé et d’Angola par Mr. le Professeur
A. S. Balachowsky ; de République Centrafricaine (La Maboké, Boukoko)
par MM. M. Boulard, P. Teocchi, L. Matile, L. Tsacas ; du Maroc, par
Mr. M. Descamps ; du Sénégal, par MM. A. Villiers et A. Descarpentries ;
du Cameroun, par MM. Ph. Bruneau de Mire, L. Matile et L. Tsacas ; Sahara
et Côte d’ivoire par C. Girard ; de Madagascar par MM. P. Viette, D. Win-
TREBERT, P. Griveaud ; dc Guadcloupc par J. Bonfils ; de France méridionale
par MM. M. Descamps et M. Donskoff.
Zoologie : Arthropodes.
M. Vachon, Professeur. — A propos de la synonymie de deux genres de Scorpions :
Chaerilomna Roewer 1943 (Chactidae) et lurus Thorell 1877 (Vejovidae). Senck.
Biol., 47, 6, 1966, pp. 453-461.
— Marc André, 1900-1966. Bull. Mus. Hist. nat., 38, 6, 1966, pp. 763-766.
— Neobisium [Boncobisium) allodentatum n. sg., n. sp. de Pseudoscorpions Neobisiidae
(Arachnides) habitant une caverne du département de Saône-et-Loire, France.
Int. J. Speleology, 2, 1966, pp. 363-367, 14 fig.
— Le grand Scorpion du Sénégal : Pandinus gambiensis Pocock 1899 doit être considéré
comme une véritable espèce et non comme une sous-espèce de Pandinus impe-
rator C. L. Koch 1842. Bull. I.F.A.N. Dakar, 29, A, 4, 1967, pp. 1534-1537,
11 fig.
— Spelyngochthonius heurtauUae nouvelle espèce de Pseudoscorpions cavernicoles
habitant l’Espagne (Famille des Chthoniidae). Bull. Mus. Hist. nat., 39, 3, 1967,
pp. 522-527, 7 fig.
— Nouvelles remarques sur la régénération des pattes chez l’Araignée : Coelotes terres-
tris Wid. (Agelenidae). Bull. Soc. Zool. Fr., 92, 2, 1967, pp. 417-28, 29 fig.
— et P. D. Gabbut. — The external morphology and life history of the pseudoscor¬
pion Boncus lubricus. J. Zool. London, 153, 1967, pp. 475-498, 9 fig.
J. Forest, Sous-Directeur. — Sur une collection de Crustacés Décapodes de la région
de Porto Cesareo. Description de Portumnus pestai sp. nov. Thalassia Salentirm,
n» 2, 1967, pp. 3-29, fig. 1-6, pl. 1-4.
— Compléments à la description d’un Achaeus ouest-africain, A. foresti Monod, 1956.
(Crustacea Brachyura Majidae). Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39, 1967 (1968),
6, pp. 1096-1099, fig. 1-6.
— Voir A. Crosnier.
J.-M. Démangé, Sous-Directeur. — Un nouveau Diplopode cavernicole du départe¬
ment de la Drôme (Myriapode : Craspedosomoidea ; genre P oly microdon].
Ann. spel., 21, 4, 1966, pp. 823-826, 8 fig.
— Une nouvelle espèce de Myriapode du Gabon (Diplopode ; Polydesmoidea). Mis¬
sion biologique au Gabon. Biol, gab., 2, 2, 1966, 2 fig., pp. 123-125.
■ — Une nouvelle espèce du genre Hemisphaeroparia Schub. (Myriapode : Diplopode,
Polydesmoidea). Bull. I.F.A.N., sér. A, 29, 1, 1967, pp. 123-125.
— Recherches sur la segmentation du tronc des Chilopodes et des Diplopodes Chilo-
gnathes (Myriapodes). Mém. Mus. nat. hist. nat., N^'® sér. A, Zool., 44, fasc.
unique, 1967, pp. 1-188, 194 fig.
■ — Matériaux pour servir à une révision des Harpagophoridae (Myriapodes, Diplopodes,
Spirostreptoidea). III. Les types de F. Karsch conservés au Musée de Berlin.
Bull. Mus. Hi.st. nat., 2® sér., 39, 3, 1967, pp. 528-539, 32 fig.
— 33 —
A. Badonnel, Sous-Directeur honoraire. — Faune de Madagascar. XXIII. Insectes
Psocoptères (C.N.R.S. Paris 1967). 235 pages, 493 fîg.
— Psocoptères édaphiques du Chili (2® note). In : Biologie de l’Amérique australe,
vol. III, pp. 541-585, 80 fig. (C.N.R.S. Paris).
D. Guinot (M”®), Maître-Assistant. — Les Crabes comestibles de l’ Indo-Pacifique. In :
Expédition française sur les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie. Deuxième
volume préliminaire. Éditions de la Fondation Singer-Polignac, 1967, pp. 1-145,
fig. 1-23, pl. 1-10.
— La faune carcinologique (Crustacea Brachyura) de l’Océan Indien occidental et de
la Mer Rouge. Catalogue, remarques biogéographiques et bibliographie. In :
Réunion de Spécialistes C.S.A. sur les Crustacés, Zanzibar 1964. Mém. I.F.A.N.,
n» 77, 1966 (1967), pp. 237-352.
— Les espèces comestibles de Crabes dans l’Océan Indien occidental et la Mer Rouge.
Ibid., pp. 355-390, fig. 1-8.
— Recherches préliminaires sur les groupements naturels de Crustacés Décapodes
Brachyoures. 1. Les affinités des genres Aethra, Osachila, Hepatus, Hepatella
et Actaeomorpha (suite et fin). Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 38, 6, 1966 (1967),
pp. 828-845, fig. 25-41. Id. II. Les anciens genres Micropanope Stimpson et
Medaeus Dana. Ibid., 39, 2, 1967, pp. 345-374, fig. 1-42. Id. III. A propos des
affinités des genres Dairoides Stebbing et Daira de Haan. Ibid., 39, 3, 1967,
pp. 540-563, fig. 1-36. Id. IV. Observations sur quelques genres de Xanthidae.
Ibid., 39, 4, 1967 (1968), pp. 695-727, fig. 1-60.
M. DE Saint-Laurent (M™®), Assistante. — - Révision des genres Catapaguroides et
Cestopagurus et description de quatre genres nouveaux (Crustacés Décapodes
Paguridae). I. Les genres Catapaguroides A. Milne Edwards et Bouvier et Deca-
phyllus nov. gen. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39, 1967 (1968), 5, pp. 923-954,
fig. 1-32 ; 6, pp. 1100-1119, fig. 37-53.
J. Heurtault-Rossi, (M™®) Assistante. — Quelques remarques sur deux espèces caver¬
nicoles de Chthonius (Arachnides, Pseudoscorpions, Heterosphyronida Chtho-
niidae) des départements des Bouches-du-Rhône et du Gard : Chthonius [C.)
cephalotes (Simon, 1875) et Chthonius mayi Heurtault 1967. Bull. Mus. Hist.
nat., 2® sér., 39, 5, «1967 (1968), pp. 912-922.
M. Hubert, Assistant. — Remarques sur quelques espèces d’Araignées appartenant
au genre Titonoeca Thorell, 1870. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 38, 3, 1966,
pp. 238-246, 9 fig.
— et E. Dresco. — Technique d’observation des Araignées du genre Leptyphantes
(Fam. Argiopidae). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2® sér., 38, 5, 1966, pp. 603-605.
- Étude des variations oculaires chez Nesticus eremita Simon (Araneae, Nesti-
cidae). Arch. Zool. exp. gén., 108, fasc. 1, 1967, pp. 3-31, 27 fig.
J.-P. Mauriès, Assistant. — Une nouvelle espèce française du genre Brachychaeteuma
Verh. Rev. Ecol. Biol. Sol, 4, 1, 1967, pp. 177-185.
— V ascoblaniulus cabidochei n. g., n. sp., Diplopode Blaniulide du Gouffre de la Pierre
Saint-Martin (Basses-Pyrénées). Ann. Spéléol., 22, 2, 1967, pp. 325-332.
M. H. Naudo, Assistant. — Contribution à l’étude des Acariens parasites d’Orthop-
tères malgaches. I. Le genre Podapolipus (Podapolipidae) : diagnose prélimi¬
naire d’espèces nouvelles. Acarologia, 9, 1, 1967, pp. 30-54, fig. 1-28.
fC. JuNQUA, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Recherches biologiques et histo-
physiologique sur un solifuge saharien Othoes saharae Panouse. Mém. Mus.
Hist. nat., sér. A, Zool., 18, fasc. unique, 1966.
3
34 —
R. P. Sreenivasa-Reddy, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Simple Lahoratory
made dessicators. Turtox News, July, 1967, 45, 7, pp. 162-164.
— Contrihution à la connaissance des Scorpions de l’Inde. 2. lomachus laeviceps.
Bull. Mus. Hist. nat., 2» sér., 39, 6, 1967 (1968), pp. 1066-1075, fig. 1-17.
M. Nguyen Duy (M“>®), Attachée de Recherches au C.N.R.S. et B. Condé. — Mauri-
tixenus, genre méconnu de Diplopode Penicillate. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér.,
39, 2, 1967, pp. 313-319.
F. Grandjean, Associé. — Nouvelles observations sur les Oribates. 5® sér., Acaro-
logia, 9, 1, 1967, pp. 242-272, 4 fig.
A. Crosnier, Correspondant. — Remarques sur quelques Crustacés Décapodes ben-
thiques ouest-africains. Description de Heteropanope acanthocarpus et Medaeus
rectifrons spp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39, 2, pp. 320-344, fig. 1-33.
■ — et J. Forest. — Note préliminaire sur les Carides recueillis par 1’ « Ombango »
au large du plateau continental, du Gabon à l’Angola. (Crustacea Decapoda Natan-
tia). Ibid., 39, 1967 (1968), pp. 1123-1147, fig. 1-7.
J. Denis, Correspondant. — The habitat preferences of Minicia candida and Minicia
marginella. Bull. Brit. Spid. St. Gr., n® 25, 1965, pp. 1-2.
— Capture de deux Araignées intéressantes pour la faune de Belgique. Bull. Ann.
Soc. R. Entom. Belgique, 100, 1964, pp. lx-lxi.
— Notes sur les Erigonides. XXVII. Remarques sur les genres Pelecopsis Simon et
Trichopterna Kulcz., avec la description du mâle de Pelecopsis major (Denis).
Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 36, 1964, pp. 339-347.
— Compléments à la faune arachnologique de Vendée. Bull. Soc. Sci. Bretagne, 38,
1-2, 1963 (1964), pp. 99-117.
— Quelques Araignées nouvelles ou intéressantes pour la faune de Belgique. Bull.
Ann. Soc. R. Entom. Belgique, 101, 1965, pp. xxxvii-xxxix.
— The genus Trichoncus in Great Britain. Bull. Brit. Spid. St. Gr., n° 26, 1965, pp. 3-4.
— Un Episinus nouveau pour la faune de France (Araneidae Theridiidae). Bull. Mus.
Hist. nat., 2® sér., 36, 1964, pp. 611-613.
— Description d’un Zodarium nouveau des îles Canaries (Araneidae Zodariidae).
Ibid., 2® sér., 36, 1964, pp. 781-783. *
— Notes sur les Erigonides. XXVIII. Le genre Trichoncus (Araneae). Ann. Soc. Entom.
France, (n. s.), I, 1965, pp. 425-477.
■ — Notes sur les Erigonides. XXIX. Une forme pyrénéenne d’Erigonella subelevata
(L. Koch). Bull. Soc. Zool. France, 89, 5-6, 1964 (1965), pp. 673-675.
— Notes sur les Erigonides. XXXII. Le mâle de Grammonota acriptes (Denis) (sub
Gonatium). Ibid., 89, 5-6, 1964 (1965), pp. 767-771.
— Notes sur les Erigonides. XXX. Le genre Minicia Thorell. Bull. Soc. Hist. nat.
Toulouse, 100, pp. 181-205
— Notes sur les Erigonides. XXXI. Acartauchenius justus (O. P. Cambridge), Arai¬
gnée nouvelle pour la faune de Belgique. Bull. Inst. R. Sci. nat. Belgique, 41,
14, pp. 1-5.
— Dysdera as a prey for a Theridiid. Bull. Brit. Spid. St. Gr., n® 32, 1966, p. 6.
— Une mise au point sur les Araignées de l’île de Port-Cros. Entom., 22, 1966, pp. 45-48.
— Notes sur les Erigonides. XXXIV. Le genre Trichoncoides Denis. Bull. Mus. Hist.
nat., 2® sér. 38, 3, 1966, pp. 233-237.
— Éléments d’une faune araehnologique de Vendée (4® note). Bull. Soe. Sci. Bretagne,
40, 3-4, 1965 (1966), pp. 177-186.
— 35 —
— Les Araignées de Loire-Atlantique. Bull. Soc. Sci. nat. Ouest France, 64, 1967,
pp. 3-13.
— Erigonides des îles Pontines (Araneae Erigonidae). Fragm. Entom., 4, 8, 1966
(1967), pp. 117-124.
— Notes sur les Erigonides. XXXV. Remarques sur le genre Trachelocamptus Simon,
avec la description de nouvelles espèces marocaines. Bull. Mus. Hist. nat.,
20 sér., 38, 6, 1966 (1967), pp. 793-800.
— Quelques captures d’Araignées pyrénéennes (III). Bull. Soc. nat. Toulouse, 103,
1967, pp. 32-50.
— Éléments d’une faune arachnologique de Vendée (5® note). Bull. Soc. Sci. Bretagne,
41, 1966 (1967), pp. 189-190.
— & R. Chauvin. — Une Araignée sociale du Gabon. Biol. Gabonica, 1, 2, 1965,
pp. 93-99.
— & E. Duffey. — ■ Wideria stylifrons (O.P.C.), a Southern European Spider Nor¬
folk Breckland. Trans. Norf. Norw. nat. Soc., 21, 1967, pp. 25-31.
R. Sehène, Correspondant. — Note préliminaire sur de nouvelles espèces de Sesarma
(Decapoda Brachyura). Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39, 6, 1967 (1968), pp. 1084-
1095, fig. 1-20, 2 pl. h.-t.
R. Legendre, Correspondant. — Un organe épithélial énigmatique, annexé aux
conduits de fécondation chez les $ d’Archaeidae (Araneides). C. R. Acad. Sci.
Paris, 264, Sér. D, 19, 1967, p. 2314.
— A propos de l’énigmatique Gallieniella mygaloides J. Millot 1947 type de la nouvelle
famille des Gallieniellidae (Aranae, Dionychia). Ibid., 265, sér. D, 11, 1967,
pp. 796-799.
— Description d’une Araignée nouvelle Landana bafortis n. sp. (Archaeidae) en pro¬
venance du Congo. Rev. Zool. Bot. afri., 76, 1-2, 1967, pp. 92-98.
B. Condé. — Voir M. Nguyen Duy.
L. Dresco-Derouet (M"i®), Travailleur libre. — Biologie et métabolisme respiratoire
A’ Ischyropsalis luteipes Simon (Opiliones) adulte, au laboratoire. Ann. Spéléol,
22, 3, pp. 537-541.
— Le métabolisme des Scorpions. III. Influence des variations de température sur
l’intensité respiratoire de deux espèces A'Euscorpius. Bull. Mus. Hist. nat.,
2® sér., 39, 1967, pp. 308-312.
E. Dresco, Attaché. — Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (fam. Ischy-
ropsalidae). I. Les Caractères systématiques. II. Ischyropsalis robusta Simon.
Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 38, 5, 1966, pp. 586-602, 28 fig., 1 tab.
— Id. III. Ischyropsalis superba Simon et Ischyropsalis lucantei Simon. Ibid., 2® sér.,
38, 6, 1967, pp. 801-816, 28 fig., 2 tab.
— Id. IV. Ischyropsalis nodifera Simon. Ibid., 39, 1, 1967, pp. 173-187.
— Id. V. Ischyropsalis petiginosa Simon. Ibid., 39, 3, 1967, pp. 506-514.
— Id. VL Ischyropsalis pyrenaea Simon. Ibid., 39, 4, 1967, pp. 665-679.
— Nemastoma bacilliferum Simon. Espèces voisines. Espèces nouvelles (Opiliones,
fam. Nemastomatidae). Ann. Spéléol., 22, (2), pp. 367-391, 35 fig., 3 tab.
Y. Guy, Travailleur libre. — - Contribution à l’étude des Araignées de la famille des
Lycosidae et de la sous-famille des Lycosinae avec étude spéciale des espèces
du Maroc. Trav. Inst. Sci. Chérifien, sér. Zool., 33, 1966, 174 p., 97 fig., 7 cartes,
2 tab.
L. Boissin, Attachée. — Cycle vital A’ Hysterochelifer meridianus (L. Koch) (Arachnide,
Pseudoscorpion, Cheliferidae). Reo. Ecol. Biol. Sol., 4, 3, 1967, pp. 479-487.
36
P. R. San Martin, Attaché et L. A. de Gambardella. — Contribucion a la ecologia
de los escorpiones (Bothriuridae). Habitat de tresespecies de Bothriurus del
Uruguay y su aplicacion en la sistematica. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39,
1, 1967, pp. 188-195.
A. J. Bruce. — A report on some Pontoniid Shrimps from New Caledonia (Crustacea
Decapoda Natantia). Ibid., 39, 6, 1967 (1968), pp. 1148-1171, fig. 1-10.
Collections reçues :
Arachnides
Araignées : Maroc (Senent) ; Madagascar (Viette) ; Java (Jauffret) ; Népal
(Hubert).
Opilions : Arizona (Wearing) ; Népal (Hubert) ; Autriche (Silhavy).
Pseudoscorpions : France (Delamare) ; Madagascar (Paülian-Lawrence) ;
îles Canaries (Legendre) ; Hérault (Legendre) ; Brésil (Petter) ; Lozère
(Balazuc) ; Portugal (Coiffait) ; Italie (Boesijer) ; Népal (Hubert).
Scorpions : Brésil (Petter) ; A. F. N. (Garzoni) ; Californie (Gertsch) ; Maroc
(Senent) ; Iran (Farzanpay) ; France (Balazuc) ; France (Goyffon) ; Panama
(Mendez) ; Brésil (Petter) ; Népal (Hubert) ; Tchad (Gillet) ; île de Por-
querolles, France (Sabatei).
Solifuges : U.S.A. (Muma) ; Algérie (Geslin).
Myriapodes : Madagascar (Paulian-Lawrence). — Brésil (Petter) ; Madagascar
(Viette) ; Népal (Hubert).
Crustacés
Décapodes : Golfe de Gascogne (Stat. biol. Roscofï), Golfe de Tarente (P. Paren-
zan), Maroc (R. Ph. Dollfus), Afrique occidentale (Th. Monod), Congo, Gabon
(A. Crosnier), Madagascar (R. Derijard), Malaisie (R. Serène), Nouvelle-
Calédonie et Polynésie (B. Salvat), Brésil (A. P. Coelho), provenances diverses
(échange U. S. Nat. Mus.).
Stomatopodes : Madagascar (A. Crosnier).
Isopodes : Argentine (R. Bastida).
Cirripèdes Acrothoraciques : provenances diverses (J. Tomlinson).
Laboratoire d’Étude et de Recherches sur les Arthropodes irradiés
(L.E.R.A.L)
P. Niaussat, Maître de Recherches du Service de Santé des Armées. — Influence de
la Sérotonine sur la régulation glycémique de Banaridibunda Pallas et sur
différents facteurs endocriniens de cette régulation (l^e partie). Bev. Pathol,
comp., 3-8-781, 1966, pp. 501-519.
— Id., (2e partie). Ibid., 3-9-782, 1966, pp. 549-566.
— R. Morelon et R. H. Malbrel. — Le problème de la Ciguatera à l’heure actuelle.
Rev. des Corps de Santé des Armées, n° 3, 1967, pp. 363-376.
Cl. Grenot. — Observations physio-écologiques sur la régulation thermique chez
le lézard agamidé Uromastix acanthinurus Bell. Bull. Soc. Zool. Fr., 92, 1, 1967
p. 51.
— 37 —
— et P. Niaussat. — Aperçu écologique sur une région hyperdésertique du Sahara
central (Reggane). Science et Nature, n® 81, mai-juin 1967.
J. Rodier, J. M. Veillard, Cl. Grenot, Ph. Blanc, P. Niaussat. — Modifications
comparées des éléments figurés de l’hémolymphe du Scorpion saharien Androc-
tonus australis (L.) Hector C, L. Koch soumis soit à des agressions d’ambiance,
soit à une irradiation expérimentale. Bull. Mus. Hist. nat., 39, 1, 1967, pp. 197-
204.
Les trai^aux suivants ont été rédigés sous la forme de « Rapports particuliers » polycopiés
et peuvent être demandés au Bureau « Documentation » du Centre de Recherches du Ser-
oide de Santé des Armées, 8 bis, rue des RécoHets, Paris, 10^.
1966. — N® 4. R. Morelon et P. Niaussat. Le problème de la Ciguatera à l’heure
actuelle.
N® 5. — Relations éventuelles entre les pollutions par les insecticides et
l’ichtyo-sarcotoxisme.
N® 6. P. Niaussat. Étude bio-écologique des organismes naturellement radio¬
résistants.
N° 7. Ph. Blanc. État actuel de l’étude de l’A.D.N. d’Arthropodes.
N® 8. J. Rodier, J. M. Veillard, Cl. Grenot, Ph. Blanc et P. Niaussat. Con¬
cernant révolution de l’étude des constituants de l’hémolymphe des scorpions
sahariens radio-résistants.
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N° 11. Cl. Grenot. Observations physio-écologiques sur la régulation thermique
chez le Lézard agamidé « Uromastix acanthinurus, Bell. ».
N® 12. J. Le Chuiton et J. C. Wissocq. Quelques remarques faunistiques et
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N° 13. A. Ghesten et P. Niaussat. La culture du phyto-plancton marin pour
des buts de recherches médico-militaires. État actuel des réalisations au
C.R.S.S.A.
N° 14. Ph. Blanc. Étude des éléments figurés de l’hémolymphe de quelques
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N® 15. J. Biot et P. Niaussat. A propos de quelques cas récents d’ichtyo-sarco-
toxisme, type Ciguatera.
N° 16. M. Goyffon. Étude électrophorétique des protéines de l’hémolymphe du
scorpion.
N® 17. J. J. Barloy. Nouvelles recherches sur la radiorésistance des aranéides.
N® 18. Cl. Grenot. Adaptation à la vie dans les déserts chauds.
N° 19. M. Goyffon et J. M. Ridet. Dosage et fiactionnement par électropho¬
rèse sur acétate de cellulose des protéines de l’hémolymphe du scorpion Androc^
tonus australis L.
N® 20. V. Hamalian et M. Goyffon. Évaluation du taux des lipides de l’hémo-
lymphe du scorpion Androctonus australis L.
N® 21. M. Goyffon et V. Hamalian. Dosage du glucose dans l’hémolympiie
du Scorpion Androctonus australis L.
N® 22. P. Niaussat, J. P. Ehrhardt, J. C. Wissocq et P. Marte. Irradiation
globale d’œufs de roussette Scyliorhinus caniculn L. par rayonnement gamma.
N° 23. J. P. Ehrhardt et R. Moncoulon. Comportement in vitro de la chloro-
— 38 —
phycée Dunaliella salina Dunal dans les milieux à salinité différente. Détermi¬
nation d’un optimum de salinité.
N“ 24. J. G. WissocQ, P. Niaussat et J. P. Ehrhardt. Action de l’hémineurine
sur Scyliorhinus canicula L. et sur divers invertébrés marins.
Malacologie.
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— , — et D. Delmas. — Sur les variations de Littorina saxatilis. — VIII. Les popu¬
lations de la ria de Camarinas. Bull. Mus. nat. Hist. nat., sér. 2, 38, n° 6, 1966
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Gilbert Ranson, Maître de Conférences, Sous-Directeur honoraire. — Biologie des
Coraux. IV. Croissance des Coraux. V. Distribution géographique des Coraux
constructeurs de récifs. Cah. Pacifique, 9, 1966, pp. 29-45.
— Les espèces d’Huîtres vivant actuellement dans le monde, définies par leurs coquilles
larvaires ou prodissoconques. Étude des collections de quelques-uns des grands
Musées d’Histoire naturelle. Bevue Trav. Inst. Pêches maritimes, 31, 2 et 3,
1967, 146 pages.
— Les protoconques ou coquilles larvaires des Cyprées. Les Cyprées du Laboratoire
de Malacologie du Muséum national d’Histoire naturelle. Mém. Mus. nat. Hist.
nat., sér. A, 47, fasc. 2, 1967, pp. 93-126.
— Contribution à la connaissance de la faune malacologique de l’Océanie. Cah. Paci¬
fique, 10, 1967, pp. 85-135.
Jean M. Gaillard, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Voir E. Fischer-Piette,
J.-M. Gaillard et D. Delmas.
Bernard Salvat, Maître Assistant. — La macrofaune carcinologique endogée des
sédiments meubles intertidaux (Tanaidacés, Isopodes et Amphipodes). Etho¬
logie, Bionomie et cycle biologique. Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. A, Zool.,
45, 1967, pp. 1-275, 76 fig., 26 tableaux.
Henry Chevallier, Assistant. — Catalogue des collections du Muséum correspondant
à 1’ « Histoire naturelle des Mollusques » de Férussac (5® partie). Bull. Mus.
nat. Hist. nat., sér. 2, 38, n“ 5, 1966, pp. 669-682.
— et A. Maury. — Une intéressante station biologique : la falaise de Saint-Vigor
d’Ymonville (Seine-Maritime). Bec. Publi. Soc. Havraise Etud. div., 134® année,
1966, pp. 29-33.
Danièle Delmas, Collaborateur technique. — Voir E. Fischer-Piette.
— Voir J.-M. Gaillard.
J. G. J. Kuiper, Membre correspondant du Muséum. — - A note on Sphaerium lenti-
cula Dunker. Journ. Malac. Soc. Australia, 10, 1966, pp. 47-48.
— La distribution des espèces vivantes du genre Pisidium C. P. F. en France. Journ.
Conchyl, 105, fasc. 4, 1966, pp. 181-215.
— 39 —
— Notes sur le Pisidium rambottianum Adami et sur la présence de Pisidium pseu-
dosphaerium Benthem Jutting et Kuiper en Italie (Bivalvia). Atti Soc. ital.
Sci. nat. Mus. cio. Stor. nul. Milano, 105, fasc. 4, 1966, pp. 393-397.
— Note on the Pisidia [Pisidium C.P.F.) of the Azores, the Canary Islands and Madeira.
Bol. Mus. Munie. Funchal, 20, art. 91, 1966, pp. 34-47.
Georges Lecointre, Attaché au Muséum. — Néogène et quaternaire du Rio de Oro
(Sahara espagnol). C. R. Somm. Soc. Géol. France, 1966, p. 404.
M. Lescuyer. — Sur une forme particulière de Nucella lapillus L. restée localement
stable pendant des années. Journ. Conchyl., 106, fasc. 2, 1967, pp. 45-46.
A. Maury. — Voir H. Chevallier.
Principales collections reçues :
Très importantes récoltes de Lamellibranches marins effectuées par Mr. Lavra-
Nos sur les côtes d’Afrique du Sud, du Mozambique et de Socotra, ainsi qu’une
précieuse collection de Mollusques terrestres d’Abd-el-Kuri.
Très importantes récoltes de Mollusques terrestres (dont plusieurs dizaines de
nouvelles) de Madagascar par Mr. et M™® Blanc.
Deux cents espèces marines de Floride, don de Mr. Chester Bradley.
Nombreuses espèces fluviatiles de Thaïland, Mr. Brandt, et du Cambodge,
Dr. Audebard.
Nombreux Mollusques terrestres du Maroc, du Sahara, de Turquie, d’Iran par
Mrs. Deschiens, Lhote, Monod, Oleg Thomson, Irodj Yassini.
Très nombreuses autres entrées moins importantes.
Zoologie ; Vers
Alain G. Chabaud, Professeur, O. Bain et R. Houin. — Nématodes de Potamochères
malgaches. Ann. Parasit. hum. et comp., 41, n“ 6 (1966) 1967, pp. 599-606,
fig. 1-2.
— , — et F. PuYLAERT. — Description de trois nouveaux Nématodes Molineinae
et considérations sur la systématique et le caractère archaïque de cette sous-
famille, Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 38, n® 6, (1966) 1967, pp. 904-920,
fig. 1-3.
— , — et R. Tcheprakoff. — Redescription de Galeiceps cucullus (Linstow 1899)
et remarques sur l’osmo-régulation des Nématodes Anisakides. Ann. Parasit.
hum. et comp., 42, n° 3, 1967, pp. 321-326, 1 fig.
• — , M.-Cl. Durette-Desset et R. Houin. — Description de Cnizostrongylus kleini
n. gen., n. sp., Trichostrongylide parasite d’un Rongeur malgache. — Bull. Soc.
zool. Fr., 92, n» 1, 1967, pp. 233-238, fig. 1-2.
— Voir Durette-Desset.
Claude Dupuis, Sous-Directeur. — Contributions à l’étude des Phasiinae cimicopbages
(Diptères Tachinaires). — 33. Gymnosorna paléarctiques nouvelles ou peu con¬
nues. Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P., n. sér., 22, fasc. 4, (1966) 1967, pp. 111-
127.
■ — Réactivité de quelques Ilétéroptères botes expérimentaux à la larve d’un Diptère
Phasiinae monophage. C. B. Acad. Sc., 1), 265, n° 23, 1967, pp. 1809-1812.
— 40 —
Irène Landau, Sous-Directeur, J. C. Michel et J. P. Adam. — The growth of exoery-
throcytic schizonts of a malaria parasite in the liver of a naturally infected
rodent {Thamnomys rutilam). Tram. r. Soc. trop. Med. and Hyg., 61, n° 1,
1967, p. 7.
Josette Richard, Assistante. — Acanthoparyphium charadrii Yamaguti 1939 chez
Squalarola squalarola. Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. A, ZooL, 41, fasc. unique,
(1967, pp. 125-126, 1 fig.
— Trématodes de Chiroptères de Madagascar. I. Identification de Plagiorchis vesper-
tilionis et description de trois Lecithodendriidae nouveaux. Ann. Parasit. hum.
et comp., 41, n» 5, (1966) 1967, pp. 413-427, fig. 1-7.
— Deux nouveaux Ommatobrephus {Trematoda) chez un Ophidien de Madagascar.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 38, n° 5, (1966) 1967, pp. 690-699, fig. 1-3,
1 tabl.
— et P. Daynes. — Zygocotyle lunata (Diesing 1836) [Trematoda) chez un Canard
sauvage à Madagascar. Ibid., 2® sér., 38, n° 6, (1966) 1967, pp. 949-952, 1 fig.
Jean-Claude Quentin, Assistant. — Trichuroidea de Rongeurs de République Centra¬
fricaine. Cahiers de La Maboké, 4, n° 2, (1966) 1967, pp. 141-150, fig. 1-4.
— Oxyures de Muridae africains. Ann. Parasit. hum. et comp., 41, n“ 5, (1966) 1967,
pp. 443-452, fig. 1-3.
Annie J. Petter, Chargée de Recherches. — Trois espèces d’Acuariidae parasites du
gésier de Numenius phaeopus à ITle d’Europa. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér.,
38, n» 6, (1966) 1967, pp. 940-948, fig. 1-3.
— , O. Rain et L. Orcel. — Larva migram expérimentale chez un Primate provoquée
par un Ascaride de Serpent. Ann. Parasit. hum. et comp., 42, n° 2, 1967, pp. 207-
210, 1 fig.
— et E. R. Rrygoo. — Présence d’ Ancylostoma [Ceylancylostoma] ceylanicum Looss
1911 à Madagascar. Ibid., 42, 1967, pp. 279-281, 1 fig.
Jeanne Renaud-Mornant, Chargée de Recherches. — Parasty garctus higgimi Renaud-
Debyser 1965, sur la côte orientale de Malaisie. Description de la femelle [Tar-
digrada). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 39, n° 1, 1967, pp. 205-208, 1 fig.
— Pseudostomella malayica n. sp.. Gastrotriche nouveau de la côte orientale de Malai¬
sie. Ibid., 2® sér.', 39, n® 1, 1967, pp. 209-212, fig. 1-2.
Marie-Claude Durette-Desset, Attachée de Recherches. — Les systèmes d’arêtes
cuticulaires chez les Nématodes Héligmosomes. IL Étude de cinq Longistriata,
parasites de Rongeurs africains. — Cahiers de La Maboké, 4, n® 2, (1966) 1967,
pp. 120-140, fig. 1-15.
— Sur deux nouveaux Trichostrongyles parasites du Porc-Épic, au Viêt-Nam. Ann.
Parasit. hum. et comp., 41, n® 5, (1966) 1967, pp. 453-466, fig. 1-10.
— et A. G. Chabaud. — Description d’un nouveau Nématode Héligmosome para¬
site d’un écureuil volant. Bull. Soc. zool. Fr., 92, n® 1, 1967, pp. 227-233, fig. 1-3.
— Voir Chabaud.
Odile Bain, Attachée de Recherches. — Biologie larvaire et mécanisme de transmission
de la Pilaire Dipetalonema viteae. Ann. Parasit. hum. et comp., 42, n® 2, 1967,
pp. 211-267, fig. 1-17, photos 1-24.
• — Diversité et étroite spécificité parasitaire des filaires de chauves-souris, confondues
sous le nom de Litomosa filaria (Van Beneden, 1872). Bull. Mus. nat. Hist.
nat., 2® sér., 38, n® 6, (1966) 1967, pp. 928-929, fig. 1-5.
• — Voir A. G. Chabaud et A. J. Petter.
Jacques Prod’hon, Stagiaire O.R.S.T.O.M. — Étude de trois Nématodes Spirurides
d’Angola. Publ. Cuit. Comp. Diam. Angola, Lisbonne, n® 71, 1967, pp. 45-60,
fig. 1-4.
41
Guillermina Caballero R., Travailleur libre. — Description d’Abbreviata multi-
papillata n. sp. Nématode parasite de Mabuia comorensis en Mozambique.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 38, n° 5, (1966) 1967, pp. 683-686, 1 fig.
Firmin Puylaert, Travailleur libre. — L’Athérure, hôte naturel de Paralibyostron-
gylus hebrenicutus (Lane, 1923). Considérations sur les genres Libyostrongly-
lus et Paralibyostrongylus (Nématodes). Ibid., 2® sér., 38, n° 6, (1966) 1967,
pp. 921-927, fig. 1-2. '
— Voir A. G. Chabaud.
Station de Pabasitologie expérimentale et comparée de Richelieu
(Indre-et-Loire)
(Etablissement de la Faculté de Médecine de Paris)
Claude Dupuis, Sous-Directeur. — Voir ci-dessus.
Marie-Charlotte Saint-Girons. — Étude du genre Apodemus Kaup. 1829 en France.
Mammalia, 30, n® 4, 1966, pp. 547-600, fig. 1-19 ; 31, n® 1, 1967, pp. 55-100,
fig. 20-31.
— et R. Caubère. — Notes sur les Mammifères de France. V. Sur la répartition de
Rhinolophus hipposideros (Rechstein, 1800) et Rhinolophus hipposideros minimus
Heuglin, 1861. Ibid., 30, n® 2, 1966, pp. 308-326, fig. 1-5.
— et F. Spitz. — A propos de Tétude des Micromammifères par l’analyse des pelotes
de Rapaces. Intérêt et limites de la méthode. La Terre et la Vie, 1966, n® 1, pp. 3-
18, fig. 1-3.
Jehoshua Kugler. — Diptères Tachinaires de Richelieu (Indre et Loire). Ann. Para¬
sitai. hum. et camp., 42, 1967, pp. 443-454.
Jean-Claude Leonide. — Recherches sur la biologie de divers Diptères endopara-
sites d’Orthoptères. Thèse Doct. Sc. Nat., Marseille 1967 (Archives originales
du C.N.R.S., n® 1379), pp. 1-538, fig. 1-46.
Laboratoire d’Helminthologie et Parasitologie Comparée
DE l’École Pratique des Hautes-Études.
Robert Ph. Dollfus, Directeur Honoraire. — Cestode tétrarhynque du genre Sphy-
riocephalus T. Pintner 1913 chez un squale peu connu Euprotomicrus bispi-
natus (Quoy et Gaimard 1824). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 39, n® 2, 1967,
pp. 411-416, fig. 1-6.
— Larve indéterminée de Trématode digénétique. In : Th. Monod : Crevettes et
Crabes de la côte occidentale d’Afrique. Mém. Inst, fondam. Afr. noire, n® 77
(1966), 1967, pp. 162-163, fig. la-lm.
— Sur l’œuf d’un Trématode digénétique parasite de Poisson de mer. Ann. Parasitai.
hum. et camp., 41, n® 6, (1966) 1967, pp. 635-649, fig. 1-14.
— Énumération des Cestodes du plancton et des Invertébrés marins (7® contribution).
Ibid., 42, n® 2, 1967, pp. 155-178, fig. 1-38.
■ — Titres et Travaux scientifiques. Quatrième Supplément. 1 brochure polycopiée,
Paris, mai 1967, pp. 1-60.
Alain G. Chabaud, Directeur. — • Voir ci-dessus.
Claude Dupuis, Chef de Travaux. — Voir ci-dessus.
42 —
Pêches Outre-Mer.
Th. Monod, Professeur. — Die Fauna der Sahara, pp. 144-160, 15 phot. (113-127),
11 fig. n. num., in : Sahara, Wien und Münchek, 1967.
— Crevettes et crabes de la Côte occidentale d’Afrique, Réunion de spécialistes C.S.A.
sur les Crustacés, Zanzibar 1964, Mém. I.F.A.N., n“ 77, 1966 (1967), pp. 103-
234, XXVI pl.
— Les Sciences de la mer dans le Golfe de Guinée. Aperçu historique. Actes du Sym¬
posium sur l'Océanographie et les Ressources halieutiques de l’Atlantique Tro¬
pical, F.A.O., 1967.
— collab. P. Noirot et J. Theodoridès. — Achille Valenciennes, Arch. Mus. Nat.
Hist. nat., 7, 9, 1965-1966 (1967), pp. 9-109, 1 fig., pl. MIL
A. SouRNiA, Assistant. — Contribution à la connaissance des Péridiniens microplanc-
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39, 2, pp. 417-438, incl. pl. 1.
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pp. 1000-1003.
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pode des nematocystes d’Hydroides. Ann. Sc. Nat. {Zool.), série 12, 9, 1967,
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G. Cherbonnier, Sous-Directeur. — Note sur l’Oursin irrégulier Meoma cadenati
Madsen. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® sér., 38, 6, 1966 (1967), pp. 953-956,
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• — Étude de certains mécanismes physiologiques en jeu dans le comportement migra¬
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— De quelques problèmes posés par la maturation expérimentale des Poissons Téléos-
téens. J. Physiol., 59, 1967, pp. 238-239.
— Quelques aspects des mécanismes physiologiques des phénomènes migratoires.
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noideà] du Jurassique supérieur de Franconie. Bull. Soc. Géol. Fr., 7® sér., 8,
(1966) 1967, pp. 592-595, 1 fig.
— Observations additionnelles sur les Serpents du Miocène de Colombie et rectifi¬
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genre d’Actinoptérygien de l’Autunien d’Autun : Charleuxia autunensis (n. gen.,
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J. Roman, Chargé de Recherches au C.N.R.S. et Fr. Gonçalves. — Echinides du
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dans l’Eocène moyen de la vallée du Sénégal. Bull. Soc. Géol. Fr., Sér. 7, 8,
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D. E. Russell, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Rubrique « Condylarthres »
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(Invertébrés), 53, 2, 1967, pp. 163-188, 14 flg.
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graphie. Assoc. Sénég. Etud. Quat. Ouest Afric., Bull. Liais., 14-15, juin 1967,
pp. 11-17, 6 cartes, Dakar 1967.
— Le point des connaissances en Paléontologie humaine. Bull. Soc. Préhisl. Fr., 3,
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— L’époque haddadienne, une page de la Protohistoire du Tchad. Rev. Fac. Letr.
Lisboa, sér. 3, 9, 1965, Lishoa, 1967, pp. 207-216, 6 fig.
— L’Afrique Équatoriale : une étape de l’histoire de l’humanité. Cah. Explor., nouv.
série, 19, déc. 1967, Paris, pp. 18-19, 1 fig.
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— Voir C. Arambourg.
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piers mésozoïques. Mém. Soc. Géol. Fr., 106, Madréporaires, pp. 55-83, 8 pl.
Collections reçues ;
VÉGÉTAUX : bois fossile du Cénomanien inf. de Durtal (Maine-et-Loire) ; bois
fossile de l’Helvétien marin de l’Indre-et-Loire (Don de L. Ginsburg).
Invertébrés : un bloc avec Oursins et Lamellibranches venant de la mollasse
burdigalienne de la Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes) (Don L. Ginsburg) ;
Echinides du Crétacé inférieur de Colombie (Don Père d’AcosTA) ; Echinide
du Barrémien inférieur de Saint-Thomé (Ardèche) (Don J. Sornay) ; moulages
de types de Brachiopodes du Dévono-Silurien de Bohême (Don Musée de Prague) ;
moulages d’un Brachiopode du Frasnien de Belgique (Don Inst. Roy. Sci. Nat.
Bruxelles) ; holotype et paratypes de deux Lamellibranches du Sénonien du
Taurus Lycien (Turquie) (Don Lefèvre) ; moulages (dont le type de l’espèce)
d’un Inocérame (Don British Muséum) ; Lamellibranches du Néocomien de
Colombie (Don Père d’AcosTA) ; Lamellibranche du Trias sup.-Rhétien d’Afgha¬
nistan (Don A. F. de Lapparent) ; Mollusques du Turonien inf. de Duravel
(Falaises du Lot) (Don P. Senesse) ; Inocérames et Ammonite du Sénonien
sup. de Charente-Maritime (Don Rey-Jouvin) ; Céphalopodes du Crétacé de
Colombie (Don Père d’AcosTA) ; abondante collection d’Echinides, de Lamelli¬
branches et de Gastropodes (types et figurés) de l’Eocène d’Égypte (Don J. Cuvil¬
lier) ; deux plaquettes d’ardoise de Trélazé (Maine-et-Loire) avec des débris
de Trilobites du Silurien (Don J. Durand).
Vertébrés : Poissons du Jurassique de Lerida (Don Wenz) ; Poissons du Crétacé
du Brésil (Don F. Petter) ; Stégocéphales du Trias de Madagascar (Don Devil-
lers) ; Reptiles du Permien du Niger (Don Ph. Taquet et De Ricqles) ; restes
de Crocodilien du Rajastan (Inde) (Don Sigal) ; Reptiles et Mammifères du
Sparnacien de Rians (Var) (Don L. Ginsburg, G. Mennessier et D. E. Rus¬
sell) ; restes de Reptiles et Mammifères de l’Oligocène de Selles-sur-Cher
(Loir et Cher) et de Dieupentale (Tarn et Garonne) du Mioeène d’Artenay
(Loiret) et des faluns de l’Anjou (Don L. Ginsburg) ; Mammifères miocènes
de La Romieu (Gers) (Don Cadeot et L. Ginsburg) ; crâne d’Ours des cavernes
du Vercors (Don Blot).
Laboratoire de Paléontologie
DE l’École Pratique des Hautes-Études.
R. Lavocat, Directeur. — Histoire des Mammifères. Edit, du Seuil, Paris, 1967, 190 p.,
fig., 1 portrait.
— Les prodigieux animaux disparus. Les Presses de la Cité ; Paris, 1967, 29 p., 23 fig.
— A propos de la dentition des Rongeurs et du problème des Muridés. Mammalia,
31, 2, 1967, pp. 205-216.
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— Les Microfaunes du Néogène d’Afrique Orientale et leurs rapports avec celles de
la région paléarctique. Background to Evolution in Africa, University Chicago
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E. Genet-Varcin, F. Prat et J. Sauvage. — Faunes et Flores préhistoriques.
N. Boubée édit., (1966) 1967, 489 p., 64 fig., 137 pl.
Laboratoire de Micropaléontologie
DE l’École Pratique des Hautes-Études.
G. Deflandre, Directeur Scientifique au C.N.R.S., Directeur, Correspondant de
l’Institut. — Critique de travaux français récents concernant les Coccolitho-
phoridés actuels. Préimpr. MuUicop. Lab. de Micropaléont. E.P.H.E., 1967,
pp. 1-4 et Protistologica, 1967, 3, 4, pp. 287-289.
— Stenopyxinium n. g. grassei n. sp., nouveau type de kyste de Dino flagellé fossile
d’un silex crétacé. Protistologica, 1963, 3, 4, pp. 423-436.
— Sur la conservation de vestiges pyritisés de Deflandraslrum (Chlorophycées) et sur
une curieuse forme nouvelle du Siluro-Dévonien d’Afrique du Nord. C. R. Acad.
Sc., 265, D, 1967, pp. 1776-1779, 1 pl.
. — et Jean-Claude Foucher. — Diacrocanthidium nov. gen., Diacrodien présumé
du Crétacé, pourvu d’un archéopyle. Affinités péridiniennes des Diacrodiens ?
Cah. Micropal., sér. 1, 5. Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 1967, 439, 5 p.,
2 pl.
— et Guy Chenaux. Sur un nouveau microfossile énigmatique, Salpingocryptum
nov. gen., du Siluro-Dévonien du Sahara occidental et sur ses affinités présu¬
mées. C. R. Acad. Sc., 265, D, 1967, pp. 1676-1678, 1 pl.
— et M. Deflandre-Rigaud (M™*), Directeur. — Diagnoses de quelques nouveaux
Nannoconidés gargasiens de Haute Provence. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 1967,
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- Nannofossiles calcaires I. Fichier Micropaléont. Gén., sér. 17. Ed. C.N.R.S.,
1967, I-VIII, fiches 2423-3830, 213 p., fig.
- Nannofossiles calcaires IL Fichier Micropaléont. Gén., sér. 18, Ed. C.N.R.S.
1967, I-XII, fiches 3831-4172, 183 p., fig.
Y. Le Calvez, Directeur adjoint. — Contribution à l’étude des Foraminifères de
l’Oligocène inférieur (Sannoisien) dans le Bassin de Paris. Eclogae Geol. Helvet.,
59, 1966, pp. 403-419, 3 pl.
— Recherches du B.R.G.M. sur le Plateau continental. Premiers résultats sédimen-
tologiques, micropaléontologiques et géochimiques. Étude des Foraminifères
de la carotte C 24 (Baie de la Vilaine). Bull. B.R.G.M., 1966, pp. 63-72, 1 pl.
— et L. Berthois. — Étude sédimentologique des dépôts à Jullienella foetida de
la région d’Abidjan (C. d’L). Ibid., 1966, pp. 45-55.
— et Ph. Bouysse. — Étude des fonds marins compris entre Penmarch’ et Croix
(Sud Finistère). Ibid., 1967, pp. 39-69, 2 pl., 6 tabl.
Ph. Taugourdeau. — Néotypes de Chitinozoaires. Rev. Micropaléont., 9, 1967, pp. 258-
264.
— Débris microscopiques d’Euryptérides du Paléozoïque saharien. Ibid., 10, 1967,
pp. 119-127, 2 pl.
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nord du Massif Armoricain. Ann. Soc. Géol. Nord, 85, 1966, pp. 337-343.
— , P. Bouché, A. Combaz et P. Millepied. — Les Chitinozoaires. Analyse biblio¬
graphique illustrée. Ed. C.N.R.S., 1967, pp. 1-97, 11 pl.
P. Dumitrica. — Dictyocha bachmanni n. sp. et considérations sur la lignée phylo¬
génétique Dictyocha crux — D. stauracantha — D. bachmanni. Cah. Micropal.,
sér. 1, 4. Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 1967, 435, 6 p., 2 pl.
H. Gorka. — Quelques nouveaux Acritarches des silexites du Trémadocien supérieur
de la région de Kielce (Montagne de Sainte-Croix, Pologne). Cah. Micropal.,
sér. 1, 6. Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 441, 1967, 8 p., 2 pl.
Collections reçues :
Microfossiles : Graptolithes et Incertae sedis du Paléozoïque de Pologne (don
du Prof. Kozlowski, Varsovie) ; Radiolaires du Lias, E. de Moscou (don de
M“*® JousÉ) ; Coccolithes des vases du Pacifique (don de M“'® JousÉ) ; Fora-
minifères de la Méditerranée et de la Manche (don de M™® Y. Le Calvez) ;
Chitinozoaires et Acritarches du Paléozoïque de l’Allemagne du Nord (don
du Prof. A. Eisenack, Tübingen) ; Holotypes de Chitinozoaires du Sahara,
2® Série, provenant de l’I.F.P. (don de M. Ph. Taugourdeau) ; Dinoflagellés
et Acritarches du Crétacé de l’île de Wight, types d’un mémoire de R. R. Clarck
et J. P. Verdier (don de la Bataafse International Petroleum Maatschappij ,
La Haye) ; Nannofossiles ealcaires, Coccolithes p. p. m., types de sa thèse de
doctorat (don de L. Lezaud) ; Radiolaires du Crétacé du Maroc (don de
J. Deunff) ; Ampelitocystis du Gothlandien de Feuguerolles, Calvados (don
de J. Deunff) ; Scolécodontes du Paléozoïque normand (don de Ph. Taugour¬
deau) ; Chitinozoaires et Acritarches du Gothlandien de New-York, U.S.A.
(don de Ph. Taugourdeau) ; Acritarches de l’Ordovicien de Juvigné, Mayenne
(don de J. L. Henry) ; Acritarches, Radiolaires, Paléophycées et Incertae
sedis du Paléozoïque de Vendée (don de M™® M. Ters).
Phanérogamie.
A. Aubhéville, Professeur, membre de l’Institut. — Les étranges mosaïques
forêt-savane du sommet de la boucle de l’Ogooué au Gabon. Adansonia, sér. 2,
7, 1967, pp. 13-20, 6 photos.
— Une nouvelle Sapotacée gabonaise : Englerophytum somiferanum Aubr. Ibid.,
pp. 23-25, 1 pl.
— Sapotacées nouvelles de la côte colombienne du Pacifique. Ibid., pp. 141-148,
2 pl.
— Contribution à l’étude des Sapotacées de la Guyane française. Ibid., pp. 465-468-
— Flore de la Nouvelle-Calédonie et dépendances. — Sapotacées, 1 vol. 1967, 163 p.,
40 pl. de dessins, 15 pl. de cartes.
— Flore du Cameroun, 6, 1967, Cucurbitacées (M^'® M. Keraudren), 1 vol. 192 p.,
36 pl.
— Flore du Cambodge, Laos, Vietnam, V, 1967, Umbelliferaceae Aizoaceae, Mollu-
ginaceae (M”® Tardieu-Blot), Passifloraceae (G. Cusset), 1 vol., 151 p., 20 pl.
H. Humbert, Professeur honoraire, membre de l’Institut. — Flore de Madagascar
et des Comores. Fam. 124 et 124 bis : Vitacées, Lééacées (B. Descoings), 1967,
169 p., 17 pl.
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— Flore de Madagascar et des Comores. Fam. 182 : Acanthacées, tome I (R. Benoist),
1967, 230 p., 35 pl.
f H. Humbert. — Espèces nouvelles de Streptocarpus [Gesneriaceae] à Madagascar.
Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 275-294, 2 pl., 2 photos.
J. Leandri, Professeur sans chaire. — Robert Willmann, 1896-1966. Adansonia,
sér. 2, 6, 1967, pp. 643.
— La végétation naturelle de Madagascar. Ibid., 7, 1967, pp. 109-110.
— Emmanuel Drake Del Castillo (1855-1904), botaniste et grand collectionneur.
Ibid., pp. 3-9.
— La fin de la dynastie des Jussieu et l’éclipse d’une chaire au Muséum de 1853 à
1873. Ibid., pp. 443-450.
N. Halle, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Aframomum polyanthum
(K. Schum.) K. Schum. et Costus Dinklagei K. Schum. Adansonia sér. 2, 7,
1967, pp. 73-80, 3 pl.
— Contribution à l’étude des Tarenna (Rubiaceae) d’Afrique. Ibid., pp. 501-506,
2 pl.
— Deux Bégonia du Gabon analysés sur le vif, B. triflora Irmscher et B. ferramica
sp. nov. Ibid., pp. 507-512, 2 pl.
— et H. Heine. — Deux Tapura nouveaux d’Afrique (Dichapetalaceae) . Ibid., pp. 43-
51, 3 pl.
— , A. Le Thomas (M”®) et M. Gazel. — Trois relevés botaniques dans les forêts de
Bélinga (N-E du Gabon). Biologica Gabonia, 3, 1967, pp. 3-16, 7 pl.
— et A. Le Thomas. — Troisième liste de Phanérogames du N. E. Gabon (Makokau,
Bélinga, Mékambo). Biologia Gabonica, 3, 1967, pp. 113-120.
G. Aymonin, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — La représentation graphique
des types biologiques. Coll. Morph. Montpellier. Mém. Soc. Bot. Fr., 1966, pp. 14-
19.
— Une rare Thyméléacée ibéro-marocaine : le Thymelaea lanuginosa (Lam.) Bre-
cher ; affinités, répartition. Bull. Soc. Bot. Fr., 1967, 114, 1-2, pp. 59-62.
— Côte d’Azur et Alpes maritimes, des Maures au Mercantour. Itin. et notice bot.
Doc. polyc. Ecole Norm. sup., Paris, 1967, 42 pp.
— Le concept d’unité taxinomique ; son histoire, sa place en biologie végétale moderne.
G. R. 91^ Congrès nat. des Soc. sao.. Rennes, 1966, tome I, 1967, pp. 265-274.
— A propos du Daphné lanuginosa Lamarck (Thyméléacées), Taxon, 16, 6, pp. 512-
513.
— Conclusions au Colloque de Morphologie végétale : « Les types biologiques », organisé
à Montpellier en 1965, sous la direction du Professeur Emberger. Mém. Soc.
Bot. Fr., 1966, pp. 230-234.
— Le polymorphisme chez les Wikstroemia de la Nouvelle-Calédonie. Essai d’analyse
Bull. Soc. Bot. France, 114, 3-4, pp. 102-106.
— La conservation des richesses végétales en Afrique tropicale. Un colloque. Science
et Nature, 83, 1967, pp. 33-24.
— Charles Mentzer. Bull. Soc. Bot. Fr., 1967, 114, 5-6, pp. 200-202.
— Remarques sur l’inflorescence des Crucifères. Coll, morph. végét. Grenoble. Mém.
Soc. Bot. Fr., 1967, p. 100.
— Fleurs du Bassin méditerranéen. Traduction-adaptation de « Flowers of the Medi-
terranean » d’O. Polunin et A. Huxley (Chatto and Windus Itd., London, 1965),
avec de nombreux compléments descriptifs et iconographiques originaux.
F. Nathan édit., Paris, 1967, 1 vol., 326 p., 311 illustr. photogr. en couleurs,
8 photo, n. et bl., 24 pl. de dessins au trait, 108 fig. et graph. ; lexique, bibl.,
tables.
51 —
— Remarques comparatives à propos de a La Végétation du Sahara » de P. Quézel.
Bull. Soc. Bot. Fr., 114, 1967, pp. 180-182.
— Présentation de « La végétation de l’Inde » de P. Legris (1 vol., 589 p., fig., graph.,
Inst. Fr. Pondichéry, 1963). Ibid., pp. 182-185.
— Présentation de « Notions fondamentales de botanique générale » de M. Guino-
chet (1 vol., 446 p., 372 fig., Masson, Paris, 1965). Ibid., 114, 1967, pp. 185-186.
— • Présentation de « Wild Flowers of the United States » de W. G. Steere et coll. (vol. 1 ,
tomes 1 et 2, 560 p., 180 pl. coul., New York Bot. Gard. 1966). Ibid., pp. 186-
190.
— Voir M. Keraudren.
R. Benoist, Sous-Directeur honoraire. — Acanthacées, in : H. Humbert, Flore de
Madagascar et des Comores, fam. 182, Paris, 1967, 230 p., 35 pl.
M. Keraudren (M*'®), Maître-Assistant. — Le genre Momordica (Cucurbitaceae]
en Afrique équatoriale occidentale, Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 185-198,
2 pl.
— Types biologiques et types de succulence chez quelques végétaux des fourrés du
sud-ouest de Madagascar. Mémoires, Soc. bot. Fr., 1966, pp. 157-163.
— ■ Cucurbitacées, in : A. Aubreville, Flore du Cameroun, 6, 1967, 1 vol., 192 p.,
36 pl.
— et C. Jeffrey (Royal Botanic Gardens, Kew, England). — Le genre Raphidio-
cystis {Cucurbitaceae) en Afrique et à Madagascar. Bull. Jard. Bot. Etat, Bruxelles,
37, 1967, pp. 319-327, 1 pl., 4 cartes.
— et G. Aymonin. — Bretagne occidentale méridionale, Camaret-Cornouailles-
Carnac, Itin. et notice bot. Doc. polyc. Ecole Norm. sup. Paris., 1967, 77 p., 4 pl.
- Algunas homologias estructurales entre las fitocenosis de los zonas de serticas
de Mexico y los del suroeste de Madagascar. Res. comm. 3® Congr. Mex. Bot.,
Sec. 8, 1967, pp. 25-26.
A. Le Thomas (M">®), Assistant. — Un nouvel Artabotrys africain : Artabotrys rhopa-
locarpus Le Thomas (Annonacée). Adansonia, sér. 2, 6, 1967, pp. 589-593, 1 pl.
— Présence du genre Toussaintia (Annonacée) au Gabon. Ibid., pp. 97-101, 1 pl.,
1 photo.
— A propos de V U variodendron mirabile R. E. Fries. Ibid., pp. 249-255, 1 pl.
— Essor d’une flore moderne pour la forêt la plus riche d’Afrique. C. R. 91® Congrès
nat. des Soc. sav.. Rennes, 1966, tome III, 1967, pp. 301-305.
— Voir N. Halle.
A. Raynal (M™®), Assistant. — Les Halorrhagacées malgaches et leur répartition.
Adansonia, sér. 2, 1967, pp. 537-543, 1 carte.
— Le genre Hoppea Willd. [Gentianaceae) en Afrique. Ibid., pp. 545-548, 1 pl.
— Étude critique des genres Voyria et Leiphaimos (Gentianaceae), et révision des
Voyria d’Afrique. Ibid., pp. 53-71, 5 pl. et fig.
— Sur un Sebaea africain saprophyte [Gentianaceae). Ibid., pp. 207-219, 2 pl.
— Les Rotala (Lythraeées) d’Afrique occidentale et centrale dans l’herbier de Paris.
Ibid., pp. 535-545, 1 pl.
— et J. Raynal. — Contribution à la connaissance de la flore sénégalaise. Ibid.,
pp. 301-355, 10 pl. et fig.
J. Raynal, Assistant. — Euphorbia Letestui, nouvelle espèce cactiforme des confins
camerouno-gabonais. Ibid., pp. 573-580, 2 pl.
— Notes cypérologiques : VI, Cyperus hamulosus M. Bieb. Ibid., pp. 581-858 2, pl-
— 52 —
— Les plantes de rocailles dans la nature et dans les jardins : Sedum anglicuin Huds.,
Viola hispida Lam. Plantes de Montagne, 4, 1967, pp. 258-260, 2 phot.
— Lycopodium annotinum L. dans les Alpes-Maritimes et sa répartition en France.
Bull. Soc. Bot. Fr., 113, 1967, pp. 402-496, 1 carte.
— Notes cypérologiques : VII. Sur quelques Lipocarpha africains. Adansonia, sér. 2,
7, 1967, pp. 81-87, 2 pl. et fig.
— Notes cypérologiques : VIII, Le genre Actinoschoenus Benth. Ibid., pp. 89-95,
2 pl. et fig.
— Notes cypérologiques : IX. Le groupe de Scleria poaeoides Ridl. en Afrique occiden¬
tale et centrale. Ibid., pp. 237-248, 4 pl. et fig.
— Les plantes de rocaille dans la nature et dans les jardins : Potentilla montana Brot.,
Orwnis fructicosa L. Plantes de Montagne, 4, 1967, pp. 353-354, 2 phot.
— Notes cypérologiques : X. Les races africaines et malgaches de Rhynchospora rubra
(Lour.) Makino. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 513-523, 2 pl.
— - Voir A. Raynal.
C. Tirel (M™®). — Toujours à propos du Sapotillier. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 101-
107, 3 photos.
A. Cavaco, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Pyrostria pseudocommersonii et
Pseudopeponidium antsalovense (Rubiaceae-Vanguerieae) de Madagascar. Adan¬
sonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 39-42, 1 pl.
— Un nouveau Gardénia (Rubiacées) de Madagascar. Ibid., pp. 177-179, 1 pl.
— Notes sur quelques Vanguériées [Rubiaceae) — Synonymie et espèces nouvelles
dans le genre Schismatoclada (Rubiacées). Ibid., pp. 363-364, 1 pl.
— Contribution à l’étude des Vanguériées (Rubiaceae) de Madagascar. Bull. Mus.
Hist. Nat., 5, 1966, pp. 700-702.
A. LouRTEiG, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Primula farinosa L. et P. magel-
lanica Lehmann. Bol. Soc. Arg. Botan., 11, 2-3, 1967, pp. 140-144, 1 fig.
— Ranunculus Sandwithii Lourt., n. sp. de Colombia. Ibid., pp. 129-131, 1 fig.
— Primulaceae in Reitz, R., Flora Illustrada Catarinense, 1967, pp. 1-17, 2 pl., 4 cartes.
J. E. Vidal, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Types biologiques dans la végé¬
tation forestière du Laos. Mém. Bull. Soc. bot. Fr., Paris, 1966 (1967), pp. 197-
203.
— Notes ethnobotaniques abrégées sur quelques plantes du Cambodge. J. Agric.
trop. Bot. appl., Paris, 14, 1967, pp. 21-66.
— Aspects biogéographiques du sud-est asiatique. C. R. som. Soc. Biogéogr., Paris,
378-379, 1966 (1967), pp. 130-140, 1 carte, 3 fig.
• — Paysages végétaux et Fleurs d’Asie tropicale. Sc. et Nat., Paris, 83, 1967, pp. 10-21,
2 cartes, 1 fig., 15 phot.
— Présence en Indochine de Streblus indicus (Bur.) Corn. (Moraceae). Adansonia,
sér. 2, 7, 1967, pp. 365-369, 1 pl.
H. Heine, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Une espèce nouvelle du genre Rungia
Wall., exemple de vicariance des Acanthacées ouest-africaines. Adansonia,
sér. 2, 6, 1967, pp. 549-555, 2 pl.
• — « Ave Caesar, botanici te salutant ». L’épopée napoléonienne dans la botanique. Ibid.
pp. 115-140, 3 photos, 1 tabl.
R. Letouzey, Conservateur des Eaux et Forêts, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — -
Présence d’un genre d’Orobanchacées d’Asie tropicale (Aeginetia Linn.) dans
la flore d’Afrique continentale (Cameroun). Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 27-32,
1 pl., 2 photos.
— 53
— Présence au Cameroun d’une Pontédériacée : Schollerospsis lutea H. Perr., endé¬
mique de Madagascar. Ibid., pp. 33-37, 1 pl., 2 photos.
— Gymnosiphon bekensis R. Let. (Burmanniacée nouvelle d’Afrique centrale). Ibid.,
pp. 169-173, 1 pl.
— Achyrospermum Tisserantii R. Let. (nouvelle Labiée d’Afrique tropicale). Ibid.,
pp. 173-175, 1 pl.
— Notes sur diverses espèces d’Afrique et de Madagascar du genre Urera Gaudich.
(Urticacées). Ibid., pp. 295-300, 1 pl.
— Recherches sur la nomenclature botanique des Pygmées. J. Agric. tropic. et Bot.
appl., 13, 1966, pp. 479-543, 1 carte, 2 photos.
— Note sur les Pygmées de la région tikar au Cameroun. Ibid., 14, 1967, pp. 277-280,
1 carte.
A. Guillaumin, Professeur honoraire au Muséum. — Comment ont été connues les
plantes vasculaires de Nouvelle-Calédonie. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 451-
463, 3 photos.
P. Jaeger, Professeur à l’Université de Strasbourg et J. Adam, Attaché de Recherches
au C.N.R.S. — Sur le cycle annuel de la végétation en prairie d’altitude des
monts Loma (Sierra-Leone). C. R. Acad. Sc., Paris, 263, 1966, pp. 1724-1727.
— — Sur le mécanisme d’action des feux de brousse en prairie d’altitude (Monts
Loma, Sierra-Leone). Observations et expériences. Ibid., 264, 1967, pp. 1428-
1430.
R. ScHNELL, Professeur à la Sorbonne. — Contribution à l’étude des genres guyano-
amazoniens Tococa Aubl. et Maieta Aubl. (Mélastomacées) et de leurs poches
foliaires. Adansonia, sér. 2, 6, 1967, pp. 525-532, 2 pl.
R. Capuron, Conservateur des Eaux et Forêts, C.T.F.T. Tananarive, Correspondant
du Muséum. — Deux Caesalpinia nouveaux pour Madagascar. Adansonia,
sér. 2, 7, 1967, pp. 199-205, 2 pl.
— Nouvelles observations sur les Rutacées de Madagascar. Ibid., pp. 479-500.
— Les Combrétacées arbustives ou arborescentes de Madagascar. Doc. polyc. Centre
Technique Forestier Tropical, 1967, 110 p., 21 pl., 6 cartes.
J. Koechlin, Professeur à l’Université de Tananarive, Madagascar. — • Germination
et développement des plantules des Hydrostachyacées. Adansonia, sér. 2, 7,
1967, 4 pl. pp. 525-534,
M. Peltier, Chargé principal de Recherches à TO.R.S.T.O.M. — La position systé¬
matique du genre Phylloxylon H. Bn. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 255-257.
R. Meslin, Chargé de cours à l’École Nationale de Médecine et Pharmacie de Caen. —
Georges Le Testu (1877-1967). Sa vie, son oeuvre. Adansonia, sér. 2, 7, 1967,
pp. 263-273, 1 portrait.
H. Jacques-Felix, Directeur honoraire de Recherches. — Une nouvelle espèce afri¬
caine de Coelachne. Adansonia, sér. 2, 6, 1967, pp. 525-535, 1 pl.
G. CussET, Maître-Assistant à la Sorbonne. — Passifloracées, in : A. Aubréville,
Flore du Cambodge, du Laos et du Viêt-Nam, 5, 1967, pp. 101-151, 7 pl.
— Les Passifloracées asiatiques. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 371-385.
J. P. Lebrun et B. Peyre de Fabregues. — Plantes rares ou intéressantes de la
République du Niger. Ibid., pp. 391-398.
J. Huard. — Étude anatomique des épines de quelques palmiers. Ibid., pp. 221-235,
4 pl.
M. Lescot (M™®), Technicienne du C.N.R.S. — Sur un mode de réduction de conver¬
gents dans la plantule de Cucumis Melo L. Ibid., pp. 399- 420, 9 pl.
— 54 —
L. Ake-Assi, Centre O.R.S.T.O.M. d’Adiopodoumé. — Un nouveau Dorstenia (Mora-
cées) de Côte d’ivoire. Ibid., pp. 387-398.
L. Bernardi, du Conservatoire botanique de Genève. — Doléances du systématicien.
Ibid., pp. 11-12.
D. Lobreau • — Contribution à l’étude du pollen des Malpighiacées d’Afrique.
Pollen et Spores, 9, pp. 241-277.
H. P. Nooteboom. ■ — The taxinomie position of Irvingioideae, Allantospermum For-
man and Cyrillopsis Kuhlm. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 161-168, 1 pl., 2 tabl.
J. H. Kern. — Deux espèces nouvelles de Fimbristylis [Cyperaceae) du sud-est de
l’Asie. Ibid., pp. 181-184, 1 pl.
Y. Attims et G. Cremers, Laboratoire de botanique du Centre O.R.S.T.O.M. d’Adio¬
podoumé. — Les radicelles capillaires des Palétuviers dans une mangrove de
Côte d’ivoire. Ibid., pp. 547-551, 3 pl.
C. Bernard (M*'®). — Germinations et plantules de quelques Cactacées. Adansonia,
sér. 2, 6, 1966 (1967), pp. 593-641, 24 pl., 2 fig.
W. Rauh et L Jager-Zürn, Institut systématique de l’Université de Heidelberg. —
Le problème de la position systématique des Hydrostachyacées. Ibid., pp. 515-
523, 3 pl.
K. Senghas, Institut systématique de l’Université de Heidelberg. — Deux nouveaux
Eulophidium du nord de Madagascar. Ibid., pp. 557-562, 2 pl.
Principales acquisitions nouvelles :
Afrique : MM. Ake Assi, Audry, Cusset, Fr. Halle, Jaeger, Lavranos,
Letouzey, Leivalle, Makany, Meurillon. Différentes Institutions : Abid¬
jan, Brazzaville, Bruxelles, Causeway, Coïmbra, Dschang, Faculté des Sciences
de Paris, Freetown, Gôteborg, Kew, Maisons-Alfort, Stockholm, Wageningen,
Zurich. Au total : 12.709 parts.
Madagascar ; MM. Boiteau, Capuron, Morat ; Centre Technique Forestier de
Tananarive. Au total : 1.058 parts.
Amérique : MM. Breteler, Oldemann, Waterfall. Différentes Institutions :
Berkeley, Brasilia, Cambridge (U. S. A.), Caracas, Castelar, Cayenne, Chapel
Hill, Curitiba, Montevideo, Oxford, Panama, Parana, Stillwater, Stockholm,
Tucuman, Tulane, Utrecht, Wageningen, Washington. Au total : 4.075 parts.
Asie : MM. Pocs, Tixieh. Différentes Institutions : Aarhus, Allahabad, Budapest,
Copenhague, Edinhurgh, Goteborg, Kyoto. Au total : 766 parts.
Europe : MM. Aymonin, Bonnot, De Leiris, Jacamon, Troteheau, M*"® Haff-
NER, Mil® Keraudren. Différentes Institutions : Aarhus, Genève, Gôttingen,
Leningrad, Oeiras. Au total : 1.519 parts.
Océanie : MM. Bernardi, Mac Kee, Schmidt, Veillon. Différentes Institutions :
Adélaïde, Genève, Kew, Leiden, Melbourne, Nouméa, Washington, Zurich.
Au total : 8.949 parts.
En tout : 29.076 échantillons.
Total des plantes prêtées : 8.484 ; envoyées en échange : 3.635 ; empruntées pour
les recherches faites au Laboratoire : 3.451.
Botanistes ayant effectué des séjours réguliers au Laboratoire : Français : 63 ; Étan-
gers : 140,
— 55 —
Visiteurs reçus pour expertises, consultations d’Herbiers, d’ouvrages (non com¬
pris les demandes courantes de déterminations ou petits renseignements) : 220.
Laboratoire de Botanique piianérogamique tropicale
DE l’Ecole pratique des Hautes-Etudes.
M. L. Tardieu-Blot (M™®), Directeur. — Quelques généralités sur les spores de Fou¬
gères. Adansonia, sér. 2, 7, 1967, pp. 149-160, 3 pl.
— Umbelliferaceae, in ; Aubréville, Flore du Cambodge, du Laos, et du Vietnam, V,
1967, pp. 1-77, 11 pl.
— Aizoaceae, Molluginaceae, in : Aubréville, ibid., pp. 79-100, 2 pl.
Centre national de Floristique du C.N.R.S.
P. Jovet, Directeur scientifique au C.N.R.S., Directeur. — Carte de la végétation de
la France. Journées d’information : Angers, 19 et 20 novembre 1966. Rev. gén.
Sc., 3, 4, 1967, pp. 69-70.
— Un aspect peu connu de l’œuvre de P. J. Redouté. Bull. Jard. bot. nal. belg., 37,
31.3.1967, pp. 53-60.
— Le Centre de Floristique. Sa création, son but, ses réalisations. Avant-Propos au
vol. I de la Flore de France : Les Callitriches par H. D. Schotsman. Paris, 1967,
Lechevalier, éd., pp. 1-5.
— et S. Jovet- Ast (M™®). — • Ajoncs du Pays-Basque : leur distinction spécifique.
Bull. C.E.R.S., Biarritz, 6, 2, 1966 (1967), pp. 213-226.
- Floraisons, fructification, germination du Lemna valdiviana au Lac Marion
(B. P.). Bull. C.E.R.S., Biarritz, 6, 4, 1967, pp. 729-734, 2 p. de fig.
— et M. Guédès. — Eugène Simon (1871-1967). Cahiers des Nat., (Bull. Nat. Par.),
n. s., 23, 1, 1967, pp. 13-16.
- Présentation commentée de « Flora of Japan » de Obwi, 1965, Washington.
Rev. Ole des Sc., 3-4, 1967, pp. 122-124.
■ - Présentation commentée de « The alpine Ranunculi of New-Zeland » de Fischer
(J. F.), 1965, Wellington. Ibid., 5-6, 1967, pp. 189-190.
- Présentation commentée de « Homologues du carpelle et de l’étamine chez
« Tulipa gesneriana » de M. Guédès, L. Oest bot. z.. Vienne, 113, 1966. Ibid., 5-6,
1967, p. 190.
- Présentation commentée de « Les Plantes du monde » de De Wit (H.), Ed.
Hachette, Paris, 1967. Ibid., 7-8, 1967, p. 254.
- Présentation commentée de « Observations géomorpbologiques et pédologiques
dans la région de Fontainebleau » de François Morand, 1966. C. R. Soc. Bio¬
géographie, 377-379, 1966, p. 160.
- Présentation commentée de « Introducere in studiul covorului végétal » de
Borza (A.), 1965, Bucarest. Ibid., 377-379, 1966, pp. 160-161.
- Présentation commentée de « La culture des plantes fourragères dans la région
méditerranéenne occidentale, Maroc, Portugal, Algérie, Espagne, France »
de E. J. Villax, 1965, Rabat. Ibid., 377-379, 1966, pp. 161-162.
— 56 —
- Présentation commentée de « Vie intense et cachée du sol. Essai de Pédologie
végétale » de B. Boullard, Paris 1967. Cahiers des Nat., (Bull. Nat. Par.), n. s.,
23, 1967, pp. 21-22.
■ — ■ — Présentation commentée de « Vade-mecum du botaniste dans la région pari¬
sienne » de Jeanpert. — Béimpression photographique en 1966 par la librairie
du Muséum. Ibid., n. s., 23, 1967, p. 22.
S. Jovet-Ast (M™®). — Voir P. Jovet.
P. Bossehdet. — Voir Schotsman.
M. Guédès. — Voir P. Jovet.
P. Huguet. — Euphorbes de France, Section Anisophyllum. Morphologie des capsules,
des stigmates, des glandes et appendices. Clés de détermination. Bull. C. E.R. S.
Biarritz, 6, 2, 1966 (1967), pp. 227-239.
S. Pawlowska. — De la position systématique du Soldanella villosa Darracq. Ibid.,
6, 2, 1966 (1967), pp. 241-250.
H. D. Schotsman. — Les Callitriches, Espèces de France et taxa nouveaux d’Europe,
Lechevalier, Paris, 1967, 1 vol., 145 p., 20 planches dessinées, 6 planches pho¬
tographiques, 11 cartes.
— et P. Bossehdet. — Notes sur Elatine Brochoni Clav. 1. Généralités — Morpho¬
logie — ■ Distribution. Bull. C.E.R.S. Biarritz, 6, 2, 1967, pp. 251-259.
H. Bouby. — • Double excursion botanique à Saint-Mammès (Seine-et-Marne). Bull.
Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du Massif de Fontainebleau.
43, n° 5-6, mai-juin 1967, pp. 60-61.
— Considérations sur la situation floristique actuelle et la protection des mares de
Fontainebleau et leurs abords. Monde des Plantes, n° 355, 1967, pp. 6-11.
L. Brunerye. — Quelques plantes rares ou intéressantes des Monédières. Bull. Soc.
Arc. de la Corrèze, 88, janv.-déc. 66, (1967), pp. 11-20.
— Évolution floristique de quelques mares artificielles de Corrèze. Cahiers des Nat.
(Bull. Nat. Par.), n. s., 22, 1966 (1967), pp. 57-69.
M. Debray. — Sur quelques récoltes havraises de Chenopodiacées. Bull. Soc. géolo¬
gique de Normandie, 56, 1966 (1967), pp. 56-58.
J. P. Lebrun. — Les Ptéridophytes dans la Région parisienne. XXIV-XXV. Cystop-
teris fragilis et Blechnum spicant. Cahiers des Nat. (Bull. Nat. Par.), n. s., 22,
1966, pp. 103-110.
— Deux fougères rares en Seine-et-Marne : Cystopteris fragilis et Blechnum Spicant.
Ass. nat. vallée Loing (Bull.), 43, 11-12, p. 99.
Laboratoire du Muséum a Biarritz.
M. Fontaine. — Quelques aspects des mécanismes physiologiques des phénomènes
migratoires. Extrait de : La distribution temporelle des activités animales et
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II, n“ 101-200. Madagascar, J. Leandri, 13 spécimens. Nouvelle-Calédonie,
leg. Mac Kee, 54 spécimens. Nouvelles-Hébrides, leg. Durand, 4 spécimens.
Espagne, Province de Leon, leg. A. Zugara, 2 spécimens. Gabon, leg. N. Halle,
2 spécimens. 5 Micromycètes divers, leg. Massenot. 3 Polypores et 1 Le Ratia,
Nouméa. 235 Champignons de Nouvelle-Calédonie, leg. Huguenin. 52 Poly¬
pores divers, leg. Brider-Cooke.
Bryophytes : Muscinées de Madagascar, leg. Boiteau, 72 spécimens. Muscinées
Ennedi et Éthiopie, leg. Th. Monod, 6 spécimens. 35 Muscinées de La Maboké,
leg. Faurel. 10 Hépatiques du Sabara, leg. Faurel. 66 Mousses des États-
Unis (Montana), leg. Hermann. Hepaticae Japonicae, n° 701-750. Muscinées
d’Égypte et du Sinai, leg. Jovet-Ast et Bischler, 50 spécimens. Riccia de
France, leg. P. et S. Jovet, 15 spécimens. Hépatiques d’Espagne, leg. S. Jovet-
Ast, 30 spécimens. Muscinées du Cambodge, leg. P. Tixier, 100 spécimens.
Lichens : 132 Lichens de Madagascar, leg. Boiteau.
Algues : Algues marines, 8 spécimens d’Australie, leg. S. C. Ducker. Algues
d’eau douce, 80 spécimens de France (Richelieu), 12 des États-Unis, 25 du
Tchad, leg. M^'® Rousselin.
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et Spores, 9, 3, pp. 427-466, 1 tabl., 15 pl.
J. Cohen (M^u®). Voir M. Van Campo, Ph. Guinet, J. Cohen et P. Dutil.
F. Diniz (Ml*®). — Spores à flagelles nouvelles pour le Crétacé du Portugal. Pollen
et Spores, 9, 3, pp. 569-577, 1 fig., 2 pl.
D. Huard (M“*®). Voir F. Stainier, D. Huard et F. Bronckers. — Technique de colo¬
ration spécifique de l’exine des microspores jeunes encore groupées en tétrades.
Pollen et Spores, 9, 2, pp. 367-370, 1 pl.
G. Jalut. — Analyse pollinique de deux tourbières de la forêt de Rambouillet (Seine-
et-Oise). Thèse de Doctorat de 3® cycle, 55 p.
— Analyse pollinique de la tourbière de l’Archet. Pollen et Spores, 9, 2, pp. 305-319,
1 fig., 1 pl., 1 diagr. dpi.
M. Kedves. — Sur quelques problèmes de stratigraphie palynologique appliquée au
Tertiaire inférieur en Europe. Pollen et Spores, 9, 2, pp. 321-334, 1 dpi.
— • Études palynologiques des couches du Tertiaire inférieur de la région parisienne.
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D. Lobreau (M"®). — - Contribution à l’étude du pollen des Malpighiaceae d’Afrique.
Pollen et Spores, 9, 2, pp. 241-277, 7 pl.
N. Planchais (M™®). — Analyse pollinique de la tourbière de Gizeux (Indre-et-Loire)
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520, 4 fig., 1 diagr. dpi.
F. Roland (M™®). — Mise en évidence d’une membrane aperturale particulière dans
le pollen de quelques Aizoacées. C. R. Acad. Se. Paris, sér. D, 264, 26, pp. 2986-
2988, 2 pl.
— Différenciation du sporoderme chez Ficaria ranunculoides Moench. Observation
et évolution de « corps d’Ubisch ». Pollen et Spores, 9, 3, pp. 415-425, 1 fig.
Service des Cultures.
J. Verdier, Sous-Directeur. — Au Jardin des Plantes de Paris. Orchidées et Plantes
épiphytes. Reoue Horticole, Paris, n° 2.277, mai-juin 1967, pp. 1295-1296,
3 photos noir.
G. Callen, Assistant. — Note sur le puceron vert des Epicéa. Bull. S.N.H.F., Paris,
8, 1967, p. 310.
J. Weill, Assistant. — La Collection de base du rocailleur. Mon Jardin, ma Maison,
Paris, n° 114, nov. 1967, pp. 1832-1837, 7 photos noir, 13 photos couleur.
R. Metron, Assistant — Au Jardin des Plantes de Paris. Renouveau sur les Roses,
Description et étude de 25 nouveautés introduites à la Collection en 1967.
Science et Nature, Paris, 80, mars-avril 1967, pp. 39-40.
— Le Jardin des Plantes en 1967. Ce que sera le Jardin en 1967. Les variétés employées.
Ibid., 79, janvier-février 1967, p. 29.
— Le Dahlia nain dans nos jardins. L’emploi du Dahlia nain, quelques variétés.
Bull. Soc. Fr. Dahlia, Paris, 3, 1967, pp. 9-10, 1 photo noir.
64 —
Acquisitions ;
— Graines reçues aux Serres : 1.100 espèces.
— Plantes vivantes : 765 espèees. — Collecteurs et Donateurs : MM. Lecoufle,
Tixier, Rose.
— Graines reçues à la graineterie : 3.491 espèces dont :
251 espèces destinées à eompléter la Colleetion d’arbres et d’arbustes de l’Arbo¬
retum de Chèvreloup.
2.711 espèces en provenance des Jardins botaniques étrangers pour le renou¬
vellement et l’enrichissement des Collections de l’École de Botanique
et du Jardin Alpin.
529 espèces récoltées à l’état spontané, destinées à nos Collections ou offertes
pour échange à nos correspondants.
— Graines distribuées à nos correspondants : 9.051 sachets.
— - Plantes vivantes reçues : 167 espèces. — Collecteurs et origines : S. Bahrier, Bour¬
gogne, Savoie ; C. Binoux, Bourgogne ; J. P. Boivin, Région parisienne, Nor¬
mandie, Bourgogne, Jura ; A. Braun, Alpes Maritimes ; J. Calle, Région
parisienne, Bourgogne ; Dr. E. Debon, Alpes Maritimes, Var ; M. Farille,
Savoie, Bourgogne, Région parisienne ; C. Figureau, Ouest, Région parisienne,
Vosges ; C. Fournigault, Vosges ; M^*® Heklova, Alpes Maritimes, Savoie ;
M. & M™® JovET, Région parisienne. Centre, Pyrénées, Sud-Ouest ; R. Molle,
Nord ; E. Mornet, Région parisienne, Pyrénées ; G. Precigout, Région pari¬
sienne, Centre, Autriche ; R. Tahon, Région parisienne ; J. Weill, Alpes-
Maritimes, Centre.
Ethnobotanique.
Roland Portères, Directeur. — Premières iconographies européennes du Maïs {Zea
Mays L.). J. Agric. Trop., et Bot. Appl., 14, n® 10-11, pp. 500-01.
— et Jean F. Leroy. — Journal d’ Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée,
t. 14.
Jean F. Leroy, Professeur sans chaire. — Un pionnier éminent de la Botanique amé¬
ricaine : John Torrey (1796-1873). J. Agric. Trop, et Bot. Appl., 14, n® 1-3,
pp. 103-106.
— Analyses bibliographiques, in : J. Agric., Trop, et Bot., Arch. Int., et Beo. Hist.
Sc., 1967.
— Charles Darwin, y la teoria de la evolucion. Traduction de Marie Isabel Martino
et Angel Ruiz Camps. Ediciones Cid de Madrid, Sabios del Mundo entero,
24, 247 p., 1966.
— Diagnose différentielle du genre Paracoffea Leroy. J. Agric. Trop, et Bot. Appl.,
14, n® 6-7, p. 276.
— Le carrefour du Gué (texte concernant la protection de la Nature). Journal L’Orne
Combattante, Fiers de l’Orne, 1®'' oct. 1967.
— Recherches sur les Caféiers. Sur la classification biologique des Caféiers et sur
l’origine et l’aire du genre Coffea. C. B. Acad. Sc., Paris, 265, 1967, pp. 1043-
1045.
65
— Recherches sur les Caféiers. Esquisse d’une théorie sur l’évolution des espèces.
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— Adanson dans l’Histoire de la pensée scientifique. Rev. Hist. Sc., 1967, pp. 349-360.
— Les Fruits Tropicaux et subtropicaux. 1 vol., P.U.F., coll. « Que Sais-Je », 128 p.,
(en coll.).
— Avant-Propos, in : Histoire et Biologie, Cahiers du Cercle d’Etude historique des
Sciences de la Vie, 1, 1967, pp. 3-4.
— Naudin, Spencer et Darwin dans l’Histoire des théories de l’hérédité. Comptes
Rendus Congrès Hist. des Sc., Varsovie, sous presse.
— Un chapitre d’Ethnobotanique : la conservation des espèces végétales. J. Agric.
Trop, et Bot. Appl., 14, n» 12, pp. 511-525.
— Un Caféier du genre Paracoffea en Nouvelle Guinée. Ibid., 14, n° 12, pp. 598-600.
— La loi de corrélation de croissance chez les Caféiers : cas d’une espèce d’Indonésie.
[Paracoffea floresiana). Ibid., 14, n“ 12, pp. 601-608.
Jacques Barrau, Maître de Conférence, Sous-Directeur. — Les Hommes, les Plantes
et la Mer en Océanie tropicale. Cahiers du Pacifique, n° 10, mai 1967, pp. 59-78.
— De l’Homme cueilleur à l’Homme cultivateur : l’exemple océanien. Cahiers d'Hist.
Mondiale, 10, n° 2, pp. 275-292.
Hubert Gillet, Maître de Conférence, Sous-Directeur. — Essai d’évaluation de la bio¬
masse végétale en zone sahélienne (Végétation annuelle). J. Agric. Trop, et
Bot. Appl., 14, nO 4-5, pp. 123-158.
— Le Massif de l’Ennedi (Nord Tchad). Climatologie, flore, végétation aperçu bio¬
géographique. C. R. sommaires Soc. Biogéogr., n® 38, 8, 14 déc. 1967.
Charlotte Radt, Technicienne du C.N.R.S. — Géographie des plantes cultivées et
relations précolombiennes entre l’Ancien et le Nouveau Monde. J. Agric. Trop,
et Bot. Appl., 14, n° 1-3, pp. 107-115.
— Comptes rendus bibliographiques, in : J.A.T.B.A., 14.
— Tables par auteurs et par matières, in : J.A.T.B.A., 14.
Collections reçues :
Plantes de l’Ouarsenet (Algérie) par Mr. Lizot.
Graines et Légumineuses alimentaires d’Irak (Soc. Rousselot).
Plantes diverses (herbacées et ligneuses), la plupart cultivées, en provenance
de la région parisienne (H. Gillet).
Plantes des environs de Niamey (H. Gillet).
Caféiers et faux Caféiers de l’Angola, de Madagascar (leg. Leroy et Vianney-
Liaud), et des Indes.
Herbier médecinal de Côte d’ivoire (G. Dieterlen).
Produits végétaux de la pharmacopée malgache (Leroy).
Section d’Ethnozoologie.
Raymond Pujol, Maître de Conférences, Sous-Directeur et F. de Beaufort. — Noms
vernaculaires des Mammifères de l’Afrique équatoriale occidentale. Cahiers de
La Maboké, 4, n° 2, pp. 151-157.
5
— 66 —
Collections reçues :
Matériel d’ethnozoologie en provenance de la République Centrafricaine (Mis¬
sion R. PujoL, C.N.R.S., R.C.P., 97 et 121).
150 oiseaux en peau, une quarantaine de mammifères (peaux d’Ongulés, de
petits carnivores, de rongeurs, et de chiroptères) plus de 60 serpents et reptiles
divers, près de 1.000 insectes, larves de Coléoptères et chenilles comestibles.
Lépidoptères séricigènes.
Collection de 150 espèces de Mollusques comestibles paléartiqucs et tropicaux,
acquise par le Laboratoire.
Ecologie générale.
Claude Delamare Deboutteville, Professeur. — Un monde à préserver : le domaine
cavernicole. Atomes, 245, 1967, pp. 447-450, 4 fig.
— L’épuration des revues Scientifiques. Atomes, 250, 23, pp. 33-34.
— Le laboratoire souterrain de Moulis. Edit. C.N.R.S., 1967, 54 p., 2 pl.
— et Michel Cabidoche. — Perturbations apportées aux populations troglobies
par les activités humaines ou les aménagements (1’'® note). Bull. Mus. Hist.
Nat., 2® sér., 38, 4, 1967, pp. 683-686, 2 fig.
— et Zaher Massoud. — Un groupe panchronique : les Collemboles. Essai critique
sur Rhyniella praecursor. Ann. Soc. Ent. Fr., (n. s.), 3, 3, 1967, pp. 625-629.
— Voir Philippe Cals et Jeanne Renaud-Mornant.
— Voir Yves Coineau et Antoinette Fize.
— Voir Zaher Massoud.
Anonyme. — La vie animale dans le Sol. Film 16 mm. couleur, sonore, optique, 230 m.,
21 minutes, 1967. Service du Film de Recherches scientifiques.
Hubert Saint Girons, Directeur de Recherches. — Le cycle sexuel et les corrélations
hypophyso-génitales des mâles chez Agama bibroni Duméril au Maroc. Bull.
Biol., 4, 1967.
— La morphologie comparée des glandes endocrines et la phylogénie des Reptiles.
Bijdragen tôt de Dierkunde, 37, 1967.
— Le cycle sexuel des serpents venimeux. Mém. Inst. Butantan., 33, 1, 1966, pp. 105-
114.
— et M. Gare. — Données histologiques sur le tégument et les glandes épidermoïdes
céphaliques des Lépidosauriens. Acta Anatomica, 67, 1967, pp. 571-594.
- Existence d’élaboration protidique dans la glande labiale inférieure de Sauriens
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Jean-Jacques Petter, Sous-Directeur, Maître de Conférences. — The Aye-Aye of
Madagascar. Social Commis, among Primates St. A. Altman. The Univ. of Chi¬
cago, 1967.
— Protection du Aye-Aye. Bull. U.I.C.N., (n. s.), 2, 4, 1967, pp. 25-27.
— Le Aye-Aye de Madagascar. Film 16 mm., noir et hlanc. Sonore optique, 20 minutes.
Edit, par : Le Service du Film de Recherches Scientifiques, 1967.
— Voir Arlette Petter-Rousseaux.
Roger Dajoz, Sous-Directeur, Maître de Conférences. — L’hormone androgène du ver
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— Aux chasseurs, le gibier..,, mais le gibier seulement. L’Homme et l’Oiseau, (n. s.),
8, 1966.
— Durée exacte de l’incubation chez le Milan noir Milvus migrans et le Goéland
d’Audouin Larus audouini. Alauda, 1, 1967, pp. 71-73.
— Le Goéland argenté, Larus argentatus michaellis, destructeur de sa propre ponte.
Ibid., 1967, pp. 73-74.
— Fécondité potentielle et Fécondité réelle chez les rapaces des régions présahariennes.
La Terre et la Vie, 1, 1967, pp. 63-76.
— Un comportement énigmatique ; Pourquoi « l’Antilope » vient-elle à l’appel du
chasseur Gabonnais ?. Biol. Gabonica, 2, 3, 1967, pp. 287-290.
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3, 1967, pp. 56-58, 3 fig.
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férence Européenne d’ Endocrinologie comparée, Karlovy Vary.
— Caractères sexuels secondaires des Opilions : les glandes anales de Siro rubens. Rev.
Ecol. Biol. Sol. 4, 3, 1967, pp. 489-496.
— Siro rubens (Opilion, Cyphophthalme), Rev. Ecol. Biol. Sol, 4, 1, 1967, pp. 155-171.
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— Nouveaux Staphylinidae (sensu lato) d’Asie centrale. Bull. Soc. Hist. Nat. Tou¬
louse, C, 3, 1967, 5 p., 1 pl.
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exclusivement austral). Ibid., (sous presse).
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australe et basée essentiellement sur Nothofagus et Araucaria., fig., pl., tabl.,
(sous presse).
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— Contribution à l’étude des Onychiurus du groupe burmeisteri. Rev. Ecol. Biol. Sol,
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— Voir Jean-Jacques Petter.
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niques et sédimentologiques dans la Spéléogénèse 1‘'® partie : les actions méca¬
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— Voir F. Chanudet et P. J. H. Van Bree.
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— Description d’une espèce nouvelle de Collembole cavernicole. Typhlogastrura
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— Structure et régression de l’appareil visuel chez les Hypogaslruridae (Collemboles)
épigés et cavernicoles. Ibid., 22, 2, 1967, pp. 407-416, 8 fig.
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de 6 espèees de Collemboles Hypogaslruridae épigés et cavernicoles. C. R. Acad.
Sci., 265, sér. D, 25, 1967, pp. 2074-2076.
— 71 —
— Action de différentes températures sur la durée du développement postembryon¬
naire et de l’intermue chez l’adulte de 6 espèces de Collemboles Hypogastru-
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Mammalia, 31, 1, 1967, pp. 120-147, 5 pl., 3 fig., 3 tabl.
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mante italicus strinatii Aellen (Urodèle, Plethodontidae). C. R. Acad. Sci., Paris,
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— Sur l’ontogenèse A' Hydroinantes italicus Dunn (Urodèle, Plethodontidae 265,
1967, sér. D, pp. 1533-1535.
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— Triclades obscuricoles de Roumanie ; 2. Dendrocoelides de Dobroudja et d’Olténie.
Ann. Spéléo., 22, 4, 1967.
— Observations sur les élevages et la biologie des Triclades obscuricoles Pyrénéens.
Spelunca Mémoires, 5, 1967, pp. 257-261.
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— Voir P. DE Beauchamp.
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— Ornithologische Beobachtungen aus der Camargue. Beitràge zur Vogelkunde, 12,
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— Beobaehtung eines Schwarzstirnwürgers, Lanius minor, bei Treuenbrietzen. Ibid.,
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- — Hemianax ephippiger (Burmeister, 1839) en Europe. Ann. Soc. Ent. France, (n. s.),
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— Beitrag zur Vogelfauna Fehmarns (II). Beitràge zur Vogelkunde, 13, 1967, pp. 41-46.
— Bemerkenswerter Nistplatz eines Zaunkônigs, Troglodytes troglodytes. Ibid., 13,
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— Versuch einer Koordinierung der odonatologischen Termini. Deutsche Entomolo-
gische Zeitschrift, N. F., 14, 1967, pp. 357-362.
— Contribution à la connaissance de la morphologie et de la répartition du genre
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tera). Beitràge zur Entomologie, 1967.
— 72
— Contribution à l’étude du comportement de ponte du genre Platycnemis Burmeister,
1839 (Odonata : Zygoptera). Zeitschrift für Tierpsychologie, 24, 6, 1967.
— Quelques observations ornithologiques à l’Etang de Bages et de Sigean (Aude).
Vie et Milieu, 1967.
— Les Oiseaux des Pyrénées-Orientales. III. Observations ornithologiques dans la
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— Le rôle des épines caudales chez les larves A’ Aeschnidae (Odonata Anisoptera)
dans le comportement de capture des proies et dans l’agressivité intra et inter¬
spécifique. Zeitschrift für Tierpsychologie, 1967.
— Discussion morphologique, systématique et biométrique sur Agrion {Cerdon)
lindeni Selys, 1840 (Odonata Zygoptera). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 1967.
— et A. ScHOTTNER. — Dr. phil. Erich Schmidt zum 75 Geburstag. Deutsche Ento-
mologische Zeitschrift, N. F., 14, 1967, pp. 257-263.
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littoral rocheux de l’Archipel de Glénan ; Anthozoaires, Ascidies. Thèse soutenue
le 12 juillet . 1967
Françoise Lescher-Moutoué, Attachée de Recherches. — Note sur la biogéographie
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— Voir Nicole Gourbault.
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2 fig., 4 pL, 3 tabl.
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— et P. Groves. — On some taxonomie problems of Asiastic wild asses, with the
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tierk., Hamburg, 32, 1967, pp. 321-355, 13 fig., 4 tabl.
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— Moyanella gigax Boschell et Kerr 1942, type des Moyanellinae n. sub. fam. Acarina
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— Redescription des Microthrombidiinae, de Bolivie décrits par J. Boshell et J. A. Kerr
en 1942 (Acari Thrombidiidae) (1’’® partie). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., Paris,
2e sér., 39, 2, 1967, pp. 293-307.
— Redescription des Microthrombidiinae de Bolivie décrits par J. Boshell et J. A. Kerr
en 1942 (Acari-Thrombididae) (2® partie). Ibid., Paris, 39, 4, 1967.
73 —
— Conlribution à l’étiide des Acariens Thrombidiidae d’Europe. I. Étude des Tbrom-
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pacticides cavernicoles et épigés. Spelunca Mémoires, 4® sér., 5, 1967, pp. 300-304.
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— Voir J. P. Cancela da Fonseca et Nicole Poinsot.
— Voir Zaher Massoud.
Nicole Boyer-Lefèvre, Stagiaire de Recherches. — Les Laboulbéniales des Trechinae
cavernicoles des Pyrénées. Généralités. Spelunca Mémoires, 4® sér., 5, pp. 236-245.
A. Mangin, Stagiaire de Recherches. — Étude géologique de la partie septentionale
du Massif du Saint-Barthélémy (Pyrénées ariègeoises) Thèse de doctorat de spé¬
cialité (3® cycle) en géologie, option : analyse structurale. Faculté des Sciences
de Toulouse, 21 x 27, 174 p., 9 pl. ph. h.-t., 2 cartes dpi. h.-t., 1967.
— Le siphon terminal des galeries de Labouiche (Ariège), arguments sédimentologiques
d’interprétations. Bull. Soc. Hist. Nat., Toulouse, 102, 2-3, 1966, pp. 481-492,
4 fig.
Claude Bou, Chercheur libre. — Les Amphipodes hypogés de la bordure Sud-Ouest
du Massif Central. Quelques observations sur la répartition et la biologie. Spe¬
lunca Mémoires, 4® sér., 5, 1967, pp. 226-325, 3 fig.
— et Raymond Rouen. — Un nouveau champ de Recherches sur la Faune aquatique
souterraine. C. R. Acad. Sci., Paris, 265, 25, 1967, pp. 369-370.
Michel Cabidoche, Chercheur libre. — Faune cavernicole de la Pierre-Saint-Martin
(Basses Pyrénées). Commentaire d’un film réalisé par l’auteur. Spelunca Mémoires,
5, 1967, p. 246.
— Coléoptères troglobies et endogés des Pyrénées occidentale (Col. Carab.). Ann.
Spéléo., 22, 3, 1967, pp. 647-658, 5 fig.
— Voir Claude Delamare Deboutteville.
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Mus. Nat. Hist. Nat., 2® sér., 38, 6, 1967, pp. 869-873, 3 fig.
— Sur certains aspects du comportement et les rapports avec le milieu chez les Copé¬
podes Harpacticoïdes. Ibid., 38, 5, 1966, pp. 638-647.
— Moraria varica (Graeter) (Copépode Harpacticoîde) dans la forêt de Rambouillet.
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Colette Jeanson, Chargée de Recherches. — Essai de Pédozoologie expérimentale.
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— Micromorphologie et migration expérimentales : oxydes de fer, calcite, argile,
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Soil micromorphology, Madrid, sept. 1967.
— Micromorphologie et Microsondage Electronique : Dosages d’éléments sur plaques
minces du sol. Proceeding of the third International working-meeting on Soil
micromorphology, Madrid, Septemher 1967.
J. L. Amiet, Maître de Conférences. — Les groupements de Coléoptères terricoles de
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(n. s.), sér. A, zoologie, 46, 2, 1967, pp. 125-213, 12 fig., 8 pL, 21 tahl.
Claire Athias-Henriot, Chargée de Recherches. — Observations sur les Pergamasus.
L Sous-genre Paragamasus Hull, 1918 (Acariens anactinotriches : parasitidae).
Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., (n. s.), sér. A, Zoologie, 49, 1967, pp. 1-198, 901 fig.,
14 tahl., 64 photos.
— Observations sur les Pergamasus. V. Additions et corrections aux Paragamasus
d’Europe tempérée, principalement occidentale (Acariens anactinotriches,
Parasitidae). Bull. Sci. Bourgogne, 26, 1968.
V. Gh. Decou, Chercheur à l’Institut de Spéologie de Bucarest. — Nouveaux Coléop¬
tères cavernicoles des Carpathes occidentales (Monts du Banat et Poiana Ruscai)
et des Carpathes méridionales (Monts Capatinei). Ann. Spéléo., 22, 2, 1967,
pp. 433-453, 45 fig.
Yveline Leroy, Maître-Assistant à la Sorbonne. — Gryllides et Gryllacrides caver¬
nicoles. Ann. de Spéléo., 22, 3, 1967, pp. 659-722, 4 fig.
Philippe Bodin, Attaché de Recherches. — Catalogue des nouveaux Copépodes Har-
pacticoïdes marins. Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., sér. A, Zoologie, 50, 1, 1967,
pp. 1-66.
Claude Andrieux et J. M. Bouvier. — Pratique des mesures climatologiques souter¬
raines. Spelunca Mémoires, 4® sér., 5, 1967, pp. 31-46.
R. Laneyrie. — Contribution à la connaissance des Trichaphaenops du Vercors (3® note)
et Considérations générales sur le G. Trichaphaenops (Col. Trechidae). Ann.
Spéléo., 22, 1967, pp. 455-463.
— Nouvelle classification des Bathysciinae (Coléoptères Catopidae). Tableaux des
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Philippe Cals, Claude Delamare Deboutteville et Jeanne Renaud-Mornant. —
Nature et adaptation à un mode de vie en milieu interstitiel des structures
cuticulaires céphaliques chez Derocheilocaris remanei Delamare Deboutteville
et Chappuis (Crustacea Mystacocarida). C. B. Acad. Sci., 266, 1967, 2, pp. 126-
129, 2 fig.
H. Bouvière. — Voir Yves Coineau.
G. Bachelier. — Voir D. Bauzon et J. Rouiller.
M. Bouillon. — Voir J. Durand et A. Vandel.
Paul Cassagnau. — Voir Christian Juberthie.
— Voir Christian Juberthie et Raynal.
Caussanel. — Voir Roger Dajoz.
A. Fize. — Voir Yves Coineau et Claude Delamare Deboutteville.
S. Jaquemart. — Voir Yves Coineau.
— 75
H. Menu. — Voir Marie-Charlotte Saint-Girons et B. Caubère.
Jeanne Renaud-Mornant. — Voir Philippe Cals et Claude Delamare Deboutteville.
J. Rouiller. — Voir D. Bauzon et G. Bachelier.
R. Stenuit. Voir P. Renault et J. Vertut.
J. Vertut. — Voir P. Renault et R. Stenuit.
F. Saiz. Voir H. Coiffait.
D. Bauzon, G. Bachelier et J. Rouiller. — Caractérisations pédologiques et micro¬
biologiques des sols de la station R. C. P. 40 de la forêt de Sénart et du parc
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— Mise au point de méthodes de dosages des enzymes du sol ; application à la carac¬
térisation des humus forestiers. Mémoires de D. E. A., 1967, 34 p.
— et Y. Uommergues. — Caractérisation enzymatique des humus forestiers (en pré¬
paration).
J. C. Gilot et Y. Dommergues. — Note sur le lithosol calcaire à mor de la station
subalpine de la R. C. P. 40. Rev. Ecol. Biol. Sol. 4, 3, 1967, pp. 357-383.
Michel Georginadi et Arnaud de Sacy. — Un complexe à vocation touristique et
scientifique à l’entrée du Parc des Cévenncs. Diplôme d’ Architecture de fin d' Etude
Ecole des Beaux Arts.
Gérard Kilbertus. — Vitesse de décomposition de P seudosclero podium purum (Hedw.)
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1968, 5, 1, (sous presse).
H. Chafouri. — Caractéristiques thermiques et hydrodynamiques des sols de quelques
écosystèmes des environs de Montpellier. Thèse de 3® cycle, 1968.
P. Lossaint. — Étude intégrée des facteurs écologiques de la productivité au niveau
de la pédosphère en région méditerranéenne dans le cadre du P. B. I. Programme
et description des stations. Oecol. Plant., 2, 4, 1967, pp. 341-366.
— et M. Rapp. — exemple d’installation d’une station expérimentale en milieu natu¬
rel pour une étude intégrée d’ Écologie du Sol. Symposium on methods of study
in soil ecology, U.N.E.S.C.O., Paris, 1967.
M. Rapp. — Étude expérimentale de la libération d’éléments minéraux lors de la décom¬
position de litières d’essences méditerranéennes. C. R. Acad. Sci., Paris, 264,
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— Apport au sol d’éléments minéraux par les pluies traversant le couvert forestier
sous des peuplements de Quercus ilex et de Pinus halepensis. Oecol. Plant.,
1968, 2, pp. 000-000.
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raux par la litière dans une futaie de Quercus ilex et une garrigue de Quercus
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(sous presse).
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méditerranéennes, le chêne vert (Quercus ilex) et le pin d’Alep (Pinus halepen¬
sis Mill.). Oecol. Plant., 1968, 2, 4, pp. 000-000.
Collections reçues :
Ascidies : 2® Collection d’Ascidies de grande profondeur provenant des Croisières
de l’Atlantis II, marine américaine, sur le « Bermuda ridge ». — Collection des
Ascidies de Dakar.
— 76 —
CoLLEMBOLES ET FAUNE DU SOL : De très nombreuses collections ; en particulier :
— Important matériel de Collemboles récoltés par la Mission Britannique
aux Iles Salomon.
— Collemboles des Iles Antarctiques.
— Collemboles des Andes.
— Important matériel récolté au cours d’une Mission faite par Mr. Mas-
souD au Népal dans le cadre de la R. C. P. Népal dirigé par Monsieur le Pro¬
fesseur J. Millot, Membre de l’Institut. — Faune de Madagascar, quatorze
mois de récolte (J. M. Betsch).
Acariens : Thrombidiidae de Grèce (H. Franz). — Stygothrombidiidae d’Amérique
du Nord (D. R. Cook).
Biophysique
J. P. Grivet, Maître-Assistant. — Résonance Paramagnétique Electronique des
acides silicomolybdiques réduits en solution. C. R. Acad. Sci., 265, C, 1967,
pp. 133-135.
— Propriétés optiques et magnétiques des naphtols à l’état phosphorescent. Ibid.,
265, B, 1967, pp. 972-976.
R. Guermonprez, Assistant. — Photoéjection d’électrons et luminescence différée
d’acides aminés aromatiques et de constituants des acides nucléiques en solutions
congelées. J. Chimie Physique, 64, 1967, p. 1376.
J. M. Lhoste, Chargé de Recherche à l’I.N.S.E.R.M. — E.S.R. and optical studies
of some triplet States of biological interest. In : « the triplet State » Proceedings
of an International Symposium Beirut Février 1967, A. D. Zahlan ed., pp. 479-
503.
C. Ropars, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Résonance Magnétique Nucléaire
du proton dans des solutions de complexes ferriques. 1 — produits d’hydrolyse.
2 — complexes desoxyribonucléotides. J. Chimie Physique (sous presse).
R. Santus, Assistant. — Étude par Résonance Paramagnétique Electronique et par
spectrophotométrie d’absorption des processus primaires dans la photochimie
d’acides aminés aromatiques en solutions aqueuses congelées à 77°K. Photo-
chem. Photobiol. (sous presse).
Géologie.
R. Laffitte, Professeur et M^® D. Noël. — Sur la formation des calcaires lithogra¬
phiques. C. R. Acad. Sci., Paris, sér. D, 264, 1967, pp. 1379-1382, 2 pl.
— et L. Leclaire. — Sur la diagenèse au sein des boues calcaires ayant conduit à
la formation de la craie et des calcaires microgranulaires. Ibid., 264, 1967,
pp. 1698-1701.
G. Busson, Sous-Directeur. — Le Mésozoïque saharien. 1^® partie : l’Extrême-Sud
tunisien. 1 vol. in-4°, Paris, Cent. nat. Rech. scient., 1967, 196 p., 18 fig., 4 tabl.,
3 pl. h.-t., 4 dépl. en couleurs (dont 2 cartes géol.).
— Mesozoic of Southern Tunisie. Guidebook to the Geology and History of Tunisia
Petroleum Explor. Soc. of Libya. Ninth annual field Conférence. (Tripoli) 1967,
pp. 131-151, 13 fig.
— 77 —
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G. Alcayde, Assistant. — Sur le Crétacé de la région de Valençay (Indre). Bull. Mus.
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— Voir R. Laffitte.
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— Voir R. Laffitte.
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(suite). Reo. gén. Sc., Paris, 74, 1967, pp. 3-4.
— L’exploitation minière des Océans. Ibid., 74, 1967, pp. 25-32.
— De l’importance de la Géologie et de la Paléogéographie en Riogéographie. C. R.
Soc. Biogéogr., Paris, n“ 380, 1967, pp. 1-6.
— L’amitié de deux princes sahariens : Henri Rarth et Henri Duveyrier. In : Heinrich
Harth, ein Forscher in Afrika. (Livre du Centenaire), 1967, pp. 185-193.
— La Terre est-elle une mine inépuisable ? 1 vol., Paris (Hachette, édit.), 1967, 250 p.
Collection reçue :
Collection G. Lecointre (Don) : Fossiles de Mauritanie.
Minéralogie.
M. J. Orcel, Membre de l’Institut, Professeur. — L’essor prodigieux des sciences
de la nature en U.R.S.S. depuis la révolution d’Octobre. Europe, septembre-
octobre 1967, 28 p.
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S. Caillère, Professeur sans Chaire, H. Besson et S. Henin. — Influence des cations
échangeables sur la température de déshydratation des phlogopites. C. R.
Acad. Sci., 264, 1967, pp. 1553-1555.
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facteurs réglant la vitesse de la réaction, la nature et la qualité des produits
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au Cashmir. C. R. Acad. Sci., 264, 1967, pp. 2177-80.
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M. F. CoNQUÉRE, Assistant, J. Babkine et J. C. Vilminot. — Les caractères parti¬
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M. P. Pellas, Maître de Recherches au C.N.R.S., Y. Cantelaube et M. Maurette. —
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Séverin par l’étude des traces d’ions lourds du flux primaire du rayonnement
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Perseil (M™®), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Nouvelles données sur la
ranciéite du Rancié. C. R. Acad. Sci, 264, 1967, pp. 1241-1244.
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Soc. Sao. Strasbourg, avril 1967.
Th. PoBEGuiN (M**®), Maître de Recherches au C.N.R.S. — Notions élémentaires sur
l’utilisation des spectes infrarouges pour la détermination de certains éléments
minéraux des roches. Diffusé par le Laboratoire de Minéralogie.
M. V. Frolov, Ex-Maître de Recherches au C.N.R.S. — Exploration des séries météo
et hydrologiques sur la répartition temporelle des signes de la différence entre
deux termes consécutifs. In : mélanges Maurice Pardé (sous presse).
Collections reçues :
Durant l’année 1967, il a été incorporé dans la collection générale un disthène
de Pizzo Formo (Suisse) des cristaux de pyrite et une magnifique dialogite recou¬
verte de quartz de Kassandra (Grèce).
D’Italie nous avons reçu un gypse de Bolzano, une leucite d’Ariceira et une
halite de Rocalmuto.
— 79 —
Nous avons catalogué également une série d’échantillons provenant de Mada¬
gascar : quartz rose, dumortiérite et pollucite.
Les matériaux de Tsumeb ont été complétés par des échantillons d’otavite, de
wulfénite, de cérusite, de descloizite et de sidérose, et ceux du Katanga par une
soddyite et une libethenite.
Quelques très beaux échantillons provenant du legs Vésignié sont encore entrés
dans la collection : ce sont une blende de Kapnik (Hongrie), une célestite avec
soufre de Girgenti, une proustite de Chanarcillo, un quartz de l’Alaska et une
alabandite d’Aderveille.
La collection de minerais a reçu une série de bauxites, recueillies par M*”® Per-
SEiL, dans la région de Péreille.
Enfin, dans la collection pétrographique est entrée une série de roches alca¬
lines et de roches ultrabasiques provenant de Sutherland (Ecosse) ainsi que des
échantillons de calcaires serpentinisés du Fichtelgebirge (Allemagne).
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — Lumière et vie animale. 1 vol., Presses Universitaires
de France, Paris, 164 p., 54 fig., 1967.
— Information visuelle et éclairage public. 1 vol., Ass. belge de VEclair. public, éd.,
Bruxelles, 38 p., 9 fig., 1966.
— Problèmes de la lumière et de la vision dans les collectivités d’Éducation. Broch.
Minist. Ed. Nat., Paris, 1967, pp. 9-18.
— Image d’un point dans un verre progressif. d'Opt., Paris, 46, 5, 1967, pp. 229-
233, 4 fig.
— Vision et rythmes circadiens. J. de Psych., Paris, 64, 1967, pp. 1-7.
— Physiologie visuelle et accidents du trafic. Ann. Soc. fr. Méd. du Trafic, Paris,
13, 1967, pp. 5-6.
— La couleur en photobiologie. Palette, Bâle, n® 25, 1967, pp. 23-29, 4 fig.
R. Bonnet, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Les déformations Cornéennes.
Cahiers des verres de contact, Paris, n® 12, 1967, pp. 2-5, 2 fig.
— Physiologie de l’Eclairage et Ergonomie du Travail Scolaire. Bulletin de VElectricité
de France, Lyon, n° spécial, novembre 1967, pp. 13-18.
— et Sami G. El Hage. — Déformations Cornéennes provoquées par les lentilles
souples. Cahiers des Verres de contact, Paris, n® 12, 1967, pp. 6-7, 7 fig.
R. Crouzy, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Eléments de Photométrie.
L'Opticien Lunetier, n® 176 (septembre), pp. 4-6, 3 fig.
— et M. A. Ali. — ERG Sensitivity and Pigment Absorption in the Goldfish Retina.
Absolute Quantic ERG Sensitivity. International Society for Clinical Electro-
retinography, Ed. ISCERB (New-York), 8, n^ 1, p. 17.
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trale de réponse. Annales de l’Association canadienne française pour l’avance^
ment des Sciences, Ed. ACFAS, Montréal (Canada), 34, p. 145.
F. Parra, Maître-Assistant. — Quelques aspects nouveaux du seuil différentiel de
couleur. Couleurs, Paris, n® 65, 1967, pp. 9-17, 7 fig. ; n° 67, 1967, 5 p., 6 fig.
— Interprétation de nouvelles mesures différentielles de couleur. Double liaison,
Paris, nO 146, 1967, pp. 1179-1184, 5 fig.
Cl. Bourdy, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Rôle des divers éléments de l’œil
dans la détermination de la puissance, de la réfraction et de la grandeur de
l’image rétinienne. Vision Res., Oxford, 7, 1967, pp. 879-908, 17 fig.
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13, 1967, pp. 349.
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des solutions aqueuses d’halogénures. Elecl. Anal. Abs., New York (1966).
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et SrBrj. C. R. Ac. Se., Paris, 264, 1967, p. 1329.
— • Étude de l’effet Soret pur dans des solutions aqueuses de KBr, NaBr, BaBrj et
SrBrj à l’aide d’une technique potentiométrique. Ibid., 264, 1967, pp. 1514.
— Application d’une technique potentiométrique à l’étude de l’effet Soret pur dans
les solutions aqueuses de KBr, NaBr, BaBr, et SrBr». J. de Chim. Phys., Paris,
64, 1967, p. 997.
— Méthode optique de mesure du coefficient de partage par thermodiffusion dans
les solutions aqueuses de KBr, NaBr, BaBcj et SrBr^. Ibid., Paris, 64, 1967,
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— Hydrologie et dynamique de la Méditerranée C.N.F.G.G., Rap. Nat. Trav. Fr.
exécutés de 1963 à 1966, établi à l’occasion de la XIV® Ass. Gén. U.G.G.L, pp. 256-
259.
— Régime du détroit de Gibraltar. C.N.F.G.G., Rap. Nat. Trav. Fr. exécutés de 1963
à 1966 établi à l’occasion de la XIV® Ass. Gén. U.G.G.I., pp. 260-263.
— et C. Richez (M*“®), Assistante. — Ondes internes liées à la marée dans le détroit
de Gibraltar et en ses abords. Abstracts of Papers, vol. V, Int. Assoc. of Phys.
Oceanogr., XIV® Ass. Gén. U.G.G.L, p. 142.
B. Saint-Guily, Sous-Directeur. — Note sur les ondes planétaires et leur analyse
bi-dimensionnelle dans l’approximation des ondes longues. Ass. Fr. Ftude
Grandes Profondeurs Océaniques, n® 5, 1966, pp. 1-10, 7 fig.
— Les raz-de-marée. Rev. Géogr. Phys. Géol. dynam., 9, fasc. 3, 1967, pp. 241-252,
13 fig.
— Études théoriques de dynamique des mers effectuées depuis 1963. C.N.F.G.G.,
Rap. Nat. Trav. Fr. exécutés de 1963 à 1966 établi à l’occasion de la XIV® Ass.
Gén. U.G.G.L, pp. 264-265.
— Effet de la thermocline sur la diffusion à partir d’une source. Abstracts of Papers,
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C. Bellevaux et D. Flé, Chercheurs Océanographes. — Étude des courants induits
par les vents sur l’Océan Indien par la méthode des analogies théoriques. Ass.
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20 fig.
J. Gonella, Chercheur Océanographe. — Intéraction Océan- Atmosphère. C.N.F.G.G.,
Rap. Nat. Trav. Fr. exécutés de 1963 à 1966 établi à l’occasion de la XIV® Ass.
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sule ibérique. Ibid., 19, 2, 1967, pp. 125-136, 21 fig.
— • Calculs dynamiques au large de la péninsule ibérique. Ibid., 19, 3, 1967, pp. 181-
194, 13 fig.
Acquisition :
Le Laboratoire a acquis au début de 1967 une « bathysonde Howaldts-Werke »
qui permet l’enregistrement instantané à bord d’un navire des profils verticaux
de température et de conductivité électrique de l’eau jusqu’à 2.000 m. de pro¬
fondeur.
Chimie appliquée aux corps organisés.
C. Mentzer, Professeur, D. Billet (M^i®), J. Chopin, C. Deschamps-Vallet (M™®),
O. Fatianoff (M™®) et H. Pacheco. — Actualités de Phytochimie fondamen¬
tale, 2® série, éd. Masson, Paris, 1966.
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— et M. Guyot (M“®). — Sur une nouvelle synthèse du phényl-2 naphtalène. Bull.
Soc. Chim. 1967, p. 1843.
— et D. Anker. — Nouveaux composés hétérocycliques dérivés du dicoumarol.
Ibid., 1967, pp. 2229-2231.
— G. Saint-Ruf, b. Kirkiacharian et N. P. Buu-Hoi. — Détection de la formation
de radicaux libres au cours de la thermolyse des aldazines aromatiques. Ibid.,
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Centrospermées et modifications biochimiques produites par les arylphatala-
mates dans ces espèces. C. R. Acad. Sci., 264, sér. D, 1967, pp. 2000-2002.
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naturelle de Ptaeroxylon obliquum. Ibid., 265, sér. C, 1967, pp. 945-948.
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des aryl-3 et arylméthyl-3 hydroxy-4 coumarines et des arylidènes-3 dioxo-2,
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K
— 82
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— Voir C. Mentzer.
J. Massicot, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Étude par R.M.N. de la réaction
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Introduction générale. Bull. Soc. chim., 1967, pp. 204-205.
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— Sur un flavonoloside isolé du Rhodotypos kerrioides Sieb. et Zucc. (Rosacées). Pré¬
sence de narcissine, linarine, diosmine dans diverses espèces. C. R. Acad. Sci.,
264, sér. D, 1967, pp. 145-148.
— Sur deux hétérosides nouveaux, le diervilloside isolé du Dieroilla lonicera
Mill. (Caprifoliacées) et l’acanthopanaxoside isolé de Y Acanthopanax sessi-
liflorus Seem. (Araliacées). Ibid., 264, sér. D, 1967, pp. 2835-2838.
— Sur trois C-glycosylflavonoïdes nouveaux. Ibid., 265, sér. D, 1967, pp. 516-519.
— Recherches d’hétérosides flavoniques chez quelques Fraxinus, Tilia et plantes
diverses : nouvelles espèces à rhoîfoline, linarine, diosmine, hespéridine,
kaempféritrin. Ibid., 265, sér. D, 1967, pp. 1647-1650.
— Recherches sur la structure de trois flavonosides : isosarotanoside du Cytisus
purgans, catharticoside du Rhamnus utilis, rhodotyposide du Rhodotypos ker¬
rioides. Ibid., 265, sér. D, 1967, pp. 2120-2123
— J. Massicot et P. Rivaille. — Sur la gentiacauléine, nouvelle xanthone tétra
substituées, aglycone du gentiaeauboside de Gentiana acaulis L. Ibid., 264,
sér. D, 1967, pp. 1219-1222.
J. Andrieux, Stagiaire de Recherches C.N.R.S., et G. Emptoz. — Sur une nouvelle
synthèse de la diméthoxy-2, 6 benzoquinone. Ibid., 265, sér. C, 1967, pp. 681-
684.
— et G. Emptoz. — Sur une nouvelle synthèse de l’antiarol. Ibid., 265, sér. C, 1967,
pp. 1294-1296.
J. Aknin, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Voir D. Molho.
C. Deschamps-Vallet (M“®), Chargée de Recherches C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
S. Heitz Chargée de Recherches. C.N.R.S. — Voir D. Billet (MU®).
P. Rivaille, Chargé de Recherches C.N.R.S. — Voir V. Plouvier.
D. Anker, Attaché de Recherches C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
M. Guyot, Attachée de Recherches C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
A. M. Hirsch (M“®), Attachée de Recherches C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
P. JossANG, Attaché de Recherches C.N.R.S. — Voir D. Molho.
B. Kirkiacharian, Attaché de Recherches C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
G. Nepault, Attaché de Recherches C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
C. Mercier (M®®®), Assistante Muséum. — - Voir C. Mentzer.
L. Molho (M®“®), Assistante Muséum. — Voir D. Molho.
O. Fatianoff (M“®), Ingénieur C.N.R.S. — • Voir C. Mentzer.
P. Le Roux, Chimiste Adjoint Muséum. — Voir A. Resplandy.
M. Giraud, Chercheur bénévole. — Voir D. Molho.
F. ZoNszAjN, Chercheur bénévole. — Voir J. Massicot.
G. Emptoz, Chercheur bénévole. — Voir J. Andrieux.
M. JouANNE. — Sur la condensation thermique de l’antiarol et de quelques poly-
phénols avec divers esters p-cétoniques et le phényl malonate d’éthyle. Thèse
Doctoral d’Etat, Paris, mars 1967.
M. Giraud. — Etude du mécanisme de la décarboxylation des acides cinnamal malo-
niques. Thèse de 3® cycle, Paris, avril 1967.
M. Guyot (M®®®). — Application des o-carbéthoxy cyclohexanones à la synthèse des
xanthones naturelles. Thèse Doctorat d'Etat, Paris, octobre 1967.
P. Le Roux. — Synthèse d’acides phénanthridone-6 carboxyliques ayant une action
sur le géotropisme des végétaux. Thèse Doctorat Université, Paris, novembre 1967.
M. Vandelanoitte (MUe). — Contribution à l’étude de la réaction d’échange des
protons aromatiques des phénols en milieu alcalin. Diplôme d’ Etudes Supérieures,
Paris, novembre 1967.
J. Riboulleau. ■ — Ëtude et généralisation d’une nouvelle réaction des o-hydroxy-
benzal-3 dioxo-2, 4 chromannes. Diplôme d’Etudes Supérieures, Paris, décembre
1967.
Bibliothèque Centrale.
Communications en 1967 de 17.091 ouvrages, non compris les ouvrages de référence,
et de 211 manuscrits.
Prêts de 25.600 ouvrages et périodiques aux laboratoires du Muséum, à l’Université,
au C.N.R.S. et à divers organismes.
— 84 —
Inscriptions de: 2.864 ouvrages (non compris les tirés à part), 31 manuscrits;
150 périodiques nouvellement inscrits dont liste suit :
Abhandlungen und Berichte des Naturkundemuseums Gotha. Gothaer Museums-
hefte. — Gotha, 1963— . Pr 3631
Acta geolôgica hispânica. Instituto nacional de geologia. Consejo superior de inves-
tigaciones cientificas. — Barcelona, 1966— >- . Pr 941 G
Advances in reproductive physiology. — London, 1966— > . Pr 3647
Agricultural research council. (A.R.C.) Report sériés. — London, 1935— . Pr 3634
Agronomia moçamhicana. — Lourenço Marques, 1967— >• . Pr 3676
Analele Stiintifice ale Universitatii « Al. 1. Cuza » din lasi. Sectiunea 2 a. Biologie.
Monografii. — lasi, 1965— . Pr 717 C
Angewandte Pflanzensoziologie. Verofîentlichungen des Institutes für angewandte
Pflanzensoziologie. — Wien, 1951—5- . Pr 3642
Annales de l’école nationale supérieure agronomique. — Toulouse, 1953— . Pr 3673
Annales de l’Université de Madagascar. Série sciences et techniques. — Paris, 1963— >
Pr 3643
Annales silesiae. Wroclawskie towarzystwo naukowe. — Wroclaw, 1960^. Pr 2679 B
Annuaire des arachnologistes mondiaux (acarologistes exceptés). Centre international
de documentation arachnologique (C.I.D.A.). — Paris, 1963—^.. Pr 3638 A
Annual report of the Game department, Tanganyika. — Dar-es-Salaam, 1950— >
Pr 3682
Annual report of the Ngorongoro conservation Unit. — Ngorongoro, 1962— >. Pr 3666
Antarctic hihliography. — Washington, 1965^ . Pr 3678
Arquivos da estaçào de hiologia marinha da universidade fédéral do Cearo. — For-
taleza, 1961-^ . Pr 3672
Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Bibliothèque. Catalogue des ou¬
vrages reçus. — Paris, 1927-5- . Pr 3677
Association amicale des anciens élèves de l’École navale. Annuaire de l’A.E.N. — Paris,
1967 -^ . Pr 3652
Association amicale des anciens élèves de l’École supérieure d’Optique. Annuaire.
— Paris— > . Pr 3651
Association française des techniciens du pétrole. Annuaire. — Paris . Pr 3661
Association pour Tétude taxonomique de la flore d’Afrique tropicale (A. E. T. F. A. T.).
Bulletin. — Bruxelles, puis Uppsala, 1950-5- . Pr 3143
Auspicium. Ringfundberichte der Vogelwarte Helgoland und der Vogelwarte Radolf-
zell. — Radolfzell, 1959 -> . Pr 3632
Beitraege zur naturkundlichen Forshung in Südwestdeutschland. Hrsg. Badische
Landessammlungen für Naturkunde [und] Landesnaturschutzstelle Karlsruhe.
— Karlsruhe, 1936-5- . Pr 3657
Bibliografija jugoslavije. Clanci in prilozi u casopisima i listovima. Serija B. Prirodne
primenjene nauke. — Beograd, 1950-5- . Pr 3640 A
Bibliografija jugoslovenske periodike. — Beograd, 1956-5- . Pr 3640
Bibliographie américaniste. Société des Américanistes de Paris. — Paris, 1965/66
Pr 769 A
Bibliographie für die sozialistische Landwirtschaft. — Rostock, 1961— 5-. . Pr 2771 A
— 85 —
Bibliographie géologique de Madagascar. Service géologique. — Tanauarive, 1965
Pr 1184 G
Biologia gabonica. — Paris, Makokou, 1964— >- . Pr 3648
Biologische Anstalt Helgoland. Jahresbericht. — Hamburg . Pr 1524 B
Black Lechwe. — Kitwe, 1959— >- . Pr 3654
Boletim da estaçào de biologia marinha da universidade fédéral do Cearâ. — Forta-
leza, 1961^ . Pr 3672 A
Boletin oficial de la Direccion de minas y petrôleo [ou : de minas e industrias]. — Limai.
Pr 759 F
British birds. — Londres, 1907 . Pr 3658
Bulletin bibliographique de pédologie. Section de pédologie de l’O.R.S.T.O.M. — Paris,
1951 -> . Pr 5181 T
Bulletin de la Société des naturalistes d’Oyonnax pour l’étude et la diffusion des sciences
naturelles dans la région. — Oyonnax . Pr 3645
Bulletin de liaison entre instituts de recherche et de formation en matière de dévelop¬
pement. Nouvelle série. Centre de développement de l’organisation de coopé¬
ration et de développement économiques. — Paris, 1964 . Pr 2489 B
Bulletin du Centre régional de science et de technologie pour l’Afrique. Unesco. —
Nairobi, 1966— > . Pr 1289 U
Bulletin of the International seismological centre. — Edinburgh, 1964 ->.. Pr 3675
Bulletin of the National history Muséum. — Taipei, 1961— > . Pr 3688
Cahiers de géographie. Université Laval. Institut de géographie. — Québec, 1956—^.
Pr 5598 E
Cahiers O. R. S. T. O. M. Série biologie. — Paris, 1966— >- . Pr 5181 L6
Caribbean journal of science. — Mayaguez, 1961— > . Pr 3669
Cartes des gîtes minéraux de l’Algérie au 1/500 000®. Service géologique de l’Algérie.
— Alger, 1965^ . Pr 5406 N
Centre international de documentation arachnologique. C.I.D.A. Liste des travaux
arachnologiques parus en .... ou actuellement sous presse. — Paris, 1963—
Pr 3638
Centre national d’études et d’expérimentation de machinisme agricole. Bulletin biblio¬
graphique. — Anthony, 1967— >- . Pr 2937 B
Chemistry and physics of lipids. — ■ Amsterdam, 1966— . Pr 3641
Chronique d’hydrogéologie. Bureau de recherches géologiques et minières. — Paris,
1963^ . Pr 1662 E
Collection F. A. O. La commercialisation. Cahier. — Rome . Pr 3286 UI
Colony and protectorate of Kenia. Game Departement. Animal report. — Nairobi.
Pr 3683
Comité national français de géodésie et géophysique. Rapport national. — Paris,
1967 . Pr 1920 A
Commission internationale pour l’exploration scientifique de la Mer Méditerranée.
Bulletin de liaison des laboratoires. — Banyuls, 1952—^ . Pr 1020 C
Congress of the international primatological society. 1966— >■ . Pr 3680
Conservation note U. S. department of the interior. Fish and wildlife service. Bureau
of sport fisheries and wildlife, — Washington, 1963—?- . Pr 160 X
— 86
Council of scientific and industrial research. — New Delhi. Journal of scientific and
industrial research, 1942— > . Pr 3653
Indian journal of experimental biology, 1963— > . Pr 3653 A
Indian journal of technology, 1963— >■ . Pr 3653 B
Indian journal of pure and applied physics . Pr 3653 C
Indian journal of chemistry, 1963— >• . Pr 3653 D
Indian journal of biochemistry, 1964— >• . Pr 3653 E
Current contents in marine sciences. Actualités des sciences de la mer. Contenido
actual de revistas sobre ciencias marinas. F. A. O. — Rome, 1966— Pr 3286 NI
Earth-science reviews. International magazine for geo-scientists. — Amsterdam,
London, New York, 1966-^ . Pr 3637
École nationale supérieure de Chimie de Clermont-Ferrand. Association des Anciens
Élèves. Annuaire. — Clermont-Ferrand . Pr 3665
Elet es tudomany. A Tudomanyos ismeretterjesztô tarsulat hetilapja. (Vie et science.
L’hebdomadaire de la société de vulgarisation scientifique) . — Budapest, 1946
Pr 1622
Evolutionary biology. — New York, 1967— >■ . Pr 3674
Faunistische Mitteilungen aus Norddeutschland. — Kiel, 1964— > . Pr 304 A
Folia geobotanica et phyroraxonomica bohemoslovaca. — Prague, 1966 —>. Pr 296 R
France (la) et ses parfums. — ■ Paris, 1958— >- . Pr 3636
Gallia préhistoire. Supplément. Centre national de la recherche scientifique. — Paris,
1967 . Pr 2987 A
Geological survey of Canada. Department of energy, mines and resources. Miscella-
neous report. — Ottawa, 1960— > . Pr 511 J
Géologues. Revue trimestrielle de l’Union française des géologues. — Paris, 1966—»-.
Pr 3690
Gidroviologiceskij zurnal. Organ otdelenija obscej biologii Akademii nauk Ukrains-
koj SSR. Institut gidrobiologii AN USSR. — Kiev, 1965—^ . Pr 1885 Q
Guide culturel universitaire... Centre culturel lorrain universitaire (C.C.L.U.) —
Nancy . Pr 3622
Haile Sellassie I university library. List of new acquisitions. — Addis Ababa. Pr 3628 A
Haile Sellassie I university. Papers from the faculty of sciences. Série C (Zoology). —
Addis Ababa, 1965^ . Pr 3628
Index seminum. Institut national de la Recherche agronomique. — Rouen. Pr 915 I
Institut français de Pondichéry. Travaux de la Section scientifique et technique. —
Pondichéry, 1957 -> . Pr 3650
Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale. Station de Delcommune.
Bulletin préliminaire. — Lwiro, 1967 — >• . Pr 3353 C
Instituto brasileiro de bibliografia e documentaçao. Noticias. — Rio de Janeiro, 1967 —
Pr 3456 C
Instituto de investigaçâo agronômica de Angola. Boletim mensal da divisâo de cli-
matologia. — Nova Lisboa, 1966— > . Pr 3686
International conférence of the world association for the advancement of veterinary
parasitology. — New York, London . Pr 3627
International congress of parasitology. Proceedings. — Rome, 1964— >.... Pr 3679
— 87 —
Izvestija na Centralnata biblioteka pii Balgarskata akademija na naukite. Balgarska
Akademija na naukite. (Bulletin de la Bibliothèque centrale près l’Académie
bulgare des sciences. Académie bulgare des sciences). — - Sofia, 1959— >-...
Pr 811 W
Journal of Biological Education. Institute of Biology. — London, 1967 — Pr 2905 A
Journal (The) of histochemistry and cytochemistry. Official journal of the histochemical
society. — Baltimore, 1953— >- . Pr 3556
Journal of soil science of the United Arab Republic. — Le Caire, 1961— >. . Pr 3646
Journal (The) of the Shimonoseki University of fisheries. Civic Sciences [puis] Huma-
nities and Social Sciences. — Shimonoseki, 1955—^ . Pr 5640 A
Kanagawa community news... Japan. — Yokohama, 1953— >- . Pr 3670
Koedoe. Monografie. ’n Aanhangsel tôt Koedoe, tydskrif vir Wetenskaplike Navor-
sing in die Nasionale Parke van die Republiek van Suid-Afrika. Monograph.
A supplément to Koedoe, journal for scientific research in the National Parks
of the Republic of South Africa. — Pretoria, 1966— >- . Pr 3474 A
Librarium. Zeitschrift der schweizerischen Bibliophilen Gesellschaft. Revue de la Société
suisse des bibliophiles. — Zürich, 1958— > . Pr 3668
Life international. — Chicago, 1936 — > . Pr 3681
Mauritius sugar industry research institute. Annual report. — Réduit, 1953— >..
Pr 3561 B
Memoirs of the Society for endocrinology. — Cambridge, 1953— > . Pr 3626
Ministerio das minas e energia. Divisào de fomento da produçào minerai. Memoria.
— Rio de Janeiro, 1964—^ . Pr 892
Ministerio das minas e energia. Divisào de geologia e mineralogia. Avulso. — Rio de
Janeiro, 1965— > . Pr 892 A
Museo civico di storia naturale di Verona. Memorie fuori sérié. — Verona, 1966—
Pr 2388 A
National academy of sciences. National research council. Annual report. — Washing¬
ton, 1863 -> . Pr 1025 G
Natural history handbook. — Washington, 1954— . Pr 5903 R
Neue Forschung. Neue Ergebnisse der Biologie, Anthropologie und Medizin. — • Got-
tingen, 1956— . Pr 3644
New publications of the Geological Survey. List... U. S. department of the Interior. —
Washington . Pr 133 L
Office de la recherche scientifique et technique Outre-Mer. Centre O. R. S. T. O. M. de
Tananarive. [Monographies]. — Tananarive . Pr 5181 U
Office de la recherche scientifique et technique Outre-Mer. Initiations — Documen¬
tations techniques. — Paris, 1961 . Pr 5151 V
Organisation de coopération et de développement économique. Production de fruits
et légumes dans les pays membres de l’O.C.D.E. Situations et perspectives 1970.
— Paris, 1966-» . Pr 2489 C
Palaeontologia jugoslavica. Jugoslavenska akademija znanosti i umjetnosti. Odjel
za prirodne nauke. — Zagreb, 1958— > . Pr 1855 E
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88 —
Phytopathology news. American phytopathological society. — Urbana, 1967—
Pr 2307 A
Poeyana. Série B. Instituto de biologia. — La Havane, 1964— >- . Pr 3610 A
Polska Akademia nauk. Zaklad ochrony przyrody. Wydawnictwa popularnonaukowe.
Polish academy of sciences. Nature conservation institute. Popular-scientific
publications. ■ — Krakow, 1952— . Pr 3649
Prirodoslovna istrazivanja. Jugoslovenska akademija znanosti i umjetnosti. — Zagreb,
1948 ^ . Pr 1855
Proceedings of joint sanitation seminar on north Pacific clams. — Juneau, 1965— .
Pr 3664
Programme alimentaire mondial. Étude. F. A. O. — Rome, 1965— . Pr 3286 X
Pubblicazioni del Museo entomologico « Pietro Rossi » duino. — Udine, 1936/37— .
Pr 3659
Publicaciones del Centro de estudios entomologicos. — Santiago de Chile, 1960—^. .
Pr 3629
Publications de fUnion Internationale pour la Conservation de la Nature. Documents
supplémentaires. — Morges . Pr 5146 I
Radiochimie. Traduction intégrale de la revue russe [radiokhimija]. C.N.R.S. C.E.A.
— Paris, 1958—^ . Pr 3633
Recueil des publications de la société havraise d’études diverses. — Le Havre, 1852/54—^
Pr 993
Régional catalogue of earthquakes. — Edinburgh, 1964-^ . Pr 3675 A
Report and accounts of trustées of the Uganda National Parks for the year ended...
— Entebbe, 1952— > . Pr 3635
Report on forest research. Forestry commission. — London, 1949 ->. ... Pr 3314 E
Resource publication. U. S. department of the interior. Wildlife Management Institute.
— Washington . Pr 160 W
Review of palaeobotany and palynology. An international journal. — Amsterdam,
London, New York, 1967— . Pr 3662
Revue bibliographique. Académie royale des sciences d’Outre-Mer. Bibliografisch over-
zisht. Koninklijke academie voor overzeese wetenschappen. — Bruxelles, 1965—
Pr 1991 H
S.A.R.V. Étude. Ministère de l’agriculture. Institut national de la recherche agro¬
nomique. Section d’application de la recherche à la vulgarisation. — Paris. .
Pr 2097 G
Scott polar research instituts. Spécial publications. — Cambridge, 1952 Pr 3348 A
Secretaria da agricultura. Seccâo de bibliografia agricola. Indice de periôdicos. — Sao
Paulo . Pr 1084 L
Siam Society. Monograph Sériés. — Bangkok . Pr 920 A
Smithsonian Institution. National Zoological Park. Annual Report. — Washington,
1966^ . Pr 500 C
Société française de physique. — Paris.
Bulletin des séances, 1873— > . Pr 3671
Réunion . Pr 3671 A
Annuaire . Pr 3671 B
— 89 —
Soil survey investigations report. U. S. Department of Agriculture. Soil conservation
service. — Washington, 1966 . Pr 519 X3
Sprawozdania Wroclawskiego towarzystwa naukowego. — Wroclaw, 1946—^....
Pr 2679 G
Statistiques du commerce extérieur de la France. Commentaires trimestriels. Minis¬
tère de l’économie et des finances. Division des études et régimes économiques
et des statistiques. — Paris, 1967— > . Pr 5368 I
Stechert-Hafner Book News. New York, 1947— > . Pr 3684
Symposia biologica hungarica. — Budaspest, 1960— > . Pr 301 N
Technical Papers of the Bureau of sport fischeries, and wildlife. U. S. department of
the interioe. Fish and widlife service. — Washington, 1966— ... Pr 160 V
Travaux à Lamto. Muséum National d’histoire naturelle. Laboratoire d’ethnobota¬
nique. Centre d’écologie générale de Lamto. — Paris, Tiassale, 1963— >-....
Pr 1073 C
Trudy Botaniceskogo instituta im V. L. Komarova (Akademija nauk S. S. S. R.) Serija 6 ;
Introdukcija rastenij i zelence stroiteTstvo. — Moska, Leningrad, 1950— >■.
Pr 879 G
U. N. atomic energy commission. Massachusetts institute of technology. Annual
progress report for... — Cambridge (Mass.), 1953 —>• . Pr 2951 A
Universidad (La). Revista bimestral de la universidad de El Salvador. — San Sal¬
vador, 1875^ . Pr 2453 C
Université de Montpellier. Laboratoire de biologie végétale. Travaux. — Montpellier. .
Pr 3639
Université de Paris. Institut des hautes études de l’Amérique latine. Bibliothèque.
Acquisitions récentes. — Paris . Pr 2833 A
Université Laval. Faculté d’agriculture. Rapport de recherches. — Québec, 1965— >. .
Pr 5598 D
University of Queensland papers. Department of entomology. — Brisbane, 1955— >. .
Pr 1330 E
Vestnik zoologii. Akademija nauk Ukrainskoj SSR. Institut zoologi. — Kiev, 1967— >.
Pr 1885 R
Yearbook (The) of the international council of scientific unions. — Rome, 1966—
Pr 1800 F
Zbornik radova. Institut za poljoprivredna istrazivanja. Review of researoh work
of the Institute for agriculture in Novi Sad. — Novi Sad, 1963— ... Pr 3655
Zdravookhranenie Turkmenistana. Organ Ministerstva Zdravookhranenija TSSR. —
Askhabad, 1957 ->■ . Pr 3566
Zivotnov’dni nauki. Akademija na selskostopanskite nauki. (Animal science. Academy
of agricultural science). — Sofia, 1964— > . Pr 3297 A
Zpravy Geografickeho Ustavu Csav. [Comptes-rendus de l’Institut de Géographie
de l’Académie des Sciences de Tchécoslovaquie]. — Opava, 1964— Pr 3436 A
Travaux parus en 1967 dans les éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE.
— Archives — Tome 9 1965-1966 [déc. 1967], iv-222 p., 14 pl. dont 5 coul., portrait.
— Heim (Roger). Auguste Loubière, pp. iv-8, portrait.
— 90 —
— Monod (Théodore), Noirot (Pierre), Theodorides (Jean). — Achille Valen¬
ciennes (1794-1865), pp. 9-110, fig., 3 pL, fac-similés, tableau.
— Heim (Roger). Nouvelles investigations sur les champignons hallucinogènes,
pp. 111-222, fig. n. et coul., 11 pl. dont 5 coul., front, coul.
— Mémoires du Muséum :
A — Zoologie ;
Tome 41, fasc. unique. — Legendre (Rolan). — Mission scientifique à l’île Europa,
221 p., fig., déc. 1966.
Tome 44, fasc. unique. — Démangé (Jean-Marie). — Recherches sur la segmentation
du tronc des Chilopodes et des Diplopodes chilognathes (Myriapodes), 189 p.,
194 fig., bibl. 3® trim. 1967.
Tome 45, fasc. unique. — Salvat (Rernard). — La Macrofaune carcinologique endogée
des sédiments meubles intertidaux (Tanaidacés, isopodes et amphipodes),
éthologie, bionomie et cycle biologique, 275 p., fig., bibl. 31/7/67.
Tome 46, fasc. 1. — Robaux (P.). — Contribution à Tétude des acariens thrombi-
diidae d’Europe. 1. Étude des Thrombidions adultes de la Péninsule Ibérique.
IL Liste critique des Thrombidions d’Europe, 124 p., fig., 4® trim. 1967.
Tome 46, fasc. 2. — Amiet (J.-L.). — Les Groupements de coléoptères terricoles de
la haute vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes), pp. 125-214, fig., bibl., 8 pl.,
déc. 1967.
Tome 47, fasc. 1. — Fischer-Piette (E.) et Delmas (D.). — Révision des mollusques
lamellibranches du genre Dosinia Scopoli, 92 p., fig., 16 pl., 4® trim. 1967.
Tome 47, fasc. 2. — Ranson (Gilbert). — Les protoconques ou coquilles larvaires
des cyprées. Les cyprées du laboratoire de malacologie du Muséum national
d’histoire naturelle, 126 p., 39 pl., 4® trim. 1967.
Tome 48, fasc. 1. — Julien (R.). — Musculature du membre antérieur chez les prin¬
cipaux types d’insectivores. 68 p., fig., 2 pl., 4® trim. 1967.
Tome 48, fasc. 2. — Gasc (J. -P.). — Introduction à l’étude de la musculature axiale
des squamates serpentiformes, 125 p., fig., 4 pl., 4® trim. 1967.
R — Botanique :
Tome 15, fasc. 2. — Guillaumin (A.). — Résultats scientifiques de la mission franco-
suisse de botanique en Nouvelle-Calédonie (1950-1952), pp. 97-132, 4® trim. 1967.
C — Sciences physico-chimiques :
Tome 3, fasc. 3. — Resplandy (A.). — Propriétés des acides N-Aryl-Phtalemiques
en relation avec les pertubations du Géotropisme des plantes. 36 p., bibl., juil¬
let 1967.
Tome 3, fasc. 4. — Lefeuvre (Antoine). — Application du phénylthimalonate d’éthyle
en synthèse hétérocycliques, 58 p., fig., 20 sept. 1966.
— Notes et mémoires sur le Moyen-Orient :
Tome 8. — 1966. [mars 1967] 358 p., 17 pl., carte coul.
Aramboug (C.). — Les poissons oligocènes de l’Iran : 248 p., 65 fig., 17 pl.
Dubertret (L.). — Liban, Syrie et bordure des pays voisins, 1’’® partie, tableau
stratigraphique avec carte géologique au millionième : pp. 249-358, 35 fig.,
carte coul.
— 91
— Publications diverses du Muséum :
N° 21. — Bauchot (M.-L.). — Catalogue critique des types de poissons du Muséum
national d’histoire naturelle (suite), 70 p., 1967.
Ouvrages offerts a la Bibliothèque centrale en 1967.
Arambourg (C.). — Résultats scientifiques de la Mission C. Arambourg en Syrie et
en Iran (1938-1939). II. Les poissons oligocènes de l’Iran... — Paris, 1967. —
248 p., fig., 17 pl. (Extr. des Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient, t. VIII).
Ardrey (R.). — Le Territoire. [The Territorial impérative] Enquête personnelle sur
les origines animales de la propriété et des nations. Trad. de l’américain par
Marie Alyx Revellat. — Paris, 1967. — 301 p., ill.
Audubon (J. J.). — The Original water-color paintings by John James Audubon
for the birds of America. Reproduced in color for the first time from the collec¬
tion at the New York historical society. Introd. by Marshall B. Davidson. —
New York, 1966. — 2 vol., 431 pl. en coul., portrait en front et en coul.
Bauchot (M. L. & R.). — La Vie des poissons. — Paris, 1967. — 157 p., pl. (Livres
de nature, 18).
Beauperthuy (L. D.). — Travaux scientifiques de Louis Daniel Beauperthuy, docteur
en médecine des facultés de Paris et de Caracas, naturaliste français et micro¬
graphe. — Bordeaux, 1891. — 252 p.
Bibliothèque municipale. Nantes. — Exposition Jules Verne : Centenaire « De la
terre à la lune » 1865-1965. 15 avril-15 mai 1966. — Nantes, 1966. — 115 p.
Bibliothèque municipale. Nantes. — La Vie quotidienne à Nantes au temps de la
Compagnie des Indes. 250® anniversaire de l’invention de la machine à dessaler
l’eau de mer par Jean Gaultier, médecin de la Compagnie des Indes, professeur
à la Faculté de Médecine de Nantes. 1717-1967. — Nantes, 1967. — 114 p.
Bibliothèque nationale. Paris. — De Balzac à Jules Verne, un grand éditeur du
XIX® siècle : P. J. Hetzel. — Paris, 1966. — xx-92 p., 8 pl., portr., couv. ill.
Binder (E.). — La Génétique des populations. — Paris, 1967. — 128 p. (Que sais-je ?
NO 1283).
Binet (P.) & Brunel (J. P.). — Biologie végétale. Physiologie végétale. Préf. de
M. Albert Obré. Vol. 2. — Paris, 1968. — 793 p.
Biology of parasites... Ed. By E. J. L. Soulsby. — New York, London, 1966. — - xvi-
354 p., fig., pl.
Bonpland (A.) & Humbolt (A. de). — Archives inédites de Aimé Bonpland... — Buenos
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 95-101.
COiVISlU.\ICATIOi\S
MORPHOLOGIE DES HÉMI PÉNIS
CHEZ VIPERA URSINII URSINII (BONAPARTE)
ET DISCUSSION BIOGÉOGRAPHIQUE
SUR LA RÉPARTITION DES ESPÈCES
DU GENRE VIPERA EN EUROPE OCCIDENTALE
Par J.-P. GASC
La Vipère d’Orsini est présente en France, au Mont Yentoux, dans des pâtu¬
rages d’altitude. C’est un Vipéridé de petite taille ; le plus grand des exemplaires
mâles que nous ayons capturés mesurait 360 mm de long, et pesait 18 gr. L’un
de ces individus ayant la colonne vertébrale brisée au moment de la capture,
et ne pouvant espérer une survie durable, nous avons pu. Ch. Domergue et
moi-même, le sacrifier pour en préparer les hémipénis jusqu’alors inconnus.
Description.
Chaque hémipénis est un organe globuleux divisé en deux lobes et porté
par un pédoncule. L’hémipénis gauche mesure 19 mm, le droit 15 mm, le pédon¬
cule participant à cette longueur pour respectivement 4 mm et 3,5 mm, cette
légère dissymétrie pouvant être raisonnablement attribuée à la préparation.
La plus grande largeur se situe vers le milieu de la longueur totale, c’est-à-dire
que la partie globuleuse s’inscrit dans un contour ovoïde à gros bout proximal.
Une fois éversés ces organes perdent leur orientation originelle par rapport
au reste de l’organisme. Aussi bien doit-on définir précisément la valeur des
termes employés dans la description. Lorsqu’ils sont amenés à la perpendiculaire
de l’axe corporel, on peut distinguer, outre leur base, partie proximale (par
rapport au cloaque), et leur apex, distal, ces termes ayant le même sens quelle
que soit leur position, une face craniale convexe et une face caudale concave.
Mais en réalité la face caudale représente la face ventrale de l’organe au repos,
la face craniale sa face dorsale.
Nous n’adopterons pas, pour désigner la face ventrale, la dénomination
« médiale » proposée par Dowling et Savage (1960), ni son contraire « latérale ».
Le terme médial présente une certaine équivoque lorsqu’il passe de la langue
anglaise à la langue française, où il ne peut pas être synonyme de médian. Il
ne paraît d’ailleurs pas très applicable ici puisqu’il signifie exactement : « qui
96 —
se tient le plus près du plan de symétrie ». Enfin, nous préférons le terme ventral
à celui de sternal employé par Domergue (1962) par simple esprit de cohérence
anatomique, un des caractères des serpents étant l’absence de sternum. Dorsal
(= tergal Domergue) s’opposera donc à ventral.
La face dorsale du corps est fortement bombée (fig. 1 A) et sa division en deux
lobes débute vers la moitié de sa longueur. On peut diviser cette face en quatre
zones dans le sens proximo-distal :
1) une zone basale, d’aspect velouté, recouverte uniformément de très petites
épines ;
2) une zone à fond lisse garni de fortes épines (3 et 4) alignées suivant l’axe
de chaque lobe ; cette zone est déprimée en son centre par l’amorce de la bilo-
bation,
les zones 1 et 2 constituent le corps de l’hémipénis ;
3) une zone correspondant à la base distincte de chaque lobe, recouverte
d’épines de taille moyenne ;
4) une zone distale, caractérisée par des plis dessinant un système de cupules
à contour polygonal pourvu de petites épines (fig. 2).
Fig. t. — Vipera ursinii ursinii {du Mont Ventoiix), hémipénis gauche.
A, face dorsale ; lî, face ventrale ; a., apex ; s. ps., sillon spermatique ; 1, zone basale veloutée ; 2, zone
à fortes épines ; 3, zone à épines moyennes ; 4, zone distale à cupules.
La face ventrale concave (fig. 1 B) est parcourue par le sillon spermatique
[sulcus spermaticus) . Celui-ci naît sur la face médiale du pédoncule, puis gagne
la face ventrale en dessinant un trajet hélicoïdal. La bifurcation intervient
vers le milien du corps de l’organe, et chaque branche se poursuit jusqu’à la
— 97
région apicale. On retrouve sur cette face une ornementation différenciée répartie
en quatre zones. Par rapport à la face dorsale, la zone basale est plus réduite,
et de très fortes épines en crochet occupent le centre de la zone à fond lisse.
Les épines sont plus nettement disposées en rangées hélicoïdales s’enroulant
en sens inverse autour de chaque lobe. La région distale à cupules bordées de
petites épines ne diffère pas de l’aspect qu’elle présente sur la face dorsale.
Étant donnée la concavité générale de la face ventrale, l’apex de chaque lobe
est pleinement visible. Il ne présente pas d’épine terminale, mais sa surface
apparaît concave et lisse, partagée simplement en deux ou trois cuvettes par
des plis. Les bords latéraux sont pourvus d’une rangées d’épines de taille décrois¬
sante dans le sens proximo-distal. Ces rangées décrivent un trajet légèrement
hélicoïdal, passant sur la face dorsale au niveau de la base de chaque lobe.
Fig. 2. — Vipera ursinii ursinii, région distale à cupules bordées d’épines,
face ventrale, au voisinage du sillon spermatique (s. sp.).
Comparaison.
Les affinités réelles entre les différentes espèces du genre Vipera ne sont pas
encore très clairement dessinées. Par sa répartition géographique la Vipère
d’Orsini apparaît comme une forme relicte, proprement alpine, des faunes gla¬
ciaires, et se rapprocherait ainsi de la Péliade {V. berus) dont la répartition est
essentiellement septentrionale (Saint-Girons 1962).
La morphologie externe apporte quelques arguments en ce sens : l’une et
l’autre de ces espèces ont un revêtement céphalique formé de plaques (une
7
98
Fin. — r//;mi afipiff nsfiis (du (lers), lu'unipéiiis gauche.
A, face dorsale ; li, face ventrale ; a., apex ; s. sp., sillon spermatique ; 1, zone basale ; 2, zone à fortes
épines ; 3, zone moyenne ; 4, zone distale à cupules.
grande frontale et deux pariétales), ce qui est moins fréquent chez aspis (Gasc
et Goubmain 1968), leur museau est arrondi ^ et l’œil est séparé des labiales par
une senle rangée d’écailles sous-oculaires. La ressemblance générale est grande
entre une jeune Péliade typique et la Vipère d’Orsini, les dessins sombres de
ligne médio-dorsale et des lianes étant à peu près identiques.
L’examen des hémipénis ne paraît pas confirmer cette allinité entre les deux
espèces. Par la forme générale globuleuse de l’organe, la formation de cupules
polygonales dans la région distale et un apex double concave, V. ursinii rappelle
plutôt V. aspis (lig. 3 A et B, voir aussi Domergue 1962, fig. 10).
L’hémipénis de V. ammodytes, tel qu’il est décrit par Domergue {op. cit.),
n’est pas non plus très différent de relui de la Vipère d’Orsini, en particulier
on retrouve la localisation sub-apicale des cupules à crêtes épineuses et un apex
en cuvette, dépourvu d’ergot. Par contre, chez V. herus (fig. 4 et voir fig. 11
in Domergue, op. cit.) la forme générale est élancée ; il n’y a de cupules que sur
la face dorsale de la région snb-apicale presque cylindrique et chaque moitié
de l’apex porte un ergot, les épines sont longues et moins nombreuses. Or
V. ammodytes est plutôt considérée comme la forme extrême d’une série herus,
ursinii, aspis, lehelina, ammodytes, au long de laquelle il y a augmentation du
nombre des plaques céphaliques dorsales (Marx et Rabb, 1965). Il serait donc
intéressant de reprendre la comparaison de plusieurs exemplaires de chacune
de ces espèces et en particulier des formes méditerranéennes lehetina et ammo-
1. Signalons, à ce propos, que la présetice d’iine posl-rostrale unique est loin de constituer un bon
caraclèfe de l’espèce, celte écaille est en effet très souvent divisée.
— 99 —
Fig. 4. — V'i/)era berus berus (du Vexin), hémipénis gauche.
A, face dorsale ; B, face ventrale ; a., apex ; e., ergot ; s. sp., sillon spermatique.
dytes. On pourrait en effet supposer que l’hémipénis trapu à sillon divisé sur le
corps, région distale à nombreuses cupules bordées d’épines et apex concave
peu différencié, représente une forme primitivement caractéristique du genre
Vipera puisqu’il existe chez deux espèces aussi différentes que V. ursinii et
V. ammodytes, et qu’on le retrouve chez V. aspis. La Péliade, dans cette hypo¬
thèse, serait l’espèce la plus différenciée par ce caractère. Mais, si on poursuit
le même raisonnement, les caractères que cette dernière partage avec V. ursinii
constitueraient aussi des traits primitifs pour le genre. En ce sens, V. ursinii
serait alors la seule espèce cumulant les deux séries de caractères générique¬
ment primitifs. Notons toutefois que ce raisonnement repose sur l’affinité sup¬
posée entre V. berus et V. ursinii.
— 100 —
La répartition géographique de ces cinq espèces en Europe (fig. 5) nous montre,
en simplifiant, une forme très répandue, V. herus, à dominance septentrionale,
mais avec une poussée occidentale ancienne (var. seoanei apparemment isolée
du reste par le bassin d’Aquitaine et le Roussillon) et une poussée balkanique
(var. hosniensis) ; une forme centrale, à dominance méridionale, V. aspis ;
une forme orientale, V. lebetina ; puis deux formes en îlots, V. ursinii et V. ammo-
dytes : la première seule présente une aire de répartition ayant de larges contacts
au Nord avec celle de la Péliade, la seconde au contraire s’étend plutôt au Sud
et au Sud-Est de l’Europe {V. latastei, de la péninsule ibérique, n’est peut-être
que le résultat d’une différenciation nord-africaine de V. ammodytes).
Fig. 5. — Répartition géographique des espèces du genre Vipera en Europe : hachures horizontales
V . berus ; hachures obliques V. aspis ; hachures verticales V. ursinii ; A, V. ammodytes ; K, V. kaz-
nakooi ; L, V. latastei ; Le., V. lebetina ; P, V. persica ; X, V. xanthina.
En conclusion, on pourrait supposer que la Vipère d’Orsini représente le
reliquat d’une forme primitive à partir de laquelle, ou du moins après laquelle,
se sont différenciées^ccessivement la péliade d’une part et l’aspic, l’ammodyte,
la vipère du levant d’autre part. Sur le plan écologique ces diverses espèces ont
des préférences bien nettes. Les diverses variétés de vipères d’Orsini semblent
à présent cantonnées exclusivement en altitude et en climat de régime conti¬
nental sec ^ ; au Mont Serein (Mont Ventoux) des plaques de neige subsistaient
lorsque nous les avons capturées (fin avril) (Gasc 1967). Des témoins locaux
m’ont affirmé en avoir vu sur la neige fondante. La température au niveau
du sol peut en effet être de 10 à 20° plus élevée qu’à hauteur d’homme. La péliade
se rencontre dans les lieux humides, fréquentés aussi par des couleuvres à col-
1. Toutefois celles de l’Ile de Veglia (Krk) posent un problème qui mériterait d’être étudié sur place.
— 101 —
lier par exemple, bords à peine exondés de rivières, tourbières, hautes herbes
à préférence humide (buissons d’orties, etc...). Toutes les autres sont des ser¬
pents de milieu relativement sec et chaud, éboulis rocheux, carrières, forêts
claires.
Il y aurait eu trois fronts successifs au cours de l’évolution général du cli¬
mat européen pendant le quaternaire récent : le premier représenté par la vipère
d’Orsini (période glaciaire de Würm où les faunes froides atteignent les pénin-
sides méditerranéennes), le second par la péliade (période glaciaire finale),
le troisième par les formes méridionales, voire africaines ou proche-orientales
à petites écailles céphaliques (période post-glaciaire et actuelle).
Laboratoire cL Anatomie comparée du Muséum,
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N» 1, 1968, pp. 102-107.
LES MOTIFS DOMINANTS
DANS LA DISPOSITION DES PLAQUES CÉPHALIQUES
CHEZ VIPERA ASPIS
Par J.-P. GASC et J. GOURMAIN
Manipulant pour les besoins de nos recherches un assez grand nombre d’aspics,
nous avons été étonnés par la quantité d’individus présentant une disposition
atypique de revêtement céphalique. Pour nous rendre compte de la fréquence
relative des « anomalies », nous avons disposé de 300 têtes, aimablement
communiquées par le Laboratoire d’ Anatomie comparée de la Faculté
1. Vue dorsale d’un exemplaire typique ; l’espace iriteroculaire est occupé par 7 écailles de petite
taile.
2. Vue dorsale d’un exemplaire peu différent du précédent, cependant la taille des 5 écailles, séparant
transversalement les 2 supra-oculaires, est inégale.
3. Prédominance d’une écaille centrale : la plaque frontale.
4. La plaque frontale n’est séparée de la supra-oculaire gauche que par une seule écaille.
5. Un exemple de plaque frontale s’étendant dans le sens longitudinal, séparée des supra-oculaires.
par deux rangées d’écailles.
(Toutes les figures ont été établies en décalquant des photographies).
103 ^
des Sciences de Paris (Professeur Ch. Devili.ers). Les animaux proviennent
de plusieurs fournisseurs situés au sud de la Loire, dans le centre de la France.
En raison de cette imprécision dans l’origine, nos résultats ne sauraient avoir
de valeur concernant la variabilité d’une population, mais nous donnent une
indication sur les motifs dominant dans l’espèce V. aspis. Pour M. Phisalix
la présence de plaques est due à la persistance d’un caractère embryonnaire.
Cependant, puisque nous nous sommes efforcés ici de rattacher des variations
à une forme typique, il nous a paru plus logique de prendre cette dernière comme
point de départ, sans préjuger du sens réel de l’évolution de ce caractère.
De l’examen des motifs on peut dégager plusieurs stades séparant la forme
à écailles de la forme à plaques :
a) dans la forme typique, l’espace compris entre les plaque sus-oculaires est
couvert de petites écailles, comme le reste du dessus de la tête (fig. 1, 2). Nous
avons relevé 129 exemplaires illustrant strictement cette définition (soit 43 %).
b) A partir de cette disposition, dérive une forme relativement fréquente
(117 cas, 39 %) où se manifeste un début de « frontalisation » du revêtement
Une écaille, située au milieu de l’espace compris entre les sus-oculaires tend à
prédominer (fig. 3-4), et n’est plus séparée des oculaires que par deux rangées
(parfois une seule) de petites écailles :
6. La frontale, séparée des supra-oculaires par une seule rangée d’écailles, est précédée de 2 écailles
qui tendent à prendre de l’importance.
7. Tendance à la constitution d’une frontale cordiforme.
8. La « frontalisation », très poussée, s’accompagne de l’apparition de 2 écailles occipitales de taille
moyenne.
9. Frontale cordiforme montrant la trace d’une limite sagittale sur son bord antérieur (comparer
avec la fig. 6).
1. Dans ce lot nous avons incoi jKiré des formes montrant une lendance à la formation de j)laques
longitudinales (2 cas, fig. lO), ou <1(* plaques transversales (2 cas, fig. 11).
104 —
dans 100 cas la frontale est séparée des sus-oculaires par deux rangées d’écailles
(pour 23 de deux-ci l’espace frontal est occupé par deux écailles successives
(fig- 5) ;
dans 17 cas, une seule rangée d’écailles sépare, au moins d’un côté, la frontale
unique des sus-oculaires.
La tendance illustrée par la ligure 3 conduit à une frontale cordiforme par
annexion des deux écailles préfrontales (fig. 6, 7, 8, 9).
c) Dès ce stade de frontalisation, on peut observer parfois (fig. 8, 9) l’appa¬
rition, en arrière de la frontale, d’écailles de taille moyenne. Cette disposition
Fig. 10-15. — V. aspis.
10. Tendance à la formation de plaques longitudinales.
11. Tendance à la formation de plaques transversales.
12 et 13. « Pariétalisation » dissymétrique.
14. Exemplaire présentant trois grandes plaques céphaliques régulières.
15. Les plaques occipitales montrent chacune une trace de limite sur leur bord médial.
— 105 —
s’affirme de façon plus ou moins poussée dans 53 cas (17,7 %). Il y a alors fron-
talisation et pariétalisation simultanées. Cette dernière est parfois dissymétrique
(fig. 12, 13), mais le plus souvent des plaques paires s’étendent sur la région
pariétale (fig. 14, 15).
Fig. 16-18. — V. aspis.
16. Les deux paires d’occipitales encadrent une écaille losangique.
17. Les écailles entourant les plaques occipitales, et celles de la région préfrontale montrent elles-
mêmes une taille anormalement grande.
18. L’espace interoculaire est entièrement rempli par la frontale. Le nombre des écailles de l’espace
préfronto-nasal est réduit.
19. V. berus. Le dessus de la tête de la péliade est normalement recouvert par trois grandes plaques,
la frontale étant séparée de chaque supra-oculaire par une rangée d’écailles.
Dans 9 cas, nous avons trouvé deux paires de plaques eneadrant une petite
éeaille losangique (fig. 16) ; mais deux spécimens atteignent un degré tout à
fait exceptionnel dans l’extension des plaques (fig. 17, 18). Les traces de limites
permettent de relier les pariétales doubles aux pariétales simples de la figure 18 ;
chez eet individu surprenant, les sus-oculaires ont absorbé la rangée de petites
écailles les séparant de la frontale. Le dessus de la tête est ainsi eomplètement
recouvert de plaques dont le nombre est inférieur à celui des plaques céphaliques
d’une péliade {V. berus, fig. 19). Ce eas ne représente que 0,3 % du total.
Tous les animaux examinés possèdent un museau retroussé, en « extrémité
de mocassin », mais par contre, dans les deux derniers cités, nous avons pu
observer une tendance à la réduction du nombre des rangées sous-oculaires
(fig. 20, 22). Il est intéressant à cet égard de eomparer avec un exemplaire aty¬
pique de V. berus (fig. 21, la fig. 23 représentant la forme typique). Ce caraetère
est donc lui aussi beaucoup moins fixe qu’on le pense.
106 —
Fig. 20-24. — V. aspis. Vue latérale gauche de la tête ; l’œil est séparé des labiales par deux rangées
d’écailles sous-oculaires. Remarquer le bombement de l’écaille post-rostrale conférant au pro¬
fil un aspect retroussé.
21. V. berus. Exemplaire présentant deux rangées d’écailles sous-oculaires, comme V. aspis ; noter
par contre l’absence de retroussement, la post-rostrale étant plane.
22. y. aspis. Exemplaire montrant une tendance à la réduction du nombre des sous-oculaires.
23. y. berus. Exemplaire typique, à une seule rangée de sous-oculaires.
24. y. aspis. Forme typique sur laquelle on a représenté en hachures le territoire occupé éventuelle¬
ment par des plaques les limites de ce territoire ; sont rarement dépassées (cf. fig. 18).
Conclusions.
1. — Chez la forme typique, recouverte d’écailles, on peut reconnaître le
territoire sur lequel s’étendent les plaques céphaliques montrées dans 57 % ^
des cas (fig. 24). Des traces de limites sont souvent visibles (fig. 7, 9, 15), comme
d’ailleurs dans l’espèce V. berus (fig. 19).
2. — Lorsqu’on envisage l’ensemble des variations observées, il n’y a pas
de différence fondamentale entre le revêtement céphalique fronto-pariétal chez
V. aspis et V. berus, mais seulement une fréquence beaucoup plus grande de
motifs fragmentés chez la première. Chez l’aspic, dans un cas sur 300 (0,33 %)
le nombre des plaques est encore plus réduit que chez la péliade typique.
1. L’erreur type cie ces pourcentages : a % = 1004 / , est légèrement inférieure .à 1 %.
— 107 —
3. — La présence de deux rangées de sous-oculaires chez aspis, et d’une
seule chez herus, n’est pas absolue : il existe des intermédiaires par imbrication
des deux rangées.
4. — La forme retroussée du museau, due au bombement des post-rostrales,
constitue, chez aspis, le seul caractère qui se révèle constant.
5. — Etant donné la sédentarité de ces animaux ,des études régionales
pourraient préciser la valeur génétique, ou simplement ontogénique, de ces
variations morphologiques.
Laboratoire d' Anatomie comparée du Muséum
d'Ilistoire naturelle, Paris.
BIBLIOGRAPHIE
Duguy, R. et H. Saint-Girons, 1949. — Variations du revêtement céphalique chez
Vipera aspis dans l’Ouest de la France. Bull. Soc. Zool. Fr., 74, 6, pp. 346-348,
1 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 108-118.
RÉCOLTES DE LARVES DE COLÉOPTÈRES
RÉCOLTES DE LARVES COLÉOPTÈRES AQUATIQUES
DANS LA RÉGION ÉTHIOPIENNE :
CONGO BELGE ET RUANDA-URUNDI
(1957-1959)
Par Henri BERTRAND
Nos récoltes au Congo belge et au Ruanda-Urundi ont été effectuées pour
une faible part en 1957 et 1958, et principalement dans le premier semestre
de 1959.
Dans le Nord, notre itinéraire général partait de la frontière du Congo et de
l’Uganda, au nord du lac Edouard, pour atteindre Béni, puis Bunia, Monga et
Ndu, par Makoro, Mungere, Paulis, Bembesa et Api. Cet itinéraire intéressait
plusieurs districts de la Province du Kivu et de la Province Orientale. Un itiné¬
raire de retour, doublant le précédent par le Sud, se dirigeant de Libengue à
Yakoma à Lisala, Bumba, Stanleyville et enfin de Stanleyville, rejoignait Béni
par Nia Nia et Epulu, traversant la Province Équatoriale et à nouveau la Pro¬
vince Orientale puis la Province du Kivu. Durant ces parcours ont été visités
la réserve du Mont Hoyo, la rive ouest du lac Albert (par Bogoro) enfin dans
le Parc Albert ; Ishango et le Ruwenzori (piste dite de la moraine aboutissant
au glacier de Stanley).
La deuxième partie de l’itinéraire correspond à la traversée du Congo oriental,
de Béni à Elisabethville par Goma, Bukavu, Uvira, Albertville et Jadotville.
Un trajet annexe intéresse le Ruanda-Uruni de Rutshuru à Bukavu ; au passage,
visite au Parc Albert du parc de la Rwindi et du secteur des volcans (ascension
du Niaragongo et du Nuamarugira).
Au Parc Albert, grâce à M. Van Straelen, la Direction des Parcs Nationaux
du Congo a assuré notre logement et nous a délivré toutes les autorisations
utiles ; nous avons également reçu le meilleur accueil de M. G. Marlier, Chef
du Centre de l’I.R.S.A.C. à Uvira.
Famille Dytiscidae.
Genre Hydrocanthus Say.
Congo belge. — Marais de la Ruzizi (r) (K.S.).
Genre Laccophilus Leach.
Congo belge. — Kapuru (r) (I.) ; Sede (r) (I.) ; mare, piste de la Rutschuru,
Parc Albert’ (K. N.) ; mares à Murumbi, Parc Albert (K.N.) ; mare à Pistia
à Wera, Parc Albert (K.N.) ; étang (cratère) de Mushumangabo, Parc Albert (K.N).
109 —
Genre Neptosternus Sharp. ^ (Bertrand, 1963).
Congo belge. — Uere (r), au bac, rive droite (B. U.).
Genre Hyphydrus Illiger.
Ruanda-Urundi. — Rusumu (r).
Congo belge. — Marais au km 42, route de Bukavu au Kahuzi.
Genre Heterhydrus Sharp (Bertrand, 1963, 1968).
Congo belge. — Marais de la Lueka (r) (B. U.).
Hydroporinae genus (Bidessini ?).
Congo belge. — - Flaques du Sede (r) (I.).
Genre Agabus Leach.
Congo belge. — Flaques des ruisseaux du volcan Nuamarugira, en haut de
la forêt de montagne (2.400-2.500 m). Parc Albert (K.N.) ; mêmes flaques plus
haut (2.520-2650 m.) dans la zone des Millepertuis arborescents. Parc Albert
(K.N.). En compagnie des imagos : A. pallidus Orner Cooper.
Genre Copelatus Erichson.
Congo belge. — Mare, piste de la Rutschuru (r). Parc Albert (K.N.) ; mare
à Murumbi, Parc Albert (K.N.) ; mare à à Pistia, à Wera, Parc Albert (K.N.).
Genre Hydaticus Leach.
Congo belge. — Mare à Pistia à Wera, Parc Albert (K.N.) ; étang, route de
Rutschuru à Rumangabo (K.N.) {H. matruelis Clark ex larva) ; marais près
du lac Tanganyika, à Uvira (K.S.).
Genre Eretes Castelnau
Congo belge. — Mare à Bwera, Parc Albert (K.N.).
Genre Cybister Curtis.
Congo belge. — • Mare à Pistia à Wera, Parc Albert (K.N.) {C. hova Cast.
ex larva).
Abréviations : r = cours d’eau ; I.R.S.A.C. = Institutut de Recherche scientifique de l’Afrique
centrale ; K. N. = Kivu nord ; K. S. = Kivu sud ; I. = Ituri ; H. U. = Haut Uele ; B. U. = Bas Uele ;
O. C. = Oubangui Chari ; S. T. = Stanleyville ; T. = Tanganyika ; H. K. = Haut Katanga.
1. Nous indiquons entre parenthèses, lorsqu’il y a lieu les noms des premiers descripteurs des larves.
^ 110 —
Famille Gyrinidae.
Genre Orectogijrus Régimbart (Imms, 1933, Bertrand, 1963).
Congo belge. — Lubilia (r) (K. N.) ; Bembua (r), en forêt (K. N.) ; Luusi-
lubi (r) (K. N.) ; Mombo (r) (I.) ; Issehe (r). Mont Hoyo (I.) ; Pami (r) (I.) ;
Rwanki (r) (K. N.) ; Kalingo (r) (K.S.) ; Kawezi (r) (K. S.) ; Mulongwe (r) (K. S.) ;
Kalimabenje (r) (K.S.) ; Mugadja (r) (K.S.) ; Namtuguru (r) (T.) ; Lubile (r) (T.),
Famille Spercheidae.
Genre Spercheus Kugelann.
Congo belge. — Mare à Bwera, Parc Albert (K. N.) ; mare à Miriki, Parc Albert
(K.N.).
Famille Hydrophilidae.
Genre Berosus Leacb s. 1.
Congo belge. — Étang de Kukurubasse (B. U.) ; mare à Miriki, Parc Albert
(K. N.) ; mare à Mwiga, Parc Albert (K. N.) ; marais près du lac Tanganyika
à Uvira (K.S.).
Genre Helochares Mulsant.
Congo belge. — Étang de Kukurubasse (B. U.) ; marais près du lac Tan¬
ganyika à Uvira (K. S.).
Genre Amphiops d’Orcbymont (Imms, 1933, Bertrand, 162).
Congo belge. — Semliki (r) à Ishango, Parc Albert (K. N.) ; marais de la
Lueka (r) (B. U.) ; étang, route de Rutscburu à Rumangabo (K. N.) ; Kagera (r)
route de Uvira à Usumbura (K. S.).
Hydrobiinae genus A. (Bertrand, 1962).
Congo belge. — Lwiro (r) au-dessus de la deuxième chute (K.S.).
Genre Sternolophus Solier (Nowrojee, 1912, Bertrand, 1935).
Congo belge. — Étang de Kukurubasse (B. U.) ; marais de la Lueka (r) (B. U.) ;
mare à Bwera, Parc Albert (K. N.) ; étang, route de Rutscburu à Rumangabo
(K. N.) ; Kagera (r), route d’Uvira à Usumbura (K. S.).
Ruanda-Urundi. — Marais du lac Bulera.
Genre Hydrous Brullé.
Congo belge. — Mare à Bwera, Parc Albert (K. N.).
Famille Eubrudae.
Genre Afroeuhria Villiers (Bertrand, 1951, 1961).
Congo belge. — Kanyamwamba (r). Parc Albert (K. N.) ; Ruami (r) (K. N.) ;
Munyambelu (r) (K. N.) ; Mombo (r) (I.) ; Sede (r) (I.) ; chute de la Rutscburu (r)
(K. N.) ; Rwanki (r) (K. N.) ; Kalingo (r) (K. S.) ; Lubile (r) (T.).
Famille Psephenoididae (Psepbenoidinae Hinton).
Genre Afropsephenoides Basilewsky (Marlier, 1959, Bertrand, 1962).
Congo belge. — Lac Tanganyika, pointe de Pemba (K.S.) (nymphe) (A. marlieri
Bas).
Famille Dascillidae (Eubrianacinae Hinton).
Genre Euhrianax Kiesenwater (Blackwelder, 1930).
Congo belge. — Hululu (r) (K. N.) ; Ijunga (r) (K. N.) ; Tayla (r) à Mutsora,
Parc Albert (K. N.) {E. invittatus Pic ex pupa) ; Ruami (r) (K. N.) ; Bembua (r)
(K. N.) ; Bumbi (r) (K.N.) ; Kamusonge (r), piste d’ascension du Ruwenzori,
Parc Albert (K.N.) ; Munyambelu (r) (K.N.) ; Gima (r) (H. U.) ; ruisseau entre
Avabuki et Ituri (r) (K.N.) ; Tabi (r) (K.N.) ; chute de la Rutschuru (r) (K.N.) ;
Rwanki (r) (K.N.) [E. invittatus Pic ex pupa) ; Kalingo (r) (K.S.) ; Lwiro (r)
(K.S.) ; Mugadja (r) (K.S.) ; Mugadja, en aval de la cascade (K.S.) (en nombre ;
Katuta (r) (K.S.) ; Kombvi (r) (K.S.) ; Manda (r) (H. K.). La plupart des larves
sauf sans doute celles du Haut Katanga, doivent appartenir à E. invittatus Pic.
Famille Helodiuae.
Helodidae genus 1 (Bertrand, 1964).
Congo belge. — Marais de la Ruzizi (r), route d’Uvira à Usumbura (K.S.) ;
marais près du lac Tanganyika à Uvira (K. S.).
Helodidae genus 3 (Bertrand, 1964).
Congo belge. — Kapuru (r) (1.) ; flaques des ruisseaux du volcan Nuama-
rugira, en haut de la forêt de montagne (2.400-2.500 m). Parc Albert (K.N.) ;
étang (cratère) de Mushumangabo, Parc Albert (K.N.) ; Mulongwe (r), route
d’Uvira à Bukavu (K. S.).
Helodidae genus 5 (Bertrand, 1964).
Congo belge. — Source et ruisselets à Alibongo (K.N.) ; mare à Pistia, Parc
Albert (K.N.) ; Molindi, eaux stagnantes. Parc Albert (K.N.) ; mare à Murumbi,
Parc Albert (K.N.) ; marais près du lac Tanganyika à Uvira (K. S.).
Ruanda-Urundi. — Petit fossé sur la route entre Gisoro et Buhoro.
— 112
Helodidae genus 7 (Bertrand, 1964).
Congo belge. — Sources de Baruta sur le volcan Niaragongo à 2. 100m, Parc
Albert (K.N.) ; ruisselet route de Bogoro à Kobvu (I.).
Helodidae genus 10 (Bertrand, 1964).
Congo belge. — Kabiro (r) (K.N.) ; Lwiro (r) au-dessus de la deuxième chute
(K.S.) ; Kafunzo (r), piste du Kahuzi, en forêt (K. S.) ; Mugadja, en aval de la
cascade (K.S.) ; Lubile (r) (T.).
Ruanda-Urundi. — Ruisselet en forêt entre Gisovu et Buhoro.
Helodidae genus 15 (Bertrand, 1964).
Congo belge. — Tayla (r) (K.N.) ; Ruami (r) (K.N.) ; Bembua (r), en forêt
(K.N.) ; Luusilubi (r) (K.N.) ; Kamusonge (r), piste d’ascension du Ruwen-
zori, Pare Albert (K.N.) ; Katauleko (r), même piste. Parc Albert (K.N.) ; ruisselet
dans le mooreland à Séneçons, même piste ; lac Albert vers 3.700 m (K.N.) ;
source du Kanyamwamba vers 4.000 m au-dessous du gîte de Kiondo, Parc
Albert (K.N.) ; lac Vert, près de la piste d’ascension à 4.185 m (K.N.) ; Issehe (r).
Mont Hoyo (I.) ; Kabiro (r) (K.N.) ; Muwe (r), escarpement de Kabasha (K.N.) ;
Kalingo (r) (K.S.) ; Lwiro (r) au-dessus de la deuxième chute (K.S.) ; Mulongwe
(r) à 1.100 m (K.S.) ; Mugadja (r) (K.S.) ; Mugadja (r) en aval de la cascade (K. S.).
Ruanda-Urundi. — Nyakibanda (r).
Ptilodactylidae genus I (Bertrand, 1935, 1956, 1966).
Congo belge. — Kamusonge (r), piste d’ascension du Ruwenzori, Parc Albert
(K.N.) ; Katauleko, même piste. Parc Albert (K.N.) ; Tora (r) (H. U.) ; ruisse-
lets, réserve du roi Albert (K.N.) ; Kafunzo (r), piste du Kahuzi dans la forêt
(K.S.) ; Lwiro (r), au-dessus de la deuxième chute (K.S.).
Famille Dryopidae.
Genre Potamodytes Grouvelle (Bertrand, 1956).
Congo belge. — Tayla (r) à Mutsora, Parc Albert (K.N.) ; Ruami (r) (K.N.) ;
Munyambelu (r) (K.N.) ; Kapuru (r) (1.) ; Kedi (r) (H. U.) ; Zume (r) (B. U.) ;
rapides de l’Uele (r) à Sassi (B. U.) ; Kalimabenje (r) (K. S.) ; Mugadja (r) ;
Lubile (r) (T.).
Genre Potamocares Fairmaire (Bertrand, 1956, 1962, 1965).
Congo belge. — Ijunga (r) (K.N.) ; Tayla (r) à Mutsora, Parc Albert ; Bem¬
bua (r) (K.N.) (avec imago) ; Kalimabenje (r) (K.S.) ; Mugadja (r) (K.S.) (imago
ex larva).
Toutes les larves sont celles de P. marlieri Delève.
Potamophilinae genus C. (Bertrand, 1962).
Congo belge. — Kafunzo (r), piste du Kahuzi, en forêt (K.S.) ; Lutumba (r)
route de Bukavu à Goma (K.S.) (fig. 1).
— 113 —
Fig. 1. — Larve de Potamophilinae genus C. (d’après Bertrand).
Genre Stenelmis Dufour.
Congo belge. — Tora (r) (H. U.).
Genre Pachyelmis Fairmire (Bertrand, 1962).
Congo belge. — Butahu (r) (K. N.) ; Bembua (r) (K.N.) ; Kamunsonge (r)
piste d’ascension du Ruwenzori ; Parc Albert (K.N.) (Avec P. gibba Gr. ; Kanya-
wamba (r), même piste, Parc Albert (K.N.) ; ruisselets de la réserve du Roi
Albert (K.N.).
Genre Pseudancyronyx Bertrand et Steffan (Bertrand, 1962, 1965).
Congo belge. — Tayla (r) à Mutsora, Parc Albert (K.N.) ; Ruami (r) (K.N.) ;
Butahu (r) (K.N.) ; Bembua (r) (K.N.) ; Munyambelu (r) (K.N.) ; Mombo (r)
8
— 114
(I.) ; Isselie (r), Mont Hoyo (I.) ; Paka (r) en aval des chutes (O. G.) ; Kalimabenje
(r) (K. S.) ; Mugadja (r) (K. S.) ; Mugadja (r) en aval de la cascade (K.S.) ;
Mulongwe (r) à 1.100 m (K.S.) ; Tora (r) (H. U.) Dans la Mugadja a été pris
P. aïluaudi Gr.
Genre Microdinodes Grouvelle (Bertrand, 1935, 1962).
Congo belge. — Lubilia (r) (K. N.) ; Bumbi (r) (K. N.) ; Hululu (r) (K. N.) ;
Kalingo (r) (K.S.) ; Mombo (r) (I.) ; Mugadja (r) (K.S.) ; Mugadja (r) en aval
de la cascade (K.S.). Dans la Mugadja a été pris M. imageus Delève.
Helmiinae genus C. 5 (Bertrand, 1962).
Congo bekge. — Luusilubi (r) (K. N.), sur bois immergé.
Famille Torridincolidae.
Genre Torridincola Stefïan.
Congo belge. — Sede (r) (I.) (fig. 2).
Remarques écologiques et faunistiques.
Nos recherches ont été faites dans des biotopes très variés se rattachant soit
aux eaux stagnantes, soit aux eaux courantes et à des altitudes diverses s’éche¬
lonnant entre 600 et 4.000 mètres ; d’autre part un certain nombre de types
larvaires méritent une mention particulière.
Eaux stagnantes. — Les eaux stagnantes au Congo belge et au Ruanda-
Urundi — tout comme en Guinée et Côte d’ivoire — montrent des tempéra¬
tures dépassant en général 25° et même s’élevant dans la plaine de la Rutschuru
au sud du lac Edouard, au Parc Albert, à plus de 30°, 35° à Bwera, 36° à Mwiga.
Quelques températures plus faibles ont été relevées : 23° et 24° au lac Bulera,
au Runda-Urundi et même 15° dans les marais au pied du Kahuzi à 2.160 m ;
et, bien entendu, plus basses encore dans les lacs de la zone alpine et de la zone
nivale du Ruwenzori jusqu’au dessous de 10° mais il faut remarquer que les
eaux glaciaires du lac Gris et du lac Blanc, sous le glacier de Stanley, ne renfer¬
ment pas de Coléoptères, des larves d’Hélodides présentes encore dans le lac
Vert à 4.185 m, dans la zone des Séneçons. On rattache aux eaux stagnantes
les flaques des ruisseaux du volcan Nuamarugira échelonnées entre 2.300 et
2.800 m, du haut de la forêt de montagne à la zone des Millepertuis arbores¬
cents, puis des Bruyères, avec des températures de 14°, 16° et 23° (zone décou¬
verte). Ces flaques sont entretenues même en saison sèche par les pluies d’orage
encore fréquentes à ces altitudes (comme nous avons pu le constater nous-mêmes).
Une mention particulière doit être faite pour les grands lacs (lac Kivu, lac
Tanganyika) où la température atteint en zone marginale de 26° à 28® mais
où l’eau en bien des points est très claire et agitée par un clapotis ou même
de petites vagues.
— 115 —
Comme indiqué ci-dessus, les eaux stagnantes ont fourni des larves de Dytis-
cides : Hydrocanthus, Laccophilus, Hyphydrus, Heterhydrus, Hydroporinae
genus, Agabus, Copelatus, Hydaticus, Eretes, Cyhister, d’Hydrophilides s. lat. :
Spercheus, Berosus, Helochares, Amphiops, Sternolophus, Hydrous, de Psephe-
noidides : Afropsephenoides, d’Hélodides : Helodidae genus I, Helodidae genus 3,
Helodidae genus 5, Helodidae genus 7, Helodidae genus 15.
Mais cette liste demande quelques commentaires ; si la totalité des Dytis-
cides énumérés sont vraiment lénitiques, ainsi que les Hydrophilides, des Hélo-
dides : Helodidae genus 3, Helodidae genus 5, Helodidae genus 7 peuvent se
rencontrer en eaux courantes peu rapides tandis que Helodidae genus 1, par
contre est un élément assez constant des eaux stagnantes très découvertes
et chaudes, le Dytiscide Eretes sticticus et sa larve également très caractéris¬
tiques. Par contre on doit considérer Helodidae genus 15 et Afropsephenoides
marlieri comme de véritables éléments lotiques ; comme nous le verrons plus
— 116 —
loin, Helodidae genus 15 est caractéristique des eaux courantes, surtout en
montagne ; quant à Afropsephenoides on sait (Bertrand, 1962) que des larves
ont été trouvées dans un torrent en Angola et aux chutes du Zambèse en Rho-
désie.
Eaux courantes. — Appartiennent à des types très variés, comprenant
de petites rivières torrentueuses, parfois plus ou moins à découvert, dans des
zones de culture ou de savane, des ruisseaux et petits torrents de la forêt de
montagne et plus haut, des zones subalpine et alpine dans les plus hauts mas¬
sifs et aux eaux courantes se rattachent encore des gîtes madicoles. Les tempé¬
ratures s’échelonnent en général entre 14^ et 24°, souvent seulement de 15®,
16®, 17® mais de 20® à 22® à découvert.
La faune des eaux courantes comprend fort peu de larves de Dytiscides,
mais d’après toutes nos observations en Afrique, celles des Neptosternus parais¬
sent vraiment caractéristiques ; par contre ces eaux sont, surtout si elles sont
torrentueuses, le biotope typique des larves des Gyrinides ; Orectogyrus. Comme
Hydrophilides la larve Hydrobiinae genus A du Lwiro (zone marginale) a été
souvent prise ailleurs en eau stagnante (Angola).
On trouve enfin dans les eaux courantes des larves d’Eubriides : Afroeubria,
des larves d’Hélodides : Helodidae genus 10 et surtout Helodidae genus 15,
les dernières atteignant au moins jusqu’à 4.000 mètres sur les hauts massifs.
Les Euhrianax (Dacillidae, Eubrianacinae) abondent enfin dans les eaux cou¬
rantes pouvant s’élever jusqu’aux environs de 2.000 mètres en forêt de mon¬
tagne, souvent en nombre dans les eaux fraîches.
Toutes les larves de Dryopides habitent les eaux courantes : Potamodytes,
Potamocares, Potamophilinae genus C., Helmiinae genus C. 5, Stenelmis, Pachyel-
mis, Pseudancyronyx, Microdinodes. Parmi les formes pétricoles et microphages
nous avons remarqué l’association très fréquente des larves des Microdinodes
et des Pseudancyronyx, ces dernières presque toujours en colonies nombreuses
à l’opposé des premières. Une autre série de larves sont des xylophages ; Pota¬
modytes, Potamocares, Potamophilinae genus C, Helmiinae genus C. 5.
Mais on doit remarquer que les larves des Potamocares se rencontrent surtout
sur de petites branches ou brindilles, en zone marginale de petits torrents à
découvert et c’est ainsi que nous avons pu en capturer en assez grand nombre
dans la Mugadja à proximité d’Uvira et pu obtenir ainsi ex larva Potamocares
marlieri au Centre I.R.S.A.C.
Enfin les larves des Ptilodactylides s’associent aux larves xylophages des
Dryopides sur les bois immergés.
Quant aux gîtes madicoles, on y rencontre larves et nymphes d’Eubriides :
Afroeubria et les larves des Torridincola. 11 faudrait ajouter Africophilus, mais
tout au moins au Congo belge, nous n’avons pris que des imagos d’ Africophilus
nesiotes.
— Tant dans les eaux stagnantes que courantes quelques larves offrent un
intérêt particulier.
Heterhydrus. — Il s’agit des larves d’abord désignées par nous comme : Hydro-
porinae genus 1, présentes à la fois au Congo et à Madagascar et que contraire¬
ment à une première opinion on ne doit plus rapporter aux Vatellini {Derooa-
tellus). En effet on connaît aujourd’hui les larves tant des Macrovateïlus d’Amé¬
rique que des Derovateïlus communs à l’Amérique et à l’Afrique (Spangler,
1963, 1964) ; par contre ces larves du Congo et de Madagascar d’après les indi¬
cations qu’a bien voulu nous fournir M. Spangler se rapprochent sensiblement
— 117 —
de larves, observées notamment au Mexique et que cet entomologiste tend
à rapporter ex societate imaginis au genre Pachydrus Sharp. Et d’autre part,
M. G. Marlier nous a communiqué des larves semblables à celles observées
par M. Spangler recueillies en Amazonie, M. Marlier ayant pris aussi en Ama¬
zonie une série d’imagos de Pachydrus (renseignement communiqué par
M. J. Balfour Browne, du British Muséum). Les larves Hydroporinae genus 1
pourraient alors se rapporter au genre lleterhydrus Sharp qui, tout comme
Derovatellus, est présent à la fois au Congo et à Madagascar, d’autant qu’il
existe quelques rapports entre les formes imaginales. Et il se trouve que Heterhy-
drus agahoides habite Madagascar et que des deux espèces continentales du
genre : //. sudanensis Zimmermann et H. senegalensis Aubé, la seconde est
signalée de trois stations du Uele...
Hydrobiinae genus A. — Ce type larvaire très curieux a d’abord été pris
par nous en Angola (Bertrand, 1962, 1966) et en Afrique du Sud (Bertrand,
1962, 1966).
Eubrianax. — La plupart des larves et nymphes récoltées au Congo appar¬
tiennent à E. invittatus Pic et après Marlier (1955) nous avons facilement obtenu
des imagos ex pupa, notamment de Mutsora au pied du Buwenzori, et c’est
certainement à cette espèce qu’appartenaient les larves recueillies par l’Expé¬
dition de Cambridge aux Grands Lacs africains, larves examinées par Imms
(1933).
Potamohilinae genus C. — Il s’agit vraisemblablement de la larve d’un Pota-
mophilinae inconnu, les larves des autres genres ayant été décrites par nous
(Bertrand, 1965).
Helmiinae genus C. 5 — Ce sont des larves xylophages que jusqu’ici on ne
peut identifier.
Torridincola sp. — Ce sont les larves désignées comme « Genus ignotum »
décrites et figurées par nous (Bertrand, 1965) et dont nous avions signalé
la ressemblance avec des larves de Diaperinae. Les imagos, soumis à plusieurs
spécialistes n’avaient pu être déterminés ; ultérieurement, utilisant du matériel
recueilli en Rhodésie par M. A. D. Harrison, M. A.W. Steffan a examiné
les trois stades d’insectes du même genre et figuré une larve, créant pour eux une
nouvelle famille les Torridincolidae avec le genre Torrindicola (Steffan, 1964).
BIBLIOGRAPHIE
Bertrand, IL, 1961. — Contribution à l’étude des premiers états des Coléoptères
aquatiques de la région éthiopienne. Bull. I.F.A.N., sér. A, 3, pp. 716-738,
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N» 1, 1968, pp. 119-124.
LARVES DE COLÉOPTÈRES AQUATIQUES
RECUEILLIES PAR M. G. MARLIER
DANS LE CONGO ORIENTAL
Par Henri BERTRAND
M. P. Basilewsky, Conservateur au Musée de Tervuren a bien voulu nous
communiquer pour étude les larves de Coléoptères aquatiques recueillies par
M. G. Marlier au cours de ses recherches sur la faune des eaux douces au Congo
oriental et spécialement sur celles des eaux courantes (cf. Marlier, 1954).
Famille Dytiscidae.
Genre Agabus Leach.
Mont Muhi, Itombwe, 29-7-1955, larves (2) ; Mont Muhi, Itombwe, bords
d’une mare à 3.000 m., 30-7-1955, nymphes (10).
Ex societate imaginis, il s’agit de larves d’A. palUdus Orner Cooper (Gui-
gnot det.).
Genre Hydaticus Leach.
La seule larve de la région éthiopienne identifiée par élevage est celle de
//. matruelis Clark, élevage réalisé successivement par M. Collart à Stanley-
ville (Bertrand, 1938) et nous-même au Kivu (Bertrand, 1963). Par ailleurs
des larves de faciès très particulier, trouvées d’abord à Madagascar, ont été
rapportées à II. exclamationis Auhé (Bertrand, 928, 1963). Mares à Sphagnum,
environs du lac Lungwe (2.710 m), Itombwe, 27-11-1957, larve (1) ; affluent du
Luvimbi (r) à Kakono, larve (1) ; route Kabara-Makono-Dumbumhi, larve (1).
(H. sp.) Kambakuku, Uvira, 9-5, 1950, larve (1).
Famille Gyrinidak.
Genre Orectogyrus Régimbart.
Kawezi (r), 7-9-1950, larves (9) ; Kalimabenje (r), Uvira, 17-4-1948, larve (1) ;
Kiliba (r), Uvira, 26-7-1950, larve (1) ; Luwingo (r), Uvira, 12-5-1950, larve (1) ;
Nyakugana (r), 18-4-1949, larves (3) Mukwindi (r), 15-7-1950, larve (1) ; Emina
(r), Mwana, 24-8-1950, larves (3) ; Luberizi (r) 17-7-1950, larves (4) ; Katwulu (r),
Lemera, 17-7-19.50, larves (2) ; Zombe (r), Zombe, 19-8-1950, larve (1) ; Ulindi (r),
20-8-1950, larves (6) ; Uzimginzi (r), Kamaniola, 12-5-19.50, larve (1) ; ruisseau
route Lubiri-Butembo, km. 16, larve (I).
120
Famille Hydrophilidae.
Genre Laccohius Erichson.
Marigots tributaires du lac Tanganyika, dans les Algues, 7-12-1949, larves (2).
Genre Helochares Mulsant.
Marigots tributaires du lac Tanganyika, dans les Algues, 7-12-1949, larves (5) ;
lac Mohasi 4-1952, larve (1).
Famille Helodidae.
Cette famille est bien représentée en Afrique éthiopienne et les larves sont
communes ; faute d’une révision systématique de tout le groupe pour cette
région, on ne peut les identifier, quoique distinguant de nombreux types lar¬
vaires (cf. Bertrand, 1964). Ajoutons que la présence même de larves d’Hélo-
dides, en dehors de l’Afrique du Sud n’a été signalée que par Paulian à Mada¬
gascar et par Marlier (1955) au Congo belge, ce dernier auteur indiquant la
présence de nombreuses larves dans les mares à Sphagnum près du lac Lungwe,
dans l’Itombwe.
Helodidae genus 3.
Lac Lungwe, zone marginale (2.710 m), Itombwe, 26-11-1957, larves (4) ;
mare à Sphagnum près du lac Lungwe, Itombwe, 23-11-1953, larves (10) ;
Kalimabenje (r), Uvira, 12-12-1951, larve (1).
Helodidae genus 7.
Mare à Sphagnum, près du lac Lungwe, Itombwe, 23-11-1953, larves (2) ;
lac Lungwe, zone marginale Itombwe, 23-11-1953, larves (6).
Helodidae genus.
Mare à Sphagnum, près du lac Lungwe, 23-11-1953, larves (2) ; lac Lungwe,
zone marginale, 26-11-1953, larves (2).
Helodidae genus 15.
Ruisseau, route Uvira Bukavu, km. 65 (1.200 m), larves (3) ; Tchibati, Kahuzi,
10-1953, larves (4) ; Isele (r), lavage de mousses, 21-7-1955, larves (15) ; Tsu-
baya (r), Tshafua-Bunyakiri, larve (1) ; route Lubero-Butembo, km. 16, larve (1) ;
Kariozo (r) à 3.000 m, larves (7).
Famille Ptilodactylidae.
Ptilodactylidae genus 1.
Ulindi (r), aval de Zombe, 20-8-1950, larves (2) ; rivière, route de Mwuna,
24-8-1950, larves (2) ; Zizi (r), 24-8-1950, larve (1) ; Zabeza (r), Bilambu, 25-8-
121 —
1950, larve (1) ; Tubola (r), 31-3-1950, larves (2) ; ruisseau Tuhola, Meshe,
31-3-1950, larves (2).
Famille Psephenoididae.
(Psephenidae Psephenoidinae Hinton).
Genre Afropsephenoides Basilewsky.
Rocher à Makoloba, dans le Tanganyika, 28-6-1956, larves (2), nymphe (1).
{Afropsephenoides marlieri Basilewsky).
Famille Dryopidae.
Genre Potamodytes Grouvelle.
Luntuguru (r), 17-2-1950, larves (6) ; Luzuzinzi (r) Kamaniola, 12-5-1950,
larve (1) ; ruisseau Mutomba, affluent du Luhoho, km 130, 2-5-1950, larve (1) ;
Nzohwe (r), 20-5-1949, larves (6) ; Mzohwe-Mutomba, 20-5-1949 et 15-11-1949,
larves (3) ; Tsofu (r) affluent du Lehoha, route de Bunyakiri, km. 74, 20-3-1950,
larves (7) ; Fumia (r), Bitale, route de Bunyakiri, 22-3-1950, larve (3) ; Lwiro (r),
15-12-1949, larves (5) ; Rutuwalo (r), Lemeru, 15-7-1950, larves (3) ; Ulindi (r),
20-8-1950, larves (3) ; Ulindi (r), Kalambi, 20-21-10-1953, larves (25) ; Tshi-
ganda (r), route de Bunyakiri-Bidale, 23-3-1950, larves (17) ; Zabeza (r), Bilambu,
23-8-1950, larves (60) ; Zizi (r), Bilambu, 24-8-1950, larves (18) ; Luhoho (r),
Meshe, 1-4-1950, larves (9) ; Luberizi (r), Kamaniola 22-5-1951, larve (1).
Genre Potamocares Grouvelle.
Tchibati-Kahuzi, 2, 27-10-1953, larves (5) ; Luberizi (r), Kamaniola, 12-5-
1950, larve (1) ; Nzohwe-Nyeberongo, larves (7) ; Sebeya (r), Goma, 13-11-1950,
larves (4) ; Tshiganda (r), Bunyakiri, 20-3-1950, larves (3) ; Nyakahanga (r),
Mwezi, 27-7-1949, larves (2) ; Lwiro (r), 15-12-1949, larves (2) ; Nyambo (r),
Ngeshu, sur racines, 12-4-1949, larves (3). {Potamocares marlieri Delève).
Genre Omotonus Delève.
Ulindi (r), 20-8-1950, larve au dernier stade (1) ; Nyohwe-Nyeberongo, larve
jeune (1).
Genre Stenelmis Dufour.
Zabeza (r), Bilambu, 23-8-1950, larve (1).
Genre Pachyelmis Grouvelle.
Zabeza (r), Bilambu, 23-8-1950, larve (1).
— 122 —
Genre Pseudancyronyx Bertrand et Stefïan.
(= Ancyronyx Erichson part.)
Mugadja (r), Uvira, 25-11-1950, larves (7) ; Lwiro (r), 17-7-1950, larve (3) ;
Luberizi (r), Lemera, 16-7-1950, larves (3). [P. alluaudi Gr.)
Genre Microdinodes Grouvelle.
Tshiganda (r), Bidale, 22-3-1950, larves (3).
Genre Pseudomacronychus Grouvelle.
(Helmiinae genus A, Bertrand, 1962).
Tshiganda (r), Bidale, 23-3-1950, larves (3).
Remarques écologiques et faunistiques.
Le matériel recueilli par M. G. Marlier au Congo oriental, provient des eaux
stagnantes et des eaux courantes, principalement d’ailleurs de ces dernières.
Eaux stagnantes. — C’est là qu’ont été capturées les larves des Agabus
et le plus souvent des Hydaticus, des larves d’Hydrophilides : Helochares, de
certains Hélodides : Helodidae genus 3 et Helodidae genus 7 et larves et nymphes
à' Afropsephenoides marlieri (lac Tanganyika).
Eaux courantes. — La majeure partie des larves ont été prises dans les eaux
courantes, soit la totalité des larves des Gyrinides ; Orectogyrus, une partie des
larves des Hélodides ; Helodidae genus 15, parfois Helodidae genus 3, parfois
des larves d’Hydrophilides : Laccobius, Helochares, enfin toutes les larves de
Ptilodactylides et de Dryopides.
La répartition mentionée ci-dessus dans une certaine mesure ne correspond
pas aux exigences écologiques véritables. C’est ainsi que ce n’est que dans les
zones marginales de cours d’eau que peuvent vivre les larves rameuses des
Hydaticus, également les larves des Hydrophilides : Laccobius et surtout Helo¬
chares. Quant aux larves d’ Hélodides : Helodidae genus 3, nous avons constaté
qu’elles sont un élément assez constant des ruisseaux de forêt ou galeries fores¬
tières à fond de feuilles mortes.
Le cas des larves et nymphes A' Afropsephenoides marlieri est aussi particulier ;
elles font partie des éléments lotiques du grand lac Tanganyika, associées
d’ailleurs à des Ephéméroptères lotiques et pétricoles ; l’on sait aussi que larves
et nymphes A' Afropsephenoides vivent dans des torrents en Angola (Bertrand,
1966) et dans le Zambèze en Rhodésie (Bertrand, 1967).
Quelques captures offrent un intérêt particulier, indépendamment de celle
de la larve et de la nymphe A’ Afropsephenoides marlieri (Marlier, 1959), ce sont
celles des Agabus et de leurs nymphes, celles des larves des Potamocares, Omo-
tonus et Pseudomacronychus.
On sait que le genre Agabus est d’origine septentrionale, mais un certain
nombre de ses représentants se rencontrent sur les hautes montagnes de l’Afrique
éthiopienne ; c’est le cas notamment A' Agabus pallidus Orner Cooper que l’on
connaissait de l’Éthiopie à l’Afrique centrale (Guignot, 1961) et que nous avons
123
trouvé aussi à basse altitude ainsi que sa larve dans la forêt primaire des monts
Tsitsikama dans la province du Cap, l’espèce mentionnée aussi par J. Omer
CoopER (1965).
Quoiqu’il en soit, la récolte de larves et de nymphes d’Agabus par M. G. Mar-
LiER, paraît être la première effectuée en Afrique éthiopienne.
Il convient de noter aussi la capture des larves des Potamophilini (Dryo-
pidae) des genres Potamocares et Omotonus.
Les larves des Potamocares étaient parfois accompagnées d’imagos appar¬
tenant à une espèce nouvelle décrite par J. Delève ; P. marlieri, espèce que
nous avons d’ailleurs obtenue ex larva à l’occasion de notre passage à Uvira
en 1957.
Quant au genre Omotonus, il a été créé assez récemment par Deeève (1964),
une espèce ; O. bertrandi Delève a été obtenue ex pupa en Angola (Bertrand,
1966). Les larves récoltées par M. G. Marher appartiennent certainement à
une autre espèce (Bertrand, 1965) et il convient d’indiquer qu’il existe dans
la région éthiopienne au moins cinq espèce du genre Omotonus : O. notabilis
Grouvelle, O. spinicaudus Hinton, O. kwangolensis Delève du Congo belge,
O. angolensis Delève et O. bertrandi Delève de l’Angola. Contrairement aux
larves de tous les autres Potamophilini de la région éthiopienne, les larves des
Omotonus ne sont pas xylophages mais microphages ; elles vivent dans les tor¬
rents et la nymphose a lieu dans l’eau (Bertrand, 1966).
Mentionnons enfin qu’ainsi que deux autres larves d’Helmiini de la région
éthiopienne, d’ailleurs indéterminées, les larves des Pseudomacronychus, iden¬
tifiées ex societate imaginis en Angola et en Afrique orientale (Bertrand, 1966),
sont xylophages.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N° 1, 1968, pp. 125-131.
PSORERGATES DESMANAE SP. NOV.,
El NE N EUE KRÂTZMILBE
VON GALEMYS PYRENAICUS
(PSORERGATIDAE : TROMBIDIFORMES)
Von F. S. LUKOSCHUS
Bei der Untersuchung von zwei Galemys pyrenaicus E. Geoffroy Saint-Hilaire
(Talpidae), die ich mit Genehmigung und Hilfe des Laboratoire Souterrain
in Moulis (Ariège) fangen konnte, fanden sich intraepithélial im àusseren Gehor-
gang Milben der Familie Psorergatidae (Dubinin 1955). Es handelt sich dabei
um den ersten Fall, dass ein Vertreter dieser Familie bei einem Insektivoren
festgestellt wurde. Inzwiscben wurden bei weiteren Insektivoren (Talpa
europaea, Sorex araneus und Crocidura russula) Vertreter der Familie fest¬
gestellt. Beschreibungen bei Lukoschus, f., 1968. — Neue Kràtzmilben
von einheimischen Insektivoren (Psorergatidae : Trombidiformes). Tijdschr. F.
Entomol., 111, 3, pp. 75-88. Von der wahrscheinlich weltweit verbreiteten Fami-
lie wurden Arten der Untergattung Psorergoles {Psorergates) bei Rodentia (Tyrell
1883, Michael 1889, Till 1960, Fain 1961, Fain, Lukoschus & Hallmann
1966, Lukoschus, Fain & Beaujean 1967), Arten der Untergattung Psorergates
{Psorobia) bei Bovidae (Womeksley 1941, Johnston 1964), bei Primaten
(Lavoipierre & Crewe 1955, ZuMPT & Till 1955), Rodentia (Till 1957,
Fain 1965), Carnivora (Fain & Lukoschus 1968) und Arten der Untergattung
Psorergates [Psorergatoides] bei Chiroptera (Fain 1959 a, b) gefunden. Die
gefundenen Milben besitzen die Charaktere der Untergattung Psorergates
(Psorergates) Fain 1961. Sie unterscbeiden sich von den bislang beschriebenen
Arten der Untergattung durch die stark unterschiedliche Langenausbildung
der Setae ad und pd auf den Tarsen, die ungewôhnlich langen Haare auf
Geiiu IV, den Abstand der Rückenschildhaare vom Schildrand und den Besitz
einer zweiten kleineren Apophyse auf dem Trochanter.
Psorergates (Psorergates) desmanae spec. nov.
Weibchen (Holotype). — Kôrperform und Kbrpergliederung wie bei den
anderen Arten des Genus. Lange einschliesslich Gnathosoma 156 p,, bei 12
Paratypen 135-168 p, im Durchschnitt 156 p. Breite hinter dem 2. Beinpaar
129 p, bei den Paratypen 0 127 p (108-140 p).
Ventralansicht (Abb. 1). An der Basis des Gnathosoma stehen 2 kurze, feine
Haare cranial paramedian des ellipsoiden Organs, das wahrscheinlich Drüsen-
funktion hesitzt. Auf der Mitte der weichhautigen Ventralflâche stehen zwei
— 126 —
Haare (Ventralhaare) von 5-6 [i. Lange 10 [i, weit auseinander (9-11 [j, bei den
Paratypen). Der lângsgerichtete 10 p, lange Genitalspalt (9-12 p bei den Para-
typen) auf Hohe der Trocbanterapophysen IV ist von Langswülsten flankiert,
die paarweise die Terminalhaare von circa 90 p tragen. Ein Anus ist nicht
vorhanden. Die Epimeren I sind am hinteren Ende nach aussen halbkreisfôrmig
gebogen. Dieser halbkreisfôrmige Teil hebt sich kielartig ans der Ventralflàcbe
heraus. Der vordere Epimerenteil ist schwacb, die Verbindung zum Trochanter
stark chitinisiert. Die Epimeren II- IV sind in der Form langgestreckter stumpf-
winkliger Dreiecke ausgebildet. Die dem Trochanter zugewandte Seite ist
stârker, die Epimeren-Trochanterverbindung sehr stark chitinisiert. Die der
Kôrpermitte zugewandten Teile sind schwach sklerotisiert.
Die Beine (Abb. 2, 3) sind ventral, jedoch sehr weit seitlich eingesetzt. Der
Trochanter besitz eine nach unten und zum vorderen Kôrperdrittel gerichtete
stârkere Apophyse. Distal von der Apophyse steht ein 10 p (10-12) langes Haar.
Der ventrale basale Teil des Trochanters ist starker chitinisiert. Gegenüber
der Femurapophyse lâuft diese Versteifung in eine kleine, von der Trochanter-
flàche abstehende Hautdublikatur aus. Die Femora aller Beinpaare tragen
an der ventralen Hinterseite ein Haarpaar und eine nach unten und zur Kôr¬
permitte gerichtete weit abstehende Apophyse. Das Basalhaar der Haarpaare
ist deutlich dünner und kürzer. Die Apikalhaare messen auf Fémur I-III 25 p
(20-28), auf Fémur IV 42 p (36-45). Durch den Ansatz des Genu vorn seitlich
am Fémur entsteht die nach vorn gebogene Form der Beine. Ventral hinten
steht ein Haar auf einem kleinen, stârker chitinisierten Hôcker, das auf Genu IV
51 p (51 — 60) und Genu I-III 5 p lang ist. Die kurze Tibia trâgt ventral vorn
einen kurzen Dorn (febit auf Tibia IV) und dorsal ein lângeres Haar. Der Tarsus
trâgt ventral vorn einen kurzen gekrümmten Dorn, dorsal latéral zwei Haare.
Im Gegensatz zu den bislang beschriebenen Arten der Untergattung Psorer-
gates {Psorer gates), bei denen die Dorsalhaare der Tarsi etwa gleichlang ausge¬
bildet sind, messen die Setae pd (fehlt auf Tarsus IV) 15-18 p, die Setae ad
dagegen nur 6 p. Die Tarsi I und H besitzen dorsal ein grosses keulenfôrmiges
Sinnesorgan. Ein weiteres kleineres Sinneshaar ist wahrscheinlich vorhanden,
konnte jedoch in dem vorliegenden Material nur bei einer Deutonymphe mit
Sicherheit erkannt werden. Die beiden krâftigen Krallen und das zweigeteilte
Haftlâppchen sind wie bei den anderen Arten ventral am Tarsusende angesetzt.
Dorsalansicht (Abb. 5). Das an der Vorderseite aufîâllig eingebuchtete Rük-
kenschild ist gut chitinisiert und bis zum Schildrande fein punktiert. Gegen
die weichhâutige, regelmâssig feingewellte Rückenflâcbe ist es überall deutlich
abgegrenzt. Die Schildlânge hetrâgt 90 p, Paratypen 0 91 p (87-96), die Breite
78 p, Paratypen 0 84 p (75-90). Die drei seitlichen Haarpaare von 5-6 p Lange
stehen vom Schildrande deutlich entfernt. Die sehr kurzen, fast punktfôrmi-
gen Haare am Schildvorderende stehen 23 p (23-26 p) weit auseinander.
Gnathosoma und Mundteile sind wie bei anderen Psorergates-Arten auf-
gebaut. Das Gnathosoma trâgt dorsal seitlich nahe der Einlenkung der Palpen
ein kompliziert aufgehautes Haar (Abb. 5). Der Vorderrand des 9 p (9-10 p)
langen, flachen Gnathosomahaares ist mehrfach stumpf eingekerbt. Die auflie-
gende Deckschuppe hat eine undeutliche Mittelzacke und gut chitinisierte
Seitenzacken. Der Mittelteil des Gnathosomas ist etwas vorgezogen und über-
dacbt als Epistom die Mundôfînung und den hinteren Teil der Cheliceren. Die
Palptibia trâgt dorsal 2 Haare, von denen das hintere 5-6 p misst und bis zur
Spitze krâftig ausgebildet ist (erscbeint wie abgebrochen), das vordere Haar
— 128
ist sehr kurz (1-2 (i,). Seitlich an den Palpen ist ein winziges Ilârchen zu erken-
nen. Das dorsale Tibiaende ist zu einer stark chitinisierten Spitze ausgezogen.
Der Palptarsus ist ventral médian eingesetzt. Er liegt mit seinen Krallen in der
Dorso-Ventralebene, so dass die Form der Krallen im vorliegenden Material
nicht erkannt werden kann. Die Cheliceren sind ebenfalls in Dorso-Ventral-
ebene eingesetzt, ihre vorspringenden stark chitinisierten Teile nach
dorsal gerichtet. Sie sind aus einem festen Finger (Abb. 6) mit wahrscheinlich
Sàgefunktion und einem beweglichen Teil aufgebaut, der zu einer weit heraus-
streckbaren Stechborste umgewandelt ist.
Mânnchen (Allotype). — Kôrperform und Gliederung wie bei den anderen
Arten der Gattung. Kôrperlànge einschliesslich Gnathosoma 144 p., bei 4 Para-
typen 132, 132, 141, 146 p, Breite 117 p (105, 108, 112, 120).
Ventralansicht (Abb. 7). Die beiden Terminalhaare von 72-80 p Lange stehen
auf einer kleinen stârker chitinisierten Platte. Im Vergleich zu den Weibchen
sind die Haare geringfügig kürzer : Ventralhaare 4-5 p, Ventralhaarabstand
7-8 p, Trochanterhaare 9-10 p, Femurhaare 1-111 15-20 p. Fémur IV 25-36 p,
Genu l-lll 4 p, Genu IV 35-40 p.
Dorsalansicht àhnlich wie beim Weibchen, jedoch an derMitte des Vorderrandes
des Rückenschildes eine langovale Genitalôffnung mit zwei Paaren winziger
Hàrchen auf runden hellen Schildchen. Das vordere Genitalhaarpaar steht 9-10 p
weit auseinander, das hintere 10-11 p. Schildlànge 90 p (84, 84, 87, 90 p), Schild-
breite 75 p (75, 78, 80, 81 p). Die seitlichen Schildhaare sind 4-4,5 p lang.
Der einfach aufgebaute Pénis (Abb. 9) misst 29 p (28, 30, 30, 31 p), seine Scheide
23 p (23-24 p). Bei 2 Paratypen (Abb. 10) ist eine leicht gebogene Penisspitze
zu erkennen. Das Gnathosoma entspricht dem der Weihchen. In der Lange und
der Form der Gnathosomahaare (Abb. 8 in Dorsal und Seitenansicht) und
der hinteren Palptibiahaare ist kein Geschlechtsunterschied vorhanden.
Entwicklungsstadien. — Im vorliegenden Material sind 9 Fier, 6 Larven,
8 Nymphen und 4 Hautungsstadien vorhanden.
Die sehr dickschaligen Fier (circa 3 p Schalendicke) sind glatt und rund,
sie messen 87 : 88-93 : 96 p. Im Vergleich zur Kôrpergrôsse der Weibchen sind
sie ungewôhnlich gross. Wie bei anderen Psorer gates- Xiten scheint sich die
Lichtbrechung der Schalenstruktur erst nach dem Ablegen des Fies zu bilden.
Weibchen mit erkennbarem Fi, die bei anderen Familien regelmâssig angetrof-
fen werden, wurden nicht beobachtet.
Die etwa discusfôrmig abgeplattete Larve (Abb. 11) von 90-112 p Lange
und 75-95 p Breite besitzt 3 Paare kurzer zweigliedriger Beine. Das Gnathosoma
ist wie bei den Adulten und fast in der gleichen Grosse ausgebildet. Die Gnathoso¬
mahaare sind 4-5 p lang und wie bei den Adulten aufgebaut, die hinteren Palpti¬
biahaare messen 3-4 p, die winzigen Haare an den Seiten der Palpen fehlen.
Die zweigliedrigen Beine sind seitlich eingesetzt. Die Epimeren sind nur an den
Ansatzstellen des Trochanters durch stârkere Chitinisierung zu erkennen. Der
Trochanter besitzt eine stârkere chitinisierte stumpfe Apophyse. Die stumpfe
Apophyse an der ventralen Hinterseite der Beinendglieder weist darauf hin,
dass bei den Entwicklungsstadien die Beinglieder Femur-Tarsus miteinander
verschmolzen sind. Die Beinendglieder tragen ventral und dorsal je eine drei-
spitzige Kralle und bei den Beinpaaren I und II je ein keulenfôrmiges Sinnes-
organ. Da die Beine und die Krallen bei den Entwicklungsstadien glerichartig
ausgebildet sind, werden sie von der Deutonymphe im Detail dargestellt
(Abb. 14).
— 129 —
Abb. 7-15. — Psorergates {Psorergates) desmanae spec. nov.
7) Allotype Mannchen Ventralansischt ; 8) Gnathosomahaar Dorsal, und Seitenansicht ; 9) Allotype
Penisbereich ; 10) Pénis einer Paratype ; 11) Larve ventral ; 12) Protonymphe ventral ; 13) Deu-
tonymphe ventral ; 14) Bein I einer Deutonymphe ventral ; 15) Gnathosomahaar einer Deuto-
nymphe dorsal.
9
130 —
In der Larve entwickelt sich die Protonymphe (Abb. 12), die sich mit Aus-
nahme des 4. Beinpaares wenig von den Larven unterscheidet. Lange 111, 120,
Breite 93, 105 [x.
Hautungsstadien, die zwei morphologisch etwa gleichartige Formen mit
vier kurzen, zweigliedrigen Beinen ineinander zeigen, weisen auf die Deuto-
nymphe als drittes Entwicklungsstadium hin (Abb. 13). Die Deutonymphe
unterscheidet sich von der Protonymphe am aufîàlligsten durch den Abstand
der Beine IV voneinander und durch die Korpermasze.
Kôrperlange 135-165 [x, Breite 114-142 |x. Die Gnathosomahaare (Abb. 15)
sind wie bei den Adulten aufgebaut (6-7 (x), die hinteren Palptibiahaare messen
4-5 [X.
Aus dem geringen vorliegenden Material kann nicht ersehen werden, ob
3 morphologisch weitgehend àhnliche Nymphenstadien vorhanden sind, wie
es Murray (1961) von Psorergates (Psorobia) ovis berichtet, oder ob nur 2 Nym¬
phenstadien aufeinander folgen.
WiRT UND Verbreitung. — Die Typenserie entstammt einem Galemys
pyrenaicus (E. Geoffroy Saint- Hilaire), der am 23.7.1967 bei Moulis (Ariège)
gefangen wurde.
Einfluss der Parasiten auf den Wirt. — Die Milben sitzen oberflàchlich
in der Epidermis des àusseren Gehôrganges. Sie verursachen dort Hypercera-
tosis und Hyperfunktion der Talgdrüsen. Ein Befall anderer Kôrperstellen
wurde bislang nicht festgestellt.
Typen. — Holotype $ und Allotype im Rijksmuseum van Natuurlijke
Historié zu Leiden (Niederlande). Paratypen Weibchen und Mànnchen : Muséum
d’Histoire Naturelle, Paris ; U. S. National Muséum, Washington ; Institut
de Médecine Tropicale Prince Léopold, Antwerpen ; Zoologisch Laboratorium
der Katholieke Universiteit, Nijmegen. Paratypen Weibchen : Zoologisches
Staatsinstitut und Muséum, Hamburg ; Zoologisches Institut der Akademie
der Wissenschaften, Leningrad ; Departamento de Zoologia del Suelo y Ento-
mologia aplicada, Madrid ; British Muséum (Natural History) London.
Résumé.
L’auteur décrit un nouvel Acarien, Psorergates desmanae, qui a été trouvé sur un
Desman des Pyrénées, Galemys pyrenaicus, récolté dans les environs de Moulis (Ariège).
Le matériel est composé de mâles et de femelles adultes, de 6 larves, 8 nymphes, 4 stades
de mue et 9 œufs, trouvés dans le conduit extérieur de l’oreille.
Les espèces appartenant au sous-genre Psorergates (Psorergates) ont déjà été signalées
chez les Rongeurs, les espèces du sous-genre Psorergates (Psorobia) chez les Bovidés,
les Primates, les Rongeurs et les Carnivores, et enfin des espèces appartenant au sous-
genre Psorergates (Psorergatoides) chez les Chiroptères. C’est la première fois qu’un
représentant de la famille des Psorergatidae a été trouvé chez un Insectivore.
LITERATUR
Dubinin, W., 1955. — Acariens des rongeurs d’U.R.S.S. II. Psorergatidae. Trav.
Acad. Soi. U. R. S. S. (ZooL), 59, pp. 150-152.
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— 1959 b. — Les acariens psoriques des chauves-souris. IX. Nouvelles observa¬
tions sur le genre Psorergates Tyrell. Ibid., 95, pp. 232-248.
— 1961. — Notes sur le genre Psorergates Tyrell. Description de Psorergates
ovis Womersley et d’une espèce nouvelle. Acarologia, 3, pp. 60-71.
— 1965. — Sur un cas de gale chez un rat-taupe (Cryptomys hottentotus) pro¬
duite par un acarien de genre Psorergates (Psorergatidae : Trombidiformes).
Ibid., 7, pp. 295-300.
— F. Lukoschus et P. Kallmann, 1966. — Le genre Psorergates chez les muridés.
Description de trois espèces nouvelles (Psorergatidae : Trombidiformes). Ibid.,
8, pp. 251-274.
— et F. Lukoschus, 1968. — Psorergates (Psorobia) foinae sp. n., Acarien produc¬
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Zoologisches Laboratorium, Nijmegen, Pays-Bas,
Laboratoire Souterrain du C.NM.S., Moulis, Ariège.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 132-140.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DES SCORPIONS DE LANDE
3. lOMACHUS PUNCTULATUS POCOCK, 1897
( scorpionidae, ischnurinae )
Par R. P. SREENIVASA-REDDYI
lomachus punctulatus fut la deuxième espèce indienne de ce genre décrite
par PococK en 1897. La description qui suit est basée sur le type de Pocock
appartenant au British Muséum ainsi que sur sept exemplaires (4 mâles et
3 femelles) de la collection du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris.
Dans une note précédente nous avons décrit lomachus laeviceps (Sreenivasa-
Reddy, 1967).
Diagnose révisée D’Iomachus punctulatus Pocock, 1897.
Description de la femelle type.
Station : Anaimalai Hills, État de Madras, Inde méridionale.
Les scorpions de cette espèce sont de taille moyenne (longueur maximum
de 7 à 8 cm). Fig. 1.
Coloration : La surface dorsale du céphalothorax, les tergites, les chélicères,
les pattes-mâchoires et les pattes-ambulatoires ainsi que la queue, sauf la vési¬
cule, sont noirs. La face ventrale du tronc ainsi que celle des appendices sont
légèrement pâles. Toutes les régions de couleur foncée ou noirâtre sont marbrées
de taches plus pâles ; ces taches sont plus nombreuses et plus nettes sur le cépha¬
lothorax. Les spécimens du Muséum de Paris diffèrent du type par leur couleur :
ils sont bruns au lieu d’être noirs.
Ponctuation : Le céphalothorax, les tergites, la queue, les pattes-mâchoires
et les pattes-amhulatoires sont uniformément ponctués, sauf dans les régions
tachetées où les téguments sont lisses ou faiblement ponctuées.
Céphalothorax (ûg. 2) ; Il est plus long que large et se caractérise par l’absence
totale des granules et des carènes. Les bords de la région postérieure du cépha¬
lothorax sont à peu près parallèles, alors que dans le 1/3 antérieur ils sont légè¬
rement convergents. De ce fait, les lohes céphalothoraciques sont hien accusés
et triangulaires. Le bord antérieur est plus profondément incisé que chez
lomachus laeviceps. La limite postérieure de cette encoche s’étend jusqu’à une
ligne transversale passant entre les deuxième et les troisième yeux latéraux.
1. Attaché de Recherches, C.N.R.S., Laboratoire de Zoologie (Arthropodes), Muséum, national
d’Histoire naturelle, 61, Rue de BufTon, 75. Paris (V®). — Adresse permanente : Lecturer in Zoology,
University College, Sri Venkatewara IJniversity, Tirupati, A. P. India.
— 133
Il paraît certain que l’incision augmente en profondeur au fur et à mesure que
l’animal grandit en taille ; chez une grande femelle, la limite postérieure de
l’encoche est située un petit peu en arrière. Le sillon médian longitudinal est
distinct. Près du bord postérieur du céphalothorax on distingue un sillon médian
transversal, impair et une paire de sillons obliques. Un peu en avant du milieu
du céphalothorax, est situé le tubercule oculaire, faiblement développé. Les
yeux médians se trouvent sur la moitié antérieure des pentes de ce tubercule
et leurs cornées sont orientées dorso-latéralement. Le tubercule est placé au
milieu d’une dépression elliptique précédée d’une paire de macrocbètes. Une
autre paire de macrocbètes se trouve sur la dépression même en arrière du
tubercule. Les yeux latéraux (flg. 3), équidistants les uns des autres sont près
de l’arête supérieure du bord latéral du céphalothorax. Le bord et la surface
du céphalothorax portent des macrocbètes.
Fig. 1. — loinachus punctulatiis. l’ocock $ type
État de Madras, Inde. Longueur totale : 5,3 cm.
134
Tergites ressemblant à ceux à' lomachus laeviceps ; chaque tergite possède
un épaississement transversal antérieur et une saillie médiane longitudinale
entre deux sillons longitudinaux sinueux et irréguliers. Mais chez 1. punctu-
latus la saille médiane est presque conique et son sommet est dirigé vers l’arrière,
tandis que chez I. laeviceps elle a la forme d’un entonnoir s’ouvrant vers l’avant.
Les insertions musculaires pour chaque tergite, y compris le septième apparais¬
sent comme une paire de dépressions à contours irréguliers.
Sternites latéralement légèrement plus foncés qu’en leur centre. Des macro-
chètes ornent les bords latéraux et postérieur de chaque sternite ainsi que le
centre des sternites antérieurs et la plaque pectinifère. Tous les sternites ont
une paire de dépressions obliques et longitudinales comme chez lomachus
laeviceps.
Queue mince et latéralement comprimée. La partie postérieure dorsale des
articles I-III est légèrement bombée en forme d’une paire de bosses (aussi chez
7. laeviceps et Chiromachetes). La gouttière dorsale est bien nette dans les trois
premiers anneaux. De faibles granules se voient sur la surface dorsale (sur les
crêtes dorsales de chaque côté de la gouttière). La face ventrale du 5® anneau
est ornée de trois rangées longitudinales de granules, une médiane et deux
latérales, ces dernières ne constituant pas de carènes. Ainsi que chez 1. laeviceps
la queue d’7. punctulatus porte aussi des poils, longs, bruns et rigides, disposés
en paires asymmétriques. La face dorsale en a 2 paires, une antérieure et une
postérieure, 3-4 paires sur les côtés et 4 paires sur la face ventrale. Le cinquième
anneau de la queue en possède 4 paires latéralement et 5 paires ventralement.
Vésicule recouverte de poils semblables à ceux que porte la queue. Les sur¬
faces ventrale et ventro-latérale étant les plus poilues. L’aiguillon est court
et se recourbe brusquement. En résumé, la queue ainsi que la vésicule sont
identiques chez I. punctulatus et 7. laeviceps.
Chélicères : (fig. 4) Le doigt mobile des chélicères est pourvu d’une fourche
distale formée de deux dents distales, la dent distale Interne étant légèrement
plus petite que la dent distale externe.
Patte-mâchoire, Fémur : sa face dorsale est granulés sauf dans la région pos¬
térieure distale tandis que chez 7. laeviceps toute la surface est lisse. Les bords
antérieur et postérieur sont noirâtres avec de gros granules coniques moins
nombreux et moins régulièrement disposés sur le bord postérieur. La face anté¬
rieure possède quelques granules pointus avec une paire de gros granules coniques
disposés verticalement et un troisième situé près de l’extrémité proximale
comme chez 7. laeviceps. La face ventrale est lisse et non granuleuse sauf près
du bord antérieur où se trouve une carène faite de gros granules pointus. Le
bord postérieur est lisse.
Brachium : sa face dorsale est lisse sauf sur ses bords qui sont granulés et
possèdent ainsi une carène presque régulière en avant et irrégulière en arrière.
La face interne est lisse, la face ventrale montre une carène granuleuse et régu¬
lière sur les deux bords, la surface entre les deux carènes est lisse. Le tubercule
brachial est faible n’étant constitué que par une paire de gros granules tandis
que chez 7. laeviceps les gros granules sont portés chacun par une grande bosse
conique.
Main : les parties dorsales et externes sont grossièrement granulées. La carène
dorsale est formée d’une série de granules noirs arrondis très proches les uns
des autres. La carène ventrale externe est très nette et ses gros granules pointus
— 135
5
Fig. 2-7. — lomachus punctulatus. Pocock.
2, céphalothorax ; 3, yeux latéraux, vue dorsale ; 4, chélicères droite, d : dent distale, sd : subdistale,
m : médiane, b ; basale ; 5, prosoma, vue ventrale ; 6, peigne droite ; 7, tarse, patte IV vue ventrale,
den : denticules ; EB ; éperon basitarsal ; epB : épines basitarsales ; epT : épine tarsale.
sont séparés les uns des autres. Les doigts sont longs comme chez /. laeviceps.
Le doigt mobile possède un lobe triangulaire près de sa base et face à ce lobe
le doigt fixe porte une encoche. Le bord interne de chaque doigt porte deux
série longitudinales de dents. Presque parallèles sur toute la longueur du doigt,
ces deux séries divergent légèrement à l’extrémité distale du doigt. Par leur
136
forme aplatie et leur disposition (chacune chevauchant légèrement sa voisine)
les séries de dents ressemblent à celles d’ lomachus laeviceps.
Trichobothries (fig. 8-14) ; la disposition des trichobothries, chez cette espèce,
ne diffère guère de celle observée chez lomachus laeviceps. Le fémur (fig. 11)
porte trois trichobothries, une interne une dorsale et une externe. Sur la face
du brachium (fig. 12) il y en a trois, deux dorsales et une interne. La face ventrale
(fig. 14) porte trois trichobothries et la face externe treize, réparties
en 6 groupes que nous nommons : Bj, B2, B3, D3, Dj, Dj, (fig. 13). La répartition
Fig. 8-14. — lomachus puiiclulatus Pocock.
8, main droite, vue dorsale ; 9, main droite, vue latérale ; 10, main droite, vue ventrale ; 11, patte-
mâchoire, fémur droit, vue dorsale ; 12, brachium droite, vue dorsale ; 13, brachium droite, vue
latérale ; 14, brachium droite, vue ventrale.
hes abréviations désignent les trichobothries, voir texte.
— 137 —
des trichobothries sur la pince est indiquée (fig. 8, 9, 10). Signalons simplement
que chez les spécimens du Muséum de Paris, les trichobothries ib, it, db forment
un triangle tandis quî chez le type de Pocock elles sont disposées en ligne oblique.
Pattes-ambulatoires. L’extrémité des processus maxillaires de la première
paire de patte ■ est conique et aussi longue que le processus de la deuxième
paire. Le préfémur des pattes I-III a deux carènes granuleuses sur ses bords
antérieurs, une sur la face dorsale et l’autre sur la face ventrale. Par contre les
mêmes bords du préfémur des pattes IV sont lisses. Le basitarse (fig. 7) de toutes
les pattes porte des épines distinctes (epB) (et pas de poils en forme d’épines
comme c’est le cas chez I. laeviceps), près de l’extrémité distale ventrale. Le tarse
est pourvu de poils longs, une paire proximale et une autre médiane. A l’extré¬
mité distale se trouve une épine (epT) sur la surface antérieure et pas sur la
face postérieure comme l’a décrit Pocock (1897, 1900) et un poil de l’autre côté.
Une série médiane centrale de denticules (den. fig. 7) est bien développée dans
tous les tarses, les denticules étant un peu plus nombreux sur les pattes anté¬
rieures. La série basale oblique est peu développée n’étant formée que de deux
ou trois denticules (comme chez Chiromachetes).
Sternum (fig. 5) ; Il est pentagonal et plus large que long, ses bords latéraux
presque droits et légèrement divergents en avant.
Opercule génital (fig. 5) .• Chez la femelle il ressemble à celui A’ lomachus
laeviceps : même forme et même chevauchement de la plaque pectinifère.
Peignes (fig. 6) ; Ils sont courts, leur segmentation, la forme des fulcres ainsi
que celle des lames sont semblables à eelles A’ lomachus laeviceps. Le nombre
de lames est de 4 ou de 5.
Stigmates allongés et en forme de fentes.
Description du mâle.
Les différences sexuelles entre les mâles et les femelles sont très faibles. Le
bord interne de la pince est à peu près droit chez les femelles tandis que chez
les mâles il est légèrement bombé. Chez les mâles le céphalothorax, le fémur
et l’humérus sont de même longueur alors que chez la femelle le eéphalothorax
est plus long que le fémur et l’humérus. Le nombre de dents des peignes varie
de 5 à 7 (4-5 chez la femelle). La queue des mâles est plus longue que celle des
femelles.
Variations intra-spécifiques.
Chez cette espèce, la couleur semble varier beaucoup. Le type femelle du
British Muséum est noirâtre ; les spécimens de Shenbaganoor sont de couleur
brun pâle. Les taches pâles sur les tergites sont bien nettes chez les individus
de couleur foncée tandis que chez les formes pâles elles sont à peine visibles.
La longueur du processus maxillaire des premières paires de pattes varie aussi
en fonction de l’âge de l’animal ; ils sont plus longs chez les grands spécimens
que chez les autres. Un spécimen de Shenbaganoor a quatre yeux sur le côté
droit.
Certains caractères n’ont pas été mentionnés par Pocock (1897 et 1900)
— 138 —
dans ses descriptions, caractères ayant une importance capitale dans la dis¬
cussion du problème de distinction entre lomachus et Chiromachetes. Ce sont :
1. L’incision médiane du céphalothorax.
2. La ponctuation du tégument du corps.
3. L’ornementation des tergites et des sternites.
4. Les protubérances paires dans la moitié postérieure de la région dorsale des trois
premiers segments de la queue.
5. Les longs poils pairs asymétriques de la queue.
6. Les longs poils de la vésicule.
7. Le lobe basal du doigt fixe des pédipalpes.
8. Les deux rangées de dents sur les doigts des pédipalpes.
9. La modification de certains poils du basitarse en épines.
Dimensions en millimèthes :
Spécimens de Thogaivarai. R. S. 3146. Mâle.
Long, (la plus grande) du céph.-th. : 8,4 ; long. abd. : 21,7 ; long, queue (vési¬
cule comprise) : 28,1 ; long. tôt. du corps (vésicule comprise) : 58,2.
Céphalothorax : long, axiale : 7,8 ; long, entre bord ant. du céph.-th. et le
bord ant. des yeux méd. : 2,8 ; long, entre bord post. des yeux méd. et bord
post. céph.-th. : 4,6 ; larg. céph.-th. entre la l""® paire d’yeux lat. : 4,5 ; larg.
céph.-th. entre la 3® paire d’yeux lat. : 6,2 ; larg. au niveau des yeux méd. :
7,7 ; larg. bord post. céph.-th. : 8,2, diam. des yeux méd. : 0,4 ; intervalle entre
les yeux méd. : 0,4.
Queue : l®® ann., long. : 3,2 ; larg. : 2,5 ; 2® ann., long. ; 4,4 ; 3® ann., long. :
4,6 ; 4® ann., long. : 4,7 ; 5® ann., long. : 5,0 ; vés., long. : 6,2 ; haut. : 2,5.
Pattes-mâchoires : fémur, long. : 8,3 ; larg. : 3,2 ; brachium, long. : 8,5 ; larg. ;
3,2 ; main, long. : 9,6 ; larg. ; 4,8 ; doigt mob. : long 7,5.
Peignes : long. : 3,0.
Femelles. Long, la plus grande du céph.-th. ; 10,2 ; long. abd. ; 26,7 ; long.,
queue (vésicule comprise) : 30,9 ; long. tôt. : 67,8.
Céphalothorax : long, axiale : 9,2 ; long, entre bord ant. du cépb.-tb. et le
bord ant. des yeux méd. : 3,3 ; long, entre bord post des yeux méd. et bord
post. cépbt.-th. : 5,4 ; larg. cépb.-tb. entre la paire d’yeux lat. : 5,4 ; larg.
céph.-tb. entre la 3® paire d’yeux lat. : 7,3 ; larg. au niveau des yeux méd. :
9.5 ; larg. du bord post. céph.-th. : 10,2 ; diam. des yeux med. : 0,4 ; intervalle
entre les yeux med. : 0,5.
Queue : l®"" ann., long. : 4,0 ; larg. : 3,0 ; 2® ann., long. : 4,2 ; 3® ann., long. :
4.5 ; 4® ann., long. : 5,2 ; 5® ann., long : 6,5 ; vésicule long. ; 6,5 ; haut. : 2,5.
Pattes-mâchoires : fémur, long. : 9,3 ; larg. : 3,5 ; brachium, long. : 9,5 ; larg. ;
3.5 ; main, long. : 10,2 ; larg. : 4,7 ; doigt mob. long. : 9,0.
Peignes : long. : 3,2.
Rapports morphomètriques.
Mâles : la longueur du céphalothorax est égale à celle du fémur, égale à celle
du brachium, plus petite que celle de la main mais plus grande que la longueur
du doigt mobile.
139
La queue est environ 3,3 fois plus longue que le céphalothorax. La longueur
totale des articles caudaux 1 + 2 est inférieure à celle du céphalothorax ;
celle des segments caudaux 4 + 5 est supérieure à la longueur du céphalothorax.
Le fémur et le brachium sont presque de même longueur ; la longueur du
doigt mobile des pédipalpes est inférieure à celle de la main. (1 : 1,3).
Femelles. La longueur du céphalothorax est supérieure à celle du fémur et
celle du brachium ; elle est égale à celle de la main mais plus grande que la lon¬
gueur du doigt mobile des pédipalpes.
La queue est environ 3 fois plus grande que la longueur du céphalothorax.
La longueur totale des articles caudaux 1 + 2 est plus courte que celle du cépha¬
lothorax ; celle des segments caudaux 4 + 5 est supérieure à la longueur du
céphalothorax.
Le fémur et le brachium sont presque de même longueur ; la longueur du doigt
mobile des pédipalpes est inférieure à celle de la main (1 : 1,13).
Stations de capture d’ lomachus punctulatus Pocock.
Voir carte, Sreeninasa-Reddy, 1968, fig. 17.
1. Anaimalai collines (Près de Coimbatore) État de Madras. — Mâles et femelles.
Collection de British Muséum.
2. Shenhaganoor (Palani Collines). État de Madras. — 2 mâles, un adulte et
un jeune. Collection du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. R. S. 3144.
Collectés par K. Lindberg.
3. Thogaivarai (Palani Collines). 1.340 mètres d’altitude. État de Madras. —
2 mâles et 3 femelles. Collectés par K. Lindberg. Collections du Muséum
national d’Histoire naturelle, Paris. R. S. 3146.
Résumé.
Cette note est la troisième d’une série de six articles se rapportant à la faune indienne
des Scorpions. L’espèces lomachus punctulatus Pocock est redécrite après examen du
type $ appartenant au British Muséum et de 7 spécimens conservés dans les collec¬
tions du Muséum national de Paris. De précisions nouvelles sont apportées sur la répar¬
tition de cette espèce.
Summary.
This is the third in a sériés of six articles dealing with the Indian Scorpion fauna.
lomachus punctulatus Pocock has been redescribed after an examination of the female
type belonging to the British Muséum and seven specimens in the collection of the
National Muséum of Paris. A map including new localities from which this species
has heen collected has been included.
— 140
RÉFÉRENCES
1. Kraepelin, K., 1894. — • Révision der Skorpione. II. Scorpionidae und Bothriuri-
dae. Jahrb. Hamb. Wissen. Anst. vol. 11, I,
2. Kraepelin, K., 1899. — Das Tierreich. Scorpioiies u Pedipalpi. Berlin.
3. Pocock, R. I., 1897. — Descriptions of some new species of Scorpions from India.
J. Bomb. Nat. Hist. Soc., vol. 11, pp. 102-117.
4. Pocock, R. I., 1900. — Fauna of British India, including Ceylon and Burina. Lon¬
don.
5. Sreenivasa-Reddy, R. P., 1968. — Contributions à la connaissance des Scor¬
pions de l’Inde. II. lomachus laeviceps Pocock. 1893. (Fam. Scorpionidae).
Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 39, n“ 6, 1967 (1968), pp. 1-17, fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® I, 1968, pp. 141-148.
AUSTROCHTHONIUS INSULARIS,
NOUVELLE ESPÈCE DE PSEUDOSCORPIONS
DE VARCHIPEL DE CROZET
(HETEROSPHYRONIDA, CHTHONIIDAE)
Par Valeria VITALI-DI CASTRI
Monsieur le Professeur Claude Delamare Deboutteville du Muséum
National d’Histoire Naturelle, que je tiens à remercier vivement, m’a confié
l’étude de deux exemplaires de Pseudoscorpions recueillis par M. Voisin ^
dans l’île de la Possession. Il s’agit d’une nouvelle espèce du genre Austrochtho-
nius, que j’ai dénommée A. insularis.
L’Ile de la Possession appartient au groupe oriental de l’Archipel de Crozet
dans l’Océan Indien. En dépit de la grande distance des continents (Amérique
du Sud et Australie) dans lesquels le genre Austrochtonius a été trouvé aupara¬
vant, on ne peut pas exclure dans ce cas que la première colonisation se soit
effectuée par le transport par oiseaux marins ; il faut considérer le comporte¬
ment phorétique de plusieurs espèces de Pseudoscorpions et aussi la présence
dans ces îles du pétrel géant (Macronectes giganteus), dont on connaît l’ampli¬
tude des migrations.
La distribution du genre Austrochthonius Chamberlin, 1929 est typiquement
australe, ou paléoantarctique sensu Jeannel. On l’a décrit premièrement d’Amé¬
rique Australe — plus précisément du Chili [A. chilensis, A. persimilis et A. semi-
serratus), de Bolivie {A. holivianus) et d’Argentine [A. argentinae) — et ulté¬
rieurement d’Australie {A. australis) et de Nouvelle-Zélande {A. zealandicus
et A. ohscurus). Un genre très proche {Paraustrochthonius Beier, 1931) est pré¬
sent en Afrique du Sud avec la seule espèce P. tullgreni.
Austrochthonius insularis n. sp.
Archipel de Crozet, Ile de la Possession. Crique de la Chaloupe, entre débris
végétaux et herbes dans une colonie de Macronectes giganteus, le 19-viii-1966 :
1 $ holotype ; La Source, le 20-vii-1966 : 1 Ç paratype (Voisin leg.). L’holo-
type sera conservé dans la collection du Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris ; le paratype au Muséum d’Histoire Naturelle de Santiago du Chili.
Description de la Ç holotype.
Céphalothorax (fig. 1) presque carré, légèrement rétréci vers l’arrière, avec
deux paires d’yeux bien différenciés, les antérieurs à lentille plus convexe que
1. De l’Éfjuipe <le Recherche de Biologie Animale Antarctique.
— 142 —
les postérieurs. Bord antérieur denticulé sur presque toute sa longueur, avec
épistome peu saillant mais à dents plus développés. 18 longues soies céphalo¬
thoraciques : 4 antérieures, 6 oculaires (2 préoculaires et 4 postoculaires), 4
médianes, 2 intermédiaires et 2 postérieures.
Tergites : formule chétotaxique 4-4-4-4-6-6-6-6-6-4.
Sternites (fig. 7) : 10 soies sur la plaque génitale antérieure ; plaque génitale
postérieure avec une rangée transversale de 10 soies et 3 microchètes le long
de chaque stigmate ; sternite 4 avec 8 soies en rangée transversale et 2 soies
plus courtes supra-stigmatiques ; sternites 5 à 10 avec 11-8-8-8-8-6 soies respec¬
tivement ; 4 des soies du sternite 10 sont plus longues.
Fig. 1-4. — Austrochthonius insularis n. sp. ($ holotype).
1. Céphalothorax : a, o, m, i et p, séries antérieure, oculaire, médiane, intermédiaire et postérieure. —
2. Pince droite. — 3. Patte-mâchoire sans pince. — 4. Chélicère gauche : et soies ventrale
basale et ventrale terminale ; dh, dst et dt, soies dorsale basale, dorsale subterminale et dorsale
terminale ; gi, soie galéale.
Chaque division de l’échelle correspond à 0,1 mm.
143 —
Chélicères (fig. 4) ; 5 soies sur la main, dénommées suivant la nomenclature
établie par Vachon pour Chlhonius et reprise par Gabbutt et Vachon (1963).
Soie galéale placée dans la moitié distale du doigt. Face ventrale de la main
ornée de spiculés. Doigt mobile avec tubercule fileur et 14 dents, très petites
basalement. Doigt fixe avec 19-20 dents, dont les 4-5- distales très développées,
ce qui est apparemment caractéristiques du genre. Flagelle composé de 11 longues
branches, dentelées d’un seul côté.
Hanches des pattes (fig. 6) .• 5 soies aux hanches des pattes-mâchoires, dont 2
à chaque lobe maxillaire ; 3 soies distales aux hanches des pattes 1, et 2 scies
très courtes (3 sur le côté droit de l’animal) à l’angle distal interne ; 4 soies
et 5 (6 à droite) épines coxales dentelées de chaque côté des hanches des pattes 2 ;
5 soies aux hanches des pattes 3 et 4. Tubercule intercoxal absent.
Pattes-mâchoires : fémur (fig. 3) 3,9 fois aussi long que large, un peu dilaté
distalement ; soies réparties en séries différenciées : 3 antérieures, 5 dorsales
antérieures, 1 dorsale intermédiaire, 2 dorsales postérieures, 5-6 postérieures
et 1 ventrale. Tibia en tulipe, 1,7 fois aussi long que large, avec dorsalement,
4-5 soies distales, 3 médianes et 2 basales. Pince (fig. 2) 4,4 fois aussi longue que
large, avec une petite dépression dans la main au niveau des trichobothries
Fig. 5-7. — Auatrochihonius insularis n. sp. (Ç holotype).
5. Patte 4. — 6. Hanches des pattes. — 7. Région génitale : pga et pgp, plaques génitales antérieure
et postérieure ; pci, plaque criblée latérale ; stn, sternite 4.
Chaque division de l’échelle correspond à 0,1 mm.
— 144 —
ib et isb ; face dorsale de la main au tégument orné de spiculés ; soies réparties
en séries, suivant Gabbutt et Vachon (1963) : 4 antérieures, 10 médianes et
2 postérieures ; doigt fixe avec quelques 60 petites dents, 6 trichobothries en
plus de la trichobothrie distale double, qui est plus près de et que de la pointe
du doigt ; tricbobotbries it et est très proches ; doigt mobile 1,8 fois aussi long
que la main, avec une dépression très visible distalement par rapport à la tri-
cbobotrie b ; dents petites, aplaties, tricbobotbries st 2 fois plus loin de sb que
de t.
Pattes ambulatoires : basifémur des pattes 1 3,8 fois aussi long que large ;
tarse 5,9 fois, avec une soie marginale externe particulièrement longue. Patte 4
(fig. 5) : trochanter avec 2 soies ; fémur entier 2,7 fois aussi long que large,
3 soies au basifémur, 7 au télofémur dont une soie très petite ; tibia avec 9 soies ;
basitarse avec 8 soies ordinaires et une soie pseudo-tactile ; télotarse 6,3 fois
aussi long que large, avec de nombreuses soies dont une pseudo-tactile ; poil
subterminal simple et griffes dépourvues de dents.
Comparaison entre holotype et paratype.
Les Tableaux 1 et 2 donnent les dimensions en millimètres et le nombre de
soies et de dents pour la Ç holotype et la Ç paratype.
11 est probable que ces deux exemplaires appartiennent à la même espèce,
malgré certaines différences, surtout en considérant les mesures très proches
et la forme caractéristique de la pince, qui montre deux petites dépressions,
l’une dans la main et l’autre dans le doigt mobile. Il y a aussi de grandes simi¬
litudes en ce qui concerne le nombre de soies dans la plupart des structures
externes, mais cela a une valeur spécifique très limitée ; même entre les deux
genres Chthonius et Austrochthonius les variations à ce sujet sont peu marquées.
Les différences plus importantes entre ces deux femelles examinées sont
dans le nombre de dents des chélicères et dans le nombre d’épines coxales aux
hanches des pattes 2 (voir tableau 2). Pour le premier de ces caractères, Gab¬
butt & Vachon, 1963 ont décrit une variabilité réduite dans Chthonius ischno-
cheles ; pour le deuxième caractère, la variabilité est assez large dans C. ischno-
cheles (Gabbutt & Vachon, 1963), plus limitée dans C. tetrachelatus (Vachon,
1941) et C. vachoni (Heurtault-Rossi, 1963). En outre, la trichobothrie ist
est dans le paratype un peu plus séparée de esb.
Remarques sur la chétotaxie du genre Austrochtonius.
La chétotaxie céphalothoracique varie de 18 à 20 et le caractère différentiel
— tout comme dans le Chthonius — est la présence de 2 ou 4 soies sur le bord
postérieur. On peut séparer de cette façon deux groupes d’espèces ;
céphalothorax avec 18 soies
A, chilensis (Chamherlin, 1923).
A. semiserratus Beier, 1930.
A. bolivianus Beier, 1930.
A. argentinae Hofî, 1950.
A. elegans Vitali-di Castri, in litteris.
A. insidaris Vitali-di Castri n. sp.
A. obscurus Beier, 1966.
A. zealandicus Beier, 1966.
145
céphalothorax avec 20 soies
A. persimilis Beier, 1930.
A. australis Holï, 1951.
Il faut remarquer que le paratype d’^. insularis possède 19 soies sur le eépha-
lothorax, mais que la soie surnuméraire, anormale, se localise sur le bord anté¬
rieur.
La chétotaxie des tergites est la plus constante et sépare les groupes d’espèces
suivants :
SA. chilensis (Chili).
A. persimilis (Chili).
A. bolivianus (Bolivie)
A. argentinae (Argentine)
tergites 1, 2 et 3 avec 4 soies
tergite 4 avec 6 soies
A. semiserratus (Chili).
A. australis (Australie).
A. obscurus (Nouvelle-Zélande).
tergites 1, 2, 3 et 4 avec 4 soies
^ A. zealandicus (Nouvelle-Zélande).
■ A. insularis n. sp. (Archipel Crozet).
( A. elegans in liit. (Chili).
Il faut rappeler que le genre Paraustrochthonius, avec la seule espèce P. tull-
greni d’Afrique du Sud, a été différencié à' Austrochthonius (Beier, 1931) surtout
à cause de la présence de 4 soies sur les 5 premiers tergites. A l’heure actuelle
on constate une transition continue de ce caractère, ce qui fait douter de l’oppor¬
tunité de maintenir séparés ces deux genres, du moins sur la base de la ché¬
totaxie des tergites.
Une dernière considération, en ce qui concerne les espèces A’ Austrochthonius,
est qu’il n’y a pas de relations nettes entre le nombre de soies sur le céphalo¬
thorax et sur les tergites.
Position taxonomique o' Austrochthonius insularis.
Quant à la chétotaxie du céphalothorax et des tergites, cette nouvelle espèce
est comparable seulement à A. zealandicus et A. elegans {in litt.). On peut diffé¬
rencier A. insularis de la première espèce surtout par la forme de sa pince avec
deux dépressions, par les trichobothries it et est très proches et par les dimensions
en général plus grandes. Comparativement à A. elegans, la nouvelle espèce présente
la partie dorsale de la pince plus saillante et les trichobothries it-est plus basales
par rapport à t du doigt mobile.
A. australis posséderait — de même que A. insularis et A. elegans — la dépres¬
sion dans le doigt mobile de la pince, selon le dessin de Beier (1966 a). Mais
sa chétotaxie dorsale, son épistome saillant et les dimensions plus petites de
la pince le séparent nettement d’yl. insularis.
Résumé.
Description d’une nouvelle espèce de Pseudoscorpions, Austrochtonius insularis,
trouvée par M. Voisin dans l’Ile de la Possession, Archipel Crozet. Sa position taxono¬
mique est discutée par rapport aux autres espèces A’ Austrochthonius présentes en Amé¬
rique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande, et à Paraustrochthonius tullgreni d’Afrique
du Sud.
10
— 146 —
Tableau 1. — Dimensions en mm.
Corps
longueur sans chélicères .
Céphalothorax
longueur .
largeur antérieure (1) .
largeur interoculaire .
largeur postérieure (2) .
rapport 1/2 .
Chélicères
longueur .
largeur .
longueur doigt mobile .
Pattes-mâchoires
trochanter longueur .
trochanter largeur .
fémur longueur (3) .
fémur largeur (4) .
rapport 3/4 .
tibia longueur (5) .
tibia largeur (6) .
rapport 5/6 .
pince avec pédoncule longueur (7)
pince largeur (8) .
pince épaisseur .
rapport 7/8 .
doigt mobile longueur (9) .
main avec pédoncule longueur (10)
rapport 9/10 .
Pattes 1
basifémur longueur (11) .
basifémur largeur (12) .
rapport 11/12 .
télofémur longueur .
télofémur largeur .
tibia longueur .
tibia largeur .
tarse longueur (13) .
tarse largeur (14) .
rapport 13/14 .
Pattes 4
fémur entier longueur (15) .
basifémur longueur .
basifémue largeur (16) .
rapport 15/16 .
télofémur longueur .
télofémur largeur .
tibia longueur .
tibia largeur .
basitarse longueur .
basitarse largeur .
télotarse longueur (17) .
télotarse largeur (18) .
rapport 17/18 .
Tableau 2. — Nombre de soies et dents.
Chélicères
soies doigt fixe .
soies doigt mobile .
dent doigt fixe .
dents doigt mobile .
soies flagelle .
Pattes-mâchoires
chétotaxie fémur .
dents doigt fixe .
Céphalothorax
soies totales .
série antérieure .
série oculaire .
série médiane .
série intermédiaire .
série postérieure .
Tergites [soies)
1 .
2 .
3 .
4 .
5 .
6 .
7 .
8 .
9 .
10 .
Hanches des pattes (soies)
processus maxillaire .
pattes-mâchoires .
pattes 1 .
angle distal interne . . .
pattes 2 .
épines coxales .
pattes 3 .
pattes 4 .
Région génitale (soies)
plaque génitale antérieure .
plaque génitale postérieure,
Sternites (soies)
4 .
5 .
6 .
7 .
8 .
9 .
10 .
Pattes 4 (soies)
trochanter .
basifémur .
télofémur .
tibia .
basitarse .
$ holotype
5
1
19-20
14
11
3, 5, 1, 2, 5-6, 1
63
18
4
6
4
2
2
4
4
4
4
6
6
6
6
6
4
2
3
3
2-3
4
5-6
5
5
10
3-10-3
2-8-2
11
8
8
8
8
6
2
3
7
9
9
$ paratype
5- 6
1
12
17
11
3, 5, 1, 2, 5-6, 1
70
19
5
6
4
2
2
4
4
4
4
6
6
6
6
6
4
2
3
3
2
4-5
6- 7
5
5
9
3-9-2
2-7-2
10
8
8
8
8
6
2
3
7
9
9
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ULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 1» 1968, pp. 149-166.
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
SUR LES GROUPEMENTS NATURELS
CHEZ LES CRUSTACÉS
DÉCAPODES BRACHYOURES \
V. Établissement d'un caractère évolutif :
l'articulation ischio-mérale des chélipèdes.
Par Danièle GUINOT
Dans l’effort de déceler les liens phylogénétiques qui nous permettraient la
reconstitution, au moins très partielle, des lignées à l’intérieur des groupements
de Brachyoures, et notamment chez les Xanthidae, nous avons recherché de
nouveaux caractères auxquels on pourrait attacher une signification évolutive.
Parmi ceux que nous avons trouvés, une attention spéciale doit être accordée
à l’articulation ischio-mérale des chélipèdes qui nous fournit une particularité
utile pour la systématique des formes vivantes et fossiles.
On a l’habitude de considérer que chez les Crabes, sur la première paire de
péréiopodes thoraciques comme sur les suivantes, le basis-ischion et le mérus
constituent deux éléments distincts. Or nous avons constaté que tel n’est pas
toujours le cas, certains Brachyoures offrant des chélipèdes où ces deux articles
sont soudés et forment un bloc que nous appellerons basis-ischion-mérus.
Avant d’aborder l’étude de cette disposition spéciale et de son établissement
dans divers groupes de Crabes, il convenait de résumer ce que l’on sait de la
morphologie du péréiopode chez les Crustacés et p'us particulièrement chez
les Décapodes Brachyoures. Au passage, nous nous sommes intéressée à cer¬
tains aspects relativement peu connus des chélipèdes, tels que l’emplacement de
la ligne d’autotomie et le caractère des lignes de résorption.
La présente note faisant partie d’une série intitulée « Recherches prélimi¬
naires... », pour les généralités et indications diverses nous renvoyons aux
notes précédentes et notamment à l’introduction de la note II sur Micropanope
et Medaeus [Bull. Mus., 39, n° 2, 1967). Nous rappelons que la bibliographie
paraîtra dans la note terminale.
Enfin, nous adressons nos remerciements les plus chaleureux aux Dr. F. A.
Chace, R. B. Manning et H. B. Roberts, de la Smithsonian Institution,
United States National Muséum à Washington, qui nous ont réservé le
meilleur accueil et accordé toutes les facilités de travail lors de notre séjour
1. \oir Bull. Mus. Hist. nat., 2* sér., 38. n» 5, 1966, pp. 744-762, fig. 1-24 ; n» 6, 1966 (1967), pp. 828-
845, fig. 25-41 ; 39, n» 2, 1967, pp. 345-,374, fig. 1-42 ; n” .3, pp. 540-563, fig. 1-36 ; n” 4. 1967 (1968
pp. 695-727, fig. 1-60.
150
dans cette institution et qui n’ont cessé de nous communiquer, avec la plus
grande obligeance, tout le matériel nécessaire à nos recherches.
Dans le schéma-type de l’appendice arthropodien (fig. 1) on reconnaît, tout
d’abord, deux régions foncièrement distinctes : la région coxale, ou protopodite
(Huxley, 1878) ou sympodite (Hansen, 1925), qui assure la liaison entre le
membre et la paroi du corps ; la région distale (typiquement locomotrice) ou
endopodite (appelée aussi télopodite). Depuis Hansen (1925), il est généralement
admis que la région coxale est constituée par trois éléments superposés : la
précoxa (Hansen, 1925) ; la coxa (Bâte, 1888 = coxopodite H. Milne Edwards,
1851), dont l’exite est l’épipodite ; et le basis (Bâte, 1888 = basipodite H. Milne
Edwards). Sur ce dernier s’attachent côte à côte deux rameaux, l’exopodite
(H. Milne Edwards, 1851) et l’endopodite. En ce qui concerne le péréiopode,
rappelons que l’exopodite, présent sur les péréiopodes de certains Natantia,
manque toujours chez les Beptantia et que, chez les Crabes, seules les larves
des Dromiacés offrent un exopodite, sur les pl.
Chez les Crustacés, l’endopodite du péréiopode comporte typiquement deux
sections, c’est-à-dire, comme chez les Insectes, une seule articulation principale.
Chacune de ces sections se compose de trois articles : la première section, avec
le préischion (Hansen, 1925), l’ischion (Bâte, 1888 = ischiopodite H. Milne
Edwards, 1851), et le mérus (Bâte, 1888 = méropodite H. Milne Edwards,
1851) ; la deuxième, avec le carpe, le propode et le dactyle.
La précoxa, distinguée par Hansen dans plusieurs groupes de Crustacés
(elle est présente chez de nombreux Malacostracés et notamment chez les Sto-
matopodes), n’existe d’ordinaire plus en tant qu’article distinct chez les Déca¬
podes, ce que l’on regarde généralement comme la conséquence d’une réduction
secondaire par intégration de la précoxa aux flancs thoraciques, dans la partie
branchifère de ceux-ci. La paroi épimérale ^ comprendrait alors deux parties :
l’une inférieure (article précoxal), de nature appendiculaire ; l’autre supérieure,
plus étendue et de nature franchement épimérale. Hansen voyait dans la
division en trois articles du sympodite une condition primitive. Or, il a été
démontré que la partie basilaire est unisegmentée chez le nauplius de tous les
Crustacés (Heegaard, 1947), disposition qui, du reste, se retrouve dans l’ordre
des Branchiopodes, lesquels sont parmi les plus primitifs des Crustacés actuels.
C’est aussi un sympodite indivis qui caractérise les Trilobites (Stôrmer, 1939).
Une région coxale constituée de plusieurs articles apparaît donc comme le résul¬
tat d’une subdivision secondaire (cf. Vandel, 1949, p. 90).
Le basis, presque toujours distinct chez les Natantia, se soude généralement
au premier article de l’endopodite chez les Beptantia, à l’exception de nombreux
Astacoures ou Nephropsidea (fig. 2, 3) où l’ischion est encore séparé et conserve
sa mobilité sur p2-p5. Chez les Paguridea, le basis est coalescent avec l’ischion
mais une trace demeure visible (Hansen, ibid.).
Le préischion, article séparé chez nombre de Crustacés inférieurs, toujours
présent chez plusieurs genres de Natantia (ainsi chez Alpheus, où il constitue
une pièce mobile, analogue à ce qui existe chez les Péracarides par exemple),
serait — dans l’interprétation de Hansen, cf. infra — encore délimité par une
ligne de suture, généralement plus marquée sur p2-p5, chez certains Beptantia
1. Selon l’interprétation de Bouvier, 1940, p. 11. Les auteurs ont tour à tour utilisé les
termes d’épimère et de jdeure pour désigner lu meme région. Nous n’entrerons pas ici dans 1q
détail de cette question.
151 —
Fig. 1-2. — Schéma-type de l’appendice thoracique crustacéen, d’après Hansen, 1945.
1, Apseudes spinosus (Sars) ; 2, Nephropsis atlantica Norman : deuxième patte thoracique.
Fig. 3. — Emplacement de la ligne d’autotomie chez Homarus americanus H. Milne Edwards,
d’après Wood et Wood, 1932 : deuxième patte thoracique, avec la ligne d’autotomie {la) située
dans la région proximale de l’ischion (i).
Fig. 4. — Cinquième péréiopode thoracique chez Pachygrapsus crassipes Randall, interprété d’après
Hiatt, 1948, montrant la ligne d’autotomie [la] et, distalement, la limite supposée entre basis
et ischion formant le basis-ischion {bi).
add, muscle adducteur du basis (muscle d’autotomie) ; art, articulation ; b, basis ; bi, basis-
ischion ; c, carpe ; ex, coxa ; d, dactyle ; ex, exopodite ; i, ischion ; la, ligne d’autotomie ; m, mérus;
p, propode ; pcx, précoxa ; pi, préischion.
appartenant par exemple aux Nephropsidea (cf. fig. 2) et aux Pagurides, tandis
que chez les autres Décapodes il est toujours soudé à l’ischion. Chez les Crabes,
basis, préischion et ischion apparaissent toujours réunis.
L’articulation principale, ou genou, de l’appendice se situe entre le mérus
et le carpe. Ainsi, chez les Décapodes, il y a quatre (ou trois) articles, à savoir
la coxa, le basis, l’ischion (ou le basis-ischion) et le mérus avant l’articulation
principale, et trois (carpe, propode et dactyle) après celle-ci.
Ligne d’autotomie.
L’autotomie, phénomène qui consiste dans l’amputation spontanée d’un
appendice à la suite d’une excitation périphérique, est fréquente chez les Crus¬
tacés Décapodes et tout particulièrement chez les Brachyoures. La rupture
a toujours lieu, pour un appendice donné, à un même niveau, dit plan d’auto¬
tomie, le long d’une ligne préformée, apparente, à laquelle correspond une struc¬
ture particulière du squelette tégumentaire (strates chitineuses interrompues).
— 152 —
la
Iv
Iv la
la Iv
Fig. 5. — Représentation schématique des trois interprétations possibles concernant les rapports
entre la ligne d’autotomie et la limite virtuelle du basis et de l’ischion soudés en un article unique
(basis-ischion) chez les Brachyoures.
5A, hypothèse où ligne d’autotomie {la) et limite virtuelle entre basis et ischion [Iv) se super¬
posent.
5B, hypothèse où la ligne d’autotomie [la) se situe en avant de cette limite virtuelle {Iv), c’est-
à-dire sur l’ischion. Interprétation impliquant l’homologie des plans de fracture chez les Nephro-
psidea et chez les Brachyoures (cf. fig. 3}.
5C, hypothèse où la ligne d’autotomie (a) se situe en arrière de la limite virtuelle entre basis
et ischion, c’est-à-dire sur le basis. Cas (supposé) des Hippidae, des Polychelidae ; cf. la fig. 4 repré¬
sentant Pachygrapsus crassipes d’après Hiatt, 1948.
b, basis ; ex, coxa ; i, ischion ; la, ligne d’autotomie ; it’, limite virtuelle entre basis et ischion ;
m mérus ; st, sternum.
Chez les Décapodes qui ont conservé sur leurs péréiopodes le nombre primitif
d’articles (c’est-à-dire le basis et l’ischion complètement séparés et articulés),
à savoir chez les Natantia (cas de pl-p5) et les Nephropsidea (cas de p2-p5),
le sillon d’autotomie se situe non au niveau de l’articulation fonctionnelle entre
basis et ischion mais un peu en avant (Woon et Wood, 1932) (cf. fig. 3 : Homa-
rus ; schéma, fig. 5 B). Chez les autres Décapodes, notamment chez les Crabes,
où sur tous les péréiopodes le basis et l’ischion sont soudés, le plan de rupture
coupe transversalement l’article unique selon une ligne bien définie. De nom-
153 —
breux auteurs considèrent que cette ligne représente la trace de la soudure
du basis et de l’ischion, ceci impliquant que le plan d’autotomie serait le vestige
de l’articulation ankylosée (schéma, fig. 5 A). Par exemple, dans son étude
sur l’autotomie chez les Xanthidae de Californie, Knudsen (1959, p. 97, pl. 1)
paraît bien supposer que le basis et l’ischion sont soudés le long du plan de
fracture. Pourtant, il peut sembler plus justifié d’admettre une homologie des
plans de rupture chez les Brachyoures et chez les Natantia et Nephrosidea :
il faudrait donc alors convenir que, pour les Crabes, la soudure des deux articles
a eu lieu un peu en arrière de l’emplacement du sillon d’autotomie et que, lors
de l’amputation, la portion d’appendice demeurant attachée au corps retiendrait
tout le basis et la partie basale de l’ischion (schéma, fig. 5 B). Mais certaines
observations paraissent aller à l’encontre d’une théorie de l’homologie : Woon
et WooD (ihid.) signalent que, chez les Hippidae du genre Hippa Fabricius
et chez les Polychelidae du genre W illemoesia Grote, la fracture prendrait place
vers le bord proximal du basis. Par ailleurs, dans sa belle étude sur Pachygrap-
sus crassipes Randall, Hiatt (1948) écrit (p. 188) que « the distal end of the
basis is marked by a groove which encircles the appendage and séparâtes the
basis from the ischium, the two podomeres being fused » et donne une figure
[ihid., fig. 16) où, apparemment, la ligne d’autotomie se trouve sur le basis,
lequel paraît, un peu plus en avant, limité par une ligne nette (cf. fig. 4 ; schéma,
fig. 5 C). En effet, la présence chez certains Crabes d’une ligne ou d’un relief
linéaire en position distale par rapport à la ligne d’autotomie laisse à penser
qu’il pourrait s’agir d’un vestige de l’articulation basi-ischiale. Mais ce caractère
ne semble pas constant et un examen comparatif sur ce point serait nécessaire
dans toute la division des Brachyoures.
Dans ses très remarquables recherches, Hansen (1925) ne fait pas allusion aux lignes
d’autotomie. On peut se demander quels sont les rapports entre la région que cet auteur
a, chez certains Décapodes et justement chez les Nephropsidea, homologué au préischion
des Crustacés inférieurs et cette portion basale de l’ischion qui, dans l’hypothèse de
l’homologie des plans de fracture Macrura-Brachyura, serait retenue sur le membre
après mutilation. Cette portion est limitée en avant par une ligne qui, dans l’inter¬
prétation de Hansen, serait la trace de l’articulation préischion-iscbion, qui, on le
constate, se situe à peu près au même emplacement que la ligne d’autotomie. A cet
égard il y a lieu de remarquer que la ligne préischiale de Hansen semble présente,
chez les Macroures, même sur les péréiopodes où n’intervient pas une autotomie au
sens strict. Chez Homarus, où l’autotomie est limitée aux pinces, sur les pattes ambu¬
latoires il y a seulement un lieu de moindre résistance au niveau duquel peut se produire
une simple rupture par traction (autospasie).
On sait que l’autotomie peut se produire déjà peu après la mue (Drach,
1939 ; Hiatt, 1948). Knudsen (1959, p. 113) a montré que, au cours du proces¬
sus de consolidation du squelette tégumentaire, le dépôt de sels minéraux dans
la région basi-ischiale des péréiopodes au voisinage du plan de fracture est très
rapide et important : par exemple, chez Cycloxanthops novemdentatus (Locking-
ton) quatre heures après l’exuviation, le durcissement est suffisant pour per¬
mettre l’autotomie.
Lignes de résorption.
Chez les Reptantia, la partie basilaire des pinces est parcourue par un ensemble
de lignes bien visibles, à calcification moins avancée que sur les régions voisines,
— 154
qui correspondent à des zones particulières de résorption du squelette tégu-
mentaire dans la période qui précède la mue (Herrick, 1896). Chez les Bra-
chyoures, ces lignes, mises en évidence chez Cancer pagurus Linné par Wil¬
liamson en 1904, intéressent la face antérieure ou dorsale de la coxa, du basis-
ischion et du mérus (Drach, 1939, pp. 340, 366, fig. 11).
Drach [ibid.] a attiré l’attention sur le fait que les lignes de résorption manquent
chez Maja squinado (Herbst). Il serait intéressant de vérifier si elles sont absentes dans
tous les groupes de Majidae sensu Balss, 1957. Nous pouvons dès à présent signaler
que chez plusieurs Parthenopidae, tels les genres Daldorfia Ratbbun, Aelhraheach, etc.,
des lignes de discontinuité sont visibles à la base des cbélipèdes. Chez Dairoides Stebbing,
il y a un tracé très net, du même type que celui rencontré chez Daira de Haan. Peut-on
voir là un élément de plus pour le rapprochement de ces deux genres (cf. Guinot,
1967 b] ? Il est probable que l’étude du caractère constitué par la présence (et la
disposition) ou l’absence des lignes de résorption pourrait amener à des constatations
intéressantes, notamment en ce qui concerne les rapports des Parthenopidae avec les
Majidae et avec certains Xanthidae.
On sait que chez les Majidae, où la mue de puberté qui est tardive coïncide avec la
dernière mue, la faculté de régénération disparaît avec l’absence du cycle d’intermue ;
la régénération des appendices amputés par autotomie ne peut donc plus se produire
(ni se poursuivre dans le cas d’un membre en cours de reconstitution) une fois atteinte
la maturité sexuelle. Il est de fait qu’il n’y a pas une relation stricte entre l’autotomie
et la régénération. Ainsi, ce report de la mue de puberté à la dernière mue, qui cons¬
tituerait une phrase supérieure de l’évolution (Drach, 1959), s’accompagne de la perte
du pouvoir régénérateur bien qu’il y ait persistance du réflexe de mutilation.
Les articulations du péréiopode.
Typiquement chez les Brachyoures, l’appendice thoracique (pince ou patte
locomotrice) se compose de 6 articles : coxa, basis-ischion (traversé par la ligne
d’autotomie), mérus, carpe, propode, dactyle. Il y a donc seulement cinq axes
d’articulation, alors que chez les Décapodes à basis et ischion séparés, tels les
Astacus, il y en a six (tout au moins sur les pattes ambulatoires, car sur pl
une suture est seule présente). Les coxas des appendices se dirigent non pas
ventralement comme chez les Macroures mais latéralement. La coxa s’articule
au corps par deux condyles, l’un ventral situé sur le sternum, l’autre dorsal
situé sur l’endopleurite correspondant. Typiquement, sur l’appendice, chaque
plan d’articulation est perpendiculaire au précédent et au suivant, et ainsi
chaque article produit un mouvement orthogonal par rapport au mouvement
des articles adjacents : la coxa se meut d’avant en arrière, le basis-ischion de
haut en bas, le mérus à nouveau d’avant en arrière, le carpe de bas en haut, etc.
Dans quelques groupes de Brachyoures, des modifications secondaires peuvent
intervenir, notamment le déplacement de certaines surfaces d’articulation,
qui entraînent des types différents de mouvements et des orientations parti¬
culières pour certains articles (par exemple chez les Homolidae, les Leucosii-
dae, etc. Cf. Ihle, 1913 ; 1918).
Le caractère de l’articulation entre rasis-ischion et mérus sur les
CHÉLIPÈDES.
Sur les chélipèdes de nombreux Brachyoures, on observe une diminution de
la mobilité de l’articulation entre basis-ischion et mérus, laquelle diminution,
en passant par des formes intermédiaires, aboutit à une soudure complète des
— 155 —
deux articles. Tout porte à croire que ce caractère s’établit par degrés et qu’il
s’agit des divers stades d’un véritable processus évolutif. Cette tendance à la
disparition de l’articulation mentionnée se manifeste dans plusieurs groupes
de Crabes ; en d’autre termes, le processus se reproduit indépendamment dans
des lignées phylogénétiques diverses. Les manifestations en quelque sorte paral¬
lèles de cette tendance à la soudure ne signifient donc pas forcément une parenté.
Nous voulons dire que des animaux ayant une articulation soudée ne sont pas
nécessairement proches l’un de l’autre et que par ailleurs, à l’intérieur même
d’un groupe dont les principaux caractères morphologiques indiquent les affi¬
nités, peuvent se rencontrer des formes se trouvant à divers stades de ce pro¬
cessus. Pour un ensemble restreint de formes appartenant à des lignées phylogé¬
niques voisines, la manifestation de cette tendance est, selon nous, le signe
d’une certaine conformité dans le type d’organisation atteint, d’un niveau
évolutif comparable. Pour cette raison même, le caractère peut être constant
chez les représentants actuels d’une famille entière dont tous les membres
auraient dépassé un certain niveau phylogénétique, ce qui semble bien être
le cas chez les Leucosiidae.
Nous passerons brièvement en revue les divers groupes de Brachyoures en
nous attachant à ce caractère particulier. On constate que chez les Crabes
primitifs il y a une articulation mobile entre basis-ischion et mérus. Chez les
Dromiacea, le basis-ischion offre une articulation typique sur le mérus, souvent
d’une extrême mobilité (Dynomenidae par exemple). Grosso modo, on peut
dire qu’une franche mobilité de la jointure mentionnée est la règle chez les Dorip-
pidae, et également chez les Corystidae, les Portunidae, les Atelecyclidae, les
Cancridae, ainsi que chez les ücypodidae, les Pinnoteridae, les Grapsidae, les
Gecarcinidae, etc. Cependant on note parfois ça et là un début d’ankylose, par
exemple dans le genre Cancer Linné.
Xanthidae
La perte de l’articulation entre le basis-ischion et le mérus est progressive,
depuis l’ankylose légère jusqu’à la disparition totale de mouvement, les deux
articles se mouvant alors ensemble. Ainsi, tous les passages se rencontrent
chez les Xanthidae sensu Balss, 1957, où l’organisation normale est réalisée chez
les Pilumninae qui, d’ordinaire, offrent sur pl une articulation des plus souples
entre basis-ischion et mérus. Parmi les Xanthinae sensu Balss, chez les Cymo,
les Etisus, les Chlorodiella, etc., une réelle mobilité est conservée tandis que
chez des genres comme Xantho, Leptodius, etc., elle fait place à une ankylosé
plus ou moins poussée aboutissant dans certains cas à une complète fixité,
sans toutefois que, apparemment, se soient produits des changements morpho¬
logiques à la jointure des deux articles. A un stade suivant, des modifications
interviennent, discernables à la surface des téguments et qui amènent la dispa¬
rition de la suture séparant le basis-ischion du mérus. On observe alors un
article unique où se distinguent encore très bien la fraction basi-ischiale et la
fraction mérale, une ligne de suture peu profonde ou incomplète étant encore
repérable. C’est le cas de divers représentants de la sous-famille des Menippinae
sensu Balss.
— 156 —
M ENIPPINAE.
En ce qui concerne le caractère étudié ici, le groupement des Menippinae
est particulièrement intéressant car tous les passages sont présents : en effet,
l’articulation est parfois encore mobile, mais plus généralement soit anky¬
losée, plus ou moins fortement (Eriphia, Ozius, etc.), soit en voie de régression,
à des degrés divers et jusqu’à la disparition, du moins superficielle, de toute
trace de l’ancienne jointure. Ainsi, alors que chez les Menippe de Haan s. str.,
tels M. rumphii (Fabricius), M. nodifrons Stimpson, M. frontalis A. Milne
Edwards, M. mercenaria (Say), la ligne de suture entre les deux articles est con¬
servée (fig. 6), par contre chez les Myomenippe Hilgendorf, à savoir M. hard-
wicki (Gray) et M. fornasini (Bianconi), la ligne de suture a partiellement dis¬
paru et n’est plus visible que dans la moitié supérieure (fig. 7 ; pl. 1, fig. 3) :
la fraction basi-ischiale se reconnaît à une petite crête qui orne le bord supérieur.
A cet égard, il est intéressant de voir confirmée par un nouveau caractère la
valeur de la division sous-générique établie par Hilgendorf en 1878 (p. 795),
qui sépara les Myomenippe des Menippe en raison de leur front à six lobules
et des orbites complètement closes excluant l’antenne. Dans le genre Pilumnoides
H. Milne Edwards et Lucas, qui a plus de caractères ménippiens (au sens large)
que xanthiens ou pilumniens (Balss, 1957, p. 1653, place le genre parmi ses
Pilumninae), la trace de la suture ischio-mérale est marquée par de petites
fossettes. Chez Sphaerozius nitidus Stimpson, on peut encore deviner l’emplace¬
ment de l’ancienne limite entre les deux articles. Une disposition comparable
se trouve chez le Pseudozius bouoieri (A. Milne Edwards) (fig. 8), espèce ouest-
africaine pour laquelle nous rétablissons la désignation d’Euryozius proposée
par Miers en 1886, et chez Gardineria canora ^ Rathbun qui est très proche
d’Euryozius houvieri (cf. infra, p. 00).
Dans un dernier stade, il y a une totale réduction de la suture : toute trace
a pratiquement disparu et l’on voit la coxa s’articuler directement sur un article
unique qui, en grande partie, est le mérus mais dont la partie basilaire
représente le basis-ischion. C’est le cas du genre Dacryopilumnus Nobili, où
s’est opéré un entier effacement de la démarcation entre basis-ischion et mérus.
Mais l’exemple le plus frappant est sans conteste celui du genre Carpilius Leach
dont les trois espèces offrent un chélipède à coxa semblant attachée sur le mérus,
article à la surface duquel ne subsiste pratiquement aucun vestige de l’arti¬
culation primitive (fig. 9 ; pl. I, fig. 1).
1. L’holotype de Gardineria canora Rathbun est déposé à TU.S.N.M. de Washington sous le n° 41535.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1. — Carpilius conoexus (Forskâl), (J 60 X 81 mm, Tahiti, Ranson coll., Forest et Guinot det.
Fig. 2. — ^Palaeocarpilius macrocheilus (Desmarest), Holotype environ 10 X 11,5 mm, ? Chine,
Nummulitique.
Fig. 3. — Myomenippe hardwichi (Gray), 27,3 X 39 mm, Madagascar, Balss det.
Ici, on distingue encore dans la partie supérieure du basis-ischion-mérus la trace de la ligne de
suture entre basis-ischion et mérus, laquelle n’est plus visible dans les deux figures ci-dessus.
DANIÈLE GUINOT
PLANCHE I
Bull. Mus. nul. Ilist. nul., 2® série, t. 40, ii" I, 1968.
— 157 —
Fig. 6-9. — Disposition du basis-ischion et du mérus des chélipèdes
chez les Menippinae et les Carpilinae.
6. Menippe rumphii (Fabricius) : artculation ischio-méraie ankylosée {art) mais ligne de suture
conservée (X 5).
7. Myomenippe hardwicki (Gray) : ligne de suture partiellement disparue, une trace [tls] dans
la partie supérieure (X 4).
8. Kuryozius bouuieri (A. Milne Edwards) : ligne de suture partiellement disparue, une trace
[tls) encore visible localement (X 10).
9. Carpilius corallinus (Herbst) : ligne de suture complètement disparue, à l’exception de
1-2 fossettes vestigiales (x 2).
art, artitulation (ankylosée ici, donc suture) ; bi, basis-ischion ; ex, coxa ; la, ligne d’autoto¬
mie ; m, mérus ; st, sternum ; tls, traces de la ligne de suture.
Le genre Carpilius Leach et les genres apparentés.
Il est étonnant que cette particularité anatomique, si manifeste chez les gros
Carpilius, n’ait pas frappé les carcinologistes. Après avoir découvert ce carac¬
tère justement chez Carpilius (mais ayant auparavant remarqué chez les Xan-
thidae divers degrés de soudure entre hasis-ischion et mérus), nous avons cher¬
ché si quelque allusion figurait dans la littérature. Dans un article datant de 1911
et assez peu connu sur la morphologie comparée des membres et des articula¬
tions chez les Crustacés Décapodes et les Insectes, C. B. Klunzinger fait men¬
tion de l’organisation particulière des pinces des Carpilius. Il souligne que le
trochanter, homologué par lui au hasis-ischion, manque complètement en tant
qu’article indépendant par suite de sa soudure avec le mérus dont il forme la
partie basilaire, articulaire, et conclut : « A vrai dire, on a ici le dispositif primi¬
tif dans lequel le trochanter n’est que la partie articulaire du mérus. » (1911,
— 158 —
p. 136). Tout en rendant hommage aux mérites du carcinologiste allemand
et en reconnaissant la priorité de ses observations, nous ne partageons pas
l’interprétation énoncée par Klunzinger, qui a considéré la conformation
de Carpilius comme un cas isolé et primitif et qui n’a pas vu les diverses étapes
du processus de soudure. Nous sommes bien d’avis que, lorsqu’il y a soudure
avec le mérus, la portion basi-ischiale constitue la partie proximale de ce dernier
article, mais nous ne plaçons pas au même endroit la limite virtuelle entre basis-
ischion et mérus. En effet, dans le travail indiqué puis dans son bel ouvrage
sur les Brachyoures de Mer Rouge, où il reprend brièvement la question de la
pince des Carpilius en l’appuyant d’un dessin (1913, p. 129, pl. 5, fig. 1 d),
Klunzinger arrête, semble-t-il, le basis-ischion au niveau de l’espèce d’étran¬
glement intéressant la portion basale du mérus, tout près de la ligne d’autotomie,
là où effectivement se dessine une marque. Cette marque, qui se situe en avant
de la ligne d’autotomie et qui apparaît généralement sous forme d’un petit
relief limité de part et d’autre par deux sillons plus ou moins sinueux, est pré¬
sente même dans le cas de la disposition normale où l’on peut alors voir qu’elle
appartient au basis-ischion (fig. 6). Elle ne peut donc représenter le vestige de
la jointure ischio-mérale. A notre sens, la limite virtuelle de l’ancienne suture
sa place plus en avant, plus distalement sur le mérus : son départ se devine
sur le bord supérieur à un très léger infléchissement, et son tracé nous paraît
se situer le long des deux fossettes qui sont visibles à la surface du tégument
(fig. 9 ; pl. I, fig. 1). Ainsi, comme dans un appendice normal, la partie cylin¬
drique formant la facette articulaire à la charnière de la coxa correspondrait
en gros au basis ; la partie ischiale lui ferait suite, limitée en arrière ou au con¬
traire traversée par la ligne d’autotomie selon que l’on situe le plan de fracture
(cf. p. 000) à l’endroit même de la jointure des deux articles (fig. 5 A) ou en arrière
de celle-ci, c’est-à-dire dans la portion basis (fig. 5 C), ou au contraire (inter¬
prétation de l’homologie avec les Macroures) en avant de la jointure, c’est-à-
dire dans la portion ischiale (fig. 5 B). De toute façon, chez Carpilius, la partie
correspondant à l’ischion serait plus étendue que ne l’affirme Klunzinger,
sa démarcation virtuelle pouvant être interprétée à la lumière des dispositions
rencontrées chez Myomenippe (fig. 7 ; pl. I, fig. 3), Euryozius (fig. 8), Gardineria,
etc.
Ce caractère de la réduction sur pl de l’articulation entre basis-ischion et
mérus n’a été vraiment observé, à notre connaissance, par aucun carcinologiste.
Odhner (1925, p. 8) consacre une ligne à la particularité des chélipèdes décou¬
verte par Klunzinger chez Carpilius. Par contre, Balss (1941, p. 184) a cons¬
taté, indépendamment, semble-t-il, des observations de Klunzinger, une
particularité chez Carpilius, qu’il décrit ainsi : « Bei Carpilius entwickelt dazu
die Coxa an der ventralen Seite des Gelenkes eirien Fortsatz, welcher nach innen
zu das Gelenk mit dem Basiischium tragt, nach vorn aber in eine Hôble am
proximalen Bande des Merus hineinpasst, so dass die Coxa auf ibm, wie auf
einem Sattel, reitet ». Là aussi, la description du phénomène, pris comme un cas
isolé, ne semble pas correspondre à notre interprétation. A noter toutefois que
dans un préeédent paragraphe, Balss mentionne l’articulation ankylosée, au
reste toujours marquée par une ligne de suture, chez Cancer, Eriphia, etc.
L’étude morphologique du genre Carpilius ainsi que la recherche de ses affi¬
nités et de sa filiation nous ont amenée à placer à son voisinage deux espèces,
Euryozius bouvieri (A. Milne Edwards) et Gardieneria canora Rathbun. Chez
celles-ci, la ligne de suture entre basis-ischion et mérus est obsolète mais on
— 159 —
peut encore deviner son tracé (fig. 8). Nous supposons que cette dernière dispo¬
sition précède, dans l’évolution, celle des Carpilius. Il était donc important de
voir sur ce point l’organisation des formes fossiles rapprochées de Carpilius.
Les genres fossiles 'fPalaeocarpilius A. Milne Edwards et '\Ocalina Rath-
BUN.
Le genre fossile 'fPalaeocarpilius A. Milne Edwards, 1862 (p. 51), connu depuis
l’Eocène et représenté encore au Miocène, est étroitement apparenté aux espèces
actuelles de Carpilius. Et l’examen des chélipèdes nous a montré une disposi¬
tion semblable à celle des Carpilius. C’est ainsi que l’espèce-type du genre,
essentiellement nummulitique (apparue au Lutétien et parvenu à l’Oligocène),
fP. macrocheilus (Desmarest, 1822), dont nous avons vu le spécimen-type,
offre sur pl une coxa directement articulée sur le mérus ou plutôt sur le basis-
ischion-mérus (pl. I, fig. 2). Nous avons retrouvé la même particularité anato¬
mique dans le genre américain fOcalina Rathbun, 1929, de l’Eocène, auquel
les paléontologistes ont justement reconnu des affinités, plus ou moins vagues,
avec les fPalaeocarpilius.
On peut conclure que déjà au début du Tertiaire s’était achevé le processus
évolutif conduisant à la fusion des deux articles du chélipède et que, au cours
des temps, le caractère s’est maintenu sans subir de modifications. Les différences
morphologiques entre fPalaeocarpilius et Carpilius sont peu importantes et,
dans l’ensemble, on constate une notable stabilité de la plupart des caractères
externes (que ne peut-on voir les pléopodes mâles, les mxpl de fPalaeocar¬
pilius !). Le genre actuel (dont on connaît un représentant au Miocène, fC. anti-
quus Glaessner) apparaît dès l’instant comme un survivant d’un lointain passé
géologique. Si l’on tient compte du caractère de soudure sur les pinces, complè¬
tement réalisé chez fPalaeocarpilius et chez fOcalina, il faut bien admettre
que ces genres sont les représentants déjà transformés d’une lignée évolutive
de souche plus ancienne ; au demeurant, il est possible que l’évolution qui a
conduit aux fPalaeocarpilius ait été rapide à partir de la souche originelle.
Une fois atteint ce degré phylogénétique, les modifications subies auraient été
mineures d’où la persistance, à quelques variations près, de ces formes archaïques
et l’existence à l’heure actuelle d’espèces guère différentes, semble-t-il, de celles
de l’Eocène. La répartition du genre Carpilius, représenté par seulement trois
espèces (de grande taille) mais très largement distribuées dans les mers, est
tout à fait typique des animaux reliques vivant en milieu marin.
Dans l’état de nos recherches préliminaires, nous regardons Carpilius comme
l’aboutissant d’une voie évolutive spéciale. Il y aurait lieu à présent de recher¬
cher les ancêtres de fPalaeocarpilius et A' fOcalina et, à cet égard, la morpho¬
logie du premier péréiopode thoracique pourrait être très utile. En effet, on peut
s’attendre à ce que, en remontant dans le temps, se découvrent les divers stades
représentant les modifications successives subies par les chélipèdes et que l’on
soit en mesure de reconstituer la lignée ayant produit les formes relativement
fixées que sont les fPalaeocarpilius.
L’intérêt du caractère que nous proposons à l’attention des carcinologistes
est donc multiple : d’un grand secours dans les études sur les Brachyoures actuels,
il peut être aussi utile aux paléontologistes. On peut considérer le caractère
« soudé » du basis-ichion des chélipèdes comme un trait générique des fPalaeo-
160
carpilius. Nous citerons un exemple, celui d’une espèce américaine rangée dans
le genre "fllarpactocarcinus, f//. niisÿisÿipiensis Rathbun, 1935, de l’Eocène
supérieur (cf. Richardson, 1954, p. 219, fig. 87-90). Or, l’examen à l’U.S.N.M.
de Washington d’un très beau spécimen de 'fmississipiensis nous a montré que
l’espèce offrait tous les traits caractéristiques de 'fPalaeocarpiliu.s en même
temps qu’un chélipède avec les deux articles soudés. Nous proposons donc de sous¬
traire '\[mississipiensis d’'fHarpactocarcinus, genre à chélipède doté d’une arti¬
culation ischio-mérale « normale » (caractère à vérifier toutefois chez toutes
les espèces où c’est possible), pour l’inclure dans 'fPalaeocarpilius.
Nous indiquerons dès à présent que nous rétablissons le groupement des
Carpilinae Ortmann, 1893, le rang de sous-famille étant toutefois peut-être
provisoire. Nous y rattachons un petit nombre de genres qui, entre autres traits
communs, offrent tous un basis-ischion en voie de soudure ou soudé au mérus,
à savoir les genres Carpilius, Euryozius et Gardineria pour les formes actuelles,
et les genres 'fPalaeocarpilius et fOcalina parmi les représentants fossiles. Une
prochaine note sera consacré à l’étude des Carpilinae.
Les Xanthidae à basis-ischion et mérus soudés sur p1.
Parmi les Xanthidae, Menippinae et Carpilinae ne sont pas les seuls groupe¬
ments où se manifeste une tendance à la perte de l’articulation entre basis-
ischion et mérus. Chez les Xanthinae sensu Balss, quelques formes, au reste peu
nombreuses, montrent une ébauche de soudure de ces deux articles.
Chez un grand nombre de Xanthinae, il y a une ankylosé très accentuée entre
basis-ischion et mérus. Tel est le cas de la plupart des espèces des deux genres,
étroitement affines, Euxanthus Dana et Hypocolpus Rathbun (cf. Guinot-
Dumortier, 1960). Nous avons observé que, à l’intérieur de ces genres, s’opère
même un début de disparition de la ligne de suture ischio-mérale. Si parfois
comme chez H. perfectus Guinot un faible mouvement subsiste à l’articulation,
ailleurs celle-ci est tout à fait fixée. Chez H. granulatus (de Haan) (fig. 10),
la suture n’est plus repérable que dans la moitié inférieure de l’appendice et
sa trace se perd dans la région médiane pour réapparaître vers le bord supé¬
rieur. Un autre exemple nous est présenté par //. punctatus (Miers) où les deux
articles sont aussi en voie de soudure très nette.
Dans le genre Euxanthus, l’ankylose extrême est pratiquement la règle.
Toutefois, la ligne de suture reste toujours visible, sauf dans le cas d’E. bole-
tarius (Rathbun, 1911) (cf. Guinot, 1967 b, p. 556). Dans cette dernière espèce,
très intéressante à maints autres égards, le basis-ischion apparaît complètement
soudé au mérus ; il n’y a pas de trace de ligne de suture mais quelques vestiges
en sont encore reconnaissables ; outre cela, la délimitation entre les deux articles
est dénoncée par une nette dénivellation visible dans la partie inférieure et par
une différence dans l’ornementation, la fraction mérale étant plus granuleuse
que la basi-ischiale.
Le cas du petit genre récifal Pseudactaea Serène, 1962, est également inté¬
ressant : les deux espèces connues, Ps, multicristata (Zehntner) et Ps. corallina
(Alcock), montrent sur leurs chélipèdes, par ailleurs particuliers, une réduction
très poussée de la ligne de suture (fig. 12).
— 161 —
Fig. 10-12. — Disposition du basis-ischion et du mérus
chez trois Xanthinae à chélipèdes en voie de soudure ischio-mérale.
10. Hypocolpus granulatus (de Haan) : articulation complètement ankylosée, ligne de suture {Is)
atténuée dans la partie supérieure (X 4,5).
11. Actaea savignyi (H. Milne Edwards) : articulation ankylosée, ligne de suture amincie dans
la région supérieure (X 6).
12. Pseudactaea multicristata (Zehntner) : réduction très poussée de la ligne de suture ; traces
(ti«) encore visibles (x 12).
hi, basis-ischion ; ex, coxa ; la, ligne d’autotomie ; Is, ligne de suture ; m, mérus ; st, sternum;
ils, traces de la ligne de suture.
Nous avons constaté une tendance analogue chez une espèce rangée dans
le genre Actaea, A. tessellata Pocock, où la trace de la suture est à peine discer¬
nable. Nous supposons que le même phénomène se produit chez une autre espèce,
très proche de la précédente, A. picta Zehntner (non examinée). A notre avis,
par leurs caractères morphologiques essentiels ces deux espèces s’éloignent du
genre Actaea et s’apparenteraient plutôt aux formes du genre Banareia A. Milne
Edwards. Tessellata et picta ne nous semblent pas devoir être rangées parmi
les Banareia s. str., mais il est bien possible qu’elles appartiennent à la même
lignée évolutive que le genre Banareia (lequel est étroitement relié au genre
Zalasius Rathbun) et que le genre Calvactaea Ward.
Chez la plupart des espèces du genre Actaea de Haan emend. (cf. Guinot,
1967 b), il y a une fixité quasi absolue entre basis-ischion et mérus. Une réduction
de l’articulation ischio-mérale est ébauchée chez les deux espèces les plus typiques
du genre, A. savignyi (H. Milne Edwards) et A. calculosa (H. Milne Edwards),
qui ont un test composite muni de « pores » comme les Daira de Haan : la limite
entre les deux articles est encore conservée mais, dans la partie supérieure du
membre, la ligne de suture devient très fine, mince, obscure (fig. 11).
Nous ne discuterons pas ici de ce qui pourrait être le dénominateur commun
11
— 162 —
de ces quelques Xanthinae à soudure ischio-mérale ; contentons-nous d’indiquer
qu’un trait commun se dessine, mais qui signifirait plus un stade évolutif qu’une
relation de parenté.
Oxystomata
Nous verrons brièvement ce qui se passe chez les Oxystomata sensu Balss,
1957 (pp. 1606-1615). Chez les Dorippidae, l’articulation ischio-mérale des ché-
lipèdes est tout à fait mobile. Chez les Calappidae, on observe comme chez les
Xanthidae une grande gamme de possibilités. L’articulation est normale dans
les genres Orithyia Fabricius (Orithyinae) et Matuta Weber (Matutinae). (A noter
toutefois qu'Orithyia offre aussi beaucoup de caractères de Dorippidae et n’est
peut-être pas très à sa place parmi les Calappidae. Quant à Matuta, ses affinités
nous paraissent encore imprécises).
Chez les Calappinae, groupe très naturel, la tendance à la soudure apparaît,
cela dans chacun des genres et, à ce que nous avons pu vérifier, chez toutes les
espèces. Le plus souvent, une trace légère demeure décelable, par exemple chez
Cycloes de Haan (fig. 13) et chez Acanthocarpus Stimpson, peut-être aussi chez
quelques Calappa Weber. Ailleurs, la ligne de suture est encore plus rudimentaire
(chez Mursia Desmarest) et finalement se perd presque complètement : des
vestiges de l’ancienne articulation se reconnaissent encore localement, surtout
sous forme de petites fossettes laissées à la surface du tégument, par exemple
chez Calappa calappa (Linné) (fig. 14). Chez certaines Calappa, telle C. gallus
(Herbst), aucune trace n’est vraiment décelable et l’on voit donc, de façon
aussi singulière que chez Carpilius, la coxa s’attacher directement sur un grand
article unique qui est le basis-ischion-mérus.
Il sera évidemment très intéressant de rechercher quelle est l’organisation
Fig. 13-14. — Disposition du basis-ischion et du mérus des chélipèdes
chez les Oxystomata de la sous-famille des Calappinae.
13. Cycloes cristata (Hrullé) : ankylosé totale et réduction très poussée de la ligne de suture (Is)
X 5).
14. Calappa calappa (Linné) : ligne de suture complètement disparue à l’exception d’une
fossette vestigiale [tls) {X 6). (Pilosité non représentée).
bi, basis-ischion ; ex, coxa ; la, ligne d’autotomie ; Is, ligne de suture ; m, mérus ; st, sternum ;
tls, trace de la ligne de suture.
— 163 —
des chélipèdes chez les Calappinae fossiles, dont on connaît un certain nombre
de représentants.
En ce qui coneerne les genres Osachila, Hepatella et Hepatus (ainsi qu’Actaeo-
morpha), cf. infra.
Chez les Leucosiidae, famille des plus riches considérée comme plus évoluée
dans le sens cancérien que les autres Oxystomata, il semble que soit constante
la soudure du basis-ischion et du mérus. Nous n’avons pu vérifier la conforma¬
tion des chélipèdes chez tous les genres ni chez toutes les espèces, mais il apparaît
d’ores et déjà que le caractère de soudure pourrait bien être un caractère de
l’ensemble de la famille. Chez les Leucosiidae regardés comme les plus primitifs,
par exemple Iphiculus Adams et White, comme chez les plus évolués, la disposi¬
tion n’est pas différente : on ne distingue aucune trace de l’articulation ischio-
mérale. Nous n’avons pas observé de cas où serait apparente une ligne de suture.
Seul est toujours très visible le sillon d’autotomie. Si par la suite se trouve con¬
firmée, dans la famille, la conformité de structure des chélipèdes en ce qui
touche la réduction de l’articulation, ce sera un caractère complémentaire pour
distinguer les Leucosiidae, utilisable peut-être aussi pour rechercher leur ori¬
gine. L’intérêt, ici, serait que, à l’inverse de ce qui existe chez les Calappidae,
des Xanthidae et des Parthenopidae, il n’y ait aucun stade de passage, aucun
enchaînement connu. Le processus de soudure, dont on peut supposer qu’il
s’est établi en dehors de la famille ou, sinon, chez des formes leucosiennes ances¬
trales, non représentées actuellement, apparaît comme achevé chez les membres
vivants de la famille.
Rappelons que certaines surfaces d’articulation des articles des chélipèdes
sont particulières chez les Leucosiidae (cf. Ihle, 1918). Voir p. 154.
Parthenopidae
Nous l’avons déjà mentionné, chez les Oxyrhyncha Majidae sensu Balss
l’articulation ischio-mérale des chélipèdes est mobile. La mobilité est même
souvent très grande, les deux articles étant réunis par une membrane articulaire
développée. A ce niveau peut se produire un mouvement d’une certaine ampli¬
tude, consistant, chez les Pisinae par exemple, en un véritable pivotement du
mérus.
Chez les Parthenopidae Parthenopinae, la tendance à la soudure apparaît
nettement. Mais, comme chez les Xanthidae, plusieurs cas sont présents selon
les genres et espèces envisagés. Sans entrer dans les détails, l’on peut dire qu’une
grande mobilité se rencontre dans les genres Leiolambrus A. Milne Edwards,
Mesorhoea Stimpson, Aulacolamhrus Paulson ; une franche mobilité se trouve
encore chez Solenolambrus Stimpson, Pseudolambrus Paulson, ainsi que généra¬
lement chez les Lambrus Leach. Un début d’ankylose semble affecter l’articu¬
lation dans les genres Heterocrypta Stimpson, Cryptopodia H. Milne Edwards
et Daldorfia Rathbun ; chez Z), bouvieri (A. Milne Edwards) le mouvement produit
à la jointure ischio-mérale est des plus faibles. Dans le genre Thyrolambrus
Rathbun la structure ne semble pas indentique chez toutes les espèces : chez
Th. erosus (Miers) l’ankylose est déjà très accentuée, tandis que chez Th. cariei
(Bouvier) (fig. 15) il y a immobilisation complète et tendance à la disparition
de la suture ischio-mérale, une trace se distinguant encore pourtant sous l’orne¬
mentation.
— 164 —
En ce qui concerne le genre Dairoides Stebbing, dont nous avons récemment
souligné les affinités parthénopiennes (Guinot, 1967 b), l’attache du basis-
ischion sur le mérus est mobile, du moins chez D. margaritatus Stebbing que
nous avons examiné. A noter que chez les deux espèces actuelles de Daira de
Haan, l’articulation apparaît tout à fait ankylosée.
16
Fig. 15-19. — Disposition du basis-ischion et du mérus des chélipèdes.
15. Thyrolamhrus cariei (Bouvier) : articulation complètement ankylosée, avec ligne de suture
[Is) en voie de réduction (X 6).
16. Osachila stimpsoni Studer : articulation complètement ankylosée [art) ; ligne de suture
présente (X 6).
17. Aethra scutala Smith : articulation complètement ankylosée ; ligne de suture {Is) marquée
18. Osachila antillensis Rathbun : ligne de suture très réduite, avec une trace visible {tls)
(X 7).
19. Hepatus scaber Holthuis : ligne de suture presque complètement disparue ; quelques ves¬
tiges [Ils) encore reconnaissables (X 5).
bi, basis-ischion ; ex, coxa ; la, ligne d’autotomie ; Is, ligne de suture ; m, mérus ; st, sternum ;
tls, trace de la ligne de suture.
— 165 —
Cas des genres Aethra Leach, Osachila Stimpson, Hepatus Latheille,
Hepatella Smith et Actaeomorpha Miers.
Ces genres, dont nous avons dernièrement montré (Guinot, 1966-1967)
qu’ils appartenaient à la même lignée évolutive, sont très intéressants en ce
qui concerne le caractère particulier du chélipède traité dans la présente note.
En effet, l’évolution de ce caractère pris isolément est parallèle à celle de chacun
des autres traits morphologiques que nous avons définis, à savoir la structure
du cadre buccal et de l’appareil respiratoire, la disposition antenno-orbitaire,
la forme du sternum et de l’abdomen, etc. Ainsi, dans la série de formes qui
s’est dessinée à la suite de notre étude basée sur ces éléments anatomiques,
l’articulation ischio-mérale se présente sous des aspects différents, ne se trouve
pas au même stade : chez Aethra (fig. 17) et chez les Osachila primitives comme
O. stimpsoni Studer (fig. 16), l’ankylose est totale mais la ligne de suture est
encore tout à fait marquée. Chez les autres Osachila, c’est-à-dire chez les espèces
américaines telles O. tuberosa Stimpson, O. antillensis Rathbun (fig. 18), etc.,
la ligne de suture disparaît, parfois en laissant localement quelques traces ;
dans ce cas, la limite entre les deux articles d’origine est également repérable
à la différence de niveau et même d’ornementation qui différencie la partie
basi-ischiale de la partie mérale. 11 en est de même chez les Actaeomorpha où
seule une légère trace est visible. Nous n’avons pas examiné d’ Hepatella mais
il est pratiquement certain que s’y rencontre aussi la soudure du basis-ischion
avec le mérus. Dans le genre Hepatus (fig. 19), la ligne de suture a disparu par¬
tiellement et n’est plus représentée que par un sillon plus ou moins superficiel,
parfois obsolète.
Dans cette série de formes, que nous avons appelées « parthénoxystomiennes »,
le caractère de soudure des deux articles du chélipède paraît bien témoigner
du sens de l’évolution et constituer un élément d’indication du degré évolutif.
11 est intéressant de remarquer que chez ces Crabes à forme oxystome il a y
perte de l’articulation ischio-mérale des chélipèdes tout comme chez les Oxysto-
mata du type Calappidae et Leucosiidae.
Remarques
Nous venons de voir que chez les Brachyoures où, sur les cinq paires de péréio-
podes, basis et ischion sont toujours fusionnés en un segment unique, il existe
une tendance, se manifestant seulement au niveau des chélipèdes, à la soudure
du basis-ischion ainsi constitué avec le mérus, dont l’aboutissement est la forma¬
tion d’un article à triple origine, le basis-ischion-mérus.
On notera à ce propos que sur les maxillipèdes externes des Crabes (où basis et ischiofi
apparaissent soudés comme sur les péréiopodes, avec toutefois dans certains cas une
ligne de suture, plus ou moins marquée) le mérus est d’ordinaire un article distinct,
mais qu’exceptionnellement, chez les Pinnoterinae par exemple, il se confondrait totale¬
ment avec l’ischion. Également en ce qui concerne les rapports de l’ischion et du mérus,
on peut citer le cas des Polychelidae chez lesquels ces deux articles sont fusionnés sur
p2-p5.
— 166 —
Du point de vue fonctionnel, la transformation des chélipèdes que nous venons
d’étudier amène — avec la privation d’un axe d’articulation — une certaine
perte de la variété des mouvements possibles. Cela est probablement compensé
par un accroissement de la puissance des muscles ayant prise sur les deux articles
devenus un bloc rigide. La notion d’utilité, dans ce cas, revêt seulement un
sens au niveau éthologique. Notons à titre d’exemple que chez les Oxyrhyncba
Majidae, où les pinces sont des instruments servant au déguisement, au camou¬
flage, c’est-à-dire exécutent des mouvement précis, complexes et contournés,
il n’y a pas de soudure iscbio-mérale mais qu’au contraire se développent des
conditions anatomiques particulières permettant une mobilité agrandie. De
telles manœuvres n’existent pas chez les Carpilius ni chez les Menippinae,
ni chez les Oxystomata...
Il est certain que la réduction de l’articulation n’affecte aucune fonction
essentielle. Nous pouvons même remarquer que certaines manifestations,
qui pourraient être gênées, ne le sont point. Citons le cas d’Euryozius
bowieri et de Gardineria canora où un mouvement de stridulation (friction
du carpe de pl contre la crête striée de la carapace) ne rencontre aucune
difficulté bien qu’il nécessite le travail des chélipèdes.
Somme toute, il est encore difficile de voir pourquoi la sélection s’est opérée
sur l’articulation ischio-mérale du chélipède et quelle est la valeur adaptative
soit du caractère « libre » soit du caractère « soudé ». Pour une meilleure com¬
préhension de ce phénomène de réduction, il serait certainement utile d’étudier
comparativement l’anatomie interne (en particulier le nombre et l’insertion des
muscles), les modifications compensatoires du mécanisme des articulations dis¬
tales de l’appendice, ainsi que l’état du caractère basi-ischio-méral au stade
mégalope.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum d’Histoire naturelle, 61, rue de Buffon, Paris 5®.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 1, 1968, pp. 167-185.
MOLLUSQUES RÉCOLTÉS PAR M. HOFFSTETTER
SUR LES CÔTES DE U ÉQUATEUR
ET AUX ILES GALAPAGOS. — TELLINIDAE
Par Michèle CAUQUOIN
En 1956, M. Hoffstetter a notablement enrichi les collections du laboratoire
de Malacologie du Muséum de Paris de nombreux Mollusques qu’il a lui-même
récoltés sur les côtes de l’Équateur ainsi qu’aux îles Galapagos, en des localités
notées sur les cartes 1 et 2.
La présente note est la première d’une suite qui doit, en principe, couvrir
tous les groupes grâce à la contribution de plusieurs auteurs. Rappelons que
M. Hoffstetter a déjà publié lui-même les Mollusques quaternaires en 1954
(Moluscos subfosiles de los estanques de sal de Salinas, Bol. Informac. Cientif.
Nacionales Nos. 62 à 65, Quito). L’étude des Mollusques non-fossiles a été faci¬
litée, non seulement par l’existence du travail qui vient d’être cité, mais aussi
par le fait que divers noms avaient déjà été étiquetés dans les lots d’exemplaires
actuels, soit par M. Hoffstetter lui-même, soit par M. Chavan, soit par
M. Hertlein.
Nous avons choisi l’ordre générique et subgénérique adopté par Hertlein
et Strong en 1949.
1. Famille Tellinidae Blainville, 1814.
A. Genre Strigilla Turton, 1822.
1. Strigilla cicercula Philippi, 1846.
1846. Tellina cicercula
1846. — dichotoma
1846. — ervila
1860. Strigilla maga
1860. — interrupta
1860. — - cicercula Phil.
1949. — —
1955. — —
Phillippi, Zeit. f. Malakozool. Jahrg. 3,
p. 19.
Philippi, ibid., p. 20.
Philippi, ibid., p. 20.
Môrch, Malakozool. Blàtter, Bd. 7, p. 189.
Morch, Malakozool. Blàtter, Bd. 7, p. 190.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 23,
n» 1210, p. 305.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 95, pl. 1, fig. 19.
Hoffstetter, Rev. Biol. Mar., vol. 5,
p. 164.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypda, p.
388, pl. 73, fig. 3.
1961.
Fig. 1. — Côte de l’Équateur.
169 —
1961. — — K-een, Sea Shells of Tropical West America,
p. 182, fig. 438.
1966. — maga Môrch Keen, Calif. Acad. Occ. Papers, n“ 59,
p. 12, fig. 12.
Région de Salinas. Cette espèce est connue de la Californie à l’Equateur,
elle est identique à Tellina pisiformis Linné que l’on rencontre sur les côtes
antillaises, et si elle ne lui a pas été réunie, c’est seulement du fait de l’existence
de l’Isthme de Panama.
2. Strigilla costulifra Môrch, 1860.
1846. Tellina carnaria Linné
1851. Tellina {Strigilla) fucata
1853. — — Gould
1860. Strigilla costulifera
1934. Tellina chroma
1949. Strigilla costulifera Môrch
1954. Strigilla costulifera Môrch
1961. — —
1966. — —
Hanley {non Linné), Thés Conch., vol. 1,
p. 260, pl. 56, figs. 38-37.
Gould, Proc. Boston Soc. Nat. Hist.,
vol. 4, p. 91.
Gould {non Hinds), Boston Jour. Nat.
Hist., vol. 6, p. 399, pl. 16, fig. 4.
Môrch, Malakozool. Blàtter, p. 189.
Salisbury, Proc. Malacol. Soc. London,
vol. 21, pt. 2, p. 84.
Hehtlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, p. 95, pl. 1, fig. 15.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 59.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 182, fig. 439.
Keen, Calif. Acad. Sci. Occ. Papers,
n» 59, p. 11, fig. 10.
Connue de la Basse Californie à l’Équateur. Récoltée dans les régions de
Atacames, de Manta, de la Péninsule de Santa Elena ; d’après M. Hoffstetter
(1954, Moll, subfosiles de los estanques de sal de Salinas, p. 59), cette espèce
semble préférer les mers ouvertes. La couleur est variable : rose vif, ou blanc
avec ou sans trace de rose.
Il est possible que Strigilla cicercula Philippi et Strigilla costulifera Môreh
soient synonymes. Dans l’ensemble, la taille de la première est plus grande que
celle de la seconde, mais les valves des jeunes S. costulifera sont identiques à
celles des S. cicercula pour les contours, toutefois, les stries radiaires de la partie
postérieure et les stries concentriques de la partie antérieure sont plus serrées
chez la première que chez la seconde, et le sommet est moins rosé.
3. Strigilla disjuncta Carpenter, 1856.
1856. Tellina disjuncta
1878. — — Carp.
1949. Strigilla disjuncta Carp.
1954. — —
1961. — —
Carpenter, Proc. Zool. Soc. London,
p. 160.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat., s. 2,
I, p. 315.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, p. 96 ; pl. 1, fig. 20.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 387, pl. 73, figs. 1-lc.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 182, pl. 440.
170
San Lorenzo, Esmeraldas. Espèce connue du Nicaragua au nord du
Pérou.
Fig. 2. — Iles Galapagos.
4. Strigilla lenticula Philippi, 1846.
1846. Tellina lenticula
1860. Strigilla serrata
1878. —
1900. —
1949. —
1961. —
lenticula Phil.
Philippi, Zeit. f. Malakozool., Jahrg. 3,
p. 19.
Morch, Malakozool. Blâlter, Bd. 7, p. 189.
Bertin, Noue. Arch. Mus. Hist. nat. s. 2,
I, p. 316.
Dall, Proc. U. S. Nat., vol. 23, p. 305.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, p. 96, pl. 1, fig. 21.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 183, fig. 441.
Atacames. Cette provenance étend beaucoup vers le sud l’aire de réparti¬
tion, car l’espèce n’était connue que du Golfe de Californie au Nicaragua.
Strigilla lenticula est difficile à distinguer, à la fois de S. cicercula et de 5. costu-
lifera, espèces que nous avons dites, plus haut, être peut-être synonymes. La
différence avec l’une et l’autre consiste dans le fait que les stries sont plus espa¬
cées.
— 171 —
B. Genre Tellidora H. A. Adams, 1856.
Tellidora burneti Broderip et Soverby, 1829.
Manta. Connue de la Basse Californie à l’Équateur.
0. Genre Tellina Linné, 1758.
a. Sous genre Scissula Dali, 1900.
1. Tellina (scissula) cognata C. B. Adams, 1852.
1852. Tellina cognata
1857. Psammabia casta
1930. Tellina tenuilineatus
1944. Macoma [Psammacoma] cognata Ad.
1949. Tellina {Scissula) cognata Ad.
1956. Tellina cognata Ad.
1961. P sammothalia cognata Ad.
1961. Tellina {Scissula) cognata Ad.
C. B. Adams, Ann. Lyceum Nat. Hist.
New. York, vol. 5, pp. 503, 545.
Reeve, Conch. Icon., vol. 10, sp. 55, pl. 8,
fig. 5.
Li, Bull. Geol. Soc. China, vol. 9, n° 3,
p. 262, pl. 5, fig. 33.
Smith, Panamic Marine Schells, p. 65,
fig. 849.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pp. 84-85.
Turner, Occ. Papers on Moll. Mus.
Comp. Zool., vol. 2, n“ 20, p. 38, pl. 18,
figs. 9-10.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 417, pl. 67, figs. 1-1 b, pl. 68, fig. 16.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 174, fig. 409,
— 172 —
Atacames. Espèce connue du Guatemala à Panama, mais aussi dans le qua¬
ternaire de l’Équateur, d’après Hertlein et Strong (1949, Zoologica, vol. 34,
p. 85) ; la récolte de M. Hoffstetter étend donc vers le sud l’aire de réparti¬
tion actuelle.
2. Tellma (scissula) varilineata Pilsbry et Olsson, 1943.
1943. Tellina {Sissula) varilineata
1949. — — varilineata Pils. et
Olss.
1961. Moerella {Scissula) varilineata Pils.
et Olss.
1961. Moerella {Scissula) varilineata Pils.
et Olss.
Pilsbry et Olsson, Nautilus, vol. 56,
n° 3, p. 79, pl. 8, fig. 6.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 86.
Olssson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 406.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 174, fig. 412.
Camarones. Espèce connue de Panama au Pérou.
3. Tellina (scissula) virgo Hanley, 1844.
1844. Tellina virgo
1846. — — Hanl.
1867. _ _ —
1934. Tellina {Fabulina) virgo Hanl.
1943. — {Scissula) virgo Hanl.
1944. — — _
1949. _ — _
1961. — _ _
1961. _ _ _
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 143.
Hanley, Thés. Coneh., vol. 1, p. 284,
pl. 57, fig. 42.
SowERBY, Conch. Icon., vol. 17, pl. 37,
fig. 207.
Salisbury, Proc. Malacol. Soc. London,
vol. 21, pt. 2, p. 91, pl. 13, figs. 5-6.
Pilsbry et Olsson, Nautilus, vol. 56,
n° 3, p. 79, pl. 8, flg. 5.
Smith, Panamic Marine Schells, p. 65,
flg. 850 c.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 86.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 406, pl. 72, fig. 4.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 175, pl. 413.
Camarones. Connue du Golfe de Californie au Pérou. Très proche de Tellina
varilineata, cette espèce s’en distingue par le fait que, chez cette dernière, les
stries obliques, qui coupent les stries concentriques, sont plus espacées.
b. Sous genre Macaliopsis Cossmann, 1886.
Tellina (macaliopsis) lyra Hanley, 1844.
1844. Tellina lyra Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 68.
1846. — lyra Hanl. Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 271,
pl. 62, fig. 187.
SowEHBY, Conch. Icon., vol. 17, sp. 203,
pl. 36, fig. 203.
1867.
— 173 —
1878. — — Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat., s. 2,
I, p. 325.
1949. — • — Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 81.
1954. — — Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 55.
1961. — — Keen, Sea Shells of Tropical West ame-
rica, p. 168, pl. 385.
Manta. Espèce connue de la Basse Californie au Pérou.
c. Sous genre Eurytellina Fischer, 1887.
1. Tellina (Eurytellina) eburnea Hanley, 1844.
1844. Tellina eburnea
1846. Tellina eburnea Hanl.
1867. — —
1872. — —
1930. — panamensis
1931. — — Li
1945. — liana
1949. — (Eurytellina) eburnea Hanl.
1949. — (E) panamensis Li
1955. — (E) —
1961. Eurytellina [Eurytellina] eburnea
Hanl.
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 61.
Hanley, Thés. Coneh., vol. 1, p. 241,
pl. 58, fig. 91.
SowERBY, Conch. Icon., vol. 17, pl. 13,
fig. 60.
Bertin, Nouo. Arch. Mus. Hist. nat., s. 2,
I, p. 260.
Li, Bull. Geol. Soc. China, vol. 9, n° 3,
p. 262, pl. 5, fig. 32.
PiLSBRY, Proc. Acad. Nat. Hist., Phila¬
delphia, vol. 83, p. 436, pl. 41, figs. 4-5-6.
Hertlein et Strong, Nautilus, vol. 58,
p. 105.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pp. 73-74.
Hertlein et Strong, ibid., p. 76.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 197.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 394, pl. 68, fig. 2, pl. 71, fig. 3.
Pta Sta Elena et Manta. Tellina ehurnea se rencontre du Golfe de Californie
au nord du Pérou. Les échantillons récoltés par M. Hoffstetter montrent
des variations dans les proportions entre la longueur et la largeur, proportions
qui ne doivent pas dépendre de l’âge car un échantillon provenant de la collec¬
tion du Muséum semble très jeune et possède néanmoins une coquille très
inéquilatérale.
2. Tellina (Eurytellina) ecuadorma Pilsbry et Olsson, 1941.
1941. Tellina {Eurytellirm) ecuadorina
1955. Tellina [E] ecuadorina P. et O.
1961. — —
1961. — —
Pilsbry et Olsson, Proc. Acad. Nat. Sci.
Philadelphia, vol. 93, p. 67, pl. 15,
figs. 6-8.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, n“ 2, pp. 197-198.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
pp. 395-396, pl. 71, figs. 5-5b.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 165, pl. 375.
Manta. Cette espèce se rencontre, uniquement, sur les côtes de l’Équateur.
— 174 —
3. Tellina (Eurytellina) inaequistriata Donavan, 1802.
1802. TelliiM inaequistriata
1845. — inaequistriata Don.
1846. — —
1867. — —
1900. Tellina [Eurytellina] leucogonia
1949. Tellina [Eurytellina] inaequistrata
Don.
1954. Tellina [E] inaequistriata Don.
1955. — —
1961. — —
1961. — —
Donavan, Nat. Hist. British Schells, vol. 4,
pl. 123.
Chenu, Bibl. Conch., s. 1, vol. 5, p. 82,
pl. 32, figs. 7-8.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 238,
pl. 57, fig. 58, pl. 58, fig. 80.
SowERBY, Conch. Icon., vol. 17, pl. 36,
figs. 202a-b.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 23,
n“ 1210, p. 317, pl. 4, fig. 5.
Hehtlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, pp. 74-75, pl. 1, fig. 18.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sol de Salinas, p. 55.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 198.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda
p. 396, pl. 71, figs. 9-9a.
Keen, Sea Schells of Tropical West Ame¬
rica, p. 166, pl. 376.
Manta. Connue du Golfe de Californie au Pérou, cette espèce est earaetérisée
par le fait que les stries très fines et très rapprochées sur les 2/3 antérieurs de la
eoquille, sont plus espacées sur le 1/3 postérieur.
La Tellina inaequistriata Don. citée par Behtin comme existant dans la col¬
lection générale du Muséum, est en fait Tellina laplata Pils. et Olss.
4. Tellina (Eurytellina) laplata Pilsbry et Olsson, 1941.
1941. Tellina [Eurytellina) laplata Pilsbry et Olsson, Proc. Acad. Nat. Sci.
Philadelphia, vol. 93, pp. 67-68, pl. 15,
figs. 1-5.
1961. Eurytellina [Eurytellina] laplata Pils Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda, p.
Pils. et Olss. 393, pl. 71, figs. 4-4a.
Salinas. Connue à l’état fossile en Équateur (Pliocène), cette espèce n’y avait
pas encore été récoltée non fossile ; cette récolte étend donc vers le nord l’aire
de répartition actuelle, connue seulement au Pérou.
Tellina laplata était représentée au Muséum par plusieurs échantillons sous
le nom de Tellina inaequistrita Don.
5. Tellina (Eurytellina) mantaensis Pilshry et Olsson, 1943.
1943. Tellina [E] mantaensis
1949. — [E] mantaensis P. et O.
1954. — —
Pilsbry et Olsson, Nautilus, vol. 56,
n° 3, p. 80, pl. 8, figs. 1-4.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n° 9, pp. 75-76.
Hoffstetter, Mol. subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 55.
175 —
1961. — — Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 397.
1961. — — Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 166, pl. 379.
San Lorenzo. Semble localisée à l’Équateur. Très voisine de Tellina simulans
Ad. (cf. Hertlein et Strong, 1949, Zoologica, vol. 34, pt. n° 9, p. 76).
6. Tellina (Eurytellina) planulata Sowerby, 1867.
1846. Tellina laceridens Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 243,
pl. 61, fig. 176.
(non laceridens Hanl. 1846, flg. 168).
planulata Sowerby, Conch. Icon., vol. 17, sp. 186,
pl. 33, flg. 186.
(Eurytellina) planulataSow. Hertlein et Strong, Zoologica. vol. 34,
pt. 2, pp. 76-77, pl. 1, fig. 22.
(E) planulata Sow. Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal Salinas, p. 55.
Las Piedras. Espèce connue de Costa Rica au Pérou. A la suite d’OnssoN qui
avait déjà reconnu que les fig. 168 et 176 de la pl. 61 du Thésaurus Conchy-
liorum ne représentaient pas la même espèce, nous pensons comme lui que la
flg. 168 représente bien la forme typique de Tellina laceridens telle que Hanley
Ta décrite p. 243, mais alors qu’il crée pour la fig. 176 le nom nouveau de Tellina
hertleini, nous pensons pouvoir la rattacher à Tellina planulata Sowerby.
1867. —
1949. —
1954. —
7. Tellina (Eurytellina) prora Hanley, 1844.
— 176 —
Atacames. Cette Telline est connue du Golfe de Californie au Pérou. Les
échantillons que nous possédons dans la collection du Muséum et dont certains
proviennent de la Colombie, semblent différents des T. prora décrits par Hanley,
(1844, Proc. Zool. Soc. London, p. 61) par le fait que leur surface porte des stries
assez larges (environ 2 stries par mm), alors que la description de Hanley
et de tous les auteurs qui l’ont suivi, mentionnent bien le caractère lisse de la
coquille, il en est de même pour les échantillons récoltés par M. Hoffstetter.
En dépit de cette différence, le reste des caractères étant semblable, nous sup¬
posons que c’est la même espèce.
8. Tellina (Eurytellina) rubescens Hanley, 1844.
1844. Tellina rubescens
1846. — rubescens Hanl.
1866. — —
1878. — —
1949. Tellina (Erytellina) rubescens Hanl.
1961. Tellina (E) rubescens Hanl.
1961. — {E) —
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 60.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 242,
pl. 60, fig. 153.
SowERBY, Conch. Icon., vol. 17, sp. 93,
pl. 18, fig. 93.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat., s. 2,
I, p. 259.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pp. 78-79.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 168, pl. 383.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 395, pl. 68, fig. 8, pl. 71, figs. 7-7a.
Las Piedras, San Lorenzo. Espèce connue du Mexique au Pérou. Les échan¬
tillons, tous des valves gauches, présentent une légère variation par rapport
à ceux qui se trouvaient déjà au Muséum d’ Histoire naturelle : la dent latérale
postérieure est totalement invisible, et le sinus palléal est confluent en sa partie
antérieure avec tout le bord postérieur de l’impression du muscle adducteur
antérieur.
9. Tellina (Eurytellina) simulans C. B. Adams, 1852.
177 —
Sta Elena. Telline connue du Golfe de Californie au Pérou. La récolte est
constituée d’échantillons adultes dont la taille varie entre 26 X 15 mm et
36 X 23 mm et de jeunes mesurant de 8 X 4,5 mm à 12 X 7 mm, ces derniers
sont distincts des premiers par le fait que le bord dorsal postérieur est moins
oblique, mais l’extrémité plus tronquée. Les échantillons juvéniles sont blancs,
les adultes sont soit blancs, soit roses avec des bandes concentriques plus claires,
tirant sur le blanc.
d. Sous genre Tellinidella Hertlein et Strong, 1949.
Tellina (Tellinidella) purpurea Broderip et Sowerby, 1829.
Manta. Espèce connue du Golfe de Californie au Pérou.
e. Sous genre Moerella Fischer, 1887.
1. Tellina (Moerella) amianta Dali, 1900.
1900. Tellina (Moerella) amianta
1949. — (Moerella) amianta Dali
1961. Moerella —
1961. Tellina —
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 23,
n» 1210, pp. 303-317, pl. 3, fig. 12.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n° 9, p. 67.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 405.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 170, pl. 392.
Cette Telline, connue jusqu’alors du Golfe de Californie à la Colombie, a été
récoltée dans les régions des Atacames et de Sta Elena, ce qui étend vers le
sud Taire de répartition. Les proportions de la hauteur à la longueur varient
avec Tâge chez ces échantillons : pour 12 mm de long, la hauteur est de 6,5 mm,
rapport : 1,84 ; pour 7 mm de long, elle est de 4 mm, rapport : 1,75. La couleur
peut être blanc uniforme ou orange pâle.
12
— 178 —
2. Tellina (Moerella) macneilli Dali, 1900.
1900. Tellina (Angulus) macneilii Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 34,
n° 1210, pp. 303-318, pl. 3, fig. 7.
1949. — [Moerella) macneilii Dall Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n» 9, p. 70.
1961. — — Keen, Sea Shells of Tropical West ame-
rica, p. 172, fig. 399.
L’aire de répartition connue s’étend du Mexique à Costa Rica. Nos échantil¬
lons proviennent de la Pta Sta Elena, c’est-à-dire dans les lieux de récolte de
l’espèce voisine : Tellina [Moerella) felix Hanley, que Olsson met en synony¬
mie avec T. macneilii. En comparant ces deux espèces, nous pouvons observer,
comme H ERTLEiN et Strong, (1949, Zoologica, vol. 34, p. 70) que les valves de
T. macneilii sont plus renflées et plus courtes, et que le bord postérieur tronqué
est plus en abrupt, ce qui nous empêche de les mettre en synonymie ; nous
sommes alors arrivée à conclure que l’aire de répartition de T. macneili s’étend
davantage vers le sud qu’on ne le savait.
3. Tellina (Moerella) meropsis Dall, 1900.
p. 401, pl. 69, figs. 9a-b.
Pta Sta Elena. Espèce connue de la Californie à l’Équateur. Selon Olsson,
il semble que T. paziana dont l’aire d’expansion s’étend du Golfe de Californie
à Costa Rica, soit une forme jeune de T. meropsis, cette dernière possède une
coquille solide dont la valve gauche est plus renflée que la valve droite.
4. Tellina (Moerella) pumila Hanley, 1844.
1844. Tellina pumila Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 69.
1846. — pumila Hanl. Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 279,
pl. 57, fig. 41.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 37,
n» 1704, p. 271.
1909. Macoma pumila Hanl.
— 179 —
1934. Tellina [Angulus) pumila Hanl. Salisbury, Proc. Malacol., vol. 21, pt. 2,
p. 91, pl. 13, figs. 3-4.
1954. — pumila Hanl. Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, pp. 52-53.
Las Piedras (Esmeraldas). Espèce connue du Chili, où elle vit actuellement
en eau saumâtre (Hoffstetter, 1954, Moll, subfosiles de los estanques de sal
de Salinas) ; cette récolte étend donc vers le nord l’aire de répartition. En se
référant à la diagnose de Fischer (1887, Manuel de Conchyliologie, II, p. 1147),
il semble que T. pumila puisse être rangée dans le sous-genre Moerella.
5. Tellina (Moerella) tabogensis Salisbury, 1934.
1900. Tellina panamensis Dall {non Philippi), Proc. U. S. Nat.
Mus., vol. 23, n° 1210, p. 319, pl. 3,
fig. 3.
1934. — tabogensis Salisbury, Proc. Malacol. Soc. London,
vol. 21, pt. 2, p. 86.
1949. — {Moerella) tabogensis Sal. Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 72.
1961. — (M) tabogensis Sal. Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 104, pl. 84, fig. 6.
1961. — {Moerella) tabogensis Sal. Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 173, fig. 405.
Atacames et Pta Sta Elena. Connue du Golfe de Californie au Pérou.
/. Sous genre Merisca Dall, 1900.
1. Tellina (Merisca) crystallina Spengler, 1798.
1798. Tellina crystallina Spengler, Skr. Nat. Selsk., vol. 4, n° 2,
p. 113.
(voir Chemnitz 1795, Neues Syst. Con-
chyl. Cab., bd. 11, p. 210, taf. 199,
figs. 1947-1948).
1815. — sanguinea Wood, General Conchology, p. 159, pl. 44,
fig. 2.
1846. — - crystallina Spen. Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 260,
pl. 57, fig. 43.
1900. — {Merisca) crystallina Spen. Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 23,
n» 1210, pp. 293-302-311, pl. 2, fig. 10.
1944. — (M) crystallina Spen. Smith, Panamic Marine Shells, p. 64,
fig. 834.
1949. — — Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n“ 9, pp. 82-83.
1955. — — Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, pp. 198-199.
1961. — {M) cristallina Spen. Warmke et Abbott, Caribbean Sea
Shells, p. 196, pl. 387.
1961. Merisca crystallina Spen. Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 382, pl. 70, figs. 2-2a.
1961. Tellina {M) crystallina Spen. Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 168, pl. 387.
— 180 —
Pta Sta Elena et Atacames. Cette Telline est connue aussi bien sur les côtes
du Pacifique, de la Californie au Pérou, que sur les côtes de l’Atlantique.
2. Tellina (Merisca) proclivis Hertlein et Strong, 1949.
Atacames. Elle était connue de la Basse Californie à Panama, cette récolte
étend donc l’aire de répartition vers le sud.
g. Sous genre Elliptotellina Cossmann, 1886.
Tellina (Elliptotellina) pacifica Dali, 1900.
1900. Tellina {Elliptotellina) pacifica Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 23,
n» 1210, pp. 302-316, pl. 3, fig. 9.
1949. — (E) pacifica Dall Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 87.
1961. — — Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 165, pl. 373.
Atacames. Il semble que la limite sud précédemment connue de l’aire de
répartition soit la Baie de Panama, on voit donc que la récolte de M. Hoff-
STETTER étend cette aire vers le sud.
C. Genre Apolymetis Salisbury, 1929.
1. Apolymetis asthenodon Pilsbry et Lowe, 1932.
1932. Apolymetis asthenodon Pilsbry et Lowe, Proc. Acad. Nat. Sci.
Philadelphia, vol. 84, p. 96, pl. 11,
figs. 1-3.
1961. Psammotreta asthenodon P. et L. Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 412, pl. 74, flgs. 1-la.
Camarones. Espèce connue de Panama au Pérou. Nous possédons un seul
échantillon qui diffère de la figure du type représenté par Pilsbry et Lowe
(1932, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, pl. 11, fig. 1-3), par la forme générale
qui est moins allongée, plus haute avec un rapport longueur-hauteur différent :
type : 1 = 54,5 mm ; h = 33 mm ; rapport = 1,37.
notre exemplaire : 1 = 45,5 mm ; h = 37 mm ; rapport = 1,22.
— 181 —
2. Apolymetis cognata Pilsbry et Vanatta, 1902.
1902. Lutricola cognata
1932. Apolymetis cognata P. et V.
1932. — —
1949. — —
1954. — —
1961. — —
1961. Florimetis cognata P. et V.
Pilsbry et Vanatta, Proc. Washington
Acad. Sci., vol. 4, p. 556, pl. 35, fig. 5.
Soot-Ryen, Medd. Zool. Mus. Olso,
p. 322.
Pilsbry et Lowe, Proc. Acad. Nat.
Sci. Philadelphia, vol. 84, pp. 92-133.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 93.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
eslanques de sal de Salinas, p. 58.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 178, pl. 422.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 411, pl. 67, figs. l-2d, pl. 68, flg. 10.
Sta Elena et Ile Baltra (Iles Galapagos). Cette Telline est connue de la Cali¬
fornie au Pérou et aux Iles Galapagos.
3. Apolymetis dombei Hanlye, 1844.
1844. Tellina dombei
1846. — dombei Hanl.
1967. — dombeyi Hanl.
1871. — —
1930. Psammobia sp
1931. Apolymetis dombei Hanl.
1949. — —
1961. Apolymetis dombei Hanl.
1961. Psammotreta dombei Hanl.
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 144.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 323,
pl. 62, flg. 182, pl. 64, flg. 222.
SowERBY, Conch. Icon., vol. 17, pt. 30,
flg. 169.
Rômer, Syst. Conch., Cab. von Martini
et chemnitz, bd. 10, abt. 4, p. 205,
taf. 39, figs. 7-9.
Li, Bull. Geol. Soc. China, vol. 9, n° 3,
p. 262, pl. 5, fig. 32.
Pilsbry, Proc. Acad. Nat. Sci. Phila¬
delphia, vol. 83, p. 431.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 94.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 178, pl. 424.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 412, pl. 74, flg. 2, pl. 85, figs. 1-lb.
Cette espèce, connue du Nicaragua aux Iles Galapagos, a été récoltée dans la
province de Atacames et sur File de Pùna. Classée par tous les auteurs dans
le genre Apolymetis, elle a été rangée par Olsson dans le genre Psammotreta.
Dans la classification que nous utilisons, nous considérons Psamolrela comme
un sous-genre du genre Macoma ; les deux genres sont différents par le fait que
la coquille de Macoma est plus allongée que celle de Apolymetis.
— 182
D. Genre Macoma Leach, 1819.
a. Sous-genre Cymatoica Dali, 1889.
Macoma (Cymatoica) undulata Hanley, 1844.
1844. Tellina undulata
1846. — undulata Hanl.
1890. Cymatoica occidentalis
1944. Macoma {Cymatoica) undulata
Hanl.
1949. — (C) undulata Hanl.
1955. — —
1961. — —
1961. — —
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 72,
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 310,
pl. 59, figs. 107-107a.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 12,
n» 773, p. 272, pl. 10, fig. 11.
Smith, Panamic Marine Shells, p. 66,
fig. 850 F.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 89.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 200.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
pp. 418-419, pl. 69, fig. 7.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 179, pl. 425.
Cette espèce, type du sous-genre Cymatoica Dall, a été récoltée à Sta Elena
qui est la localité type. Répartition connue : du Golfe de Californie à l’Équateur.
b. Sous-genre Psammacoma Dall, 1900.
1. Macoma (Psammacoma) elytrum Keen, 1958.
1844. Tellina elongata
1846. — elongata Hanl.
1867. — —
1872. — —
1949.
1955.
(Psammacoma elongata
Hanl.
(P) elongata Hanl.
1958. — (P) elytrum
1961. — (P) elytrum Keen
1961. Psammacoma elytrum Keen
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 144.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 302,
pl. 62, fig. 199.
SowERBY, Conch. Icon., vol. 17, sp. 137,
pl. 25, fig. 137.
Bertin, Noua. Arch. Mus. Hist. nat., S. 2,
I, p. 337.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n“ 9, p. 89.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 200.
Keen, Bull. Amer. Paleont., vol. 38,
n° 172, p. 244, pl. 30, fig. 14.
Keen, Sea Shells of Tropical West
America, p. 180, pl. 428.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 415, pl. 74, fig. 7.
Récoltée près de l’embouchure du Rio Esmeraldas. Connue de la Basse Cali¬
fornie à l’Équateur. Keen (1961, See Shells of Tropical West America, p. 180)
a rebaptisé l’espèce parce que le nom elongata avait déjà été employé par Dillwyn
(1823) avant Hanley (1844).
183 —
2. Macoma (Psammacoma) lamproleuca Plisbry et lowe, 1932.
1932. Tellina lamproleuca
1932. Macoma parthenopa
1941. — • lamproleuca P. et L.
1949. — [Psammacoma) lamproleu¬
ca P. et L.
1954. — (P) lamproleuca P. et L.
1961. Psammacoma lamproleuca P. et L.
Plisbry et Lowe, Proc. Acad. Nat. Sci.
Philadelphia, vol. 84, p. 93, pl. 11,
figs. 6-7.
Plisbry et Lowe, ibid., p. 144, pl. 11,
figs. 6-7.
PiLSBRY et Olsson, ibid., vol. 93, p. 69.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n° 9, p. 90.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, pp. 56-57.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 414, pl. 68, fig. 12, pl. 74, figs. 3-3b.
Cette espèce, fréquente sur les côtes de Panama au Pérou, a été récoltée à
Atacames. M. Hoffstetter (1954, Moll. Subfosiles de los estanques de sal
de Salinas, p. 57) l’avait déjà citée à l’état subfossile dans la région de Salinas.
Sur les nombreux exemplaires qui sont entre nos mains, nous pouvons observer
des variations dans la forme du sinus palléal qui peut être plus ou moins élevé
en son milieu. Le plus grand échantillon mesure 96 X 53 mm.
c. Sous-genre Psammotreta Dali, 1900.
1. Macoma (Psanmmotreta) aurora Hanley, 1844.
1844. Tellina aurora
1846. — aurora Hanl.
1872. Macoma aurora Hanl.
1900. — (Psammotreta) aurora
Hanl.
1934. — [Psammacoma) aurora
Hanl.
1948. — [Psammotreta) aurora
Hanl.
1949. — [Psammottreta) aurora
Hanl.
1961. — [Psammotreta) aurora
Hanl.
1961. Psammotreta aurora Hanl.
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 147.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 301,
pl. 58, fig. 76.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat., S. 2,
I, p. 347.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 23,
n» 1210, p. 310.
Salisbury, Proc. Malacol. Soc. London,
vol. 21, pt. 2, p. 91, pl. 11, fig. 4.
Hoffstetter, Notas sobre el quaternario
de la Peninsula de Santa Elena, p. 79.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 92.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 182, pl. 434.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda, pp.
411-412, pl. 74, figs. 6-6a.
Connue du Golfe de Californie au Pérou, cette espèce a été récoltée sur la troi¬
sième Tablazo à Las Couchas.
2. Macoma (Psammotreta) grandis Hanley, 1844.
1844. Tellina graiulis
1846. — grandis Hanl.
Hanley, Proc. Zool. Soc., London, p. 141.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 327,
pl. 65, fig. 247.
— 184
1867. — —
1961. Psammotreta grandis Hanl.
1961. Macoma [Psammacoma] grandis
Hanl.
SoWERBY, Conch. Icon., vol. 17, pl. 40,
fig. 231.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
pp. 412-413, pl. 67, fig. 4, pl. 68,
fig. 7.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 180, pl. 429.
Atacames. Connue de Panama au Pérou.
3. Macoma (Psammotreta)
1932. Macona pacis
1949. — {Psammotreta) pacis P. et
L.
1954. — (P) pacis P. et L.
1955. — —
1961. — —
1961. Psammotreta guhernacula Hanl.
pacis Pilsbry et Lowe, 1932.
PiLSBRY et Lowe, Proc. Acad. Nat. Sci.
Philadelphia, vol. 84, p. 95, pl. 10,
figs. l-la-2-3.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
p. 92.
Hoffstetter, Moll, suhfosiles de los
estanques de sal de Satinas, p. 57.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, n° 2, p. 201.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 182, pl. 436.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 413, pl. 74, figs. 4-4a.
Péninsule de Sta Elena. L’espèce n’était connue que de la Basse Californie
à Costa Rica, cette récolte étend donc considérablement vers le sud l’aire de
répartition ; sept exemplaires montrent que la coquille peut être plus ou moins
équilatérale.
4. Macoma (Psammotreta) plebeia Hanley, 1844.
1844. Tellina plebeia
1846. — plebeia Hanl.
1878. — —
1932. Macoma plebeia Hanl.
1949. — —
1961. Macoma [Psammotreta) plebeia
Hanl.
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, p. 147.
Hanley, Thés. Conch., vol. 1, p. 299,
pl. 60, fig. 151.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat., S. 2,
I, p. 339.
Pilsbry et Lowe, Proc. Acad. Nat. Sci.
Philadelphia, vol. 84, p. 95, pl. 10,
fig. 5.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 2, n° 9, p. 92.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 182, pl. 437.
Selon Hanley, cette espèce se rencontre en Amérique Centrale et au Sénégal,
la localité type étant pour Pilsbry et Lowe Real Leijos en Amérique Centrale
(1932, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, vol. 84, p. 95). Ces deux auteurs
citent aussi la localité de La Paz en Basse Californie. M. Hoffstetter l’a récol¬
tée au sud de l’île Baltra (lies Galapagos), ce qui étend vers le sud l’aire de répar¬
tition. Très voisine de Macoma pacis Pilsbry et Lowe, cette espèce s’en distingue
par le fait que le côté postérieur est plus élevé et par conséquent moins oblique.
— 185 —
d. Sous-genre Macoploma Pilsbry et Olsson, 1941.
Macoma (Macoploma) medioamerica Olsson, 1942.
Cette espèce qui était connue du Golfe de Californie a Panama, à été récoltée
à Atacames, ce qui étend l’aire de répartition vers le sud. Très voisine de Macoma
(Macoploma) ecuadoriana Pilsbry et Olsson, espèce fossile, elle s’en distingue
par le fait que le bord postérieur est plus long, la marge dorsale plus en abrupt
au-dessus de la lunule, et le sinus palléal sans élévation dorsale et médiane.
Remarque. — Au terme de cette étude, nous sommes amenée à observer
que la faune actuelle de l’Équateur, connue pour appartenir à la province pana¬
méenne dont elle représente la limite sud, comporte quelques espèces de la pro¬
vince chilienne, il s’agit de : Tellina (Moerella) pumila Hanley, Tellina [Eury-
tellina) laplata Pilsbry et Olsson.
laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 186-209.
LES SYSTÈMES D^ARÊTES CUTICULAIRES
CHEZ LES NÉMATODES HÉLIGMOSOMES
III. — Etude de sept espèces parasites de Rongeurs néarctiques
et rétablissement du genre Heligmosomoides Hall, 1916.
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
Nous devons à l’obligeance du Dr. R. L. Rausch, à qui nous exprimons notre
vive reconnaissance, l’envoi de Nématodes héligmosomes, parasites de Rongeurs
appartenant aux genres Microtus, Lemmus et Dicrostonyx, originaires d’Alaska
et des États-Unis.
Ce matériel nous a permis de décrire 6 espèces ^ et de redonner une description
d’ Heligmosomum hudsoni Cameron, 1937, ce qui entraîne à une conception
différente des Héligmosomes et nous incite en particulier à scinder le genre
Heligmosomum en reprenant l’ancien taxon Heligmosomoides.
Rétablissement du genre Heligmosomoides Hall, 1916.
Nous constatons que les espèces qui constituent actuellement le genre Helig¬
mosomum se fixent de deux façons différentes à la muqueuse intestinale de leur
hôte, et que chacun de ces modes de fixation est à opposer au type, apparem¬
ment plus ancestral, réalisé dans le genre Longistriata (cf. Chabaud et Burette
1963, et Durette-Desset 1964 et 1966).
Nous distinguons ainsi :
a) Le type Longistriata, genre moins spécialisé et plus cosmopolite, où les
arêtes gauches fortement hypertrophiées paraissent s’appuyer sur les villosités
adjacentes pour permettre la progression du Ver dans la muqueuse intestinale
de l’hôte.
h) Un 1®'' type Heligmosomum, qui possède des arêtes ventrales hypertro¬
phiées, ce qui permet au Ver de serrer la villosité intestinale à l’intérieur de la
spire.
c) Un 2® type Heligmosomum, qui ne « pince » plus les villosités, mais pro¬
gresse, semble-t-il, grâce à la face externe de la spire qui se « visse » entre celles-ci.
Ces deux derniers types ont donc une évolution bien différente. En effet,
l’enroulement du corps se fait toujours de façon senestre le long de la ligne ven¬
trale et, si, dans les 2 cas, nous constatons une évolution plus rapide de la face
1. Ces espèces sont nommées dans une note préliminaire publiée aux C. R. Acad. Sci., dans laquelle
nous cherchons à préciser les rapports entre l’évolution des Nématodes héligmosomes et celle de leurs
hôtes fondamentaux : les Microtidae.
187 —
fonctionnelle, dans le 1®’’ cas, il s’agit de la face interne de la spire (gradients
évolutifs : antéro-postérieur, ventre-dos, gauche-droite), dans le second cas,
il s’agit de la face externe (gradients évolutifs : antéro-postérieur, dos-ventre,
droite-gauche).
Le mode de fixation du Ver à la muqueuse intestinale de son hôte nous semble
donc avoir une valeur générique, ce qui nous conduit à scinder le genre Helig-
mosomum Railliet et Henry, 1909.
Nous proposons les définitions suivantes :
Genre Heligmosomum Railliet et Henry, 1909.
Espèce-type : Heligmosomum costellatum (Dujardin, 1845).
Heligmosomatidae, avec côte dorsale très réduite, située entre le plan du cône génital
et celui des côtes externo-dorsales. Arêtes cuticulaires obliques au moins sur la
face dorsale, aucune n’étant hypertrophiée. Enroulement du corps le long de la ligne
ventrale, senestre et très lâche. Deirides sétiformes. Bourse caudale du mâle symétrique
ou légèrement asymétrique avec un lobe droit plus développé. Spiculés longs et fins,
avec axe chitinoïde dédoublé dans la partie moyenne et pointes distales réunies par
une même membrane. Cône génital peu développé, dont la lèvre postérieure porte
2 importantes expansions foliacées. Vagin très allongé. Pointe caudale de la femelle
aiguë ou pourvue d’une épine. Hôtes : Microtidae.
Genre Heligmosomoides Hall, 1916.
Espèce-type : Heligmosomoides laeois (Dujardin, 1845)
Heligmosomatidae, avec côte dorsale très réduite, située entre le plan du cône génital
et celui des côtes externo-dorsales. Arêtes cuticulaires longitudinales, hypertrophiées
généralement sur la face ventrale. Enroulement du corps le long de la ligne ventrale,
senestre, constituant une spire habituellement serrée. Deirides sétiformes. Bourse
caudale du mâle légèrement ou fortement asymétrique, avec presque toujours le lobe
droit le plus développé. Spiculés longs et fins, avec axe chitinoïde dédoublé dans la
partie moyenne et pointes distales aiguës, non réunies par une membrane. Cône génital
peu développé, avec lèvre postérieure portant 2 importantes expansions foliacées.
Vagin très allongé. Pointe caudale de la femelle aiguë ou pourvue d’une épine. Hôtes
fondamentaux : Microtidae. Hôtes de capture : Cricetidae, Sciuridae, Muridae.
Description des espèces néarctiques.
Heligmosomoides bullosus Durette-Desset, 1967.
Matériel étudié : 4 5 Ç, parasites de l’intestin grêle de deux
Microtus oeconomus innuitus Merriam. Tube 368 S : « n® 26051 m, Gambell,
St. Lawrence Island, july 15, 1961 » (Matériel type) ; tube 369 S : « n® 26052 m,
Gambell, St. Lawrence Island, May 15, 1961 ».
1. Nous rappelons que Hall a désigné pour espèce type du genre //. linstowi, espèce fondée seu¬
lement sur les descriptions de spécimens que Linstow avait nommés polygyrus. En réalité, nous avons
montré récemment (1967 b) que, sous cette désignation Linstow a eu affaire à laevis en 1878 et à
polygyrus en 1879. C’est donc le travail le plus ancien qu’il faut prendre pour base, et c’est //. laei^is
et non II. polygyrus qui est l’espèce type du genre Heligmosomoides,
— 188 —
1 parasite de l’intestin grêle d’un Microlus oeconomus operarius TVelson.
Tube 371 S : « n^ 10986 m, Pt Kay, Alaska, August 9, 1951 ».
Description : Nématodes de petite taille, présentant un enroulement senestre
le long de la ligne ventrale. Le nombre de tours de spire est de 4 chez le mâle,
de 8 chez la femelle, le dernier tour étant libre.
Vésicule céphalique haute de 60 sur 40 p, de large. Pore excréteur situé
à peu près à la moitié de l’œsophage. Deirides filiformes au même niveau. Glandes
excrétrices très visibles dans leur partie antérieure (fig. 1, F).
Étude des arêtes : Le corps est parcouru longitudinalement par 17 arêtes
cuticulaires chez le et 21 chez la Ç. Les arêtes naissent soit sur le bord pos¬
térieur de la vésicule céphalique, soit sur les lignes latérales, en avant du pore
excréteur (fig. 1, A, B). Chez la femelle, la moitié postérieure du corps est pres-
qu’entièrement dépourvue d’arêtes (fig. 1, H), alors qu’elles ne disparaissent
qu’au niveau de la bourse caudale chez le mâle (fig. 1, C). La pointe des arêtes
est dirigée de la droite vers la gauche pour les 2 faces, et dans la partie anté¬
rieure du corps. Plus postérieurement, la pointe des épines dorsales est perpen¬
diculaire au corps. Les arêtes ventrales sont les plus marquées (fig. 1, I).
Mâle : Corps long de 5,4 mm sur 85 [ji de large dans sa partie moyenne. Anneau
nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 220 p,, 320 p et 370 p
de l’apex. Œsophage long de 630 p.
Spiculés sub-égaux, longs de 1,9 mm, dédoublés sauf à leurs extrémités.
Leur extrémité distale se présente sous forme d’une longue pointe de 30 p
(fig. 1, K).
Côtes pré-bursales non observées. Bourse caudale haute de 220 p sur 500 p
de large, asymétrique, avec un lobe droit plus développé.
Les côtes externo-dorsales sont assez longues et rectilignes. La dorsale, longue
de 60 p, est presqu’entièrement cachée par les papilles foliacées de la lèvre pos¬
térieure du cône génital ; elle se divise en 4 branches inégales, les 2 médianes
étant 2 fois plus longues que les latérales (fig. 1, J). La partie proximale de la
bourse caudale est occupée par une membrane qui constitue une sorte de bulle,
figurée en 1, E.
Femelle : Corps long de 8 mm, large de 110 p dans sa partie moyenne.
Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 300 p,
400 p et 410 p de l’apex. Œsophage long de 650 p.
Appareil génital monodelphe. Ovéjecteur avec vestibule long de 800 p, dilaté
dans sa partie distale ; sphincter long de 60 p, trompe de 350 p, dirigée vers
l’arrière. L’utérus est long de 1950 p. L’oviducte est bien visible et mesure 500 p
(fig. 1, G). La vulve s’ouvre à 190 p de la pointe caudale. Une expansion cuticu-
laire pré-vulvaire naît sur la face dorsale et constitue un bourrelet oblique vers
le ventre et vers l’arrière, qui couvre la face latérale gauche et se termine en
une saillie médiane qui cache la vulve (fig. 1, L). Les œufs, non segmentés,
mesurent 65 p X 40 p.
La partie postérieure du corps présente une torsion de 45°, telle que l’anus
s’ouvre sur la face fonctionnellement droite. Queue longue de 50 p, à extrémité
pointue, mais sans épine (fig. 1, M).
Discussion : Cette espèce appartient au genre Heligmosomoides dans lequel
nous admettons actuellement (Duuette-Desset 1967 a) les espèces suivantes :
— 189 —
Fig. 1 — Heligmosomoides bullosus bullosus
A. — (5*, extrémité antérieure, vue latérale droite. B. — d*. extrémité antérieure, vue latérale gauche.
C. — coupe transversale du corps à 300 (j. en avant de la bourse caudale. D. — $, vue latérale
droite, détail du pore excréteur et de la deiride E. — <^, extrémité postérieure, vue ventrale.
F. — extrémité antérieure, vue latérale gauche. G. — $, dissection de l’ovéjecleur. H. —
$, coupe transversale du corps à 3,7 mm en avant de la queue. I. — $, coupe transversale du corps
à 5,7 mm en avant de la queue. J. — détail de la côte dorsale. K. — d» pointes des spiculés
L. — 9, extrémité caudale, vue ventrale. M. — $, extrémité postérieure, vue latérale gauche.
A, B, J, M : éch. : 100 ^ — C, D, II, I, K : éch. : 50 ^ — E, L : éch. : 150 a — F, G : éch. ; 200 fi,.
— 190 —
a) Dix espèces inféodées aux Microtidae : H. laevis (Dujardin, 1845), espèce
type ; H. glareoli Baylis, 1928 ; H. tatricus (Erhardova, 1955) ; H. longispiculus
(Tokobaev et Erkulov, 1966) ; H. longicirratus (Schulz, 1954) ; H. schulzi (Nad-
totchii, 1966) ; H. kurilensis (Nadtotchii, 1966) ; H. hudsoni (Cameron, 1937) ;
H. carolinensis (Dikmans, 1940) ; H. longispiculatus (Dikmans, 1940).
h) Six espèces adaptées à des hôtes de capture : trois chez les Cricetidae :
II. juvenus (Kirschenblatt, 1949) ; H. travassosi Schulz, 1926 ; H. yorkei Schulz,
1926 ; une chez les Sciuridae : II. ussuriensis Lubimov, 1932 ; deux chez les
Muridae : H. desportesi (Chabaud, Rausch et Desset, 1963) et //. polygyrus
(Dujardin, 1845). Cette dernière espèce a pour synonymes : H. skrjabini (Schulz,
1926) ; H. dubius (Baylis, 1926) ; H. kratochnü (Tenora et Barus, 1955) (cf.
Tenora, 1966 et Durette-Desset, 1967 b).
H. aberrans (Roé, 1929) parasite d’une « souris sauvage » des États-Unis
d’Amérique a été mis également en synonymie du polygyrus par Tenora et
d’autres auteurs. Nous pensons que cette forme doit rester species inquirenda
d’autant plus que l’on ne connaît pas l’hôte.
11 en est de même pour Nematospira turgida Walton, 1923 ; la côte dorsale
n’a pas été vue et il n’est pas certain que cette forme soit un véritable Ilelig-
mosomoides.
Nos spécimens apparaissent comme moyennement évolués, proches du
type laevis (l’espèce la plus primitive), par la taille, le nombre d’arêtes cuticu-
laires, l’aspect général de la bourse caudale du mâle, la présence de grandes
côtes pré-bursales, mais elle présente des caractères plus évolués avec des arêtes
ventrales (et non gauches) plus développées, des externo-dorsales plus longues,
et des spiculés 3 à 4 fois plus grands (1900 p, au lieu de 500 à 600 p).
Parmi les espèces néarctiques déjà connues et celles que nous décrirons plus
loin, nos spécimens sont les moins évolués. Ils sont caractérisés, chez le mâle,
par la présence d’une forte membrane en forme de bulle dans la bourse caudale.
Les mâles d’//. montanus (voir plus loin) possèdent aussi une membrane
bursale, mais celle-ci est moins importante et, de plus, cette espèce se distingue
facilement de notre matériel par la longueur de ses spiculés (4000 p).
Heligmosomoides bullosus matthewensis Durette-Desset, 1967.
Matériel étudié : lO^*, 12 Ç, parasites de l’intestin grêle de trois Microtus
abbreviatus fischeri Merriam ; tube 388 S : « n“ 13624 m. St Matthew Island,
August 6, 1954 » (Materiel type) ; tube 389 S : « n° 13625 f. St Matthew Island,
August 6, 1954 » ; tube 390 S : « no number. Trichostr. from animais taken August
23, 1954 » ; coparasites d’Heligmosomum nearcticum Durette-Desset 1967.
Description : Nématodes de petite taille, présentant un enroulement senestre
le long de la ligne ventrale. Les tours de spire assez serrés sont de 5 à 6 chez le
mâle, de 10 à 11 chez la femelle. Chez cette dernière, les 2 derniers tours de
spire sont assez lâches.
Vésicule céphalique haute de 70 p sur 50 p de large. Pore excréteur situé
un peu en avant de la moitié de l’œsophage. Deirides au même niveau, longues
et fines.
Etudes des arêtes : Le corps est parcouru par 18 arêtes longitudinales chez
le mâle, 19 chez la femelle. Les arêtes naissent pour moitié sur le bord posté-
— 191 —
rieur de la vésicule céphalique, pour moitié sur les lignes latérales (fig. 2, A, B).
Elles disparaissent à environ 200 p, en avant de la bourse caudale chez le mâle,
aux 4/5® du corps chez la femelle. En coupe transversale, les arêtes ventrales
sont les plus marquées, les autres arêtes sont sensiblement de la même taille.
Seule, la pointe des arêtes ventrales est dirigée vers la gauche, la pointe des
autres arêtes est perpendiculaire à la paroi du corps (fig. 2, G, H).
Fig. 2. — Heligmosomoides bullosus matthewensis.
A. — $, extrémité antérieure, vue sub-latérale droite. B. — Ç, extrémité antérieure, vue sub-latérale
gauche. C. — d*, extrémité postérieure, vue ventrale. D. — cj, extrémité antérieure, vue latérale
droite. E. — (J, détail de la côte dorsale. F. — cj, détail du cône génital. G, H. — coupes trans¬
versales du corps : à 800 [J, en avant de la bourse caudale ; en arrière du pore excréteur. I. —
dissection de rovéjecteur. J. — $, extrémité postérieure, vue dorsale. K. — $, extrémité posté¬
rieure, vue latérale gauche. L. — $, extrémité postérieure, vue latérale droite. M. — (J, extrémité
distale d’un spiculé.
A, B, I, J : éch. : 100 ^ — E, F, G, H, M : éch. : 50 — C, D : éch. ; 200 [X — K, L ; éch. ; 150 [X
— 192 —
Mâle : Corps long de 7,5 mm, large de 90 (i,. Anneau nerveux, pore excréteur
et deirides situés respectivement à 280 p,, 380 p et 400 p de l’apex. Œsophage
long de 735 P (Hg. 2, D).
Spiculés sub-égaux, longs de 1,7 mm, dédoublés sauf à leurs extrémités. Ils
se terminent chacun par une longue pointe de 35 p (fig. 2, M).
Côtes pré-bursales non observées. Bourse caudale haute de 230 p sur 550 p
de large, asymétrique avec un lobe droit plus développé (fig. 2, C). L’extrémité
distale de la côte dorsale est divisée en 4 branches inégales, les 2 médianes étant
les plus longues (fig. 2, E).
Cône génital peu développé portant 2 grandes expansions foliacées sur sa
lèvre postérieure (fig. 2, F).
Présence d’une membrane en forme de bulle, située au fond de la bourse
caudale (fig. 2, C).
Femelle : Corps long de 15,4 mm, large de 100 p dans sa partie antérieure
pour atteindre 200 p dans sa partie postérieure. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 300 p, 408 p et 500 p de l’apex. Œso¬
phage long de 940 p.
Appareil génital monodelphe. Ovéjecteur comprenant un vestibule long de
750 p, un sphincter de 60 p, une trompe de 280 p. La partie moyenne du vesti¬
bule est très dilatée (100 p) et se termine distalement en cul-de-sac (fig. 2, 1).
La partie distale de la trompe forme une boucle. La vulve s’ouvre à 140 p de
l’extrémité postérieure. En vue latérale droite, elle est masquée par une expan¬
sion qui naît sur la face latérale gauche (fig. 2, K, L). Cette expansion est plus
ou moins importante selon les femelles. Les œufs mesurent 70 p X 50 p. Ils
sont au stade morula.
La partie postérieure du corps subit une torsion de 90°, de telle sorte que la
vulve et l’anus se trouvent sur la face dorsale (fig. 2, J).
Queue longue de 40 p, se terminant par une épine de 20 p (fig. 2, M).
Discussion : Les spécimens de l’ile St Matthew sont très proches d’//. bul-
losus type, mais en diffèrent cependant de façon constante par certains points ;
en particulier, chez la femelle, le vagin, très dilaté postérieurement, présente
un cul-de-sac dans sa partie médiane, la torsion de la quene est plus accentuée
(90° au lieu de 45°), l’expansion cuticulaire caudale est plus importante. Les
mâles sont très proches ; on notera seulement le plus grand développement des
ramifications internes de la côte dorsale.
Ces caractères étant constants, il parait nécessaire de considérer cette forme
comme une sous-espèce d’H. hullosus.
Heligmosomoides tenorai Durette-Desset, 1967.
Matériel étudié : 1 2 Ç (en très mauvais état), parasites de l’intestin
grêle de Lemmus sibericus alascensis (Richardson). Tube 359 S, « Point Barrow,
July 11, 1951 ».
Description : Corps assez court, fortement atténué en avant, enroulé selon
une spire senestre assez lâche, de 2 à 3 tours.
Vésicule céphalique haute de 70 p, sur 50 p de large. Pore excréteur situé
très en avant, juste en arrière de l’anneau nerveux. Deirides au même niveau,
longues et fines.
193
Etude des arêtes : Le corps est parcouru par 24 arêtes longitudinales chez le
mâle, 27 chez la femelle. Elles naissent pour la plupart en arrière de la vésicule
céphalique et s’efïaeent sur le 1/3 postérieur du eorps. En coupe transversale,
les arêtes ventrales sont les plus marquées. La pointe des arêtes est dirigée
normalement à la paroi du corps, exception faite des 4 arêtes ventrales gauches
dont la pointe est dirigée vers la gauche (fig. 3, G).
Fig. 3. — Heligmosomoides tenorai.
A. — (J, bourse caudale, vue ventrale. B. — $ extrémité postérieure, vue latérale droite. C. —
coupe transversale faite au milieu du corps. D. — pointe caudale. E. — cî, extrémité distale
d’un spiculé A : éch. : 150 jjt — B : éch. : 200 {X — C, D, E : éch. : 50 (x.
13
— 194 —
Mâle : Corps long de 4,6 mm, large de 140 p,. Anneau nerveux, pore excréteur
et deirides respectivement à 410 p, 470 p et 480 p de l’apex. CEsophage long
de 500 p.
Bourse caudale très grande (720 p de large sur 400 p de haut), avec lobe
latéral droit hypertrophié. La disposition des côtes est figurée en 3, A. Le maté¬
riel est en trop mauvais état pour que le cône génital et la côte dorsale aient
pu être étudiés. Spiculés longs de 2,9 mm à pointe aiguë (fig. 3, E).
Femelle : Corps long de 7 mm. L’extrémité antérieure de nos 2 spécimens est
décomposée et ne peut être étudiée.
Queue longue de 30 p avec forte épine terminale (fig. 3, D). Vulve à 90 p en
avant de l’anus. L’ovéjecteur figuré en 3, B comprend d’arrière en avant un
vaste réceptacle plein d’œufs, long de 700 p, un tube cylindrique avec une seule
rangée d’œufs formé d’une portion descendante de 250 p, et d’une portion ascen¬
dante de 500 p. La portion terminale avant le sphincter forme une ampoule
à parois épaisses. Les œufs mesurent 62 p X 40 p.
Discussion : Cette espèce présente les caractères essentiels du genre Helig-
mosomoides. Un peu plus évoluée que la précédente, avec des spiculés de 2900 p,
c’est elle qui possède le nombre d’arêtes cuticulaires le plus élevé. Le mâle est
surtout caractérisé par sa très grande bourse caudale, la femelle est remarquable
par son ovéjecteur très particulier. Enfin, l’hôte appartient au genre Lemmus.
Heligmosomoides montanus Durette-Desset, 1967.
Matériel étudié : 2 3 Çj parasites de l’intestin grêle de deux Microtus
longicaudus (Merriam) : tube 205 H, 1 (J, 3 Ç, (matériel type) ; « n° 101, Sept. 2,
1949, Juneau, Alaska. Coll. J. D. Tiner » ; tube 480 K, 1 (^ « lot 10279. Mt Gas-
tineaux, 3000 ft. ait., Juneau, Alaska, Sept. 1949. Coll. J. D. Tiner ».
Description : Nématodes de petite taille, présentant un enroulement senestre
assez lâche le long de la ligne ventrale.
Vésicule céphalique haute de 60 p sur 40 p environ. Pore excréteur très anté¬
rieur. Deirides au même niveau, longues et fines.
Etude des arêtes : Le corps est parcouru par 17 arêtes longitudinales chez le
mâle, 19 chez la femelle. Ces arêtes naissent toutes entre la vésicule céphalique
et le pore excréteur (fig. 4, A, B). Elles disparaissent à environ 1 mm de l’extré¬
mité postérieure chez la femelle, et à 200 p de la bourse caudale chez le mâle.
Ces arêtes présentent un gradient de taille ventro-dorsal, avec des arêtes
gauches légèrement plus grandes que les arêtes droites. La pointe des arêtes
dorsales est dirigée perpendiculairement au corps, alors que celle des arêtes
ventrales est dirigée vers la gauche (fig. 4, C).
Mâle : Corps long de 6 mm, large de 95 p dans sa partie moyenne. Anneau
nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 200 p, 325 p, 330 p
de l’apex. Les 2 glandes excrétrices sont très larges dans leur partie proximale,
mais difficiles à voir distalement. Œsophage long de 630 p (fig. 5, A).
Spiculés sub-égaux, très longs, de 3,9 mm. (Longueur des spiculés par rap¬
port à celle du corps : 6,5/10). Chaque spiculé est composé de 4 branches qui,
à leur extrémité distale, se réunissent à leur tour, pour former une pointe unique
195 —
de 40 [J, de long. De plus, à cette extrémité, les 2 spiculés sont étroitement acco¬
lés (fîg. 5, I).
Côtes pré-bursales non observées. La bourse est légèrement asymétrique,
le lobe et les côtes gauches étant les plus développés. Cette asymétrie reste
cependant difficile à apprécier, car nous ne sommes parvenue à étaler la bourse
qu’en la déchirant (fig. 5, D, G).
Les côtes postéro-ventrales sont très importantes ; les externo-dorsales
longues et sinueuses. La côte dorsale, longue de 38 p., se termine par 4 extrémités
élargies (fig. 5, E). Une membrane, dilatée distalement est située au fond de la
bourse caudale. Elle paraît occuper toute la largeur de la bourse (fig. 5, F).
Le cône génital est peu important ; sa lèvre postérieure porte 2 expansions
foliacées (fig. 5, E).
Femelle : Corps long de 11,4 mm, large de 150 p dans sa partie moyenne.
Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 180 p,
270 P et 280 p de l’apex. Œsophage long de 800 p.
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 150 p de l’extrémité posté¬
rieure sur la face gauche et l’anus à 50 p sur la face dorsale (fig. 4, B).
50
Fig. 4. — Heligniosomoides montanus.
A. — $, extrémité antérieure, vue latérale droite. B. — $, extrémité antérieure, vue latérale gauche.
C. — $, coupe transversale du corps à 7,2 mm de l’apex.
196 —
Fig. 5. — Ileligmosomoides montanus.
\ extrémité antérieure, vue latérale droite. B. — $, extrémité postérieure, vue latérale gauche.
dissection de l’ovéjecteur. — D. — (J, bourse caudale non étalée, vue ventrale. E. — S,
détail du cône génital. F. — bourse caudale, vue latérale droite. G. — autre spécimen (J, bourse
caudale déchirée, vue ventrale. H. — ?, pointe caudale, vue latérale gauche. I. — cJ, extrémité
distale d’un spiculé
A, G, F : éch. : 75 fX — B ; éch. : 100 [X — C : éch. ; 200 fX — D : éch. : 150 fX — E : éch. : 20 JX
— H, I : éch. : 25 [L.
— 197 —
Ovéjecteur remarquable par l’allongement considérable du vestibule (1.750 p,
de long sur 70 p de large). La partie proximale de ce dernier s’élargit (110 p
de large) sur une longueur de 390 p. Sphincter et trompe longs de 70 p pour le
premier, 180 p pour la seconde. Les œufs, au stade morula, mesurent 80 p sur
50p(fig.5, C).
Queue portant à son extrémité une pointe de 8 p (fig. 5, H).
Discussion : Nos spécimens, qui répondent à la définition du genre Helig-
mosomoides, ont été trouvés à 3.000 ft d’altitude. Ils sont hyperspécialisés
à la fois par leurs externo-dorsales longues et sinueuses, et la longueur de leurs
spiculés (4.000 p).
Ils se rapprochent de l’espèce décrite par Dikmans en 1940 chez Microtus
pennsylvaticus et Ondatra zibethica, sous le nom de Nematospiroides longispi-
culatus. Les mensurations sont sensiblement les mêmes, et, surtout, c’est la seule
espèce du genre qui possède avec la nôtre des spiculés aussi longs.
La description de Dikmans est assez brève et il nous est difficile de faire une
comparaison précise avec nos spécimens ; cependant, nous notons que les mâles
de l’espèce de Dikmans possèdent une bourse caudale asymétrique, avec un
lobe droit hypertrophié (nos spécimens ont une bourse caudale légèrement asy¬
métrique, avec un lobe gauche plus développé), et que, apparemment, ils ne
possèdent pas de membrane bursale.
En l’absence d’autres éléments, il nous a paru préférable de séparer notre
espèce, que nous avons trouvée chez un autre hôte : Microtus longicaudus.
Heligmosomoides hudsoni (Cameron, 1937).
Matériel étudié : 1 (5*! ^ Çj parasites du caecum de Dicrostonyx torquatus
stevensoni Nelson, n° 21971 f. Ummak Island, August, 9, 1958 (tube 356 S).
Description : Corps enroulé selon une spire senestre régulière, serrée, jusqu’à
l’extrémité postérieure, et formant 8 à 10 tours chez la femelle, 6 tours chez
le mâle.
Vésicule céphalique présente. Anneau nerveux aux 2/5® antérieurs de l’œso¬
phage. Pore excréteur et deirides aux 4/5® postérieurs. Deirides longues et séti-
formes.
Etude des arêtes : Le corps est parcouru par 14 arêtes longitudinales chez
la femelle. Elles naissent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique et ne
s’estompent qu’un peu en avant de la vulve. Ces arêtes sont symétriques par
rapport au plan ventro-dorsal. La paire para-ventrale est orientée normale¬
ment par rapport à la surface cuticulaire, alors que toutes les autres ont leur
pointe déportée dorsalement. Il y a un gradient de taille ventro-dorsal qui fait
que la paire la plus dorsale est très réduite et que le 1/3 dorsal de la surface
cuticulaire est tout à fait inerme (fig. 6, D, E).
Mâle : Corps long de 10,5 mm, large de 130 p,. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 230 p, 460 p et 480 p de l’apex. Œso¬
phage long de 560 p.
Bourse caudale large de 550 p, haute de 300 p, presque symétrique, bien
qu’un peu hypertrophiée ventralement à droite, constituée par 2 lobes latéraux
assez profondément séparés sur l’axe dorsal. Papilles pré-bursales très longues
mais pouvant échapper à l’examen en vue ventrale car elles sont assez grêles.
Fig. 6. — Ileligmosomoides hudsoni (Cameron, 1937).
— $, extrémité antérieure, vue latérale gauche. B. — $, extrémité postérieure, vue latérale droite.
C. — $, extrémité postérieure, vue latérale gauche. D. — $, coupe transversale du corps, en arrière
de l’œsophage. E. — $, coupe transversale du corps, à 4 mm en avant de la vulve. F. — détail
de la côte dorsale et du cône génital. G. — bourse caudale, vue ventrale. H. — (;J, extrémité
distale d’un spiculé.
A, B, C : éch. : 300 [A -- D, E, 0 : éch. : 150 ^ — F, H : éch. : 50 u..
— 199 —
Cône génital bien saillant à parois assez épaisses et soulevant une légère mem¬
brane transversale à travers la bourse (fig. 6, F). La côte dorsale a un tronc
commun assez grêle, visible seulement en vue dorsale, car il est complètement
caché par le cône génital. En vue ventrale, n’apparaissent que les 4 longues
terminaisons de la dorsale (fig. 6, F). Celle-ci est incluse dans une membrane
tendue transversalement à travers la bourse caudale, comprise entre la mem¬
brane du cône génital ventralement et la paroi de la bourse (entre les 2 externo-
dorsales) dorsalement. La disposition des côtes bursales est figurée en 6, G.
Spiculés longs de 1,4 mm, avec pointe terminale longue de 30 p..
Femelle : Corps long de 17,4 mm, large de 220 p. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides respectivement à 265 p, 520 p et 540 p de l’apex (fig. 6, A).
Œsophage de 660 p.
Queue longue de 100 p, terminée par une épine bien marquée (fig. 6, B).
Vulve à 300 p en avant de l’anus, située à l’intérieur de la spire. Sur une pré¬
paration mise à plat et où la vulve se présente sur l’axe ventral, l’anus apparaît
comme déporté dorsalement sur la face droite du corps (fig. 6, C). Ovéjecteur
avec pars ejectrix longue de 1,15 mm, terminée par une ampoule à parois très
épaisses. Trompe courte (fig. 6, C). Œufs segmentés de 70 X 50 p.
Discussion ; Notre matériel s’écarte sur plusieurs points de la description
de l’Héligmosome parasite de Dicrostonyx hudsonius du Canada, donnée par
Cameron (1937).
Les différences portent cependant sur des caractères qui peuvent prêter à
erreur (papilles pré-bursales grandes, mais peu visibles, côte dorsale paraissant
double en vue ventrale), et nous ne voyons aucun élément qui permette de
séparer nettement notre matériel d’H. hudsoni. Nous le désignons donc sous
ce nom.
Cette espèce s’éloigne nettement des autres Heligmosomoides par sa taille
et par la perte des arêtes longitudinales dorsales. Ce caractère très atypique
confirme les conclusions de Rausch (1957) sur les Helminthes de Microtidae :
« It is concluded that Dicrostonyx is the most isolated genus from this stand-
point, having two nematodes which hâve not been recorded from members of
other généra, and harboring few helminths in common with others. This agréés
with Hinton’s conclusions, based on morphological characters of Dicrostonyx ».
Heligmosomoides wisconsinensis Durette-Desset, 1967.
Matériel étudié : 3 5 $, parasites de l’intestin grêle d’un Microtus penn-
sylvanicus pennsylvanicus (Ord), tube 376 S : « n° 551 m, Madison, Wisconsin,
April 2, 1948 ». (Matériel type).
Description : Nématodes de petite taille, présentant un enroulement senestre
le long de la ligne ventrale. Le nombre de tours de spire est de 3 à 4 ehez le
de 8 chez la $. Cet enroulement est assez lâehe, surtout chez le Chez la Ç,
seuls les 2/3 antérieurs du corps sont enroulés.
Vésicule eéphalique haute de 70 p, sur 40 p de large. Pore excréteur très
antérieur. Deirides longues et fines au même niveau.
Etudes des arêtes : Le eorps est parcouru par 16-17 arêtes longitudinales chez
le mâle et 19 chez la femelle. Les arêtes ventrales et dorsales prennent
— 200 —
naissance sur le bord postérieur de la vésicule céphalique tandis que les gauches
et droites naissent sur les lignes latérales à différents niveaux, entre la vésicule
céphalique et le pore excréteur (fig. 7, A, B). Toutes les arêtes disparaissent très
tôt, le 1/4 postérieur du corps environ en étant dépourvu (fig. 7, D).
Le gradient de taille des arêtes est ventro-dorsal, avec des arêtes gauches
plus grandes que les arêtes droites. La pointe des arêtes est dirigée vers la gauche
pour les arêtes ventrales, et perpendiculaire au corps pour les arêtes dorsales
(fig. 7, C).
Mâle : Corps long de 6,4 mm sur une largeur de 100 p,. (Les deux autres
spécimens mâles sont beaucoup plus petits : 3,1 mm et 3,5 mm). Anneau nerveux,
pore excréteur et deirides situés respectivement à 190 p, 280 p et 285 p de
l’apex. Glandes excrétrices peu visibles. Œsophage long de 640 p (fig. 7, J).
Spiculés sub-égaux, longs de 2 mm (longueur des spiculés par rapport à celle
du corps : 0,3/10). Chaque spiculé est dédoublé, sauf à ses extrémités
(fig. 7, G, H). Les extrémités distales, pointues et courtes (25 p), sont jointives.
Les deux spiculés, apparemment indépendants sur la plus grande partie de leur
trajet, n’ont pu être séparés.
Présence de petites côtes pré-bursales. Bourse relativement haute (380 p)
par rapport à sa largeur (480 p), asymétrique, avec un lobe droit plus développé.
Les postéro-latérales sont épaisses, les externo-dorsales longues et sinueuses
(fig. 7, F). La côte dorsale, de 48 p de long, est divisée en 4 branches égales
(fig. 7, E). _
Le cône génital est d’importance moyenne. Sa lèvre postérieure porte 2 expan¬
sions foliacées assez importantes (fig. 7, E).
Femelle : Corps long de 4,9 mm, large de 100 p dans sa partie moyenne. Anneau
nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 190 p, 250 p et
260 p de l’apex. Œsophage long de 700 p.
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à l’extérieur de la spire, à
170 p de l’extrémité postérieure (fig. 7, K). Ovéjecteur avec vestibule très
long de 1.200 p ; la partie proximale de ce dernier est dilatée sur une longueur
de 280 p et atteint une largeur de 100 p (50 p dans le reste du vestibule). Sphinc¬
ter long de 50 p. La trompe n’a pas été vue, car elle est cachée par l’utérus
empli d’œufs, et la dissection n’a pas été possible (fig. 7, 1).
Les œufs, non segmentés, mesurent 70 p X 40 p.
L’anus est légèrement déporté sur la face latérale droite. Queue sans épine
de 38 p (fig. 7, K).
Discussion : Nos spécimens présentent les caractères essentiels du genre
Heligmosomoides. Ils apparaissent comme une des espèces les plus évoluées
de ce genre, avec des spiculés de 2 mm et des externo-dorsales longues et sinueuses.
Parmi les espèces possédant des spiculés de cette taille, on trouve H. bullosus
Durette-Desset 1967, parasite de Microtus œconomus innuitus et de Microtus
abhreviatus fischeri ; H. longispiculus (Tokobaev et Erkulov, 1966), parasite de
Microtus gregalis ; H. carolinensis (Dikmans, 1940), parasite de Clethrionomys
gapperi.
H. bullosus ne peut être confondu avec nos spécimens, car les autres carac¬
tères ne concordent pas.
H. longispiculus possède le même nombre d’arêtes cuticulaires que notre
matériel, mais est de dimensions plus grandes. Les externo-dorsales sont longues,
mais droites ; l’extrémité des spiculés est jointive. Nous n’avons pas suffisam-
— 201 —
ment d’éléments pour comparer les femelles, mais les œufs sont petits (55-66 $ X
22-26 |i,).
H. carolinensis paraît être l’espèce la plus proche, par l’aspect général de la
bourse caudale du mâle, et par les externo-dorsales longues et sinueuses. Cepen¬
dant, l’ovéjecteur de la femelle est plus court (700 p.) ; sa queue porte une épine
de 15 p, la vulve s’ouvre à l’intérieur de la spire. Bien que ne connaissant pas
le nombre d’arêtes cuticulaires de cette espèce, ni leur position, nous pensons
qu’elle doit être séparée de notre matériel.
d.
Fio 7. — fleligmosonioides wisconsinensis.
A. — (J, extrémité antérieure, vue latérale droite, lî. — extrémité antérieure, vue sub-latérale
gauche. C. — ?, coupe transversale du corps à 3 mm en avant de la queue. D. — $, coupe trans¬
versale du corps à 1,4 mm en avant de la queue. E. — cJ, détail de la côte dorsale et du cône géni¬
tal. F. — bourse caudale, vue ventrale. G. — <?, extrémité proximale d’un spiculé. H. — (J,
extrémité distale d’un spiculé. I. — ?, extrémité postérieure, vue latérale droite. J. — autre spé¬
cimen cî. extrémité antérieure, vue latérale droite. K. — $, extrémité postérieure, vue latérale
gauche.
A, B, n, J : éch. : 100 tJL — C, D, E : éch. : 50 — F, G, K : éch. : 200 (jl — I : éch. : 300 [X.
— 202 —
Heligmosomum nearcticum Durette-Desset, 1967.
Matériel étudié : nombreux mâles et femelles, parasites de l’intestin grêle
de différents Microtus, originaires d’Alaska et des États-Unis.
— Microtus abhreviatus fischeri Merriam.
Tube 388 S : « n® 13624 m, St Matthew Island, August 6, 1954 », (Matériel type);
tube 389 S : « n° 13625 f, St Matthew Island, August 6, 1954 » ; tube 390 S :
« no number — Trichostr. from animais taken August 23, 1954 ».
Les spécimens de ces trois tubes sont coparasites d’IIeligmosomoides bul-
losus matthewensis.
— Microtus gregalis Pallas.
Tube 207 H : « June 13, 1963, Peterslake (Northeastern Alaska) » ; tube
481 K : « July 23, 1951, Schrader Lake, eastern Brooks Range, Alaska ».
— Microtus gregalis muriei Nelson.
Tube 387 S : « n° 12152 f. Driftwood at head of Utukuk River, Brooks Range,
October 2, 1952 ».
— Microtus oeconomus Pallas.
Tube 189 H : « September 25, 1966, mile 25, Nabesna Road (Wrangell Moun¬
tain area) » ; tube 194 H : « September 25, 1966, mile 25, Nabesna Road » ;
tube 479 K : « August 19, 1950, Gambell, St Lawrence Island ».
— Microtus oeconomus innuitus Merriam.
Tube 364 S : « no 8477, Savoonga, St Lawrence Island, August 26, 1950 » ;
tube 367 S : « n° 15184 f, Gambell, July 9, 1955 ».
— Microtus oeconomus macfarlani Merriam.
Tube 374 S : « n° 12123 m, Beaver (Yukon River), September 28, 1952 ».
— Microtus pennsyloanicus (Ord).
Tube 198 H : « August 5, 1945, n° 65 — E. Lansing, Michigan ».
Description : Nématodes de petite taille, courbés en arc de cercle le long
de la ligne ventrale. Vésicule céphalique haute de 105 p. sur 90 p de large. Pore
excréteur le plus souvent postérieur à la fin de l’œsophage. Deirides au même
niveau, longues et fines.
Etude des arêtes : Le corps est parcouru par de nombreuses arêtes qui, sur les
deux faces, se dirigent obliquement d’avant en arrière, du champ latéral gauche
au champ latéral droit. Vers l’arrière, l’obliquité devient plus accentuée sur
la face ventrale (fig. 8, B). Ces arêtes disparaissent à environ 300 p en avant
de la bourse caudale chez le mâle (fig. 8, F), au niveau de la vulve chez la femelle
(fig. 8, B). Elles sont très marquées dans la partie antérieure du corps et s’estom¬
pent dans la partie postérieure, surtout chez le mâle. En coupe transversale,
la pointe des arêtes se dirige de la droite vers la gauche pour les deux faces
(fig. 8, E).
Mâle : Corps long de 11,6 mm, large de 200 p. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 300 p, 780 p et 780 p de l’apex. Œso¬
phage long de 550 p.
— 203
Kro. 8. — Ileligtnosoinum nearciicwn.
A. — Ç, extrémité antérieure, vue ventrale. B. — 9» extrémité postérieure, vue latérale droite, mon¬
trant le champ latéral. C. — 9> extrémité postérieure, vue latérale gauche. D. — 9» dissection de
l’ovéjecteur. E. — 9» coupe transversale du corps. F. — extrémité postérieure, vue ventrale,
montrant la disparition des arêtes culiculaires.tî. — (J, extrémité postérieure vue ventrale. H. — cj,
vue latérale gauche, détail de la deiride et du pore excréteur. I. — <5*, détail du cône génital. J. —
pointe des spiculés,
A, 1) : éch. : 200 p. — li, F : éch, : 250 p, — E,(i, U : éch, ; 100 p — I, .1 : éch. : 50 p.
— 204 —
Les spiculés sub-égaux, longs de 1,6 mm, sont dédoublés sur la plus grande
partie de leur trajet Ils se terminent par 2 pointes effilées pour le spiculé gauche,
2 branches plus longues à extrémité élargie pour le spiculés droit ; les 4 pointes
sont réunies par une membrane commune (fig. 8, J).
Côtes pré-bursales assez importantes. Bourse caudale légèrement asymétrique,
haute de 440 p, sur 200 p de large, avec un lobe droit plus développé (fig. 8, G).
Côte dorsale divisée en 4 branches inégales, les médianes étant les plus longues
(fig. 8, I).
Cône génital peu développé, portant 2 grandes expansions sur sa lèvre posté¬
rieure (fig. 8, I).
Femelle : Corps long de 15 mm sur 350 p de large. Anneau nerveux, pore
excréteur et deirides situés respectivement à 240 p, 580 p et 550 p de l’apex.
Œsophage long de 460 p (fig. 8, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 410 p de la pointe caudale.
Vagin long de 770 p, présentant une dilatation dans sa partie distale (fig. 8, D) ;
sphincter et trompes longs respectivement de 70 p et 160 p. Les œufs, au stade
morula, mesurent 100 p X 60 p (fig. 8, C).
La partie postérieure du corps ne présente aucune distorsion. Queue de 100 p
avec pointe caudale de 8 p.
Discussion : Nos spécimens répondent à la définition du genre Heligmosomum,
puisqu’ils présentent un système d’arêtes cuticulaires obliques.
L’obliquité des arêtes existant sur les 2 faces, nous sommes en présence d’une
espèce évoluée, qu’il y a donc lieu de comparer aux 3 espèces du même groupe :
H. halli (Schulz, 1926) de Russie centrale et méridionale, parasite de Microtus
arvalis ; H. horealis (Schulz, 1930), du nord de la Russie, chez Clethrionomys
rutilus et Clethrionomys glareolus ; H. costellatum (Dujardin 1845), en Europe
occidentale, chez Microtus arvalis.
Les 2 premières espèces possèdent comme nos spécimens une épine sur la
queue de la femelle, et n’ont pas l’extrémité postérieure du corps tordue sur
elle-même. Mais H. halli apparaît comme une espèce un peu plus primitive,
avec des externo-dorsales plus courtes ; accessoirement, chez le mâle, la bourse
caudale est presque symétrique, les spiculés sont plus longs ; chez la femelle,
la queue et la distance de la vulve à l’anus sont plus grandes ; les œufs sont
plus petits. H. horealis apparaît au contraire un peu plus évolué que nos spéci¬
mens, avec des branches internes portées par les externo-dorsales. Chez cette
espèce aussi, la bourse est presque symétrique, les postéro-ventrales sont moins
importantes que chez nos spécimens, les spiculés sont plus longs et les œufs
plus petits.
Enfin, H. costellatum, le plus évolué des Heligmosomum, diffère essentielle¬
ment de notre matériel par l’extrémité caudale de la femelle pointue, mais non
terminée par une épine, et par la torsion, dans les deux sexes, de la partie pos¬
térieure du corps, ce qui, d’après Desportes 1943, détermine un nouveau plan
de symétrie particulièrement visible chez la femelle.
1. Chez tous les Heligmosomum et Heligmosomoides examinés, le corps du spiculé, au lieu d’être
constitué, comme il est habituel, par un axe chilinoïde soutenant 2 ailes membraneuses, a un axe
membraneux entouré de 2 axes chitinoïdes. Chaque spiculé, en coupe transversale, paraît donc
double (fig. 3, C).
Conclusion.
Les Nématodes héligmosomes des Rongeurs holarctiques sont représentés
essentiellement par deux genres, qui s’opposent par le mode de fixation du
Ver à la muqueuse intestinale de leur hôte : le genre Heligmosomum Railliet
et Henry, 1909 possède des arêtes cuticulaires obliques et semble progresser
grâce à la face externe de la spire, qui se « visse » entre les villosités intestinales.
L’espèce type en est H. costellatum Dujardin, 1845. Le genre Heligmosomoides
Hall, 1916, que nous rétablissons, possède des arêtes cuticulaires longitudinales,
qui, en coupe transversale, apparaissent hypertrophiées ventralement. Le
Ver progresse en serrant la villosité intestinale par la face interne de sa spire.
L’espèce type en est //. laevis (Dujardin, 1845).
La comparaison entre la faune néarctique et la faune paléarctique nous a
conduite à des conclusions qui sont exposées plus en détail dans une note pré¬
liminaire (Durette-Desset, 1967 à).
Le genre Heligmosomoides nous paraît moins évolué, car il ne possède pas un
système d’arêtes cuticulaires obliques, un tel système, joint à la torsion posté¬
rieure du corps, aboutissant chez Heligmosomum costellatum à un nouveau plan
de symétrie. L’évolution paraît se faire d’une part, par une augmentation de
la taille des spiculés, d’autre part, par un allongement considérable des externo-
dorsales et l’hypertrophie d’un lobe latéral (généralement le droit).
On distingue 2 types de diversification :
a) diversification géographique. Elle s’effectue chez les Microtidae, qui sont
les hôtes d’origine. (En effet, les Heligmosomoides parasites d’autres hôtes sont
plus évolués). L’espèce la plus primitive, H. laevis, se trouve en Europe centrale.
A partir de cette espèce, l’évolution a lieu de façon centrifuge vers l’Est, avec
des espèces peu différenciées dans les zones périphériques pour aboutir aux
formes très spécialisées d’Amérique du Nord.
b) diversification chez les hôtes de capture. Quelques espèces, qui appa¬
raissent plus spécialisées que les précédentes, se sont adaptées à d’autres Ron¬
geurs que les Microtidae : 3 chez les Cricetidae, 2 chez les Muridae, 1 chez les
Sciuridae.
Le genre Heligmosomum ne présente pas d’espèces adaptées à des hôtes
de capture. L’évolution s’effectue par un envahissement progressif du corps
par le système d’arêtes cuticulaires obliques, selon les gradients face dorsale,
ventrale droite, puis ventrale gauche. L’espèce la plus primitive, H. mixtum,
se trouve également en Europe centrale, et, là aussi il y a spécialisation centri¬
fuge des espèces vers l’Est, le Nord, le Nord-Est et l’Ouest.
L’ensemble de ces constatations s’explique aisément si l’on admet que l’évo¬
lution des parasites s’est effectuée de façon parallèle dans le temps et dans
l’espace à celle des Microtidae ^ (fig. 9).
1. Nous remercions très vivement M. Francis Petter, à qui nous devons tous les renseignements
dont nous avions besoin pour la biologie et la systématique des Rongeurs cités dans ce texte.
Fig. 9. — Répartition des espèces d’Héligmosomes parasites de Alicrotidae holarctiques. Expansion des genres à partir d'un foyer centre-européen. Les
espèces indiquées en cursive appartiennent au genre Heligmosomum, en italique au genre H eligmosomoides.
On constate : 1) que, pour chaque genre, l’espèce la plus primitive se trouve en Europe centrale {mixtum et laei>is).
2) que l'évolution se fait de façon centrifuge, soit vers l’Est, le Nord, le Nord-Est et l’Ouest pour le genre II eligmosomum, soit vers l’Est pour le
genre Ileligmosomoides.
207
Résumé.
— Rétablissement du genre Heligmosomoides Hall, 1916, par division du genre
Heligmosomum Railliet et Henry, 1909. Le genre Heligmosomum est caractérisé par
des arêtes obliques au moins sur la face dorsale. Espèce type : H. costeüatum
(Dujardin, 1845) ; le genre Heligmosomoides s’oppose au précédent surtout par l’absence
d’arêtes obliques sur le corps. Espèce type : H. laeois (Dujardin, 1845).
— Définition de ces deux genres.
— Description de six espèces, parasites de Rongeurs néarctiques, brièvement citées
dans une note préliminaire et redescription d’ Heligmosomoides hudsoni (Cameron, 1937).
L’espèce a été décrite par Camehon chez Dicrostonyx hudsonius au Canada. Nous la
redécrivons ici chez Dicrostonyx torquatus stevensoni de l’Ile Umnak (Alaska).
L’évolution de ces 2 genres s’expliquerait aisément si l’on admettait qu’elle s’est
effectuée de façon parallèle, dans le temps et dans l’espace, à celle de leurs hôtes fon¬
damentaux : les Microtidae.
Summary.
— Re-etablishment of the genus Heligmosomoides Hall, 1916, consecutive to the divi¬
sion of the genus Heligmosomum Railliet et Henry, 1909. The genus Heligmosomum
is characterised by oblique ridges, at least on the dorsal side. Type species ; H. costel-
latum (Dujardin, 1845); unlike the previous one the genus Heligmosomoides has no oblique
ridges on the body. Type species : H. laevis (Dujardin, 1845).
— Définition of these two généra.
— Description of six species, parasites of nearctic Rodents, already briefly mentio-
ned in a preliminary note.
a) Heligmosomoides bullosus bullosus, parasite of Microtus oeconomus innuitus
from the Island of St-Laurent (Alaska) and of Microtus oeconomus operarius, originary
from pt. Lay (Alaska), has a large bubble-like bursal membrane.
b) Heligmosomoides bullosus matthewensis, parasite of Microtus abbreviatus fischeri,
from the Island St Matthew (Alaska) subspecies of the previous one, is characterised
by a torsion of 90° of the female’s tail.
c) Heligmosomoides tenorai, parasite of Lemmus sibiricus alascencis from Alaska,
has the liighest number of cuticular ridges and the male has a very large bursa.
d) Heligmosomoides montanus, parasite of Microtus longicaudus, from Alaska,
has a 4 mm spiculé like Heligmosomoides longispiculatus, but differs from that species
by the slight asymetry of its caudal bursa and the presence of a bursal membrane.
e) Heligmosomoides wisconsinensis, parasite of Microtus pennsylvanicus pennsyl-
vanicus, from Wisconsin, seems closely related to Heligmosomoides carolinensis Dik-
mans 1940, but the male has long and sinous externo-dorsal ribs ; the opening of
the female’s vulva is inside the spire.
f) Heligmosomum nearcticum, parasite of several Microtus from Alaska and the U.S.A.,
has oblique ridges ail over its surface but no torsion of the posterior end of the body.
— Redescription of Heligmosomoides hudsoni (Cameron 1937). The species was
described by Cameron from Dicrostonyx hudsonius in Canada. We redescribe it from
Dicrostonyx torquatus of the Island Umnak (Alaska).
208 —
The évolution of these two généra could easily be understood through the hypotesis
of a parallel évolution, within time and space, of the parasite and their main hosts,
the Microtidae.
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Addendum.
Depuis que cet article est sous presse, le Docteur Kinsella de l’Université de Mon¬
tana, nous a envoyé des spécimens d’H. carolinensis (Dikmans, 1940). Nous avons pu
ainsi vérifier que cette espèce est bien différente d’H. wisconsinensis ; en particulier,
l’extrémité distale des spiculés est longue de 32 p., et le nombre d’arêtes cuticulaires
est de 19. Nous avons omis dans la revue des espèces du genre Heligmosomoides de
citer H. microti [Kuns et Rausch, 1950 « An ecological study of Helminths of some
Wyoming voles (Microtus spp.) with a description of a new species of N ematospiroides
(Heligmosomidae : Nematoda) » Zoologica, New York Zool. Soc. 35 (3), pp. 181-188]
La question d’une éventuelle synonymie de cette espèce avec H. carolinensis (Dik¬
mans, 1940) sera étudiée par le Docteur Kinsella. Les caractères du Nématode copa¬
rasite de H. microti paraissent correspondre à H. nearcticum et non à H. costellatum
(Dujardin, 1845).
Nous tenons à remercier tout particulièrement le Docteur Kinsella pour son envoi
de matériel et pour ses remarques sur notre article. Nous remercions également le
Docteur Rausch à qui nous avions envoyé notre manuscrit et qui a eu la gentillesse
d’y apporter les corrections nécessaires.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.R.S.
14
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 210-213.
DESCRIPTION DE CITELLINA SP.
OXYURE DE MARMOTTE D’AMÉRIQUE DU NORD
Par J. C. QUENTIN
De nombreux Oxyures mâles et femelles récoltés par le Dr. R. Rausch chez
Marmota caligata Eschs. au Mont Fairplay, le 11 août 1963, (n® 29985) nous ont
aimablement été communiqués.
Ces Oxyures appartiennent au genre Citellina. Ils possèdent en effet un œso¬
phage relativement court avec un bulbe trivalvulé. L’extrémité antérieure
porte une vésicule céphalique. D’étroites ailes latérales naissent en arrière de
cette dilatation céphalique et se terminent en arrière de l’anus chez la femelle,
en avant des ailes caudales chez le mâle.
Description.
Les mensurations en millimètres relevées successivement chez 5 mâles et
chez 5 femelles sont résumées ci-dessous. Aucune des femelles n’est gravide.
Mâles : longueur du corps : 6,8 ; 6,4 ; 6,5 ; 6,135 ; 6,6 — largeur du corps :
0,38 ; 0,35 ; 0,33 ; 0,28 ; 0,31 — longueur de l’œsophage et du bulbe : 0,65 ;
0,61 ; 0,65 ; 0,62 ; 0,57 — diamètre du bulbe : 0,14 ; 0,14 ; 0,11 ; 0,11 ; 0,11 —
longueur du renflement céphalique : 0,2 ; 0,21 ; 0,22 ; 0,22 ; 0,22 — distance
séparant l’anneau nerveux de l’extrémité antérieure : 0,35 ; 0,30 ; 0,30 ; 0,29 ;
0,23 — Distance séparant le pore excréteur de l’apex : 1,8 ; 1,83 ; 1,8 ; 1,6 ;
1,7 — Longueur du spiculé : 0,295 ; 0,285 ; 0,310 ; 0,290 ; 0,315 — Longueur
du gubernaculum : 0,045 ; 0,042 ; 0,042 ; 0,043 ; 0,044.
Femelle : longueur du corps : 7,6 ; 7,55 ; 8,55 ; 7,8 ; 8,65 — longueur du corps :
0,5 ; 0,6 ; 0,55 ; 0,5 ; 0,6 — longueur de l’œsophage et du bulbe : 0,72 ; 0,68 ;
0,70 ; 0,73 ; 0,76 — diamètre du bulbe : 0,13 ; 0,14 ; 0,13 ; 0,125 ; 0,16 — longueur
de la dilatation céphalique : 0,21 ; 0,21 ; 0,24 ; 0,25 ; 0,25 — distance séparant
l’anneau nerveux de l’extrémité antérieure : 0,33 ; 0,3 ; 0,3 ; 0,3 ; 0,31 — distance
séparant le pore excréteur de l’apex : 1,9 ; 1,83 ; 2,13 ; 1,73 ; 2,02 — distance
de la vulve à l’extrémité antérieure : 2,15 ; 2,13 ; 2,35 ; 1,92 ; 2,33 — longueur
de la queue : 0,9 ; 0,9 ; 0,92 ; 1,03 ; 1.
La structure de la tête est la même dans les deux sexes. La bouche est entourée
par 6 lobe labiaux ; les deux lobes dorsaux portent chacun une papille sur leur
bord externo-ventral, les deux lobes latéraux ont chacun une amphide en leur
milieu. Les deux lobes ventraux portent une papille sur leur bord latéro-dorsal.
Papilles et amphides sont petites et non proéminentes.
Chaque lobe se termine par deux petites dents. Celles-ci cachent en partie
une troisième dent qui s’attache plus en profondeur à la paroi buccale. 3 dents
œsophagiennes occupent le centre de la cavité buccale.
Fig. A-H. — Citellina sp.
A : Extrémité céphalique, vue apicale. — B : coupe optique, début de l’œsophage. — G : Extrémité
céphalique, vue latérale — D : femelle, vue latérale. — E : vulve, vue latérale. — F : Extrémité
caudale mâle, vue ventrale. — G : extrémité caudale mâle, vue latérale. — II : Pore excréteur.
A, B, C : éch. 50 u, ; D : éch. 1.000 u. ; E : éch. 200 (x ; F, G, H : éch. 100 a
— 212 —
Discussion.
Read (1957) après étude des spécimens types de C. marmolae, Manter 1930
et C. triradiata (Hall, 1915) conclut que ces deux espèces sont cospécifiques.
Cet auteur décrit les caractères de la bourse caudale du mâle, la disposition des
papilles, la longueur du spiculé et du gubernaculum. Il remarque en outre que,
chez les femelles de Citellina, peu de caractères conduisent à une identification
spécifique. La taille des bourrelets vulvaires varie considérablement et les œufs
de Citellina, parasites de Marmottes et de Citelles de Californie sont identiques.
Inglis et Ogden (1965) font remarquer qu’en l’attente d’une description
plus précise des espèces du genre Citellina, 3 espèces seulement peuvent être
retenues. Ce sont C. himalensis Inglis et Ogden, 1965, C. levini 1933, C. trira¬
diata Hall, 1915 avec peut-être la possibilité d’une espèce, C. alatau Spas-
sky A. A., Rijikow K. M. et Sudarikov V. E.
Il est fort probable que les Citellina que nous a confiés le Dr. Rausch appar¬
tiennent à la même espèce que celle étudiée par Read sur des spécimens d’Oxyures
recueillis par lui chez les Citelles de Californie et ceux parasites de Marmotte
d’Alaska. La longueur du spiculé des mâles de Citellina récoltés par le
Dr. R. Rausch et étudiés par C. Read varie de 140 à 340 p.. Nos mesures sont
comprises dans ces dimensions. La taille du gubernaculum 42-45 p. est voisine
de celle donnée pour C. triradiata 45-50 p.. En accord avec Inglis et Ogden,
pour souligner l’importance des vues apicales, pour caractériser les espèces,
nous regrettons qu’aucun dessin n’ait été donné jusqu’à présent de la structure
buccale de C. triradiata. Nous ne pouvons par conséquent identifier de manière
certaine nos spécimens à C. triradiata Hall, 1915 et proposons de les nommer
Citellina sp.
Résumé.
Description d’Oxyurcs récoltés chez Marmota caligata Eschs. par le Docteur Rausch
au mont Fairplay, Amérique du Nord. Ces oxyures appartiennent très vraisemblable¬
ment à l’espèce Citellina triradiata Hall, 1915. Cependant aucune vue apicale n’a jus¬
qu’à présent été donnée de cette espèce ; l’auteur ne peut donc identifier de manière
certaine ses spécimens à C. triradiata, il les nomme C. sp. et donne les dessins de l’extré¬
mité céphalique, de la région vulvaire chez la femelle, de l’extrémité caudale chez le
mâle.
BIBLIOGRAPHIE
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morpha and Hyracoidea. Proc. U. S. Nat. Mus., 50, pp. 1-258, fig. 1-290.
Inglis, W. G. et C. G. Ogden, 1965. — Observations on the Nematode genus Citel¬
lina : with the description ot a new species Citellina himalensis. J. Helm., 39,
1, pp. 11-18, fig. 1-9.
Li, H. C., 1933. — Report on a collection of parasitic nematodes inainly from North
China. Part III Oxyuroîdea, Chin. Med. .Journ., 47, pp. 1307-1325, fig. 1-29.
Read, C. P., 1957. — The oxyurid iieinatodes of Rodeiils. I. The genus Cilellina Praii-
del. J. Par., 43, 4, pp. 446-449, pl. 1.
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faune de la marmotte Menzbier [Marmota menzbieri Kashk) Trud. GeVmint.
Lab. 4, pp. 32-39, fig. 1-8 (en russe).
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.P.S.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N» 1, 1968, pp. 214-227.
GASTROTRICHES ET HALAMMOHYDRIDES
DES COTES FLAMANDES ET PICARDES
Par Jean-Loup d’HONDT
Les Gastrotriches du Boulonnais ont seulement fait l’objet de deux publi¬
cations. Giard (1904) décrivit le premier Chaetonotoide marin connu, Chaeto-
notus marinus, rencontré dans les sables à diatomées d’Ambleteuse ; cette espèce
n’a plus jamais été retrouvée sur notre littoral ; la seule autre mention que nous
en ayons relevé dans la littérature est celle d’une récolte effectuée en Roumanie
par Rodewald (1938). Giard décrivit également dans cette publication Tur-
banella [Zelinkia) plana, qui n’a plus jamais et nulle part été observée depuis,
et dont l’existence même, en tant qu’espèce distincte de Turhanella cornuta
Remane, est discutée (Remake, 1943). Il était donc intéressant de chercher
ces deux espèces.
Depuis 1904, seuls, Salvat et Renaud-Debyser (1963) signalent Chaetono-
tus sp. à Wissant, Macrodasys buddenbrocki Remane à Wimereux et Macro-
dasys caudatus Remane à Authie, ces trois espèces étant représentées par un
très petit nombre d’exemplaires.
Les Halammohydridés ne sont pas encore connus du littoral des départements
du Nord de la France.
Lors de deux séjours à l’Institut de Biologie Maritime de Wimereux (1966,
1967), nous avons systématiquement recherché les Gastrotriches et Actinulides
sur le littoral du Nord de la France.
Au cours de la prospection (175 prélèvements) de 16 plages (fig. 1) nous avons
trouvé 22 espèces et formes de Gastrotriches et deux espèces d’ Halammohy¬
dridés.
Nous avons réalisé deux types de prélèvements :
— prélèvements superficiels mis à sédimenter dans un cristallisoir, jusqu’à
remontée des animaux en surface.
— prélèvements qualitatifs et quantitatifs sous forme de carottes ; la faune
a été extraite du sable contenu dans ces carottes par petites fractions, selon
la méthode de Uhlig (1964).
1. Gastrotriches.
1) Macrodasyoide.a.
A. — Lepidodasyidae.
— Paradasys turbanelloides Boaden, 1960.
Les exemplaires récoltés sont tout à fait typiques ; nous avons surtout trouvé
des jeunes individus, les adultes représentant moins du quart des exemplaires
— 215 —
rencontrés. Cette espèce a été trouvée sur toutes les plages comprises entre l’em¬
bouchure de la Canche et la frontière franco-belge, dans les bâches littorales
et les flaques.
-f- Hardelot (HMME) fond d’une bâche, en surface. Sédiment assez homo¬
gène à peu de particules.
Fig. 1. — Plages prospectées.
Z, Zuydcoote ; M, Mardyck (Le Clipon) ; O, Üye-Plage ; S, Sangatte ; W, Wissant ; A, Ambleteuse ;
X, Wimereux ; H, Hardelot ; L, Merlimont ; B, Berck-Plage ; F, Fort-Mahon ; Q, Quend-Plage ;
T, Le Crotoy ; D, Le Hourdel ; G, Cayeux-sur-Mer ; N, Onival.
— 216 —
-j- Wimereux (HMME), dans les dix premiers centimètres superficiels. Sédi¬
ments assez hétérogènes ; peu de particules.
+ Ambleteuse (BMME et HMME) dans les 22 premiers centimètres superfi¬
ciels. Nous ne connaissons de cette station (en 1966 comme en 1967) presque
uniquement que des adultes de grande taille (1 mm). Cohabitait avec Macro-
dasys caudatus, Paraturbanella teissieri et Halammohydra octopodites.
-j- Wissant (HMME) entre 8 et 15 cm de profondeur, cohabitant avec Chae-
tonotus decipiens.
Sangatte : en profondeur, au niveau de mi-marée.
4- Oye-Plage (mi-marée) dans un sédiment très grossier mais peu colmaté,
en surface avec Halammohydra vermiformis.
-|- Mardyck (sommet des BMME) en surface d’un sédiment assez hétérogène
à peu de particules.
+ Zuydcoote : six exemplaires dans une tranche de carotte prélevée entre
10 et 16 cm deux entre 16 et 22 cm ; niveau des HMME.
Cette espèce paraîtrait donc être beaucoup plus influencée par l’imbibition
du sédiment, qu’être tributaire d’une zonation déterminée. Comme à Arcachon,
Paradasys turbanelloides se rencontre à Ambleteuse au niveau immédiatement
inférieur à celui de Macrodasys caudatus, ces deux espèces cohabitant dans la
zone des BMME.
Dispersion actuellement connue : Suède (Boaden) ; Pays de Galles (Boaden)
France : Bassin d’Arcachon (d’HoNDx), Landes (d’HoNox) Nord, Pas-de-Calais.
— Paradasys subterraneus Remane, 1934.
Vingt-six exemplaires de cette espèce nouvelle pour la France ont été rencon¬
trés sur la plage du Hourdel (Baie de la Somme), dans une tranche de carotte
prélevée entre 7 et 12 cm de profondeur, au niveau des BMME (sédiment assez
hétérogène assez colmaté).
Le corps allongé, plat, mesure 400-600 [x, chez les adultes (un seul jeune, d’envi¬
ron 250 [i,, a été observé), dont le tiers pour le pharynx. Ce pharynx paraît
plissé, et formé de la succession de deux rangées longitudinales d’une douzaine
de cellules. La cavité buccale est vaste et l’intestin large, gros, irrégulier. Les
côtés du corps sont boursouflés d’une manière assez irrégulière et le corps s’achève
d’une façon presque segmentaire par trois grandes divisions séparées par des
plis profonds.
A l’arrière nous avons remarqué quatre paires de tubes adhésifs, ne permettant
qu’une adhérence assez faible. La plupart des individus étaient ovigères ; quelques
grosses soies sont visibles latéralement. Les cils locomoteurs occupent toute
la largeur de la région sous-céphalique et de la partie antérieure du pharynx ;
ils se prolongent ensuite en une paire de bandes latérales jusqu’à la partie tout
à fait postérieure. La zone externe du tégument est incolore, la partie interne
contient de minuscules inclusions réfringentes. Nous n’avons pas observé de
tabules latéraux ou sous-céphaliques.
Cette espèce s’est montrée très peu résistante : une vingtaine d’individus
abandonnés dans une grande coupelle à la température du laboratoire (15° envi¬
ron) étaient tous morts au bout d’une ou deux heures.
Répartition : Schilksee (Remane), Heligoland (Forneris), Baie de Somme.
— 217 —
— Acanthodasys aculeatus Remane, 1937.
Un exemplaire en surface, au fond d’une flaque, en bas de la plage de Mar-
dyck, avec T urbanella hyalina et Paradasys turbanelloides.
Répartition : Allemagne : Heligoland (Remane), Amrum (Forneris) ; Pays
de Galles (Boaden), Suède (Swedmark et Teissier), Naples (Wilke), Bulgarie
(Valkanov), Archipel des Maldives (Gerlach), France : Roscoff (Levi), Calvados
(Kaplan), Arcachon (d’HoNDT), Nord.
B. — Macrodasyidae.
— Pleurodasys megasoma Boaden, 1963.
Un seul exemplaire typique, mesurant plus d’I mm, à pieds adhésifs latéraux
a été trouvé à mi-marée, dans le fond d’une flaque (sédiment grossier presque
pur), sur la plage d’Ambleteuse.
— Macrodasys caudatus Remane, 1927.
Sur la plage d’Ambleteuse, aux BMME, à mi-marée et HMME, et à des pro¬
fondeurs variables (depuis la surface jusqu’à 18 cm). Longueur 500-650 [x
Répartition : Heligoland (Remane), Sylt (Forneris), Pays de Galles (Boa¬
den) Naples (Wilke), Porto-Paone (Boaden). En France, connu de Marseille
(Swedmark) Arcachon (Renaud-Debyser, d’HoNDx), Hossegor (d’HoNox),
Roscoff (Swedmark) Authie (Renaud-Debyser et Salvat), Ambleteuse.
C. — Dactylopodellidae.
Un exemplaire typique de Dactylopodalia cornuta (Swedmark, 1956) à longs
tentacules céphaliques a été rencontré en surface, aux HMME dans le fond
d’une bâche, sur la plage de Mardyck. Sédiment peu hétérogène, peu de parti¬
cules. Gastrotriches associés : Chaetonotus aculifor et Turbanella cornuta ainsi
que l’actinulide Halammohydra oermiformis.
Connu de Roscoff (Swedmark, forme typique), Heligoland (Forneris,
forme typique), Arcachon (d’HoNDT, var. brevis). Nord (forme typique).
U. — Turbanellidae.
— Paraturbanella teissieri Swedmark, 1954.
Sept exemplaires adultes et typiques de cette espèce, associée comme à Arca¬
chon à Paradasys turbanelloides, Macrodasys caudatus et Halammohydra octo-
podites, ont été extraits d’une tranche de carotte prélevée entre 8 et 17 cm
de profondeur sur la plage d’Ambleteuse (au niveau des HMME, dans le fond
d’une bâche).
Répartition : Pays de Galles (Boaden), Roscoff (Swedmark), Arcachon
(Renaud-Debyser, d’HoNDx), Pas-de-Calais.
— Paraturbanella dohrni Remane, 1927.
Dix individus (dont 5 adultes) ont été récoltés dans une tranche de carotte
prélevée entre 10 et 20 cm de profondeur, sur la plage de Zuydcoote au niveau
— 218 —
des BMME. Un autre exemplaire amputé (réduit à sa seule région antérieure,
mais semblant appartenir à la même espèce) a été trouvé sur la plage d’Amble-
teuse, à mi-marée, entre 6 et 12 cm.
La tête n’est pas séparée du corps et n’a pas de lobes latéraux. La taille de
l’adulte varie de 600 à 700 p, dont le tiers pour le pharynx. Les pieds adhésifs
ventraux sont implantés au 1/6® de la longueur du corps. La moitié postérieure
de l’intestin est nettement plus colorée que la partie postérieure. Les glandes
épidermiques sont assez nombreuses, la cavité buccale très vaste ; de chaque
côté de la papille caudale, cinq tubes adhésifs sont portés par chaque pédoncule.
De nombreuses soies latérales et les deux papilles sensorielles céphaliques sont
visibles.
Répartition : Kiel (Remane), Naples (Wilke), Marseille (Swedmark), Car-
non (Fize), Porto-Paone (Boaden), Zuydcoote, Ambleteuse (?).
— Turbanella cornuta Remane, 1925.
Turhanella cornuta a été rencontrée assez abondamment, et presque toujours
en surface, au fond des bâches sur les plages de Mardyck (HMME), Wimereux
(HMME) Hardelot (BMME) et Berck-Plage (mi-marée et BMME), dans des
sédiments plus ou moins hétérogènes à peu de particules (assez colmatés seule¬
ment à Berck). Les individus étaient ici aussi tout à fait typiques.
Répartition : Kiel (Remane, Forneris), Heligoland (Forneris), Suède
(Karling, Wieser), Feroe (Remane), Pays de Galles (Baoden), Bulgarie
(Valkanov), Naples (Wilke), États-Unis (Wieser). En France, cette espèce
a été rencontrée à Marseille (Swedmark), Roscoff (Levi), Calvados (Kaplan),
Bassin d’Arcachon (Renaud-Debyser, d’HoNor), Littoral du Médoc (d’HoNor),
Landes (d’HoNDr), Nord, Pas-de-Calais.
— Turbanella hyalina Schultze, 1853.
Quelques individus ont été trouvés sur quatre plages, dans des bâches toujours
situées aux BMME :
= Mardyck, en surface, dans un sédiment peu hétérogène à peu de particules
1 exemplaire.
+ Hardelot ; une carotte nous rapporta : 0 à 8,5 cm : 1 T urbanella hyalina,
4 Chaetonotus decipiens.
8.5 à 14,5 cm : 1 Turbanella cornuta.
14.5 à 22,5 cm : Rien.
= Berck Plage : 1 individu extrait d’un fragment de carotte de sédiment
prélevé entre 12,5 et 22,5 cm.
+ Onival : en surface, cohabitant avec Xenotrichula beauchampi, dans un
sédiment assez hétérogène à peu de particules.
Connu actuellement d’Allemagne : Cuxaven (Schultze), Kiel (Remane,
Fornaris), Heligoland (Remane, Forneris), Amrum (Forneris) ; du Zuy-
dersee (Jaeckel) ; de Plymouth (Allen) ; du Pays de Galles (Boaden) ; de
Scheveningen (Zaneveld) ; du Danemark (Karling) ; de France : Roscoff
(Levi, Swedmark), Calvados (Kaplan), Bassin d’Arcachon (Renaud-Debyser,
d’HoNDT) ; de Charente Maritime (d’HoNDu) des départements du Nord, du
Pas-de-Calais et de la Somme,
— 219 —
E. — Thaumastodermatidae.
Cette famille ne nous est connue du Nord que par un seul individu de Pseu-
dostcmella roscovita Swedmark, 1956 provenant de Mardyck, trouvé (sommet
des BMME, sédiment assez grossier, peu colmaté) en compagnie de Xenotri-
chula cornuta (forme locale) et Paradasys turbanelloides.
Répartition : Roscofî (Swedmark), Kiel (Forneris), Aygues-Mortes (Fize),
Bassin d’Arcachon (d’HoNDx, Renaud-Mornant et Jouin), Pas-de-Calais.
Etats-Unis (Hummon, 196?, communication récente).
2) Chaetonotoidea.
A. — Chaetonotidab.
— Chaetonotus marinas Giard, 1904.
Quatre exemplaires de cette espèce appartenant au groupe « Maximus »
ont été trouvés en surface d’un sédiment grisâtre un peu hétérogène, de granu¬
lométrie moyenne, sans fins grains de silice et presque pur : trois individus
un peu au-dessus du niveau de la mi-marée, le quatrième au niveau des HMME,
au voisinage des bâches littorales (août 1966).
Ils mesurent environ 125 p, le pharynx mesurant approximativement le tiers
de cette longueur. Les épines sont courtes, de type simple, au nombre de 25-30
rangées dans le sens de la longueur ; chacune de ces rangées groupe dans le sens
transversal : 9 épines au niveau de la plus grande largeur céphalique, 11 à celui
de la plus grande largeur dorsale. La tête est tribolée ; on trouve de chaque
côté deux touffes de soies : la plus antérieure a deux soies assez courtes, la plus
postérieure a trois soies dont deux allongées. Le cou est assez marqué, les pro¬
longements adhésifs étroits et allongés, égaux, comme l’avait reconnu Rodewald
(1938), à environ 1/5® de la longueur du tronc. Nous n’avons pas étudié la morpho¬
logie des écailles.
— Chaetonotus parthenopeius Wilke, 1954.
Un carottage réalisé au HMME (au fond d’une flaque) sur la plage de Berck
en juin 1967 nous a apporté :
de 0 à 5,5 cm : 2 Xenotrichula heauchampi, 11 Chaetonotus decipiens, 2 Diu-
rodrilus henazzi
de 5,5 à 13 cm : 5 Chaetonotus decipiens, innombrables (plus d’une centaine)
Diurodrilus henazzi.
de 13 à 21,5 cm : 1 Chaetonotus parthenopeius, 2 Diurodrilus henazzi.
L’exemplaire rencontré était très jeune et à tête assez élargie latéralement.
1. L’Archiannélide /)îMrorfriZMs bennazzi Gerlach, 1953 n’était pas encore signalé à notre connais¬
sance, du littoral occidental français. Nous le connaissons également (1966, 1967, sous presse) du Bas¬
sin d’Arcachon (Plages de sable pur du Cap Ferret, d’Arcachon et de Pyla-sur-Mer, souvent en pro¬
fondeur aux niveaux des HMME et de mi-marée) et du littoral de Charente-Maritime (Bonne Anse,
Saint-Palais-sur-Mer, à des profondeurs diverses, généralement aux HMME, plus rarement aux
BMME.)
220 —
La région caudale était normale.
Répartition : Naples (Wilke), Arcachon (d’HoNDT), Pas-de-Calais.
— Chaetonotus decipiens (Remane, 1926).
Trois formes différentes de Chaetonotus decipiens sont actuellement connues.
a) la forme typique, rencontrée à Kiel (Remane), Heligoland (Remane),
Roscoff (Levi), Calvados (Kaplan), Pays de Galles (Boaden), Littoral médo-
cain (d’HoNDT), Bulgarie (Valkanov).
h) la forme méditerranéenne de grande taille, décrite d’Italie (Wilke).
c) la variété spinosus décrite d’Arcachon (d’HoNDT).
Les individus rencontrés dans les bâches d’un certain nombre de plages du
Pas-de-Calais et de la Somme (Sangatte, Wissant, Ambleteuse, Hardelot, le
Hourdel, Onival), parfois en très grande quantité, doivent tous être rattachés
à la forme typique. Le sable colonisé était de granulométrie très variable, peu
ou même assez colmaté (nottamment au Hourdel), la petite taille des animaux
(moins de 90 p.) leur permettant de vivre dans des interstices restreints ; les
niveaux occupés sur les plages sont eux-mêmes très divers, Chaetonotus deci¬
piens pouvant parfois se rencontrer dans le sédiment de la même station à tous
niveaux des HMME et BMME, de la surface jusqu’à 25 cm de profondeur.
Nous l’avons trouvé associé aux Gastrotriches Xenotrichula beauchampi,
Xenotrichula cornuta, Aspidiophorus sp., Paradasys turbanelloides, Turbanella
hyalina et les Archiannélides Diurodrilus benazzi (à Berck) et Diurodrilus dohrni ^
à Wissant.
— Chaetonotus aculifer Gerlach, 1953.
Quatre exemplaires typiques nous sont connus du département du Nord :
deux de Zuydcoote (en profondeur, aux HMME, dans un sédiment fin et assez
colmaté) et deux de Mardyck (HMME, en surface, dans un sédiment un peu
hétérogène à peu de particules, associé à Ilalammohydra vermiformis, Turba¬
nella cornuta et Dactylopodalia cornuta).
Répartition : Italie (Gerlach, Wilke), Kiel (Remane), Calvados (Kaplan),
Bassin d’arcachon (Renaud-Mornant et Jouin, d’HoNDx) littoral des Landes
des Basses Pyrénées et du Médoc (d’HoNDx), Nord.
B. — Xenotrichulidae.
— Xenotrichula beauchampi Levi, 1950.
Xenotrichula beauchampi est très répandu sur le littoral septentrional fran¬
çais, aussi bien du Nord (Zuydcoote) que du Pas-de-Calais (Wissant, Hardelot,
Berck) et de la Somme (Quend-Plage, Cayeux-sur-Mer, Onival). Cette espèce,
représentée par sa forme typique, se rencontre le plus souvent dans des sables
peu hétérogènes et peu riches en particules. Elle peut cependant coloniser des
sédiments assez ou très colmatés, où parfois aucune autre forme de Gastrotriche
ne semble pouvoir persister (Quend-Plage). Nous l’avons presque toujours trouvé
en surface, aux HMME (Zuydcoote, Berck, Quend-Plage, Cayeux-sur-Mer)
1. Diurodrilus dohrni est également présent à Sangatte.
— 221
et à mi-marée (Wissant, Hardelot, Onival). Le Gastrotriche qui lui était le plus
souvent associé était T urbanella hyalina.
Répartition : France ; Roscolï (Levi), Calvados (Kaplan), Canet-Plage
(Delamare-Deboutteville), Bassin d’Arcachon (d’HoNDx), Pays Basque
et Charente-Maritime (d’HoNDx), Bulgarie (Valkanov), Italie (Wilke, Ger-
lach), Nord, Pas-de-Calais, Somme.
— Xenotrichula flandrensis n. sp.
Ce n’est qu’avec certaines réserves que nous décrivons comme espèce dis¬
tincte un Xenotrichula que nous ne connaissons que par un unique exemplaire
provenant de Zuydcoote. Une étude complémentaire sur un autre matériel
permettra de préciser s’il convient de la maintenir au rang d’espèce, ou de la
ramener au rang de sous-espèce de Xenotrichula variocirrata d’Hondt, 1966,
du Golfe de Gascogne.
Le tronc de cet individu ovigère mesure 100 p. dont environ le tiers pour le
pharynx ; l’abdomen est beaucoup plus large que la région antérieure. Les
organes adhésifs caudaux atteignent le quart de la longueur du tronc (le tiers
pour la pointe, les deux tiers pour la base). La région céphalique est munie de
deux courts tentacules céphaliques en forme de griffes (de la même forme que
ceux de Xenotrichula variocirrata) prolongée chacun par deux fortes soies plus
longues que la largeur de la tête au niveau d’implantation tentaculaire (le point
d’implantation de ces deux soies est en réalité situé sur la tête au niveau de sa
jonction avec le tentacule ; durant la nage et sur l’animal intact, ces deux soies
reposent sur la face dorsale du tentacule et le prolongent à son extrémité).
De chaque côté de la bouche se remarquent deux autres fortes soies (la plus
axiale étant plus courte et un peu plus fine) ; une cinquième paire est implantée
sur les côtés de la tête. Au niveau du cou, nous avons dénombré dorsalement
9 fdes d’écailles dans le sens transversal, et une quinzaine (17 ?) au niveau de
la mi-corps. Le pharynx débute par un bulbe. Nous avons mal étudié la face
ventrale ; nous n’avons pas pu observer son revêtement écailleux et distinguer
les éventuelles catégories de cirres sous-céphaliques. Deux groupes de cirres abdo¬
minaux sont visibles en arrière de la mi-longueur du corps.
L’espèce se distingue de toutes les autres espèces de Xenotrichula à courts
tentacules céphaliques par la présence de cinq paires de fortes soies cépha¬
liques. Elle se différencie en outre de Xenotrichula pygmaea, la seule de ces espèces
dont la taille est assez voisine, par la présence chez cette dernière d’une demi-
douzaine de petites dents simulant un peigne ornant le bord antérieur des tenta¬
cules, d’un plus grand développement des organes adhésifs (près du tiers de la
longueur du tronc) ; chez Xenotrichula pygmaea en outre, la pointe de l’organe
adhésif est à peine plus courte que la base, et le front très peu bombé. Xeno¬
trichula suhterranea diffère de notre nouvelle forme par sa plus grande taille,
le plus grand développement (1/3 du tronc) de ses organes adhésifs et la forme
de ses tentacules (beaucoup plus fins, notamment à leur base). Xenotrichula
oariocirrata s’en écarte au moins par sa plus grande taille, le plus grand dévelop¬
pement des organes adhésifs (1/3 du tronc) et un corps nettement plus paral¬
lèle. Enfin Xenotrichula afpnis a un corps beaucoup plus parallèle, des tentacules
un peu plus fins, des organes adhésifs encore trop importants (35 centièmes
de la longueur du tronc si l’on se réfère au schéma de Remane) et sans doute
(ce n’est pas explicitement mentionné dans la description) une taille supérieure.
— 222 —
FIG 2
Fig. 2. — Disposition des soies céphaliques de Xenotrichula flandrensis n. sp.
Cet exemplaire a été extrait d’un fragment de carotte prélevé entre 0 et 7 cm.
de profondeur sur la plage de Zuydcoote, dans une flaque, au niveau des HMME
(sédiment assez hétérogène, assez riche en particules.)
Diagnose : Xenotrichula de petite taille (une centaine de microns) à tentacules
courts et en forme de griffes prolongés chacun par deux très longues et fortes soies.
Trois autres fortes soies céphaliques sont visibles entre Torifice buccal et les tenta¬
cules.
— Xenotrichula cornuta Wilke, 1954.
Nous avons dû rattacher momentanément à Xenotrichula cornuta deux formes
différentes.
La première que nous connaissons de Wissant (HMME, en surface, dans le
fond d’une flaque ; sédiment assez hétérogène à peu de particules, associé à
Chaetonotus decipiens) et de Berck (BMME, en surface d’un sédiment assez
hétérogène et peu colmaté) est semblable aux individus que nous connaissons
des Landes (Lac d’Hossegor) et de Charente-Maritime. La morphologie et la
taille (tronc de plus de 200 p.) sont semblables à celles de Xenotrichula velox
Remane, 1925 ; l’animal ne s’en différencie que par la présence de deux touffes
de cirres abdominaux. Nous n’avons pas vu de soies prolongeant les longs tenta¬
cules céphaliques (qui s’achèvent ici par un petit nombre d’écailles vue de
profils et qui pourraient peut-être évoquer des soies).
La seconde, de taille plus réduite, (mais non évaluée) au déplacement plus
lent, a été rencontrée à Oye-Plage (BMME, en surface : un exemplaire dans un
sédiment assez hétérogène à peu de particules) et Mardyck (BMME et mi-
uiarée, entre 10 et 20 cm dans le premier cas, entre 15 et 25 cm dans le second ;
sédiment assez hétérogène, peu colmaté). Le corps est moins parallèle que dans
— 223 —
le cas de la précédente forme, l’abdomen plus renflé et nettement arrondi à
l’arrière. Le pharynx mesure le quart de la longueur du tronc, de même que
l’organe adhésif (dont la pointe représente les 2/5®). Les cirres abdominaux
étaient présents. La morphologie générale du corps correspondait absolument
au schéma de Wilke, à l’exception des soies terminant les tentacules (absentes
ici) et peut être des prolongements épineux de l’hypostomium (que nous n’avons
pas pu observer).
Actuellement ont été rattaché à Xenotrichula cornuta : à) des animaux pro¬
venant de Naples (Wilke, forme typique) ; b) une forme rencontrée dans le
Bassin d’Arcachon (d’HoNDx) ; c) une autre connue d’Hossegor et de Charente-
Maritime (d’HoNDT), de Wissant et de Berck ; d) une dernière enfin provenant
d’Oye et de Mardyck.
— Xenotrichula sp. [X. suhterranea Remane, 1934).
Nous avons trouvé à Ambleteuse, entre 10 et 21 cm de profondeur, associé
à Paradasys trubanelloides au niveau des BMME, cinq exemplaires d’un Xenotri¬
chula que nous avons rapproché de l’espèce Xenotrichula suhterranea connue
uniquement de la Baltique (Remane) et du Pays de Galles (Boaden).
Les tentacules étaient assez courts (un tout petit peu plus longs et nette¬
ment plus fins, notamment à la base, que ceux de Xenotrichula variocirrata
et X. flandrensis). Deux grosses soies étaient visibles de chaque côté de la tête.
Sauf dans la zone sous-intestinale, la face ventrale était recouverte de rangées
d’écailles dont nous n’avons pas pu déterminer le nombre. Une rangée ventrale
et latérale de larges écailles rappelant celles figurées sur le schéma de Remane
était visible. Les organes adhésifs mesuraient entre le tiers et le quart de la
longueur du tronc, et la pointe en représentait les deux cinquièmes. La taille
des individus variait de 150 à 190 p..
Halammohy dridés .
1) Halammohydra octopodites Remane, 1927.
Un unique exemplaire ovigère d’ Halammohydra octopodites a été extrait d’un
fragment de carotte prélevé entre 8 et 17,5 cm de profondeur sur la plage
d’Ambleteuse. Cet individu était associé à un Macrodasys caudatus, 4 Para¬
dasys turbanelloides, 7 Paraturhanella teissieri au niveau des HMME, dans une
bâche.
Cette espèce, est actuellement connue de Kiel (Remane), Heligoland (Remane),
Suède (D.ahl), RoscofT (Teissier, Swedmark), Arcachon (Swedmark, Renaud-
Debyser, d’HoNDx), Médoc ; Plage du Grand Crohot (d’HoNox, 1967, iné¬
dit), Marseille (Swedmark), Pas-de-Calais.
2) Halammohydra vermiformis Swedmark et Teissier, 1957.
Deux stations de cette espèce ont été reconnues dans la région prospectée :
— Mardyck : présent en surface au fond d’une bâche, au niveau des HMME
(sédiment assez hétérogène à peu de particules) en compagnie de Dactylopo-
dalia cornuta, Chaetonotus aculifer et Turbanella cornuta.
— Oye-Plage, en surface, au fond d’une flaque, au niveau de la mi-marée.
— 224
Les exemplaires recueillis étaient tous de grandes taille (colonne gastrique de
500 à 700 (x) et munis de sept tentacules.
Ces captures permettent d’étendre l’aire de répartition connue de cette espèce :
Pays de Galles (Boaden), Finistère (Swedmark et Teissier), Arcachon (Renaud-
Debyser, d’HoNDï), Médoc ; Plage du Grand-Crohot (d’HoNDT, 1967, inédit),
Charente-Maritime : Plage de la côte sauvage et de Bonne Anse (d’HoNux, 1967,
inédit). Nord, Pas-de-Calais.
Conclusion.
Ces recherches, bien qu’encore très incomplètes, nous permettent de dresser
un premier relevé des Gastrotriches et des Actinulides du littoral septentrional
français. Les H alammohydridae n’avaient jamais été signalés dans cette région.
Vingt espèces et formes de Gastrotriches sont à ajouter au catalogue de la faune
régionale ; des brèves listes de nos prédécesseurs, nous n’avons pas pu retrouver
Macrodasys huddenhrocki Remane, 1926 et Turbanella plana (Giard, 1904).
Plusieurs espèces inconnues de la faune occidentale française ont notamment
été observées ; Paraturhanella dohrni, Paradasys subterraneus et plusieurs Xeno-
trichula pour lesquels un complément d’étude sera nécessaire. La plupart des
espèces et le plus grand nombre des individus se rencontrent entre la baie d’ Authie
et la frontière franco-belge, et surtout à partir d’Ambleteuse. Les plages situées
au sud de la baie d’Authie sont généralement partiellement colmatées et pau¬
vrement peuplées ; seules quelques espèces très répandues et s’accommodant
(de par leur petite taille) de sédiments à interstices réduits [Xenotrichula beau-
champi, Chaetonotus decipiens) ou connues comme très tolérantes {Turbanella
hyalina) s’y rencontrent. Paradasys subterraneus, tout comme l’espèce voisine
Paradasys hexadactylus, semble inféodée à des sables assez comblés.
Certaines espèces paraissent être très répandues sur le littoral occidental de
la France ; Xenotrichula beauchampi, Chaetonotus decipiens, Turbanella hyalina
sont eonnues de très nombreux biotopes, aussi bien septentrionaux que Nor¬
mands, Bretons ou Gascons. Peut être en est-il de même de quelques espèces
dont plusieurs nouvelles stations ont été récemment découvertes, telles que
Paraturhanella teissieri, Paradasys turbanelloides, Chaetonotus aculifer et Pseu-
dostomella roscovita.
Institut de Biologie marine d' Arcachon
et Institut de Biologie Maritime de Wimereux.
Résumé.
Compte rendu de recherches systématiques de Gastro triches et d’Halammohydridae
sur le littoral du Nord de la France. Mention des conditions écologiques des récoltes
et rappel de la répartition géographique des espèces.
ZuSAMMENFASSUNG.
Rechenschaft den systematischen Erforschungen von Gastrotrichen und Halam-
mohydridae des Küstennordfrankreichs. Angabe den ôcclogischen Eigenschaften
den Ernten, und Zurückberufung der Verbreitung den Arten.
— 225 —
SuMMARY.
Report of systematik quest of Castro tricha and Halammohydridae on North France
Coast. Mention of the ecological conditions of collectings, and recall of the distribution
of species.
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LES MUSTÉLIDÉS PISCIVORES
DU MIOCÈNE FRANÇAIS
Par Léonard GINSBURG
Dans la nature actuelle, les Loutres représentent le cas unique de Carnivores
fissipèdes adaptés pleinement à la vie aquatique. La tête aplatie, la longueur
et la souplesse du corps, la palmature des doigts, le pelage serré et lustré sont
les signes extérieurs de leur écologie si particulière. Le squelette porte des marques
profondes de cette adaptation : force des attaches de la musculature brachiale
et fémorale, torsion de l’humérus et du radius, largeur des extrémités du fémur.
Le régime piscivore est de même inscrit sur la denture et se reconnaît aux canines
et prémolaires courtes, trapues et serrées les unes contre les autres, au trigonide
bas de la carnassière inférieure et à l’élargissement du protocône de la carnassière
supérieure, de la partie linguale de la tuberculeuse supérieure et du talonide
de la première molaire inférieure. Tous ces caractères, aussi visibles sur les fos¬
siles que sur les formes actuelles, permettent de retrouver le mode de vie des
animaux disparus. Dans cet article, j’examinerai les formes semi-aquatiques
du Miocène de France.
Sous-famille Lutrinae.
Genre Potamotherium Geoffroy, 1833.
Potamolherium valetoni Geoffroy.
Matériel.
Burdigalien inférieur de Chilleurs-aux-Bois (Loiret) : M, g (Muséum Bâle, SO
3449). 11,6 X 5,6 mm.
Cette pièce ne dépasse pas la taille des grands sujets de Potamotherium oale-
toni de Saint-Gérand-le-Puy où l’espèce a été décrite. La forme et les proportions
du talonide sont les mêmes. C’est pourquoi je pense pouvoir attribuer encore
cette pièce, bien qu’elle soit burdigalienne, de l’espèce aquitanienne.
Potamotherium miocenicum (Peters, 1868).
Viverra miocenica (Peters, 1868, p. 6, pl. III, fig. 8-10).
Luira valeloni (Hofmann, 1887, p. 212, pl. XI, fig. 1-4, pl. XII, fig. 5, 6).
Lutra valeloni (Hofmann, 1888, p. 78, pl. I, fig. 1).
Luira lorleli (Scholsser, 1889, pars, p. 347, pl. VIII, fig. 29, 36, 39, 40).
— 229 —
Lutra dubia (Schlosser, 1889, pars, p. 349, pl. VIII, fig. 64).
Trochictis cf. hydrocyon (Hofmann, 1905, p. 27, pl. II, fig. 1-5).
Trochictis hydrocyon (Zdarsky, 1907, p. 437, pl. IX, fig. 1-7).
Potamotherium miocenicum (Thenius, 1949, p. 302, fig. 1-4).
Potamotherium miocenicum (Thenius, 1952, p. 46, fig. 10-12).
Fig. 1 et 2. — Potamotherium miocenicum.
1. g de Baigneaux-en-Beauce ; face occlusale, X 5/3 ; 2. g de Lasse, a, face externe ; b, face
occlusale ; c, face interne. X 5/3.
(Les dessins qui illustrent cet article sont dus à F. Pilar).
Matériel.
Burdigalien moyen d’Artenay = Humérus g. complet :
(Bâle, S.O. 5861). L = 78,7. Fig. 3.
Burdigalien supérieur de Baigneaux-en-Beauce :
Ml g (Bâle S.O. 5991). 6,4 X 12,2. Fig. 1.
Helvétien inférieur des faluns de l’Anjou :
Sepmes, à la Jaltière (Maine-et-Loire) C sup. d (Musée d’Angers) 8,3 X 7,2
au collet.
Pontigné (Maine-et-Loire) : C inf. g (coll. Levé n^ 22) 10,0 X 6,8 au collet.
Lasse (Maine-et-Loire) M^ g (Muséum Paris) 13,3 X 6,0. Fig. 2.
Le type de l’espèce provient du Burdigalien supérieur d’Eibiswald en Styrie.
Par rapport au Potamotherium oaletoni des calcaires aquitaniens de la Limagne
l’espèce est de plus grande taille, la mandibule est plus massive, la canine infé¬
rieure plus large à la base, le talonide de Mj un peu plus long, le talon interne
(protocône) de P^ plus développé en longueur et en largeur. E. Thenius (1949)
signale aussi que la M^ est un peu plus large et possède un protocône plus conique.
La M^ que je figure ici de Baigneaux, qui est plus ancienne que celle examinée
par Thenius, ne présente pas ces caractères et est encore assez longue tandis
que son protocône ne semble pas différer beaucoup de celui de P. valetoni. Il
y aurait là un caractère d’évolution. Notre pièce présente aussi un petit méta-
conule isolé, mais cet élément est très irrégulier sur les pièces de Saint-Gérand-
le-Puy, présent cbez les unes, totalement absent chez les autres. Par contre
les deux M^ du Miocène, tant celle de Baigneaux que celle de Neudorf (cf. Thé-
Nius, 1949 a, fig. 1) présente un métacône très légèrement plus allongé. Au
développement de cet élément correspond sur la denture inférieure le léger
allongement du talonide de M,^. Les deux canines des faluns helvétiens appar¬
tiennent bien à Potamotherium. La canine inférieure est courte, bien
recourbée, large à la base, son émail est plissoté et elle se sépare de celles
des autres Mustélidés aquatiques miocènes par le dessin du bord de la couronne
230
Fig. 3. Potamotherium miocenicurn. Humérus g d’Artenay.
a, face interne ; b, face antérieure ; c, face externe. GN.
au niveau du collet du coté interne, qui est droit au lieu de présenter une sinuo¬
sité juste en arrière de la carène antéro-interne, qui est aussi beaucoup plus
faiblement marqué. La canine supérieur est au contraire beaucoup plus doite,
la carène antéro-interne est rectiligne et, juste en avant de cette carène et du
côté externe la face antérieure de la dent forme une petite surface plane très
caractéristique. La seule différence avec la canine supérieure de Potamotherium
valetoni est son plus grand allongement et l’accentuation du caractère plat de
la face antérieure et l’aplatissement de la face interne. L’humérus d’Artenay
ne se différencie que par sa taille des humérus de Potamotherium valetoni et
montre donc une adaptation identique à la vie aquatique.
Comme on le voit à considérer la pauvreté de notre matériel, le Potamotherium
miocenicurn était en France un animal rare. 11 semble avoir été plus abondant
dans l’Europe moyenne, où il monte aussi plus haut dans le Miocène. Thenius
(1949 a) l’a en effet signalé dans dix localités (Eibiswald, Feisternitz, Wies,
Vordersdorf, Voitsberg, Kalkgrub, Gross Saint-Florian en Styrie, Elgg en Suisse,
Reisensburg près de Günzburg en Allemagne, Neudorf-Sandberg en Tchécoslo-
vachie) dont la dernière au moins est d’âge Tortonien.
Genre Paralutra Roman et Viret, 1934.
Paralutra jaegeri (Fraas).
Palaeomephitis jaegeri (Fraas, 1862, pl. II, fig. 18 a-b).
Lutra lorteti Filhol (Filhol, 1883, pl. IV, fig. 20-22).
Paralutra jaegeri Fraas (Helbing, 1936, fig. 1-5, pl. I, fig. 1-22).
Paralutra jægeri Fraas (Viret, 1951, fig. 14, pl. II, fig, 16-18, pl IV, fig. 12-13).
— 231 —
Matériel.
Tortonien de la Grive Saint-Alban (Isère) :
Mandibule gauche avec Mj (Muséum Lyon 1296, fig. Viret 1951, pl. IP
fig. 16, = 7,0 X 3,8 Ml = 10,7 x 5,4).
Mandibule gauche avec C (Muséum Lyon 1298, fig. Viret 1951, pl. II,
fig. 17).
Mj isolée (Mus. Lyon 1299).
C. inférieures isolées (Mus. Lyon 4186, 4187. 4186 fig. Viret 1951, pl. II, fig. 18).
Humérus droit (Mus. Lyon 3787, fig. Viret 1951, pl. IV, fig. 12).
Radius gauche incomplet (Mus. Lyon 4132).
Fémur gauche (Mus. Lyon. 3510, fig. Viret 1951, pl. IV, fig. 13).
Le genre Paralutra fut établi en 1934 par Roman et Viret sur la lutra jaegeri
Fraas du Tortonien de Steinheim. Ces auteurs crurent retrouver la même forme
dans les sables burdigaliens de la Romieu mais nous verrons plus bas que la
forme de ce gisement n’est pas une Paralutra. P. jaegeri a été décrit en grand
détail par Helbing en 1936. Elle est caractérisée par ses mâchoires courtes,
ses prémolaires serrées les unes contre les autres, trapues, relativement larges
et dépourvues de tubercule accessoire en arrière de la pointe principale ; la P*
montre un talon interne très large et très long ; la M^, sensiblement quadran-
gulaire, plus large que longue, possède un protocône allongé, relié en une longne
crête au paraconule et un cingulum interne très développé et prolongé à l’angle
postéro-lingual ; la Mj a un trigonide bas, un paraconide et un protoconide
bien tranchants, un métaconide aigu et un talonide à profil occlusal quadran-
gulaire, formé par un hypoconide allongé et très externe, un petit hypoconu-
lide situé juste derrière et une partie interne formée presque uniquement par un
plan incliné descendant de l’hypoconide vers la bordure interne. La M^ n’est
pas connue. Le resserrement et la force des canines inférieures et des prémo¬
laires, l’élargissement et l’allongement du talon interne de P^, le trigonide bas
et le talonide de M^ formé principalement par un grand plan incliné descendant de
l’hypoconide vers l’intérieur sont des caractères typiques de mangeurs de Pois¬
sons. Le squelette montre aussi une forte adaptation à la nage : l’humérus,
le radius, le cubitus et le fémur (les seuls os que nous possédons) sont courts,
robustes et leurs extrémités sont très fortes, montrant des attaches musculaires
très développées tandis que l’humérus et le radius présentent une torsion carac¬
téristique.
Paralutra jaegeri, tant par ses caractères dentaires que les adaptations de son
squelette, apparaît très proche des Loutres modernes. Cependant la carnas¬
sière inférieure n’est pas encore élargie à l’arrière, le talon interne de P* est moins
développé et la tuberculeuse supérieure possède encore une forme quadrangulaire
et un métacône bien développé. L’adaptation au régime piscivore apparaît
donc comme moins poussée que chez les Loutres pontiennes {Siaaonyx, Lini-
nonyx) et quaternaires, ce qui s’accorde avec l’âge géologique plus ancien de
Paralutra. A la suite de J. Viret (1951), je placerai donc Paralutra dans la lignée
des Loutres modernes. A l’inverse, Potamotherium est à la fois plus ancien et
plus spécialisé que Paralutra. Son squelette est plus profondément déformé
par la vie aquatique et les caractères de sa denture (talon interne de P* plus
développé, tranchant interne du talonide de Mj plus pointu) accusent un régime
232 —
plus fortement piscivore. Comme J. Virex l’a souligné, Potamotherium ne saurait
être l’ancêtre tant de Paralutra que des autres Lutrinés connus.
Paralutra jaegeri est connue uniquement dans le Tortonien, à Steinheim et
à la Grive-Saint-Alban.
Sous-famille Melinae.
Tribu Mionictini nov.
genre Mionictis Matthew, 1924
Mionictis dubia (Blainville).
Luira dubia Blainville 1841 (genre Mustela, p. 76, pl. XIV).
Mionictis dubia Blainville, (Thenius 1949 c, p. 698, fig. 1-3).
Mionictis dubia Blainville, (Ginsburg 1961, p. 122, fig. 50-54, pl. XI, fig. 12).
Matériel.
Helvétien moyen de Sansan :
Mandibule type avec P2-M2 (Mus. Paris Sa 801) fig. Blainv. 1841, Ginburg
1961, fig. 50, pl. XI, fig. 12). P2 = ? X 3,0 ; P3 = 6,7 X 3,8 ; P^ =
(9,6 X 4,6) ; Mj = 15,5 X 7,5.
Mj dr (Muséum Toulouse) : 13,8 X 6,8.
P2 g (Muséum Paris Sa 802) : 6,3 X 3,4.
M' g (Muséum Sa 843) : 11,4 X 12,9.
Humérus complet (Muséum Paris Sa 842) L > 10,1.
Humérus droit, tête proximale, (Muséum Paris Sa 803).
Fémur gauche, partie proximale (Muséum Paris Sa 804) (fig. Ginburg 1961,
fig. 54).
Calcanéum gauche (Muséum Paris Sa 805) 31,5 X 17,0 (fig. Ginsburg 1961
fig. 54).
Seconde phalange (Muséum Paris Sa 806).
Omoplate gauche brisée (fig. Ginsburg 1961, fig. 51), humérus droit (L =
10,6, fig. ibid., fig. 51) ; radius droit complet (L = 79,1, fig. ibid., fig. 52),
cubitus droit (L = 96, fig. ibid., fig. 52) ; pisiforme droit (L = 13,5,
fig. ibid., fig. 53), pyramidal g et dr (8,3 X 9,3, fig. ibid., fig. 53) ; première
et deuxième phalange (figurées ibid., fig. 53), sésamoïdes, fragments
de l’humérus g, radius g, cubitus g, extrémité de Mc H, de fémur, de tibia
(fig. ibid., fig. 54) (Mus. Paris Sa 807, tous provenant d’un même sujet).
L’espèce repose sur une mandibule découverte à Sansan par Lartet. La
forme trapue des prémolaires, leur resserrement sur une mandibule raccourcie,
le trigonide bas et le talonide élargi et carré de la carnassière justifiaient l’appar¬
tenance de cette espèce au genre Luira, considérée à l’époque dans un sens plus
large qu’aujourd’hui. E. Thenius (1949 b) attribua ensuite quelques pièces
de r Helvétien de Goriach à la même espèce, mais la rapporta à Mionictis, genre
créé par Matthew en 1924 sur l’espèce M. incertus du Vindobonien de la Snake
Fig. 4. — Mionictis dubia.
de Sansan, face occlusale. X 2,5.
Creek Valley, dans l’Ouest du Nebraska. Parmi les pièces étudiées par E. The-
Nius se trouve en partieulier un fragment de maxilliaire portant la carnassière
et, très endommagée, la tuberculeuse. La carnassière possède un talon interne
assez court et la tuberculeuse présente un très grand développement postérieur.
Le métacône est bien développé et est suivi d’un petit bourrelet plat tandis
que le protocône est allongé parallèlement à l’axe longitudinal de la dent et le
cingulum interne va encore plus loin vers l’arrière. Ces deux dents lui appa¬
rurent comme plus mustélines que lutrines et il rangea le genre Mionictis chez
les Mustélinés. Lorsque je révisai ensuite les carnivores de Sansan (1961), je
découvris parmi le riche matériel des collections du Muséum de Paris des osse¬
ments de Mionictis dubia et soulignai leur indéniable adaptation à la vie aqua¬
tique. Les caractères de la mandibule indiquaient d’autre part un régime pis¬
civore. Je replaçai donc Mionictis chez les Lutrinés, jugeant que les dents supé¬
rieures citées par E. Thenius étaient trop incomplètes pour être convaincantes.
Enfin, ces toutes dernières années, F. M. Bergounioux et F. Crouzel ont repris
les fouilles dans la colline de Sansan et ont récolté de beaux matériaux de Mus-
télidés dont l’étude m’est échouée. Parmi ces matériaux, une très belle tuber¬
culeuse supérieure complète de Mionictis dubia m’a amené à reconsidérer la
question. Cette dent, par ses caractéristiques, se rapproche étrangement de celle
de Meles : allongement important vers l’arrière, en particulier de la partie linguale,
paracône et métacône allongés, présence d’un métaconule presqu’aussi bien
individualisé que les deux tubercules précédents et situé très en arrière, para-
conule et protocône fondus en une longue crête courbe, cingulum interne très
important, allongé en ligne droite dans le sens longitudinal. Il n’est pas jusqu’au
léger plissotement de l’émail que l’on retrouve sur cette dent très fraîche, et
qu’on peut observer aussi sur les parties les moins usées de la carnassière de la
pièce type de M. dubia. Mionictis apparaît aussi très mélin par sa canine infé¬
rieure courte et épaissie à la base, ses prémolaires courtes et fortes, sa carnassière
inférieure basse et allongée, sa carnassière supérieure dont le talon interne est
étalé et situé en avant du niveau du paracône. Je placerai donc Mionuctis
chez les Mélinés. 11 apparaît donc que l’adaptation à la vie aquatique (et au
régime piscivore) n’a pas toujours été chez les Mustélidés une exclusivité de la
sous-famille des Lutrinés. Les Mélinés ont au Miocène présenté une adaptation
très comparable, et plus poussée que les Mustélidés plus récents menant ou
ayant mené une vie plus terrestre que les Loutres tout en se nourissant principa¬
lement de Poissons, tels que Putorius lutreola, Grison allamandi et, pour les
fossiles, Enhydrictis, Galera et même Pannonictis (cf. Viret, 1954).
234 —
Mionictis dubia n’est connu avec certitude que dans l’Helvétien de Sansan,
de Gôriach et dans le Tortonien inférieur de Neudorf-Sandberg.
Mionictis artenensis nov. sp.
Paralutra lorteti Filhol (Roman et Viret, 1934, pl. II, fig. 9).
Matériel.
Burdigalien moyen d’Artenay (Loiret) ;
Double mandibule avec C (7,7 X 5,1), Pj (4,6 X 2,7), P3 (5,6 X 3,4), P^
(8,1 X 4,3), Ml (11,8 X 5,5) droites, C (7,7 X 5,1), P^ (4,6 X 2,7), P3
(5,7 X 3,4), P^ (8,5 X 4,4), Mj (12,0 X 5,6), M^ (5,0 x 5,1), gauches
(Muséum Paris, Ar 21). Fig 5-6.
Mj g. isolée (11,3 X 4,8) (Mus. Paris Ar 22).
Burdigalien supérieur de Baigneaux-en-Beauce (Eure-et-Loire) ;
Mandibule gauche (Mus. Bâle S. O. 3010) avec P3 (6,5 X 3,7), P4 (8,7 X 4,9),
Ml (13,2 X 6,1).
Mandibule droite (Mus. Paris Ba 3) avec P^ (8,1 X 4,2), Mi brisée (1 = 5,5).
Burdigalien supérieure de La Romieu (Gers) :
Fragment de mandibule gauche (Fac. Sc. Lyon, fig. Roman et Viret 1934
pl. II, fig. 9) avec P^ (7,8 X 4,1) et Mi (11,5 X 5,5).
Helvétien inférieur de Pontlevoy (Loire-et-Cher).
C inf d (Muséum Paris 1965-16) 7,4 X 5,0 au collet.
Diagnose = Mionictis plus petit que M. dubia, à talonide de Mi moins élargi
et présentant une bordure interne moins développée au-dessus du sillon talo-
nidien.
Holotype ; mandibule (avec les deux branches) du Burdigalien moyen
d’Artenay- Au troche (Loiret).
En 1964, j’ai découvert à Artenay une magnifique mandibule d’un gros Mus-
télidé évoquant immédiatement les Loutres par le resserrement des prémolaires
et la forme de la carnassière. La canine est courte, pointue, forte à la base,
et recourbée. Elle est proportionnellement moins épaisse que celle de M. dubia
mais plus importante que celle de M. incertus du Miocène d’Amérique du Nord.
Il n’y a pas de P^ et aucun diastème ne sépare la canine de Pj. Les trois prémo¬
laires restantes sont biradiculées, courtes, épaisses, munies d’une seule pointe
de laquelle descendent une crête antérieure et une crête postérieure. Un léger
cingulum ceinture toute la dent. Sur Pj, la pointe est située très antérieure¬
ment et les deux crêtes qui en partent coupent la dent diagonalement. Le carac¬
tère de dissymétrie est plus atténué sur P3 et disparaît sur P^. La carnassière est
basse et très allongée. Le métaconide est bien détaché et un peu en arrière du
protoconide. Sur la face postérieure du trigonide, ces deux tubercules sont comme
séparés par un profond sillon, inhabituel chez les Carnivores. Le métaconide
se relie en arrière à la muraille interne qui est en léger relief au-dessus du fond
talonidien. Cette muraille est beaucoup plus fine et moins prolongée en arrière
que chez M. dubia ; elle rappelle de beaucoup plus près la disposition de M. incer¬
tus. Mj est moins allongée à l’angle postéro-lingual sur notre mandibule d’Arte-
— 235
nay que sur l’espèce de Sansan, mais la Mj isolée d’Artenay se rapproche déjà
plus par ce caractère de la forme helvétienne. L’hypoconide est bas et suivi
d’un minuscule hypoconulide. Sur tous les échantillons le talonide est moins
large que chez M. dubia. Mj a le même contour occlusal mi-circulaire, mi-trian¬
gulaire de la M. dubia de Neudorf (Thenius, 1949 c, p. 701, fig. 1 f). Le bord
antérieur et le bord externe sont rectilignes et perpendiculaires entre eux.
Le bord lingual est très oblique et le bord postérieur très réduit. On distingue
le long du bord jugal un protoconide, un hypoconide et un hypoconide confondu
avec le cingulum. La partie interne de la dent est soulevée en avant à l’emplace¬
ment du paraconide, le métaconide manque et le creux talonidien occupe le
reste de la dent. Les dents fraîches portent le même plissotement de l’émail
que M. dubia.
Fig. 5.. — Mionictis artenensis.
Mandibule g d’Artenay. Holotype, haut face interne, bas face externe. GN.
Je rapporte à la même espèce le fragment de mandibule de Pellecahus, portant
encore et Mj, que Roman et Virex ont attribué à Paralutra jaegeri. La car¬
nassière de Pellecahus présente en effet le même talonide allongé, le même méta¬
conide isolé et prolongé en arrière par la forte muraille entoconidienne, et jus¬
qu’au même plissotement caractéristique de l’émail que les documents d’Arte¬
nay et de Baigneux.
Par sa canine inférieure moins forte à la base, le talonide de sa Mj, moins
— 236
large, moins spécialisé et la conservation de l’hypoconide de Mj, M. artenensis
apparaît comme plus primitive que M. dubia. Comme elle est légèrement plus
ancienne, je la considère comme son ancêtre direct.
M. artenensis n’est connu que dans le Burdigalien de France, à Artenay,
Baigneaux et Pellecahus et dans l’Helvétien inférieur des faluns de la Loire.
Le plus ancien Mustélidé adapté à la vie aquatique est Potamotherium ^>aletoni.
Il apparaît pour la première fois dans le Stampien terminal de Peublanc (chlos-
SER, 1925) et constitue une nouveauté importante dans la faune des Carnivores
oligocènes. Non seulement il ne se rattache à aucune forme autochtone plus
ancienne, mais il est le seul Carnivore arrivé chez nous par migration après
le dernier dépôt des Phosphorites du Quercy et avant le Burdigalien. Comme
par son adaptation il se rapporte plutôt aux formes néogènes, ont doit le considérer
comme le précurseur des immigrants miocènes.
Fig. 6. — Mionictis artenensis.
Mandibule g d’Artenay. Holotype, face occlusale. X 5/4.
La succession des Mustélidés dans le Miocène européen.
A l’Aquitanien, aucun Mammifère immigrant n’est signalé en Europe et la
faune s’étiole sur place. J. Virex (1958) a très judicieusement qualifié la faune
aquitanienne d’Europe de faune oligocène appauvrie. L’Europe, au moins
sa partie occidentale, semble avoir été à cette époque coupée du reste du monde.
Au Burdigalien, les communications sont reprises avec les autres parties du
globe et des migrations successives, portant sur tous les groupes de Mammifères,
se succéderont au cours du Miocène et serviront à en caractériser les différents
niveaux. Les Mustélidés sont nombreux dès le Burdigalien. A côté de genres
hérités de l’Oligocène {Laphictis, Amphictis, Palaeogale) des formes nouvelles
apparaissent. Ce sont d’abord les Martes, qui semblent dériver des Plesictis
(Dehm, 1950) et deux petits Mustélidés à tendances mélines, Stromeriella et
Broiliana, qui, principalement par leur M^ longue basse et large, leur Mj très
longue ainsi que la morphologie générale et les proportions de leurs molaires
supérieures doivent être rattachés à la souche des Amphictis, sans en être toute¬
fois des descendants directs. Mionictis, très fortement mélin lui aussi, n’est
rattachable à aucune forme plus ancienne et constitue une nouveauté plus grande.
Laphictis et Ischyrictis, immigrants eux aussi, sont à l’origine des Mellivorinés
s’ils n’en sont pas déjà eux-mêmes. A la même époque apparaissent aussi les
premiers Méphitinés {Miomephitis et Trocharion).
A l’Helvétien, le genre Mionictis, avec l’espèce M. dubia, accuse ses carac¬
tères d’animal piscivore tandis qu' Alopecocyon est à rattacher au groupe de
Stromeriella et Broiliana (de Beaumont, 1964). En l’ahsence de tout Canidé
dans la faune miocène européenne (Ginsburg, 1966), Alopecocyon devait jouer
— 237 —
le rôle écologique de Vulpes dans la faune actuelle. Taxodon (= Melidellavus)
est un Méliné arrivé par migration à l’Helvétien. Palaeomeles, Méliné du Vin-
dobonien de Catalogne, est aussi un immigrant.
La faune tortonienne des Mustélidés suit sans grands changements celle
de l’Helvétien. Le Méphitiné Trochotherium et le Lutriné Paralutra, qui semble
remplacer écologiquement Mionictis, arrivent par migration.
Au Vallésien, la faune varie sensiblement, bien que la majorité des Mustéli¬
dés connus sont à rattacher à des formes du Vindobonien d’Europe. Le genre
Martes persiste sans se transformer notablement tandis que Promephitis, comme
l’a déjà suggéré M"'® G. Petter (1963), est dans la descendance directe de
Proputorius et que Eomellivora semble directement issu A’ Ischyrictis. Plesio-
meles, connu par une mandibule portant la carnassière et Sebadellictis, représenté
seulement par quelques dents dont surtout la première molaire supérieure,
présentent trop de caractère communs avec Taxodon et Promeles pour ne pas
appartenir à un même groupe, sinon au même genre, issu de la même souche que
Taxodon. Enfin Sirnocyon dérive directement d'Alopecocyon, comme J. Viret
(1951) l’a déjà souligné. Seuls arrivent donc certainement par migration au
Vallésien le Lutriné Limnonyx.
Enfin au Turolien (= Pikermien), arrivent en Europe occidentale deux
Loutres de grande taille, très proche des formes actuelles, Enhydriodon et Sivao-
nyx ainsi qu’un petit Musteliné voisin du Zorille africain, Baranogale. En Europe
orientale apparaissent dans les niveaux de Pikermi et de Samos, qui corres¬
pondent peut-être au Turolien, le Méliné Parataxidea, les Mustélinés Baranogale,
Sinictis et le Mellivoriné Hadrictis, tous sans doute arrivés par migration tandis
que Promeles est manifestement un descendant ou une forme collatérale de
Taxodon et de Plesiomeles.
Conclusion : Cette courte révision a permis de montrer que l’adaptation des
Mustélidés à la vie aquatique n’est pas le fait unique des Lutrinés. Les Mélinés,
au début de leur histoire où ils semblent avoir été plus florissants qu’aujourd’hui,
ont aussi donné, avec Mionictis, une adaptation très accentuée à la vie aquatique,
ayant entraîné par convergence des ressemblances importantes dans la morpho¬
logie dentaire. Quelques Mustélinés ont présenté, à une époque plus récente
et plus discrètement, la même tendance vers un régime piscivore et une adap¬
tation du squelette à la nage.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 40 — N» 1, 1968, pp. 239-253.
MATÉRIAUX POUR U ÉTUDE PÉDOLOGIQUE
ET MICROBIOLOGIQUE DES SOLS ALPINS
III. Etude d^humus bruts par inoculation de suspensions-dilutions
dans les milieux de Lochhead.
Par Richard MOREAU ^
Les méthodes d’A. G. Lochhead, bien connues en microbiologie des sols
demandent un travail considérable même lorsqu’on les simplifie (R. Moreau,
1959). De plus, les Bactéries qui sont peu nombreuses dans le sol et que l’on ne
trouve donc que dans les premières dilutions, échappent à l’isolement : en effet,
dans des sols naturels, comme les sols forestiers par exemple, on isole générale¬
ment les germes à la dilution 10‘® ; pour les terres de culture ou les rhizosphères,
on doit choisir souvent une dilution encore plus basse.
Pour tenter de remédier à ces inconvénients, nous avons mis au point une
méthode originale, que nous avons appliquée d’abord, avec C. Tysset et J. Bri-
sou (1962) à l’étude des boues marines. Le principe en est simple : on ensemence
les principaux milieux de Lochhead avec des suspensions-dilutions de terre
et l’on suit l’évolution des cultures au photomètre. De cette manière, on peut
examiner assez rapidement un plus grand nombre d’échantillons qu’avec la
méthode d’isolement.
Par ce moyen, nous avons étudié des humus bruts alpins prélevés sous trois
formations végétales distinctes et nous les avons comparés avec un sol de jardin
et un sol forestier de basse altitude :
— un humus brut prélevé sous Rhododendron ferrugineum, vers le Glacier
du Tour, Haute-Savoie (cf. W. Gams et R. Moreau, 1961) ;
— un humus brut de combe à neige à Soldanella alpina : Belalp/Blatten
ob Naters-Brig, Valais (Suisse) ;
— Un humus brut sous Loiseleuria procumbens et Empetrum nigrum : Plattje
/ Saas-Fee, Valais (Suisse) ; ^
— notre terre de jardin (Besançon, Doubs) et notre terre forestière (rendzine,
La Verrière du Gros-Bois, Doubs) habituelles (cf. par exemple in J. Augier
et R. Moreau, 1960).
Méthodes utilisées.
A. Milieux de culture : nous avons repris les cinq formules principales publiées
par A. G. Lochhead et F. E. Chase (1943) et nous en avons tiré deux séries
de milieux :
1. Pharmacien-Chef des Hôpitaux, Centre Hospitalier de Saint-Étienne, Loire.
2. Pour les humus bruts alpins, cf. les travaux de Neuwiger et Czell (1959).
— 240 —
1° milieux originaux de Lochhead :
a) Milieu I (milieu de hase) : glucose : 1 g, phosphate monoacide de potas¬
sium : 1 g, nitrate de potassium : 0,5 g, sulfate de magnésium : 0,2 g, chlorure
de calcium : 0,1 g, chlorure de sodium : 0,1 g, chlorure ferrique : 0,01 g, eau
distillée : q. s. p. 1 1. Chauffer à 100° C, fdtrer et ajuster à pH 6,8.
b) Milieu II (ou A) ; Vitamin-free casamino acids Difco (J. W. Rouatt
et A. G. Lochhead, 1955) : 4 g, milieu de base (!) : q. s. p. 1 1.
c) Milieu III (ou G) : Cystéine : 0,05 g, inositol : 0,05 g, Pyridoxine et ribo¬
flavine : aa 200 mg, thiamine, acide pantothénique et acide nicotinique : aa
100 mg, biotine : 0,1 mg, milieu de base (I) : q. s. p. 1 1.
d) Milieu IV (ou Y) : Extrait de levure Difco : 1 g, milieu de base (I) ; q.s.p. 1 1.
e) Milieu V (ou Y S) : Extrait de levure Difco : 1 g, extrait de terre standard :
250 ml, milieu de base : q. s. p. 1 1.
Ces 4 derniers milieux sont ajustés à pH 6,8 et divisés à raison de 5 ml
par tube de 18. On stérilise.
2“ Milieux modifiés : les milieux précédents contiennent des quantités assez
variables d’aliments. Nous avons cherché à les « équilibrer » de ce point de vue,
en augmentant ou en diminuant les doses de certains :
a) Milieu de hase modifié : glucose : 1,5 g par litre ;
b) Milieu II modifié : casamino-acids ; 1 g, glucose 1,5 g par litre.
c) Milieu III modifié : milieu précédent -|- vitamines ;
d) milieu IV modifié : mileu II modifié -)- extrait de levure ;
e) milieu V modifié : milieu V normal, mais on complète avec le milieu de base
modifié ;
f) milieu VI (nouveau) : extrait de terre : 100 ml, extrait de levure Difco :
1 g, milieu de base modifié : q. s. p. 1 1.
Les milieux sont également ajustés à pH 6, 8, divisés et stérilisés.
B. Ensemencement : au moins 3 tubes par dilution à raison de 1 ml de sus¬
pension-dilution par tube. Notons à ce sujet qu’il est indispensable d’inoculer
toute la terre (ou l’humus) et non un surnageant. Ce dernier, en effet, ne contient
pas les Bactéries adsorhées sur les colloïdes du sol et qui, mises en contact avec
un milieu de culture, peuvent néanmoins se développer normalement.
C. Mode de lecture : on lit chaque jour (ou éventuellement plusieurs fois par
jour) la densité optique ou le pourcentage de transmission des tubes de cultures
Pour cela, les tubes sont sortis de l’étuve et agités légèrement de façon à remettre
la culture en suspension. Il est nécessaire, pour les premières dilutions, de prendre
garde à ne pas mettre en suspension la petite quantité de terre apportée par la
dilution. La lecture, dans ce cas, est évidemment un peu plus délicate mais le
tour de main s’acquiert facilement. De même, il est important de prendre garde
aux fragments de mycélium qui peuvent fausser légèrement la lecture. Ces
fragments sédimentent assez vite, sans que la culture proprement microbienne
puisse en faire autant de façon sensible, dans le même temps. On lit alors la
densité optique au photomètre, dans le rouge (vers 650mp,).
241
D. Etude des groupes physiologiques en milieux liquides : nous ajouterons
quelques courbes concernant les groupes physiologiques des humus, dans la
mesure où ces résultats complètent ceux que nous avons obtenu avec la technique
précédente. Nous avons employé ici nos techniques habituelles (cf. pour l’amy-
lolyse : J. Augier et R. Moreau, 1960 ; pour les phénols : R. Moreau, M. Jacob
et J. Augier, 1960 et R. Moreau et J. Augier, 1962 ; pour l’ammonification :
R. Moreau, 1961).
Résultats.
Nous les avons groupés dans des séries de courbes dont nous ne pouvons
publier ici que deux exemples caractéristiques. Par contre, nous faisons figurer
intégralement les planches qui concernent les taux de croissance des espèces
bactériennes dominantes : elles résument toutes les autres.
Enfin, quelques schémas supplémentaires se rapportent aux groupes physio¬
logiques.
Interprétation des résultats.
A. Courbes obtenues avec les milieux de Lochhead.
1. Introduction :
Le principe est le suivant : l’inoculation de suspensions- dilutions aux
milieux apporte un mélange de germes. En accord avec les travaux de
,T. Monod (1942), nous considérons que l’espèce dont le taux de croissance
est le plus élevé pour une dilution et un milieu donnés, domine. On peut donc
supposer qu’il en sera ainsi pendant les premières heures ou les premiers jours
de culture au moins, c’est-à-dire tant que la culture primitive est en phase
exponentielle. 11 n’est pas impossible cependant que deux espèces qui présentent
le même taux de croissance (ou un taux très voisin) coexistent et croissent
ensemble : le résultat est néanmoins le même.
En pratique, les courbes obtenues en début de culture sont toujours des
droites. Pour les dessiner, on reporte simplement les points obtenus en faisant
la moyenne des densités optiques (ou des pourcentages de transmission) de
tous les tubes d’une même dilution en coordonnées semi-logarithmiques ou
simples, en fonction du temps. La première partie de chaque courbe correspond
à la phase exponentielle de croissance des germes dominants de la dilution
considérée, sur un milieu donné, neuf. Ensuite la culture décroît, puis on observe
souvent de nouvelles pointes dues, par exemple, à une utilisation de déchets
ou de corps microbiens morts. Enfin, les cultures décroissent définitivement.
Pour la première partie de la courbe, il nous a paru admissible de calculer
le taux de croissance moyen des microorganismes dominants, en appliquant la
formule de J. Monod (1942) :
^ log X2_-^o^i
(T;- T,) log 2
dans laquelle Xj et Xj^ sont les densités optiques des cultures aux temps T2 et Tj.
Les points obtenus sont également reportés sur des graphiques.
16
242 —
Ce mode d’interprétation vaut uniquement pour la première partie de chaque
courbe. Quelques commentaires sont nécessaires à ce propos.
Tout d’abord, en raison du fait que les dilutions ne permettent d’inoculer
qu’un petit nombre de germes dans chaque tube,
— le temps de latence est relativement élevé ;
— les résultats ne sont obtenus qu’au bout de 12 heures dans les meilleurs
cas et le plus souvent après 24 heures.
D’autre part, l’impossibilité matérielle (vu le grand nombre de tubes mani¬
pulés) de suivre l’évolution de chaque tube à des intervalles de temps suliisam-
ment courts, a fait que, dans le cas des premières dilutions surtout, les courbes
obtenues sont plus rudimentaires que dans le cas de cultures pures ; en parti¬
culier, la fin du temps de latence échappe généralement à l’observation Néan¬
moins, la précision obtenue est au moins égale à celle que donne la méthode
en différentielle ou encore celle qui consiste simplement à suivre la disparition
d’un substrat : en effet, les lectures ont été faites de façon strictement comparable
et à des intervalles de temps connus ; les erreurs se compensent donc. De plus,
la mesure de la densité optique des cultures permet de connaître la quantité
de matière vivante formée, ce que ne donnent pas les autres méthodes.
Enfin, pour éliminer l’erreur due à l’inclusion du temps de latence dans le
temps total mis par les cultures pour atteindre leurs points maximums, dans
la grande majorité des cas, nous avons calculé les valeurs de |i, entre deux points
certains des courbes, ces points délimitants toujours des portions de droites.
fl. Etude des courbes :
a. Humus de Rhododendron ferrugineuni (fig. 1) : Les six dilutions ensemen¬
cées se partagent en trois groupes de deux ; ce phénomène apparaît plus ou
moins nettement sur les cinq milieux. On peut donc estimer que trois popu¬
lations microbiennes distinctes coexistent dans cet humus.
La première (dilution 10“'^ et 10“^) possède le taux de croissance le plus élevé
(et plus particulièrement encore, la partie de cette population qui domine
dans la première dilution). Les microbes sont stimulés par des acides aminés et,
dans le cas de la première dilution, par les vitamines. L’extrait de terre, à lui
seul, possède une action aussi favorable que celle des acides aminés.
La seconde population (dilution 10“® et 10“*) réagit de la même façon, mais
les courbes sont plus groupées, il s’agit probablement d’une flore homogène,
dont le taux de croissance est légèrement inférieur à celui de la précédente.
L’extrait de terre est nettement favorisant, tout comme pour les germes qui sont
représentés par le troisième groupe de courbes.
Dans ce dernier cas, les microbes semblent appartenir à la population autoch¬
tone, au sens de Winogradsky : l’apport de nourriture ne provoque l’apparition
d’aucun pic net : par contre, le taux de croissance maximum est obtenu sur
l’extrait de terre, en absence d’apport d’acides aminés, de vitamines ou d’extrait
de levure. En définitive, dans cet humus, trois populations coexistent : les deux
premières, plus nettement zymogènes, ont besoin surtout d’acides aminés et
l. L’emploi d’un biophotomètre enregistreur, comme l’a fait J. Augier (1959) aurait permis l’obten¬
tion de courbes plus précises. Malheureusement, nous ne disposions pas de cet appareil pour nos expé¬
riences. Il n’en sera plus de meme prochainement : certains points de ce travail seront donc précisés
ultérieurement.
243
Fig. 1. — Taux de croissance pour chaque dilution en fonctions des types de milieux de culture.
Les conventions graphiques définies ici sont valables pour les figures 2, 3 a et 3 b.
d’extrait de terre pour atteindre un développement maximum ; la troisième,
autochtone, uniquement d’extrait.
La nécessité d’un apport d’extrait de terre est le caractère commun à ces
trois groupes de microorganismes.
b. Humus à Soldanella alpina (fig. 2 et 3) : Toutes les courbes sont sensible¬
ment groupées : les germes dominants possèdent donc tous le même taux de
IG*
244 —
croissance ; ils constituent probablement une population homogène. Comme
dans le cas précédent (et ceux qui vont suivre), les courbes obtenues sur le milieu 1,
le plus pauvre, sont peu groupées et les taux de croissance bas : il y a peu de
germes autotrophes ou frugaux dans ces humus. Par contre, les autres se super¬
posent presque exactement, à l’exception toutefois du n^ 5 (extrait de terre).
La croissance maximum est atteinte, ici, sur le milieu n° 2, composé d’acides
aminés ; les faibles différences enregistrées entre ce milieu et ceux à base de
vitamines ou d’extrait de levure, laissent à penser que ces facteurs de croissance
n’ont qu’une action limitée sur les microorganismes de l’humus de Soldanella.
Par contre, l’extrait de terre pourrait avoir une action tonique.
La comparaison avec les résultats obtenus en modifiant les milieux permet
d’utiles constatations ;
milieu I : l’augmentation de la dose de glucose fait apparaître un effet légè¬
rement zymogène dans les quatre premières dilutions ;
milieu II : l’effet des acides aminés subsiste, bien que légèrement amoindri
du fait de l’abaissement de leur concentration ;
— 245
milieu III : sur le milieu modifié, le taux de croissance, pour chaque dilution,
accuse une diminution qui ne peut être liée qu’à celle de la dose d’acides aminés.
Les vitamines n’ont donc pas une action essentielle ;
milieu IV : cette observation est confirmée ici : l’augmentation de la concentra¬
tion en amino-acides provoque une poussée microbienne, ce qui souligne le rôle
favorable de ces substances pour les microorganismes de cet humus. Mais comme
le taux de croissance est plus élevé que dans le milieu II normal, il y a certaine¬
ment une potentialisation avec l’extrait de levure.
milieu L ; il a été enrichi en substances énergétiques. Le taux de croissance
est plus élevé que dans le milieu normal : les microbes réagissent donc d’abord
à l’apport alimentaire et secondairement à celui de l’extrait de terre ;
milieu VI : dans celui-ci, la dose d’extrait de terre a été abaissée : or, on cons¬
tate que le taux de croissance est encore augmenté et que toutes les courbes
se superposent. L’extrait de terre possède donc une action favorisante pour les
microbes de cet humus, mais à faible dose. Au delà, son action peut devenir
dépressive.
En conclusion, pour cet humus, la population est homogène et réagit à tout
apport alimentaire. En ce sens, elle est de type zymogène. Elle est stimulée plus
spécialement par l’apport d’acides aminés et, secondairement, d’extrait de
levure.
c. Humus à Loiseleuria-Empetrum (fig. 2) : Cet humus contient très peu de
microorganismes capables de pousser sur milieu pauvre : ceux de la dernière
dilution ensemencés, 10“^, ne s’y développent même pas. Par contre, ils réagissent
très fortement à l’adjonction d’extrait de terre. D’une manière générale, ce
sont les acides aminés et surtout les vitamines et l’extrait de terre qui ont l’action
la plus forte sur la micropopulation de cet humus.
Sur les milieux modifiés, les taux de croissance sont nivelés, ce qui laisse tout
de même penser qu’il s’agit d’une population homogène, mais non zymogène.
On remarque ici encore que la diminution de la dose d’extrait de terre permet
une meilleure croissance des germes.
En conclusion, c’est le besoin en vitamines et en extrait de terre, employé
à petite dose, qui paraît caractériser cet humus.
d. A titre de comparaison, nous citons les courbes obtenues avec nos terre de
jardin et terre forestière habituelles. Dans la terre de jardin (fig. 1) le taux de
croissance d’une dilution, la première, dépasse toutes les autres. Comme on
pouvait s’y attendre dans cette terre régulièrement fumée, ce phénomène signe
la présence d’une population zymogène extrêmement active. La seconde dilu¬
tion est certainement zymogène elle aussi, mais elle se sépare moins nettement
des suivantes. Celles-ci, enfin, donnent des courbes très proches les unes des
autres, donc de taux de croissance très voisin. Sauf dans le cas des deux pre¬
mières dilutions, ce sont les extraits de levure et de terre qui stimulent le mieux
la microflore.
La terre forestière, elle (fig. 1), manifeste deux réactions nettes ; dans les deux
premières dilutions, on voit dominer des germes à tendance probablement zymo¬
gène, surtout favorisés par les acides aminés et en second lieu par les vitamines.
Toutes les autres courbes montrent une population relativement homogène,
qui réagit surtout à l’apport d’acides aminés et d’extrait de levure. L’extrait
de terre, dans tous les cas, aurait plutôt un effet dépresseur.
Fig. 3. — Humus à Rhododendron ferrueineum. Cultures en dilutions sur milieu de Lochhead.
0) -K
— 247
e. Conclusion : il semble donc que l’on peut obtenir par cette méthode des
ensembles de courbes caractéristiques pour chaque humus examiné. Les taux
de croissance calculés, reportés sur un schéma en fonction des milieux et des
dilutions, résument assez bien les résultats.
Une objection possible nous a été faite par A. G. Lochhead lui-même ^ :
comme on ensemence la microflore totale du sol, on peut craindre que les germes
à fort pouvoir de synthèse et qui, de ce fait, libèrent des acides aminés et surtout
des vitamines dans le milieu, faussent les résultats en apportant aux microbes
peu autotrophes les substances de croissance dont ils ont besoin. Dans ce cas,
tout les résultats seront semblables et la méthode n’a pas d’intérêt.
Il est certain que ce risque existe. Mais on sait (J. Augier, 1959) que les
germes à fort pouvoir de synthèse (zymogènes) sont moins nombreux dans le
sol que les autres : ils n’interviendront donc que dans les premières dilutions :
c’est ce que montre l’expérience. Ils seront ensuite éliminés au fil des dilutions.
Par ailleurs, nous nous intéressons presque uniquement à la première partie
des courbes, celle qui correspond à la phase exponentielle de croissance ; au
cours de celle-ci, qu’ils aient ou non un fort pouvoir de synthèse, ce sont les
germes dont le taux de croissance est le plus fort pour une dilution ou un milieu
déterminé, qui démarrent les premiers et dominent. Le reste des courbes montre
ensuite qu’il se passe effectivement beaucoup de choses : certaines courbes ont
une allure diauxique, par exemple ; il est probable qu’elles correspondent à
l’épuisement du milieu en certaines substances, et la culture reprend ensuite
soit par l’adaptation des germes dominants à un aliment présent dans le milieu
et non utilisé jusque là, soit par la consommation de corps microbiens morts,
soit enfin parce que les germes restés masqués prennent alors leur départ.
Quoi qu’il en soit, cette méthode nous a permis de constater que :
— l’humus du Rhododendron renferme trois populations bien distinctes,
alors que celui de Soldanella n’en contient apparemment qu’une. L’humus
de Loiseleuria-Empetrum est différent des deux autres : il paraît posséder une
flore relativement homogène sauf en ce qui concerne la 7® et dernière dilution
ensemencée, et qui de ce fait contient les germes les plus nombreux. Le taux
de croissance en est faible sur tous les milieux sauf sur extrait de terre ;
— ces populations ont des besoins nutritionnels différents ;
Rhododendron : besoin principal : l’extrait de terre ;
Soldanella : besoin principal : acides aminés ;
Empetrum-Loiseleuria : besoin principal : vitamines.
Chaque humus paraît donc caractérisé par une population microbienne rela-
rivement spécifique (il est cependant probable qu’un fond commun existe) ;
— l’action favorisante de l’extrait de terre n’est pas une constante ; à tout
le moins, il peut ne pas avoir d’action du tout sur les microbes, du moins en ce
qui concerne l’extrait standard que nous employons.
B. Courbes obtenues par la méthode en différentielle.
1. Amylolyse (fig. 4) ;
Elle est moyennement active sous Soldanella, comme sous Loiseleuria-
Empetrum. Dans ce dernier cas, la différentielle fait un angle très accusé
1. I..elli'e personnelle, 1061.
248 —
entre les 4® et 5® dilutions et, en conséquence, laisse supposer l’existence
au-delà d’une population très peu active qui correspondrait probable¬
ment à celle remarquée sur milieux de Lochhead (encore que celle-ci se soit
manifestée plus loin dans les dilutions).
Sous Soldanella, la différentielle fait un angle très obtus, qui ne permet pas
de conclure à la présence de deux flores.
JL / / X - X amidon
Amylolyse o - o différentiel^
— Amylolyse.
Fig.
— 249 —
Le cas des humus de Rhododendron est plus intéressant ;
— d’une part trois populations sont nettement mises en évidence, à des
dilutions proches de celles où nous les avons remarquées sur les milieux de
Lochhead ;
— d’autre part, ces populations soulèvent un problème que nous n’avons
pas résolu (cf. J. Augier et R. Moreau, 1960) : une première population moyen¬
nement active domine jusque vers le niveau 2 ; une seconde, moins active,
jusqu’à un niveau intermédiaire entre 3 et 4 pour l’humus du Grand Saint-
Bernard, au delà de 4, pour celui du Glacier du Tour : puis paradoxalement,
une troisième, plus active, dans les dernières dilutions.
L’interprétation est évidemment très délicate. On pourrait suggérer que
jusqu’au niveau moyen 3 (ou 4) existe une flore antibiotique à l’encontre des
germes amylolytiques qui s’étendent jusqu’aux dernières dilutions, mais pas
à l’égard de ceux qui dominent dans les denx premières dilutions. Il n’est pas
interdit de penser non pins que la flore qui s’étend à partir des Nm 3 et 4 jusqu’à
la fin, est elle-même fortement antibiotique pour celle qui va de 0 à 2, mais
que cette antibiose ne se manifeste qu’à partir du niveau moyen 2. Auparavant,
la compétition nutritive des premiers l’emporte probablement. La zone entre
//rrriO
Fig. 5. — Courbes de disparition de la vaniline.
250
les niveaux 2 et 3 pourrait être alors une zone contestée où les germes de la
deuxième flore empêcheraient ceux de la première de continuer à se développer
mais ne seraient pas encore en mesure d’attaquer suffisamment le substrat.
De plus, notre première interprétation soulève un problème difficile : pour¬
quoi la flore antibiotique est-elle moins nombreuse que la flore apparemment
sensible (celle qui va de 10“^ ou 10“^ au delà). Nous n’avons pour le moment
aucune explication satisfaisante à donner. Tout au plus peut-on suggérer que,
dans le sol, les germes à activité probablement antibiotique, correspondant au
niveau 3, n’ont plus cette action sur ceux de la flore qui s’étend au delà de 4,
en raison d’un facteur qui l’entrave et que l’expérience présente ne permet
pas de déceler.
II. Utilisation des phénols (fig. 5 et 6) ;
Dans le cas des humus à Soldanella et à Empetrum-Loiseleuria, les phénols
sont utilisés généralement assez vite, et tout spécialement l’acide p-hydroxy-
benzoïque peu épais et dans lesquels l’humus ne s’accumule pas. On peut
estimer que des microorganismes adaptés à ces sources de carbone y vivent
normalement.
Fig. 6. — Humus à Loiseleuria-Empetrum.
Utilisation des phénols : nitrites • - • ; substance phénolique Q- -0.
— 251
Il n’en est pas de même pour l’humus de Rhododendron comme pour une
des alluvions étudiées précédemment : Gi 3 (R. Moreau, 1961) et citée ici à
titre comparatif. Dans un milieu de la vanilline, la culture démarre très lente¬
ment et atteint son maximum après plus de 20 jours, pour un Nm de 5 environ.
Ces deux sols ne contiennent pas de microbes adaptés à la source de carbone
proposée ; les microorganismes, mis en évidence cependant, sont plus nombreux
et agissent probablement par l’intermédiaire d’enzymes adaptatives.
L’alluvion est un sol sans réserve ; la flore de surface est surtout composée
de plantes herbacées. Ce sol squelettique ne reçoit donc que peut de lignine,
car des débris de bois ne peuvent y être apportés qu’accidentellement et sont
le plus souvent entraînés rapidement par les eaux. L’humus brut, est constitué
d’une épaisse couche de matière organique noirâtre, qui s’entasse sans se détruire.
Dans les deux cas, il paraît normal qu’il n’y préexiste aucune flore adaptée à
la destruction des substances phénoliques en général, et en particulier de la
vanilline, dont on sait qu’elle est un constituant essentiel de la lignine.
III. Ammonification :
Il n’y a pas de différence bien nette entre les sols, sinon dans les Nm maximum
atteints. Nous avons vu à plusieurs occasions, que les humus à Loiseleuria en
particulier, contiennent plus de germes que ceux sous Rhododendron.
En définitive, les quelques résultats signalés ci-dessus confirment et com¬
plètent ceux obtenus à l’aide des milieux de Lochhead. Ils montrent en parti¬
culier que les humus bruts très épais ne contiennent pratiquement pas de germes
susceptibles d’attaquer la lignine ou ses dérivés.
Conclusion.
Les landes à Rhododendron ferrugineum et à Loiseleuria procumbens-Empetrum
nigrum se distinguent déjà très nettement les unes des autres, par la composition
de la microflore fongique de leur humus, comme nous avons eu l’occasion de
la montrer précédemment (W. Gams et R. Moreau, 1961). Des différences tout
aussi nettes apparaissent également dans le microbisme de ces humus et dans
celui des combes à neige. Ces faits confirment l’influence prépondérante, essen¬
tielle, de la couverture végétale sur la composition de la micropopulation des
sols : les seuls véritables association végétales sont composées de la ou des plantes
dominantes d’une station donnée et du cortège microbien, fongique, algal et
même zoologique (R. Moreau et J. Ledoux, 1962) qui les accompagne. On
pourrait soutenir, dans une certaine mesure, que l’unité d’association végétale
est composée de chaque plante et de ce cortège. Dans cette optique l’influence
de chaque élément végétal diminuant avec l’éloignement de son point d’implan¬
tation (gradient d’éloignement), il y aurait passage progressif d’une association
à l’autre. Si le peuplement végétal est homogène, la composition de la micro¬
population le sera aussi : c’est le cas ici ; sinon, le microbisme variera de place
en place : on s’en aperçoit bien nettement en forêt.
Du point de vue technique, l’application de notre nouvelle méthode donne
des résultats encourageants. Elle a permis, en particulier.
— de montrer les tendances nutritionnelles des microbes du sol dominants ;
— de diminuer, jusqu’à un certain point, la confiance que l’on mettait jusqu’ici
dans l’extrait de terre : même « standard » il peut avoir une action inhibitrice
— 252 —
sensible. Cela n’est pas pour nous étonner puisque nous avons constaté
(R. Moreau, 1959) qu’un extrait de terre pouvait inhiber la propre micropo¬
pulation de la terre qui a servi à la fabriquer. Néanmoins, comme A. G. Lochhead
et M. Burton (1956) l’ont montré, l’emploi de l’extrait de terre est indispen¬
sable pour cultiver certaines espèces microbiennes aux besoins nutritionnels
très complexes, mais son emploi devra être fait avec prudence. Une dose opti¬
mum doit être recherchée.
Remerciements.
Nous remercions vivement M. le Professeur J. L. Hamel, du Muséum National
d’Histoire Naturelle, qui a permis la mise au point de ce travail et M. le Professeur
L. Baillaud, de la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand, pour l’aide matérielle
qu’il nous a apportée.
Résumé.
L’auteur a cultivé des suspensions-dilutions d’humus bruts alpins dans les milieux
de Lochhead originaux ou modifiés. Cette nouvelle technique a montré qu’à chaque
type de lande alpine correspond un microbisme particulier. Elle permet de mettre en
évidence les besoins nutritionnels principaux des microbes. L’extrait de terre standard
peut avoir une légère action dépressive.
Laboratoire de Biologie Végétale appliquée du Muséum
(Station d* Ecologie Alpine de la Jaysinia, à Samoëns, Haute- Savoie).
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — ■ Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 254-260.
LE POTENTIEL D'OXYDO-RÉDUCTION
DE QUELQUES MARES DE LA FORÊT DE SÉNART
Par J.-M. TURMEL
Le massif forestier de la forêt de Sénart est établi sur des « dépôts caillou¬
teux rubéfiés » probablement du pléistocène supérieur. Plus ou moins argileux
ils sont en grande partie constitués de silex, de cailloux et de quartz et en une
grande « proportion de galets marins remaniés, provenant de la base des sables
de Fontainebleau ». C’est donc un sous-sol nettement silicieux qui donne un sol
podzolique avec végétation de bois, de landes et de marais acides. Les princi¬
paux groupements végétaux que l’on y rencontre sont les associations à Erica
tetralix, à Molinia coerulea et à Quercus sessiliflora suivant les degrés d’humidité
du sol.
Principalement le long des chemins se localisent de très nombreuses mares
probablement d’origine artificielle ; celles-ci sont diversement colonisées. Les
unes peu profondes, qui s’assèchent l’été pendant les mois de faible pluviosité,
ont leur fond tapissé de feuilles de chêne ; ces dernières, pourrissant plus ou moins
lentement, empêchent toute implantation de phanérogames. A l’opposé les mares,
où l’eau persiste toute l’année, ont des ceintures de végétation caractéristiques :
dans le fond peuplement de Chara et d’ Utricularia minor et en surface, au
centre de Nymphéa alha, puis en des stations plus bordières de Potamogeton
natans, d’Alisma plantago et de Scirpus lacustris, et enfin sur les rives de jon-
çacées et de Carex avec de nombreuses plantes hygrophiles : Glyceria plicata,
Sparganium ramosum, Ranunculus flammula, Iris pseudacorus, Mentha aquatica,
Lycopus europaeus.
Le rH* et le pH ont été déterminés (plus de trois cents mesures) dans onze
mares (carrefour de Cormier, route du carrefour des Deux Châteaux à la Faisan¬
derie, carrefour de la mare aux canes). Le potentiel d’oxydo-réduction a pu
ainsi être évalué pour chacun des points étudiés en se servant de la formule :
Eh = (rHj — 2 pH) 29
On sait que le potentiel d’oxydo-réduction est voisin de 500 mv pour les
sols où il y a aérobiose ; il oscille entre 400 et 100 mv suivant que l’on est en
anaérobiose très légère (400-300 mv), légère (300-200 mv), moyenne (200-100 mv)
et il est inférieur à 100 mv quand on est en présence de sols ayant une anaéro¬
biose très forte.
Trente six espèces ont été concernées par ces mesures. Un premier groupe
est formé des végétaux dont les moyennes arithmétiques des mesures de Eh
sont comprises entre 100 et 200 mv. Pour deux espèces cette valeur est inférieure
à'150 mv.
Le Chara sp. possède une amplitude de Eh de 157 mv (de 52 à 209 mv) avec
une moyenne arithmétique très basse (104 mv). Magrés le petit nombre de mesures
— 255
relatives à cette plante on peut cependant préciser qu’elle vit en anaérobiose
moyenne et forte, c’est-à-dire dans des sols assez asphyxiés.
Le Scirpus lacustris L. (moyenne arithmétique des valeurs du potentiel
d’oxydo-réduction 148 mv) a un très grand étalement des résultats puisque
ces derniers sont compris entre 35 et 388 mv ; mais leur majorité se localise en
dessous de 200 mv comme le montrent les valeurs des quartiles et de la médiane
qui sont respectivement de 87, 133 et 162 ; c’est donc aussi une plante de sols
fortement et moyennement anaérobies.
Quatre autres espèces ont leur moyenne arithmétique entre 150 et 200 mv
ce sont : Iris pseudacorus L. (179 mv), Hydrocotyle vulgaris L. (186 mv), Spar-
ganium ramosum Huds. (189 mv), et Potamogeton natans L. (193 mv).
h’Iris pseudoacorus qui possède des valeurs de Eh allant de 52 mv jusqu’à
312 mv est lié à des sols à anaérobie forte, moyenne et légère.
h’ Hydrocotyle oulgaris a sensiblement même étalement que la précédente
espèce (40-438 mv) (Qj = 128 mv ; M = 191 mv ; Qg = 243 mv) mais a un
optimum (mode) bien marqué entre 180 et 200 mv ; elle accepte donc une anaé¬
robiose moyenne et légère des sols.
Pour Sparganium ramosum les valeurs du Eh varient seulement de 40 à 270 mv
mais la moyenne arithmétique (189 mv), la médiane (191 mv) et le mode font
ranger également cette espèce parmi celles qui supportent une anaérobie moyenne
et légère.
Le Potamogeton natans, enfin, avec son amplitude de Eh légèrement plus
faible (214 mv — de 87 à 301 mv) possède comme valeur de la médiane 151 mv ;
il vit donc, comme les précédentes espèces, dans les sols ayant une anaérobie
moyenne et légère.
Un deuxième groupe réunit cinq espèces dont la moyenne arithmétique des
valeurs du Eh est comprise entre 200 et 300 mv. Tout d’abord : Glyceria plicata
Fries. Ranunculus flammula L. et Alisma plantago L., qui vivent dans des sols
à potentiel d’oxydo-réduction largement étendu et d’autre part Juncus silva-
ticus Reicbard et Lycopus europaeus L. qui sont seulement liés à des sols à
anaérobiose légère et très légère.
Les trois premières espèces ont une amplitude écologique très grande. Gly¬
ceria plicata vit sur des sols où le Eh varie de 40 à 493 mv (amplitude 453 mv) ;
la moyenne arithmétique est de 231 mv et ses principales caractéristiques :
Qi = 135 mv, M = 212 mv et Qg = 287 mv. Un quart (en-dessous du premier
quartile) des individus vit donc dans les sols à forte anaérobiose et un autre
quart (au-dessus du 3® quartile) dans des sols à très faible anaérobiose ou même
en aérobiose. Ranunculus flammula, dont le Eh s’étend de 70 à 394 mv (ampli¬
tude 324 mv), a comme moyenne arithmétique 258 mv et comme Qj = 180 mv,
M = 226 mv et Qg = 359 mv. Alisma plantago, enfin, dont l’amplitude du poten¬
tiel d’oxydo-réduction est de 381 mv (de 35 mv à 417 mv), possède comme valeur
de la moyenne arithmétique 271 mv et comme caractéristiques principales Qj =
180 mv, M = 272 mv et Qg = 388 mv. Ces deux dernières espèces ont donc
une préférence pour les sols de moyenne, légère et très légère anaérobiose.
Pour Juncus silvaticus (moyenne arithmétique 260 mv) et Lycopus europaeus
(moyenne arithmétique 273 mv) l’étalement des valeurs est nettement plus
faible puisque pour la première espèce les valeurs n’oscillent que de 180 mv
à 388 mv (208 mv) et pour la seconde de 203 mv à 383 mv (183 mv) ; on est là
en présence d’espèces acceptant seulement une anaérobiose légère ou très
légère.
256 —
Dans le troisième groupe huit espèces sont présentes ; la quasi totalité de
leurs mesures de Eh se trouve au-dessus de 200 mv et toutes ont une moyenne
arithmétique supérieure à 300 mv ; elles vivent donc de préférence en anaéro-
biose très légère ou en anaérobie.
Cependant on peut distinguer quelques différences dans les préférences éco¬
logiques de ces espèces. Tout d’abord, Calluna vulgaris Salisb., semble, malgré
le petit nombre de mesures présentées ici, être une espèce préférant les sols
à anaérobie légère et très légère. Les valeurs du potentiel d’oxydo-réduction
des sols où elle vit s’étageant dans la zone 200 mv-400 mv, la moyenne arithmé¬
tique étant de 327 mv.
Galium palustre L. est lié comme la précédente espèce à une anaérobiose légère
et très légère. Les limites absolues des valeurs du Eh sont 203 mv-464 mv,
la moyenne arithmétique étant 321 mv et le mode 307 mv.
Pour le Juncus conglomeratus L. les valeurs du Eh des sols s’étendent dellG mv
à 504 mv et sont une médiane très élevée (365 mv), la moyenne arithmétique
étant de 340 mv. Ces valeurs indiquent que cette espèce se plaît surtout dans
des sols très légèrement anaérobies.
Agrostis canina L., est nettement localisée dans les sols très légèrement anaé¬
robies comme le montrent les principales caractéristiques numériques des valeurs
du potentiel d’oxydo-réduction (moyenne arithmétique 351 mv, = 325 mv
M = 365 mv, Qg = 388 mv) les limites absolues étant 185 et 464 mv.
Le Carex vesicaria L., dont la moyenne arithmétique des valeurs du potentiel
d’oxydo-réduction est de 355 mv vit dans des sols où le Eh oscille de 145 mv,
sols moyennement anaérobies, jusqu’à 574 mv, caractéristique des sols parfai¬
tement aérobies. Les valeurs de Qj M et Qg étant respectivement de 290, 354
et 394 mv. Cette espèce vit donc de préférence en très légère anaérobiose.
Le Rubus fruticosus (S. lat.). L. dont les mesures de Eh s’étendent entre 240 mv
et 475 mv est une espèce qui est surtout liée aux sols à anaérobie légère et très
légère voire même complètement aérobies puisque la moyenne arithmétique
est de 371 mv et que la médiane est à 360 mv.
Les deux dernières espèces sont nettement liées aux sols en aérobiose Juncus
efjusus L. a en effet comme moyenne arithmétique des valeurs de Eh 398 mv et
394 mv comme médiane, ces valeurs sont assez étalées pour qu’elles couvrent
toutes l’anaérobiose légère (minimum : 203 mv) et aussi les sols très aérés (maxi¬
mum : 551 mv).
Le Lonicera periclymenum L., enfin, est une espèce surtout liée aux sols
aérés, la moyenne arithmétique des mesures des Eh étant 416 mv la médiane
406 mv et les valeurs extrêmes 354 et 475 mv.
Tous ces résultats sont réunis dans le tableau I et le graphique (fig. 1) ci-contre.
Dans ce dernier les premiers et troisièmes quartiles sont figurés par deux petits
traits transversaux, la médiane par un grand trait transversal et la moyenne
arithmétique par un point.
Pour finir, indiquons seulement que Typha latifolia L., Lythrum salicaria L.,
Scutellaria galericulata L., Poa nemoralis L., et Erica cinerea L. semblent avoir
besoin de sols légèrement anaérobies et que Potentilla tormentilla Neck., Salix
capraea L., Lysimachia nummularia L., Convolvulus arvensis L., Anthoxanthum
odoratum L., Ranunculus acris L. et repens L., Poa annua L., Trifolium repens L.,
Geum urbanum L., et Ajuga reptans préfèrent les sols à très légère anaérobie ;
Teucrium scorodonia L. se localisant dans les sols très aérés.
— 257 —
Chara sp
Scirpus locustris
Iris pseudacorus
Hydrocotyle vulgaris
Sparganium ramosum
Potamogeton natans
Glycerio plicata
Ranunculus flammula
Alisma plantago
Juncus silyatîcus
Lycopus europaeus
Calluna vulgaris
Oalium palustre
Juncus conglomeratus
Agrostis canîna
Carex vesicaria
Rubus fruticosus
Juncus effusus
Lonicera perlci/menum
Fig. 1.
— 258 —
L’ensemble de ces résultats concorde avec les travaux de Peasall ^ qui
avait déjà donné en 1938, pour quelques espèces citées précédemment, des valeurs
du potentiel d’oxydo-réduction des sols concordant très bien avec les résultats
exposés ici.
D’autre part beaucoup de mesures ont été effectuées sous l’eau. Si l’on regarde
les moyennes des valeurs de Eh aux diverses profondeurs on voit très nette¬
ment s’abaisser la valeur du potentiel d’oxydo-réduction au fur et à mesure
que l’on effectue des mesures de plus en plus profondes.
Ainsi pour la végétation non hygrophile la moyenne arithmétique de toutes
les valeurs du potentiel d’oxydo-réduction rassemblées ici est de 373 mv ce qui
correspond à une très légère anaérobie tandis que celle concernant la végétation
hygrophile n’est plus que de 351 mv. La moyenne relative à la litière de feuilles
mortes émergées est de 390 mv car l’aération, se fait rapidement, une fois cet
horizon hors de l’eau. Dès que l’on pénètre dans la zone submergée on se trouve
très rapidement en anaérobie, d’abord légère puis moyenne et même forte pour
les stations dont le recouvrement en eau dépasse plus de un mètre. Ceci est
résumé dans le tableau II et le graphique ci-contre (fig. 2)Moyenne arithmé¬
tique et maximum et minimum absolus (enveloppes) de toutes les mesures pour
chacune de ces 14 stations. Pratiquement aucun résultat ne dépasse 400 mv
quand les sols sont submergés, mais brutalement, pour les stations exondées,
ces mesures deviennent alors relativement nombreuses les moyennes arithmé¬
tiques dépassant alors toujours 350 mv.
Tableau I. — Valeurs caractéristiques
du potentiel d’Oxydo-réduction des sols.
1. Peasall, W. H., 1938. — The soi] complex in relation to plant communities. J. Ecoïogtj, pp. 180-
193.
ANAEROBIOSE
260
Tableau 11. — Valeurs extrêmes (enveloppes)
et moyenne arithmétique du Eh pour les divers niveaux.
Cette étude préliminaire montre un bon parallélisme entre les grands groupe¬
ments végétaux et les valeurs moyennes du potentiel d’oxydo-réduction de
leurs sols. Ainsi les plantes des associations submergées et flottantes, sont sur¬
tout liées à des sols fortement et moyennement anaérobies ; les valeurs oscillant
surtout entre 100 et 200 mv. Les plantes des associations des stations maréca¬
geuses préfèrent des sols moyennement et légèrement anaérobies ; les valeurs
du Eh étant voisines de 200-300 mv. Les associations mésophiles (pelouses et
bois) correspondent aux sols légèrement et très légèrement anaérobies. Les
valeurs du potentiel d’oxydo-réduction étant surtout comprises entre 300 et
400 mv. Les résultats supérieurs à 500 mv correspondent aux stations sèches
de broussailles et de bois méso-xérophiles.
Le Gérant : Jacques Fou est.
ABBEVILLE.
IMPRIMEHIF. F. PAILLART. (d. 1637) - 15-10-68.
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des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
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Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
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Pollen et Spores. Directeur : M®® Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
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ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 1637). - 15-10-1968.
2' Série, Tome 40
Numéro 2
Année 1968
Paru le 31 Octobre 1968.
SOMMAIRE
P»gei
Communications :
Ch. Roux. A propos des poissons du genre Vmbrina (Sciaenidés) des côtes atlantiques d’Amé¬
rique du Sud . 261
J. P. Quignard. Nouvelles données sur le problèmes racial chez Symphodus (Crenilabrus)
cinereus (Bonnaterre, 1788). Fécondation artificielle et élevage expérimental de ce Labridé. 265
A. Rousset. Redescription de quelques types de Bérothidés {Névroptères, Planipennes) déposés
au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et remarques sur la systématique de la
famille . 275
P. Cassagnau. Les espèces européennes du genre Bilobella (Collemboles Neanuridae) . 292
Ed. Dresco. Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae). VIL
Ischyropsalis gigantea sp. nov . 308
J. Heurtault. Une nouvelle espèce de Pseudoscorpion du Gard : Neobisiurn (N.) vaciwni
(Neobisiidae) . 315
D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Déca¬
podes Brachyoures. VI. Les Carpihnae . 320
R. Dérijard. Description de Lissocarcinus echinodisci sp. nov. (Crustacea Decapoda Bra-
chyura) . 335
J, C. Le Guen et A. Crosnier. Contribution à l'étude du rythme quotidien d’activité de la
crevette Penaeus duorarum Burkenroad (Crustacea Decapoda Natantia) . 342
D. Huguet. Description de la glande androgène et des caractères sexuels secondaires chez la
crevette d’eau douce Atyaephyra desmaresti (Millet) (Crustacea Decapoda Natantia) .... 351
F. Salvat. Hermaea paucicirra Pruvot-Fol, 1953 (Mollusque Gastéropode Opisthobranche Saco-
glosse) . 358
J. Christiaens. Validité du nom Patella piperata Gould . 366
H. Zibrowius. Contribution à la connaissance des Serpulidae (Polychaeta sedentaria) de
Madère, d’après les récoltes de la mission du « Jean Charcot » 1966 . 374
J. Prod’hon. Rhopalias dobbini n. sp., Trématode parasite de MonodelphU domestica domes-
tica . 393
L. JuBERTHiE-JupEAu et I. Tabacaru. Larvcs de Staphylocystis bilarius Villot chez Glomeris
marginata Villers, des Pyrénées Centrales . 396
O. Bain et P. Hocquet. Ackertia dorsti n, sp., parasite de la Viscache Lagidium peruanurn. . 399
M. -C. Durette-Desset. Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. I. Description de
deux nouvelles espèces : Stilestrongylus freitasi, parasite de Zygodontomys lasiurus, et
Viannella lenti, parasite de Galea spixi . 403
J. G. Harmelin. Contribution à l’étude des Bryozoaires Cyclostomes de Méditerranée : les
Crisia des côtes de Provence . 413
C. Carré. L’eudoxie de Lensia campanella Moser, 1925, avec des précisions sur le stade poly-
gastrique (Siphonophore Calycophore Diphyidae) . 438
C. Carré. Sphaeronectes bougisi n. sp., nouveau Siphonophore Calycophore Sphaeronectidae
du plancton méditerranéen . 446
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, n® 2, 1968, pp. 261-452.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1968. — N“ 2
484e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
18 janvier 1968
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR TH. MONOD
COMMUNICATIONS
A PROPOS DES POISSONS
DU GENRE UMBRINA {SCIAENIDÈS)
DES CÔTES ATLANTIQUES D'AMÉRIQUE DU SUD
Par Ch. ROUX
Le genre Umhrina a été redéfini en 1964 par E. Trewavas (The Sciaenid
fishes with a single mental barbel — Copeia, 1964, n° 1).
Les poissons de la famille des Sciaenidés appartenant à ce genre ont un corps
oblong au profil inférieur presque rectiligne et au profil supérieur assez régu¬
lièrement arqué. L’ouverture de la bouche est sur le profil inférieur. Les dents
sont villiformes. Le menton présente un barbillon terminal muni d’un pore à
son extrémité. Le museau est proéminent et arrondi. Les narines antérieures
sont circulaires et les postérieures sont fendues en forme de triangle. Le préo¬
percule est finement denticulé ; l’opercule porte une ou deux pointes lamel¬
laires. Les écailles du corps sont cténoïdes. La ligne latérale est complète. La
vessie natatoire est vaste et sans appendice. Le tissu conjonctif situé entre les
flancs de la vessie natatoire et le corps n’est pas différencié en ligaments au
niveau des côtes. Il existe cependant des liaisons fibreuses avec les vertèbres
antérieures.
Le genre Umhrina comprend une dizaine d’espèces sur les côtes atlantique
et pacifique de l’Amérique.
17
— 262
Pour le seul Brésil il nous faut considérer 3 espèces :
Umbrina hroussonnetii Cuvier, 1830.
Umhrina coroides Cuvier, 1830.
Umbrina canosai Berg, 1895.
Umbrina canosai a été décrite par Berg en 1895 dans Enumeracion syst.
et synon. de los peces de las costas argentina y Uruguay (ser. 2-cl), An. Mus.
Nac. Buenos-Aires, t. IV).
Le corps d’apparence robuste est cependant assez allongé, légèrement arqué
en avant. Le profil antérieur est un peu concave au niveau des yeux. La hau¬
teur est incluse 3 fois dans la longueur. Le museau assez court est compris
3,7 à 4 fois dans la longueur de la tête et le diamètre oculaire 5 à 5,3. La tête
est incluse 4 fois dans la longueur totale.
Les ventrales sont légèrement plus courtes que les pectorales (1,5 à 1,3 dans
la tête) et toutes deux sont terminées en pointe. L’anale est comprise entre 3
et 3,5 fois dans la tête et la 2® épine anale 3,5 à 4 fois.
On compte 50 à 54 écailles en ligne latérale et 9/13 en ligne transverse.
La coloration est argentée avec des reflets dorés et des rayures brunâtres
assez larges. Pectorales, ventrales et anale blanchâtres. Dorsale et anale bor¬
dées de gris fumé.
Berg signale les affinités de cette espèce avec Umbrina reedi Gunther, du
Pacifique, qui cependant diffère assez nettement par plusieurs caractères.
Umbrina canosai a la partie antérieure du profil dorsal arquée régulièrement,
beaucoup moins inclinée que chez U. reedi ; la concavité de la tête au niveau
des yeux est moins marquée. L’intermaxillaire est moins étendu et la 2® épine
de l’anale est moins longue. Les écailles sont plus grandes. Les détails de colo¬
ration sont également différents, les lignes foncées sont plus larges, plus ondu¬
lées, plus écartées au-dessous de la ligne latérale ; enfin les pectorales, les ven¬
trales et l’anale sont blanchâtres.
Umbrina canosai se sépare nettement de U. coroides et U. broussonnetii par
l’allure générale et par le nombre des rayons de l’anale qui est pour U. canosai
de 8 à 9 et pour les 2 autres espèces, de 6 à 7.
Un problème demeure, celui de la validité des deux espèces U. broussonnetii
et U. coroides. Elles sont décrites toutes deux à la suite l’une de l’autre dans
l’Histoire Naturelle des Poissons. La première citée et brièvement décrite est
U. broussonnetii, tirée des collections de Broussonnet où elle était marquée
comme provenant « à la fois de la mer du sud et de la Jamaïque », ce que
Cuvier trouve peu probable. Cependant, et bien que le spécimen soit fort
altéré, il lui paraît que c’est une espèce particulière, différente en tout cas de
U. coroides qu’il décrit après et abondamment.
Les 2 espèces diffèrent principalement par le nombre des rayons de la dor¬
sale molle {U. broussonnetii : 25 et U. coroides : 29) et par la coloration qui
chez la première espèce ne comporterait pas de taches.
Ces deux caractères ont été trouvés douteux par la plupart des auteurs et
souvent U. broussonnetii a été placée en synonymie avec U . coroides. Or, comme
le font déjà justement remarquer Jordan et Evermann, si les deux espèces
n’en sont qu’une, celle-ci devrait être désignée sous le vocable U. broussonnetii
qui a priorité.
J’ai examiné les types de U. broussonnetii et de U. coroides au Muséum
— 263 —
d’Histoire Naturelle de Paris et des poissons des collections du British Muséum
marqués de ces deux déterminations.
Le type de U. hroussonnetii présente bien tous les caractères indiqués par
CuviEH, en particulier le nombre de rayons de la dorsale. Le nombre d’écailles
en ligne verticale et dans la ligne latérale diffère de ceux du type de U . coroides.
Les tubules des écailles de la ligne latérale semblent bien aussi présenter une
légère dissemblance. Chez U. hroussonnetii les tubules dans leur majorité
affectent la forme d’une fourche à deux pointes obliquement divergentes vers
l’arrière. Chez le type d'U. coroides la branche supérieure a tendance, dans la
plupart des cas, à prendre une direction presque verticale. Ce caractère ne peut
cependant pas être pris comme absolu, car sur l’ensemble des écailles de la ligne
latérale de chacun des types il y a des variations de la forme et même du nombre
des tubules.
Entre les types de chaque espèce on remarque aussi des différences dans l’as¬
pect des branchiospines qui sont beaucoup plus grêles sur le spécimen de
U. hroussonnetii.
Parmi les poissons que j’ai examinés au British Muséum j’ai retrouvé des
différences analogues. Il est difficile de trancher nettement pour le moment.
S’il y a deux espèces, elles sont très semblables d’apparence. Les différences
de coloration ne me paraissent pas à retenir : la présence ou l’absence de raies
peuvent être dues à l’état de fraîcheur du spécimen quand on l’a plongé dans
le liquide conservateur. La caudale d’U. hroussonnetii par ailleurs est abîmée ;
Cuvier pense qu’elle devait être « coupée carrément », mais elle peut tout aussi
bien en réalité ressembler à celle d’autres Ombrines avec le lobe supérieur un
peu allongé en pointe et le lobe inférieur plutôt arrondi.
Le nombre des rayons de la dorsale molle qui est de 25 chez U. hroussonnetii
pourrait lui-même entrer dans la probabilité d’une variation dont l’amplitude
est parfois assez grande chez les Ombrines. Cependant, comme un certain nombre
de caractères permet une séparation entre U. hroussonnetii et U. coroides je
préfère actuellement utiliser les deux noms spécifiques. 11 se peut que ce ne
soient là que deux expressions de la variation d’une seule espèce. Cela ne pourra
être démontré que par l’étude d’un grand nombre de spécimens. J’espère que
dans un avenir proche les actifs laboratoires de biologie marine d’Amérique
du sud viendront apporter une solution à ce problème.
1) Type de U. hroussonnetii.
Umhrina hroussonnetii Cuv. dans Cuv. et Val. Hist. Poiss., t. 5, p. 187.
Collection Broussonnet.
NO 7471.
D = X — I, 25 ; A = II, 6
Longueur totale : 180
Longueur du corps : 154
Hauteur : 45
Longueur de la tête : 43
Longueur du museau : 12
Diamètre de l’œil : 11
Branchiospines (base 1®*' arc) : 10 (8 -|- 2 rudiments)
Longueur dss Pectorales (abîmées) : 22
Longueur des ventrales : 25
Longueur de la 2® épine anale : 18
— 264 —
Ligne latérale : 48 à 49 écailles -|- quelques-unes sur la caudale
Nombre des écailles en ligne verticale ; 4/10
La coloration est impossible à décrire, comme l’a indiqué Cuvieh.
2) Type de U. coroides.
Umhrina hroussonnetii, coroides Cuv.
Cuv. et Val. Hist. Poiss., t. 5, p. 187, Brésil, Delalande.
No 5343.
D = X — I, 29 ; A = II, 6
Longueur totale : 202
Longueur du corps : 175
Hauteur : 52
Longueur de la tête : 46
Longueur du museau ; 12
Diamètre de l’œil : 12
Branchiospines : 11 (9 4- 2 rudiments)
Longueur des pectorales : 32
Longueur des ventrales ; 30
Longueur de la 2® épine anale : 18
Ligne latérale : 52 écailles -p quelques-unes sur la caudale
Nombre des écailles en ligne verticale : 5/10.
La coloration est argentée et on compte 9 bandes verticales brunes sur chaque
flanc.
Laboratoire des Pèches outre-mer.
BULLETIN UU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIKE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 2, 1968, pp. 265-274.
NOUVELLES DONNÉES SUR LE PROBLÈME RACIAL
CHEZ SYMPHODUS (CRENILABRUS)
CINEREUS (BONNATERRE, 1788).
FÉCONDATION ARTIFICIELLE
ET ÉLEVAGE EXPÉRIMENTAL DE CE LABRIDÉ
Par J. P. QUIGNARD
1. L’œuf et la larve.
Symphodus (Cr.) cinereus, comme la plupart des Crenilabres, construit un
nid d’algues sur lesquelles sont fixés les œufs (Gerbe, 1864 ; Quignard, 1962).
On sait assez facilement à quelle espèce le nid appartient car le mâle reste tou¬
jours à son voisinage immédiat.
L’œuf de Symphodus (Cr.) cinereus est décrit par Raffaele (1898), Holt
(1899) et Sparta (1932). D’après le premier auteur l’œuf de ce poisson, qui est
sphérique, a un diamètre de 0,64 mm. Les deux autres chercheurs indiquent
un diamètre de 0,72 mm.
J’ai mesuré le diamètre de cent œufs prélevés dans des nids ou obtenus direc¬
tement en pressant sur l’abdomen de femelles matures pêcbées dans le Bassin
d’Arcachon, dans la Mer Méditerranée et le Bassin de Tbau. Ces œufs ne peuvent
être distingués les uns des autres par leur taille. Leur diamètre est compris
entre 0,67 mm et 0,76 mm. Ils sont, à maturité, translucides et très légèrement
laiteux.
La larve de S. (Cr.) cinereus est figurée et décrite par Sparta (1932). Elle a
été obtenue à partir d’individus pêchés à Messine. A l’éclosion, elle mesure
3 mm et est peu pigmentée. En 1962, j’ai donné la description de la larve de
S. (Cr.) cinereus du Bassin de Thau. Elle aussi est peu pigmentée.
Depuis j’ai réalisé de nouvelles fécondations artificielles avec des S. (Cr.)
cinereus provenant de Toulon, de Sète (mer), du Bassin de Thau et du Bassin
d’Arcachon. De plus j’ai obtenu des larves à partir d’œufs, contenus dans des
nids recueillis dans la mer. Toutes les larves provenant d’individus méditer¬
ranéens ont peu de mélanopbores (fig. 1 à 6) comme celles décrites par Sparta
(1932) et Quignard (1962), tandis que celles provenant de S. (Cr.) cinereus
du Bassin d’Arcachon sont ornées de nombreux chromatophores noirs (fig. 7
à 10).
a) Type méditerranéen de la larve de Symphodus (Cr.) cinereus.
A son éclosion la larve (fig. 1) mesure 2,68 mm à 3,06 mm de longueur totale
et 2,62 mm à 2,99 mm de longueur standard. La moyenne de la longueur totale,
calculée d’après 75 larves de Toulon, est de 2,84 mm (tabl. 1). Ces larves pré¬
sentent le plus souvent 13 myomères pré-anaux et 18 post-anaux. A la nais¬
sance le stomodeum n’est pas ou à peine ébauché.
— 266
Tableau 1. — Moyennes en mm de diverses mensurations effectuées
sur des larves de S. {Cr.) cinereus.
Mensurations mm.
L. t. : Longueur totale ; L. st. : Longueur standard ; D. : diamètre de l’œil ; P. o. : distance préor¬
bitaire ; P. vit. : distance prévitelline ; Post. vit. : distance post-vitelline ; P. a. : distance pré¬
anale ; H. Vit. : hauteur du sac vitellin.
Cette larve présente une série de neuf à seize mélanophores situés sur le pro¬
fil dorsal du corps entre la région post-otique et le 7® ou 8® myomère post-anal.
Sur le bord supérieur de l’intestin on trouve un alignement de six à dix méla¬
nophores et quatre à six sur le bord inférieur du corps dans la région post-anale.
Dans la région caudale, sur le bord inférieur du corps on voit six à neuf cellules
mélaniques généralement bien séparées de la ligne post-anale précédemment
décrite. Sur la corde dorsale, au milieu du corps, sont placés un à cinq méla¬
nophores. Le sac vitellin est orné de trois à six cellules mélaniques. La nageoire
primordiale n’est pas pigmentée sauf en arrière de l’anus au niveau des pre¬
miers myomères post-anaux. La tête ne présente jamais de mélanophores.
Au second jour de vie (température 21®) la taille moyenne des larves est de
3 mm. La bouche est bien formée. Le vitellus est très résorbé. La distribution
des mélanophores est inchangée (fig. 2).
Au troisième jour le vitellus est généralement complètement résorbé. La
mâchoire inférieure est mobile. Les mélanophores sont plus abondants dans la
région post-anale de la nageoire primordiale. Deux ou trois cellules mélaniques
apparaissent dans la région supérieure de la portion caudale de la nageoire pri¬
mordiale. Enfin trois à cinq mélanophores ornent le bord inférieur de l’intestin
et quelquefois des chromatophores noirs se voient sur la portion préanale de
la nageoire primordiale.
Au moins jusqu’au dixième jour de vie, à la température de 21®, la pigmen¬
tation ne change pas. La longueur totale qui au cinquième jour est en moyenne
de 3,18 mm n’augmente plus (fig. 3 et 4).
La larve de S. {Cr.) cinereus du Bassin de Thau est du même type que celle
de Toulon et de Messine, pourtant les mélanophores de la ligne dorsale sont
souvent un peu plus nombreux, onze à dix-neuf (fig. 5 et 6). En plus de la ligne
supra-intestinale il existe souvent, dès la naissance, une série de quatre à six
mélanophores sur le bord inférieur de l’intestin. Enfin les chromatophores
noirs placés sur la corde dorsale sont souvent plus nombreux.
— 268 —
Fig. 5 et 6. — Larve de Symphodus (rr.) cinereus venant d’éclore.
Type méditerranéen (Bassin de Thau). Vues latérale et dorsale.
b) Type atlantique de la larve de Symphodus {Cr.) cinereus.
A l’éclosion cette larve a le stomodeum à peine ébauché (fig. 7 et 8). Elle
mesure entre 2,72 et 3 mm de longueur totale et 2,67 à 2,95 mm de longueur
standard. Sa taille est donc très comparable à celle de la larve méditerranéenne
(tabl. 1). Elle a le plus souvent 14 + 17 myomères mais aussi 13 + 18 ou 19.
Pour compter les myomères j’ai été obligé de décolorer les larves en les plon¬
geant dans une solution d’acide chromique à 1,5 % pendant quatre heures
environ ou dans de l’ean oxygénée à 110 volumes pendant 12 heures. Le tableau
n° 1 donne en millimètres les moyennes de diverses mensurations effectuées
sur 20 larves venant d’éclore. Les valeurs obtenues sont du même ordre que
celles données par Sparta (1932) et Quignard (1962) pour les larves méditer¬
ranéennes.
Ces larves dès la naissance sont très fortement pigmentées depuis la région
optique jusqu’au niveau du huitième ou neuvième myomère post-anal, ce qui
correspond environ aux 2/3 de la longueur de la larve (fig. 7 et 8). Au-dessus
de l’œil on trouve un ou deux mélanophores et au-dessus de la vésicule otique
de deux à cinq. Le sac vitellin en a au moins dix. Sur le corps, les mélanophores
sont excessivement nombreux, et ne présentent pas d’alignements spéciaux.
Dans la région caudale, le bord inférieur du corps présente quatre à six chro-
matophores noirs bien séparés de la zone fortement pigmentée du corps. Enfin
la région post-anale de la nageoire primordiale entre le premier et le huitième
segment est ornée d’une rangée de trois à huit mélanophores.
Au second jour de vie, à une température de 20° à 21° la bouche est bien
formée, le vitellus est moins abondant (fig. 9).
Entre le troisième et le quatrième jour, le vitellus est complètement résorbé
la mâchoire inférieure devient mobile. La larve mesure en moyenne 3 mm.
— 270 —
La pigmentation devient un peu plus intense surtout dans la région cardiaque
et sur le bord inféro-postérieur du corps où l’on voit maintenant une série de
huit à douze mélanophores qui rejoint vers l’avant la zone fortement pigmentée
du corps.
A partir du cinquième jour, les larves qui atteignent en moyenne 3,20 mm de
longueur totale (fig. 10) jusqu’au douzième jour de vie n’augmentent plus de
taille. La mâchoire inférieure est très proéminente. Durant cette période la
pigmentation évolue un peu (fig. 10). Des mélanophores apparaissent sur la
mâchoire inférieure, sur la portion ventrale, préanale de la nageoire primor¬
diale. Enfin la portion post-anale de cette même nageoire présente deux ou
trois rangées de mélanophores.
2. Le problème racial.
La présence de deux types de coloration chez les larves de Symphodus (Cr.)
cinereus pose un problème taxonomique. Sommes-nous en présence de sous-
espèces ou de races ?
Pour essayer de répondre à cette question j’ai fait l’étude statistique des
caractères méristiques des représentants méditerranéens et atlantiques de ce
poisson par des méthodes souvent employées par les Ichthyologues pour déceler
l’existence de sous-espèces ou de races au sein d’une espèce.
a) Méthodes statistiques employées.
J’ai comparé deux lots de poissons, l’un provenant de la Mer Méditerranée
et l’autre du Bassin d’Arcachon, par le test « t » de Student pour savoir si les
populations dont ils proviennent sont différentes (seuil de probabilité adopté
95 %). Lorsque les différences constatées entre les échantillons des deux popu¬
lations sont significatives, j’ai calculé le coefficient de différence « C.D. » de
Mayr, Linsley et Usinger pour connaître leur niveau taxonomique. Rappelons
qu’il est généralement admis (Géry, 1962) que lorsque 75 % des individus d’une
population diffèrent par un ou plusieurs caractères de 75 % des individus d’une
autre population (C.D. > 0,67) on est en présence de différences raciales entre
ces deux populations et que lorsque 75 % des individus d’une population
diffèrent de 97 % de ceux d’une autre population (C.D. > 1,28) ces deux popu¬
lations diffèrent subspécifiquement.
h) Résultats obtenus.
Dans un précédent travail (Quignard, 1966) j’ai mis en évidence entre les
spécimens du Bassin d’Arcachon et ceux de la Mer Méditerranée (Nice) des
variations significatives entre les moyennes numériques des rayons durs et des
rayons segmentés de la nageoire dorsale, des rayons pectoraux, des écailles de
la ligne latérale et des branchiospines. Cependant le calcul du « C.D. » n’indi-
quâit pas pour ces caractères une différence raciale entre ces deux populations
Les moyennes vertébrales des individus de Nice et d’Arcachon ne sont pas
statistiquement distinctes (Nice 30,9, Arcachon 30,8). Pourtant en étudiant
séparément les vertèbres abdominales et les vertèbres caudales on constate
une grande disparité entre ces deux populations. A Nice comme à Toulon la
formule 13 -)- 18 domine nettement tandis qu’à Arcachon la formule verté-
271
braie 14 -j- 17 est prépondérante. Malheureusement les données que j’avais
étaient insuffisantes, et ne permettaient pas le calcul du test « t » et du « C.D. »
dans le cas des vertèbres abdominales et caudales.
Ayant récemment fait de nouvelles observations j’ai trouvé pour les fré¬
quences du nombre de vertèbres abdominales et caudales des distributions qui
répondent d’assez près à la loi normale (loi de Gauss). L’application des tests
précédemment cités, alors possible, montre que les variations constatées entre
les moyennes des vertèbres abdominales et caudales des individus de Nice et
d’Arcachon sont très hautement significatives. De plus le calcul du « C.D. »
établit une différence raciale entre les individus de ces deux localités (tabl.
n« 2).
Tableau 2. — Signification des différences existant entre les moyennes du
nombre des vertèbres des individus méditerranéens et atlantiques de Sym-
phodus {Cr.) cinereus.
N. : Nombre d’individus ; M. : Mode ; X ; Moyenne ; « t » : test « t » de Student ; C. D. coefficient
de différence de Mayr, Linsley et Usinger.
Donc statistiquement l’espèce Symphodus {Cr.) cinereus (Bonnaterre, 1788)
présente une race méditerranéenne et une race arcachonnaise (Atlantique).
J’ai montré précédemment (Quignard, 1966) l’existence d’un type particu¬
lier de Symphodus {Cr.) cinereus vivant dans le Bassin de Thau (Sète). Les
individus de ce Bassin ont peu de pores céphaliques (80 à 200), comparative¬
ment à ceux de la Mer Méditerranée et du Bassin d’Arcachon (nettement plus
de 200 pores céphaliques).
Les S. {Cr.) cinereus du Bassin de Thau (13 18 vertèbres) présentent, sta¬
tistiquement par rapport aux individus arcachonnais (14 -f 17 vertèbres) les
mêmes différences raciales que les spécimens de la Mer Méditerranée (Nice)
(13 + 18 vertèbres).
Par contre le calcul du « C.D. » ne met pas en évidence de différences raciales
entre les S. {Cr.) cinereus du Bassin de Thau et ceux de la Mer Méditerranée
— 272 —
(Nice). Les moyennes vertébrales ne sont même pas significativement diffé¬
rentes. La formule 13 + 18 domine nettement comme en Méditerranée. De
plus, les larves de S. (Cr.) cinereus du Bassin de Thau sont peu pigmentées.
Elles ne diffèrent pas sensiblement de celles provenant d’individus typique¬
ment méditerranéens (fig. 5 et 6).
11 est bon de rappeler ici le cas de Symphodus {Cr.) melops (Linné, 1758)
qui vit comme S. {Cr.) cinereus dans la Mer Méditerranée, le Bassin de Thau,
et dans l’Océan Atlantique. Ce poisson qui ne présente pas de races statisti¬
quement distinctes le long des côtes de France (Quignard, 1966) a une larve
pratiquement identique de Toulon à Boscoff (Quignard, 1967).
Donc au point de vue méristique et pigmentation de la larve on peut admettre
au sein de l’espèce Symphodus {Cr.) cinereus (Bonnaterre, 1788) la présence de
deux races, l’une atlantique ayant une larve à nombreux mélanophores et une
formule vertébrale dominante 14 + 17, l’autre méditerranéenne caractérisée
par une formule vertébrale dominante 13 + 18 et une larve présentant peu
de mélanophores. De plus, dans le Bassin méditerranéen on trouve une variété
lagunaire, de l’espèce Symphodus {Cr.) cinereus, vivant dans les étangs côtiers.
Cette variété ne diffère des individus typiquement marins que par le nombre
de pores céphaliques. Cette variété se retrouve sur les côtes roumaines de la
Mer Noire.
3. Influence de la température et de la salinité
sur la fécondation artificielle et la durée du développement embryonnaire.
La température a une grande influence sur la durée du développement
embryonnaire (fécondation-éclosion). Le tableau n*^ 3 résume quelques obser¬
vations.
La fécondation et le développement embryonnaire jusqu’à l’éclosion chez
S. {Cr.) cinereus du Bassin de Thau et du Bassin d’Arcachon sont possibles si
la salinité de l’eau ne descend pas au dessous de 19 %° et ne monte pas au
dessus de 40 à une température comprise entre 19° et 22°. Aux fortes comme
aux faibles salinités la durée du développement embryonnaire est un peu plus
longue que dans l’eau de mer normale.
Tableau 3. — Durée du développement embryonnaire
en fonction de la température.
La pigmentation typique des larves ne semble pas varier en fonction de la
température et de la salinité.
273 ^
4. Hybridation interspécifique.
J. H. List (1888) a obtenu des larves en fécondant des ovules de S. {Cr.)
doderleini (Jordan) = [Cr. tinca (Brunnich)] avec du sperme de S. (Cr.) tinca
(Linné) = [Cr. pavo (Brunnich)] et à partir d’ovules de S. (Cr.) doderleini (Jor¬
dan) = [Cr. tinca (Brunnich)] et de sperme de S. (Cr.) roissali (Risso) = [Cr.
quinquemaculatus (Bloch).]
N. N. Gorbunova (1959) a réussi des fécondations croisées entre S. (Cr.)
tinca (Linné) et S. (Cr.) roissali (Risso) [= Cr. quinquemaculatus (Bloch).]
J’ai pu réaliser à Arcachon des fécondations artificielles à partir ;
1) d’ovule de S. (Cr.) melops et de sperme de S. (Cr.) cinereus ;
2) d’ovule de S. (Cr.) cinereus et de sperme de S. (Cr.) melops.
Le premier type d’expérience a parfaitement réussi, 95 % des œufs ont éclos.
Dans le second cas 45 % seulement des œufs ont donné naissance à une larve.
Les conditions physicochimiques de l’eau étaient pourtant semblables : sali¬
nité 32,5 %°, température 22°-23°. J’ai répété trois fois ces croisements, le pour¬
centage des éclosions a toujours été le même.
Les larves résultant du premier type d’expérience (melops Ç X cinereus ^)
sont un peu plus grandes, moyenne : 2,80 mm, que celles obtenues dans le second
type (melops ^ X cinereus Ç), moyenne 2,64 mm.
Les larves hybrides sont très pigmentées comme celles des parents.
Comme l’avait déjà remarqué J. H. List (1888) la durée du développement
embryonnaire (fécondation-éclosion) est un peu plus longue dans les expé¬
riences d’hybridation que lors d’une fécondation normale. A une température
de 22°-23'’ et une salinité de 32,5 %, le développement embryonnaire de S.
(Cr.) cinereus dure environ 75 à 84 heures, celui de S. (Cr.) melops 81 heures
alors qu’à la même température et à la même salinité les premières larves pro¬
venant de l’hybridation de ces deux poissons n’ont éclos qu’au bout de
108 heures.
Conclusion.
L’étude des larves de Symphodus (Cr.) cinereus obtenues naturellement ou
résultant de fécondations artificielles, met en évidence, fait exceptionnel en
ichthyologie, deux types de larves : l’un très pigmenté en noir dans le bassin
d’Arcachon (Atlantique), l’autre peu pigmenté dans la Mer Méditerranée.
Statistiquement le nombre de vertèbres abdominales et caudales permet de
distinguer deux races de S. (Cr.) cinereus, l’une atlantique, l’autre méditerra¬
néenne. Les deux types de larves décrits correspondent à ces deux races.
Un autre Labridé du même genre S. (Cr.) melops qui a sensiblement la même
distribution géographique que S. (Cr.) cinereus mais qui ne présente pas de
races statistiquement décelables, possède une larve identique dans la Mer
Méditerranée et dans l’Océan Atlantique.
Expérimentalement on démontre que la fécondation et le développement
embryonnaire peuvent s’effectuer entre de très larges limites maximales et
minimales de température et de salinité. Ces données expérimentales sont
274 —
importantes à constater puisque ces poissons sont amenés à vivre et à se repro¬
duire dans les bassins côtiers méditerranéens (Bassin de Thau) et atlantiques
(Bassin d’Arcachon) où les conditions physicochimiques peuvent présenter de
grandes variations aussi bien journalières qu’annuelles.
En effectuant des fécondations artificielles croisées entre S. iCr.) cinereus et
de S. {Cr.) melops du Bassin d’Arcachon il a été possible d’obtenir des hybrides
interspécifiques. Le croisement de S. [Cr.) cinereus mâle avec S. [Cr.) melops
femelle donne de meilleurs résultats que le croisement S. [Cr.) cinereus femelle
avec S. [Cr.) melops mâle.
La durée du développement embryonnaire dans ces expériences de féconda¬
tion croisée est nettement plus longue que lors des expériences de fécondation
simple.
Station biologique Sète,
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons du Muséum.)
BIBLIOGRAPHIE
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Géhy, J., 1962. — Le problème de la sous-espèce et de sa définition statistique. A pro¬
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(L.) and Crenilahrus quinquemaculatus (Blocb). Trav. Sta. Biol. Sébastopol, 11,
pp. 174-181, 6 fig.
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Quignard, J. P., 1962. — La reproduction cbez les Labridés. Le nid, l’œuf et la larve
de Symphodus cinereus (Bonn.). — Naturalia Monspeliensia, série zoologie, 4,
pp. 51-59, 6 fig.
— 1966. — Recherches sur les Labridae (Poissons, Téostéens Perciformes) des
côtes européennes. Systématique et Biologie. — Ibid., 5, pp. 1-247, 79 tabl.,
87 fig.
— 1967. — L’œuf et la larve de Symphodus (Crenilahrus] melops (Linné, 1758)
(Poissons, Téléostéens, Perciformes Labridés). Influence de différents facteurs
physico-chimiques sur la durée du développement embryonnaire. — Reo. Trav.
Inst. Pêches marit., 31, 4 (sous presse).
Raffaelle, F, 1898. — Osservazioni sulle uova di fondo dei pesci ossei del Golfe di
Napoli e mari adiacenti. — Boll. Notizie Agrarie, Ministère Agr. Ind. e Commer-
cio, 8.
Sparta, A, 1932. — Contributo alla conoscenza di uova e larve nei labridi, III. Uova
e larve di Crenilahrus massa Risso, ottenute de fecondazione artificiale. —
Memoria cxcl del R. comitato talassografico Italiano, pp. 1-11, 10 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 2, l',)68, pp. 275-291.
REDESCRIPTION
DE QUELQUES TYPES DE BÉROTHIDÉS
(NÉ VROPTÈRES PLANIPENNES )
DÉPOSÉS AU MUSÉUM NATIONAL
D^ HISTOIRE NATURELLE DE PARIS
ET REMARQUES SUR LA SYSTÉMATIQUE
DE LA EAMILLE
Par André ROUSSET
La systématique de la famille des Bérothidés (Névroptères, Planipennes) a
subi de nombreuses fluctuations ; rangés parmi les Hémérobiidés par les auteurs
du siècle dernier, ces Planipennes ont été placés dans une nouvelle famille par
Handlirsch en 1908. A l’intérieur de la famille, les divisions génériques et
supra-génériques ont d’abord été établies d’après des caractères alaires (mono¬
graphies de Krüger, 1922 et de Navas, 1929) puis en utilisant la structure
des génitalias (Tjeder, 1959). Ce nouveau critère remet en question la vali¬
dité de la nomenclature des espèces anciennement décrites et il apparaît indis¬
pensable que les types de ces dernières soient revus avant qu’une classification
de la famille puisse être proposée.
Dans ce travail, nous contribuerons à cette révision par la redescription de
quelques types de Bérothidés déposés au Muséum National d’Histoire Natu¬
relle de Paris ; originaires d’Afrique et d’Asie, ils ont, pour la plupart, été étu¬
diés par Navas.
Les types de Bérothidés existant dans les collections du Muséum sont les
suivants :
Berotha squamulala Navas (J et Ç (1).
Berotha seyrigiana Navas $ (= Acroherolha seyrigiana] (2).
Berotha vasseana Navas Ç (= Acroberotha vasseana )(3).
Acroberotha formosensis Krüger (J (4).
Lekrugeria lineata Navas (5).
Costachillea barbara Navas $ (6).
Podallea seriata Navas cJ (7).
Nodalla striatella Navas $ (8).
Nodalla lineata Navas et Ç (9).
Sphaeroberotha dumonti Navas (non vu).
Nosybus nobilis Navas (J et $ (non décrits).
Trichoberotha ferruginea Handschin (cotype) (non décrit).
Le peu de renseignements disponibles dans les descriptions originales, por¬
tant principalement sur la nervation, nous a incité à redécrire certains de ces
types. Pour chaque espèce nous donnerons des compléments aux descriptions
276
des auteurs en insistant sur certains caractères tels que la pigmentation, la
longueur du scape par rapport à la largeur de la tête (la mesure de la longueur
de la tète ne pouvant être précise), la présence ou l’absence de squamules aux
coxas des pattes prothoraciques et aux ailes, la structure des génitalias externes
et des segments terminaux de l’abdomen (nous emploierons la terminologie de
Tjeder, 1954). Les exemplaires, conservés à sec, ne sont malheureusement pas
toujours dans un excellent état ; le flagelle des antennes est souvent brisé, des
ailes manquent ; il ne nous a pas été possible d’effectuer des dissections et des
préparations microscopiques aussi les génitalias internes ne pourront être pré¬
cisées ; néanmoins ceci ne constitue pas un obstacle majeur.
1. Berotha squamulata Navas, 1936.
Mem. Mus. liist. Nat. Paris, 4.
Localité type : Éthiopie Méridionale — Bourié — Bord de la rivière Omo — •
600 m.
Types : un mâle et une femelle.
Description ; La coloration générale du corps est jaune roussâtre ; les soies
sont jaunes ; il n’y a pas de soies noires.
Tête (flg. 1). — Le labre est jaune légèrement marqué de brun ; le clypéus
porte deux taches. Le front est jaune. La face dorsale de la tête et le vertex
sont marqués de taches brunes. Antennes : le scape est tacheté de brun (pas
de soies noires) rapport longueur du scape — largeur de la tête : 0,66 chez la
Ç et 0,62 chez le Les palpes labiaux et maxillaires sont de teinte jaunâtre.
Thorax : le prothorax est maculé de brun et présente une ligne médiane lon¬
gitudinale plus claire. Le mésothorax et le métathorax sont maculés de brun
dorsalement ; la teinte s’éclaircit latéralement. Les pattes sont claires tachées
de brun. Le fémur des pattes métathoraciques est peu maculé. Le coxa des
pattes prothoraciques porte de nombreux squamules noirs ; le tibia est plus
court que le fémur ; le premier article du tarse est aussi long que les quatre
autres réunis et présente des taches brunes en son milieu.
Ailes (fig. 2). — Les ailes antérieures sont falciformes ; les ailes postérieures
sont acuminées ; les deux paires présentent à leur bord postérieur une frange
de longues soies et à leur face inférieure, chez la femelle uniquement, des squa¬
mules noires. Les nervures sont ponctuées de brun de manière régulière. Le
ptérostigma est jaunâtre marqué de brun. La nervure sous-costale rejoint la
nervure radiale au niveau du ptérostigma. A l’aile antérieure du mâle la ner-
vule distale entre R et Rs se situe avant la fourche Rsl-Rs2 ; il y a en outre
une nervule supplémentaire entre Rsl et Rs2.
Abdomen : dorsalement la pigmentation est brune ; ventralement les taches
sont peu nombreuses et la teinte générale est claire.
— Génitalias femelles (fig. 3) : le tergite 8 est grand, la membrane articulaire
entre les tergites est brune, l’ensemble — tergite 9 + épiprocte — se prolonge
latéro-ventralement de chaque côté par une apophyse ; les gonapophyses laté¬
rales forment une masse ovoïde portant une paire d’hypocaudae brunes à leur
base et à leur apex. Le sternite 7 est plus gros que le précédent ; la plaque sub¬
génitale (sgp) forme un arc ventral proéminent.
— Génitalias mâles (fig. 4) : le tergite 8 est de taille plus réduite que le ter¬
gite 7 ; le tergite 9 (+ epiprocte) est arrondi dorsalement ; de chaque côté.
277
ventralement, il présente une échancrure. Les sternites 7 et 8 sont subdivisés
par un sillon transversal ; le sternite 9 est grand, trapézoïdal, il porte à son
apex l’arc gonal (gs) pourvu de deux sillons de chaque côté.
Fig. 1-4. — Berotha squamulata Navas.
1, Tête et prothorax en vue dorsale ($) ; 2, ailes gauches ($} ; 3, extrémité de l’abdomen $ en vue
latérale ; 4, extrémité de l’abdomen en vue latérale ;
Fig. 5, Acroheroiha seyrigiana (Navas) $ ; tête et prothorax en vue dorsale.
2. Acroberotha seyrigiana (Navas, 1935).
Synonymie :
Berotha seyrigina Navas, 1935. — Rev. Acad. Cienc. Zaragoza, 18.
Acroberotha seyrigiana, Fraser, 1955. — Nat. Malgache, 7 (2).
Aeroberotha seyrigi, Kimmins. — 1960 — Nat. Malgache, 12.
18
278
Localité type : Madagascar — Bexily (Région sud de l’île) — IX — 1933.
Type : un exemplaire femelle.
Le nom d’espèce donné par Navas (1935) [Berotha seyrigina) a été émendé
par Fraser (1955) en seyrigiana et par Kimmins (1960) en seyrigi ; le nom
propre origine étant Seyrig ces deux désinences sont valables selon le Code
International de Nomenclature Zoologique (1964) (Appendice 1), III) ; c’est la
première en date [seyrigiana) qui doit être employée.
Description : La pilosité générale est brune plus ou moins claire.
Tête (fig. 5). — Le clypéo-labre est brun, le front est clair, taché sous les
antennes, la face dorsale de la tête est tachée de brun entre et en arrière des
antennes ; les tubercules latéro-postérieurs sont bien développés et tacbés de
brun ; la région dorsale postérieure de la tête n’est pas maculée. Une ligne
médiane claire se continue sur le prothorax.
— Antennes : le scape n’est pas particulièrement large (contrairement à la
figure donnée par Fraser, 1955, relative à Acroherolha pauliani) par rapport
au diamètre du flagelle ; face ventrale, il est marqué de taches brunes con¬
fluentes ; la pilosité est dense, de teinte brune ; le rapport : longueur du scape —
largeur de la tête est de 0,71.
Thorax : au prothorax, la ligne claire médiane dorsale déjà signalée est bordée
de chaque côté par une zone de macules brunes ; latéralement, le tégument est
ponctué de brun ; la région antérieure du mésothorax est également ponctuée
mais latéralement et en arrière la teinte devient brun uniforme ; cette pigmen¬
tation persiste sur le métathorax dans les régions antérieure et latérales (deux
taches de chaque côté).
Les pattes sont ponctuées de brun. Le coxa des pattes prothoraciques ne
porte pas de squamules ; sa face interne est de couleur brun clair uniforme.
Ailes : (les ailes droites manquent) (lig. 6) la nervure sous-costale de l’aile
antérieure ne présente des taches qu’à l’aboutissement des nervules du champ
costal ; la nervure sous-costale rejoint apicalement la nervure radiale ; les autres
nervures sont tachées de brun de façon régulière. Le secteur radial possède
5 rameaux. Les nervures de l’aile postérieure ne sont pas pigmentées sauf au
niveau des fourches des rameaux du secteur radial ; les nervules distales sont
brunes.
Abdomen : les régions dorsales sont brunes, les pleures sont alternativement
foncés et clairs ; ventralement le tégument est clair légèrement ponctué ; les
zones latérales des sternites sont plus foncées.
Génilalias (lig. 7) : le tergite 8 est grand ; le tergite 9 (+ épiprocte) se con¬
tinue par les gonapophyses latérales (gl) sans qu’une suture nette soit visible ;
latéralement et en avant de ces gonapophyses latérales naît, de chaque côté,
une apophyse digitiforme semblable à celle décrite par Fraser (1955) chez
Acroberotha pauliani, sa pilosité est rase ; il n’y a pas de trichobothries en
rosette (cf. Fraser, 1955, fig. 2b). Les hypocaudae (hyc), pigmentées sur toute
leur longueur, présentent de longues soies. La plaque sub-génitale (sgp) forme
un demi-anneau saillant à pointe médiane dirigée vers l’avant ; sa pilosité est
rase, de teinte jaune. Le sternite 7 présente de chaque côté une légère bosse
plus densément pileuse que le reste du tégument sternal (cf. Tjeder, 1959 :
Acroberotha xiphophora et A. tricirrata et Fraser, 1955 : A. pauliani).
— 279
3. Acroberotha vasseana (Navas, 1910).
Synonymie :
Berotha vasseana Navas, 1910. — Broleria, 9.
Acroberotha vasseana, Krüger, 1922. — Stett. Ent. Zeit., 83.
Acroberotha vasseana, Navas, 1929. — Mem. Ac. Cienc. Zaragoza, mem. 2a.
Acroberotha vasseana, Navas, 1930. — Rev. Bot. Zool. Afr., 19.
Acroberotha vasseana, Navas, 1932. — Rev. Bot. Zool. Afr., 22.
Acroberotha vasseana, Tjeder, 1959. — South Afr. An. Life, 6.
Localité-type : Moçambique — Prov. de Gorongoza — Tendes del Urema
I-III 1907 — G. Vassé.
Type : un spécimen de sexe femelle.
Description : La pilosité générale du corps est de teinte claire, incolore ou
jaunâtre.
Tête : Le clypéo-labre et le front ne présentent aucune tache, seule la région
dorsale postérieure de la tête montre des taches brunes éparses.
— Antennes : le scape, allongé et cylindrique, est taché de brun mais les soies
sont claires ; le rapport longueur du scape — largeur de la tête est de 0,78.
Thorax : Le prothorax est parcouru dorsalement par une ligne claire bordée
de chaque côté par une zone brune ; latéralement le tégument est maculé de
brun. Le mésothorax est clair ponctué de brun. Le métathorax montre une
zone brune latérale.
Pattes : Les pattes sont tachées de brun ; le fémur des pattes métathora-
ciques ne montre qu’une tache proximale. Le coxa des pattes prothoraciques
possède des squamules noirs.
Ailes : Les ailes droites manquent et l’aile postérieure gauche est détériorée
(fig. 8 et fig. 21 de Navas, 1910 et fig. 29 de Navas, 1929). Aux deux ailes la
nervure sous-costale s’incurve vers la nervure radiale mais ne la rejoint pas,
une petite nervule existe à ce niveau. 11 y a quelques squamules à la face infé¬
rieure de l’aile antérieure sur les nervures médiane et cubitale ; aucun squa-
mule n’est visible à l’aile postérieure mais nous ne pouvons être certain de leur
absence en raison du mauvais état de l’aile. A l’aile postérieure le secteur radial
émet cinq rameaux dont un après le niveau du ptérostigma ; entre la nervure
radiale et le secteur radial existent deux nervules : une proximale et une dis¬
tale un peu avant le ptérostigma. Les autres nervules sont disposées ainsi :
une nervule entre Rs et Ml -f 2, une entre Ml + 2 et M3 + 4, deux nervules
proches l’une de l’autre entre M3 -f- 4 et Cu.
Abdomen : La teinte générale est brun-roux uniforme, la pilosité est claire.
Génitalias (fig. 9) : Le tergite 8 est grand, le tergite 9 (-)- épiprocte) est séparé
des gonapophyses latérales (gl) par un sillon ; ces dernières ne sont que peu
volumineuses et les hypocaudae (hyc) ne sont pas particulièrement longues. Rat¬
tachée latéralement au tergite 8, la plaque sub-génitale (sgp) forme un demi-
anneau ventral très développé, recourbé vers l’avant et atteignant le milieu
du sternite 6 ; elle présente une ligne pigmentée se divisant vers l’apex. Le ster-
nite 7 est de petite taille.
— 280 —
4. Acroberotha formosensis Krüger, 1922.
Stett. Ent. Zeit., 83.
Les indications portées sur les étiquettes accompagnant l’exemplaire du
Muséum appellent quelques commentaires ; on trouve successivement (de bas
en haut) :
— Acroberotha formosensis Krüg. — P. Navas J. J. dét.
— Berotha puncticollis Nav. — Esben-Petersen dét.
— Typus.
— Petersen édit.
— Kosempo-Formosa-H. Sauter, 1911.
Esben-Petersen en 1913 attribue les 21 individus récoltés à Formose par
H. Sauter à l’espèce Berotha puncticollis Navas (= Isoscelipteron puncticoïle
Navas). Six des exemplaires de Formose ont été reconnus espèce nouvelle
{Acroberotha formosensis) par Krüger (1922) ; une description complémentaire
est donnée par Navas (1929) pour trois de ces spécimens ; il semble que l’exem¬
plaire gardé par Navas (1929, p. 56) soit celui existant au Muséum. La syno¬
nymie proposée par Esben-Petersen n’est certainement pas valable car les
caractères d’ Isoscelipteron puncticoïle indiqué par Navas (1912) diffèrent de la
description de Krüger, des figures de Navas relatives à A. formosensis et de
nos observations sur le spécimen du Muséum. L’étiquette « Typus » ne peut se
rapporter qu’à A. formosensis et non à Berotha puncticollis en raison de la pro¬
venance {Isoscelipteron puncticoïle ; Tainan) ; les six exemplaires décrits par
Krüger forment la série-type ; il n’y a pas eu d’holotype de désigné, tous sont
donc des syntypes ; d’après l’article 74 du Code International de Nomencla¬
ture Zoologique, il est possible de désigner l’exemplaire du Muséum comme
lectotype.
Description :
Tête : Le clypéo-labre n’est pas pigmenté ; le front présente quelques taches
sous les antennes ; les soies, noires, sont courtes. La face dorsale de la tête
montre quelques taches brunes sauf sur les tubercules latéro-postérieurs ; les
soies sont blanches. Aux antennes, le scape est assez court (rapport longueur
du scape — largeur de la tête : 0,29) de teinte claire, sans taches : ses soies sont
incolores ; pédicelle et flagelle sont incolores ainsi que leur pilosité.
Thorax : Le prothorax montre dorsalement une ligne brune médiane dans la
région moyenne ; les soies sont blanches ; latéralement la pigmentation est
brune et il y a mélange de soies blanches et noires. Dorsalement le mésothorax
n’est pigmenté qu’en arrière ; latéralement les macules sont plus abondantes
notamment au-dessus des ailes. Le métathorax présente une tache brune en
croix (la grande branche de cette croix étant longitudinale), le tégument est
pigmenté au-dessus des ailes.
Pattes . La pilosité est brune et incolore ; les tibias sont maculés ; les fémurs
sont sans tache sauf dans le tiers proximal. Il n’y a pas de squamules au coxa
des pattes prothoraciques ; le premier article du tarse est aussi long que les
quatre derniers réunis.
— 281
Fig. 6-7. — Acroherotha seyrigiana (Na vas) $.
6, ailes gauches ; 7, extrémité de l’abdomen en vue latérale ;
Fig. 8-9. — Acroherotha vasseana (Navas) ?.
8, aile antérieure gauche ; 9, extrémité de l’abdomen en vue latérale.
Fig. 10. — Acroherotha formosensis Krüger ^ : ailes droites.
Ailes (fig. 10) : Nervation et nervulation sont conformes à celles figurées
par Navas (1929) ; nous ajouterons que la nervure sous-costale s’estompe dans
le ptérostigma, une courte nervule la relie à la nervure radiale à l’aile anté¬
rieure.
Abdomen : La coloration est brun-roux assez uniforme ; les soies sont blanches.
Génitalias (fig. 11) : Le tergite 9 (-f épiprocte), arrondi dorsalement, présente
une légère bilobation apicale ; les paramères sont falciformes (pa) ; il y a une
paire d’hypomères (hm) pigmentés. Le sternite 9 est petit et coloré en brun.
282 —
5. Lekrugeria lineata Navas, 1929.
Mem. Ac. Cienc. Zaragoza, mem. 2a.
Localité-type : Kappa — Indes Anglaises (Prov. Centr.), avril 1914 —
G. Babault.
Type : un exemplaire mâle.
Descbiption : la couleur générale du corps est jaunâtre, les soies sont inco¬
lores.
Tête : Clypéo-labre et front jaunes ainsi que le vertex ; les tubercules latéro-
postérieurs ne présentent pas de taches. Les palpes maxillaires et labiaux, acu-
minés, sont également de teinte claire. L’œil est séparé du tborax par une large
région postéro-latérale de la tête. Aux antennes, le scape n’est pas très allongé
(rapport longueur du scape — largeur de la tête : 0,31) il est entièrement jaune ;
le pédicelle est globuleux, sensiblement de même diamètre que le scape ; le
flagelle manque.
Thorax : Le prothorax n’est pas pigmenté mais le mésothorax et le méta-
thorax sont légèrement brunis dorsalement aux ailes. Les pattes sont claires
sauf les tibias des deux premières paires de pattes qui sont ponctués de brun
clair ; il n’y a pas de squamules sur le coxa des pattes prothoraciques. Le pre¬
mier article du tarse est aussi long que les quatre autres réunis.
Ailes (fig. 12) : L’aile postérieure gauche manque ; l’aile antérieure droite
est détériorée. Le ptérostigma n’est pas pigmenté, la membrane alaire est hya¬
line, les nervures sont faiblement ponctuées ; il n’y a pas de squamules. La ner¬
vure sous-costale s’incurve à son apex vers la nervure radiale mais sans l’at¬
teindre ; le cbamp costal des ailes antérieures est large. Le secteur radial pos¬
sède six rameaux à l’aile antérieure, cinq à l’aile postérieure ; sept nervules
existent à l’aile postérieure disposées depuis le premier rameau du secteur radial
jusqu’à la nervure cubitale.
Abdomen : La couleur générale est jaunâtre. Les tergites présentent une
région dorsale brun-rougeâtre ; les pleures forment une ligne noire continue
de chaque côté de l’abdomen ; les sternites sont ponctués de brun clair.
Génitalias : En vue latérale (fig. 13) le tergite 8 est plus haut et plus étroit
que le tergite 7 ; le tergite 9 (-(- épiprocte) forme un cône à sommet arrondi,
incisé ventralement ; en-dessous de cette pièce conique, deux paires d’appen¬
dices de forme triangulaire s’attachent sur le neuvième sternite, ce sont les
paramères (pa) et les hypomères (hm) ; ces derniers présentent une indenta¬
tion à leur base. Les sternites 8 et 9 forment des demi-anneaux étroits.
6. Costachillea barbara Navas, 1929.
Mem. Ac. Cienc. Zaragoza, mem. 2a.
Localité-type : Algérie — Tinmel — G. Atlas Goundafa) — 17-24-V-1927.
Type : Un exemplaire femelle.
Description :
Tête : Labre, clypéus et front sont pigmentés de brun. Le vertex est maculé
de brun ; les taches sont souvent confluentes. Les soies sont incolores sauf
— 283 —
celles implantées sur le tubercule postéro-latéral qui sont noires. Les antennes
présentent un scape allongé, cylindrique (rapport de la longueur du scape à la
largeur de la tête au niveau des yeux : 0,39) ; le scape est légèrement pigmenté
latéralement et les soies de cette région sont noires (elles sont blanches sur les
autres faces du scape). Le pédicelle, arrondi, est d’un diamètre supérieur à celui
des articles du flagelle ; ce dernier est moniliforme mais le nombre des articles
ne peut être connu car les antennes sont cassées.
Thorax : Le prothorax est maculé de brun ; les soies dorsales sont incolores ;
latéralement, il y a mélange avec des soies noires. Le mésothorax brun présente
une ligne médiane plus claire ; le métathorax est brun.
Pattes : La pilosité est formée d’un mélange de soies noires et de soies claires.
Aux pattes antérieures, le coxa, aussi long que le fémur, est taché de brun et
ne présente pas de squamules ; trochanter, fémur et tibia sont maculés de
brun ; le premier article du tarse est aussi long que les quatre autres réunis.
Le trochanter des pattes mésothoraciques est brun, le fémur est maculé dans
son tiers basal et à son apex ; le tibia est maculé. Les pattes métathoraciques
présentent un trochanter brun, un fémur brun apicalement et un tibia maculé.
Ailes (fig. 14) : (L’aile postérieure droite manque et la gauche est dété¬
riorée). La membrane des ailes est hyaline sauf au voisinage des nervules, for¬
tement colorées en brun ; les nervures sont régulièrement tachées de brun. Des
écailles noires sont présentes à la face inférieure de l’aile postérieure sur les
nervures Rs, Ml + 2 et Cul. La marge postérieure de l’aile est frangée de
longues soies. A l’aile antérieure droite, le premier rameau du secteur radial
naît au niveau du ptérostigma.
Abdomen : Les soies sont blanches dorsalement et latéralement, mélangées
de noires ventralement. La pigmentation est maculée de brun sur le dos et
les côtés, ponctuée de brun ventralement.
Génitalias (fig. 15) : Tergite 9 (et épiprocte) : il forme un demi-anneau pourvu
d’apophyses latérales arrondies ne portant que des soies noires alors que dor¬
salement il y a également des soies blanches. Les gonapophyses latérales (gl)
sont soudées, l’ensemhle porte ventralement deux hypocaudae (hyc) cylindriques
et allongées pourvues de longues soies noires et blanches. Ventralement la
plaque post-génitale (pop) forme un bourrelet transverse, en avant duquel se
trouve la plaque sub-génitale (sgp) dont la partie médiane est capitée et recou¬
verte d’une pubescence blanche très courte.
7. Podallea seriata Navas, 1936.
Mem. Mus. Hist. Nat. Paris, 4.
Localité-type : Éthiopie méridionale — Bourié — ■ Bord de la rivière Omo —
600 m.
Type : (génotype) un exemplaire mâle.
Description :
Tête : Une tache médiane sur le labre, deux taches sur le clypéus, front taché
sous les antennes, vertex maculé, une ligne claire longitudinale se prolonge sur
le prothorax et le mésothorax, elle s’estompe sur ce dernier.
.[ntennes : Le scape est allongé, cylindrique, taché de brun ; les soies sont
— 285 —
blanches (longueur scape/largeur tête : 0,67). Les palpes maxillaires et labiaux
sont acuminés et de teinte claire.
Thorax : De chaque côté de la ligne claire longitudinale dorsale du prono-
tum et du mésonotum, s’étend une zone brune uniforme qui, latéralement, se
résout en macules. Le métanotum est brun. La pilosité générale du corps est
blanche sauf en arrière du vertex, dorsalement sur le prothorax et sur la face
dorsale du tibia des pattes mésothoraciques où existent également des soies
noires. Les pattes, jusqu’au premier article du tarse compris, présentent des
taches sauf sur le trochanter des pattes métathoraciques ; le fémur des pattes
métathoraciques possède une tache hasale et une médiane. Le coxa des pattes
prothoraciques est long et ne montre pas de squamules.
Ailes (fig. 16 et fig. 19 de Navas, 1936) : L’aile postérieure gauche manque
et la droite est détériorée. A l’aile antérieure la nervule basale entre R et M
« difficile à saisir » selon Navas, est incomplète à l’aile gauche ; contrairement
à la figure donnée par Navas, la nervure sous-costale rejoint la radiale ; d’autre
part le mode de ramification des nervures médianes (Ml + 2, M3 -(- 4) et cubi¬
tales (Cula et Culb) est différent de celui indiqué par Navas. L’aile antérieure
est très légèrement falciforme. 11 n’y a pas de squamules aux ailes.
Abdomen : Les tergites sont régulièrement pigmentés de brun jusqu’au seg¬
ment 8 inclus. Les sternites sont ponctués de brun jusqu’au huitième compris.
Les pleures forment des bourrelets hruns sur les segments de rang impair ;
ils sont clairs sur les segments de rang pair.
Génitalias (fig. 17-18) : Le tergite 9 (et l’épiprocte) est clair sauf de chaque
côté de l’incision médiane postérieure. Le neuvième sternite est clair. En vue
postérieure, l’incision de tg9 + epr ne se prolonge pas dorsalement, ses lèvres
s’écartent rapidement ; chaque lèvre présente ventralement et vers l’inté¬
rieur une expansion qui touche sa symétrique. L’arc gonal (gs) présente de
chaque côté une base large, et médialement, une lame qui paraît formée par la
réunion de deux pièces. L’arc gonal ne possède pas de soies sauf sur la lame
médiane (soies courtes).
8. Nodalla striatella Navas, 1936.
Mem. Mus. Uist. Nat. Paris, 4.
Localité-type : Kenya — Turkana — Partie Sud Sables — 800-1 000 m.
Type : Un exemplaire de sexe femelle.
Description :
Tête : Le clypéo-labre et le front sont roux uniforme ; le vertex, de teinte
générale claire, présente des taches foncées à l’insertion des soies.
Antennes : Le scape, allongé et cylindrique, porte latéralement des soies
brunes, ailleurs les soies sont incolores. Le rapport : longueur du scape — lar¬
geur de la tête est de 0,32.
Thorax : Le prothorax est maculé de hrun sans ligne médiane longitudinale
plus claire ; les sclérites dorsaux sont de couleur brune. Le mésothorax pré¬
sente dorsalement de chaque côté une tache antérieure et, en arrière et plus
latéralement, une autre tache. Métathorax brun.
Les pattes sont de couleur générale rousse ponctuée de brun, les soies blanches
? 1
0 I 2mm
Fig. 16-18. — Podallea seriata Navas ($.
16, aile antérieure gauche ; 17, extrémité de l’abdomen en vue latérale ; 18, extrémité de l’abdomen
en vue postérieure.
Fig. 19-20. — yodalla striatella Xavas Ç.
19, aile antérieure gauche et aile postérieure droite ; 20, extrémité de l’abdomen en vue latérale.
Fig. 21-23. — yodalla lineata Navas.
21, ailes gauches ($) ; 22, extrémité de l’abdomen $ en vue latérale ; 23, extrémité de l’abdomen ^
en vue latérale.
— 287 —
et noires sont mélangées. Le premier article du tarse prothoracique est incolore
et le fémur des dernières paires de pattes présente un anneau brun au tiers
basal.
Ailes (fig. 19) : La figure donnée par Navas (1936) (fig. 18), indiquée : Nodalla
striatella se rapporte très certainement à l’exemplaire $ décrit. Les nervures
de l’aile antérieure sont ponctuées ; la membrane est hyaline sauf près des ner-
vules tachées de brun. L’aile postérieure (non figurée par Navas) possède des
squamules bruns (environ 15) à la face inférieure sur la nervure médiane.
Abdomen : Les tergites présentent de larges macules bruns ; ventralement
l’abdomen est ponctué de brun.
Génitalias (fig. 20) : Contrairement à celui de N. lineata, le tergite 8 est étroit ;
il est partiellement subdivisé par un sillon transversal latéral ; le tergite 9 (ter¬
gite 9 -)- épiprocte) est nettement séparé des gonapophyses ; les apophyses
latérales sont plus acuminées que chez N. lineata et les hypocaudae plus courtes
et plus pigmentées ; la plaque sub-génitale (sgp) est moins saillante ; la plaque
postgénitale n’est pas visible extérieurement.
9. Nodalla lineata Navas, 1936.
Mem. Mus. Hist. Nat. Paris, 4.
Localité-type : — Kenya — Lokitang — Turkana Nord — 750 m.
— Étbiopie Méridionale, Bourié, Bord de la rivière Omo,
800 m.
Types : Un exemplaire mâle, un exemplaire femelle.
Description :
Tête : Le clypéo-labre est roux uniforme ; le front présente une tache brune
sous chaque antenne, et chez la femelle, une tache allongée contre la suture
épistomienne. Le vertex est maculé de brun sauf sur les tubercules latéro-pos-
térieurs ; les soies sont claires. Les antennes possèdent un scape allongé eylin-
drique, maculé de brun latéro-antérieurement ; les soies de cette région sont
noires ou brunes ; sur les autres faces du scape les soies sont blanches. Lon¬
gueur du scape/largeur de la tête : ^ — 0,55, $ — 0,41.
Thorax : Dorsalement, le prothorax présente deux bandes longitudinales de
macules confluentes laissant une ligne médiane plus claire (soies blanches) ;
latéralement la pigmentation s’assombrit (soies noires). Le mésothorax et le
métathorax sont bruns avec une ligne médiane plus claire. Les pattes sont
semblables à celles de Costachillea barhara.
Ailes : Chez la femelle (fig. 21) les squamules noirs de la face inférieure de
l’aile postérieure sont nombreux sur les nervures R, Rs, M, Cula, Culb. Chez
le mâle, à l’aile antérieure, il n’y a pas de nervule entre R et Rs sous le pté¬
rostigma ; la nervule entre Ml + 2 et M3 + 4, se situe au niveau de la fourche
M3 — M4 à l’aile gauche ou en avant de cette fourche (aile droite). Il n’y a
pas de squamules aux ailes chez le mâle.
Abdomen : Les tergites sont maculés d’une manière régulière cependant les
régions antéro-dorsale et latérales sont plus foncées. Les sternites sont régu¬
lièrement maculés chez le mâle. Les taches sont plus petites chez la femelle.
La pigmentation s’assombrit dans la région postérieure de chaque segment.
— 288 —
Génitalias — femelle (fig. 22) : Le tergite 8 a même développement que le
tergite 7 (contrairement à celui de Costachillea harbara). Le tergite 9 et l’épi-
procte sont peu distincts des gonapophyses latérales (gl) ; la pigmentation est
foncée (soies noires et soies blanches) sauf les apophyses latérales de tg9 + epr
(soies blanches) et les gonapophyses latérales qui ne sont pigmentées qu’à leur
apex. La plaque sub-génitale (sgp) forme un arc saillant, pigmenté, capité
médio-ventralement.
— mâle (fig. 23) : L’ensemble tergite 9 et épiprocte forme une pièce conique
incisée distalement sur la ligne médio-dorsale.
Quelques remarques sur la systématique des Bérothidés^.
Le tableau 1 résume nos connaissances sur les caractères des Bérothidés
étudiés.
D’après les caractères indiqués, les espèces peuvent se répartir en plusieurs
groupes.
1) Groupe Acroberotha.
Chez les femelles : ailes antérieures (AA) falciformes. Des squamules sur
Cx, AA et AP sauf chez A. vasseana (AP ?), A. seyrigiana et A. pauliani (AA).
Rapport longueur du scape — largeur tête (sc/lT) voisin de 0,75 mais peu de
renseignements sur certaines espèces. Rameaux de secteur radial AA : 5 à 7,
AP : 5 à 6. Un tubercule sétigère sur le sternite 7 (sauf chez A. vasseana). L’apo¬
physe latérale du tergite 9 est de forme arrondie ou légèrement acuminée sauf
chez A. seyrigiana et A. pauliani. La plaque sub-génitale est grande et sail¬
lante sauf chez A. xiphophora et A. tricirrata où elle est petite et capitée. Pas
d’ovipilum sauf chez les deux espèces précédentes. Le genre Acroberotha semble
donc hétérogène.
Berotha squamulata Navas est proche de ce groupe par le rapport sc/lT (0,66)
et la forme de la plaque sub-génitale.
Chez les mâles des deux espèces connues (A. xiphophora et A. formosensis)
les différences sont encore plus accentuées.
2) Groupe Berotha.
Les ailes antérieures sont falciformes ; des squamules sont présents aux
ailes postérieures. Le rapport sc/lT des ^ [Lekrugeria et Acroberotha formo¬
sensis) est voisin de 0,3. Rameaux du secteur radial : AA : 5 à 7, AP : 5 à 6.
1. Deux articles (MacLeod E. G.-Adams P., 1967 — Psyché, 74, pp. 237-265 et MacLeod E. G.,
1967 — Psyché, 74, pp. 342-352) non disponibles lors du dépôt du manuscrit, confirment et pré¬
cisent certaines de ces remarques. Cependant S phaeroberotha dummonti, qui doit être rapproché des
espèces du troisième groupe, paraît nettement distinct de Costachillea barbara par la structure des
génitalias et la nervulation.
NOTE DU TABLEAU 1
Tableau 1. — Le signe -h indique la présence, le signe 0 l’absence. — AA : aile antérieure, ar. :
arrondi, AP : aile postérieure, apo.Tg9 : apophyse latérale du tergite 9, cap. : capité, Cx : coxa
(prothoracique), dig. : digité, F : falciforme, gr. grand, ov. : ovale, Rs : secteur radial (nombre
de rameaux), le chiffre placé après le signe -f- se rapporte à la nervule située après le ptéros¬
tigma, Sc/IT ; rapport longueur du scape — largeur de la tête, tub.8t7 : tubercule sétigère du
sternite 7. Autres abréviations : cf. figures.
Tableau 1.
— 290 —
Génitalias : gs non visible extérieurement, tg9 -j- épr conique, pa et lim
visibles. Le genre Spermophorella est proche de ce groupe par la forme des
génitalias (J mais les ailes ne sont pas falciformes.
3) Groupe Nodalla, Costachillea.
Sexe femelle : Les ailes antérieures sont ovales ; des squamules sous les ailes
postérieures [N. aegyptiaca et N. sinaitica ?). Rapport sc/lT voisin de 0,4.
Rameaux du secteur radial AA : 3 à 4, AP : 3 à 4. Pas de tubercule sétigère
sur le sternite 7. Apophyse latérale du tergite 9 de forme arrondie ou légère¬
ment acuminée. Plaque sub-génitale petite et capitée.
Sexe mâle : Ailes ovales (N. Uneata) ou légèrement concaves [Podallea seriata).
Pas de squamules. Rapport sc/lT voisin de 0,6. Génitalias : gs arrondi, tg9 + epr
arrondi ou conique, pa et hm non visibles extérieurement.
Au voisinage de ce groupe peuvent se placer les espèces suivantes (à con¬
firmer par l’étude des génitalias) : Berotha saharica, B. geyri, Sphaeroberotha
dumonti (pas de squamules aux ailes postérieures chez ces trois espèces),
B. eatoni, B. koenigi (5 rameaux au secteur radial) et B. leroiana (ailes légère¬
ment concaves).
Ainsi, contrairement à l’opinion de Carpenter (1940, p. 257), l’étude des
génitalias des Rérothidés peut être de quelque utilité et les classifications pro¬
posées par Krüger (1922) et par Navas (1929), uniquement basées sur des
caractères alaires, paraissent non valables. Celle proposée par Tjeder (1959)
pour les espèces sud-africaines peut, provisoirement être étendue à la faune
mondiale (outre les genres fossiles Permoberotha et Proberotha).
sF. — • Bhachiberothinae.
G. — Bhachiberotha — Mucroberotha.
sF. — Sphaeroberothinae.
G. — Nosybus.
sF. — Berothinae.
G. Berotha (p.p.) — Acroberotha — Lomamyia — Lehrugeria — Espe-
tera (?) — Isoscelipteron (?) — Sisyrura (?) — Frawalkeria (?) — Bero-
thella (?) — Carotha (?) — Dasypteryx (?) — et peut être les deux genres
Spermophorella et Protobiella.
sF. — N odallinae.
G. — Nodalla — Costachillea — Sphaeroberotha (?) — Cycloberotha (?) —
Podallea (?) — Berotha (p.p.).
sF. — Trichomatinae.
G. Trichoma — Stenobiella — Trichoberotha (?).
Abréviations :
epr : épiprocte ;
gl : gonapophyse latérale;
gs : arc gonal ;
hm : hypomère ;
hyc : hypocauda ;
pa : paramère ;
pop : plaque postgénitale ;
sgp : plaque subgénitale ;
St : sternite ;
tg : tergite.
— 291
AUTEURS CITÉS
Esben-Petersen, P., 1913. — H. Sauter’s Formosa-Ausbeute : Planipennia. Ent.
Mitt., 2, 7-8, pp. 222-228, 257-265.
Fraser, F. C., 1955. — Nouvelles notes sur les Névroptères de Madagascar. Nat.
malgache, 7, pp. 127-137.
Handlirsch, a., 1908. — Die Fossilen Insecten. Leipzig, 1430 p.
Kimmims, D. E., 1960. — On a small collection of Neuroptera from Glorioso Island
with a description of a new species of Coniopterygidae. Nat. malgache, 12,
pp. 113-115.
Krüger, L., 1922. — Beitràge zu einer Monographie der Neuropteren. — Familie der
Berothiden. Stett. Ent. Zeit., 83, pp. 49-88.
Navas, L., 1910. — Hemerobidos nuevos. Con la clave de los tribus y generos de la
familia. Broteria, 9, pp. 69-90.
— 1912. — • Névroptères nouveaux de l’Extrême-Orient. Rev. russe Entom., 11
(1911), pp. 111-117.
— 1929. — Monographia de la familia de los Berotidos. Mem. Acad. Cienc. Ex.
Zaragoza, 2, pp. 1-106.
— 1932. — Insectes du Congo Belge. Rev. Zool. Rot. afr., 22, pp. 269-290.
— 1935. — Insectos de Madagascar (segunda sérié). Rev. Acad. Cienc. Zaragoza,
18 (1934), pp. 42-74.
— 1936. — Neuroptera, Embioptera, Plecoptera, Ephemeroptera et Trichop-
tera. In : Mission scientifique de l’Omo, III (19). Mem. Mus. Hist. Nat., N. S.,
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Rousset, a., 1968. — Une espèce nouvelle de Bérothidé (Névroptères, Planipennes)
d’Afrique du Nord : Nodalla oranensis Bull. Soc. ent. Fr., 73, pp. 39-44.
Tillyard, R. J., 1916. — Studies in Australian Neuroptera — 4 — The Families Itho-
nidae, Hemerobiidae, Sisyridae, Berothidae. Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, 41
2, pp. 269-332.
Tjeder, b., 1954. — Génital structures and terminology in the order Neuroptera.
Ent. Medd., Copenhagen, 27, pp. 23-40.
Tjeder, B. — Neuroptera Planipennia. The lace-wings of Southern Africa. 2 — Family
Berothidae. South Afr. Animal Life, 6, pp. 256-314.
Laboratoire d’ Kntomologie, Faculté des Sciences,
118, route de Narbonne — 3i-TouU>use.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 2, 1968, pp. 292-307.
LES ESPÈCES EUROPÉENNES
DU GENRE BILOBELLA
( Collemboles Neanuridae )
Par P. CASSAGNAU
L’évolution de la région terminale de l’abdomen des Neanura se fait suivant
un processus qui tend à faire migrer le sixième segment bilobé sous le cinquième.
Dans un premier stade le tergite du 6® segment n’est plus visible dorsalement
et disparaît sous le 5® de façon plus ou moins nette sans que la structure du
5® en soit particulièrement affectée. Il est souvent difficile chez certaines espèces
d’apprécier le caractère plus ou moins cryptopyge de certains individus et nous
avons déjà souligné le caractère quelque peu ambigu de la coupure Neanura-
Lathriopyga au niveau de quelques formes (Cassagnau, 1962).
Dans un deuxième temps, la migration du 6® segment étant totale, nous
voyons le 5®, par soudure des tubercules, « mimer » en quelque sorte la struc¬
ture bilobée du 6®, voire même ne plus former qu’une seule et même masse
réticulée, par un processus de « surévolution » (pour emprunter un terme au
langage des botanistes). Le 4® segment, lui, tend à ne conserver dorsalement
que trois tubercules de chaque côté de l’axe du corps.
Ce deuxième stade avait été isolé dès 1912 par Caroli dans le sous-genre
Bilobella qui connut des fortunes diverses. La récente révision des Neanuridae,
à l’échelle mondiale, due à notre collègue Massoud (1967), n’en tient pas compte.
La faune européenne comprenait à ce jour deux espèces largement répandues
sur le continent européen : Neanura {Bilobella) aurantiaca Caroli et N. {B.) grassei
Denis.
L’étude des chromosomes polytènes des glandes salivaires de ces deux espèces
nous a révélé des structures originales (photos b et d), assez différentes de celles
rencontrées dans les genres Neanura s. st., Lathriopyga et même Thaumanura,
structures retrouvées par contre chez les Lobella d’Extrême-Orient (photos e,
f), (raccourcissement de certains chromosomes, en particulier des chromosomes
nucléoligènes, développement de larges écharpes d’hétérochromatine néga¬
tive...). On est en droit de se demander s’il existe une parenté réelle entre les
Neanura et Lathriopyga d’Europe d’une part, les Bilobella d’autre part, ou si
l’origine de ces dernières formes ne doit pas être recherchée à l’Est du con¬
tinent.
PLANCHE I
Quelques types d’écharpes hétérochromatiques des chromosomes salivaires chez les Bilobella : a,
matsakisi (Grèce) ; b, grassei (France) ; c, massoudi (Yougoslavie) ; d, aurantiaca (France) ; f,
écharpes hétérochromatiques chez Lobella stachi (Japon).
(Orcéine lactique ; toutes les photos sont à la même échelle).
GNAU
-iNCIlE I
293 —
La découverte de 4 espèces nouvelles sur une aire s’étendant de la Yougos¬
lavie à la Turquie semble militer en faveur de cette dernière hypothèse. Quoi¬
qu’il en soit nous avons jugé plus prudent de réhabiliter le terme de Garou
et même de l’élever au rang de genre.
Il ne semble pas que les espèces asiatiques placées dans ce sous-genre par
Yosii (1959) appartiennent en fait à cette lignée : B. mandarina et B. singa-
poriemis en particulier possèdent un 5® segment abdominal quadrilobé.
L’étude de B, ornata d’Alaska et Sibérie serait à reprendre.
En 1955 et 1959, notre collègue H. Coiffait récoltait dans des lavages de
terre faits en Grèce, ainsi que dans des entrées de grottes, de jeunes individus
appartenant à deux espèces nouvelles que nous avons pu retrouver, en plus
grand nombre au stade adulte, lors d’une récente mission à la Station Biolo¬
gique franco-bellénique de Kéramou (Ile d’Eubée) en avril 1967. A l’issue de
cette même mission, des récoltes faites en Slovénie Karstique nous livraient
une troisième espèce qui s’est avérée très favorable pour d’éventuelles recherches
de cytogénétique. Une quatrième espèce a été trouvée par Coiffait dans la
région du golfe d’Izmit. C’est la description de ces quatre nouvelles espèces
[B. massoudi de Slovénie, B. matsakisi et digitata de Grèce, B. coiffaiti de Tur¬
quie) que l’on trouvera ci-dessous, accompagnée de la révision des deux espèces
préexistantes [B. grassei, B. aurantiaca).
Bilobella grassei (Denis).
(fig. 1, 2).
Cette espèce se place un peu à part dans le genre du fait de la coalescence
secondaire de tubercules voisins, mais la structure générale du corps la rat¬
tache incontestablement aux autres.
Les exemplaires que nous avons pu examiner (Bretagne, Bassin Aquitain,
Pyrénées, Roumanie, Espagne...) correspondent pour la majorité des caractères
à la diagnose de Denis (1923) ; mais celui-ci restant muet sur certains points
chétotaxiques nous avons repris en détail l’analyse de l’espèce.
Nous avons noté en particulier qu’au niveau de certains tubercules la diffé¬
renciation des soies courtes et épaisses pouvait ne pas se faire, et ceci sans
aucune régularité à l’intérieur d’une même population. A la place de la soie
non différenciée un examen approfondi révèle la présence d’une soie minuscule
qui peut passer inaperçue au milieu des grains tégumentaires bien développés
et groupés en papilles.
Il en est ainsi de la zone céphalique axiale (fig. 1 A et B), du tubercule cépha¬
lique postérieur (dorso-interne et dorso-externe fusionnés), du tubercule dorso-
interne des segments thoraciques 2 et 3 (fig. 1 C) ; certains animaux peuvent
ne pas être symétriques à cet égard.
Chétotaxie de la tête : Les tubercules céphaliques apical, central et oculaires
sont soudés en une seule plaque portant de part et d’autre de l’axe du corps
2 3 + 2 soies différenciées ou 2 -|- 2 -(- 2 soies différenciées (cf. dessin de la
p. 238 in Denis) et une soie minuscule.
Les tubercules dorso-internes et dorso-externes sont fusionnés en deux plaques
symétriques portant deux longues soies raides -|- 2 soies courtes et épaisses, ou
deux longues soies -|- 1 soie courte et épaisse + 1 soie minuscule courbe, ou
encore deux longues soies -}- deux soies minuscules courbes.
l'j
294
Fig. 1. — A, B, zone axiale de la tête chez deux individus de B. grassei du Sidobre ; C, tubercule
dorso-interne du 2® segment thoracique chez un individu de la même espèce (la 2® soie courte
n'est pas difîérenciée}.
Les tubercules latéraux très proches l’un de l’autre, quand ce n’est pas fusion¬
nés, portent au total 5 longues soies, 4 à 5 soies courtes et épaisses et deux soies
antérieures peu différenciées.
Chétotaxie du tronc : Nous donnerons la chétotaxie du tronc et la répartition
des bosses sous forme de tableau. La légende en sera la suivante :
ThI... 3 : segments thoraciques 1 à 3.
Abd. I... 6 : segments abdominaux 1 à 6.
Di, De, Dl, l : tubercules dorso-interne, dorso-cxterne, dorso-latéral, latéral.
c : soie courte et épaisse.
L : soie longue, différenciée en macrochète.
f : soie fine sensorielle (type « setae sensuales »).
sm : soie minuscule, courbe et non différenciée.
295
s J; ; soies lisses, non épaissies, non différenciées en micro- ou macrochètes.
fo ; lobe ventral.
va : valvules anales.
Les crochets soulignent la coalescence des tubercules voisins en une seule
plaque.
Di
De Dl
l
Th 1 = le
1 c
IL IL
Th 2 =
Th 3 =
Abd. =
1 à 3
2 0
1 L
2 c
1 L
Il c
1 L
ou 1 c le
IL IL
1 sm 1 f
ou 1 e 2 e
IL IL
1 sm 1 f
2 e
1 L
1 f
2 e le
IL 2 L
1 f
2 e 2 e
IL IL
1 f
le 2 e
IL IL
Abd. 4 =
Abd. 5 =
Abd. 6 =
le ou 1 sm 1 c
IL IL IL
1 f
:2 e
;3
|l f
; 3 sm
2 e (va = 14 s±)
3 L
2 3±
1 sm
2 e le
IL IL
4 à 5 s ±
Rapports : Crête interne de la 3® griffe/soie longue de Di Abd. 4/soie courte de Di
Abd. 4 = G3/S4/S4 = l/4,7/l.
Tubercule furcal portant 4 à 5 soies.
Pièces buccales conformes à la figure 2 B.
Pigment oculaire bleu présent au niveau des 2 -|- 2 cornéules.
Les cinq autres espèces forment un ensemble homogène dont les principaux
caractères communs sont la structure bilobée du 5® segment abdominal, la
réduction du tubercule latéral du 4® segment abdominal, la disparition de la
soie dorso-interne sur le premier segment thoracique, la présence de seulement
2 soies sur tous les tubercules dorso-internes de Tborax 2 à Abdomen 4, la dis¬
parition du pigment oculaire.
— 296
Fig. 2. — B. grassei : B, pièces buccales ; B. aurantiaca : C, pièces buccales ; B. maesoudi : A, pièces
buccales ; D, grain tégumentaire autour d’une cornéule ; E, griffe de P3 ; G, extrémité du tuber¬
cule dorso-externe d’Abd. 4 ; B. matsakisi : F, mandibule.
Bilobella aurantiaca Caroli.
(= pyrenaea Selga, 1959).
Cette espèce a été minutieusement redécrite par Selga en 1959 sous le nom
de pyrenaea. Les divers exemplaires des Pyrénées, de Provence ou d’Espagne
que j’ai pu étudier correspondent bien à sa diagnose. Je suivrai donc da Gama
qui met aurantiaca et pyrenaea en synonymie dans son travail de 1964 ; Mas-
souD continue, lui, à séparer les espèces (1967).
— 297 —
Je ne pense pas d’ailleurs qu’il puisse exister en fait un Bilobella ne possé¬
dant que 2 -(- 2 tubercules sur le 4® segment abdominal. Le caractère succinct
des descriptions des auteurs ayant revu aurantiaca ne permet en rien d’affirmer
que l’animal décrit par Caroli était dans ce cas, surtout si l’on songe que le
tubercule dorso-latéral d’Abd. 4 (comme souvent le latéral des segments anté¬
rieurs) est rejeté fortement sur le côté, voire même subventral chez certains
individus. Or les soies latérales dessinées par Caroli (fig. 24 de son travail)
sont bien à l’emplacement de ce 3® tubercule.
Je ne reviendrai pas sur la description détaillée de cette espèce et me limiterai
à en rappeler la chétotaxie dans le tableau suivant :
Tête : 4
6 2
3
Tronc :
Th 1 =
Th 2 et 3 =
Abd. 1 à 3 =
Abd. 4 =
Abd. 5 =
Abd. 6 =
8-9
Di
0
1 c
1 L
1 c
1 L
1 c
1 L
3 c
3 L
1 f
4 à 3 c
3 L
De
1 c
1 L
1 c
1 L
1 f
1 c
1 L
1 f
Dl
1 L
1 c
1 L
1 f
1 c
1 L
le 4 c
2 L 2 L
1 f
(va = 12 s ±)
l
2 c
1 L
2 c
1 L
Rapports : GJSJs^ = 1/2/0,66.
Pièces buccales conformes à la figure 2 c.
Bilobella massoudi n. sp.
(fig- 2).
— Plateau boisé entre Planina et Postojna (Yougoslavie). En forêt. 22 avril
1967. 15 ex.
— • Route du col de Vrsic au sud de Kranjska Gora (Yougoslavie). 30 août
1967. 8 ex.
— Flanc Sud du Wurzenpass, vers 900 m d’altitude, au-dessus de Podkoren
(Yougoslavie). 31 août 1967. 170 ex.
298
Longueur : de 3 à 4 mm, rarement plus gros ; forme large et ramassée, à tubercules
bien saillants. Coloration d’un bel orangé vif, le pigment étant soluble dans l’alcool.
Grain tégumentaire très fort, groupé en papilles sub-cylindriques rappelant beaucoup
celui de B. grassei (fig. 2 D, G).
Soies portant des spinulations fortes, surtout sur les macrochètes. Le revêtement
est en général long (le plus long de tous les Bilobella] donnant à l’animal un aspect
birsute. La répartition des bosses et des soies est la suivante :
Tête : 4
6 2
4
Tronc. :
Th 1 =
Th 2 et 3 =
Abd. 1 à 3 —
Abd. 4 =
Abd. 5 =
Abd. 6 =
9-10
Di
0
1 c
1 L
1 c
1 L
1 c
1 L
4 à 5 c
3 L
1 f
3 c
4 L
De
1 c
1 L
1 c
1 L
1 f
1 c
1 L
1 f
1 c
2 L
1 f
(lobe ventral
= 5à9s ±)
Dl
1 L
3 c
1 L
1 f
2 c
1 L
4 c
1 L
2 à 4 s ±
(va = 12 s ±
3 sm)
l
2 c
1 L
3 c
1 L
2 -|- 2 cornéules bien développées sans pigment (flg. 2 D).
Pièces buccales = Capitulum maxillaire styliforme à 2 lamelles très fines dont l’une
faiblement bidentée à l’apex et portant un processus en bâtonnet à la base (fig. 2 A).
Mandibule à dent basale forte et aiguë ; une dent moyenne porte deux spinulations
secondaires. Il y a trois dents apicales dont la dernière est très finement frangée laté¬
ralement.
Organites sensoriels d’Ant. III de type classique. Massue terminale d’Ant. IV tri¬
lobée, souvent difficile à voir. Le dernier segment antennaire porte des soies très
longues et fines et des sensilles courbes et mousses à l’apex : 2 soies sensorielles subter¬
minales, relativement courtes ; deux soies externes beaucoup plus développées que les
autres ; 4 soies internes dont les deux proximales sont plus fines que les deux distales.
Griffe puissante, courbe, sans dents (fig. 2 E). Ni ergots ni appendice empodial.
Tubercule fureal portant 4 à 5 soies.
Orifices génitaux, valvules anales comparables à ceux des autres Néanuriens.
Rapports : GJSJs^ = 1/6/2.
L’espèce est cordialement dédiée à notre collègue et ami Zaher Massoud,
du Muséum, spécialiste des Neanuridae du globe.
299 --
Fig. 3. — Habitus et chétotaxie dorsale (partielle) de Bilohdla nialsaldsi.
Bilobella matsakisi n.
(fig. 3, 5, 6).
sp.
Nombreuses stations en Grèce :
— Attique : Mont Parnes, entrée de Spilia Panon. 5/4/59. 2 ex. ( H. (i. leg.)
— Péloponnèse : Grotte de Pyrgos-Dirou, Sclavounakou. 8/4/59. 15 ex. (H. C
leg.).
Col de Bithyna, forêt de sapins vers 1 000 m d’altitude. 29/3/67. 5 ex.
300
— Eurytanie : Bois de châtaigniers et de sapins, vers 950 m d’altitude près
du village de Tymfristos. djildl. 13 ex.
— Ile d’Eubée : Presqu’île de Lichas, çà et là en forêt de Pin d’Alep. 1 et .
7 ex.
Vallée du Kéris, près de Procopion ; 13/4/67. 1 ex.
Massif du Dirfys ; vers 1 000 m, entre le Dirfys et le Xérovouni. 15/4/67. 10 ex.
Fig. 4. — Habitus et chétotaxie dorsale (partielle) de Bilobella digitata.
— 301 —
Longueur des plus grands individus : 4 mm.
Forme lourde, à tubercules hémisphériques bien développés, en particulier sur le
5® segment abdominal très nettement bilobé (fig. 3 et 5). Coloration d’un orangé franc
comme chez massoudi, les deux espèces étant d’ailleurs indifEérenciables par un exa¬
men superficiel.
Grain tégumentaire régulier et peu développé, non groupé en papilles au sommet
des tubercules, directement posé sur le réseau de côtes de renforcement, réseau bien
développé, y compris sur la face ventrale, chez les gros individus (fig. 6 A, C).
Soies faiblement rugueuse, plus courtes que chez massoudi.
La répartition des bosses segmentaires et de la chétotaxie est la suivante :
Tête : 4
2-1-2 cornéules sans pigment. Pièces buccales rigoureusement identiques à celles de
l’espèce précédente (fig. 2 F).
Les autres caractères morphologiques correspondent de même à ceux de massoudi.
Rapports : GJSJSf = 1/3, 3/1,3.
L’espèce est cordialement dédiée à J. Matsakis l’aetif promoteur de la Sta¬
tion Biologique franco-hellénique de Kéramou dans File d’Eubée.
302
Bilobella digitata n. sp.
(fig. 4, 5, 6).
Grèce :
— Thrace : Lykophi, lavage de terre, 5/5/1955. 1 ex. (H. C. leg.).
— Attique : Keratea, lavage de terre, 3 ex. (H. C. leg.).
Paiania, lavage de terre, 2 ex. (H. C. leg.).
Cap Sounion, lavage de terre, 3 ex. (H. C. leg.).
— Ile d’Eubée : Pentes Est du Mont Dirfys, vers 1 000 m d’altitude. 15/4/67.
15 ex.
Bulgarie : Grotte de Drjanovska Kotel. 1 ex. (P. Beron leg.).
Fig. 5. — Abdomen en vue ventrale chez B. malsakisi (A) et B. digitata (B).
(Iv : lobe ventral d’Abd. 5 ; va : valvule anale).
Longueur du corps : 3 à 3,5 mm.
Habitus caractérisé par l’allongement des tubercules segmentaires qui deviennent
subcylindriques dans la région postérieure du corps (fig. 4 et 5 B), ces digitations per¬
mettant de ne jamais confondre cette espèce avec aucune autre, même à faible grossis¬
sement. Coloration allant du jaune pâle au jaune orangé, mais toujours plus claire
que celle des espèces précédentes.
Grain tégumentaire régulier et peu développé, en écailles triangulaires, non groupées
sur des papilles (fig. 6 B). Soies nettement spinulées sur les bords, les plus courtes en
général raides et mousses à l’apex.
La répartition des bosses segmentaires et des soies est la suivante :
Tète :
303
4
6 2 10
4
Fig. 6. — B. matsakisi : A, extrémité de l’abdomen d’nn mj'ile, en vue ventrale. (Iv : lobe ventral ;
va : valvule anale) ; C, grain tégumentaire et soie près d’une cornéule. B. digitata : B, tubercule
dorso-externe d’Abd. 4 à un fort grossissemenl.
— 304
Rapports : GJSJs^ = 1/3, 2/0, 8 (Grèce, Dirfys).
1/4/0, 6 (Bulgarie).
Bourrelet furcal portant 5 à 6 soies.
Les autres caractères sont identiques à ceux des deux espèces précédentes,
en particulier la structure fine des pièces buccales. Signalons d’autre part que
l’allongement des tubercules postérieurs semble favoriser chez cette espèce les
malformations tératologiques à leur niveau. Nombreux sont les individus asy¬
métriques ou très fortement déformés.
Bilobella coiffait! n. sp.
(fig- 7).
Turquie : Karamursel, au bord du golfe d’Izmit. Mai 1955. 1 ex. (H. G. leg.).
Longueur : 2,5 mm. Forme lourde, tronquée dans la région abdominale (fig. 7 A).
Coloration jaune pâle en alcool. Grain tégumentaire en écailles triangulaires crochues,
groupées, à l’extrémité des tubercules sur des papilles très développées en forme de
pommes de pins (fig. 7 c). L’écartement des tubercules du 5® segment abdominal
laisse apparaître entre eux les deux lobes du 6®, donnant ainsi l’impression, au pre¬
mier abord, que le 5® segment abdominal est quadrilobé. Soies relativement courtes
et très fortement crénelées, la différence de taille entre les soies longues et les soies
courtes tendant à diminuer (S4/S4 = 1,25 contre 4 à 6,5 chez digitata).
La répartition des bosses segmentaires et des soies est la suivante :
T ête : 4
305 —
Fig. 7. — B. coiffaiti : A, extrémité de l’abdomen en vue dorsale ;
B, tubercule dorso-externe d’Abd. 4 ; C, détail d’une papille tégumentaire.
On voit que ce type chétotaxique diffère peu de celui de l’espèce précédente.
Il serait bon cependant de pouvoir reprendre cette analyse sur un matériel
plus abondant afin d’en connaître les variations éventuelles et de préciser les
points encore douteux ; mais les caractères structuraux de cette espèce sont
assez originaux pour que l’on puisse la reconnaître facilement. Pièces buccales
non disséquées, étudiées par transparence, incontestablement du type massoudi.
2 + 2 cornéules sans pigment. Rapports G3/S4/s4 = 1/2, 5/2. L’espèce est cor¬
dialement dédiée à notre collègue H. Coiffait à qui nous en devons la décou¬
verte.
— 306 —
Nous voyons que la disposition des soies sur les tubercules segmentaires et
la structure de ces derniers permettent de séparer très facilement ces six espèces
malgré certains points communs, en particulier au niveau des yeux, des antennes,
des griffes ou des pièces buccales. Nous rappellerons les principaux caractères
distinctifs dans la clé dichotomique suivante :
1 — Tubercules dorso-internes et dorso-externes soudés à partir du 2® seg¬
ment thoracique. Formule des tubercules dorso-internes thoraciques ;
1.3.3 . grassei Caroli, Europe
2 — Tubercules dorso-internes et dorso-externes toujours bien séparés. For¬
mule des tubercules dorso-internes thoraciques : 0.2.2 . 3
3 — - Tubercules dorso-externes thoraciques de formule ; 2.3.3 . 5
4 — Tubercules dorso-externes thoraciques de formule : 2.4.4 . 7
5 — Tubercules dorso-latéraux de Tb. 1 à Abd. 4 de formule ; 1.3.3./2.2.2.6
aurantiaca Denis, Europe
6 — Tubercules dorso-latéraux de Th. 1 à Abd. 4 de formule : 1.5.5./3.3.3.7
à 9 . massoudi n. sp., Slovénie
7 — Tubercules postérieurs du corps plus ou moins hémisphériques ; tuber¬
cule dorso-latéral d’Abd. 4 portant 10 à 11 soies, celui d’Abd. 5 en por¬
tant 11 . matsakisi n. sp., Grèce
8 — Tubercules postérieurs du corps subcylindriques et allongés ; tubercule
dorso-latéral d’Abd. 4 portant au maximum 6 soies, celui d’Abd. 5 en
portant 8 . 9
9 — Grains tégumentaires en écailles non groupées en papilles nettes. Tuber¬
cules d’Abd. 5 peu écartés, allongés, digitata n. sp., Grèce, Bulgarie
10 — • Grains tégumentaires groupés en papilles bien différenciées à l’extré¬
mité des tubercules ; tubercules d’Abd. 5 tronqués, courts et écartés,
laissant apparaître entre eux la région dorsale d’Abd. 6 .
coiffaiti n. sp., Turquie
Laboratoire de Zoologie
(Écologie des Invertébrés terrestres)
Faculté des Sciences. Toulouse^ 31.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 308-314.
RECHERCHES SUR LES OPILIONS
DU GENRE ISCHYROPSALIS
(FAM. ISCHYROPSALIDAE)
VII. Ischyropsalis gigantea sp. nov.
Par Ed. DRESCO
Historique.
Au cours d’une campagne spéléologique dans les Monts Cantabriques (Espagne)
(1) nous avons capturé, à la Cueva La Canuela, Arredondo, province de San-
tander, un Ischyropsalis $ nous paraissant nouveau.
Des recherches ultérieures ont été faites dans cette région sous la direction
du Spéléo Cluh de Dijon, et nous remercions les collègues suivants qui nous
ont fait parvenir leurs captures, ce sont : B. Cannonge, B. de Loriol, J. Roger
et A. Roüsset.
Nous avons ainsi pu obtenir les deux sexes de cette nouvelle espèce dont
nous donnons ci-après la description.
Caractères morphologiques.
Matériel étudié. — Nous avons étudié 2 (^, 5 $ et 1 juv., en provenance
de 3 grottes de la province de Santander ; nous avons choisi l’holotype et la
$ typique, capturés en août 1958, parmi le matériel provenant de la Cueva
La Canuela ((J, 3 $).
Description du ^ holotype.
Céphalothorax finement et densément rugueux, mamelon peu proéminent,
creusé d’un sillon peu profond, large, arrondi dans le fond (fig. 2). Bord posté¬
rieur du céphalothorax présentant au-delà de la strie une douzaine de den-
ticules de grandeurs inégales. Abdomen avec un bouclier dorsal et les tergites
postérieurs apparents ; sur l’abdomen, pas de tubercules, quelques faibles et
peu nombreuses granulations piligères. Cbélicères ; article basal long, s’élar¬
gissant de la base à l’extrémité, et se terminant par une partie sphérique (voir
profil, fig. 6) sans bosse supère ; pas de tubercules sur l’article basal ; article
apical long, étroit, sans tubercules au pédicule, ceux-ci remplacés par des poils.
Patte-mâcboire de couleur brune, sauf la patella qui est noire, et le tarse obscurci
à l’apex ; fémur long, fin, avec des poils plus longs en-dessous de l’article ;
patella avec de longs poils sinueux de longueurs semblables et égales au dia-
Fig. 1-7. — Ischyropsalis gigantea sp. nov., holotype.
céphalothorax, profil, X 25 ; 2 : mamelon oculaire vu de l’arrière, X 40 ; 3 : chélicère droite, face
externe, X 16 ; 4 : chélicère droite, article basal vu du dessus, X 16 ; 5 : article basal vu en bout,
X 40 ; 6 : article basal, extrémité, vue de profil, X 40 ; 7 : article apical, doigts, vus en avant,
310
mètre de l’article, pilosité courte sur le dessus de toute la longueur de l’article ;
tibia et tarse avec poils sinueux et pilosité apprimée dense.
Pattes ambnlatoires concolores, les fémurs, patellas et tibias de teinte brun
foncé, les métatarses et tarses de teinte plus claire.
I : fémur fin, long, légèrement courbe ; tibia cylindrique, sinueux ; métatarse
et tarse plus étroits. — 11 : fémur légèrement courbe, long, fin ; tibia de même
Fig. 8-11. — Ischyropsalis gigantea sp. nov.,
8 : holotype, patte-mâchoire, patella, X 50, PM. n° 502 ; 9 : id., métatarses II, articles apicaux, X 25
(a : droite, b : gauche) ; 10 : Cueva La Posadia, pénis, ensemble de profil ; A et B ; schémas de la
disposition des crins sur l’extrémité du pénis, X 25 ; 1 1 : id., pénis, extrémité, profil, X 80.
diamètre. — III et IV : fémurs longs, cylindriques ; tibias longs, cylindriques,
de même diamètre. — Griffes tarsales des pattes arrières plus grandes que celles
des pattes avant.
Pénis, partie dorsale : à l’extrémité, cette face, de teinte foncée, comporte
une partie éclaircie centrale dont les bords sont garnis de crins épais, légère¬
ment courbes et dirigés vers l’extérieur (fig. 10 B) ; partie ventrale : près du
sommet, une partie chitinisée très noire forme arête arrondie au milieu de cette
face et, de chaque côté, le long de chaque bord, se trouvent des crins raides,
courbes et divergents, semblables à ceux de l’autre face (fig. 10 A).
— 311 —
Mensurations et rapports.
Chélicères : article basal, long. 5,94, larg. 0,62 mm, rapport
long.
larg.
= 9,5;
article apical, long. 5,37, larg. 0,94 mm, rapport
long-
larg.
= 5,73 (fig. 3 à 7).
Mamelon oculaire : largeur, yeux compris ; 0,67 mm ; intervalle entre les
yeux : 0,42 mm ; diamètre des yeux : 0,17 mm. Position du mamelon oculaire :
de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax : 0,7 mm ; des creux
antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticulations arrière du céphalothorax :
1,72 mm ; rapport de ces deux longueurs : 2,46.
Patte-mâchoire : fémur : 5,31 mm — patella : 2,06 mm — tibia : 4,5 mm —
tarse : 1,87 mm. Rapport - - = 2,18.
patella
Pattes ambulatoires :
Fémurs : I : 8,75 — II : 11,87 — III : 6,87 — IV : 9,06 mm.
Tibias : I : 5,87 — II : 9,25 — III : 5 — IV ; 7,12 mm.
Métatarses II munis de 3 et 4 articles apicaux (fig. 9).
Description de la Ç considérée comme typique.
Caractères du sauf sur les points suivants :
Chélicères : article basal long, s’élargissant de la base à l’extrémité, partie
terminale cintrée, quelques denticules courts sur la partie supère, quelques
denticules plus longs sur la partie inférieure répartis de façon irrégulière
(fig. 14-16), les denticules internes plus longs que les externes ; article apical
étroit, long, avec le pédicule orné de tubercules bas piligères. Patte-mâchoire
noire. Ovopositor (fig. 19).
Mensurations et rapports.
long.
Chélicères : article basal, long. 7,12, larg. 0,62 mm, rapport j - = 11,4 ;
article apical, long. 6,44, larg. 1,06 mm, rapport
long-
larg.
= 6,1.
Mamelon oculaire : largeur, yeux compris : 0,82 mm ; intervalle entre les
yeux : 0,56 mm ; diamètre des yeux : 0,15 mm. Position du mamelon oculaire :
de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax : 0,8 mm ; des creux
antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticulations arrière du céphalothorax :
2 mm ; rapport de ces deux longueurs : 2,5.
Patte-mâchoire : fémur : 5,62 mm — patella : 2,19 mm — tibia : 4,62 mm —
tarse : 1,87 mm. Rapport — — — - = 2,11.
Pattes ambulatoires :
patella
Fémurs : I : 9,06 — II : 12,19 — III : 6,87 — IV : 9,37 mm.
Tibias : I : 6,25 — II : 10,62 — III : 5,62 — IV : 7,75 mm.
Métatarses II munis de 3 et 4 articles apicaux (fig. 17).
313 —
Affinités.
Cette espèce tait partie du groupe d’espèces A' Ischyropsalis caractérisé par :
— l’article basal des chélicères du ^ dépourvu de grands denticules ;
— l’article basal des chélicères de la 9 pourvu de denticules moyens dont
la longueur n’atteint pas le diamètre de l’article.
C’est donc au voisinage des espèces du groupe dispar que cette espèce doit
être placée ; toutefois elle s’en isole parfaitement par sa grande taille {(^ et 9)
et par l’absence de bosse supéro-apicale à l’article basal des chélicères ((^).
Fig. 18-19. — Ischyropsalis gigantea sp. iiov., $.
18 : Ç typique, chélicère droite, article apical, doigts, vus en avant, X 40 ; 19 :
Ciieva La Posadia, ovopositor, X 80, PM. n° 503.
Répartition géographique.
Cette espèce paraît très localisée ; nous ne la connaissons que des grottes
suivantes :
Espagne. — Province de Santander. Cueva La Canuela, Arredondo, localité-
type, 9; 1 juv., 3-VIII-54 (Dresco) ; viii-58 (Loriol) ; 9j 9-vih-58 (Loriol
et Rousset), à — 75 m ; 9> 5-viii-67 (Cannonge).
Cueva de Becerral, Valle de Soba, Régulés, 9» 20-vni-61 (Loriol). Alt. 673 m.
Cueva La Posadia, Valle de Soba, Régulés, 9; 4-vni-59 (Roger). Alt.
960 m.
314 —
Valle de Soba est une région située au sud d’Arredondo ; Régulés et Arre-
dondo sont deux communes voisines, et les trois grottes se trouvent à gauche
en descendant le cours de la rivière Ason.
Dans la commune d’Arredondo, plusieurs grottes sont peuplées par I. nodi-
fera Sim. (Dresco, 2).
Résumé.
L’auteur décrit une nouvelle espèce Ischyropsalis gigantea provenant de trois grottes
situées près d’Arredondo, province de Santander, Espagne.
Summary.
Ischyropsalis gigantea sp. nov. is described. Its geographical distribution is restrict-
ed to three caves near to Arredondo, province of Santander, Spain.
Laboratoire de Zoologie
(Arthropodes) du Muséum,
BIBLIOGRAPHIE
1. Derouet, L., Dresco, E., Dury, M. et Nègre, J., 1955. — Recherches biospéo-
logiques dans les Monts Cantabriques (Espagne, 1954). Énumération des grottes
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Spéléo., 23, 1, pp. 315-324.
BULLETIN UU MUSUM NATIONAL UTIISTOIKE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 315-319.
UNE NOUVELLE ESPÈCE
DE PSEUDOSCORPION DU GARD :
NEOBISIUM (N.) VACHONI (NEOBISIIDAE)
Par J. HEURTAULT
L’espèce est décrite d’après un exemplaire d, remarquable par sa taille :
4,8 mm, récolté près de la résurgence de la gare, à Bessèges (Gard) par Bou¬
quet et Balazuc en 1953.
Description du ^ holotype.
Céphalothorax (fig. 1) légèrement plus long que large ; deux paires d’yeux,
peu développés, les antérieurs à lentille convexe, les postérieurs sous forme
de tache ; les yeux antérieurs sont éloignés du bord antérieur du céphalothorax
d’une distance au moins égale à leur diamètre. 28 soies céphalothoraciques :
4 antérieures, 6 oculaires (+ 2 petites latérales, postérieures à la première paire
d’yeux), 6 médianes, 10 postérieures. Épistome bien développé.
Soies tergales : 8.8.9.9.9.11.11.10.10.
Région génitale (fig. 8) : 11 soies sur l’opercule génital ; 28 sur la plaque géni¬
tale postérieure et 4 au-dessus de chaque stigmate antérieur ; 10 soies simples
à l’intérieur de la chambre génitale (5 de chaque côté) ; sacs génitaux latéraux
{sgi) courts et légèrement amincis à leur extrémité ; sac génital médian [sgm)
très long (plus long que le corps) constitué par un tronc d’abord unique qui se
divise ensuite à deux reprises en donnant trois branches très contournées. La
figure 8 représente la glande médiane entière et le sac génital médian qui en
est le conduit interne chitinisé.
Chélicères (fig. 2) ; tubercule fileur très aplati (pas de rétrécissement du doigt
en avant du tubercule fileur) ; doigt mobile orné de 11 à 12 dents dont une,
médiane, est nettement plus grosse que les autres ; doigt fixe à 13 ou 14 dents ;
une soie (gl) au doigt mobile, 7 soies sur la main : 2 ventrales, 4 intermédiaires,
1 dorsale.
Flagelle (fig. 5) : typique de Neohisium ; 8 soies d’inégale longueur, la distale,
insérée sur un mamelon et la subdistale seules sont dentelées ; la soie proximale,
plus petite, est isolée des autres.
Hanches des pattes : 4 soies distales à chaque lobe maxillaire ; 9 soies aux
hanches des pattes-mâchoires, 7 aux hanches des pattes I, 7 ou 9 aux hanches
des pattes 11, 6 aux hanches III, 9 aux hanches IV. Processus conique antérieur
latéral des hanches I (fig. 4) incliné vers l’extérieur.
Pattes-mâchoires (fig. 3 et 7) : fémur finement granulé, sauf à ses extrémités
proximale et distale, sans pédoncule, 6 fois aussi long que large, tibia lisse avec
un rétrécissement brnsqne au niveau du pédoncule, marqué par le voisinage
Fig. 1-7. — Neobisium (N.) vachotii n. sp.
: céphalothorax. — 2 : vue latérale externe de la chélicère gauche ; dt : soie dorsale terminale ;
it : soie interne terminale ; isl : soie interne subterminale, isb : soie interne sub-basale ; ib : soie
interne basale, W : soie ventrale terminale, f^b : soie ventrale basale ; gl : soie galéale. — 3 : vue laté¬
rale externe de la pince droite. — 4 ; processus conique latéral antérieur de la hanche I. — 5 :
flagelle. — 6 : patte IV. — 6 bis : poil subterminal, — 7 : trochanter, fémur, tibia de la patte-
mAchoire droite.
317 —
d’une grande lyrifissure et quelques longues soies, 5,4 fois aussi long que large ;
doigts égaux ; doigt mobile 1,2 fois aussi long que la main avec pédoncule ;
main avec pédoncule 2,6 fois aussi longue que large ; dents égales au doigt
fixe, irrégulières au doigt mobile pourvu distalement d’une vingtaine de dents
triangulaires, pointues et proximalement de dents « en pavés » ; 110 dents au
doigt fixe, 100 au doigt mobile ; à l’extrémité du doigt mobile, les dents
reviennent sur la face externe du doigt ; pince (sans pédoncule) 5,4 fois aussi
longue que large.
Fig. 8. — I\'eobisiuin (JS.) vuchoni n. sp.
Région génitale X 270 ; o/i : opercule génital ; : sac génital latéral ;
pgp : phujue génitale postérieure ; glnt : glande médiane ; sgm : sac génital médian.
318 —
Trichoholhries (fig. 3) : il, et, est forment un triangle distal par rapport à
U est distal par rapport à et, ist en-dessous de st, st plus près de t que de sb.
Patte ambulatoire IV (fig. 6) : télofémur 1,2 fois plus grand que le basifémur ;
télotarse 1,2 fois plus grand que le basitarse ; quelques longues soies sur les
deux articles du tarse ; poil subterminal en Y, à branches inégales, dentelées
(fig. 6 bis).
Dimensions en mm : corps : 4,80 ; céphalothorax : 1,30 ; patte-mâchoire,
fémur : 2,10-0,35 ; tibia : 1,70-0,30 ; échancrure tibiale : 0,37 ; main avec pédon¬
cule : 1,65-0,62 ; pince sans pédoncule : 3,40-0,62 ; doigt mobile : 2,05 ; patte IV,
basifémur : 0,80 ; télofémur : 1,02 ; tibia : 1,62 ; basitarse ; 0,65 ; télotarse : 0,82.
Situation de Neobisium (N.) vachoni dans la faune européenne.
En utilisant la clef fournie en 1962 par Max Beier pour distinguer entre elles
les espèces européennes connues, on est amené à comparer Neobisium (N.)
vachoni à Neobisium [N.) myops, Neobisium {N.) dolomiticum, Neobisium [N.)
delphinaticum. Neobisium (N.) vachoni diffère de Neobisium (N.) myops par la
situation et l’étendue des territoires de granulation du fémur, par la forme
du tibia et du fémur, par ses rapports morphométriques. Il diffère de Neobi¬
sium [N.) dolomiticum et Neobisium (N.) delphinaticum par ses rapports mor¬
phométriques, sa chétotaxie, en particulier par le nombre de soies à l’arrière
du céphalothorax, le nombre de soies de la main des chélicères et surtout la
position de ist par rapport à ib et it. Le nombre de dents aux doigts des pattes-
mâchoires est aussi nettement plus élevé.
Dans la faune de France, on ne peut comparer N. (N.) vachoni qu’à N. (N.)
praecipuum. Le tableau suivant montre les nombreuses différences existant
entre les deux espèces.
N. (iV.) sp. nov. (cJ) N. [N.) praecipuum
[iS lectotype)
Céphalothorax .
Soies céphalothoraciques. .
Épistome .
Soies tergales .
L/l fémur .
L/l tihia .
L/l pince .
Doigt/main .
Trichohothries .
Soies chélicériennes .
Soies internes de la cham¬
bre génitale .
Nombre de dents au doigt
fixe des pattes - mâ¬
choires .
Nombre de dents au doigt
mobile .
Forme des dents .
Sac génital médian .
carré
28
équilatéral
8.8.9.9.9.11.11.
2,10/0,35 = 6
1,70/0,31 = 5,4
3,40/0,62 = 5,4
2,05/1,65 = 1,2
t basal par rapport à et,
est, it.
ist basal par rapport à st
7
5 -f 5
110
100
égales
très long, ramifié
carré
20 -f 2
tronqué ou cassé
6.8.11.11.10.10.9.9.
2,75/0,63 = 4,6
1,17/0,37 = 3,1
2,75/0,63 = 4
1,75/1,27 = 1,3
t basal par rapport à et,
est, it.
ist distal par rapport à t
7
5-1-5
81
70
légèrement inégales au
doigt fixe
piriforme
319
En résumé, Neobisiurn (N.) vachoni présente des caractères assez remar¬
quables qui l’isolent des autres espèces connues.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
62, rue de Buffon, Paris V®
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 320-334.
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
SUR LES GROUPEMENTS NATURELS
CHEZ LES CRUSTACÉS
DÉCAPODES BRACHYOURESK
VI. Les Carpilinae.
Par Danièle GUINOT
Nous proposons de réunir sous le nom de Carpilinae ürtmann, 1893, un
petit nombre de genres appartenant aux Xanthinae sensu Balss, 1957. Nous
faisons toutes réserves sur le rang de sous-famille qui est attribué ici à ce grou¬
pement, le niveau systématique des diverses divisions que nous avons recon¬
nues devant être envisagé par la suite dans une étude plus générale sur l’en¬
semble des Crabes de forme xantlioïde, et principalement des Menippinae
sensu Balss.
Pour les généralités et indications diverses, nous renvoyons aux notes pré¬
cédentes 1, notamment à l’introduetion de la note II sur Micropanope et Medaeus
{Bull. Mus., 39, n® 2, 1967). Dans la note traitant de l’articulation ischio-mérale
des chélipèdes {ibid., 40, nO 1, 1968), plusieurs pages sont consacrées au genre
Carpilius et aux genres vivants et fossiles apparentés.
Carpilinae Ortmann, 1893
Carpilides [pro parte) A. Milne Edwards, 1862, pp. 41, 42 (p. 45 : Carpilides bombés) ;
1865a, pp. 172, 173, 174 (p. 177 : Carpilides bombés) ; 18656, pp. 208, 212.
Carpilinae {pro parte) Ortmann, 1893, pp. 429, 463, 468.
Carpilioida {pro parte) Alcock, 1898, pp. 72, 77, 78. Serène, 1965, pp. 9, 23.
Carpilinae Beurlen, 1930, p. 358.
Dès à présent, nous rattachons aux Carpilinae trois genres actuels ; Carpi¬
lius Leach {in Desmarest, 1825), Euryozius Miers, 1886, et Gardineria Rathbun,
1911 ; et deux genres fossiles : 'fPalaeocarpilius A. Milne Edwards, 1862, et
^Ocalina Rathbun, 1929 (cf. p. 324, notamment la note 1).
Notre conception du groupement ayant pour type le genre Carpilius s’op¬
pose aux vues classiques non seulement par l’identité des genres qui lui sont
attribués ici mais surtout par les alïinités que nous lui reconnaissons. On peut
s’étonner que l’on ait choisi, puis conservé, les Carpilius comme représentants
typiques de groupes (d’extension variable selon les auteurs) ne renfermant que
des formes en vérité fort différentes d’eux. Le fait que l’on ait si longtemps
1. Voir Itutt. Mus. Hist. itat., 2® sér., 38, n® 5, 1966, pp. 744-762, fig. 1-24 ; n® 6, 1966 (1967),
pp. 828-845, lig. 25-41 ; 39, ii“ 2, 1967, pp. 345-374, fig. 1-42 ; n® 3, pp. 540-563, fig. 1-36 ; n° 4, 1967
(1968), pp. 695-727. fig. 1-60 ; 40, n® 1, 1968, pp. 149-166, fig. 1-19, pl. 1.
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maintenu les groupements imparfaits dûs aux connaissances incomplètes des
premiers naturalistes, s’explique non seulement par la conformité aux sys¬
tèmes établis mais aussi par le caractère graduel et dispersé des interpréta¬
tions successives sur la valeur taxonomique des données morphologiques. C’est
ainsi que quelques carcinologistes ont entrevu la position particulière des Car-
pilius mais ont continué à les classer comme autrefois.
Genre Carpilius Leach {in Desmarest, 1825)
Une brève revue historique nous apprend que, depuis Linné, le genre Car¬
pilius a été le plus souvent considéré comme appartenant au même groupe
que des formes typiquement xanthiennes telles quAtergatis de Haan, Carpi-
lodes Dana, Liomera Dana, Actaea de Haan, etc. Pour H. Milne Edwards,
Stimpson, Dana, A. Milne Edwards, Ortmann, Alcock, Borradaile, Klun-
ziNGER, etc., Carpilius est un Xanthidae, de forme curieuse certes, mais banal
quant à sa position taxonomique et qui, somme toute, s’apparente aux genres
cités plus haut, c’est-à-dire au groupe de Crabes constituant actuellement les
Xanthinae sensu Balss. H. Milne Edwards (1834, pp. 380-382) avait bien
observé la disposition inusitée de la région orbito-antennaire ; de Haan (1833,
pp. 2, 4, 6, 16-17, pl. B), la lacinie profondément échancrée des mxpl ; Dana
(18526, p. 159), les crêtes endostomiennes (incomplètes) ; et Stephensen (1945,
pp. 155-156, 224, fig. 40) avait noté les pléopodes de type « ménippien ». Néan¬
moins, chacun préféra s’en tenir au statu quo et c’est ainsi que, dans la classi¬
fication de Balss (1957, p. 1647), les Carpilius ont pris place, selon l’ancien
système et avec l’assentiment quasi général, parmi les Xanthinae.
Quelques auteurs ont pourtant suggéré une autre voie : Bohn (1901, p. 291,
315, 320, fig. 183-185), qui, opposant le genre Carpilius aux Xanthidae vrais, à
savoir Xantho Leach, Actaea de Haan, etc., le rapproche de Menippe de Haan et de
Pseudozius Dana et le range dans les Pseudo-Xanthidés, composés des Carpi-
liens, Pseudoziens et Panopéiens ; Odhner (1925, p. 8), qui met en doute l’ap¬
partenance de Carpilius aux Xanthidae ; Tweedie (19506, pp. 110, 142-143),
qui, invoquant le caractère des pléopodes mâles, propose le rattachement aux
Menippinae. Ce désaccord souligne bien l’ambiguïté systématique de ces Bra-
chyoures, dont on pourrait croire que la grande taille et l’abondance dans les
récoltes ont donné une impression illusoire de banalité.
L’association de Carpilius à des Xanthinae du type Atergatis nous paraît
fondée sur des analogies superficielles (du moins si l’on considère les genres
vivants) et, à notre avis, les traits ménippiens ou pseudoziens entrevus par
quelques carcinologistes correspondraient mieux à la réalité. Néanmoins, la
présence de plusieurs singularités de structure nous semble motiver l’isolement
des Carpilius et des genres apparentés dans un groupement particulier. Les
Carpilinae constitueraient une lignée parallèle aux Menippinae, avec peut-être,
à l’origine, une souche ancestrale commune ; à moins encore qu’appartenant
à une même série évolutive, l’un des deux groupes dérive de l’autre. L’hypo¬
thèse selon laquelle il n’y aurait pas eu au départ indépendance des Carpilinae
et des Menippinae expliquerait qu’ils n’ont pas l’air étrangers et paraissent
réunis par certains liens. Pour expliquer ces ressemblances lointaines, on peut
invoquer aussi l’expression morphologique d’une équivalence ou, à tout le
moins, d’une proximité des niveaux évolutifs.
— 322 —
De nombreux caractères mettent les Carpilius à part des autres Xanthidae :
tout d’abord, la voussure et la forme ovoïde de la carapace (pl. 1, fig. 1), laquelle
ne présente qu’un faible élargissement transversal à la limite des bords anté¬
rieur et postérieur ; un test chitineux mince, fragile ; une ornementation réduite
à l’extrême (face dorsale lisse et sans traces de lobulation ; corps pratiquement
glabre ; chélipèdes et pattes ambulatoires lisses ; etc.). Le bord antéro-latéral
est épais, non marginé, sans dents ni incisures, avec seulement un tubercule
mousse postérieur et un autre plus petit à l’angle orbitaire externe ; comme
le faisait remarquer H. Milne Edwards (1852, p. 29), dans l’armature mar¬
ginale de la carapace le lobule exorbitaire et la dent mésobranchiale sont les
formations les moins sujettes à avorter et, de là, les plus constantes (chez cer¬
tains fPalaeocarpilius il y a plusieurs tubercules antéro-latéraux). La disposi¬
tion antenno-orbitaire (fig. 1), très particulière, est commandée par la forme
Fig. 1-6. — Région antéro-ventrale de la carapace.
1, Carpilius convexus (Forskâl), 60 X 81 mm, Tahiti (grandeur nature) ; 2, fFalaeocarpilius macro-
cheilus (Desmarest). D’après A. Milne-Edwards, 1865a, pl. 2, fig. lb;3, ^Ocalina floridana
Rathbun. D’après Rathbun, 1929, pl. 2, fig. 1. On voit que l’extrémité de l’article basal anten-
naire (a) est éloignée de l’orbite (o) ; 4, Gardineria canora Rathbun, holotype $ 7,7 X 11,2 mm,
île Providence (USNM 41535) (X 5). Dans la région sous-hépatique, on aperçoit la pars stridens
du dispositif de stridulation ; 5, "fKanthopsis leachi (Desmarest). D’après A. Milne-Edwards,
1865a, pl. 15, fig. Ib ; 6, '\Harpactocarcinus punctulatus (Desmarest). D’après A. Milne-Edwards,
1865a, pl. 8 bis, fig. Ib.
du front, lequel est épais, rabattu, et offre une avancée médiane ; les deux lobes
médians forment une sorte de pseudo-rostre, plus ou moins bilobé. L’article
basal antennaire, bien développé et oblique, se trouve enchâssé entre le rebord
sous-frontal et la paroi ptérygostomienne mais conserve une certaine mobilité.
Les cavités orbitaires sont bien arrondies, sans traces de sutures et paraissent
323
presque fermées par suite du rapprochement du front et de la paroi orbitaire.
L’appareil buccal et respiratoire des Carpilius est caractéristique : forme inha¬
bituelle des mxp3, devenus operculiformes ; crêtes endostomiennes limitées à
la partie postérieure ; lacinie de mxpl (fig. 7) profondément échancrée sur son
bord antérieur (constitution d’un orifice respiratoire particulier) et espace pré-
labial spacieux ; grand développement des branchies de mxp3 aux dépens des
branchies de mxp2 ; branchies faiblement cbitinisées et poils en brosse sur les
épipodites (cf. Bohn, loc. cit.).
Les autres caractères essentiels de Carpilius sont le plastron sternal relati¬
vement étroit, avec des bords subparallèles ; l’abdomen mâle composé de 6 seg¬
ments et l’abdomen femelle de 7 segments ; le condyle articulaire de la coxa
de pl sur le sternum, allongé et cylindrique, tandis que les condyles des coxas
de p2-p5 sont plus courts et tous à peu près de même grosseur ; en ce qui con¬
cerne les chélipèdes, la forte hétérochélie accompagnée d’une hétérodontie
sensible, et la disparition du basis-ischion lequel s’est fusionné avec le mérus
(cf. Guinot, Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 40, 1968, n® 1, fig. 9, pl. 1, fig. 1) ;
les pattes ambulatoires longues, grêles et subcylindriques, à dactyle très allongé,
et lisses, réalisant une morphologie qui rappelle les appendices présents chez
les Crabes à carapace en forme de bouclier {Calappa, certains Parthenopidae,
etc.) ; le pli (J (fig. 10 : C. corallinus) à peine ou peu incurvé, obliquement tron¬
qué à l’extrémité, laquelle offre une large ouverture terminale ; le pl2 (fig. 11 :
id.) dépassant de beaucoup le pli, avec le segment basal allongé et avec un
long flagelle, recourbé en crosse ou enroulé, qui ne présente pas la même épais¬
seur sur toute sa longueur.
Les Carpilius vivants sont représentés par trois espèces, toutes trois de
grande taille. C. maculatus (Linné, 1758), l’espèce-type, et C. conve.xus (Forskâl,
1775) sont indo-pacifiques, convexus s’étendant jusqu’à l’île Clipperton (cf.
Garth, 1965, p. 17). C. corallinus (Herbst, 1783) vit dans l’Atlantique occiden¬
tal, sur les côtes américaines, des îles Bahamas au Brésil.
Les Carpilinae fossii.es
Les caractères, que nous connaissons, des ^Palaeocarpilius A. Milne Edwards,
1862, les placent incontestablement tout près des Carpilius. Les mêmes traits
essentiels prédominent, hormis quelques différences d’ordre mineur, notamment
la présence d’ornements sur les chélipèdes (tubercules sur le bord supérieur de
la main et sur la face externe du carpe) et parfois aussi (fP. macrocheilus, fP. aqui-
tanicus, etc.) sur le bord antéro-latéral de la carapace ; le grand développement
de l’article basal antennaire (fig. 2) qui est en contact avec le front sur une plus
grande longueur et se trouve donc enchâssé beaucoup plus complètement.
Le genre 'fPalaeocarpilius compte une quinzaine d’espèces environ, pour la
plupart de l’Éocène. L’espèce-type macrocheilus (Desmarest, 1822) est
connue de l’Éocène (Lutétien) mais se prolonge jusqu’à l’Oligocène. Quelques
formes plus récentes sont apparues à l’Oligocène et au Miocène. Le seul repré¬
sentant du genre en Amérique du Nord serait |P. hrodkorhi Lewis et Ross,
1965 (p. 236, fig. 1) ; à noter que 1’ 'fllarpactocarcinus mississipiensis signalé
par Richardson en 1954 (p. 219, fig. 87-90) nous paraît être aussi un
'\Palaeocarpilius (cf. Guinot, Bull. Mus., 40, n® 1, 1968).
Le genre Carpilius existait déjà au Miocène sous la forme de fC. antiquus
324
Glaessner, 1928, du Tortotiien (cf. aussi Bachmayer, 1953, p. 252, pl. 3, fig. 1 :
'fCarpilius sp.).
Il y aurait lieu de rechercher, sur des bases nouvelles, les liens entre 'fPalaeo-
carpilius et d’autres genres également de prédominance éocène, tels que
^Harpactocarcinus A. Milne Edwards, 18()2 [espèce-type : ^H. punctulatus
(Desmarest)] ; ^Xanthopsis McCoy, 1849 [espèce-type : fX. leachi (Desmarest)]
et 'fHarpactoxanthopsis Via, 1959 [espèce-type : f//. quadrilohata (Desmarest)],
pour lesquels Via (1959, p. 50) a établi la sous-famille des Xanthopsinae, à
placer selon l’auteur entre Menippinae et Carpilinae. Le genre '\Tumidocarci-
nus Glaessner, 1960, devrait être également considéré. Nous croyons, avec cer¬
taines réserves toutefois car nous n’avons pu nous reporter à toutes les espèces,
que chez les genres fossiles énumérés, l’articulation ischio-mérale du chélipède
est normale, sans soudure (apparente) entre basis-ischion et mérus, lesquels
apparaissent bien séparés, disposition qui les distingue donc des '\Palaeocar-
pilius. Mais, dans un strict examen, ne pourrait-on déceler sur le matériel fos¬
sile les étapes du processus évolutif précédant la soudure du basis-ischion et
du mérus, c’est-à-dire les signes de la future disparition de l’articulation entre
ces deux articles, tels que ligne de la suture incomplète qui caractérise les ché-
lipèdes des Crabes du genre vivant Myomenippe ? Ce serait là une précieuse
indication pour identifier les Brachyoures dont les P alaeocar pilius ont hérité
l’organisation, notamment cette tendance à la soudure sur pl, et, plus large¬
ment, pour reconstituer la filiation des Carpilinae.
De toute façon, force est d’admettre que la séparation des genres fossiles
cités d’avec les Menippinae primitifs ne peut être que très incertaine et cela
d’autant plus qu’il y a éventuellement eu contact à la base entre toutes ces
formes ou, du moins, certaines d’entre elles. Par ailleurs, la distinction de cer¬
taines espèces de ces mêmes genres ainsi que celle des Menippinae par rapport
au petit groupe naturel que constituent les genres actuels Platyxanthus A. Milne
Edwards, Homalaspis A. Milne Edwards et Pelaeus Eydoux et Souleyet (cf.
Guinot, 1968a, pp. 696-699), ne peut manquer d’être délicate.
A ce propos, nous avons déjà signalé l’extrême ressemblance entre la fMenippe chau-
vini (de Berville, 1856) (cf. A. Milne Edwards, 1865a, p. 292, pl. 20, fig. 1), de l’Éo-
cène, et l’espèce actuelle, du Pacifique, Pelaeus armatus Eydoux et Souleyet (cf. Gui¬
not, ibid., fig. 4). Nous sommes d’avis que chauuini n’appartient pas au genre Menippe
et que, probablement, elle s’apparente au genre Pelaeus. Ainsi, tout nous porte à croire
que, déjà à l’Éocène, la lignée que l’on pourrait appeler « platyxantbienne » (et où
Pelaeus apparaît bien comme une forme archaïque) était différenciée.
1. Deux genres fossiles sont parfois rapprochés de Carpilius et de f Palaeocarpilius par les paléon
tologistes : tout d’abord le genre f llolocarcinus Withers, 1924, connu par la seule espèce-type t II. sul-
catus Withers, de l’Éocène moyen du Nigéria ; et le genre f Carpiliopsis Fischer-Benzon, 1866, repré¬
senté par l’espèce-type t C. ornata Fischer-Benzon, du Crétacé supérieur (Danien, Danemark), et
par t G. simplex Secretan, de la faune crétacique malgache. Ces formes, plus anciennes t que Palaeo¬
carpilius. ont en elîet quelques ressemblances avec les Carpilinae, mais pour l’instant une parenté
réelle avec ces derniers nous semble trop incertaine pour que nous les envisagions dans ce travail
préliminaire.
PLANCHE I
Fig. 1. — Carpilius cotwexus (Forskâl), d 60 X 81 mm, Tahiti, Forest et Guinot det.
Fig. 2. — Gardineria canora Rathbun, holotype $ 7,7 X 11,2 mm, île Providence (USN.V1 41535).
Fig. 3. — Euryozius bouvieri (A. Milne Edwards) J 9,7 X 14,5 mm, Sào Tomé, T5,
Exp. Calypso, Forest et Guinot det.
D. GUINOT
PLANCHE 1
Bull, lilus. nat. liist. nat., 2® série, t. 40, ii° 2, 1968.
D. GÜINOT
PLANCHE II
Bull. Mus. nat. Ilist. nul.. 2® séri<^, I. ^lO, n** 2, 1908.
325
Enfin, il faut tenir compte aussi de confusions possibles avec certains Xan-
thinae du type Atergatis, au cas où de telles formes se seraient tôt différenciées.
Beurlen (1930, pp. 358, 375), qui réunit Carpilius et '\Palaeocarpilius dans
la sous-famille des Carpilinae (à noter qu’il écrit par erreur, p. 358, que les
crêtes endostomiennes manquent), suppose des contacts avec les Oziinae sensu
Alcock (1898, pp. 176, 181) ; il émet l’hypothèse que 'fPalaeocarpilius « sb ratta¬
cherait directement aux Xanthinae primitifs {ifXanthopsis) ou aux Menippinae,
étant la phase antécédente des Carpilinae ou des Oziinae ».
Un autre genre fossile, '\Ocalina Rathbun, 1929, représenté par la seule espèce-
type |0. floridana Rathbun, 1929 (p. 2, pl. 1-3), de l’Éocène supérieur d’Amé¬
rique (cf. Lewis et Ross, 1965, p. 234), offre sur les chélipèdes la même dis¬
position que Carpilius et '\Palaeocarpilius. Sur la photographie publiée par
Rathbun [ibid., pl. 3, fig. 1), on distingue bien l’attache directe de la coxa
sur le mérus, c’est-à-dire, en fait, sur le basis-ischion-mérus. Nous avons pu
vérifier ce caractère sur plusieurs grandes '\floridana déposées à l’U.S.N.M. de
Washington. Le genre fOcalina a été, dès sa description et sur la base des carac¬
tères classiques de morphologie, rapproché de ^Palaeocarpilius, dont il diffère
par le corps moins globuleux, la carapace subovale transversalement (pl. 2,
fig. 3), le front plus large, l’article basal antennaire plus court et n’atteignant
pas le front (fig. 3), etc. La conformation de la partie basilaire du chélipède
confirme les liens d’ 'fOcalina avec 'fPalaeocarpilius et nous plaçons donc le
genre de Floride parmi les Carpilinae.
Par le biais d’ "fOcalina, nous abordons la question des genres actuels Euryo-
zius Miers, 1886, et Gardineria Rathbun, 1911. En effet, certains traits d’fOca-
lina évoquent ces derniers, notamment la forme générale du corps et le front.
Toutefois, "fOcalina est certainement plus carpilien qu’ Euryozius et Gardineria,
qui se séparent des Carpilius par une série de caractères indiquant peut-être,
selon nous, un niveau d’évolution différent au sein d’une même lignée évolutive
(cf. infra).
Genres Euryozius Miers, 1886 et Gardineria Rathbun, 1911
Nous excluons du genre Pseudozius Dana, 1851 [espèce-type : Ps. caystrus
(Adams et White)] l’espèce est-atlantique Ps. houvieri (A. Milne Edwards,
1869), pour laquelle Miers (1886, p. 141, 142) avait autrefois créé le sous-genre
Euryozius. Nous élevons donc Euryozius au rang de genre, avec pour espèce-
type E. houvieri (A. Milne Edwards). En distinguant Euryozius de Pseudozius,
Miers avait bien remarqué certains traits distinctifs du premier : carapace
plus large, lobes frontaux plus saillants et plus arrondis, crêtes endostomiennes
partiellement développées, mérus de mxp3 légèrement saillant à l’angle antéro-
externe.
1. fPalaeocarpilius straeleni Remy, 1954, du Lutétien inférieur du Sénégal, avec sa carapace
transversalement ovalaire et lobulée sur le bord antéro-latéral, rappelle fOcalina.
PLANCHE II
Fig. 1. — Pseudozius inornatus Dana, $ ovigère 13 X 21,7 mm, Samoa, Filhol coll.,
Lucas det. Cancer rotundifrons.
Fig. 2. — Euryozius bouoieri (A. Milne Edwards), $ 30 X 47 mm, îles du Cap Vert,
Exp. l.,e Talisman, A. Milne Edwards det. Pseudozius bouoieri.
Fig. 3. — fOcalina floridana Rathbun, Eocène, Floride. D’après Rathbun, 1929, pl. 1, fig. 3.
21
— 326 —
Aujourd’hui, tout près d' Euryozius bouvieri nous plaçons le genre Gardineria
Rathbun, 1911, représenté par une seule espèce, G. canora Rathbun, 1911
(p. 236, pl. 17, fig. 7, 8), qui n’est connue que par le spécimen original recueilli
dans l’Océan Indien occidental, à l’île Providence. Indiquant que Gardineria
est une anomalie parmi les Xanthidae, Rathbun {loc. cit.) le regarde comme
un genre vraiment à part, sans liens apparents avec des formes xanthoïdes.
En fait, canora est tellement proche de bouvieri que notre premier mouvement
fut d’unir les deux genres Gardineria et Euryozius. Pratiquement, tous les carac¬
tères concordent. Nous avons maintenu séparé Gardineria surtout pour la rai¬
son que le mâle de l’espèce de Rathbun n’est pas connu. En effet, c’est une
femelle, et non un mâle comme Rathbun l’a mentionné, qui est l’unique exem¬
plaire signalé de ce genre si intéressant. Le spécimen-type (Ç 7,7 X 11,2 mm)
est déposé à l’U.S.N.M. (no 41535) où nous l’avons examiné ; par la suite, le
Dr. R. R. Manning et le Dr. H. B. Roberts ont eu la grande obligeance de
nous envoyer ce même exemplaire à Paris où nous avons pu le comparer à
Euryozius bouvieri et le figurer. Selon toute probabilité, les pléopodes 1 et 2
de canora sont analogues à ceux de bouvieri, mais le risque subsiste qu’ils soient
un peu différents et, qui sait, plus carpiliens : dans la meilleure hypothèse,
meilleure car elle corroborerait notre filiation Carpilius-Gardineria-Euryozius,
le pl 2 pourrait par exemple posséder un segment basal allongé et surmonté
d’un flagelle terminal filiforme (du type Globopilumnus stridulans Monod) ou
même franchement long. Quoi qu’il en soit, Euryozius et Gardineria, ici non
confondus, sont inséparables en raison de leurs multiples affinités.
Nous rappellerons brièvement les traits essentiels d’ Euryozius bouvieri et de
Gardineria canora, en précisant au passage les différences entre les deux espèces.
Chez l’un et l’autre genre, la carapace est convexe, assez large, de forme sub¬
circulaire, et avec la région frontale déclive. A noter que chez bouvieri (pl. 1,
fig. 3, pl. 2, fig. 2), surtout chez les grands spécimens, la carapace est plus ova¬
laire transversalement, plus épixanthienne (rappelant en cela '\Ocalina : pl. 2,
fig. 3) que chez canora (pl. 1, fig. 2) où la forme est comparativement plus cir¬
culaire, plus carpilienne (malgré un bord antéro-latéral bien plus court). Cette
allure du corps est commandée par les proportions de la carapace et aussi par
la courbure du bord antéro-latéral : chez canora, ce dernier offre un petit rayon
de courbure, ce qui contribue à donner à Gardineria un peu l’air d’un
Carpilius en miniature. Dans les deux genres, l’armature marginale est très
réduite : il y a seulement vers l’arrière deux dents tuberculiformes, dont la pos¬
térieure, prolongée sur la face dorsale par une petite crête, serait homologue
du tubercule mousse, formant bourrelet, si caractéristique des Carpilius. Le
bord antéro-latéral, qui apparaît marginé chez canora, ne semble pas rejoindre
l’angle exorbitaire mais se prolonger au-dessous de la carapace vers l’angle
externe de la cavité buccale ; il est garni ventralement et sur toute sa longueur
d’un appareil stridulatoire consistant, chez bouvieri comme chez canora (d’où
cette appellation de canorus, a, musicien, choisie par Rathbun), en une série
de petites côtes parallèles sur lesquelles vient frotter une expansion plate et tron¬
quée du carpe des chélipèdes (cf. Guinot-Dumortier et Dumortier, 1960,
pp. 121-122, fig. 4). La face dorsale est lisse, pratiquement sans trace de régions.
Le front se présente comme une avancée assez inclinée et large, en forme de
« cupid’s bow » (Rathbun, loc. cit., pour canora), incisée en son milieu, et pas¬
sant sans encoche au bord orbitaire : il constitue une sorte d’auvent qui abrite
— 327
les anteniiules et les antennes. Les orbites sont légèrement ovalaires, avec un
petit tubercule vers l’angle externe et un autre, voisin, placé sur le bord infra-
orbitaire ; leur bord est assez épais, sans incisures chez bouvieri, avec deux
légères incisures supra-orbitaires cbez canora. L’article basal antennaire (fig. 4 :
canora) est court, légèrement incliné, complètement indépendant du front, et
mobile ; c’est l’article suivant qui, assez développé, atteint le front. Les mxp3
(fig. 4 : canora) sont sensiblement du même type que chez Carpilius : assez
larges, avec l’endopodite et l’exopodite bien coaptés, ils offrent une saillie à
l’angle antéro-externe du mérus. Les crêtes endostomiennes sont incomplètes
chez bouvieri, un peu plus développées vers l’avant, semble-t-il, chez canora.
Chez bouvieri (fig. 8), la lacinie de mxpl est munie sur son bord antérieur d’une
profonde encoche, disposition ressemblant beaucoup à celle des Carpilius
(fig. 7) ; par contre, chez canora (fig. 9) le bord semble seulement un peu creusé ;
chez les deux espèces, il y a un pseudo-lobe portunien. Comme dans le genre
Fig. 7-9. — Lacinie de mxpl,
7, Carpilius convexus (Forskâl) (x 4) ; 8, Euryozius bouvieri
(A. Milne Edwards) (X 17) ; 9, Gardineria canora Rathbun (x 20).
Carpilius, chez bouvieri les branchies de mxp3 sont bien développées, celles de
mxp2 ont subies une réduction ; Bohn (1901, p. 298) les décrit comme plutôt
faiblement chitinisées et munies d’une ornementation peu accentuée. La paroi
branchiostégiale offre la même conformation chez les deux espèces. Dans l’en¬
semble, la forme des chélipèdes de bouvieri et de canora est celle de Carpilius ;
il y a seulement, en plus, la saillie du carpe qui constitue le plectrum du dispo¬
sitif de stridulation. Par ailleurs, le basis-ischion est soudé au mérus, mais on
reconnaît très nettement la portion basi-ischiale à une crête située sur le bord
supérieur dans la région proximale de l’article constituant le basis-ischion-
mérus. Les pattes ambulatoires sont longues, cylindriques, lisses, de même type
que chez Carpilius. Le plastron sternal est assez large, peu rétréci en avant.
L’abdomen mâle (bouvieri) est composé de 7 segments. Les pléopodes mâles,
connus seulement chez bouvieri (cf. Monod, 1956, fig. 276, 277, 278), sont par¬
ticuliers : le pli (fig. 15 a, b), subdroit, porte sur presque les 2/3 de sa longueur
des soies courtes disposées en deux rangées ; le pl2 (fig. 16), nettement plus
court, comprend un segment proximal relativement développé, prolongé par
un petit lobe effilé.
Pour récapituler, les principales différences entre Euryozius bouvieri et Gar¬
dineria canora intéressent les caractères suivants : le bord antéro-latéral de la
carapace dont la courbure n’est pas la même, d’où une forme transversalement
ovalaire chez bouvieri, plus arrondie chez canora (du moins chez l’unique petit spé-
— 328
cimen connu) ; les lobes frontaux moins larges et un peu plus saillants dans
la région médiane chez bouvieri ; les cavités orbitaires peut-être un peu plus
ovalaires chez canora ; les mxp3 qui, chez bouvieri, laissent un espace entre leur
bord antérieur et le bord du cadre buccal, c’est-à-dire qu’il y a une fente pros-
tomienne, laquelle se trouve, semble-t-il, réduite chez canora ; la lacinie de
mxpl découpée chez bouvieri. Indiquons encore que les pattes ambulatoires,
notamment le mérus de p5, sont plus allongées chez canora où, de plus, une
pilosité marginale (faible) est présente. La plupart de ces différences ne semblent
que d’ordre spécifique ; si, par la suite, on décide de maintenir bouvieri et canora
dans des genres distincts, il y aura lieu de faire la part des différences d’ordre
générique et de celles d’ordre spécifique.
Bohn (1901, pp. 297-298) a insisté sur les caractères de faible spécialisation
présentés par bouvieri, surtout l’indépendance de l’antenne par rapport au front,
la formule branchiale avec une réduction peu marquée des branchies antérieures
et l’ornementation peu accentuée des lamelles branchiales et des poils épipo-
diaux. Un début de différenciation se manifesterait avec la formation d’un ori¬
fice respiratoire prélabial. Chez Gardineria canora, l’organisation est certaine¬
ment analogue ; toutefois la lacinie de mxpl entre pour une moindre part dans
la constitution de l’orifice respiratoire.
Les liens A' Euryozius et de Gardineria avec Carpilius nous apparaissent
maintenant assez clairement. Bohn (loc. cit., p. 316) l’avait pressenti en pla¬
çant côte à côte ses Pseudoziens (seulement représentés par Pseudozius bou¬
vieri) et ses Carpiliens parmi les Pseudo-Xanthidés. Toutefois, cette parenté
ne se dessine pas avec une pleine évidence et sa reconnaissance repose sur une
interprétation, prudente, des caractères structuraux. On comprendra mieux la
difficulté si l’on se souvient que Rathbun [loc. cit.) n’a su où placer Gardineria
et que, bien plus tard, Balss (1957, p. 1648) l’a mis parmi les Xantbinae au
moment où Monod (1956, p. 240) soulignait la position très incertaine de « Pseu¬
dozius » bouvieri et le rangeait, selon ses propres termes, à titre de pis-aller aux
côtés des Pilumninae vrais.
L’habitus général de Gardineria évoque vraiment Carpilius : forme de la
carapace, courbure du bord antéro-latéral, péréiopodes, mxp3, etc. Si, chez
Euryozius, la physionomie est peut-être moins carpilienne, néanmoins les
mêmes traits essentiels se retrouvent, avec en plus la lacinie de mxpl découpée
de même façon, mais à un degré moindre, que chez Carpilius. Peut-être les
orbites sont-elles plus allongées, encore que les grands bouvieri offrent des
cavités orbitaires tout à fait arrondies. Le front d’ Euryozius fait songer à "fOca-
lina, mais il s’agit justement d’un genre apparenté à Carpilius. Le bord antéro¬
latéral, bien que plus court, a des allures carpiliennes, surtout chez Gardineria :
la dent postérieure correspondrait au tubercule épibrancbial caractéristique de
Carpilius ; la dent placée juste au-dessus rappelle les 'fPalaeocarpilius dont
l’armature marginale est réduite à quelques tubercules postérieures, par exemple
■fP. brodkorbi Lewis et Ross.
Pourtant, certains traits différencient Euryozius- Gardineria de Carpilius,
Tout d’abord, la disposition antennaire : chez les deux premiers, l’article hasal
antennaire est éloigné, indépendant du front, tandis que chez Carpilius il est
très développé et s’appuie largement sur le rebord sous-frontal. La tendance
à l’enchâssement se manifeste franchement chez les Carpilius (fig. 1) ainsi que
dans le genre fossile américain '\Ocalina (fig. 3), mais il s’en faut que celui-ci
— 329
soit aussi complet que chez les f Palaeocarpilius (fig. 2), où l’article basal atteint
le sommet du rebord ptérygostomien. Cependant, chez Carpilius et '\Ocalina
comme chez Palaeocarpilius, l’antenne n’est soudée ni au front ni à la paroi
orbitaire, si bien que la mobilité est conservée. Généralement, le développement
de l’article basal antennaire s’accompagne d’un contact, voire d’une soudure,
avec les régions avoisinantes et aboutit à une immobilisation. C’est donc, aussi
bien, eette fixité de l’article basal antennaire qui est regardée comme un carac¬
tère « évolué ». Dans le cas présent, c’est moins l’allongement de l’article basal
que le maintien de sa mobilité dont il faut tenir compte. En ce sens, les trois
genres cités ne différeraient pas essentiellement des genres Euryozius et Gardi-
neria. Si l’on ne retenait que le caractère de l’extension de l’article basal, sans
considérer la mobilité, force serait d’admettre que 'f Palaeocarpilius est, sur ce
point, plus avancé que Carpilius : dans le genre fossile, la clôture de l’orbite
est réalisée de la façon la plus complète (fig. 2). On peut remarquer que chez
les genres fossiles plus ou moins reliés, selon les paléontologistes, à '\Palaeo-
carpilius, l’article basilaire, bien que différent, est également développé et s’ap¬
proche du front, ainsi chez '\Harpactocarcinus (fig. 6) et '\Xanthopsis (fig. 5).
Vue sous cet angle, la disposition antenno-orbitaire particulière à 'f Palaeocar¬
pilius apparaît commandée par la forme du front, le rapprochement de celui-ci
et de la paroi orbitaire entraînant la clôture de l’orbite. Chez Carpilius (fig. 1)
c’est l’article 4 qui occupe l’étroit hiatus orbitaire, mais la clôture de l’orbite
est assurée de la même façon que ehez son ancêtre. Chez Euryozius et Gardi-
neria (fig. 4), l’article basal antennaire (2 3) est très court et c’est seulement
l’article 5 qui se trouve inclus dans la fente orbitaire ; le front n’offre qu’une
légère avancée et les orbites sont un peu plus largement ouvertes. Sur ce point,
la disposition serait donc plus primitive que chez 'f Palaeocarpilius et Carpilius.
En ce qui concerne la structure de la partie basilaire des chélipèdes (cf. Gui-
NOT, Bull. Mus. Hist. nat., 40, n° 1, 1968), la soudure ischio-mérale est plus
avancée chez Carpilius, '^Palaeocarpilius et 'fOcalina, le basis-ischion se con¬
fondant si complètement avec le mérus que la démarcation entre les deux élé¬
ments du basis-ischion-mérus n’est plus vraiment décelable. La soudure est
totale aussi chez Gardineria et Euryozius mais l’emplacement de la suture ischio-
mérale se reconnaît aisément, en même temps que sont encore différeneiées les
fractions basi-ischiale et mérale. Une situation comparable s’observe dans la
morphologie de l’abdomen mâle, qui offre les 7 segments primitifs chez Euryo¬
zius et qui, chez Carpilius, comme déjà chez Palaeocarpilius, montre une sou¬
dure des segments 3-4.
Si l’on s’adresse au caractère du sternum, ce dernier apparaît plus étroit
chez Carpilius, ce qui constituerait un trait primitif.
Quant aux pléopodes mâles, ils se présentent certes différemment chez Car¬
pilius et chez Euryozius, mais cette situation procède plus là encore, selon
nous, d’un décalage dans la position phylogénétique des deux genres que d’une
dissemblance profonde dans leur conformation. Le pli est, grosso modo, de
même type chez Carpilius (fig. 10 a, b : C. corallinus) et chez Euryozius bouvieri
(fig. 15 a, b). Le pl2 est très développé chez les trois espèces de Carpilius (fig. 11 :
id.), beaueoup plus long que le pli (tout comme chez la plupart des Menippi-
nae), de sorte qu’à première vue il y a une opposition avec la brièveté de ce
même appendice chez Euryozius. Or, le pl2 de houoieri (fig. 16) n’est pas typi¬
quement xanthien (nous voulons dire : de Xanthinae) : il semble relativement
plus long (caractère à revoir, à mesurer) et porter un segment distal plus effilé.
— 330 —
On pourrait le considérer (sans implication phylogénétique) comme un pl2 de
Carpilius raccourci (cf. p. 00). La nature carpilienne des pléopodes mâles d’Eu-
ryozius n’est certes pas prouvée mais se révèle assez plausible.
Pour résumer, un hiatus indiscutable sépare le genre Carpilius (et avec lui
^Palaeocarpilius et peut-être même ’^Ocalina) des genres Euryozius et Gardi-
neria. Les Carpilius reproduisent beaucoup de caractères ancestraux présumés ;
certains traits, à savoir la relative étroitesse du sternum, la mobilité de l’an¬
tenne, la formule et l’ornementation branchiales, la morphologie des pléopodes
sexuels, apparaissent comme primitifs. Par ailleurs, plusieurs éléments de leur
organisation attestent un niveau d’évolution certain : ainsi, l’abdomen mâle
composé de 6 segments seulement ; la présence sur pl d’un basis-ischion-mérus
provenant du « télescopage » des deux articles originels ; la clôture des orbites ;
la spécialisation d’un orifice respiratoire prostomial. Nous en avons conclu que
les Carpilius appartiennent à une souche très ancienne, dont ils sont les des¬
cendants, à certains égards peu modifiés, et que nous assistons avec eux à la
fin d’une série évolutive. Euryozius et Gardineria auraient un ancêtre commun
avec Carpilius mais en seraient plus éloignés, se seraient plus tard différenciés :
ainsi s’expliqueraient la simultanéité de caractères primitifs (antenne, abdo¬
men mâle) et évolués (élargissement du sternum par exemple), en même temps
que le stade légèrement moins avancé de la soudure ischio-mérale des chéli-
pèdes et peut-être aussi la disposition des pléopodes mâles.
Sur le plan biogéographique, Euryozius et Gardineria (à propos desquels
n’est pas exclue la possibilité d’une réunion en un genre unique) offrent la dis¬
tribution suivante. E. bouoieri ^ habite l’Atlantique oriental, depuis les Açores,
Madère, les Canaries, etc., jusqu’aux îles du Golfe de Guinée, à Sainte- Hélène,
l’île Ascension, et descend jusqu’à l’Angola : il est presque exclusivement insu¬
laire, sauf au sud de son aire de répartition, et vit dans la zone intercotidale
jusqu’à 60 m. Quant à G. canora, elle n’est connue que de l’Océan Indien occi¬
dental (île Providence), à une profondeur de 50 m.
Remarques sur le genre Pseudozius Dana, 1851
La présence de caractères particuliers chez la forme ouest-africaine connue
sous le nom de Pseudozius houvieri (A. Milne Edwards, 1869) nous a amenée
à la séparer du genre Pseudozius Dana et à rétablir au niveau générique le sous-
genre créé pour l’accueillir, puis pratiquement oublié, Euryozius Miers, 1886.
Ainsi réduit, le genre Pseudozius Dana, 1851 (p. 127 ; 1852 a, p. 81 ; 1852 b,
p. 232) constitue un petit groupement homogène composé de trois espèces
indo-pacifiques : Ps. caystrus (Adams et White, 1848), l’espèce-type ; Ps. inor-
natus Dana, 1852 ; et Ps. paciflcus Balss, 1938
Le Pseudozius sp. de Bennett, 1964 (p. 67, fig. 62-68, 132) originaire de l’île Camp¬
bell, n’appartient pas, à notre avis, au genre Pseudozius Dana. Ses caractères morpho¬
logiques font davantage songer à une Eriphia et nous la font considérer comme syno-
1. La synonymie de bouvieri est bien indiquée par Monod (1956, p. 239, 6g. 275-278). Nous rele¬
vons des variations dans la Pilosité (peut-être liées au sexe ou à la taille) entre le matériel du Golfe
de Guinée et les spécimens des îles du Cap Vert, des Açores. Une comparaison minutieuse s’impose.
2. Nous avons examiné deux spécimens-types (mâles) de Pseudozius pacificus Balss, des îles Mar¬
shall, déposés au Musée de Munich, grâce à l’extrême obligeance du Dr. Egon Popp.
3. Voir aussi la note dans l’article récemment publié par Dell (1968, p. 17).
331 —
nyme ou sinon très proche A'E. norfolcensis Grant et McCulloch, 1907, qui habite aussi
le Pacifique sud.
Il est peu probable que les spécimens signalés comme Pseudozius cayslrm par
Finnegan (1931, p. 645) de la côte pacifique américaine (Taboga et Colon) appar¬
tiennent à cette espèce et même au genre Pseudozius.
Des différences assez importantes distinguent Pseudozius des genres Euryo-
zius et Gardineria. En bref, elles intéressent la plupart des caractères envisagés.
Il y a tout d’abord un babitus propre aux Pseudozius (pl. 2, fig. 1 : Ps. inor-
natus), notamment le test chitineux plus épais ; la courbure et l’armature du
bord antéro-latéral, qui ne rejoint pas nettement l’angle orbitaire externe et
porte seulement trois indentations (la 1™ très réduite, voire obsolète chez paci-
ficus) ; les orbites petites et rondes, non incisées, sans dent exorbitaire mais
avec un épaississement dans la région infra-orbitaire interne ; le front large,
peu avancé mais notablement défléchi, obscurément quadrilobé et avec une
encoche externe bien marquée ; les chélipèdes assez massifs et inégaux ; les
pattes ambulatoires épaisses et pilifères (à noter sur la coxa de p2-p4, sur la
face ventrale, des trois espèces une dénivellation au niveau du condyle articu¬
laire sur le sternum, la partie postérieure étant en relief).
La disposition de l’antenne des Pseudozius est particulière : l’article basal
(2 -|- 3) est court, peu incliné et, sur sa partie proximale externe, vient s’ap¬
puyer une saillie dti bord ptérygostomien, ce qui a pour effet de réduire consi¬
dérablement sa mobilité ; l’article 4, libre, atteint juste le front, tandis que le
suivant est replié dans l’encoche comprise entre l’extrémité du front et le lobe
supra-orbitaire interne ; le flagelle s’insinue dans l’étroit hiatus orbitaire formé
par le rapprochement des angles infra et supra-orbitaires internes. En ce qui
concerne l’appareil buccal des Pseudozius, les caractères sont les suivants :
mxp3 quadratiques, non élargis antérieurement et en retrait sur l’endostome,
avec une encoche sur le bord antérieur du mérus au niveau de l’orifice respi¬
ratoire (à ce même niveau il y a une encoche sur le bord de l’épistome) ; crêtes
endostomiennes très fortes et complètes ; lacinie de mxpl de faible largeur et
peu avançante, avec un bord antérieur pas ou à peine incurvé, et munie d’un
pseudo-lobe portunien développé. Mentionnons encore le plastron sternal large,
faiblement rétréci en avant (à peine chez pacificus), avec les épisternites par¬
tiellement délimités ; l’abdomen mâle composé de 7 segments ; la présence d’une
articulation ischio-mérale normale, quoique fort ankylosée, sur les chélipèdes ;
l’absence de dispositif de stridulation (mais néanmoins, fait troublant, une
expansion sur le carpe des pl quelque peu analogue à celle qui sert de plectrum
chez Euryozius et Gardineria).
Quant aux pléopodes mâles des Pseudozius, ils sont d’un type inhabituel.
Le pli, droit ou peu incurvé, est long et grêle, avec une ouverture apicale simple
{caystrus ; inornatus : fig. 13 a, b) ou entouré d’un lobe formant une sorte de
collerette [pacificus : fig. 12 a, b), et offre une ornementation assez réduite.
Le pl2 (fig. 14 : inornatus), peu incurvé, est du type court.
Depuis l’établissement du genre par Dana, la position systémaliipic de Pseu¬
dozius semble bien avoir intrigué les carcinologistes et, aujourd’hui encore, elle
est loin d’être éclaircie. Les premiers auteurs l’ont toujours placé, avec des
modifications dans les détails, aux côtés des Crabes que l’on considère actuelle¬
ment, avec Balss (1957, p. 1650), comme des Menippinae. Ainsi, .Ii.cock (1898,
— 332 —
Fig. 10-11. — Carpilius corallinus (Herbst), cj 81 X 104 mm, Cuba, Bouvier det. : 10a, pli (X 5) ;
10b, id., extrémité (x 10) ; 11, pl2 {x 5), avec le détail de la jonction des deux segments et aussi
de l’apex ( X 20).
Fig. 12. — Pseudozius paci ficus Balss, syntype cJ 9 X 14 mm, îles Marshall, Jaluit (M. M.) :
12a, pli {x 18); 12b, id., extrémité (X 55).
Fig. 13-14. — Pseudozius inornatus Dana, (J 10 X 16 mm, Samoa, Filhol coll., Lucas det.
Cancer rotundifrons : 13a, pli (X 18) ; 13b, id., extrémité (X 110) ; 14, pl2 (X 18).
Fig. 15-16. — Euryozius bouvieri (A. Milne Edwards), (J 9,7 x 14,5 mm, Sâo Tomé,
Exp. Calypso, Forest et Guinot det. : 15a, pli (X 18) ; 15b, id., extrémité (X 55) ; 16, pl2 (X 18),
333 —
pp. 176, 180) inclut Pseudozius dans ses Hyperomerista de la sous-famille des
Menippinae mais, pour ce genre seul, il crée l’alliance des Pseudozioida. Lors-
qu’en 1932 (pp. 510-511) Balss rattacha Pseudozius, entre Menippe et Ozius,
à ses Menippinae nouvellement et si judicieusement définis par la conformation
des appendices sexuels mâles, il ne savait certainement pas que le pl2 n’était
pas conforme au schéma-type ménippien. Constatant ce fait sur les pléopodes
de Ps. caystrus, Tweedie (1950 b, pp. 123, 142, 143, fig. 2 b, c) proposa donc
d’exclure des Menippinae les Hyperomerista à pl2 apparemment non ménip¬
pien, tel Pseudozius. A la suite d’EnivioNDsoN (1962, p. 284), nous pouvons
confirmer le caractère constant de la brièveté du pl2 chez les trois Pseudozius
mentionnés.
Entre temps, Monod (1956, p. 222) puis nous-même (Guinot-Dumohtier,
1960) avons insisté sur la présence, au reste assez exceptionnelle, chez de pré¬
tendus Menippinae d’un pl2 relativement court, intermédiaire. L’existence à
l’intérieur d’un même genre {Globopilumnus, Pilumnoides), par ailleurs homo¬
gène, de pl2 de longueur variable selon les espèces ne nous interdit donc plus,
en principe, de conserver parmi les Menippinae des genres à pl2 exclusivement
court. (A remarquer toutefois que, chez Globopilumnus stridulans ou même
Pilumnoides hassleri, le segment terminal du pl2 est toujours plus effilé que
dans le type xanthien). C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à placer auprès
des Carpilius, qui sont munis de longs pl2, Euryozius bouvieri où ces mêmes
appendices sont (relativement) courts. La forme du pli fournit aussi une indi¬
cation : en effet, si le pl2 des Pseudozius ne permet pas de situer le genre avec
certitude, le pli montre bien, à notre avis, qu’il n’est guère xanthien (de
Xanthinae). De sorte que, pour le moment du moins, un seul choix nous semble
laissé : Pseudozius est-il un Carpilinae ou un Menippinae ?
Notre brève revue des principaux traits de Pseudozius a pu montrer combien
nombreuses sont les différences entre ce genre et Euryozius- Gardineria.
Seuls les pléopodes sexuels mâles sont vraiment comparables. D’autre part,
certains caractères comme la région fronto-orbitaire, l’appareil buccal et respi¬
ratoire ont des allures franchement ménippiennes. Nous laisserons cette question
ouverte car elle ne peut être résolue que dans le cadre d’une révision de tous
les Menippinae sensu Balss. Ainsi que nous l’avons déjà vu, nos Carpilinae et
les Menippinae ne sont pas sans certaines ressemblances ou points communs,
et on ne saurait méconnaître la possibilité d’une même origine. L’étude de
genres à caractères ambigus, tels que Pseudozius et aussi Globopilumnus ou
Pilumnoides, nous paraît essentielle pour la recherche de la filiation des Car¬
pilinae et des Menippinae, avec notamment chez ces derniers l’analyse des con¬
tacts entre les différents genres ou groupes de genres.
Si notre système de classement des Crabes de forme xanthoïde nous fait adopter
une grande division, correspondant dans l’ensemble aux Menippinae de la con¬
ception de Balss (1957) et maintenue à ce même rang de sous-famille, il faudra
décider si les Carpilinae doivent être isolés en un groupement parallèle, d’égale
valeur, ou au contraire s’ils doivent être subordonnés aux Menippinae, par
exemple sous forme d’alliance à la manière d’AncocK (Carpilioida Alcock,
1898, pro parte). De toute façon, au sein même des Menippinae sensu Balss,
groupe dans l’ensemble bien caractérisé mais néanmoins composite, se des¬
sinent des alliances (Serène, 1965, p. 37, en distingue trois) dont nous expo¬
serons ultérieurement les caractères et les affinités.
— 334 —
Addendum
A PROPOS DE Micropanope lohifrons A. Milne Edwards
ET DE Medaeus serratus Sakai
1. Dans la note préliminaire relative aux genres Micropanope et Medaeus
[Bull. Mus. Hist. nat., sér. 2, 39, n® 2, 1967), nous n’avions provisoirement
attribué au genre Micropanope Stimpson que l’espèce-type, M. sculptipes
Stimpson. Après examen d’un matériel plus important, nous sommes en mesure
de rattacher à Micropanope emend. une deuxième espèce, également ouest-
atlantique, M. lohifrons A. Milne Edwards, 1881.
2. Dans la même note {ibid., p. 374), nous avions supposé que Medaeus ser¬
ratus Sakai, 1965, pourrait avoir quelques liens avec les Pilumninae-Eumedo-
ninae. Cette hypothèse nous apparaît maintenant erronée, et nous explique¬
rons ultérieurement notre point de vue sur cette question.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum national d’ Histoire naturelle 61, rue de Buffon, Paris 5®.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 335-341.
DESCRIPTION
DE LISSOCARCINUS ECHINODISCI SP. NOV.
( Crustacea Decapoda Brachyura )
Par Raoul DÉRIJARD
La petite espèce de crabe Portunidae décrite ici a été recueillie, en associa¬
tion avec l’échinide Echinodiscus auritus Leske, 1778, par C. Besnard
sur les cayes sableuses intertidales du Grand Récif de Tuléar (Côte sud-ouest
de Madagascar).
Les trois spécimens capturés m’ont été remis et, parvenu à la conclusion
qu’ils appartenaient à une espèce nouvelle, j’en ai personnellement récolté
trente-buit autres spécimens avant d’en faire la description.
Lissocarcinus echinodisci sp. nov.
(Fig. 1-9)
Matériel examiné. — Côte sud-ouest de Madagascar, Tuléar. Grand Récif
barrière ; station : balise « C » b. Zone intertidale, étage infralittoral, ensemble
épirécifal. Cayes submersibles de sables grossiers et de fins graviers, peu réduits
en surface, soumis à de violents courants et siège d’une bonne circulation.
Exclusivement récolté sur Echinodiscus auritus Leske, 1778 (Scutellidae,
Clypeastroida, Echinoidea).
l®'' lot : 2 (J (8,5 X 9 et 7,1 X 7,5 mm) et 1 $ (8,5 X 9 mm), M™® C. Bes¬
nard coll., mai 1967.
2® lot : 19 (de 3,5 X 3,5 mm à 8,5 X 9 mm), 6 Ç (de 4,3 X 4,4 mm à 9,1
X 9,6 mm), R. Dérijard coll., mai 1967.
3® lot : 3 (de 7,5 X 8,1 mm à 8,2 X 8,6 mm), 7 Ç (de 5,6 X 5,8 mm à 11,7
X 12,5 mm) et 3 Ç ovigères (de 9,1 X 10 mm à 9,6 X 10,2 mm), R. Dérijard
coll., octobre 1967.
Un spécimen ^ provenant du 3® lot est l’holotype, il s’agit d’un adulte mesu¬
rant 8,1 mm de longueur et 8,8 mm de largeur. 22 autres ^ (le plus grand
mesurant 8,5 X 9 mm), 12 Ç (la plus grande mesurant 11,7 X 12,5 mm) et
les 3 Ç ovigères (la plus grande mesurant 9,5 X 10,2 mm) sont les paratypes.
Trois spécimens anormaux, 1 (J (7,1 X 7,5 mm) et 2 $ (8,5 X 9 et
4,3 X 4,5 mm), ont été observés.
L’holotype, divers paratypes ((J, $ et Ç ovigère) et les spécimens anormaux
ont été déposés au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Les autres
paratypes sont conservés à la Station Marine de Tuléar.
Description. — Espèce de petite taille. Carapace (fig. 1) à peine plus large
que longue (rapport longueur/largeur variant de 0,901 à 0,904), peu convexe
et lisse. Une crête transversale de petits granules sur chaque région épibran-
— 336 —
chiale. La région métagastrique se trouve marquée par une faible dépression
le long de ses bords latéraux et postérieur.
Bord antéro-latéral de la carapace très finement denticulé et découpé en cinq
dents (dent orbitaire externe incluse) aigües et subégales. Le bord externe de
la 5® dent se confondant avec le bord postéro-latéral.
Bord postérieur de la carapace étroit et sinueux.
Front (fig. 2) peu proéminent entre les dents orbitaires internes, lamellaire,
découpé par deux dents latérales et une dent médiane peu aigües en quatre
lobes à bords concaves.
Fig. 1. — Lissovarcinufi erhitwdisci sp. iiov., holotype c? X 8,8 mm, Tuléar, Dérijard coll.
Bord supra-orbitaire (fig. 2) entaillé en son milieu par une fissure.
Pédoncules oculaires courts et trapus portant une cornée bien développée.
Dent sous-orbitaire (fig. 2 et 3) remarquablement bien développée et très
visible en vue dorsale.
Épistome (fig. 3) très déprimé par rapport aux régions latérales du cadre
buccal, pratiquement confondu avec le palais et masqué par les maxillipèdes
externes.
Cadre buccal (fig. 3) quadrangulaire, plus large que long.
Canaux efférents branchiaux bien définis (fig. 3).
Antennules repliées obliquement (fig. 3).
Antennes (fig. 1, 2, 3) particulièrement développées. Article basal court, plus
long que large, dépourvu de lobe à l’angle antéro-externe mais assurant, entre
la dent sous-orbitaire et le front, l’obturation du hiatus orbitaire et l’exclusion
du flagelle antennaire garni de longues soies composées.
— 337 —
Maxillipèdes externes (fig. 4) à mérus subtriangulaire, le carpe étant inséré,
dans une encoche, au tiers supérieur du bord interne du mérus.
Chélipèdes (fig. 5) subégaux. Mérus complètement lisse, bord postérieur garni
de soies simples, bord antérieur de soies plumeuses. Carpe à face inférieure
lisse, à face supérieure portant une crête de petits granules terminée par une
dent ; face externe portant, dans la partie inférieure, une crête de très petits
Fig. 2-3. — Lissocarcinus echinodisci sp. nov., hololype S 8,1 X 8,8 mm, Tuléar, Dérijard coll. :
2, région fronto-orbitaire en vue dorsiale (X 22) ; 3, régions antennaire et épistomienne (X 22).
granules et, dans la partie supérieure, une crête de petits granules terminée
par un granule dentiforme. Propode à face inférieure portant de faibles marques
squamiformes, à face externe portant, sur la partie inférieure et la moitié dis¬
tale, une crête se prolongeant sur tout le doigt fixe, et sur la moitié proximale
de petites marques squamiformes ; face supérieure portant une crête pourvue
d’une épine à l’articulation avec le carpe et terminée par une dent plus ou
moins marquée. Extrémité du doigt fixe tronquée. Dactyle latéralement caréné
par deux crêtes sur ses faces externe et interne, le bord supérieur étant aussi
caréné ; bord inférieur portant une forte molaire proximale et trois à quatre
dents subégales.
338 —
Pattes thoraciques 2, 3 et 4 à mérus et carpe aplatis et à dactyle unguiforme.
Patte thoracique 5 à propode et dactyle foliacés (fig. 6).
Abdomen (fig. 7) constitué de 5 segments, les segments 3, 4 et 5 étant soudés,
le segment 6 plus long que large et à bords peu convexes.
5
Fig. 4-6. — Lissocarcinus echinodisci sp. nov., holotype cJ 8,1 X 8,8 mm, Tuléar, Dérijard coll. :
4, mxp3 (x 30); 5, chélipède {x 21) ; 6, p 6 droite (x 19).
Pléopode 1 (J (fig- 8, 9) à base épaisse, s’infléchissant distalement vers l’exté¬
rieur. La partie distale présente sur sa face abdominale une membrane accolée
au bord interne, membrane qui se projette vers la bordure externe. Quelques
spinules subterminales le long du bord externe ; armature de l’apex et de l’extré¬
mité distale du bord interne en « crête de Cacatoès » (Stephenson et Camp¬
bell, 1960, p. 95) constituée d’une douzaine de longues soies barbelées.
Coloration (fig. 1) de la carapace vieil ivoire et, dorsalement, un ensemble
parfaitement symétrique de longues bandes longitudinales brunes plus ou
moins anastomosées entre elles et dont certaines, les plus médianes, se pro¬
longent sur les premiers segments abdominaux. Quelques taches brunes sur
les articles des pattes thoraciques.
Comparaison avec les autres espèces du genre. — Au sein du genre
Lissocarcinus, l’espèce L. echinodisci sp. nov. ne présente d’affinités marquées
— 339 —
qu’avec L. polyhioides Adams & White, 1848. Elle s’en rapproche en elîet par
les caractères suivants :
Bord antéro-latéral découpé en cinq dents.
Céphalothorax portant une seule crête transverse.
Proportions de la carapace (rapport longueur/largeur supérieur à 0,9 et voi¬
sin de 1).
Morphologie générale du 1®^ pléopode mâle.
Fig. 7-9. — Lissorarcinus echinodisci sp. nov., holotype S 8,1 X 8,8 mm, Tuléar, Dérijard coll. :
7, abdomen (x 30) ; 8, premier pléopode (x 28) ; 9, jiremier pléopode, extrémité distale {x 89),
9a, face sternale, 9b, face abdominale.
L. echinodisci se distingue cependant de L. polyhioides par les caractères
suivants :
Moindre concavité des bords postéro-latéraux.
Front peu proéminent et découpé en quatre lobes concaves chez L. echino¬
disci, alors qu’il est saillant, triangulaire et pourvue d’une profonde encoche
médiane chez L. polyhioides.
— 340 —
Bord supérieur des orbites pourvu d’une fissure chez L. echinodisci alors qu’il
est pourvu de deux fissures chez L. polyhioides.
Article basal antennaire dépourvu de lobe antéro-externe chez L. echino¬
disci mais avec un lobe antéro-externe chez L. polyhioides.
Mérus des maxillipèdes externes grossièrement triangulaire chez L. echino¬
disci alors qu’il est approximativement pentagonal chez L. polyhioides.
Dent sous-orbitaire très développée chez L. echinodisci.
Répartition géographique. — Tuléar, côte sud-ouest de Madagascar.
Remarques. — Les 43 spécimens de L. echinodisci sp. nov. ont tous été pré¬
levés à la main sur l’oursin plat Echinodiscus auritus Leske, 1778. Certains
oursins portaient parfois deux individus de L. echinodisci, mais pas toujours
de sexes différents. Le pourcentage des oursins occupés est de l’ordre de 40 %.
Il est néanmoins très vraisemblable que le pourcentage réel d’occupation est
bien supérieur ; en effet, lors du prélèvement de l’oursin, très nombreux sont
les individus de L. echinodisci qui ont tendance à fuir en s’enfouissant dans
le sable.
Fig. 10 a-c. — Lissocarcinus echinodisci sp. nov., Tuléar, Dérijard coll. : a, $ 8,5 X 9 mm : malfor¬
mation symétrique de la carapace, dents antero-latérales 2 et 3 très rapprochées ; b, 7,1 X
7,5 mm : malformation asymétrique de la carapace, bord antéro-latéral gauche portant six dents ;
c, $ 4,3 X 4,5 mm ; malformation asymétrique de la carapace, dents 3 et 4 du bord antéro-latéral
droit très rapprochées.
De plus, la collecte des Echinodiscus auritus n’est possible qu’en fin d’étale
de basse mer de vive-eau, les oursins révélant alors leur présence en soulevant
le sable sous lequel ils vivent. Il est possible que, fuyant l’essorage du niveau
superficiel du sédiment, certains individus de L. echinodisci s’enfoncent dans
le sable sous-jacent plus humide et quittent ainsi momentanément leurs hôtes.
Des études ultérieures tenteront de mettre en évidence les modalités de cette
association.
341 —
Anomalies morphologiques (Fig. 10 a-c). — Sur les 43 spécimens étudiés,
trois présentent des malformations symétriques ou non de l’armature des
bords antéro-latéraux de la carapace (dents supplémentaires ou déplacées). Si les
malformations asymétriques apparaissent évidemment comme des anomalies,
il n’en est pas de même des malformations symétriques. Ces dernières, si elles
étaient observées en l’absence d’individus de morphologie normale, pourraient
conduire à une description erronée. Des anomalies dans la morphologie de la
carapace ont déjà été observées chez une autre espèce du genre L. orhicularis
Dana, 1852 par Sankarankutty et Thomas (1963).
Station Marine de Tiiléar
et Muséum National d*Histoire Naturelle, Paris.
OUVRAGES CONSULTÉS
Adams, A. et A. White, 1848. — Crustacea. In : A. Adams, The Zoology of the Voyage
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chygnatha : Portunidae. In : Siboga-Expeditie, Monogr. XXXIX C 3, livr. 131,
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orhicularis Dana (Crustacea Portunidae) from Minicoy. J. Mar. biol. Ass. India,
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Stephenson, W. et B. Campbell, 1960. — The Australians Portunids (Crustacea ;
Portunidae). IV. Remaining Généra. Austr. J. Mar. Freshw. Res., 11, n® 1,
pp. 73-122, fig. 1-3, pl. 1-16.
22
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 342-350.
CONTRIBUTION A U ÉTUDE
DU RYTHME QUOTIDIEN H ACTIVITÉ
DE LA CREVETTE
PENAEUS DUORARUM BURKENROAD
( Crustacea Decapoda Natantia )
Par J. C. LE GUEN et A. CROSNIER
Reaucoup de crevettes présentent un rythme quotidien d’activité bien net.
Se reposant alors, pour la plupart, le jour, elles s’activent la nuit.
Au repos, elles sont habituellement enfouies dans la vase, parfois assez pro¬
fondément, et il s’ensuit que les chaluts actuels passent, fréquemment, au-des¬
sus d’elles sans les faire sortir du sédiment et par suite sans les capturer.
On a cherché à remédier à cet état de choses en munissant les chaluts d’une
chaîne plus courte que le bourrelet et fouillant la vase en avant de celui-ci.
L’amélioration des rendements alors obtenue est parfois intéressante mais, le
plus souvent, encore insuffisante pour permettre une pêche commerciale con¬
tinue. On a, d’autre part, observé que, stimulées par un courant électrique,
les crevettes quittent, de jour comme de nuit, le sédiment dans lequel elles
sont enfouies. On cherche donc actuellement, aux Etats-Unis, à mettre au
point un chalut électrique utilisant cette réaction, chalut qui devrait permettre
de pêcher, aussi bien de jour que de nuit, toutes les espèces démersales de cre¬
vettes (Wathne, 1964 ; Klima, 1966)
La mise au point de ce dernier type de chalut se révèle très ardue et la eon-
naissance du rythme quotidien d’activité de chaque espèce pêchée commer¬
cialement présente, actuellement, un intérêt certain puisque le rendement des
pêches, avec les chaluts habituels, en dépend en partie.
Dans les pages qui suivent, nous nous intéresserons uniquement à Penaeus
duorarum qui est l’espèce fournissant 80 % environ des tonnages de crevettes
actuellement pêchés le long de la côte ouest-africaine inter-tropicale.
A la fin de cette introduction nous tenons à adresser tous nos remerciements
à M. Daget, Directeur de recherches de l’O.R.S.T.O.M., qui a bien voulu relire
notre manuscrit et refondre la partie mathématique de notre travail.
Résumé très succinct de nos connaissances
SUR LE RYTHME QUOTIDIEN d’activité DE Penaeus duorarum.
Penaeus duorarum est l’objet d’une pêche très active aux États-Unis et c’est
là, tout naturellement, que sa biologie a été le plus étudiée.
1. Il convient de noter ici qu’au fur et à mesure que la biologie des crevettes commence à etre
mieux connue, on s’aperçoit que bien des espèces considérées comme démersales peuvent devenir
pélagiques durant certaines périodes de leur existence, d’où vraisemblablement certaines « coupures »
constatées lors des pêches au chalut de fond.
— 343
Après divers auteurs, cités dans la bibliographie située en fin de ce travail,
Fuss et Ogrkn, en 1966, ont étudié en détail le rythme d’activité de P. duo-
rarum et les facteurs l’influençant. Dans les conditions d’expérimentation
(aquariums et observations in situ à 3 ou 4 mètres de profondeur), l’activité
observée a été uniquement nocturne se produisant entre 19 h 00 et 04 h 30,
avec un maximum entre 19 h 00 et 23 h 15. Elle paraît être plus faible en période
de pleine lune qu’en période de nouvelle lune.
Le facteur essentiel, qui semble intervenir ici, est la lumière, les crevettes
s’enfouissant au-delà d’une certaine intensité lumineuse (d’autant plus faible
que les crevettes sont de plus grande taille) et, ceci en partie, semble-t-il, afin
d’éviter les poissons prédateurs qui chassent largement à vue. Cette action de
l’intensité lumineuse explique que l’influence de la lune puisse être négligeable
si le temps est couvert ou les eaux très turbides.
Outre l’éclairement, la température de l’eau intervient également sur l’ac¬
tivité déployée. Fuss et Ogren (1966) ont observé un maximum d’activité à
26-27° C ; au-dessous, l’activité tend à diminuer avec la température : réduite
de moitié entre 14 et 16° C, elle est complètement arrêtée au-dessous de 10° C.
Le lait qu’en Amérique l’activité de P. duorarum soit essentiellement noc¬
turne, est corroboré par une pêche commerciale n’ayant heu pratiquement que
de nuit. On a toutefois observé de nombreuses exceptions à cette règle (Bonnie
et al., 1961 ; Fuss, 1944), d’excellentes pêches pouvant parfois être faites de
jour. Dans ces derniers cas, il semble que les eaux soient alors toujours turbides
ou le ciel très couvert d’où, évidemment, une diminution de l’intensité lumi¬
neuse existant au-dessus du fond, qui expliquerait que la crevette sorte alors
du sédiment i.
En Afrique, le développement de la pêche de P. duorarum étant tout récent,
les observations sont encore peu nombreuses. Celles qui ont été faites sont toute¬
fois assez peu cohérentes. C’est ainsi que Raitt et Niven (1966) au Nigéria
ont d’abord constaté, d’après leurs chalutages expérimentaux, que les rende¬
ments de jour étaient supérieurs à ceux de nuit. Par la suite, dépouillant les
résultats de chalutiers crevettiers nigériens, ces mêmes auteurs [l.c.) ont trouvé
que les rendements de nuit étaient de 1,4 à 2,6 fois supérieurs à ceux de jour.
D’autres recherches (sous presse) les ont finalement conduits à penser que l’ac¬
tivité était effectivement plus marquée la nuit et ce surtout durant les deux
heures qui suivent le coucher du soleil et les deux heures qui précèdent l’aube.
Au Cameroun Crosnier (1964) a obtenu des rendements plus élevés la nuit
que le jour, alors qu’au Dahomey Crosnier et Berrit (1966) n’ont pas observé
de différences nettes (il est vrai que, dans ces deux derniers cas, le nombre des
chalutages sur lequel ont porté les observations est trop réduit pour que les
conclusions suggérées puissent être vraiment valables). Au Sénégal et en Côte
d’ivoire, la pêche commerciale se pratique actuellement de jour et de nuit sans
qu’il semble y avoir de différence significative.
La question, comme on le voit, n’est pas entièrement résolue et c’est pour
cela qu’il nous a semblé intéressant d’y apporter la contribution que peuvent
fournir les résultats des pêches faites par un chalutier camerounais le « Malimba ».
1. Dans le cas de mauvais temps et à faible profondeur, l’activité mécanique de la houle sur le
fond pourrait aussi expliquer la sortie, durant le jour, des crevettes.
— 344 —
Dépouillement des pêches faites pah le chalutier « Malimba »
LE LONG DE LA COTE OCCIDENTALE d’AfrIQUE,
DANS LES EAUX CAMEROUNAISES ET NIGÉRIENNES.
Grâce à M. De Vries, que nous sommes heureux de pouvoir remercier ici,
nous avons eu les résultats de la totalité des pêches effectuées par le chalutier
« Malimba » de la Société S.O.P.E.C.O.B.A., lors d’une campagne expérimen¬
tale de pêche de la crevette faite, en 1966 et 1967, dans les eaux camerounaises
et nigériennes
Le « Malimba », bateau de 23 mètres équipé de deux moteurs de 150 CV,
était gréé en crevettier américain (utilisation simultanée possible de 2 chaluts
grâce à 2 mâts de charge) et commandé par un patron panaméen dont la pêche
à la crevette est le métier. Les filets utilisés étaient des chaluts à crevettes
américains de 60 pieds de corde de dos d’un modèle intermédiaire entre le « fiat
trawl » et le « semi-balloon trawl ». Le « Malimba » n’a que rarement utilisé
ses deux chaluts simultanément et la plupart des pêches ont été faites avec
un seul filet.
Les résultats du « Malimba » nous ont paru particulièrement intéressants pour
le problème que nous considérons ici, le rythme quotidien d’activité de Penaeus
duorarum, car ce bateau n’a pêché que l’espèce qui nous intéresse et ce pen¬
dant près d’un an et, surtout, a le plus souvent effectué ses pêches en demeu¬
rant au moins 24 heures au même endroit et en pêchant à la même profondeur
ou à des profondeurs très voisines.
Les données, dont nous disposons, couvrent une période s’étendant du 28 juil¬
let 1966 au 8 juin 1967. Pendant toute cette période, de six à huit chalutages
d’une durée de deux heures et demie à trois heures chacun ont été effectués
presque quotidiennement. Les résultats ont été exprimés en nombre de paniers
de crevettes étêtées estimé au quart de panier près, le poids moyen d’un panier
étant de 30 kg.
Ces résultats ne nous permettent pas, bien entendu, d’étudier directement
le rythme quotidien d’activité de Penaeus duorarum, mais ils offrent la possi¬
bilité d’obtenir quelques indications sur la disponibilité du stock de crevettes
en fonction de l’heure de chalutage, disponibilité qui est certainement en cor¬
rélation assez étroite avec le rythme d’activité. 11 est bien certain, d’autre
part, que notre étude concerne les côtes du Nigéria et du Cameroun pour une
période bien déterminée et est fonction de l’engin de pêche utilisé.
Nous n’avons tenu compte que des séries de chalutages étalées sur une période
de 24 heures et analysé celles-ci seulement lorsque la durée de l’ensemble des
traits est supérieure à 15 heures pendant les 24 heures considérées. Pour chaque
période de 24 heures étudiée, nous avons calculé le rendement horaire moyen
journalier, puis le rendement horaire par trait de chalut. D’autre part, afin de
faciliter les calculs, si un trait de chalut a duré, par exemple, de 2 h 45 à 5 h 15,
nous avons posé que les rendements horaires à 3, 4 et 5 heures étaient égaux
au rendement horaire calculé pour le trait de chalut. Les heures pleines de
1 à 24 se sont ainsi vues attribuer des rendements horaires. Enfin, les stocks
1. La plupart des pèches ont été faites entre Victoria et la rivière Bonny, à des profondeurs
moyennes de 36 mètres en saison froide (juillet à octobre) et 45 mètres en saison chaude (janvier à
juin).
345
étant vraisemblablement très différents d’une zone de chalutages à l’autre,
pour avoir, aux heures pleines, des résultats comparables, les rendements
horaires ont été exprimés en pourcentage par rapport au rendement horaire
moyen quotidien. Ces pourcentages mesureront, à chaque heure pleine de la
journée, la disponibilité de la crevette.
Les tableaux 1 et 2, publiés ci-après, fournissent un exemple des calculs
effectués pour chaque période de 24 heures.
Tableau 1. — Résultats bruts relatifs à la journée du 8 juin 1966.
Tableau 2. — Résultats calculés relatifs à la journée du 8 juin 1966.
L’ensemble des données rassemblées du 28 juillet 1966 au 8 juin 1967,
dépouillées comme nous venons de l’indiquer, donne un nombre n de pour¬
centages pour chaque heure de la journée à partir desquels a été calculé le
rendement horaire moyen x correspondant en pourcentage.
Mais les connaissances acquises sur l’étroite relation existant entre l’intensité
lumineuse au-dessus du fond et l’activité des crevettes permettent de prévoir
346
une disponibilité différente au cours des saisons. Ces saisons, au large du Came¬
roun et du Nigéria, sont au nombre de deux principales, l’une froide, généra¬
lement marquée de juillet à octobre, l’autre chaude s’étendant habituellement
de janvier à fin mai-début juin. La saison froide, qui correspond à la saison
des pluies, s’accompagne d’une diminution très nette de la pénétration de la
lumière, diminution due à une augmentation de la turbidité des eaux par suite,
d’une part, des développements planctoniques qui accompagnent un « upwel-
ling » côtier et, d’autre part, des apports terrigènes causés par les pluies (Lon-
GHURST, 1964).
Il s’ensuit qu’en plus de l’étude globale annuelle, nous avons analysé séparé¬
ment la période s’étendant du 28 juillet au 15 octobre 1966 (saison froide) et
celle allant du l®*" janvier au 8 juin 1967 (saison chaude). L’ensemble des résul¬
tats est consigné dans le tableau 3 et sur les figures 1, 2 et 3. Nous avons de
plus testé la signification des écarts observés avec un seuil de signification de
0,05. Les valeurs qui s’écartent significativement de 100 sont marquées d’un
astérisque dans le tableau 3 et les points correspondants sont entourés d’un
cercle sur les figures 1, 2 et 3.
Tableau 3. — Rendements horaires moyens x en pourcentage et nombre de
valeurs n sur lesquelles ont été calculés les rendements moyens. Les ren¬
dements différant significativement de 100 sont marqués d’un astérisque.
— 347
Si l’on considère les résultats relatifs à l’année entière, on constate que les
rendements en pourcentage ne s’écartent jamais considérablement de la valeur
moyenne 100. Les plus grandes variations sont obtenues en saison froide où
19 valeurs sont significatives contre 3 seulement en saison ehaude. En saison
froide, les rendements sont supérieurs à la moyenne de 3 à 13 heures et infé¬
rieurs de 17 à 24 heures. En saison chaude, les rendements sont inférieurs à
la moyenne vers 11, 12 heures et supérieurs vers 17 heures. Ces résultats, d’ail¬
leurs contrôlés par le test des différences (Snedec.or, 1950), sont suffisamment
différents pour justifier la distinction entre les résultats concernant la saison
froide et ceux concernant la saison chaude.
Interprétation des résultats obtenus.
Il est intéressant d’essayer de voir comment les résultats, que nous avons
obtenus, s’intégrent parmi les observations faites par d’autres auteurs.
La première constatation qui s’impose, à l’examen de nos résultats, et qui
concorde bien avec la majorité des autres observations faites en Afrique, est
que les rendements varient peu quelle que soit l’heure. Ceci doit tenir au fait
que les pêches étudiées ont toujours eu lieu au voisinage de zones d’estuaire
où, en toutes saisons, l’eau demeure turbide et par suite la luminosité sur le
fond assez faible ; or nous avons vu, au début de ce travail, qu’une luminosité
faible était la principale condition à un déploiement d’activité de Penaeus
duorarum.
La courbe de variation des rendements obtenue pour la saison chaude (fig. 3),
saison durant laquelle les eaux sont les plus claires, est, elle aussi, en accord
avec les observations générales des autres auteurs. On note une diminution
des rendements entre 9 et 15 heures, alors que le soleil est haut au-dessus de
l’horizon et, d’autre part, une augmentation des rendements à l’aube et au
coucher du soleil, phénomène déjà noté par Raitt et Niven (sous presse) en
particulier, et qui semblerait indiquer que les variations assez brusques de
luminosité ont un effet stimulant sur la crevette
La courbe obtenue pour la saison froide (fig. 2), saison où la turbidité est
maximale, est par contre beaucoup plus énigmatique et nous voyons mal com¬
ment l’interpréter d’une façon satisfaisante en fonction de nos connaissances
actuelles. Cette courbe peut, peut-être, s’expliquer en partie en supposant
qu’en eau très turbide les crevettes, à la recherche d’une intensité lumineuse
optimale, sont amenées à monter très au-dessus du fond, échappant ainsi au
chalut qui passe alors au-dessous d’elles.
Que P. duorarum puisse parfois monter très au-dessus du fond, et il y a peut-
être là l’explication de certaines coupures soudaines se produisant lors des
pêches, est montré par les eaptures parfois importantes de cette crevette faites,
au Sénégal, par les sardiniers pêchant au filet tournant. On sait, d’autre part,
qu’en Mer de Chine les Japonais pêchent maintenant avec succès la crevette
Penaeus orientalis Kishinouye avec des chaluts pélagiques.
Avec l’hypothèse faite ci-dessus, la courbe de la figure 2 impliquerait que
la crevette, à partir de midi, lorsque le soleil se met à baisser, monte pour
1. Fuss et Ogren {1966} expliquent le maximum d’activité se produisant après le coucher du
soleil par une période d’adaptation à l’obscurité suivie d’une sensibilité accrue à la lumière, cette
augmentation de sensil)ilité amenant alors la chute de l’activité.
Fig. 1-3. — Variations des rendements horaires exprimés en pourcentages
par rapport au rendement horaire moyen journalier, aux différentes heures de la journée.
(Les points cerclés représentent des valeurs statistiquement significatives).
redescendre ensuite à partir de 23 h 00. A quoi pourrait correspondre cette
descente en pleine nuit ? Il est difficile de le dire mais on peut rappeler, avec
intérêt, que c’est également vers 23 h 00 que Fuss et Ogren (1966) ont cons¬
taté que l’activité de P. duorarum diminuait à la suite, pensent-ils, d’une aug¬
mentation de la sensibilité à la lumière consécutive à la période d’adaptation
à l’obscurité provoquée par le coucher du soleil. L’augmentation des captures
observée à partir de 23 h 00 correspondrait donc, en saison froide, assez curieu¬
sement, à une diminution de l’activité, les crevettes redescendant vers le fond
et rentrant dans la zone de capture des chaluts. Tout ceci n’est, bien sûr, qu’hy-
pothèse demandant à être vérifiée et ne reposant actuellement sur aucune base
solide.
En conclusion, la connaissance du rythme quotidien d’activité de P. duo-
349
rarum et de la disponibilité des stocks pour le chalutage, si elle paraît acquise
dans ses grandes lignes, pose encore bien des problèmes dans le détail. Il con¬
vient en particulier de se rappeler que l’étude ci-dessus n’est valable que pour
une région donnée, avec un type de chalut donné et que, même dans cette
région et avec ce chalut, les résultats obtenus pourront varier d’une année à
l’autre suivant que les conditions climatiques s’éloigneront plus ou moins de
celles ayant existées lors des pêches étudiées ici.
Centre O.R.S.T.O.M. de Pointe-Noire,
Laboratoire de zoologie (Arthropodes) du Muséum.
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BULLETIN' DU MUSÉUM NATIONAI, D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 2, 1008, pp. 351-357.
DESCRIPTION DE LA GLANDE ANDROGÈNE
ET DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES
CHEZ LA CREVETTE H EAU DOUCE,
ATYAEPHYRA DESMARESTI (MILLET)
( Crustacea Decapoda Natantia )
Par D. HUGUET
I. Matériel et techniques.
A. — Matériel :
La présente étude porte sur la mise en évidence de la glande androgène chez
la Crevette d’eau douce Atyaephyra desmaresti (Millet), ou Caridine, qui, jus¬
qu’à présent, à notre connaissance, n’a fait l’objet d’aucune publication.
Cette espèce se présente sous la forme d’une petite crevette d’une vingtaine
de millimètres, appartenant à la section des Eucyphidea, superfamille des
Oplophoroida, famille des Atyidae.
Les individus femelles sont en moyenne un peu plus grands que les mâles,
soit entre 15 et 20 millimètres de longueur postorbitaire pour les mâles adultes,
les femelles pouvant atteindre 30 millimètres (Bouvier, 1925).
B. — Récoltes :
Ces Caridines ont été récoltées dans l’Erdre, aux environs de Nantes, en
mai 1967 ^ ; elles sont surtout localisées près des rives, souvent au pied des
touffes de roseaux. Nous avons pu en récolter en assez grand nombre, soit
467 individus. Nous avons dénombré 356 mâles et 111 femelles, soit une pro¬
portion très élevée de mâles (76 %). Pour la plus grande majorité, les femelles
étaient porteuses d’œufs.
D. — Techniques :
La partie terminale du canal déférent a été d’abord disséquée. Latéralement,
par transparence, on distingue à travers les téguments le tiers postérieur du
canal déférent qui décrit une courbe pour aboutir à la base du coxopodite du
5® péréiopode où se trouve l’orifice génital mâle. Il suffît de soulever le bran-
chiostégite et les branchies sous-jacentes pour apercevoir facilement le canal
(‘''S- .
Il est possible d’extraire l’appareil génital mâle dans sa totalité, en com-
1. Nous remercions Monsieur J. Forest, Sous-directeur au Muséum d’Histoire naturelle de Paris
et Madame Baudouin-Bodin, Conservateur au Muséum d’IIistoire naturelle de Nantes, qui, grâce
à leurs indications, nous ont permis de retrouver la station.
352 —
Fig. 1. — Atyaephyra desmaresti (Millet). Schéma montrant la disposition du canal déférent
et de la glande androgène in situ. Vue latérale gauche,
cph. : Céphalothorax ; br. ; Branchie ; c.d. : Canal déférent ;
g. a. : Glande androgène ; Pj : 5® péréiopode ; Pli : 1®*' pléopode ; Aj : 1®^ segment abdominal.
mençant par la dissection du canal déférent. Après une incision médio-ventrale
du sternite céphalothoracique et deux autres ouvertures, antérieure et posté¬
rieure au 5® péréiopode, de proche en proche on isole le canal déférent et enfin
le testicule situé dorsalement (fig. 2). La glande androgène apparaît au niveau
de l’ampoule terminale. Nous avons effectué des montages in toto de cette
partie terminale du canal déférent après coloration au carmin aluné de Gre-
nacher.
Des coupes histologiques ont été effectuées à 5 p,, après fixation au Bouin
aqueux et colorées au Trichrome de Masson.
11. Les caractères sexuels secondaires.
Chez les Natantia en général, les orifices génitaux sont assez peu visibles.
Far contre, il est aisé de mettre en évidence des caractères sexuels secondaires
et de déterminer rapidement le sexe de la crevette en examinant le 2® pléopode.
Celui-ci montre de manière permanente et macroscopique un dimorphisme
sexuel.
Rappelons que L. Nouvel (1932) s’est attachée particulièrement à la mise
en évidence de ces caractères chez les Crustacés Décapodes Natantia.
Chez la femelle, le bord interne de l’endopodite de Plj présente un appen¬
dice allongé dit « appendix interna », terminé par une série de crochets consti¬
tuant un dispositif d’accrochage avec le pléopode symétrique (fig. 2-A).
Le PI2 mâle présente la même disposition, mais possède un appendice sup¬
plémentaire dit « appendix mascidina » situé entre V appendix interna et l’en-
353
Fie. 2. — Ati/aephyra desmaresti (Millet). A : Pléopode femelle, face postérieure;
B : Pléopode male, face postérieure ;
a.i. : aftpendix interna ; a.m. : appendix masculina ; end. : endopodite;
exp. : exopodite ; end. sect. : endopodite sectionné.
dopodite et que l’on retrouve chez presque tous les Natantia (fig. 2-B). Il cor¬
respond à une excroissance de l’endopodite et est recouvert de soies sur le bord
externe, le bord interne étant presqu’entièrement glabre.
La présence de V appendix masculina constitue donc un caractère sexuel mâle
permanent chez les crevettes adultes. Chez les individus jeunes, V appendix
masculina n’est pas encore complètement développé.
III. L A GLANDE ANDROGÈNE.
1) Localisation et morphologie :
Précisons tout d’abord sa position anatomique par rapport à l’ensemble de
l’appareil génital mâle. Celui-ci se compose de deux testicules en forme de cor¬
dons pelotonnés d’aspect blanc translucide. Du tiers postérieur de chaque
testicule part un fin canal qui s’élargit brusquement en un canal déférent
(fig. 3). Celui-ci décrit une anse parallèle au testicule, puis une courbe qui,
partant de la face dorsale, longe le bord interne du céphalothorax. 11 se ter¬
mine par une ampoule élargie. C’est sur la face interne de cette ampoule, dans
la partie antérieure ou moyenne, que se situe la glande androgène. Elle a l’as¬
pect mamelonné d’un cordon replié sur lui-même mesurant 0,2 à 0,3 mm de
long et 20 à 25 [i. de large en moyenne pour un mâle adulte et en période de
reproduction.
Cette glande est enveloppée d’une mince membrane conjonctive, en conti¬
nuité avec celle qui entoure le canal déférent (fig. 4), ce qui explique que, lors¬
qu’on extirpe le canal déférent, la glande est toujours entraînée avec lui. Sur
— 354 —
toutes les coupes transversales de l’ampoule terminale que nous avons effec¬
tuées au niveau de la glande, le canal montre une lumière large emplie de sper¬
matozoïdes et limitée par un épithélium. Deux couches musculaires, l’une lon¬
gitudinale et l’autre circulaire, assurent des contractions importantes. La glande
est étroitement plaquée contre la surface de l’ampoule et ne présente pas de
relief important par rapport à celle-ci.
Fig. 3. — Atyaephyra desmaresti (Millet). Appareil génital mâle,
t. : testicules ; c.d. : canal déférent ; a.j). : ampoule terminale ;
O. g. : orilice génital mâle ; g.a. : glande androgène.
2) Anatomie microscopique :
La glande androgène des Caridines est constituée par des amas de cellules
étroitement juxtaposés. Cette structure en massifs cellulaires allongés et d’as¬
pect compact, se rencontre chez la plupart des Natantia. Elle diffère toutefois
de celle présentée par Aristeus antennatus, Risso (Penaeidae), où la glande
androgène a l’aspect d’un ruban formé de cordons serrés à peine anastomosés
(D. et P. Huguet, sous presse).
Le tissu conjonctif enveloppant les massifs cellulaires est très peu abon¬
dant ; contrairement à ce que l’on observe chez les crevettes marines, Palae-
mon serratus Penn. et Crangon aulgaris Fab., les membranes cellulaires sont
peu visibles.
La glande présente l’aspect d’un tissu secréteur : le cytoplasme basophile
est finement granuleux ; on observe des noyaux très rapprochés, quelques-uns
— 355 —
à contour irrégulier ; en moyenne, leur taille est de 3 [i (petit diamètre) et 4 p.
(grand diamètre) pour les uns, 5 p, (petit diamètre) et 7 p, (grand diamètre)
pour les autres, témoignant d’un polymorphisme nucléaire fréquemment observé
chez cette glande. La chromatine y est répartie en mottes et en réseaux de den¬
sité moyenne. Un nucléole est souvent visible (lig. 4).
Fig. 4. — Atyaephyra desmaresti (Millet). Coupe transversale du canal déférent
au niveau de la glande androgène.
A : schéma d’ensemble ; B : détail, g.a. : glande androgène ; I.c.d. : lumière du canal déférent ;
m.c. : muscles circulaires ; m.l. : muscles longitudinaux ; t.c. : tunique conjonctive.
IV. Conclusion.
Après avoir donné une courte description des caractères sexuels secondaires
de la Caridine, nous nous sommes attaché plus particulièrement à l’étude de
sa glande androgène. Celle-ci ne montre pas de différence sensible, tant par sa
localisation que par sa structure, avec celles de Palaemon serratus et Crangon
vulgaris : massifs anastomosés accolés à la paroi musculaire du canal déférent.
Toutefois, son volume nous est apparu beaucoup moindre par rapport à la taille
de l’animal et à l’ensemble de l’appareil génital mâle. Même en pleine période
— 356
de reproduction de cette espèce, la glande reste peu développée et plaquée
contre la couche externe de muscles circulaires, au niveau de l’ampoule ter¬
minale du canal déférent.
Elle présente une différence d’aspect et de structure avec celle du Penaei-
dae, Aristeus antennatus, ce qui permet de mettre en évidence une diversité
de type glandulaire à l’intérieur des Natantia : massifs fortement ou à peine
anastomosés, parfois agencée en cordons.
Ces observations apportent donc une contribution complémentaire à l’étude
de la glande androgène dans l’ensemble des Crustacés Décapodes Natantia.
Résumé.
La présente note porte sur la mise en évidence de la glande androgène chez la Cari-
dine Athyaephyra desmaresti Millet. Quelques observations portant sur sa morphologie
et sur son histologie montrent qu’elle diffère peu dans sa structure de celle de l’en¬
semble des autres Caridea : massifs anastomosés, étroitement accolés au canal défé¬
rent, dans sa partie subterminale éjaculatrice.
Nous avons aussi décrit les caractères sexuels secondaires de cette espèce.
SuMMARY.
This study carries out on the androgénie gland in Athyaephyra desmaresti Millet.
Observations on ber morphology and histology show that it is not very much diffe¬
rent of other Caridea androgénie gland’s : compound strands, closely joined with the
ejaculatory part of the vas deferens.
We hâve also described the secondary sexual characters of this species.
(Laboratoire de Zoologie
de la Faculté des Sciences de Nantes.)
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23
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2“ Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 358-365.
HERMAEA PAUCICIRRA PRUVOT-FOL, 1953
(Mollusque Gastéropode Opisthobranche Sacoglosse) *.
Par Francine SALVAT
Dans son « Étude de quelques Opisthobranches de la côte Atlantique du
Maroc et du Sénégal », Pruvot-Fol (1953, p. 44) décrit une espèce nouvelle
qu’elle nomme Hermaea paucicirra, récoltée par H. Gantes sur la côte Atlan¬
tique marocaine, soit à Témara soit à Skhrirate. Sa description est très som¬
maire car elle ne repose que sur l’examen de l’aquarelle réalisée par H. Gantes
et reproduite pl. 11, fig. 26 de son travail. Nous redonnons ci-dessous sa des¬
cription in extenso :
— « Un Ascoglosse qui reste, pour le moment, indéterminable. Je le décris
d’après le croquis à l’aquarelle, malheureusement pas excellent, sous le nom
de ? Hermaea paucicirra, à cause du petit nombre de ses papilles, renflées,
ovoïdes, dont une dizaine seulement sont représentées. Les rbinopbores paraissent
auriculés comme dans le genre Hermaea. L’échantillon, ainsi qu’il a été dit
plus haut, n’a pas été retrouvé, mais il y a les indications de l’aquarelle : « Inco¬
lore, le dos porte de chaque côté deux stries d’un rose violacé ; les papilles sont
marbrées de même, avec des taches plus foncées, brunâtres, et d’autres jaunes ».
Et maintenant, espérons qu’un autre envoi permettra de compléter cette
description sommaire et de préciser la position générique. »
A la page 42 Pruvot-Fol écrit également que, d’après la figure, « les papilles
semblent dirigées vers la tête. Elles sont très peu nombreuses. L’individu était
probablement jeune. Les rbinopbores sont, ici, grands, auriculiformes, avec un
lobe latéral. C’est donc probablement aux Hermaeidae qu’appartient cette
espèce ».
L’aquarelle est suffisamment bonne pour nous permettre d’identifier à cette
espèce des individus récoltés dans le Bassin d’Arcachon.
1. Récoltes n’Herinaea paucicirra dans le Bassin d’Arcachon.
Au cours de recherches systématiques et écologiques sur les Nudibranches
du Bassin d’Arcachon nous avons récolté 32 H. paucicirra.
La presque totalité des individus (31 sur 32) ont été récoltés sur Codium
fragile ^ au niveau de basse mer. Cinq échantillons sont originaires de Bélisaire :
1 individu en septembre 1963 et 4 individus en juillet 1966. Vingt-six individus
sont originaires de La Vigne : dix individus proviennent des Codium fragile
récoltés sur des blocs immergés, découverts aux B.M.V.E. ; 4 individus en
* Recherches effectuées grâce à l’attribution de frais de mission par le C.N.R.S.
1. Détermination de M. IL Parriaud, que nous remercions vivement.
359
avril 1964, 2 individus en mai 1964 et 4 individus en juillet 1966 ; seize indi¬
vidus ont été récoltés sur les Codium de l’ancien débarcadère de La Vigne en
juin 1967 au niveau de B.M.m. — Un seul individu fut récolté à la suite d’un
dragage sur un banc détritique coquiller (essentiellement constitué de valves
d’huîtres, Crassostrea angulata) dans le chenal du Piquey, en mai 1963.
La récolte d’//. paucicirra dans le chenal du Piquey nous paraît accidentelle.
Fig. 1. — Ilermaea paucicirra Pruvot-Fol. En haut et en bas : vue latérale, côté orifice génital;
à droite : vue dorsale. (Cliché Réal-Salvat).
La présence de l’espèce sur Codium fragile (à La Vigne et à Bélisaire) n’est
pas continuelle tout au long de l’année. En effet, pour suivre le cycle saison¬
nier d’autres Sacoglosses et Nudibranches, les Codium furent récoltés à inter¬
valles de un à deux mois pendant deux ans. La récolte d’/f. paucicirra d’avril
à septembre, exclusivement, traduit bien une présence saisonnière de l’espèce,
du moins dans cet habitat. La figure 1 donne la situation des trois localités dans
le Bassin d’Arcacbon ; sont également portées sur la carte d’autres stations de
prospections qui ne permirent pas la récolte d’//. paucicirra, bien qu’il s’agisse
parfois de stations à Codium fragile (lie aux oiseaux. Grand Banc).
Sur les Codium fragile de Bélisaire les H. paucicirra étaient accompagnées
d’ Elysia viridis (Montagu), de Placida dendritica (Aider et Hancock) et d’Han-
360 —
cockia uncinala (Hesse). A La \igne la faune accompagnatrice est beaucoup
plus riche et comprend sept espèces (Sacoglosses et Nudibranches). Avec les
vingt-six H. paucicirra récoltées dans cette station nous avons dénombré :
— 4 centaines à'Elysia viridis (Montagu) ;
— 40 Placida dendritica (Aider et Hancock) ;
— 7 Doto coronata (Gmelin) ;
— 6 Hermaea bifida (Montagu) ;
— 6 Favorinus branchialis (Rathke) ;
— 2 Trinchesia foliata (Forbes et Goodsir) ;
— 1 Polycera quadrilineata (O. F. Müller).
Parmi ces espèces, trois n’avaient pas encore été signalées dans le Bassin
d’Arcachon ; il s’agit de : Hermaea bifida, Placida dendritica et Trinchesia
foliata.
La faune associée à ces Codium comprend également quelques espèces appar¬
tenant à d’autres groupes zoologiques : Amphipodes, Décapodes, Annélides,
Hydraires et Bryozoaires.
A La Vigne, station principale, la salinité varie en cours d’année (B. Sal-
VAT, 1967) entre 24 et 34 %q, se maintenant le plus souvent vers 30 %o ; la
température de l’eau varie entre 7° et 21°, ne dépassant qu’exceptionnellement
361
ces limites. Entre avril et septembre, période au cours de laquelle furent récoltées
les H. paucicirra, la salinité varie approximativement entre 28 %o et 33 %o, la
température entre 13° et 21°.
II. Morphologie D’Hermaea paucicirra.
Taille et proportions : Les plus grands individus atteignent 3,5 mm de la
partie antérieure du mufle à la partie postérieure de la queue, le plus petit
récolté mesure 1,7 mm. Pour un individu de 3,5 mm de long la largeur du corps
est de 0,3 mm, la sole pédieuse étant à peine plus étroite ; les rhinophores
mesurent 0,5 à 0,7 mm selon les individus.
La maturité sexuelle (accouplement, ponte) a été observée au laboratoire
sur des animaux compris entre 2,5 et 3,5 mm.
Description (voir planche I) : Le corps de forme longue et étroite, hyalin,
légèrement jaunâtre, a une surface finement granuleuse. Le dos est séparé du
pied, plus étroit, par un faible sillon, qui ne peut être observé qu’en vue laté¬
rale. De huit à seize papilles, le plus souvent neuf à quatorze, ovoïdes, ren¬
flées, presque autant que sur Stïliger. Les rhinophores font entre le cinquième
et le septième de la longueur de l’animal et sont auriculés (enroulés).
Le foie donne aux papilles et au « canal » qui les relie une couleur vert olive
clair. L’ornementation est constituée de petits points serrés grenat-violacé :
quatre grandes lignes colorées ornent ainsi le corps, les deux centrales partent
de la base des rhinophores, passent entre les deux yeux, rejoignent la ligne
des papilles au-dessus du conduit hépathique pour se terminer au bout de la
queue ; les deux autres lignes, réunies en une large bande sur le mufle, con¬
tournent par le bas les rhinophores, se scindent en deux pour, d’une part
rejoindre la ligne dorsale, et former, d’autre part, une ligne au bord du dos
jusqu’aux dernières papilles. Une petite enclave reste blanche à l’emplacement
des orihces génitaux. Ces lignes sont constantes, mais plus ou moins larges,
il en existe parfois d’autres, plus fines et parallèles aux précédentes. Sur le
dessus du corps il y a quelques taches irrégulières de même couleur que les
bandes, toujours composées par des pointillés et situées entre le péricarde et
les dernières papilles. Les rhinophores sont également colorés par des pointillés
grenat-violacé sur leur face antérieure, c’est-à-dire du côté le plus court du
rhinophore ; parfois une ligne plus foncée borde ce même côté jusqu’à la base
et se fond dans la ligne latérale. Un léger pointillé de même teinte orne les
papilles qui ont à leur sommet des petits grains blancs. Ces grains blancs peuvent
être également observés sur la région céphalique, au sommet des rhinophores,
et clairsemés sur le reste du corps. La sole pédieuse est hyaline avec quelques
rares grains blancs.
Les yeux sont noirs, assez gros, et se situent à la base des rhinophores.
L’anus est dorsal, légèrement antérieur au péricarde. L’orifice génital (J est
latéral, à peine en arrière de l’œil droit ; l’orifice génital $ est légèrement pos¬
térieur à l’orifice
Radula (fig. 3) : Unisériée, elle est composée de 37 à 51 dents pour les indi¬
vidus que nous avons disséqués. La crête médiane de chaque dent s’engage
dans le sillon de la précédente. La dent est courhe, sa hase est épaisse et la
crête présente un tranchant effilé. Les dents mesurent de la base à leur som¬
met ; de 35 à 40 p,.
^ 363
Appareil génital : Sur les animaux in toto une partie de l’appareil génital
est très nettement visible en vue latérale (fig. 4) ou en vue dorsale, dans ce
dernier cas il faut débarrasser l’animal de ses papilles. Quatre sphères conte¬
nant des « grains » verdâtres, d’un diamètre de 180 p,, occupent une grande
partie de la cavité générale. Ces sphères sont des ovotestis (fig. 5 A) analogues
à ceux d’ Hermaea coirala Marcus, 1955, dont cet auteur donne une figure, mais
chez H. paucicirra les spermatozoïdes sont nettement séparés des ovules et cette
séparation correspond à l’équateur de l’ovotestis. Les spermatozoïdes (fig. 5 C)
Fig. 5. — Hermaea paucicirra : A, ovotestis; B, ovule; C, spermatozoide ; D, pénis.
ont une tète spiralée et un long flagelle. Les ovules (fig. 5 B) ont un diamètre
d’une trentaine de p et le noyau une dizaine de p ; le vitellus est verdâtre et donne
cette couleur à l’ovotestis. Antérieurement à ces quatre ovotestis on aperçoit
l’ampoule translucide. La glande de l’albumine n’a pas de ramifications dans
les papilles.
Avant et après l’accouplement nous avons pu observer le pénis dévaginé,
il est assez volumineux et bifide (fig. 5 D). L’ouverture Ç est postérieure et
se situe à la base de l’ampoule du pénis.
La ponte (fig. 6) : Petite masse gélatineuse, transparente, en forme de vir¬
gule. Son extrémité la plus large a un diamètre de 470 p et comprend une rangée
de six œufs (un œuf mesure 100 p de long sur 60 p de large, mais ils peuvent
être plus ou moins longs ou larges), alors que la partie la plus étroite ne com-
— 364 —
prend qu’un seul œuf. La ponte contient entre 50 et 100 œufs (63 pour celle
qui est figurée). Six pontes ont été observées, dont cinq en juin 1967 et une
en juillet 1966, elles ont chaque fois été déposées la nuit et fixées sur toute
leur longueur.
Fig. 6. — Ponte d'Hermaea paucicirra.
L’accouplement (fig. 7) a été observé au laboratoire en mai 1964, juillet 1966
et juin 1967. Nous avons chaque fois constaté qu’il était réciproque. Quand les
animaux se rencontrent, ils se « lèchent » jusqu’au moment où ayant leur côté
droit en contact leur pénis sort, suivi d’une volumineuse ampoule (gaine du
pénis). L’ouverture Ç se situe à la base de cette ampoule. Les deux partenaires
sont toujours tête bêche, ayant soit la sole pédieuse appliquée au cristallisoir
soit seulement la queue, le corps flottant dans l’eau. Si les animaux sont fixés
dans le même sens l’un d’eux fait un demi-tour sur lui-même afin que les côtés
droits soient en contact.
Fig. 7. — Hermaea paucicirra : deux individus accouplés.
Nous avons observé l’accouplement de trois individus, l’un d’eux fécondant
un deuxième individu et fécondé lui-même par un troisième.
Locomotion : Les individus se déplacent en n’ayant que la moitié posté¬
rieure du pied en contact avec le support.
Remarque : Deux //. paucicirra ont été la proie, de Placida dentritica, espèce
accompagnatrice considérée comme herbivore !
Tant qu’une révision systématique sérieuse de la famille n’a pas été entre¬
prise nous maintenons cette espèce dans le genre Hermaea par la forme auri-
culée de ses rhinophores et par l’absence de ramification de la glande de l’al¬
bumine dans les papilles.
— 365 —
III. Néotype.
Les individus récoltés à Arcachon sont identifiables sans aucun doute pos¬
sible à l’espèce Hermaea paucicirra décrite très sommairement par Pruvot-
Fol en 1953 à partir d’une aquarelle. Bien que la région arcachonnaise soit
éloignée de la localité type originale, compte tenu du fait que l’échantillon
type original a été perdu (Pruvot-Foi,, 1953) nous pensons qu’il est nécessaire
de désigner dans notre série spécifique un « Néotype » déposé au Laboratoire
de Malacologie du Muséum national d’ Histoire naturelle.
Laboratoire de Malacologie du Muséum
Institut de Biologie Marine — Arcachon.
BIBLIOGRAPHIE
Alder, J. et A. Hancock, 1845-1855. — A monograph of the British Nudibranchiate
Mollusca. Ray Society, London, parts I-VII.
Marcus, E., 1955. — Opisthobranchia from Brazil. Bolelim n° 207, Zoologia, 20,
pp. 89-200, 30 pl.
Pruvot-Fol ,A., 1953. — Étude de quelques Opisthobranches de la côte atlantique
du Maroc et du Sénégal. Bull. Inst. Scient. Chérifien, n° 5, pp. 1-000.
— 1954. — Mollusques Opisthobranches. Faune de France, 58, pp. 1-460.
Salvat, b., 1967. — La macrofaune carcinologique endogée des sédiments meubles
intertidaux (Tanaïdacés, Isopodes et Amphipodes). Éthologie, Bionomie et
Cycle biologique. Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. A, Zoo., 45, pp. 1-275, 76 fig.,
26 tabl.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 366-373.
VALIDITÉ DU NOM PATELLA PIPERATA GOULD
Par J. CHRISTIAENS *
C’est en effectuant des comparaisons entre des Patella lusitanica Gmel. d’Eu¬
rope et certaines coquilles trouvées à Madère et eonsidérées jusqu’à présent
comme appartenant à la variété piperata de la P. lusitanica, que nous avons
été amené à considérer les dernières comme une espèce distincte pour laquelle
il faut employer le nom de P. piperata Gould.
Avant d’aborder la comparaison des deux formes, objet de cette étude, nous
voulons brièvement rappeler les synonymes de P. lusitanica ainsi que ses variétés
connues par nous. Nous examinerons toutes les références de P. lusitanica
citant des localités au sud du Maroc ; nous comparerons ensuite les radules
des formes de Madère avec les P. lusitanica de l’Europe et nous terminerons
l’article en concluant que le nom de P. piperata Gould est valable et en citant
quelques variétés.
A) P. lusitanica et ses synonymes.
La P. lusitanica Gmel. est une patelle qui au point de vue conchyliologique
est communément considérée comme bien caractérisée et individualisée. Au
point de vue radulaire elle est également bien spécifique et nous nous per¬
mettons de renvoyer à Fischer-Piette et Gaillard (Journ. Conch. xcix) qui
en 1959 ont étudié en détail les dents uni- et pluricuspidées des patelles euro¬
péennes.
Nous donnerons ci-dessous les principaux auteurs des différents synonymes
qui datent tous du siècle passé.
Patella lusitanica Gmel. 1790, Syst. Nat., xiii, p. 3715.
Patellastra lusitanica Gmel. ; Monterosato 1884, Nomen gen. spec. Concb. med.
Patella granularis {non L.) : Schroter 1784, Einl. Conch., p. 406; Von Salis 1793,
Reise ins Kbnigr. Neapel, p. 360 ; O. G. Costa 1829, Cat. Sist., p. 119.
Patella punctata Lamarck 1819, Anim. s. Vert., vi, p. 333 ; Blainville 1825,
Dict. Sci. Nat., p. 99 ; Payraudeau 1826, Moll. Corse, p. 88 ; Deshayes 1832,
Encycl. Meth., iii, p. 709 ; Lamarck 1836, éd. Desh., vii, p. 537 ; Scacchi
1836, Cat. Conch. Neap., p. 17 ; Potiez et Michaud 1838, Gai. Douai, p. 530 ;
Delessert 1841, Rec. de Coq. ; Granger 1879, Moll, de Cette, p. 21.
Patella ni gro- punctata Reeve 1854, Conch. Icon., fig. 57 ; Mac Andrew 1853,
Reports.
Patella rustica L. 1758, Syst. Nat., x, p. 783 {non L., éd. xii, nec L. Mus. Ulr.,
nec Menke Moll. Nov. IIoll., nec Reeve Conch. Icon.) ; Born 1780, Mus. Caes.
Vind. ; Dillwyn 1817, Descr. Cat. Rec. Shells ; Hanley 1855, Ipsa Lin. Conch.,
p. 427 ; Watson 1897, Mar. Moll. Madeira, J. Lin. Soc., p. 299 ; Pallary 1912,
Expi. Sci. Maroc.
Correspondant du Muséum, Hasselt (Belgique).
367
Patella subgranularis Blainville 1825, Dict. Sci. Nat., 38, p. 113 {non Gual-
tieri Test., pl. 8, fig. D).
Patella lusitanica = P. piperata Gld., Pilsbry 1891, Man. Conch., xiii, p. 87.
B) Variétés de P. lusitanica Gmel.
Var. nigro-punctata Rv. : Petit de la Sauss. 1869, Cat. Mol. Test. Eur., p. 90.
Var. minor Marion, 1883 : Faune bass. méd., p. 48.
Var. major Pallary, 1912 : Expi. Sci. Maroc.
Var. maroccana Pallary, 1912 : Expi. Sci. Maroc.
Var. orientalis Pallary, 1938 : Coq. Syrie, J. Conch., 1938, p. 47.
Var. irregularis (Monts, mss.) Coen, 1933, Comm. Talassogr. Ital.
Var. ex colore spadicea Coen, 1937, Comm. Talassogr. Ital.
C) Références de P. lusitanica au sud du Maroc.
La distribution géographique de P. lusitanica va depuis, au Nord, Cap Bre¬
ton (Sud des Landes, voir Fischer-Piette & Kisch, 1957), jusqu’au Maroc
en s’étendant dans toute la Méditerranée ; mer Égée (Forbes), Égypte et Syrie
(Philippi, Pallary), etc.
La limite sud n’est pas connue avec exactitude et les références données au
sud du Maroc sont rares et douteuses.
Locard dans son Exp. Trav. et Talisman, 1898 cite la P. lusitanica aux îles
Cap Vert. L’examen du seul spécimen de la collection du Travailleur et Talis¬
man présent dans la collection du Muséum nous a montré une coquille ressem¬
blant à une P. guttata d’Orb. allongée dont le sommet est situé fort en arrière.
La présence de P. lusitanica aux îles Cap Vert demande donc confirmation.
Pour les Açores Simroth (1888 Zur Kenntniss der Azorenfauna) mentionne
une forme de P. aspera « accedens ad lusitanica ».
Pour l’archipel de Madère nous avons trouvé trois références : Pilsbry,
1891 (Man. Conch., xiii) qui considère la P. piperata Gould comme synonyme
de P. lusitanica, Watson, 1897 (Mar. Moll. Madeira) et Nobre, 1937 (Moll
Test. Mar. Madeira) qui se réfère dans son ouvrage principalement à Watson.
Comme nous avons visité en 1966 l’île de Madère et les ilhas désertas, nous
pouvons dire que nous n’y avons jamais trouvé de vraies P. lusitanica. Par
contre nous y avons récolté une centaine de P. piperata dont 41 radules ont
été examinées.
D) Étude radulaire.
L’examen de la longueur de la radule des 41 spécimens de Madère montre
que le rapport longueur radule à la longueur coquille varie entre 1,76 et 4,47
avec une moyenne arithméthique de 2,58. Sur la figure 1 nous avons porté
en diagramme les valeurs de R et L des 41 radules étudiées ainsi qu’un histo¬
gramme des rapports R/L.
Pour les P. lusitanica Fischer-Piette a trouvé en 1935 sur 20 individus de
Saint-Sébastien une moyenne de 3,3 avec les valeurs extrêmes de 2,7 et 4,6.
Cette moyenne de 3,3 est assez bien écartée de la moyenne des spécimens de
Madère où seulement 5 % (2 sur 41 spécimens) ont un rapport R/L supérieur
à 3,3.
Madère
_ longueur coquille _
3 A L cm
P. LUSiTANiCA 0ml. S* Sébastien
^moyenne sur 20 individus
HISTOGRAMME P. PIPERA TA Gld.
A1 individus Madère
Fig. 1
— 369
Quant à l’étude des dents uni- et pluricuspidées des formes de Madère, elle
montre une assez faible variabilité. Sur la ligure 2 nous figurons les radules et
les dents de 3 formes extrêmes, à savoir : P. piperata, la variété watsoni et la
variété nigro-radiata. Sur la même figure nous figurons encore la radule de notre
plus grande P. lusitanica dont le rapport R/L est 122/41 = 2,97.
La comparaison des radules permet de dégager les différences suivantes qui
semblent toutes constantes pour les formes de Madère.
a) les sommets des premières et des secondes dents latérales ne sont pas
alignés lorsqu’on examine la radule couchée à plat ; celles du milieu se trouvent
un peu en retrait ce qui n’est pas le cas chez la P. lusitanica ;
b) la ligne séparatrice entre la cuspide et la partie basilaire des dents uni-
cuspidées, qui chez la P. lusitanica est sinueuse et oblique, n’est jamais inclinée
vers le bas ;
c) le décrochage dorsal de la partie basilaire de la seconde dent latérale se
localise plus bas que chez la P. lusitanica ;
d) la courbe dorsale de la première grande cuspide des dents pluricuspidées
est toujours en forme de S ce qui n’a jamais été constaté chez la P. lusitanica
où elle est plus ou moins concave.
E) Aspect général de l’animal.
En détachant la Patelle du rocher et la regardant du dessous, on voit que
l’animal couvre complètement la coquille comme c’est le cas chez la P. lusi¬
tanica ; sa tête noire avec des tentacules noirs n’est pas visible. La sole pédiense
a la même couleur pêche que P. aspera Lk. ; le bord du pied est grisâtre et le
manteau est blanc.
Tout comme les P. lusitanica elles habitent la zone des marées hautes et se
mettent de préférence sur les parois verticales ou obliques.
F) Caractères conchyliologiques de P. piperata.
Les caractères conchyliologiques de P. piperata sont très variables. Le test
peut être pourvu ou dépourvu de granulations noires qui sont assez caractéris¬
tiques pour la P. lusitanica. L’apex est situé beaucoup plus en arrière que chez
la P. lusitanica et ce n’est que chez les individus très coniques que l’apex devient
subcentral. L’intérieur est généralement olivâtre avec une callosité cornée à
blanche et avec de nombreuses lignes brunes sur le pourtour. On rencontre
beaucoup d’autres dessins et couleurs à l’intérieur dont quelques-uns méritent
d’être considérés comme constituant des variétés.
Les dimensions de la plus grande coquille trouvée à Madère (44 X 35 X 18 mm)
se rapprochent de celles de P. lusitanica dont les plus grandes dimensions citées
dans la littérature sont 41 X 22 X 22 (Pallary, Coq. Oran, 1900). Au Muséum
se trouve une très grande P. lusitanica (47 X 40 X 25) provenant des îles
Habibas. En Europe, par contre, les P. lusitanica sont généralement plus petites
mais peuvent atteindre les mêmes dimensions que celles d’Oran comme le
prouve un exemplaire de 41 X 34 X 18 mm que nous avons récolté à Estoril,
Portugal.
De ce qui précède, caractères radulaires et conchyliologiques, nous con¬
cluons que la Patella piperata Gould est une espèce valable différente de P. lusi¬
tanica Gmelin.
fig.a ; P, Piperata gw.
fig . b . var. watsoni
fig.c : var. nigro-radiata
371
G) Variétés de P. piperata Gld.
En dehors du type P. piperata Gld. (Proc. Boston Soc. Nat. Ilist., ii, 150,
1846, Cap Vert et Madère) nous distinguerons :
Var. frauenfeldi Dunker 1866 (Novara Exp. Zool. Theil ii). Considérée par
V'oN Martens et PiLSBRY comme synonyme de P. guttata d’ürb. L’habitat
Madras donné par Dunker est une erreur et au Musée de Vienne où les spé¬
cimens de l’expédition Novara sont gardés on trouve parmi les étiquettes
avec le nom de Madras une étiquette en écriture gothique avec le nom Madeira.
Les mots se ressemblent fortement ce qui peut expliquer l’ancienne erreur
d’habitat. La P. frauenfeldi, comme Dunker le fait remarquer, ressemble
beaucoup à P. lusitanica. Nous la considérons comme une variété de P. pipe¬
rata (voir pl. 1, lig. f).
A Bajamar, Ténérifïe, nous avons trouvé un exemplaire de P. frauen¬
feldi presque identique à un autre de Madère. Nous croyons que la P. frauen¬
feldi constitue le passage de P. piperata à P. guttata d'Orh. (Ilist. Nat. Moll.,
in Webb, 1844) des îles Canaries et qu’il se peut donc que la P. guttata d’Orb.
et P. piperata soient une même espèce.
Comme le nom P. guttata a été préemployé par Gmelin, 1790, Syst. Nat.,
xiii, p. 3721, basé sur les figures 2 et 3, pl. 6 de Schroeter, Einl. Conch.,
qui nous semblent des juvéniles d’autres espèces non identifiées et diffé¬
rentes de P. guttata d’Orb., la priorité doit être donnée à P. piperata Gld
1846 et non à P. guttata d’Orb. 1844.
Var. (?) guttata d’Orb. : forme rencontrée aux îles Canaries. A Ténériffe nous
n’avons pas trouvé des P. guttata vivants et à titre de comparaison nous
donnons à la planche 1, lig. g deux formes de P. guttata trouvées à Bajamar,
Ténériffe, ayant une certaine ressemblance avec les P. piperata.
Var. watsoni nov. var. : coquille ayant l’aspect de P. lusitanica. Dédié au
savant Watson qui le premier a étudié la faune de Madère et y a catalogué
des P. lusitanica (voir pl. 1, fig. b).
Var. nigro-radiata nov. var. : coquille ayant à l’intérieur des rayons noirs
larges se prolongeant jusque dans la callosité qui est brun-corné ; bord peu
crénelé (voir pl. 1, fig. c). Ressemble par son aspect à quelques formes du
Cap Vert que D.autzenberg a appelé à tort comme P. lugubris var. tenui-
striata mss. (Collection de Bruxelles).
Var. alba nov. var. : coquille à grande callosité blanche très vive et très remar¬
quable (voir pl. 1, fig. e).
La figure d, pl. 1, montre encore une coquille dont l’intérieur est bordé de noir
et dont l’extérieur est excessivement érodé.
Conclusions.
La Patella piperata Gld. de Madère est proche à certains points de vue de
P. lusitanica Gmel. Il existe pourtant des différences constantes dans les carac¬
téristiques des radules ce qui permet de considérer qu’il s’agit d’une espèce
distincte de P. lusitanica.
— 372
Planche 1. — Fig. a : P. piperata Gould, Madère ; fig. b : P. piperata var. watsoni nov. var. ;
fig. c. : P. piperata var. nigro-radiata nov. var. ; fig. d. : P. piperata var. ; fig. e : P. piperata var.
alha nov. var. ; fig. f. P. piperata var. jrauenfeldi Dkr. ; fig. g : P. piperata (?) var. guttata d’Orb.
Échelles : grande coquille de la fig. a : 44 X 40 mm.
La P. piperata est non seulement proche de P. lusitanica mais également de
P. guttata d’Orb. {non Gmelin) par son aspect. L’intermédiaire entre ces deux
dernières formes est la var. frauenfeldi Dkr.
Dans les nombreuses variétés de forme et de couleur nous avons créé 3 nou¬
velles variétés, à savoir : watsoni, nigro-radiata et alba.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 2, 1968, pp. 374-392.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DES SERPULIDAE (POLYCHAETA SEDENTARIA)
DE MADÈRE,
D'APRÈS LES RÉCOLTES DE LA MISSION
DU « JEAN CHARCOT » 1966
Par Helmut ZIBROWIUS
Dans un travail sur les Annélides Polychètes du Sénégal, Fauvel (1950) a
mis en évidence le fait que la plupart des espèces d’Afrique de l’Ouest appar¬
tiennent, en outre, à la faune annélidienne de l’Europe occidentale et à celle de
la Méditerranée. D’autres auteurs qui étudièrent également la faune des Annélides
Polychètes des côtes africaines, notamment du Golfe de Guinée et des Iles
du Cap Vert (Kirkegaard, 1959 ; Fauvel et Rullier, 1959 ; Guy, 1964)
reconnaissent la large répartition, sinon le cosmopolitisme, de nombreuses
espèces.
En ce qui concerne la connaissance des Serpulidae de Madère, il existe, dans
la « Wurmfauna von Madeira » par Langerhans (1880 à 1884), un travail
fondamental. Des contributions ultérieures sont dues à Fauvel (1909, 1914,
1932) et à SouTHWARD (1963). Les espèces signalées par Langerhans sont au
nombre d’une vingtaine, compte tenu des synonymies établies depuis cette
époque. La plupart de ces espèces sont connues de la Méditerranée depuis long¬
temps. Deux espèces, Vermiliopsis rugosa et Omphalopoma gracilis, connues
seulement de Madère d’après les descriptions de Langerhans (1884), ont été
retrouvées récemment en Méditerranée ainsi qu’une espèce du genre Hyalo-
pomatopsis qui est tout au moins voisine d'H. marenzelleri, espèce décrite par
Langerhans (1884) pour Madère (Zibrowtus, 1966). Inversement, deux espèces
trouvées d’abord dans la Méditerranée, J osephella marenzelleri et Vermiliopsis
undulata Zibrowius 1966, sont nouvelles pour Madère.
Liste des espèces récoltées par la mission du « Jean Charcot » 1966 :
Serpula vermicularis L., 1767.
Serpula concharum Langerhans, 1880.
Vermiliopsis infundibulum (Philippi, 1844).
Vermiliopsis multicristata (Philippi, 1844).
Vermiliopsis rugosa (Langerhans, 1884).
Vermiliopsis undulata Zibrowius, 1966.
Omphalopoma cristala Langerhans, 1884.
Omphalopoma gracilis (Langerhans, 1884).
Ornphalopomopsis fimbriata (Delle Chiaje, 1828).
S pirobranchus polylrema (Philippi, 1844).
Placostegus langerhansi Marenzeller, 1893.
Placostegus tridentatus (Fabricius, 1779) (?).
— 375 —
Ditrupa arietina (0. F. Millier, 1776.)
Hyalopomatopsis marenzelleri (Langerhans, 1884).
Josephella marenzelleri Caullery et Mesnil, 1896.
Filograna implexa Berkeley, 1827.
Spirorbis (Laeospiraf sp. (2 espèces indéterminées).
Tubes vides indéterminés.
Langerhans (1880, 1884) a déjà signalé la présence de toutes ces espèces
à Madère, sauf Vermiliopsis undulata et Josephella marenzelleri, inconnues à
cette époque. Il y a récolté également Protula tuhularia (Montagu) [= Psygmo-
branchus protensus, = Apornatus similis et] plusieurs espèces de Spirorbis :
S. (Dexiospira) pagenstecheri Quatrefages, S. (Dexiospira) corrugatus Montagu
et une espèce de S. (Laeospira) qui n’est probablement pas le S. (Laeospira)
granulatus (L.) comme le prétend Langerhans (1880).
Les prélèvements effectués par Langerhans s’étendaient sans doute seule¬
ment à des profondeurs d’une centaine de mètres au maximum, compte tenu
des faibles moyens de la pêche artisanale dont Fauteur profitait. Les prélève¬
ments effectués au cours de la mission du « Jean Charcot » dans des profon¬
deurs souvent plus importantes (dépassant quelquefois même 2 000 m) n’ont
rapporté que deux espèces nouvelles pour Madère, espèces mentionnées plus
haut.
Les récoltes de tubes vides présumés appartenir à Hyalopomatopsis maren¬
zelleri (par 2 800 m de fond, JC. 57), Serpula concharum, Vermiliopsis multicris-
tata, Vermiliopsis rugosa, Vermiliopsis undulata et Placostegus langerhansi (par
1 520 m de fond, JC 12) sont les récoltes les plus profondes connues de ces
espèces.
A l’exception de Placostegus langerhansi et à' Hyalopomatopsis marenzelleri,
les espèces énumérées dans la liste ont été traitées récemment de manière plus
ou moins détaillée d’après du matériel méditerranéen provenant essentiellement
de la région de Marseille (Zibrowius, 1966). La plupart des espèces se trouvent
traitées également dans la « Faune de France » des Polychètes Sédentaires par
Fauvel (1927). Cependant, pour certaines espèces, il y a, dans ce dernier tra¬
vail, des détails peu satisfaisants.
Dans la présente contribution, les listes des synonymies et des publications
traitant l’espèce en question ou signalant tout au moins sa présence dans une
certaine région, ne tiennent compte que des travaux essentiels concernant la
Méditerranée et l’Atlantique orientale, dont en particulier les côtes d’Europe
occidentale, de l’Afrique occidentale, du Golfe de Guinée et des archipels des
Açores, de Madère, des Canaries et des Iles du Cap Vert.
Serpula vermicularis L., 1767.
Bellan (1959, 1960), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936, 1950, 1953), Fauvel et Rul-
LiER (1957, 1959a, 1959b), Guy (1964), Kirkegaard (1959), Langerhans (1880,
1884), Levinsen (1883), Mc Intosh (1916, 1923), Pixell (1913), Rioja (1917,
1923), Rullier (1964), Saint-Joseph (1894), Terble (1955), Wesenberg-Lund
(1950, 1951), WOLLEBAEK (1912).
Répartition : Islande, Norvège, Orcades, Angleterre, Manche, Golfe de
Gascogne, Portugal, Açores, Madère, Canaries, Iles du Cap Vert, Maroc, Rio
de Oro, Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte d’ivoire, Ghana, Sao Tomé, Principe,
— 376 —
Annobon, llha das Rholas, Gabon, Angola ; Méditerranée ; Mers arctiques,
Afrique du Sud, Antarctique, Océan Indien, Océan Pacifique — cosmopolite.
Madère 1966 ; JC. 24, 2 exemplaires ; JC. 29, fragments de tube ; JC. 34,
fragments de tube ; JC. 36, 1 exemplaire ; JC. 46, 2 exemplaires ; JC. 48, 2 exem¬
plaires ; JC. 60, 3 exemplaires ; JC. 63, tube vide.
Il s’agit d’exemplaires assez grands, d’une longueur totale allant jusqu’à
38 mm. Le diamètre des opercules est compris entre 2,1 mm et 2,8 mm. Les
opercules sont infundibuliformes, se rétrécissant progressivement en pédoncule
operculaire. Les dents marginales sont nombreuses (une trentaine ou une qua¬
rantaine). Les tubes sont roses. La plupart sont ronds avec 5 ou 7 carènes lon¬
gitudinales plus ou moins marquées, dont la médiane avec des dents plus pro¬
noncées. D’autres tubes ont une section plutôt triangulaire et des carènes très
atténuées.
Serpula concharum Langerhans, 1880.
Syn. : Serpula subquadrangula Philippi, 1844.
Bellan (1959, 1964), Chapman and Dales (1954), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936,
1950), Fauvel et Rulher (1957), Langerhans (1880, 1884), Rioja (1917, 1923).
Répartition : Golfe de Gascogne, Golfe Ibero-Marocain, Açores, Madère,
Maroc, Sénégal ; Méditerranée.
Madère 1966 : JC. 12, tube vide ; JC. 30, tube vide ; JC. 46, 1 exemplaire ;
JC. 60, 2 exemplaires.
Le plus grand exemplaire a une longueur d’environ 10 mm pour un diamètre
à l’opercule de 600 p, le plus petit une longueur de 2,8 mm et un opercule de
200 P de diamètre. Les opercules ne sont pas infundibuliformes, comme ceux
de S. vermicularis, et bien tranchés du pédoncule operculaire. Les dents mar¬
ginales sont peu nombreuses. L’opercule du plus grand exemplaire en possède
16. Les tubes sont blancs, à section rectangulaire plutôt qu’arrondie, avec, en
général, 3 carènes lisses à la face supérieure (dont la médiane moins prénoncée).
Vermiliopsis infundibulum (Philippi, 1844).
(Planche 1, fig. 1 à 3).
Syn. : Vermilia infundibulum Philippi, 1844, Langerhans (1880, 1884, 1881).
Vermilia spirorbis Langerhans, 1880 (1884).
Vermilia multivaricosa, Marenzeller (1893).
Vermiliopsis glandigera, Augener (1918), Monro (1930), Fauvel (1953).
Augener (1918), Bellan (1959, 1964), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936, 1953), Fauvel
et Rullier (1959a, 1959b), Kirkegaard (1959), Langerhans (1880, 1884, 1881),
Monro (1930), Rioja (1917, 1923), Rullier (1964), Southward (1963).
Répartition : Golfe de Gascogne, Banc Gorringe, Açores, Madère, Canaries,
Iles du Cap Vert, Maroc, Sénégal, Rio de Oro, Guinée, Annohon, llha das Rho¬
las, Gabon, Angola ; Méditerranée ; Bermudes, Antilles, Brésil, Afrique du Sud,
Océan Indien, Océan Pacifique — cosmopolite.
Madère 1966 : JC. 24, 1 exemplaire, JC. 25, JC. 29, JC. 30, tubes vides ;
JC. 31, 2 exemplaires ; JC. 34, JC. 36, tubes vides ; JC. 54, 1 exemplaire ; JC. 60,
1 exemplaire.
— 377
La longueur des exemplaires est comprise entre 9 mm et 35 mm, le diamètre
de l’opercule entre 480 p, et 1 100 p. La forme de l’opercule est variable. La
partie cornée se compose d’un petit nombre d’étages. Le dernier étage se ter¬
mine parfois par une pointe. Un exemplaire (JC. 54) possède un opercule avec
la partie cornée marquée de sillons longitudinaux. L’opercule de cet exemplaire
était encroûté de calcaire. Les membranes thoraciques s’arrêtent au 5® séti-
gère. Les « soies d’Apomatus » sont présentes à partir du 4® sétigère seulement,
conformément aux observations sur le matériel méditerranéen (Marenzeller,
1893 ; ZiBROwius, 1966). Selon Langerhans (1880, 1884) cette sorte de soies
existerait déjà à partir du 3® sétigère thoracique.
Les tubes sont massifs, presque lisses à la surface, rarement avec des rides
longitudinales peu marquées, et toujours pourvus de péristomes évasés.
Vermiliopsis multicristata (Philippi, 1844).
Syn. : Vermilia multicristata Philippi, 1844, Marenzeller (1893).
Vermilia multicostata Langerhans, 1884.
Vermilia clavigera Philippi, 1844 (?), Langerhans (1884).
Bellan (1959), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936), Fauvei. et Rullier (1957, 1959b),
Kirkegaahd (1959), Langerhans (1884), Rullier (1964), Southward (1963),
Tebble (1955).
Répartition : Golfe de Gascogne, Banc Gorringe, Açores, Madère, Canaries,
Iles du Cap Vert, Maroc, Sénégal, Ghana ; Méditerranée.
Madère 1966 : JC. 12, JC. 21, JC. 29, JC. 34, JC. 54, tubes vides seulement.
A la suite de l’étude d’un matériel abondant de V. multicristata récolté en
Méditerranée (Zirrowius, 1966), les tubes vides provenant de Madère ont été
faciles à identifier comme appartenant à la même espèce. Le calcaire est rela¬
tivement mince ; les carènes (5 à 7) ont la forme de lames plus ou moins élevées
et découpées en dents fines ; par endroits il y a des bourrelets transversaux
mais pas de péristomes évasés. Les tubes atteignent un diamètre de 1,1 mm,
la lumière de 600 p,.
Vermiliopsis rugosa (Langerhans, 1884).
(Planche 1, fig. 4 à 6).
Syn. ; Vermilia rugosa Langerhans, 1884.
Répartition : Madère ; Méditerranée (Zirrowius, 1966).
Madère 1966 : JC. 12, JC. 21, JC. 34, JC. 48, tubes vides ; JC. 60, 1 exem¬
plaire incomplet.
La récolte, à Madère, d’un exemplaire incomplet (sans panache branchial)
et celle, à Marseille, de plusieurs exemplaires entiers permettent de compléter
la description de l’espèce et de mettre en évidence son affinité avec V. agglu-
tinata (Marenzeller, 1893) et V. undulata Zibrowius, 1966.
La collerette est trilobée. Les membranes thoraciques sont courtes et
atteignent seulement le 2® sétigère. Les filaments branchiaux sont alignés de
façon pectinée sur des lobes branchiaux longs et grêles. li’opercule porte une
simple calotte cornée. Le 1®'' sétigère thoracique ne possède que 3 soies lira-
— 378 —
bées et 3 soies capillaires par faisceau, soies plus petites que celle des segments
suivants. Tous les autres sétigères thoraciques, 2 à 7, possèdent 3 sortes de
soies : des soies limbées, des soies capillaires et des soies d’Apomatus. Les soies
abdominales sont géniculées. Les uncini thoraciques sont en scie avec une
quinzaine de dents, dont l’antérieure plus grosse, obtuse et simple, non échan-
crée. Dans tous les sétigères abdominaux les uncini sont en râpe.
Le tube est blanc, épais et empâte largement le substrat. Il est plusieurs fois
plus large que sa lumière. Les zones latérales sont parfaitement lisses. La zone
médiane possède en général des bourrelets épais et arrondis, placés à des dis¬
tances plus ou moins régulières. Parfois cependant ces bourrelets sont très
espacés ou peu développés. L’aspect du tube est alors moins particulier. Le
tube peut se dresser à sa partie terminale. La lumière y atteint 320 p. tandis
que la partie adhérante peut avoir une largeur jusqu’à 2 mm.
Vermiliopsis undulata Zibrowius, 1966.
Répartition : Madère ; Méditerranée.
Madère 1966 : JC. 12, 2 tubes vides.
Cette première signalisation de V. undulata à l’extérieur de la Méditerranée
se base sur 2 tubes vides qui correspondent parfaitement aux tubes observés
en Méditerranée. Les tubes en question sont épais et larges d’environ 450 p.
La lumière mesure 200 p. L’un des tubes possède 5 carènes longitudinales en
lames ondulées transversalement. Chez l’autre les carènes sont réduites à 5 rides,
aspect également connu parmi les échantillons méditerranéens.
Omphalopoma cristata Langerhans, 1884.
(Planche 1, fig. 7, 7a).
Syn. : Omphalopoma aculeata Fauvel, 1909 (1914).
Répartition ; Madère, Açores ; Méditerranée (Zibrowius, 1966).
Madère 1966 : JC. 34, JC. 60, tubes vides.
Langerhans (1884) avait décrit un exemplaire plutôt atypique avec une
excroissance styliforme et obtuse dans l’entonnoir corné de l’opercule tandis
que l’exemplaire décrit par Fauvel (1909, 1914 ; sous le nom d’O. aculeata)
et la plupart des exemplaires récoltés en Méditerranée (Zibrowius, 1966) pos¬
sèdent un aiguillon ramifié dans l’entonnoir de l’opercule. Toutefois, on doit
noter qu’il existe des exemplaires entièrement dépourvus de cette excrois¬
sance. Les détails de l’opercule ne permettent donc pas de séparer O. cristata
et O. aculeata comme des espèces différentes. La structure du tube, plus pré¬
cisément de sa partie dressée, justifie aussi peu la distinction. Tout en étant
schématique, la figure donnée par Langerhans (1884) pour le tube d’D. cris¬
tata de Madère s’applique aussi bien aux tubes en provenance de la Méditer¬
ranée (appartenant en général à des exemplaires avec un aiguillon ramifié)
qu’au tube le plus complet de la présente collection (JC. 60).
Chez ce dernier la partie adhérante au substrat a une section triangulaire
et une carène médiane dentelée. Dans la zone distale il existe des traces de
carènes latérales lisses. Par endroits, il existe un bourrelet transversal à 3 dents.
379
Le tube se redresse à sa partie terminale et porte un péristome évasé avec son
bord enroulé dans le sens de la progression du tube. Une nouvelle partie cylin¬
drique du tube s’emboîte dans le fond du péristome et commence à s’évaser
de son tour. Le péristome est lisse comme chez certains tubes trouvés à Mar¬
seille. Sa structure et ses dimensions (diamètre du péristome 850 p., diamètre
du tube cylindrique 420 p.) correspondent également. L’autre tube (JC. 34),
qui pourrait appartenir à la même espèce, est un fragment de la partie adhé¬
rante. Il a une carène médiane dentelée et les mêmes dimensions que le tube
plus complet.
Omphalopoma gracilis (Langerhans, 1884).
(Planche 1, fig. 8).
Syn. : Filogranula gracilis Langerhans, 1884.
Répartition : Madère, Golfe de Gascogne * ; Méditerranée (Zibrowius,
1966).
Madère 1966 : JC. 24, tubes vides ; JC. 60, 3 exemplaires.
L’espèce, découverte à Madère par Langerhans (1884) et dont la descrip¬
tion a été revisée d’après le matériel méditerranéen, a dû être transférée dans
le genre Omphalopoma (Zibrowius, 1966).
Les échantillons en question (JC. 24, JC. 60) ne se distinguent pas du maté¬
riel méditerranéen. 11 manque toutefois la partie dressée des tubes à péristomes
caractéristiques mais les dimensions des tubes (largeur jusqu’à 240 p.) à section
triangulaire avec une carène médiane légèrement dentelée ainsi que les dimen¬
sions des vers (longueur 1,6 mm à 2 mm, diamètre de l’opercule 100 p, à 120 p)
ne laissent aucun doute : il s’agit de la même espèce. Deux exemplaires ont
6 sétigères thoraciques, le troisième en possède 7. Le nombre des uncini et des
soies est réduit dans le dernier sétigère thoracique.
Omphalopomopsis fimbriata (Belle Chiaje, 1828).
(Planche 1, hg. 9).
Syn. ; Omphalopoma spinosa Langerhans, 1884.
Omphalopoma fimbriata Marenzelleh (1893), Rioja (1917).
Bellan (1964), Fauvei, (1927), Kirkegaard (1959), Langerhans (1884), Rioja
(1917, 1923).
Répartition ; Golfe de Gascogne, Banc H. MS. Hyères, Madère, llha das
Rholas ; Méditerranée.
Madère 1966 ; JC 24, tube vide.
La largeur du tube atteint 1,2 mm, la lumière 800 p. L’orifice caractéristique
(Zibrowius, 1966) n’a pas été observé, la partie terminale du tube étant cassée.
La zone la plus ancienne du tube possède 3 carènes irrégulières avec des dents
souvent découpées en plusieurs pointes, détail observé également sur des tubes
d’D. fimbriata récoltés dans la région de Marseille. Par endroit il existe deux
* Nouvelles récoltes, dragages de .T. P. Lagardère, 1966 : cp = 46o02'N, (I = 03o43'\V, prof.
120 m ; = 47oi7'N, G = 06oü0'4V, prof. 200 m.
carènes 1;. lérales en plus des trois de la face supérieure. Ces carènes latérales
sont alors peu développées. Dans la zone plus récente et plus large du tube
les carènes sont atténuées et sans dents prononcées. Dans cette zone le tube
rappelle certains tubes de Serpula concharum.
Spirobranchus polytrema (Philippi, 1844).
(Plarul'.e 1, fig. 10 à 12).
Syn. ; Vermilia polytrema Pliilippi 1884 ; Langerhans (1880, 1884).
Pomatostegus polytrema, .Mmu:n7i ller (1893) et les auteurs cités ci-dessous
à l’exception de Langerhans.
Bellan (1959), Chapman and Dai.es ,1954), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936), Lan¬
gerhans (1880, 1884), Rioja (1917, 1923), Kullier (1964).
Répartition : Golfe de Gascogne, Açores, Banc Gorringe, Madère, Iles du
Cap Vert, Maroc ; Méditerranée (Les Spirobranchus provenant de l’Océan
Indien et de l’Australie et attribués par Fauvel et par Dew, sous le nom de
Pomatostegus polytrema, à l’espèce S. polytrema (Philippi) appartiennent à des
espèces différentes, Zibrowius, 1966).
Madère 1966 : JC. 6, fragment de tube ; JC. 7, nombreux exemplaires ; JC. 10,
fragment de tube ; JC. 22, JC. 23, JC. 24, nombreux exemplaires ; JC. 25,
1 exemplaire ; JC. 29, tubes vides ; JC. 31, 3 exemplaires ; JC. 35, 1 exemplaire ;
JC. 36, nombreux exemplaires ; JC. 48, 1 exemplaire ; JC. 54, nombreux exem¬
plaires ; JC. 60, tubes vides ; .JC. 63, nombreux exemplaires.
L’espèce qui, depuis Marenzeller (1893) a toujours été attribuée au genre
Pomatostegus, possède en réalité tous les caractères d’un Spirobranchus (Zibro-
wius, 1966).
Dans la présente collection S. polytrema est le Serpulidae le plus abondant.
Les très nombreux exemplaires examinés sont assez uniformes et montrent
moins de variations que les spécimens récoltés en Méditerranée. La plaque
calcaire de l’opercule est presque toujours plate, avec deux bosses sur le bord
dorsal. Les opercules très allongés en forme de cône ou de corne comme on
les trouve fréquemment dans le matériel méditerranéen sont plutôt rares.
Les tubes sont roses, plus ou moins arrondis ou triangulaires. Parfois ils
sont très aplatis et empâtent alors le substrat. Parmi le matériel examiné il
n’y a pas de tubes blancs avec 3 carènes prononcées et fortement dentelées
comme ils sont fréquents parmi le matériel récolté à Marseille. Les carènes,
s’il en existe, sont plus atténuées et moins dentelées. Les séries de ponctua¬
tions sont également moins nettes, et souvent absentes. Ces tubes colorés et
plus lisses qu’on a récolté à Madère correspond! nt plutôt à ceux qu’on trouve,
en Méditerranée, sur les galets infralittoraux. Il serait intéressant de connaître
des tubes provenant de véritables grottes sous-marines plus obscures compa¬
rables à celles de la région de Marseille, s’il en existe à Madère.
Placostegus langerhansi Marenzeller, 1893.
(Planche 1, fig. 16, 17).
Syn. : Placostegus tricuspidatus, Langerhans (1880, 1884).
Placostegus tridentatus, Bellan (1960) pro parte.
381
Répartition : Madère, Setubal (Portugal).
Madère 1966 : JC. 12, JC. 21, JC. 24, tubes vides ; JC. 3.5, 1 exemplaire ;
JC. 60, plusieurs exemplaires.
Taille, coloration. — Au moment de l’examen, les spécimens en question
n’avaient plus d’autre coloration qu’une bande rouge sur chaque côté du 1®*' seg¬
ment thoracique et une paire de taches rouges sur les membranes thoraciques
du même segment. La longueur atteint 8 mm. Le diamètre de l’opercule est
800 p. à 900 p. Il y a environ 50 à 60 segments abdominaux. Le cône formé
par le tube enroulé atteint un diamètre de 5 mm. La partie terminale dressée
du tube a un diamètre de 1,2 mm à 1,5 mm.
Région céphalique, membranes thoraciques. — La collerette est très
large et très mince. Elle est découpée en 7 lobes. Entre la collerette et la base
des branchies existe une paire de languettes comparables à celles de Spiro-
hranchus polytrema. Les membranes thoraciques vont jusqu’au dernier séti-
gère thoracique où elles se fusionnent en feston ventral.
De chaque côté, le panache branchial est composé d’une dizaine de filaments.
Il n’existe pas de membrane palmaire. Le 1®^ filament dorsal d’un côté est
dépourvu de barbules et porte l’opercule. L’opercule a une symétrie bilatérale ;
la face ventrale étant plus bombée que la face dorsale. Il n’y a aucun reserre¬
ment distinguant une partie basale et une partie distale de l’opercule. L’oper¬
cule possède une plaque terminale cornée de couleur brun-jaunâtre, sans trace
d’encroûtement calcaire. Cette plaque est légèrement concave, plus épaisse
dans le centre que sur le bord.
Soies et uncini. — Le 1®*' segment thoracique, avec des bandes rouges
latérales, est achète. Les 6 segments suivants possèdent des soies limbées et
des soies capillaires. Seuls les derniers 20 segments abdominaux portent des
soies. Il s’agit de soies d’aspect capillaire mais limbées à l’extrémité. Les uncini
thoraciques, présents dans les 6 segments à soies dorsales, sont presque rectan¬
gulaires et très épais avec, vus de côté, des dents très nombreuses et très fines
qui, en réalité, correspondent à des entailles transversales finement dentelées.
Le prolongement antérieur (la dent antérieure obtuse et plus grosse des vues
latérales) est entier. Les uncini abdominaux sont plus petits et moins rectan¬
gulaires mais par ailleurs semblables.
Tube. — Le tube des exemplaires en question est toujours très étroitement
enroulé, les dernières spires surmontant les précédentes en ne laissant aucun
ombilic. Le sens d’enroulement est senestre, c’est-à-dire que l’orifice du tube,
vu de dessus, est dirigé vers la droite. Le tube est translucide mais non parti¬
culièrement vitreux. Il a une section triangulaire. L’ensemble des spires soudées
entre elles forme un petit cône d’où sort la partie terminale du tube. Sur cette
partie dressée il existe une carène peu distincte et plus ou moins dentelée. Trois
longues dents entourent l’orifice du tube.
Dans le tube d’un exemplaire (JC. 60) on a trouvé la ponte.
Discussion. — Par leur tube enroulé, la forme de l’opercule et l’absence
de soies spatulées à l’abdomen, les exemplaires de Placostegus étudiés ici cor¬
respondent parfaitement aux Placostegus provenant de Madère que Langer¬
hans (1880, 1884) a décrit sous le nom de Placostegus tricuspidatus (Sowerby)
(seule différence : selon Langerhans, 1880, la plaque operculaire serait calci¬
fiée). Par les mêmes critères ils se distinguent nettement des Placostegus récoltés
dans la région de Marseille. Pour ces derniers exemplaires on a démontré récem¬
ment la différence spécifique de P. tridentatus (Fnbricius) des mers du Nord
— 382 —
(ZiBROwius, 1966). Tout en possédant le même type d’opercule, les Placostegus
de Madère étudiés ici, se distinguent du P. Iridentalus des mers du Nord par
leur taille inférieure, le tube toujours fortement enroulé et non sinueux et par
l’absence de soies spatulées à l’abdomen.
La première description de P. tridentatus (sous le nom de Serpula tridentata),
description très sommaire basée sur le tube, a été donnée par Fabricius (1779)
d’après du matériel provenant de la mer de Norvège {fide Môrch, 1863). Le
premier Placostegus provenant assurément de la .Méditerranée {fide Môrch,
1863 ; Marenzeller, 1893) fut décrit (aussi sommairement que le Placostegus
de Norvège) par Scacchi (1836) sous le nom de Serpula crystallina. Le nom
de Serpula tricuspidata fut introduit par Sowerby (1825) pour un tube de Pla¬
costegus dans un cabinet d’histoire naturelle, échantillon dont la provenance
est incertaine {fide Marenzeller, 1893). Par la suite le nom de P. tricuspidatus
fut appliqué aussi bien à des Placostegus méditerranéens (Lo Bianco, 1893)
qu’à des Placostegus atlantiques (Langerhans, 1880, 1884).
L’opercule des Placostegus des mers du Nord tel qu’il est figuré par plusieurs
auteurs (notamment par Hansen, 1878 ; Levinsen, 1883 ; Woi.lebaek, 1912)
est plutôt infundibuliforme avec une plaque cornée peu concave. C’est aussi
la forme des opercules de quelques exemplaires provenant de l’Islande (prêt
du Universitetets Zoologiske Muséum, Copenhagen). Par contre, les Placos¬
tegus provenant de la région de Marseille possèdent un opercule qui est nette¬
ment différent. En effet, il est fortement zygomorphe et loin d’être infundihu-
liforme, car obliquement piriforme avec la partie proximale très bombée et bien
distincte de la partie distale dans laquelle un entonnoir corné et profond est
enfoncé (PI. 1, fig. 13). Ce type d’opercule ressemble beaucoup aux opercules
d’Omphalopoma gracilis (PL 1, fig. 8).
Au même titre qu’on assimile d’une part les Placostegus des mers du Nord
de Hansen (1878), Levinsen (1883) et Wollebaek (1912) au Serpula triden¬
tata Fabricius de la même région, on peut, d’autre part, assimiler les Placos¬
tegus provenant de Marseille au Serpula crystallina Scacchi, également de la
Méditerranée. Étant donné la différence importante des opercules, la mise en
synonymie, par Marenzeller (1893) du P. crystallinus méditerranéen avec le
P. tridentatus de la mer de Norvège n’est pas justifiée. Marenzeller (1893)
qui a vu des Placostegus de la Méditerranée orientale, s’est basé sur l’identité
des soies abdominales (soies spatulées) et sur la croissance du tube (irrégulière¬
ment sinueux) des deux espèces.
Pour la troisième espèce, le Placostegus à tube enroulé et sans soies spatulées,
Marenzeller (1893) a introduit le nom de P. langerhansi qui devait remplacer
celui de P. tricuspidatus, nom qui n’est rien qu’un nomen nudum. Fauvel
(1914, 1927) semble avoir accepté la distinction spécifique de P. langerhansi,
tandis que Mc Intosh (1923) considérait cette forme décrite par Langerhans
comme synonyme de P. tridentatus, espèce représentée, pour Mc Intosh, aussi
bien en Méditerranée qu’en Atlantique. Dans le catalogue de Hartman (1959,
1965) le nom de P. langerhansi proposé par Marenzeller (1893) ne se trouve
même pas mentionné.
Les travaux citant P. tridentatus dans l’Atlantique sont nombreux (Bellan,
1959, 1960, 1964 ; Ehlers, 1908 ; Fauvel, 1909, 1914, 1927, 1936 ; Hansen,
1878 ; Langerhans, 1884 ; Levinsen, 1883 ; Mc Intosh, 1916, 1923 ; Rio.ia,
1917, 1923 ; Southw.ard, 1963 ; Wesenberg-Lund, 1950, 1951 ; Wolle-
B.AEK, 1912 ; pour n’en citer que quelques-uns). P. tridentatus existe, semble-
— 383
t-il, tout au moins depuis la mer de Norvège et l’Islande jusqu’à Madère où
Langerhans (1884) savait déjà le distinguer de P. langerhansi Marenzeller.
Il se pourrait cependant que certains des Placostegus atlantiques attribués à
P. tridentatus appartiennent en réalité à l’espèce P. langerhansi (voir la mise
en synonymie par Mc Intosh, 1923). Ceci semble être le cas pour tout au moins
un exemplaire récolté lors de la campagne du « Faial » (1959) au Portugal.
Grâce à l’intérêt qu’a pris M. G. Bellan pour ce problème, il me fut possible
de réexaminer le matériel en question. Dans un pilulier avec les Polychètes
provenant de la Station 1192 (= P. 59 ; = 38°16'8 N, G = 8°56'4 W, prof.
275 m, Coraux profonds, au large de Sétubal ; Bellan, 1960, p. 29) se trou¬
vait un tube de Placostegus renfermant encore l’animal. Malheureusement le
formol était devenu très acide et avait fortement abîmé aussi bien le tube que
l’animal. Le tube qui n’était plus transparent et en décomposition, était étroi¬
tement enroulé pour former un petit cône. L’opercule se distinguait des oper¬
cules observés sur le matériel marseillais par son galbe plutôt infundibuliforme
et sa plaque cornée très faiblement concave, loin de former un entonnoir. Les
soies abdominales n’existent que dans les derniers segments et sont capillaires
avec un limbe terminal. Étant donné la structure du tube et de l’opercule, il
semble justifié d’attribuer ce Placostegus du large de Sétubal à l’espèce P. lan¬
gerhansi.
Par la forme de l’opercule et les soies abdominales spatulées, les Placostegus
provenant de la région de Sâo Sébastian au Brésil (Serpulidae en cours d’étude)
correspondent parfaitement au P. crystallinus méditerranéen et non aux deux
autres formes atlantiques.
La répartition des trois espèces, d’après les connaissances actuelles, se résume
comme suit :
P. tridentatus (Fabricius), 1779 : Atlantique du Nord, Golfe de Gascogne, Madère î
P. langerhansi Marenzeller, 1893 : Madère, Sétubal (Portugal) ;
P. crystallinus (Scacchi), 1836 : Méditerranée, Brésil.
Le fait d’avoir trouvé des œufs nombreux dans le tube d’un exemplaire de
P. langerhansi (JC. 60) fait penser à une incubation dans le tube comme elle
existe chez les Filograna et certaines espèces de Spirorbis. Il semble même
que l’incubation dans le tube est plus largement répandue dans le genre car
Mc. Intosh (1916, p. 183) a décrit un cas semblable chez P. tridentatus : « An
example procured off North Unst by Dr. Gwyn JelTreys in July had a sériés
of ova in a hollow on the ventral surface behind the antérieur région ».
Placostegus tridentatus (Fabricius, 1779) (?).
Des fragments de tubes vides, vitreux et non enroulés, de Placostegus et
attribuables à P. tridentatus, espèce déjà signalée à Madère par Langerhans
(1884), ont été obtenus dans les stations suivantes : JC. 24, JC. 34, JC. 48, JC. 60.
Ditrupa arietina (O. F. Müller, 1776).
(Planche 1, fig. 18).
Bellan (1959, 1960), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936), Fauvel et Bullier (1959a),
Hansen (1878), Kirkegaahd (1959), Langerhans (1880), Levinsen (1883), Mc
384 —
Intosh (1916, 1923), Rioja (1923), Wesenberg-Lund (1951, 1952), Wollebaek
(1912).
Répartition : Islande, Norvège, Angleterre, Golfe de Gascogne, Portugal,
Banc Gorringe, Açores, Madère, Canaries, Maroc, Rio de Oro, Sénégal, Guinée ;
Méditerranée ; Océan Indien, Océan Pacifique — cosmopolite.
Madère 1966 : JC. 10, nombreux exemplaires ; JC. 25, tubes vides, nom¬
breux ; JC. 34, JC. 35, JC. 41, JC. 46 JC. 48, JC. 49, JC. 60, tubes vides, peu
nombreux.
Le matériel abondant de la station JC. 10 permet d’apporter quelques préci¬
sions sur la structure du panache branchial et des affirmations sur la réparti¬
tion des soies chez les très jeunes exemplaires.
Taille, coloration. — Les tubes mesurent jusqu’à 25 mm de longueur.
La longueur des animaux examinés ne dépasse pas 15 mm. Le diamètre de
l’opercule atteint 1 mm. Il y a une quarantaine de segments abdominaux.
Thorax et abdomen sont pigmentés en rouge. Au moment de l’examen, le
panache branchial était incolore. Ceci est peut-être du à l’extraction accélérée
des pigments dans cette partie antérieure de l’animal qui se trouve près de
l’orifice du tube. Une paire d’organes excréteurs bruns sont visibles devant les
premiers faisceaux de soies thoraciques.
Région céphalique, membranes thoraciques. — La collerette est mince
mais large. Elle ne semble pas différenciée en lobes bien distincts. Jusqu’au
niveau du 1®'' sétigère (qui, à cause de ses uncini ventraux semble correspondre
au 2® sétigère de Spirohranchus polytrema), les membranes thoraciques sont
assez larges et bien visibles. Plus vers l’arrière il n’en subsiste que des festons
très étroits, apparemment réunis à la face ventrale du dernier segment thora¬
cique.
Soies et uncini. — Les soies des 6 sétigères thoraciques (tous avec des
uncini ventraux) sont des soies limbées et des soies capillaires. Chez plusieurs
spécimens de très petite taille (2 mm à 4 mm) il n’existe également pas de
soies à l’avant du 1®^ sétigère à uncini ventraux, soies qui devraient corres¬
pondre aux faisceaux de soies spéciales de Spirohranchus polytrema. Ces petits
exemplaires possèdent, comme ceux de grande taille, des soies abdominales
exclusivement dans les derniers segments abdominaux, la région antérieure
étant achète. Les soies abdominales sont presque capillaires à part quelques
petites dents devant la pointe terminale.
Tube. — H y a parfois des constrictions dans la zone distale où le calcaire
de la partie tout à fait terminale est nettement moins épais.
Épibiose. — D’après les observations sur le matériel abondant de la station
JC. 10, le Bryozoaire {Cheilostomata anasca) Bugula ditrupae Bush 1858 (dét.
J. G. IIarmelin) est très régulièrement associé au Ditrupa vivant. Le Bryo¬
zoaire se trouve localisé surtout à l’orifice mais peut exister également dans
les zones postérieures du tube. Les tubes abîmés ne portent jamais de Bryo¬
zoaire, mais on le trouve sur environ un sur six des tubes vides qui ont, alors,
toujours l’aspect frais. I.’association du Bryozoaire Bugula ditrupae avec le
Ditrupa vivant s’explique par le fait que le Serpulidae, pour trouver sa nourri¬
ture, doit se maintenir à la surface du sédiment. Quand le Serpulidae est mort,
le tube se trouve plus ou moins couvert par le sédiment, condition défavorable
pour le Bryozoaire. Lorsqu’il y a des Bryozoaires sur le tube, il y a, en général,
également des Foraminifères Cihicides refulgens Montfort (dét. M"*® Blanc-
— 385
Vernet). Bryozoaire ou l'oraminifère, sinon les deux, peuvent s’installer éga¬
lement sur l’opercule du Dilrupa.
Tubes vides sans Bugula. . .
Tubes vides avec Bugula . .
Tubes habités avec Bugula.
Tubes habités sans Bugula
0 1 (très petit)
Hyalopomatopsis marenzelleri (Langerhans, 1884).
(Planche 1, fig. 19 à 23).
Syn. : Hyalopomatus marenzelleri Langerhans, 1884.
Langerhans (1884), Fauvel (1909, 1911, 1914, 1932), Southward (1963).
Répartition : Golfe de Gascogne, Açores, Madère.
Madère 1966 : JC. 4, JC. 12, tubes vides ; JC. 18, 1 exemplaire ; JC. 19,
2 exemplaires ; JC. 34, JC. 46, JC. 48, JC. 55, JC. 57, tubes vides ; JC. 60,
1 exemplaire incomplet.
Récemment Southward (1963) a complété la description de l’espèce dans
des détails essentiels : membranes thoraciques courtes ne dépassant pas le
2® sétigère ; uncini thoraciques en râpe ; soies abdominales avec l’extrémité
géniculée.
Les spécimens examinés ont une longueur totale de 5,5 mm à 8 mm, dont
plus d’un tiers pour le panache branchial. Le diamètre des opercules est com¬
pris entre 290 [i. et 320 p,. Un des exemplaires (JC. 19) avait un panache bran¬
chial sans opercule. Chez deux autres, l’opercule se trouve à gauche. Leur
panache branchial est composé de 7 filaments du côté de l’opercule et de 6 fila¬
ments du côté opposé. Le pédoncule operculaire est très mince et dépourvu
de barbule. Il n’existe pas de membrane palmaire. L’un des opercules (JC. 19)
possède une calotte légèrement cornée bien différenciée de l’ampoule opercu¬
laire, l’autre (.JC. 18) est entièrement vésiculeux et sans différenciation nette
d’une calotte cornée.
Il y a seulement 6 sétigères thoraciques. Le l®*", sans uncini ventraux, pos¬
sède des soies capillaires et des soies spéciales rappelant celles des Filograna
et des Omphalopoma : il s’agit de soies avec un aileron dentelé séparé du limbe
distal par une encoche. Cette encoche est relativement peu marquée. Les séti¬
gères 2 à 6 portent des soies limbées et des soies capillaires. Il n’existe pas de
soies A’Apomatus. Langerhans (1884) a décrit les soies abdominales comme
des soies capillaires. En réalité l’extrémité des soies abdominales, correspon¬
dant seulement à un dixième de leur longueur, est fortement géniculée et den¬
telée. Tout en étant des soies géniculées, les soies abdominales A'H. maren¬
zelleri se distinguent donc nettement des soies abdominales géniculées dans les
genres Vermiliopsis, Omphalopoma, Omphalopomopsis et Spirorbis. Les uncini
thoraciques sont en râpe avec, vus de côté, une quinzaine ou vingtaine de
dents. La dent antérieure est bifurquée (« creusée en gouge »). Les uncini abdo¬
minaux sont semblables et plus petits, en râpe dans tous les segments.
Le tube est blanc et parfaitement lisse. Le diamètre varie entre 420 p. et
450 p. Dans la partie qui adhère au substrat il existe, par endroit, des bourre-
— 386 —
lets transversaux ou de petits péristomes légèrement évasés. La partie ter¬
minale se redresse du substrat. Elle est parfaitement ronde et lisse.
Josephella marenzelleri Caullery et Mesnil, 1896.
Caullery et Mesnil (1896), Cornet et Rullier (1951), Fauvel (1927).
Répartition : Manche et Pas-de-Calais, Roscofî, Madère ; Méditerranée ;
Australie.
Madère 1966 : JC. 36, 1 exemplaire ; JC. 48, 1 tube vide sur tube de Ditrupa ;
JC. 63, plusieurs exemplaires.
Les exemplaires provenant de Madère ressemblent entièrement à ceux récoltés
en Méditerranée (Zibrowius, 1966). Les tubes, blancs, lisses et ronds, ont un
diamètre de 100 [i. à 120 p,. La longueur des vers atteint 2,1 mm. L’ampoule
operculaire porte une sorte de coupe transparente d’aspect chitineux qui est
renforcée par de nombreuses lames du côté intérieur. Fauvel (1927, 1955) a
interprété ces structures comme des épines.
Filograna implexa Berkeley, 1827.
Syn. : Salmacina dysteri, Fauvel (1927).
Salmacina incrustans, Fauvel (1927).
Salmacina aedificatrix, Langerhans (1880).
Salmacina setosa Langerhans, 1884.
Bellan (1960), Fauvel (1909, 1914, 1927, 1936, 1939, 1953), Fauvel et Rullier
(1957, 1959a), Kirkegaard (1959), Langerhans (1880, 1884), Levinsen (1883),
Mc Intosh (1916, 1923), Rioja (1917, 1923), Rullier (1964), Saint-Joseph (1894),
Tebble (1955), Wesenberg-Lund (1950, 1951), Wollebaek (1912).
Répartition ; Atlantique du Nord, Angleterre, Manche, Golfe de Gascogne,
Portugal, Açores, Madère, lies du Cap Vert, Maroc, Rio de Oro, Sénégal, Guinée,
Ghana, Libéria, Angola ; Méditerranée ; Afrique du Sud, Brésil, Océan Indien,
Océan Pacifique — cosmopolite.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 1 à 3. — V ermiliopsis injundibulum (Philippi, 1844}.
1, 2 opercules (JC. 31} ; 3, opercule (JC. 54}.
Fig. 4 à 6. — V ermiliopsis rugosa (Langerhans, 1884}.
4, opercule d’après Langerhans (1884, pl. 17, fig. 44) ; 5, uncinus thoracique (JG. 60} ;
6, tube (JC. 60).
Fig. 7. — Omphalopoma cristata Langerhans, 1884.
7, partie distale du tube avec un péristome (JC. 60) ; 7a, vue du péristome cassé (JC. 60).
Fig. 8. — Omphalopoma gracilis (Langerhans, 1884) ; opercule (JC. 60).
Fig. 9. — Omphalopomopsis fimbriata (Delle Chiaje, 1828) ; tube (JC. 24).
Fig. 10 à 12. — Spirobranchus polytrema (Philippi, 1844) ; opercules (JC. 36).
Fig. 13, 14. — Placostegus crystallinus (Scacchi, 1836), provenant de Marseille.
13, opercule ; 14, soie abdominale.
Fig. 15. — Placostegus tridentatus (Fabricius, 1779), provenant de la mer de Norvège;
opercule d’après Wollebaek (1912, pl. 47, fig. 2b).
Fig. 16, 17. — Placostegus langerhansi Marenzeller 1893, provenant de Madère.
16, opercule; 17, extrémité d’une soie abdominale.
Fig. 18. — Ditrupa arietina (O. F. Millier), 1776 ; opercule (JC. 10).
Fig. 19 à 23. — Hyalopomatopsis marenzelleri (Langerhans, 1884).
19, opercule (JC. 18) ; 20, opercule (JC. 19) ; 21, soie spéciale du 1®*' sétigère thoracique (JC. 19);
22, extrémité d’une soie abdominale (JC. 19) ; 23, uncinus thoracique (JC. 19).
388 —
Madère 1966 ; seulement des tubes vides d’un diamètre de 300 [i, à 320 |x ;
JC. 12 et JC. 48, tubes agglomérés ; JC. 21, JC. 46, JC. 60, tubes peu nombreux.
Spirorbis (Laeospira) sp.
JC. 54 : plusieurs tubes (dont l’un avec l’animal), blancs, lisses, sans carène^,
diamètre de la spirale 1,2 mm, environ 3 spires avec un large ombilic. Le spé¬
cimen unique, extrait de son tube, décrit une spirale de 890 p, de diamètre ;
l’opercule a un diamètre de 240 p. Le tube, les soies (soies spéciales avec un
aileron distinct du limbe terminal, soies à’ Apomalus au 3® sétigère, soies abdo¬
minales géniculées), les uncini et l’incubation dans l’opercule rapprochent ce
Spirorbis de S. (Laeospira) miliiaris (Claparède). La face distale et la face
dorsale de la chambre incubatrice sont renforcées par ce qu’on pourrait consi¬
dérer comme une plaque calcaire terminale et son talon. Cependant, la face
terminale de la chambre incubatrice est en partie détachée ce qui est peut-être
accidentel comme, d’ailleurs, une ouverture ventrale de la chambre incubatrice.
L’exemplaire en question appartient peut-être à l’espèce Spirorbis (Laeospira)
granulatus (L.).
JC. 60 : 1 très petit exemplaire de Laeospira (diamètre de l’opercule 100 p) ;
plusieurs tubes vides.
JC. 25, JC. 29, JC. 36, JC. 48 : tubes vides de Spirorbis senestres, apparte¬
nant probablement à plusieurs espèces différentes.
Tubes vides indéterminés :
JC. 21 : tube blanc empâtant le substrat, largeur jusqu’à 1,2 mm, lumière
300 p, avec 3 carènes à dents ontuses dont la médiane est la plus élevée ; la
partie la plus ancienne simplement triangulaire. Le tube A' Omphalopoma cris-
tata n’empâte pas autant le substrat, celui de Vermiliopsis agglutinata (Maren-
zeller, 1893) n’a pas de carènes latérales dentelées.
JC. 60 : tube blanc lisse, sans carènes dentelées, à section triangulaire-arron-
die avec de larges zones latérales, largeur 480 p, lumière 140 p à 150 p.
Liste des stations.
JC. 4 (12.7.66), dragage de 1,42 mille dans le 211 à 1,24 mille dans le 220 de Rio
Brava, prof. 300 m à 220 m ; sédiment sombre, vase très sableuse formée d’éléments
biogènes détritiques : Hyalopomatopsis marenzeüeri (tube vide).
JC. 6 (12.7.66), station à terre, marée à Funchal, îlot Lapa, côte Sud de Madère :
Spirobranchus polytrema (tube, fragment).
JC. 7 (12.7.66), plongée à Rio Brava, prof, jusqu’à 10 m ; fonds durs à gros blocs,
mode battu : Spirobranchus polytrema.
JC. 10 (12.7.66), dragage à l’îlot Lapa, prof. 35 m ; sable fin noirâtre : Spirobranchus
polytrema (tube, fragment), Ditrupa arietina.
,JC. 12 (13.7.66), dragage à 4,6 milles dans le 224 de Rio Brava, prof. 1 520 m ; vase
gluante briin-jaune foncée. (Tubes vides seulement) : Serpula concharum, Vermi-
— 389 —
liopsis multicristata, Vermiliopsis rugosa, Vermiliopsis undulata, Placostegus langer-
hansi, Hyalopomatopsis marenzelleri, Filograna implexa.
JC. 18 (15.7.66), dragage de 2,68 milles dans le 218 à 2,77 milles dans le 221 de Ferro,
prof. 900 m à 950 m ; vase sableuse gris jaunâtre, débris de Madréporaires : Hyalo¬
pomatopsis marenzelleri.
JC' (15.7.66) dragage au même endroit que JC. 18, prof. 990 m ; Coraux : profonds :
Hyalopomatopsis marenzelleri
JC. 21 (15.7.66), dragage à 1,35 mille dans le 215,5 de Ferro, prof. 290 m à 220 m ;
mélange de détritique et de vase ; (tubes vides seulement) Vermiliopsis multicristata,
Vermiliopsis rugosa, Placostegus langerhansi, Filograna implexa.
JC. 22 (15.7.66), plongée au SW de Baixo (Porto Santo), prof. 20 m à 37 m ; fonds
durs, tombants et éboulis ; Spirobranchus polytrema.
JC. 23 (15.7.66), plongée dans une crique très abritée de la pointe Sud de Baixo,
prof. 5 m à 6 m ; fonds durs, Laminaires ; Spirobranchus polytrema.
JC. 24 (15.7.66), dragage de 1,07 mille à 1,04 mille dans le 217 de Ferro, prof. 112 m
à 120 m ; fonds durs (accrocbages), coquilles : Serpula vermicularis, Vermiliopsis
infundibulum, Omphalopoma gracilis (tubes vides), Omphalopomopsis fimbriata (tube
vide), Spirobranchus polytrema, Placostegus langerhansi (tube vide), Placostegus tri-
dentatus (? tube vide).
JC. 25 (15.7.66), dragage à 0,44 mille dans le 207 de Ferro, prof. 55 m ; fonds meubles :
Vermiliopsis infundibulum (tube vide), Spirobranchus polytrema, Ditrupa arietina
(tubes vides), Spirorbis sp. senestre (tubes vides).
JC. 29 (16.7.66), dragage de 2,05 milles dans le 346 à 2 milles dans le 352 de Cima,
prof. 300 m à 340 m : Serpula vermicularis, Vermiliopsis infundibulum, Vermiliopsis
multicristata, Spirobranchus polytrema, Spirorbis sp. senestre (tubes vides seulement).
JC. 30 (16.7.66), dragage de 1,55 mille dans le 56 à 1,55 mille dans le 58 de Cima,
prof. 160 m à 100 m ; fonds sableux ; Serpula concharum, Vermiliopsis infundibulum
tubes vides seulement, sur Antipatbaire).
JC. 31 (16.7.66), dragage à 1,67 mille dans le 62 de Cima, prof. 60 m ; sédiment
mixte, fin et grossier, assez riche en Maërl vivant : Vermiliopsis infundibulum, Spi-
robranchus polytrema.
JC. 34 (16.7.66), dragage de 1,54 mille dans le 52 à 1,51 mille dans le 49 de Cima,
prof. 130 m à 170 m ; Maërl mort, petits blocs : Serpula vermicularis, Vermiliopsis
infundibulum, Vermiliopsis multicristata, Vermiliopsis rugosa, Omphalopoma cris-
tata, Placostegus tridentatus (?), Ditrupa arietirui, Hyalopomatopsis marenzelleri
(tubes vides seulement).
JC. 35 (16.7.66), plongée, face SW de Cima à Porto Santo, prof, jusqu’à 20 m ; fonds
rocheux avec surplombs : Serpula vermicularis, Vermiliopsis infundibulum (tube
vide), Spirobranchus polytrema, Spirorbis sp. senestre (tube vide).
JC. 41 (16.7.66), plongée sur la rupture de pente au large de la plage de Porto Santo,
prof. 55 m ; fonds sableux, Maërl, affleurements rocheux. Ditrupa arietina (tubes
vides).
JC. 46 (18.7.66), dragage à 1 mille dans le 92 de la pointe Sud de Désertas, prof.
100 m à 130 m ; sable fin avec débris de roche basaltique arrachés : Serpula vermicu¬
laris, Serpula concharum, Spirobranchus polytrema, Ditrupa arietina (tubes vides),
Hyalopomatopsis marenzelleri (tube vide), Filograna implexa (tubes vides).
JC. 48 (18.7.66), dragage à 1,8 mille dans le 73 de la pointe Sud de Désertas, prof.
200 m à 250 m ; sable grossier : Serpula vermicularis, Vermiliopsis rugosa (tube vide),
Spirobranchus polytrema, Placostegus tridentatus (? tube vide), Ditrupa arietina
(tubes vides), Hyalopomatopsis marenzelleri (tube vide), Filograna implexa (tubes
vides), Spirorbis sp. senestre (tubes vides).
25
— 390 —
JC. 49 (18.7.66), dragage à 2,7 milles dans le 82 de la pointe Sud de Désertas, prof.
450 m à 500 m ; sable fin vaseux, un bloc de basalte : Ditrupa arietina (tubes vides).
JC. 54 (20.7.66), plongée, face W de l’île Désertas ; grotte et auvent à droite de la
grotte : Vermiliopsis multicristata (tubes vides), V ermiliopsis infundibulum, Spiro-
branchus polytrema, Spirorbis (Laeospira) sp., Spirorbis sp. senestre (tube vide).
JC. 55 (20.7.66), faubertage à 3,8 milles dans le 250 de la pointe Sud de Désertas,
prof. 1 300 m à 850 m : Hyalopomalopsis marenzelleri (tube vide).
JC. 57 (21.7.66), dragage de 10,5 milles dans le 263 à 10,15 milles dans le 269 de la
pointe Nord de Bugio, prof. 2 800 m : Hyalopomalopsis marenzelleri (tube vide).
JC. 60 (21.7.66), dragage à 0,8 mille dans le 121 de Fera, prof. 125 m à 112 m ; Ser-
pula vermicularis , Serpula concharum, Vermiliopsis infundibulum, Vermiliopsis rugosa
(tube vide), Omphalopoma cristata (tube vide), Omphalopoma gracilis, Spirobranchus
polytrema (tube vide), Placostegus langerhansi, Placostegus tridentatus (? tube vide),
Ditrupa arietina (tubes vides), Hyalopomalopsis marenzelleri, Filograna implexa
(tubes vides), Spirorbis (Laeospira) sp.
JC. 63 (22.7.66), plongée au SE de Madère, grotte et tombant à 32 m et 35 m ; Ser¬
pula vermicularis (tubes vides), Spirobranchus polytrema, Josephella marenzelleri.
Staiion marine d’ Endoume, Marseille.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’IIISTOIUE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N“ 2, 1968, pp. 393-395.
RHOPALIAS DOBBINI N. SP.,
TRÉMATODE PARASITE
DE MONODELPHIS DOMESTICA DOMESTICA
Par J. PRÜD’HON
Matériel étudié. — 16 exemplaires récoltés par J. C. Quentin, dans l’in¬
testin de Monodelphis domestica domestica Wagner, 1842, à Exu, province de
Pernambuco, Brésil (28 juin 1967).
Description.
— Corps long de 3,75 à 10 mm, présentant un léger étranglement au niveau
de l’acetabulum. La largeur maximum se situe en avant de l’acetabulum, et
varie de 0,55 à 2 mm suivant les individus.
Les deux trompes rétractiles sont longues (1 400 p.) et s’évaginent sur une
courte distance seulement ; leur largeur est de 150 p. Elles portent des épines
mesurant 50/13 p. Nous avons pu compter jusqu’à 13 épines. Sur le bord anté¬
rieur, on observe un groupe central de 25 épines, disposées ventralement sur
deux rangs alternés et mesurant en moyenne 40/8 p. Chez certains spécimens,
la cuticule porte des épines qui s’étendent de l’extrémité antérieure jusqu’au
niveau des testicules. La ventouse orale mesure 140-200/100-190 p et l’accta-
bulum 390-650 p. Le pharynx mesure 130-205 p. La bifurcation des caecums
se situe au niveau du bord postérieur des trompes, à 600 p du pharynx. Les
caecums sont longs et se terminent à 700 p de l’extrémité postérieure du corps.
— L’ovaire, situé en avant des testicules, est à peu près sphérique et mesure
350 p de diamètre. Il est séparé du premier testicule par la glande de Mehlis.
Les follicules des glandes vitellogènes commencent à apparaître après l’aceta-
bulum, deviennent de plus en plus denses, jusqu’à envahir toute la partie pos¬
térieure du corps. L’utérus est ascendant de l’ovaire au pore génital. Les œufs
mesurent 105/60 p.
— Les testicules sont disposés en tandem, dans la seconde moitié du corjis,
et mesurent 800/500 p pour le testicule antérieur, et 1050/450 p pour le tes¬
ticule postérieur. La poche du cirre est longue de 1 800 p et large de 350 p au
niveau de la vésicule séminale, qui est interne. Le pore génital est situé en
avant de l’acetabulum, légèrement en-dessous de la division caecale.
Discussion. — On connaît actuellement quatre espèces de Rhopalias Stiles
et Hassal, 1898 : R. coronatus (Rud., 1819) Stiles et Hassal, 1898, R. horridiis
(Diesing, 1850) Stiles et Hassal, 1898, R. baculifer Braun, 1900 et R. macra-
canthus Chandler, 1932. Toutes ces espèces ont été trouvées chez des Didel-
phidae d’Amérique (cf. Caballero y C. et Montero Gei, 1961).
R. coronatus est l’espèce qui se rapproche le plus de celle que nous venons
de décrire. Cependant, nos spécimens diffèrent par la taille des épines de la
395 —
trompe, légèrement plus petites (50 au lieu de 62 p. de long), la disposition et
le nombre plus grand des épines du groupe central (22-25 au lieu de 18-20) ;
par les dimensions plus petites de la ventouse orale, de l’acetabulum et du
pharynx, et par les œufs plus grands qui mesurent 105/60 au lieu de 80-93/52-
62 p.
De plus, notre spécimen a été trouvé chez Monodelphis domestica domestica
qui ne figure pas dans le catalogue de Caballeroy C. et Montero Gei parmi
les espèces de Didelphidae parasités par des Rhopaliasidae.
Nous pensons donc que notre spécimen est nouveau et le nommons Rhopalias
dobhini n. sp. en l’honneur du Professeur Dobbin, helminthologiste brésilien.
Résumé.
Nous étudions une nouvelle espèce de Rhopalias parasite de Monodelphis domes¬
tica. Elle diffère de R. coronatus par la taille des épines de la trompe, la disposition
et le nombre des épines du groupe central, les dimensions de la ventouse orale, de
l’acetabulum, du pharynx et des œufs.
SuMMARY.
A new species of Rhopalias parasite ot Monodelphis domestica domestica ; is described.
It differs from R. coronatus by the size of the spines on the proboscides, the disposi¬
tion and the number of the spines on the anterior margin, the size of the oral sucker,
of the acetabulum, of the pharynx and of the eggs.
Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
et Laboratoire de Zoologie (Vers) associé au C.R.R.S.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N® 1, 1968, pp. 396-398.
LARVES DE STAPHYLOCYSTIS BILARIUS VILLOT
CHEZ GLOMERIS MARGINATA VILLERS,
DES PYRÉNÉES CENTRALES
Par L. JUBERTHIE-JUPEAU et I. TABACARU
Glomeris marginata Villers est un Myriapode pouvant héberger de très nom¬
breux organismes parasitaires dont l’inventaire a été dressé par Tuzet et
Manier (1957). Selon ces auteurs la fréquence des parasites est très variable
suivant les espèces ; en particulier les Glomeris parasités par des larves de Ces-
todes sont peu nombreux ; cette constatation nous incite à signaler l’existence
d’une larve cysticercoïde dans un exemplaire de Glomeris marginata récolté
aux environs de Moulis (Ariège).
Bessière (1944) décrit chez G. marginata d’une station de l’Hérault (à 13 km
de Montpellier sur la route de Sète) une larve de Cestode, Staphylocystis tuzeti,
dont la tête possède 4 ventouses et 20 crochets et compare cette larve aux autres
Staphylocystis décrits par Villot (1877, 1879, 1883) chez G. limbata des environs
de Grenoble à savoir St. bilarius et St. micracanthus.
Joyeux et Baer (1936) étudiant 93 G. marginata trouvent 2 animaux para¬
sités par des larves de S. micracanthus identiques à celles décrites par Villot
chez G. limbata.
G. marginata est par ailleurs parasité par Urocystis prolifer (Joyeux 1922),
ce parasite ayant été décrit pour la première fois par Villot (1880) chez G. lim¬
bata de la région de Grenoble.
Les caractères des kystes et des crochets de ces différentes larves de Cestodes
figurent dans le tableau.
Observations. — Le Myriapode Glomeris marginata, trouvé porteur de
larves d’un Cestode a été capturé sous une pierre sur le flanc nord du Pic du
Char à quelques centaines de mètres du Laboratoire de Moulis. Sur un assez
grand nombre d’animaux qui ont été disséqués un seul s’est révélé être parasité
par une larve de Cestode ; il s’agit d’un mâle adulte, apparemment normal.
397
Les larves du parasite sont localisées dans la cavité générale à la partie anté¬
rieure du corps de l’animal, où elles forment de petites masses blanchâtres plus
ou moins allongées. Elles se trouvent soit entre les téguments et les muscles
soit sous les muscles. Chacune de ces masses blanchâtres est constituée d’un
grand nombre de larves réunies par un fin pédoncule.
Chaque larve est entourée d’une double membrane, l’ensemble mesurant
environ 175 p, de longueur et de largeur ; elle présente 4 ventouses et est munie
d’une rangée de 14 crochets en moyenne ; sur 33 larves dont le nombre de cro¬
chets a été compté les différents nombres trouvés se répartissent ainsi ;
5 larves présentent 13 crochets,
21 en présentent 14
6 en présentent 15,
1 en présente 16.
Les caractères de ces kystes joints à la forme et la taille des crochets (38 à
41 P de longueur et voisin de 10 p de largeur au talon) permettent de penser
que les larves appartiennent à l’espèce Staphylocystis bilarius.
Discussion. — Ainsi qu’il a été rapporté plus haut, S. bilarius a été décou¬
vert chez Glomeris limhata de la région grenobloise. D’après Brôlemann, in
Joyeux, 1922 « G. limbatus ou limbata est un vieux nom de Latreille sur le sens
duquel on n’est pas absolument fixé et qu’on a mis en synonymie, non sans
beaucoup de vraisemblance, avec Glomeris marginata Villers. Mais il existe
dans la région de Grenoble, des individus mélanisant, qui se rapprochent de la
coloration de G. marginata de telle sorte que Villot a pu faire une erreur de
détermination ».
Si G. limbata est bien une espèce différente de G. marginata, nous voyons
que cette dernière peut également être parasitée par des larves de St. bilarius ;
Joyeux et Baer (1936) dans la « Faune de France des Cestodes » signalent uni¬
quement G. limbata comme hôte intermédiaire d’ Hymenolepis scalaris (Dujar¬
din) dont St. bilarius est la larve. Quoiqu’il en soit ce parasite est présent, certes
en petit nombre, dans les Pyrénées Centrales. Les hôtes définitifs permettant
la transformation des larves de ce Ténia en adultes sont des Musaraignes :
Sorex araneus et Crocidura russula ; ces formes sont également présentes dans
les Pyrénées.
Laboratoire souterrain du C.N.H.S.
09. Moulis, Ariège, France
et Institut de Spéologie « Emile Racovitza »
Bucarest, Roumanie.
OUVRAGES CITÉS
Bessière, Cl., 1944. — Sur une larve du genre Staphylocystis : Staphylocystis tuzeti
Bessière. Soc. Pharm. Montpellier, pp. 270-273.
Joyeux, Ch., 1922. — Recherches sur VUrocystis prolifer Villot. Note préliminaire.
Bull. Soc. Zool. Fr., 47, pp. 52-58.
— et J. G. Baer, 1936. — Quelques Helminthes nouveaux et peu connus de la
Musaraigne, Crocidura russula Herm. (Première partie, Trématodes et Cestodes).
Rev. Suisse Zool., 43, 2, pp. 25-50.
— 398 —
- 1936. — Faune de France Cestodes, 30, Lechevalier, Paris.
Tuzet, O. et J. F. Manier, 1957. — Écologie parasitaire chez Glomeris marginala
Villers. Vie et Milieu, 8, 1, pp. 58-71.
ViLLOT, A., 1811. — Sur une nouvelle forme larvaire des Cestoïdes. C. R. Ac. Sc., 84,
pp. 1097-1098.
— 1879. — Migrations et métamorphoses des Ténias des Musaraignes. Ann. Sc.
Nat., 6® série, 8, art. n“ 5, pp. 1-19.
— 1880. — Sur une nouvelle forme de ver vésiculaire à bourgeonnement exogène.
C. R. Ac. Sc., 91, 23, pp. 938-940.
— 1883. — Mémoires sur les cystiques des Ténias. Ann. Sc. nat., 6® série, 15, pp. 47
52.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 399-402.
ACKERTIA DORSTI N. SP.,
PARASITE DE LA VISCACHE
LAGIDIUM PERUANUM
Par O. BAIN et P. HOCQUET
Le matériel étudié a été très, aimablement récolté par J. Dorst, en 1960-
1961 ; nous l’en remercions vivement.
Hôte : Lagidium peruanum.
Matériel : sur 4 autopsies, 3 ont montré la présence de Pilaires.
Lot 603 F : 8 9 ; 7 ; quelques morceaux d’adultes.
Lot 604 F : 2 9 > 3 grands morceaux de 9-
Lot 610 F : 1 9.
Ces filaires sont situées dans la cavité abdominale, principalement autour de
la vessie et des glandes annexes de l’appareil génital.
Situation géographique : Checayani (Pérou).
Description.
Corps fin et allongé, très atténué aux extrémités. Champs latéraux larges et
à bords nettement soulignés (fig. F). Cuticule sans ornementation, mince, sauf
au niveau des champs latéraux où elle est plus épaisse mais ne forme pas de
véritables ailes.
Région céphalique saillante ; bouche exiguë, plus ou moins arrondie ; cavité
buccale tubulaire en avant et bordée par le repli de la cuticule du corps, trian¬
gulaire en arrière et hmitée par une capsule très réduite ; celle-ci est formée
par un rhabdion basal large et bien sclérifié dont la face interne porte des aspé¬
rités, et un rhabdion apical très ténu (fig. B). Un seul cycle de papilles cépha¬
liques est nettement visible, ainsi que les deux amphides ; un repli cuticulaire
festonné relie les deux papilles dorsales entre elles et a son symétrique sur la
face ventrale ; amphides et papilles ont la forme de petites languettes dont cer¬
taines sont plus longues (fig. C). Pore excréteur et deirides n’ont pu être mis
en évidence. Œsophage sans séparation nette entre région musculaire et région
glandulaire ; toutefois, une portion initiale longue de 140 (i. dont le diamètre
est plus étroit, semble avoir une structure légèrement différente du reste de
l’œsophage et pourrait correspondre à l’œsophage musculaire (fig. A). Extré¬
mité caudale avec 2 expansions, larges, courtes et arrondies ; la pulpe du corps
s’insinue entre ces deux formations (fig. F et L).
Femelle (fig. A) : le type mesure 93,32 mm de long sur 91 (i. de large au
niveau de l’anneau nerveux et 132 p. au milieu du corps (2 autres spécimens longs
— 400 —
de 70 mm et 83 mm) ; cavité buccale haute de 9,5 [i, ; capsule buccale haute de
6,5 [i, et large de 16 p, à la base ; anneau nerveux à 260 p de l’apex ; œsophage
long de 910 P ; vulve au voisinage de la fin de l’oesophage, à 800 p de l’apex
chez le spécimen type ; vagin, long de 170 p, comportant un volumineux
sphincter et un vestibule contourné qui présente non loin de la vulve un
sphincter secondaire (fig. D) ; trompe très allongée dont la branche impaire
mesure 4 455 p de long ; 2 utérus contournés prenant naissance dans la région
antérieure du corps à 1 750 p tt 2 800 p de l’apex ; oviductes très longs mais
non contournés d’environ 4 000 p ; deux ovaires dirigés d’abord d’avant en arrière
et prenant respectivement naissance à 28 mm et 26,53 mm de l’extrémité anté¬
rieure ; l’appareil génital s’étend en arrière jusqu’à 1 300 p de l’extrémité cau¬
dale ; œufs petits de 20 à 25 p/12 p ; microfilaires courtes, de 73 à 82 p, ayant
une gaine (fig. G). Queue longue de 370 p ; l’intestin est relié à l’orifice anal
par un rectum très étroit, long, dépourvu de glandes rectales (fig. E).
Male : l’allotype mesure 36,1 mm de long sur 60 p de large au niveau de
l’anneau nerveux et 110 p au milieu du corps ; capsule buccale haute de 4 p ;
anneau nerveux à 152 p de l’apex ; œsophage long de 540 p ; testicule prenant
naissance à 320 p de la fin de l’œsophage. Papilles caudales en nombre réduit,
de petite taille, presque exclusivement précloacales et plus ou moins alignées
sur la face ventrale : 3 paires précloacales, 1 impaire précloacale, 1 paire post-
cloacale (fig. E et M) — (sur un autre spécimen du même lot, il n’y a que
2 paires précloacales et 1 impaire précloacale, mais plus espacées que chez le
mâle allotype). Spiculé gauche fin, long de 500 p, avec manche de 209 p, pièce
intermédiaire allongée de 70 p, et lame filiforme longue de 221 p (fig. H) ; spi¬
culé droit de structure complexe, long de 121 p atteignant 13 p dans sa plus
grande largeur ; il se termine par une formation lancéolée, longue de 30 p,
formée par deux axes chitineux soutenant deux ailes latérales (fig. K) ; la tige
du spiculé est renforcée par une barre cuticulaire dorsale qui se termine dans
le 2® tiers distal du spiculé (fig. I et J). Area rugosa débutant à 1 070 p et se
terminant à 3 875 p de la pointe caudale et constituée par des bandes trans¬
versales de stries longitudinales (bande de 32 p de ’arge ; écartement entre
deux bandes voisines, variable de 9 à 12 p) (fig. N). Queue longue de 272 p,
avec phasmides sub-terminales (fig. L).
Discussion et conclusion.
Par l’absence d’ailes caudales chez le mâle ces Pilaires appartiennent indis¬
cutablement à la sous-famille Onchocercinae. La capsule bucca'e réduite à un
anneau et la queue allongée les rapproche des genres voisins Breinlia, Dipe-
talonema et Ackertia (Chabaud et Anderson, 1959).
Le genre Breinlia s’élimine facilement du fait de la présence d’un guberna-
culum chez le mâle ; de plus, ce genre présente divers caractères primitifs
(Petter, 1958) (spiculés trapus, hôtes représentés principalement par des Mar¬
supiaux) qui l’éloignent nettement de nos spécimens.
Le genre Dipetalonema représente un véritable phylum groupant des espèces
primitives et des espèces très évoluées (Chabaud, 1952) ; il en résulte que la
définition du genre, très souple, pourrait cadrer avec la diagnose de nos spé¬
cimens ; mais ceux-ci ont des microfilaires très courtes.
Le genre Ackertia, représenté actuellement par l’unique espèce A. burgosi
401
Fig. A-N. — Ackertia dorsti n. sp.
Femelle : A, région antérieure, profil ; B, extrémité antérieure, vue dorsale ; C, extrémité antérieure,
vue apicale ; D, vagin et base de la trompe ; E, région postérieure, profil ; F, extrémité caudale,
vue ventrale ; G, microfilaire.
Mâle : H, spiculé gauche ; I, spiculé droit, vue dorsale ; J, idem, vue latérale droite ; K, idem, extré¬
mité distale, vue ventrale ; L, région caudale, vue ventrale ; M, iden, vue latérale ; N, area rugosa,
vue ventrale.
A, E, F, 11 éch. 150 (jl ; B, C, G, I, J, K, N : éch. 50 (x ; D, L, M ; éch. 100 fx.
402 —
(de la Barrera, 1926) redécrite par Vaz (1934), tout en ayant de grandes alTi-
nités avec les Dipetalonema évolués, s’en distingue par les microfilaires de petite
taille et à gaine. Ce caractère, joint aux particularités de la morphologie géné¬
rale (extrémité céphalique très effilée, spiculé gauche exceptionnellement allongé,
spiculé droit avec une formation terminale, queue du mâle très longue, rectum
atrophié) permettent de placer les spécimens péruviens dans le genre Ackerlia.
Nos spécimens diffèrent toutefois d’/l. burgosi par la taille plus grande et la
présence de pointes caudales chez les deux sexes ; nous pensons qu’il s’agit
d’une espèce nouvelle et la nommons Ackertia dorsti n. sp.
Le genre Ackertia est donc actuellement représenté par deux espèces trouvées
en Amérique du Sud : A. burgosi chez Cavia aperea, A. dorsti chez Lagidium
peruanum. Caractérisé par une très grande atrophie de l’appareil sensoriel et
du rectum (Vaz n’a pas décrit de papilles caudales chez le mâle A. burgosi),
il peut être interprété comme un représentant très évolué de la lignée Dipe¬
talonema ; à l’opposé le genre Breinlia, primitif, semble être à la base de cette
lignée.
Résumé.
Description d’ Ackertia dorsti n. sp., filaire de Lagidium peruanum ; les atrophies
importantes des appareils sensoriel et digestif permettent d’interpréter ce genre comme
un représentant très évolué de la lignée Dipetalonema.
Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 403-412.
NÉMATODES HÉLIGMOSOMES AMÉRIQUE DU SUD
I. DESCRIPTION DE DEUX NOUVELLES ESPÈCES :
STILESTRONGYLUS FREITASI,
PARASITE DE ZYGODONTOMYS LASIURUS,
ET VIANNELLA LENTI,
PARASITE DE GALEA SPIXI
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
Cherchant à comprendre l’évolution des systèmes d’arêtes cuticulaires chez
les Nématodes Héligmosomes, nous avons entrepris l’étude du phénomène
chez les espèces néotropicales, qui sont particulièrement nombreuses et diver¬
sifiées.
Notre matériel provient, d’une part, de récoltes faites sur des Rongeurs rap¬
portés de la région d’Exu au Brésil par notre collègue et ami Jean-Claude Quen¬
tin (spécimens déposés dans les collections du Muséum National d’Histoire
Naturelle de Paris), d’autre part, des collections de l’Institut Oswaldo Cruz
Stilestrongylus freitasi n. sp.
Matériel étudié :
— Nombreux et Ç, provenant d’une part de Zygodontomys lasiurus (Lund,
1839), originaires d’Exu (tubes 401 K, 528 S, 575 S), d’autre part de Zygo¬
dontomys lasiurus nés au laboratoire et infestés expérimentalement (tubes
1032 K. Matériel type et tube 1082 K).
— Quelques (J 6t Ç, parasites de 2 Oryzomys suhflavus (Wagner, 1842),
originaires d’Exu (tubes 885 K, 886 K).
Description :
Nématodes de petite taille, rouge vif à l’état vivant, localisés juste en arrière
du pylore lorsqu’ils sont peu nombreux. Corps enroulé de façon senestre le long
de la ligne ventrale, suivant 2 à 3 tours de spire chez le 4 à 5 chez la Ç. L’en¬
roulement est plus lâche dans la partie postérieure du corps.
Vésicule céphalique plus dilatée dorsalement que ventralement. Pore excré¬
teur situé environ aux 3/4 de l’œsophage. Deirides au même niveau, très peu
1. Nous exprimons notre vive reconnaissance à Messieurs les Professeurs Travassos et Teixeira
DE Freitas, qui ont accepté de nous confier de nombreux spécimens pour élude, et à Madame Hanna
Hoineff, qui a eu la gentillesse de rechercher et de trier le matériel dont nous avions besoin.
404 —
marquées (fig. 1, D). Glandes excrétrices importantes. Différenciation entre
œsophage musculaire et glandulaire visible sur le vivant (fig. 2, A).
Dans les 2 sexes, la cuticule est très dilatée et n’adhère au corps qu’aux deux
extrémités.
Fig. 1. — Stilestrongylus freitasi n. sp.
A : extrémité antérieure, vue ventrale. — B : extrémité antérieure, vue latérale droite. — C :
$, extrémité antérieure, vue latérale gauche. D : $, détail du pore excréteur et des deirides. —
E : (J, coupe transversale du corps, au-dessus de la bourse caudale. — F : coupe transversale
au milieu du corps. — G : Ç, coupe transversale du corps, en avant de la vulve.
A, B : éch. 100 ja — C : éch. 200 [i — D, E, F, G : éch. 50 pi.
Étude des arêtes, : le corps est parcouru par environ 27 arêtes cuticulaires chez
le (J, 33 chez la $. Les arêtes ventrales et dorsales naissent sur le bord de la
vésicule céphalique, les latérales droites derrière la vésicule céphalique, les
latérales gauches entre la vésicule céphalique et le pore excréteur de chaque
côté du champ latéral (fig. 1, A, B, C).
405 —
Ces arêtes s’étendent jusqu’au niveau de la bourse caudale chez le q, j)resque
jusqu’à l’extrémité postérieure chez la Ç.
En coupe transversale, au milieu du corps, la pointe des arêtes est dirigée
de la droite vers la gauche sur les deux faces. Sur la face ventrale cependant,
la pointe des 3 arêtes proches du champ latéral droit, est dirigée de la gauche
vers la droite. Les arêtes ventrales et dorsales sont légèrement hypertrophiées
(fig. 1, F). Dans la partie postérieure du corps, les arêtes sont dirigées norma¬
lement à la paroi (fig. 1, G).
Mâle (tube 1032 K) : corps long de 2,8 mm (4 mm chez un autre spécimen),
large de 50 jj. pour le corps proprement dit, et de 125 p. en tenant compte de la
dilatation cuticulaire. Vésicule céphalique haute de 50 p sur 40 p de large.
Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 170 p,
255 p et 260 p de l’apex.
Glandes excrétrices bien développées, assez larges dans leur partie proxi¬
male (22 p) s’amenuisant dans leur partie distale, laquelle est collée à l’intes¬
tin, longues environ de 680 p. Œsophage long de 325 p.
Bourse caudale de forme rectangulaire, asymétrique, avec un lobe droit plus
développé, haute de 360 p sur 250 p de large. La cuticule bursalt a une orne¬
mentation ventrale dont l’importance varie selon les spécimens (fig. 2, B).
Papilles prébursales non observées. Côtes ventrales droites et gauches d’im¬
portance inégale, mais de même forme et étroitement accolées. Côte médio-
latérale droite grande et épaisse. Côtes postéro-latérales petites et fines, sur¬
tout la gauche. Longue côte dorsale, divisée en 2 branches légèrement inégales,
à peu près à la moitié de sa longueur. La côte externo-dorsale gauche naît à
la racine de la dorsale, alors que la droite prend naissance beaucoup plus bas,
au-dessus de la division de la dorsale (fig. 2, E).
Spiculés sub-égaux, longs de 630 p, à pointes effilées et jointives (fig. 2, C).
Gubernaculum long de 40 p sur 20 p de large (fig. 2, C). Cône génital très déve¬
loppé, aussi long que la côte dorsale (100 p). Sa partie dorsale apparaît chiti-
nisée (fig. 2, C).
Femelle (tube 1032 K) : corps long de 5 mm, large de 100 p pour le corps
proprement dit, de 200 p, dilatation cuticulaire comprise. Vésicule céphalique
haute de 60 p sur 45 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et deirides
situés respectivement à 250 p, 285 p et 290 p de l’apex. Glandes excrétrices à
extrémité proximale élargie, longues d’environ 1 mm. Œsophage long de 370 p.
Dans la partie postérieure, la cuticule n’adhère au corps que sur un cercle trans¬
versal, en avant de la vulve. Sur le vivant, on constate que la queue peut s’in¬
vaginer ou s’évaginer au-dessous de cet anneau. Invaginée, l’extrémité posté¬
rieure est repliée sur elle-même, à l’intérieur de la cuticule, et l’ensemble prend
alors un aspect en massue (fig. 3, B).
La vulve s’ouvre à 100 p de l’apex. Un vestibule assez court (85 p) lui fait
suite, puis un sphincter de 40 p de long, dont la partie proximale est forte¬
ment plissée, enfin une trompe longue de 100 p. L’utérus est relativement court
(300 p). L’oviducte est visible et empli de spermatozoïdes allongés (fig. 3, A).
L’ovaire s’étend jusqu’à environ 700 p de la tête. Sur un autre spécimen, dont
nous avons disséqué l’appareil génital, nous avons trouvé les mensurations
suivantes : vestibule : 125 p ; sphincter : 40 p ; trompe : 120 p ; utérus ; 500 p
(fig. 3, A).
Les œufs sont en petit nombre, de 1 à 8, au stade 8 blastomères. Ils mesurent
60 p X 35 p.
26
Fig. 2. — Stilestrongylus freitasi n. sp.
A : <J, extrémité antérieure, vue latérale gauche. — B : cî, extrémité postérieure, vue ventrale. —
C : cj, détail du gubernaculum, du cône génital et de l’extrémité des spiculés. — D : extré¬
mité postérieure, vue latérale gauche. — E : cj, extrémité postérieure, vue dorsale, montrant
la naissance des externo-dorsales. — F : spermatozoïdes.
A : éch. 100 ix — B, D, E ; éch. 150 jx — C, F : éch. 50 u.
407
Fig. 3. — Stilestrongylus freitasi n. sp.
A : $, dissection de l’ovéjecteur et de Tutérus. — B : Ç, extrémité postérieure invaginée, vue ven¬
trale. — C : extrémité postérieure dévaginée, vue latérale gauche. — D : pointe caudale,
vue ventrale.
A, B, C : éch. 200 ix — D : éch. 50 \i.
Queue longue de 30 ji,, arrondie, présentant 3 papilles à son extrémité
(fig. 3, D).
Discussion :
Deux espèces d’Amérique du Sud possèdent un cône génital hypertrophié
comparable à celui de nos spécimens. Ce sont Longistriata aculeata (Travassos,
1918), parasite d’un « Rat sauvage », originaire du Brésil et Stilestrongylus sti-
lesi Freitas, Lent et Almeida, 1937, parasite A' Holochilus balnearum, originaire
d’Argentine.
L. aculeata se différencie aisément de notre matériel par sa bourse caudale
symétrique, ses spiculés plus courts, l’extrémité postérieure de la femelle qui
est dilatée et armée d’une pointe caudale.
— 408
Par contre, le de Slileslrongylus stilesi possède de nombreux points com¬
muns avec nos parasites. La longueur du corps est sensiblement la même ; la
bourse caudale est asymétrique, avec des côtes bursales de disposition sem¬
blable, le cône génital est de forme identique ; le nombre des arêtes cuticu-
laires est le même Cependant, le pore excréteur est situé plus postérieurement,
la forme du gubernaculum est différente, les côtes ventro-ventrales droites sont
très inégales, la côte médio-latérale droite possède une extrémité arrondie, et
surtout les spiculés sont plus longs (760 p,-880 p,), alors que chez un de nos spé¬
cimens de 4,8 mm, les spiculés ne mesurent que 640 p.
Nous pensons donc devoir séparer notre matériel, que nous dédions à M. le
Professeur Teixeira de Freitas, et que nous nommons Stilestrongylus freitasi
n. sp.
Le matériel type de S. stilesi ne comprend pas de Ç, et c’est seulement à
titre hypothétique que Freitas, Lent et Almeida ont placé sous ce nom une
femelle provenant du même hôte. Nous ne voyons pas d’analogie particulière
avec nos spécimens Ç, et nous ne sommes donc pas en mesure de confirmer cette
hypothèse.
Viannella lenti n. sp.
Matériel étudié :
Nombreux ^ et Ç, provenant de plusieurs Galea spixi (Wagler, 1831), origi¬
naires d’Exu au Brésil. Tubes 594 N (matériel type) et 590 N.
Description :
Nématodes de petite taille, enroulés le long de la ligne ventrale, suivant 4
à 5 tours de spire chez le 5 à 6 chez la Ç.
Vésicule céphalique allongée, haute, chez le <5', de 60 à 75 p, sur 30 p de large,
chez la Ç, de 80 à 100 p, sur 30 à 50 p de large. Pore excréteur situé juste en
avant de la fin de l’œsophage, deirides un peu plus proximales, peu marquées
(fig. 4, D). Glandes excrétrices importantes, au niveau du pore excréteur, diffi¬
ciles à voir ensuite. Différenciation en œsophage musculaire et glandulaire
visible (fig. 4, A) sur le vivant.
Etude des arêtes : le corps est parcouru dans sa partie moyenne par 7 arêtes
longitudinales : 4 ventrales et 3 dorsales. Les arêtes dorsales et les 2 ventrales
droites naissent sur le bord de la vésicule céphalique ; les 2 arêtes ventrales
gauches naissent, pour la 1''®, en arrière du pore excréteur (fig. 4, D), pour la
2®, à environ 1 mm de la tête. Elles disparaissent à environ 150 p de la bourse
caudale, chez le et à 500 p de la queue, chez la Ç.
En coupe transversale, la pointe des arêtes est dirigée vers la gauche sur les
deux faces. Les arêtes ventrales sont les plus importantes. Elles s’hypertro-
phient dans le 2® quart du corps (fig. 4, B).
Mâle : corps long de 2,7 mm pour une largeur maximale de 100 p. Anneau
nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 240 p, 300 p et
290 p de l’apex. Œsophage long de 350 p.
1. J. C. Quentin a eu l’amabilité de dessiner à notre intention la coupe transversale du corps
d’un cotype
409
Bourse caudale asymétrique, avec un lobe et des côtes gauches plus déve¬
loppés, haute de 270 p, sur 170 p de long. Le lobe dorsal, quoique peu diffé¬
rencié, est visible (fig. 4, H). Papille prébursale droite visible sur certains spé¬
cimens. Côtes externo-dorsales longues, naissant à la racine de la dorsale, sui¬
vant un trajet grossièrement parallèle aux côtes postéro-latérales. Dorsale
divisée à la moitié de sa longueur en 2 rameaux d’épaisseur inégale ; chaque
rameau se termine par 3 extrémités, dont la médiane porte la phasmide (fig. 4, I).
Spiculés sub-égaux, courts (130 p) et trapus, de structure complexe. La
partie proximale, longue de 60 p, est plus large que la partie distale, qui porte
2 ailes membraneuses, comme l’indiquent les fig. 4, L, M. Le spiculé se ter¬
mine par une extrémité arrondie. Lorsque les spiculés sont en place, les ailes
sont situées du côté interne, c’est-à-dire que les ailes sont ventrales pour le spi¬
culé droit et dorsales pour le spiculé gauche.
Cône génital long de 40 p sur 22 p, indenté à son extrémité distale comme
l’indique la figure 4, J. La papille impaire de la lèvre antérieure du cône géni¬
tal, ainsi que les 2 papilles de la lèvre postérieure sont bien visibles (fig. 4, J).
Femelle : corps long de 3,6 mm (5 mm chez un autre spécimen), large de 100 p
dans sa partie moyenne. Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés
respectivement à 240 p, 375 p et 360 p de l’apex. Œsophage long de 410 p.
La partie postérieure du corps est tordue vers la droite de 135°, de sorte que
la vulve et l’anus s’ouvrent sur la face fonctionnellement gauche, respective¬
ment à 12 p et 42 p de la pointe caudale.
Appareil génital monodelphe, mais d’un type très particulier. L’ovéjecteur
est très court : 120 p, avec un vagin très dilaté en largeur (50 p dans sa partie
distale), et dont la paroi est très musculeuse, un sphincter de 30 p de long sur
30 p de large, une trompe très courte de 30 p également (fig. 4, G). Entre la
trompe et l’utérus proprement dit, existe un organe que nous interprétons comme
une glande cémentaire. Quand la glande est pleine, il n’existe pas de bouchon
post- vulvaire, que l’on voit apparaître lorsque la glande est vide (fig. 4 F, G).
Nous avons trouvé 8 œufs dans l’utérus, mais ce nombre peut s’élever jus¬
qu’à 27. Les œufs sont au stade morula et mesurent 60 p X 20 p. La pointe
caudale est arrondie (fig. 4 F).
Discussion ;
Nos spécimens répondent à la définition du genre Viannella donnée par
Thavassos en 1937, en particulier par les caractères suivants : arêtes ven¬
trales plus développées que les dorsales ; chez le (J, cône génital très déve¬
loppé, avec armure chitinoïde ; côte dorsale très développée, spiculés courts
et tordus.
Actuellement 6 espèces appartenant au genre Viannella Travassos, 1918 sont
connues. Elles ont toutes été décrites d’Amérique du Sud, excepté Viannella
africana Clapham, 1947, parasite de Thnjonomys swinderianus, originaire d’Afrique
(Rhodésie). Cette espèce nous paraît ne pas présenter les caraetères essentiels du
genre Viannella, et ne pas avoir de rapport avec notre matériel.
Parmi les 5 autres espèces, Viannella fariai (Travassos, 1915), originaire du
Brésil, est la seule parasite de Leporidae : Sylvilagus hrasiliensis et Lepus bra-
siliensis. Excepté des spiculés courts et tordus, cette espèce n’a pas de points
communs avec la nôtre.
Viannella hydrochoeri (Travassos, 1914), parasite d’ llydrochoerus rapihara,
410
Fig. 4. — Viannella lenti, n. sp.
A : extrémité antérieure, vue latérale droite. — B : coupe transversale du corps, à 1 mm en
arrière de la tête. — G : c^, coupe transversale du corps, au-dessus de la bourse caudale. — 1) :
détail des deirides, vue ventrale. — E : extrémité postérieure, vue latérale droite, montrant
la torsion du corps. — F : extrémité postérieure, vue latérale gauche. La glande cémentaire
est pleine, absence d’un bouchon vulvaire. — G : extrémité postérieure, vue latérale gauche.
La glande cémentaire est vide, présence d’un bouchon vulvaire. — H ; (J, extrémité postérieure,
vue ventrale. — I : <?, détail d’une des extrémités de la dorsale. — J : d, détail du cône génital et
des papilles pré et post-cloacales. — K : cJ, détail de la dorsale et des externo-dorsales, vue
dorsale. — L : spiculé droit, vue dorsale. — M : cJ, spiculé droit, vue ventrale.
A, F, G, H, K : éch. 100 p. — B, G, D, I, J, L, M ; éch. 50 p — E : éch. 150 p.
— 411 —
originaire du Brésil, est une espèce plus proche, car les spiculés, le telamon,
l’ovéjecteur sont de même type. Cependant, il est facile de la différencier, car
Travassos note en 1918 que cette espèce possède 12 arêtes longitudinales.
Viannella argentina Freitas, Lent et Almeida, 1937, parasite de Galea leu-
coblephara, originaire d’Argentine, est de la même taille que nos spécimens.
L’ovéjecteur est de même type, ainsi que les spiculés, mais la queue de la femelle
est très amincie et pointue, l’utérus se dirige vers l’arrière, puis vers l’avant ;
chez le (J, il n’y a pas de telamon.
Viannella Iravassosi Pinto, 1935, parasite de Cavia aperea, originaire du Bré¬
sil, se différencie de notre matériel par un telamon portant 8 indentations, des
spiculés de forme différente et 10 arêtes longitudinales.
Viannella viscaciae Goodey, 1925, parasite de Viscacia viscacia, originaire
d’Argentine, possède comme nos spécimens un bouchon vulvaire et un ovéjec-
teur court, à portion distale dilatée ; chez le la disposition des côtes bursales
est comparable. Cependant, la bourse caudale est symétrique, il n’y a pas de
telamon, et, sur le dessin donné par l’auteur, nous comptons 6 arêtes longitu¬
dinales dorsales.
Nous séparons donc notre matériel, que nous proposons de nommer Vian¬
nella lenti n. sp., en la dédiant à M. le Professeur Lent.
Résumé.
Description de 2 nouvelles espèces d’Héligmosomes brésiliens, originaires de la région
d’Exu au Brésil :
— Stilestrongylus freitasi n. sp., parasite de Zygodontomys lasiurus et Oryzomys
subflavus, se caractérise par son cône génital très développé et ses spiculés relative¬
ment courts.
— Viannella lenti n. sp., parasite de Galea spixi, possède un telamon orné de 4 inden¬
tations. Il n’y a pas d’arêtes cuticulaires latérales, mais seulement 4 arêtes ventrales
et 3 dorsales.
Summary.
Description of two new species of brasilian Heligmosomatidae, originary from the
région of Exu, in Brazil :
— Stilestrongylus freitasi n. sp., parasite of Zygodontomys lasiurus and Oryzomys
subflavus, is characterized by its very conspicuous génital cône and relatively short
spiculés.
— Viannella lenti n. sp., parasite of Galea spixi, bas a telamon orned with 4 inden¬
tations. There are no latéral longitudinal ridges, but only 4 ventral and 3 dorsal ridges.
Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum,
associé au C.N.R.S.
BIBLIOGRAPHIE
Clapham, P. A., 1947. — On Viannella africana n. sp., Cheilospirura falconis n. sp.
and Oesophagostomum terdentatum. Maplestone, 1932. J. of Helminth., 22, 1,
pp. 29-36, fig. 1-15.
— 412 —
Freitas, J. F. T., H. Lent e J. L. Almeida, 1937. — Pequena contibuiçao ao estudo
da fauna helminthologica da Argentina (N ematoda) . Mem. Inst. Oswaldo Cruz,
32, 2, pp. 195-209, fig. 1-13.
Goodey, T., 1925. — Vianneïla viscaciae n. sp., a nematode parasite of the South
American Viscacia viscacia. J. of Helminth., 3, 3-4, pp. 157-162, fig. 1-3.
Pinto, C. F., 1935. • — Vianneïla travassosi n. sp., Trichostrongylideo parasita de
« Prea » [Cavia aperea) do Brasil. Campo, Rio de Janeiro, 6, 11, p. 39.
Travassos, L., 1914. — Trichostrongylideos brazileiros (3® nota previa). Brazil Med..,
28, 34, pp. 325-327.
— 1915. — Trichostrongylideos brazileiras (4® nota previa). Ibid., 29, 49,
pp. 388-389.
— 1920. — Trichostrongylidae brazileiros. Rev. Soc. Brasil. Sc. 1919 (1920), 3,
pp. 191-205.
— 1921. — Contribuiçôes para o conhecimenta da fauna helmintolojica brasi-
leira. XIII. Ensaio monografico da familia Trichostrongylidae, Leiper, 1909.
Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 13, 1, pp. 1-135, pl. 1-56, fig. 1-250.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 2, 1968, pp. 413-437,
CONTRIBUTION A U ÉTUDE DES
BRYOZOAIRES CYCLOSTOMES DE MÉDITERRANÉE :
LES CRISIA DES CÔTES DE PROVENCE
Par J. G. H ARMEL IN
Malgré les nombreuses études de systématique dont les Bryozoaires ont été
l’objet, la détermination des Cyclostomes présente bien des difficultés. Les
travaux où une étude approfondie leur est réservée sont peu nombreux et,
dans la majorité des cas, anciens.
Le genre Crisia n’échappe pas à cette règle et l’on peut regretter qu’un grand
nombre d’espèces aient été décrites très succinctement et sans que des critères
systématiques sûrs aient été mis en évidence. Il en résulte une certaine con¬
fusion dans l’établissement des synonymies éventuelles et ce n’est pas sans une
grande incertitude que l’on peut se référer à des espèces que l’on pourrait croire
bien définies.
Des signalisations méditerranéennes de Crisies peuvent être trouvées dans
les travaux de Waters (1879, 1916 — Naples), Heller (1867 — Adriatique),
Calvet (1902a, 1902b — Cette et Corse, 1927 — Monaco), Neviani (1939 —
Adriatique), Gautier (1952 — Villefranche-sur-mer, 1955 — - Castiglione,
1957 — Baléares..., etc.). Après des réajustements synonymiques, opérés en
majeure partie par Waters, la liste des espèces récoltées en Méditerranée se
limite à : Crisia elongata M. Edwards, C. denticulata (Lamarck), C. eburnea
(Linné), C. ramosa Harmer, C. fistulosa Heller, C. recurva Heller, C. oranensis
Waters, C. sigmoidea Waters, les quatre dernières espèces ayant été décrites
à partir de matériel méditerranéen. Il est probable que quelques-unes des
espèces de cette liste doivent en être éliminées, soit que leurs signalisations
méditerranéennes [C. elongata, C. denticulata) n’aient été appuyées ni de des¬
criptions ni de figures, soit que leur diagnose (C. recurva) soit par trop suc¬
cincte.
1. Méthode d’étude.
La recherche des critères de détermination des Cyclostomes est un problème
épineux et, dès 1888, Waters a mis en évidence l’importance spécifique et
même générique des ooécies et de leurs formations accessoires. Harmer (1891)
a confirmé ce point de vue dans son étude sur les Crisia des côtes britanniques.
Dans ce travail majeur, il a jeté les bases d’une méthode d’étude des Crisia
en montrant que la définition des espèces de ce genre ne pouvait être assurée
que par l’examen approfondi d’un grand nombre de caractères, lesquels pou¬
vaient varier dans une assez large mesure au sein d’une même espèce. Les
caractères retenus par Harmer sont : la forme de l’ooécie, de l’ooéciostome
— 414 —
et de l’ooéciopore, le nombre de zoécies par iiiternœud, la position de l’ooéeie
dans rinternœud, le mode de ramification, la couleur des joints, la forme des
« basis rami », le port du zoarium et les mensurations. Reprenant une tenta¬
tive de Smitt (1865), Hahmer a mis au point une méthode de représentation
graphique des Crisia. Celle-ci permet, au moyen d’une formule, de reproduire
fidèlement le mode d’organisation d’un spécimen en représentant le nombre
et la position des ramifications, leur alternance, le nombre de zoécies par inter¬
nœud, la position des ooécies, la fréquence des rhizoïdes. Malgré les énormes
avantages offerts par cette méthode, seuls Borg (1924, 1944) et Kltjge (1962)
semblent l’avoir utilisée ultérieurement. Le principe de eette transcription gra¬
phique peut être rappelé à partir d’un exemple, soit un fragment d’un Crisia
sigmoidea (st. 67-38) :
|- (8z + O V + Brl 0 + Brl 2 + 1 6 -t- PC
(17z-bRhl-pBr5) -f (30z-f3Br-KBr8-bl5Br+Br24) + (21z-t-3Br+Br8-}-17Br-f PC
Dans cette formule, les parenthèses représentent la limite des internœuds,
17z, 30z, 21z : nombre de zoécies des internœuds stériles, 8z et 16z : nombre
de zoécies avant et après l’ooécie dans l’internœud fertile, Br5 : ramifica¬
tion située à droite et issue de la 5® zoécie (dans ce
cas, la première zoécie de l’internœud est du eôté
droit) 3Br : ramification gauche issue de la 3® zoécie
(la 1’'® zoécie est à gauche), OV : ooécie, PC : point
de croissance, Rhl : rhizoïde partant de la 1''® zoécie.
Ce mode de transcription est celui adopté par Borg,
il est donc légèrement modifié par rapport à celui de
Harmer ; en effet, chez cet auteur la numérotation
des ramifications n’indique que le nombre de zoé¬
cies situées du côté de la ramification, ainsi IBr dans
les formules de Harmer équivaut ici à IBr ou à 2Br
selon que la première zoécie est du côté gauche ou
droit.
L’analyse de l’ensemble des transcriptions gra¬
phiques de tous les spécimens étudiés permet la mise
en évidence de la fréquence des caractères tels que
positions de la 1''® ramification, de l’ooécie..., etc.
L’importance de la position des ramifications dans
les internœuds fertiles a été mise en évidence par
Miss Rohertson (1910). Dans toutes les espèces étu¬
diées, j’ai noté une grande régularité dans l’appari¬
tion de la ramification la plus proche de l’ooécie,
avant ou après celle-ci. La position des autres ramifi¬
cations ne semble pas être déterminée par l’ooécie.
L’étude de chaque spécimen a été complétée par
des mensurations (fig. l)de 11 types :
1 = largeur minimale de l’internœud à un niveau moyen de celui-ci.
2 = distance de 2 zoécies consécutives du même côté, mesurée à la base des por¬
tions libres des zoécies.
3 = largeur des joints.
4 = longueur totale de la B® zoécie d’un internœud.
— 415 —
5 = longueur totale de la 2® zoécie d’un internœud.
6 = diamètre de l’orifice zoécial.
7 = longueur de l’ooécie.
8 = largeur de l’ooécie.
9 = diamètre de l’ooéciopore.
10 = largeur de l’internœud au niveau de la 2® zoécie.
11 = largeur de l’interiiœud à sa base, juste au-dessus du joint.
Il m’a semblé utile de compléter ces données par le calcul de deux rapports
de mensurations, afin de tenter de chiffrer et de mettre en valeur les diffé-
2 52
rences d’aspect des internœuds des espèces étudiées : Ra = - et Rb = 7-; —
^ ^ 1 10x11
Pour chaque espèce, j’ai réuni les résultats fournis par l’analyse des trans¬
criptions graphiques, les mensurations et les données morphologiques en un
tableau synoptique en 17 points :
1° Nombre de zoécies par internœud fertile.
2° Nombre de ramifications par internœud fertile.
3° Positions de l’ooécie et de la ramification la plus proche de celle-ci.
4° Forme de l’ooécie.
5® Nombre de ramifications par internœud stérile.
6® Nombre de zoécies par internœud stérile sans ramification.
7° Nombre de zoécies par internœud stérile à 1 ramification.
8° Nombre de zoécies par internœud stérile à 2 ramifications.
9® Nombre de zoécies par internœud stérile à x ramifications.
10® Position de la f® ramification.
11® Position de la 2® ramification.
12® Alternance des ramifications.
13° Couleur des joints.
14° Forme des « basis rami ».
15° Développement des portions libres des zoécies et forme des orifices.
16° Port zoarial et calcification.
17® Mensurations et rapports.
II. Localisation des récoltes.
Les Crisies faisant l’objet de ce travail proviennent de 38 stations réparties
le long du littoral marseillais et 2 stations situées dans les eaux de Port-Cros.
Ces récoltes ont été faites en plongée, à l’exception de l’une d’elle, réalisée par
dragage.
66. l.ECo
66.11. EGl
66.17. PA3
66.18. LP3
66.19. PC3
66.14.EG2
66.20. EG3
67.11
67.12
67.24
Paroi verticale à Eunicella cavolini, île de Plane, — 15 m, 15.3.66.
Peuplement à Éponges, grotte de Moyade, — 23 m, 5.5.66.
Peuplement à Parazoanthus axinellae, Sormiou, — 13 m, 21.5.66.
Peuplement à Leptopsammia pruvoti, Moyade, — 29 m, 24.5.66.
Peuplement à Paramuricea clavata, grotte de Plane, — 16 m.
Peuplement à Éponges, grotte de Moyade, — 23 m, 17.5.66.
Peuplement à Éponges, grotte I du Figuier, — 20 m, 31.5.66.
Rhizomes de Posidonies, Port-Cros, — 20 m, 18.5.67.
Rhizomes de Posidonies, Port-Cros, — 18 m, 18.5.67.
Concrétionnement et fragments de poterie sur Détritique Côtier,
Frioul, — 33 m, 30.5.67.
— 416
67.25 : Peuplement coralligène à Paramuricea, Impériaux, — 65 à 70 m,
13.6.67.
67.26 : Anfractuosité superficielle, Impériaux, — 3 m, 13.6.67.
67.29 : Peuplement sciaphile superficiel. Maire, — 3 m, 8.7.67.
67.30 : Pe plement sciaphile superficiel. Maire, — 5 m, 8.7.67.
67.32 : Peuplement à Peyssonnelia ruhra, Figuier-grotte IV, — ■ 20 m,
4.7.67.
07.33 : Peuplement à Eunicella cavolini, Figuier-grotte II, — 5 m, 4.7.67.
67.36 ; Petite grotte, face N-0 du Farillon du large, — 10 m, 8.7.67.
67.38 ; Peuplement sciaphile superficiel, fond d’une petite grotte. Cap
Morgiou, anse de la Triperie, — 3 m, 25.7.67.
67.39 : Id., entrée de la petite grotte.
67.40 : Peuplement sciaphile superficiel, faille dans Cap Morgiou, — 3’ m,
25.7.67.
67.41 : Même peuplement, petite grotte sur face SE du Cap Morgiou,
— 3 m, 25.7.67.
67.43 : Surplomb avec peuplement à Eunicella cavolini, Moyade, — 14 m,
3.8.67.
67.44 : Plancher de l’entrée de la grotte de Jarre, — 14 m, 3.8.67.
67.45 : Plafond de l’entrée de la grotte de Jarre, — 3 m, 3.8.67.
67.70 : Cales de l épave de la Drôme, peuplement d’huîtres [Pyci cdonta),
golfe de Marseille, ■ — 48 m, 19.9.67.
67.71 : Épibiontes sur Microcosmus, Détritique Côtier, Golfe de Mar¬
seille, — 45 m, 19.9.67.
67.75 : « Tombant » à Halimeda tuna, Pointe E de Riou, — 21 m, 3.10.67.
67.76 : Petit surplomb à Corallium dans peuplement précédent, — 17 m,
3.10.67.
67.77 : Anfractuosité, Riou — pointe E, — 3 à 5 m, 3.10.67.
67.78 : Concrétionnement coralligène, Riou-pointe E, — 30 m, 3.10.67.
67.79 : Concrétionnement coralligène, Grand-Conglue, — 55 m, 10.10.67.
67.80 ; Épiphytes sur Codium, Grand-Conglue, — 6 m, 10.10.67.
67.81 : Auvent superficiel, Grand-Conglue, • — 3 m, 10.10.67.
67.82 : Peuplement à Peyssonnelia rubra, Impériaux du milieu, — 30 m,
10.10.67.
67.83 : Epiphytes sur Codium, Eissadon, — 13 m, 14.10.67.
67.84 : Couloir obscur, étroit, Eissadon, — 14 m, 14.10.67.
67.85 : Paroi verticale ombragée, orientation S-E, Eissadon, — 13 m,
14.10.67.
67.86 : Id., orientation N-0, Eissadon, — 13 m, 14.10.67.
67.87 : Grotte obscure, très battue, Eissadon, — 5 m, 14.10.67.
DC. 3 : Petit substrat solide sur Détritique Côtier, Jarre, — 55 m, 3.2.67,
prélèvement M. Clausade (drague).
III. Étude systématique.
Sept espèces de Crisia ont été rencontrées au cours de ces récoltes ; ce sont :
C. sigmoidea, C. ramosa, C. occidentalis ?, C. cuneata, C. oranensis ?, C. fistu-
losa et une espèce que je n’ai pu rattacher à aucune forme connue et que je
dénomme provisoirement Crisia sp. IL 11 m’a semblé utile de décrire ces espèces
le plus complètement possible.
— 417
Crisia sigmoidea Waters, 1916.
(Fig. 2 : 1-4).
Crisia sigmoidea Waters, 1916, p. 476, pl. 16, flg. 9-10.
C. denticulata Waters, 1879, p. 269, pl. 23, fig. 2.
Récoltes : 67.38 (abondant), 67.11 (abdt), 66.17.PA3 (4 sp.), 67.12 (1 sp.),
66.19.PC3 (abdt), 66.14.EG2 (abdt), 67.43, 67.44, 67.45, 67.40, 67.75 (abdt,
fert.), 67.76 (abdt, fert.), 67.78 (qqles sp., ster.), 67.84 (très abdt, fert.), 67.85
(abdt, fert.), 67.86 (très abdt, fert.), 67.87 (abdt, fert.).
Transcription graphique : La transcription partielle d’une colonie de la sta¬
tion 67.38 est représentée ici.
-(6z -f 3Br -p O V -p 1 7z -h Br8 -b PC
(14z -l-3Br-}-Brl 2 4- OV-pl4z -|-Brl6 -P PC
p(10z-P7Br-pOV+17z-pBrl2) -P (7z-p3Br-pOV-pl2z-p9Br-pPC
_ p(16z-pl5Br-pOV-pBrl8-pl5z-pPC
I ^
|-(8z-P5Br + OV-p28z-pBrlO-pi3Br+Br24-p31Br) -P (6z-pPC)
(17z-pBr5) -P (30z-P3Br-pBr8-pl5Br-pBr24) -p (21z-p3Br-PBr8-pl7Br-PPC
Tableau synoptique : Réalisé d’après 6 spécimens des stations 67.38, 67.11,
66.17.PA3, 66.19.PC3, 66.14.EG2.
1° nb Z. int. fert. : 23, 27, 36.
2» nb ram. int. fert. : 1 (2), 2 (10), 3 (1), 5 (1).
3“ posit. ooéeie. : 15 (3), 9 (4), 11 (2), 8 (2), 5 (2), 7-12 (1).
posit. ram. proche ooéeie. : type z. OV -p 1 = 15, autres cas = 0.
4° ooéeie tronconique, à l’extrémité distale assez anguleuse ; pas de tube ooécios-
tomal, ooéciopore accolé contre la portion libre de la zoécie z. OV -p 2.
5° nb ram. int. stér. : 1 (21), 2 (34), 3 (1), 4 (1).
6“ nb z. int. stér. ss ram. ; 1.
7» nb z. int. stér. 1 ram. : 13 (5), 17 (4), 11 (4), 9 (3), 15 (2), 8-12-19 (1).
8“ nb z. int. stér. 2 ram. : 16 (7), 22 (5), 20 (3), 14-18 (4), 24 (2), 8-12 (1).
9° nb z. int. stér. x ram. : 3 ram. = 25 (1), 4 ram. = 30 (1).
10» posit. ire ram. : 3 (33), 5 (39), 7 (9), 9 (3), 11 (2), 15 (1), 6 (3), 16 (1).
11» posit. 2» ram. : 10 (14), 12 (8), 16 (6), 14 (4), 8 (4), 9-11 (2), 6-7-20 (1).
12» alternance des ramifications régulière.
13» joints clairs à grisâtres.
14» « basis rami » assez larges et courts, du type « wedged in ».
15» portions libres des zoécies peu élevées, orifices zoéciaux ronds ou légèrement acu-
minés sur le côté extérieur.
16» espèce robuste, courbure sigmoïde prononcée, zoarium opaque blanc, présence d’un
filet épaissi longitudinal médian.
17“ mensurations : 1 = 208-352 p., 2 = 240-320 p, 3 = 96-130 p, 4 = 280-496 p,
5 = 400-560 p, 6 = 50-64 p, 7 = 560-720 p, 8 = 336-496 p, 9 = 65 X 35 à
80 X 50 p, 10 = 208-320 p, 11 = 112-190 p, Ra = 0,86-1,60, Rb = 4,5-9,5.
Description : Cette Crisia est facilement reconnaissable par la largeur de ses
internœuds qui sont d’un blanc soutenu (forte calcification) et qui présentent
418
généralement une courbure sigmoïde très marquée ainsi qu’un « espace inter¬
médiaire » important, souligné par un épaississement calcaire longitudinal
médian (fig. 2 : 2). La forme de l’ooécie est aussi caractéristique, son extré¬
mité distale est assez anguleuse, il n’y a pas de tube ooéciostomal et l’ooéciopore
est accolé contre la portion libre de la 2® zoécie qui suit l’ooécie (fig. 2 : 1).
La position de l’ooécie varie entre la 5® et la 15® zoécie. Le nombre de zoé-
cies par internœud est en moyenne de 11 à 22, les chiffres extrêmes étant 8
et 36 (pour un internœud fertile). 11 y a généralement 1 à 2 ramifications par
internœud mais leur nombre peut aller jusqu’à 5. La l""® ramification d’un inter¬
nœud est toujours portée par une zoécie impaire ; dans la majorité des cas, il s’agit
de la 3® ou de la 5® zoécie (plus rarement de la 7® ou de la 9®) tandis que la
2® ramification est portée par une zoécie paire (de la 8® à la 16® z.). De ce fait
découlent plusieurs conséquences :
— l’alternance de ramification étant la règle chez cette espèce, les inter¬
nœuds à une ramification sont donc à nombre impair de zoécies et les inter¬
nœuds à 2 ramifications sont à nombre pair de zoécies ;
— de plus, comme chez toutes les Crisia, la 1'^® zoécie d’une ramification
étant du côté abaxial par rapport à la branche dont cette ramification est issue,
la II’® ramification d’une branche sera à droite ou à gauche selon que cette
branche est elle-même issue du côté droit ou gauche d’un internœud. Ce mode
de ramification est général chez les différentes espèces de Crisies étudiées ici.
Les règles très strictes auxquelles obéissent en général les Crisia ont pour
but un meilleur étalement des branches en évitant que celles-ci ne se croisent.
Ainsi chaque autozoécie dispose de son volume vital minimal et la colonie est
en mesure de filtrer un volume d’eau maximal.
La première ramification apparaissant au-dessus de l’ooécie est toujours
émise par la zoécie qui suit l’ooécie et alterne avec elle (type z.OV+1). La
grande largeur des internœuds par rapport à la distance qui sépare deux zoé¬
cies consécutives du même côté donne un aspect très caractéristique à cette
espèce. Ceci est traduit par le rapport Ra qui est géïiéralement inférieur à 1,5.
Les bases des internœuds sont très trapues, il s’ensuit un rapport Rb faible,
toujours inférieur à 10. La largeur des internœuds est influencée très nette¬
ment pas l’importance du bilan lumineux perçu par les colonies ; ceci peut être
démontré par l’examen des mensurations des spécimens des stations présentant
les conditions extrêmes de luminosité supportées par cette espèce. Ainsi les
stations 67.43 et 67.11 sont relativement très éclairées tandis que les stations
67.38 et 67.87 sont très obscures. L’hydrodynamisme est très élevé à la station
67.87, sans doute plus faible à la station 67.38, assez fort aux stations 67.43
et 67.11.
419 —
Chez plusieurs spécimens, de la station 6(j.l9.PC3 en particulier, on ren¬
contre des rhizoïdes à l’extrémité des branches ou prenant naissance latérale¬
ment à la place d’une ramification. Ce caractère, que C. sigmoidea partage avec
d’autres espèces et qui semble être une morphose due aux conditions ambiantes,
hydrodynamisme et nature du substrat par exemple, avait été noté parWATEHS
pour les spécimens de Naples.
Le type de « basis rami » rencontré chez les différentes espèces de Crisia dépend
essentiellement du rapport entre la dimension du joint et la distance entre deux
zoécies consécutives du même côté ; chez C. sigmoidea, comme l’indique W.aters,
les « basis rami » sont du type « wedged in ».
Ces spécimens correspondent assez fidèlement à la description et à la figure 10
données par Waters (1916), cependant l’ooécie figurée par cet auteur semble
être beaucoup plus globuleuse.
Cette espèce est très proche de C. conferla Bush, 187-5 qui possède aussi des
internœuds très larges, mais ceux-ci n’ont pas de courbure sigmoïde et l’ooécie
est différente.
Crisia ramosa Harmer, 1891.
(Fig. 2 : 5 et 6).
Crisia ramosa Harmer, 1891, p. 134, pl. 12, fig. 10-11, Grande-Bretagne.
C. ramosa, Waters, 1910, p. 234, Mer Rouge.
C. ramosa, Barroso, 1923, p. 190, fig. 1, Valencia.
C. ramosa, Calvet, 1927a, p. 37, Monaco ; 1927b, p. 3, Banyuls ; 1931, p. 18, Cap-
Vert, Açores, Espagne.
C. fistulosa, Bush, 1875, p. 5, pl. 6 A, fig. 1-2, fide Harmer (1891).
C. elongata angustata Waters, 1879, p. 269, pl. 23, fig. 4, Naples, fide Waters (1910).
Récoltes : 66.18.LP3 (5 sp.), 66.17.PA3 (7 sp.), 66.14.EG2, 66.20.EG3, 67.24,
67.25, 67.32 (abondant, fertiles), 67.33 (abdt, fert.), 67.38 (3 sp.), 67.70 (abdt,
fert.), 67.71 (fert.), 67.75 (abdt, fert.), 67.76 (abdt, stériles), 67.78 (fert.),
67.79 (fert.).
Transcription graphique : Fragment d’un spécimen de la station 67.32.
p(27z+9Br+Br24-f-OV + 8z-p29Br+PC)
p(31z) -p (4z + PC)
^(7z-p5Br+OV + 24z-fllBr) + (22z-l-19Br-pPC)
|-(20z-t-13Br-|-Brl8-l-OV-t-17z-pBr24) -f (4z-pPC)
...-+-(23z+Br3-f8Br-|-Brl9) + (19z-|-5Br) -f (21z-t-Br3-l-12Br) + (9z-)-Br8-|-PC)
l-(llz-l-Br7-fOV-f21z-PBrl3-fPC)
Tableau synoptique : Réalisé d’après 6 spécimens des stations 66.18.LP3,
67.24, 67.32, 67.33, 67.38.
1° nb Z. int. fert. ; 14 à 37.
2° nb ram. int. fert. : 2 (18), 3 (18), 1-4-6 (1).
i, 2. — 1, Crisia sigmoidea, fragment d’un internœud fertile (st. EG2) ; 2, id.y rameau stérile
(st. PC3) ; 3, id., base d’un internœud (st. 67.43, fort éclairement) ; 4, id., base d’un inter-
nœud (st. 67.38, éclairement faible) ; 5, Crisia ramosa, internœud fertile (st. EG3) ; 6, id., zoa-
rium, vue partielle (st. 67.38).
421
3° posit. ooécie. : remplace de la 7® à la 28® z. (mx = 9-11-12-13).
posit. ram. proche ooécie. : type z. OV -|- 1 = 19, type z. OV -)- 3 = 10, autres
cas = 2.
4® ooécie allongée et moyennement renflée, tube de l’ooéciostome en entonnoir.
5° nb ram. int. stér. : 0 (7), 1 (5), 2 (8), 3 (2), résultats faussés car nombreux inter¬
nœuds terminaux avec PC.
6° nb z. int. stér. ss ram. : 8 (2), 5-9-12-22-31 (1).
1° nb z. int. stér. 1 ram. ; 7, 11, 12, 14, 19.
8® nb z. int. stér. 2 ram. : 24 (2), 15-17-19-21-25-26 (1).
9® nb z. int. stér. 3 ram. : 23, 27.
10® posit. ireram. : 1 (2), 3 (16), 5 (14), 7 (13), 9 (6), 11 (3), 6-13 (2), 4-8-10-15-14-19 (1).
11® posit. 2® ram. : 10 (9), 12 (7), 18 (7), 16 (5), 8-13-14 (3).
12® alternance régulière des ramifications, parfois rompue au niveau des internœuds
fertiles.
13® joints clairs.
14® « basis rami » longs, rejoignant la zoécie sous-jacente.
15® portions libres des zoécies bien développées, orifice zoécial circulaire.
16® port assez rectiligne, espèce assez robuste et calcifiée, grande hauteur.
17® mensurations : 1 = 176-270 [X, 2 = 300-400 jx, 3 = 80-128 (x, 4 = 400-700 [x,
5 = 480-928 (X, 6 = 50-96 (x, 7 = 500-1010 [x, 8 = 350-512 [x, 9 = 50 X 124,
95 X 145 |x, 10 = 270-340 (x, 11 = 130-160 jx, Ra = 1, 5-1,8, Rb = 15-19.
Description : Espèce assez robuste, bien calcifiée et d’un port assez rectiligne.
Les spécimens fertiles sont immédiatement identifiables : le tube de l’ooé-
ciostome est nettement évasé en entonnoir. La rupture de ce tubule laisse appa¬
raître un pore hémisphérique, ceci se produit assez souvent et peut être une
source d’erreur de détermination. L’ooécie n’est dans la plupart des cas que
moyennement renflée et son diamètre décroît progressivement à son extrémité
distale (fig. 2 : 5). Certains spécimens possèdent des ooécies plus courtes et
plus renflées. La base des internœuds a un aspect élancé typique que l’on peut
mettre en évidence par le rapport de mensuration Rb qui est rarement inférieur
à 15. Les internœuds sont longs et comprennent 15 à 25 zoécies pour les inter¬
nœuds stériles ; les internœuds fertiles de plus de 30 zoécies ne sont pas rares.
11 y a généralement 2 à 3 ramifications par internœud et il peut y avoir jus¬
qu’à 6 ramifications sur les internœuds fertiles. La première ramification est
en général portée par les zoécies 3, 5 ou 7 et, dans une moindre mesure, par la
zoécie 9 ; la 2® ramification part le plus souvent des zoécies 10, 12 ,16 ou 18.
Donc chez cette espèce aussi, les premières ramifications sont portées par des
zoécies impaires et, l’alternance des ramifications étant de règle, les inter¬
nœuds à une et à trois ramifications possèdent un nombre impair de zoécies
tandis que ceux à deux ramifications en ont un nombre pair. Chez presque tous
les spécimens étudiés des internœuds font exception à ce plan d’organisation ;
soit, par exemple :
st.67.32 : (21z-(-Br3-f-12Rr) + (9z-)-Br8-f PC)
st.67.33 : (25z-l-15Br-l-Br20) -fi (15z-l-4Br-l-Br9)
« « c( : (17z-|-3Br-|-Brl4) -)- (llz-|-6Br-l-Brll -f-OV-|-16z-l-Brl5)
On voit qu’à des internœuds à 2 ramifications et à nombre impair de zoécies
succèdent des internœuds dont la D® ramification est portée par une zoécie
paire, ainsi la première anomalie est compensée par une seconde anomalie afin
que la règle d’alternance des ramifications soit respectée. Autre fait remarquable,
les internœuds sans ramification sont toujours placés à la base des branches
27
422
et leur nombre de zoécies est aussi bien pair qu’impair. L’ooécie est en posi¬
tion moyenne dans l’internœud, elle remplace le plus souvent une zoécie com¬
prise entre la 9® et la 13®. Comme chez C. sigmoidea, la position de la l^'® rami¬
fication après l’ooécie obéit à une règle pour laquelle on ne rencontre presque
pas d’exceptions, ici cette ramification apparaît soit sur la première zoécie
succédant à l’ooécie (type z.OV+1), soit sur la troisième (type z.OV+3),
donc toujours sur le côté opposé à l’ooécie. 11 se produit chez C. ramosa le
même phénomène qui a été mis en évidence pour C. sigmoidea : les spécimens
provenant des stations les plus obscures sont plus élancées que les individus
provenant des stations où l’intensité de la lumière est à la limite supérieure de
tolérance de cette espèce. Les mensurations des individus des stations 67.70 et
67.25 (luminosité faible) sont données en opposition à celles des spécimens des
stations 67.78 et 67.75 (luminosité assez forte) ; le bilan lumineux de la station
67.32 est intermédiaire entre ceux de ces deux groupes de stations.
67.32
mens. : 1 = 240-272, 2 = 368-400 p,
rap. : Ra = 1,5, Rb = 16,4
ooécie allongée
Les spécimens que j’ai pu étudier ne diffèrent qu’en peu de points de la des
cription de Harmer, le nombre de zoécies par internœud semble supérieur et
les mensurations sont plus faibles. La position des ramifications ne peut être
comparée, car Harmer ne compte que les zoécies du côté de la ramification
dans la numérotation de celle-ci. Les différences de taille présentées par les
spécimens méditerranéens avait déjà été notées par Waters (1910) dans sa
mise au point de C. elongata angustata. Ceci a aussi été remarqué par Harmer
(1891) pour la C. fistulosa, Busk, 1875 (non Heller, 1867) qu’il considère comme
une C. ramosa et qui proviendrait, avec quelques doutes, de Méditerranée.
423
Crisia occidentalis Trask, 1857 ?
(Fig. 3 : 5-8).
Crisia occidentalis Trask, 1857, p. 113, pl. 5, fig. 4.
Crisia occidentalis, Robertson, 1910, p. 239, pl. 19, fig. 11-12.
Crisia occidentalis, Osburn, 1953, p. 680, pl. 71, fig. 3-5.
Récoltes : 67.26 (abondant, fertiles), 67.40 (abdt, fert.), 67.41 (abdt, fert.),
67.77 (très abdt, fert.), 67.80 (très abdt, fert.), 67.83 (abdt, fert.).
Transcription graphique :
Fragment d’un spécimen de la station 67.40 =
p(llz-l-3Br) -f (Vz-fBrl) -f (12z-f 3Br-l-Br8) -1- (9z-f3Br)
-(llz-f5Br) -f (9z-|-Brl-|-9Br)
_ I
46z ■+■ Br3 -f OV + 4z -b 8Br)
(7z-f3Br-)-Rhl) -f (lOzd-Rhl -fBr3-l-6Br) -j- (9z-l-Br3) -1- (7z-flBr) -1- (10z-l-Br3-l-8Br)
Fragment d’un spécimen de la station 67.26 =
p(6z -|-3Br -f- OV -b 7z -f-BrS -f- PC)
p(llz-l-3Br+Br8 -1- (5z-l-Br5-t-OV-b5z-|-Br7-f-PC)
I- (6z -f Br3 -1- OV -1- 5z -p 8Br -P PC)
...-P (9z-l-7Br) -I- (10z-pBrl-p6Br) -p (3z-pBr3) -P (9z+3Br) -P (5z-pBrl-pPC)
Tableau synoptique : Réalisé d’après l’analyse de 6 zoaria provenant des sta¬
tions 67.26, 67.40, 67.41.
1° nb Z. int. fert. : 13-14-16 (2), 8-10-12-17 (1).
2“ nb ram. int. fert. : 1 (11), 2 (20), 3 (3), 4 (1).
3» posit. ovic. : 3 (7), 4 (3), 5 (8), 6 (4), 7 (6), 8 (2), 9 (5), 10 (2), 11 (3), 12-18 (1).
4° ooécie pyriforme à l’extrémité arrondie, ooéciostome tubulaire court posit. ram.
proche ooéc. : type z. OV -p 1 = 29, autres cas = 0.
5° nb ram. int. stér. : 1 (38), 2 (23), 3 (2), 0 (2).
6“ nb Z. int. stér. ss ram. : 6-8 (1).
7° nb Z. int. stér. 1 ram. : 5 (7), 7 (32), 9 (19), 11 (4), 6 (5), 10 (1).
8“ nb Z. int. stér. 2 ram. ; 10 (10), 12 (7), 14 (3), 9 (5), 11 (1).
9° nb Z. int. stér. 3 ram. : 13-19 (1).
10» posit. ire ram. : 1 (26), 3 (92), 5 (9), 2-4 (3), 6-7-8 (1).
11“ posit. 2“ ram. : 6 (12), 8 (23), 4 (2), 5 (2), 7 (4), 10 (2).
12“ alternance des ramifications régulière, moins rigoureuse de part et d’autres de
l’ooécie.
13“ joints clairs, bruns vers la base des zoaria.
14“ « basis rami » haut placés.
15“ portions libres des zoécies assez courtes, extrémités souvent acuminées.
16“ en population très dense, branches recroquevillées, calcification moyenne, ponc¬
tuation très visible mais peu serrée.
- 424
17° meiisuratioiis : 1 = 128-192 fx, 2 = 272-320 (x, 3 = 80-110 (x, 4 = 320-440 (x,
5 = 400-540 (X, 6 = 90-64 x 80 (x, 7 = 500-640 (x, 8 = 270-380 (x, 9 = 48-64 (x,
10 = 220-310 (X, 11 = 110-130 jx, Ra = 1,7-1, 9, Rb = 6,5-8.
Description : Les colonies de cette espèce forment des populations denses
au point de recouvrir la roche d’un feutrage continu. L’aspect zoarial est géné¬
ralement très caractéristique : les branches sont recourbées fortement vers la
face frontale. Les individus étudiés présentent 5 à 12 zoécies par internœud
stérile avec un maximum de fréquence pour 7 zoécies ; les internœuds fertiles
sont plus longs et comprennent généralement 13-16 zoécies. Il y a dans la plu¬
part des cas 1 à 2 ramifications par internœud (fig. 3 : 6) mais leur nombre
peut s’élever jusqu’à 3 ou 4. La première ramification d’un internœud est le
plus souvent, portée par la 3® zoécie et, dans une moindre mesure, par la l''® et
par la 5® zoécie ; la deuxième ramification est fréquemment rencontrée sur la
6® et la 8® zoécie. L’alternance des ramifications est très régulière, sauf à l’in¬
térieur de certains internœuds fertiles qui présentent des ramifications du même
côté de part et d’autre de l’ooécie. Celle-ci est moyennement allongée et ren¬
flée, son extrémité est arrondie (fig. 3 : 5), l’ooéciostome est prolongé d’un tube
assez court, légèrement plus large à sa base, mais pouvant être de diamètre
constant ou parfois même évasé à son extrémité. L’ooécie se place générale¬
ment de la 3® à la 9® zoécie mais peut remplacer jusqu’à la 18® zoécie. La pre¬
mière ramification apparaissant après l’ooécie est toujours portée par la zoé¬
cie en position z.OV-f 1, les cas où cette ramification n’existe pas sont très rares.
Les portions libres des zoécies sont assez courtes et leur extrémité est souvent
acuminée. Les internœuds sont en général translucides ; cependant on distingue
parfois, de part et d’autre des joints, une couronne blanche d’hypercalcifica-
tion. La ponctuation est très visible mais assez lâche.
Ces spécimens m’avaient paru tout d’abord appartenir à l’espèce bien con¬
nue C. eburnea qui possède le même port zoarial mais dont les internœuds
ont un nombre plus faible de zoécies et une seule ramification, dont l’ooécie
est en position plus basse et dont les mensurations sont plus fortes. Il me semble
préférable de rattacher, pour le moment, ces Crisies à l’espèce américaine Crisia
occidentalis Trask, 1857 telle que Miss Robertson (1910) et Osburn (1953)
Font redécrite. Cette espèce est d’ailleurs très proche de C. eburnea à laquelle
ces auteurs ont pu la comparer. Ses caractéristiques sont : port zoarial de type
eburnea, 7 à 12 zoécies par internœud, généralement une ramification issue de
la 3® zoécie mais plusieurs ramifications peuvent être portées par le même
internœud ; ooécie remplaçant la 3®, 5® ou 7® zoécie, allongée, pyriforme avec
un tube court assez droit, terminé par un ooéciopore circulaire. Ces caractères
s’appliquent très bien aux Crisies étudiées ici, en particulier la forme du tube
de l’ooéciostome. De plus il semble y avoir une similitude de biotope entre ces
deux formes. Selon Miss Robertson, C. occidentalis est abondante dans la zone
intertidale et les exemplaires marseillais forment des colonies très denses dans
les zones ombragées et très battues sous une faible couche d’eau (voir Ch. Éco¬
logie). Cependant C. occidentalis n’a, jusqu’à présent, été signalé qu’en divers
points de la côte pacifique de l’Amérique du Nord, ce qui rend douteux sa pré¬
sence en Méditerranée. Il est possible que C. occidentalis, ainsi que les spé¬
cimens marseillais, ne soient que des variétés géographiques de C. eburnea.
En effet il n’y a pour cette espèce de signalisations sûres que des régions froides
ou tempérées froides : .\rtique (Khjge-1962, Rorg-1933, Calvet-1931), Antar-
— 425
Fig. 3. — 1, Crisia oranensis ?, internœud fertile (st. 67.77) ; 2, id., ooecie (st. 67.36); 3, id., formes
particulières d’ooéciostome (st. 67.30) ; 5, Crisia occidentalis ?, ooécie (st. 67. p) ; 6, id., iiiter-
nœud stérile (st. 67.26) ; 7, id., extrémité d’une portion libre de zoécie de forme particulière
(si. 67.26) ; 8, id., ooécie à tube ooéciostomal court (st. 67.26).
— 426 —
tique (Borg-1944), Grande-Bretagne (Hahmer-1891). Selon Osburn (1953,
p. 683), sur la côte pacifique Nord-Américaine, Crisia eburnea ne descend pas
plus bas que le Nord de l’Alaska, tandis que C. occidentalis est présente de la
Colombie Britannique à l’Amérique Centrale. Ce cas de vicariance n’est peut-
être, en fait, qu’un phénomène de morphose due aux moyennes élevées de tem¬
pérature d’autant plus que les Crisies semblent avoir, nous l’avons vu pour
C. sigmoidea et pour C. ramosa, un certain potentiel de variabilité en fonction
des conditions du milieu. Dans l’attente d’un matériel de comparaison, je réfère
ces exemplaires à Crisia occidentalis.
Crisia oranensis Waters, 1916 ?
(Fig. 3 : 1-4).
Crisia oranensis Waters, 1916, p. 473, pl. 16, fig. 3, Algérie.
Récoltes : 67.29, 67.30, 67.36, 67.39, 67.41, 67.45, 67.38, 67.77 — nombreux
spécimens fertiles à toutes ces stations, 67.87 (quelques spécimens fertiles).
Transcription graphique : L’exemple choisi est une représentation très par¬
tielle d’un spécimen en provenance de la station 67.36.
p(10z-l-3Br-l-Br6-bOV-i-9z+Brl2) -f (9z + 5Br-l-PC)
l-(8z + Br7 + OV + 13z + 10Br + PC)
...+ (10z-l-Rhl+Br4+7Br) + (15z + Br4+9Br) + (16z + Br3-f 12Br-fPC)
_ I
L(6z + Br5 + OV+2z + 8Br-fPC)
-(llz4-Br5-|-10Br + OV + 7z+Brl3) -f (16z+3Br-l-BrlO)
L(22z + Br7 + 20Br)
Tableau synoptique : Réalisé d’après 9 spécimens des stations 67.29, 67.30,
67.36, 67.38, 67.39, 67.77.
1® nb Z. int. fert. : 19 (4), 21-22-23 (3), 15-18-20-25 (2), 16-17-24-29-32 (1).
2® nb ram. int. fert. : 1 (1), 2 (10), 3 (7), 4 (2), 0 (1).
3® posit. ooécie : 5 (5), 6 (6), 7 (8), 9 (11), 10 (8), 11 (8), 12 (7), 13 (1), 15 (3), 16 (2),
4-22 (1).
posit. ram. proche ooéc. ; type z. OV -|- 1 = 48, type z. OV 4-3 = 4, autres cas = 0.
4® ooécie pyriforme souvent globuleuse, très arrondie distalement ; ooéciostome muni
d’un tube élargi à sa base qui est non ponctuée.
5° nb ram. int. stér. : 1 (28), 2 (27), 3 (3), 4 (2), 0 (4).
6° nb z. int. stér. ss ram. : 5-6-9-10-11-16.
7® nb z. int. 1 ram. : 9 (5), 11 (8), 13-15 (5), 18 (3), 10 (2), 16-6 (1).
8® nb z. int. stér. 2 ram. : 12 (2), 13-18 (4), 17 (2), 7-10-15-16-25 (1).
9® nb z. int. stér. 3 ram. : non déterminable car internœuds en croissance.
10» posit ir» ram. : 3 (55), 5 (44), 7 (24), 9 (9), 4 (4), 6 (3), 1-2-10-11-12-13 (1).
11® posit. 2® ram. : 4 (2), 6 (13), 8 (17), 10 (24), 12 (15), 14 (4), 13 (5), 15 (3), 7 (4),
11-20 (2).
12® alternance des ramifications régulière, exceptions surtout dans les internœuds
fertiles.
13® joints jaunes à caramel foncé vers la base des zoaria.
— 427 —
14° « basis rami » placés haut.
15° portions libres des zoécies assez développées, faisant un angle de 40°, orifices cir¬
culaires ou elliptiques.
16° internoeuds arqués à leur base, droit ensuite, calcification assez prononcée.
17° mensurations : 1 = 162-304 (x, 2 = 320-432 [x, 3 = 90-115 (x, 4 = 400-640 (X,
5 = 530-800 (X, 6 = 80 X 96-65 X 115 [x, 7 = 640-848 (x, 8 = 304-495 (x, 9 = 65
X 95 jx, 10 = 192-320 jx, 11 = 100-140 [x, Ra = 1,20-1,9 (my = 1,67), Rb = 7,5-
12,5 (my = 9).
Description : Cette espèce forme des groupements très denses auxquels sont
parfois intimement mêlés des Crisia occidentalis ? et des Aetea anguina. Les
internœuds stériles sont formés de 9 à 18 zoécies et portent en général 1 à 2 rami¬
fications. Les internœuds fertiles sont plus longs, ils comportent 15 à 30 zoécies
et leur nombre moyen de ramifications est de 2 à 3. La première ramification
est dans la plupart des cas portée par les zoécies, 3, 5 ou 7, tandis que la deuxième
ramification est le plus souvent portée par les zoécies 6, 8, 10 ou 12. La posi¬
tion de l’ooécie est variable, entre la 5® et la 12® zoécie, mais elle peut appa¬
raître à un niveau supérieur. La première ramification après l’ooécie est, à
quelques exceptions près, toujours portée par la zoécie succédant à l’ooécie
(type z.OV-f-l). Crisia oranensis ? possède les caractéristiques générales, énon¬
cées pour C. sigrnoidea, des Crisia à alternance de ramification et à première
ramification portée par une zoécie impaire. Les joints sont de couleur jaune
et brunissent en vieillissant. Le caractère vraiment distinctif de cette espèce
est donné par son ooécie et plus particulièrement par le tube de son ooécios-
tome qui est relativement court, orienté frontalement et d’un diamètre assez
fort, sa base est très large, non ponctuée et forme le prolongement du sommet
de l’ovicelle. L’extrémité du tube ooéciostomal est légèrement évasée et, chez
certains spécimens (st.67.77) elle peut l’être d’une façon plus marquée. Dans
ce cas l’ooéciopore n’est plus circulaire et son bord est infléchi. Du fait de cet
évasement, ces spécimens acquièrent une certaine ressemblance avec C. ramosa,
cependant chez ce dernier la base de l’ooéciostome n’est jamais élargie, les joints
sont toujours clairs et le rapport de mensuration Rb est plus élevé. C. oranen¬
sis ? a, semble-t-il, une certaine parenté avec C. cribraria Stimpson, 1853, d’au¬
tant plus que OsBURN (1912, p. 216) indique que l’ooéciostome est « situated
at the top of a stalk which is broadest at its base and which flares out slightly
at the top », ce qui peut correspondre à l’espèce étudiée ici ; cependant la figure
donnée par cet auteur n’indique en aucune façon que le tube ooéciostomal soit
plus large à sa base. Il est à noter que Waters (1914, p. 838) estime avoir
récolté C. cribraria à Naples (= C. elongata, Waters, 1879).
L’espèce étudiée ici semble correspondre à la C. oranensis décrite par Waters
(1916, p. 473) à partir d’un fragment en provenance d’Algérie. La description
en est malheureusement très succincte, mais l’ooécie telle qu’elle est repré¬
sentée, montre une grande similitude avec celles des spécimens marseillais :
même forme générale, même type de tube ooéciostomal ; les mensurations sont
comparables.
Crisia fistulosa Heller, 1867.
(Fig. 4 : 3-4).
Crisia fistulosa Heller, 1867, p. 118, pl. 3, fig. 5, Adriatique.
Crisia fistulosa, Waters, 1879, p. 268, pl. 23, fig. 3, Naples.
428 —
Crisia fistulosa, Norman, 1909, p. 277, pl. 35, fig. 6, Madère.
Crisia fistulosa, Neviani, 1939, p. 62, Adriatique.
Crisia fistulosa, Gautier, 1955, p. 268, Algérie ; 1956, p. 222, Marseille.
? Crisia tenella Calvet, 1906, p. 460, pl. 30, fig. 1-2.
non Crisia fistulosa, Busk, 1875.
Récoltes : 67.75 (abondant, fertiles), 67.76, 67.78, 67.79, 67.81 (très abdt,
fert.), 67.82, 67.84, 67.85, 66.I.EC0.
Transcription graphique : Un fragment d’une colonie de la station 67.75 est
représenté ici.
...-f (4z-b3Br-bBr4) -f (4z) -h (3z-l-3Br-|-PC)
p(3z-flBr-l-3Br-l-OV-l-8z-l-PC)
-(5z-|-Brl) -t- (8z-flBr-l-Br4) -f- (6z+lBr-l-Br4-h5Br-f PC)
l-(7z-bBr3-f6Brd-Br7 + OV-hPC)
- (7z -f Br3 -I- 6Br -I- Br7 -f O V -1- 4z -I- PC)
Tableau synoptique : Réalisé à partir de 7 spécimens des stations 67.75, 67.79,
67.78, 67.81.
1° nb Z. int. fert. ; 7-9, tous les autres en croissance.
2» nb ram. int. fert. : 0 (1), 1 (2), 2 (4), 3 (5), 4 (1).
3» posit. ooécie. : 3 (3), 4-5-7-8 (2), 9-10 (1).
posit. ram. proche ooéc. : type z. OV -1 = 12, type z. OV-2 = 1, très souvent il
y a (z. OV-2) -p (z. OV-1).
4° ooécie allongée, souvent plus renflée dans sa moitié inférieure, ooéciostome pro¬
longé d’un tube court, recourbé vers la face frontale.
5° nb ram. int. stér. ; 0 (10), 1 (19), 2 (15), 3 (5), 4-5 (1).
6° nb. z. int. stér. ss ram. : 2 (3), 3 (3), 4 (6).
7° nb z. int. stér. 1 ram. : 3 (5), 5 (9), 6 (2), 1-4-7 (1).
8® nb z. int. stér. 2 ram. : 4-6-8 (2), 7 (3), 5-10 (1).
9® nb z. int. stér. 3 ram. : 6-8-9-10, 4 ram. : 11, 5 ram. : 11.
10® posit. l>-e ram. : 1 (32), 3 (24), 4 (4), 2 (3), 5 (2).
11® posit. 2® ram. : 2 (2), 3 (4), 4 (11), 5 (5), 6 (4), 7 (5).
12® alternance des ramifications pas toujours respectée.
13® joints bruns à noirs vers la base des zoaria.
14® « basis rami » longs et étroits, très haut placés.
15® Portions libres des zoécies très développées ( — 640 [x), orifice arrondi.
16® aspect très grêle.
17® Mensurations : 1 = 195-240 p, 2 = 560-912 p, 3 = 112-128 p, 4 = 860-1200 p
avec portions libres, 800 p sans, 5 = 1250-1520 p avec, 1280 p sans, 6 = 120-
145 p, 7 = 880-1040 p, 8 = 350-450 p, 9 = 65 X 110 p, 10 = 288-320 p, 11 =
130-160 p, Ra = 2,65-4,65, Rb = 25-35 (portion libre de z. 2 non comptée).
Description : Cette espèce possède un aspect très particulier du fait de l’étroi¬
tesse de ses internœuds et de la grande longueur des portions libres des zoécies,
aspect qui n’est pas sans rappeler celui de Filicrisia geniculata ainsi que l’avait
remarqué Heli,er. La ressemblance avec le genre Filicrisia ne se limite pas
à une similitude d’aspect, la structure des internœuds de C. fistulosa est encore
très primitive. Les zoécies sont juxtaposées sans « espace intermédiaire », ainsi
la dernière zoécie d’un internœud reste seule sur la plus grande partie de sa
— 429 —
longueur et le joint qui la relie à l’internœud suivant se place sur son côté
interne d’une façon assez similaire aux « basis rami » des ramifieations (fig. 4 ;
3). Si cette dernière zoécie porte une ramification, le joint de celle-ci se place
sur le côté extérieur de la zoécie à un niveau plus élevé que le joint internodal.
Les internœuds peuvent comprendre 2 à 10 zoécies et le chiffre moyen est de
3 à 7 zoécies. Le nombre de ramifications est de 1 à 2 sur les internœuds stériles
et de 2 à 3 sur les internœuds fertiles. On peut cependant rencontrer jusqu’à
5 ramifications sur les internœuds terminaux. La première ramification appa¬
raît dans la majorité des cas sur la l""® ou sur la 3® zoécie, tandis que la 2® rami¬
fication, quand elle existe, se place entre la 2® et la 7® zoécie, avec une cer¬
taine préférence pour la 4® zoécie ; les internœuds du type (xz-bBrl-t-4Br)
sont fréquemment rencontrés chez cette espèce. En général les ramifications
alternent entre elles, mais les cas où cette alternance n’est pas réalisée ne sont
pas rares. Ceci est, semble-t-il, un caractère primitif. L’ooécie de Crisia fistu-
losa n’avait jamais été figurée et seul Neviani (1939) semble l’avoir observée ;
elle est longue et sa moitié inférieure est généralement plus large que sa moitié
supérieure (fig. 4), son allure générale est assez cylindrique. L’ooéciostome se
prolonge d’un tube court, de diamètre assez fort, recourbé vers la face fron¬
tale et dont le bord proximal est plus ou moins droit. Le sommet de l’ooécie
est dépourvu de pseudopores sur une aire demi-circulaire entourant l’ooécios-
tome. La position de l’ooécie est variable, cependant elle ne semble pas appa¬
raître plus bas que la 3® zoécie. Contrairement aux autres Crisia étudiées ici,
l’ooécie paraît n’être jamais suivie d’une ramification ; par contre, elle est
toujours précédée par l’une d’elle qui est portée par la zoécie qui lui est immé¬
diatement antérieure (type z.OV-1) ; dans un grand nombre de cas cette rami¬
fication est doublée d’une seconde qui lui est opposée (type z.OV-2).
Crisia cuneata Maplestone, 1905.
(Fig. 4 : 5-7).
Crisia cuneata Maplestone, 1905, p. 390, pl. 29, fig. 12, Nouvelles Galles du Sud.
Crisia cuneata, Harmer, 1915, p. 103, pl. 8, fig. 13-17, Indonésie, Japon.
Crisia circinruita Waters, 1914, p. 840, pl. 1, fig. 7-9, Zanzibar.
Récoltes : DC.3 (1 sp. fert.), 67.38 (2 sp. fert. sur C. sigmoidea).
Transcription graphique : Représente un fragment de l’exemplaire de la sta¬
tion DC. 3.
...-f (3z-f3Br) -f (3z+Br3) -|- (7z-f OBr+BrO-f-OV-f-lz) + (6z)
l-(4z-|-Br3)
l-(6z+Brl+Br5-l-PC
L(6z-t-6Br+OV-l-4z-l-8Br+PC
Tableau synoptique : Réalisé d’après les trois spécimens disponibles.
1° nb Z. int. fert. ; 8, autres internœuds fertiles en croissance.
2“ nb ram. int. fert. : 2 (4).
3“ posit. ooécie : 7-8-9-10-11.
431
4° ooécie à proéminence frontale, ooéciostome tubulaire, recourbé à 90°.
5° nb ram. int. stér. : 1 (6), 2 (3), 0 (1), résultats faussés par internœuds en croissance
nombreux.
6° nb Z. int. stér. ss ram. : 6.
7° nb Z. int. stér. 1 ram. : 3 (3), 4-5 (1).
8° nb Z. int. stér. 2 ram. : 3 à de 16.
9°
10° posit. ire ram. : 3-5 (6), 1-7 (2), 4-6 (1).
11° posit. 2° ram. : 3-5-6-8-7-11-12.
12° alternance des ramifications n’est pas rigoureusement respectée.
13° joints clairs, très minces.
14° « basis rami » haut placés, atteignent la zoécie sous-jacente.
15° portions libres des zoécies bien développées, extrémités légèrement évasées.
16° espèce grêle à l’aspect très particulier par la grosseur relative des tubes zoéciaux.
17° mensurations : 1 = 112-128 p., 2 = 272-320 p, 3 = 70-112 p, 4 = 350-380 p,
5 = 450-580 p, 6 = 80-96 p, 7 = 288-384-432 p, 8 = 224-288 p, 9 = 64 p,
10 = 128 p, 11 = 80 p, Ra = 2,6, Rb = 25.
Description : Zoarium de très petite taille à internœuds étroits, les zoécies
se juxtaposent sans « espace intermédiaire » sur la face frontale mais se recouvrent
l’une l’autre sur la face dorsale. Les internœuds ne sont pas aplatis dorsoven-
tralement comme la plupart des autres espèces de Crisia mais ont une section
presque circulaire. Les portions libres des zoécies sont d’un diamètre très impor¬
tant par rapport à la largeur des internœuds et sont parfois évasées ; ceci donne
un aspect très particulier à cette espèce. Les internœuds comprennent 3 à 12 zoé¬
cies et portent 1 à 2 ramifications. La première de celles-ci peut apparaître dès
la l*’® zoécie, mais est plus fréquemment porté par les zoécies 3 ou 5. La posi¬
tion de la 2® ramification est variable et l’alternance des branches ne se réalise
généralement pas à l’intérieur des internœuds à 2 ramifications. L’ooécie est
toujours assez haute dans l’internœud, sa forme est très particulière ; conique
ou globuleuse, elle s’orne vers l’apex d’une proéminence en direction fronto-
distale. Le tube ooéciostomal est assez long, cylindrique d’un diamètre cons¬
tant, il est recourbé vers la face frontale. Cette espèce est très peu ponctuée et
ceci est particulièrement frappant pour l’ooécie dont les pseudopores sont
beaucoup plus espacés que chez les autres espèces de Crisia.
Les trois spécimens que j’ai pu étudier correspondent d’une manière satis¬
faisante aux descriptions et aux figures de LIarmer et de Waters, même forme
de l’ooécie, structure des internœuds identiques, même type d’alternance des
ramifications, mensurations comparables et ponctuation faible.
Le nombre très faible de signalisations de cette espèce dans le monde est
vraisemblablement du, en partie, à sa très petite taille.
Crisia sp. II.
(Fig. 4 : 1-2).
Récoltes : 66.17. PA3 (qqles sp. fert.), 66.14.EG2 (abdt), 66.19.PC3 (abdt),
66.11. EGl, 67.38 (3 sp.), 67.39, 67.40 (abdt, fert.), 67.41, 67.44, 67.45, 67.75,
67.76, 67.84 (stér.), 67.86 (stér.).
Transcription graphique :
— Station 66.17.PA3.
— 432 —
...+ (10z+Br7) + (12z+lBr+BrlO) + (5z + 3Br)
I
— - ' p(10z+5Br+OV + 10z + PC
-(9z) + (9z+3Br+Br6) + (12z+Br6) + (17z+3Br+BrlO + OV+6z+Br20 + PC
L(3z) + (16z) + (16z + PC
— Station 67.39.
p(13z) + (5z) + Rh
|-(19z + 15Br) + Rh
...+ (llz+lBr+Br6+llBr+OV+13Br+7z) + (14z+8Br+Brll+OV+16Br+5z) +(6z+PC
I
L(12z+Br3+8Br+OV+7z+14Br) + (7z + PC
Tableau synoptique : Réalisé d’après 7 spécimens des stations 66.17.PA3,
66.14.EG2, 67.38, 67.39.
1° nb Z. int. fert. : de 18 à + de 30 (? car nbx int. en croissance).
2° nb ram. int. fert. : 1 (1), 3 (9), 4 (3).
3° posit. ooécie. : 12 (4), 8-15 (2), 4-7-11-13-14-16-18-19-23 (1).
posit. ram. proche ooéc. ; z. OV -)- 1 = 11, z. OV -|- 2 = 1, 0 ram. = 2.
4“ ooécie renflée à extrémité tronquée, ooéciostome tubulaire, recourbé à angle droit.
5° nb ram. int. stér. : 0 (6), 1 (15), 2 (6), 4 (1), résultats faussés (nbx int. en crois¬
sance).
6° nb z. int. stér. ss ram. : 2-3-5-8-6-13.
7° nb z. int. stér. 1 ram. : 7-13-15 (2), 9-11-19 (1).
8° nb z. int. stér. 2 ram. : 8-9-16.
9° nb z. int. stér. 4 ram. : -(- de 30.
10° posit. ire ram. : 1 (5), 3 (13), 5 (4), 7 (6), 8 (3), 11-13-19 (2), 6-12-15 (1).
11° posit. 2® ram. : 4 (3), 6 (4), 10 (3), 14 (2), 7-8-11-12-17-20 (1).
12° alternance des ramifications assez régulière, sauf dans les internoeuds fertiles de
part et d’autre de l’ooécie.
13° joints clairs à bruns caramel vers la base des zoaria.
14° « basis rami » placés haut (type ramosa), s’étendant jusqu’à la zoécie sous-jacente.
15° portions libres des zoécies pouvant être assez développées, orifice arrondi.
16° aspect grêle du fait de l’étroitesse des internœuds.
17° mensurations : 1 = 128-176 p., 2 = 270-384 p, 3 = 60-80 p, 4 = 350-512 p, 5 = 432-
640 p, 6 = 50-64 p, 7 = 320-640 p, 8 = 224-400 p, 9 = 25 x 48-48 X 80 p,
10 = 204-224 p, 11 = 90-100 p, Ra = 2, Rb = 13,7.
Description : Cette petite espèce présente des internœuds très étroits, longs,
droits, ayant peu tendance à s’incurver vers la face frontale. Le nombre de
zoécies par internœud stérile est de 8 à 30 et les internœuds fertiles possèdent
20 à 40 zoécies. L’étroitesse des internœuds par rapport à la distance qui sépare
deux orifices zoéciaux successifs est remarquable et le rapport des mensurations
Ra est généralement égal ou supérieur à 2. R y a le plus souvent 1 à 2 ramifi¬
cations par internœud stérile et 3 à 4 ramifications par internœud fertile. La
première ramification est, dans la plupart des cas, portée par la zoécie 3, le
maximum de fréquence vient ensuite pour les zoécies 1, 5 et 7. La deuxième
ramification est issue d’une zoécie paire : il s’agit généralement de la 4® à la
14® zoécie. L’alternance des ramifications est presque toujours respectée sur
433 —
les inteinœuds stériles niais sur les internœucls fertiles, dans 7 cas sur 10, les
branches situées de part et d’autre de l’ooécie n’alternent pas. Les inter¬
nœuds sans ramilication sont placés à la base du zoarium ou à la base des rami¬
fications. Un certain nombre de spécimens possèdent des rhizoïdes à l’extré¬
mité des rameaux ou sur un axe à la place d’une ramification, caractère que
Crisia sp. Il partage avec plusieurs autres Crisia telle que C. sigmoidea. L’ooé¬
cie est assez courte, très renflée distalement, son diamètre décroît brusque¬
ment à l’extrémité apicale. L’ooéciostome est prolongé d’un tube recourbé à
90° vers la face frontale, de diamètre constant, son bord proximal est droit
et parfois accolé à l’ooécie. La position de l’ooécie est variable mais elle est
généralement placée haut dans l’internœud. Il y a parfois deux ooécies par
internœud. La première ramification après l’ooécie est dans la plupart des
cas du type z.OV+l. Les joints sont jaunes et deviennent bruns dans les por¬
tions âgées du zoarium.
Bien que la forme de l’ooécie soit très caractéristique et constante, il m’est,
pour le moment, difficile de rattacher ces spécimens à une forme déjà décrite.
L’espèce qui paraît s’en rapprocher le plus est la Crisia nordenskjôldi Borg,
1944 de l’Antartique dont le port zoarial, les mensurations (légèrement plus
fortes), le nombre de ramifications et leur mode d’apparition, la couleur des
joints et, dans une certaine mesure, la forme générale de l’ooécie sont simi¬
laires. Par contre, cette espèce présente un nombre légèrement moindre de
zoécies par internœud et une position plus précoce de l’ooécie dans l’inter-
nœud.
IV. Étude écologique.
D’une façon générale, toutes les espèces du genre semblent préférer les zones
de courant et d’agitation quasi constante. Les peuplements les plus abondants
sont rencontrés à tous les niveaux bathymétriques sur les faces exposées aux
vents dominants. Les exigences écologiques de plusieurs espèces étudiées ici
peuvent paraître assez larges, mais ceci peut n’être qu’une fausse impression
du fait de l’intrication des micromilieux dans les substrats rocheux.
Crisia sigmoidea : Les conditions de lumière qui régnent dans les peuple¬
ments « précoralligènes », c’est-à-dire dans la frange la plus superficielle de la
biocoenose Coralligène, semblent favorables à C. sigmoidea. Des récoltes abon¬
dantes de cette espèce ont été faites sur des parois verticales recouvertes de
l’Algue Halimeda tuna (st.67.75), sur un auvent à — 14 m en compagnie d’iïu-
nicella cavolini et de Parazoanthus axinellae (st.67.43), sur les rhizomes de Posi¬
donies croissant sur la roche (st.67.11) ; de très beaux échantillons ont pu être
récoltés sur la face inférieure des thalles de Peyssonnelia rubra d’une paroi
orientée au Nord (st.67.86) ; elle est très abondante aussi dans une grotte super¬
ficielle assez obscure mais soumise à un hydrodynamisme élevé (st.67.87).
Malgré tout, ces stations riches en C. sigmoidea présentent des conditions de
luminosité très différentes, cependant elles ont en commun le fait d’être sou¬
mises à des courants importants. Les conditions favorables suscitées par ces
courants (principalement apport nutritionnel) viennent contrebalencer les effets
nuisibles d’un niveau lumineux trop élevé ou trop bas. Ceci est valable d’ail¬
leurs pour un grand nombre de constituants de la biocoenose Coralligène, Para¬
zoanthus et Corallium par exemple. Les conditions extrêmes de luminosité ont
une répercussion sur la calcification et la largeur des internœuds (cf. supra).
— 434 —
Crisia rarnosa : Cette espèce est, de toutes les Crisies étudiées ici, celle qui vit
le plus profondément. On la récolte fréquemment avec les concrétions coralli-
gènes, sur les petits substrats durs épars sur le Détritique Côtier et le Détritique
du Large. Moins profondément, on la rencontre sur le plancher des grottes
semi-obscures à l’abri des Peyssonnelia rubra ou des Algues calcaires. Il a même
été possible de la récolter dans une grotte superficielle ( — 3 m) mais dans des
conditions d’obscurité accentuée. Comme pour C. sigmoidea, la lumière a une
action sur la calcification et sur la morphologie du zoarium. Les C. rarnosa des
stations les plus éclairées sont plus calcifiées, leurs ooécies sont plus trapues
et leur rapport Rb est plus faible.
Crisia occidentalis ? : Cette espèce est très abondante sur la côte marseillaise
en deux types de stations : 1° dans les failles et anfractuosités ombragées très
peu profondes (jamais en-dessous de 4-5 m de profondeur) et situées sur les
faces exposées aux coups de mer ; elle forme sur ces parois un feutrage extrê¬
mement dense par l’enchevêtrement de ses colonies, 2° sur la base des Codiurn,
entre 5 et 15 mètres de profondeur ; ces Codiurn sont agités par la moindre houle
et leur frondaison procure aux Crisies une certaine atténuation de la lumière.
Cette espèce n’a jamais été récoltée dans d’autres biotopes. Elle présente donc
des exigences écologiques très précises : lumière atténuée et agitation constante
et brutale.
Crisia oranensis ? : Cette espèce possède à peu de choses près les mêmes
exigences écologiques que C. occidentalis ?, avec cependant une tolérance légè¬
rement plus grande pour les bas niveaux lumineux.
Crisia fistulosa : Ses exigences écologiques sont difficiles à définir avec les
données actuelles. Des colonies denses ont été rencontrées sur le plafond d’un
auvent superficiel ( — 3 m), d’où était absente d’ailleurs la C. occidentalis ?
dont c’est pourtant le biotope préférentiel. Elle n’est pas rare sur les concrétions
coralligènes où elle a pu être récoltée jusqu’à — 60 mètres.
Crisia cuneata : Les récoltes de cette espèce ont été trop peu nombreuses
pour que ses affinités puissent être définies, d’autant plus que les deux sta¬
tions qui la recélaient : Détritique Côtier ( — 55 m) et grotte sous-marine super¬
ficielle (— 3 m), sont très différentes, au moins par leur bathymétrie.
Crisia sp. II : Cette espèce semble avoir les mêmes affinités écologiques que
C. sigmoidea. En effet, elle était accompagnée de cette espèce dans 11 stations
sur les 14 où elle a été récoltée. Son abondance dans ces diverses stations semble
indiquer une sciaphilie légèrement plus marquée que pour C. sigmoidea.
V. Conclusions.
Au cours de cette étude, sept espèces de Crisia ont pu être distinguées dans
les eaux provençales. Cette liste n’est pas limitative car les prélèvements ont
été opérés en plongée, ce qui a limité en profondeur cette analyse. Parmi ces
espèces, quatre d’entre elles, C. sigmoidea, C. oranensis, C. rarnosa et C. fistu¬
losa, étaient connues en Méditerranée. C. sigmoidea et C. oranensis, cependant,
n’avaient jamais été signalés depuis leur description originale datant pourtant
d’un demi-siècle. On peut considérer ces deux espèces comme des endémiques
méditerranéennes, de même que C. fistulosa qui, à ma connaissance, n’a été
signalé, en dehors du bassin méditerranéen, que de Madère, région subissant
une forte influence méditerranéenne. C. rarnosa est une espèce atlantique, elle
— 435 —
subit en Méditerranée, par rapport au type défini par Harmer en Grande-Bre¬
tagne, des modifications morphologiques : nombre de zoécies par internœud
plus grand et mensurations plus faibles. Crisia cuneata, espèce peu connue,
est une forme Indo-Pacifique. Sa présence en Méditerranée, si étonnante soit-elle,
pourrait être expliquée par transport sur la coque d’un navire ayant transité
par le canal de Suez. Crisia occidentalis ?, si son identification venait à être
confirmée, poserait un problème de répartition géographique car elle n’est con¬
nue que de la côte pacifique américaine. Cependant les spécimens rattachés
à cette espèce ont de grandes affinités avec l’espèce d’eaux froides C. ehurnea
et pourraient n’en être qu’une variété d’eaux plus chaudes, à plus grand nombre
de zoécies et de ramifications par internœud (cf. modification de C. ramosa).
Crisia sp. 11 représente peut-être une forme nouvelle pour la Science ; le manque
d’éléments ne me permet pas, pour le moment, d’en avoir l’assurance.
Je n’ai retrouvé ni C. elongata ni C. denticulata i, pourtant très fréquemment
rencontrés sur les listes faunistiques et signalés en Méditerranée par plusieurs
auteurs. Cependant Waters, après les avoir cités dans son inventaire bryo-
zoologique de Naples (1879), a ensuite corrigé (1914-1916) ces déterminations,
estimant que son C. elongata était plus vraisemblablement un C. cribraria et
que les C. denticulata napolitains étaient en fait des C. sigmoidea.
Les affinités écologiques ont pu être précisées pour plusieurs de ces espèces.
C. occidentalis ? et C. oranensis ? sont des espèces superficielles, exigeant une
certaine atténuation de la lumière et une forte agitation ; C. sigmoidea et Crisia
sp. 11 sont particulièrement abondantes dans le faciès précoralligène de la bio-
coenose Coralligène ; de toutes les espèces étudiées ici, C. ramosa est l’espèce
qui s’accommode le mieux des conditions de milieu offertes par les biotopes
plus profonds, Coralligène ou petits substrats durs épars sur le Détritique Côtier.
Il n’a pas été possible de définir les affinités écologiques de C. fistulosa et de
C. cuneata. Le rôle de la lumière sur la morphologie et la calcification des zoaria
de C. sigmoidea et de C. ramosa a pu être démontré, l’élévation du bilan lumi¬
neux se traduisant par une accentuation de la calcification et un élargissement
des internœuds.
Abstract.
In this paper, seven species of Crisia (Bryozoa Cyclostomata) ; C. sigmoidea Waters,
1916, C. ramosa Harmer, 1891, C. fistulosa Heller, 1867, C. oranensis Waters, 1916 ?,
C. occidentalis Trask, 1857 ?, C. cuneata Maplestone, 1905 and Crisia sp. II, collected
on the french mediterranean coast, near Marseilles, are studied. C. sigmoidea, C. ora¬
nensis and C. fistulosa are typical mediterranean species ; C. ramosa is an atlantic
one while C. cuneata bas an Indo-Pacific origin. Some specimens seem to belong
to tbe American Pacific coast species C. occidentalis but tbey bave also many cbaracters
of tbe well-known species C. eburnea. It bas not been possible, in tbe présent State
of tbe researcb, to give an establisbed name to tbe Crisia sp. II. Ecological remarks
are given for these species. C. occidentalis ? and C. oranensis ? are members of a
superficial epifauna community requiring ratber poor illumination and a very strong
water agitation. C. sigmoidea and Crisia sp. II seem to belong to tbe precoralligenous
1. Depuis l’envoi de ce manuscrit à la publication, une station de C. denticulata très typiques a
été découverte dans le petit port de plaisance ( — 5 m) de la calanque de Port-Miou.
436 —
faciès uf the Coralligenous biocuexiosis while ü. ramosa is the deeper spccies, abundant
when the light-level is low, on liard substratas lying on detritic sands or in the deeper
faciès of the Coralligenous biocoenosis. Interactions between illumination and zoaria
morphology bave been related for C. sigmoidea and C. ramosa. The results of a higher
light-level is a widening of the internode and a stronger calcification.
Station marine d'Ëndoume.
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28
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N” 2, 1968, pp. 438-445.
UEUDOXIE DE LENSIA CAMPANELLA MOSER 1925,
AVEC DES PRÉCISIONS
SUR LE STADE POLY GASTRIQUE
( Siphonophore Calycophore Diphyidae).
Par Claude CARRÉ
Introduction.
Les cloches natatoires de Lensia campanella ont été décrites, d’après l’examen
de spécimens fixés, par Moser (1925) puis par Totton (1932). Cette espèce,
a été assez rarement signalée par la suite.
Ces dernières années, des pêches fréquentes et régulières dans les eaux de la
région de Villefranche-sur-Mer, nous ont procuré de nombreux spécimens
vivants de Lensia campanella nous permettant ainsi de préciser la morphologie
du stade polygastrique de cette espèce et de décrire son stade eudoxie encore
inconnu.
Phase polygastrique.
La forme générale des nectophores se rapproche de celle de Lensia subtilis.
— Nectophore antérieur (Fig. 1, A, R ; pl. I, 1, 2).
Ses dimensions atteignent 2,7 mm de haut, 2,2 mm dorso-ventralement et
1,6 mm de large. La cloche, aplatie latéralement, a une section à peu près
ovale. La mésoglée est peu épaisse sauf dans la région du somatocyste. L’en¬
semble du nectophore est caractérisé par son aspect spiralé qui se manifeste en
particulier dans le trajet des crêtes et des canaux radiaires.
En vue apicale, la moitié supérieure du nectophore semble avoir subi une
torsion de 30° environ vers la droite autour de l’axe de la cloche, torsion plus
accentuée chez les spécimens fixés.
Moser (1925) signale seulement 3 crêtes sus-ombrellaires, 1 dorsale et 2 laté¬
rales. En fait, il existe aussi 2 crêtes ventrales comme chez beaucoup d’autres
Diphyidae. Toutes ces crêtes sont très basses. Elles se rencontrent à l’apex
en une crête apicale transverse, et après un trajet spiralé sur les parois de la
cloche, rejoignent le bord ombrellaire, dépourvu de dents marginales.
La facette ventro-basale arrondie est oblique par rapport à l’ouverture ombrel¬
laire. Elle est creusée d’un sillon hydroecial très peu profond. La lamelle basale
est courte, divisée en deux moitiés arrondies.
Le nectosac ou sous-ombrelle est grand, étant donné la faible épaisseur de
la mésoglée, anguleux au sommet, large dans sa partie médiane et étroit à la
— 439 —
base. Il possède 5 crêtes émoussées, au trajet spiralé, situées approximative¬
ment dans les intervalles des crêtes sus-ombrellaires.
Les canaux radiaires ont la même disposition générale que chez Lensia sub-
tilis. Mais leur trajet est spiralé et suit à peu près celui des crêtes sus-ombrel¬
laires. Les branches descendantes des canaux latéraux, le canal dorsal et le canal
ventral court, se rejoignent très près de la base de la cloche. La boucle du canal
latéral gauche est étroite et celle du canal latéral droit large, cette dissymétrie
étant en rapport avec la torsion.
Fig. 1. — Nectophore antérieur.
A, vue latérale droite; 13, vue apicale.
Le somatocyste, ovoïde avec un pédoncule court et fin, s’appuie contre la
face basale de la cloche.
Le nectophore antérieur porte des taches pigmentaires épidermiques sous-
ombrellaires orangé vif. Un certain nombre de ces taches ont une position bien
déterminée. On distingue trois taches du côté droit : une apico-latérale, une
médio-latérale, une médio-dorso-latérale, et, sur le bord ombrellaire, trois taches
marginales, une dorsale, une latérale droite, une latérale gauche.
Abréviations utilisées dans les légendes des figures.
B. N. : bourgeon de nectophore ; Br. ; bractée ; C.d. ; canal dorsal ; C.l.d. : canal
latéral droit ; C.l.g. : canal latéral gauche ; C.p. : canal pédiculaire ; C.v. ; canal ven¬
tral ; Cr.d. : crête dorsale ; Cr.l.d. : crête latérale droite ; Cr.l.g. ; crête latérale gauche ;
Cr.v.d. : crête ventrale droite ; Cr.v.g. ; crête ventrale gauche ; F. : filament pêcheur ;
G. : gastrozoïde ; Go. : gonophore ; H. : hydroecie ; L.b. : lame basale ; S. : soma¬
tocyste.
Tâches pigmentaires : a. : apicale ; a.d. ; apico-dorsale ; a.l.d. ; apico-latérale droite ;
a. l.g. ; apico-latérale gauche ; b.l.d. ; baso-latérale droite ; b.l.g. : baso-latérale gauche ;
b. v. : baso-ventrale ; ma. : marginale ; m.l. : medio-latérale ; r.v.d. ; rangée ventrale
droite ; r.v.g. ; rangée ventrale gauche.
440
D’autres taches, plus petites en général, ont une position moins bien délinie
et leur présence n’est pas constante. On trouve souvent une 2® tache médio-
latérale droite, une médio-latérale gauche, une à qnatre taches marginales
. dorso-latérales droites.
— Nectophore postérieur (Fig. 2, A, B, C ; pl. I, 3).
Il atteint environ 2,4 mm de haut, 1,6 mm dorso-ventralement et 1,6 mm
de large. L’organisation générale est assez proche de celle de Lensia subtilis,
mais les proportions diffèrent sensiblement. En particulier la cloche est ici
relativement plus courte et plus large. La mésoglée est beaucoup moins épaisse
à l’apex de la cloche, et le canal pédiculaire est plus court. La lamelle basale,
non divisée, est très courte, mais plus large que chez Lensia subtilis.
La partie apicale est creusée en entonnoir aplati et ne porte pas d’apophyse.
Comme chez Lensia subtilis l’aile hydroeciale gauche s’atténue vers la base
de la cloche et est plus courte que l’aile droite, mais la gouttière hydroeeiale
est un peu moins profonde.
Fig. 2. — Nectophore postérieur.
A, vue latérale gauche ; B, vue ventrale ; C, vue apicale.
Les canaux latéraux ont un trajet sigmoïde au-dessus de la face apicale du
nectosac, avant de descendre le long des parois latérales, disposition typique
du genre Lensia (Totton, 1965).
Le nectophore postérieur porte un certain nombre de tacbes pigmentaires
ectodermiques sons-ombrellaires (jusqu’à 18). Ici encore, la plupart de ees taches
ont une présence constante en des points bien déterminés : une tache apieo-
dorsale, nne apico-latérale gauche et une apico-Iatérale droite, 2 rangées ven¬
trales de 2 à 5 taches de part et d’autre du eanal ventral dans la région moyenne
de la cloche, 2 rangées dorsales de 2 à 5 taches de part et d’autre du canal dor¬
sal dans la région moyenne de la cloche.
— Stolon.
Il est toujours assez court chez les spécimens récoltés et porte une ou deux
cormidies bien développées distalement, quelques bourgeons cormidiens et un
bourgeon de cloche natatoire à la partie proximale.
L’extrémité buecale des gastrozoïdes a une eoloration orangée.
— 441 —
Phase monogasthique ou Eudoxie (Fig. 3 A, B, C ; pl. I, fig. 4-7).
L’eudoxie de Lensia campanella peut atteindre 3 mm de long. Sa forme géné¬
rale est proche de celle de Lensia subtilis mais elle s’en distingue par plusieurs
caractères. Bractée et gonophore, reliés de façon fragile, sont souvent récoltés
séparément.
— Bractée.
Elle est en forme de cône arrondi au sommet, légèrement comprimé latéra¬
lement, à faces lisses, sans crête ou dent.
Le corps bractéal, de 1 mm environ est à peine déprimé à la base et se pro¬
longe dorsalement en une lame basale peu épaisse, au bord arrondi.
Le phyllocyste est ovoïde avec un axe dirigé obliquement vers le côté dorsal,
presque couché sur la face inférieure du corps bractéal. 11 mesure 1/3 à 1/2 de
la hauteur de la bractée.
Fig. 3. — Eudoxie femelle.
A, vue latérale droite ; B, vue ventrale ; C, vue apicale d’un gonophore femelle.
— Gonophore.
Il est subcylindrique et mesure environ 2 mm de haut et 1,5 mm de large.
Il est tronqué à la partie proximale, avec une apophyse apicale très courte.
On distingue 4 crêtes longitudinales émoussées, 2 ventro-latérales et 2 dorso-
latérales montrant une légère spiralisation.
La gouttière hydroeciale est peu profonde et bordée par 2 ailes asymétriques,
l’aile droite étant davantage tronquée à angle droit à l’apex et se prolongeant
moins vers le bord ombrellaire que l’aile gauçhe.
Le bord ombrellaire ne porte pas de dents, mais seulement une lamelle basale
très étroite (0,05 mm environ) à peine perceptible sur les spécimens fixés.
La sous-ombrelle est grande, de section subcirculaire, l’apex de la coupole
rejeté dorsalement par rapport au point d’intersection des canaux radiaires.
442
Ceux-ci sont situés sous les crêtes de la sous-ombrelle et la partie proximale
des 2 canaux dorsaux remonte de part et d’autre de l’apex du nectosac.
Chez les gonophores femelles, le manubrium est fusiforme, disposé oblique¬
ment contre la face apicale de la sous-ombrelle. Il peut atteindre la mi-hauteur
du gonophore et porter jusqu’à une trentaine d’œufs. Le manubrium du gono-
phore mâle a la même forme et la même disposition que celui du gonopbore
femelle. L’extrémité de ces deux manubriums est légèrement orangée.
Les gonophores vivants présentent un certain nombre de taches pigmentaires
épidermiques sous-ombrellaires, orangé vif, de même aspect que celles déjà
signalées dans les cloches natatoires. Leur localisation est bien définie. On
trouve : une tache apico-dorsale, située à l’apex de la sous-ombrelle, dans le
plan sagittal ; une apico-latérale droite, située entre les 2 canaux latéraux
droits ; une apico-latérale gauche, située entre les 2 canaux latéraux gauches,
et symétrique de la précédente ; une baso-ventrale située entre les canaux ven¬
traux près de l’ouverture ombrellaire ; une baso-latérale gauche et une baso-
latérale droite.
D’autres taches existent parfois autour de l’ouverture ombrellaire sur le
vélum.
— Gastrozoïde et lentille.
Il est transparent avec l’extrémité buccale orangée, et un pédoncule très
court. Le filament pêcheur porte une dizaine de tentilles. Celles-ci ont un bou¬
ton urticant constitué principalement de nématocystes Anisorhizes disposés en
6 ou 7 rangées parallèles, composées chacune d’une vingtaine de nématocystes.
Le bouton urticant présente également un petit nombre de Desmonèmes à sa
partie distale, mais les Mastigophores fréquents chez les Diphyidae n’ont pas
été vus. On trouve des Rhopalonèmes le long de la bandelette urticante ter¬
minale et quelques Desmonèmes disposés en rosette à son extrémité.
Appartenance de cette eudoxie a l’espèce Lensia campanella,
L’eudoxie décrite n’a pas été obtenue par élevage du stade polygastrique de
Lensia campanella ■ cependant nous avons pu l’identifier à cette espèce pour
les raisons suivantes :
1) Les eudoxies ont été récoltées dans les mêmes pêches que les stades poly-
gastriques et ne pouvaient appartenir aux autres espèces de Diphyidae pré¬
sentes.
2) Le gastrozoïde de l’eudoxie a les mêmes caractéristiques que ceux du sto¬
lon de Lensia campanella, en particulier la taille, l’extrémité buccale orangée,
les tentilles.
3) Les gonophores portent un certain nombre de tacbes pigmentaires orangées
dans l’épiderme sous-ombrellaire, de même aspect que celles présentes dans
les cloches natatoires de L. campanella — taches qui ne sont signalées, à notre
connaissance, chez aucune autre espèce de calycophore Diphyidae.
PLANCHE I
1. Nectophore antérieur : vue latérale droite. — 2. Neclophore antérieur : vue dorsale. — 3. Xec-
tophore postérieur : vue ventrale. — 4. Eudoxie : vue latérale droite. — 5. (ionophore (J :
vue apico-ventrale. — 6. Gonophore $ : vue ventrale. — 7. Gonophore $ : vue latérale droite.
C. CARRÉ
PLANCHE I
— 443
Diagnose différentielle de l’eudoxie de Lensia campanella.
Bractée
— conique, aplatie latéralement sans suture ventrale avec un apex moins
arrondi que chez Lensia suhlilis.
— base à peine creusée, beaucoup moins que chez Lensia subtilis.
— lamelle nuccale, très peu épaisse, au bord arrondi, beaucoup plus large que
chez Lensia subtilis.
— phyllocyste ovoïde, plus allongé que chez Lensia subtilis, et couché sur la
face basale.
Gonophore
— subcylindrique, avec des crêtes peu prononcées faisant un trajet légère¬
ment spiralé.
— ailes hydroeciales dissymétriques.
— hydroecie moins profonde que chez Lensia subtilis.
— présence de taches pigmentaires.
Gastrozoïde
— extrémité buccale orangée.
Remarques sur les taches pigmentaires.
En général, les taches ont une petite zone centrale rouge orangée, foncée,
avec une large auréole orangée plus claire.
Parfois, les taches sont très petites et rouge très foncé, comme si tout le
pigment s’était concentré en une masse compacte. Ceci se produit en parti¬
culier après exposition à une lumière forte. Les taches pigmentaires deviennent
compactes également au moment de chaque contraction de l’ombrelle pour
reprendre, aussitôt après, leur aspect étalé.
Il serait intéressant d’étudier la structure de ces taches pigmentaires, la
nature du pigment et de voir si la dispersion ou la concentration du pigment
sont en rapport avec les variations d’intensité lumineuse (Mackie, 1962).
Remarques écologiques.
Après Moser (1925) qui la signale dans les 3 Océans (La Tortuga — Ceylan —
Nouvelle-Guinée Allemande) Lensia campanella a été retrouvée par Totton
(1932) dans le plancton des récifs de la Grande Barrière, par Leloup et
Hentschel (1935), par Moore (1953) dans le courant de Floride, par Hure
(1955) en Adriatique, Cervigon (1958) et Patriti (1964) en Méditerranée occi¬
dentale.
Hure (1955) l’a capturée en petit nombre de décembre à juin avec un maxi¬
mum d’abondance en mars. Il établit son niveau moyen diurne à 55 m alors
que Moore le trouvait à 60 m.
La plus grande partie de nos exemplaires a été récoltée par des pèches hori¬
zontales à 50 m de profondeur, au milieu de la rade de Villefranche de novembre
— 444
à mars. A cette époque, la température est basse (12°5 à 15°) et à peu près
uniforme de la surface au fond. La salinité est également à peu près uniforme
(38,0 %° environ) [Bougis et Carré, I960].
Il semble bien d’après nos observations personnelles, celles de Hure et de
Moore, que Lensia campanella se maintienne dans les eaux subsuperficielles
aux environs de 50 m en évitant les eaux superficielles.
11 est possible que la lumière joue un rôle plus important que pour d’autres
espèces dans la répartition de cette espèce, ceci pouvant être en rapport avec
la présence de taches pigmentaires.
Faculté des Sciences de Paris
Station Zoologique, Villejranche-sur-Mer,
Résumé.
L’auteur décrit l’eudoxie de Lensia campanella Moser 1925, inconnue jusqu’ici et
précise la morphologie de la phase polygastrique d’après l’examen de spécimens vivants.
Les cloehes natatoires et les gonophores sont remarquables par la présence de taches
pigmentées ectodermiques sous-ombrellaires, orangé vif, fait très rare chez les Sipho-
nophores calycophores.
Summary.
The author describes the eudoxid phase of Lensia campanella Moser, 1925, pre-
viously unknown and goes into further detail of the morphology of the polygastric
phase, from observation of living specimens. Both nectophores and gonophores are
remarkable for the presence of orange-red ectodermal pigment spots, a feature very
rare in the Siphonophore calycophore.
ZuSAMMENFASSUNG.
Der Autor beschreibt die bis heute unbekannte Eudoxie von Lensia campanella
Moser, und verzeichnet die Morphologie des Polygastrischen Stadiums welche er an
lebenden Tieren studiert hat.
Die Nectophoren sowie die Gonophoren fallen durch einige pigmentàre Flecken,
des Subumbrella im Ektoderm, welches orange gefârbt ist, auf, Dies ist sehr rar bei
den Siphonophoren calycophoren.
BIBLIOGRAPHIE
Bigelow, h. b. et M. Sears, 1937. — Siphonophorae. Rep. Danish Oceanogr. Exp.
Medt. II, Biology, H. 2, pp. 1-144, 83 fig.
Bougis P. et G. Carré, 1960. — Conditions hydrologiques à Villefranche-sur-Mer
pendant les années 1957 et 1958. Cahiers Océanogr. C.O.E.C., 12, 6.
Cervigon, F., 1958. — Sifonoforos. Inu. Pesq., 12, pp. 21-47.
Hure, J., 1955. — Distribution annuelle verticale du zooplancton sur une station de
l’Adriatique méridionale. Acta Adriatica. Split., 7, 7, pp. 1-69, 76 fig.
— 445 —
Lelout, E. et E. Hentschel, 1935. — Die verbreitung der Calycophoren Siphono-
phoren im Südatlantischen ozean. Wiss. Ergeb. Deutschen Atlantischen Expédi¬
tion « Meleor », 1925-1927, 12, pp. 1-31.
Mackie, g. O., 1962. — Pigment efl'ector cells in a Cnidarian. Sciences, 137, 3531,
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Moore, H. B., 1953. — Plancton of the Florida Current. II. Siphonophora. Bull,
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Moser, F., 1925. — Die Siphonophoren der Deutschen Südpolar Expédition 1901-03.
Berlin. Deutsche Südpolar — Exp., 1901-03, Zool., 9, pp. 1-604, pl. I-XXXV.
Patriti, g., 1965. — Les Siphonophores Calycophores du golfe de Marseille. Bec.
Trav. Sta. Mar. Endoume, 51 (Bull. 35).
Totton, a. K., 1932. — Siphonophora. Great Barrier Reef Expédition 1928-29, Sci.
Rep., 4, 10, pp. 317-374.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N*» 2, 1968, pp. 446-449.
SPHAERONECTES BOUGISI SP. N.,
NOUVEAU SIPHONOPHORE CALYCOPHORE
SPHAERONECTIDAE
DU PLANCTON MÉDITERRANÉEN
Par Claude CARRÉ
Introduction.
Quatre exemplaires d’un Siphonophore Sphaeronectidae inconnu ont été
récoltés, en novembre 1967, dans des pêches horizontales pratiquées à 50 m
de profondeur, et 2 exemplaires le 18 décembre 1967 à 100 m (filet non fer¬
mant) à l’entrée de la rade de Villefrancbe-sur-Mer.
Nous décrivons ici cette nouvelle espèce, appartenant au genre Sphaeronectes,
déhni par Huxley en 1859.
Genre Sphaeronectes Huxley, 1859.
Espèce-type Sphaeronectes gracilis (Claus, 1873).
Les six spécimens récoltés possèdent les caractères du genre Sphaeronectes
(voir Carré, 1966) et présentent en outre une individualité très nette par rap¬
port aux autres espèces connues du genre.
Sphaeronectes bougisi sp. n. ^
Holotype. — Spécimen pêché le 13.11.1967, conservé dans les collections
de la Station Zoologique de Villefranche-sur-Mer.
Localité-type. — Entrée de la rade de Villefranche-sur-Mer. Pêche hori¬
zontale à 50 m de profondeur environ (blet non fermant) sur des fonds de 50 m
à 100 m.
Description de l’espèce (Fig. 1 A, B et 2).
Nous adopterons les conventions de Bigelow et Sears (1937, p. 4) pour
l’orientation de la colonie.
Nectophore. Taille très petite (hauteur : 1 mm, diamètre moyen : 0,8 mm). Forme
générale sphéroïdale, légèrement conique. Mésoglée assez peu épaisse (0,15 mm
à l’apex).
1. Cette espèce est dédiée en hommage reconnaissant à P. Bougis, Directeur de la Station Zoolo¬
gique de Villefranche-sur-Mer.
— 447 —
Nectosac et canaux radiaires : Forme générale subsphérique avec sommet arrondi,
à l’état vivant, et un peu acuminé à l’état fixé. Canal pédiculaire ^ très court,
peu visible, situé ventralement au 1/4 de la hauteur du nectosac : il donne
naissance dans le plan sagittal à deux canaux radiaires, le canal ventral
court rejoignant directement le canal marginal et le canal dorsal long remon¬
tant à l’apex du nectosac avant de rejoindre dorsalement le canal marginal.
Les deux canaux latéraux prennent naissance à l’apex du nectosac en 2 points
distincts, le canal latéral droit étant situé plus ventralement que le canal
latéral gauche. Ils sont perpendiculaires au canal dorsal à leurs origines et
rejoignent directement le canal marginal, sans sinuosités.
Fig. 1. — A. Colonie de Sphaeronectes bougisi : vue latérale gauche;
B. Colonie de Sphaeronectes bougisi : vue ventrale.
(^.l.d. : Canal latéral droit ; C.l.g. : Canal latéral gauche ;
C.p. : Canal pédiculaire ; H. : Hydroecie ; S. : Somatocyste ; Si. : Siphosome.
liydroecie. Symétrique par rapport au plan sagittal, conique, peu profonde ;
s’étendant jusqu’au 1/4 de la hauteur du nectosac à partir de la base.
Somatocyste. 11 est fusiforme (0,18 X 0,05 mm), sans pédoncule distinct et s’étend
verticalement sur le bord ventral du nectosac.
1. Rajipelons que le canal pédiculaire est le canal endodermique reliant le point d’origine du sto¬
lon à la sous-ombrelle où il se divise en (’anaux radiaires.
448
Siphosome. Le stolon très court porte 3 ou 4 bourgeons cormidiens et 1 cor-
midie terminale bien développée. Chez l’une des colonies récoltées cette cor-
midie terminale s’est détachée du stolon. Elle avait une bractée hémisphé¬
rique à phyllocyste globuleux et un gastrozoïde à pédoncule très court. Son
développement ne s’est pas poursuivi assez longtemps pour permettre une
description du stade eudoxie.
Diagnose différentielle.
Les caractères suivants permettent de distinguer 5. bougisi des autres espèces
de Sphaeronectes.
— Intersection des canaux latéraux et du canal dorsal, à l’apex du necto-
sac (différence avec S. fragilis, S. gamulini et S. irregularis, mais affinité avec
S. gracilis).
— Somatocyste vertical s’étendant sur le bord ventral du nectosac (diffé¬
rence avec 5. gracilis, mais affinité avec S. fragilis, S. gamulini et S. irregularis).
— Petite taille (1 mm environ) inférieure à celle des autres espèces connues.
— Somatocyste fusiforme, sans pédoncule distinct.
Fig. 2. — Photographie de Sphaeronectes bougisi : vue ventrale.
Conclusion.
Nous pensons que S. bougisi n’est pas une espèce très rare, mais que sa petite
taille et son extrême fragilité rendent sa récolte difficile dans les échantillons
de plancton. Son identification est facilitée par l’emploi de colorants qui mettent
en évidence les canaux radiaires, évitant ainsi la confusion avec les jeunes stades
des autres espèces. De nouvelles récoltes seraient utiles pour compléter cette
étude de S. bougisi, et permettre celle du stade eudoxie et du cnidome.
Faculté des Sciences de Paris
Station Zoologique, Villefrancke-sur-Mer.
449
Résumé.
Sphaeronectes bougisi sp. n., un nouveau siphonophore calycophore Sphaeronectidae,
du plancton de méditerranée est décrit.
Chez les quatre autres espèces du genre Sphaeronectes décrites jusqu’ici, le canal
pédiculaire et les 4 canaux radiaires concourent en un même point soit apical (chez
S. gracilis) soit ventral (chez S. fragilis, S. gamulini et S. irregularis).
Par contre chez la nouvelle espèce, S. bougisi, il y a deux points de concours des
canaux, l’un, ventral, où se rencontrent le canal pédiculaire, le canal dorsal et le canal
ventral, l’autre, apical, où les 2 canaux latéraux rejoignent le canal dorsal.
Summary.
Sphaeronectes bougisi sp. n. a new Siphonophore Calycophore Sphaeronectidae ot
the mediterranean plankton is described.
In the four other species of the genus Sphaeronectes, previously known, the pedi-
cular canal and the four radial canals converge in the same point, either apical (in
S. gracilis) or ventral (in S. fragilis, S. gamulini and S. irregularis). On the other
hand, in the new species, S. bougisi, there are two points of concurrence of the canals,
One ventral, where the pedicular canal, the dorsal canal and the ventral canal con¬
verge, the other apical, where the two latéral canals meet the dorsal canal.
Zusammenfassung.
Der Autor beschreibt Sphaeronectes bougisi sp. n., eine neue Siphonophore (Caly-
cophora, Sphaeronectidae) des Mittelmeer-Planktons. Bei den vier schon bekannten
Arten von Sphaeronectes, der Stielkanal und die vier Radiârgefasse laufen zu einen
gleichen Punkt zusammen apikal (bei 5. gracilis), ventral, (bei S. fragilis, S. gamulini
und S. irregularis).
Dagegen bei dieser neuen Art, S. bougisi sp. n., zwei Mündungspunkte der Kanâle,
der Erste, ventral, wo sich der Stielkanal, das Dorsalgefàss, sowie das Ventralgefâss
vereinigen, der Zweite, apical, wo die zwei Lateralgefâsse sich in das Dorsalgefàss gabeln.
BIBLIOGRAPHIE
Bigelow, h. b. et M. Sears, 1937. — Siphonophorae. Rep. Danish oceanogr. exped
Médit. II. Biology. H 2, pp. 1-144, 83 fig.
Carré, C., 1966. — Sphaeronectes gamulini sp. n., une nouvelle espèce de Siphono¬
phore calycophore méditerranéen. Vie et Milieu, 17, 3 A, pp. 1069-1076.
— 1968. — Sphaeronectes fragilis sp. n., une nouvelle espèce de Siphonophore
calycophore méditerranéen. Bull. Inst. Océarwgr. Monaco, 67, n® 1385, 9 p., 2 pl.
Claus, C., 1873. — Ueber die Abstammung der Diphophysen und über eine neue
Gruppe von Diphyiden. Nachr. Ges. IV iss. Gôttingen for 1873, pp. 257-261.
— 1874. — Die Gattung Monophyes und ihr Abkômmling Diphophysa. Schriften
zoologische Inhalts. Wien, 1, p. 33, 4 pis.
Huxley, T. H., 1859. — The oceanic Hydrozoa . Voyage of H.M.S. « Rattlesnake ».
Ray. Soc. Lond., pp. 1-143, 12 pis.
Totton, a. K., 1965. — A synopsis of the Siphonophora. Trustées of the British Muséum
(Natural History), Lond., viii-230 p., 153 fig., 40 pl.
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Paris-5^; depuis 1936; trimestriel; abonnement, France, 25 F; Étranger,
30 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5®;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter-
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ethnobotanique 57, rue Cuvier, Paris-5® ; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubréville,
Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5® ; sans périodicité ;
abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Pari8-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Etranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : M™® V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur ; M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5®; depuis 1963; abonnement, France, 20 F, Etran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : M®® Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5® ; depuis 1959 ; 3 numéros par an, suppl. bibliogr. ;
abonnement, France, 65 F. Etranger, 70 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 1637). - 31-10-1968.
2” Série, Tome 40
Numéro 3
Année 1968
Paru le 31 Janvier 1969,
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Nouvel, J. Rinjard & M. A. Pasquier. Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
au Parc zoologique de Paris pendant Tannée 1967 . 453
J. Daget & J. C. Hureau. Utilisation des statistiques d’ordre en taxonomie numérique. . . . 465
F. Boulineau-Cotanea. Étude anatomique et descriptive des otolithes (sagitta) du Bar {Alorone
labrax) (Poissons, Téléostéens, Perciformes, Serranidae) . 474
Cl. Monniot. Ilartmeyeria pedunculata (Pérès, 1951) et le problème du « rein » chez les Pyuridae. 485
J, R. Steffan. Sur Técologie et le comportement de la larve de Megistopus flavicornis (Rossi)
(Plan. Myrmeleontidae) . 492
B. CoNDÉ. Le statut de Lopfioproctus litoralis Verhoetî (Diplopode Pénicillate) . 497
L. Juberthie-Jupeau & I. Tabacaru. Symphyles de Roumanie . 500
R. P. Sreenivasa-Reddy. Contribution à la connaissance des Scorpions de TInde. 4. loma-
chus nitidus Pocock, 1900 (Scorpionidae, Ischnurinae) . 518
M. Goyffon & J. M. Ridet. Microdosage du calcium dans Thémolymphe du Scorpion Androc-
tonus australis (L.) . 527
J.-M. Démangé. La réduction métamérique chez les Chilopodes et les Diplopodes Chilognathes
(Myriapodes) . 532
M. de Saint-Laurent. Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et description de
quatre genres nouveaux. IL Cestopagurus Bouvier (Crustacés Décapodes Paguridae) .... 539
A. Crosnier & J. P. WiSE, Quelques données sur la biologie et la biométrie de la Crevette
Penaeide Parapenaeopsis atlantica Balss dans la région de Pointe-Noire (République du
Congo) . 553
B. Bozic. Copépodes de La Réunion III, Brianola curvirostris n. sp . 570
M. Cauquoin. Mollusques récoltés par M. R. Hoffstetter sur les côtes de TÉquateur et aux Iles
Galapagos. Semelidae et Donacidae . 574
B. Métivier. Mollusques marins récoltés par ISI. H. Hoffstetter sur les côtes de TÉquateur et aux
Iles Galapagos. Chitonidae et Fissurellidae . 585
E. Buge & J. Lessertisseur. Sur quelques Bryozoaires marins actuels des plages de Saint-
Martin-de-Bréhal et d’Agon-Coutainville (Manche) . 597
M. C. Durette-Desset. Nématodes Heligmosomes d’Amérique du Sud. 2® Note. Nouvelles
données morphologiques sur quatre espèces du genre Ileligmodendrium . 612
A. Tixier-Durivault & F. Lafargue. Quelques Octocoralliaires des côtes françaises.... 621
G. Cherbonnier & A. Guille. Sur une nouvelle Holothurie dendrochirote de Méditerranée :
Phyllophorus drachi nov sp . 630
J. Maué. Conséquence biologique tirée de l’orientation du crâne de Palaeopropithecus . 634
J.-M. Turmel. Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans les prés-salés. III. Havre
de Lessay (Manche) . 640
G. Brun. Quelques données sur les températures dans le sable d’une dune du littoral médi¬
terranéen . 652
Actes administratifs . 657
BuU. Mus. Hist. nat., Paris, 40, no 3, 1968, pp. 453-658.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIKE NAÏUUELI.E
ANNÉE 1968. ^ N^ 3
485* RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
14 MARS 1968
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Th. MONOD.
COMMINIUATIOAS
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS
PENDANT VANNÉE 1967
Par J. NOUVEL, J. RINJARD et M. A. PASQUIER
A. ^ MORTALITÉ
1. — Mammifères.
L’effectif qui était de 537 tètes le 1®*’ janvier 1967 est ramené à 526 le 31
décembre ; au cours de l’année 1967, nous avons perdu 125 mammifères se
décomposant en 62 adultes acclimatés, 7 sujets récemment importés (sur un
total de 58), 15 sujets nés au Parc et âgés de 10 jours à 6 mois et 41 mort-nés
ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée dans
le tableau 1.
454
Tableau />
Dans le tableau 11 nous indiquerons, par espèces et selon l’ordre zoologique,
le nombre des naissances et le nombre des morts en tenant compte de chacune
des catégories ci-dessus définies.
Nous donnerons ensuite une brève étude des principales causes de mortalité.
Tableau II.
— 455
MORTALITÉ
— 456
Principales causes de la mortalité.
1° Maladies à virus. — Nous n’avons constaté cette année aucune maladie
à virus.
2° Maladies microbiennes spécifiques. — Un cas de tétanos a causé la mort
d’un muntjac quelques heures après l’apparition des premiers symptômes.
3° Tuberculose. — Nous avons observé une pleuro-pneumonie tuberculeuse
avec des lésions caséeuses ou caséo-calcaires chez un éland du Cap et un cerf
des marais. La tuberculose de type caséo-calcaire atteignant plusieurs organes
(poumons, foie, rate) a été responsable de la mort de 2 macaques à face rouge,
d’une panthère d’Afrique et d’un tétracère.
4° Maladies parasitaires. — Elles se traduisent le plus souvent par des gas¬
trites ou des entérites parasitaires dues à la présence ;
— de coccidies [Eimeria arloingi) dans l’intestin de deux chèvres naines et
d’un mouflon à manchettes,
— de nématodes :
Parascaris equorum très nombreux obstruant le pylore d’nn zèbre de Grèvy
âgé de huit mois,
Strongyloîdes stercoralis dans l’intestin de deux jeunes chimpanzés,
Camelostrongylus mentulatus dans la caillette d’une gazelle dorcas,
Nematodirus spathiger et Anthostrongylus somaliensis dans l’intestin de deux
gazelles d’Heuglin,
Trichuris ovis dans l’intestin d’un nylgaut.
— 457 —
— de cestodes [Anaplocephula manuhriata) dans l’intestin grêle et de tréma-
todes (qui ne sont pas encore déterminés) dans le gros intestin d’un rhinocéros
unicorne d’Asie.
L’autopsie d’un bouc aegagre révèle la présence de cysticerques {Cyslicercus
tenuicoïlis) : 4 dans le foie et 1 dans le sinus ethmoïdal, cette dernière localisation
expliquant l’origine des troubles locomoteurs dont cet animal était atteint
depuis plus d’un an.
5® Traumatismes et accidents. — Les rivalités sexuelles entraînent la mort
d’un daim mâle (abdomen perforé par un autre mâle) ; trois ongulés mâles sont
responsables respectivement de la mort d’une antilope indienne (fracture ouverte
de l’articulation fémoro-tibio-rotulienne) ; d’une biche pseudaxis (hémorragie
intra-thoracique) et d’une biche muntjac (multiples plaies compliquées de
tétanos.)
Trois jeunes mammifères sont tués par des sujets adultes de même espèce ;
un babouin et un guib d’eau ont le crâne fracturé ; une chèvre naine est victime
d’une hémorragie intra-abdominale.
Un grand koudou, né pendant la nuit, est trouvé écartelé et meurt vingt-
quatre heures après sa naissance d’une hémorragie interne ; un oryx algazelle
femelle, âgé de onze mois, effrayé par le brusque déplacement des autruches
occupant le parc voisin du sien, heurte un mur et se fait une fracture ouverte
du radius et du cubitus.
Quatre mouflons à manchettes sont mortellement blessés en tombant du
rocher sur lequel ils vivent. Enfin, une antilope indienne est écrasée par la chute
d’un peuplier déraciné par la tempête ; le bruit inhabituel fait par le sciage
de cet arbre surprend un cerf d’Eld âgé de trois ans qui se jette contre un poteau
de son parc et succombe à une rupture de la veine cave postérieure.
6° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau III.
Tableau III.
Causes de la Mortalité ‘
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose)
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
0
1
6
13
Alfections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Cavité buccale — Glandes salivaires — Muscles masticateurs.
Abcès nécrotiques .
— Estomac.
Surcharge gastrique .
Gastrite .
Obstruction du pylore .
2
2
3
2
1. Certains mammifères, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 458
Causes de la mortalité
Nombre de cas
— Intestin.
Torsion de l’intestin grêle .
Congestion intestinale — entérite .
Entérite hémorragique .
Entéro-toxémie .
— Foie.
Hépatite aîgue .
Hépatite chronique :
— Dégénérescence hépatique...
— Hépato-néphrite .
— Cirrhose .
2) Appareil respiratoire :
— Poumons.
Congestion pulmonaire .
Oedème aigu .
Pleuro-pneumonie .
3) Appareil circulatoire :
— Myocarde.
Myocardite chronique .
— Péricarde.
Péricardite hémorragique .
4) Appareil urinaire :
— Reins.
Néphrite chronique .
5) Grandes séreuses ;
— Péritoine.
Péritonite .
— Plèvre.
Pleurésie .
6) Appareil locomoteur (origine non traumatique) :
— Articulations.
Arthrite .
7) Système nerveux :
Congestion cérébrale .
Encéphalite .
Paraplégie .
Maladies de la nutrition.
Rachitisme .
Cachexie — hydrocachexie .
Traumatismes et accidents divers .
1
7
3
3
1
2
2
1
9
1
2
1
1
2
1
1
1
1
2
1
1
8
15
459
II. — Oiseaux.
L’effectif qui était de 706 tètes le 1®’' janvier 1967 s’élève à 717 le 31 décembre ;
au cours de l’année 1967 nous avons perdu 140 oiseaux dont 69 adultes accli¬
matés, 40 sujets jécemment incorporés aux collections dont 1 en 1966 et 39 en
1967 (sur un total de 180), 24 sujets âgés de 1 à 6 mois et 7 nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est donnée par catégorie et par mois,
dans le tableau IV.
Tableau IV.
Le tableau V indique pour chaque espèce, énumérée dans l’ordre zoologique,
le nombre des naissances et le nombre des sujets morts dans chacune des caté¬
gories définies ci-dessus.
Nous analyserons ensuite les principales causes de la mortalité.
Tableau V.
— 460 —
461 —
— 462 —
Principales causes de la mortalité.
1“ Nous n’avons constaté cette année aucun cas de maladie à virus, ni de
maladie microbienne spécifique.
2“ T uherculose. — Un seul cas de tuberculose généralisé (organes thoraciques
et abdominaux) est constaté chez une oie armée de Gambie.
3° Maladies parasitaires. — ■ Les maladies parasitaires, nombreuses cette
année, ont causé la mort de 16 oiseaux ; 10 d’entre-eux succombent à l’asper¬
gillose : localisée aux poumons chez deux flamants de James importés en 1966,
étendue aux poumons et aux sacs aériens chez un troisième flamant de James
incorporé depuis six semaines à nos collections, généralisée chez 7 manchots
(2 manchots royaux, 2 manchots papous, 3 gorfous dorés) récemment arrivés
des Iles Kerguelen.
Nous avons aussi décelé la présence :
— de Cyathostoma bronchialis dans les voies respiratoires d’un canard sou-
chet, d’un dendrocygne à bec rouge et d’une grue couronnée,
— de Capillaria anatis chez la même grue,
— d’un trématode [Apotemon sp.) dans l’intestin de deux manchots de
Humboldt,
— d’un cestode {Hymenolepis sp.) dans l’intestin d’un ibis à tête noire,
4° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents atteignent
en 1967 un nombre un peu plus élevé que l’année dernière.
Les luttes interspécifiques ont causé la mort de quatre oiseaux : une sarcelle
d’hiver et une sarcelle formose sont noyées par un cygne blanc à cou noir, un
pélican gris de l’Inde et un cormoran, attaqués par un cygne muet, succom¬
bent à une hémorragie interne, un héron garde-bœuf est tué par un casarca de
Paradis.
Les mammifères sont responsables de la mort de deux oiseaux : une bernache
à tête grise a les deux tarso-métatarses brisés par un cerf muntjac ; une poule
sultane de Madagascar est déchirée par les tigres aussitôt après avoir pénétré
sur leur parc.
Au cours d’une capture, une grue de Numidie succombe à une syncope, un
bihoreau à un traumatisme crânien.
Une oie d’Égypte âgée de deux mois a le fémur fracturé au cours de l’éjoin-
tage ; quelques jours après avoir subi cette intervention un canard milouin
récemment importé est victime d’une hémorragie intra-abdominale.
D’autre part, quatre hérons cendrés, dont deux venaient d’être incorporés
et une grue de Numidie sont atteints de fractures des membres ou des vertèbres
cervicales, dont l’origine n’a pu être précisée ; il en a été de même pour l’hémor¬
ragie qui a provoqué la mort d’un jabiru d’Amérique et d’un canard peposaca.
Enfin, l’autopsie révèle la présence de morceaux de verre dans le gésier d’un
ibis chauve et celle d’un ver de terre d’un diamètre supérieur à celui de l’œso¬
phage chez une sarcelle d’hiver.
5° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tablean VL
Tableau VI.
1. Certains oiseaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques,
— 464 —
B. — NATALITÉ
En 1967 le nombre des naissances chez les mammifères est en légère augmen¬
tation sur l’année précédente, tandis que celui des oiseaux a un peu diminué.
Sur 135 naissances de mammifères, nous n’av'ons plus au 31 décembre 1967
que 81 sujets vivants. Les pertes ont été de six morts-nés, de 34 animaux n’ayant
pas dépassé le dixième jour et de 15 morts avant d’avoir atteint six mois.
Nous n’avons élevé que 60 oiseaux sur 91 éclosions ; 27 oiseaux n’ont pas
vécu un mois et 24 n’ont pas dépassé le sixième mois.
Tableau VII.
Parmi les naissances de mammifères, celles de deux okapis (10® et 11®), de
deux girafes, d’un hippopotame nain et de deux chimpanzés doivent être parti¬
culièrement soulignées.
Chez les Ursidés, nous noterons pour la première fois au Parc Zoologique la
naissance d’ours à lunettes.
Au moment de la nidification, les oiseaux se sont montrés très actifs et les
espèces qui se reproduisent bien habituellement sont parvenues à élever en
partie leurs couvées.
Parmi les pontes non encore enregistrées les années précédentes, nous signa¬
lerons celles d’une oie de l’orénoque et d’un cacatoès des Moluques.
L’incubation artificielle a donné de bons résultats chez les nandous, puisque
nous avons obtenu l’éclosion de 27 œufs.
En conclusion, la mortalité et la natalité chez les mammifères en 1967 sont
comparables à celles des dernières années.
Par contre, chez les oiseaux, la mortalité est supérieure à celle des années
précédentes, ce qui tient à la fois au nombre important des oiseaux incorporés
cette année aux collections et aux pertes subies dans l’élevage des jeunes nan¬
dous ; il faut aussi signaler que la natalité est un peu inférieure à celle de Tannée
dernière malgré les éclosions obtenues en incubation artificielle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAI. D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 40 — N° 3, 1968, pp. 465-473.
UTILISATION DES STATISTIQUES D^ ORDRE
EN TAXONOMIE NUMÉRIQUE
Par J. DAGET et J. C. HUREAU
Le but de la taxonomie numérique étant de faire intervenir le maximum de
caractères distinctifs dans la recherche des similitudes entre unités taxono¬
miques opérationnelles, il est souvent nécessaire d’utiliser conjointement divers
types de variables auxquelles toutes les opérations de l’arithmétique ne peuvent
être appliquées indifféremment.
Sans entrer dans les détails, rappelons qu’il existe quatre types de variables :
— nominales, dont les différents états correspondent à des catégories qua¬
litatives que l’on ne peut ranger en ordre croissant ou décroissant ;
— ordinales, dont les différents états peuvent être rangés de façon univoque
dans un ordre croissant ou décroissant ;
— repérables, pour lesquelles il existe une échelle de référence dont l’unité
et l’origine sont arbitraires ;
— mesurables, pour lesquelles il existe une échelle de mesure dont l’unité est
arbitraire mais l’origine fixe.
Les différents états des variables repérables et mesurables s’expriment direc¬
tement en valeurs numériques dont on peut calculer moyennes et variances.
La standardisation, changement d’unité et d’origine destiné à rendre la moyenne
nulle et la variance égale à l’unité, est donc praticable et le calcul des distances
taxonomiques dans un hyperespace à n dimensions ou des intercorrélations
par les coefficients de Bravais-Pearson est valable.
Par contre les différents états des variables ordinales et nominales doivent
être codés et les valeurs codes choisies n’ont aucune signification arithmétique.
Le calcul de la moyenne et de la variance effectué sur ces valeurs codes n’a
aucun sens, les résultats étant fonction du système de codage arbitrairement
choisi. Pour les variables nominales, seules des statistiques basées sur les cri¬
tères de présence-absence ou d’association sont valables. Pour les variables
ordinales, les statistiques de rang ou d’ordre sont également valables.
Dans la pratique, la Taxonomie numérique impose l’emploi d’un système
de codage uniforme pour tous les caractères utilisés de façon à pouvoir les trai¬
ter simultanément comme un ensemble de variables ordinales. Ceci n’est pos¬
sible pour les variable nominales que si elles ne présentent pas plus de deux
états (présence-absence), mais on peut toujours s’arranger pour qu’il en soit
ainsi. On notera dès maintenant que le fait de transformer des variables mesu¬
rables ou repérables en variables ordinales par codage fait perdre une partie
de l’information contenue dans les données initiales, mais l’uniformisation et
la rigueur objective que la Taxonomie numérique recherche avant tout, est à
ce prix.
466 —
Lors (le nos premières tentatives d’application à deux groupes de Poissons,
les Citliarininae (Daget, 1966) et les Nototheniidae (Hureau, 1967) la stan¬
dardisation des matrices de valeurs codes et l’emploi des distances taxonomiques
n’étaient donc pas légitimes. Nous aurions dû passer de la matrice des valeurs
codes à une matrice de similitude inter-UTO en utilisant seulement des sta¬
tistiques d’ordre c’est-à-dire ne faisant intervenir que le rang de classement
des valeurs codes.
Comme plusieurs caractères d’un même UTO sont souvent codés de façon
identique, l’utilisation du coefficient de corrélation de rang de Kendall, qui tient
compte des valeurs ex-æquo, semble tout indiqué. Ce coefficient, comme celui
de Bravais-Pearson, est positif ou négatif et compris entre — 1 et -p 1. Il existe
des tables donnant les seuils de signification à 95 %.
Pour calculer le coefficient de corrélation de rang de Kendall entre deux
UTO, on commence par remplacer les valeurs codes ex-æquo de chaque UTO
(colonnes 2 et 3 du tableau I) par la moyenne de leurs rangs de classement.
Ainsi pour le premier UTO il y a six valeurs codes égales à zéro auxquelles est
attribué le rang de classement 3,5 = (l-p2 + 3-l-4-|-5+6)/6, une valeur
code égale à 1 à laquelle est attribuée le rang de classement 7, trois valeurs
codes égales à 2 auxquelles est attribué le rang de classement 9 = (8 -p 9 -p 10) / 3,
etc. On classe ensuite les valeurs obtenues par ordre croissant pour l’un des
UTO (colonne 2 du tableau II). On considère ensuite successivement chacune
des valeurs de l’autre UTO (colonne 3 du tableau II) et on lui attribue autant
de points positifs qu’il existe de valeurs supérieures après elle (colonne 4 du
tableau II) et autant de points négatifs qu’il existe de valeurs inférieures après
elle (colonne 5 du tableau II). Dans ce pointage, les valeurs égales à la valeur
considérée ne sont pas comptées. De plus, si la valeur considérée correspond
à un lot d’ex-æquo du premier UTO, le pointage ignore toutes les valeurs cor¬
respondant à ces ex-æquo.
Tableau 1.
Tableau II.
Données initiales
— 467 —
Soit Sjj la somme algébrique des points. Dans r(!xemplo ei-dessus elle esl
égale à 39 — 3 = 36. 11 est bien évident que l’on obtiendrait le même nombre
en intervertissant les UTO, c’est-à-dire en classant les valeurs du second par
ordre croissant et en faisant le pointage à partir des valeurs correspondantes
du premier. Le coeflicient de corrélation de rang de Kendall est donné par la
formule :
t,. = _ ____ _ _
'' V " (n — 1) ~ S qi (qi — 1) \/ n (n - - 1) — X qj (qj — 1)
qj et qj étant les nombres de valeurs ex a-quo pour chacun des UTO. Dans l’exem¬
ple ci-dessus, n = 12 et par conséquent n (n — 1) = 132. Pour le premier UTO,
il y a six valeurs codes égales à zéro et trois égales à deux ; on a donc üq; (qj —
1) = 6.5 + 3.2 = 36.
De même Sqj (qj — 1) = ^-3 + 3.2 + 2.1 = 20
donc t = - - - = - ‘2l - = + 0,691.
V/ 132 — 36 \/ 132 — 20 y/ 9fi-112
En appliquant cette méthode et en partant de la matrice des valeurs codes
relatives aux Citharininae (Daget, 1966, p. 380), on a obtenu la matrice d’inter¬
corrélation suivante : (Matrice A)
Matrice A.
L’analyse factorielle de cette matrice a été faite suivant la méthode de Ilotel-
ling (programme BMD 03M) sur ordinateur CDC 3600. Les résultats suivants
ont été obtenus (Tableau III).
Le facteur général extrait 53,8 % de la variance totale. Les plus fortes satu¬
rations (0,800 à 0,907) affectent les UTO 3 à 8 qui constituent le genre Citha-
rinus auct. moins C. distichodoides. Les saturations des UTO 1 et 2, respective¬
ment • — 0,162 et 0,048, sont nettement plus faibles. Ceci confirme nos conclu¬
sions précédentes à savoir que C. distichodoides ne doit pas être inclus dans le
même genre ou sous-genre que les autres Citharinus car il est beaucoup plus
proche de Citharidium ansorgii avec lequel il s’hybride parfois dans la nature
(Daget, 1963).
Tableau 111.
Le premier facteur bipolaire extrait 20,7 % de la variance totale. Les rangs
de saturation classent les espèces du genre Cilharinus suivant leurs moyennes
vertébrales. Les saturations les plus faibles ( — 0,291 et — 0,260) affectent les
UTO 8 et 3 qui ont 40-42 vertèbres (mode 41) ; la saturation — 0,075 affecte
rUTO-7 qui a 41-43 vertèbres (mode 42) ; les saturations suivantes (0,136 et
0,186) affectent les UTO 4 et 5 qui ont 42-43 vertèbres ; enfin les saturations
les plus élevées (0,373 et 0,912) affectent les UTO 6 et 2 qui ont 44-46 vertèbres
(mode 45).
Dans l’espace factoriel correspondant au facteur général et au premier fac¬
teur bipolaire (74,5 % de la variance totale) les UTO 3 à 8 forment un groupe
bien individualisé. Ceci justifie la reconnaissance de trois genres dans l’ensemble
des Citharininae : Cilharinus Cuvier 1817 (UTO 3 à 8), Citharinops Daget 1962
(UTO-2) et Citharidium Boulenger 1902 (UTO-1).
Le deuxième facteur bipolaire extrait 12,1 % de la variance totale. Les satu¬
rations positives (0,365 à 0,684) affectent les UTO 1, 7 et 8 dont la base de
l’adipeuse a une longueur supérieure à 0,8 fois la distance entre l’adipeuse et
la dorsale rayonnée. Les saturations négatives ( — 0,035 à — 0,296) affectent
les UTO 2 à 6 dont la base de l’adipeuse est inférieure à 0,8 fois la distance à
la dorsale.
Le troisième facteur bipolaire extrait 6,9 % de la variance totale. Les satu¬
rations négatives affectent les UTO 4, 6 et 7 qui sont les espèces occidentales
les plus évoluées du genre Cilharinus, alors que les saturations positives affec¬
tent les UTO 1, 2, 3, 5 et 8 qui sont les espèces les moins évoluées du genre
Cilharinus, propres au bassin congolais et les espèces des genres Cilharidium
et Cilharinops encore moins évoluées.
On n’a pas cherché à interpréter les autres facteurs bipolaires qui n’extraient
que 6,5 % de la variance totale.
En résumé, l’analyse factorielle de la matrice d’intercorrélation obtenue à
partir des coefficients de corrélation de rang de Kendall, calculés pour les huit
— 469 —
espèces de Citharininae prises deux à deux, et faisant intervenir douze carac¬
tères distinctifs, nous a permis de retrouver tous les résultats auxquels l’un
de nous était arrivé précédemment par diverses méthodes d’approche (Daget,
1962, 1966). Dans le plan factoriel correspondant au facteur général et au pre¬
mier facteur bipolaire (fig. 1) l’individualisation des trois genres Citharidium,
facteur
général
Fig. 1. — Position des points représentatifs des huit esjièces de Citharininae dans le plan f.ietoriel
correspondant aux deux premiers facteurs principaux extraits. En abscisses, saturalions du pre¬
mier facteur bipolaire ; en ordonnées, saturations du facteur général.
1, Citharidium ansorgii ; 2, Citharinops distichodoides ; 3, ( ithnrinus macrolepis ; 4, Cilh ritius
(’hurneensis ; 5, Citharinus rongicus ; 6, Citharinus citharus ; 7, ( ilharinus latiis ; 8, ('itlurinnü
gibbosus.
Citharinops et Citharinus est nettement confirmée. Le deuxième facteur bipo¬
laire rapproche Citharinus laïus et Citharinus gibbosus de Citharidium ansorgii
mais C. laïus et C. gibbosus ne sont pas suffisamment isolés des autres Citha¬
rinus pour que le maintien du sous-genre Citharinoides (sensu Daget, 1962)
soit justifié. Enfin le troisième facteur bipolaire regroupe les espèces suivant
leur degré d’évolution et sépare, dans le genre Citharinus, les formes occiden¬
tales des formes congolaises.
Partant de la matrice des valeurs codes relative aux Nototheniidae
(Hureau, 1967, p. 492), on a obtenu en appliquant la même méthode la matrice
d’intercorrélation B.
30
Matrice B.
Tableau IV.
bipolaires
— 471 —
Les résultats de l’analyse factorielle de cette matrice sont indiqués dans le
tableau IV.
Le facteur général extrait 39,7 % de la variance totale. Les plus fortes satu¬
rations (0,688 à 0,896) affectent les UTO 1, 2, 3, 7, 12 et 13 c’est-à-dire les espèces ;
Trematomus bernacchii, T. hansoni, T. loennbergii, Notothenia cyanobrancha,
N. brevipectoralis et N. squamifrons. Les plus faibles saturations ( — 0,185 à
O, 648) affectent les UTO 4, 5, 6, 8, 9, 10 et 11, c’est-à-dire les espèces : Trema¬
tomus newnesi, Notothenia coriiceps neglecta, N. coriiceps coriiceps,N. rossii, N.
macrocephala, N. acuta et N . gibberifrons.
facteur
général
11'
12- 3- 1.
13- __
► 0,5
10- .
2-
5-
1®' facteur
bipolaire
-1
-0,5
Fig. 2. — Position des points représentatifs de treize espèces ou sous-espèces de Nototheniidae
dans le plan factoriel correspondant aux deux premiers facteurs principaux extraits. En abscisses,
saturations du premier facteur bipolaire ; en ordonnées, saturations du facteur général.
1, Trematomus bernacchii ; 2, Trematomus hansoni ; 3, Trematomus loennbergii ; 4, Trematomus
newnesi ; 5, I^’otothenia coriiceps neglecta ; 6, Notothenia coriiceps coriiceps ; 7, Notothenia ci/ano-
brancha ] 8, Notothenia rossii; 9, Notothenia macrocephala; lÜ, Notothenia acuta; 11, Notothenia
gibberifrons ; 12, Notothenia breoipectoralis ; 13, Notothenia squamifrons.
Le premier facteur bipolaire extrait 21,6 % de la variance totale. Les satu¬
rations les plus élevées (0,682 à 0,182) affectent les UTO 4, 5, 6, 8 et 9 qui ont
un espace interorbitaire large, compris 2,5 à 5 fois seulement dans la longueur
de la tête. Les saturations moyennes (0,171 à — 0,412) affectent les UTO 1, 2,
3, 7, 12 et 13 dont l’espace interorbitaire plus étroit est compris 5 à 12 fois dans
la longueur de la tête. Enfin les saturations les plus faibles affectent les UTO 10
et 11 dont l’espace interorbitaire très étroit est compris 12 à 16 fois dans la
longueur de la tête.
Dans l’espace factoriel correspondant au facteur général et au premier fac¬
teur bipolaire (61,3 % de la variance totale) les UTO 1, 2, 3, 7, 12 et 13 forment
— 472 —
un premier groupe d’espèces ayant des caractères biologiques communs (fig. 2).
On remarquera que l’UTü-ÿ, Nolothenia cyanohrancha se trouve très près des
UTO 1, 2 et 3 qui eorrespondent aux Treniatomus moins l’espèee T, newnesi,
ce qui n’apparaissait pas sur les diagrammes publiés antérieurement par l’un
de nous (Hureau, 1967). Ce rapprochement entre N. cyanohrancha et les Tre-
matomus avait déjà été signalé dans un travail précédent (Hureau, 1966). Les
UTO 10 et 11, Nolothenia acuta et N. gibberifrons, forment un second groupe
de deux espèces très voisines, à esj)ace interorbitaire étroit et écailleux, mais
géographiquement éloignées l’une de l’autre. Les UTO 4, 5, 6, 8 et 9 forment
un troisième groupe dans lequel Trernatonius newnesi se trouve rapproché de
Nolothenia coriieeps coriieeps, N. c. neglecta, N. rossii et N. macrocephala. Toutes
ces formes sont voisines au point de vue morphologique (espace interorbitaire
large et nu) et au point de vue biologique (migrations, œufs et alevins péla¬
giques).
En résumé, l’analyse factorielle de la matrice d’intercorrélation obtenue à
partir des coefficients de corrélation de rang de Kendall, calculés pour treize
espèces et sous-espèces de Nototheniidae prises deux à deux, et faisant interve¬
nir treize caractères distinctifs, nous a donné des résultats en accord avec ceux
déjà tirés d’études comparatives antérieures morphologiques et biologiques.
Ils conduisent à conclure que les genres actuels Nolothenia (espèce-type : N.
coriieeps) et Treniatomus (espèce-type T. newnesi) sont artificiels et que la répar¬
tition de l’ensemble des espèces au sein de la famille des Nototheniidae en genres
et sous-genres devrait être entièrement refaite : le premier groupe défini ci-
dessus pourrait constituer un premier genre, les second et troisième groupes
pourraient former deux sous-genres d’un deuxième genre.
Résumé
Les auteurs ont calculé les coellicients de corrélation de rang de Kendall entre UTO
pour obtenir une matrice d’intercorrélation. Ils ont ensuite eO'ectué l’analyse facto¬
rielle suivant la méthode de Hotelling et représenté les UTO dans l’espace factoriel
à deux dimensions correspondant au facteur général et au premier facteur bipolaire.
Les résultats obtenus pour les Citharininae et les Nototheniidae sont en accord avec
l’ensemble des observations déjà faites et montrent l’intérêt de celte méthode on
Taxonomie numérique.
Summary
The authors hâve computed Kendall’s rank corrélation coefficients betneen OTUs
to obtain an intercorrelation matrix. Then they bave used the factor analy sis according
to the Hotelling’s method and marked the OTUs in a factorial bi-dimcnsional space
corresponding to the general and the first bipolar factor. Results obtained for Citha-
rinines and Nototheniids check the wholc of observations already made and point
out the value of lhat method for Nnmerical Taxonomy.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 473 —
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Daget J., 1962. — Le genre Citharinus (Poissons, ('.haraciformes). Rev. Zool. Bot.
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Bull. Mus. Hisl. nat., 38 (1) : 376-386, 2 fig.
Hureau J. C., 1966. — Biologie comparée de quelques poissons antarctiques (Noto-
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ciformes). Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 39 (3) : 488-500, 2 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 3, 1968, pp. 474-484-
ÉTUDE ANATOMIQUE ET DESCRIPTIVE
DES OTOLITHES {SAGITTA) DU BAR
{MORONE LABRAX)
{Poissons, Téléostéens, Percif ormes, Serranidae)
Par F. BOULINEAU-COATANEA
Le bar, Morone lahrax (Linné, 1758), fréquente les côtes françaises tant
atlantiques que méditerranéennes où il est plus connu sous le nom de « loup
de mer » (cf. fig. 1).
Fig. 1. — Morone labrax.
I. Position des otolithes.
Les otolithes du bar se trouvent, comme ceux de tous les poissons, dans les
saccules du labyrinthe. Ces saccules ont une position très postérieure par rapport
à la tète (cf. fig. 2). Leur plancher se creuse à l’avant dans les préotiques, à l’ar¬
rière dans le basioccipital. Ce dernier os, impair, forme le début d’un renflement
que les préotiques, soudés ventralement, continuent. Entre les préotiques et
le basioccipital, subsiste la trace de la soudure des os, si bien que les parois des
saccules sont barrées de haut en bas par une strie translucide et cartilagineuse
qui peut même être creuse chez les individus âgés et plus ossifiés (cf. fig. 3).
La soudure ventrale des préotiques est masquée antérieurement par le parasphé-
noïde.
Les cavités ainsi formées ne sont pas fermées par des os les séparant de l’encé¬
phale. Seule une mince membrane continue tapisse les parois osseuses des sac¬
cules et en forme le toit. Une autre membrane s’appuie sur la face interne des
sagitta baignant dans l’endolymphe des saccules : c’est la membrana tectoria,
en relation avec le nerf acoustique.
Fk;. 2. — l’ositioii (les saccules conleiiatit les otolilhes.
après section (ies arcs ])rauchiaux et. des viscères.
Merf 10 ; 3 : (à>!oniie vertébrale ; 'i : Vessie natatoire.
Fig. 3. — Saccules ouverts et otolithes dégagi^î
1 : Otolithes ; 2 : Saccules contenant l’endolymphe ; 3 : l’iéotique gauche ; 3
occipital ; 5 : Attache musculaire des arcs branchiaux.
Préol
Le Irou occipital, situé au-dessus du basioccipital, laisse passer la iiioëlle
épinière dans le prolongement de l’encéphale. Autrement dit, le renflement
contenant les otolithes est nettement ventral par rapport au cerveau. Il faut
signaler que les arcs branchiaux s’attachent sur ce renflement. Les sagitta sont
donc accessibles par la face ventrale du poisson, après section de l’attache posté¬
rieure de ces arcs branchiaux.
IL Description de la sagitta.
On fera appel, dans cette description, à la terminologie utilisée par Kokkn
(1884), Chaîne et Duveugier (1934). La description est faite à partir des oto-
lith-'s d’un poisson de 39 cm. de long, et pesant 1,063 k. L’otolithe décrit a été
choisi parmi ceux de 122 individus ; il a pour mensurations ;
— longueur : 1,45 cm.
— hauteur : 0,63 cm.
— épaisseur : 0,12 cm.
L’otolithe a une forme générale elliptique et arquée. Aigu à l’extrémité ros-
trale, il est plus émoussé sur le bord postérieur (cf. fig. 4).
Pourtour. — Le bord ventral va du rostre à une dépression postérieure for¬
mant une encoche sur le pourtour, encoche située dans le prolongement du
sulcus de la face interne. Ce bord, pratiquement rectiligne sur sa première moi¬
tié, se raccorde à la moitié postérieure par un saillant peu marqué. Le tronçon
postérieur, plus courbe que le précédent, est plus irrégulier et légèrement
crénelé.
L’extrémité postérieure de l’otolithe, crénelée également est assez régulière¬
ment circulaire.
Le bord dorsal est plus franchement découpé, et décrit une courbe très large.
L’angle antéro-dorsal est plus marqué que l’angle postéro-dorsal difllcile à dis¬
tinguer, et constitue la partie la plus élevée de l’otolithe ; son côté antérieur
s’incline rapidement vers l’antirostre.
L’antirostro est bien individualisé, et surplombe l’excisura d’un saillant
net.
L’excisura est nue, et entaille assez profondément l’otolithe. Son côté supé¬
rieur est court. L’angle qu’il forme avec le côté inférieur est aigu (de l’ordre
de 24°). Le bord ostiaL se complète par le côté inférieur, environ cinq fois plus
long que le supérieur. Il est lisse sur la partie la plus proche de la commissure,
crénelé sur la partie antérieure.
Le rostre est à extrémité arrondie régulièrement et finement crénelée. Sa
longueur représente environ le quart de l’otolithe.
Tranche. — La tranche ventrale, taillée en biseau, lisse sur le bord antéro-
ventral, montre que le saillant par lequel cette partie du bord ventral se raccorde
à la seconde moitié de ce même bord, se situe dans un plan différent : cette
pointe s’incurve vers la face externe.
La tranche dorsale, plus ornementée que la précédente, montre une orienta¬
tion de l’antirostre elle aussi externe. A ce niveau, elle est plus large que sur le
reste du pourtour de l’otolithe.
— 477
Face interne
AV.
Face externe
Tranche dorsale
Fig. 4. — Ololithe droit d’un bar adulte
Face iiitenie : 1 : Aiitirostre ; 2 : Excisura ; 3 : I^osire ; 4 : Bord ventral ; 5 : Encoche séparant les
bords dorsal et ventral ; 6 : Bord dorsal ; 7 : Angle antéro-dorsal ; 8 : Ostium ; 9 : Cauda ; 10 : Dépôt
colliculaire ostial ; 11 : Crête supérieure ; 12 : Crête inférieure ; 13 : Area dans la section supérieure ;
14 : Dépression ventrale dans la section inférieure.
Face externe : 1 : Ombilic ; 2 : Sillon excisural ; 3 : Sillon postéro-dorsal ;
Tranche dorsale : 1 : Antirostre à orientation externe ; 2 : Excisura ; 3 : Rostre ; 4 : Sulcus.
- 478
ün peut également observer de profil, que la partie la plus épaisse de l’oto-
lithe se situe selon l’axe défini par l’excisura, le collurn, le sulcus, et l’encoche
séparative des bords dorsal et ventral.
Face interne. — Cette face est convexe, creusée longitudinalement par un
sillon, le sulcus, supra-médian dans ses deux-tiers antérieurs et dont l’axe s’in¬
cline vers l’angle postéro-ventral dans son tiers postérieur ; cette portion descen¬
dante du sulcus s’arrête très près du bord ventral.
Ce sillon est nettement sculpté : bien que plus superficiel dans son tiers anté¬
rieur, il est parfaitement apparent sur toute sa longueur. Evasé à l’avant, il se
rétrécit au tiers de sa longueur pour prendre l’aspect d’une rainure.
La partie antérieure, l’ostium, est évasée. La partie postérieure, ou cauda,
lui fait suite sans collum bien marqué : son extrémité jiostérieure est arrondie,
fermant nettement le sulcus. Les planchers de l’ostium et de la cauda sont dans
le même plan. Les parois du sillon diffèrent de l’ostium à la cauda : celles de
l’ostium, ])eu élevées, forment avec la surface de l’otolithe des angles très obtus ;
celles de la cauda, sub-parallèles, sont plus hautes, et si la paroi inférieure part
de la surface de l’otolithe à un angle à peine inférieur à 90°, la paroi supérieure
forme avec la surface un angle aigu, ce qui la fait surplomber légèrement le
sillon. Le plancher de l’ostium est large, alors que celui de la cauda est très
étroit, en rapport avec la forme générale du sulcus. 11 est horizontal et les parois
s’y raccordent selon le degré d’obliquité indiqué plus haut.
On note un dépôt colliculaire peu abondant dans l’ostium, nul dans la cauda.
L’ostium en forme d’entonnoir, s’ouvre directement dans l’excisura.
La section supérieure de la face interne de l’otolithe comporte une area lon¬
giligne, déprimée, s’allongeant contre le sulcus dont l’arête supérieure ainsi mise
en relief forme une crête supérieure. La bordure périphérique est réduite et
montre des ornementations en rapport avec celle du pourtour. L’extrémité
postérieure est homogène et plane : l’area se termine contre la partie supérieure
du sulcus, n’affectant pas son extrémité, et la crête supérieure s’achève avant
la partie arrondie de la cauda.
La section inférieure se déprime légèrement en un large sillon à peine marqué,
parallèle à la cauda : la dépression ventrale. La bordure de cette section s’orne
de costules qui, donnant naissance à l’ornementation du bord ventral, sont
disposées en éventail.
Face externe. — Elle est concave et se creuse en triangle à l’emplacement de
l’excisura. Presque au centre de cette face externe, on distingue le mamelon
suh-central, ou ombilic, peu saillant. De ce mamelon, part vers l’extrémité
postérieure une dépression triangulaire bien marquée, qui se traduit par une
encoche séparant les bords dorsal et ventral sur le pourtour.
Cette face est peu ornementée, striée de façon plus ou moins nette par des
costules qui rayonnent grossièrement à partir de l’ombilic et couvrent la partie
inférieure de la face externe, beaucoup plus étendue que la partie supérieure
délimitée par les deux dépressions et l’ombilic.
Sur cette face, on voit des zones alternativement sombres et claires, dont
l utilisatiou sera envisagée jiliis loin.
— 479
III. Variations des otolithes.
A. Variations avec l’age.
La variation la plus évidente, de prime abord, est celle concernant la forme
générale des otolithes au cours de la vie des individus. De bien régulièrement
elliptiques, ils deviennent de plus en plus crénelés et de plus en plus irréguliers
(cf. fig. 5).
Exemples :
— Chez un bar de six mois environ, les otolitbes ont une forme tout à fait
ovale et régulière ; le rostre et l’antirostre sont à peine visibles, se détachant
très peu du pourtour de l’ensemble. Le dessin de la face interne est à peu près
constant, montrant un sulcus bien sculpté, et pas de dépôt colliculaire. Le pour¬
tour est presque lisse, et les angles caractéristiques sont indistincts. Quant à
la tranche, elle est régulièrement elliptique, s’amincissant progressivement vers
les bords de l’otolithe.
La face externe montre de curieuses dépressions, dans lesquelles il est dilll-
cile de distinguer un saillant qui serait l’ombilic. En effet, au centre de cette
face, se creuse une dépression en forme de cuvette dont la régularité du pour¬
tour fait qu’elle va en se relevant vers les bords de l’otolithe et délimite une
crête continue suivant la circonférence de l’organite.
— Chez un bar de deux ans, les otolithes prennent une forme plus allongée
et plus elliptique, se rapprochant de celle décrite plus haut. Cependant, ils sont
encore plus ramassés et leur pourtour n’est pas aussi crénelé.
La face externe montre les particularités signalées dans la description de
l’otolithe typique.
La face interne possède un relief analogue à celui de l’otolithe d’un animal
plus âgé ; le sulcus est plus net de contours et de sculpture ; la dépression ven¬
trale est très peu marquée, si bien que la crête ventrale est inexistante. Le rostre
et l’antirostre se détachent nettement du pourtour et la tranche s’épaissit au
niveau de l’antirostre. Au fur et à mesure de la croissance du poisson, ses oto¬
lithes s’épaississent ; cet épaississement est régulier au début de la croissance
pendant les deux à trois premières années, puis se poursuit de plus en plus irré¬
gulièrement.
— Chez des poissons de quatre et cinq ans, les otolithes sont typiques ; leur
forme, leur épaisseur, leur relief sont à un stade qui complète les stades précé¬
dents. Nous avons précédemment décrit des otolithes de bar âgé de cinq ans.
— Un peut ensuite observer parallèlement à la croissance du poisson, une
croissance et une augmentation en complexité des otolithes. Cette croissance
s’opère de façon très différente chez chaque individu semble-t-il. Pourtant,
quelques remarques sont suffisamment générales pour être signalées : l’augmen¬
tation de taille des otolithes se fait préférentiellement selon leur grand axe.
Les otolithes des poissons les plus âgés affectent ainsi une forme très allongée ;
le rapport de la longueur à la largeur atteint presque trois dans l’exemplaire
11° 6 (cf. fig. 5), alors qu’il se chiffre par deux pour un otolithe typique de bar
de cinq ans.
480
Fig. 5. — Pourtours d’otolithes de bars âgés de 1 à 14 ans.
A : 1 au. — B : 2 ans. — (^ : 3 ans. — I) : 4 ans. — E : 5 ans. — F : 6 ans. — G ; 7 ans. — H : 8 ans. —
I : 9 ans (exemplaire n*^ 6}. — J : 10 ans. — K : 14 ans.
De plus, les bords dorsal et ventral changent do courbure : le bord ventral,
au lieu de montrer une courbe plus ou moins régulièrement convexe, présente
trois ondulations ; le saillant ventral décrit dans l’otolithe typique comme à
peine marqué, prend donc sur l’otolithe âgé un relief plus important (il consti¬
tue l’ondulation médiane) d’autant qu’il est souvent souligné par une fente
peu profonde, postérieure. Le bord dorsal devient de plus en plus crénelé ; ces
crêtes au niveau de l’antirostre dégagent ou non ce dernier, si bien que l’exci-
sura apparaît plus ou moins nettement. Le rostre, toujours élancé et puissant,
montre des variations affectant seulement son pourtour et portant uniquement
sur l’ornementation des crêtes. Enfin, il faut signaler que l’extrémité postérieure
montre une croissance qu’on pourrait presque qualifier d’indépendante du reste
de l’otolithe ; en effet, elle ne s’accroît pas concentriquement, mais peut :
— soit devenir rectiligne (par suite d’une croissance plus importante sur les
côtés inférieur et supérieur des angles postéro-ventral et postéro-dorsal que sur
leurs côtés postérieurs ?)
— soit devenir pointue (par dépôt anarchique de substance ?)
— 481 —
— soit conserver une forme arrondie plus ou moins régulière.
La croissance en épaisseur fait qu’on aboutit à des otolitlies dont la tranche
est toujours taillée en biseau mais avec des bords fortement en pente.
B. Dimorphisme.
Bien qu’étant un poisson à symétrie bilatérale parfaite, le bar présente un
dimorphisme fréquent de ses otolitlies : c’est-à-dire que chez de nombreux
exemplaires, les otolithes droit et gauche ne sont pas parfaitement symétriques,
différant même parfois très nettement. Trois exemples précis montrent que ces
différences portent principalement sur la forme de l’expansion postérieure et
sur le découpage du pourtour (cf. fig. 6).
L’exemplaire n° 44 comporte deux expansions postérieures dont la différence
est particulièrement frappante.
Les exemplaires n^ 3 et n“ 7 montrent des variations du pourtour entre Toto-
lithe droit et le gauche.
La forme d ensemble d un otolithe peut également se modifier d’un côté à
1 autre, à cause de variations portant sur sa largeur : sur l’exemplaire n“ 7, on
constate que 1 otolithe droit est plus large que le gauche, ce qui lui donne un
aspect plus trapu. Enfin, comme le découpage du pourtour a pour conséquence
de dégager plus ou moins 1 antirostre et de masquer plus ou moins l’excisura,
et que ce découpage varie de droite à gauche sur les otolithes de certains indi¬
vidus, on peut observer des différences d’aspect de leur partie antérieure (exem¬
plaires n° 3 et n° 7).
C. Difformités.
sur 122 individus étudiés, un seul, âgé de six ans, a présenté un otolithe
tératologique, le droit ; le second otolithe de la même paire est absolument
normal.
L’ otolithe droit tératologique montre une structure cristalline sur la presque
totalité du rostre, ainsi que sur le sommet de l’antirostre. L’excisura est difficile
à distinguer. Le bord ventral est déchiqueté en rapport avec cette structure
cristalline qui affecte également la bordure périphérique ventrale, et constitue
l’extrémité postérieure de l’otolithe. Le bord dorsal est tout aussi aberrant,
bien que la bordure périphérique dorsale ne soit pas entièrement cristalline.
La face interne montre un sulcus dont l’ostium est mal dessiné et dont la
cauda, creusée dans une partie blanche et mate de Totolithe, semble normale
sur presque tout son parcours (exception faite de l’extrémité postérieure qui
aboutit dans la zone cristalline et perd toute structure).
La face externe possède un ombilic d’autant plus marqué qu’il se trouve
dans une partie de l’otolithe non cristalline. Les reliefs, mamelonnés, sont plus
accusés.
L’ensemble a un aspect rabougri et franchement anormal.
11 est intéressant de noter que le poisson à qui appartenait cette paire d’oto-
lithes, ne présentait aucun signe extérieur anormal (traces de blessures à la tête
par exemple). La cause de cette anomalie reste donc inconnue dans ce cas pré¬
cis ; l’hypothèse d’une blessure sur l’animal jeune peut retenir l’attention.
Fig. 6. — Dimorphisme
(Les flèches indiquent sur l’otolithe droit les différences accusées avec l’otolilhe gauche)
A : Exemplaire n° 44. — B : Exemplaire n“ 3. — G : Exemplaire n» 7.
483 —
Fig. 7. — Zonation sur des otolilhes de bars âgés de 1 à 5 ans.
A ; 1 an. (Pas de zone hyaline.) — B : 2 ans (une zone hyaline entourée d’une zone opaque.) — C : 3 ans.
— D : 4 ans. — E : 5 ans.
— 484 —
IV. utilisation des otolithes.
Plongés dans l’eau, et observés en face externe sous éclairage latéral, les
otolithes montrent nettement une zonation : au centre, se trouve un noyau
opaque qui s’entoure de zones concentriques alternativement hyalines et opaques.
Les individus pêchés à différents moments de l’année nous ont permis de
constater que deux zones se déposaient annuellement : une opaque et une hya¬
line. Cette zonation permet donc de lire l’âge des poissons sur leurs otolithes.
La sensibilité de ce témoin n’a pas encore été étudiée avec suffisamment de
précision pour que nous puissions en parler ici. Cependant, on peut conclure
au grand intérêt que présente l’étude de ces otolithes, tant sur un plan anato¬
mique, à cause de leur position assez inhabituelle et correspondant peut-être
à des processus physiologiques spécifiques du bar, que sur un plan biologique,
à cause des témoignages qu’ils apportent sur la vie et la croissance de ce pois¬
son.
Résumé.
La position des otolithes chez le bar est très postérieure dans la tête. La description
anatomique est faite à partir d’otolithes considérés commet ypiques et choisis parmi
ceux de 122 individus. On observe des variations dans les otolithes avec l’âge du pois¬
son : ils passent d’une forme ovale à une forme allongée. Un dimorphisme apparaît
dans certains cas. Un otolithe tératologique présente un exemple de difformités. La
zonation de la face externe des otolithes permet de lire l’âge des bars.
Summary.
The position of otoliths in the head of the Morone labrax is very posterior. Anatomie
description is made from otoliths considered as typical, and chosen among those of
122 animais. Variations in otoliths can be observed during fish-growing : their oval
shape become more and more elongate. A dimorphism appears in some cases. A tera-
tological otolith displays a difformity example. The zonation on lhe external side of
the otolith cnables to read the âge of Morone labrax.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons) du Muséum.
RÉFÉRENCES
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téléostéens antarctiques. Bull. Soc. Z.ool. de France, 87, 5-6, pp. .533-546.
liL’I.LETI.N DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATU RELUE
Série — Tome 40 — N» 3, 1968, pp. 485-491.
HARTMEYERIA PEDUNCULATA {PÉRÈS, 1951),
ET LE PROBLÈME DU « REIN » CHEZ LES PYURIDAE
Par Claude MONNIOT
Chez les Ascidies Stolidobranchiates le caractère fondamental qui distingue
la famille des Pyuridae de celle des Molgulidae est la présence dans cette der¬
nière famille d’une vésicule d’accumulation des déchets : le rein.
Toutes les Molgulidae possèdent un tel organe, situé sur la face droite du corps
contre la gonade droite. Le cœur, long vaisseau contractile est pincé entre la
gonade et le rein. Aucune des grandes Pyuridae ne possède un tel organe. L’accu¬
mulation des déchets est assurée par des cellules sanguines spécialisées qui se
dispersent dant tout le corps. Le cœur mince est en contact avec la gonade
droite. Un « rein » a été décrit chez quelques Pyuridae : Boltenia transversaria
(Sluiter, 1904) et Boltenia echinata iburi (Oka, 1934). Les auteurs avaient con¬
clu à une convergence physiologique entre quelques Boltenia et les Molgulidae.
Un autre genre de Pyuridae, le genre Hartrneyeria Ritter, 1913 possédait
également certaines espèces pourvues d’un « rein ». Les avis différaient sur
l’interprétation de cette structure. Certains d’entre eux : Ritter, 1913 ; H.\rt-
MEYER, 1922 ; et Van Name, 1945 n’avaient pas remarqué de rein et par consé¬
quent avaient classé H. triangularis Ritter, 1913 et H. monarchica Hartmeyer,
1922 parmi les Pyuridae. D’autres tels Oka et Tokioka, remarquant « l’organe
rénal », firent de H. orientalis Oka, 1929, H. longistigmata Tokioka, 1949 = H.
orientalis et de H. chinensis Tokioka, 1967 des Molgulidae. Au cours d’une
communication personnelle le Dr. T. Tokioka me signalait qu’il pensait que
les Hartrneyeria qu’il avait examinées devaient se rapprocher du genre Rhizo-
molgula
.l’ai réexaminé le genre Ilarnietyeria Ritter (Monniot C., 1965) après avoir
trouvé un exemplaire en très mauvais état de ce genre en Méditerranée. En me
fondant sur la structure branchiale je considérais le genre comme appartenant
aux Pyuridae. Un examen trop rapide d’un exemplaire de II. orientalis me
permit de voir le rein et en accord avec le Dr. Tokioka j’exprimais l’opinion
que H. orientalis devait être une Molgulidae voisine de Rhizomolgula. Dans le
même travail, je signalais que le Microcosmus pedunculatus Pérès, 1949 revu
par Millar, 1956 et 1962 pouvait être une Hartrneyeria.
Dans la collection des Ascidies de l’I.F.A.N. que M. Marche-Marchad nous
a confiée j’ai retrouvé plusieurs exemplaires de cette espèce. J’ai constaté le
long de la gonade droite une large vésicule en forme de rein analogue à celle
décrite par T. Tokioka. L’histologie de cet organe montre clairement qu’il
s’agit d’un cœur hypertrophié.
31
— 486
Uartmeyeria pedunculata (Pérès, 1949).
Alicrocos,iiiis jiedunculatus Pérès, 19'e9, p. 1()(>2, fio;. 5-().
» )' -Millar, 19,56.
» » Millar, 1962, p. 197, lig. 39.
L’espèce a été trouvée dans la région de Dakar le 13. 2. 64 entre Thiaroye et
Dakar par 10 à 20 m de fond et à la station I.F.A.X. n° 58.4.2 B par 43-44 m
par I. Marche-Marchau.
Dans la première station l’espèce vivait en compagnie de Molgula occiden-
talis Traustedt, 1883.
H. pedunculata (fig. 1) est de petite taille (1,5 cm). Le corps globuleux de
forme triangulaire est ceinturé par une crête mince ne s’interrompant qu’au
niveau des siphons. La partie inférieure est prolongée par un pédoncule mince
qui se ramifie et agglomère le sédiment. Le corps est entièrement vêtu de par¬
ticules très fines, à l’exception du rhizoide nu dans sa partie proximale. Il existe
en outre ([uelques rares filaments.
— 487 —
La tunique est assez épaisse, nacrée intérieurement, de très nombreux grains
de sable y sont inclus.
Le manteau (fîg. 2, A et B) relativement mince laisse voir les organes par
transparence. De part et d’autre des siphons se trouvent deux crêtes fines
correspondant à l’important bourrelet externe. La musculature est puissante.
Elle se compose de fibres radiaires, une vingtaine par siphon. Entre les siphons.
sur les faces latérales du corps se trouvent deux champs de muscles. Au milieu
de la face ventrale, le point de départ du pédoncule est entouré par un anneau
puissant de fibres radiaires. Cet anneau musculaire est relié aux deux siphons
par des lignes de muscles courts. Un autre système musculaire s’étend jusqu’aux
3/4 postérieurs du corps. L’aspect de cette musculature est très caractéristique,
la disposition des muscles revêt probablement un caractère spécifique.
— 488 --
Les tentacules, peu nombreux, une douzaine de deux ou trois ordres, sont
courts, trapus et falciformes, ils portent des ramifications de deux ordres. Le
tubercule vibratile, plat, est en forme de U à cornes enroulées vers l’intérieur.
Le sillon péricoronal est formé de deux lames inégales très éloignées l’une de
l’autre. Le raphé lisse est peu élevé.
Fig. 3. — Hartmeyeria pedunculata, détail de la branchie.
La branchie (fig. 3) relativement épaisse est formée de cinq plis nets. En réalité
il en existe six, le n° 2 étant réduit à un sinus. La formule branchiale, variable,
est en moyenne :
G. R. 0 15 0 1 0 13 0 11 0 11 0 9 0 E.
489 —
Les sinus sont très serrés sur les plis, et les plus dorsaux ont tendance à glisser
entre les plis. Le sinus isolé formant le pli n” 2 est beaucoup plus large que les
sinus les plus proches appartenant aux plis n'’ 1 et 3. Les infundibula primaires
se divisent en deux dès la base du pli. Ils se recloisonnent aux deux tiers du
pli et de petits infundibula unispiralés s’alignent au sommet du pli. Les sinus
transverses sont très élevés et découpent les champs de stigmates. Leur aspect
Fig. 4. — Hartnieyeria pedunculata, couj)e du c<i“iir : J^, ln*anchie ; C, cœur; Cl), Cavité branchiale;
Ce, cavité cloacale ; M, manteau ; Mc, membrane cardiaque ; G, gonades.
est moins régulier que chez la plupart des autres Pyuridae. Il existe en outre
un très grand nombre de papilles sur les sinus. Mais, contrairement à l’habitude,
ces papilles sont dirigées vers la cavité cloacale.
Le tube digestif (fig. 3, C) décrit une boucle très fermée en grande partie
recouverte par la gonade gauche. Il débute par un œsophage court qui débouche
dans un vaste estomac recouvert d’une glande hépatique formée de deux parties.
490 —
La partie antérieure possède de très gros lobules cylindriques plus ou moins alignés.
La partie postérieure est formée de petits coecums glandulaires très pointus
isolés au milieu d’un champ cellulaire arrondi. L’intestin est isodiamétrique,
l’anus est lobé. Il existe un court vélum cloacal et toute la face interne du siphon
buccal est garnie de petites papilles molles.
Les gonades (fig. 3, G) sont volumineuses. Elles sont formées d’un ovaire
cylindrique rétréci de place en place entouré de très nombreux acinis testicu¬
laires qui débordent sur le manteau. L’oviducte interne n’est pas visible. Les
canaux mâles courent à la surface de l’ovaire et se jettent dans un canal commun
qui s’ouvre par un pore unique près de la papille génitale femelle.
Le long de la gonade droite se trouve un cœur très volumineux très semblable
par son aspect à un rein de Molgulidae. Cet organe apparaît néanmoins moins
turgescent et ses contours sont moins nets que ceux d’un rein véritable. La
coupe histologique de cet organe (fig. 4) montre qu’il est formé d’une vaste
vésicule à parois très minces coupée en deux par un large vélum constitué de
deux couches de cellules séparées par des fibrilles musculaires. Dans les deux
cavités ainsi ménagées se trouvent des amas d’éléments figurés du sang.
Sur coupe l’aspect d’un rein de Molgulidae est très différent. 11 est formé
d’une vésicule unique entourée d’une couche de cellules différentes. A l’inté-
tieur des reins on trouve des granules toujours dépourvus de noyaux alors que
les éléments sanguins en possèdent un très net.
Remarques :
Même si l’on ne tient pas compte de l’existence de ce cœur hypertrophié,
bien des caractères morphologiques à’ Hartmeyeria permettent de classer ce
genre dans les Pyuridae. Nous dresserons un tableau de ceux-ci.
— 491
Pour faire d’ Hartmeyeria une Molguiidae il était nécessaire de prouver l’exis¬
tence du « rein ». L’étude histologique montre que ce « rein » est en réalité un
cœur. Elle permet de rattacher sans hésitation le genre Hartmeyeria à la famille
des Pyuridae.
Il est probable que le rein de certains Boltenia doit également être un cœur
hypertrophié.
Cette structure éclaire d’un jour nouveau la position systématique de Micro-
cosmus glacialis (Sars, 1858) décrit également par Herdman, 1886 sous le nom
de Molgula carpenteri. Monniot C. (1965) remarquait la structure archaïque
de sa branchie et suggérait qu’elle devait être très proche de celle des Hartmeye¬
ria. Herdman, 1886 dans sa description ne cite pas explicitement le rein. Il dit,
après avoir discuté de la structure branchiale : « The other organs of the body
hâve ail the caracteristics of the Molguiidae ». Il est donc probable que cet
auteur avait cru voir un rein. L’exemplaire que j’ai observé avait subi une dessi¬
cation prolongée, et je n’ai pas vu une structure comparable. Il est possible
que M. glacialis présente aussi un cœur hypertrophié, en tout cas se» étroites
relations avec les Hartmeyeria s’en trouveraient confirmées.
Laboratoire d’ Écologie Générale du Muséum,
Brunoy.
BIBLIOGRAPHIE
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H. M. S. Challenger during the years 1873-1876. Part. II, App. A. Supplemen-
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pp. 401-418. 3 pl.
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Ann. Mag, Nat. Ilist., ser. 12, 9, pp. 409-417.
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BULLETIN jJU MUSÉUM NATIONAL DTIISTüIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 3, 1968, pp. 492-496.
SUR VÉCOLOGIE ET LE COMPORTEMENT
DE LA LARVE
DE MEGISTOPUS FLAVICORNIS {ROSSI)
{Plan. Myrmeleontidae)
Par J. R. STEFFAN
Si l’imago de Megistopus flavicornis (Rossi) est connu depuis 1790, il a fallu
attendre plus d’un siècle et demi pour découvrir la larve de ce Fourmilion.
Trouvée par Stôcklin en 1951 (Handschin et Eglin, 1953) dans le Tessin
méridional, elle a été décrite par Steffan (1964) d’après des spécimens récoltés
en Provence. Récemment Eglin (1967) a publié des données sur son comporte¬
ment, données qui, quoique succinctes, s’opposent de façon radicale à nos obser¬
vations jusqu’ici en majeure partie inédites.
Voyons d’abord ce que nous apprennent des larves nos collègues suisses. Le
premier individu recueilli par Stôcklin près d’intragna, cohabitait avec des
Myrmeleon formicarius L. dans le lit sableux d’un ruisselet asséché où il avait
creusé un petit piège (Handschin et Eglin, 1. c.). Par la suite, et toujours non
loin d’intragna, deux entonnoirs, œuvres de Megistopus, devaient être décou¬
verts dans le terreau ligneux garnissant la cavité d’un vieux chataigner. Selon
Eglin (1. c.), à qui nous devons ces indications, la larve, au stade III, se meut
soit vers l’avant, soit à reculons, le déplacement rétrograde étant usé lors des
tentatives de capture des proies ou pendant la construction du piège. La pro¬
fondeur de ce dernier oscille entre 0,5 et 1 cm., son diamètre entre 2 et 3 cm.
(communication personnelle de l’auteur).
Les photographies de la larve et de l’adulte qui nous ont été aimablement
adressées par Eglin ne laissent planer aucun doute sur l’identité de l’espèce
dont nous avons assuré que, sous sa forme préimaginale, elle ne chasse jamais
à l’affût dans un entonnoir (Steffan 1. c. p. 695).
Au cours de recherches menées de 1962 à 1967 durant la période estivale
(août-septemhre) nous avons récolté une cinquantaine de larves de M. flavi¬
cornis dans trois des principales stations riches en Myrméléontides s’échelonnant
de Marseille à Toulon. Ce sont, d’ouest en est, a) le domaine dit « du Roi
d’Espagne » et le parc contigu du Lycée de Marseilleveyre bordant le pied du
Massif du même nom sur lequel bute la grande cité phocéenne (station de Mar¬
seilleveyre) ; b) la dépression d’Anjarre très proche de l’ensemble précédent et
qui s’en trouve isolée par une barre calcaire (station d’Anjarre) ; c) enfin, dans
le \ ar, le site classé des Grès de Sainte-Anne-d’Evenos, au débouché occidental
des gorges d’Ollioules (Station de Sainte-Anne). Nous n’insisterons pas sur
l’orographie, les facteurs édaphiques ou climatiques et les associations végétales
de ces stations. Ils feront l’ohjet d’un travail plus complet et l’on se contentera
de brosser ici, à grands traits, leur physionomie essentielle.
La périphérie du Massif de Marseilleveyre qui nous intéresse se singularise
- 493 —
par sa couverture de sahle lin dolomitique, d’origine éolienne, lequel forme
par endroit des dunes, encombre des ravinelles, s’étale en nappes de tailles et
d’épaisseurs variables là où n’affleure pas le substrat rocheux. L’analyse gra-
nulométrique indique que 94,6 % des éléments sableux ont une dimension
comprise entre 0,49 et 0,1 mm.
Une futaie de Pinus halepensis et de P. pinea occupe la quasi totalité de la
station de Marseilleveyre tandis qu’il n’en subsiste qu’un lambeau sur le flanc
N. -O. de la dépression d’Anjarre extrêmement xérotliermique, avec son plateau
central remarquable par sa végétatioti très disjointe où dominent les chamé-
phytes ; cependant un peuplement naturel de Pins d’Alep réduit, d’année eu
année, d’importantes surfaces qui ne bénéficiaient, jusqu’alors, d’aucun ombrage.
Bien différente est la station de Sainte-Anne célèbre en raison de ses volu¬
mineux blocs de grès turoniens désagrégés « en boules ». Les arènes franchement
grossières provenant de leur corrasion n’apparaissent pas à nu hors des empla¬
cements piétinés par l’homme, routes et sentiers tracés dans la végétation du
sous-bois : 45,7 % de leurs éléments ont une taille égale ou supérieure à 0,5 mm,
les graviers de 4,9 à 2,0 mm comptant pour 10 %.
Le territoire le moins envahi par les Megistopus semble l’aride plateau
d’Anjarre que hantent, en revanche, de nombreux Neuroleon ocrealus (Nav.)
et Creoleon lugdunense (\ illers). Nous y avons déterré 2 larves, dont l’une, au
stade I, fut recueillie sur un replat désolé couvert d’un très mince lit de sable
jonché de fragments bréchiques. Le versant boisé de la dépression comme la
station de Marseilleveyre où règne une lumière tamisée par le feuillage des
résineux se révèlent plus riches. Les insectes se rencontrent dans les dépôts are-
nacés tantôt disposés en lentilles, tantôt comblant les poches des rigoles de ruis¬
sellement, tantôt s’amoncelant au pied des pins. Sous leurs racines rampantes
s’accumule notamment un matériel mi-sableux, mi-humique, qui, constituant
l’habitat électif des larves de N. nemausiensis (Borkh.) f. sticticus Nav., est
aussi très recherché par celles des M. flavicornis.
A Sainte-Aime-d’Evenos l’espèce occupe un chemin en bordure du site. Sur
un espace d’environ huit mètres carré, au-dessous d’un grand Pin d’Alep,
les Megistopus se camouflent dans une couche d’épaisseur insignifiante de
graviers et de menus cailloux qui cachent la roche sous-jacente. Suivant les
années, à la suite d’une prospection rapide (2-3 heures) de ce gite d’étendue si
restreinte, nous avons récolté de 7 à 15 larves au stade 11 ou 111. Qu’elles soient
abondantes ailleurs rien ne permet de le nier, mais force est de reconnaître
l’infructuosité de nos recherches dans le reste de la station où seuls 2 individus
isolés ont pu être capturés, à quelques centaines de mètres du point régulière¬
ment colonisé par leurs congénères et sur la même chaussée. Une ornière limo¬
neuse offrait un abri au premier, tandis que le second s’était logé dans le sable.
Ajoutons que la zone caractérisée par l’importante concentration de larves se
trouve saumise de façon continue au rayonnement solaire durant les matinées
d’été. En conséquence la température de la strate superficielle du sol s’élève
à 49° C peu avant midi, quand le thermomètre marque 30° C à l’ombre. On se
trouve loin, ici, des conditions édaphiques et microclimatiques de Marseille¬
veyre
Pour ne rien taire nous signalerons, enfin, la capture de 3 larves dans les
gorges d’Ollioules. Groupées sous un Pin, elles se tenaient enfouies, tant bien
que mal, au sein de l’horizon supérieur, encore meuble, de marnes durcies par
la sécheresse.
— 494 —
Au terme de cet exposé il importe d’insister sur l’extrême diversité des milieux
où vivent, en Provence méridionale, les larves de Megistopus. Au plus peut-on
constater qu’inféodées au sol, elles n’ont, jusqu’alors, jamais été observées dans
le terreau d’arbres creux : il est vrai qu’un tel habitat fait totalement défaut
dans les stations que nous avons explorées.
\enons-en, à présent, au problème du piège. Partout où se rencontre M. fla-
vicornis la terre est criblée d’entonnoirs. Cependant leurs auteurs sont, sans
exception, des Myrmeleon [Grocus) inconspicuus Ramb. et, en moins grand
nombre, des Ëuroleon nostras (Fourc.), c’est-à-dire des Myrmeleontinae. L’unique
procédé permettant de découvrir les larves de Megistopus consiste à tamiser
le sol, ou mieux, à brosser sa surface avec un blaireau de barbier. En effet l’in¬
secte, les mandibules très écartées — elles forment un angle de 180° — se dissi¬
mule simplement sous une pellicule de matériaux détritiques, happant les
proies qui passent à sa portée et ne les poursuivant jamais en cas d’échec.
Quand la larve quitte son abri elle se meut effectivement soit vers l’avant,
soit vers l’arrière, courant du reste plus qu’elle ne marche, et laisse, sur le sable,
Une piste révélant le sens adopté. Le déplacement vers l’avant, qui doit être
Considéré comme une réaction nocicéptive déclenchée, entre autres, par un
échaufïement excessif du sable, est la règle Les Megistopus n’évoluent à recu¬
lons qu’avec une certaine répugnance et de façon générale, tant qu’ils n’ont
pas la possibilité de s’enfouir. Pour regagner leur habitat les larves creusent
le substratum à l’aide des derniers urites, puis se tiennent coites dès que leur
corps se trouve tout entier camouflé. Une fois enterrées elles ne stationnent
pas en permanence au même point. Il leur arrive, de temps à autre, de progresser
de quelques centimètres, mais elles demeurent invisibles à l’opposé des Myr¬
meleon et Ëuroleon qui, circulant presque au ras de la surface du sol, y impriment
un profond sillon
Bref, ni dans la nature, ni dans les élevages où cinq ans de suite nous avons
observé ses larves pendant dix mois (le tissage du cocon a lieu en avril-mai)
le comportement du Fourmilion ne diffère pas de celui des Dendroleontinae déjà
cités, auxquels il faut joindre üistoleon (= Formicaleon) tetra grammicus (F.).
Le travail d’EcniN pouvait donner à croire que la composition chimique du
milieu, sa texture, son poids spécifique, influaient sur la conduite de l’insecte.
A partir du mois d’août 1967, dans une série de récipients contenant chacun
un individu, sahles et graviers ont donc été remplacés par de la tourbe criblée
(maille de 2 mm.) du « mull » forestier, des terreaux ligneux provenant respec¬
tivement de cavités de Bouleaux, de Chataigners et de Chênes. Ces substitutions
n’ont modifié en rien le comportement de 12 larves au stade II ou III, qui s’ali¬
mentant de la manière précédemment décrite, refusèrent d’ébaucher le moindre
piège, quelles qu’eussent été l’hygrométrie de l’habitat, la fréquence des repas,
et la température, soit maintenue constante à 16° C, 21° C et 28° C, soit subissant
les variations journalières. Mentionnons cependant que les Megistopus s’enfon¬
çaient, à leur insu, dans la tourbe, trop légère, et, partant, ne réussissaient plus
à se nourrir.
De tels résultats ne sauraient surprendre. On comprendrait mal pourquoi
les mœurs du M. flaoicornis s’écarteraient de celles des autres Dendroleontinae.
1. La minceur des couches sableuses surmontant la roche empêche souvent l’animal de se sous¬
traire aux températures léthales en s’enterrant.
2. Le problème des pérégrinations el. des prétendues chasses nocturnes ne sera pas abordé dans
cet article.
— 495
De surcroît les espèces dont on sait qu’elles creusent un piège et qui, toutes,
appartiennent à la sous-tamille des Myrmeleontinae, offrent au moins un carac¬
tère morphologique propre à favoriser leur tâche : chez les Myrmeleon, Euroleon
et Myrmecaelurus de nombreuses et longues soies garnissent le bord externe
des mandibules, ces productions devant vraisemblablement permettre le tamisage
du sable.
Un second fait mérite de retenir l’attention. Bien que nous ayons retrouvé
chez les Dendroleontinae le robuste apodème bifide sur lequel s’insèrent les muscles
élévateurs du crâne des Myrmeleontinae, que la liaison entre prothorax et cap¬
sule céphalique soit également renforcée par une paire de « boutons-pressions »
situés à l’apex des lobes de la membrane collaire, les détentes de la tête des
Megistopus et de ses alliés se succèdent à une cadence très lente sous l’action
de stimulus répétés. Or le piège n’a guère de raison d’être si son occupant se
montre incapable de précipiter la chute des proies par des pelletages en rafale.
11 semble enfin curieux, si les Megistopus creusaient des entonnoirs, que ces
derniers eussent passé inaperçus dans des territoires minutieusement prospectés
où l’espèce est présente, voire banale : ses ouvrages n’ont été signalés ni par
Lacroix sur la côte atlantique française, ni par Redtenbacher, Brtek, Kis,
etc. en Europe centrale et orientale. Rabaud (1927) ne nomme pas le Fourmi¬
lion étudié dans son article sur les Planipennes ; sans doute l’a-t-il illustré d’une
figure grossière, laquelle devrait représenter la larve de M. flavicornis, mais le
texte traite manifestement de la biologie d’/î. nostras.
La discordance entre nos données et les observations d’EoLiN résulterait-elle
d’une modification du comportement selon les régions, encore que les arguments
précédents ne militent guère en faveur de cette hypothèse ? Certes nous avons
constaté sur le littoral méditerranéen une abondance de pièges d’E. nostras
dans des sables exposés aux intempéries, alors qu’au nord de la Loire ils se trou¬
vent exclusivement situés sous des surplombs. De même Myrmecaelurus tri-
grammus (Pal.), dont les entonnoirs occupent près de Budapest, chemins ou lits
de ruisseaux saisonniers (Redtenbacher 1883, 1884 a et b) se localisent, en
Slovaquie, dans des emplacements abrités de la pluie et du vent (Brtek, 1961).
Toutefois ces différences, qui tiennent moins à l’élimination sélective des larves
qu’au choix du lieu de ponte par les femelles obéissant à des facteurs micro¬
climatiques (température, teneur en eau du sol), n’affectent pas les activités
spécifiques des insectes. En l’état actuel de nos connaissances le désaccord reste
inexplicable.
Laboratoire d’ Entomologie générale et appliquée.
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liULLKTLN DU MDSÉUAl NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
‘2® Série ~ Tome 40 — N° 3, 1068, pp. 407-400.
LE STATUT
DE LOPHOPROCTUS LITORALIS VERHOEFF
(Diplopode Pénicillate)
Par B. CONDÉ.
La description de Lophoproctus litoralis Verhoeff, 1952 est fondée sur un petit
nombre de spécimens récoltés à Capri, près de Bagno di Tiberio. L’intérêt essen¬
tiel de cette forme réside dans le biotope où elle fut découverte : sur le rivage,
à quelques mètres du flot, dans un contexte écologique analogue à celui que
fréquente Polyxenus lapidicola Silvestri, à Portici et sur les rivages d’ Ischia.
La diagnose proposée est essentiellement différentielle par rapport à celle de
Lophoproctus lucidus Chalande (spécimens de Capri et de Naples), les deux
espèces étant ensuite très brièvement confrontées avec Lophoproctinus inferus
Silvestri.
Les caractères retenus concernent les antennes, les palpes gnathochilariaux
et le tarse qui sont représentés assez schématiquement. Un détail, attesté par
le texte et la figure 40, est tout à fait insolite : le tarse de litoralis serait
pourvu de 2 épines sternales.
Matériel. — Verhoeff ne mentionne ni le nombre exact, ni le sexe, ni le
stade des échantillons qu’il a décrits et n’a pas désigné d’holotype. L’amabilité
du Dr. Egon Popp, Conservateur de la collection Verhoeff, m’a permis d’exa¬
miner 4 exemplaires montés in toto sur 2 lames. A une exception près (Ç), les
animaux montrent leur face dorsale. Ces préparations, incluses dans le baume
du Canada, sont épaisses et ne permettent qu’un examen partiel à l’aide des
objectifs à immersion (x 50 et X 105) ; l’usage d’un objectif à grande distance
frontale ( X 25) permet l’observation de certains détails à travers la lame porte-
objet.
Lame A : 1) Ç à 12 pp. ; 2) cj à 10 pp. en mue.
Lame B : 1) ^ k 12 pp. ; 2) (J à 12 pp.
Nous désignerons les spécimens par les sigles Aj, Aj, /Ij et B^. Aj est choisi
comme lectotype.
Étiquettes de la main de l’auteur : « Lophoproctus litoralis Verli. 33a, Capri,
Strand ».
Tète. — Les antennes ne suscitent aucun commentaire pour ce qui est de
la forme générale et des longueurs relatives des articles, le VI® étant environ
2 fois aussi long que large, conformément à la description originale et à la figure
(40) qui l’accompagne. Par contre, les articles VI et VII portent respectivement
4 et 2 sensilles bacilliformes, disposition caractéristique du genre Lophoproctus ;
il est tout à fait inexact que ces phanères manquent ou soient très faiblement
développés ainsi que l’écrit Verhoeff. En VI, les deux sensilles postérieurs
sont insérés côte à côte, un peu plus proximalement que les deux antérieurs ;
498 —
dans les cas favorables à l’observation (^4^, A^), le sensille antérieur est distinc¬
tement plus grêle que les autres ; en VII, les deux sensilles sont très inégaux,
l’antérieur étant plus court et beaucoup plus grêle. Un sensille conique est pré¬
sent sur chacun des deux articles.
Labre typique du genre : 10 + 10 languettes marginales ; face externe glabre,
à l’exception d’une rangée postérieure d’épines cuticulaires (A^). Soies posté¬
rieures (4 -|- 1 -|- 4) très courtes, à petite embase.
Fig. 1. — Lophoproctus jeanneli, ssp. litomlis Verh. comb. nov.
A. Antenne gauche, face tergale, de la $ leclotype. — B et C. Sensilles des articles VI et VII de l’an¬
tenne précédente. — I). Sensille d’un palpe du gnathochilarium de la $ lectotype. — E. Tarse \
du (J à 10 pp. en mue. — F. Trois télotarses de la $ lectotype.
Lophoproctus jeanneli Hrül., f. tyji. 6’. Télotarse d’une $ adulte de la série typique.
-T X 200, ]'J X 320, les autres X 800.
Palpes du gnathochilarium portant 21 sensilles chez la $ et 41 chez les à
12 pp. ; non comptables (palpes de profil), mais denses, chez le (5* à 10 pp. Les
palpes représentés dans la diagnose originale (fig. 41) ont 13 ou 14 sensilles
seulement, ce qui est certainement incorrect ; de plus, les sensilles seraient
extraordinairement courts (nicht langer als breit). En ce qui concerne ce dernier
point, peu de sensilles peuvent être mesurés convenablement car, en raison
de l’épaisseur des préparations, la plupart d’entre eux ne sont pas vus à plat.
Dans les rares cas favorables (.4,, ^1^), ces phanères ont une forme tout à fait
habituelle et n’appellent aucune remarque, compte tenu que les sensilles sur¬
numéraires des (J sont, comme d’ordinaire, plus arrondis et en moyenne un peu
plus courts que les autres.
Tronc. — La chétotaxie est banale et seuls les tarses (2® article) et les griffes
méritent une étude détaillée. L’examen du à 10 pp. qui est sur le point de muer
499 —
montre clairement que l’un de ses tarses a servi à illustrer la description origi¬
nale (fig. 40) et qu’il est aussi à l’origine d’une méprise surprenante pour un
observateur aussi expérimenté que Verhoeff. En effet, des deux épines ster¬
nales représentées, la distale appartient à l’exuvie, tandis que la proximale,
vue par transparence, est celle du stade suivant. Le tarse de litoralis est typique
par conséquent, l’épine étant à peu près égale à la griffe du télotarse correspon¬
dant ; les tarses des 3 autres spéeimens ne prêtent à aucune confusion et un
observateur non averti aurait certainement hésité à y reconnaître l’espèce qui
fut décrite avec 2 épines. Griffe relativement étroite avec une dent sternale
extrêmement nette et les deux denticules proximaux habituels.
Affinités. — L. litoralis a été comparé par Verhoeff à L. lucidus et à L.
inferus. Il faut éliminer la seconde forme puisqu’elle est devenue, en 1948,
l’espèce-type du genre voisin Lophoproctinus Silv., caractérisé par 3 sensilles
bacilliformes sur l’article VI (et non 2 sensilles, comme on le voit sur la fig. 3
qui accompagne la diagnose originale et comme Verhoeff le répète).
La comparaison avec L. lucidus est incertaine, car l’antenne attribuée à cette
espèce (fig. 39) ne correspond pas à celle des lucidus authentiques des Pyrénées-
Orientales. Par contre, la dent sternale sur la griffe de litoralis (non signalée
par Verhoeff) le différencie bien de lucidus.
Une 3® forme doit être prise en considération : Lophoproctus jeanneli Brôlemann
1910, emend. 1926. Imparfaitement décrite à l’origine, j’ai pu revoir les types
de cette espèce (Condé 1953) pour m’assurer, en particulier, de la présence des
sensilles antennaires réglementaires niée par Brülemann. Il m’est actuellement
impossible de séparer clairement jeanneli de litoralis. Je ne puis signaler, pour
litoralis, que le sensille antérieur un peu plus grêle que les autres en VI (? tou¬
jours), la grande inégalité des sensilles en VII (déjà sensible chez les types de
jeanneli), la griffe un peu plus longue et étroite, et l’épine tarsienne de longueur
30 28
sensiblement égale à la griffe (plus longue chez jeanneli : — en I, au lieu de ^).
AZ /o
Il se peut, comme l’a déjà suggéré Verhoeff, que l’examen d’une série plus
importante de L. litoralis permette de découvrir des caractères qui ont échappé
jusqu’ici ; c’est pourquoi, compte tenu de petites divergences morphologiques
et surtout du biotope très particulier que fréquente litoralis, il ne semble pas
opportun de le considérer comme un synonyme strict de jeanneli ; par contre,
il correspondrait bien à une sous-espèce (du type race écologique peut-être)
de L. jeanneli, espèce qui paraît assez répandue dans la région méditerranéenne :
France méridionale, Catalogne, Corse et Majorque.
Faculté des Sciences de Nancy,
Zoologie approjondie.
BIBLIOGRAPHIE
Condé, B., 1953. — Diplopodes Pénicillates de Corse. Bull. Soc. zool. Fr., 78, pp. 33-
35.
Silvestri, F., 1918. — Tavola sinoUica dei generi dei Diplopoda Benicillata. Bail.
Lab. Ent. agr. Portici, 8, pp. 214-220.
Verhoeff, K., 1952. — Weitere Beitrage zur Keniitnis der Isopoden und Hiplo-
podenfauna von Ischia und Capri. Bonn. zool. Beitr., 3, pp. 125-150.
iu'lli:tin Dr misiU m naiional diiistoihi-: nati kkllk
2® Sérif — - 'l’oine '*0 — 3, l'JG8, pp. 50U-517.
SYMPHYLES DE ROUMANIE
Par L. JUBERTHIE-JIJPEAU et I. TABACARU.
Trois espèces de Symphyles de Roumanie avaient été signalées à ce jour
par Remy (1943) : Symphylellopsis suhnuda Hansen, Symphylella vulgaris
Hansen et llanseniella nivea Scopoli, en provenance de Càscioare (district
d’Rfov) ; ces animaux étaient d’ailleurs connus de toute l’Europe. Les 218
Symphyles étudiés ici se répartissent entre 10 espèces dont 2 sont nouvelles.
Le matériel examiné a été récolté dans différentes régions de Roumanie : la
Chaîne des Carpates, les Monts Bihar, la Hobroudja. Une partie de ce matériel
nous a été confiée pour étude par M. Dumitresco, M. Tr. Orghidax,
\{me \[ Georgesco, MM. L Capuse, V. Dkcu et St. Negrea.
1. Fam. ScOLOPENDRELLID.AE.
1. Scolopendrellopsis pretneri Juberthie-Jupeau, 1963.
Dobroudja : Bord sud du l.ac Mangalia, sous des pierres enfoncées, mai 1962,
1 1. à 11 pp. La larve, à ce stade, présente des griffes relativement plus larges
que les adultes ; nous avons retrouvé ce caractère chez une 1. à 11 pp. récoltée
à Postojna en même temps et au même endroit que les adultes ayant servi à
la description de l’espèce.
2. Scolopendrella notacantha Gervais, 1844.
Carpates Méridionales : Vallée supérieure de l’Olànejti, au bord du ruisseau,
dans des feuilles mortes, juillet 1966, 1 ad. Ç.
3. Symphylellopsis suhnuda Hansen, 1903.
Carpates Orientales : Pîngarati, Dealul Parul, forêt, sous des feuilles mortes,
juillet 1965, 1 ad. Ç.
Carpates Méridionales : Vallée supérieure de l’Olàneçti, juillet 1966, 1 ad.;;^ ;
Baia de Fier, forêt de hêtres, sous des feuilles mortes, mai 1961, 1 ad. $ ; Cîmpul
lui Neag, sous des pierres enfoncées, mai 1961, 1 ad. $, 1 1. à 11 pp.
Dobroudja : Babadag, à la lisière de la forêt, sous des pierres enfoncées, avril
1966, 1 ad. $, 1 1. à 11 pp.
L’un de nous ayant constaté (observation inédite) lors de la détermination
d’un très grand nombre d’individus de cette espèce, en provenance de toute
l’Europe, la présence de petites formations ventrales, subcirculaires, au niveau
de la 11® paire de pattes chez certains animaux, nous les avons recherchées chez
les exemplaires roumains.
Parmi les 5 adultes examinés, 4 seulement en sont porteurs, 1 mâle, et 3
femelles ; une femelle n’en présente pas. Il s’agit d’un épaississement de la
1. Abréviations : ad. = adulte (individu ayant 12 paires de pattes, c’est-à-dire le nombre maxi¬
mum) ; 1. à ... pp. = larve à ... paires de pattes ; P. I = [lattes de la D® paire, etc.
501 —
cuticule dessinant une circonférence ou une ellipse assez peu aplatie. La surface
de la cuticule ainsi délimitée ne présente aucune ornementation, ni stries, ni
spiculés, ni denticulations. Les organes sont situés dans l’angle formé par le
suhcoxite et la plaque remplaçant la vésicule coxale au niveau de la 11® paire
de pattes. Chez le mâle observé ici, des organes du même type mais un peu
moins nets que ceux qui sont localisés au niveau de la 11® paire de pattes, situés
de façon analogue, sont observables au niveau de la 10® paire de pattes.
La nature et l’origine de ces formations sont inconnues et ce qui frappe c’est
que leur présence n’est pas constante. Par leur situation ils font penser aux
organes également énigmatiques signalés par Ribaut (1931) sur les segments
5 à 9 de Scolopendrella notacantha auxquels l’auteur trouve « l’aspect de l’organe
postantennaire ou d’un stigmate de Geophilide ». Chez Syrnphylellopsis suhnuda
une telle ressemblance n’existe pas.
4. Syrnphylellopsis balcanica Remy, 1943.
Monts Rihar : Lunca Ampoitei, sous des pierres enfoncées, mai 1959, 1 1. à
8 pp., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 10 pp.
Carpates Méridionales : Vallée de la Rudareasa, Ciungetu, juillet 1962, 1 ad.
Ç ; Vallée supérieure de l’Olàne^ti, juillet 1966, 1 ad. Ç ; Obîrsia-Closani, Massif
de Vîrtoape, août 1962, 1 ad. (J.
5. Symphylella isabellae Grassi, 1886.
Dobroudja : Habadag, à la lisière d’une forêt, sous des pierres enfoncées,
avril 1966, 1 ad. 9-
6. Symphylella vulgaris Hansen, 1903.
Monts Bihar : Stîna de Vale, forêt de hêtres et mélèzes, sous des pierres enfon¬
cées, octobre 1961, 1 ad. 9 î Lunca Ampoitei, sous des pierres enfoncées, mai
1959, 1 ad. 9) 4 1. à 10 pp., 3 1. à 11 pp.
Carpates Orientales : Cheile Bicazului, forêt, sous des feuilles mortes, juillet
1965, 1 ad. 9) 1 1- à 11 pp. ; Bord du lac Bicaz, forêt de hêtres et mélèzes, sous
des feuilles mortes, juillet 1965, 1 ad. (J, 1 1. à 11 pp. ; Pîngarati, Dealul Parul,
sous des feuilles mortes, juillet 1965, 2 ad. (^, 2 1. à 10 pp.
Carpates Méridionales : Cumpana-Arges, dans bois mort, novembre 1961,
1 ad. (J, 1 1. à 8 pp., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 11 pp. Vallée supérieure de l’Olàneçti,
juillet 1966, 1 ad. 9> 1 1- à 10 pp. ; Baia de Fier, forêt de hêtres, sous des feuilles
mortes, mai 1961, 1 ad. 9 ; Ohaba, lithoclases près de la grotte de Sura Mare,
juin 1963, 1 ad. (J, 2 ad. 9) 1 1- à 10 pp., octobre 1965, 1 1. à 10 pp., 2 1. à 11 pp. ;
Dodoconi, près de la grotte de Dodoconi, octobre 1967, 1 ad. (J ; Ponorici, sous
des pierres enfoncées, avril 1959, 2 ad. 9) 2 1. à 11 pp. ; Cîmpusel, sous des pierres
au bord d’un ruisseau, août 1962, 2 ad. 9» 1 1- à 11 pp. ; Cîmpul lui Neag, sous
des pierres enfoncées, mai 1961, 1 1. à 9 pp., 1 1. à 10 pp., 3 1. à 11 pp. ; Obîrsia-
Closani, Massif de Vîrtoape, août 1962, 2 ad. 1 ad. 9» 1 L à 9 pp., 4 1. à 10 pp.,
2 1. à 11 pp. ; Bassin supérieur de la Cerna, forêt de hêtres, septembre 1965,
1 1. à 9 pp. ; lie Ada Kaleh, sous des pierres enfoncées, mai 1964, 2 ad. 9-
Monts du Banat : Bigar, forêt, septembre 1966, 1 ad. (J, 1 ad. 9-
Dobroudja : Babadag, à la lisière de la forêt, sous des pierres enfoncées, avril
1966, 2 ad. 9) 1 à 10 pp., 1 1. à 11 pp. ; Casian, juillet 1967, 1 1. à 9 pp. ; Bord
du lac Mangalia, sous des pierres, mai 1963, 6 ad. (J, 9 ad. 9> 4 1. à 11 pp. ; Hagieni,
lithoclases, octobre 1964, 1 ad. 9-
32
502 -*
H. Fam. Sc.UTIGERELLIDAE.
1. Ilanseniella nivea Scopoli, 1763.
Monts Bihar : Stîna de Vale, octobre 1961, 1 1. à 9 pp.
Carpates Orientales : Pîngarati, Dealul Parul, juillet 1965, 2 1. à 10 pp. ;
Bord du lac Bicaz, juillet 1965, 1 ad. $ ; Cheile Vîrghisului, août 1963, 1 ad. (^,
I 1. à 10 pp.
Carpates Méridionales : Vallée supérieure de l’Olàneçti, juillet 1966, 1 1. à
II pp. ; Paros-Pestera, sous des pierres près de la grotte Gura Cetatii, novembre
1963, 1 ad. (J ; Rîul de Mori, octobre 1967, 1 ad. $ ; Luncani, près de la grotte
Cioclovina, octobre 1967, 1 ad. Ç ; Cîmpul lui Neag, lithoclases, octobre 1967,
1 ad. Ç ; Bassin supérieur de la Cerna, juillet 1961, 1 ad. (J, Baile Herculane,
Dealul Rosu, mai 1962, 1 ad. Ç, 1 1. à 10 pp.
Monts du Banat : Poneasca, forêt, mai 1961, 2 ad. Ç, 1 1. à 11 pp.
Dobroudja : Gura Dobrogei, mai 1962, 1 1. à 10 pp. ; Baneasa Canaraua de pe
Graiiita, août 1962, 1 1. à 11 pp.
2. Scutigerella rernyi .Juberthie-Jupeau, 1963.
Carpates Orientales : Pîngarati, Dealul Parul, juillet 1965, 1 ad. (J, 3 ad. $ ;
Bord du lac Bicaz, juillet 1965, 1 ad. 1 ad. Ç.
Carpates Méridionales : Bogata, sous des pierres, octobre 1962, 2 ad. $ ; Cîm¬
pul lui Neag, mai 1961, 1 ad. 3 ad. Ç ; Cîmpusel, août 1961, 2 ad. 1 ad. Ç ;
Bassin supérieur de la Cerna, juillet 1965, 1 ad. $.
Dobroudja : Babadag, à la lisière de la forêt, sous des pierres, avril 1965,
4 ad. Ç, 1 1. à 10 pp. ; Gura Dobrogei, mai 1962, 1 ad. (^, 2 ad. Ç, juillet 1967,
3 ad. (J, 4 ad. Ç, 1 1. à 8 pp., 1 1. à 10 pp., 2 1. à 11 pp. ; Enisala, novembre 1962,
2 ad. (J, 1 ad. Ç ; Casian, mal 1962, 1 ad. Ç, juillet 1967, 1 ad. $, 1 1. à 9 pp. ;
Forêt Sîrtorman, juin 1963, 2 ad. (J, 2 ad. Ç ; Bord du Lac .Mangalia, sous des
pierres, avril 1966, 1 ad. (J, 1 ad. $ ; Baneasa, Canaraua de pe Granita, août
1962, 1 ad. $.
Les 48 individus rapportés à cette espèce présentent quelques variations en
ce qui concerne la micro-ornementation du bord postérieur des tergites, dans
la partie comprise entre la rangée de soies marginales et le bord libre du ter-
gite ; en effet cette région est parfaitement lisse (fig. 1, a) chez certains exem¬
plaires de Dobroudja, des Carpates Orientales et des Carpates Méridionales ;
ce caractère se rencontre sur les individus types de l’espèce ; elle est au con¬
traire, sur toute la partie postérieure du tergite, recouverte de petites denti-
culations de la cuticule, identiques à celles qui recouvrent le reste du tergite
ifig. 1, h) chez des exemplaires de Dobroudja ; il existe par ailleurs le cas inter¬
médiaire dans lequel seule la partie médiane du bord du tergite est recouverte
de denticulations, les parties latérales étant lisses (fig. 1, c) ; des individus des
Carpates Orientales présentent ce caractère. Deux types sont parfois présents
dans un même station ; ainsi à Enisole parmi les 3 individus observés qui pré¬
sentent par ailleurs les mêmes caractères, chez 2 exemplaires le bord postérieur
des tergites est lisse, chez le 3® il est recouvert de denticulations.
Bar ailleurs certains individus ont le bord postérieur des tergites très légère¬
ment plus échancré que le type de l’espèce.
Les animaux étudiés ici présentent, ainsi que les exemplaires types, une grosse
— 503 —
soie sur la face ventrale de certains articles antennaires, soie qui n’a pas été signa¬
lée dans la diagnose de cette espèce mais qui existe. Cette soie rappelle celle qui
sera décrite chez S. orghidani et S. carpatica ; un type assez différent ayant déjà
été décrit sur les antennes de S. silf^atica il semble que la présence, ou l’absence
de cette soie, sa forme et sa taille soient utilisables en systématique. Chez S. remyi
(fig. 1, d) elle est située au niveau de la couronne primaire de soies face ventrale
Fig. 1. — Scutigerella remyi.
a-c, bord postérieur du lergite II : a, exemplaire de Gampul lui Neag ; b, exemplaire du bord du Lac
de Mangalia ; c, exemplaire du Lac de Bicaz ; d, grosse soie du 22® article antennaire ; e, soie nor¬
male du meme article.
Échelle des figures : Ei = a, b, c \ Eg. = d, e.
et se reconnaît à partir du 10® article environ ; elle est un peu plus courte que
les autres soies, se renfle progressivement dans sa moitié basale sur les articles
de plus en plus proximaux et elle est mince dans sa moitié distale.
Nous avons constaté de plus chez tous les exemplaires, ainsi que chez les
S. remyi d’Autriche (fig. 2, a), la même disposition des 4 grandes soies de la partie
— 505 —
dorsale de la capsule cépliali(jue, situées à la base des antennes, dans la partie
délimitée par les branches frontales et latérales de l’apodème médio-tergal ;
nous désignons par al la soie la plus latérale située immédiatement à l’arrière
de l’organe de Tômôsvary, par a2 la soie située médialement par rapport à
la première, par a3 et al les 2 autres soies situées vers l’avant. Les soies al et
a2 sont sur une ligne perpendiculaire au plan sagittal de l’animal (Michel-
BACHER a utilisé le premier ce caractère dans la diagnose de S. nodicerca).
3. Scutigerella cf. remyi.
Banat : Grotte Zamonita, juin 1962, 1 ad. (^, 4 ad. $.
Les 5 individus en provenance du Banat sont voisins de S. remyi toutefois
il ne serait pas possible de les rapporter à cette espèce sans en élargir la diagnose
et nous pensons préférable de les rapprocher de cette espèce plutôt que de les
y rapporter.
Leur taille est un peu supérieure à celle de S. remyi car chez le plus grand
exemplaire elle atteint 5,2 mm, l’organe de Tômôsvary est relativement plus
grand et de plus les soies al et a2 (fig. 2, b) ne sont pas alignées selon une ligne
droite perpendiculaire au plan sagittal de l’animal. Par ailleurs, le nombre des
articles antennaires est un peu plus élevé que chez la forme typique.
Il est impossible actuellement de déterminer si ces caractères qui seuls dif¬
fèrent un peu de ceux de la forme typique sont les caractères d’une population
dans le cadre de cette espèce ou s’il s’agit d’une espèce différente ; les caractères
biologiques de ces animaux apporteraient sans doute des données supplémen¬
taires qui pourraient aider leur étude systématique.
4. Scutigerella orghidani n. sp.
Carpates Orientales : Borsa, forêt de hêtres et mélèzes, dans bois mort, sep¬
tembre 1965, 1 ad. $ ; Cheile Vîrghisului, août 1963, 2 ad. 3 ad. $
Carpates Méridionales : Bogata, forêt, sous des pierres, octobre 1962, 1 ad.
1 ad. Ç.
Adulte. — Dimensions : Longueur sans filières, ni antennes : 3,8 à 4,4 mm. ;
longueur des filières 350 à 400 p,.
Tête (fig. 3, a). — Aussi longue que sa largeur maximum, elle est recouverte
de soies très nombreuses à peu près toutes égales et dans l’ensemble plutôt
courtes. L’apodème médio-tergal présente des branches frontales très nettes.
Les premières maxilles portent un palpe (fig. 4, e) de 14 p, de long et trifide ;
les 2 branches latérales suhégales sont écartées de la branche centrale et un
peu plus longues que la moitié de cette dernière.
Antennes (fig. 4, a, h, c, d). — Les antennes comptent de 25 à 36 articles. La
deuxième couronne de soies commence face dorsale à partir des 6®, 7® ou 8®
articles. Face sternale l’une des soies de la couronne primaire varie en forme
de façon continue de la base de l’antenne à son extrémité. Aux premiers articles
cette soie ne se différencie des autres que par l’aspect un peu granuleux de la
face interne de la chitine qui la constitue ; vers le 10® article elle devient de sur¬
croît nettement plus renflée que les autres dans sa partie basale et ce carac¬
tère va en s’accentuant vers les articles antennaires de plus en plus proximaux ;
sur les articles subterminaux elle prend de ce fait la forme d’une flamme de
bougie très large à la base ; malgré cette modification cette soie ne change pas
de longueur et garde son aspect interne finement granuleux. L’article distal
Fig. 3. — Scutigerella orghidani.
a, tête en vue dorsale ; h, P. I. gauche, face postérieure ; c, trochanter de la P, I. droite, face posté¬
rieure.
Échelle des figures : Ej =*= a, 6 ; E* = c.
— 507
Fig. 4. — Scutigerella orghidani.
a vingt-cinquième article de l'antenne droite face tergale ; 6, le même article face sternale ; c soie
' modifiée des 5® 9® 11® *^1® 28® et 29® articles antennaires ; d, soie normale du 2J article anteii-
naire ; c, palpe ’de la maxille gauche -, /, extrémité de la P. I. droite, face postérieure ; g, extré
mité de la P. XII droite, face antérieure.
Échelle des figures : Ej = a, ; Eg = c, d, e, f, g.
— 508
porte ou non une soie de ce type, les 2 possibilités pouvant se réaliser chez un
même animal. Face tergale et latéro-externe à partir du 7®, chaque article-
porte un petit organe en candélabre ; l’article terminal en porte 3, un grand
et 2 petits.
Tergiles (fig. 5, a, b, c, et fig. 6, a). — Le premier tergite porte de 8 à 11 soies
disposées, en général, en une seule rangée ; 1 ou 2 soies peuvent être situées
toutefois, un peu plus antérieurement que les autres. Le tergite 1 1 dont le bord
postérieur est à peine échancré porte de 42 à 52 soies marginales ou submargi¬
nales ; 3 soies latérales sub-marginales sont un peu plus longues que les autres ;
les soies de recouvrement sont assez courtes et nombreuses. Le tergite 111 est
un peu plus échancré que le tergite II et un peu moins que le tergite IV. Toutes
les soies de tous les tergites sont semblables ; elles sont toutes minces et poin¬
tues, au tergite XIV en particulier. Au tergite XV la partie recouvrant la fos¬
sette supra-anale est moyennement échancrée et ne porte pas de soie.
Pattes. — Les P. I. (fig. 3, b, c, et fig. 4, f) sont plus longues que la moitié
de la longueur des suivantes ; le fémur porte une longue soie pointue située
entre la partie basale de l’article et les 2 différenciations cuticulaires x et y
signalées déjà chez de nombreuses espèces. Les P. I des et des Ç sont iden¬
tiques. Cette espèce ne possède donc pas à ce niveau de caractère sexuel secon¬
daire. Le tarse plus de 4,5 fois aussi long que sa largeur maximum se termine
par 2 griffes assez larges. Les P. XII (fig. 4, g et fig. 6, b) sont assez trapues
et recouvertes de soies courtes et sensiblement toutes égales ; le tarse, 4 fois
aussi long que sa largeur maximum porte 2 griffes larges, dont la postérieure
est à peine plus courte que l’antérieure.
Les styles présents des P. III aux P. XII terminés par 2 soies de longueur
inégale ne présentent pas de soies supplémentaires sur leurs faces latérales.
Les sacs coxaux existent des P. III aux P. X ; il y en a donc 8 paires.
Filières (fig. 6, a). — Environ 4 fois aussi longues que leur largeur maximum,
elles sont recouvertes de soies courtes, uniformément réparties ; la soie termi¬
nale relativement longue, atteint la moitié de la largeur maximum des filières.
.\ffinités. — S. orghidani appartient au groupe des Scutigerella dont le
tergite II est peu échancré. Parmi ces dernières la présence d’une grosse soie
très large à la base, située à la face sternale des articles antennaires, la rapproche
de S. silaatica. Les caractères de soies de recouvrement des tergites toutes
fines et pointues séparent toutefois nettement S. orghidani et 5. sïlvatica chez
laquelle les soies marginales des tergites, surtout sur les tergites postérieurs,
sont larges et renflées dans leur partie moyenne, tout en étant pointues à l’extré¬
mité ; S. siloatica présente de plus des soies supplémentaires aux styles.
5. Scutigerella carpatica n. sp.
Carpates Orientales : Borsa, forêt de hêtres et mélèzes, dans bois mort, se{)-
tembre 1965, 1 ad. çj ; Bord du lac Bicaz, sous des pierres en forêt, juillet 1965,
1 ad. (J, 3 ad. $ ; Cheile Virghisului, septembre 1962, 1 ad. Ç, août 1963, 5 ad. çj,
3 ad. $, 1 1. à 7 pp., 1 1. à 10 pp., 1 1. à 11 pp.
Carpates Méridionales : Vallée supérieure de l’Olàneÿti, juillet 1966, 2 ad. (J,
6 ad. Ç, 1 1. à 11 pp. ; Baia de Fier, forêt, sous des feuilles mortes, mai 1961,
1 ad. cj, 1 1. à 11 pp. ; Cîmpul lui Neag, Alunii Negrului, sous des pierres, octobre
1967, 1 ad. Ç ; Ponorici, sous des pierres, avril 1959, 1 ad. (J, 1 ad. Ç ; Baile
Herculane, Dealul Rosu, mai 1961, 1 ad. çj; 2 ad, $ ; Doniogled, mai 1961,
1 ad. 2 ad. Ç.
— 511 —
Monts du Banat : Aniiia, près de la grotte Ponor-Plopa, septembre 1966,
1 ad. Ç.
Adultes. — Dimensions. — Longueur sans filières, ni antennes, 5,5 à 7 mm. ;
longueur des fdières : 550 p,.
Tête (fig. 7, a). — Relativement large, recouverte de soies nombreuses, petites,
auxquelles se mêlent dans la partie postérieure de la capsule céphalique des
soies très nettement plus longues. L’apodème médio-tergal possède des branches
frontales nettes et des branches latérales bien visibles.
Les premières maxilles portent un palpe (fig. 7, b) trifide, dont les 2 branches
latérales sont nettement plus courtes que la branche centrale.
Antennes (fig. 7, c). — Le nombre des articles aiitennaires, élevé en général,
peut atteindre 45. La deuxième couronne de soies commence face tergale à
partir des 6®, 7® ou 8® articles avec 1 soie. Au niveau de la couronne primaire,
face sternale, se trouve une soie d’un type particulier rappelant celles déjà
signalées chez d’autres espèces. Cette soie visible à partir du 10® article envi¬
ron, toujours plus courte que celles qui sont situées de part et d’autre, se renfle
très légèrement dans sa partie sub-basale tandis qu’elle s’effile dans sa partie
distale ; cette forme s’accentue régulièrement en allant de la partie basale vers
la partie proximale de l’antenne mais le renflement de la région basale de la
soie n’est jamais très important. Face tergale, et latéro-externe à partir du 5®
«U du 6® article, il existe un petit organe en candélabre. L’article distal en porte 3,
un grand terminal et 2 plus petits.
Tergites (fig. 8, a, b, c, fig. 9, a, h, c, et fig. 10, a). — Le premier tergite porte
une rangée de 9 à 19 soies de longueur très inégale. Le bord postérieur du ter¬
gite 11 est sub-rectiligne ; le nombre des soies marginales et sub-marginales
varie de 36 à 56 sur ce tergite ; elles sont toutes effilées ; les longues soies laté¬
rales submarginales sont très nettement plus longues que les soies marginales ;
les soies de recouvrement toutes très effilées sont de longueur très inégale. Le
bord postérieur du tergite III également sub-rectiligne est garni de 45 à 80 soies
marginales et sub-marginales effilées ; les grandes soies latérales sont moins
longues que celles du tergite II ; les soies de recouvrement sont de longueur
un peu plus homogène qu’au tergite 11. Le tergite IV porte de 48 à 80 soies
marginales et sub-marginales beaucoup moins effilées que celles des 2 tergites
précédents. A partir du tergite V jusqu’au tergite XIV les soies marginales
sont de plus en plus courtes et de plus en plus renflées dans leur partie moyenne,
tout en étant pointues à l’extrémité ; au tergite XIV auquel ce caractère est
le plus accusé, elles dépassent à peine le bord postérieur du tergite et sont par¬
ticulièrement larges. Les soies de recouvrement des tergites présentent égale¬
ment ce caractère mais à un degré moindre et on constate deux gradients dans
leur variation ; elles sont d’autant plus modifiées d’une part qu’elles sont situées
sur un tergite plus postérieur, d’autre part qu’elles sont plus à l’arrière sur un
même tergite. Au tergite XV les soies sont courtes mais moins larges que sur
le tergite précédent ; l’échancrure postérieure est d’importance moyenne et il
n’existe pas de soies au-dessus de la fossette supra-anale.
Pattes. — La P. 1 (fig. 7, d, e) ne présentant que 3 articles est plus grande
que la moitié des suivantes. Face sternale, le trochanter présente un dimor¬
phisme sexuel ; en effet, la P. 1. du mâle montre une grande soie raide et pointue
entre sa base et les différenciations cuticulaires appelées a; et t/ ; l’emplacement
correspondant à cette sole est occupé chez la femelle par un processus, cylin-
— 512 —
Fig. 7. — Scutigerdla carpatica.
a tête en vue dorsale ; b, palpe de la maxille droite ; c, vingt-septième article de l’antenne gauche,
' face sternale ; d, P. I. gauche, face postérieure d’une femelle ; e, P. I. gauche, face postérieure d un
mâle ; /, griffes de la P. XII droite, face antérieure ; g, face postérieure du style situe a la base de
la P. VII droite.
Échelle des figures : Ei = a ; Eg = d, e, g ; Ej = c ; E, = / ; E* = h.
514 —
drique, assez long et émoussé à l’extrémité ; le tarse 4 fois aussi long que large
se termine par 2 griffes inégales. La P. XII (fig. 7, f et fig. 10, h) dont le tibia
est 2 fois aussi long et le tarse 3 fois 1/2 aussi long que large porte des soies
dans l’ensemble courtes, et toutes de même taille ; la griffe postérieure est à
peine plus courte que l’antérieure.
Les styles présents des P. 111 aux P. Xll, portent des soies supplémentaires
à embase nette, situées sur leur face latérale.
Des sacs coxaux existent des P. 111 aux P. X, il y en a donc 8 paires.
Fig. — SnUigerella carpatica. Soies marginales et submarginales des tergites.
a, tergite II ; h, tergile V ; c, tergite XIV.
Filières (fig. 10, a). — Les fdières très allongées sont un peu plus de 3,5 fois
aussi longues que leur largeur maximum ; elles sont couvertes de soies courtes,
toutes de même taille et très régulièrement disposées.
Affinités. — Cette espèce se range avec les Scutigerella dont le bord posté¬
rieur des tergites est peu échancré. La forme des soies au bord postérieur des
tergites à partir du 4® la rapproche de S. silvatica mais la présence d’un carac¬
tère sexuel secondaire l’en éloigne catégoriquement. A ce jour les espèces du
genre Scutigerella dont les femelles présentent un caractère sexuel secondaire
porté par la P. 1 sont au nombre de 4. L’espèce décrite ici est nettement diffé¬
rente de S. pagesi .Jupeau et de S. tusca .Juberthie- Jupeau par la forme de ce
caractère.
— 516
La forme du processus de la P. I de S. carpatica se rapproche de celui de
S. arrnata Hansen et S. lineata Edwards mais beaucoup de caractères, en par¬
ticulier la forme des soies marginales des tergites, éloignent l’espèce roumaine
des deux autres.
Conclusions.
Nous avons retrouvé en Roumanie des espèces telles que Symphylella vulga-
ris et S. isabellae, Symphylellopsis subnuda et S. balcanica, Scolopendrella nota-
cantha, Hanseniella nivea qui ont une très vaste répartition géographique et
dont les caractères ne présentent aucune variation chez tous les exemplaires
d’Europe que nous avons pu examiner et comparer aux formes roumaines.
Scolopendrellopsis pretneri semble avoir également une vaste répartition car
cette espèce a été créée pour des animaux récoltés en Yougoslavie dans la grotte
de Postojna ; cette nouvelle capture en milieu endogé laisse à penser, comme
nous l’avions supposé, que les animaux capturés dans la grotte de Postojna
sur l’eau des bassins d’élevage sont des endogés plus ou moins profonds, tombés
de la voûte de la grotte. En revanche parmi les Scutigerella deux formes sont
nouvelles et une troisième était déjà connue de la région tout à fait orientale
de l’Autriche. 11 semble à la lumière des données actuelles qu’un endémisme
assez développé soit apparu dans ce genre, contrairement à ce qui était admis.
Michelbacher a été le premier à constater que l’on groupait en général sous
le nom de S. immaculata des individus appartenant en fait à des espèces dis¬
tinctes, et ceci grâce à l’étude de nombreux spécimens, provenant de différentes
régions du monde, et présentant de petites différences morphologiques. Le
nombre d’espèces appartenant au genre Scutigerella récemment signalées ou
décrites en Europe par Rochaix (1954), Edwards (1959), Scheller (1965)
et par l’un de nous (1954, 1962, 1963 a et b) montre que ce genre est bien diver¬
sifié malgré son apparente monotonie.
Laboratoire souterrain du C.N.R.S.,
MouliSy Ariège, France
et Institut de Spéologie « Ernil Racovilza »
Bucarest, Roumanie.
OUVRAGES CITÉS
Edwards, C. A., 1959. — A révision of lhe British Symphyla. Proc. Zool. Soc.
London, 132, 3, pp. 403-439.
H ANSEN, H. J., 1903. — The généra and species of the order Symphyla. Quart. J.
micr. Sci., 47, 1, pp. 1-101.
■Tuberthie-Jupeau, L., 1962. — Description d’une espèce nouvelle de Syinphyles
d’Italie Scutigerella tusca n. sp. Bull. Mm. nat. Hist. nat., 2® sér., 34, l, pp. 276-
279.
— 1963 a. — Scutigerella remyi n. sp. Symphyle nouveau récolté en Basse-
.\utriche. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 35, pp. 172-175.
— 1963 b. — Contribution à l’étude de la faune de Symphyles des Pyrénées.
Description de deux espèces nouvelles. Ibid., 2® sér., 35, pp. 478-187.
JuPEAu, L., 1954. — Symphyles du Sud-Ouest de la France avec description d’une
espèce nouvelle. Ibid., 2® sér., 36, 1, pp. 100-103.
Michelbacher, a. E., 1942. — The biology of the garden Centipede, Scutigerella
immaculata. Hilgardia, 11, 3, pp. 55-148.
— 1942 h. — A synopsis of the genus Scutigerella. Ann. ent. Soc. Amer., 35, pp. 267-
288.
Remy, P. A., 1943. — Stations européennes de Symphyles avec description d’une
espèce nouvelle. Arch. Zool. Exp. et Gén. IV. et R., 83, 1, pp. 1-21.
Ribaut, h., 1931. — Observations sur l’organisation des Symphyles. Bull. Soc.
Hisl. nat. Toulouse, 62, pp. 443-465.
Rochaix, b., 1955. — Symphyles des Dolomites. Atli. Instit. Veneto. Sc. Lel. Art.,
113, pp. 11-18.
ScuELLER, U., 1965. — Two new species ot the genus Scutigerella (Myriapoda :
Symphyla) from the European Alps. Zool. Anz., 176, 5, pp. 320-326.
lîULLETIN DU MUSÉUM XATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — 3, 1968, pp. 518-526.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DES SCORPIONS DE LANDE
4. lOMACHUS NITIDUS POCOCK, 1900
( Scorpionidae, Ischnurinae )
Par R. P. SREENIVASA-REDDY 1
lomachus nitidus est la troisième espèce de ce genre connue de l’Inde méri¬
dionale. Elle fut décrite sur un seul exemplaire par Pocock en 1900 dans le
tome « Arachnida » de la série « Fauna of Rritish India ». Au cours de recherches
personnelles, en 1960 nous avons eu la chance de trouver plus de trente exem¬
plaires de cette espèce sur les pentes des collines de Tirumalai près de la ville
de Tirupati, Etat d’Andhra, Inde Méridionale. Une étude comparée du type
du Rritish Muséum et des 22 spécimens de notre collection (mâles, femelles
et immatures) nous a permis de préciser la description de cette espèce qui par
de nombreux caractères se distinguent facilement des autres espèces du même
genre. Ces 22 spécimens collectés sont déposés dans la collection du Muséum
national de Paris sous le numéro R. S. 4497.
Diagnose révisée D’Iomachus nitidus.
Description de la femelle type.
Station : Nellore, État d’Andhra, Inde méridionale.
Le corps atteignant 6 cm seulement chez l’adulte est aplati dorso-ventrale-
ment comme c’est le cas chez les espèces de ce genre. Le tronc est large en avant
et rétréci progressivement en arrière. La queue mince comprimée latéralement
est légèrement plus petite que le tronc.
Couleur : La surface dorsale du tronc et les appendices ainsi que la queue
entière sont brun noirâtre. La vésicule est jaune brunâtre. La face ventrale est
brune sauf les peignes, l’opercule génital et la région où s’insèrent les peignes
sont plus pâles encore. Le type du Rritish Muséum est de couleur brun clair
et la face ventrale ne montre aucune différence de couleur. Ces variations de
teinte proviennent-elles des 68 années de conservation en alcool ? Nous ne
le savons pas ! Le tégument dorsal du tronc ainsi que celui des pattes-mâchoires,
des appendices et de la queue est marbré de taches pâles, à contours irréguliers.
Sur les tergites ces taches sont disposées en festons comme chez lomachus punc-
tulatus.
1. Attaché de Recherche.^ an (^X.R.S. Adresse permanente : Lecturer in Zoology, University
(Dllcirc. Sri ^’e:ll<ates\vara l'ni\'prsity, 'riRrpATi. Andhra State, India.
519 —
Ponctuation : Parmi les espèces indiennes d'Iornachus c’est chez 1. laeviceps
que la ponctuation est la moins accusée, n’étant visible qu’à l’aide d’une loupe
binoculaire. Sur le céphalothorax la ponctuation n’existe que sur les côtés ;
elle est pratiquement absente sur les tergites et très faible sur les sternites et
sur la queue. C’est seulement sur les pattes-mâchoires que la ponctuation se
voit très bien. Les taches marbrées du tronc sont toujours dépourvues de ponc¬
tuations.
Fig. 1. — lomachus nitidus Pocock. Femelle type du British Muséum.
Céphalothorax : (fig. 2) est aplati et lisse, sans carènes ni granules. Il est plus
long que large avec une encoche peu profonde au milieu du bord antérieur. La
limite postérieure de cette incision ne dépasse pas une ligne transversale repré¬
sentant la tangente postérieure de la première paire d’yeux latéraux. Les lobes
céphalothoraciques de chaque côté de cette encoche sont convexes. Le sillon
médian transversal est situé près du bord postérieur. Un peu en avant du milieu
520 —
du céphalothorax existe une dépression elliptique. Les yeux médians sont
situés au milieu de cette dépression. Le tubrecule oculaire est donc absent et
les yeux médians sont à plat, leurs cornées dirigées directement vers le haut.
Une paire de macrochètes est située devant cette dépression et une autre paire
derrière les yeux mais à l’intérieur de ladite dépression. Les yeux latéraux
(fig. 3) sont situés très près de l’arête supérieure du bord du céphalothorax.
Des macrochètes se trouvent par-ci par-là sur la face dorsale. Des macrochètes
et des microchètes sont proches des bords du céphalothorax.
Tergites : ils sont lisses, sans carènes et sans granules. L’épaississement tergal
caractéristique à’ lomachus laeviceps et I. punctulatus est à peine développé,
mais reconnaissable dans sa forme. Une paire de dépressions, pâles à contours
elliptiques et presque régulières existent sur chaque tergite. Ces dépressions
représentant les lieux d’insertion des muscles dorso-ventraux, insertions qui
ont un contour irrégulier chez I. laeviceps et 1. punctulatus. La région médiane
du tergite entre ces dépressions est légèrement bombée. Les bords latéraux et
postérieur portent des macrochètes.
Sternites : Comme les tergites ils sont lisses. Des macrochètes se trouvent
au milieu et sur les bords latéraux et postérieur. Les dépressions longitudinales
paires, situées entre les stigmates ont la même forme que celles de deux autres
espèces. Sur les cinquième sternite elles sont moins étendues.
Queue : elle est mince et comprimée latéralement. Les trois premiers anneaux
sont légèrement bombés dorsalement dans la moitié distale et cela rappelle
les bosses paires de la queue à' lomachus laeviceps et d’/. punctulatus. Des poils
longs, rigides, bruns sont disposés sur tous les anneaux en paires asymétriques
sur les faces dorsale, latérale et ventrale. La répartition des poils sur les anneaux
est identique à celle trouvée cliez les autres espèces. Sauf les premiers tous les
anneaux sont granulés. La granulation de la face dorsale est très faible et existe
seulement dans la moitié postérieure. On trouve cependant quelques petits
granules sur les côtés de chaque anneau. La face ventrale de la queue est granulée
et la granulation devient de plus en plus nette dans les anneaux postérieurs.
Elle forme trois bandes longitudinales, une médiane et une paire latérale sur la
face ventrale du cinquième anneau.
Vésicule : courbée et à peu près elliptique comme chez les autres espèces.
Elle est poilue, la forme et la distribution des poils étant identique à celles obser¬
vées chez I. laeviceps et I. punctulatus. L’aiguillon est court et se courbe brusque¬
ment.
Les appendices.
Chélicères : (fig. 4) elles sont conformes au type caractérisant la famille des
Scorpionidae (Vachon 1963). Mais I. nitidus se distingue des autres espèces
du même genre par le rapport entre les longueurs des dents distales, interne
et externe ; cette dernière dent étant beaucoup plus petite que l’autre il n’y a
donc pas de fourche distale au doigt mobile de la chélicère.
Pattes-machoires :
Fémur : la surface dorsale est uniformément granulée sauf dans la région
distale jiostérieure. Les bords antérieurs des faces dorsale et ventrale sont
— 522 —
noirâtres et munis de gros granules coniques disposés irrégulièrement. La face
antérieure possède quelques gros granules. La face ventrale est lisse et son bord
postérieur l’est aussi.
Brachium ; Les faces dorsale, antérieure et ventrale sont lisses. Le bord anté¬
rieur de la face dorsale porte très peu de granules. Par contre le bord antérieur
de la face ventrale est orné d’une rangée de granules disposés irrégulièrement.
Le tubercule brachial est peu développé et n’est représenté que par une paire
de gros granules.
Main : Les régions dorsale et externe sont grossièrement et uniformément
granulées. La carène dorsale externe est presque lisse étant formée de petits
granules à sommet arrondi. La carène ventrale externe est plus accusée étant
constituée de gros granules coniques. Les doigts plus courts que la main sont
peu courbés, le lobe basal du doigt mobile et l’encoche opposée du doigt fixe
sont peu accentués. En outre aux deux doigts les dents de la série inférieure
sont moins nombreuses et moins régulières que dans la série supérieure. Ce
sont les seules différences entre cette espèce et les deux autres espèces indiennes
appartenant au même genre.
Trichohothries (fig. 8-14). La disposition des trichobothries chez cette espèce
est identique à celle trouvée chez lomachus laeviceps et 1. punctulatus. Le fémur
(fig. 11) en a trois, une interne, une dorsale et une externe. Sur la face dorsale
du brachium (fig. 12) on en trouve trois : deux dorsales et une interne. La face
ventrale (fig. 13) porte trois trichobothries et la face externe (fig. 14) treize.
La répartition des trichobothries sur la pince est indiquée dans les figures 8,
9 et 10. Comme chez 1. punctulatus les trois trichobothries ib, it et db forment
un triangle.
Les « setal pores » de Pocock sont des cupules d’insertion des trichobothries
dsb et db.
Pattes-ambulatoires : Les processus maxillaires de la première paire de pattes
sont plus longs que ceux de la deuxième paire. De plus leur bord externe ou
latéral est presque parallèle au bord interne, et leur extrémité distale est arrondie
et non pas conique ou triangulaire comme chez /. laeviceps et I. punctulatus.
Le préfémur des trois premières pattes possède une carène granuleuse sur le
bord dorsal antérieur et une autre sur le bord ventral. La quatrième paire de
pattes est privée de carènes. Le basitarse, ventralement est orné de poils en forme
d’épines à l’extrémité distale (fig. 7. epB) ; le tarse (fig. 7) porte deux paires
de poils longs sur les bords b ventraux latéraux. Les denticules (den. fig. 7) de
la série ventrale sont bien développées et disposées régulièrement, la denticule
distale étant plus grande que les autres.
Sternum : (fig. 5) Chez certaines femelles et certains mâles, le lobe médian pos¬
térieur de l’opercule génital est éloigné du bord antérieur de la plaque pectinifère,
l’opercule ne chevauche donc pas celle-ci.
Peignes : (fig. 6) ils sont courts et leur segmentation est très imprécise. Les
fulcres sont peu développées ; on compte 5 ou 6 dents elliptiques, la dent distale
étant beaucoup plus grande que la lame proximale.
Stigmates : Ils sont courts et leur ouverture est en forme de fente.
523
13 14
Fio. H-l'i. — loniachus nilidua Pocock.
8 : Main droite, vue dorsale ; 9 : main d.-oite, vue latérale ; 10 : main droite vue ventrale ; 11 : patte-
mâchoire, fémur gauche, vue dorsale ; 12 : patte-mâchoire, brachium gauche, vue dorsale ; 13 : patte-
mâchoire, brachium gauche, vue ventrale ; 14 : patte-mâchoire, brachium gauche, vue latérale.
— 524
Description du mâle.
Spécimen de Tirupati.
Chez les mâles, la queue et le doigt mobile de la pince sont légèrement plus
longs que chez les femelles. 11 n’existe aucune autre différence entre les mâles
et les femelles sauf en ce qui concerne les caractères suivants : 1) l’opercule
génital chez les femelles n’est lait que d’une seule plaque tandis que chez les
mâles il est constitué de deux volets ; 2) les peignes des mâles ont un nombre
de lames légèrement plus élevé que chez les femelles. Mais ces différences con-
^ iennent à l’ensemble des Scorpionidae.
Dimension en millimètres : Mâle. Spécimen de Tirupati.
Long, du céph-th (paraxiale) : 7,2 ; long. abd. : 18,0 ; long, queue (vésicule
comprise) : 19,4 ; long, totale (vés. comprise) ; 44,6.
Céphalothorax. Long, (axiale) : 7,0 ; long, entre bord ant. du céph-th. et le bord
ant. des yeux méd. : 2,8 ; long, entre bord post. des yeux méd. et bord post.
céph-th. : 4,1 ; Larg. du céph-th entre la l""® paire des yeux lat. : 3,8 ; larg. du
céph-th en son milieu : 7,2 ; larg. du bord postér. du céph-th. : 7,2 ; diamètre
des yeux méd. : 0,4 ; intervalle entre les yeux méd. : 0,2.
Queue : 1®'' ann. long. : 2,8 ; larg. : 1,9 ; 2® ann. long. : 3,1 ; larg. : 3,0 ; 3® ann.
long. : 3,0 ; 4® ann. long. : 3,2 ; 5® ann. long. : 4,0 ; vésicule ; long. 4,0 ; haut. :
1,6.
Pattes mâchoires : Fémur, long. 6,0 ; larg. : 2,6 ; brachium : long. : 6,5, larg. :
3,7 ; pince, long. : 12,0 ; main. long. : 8,7 ; doigt mobile. long. : 5,5.
Peignes : Long. : 2,3.
Dimensions en millimètres : Femelle. Spécimen de Tirupati.
Long, du céph-th. (Paraxiale) 6,3 ; long. abd. 20,6 ; long, de la queue (vési¬
cule comprise) : 17,8 ; long, totale (vésicule comprise) : 44,7.
Céphalothorax : long, céph-th. (axiale) : 5,9 ; long, entre le bord ant. du
céph-th. et le bord ant. des yeux méd. : 2,1 ; long, entre le bord post. des yeux
méd. et le bord post. du céph-th. : 3,3 ; larg. du céph-th entre la D® paire des
yeux lat. : 3,8 ; larg. du céph-th en son milieu : 6,2 ; larg. du bord post. du céph-
th. : 6,6 ; diamètre des yeux méd. ; 0,4 ; intervalle entre les yeux méd. : 0,2.
Queue : L 1®*' ann., long. : 2,3 ; larg. : 1,8 ; 2® ann. long. : 2,5 ; 3® ann. long. :
2,5 ; 4® ann. long. 2,8 ; 5® ann. long. : 3,5 ; vés. : long. : 3,2 ; haut. : 1,4.
Patles-machoires : Fémur : long. 5,0 ; larg. 2,4 ; brachium ; long. : 6,5, larg. ;
2,5 ; pince, long. : 11,5 ; main. long. 6,7 ; doigt mobile, long. : 5,2.
Peignes : long. : 2,1.
^ 525 —
Indices morphométhiques.
Mâle : Spécimen de Tirupati.
Le céphalothorax est plus long que le fémur (1,2 ; 1,0) et le brachium (1,1 :
1,0) ; il est plus petit que la pince (1,0 : 1,7) et la main (1,0 : 1,21) ; mais plus
grand que le doigt mobile (1,3 : 1,0).
La queue est environ 2,7 fois plus grande que la longueur du céphalothorax ;
la longueur totale des articles caudaux 1 + 2 est inférieure à celle du céphalo¬
thorax ; celle des segments caudaux 4+5 égale à la longueur du céphalothorax.
Le fémur est plus court que le brachium ; la longueur du doigt mobile du
pédipalpe est inférieure à celle de la main (1,0 : 1,7).
Femelle : Type de Pocock.
Le céphalothorax est plus long que le fémur (1,2 : 1,0) et le brachium (1,13 :
1,0) ; il est plus petit que la pince (1,0 : 1,75) ; plus petit que la main (1,0 : 1,09)
mais plus grand que le doigt mobile (1,27 : 1,0).
La queue est environ 2,5 fois plus longue que le céphalothorax ; la longueur
totale des articles caudaux 1 + 2 est inférieure à celle du céphalothorax ; celle
des segments caudaux 4 + 5 est presque égale à la longueur du céphalotho¬
rax.
Le brachium est plus long que le fémur ; la longueur du doigt mobile est infé¬
rieure à celle de la main (1,0 : 1,4).
Stations de capture t>’ lomachus nitidus Pocock.
1. Nellore : État d’Andhra, Inde méridionale. Une adulte femelle. Type de
Pocock, collection du British Muséum.
2. Collines de Tirumalai, près de la ville Tirupati, État d’Andhra, Inde méri¬
dionale. Vingt deux exemplaires des deux sexes et d’âges différents, collec¬
tés par l’auteur et déposés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris
sous le numéro ILS. 4497. Pour la carte de répartition voir Sreenivasa-
Reddy (1968).
Résumé.
Dans cette note, la troisième de cette série, la description complète de l’espèce loma-
chiis niHdtis Pocock, 1900 est donnée après un nouvel examen du type de Pocock
a])parlenant au Kritish Muséum et provenant de Nellore, État d’Andhra et l’étude
de vingt deux exemplaires (jeunes et adultes des deux sexes) collectés par l’auteur
dans une autre station indienne ; Collines de Tirumalai ]>rès de Tirupati, État d’Andhra.
Des caractères nouveaux qui ne figurent pas dans la description originale de Pocock
sont précisés et leur emploi permet de mieux identifier cette espèce. Un tableau de
détermination des espèces indiennes d’ lomachus sera nltérieurement fourni.
Summary.
In 1900 PococK described the species lornachus nitidus based upon a female from
Nellore in the Andhra State, South India. In this paper, the third of the sériés on
lomachuSy a complété description of this species has been given takinginto account
the characters of the original type of Pocock belonging to the British Muséum as well
as the characters of twenty two specimens of both sexes and of different âges collected
by the author from a different station, Tirupati in Andhra State. Certain characters
which hâve not been included in the original description of Pocock but which are of
considérable help in quickly identifying this species are mentioned. Notes on the gene¬
ral biology, revised diagnosis of the genus and a key for the identification of the three
Indian species will be furnished in another paper.
RÉFÉRENCES
1. Pocock, R. I., 1900. — Fauna of British India, including Ceylon and Burma.
Taylor and Francis, London.
2. Sreenivasa-Reddy, R. P., 1968. — Contributions à la connaissance des Scor¬
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3. Vachon, M., 1963. — De Futilité en systématique d’une nomenclature des dents
des chélicères chez les scorpions. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 35, n® 2,
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BULLETIN UU MUSÉUM NATIONAL WrilSTOIUE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 3- pp. 527-531.
MICRODOSAGE DU CALCIUM uaNS UHÉMOLYMPHE
DU SCORPION ANDROCTONTJS AUSTRALIS (L.)
Par M. GOYFFON et ^1. RIDET
Introduction.
Dans le cadre de l’étude générale des réactions des Arachnides aux agressions
par les radiations ionisantes (9, 11) nous avons étudié, à titre d’élément de réfé¬
rence, le taux du calcium dans l’hémolymphe du Scorpion Androctonus austra-
lis (L.).
Les méthodes colorimétriques ou titrimétriques de dosage du calcium sont
très nombreuses. La difficulté de saisir le virage d’un indicateur coloré en micro-
titrimétrie nous a incités à rechercher de préférence une micro-méthode colo-
rimétrique. En particulier, l’acide chloranilique se combine avec le calcium
pour donner du chloranilate de calcium insoluble. Ce précipité est traité par
l’EDTA sodique qui complexe le calcium et libère ainsi l’acide chloranilique
de couleur violette. Cette coloration, très stable, peut être utilisée pour un dosage
spectrophotométrique, à 520 mp,. C’est cette technique que nous avons employée,
adaptée en ultramicrométhode (10, 12) sur une prise d’essai de 40 pl d’hémo¬
lymphe. Il faut noter que cette méthode ne doit pas être utilisée dans le cas
d’un prélèvement sur fluorure de sodium.
Matériel — ■ méthodes.
1. — ■ Le dosage a été effectué chez 09 sujets, 35 mâles et 34 femelles d’un
])oids variant de 2,44 g à 12,10 g, régulièrement alimentés avec des vers de farine
{Tenehrio molitor), et placés dans des conditions d’élevage identiques. L’hémo¬
lymphe est prélevée par ponction dorsale entre les 5® et 6® segments, et centri¬
fugée 5 mn à 10 000 tours/mn. Le dosage suit immédiatement le prélèvement.
2. — Pratique du dosage :
a) principe : le calcium est précipité par l’acide chloranilique. Après lavage
à l’aclool isopropylique, le chloranilate de calcium est dissous dans une solu¬
tion de sel sodique de l’EDTA. Le calcium est bloqué à l’état de complexe par
l’EDTA, ce qui libère le chloranilate de sodium coloré en rose violet. La colo¬
ration est stable et se prête à un dosage colorimétrique.
b) réactifs :
R I : solution d’acide chloranilique prête à l’emploi (Biolyon).
R II : solution d’EDTA sodique, prête à l’emploi (Biolyon).
R 111 : alcool isopropylique à 50 %.
— 528 —
R IV : solution étalon de calcium à 300 mg/litre : faire dissoudre 0,7491 g de
CO3 Ca p.p.a. dans 27 ml de CIH N. Compléter à 1 1 avec de l’eau distillée.
Conserver au frais, en flacon bouché à l’émeri.
c) technique : dans un tube en polypropylène de 550 (xl mettre 40 [xl d’hémo¬
lymphe, et 40 [xl de R I. Agiter, et laisser reposer 30 mn au moins. Centrifuger
5 mn à vitesse élevée.
Éliminer le surnageant avec du papier filtre en respectant le culot. Remettre
alors le culot en suspension dans 200 (xl de R III. Agiter et centrifuger comme
plus haut.
Éliminer le surnageant en retournant le tube sur un papier filtre. Essuyer l’inté¬
rieur du tube au papier filtre, en respectant toujours le culot. Reprendre alors
le culot par 150 [xl de R II. Agiter et apprécier l’intensité de la coloration au
spectrophotomètre, à 520 m[x, contre un blanc constitué par RII. On peut
déduire le taux de calcium de la densité optique obtenue à partir de la solution
étalon, ou reporter la densité optique obtenue sur une courbe, qui est une droite
pour les taux compris entre 40 mg/1 et 500 mg/1. On peut utiliser aussi un sérum-
étalon.
Résultats.
Les résultats sont donnés dans le tableau suivant. En même temps, un dosage
de protéines a été fait, par la méthode du biuret.
— 529 —
Commentaires.
1. — Choix du dosage : la technique à l’acide chloranilique selon Ferro et
Bell (2, 3) est facile à adapter en ultramicrométhode. Un contrôle de sa repro¬
ductibilité dans ces conditions a été effectué, en répétant le dosage sur une solu¬
tion étalon à 300 mg/1. Pour une série de 16 dosages, les résultats ont été les
suivants : 293 — 300 — 293 — 293 — 293 — 300 — 300 — 300 — 293 — 300 —
293 — 300 — 302 — 296 — 293 — 293 mg/l, ce qui donne :
Moyenne m = 296 ± 3,5 mg/1.
soit un coefficient de variation Cv = — X 100
ni
4 5
et une incertitude relative Er — = 1,5 %.
— = 1 1 «/
296 ’
Toutefois, cette reproductibilité et cette précision sont liées à l’emploi régu¬
lier des mêmes micropipettes pour le prélèvement de l’hémolymphe (40 [xl)
d’une part, et l’addition des réactifs d’autre part.
2. — La teneur moyenne en calcium de l’hémolymphe du Scorpion Androcto-
nus australis est de 298 45 mg/l. L’étude des paramètres classiques et des
écarts permet d’assimiler la distribution à une distribution normale (Cf. fig. 1).
Les valeurs moyennes du taux de calcium sont de 304 ± 47 mg/1 chez le mâle,
292 ± 45 mg/1 chez la femelle, mais cette différence n’est pas significative. On
remarquera la grande dispersion des valeurs, comme pour la protidémie et la
glycémie.
Chez d’autres espèces de Scorpions, comme Heterometrus swammerdami (6)
ou Heterometrus fuloipes (7) la teneur en calcium est du même ordre de gran¬
deur, et de même chez de nombreux Insectes (1, 13).
3. — Chez Heterometrus fuloipes et Heterometrus swammerdami, une corré¬
lation positive a été notée entre taille et calcémie, pour les femelles seulement.
Chez .4. australis, il n’y a pas de telle corrélation, ni chez le mâle, ni chez la
femelle.
— 530 —
Fig. 1 Histogramme des calcémies chez A. Australis.
4. — Entre calcémie et protidémie, chez yl. australis, on obtient, à partir
de 67 couples de dosages (cf. tableau) un coellicient de corrélation r = 0,41.
Pour n = 67 déterminations, le coellicient de corrélation est hautement signi¬
ficatif pour les valeurs de t ^ 0,32 (4). Un test t pratiqué suivant la formule
t = f j ^5^ conduit à une valeur de t = 11,5, et la probabilité d’avoir un
v/l — r^
tel résultat par un échantillonnage au hasard dans une population sans corré¬
lation est extrêmement faible. Ce coelficient reste cependant peu élevé ; il y a
corrélation positive lâche, entre protidémie et calcémie. Ceci peut être inter¬
prété comme l’indice de la liaison d’une fraction variable du calcium dosé avec
les protéines de l’hémolymphe. On peut essayer de préciser la nature de cette
corrélation, par analogie avec les observations réalisées sur Homarus america-
nus (8) où l’hémocyanine apparaît comme constituée de douze sous-unités qui
se dissocient lorsqu’on élimine le calcium par dialyse. Ainsi peut-on supposer
que, chez -4. australis, l’hémocyanine est également un polymère, à degré de
polymérisation variable : le calcium, nécessaire à cette polymérisation, serait
d’autant plus lié, statistiquement, à l’hémocyanine (donc aux protéines) que
le degré de polymérisation serait plus élevé. Cette hypothèse rendrait compte,
en même temps, des aspects d’hétérogénéité qu’on peut observer sur les électro-
phorégrammes des protéines de l’hémolymphe.
— 531 —
Conclusion.
L’hémolymphe du Scorpion A. australis contient du calcium au taux de
298 J; 45 mg/1, identique chez les deux sexes, li y a une corrélation positive
lâche entre calcémie et protidémie.
Laboratoire d' Éludes Radiobiologiques
des Animaux Irradiés,
Muséum National d'Histoire Naturelle
Division de Biologie Générale et Écologie,
Centre de Recherches du Service
de Santé des Armées,
Centre d*Études des Zones Arides,
Centre National de la Recherche Scientifique.
Remerciements : nous remercions vivement le Dr, Irunberry (Institut Pasteur
d’Alger) qui nous approvisionne régulièrement en scorpions.
BIBLIOGRAPHIE
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3. Ferro P. V. et Ham A. B. — A simple spectrophotometric method for the détermi¬
nation of Ca. II. A semi-micromethod with reduced précipitation time. Amer.
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4. Lamotte M. — Initiation aux méthodes statistiques en biologie. Masson Ed.
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5. Mather K. — Analyse statistique et biologie. Gautbier-Villars Ed. Paris, 1965,
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9. Rodier J., Veillard J. M., Grenot C, Blanc P. et Niaussat P. — Modifications
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australis (L.) soumis soit à des agressions d’ambiance, soit à une irradiation
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10. Spandrio L. — A spectrophotometric micromethod for calcium détermination
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11. Vachon m., Niaussat P, Ebersole J. M. et Grenot C. — Sur la radiosensibilité
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C.B. .Acad. Sc. Paris, 1964, 259, pp. 3389-3391.
12. Webster W W. Jr. — A simple inicrospectrophotometrie method for the détermi¬
nation of sérum calcium. Amer. J. Clin, pathol., 1962, 37, n° 3, pp. 330-333.
13. Wigglesworth V. B. — The principle of Insect physiology. Methuen and Co. Ed.
Londres, 1965.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIüNAI, D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 3, 1968, pp. 532-538.
LA RÉDUCTION MÉT AMÉRIQUE
CHEZ LES CHILOPODES
ET LES DIPLOPODES CHILOGNATHES
( Myriapodes )
Par J.-M. DEMANGE
Sous le titre « Recherches sur la segmentation du tronc des Chilopodes et des
Diplopodes Chilognathes » nous exposions, en 1967, les résultats de nos recherches
sur l’anatomie et le développement postembryonnaire. L’interprétation des faits
nousa conduit à envisager qu’une réduction métamérique s’est produite chez les
Myriapodes. H. W. Bholemann était déjà partisan d’une réduction du nom¬
bre des segments au cours de l’évolution des Myriapodes, par un phénomène
qu’il a nommé contraction ou contraction tachygénétique, mais n’en a pas
recherché les signes anatomiques ; seules ont été envisagées la morphologie
externe et l’analyse du développement postembryonnaire.
Le but de cette note est de préciser ce que nous entendons par réduction
métamérique et d’expliquer les raisons pour lesquelles il est nécessaire d'envi¬
sager l’existence de réductions métamériques diverses, dont les origines sont diffé¬
rentes.
A priori, il semble exister deux sortes de réduction segmentaire : l’une d’ordre
évolutif, fixée dans le patrimoine héréditaire, l’autre d’ordre écologique liée
à la croissance postembryonnaire. Ces phénomènes sont sans doute très diffé¬
rents, et il est important de les définir avec précision pour éviter leur confusion.
1. — Réduction métamérique d’ordre évolutif.
Comme il a déjà été dit en 1967, les Chilopodes présentent tantôt des seg¬
ments homonomes de volumes égaux et à surfaces tergales identiques (Géophi-
lomorphes), tantôt des segments hétéronomes, plus ou moins volumineux, à
tergites grands et petits (Scolopendromorphes, Lithobiomorphes, Scutigéro-
morphes).
Chez les Géophilomorphes, à segmentation homonome, les métamères sont
tous à grand tergite (prétergite + métatergite) tandis que chez les Scolopendro¬
morphes, Lithobiomorphes et Scutigéromorphes, à segmentation hétéronome,
les métamères sont alternativement à grand tergite et à petit tergite (méta¬
mères macrotergaux et métamères microtergaux). Les métamères des Géophi¬
lomorphes possèdent tous, en outre, une paire de stigmates alors que les méta¬
mères à petit tergite des Scolopendromorphes, Lithobiomorphes et Scutigéro¬
morphes en sont dépourvus
1. Certains métamères maerolergaux en sont également déponrvus, ce tjui explique les formules
stigmatiques diverses renctuitrées chez les Scolojteiulromorphes en paiiicnlier. La formule la plus
— 533
La musculature tergo-coxale des Géophiloinorphes se compose de quatre
muscles pt, te, ter et tep comme les métamères macrotergaux des Scolopendro-
morphes, Lithobiomorphes et Scutigéromorphes (fig. 1 et 2). Il a été démontré
antérieurement (1967) que les métamères microtergaux dérivent des métamères
macrotergaux par amputation du territoire métamérique postérieur entraînant
la disparition des stigmates, des troncs nerveux sensoriels tergaux postérieurs
et une modification de la musculature macrotergale primitive Chez certains
Lithobiides la limite approximative de l’ancienne surface du tergite macroter¬
gal est indiquée sous forme de denticulations caractéristiques des segments
pédifères microtergaux 6, 7, 9, 11, 13.
Dans la zone des 7® et 8® segments macrotergaux pédifères des Scolopendro-
morphes, Lithobiomorphes et Scutigéromorphes, où l’alternance régulière des
métamères macrotergaux et microtergaux est interrompue, les vestiges d’un
segment microtergal ont été retrouvés ; ces vestiges correspondent au 8® méta-
mère véritable, microtergal qui devrait s’intercaler entre les 7® et 8® méta¬
mères apparents macrotergaux ; les appendices sont complètement absents
mais certains faisceaux musculaires leur appartenant subsistent et se raccordent
aux appendices des 7® et 8® macrotergaux
Chez Craterostigmus, genre intermédiaire, rassemblant des caractères méta-
mériques de Géophilomorphes (présence de prétergites et de présternites) et
de Scolopendromorphes, la musculature appendiculaire montre une homologie
parfaite avec celle des Scolopendromorphes, Lithobiomorphes et Scutigéro¬
morphes. Les « tergites » 3, 6, 9, 11, 14, 17 ^ correspondent à des prétergites
géophilomorphoïdes, mais la musculature est déjà hétéronome, comme chez les
Scolopendromorphes, Lithobiomorphes et Scutigéromorphes.
Cela revient à dire que les Géophilomorphes, diplopodiens au moins dorsale-
ment, possèdent une métamérisation homonome alors que les Scolopendro¬
morphes, Lithobiomorphes et Scutigéromorphes ont une métamérisation hété¬
ronome par réduction du volume d’un segment sur deux. La diplopodie chez
ces groupes est également beaucoup plus poussée que chez les Géophilomorphes
puisque des blocs bisegmentaires autonomes se sont constitués secondairement,
possédant une musculature propre et une morphologie externe particulière.
C’est également le cas de Craterostigmus, mais à un degré moindre puisque cer¬
tains prétergites restent individualisés.
Cette première mise au point permet de préciser le terme de réduction méta¬
mérique et de comprendre que dans un premier temps la réduction tend à modi¬
fier certains métamères en réduisant leur volume (métamère postérieur des
groupes bisegmentaires) et dans un second temps à faire disparaître le méta¬
mère lui-même avec ses appendices (cas de la zone perturbée des 7® et 8® seg¬
ments).
11 y a donc une réduction métamérique intéressant les éléments du segment
répandue est la suivante : 3, 5, 8, 10, 12... mais on trouve également 3, 5, 7, 8, 10, 12... Chez Pluto¬
nium il existe une paire de stigmates à tous les segments du 2® au 20®.
1. La musculature appendiculaire n’est pas seule atteinte. Les figures de G. Rilling relatives
à L. jorficatus L. montrent que les musculatures tergo-furcoïdale et pleurale sont également modi¬
fiées. Dans la zone perturbée des 7® et 8® segments, la musculature somatique spéciale confirme notre
hypothèse de la présence d’éléments métamériques d’un segment microtergal dans cette région
(Démangé, 1967, pp. 152 et suivantes).
2. Les auteurs ont numéroté les plaques dorsales de 1 à n. En réalité les sclérifications 3, 6, 9, 11,
14, 17 appartiennent aux segments 3, 5, 7, 8, 10, 12 macrotergaux (voir Démangé, 1907, jip. 151-
152).
34
— 534 —
lui-même et une réduction métamérique intéressant le nombre des métarnères
du groupe de Myriapodes envisagé (réduction du nombre des segments).
11 est bien question ici d’un processus évolutif dont les efîets sont fixés dans
le patrimoine héréditaire et réduisent progressivement le nombre des segments
par réduction primaire du volume de quelques uns d’entre eux, non au hasard,
mais au contraire régulièrement, un sur deux, et plus précisément le postérieur
des groupes bisegmentaires. Ce processus évolutif entraîne une hétéronomie
secondaire dérivée de l’homonomie segmentaire primitive.
prêt. métat. prêt. métat.
mac rot .
m i c r O t .
m a c r O t .
2
Fig. 1. — Orya barbarica (Gerv.). Musculature tergo-coxale semi-schématique.
Fig. 2. — Lithobius forficatus (L.). Musculature tergo-coxale semi-schématique.
Abréviations : macrot. segment macrotergal, métat. métatergite, rnicrot. segment microtergal, prêt.
prétergite, pt, pt' muscle procoxo-lergal, tc.p, tc.p' m. tergo-coxal postérieur, te m. tergo-épicoxal,
fc.r, tc.r' m. tergo-coxal rotateur.
Dans ce contexte il est indispensable de préciser notre pensée car l’homono-
mie des Géophilomorphes existe aussi bien à un niveau supérieur qu’à un niveau
inférieur si l’on se rappelle que tout Chilopode est Diplopode au moins dorsa-
lement. Le Géophilomorphe est doublement homonome ; par ses éléments
— 535 —
diplopodiens d’une part et par les métamères constituant ses diplosegments
d’autre part. Par contre les Scolopendromorplies, Lithobiomorphes et Scuti-
géromorphes présentent une métamérisation liomonome d’un niveau supérieur
en leurs éléments diplopodiens, mais hétéronome à un niveau inférieur, c’est-
à-dire dans les constituant métamériques de ces mêmes diplosegments. L’hété-
ronomie, dans ce sens, est secondaire au même titre que les métamères thora¬
ciques des Diplopodes.
Enlin chez les Scutigéromorphes il semble que la poursuite du phénomène
réductionnel tende à effacer toute trace de la disparition du métamère micro¬
tergal de la région perturbée par fusion partielle, notamment tergale, des deux
métamères macrotergaux successifs restants.
On peut considérer que la segmentation hétéronome et le nombre fixe des
segments des Scolopendromorplies, Lithobiomorphes et Scutigéromorphes sont
des signes évolutifs fixés dans le patrimoine héréditaire car les caractères sont
invariables, quelles que soient les conditions écologiques. Par contre chez les
Géophilomorphes, dont le nombre de segments pédifères est variable dans une
même espèce suivant les conditions influant sur le développement, seule la
segmentation homonome est fixée et d’un type primitif. Chez les Scolopendro-
morphes, plus primitifs du point de vue de leur métamérisation que les Litho¬
biomorphes et Scutigéromorphes (segments microtergaux à peine reconnais¬
sables), le nombre des segments est encore variable au sein du groupe puisque
l’on trouve 21 ou 23 paires de pattes alors qu’il est fixe (15 paires) chez les
deux autres ordres.
Cette évolution métamérique réductionnelle se retrouve chez les Diplopodes,
plus spécialement dans la région thoracique (quatre premiers diplosegments
du corps, collum compris), où chaque anneau ne porte plus qu’une paire de
pattes au lieu de deux. Les anneaux thoraciques sont néanmoins des diploseg¬
ments (Démangé, 1967) mais des diplosegments particuliers, dont le métamère
postérieur est extrêmement réduit puisqu’il ne possède plus que des vestiges
d’appendices.
Comme chez les Chilopodes les blocs bisegmentaires des Diplopodes (diplo¬
segments) possèdent un métamère en voie de réduction, le postérieur ; sous ce
rapport le thorax des Diplopodes est d’un type chilopodien.
11 a été signalé également en 1967 un phénomène réductionnel dans la région
du VI D « diplosegment » gonopodial des Diplopodes.
Les diverses morphologies segmentaires des Chilopodes et des Diplopodes
ont été interprétées (1967) en fonction des données embryologiques de
O. Pfi.ugfei.der qui explique la segmentation du tronc par fragmentation
successive de territoires embryologiques initiaux : macrosomites de 1®^ ordre,
se divisant en macrosomites de 2® ordre (deux éléments) puis en macrosomites
de 3® ordre (diplosomites) enfin en microsomites (métamères définitifs). Chaque
macrosomite de 1®'' ordre posséderait un potentiel réducteur propre ; une réduc¬
tion métamérique peut s’effectuer ou non à son niveau, d’une manière dilîé-
rente suivant les macrosomites considérés. Cela explique que le macrosomite
de hase (1®'" ordre) donnant naissance aux diplosegments thoraciques des Diplo¬
podes soit atteint d’une réduction segmentaire uniforme alors que le suivant,
comprenant le « diplosegment » gonopodial ne présente de réduction métamé¬
rique qu’au niveau du macrosomite postérieur de 2® ordre.
Il est en de même chez les Chilopodes, mais il est nécessaire d’insister sur le
fait que l’inhibition métamérique la plus complète se situe toujours à V extrémité
— 536 —
distale d’un groupement segmentaire, que l’on considère le macrosomite de 1®’’
ordre dans son ensemble, ou les macrosomites de 3® ordre, ou les deux à la fois.
Cette hypothèse explique toutes les particularités métamériques rencontrées
chez les Chilognathes et les Chilopodes ; répétition d’une réduction tous les
quatre diplosegments (huit métamères) chez les premiers, tous les huit méta-
mères chez les seconds. Par exemple : inhibition de l’extrémité d’un macro¬
somite de 1®'’ ordre = anneau gonopodial et zone perturbée des Chilopodes ;
inhibition de la zone postérieure des macrosomites de 3® ordre = métamères
postérieurs des diplosegments thoraciques des Diplopodes et métamères micro-
tergaux des Chilopodes.
II. - Réduction métamérique liée à la croissance
ou oligomérie écologique.
Les aspects métamériques qui viennent d’être étudiés sont donc fixés dans
le patrimoine héréditaire mais il est d’autres phénomènes qui tendent à réduire
le nombre des segments. Ces phénomènes, qui n’ont rien de réductionnel dans
le sens où ils ont été envisagés précédemment (fixe), ne sont qu’accidentels et
liés, en particulier, aux conditions écologiques agissant sur la croissance.
La larve des Diplopodes comprend toujours, en avant du telson, un certain
nombre d’anneaux apodes qui après exuviation, donneront un nombre corres¬
pondant de diplosegments pédifères en même temps qu’apparaîtront de nou¬
veaux segments apodes.
La zone transitoire apode a été nommée rnésosoniite par K. W. Verhoeff,
par opposition à une zone, éosomite, où s’élaborent les futurs apodes. La dis¬
section de ces régions montre que le mésosomite apode renferme des anneaux
en cours de formation munis d’ébauches appendiculaires, et que l’éosomite
correspond à une zone fortement plissée de diplosegments empilés les uns sur
les autres comme une pile d’assiettes. Le nombre des plis correspond aux futurs
anneaux apodes acquis par la larve après exuviation comme l’a démontré
M. Vachon chez Pachybolus laminatus Voges.
H. Krug (1907) chez lulus et M. Vachox (1947) chez Pachybolus laminatus
ont montré qu’au delà de ces zones la chaîne nerveuse se continue et comporte
les troncs nerveux des futurs segments et appendices. Or chez l’adulte de Pachy¬
bolus, où il n’existe aucune mue postimaginale, Vachon montre d’une part
que les anneaux apodes renferment des diplosegments en puissance, avec ébauches
pédifères, l’éosomite des plis segmentaires et que d’autre part la chaîne ner¬
veuse ventrale possède les troncs nerveux d’appendices qui ne se développeront
pas.
L’adulte des Diplopodes luloidea (s.l.) possède donc, en puissance, toutes
les ébauches de métamères qui n’apparaîtront jamais par suite de l’arrêt des
processus de développement segmentaire de la zone de croissance. Il suffit d’un
arrêt ou d’un ralentissement de son activité pour réduire le nombre total des anneaux
pédifères. Des conditions écologiques particulières déterminent cet arrêt ou ce
ralentissement de croissance segmentaire ^ dont le résultat est une grande diver¬
sité des formules segmentaires.
Le développement postemhryonnaire d’un luloidea (Cylindroiidus silvarum
I. Nous aurons ro('casi<i.j (l’ôtudÛM- iiltoriourctiuMil plus en fli'lail la eroissauce des Tuloides sur
cette base orij^iaale.
537
Mciii. par exriuple) illustre ce fait, grâce aux docuiueuts de 'l . Sm uhav <(ui
a suivi les larves individuellement alin de connaître le devenir des divers sujets
issus d’une même souche Il existe environ 13 étapes de croissanee. A chaque
mue, des diplosegments apodes sont acquis mais leur nombre est variable, non
seulement suivant les stades, mais aussi suivant les individus. Par exemple
entre les stades I et II il y a 5 apodes ; entre II et III : 6, 7 apodes ; III et IV :
6, 7, 8 ; IV et V : 6, 7, 8 ; V et VI : 6, 7, 8 ; VI et VII ; 6 ; VII et VIII : 4 ; VIII
et IX : 3 ; IX et X : 2 ; X et XI : 2 ; XI et XII : 1 ; XII et XIII : 1 apode.
Si l’on étudie l’acquisition segmentaire de C. silvarum sur la base de tagmes
de quatre diplosegments ou multiples de quatre diplosegments (macrosomite
de l®"" ordre) c’est-à-dire huit métamères comme chez les Chilopodes, on peut
se rendre compte que chacjue période d’intermue élabore au moins un macro¬
somite de 1®'' ordre complet, le macrosomite suivant commençant seulement
sa fragmentation ; les stades IV à VI contribuent pour deux macrosomites
de 1®’' ordre complets dans les cas les plus favorables. Tous les cas intermédiaires
sont néanmoins possibles, ce qui revient à dire que pendant une grande partie
du développement, un macrosomite de 1®'' ordre complet au moins est acquis
par stade et que le macrosomite suivant, le dernier apparu, ne termine pas sa
fragmentation ; il l’achèvera au stade suivant. C’est précisément ce tagme qui
est à l’origine des combinaisons segmentaires multiples rencontrées.
Chez les Diplopodes, comme chez les Chilopodes d’ailleurs, c’est le groupe¬
ment segmentaire apparu le dernier qui ralentit sa croissance. Mais il est inté¬
ressant de constater que dans les stades terminaux VIII à XIV il n’y a plus
qu’un macrosomite en cours de division, encore que sa fragmentation s’étale
sur plusieurs stades.
Il en résulte qu’aux différents stades du développement, à part quelques
rares exceptions, on retrouve toujours les chiffres extrêmes maxima (phase
progressive) et minima (phase dégressive) dans les formules d’apodes présen¬
tées à chaque stade successif formant une suite presque continue de nombres :
(2-3) (5-6) (6-7) (7-8) (7-6) (5-4) (4-3) (3-2) en même temps qu’un étalement
de la formule dans les stades moyens du développement ; mais à chaque stade
c’est toujours le chiffre moyen d’a[)odes qui est le plus fréquent. Il n’en reste
pas moins que chaque groupe de larves, avec un chiffre d’apodes donné, pro¬
duit au stade suivant des larves qui sont soit stationnaires par rapport au nombre
précédent (nombre d’apodes identique), soit en retard (nombre d’apodes infé¬
rieur), soit en avance (nombre d’apodes supérieur). En outre il est incontestable
que les larves dont la croissance segmentaire est lente perdent des segments par
rapport aux autres larves et qu’à la fin du développement le nombre des anneaux
est plus petit.
La perte de segments constatée n’a aucun rapport, nous le voyons, avec la
réduction métaméri((ue évolutive qui est définitive et ne présente aucune varia¬
tion individuelle ou spécifique ; la réduction métamérique écologique ou oli-
gomérie écologique ® n’est c[u accidentelle et sujette à des variations individuelles
et spécifiques.
1. (7esl (railleurs la seule rnélhocle valable pour l’élude du dévelopjiement jioslembryoniiaire ;
les stalisti({ues ne peuvent cjue compléter les données initiales et permettre d’établir les « formules
prédominantes » de F. Sahli représentant des moyennes dont la stabilité est relative.
2. On n’envisage pas là, naturellement, le processus évolutif qui crée chez les luloidea un déve¬
loppement caractérisé par un grand nombre de stades donnant naissance à un grand nombre de diplo¬
segments.
3. De même que l’élongation écologique.
538
Cela nous amène tout naturellement à envisager le problème de la contraction,
inverse de Y élongation, phénomènes évolutifs qui doivent être opposés à la contrac¬
tion et à r élongation écologiques. Ces dernières sont, elles aussi, liées à la croissance.
Considérer ce problème autrement serait confondre le temps phylogénétique
et le temps ontogénétique.
Une contraction écologique produit une diminution du nombre des anneaux
définitivement acquis au cours de la croissance par une espèce donnée, une
élongation tend à augmenter le nombre des anneaux de cette même espèce.
Mais cela, précisons le, n’est cpi accidentel car la descendance soumise à des
conditions différentes présentera une formule segmentaire différente.
Un conclusion, il est très important de ne pas confondre la réduction niétamé-
rique évolutive qui est définitive parce que fixée dans le jiatrimoine héréditaire
et la réduction métamérique écologique ou oligomérie écologique qui est acci¬
dentelle et soumise à des variations de croissance plus ou moins sous l’iniluence
des facteurs du milieu.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du M uséuni.
BIBLIOGRAPHIE
Les ouvrages consultés sont indiqués dans le travail cité ci-dessous.
Démangé J.-M., 1967. — Recherches sur la segmentation du tronc des Chilopodes
et des Diplopodes Chilognathes (Myriapodes). Mém. Muséum Nat. hist. nat.,
(iVl® sér.], Sér. A, ZooL, 44, pp. 1-188.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 3, 1068, pp. 539-552.
RÉVISION DES GENRES
CATAPAGUROIDES ET CESTOPAGURUS
ET DESCRIPTION
DE QUATRE GENRES NOUVEAUX
II. CESTOPAGURUS BOUVIER
( Crustacés Décapodes Paguridae )
Par Michèle de SAINT LAURENT
Nous avons vu dans la première partie de ce travail [Bull. Mus. Hist. nat.,
2® sér., 39, n® 5 et 6, 1967 [1968], pp. 923-954, 1100-1119) que plusieurs espèces
indopacidques décrites sous le nom de Cestopagurus Bouvier appartenaient en
fait au genre Catapaguroides A. Milne Edwards et Bouvier, et nous avons men¬
tionné qu’inversement l’espèce méditerranéenne et atlantique connue sous le
nom de Catapaguroides timidus (Roux) devait être rattachée au genre Cesto¬
pagurus.
L’étude de ce dernier genre fait l’objet de cette seconde partie.
Genre Cestopagurus Bouvier, 1897
Cestopagurus Bouvier, 1897, p. 229.
Espèce-type : Cestopagurus coutieri Bouvier, 1897, p. 231, fig. 1-5.
Diagnose. — Onze paires de branchies à lamelles de type intermédiaire.
Basis-ischion des pmx3 avec crista dentata bien développée et pourvue d’une
dent accessoire. Mérus de ces appendices avec une épine médiane du côté interne,
et une épine distale externe, au moins chez timidus.
Chélipèdes très inégaux, le droit plus long et beaucoup plus fort, présentant
un net dimorphisme sexuel.
Pattes ambulatoires trapues, à dactyles ornés de soies spiniformes sur le bord
ventral.
Coxae du dernier segment thoracique dissymétriques chez le mâle ; du côté
droit, un long tube sexuel dirigé vers la gauche ; du côté gauche, pas d’orifice
sexuel, ou un orifice à l’extrémité d’un tube court, orienté en sens inverse. Trois
pléopodes impairs, pl3 à pl5, inégalement biramés.
Chez la femelle, orifices sexuels pairs, pas de pléopodes pairs, et quatre pléo¬
podes impairs biramés, pl2 à plo.
En ce qui concerne l’appareil génital externe du mâle, la diagnose du genre
devra peut-être être révisée (cf. infra, p. 00).
Distribution. — Le genre tel qu’il est amendé ici ne comprend plus actuelle¬
ment que deux espèces : la première, Cestopagurus coutieri Bouvier, précé-
540
demment connue de Djibouti et de Mer Rouge, a été récemment retrouvée
dans la région malgache, et semble fréquenter les récifs madréporiques à faible
profondeur ; la seconde, C. timidus (Roux), est très commune sur le littoral de
la Méditerranée et de l’Atlantique oriental, des lies Rritanniques aux côtes du
Maroc, jusqu’à 80 mètres de profondeur environ.
Une troisième espèce, Pagurus chevreuxi (Bouvier), également des eaux médi¬
terranéennes et est-atlantiques, devra peut-être par la suite être rattachée au
genre Cestopagurus (cf. infra, p. 00).
Caractères généraux du genre Cestopagurus
Ecusson cépbalotlioracique (fig. 1 et 2) grossièrement triangulaire, nettement
plus long que large, faiblement bombé, lisse. Saillie rostrale forte, surmontée
d’une spinule apicale, dépassant largement les saillies latérales qui sont très
faibles.
Pédoncules oculaires subcylindriques, à cornée parfois faiblement dilatée.
Écailles oculaires triangulaires allongées, à face dorsale légèrement concave,
avec une spinule distale insérée ventralement.
Fig. 1-2. — Écusson céphalothoracique et appendices céphaliques antérieurs : 1, Cestopagurus
coutieri Bouvier, cj 4,1 mm, Madagascar, X 20 ; 2, C. timidus (Roux), ^ 4,5 mm, Baléares, X 18.
— 541
Pédoncules antennulaires (fig. 3) plus courts que les pédoncules oculaires.
Premier article faiblement dilaté, avec une épine externe au niveau de l’ouver¬
ture du statocyste, et un lobe distal pileux. Troisième article environ deux fois
plus long que le second, élargi distalement. Fouet supérieur au moins aussi
long que le troisième article du pédoncule, fouet inférieur de 4 à 7 articles.
Premier article des pédoncules antennaires visible en vue dorsale, avec une
faible spinule externe. Prolongement antéro-latéral du deuxième article fort,
entier ou denticulé ; une faible spinule distale interne sur cet article. Écaille
légèrement arquée, inerme. Fouet dépassant de peu l’extrémité des pattes
ambulatoires, garni de soies de taille irrégulière.
Maxillule (fig. 4) à endite proximal large ; endopodite muni d’un lobe externe
glabre, non recourbé vers l’arrière.
Scaphognathite, sur la maxille (fig. 5), à lobe postérieur très grêle.
Premier maxillipède (fig. 6) avec basipodite présentant une légère saillie
externe ; article basal de l’exopodite grêle, se rétrécissant progressivement de
la base vers l’extrémité, garni de longues soies du côté externe.
Deuxième maxillipède (fig. 7) sans caractère particulier.
Troisièmes maxillipèdes (fig. 8 et 9) séparés par un large sternite orné d’une
paire de denticules médians rapprochés. Basis-ischion bordé sur toute sa longueur
par la crista dentata, composée de petites dents très fines et très régulières ; une
forte dent accessoire, qui peut être dédoublée. Sur le mérus, une dent médiane
du côté interne, et une dent distale externe ; bien développées chez C. timidus,
ces deux dents sont réduites chez coutieri, où elles sont à peine visibles chez les
individus les plus jeunes.
Chélipèdes très inégaux, le droit plus long et beaucoup plus massif que le
gauche. Coxae de ces appendices inermes. Mérus à section triangulaire, les
bords inféro-externe et inféro-interne denticulés.
Carpe du chélipède droit (fig. 13 et 14) large, <à face supérieure arrondie,
bordée du côté interne par une double rangée de tubercules denticulés.
Main massive, à portion palmaire plus longue que la portion digitale ; face
supérieure plus ou moins fortement épineuse sur toute sa surface. Bords pré¬
hensiles des doigts excavés et denticulés à la base ; celui du dactyle muni,
dans sa portion distale, de soies pectinées. Ongles cornés, en cuiller.
Chélipède gauche (fig. 12) avec carpe grêle, sa face dorsale ornée de deux
lignes longitudinales de dents épineuses. Main étroite, à portion digitale plus
longue que la portion palmaire ; une crête dorsale très saillante, denticulée,
s’étend jusqu’au milieu du doigt fixe, délimitant des faces obliques supéro-externe
et supéro-interne. Bords préhensiles des doigts garnis de fines soies pectinées ; chez
le mâle seulement, un fort hiatus interdigital à la base. Ongles cornés, en cuiller.
Chez les femelles et chez les mâles les plus jeunes, la main droite est habi¬
tuellement plus courte et plus épineuse que chez les mâles âgés.
Pattes ambulatoires trapues (fig. 15 et 16), très légèrement plus longues à
droite. Dactyles sensiblement aussi longs ou un peu plus longs que les propodes.
Mérus des p2 faiblement denticulé vers l’extrémité distale du bord ventral ;
carpe des p2 et p3 avec une spinule distale, dorsale. De fortes soies spiniformes
sur la moitié distale du bord ventral du propode, et sur tout le bord ventral du
dactyle. Ongles cornés assez forts.
Pattes p4 (fig. 17) avec propode très court, plus large que long ; le bord ven¬
tral orné d’une rangée de soies squamiformes très régulières, faisant très légère¬
ment saillie sur le dactyle.
'IG. 3-1). — ( estopagurus coulieri Bouvier, $ 2,7 mm, Madagascar : 3, anleiinule, X 30 ; 4, maxil-
lule gauche, face externe, X 70 ; 5, maxille gauche, face externe, X 70 ; 6, premier maxillipède
gauche, face externe, X 70 ; 7, deuxième maxillipède gauche, face externe, X 40 ; 8, c?, 4,1 mm,
Madagascar, troisième maxillipède gauche, face externe, X 25 ; 9, basis-ischion du même, face
interne, X 25.
543 —
Sternite du dernier segment tlioracique formé de deux lobes arrondis. Chez
le mâle, coxae de ce segment asymétriques : chez l’espèce-type, Ceslopagurus
coutieri (fig. 10), on observe un long tube sexuel du coté droit, qui se dirige vers
la gauche et va s’enrouler en ceinture sur la partie antérieure de l’abdomen ;
du côté gauche, la coxa est plus faible, et il n’existe pas d’orifice sexuel. Dans
la seconde espèce, Ceslopagurus timidus (fig. 11), le tube sexuel droit, orienté
dans le même sens, est nettement moins long et il existe sur la coxa gauche un
tube très court, orienté en sens inverse, à l’extrémité duquel s’ouvre l’orifice
du canal déférent gauche.
Fig. 10-11. — Face ventrale du thorax et tubes sexuels : iO, Ceslopagurus coutieri Bouyiei'y <^4,1 mm,
Madagascar, X 18 ; 11, C. timidus (Roux), ^ 4,5 mm, Baléares, X 18.
Trois pléopodes impairs inégalement biramés, pl3 à pl5 (fig. 18 : pl3).
Chez la femelle, orifices sexuels pairs, largement ouverts. Quatre pléopodes
impairs, pl2 à pl4 (fig. 19 : pl3) à rames externe et interne de même longueur,
pis comme chez le mâle.
Tergites abdominaux minces, transparents, présentant de faibles calcifica¬
tions latérales.
Telson (fig. 20 et 21) avec une forte constriction latérale et une faible échan¬
crure postérieure, délimitant deux lobes postérieurs asymétriques ; ces lobes
avec le bord externe formé d’une mince lame chitineuse lisse, le bord interne
denticulé.
l'ne pleurobranchie bien développée sur p4. Lamelles branchiales larges
(fig. 22 et 23), de forme variable suivant le niveau de la branchie, mais présen¬
tant habituellement une extrémité plus ou moins bifide.
Fig.12, 13, 16. — Cestopagurus coutieri Bouvier, ^ 4,1 mm, Madagascar : 12, extrémité du chéli-
péde gauche, X 15 ; 13, extrémité du chéiipède droit, X 15 ; 16, troisième patte thoracique droite,
face externe, X 15.
fiG. 1^, 15. ( estopagurus timidus (Roux), ^ 4,5 mm, Baléares : 14, extrémité du chéiipède droit,
X 15 ; 15, deuxième patte thoracique droite, X 15.
545 —
Pilosité générale assez faible ; l’écusson céphalothoracique est pratiquement
glabre, et on note quelques faisceaux de soies raides sur la face dorsale des
pédoncules oculaires et le bord interne des écailles antennaires. Les appendices
thoraciques sont ornés de soies fines et brillantes, dispersées par groupes de trois
à quatre sur les différents articles des chélipèdes, et sur les bords dorsaux et
ventraux des pattes p2 et p3.
P’iG. 17-t9. — Cesiopagurus coutieri Bouvier, 17, $ 2,7 mm, Madagascar, quatrième patte thoracique
gauche, face externe, X 50 ; 18, ^ 4,1 mm, Madagascar, troisième pléopode (pl3), X 40 ; 19,
5 2,7 mm, Madagascar, troisième pléopode (pl3), X 40.
Fig. 20-21. — Telson : 20, Cestopagurus coutieri Bouvier, <5 2,7 mm, Madagascar, X 40 ; 21, C. tirni-
dus (Roux), 5 3,5 mm, Baniyuls, X 40.
La coloration de Cestopagurus coutieri est mal connue ; nous savons seule¬
ment, d’après les indications de Bouvier (1897, p. 8) que « la couleur dans l’alcool
est rose pâle avec des raies longitudinales parallèles de couleur orangée, qui
forment une sorte d’anneau sur les pattes ambulatoires ». Nous avons nous-
même observé des traces de ces bandes longitudinales sur le plus grand des
spécimens malgaches.
— 546
R. A. Zariquiey (1954, p. 256) a décrit très en détail la coloration de la
seconde espèce, C. timidus, et l’on peut résumer ainsi ses observations : teinte
générale du céphalothorax violet foncé, avec une ligne longitudinale médiane
marron-rouge sur l’écusson. Portion supérieure des pédoncules oculaires vio¬
lettes, avec une ligne rouge du côté interne, s’étendant sur toute leur longueur,
une seconde ligne, externe, n’occupant que leur moitié antérieure. Teinte géné¬
rale des chélipèdes marron foncé, la main présentant deux lignes longitudinales
rouges. Pattes p2 et p3 avec mérus strié de rouge et violet, ses extrémités blan¬
châtres ; carpe violet, avec, dorsalement et ventralement, une ligne longitudi¬
nale rouge ; propode identique, mais son extrémité distale présentant un anneau
blanc ; dactyle violet, avec une ligne longitudinale rouge. L’auteur ne men¬
tionne pas les variations de coloration signalées par Bouvier (1900, p. 370), selon
lequel la teinte d’ensemble, dans l’alcool, serait soit violacée, soit rouge-orange
et « les spécimens de couleur orangée présentent une raie longitudinale très
vive sur la face supérieure de leurs pédoncules oculaires, les exemplaires de
teinte violacée sont ordinairement dépourvus de cette marque ». 11 est possible
que des différences de coloration, non observées par Zariquiey, existent sur
le vivant, mais il est probable que l’action du milieu conservateur sur la pigmen¬
tation varie suivant les conditions de fixation, et peut-être aussi suivant l’état
physiologique de l’animal au moment de sa récolte.
Les deux espèces connues ont une taille moyenne assez faible, les plus grands
individus observés ne dépassant guère 7 à 8 mm de longueur de carapace. Les
femelles ovigères portent des œufs de 400 à 500 [i. de diamètre, chez coutieri
comme chez timidus.
Le développement de Cestopagurus timidus est connu et a été décrit dans
plusieurs travaux, sous le nom de Catapaguroides timidus, (Dechancé et Forest,
1958 ; Pire et Williamson, 1960 ; Dechancé, 1961). 11 comporte quatre stades
zoé, à carapace ornée de deux faibles épines postérolatérales, et un stade glau-
cothoé.
De nombreuses zoés à tous les stades, présentant une grande ressemblance
avec celles de timidus ont été observées dans du plancton de Mer Rouge et de
la région nialgacbe ; elles appartiennent vraisemblablement à C. coutieri.
547
Cestopagurus coutieri Bouvier, 1897
(Fig. 1, 3-10, 12, 13, 16-20, 22)
Cestopagurus Coutieri Bouvier, 1897, p. 231, fig. 1-5.
Cestopagurus Coutierei, Nobili, 1906, p. 124.
Cestopagurus coutieri, Riddell, 1908, p. 261.
Matériel examiné :
Djibouti, récifs madréporiques, Coutière coll., 1897 : 2 (5', 4,3 et 3,5 mm, en
mauvais état (syntypes, le plus petit, de 3,5 mm, désigné comme lectotype).
Mission Cherbonnier à Madagascar, 1960 ; Tanikely, faubertage, 20-25 m :
3 (^, 2,4, 2,5 et 4,1 mm, 3 Ç ovigères, 2,4 à 2,7 mm.
Remarques. — Cestopagurus coutieri a été décrit par Bouvier (1897, p. 231)
d’après deux spécimens mâles capturés aux environs de Djibouti. L’espèce
est mentionnée par Nobili, en 1906, d’après Bouvier, et en 1908, Riddell
(p. 261) signale une femelle du récif Telia Telia Kebira, au sud de la Mer Rouge.
Nous identifions à cette espèce plusieurs spécimens récoltés par G. Cheb-
BONNiER à Madagascar, dans les environs de Nosy Bé, également dans des récifs
madréporiques, à des profondeurs de 20 à 25 mètres.
Nous ne reviendrons pas sur la description rédigée d’une manière suffisam¬
ment précise par Bouvier, et que les illustrations données ici permettent de
compléter.
Les spécimens malgaches correspondent aux syntypes par l’ensemble de leurs
caractères ; nous mentionnerons simplement que, chez eux, la spinulation de
la main du chélipède droit est un peu plus accentuée (fig. 13 : de 4,1 mm).
La capture de Cestopagurus coutieri à Madagascar étend considérablement
la distribution géographique de l’espèce, mais confirme la parenté de la faune
malgache avec celle de la Mer Rouge.
Cestopagurus timidus (Roux, 1830)
(Fig. 2, 11, 14, 15, 21, 23)
Pagurus timidus Roux, 1830, pl. 24, fig. 6-9.
Eupagurus timidus, Heller, 1863, p. 165, pl. 5, fig. 11.
Bouvier, 1896 b, pp. 149 et 155, fig. 12 et 49.
Catapaguroides acutifrons A. Milne Edwards et Bouvier, 1892, p. 213 ; 1900, p. 212,
pl. 25, fig. 6-11.
Catapaguroides timidus. Bouvier, 1900, p. 368.
Pesta, 1918, p. 248, fig. 76.
Catapaguroides erassipes Fenizia, 1935, p. 2, fig. 1-6.
Catapaguroides acanthodes Fenizia, 1935, p. 11, fig. 7-10.
Catapaguroides macrochirus Fenizia, 1937, p. 3, fig. 1-7.
Catapaguroides macrochirus var. platichelus Fenizia, 1937, p. 10, fig. 8.
Catapaguroides erassipes var. tuberculatus Fenizia, 1937, p. 12, fig. 9.
Catapaguroides timidus var. neapolitanus Fenizia, 1937, p. 14, fig. 10-14.
Catapaguroides timidus. Bouvier, 1940, p. 143, pl. 4, fig. 12 et 13.
Zariquiev, 1946, ]>. 122 ; 1954, p. 296.
Holtiiuis et Gotti.ieb, 1958, p. 71.
— 548 —
Matériel examiné :
De nombreux exemplaires provenant de Méditerranée, de la région de Ros-
cofF et des côtes du Maroc.
Remarques. — Ce petit Paguridae est très commun dans l’Atlantique orien¬
tal, des Iles Britanniques aux côtes du .Maroc, et en Méditerranée, depuis le litto¬
ral jusqu’à 80 mètres de profondeur environ.
Il serait superflu d’en donner ici une nouvelle description, l’espèce ayant
été décrite et figurée en détail à plusieurs reprises (cf. A. Milne Edwards et
Bouvier, 1900, Pesta, 1918, Fenizia, 1935 et 1937, Bouvier, 1940, Zariquiey,
1946). Signalons cependant qu’il s’agit d’une forme très variable (Bouvier,
1900, p. 370), ce qui a incité Fenizia (1935 et 1937) à la scinder en pas moins
de quatre espèces, plus trois variétés différentes.
Après examen d’un matériel abondant, de diverses provenances, nous sommes
arrivé à la même conclusion que Bouvier (1940, p. 144), à savoir qu’il s’agit
d’une seule et même espèce, les principales variations concernant :
1. La forme du rostre : habituellement saillant et surmonté d’une spinule
apicale (fig. 2), il peut être, chez certains individus, beaucoup plus court, avec
un sommet arrondi. On note tous les intermédiaires entre ces deux formes.
2. Les longueurs relatives des pédoncules oculaires, antennulaires et anten-
naires, assez variables d’un individu à l’autre.
3. La forme des pédoncules oculaires, dont la cornée, habituellement de même
diamètre que les pédoncules, peut être légèrement dilatée.
4. La forme et l’ornementation du chélipède droit. L’espèce est caractérisée
par une forte saillie spiniforme ventrale sur le carpe, bien développée chez la
plupart des individus, mais qui peut être parfois très atténuée ou même manquer
complètement (cf. Fenizia, op. cit. 1935, p. 5, fig. 3). La main est plus ou moins
allongée, généralement plus courte chez les jeunes mâles et chez les femelles.
Son ornementation, constituée par des tubercules épineux disposés suivant
des lignes longitudinales, est très variable suivant les individus, parfois très
faible.
5. Les dactyles des pattes ambulatoires : trapus et en général à peine plus
longs que les propodes, ils sont parfois beaucoup plus grêles.
6. Les tubes sexuels ; ils ont une forme et une orientation très homogènes,
mais la longueur du tube droit est assez inégale suivant les spécimens.
On observe dans une même région, voire dans une même station, tous les
types d’individus.
La limite bathymétrique inférieure de l’espèce paraît se situer aux environs
de 80 mètres. La profondeur de 1200 mètres signalée par A. Milne Edwards
et Bouvier (1900, p. 214) est certainement erronée (cf. Bouvier, 1900, p. 369).
Remarques sur le genre Cestopagurus
Depuis l’établissement de Catapaguroides par A. Milne Edwards et Bou¬
vier en 1892, et la mise en synonymie de Catapaguroides acutifrons A. Milne
Edwards et Bouvier avec le Pagurus tiniidus de Roux (Bouvier, 1900), la posi-
— 549 —
tion générique de cette espèce n’avait jamais été mise en doute. Par l’ensemble
de ses caractères, elle est cependant très éloignée de l’espèce-type de Catapa-
guroides, C. microps ; elle est par contre très proche de l’espèce-type de Cesto-
pagurus, C. coutieri, et il curieux de constater que Bouvier n’a pas remarqué
les affinités de timidus et de coutieri, lors de l’établissement, en 1897, du genre
Cestopagurus.
Les dessins que nous donnons ici (écusson céplialotlioracique et appendices
céphaliques antérieurs, lig. 1 et 2 ; chélipède droit, lig. 13 et 14 ; pattes p2 et
p3, lig. 15 et 16 ; telson, fig. 20 et 21), illustrent bien la parenté des deux formes.
Quant aux autres appendices (pièces buccales, p4, pléopodes), que nous figu¬
rons seulement pour coutieri, les similitudes sont également très grandes ; tout
au plus peut-on noter que les exopodites des trois paires de maxillipèdes sont
un peu plus longs et un peu plus grêles chez timidus que chez coutieri. L’exis¬
tence d’une forte saillie dentiforme ventrale sur le carpe du chélipède droit chez
timidus, manquant d’ailleurs chez quelques individus, est une particularité spé¬
cifique sans signification générique.
Ajoutons que les deux espèces présentent un dimorphisme sexuel de même
type : main droite plus courte et plus épineuse chez la femelle, hiatus interdigi¬
tal de la main gauche, présent chez le mâle seulement.
La présence d’un tube sexuel, inégalement développé mais d’orientation
similaire, sur la coxa droite du dernier segment thoracique chez le mâle, rap¬
proche encore les deux formes. Mais, chez l’une, coutieri, la coxa gauche est
dépourvue d’orifice, et la dissection d’un spécimen malgache n’a pas permis
de mettre en évidence de tractus génital de ce côté. Chez l’autre, timidus, il
existe un orifice gauche situé à l’extrémité d’un court tube, et nous savons
(Mouchet, 1931, p. 98) que, chez cette espèce, il existe des testicules et des
canaux déférents pairs, élaborant des spermatophores de forme voisine mais
de dimensions très différentes.
L’atropbie d’un des tractus génitaux mâles n’est pas propre à Cestopagurus
coutieri, chez les Pagurides. Nous l’avons observé chez une autre espèce au
moins, Anupagurus polynesiensis Nobili (qui, en fait, n’appartient pas à Ana-
pagurus et devra être placée dans un genre nouveau), chez laquelle il existe
un tube sexuel bien développé à gauche et aucun orifice à droite. La disparition
d’un orifice sexuel est beaucoup plus fréquente chez les femelles (certains Pagu-
ristes, Parapagurus, Catapaguroides, Decaphyllus, Trichopagurus, quelques Pagu-
rixus). 11 est probable que l’asymétrie viscérale propre à l’ensemble des Pagu¬
rides provoque une inégalité de développement des tractus génitaux droit et
gauche (cf. Mouchet, op. cit.), qui, dans certains cas, peut aller jusqu’à l’atro¬
phie complète d’un côté, soit chez le mâle, soit, plus souvent, chez la femelle.
Bien que ce caractère apparaisse généralement comme d’ordre générique, il
nous semble insuffisant pour séparer Cestopagurus timidus de Cestopagurus
coutieri, que rapprochent par ailleurs un ensemble de caractères communs.
Cependant, le problème posé par la définition du genre Cestopagurus ne se
limite pas aux deux espèces ci-dessus. 11 faut aussi envisager d’y inclure une
troisième espèce décrite en 1896 par Bouvier sous le nom à’Eupagurus che-
vreuxi, dont la répartition géographique recouvre celle de Cestopagurus timidus,
mais s’étend davantage vers le sud sur la côte ouest-africaine.
Par son habitus général comme par les proportions des appendices cépha¬
liques, et la forme et l’ornementation des chélipèdes, des pattes ambulatoires.
35
— 550 —
des p4 et du telsoii, Pagurus chevreuxi est en effet très proche de Ceslopagurus
coutieri et de C. timidus (ef. Bouvikr, 1896 a, p. 96, fig. 1 à 5). Les pièces buc¬
cales, que nous avons disséquées, sont en tous points identiques à celles de cette
dernière espèce, avec, notamment, une épine médiane sur le bord interne du
mérus des pmx3. 11 existe; un dimorphisme sexuel de même type, mais peut-
être légèrement plus accentué. Les lamelles branchiales sont également de
forme intermédiaire entre lamelles entières et lamelles bilides, mais [)lus nette¬
ment divisées à l’extrémité (lig. 24).
Chez Pagurus chevreuxi toutefois, il n’existe pas de tube sexuel, les orifices
génitaux du mâle s’ouvrant directement sur les coxae du dernier segment thora¬
cique ; celles-ci sont nettement asymétriques, la droite plus forte que la gauche.
Nous avons déjà eu l’occasion d’émettre l’hypothèse (de Saixt Laurent,
1966 b, p. 258) que l’acquisition des tubes sexuels chez les mâles de certains
Paguridae correspondait à une tendance évolutive, sans impliquer, à priori,
de parenté entre les genres qui en possèdent. La définition d’un genre repose
avant tout sur un ensemble de caractères communs conférant à un groupe
d’espèces une unité systématique. Dans la plupart des cas, les caractères des
tubes sexuels s’ajoutent à de nombreux autres et permettent une diagnose
rapide ; cependant, il existe des genres chez lesquels le ou les tubes sexuels sont
très inégalement développés d’une espèce à l’autre (chez Catapagurus A. Milne
Edwards par exemple, observation personnelle non publiée) et il n’est pas
exclu que, dans certains cas, la différenciation générique ait pu se produire
avant l’acquisition de ces organes, ou même que, dans un genre donné, cer¬
taines formes aient acquis des tubes sexuels, alors que d’autres en demeuraient
dépourvues. Ceci pourrait être le cas chez Ceslopagurus, auquel il conviendrait
alors de rattacher Pagurus chevreuxi.
Quoi qu’il en soit, l’absence ou la présence de tubes sexuels ayant été jusqu’à
présent considérée comme un caractère générique essentiel chez les Paguridae,
nous n’incluons pas maintenant cette dernière espèce dans le genre Cestopa-
gurus. Cette question sera reprise lors de la révision du genre composite, Pagu¬
rus, dont la subdivision est en cours d’étude.
Nous avons vu (cf. D® Partie, 1968, p. 928) que, parmi les espèces précédem¬
ment attribuées à Ceslopagurus, Ceslopagurus olfaciens Alcock, et C. selosus
Edmondson appartenaient à Calapaguroides ; C. helleri Balss diffère de l’espèce-
type, C. coulieri par de nombreux caractères et se rapproche d’Acanlhopagurus
dubius, avec lequel il sera prochainement étudié ; enfin, Ceslopagurus linealus
Wass est l’espèce-type de notre nouveau genre Solenopagurus.
Deux autres espèces, de Melin, pouvaient encore, suivant la nomenclature
de cet auteur (1939, p. 20), être considérées comme rattachées au genre Ceslo¬
pagurus : la première, Eupagurus (Calapagurus) fragilis, est un Calapaguroides
(cf. l'"® Partie, p. 928); la seconde, Eupagurus f Calapagurus) vallalus, dont
nous avons examiné l’holotype, appartient en fait au genre N emalopagurus
A. Milne Edwards.
Affinités du genre Cestopagurus
Il appartient au groupe Pagurus de la famille des l’aguridae (de Saint Lau¬
rent, 1966 b, p. 261), le plus nombreux, caractérisé par onze paires de branchies
et la présence d’une dent accessoire à la crisla dentata sur l’ischion des pmx3.
Cestopagurus s’oppose donc à Catapaguroides et Decaphyllus qui se rattachent,
eux, au groupe Ostraconotus (dix paires de branchies et pas de dent accessoire
à la crista dentata), ceci malgré la jirésence dans les trois genres de tubes sexuels
apparemment comparables.
Les alBnités de Cestopagurus avec d’autres genres du groupe Pagurus sont
encore imprécises. L’on peut cependant indiquer que, par l’ensemble de ses
caractères, il paraît plus proche de certaines espèces actuellement connues sous
le nom de Pagurus, donc dépourvues de tubes sexuels, que d’autres genres
munis de ces organes. Ceci est d’ailleurs en accord avec ce que nous savons de
la morphologie de ses stades larvaires (Dechancé, 1961, p. 65).
Résumé
La révision du genre Cestopagurus Bouvier montre qu’on ne peut actuellement y
inclure avec certitude que deux espèces : l’espèee-type C. coutieri Bouvier, et C. limidus
(Roux), celles qui lui avaient été précédemment rattachées ap]iartenant en fait à
d’autres groupes génériques. Cependant, l’inclusion dans le genre d’une tri'isième
espèce, Pagurus chepreuxi (Bouvier), est envisagée.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum national tV Histoire naturelle.
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IJULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRK NATURELLE
2® Série — Tome 40 — M, 1008, pp.
QUELQUES DONNÉES
SUR LA BIOLOGIE ET LA BIOMÉTRIE
DE LA CREVETTE PENAEIDE
PARAPENAEOPSIS ATLANTICA BALSS
DANS LA RÉGION DE POINTE-NOIRE
(RÉPUBLIQUE DU CONGO)
Par A. CROSNIER* et J. P. WISE**
I. Introduction.
P arapenaeopsis atlantica est une crevette qui n’a, jusqu’à maintenant, été
trouvée que le long de la côte ouest-africaine, du Sénégal à l’Angola. Cette répar¬
tition géographique relativement restreinte, jointe au fait que la pêche des
crevettes commence seulement à se développer dans les eaux tropicales et équa¬
toriales ouest-africaines, explique sans doute que nous ne possédions pratique¬
ment aucune donnée sur la biologie de cette espèce qui, en certains endroits,
est sulllsamment abondante pour pouvoir présenter un intérêt commercial.
Afin de commencer à combler cette lacune, il nous a semblé qu’il n’était pas
sans intérêt de donner, ci-après, les quelques observations auxquelles nous
avons pu nous livrer sur cette espèce, à la faveur des pêches faites dans le cadre
des travaux du Centre ORSTOM de Pointe-Noire.
Les pêches, qui nous ont fourni nos données, peuvent être classées en trois
groupes :
1° des pèches faites avec une grande senne de plage à cul à mailles de 18 mm L
Ces (jêclies, au nombre de huit au total, ont été effectuées de mai à novembre
19(13 et en juin et juillet 19()4.
2° des pêches faites, de 1965 à 1967, avec un chalut à poissons en nylon à
cul à mailles de 39 mm, sur tout le plateau continental, à des profondeurs très
diverses comprises entre 15 et 100 mètres.
3° des pêches faites, avec un chalut à poissons en nylon à cul à mailles de
39 mm doublé extérieurement par une poche à mailles de 25 mm, lors des recher¬
ches sur la sélectivité du chalut utilisé par F « Ombango », navire du Centre de
Pointe-Noire, et sur les variations nycthémérales des rendements. Ces recherches
ont consisté en douze sorties, codées S.V.N., chaque sortie durant 24 heures et
ayant donné lieu à six traits de chalut exécutés au même endroit cl dans le temps
* Océanographe biologiste, Oentre (.i.R.S.T.O.M. de Pointe-Noire, (iongo.
*• Fishery biologist, Hureau of (xnnmercial Fisheries (T.A.B.L.), Miami.
1. (ielte dimension et les suivîmies corres[iondenl à la longueur de la maille étirée.
554
de la façon suivante : un avant le lever du soleil, un après, un à midi, un avant
le coucher du soleil, un après et un à minuit.
Sur ces douze sorties, quatre ont été effectuées sur les fonds de 15 mètres,
quatre sur les fonds de 40 mètres et quatre sur les fonds de 100 mètres
II. Les conditions hydrologiques et sédimentologiques
au large de Pointe-Noire.
On observe chaque année, sur le plateau continental ponténégrin, deux arri¬
vées d’ « eaux océaniques » (T“ < 18° (', ; 34,5 < S %(, < 30) qui viennent monien-
tanément remplacer les eaux chaudes, dessalées et superficielles, qui existent
en permanence dans la région Est du Golfe de Guinée et que Herrit (1958) a
appelé « eaux guinéennes » (T° > 24° C ; S %o < 35). 11 s’ensuit l’existence de
quatre saisons, deux froides et deux chaudes, de longueur et d’intensité inégales
(d’ailleurs variables dans d’importantes proportions d’une année à l’autre).
Le cycle saisonnier habituel est le suivant :
— de janvier à avril ; grande saison chaude,
— de mai à septembre : grande saison froide,
— d’octobre à décembre : petite saison chaude,
— de décembre à janvier : petite saison froide.
Ce cycle n’est bien entendu qu’approximatif et peut, d’une année à l’autre,
présenter certaines variations comme le montre la figure 1 qui représente l’évo¬
lution, de la surface à 50 mètres de profondeur, des isothermes en fonction du
temps, de janvier 1962 à novembre 1963.
Nous compléterons ce bref exposé en précisant que, lorsque les eaux gui¬
néennes existent, on trouve, entre elles et les eaux océaniques, une masse d’eaux
intermédiaires, d’épaisseur variable (de 100 à 10 mètres), de salinité élevée
(pouvant atteindre 36 %(,) et de température comprise entre 24 et 18° C. Dans
cette masse d’eau, la température varie habituellement rapidement avec la pro¬
fondeur, ce qui revient à dire que les eaux intermédiaires sont le siège d’une
thermocline d’où le nom d’ « eaux de la thermocline » que leur a donné Berrit
(1958).
Quant au plateau continental, large de 55 km, il a un profil très régulier et
une pente faible, de l’ordre de 0,2 %. Les sédiments qui le couvrent, jusqu’aux
fonds de 100 mètres, sont essentiellement vaso-sableux ou vaseux, la fraction
sablonneuse diminuant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la côte
111. Observations sur la biologie de Parapenaeopsis atlantica.
Répartition b.vthymétrique et caractères du milieu correspondant.
.\u cours de nos diverses pêches, nous avons rencontré P. atlantica depuis
la côte (mais jamais en lagune) jusqu’à 50 et même parfois 60 mètres de pro¬
fondeur mais jamais au-delà.
l. Nous sommes heureux de pouvoir remercier ici MM. Baudin-Laurencin et Gheno à qui nous
devons les échantillons des S.V.N. et M. Daget qui a revu notre manuscrit et nous a indiqué de nom¬
breuses modifications à y apporter.
■J. Pour des données plus précises sur la sédimenlologie du plateau continental, consulter Poi.nsakd
et Tro.vdeg (1967), pp. 75-77.
Profondeur en mèfres
F]
Variation des températures, au large de Pointe-Noire, au-dessus des fonds de 50 mètres et poids (en kg) de crevettes débarqués.
— 556 —
A ces fonds correspondent, comme nous l’avons vu précédemment, des sédi¬
ments vaseux ou vaso-sableux.
Bien que nous manquions de données précises, la répartition bathymétrique
citée ci-dessus paraît relativement stable au cours de l’année malgré les chan¬
gements de saison. Ceci revient à dire que P. aûantica fréquente les eaux gui¬
néennes, moins souvent les eaux de la thermocline, rarement mais parfois la
zone supérieure des eaux océaniques Ceci revient encore à dire que P. atlan-
tica se trouve dans des eaux de température toujours au moins égale à 16° C
et souvent beaucoup plus élevée (jusqu’à 29° C), la salinité de ces mêmes eaux
pouvant être comprise entre 32 et 36 %o.
D’après les résultats des S.V.N., il semblerait que la densité de la population
de P. aûantica ne varie guère entre 15 et 40 mètres comme le montre le tableau 1.
L’influence de la saison ne doit pas intervenir dans ces résultats, sauf dans
le cas de la S.V.N. 2 qui a été faite en pleine saison froide, alors que toutes les
autres ont eu lieu en période de transition (passage de la saison froide à la sai¬
son chaude).
Tableau 1. — Rendements horaires moyens en nombre
DE CREVETTES OBTENUS LORS DES S.V.N.
Les résultats des assez nombreuses pêches faites sur le plateau continental
en dehors des S.V.N. semblent indiquer toutefois, pour l’ensemble de l’année,
des rendements maximaux en poids (seule mesure alors relevée) s’obtenant
surtout dans la zone comprise entre 15 et 30 mètres de profondeur ; au delà les
rendements paraissent décroître plus ou moins doucement jusqu’à 40 mètres,
très rapidement ensuite. Une répartition a peu près semblable paraît avoir été
observée en Côte d’ivoire (Troadec, 1968).
Répartition des tailles en fonction de la profondeur.
Nous avons analysé les données obtenues avec la senne de plage et, lors des
S.V.N., avec le chalut à poissons gréé avec une double poche extérieure.
1. Durant la S.V.N. 2 où 4 traits d’une heure ont fourni 1.978 crevettes, la température n’était
que de 16,2° C. D’un autre côté, l’influence bénéfique de l’élévation de la température de l’eau sur les
rendements est montrée par les résultats de la S.V.N. 9. Durant cette S.V.N., une arrivée d’eau chaude
vers 23 h. 00 a fait monter la température de 17,5° à 20,7° C, le rendement horaire moyen calculé sur
3 heures de irait est alors passé de 503 à 1.050 crevettes,
— 557 —
La figure 2 montre les résultats obtenus.
Pour interpréter les courbes, il faut toutefois se souvenir que :
— la senne, à mailles de taille moindre, doit mieux retenir les petites cre¬
vettes,
— les courbes données pour les captures faites avec la senne rassemblent
des pêches effectuées à des moments très divers de l’année (de mai à novembre),
au contraire les pêches faites sur les fonds de 40 mètres ont toutes eu lieu entre
le 31 août et le 22 octobre, celles faites sur les fonds de 15 mètres entre le
26 octobre et le 6 novembre.
Ceci posé, il semble bien ressortir des courbes de la figure 2 que, dans toute
Faire étudiée, on rencontre des crevettes de presque toutes les tailles, les plus
grosses (carapace > 31 mm) ne semblant pas, toutefois, se trouver sur les fonds
de 0 à 2 mètres mais étant très abondantes sur les fonds de 15 mètres et vrai¬
semblablement dès quelques mètres de profondeur.
Les petites crevettes (carapace < 15 mm) paraissent nettement plus abondantes
sur les très petits fonds qu’un peu au large, mais le phénomène est certainement
accentué, sur nos courbes, d’une part par la différence de sélectivité existant, pour
les petites tailles, entre la senne et le chalut à double poche, d’autre part par
l’étalement dans le temps des captures faites à la senne
Tailles des mâles et des femelles.
Variations du sex-ratio.
La différence de taille, habituelle chez les crevettes, entre les mâles et les
femelles s’observe très nettement chez P. atlantica. Les histogrammes et les
courbes des figures 2 et 4 le montrent ; on y voit que, si les femelles peuvent
avoir une carapace atteignant 37 mm, chez les mâles la taille maximale obser¬
vée est de 25 mm.
Les proportions des mâles par rapport au.x femelles, observées au cours des
différentes pêches, figurent dans le tableau 2.
Malgré de très fortes variations d’un trait de chalut à l’autre, l’ensemble des
pêches sur fonds de 15 mètres donne un sex-ratio moyen assez voisin de celui
obtenu à partir des pêches faites à 40 mètres (78,9 pour 15 mètres et 88,9 pour 40
mètres) et indiquant une nette prédominance des femelles dans les captures. Près
de la côte, comme nous l’avons vu précédemment, la proportion d’individus
de petite taille est vraisemblablement supérieure à celle existant sur les fonds
de 15 à 40 mètres et, comme les mâles sont plus petits que les femelles, une
plus grande proportion d’entre eux a dû échapper aux coups de senne. Ceci
pourrait expliquer la faible valeur du sex-ratio observé (17,6 pour 0-2 mètres).
La connaissance des courbes de sélectivité des différents engins utilisés serait
indispensable pour arriver à une estimation correcte du sex-ratio pour l’ensemble
de la popuation.
1. (>f. aussi en faveur du décalage de distribution noté, les histogrammes « Senne » et « S.V.N. »
de la figure h dont certains ont été faits à la meme époque de l’année.
— 559 —
Variation de la répartition des tailles
EN FONCTION DE l’hEURE DE CAPTURE.
Il est intéressant d’essayer de voir si la répartition des tailles varie suivant
l’heure de capture, ce qui pourrait avoir pour origine un cycle quotidien, soit
de migration bathymétrique soit d’activité, différent suivant les tailles.
Compte tenu du petit nombre d’échantillons dont nous disposons, nous n’avons
pu essayer de distinguer une variation qu’entre les traits de jour et les traits
de nuit.
Le tableau 3 donne les résultats obtenus sur les fonds de 15 mètres. La simi¬
litude de la composition, en pourcentage de taille, des échantillons est frappante
et semble bien montrer qu’aucune migration et aucun cycle d’activité différen¬
tiels n’existent.
Tableau 2. — Sex-ratio lors des pêches faites a la senne
ET AU CHALUT A DOUBLE POCHE.
Tableau 3. — Répakïition des tailles, de jour et de nuit,
AU-DESSUS DES FONDS DE 15 METRES.
Variations des rendements de la pèche au chalut.
A) Variations saisonnières.
Sur la figure 1 nous avons noté les captures de crevettes coininercialisées,
de janvier 1962 à novembre 1963, par un armement de la place. Ces captures
sont composées, pour la presque totalité, par P. atlantica, sauf de juin à août
où elles renferment une faible proportion de Penaeus duoraruin.
Les poids débarqués ne présentent pas de variations très significatives au
cours de l’année sauf de septembre-octobre à décembre où ils sont en nette
augmentation. En comparant, comme cela a été fait sur la figure 1, les poids
de crevettes débarqués et les variations de la température de l’eau au-dessus
des fonds, on constate que l’augmentation notée correspond très exactement
à la petite saison chaude. Ce phénomène, dont nous ignorons actuellement la
cause, a également été observé en Côte d’ivoire (Troadec, 1968).
B) Variations nycthémérales.
La figure 3 donne une représentation synoptique, faite d’après Baudin-
Laurencin (1967), des rendements obtenus au cours des S.V.N. et de la répar¬
tition des traits au cours de chaque journée de pèche.
561
Coucher du soleil
Minuit
Lever du soleil
Fig. 3. — Reiidemeiils (en nombre d’individus) obtenus au cours
des S.V.N. et répartilion des traits au cours de la journée.
S.V.N. 2 ; 40 m, 31 aout-l^’*’ sept. — S.V.N. 0 : 40 ni, 30 sept.-l‘^’'oct. — S.V.N. 10 : 40 m, 21-22 oct.
— S.V.N. 11 : 15 m, 20-27 ocl. — S.V.N. 12 : 15 m. 28-20 oct. — S.V.N. 13 : 15 m, 3-4 nov. —
S.V.N. 14 : 15 m, 5-0 no\-.
- 562
Sur cette figure, les hauteurs des rectangles sont proportionnelles aux prises
(en nombre d’individus), les bases, toutes égales, représentent le temps de cha¬
lutage (une heure).
Les rectangles, correspondant aux pêches effectuées aux environs de midi et
minuit, sont placés arbitrairement suivant les besoins de la représentation ;
ceux correspondant aux pêches effectuées avant et après le lever et le coucher du
soleil sont disposés de part et d’autre de verticales, à des distances proportion¬
nelles au temps séparant les traits de chalut du lever et du coucher du soleil.
Ce tableau porte sur un trop petit nombre de chalutages pour que l’on puisse
espérer arriver à des conclusions bien valables. On peut surtout remarquer
que, d’une façon générale, les rendements sont le plus souvent très variables
(la S.V.N. 12 faisant exception) et que la pêche semble pouvoir se faire aussi
bien de jour que de nuit, les rendements moyens de nuit étant toutefois, peut-
être, légèrement supérieurs à ceux de jour (725 contre 655 pour l’ensemble des
chalutages).
Signalons enfin, toujours dans le chapitre des variations nycthémérales, que
lors des trois S.V.N. pour lesquelles nous avons les résultats de deux traits
encadrant l’aube, celui qui la précède a été plus productif que celui qui la suit.
Le phénomène a déjà été signalé à plusieurs reprises pour d’autres espèces,
la fin de la nuit semblant amener un regain d’activité chez beaucoup de cre¬
vettes.
Vitesse de croissance.
La figure 4 donne les histogrammes des échantillons récoltés avec des filets
à petites mailles (senne et chalut à double poche).
Seules certaines séries de ces histogrammes, en particulier celles qui résul¬
tent de pêches sulfisamment espacées dans le temps et pour lesquelles la dis¬
tribution initiale n’a pas été trop masquée par des arrivées prolongées de jeunes,
paraissent utilisables pour un essai d’évaluation de la vitesse de croissance.
Le tableau 4 indique les séries d’histogrammes retenues pour les mâles d’une
part et les femelles de l’autre. La croissance des femelles, qui ont une distribu¬
tion de tailles plus étalée, a été plus facile à suivre ; en particulier la série des
pêches à la senne faites en septembre, octobre et novembre 1963 fournit de bons
éléments, une arrivée importante de jeunes, peu étalée dans le temps, s’étant
produite en septembre.
Les distributions étant visiblement unimodales, les croissances ont été cal¬
culées au moyen de la moyenne arithmétique des échantillons et estimées gra¬
phiquement en suivant le déplacement du mode. L’évaluation ainsi obtenue
est faussée du fait que nous ignorons la sélectivité de la senne et que les moyennes
arithmétiques calculées sont certainement supérieures aux moyennes réelles,
et ceci d’autant plus que les échantillons sont formés d’individus de plus petite
taille. 11 en est de même en principe du mode, mais ici le mode à 10 mm des
coups de senne du 10 mai et du 9 septembre est si marqué qu’il semble bien
correspondre à la réalité. Il s’ensuit que, dans le cas qui nous intéresse, l’appré¬
ciation de la croissance par le mode doit donner une meilleure approximation
que celle faite par la moyenne.
La croissance mensuelle moyenne de la longueur de la carapace ])ourrait
donc être év'aluée à 2,5 mm jiour les femelles dont la carapace a une taille coin-
564
prise entre 10 et 20 mm et 1,5 mm pour les mâles dont la carapace mesure de
10 à 16 mm, ce qui correspond à une augmentation mensuelle de la longueur
totale d’environ 11,5 et 7mm Ces chiffres ne sont bien entendu qu’approxi¬
matifs. La vitesse de croissance doit en effet varier d’une part avec la taille des
individus, même dans les limites que nous avons données, la courbe de crois¬
sance étant asymptotique, d’autre part avec la température de l’eau, tempé¬
rature qui, dans la région de Pointe-Noire, à la côte, peut osciller entre 17 et
30° C.
Tableau 4. — Vitesse de croissance.
IV. Observations biométriques sur Parapenaeopsis atlantica.
Relation entre la longueur de la carapace et la longueur totale.
La seule mesure précise et commode pour caractériser la taille d’une cre¬
vette est la longueur de sa carapace, mesurée du bord postérieur au fond de
l’orbite. La mesure de la longueur totale, de la pointe du rostre à l’extrémité
du telson, est en effet à proscrire car elle ne peut être relevée que sur des spé¬
cimens intacts, or lors des pêches faites au chalut beaucoup de crevettes ont
leur rostre cassé, et est sujette à d’assez grandes variations suivant la façon
dont l’abdomen est étiré lors de la mesure.
Si la longueur de la carapace est la seule mesure précise et commode possible,
il est cependant utile d’établir la relation existant entre la longueur de la cara¬
pace LC et la longueur totale LT.
l. Voir le chapitre iv de la j)résente note.
565 -
Cette relation, dans le cas de P. atlantica, peut s’exprimer de façon satisfai¬
sante par l’équation :
LT = — 8,351 + 5,935 LC — 0,043 LC^
établie à partir de 502 observations et où LT et LC sont exprimées en milli¬
mètres. Cette équation donne une estimation correcte, à 3 millimètres près,
de la longueur totale en fonction de la longueur de la carapace.
On voit que la carapace croît un peu plus rapidement que la longueur totale.
Cette allométrie est vraisemblablement en liaison avec le fait que la surface
respiratoire des branchies, logées sous la carapace, croît en liaison avec le volume
du corps et non pas avec la longueur totale.
Relation entre la longueur totale et le poids total « P ».
Les équations des droites de régression de log P en log LT ont été calculées
pour les mâles, les femelles, et l’ensemble des deux.
On a obtenu :
Mâles : log P = — 4,570 + 2,652 log LT
avec N = 148 r = 0,980
Femelles : log P = — 4,915 + 2,848 log LT
avec N = 354 r = 0,990
Mâles et femelles : log P = — 4,944 + 2,861 log LT
avec N = 502 r = 0,991.
Tableau 5. — Relations taille/poids chez Parapenaeopsis atlantica.
36
566
Dans ces équations P est exprimé en grammes et LT en millimètres. N est
le nombre d’observations, r le coefficient de corrélation.
Les écarts-types n’ont pas été calculés. Pour la dernière équation, si l’on
compare graphiquement les poids observés pour les diverses longueurs et les
poids théoriques correspondants calculés d’après la dernière équation (mâles
et femelles), on peut admettre que celle-ci exprime de façon très satisfaisante
la relation étudiée pour les spécimens dont la longueur totale ne dépasse pas
120 mm, au delà l’erreur peut atteindre un gramme.
Relation entre la longueur totale et le poids de l.a queue « PQ ».
Trois équations ont également été établies suivant les mêmes principes que
pour le poids total.
567
Üii a obtenu :
Mâles : log PQ = — 4,583 + 2,555 log LT
avec N = 148 r = 0,939.
Femelles : log PQ = — 4,982 + 2,773 log LT
avec N = 354 r = 0,988
Mâles et femelles : log PQ = — 4,941 + 2,752 log LT
avec N = 502 r = 0,989.
De même que dans la série précédente, l’équation commune aux mâles et
aux femelles est très satisfaisante pour les spécimens mesurant jusqu’à 120 mm,
au delà l’erreur peut être d’un demi gramme.
Il convient, en outre, de signaler que toutes les équations ci-dessus sont rela¬
tives à des spécimens capturés en mai, juin et juillet et qu’il est possible que les
relations taille/poids varient légèrement durant l’année.
V. Conclusions.
Malgré leur caractère très fragmentaire, il ressort des différentes observations
faites dans la région de Pointe-Noire que Parapenaeopsis ailantica :
— est une crevette côtière ne semblant jamais se rencontrer à plus de 60
mètres de profondeur et surtout abondante de 10-15 mètres à 30-40 mètres,
— fréquente surtout les eaux chaudes mais peut, au moins à certaines épo¬
ques de Tannée (saison froide), se trouver dans des eaux ne dépassant pas 16° C,
— se trouve sur les fonds vaseux ou vaso-sableux,
— effectue sa croissance entièrement en mer et ne pénètre jamais dans les
lagunes,
— ne présente pas de répartition bathymétrique très nette en fonction de
la taille, bien que les petites tailles soient mieux représentées à la côte qu’au
large,
— ne paraît pas présenter de répartition bathymétrique différente pour les
mâles et les femelles,
— a une croissance mensuelle moyenne qui peut être évaluée, en augmenta¬
tion de longueur de la carapace, à 2,5 mm pour les femelles dont la carapace
a une taille comprise entre 10 et 20 mm et 1,5 mm pour les mâles dont la cara¬
pace mesure de 10 à 16 mm, ce qui correspond à une augmentation de la longueur
totale de 11,5 et 7 mm.
Du point de vue des rendements de la pêche au chalut on note :
— des rendements maximaux, semble-t-il, durant la petite saison chaude,
— une grande variabilité dans les rendements au cours d’une même journée,
— l’absence de prédominance nette entre les rendements de jour et ceux de
nuit.
1. Williams, dans le rapport du Guinean Trawling Survey, signale P. ailantica à plusieurs reprises
jusqu’à 200 mètres de profondeur ; il s’agit, sans aucun doute, d’erreurs de détermination, l’espèce
ayant vraisemblablement été confondue avec Parapenaeus longirostris (Lucas).
568
Sur le plan de la biométrie, des relations ont été calculées donnant la lon¬
gueur de la carapace, le poids total et le poids de la queue en fonction de la
longueur totale.
Summary.
Incomplète information based on observations made at Pointe-Noire indicates that
Parapenaeopsis atlantica is a Coastal marine sbrimp never encountered deeper than 60
meters and most common between 10-15 meters and 30-10 meters. Itlives principally in
warm water, but may be found at least in certain seasons in waler as cold as 16° C.
P. atlantica inhabits muddy or sandy-nmd bottoms, and never occurs in brackish
water lagoons.
This shrimp does not show a clear distribution of sizes with depth, although the
smaller sizes may be more abundant eloser to shore. There is no clear-cut différence
in depth distribution of males and females.
Monthly growth is estimated as 2.5 mm (carapace length) for females with carapace
lengths between 10 and 20 mm, and 1.5 mm (carapace length) for male with carapace
lenghts between 10 and 16 mm. These values correspond approximatcly to growth in
total length of 11.5 and 7 mm per month. Relations were calculated between carapace
length, total length, total weight and weight of the “ tail ”.
Experimental fishing shows that there is a great variation in catches made the same
day in the same area, and that there is no clear-cut différence between day and night
catches. From the commercial fishing it would seem that maximum trawl catches are
made in the short warm season.
BIBLIOGRAPHIE
BAUDiN-LAunENCiN, F., 1967. — Études des poissons benthiques du plateau con¬
tinental congolais. 2° partie : la sélectivité des chaluts et les variations nycthé¬
mérales des rendements dans la région de Pointe-Noire. Cah. ORSTOM, sér.
Océanogr., 5, n° 1, pp. 85-121, fig. 1-11.
Berrit, g. R., 1958. — Les saisons marines à Pointe-Noire. Rull. information COEC,
10, pp. 335-360.
PoiNSARD, F. et TnOAnEC, J. P., 1967. — Étude des iioissons benthiques du pla¬
teau continental congolais. 1°''° partie ; la radiale de Pointe-Noire. Cah. ORSTOM,
.sér. Océanogr.. 5, n° 1, pp. 69-84, fig. 1-4.
XHOAnEC, J. P., 1968. — Note sur le développement possible de l’exploitation des
crevettes en Côte d’ivoire. Doc. scient, proo. Centre Recherches océanogr. Abidjan,
no 20. 17 p., 2 pis.
Williams, F., 1968. — Report on the Guinean Trawling Survey. O.WjSTRC Pnh.,
no 99, vol. 1, 828 p., fig. 1-22.
A cette bibliographie, utilisée dans notre note, on peut ajouter les titres suivants où
il est traité de P. atlantica.
Balss, h., 1914. — Diagnosen neiier Macruren der Valdivia-Expedition. Zool. Anz.,
44, pp. 592-599.
Balss, H., 1916. — Decapoda Macrura und Anomura (ausser Fam. Paguridae). In
Michaelsen, « Beitr. Kenntnis Meeresfauna Westafrika », 2, pp. 13-46, fig. 1-16.
Balss, H., 1925. — Macrura der Deutschen Tiefsee-Expedition. 2. Natantia, Teil A.
IFiss. Ergehn. Valdivia Exp., 20, pp. 217-315, 75, pl. 20-28. fig. 1-
569
Crosnier, a. avec la collaboration de Marteau, J., Berrit, G. R. et Stauch, A,,
1964. — Fonds de pêche le long de la République fédérale du Cameroun. Cah.
ORSTOM, sér. Océanogr., n*^ spécial, 133 p., 9 pl., 9 cartes dont 2 h. t.
Crosnier, A. et Berrit, G. R., avec la collaboration de Marteau, J., 1966. — Fonds
de pêche le long des côtes des Républiques du Dahomey et du Togo. Cah.
ORSTOM, sér. Océanogr., suppl. vol. IV, n° 1, 144 p., 23 fig., 7 pl., 2 cartes h. t.
Crosnier, A. et de Bondy, F]., avec la collaboration de Lefevehe, S., 1967 (1968). —
Les crevettes commercialisables de la côte ouest de l’Afrique inter-tropicale.
Etat de nos connaissances sur leur biologie et leur pêche en juillet 1967. Init.
Doc. teck. ORSTOM, 1, 60 p.. hg. 1-16, 10 pl. h.-t.
Holthuis, L. b., 1952. — Crustacés Décapodes, Macrures. Rés. scient. Exp. océa~
nogr. Eaux côtières afric. Allant. Sud (1948-1949), 3, n® 2, pp. 1-88, fig. 1-21.
ScHMiTT, W. L., 1926. — The Macruran, Anomuran and Stomatopod Crustaceans
Collected by the American Muséum Congo Expédition, 1909-1915. Bull. amer.
Mus. nat. Hist., 53, n^ 1, pp. 1-67, fig. 1-75, pl. 1-9.
ViLLELA, H., 1949. — Crustâceos décapodes e estomatôpodes da Guiné portuguesa.
Ann. Jt. Invest. colon. Lisboa, 4, pp. 47-70, fig. 1-17.
BULLETIN BU MUSÉUM NATKLNAL BTIISTOIRE NATURELLE
2*’ Série — Tome 4Ü — N^^ ;î, l'JGS, pp. 570-573.
COPÉPODES DE LA RÉUNION
III. BRIANOLA CURVIROSTRIS N. SP.
Par B. BOZIC
Huit exemplaires femelles appartenant à cette espèce étaient le seul maté¬
riel trouvé dans la prise M 155 de la station Murumbé. Un seul individu était
ovigère. L’étude morphologique a été basée sur la dissection de plusieurs échan¬
tillons, tous ayant été plus ou moins abîmés par suite d’une mauvaise conser¬
vation.
Taille : environ 0,70 mm ;
Rostre large, à extrémité arrondie et rabattue vers le bas (fig. 1, 1), offrant
un aspect très caractéristique.
Première antenne petite, à cinq articles qu’une forte contraction de cet appen¬
dice rend difficilement dénombrables ; ornementation constituée de fortes épines
et de soies nombreuses et enchevêtrées (fig. 1, 1).
Deuxième antenne : exopodite à sept articles portant en tout huit soies (fig. 1,
2).
Mandibule : exopodite constitué d’un article, endopodite de deux (fig. 1, 3),
Appendices P 1-P 4 : les deux rames sont triarticulées, l’interne étant par¬
tout la plus longue. Des prolongements spiniformes ornent les angles inférieurs
externes des articles. Le premier article de l’endopodite P 4 porte une épine
interne caractéristique, l’article distal de l’exopodile n’a qu’une courte soie
interne, les trois autres phanères étant des épines (fig. 2, 1-3).
La formule sétale est la suivante :
ex. end.
P 5 : réduite à quatre soies fines, (fig. 2, 4).
Segment génital ; vestige de suture du côté dorsal, champ génital proéminent
à ornementation assez complexe et garni de six courtes soies, (fifg. 1, 4).
Opercule anal orné d’un peigne de huit spinules minces et allongées.
Furca : branches légèrement divergentes, environ 2,5 fois plus longues que
larges. Pas d’ornementation à leur surface, (fig. 1, 5).
Position sytématique. — .T’ai classé cette espèce dans le genre Brianola
■Monard d’après l’ensemble de ses caractères, notamment d’ajirès la slriictiire
de l’opercule anal qui chez les autres Canüui.lidah n’est généralement pas
572
orné. La diagnose du genre proposée par Lang et qui est basée sur la descrip¬
tion — fort incomplète — de l’espèce stebleri Monard qui était seule connue
jusqu’à présent, devrait être modifiée en ce qui concerne le nombre d’articles
de l’exopodite de la deuxième antenne qui est de six chez B. stebleri, de sept
chez B. curvirostris. Cela ne représente pas un obstacle majeur, car les exemples
ne manquent pas, dans d’autres familles, d’un nombre différent d’articles des
exopodites A 2 chez différentes espèces à l’intérieur d’un même genre.
Fig. 2. — Brianola curvirostris n. sp.
1. P 1 ; 2, P 3 ; 3, P4 ; 4, P 5.
En plus de ce caractère B. curvirostris se distingue de la première espèce par
les traits suivants : chétotaxie des P 1 et P 5, avec six phanères aux deux rames
de la P 1 au lieu de 5 et 4 et avec 4 soies au lieu de 5 à la P 5 ; opercule anal
— 573 —
orné d’un peigne de longues spinules au lieu d’une frange de spinules normales ;
furca plus courte et sans ornementation. La structure et la chétotaxie de l’exo-
podite A 2 ainsi que le nombre de phanères des P 1 sont plus promitifs par
rapport à B. stebleri.
11 est dommage que Monard n’ait pas donné une description du rostre chez
B. stebleri, ce qui aurait falicité les comparaisons. Je noterai que la description
du rostre (jue donne Vervoort chez Ifanella chacei (1964), s’applique exacte¬
ment à la présente espèce : « ... dorsally a big triangular plate with rounded
apex ; in latéral aspect it appears to be slightly curved, pointing forward and
very slightly downward, reaching halfway to 3rd antennular segment. »
L’espèce stebleri, décrite d’abord de Sète, retrouvée ensuite par le même
auteur à Roscoff, puis sur les côtes africaines de la Méditerranée, semble être
méditerranéenne et atlantique, et Petkovski, seul auteur qui l’ait retrouvée
après Monard, la signale sur les côtes du Portugal (1964) en la considérant
comme rare. Avec B. curvirostris, la répartition du genre se trouve étendue plus
loin, dans la région du Pacifique.
BIBLIOGRAPHIE
Bozic, B., 1964. — Copépodes Harpacticoïdes et Cyclopoïdes de la Réunion II.
Plage St. Pierre. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 36, pp. 481-499.
Lang, K., 1948. — Monographie der Ilarpacticiden. Stockholm.
Monard, A., 1926. — Note sur la faune des harpacticides marins de Cette. Arch.
Zool. Exp. Gén., 5, 65, pp. 39-54.
— 1935. — Études sur la faune des harpacticides marins de Roscolî. Trav. Stat.
Biol. Uoscofj, 5, 13, pp. 5-88.
— 1935. — Les Harpacticoïdes marins de la région de Salammbô. Bull. Stat.
Océanograph. Salammbô, 34, pp. 1-94.
— 1937. — Les Harpacticoïdes marins de la région d’Alger et de Castiglione.
Bull. Stat. Aquic. Pêche Castiglione, 2, pp. 45-85.
Petkovski, T., 1964. — Zur Kenntnis der Harpacticiden Portugais (Crustacea,
Copepoda). Lunds Univ. Arsskrift, N. F. Avd. 2, 59, 22 p.
Vervoort, W., 1964. — Free-living Copepoda from Ifaluk Atoll in the Caroline
Islands. Smithson. Inst., U. S. Nat. Mus. Bull. 236.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Sûrie — Tome 40 — N° 3, 1968, pp, 574-584.
MOLLUSQUES RÉCOLTÉS PAR M. R. HOFFSTETTER
SUR LES COTES DE U ÉQUATEUR
ET AUX ILES GALAPAGOS.
SEMELIDAE ET DON ACID AE
Par Michèle CAUQUÜIN
L’étude des Semelidae et des Donacidae fait suite à celle des Tellinidae pré¬
cédemment publiée Ce travail a été largement facilité par les publications de
M. Hoffstetter (1954, Moluscos subfosiles de los estanques de sal de Salinas,
Bol. Informac. Cientific. Nacionales, n° 62 à 65, Quito) et les déterminations
de M. Hoffstetter, M. Chavan, M. Hertlein. Les collections examinées
ont été rapportées et généreusement offertes au laboratoire de Malacologie du
Muséum de Paris par M. Hoffstetter à la suite de ses Voyages sur les côtes
de l’Equateur et des Iles Galapagos.
H. Famille Semelidae Dali, 1886.
A. Genre Semele Schumacher, 1817.
1. Semele elliptica (Sowerby, 1833).
1833. Amphidesma ellipticum
1833. — — Sow.
1853. — _ _
1944. Semele elleptica (Sow)
1954. — — —
1961. — _ —
1961. — — —
Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
p. 200.
Sowerby, Conch. Illust., n“ 6, fig. 17.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Amphidesma,
pl. 5, fig. 31.
Smith, Panamic Marine Shells, p. 62,
fig. 208.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 61.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 362, pl. 64, fig. 5.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 196, pl. 480.
I.as Conchas et Esmcraldas. Connue de Panama à l’Équateur.
I. Bull. Mus. llisl. Nat. Paris, 2“ sér., 40, 1968, n“ 1, pp. 1G7-185, fig. 1 et 2.
2. Semele flavescens Gould, 1851.
1851. Amphidesma flavescens
1852. — proximnm
1853. — flavescens Gould
1853. — proxinta C. B. Ad.
1853. Semele californica
1853. Amphidesma californica A. Ad.
1856. — imoximum C. B. Ad.
1891 Semele proxima C. B. Ad.
1911. — californica A. Ad.
1924. — proxima C. B. Ad.
1948. — flavescens Gould
1949. — _ _
1961. — _
1961. — — _
Gould, Proc. Boslii Soc. Hist., vol. 4,
1>. 89.
C. B. Ad.vms, Aiin. Lyceum Nat. Hist.
New-York, vol. 5, pp. 513-547.
Gould, Boston Journ. Nat. Hist., vol. 6,
p. 392.
Rekvk, Conch. Icoii., vol. 8, Amphidesma,
pl. 3, fig. 20.
A. Adams, Proc. Zool. Soc. London, p. 96.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Amphidesma,
pl. 3, fig. 19.
Hanley, Cat. Rec. Bivalve Shells, p. 341,
pl. 12, fig. 5.
Stearns, Proc. I.\ S. Nat. 51us., vol. 14,
p. 313.
Lamy, Journ. de Conchyl., vol. 61, n° 3,
pp. 359-360.
Olsson, Nautilus, vol. 37, n® 4, p. 129.
Hoffstetter, Bol. Inf. Lient. Nac.,
vol. II, 11° 13-14, p. 80.
Hertlein et Sthong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, n® 19, pp. 242-243.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 362, pl. 64, figs. 4-4 b.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 196, pl. 481.
Connue du Golfe de Californie au Pérou, Semele flavescens a été récoltée par
M. Hoffstetter sur les côtes de l’Equateur dans les régions suivantes : Esme-
raldas, Manta, Sta Elena, Libertad, Salinas.
3. Semele floreanensis,Soot-Ryen 1932.
1932. Semele floreanensis Soot-Ryen, Meddelser fra det Zoologiske
Muséum, Oslo, n® 27, p. 322, pl. Il,
figs. 11-12.
l.ette espèce décrite par Soot-Ryen comme provenant des Iles Galapagos,
y a été récoltée par M. Hoffstetter à Pile Baltra, et semble localisée à cet
archipel.
4. Semele laevis (Sowerby), 1833.
1833. Amphidesma laeve Sowerhy, Proc. Zool. Soc. London,
p. 199.
1833. — — Sow. Sowerby, Conch. Illiist., n® 22, pl. 18,
fig. 6.
1853. — — — Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Amphidesma,
pl. 7, fig. 50.
576 —
1949. Seniele laevis (Sovv.)
1954. _ _ _
1961. _ _ —
1961. _ _ _
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, n° 19, p. 245.
Hoffstetter, .Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 61.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 361, pl. 64, fig. 6.
Keen, Sca Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 198, pl. 487.
Semele laevis, commune sur les côtes de l’Équateur, se rencontre du Guatémala
au Pérou ; nous possédons cinq valves sans connaître leur lieu de récolte exact,
mais M. Hoffstetter nous dit qu’elle existe communément dans la région de
Atacames (1954, Moll, subfosiles de los estanques de sal de Salinas, p. 61).
5. Semele nuculoides (Conrad, 1841).
1841. Amphidesma nuculoides
1863. Abra nuculoides Conr.
1889. Semele — —
1900. — nuculoidea —
1902. — nuculoides —
1954. — — —
Conrad, Amer. Jour. Sci., vol. 41, p. 347.
Conrad, Proc. Acad. Sci. Philadelphia,
p. 574.
Dall, Bull. U. S. Nat. Mus., vol. 37, p. 62.
Dall, Tertiary Fauna of Florida, part. V,
pp. 985-994.
Dall et Simpson, Moll. Porto-Rico,
Bull. U. S. Fish. Comm., vol. XX,
p. 477.
Hoffstetter, Moll, suhfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 61.
Cette espèce récoltée en abondance à Atacames, figure aussi dans la faune
subfossile de l’Équateur (Hoffstetter, 1954), ainsi que dans celle de la Flo¬
ride (Dall, 1900).
6. Semele rosea (Sowerby, 1833).
1833. Amphidesma roseum
1833. — — Sow.
1853. — — —
1870. — junosia
1914. — — Verril
1932. Semele tabogensis
1944. — — P. et L.
1949. _ _ —
rosea (Sow.)
Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
p. 199.
Sowerby, Conch. Illust., pl. 17, fig. 1.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Amphidesma,
pl. 3, fig. 17.
Verril, Amer. Jour. Sci. ser. 2, vol. 69,
n» 146, p. 217.
Lamy, .Jour, de Conchyl., vol. 61, n° 3,
pp. 356-357.
PiLSBRY et Lowe, Proc. Acad. Sci. Phi¬
ladelphia, vol. 84, pp. 91-92, pl. 12,
figs. 5-5a-5b.
Smith, Panamic Marine Shells, p. 63,
fig. 800.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pl. 4, p. 248.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 61,
1954.
577
1961. — jimonia Verril Kee?;, Sea Shells ot Tio])ical West Ame¬
rica, p. 198, pl. '186.
1961. — rosea (Sow.) Olsso.n, Paiiainic Pacific Pelecypoda,
p. 366, pl. 6'i, fig. 7.
Las Conohas, Salinas, Baie de Mania. Connue du Golfe de Californie au Pérou.
7. Semele sowerbyi Lamy, 1912.
1833. Amphidesnia purpurascens
1833. — — Sow.
1853. — — —
1912. Semele sowerbyi
1914. — — Lamy
1949. — _ _
1961. — _ _
SowEiiBY (non Lamarck), Proc. Zool.
Soc. London, p. 119.
SowERBY, Conch. Illust., pl. 18, fig. 5.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Am phidesma,
pl. 6, fig. 37.
Lamy, Bull. Mus. Nat. Hist. nat. Paris,
vol. 18, n° 3, p. 165.
Lamy, Journ. de Conchyl., vol. 61, pp. 328-
352.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, p. 248.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 367, pl. 65, figs. 7-7a.
Salinas. Connue de Panama à l’Équateur.
8. Semele sparsilineata Dali, 1915.
1915. Semele sparsilineata
1949. — -- Dali
1961. — — —
1961. — — —
Sta Elena. Connue du Nicaragua à
Dai.l, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia,
vol. 67, p. 26.
Herti.ein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pl. 4, pp. 247-248, pl. 1, fig. 8.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 363, pl. 66, fig. 7.
Keen, Sca Shells ot Tropical West Ame¬
rica, p. 200, pl. 498.
l’Equateur.
9. Semele venusta (Reeve, 1853).
1853. Amphidesnia oennsta
1853. Semele —
1914. — — A. A d.
1949. — — (Reeve)
1961. — _ _
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Amphidesma,
pl. 1, fig. 3.
A. Adams, Proc. Zool. Soc. London, p. 96.
Lamy, Journ. Conch., vol. 61, p. 356.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, p. 248, pl. 1, fig. 13.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 370, pl. 66, figs. 1-la.
Atacames. Connue du Mexique au Pérou.
578 -
15. Genre Cumingia Sowerby 1833.
1. Cumingia lamellosa Sowerby, 1833.
Sta Elena ; Ile Baltra (Iles Galapagos). Espèce connue de la Basse Californie
au Pérou.
2. Cumingia mutica Sowerby, 1833.
1833. Cumingia mutica
1873. — — Sow.
1914. _ _ -
1961. — —
Sowerby, Proc. Zool. Soc. London, p. 34.
Sowerby, Conch. Icon., vol. 19, Cumin¬
gia, pl. 1, fig. 3.
Lamy, Journ. de Conchyl., vol. 61, p. 312.
ÜLSSON, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 372, pl. 66, fig. 4.
La récolte de Cumingia mutica à Atacames étend vers le nord son aire d’expen¬
sion qui n’était connue, jusqu’alors, que du sud de l’Équateur au Chlii. Il semble
que, vers le nord, les échantillons soient plus petits et possèdent une sculpture
plus fine.
C. Genre Leptomya A. Adams, 1864.
Leptomya ecuadoriana Soot-Ryen, 1957.
1957. Leptomya ecuadoriana Soot-Ryen, Lunds Universitets Ars-
skrift. N. F., Avd. 2, Bd. 53, n“ 10,
pp. 10-11, fig. 2.
Keen, Bull. Amer. Paleont., vol. 38,
n« 172, p. 246, pl. 30, figs. 9-10, pl. 31,
figs. 3-5-6.
1958.
americana
— 579 —
Connue de Panama au Pérou, eette forme a été récoltée à Las Piedras (Esme-
raldas). Très voisine des espèces du genre Macunia et du genre Semele, elle porte
les caractères des deux : absence de dents latérales comme les Maconia, et liga¬
ment entièrement et largement interne comme les Semele.
III. Famille Donacidae Fleming, 1828.
A. Genre Donax Linné, 1758.
1. Donax asper Hanley, 1845.
Hanley. Proc. Zool. Soc. London, pt. 13,
p. 14.
Reeve, Concli. Icon., vol. 8, Donax, pl. 2,
fig. 12.
SowERBY, Thés. Conch., vol. 3, p. 307,
no 16, pl. 280, lig. 24.
Romer, Donacidae, in Syst. Conch. Cab.
Von Mart. et Cheinn., vol. 10, div. 3,
p. 14, pl. 3, figs. 7-10.
Rertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
S. II, pp. 80-81.
ÜALL, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 37,
pp. 159-273, pl. 28, fig. 7.
Smith, Panainic Marine Shells, p. 03,
fig. 818.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, pp. 251-252.
Hoffstetter, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 62.
Hertlein et Strong, RuH. Amer. Mus.
Nat. Ilist., vol. 107, art. 2, p. 202.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 184, pl. 443.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 343, pl. 59, figs. 1-ld.
Atacames. Espèce connue du Mexique au Pérou.
2. Donax carinatus Hanley, 1830.
1843. Donax carinata Hanley, Proc. Zool. Soc. London, pt. 11,
p. 5.
1813. — — Hanl. Hanley, Cat. Rec. Rivalve Shells, p. 84,
pl. 14, fig. 28.
— 580 —
1854. — — —
1855. — ciilminatus
1866. — carinatus Hanl.
1881. — _ —
1949. _ _ —
1954. _ _ —
1961. — — —
Camarones, San Lorenzo. Ce Donax,
être localisé dans les régions d’estuain
de los estanques de sal de Salinas, p. 6
Reeve, Coiicli. Icoii., vol. 8, Donax, pl. 2,
fig. 11.
Cahpenter, Cat. .Mazatlan Shells, Brit.
Mus., p. 43.,
SowERBY, Thés. Conch., vol. 3, Donax,
p. 305, n° 2, pl. 280, figs. 4-5.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nal.,
S. II, p. 80.
Hertlei.n et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, p. 253, pl. 1, fig. 9.
Hoffstetteh, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 62.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 342, pl. 60, figs. 4-4b.
connue du Mexique au Pérou, semble
(1954, Hoffstetter, Moll, subfosiles
3. Donax dentiferus Hanley, 1843.
1843. Donax
1843. —
1846. —
1854. —
1866. —
1881. —
1961. —
1961. —
dentifera
— Hanl
paytensis
dentifera Hanl
dentiferus —
dentifer —
Hani.ey, Proc. Zool. Soc. London, pt. 11,
p. 6.
Hanley, Cat. Rec. Bivalve Shells, p. 84,
pl. 14, fig. 20.
D’Orbigny, Voy. Amer. .Merid., vol. 5,
Moll. p. 541.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Donax, pl. 1,
figs. 2a-2b.
SowERBY, Thés. Conch., vol. 3, Donax,
p. 307, pl. 280, fig. 23.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
S. II, p. 80.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 344, pl. 59, figs. 2-2b, pl. 85, fig. 4.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 185, pl. 449.
Sta Elena. Espèce connue de Panama au Pérou.
4. Donax gracilis Hanley, 1845.
1845. Donax gracilis
1854. — — Hanl.
1866. _ — —
1881. — — —
Hanley, Proc. Zool. Soc. London, pt. 13,
p. 15.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Donax, pl. 16,
fig. 38.
SowERBY, Thés. Conch., Donax, p. 314,
n» 59, pl. 282, figs. 76-79.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
S. II, p. 97.
Hf;rtlf.in et Strong, Zoologica, vol. 34,
pl. 4, pp. 253-254, pl. 1, figs. 4-6.
1949.
— 581
Hoffstetteh, Moll, subfosiles de los
estanqucs de sal de Salinas, p. 62.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 341, pl. 60, fig. 5.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 185, pl. 450.
Rencontrée principalement sur les côtes abritées de la Californie à l’Équateur,
cette espèce a été récoltée dans la région de Esmeraldas et de la Péninsule de
Sta Elena. Selon M. Hoffstetteh (1954, Moll, subfosiles de los estanques de
sal de Salinas, p. 62), elle semble affectionner les régions d’estuaires ou de côtes
abritées.
1954.
1961.
1961.
Récolte sans provenance plus précise que « Équateur ». Ce Donax est connue
de la Californie au Pérou.
6. Donax obesus
1846. Donax obesa
1854. — — Hanl.
1866. Donax obesus d’Orb.
1880. — — —
1949. _ — —
1954. — _ _
1961. — — —
1961. — _ —
Atacames. Espèce connue de Panama
D’Orbigny, 1846.
D’Orbigny, Voy. Amer. Mérid., vol. 5,
Mollusques, p. 541, pl. 81, figs. 28-30.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Donax, pl. 7,
fig. 49.
SowERBY, Thés. Conch., vol. 3, Donax,
p. 310, nO 32, pl. 281, figs. 42-43.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
S. II, p. 96.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, pp. 254-255, pl. 1, fig. 7.
Hoffstetteh, Moll, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 62.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 344, pl. 61, fig. 5, pl. 85, fig. 3.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 186, pl. 453.
au Pérou.
37
582 —
7. Donax panamensis Philippi, 1848.
p. 313, p]. 60, figs. 2-2e.
Connu du sud de l’Équateur au Chili, Donax peruvianus a été récolté par
M. Hoffstetter à Huanchaco au Pérou.
9. Donax punctatostriatus Hanley. 1843,
1843. Donax punctatostriata Hanley, Proc. Zool. Soc. London, pt. 11,
p. 5.
Hanley, Cat. Rec. Bivalve Shells, p. 84,
pl. 14.
1843.
Hanl.
— 583 —
1854. — — —
1856. — punctatostriatus Hanl.
1881. — — —
1949. _ — —
1954. _ — —
1961. — _ —
1961. _ _ _
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Donax, pi. 3,
figs. 16a-16b.
SowERBY, Thés. Conch., vol. 3, Donax,
nû 33, p. 310, figs. 49-50.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
S. II, p. 95.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, p. 255, pl. 1, fig. 17.
Hoffstetter, Moll, suhfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 62.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 341, pl. 61, figs. 6-6-b.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 186, pl. 455.
Esmeraldas, Sta Elena. Connu de la Californie au Pérou.
10. Donax transversus Sowerby, 1825.
1825. Donax transversa
1854. — — Sow.
1866. — transversus —
1881. _ — _
1949. _ — ™
1961. — _ _
1961. _ _ _
Esmeraldas, Atacames, Pta Sta E
Sowerby, Cat. Shells Tankerville, Ap.,
p. IV.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Donax, pl. 6,
fig. 36.
Sowerby, Thés. Conch., vol. 3, Donax,
p. 306, n» 6, pl. 280, fig. 11.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
S. II, p. 107.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pt. 4, p. 256, pl. 1, fig. 3.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 340, pl. 59, figs. 4-4b.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 186, pl. 457.
. Espèce connue du Mexique au Pérou.
B. Genre Iphigenia
Iphigenia altior
1833. Capsa altior
1843. — — Sow.
1869. — _
1881. Iphigenia ambigua
1944. — altior Sow.
Schumacher, 1817.
Sowerby, 1833.
Sowerby, Proc. Zool. Soc. London, pt. 2,
p. 196.
Hanley, Cat. Rec. Bivalve Shells, p. 86,
pl. 14, fig. 34.
Romer, Syst. Conchyl. Cab., vol. 10,
abt. 3. Donacidae, p. 114, pl. 21, figs. 1-
4.
Bertin, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat.,
5. II, p. 120, pl. 4, figs. 4a-4b-4c.
Smith, Panamic Marine Shells, p. 63,
fig. 822.
584
1949. — — — Herti.ein et Strong, Zoologica, vol. 34,
pl. 4, p. 257.
1954. — anibigua ISerl. Hoffstetter, Aïoli, subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 64.
1955. — allior Sow. Herti.ein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 202.
1961. — — — Oesson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 346, pl. 60, figs. 1-la.
1961. — — — Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 186, pl. 458.
Las Piedras (Esmeraldas), Salinas, Sta Elena, Ile de Pùna. Ces provenances
étendent donc vers le sud l’aire de répartition de cette espèce qui n’était connue
jusqu’alors que du Mexique au nord de l’Equateur.
Après examen de Iphigenia ambigua, dont le type de Bertin est conservé
au Muséum d’ Histoire Naturelle de Paris, il est possible de placer cette espèce
en synonymie avec Iphigenia altior de Sowerby.
Remarque. Au ternie de cette étude, nous sommes amenés à observer
que la faune actuelle de l’Equateur, connue pour appartenir à la province pana¬
méenne dont elle représente la limite sud, comporte quelques espèces de la pro¬
vince chilienne, il s’agit de Donax peruvianus Deshayes et de Curningia mutica
Sowerby.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIIST(MRE NATUHEl.LE
2® Série — Tome 40 — N® 3, 1968, pp. 585-596.
MOLLUSQUES MARINS RÉCOLTÉS
PAR M. R. HOFFSTETTER
SUR LES CÔTES DE U ÉQUATEUR
ET AUX ILES GALAPAGOS.
CHITONIDAE ET FISSURELLIDAE
Par Bernard METIVIER
C’est grâce à l’importante donation faite en 1956 à notre laboratoire par
M. Hoffstetter, que nous tenons encore à remercier avant de commencer ce
travail, de mollusques marins récoltés par lui-même lors d’un séjour en Équa¬
teur que nous avons pu entreprendre cette étude. Si la richesse des espèces est,
comme nous l’espérons en proportion de l’importance numérique des échan¬
tillons, celle-là apportera une bonne référence de la faune malacologique marine
de cette république de l’Amérique du Sud.
Nous renvoyons pour les différentes localités qui seront citées dans cette
étude, aux cartes de l’Équateur et des îles Galapagos données par M. Cauquoin
(Moll. Reçoit. Hoffstetter côtes Equateur 1. Galapagos, Tellinidae, Bull.
Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, Année 1968, t. 40, n° 1, pp. 168 et 170).
Les Chitonidae, représentés ici par le seul genre Chilon, seront classés suivant
l’ordre subgénérique adopté par Pilsbry, in Tryon (1892, Manual of Concho-
logy, vol. XIV) et les Fissurellidae suivant l’ordre générique et subgénérique
donné par Pilsbry, in Tryon (1890, Manual of Conchology, vol. XII).
MOLLUSQUES AMPHINEURES POLYPLACOPHORES
TELEOPLACÜPHORES CHITONIDAE CHITONINAE
Genre Chiton Linné, 1758.
1. Sous-genre Chiton.
1. Chiton stokesi Broderip, 1852.
1832. Chilon stokesi Broderip, Characters iicw Sp. Moll.
Conch. Coll. M. Cuming, Proc. Zool.
Soc. London, part II, p. 25.
1833. — — Brod., G. B. Sowerby, Conch. Illustr., fig. 24.
1835-1843. Chiton stockesii Brod., Orbigny, Voy. Amer. Mérid., t. V, 3® p.,
Moll., p. 486, n® 460.
586
1839. Chiton stokesi Brod.,
1847. _ _ —
1892. — stockesii Brod.,
1909. — — —
1958. — _ _
Provenance. Quatre échantillons de
G. B. SowERBY, Cat. Bec. Sp. Chitones,
p. 2, n» 20.
Reeve, Conch. Icon., vol. IV, pl. 1,
fig. 4a-4b.
PiLSBRY, in Tryon, Man. Conch.,
vol. XIV, p. 165, pl. 30, fig. 25, 26 ;
pl. 32, lig. 50, 53.
Dall, Rep. Sh. Pern, Proc. U. S. Nat.
Mus., vol. 37, p. 247.
Keen, Sea Sh. Trop. West America,
p. 517, fig. 3.
péninsule de Santa Elena.
2. Chiton sulcatus Wood, 1815.
1815. Chiton sulcatus
1828. — —
1833. — — Wood,
1839. — — —
1847. _ _ —
1892. — — —
1893. _ — _
1893. Chiton (Radsia) sulcatus Wood,
1909. — — — —
1933. — — — —
1937. — — — —
Wood, General Conchology, p. 16, t. 3,
fig. 1.
Wood, Cat. Shells, p. 3, pl. 1, fig. 20c.
G. B. SowERBY, Conch. Illust., fig. 12.
G. B. SowERBY, Cat. Rec. Sp. Chitones,
p. 2, n° 21.
Reeve, Conch. Icon., vol. IV, pl. III,
fig. 15.
PiLSBRY, in Tryon, Man. Conch.,
vol. XIV, p. 191, pl. 28, fig. 1, 2, 3, 4 ;
vol. XV, p. 89.
Stearns, Rep. Moll.-Faun. Galapagos,
Proc. U. S. Nat. Mus., vol. XVI,
p. 404.
Stearns, ibid, p. 449.
Dall, Rep. Sh. Pern, Proc. U. S. Nat.
Mus., vol. 37, p. 247.
Boone, Scient. Res. Cruises Yachts
« Eagle » and « Ara » 1921-1928, Bull.
Vanderbilt Mar. Mus., vol. IV, p. 202,
pl. 127.
Bergenhayn, Norwegian Zool. Exp.
Galapagos, Isl. 1925, XIV, Polypla-
cophoren, Medel. Fra det Zool. Mus.,
Nr. 49, p. 279, textfig. 2.
Provenance. Trois échantillons du sud de l’île Baltra (Galapagos).
II. Sous-genre Radsia.
Chiton goodalli Broderip, 1832.
1832. Chiton goodallii Broderip, Characters New Sp. Moll.
Conch. Coll. M. Cuming, Proc. Zool.
Soc. London, part II, p. 25.
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 34, 40.
1833.
Brod.,
587 —
MOLLUSQUES GASTEROPODES FISSURELLIDAE
1. Genre Fissurella Bruguière, 1789.
Sous-genre Cremides II. et A. Adams.
1. Fissurella virescens Sowerby, 1834.
1. Dans « A catalogue of the recent species of Fissurella » (p. 4} Sowerby indique en note que dans
les « Conchological Illustrations », F. virescens Sowb., fig. 37, a été nommé par erreur F. coarctata
King.
^ 588 —
1866. — _ _
1888. — _ —
1890. _ _ _
1891. _ _ _
1893. — — _
1893. — — —
1909. — (Cremides) virescens
Sowb..
1924. — _ _ _
1928. — virescens Sowb.,
1946. — — —
1956. — — —
1958. — — —
G. B. SowERB Y, Tbesaurus Conchyliorum,
vol. III, p. 188, 11° 30, pi. II (Thés,
pl. 237), fig. 37.
Paetei,, Cat. Coiich. Sam., 1° part.,
]). 586.
PiLSBRY, in Tryon, Man. Conch.,
vol. XII, p. 158, pl. 31, fig. 15, 16, 17.
Stearns, List .Sh. West Coast South
America, Proc, l . S. Nat. Mus.,
vol. XIV, p. 333.
Stearns, Sc. Res. E.xpl. U. S. Steamer
.41batross, Proc. 1'. S. Nat. Mus.,
vol. XVI, ])p. 404, 416, 448.
Hidalgo, Obras Malacolôgicas, pt. III,
Cap. IV, Cat. Mol. Gaster., p. 384, n° 521.
Dall, Rep. Col. Sh. Peru, Proc. U. S.
Nat. Mus., vol. 37, p. 247.
Olsson, Mar. Mol. Peru and Ecuador,
Nautilus, vol. 37, p. 126.
Tomlin, Moll. « St. George » Exp., J.
Conchol., vol. 18, n° 7, p. 188.
Minutes of the Conchological club South.
California, n° 58, pji. 25, 26.
Ibid., n° 155, pp. 5, 6.
Keen, Sea Sh. Trop. West .America,
p. 250, fig. 27.
Provenances. — Cette espèce que l’on rencontre du golfe de Californie au
Pérou (1946, Min. Conch. Club South. California, pp. 25, 26 1, est souvent citée
de Panama. Olsson (1924, Nautilus, vol. 37, p. 126) la rapporte de Salinas,
en Equateur. Elle a été récoltée à Manta (Manabi), à la péninsule de Santa Elena,
et au Nord de l’île de Santa Cruz (Galapagos).
Le plus grand échantillon, d’un lot de la péninsule de Sta Elena, a pour dimen¬
sions :
Longueur : 42,3 mm Largeur : 31 mm Hauteur : 11,8 mm
Fissure : longueur : 7,5 mm largeur : 3,5 mm
2. Fissurella nigropunctata Sowerhy, 1834.
589
1866. Fissurella nigro-punctata
1888. — nigropunctata vSowb.,
1890. — virescens var. nigropunc¬
tata Sowb.,
1891. Fissurella nigropunctata Sowb., =
F. oirescens Sowb., var.
1893. Fissurella nigropunctata Sowb.,
1893. — — ~
1940. — oirescens nigropunctata
Sowb.,
1955. Fissurella [Cremides] oirescens nigro¬
punctata Sowb.,
1958. — nigropunctata Sowb.,
G. B. SowERBY, Thésaurus ConeKylioruin,
vol. III, p. 188, nû 28, pl. Û (Thés,
pl. 237), %. 33.
Paetel, Cat. Conch. Sani., 1° p., p. 585.
PiLSBUY, in Tryon, Mau. Conch.,
vol. XII, p. 159, pl. 31, fig. 11, 12, 13.
Stearns, List Sh. West Coast South
America, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XIV, p. 333.
Stearns, Sc. Res. Expi. U. S. Steamer
Albatross, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XVI, p. 404, 405, 448.
Hidalgo, Obras Malacologicas, pl. III,
Cap. IV, Cat. Mol. Gaster., ]>. 384,
no 522.
Smith M., World-wide sea shells, p. 6,
fig. 70.
Hertlein et Strong, Bull. Am. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 293.
Keen, Sea Sh. Trop. West America,
p. 250 (pars).
Provenances. ■ — Cette espèce a été citée de Panama au Pérou (I. Lobos). Les
échantillons que nous possédons proviennent de Manta (Manabi) et de la pénin¬
sule de Santa Elena.
3. Fissurella macrotrema Sowerby, 1834.
1834. Fissurella macrotrema
1835. — —
1835. — —
1836. — — Sowb.,
1847. — _ _
1849. — — —
1852. — — —
1866. — - —
1888. — — —
1890. — — —
1893. — — —
G. B. Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
part. II, p. 125.
G. B. Sowerby, Cat. Bec. Sp. Fissurella,
p. 4, n° 33.
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 41,
41**.
Muller, Synop. Nov. Test. Viv., p. 155,
n° 12.
Chenu, Illust. Conchyl., t. 2, pl. I, fig. 14.
Beeve, Conch. Icon., vol. VI, pl. V, fig.
31.
C. B. Adams, Cat. Sh. Panama, Ann. Lyc.
Nat. Hist. New York, vol. 5, p. 236,
n» 356.
G. B. Sowerby, Thésaurus Conchyliorum,
vol. III, p. 191, n» 52, pl. IV, (Thés,
pl. 239), fig. 86, 90.
Paetel, Cat. Conch. Sam., 1“ p., p. 584.
PiLSBRY, in Tryon, Man. Conch., vol. XII,
p. 159, pl. 31, fig. 14.
Stearns, Sc. Res. Expi. U. S. Steamer
Albatross, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XVI, pp. 405, 410, 448.
Hidalgo, Obras Malacologicas, pt. III,
p. 384, n» 523.
1893.
590 —
1909. — (Cremides) macrotrerna Dai.l, Rep. Col. Sh. Peru, Proc. U. S.
Sowb., Nat. Mus., vol. 37, p. 242.
1928. — macrotrerna Sowb., Tomlin, Moll. « St. George » Exp., I. Paci¬
fic. Coast S. America, J. of Conchology,
vol. 18, 11° 7, p. 188.
Provenances. — Les échantillons de cette espèce que nous possédons provien¬
nent de la péninsule de Santa Elena et du nord de l’île de Santa Cruz (Galapa¬
gos), ce qui ne change donc pas l’aire de distribution qui s’étend de Panama au
Pérou.
4. Fissurella rugosa Sowerby, 1835.
1835. Fissurella rugosa
1835. —
1847. —
1849. —
1857. —
1866. —
1888. —
1890. —
1891. —
1893. —
1909. —
1940. —
1946. —
1956. —
1958. —
— Sowb.,
G. B. Sowerby, Cat. Rec. Sp. Fissurella,
p. 8, n° 66.
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 54.
Chenu, Illust. Conchyl., t. 2, pl. I, fig. 25.
Reeve, Conch. Icon., vol. VI, pl. VIII,
fig. 56.
P. P. Carpenter, Oat. Mazatlan Sh.,
p. 215.
G. B. Sowerby, Thésaurus Conchylio-
rum, vol. III, p. 189, n° 41, pl. III
(Thés. pl. 238), fig. 46, 47.
Paetel, Cat. Conch. Sam., 1° p., p. 586.
PiLSBRY, in Tryon, Man. Conch., vol.
XII, p. 161, pl. 31, fig. 21, 22.
Stearns, List Sh. West Coast South
America, Proc, l . S. Nat. Mus.,
vol. XIV, p. 333.
Stearns, Sc. Res. Expi. U. S. Steamer
Albatross, Proc. L. S. Nat. Mus.,
vol. XVI, pp. 403, 405, 448.
Dall, Rep. Col. Sb. Peru, Proc. U. S.
Nat. Mus., vol. 37, p. 242.
Smith M., World-Wide Sea Shells, p. 6,
fig. 69.
Minutes of the Conchological Club
Southern California, n® 58, pp. 25, 26.
Ibid., n° 155, pp. 5, 6.
Keen, Sea Sh. Trop. West America,
p. 250, fig. 25.
Provenances. — Monsieur Hofïstetter a récolté deux jeunes échantillons de
cette espèce à Atacames (plage face à Castel Nuevo), et plusieurs spécimens à
la péninsule de Santa Elena. Elle est connue du golfe de Californie au Pérou.
5. Fissurella microtrema Sowerby, 1834.
1834. Fissurella microtrema G. B. Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
part II, p. 125.
G. B. Sowerby, Cat. Rec. Sp. Fissurella,
p. 4, n” 39.
1835.
591
Provenances. — F. niicrotrema Sowb. ne semble pas avoir été auparavant
recueillie sur les côtes de l’Équateur.
Les échantillons que nous possédons de Manta (Manabi) et de la péninsule
de Santa Elena jalonnent donc la répartition de cette espèce entre l’Amérique
Centrale (souvent citée de Real Llejos) le Pérou et la Bolivie (d’Orbigny, 1846,
Voy. Amér. Mér., t. V, 3® p., p. 473). Riveros Zufiiga (1951, Cat. Descrip. Fisu-
relidos Chilenos, rev. Biol. Mar., vol. 111, p. 131), l’indique du Chili avec un
point d’interrogation.
6. Fissurella asperella Sowerby, 1834.
1834. Fissurella asperella
1835. — —
1835. — —
1836. — — Sowb.,
1849. — — —
1866. — — —
1888. — — —
1890. — — —
1909. Fissurella [Cremides] asperella
Sowb.
G. B. Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
part II, p. 127.
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 71.
G. B. Sowerby, Cat. Bec. Sp. Fissurella,
p. 6, n° 53.
Müller, Synop. Nov. Test. Viv., p. 159,
n» 23.
Reeve, Conch. Icon., vol. VI, p). VIII,
fig. 58.
G. B. Sowerby, Thésaurus Conchyhorum,
vol. III, p. 190, n® 42, pl. III (Thés,
pl. 238), fig. 56.
Paetel, Cat. Conch. Sam., 1° p., p. 582.
PiLSBRY, in Tryov, Man. Conch.,
vol. XII, p. 162, pl. 31, fig. 23.
Dall, Rep. Col. Sh. Peru, Proc. U. S.
Nat. Mus., vol. 37, p. 242.
Olsson, .Mar. Mol. Peru and Ecuador,
Nautilus, vol. 37, p. 126.
1924.
592
1928. — asperella Sowb., Tomlin, Moll. « St George » Exp., I. Pac.
Coast S. America, J. of Conchology,
vol 18., 11° 7, p. 188.
1946. — — — .Minutes of the Conchological Club of
Southern California, n° 58, pp. 26, 27.
1956. — — — Jbid., n° 155, p. 7.
Provenances. — Nous possédons un lot important de F. asperella Sowb., pro¬
venant de Manta (Manabi) et de la péninsule de Santa Elena. Cette espèce a
été souvent citée de l’Ile Lobos (Pérou), mais Tomlin en 1928 (Moll. « St George »
Exp., J. Conchol., vol. 18, n° 7, p. 188) la cite de Panama et des Galapagos.
7. Fissurella longifissa Sowerby Jr., 1866.
1835. Fissurella macrotrema var.
1866. — longifissa
1890. — — Sowb. Jr.,
1958. — — Sowb.,
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 41*'
G. B. Sowerby, Thés. Conch., vol. IIB
p. 191, n° 53, pl. IV, (Thés. pl. 239),
fig. 66.
PiLSBRY, in Tryon, Man. Conch.,
vol. XII, p. 163, pl. 58, fig. 27.
Keen, Sea Sh. Trop. West America,
p. 249, fig. 20.
Provenances. — Cette espèce constitue le lot le plus important de Fissurelles
recueillies par Monsieur HofTstetter aux îles Galapagos : Ile Baltra (le port et
la côte sud), nord de l’Ile de Santa Cruz et Ile San Cristobal (Baquerizo Moreno).
Elle était décrite de File Lobos (Pérou). Pilsbry dans son « Manual of Concho¬
logy » (1890, vol. XII, p. 163) indique « Habitat unknown », mais base sa des¬
cription sur un échantillon des Iles Galapagos.
Pilsbry et Yanatt.y (1902, Proc. Washington Acad. Sc., vol. IV, p. 552)
font de F. macrotrema Sowb. et de F. longifissa Sowb. des synonymes de F.
ohscura Sowb. Après examen de ces trois espèces, nous pouvons conclure que
celles-ci sont très différentes et ne constituent pas un seul type spécifique. Ces
derniers auteurs indiquent que « the colorform longifissa » provient de Tagus
Coves et Point Christopher (Galapagos, I. Albermarle = I. Isabela).
8. Fissurella obscura Sowerby, 1834.
1834. Fissurella obscura
1834. 1 — —
1835. — —
1836. — — Sowb.,
1849. —
G. B. Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
part II, p. 125.
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 27.
G. B. Sowerby, Cat. Bec. Sp. Fissurella,
p. 3, n° 29.
Müller, Synop. Nov. Test. Viv., p. 154,
n° 9.
Reeve, Conch. Icon., vol. VI, pl. VII,
fig. 46.
1. Les parties 70 et 71 des « Conchological Illustrations » portent la date 21 Décembre 1831. F. obscura
Sowb., serait donc de 1831. Mais comme l’indique H. O. N. Shaw (1909, On the dates of issue of Sower-
by’s « Conchological Illustrations r, from the copy preserved in the Radcliffe library, Oxford. Proc,
Malac. Soc. London, vol. VIII, 1908-1909, p. 335), 1831 aurait été imprimé par erreur pour 1834.
^ 593
1806. — — —
1888. — _ _
1890. — — —
1902. — — —
1909. — {Cremides) obscuraSowh.
19'ir). — obscura Sowb.,
1956. — — ~
G. B. SowEHBv, Thésaurus Conchyliorum,
vol. III, p. 191, U® 54, pi. IV (Thés.
pJ. 239), fig. 80.
Paetki., (]at. Conch. Sam., 1® p., p. 585*
PiLSBRV, in Tryon, Man. Conch.,
vol. XI f, p. 163, pl. 31, fig. 25.
PiLSBRY ef Va NATTA, Mar. .Moll., Pap.
Hopkins Stanford Galapagos Exp.
1898-1899, XIII, Proc. Washington
.\cad. Sc., \'ol. IV, p. .052.
Dai.i., Rep. Col. Sh. Peru, vol. 37, p. 213.
Minutes Concholog. South. California,
n° 58, pp. 25, 26.
Jhid., n° 155, pp. 5, 6.
Provenances. — Cette espèce se trouve répartie du golfe de Californie au Pérou
et aux Iles Galapagos. Les échantillons qui sont en notre possession ont été
recueillis aux Galapagos ; sur la côte sud de l’Ile Baltra, au nord de l’Ile Baltra,
au nord de File de Santa Cruz et à File San Cristobal (Baquerizo Moreno).
II. Genre Lucapinella Pilsbry, 1890.
Lucapinella callomarginata Carpenter, 1872.
1872. Clypidella callomarginata (Cpr. Ms.),
1890. Lucapinella — (Cpr.),
1891. — — Cpr.,
1909. — — Cpr.,
1946. — — (Dali.),
1951. — — Cpr.,
1954. — Dali,
1956. — (Dali),
1958. — — —
Dall, Amer. Journ. Conch., vol. VII,
p. 133. pl. 15, fig. 8.
Pii.SBRA', in Tryon, nian. Conchol.,
vol. XII, p. 196, pl. 44, fig. 3, 4, 5 ;
pl. 61, 6g. 1-5.
Stearns, List Sh. Col. West Coast South
America, Proc. U. S. Nat. .Mus.,
vol. XIV, p. 334.
Dai.i., Rep. Col. Sh. Peru, Proc. U. S.
Nat. Mus., vol. 37, p. 243.
Minutes Concholog. Southern California,
n» 58, pp. 24, 27.
F. Riveros Zuniga, Cat. Descrip. Fisu-
relidos Chilenos, Rev. Biol. Mar.,
vol. III, 11° 1 et 2, p. 134, fig. 38.
Tucker Abbott, Amer. Seashells, p. 99,
pl. 18, fig. d.
Minutes Concholog. Southern California,
n° 155, p. 4.
Keen, ,Sea Sh. Trop. West America,
p. 250, fig. 29.
Provenances. — Cette espèce connue de la baie Bodega (Californie) au Pérou
et jusqu’au Chili, ne semble pas avoir été citée de l’Equateur et des Galapagos.
Les échantillons que nous possédons de Manta, de la péninsule de Santa Elena
et de File Baltra (Galapagos) précisent donc Faire de distribution.
— 594
III. Genre Diodora Gray, 1821.
1. Diodora alla C. B. Adams, 1852.
1850. Fissurella excelsa
1852. Fissurella alla
1857. Glyphis alla C. B. Ad.,
1866. Fissurella excelsa Rve.,
1888. — alla C. B. Ad.,
1890. Glyphis — —
1890. Fissurella excelsa Rve.,
1891. Lucapinella alla (C. B. Ad.) Pilsbry,
1893. Fissuridea — C.B. Ad.,
1893. Glyphis — —
1894. Fissuridea — —
1909. _ _ _
1924. — — —
1928. Diodora — —
1946. Diadora — —
1956. — — —
1958. _ _ _
Reeve, Conch. Icon., vol. VI, pl. XV,
f,g. 113.
C. B. Adams, Cat. Sh. Panama, Ann. Lyc.
Nat. Hist. New York, vol. 5, p. 236,
n° 355.
P. P. Carpenter, Cat. Mazatlan Sh.,
p. 221.
G. B. SowERBY, Thésaurus Conchyliorum,
vol. III, p. 194, n° 68, pl. VII (Thés,
pl. 242), fig. 154, 155, 156.
Paetel, Cat. Conch. Sam., 1° p., p. 582.
Pilsbry, in Tryon, Man. Conch.,
vol. XII, p. 209, pl. 63, fig. 23, 24 ;
pl. 61, fig. 16, 17.
Pilsbry, in Tryon, ibid., p. 210, pl. 39,
fig. 96.
Stearns, List Sh. Col. West Coast South
America, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XIV, p. 334.
Stearns. Sc. Res. Expi. U. S. Steamer
Albatross, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XVI, p. 449.
Hidalgo, Obras Malacolôgicas, pt. III,
cap. IV, Cat. Mol. Gaster., p. 385,
n® 527.
Stearns, Sh. Très Marias, Proc. U. S.
Nat. Mus., vol. XVII, p. 201.
Dall, Rep. Col. Sh. Peru, Proc. U. S. Nat.
Mus., vol. 37, p. 243.
Olsson, Mar. Mol. Peru and Ecuador,
Nautilus, vol. 37, p. 126.
Tomlin, Moll, « St. George » Exp., I. Pac.
Coast S. America, J. of Conchology,
vol. 18, n° 7, p. 188.
Minutes Concholog. Southern California,
n® 58, p. 27.
Ibid., n® 155, p. 5.
Keen, Sea Sh. Trop. West America,
p. 251, fig. 30.
Provenances. — Cette espèce a été récoltée à Atacames (plage face à Castel
Nuovo), à la péninsule de Santa Elena, à l’Ile Baltra (côtes ouest et sud), au
nord de File de Santa Cruz et à File San Cristobal (Baquerizo Moreno) ce qui
n’étend donc pas Faire de répartition connue de Mazatlan au Pérou, mais la
précise pour les côtes de l’Équateur.
Du Quaternaire (Pléistocène supérieur) de la péninsule de Santa Elena pro¬
viennent trois échantillons fossiles du troisième Tablazo (Las Conchas) dont
l’ornementation extérieure est très bien conservée.
595 —
Nous possédons d’Atacames un lot important de petits spécimens de cette
espèce, dont le plus grand a pour dimensions : longueur : 5,6 mm, largeur : 3,9 mm,
hauteur ; 3,5 mm.
2. Diodora inaequalis Sowerby, 1834.
1834. Fissurella inaequalis
1835. — ~
1835. — —
1836 — — Sowb.,
1849. _ _ _
1857. Glyphis inaequalis Sowb.,
1866. Fissurella inaequalis Sowb.,
1888. — _ _
1890. Glyphis — —
1891. Lucapinella inaequalis (Sowb.) Pils-
bry,
1893. Fissuridea — Sowb.,
1894. Fissurella inaequalis Sowb.,
1895. — (Cremides) pluridentata^
1902. Fissuridea inaequalis Sowb.,
1909. _ _ _
1909. Fissurella {Glyphis) inaequalis
Sowb.
1924. Fissuridea inaequalis Sowb.,
1958. Diodora — —
G. B. Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
pari II, p. 126.
G. B. Sowerby, Cal. Bec. Sp. Fissurella,
p. 4, n” 36.
G. B. Sowerby, Conch. Illust., fig. 45.
Muller, Synop, Nov. Test. Viv., p. 156,
n» 15.
Reeve, Conch. Icon., vol. VI, pl. VII,
fig. 50.
P. P. Carpenter, Cat. Mazatlan Sh.,
p. 220.
G. B. Sowerby, Thés. Conchyliorum,
vol. III, p. 200, n° 111, pl. VII (Thés,
pl. 242), fig. 183, 184.
Paetel, Cat. Conch. Sam., 1“ p., p. 584.
Pilsbry, in Tryon, Man Conchol.,
vol. XII, p. 215, pl. 34, fig. 63.
Stearns, List Sh. Col. West Coast South
America, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XIV, p. 334.
Stearns, Sc. Res. Expi. U. S. Steamer
Albatross, Proc. U. S. Nat. Mus.,
vol. XVI, pp. 404, 448.
Stearns, Sh. Très Marias, Proc. U. S.
Nat. Mus., vol. XVII, p. 201.
J. Mabili.e, Moll. Basse Californie, Bull.
Soc. Philomathique Paris, 8® s., t. VII,
p. 55.
Pilsbry et Vanatta, Mar. Moll., Pap.
Hopkins Stanford Galapagos Exp.
1898-99, XIII, Proc. Washington Acad.
Sc., vol. IV, p. 552.
Dall, Rep. Col. Sh. Peru, Proc. L . S.
Nat. Mus., vol. 37, p. 243.
Lamy, Gast. Gol. Californie, Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat. Paris, vol. 15, ]>. 265.
Olsson, Mar. Moll. Peru and Ecuador,
Nautilus, vol. 37, p. 126.
Keen, Sea Shells Trop. West America,
p. 252, fig. 32 {pars).
Provenances. — Cette espèce connue de la Basse Californie au Pérou et au
lies Galapagos a été recueillie à la péninsule de Santa Elena, à Plie Baltra (le
1. Nous possédons dans nos collections le type de Maihlle. Cette espèce est décrite dans le Bulle¬
tin de la Société Philomathique de Paris (1895, t. VII, n° 2), sous le nom Fissurella (Cremides) plu-
ridenta J. Mabille, ce qui constitue un barbarisme dû probablement à une erreur d’impression, car
l’étiquette manuscrite de Mabille accompagnant le spécimen type, porte les noms Cremides pluri-
dentata.
596 —
port, cote ouest), au nord de l’Ile Santa Cruz et à l’Ile San Cristobal (Baquerizo
Moreno).
Du Quaternaire de la péninsule de Santa Elena (Las Conchas) proviennent
quatre échantillons, très bien conservés, du troisième Tablazo.
3. Diodora Inaequalis Sowerby, var. Pica Sowerby, 1834.
183'i. Fissurelta pica
1835. — —
1835. — —
1836. — — Sowb.,
1847. _ _ _
1849. _ _ _
1866. _ _ _
1888. — — —
1890. Glyphis inaequalis var. pico Sowb.,
1893. Fissuridea inaequalis var. /u'ca
Sowb.,
1894. ~ — —
1895. Fissurella (Cremides) digueti
1909. — {Glyphis) inaequalis var.
pica Sowb.,
1958. — pica Sowb.,
G. B. Sowerby, Proc. Zool. Soc. London,
part II, p. 126.
G. B. SowEKBv, Concli. Illust. , fig. 32,
33.
G. B. Sowerby, Cat. Bec. Sp. Fissurella,
p. 4, n° 37.
Müli.er, Synop. Nov. Test. Viv., p. 156,
n“ 16.
Chenu, Illust. Conchyl., t. 2, pl. I, fig. 23,
24.
Reeve, Conch. Icon., vol. VI, pl. VII,
fig. 49.
G. B. Sowerby, Thésaurus Conchyliorum,
vol. III, p. 200, n° 110, pl. VII (Thés,
pl. 242), fig. 181.
Paetel, Cat. Conch., Sam. 1° p., p. 585.
PiLSBRY, in Tryon, .Man. Conchol.,
vol XII., p. 215, pl. 34, fig. 64.
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t. VII, p. 55.
Lamy, Gast. Gol. Californie, Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat. Paris, vol. 15, p. 265.
Keen, Sea Sh. Trop. West America,
p. 252 (in syn. D. inaequalis) fig. 32
(pars).
Provenances. — Cinq échantillons de cette lissurelle connue de la Basse Cali¬
fornie à l’Équateur et aux Iles Galapagos ont été recueillis à Las conchas (troi¬
sième Tablazo), à l’état de fossiles du Quaternaire (Pléistocène supérieur) de
la péninsule de Santa Elena.
Résumé.
Onze espèces et une variété de fissurelles réparties dans les genres Fissurella, Luca-
pinella et Diodora ont été inventoriées, dont deux ne semblent jamais avoir été récoltées
en Équateur, bien que toutes soient connues du Golfe de Californie ou de Panama au
Pérou. Il faut remarquer l’abscence de Fissurella s. str., les eaux équatoriennes étant
chaudes et calmes, alors qu elles sont abondantes le long des côtes chiliennes, dans
des eaux froides et agitées à cause de la présence du courant de Humboldt qui n’atteint
pas les côtes de l’Éiiuateur.
BULLETIN Uü MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATUREl.LE
2« Série — Tome 40 — N» 3, 1968, pp. 597-612.
SUR QUELQUES BRYOZOAIRES MARINS ACTUELS
DES PLAGES DE SAINT-MARTIN-DE-BRÉHAL
ET D’AGON-COUTAINVILLE (MANCHE)
Par E. BUGE et J. LESSERTISSEUR
Au cours du mois de juillet 1967, nous avons eu l’occasion d’effectuer à basse
mer quelques récoltes de Bryozoaires sur deux plages de la côte Ouest du Coten¬
tin : Saint-Martin-de-Bréhal et Agon-Coutainville (Manche). Ces récoltes hâtives,
peu nombreuses et assez médiocres en elles-mêmes, ont eu lieu en période de
vives-eaux, lors d’une marée ne dépassant pas le coefficient 90 : elles sont donc
loin de donner une image quelque peu complète de la faune bryozoologique de
l’endroit, même si l’on s’en tient à la zone intercotidale, quoique les matériaux
recueillis à Saint-Martin-de-Bréhal, consistant essentiellement en coquilles de
Mollusques rejetées par la mer, puissent provenir certainement d’une zone un peu
plus profonde. Elles nous permettent cependant de compléter la liste de Bryo¬
zoaires donnée par Calvet des îles Chausey et de la région de Granville (sans pré¬
cision de localité) (nous signalons neuf espèces nouvelles pour notre région) et de
donner un aperçu des connaissances actuelles sur la faune bryozoologique
marine des eaux côtières de la presqu’île du Cotentin.
Parmi les régions voisines, des études assez complètes ont été publiées récem¬
ment sur Roscoff et la région de Dinard-Saint-Malo (côtes septentrionales de
la Bretagne) tandis que des listes de faune déjà anciennes concernent les îles
anglo-normandes. Des dragages de la région du Cap de la Hague et de la côte
orientale du Cotentin ont été étudiés par Calvet {in Gadeau de Kehville).
Plus près de notre secteur enfin, les études de de Beauchamp sur les îles Chau¬
sey et de P. et E. Fischeb sur les Minquiers n’ont fait qu’effleurer notre pro¬
blème. Il nous a donc semblé utile de donner ici un aperçu de la faune que nous
avons récoltée.
Les plages considérées sont sises au nord de Granville, respectivement à
8 km (pour Saint-Martin-de-Bréhal) et à 25 km (pour Agon-Coutainville) envi¬
ron. La côte, basse, sableuse dans l’ensemble, est limitée vers le rivage par une
ligne de micro-dunes mouvantes ne dépassant pas quelques mètres, couvertes
de Carex. Derrière les cordons de dunes formant des « mielles » s’étendent de
vastes lagunes, estuaires ou « marais », envahis d’un fin sédiment vaseux ou
sahlo-vaseux de « tangue » fertile, parcourus de rigoles abruptes où séjourne,
même à mer basse, une eau saumâtre. Elles sont, lors des hautes mers, plus
ou moins recouvertes par le flux qui y pénètre par des « passes » correspondant
à l’embouchure démesurément élargie de maigres rivières côtières.
Les plages elles-mêmes sont basses et s’inclinent en pente très douce vers
le large. Sur l’estran, les faciès sableux, sablo-vaseux, sablo-caillouteux, où se
développent par places des herbiers de Zostères et des bancs d’Hermelles, alter¬
nent avec des affleurements locaux de schistes métamorphiques gris ou de
38
599 —
phyllades d’âge « briovérien » (phyllades de Saiiit-Lè), en général peu élevés
(quelques mètres au maximum) et inclinés à 45'* ou plus de haut en bas et du
Nord au Sud. Ici croissent en abondance, suivant le niveau bathymétrique,
des Fucus, des Algues rouges et des Corallines, enfin des Laminaires, sans que
ces trois zones classiques puissent être très précisément distinguées, sans doute
à cause de la très faible pente qui rend leurs limites imprécises. Nous avons
donc pu recueillir des colonies de Bryozoaires à la fois sur les Algues, les pierres,
les coquilles ; elles s’y montrent assez fréquemment avec d’autres colonies ani¬
males, telles que Sertulaires, Spongiaires, Botrylles.
La mer, ouverte directement vers l’ouest, sans aucune protection contre les
forts vents du large, dominants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, présente ici
des marées de grande amplitude, pouvant dépasser treize mètres de dénivella¬
tion lors des vives-eaux d’équinoxe (ce sont, avec celles de la baie du Mont-
Saint-.Michel, les plus fortes marées d’Europe) ce qui, étant donné la faible
pente, assèche l’estran, surtout à Agon-Coutainville, sur des profondeurs attei¬
gnant plusieurs kilomètres (cinq à six au niveau des tours de Ronquet et de
Senéquet). Les deux plages en question sont d’ailleurs depuis quelques années
très éprouvées par les assauts de la mer et les dunes, attaquées de plein fouet
par le flot lors des tempêtes, s’effondrent parfois par pans entiers sous l’effet
conjugué des vagues poussées par le vent, au point que des mesures importantes
(digues, enrochements) ont dû être prises pour tenter de sauver les constructions
les plus proehes du rivage.
La mer y est souvent dnre, sans toutefois que les rouleaux au rivage dépassent
jamais deux à trois mètres ; l’entrée ou la sortie des eaux, surtout en grande
marée, dans les « goulets » des estuaires et des « marais » engendre des courants
temporaires, des tourbillons, des barres qui, si l’on considère l’absence de véri¬
tables ports — hormis Granville — , capables d’abriter des bateaux de quelque
tirant d’eau (au maximum 1,20 m dans le havre de Regnéville) constituent
un obstacle au développement de la navigation de pêche et de plaisance dans
cette région.
La température de l’eau est relativement modérée (de 10“ environ l’hiver
à 18-20“ environ l’été) par suite de la remontée dans la Manche à ce niveau
d’un petit bras du Gulf Stream. La salinité y est plutôt faible, surtout au voisi¬
nage des rivières (la Sienne et la Soulle) qui se jettent dans le havre de Regné¬
ville. Les conditions de développement des espèces et des colonies sessiles sont
donc assez défavorables, les fonds étant régulièrement asséchés, les sédiments
meubles fréquemment agités, les Algues arrachées, les galets et les coquilles
roulés.
Nous n’avons étudié dans cette note que les Cyclostomes et les Cheilostomes,
hien que des Cténostomes à zoarium gélatineux [Alcyonidium ?) ne soient pas
rares sur les Algues de la zone intercotidale. Les Flustres sont également absentes
de notre matériel, mais des colonies appartenant à cette famille sont fréquem¬
ment rejetées sur nos plages lors des tempêtes
1. Cependant, au cours de l’hiver 1962-1963, une période de froid extrême pour la région (vers
— 10° le 20 janvier) a fait geler partiellement le littoral jusqu’au niveau du Mont-Saint-Michel (et
même dans le golfe du Morbihan et dans l’estuaire de la Loire), amenant la disparition ou la raréfac¬
tion de nombreuses espèces endémiques qui n’ont pas encore retrouvé depuis leur distribution nor¬
male.
2. La collection Canu ne renferme aucune Flustre en provenance du Cotentin (Carolles ou Saint-
Vaast-la-IIougue), mais Cat.vet en a déterminé provenant du Cap de La Hague, des îles de Saint-
Marcouf et de (îraiidcamp-les-Bains.
— 600 —
Nous avons également signalé, à propos des espèces de notre faune, leur pré¬
sence dans deux autres localités du Cotentin : Carolles, au sud de Granville,
et Saint-Vaast-la-Hougue, au nord-est de la presqu’île, d’après des matériaux
conservés dans la Collection Canu (Institut de Paléontologie du Muséum).
Les espèces sont citées en suivant la classification de R. S. Bassler (Traité
de Paléontologie, 1953) qui, malgré ses imperfections, est la seule qui couvre
actuellement l’ensemble du phylum des Bryozoaires. Nous ne donnons pour
chaque espèce que les seuls renseignements bibliographiques nécessaires à son
identification ou relatifs à sa distribution, ainsi que sa répartition géographique
dans le bassin de la Manche occidentale.
Ordre des CYCLOSTOMATA Busk, 1852.
Famille des Crisiidae Johnston, 1847.
Crisia denticulata (Lamarck, 1816).
1880 — Crisia denticulata (Lamarck) : Hincks, p. 422, pl. 56. fig. 7-9.
1967 — Crisia denticulata (Lamarck) : Rvland, p. 270, 281, fig. 4 E.
Nous avons trouvé une vingtaine de zoariums de cette espèce fixés sur un
Fucus en compagnie d^Electra pilosa et de Celleporella kyalina. Elle se sépare
des autres espèces de Crisies de la Manche (cf. Rvland) par la longueur de ses
entrenœuds toujours composés d’au moins onze zoécies et par ses joints cornés
noirs.
Localité : Agon-Coutainville.
L’espèce, abondante dans la Manche occidentale, est connue des côtes sep¬
tentrionales de la Bretagne et des îles anglo-normandes. Calvet la signale au
Cap de la Hague (entre 0 et 50 mètres) et à Grandcamp-les-Bains (entre 0,30 ni
et 18 m). C’est une espèce de la zone intercotidale et d’eau très peu profonde
(Rvland, 1967).
Famille des Tubui.iporidae Johnston, 1838.
Tubulipora phalangea Couch, 1844.
1880 — Tubulipora flabellaris (Fabriciiis) : Hincks, p. 446, pl. 64, fig. 1-3.
1898 — Tubulipora phalangea Coucli : Harmer, p. 94, fig. 5-6.
1951 — Tubulipora flabellaris (Fabricius) : Echalier et Prenant, p. 29.
1955 — Tubulipora flabellaris (Fabricius) : Balavoine, p. 28.
1957 — Tubulipora flabellaris (Fabricius) : Balavoine, p. 56.
non Tubulipora flabellaris (Fabricius) [fide Harmer).
La belle colonie que nous avons trouvée à Saint-Martin-de-Bréhal, protégée
dans le creux d’une valve de Glycymeris, présente plusieurs faisceaux de tubes,
le nombre maximum de tubes par faisceau étant de six. Elle porte deux ovicelles.
— 601 —
mais, malgré un examen attentif, il ne nous a pas été possible de déceler les
oeciostomes.
Le zoarium, bilobé, dont l’ancestrule est très mal conservée par suite de sa
fragilité, atteint 4,5 mm de longueur et une largeur maximale de plus de 6 mm.
Les tubes, presque cylindriques lorsqu’ils sont isolés, ont une section subqua-
drangulaire lorsqu’ils sont groupés en faisceaux. Dans ce dernier cas leur dia¬
mètre transverse atteint presque 0,20 mm tandis que leur diamètre antéro¬
postérieur est voisin de 0,15 mm. Les tubes isolés ont un diamètre variant de
0,12 à 0,16 mm.
L’espèce n’est pas signalée des îles anglo-normandes, mais est abondante
sur les côtes sud-ouest de l’Angleterre. Elle est fréquente à Roscoff (à la côte
et en dragages) et dans la région de Dinard-Saint-Malo, par des fonds de 4 à
10 mètres et en épaves sur les plages. Citée par Calvet en provenance de Gran¬
ville sur valve de Lamellibranche. Deux beaux spécimens de Carolles sont
conservés dans la collection Canu.
T. phalangea est placé par Hincks, 1880 en synonymie de T. flabellaris (Fabri-
cius). Harmer a montré en 1898 que les deux espèces étaient bien différentes.
Cet auteur fait également remarquer que T. flabellaris est une espèce nordique
(Groenland, mer de Barentz, Norvège) et que sa présence dans les mers voisines
de la Grande-Bretagne n’est pas prouvée. Le spécimen décrit et figuré par
Hincks sous le nom de T. flabellaris est, d’après Harmer, un T. phalangea.
C’est sous la dénomination de Hincks que cette espèce est certainement citée
dans les travaux de Balavoine, de Calvet et dans ceux de Echalier et Pre¬
nant (qui indiquent d’ailleurs la référence de l’auteur britannique dans leur
synonymie).
T. phalangea est très voisin de T. plumosa Thompson (redéfini par Harmer)
dont il est assez difficile de le distinguer. Les deux espèces sont connues des
côtes nord de la Bretagne.
Tubulipora cf. liliacea (Pallas, 1766).
1880 — Idmonea serpens (Linné) : Hincks, p. 453, pl. 61, fig. 2.
1898 — ■ Tubulipora liliacea (Pallas) : Harmer, p. 90, fig. 7-9.
Le petit zoarium que nous avons déterminé sous ce nom n’est pas très bien
conservé. Fixé sur une valve d’Huître, il est en partie recouvert par une colonie
discoïde de Berenicea sarniensis (Norman). La disposition des faisceaux de
tubes est toutefois assez caractéristique de cette forme et nous ne croyons pas
qu’elle puisse être confondue avec d’autres Tubulipores de notre région.
Localité : Saint-Martin-de-Brélial, sur valve supérieure A'Ostrea edulis.
Espèce non signalée à .Jersey et à Guernesey, mais abondante à Roscoff et
à Dinard. Bien représentée également sur la côte sud-orientale de la Manche.
Famille des Bereniceidae Buge, 1957.
Berenicea patina (Lamarck, 1816).
1880 — Diastopora patina (Lamarck) ; Hincks, p. 458, pl. 66, fig. 1-6.
Une colonie simple, très bien conservée, fixée sur Ocinebra erinacea L. La
lamelle basale est bien développée. Deux ovicelles en formation sont visibles
— 602 —
à la périphérie du zoarium. Une autre colonie, plus mal conservée et non ovi-
cellée, sur Ostrea edulis, porte deux petites sous-colonies. La même coquille
porte un petit zoarium qui n’est que partiellement conservé.
Localité : Saint-Martin-de-Bréhal.
Espèce très commune dans la Manche hien que non citée à Jersey et à Guer-
nesey. Signalée par Calvet à Granville sur valve de Lamellibranche. Abon¬
dante à Roscofî (à mer basse et en dragages) et dans la région malouine (même
biologie) Représentée dans la collection Canu par 4 zoariums circulaires pro¬
venant de Carolles.
Berenicea sarniensis (Norman, 1864).
1880 — Diaslopora sarniensis Norman : Hincks, p. 463, pl. 66, fig. 7-9.
1957 — Berenicea sarniensis (Norman) ; Balavoine, p. 55.
1966 — Berenicea sarniensis (Norman) : Buge, p. 22, fig. 1 clans le lexie, pl. A,
fig. 7.
Une colonie de grande taille (10,5 mm dans sa plus grande dimension) sur
Ostrea edulis, en compagnie de B. patina.
J’ai donné en 1966 quelques caractères distinctifs des deux espèces. On peut
y ajouter la disposition des tubes de la partie centrale du zoarium et leur saillie
plus forte chez B. sarniensis.
Localité : Saint-Martin-de-Bréhal.
L’espèce est connue des îles anglo-normandes (Jersey et Guernesey) et abon¬
dante au nord de Saint-Malo et dans la Rance maritime. Il est étonnant
qu’EcHALiER et Prenant ne la signalent pas de la région de Roscofî : peut-
être considéraient-ils cette espèce comme synonyme de B. patina.
Ordre des CHEILOSTOMATA Bush, 1852.
Famille des Membraniporidae Bush, 1854.
Conopeum réticulum (Linné, 1767).
1880 — Memhranipora lacroixii (Audouin) ; Hincks, p. 129, pl. 17, fig. 5-8.
1966 — Conopeum réticulum (Linné) : Prenant et Bobin, p. 124, fig. 32.
Deux colonies de couleur gris-argenté sur galet, dont une de grande taille,
couvrant plusieurs centimètres carrés.
Les cavités interopésiales, triangulaires, sont bien développées sur la plu¬
part des zoécies, mais manquent sur d’autres. Les denticulations du crypto-
cyste sont très fines. Les épines sont inexistantes sur nos spécimens.
Localité : Agon-Coutainville.
L’espèce est notamment signalée à Roscofî, à Dinard (sur galets. Lamelli¬
branches et Algues) et dans la région de Granville, comme très commune sur
des valves de Lamellibranches et des tests de Gastropodes (Calvet).
Famille des Hincksinidae Canu & Bassler, 1927.
Ilincksina fluxtroides (Hiiicks, 1877).
1880 — Membranipora jtustroides Hiiicks : IIincks, ji. 151, pl. 19, fig. 2.
1951 — Ilincksina jlustroides (IIincks) : Eciiai.ikk cl Piiknant, p. 8.
1966 — Ilincksina fluslroides (IIincks) ; Prenant cl Bohin, j). 200, fig. 62.
Lne petite colonie de forme subcirculaire, à bords lobés, sur Algue, récoltée
sur la plage de Saint-Martin-de-Bréhal.
L’espèce est commune dans la Manche et notamment citée à RoscofF et à
Guernesey. Par contre Balavoine ne semble pas l’avoir reconnue à Dinard.
La collection Canu renferme quelques zoariums provenant de Saint-Vaast-
la-Hougue.
Famille des Calloporidae Norman, 1903.
Callopora dumerili (Savigny-Audouin, 1826).
1880 — Membranipora dumerüii (Audouin) ; IIincks, p. 156, pl. 20, fig. 3.
1966 — Callopora dumerili (Audouin) ; Prenant et Borin, p. 234, fig. 77.
Une petite colonie fixée sur valve de Glycymeris, rejetée sur la plage de Saint-
Martin-de-Bréhal. La zone ancestrulaire n’est pas conservée ; les zoécies mar¬
ginales sont en majorité ovicellées.
L’espèce n’est pas signalée des îles anglo-normandes, mais elle est assez abon¬
dante à Roscolî et bien représentée dans la région de Dinard et de Saint-Malo,
dans les dragages de 6 à 10 mètres. La collection Canu ne renferme pas de spé¬
cimens de Carolles et de Saint-Vaast-la-IIougue, mais elle était déjà citée de
la région de Granville par Calvet, sur une valve de Lamellibranche.
Famille des Electridae Stach, 1937.
Electra pilosa (Linné, 1767).
1880 — Membranipora pilosa (Linné) : Hincks, p. 137, pl. 23, fig. 1-4.
1966 — Electra pilosa (Linné) ; Prenant et Bobin, p. 140, fig. 39-40.
E. pilosa est le Bryozoaire le plus abondant de la zone intercotidale de notre
région. Ses colonies blanchâtres couvrent de grandes surfaces sur les Algues,
notamment les Fucus ; certaines se développent en fourreau autour des Algues
cylindriques. Elle est plus rare sur les galets où elle forme cependant parfois
des plaques assez étendues.
Nous n’avons pas observé la présence de E. hastingsae Marcus, 1938 (= E.
monostachys Busk) dans notre matériel.
Localité : Agon-Coutainville (sur Algues brunes et rouges) Saint-Martin-de-
Bréhal (sur Algues brunes).
604
L’espèce est très commune dans toute la Manche occidentale (notamment
à Dinard-Saint-Malo, les Minquiers, îles anglo-normandes, Grandcamp-les-
Bains). Elle est abondante à Carolles et <à Saint- Vaast-la-Hougue (coll. Canu).
Famille des Scrupocellarudae Levinsen, 1909.
Scrupocellaria reptans (Linné, 1758)
1880 — Scrupocellaria reptans (Linné) : Hincks, p. 52, pl. 7, fig. 1-7.
1966 — Scrupocellaria replans (Linné) : Prenant et Lobin, p. 413, fig. 134.
Une petite colonie de la plage d’Agon-Coutainville. Cette espèce, très abon¬
dante dans la Manche occidentale (une des formes les plus abondantes de la
zone intercotidale ou de très faible profondeur) est également représentée
dans la collection Canu par des spécimens de Carolles et de Saint-Vaast-la-
Hougue et citée des Iles Chausey (dans la zone des marées) et des îles de Saint-
Marcouf par Calvet.
Cette même collection Canu renferme une autre Cellularine de notre région,
déterminée par cet auteur comme Bugula ditrupae «Hincks ». La présence de
cette espèce dans la Manche est actuellement niée {cf. Ryland, 1960). Les spé¬
cimens ne sont pas très bien conservés, mais ils appartiennent peut-être à l’espèce
Bugula fulm (Ryland, 1960) (famille des Bugulidae Gray, 1848).
Famille des Hippothoidae Fiscber, 1886.
Celleporella hyalina (Linné, 1767).
1880 — Schizoporella hyalina (Linné) : Hincks, p. 271, pl. 18, lig. 8-10.
1951 — Ilippothoa hyalina (Linné) : F.cualier et Prenant, p. 14.
1957 — Hippothoa hyalina (Linné) : Ralavoine, p. 61.
Cette belle petite espèce est très abondante à Agon-Coutainville où elle encroûte
les Algues brunes (Fucus) et surtout les Algues rouges, en compagnie de E. pilosa.
Elle forme de petites colonies circulaires dont le diamètre ne dépasse pas 4 à
5 mm. Plusieurs d’entre elles sont ovicellées. A Saint-Martin-de-Bréhal nous
avons découvert deux colonies sur Anomia, également ovicellées, mais de plus
grande taille, et une colonie sur Fucus, de taille semblable à celles d’.\gon-
Coutainville.
D’après Hincks, l’espèce est abondante dans toute la Manche. Echalier
et Prenant la signalent très commune sur Algues, tandis que Balavoine
déclare qu’elle est peu abondante dans la région de Dinard-Saint-Malo, sauf
dans une localité (Rance maritime). Également découverte par Calvet au Cap
de la Hague, sur des Algues de la zone des marées.
Dans la collection Canu, il en existe de nombreux exemplaires de Carolles
et de Saint-Vaast-la-Hougue,
605
Famille des Schizopohelliuae Juilieii, 1903.
Schizomavella auriculata (Hassal, 1842).
1880 — Schizoporella auriculata (Hassal) : Hincks, p. 2GÜ, pl. 29, lig. 3-9.
1951 — Schizomauella auriculata (Hassal) : Echai.ier cl Phenant, ]>. 1.'.
1957 — Schizomavella auriculata (Hassal) : Balavoine, p. 62.
Cette espèce est assez commune à Saint-Martin-de-Bréhal où ses colonies,
de teinte orange très clair (à l’état sec) sont fixées sur des coquilles [Ostrea et
Glycymeris notamment) et sur galets. L’une d’entre elles est ovicellée.
S. auriculata est commune dans toute la Manche et signalée à Guernesey,
à Roscofî, dans la région malouine et aux îles de Saint-Marcouf.
Schizomavella linearis (Hassal, 1841).
1880 — Schizoporella linearis (Hassal) : Hincks, p. 247, pl. 24, fig. 1, pl. 38, fig. 5-
10.
1951 — Schizopodrella linearis (Hassal) ; Echalier et Prenant, p. 16.
1957 — Schizomavella linearis (Hassal) ; Bai.avoine, p. 62.
Nous avons découvert une colonie d’assez grande taille (plusieurs centimètres
carrés) sur une valve supérieure d’Ostrea edulis rejetée sur la plage de Saint-
Martin-de-Bréhal. De couleur blanchâtre, elle n’est pas ovicellée, malgré son
grand développement.
S. linearis est abondante dans la Manche, depuis les eaux littorales jusqu’à
une profondeur pouvant dépasser 500 mètres (dans l’Atlantique). Elle est
notamment citée de Guernesey et de la côte septentrionale de la Bretagne, où
elle est commune. Elle est signalée par Calvet de la région de Granville, fixée
sur des valves de Lamellibranches.
Famille des Exochellidae Bassler, 1935.
Ëscharoides coccinea (Abildgaard, 1806).
1880 — Mucronella coccinea (Abildgaard) : Hincks, p. 371, pl. 34, fig. 1-6.
Une petite colonie (une quarantaine de zoécies fragiles, peu calcifiées) sur
Fucus avec E. pilosa, C. denticulala et Celleporella hyalina. Plusieurs colonies
beaucoup plus calcifiées sur valves de Lamellibranches.
Localité : Agon-Coutainville (sur Fucus)
Saint-Martin-de-Bréhal (sur Anoniia et sur Ostrea).
Espèce abondante sur la côte septentrionale de la Bretagne, signalée égale¬
ment à Guernesey. Elle est présente à Saint-Vaast-la-Hougue et, plus abon¬
damment, à Carolles (collection Canu). Très commune dans la région de Gran-
A ille, où elle encroûte des valves de Pélécypodes, elle a été également draguée
dans la région du Cap de la Hague (Calvet).
— 606 —
Famille des Escuarellidae Levinsen, 1909.
Escharella centricosa (Hassal, 1842).
1880 — Mucronella venlricosa (Hassal) : Hincks, p. 363, pl. 50, fig. 6-8.
1957 — Mucronella ventricosa (Hassal) : Balavoine, p. 62.
Une belle colonie bien conservée dans le creux d’une valve de Glycymeris
de Saint-Martin-de-Bréhal.
Alors que les zoécies marginales atteignent une longueur de 0,62 mm et une
largeur voisine, l’ancestrule, petite cellule ovoïde bordée d’une série d’épines,
ne dépasse pas 0,22 mm dans sa plus grande dimension. Les zoécies qui en sont
voisines sont également de petite taille.
E. ventricosa, signalée dans les îles anglo-normandes (Guernesey), est très
rare à Roscoff, mais plus abondante à Dinard et à Saint-Malo où elle a été récol¬
tée dans la zone intercotidale et par des fonds de 10 à 12 mètres (B.alavoine).
Famille des Cheiloporinidae Bassler, 1936.
Cryptosula pallasiana (Moll, 1803).
1880 — Lepralia pallasiana (Moll) : Hincks, p. 297, pl. 24, fig. 4 (forme à grandes
expansions du péristome), pl. 33, fig. 1-3.
Plusieurs colonies dont une de très grande surface. Les zoécies présentent
en général des expansions péristomiennes et un umbo très développés à Cou-
tainville, mais sont moins ornées et ont un péristome plus régulier à Saint-
Martin-de-Bréhal (influence de la profondeur ?).
Localité : Agon-Coutainville (sur galets)
Saint-Martin-de-Bréhal (sur Ostrea).
Espèce commune dans la Manche (Roscofî, Dinard, Saint-Malo, Jersey, Guer-
riesey). Elle n’est cependant pas représentée dans le matériel normand de la
collection Canu.
Famille des Celleporidae Bush, 1852.
Celleporina costazi (Savigny-Audouin, 1826).
1880 — Cellepora costazi (Audouin) : Hincks, p. 411, pl. 55, fig. 11-14.
1951 — Costazia costazi (Audouin) : Echalier et Prenant, p. 22.
Cette belle espèce de Cellépore est représentée à Saint-Martin-de-Bréhal par
un zoarium amoncelé encroûtant une Ocinebra. Elle est très facilement déter¬
minable grâce à la structure très particulière de son ovicelle globuleux, lisse,
mais portant une aréa plate, ponctuée, bordée d’un léger bourrelet.
L’espèce est commune sur les eûtes de la Manche, dans la zone intercotidale
la plus basse et dans les eaux peu profondes. Elle est notamment signalée à
— 607 —
Guernesey, au cap de la Hague, à Roscoff et Balavoine l’a découverte dans
toutes les localités qu’il a étudiées dans la région de Dinard et de Saint-Malo,
sauf dans la partie amont de la Rance maritime. Également citée par Calvet,
dans la région de Granville.
Cellepora purnicosa Auct. {non Linné, 1767).
1880 — Cellepora purnicosa (Linné) ; Hincks, p. 398, pl. 54, fig. 1-3.
1951 — Schismopora purnicosa (Linné) : Echalier et Prenant, p. 21.
1952 — « Cellepora » purnicosa Auct. {non Linné) : I.agaaij, p. 131, pl. 15, fig. 3-4.
1957 — Cellepora purnicosa (Linné) : Balavoine, p. 64.
Comme le fait remarquer très justement Lagaam, l’espèce encroûtante signa¬
lée dans la Manche par les zoologistes n’est certainement pas celle que Linné
a décrite d’après des spécimens à zoarium érigé et présentant des ramifications
dichotomiques. Nous pensons cependant qu’il serait inopportun de changer
sa dénomination universellement connue.
C. purnicosa est très abondante dans notre région où elle encroûte des sub-
stratums très divers : Glycymeris et Osirea (nombreuses colonies) à Saint-Martin-
de-Bréhal, galets de phyllades à Agon-Coutainville, Algues (signalée par Cal¬
vet dans la région de Granville). Elle forme en général de grandes colonies
mamelonnées.
Espèce commune sur toutes les côtes de la Manche, et notamment au Cap
de la Hague par 30 à 50 mètres de profondeur.
Turbicellepora avicularis (Hincks, 1861).
1880 — Cellepora avicularis Hincks : Hincks, p. 406, pl. 54, fig. 4-6.
1951 — Schismopora avicularis (Hincks) : Echalier et Prenant, p. 21.
1957 — Schismopora avicularis (Hincks) : Balavoine, p. 65.
Cette espèce se présente sous une forme zoariale assez voisine de celle de C.
purnicosa, mais avec des colonies moins volumineuses. Elle est assez bien carac¬
térisée par le grand nombre de ses aviculaires qui se présentent sous trois formes :
aviculaires placés sur le rostre, grands aviculaires interzoéciaux spatulés, petits
aviculaires zoéciaux ovoïdes.
Le genre Schismopora ne peut être utilisé pour cette espèce. Le type de Schismo¬
pora, désigné par Gregory, appartient en effet au genre Costazia {— Cellepo-
rina). Nous plaçons donc C. avicularis dans le genre Turbicellepora que Ryland
a créé en 1963 pour accueillir les anciennes espèces de Schismopora.
Nous possédons deux zoariums de cette espèce en provenance de Saint-Mar-
tin-de-Bréhal (un fixé sur Glycymeris, l’autre sur Ocinebra).
Espèce assez commune dans la Manche quoique non signalée aux îles anglo-
normandes. Elle est relativement abondante sur la côte septentrionale de la
Bretagne. Calvet l’a découverte au Cap de la Hague et notamment dans la
« fosse de la Hague » par 70 à 80 mètres de profondeur.
Conclusions.
Nous avons groupé sur le tableau ci-joint les 52 espèces de Bryozoaires actuel¬
lement signalées dans la zone intercotidale ou de faible profondeur de la pres¬
qu’île du Cotentin, en indiquant leur répartition dans les différentes localités,
à savoir :
a) Granville (Manche) : récoltes de H. Gadeau de Kerville déterminées
par L. Calvet. Aucune localité précise n’est indiquée : toutes les espèces pro¬
viennent de la « région de Granville », entre un et 15 mètres de profondeur.
b) Carolles (Manche) : matériaux conservés dans la collection Canu, à l’Ins¬
titut de Paléontologie du Muséum.
c) Iles Chausey (Manche) (au large de la côte sud-occidentale du Cotentin) :
espèces signalées par Calvet et de Beauchamp et récoltées dans la zone de
découvrement des marées.
d) Saint-Martin-de-Bréhal (Manche).
e) Agon-Coutainville (Manche).
f) Cap de la Hague (Manche) ; récoltes de H. Gadeau de Kerville déter¬
minées par Calvet. Elles proviennent de la région d’Omonville-la- Bogue (de
la zone des marées jusqu’à 60 mètres de profondeur), de l’anse de Saint-Martin
(10 à 15 mètres de profondeur) et de la « fosse de la Hague » (par des fonds de
70 à 80 mètres).
g) Saint-Vaast-Ia-Hougue (Manche) : matériaux de la collection F. Canu.
h) Iles de Saint-Marcouf (Manche) (au large de la côte orientale du Cotentin) :
espèces signalées par Calvet, d’après les récoltes de H. Gadeau de Kerville
(zone intercotidale et entre 10 et 23 mètres de profondeur).
i) Grandcamp-les-Bains (Calvados) : même origine, entre la zone intercoti¬
dale et 18 mètres de profondeur. La région de Grandcamp-les-Bains, à l’Est de
l’embouchure de la Vire, n’appartient pas au Cotentin proprement dit, mais
en est trop proche pour en être arbitrairement séparée.
L’examen de ce tableau montre des différences faunistiques assez sensibles
entre les diverses régions et même suivant les localités. Cette hétérogénéité
s’explique par les différents faciès et surtout par les différences de profondeur :
ainsi les espèces des environs de Granville (Iles Chausey, Granville, Carolles,
Saint-Martin-de-Bréhal, Agon-Coutainville) proviennent de fonds ne dépassant
pas 15 mètres, alors que la liste du Cap de la Hague correspond à des spécimens
provenant en majorité de fonds plus profonds.
Par comparaison avec les faunes de la région malouine (Dinard et Saint-Malo)
(79 espèces) et surtout de Roscoff (112 espèces, dont il est vrai 17 formes de
Cténostomes qui semblent avoir été particulièrement recherchés), notre région
la plus riche, celle de Granville (voir ci-dessus) paraît pauvre avec 31 espèces
seulement. Par ailleurs, Calvet cite 25 espèces provenant de la région du Cap
de la Hague.
Cette pauvreté apparente nous semble due davantage à des récoltes insuffi¬
santes (surtout au-dessous de la zone intercotidale) qu’à une moins grande
richesse en Bryozoaires car les conditions bionomiques nous paraissent très
— 609 —
semblables, avec les réserves que nous avons exprimées plus haut. 11 serait
souhaitable, et nous nous efforcerons d’y contribuer, que de nouvelles récoltes
permettent de compléter nos connaissances sur la faune bryozoologique du
Cotentin. 11 est en effet de la plus haute importance, non seulement pour l’étude
de la répartition actuelle des animaux, mais aussi pour des applications pra¬
tiques (et nous pensons spécialement ici à la paléo-écologie) de connaître avec
précision la dispersion géographique des espèces actuelles et leurs conditions
de vie (profondeur, climat, nature du fond marin, substratum des colonies, etc.).
— 610 —
BIBLIOGRAPHIE
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Dinard. Bull. Lab. marit. Dinard, n° 38, pp. 16-19.
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Saint-Malo. Ibid., n° 41, pp. 27-33.
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— 611
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Laboratoires de Paléontologie
et d’Anatomie comparée du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
2® Série — - Tonie 4U — N® 3, 1368, pp. 6I2-G2Ü.
NÉMATODES HÉLIGMOSOMES
AMÉRIQUE DU SUD.
II
NOUVELLES DONNÉES MORPHOLOGIQUES
SUR QUATRE ESPÈCES
DU GENRE HELIGMODENDRIUM
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
Nous poursuivons l’étude du matériel rapporté de la région d’Exu au Brésil
par notre collègue J. C. Quentin ainsi que celle des spécimens aimablement
prêtés par l’Institut Oswaldo Cruz.
Heligmodendrium interrogans Lent et Freitas, 1938.
Matériel étudié : plusieurs (J et $, parasites de différents Cercomys cunicularius Cuvier
1829, originaires d’Exu, tubes 477 K et 324 K.
Nos parasites correspondent en tous points à l’espèce décrite par Lent et
Freitas en 1938, chez Cercomys laurentius, sous le nom d’ Heligmodendrium
interrogans. Nous avons cru utile de redonner une description de cette espèce,
d’une part, parce que nous avons eu du matériel vivant et que nous avons pu
préciser ainsi certains détails morphologiques ; d’autre part, parce que nous
avons étudié le système des arêtes cuticulaires qui était mal connu.
Lent et Freitas indiquent qu’ils rangent provisoirement leur espèce dans
le genre Heligmodendrium Nous pensons comme eux que de nombreux carac¬
tères ne concordent pas avec ceux des autres Heligmodendrium, mais nous pré¬
férons, avant de modifier la nomenclature, avoir une vue d’ensemble sur les
Hélignosomes sud-américains.
Nématodes de petite taille, rouge vif à l’état vivant, possédant un enroule¬
ment dextre ou senestre, mais toujours très lâche, le long de la ligne ventrale.
Certains Vers ne présentent même aucun enroulement et sont simplement
courbés suivant la ligne ventrale.
Vésicule céphalique presqu’aussi large que haute. Pore excréteur situé juste
en avant de la fin de l’œsophage. Deirides larges, très en relief, un peu en avant
du pore excréteur (hg. 1, C). Glandes excrétrices peu visibles, même sur le maté¬
riel vivant. Œsophage divisé en œsophage musculaire et glandulaire (fig. 1, K).
613 —
F J G. 1. — Heligmodendrium interrogans Lent et Freitas, 1938.
A, B, C, D : extrémité antérieure montrant la naissance des arêtes cuticulaires. Successivement :
vue latérale gauche, vue latérale droite, vue dorsale, vue ventrale. — E : (5 , extrémité postérieure,
vue sub-latérale gauche. — F ; Ç, extrémité postérieure, vue ventrale. — (} : détail des arêtes
cuticulaires interrompues. — H : (J, extrémité postérieure, vue ventrale. — I : cî, détail du cône
génital. — .1 : cJ, extrémité distale d’un spiculé. — K : extrémité antérieure, vue latérale gauche. —
L, M, N : 9, coupes transversales du corps faites respectivement à 130 |x, 300 (i., 2.000 |x en arrière
de l’apex. — : 9, coupe transversale du corps, juste en avant de la vulve. — P : d', coupe trans¬
versale (lu corps, juste en avant de la bourse caudale.
A, B, C, ü, F, H éch. : 100 ji. — E, K éch. ; 150 [a. — G, I, J, L, M, N, O, P éch. : 50 [x.
39
— 614 —
Etude des arêtes
Dans la partie moyenne du corps, on compte 13 arêtes cuticulaires longitu¬
dinales. Dans cette région, la répartition des arêtes est la suivante : Une arête
gauche et une arête droite hypertrophiées ; 4 arêtes dorsales ; 7 arêtes ventrales.
Les 4 arêtes dorsales sont discontinues comme l’indique la lig. 1, G. D’autres
arêtes sont discontinues, mais uniquement dans la partie antérieure du corps.
Les arêtes naissent pour la plupart, soit sur le bord de la vésicule céphalique,
soit plus en arrière, sur les champs latéraux. Les 4 arêtes ventrales droites
naissent très postérieurement, en arrière du pore excréteur (Fig. 1, A, B, C, D).
Ces arêtes s’étendent jusqu’à 100 p. en avant de la bourse caudale chez le
jusqu’à l’extrémité postérieure, au delà de la vulve, chez la Ç. Chez cette der¬
nière, les arêtes gauche et droite s’effacent progressivement en arrière et ne
sont pas plus importantes que les autres arêtes à environ 500 p de la queue.
Au niveau de la vulve, l’arête droite s’hypertrophie à nouveau sur une longueur
de 215 P (Fig. 1, F). Enfin, entre la vulve et l’anus, 2 arêtes ventrales droite et
gauche s’hypertrophient également sur une longueur de 180 p comme l’indique
la fig. 1 F.
En coupe transversale, la pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la
gauche sur les deux faces. Exception doit être faite pour les 2 arêtes ventrales
droites proches de l’arête droite et pour cette dernière qui est perpendiculaire
au corps, dans sa partie moyenne (Fig. 1, N).
Mâle :
Corps long de 3,4 mm (4 mm chez un autre spécimen) large de 90 p dans sa
partie moyenne. Vésicule céphalique haute de 40 p sur 40 p de large. Anneau
nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 200 p, 300 p et 280 p
de l’apex. Œsophage long de 330 p.
Bourse caudale symétrique, haute de 170 p sur 325 p de large. Papilles pré-
bursales présentes. Les côtes externo-dorsales naissent à la racine de la dorsale,
et suivent un trajet parallèle à celle-ci. Dorsale divisée presqu’au niveau de sa
racine en 2 rameaux égaux, eux-mêmes trifurqués. La papille médiane porte
la phasmide (Fig. 1, LL.
Spiculés sub-égaux, fins, ailés, longs de 415 p. Leur extrémité distale est en
forme de crochet (Fig. 1, J). Cône génital peu important, mais renforcé par
une formation de structure complexe comme l’indique la fig. 1, 1. Gubernaculum
non observé.
Femelle :
Corps long de 4,4 mm (6 mm chez un autre spécimen), large de 100 p dans
sa partie moyenne. Vésicule céphalique haute de 48 p sur 40 p de large. Anneau
nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 230 p, 320 p et
315 p de l’apex. Œsophage long de 350 p (Fig. 1, K).
La vulve s’ouvre à 310 p de la pointe caudale. L’ovéjecteur assez court, com¬
porte un vestibule long de 130 p, large de 40 p dans sa partie proximale, un
sphincter haut de 32 p sur 42 p de large, une trompe longue de 120 p. L’utérus,
long de 680 p, contient 5 (cufs au stade morula mesurant 72 p X 50 p. A la
limite utérus-oviducte, les spermatozoïdes sont visibles. L’oviducte, bien diffé¬
rencié est long de 00 p. L’o\aire débute à 1,3 mm de la tête. (Fig. 1, E).
— 615 —
Anus à 80 [i, de l’extrémité postérieure. La queue très mince, arrondie à son
extrémité, peut s’invaginer ou se dévaginer (Fig. 1, F).
Heligmodendrium hepaticum Lent et Freitas, 1938.
Une étude approfondie de cette espèce a été faite par Lent et Freitas en
1938. Nous nous limitons ici à étudier le système des arêtes cuticulaires et à
donner quelques points de détail concernant le ^ et la Ç.
Matériel étudié ; 2 2 Ç, parasites de Sciurus aestuans L. originaires du Brésil. Coll.
Institut Oswaldo Cruz n“ 9847.
Le pore excréteur est situé très antérieurement, juste au dessous de l’anneau
nerveux et les deirides, doubles et de grande taille, sont au même niveau (fig. 2, A).
Étude des Arêtes :
Le corps est parcouru par 13 arêtes cuticulaires longitudinales chez le (J,
14 chez la Ç. Ces arêtes sont de 3 sortes : 2 arêtes gauches hypertrophiées ;
3 arêtes dorsales gauches interrompues environ tous les 100 p, dans la partie
moyenne du corps ; 2 arêtes droites et 7 arêtes ventrales ininterrompues (Fig. 2,
E’F). ^ _
Ces arêtes naissent sur le bord de la vésicule céphalique (Fig. 2, A, B, C, D)
et s’étendent jusqu’au niveau de la bourse caudale chez le (^, de l’anus chez
la Ç.
En coupe transversale, dans la partie moyenne du corps, la pointe des arêtes
est dirigée de la droite vers la gauche sur les 2 faces (Fig. 2, G).
Mâle :
Les papilles prébursales sont présentes mais petites. Nous figurons le cône
génital (Fig. 2, .J, K, L).
Femelle :
Longueur du corps 10,3 mm ; largeur dans la partie moyenne du corps 150 p ;
vésicule céphalique 50 p X 40 p ; Anneau nerveux, pore excréteur et deirides
situés respectivement à 150 p, 165 p, 170 p de l’apex ; Œsophage 425 p ; Queue
arrondie de 85 p.
La vulve s’ouvre à 325 p de l’extrémité postérieure. Ovéjecteur de 360 p
avec un vestibule assez allongé de 190 p, un sphincter de 30 p de haut sur 32 p
de large, une trompe de 140 p de long (Fig. 2, I).
Les œufs au stade 16 blastomères mesurent 72 p X 50 p (Fig. 2, I).
Heligmodendrium oliverai Lent et Freitas, 1938.
Nous complétons l’excellente description de Lent et Freitas par l’étude du
système des arêtes cuticulaires et par 2 dessins donnant quelques précisions
sur la morphologie de la femelle.
Matériel étudié : une $ entière, une partie postérieure de $, parasites de Sciurus aestuans
L, originaires du Brésil. Coll. Institut Oswaldo Cruz n° 9846.
— 616 —
V.
Fig. 2. — Heligmodendrium hepaticum Lent et Freitas, 1938.
A, B, C, D : (J, détail des arêtes cuticulaires au niveau du pore excréteur, successivement vue ven¬
trale, vue latérale gauche, vue latérale droite, vue dorsale. — E, F : cJ, détail des arêtes cuticu¬
laires au milieu du corps, successivement vue dorsale, vue ventrale. — G : coupe transversale
du corps à 3,750 mm en avant de la pointe caudale. — H : (J, coupe transversale du corps en avant
de la bourse caudale. — I : $» extrémité postérieure, vue latérale gauche. — J, K, L : détail
du cône génital, successivement vue ventrale, vue latérale gauche, vue latérale droite.
A, B, C, D, E, F, G, H, J, K, L éch. : 50 |x. — I : éch. 100 p,.
Étude des arêtes ;
Le corps est parcouru par 20 arêtes cuticulaires longitudinales dont 2 très
larges (30 p, au milieu du corps) forment 2 ailes gauches et dont les 18 autres,
petites et égales entre elles sont interrompues tous les 15 p environ (Fig. 3, D).
Les arêtes naissent soit sur le bord de la vésicule céphalique, soit plus posté¬
rieurement sur les champs latéraux. Elles disparaissent au niveau de la vulve.
En coupe transversale, dans la partie moyenne du corps, la pointe des arêtes
est dirigée de la droite vers la gauche sur les 2 faces (Fig. 3, C).
Femelle :
Corps long de 6,2 mm sur 90 p de large dans la partie moyenne du corps.
Vésicule céphalique haute de 60 p sur 40 p de large. Anneau nerveux, pore excré-
Fig. 3. — Ileligniodendriwn olwerai Lent et Freitas, 1038.
A : V, extrémité antérieure, vue latérale droite. — B : extrémité postérieure, vue latérale droite. —
G : coupe transversale au milieu du corps. D : détail des arêtes cuticulaires au niveau
de la deiride, vue latérale droite.
A; éch. 100 jjt. — B;éch.; 150 p.. — C, D : éch. 50 p.
— 618 —
teur et deirides situés respectivement à 180 ji,, 290 [t, et 250 p. de l’apex. Les
deirides sont composées d’une partie basale enflée et d’une longue pointe comme
l’indique la fig. 3, D. Glandes excrétrices bien visibles (Fig. 3, A).
La vulve s’ouvre à 190 p de la queue. L’ovéjecteur long de 320 p est composé
d’un vestibule (150 p) et d’une trompe (140 p) sensiblement de même longueur,
séparés par un sphincter de 30 p de haut, sur 40 p de large. Queue longue de
80 p, à l’extrémité arrondie. L’utérus ne contenait pas d’œufs (Fig. 3, B).
Heligmodendrium elegans (Travassos, 1921).
La description originale a été amplifiée par Lent et Freitas en 1938. Comme
pour les deux espèces précédentes, nous étudions le système des arêtes cuti-
culaires et nous donnons quelques précisions sur l’appareil génital de la femelle.
Matériel étudié ; 1 Ç, 1 partie postérieure de $, parasites de Coendu insidiosus (Kuhl)
(= c villosus] originaires du Brésil. Coll. Institut Oswaldo Cruz n° 9848.
Étude des arêtes :
Chez la $, le corps est parcouru par 13 arêtes cuticulaires longitudinales
comprenant une double arête gauche hypertrophiée non interrompue, 5 arêtes
dorsales et 6 arêtes ventrales interrompues tous les 30 p dans la partie moyenne
du corps. La région ventrale proche du champ latéral droit est dépourvue d’arêtes
(Fig. 4, D).
Les arêtes naissent, soit sur le bord de la vésicule céphalique, soit plus posté¬
rieurement, sur les champs latéraux. Pour les 2 grandes arêtes gauches, la plus
ventrale naît sur l’axe latéral, l’autre étant plus dorsale. Dans la partie moyenne
du corps au contraire, elles sont symétriques de chaque côté du champ laté¬
ral.
Les arêtes s’étendent jusqu’au niveau de la vulve. La striation n’est ensuite
que transversale mais accentuée (Fig. 4, C).
En coupe transversale, dans la région moyenne du corps, la pointe des arêtes
se dirige de la droite vers la gauche sur les deux faces.
Femelle ;
Corps long de 7,9 mm, large de 100 p dans sa partie moyenne. Vésicule cépha¬
lique haute de 50 p sur 30 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et deirides
situés respectivement à 190 p, 280 p et 220 p de l’apex. Les deirides sont en forme
de coupole, grosses mais peu visibles (Fig. 4, A).
La vulve s’ouvre à 210 p de la pointe caudale, c’est-à-dire relativement haut.
L’ovéjecteur comprend 4 parties. Les mensurations que nous donnons sont
celles du spécimen disséqué. Le vestibule est long de 150 p, le sphincter de 40 p ;
la trompe, à paroi assez épaisse, longue de 200 p se termine en forme d’entonnoir ;
entre la trompe et l’utérus existe une partie à paroi très épaisse qui est peut
être assimilable à une spermathèque. Les œufs au stade morula, mesurent 70 p
sur 40 p (Fig. 4, B).
Queue mince, longue de 110 p, à extrémité arrondie (Fig. 4, C).
Fig. 4. — J Idigiiiodendrium elegans (Travassos, 1921).
A : $, extrémité antérieure, vue latérale gauche. — B : ovéjecteur disséqué. — C : 9, extrémité
postérieure, vue latérale gauche. — I) : $, coupe transversale au milieu du corps.
A, li, C ; éch. : 100 tx. — ^ 1) : éch. : 50 tx.
— 620
Résumé.
Compléments à l’étude morphologique d’Heligmodendrium interrogans Lent et Frci-
tas, 1938, d’H. hepaticum Lent et Freitas, 1938, d’H. oliverai Lent et Freitas, 1938,
d'H. elegans (Travassos, 1921).
Le système d’arêtes cuticulaires d'H. interrogans est particulier. On trouve une
grande arête latérale de chaque côté du corps et non la cavité cuticulaire longitudinale
soutenue par les deux arêtes gauches hypertrophiées rencontrée chez les trois autres
espèces.
Summary.
Nematodes Heligmosomatidae Irom South America IL
Addiîional notes to the morphological study of Heligmodendrium interrogans Lent
et Freitas, 1938, H. hepaticum Lent et Freitas, 1938 ; H. olioerai Lent et Freitas, 1938,
II. elegans (Travassos, 1921).
The System of cuticular ridges of II. interrogans is original. It présents a large latéral
ridge on each sidc of the body instead of the cuticular longitudinal cavity supported
by two hypertrophied left ridges found in the three other species.
RÉFÉRENCES
Lent, H. e Freitas, J. F. T., 1938 a. — Pesquisas helminthologicas realisadas no
Estado do Para. IV. Trichostrongylideos de mammiferos. Ment. Inst. Oswaldo
Cruz -, 33, (3) pp. 363-380, fig. 1-16.
Lent, H. e Freitas, J. F. T., 1938 b. — Très novos trichostrongylideos parasi-
tos de roedores brasileiros in Livro Jub. Travassos, pp. 269-274, fig. 1, 3.
Travassos, L., 1921. — Contribuiçâoes para o conhecimenta da fauna helmintolo-
jica brasileira. XIII. Ensaio monografico da familia Trichostrongylidae Leiper,
1909. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 13 (1), pp. 1-135, pl. 1-56, fig. 1-250.
Laboratoiie de Zoologie (Vers)
du Muséum National d'iiistoire Naturelle,
associé au C.N.R.S.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAI. DTIISTOIRE NATURELLE
li* Série — Tome 40 — N® 3, 1968, pp. C2I-629.
QUELQUES OCTOCORALLIAIRES
DES CÔTES FRANÇAISES
Par A. TIXIER-DURIVAULT et F. LAFARGUE
Nous avons étudié dans ce travail quelques Octocoralliaires nouveaux récol¬
tés dans le Nord du Golfe de Gascogne et dans le Sud du Golfe du Lion. Nous
avons ainsi examiné un Stolonifera de la famille des Clavulariidae Hickson,
1894 : Clavularia inordinata n. sp., une Gorgonacea scleraxonia appartenant
aux Primnoidae Gray, 1857 Calyptrophorinae Gray, 1870 : Narella elegans n. sp.
et enfin une Pennatuclaea sessiliflorae de la famille des Veretillidae Herklots,
1858 : Cavernularia subtilis n. sp.
Fig. 1. — Cla<^ularia inordinata i\.
A : portion de colonie ; B : un polype ; st. stolon ; po. : polype ; ant. : anthostèle ; an. : anthocodie >
ch. sp. chevron spiculaire ; t. : tentacule ; pi. : pinnule.
1. Clavularia inordinata n. sp.
Les colonies ont été récoltées en plongée à 12 m de profondeur dans la zone
infra-littorale rocheuse méditerranéenne (Banuyls-sur-mer) par A. Medioni
le 21 juin 1966. Elles sont fixées sur des tiges de Tuhularia, des Algues calcaires
et forment un lacis plus ou moins recouvert de Spongiaires et de Crisidae. A
l’état vivant les polypes ont une teinte légèrement rosée alors que fixés dans
l’alcool ils présentent une coloration jaunâtre.
Chaque colonie se compose de minces stolons aplatis (fig. 1, A, st.), parfois
rubanés, ne dépassant pas 3 mm de long, hérissés, à intervalles irréguliers, de
polypes allongés tantôt très rapprochés, tantôt éloignés de plusieurs centimètres
(fig. 1, A, po). Ces zoïdes, de taille variable, atteignent 6 à 15 mm de haut et
0,8 à 1,5 mm de diamètre suivant leur développement. Ils se composent de deux
éléments : une anthostèle (fig. 1, B, ant.) ornée de huit chevrons spiculaires
(fig. 1, B, ch. sp.) et une anthocodie translucide (fig. 1, B, an.) uniformément
recouverte de petits sclérites, surmontée par huit tentacules allongés (fig. 1,
B, t.) pourvus de onze à douze paires de pinnules effilées présentant de légères
constrictions transversales dans leur portion distale (fig. 1, B, pi.).
Les spiculés sont très nombreux dans l’ensemble de la colonie. Dans les sto¬
lons existe un feutrage serré de très abondants sclérites trapus, plats, peu verru-
queux, longs de 150 à 180 p. (fig. 2. D) mêlés à quelques spiculés allongés épi¬
neux (fig. 2, E). Les chevrons de l’anthostèle sont partiellement formés de
baguettes très verruqueuses longues de 110 à 290 p, (fig. 2, C) et de quelques
sclérites épineux ou en massues. Les anthocodies, les tentacules et les pinnules
sont entièrement recouverts de minuscules bâtonnets lisses variant de 10 à
20 p. (fig. 2, A, B). Les écliantillons examinés contenaient des œufs.
Le genre Clavularia est représenté en Océan Atlantique, en Méditerranée, en
Océan Indien et en Océan Pacifique. C. inordinata s’éloigne de toutes les espèces
de Clavularia connues et particulièrement des formes méditerranéennes C.
marioni von Koch, 1891 et C. ochrocea von Koch, 1891 par la forme et l’orne¬
mentation de ses polypes ainsi que par la configuration de ses divers sclérites.
2. Narella elegans n. sp.
Lin exemplaire de cette espèce a été récolté en dragage (« Charcot ») dans la
vase épifaune corallienne à 46° 44' 30" N, 4“ 37' W entre 600 et 780 m de pro¬
fondeur par M. Glemarec: en novembre 1966.
Cette espèce est représentée par un fragment de colonie formant une sorte
de fouet long de 180 mm présentant un axe et des polypes blancs. L’axe (fig.
3, a) mince, à zone centrale dorée et à zone corticale revêtue de petits sclérites
épais, polygonaux, imbriqués (fig. 3, e. a. ; fig. 4, C), atteint 0,5 à 1,5 mm de
diamètre ; il est entouré de nombreux verticilles polypaires serrés (douze pour
3 cm de hauteur) composés chacun de quatre à six zoïdes (fig. 4, p, p', p").
Chaque polype, mesurant 2,5 mm de longueur maximale, est, à l’état rétracté,
entièrement enserré dans une sorte de gaine formée de trois paires de grandes
écailles de texture réticulée, de surface légèrement gaufrée et à bord libre ondulé
et transparent. Inégales, fixées par une petite portion abaxiale, de forme variable
d’un polype à l’autre, se recouvrant indifféremment dans un sens ou dans un
autre, ces écailles, fréquemment en forme d’éventail, sont de taille différente :
— 626 —
les deux écailles basales (fig. 4, A, e. ba.) sont plus grandes que les deux écailles
médiales (fig. 4, A, e. me.) et plus petites que les deux écailles buccales (fig. 4,
e. bu.). L’extrémité distale du polype est elle-même entièrement recouverte
par une sorte d’opercule constitué par huit écailles operculaires (fig. 4, A, e. op.)
inégales ; les deux écailles ventrales et les quatre écailles latérales sont fortement
carénées sur une ligne médiane alors que les deux écailles dorsales, plus petites,
ne le sont que très légèrement. Les tentacules sont abondamment pourvus de
spiculés droits ou arqués, longs de 30 à 100 p,, à verrues nombreuses et peu accen¬
tuées (fig. 4, 1, 2, 3, 4, 5, 6).
Les échantillons examinés contenaient des œufs.
Les espèces du genre Narella Gray, 1870 (= Stachyodes Studer, 1887 + Calyp-
terinus Studer, 1887) sont particulièrement représentées dans le domaine Indo-
pacifique, l’Antarctique et l’Antlantique Ouest. Seules deux espèces de pro¬
fondeur existent dans l’Atlantique Est : Narella versluysi Hickson, 1896 (côte
irlandaise) et Narella hellissima Kükenthal, 1901 (Açores). Or par la taille de ses
polypes (2,5 mm) N . elegans se distingue de N. i’ersluysi (3 mm) et de N. bellis-
sima (2 mm). De plus le nombre restreint de polypes sur chaque verticille
(3 à 5) de N. elegans rapproche cette espèce de N. hellissima (4 à 5) tout en
l’éloignant définitivement de N. versluysi (9 à 14).
3. Cavernularia subtilis n. sp.
Les échantillons ont été récoltés en dragages par M. Glemarec en octobre
1966 (« Pelagia ») : un dragage entre 110 et 120 m dans la Grande vasière, trois
dragages au large du plateau de Rochebonne (46° 10' N, 2° 45' W ; 46° 15' N,
3° W ; 46° 43' N, 3° 23' N).
Cinq échantillons de teinte beige rosé, conservés dans l’alcool, représentent
cette espèce. De même habitus ils mesurent 17 à 30 mm de long et possèdent
un axe central s’étendant d’un bout à l’autre des colonies.
Le type, atteignant 30 mm de longueur totale (fig. 5) a la forme d’une massue
peu renflée et présente un pédoncule (fig. 5, ped.) long de 10 mm et large de
3 mm, légèrement plissé longitudinalement et transversalement, à extrémité
libre amincie et recourbée. Le rachis (fig. 5, rac.), ayant 20 mm de longueur et
5 mm dans sa largeur maximale, est presque cylindrique. Irrégulièrement
répartis, les autozoïdes (fig. 5, au.), minces, peu nombreux, spiculés, sont pour¬
vus de huit tentacules présentant douze à quinze paires de pinnules inégales et fili¬
formes. Les spiculés de la base des autozoïdes sont assez rares, désordonnés ; ce sont
de courtes baguettes (60 à 100 [a) plus ou moins épaisses (10 à 20 p.) (fig. 6, (4)).
Plus petits (25 à 60 p) et plus minces (3 à 10 p) (fig. 6, (3)) les sclérites tentacu¬
laires sont disposés longitudinalement ou transversalement sur la face externe
des tentacules (fig. 5, sp. t.). Les siphonozoïdes (fig. 5, si.), au nombre de un
à trois, entre deux autozoïdes voisins, sont très petits et irrégulièrement dis¬
posés.
La paroi du pédoncule (fig. 6, (1)) est légèrement festonnée. Sa zone corticale
est fortement armée d’un feutrage serré de spiculés désordonnés (fig. 6, (1)), z.
cor. p.), en forme de baguettes (fig. 6, (6)) longues de 60 à 220 p. La zone interne
pédonculaire (fig. 6, (1), z. int. p.) inerme, est très finement dentelée. La paroi du
rachis est totalement pourvue (fig. 5, sp. c. r.), dans les espaces intercavitaires
(fig. 6, (2), c. au., c. si.), dans la zone corticale (fig. 6, (2), z. cor. r.) comme dans
la zone interne, d’un épais feutrage de baguettes effilées longues de 150 à 290 p
Fig. 5. — Colonie de Caf^ernularia subtilis n. sp.
rac. : rachis ; ped. : pédoncule ; si. : siphonozoïde ; an. : aulozoïde ; sp. t. : spiculé te ntaculaire ; sp. c. r.
spiculé cortical rachidien.
2
Fig. 6. — Cavernularia subtilis n. sp.
1 : portion de coupe transversale pédiculaire ; 2 : portion de coupe transversale rachidienne ; 3 : sclé-
rites tentaculaires ; 4 ; sclérites des anthocodies des autozoides ; 5 : spiculés périaxiaux , 6 . spi¬
culés des parois du pédoncule ; 7 : spiculés corticaux rachidiens ; 8 : spiculés des parois des canaux
principaux (400 ii).
629
(lig. (i, (7)). Les parois des canaux principaux renferment, de petits amas irrégu¬
liers de petits sclérites ovalaires ornés de nombreux petits tubercules (fig. 6, (8)),
variant de 10 à 20 [X de diamètre maximal. Enfin d’abondants bâtonnets péri-
axiaux à extrémités carrées ou arrondies atteignent 100 à 300 y. de long. Les
colonies étudiées présentent des œufs dans les cavités des autozoïdes (fig. 6, 5)
Le genre Cavernularia est représenté par une (juinzaine d’espèces plus ou
moins valables distribuées en Méditerranée, en Atlantique, en Océan Indien
et en Océan Pacifique, Bien que s’apparentant, par la provenance et l’aspect
général de la colonie, aux deux espèces C. pusilla (Philippi, 1835) et C. madei-
rensis Studer, 1878, C. suhtilis se distingue de l’une et de l’autre par l’inégalité
de son pédoncule et de son rachis, la présence d’un axe, la disposition irrégu¬
lière de ses siphonozoïdes et sa structure pédonculaire et rachidienne.
Laboratoire de Malacologie du Muséum de Paris.
40
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
I» Série — Tome 40 — N» 3, 1968, pp. 630-633.
SUR UNE NOUVELLE HOLOTHURIE
DENDROCHIROTE DE MÉDITERRANÉE :
PHYLLOPHORUS DRACHI NOV. SP.
Par Gust.we CHERBONNIER et Alain GU ILLE
Dans le cadre d’une étude générale des peuplements des substrats meubles
de la région de Banyuls, l’un de nous a récolté, en juin 1967, une Holothurie
dendrochirote de la famille des Phyllophoridae qui s’est révélée nouvelle pour
la Science, et que nous décrivons ici.
Phyllophorus drachi nov. sp.
(fig. a-t).
Origine : Banyuls, station l)b 164, à 6,8 milles dans le 66° du cap Béar, au
lieu-dit « La Ruine », par 90 mètres de profondeur. Le sédiment est constitué
par un sable peu vaseux, quelques graviers et de nombreuses coquilles mortes.
Un seul exemplaire a été récolté malgré d’autres dragages effectués par la suite,
au même point.
L’animal (m) mesure 14 mm de long. Ses téguments, peu épais et lisses, sont
brun clair, et cette couleur s’atténue quelque peu dans l’alcool. Les podia sont
répartis selon les radius, sur deux rangs au voisinage de la bouche et de l’anus,
sur quatre rangs au milieu du corps ; la plupart de ces podia sont gros, cylin¬
driques, assez courts, terminés par une large ventouse ; mélangés à ceux-ci,
on trouve quelques podia très petits, à ventouse réduite, qui débordent parfois
sur les interradius. Les tentacules sont au nombre de vingt : dix grands et dix
petits, deux paires de grands étant séparées par une paire de petits ; il se pour¬
rait que ceux-ci soient disposés sur un cercle interne, mais il nous a été impos¬
sible d’en acquérir la certitude. L’anus est entouré de cinq gros podia radiaires
surplombant cinq petites lames calcaires quadrangulaires à extrémité recourbé
vers le haut comme celle d’un ski, et qui sont peut-être l’ébauche de cinq fortes
dents dont serait pourvu l’animal adulte. La couronne calcaire péripharyn-
gienne (1) est bien calcifiée ; sa hauteur atteint, approximativement, le cinquième
de la longueur de l’animal contracté ; les radiales sont quadrangulaires, compac¬
tes, munies vers l’arrière de deux prolongements composés généralement de trois
pièces, et d’environ la moitié de la hauteur totale de la couronne ; les interra¬
diales sont, elles aussi, compactes ; la radiale médio-ventrale et les deux interra¬
diales adjacentes ne sont pas fusionnées.
L’observation de l’organisation interne révèle la présence d’une petite vési-
1. (^elte espece est dédiée, en respectueux hommage, à Monsieur le Professeur Pierre Drach, Direc¬
teur du laboratoire Arago.
cule de l’üli lancéolée et d’un très court canal liydrophore digitiforme sans
madréj)orite apparent. Les poumons, peu ramifiés (n), d’environ les trois-quarts
de la longueur du corps, débouchent par un canal commun dans un étroit cloaque.
Les muscles longitudinaux sont larges et plats, les muscles rétracteurs gros et
courts. Les gonades se présentent sous forme de deux touffes de chacune deux
tubes d’à peine 500 p. de long, et difficilement perceptibles.
Les spiculés du tégument, peu nombreux, consistent en tourelles dont le
disque, irrégulièrement circulaire et à bord fortement festonné, est générale¬
ment percé de huit gros trous périphériques et de quatre trous centraux ; la
flèche, à quatre piliers, se termine par une couronne concave et perforée de
spinules (c, e, f) ; cette couronne peut être irrégulière (b, g) ou se limiter à une
baguette de très courts spinules (a). Dans le tégument dorsal on trouve, de plus,
des tourelles à disque bien plus grand, percé de quelques trous supplémentaires
situés sur un cercle plus externe, et dont le haute flèche se termine par une
couronne massive (h). La plupart des tourelles du tégument anal sont très
petites (j), parfois à trois piliers surmontés d’une couronne irrégulière ou mal
formée (o, r).
Les podia sont dépourvus de spiculés, sauf dans la région terminale où, sous
le disque calcaire — de 200 à 220 p. de diamètre chez les gros podia, d’à peine
100 P chez les petits — sont disposées quelques plaquettes irrégulières et à
grosses perforations (i).
Les tentacules sont soutenus par de très nombreux et fins bâtonnets. La plu¬
part d’entre eux ont leurs deux extrémités élargies, digitées, souvent perforées
(k, t) ; d’autres sont incurvés en demi-cercle (q) ; certains présentent une ou
plusieurs apophyses centrales (p), ou tendent à se transformer en plaquettes
allongées (s).
De nombreux corpuscules crépus, généralement de forme compacte mais
parfois allongés (d) se trouvent dans l’introvert, ainsi que quelques bâtonnets
semblables à ceux des tentacules, mais plus graciles.
Rapports et différences.
La famille des Phyllophoridae est subdivisée actuellement en cinq sous-
familles, et le genre Phyllophorus Grube 1840 est placé dans celle des Phyllo-
phorinae. Heding et Panning (1954) distinguent dix-sept espèces dans ce genre,
qu’ils subdivisent toutefois en quatre sous-genres. Daprès ces auteurs, ainsi
que pour Tortonese (1965), une seule espèce, Phyllophorus urna Grube, 1840,
est européenne et de .Méditerranée, Phyllophorus granulatus M. Sars, 1858, en
étant synonyme. Nous sommes cependant de l’avis de Koehler (1927) qui sépare
ces deux espèces, l’un de nous ayant dans ses collections un exemplaire de Phyllo¬
phorus granulatus originaire de Palerme, bien différent par sa spiculation de
Ph. urna. Une troisième espèce, Phyllophorus pellucidus (Fleming) doit, en
réalité, prendre place dans le genre Thyonidium, ainsi que le souligne Mortensen
(1927), et malgré l’avis contraire de Miss Deichmann qui, à deux reprises (1938
et 1941), a remis en cause la distinction entre les deux genres.
L’espèce nouvelle que nous venons de décrire présente de nombreuses diffé¬
rences avec Ph. urna et Ph. granulatus, dont les podia sont répartis sur tout le
corps avec, parfois, une esquisse de sériation radiaire. Les spiculés de Ph. urna
sont, chez l’adulte, essentiellement de grandes plaques perforées accompagnées
de très nombreux corpuscules crépus, le tégument anal seul ayant, en plus.
— 633 —
quelques petites tourelles ; chez Ph. granulatiis, les sjuculcs sont des corpuscules
massifs, de forme pyramidale, formés par la superj)osition d’étages épineux
de taille décroissante de la base au sommet ; les corpuscules crépus sont petits
et rares. Phyllophorus drachi présente plutôt quelques allinités avec deux espèces
du sud-est asiatique : Phyllophorus ( Phyllophorella) kohkutiensis et Ph. {Ph.)
rohusta, toutes les deux décrites par llédiug et Panning (1954), dont les tourelles
du tégument sont de même construction ; mais d’autres caractères empêchent
de rattacher la forme de llauyuls à l’une ou à l’autre de ces deux espèces.
Il est intéressant de noter que toutes les espèces de Phyllophorus connues
sont de mers chaudes ou tempérées chaudes. Notre nouvelle espèce se place
dans ce contexte et doit être recherchée dans d’autres régions de la Méditerranée.
JUBLIÜGRAPHIE
Deichmann, K., 1938. — Iloloihurians from the western coasts of Lower California
and (ienlral America, and from the Galapagos Islands. Zoologica, New-York,
23.
— 1941. — Tlie Holol huriaiis collected by the Velero lit during the years 1932
lo 1938. Pari I. Dendrochirota. Allan Hancock Pacific Exp., 8, 3, ]qi. 01-195,
figs 1-6, pis 10-30.
Heding, s. g., et Panning, A., 1954. — Phyllophoridae. Eine Bearbeitung der
Polytenlaculaten Dendrochiroten Holothurien des Zoologischen Muséums im
Kopenhagen. Spolia Zoologica Musei Ilauniensis, XIII, pp. 7-209, fig. 1-102.
Koehler, R., 1927. — Les Echinodermes des mers d’Europe. T. II. Doin, cd., Paris.
Mohtensen, Tb., 1927. — Handbook of the Echinodermala of the British Isles.
Oxford Univ. Press.
Tortonese, E., 1965. — l’auna d’Italia. Echinodermala. Calderini, éd., Bologna.
Laboratoire de Biologie
des Invertébrés marins du Aluséum
et Laboratoire .\rago, Banyuls-sur-Aîer.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2“ Série — Tome 40 — N» 3, 1968, pp. 634-639.
CONSÉQUENCE BIOLOGIQUE
TIRÉE DE U ORIENTATION VESTIBULAIRE
DU CRANE DE PALÆOPROPITHECUS
Par J. MAHE
Dès leur découverte, les Paléopropithèques ont excité la curiosité et l’imagi¬
nation par la forme de leur crâne, inhabituelle pour un Lémurien : en 1908,
Standing admet qu’il s’agit d’un animal à mode de vie aquatique. Lamberton
l’a d’abord suivi dans cette voie mais c’est Sera qui, dans sa phylogénie des
Mammifères, développe cette idée et attribue aux Primates des ancêtres dont
le mode de vie est largement aquatique : « certains Ijémuriens subfossiles mal¬
gaches comme le Paléopropithèque, tout en vivant à la surface du sol, trouvent
refuge dans les eaux où ils se cachent en s’ancrant au fond ; d’autres ont un
habitat aquatico-arboricole ».
A partir de 1941, Lamberton s’oppose à cette conception du Paléopropi¬
thèque, et en 1956, dans une vive critique de la théorie de Sera, montre qu’aucun
des arguments présentés en faveur de cette thèse n’est décisif.
En fait, l’argumentation de Lamberton est basée sur les os des membres.
Or les attributions concernant ces ossements, faites par les divers auteurs, ont
fait l’objet de nombreuses controverses. Aucune pièce du squelette de Palaeopro-
pithecus n’a été trouvée en connexion et devant les conditions difficiles d’exploi¬
tation des gisements de subfossiles malgaches, la plus grande prudence s’impose
quant à ces interprétations.
Cependant, le crâne en lui-même ne permet-il pas de trancher entre deux
modes de vie aussi radicalement différents, aquatique ou terrestre ?
Les partisans du mode de vie aquatique se basent sur la forme générale apla¬
tie du crâne, et sur la disposition particulière des orifices sensoriels, approxi¬
mativement alignés le long du bord supérieur du crâne : « les orbites sont petites
et en position extraordinairement élevées et tournées vers le haut ; les nasaux
sont tournés vers l’avant et curieusement soudés à un processus prémaxillaire
recourbé en coquille » (Standing, 1908). L’absence de bulle tympanique a frappé
tous les auteurs : cette région du rocher, classiquement renflée chez tous les
Lémuriens actuels, ne présente pas ce caractère chez les grands Lémuriens
subfossiles, Megaladapis, Archaeoinâris et Palaeopropithecus ; chez ce dernier
genre même, cette région est concave. Pour Sera, ce caractère serait en liaison
avec l’occlusion des voies respiratoires pendant la plongée. D’autre part, la
surface plane constituée par l’occipital est perpendiculaire au grand axe basion-
prosthion du crâne et porte deux condyles proéminents ; cette disposition est
considérée comme permettant à l’animal sous l’eau de soulever la tête de façon
à faire affleurer les narines, les yeux et les oreilles. Enfin, pour Lamberton
(1941) les petites dimensions des canaux semi-circulaires, siège de l’équilibre,
impliquent que « ce sens était moins utile chez les Paléopropithèques que chez
635 —
les autres Lémuriens ; il en serait ainsi, semble-t-il, pour des animaux vivant
dans un milieu aquatique ».
En 1944 puis 1956, Lambertox a déjà remis en cause ces conceptions : les
nasaux recourbés indiquent simplement la présence d’un tubercule nasal ;
l’absence de bulle auditive se retrouve chez de noml)reux animaux non aqua¬
tiques dont l’Homme ; la saillie des condyles occipitaux et le profil surbaissé
du crâne évoquent les Herbivores.
Cependant, si le Paléopropitlièque présente un mode de vie aquatique et s’il
repose habituellement dans l’eau comme le Crocodile ou l’Hippopotame, le
crâne ne porte-t-il pas la marque de cette orientation inhabituelle ? En effet,
dans ce cas, l’animal étant immergé et au repos, la tête se trouve maintenue
à plat par la poussée hydrostatique, seuls émergent les narines, les yeux et pour
les Mammifères les oreilles externes. Or, chez la grande majorité des Mammi¬
fères, en position physiologique, le grand axe du crâne, parallèle au plan alvéo¬
laire, présente avec l’horizontale un angle voisin de 30°.
Les travaux de Delattre (1951) reprenant les travaux de Ferez (1922) et
de Girard (1923), ont montré que le crâne en position naturelle dans l’espace
présente ses canaux semi-circulaires externes orientés dans un plan horizontal.
La méthode vestibulaire permet donc de définir l’orientation physiologique du
crâne dans l’espace et de situer tous les points craniométriques par rapport à
trois plans de référence orthogonaux : un plan horizontal passant par les canaux
semi-circulaires externes, un plan vertical, perpendiculaire au précédent et pas¬
sant par le centre des boucles des canaux semi-circulaires externes et enfin le
plan sagittal, orthogonal aux deux autres.
Considérons le cas d’un animal amphibie typique, l’Hippopotame nain sub¬
fossile de Madagascar, Hippopotamus lemerlei. Cette forme est très voisine de
II. amphihius d’Afrique et par analogie, on peut déterminer la ligne de flottaison
de la tête, tangente au bord inférieur de l’orbite, et passant sensiblement à
l’extrémité des nasaux : les narines portées par le multle dépassent ainsi légère¬
ment le niveau de l’eau. Or, la ligne ainsi définie est sensiblement parallèle au
plan palatin. Ceci revient à dire que, vu de profil, le crâne immergé, qui apparaît
comme un trapèze très allongé, repose à plat sur le grand côté correspondant
à son plan alvéolaire ou palatin. Cette position correspond-elle à l’optimum
physiologique ? Le plan vestibulaire fait avec le plan palatin un angle très faible,
de 8°. Par conséquent, en position immergée, la tête de l’Hippopotame s’écarte
légèrement de la position que tend à lui conférer son système d’équilibration,
le museau étant un peu relevé. Au contraire, à terre, il semble que le plan pala¬
tin fasse un angle supérieur à 8° avec un plan horizontal, angle qu’il serait inté¬
ressant de comparer à la valeur habituelle chez les Mammifères terrestres, soit
30°. La structure du crâne serait donc un compromis entre le mode de vie aqua¬
tique et terrestre, le plan vestibulaire de la tête s’écartant peu de l’horizontale,
mais en sens contraire suivant que l’animal se trouve immergé ou à terre (voir
figure 1).
Quant au Paléopropithèque, l’angle palatino-vestibulaire mesure 31°. Ainsi
en position d’équilibre dans l’espace, le Palaeopropithecus présente son crâne de
telle sorte que son grand axe soit incliné sur l’horizontale, position très éloignée
de l’attitude propre à la vie en milieu aquatique, mais la plus communément
rencontrée chez les Mammifères. Au contraire, cette orientation rétablit la
direction des organes des sens : les orbites, de petite taille, sont tournées vers
l’avant, de même les narines s’ouvrent à l’extrémité du museau, sous un sur-
0 5 cm
Ffg.l. Positions d'équilibre du crâne
d’HIPPOPOTAMUS lemerlei.
en haut -, en milieu aquatique
en bas : en milieu terrestre
— 637 —
plomb osseux (pii rap])elle la disposition reiieontrée chez Me^’aladapis (voir
ligure 2).
L’idée même de l’habitat aquatique du Paléopropithèque, basée à priori sur
la forme générale du crâne et l’orientation des organes des sens, est donc liée
à une mauvaise orientation du crâne : en effet, chez Palaeopropühecus, le plan
F’ig. 2. — (Crânes d’IIippopolanius Lemerlei (HI) et de Palaeopropithecus maximus (P II}
{orientation vestibnlaire).
de Francfort, classiquement assimilé à un plan horizontal, fait un angle de 25“
avec le plan vestibulaire qui, seul, peut être physiologiquement assimilé à un tel
plan. A partir d’une idée fausse, toutes sortes de détails, qui, pris individuelle¬
ment, n’ont aucune signification écologique, ont été artificiellement groupés
pour étayer une hypothèse. Un autre détail important chez Palaeopropithecus
est l’orientation vers le bas du conduit auditif externe. Celle-ci ne semble pas
être en faveur d’un habitat aquatique.
— 638
Ces considérations nous font supposer que le mode de vie des Paléopropi-
thèques n’était ni aquatique, ni amphibie, mais terrestre. Les travaux effectués
sur le squelette appendiculaire, même s’ils sont sujets à caution par suite de
l’incertitude relative aux attributions, confirment cependant cette interpréta¬
tion puisque, contrairement aux assertions de Sera, il n’a été découvert aucun
os des membres présentant des caractères d’adaptation à un mode de vie aqua¬
tique. Il n’y a aucune raison de ne pas supposer que les Palaeopropilhecus pré¬
sentaient, comme les autres Lémuriformes, un mode de vie arboricole ou plus
vraisemblablement semi-arboricole.
Laboratoire de Géologie
Faculté des Sciences
Université de Madagascar,
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BULLETIN DU MUSÉIIM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 40 — N» 3, 1968, pp. 640-651.
DYNAMISME VÉGÉTAL.
SÉDIMENTATION ET ÉROSION
DANS LES PRÉS-SALÉS.
III. Havre de Lessay (Manche)
Par J.-M. TURMEL
La côte ouest du Cotentin entre le promontoire de Carteret au nord et celui
de Granville au sud est coupée par de nombreux estuaires. Celui de Lessay par¬
couru par l’Ay est le plus important, il se trouve entre les communes de St Ger-
main-sur-Ay au nord et de Créances au sud.
L’Ay après un parcours sur grès grossiers cambriens formant l’assise de la
lande de Lessay, circule d’est en ouest sur plus de cinq kilomètres dans une
vallée de près de un kilomètre de large comblée par des alluvions modernes et
fermée en aval par une digue qui arrête le flot des marées hautes. La végétation
le long des rives est surtout hygrophile, {Phragmites, Iris pseudacorus...).
L’estuaire maritime (fig. n^ 1) est composé de trois parties. Celle en amont
fait suite à la vallée qui se trouve près de Lessay. De cinq cents à neuf cents
mètres de large, elle est orientée du sud-est au nord-ouest et a près de trois
kilomètres de long. L’Ay y coule entre deux banquettes d’alluvions modernes
qui ont de quelques dizaines de mètres de large à plus de quatre cents mètres,
chacunes suivant les méandres de la rivière ; elles sont terminées côté marais
par une falaise de plusieurs mètres de haut et côté rive par des talus couverts
d’arbres et d’arbustes qui limitent les pâturages non maritimes. Ces banquettes
sont colonisées par des halophytes {Glyceria maritima, Aster tripolium, Arme-
ria maritima...) mais de nombreuses plantes hygrophiles se localisent encore
dans la partie la plus en amont près de la digue d’enclosure.
La partie médiane (trois kilomètres de long) est la plus large (deux kilomètres)
et est surtout occupée au nord par de grands prés-salés (schorre et slikke) éta¬
blis sur d’importants dépôts de tangue qui ont plus de 1 200 mètres de large près
des « Salines » ; ils vont s’amenuisant le long des dunes de St Germain sur Ay.
Pour la côte sud la banquette presque absente au « Haut d’Y » se continue
tout le long des dunes, actuellent sur plus de douze cents mètres et elle atteint
presque six cents mètres de large près du « Petit Haut d’Y », devenant alors un
véritable pré-salé avec ruisseaux, mares et diverses ceintures végétales suivant
la hauteur du sol par rapport au niveau des hautes mers : zones à : .Juncus
gerardi et J. maritirnus, peuplement A’Obione portulacoides et Glyceria mari¬
tima, et groupement à Salicornia radicans, Salicornia herbacea, Suaeda mari¬
tima et Spartina townsendi.
La troisième partie de cet estuaire a plus de un kilomètre de large et près de
trois de long ; mais ici sur les rives, par suite des courants plus ou moins tour¬
billonnaires il n’y a plus de dépôt vaseux (il y a même érosion), ni par conséquent
de végétation halopliile.
— 642 —
Sédimentation sur la rive sud.
A 500 mètres à l’ouest de la limite actuelle du pré-salé, c’est-à-dire à deux
kilomètres à l’ouest du Petit Haut d’Y, il existe une ligne de piquets orientée
nord-sud plantés en vue d’une éventuelle enelosure, qui coupe le glacis actuelle¬
ment sans végétation ; ce dernier descend en pente douce vers le centre du
marais. De ces onze piquets (numérotés de 1 à 11 en partant du centre du marais ;
fig. n“ 3) rapidement quatre ont disparu : deux dès 1960, puis encore deux autres
en 1962. Cette transversale de 330 m en 1959 (un piquet entre le n° 2 et le n® 3
étant déjà absent) n’a plus actuellement que 180 m, les sept piquets étant tous
distants de trente mètres les uns des autres. La hauteur hors du sol de ces der¬
niers a été mesurée régulièrement depuis le 29 juillet 1959 ; ces variations de
niveau sont résumées dans le tableau et la fig. n° 2 ci-contre.
Le piquet n“ 5 montre les variations de niveau de beaucoup les plus fortes.
En prenant comme origine du nivellement le niveau du sol au 29 juillet 1959
on constate tout d’abord une érosion importante et régulière jusqu’au 20 juin
1962 (creusement de près de 30 cm). Pendant cette même période les piquets
voisins ne subissent au contraire que peu d’érosion : 1,7 cm autour du n“ 3 et
de 4,3 cm autour du piquet n® 4. Au sud, le piquet n° 6 (à 30 m) subit une éro¬
sion de 3 cm alors que le piquet n° 7 (à 60 mètres) lui, au contraire, dans le
même temps est ensablé de 2,2 cm. Ces érosions locales s’expliquent très bien
par la présence, d’ailleurs temporaire, de petits ruisselets qui apparaissent,
subsistent quelques années en approfondissant leur lit et qui après disparaissent
ou changent de place. C’est le cas ici puisque le 3 juillet 1963 on constate une
différence du niveau de 46 cm auprès du piquet n° 5 ce qui provoque une élé¬
vation de 19 cm du niveau du sol par rapport à 1959. Après une légère oscilla¬
tion en 1964 et 1965 et trois baisses en 1966, 67 et 68, le niveau s’établit le 23
février 1968 à près de 12 cm (11, 7) au dessus de celui de 1959.
Tableau des variations du niveau du sol (en centimètres)
PAR RAPPORT AU 29/7/59 DANS LE GLACIS
AU NORD DES DUNES DE CREANCES (Manche).
643
— 644
l*üur le piquet ii° () les varialious se font d’une manière un peu différente ;
dès la première année il y a une importante sédimentation (plus de f4 cm entre
le 29/7/59 et le 31/3/61) puis une érosion pendant deux années consécutives
(au 20/6/62) qui rabaisse le niveau à environ 5 cm au dessous de celui de 1959 ;
puis à nouveau une lente sédimentation qui donne un ensablement de 6,1 cm
le 25 juin 1966 et après une légère érosion en 1967 on arrive en 1968 à une sédi¬
mentation globale de 8 cm.
Pour le piquet n° 7 il y a d’abord une érosion de près de 8 cm, puis une phase
de comblement et depuis juillet 1963 de faibles sédimentations ou érosions qui
font osciller le niveau de cette station de 1 cm en plus ou en moins autour de la
cote primitive ; en 1967 la sédimentation a été plus importante et le niveau
s’établit en février 1968 à 4,7 cm au dessus de celui de 1959.
Dès le 31 mars 1961 une importante sédimentation (7 cm) se produit autour
du piquet n® 8 puis on observe une érosion jusqu’en juillet 1963 (1 cm au dessous
du niveau de 1959) ensuite quelques variations font que le niveau en 1967 est
presque constant et après une assez forte sédimentation il s’élève en 1968 à
4,5 cm au dessus de celui d’origine.
Après une légère érosion en 1960 (enregistrée le 31 mars 1961) au niveau du
piquet n° 9 il y a une régulière mais très faible sédimentation avec deux petites
érosions constatées le 3 juillet 1963 et le 28 avril 1967 ; ce qui place en 1968 le
niveau de ce sol à 3 cm au dessus de celui de 1959.
Les courbes représentant les variations de niveau autour des piquets 10 et 11
sont assez semblables ; il faut tout d’abord remarquer que le niveau du sol de
ces deux stations est constamment au dessus de celui de 1959. Ces deux stations
ont subi tout d’abord une sédimentation jusqu’en novembre 1961 (9 cm pour le
piquet n® 10 et 6 seulement pour le n° 11), puis une érosion d’environ 4 cm
jusqu’en juillet 1963 et ensuite une nouvelle phase de sédimentation qui s’est
arrêtée en 1966 pour le piquet 10 et qui se prolongeait encore en 1967 pour la
station 11. Finalement, au 23 février 1968, on constate une élévation du niveau
de 11 cm pour la station n*" 10 et de 9 cm pour la station n“ 11. Le nivellement
transversal de ce grand glacis montre une dénivellation totale de 50 cm entre
les piquets extrêmes en 1968 (le 23 février 1968) alors qu’elle était de 62 cm en
1959 ; le niveau de 1968 se plaçant au dessus de celui de 1959 pour tous les
points du profil. Cette même station a été étudiée par H. Elhaï entre 1956 et
1961. Les résultats antérieurs aux nôtres indiquent une érosion presque générale
de la slikke.
De ces résultats on peut préciser que c’est vers le centre de l’estuaire que les
érosions ou les sédimentations sont les plus importantes ou les plus rapides,
certaines étant très localisées alors que d’autres intéressent tout le glacis. D’autre
part on remarque que les variations les plus importantes ont lieu surtout jusqu’en
1962 et que depuis il y a diminution notable de l’ampleur des phénomènes.
Extension des pkés-s.vlés.
En dehors des mesures annuelles faites depuis 1959 on peut pour étudier la
variation d’extension de ces prés-salés se servir, d’une part des photographies
aériennes des missions de 1947, 1955 et 1965, et aussi se référer à la carte marine
de 1832, publiée par le Service Hydrographique de la Marine (fig. n° 3).
— 645 —
Rive nord.
En 1832 pour la rive nord, ces prés-salés étaient notablement en retrait par
rapport aux formations actuelles. Cette limite se trouve matérialisée sur le
terrain au milieu du pré-salé par une longue formation dunaire couverte A’ Agro-
pyrum junceum et de Festuca dumetorum qui traverse en diagonale toutes les
formations d’halipèdes (surtout de Glyceria maritima) établies sur sédiments
fins (tangue). A partir de cette petite levée de sable partent de nombreux ruisse-
lets (crecks) qui sillonnent le nouveau schorre. Les trois limites de 1947, 1955
et 1965 sont toutes trois très en avant de la limite de 1832. Mais alors que dans
la partie la plus à l’ouest, auprès du ruisseau qui vient de Bretteville-sur-Ay la
progression continue activement (en moyenne 150 m entre 1955 et 1965) en
amont il y a une légère érosion. Le phénomène à l’ouest s’explique par une impor¬
tante sédimentation à l’abri de la grande pointe de sable de St Germain qui
continue à s’amplifier. Au contraire l’érosion que l’on constate dans la partie
amont est due à un déplacement vers le nord du courant principal car la rive
sud subit de très nombreuses modifications.
41
— 646 —
Rive sud.
Les plus grosses variations de cette rive sud sont consécutives aux modifi¬
cations de la pointe de sable qui ferme le marais à l’ouest sur la rive gauche.
Cette pointe étant très restreinte en 1832 le pré-salé était alors surtout reporté
en amont et débordait même largement (150 m) les formations actuelles (fig.
n” 3). Puis une grande extension de la flèche sableuse a permis, à son abri, un
alluvionnement intense de particules fines sur lesquelles s’est installé un schorre
de deux kilomètres de long sur 500 à 600 m de large. Peu avant 1947 l’érosion
de la flèche de sable a conditionné un recul important (environ 900 m). La
limite est matérialisée sur la figure n° 3 par un trait gras interrompu. 11 semble
que ce recul se soit encore poursuivi quelques années mais la limite de 1955
(trait gras continu) marque une petite récupération (entre 50 et 100 m) des
prés-salés. Cette limite ouest s’est encore déplacée notablement entre 1955 et
1965 progressant environ de 200 m vers l’ouest (trait fin hachuré sur la fig. n° 3).
La limite de la végétation en 1968 marque un nouveau recul de 100-150 m sur¬
tout dans la partie sud-ouest. Dans la partie nord de cette limite la végétation
halophile a pratiquement reculé jusqu’au premier ruisseau qui a arrêté les sables
venant de l’ouest, seule une très légère attaque commence à se faire à l’est.
Pour la partie sud et sud-est de cette limite il y a formation d’une petite
dune qui est d’une part appuyée sur le ruisseau principal de cette partie du
schorre et d’autre part sur le premier affluent de gauche du ruisseau qui plus
au nord arrête actuellement l’érosion (fig. n® 3 ligne d’étoiles et de petits tirets).
Cette dune n’est absolument pas fixée et possède un apic d’envahissement très
actif. 11 est certain que dans les années à venir il y aura un nouveau recul de la
végétation halophile.
La limite nord de la végétation qui semblait assez stable a subi dans ces
dernières années une attaque frontale importante sans que pour cela la mor¬
phologie de la station soit touchée : le tracé des ruisseaux n’ayant pas du tout
varié.
En amont, près de la rive sud, deux petites îles se sont formées ; peu colo¬
nisées en 1955 elles se maintiennent très bien en 1965 et sont en partie la cause
de l’érosion de la rive nord.
A l’ouest de ce pré-salé entre les cordons dunaires littoraux il existe sur la
rive sud deux indentations peuplées d’halipèdes. La plus grande, celle de l’est,
avait au maximum 100 m de large et 600 m de long ; elle était en 1947 entière¬
ment colonisée par la Glyceria maritima et des Obione. Ce tapis végétal était
déjà assez errodé par un réseau superficiel important de petits ruisselets. La
prolongation (vers 1962) d’une route carrossable conduisant aux champs de
primeurs (carottes) a interdit l’arrivée de la mer et une culture de plantes sar¬
clées fait place maintenant aux halophytes qui se trouvaient autrefois dans
cette station basse.
Dans l’autre indentation (200 m de long, 125 m de large), de formation plus
récente, on a pu suivre la progression des halipèdes (fig. n° 3). Un petit peuple¬
ment d’annuelles au fond en 1947 a progressivement envahi toute cette petite
anse qui est en partie colonisée en 1965 par la Glyceria maritima et par des
Obione. En 1968, ce peuplement d’halipèdes est formé d’un tapis très dense de
Glyceria dans lequel prospèrent de nombreuses grosses touffes A'Obione qui
semblent âgées de 7 à 10 ans. Un ruisselet serpente dans ce peuplement et pro-
647
voque une assez forte érosion entre les touffes d’Obione dans le tapis de Glyceria.
Enfin une petite dune s’est établie en travers de l’anse juste à sa partie exté¬
rieure et l’isole presque complètement (sauf le passage du petit ruisseau) du
grand marais (glacis).
Une autre formation d’iialophytes s’est établie (point A de la fig. n° 3) au bas
de la petite plage contre les falaises, en active érosion, qui limitent à cet endroit
le marais. .J’y ai pu suivre pendant dix années consécutives l’installation des
différents peuplements, jusqu’à l’établissement d’un tapis végétal fermé. Cette
station correspond à la limite supérieure de l’ancien schorre détruit par l’avance
de la mer. Cette évolution est résumée dans les quatre figures (n°® 4-5-6-7)
ci-eontre.
En 1958, (fig. n° 4) en haut du glacis, neuf touffes A’Ohione portulacoides se
développaient ; la plus grande (la n*^ 10) ayant 130 X 130 cm de diamètre ;
certaines de ces souches provenant probablement de restes du vieux schorre.
On trouvait également une petite touffe de Salicornia radicans (n’’ 8) de
80 cm X 60. La surface sablo-vaseuse entre ces touffes est j)ratiquement nue,
quelques rares Salicornia herbacea ou Suaeda maritima s’y développent, tous
les dix mètres carrés environ. L’étude de cette station en novembre 1958 a per¬
mis de constater que, au cours du printemps, de l’été et du début de l’automne
il y a eu un ensablement de près de 5 cm. Dans le lit du petit ruisseau, qui limite
en partie ce pré-salé, subsistent trois touffes à’Obione de taille réduite (touffes
n°® 1-2-3 de la fig. n° 4) ;. ce ne sont cependant pas de jeunes individus mais
bien au contraire d’anciennes souches à cette époque très errodées par la des¬
truction du schorre.
En 1961 les douze touffes étudiées se sont notablement développées, leurs
surfaces s’étant multipliées par quatre au minimum certaines ayant même plus
que décuplé ! Celles vivant dans le ruisseau, loin de péricliter comme on pouvait
le supposer en 1958 ont aussi prospéré adossées à des masses de sables provenant
de phénomènes tourbillonnaires.
Sur le haut du glacis entre ces grosses souches tout un peuplement s’est pro¬
gressivement établi d’abord de Salicornia herbacea puis de Glyceria maritima
en plus on constate surtout dans le tapis de Salicornia herbacea l’implantation
de très jeunes pieds d’Obione portulacoides. Enfin on trouve à moins d’un mètre
de la touffe n° 12 l’amorce d’un ensablement venant de l’ouest-nord-ouest qui
envahit progressivement toute la station.
1962 voit à la fois progresser le diamètre des touffes et devenir plus dense le
tapis de Glyceria ; le recul progressif de la plage explique la présence d’un tapis
de Glyceria peu dense à cet endroit.
En 1963 l’ensemble du tapis végétal est fortement touché par l’envahisse¬
ment des sables qui submergent les touffes n°® 9-10-11 ; pour la touffe n° 9 c’est
la partie nord qui seule émerge des sables, au contraire pour la touffe n° 10 c’est
la partie sud qui sort péniblement des sables. Les touffes non touchées par les
sables continuent de croitre et ainsi les souches n°® 6 et 7 qui étaient à près
de deux mètres l’une de l’autre en 1958, contiguës en 1961, forment en 1963 une
même masse. Mais dans le même temps on remarque que la touffe de Salicornia
radicans (n° 8) qui avait progressé jusqu’en 1962 est presque morte en 1963 ;
on peut donc estimer entre 5 et 7 ans l’âge moyen des grosses touffes de Salicornia
radicans ; les plus âgées atteignant difficilement 10 ans. Les touffes d’Obione non
touchées directement par la masse de sable ont cependant, elles aussi, subit
un certain ensablement le vent ayant porté les sables plus loin que l’apic d’enva-
~ 648 —
Fig. 4 à 7. — Évolution du peuplement végétal au point A sur la côte sud du havre de Lessay
RUISSEAU— ► M
ENSABLEMENT FORT
G50
hissement et ayant été arrêté par les premiers gros obstacles que sont ces grosses
toulTes. On remarque en effet, surtout dans la touffe n’^ 5 une masse de sable
de 10 à 15 cm. d’épaisseur qui recouvre toutes les bases des tiges.
En 1964 le couvert végétal est maintenant un tapis très abondant, envahi
par de jeunes touffes A'Ohione ; dans les ])arties basses, le tapis de Glycerla est
moins dense et il s’y développe un peuplement de Suaeda inarUiina (A), Sali-
cornia herhacea (pA) et même A’Aster tripolium (R). En même temps que se
construit ce tapis végétal il se produit ïine érosion : petits ruisselets, trous bas,
décelant à la fois une circulation superficielle et une souterraine. C.e peuplement
est maintenant limité tant au sud par le bas de plage qu’au nord ])ar une petite
dune où croissent de nombreuses touffes à’Obiorte et aussi un gazon ras d’.lgro-
pyrum junceum.
En 1965 toute l’évolution constatée précédemment se poursuit. La petite
dune au nord a continué d’avancer vers le sud-est en recouvrant progressivement
le tapis de Glyceria et les touffes A'Ohione ; en même temps son peuplement
devient plus dense ; les sables sont très retenus par les Obione ; V Agropyrum
junceum s’y développe ; elle atteint ainsi environ un mètre de haut et près de
25 mètres à l’endroit le plus large. Sur sa pente nord où le sol est dur (faible
teneur en air) et errodé par les vents, on revoit à nouveau à l’air les vieilles
touffes A'Ohione qui avaient été ensablées par l’avance de la dune et qui sont
remises à nu. Au sommet de cette petite dune au contraire le sable est mou
(forte teneur en air) ; on est là dans une phase d’ensahlement. Les extrémités
des tiges A'Ohione qui sortent de ces sables les retiennent au maximum et for¬
ment sur le sommet plat de cette dune, de petites buttes de 10-15 cm. de haut
et de un mètre de diamètre. A l’arrière dans le tapis de Glyceria certaines touffes
(n°® 3-4-5) n’ont pas été touchées ni par l’envahissement hrutal des sables ni
par les déprédations humaines (passages de voitures sur la double touffe n™ 6-7 ;
trous d’enlèvement de sable) elles ont augmenté de diamètre mais la densité
de leur population devient plus faible. Ainsi certaines comme la touffe n*^ 3
dépérissent en partant du centre et d’autres à partir de leurs côtés. Cependant
la population totale des Obione ne diminue pas pour autant dans ce couvert
végétal car alors que ces grosses souches disparaissent de nombreux pieds se
développent ; ils sont apparus dans la station certains dès 1961 mais la majo¬
rité en 1963 et 64. On peut donc estimer à environ une dizaines d’années les
grosses souches A'Ohione, certaines pouvant peut-être vivre jusqu’à quinze ans.
En 1966 cette nouvelle dune s’est consolidée et est alors complètement recou¬
verte A' Agropyrum junceum avec par place sortant des sables de larges touffes
A'Ohione. En arrière (au sud) le tapis de Glyceria rnaritima est très dense. Dedans
on retrouve encore de grosses touffes A'Ohione mais elles sont très plates, leurs
tiges étant courtes et souffreteuses ; en plus ces touffes se fractionnent annon¬
çant leur disparition prochaine. Les jeunes pieds A'Ohione sont surtout abon¬
dants dans la partie nord de ce peuplement d’halophytes auprès de l’apic d’enva¬
hissement. Dans les points bas (en particulier le long de la petite rivière) avec
la Glyceria se retrouve la Suaeda rnaritima et la Salicornia herhacea abondantes.
Dans ce ruisseau la touffe n° 3 fortement consolidée par un apport massif de
sables se maintient, la partie nord étant couverte de Glyceria tandis que la souche
A'Ohione a un peu plus de un mètre de diamètre. Au contraire la souche n° 1
est presque morte, fortement errodée (40-30 cm).
En 1967, le tapis de Glyceria est eticore plus dense et il n’est plus possible
de retrouver l’emplacement des anciennes grosses souches A'Ohione. Dans les
— 651 —
parties surélevées, la Glyceria est en mélange avec une nouvelle population
d’Obione et dans les parties basses avec Salicornia herbacea et Suaeda mari-
tima.
En 1968 la dune (fig. n° 8) a avancé très peu dans la partie ouest (1 m de haut,
10 m de large), bien lixée par d’importants peuplements à’Obione, et au con¬
traire de 3 ou 4 mètres dans la partie est ; à cet endroit, la v'égétation pionnière
de ces dunes n’a pu progresser, par suite de destruction artificielle. Toutes les
grosses souches d’Obione étudiées précédemment sont recouvertes par la dune
mobile. A l’arrière, un tapis fermé de Glyceria évolue pour les parties hautes vers
un Obionetum, dans les parties basses en Salicornieto-spartinetum.
I- I < I I 1 1 I I I I 10m .. longueur
I I I I I
Fig. 8. — Nivellement au point A en 1962 et 1968 dans le havre de Lessay.
Cette nouvelle dune bordière a même origine que celles qui ont d’une part
fermé l’anse ouest et qui actuellement progressent à l’est du ruisseau du schorre
sud. Toutes ces dunes forment une rectification de rivage appuyée sur les cornes,
en partie errodées, des croissants des dunes principales ; elles ont toutes
même origine, même âge et même peuplements, surtout de jeunes Agropyrum
junceum et de vieilles touffes d’Obione qui arrivent encore à percer cet important
ensablement.
En résumé, l’étude de l’évolution du peuplement végétal de ce glacis a montré
tout d’abord une phase de colonisation par les halophytes où l’on a pu voir
se succéder les différents stades classiques. Puis une petite dune bordière s’est
établie en partie sur ce jeune peuplement d’halophytes qui en a favorisé sa
fixation. Actuellement l’on est en présence d’un petit peuplement d’halophytes
presque entièrement coupé de reste du marais et qui ne peut évoluer que rapi¬
dement vers un stade de haut schorre. Pour le glacis, juste au nord de la petite
dune, l’on va probablement voir dans les prochaines années s’établir à nouveau
une formation d’halophytes en avant de cette dune, si d’une part, comme on
le remarque, la sédimentation sur le grand glacis se poursuit, et si d’autre part,
il n’y a plus d’érosion venant de l’ouest. 11 y a là dualité de deux phénomènes,
celui qui sera le plus fort conditionnera, pour un certain nombre de décades,
la végétation halophile de la côte sud du havre de Lessay.
Résumé.
Après une étude sur la sédimentation pendant dix ans sur la rive sud (commune de
Créances) de l’estuaire de Lessay, l’auteur étudie les variations des limites du peuple¬
ment végétal en 1832, 1947, 55, 65 et 68. L’érosion plus ou moins active de l’extrémité
nord des dunes de Créances conditionne beaucoup l’évolution du tapis d’halophytes
sur la côte sud.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIKE NATURELLE
2® Série — Toine]^40 — N® 3, 1968, pp."^ 652-656.
QUELQUES DONNÉES SUR LES TEMPÉRATURES
DANS LE SABLE D^UNE DUNE
DU LITTORAL MÉDITERRANÉEN
Par Guy BRUN
La station étudiée est située dans un petit cordon de dunes, à l’ouest de
l’embouchure du Rhône, en bordure de la mer. Les enregistrements de tempé¬
rature ont été effectués avec un « thermographe à distance », dont les sondes
étaient plantées horizontalement dans la paroi d’une tranchée qui était ensuite
comblée. Les bandes d’enregistrement sont graduées en degrés, les lectures
sont faites à la demi-division. Quelques autres mesures ont été faites avec un
thermomètre à mercure planté directement dans le sable.
Quatre facteurs au moins interviennent pour déterminer la température
dans un sol jusqu’à une certaine profondeur : la température extérieure, l’enso¬
leillement, l’exposition et la densité de la couverture végétale. Une première
série de mesures a été réalisée dans les conditions suivantes : couverture végé¬
tale nulle, exposition sud-ouest ; quelques comparaisons ont été faites ensuite
avec des expositions et des couvertures végétales différentes.
Étude d’un sable nu exposé au sud-ouest.
— Températures extrêmes. Les minima enregistrés l’ont été le 13 janvier
1966 : 2° C à 10 cm, 4° G à 30 cm, 6° G à 50 cm pour un minimum dans l’air
sous abri de — 4,5® G. Pour la semaine du 13 au 20 janvier la moyenne des minima
sous abri a été de — 4,4® G, et celle des maxima de 2,5® G, soit une moyenne
générale inférieure à zéro ce qui est un phénomène assez rare. Pendant cette
période le sol a gelé sur une dizaine de cm.
Les maxima enregistrés aux mêmes profondeurs ont été de 36® G, 30® G,
25® G le 17 juin pour un maximum sous abri de 28,8® G. A ce moment la tempé¬
rature a atteint 45® G dans la couche superficielle du sable (1 cm). Le maximum
sous abri de l’année a été de 34,6® G le 14 août, ce qui permet de supposer une
température dans le sol de l’ordre de 40 à 45® G à 10 cm de profondeur.
— Gycle annuel des températures : sur le graphique n® 1 on a porté les moyen¬
nes hebdomadaires des maxima et minima sous abri, et celles des maxima et
minima à 10 et 30 cm dans le sable. On distingue ainsi deux périodes :
La période froide de novembre à mars, au cours de laquelle la plage des tem¬
pératures dans le sol à 10 cm, se situe entre les maxima et minima des tempé¬
ratures extérieures et presque toujours au-dessus de 7® G.
La période chaude d’avril à octobre durant laquelle la plage des températures
à 10 cm déborde au-dessus des maxima de l’air. Ge débordement débute en
avril, s’accentue avec l’augmentation de la température extérieure et de l’enso-
OCT. NOV.
19 6 5
DEC. JANV.
FEV.
MARS AVR.
19 6 6
MAI
JUIN
temp. sable à 10 cm
temp. sable à 30 cm.
Fig. 1. — Températures d’octobre 1965 à juin 1966 : plage des températures comprises entre les
moyennes hebdomadaires des minima et des maxima dans l’air et dans le sable à 10 et 30 cm de
profondeur.
654 —
leillement, puis décroît ensuite jusqu’au mois d’octobre où il s’annule. Les
minima sont supérieurs à 12° C en avril, 15° C en mai et dépassent 20° G à par¬
tir de juin.
Sauf variation brutale de la température extérieure, les maxima et minima
à 30 cm sont compris entre maxima et minima à 10 cm. 11 en est de même des
maxima et minima à 50 cm.
— Amplitude des oscillations journalières ; (graphique n° 2). Ces oscillations
sont d’autant plus importantes que la température diurne est plus élevée, mais
s’amortissent rapidement quand on s’éloigne de la surface. Pendant la période
froide l’amplitude est de 2 à 3° C à 10 cm, mais ne dépasse pas 1° C à 30 cm et
quelques dixièmes à 50 cm. En été les variations sont de 8 à 10° C à 10 cm,
1 à 2,5° C à 30 cm, et de l’ordre de 0,5° C à 50 cm. Pierre (1958) considère cette
dernière profondeur comme limite de propagation de l’ordre thermique quo¬
tidienne au Sahara en été. On constate d’autre part un décalage dans le temps
dû à la lenteur de la propagation de cette onde dans le sable : le maximum dans
l’air est atteint vers 15 heures, à 10 cm dans le sol entre 18 et 20 heures, à 30 cm
vers 24 heures, et vers 4 heures du matin à 50 cm lorsqu’il est discernable.
JUIN 1966
__ surface du
sable sous les
Agropyrum
_ _ _15cm dans le
sable nu
15cm dans le sable
sous les
Agropyrum
Fig. .s. — Influence de la couverlure végétale sur les variations quotidiennes de la température
dans le sable d’une dune du 25 au 28 juillet 1966.
Influence de l.v couverture végétale.
L’enregistrement simultané des températures dans un sol nu et sous la végé¬
tation, à une profondeur et pour une exposition identique, a permis d’appré¬
cier l’importance de la protection thermique assurée par la couverture végé¬
tale.
On a représenté (graphique n° 3) l’évolution des températures à 15 cm dans
655 —
le sable nu, dans le sable sous une touffe A' Agropyrum junceuni et en surface
sous cette même touffe, au mois de juin.
Les maxima ont atteint 36° G dans le sol nu, 26° C sous la végétation, soit
une différence de 10° C. L’amplitude des varaitions journalières a été de 8 à 10° C
dans le premier cas, de 2° C seulement dans le second. Après le maxuimm quo¬
tidien la baisse est rapide pendant les premières heures dans le sol nu alors
qu’elle est régulière sous les Agropyrum junceuni.
On note enfin une similitude dans l’évolution des températures en surface
à l’abri de la touffe et dans le sable nu à 15 cm.
Fig. 4. — Influence de l’exposition sur la variation verticale de la température dans le sable d’une
dune le 30 octobre 1964 à 12 h.
Influence de l’exposition.
Malgré les dimensions réduites des dunes étudiées, il existe des différences
notables du point de vue thermique suivant l’emplacement des mesures. Le
graphique n° 4 représente la coupe d’une dune dont l’axe est orienté est-ouest.
Les températures ont été mesurées en trois points sur des espaces nus : (1) au
pied de la dune côté Sud sur une zone sub-horizontale, (2) sur le versant Sud à
forte inclinaison, (3) sur le versant Nord. Les différences entre ces trois points,
très apparentes sur les dix premiers centimètres, s’atténuent ensuite progressi¬
vement pour s’annuler vers 20 cm. La variation maximum correspond à la zone
(2) orientée de la façon la plus favorable par rapport au soleil. La face Nord
présente par contre une température plus homogène, et cette homogénéité
apparaît encore sous la forme d’une amplitude plus faible qu’ailleurs dans les
variations quotidiennes et saisonnières.
L’influence de l’exposition est d’autant plus sensible que la température
extérieure et l’ensoleillement sont plus importants.
Conclusion.
Quelques résultats obtenus dans l’étude de la tcin])érature du sable d’une dune du
littoral méditerranéen laissent entrevoir l’exislence de iniero-Cdiniats plus ou moins
tempérés, au sein d’un milieu où les facteurs écologiques apparaissent au premier abord
— 656 —
particulièrement défavorables. D’autres prospections vont permettre de définir plus
précisément certains de ces microclimats du sable et apporteront des informations
intéressantes à l’étude biologique entreprise à propos de quelques coléoptères Tene-
brionides qui peuplent ce biotope.
Laboratoire d’Écologie Terrestre et limnique,
FacuUê des Sciences de Marseille.
Zusammenfassung.
Bei der Untersuchung der Sandtemperatur einer Düne der Mittelmeerküste wurden
einige Ergebnisse erzielt, die darauf hindeuten, dass innerhalb dieses Milieus, dessen
okologische Faktoren auf den ersten Blick besonders ungünstig erscheinen, mehr oder
weniger gemâbigte Mikroklimata bestehen. Weitere Untersuchungen sollen es ermô-
glichen, einige dieser Mikroklimata des Sandes naher zu definieren und einen inte-
ressanten Beitrag zur Biologie einiger Tenebrioniden-Kâfer zu liefern, welche in diesem
Biotop leben.
BIBLIOGRAPHIE
Caussanel, Cl., 1965. — Recherches préliminaires sur le peuplement de coléoptères
d’une plage sableuse atlantique. Ann. Soc. Ent. Fr. , n. s., 1 (1), pp. 197-248.
Chapman, R. N., C. E. Mickel, J. R., Parker, G. E. Miller et E. G., Kelly, 1926. —
Studies in the ecology of sand dunes Insects. Ecology, 7 (4), pp. 416-426.
Pierre, Fr., 1958. — Écologie et peuplement entomologique des sables vifs du
Sahara Nord-Occidental. Edit. C.N.R.S., Paris, 332 p.
ACTES ADMINISTRATIFS
Par Décret du 12 janvier 1968, sont nommés pour une durée de six ans à compter
du 1®’’ janvier 1967,
Président du Conseil du Muséum : M. Robert Courrier, Membre de l’Institut.
Membres du Conseil : MM. Georges Champetier, Membre de l’Institut, Professeur
à la Faculté des Sciences de Paris ; Alain Plantey, Ambassadeur ; Étienne Dennery,
Directeur des Bibliothèques et de la Lecture publique ; Robert Lafitte, Professeur au
Muséum.
La chaire d’Ethnologie des hommes actuels et des hommes fossiles du Muséum,
vacante par suite de l’admission à la retraite de M. le Professeur J. Millot, prend la
dénomination de chaire d’Anthropologie et d’Etbnologie (Arrêté ministériel du
21-III-1968).
M. le Professeur Jean-Pierre Lehman est nommé Assesseur au Directeur pour l’année
1968 (A. m. du 30-1-1968).
M. le Professeur J.-L. Hamel est délégué dans les fonctions d’Assesseur pour l’année
1968 (A. m. 30-1-1968).
M. le Professeur A. Aubreville est admis à faire valoir ses droits à la retraite à
compter du 30 novembre 1967 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1968
(Décret m. du 3-xi-1967).
Mme Q Duprat, Conservateur en chef de la Bibliothèque Centrale du Muséum, est
admise à faire valoir ses droits à la retraite et l’honorariat lui est conféré (A. m. du
28-XII-1967).
M. Yves Laissus, Bibliothécaire, est chargé à compter du l®'’ février 1968, à titre
provisoire, de la direction de la Bibliothèque Centrale du Muséum, en remplacement
de Mme Duprat (A. m. du 2-ii-1968).
M. Gérard Aymonin est nommé Maître de conférences Sous-Directeur de labora¬
toire à la chaire de Phanérogamie, à compter du l®"" novembre 1967 (A. m. du 20-xii-
1967).
M. Hubert Gillet est nommé Maître de conférences Sous- Directeur de laboratoire
à la chaire d’Ethnobotanique et titularisé dans ce grade, à compter du l®"" novembre
1967 (A. m. du 30-1-1968).
L’honorariat est conféré à M. Pierre Champion, Maître de Conférences Sous-Direc¬
teur de laboratoire au Musée de l’Homme (A. m. du 29-iii-1968).
MM. Jean-Pierre Gasc (Anatomie comparée) et François Parra (Physique appli¬
quée) sont nommés Maîtres-Assistants, à compter du 1®’’ novembre 1967 (20-xii-1967).
M. Francis Gautier est titularisé dans ses fonctions de Maître-Assistant (Géologie),
à compter du 1®>' décembre 1967 (A. m. du 15-1-1968).
Mme Solange Thierry est titularisée dans ses fonctions de Maître-Assistant (Musée
de l’Homme), à compter du lee décembre 1967 (A. m. du 15-1-1968).
Mlle Monique Keraudren est nommée Maître-Assistant stagiaire au laboratoire
de Phanérogamie, à compter du 1er janvier 1968 (A. m. du 1-II-1968).
M. André Langaney est nommé Assistant au Musée de l’Homme, à compter du
l®r octobre 1967 (A. m. du 27-X-1967).
M. Bernard Bono est titularisé dans ses fonctions d’Assistant au laboratoire de
Chimie, à compter du 1er octobre 1967 (A. m. du 15-xi-1967).
M. lieiiry Ciievai.i.ikh est (ilulaiisé dans ses fonctions d’Assistanl (Malacologie),
à comi)ter du 1®’’ novembre 1967 (A. in. du 15-1-1968).
jime Francine N’Diaye est nommée Assistante stagiaire au laboratoire d’Ethnologie
des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée de l’Homme), à compter du 1®'' août
1967 (A. m. du 19-X-1967).
M. Michel Naudo est nommé Assistant stagiaire au laboratoire de Zoologie (Arthro¬
podes), à compter du 1®’’ novembre 1967 (A. m. du 20-xii-1967).
Mlle Michèle Perrin est chargée des fonctions d’Assistant pour l’année scolaire
1967-1968, à compter du 2 novembre 1967, en remplacement de M"i® Grac (Entomo¬
logie), démissionnaire.
Le Gérant : Jacques Forest.
IMPRIMERIE F. PAILLART
ABBEVILLE
(D. 1737) — 31-1-69.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle parait depuis 1895.
Chaque tome, grand in-S°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s'adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’iiistoire naturelle, 38, rue Geollroy-Saint-Hilaire, Paris, 5*
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Pour la France . 45 F.
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!'• série : T. 1 à 34, 1895-1928.
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Instructions pour les auteurs.
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adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
la date de la séance.
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côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des Ogures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 11,8 cm X 18,5 cm ;
ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 12,5 cm
X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M®® Grmek-Gujnot, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Buffon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
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Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se pro¬
curer à leur Irais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après.
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25 exemplaires . 10,50 F 11,95 F 14,10 F
par 25 exemplaires en plus . 3,65 F 4,65 F 7,50 F
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
agrafes et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires sup¬
plémentaires, le montant de la T. V. A., sauf pour les envois à destination de l’Étranger.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
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clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Bibliothèque centrale du Muséum,
38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris-S*.
Annuaire du Muséum national d’ Histoire naturelle (parait depuis 1939).
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1802. In-4®, sans
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an ; abonnement, France, 30 F, Étranger, 35 F).
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nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de
la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933. In-4®, sans périodicité)
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1933. Sans pério¬
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Palais de Chaillot, Paris-16* ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France,
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Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue Buffon,
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Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5*;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ethnobotanique 57, rue Cuvier, Paris-5® ; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
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Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5® ; sans périodicité ;
abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Pari8-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : M®*® V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5®; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F, Etran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : M“® Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5*; depuis 1959 ; 3 numéros par an, suppl. bibliogr. ;
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ABBBVILLK. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 1737). - 31-1-1969.
2° Série, Tome 40
Numéro 4
Année 1968
Paru le 31 Janvier 1969.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
M. Phisalix. La livrée des Vipères de France (d’après des notes manuscrites inédites) . 661
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Description d'un nouveau Brookesia de Madagascar : B.
vadoni n. sp. (Chamaeleonidés) . 677
H. Aloncle. Catalogue des types de Poissons Téléostéens en collection au Muséum de La
Rochelle . 683
S. Breuning. Nouveaux Coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum de
Paris . 692
R. Dajoz. Révision des Colydiidae Anophthalmes de la faune paléarctique. III. Étude morpho¬
logique et bio métrique de Langelandia anophthalnia Aubé et de Langelandia reitteri Belon. ... 710
H. Bertrand. Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région éthiopienne : Mada¬
gascar (1960) . 718
N. Stomp. TetracantheUa hygropetrica luxemburgensis n. ssp. de la région du « Grès de Luxem¬
bourg » (Insecta, Collembola, Isotomidae) . 734
L. Le Guelte et P. N. Witt. Données morphologiques permettant de localiser, sur l’animal
vivant, les différentes régions du système nerveux centrai de l’Araignée Argiopide Araneus
diadematus Cl. soumises à des lésions par action du laser . 742
Ed. Dresco. Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae). VIII.
Ischyropsalis apuanus Caporiacco et Ischyropsalis apuanus nanus ssp. nov . 745
R. P. Sreenivasa-Reddy. Contribution à la connaissance des Scorpions de l’Inde. 5. Le genre
lomachus Pocock, 1893 {Scorpionidae, Ischnurinae) . 759
J. -P. Mauriès. Myriapodes de l’île aux Singes (Makokou, Gabon) récoltés par J. A. Barra . 768
Th. Monod. Nouvelle capture du Ligur uveae (Borradaile) aux îles Loyalty (CrustaceaDecapoda) 772
B. Bozic. Copépodes Harpacticoïdes de La Réunion. IV^ Phyllognathopus paracamptoides n. sp. 779
E. Fischeu-Piette. Contribution à la connaissance des Veneridae du Mozambique . 784
O. Bain et J. Brunhes. Un nouveau genre de Filaire, parasite de Grenouilles malgaches . 797
O. Bain. Remarques au sujet d’une nouvelle Filaire de Caméléon malgache, proche de Foleyella
brevicauda . 802
J.-C. Quentin. Description de Syphacia [Syphacia] alata n. sp., Oxyure parasite du Rongeur
Cricetidae Zygodontomyx lasiurus (Lund, 1839) . 807
J. L. Albaret. Description de deux nouveaux Nyctothères parasites de Biifo regularis
(Reuss) de Brazzaville . 814
R.Hoffstetter. Nuapua, un gisement de Vertébrés pléistocènes dans le Chaco Bolivien . 823
L. Ginsburg et E. Heintz. La plus ancienne Antilope d’Europe, Eotragus artenensis du Burdi-
galien d’Artenay . 837
J.-M. Turmel. Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans les prés-salés. IV. Havre
d’Agon-Régnéville (Manche) . 843
G. Busson. Les sables ronds-mats, émoussés-luisants et non usés observés au microscope
électronique à balayage (Stereoscan) . 850
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, n® 4, 1968, pp. 661-856.
BULLETIN
DU
MUSÉUM x^ATlONAU D’HlSTOmE NATUREUUE
ANNÉE 1968. — N» 4
486e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
9 mai 1968
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Th. MONOD
COiVlMUAICAl lOAS
LA LIVRÉE DES VIPÈRES DE FRANCE
{d'’après des notes manuscrites inédites)
Par Marie PHISALIX t
Parmi les collections de Madame Phisaux conservées au laboratoire d’herpétologie
du Muséum national d’histoire naturelle ^ on remarque une série de peaux de vipères
(Vipera aspis) et de couleuvres [Natrix natrix et Natrix maura) préparées et séchées.
Les notes manuscrites et les dessins qui y sont joints permettent de se rendre compte
que ces documents ont constitué les éléments d’un travail d’ensemble sur la livrée des
vipères de France.
On trouve, en particulier, un texte intitulé « Valeur pratique de la Iwrée dans la dis¬
tinction entre les oipères et les couleuvres de France ainsi qu'entre la Vipère aspic et la
Vipère bérus » dont la rédaction peut être considérée comme presque définitive. Il nous
est apparu, à sa lecture, que si la partie comparative entre vipères et couleuvres avait
été en grande partie traitée par Marie Phisalix dans ses publications antérieures (1924,
1926, 1940), l’étude de la livrée des vipères de France formait, au contraire, un travail
original qu’il était intéressant de faire connaître.
II y a, en effet, dans ces variations d’aspect — ou « pattern « — des vipères de France
un problème qui, bien que mineur, n’a jamais fait l’objet d’études très complètes et
Duméril (1854) écrivait à propos de Vipera aspis : « ... il résulte de toutes ces modifications
de couleur qu'il est réellement impossible, dans un si grand nombre de variétés, qui offrent
des passages insensibles ou successifs de Vune à Vautre, de déterminer quelle est celle de ces
prétendues espèces que Von pourrait regarder comme le véritable type spécifique... comme
1. nous soit permis «le remercier ici Monsieur J. (irini-., l'rofesseur au Muséum national, qui
a eu l’ohligeance de mettre cette coUcclioii à notre disposition.
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les couleurs du tronc varient, ainsi que la distribution des taches, on a été porté à considérer
toutes ces modifications comme propres à faire distinguer autant d’espèces et un plus grand
nombre de variétés ».
C’est à Boulenger (1913) que revient le mérite d’avoir montré la relation entre les
différentes livrées d’une même espèce : elles ne sont, en fait, que des variations d’arran¬
gement de quatre séries fondamentales de paires de taches. Il les désigne sons les termes
de : dorsales, dorso-latérales, latérales, ventro-latérales, et cite le cas de Vipera aspis :
« ... As an example ofthe dérivation of patterns, we may mention Vipera aspis, wich varies
enormously as to its mid-dorsal markings, forming, in differents individuals or even on
differents parts of the body, single or paired spots, a zigzag band, or tranverse bars ; ail
these are derived from the paired spots of dorsal sériés ».
Le travail que nous a laissé Marie Phisalix apparaît un peu comme une application
pratique de cette théorie de Boulenger à nos vipères de France dont, ponr la première
fois, toutes les variations de livrée sont analysées. Cela n’apporte d’ailleurs pas, chez
Vipera aspis, la complexité qu’on aurait pu craindre d’une nouvelle tentative de classi¬
fication par variétés, plus ou moins analogues aux 15 variétés décrites par Schreiber
(1875). L’intérêt du travail de Madame Phisalix est, au contraire, d’avoir montré
dans quelles limites pouvait varier la livrée normale chez V. aspis et de n’avoir décrit
qu’une variété nouvelle : la variété pyrénéenne de Vipera aspis. L’aspect assez parti¬
culier des Vipères aspic dans le sud-ouest de la France, signalé déjà par Boulenger
(1913), avait, en effet, retenu l’attention de Marie Phisalix qui l’avait étudié spéciale¬
ment chez les vipères du Gers.
Dans les pages suivantes nous avons présenté, sous un titre simplifié, le te.xte original
manuscrit dont, seuls, quelques passages traitant des comparaisons entre vipères et
couleuvres ont été supprimés.
Nous espérons avoir ainsi respecté l’esprit dans lequel avait été construit ce travail
et, en aidant à sa publication, rendre ici à Madame Phisalix un dernier et respectueux
hommage.
R. Duguy
Muséum de La Rochelle.
I. Livrée de la Vipère aspic.
A. Coloration générale.
Le dos et les flancs de la Vipère aspic ont le plus souvent même coloration :
celle-ci est d’ailleurs assez variable. La plupart des tons du gris, sauf le gris-argent,
y sont représentés ; gris moyen, gris brunâtre, gris verdâtre ou réséda ; du brun :
brun clair, brun foncé, brun rougeâtre ; du rouge : saumon, ocre rouge, sanguine,
cuivre rouge, orange. Ces derniers coloris peuvent se rencontrer chez des sujets
d’une même région. La variété rouge a valu à la variété qui la présente le nom
de Vipera aspis rufa Bonaparte : elle inspire, à tort, plus d’elîroi que les autres.
A leur naissance, les vipéreaux possèdent déjà, toutes proportions gardées, la
livrée des adultes ; la couleur de fond est plus ou moins marquée, mais toujours
assez nette.
Chez la Vipère aspic, le mélanisme provient le plus souvent de l’obscurcisse¬
ment de la couleur de fond, car on distingue encore les taches de la livrée en éclai¬
rage oblique. Mais il peut provenir aussi de l’expansion de l’ornementation, ce
qui donne un noir plus profond que dans le premier cas, ce mécanisme n’excluant
d’ailleurs pas le premier. Les sujets qui présenleni cet assombrissement cons-
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tituent la variété Presler Linné. Une femelle d’Aspic, capturée à Orcines (Puy-de-
Dôme), est d’un noir uniforme sur toute la face dorso-latérale, gris plomb sur la
face ventrale, avec mouchetures plus sombres. La lèvre inférieure et la gorge
sont d’un gris moyen, avec ponctuations gris sombre ; le dessous de la queue est
gris clair. Chez la plupart des sujets mélaniques, le menton et la gorge conservent
leur couleur normale ; quelques taches claires se rencontrent sur la face ventrale
de la queue.
Chez quelques sujets, des femelles surtout, on observe au contraire un affaiblis¬
sement marqué de couleur de toute la livrée : le sujet présente quelquefois encore
des traces estompées de l’ornementation, dont la symétrie par rapport à l’axe
décèle le sens et l’origine (variété concolor Jan, pl. IV, fig. 4). D’autres fois, c’est
uniquement un dégradé de la couleur de fond qui donne un aspect du dos presque
uniforme. Sur les quelques centaines d’individus que nous avons pu observer,
depuis longtemps, pendant la saison d’été, nous n’avons jamais rencontré d’albi¬
nisme complet : les taches de la livrée peuvent s’estomper, la couleur du fond
peut s’éclaircir mais sans toutefois passer au blanc pur.
B. Ornementation de la tête.
Chez les spécimens types de Vipère aspic, la lèvre supérieure est blanchâtre,
rougeâtre, ou jaunâtre. Les cinq premières plaques sont suturées de noirs ; les
quatrième et cinquième bordent l’œil ; les dernières confinent au bord inférieur
de la bande oculo-cervicale.
Sur le sommet de la tête, se trouvent le plus souvent deux paires de bandes
sombres : les bandes occipitales, qui occupent l’occiput, et les barres post-oculaires
qui occupent les faces. Les bandes occipitales (pl. 1, fig. 1 & 2, bo) constituent le
principal ornement, le plus visible, de la tête. Elles s’étendent, obliquement et
symétriquement, du voisinage de la ligne médiane en avant jusqu’au voisinage
de la commissure latéralement et en arrière. Souvent elles s’arrêtent avant de
l’atteindre ; mais parfois aussi elles se prolongent jusqu’à leur rencontre, sur la
face latérale du cou, avec les bandes post-oculaires (pl. II, fig. 2 à 6). Leur forme
est assez variable : le plus souvent ce sont deux barres droites et minces (pl. I,
fig. 3) ; parfois elles s’élargissent en arrière, ou bien elles forment deux arcs à
légère concavité antérieure (pl. I, fig. 4). Plus rarement, leur extrémité antérieure
est recourbée en dehors (pl. I, fig. 5), toutes dispositions que l’on trouve aussi
chez la Vipère bérus. Plus rarement encore, la courbure est double et s’effectue
en sens contraire aux deux extrémités (pl. I, fig. 6). Tout en présentant l’une ou
l’autre de ces formes, les bandes occipitales peuvent rester libres aux deux extré¬
mités : c’est le cas le plus simple (pl. I, fig. 1, 3 à 6). Mais elles peuvent aussi se
trouver réunies par un pont transversal qui en joint les extrémités antérieures,
ou quelque autre partie de la longueur (pl. I, fig. 7, 8, 11, 12). Nous ne les avons
pas vues se rencontrer à angle aigu. Parfois encore, elles se prolongent en avant
parallèlement à l’axe (pl. I, fig. 9), ou divergent vers les angles postérieurs des
yeux (pl. I, fig. 10), ou encore se trouvent coiffées, soit d’une réplique (pl. I,
fig. 13, 14, 17), soit d’un autre motif appartenant à la région occipitale antérieure
ou même à la région frontale (pl. I, fig. 18, 19 à 30). Ces divers rapports et ces
adjonctions se compliquent souvent de ceux que les bandes contractent avec
les autres dessins des régions pariétales et de la nuque : c’est ainsi que, par leur
extrémité postérieure, elles rejoignent quelquefois les bandes post-oculaires
P I a h c h e I
665
(pl. Il, fig. 2 à 6), ou que, par ces mêmes extrémités, elles rejoignent l’extrémité
antérieure étalée de la bande médiane dorsale (pl. II, fig. 7 à 21). Le prolonge¬
ment antérieur de cette bande présente, effectivement, divers aspects suivant
le type de ses éléments constituants ; c’est parfois l’axe seul qui se trouve aminci
en baguette, en fuseau, ou élargi en barre transversale droite (pl. II, fig. 5) ou
en ovale surbaissé (pl. II, fig. 23). Quand il est aminci ou prolongé en tige il peut
même s’insinuer jusqu’à la région frontale entre les bandes occipitales écartées
(pl. II, fig. 23 à 25). Les rapports des bandes occipitales peuvent même s’établir
à la fois avec les bandes post-oculaires et l’extrémité antérieure de la bande
dorsale (pl. II, fig. 26 à 30). En outre, les dessins plus menus s’ajoutent souvent à
cet ensemble principal : c’est ainsi qu’une bande transversale sombre, passant
au devant des yeux, se réfléchit vers le bas où, de part et d’autre, elle va
rejoindre la bande post-oculaire correspondante, formant ainsi, en avant des
yeux, une espèce de sautoir (pl. II, fig. 19). Une ou deux bandes plus minces
peuvent, indépendamment de la précédente, réunir les bords saillants du canthus
rostralis (pl. II, fig. 26). Des arcs sombres ornent parfois aussi les tempes (pl. II,
fig. 2). Des taches rondes ou ovales, des ponctuations s’interposent parfois à
l’ornementation générale, déjà plus ou moins surchargée, ne laissant apparaître
ainsi qu’une infime partie de la couleur de fond.
Les bandes post-oculaires (pl. I, fig. 1 & 2, po) sont les plus simples et les plus
constantes de l’ornementation de la tête. Elles s’étendent latéralement en lames
droites, d’un brun doré, du bord postérieur de l’œil vers les commissures labiales ;
elles s’y arrêtent parfois, mais le plus souvent elles continuent au delà, sur une
longueur de 2 à 3 cm, sur la face latérale du cou en prolongement de la première
tache des flancs. Leur largeur, à peu près uniforme, est de 3 millimètres chez
l’adulte. Elles ne comportent aucune variation, que leur rapport occasionnel
de contiguïté avec l’extrémité postérieure des bandes occipitales.
C. Ornementation dorsale.
Sur le corps et la queue l’ornementation principale, celle qui est la plus visible
à distance, est constituée par une bande dorsale médiane de part et d’autre
de laquelle se trouve une série longitudinale de taches rondes qui occupent la
partie supérieure des flancs.
La bande dorsale médiane s’étend depuis l’occiput jusqu’à l’extrémité de la
queue. Elle se compose d’un axe et de taches qui s’y accolent directement de
part et d’autre. Ces éléments comportent des variations de forme et d’ajustement
qui conditionnent l’aspect varié de cette bande.
L’axe se distingue par sa couleur, d’ordinaire un peu plus sombre que celle
du fond, quelquefois aussi sombre que celles des taches qui s’y accolent. Sa
largeur varie de celles de 1 à 7 écailles dorsales soit, chez l’adulte, de 1 à 7 milli¬
mètres. Il est continu ou discontinu, droit ou sinueux, ces dernières dispositions
pouvant alterner ou se succéder chez un même sujet. Parfois même il est absent,
c’est-à-dire indistinct : dans ce cas la ligne médiane en tient lieu car les taches
qui s’y accolent, ou en restent distantes, conservent cette disposition par rapport
à cet axe devenu fictif.
Les taches, qui ont leur bord interne généralement rectiligne, sont intimement
accolées à l’axe par ce bord même depuis la région occipitale postérieure jusqu’au
voisinage de l’extrémité de la queue mais, quand l’axe est sinueux, elles en
25
27
2S
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coilîeiit les angles saillants. Itlles afleetenl trois formes principales : une première
est représentée par des barres droites, disposées transversalement ; une deuxième
par des portions de cercles, ou de demi-cercles ; une troisième par des triangles
isocèles, à base parallèle à la ligne médiane et à sommet latéral, pins ou moins
surbaissé. Quelle que soit leur forme, leur insertion sur l’axe peut s’effectuer
suivant trois modes : elles s’opposent, alternent, ou chevauchent. Elles laissent
entre leur base d’insertion des intervalles de longueur variable, ou n’en laissent
aucun, d’où les aspects différents de la bande toute entière suivant les rapports
de ses éléments constituants.
1®'' cas : bande dorsale à barres droites (pl. III, fig. 1).
Une première forme est réalisée par des barres droites, quelquefois minces et
d’autres fois plus larges (2 à 7 miti). Quand l’axe est absent et qu’elles s’opposent
sur la ligne médiane elles forment des barres transversales qui occupent toute la
largeur du dos : leur ensemble constitue alors une échelle simple à échelons équi¬
distants. Leurs dimensions et leurs espacements se réduisent graduellement à
partir de la base de la queue. 11 arrive parfois que ces barres se prolongent laté¬
ralement sur les flancs jusqu’à leur rencontre avec la face ventrale, élargissant
ainsi au maximum l’échelle simple primitive. Dans les deux autres dispositions,
où les barres alternent en chevauchant de façon régulière sur la ligne médiane,
elles forment une échelle double dont la largeur ne dépasse pas celle du dos.
Les dispositions peuvent exister seules ou alterner chez un même sujet. Dans
un troisième mode, l’axe est toujours de largeur appréciable, 2 millimètres le
plus souvent, et légèrement sinueux. Les barres en coiffent les angles saillants ;
leur bord libre ne dépasse pas la largeur du dos : l’ensemble est un zig-zag régulier
à denticulations droites et à sinus profonds (pl. III, fig. 1). Cette forme de bande
dorsale à échelle simple, double, ou phis complexe, ne se rencontre pas, en France,
chez nos autres vipères.
2® cas : bande dorsale à denticulations toujours arrondies (pl. III, fig. 2 & 3).
DaTis ce cas, l’axe est ordinairement mince, droit, ou légèrement sinueux.
Comme dans le premier cas, les taches qui s’y accolent peuvent s’opposer, che¬
vaucher, ou alterner, (^luand elles s’opposent, elles forment des taehes en ovales
plus ou moins surbaissés laissant entre elles des espaces qui sont occupés par
l’axe, (.liiaiid elles alternent ou ipi’elles chevauchent, c’est un zig-zag à denticn-
lations mousses, eonlinii ou discontinu, dont les bords atteignent ou non les
limites de la face dorsale. Parfois elles forment une bande à denticulations sur¬
baissées, plus ou moins distantes sur l’axe, légèrement sinueux. Plus rarement,
les taches confluentes d’un même côté de l’axe sont en forme de demi cercles,
d’un centimètre de diamètre environ. Elles donnent, en s’opposant, des cercles
placés bout à bout ou très rapprochés ; en chevauchant on alternant c’est un zig¬
zag très épais, de telle sorte que la bande dorsale, dans ces deux cas, occupe la
plus grande partie de la surface du dos. Un spécimen capturé à Argentières
(Haute-Savoie) présente cette disposition, en même temps que les caractères
des écailles céphaliques de la \ ipère aspic type (pl. III, lig. 3). L’est probable¬
ment à quelques spécimens de cette forme qu’est due la croyance erronée en la
présence, dans le midi de la France, de la Vipère ammodytes. C’est cette forme
qui, avec les cas de mélanisme partiel, justifierait le mieiix le nom populaire de
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« Vipère noire », réservé cependant à la Vipère bérns par opposition à la variété
rouge de Vipère aspic.
3® cas : taches accolées à l’axe en forme de triangles isocèles.
Sur un axe mince (pl. III, fig. 4) les taches, en s’opposant, forment des losanges
plus ou moins surbaissés qui peuvent se succéder sur l’axe sans laisser d’intervalle
entre eux, ou bien être plus espacés, ce qui donne : dans le premier cas une bande
continue à denticulations très rapprochées, dans le second une bande discontinue,
surtout quand l’axe est en même temps absent ou peu apparent. En chevauchant
ou en alternant, les taches donnent une bande en zig-zag plus ou moins étirée
suivant leur espacement. Sur un axe d’épaisseur moyenne (2 millimètre environ)
les mêmes dispositions se produisent mais l’axe continue qui relie les taches
donne une bande plus épaisse que dans le premier cas et à taches plus rapprochées.
Cette forme se rencontre fréquemment aussi chez la Vipère bérus, de même que
chez un certain nombre de Vipères aspic du Gers. C’est elle qui, pour la livrée,
prête le plus à confusion entre nos deux espèces principales de vipères. Sur un
axe épais (3 à 4 millimètre) généralement droit ou légèrement sinueux, de teinte
marron clair, les taches qui s’y fixent sont des triangles à sommet plus ou moins
surbaissé, aigu, subaigu, droit, ou même obtus, qui se touchent latéralement
par les extrémités de leur base, de manière à former une bande continue, le plus
souvent droite, ou parfois légèrement sinueuse qui n’atteint pas toute la largeur
du dos (pl. IV, fig. 1). Cette disposition caractérise la variété pyrénéenne de la
Vipère aspic i ; elle est fréquente chez les spécimens du sud-ouest de la France,
en particulier chez ceux du département du Gers (territoires de Puycasquier et
Montferran-Savès). Par cette forme de la bande dorsale, elle s’apparente à la
variété Seoanei Lataste de Vipera berus du nord-ouest de l’Espagne, ainsi qu’à
Vipera latasti Bosca, de l’Espagne et du Portugal. Chez ces Aspic du Gers, nous
avons constaté que plus de 10 % d’entre elles présentaient les trois plaques
céphaliques de la Vipère bérus type, et que d’autre part un bon nombre d’entre
elles avaient l’écusson frontal caractérisant la variété Delalandei de l’Aspic.
Comme l’avait déjà fait remarquer C. Phisalix (1902), et comme nous l’avons
observé nous-même, ces formes intermédiaires ne sont pas des hybrides et résul¬
tent simplement de la persistance chez l’adulte d’une phase embryonnaire. On
peut s’en convaincre en examinant les jeunes vipéreaux d’Aspic encore dans
l’utérus : parmi ceux-ci il en est qui présentent les trois plaques céphaliques qui,
à titre d’exception, subsistent chez l’adulte ; d’autres qui montrent ces trois
plaques en voie de segmentation partielle, laissant subsister un fragment de la
plaque frontale, caractéristique de la variété Delalandei enfin, si l’examen est
fait peu de temps avant la mise bas, la plupart des vipéraux présentent la division
totale des plaques en petites écailles de l’Aspic type. De même, en ce qui concerne
les deux rangées d’écailles qu’on trouve chez l’Aspic type entre les plaques
labiales supérieures et l’œil : elles proviennent du dédoublement de l’unique
rangée qui subsiste chez la Vipère bérus type.
4® cas : bande dorsale réduite à son axe
La variété pyrénéenne de la Vipère aspic montre déjà nettement qu’au fur et
à mesure que l’axe de la bande dorsale s’élargit, les taches qui s’y accolent dimi-
1. Celle variété a été récemment élevée au rang de sous-espèce par Krammer (1958) sous le nom de
Vipera aspis zinnikeri.
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iiuent, de largeur. C’est ainsi que chez certains spécimens de cette variété, la
bande se réduit à un axe épais de 5 ou 6 millimètres, continu et droit, présentant
sur ses bords de fines denticulations très sombres, régulièrement opposées ou
alternes, vestiges des taches primitives (pl. , fig. 2). Les denticulations elles-
mêmes disparaissent chez d’autres sujets de même provenance, de telle sorte
que la bande dorsale est alors réduite à son axe, complètement lisse sur les bords
qui ont un liseré plus sombre, axe qui est généralement droit ou continu, ou très
légèrement sinueux (pl. IV, fig. 3).
Enfin l’axe peut être absent et la bande médiane représentée seulement par les
taches qui s’y accolent d’ordinaire, réduite à des fractions de cercle. Elles s’op¬
posent ou s’alternent d’une façon régulière et leur symétrie, et leur localisation
sur le dos, en indiquent le sens (pl. IV, fig. 4) i.
D. OnNEMKNTATION UES FLANCS.
De part et d’autre de la bande médiane dorsale, sur la région supérieure des
flancs, se trouve une série linéaire de taches ordinairement rondes, de couleur
sombre et uniforme, comme celles de la bande dorsale. Elles correspondent aux
sinus de cette dernière et s’étendent depuis la région cervicale, en prolongement
de chaque bande post-oculaire, jusqu’au voisinage de l’extrémité de la queue.
Chez quelques sujets, il existe une deuxième série de taches analogues situées au-
dessous des premières et alternant avec elles, quelquefois même une troisième
alternant avec la précédente confinant le hord ventral. Quelles que soient les
variations présentées par la bande dorsale, les taches des flancs restent le plus
souvent arrondies et de couleur uniforme, mais elles peuvent aussi s’allonger
transversalement en barres jusqu’au bord ventral, formant alors sur les flancs
une paire d’échelons supplémentaires à celui ou à ceux que l’on rencontre dans la
forme à barres droites de la bande médiane dorsale.
E. Ornementation de la face ventrale.
Très souvient la gorge est blanc jaunâtre, unie ou tachetée de gris sombre,
de brun, ou de noir. Chez quelques mâles elle est uniformément noire. Les plaques
labiales inférieures sont ordinairement de même couleur que la gorge, unies ou
suturées de noir : plus rarement, elles sont de même couleur que la face dorso-
latérale ; quelquefois, deux bandes gris sombre les bordent vers l’intérieur. La
face ventrale présente autant de variétés de coloris que la face dorsale : elle peut
chez certains mâles en particulier, être toute noire ou présenter tous les tons de
gris (gris-ardoisé, gris-fer, gris-rosé). Elle est d’autres fois blanc jaunâtre, rou¬
geâtre ou marron, et dans tous les cas, unie ou marbrée de tâches grisâtres. Quel¬
quefois encore elle montre, avec un ton légèrement dégradé, la même couleur de
fond que la face dorso-latérale. Chez tous les sujets, le hord libre des plaques
ventrales présente, du fait de son amincissement, un aspect translucide qui forme
ainsi une échelle continue régulière et discrète mais cependant d’autant plus
distincte que la couleur de fond est plus sombre et plus unie. Souvent, en avant
l. Il seml)le que ce type de livrée coiTesj)onde à un alVaililissemetit des leintes du type figuré pl. IV,
fig. 1, el non à raboiiiisseiuenl d’une série conlinue passant ]>ar les stades figurés en 2 et 3, pl. IV.
— 672
de ce bord libre des plaques, se trouvent des taches linéaires blanchâtres ou d’un
blanc opaque, parallèles à ce bord. 11 peut exister aussi, aux extrémités de chaque
plaque, une tache blanche arrondie : l’ensemble forme alors, sur chaque bord de la
face ventrale, un chapelet longitudinal qui marque la limite entre cette face
et celle du flanc correspondante. Mais toujours, malgré ces variations, l’orne¬
mentation de la face ventrale reste plus discrète que celle du dos et des flancs.
Le dessous de la queue, sur une longueur de quelques centimètres, est ordi¬
nairement jaune ou rouge, l’un et l’autre plus ou moins vif ; quand la couleur
est la même que celle du ventre, elle présente tout au moins quelques taches
claires.
H. Livrée de la Vipère bérus
A. Coloration générale.
Contrairement à ce que l’on observe chez la plupart des serpents, la coloration
de la Vipère bérus varie suivant le sexe, caractère qui permet souvent, à lui seul,
de distinguer celui-ci. Les sujets à face dorso-latérale blanchâtre ou gris pâle,
avec le ventre noir et l’ornementation noir de jais, sont des mâles. Ceux qui
sont bruns ou rouge-brique, avec ornementation brune plus ou moins sombre,
ou rouge, sont des femelles. 11 y a aussi des mâles à dessus brun, brun rougeâtre,
ou olive, avec ornementation très noire ; d’autres gris avec ornementation brune.
Une très jolie variété, que seule présentent les femelles, est olive avec ornemen¬
tation rouge-brique. Chez quelques mâles, aussitôt avant la mue, la face ventrale
prend une couleur gris-bleu pâle, avec les plaques bordées de noir (Coluber
caeruleus Sheppard). Des sujets, pouvant être teintés de rouge, dont la gorge
et le menton sont blanc-jaunâtre, sont des femelles ; les mâles ont la gorge noire
ou blanchâtre avec des écailles tachées ou bordées de noir.
La face ventrale varie du gris, du brun, ou du blanchâtre, au gris sombre et
au noir ; les côtés sont ordinairement ornés de taches blanchâtres. Quelquefois,
surtout chez les mâles, le ventre est d’un gris sombre avec le bord des plaques
blanc, finement ponctué de noir. Le dessous de la queue, vers son extrémité
terminale, est jaunâtre, orange ou, chez quelques femelles, rouge corail. Chez
quelques mâles il peut également être noir (C. Boulenger, 1913).
Le mélanisme se rencontre, partiel ou total, quel que soit l’habitat : chez quel¬
ques mâles, tout le sommet de la tête est noir, y compris l’extrémité du museau
et la région fronto-pariétale (pl. V, fig. 3 à 7, et 9 & 11). Souvent, chez ces indi¬
vidus, les taches des flancs sont réunies en deux bandes longitudinales par obscur¬
cissement du fond entre les taches ; en avant, les bandes continues qui en résultent
sont, comme chez l’.Uspic, dans le prolongement des bandes post-oculaires. La
face dorso-latérale présente alors trois bandes sombres séparées par deux bandes
plus claires, de la couleur du fond, comme il arrive aussi chez l’Aspic. Le méla¬
nisme peut être complet, ou se présenter à différents degrés, soit par obscurcisse¬
ment du fond, soit par extension des taches. Chez tous les sujets mélaniques
quelques taches blanches ou jaunâtres se reneontrent néanmoins sur les lèvres et
le menton.
Plus rarement que chez la Vipère aspic, l’ornementation peut faire défaut,
soit partiellement, soit en totalité. Dans ce dernier cas, les sujets présentent
674 —
une teinte uniforme plus ou moins dégradée, de la couleur du fond ; ils constituent
la variété concolor Jan. de la Vipère bérus.
B. Ornementation céphalique et dorsale.
Les détails que nous avons donnés sur la livrée de la Vipère aspic, et dont la
plupart sont communs avec la Vipère bérus, nous dispensent d’un long déve¬
loppement chez cette dernière espèce ; nous en apporterons donc l’essentiel.
Sur la moitié postérieure de la tête on rencontre, comme chez l’Aspic, les deux
paires de bandes : bandes occipitales et bandes postoculaires. Elles affectent les
mêmes dispositions et les mêmes rapports, soit entre elles, soit avec les autres
dessins de la face dorso-latérale (pi. V, fig. 1 à 15). Chez les mâles les ornements
sont, comme nous l’avons déjà indiqué, noir de jais. Les plaques labiales supé¬
rieures sont blanchâtres ou jaunâtres ; celles qui se trouvent en avant de l’œil
sont quelquefois suturées de noir.
Sur la face dorso-latérale du corps et de la queue on retrouve la même bande
dorsale médiane, constituée par les mêmes éléments : axe et taches qui s’y accolent.
De part et d’autre de celle-ci, sur la partie supérieure des flancs, une série de taches
ordinairement rondes, disposées en série linéaire longitudinale, est parallèle
à l’axe de la bande médiane et en occupe partiellement les sinus. Ainsi qu’il
arrive chez Vipera aspis elles peuvent être accompagnées d’autres taches en une
ou deux rangées longitudinales, situées plus bas sur les flancs, alternant entre
elles, la dernière étant contiguë au bord ventral. Dans le cas le plus simple, celui
d’une seule rangée de taches, celles-ci peuvent s’étaler transversalement en barres
qui atteignent la face vœntrale. On n’a pas encore signalé, en France, la variété
de bande médiane à barres transversales formant échelle qui existe dans l’Europe
méridionale où elle est représentée par les variétés hosniensis Boettger, ou pseu-
daspis Schreiber, de Vipera herus. La bande dorsale à denticulations arrondies
et surbaissées, avec axe droit ou sineux, est peu fréquente sans toutefois être
exceptionnelle. Nous avons rencontré chez des spécimens de Vipère bérus capturés
au Bois Plédran, près de Saint Brieux, la forme à bande dorsale continue, avec
axe épais sur lequel s’insèrent en s’opposant ou en chevauchant des triangles
surbaissés, forme qui caractérise la variété pyrénéenne de Vipère aspic (pl. IV',
fig. 1). Les spécimens de cette forme présentent, en outre, les deux rangées de
petites écailles entre l’œil et les labiales supérieures que l’on rencontre chez l’Aspic
type : de sorte qu’il ne reste guère, comme caractère différentiel constant entre
les deux espèces, que la rostrale relevée (nez retroussé) de la V ipère aspic.
C’est la forme de bande médiane dorsale à denticulations aiguës et rapprochées
sur un axe peu large, mais continu, qui domine chez la plupart des spécimens
de France. Cette bande réalise, de fait, un zig-zag épais qui occupe toute la lon¬
gueur du dos et la plus grande partie de sa surface car elle est plus souvent
continue qu’interrompue. Les variétés seoanei Lataste et Pelias dorsalis Gray,
ne se rencontrent pas en France. Comme chez la Vipère aspic, le mode d’in¬
sertion des taches, surtout quand l’axe est mince, donne lieu parfois à des inter¬
ruptions au cas où ces taches s’opposent ou chevauchent ; mais, quand elles
alternent, la bande dorsale est le plus souvent continue.
— 675 —
HT. Livrée de la Vipère d’Orsini
A. Coloration générale.
Contrairement à la Vipère bérus, la Vipère d’Orsini ne présente pas de diffé¬
rence de coloris suivant les sexes : la face dorsale est d’ordinaire jaunâtre ou brun
pâle, nettement distincte des flancs qui sont gris ou d’un brun plus sombre.
Cependant, quelques sujets sont presque uniformément bruns sur le dos et les
flancs. Le menton, la gorge, et la région antérieure du ventre sont blanc jaunâtre.
Dans les régions moyennes et postérieure du ventre les plaques sont noires et gris
sombre dans leur moitié antérieure tandis que leur bord libre est jaunâtre, ce
qui donne un aspect rayé transversalement, ou en échelon, plus distinct que chez
les deux autres espèces.
B. Ornementation céphalique et dorsale.
Sur le sommet et les cotés de la tête on note, comme chez les deux espèces pré¬
cédentes, la présence de deux paires de bandes caractéristiques : bandes occipi¬
tales et bandes oculo-cervicales. Elles présentent les mêmes dispositions et les
mêmes rapports, soit entre elles, soit avec l’extrémité antérieure de la bande
dorsale (pl. V., fig. 16).
Sur le dos, la bande médiane est continue ou discontinue suivant l’épaisseur
ou la minceur de l’axe et la disposition des taches qui s’y accolent. Fille peut donc
former un zig-zag régulier depuis ia nuque jusqu’à l’extrémité de la queue, ou
prétenter des taches isolées ou ovales plus ou moins aplaties. La bande n’atteint
pas toute la largeur du dos. Les taches des flancs présentent les mêmes parti¬
cularités que chez les autres espèces : de part et d’autre de la bande dorsale, elles
sont disposées en une à trois séries longitudinales de diamètre décroissant dont
la plus élevée est dans le prolongement des bandes post-oculaires et la dernière
confine le bord ventral. Comme chez les deux autres espèces, ces taches sont
ordinairement rondes, d’un brun uniforme. La série la plus élevée est aussi
quelquefois réunie en une bande continue par obscurcissement de la couleur de
fond dans les intervalles. Ce mélanisme partiel se rencontre sur toute Faire de
dispersion de l’espèce, notamment chez les sujets capturés en France. Cette
ornementation rentre ainsi dans la disposition générale réalisée chez les deux
autre espèces : nous l’avons observée, en particulier, chez un sujet provenant du
Mont Serein situé à 1.400 m d’altitude, sur le versant nord du Mont Ventoux.
OUVRAGES CITÉS
Boettger, ira Mojsisovics, 1889. — Nachtragliche Bemerkungen zu meiner Arbeit
« Über die geograpbische Verbreitung einiger westpalaearktiscber Schlangen ».
Mitt. naturwiss. Ver. Steiermark, Graz, 1888, p. 272.
Bonaparte, 1834. — Iconographie délia fauiia italica, 2, p. 10.
Bosca, E., 1878. — Note sur une forme nouvelle ou peu connue de vipère. Soc. Zool.
France, 3, pp. 116-121.
Boulenger, g. a., 1913. — The snakes of Europe. Methuen, London, 269 p.
Gray, J. E., 1842. — Monographie synopsis of the Vipers ; on the family Viperidae.
Zool. mise., 71.
Jan, g., 1874. — Icon. gén. Ophidiens, liv. 45, pl. II, fîg. 5.
Kramer, e., 1958. — Eine neue Basse der Aspisviper aus dem südwestlichen Fran-
kreich, Vipera aspis zinnikeri, n. sbps. Vierteljarsschrift der Naturforsch. gesel.
Zurich, 103, p. 321.
Lataste, F., 1879. — Diagnose d’une vipère nouvelle d’Espagne. Soc. Zool. France, 4,
p. 132.
Linné, C., 1758. — Systema naturae. Ed. 10, 1, p. 218.
Phisalix, M., 1924. — Variations observées dans le revêtement écailleux de la tête
chez la vipère aspic ; comparaison avec la Vipère bénis et la Couleuvre vipérine.
Bull. Mus. Hist. nat., 30, 4, pp. 263-268.
— 1926. — Présentation de spécimens vivants de Couleuvres vipérines et de Vipères
aspics pouvant être confondues. Reo. Hist. nat. appliquée, 7, p. 337.
— 1940. — Vipères de France. Stock, Paris, 227 p.
ScHREiBER, Fi. 1912. — Herpetologia europaea. Fischer, Jena.
Sheppard, R., 1804. — Description of the british Lizards, and of a new british species
of Viper. Transact. linn. Soc. London, 7, p. 56.
Muséum d'Histoire naturelle de La Hochelle,
Muséum national d’ Histoire naturelle (Reptile et
Poisson).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N” 4, 1968, pp. 677-682.
DESCRIPTION D' UN NOUVEA U BROOKESIA
DE MADAGASCAR : B. VADONI N. SP.
( Chamaeleonidés)
Par E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE *
Origine des spécimens.
En novembre 1967, MM. M. Vadon et J. M. Betsch nous remettaient deux
exemplaires d’un petit Chameleonidé épineux que venait de récolter à notre
intention A. Peyrieras, (le 14 novembre) dans la vallée de la laraka, rivière de
la presqu’île Masoala, Nord-Ouest de Madagascar ; le point de récolte se situant
dans la forêt primaire, à une altitude de 600 à 1.000 m.
Ces deux premiers spécimens furent observés vivant pendant près d’un mois,
à leur mort une dissection montra qu’il s’agissait de mâles. Les testicules se
présentaient comme des masses blanchâtres de 2,5 mm de diamètre alors que
ceux des Caméléons sensu stricto ont habituellement une pigmentation noire.
Des préparations histologiques confirmèrent l’existence d’une spermatogenèse
active. ■“
Deux mois plus tard (janvier 1968), A. Peyrieras nous adressait deux autres
spécimens, un mâle et une femelle provenant de la même localité. Ils étaient
morphologiquement analogues aux précédents ; toutefois l’un d’eux ne présentait
pas de renflement à la base de la queue. L’examen montra qu’il s’agissait d’une
femmelle dont les oviductes dilatés étaient vides ; l’étude histologique des ovaires
montra leur activité
Description du mAle holotype (nO 1968-3, coll. Muséum Paris),
a) Aspect général (fig. 1).
L’aspect général de ce Brookesia est caractérisé par l’abondance des formations
épineuses qui, outre les côtés de la colonne vertébrale, ornent la tête, les flancs, les
membres et la queue. Une vue apicale met en évidence des épines latéro-verté-
brales horizontales ; en vue latérale la ligne vertébrale est caractérisée par une
succession de groupes de tubercules, qui forment une série d’ondulations régulières
prolongée sur la partie basale de la queue, laissant place ensuite à des épines
verticales.
La coloration générale sur le vivant est rouge brique foncé, avec des marques
claires latérales et une face ventrale grise. Parfois le dessus du crâne prend une
* Institut Pasteur de Madagascar, B. P. 1274, Tanaiiarive.
1. Nous exprimons à M. le Professeur J. (>uibé nos très vifs remerciements pour les conseils qu’il
voulut bien nous donner lors de la préparation de cette note.
43
— 678
Fig. 1. — Brookesia vadoni n. sp. Aspect général.
coloration vert de gris, couleur vieille mousse. Après la mort la coloration est
restée rouge brique foncé, certaines épines des flancs devenant blanches.
b) La tête (fig. 2 et 3).
De profil la tête est massive ; elle présente 4 formations épineuses d’inégale
importance :
— la plus marquée est la saillie sus-orbitaire dirigée en haut, en avant et
légèrement en dehors ; elle est constituée par une crête supra-orbitale formée
de 4 à 5 épines aplaties et terminée par une forte épine osseuse ;
— une épine supra nasale à direction antérieure ;
— - dans la région postéro-inférieure de l’orbite, une épine horizontale en
direction latérale ;
— la bordure nucale présente une encoche médiane nette séparant deux lobes
à bord denticulé portant 4 fortes épines horizontales dirigées vers l’arrière.
Le dessus de la tête est aplati et bordé par deux crêtes qui se prolongent dans
les crêtes sus-orbitaires.
La gorge présente des épines développées, plus ou moins alignées le long du
bord interne de la mandibule, rappelant une disposition observée chez B. super-
ciliaris Boettger.
c) Le corps.
Nous avons déjà décrit l’aspect général de la région dorso-vertébrale. Il n’existe
ni bouclier dorsal ni écusson losangique au niveau de l’insertion des membres
postérieurs.
Entre la nuque et l’insertion des membres postérieurs les épines latéro¬
vertébrales horizontales sont au nombre de 8 de chaque côté, entourées à leur
base par un groupe d’écailles agrandies.
K]
Brookesia vadom
Brookcsia vadoni o
Fig. 2. — Brookesia i’adorii n. sp. Tête vue de pvoü\.
Fig. 3. — Brookesia vadoni n. sp. Tète en vue supérieure.
Sur les lianes, l’écaillure est régulière et finement granuleuse, avec à la partie
inférieure des séries de petits tubercules épineux isolés, plus ou moins alignés.
La face ventrale est dépourvue de crête médiane, mais jirésente un dessin,
en rayons de roue, à 5 mm en avant de l’orifice anal. Le tégument est granuleux,
sans épine.
d) La queue.
En vue apicale elle prolonge directement le tronc sans séparation marquée.
Au niveau de l’insertion des membres postérieurs, à la place du bouclier losangiiiue
680 —
qui existe chez d’autres Brookesia, on observe de chaque côté 2 épines particu¬
lièrement développées.
Sur la queue existent 3 lignes longitudinales épineuses, nettes jusqu’à son
extrémité. Les épines de la ligne axiale sont mieux marquées dans la région
distale que dans la région proximale ; celles des deux lignes latérales sont hori¬
zontales. 11 existe au total 12 séries d’épines entre l’anus et l’extrémité caudale.
Il n’y a pas de plaque différenciées dans la région ano-génitale.
e) Les membres.
La face externe des membres est épineuse ; certaines épines sont fortes, notam¬
ment sur la cuisse, et leur disposition est irrégulière.
Les soles plantaires ne sont pas épineuses.
f) Les hémipénis (fig. 4).
Les hémipénis ont une longueur de 5 à 6 mm, soit de 1/5® à 1/6® de la longueur
du corps.
Chaque hémipénis comporte un corps bifurqué en 2 lobes terminaux, dispo¬
sition jamais observée jusqu’ici chez les Caméléons vrais.
Le corps et les lobes sont lisses, ce qui les différencie de la presque totalité
des espèces du genre Chamaeleo dont l’hémipénis est généralement couvert par
un réseau de cellules polygonales. 11 n’y a pas non plus de sillon ventral ou latéral
comme chez les espèces du genre Chamaeleo.
Le corps est globuleux, sur sa face interne, il porte un ergot. Les lobes sont
globuleux, asymétriques ; l’interne paraît le plus fort, il porte à son apex une
formation cornée verticale denticulée, disposée en demi-cercle ; l’externe est
terminée par un ergot corné.
Brookesia vadoni = By 665
0 3 6mm
I - - - _ _ ]
Fig. — Brookesia oadoni n. sp. Ifémijtcnis. A : ()uf*ue ; B : M<*ml)rf* ftoslérieiir ; a : Dépression
postanale ; b : Oéle a[»icale de la branche interne ; c : Krgoi apical de la branche externe ; d : lù-got
interne ; e : Mf inbrane externe ronge ; T : Muqueuse cloacale lisse.
681
Sur la face externe dn corps, une formation niembrajieuse épaisse, relie l’orifiee
cloacal à la branche externe ; il est possible que cette membrane soit homologue
du sillon spermatique de l’hémipénis des Chamaeleo.
Mensuhations des différents spécimens
DE Brookesia t^adoni (en mm).
Examen de deux autres mâles.
Nous disposions de deux paratypes mâles : 1968-4, coll. Muséum Paris et
By 689. Ces 3 mâles sont rigoureusement identiques si ce n’est que le premier
paratype est légèrement plus grand, tandis que le second, reçu en alcool, pré¬
sente une coloration plus claire : gris clair sur la tête, beige clair avec des marques
brun foncé peu distinctes sur le corps.
Description de la femelle (1 ex. paratype n° 1968-5 coll. Mus. Paris).
La femelle que nous avons examinée est adulte. La coloration en alcool est
jaune verdâtre, les membres et la queue brun foncé ; cette même couleur brun
foncé s’observe aussi au niveau de l’orbite, de la corne supraoculaire, et aux
stries transversales qui, au niveau du dos, correspondent aux épines latérales.
La femelle est morphologiquement semblable aux mâles, seule l’absence du
gonflement de la base de la queue permet de la distinguer. Il n’y a donc pas de
dimorphisme sexuel.
— 682
Justification de i.a nouvelle espèce.
La récente révision de R. Mertens (1966) n’admet plus comme valides les
genres Leandria Angel 1933 et Evoluticauda Angel 1942. Si l’on suit ce regrou¬
pement, les espèces du genre Brookesia, à Madagascar, sont au nombre de neuf :
— ■ superciliaris (Kuhl 1820)
— - ehenaui (Boettger 1880)
— ■ nasus Boulenger 1887 ( Evoluticaudà)
— Ttiinima Boettger 1893 (Emluticauda)
— stumpffi Boettger 1894
— tuberculata Mocquard 1894 {Evoluticauda)
— - dentata Mocquard 1900
— perarniata ngel 1933 (Leandria)
— decaryi Angel 1938.
La présence d’épines osseuses latéro-vertébrales, de direction transversale,
et l’absence d’écailles carénées formant des rosettes pyramidales sur les côtés
du corps, associées à l’absence d’épines au niveau des soles séparent facilement
nos spécimens des espèces antérieurement décrites.
En attendant une meilleure connaissance des petits Chamaeléonidés de
Madagascar et la révision générale qui s’imposera alors, nous proposons pour
notre nouvelle espèce le nom de Brookesia oadoni, la dédiant à M. M. Vadon,
providence des Naturalistes de la baie d’Antongil.
Brookesia vadoni se caractérise à la fois par la richesse de son armature épi¬
neuse, singulièrement au niveau des membres et de la queue, par l’absence
d’écusson losangique au niveau de la ceinture pelvienne et par des soles non
épineuses.
Terra tijpica : vallée de la rivière laraka, presqu’île Masoala, nord-ouest de
Madagascar, entre 600 et 1.000 mètres d’altitude, sur les branches des buissons.
Holotype : 1 (J n^* 1968-3 Collections Muséum de Paris
Paratypes : 1 (J n° 1968-4 »
1 $ no 1968-5 »
1 n” By 689 Collection Institut Pasteur de Madagascar.
Résumé
Brookesia vadoni n. sp. décrit d’après quatre spécimens, 3 mâles et 1 femelle, récoltés
dans le Nord-Ouest de .Madagascar se caractérise par la richesse de son ornementation
épineuse.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1929. — Contribution à l’étude systématique des Lézards appartenant
aux genres Uroplatus et Brookesia. Mém. Acad, malgache 9, 60 p.
Angel, F., 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache, 36, 193 p.
Mertens, R., 1966. — Liste der rezenten Amphibien und Reptilien. Chamaeleoniden in :
Das Tierreich, lief. 83, juil.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N» 4, 1968, pp. 683-691.
CATALOGUE
DES TYPES DE POISSONS TÉLÉOSTÉENS
EN COLLECTION AU MUSÉUM DE LA ROCHELLE
Par H. ALONCLE
Introduction.
Entre autres richesses, le Muséum d’Histoire naturelle de La Rochelle possède
parmi les nombreux échantillons de sa collection ichthyologique un certain
nombre de types : 23 exemplaires représentant 16 espèces appartenant à
14 familles.
L’inventaire systématique de ces types fait l’objet de cette note. La classifi¬
cation adoptée est celle de L. Bertin et C. Aramrourc (1958) qui répartissent les
13 familles de la façon suivante :
Clupeiformes — Elopoidei — Pterothrissidae
Ateleopoidei — Ateleopidae
Cypriniformes — Siluroidei — Bagridae
Cyprinodontiformes — Cyprinodontidae
Coryphaeniformes — Bramidae
Perciformes — Percoidei — Serranidae
Maenidae (= Centracanthidae)
Cichlidae
Trachinoidei — Trachinidae
Pinguipedidae
Stromateoidei — Stromateidae
Scorpaenoidei — Scorpaenidae
Pleuronectiformes — Pleuronectoidei — Bothidae
Lophiiformes — Ceratioidei — Oneirodidae
Nous avons indiqué, pour chaque espèce, l’orthographe de la description
originale, si ce n’est que les noms d’espèces ne comportent pas de majuscules
comme l’exigent les règles actuelles. Pour chaque type, nous mentionnons le
numéro d’inventaire, la valeur typique, la provenance, le nom du donateur,
la date d’entrée au Muséum de La Rochelle, le mode de conservation et les lon¬
gueurs standard (L. S.) et totale (L. T.! exprimées en millimètre.
Dans la mesure du possible, nous nous sommes efforcés d’indiquer le statut
actuel de chaque espèce, d’après les travaux les plus récents, mais ce statut
n’est donné qu’à titre indicatif et sous toute réserve
1. Je liens à remercier MM. M. Blanc et J. C. IIuheau qui ont bien voulu revoir mon manuscrit
et y apporter quelques compléments.
684 —
Ordre des CLUPEIFORMES
Sous-ordre des ELOPOIDEI
Famille des Pterothrissidae.
Genre Pterothrissus Hilgendorf, 1877.
Hilgendorf, F. M., 1877 — Act. Soc. Leopoldina, III, p. 127.
Espèce-type : Pterothrissus gissu Hilgendorf, 1877.
Pterothrissus belloci Cadenat, 1937 — Revue Trav. Üff. Scient. Tech. Pèches
maritimes, X, fasc. 4, n» 40, p. 443-446, fig. 7 à 9.
P. 386 — Syntype
5® Campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 718 — Côte d’Afrique occidentale (10°50’N-17°06’W) —
18/5/36 — 120 m.
Don de J. Cadenat — date d’entrée : 1937.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 232 mm.
L.T. : 274 mm.
(un autre syntype est déposé au Muséum de Paris sous le n® 38-02, L. S. :
195 mm, L. T. : 240 mm).
Sous-ordre des ATELEOPOIDEI
Famille des Ateleopidae.
Genre Ijimaia Sauter, 1905.
S.AUTEH, H., 1905 — Annot. Zool. Japon, V, p. 233.
Espèce-type : Ijimaia dofleini Sauter, 1905.
Ijimaia loppei Roule, 1922 — C. R. Acad. Sciences, Paris, t. 174, pp. 640-642.
= Ateleopus loppei (Roule, 1922).
P. 265 — Paratype
Côtes du Maroc devant Agadir (31®10’N-10®12’W).
Capturé par un chalutier de La Rochelle, début février 1922, par
700 m.
don de Paul Mandineau — date d’entrée : 1922.
1 exemplaire en alcool
685
L. s. : 1950 mm
L. T. : caudale mutilée
(l’holotype est déposé au Muséum de Paris sous le n° 22-33, L. T. : 1790 mm,
L. S. : 1685 mm).
Ordre des CYPRINIFORMES
Sous-ordre des SILUROIDEI
Famille des Haghidae ^
Genre Synodontis Cuvier, 1817.
Cuvier, G., 1817 — Règne animal, 1’’® éd., t. 11, p. 203.
Espèce-type : Pimelodus synodontis Geoffroy St. Hilaire, 1809.
Synodontis loppei Pellegrin, 1927 — Rull. Soc. Zool. France, Paris, t. 52,
pp. 365-366.
P. 197 — Syntype
Cameroun — Edea — Rivière Sanaga.
don de Chamaulte — date d’entrée : 1927.
1 exemplaire en alcool (1''® dorsale et lobe inférieur de la caudale brisés)
L. S. ; 216 mm
L. T. : 283 mm.
(un autre syntype est déposé au Muséum de Paris sous le n® 27-278, L. S. :
186 mm, L. T. : 255 mm).
Ordre des CYPRINODONTIFORMES
Famille des Cyprinouontidae.
Genre Fundulus Lacépède, 1803.
Lacépède, R. G., 1803 — Hist. nat. Poissons, V, p. 37.
Espèce-type : Fundulus mudfish Lacépède, 1803.
Fundulus splendidus Pellegrin, 1930 — Rull. Soc. Zool. France, Paris, t. 55,
pp. 196-210.
P. 796 — Syntypes
Shanga (Moyen-Congo).
A. Raüdon.
1. Nous suivons ici la classification de L. Behtin et C. Aramrourg, mais la plupart des auteurs
rnodernes placent le genre Synodnnfin dans la famille des Mochocjdae,
686
Don du Muséum national d’Histoire naturelle — date d’entrée : 1930.
2 exemplaires en alcool.
L. S. : 60,5 et 62 mm
L. T. : 83 et 72 mm
(75 syntypes sont déposés au Muséum de Paris sous les n^ 29-247, 29-248 et
29-249, L. S. : 32 à 69 mm, L. T. : 42 à 88 mm).
Ordre des CORYPHAENIFORMES
Famille des Bramidae.
Genre Centropholis Hilgendorf, 1878.
Hilgendorf, F. M., 1878 — Sitzb. Ges. Naturf. Freunde, Berlin, p. 1-2.
Espèce-type : Centropholis petersi Hilgendorf, 1878.
Centropholis ledanoisi Belloc, 1926 — Bull. Mus. nat. Hist. nat., t. 32, n^ 5,
pp. 271-274, 1 fig.
(autre description ; 1927 — Soc. Sci. nat. Charente-inférieure, annales,
no 37, fasc. 6, p. 240-243, 1 phot.).
P. 252 — Syntype
Parages du Cap Bojador — Décembre 1924 —
Date d’entrée : 1926.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 318 mm
L. T. : 360 mm (caudale légèrement endommagée).
(un autre syntype est déposé au Muséum de Paris sous le n° 26-302, L. S. :
355 mm, L. T. : 415 mm).
Ordre des PERCIFORMES
Sous-ordre des PERCOIDEl
Famille des Serranidae.
Genre Paracentropristis Klunzinger, 1884.
Klunzinger, C. b., 1884. — Die Fische des Rothen Meeres. I Theil. Acanthopteri
veri Owen. Stuttgart, p. 16.
Espèce-type ; Centropristis hepatus (Linné, 1758).
Paracentropristis heterurus Cadenat, 1937 — Rev. Trav. Olî. Scient. Techn.
Pêches maritimes, X, fasc. 4, n° 40, pp. 455-457, fig. 13-14.
687
P. 407 — Syntype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 731 — Large des côtes de Guinée française (09®24’N-01°38’W)
— 26/5/36 — 55 à 60 m.
Don de J. Cadenat — date d’entrée : 1938.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 87 mm.
L. T. : 103,5 mm.
Famille des Maenidae (= Centracanthidae).
Genre Smaris Cuvier, 1815 (= Spicara Rafinesque, 1810).
Cuvier, G., 1815 — Mémoires Muséum Histoire naturelle, Paris, t. I, p. 111.
Cuvier, G., 1817 — Règne animal, t. II, p. 269.
Espèce-type : Sparus smaris Linné, 1758.
Rafinesque, C. S., 1810. — Carat. Alcuni Nuovi Generi e nuove specie di animale
e Plante délia Sicilia, p. 51.
Espèce-type : Spicara flexuosa Rafinesque, 1810.
Smaris macrophthalmus Cadenat, 1937 — Rev. Trav. Ofî. Scient. Techn.
Pêches maritimes, X, fasc. 4, n® 40, pp. 471-474, fig. 23 et 23 bis.
= Spicara macrophthalma (Cadenat, 1937).
P. 406 — Syntypes.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 699 — Parages du Cap Vert (14o49’N-17o35,5’W) — 12/5/36
— 180 à 265 m.
Don de J. Cadenat — date d’entrée : 1938.
3 exemplaires en alcool.
L. S. : 70,5 — 81,5 et 176 mm.
L. T. : 89 — 104 et 213 mm.
Famille des Cichlidae.
Genre Pterophyllum Heckel, 1840.
Heckel, 1840. — Ann.-Wien Mus., II, p. 334.
Espèce-type : Platax scalaris Cuvier in Cuvier et Valenciennes, 1831.
Pterophyllum altum Pellegrin, 1903 — Bull. Mus. nat. Hist. nat., t. 9, n® 3,
pp. 120-125.
P. 261 — Syntype.
Atabapo (Orénoque).
ChafFanjon.
Don de L. Roule — date d’entrée : 1922.
688 —
1 exemplaire en alcool.
L. S. ; 59,5 mm.
L. T. : 115 mm.
(14 syntypes sont déposés au Muséum de Paris sous les n® 87-571 à 574,
87-579 et 87-580, L. S. : 42 à 75 mm, L. T. : 70 à 146 mm).
Sous-ordre des TRACHINOIDEI
Famille des Trachinidae.
Genre Trachinus Linné, 1758.
Linné, C., 1758 — Syst. nat., 10® éd., vol. I, p. 250.
Espèce-type : Trachinus draco Linné, 1758.
Trachinus pellegrini Cadenat, 1937 — Rev. Trav. Ofî. Scient. Techn. Pêches
maritimes, X, fasc. 4, n® 40, pp. 505-508, fig. 43 et 44.
P. 405 — Syntype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 705 — Nord île Maio, îles du Cap Vert (15°27’N-23®13’W)
— 14/5/36 — 180 à 200 m.
Don de J. Cadenat — date d’entrée : 1938.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 142 mm.
(un autre syntype est déposé au Muséum de Paris sous le n° 38-03, L. S. :
185 mm, L. T. : 211 mm).
Famille des Pinguipedidae.
Genre Neopercis Steindachner et Doderlein, 1885.
Steindachner, F. et Doderlein, L., 1885 — Denkschr. Akad. Wiss., Wien,
t. 49, p. 212 (note infrapaginale).
Espèce-type : Parapercis ramsayi Steindachner, 1883.
Neopercis ledanoisi Cadenat, 1937 — Rev. Trav. OlY. Scient, et Techn. Pêches
maritimes, X, fasc. 4, n® 40, pp. 508-511, fig. 45 et 46.
= Neopercis atlantica Vaillant, 1887.
P. 402 — Holotype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 705 — Nord île Maio, îles du Cap Vert (15®27’N-23°13’W) —
14/5/36 — 180 à 200 m.
Don de .1. Cadenat — date d’entrée : 1938.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 143 mm.
L. T. : 166 mm.
— 689
Sous-ordre des STROMATEOIDEI
Famille des Stromateidae.
Genre Paracubiceps Belloc, 1937.
Belloc, g., 1937 — Rev. Trav. Ofï. Scient. Techn. Pêches maritimes, X, fasc. 3,
nO 39, p. 353-356.
Espèce-type : Paracubiceps ledanoisi Belloc, 1937.
Paracubiceps ledanoisi Belloc, 1937 — Rev. Trav. Oiï. Scient. Techn. Pêches
maritimes, X, fasc. 3, n^ 39, pp. 353-356, flg. 1 à 4.
P. 398 — Syntype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier »
Station 718 — Au large des îles Bissagos (Guinée portugaise)
(10o50’N-17o06’W) — 18/5/36 — 115 à 120 m.
Don de G. Belloc — date d’entrée : 1938.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 141 mm.
L. T. : 172 mm.
Sous-ordre des SCORPAENOIDEI
Famille des Scorpaenidae.
Genre Scorpaena Linné, 1758.
Linné, 1758 — Syst. Nat., 10® éd., vol. 1, p. 266.
Espèce-type : Scorpaena porcus Linné, 1758.
Scorpaena elongata Cadenat, 1943 — Rev. Trav. Ofl'. Scient. Techn. Pêches
maritimes, XIII, fasc. 1 à 4, n® 49 à 52, pp. 552-555, fig. 9.
P. 798 — Syntypes.
Mauritanie — Large du Cap Blanc — 100 m.
Don de P. Y. Hamon — date d’entrée : 1968.
2 exemplaires en alcool.
L. S. : 88 et 103 mm.
L. T. : 109 et 131 mm.
— 690 —
Scorpaena loppei Cadenat, 1943 -- Rev. Trav. Ofï. Scient. Techn. Pêches
maritimes, XIII, lasc. 1 à 4, n“ 49 à 52, pp. 541-543, fig. 3.
P. 797 — Syntypes.
Golfe de Gascogne — 200 m.
Récolteur : Jimenez, chef mécanicien à hord d’un chalutier rochellais.
Don de J. Cadenat — date d’entrée ; ?
4 exemplaires en alcool.
L. S. : 73 — 83 — 88 et 93 mm.
L. T. : 93 — 103 ^ 144 et 122 mm.
(7 syntypes sont déposés au Muséum de Paris sous les 47-2 et 3, 87-305
et 306, 87-307 et 308, et 87-310. Les deux premiers exemplaires ont la
même origine que ceux du Muséum de La Rochelle, les cinq autres pro¬
viennent des campagnes du Talisman — L. S. : 51 à 87 mm, L. T. : 65 à
113 mm.
Ordre des PLEURONECTIFORMES
Sous-ordre des PLEURONECTOIDEI
Famille des Bothidae.
Genre Monolene Goode, 1880.
Goode, g. b., 1880 — U. S. Nat. Mus., 111, p. 338.
Espèce-type : Monolene sessilicauda Goode, 1880.
Monolene microstoma Cadenat, 1937 — Rev. Trav. Off. Scient. Techn. Pêches
maritimes, X, fasc. 4, n” 40, pp. 524-526, fig. 56.
P. 401 — Syntype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 725 — Devant Conakry (Guinée française) (09°24’N-14t'16’W).
21/5/36 — 38 m.
Don de J. Cadenat — date d’entrée : 1938.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 131,5 mm.
L. T. : 153,5 mm.
(un autre syntype est déposé au Muséum de Paris sous le n° 38-11, L. S. :
130 mm, L. T. : 149 mm).
Ordre des LOPHIIFORMES
Sous-ordre des CERATIOIDEI
Famille des Oneirodidae.
Genre Chaenophryne Regan, 1925.
Regan, T., 1925 — Ann. Mag. Nat. llist., sér. 9, vol. 15, p. 561-567.
Espèce-type : Chaenophryne longiceps Regan, 1925.
— 691 —
Chaenophryne intermedia Belloc, 1938 — Rev. Trav. Oiï. Scient. Techn.
Pêches maritimes, XI, fasc. 3, n° 43, pp. 305-306, fig. 24.
P. 449 — Holotype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 708 — Entre les Açores et le Cap Blanc (14°54, 5’N-23®15’W)
— 15/5/36 — 3150 m.
Don de G. Belloc — date d’entrée : 1941.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 14 mm.
L. T. : 19 mm.
Genre Oneirodes Lütken, 1871.
Lütken, C. F., 1871 — Overs. Dansk. Vid. Selsk. Kjôbenhavn, p. 56.
Espèce-type : Oneirodes eschrichtii Lütken, 1871.
Oneirodes theodoritissieri Belloc, 1938 — ■ Rev. Trav. 011. Scient. Techn. Pêches
maritimes, XI, fasc. 3, n® 43, pp. 303-305, fig. 23, 25 et 26.
P. 448 — Holotype.
5® campagne du navire océanographique « Président Théodore Tissier ».
Station 733 — Large des îles Bissagos (Guinée Portugaise) (llol3’N-
17o26’W) — 27/5/36 — 1460 m.
Don de G. Belloc — date d’entrée : 1941.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 73 mm.
L. T. ; 94 mm.
Muséum d’FIistoire naturelle de La Rochelle
et Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons)
du Muséum national d'Histoire naturelle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 4, 1968, pp. 692-709.
NOUVEAUX COLÉOPTÈRES
CERAMBYCIDAE LAMIINAE
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS
Par S. BREUNING
Tribu : Mesosini
Mesosa (Aphelocnemia) subrupta, n. sp.
Proche de rupta Pasc., mais les élytres plus éparsément et plus grossièrement
ponctués, la bande prémédiane transversale foncée de l’élytre plus large à la
moitié latérale, plus étroite sur sa partie interne, la bande postmédiane foncée
plus large, la moitié postérieure du troisième article des antennes à pubescence
brun clair, la base du septième article à pubescence jaune pâle.
Type, une $ du Tonkin Hoa Binh, leg. J. Laisi.
Mesosa (Aphelocnemia) rosa Karsch ssp. coorgensis, nov.
Comme la forme typique de Ceylan, mais le disque du pronotum finement
ridé en travers et plus distinctement ponctué, les élytres finement granulés sur
la partie basilaire, ensuite moins finement ponctués jusqu’à la mi-longueur, les
bandes longitudinales brunes du pronotum moins larges, l’espace médian entre
les deux bandes discales également orné de bandes longitudinales brunes assez
vagues, l’espace entre la bande discale et la bande latérale orné de très petites
taches brunes.
Type, un ^ de TInde ; Coorg, chasseurs indigènes, 2® semestre 1905. — Un
Paratype de Travancore, 5-ix-1903, leg. R. P. Favre.
Dans ma révision du genre Mesosa Latr. [Nov. Ent., 3, Suppl., fasc. 51, 1939,
p. 406 je n’avais pas séparée cette race de la forme typique de rosa Karsch).
Mesosa (Perimesosa) binigrovittipennis, n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps (Ç), le troisième article
sensiblement plus long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux un peu
moins longs que les joues. Tête éparsément et très finement ponctuée. Pronotum
et élytres peu densément et finement ponctués.
Brun foncé, revêtu de pubescence jaune paille, entremêlée de brun sur la tête.
Pronotum marbré de brun foncé, les points du pronotum et ceux des élytres
entourés d’un très petit cercle brun foncé. Sur chaque élytre deux bandes trans¬
versales brun foncé peu larges, et fortement ondulées, une prémédiane et une
— 693 ---
postmédiane et une tache préapicale latérale brun foncé. Fémurs à large anneau
médian brun foncé. Tibias brun foncé sauf un large anneau médian jaune paille.
Tarses brun foncé, le premier article et la moitié basilaire des articles 2 et 4 à
pubescence gris jaunâtre. Antennes à pubescence brun foncé, la base des articles
3-11 à pubescence gris blanchâtre.
Long. : 16 mm ; larg. : 6 mm.
Type, une Ç de Bhutan : Maria Basti, leg. L. Durel.
Mesosa (Saimia) fruhstorferi, n. sp.
Allongé. Antennes moitié plus longues que le corps ; le scape mince, très
légèrement grossi vers l’apex, le troisième article sensiblement plus long que le
quatrième, beaucoup plus long que le scape. Joues moitié plus longues que
les lobes inférieurs des yeux. Tête éparsément et très finement ponctuée. Pro-
notum fortement transverse, très densément et assez finement ponctué. Elytres
longs, parallèles, arrondis à l’apex, très densément et peu finement ponctués
et pourvus, chacun, d’une bosse discale basilaire et de deux bourrelets longitu¬
dinaux sur la moitié suturale. Pattes garnies de poils dressés.
Brun foncé. Toute la surface densément marbrée d’ochracé et seulement
sur les élytres d’un très petit peu de blanchâtre. Dessous et pattes couverts
en majeure partie d’ochracé, seuls les segments abdominaux 4 et 5 ornés de
taches circulaires blanches. Antennes à pubescence brun foncé.
Long. : 13 mm ; larg. : 4 1/2 mm.
Type, un ^ du Tonkin : Mts. Mauson, 700-1000 m ait., IV- V, leg. H. Fruhs-
TORFER.
Cacia (Acanthocacia) multiguttata, n. sp.
Proche de gultata Auriv. et peut-être malgré les différences seulement une
var. de cette espèce, mais les articles antennaires 6 à 11 réunis un peu plus longs
que le troisième article, le pronotum presque imponctué, les élytres ponctués
seulement sur le tiers basilaire et la livrée bien différente.
Noir, revêtu de pubescence brune. Les joues et une large bande longitudinale
médiane sur le vertex à pubescence brun clair et cernés étroitement de blanc.
Pronotum avec deux très petites taches blanches le long de la ligne médiane,
une antérieure et une postérieure et de chaque côté deux étroites bandes longi¬
tudinales courbées blanches interrompues par places et situées à la limite du
disque et des parties latérales. Elytres parsemés de très petites taches circulaires
blanches. Tiers basilaire des articles antennaires 3 et 4 et le cinquième article,
sauf à l’apex, à pubescence blanche.
Type, une $ de Java : Mts. Kawie, 1898, leg. J. B. Ledru.
Cacia (Ipocregyes) bootanana, n. sp.
Proche de basialboantennalis Breun. et ne formant peut-être qu’une var. de
cette espèce mais les élytres parsemés dans leur tiers basilaire et leur tiers
apical de petites taches ochracées, ornés, chacun, d’une bande transversale
44
694 —
jaunâtre assez large, au début du tiers apical, sans pubescence blanchâtre sur le
tiers latéral, les trois premiers articles antennaires sans pubescence blanchâtre,
sauf sur l’extrême base du troisième article.
Type, un (J de Bootan, leg. L. Durel, 1898.
Cacia (Ipocregyes) perahensis, n. sp.
Proche d’obsessa Pasc., mais le quatrième article des antennes sans brosse
de poils, les élytres peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’une bosse
allongée discale basilaire et la livrée différente.
Noir à pubescence brun rougeâtre clair. Les points du pronotum et des élytres
entourés chacun d’un très petit cercle brun foncé. Sur chaque partie latérale
du pronotum une étroite hande oblique brun foncé qui remonte vers la base
jusque sur la partie latérale du disque. Sur chaque élytre une large bande trans¬
versale postbasilaire brun foncé et cinq taches transversales brun foncé, deux
postmédianes situées l’une à côté de l’autre, deux préapicales pareilles et une
apicale. Fémurs avec un anneau médian brun rougeâtre ; la partie apicale des
fémurs et les tibias à pubescence brun rougeâtre, sauf un anneau médian jaune
sur les tibias. Tarses à pubescence jaune, le deuxième article et la moitié apicale
du quatrième à pubescence brun rougeâtre foncé. Antennes à pubescence brun
rougeâtre, la moitié basilaire du cinquième article et la base des articles 3, 4 et 6
à pubescence jaune clair.
Type, une Ç de Perak.
Pseudipocregyes fruhstorferi, n. sp.
Scape densément et assez grossièrement ponctué, le quatrième article des
antennes pourvu d’une grande épine apicale interne, le disque du pronotum
déprimé, peu densément et peu finement ponctué, les élytres peu densément et
grossièrement ponctués, les points beaucoup plus denses dans la moitié suturale
antérieure.
Brun foncé, revêtu de pubescence brun foncé. Tête et pronotum marbrés de
jaune d’ocre. Elytres marbrés de jaune grisâtre et ornés, chacun, d’une tâche
apicale ochracée et de trois bandes transversales légèrement ondulées ochracées,
modérément larges : une postbasilaire, une un peu après le milieu et une préa¬
picale. Articles antennaires 3 et 4 d’un rouge foncé.
Long. : 10 mm ; larg. ; 4 1/2 mm.
Type, un (J du Tonkin : Mts. Mauson, 700-1000 malt., IV-V, leg. H. Fruhs-
TOREER.
Microcacia albosignata, n. sp.
Proche de longiscapa Breun., mais les antennes un peu moins longues que le
corps, les articles 5 et 6 éparsément frangés de poils longs, les joues seulement
moitié plus longues que les lobes inférieurs des yeux, les élytres sans bosse discale
postbasilaire, assez grossièrement ponctués jusqu’à la mi-longueur, presque
imponctués sur la moitié postérieure et la livrée différente.
— 695
Noir. Front et joues à fine pubescence gris clair. Une bande longitudinale
blanche sur chaque joue. Vertex avec trois bandes longitudinales blanches, la
médiane partagée en deux vers l’avant. Pronotum et élytres très densément
parsemés de taches minimes gris clair. Pronotum avec 5 étroites bandes longi¬
tudinales blanches, une médiane, une disco-latérale de chaque côté et une au
bord supérieur de chaque partie latérale. Sur chaque élytre en plus 8 taches
blanches peu nettes : une suturale après l’écusson, une basilaire au bord interne
du calus huméral, deux prémédianes situées l’une à côté de l’autre, une disco-
latérale et une latérale, deux pareilles post-médianes, une suturale au début du
tiers apical et une transversale apicale. Dessous à pubescence blanche. Pattes
à pubescence gris clair. La base des articles antennaires 3 et 4 et les articles 5 et 6
à pubescence blanche.
Long : 8 mm ; larg. : 2 1/2 mm.
Type, une Ç du Tonkin : N. O. de Bao-Lac, 1897-1898, leg. Dr. Battarel.
Anancylus (s. s.) mindanaonis, n. sp.
Proche de calceatus Thoms., mais le tiers apical des élytres imponctué et la
livrée différente.
Brun foncé, revêtu de pubescence jaune blanchâtre, le front et les bosses
discales du pronotum à pubescence d’un brun assez foncé. Sur chaque partie
latérale du pronotum une bande longitudinale d’un brun assez foncé. Sur chaque
élytre une assez large bande transversale postbasiliaire d’un brun assez foncé
et une douzaine d’assez grandes taches circulaires de même couleur entre cette
bande et l’apex. Base et tiers apical des tibias et les articles 3 et 4 des tarses
à pubescence brun foncé. Scape à pubescence brune, son apex et les articles
suivants à pubescence brun foncé, la base des articles 3 et 4 à pubescence grise
(les articles 5 à 11 manquent cbez le type unique).
Type, un des Philippines : Ile de Mindanao.
Mimanancylus, n. gen.
Très proche d’ Anancylus Thoms., mais les yeux fortement échancrés et non
subdivisés et la saillie prosternale régulièrement arquée.
Type : horneensis Breun. Se place parmi les Mesosini à côté du genre Anancylus
Thoms.
Mimanancylus borneensis, n. sp.
Allongé. Antennes plus de moitié plus longues que le corps, le scape fortement
grossi vers l’apex, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième,
un peu moins long que le scape. Joues sensiblement plus longues que les lobes
inférieurs des yeux. Pronotum deux fois plus large que long, presque imponctué,
sans bosses. Elytres assez densément et très finement ponctués, sans bosse
discale.
Brun rougeâtre à pubescence brun rougeâtre foncé. Tout le corps densément
marbré d’ochracé. Elytres parsemés en plus de quelques petites taches circu-
— 696 —
laires brun plus foncé et ornés, chacun, de deux étroites bandes transversales
blanches, une préniédiane peu accusée et une au début du tiers apical. Fémurs
et tibias avec larges anneaux jaunes. Les deux premiers articles des tarses cou¬
verts en partie de pubescence blanche. Base des articles antennaires 4 à 11 à
pubescence blanche.
Long. : 12 mm ; larg. : 5 mm.
Type, une $ de Bornéo : Kelapan, leg. M™® E. Walsh, 1937.
Agelasta (Antennagelasta, n. sbg.) perakensis, n. sp.
En ovale allongé. Antennes peu fortes, un peu moins longues que le corps,
les 6 premiers articles très densément frangés de poils assez courts, les articles
7 à 10 encore plus densément frangés de poils plus longs, l’onzième article très
étroit, pointu vers l’apex et peu densément frangé de poils courts, le troisième
article sensiblement plus long que le quatrième ou que le scape, les articles 7
à 11 réunis aussi longs que le troisième article. Tubercules antennifères très
distants l’un de l’autre et à peine saillants. Front large, transverse. Lobes infé¬
rieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tête et pronotum très éparsé-
ment et très finement ponctués. Pronotum deux fois plus large que long, faible¬
ment arrondi sur les côtés, pourvu de 4 fins sillons transversaux, deux antérieurs
et deux postérieurs. Elytres longs, beaucoup plus larges à la base que le pronotum,
éparsément et finement ponctués, les points assez gros après l’épaule. Pronotum
garni sur les côtés de quelques poils dressés assez longs. Fémurs et tibias garnis
de courts poils dressés serrés.
Noir à pubescence blanche. Front avec deux larges bandes longitudinales
brun foncé. Vertex avec 4 bandes pareilles. Parties latérales du pronotum à
pubescence brun foncé. Disque du pronotum avec de chaque côté trois bandes
longitudinales brun foncé assez larges dont les latérales sont un peu plus étroites.
Elytres parsemés de nombreuses petites taches circulaires brun foncé formant
une petite cour autour de chaque point et avec quelques taches brun foncé assez
grandes formant deux bandes transversales ondulées, une postbasilaire et une
postmédiane. Dessous et fémurs marbrés de brun foncé. Tibias avec un anneau
prémédian brun foncé. Quart apical des tibias et la moitié apicale du quatrième
article des tarses à pubescence brun foncé. Antennes à pubescence brun foncé,
le tiers basilaire des articles 3 et 4 et la moitié basilaire des articles 5 et 6 à pubes¬
cence blanche.
Long. : 17 mm ; larg. : 7 mm.
Type, une Ç de Perak, leg. W. Doherty.
Par le fait que les articles antennaires 7 à 10 soient plus densément frangés
encore que les 6 premiers articles cette espèce se distingue de toutes les autres
espèces du genre Agelasta Newm. et peut former un nouveau sous-genre pour
lequel je propose le nom de Antennagelasta.
Falsomesosella basigranulata, n. sp.
Allongé. Antennes moitié plus longues que le corps ; le scape densément et
assez grossièrement ponctué. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que
les joues. Tête densément et très finement ponctuée. Pronotum densément et
— 697 —
peu finement ponctué. Elytres finement granulés sur la partie basilaire, ensuite
densément et peu finement ponctués.
Brun foncé, revêtu de pubescence brune entremêlée de jaunâtre. Elytres avec
une grande tâche triangulaire basilaire jaune ocliracée en commun à la suture,
qui s’étend de chaque côté jusqu’au calus huméral et se prolonge très étroite¬
ment le long de la suture jusqu’à la mi-longueur, et ornés, chacun de 4 séries
longitudinales de petites tâches jaune pâle sur le reste de leur surface. Antennes
à pubescence brune, le tiers basilaire des articles à partir du troisième à pubes¬
cence gris clair.
Long ; 10 mm ; larg. : 3 1/2 mm.
Type, des Iles Philippines : Manille.
Falsomesosella unicolor, n. sp.
Proche de minor Pic, mais le scape a cicatrice plus proéminente, les élytres
non entremêlés de points plus gros et entièrement d’un brun foncé unicolore.
Type, du Tonkin, Hoa Binh, leg. A. de Cooman.
Falsomesosella mediofasciata, n. sp.
Allongé. Antennes aussi longues que le corps (Ç), le scape à cicatrice peu
apparente. Lobes inférieurs des yeux un peu plus hauts que larges, un peu plus
longs que les joues. Tête et pronotum très densément et finement ponctués.
Pronotum deux fois plus large que long. Elytres très densément et peu finement
ponctués.
Brun foncé, revêtu de pubescence brune entremêlée d’un peu de jaunâtre.
Sur chaque élytre une large bande transversale médiane droite blanche. Dessous
et pattes à pubescence brun jaunâtre. Base des articles antennaires 3 à 11 à
pubescence blanchâtre.
Long. : 11 mm ; larg. : 4 1/2 mm.
Type, une Ç de Pedong, région de Darjeeling, Chasseurs indigènes, 1933.
Coptops rugosicollis, n. sp.
Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps. Lobes inférieurs dse
yeux sensiblement moins longs que les joues. Front assez densément et peu
finement ponctué. Pronotum très densément et grossièrement ponctué et ridé,
presque sans tubercule latéro-supérieur. Elytres finement granulés à la base,
ensuite assez grossièrement ponctués jusqu’à la mi-longueur.
Noir à pubescence brun clair. Tête avec 5 bandes longitudinales assez larges
jaune blanchâtre, une médiane, une au bord interne du interne du lobe supérieur
de l’œil prolongée vers l’avant sur le front et une autre au bord antérieur du lobe
inférieur de l’œil prolongée jusqu’au bord antérieur de la joue. Pronotum et
élytres très densément marbrés de jaunâtre ; chaque élytre orné de deux larges
bandes transversales formées de nombreuses petites taches circulaires brun
foncé. Dessous et pattes à pubescence jaune paille et parsemés de nombreuses
très petites taches brunes. Partie apicale des tibias et les tarses à pubescence
— 698 —
brun foncé, les deux tiers basilairs du quatrième article des tarses à pubescence
blanche. Antennes à pubescence brun foncé ; le scarpe marbré de jaune paille,
les deux tiers basilaire du troisième article, la moitié basilaire du quatrième
et la base des articles 5 à 7 à pubescence jaune blanchâtre.
Long. : 15 mm ; larg. : 16 mm.
Type, une Ç de Birmanie : Ruby Mines, 1200-2300 m ait., 1890, leg. Doherty.
Proche à'olivacea Breun.
Coptops senegalensis, n. sp.
Proche à’aedificatos F., mais les lobes inférieurs des yeux seulement un peu
moins longs que les joues, le tubercule latéro-inférieur du pronotum plus proé¬
minent, les élytres non granules à la base, moins densément ponctués, les dessins
brun foncé du pronotum peu accusés, l’élytre sans bande zigzaguée prémédiane
foncée, tous les points du pronotum et des élytres entourés d’un petit cercle
brun.
Type, un du Sénégal/St. Louis, leg. V. Planchât, 1899 ; 11 se peut qu’il
s’agisse d’une var. d’aedificator F.
Coptops annulipes Gah. ss. kangeana, nov.
Comme la forme typique, mais plus large, la tête et le pronotum presque sans
bandes foncées, la bande médiane transversale de l’élytre jaune paille entremêlée
d’un peu de rosâtre et interrompue par de nombreuses très petites tâches brun
foncé entourant chacune un point en forme de petit cercle.
Type, un (5* de l’Ile Rangea près Java, leg. E. Walsh, 1936.
Mutatocoptops borneensis, n. sp.
Proche d’alboapicalis Pic, mais le disque du pronotum densément et finement
ridé de travers, les élytres à peine granulés à la base et la livrée différente.
Noir, revêtu de pubescence blanche, entremêlée de brun jaunâtre sur le front
et sur les bosses discales du pronotum. Vertex avec deux bandes longitudinales
brun rougeâtre clair. Bords latéraux de l’écusson noirs. Elytres densément
marbrés de brun rougeâtre surtout sur la partie latérale de la moitié antérieure
et sur une grande partie de la moitié postérieure, ornés d’une courte et large
bande transversale postmédiane noire en commun à la suture et, chacun, de
8 petites taches circulaires noires, six situées à côté et en avant de la bande noire
et deux préapicales. Le troisième article des tarses et la moitié apicale du qua¬
trième article à pubescence brun foncé. La partie apicale des articles antennaires
3 et 4, et la moitié apicale des articles suivants à pubescence noire.
Type, un ^ de Bornéo : Kariorang, 1937, leg. M™® M. E. Walsh.
Il n’est pas exclu qu’il s’agit d’une variété d’alboapicalis Pic.
Coptops pacificus, n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le scape un peu plus
long que le troisième article. Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs
699
que les joues. Tête et pronotum imponctués, le tubercule latéral supérieur et
l’inférieur très proéminents. Elytres parsemés, chacun, d’une bosse discale post-
basilaire, peu densément et assez grossièrement ponctués sur la moitié antérieure,
finement sur la moitié postérieure.
Brun rougeâtre, revêtu de pubescence brun jaunâtre.
Long. : 19 mm, larg. : 7 mm.
Type, une Ç de Tlle St. Quentin, Pacifique.
Tribu : Tmesisternini
Trigonopiera amboinica, n. sp.
Proche de pseudomaculata Breun., mais les lobes inférieurs des yeux deux fois
plus longs que les joues, le front et les joues imponctués, le pronotum plus épar-
sément ponctué, les élytres plus finement ponctués, presque sans dépressions
longitudinales et la livrée différente.
Noir, à pubescence brun foncé et orné de dessins ochracés. Une bande trans¬
versale couvrant la partie antérieure du front et les joues. Une étroite bande
longitudinale à la partie supérieure du front et au milieu du vertex. De chaque
côté du pronotum une tâche discale prémédiane circulaire, une bande longitu¬
dinale au bord interne de l’épine latérale et une au bord inférieur de la partie
latérale. Sur chaque élytre 4 bandes longitudinales, une étroite latérale et trois
discale réunies avant l’apex. Parties latérales du dessous à fine pubescence
ochracée. Pattes et antennes à pubescence brun foncé.
Long. ; 15 mm ; larg. : 4 1/2 mm.
Type, des Molluques : Ile Amboine.
Tmesisternus (s. s.) obiensis, n. sp.
Proche de lotor Pasc., mais la tête, le pronotum et l’écusson couverts — sauf
les bandes longitudinales étroites dénudées sur le pronotum — d’une pubescence
ochracée-dorée, les élytres à pubescence brune, le quart apical densément mais
très vaguement marbré de jaunâtre, pas de tâche jaune pâle prémédiane suturale,
la bande postmédiane située un peu plus en arrière, non ondulée, pas de bande
transversale préapicale.
Type, une $ de Plie Obi major, leg. J. Waterstradt, 1902.
Tmesisternus (s. s.) bifasciatus Breun.
Chez le mâle de cette espèce les fémurs intermédiaires sont extrêmement
grossis et aplatis vers le dessous.
Nombreux exemplaires de Plie Bougainville.
Tmesisternus (Arrhenotus) venatus Thoms. ssp. kangeanus, nov.
Comme la forme typique, mais le pronotum non crénelé sur le bord latéral,
plus finement ponctué, les élytres plus grossièrement ponctués, présentant de
700 -
plus nombreuses lignes transversales dénudées, les pattes à fond un peu plus
clair, rougeâtre.
Type, une $ de ITle Kangean près Java, leg. M™® E. Walsh, 1936.
Tmesisternus (Arrhenotus) obiensis, n. sp.
Très allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article
aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux trois fois plus longs que
les joues. Tête densément et grossièrement ponctuée. Vertex avec un profond
sillon longitudinal médian. Pronotum deux fois et demie aussi long que large,
très densément et peu grossièrement ponctué sauf sur une assez étroite bande
longitudinale médiane, pourvu d’une petite épine latérale conique pointue, le
tubercule latéro-supérieur antérieur prolongé en une crête tranchante qui s’étend
presque jusqu’à la base. Elytres tronqués à l’apex (l’angle marginal pointu),
peu densément ponctués, peu finement sur les deux tiers antérieurs, très fine¬
ment sur le tiers apical, pourvus, chacun dans la moitié suturale postmédiane
de trois bourrelets longitudinaux faiblement accusés ; la partie postcutellaire
presque lisse.
Brun foncé, revêtu de pubescence brun rougeâtre entremêlée d’un peu de
jaune pâle dans la moitié postérieure du disque du pronotum. Sur chaque élytre
une tache discale basilaire jaune pâle interrompue par les points, une bande
postbasilaire transversale jaune paille assez large et nette, descendant un peu
obliquement en direction du bord latéral et devenant très étroite dans le quart
suturai, une large bande transversale postmédiane jaune pâle nette, échancrée
à son bord postérieur, n’atteignant pas la suture, et une tache apicale jaune paille
assez vague. Dessous du corps, sauf le long de la ligne médiane, à fine pubescence
jaune pâle. Pattes et scape rouges, les autres articles antennairs à pubescence
brun foncé.
Long. : 20 mm ; larg. : 6 mm.
Type, des Moluques : lie Obi, Native Collectors, 1903. — Cette espèce res¬
semble par son dessin à lotor Pasc. mais appartient au sous-genre Arrhenotus
Pasc.
Tribu ; Apomecynini
Pseudoropica, n. gen.
Proche de Ropica Pasc., mais les antennes un peu plus fortes, les points ély-
traux subalignés et les cavitées coxales intermédiaires fermées.
Type : punctatostriata Breun.
Pseudoropica punctatostriata, n. sp.
Antennes beaucoup moins longues que le corps. Lobes inférieurs des yeux
4 fois plus longs que les joues. Tête et pronotum très densément et peu finement
ponctués, les élytres étroitement et obliquement troiujués à l’apex (l’angle
701 —
marginal proéminent), densément et grossièrement ponctués, les points sub¬
alignés.
Brun foncé, entièrement couvert de pubescence brune. Elytres avec quelques
taches minimes blanchâtres floues.
Long. : 7 1/2 mm ; larg. : 2 mm.
Type, de Madagascar ; Tuléar, II1-1967, leg. DuR.t.Nn.
Ropica pedongensis, n. sp.
Proche de granuliscapa Breun., mais le scape à peine granulé, le troisième
article des antennes un peu plus long que le quatrième, sensiblement plus long
que le scape, les élytres arrondis à l’apex et moins finement ponctués, le prono-
tum sans bandes longitudinales brunes.
Type, de Pedong, région de Darjeeling, chasseurs indigènes, 1934. — Un Para-
type, idem.
Ropica subaffinis, n. sp.
Proche d’affinis Breun., mais le pronotum moins finement ponctué, les élytres
arrondis à l’apex, entièrement très densément et peu finement ponctués et la
livrée différente.
Rouge à fine pubescence blanchâtre. Sur chaque élytre une très petite tache
postmédiane blanche au milieu du disque. Antennes à pubescence brun rou¬
geâtre.
Long. : 6 mm ; larg. : 2 mm.
Type, de Pedong, région de Darjeeling, chasseurs indigènes, 1934.
Ropica uniformis, n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape non ponctué,
le troisième article un peu plus long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux
un peu moins longs que les joues. Tête et pronotum à ponctuation dense et
extrêmement fine. Elytres arrondis à l’apex, très densément et très finement
ponctués.
Noir à pubescence brune unicolore.
Long. : 5 mm ; larg. : 2 mm.
Type, de Bornéo : Pelawan Besar, 1937, leg. .M“® E. Walsh.
Iproca pedongensis, n. sp.
Proche d’acuminata Gress., mais les lobes inférieurs des yeux moitié plus longs
que les joues, les élytres à pubescence d’un brun rougeâtre assez foncé et ornés,
chacun, de trois très étroites handes longitudinales blanches : une courte suturale
postscutellaire, une au bord interne du calus huméral parcourant le tiers basilaire
et une disco-latérale postmédiane.
Type, de Pedong, région de Darjeeling, Chasseurs indigènes, 1934.
— 702 —
Pariproca, n. gen.
Proche A' Iproca Gress., mais le scape plus fort, sensiblement moins long que
le troisième article des antennes, les tubercules antennifères peu saillants, le
pronotum fortement transverse, les élytres non déprimés le long de la suture,
la saillie prosternale aussi haute que les hanches, la saillie mésosternale tronquée
verticalement à son bord antérieur, les tibias intermédiaires seulement faiblement
sinués avant l’apex.
Type ; spinipennis Breun.
Ce genre se place dans les Apomecynini à côté du genre Iproca Gress.
Pariproca spinipennis, n. sp.
Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Tête assez densément et
finement ponctuée. Pronotum très densément et peu finement ponctué. Elytres
très densément et finement granulés sur la partie basilaire, ensuite très densé¬
ment et assez grossièrement ponctués jusqu’au milieu, très densément et assez
finement ponctués dans la moitié postérieure, étirés, chacun, en une longue
épine apicale.
Rouge foncé, revêtu de pubescence brun rougeâtre. Tête, pronotum et tiers
basilaire des élytres densément marbrés d’ochracé. Chaque élytre orné en plus
d’une bande transversale ondulée médiane ochracée peu large suivie dans le tiers
latéral d’une tache blanchâtre peu nette. Dessous et pattes à fine pubescence
gris blanchâtre, les parties latérales des sterna à pubescence ocbracée. Antennes
à pubescence brun rougeâtre foncé.
Long. : 12 mm ; larg. : 4 mm.
Type, de Bornéo : Mt. Kinabalu, 5-vni-1903, leg. John Watebstraot,
Hyagnis bootangesnis, n. sp.
Proche de basicristata Breun., mais le scape non ponctué, le troisième article
des antennes seulement un peu plus long que le quatrième, les lobes inférieurs
des yeux aussi longs que les joues et la base des articles antennaires 5 à 11 à pubes¬
cence blanchâtre.
Long. ; 8 mm ; larg. : 2 mm 1/4.
Type, du Bhutan : Maria-Basti, leg. L. Durel.
Hyagnis meridionalis, n. sp.
Proche de basicrislata Breun., mais les élytres un peu plus nettement tronqués
à l’apex, la crête basilaire moins accusée et sans bourrelets dans la moitié posté¬
rieure et la livrée différente.
Brun foncé, revêtu de pubescence brune. Le front et une large bande longi¬
tudinale sur le vertex à pubescence ochracée. Elytres avec quelques taches
blanches minimes, surtout au tiers apical, et ornés, chacun, d’une bande trans-
— 703 —
versale blanche postmédiane modérément large, descendant obliquement en
direction du bord latéral sans l’atteindre. Moitié basilaire des articles antennaires
5 à 11 à pubescence blanche.
Type, de l’Inde : District de Coimbatore, Camp Valparai, 1200 m ait., 1937. —
Un Paratype idem.
Sybra (s. s.) pseudalternans Breun. m. binigromaculipennis, nov.
Comme la forme typique, mais sur chaque élytre deux taches discales circu¬
laires noires nettes, modérément grandes, une basilaire au bord interne de
l’épaule et une postmédiane.
Type, de Bornéo : Kariovang. —
Sybra (s. s.) tonkinensis, n. sp.
Proche de minuta Pic, mais le troisième article des antennes aussi long que le
quatrième, les lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues, l’angle
apical marginal de Télytre proéminent mais non étiré en lobe, le pronotum sans
bandes brunes, la tache brun foncé de Télytre couvrant toute la moitié anté¬
rieure de Télytre sauf l’épaule, la tache préapicale foncée atteignant la suture.
Long. : 6 1/2 mm ; larg. : 2 mm.
Type, du Tonkin : Hoa-Binh, 1919, leg. R. P. A. de Cooman.
Sybra (s. s.) biochreomaculata, n. sp.
Allongé. Antennes dépassant à peine le milieu des élytres, le troisième
article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes
inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum très
densément et finement ponctués. Pronotum transverse. Elytres longs, fortement
convexes, obliquement tronqués à Tapex (Tangle marginal proéminent), assez
densément et grossièrement ponctués, les points en majeure partie alignés.
Brun foncé à pubescence brun foncé. Sur chaque élytre une très grande tache
ochracée s’étendant de la suture après Técusson jusqu’au calus huméral et étant
très convexe vers l’arrière snr le disque. Parties latérales du dessous et les fémurs
couverts d’une éparse pubescence gris clair. Tibias avec un anneau médian gris
clair. Base des articles antennaires 3 à 11 à pubescence gris clair.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 1/4 mm.
Type, une Ç d’Australie : Port Denison.
Sybra (s. s.) subcrassepuncta, n. sp.
Proche de crassepuncta Breun., mais les lobes inférieurs des yeux deux fois plus
longs que les joues, le front densément et peu finement ponctué, les élytres
ponctués un peu moins grossièrement, la tête et le pronotum à pubescence brun
jaunâtre comme le restant de la surface, de chaque côté de la base du pronotum
une petite tache transversale ochracée, les points des élytres sans coar brune,
Type, de Nouvelle-Calédonie : Nouméa.
704 —
Sybra (s. s.) subincana, n. sp.
Proche A'incana Pasc., mais moins allongé, le pronotum moins densément et
sensiblement moins finement ponctué, les élytres subtronqués à l’apex avec les
intervalles entre les séries de points un peu relevés.
Long. : 8 mm ; larg. : 2 1/2 mm.
Type, des Célèbes ; Biromaroe Paloe, leg. J. P. C. Kalis, 1937. — Un Para-
type idem.
Ichthyodes (Orinoeme) ternatensis, n. sp.
Très allongé. Antennes atteignant à peine le deuxième tiers des élytres, le troi¬
sième article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape ou que
le cinquième. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues.
Front densément et très finement ponctué. Vertex et pronotum assez éparsément
et très finement ponctués. Pronotum transverse. Elytres très longs, échancrés à
l’apex (l’angle marginal étiré en un large lobe triangulaire), peu densément et
finement ponctués sur les deux tiers antérieurs.
Brun rougeâtre foncé, revêtu de pubescence brun rougeâtre clair. Sur chaque
élytre quatre séries longitudinales de très petites taches jaune pâle. Une tache
pareille de chaque côté de chacun des 4 premiers segments abdominaux. Tibias
avec un anneau médian jaune pâle.
Long. : 15 mm ; larg. : 4 1/4 mm.
Type, des Moluques : lie Ternate, leg. J. Waterstradt, 1902.
Tribu : Pteropliini
Niphona (s. s.) albosignatipennis, n. sp.
Proche de lateralis White, mais le pronotum pourvu sur le disque de plusieurs
bosses irrégulières et le long de la région médiane de deux sillons longitudinaux
peu profonds, chaque élytre pourvu dans la moitié postérieure de quatre bourre¬
lets longitudinaux discaux, la tache posthumérale latérale blanche de l’élytre
plus grande et chaque élytre orné en plus de courts traits longitudinaux blancs
après l’écusson et après le milieu, les points des élytres non entourés de cercles
noirs, la partie latérale des sterna et des segments abdominaux revêtues de
pubescence jaune blanchâtre.
Long. : 22 mm ; larg. : 7 mm.
Type, une Ç de Bornéo : Pontianak, 1901.
Mispila (Trichomispila) pedongensis, n. sp.
Proche de picta Breun., mais le troisième article des antennes un peu plus
long que le quatrième, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les
— 705 —
joues, le pronotum denséinent et linenient ponctué, les élytres moins finement
ponctués et la livrée différente.
Brun foncé, revêtu de pubescence jaune pâle, cette pubescence moins dense
par endroits sur les élytres. Antennes à pubescence brun foncé.
Long. : 9 1/2 mm ; larg. : 4 mm.
Type, de Pédong, région de Darjeeling, Chasseurs indigènes, 1934.
Spinetaxalus, n. gen.
Allongé. Antennes fines, éparsément frangées de poils courts, d’un tiers plus
longues ((J) ou un peu plus longues (Ç) que le corps ; le scape long et mince, à
cicatrice ouverte, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième
ou que le scape, le quatrième beaucoup plus long qu’un des articles suivants.
Tubercules antennifères peu distants l’un de l’autre, mais peu saillants. Yeux
assez grossièrement facettés et fortement échancrés. Front aussi haut que large.
Pronotum fortement transverse, pourvu de deux dépressions transversales,
une antérieure et une postérieure et d’une longue épine latérale conique et
pointue. Elytres très longs, un peu plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex.
Tête non rétractile. Saillie prosternale assez étroite, moins haute que les hanches
et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers son hord antérieur.
Métasternum de longueur normale. Cavitées coxales intermédiaires ouvertes.
Pattes de longueur moyenne, les fémurs légèrement claviformes, les tibias inter¬
médiaires sans sillon dorsal, les crochets divergents.
Type : fuscodiscalis Breun.
Ce genre se place dans les Pteropliini à côté de Mimetaxalus Breun.
Spinetaxalus fuscodiscalis, n. sp.
Lobes inférieurs des yeux beaucoup plus hauts que larges, quatre fois plus
longs que les joues. Tête et pronotum à dense ponctuation extrêmement fine.
Elytres entièrement très densément et très finement ponctués.
Rouge à pubescence ochracé. Disque de chaque élytre sauf sur tous les bords
et sauf une étroite bande longitudinale partant de l’épaule et s’effaçant au tiers
apical à pubescence brun rougeâtre foncé. Moitié apicale du quatrième article
des antennes et tous les articles 5 à 11 à pubescence brun foncé.
Long. : 8-10 mm ; larg. : 2 mm 2/3 — 3 mm 1/3.
Type, un de Madagascar : Montagne d’Ambre, xii-1967. — Un Allotype et
7 Paratypes idem.
Pterolophia (Mimoron) pedongensis, n. sp.
Allongé. Antennes sensiblement moins longues que le corps, non frangées
le scape assez long, le troisième article à peine plus long que le scape. Lobes
inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tête et pronotum très
densément et très finement ponctué ; Elytres longs, convexes, arrondis à l’apex,
densément et finement ponctués et pourvus, chacun, d’une petite bosse allongée
discale postbasilaire et d’un fin bourrelet longitudinal discale postmédian.
— 706 —
Brun foncé, revêtu de pubescence brune. Elytres ornés surtout sur la moitié
postérieure d’assez petites tacbes ochracées ou blanchâtres assez vagues. Scape
marbré de blanchâtre, la base et l’apex des articles antennaires à partir du troi¬
sième à pubescence blanchâtre.
Long. : 5-6 1/2 mm ; larg. : 2-2 1/2 mm.
Type, de Pédong, région de Darjeeling, Chasseurs indigènes, 1933. — Nombreux
Paratypes idem.
Pterolophia (s. s.) bigibbulosoides, n. sp.
En ovale allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, non fran¬
gées, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième, beaucoup
plus long que le scape. Joues presque deux fois plus longues que les lobes infé¬
rieurs des yeux. Front large. Tête et pronotum très densément et extrêmement
finement ponctués. Pronotum très transverse, assez fortement arrondi sur les
côtés. Elytres longs, un peu plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex, très
densément et finement ponctués et pourvus, chacun, d’une courte crête discale
postbasilaire assez élevée.
Brun foncé, revêtu de pubescence brun rougeâtre clair. Sur chaque élytre
une bande transversale médiane d’un brun un peu plus foncé, mais peu nette,
élargie au bord latéral jusqu’à la base et suivie d’une large bande transversale
blanche. Apex des articles antennaires à partir du troisième à pubescence blanche.
Long. : 4 1/2 mm ; larg. : 1 mm 2/3.
Type, de Bornéo : Kariovang.
Se place près de bigihhulosa Pic.
Similosodus (s. s.) ursuloides, n. sp.
Proche d’ursulus Pasc., mais le disque du pronotum luisant et à peine ponctué,
les élytres densément et peu finement ponctués dans la moitié antérieure, éparse-
ment et très finement dans la moitié postérieure, toute la partie latérale du
pronotum à pubescence jaune, cette pubescence s’étendant au tiers antérieur
assez largement sur le disque ; sur chaque élytre en plus une bande transversale
médiane jaunâtre et une telle apicale, les antennes revêtues à partir du quatrième
article de pubescence brun foncé, la moitié basilaire du quatrième article à pubes¬
cence blanche.
Long. ; 7 mm ; larg. 2 1/2 mm.
Type, du Tonkin : Hoa-Binh, 1919, leg. A. de Cooman.
Desina (s. s.) javanica, n. sp.
Proche de subfasciata Pasc., mais les antennes aussi longues que le corps (Ç),
le scape moins densément ponctué, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs
que les joues, les élytres sans bande transversale claire, mais entremêlés d’un peu
de gris et ornés, chacun, de quelques taches ochracées-rosâtres à l’extrême base
ainsi que de trois très étroites bandes longitudinales discales pareilles.
Type, une Ç de Java : Plaboean Ratoe, leg. J. B. Ledru.
— 707 —
Mimodesisa albofasciculata, n. sp.
Proche de bimaculata Breun. et de Jong, mais le pronotum éparsement et
très finement ponctué et pourvu de chaque côté d’une hosse ohtuse latérale
médiane dirigée un peu vers le haut, les élytres moins finement ponctués, les
tibias garnis de longs poils dressés et la livrée différente.
Brun foncé, revêtu de pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre orné de
4 rangées longitudinales d’assez petites taches allongées brun foncé, interrom¬
pues, surtout la quatrième rangée située à côté du bord latéral, de fascicules de
poils blancs minimes. Le troisième article des antennes sauf à la base et l’apex
des articles 4 à 11 à pubescence brun foncé.
Long. : 12 mm ; larg. : 4 1/2 mm.
Type, de Java : Toegoe, 1902.
Prosoplus (s. s.) florensis, n. sp.
Proche de hanki F., mais les élytres un peu moins grossièrement ponctués sur
la moitié antérieure, très finement ponctués sur la moitié postérieure, garnis de
très courts poils semidressés et la livrée différente.
Brun foncé à très légers reflets métalliques, revêtu de pubescence brune entre¬
mêlée de gris clair. Pronotum avec de chaque coté une petite tache basilaire
latérale blanchâtre. Sur chaque élytre deux tâches jaune blanchâtre à l’extrême
base, une à côté de l’écusson et une avant l’épaule. Dessous et pattes à pubes¬
cence gris clair.
Long. : 9 1/2 mm ; larg. ; 3 1/2 mm.
Type, de l’Ile de Flores. — Proche de strandi Breun.
Batrachorhina (Coedomea) obliquepicta, n. sp.
Proche d’apicepicta Breun., mais la tête et le pronotum beaucoup moins fine¬
ment ponctués, la saillie prosternale arquée, la pubescence foncière plus foncée,
plutôt brun foncé, le bord antérieur du pronotum rouge, au milieu de la base du
pronotum une courte et étroite bande longitudinale rougeâtre, la bande prémé¬
diane blanche de l’élytre moins large, la bande postmédiane rougeâtre et couvrant
tout le tiers apical de Télytre.
Long. : 6-8 mm ; larg. : 1 1/2-2 mm 1/4.
Type, de Madagascar ; Montagne d’Ambre, xii-1967. — Un Paratype idem.
Tribu ; Crossotini
Trachyliopus (Pseudoranova) microphthalma, n. sp.
Antennes modérément fines, aussi longues que le corps, le troisième article
un peu plus long que le quatrième, ce dernier beaucoup plus long qu’un des
— 708
articles suivants. Lül>es inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les
joues. Tête et pronotum densément et finement ponctués. Pronotum pourvu
de deux tubercules coniques discaux et d’une longue épine latérale conique et
pointue qui est pourvue à son bord antérieur d’une petite bosse garnie de poils
dressés. Elytres densément et finement ponctués et pourvus, chacun, d’une
bosse discale postbasilaire allongée ainsi que de nombreux fascicules de poils
minimes rangés en séries longitudinales.
Brun foncé, couvert de pubescence brune. Les fascicules élytraux jaunâtres.
Sur chaque élytre une petite tache suturale postmédiane blanchâtre vague.
Tibias et tarses marbrés de gris. Les trois premiers articles antennaires et la
moitié basilaire du quatrième article marbrés de brun foncé, le tiers apical du
quatrième article et les deux tiers apicaux des articles 5 à 11 à pubescence brun
foncé, le tiers basilaire des articles 5 à 11 à pubescence blanchâtre.
Long. : 12 mm ; larg. ; 4 1/2 mm.
Type, de Madagascar ; Tulear, fin iii-1967, leg. Durand.
Trachylionus (s. s.) fuscosignatus, n. sp.
Proche de fairmairei Breun., mais le troisième article des antennes un peu
plus long que le quatrième, le quatrième un peu plus de deux fois plus long qu’un
des articles suivants, l’épine latérale du pronotum sensiblement plus courte et
non recourbée et la livrée un peu différente.
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre. Sur chaque élytre trois
bandes transversales brun foncé nettes : une large postbasilaire parcourant
les deux tiers suturaux, une large située un peu après le milieu parcourant les
deux tiers latéraux et une étroite au début du quart apical qui n’atteint pas non
plus la suture. Tarses couverts en majeure partie de pubescence d’un brun assez
foncé, de même que les antennes , seule la moitié basilaire du quatrième article
des antennes à pubescence blanche.
Long ; 5 mm ; larg. : 2 mm.
Type, de Madagascar : Montagne d’.\mbre, xii-1967. — Un Paratype idem.
Lasiocercis paraperroti, n. sp.
Très proche de perroli Lep. & Vill. et peut être à considérer comme race de
cette espèce, mais l’épine latérale du pronotum plus longue et moins pointue
et le tubercule postbasiliaire de l’élytre beaucoup moins élevé.
Type, de Madagascar : Montagne d’Ambre, xii-1967. — Paratypes idem.
Tribu : Xenoleini
Hirteschopalaea celebendis, n. sp.
Proche d’ albolineata Pic, mais le troisième article des antennes un peu plus
long que le quatrième, le pronotum seulement ponctué dans sa partie médiane
et sans tubercules, l’élytre sans crête basilaire et la livrée différente.
709 —
Rouge, couvert de pubescence jaune paille. Pronotum avec une large bande
longitudinale médiane brun rougeâtre vague, un peu élargie vers sa base. Elytres
couverts en grande partie de pubescence brun rougeâtre de façon que la pubes¬
cence jaune paille ne subsiste qu’en forme de quelques bandes transversales
vagues. Sur chaque élytre dans la moitié latérale deux étroites bandes trans¬
versales blanchâtres, une prémédiane et une médiane et une plus large bande
blanche débutant au bord, latéral un peu après le milieu se dirigeant ensuite
obliquement vers l’arrière jusqu’à la suture, longeant ensuite un peu la suture et
retournant ensuite avant l’apex au bord latéral. Articles antennaires à partir du
troisième à pubescence brun rougeâtre, la moitié basilaire des articles 3 à 5 à
pubescence gris blanchâtre.
Long. : 11 mm ; larg. : 4 mm.
Type, des Célèbes : Koelawi Paloe, 1000 m ait., 1937, leg. J. P. Ch. Kalis.
Tribu : Agapanthiini
Pothyne sikkimana, n. sp.
Antennes d’un tiers plus longues que le corps, frangées de poils assez longs,
le troisième article aussi long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs
des yeux de moitié plus longs que les joues. Pronotum un peu plus long que large,
densément et peu finement ponctué. Elytres très densément et finement ponctués
arrondis à l’apex.
Rouge, à pubescence brun rougeâtre. Pronotum avec trois bandes longitudinale
jaunes, dont la médiane est étroite. Sur chaque élytre 4 étroites bandes longitu¬
dinales jaunes, dont la première et les deux dernières (compté de la suture) se
réunissent avant l’apex. Dessous à pubescence jaune paille.
Long. : 6 mm ; larg. : 1 mm 1/3.
Type, du Sikkim, leg. Harmand, 1890. — Un Paratype idem.
Dans mon tableau dichotomique du genre Pothyne Thoms. [Entom. Abhandl.
Mus. Tierkunde, Dresden, XXXIV, 1966, p. 5) cette espèce se place près du no. 11
à côté de subvittata Breun.
Aulaconotus szetschuanus, n. sp.
Proche de pachypezoides Thoms., mais le pronotum densément et grossière¬
ment granulé et plus ou moins transversalement ridé sur le disque, toute la pubes¬
cence brune, entremêlée d’un peu de jaune paille sur les élytres, sans taches
noires ou blanches.
Long. ; 21 mm ; larg. : 6 mm.
Type, de Chine : Szetschuan, Chasseurs indigènes, 1903.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
45
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N® 4, 1968, pp. 710-717.
RÉVISION DES COLYDIIDAE ANOPHTHALMES
DE LA FAUNE PALÉARCTIQUE.
III. ÉTUDE MORPHOLOGIQUE ET BIOMÉTRIQUE
DE LANGELANDIA ANOPHTHALMA AUBÉ
ET DE LANGELANDIA REITTERI BELON
Par Roger DAJOZ
La faune de France comprend trois espèces de Langelandia. La première,
L. exigua Perris, 1869, appartient au sous-genre Fleischerella Reitter et elle est
localisée à la Corse et à la Sardaigne. Les deux autres appartiennent au sous-
genre Langelandia s. str. Ce sont L. anophthalrna Aubé, 1842, décrite de Paris
et L. reitteri Belon 1882, décrite de Nice
L’étude d’un matériel abondant nous a permis de préciser les caractères
distinctifs de ces deux espèces et d’apporter des données nouvelles sur leur
répartition géographique. Les diagnoses originales sont en effet très sommaires.
L. reitteri est décrite simplement comme étant « de taille plus petite que L.
anophthalrna avec un pronotum proportionnellement un peu moins long ».
L Étude biométrique.
Les dimensions données dans la plupart des faunes sont loin de correspondre
à la réalité. Nous avons effectué une étude biométrique sur la plus grande partie
des exemplaires à notre disposition, soit 125 L. reitteri et 138 L. anophthalrna.
Les résultats d’ensemble sont les suivants :
— L. anophthalrna : longueur moyenne : 2,743 mm.
tailles extrêmes : 2,16 et 3,64 mm.
— L. reitteri : longueur moyenne : 1,825 mm.
tailles extrêmes : 1,33 et 2,52 mm.
A) Variabilité de Langelandia anophthalrna :
lo L’espèce ayant été décrite de Paris nous considérons comme typique une
série de 38 exemplaires que nous avons récoltés à Saint Prix à l’orée de la forêt
de Montmorency, au nord de Paris. Ces exemplaires sont tout à fait semblables
à ceux que nous avons récolté à Samoreau (Seine-et-Marne) et à ceux que nous
avons vu de Paris (collection Grouvelle), de Bordeaux (récoltes Coiffait),
1. Je ne connais pas Langelandia excai^ata Reitter, Wien. Ent. Zeil., XXXI, 1912, p. 282, décrit
{avec un ?) de France, et ayant les épipleures élargis en arrière.
— 711
de Susa près üe lunn (récoltes BesuchetJ, de Vienne (Autriche), de Roumanie
(collection Grouvelle), des environs de Genève
La population de Saint Prix a les caractéristiques suivantes :
moyenne : 2,948 mm.
tailles extrêmes : 2,37 et 3,64 mm.
erreur standard s =
3,13
38 X 37
0,046.
2° Une série de 61 exemplaires de l’Aude (Alzonne, Castelnaudary) et de la
Haute-Garonne (environs de Toulouse) récoltés par Coiffait possède les caracté¬
ristiques suivantes :
moyenne : 2,841 mm.
tailles extrêmes : 2,20 et 3,52 mm.
erreur standard s
5,22
“61 X 60
0,037
La différence de taille avec les populations de la région parisienne n’est pas
significative (t = 1,78). Nous pouvons donc admettre que l’ensemble des 99 exem¬
plaires mesurés (région parisienne plus Aude et Haute-Garonne) correspond à
la forme typique avec une taille moyenne de 2,880 mm.
3’’ Une série de 23 exemplaires de Nice (collection Grouvelle et récoltes
Laneyrie) et des environs de Gênes (collection Grouvelle et récoltes Besu-
chet) montre les valeurs suivantes :
moyenne : 2,563 mm.
tailles extrêmes ; 2,28 et 3,15 mm.
X 22
erreur standard : s =
\/ 23
0,063.
La différence de taille par rapport aux populations de la région parisienne
(t = 4, 8) et par rapport à celles de l’Aude et de la Haute-Garonne (t = 4,2) est
significative. Rey a décrit comme variété media une « variété A' anophthalma
faisant le passage au reitteri ». Cette variété est décrite de Nice. Nous retiendrons
le nom de media Rey pour nommer une race géographique de L. anophthalma de
petite taille localisée au littoral méditerranéen entre Nice et Gênes. 11 serait
intéressant de connaître avec précision les limites géographiques de cette race.
Malheureusement elle semble rare. Nous n’avons pu voir de Langelandia
anophthalma des localités provençales citées par Caillol (Aix, Marseille, Toulon,
Avignon) et nous ne savons pas s’il faut les rattacher à la forme typique ou à
la race media.
4° 11 existe en Corse et en Sardaigne une race de taille encore plus petite
que la race media. Les 13 exemplaires de Corse ont comme caractéristiques :
moyenne : 2,310 mm.
tailles extrêmes : 2,16 et 2,49 mm.
erreur standard : 2 = 1 / = 0,025.
V 13 X 12
1. Selon liESucHET les 1.110 exemjilaires récoltés dans les environs de Genève varient tic 2,0 à
3,6 mni. Les 10 exemplaires que nous avons vu ont une moyenne de 2,911 mrn.
712
Fig. 1. — Polygones de fréquence relatifs à la longueur de Langelandia anophthalma et de L. reitteri.
En abscisses : points médians des classes. Chaque intervalle de classe est de 0,2 mm. En ordonnées ;
nombre d’exemplaires de chaque classe.
La taille de ces exemplaires diffère significativement de celle des exemplaires
de la région Nices-Gênes ( t = 2,94). Leur petite taille, jointe à leur coloration
rougeâtre, permet de les considérer comme une race géographique : race insu-
laris nov.
B) Variabilité de Langelandia reitteri :
1° L’espèce ayant été décrite de Nice nous considérons comme typiques
48 exemplaires provenant des localités suivantes ; Nice (41 exemplaires) et
Cannes (1 exemplaire) dans les Alpes-Maritimes, Anthéor (5 exemplaires) et
Vidauban (1 exemplaire) dans le \ ar (récoltes Laneyrir, Hervé, Bonadona,
Coiffait).
moyenne : 1,827 mm.
tailles extrêmes ; 1,36 et 2,37 mm.
Les populations suivantes ne diffèrent pas significativement de celles de la
région de Nice :
— Castelnau (Hérault) : 5 exemplaires.
— Catalogne (Banyuls en France, Cadaquès, environs de Barcelone et île
Majorque en Espagne) : 19 exemplaires.
— Corse et Sardaigne : 13 exemplaires.
— Province d’Alicante (Espagne) : 23 exemplaires.
— • Algérie ^ : 4 exemplaires.
1. Ii!xeni[>lnifes de j;i collection (’iKoun ki.i.k. i.a présence de J tuigelandia reifft-ri en Algérie est à
conlinner : il (*st po.'sible (pi’il y ai! eu une ei’iiMir d’étiquetage.
L’eiiseml)le de ees exemplaires et de ceux de la région de Nice représente
112 insectes avec une moyenne de 1,802 mm, des tailles extrêmes de 1,33 et
2,52 mm et une erreur standard s
_ / 6,114^
“ V iiFxT
= 0,022.
X 111
2° Une série de 11 exemplaires de l’île Ibiza (Baléares) est caractérisée ainsi ;
moyenne : 2,017 mm.
tailles extrêmes : 1,67 et 2,28 mm.
;3^^
erreur standard s =
= v/’
V 11 >
X 10
= 0,057.
Cette série diffère signilicativement des autres populations étudiées (t = 2,98).
La forme d’Ibiza, de taille plus grande et à sculpture plus marquée constitue
une race locale : ibizensis nov.
3° Enfin 2 exemplaires d’Algésiras (province de Cadiz, sud de l’Espagne)
mesurent 1,96 et 2,13 mm soit une moyenne de 2,045 mm. Cet échantillon est
trop peu important pour être étudié statistiquement mais d’autres caractères
(forme du pronotum et couleur) permettent d’en faire une race distincte : race
meridionalis nov.
■ ENSEMBLE DES EXEMPLAIRES
Fig. i'oiygoiies de rréqiienoe i-eialiïs à la longueur de di\erses races de L. atioplUhalnia.
Abscisses et ordonnées comme sur la figure 1. Polygones dressés pour rensemble des 138 exemplaires,
pour les 1)9 exemplaires de la forme typique, pour les 13 exemplaires de la race insularis iiovu, et
pour les 23 exemplaires de la race media. Les longueurs moyennes sont inditpiées pour chaque race.
II. Étude morphologique : caractères distinctifs
entre L. anophthalma et L. reitteri.
10 L’édéage : La forme de l’édéage varie peu dans le genre Langelandia. Cepen¬
dant il existe des différences faibles mais constantes entre les deux espèces.
Chez L. anophthalma l’apex de l’édéage est rectiligne ; il existe à la base deux
languettes qui correspondent (peut être) aux paramères. Trois soies sensorielles
714
de chaque côté de l’apex. En outre on voit facilement une vingtaine de pores
sensoriels ronds répartis sur toute la moitié apicale de l’édéage
Chez L. reitteri l’apex de l’édéage est arrondi faiblement ; chaque côté porte
trois soies sensorielles à l’apex avec la soie interne légèrement séparée des deux
soies externes. Les paramères sont absents ainsi que les pores sensoriels.
Les styles de l’appareil reproducteur femelle sont semblables dans les deux
espèces.
2° Les antennes : Des différences faibles mais constantes existent entre les
deux espèces. Chez L. anophthalma le 3® article est nettement plus long que
large et le 4® est aussi long que large. Chez L. reitteri le 3® article n’est pas plus
long que large et le 4® article est transverse.
3® Le pronotum : 11 est souvent un peu plus long que large chez L. anophthalma
ou le rapport longueur/largeur mesuré sur 20 exemplaires varie de 0,99 à 1,12
avec une moyenne de 1,07. Chez L. reitteri, forme typique, le pronotum est à
peu près aussi large que long et le rapport longueur/largeur varie de 0,97 à 1,04
avec une moyenne de 1,00 (mesures faites sur 20 exemplaires).
1. Je n’ai pas vu chez les exemplaires examinés la disposition des soies sensorielles qui est repré¬
sentée par Binaghi (p. 79, fig. 10) pour un exemplaire provenant de Milan. Binaghi représente 4 soies
apicales de chaque côté, dont 2 soies submédianes et 2 soies latérales.
— 715
4° La coloration : Elle varie du noirâtre au l)run noirâtre chez L. anophthalma
typique, avec cependant de rares exemplaires rougeâtre foncé. La couleur est
rougeâtre chez L. anophthalma race insularis.
Chez L. reitteri la couleur est toujours rougeâtre sauf chez la race meridionalis
qui est de teinte brun rougeâtre, semblable à celle de certains exemplaires de
L. anophthalma.
Fig. 6 et 7. — Antennes
7, L. anophthalma ; 8, L. reiteri.
Fig. 8 et 9. — lùléages :
8, !.. anophthalma ; 9. L. reitteri.
Fig. 10. — Style de l’appareil reproflucteur femelle.
Reitter utilise comme caractère distinctif entre L. anopthalma et L. reitteri l’aspect
de la pubescence qui serait rare et couchée chez la première espèce et dressée et plus
abondante chez la seconde. En réalité ce caractère n’est pas constant et de grandes
variations sont visibles sur des séries nombreuses. Elles sont dues à l’existence d’un
enduit terreux plus ou moins abondant et à l’usure des insectes. De même le rapport
entre la largeur de l’espace compris entre la suture élytrale et la carène du 3® interstrie
d’une part, et la largeur de l’espace compris entre la carène du 3® interstrie et le bord
externe de l’élytre d’autre part, est légèrement variable et n’a pas de valeur spécifique.
111. Conclusion.
L’ensemble des caractères étudiés montre que les deux espèces sont bien
distinctes, contrairement à l’opinion de certains auteurs qui considéraient L.
— 716 —
reitteri comme une forme naine de L. anophthalma. Mais à l’exception de l’édéago
qui est constant, les autres caractères (et en particulier la couleur, la taille, la
forme du pronotum) varient chez les diverses races géographiques. Le tableau
suivant permettra de déterminer les diverses races des deux espèces.
1. Couleur noirâtre à brun noirâtre . 2
— Couleur rougeâtre . 4
2. Taille de 1,96 à 2,13 mm. Pronotum fortement élargi dans son tiers antérieur, le
rapport longueur/largeur égal à 0,98. Les antennes et l’édéage de type reitteri. . . .
reitteri race merldionalis nov.
— Taille supérieure à 2,20 mm. Pronotum moins fortement élargi, le rapport longueur/-
largeur variant de 0,99 à 1,12. Antennes et édéage de type anophthalma . ... 3
3. Taille de 2,20 à 3,64 mm et moyenne de 2,880 mm. . anophthalma forme typique
— Taille de 2,28 à 3,15 mm avec une moyenne de 2,563 mm. Race de petite taille loca¬
lisée au littoral méditerranéen entre Nice et Gênes . . anophthalma race media Rey
4. Grande taille de 2,16 à 2,49 mm. Edéage de type anophthalma. Race corso-sarde. . . .
anophthalma race insularis nov.
— Taille plus petite. Edéage de type reitteri . 5
5. Race de l’île d’Ibiza de taille relativement grande variant de 1,67 à 2,28 mm avec
une moyenne de 2,017 mm. Sculpture plus marquée que chez reitteri typique, la
carène élytrale bien saillante et avec des granulations bien visibles entre la suture
et la carène du 3® interstrie . reitteri race ibizensis nov.
— Races continentales plvis petites, à sculpture moins marquée, la carène élytrale moins
saillante, les élytres sans granulations . 6
6. Pronotum avec le rapport longueur/largeur égal à 0,94. Elytres 1,84 fois plus longs
que larges ensemble . reitteri race torres salai Esp.
— Pronotum avec le rapport longueur/largeur variant de 0,94 à 1,04. Elytres 2 fois
plus longs que larges . reitteri s. str.
IV. Catalogue des espèces et des races.
1. Langelandia anophthalma Aubé, Ann. Soc. ent. Fr., XI, 1842, p. 228.
type : Paris, île Louviers.
a) Forme typique. — France : dans presque tout le pays sauf dans les régions
montagneuses. .l’ai vu des exemplaires de la région parisienne, de l’Aude, de la
Haute-Garonne, de la Gironde. Cité de la Somme et de Noyon par Sainte Claire
Deville, de l’Ain par Guillebeau. Grande-Bretagne : sud-est de l’Angleterre,
Windsor (Berks), Chatham près de Londres, St Peters et Broadstairs (Kent)
selon Allen, 1954. Belgique, selon Derenne in Horion. Hollande : île de Wal-
cheren. Suisse : très commun dans le canton de Genève (Besuchet et Comei.lini,
1963). Allemagne : Hesse et provinces rhénanes selon Horion. Autriche : environs
de Vienne. Italie : dans le nord du pays, descend jusqu’au Latium selon Port.4.
Tchécoslovaquie : Prague et Bratislava. Boumanie : Comana Vlasca (collection
Grouvelle). Cité aussi de Yougoslavie (Istrie, Bosnie, Herzégowine, Dalmatie),
de Grèce, de Hongrie par Horion. La citation d’Espagne par Borchert in
Horion est à confirmer.
Langelandia viennensis Reitter 1912, de Vienne (Autriche), du Monténégro, d’Albanie
et de Corfou serait selon certains auteurs synonyme de L. anophthalma. Je ne connais
pas cette espèce en nature et sa description ne permet pas de se faire une idée précise
de sa position.
— 717 —
Langelandia paganettii Obenberger, Col. Rundschau, III, 1914, p. 109 de Corfou et
L. ausonica Obenberger, ibid., p. 109, de Calabre semblent également être synonymes de
L. anophthalma.
b) Race media Rey, l’Echange, V, 1889, p. 55. — Je connais cette race de
France : Nice (collection Grouvelle et récoltes Laneyrie) et d’Italie (environs
de Gênes, collection Grouvelle et Monte Fasce près de Gènes, récolte Besuchet).
Les citations de Toulon, Avignon, Marseille, Monaco, Menton, faites par Caillol
se rapportent soit à la forme typique soit à la race media.
c) race insularis nov. — Race localisée à la Corse et à la Sardaigne. Corse :
12 exemplaires sans localité précise et un exemplaire d’Omessa ; Sardaigne :
trois exemplaires d’Asuni. Types dans la collection Grouvelle au Muséum
National d’Histoire Naturelle.
2. Langelandia reitteri Belon, Ann. Soc. ent. Fr., (6), II, 1882, p. cxxv. Type :
Nice. (= exigua Reitter, St. Ent. Zeit., 36, 1875, p. 313, non exigua Perris).
a) Forme typique. — France : Nice et Cannes (Alpes-Maritimes), Anthéor et
Vidauban (Var), Banyuls et Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), Castelnau
(Hérault), Corse. Italie : Sardaigne. Espagne ; nombreuses localités de Cata¬
logne (Cadaquès, environs de Barcelone) ; île Majorque ; province d’Alicante.
Algérie (provenance à confirmer).
b) Race ibizensis nov. — Ile d’Ibiza, récoltes Franz et Besuchet.
c) Race meridionalis nov. — Espagne : Algesiras, récolte Besuchet.
d) Race torres salai Espanol, Publ. Inst. Biol. Aplic., XXI, 1955, p. 103.
Je ne connais cette race que par sa description. Espagne : environs de Pego,
province d’Alicante, 4 exemplaires. Les 23 exemplaires que j’ai vus de la province
d’Alicante ne diffèrent en rien de la forme typique, certains (collection Coiffait)
ayant été récoltés par Torres Sala.
Laboratoire d’Ecologie générale.
Muséum National (T Histoire Naturelle.
Résumé
L’étude morphologique et biométrique de près de 300 exemplaires de Langelandia
anophthalma et de L. reitteri permet ; 1) de préciser les différences existant entre ces
deux espèces ; 2) de décrire des races géographiques nouvelles (L. anophthalma insularis
de Corse et de Sardaigne, L. reitteri ibizensis de l’ile d’Ibiza dans les Baléares, L. reitteri
meridionalis d’Algesiras en Espagne) ; 3) de réhabiliter la forme media Rey en tant
que race géographique ; 4) de préciser et de compléter la répartition géographique des
deux espèces.
AUTEURS CITÉS
Allen, A. A., 1954. — (Note sans titre). Ent. Mon. Mag., n° 1077, p. 42.
Besuchet, C. & Comellini, A., 1963. — Coléoptères endogés des environs de Genève.
Bull. Soc. ent. Suisse, 36, pp. 313-320.
Rinaghi, g., 1939. — Studio sul genere Langelandia e descrizione di un uuovo genere di
Coxelini. Bail. Soc. ent. Ital., LXIX, pp. 69-79.
Caillol, H., 1908-1954. — Catalogue des Coléoptères de Provence.
Horion, A., 1961. — Faunistik der mitteleuropaischen Kàfer. Band VIII, 2 Teil.
Reitter, E., 1922. — Restimmungs Tabellen der europaischen Coleopteren. VI Heft ;
Colydiidae, Rhysodiidae, Ostomidae. 73 p. Troppau, 1922.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 4, 1068, pp. 718-733.
RÉCOLTES DE LARVES DE COLÉOPTÈRES
AQUATIQUES DANS LA RÉGION ÉTHIOPIENNE :
MADAGASCAR (1960)
Par Henri BERTRAND
Après avoir effectué des recherches dans divers territoires de l’Afrique éthio¬
pienne de 1957 à 1959, nous nous sommes rendus à Madagascar où nous avons
bénéficié d’une subvention du Centre National de la Recherche Scientifique.
Compte tenu des moyens dont nous disposions, nous avons parcouru une grande
partie de l’île, nos itinéraires intéressant plus particulièrement d’ailleurs la région
est et ses massifs forestiers.
De Majunga, nous avons gagné la côte est que nous avons suivie, au-delà de
Tamatave jusqu’à Maroansetra, au fond de la baie d’Antongil. De Moramanga,
entre Tananarive et Tamatave un trajet annexe nous a conduit jusqu’à Anosibe,
et, depuis Maroansetra, nous avons visité les forêts au nord de cette localité et la
petite île de Nossi Mangabé.
De Tananarive, un second circuit a passé par Antsirabé, Ambositra, Ihosy,
Fianarantsoa Tuléar, Betoky, touchant la pointe sud à Faux Cap, avant de
remonter à Fort Dauphin et Sainte Luce. Le retour à Ihosy a eu lieu par Betroka,
tandis qu’à l’aller, un détour : Ambositra, Ifanadiana, Antsenavola, Ranomafana,
rejoignant la voie directe un peu au dessus de Fianarantsoa, permettait la tra¬
versée d’une zone forestière.
Enfin, au départ de Tananarive, ont été visitées les chutes de l’Onive, la réserve
de Manjalatombo, la région du lac Itasy ; la réserve forestière de Lokobé, dans
l’île de Nossi Ré, également explorée à la faveur d’une escale du cargo nous
ramenant en France.
Au cours de notre séjour, nous avons reçu le meilleur accueil des autorités
malgaches et trouvé toutes facilités auprès des Services de l’Agriculture et des
Eaux et Forêts ; indépendamment des réserves citées ci dessus, des récoltes ont
été faites dans une partie des stations forestières, celles d’Ambatofotsy, d’Ant-
sampandro, d’Ampamaherana et de Mandena.
A Tananarive même, nous avons bénéficié de l’hospitalité et du concours de
l’Institut de Recherche Scientifique de Tzimbazaza et à cette occasion nous
tenons ici à remercier tout particulièrement M. le Professeur J. Millot et son
collaborateur M. R. Paulian.
^ 719
Liste des récoltes.
Haliplidae.
Genre Peltodytes Régimbart.
Peltodytes quadratus Rég.
Tamatave. — Fossé d’un marais à la station agricole d’Ivoloina, dans les
Algues filamenteuse (imagos capturés et imagos obtenus ex larva).
Dytiscidae.
Genre Hyphydrus Illiger.
Hyphydrus scriptus Fabr.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambatofotsy (avec imagos).
Hyphydrus sp.
Tamatave. — Marais entre Anomalaha et Ivoloina.
Genre Hydrovatus Motscbulsky.
Hydrovatus sp.
Tamatave. — Vieux canal, avant Ivoloina, anse à Jacinthes d’eau (Eichornia) ;
marais entre Anomalaha et Ivoloina.
Genre Pachynectes Régimbart (Rerthand, 1963).
Pachynectes hygrotoides Rég.
Tamatave. — • Chutes du Lazafo(r) i, flaque sur roche (avec nombreux imagos).
Genre Herophydrus Sharp (Bertrand, 1963).
Herophydrus sp.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambatofotsy.
Genre Helerhydrus Sharp (Bertrand, 1963, 1965, 1968).
Ileterhydrus agaboides.
Tamatave. — Marais entre Anomalaha et Ivoloina.
1. r = cours d’eau.
720
Genre Canthydrus Sharp.
Canthydrus sp.
Tamatave. — Mare à Nymphaea, entre Ambonitra et Brickaville ; vieux
canal, avant Ivoloina, anse à Jacinthes d’eau (Eichornia).
Genre Hydrocanthus Say.
Ilydrocanthus sp.
Tamatave. — Petit ruisseau à 700 ni, route de Moramanga à Anosibe ; vieux
canal avant Ivoloina, anse à Jacinthes d’eau {Eichornia) ; marais entre Anoma-
laha et Ivoloina ; petit marais à la station agricole d’ Ivoloina ; fossé à la station
agricole d’ Ivoloina ; mares littorales à Maroansetra ; flaque d’un fossé dans la
forêt littorale entre Aniribe et Farambany ; Andronofotsy (Vadon leg.).
Genre Synchortus Sharp (Bertrand, 1948).
Synchortus sp.
Tamatave. — Marais entre Anornalaha et Ivoloina.
Genre Laccophilus Leach.
Laccophilus sp.
Tananarive. — Bivière à Carion ; flaque temporaire près de la rivière à Carion ;
marais à la station forestière d’Ambofotsy.
Tamatave. — Mare à Nymphaea entre Ambonitra et Brickaville ; marais entre
Anornalaha et Ivoloina ; petit marais à la station agricole d’ Ivoloina ; mares
littorales à Maroansetra ; marette à 15 km. de Beloha, route de Beloha à Tsihombe.
Genre Africophilus Guignot (Bertrand, 1963).
Africophilus nesiotes Guign.
Tananarive. — Suintements près d’un ruisseau entre km. 42 et Faratsiho,
route de Sambaina à Faratsiho (avec A. nesiotes Guign.).
A. sp.
Rochers ruissellants au km. 235, route d’Antsirabe à Ambositra.
Tamatave. — Rochers ruissellants au km. 71, route de Tananarive à Tamatave
(avec A. nesiotes Guign. et A. pauliani Legros).
Genre Philaccolus Guignot (Bertrand, 1963).
Philaccolus lepidus Guign.
Tamatave. — Marais entre Anornalaha et Ivoloina.
— 721 —
Genre Neptosternus Sharp (Bertrand, 1963).
Neptosternus oberthuri Guign.
Tamatave. — Ruisselet à Naslurtium, affluent de rAnibatomosifotra(r), forêt
d’Andasibe (avec imagos).
Neptosternus sp.
Tamatave. — ■ Affluent de Tlaroka(r) au km. 187, entre Ampasimbe et Ranoma-
fana.
Genre Copelatus Erichson.
Copelatus sp.
Tananarive. — Flaque temporaire près de la rivière, à Carion.
Genre Rhantus Lacordaire.
Rhantus latus Fairm.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambatofotsy.
Genre Ilydaticus Leach.
Ilydaticus inconspicuus Rég.
Tuléar. — Marette à 15 km. de Beloha, route de Beloha à Tsihombe (imago
ex larva).
Hydaticus sp.
Tananarive. — Flaque temporaire près de la rivière à Carion.
Tamatave. — Mares littorales à Maroansetra.
Genre Cyhister Curtis.
Cyhister sp.
Tananarive. — Rivière à Carion (2 sp.).
Tamatave. — Mare à fond de feuilles mortes, avant Tamatave au km. 358
(1 sp.) ; marais entre Anomalaha et Ivoloina (1 sp.).
Tuléar. — Mare à 24 km. de Beloha, route de Beloha à Tsihombe.
Famille Gyrinidae.
Genre Gyrinus Geoffroy.
Gyrinus sp.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambatofotsy.
— 722
Genre Dineutus Mc Leay.
Dmeutus sinuosipennis Cast.
Tamatave. — Ruisselet sur sable, à la lisière de la forêt littorale, entre Foul-
pointe et Fénèrive (a^ ec imago).
Genre Orectogyrus Régimbart.
Orectogyrus sp.
Tananarive. — Andranofeno{r), route de Majunga à Tananarive ; petite rivière
au sud du col des Tapia ; torrent à gros blocs au km. 241, route d’Antsirabe à
Ambositra.
Tamatave. — Niagarakelly(r), route de Moramanga à Anosibe ; affluent de
riaroka(r) au km. 187, entre Ampasimbe et Ranomafana ; Vohilava, petit
torrent, forêt d’Andasibe près de Maroansetra ; ruisseaux de forêt de l’île Nossi
Mangabe.
Fianarantsoa. — Ruisseau en lisière de la forêt primaire près du réservoir
d’Ambositra ; ruisseau en forêt à 1.300 m, entre Ambositra et Ambinandrino ;
petite rivière à la station forestière d’Ampamaberana.
Tuléar. — Petit torrent à cascades, en forêt à Nahampoana ; affluent du même.
Famille Sphaeridiidae.
Genre Coelostoma Rrullé.
Coelostoma sp.
Tamatave. — Rochers suintants du Cap Ambatasarotra.
Sphaeridiidae genus (Coelostoma) (Bertrand, 1962).
Sphæridiidae genus (Coelostoma) sp.
Tananarive. — Rochers suintants à 1.460 m, route de Majunga à Tananarive ;
Andranofeno, même route ; flaques aux chutes de TOnive(r) ; ruisseau et cascade
sur falaise hygropetrique au km 42, route de Sambaina à Faratsiho ; suintement
près, même route ; suintement sur roche, même route ; suintement près chute de
rAntofofo(r), route de Betafo ; petite cascade d’un ruisseau découvert, au nord
du col des Tapia, route d’Antsirabe à Ambositra ; ruissellement sur roche, au
km. 235, même route.
Tamatave. — • Rochers suintants et ruisselet au km. 71, route de Tananarive
à Tamatave ; Sahasoa(r) près de Fampanambo.
Fianarantsoa. — Rapides du Namorona(r) sous les Hydrostachys ; Ambo-
tolay(r) affluent du Namorona sous les Hydrostachys ; suintement sur la route
avant la chute du Namorona(r).
Tuléar. — Torrent à 600 m, entre Ezoambo et le ol de Mangotry ; torrent à
Elandy.
— 723 —
Famille Hydrophilidae.
Genre Berosus Leach.
Berosus hergrothi.
Tuléar. — Marette à 15 km. de Belolia, route de Beloha à Tsihombe (avec
imago).
Genre Helochares Mulsant.
Helochares sp.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambafotsy.
Tamatave. — Mare à Nymphaea entre Ambonitra et Brickaville ; vieux canal,
anse à Jacintes d’eau {Eichornia) entre Anomalaba et Ivoloina ; marais entre
Anomalaba et Ivoloina.
Fianarantsoa. — Grande rivière Sahanofa, entre Ambohimanga du sud et
Ifanadiana.
Genre Amphiops d’Orcbymont (Imms, 1933 et Bertrand, 193, 1962).
Amphiops sp.
Tamatave. — Mare à Nympbaea entre Ambonitra et Brickaville ; vieux canal,
anse à Jacinthes d’eau {Eichornia) entre Anomalaba et Ivoloina ; fossé à Alges
filamenteuses à la station agricole d’Ivoloina.
Genre Peltochares Régimbart (Bertrand, 1962).
Peltochares sp.
Tananarive. — Ruissellements sur rocbe au km. 235, route de Antsirabe à
Ambositra ; ruisseavi et cascade bygropétrique au km. 42, route de Sambaina à
Faratsibo.
Hydrobiinae genus B. (Bertrand, 1962).
Hydrobiinae genus B, sp.
Tamatave. — Petit ruisseau à 700 m, route de Moramanga à Anosibe ; fossé à
Algues fdamenteuses à la station agricole d’Ivoloina.
Hydrobiinae genus D. (groupe Derallus) (Bertrand, 1962).
Hydrobiinae genus D. (groupe Derallus) sp.
Tamatave. — Vieux canal, anse à Jacinthes d’eau {Eichornia) entre Anomalaba
et Ivoloina.
— 724
Genre Sternolophus Solier
(Nowrojee, 1912 ; d’Orchymont, 1935 ; Bertrand, 1935).
Sternolophus sp.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambatofotsy.
Tamatave. — Mares littorales à Maroansetra.
Genre Hydrous Brullé.
Hydrous sp.
Tamatave. — Vieux canal, anse à Jacinthes d’eau, entre Anomahala et Ivo-
loina.
Famille Helodidae.
Helodidae genus 1 his (Bertrand, 1964).
Helodidae genus 1 his, sp.
Tamatave. — Fossé à Algues filamenteuses à la station agricole d’Ivoloina.
Helodidae genus 2 [Ora auct.)
(Bertrand, 1964).
Helodidae genus 2 [Ora auct.), sp.
Tamatave. — Sur les Pandanus de la forêt littorale à Sainte Luce (imago mort
et imagos ex larva).
Helodidae genus 5 (Bertrand, 1964).
Helodidae genus 5, sp.
Tuléar. — Marette à 15 km. de Beloha, route de Beloha à Tsihombe (imago
ex larva).
Helodidae genus 6 (Bertrand, 1964).
Helodidae genus 6, sp.
Tananarive. — Marais à la station forestière d’Ambofotsy.
Tamatave. — Petit marais à la station agricole d’Ivoloina.
Tuléar. — Marais entre Fort Dauphin et Sainte Luce.
725 —
Helodidae geniis 9 (Bertrand, 1964).
Ilelodidae genus 9, sp.
Diégo Suarez. — Sur les Ravenula dans la forêt réserve de Lokobe, île de
Mossi Be.
Tuléar. — Sur les Itavenala, en forêt à Manantely ; sur les Havenala à la station
forestière de .Vlandena.
Helodidae genus 12 (Bertrand, 1964).
Helodidae genus 12, sp.
Diego-Suarez. — Anibolisao(r), dans la forêt réserve de Lokobe, île de Nossi
Bé. ; Antsaharavy, même forêt.
Tamatave. — Sahasoa(r), près Fampanambo, en forêt.
Fianarantsoa. — Ruisselets au dessus de Banomafana à 700-750 m ; petit
ruisseau au dessus de Banomafana.
Tuléar. — Petit torrent et cascade à Manantely.
Helodidae genus 13 (Bertrand, 1964).
Helodidae genus 13, sp.
Diego Suarez. — Bemangaoka(r), dans la forêt réserve de Lokobe, île de
Mossi Be ; Antsaharavy(r), même forêt.
Tananarive. — Petit torrent et cascade de Tavolatara dans la forêt réserve
de Manjakatombo ; cascade sacrée de l’Ankaratra, même forêt ; Manjakatombo(r),
au sentier à 1.760 m, même forêt ; allluent du Manjakatombo(r), même forêt ;
cascade et ruisseau de l’ancien laboratoire à 1.900 m, même forêt petite source
entre km. 42 et Faratsiho, route de Sarnbaina à Faratsiho ; ruissellements divers
sur même route.
Tamatave. — Ruisselet à 740 m, entre Périnet et Beforona ; rochers suintants
an Caj) Ambatasarotra ; rochers suintants près d’un torrent entre Antanambe
et Ivontaka ; Sahafotsy(r), forêt d’Andasibe ; ruisseau de forêt et petite cascade
à l’est du mouillage, île de Mossi Mangabé ; ruisseau de la cascade à l’ouest du
mouillage, île de Nossi Mangabe.
Fianarantsoa. — Ruisseau de forêt à 1.300 m entre Ambositra et Ambina-
nindrino ; ruisselets au dessus de Banomafana à 700-750 m ; petit ruisseau au
dessus de Banomafana ; ruisselets vers 1.000 m, plus haut.
Tuléar. — Affluent d’un petit torrent à cascades, en forêt à Nahampoana ;
ruisselet, sous Fougères arborescentes, même forêt.
Helodidae genus 15 (Bertrand, 1964).
Helodidae genus 15, sp.
Tamatave. — Ruisselet à 740 m, entre Périnet et Beforona ; petits ruisseaux
de la forêt littorale nu nord du Cap Ambatasarotra ; Sabasoa(r), près Fampa-
46
726
nambo, en, forêt ; ruisseau et petite cascade, à l’est du mouillage, île de Nossi
Mangabé.
Fianarantsoa. — Ruisselets dans un canton de l’Isalo.
Tuléar. — Affluent d’un petit torrent à cascades à Nahampoana.
Famille Ptilodactylidae.
Ptilodactylidae genus 1 (Bertrand, 1956, 1965, 1966).
Diego Suarez. — Bemangaoka(r), dans la forêt réserve de Lokobe, île de
Nossi Bé.
Tamatave. — Ruisselet de forêt à 740 m, entre Périnet et Beforona ; petit
ruisseau torrentueux à 400 m, entre Beforona et Ranomafana ; petit torrent à
cascades entre Ampanambe et Ivontaka ; Sahasoa(r) en forêt, près de Fanpa-
nambo.
Tuléar. — Ruisselet sous Fougères arborescentes à Nahampoana.
Ptilodactylidae genus 2 a (Bertrand, 1966).
Tamatave. — Ruisselet sur latérite, en forêt littorale, entre Maintimbato et
Rantabe.
Fianarantsoa. — Ruisseau à 1.300 m, en forêt entre Ambositra et Ambina-
nindrino.
Tuléar. — Petit torrent à 600 m, entre Ezoambo et le col de Mangotry.
Ptilodactylidae genus 2 b (Bertrand, 1966).
Tamatave. — Petit ruisseau en forêt à 900 m entre Périnet et Beforona ;
ruisselet affluent du Vohilava(r) en forêt d’Andasibe, près de Maroansetra.
Famille Dryopidae.
Genre Potamodytes Grouvelle (Bertrand, 1956).
Potamodytes sp.
Majunga. — Befitona(r), route de Majunga à Tananarive ; ruisseau entre Maeva
tanana et Antsoamany.
Tananarive. — Chutes de la Lily(r) ; ruisseau affluent du Manjakatombo-
forêt réserve de Manjakatombo.
Tamatave. — Petit ruisseau dans la forêt de la Mandraka ; petit torrent à
1.100 m à l’est de la Mandraka ; torrent affluent du Sahantadra au km. 157-158,
route de Tananarive à Tamatave Manadriana(r) entre Tamatave et Maroan¬
setra ; petit torrent sous cascade, entre Antanamba et Ivontaka ; Sahasoa(r),
en forêt, près Fampanambo ; Sahafotsy(r), forêt d’Andasibe près de Maroan¬
setra ; Vohilava(r), même forêt ; Ambatomisifotra(r), même forêt.
Fianarantsoa. — Ruisseau de forêt à 1.300 m, entre Ambositra et Ambina-
nidrino ; ruisselets au dessus de Ranomafana à 700-750 m.
Tuléar. — Petit torrent et cascade à Manantely ; petit torrent à 600 m, en forêt,
entre Ezoainbo et le col de Mangotry.
Genre Potamolatres Delève.
(sub nom. Potamophilinae genus M. Bertrand, 1962 et Bertrand, 1964,
Potamolatres).
Potamolatres costulatus Del.
Tamatave. — Petit torrent à 1.100 m à l’est de la Mandraka ; Sahafotsy(r),
en forêt, près de Fampanambo ; Vohilava(r), en forêt d’Andasibe près de Maroan-
setra ; Ambatomisifotra(r) même forêt : Ambatomisifotra(r) supérieur, même
forêt.
Fianarantsoa. — Ruisseau de forêt à 1.300 m entre Ambositra et Ambina-
nindrino.
Genre Hydrethus Delève.
(sub. nom. Potamophilinus, Bertrand, 1962 ; Bertrand, 1964, Hydrethus).
Hydrethus sp.
Majunga. — Ruisseau entre Maevatanana et Antsokoamany.
Tananarive. — Amborompotsy(), à la station forestière d’Antsampandrano.
Tamatave. — Petit torrent à l’est de la Mandraka ; affluent de l’laroka(r)
entre Ampasimbe et Ranomafana (avec //. proximus Del).
Genre Omotonus Delève.
(sub. nom. Potamocares, Bertrand, 1962 ; Bertrand, 1964, Omotonus).
[Potamocares sp. 2, Bertrand, 1962).
Omotonus sp.
Tananarive. — Amborompotsy(r), sous les Hydrostachys, à la station forestière
d’Antsampandrano.
Genre Pachyelmis Grouvelle (Bertrand, 1962).
Pachyelmis sp.
Majunga. — Befitona(r), route de Majunga à Tananarive.
Tananarive. — Affluent du Manjakatombo(r) forêt réserve de Manjakatombo.
Fianarantsoa. — Petit ruisseau avec cascade à 1.360 m, entre Ambositra et
Ambinanindrino (avec P. bertrandi Del ; Ambatolay(r) affluent du Namorona(r) ;
rivière des Palmiers au km. 729.
Tuléar. — Petit torrent et cascade à Manantely.
728
Genre Aspidelmis Delève, (Bertrand, 1962).
Aspidelmis sp.
Tananarive. — Antof()fo(r), en aval de la chute, sous les Ilydrotachys, route
de Betafo.
Tamatave. — Vohilava(r), forêt d’Andasihe, près de Maroansetra fav'ec imago
A. sp.).
Fianarantsoa. — Buisseau avec cascade à 1.360 m, entre Ambositra et Ambina-
nindrino (avec A. scutellaris Uel.) ; Anibotolay(r), affluent di Namorona(r)
(avec A. scutellaris Del. et A. subfuliginosa Grouv.) ; ruisselets sous bois dans nu
canyon de l’Isalo (avec A. suhfulig nosa Drouv.).
Tuléar. — Petit torrent en forêt, entre Ezoambo et le col de Mangotry.
Genre Pseudelmidolia Delève
(sub. nom. Elmidolia auct. Bertrand, 1962 ; Bertr.and, 1965, Pseudelmidolia).
Pseudelmidolia sp.
Majunga. — Befitona(r), route de Majunga à Tananarive ; ruisseau entre
Maevatanana et Antsokoamany, même route.
Tamatave. — Petit torrent sous cascade, entre Antanambe et Ivontaka ;
Vohilava(r) en forêt d’Andasibe, près de Maroansetra ; Ambatomisifotra(r);
même forêt ; ruisseau de la cascade en forêt, île de Nossi Magabe.
Fianarantsoa. — Torrent à 1.100 m entre Ambositra et .Vmbinanindrino (avec
P. bertrandi Del.) ruisselets sous bois dans un canyon de l’Isalo ; rivière des
Palmiers au km. 729 (avec P. conspicua Grouv.).
Tuléar. ~ — Petit torrent et eascade à Manantely ; torrent à Rlandy.
Helmiinae genus 1 (Bertrand, 1962).
Helmiinae genus 1, sp.
Tamatave. — Ruisseau, forêt de la Mandraka.
Helmiinae genus 2 (Bertrand, 1962).
Helmiinae genus 2, sp.
Tamatave. — Torrents, forêt d’,\ndasibe, sur bois, près de Maroansetra.
Famille Lampyridae.
Lampyridae genus (Bertrand, 1965).
Lampyridae genus, sp.
Tamatave. — Vohilava(r), forêt d’Andasibe, près de Maroansetra ; Ambato-
misifotra(r) même forêt.
Famille Torridincolidae.
Genre Torrindicola Stefîan
(sub. nom. genus incertae sedis, Bertrand, 1965 ; Bertrand, 1966, Torridincola)
Torrindicola sp.
Tananarive. — Ruissellements sur roche au km. 235, route d’Antsirbe à Ambo-
sitra ; ruissellements sur roche au km. 241, même route ; ruisseau et cascade
hygropétrique au km. 42, route de Sambaina à Faratsiho.
Tamatave. — Rochers suintants au km. 71, route de Tananarive à Tamatave ;
rochers suintants au Cap Ambatasarotra ; suintement près torrent entre Anta-
nambe et Ivontaka.
N. B. Presque partout en compagnie d’imagos.
Famille Chrysomelidae (Donaciinae).
Donaciinae genus (Bertrand, 1965).
Donaciinae genus, sp.
Tamatave. — Ruisseau d’écoulement, marais entre Anomalaha et Ivoloina,
au pied d’un Potamogeton.
Remarques écologiques et faunistiques.
Eaux stagnantes et eaux courantes sont de types très variés et également
bien représentées à Madagascar ; c’est surtout dans les secondes qu’ont été faites
la plupart de nos récoltes.
Eaux stagnantes. — Elles comportent des collections d’eau d’importance très
diverse, allant des flaques temporaires aux mares, étangs, marais et petits lacs,
sans oublier les phytothelmes dont le peuplement offre un intérêt tout parti¬
culier.
Quelques flaques renferment peu de végétation, les fossés parfois avec Algues
filamenteuses, les marais à hydrophytes dressés abondants, les mares souvent
avec Nymphaea, les Jacinthes d’eau {Eichornia) envahissant parfois la zone mar¬
ginale des canaux ou étangs.
Parmi les phytothelmes dans lesquels nous avons fait des récoltes figurent ceux
des Pandanus et des Raoenala ; les Nepenthes du Sud ne renferment pas de larves
de Coléoptères, seulement parfois des imagos morts d’Hélodides.
Au point de vue des températures, d’après les observations faites à diverses
époques de Tannée, nous avons relevé en général plus de 20°, avec 27°, 28°, 30°
et même 38° ou plus dans des eaux souvent à basse altitude. A l’intérieur on
trouve parfois seulement 23° et même 21° à 1.500 mètres, et dans les régions
forestières 16° à 20°.
730
Nous avons enfin trouvé 18® dans des phytothelmes [Pandanus).
La composition de la faune est assez semblable à celle observée dans les autres
régions de l’Afrique éthiopienne ; elle comprend, comme indiqué dans la liste qui
précède, des Haliplides {Peltodytes), des Dytiscides : Ilyphydrus, llydrovatus,
Heterhydrus, Canthydrus, Hydrocanthus, Synchortus, Laccophilus, Philaccolus,
Copelatus, Rhantus, Ilydaticus, Cybister, des Gyrinides : Gyrinus, des Hydro-
philides : Berosus, Helochares, Amphiops, Hydrobiinae genus B, Hydrobiinae
genus D (type Deraïlus), Sternolophus, Hydrous, quelques Ilélodides : Helodidae
genus Ibis, Helodidae genus 5, Helodidae genus 6, des Chrysomélides : Donaciinae
genus. Sans omettre de citer Pachynectes hygrotoides des flaques du Lazafo et la
faunule des Phytothelmes : Helodidae genus 2 {Ora) des Pandanus et Helo¬
didae genus 9 des Ravenala.
Signalons que c’est seulement à Madagascar que nous avons pu récolter quel¬
ques types larvaires comme Synchortus et Hydrobiinae genus D. (groupe Deraïlus)
et retrouver aussi les larves des Heterhydrus, découvertes au Congo belge dans les
marais de la Lueka.
Indépendamment de Pachynectes qui est un endémique, Helodidae genus 6
n’est encore connu que de Madagascar et parmi les Helodides des phytothelmes,
s’il est probable que Helodidae genus 2 (Ora) doit exister en Afrique continentale,
Helodidae genus 9 des Pandanus pourrait être propre à Madagascar, comme le
sont certains Culicides (Raoenalites).
Eaux courantes. — De types variés : il s’agit tantôt de simples petits ruisseaux
ou même ruisselets, tantôt de petites rivières, rarement à courant calme, plus
souvent de torrents pierreux, généralement coupés de cascades, chutes ou rapides,
torrents découverts de l’intérieur sur le plateau ou ruisseaux et torrents forestiers
en forêt primaire (forêt de plateau, forêt de l’Isalo, forêt de l’est).
La flore des eaux courantes est particulière, avec des Aponogeton et surtout
les diverses espèces à'Hydrostachys, très caractéristiques des cascades, radiers
et rapides. Un peu partout, et surtout en zone forestière, abondent les bois
immergés tombés naturellement ou par suite des coupes (forêt d’Andasibe).
Au cours de nos récoltes effectuées principalement de janvier à avril, sauf dans
les régions de l’Onive, Manjakatombo, lac Itasy et Nossi Be (juin à septembre),
nous avons relevé souvent des températures diurnes. Bien qu’il ne s’agisse en
rien d’une étude méthodique, qui jusqu’ici, d’après Paulian, n’aurait guère été
entreprise, (Paulian, 1961), nous donnons ci-contre un aperçu des observations
faites successivement dans les cours d’eau hors forêt ou découverts (parfois un
peu ombragés), les cours d’eau de forêt, les milieux hygropétriques :
1® Dans les cours d’eau plus ou moins découverts, nous avons relevé 23 stations
au-dessus de 20®, contre 12 seulement à 20® ou au-dessous. Les tempé¬
ratures s’échelonnent entre 15® et plus de 30®, les températures les plus basses
à des altitudes d’ailleurs variées de 400-500 mètres à 700-800 mètres et même
entre 1.000 et 1.500 mètres sur le plateau. Des températures dépassant 20® ont
été relevées également à toutes altitudes et jusqu’à 2.000 mètres (26®) dans la
région de l’Ankaratra.
2® Dans les cours d’eau de forêt, il y a au contraire 17 stations à 20® ou moins,
contre seulement 10 à plus de 20®, l’échelonnement ayant lieu entre 9® et 25®.
Des deux stations à 25®, une correspond d’ailleurs à une rivière assez lente
(Tampolo) en forêt littorale de l’est, les températures les plus basses (inférieures
— 731 —
à 15°, de 9° à 11°) sont celles de la forêt réserve de Manjakatombo, en altitude et
d’ailleurs en hiver (juin et août).
3° Nous avons trouvé sur les rochers ruisselants, 19° en avril sur l’escarpement
du km. 71, à l’est de la Mandraka à 980 mètres et 18° sur la grande falaise hygro-
pétrique du km. 42 sur la route de Sambaina à Faratsilio, dans l’Ankaratra à
1.900 mètres, toujours au mois d’avril.
Si on excepte des rivières à cours lent, comme la rivière de Carion, où l’on
rencontre des éléments lénitiques — ce qui est un fait banal — la faune des eaux
courantes offre sa composition habituelle.
Les Dytiscides sont représentés par Neptosternus que nous avons reconnu
comme typiquement lotique dans l’ensemble de la région éthiopienne (Neptos¬
ternus oberthuri de la cressonnière de la forêt d’Andasibe et N . sp. de l’affluent
de l’iaroka) et un entomologiste indien, M. \ azirani, de Calcutta, nous a indiqué
que le genre offrait la même écologie aux Indes. On trouve des Gyrinides :
Dineutus et Orectogyrus (ce dernier typiquement lotique et rhéophile), mais les
Hydrophilides font en principe défaut ; nous citerons toutefois pour ordre :
Hydrobiinae genus B. Les Sphaeridiides sont représenté non pas tant par Coelos-
toma que par les larves à pseudopodes abdominaux : Sphaeridiidae genus (Coelos-
toma) comme dans toute la région éthiopienne et qui sont très communes (on les
observe aussi en Insulinde, Bertrand, 1935, 1966). Puis viennent les Hélodides,
Ptilodactylides et Dryopides dont les larves sont particulièrement abondantes.
Dans la première famille se rangent : Helodidae genus 12, Helodidae genus 13,
Helodidae genus 15 (le second type dominant). Dans la seconde famille figurent
surtout Ptilodactylidae genus I, très répandu en Afrique continentale et ici
encore dominant, parfois Ptilodactylidae genus 2. Dans la troisième famille
entrent : Potamodytes, Potamolatres, Hydrethus, Omotonus, Pachyelmis, Aspi-
delmis, Pseudelmidolia et les types indéterminés ; llelmiinae genus M 2. Hel-
miinae genus M 2. Parfois des larves de Lampyrides (forêt d’Andasibe).
On notera que l’association des bois immergés comprend aux cotés des larves
de Potamodytes et Ptilodactylides, Hydrethus (remplaçant Potamocares et Pota-
mogethes de l’Afrique continentale), Potamolatres et accessoirement Helmiinae
genus M. 2. ; encore que les platiers des rapides et les grosses pierres des torrents
hébergent sous les Hydrostachys, les larves Sphaeridiidae genus (Coelostoma),
Aspidelmis et parfois Omotonus.
Une mention spéciale doit être faite de la faune hygropétrique ou madicole
comme n’a pas manqué de le noter Paulian (1949, 1961) ; il s’agit à la fois
d’ailleurs des abords des cascades, des minces ruisselets des talus forestiers mais
surtout des rochers suintants ou ruisselants que l’on rencontre aussi sur le pla¬
teau ou la falaise à végétation dégradée de domaine de l’Est (faune des faces
rocheuses nues de Paulian). Certains des éléments de cette faune sont acci¬
dentels, ce qui est le cas des larves des Ptilodactylides dont la présence ici est
comparable à celle des larves de Dryops en Europe (Vaillant, 1955) ; d’autres
se retrouvent dans les petites cascades comme Helodidae genus 13, si abondant,
Helodidae genus 12 et Sphaeridiidae genus (Coelostoma), encore parfois Pseudel¬
midolia. Parmi les formes par contre tout à fait typiques, « eumadicoles », les
larves presque toujours accompagnées des imagos des Africophiius (Dytiscides)
et des Torridincola (Torridincolidae) que nous avions antérieurement découvertes
en Afrique continentale. C’est encore le cas des larves attrihuées à Peltochares
(Hydrophilides).
— 732 —
Parmi les larves récoltées à Madagascar certaines appartiennent à des formes
propres à Madagascar ; c’est le cas des larves de Pachynectes et des larves de
Dryopides correspondant aussi à des endémiques, celles des Potarnolatres, Hydre-
thus, Aspidelmis, Pseudelniidolia, sans doute llelodidae genus 12, Helodidae
genus 6, Helodidae genus 9 (comme indiqué ci dessus). Par contre llelodidae
genus 13 se retrouve au Transvaal et dans la province du C'ap, en .Vfrique du Sud.
Et puis des larves de type Hydrethus ont été prises en .Vfrique continentale où ce
genre n’est pas signalé, tandis qu’inversement on ne connaît pas Ornotorius à
Madagascar (?). Enfin parmi les Ptilodactylides, si Ptilodactylidae genus 1 qui
est d’ailleurs le plus répandu à Madagascar, est commun aussi dans l’Afrique
continentale éthiopienne, Ptilodactylidae genus 2 est au moins localisé sur le
continent et c’est d’ailleurs seulement Ptilodactylidae genus 2 h, que nous avons
retrouvé dans les récoltes de M. Hinton en Afrique du Sud, dans la province du
Cap. On sait qu’il existe un troisième type de Ptilodactylide du même groupe en
Australie (Bertrand, 1966) type que le Dr. J. Ii.lif.s a retrouvé dans deux
rivières de Nouvelle-Guinée à 2.000 mètres et plus, en septembre 1966 (Ber¬
trand, 1968).
BIBLIOGRAPHIE
Bertrand, H., 1962. — Contribution à l’étude des premiers états des Coléoptères
aquatiques de la région éthiopienne (2® note). Bull. I. F. A. N., 24, sér. A, 3,
pp. 710-777, fig. 1-39.
— 1962. — Id. (40 note). Ibid., 24, sér. A, 4, pp. 1065-1114, %. 1-39.
— 1963. — Id. (5® note). Ibid., 25, sér. A, 2, pp. 389-466, fig. 1-61.
— 1964. — Id. (6® note). Ibid., 26, sér. A, 2, pp. 513-579, fig. 1-47.
— 1964. — Note sur les Potamophilinae (Col. Uryopidae) delà région éthiopienne.
Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 36, 3, pp. 315-325, fig. 1-5.
— 1965. — Contribution à l’étude des premiers états des Coléoptères aquatiques
de la région éthiopienne (7® note). Bull. I.F.A.N., 27, sér. A, 4, pp. 1336-1393,
fig. 1-35.
— 1966. — Les larves de Coléoptères aquatiques de l’Angola. Publ. cuit. Cornp.
Diam. Angola, 72, pp. 135-162, fig. 1-14.
— 1966. — Les premiers états des Ptilodactylidae (Col.) aquatiques. Bull. Mus.
Hist. nat., 2® sér., 38, 2, pp. 143-150, fig. 1-2.
— 1966. — Notes sur les larves de Coléoptères aquatiques de l’Insulinde (Mission
Thienemann 1928-1929). Ibid., 2® sér., 38, 4, pp. 416-426, fig. 1-7.
— 1966. — Larves de Coléoptères aquatiques de l’Afrique orientale. Ibid., 2® sér.,
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— 1967 (1966). — Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région
éthiopienne ; Afrique du Sud et Rhodésies (1959). Bull. Soc. Ent. France, 71,
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— 1967. — Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région éthiopienne
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— 1967. — Récoltes de Coléoptères Dryopidae dans la région éthiopienne. Bull. Soc.
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pica. Ent. Zeitschr. Frankfurt a.M., 74, 17, pp. 193-200, fig. 1-9.
BULLETIN DU 5IUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 4, 1968, pp. 734-741.
TETRACANTHELLA
HYGROPETRICA LUXEMBURGENSIS N. SSP.
DE LA RÉGION DU « GRÈS DE LUXEMBOURG »
(Insecta, Collembola, Isotomidae)
Par Norbert STÜMP
Justification.
La nouvelle sous-espèce est très voisine de T elracanthella hygropetrica Cassa-
gnau, 1954 et plus spécialement de la sous-espèce T elracanthella hygropetrica
matthesi Gama, 1959 ; 1964, provenant de l’île de Madère. Elle s’en distingue
principalement, par la longueur de la mucrodens par rapport au manubrium.
D’autres caractères distinctifs sont la taille des individus et la longueur des
épines anales.
Description
La longueur moyenne de Tetracanthella hygropetrica luxemburgensis n. ssp. oscille
autour de 1,1 mm. Les plus grands spécimens mesurés avaient une taille de 1,.3 mm.
La largeur mesurée sur les tergites abdominaux, en vue dorsale, est de l’ordre de 230 [j..
La coloration est bleu foncé avec des mouchetures plus claires.
La réticulation est uniformément fine sur les tergites thoraciques et sur les tergites
abdominaux I à III. La finesse de ces réticulations est telle qu’à première vue, on est
tenté de parler de granulations. Sur Abd. IV les réticulations sont toujours petites,
de sorte qu’on pourrait croire qu’il n’y ait pas de grandes réticulations comme chez
Tetracanthella hygropetrica matthesi. Or, aux forts grossissements on peut nettement
distinguer quelques réticulations plus grandes sur l’arrière du tergite abdominal IV.
La taille de ces réticulations plus grandes atteint et peut même dépasser, assez rare¬
ment il esl vrai, la base des macrochètes. Nous n’avons jamais observé ni des plages
lisses, ni des zones concentriques de très fines « cellules » autour des soies et des macro¬
chètes. Ces réticulations mixtes, malgré leur finesse, sont donc bien du type hygrope¬
trica.
La répartition des macrochètes est du type wahlgreni (« Groupe occidental » ; cf.
Cassagnau, 1954) : il n’y a jamais de macrochète dorsal sur Abd. I, mais il est toujours
dilTérencié sur Abd. III (fig. 1, B et C) : Abd. I, II, III avec 2, 2, 3 macrochètes de chaque
côté. Tous les macrochètes sont très nettement capités, ceux de la moitié postérieure le
sont un peu plus que ceux des tergites thoraciques.
Tl y a 8 (7) soies dans la rangée postérieure des segments (fig. 1, C). Nous n’en avons
jamais observé plus de 8. Dans la disposition des soies banales entre les macrochètes
dorsaux, on observe souvent des soies surnuméraires (fig. 1, A) comme Cassagnau
1. Pour la description des caractères généraux du genre Tetracanthella Schiitt, 1891, nous ren¬
voyons à la révision fondamentale de Cassagnau (1959).
735
Fig. 1. — Tetracanthella hygropetrica luxeniburgensis n. ssp.
A, ehétotaxie axiale du tergile abdominal IV. — B, chétotaxie axiale du tergite abdominal III.
C, chétotaxie de Abd. III, côté droit. — I), mucrodens et létiiiacle. — E, grifîe de P3 (G3).
736 —
(1959) l’a déjà noté au sujet de Telracaniheüa hygropetrica hygropetrica. La chétotaxie
dorsale du manubrium comporte 8 soies (fig. 1, D et 2, A).
Il y a 8 -p 8 yeux, dont G et H assez réduits. L’organe postantennaire est environ
deux fois plus long que le diamètre d une cornéule.
Griffe courbe, appendice empodial dépassant un peu le milieu de la griffe. Filament
empodial à peine développé. Tous les tibiotarses ont des ergots dorsaux longs et fins
(1, 2, 2) ; ces ergots sont nettement capités (fig. 1, E). Le rétinaclc porte 3 + 3 dents
et un poil au corpus.
Le mucron bidenté, de taille variable n’est généralement pas individualisé de la
dens. La dens porte 2 poils dorsaux et 1 ventral. La furca n’est jamais granulo-réti-
culée, comme c’est le cas pour T. hygropetrica hygropetrica. La longueur de la mucro-
dens par rapport au manubrium oscille entre 63 et 75 % de la longueur du manubrium.
Les épines anales sont assez courtes et faiblement pointues (fig. 2, B).
(fuelques rapports de grandeur ^ :
Gi / Cl / Edj : 8 / 5 / 12
Gj / ej / Eda : 7 / 4 / 12
Al / Aa / Aa / A, // Ea^ : 11 / 15 / 14 / 25 // 6
Mag / mig : 2 / 1
Fig. 2. — Tetracanthella hygropetrica luxembiirgensis n. ssp.
A, chétotaxie ventrale d’un individu Ç (la branche gauche de la furca est affectée d’une anomalie). —
H, épines anales en vue de profil. — C, Tetracanthella hygropetrica hygropetrica (provenance : Pyré¬
nées, Foret de la Massane) : épines anales en vue dorsale, morne agrandissement que Fig. 2, II..
I. Nous utilisons les mêmes abréviations que (^ssagisau (1950).
737 —
Discussion.
Nous avons comparé nos spécimens avec T. hygropetrica hygropetrica Cassa-
gnau, 1954 provenant du Sud-Ouest de la France (Forêt de la Massane) et T.
hygropetrica hygropetrica du Portugal. Nous avons pu disposer encore de plusieurs
exemplaires de T. hygropetrica matthesi Gama, 1959 ; 1964, provenant de Madère.
L’étude comparée détaillée révèle les différences suivantes avec notre
nouvelle sous-espèce :
1. La relation entre la longueur de la mucrodens et du manubrium varie de
63 à 75 % chez nos exemplaires. Elle est de l’ordre de 100 % chez les
exemplaires français de T. hygropetrica hygropetrica, de 75 à 82 % chez
les exemplaires portugais (Gama, 1964 : 190).
2. Les réticulations de Abd. IV sont beaucoup plus petites que celles observées
chez les exemplaires français et portugais. Leur taille ne dépasse que rare¬
ment, et cela seulement chez les plus grands spécimens, la hase d’insertion
des macrochètes.
3. Les épines anales chez T. hygropetrica luxemhurgensis n. ssp. sont relative¬
ment courtes et trapues. Ainsi avons-nous mesuré sur nos spécimens des
longueurs d’épines anales comprises entre 17,5 et 22,5 p, (hg. 2, B). La lon¬
gueur des épines anales des exemplaires français et portugais est toujours
bien supérieure : 30 à 37,5 p. D’ailleurs ces épines anales sont plus minces
et élancées que celles des spécimens luxembourgeois, ce qui se voit déjà
à un faible grossissement (fig. 2, C).
4. A l’œil nu ou à un faible grossissement, on peut observer une autre diffé¬
rence : T. hygropetrica luxemhurgensis n. ssp. est plus mince que les exem¬
plaires français et portugais qui sont plus trapus, plus larges. Si nous
n’avons pu établir aucune différence de principe concernant la longueur
des animaux, la largeur, par contre, diffère beaucoup entre T. hygrope¬
trica luxemhurgensis n. ssp. d’une part, T. hygropetrica hygropetrica et
T. hygropetrica matthesi d’autre part. La largeur du tergite abdominal III
de T. hygropetrica luxemhurgensis est comprise entre 200 et 230 p, alors
que la largeur des spécimens de comparaison est comprise entre 280 et
330 p.
5. Le manubrium de T. hygropetrica luxemhurgensis porte dorsalement 8 + 8
ou 8 + 9 poils (fig. 2, A). Il se rapproche par ce caractère de T. hygrope¬
trica matthesi et se distingue de T. hygropetrica hygropetrica dont le manu¬
brium porte 9 (10) + 9 (10) poils dorsaux.
Les microchètes de la dernière rangée sont nombreux chez les trois espèces,
à savoir, 8 (9) de chaque côté, entre le macrochète dorsal et le macrochète laté¬
ral (fig. 1, C).
Les macrochètes sont toujours très nettement capités sur tout le corps. Les
individus français de T. hygropetrica hygropetrica ont des macrochètes beaucoup
moins nettement capités, cette différence est très frappante lorsqu’on observe
la moitié postérieure de l’abdomen.
Ces caractères différentiels suffiraient sans doute pour donner aux spécimens
luxembourgeois de T etracanthella le rang d’espèce nouvelle. On peut toutefois
738
se rendre compte que certains caractères, dont notamment la relation entre
la longueur de la mucrodens et du manubrium, sont susceptibles de variations
géographiques.
De nouvelles recherches s’imposent, sans doute, sur la variabilité des carac¬
tères morphologiques chez Tetracanthella . En attendant, malgré leur isolement
géographique et leur localisation écologique bien caractéristique, nous avons
jugé indiqué de donner à ces Tetracanthella luxembourgeoises le statut de sous-
espèce.
Ecologie.
Tetracanthella hy gropetrica luxemburgensis n. ssp. peuple, sur les rochers du
« Grès de Luxembourg », des coussins de mousses rases, parfois aussi des lichens.
Toutes les stations se trouvent en sous-bois de hêtraie. Les mousses perchées
sur les rochers constituent un « milieu extrême » (Cassagnau, 1959), et la sous-
espèce luxembourgeoise est caractérisée, comme presque toutes les espèces de
Tetracanthella, par la possibilité de peupler des « habitats extrêmes, délaissés
par les espèces plus fragiles » (Cassagnau, 1959). En été, les mousses sur les
rochers gréseux sont presque complètement desséchées, malgré l’ombrée de la
hêtraie. En hiver, elles sont gorgées d’eau. Le fait que nous avons trouvé Tetra¬
canthella hygropetrica luxemburgensis dans des mousses sur rochers, mais tou¬
jours en sous-hois, permet de conclure qu’elle n’est pas à compter parmi les
espèces les plus résistantes du genre Tetracanthella.
Au point de vue biogéographique T. hygropetrica luxemburgensis fait partie
du « groupe occidental » (C.assagnau, 1959). Géographiquement, l’espèce est
d’ailleurs largement séparée des autres représentants de ce groupe qui peuplent
les Pyrénées, la Péninsule Ibérique et l’Angleterre (cf. Cassagnau, 1959, p. 252).
« Les espèces du groupe occidental, écrit Cass.agn.au (1959), sont toujours liées
à des massifs montagneux. Mais ceci semble être dû davantage aux exigences
écologiques (conditions de vie, climat...) qu’à des facteurs biogéographiques
précis ».
Le « Grès de Luxembourg », vaste « lentille » sablonneuse intercalée dans la
formation marno-calcareuse normale du Lias inférieur [Hettangien], n’a rien
d’un massif montagneux. 11 est cependant possible que certaines conditions
écologiques, surtout microclimatiques, puissent se rapprocher de celles d’un
massif montagneux. Quoi qu’il en soit, divers indices nous font penser que ce
vaste plateau gréseux occupant la partie médiane du Grand-Duché de Luxem¬
bourg, héberge une faune de Collemboles très originale (Stomp, 1968, sous
presse). Nous reviendrons sur ce point dans un travail ultérieur.
Matériel examiné.
— Tetracanthella hygropetrica hygropetrica Cassagnau, 1954 : det. Cassagnau ;
Forêt de la Massane, Pyrénées Orientales, France (2 exemplaires en pré¬
paration durable).
— Tetracanthella hygropetrica hygropetrica Cassagnau, 1954 : det. Da Gama ;
Yale de Canas, Coimbra, Portugal ; mousses humides ; 30.10.1965 ; (quel¬
ques exemplaires conservés en alcool).
739
— Tetracanthella hygropelrica rnatthesi Gama, 1959 ; 1964 ; det. Da Gama ;
Terreiro da Luta, Madère ; mousses ; 4.1.1959 ; (quelques exemplaires
conservés en alcool).
Types.
Un holotype monté sur lame et de nombreux paratypes conservés dans l’alcool
ont été déposés au Musée d’Histoire Naturelle de Luxembourg.
De nombreux paratypes, conservés dans l’alcool, se trouvent dans la collec¬
tion du Laboratoire de Biologie du Lycée de Garçons de Luxembourg.
D’autres paratypes se trouvent dans la collection de M. le Professeur
P. Cassagnau (Toulouse) et dans la collection de M^*® le Docteur M. M. Da
Gama (Coimbra).
Stations.
— Station de l’holotype : Mersch, lieu-dit « Tbinneslach », entre Schoenfels et
Mersch ; en sous-bois, mousses rases sur un rocher (17.3.1966) ; de nom¬
breux exemplaires.
— Schoenfels : lieu-dit « Mamerlayen » ; quelques exemplaires sur les rochers.
— Berdorf ; lieu-dit « Wanterbaach » ; mousses sur rochers (4.1.1966) ; de
nombreux exemplaires.
— Mullerthal : vallon de la « Dousteschbaach » ; mousses sur les rochers
(23.10.1965) ; de très nombreux exemplaires.
Remerciements .
Nous remercions bien cordialement M. le Professeur C. Delamare Debout-
TEViLLE qui, par son soutien généreux, nous a permis d’assimiler rapidement
certaines connaissances élémentaires de la systématique des Collemboles.
Nous remercions aussi M^® le Docteur M. M. Da Gama, Musée et Institut
Zoologique de l’Université de Coimbra et M. le Professeur P. Cassagnau, Faculté
des Sciences de Toulouse, de leurs nombreux et bienveillants conseils et sugges¬
tions concernant ce travail.
Résumé.
Description de Tetracanthella hygropetrica luxemhur gensis n. ssp. (une sous-espèce
de T. hygropetrica Cassagnau, 1954) vivant dans des coussins de mousses rases sur les
rochers du « Grès de Luxembourg ». I.a nouvelle sous-espèce est très voisine de T. hygro¬
petrica rnatthesi Gama 1959 ; 1964, provenant de Madère. Elle fait partie du groupe
occidental (chétotaxie du type wahlgreni) défini par Cassagnau en 1959. Les autres
représentants de ce groupe peuplent les Pyrénées, la Péninsule Ibérique et l’Angle¬
terre.
L’étude comparative des 3 représentants de l’espèce T. hygropetrica, provenant de
4 régions différentes et fort éloignées les unes des autres (Madère, Sud-Ouest de la
— 740 —
France, Portugal et Luxembourg), révèle que dans cette espèce certains caractères
sont susceptibles de variabilité géographique. Les variations géographiques peuvent
éventuellement donner lieu à des descriptions de nouvelles sous-espèces, tant que des
recherches nouvelles n’auront pas établi les causes exactes de la variabilité des carac¬
tères morphologiques chez Tetracanthella.
Zusammenfassung.
Beschreibung von Tetracanthella hygropetrica luxemburgensis n. ssp., einer L’nterart
von T. hygropetrica Cassagnau, 1954, welche in Mooskissen auf den Felsen des Luxem-
burger Sandsteingebietes lebt. Die neue Unterart ist nahe verwandt mit T. hygrope¬
trica matthesi Gama, 1959 ; 1964, ans Madeira. Sie gehôrt zur westlichen Verbreitungs-
gruppe (Châtotaxie vom Typ wahlgreni), welche Cassagnau (1959) defmiert hat.
Die anderen Vertreter der westlichen Gruppe leben in den Pyrenâen, auf der Iberischen
Halbinsel und in England.
Die vergleichende Untersuchung der 3 Vertreter der Art Tetracanthella hygropetrica,
aus 4 verschiedenen Gegenden (Madeira, Südwestfrankreich, Portugal und Luxemburg),
bringt den Autor zur Überzeugung, dass innerhalb dieser Art verschiedene morpho-
logische Merkmale geographische Variabilitiit aufweisen konnen. Diese geographische
Variabilitat kann eventuell Anlass zur Beschreibung von neuen Unterarten geben,
Solange die Ursachen dieser morphologischen Veranderlichkeit bei Tetracanthella nicht
aufgeklart sind.
Summary.
Tetracanthella hygropetrica luxemburgensis n. ssp., a subspecies of T. hygropetrica
Cassagnau, 1954, is described from Luxemburg sandstone rocks, The new subspecies
is closely related to T. hygropetrica matthesi Gama 1959 ; 1964, froin Madeira. It belongs
to the occidental group (chetotaxy of wahlgreni type) which was defmed by Cassa¬
gnau in 1959. The other members of the occidental group are living in Ihc Pyrenees,
in the Iberian Peninsula and in England.
A comparative study of the 3 members of the species T. hygropetrica, from 4 different
countries (Madeira, Sonth-Western France, Portugal and Luxemburg), reveals that
within this species there may exist a certain geographical variability of morphological
characters. These geographical variations might be used for the description of new
subspecies, as long as the causes of morphological variations in Tetracanthella hâve
not been clearly established.
Laboratoire de Biotogie
du Lycée de Garçons, Luxembourg,
Laboratoire d’Écologie Générale du Aluséutn,
Brunoy. E,s.sonne.
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Luxembourg (Insecta, Collembola Entomobryidae). Archives de V Inst. G.-D.
de Lu.1. Section des Sciences, 33 (sous presse).
bULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL U’HISTÜIKE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N° 4, 1968, pp. 742-744.
DONNÉES MORPHOLOGIQUES PERMETTANT
DE LOCALISER, SUR U ANIMAL VIVANT,
LES DIFFÉRENTES RÉGIONS
DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL DE UARAIGNÉE
ARGIOPIDE ARANEUS DIADEMATUS CL.
SOUMISES À DES LÉSIONS PAR ACTION DU LASER
Par L. LE GUELTE et P. N. WITT i
Chez l’Araignée, l’étude des lésions du système nerveux et des conséquences
qu’elles entraînent dans la construction de la toile est d’un grand intérêt. On peut,
ainsi, mieux comprendre les coordinations mises en jeu lors de cette construction
et mesurer l’influence des lésions obtenues.
L’emploi du laser pour produire des lésions nécessite une localisation précise,
sur l’animal vivant, des différents ganglions ou nerfs logés dans le céphalothorax.
L’utilisation d’un microscope pour focaliser le rayon laser introduit, en effet,
une difficulté dans la technique opératoire, le champ restreint de l’objectif ne per¬
mettant pas de se faire une idée exacte de l’emplacement visé.
Jusqu’à ce jour, les travaux anatomiques ont présenté, schématiquement,
le système nerveux (Schimkewitsch, 1884) ou même le cerveau sans rapport
avec le reste du céphalothorax (Kuhne, 1958). Ces recherches avaient pour seul
but la description du système nerveux central avant l’étude histologique. La
présente note n’a d’autre but que de montrer comment nous localisons, de l’ex¬
térieur, les masses nerveuses internes dont la planche I précise la position et la
forme, après enlèvement du bouclier céphalothoracique. Sur l’animal vivant,
un quadrillage de la surface du céphalothorax divise ce dernier en un certain
nombre de territoires recouvrant ou non le système nerveux central (flg. 1).
A ces précisions de position, il est possible d’en ajouter d’autres permettant de
situer, en profondeur, les masses nerveuses ; ces précisions sont fournies par
l’examen de coupes sagittales du céphalothorax (planche II).
1. I... Le Guelte : Laboratoire de Psychophysiologie. Faculté des Sciences, 42, avenue de la Libé¬
ration. Nancy. Les travaux faisant l’objet de cette note ont été effectués dans les laboratoires du
Dr. P. N. WiTT, Department of Mental Health, Division of Research, Raleigh. N. C. U. S. A.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
.Système nerveux central d’Araneus diademalus Cl.
1. Ganglion sus-oesophagien
2. Ganglion sous-œsophagien
M. Nerfs oculaires
4. Net f chélicérien
.\eif du pédipalpe
6. Nerf de la H® patte
7. Nerf de la 2® patte
S. .Nerf de la 3® patte
9. -Nerf de la 4® patte
H). -Nerf Abdominal
743
Le ganglion sus-oesophagien, ou cerveau proprement dit, occupe la zone
située d’une part entre les deux yeux médians, et d’autre part au niveau des
premières pattes. Sa plus grande largeur déterminée par mesure sur dissections,
varie de 0,6 à 0,9 mm.
Fig. 1. — Répartition des différents territoires reconnus extérieurement sur le céphalothorax d’Araneus
diadematus Cl.
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Coupe sagittale. Araneus diadematus Cl.
G. V. glande à venin
E. endosternite
C. C. corps central
G. C. ganglion des chélicères
G. P. ganglion des pédipalpes
G. P. 1 ganglion de la H® patte
1). I. diverticule intestinal
Es. estomac (organe de la succion).
— 744 —
La distance de la cuticule à la partie supérieure du ganglion, mesurée au micro¬
mètre sur préparations histologiques, est d’environ 1 mm.
La projection verticale du ganglion sus-œsophagien occupe une surface de 0,40
à 0,55 mm^ suivant les individus. La dépression chitineuse visible sur la partie
supérieure du céphalothorax, marquant l’insertion des muscles s’appuyant sur
l’apodème chitineux interne permet aussi de situer le protocérébron, immédia¬
tement antérieur.
On notera la position du « corps central » à la partie du ganglion sus-œso¬
phagien (pl. II), zone où arrivent des fibres afférentes et d’où partent des fibres
efférentes en direction des pattes (Sasiha Babu, 1964 ; Meier, 1967). Cette
région du système nerveux se trouve très exposée aux lésions qui sont effectuées
par la face supérieure de l’animal. En effet, ventralement, l’espace entre les
pattes est très réduit et il serait difficile de ne pas léser un nerf locomoteur (Witt,
1964). La hauteur maximum du système nerveux central est de 1,25 mm.
Le ganglion sous-oesophagien occupe la partie située d’une part entre les yeux
externes et d’autre part entre la partie postérieure de la patte 1 et la partie
antérieure de la patte 3.
Les résultats des lésions sur le comportement de construction de la toile seront
ultérieurement publiés.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
lî® Série — Tome 40 — N° 4, l‘Jü8, pp. 745-758.
RECHERCHES SUR LES OP IRIONS
DU GENRE ISCHYROPSALIS
{FAM. ISCHYROPSALIDAE).
VIII. Ischyropsalis apuanus Caporiacco
et Ischyropsalis apuanus nanus ssp. nov.
Par Ed. DRESCO
Ischyropsalis apuanus apuanus Caporiacco
Historique
/. apuanus a été décrit en 1930 (1) par Caporiacco sur trois individus dont
le sexe n’a pas été indiqué ; la localité-type est une grotte près de Foce di Mosceta,
Alpes Apuanes, ait. 1165 m env., (= petite grotte près de la Tana dell’Uomo
selvatico), Italie.
Kratochvil, en 1936 (3), cite cette localité dans une énumération succincte
des Ischyropsalis signalés d’Italie.
Roewer en 1950 (4, p. 36), le cite mais ne donne pas de figures ; sa description
est celle de Caporiacco, il note la localité-type, seule connue, puis ((J ou Ç ??).
Le type se trouverait au Museo Specola de Florence (Roewer non vid.).
En somme, 7. apuanus a été décrit sur un animal d’âge et de sexe ignorés ;
il ne semble pas avoir été figuré, et il n’existe pas dans les collections du Muséum
de Paris.
Nous avons demandé au Professeur Lanza, de l’Université de Florence, de
bien vouloir nous communiquer les types ; nous le remercions vivement de cet
envoi, car il nous a été possible d’examiner et d’étudier les individus étudiés et
décrits par Caporiacco, c’est-à-dire 1 que nous désignons comme lectotype,
et une $, capturée dans la localité-type et que nous considérons comme la Ç de
l’espèce.
Caractères morphologiques
Localité-type. — Grotticella senza nome al di sopra délia (petite grotte sans
nom au-dessus de la )Tana dell’Uomo Selvatico, Foce di Mosceta (Alpi Apuane),
vii-1929 (Dr Andreini).
Description du mâle
Céphalothorax finement et densément rugueux, avec çà et là de petites granu¬
lations (fig. 1) ; très incliné sur l’avant et élevé en bosse derrière le mamelon
— 746 —
oculaire. Mamelon peu proéminent, creusé d’un sillon peu profond, large, arrondi
dans le fond (fig. 2). Bord postérieur du céphalothorax présentant au-delà de la
strie 6 denticules de grandeurs irrégulières. — Abdomen orné d’un bouclier
dorsal groupant les premiers segments ; les derniers segments avec les tergites
apparents ; sur le bouclier dorsal et les tergites des lignes transverses de petits
tubercules (fig. 1). — Chélicères : article basal épais, cintré à la base et à l’extré¬
mité, portant de forts denticules cintrés vers l’avant, et de nombreux petits
tubercules (fig. 3-5), extrémité avec une bosse supéro-interne poilue (fig. 6) ;
article apical court, ventru, portant peu de tubercules.
1 : corps, profil, X 16, leclotype ; 2 : mamelon oculaire, vue arri«>re, X 25, Gr. del Cipollaio ; 3 : chéli-
cère droite, face externe, X 16, Gr. del Cipollaio ; 4 : d®, article basal, face interne, X 16, Gr. del
Cipollaio ; 5 : d®, vue du dessus, X 16, Gr. del Cipollaio ; 6 : d°, vue en bout, X 40, Gr. del Cipollaio ;
7 : métatarse II, articles apicaux, X 25, lectotype.
747
Patte-mâchoire ; fémur et patella garnis en dessous de poils de longueur sensi¬
blement égale au diamètre de l’article, et plus courts en dessus ; tibia et tarse
avec poils et pilosité courte, dense, apprimée.
Pattes ambulatoires : patte I : fémur courbe, tibia court, plus épais que le
fémur, métatarse et tarse plus étroits ; II : fémur et tibia de même diamètre,
métatarse plus fin avec 3 articles apicaux ; III : fémur courbe, conique, étroit
à la base, moitié plus large en haut ; tibia épais, cylindrique, métatarse et tarse
plus fins ; IV : fémur courbe, étroit à la base, s’élargissant graduellement, deux
fois plus large à l’extrémité ; les autres articles manquent (sur le lectotype les
pattes III et IV manquent à gauche, et, à droite, la patte IV est incomplète, il
manque le tibia, le métatarse et le tarse).
Fio. 8-9 his. — Isrinfrop.salis apuanus apuanus (]ap. — o-
8 : pénis, X 80, (Ir. del (^ipnliaio ; 0 a : d°, OM. N® 48'*, X 80, Gr. del Cipnilaio ; 0 b ; d®, X 200.
Pénis, P. M. n° 484, (lig. 8, 9). Le pénis du lectotype a été laissé en place, le
pénis dessiné est celui d’un (J provenant de la Gr. del Cipollaio (Dresco det.).
748
0,67 mm ; diamètre des yeux : 0,17 mm. Position du mamelon oculaire : de
l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax : 0,68 mm ; des creux
antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticulations arrières du céphalo¬
thorax : 2,12 mm ; rapport de ces deux longueurs : 3,12.
Patte-mâchoire : fémur ; 2,5 mm — patella : 1,37 mm — tibia : 2,25 mm —
tarse : 1,25 mm. Rapport — = 1,64.
patella
Pattes ambulatoires :
Fémurs : I : 3,62 — ■ II : 4,37 — III : 2,69 — IV : 3,56 mm.
Tibias : 1 : 2,25 — II : 3,31 — III : 2 — IV : manque.
Métatarses II munis de 3 articles apicaux (fig. 7).
Description de la femelle
Cette femelle capturée dans la localité-type, en même temps que le çj, est consi¬
dérée comme la femelle de l’espèce.
Caractères du mâle, sauf sur les points suivants :
Bord postérieur du céphalothorax présentant au-delà de la strie 4 petits
denticules irréguliers. — Chélicères : article basal épais, cintré à la base et à
l’extrémité, portant de forts denticules cintrés vers l’avant et de nombreux
petits tubercules ; article apical court, ventru, portant peu de tubercules.
Patte-mâchoire : fémur courbe. — Pattes ambulatoires : II : fémur légère¬
ment conique, tibia cylindrique, métatarse avec 3 articles apicaux ; IV : tibia
légèrement conique, plus mince à la base.
Mensurations et rapports.
Fcipport
Chélicères ; article basal, long. 3,25, larg. 0,69 mm, — - long. = 4,73 ;
long.
larg.
article apical, long. 3,12, larg. 0,94 mm, rapport ^ ^ = 3,33 (fig. 12-16).
larg.
Mamelon oculaire : largeur, yeux compris : 0,7 mm ; intervalle entre les yeux :
0,5 mm ; diamètre des yeux : 0,15 mm. Position du mamelon oculaire : de l’axe
des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax : 0,6 mm ; des creux antérieurs
du céphalothorax à l’axe des denticulations arrières du céphalothorax : 1,92 mm ;
rapport de ces deux longueurs : 3,2.
Patte-mâchoire : fémur ; 2,69 mm — patella : 1,37 mm — tibia : 2,19 mm —
tarse : 1,19 mm. Rapport - v.— = 1,6.
patella
Pattes ambulatoires :
Fémurs : I : 3,38 — II : 4,19 — III : 2,69 — IV ; 3,44 mm.
Tibias : I,: 2,19 — II ; 3,28 — III : 2 — IV ; 2,94 mm.
Métatarses munis de 3 articles apicaux (fig. 17).
Ovopositor : P. M. N° 491 (fig. 18). Cet ovopositor n’est pas celui de la Ç type
mais celui d’une Ç rapportée à la même espèce (Dresco det.) et provenant de la
Gr. del Buggine.
749 —
Fig. 10-16. — Ischyropsalis apuaniis apuanus Cap. — $.
10 : corps, profil, X 16, $ typique ; 11 ; mamelon oculaire, vue arrière, X 25, $ typique ; 12 : chéliccrc
droite, face externe, X 16, Gr. del Huggine ; 13 ; d°, article basal, face interne, X 16, Gr. dei Buggine ;
14 : d°, vue du dessus, X 16, Gr. del Buggine ; 15 : d®, vue en bout, X 40, Gr. del Buggine ; 16 :
articles basais des chélicères, droite et gauche, vue latérale, X 25, ? typique, figure montrant la
différence dans le nombre et la position des tubercules supères sur un même individu.
750
Fig. 17-18. — Isvhyropsalis apuanus apuanus Cap. — $.
17 : métatarse II, articles apicaux, X 25, $ typique ; 18 : ovopositor, PM. N® 491, X 80, Ci*, del
Iluggine.
Affinités
I. apuanus fait partie des Ischyropsalis dont les ^ et les $ ont des caractères
identiques tout au moins en ce qui concerne les chélicères. En Italie, ce groupe
comprend : 1. carli Less. et I. carZi Lerma (nec Less.).
C’est donc avec ces deux espèces qu’il est possible de le confondre ; nous
donnons ci-après la description d’une sous-espèce nouvelle, 1. apuanus nanus,
ainsi que les mensurations et les rapports différentiels.
L’article basilaire des chélicères le rapproche aussi du groupe superba-taunica :
cet article est, chez apuanus, massif, courbé en S, et muni de nombreux petits
tubercules ; chez le (J, toutefois, il n’y a pas de brosse de poils supéro-apicale ;
les deux espèces I. superba Sim. et 1. taunica Millier n’ont pas été, à ce jour,
signalées d’Italie.
Répartition géographique
I. Localités publiées :
Lucca. — Grotticella senza nome presso la Tana dell’Uomo Selvatico, N° 55 T.,
pressa la Foce di Mosceta, Stazzema, Ç, vii-1929 (Dr. Andreini). Localité-
type, ait. 1165 m.
II. Localités nouvelles (Dresco det.) :
Lucca. — Gr. del Buggine, N® 116 T., Stazzema (à 15 km environ à l’Est-Sud-
Est de Massa, près de Cardoso Stazzemese,) ait. 315 m, Ç, 4-ix-60 (B. Lanza).
Tanella del Cipollaio, N® 223 T., Stazzema (à 10 km environ à l’Est de),
ait. 800 m, 23-viii-61 (B. Lanza). L’entrée de cette grotte se situe à 100 m
de l’entrée Nord du Tunnel del Cipollaio.
— 751 —
Ischyropsalis apuanus nanus ssp. nov.
Nous avons reçu, de 3 grottes des provinces de L’Aquila et de Frosinone
(Italie), 4 et 5 $, dont nous remercions vivement les collecteurs : Dr M. A.
Bortolotti et V. Sbordoni.
L’étude de ce matériel nous montre qu’il est voisin de 1. apuanus Cap., mais de
nombreux points diffèrent, et en particulier les individus sont nettement plus
petits que 1. apuanus. Nous ne pouvons encore élever cette forme au rang d’es¬
pèce, mais nous nous réservons d’y revenir car nous pensons que l’espèce est
valable. Nous la nommons nanus ssp. nov. et nous la considérons comme sous-
espèce afin de montrer, par son nom même, ses affinités avec I. apuanus.
Il serait intéressant de disposer d’un matériel plus abondant en provenance
des provinces de Lucca [apuanus apuanus), des provinces de L’Aquila et de
Frosinone [apuanus nanus) et surtout des provinces intercalées, afin de vérifier
si les deux formes sont bien séparées ou si un matériel plus abondant ne nous
apporterait pas des formes intermédiaires.
Caractères morphologiques
Localité-type : Italie, province de L’Aquila, Grotta degli Scheletri, Pescas-
séroli.
Description du mâle holotype
Céphalothorax finement et densément rugueux, granulations absentes (fig.
20) ; peu incliné sur l’avant et peu élevé en bosse derrière le mamelon oculaire.
Mamelon peu proéminent, creusé d’un sillon peu profond, large, arrondi dans le
fond (fig. 19 et 20). Bord postérieur du céphalothorax présentant au-delà de la
strie 2 denticules (fig. 20). Abdomen orné d’un bouclier dorsal groupant les
premiers segments ; les derniers segments avec les tergites apparents ; sur le
bouclier dorsal et les tergites des lignes transverses de petits tubercules (fig. 19).
Chélicères : article basal épais, cintré à la base et à l’extrémité, portant de forts
denticules cintrés vers l’avant (3 à droite, 4 à gauche, fig. 21 a et 21 b), et latéra¬
lement des petits tubercules ; extrémité avec une bosse supéro-interne poilue
(fig. 24) ; article apical court, ventru, portant peu de tubercules.
Patte-mâchoire entièrement noire, fémur et patella garnis en dessous de poils
de longueur sensiblement égale au diamètre de l’article, et plus courts en-dessus ;
tibia et tarse avec poils et pilosité courte, dense, apprimée.
Pattes ambulatoires : patte I ; fémur courbe, tibia court, plus épais que le
fémur, métatarse et tarse plus étroits ; patte II ; fémur et tibia de même dia¬
mètre, métatarse plus fin avec 4 articles apicaux (fig. 25) ; patte III : fémur
courbe, conique, étroit à la base, moitié plus large en haut, tibia épais, cylin¬
drique, métatarse et tarse plus fins ; patte IV : fémur courbe, étroit à la base,
s’élargissant graduellement, deux fois plus large à l’extrémité, tibia cylindrique,
robuste, plus gros que le milieu du fémur, métatarse et tarse plus fins.
Pénis (fig. 26).
Fig. 19-26. — lachyropsaiis apuanus nanus ssp. nov. —
I : corps, profil, X 16, hololype ; 20 : mamelon oculaire, vue arrière, X 25, holotype ;21 a : chélicère
droite, face externe ; 21 b : chélicère gauche, face externe, X 16, holotype ; 22 : chélicère droite,
face interne, X 16, holotype ; 23 : d°, vue du dessus, X 16, holotype ; 24 : d®, vue en bout, X 40,
holotype ; 25 : métatarse II, articles apicaux, X 25, holotype ; 26 : pénis, X 80, localité-type, syn-
— 753 —
Fig. 27. — Isch. apuanus nanus ssp. nov. — (J.
27 : chélicère droite, article basal, extrémité, vue par dessus en bout, et profil face externe, X 40,
l^ozzo (irande.
Mensurations et rapports.
Chélicères : article basal, long, 2,75, larg. 0,53 mm, rapport
long.
long.
larg.
= 5,17 ;
Mamelon
article apical, long. 2,5, larg. 0,75 mm, rapport — = 3,33 (fig. 21).
larg.
oculaire : largeur, yeux compris : 0,6 mm ; intervalle entre les yeux : 0,35 mm ;
diamètre des yeux : 0,15 mm. Position du mamelon oculaire ; de l’axe des yeux
aux creux antérieurs du céphalothorax : 0,4 mm ; des creux antérieurs du cépha¬
lothorax à l’axe des denticulations arrières du céphalothorax : 1,32 ; rapport de
ces deux longueurs : 3,3. — Patte-mâchoire : fémur : 2,25 mm — patella ; 1,1 mm
— tihia : 1,75 mm — tarse : 1,06 mm. Rapport : = 1,6.
Pattes ambulatoires :
patella
Fémurs : I : 2,8 — • II : 3,75 — III : 2,31 — IV : 2,94 mm.
Tibias : I : 2,06 — • II : 2,8 — III : 1,56 — IV : 2,19 mm.
Description de la femelle
Cette femelle, considérée comme typique, a été capturée en même temps que
l’holotype dans la localité-type (voir plus haut).
Céphalothorax comme le mâle (fig. 28 et 38). Mamelon peu proéminent, creusé
— 754 —
Fig. 28-36. — Isch. apuanus nanus ssp. nov. — $.
28 : corps, profil, X 16, $ typique ; 29 : mamelon oculaire, vue arrière, X 25, $ typique ; 30 : patte-
mâchoire, extrémité du tarse, PM. N® 492, X 780, $ typique ; 31 : chélicère droite, face externe,
X 16, $ typique ; 32 : d®, face interne, X 16, $ typique ; 33 : d®, vue du dessus, X 16, $ typique ;
34 : d°, vue en bout, X 40, $ typique ; 35 : métatarse II, articles apicaux, X 25, $ typique ; 36 :
ovopositor, PM. N® 493, X 80, Inghiotlittoio di Luppa.
— 755 —
d’un sillon peu profond (fig. 29). Abdomen orné d’un bouclier dorsal et de tergites
séparés à l’arrière, avec des lignes transverses de petits tubercules (fig. 28).
Chélicères : article basal épais, cintré à la base et à l’extrémité, portant de forts
tubercules supères cintrés vers l’avant, et, latéralement, des tubercules plus
nombreux sur la face interne (fig. 31 et 32) ; article apical court, ventru, portant
peu de tubercules.
Patte-mâchoire brune, comme le mâle.
Pattes ambulatoires comme chez le mâle, métatarse II avec 4 articles apicaux,
fémur III conique, étroit à la base, plus large en haut ; patte IV : fémur courbe,
étroit à la base, s’élargissant graduellement vers l’extrémité, tibia cylindrique,
métatarse et tarse plus étroits.
Ovopositor (fig. 36).
^ - 1 - 1 - -|_
37 : cj, céphalothorax, profil, X 16, a : /. apuanus nanus ; b : I, apuaniis apuanus ; c : /. apiianiis
nanus et I. apuanus apuanus.
38 : céphalothorax, profil, X 16, a : apuanus nanus; b : I. apuanus apuanus ; c : I. apuanus
nanus et /. apuanus apuanus.
— 756 —
Mensurations et rapports.
long.
Chélicères : article basal, long. 2,94, larg. 0,56 mm, rapport - — ^ = 5,22 ;
larg.
article apical, long. 2,8, larg. 0,88 mm, rapport - — — = 3,21 (fig. 31). — Mamelon
larg.
oculaire : largeur, yeux compris : 0,62 mm ; intervalle entre les yeux : 0,37 mm ;
diamètre des yeux : 0,2 mm. Position du mamelon oculaire : de l’axe des yeux
aux creux antérieurs du céphalothorax : 0,48 mm ; des creux antérieurs du
céphalothorax à l’axe des denticulations arrières du céphalothorax : 1,6 mm ;
rapport de ces deux longueurs : 3,33. — Patte-mâchoire ; fémur : 2,38 mm —
patella : 1,25 mm — tibia : 1,88 mm — tarse : 1,06 mm. Rapport - ^ = 1,5.
patella
Pattes ambulatoires :
Fémurs : I : 3,12 — II : 4,12 — III ; 2,63 — IV : 3,31 mm.
Tibias : I : 2 — II : 2,94 — III : 1,75 — IV : 2,63 mm.
Affinités
I. apuanus nanus est très voisin à'apuanus apuanus et leurs affinités sont les
mêmes (voir plus haut) ; nous avons figuré (2) 1. carli (J et Ç, et nous complétons
par deux tableaux résumant les mensurations et rapports chez apuanus apuanus,
apuanus nanus et carli.
Pour les explications des abréviations des tableaux, voir « Les caractères
systématiques » (2).
Tableau I. — Mensurations et rapports comparés chez les (J de ; A : 1. apuanus
apuanus (lectotype). — B : 7. apuanus nanus (holotype). — C : 7. carli {Gr. degli
Ischyropsalis, Varzo, Italie).
— 757 —
Nota. Les dimensions sont en mm, sauf les rapports.
Tableau II. — Mensurations et rapports comparés chez les $ de : A : I. apuanus
apuanus (typique). — B ; apuanus nanus (typique). — C : /. carli (Gr. degli
Ischyropsalis, Varzo, Italie).
48
— 758 —
Nota. Les dimensions sont en mm, sauf les rapports.
Répartition géographique
Italie. — L’Aquila. — Grotta degli Scheletri, Pescasséroli, (J, 2 Ç, (Bortolotti).
Localité-type.
Inghiottittoio di Luppa, A. 32, Santé Marie Abruzzi, ait. 1000 m, 3 Ç,
19-IX-61 ; (J, 1 non adulte, 19-xi-61 (Sbordoni).
Frosinone. — Pozzo Grande, Veroli, 2 24-iii-63 (Sbordoni).
Résumé
I. apuanus Caporiacco 1930 est étudié afin d’en préciser les caractères morphologiques,
les affinités, la répartition géographique ; une sous-espèce nouvelle /. apuanus nanus est
également décrite.
Summary
I. apuanus Caporiacco 1930 is studied to précisé morphological characters, affinities
and geographical répartition ; /. apuanus nanus ssp. nov. is also descrihed.
BIBLIOGRAPHIE
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XLI, 5.
2. Dhesco, E., 1966. — Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam.
Ischyropsalidae). L Les caractères systématiques. — IL Ischyropsalis robusta
Simon. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 38, 5, pp. 586-602.
3. Ktatochvil, J., 1936. — Ischyropsalis sirandi nov., sp., un Opilion cavernicole
nouveau d’Italie. Festchr. E. Strand, Riga, 1, pp. 241-251.
4. Roewer, C. Fr., 1950. — Über Ischyropsalididae und Trogulidae. Senckenb., 31, 1/2,
pp. 11-56.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 4, 1968, pp. 759-767.
CONTRIBUTION À LA CONNAISSANCE
DES SCORPIONS DE LANDE.
5. LE GENRE lOMACHUS POCOCK 1893
(Scorpionidae, Ischnurinae)
Par R. P. SREENIVASA-REDDYi
Le genre lomachus comprend six espèces en tout : lomachus laeviceps Pocock,
1893, I. punctulatus Pocock, 1897, /. nitidus Pocock, 1900, 1. polilus Pocock, 1896,
1. exsul Werner, 1939, /. boranu Caporiacco, 1939. Les trois premières espèces
vivent en Inde méridionale. 1. politus est largement répandu dans les états de la
côte orientale d’Afrique : Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie y compris File
de Zanzibar, Mozambique et Natal. I. horana est de Neghelli en Ethiopie. 1 . exsul
fut signalé par Werner de Costa Rica en Amérique Centrale.
lomachus exsul fut décrit très sommairement, d’après un seul exemplaire
mâle, sec. La chose plus étonnante est que Werner l’inclua dans la famille des
Chactidae et sa description fait suite à celle de Broteochactas gollmeri. La diagnose
de 1. exsul ne comprend aucun des caractères qui caractérise le genre lomachus,
mais précise que les dépressions paires tergales et sternales du mesosoma font
défaut. Vers la fin de la description, Werner ajoute « Je n’ai aucun doute qu’il
s’agit d’une espèce importée de l’Afrique Orientale ou de l’Inde, mais pourtant
elle n’est identique à aucune espèce connue ». Tout ceci montre les incertitudes
quant à l’appartenance générique de cette espèce.
L’espèce 1. horana fut créée par Caporiacco après étude de deux exemplaires
femelles jeunes (longueur totale du corps 24 à 35 mm). Il est difficile d’affirmer,
compte tenu de ceci, que l’espèce horana est ou non valable. Dans la collection
du Muséum de Paris se trouve une $ adulte, de grande taille et provenant de
Lorogui (Kenya). Elle porte le numéro R. S. 0554. En 1909, Simon l’a identifiée
comme lomachus politus. Mais ce spécimen diffère A' lomachus polilus par sa
taille plus élevée, le nombre des lames des peignes (12 contre un maximum de 9
même chez les mâles A' lomachus politus) et l’existence d’un faible sillon axial sur
l’opercule génital. Les indices morphométriques sont identiques à ceux A' loma¬
chus politus femelle ou varient peu comme l’indiquent les rapports suivants.
1. politus. R. S. 0554
Long, céph./long. queue. 1 : 2,8 1 : 2,5
Long, doigt mobile : Long, main 1 : 1,4 1 : 1,33
1. Attaché (le Recherches, C.N.R.S., Laboratoire des Arthropodes, 61, Rue de Bufîon, Paris
(V®). — Adresse perinaneute : R. P. Sreenivasa-Reddy, Lecturer iii Zoology University College, Sri
Wnkat eswara University, l'irupati, A. P., India.
760 ^
D’après les caractères morphologiques et les indices morphométriques cités
ci-dessus, l’espèce est peut-être nouvelle et distincte d’Iomachus politus, mais
avant de la créer il faudra obtenir de nouveaux spécimens.
De toute manière, nous pouvons considérer que le genre lomachus comprend
actuellement quatre espèces certaines : I. laeviceps, punclulalus, nitidus, politus
et une incertaine : borana, dont nous donnons la carte de répartition (fig. 5).
Nous avons pu étudier les quatre premières espèces et procéder à une révi¬
sion des caractères génériques (Sree.mvasa-Reddy, 1968). Ceci nous permet
quelques commentaires sur ce que nous appelons le « Faciès lomachus » (ou
lomachus faciès). Auparavant, nous ferons quelques remarques sur l’emploi
de certains caractères taxonomiques.
Commentaires sur les caractères utilisés dans le genre lomachus
Certains caractères tels que l’encoche médiane du bord antérieur du céphalo¬
thorax, la position des yeux médians et latéraux, utilisés couramment dans
la diagnose des genres de scorpions méritent d’être examinés de plus près.
A. Encoche céphalothoracique médiane. Chez les Scorpions, le bord antérieur
du céphalothorax peut être convexe, droit ou incisé. 11 varie d’une espèce à
l’autre, même à l’Intérieur d’un même genre. Par exemple dans la famille
Bothriuridae, Thestylus signalas a le bord droit tandis que chez T. glazioui il
possède une encoche. Sa présence ou son absence doit avoir une signification
dont le sens nous échappe actuellement. Dans la littérature, nous n’avons trouvé
aucun moyen pratique de mesurer la profondeur de cette encoche. Voici comment
nous procédons. La différence entre la longueur paraxiale, qui est la plus grande,
et la longueur axiale (fig. 1 CD-AB) donne la profondeur réelle de l’encoche.
Mais en menant une ligne transversale par le fond de l’encoche et perpendiculaire
à l’axe du céphalothorax on peut préciser la position du fond de cette encoche
par rapport aux yeux latéraux (fig. 2, lignes AA, BB, CC, DD). La position
du fond de l’encoche est alors beaucoup plus commode à préciser. Parmi ces
deux procédés, le premier fournit une mesure non seidement en valeur absolue
mais aussi permet de calculer le rapport entre la profondeur de l’encoche et la
longueur paraxiale du céphalothorax.
B. Position des yeux médians. Elle est parfois utilisée comme un caractère
différentiel entre deux genres, par exemple lomachus et Chiromachetes. Selon
un procédé de mesure couramment utilisé elle est précisée sur la longueur de
l’axe du céphalothorax par la distance du centre des yeux médians au bord
antérieur, le long de cet axe (fig. 3 AB/OA). Ce rapport ÜA/AB représente un
indice morphométrique que novis appelerons ; I.Y., et qui varie au cours du déve¬
loppement post-embryonnaire. D’après Pavi.ovska' (1924) cet indice a une valeur
beaucoup plus grande chez le jeune que chez l’adulte. 11 donne les chiffres suivants
pour trois espèces :
762 —
La diminution de la valeur de l’indice est interprétée par Pavi.ovsky comme
le résultat du déplacement des yeux vers l’arrière. Par contre on peut y voir un
déplacement des yeux vers l’avant si l’encoche médiane devient de plus en plus
profonde. Prenons trois cas théoriques : A, B, C appartenant à trois adultes
d’espèces différentes. Chez A le hord antérieur est droit, chez B la profondeur de
l’encoche est de 5 « unités », chez C de 10 « unités ». Soit la longueur axiale du
céphalothorax 100 « unités » (fig. 4. A. B. C).
Cas A. 1. Y. = MP / MO = 100 / 50 = 2,00.
Cas B. I. Y. = NP / NO = 95 / 45 = 2,10.
Cas C. 1. Y. = NP / NO = 90 / 40 = 2,25.
Bien que les yeux soient restés fixes, d’après les diagrammes et les chiffres
nous avons l’impression que chez B et C ils sont situés en avant. Ces exemples
montrent que la valeur de l’indice des yeux varie, non seulement en fonction
de l’âge de l’animal mais aussi de la profondeur de l’encoche. Aussi, il est préfé¬
rable de ne pas l’employer comme caractère générique avant que les changements
dans la position des yeux ne soient étudiés en fonction non seulement des espèces
mais aussi des âge et des sexes.
C. Position des yeux latéraux. Cette position par rapport au hord latéral du
céphalothorax fut utilisée par Pocock (1900) comme un caractère différentiel
entre lomachus et Chiromachetes. Chez lomachus l’œil latéral postérieur est situé
au-dessus du hord du céphalothorax tandis que chez Chiromachetes, les yeux
latéraux sont presque marginaux, les deux antérieurs étant séparés du bord
sous-jacent par un espace étroit et le troisième étant pratiquement placé sur le
bord. Chez Chiromachetes, la position des yeux latéraux, qui a valeur générique,
a été établie d’après un seul spécimen. Tant que nous ne savons pas si la position
de ces yeux est stable chez tous les individus de sexes et d’espèces différentes,
ce caractère doit être considéré comme douteux.
Diagnose révisée du genre lomachus comprenant les quatre espèces : lomachus
politus d’Afrique, 1. laeoiceps, 1. punctulatus et 1. nitidus de l’Inde Méri¬
dionale.
Scorpions de taille moyenne ne dépassant pas chez les adultes une longueur
de 7-8 cm ; corps toujours aplati, ponctuation tégumentaire dense et distincte
ou à peine visible et seulement en certaines régions du corps ; céphalothorax
toujours lisse, sans carènes ni granules, à bord antérieur orné d’une encoche
peu profonde ou très profonde ; tubercule oculaire absent ou faiblement
développé ; tergites avec épaississement transversal et saillie longitudinale
bien ou faiblement développés ; céphalothorax, tergites et sternites toujours
munis d’une paire de dépressions à peu près parallèles ; queue comprimée
latéralement et sans carènes granuleuses, aussi longue ou plus courte que le
tronc ; articles de la queue portant tous des poils longs, bruns, rigides et disposés
à peu près symétriquement ; vésicule très poilue sur ses faces ventrales et ventro-
latérales.
Dent distale externe du doigt mobile des chélicères presque égale ou à moitié
aussi longue que la dent distale interne. Brachium des pattes-mâchoires avec
un ou deux tubercules ; ces tubercules peuvent être représentés soit par une
763
paire de gros granules soit par une paire de bosses coniques portant deux gros
granules ; doigt mobile de la pince plus court ou aussi long que la main et
muni d’un lobe triangulaire près de sa base ; processus maxillaire de la pre¬
mière paire de pattes distalement arrondi ou triangulaire ; basitarse des pattes
ambulatoires près de l’extrémité distale ventrale avec de véritables épines ou
quelques poils en forme d’épines ; tarses ventralement avec trois ou quatre poils
longs ou avec une épine remplaçant le poil antérieur distal ; bord ventral du tarse
avec une longue série médiane de denticules et une autre série, plus courte,
située près de sa base.
Opercule génital femelle sans trace de ligne médiane de fusion ou avec une
faible ligne de fusion axiale. Peignes courts et faiblement segmentés ; au maxi¬
mum 12 lames, elliptiques, les distales étant plus grandes que les proximales ;
stigmates obliques, droits et en forme de fentes.
Fig. 5. — Répartition géographique des espèces de scorpions du genre loruachus. AFRIQUE :
lomachus politus Poe., Kenya, Ouganda, Tanzanie, Moçambique, et Natal ; I. borana Caporiacco,
Neghelli en Ethiopie ; lomachus sp R. S. N® 554 du Muséum de Paris, Lorogui au Kenya. INUE :
lomachus lae^iceps Poe., Coimbatore, Mangalore, Tranijuebar, Trivandrum ; I. punctulaius Poe.,
Coimbatore, Shenbaganoor ; I. nitidus Poe., Nellore, Tirupati.
Répartition géographique (fig. 5)
Si l’on examine cette répartition du point de vue physiographique et hypso-
métrique, il apparaît que les lomachus africains et indiens se trouvent surtout
dans les régions montagneuses et humides. Pin Afrique ils habitent la côte orien-
— 764 —
taie tandis qu’en Inde péninsulaire, ils se trouvent aussi bien dans les régions
occidentales qu’orientales. Les deux régions habitées par ce genre appartiennent
à des boucliers continentaux : bouclier africain et bouclier indien. La présence
du genre lomachus ainsi que des genres Buthotus, Orthochirus, Butheolus, Lychas,
Isometrus et Androctonus etc. en Afrique et en Inde fournit matière à réflexion
aux protagonistes et antagonistes des théories des « Ponts Intercontinentaux »
et de la « Dérive des Continents ».
Clé pour l’identification des trois espèces indiennes à' lomachus : laeoiceps,
punctulatus et nitidus.
1. Corps faiblement aplati ; 2) céphalothorax avec une encoche médiane peu profonde
ne dépassant pas une ligne transversale représentant la tangente postérieure de la
première paire d’yeux latéraux ; 3) tubercule oculaire absent ; 4) ponctuation très
faible sur le céphalothorax et les tergites ; 5) tergites à épaississement transversal
et saillie médiane longitudinale faiblement développés ; 6) queue plus courte que
le tronc ; 7) dent distale externe du doigt mobile de la chélicère moitié moins
développée que la dent distale interne ; 8) tubercule brachial des pédipalpes très
faible n’étant représenté que par deux gros granules ; 9) doigt mobile de la pince
d’une longueur égale aux 2/3 de celle de la main ; 10) série longitudinale inférieure
des dents sur le doigt mobile faite de dents peu nombreuses et irrégulièrement
disposées ; 11) tarses, ventralement, avec trois paires de poils longs, jamais
d’épines . lomachus nitidus.
1. Corps très nettement aplati ; 2) céphalothorax avec une encoche médiane assez
profonde dépassant vers l’arrière, une ligne transversale représentant la tangente
postérieure de la première paire d’yeux latéraux ; 3) tubercule oculaire faible ;
4) ponctuation distincte sur le céphalothorax et les tergites ; 5) tergites à épais¬
sissement transversal et saillie médiane longitudinale très distincts ; 6) queue
aussi longue ou plus longue que le tronc ; 7) dent distale externe du doigt mobile
de la chélicère légèrement plus petite que la dent distale interne ; 8) tubercule
brachial des pédipalpes très faible ou bien développé ; 9) doigt mobile de la pince
aussi long que la main ; 10) série longitudinale inférieure des dents au doigt mobile
faite de dents aussi nombreuses que celle de la série dorsale ; 11) tarse, ventrale¬
ment, avec 2 paires de poils longs ou au moins une épine antérieure distale .... B
B. 1) Tubercule brachial faible, n’étant formé que de deux gros granules et sans grosses
bosses ; 2) surface dorsale du fémur des pattes-mâchoires granulée ; 3) poil anté¬
rieur distal sur le bord ventro-latéral du tarse remplacé par une épine ; 4) denti-
cules sur la face ventrale du tarse nombreux et très distincts .
lomachus punctulatus.
1) Tubercule brachial bien développé formant deux grandes bosses coniques au sommet
desquelles sont situés deux gros granules ; 2) surface dorsale du fémur des pattes-
mâchoires lisse ; 3) hords ventro-latéraux du tarse avec deux paires de poils, jamais
d’épines ; 4) denticules de la face ventrale du tarse très peu ou à peine visibles . .
lomachus laeoiceps.
Faciès lomachus. — • Le fait que les scorpions lomachus se trouvent unique¬
ment dans les lieux humides montagneux va de pair avec un ensemble de
caractères morphologiques que l’on peut désigner par le nom « Faciès lomachus ».
Comme nous le verrons plus loin, ce faciès n’est pas spécial à ce genre et les
caractères qui le constituent sont les suivants ; 1) aplatissement dorso-ventral
du corps ainsi que des pattes-mâchoires ; 2) faible développement de la queue ;
— 765
3) absence totale de granules et de carènes granulées sur la surface dorsale du
préabdomen ; 4) faible développement du tubercule oculaire ; 5) présence de
dépressions paires bien nettes de chaque côté des yeux médians et sur les tergites
et les sternites abdominaux ; 6) développement de poils rigides et longs, surtout
sur la queue. Tous ces caractères sont liés à l’aplatissement du corps qui permet
à l’animal de mieux s’adapter à une vie dans les fissures et les crevasses parmi
les roches ainsi que nous avons pu personnellement le constater, lomachus nitidus
par exemple, est une forme habitant les vallées boisées des collines Tirumalai
en Inde méridionale. Ces collines constituent une des chaîne des Ghàtes Orien¬
tales. Toutes les vallées sont parsemées de roches granitiques. Nous avons collecté
cette espèce à plusieurs reprises, à différents endroits mais uniquement sous les
roches enfoncées. Les Scorpions s’y trouvent accrochés, le ventre tourné vers le
ciel. Ils ont été jamais trouvés en dehors des roches ni dans des trous ou des
terriers. Cela indique qu’ils ne sont pas capables de creuser comme le font par
exemple les Helerometrus, les Pandinus, les Scorpio et certaines espèces d’Opis-
thophthalmus. Lawhenck (1928) a signalé que Iladogenes taeniurus (Ischnurinae)
dont le corps et la queue sont aplatis, ne vit que dans des fissures étroites de
roches gneissiques. llormiops davydowi de l’Indo-Chine possède à peu près le
« faciès lomachus », mais nous manquons de précisions sur son mode de vie.
Comme nous l’avons signalé pour lomachus nitidus, les scorpions à corps
aplati ont la possibilité de rester accrochés sur la paroi ventrale des roches
enfoncées. A la suite d’observations sur Androctonus australis et Euscorpius
italicus en élevage, Lankesteh (1883) remarqua que les petits scorpions italiens
ont le corps beaucoup plus aplati et qui ne se soulève pas sur les pattes lors de
leur déplacement comme chez Androctonus australis mais reste près du sol,
les pattes étant étendues de deux côtés. En plus de cette habitude il constata
que ces scorpions ont tendance à se glisser sous des pierres et des crevasses (au
contraire A’ Androctonus) et apparemment ils ne creusent pas de terrier. Il
ajoute « Très souvent, je les ai trouvés restant le ventre dirigé en haut sous des
pierres dans la cage d’élevage. En effet cette position est plus usuelle que l’in¬
verse. Je ne sais pas comment expliquer la signification de cette attitude ». Les
éthologistes appellent ce comportement « Géotaxie négative ».
L’origine probable du faciès lomachus. — Les scorpions auraient pris
cette habitude de s’enfoncer dans les fissures et crevasses pour échapper à des
variations climatiques importantes, surtout au froid glacial. Les muscles dorso-
ventraux raccourcis rapprochant le bouclier céphalothoracique et les tergites
vers les plaques ventrales aplatissent le corps. Les dépressions paires sur le
céphalothorax, les tergites et les sternites montrent qu’elles sont les résultats
d’un effort continu et répété des muscles pour se contracter. Les scorpions
n’ayant pas à creuser, la queue est restée grêle. En règle générale, les granules
et les carènes granuleuses renforcent le tégument mécaniquement (contre l’abra¬
sion) et physiologiquement (contre la transpiration) sans augmentation inutile
de poids. Les granules et les carènes granuleuses sont surtout bien accusés dans
les régions qui sont plus susceptibles d’être en contact avec la roche chez les
scorpions lapidicoles comme par exemple Buthotus, Androctonus, Buthus, etc.
Étant donné que les espèces A' lomachus ont l’habitude de rester accrochées par la
face ventrale, les granules et les carènes sont absents sur le corps. La signifi¬
cation du développement de long poils sur les anneaux de la queue reste inex¬
pliquée.
l'ne autre série de caractères associés se voit chez plusieurs scorpions y com-
— 766 —
pris les scorpions du genre lomachiis : tégument sombre et ponctué. Ces scorpions
sombre et ponctués habitent uniquement les lieux humides soit en montagne soit
en plaine comme par exemple lomachus, Microbuthus, Charmus, Butheolus, etc.
Résumé
Cette note, la quatrième de la série à' lomachus, traite de la composition du genre
lomachus et de la répartition géographique des cinq espèces : I. politus, I, borana,
I. laeviceps, I. punctulatus, et I. nitidus. Une série de caractères associés dits « lomachus
faciès », leur origine probable et leur signification biologique sont décrits. Deux pro¬
cédés pour exprimer la profondeur de l’encoche médiane du céphalothorax ont été pro¬
posés. La position des yeux médians et latéraux, caractère générique, a été examinée.
On a donné une diagnose révisée du genre lomachus et une nouvelle clé de détermination
de trois espèces indiennes.
Summary
In this paper, the fourth in the sériés on lomachus, the composition of the genus
lomachus and the geographical distribution of the five species I. politus, 1. borana,
I. laeoiceps, I. punctulatus and I. nitidus are dealt with. A set of linked characters called
« lomachoid fades », their biological significance and their probable origin are des-
cribed. Two procedures for expressing the exact depth of the anterior margin of the
carapace hâve been proposed. The position of the médian and latéral eyes and their
generic value hâve been discussed. A revised diagnosis of the genus lomachus and
a new key for the identification of the three indian species of lomachus hâve been given.
BIBLIOGRAPHIE
1. Di Caporiacco, L., 1939. — Missione Biologica nel paese dei Borana, Raccolet Zoolo-
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4. PococK, R. L, 1893. — Notes on the classification of scorpions followed by some
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in the collection of the British Muséum. Ibid., sér. 6, 17, pp. 312-319.
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Bomb. Nat. Hist. Soc., 11, pp. 102-117.
7. PococK, R. I., 1900. — Fauna of British India, including Ceylon and Burma. Taylor
and F’rancis, London, 99 p.
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de l’Inde. 2. lomachus laeoiceps. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 39, 1967 (1968),
pp. 1066-1076, fig. 1-17.
— 767
9. Sueenivasa-Reddy, R. 1’., 1968. — Id. 3. lomachus punclulatus. Ibid., 40, pp. 132-
140. fig. 1-1.
10. S reenivasa-Reddy, R. P. — Id., 4. lomachus nitidus. Ibid., 40, pp. 518-526,
fig. 1-14. (sous presse).
11. Werner, F., 1939. — Neue Eingànge von Skorpionen im Zoologischen Muséum
in Hamburg. II. Teil. Festschrift Dr. Ëmbrik Strand., 5, pp. 353-360.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIUNAL UTIISTOIHE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — 4, 10G8, pp. 708-77 1.
MYRIAPODES DE U ILE AUX SINGES
{MAKOKOU, GABON)
RÉCOLTÉS PAR J. A. BARRA
Par J.-P. MAÜRIÈS.
La présente note étudie une petite eollection de Diplopodes (Pénicillates
exclus) et Chilopodes récoltés en majorité dans Pile aux Singes (rivière Ivindo),
près de Makokou au Gabon. Comme le montre la liste ci-après, la plupart des
individus récoltés sont des jeunes, malheureusement indéterminables spécifique¬
ment et souvent même génériquement.
Cependant, la présence dans ces récoltes, d’une nouv'elle espèce de Chilopode
Géophilomorphe du genre Pleuroschendyla Brôlemann et Ribaut, 1911, justifie
la publication de ces résultats, et nous permet de donner une clé de détermi¬
nation des espèces de ce genre.
St.\tions et espèces récoltées
Les récoltes portant les lettres 1. S. proviennent de Pile aux Singes, île impor¬
tante située au milieu de la rivière Ivindo, à une douzaine de kilomètres de
Makokou ; elle est constituée par un banc sablo-argileux qui repose sur la roche
mère. Ce milieu est très humide et toute la végétation ligneuse est recouverte de
mousses formant des draperies ; on note la présence (comme sur toutes les îles)
d’énormes termitières à Macrotermes (J. A. B.arra in lût.).
1. S. 1 SOL. 5 ; échantillon de sol argilo-sableux pris à — 30 cm de la surface,
caractérise par la présence de racines de faible diamètre (1 cm) et un chevelu
de radicelles assez dense ; microfaune pauvre ; 25 mai 1960 :
Monachodesmus (?) sp., 1 Ç j.
LS. 3 AN. 6 : fragment d’écorce pris sur une chandelle très dégradée à -)- 30 cm
du sol ; 11 juillet 1966 :
Mecistoparia sp., j.
Scutigeromorpha g. sp., j.
Lithohiidae g. sp., j.
1. S. 3 AN. 8 ; chevelu de racines adventives provenant d’une liane reliant
celle-ci au sol, à + 25 cm ; 11 juillet 1966.
Lithobiidae g. sp., j.
1. S. 3 IVI. 6 : litière sèche prise en bordure de la rivière Ivindo ; 11 juillet
1906 :
Mecistoparia sp., j.
— 769 —
I. S. 1 MO. 1 : fragment de souche pourri couvert de mousses gazomiantes ;
25 mai 1966 :
Mecistoparia sp., 1 Ç j, jj.
I. S. 1 4 ; souche pourrie formant un complexe de racines, radicelles et sable
limoneux, en bordure de la rivière Ivindo ; 25 mai 1966 ;
Monachodesmus (?) sp., 1 j.
I. S. 2 1 : échantillon de sol, sable et radicelles (0 à — 5 cm) au pied d’une ter¬
mitière ; 4 juillet 1966 :
Mecistoparia sp., 1 j.
I. S. 2 8 : fragment de branche morte sur le sol, mousses et sable ; 4 juillet
1966 :
Mecistoparia 'sp., 1 j.
Ipassa, plateau forestier : fruit décomposé de Strychnos cf. aculeata sur le sol ;
22 mai 1966 :
Mecistoparia sp., 2 Ç, 2 j.
Ipassa, plateau forestier ; récolte à l’aspirateur sous écorce d’arbre ; 20 mai 1966 :
Aporodesmus (?) sp., 2 j.
Spirostreptoidea g. sp., 1 $ j.
Laciniogonus coiffaiti Mauriès, 1 cj
Belinga R. 3 : sol au pied d’un rocher en forêt arbustive sous belvédère ; alti¬
tude 980 m ; mi-juillet 1966 :
Pleuroschendyla barrai n. sp., 1
Description de Pleuroschendyla barrai n. sp.
Nota. — Étant donné la remarquable fixité du nombre de paires de pattes à
l’intérieur de chaque espèce du genre (voir Démangé, 1963), je considère l’unique
recueilli par Barra comme appartenant à une espèce nouvelle, proche des
P. minuta et P. corticea décrits par Démangé, 1968 de la même région du Gabon.
Je rattache à cette nouvelle espèce et considère comme paratypes 1 (J et 1$
récoltés à Belinga par H. Coiffait.
Loc. typ. : Gabon, environs de Belinga (Coll. J. A. Barra, Station BEL. R. 3),
1 (J à 49 paires de pattes (Holotype).
.Autre capture : Ciabon, Belinga, 10-2-63 (Coll. 11. Coiffait), 1 à 54 p.p.,
1 $ à 51 p.p. (Paratypes).
Holotype :
Coloration jaunâtre ; longueur : 25 mm. ; 49 p.p.
Ecusson céphalique 1,3 fois plus long que large.
Antennes 2,3 fois plus longues que la capsule céphalique, à 14 articles à peine
plus longs que larges (le dernier est ovoïde, 2 fois plus long que large).
Zone prélabiale (fig. 1) sans aire clypéale ; chætotaxie prélabiale réduite
à 1 + 1 soies postantennaires et deux paires de soies plus courtes, plus posté-
1. C’est le 2® individu d* Ronnu de cette espèce décrite récemment (Mauriès, 10G8) avec un seul
exemplaire.
— 770 —
rieures : une paire paramédiane et une paire de très petites soies nettement plus
latérales.
Labre (fig. 1) : pas de limite nette entre l’arc médian et les pièces latérales ;
en tout 24 dents, les médiales courtes, arrondies et bien individualisées, les
externes réduites à des piquants dirigés vers l’intérieur ; des médiales aux
externes, on passe progressivement de l’un à l’autre type de dent.
Mandibule : lame dentée en 2 blocs de 5 et 3 dents (total 8).
Mx. 1 (fig. 2) : palpe du coxosternum pc court et arrondi au sommet. Palpe p
du 1®’’ article assez long, presque aussi long que l’article distal devant lequel il
se rabat ; trois soies sur chaque article distal et sur chaque prolongement médian.
Mx. 2 : ongle très aigu, pectiné sur ses deux arêtes.
Tergite forcipulaire trapézoïdal.
Forcipule à pointe lisse sans particularité, avec seulement à sa base, du côté
interne, une petite denticulation obtuse.
1, vue ventrale de la moitié antérieure de la capsule céphalique : labre et zone prélabiale. — 2, moitié
du 2® maxillipède.
Tergites : deux stries longitudinales paramédianes bien marquées. Pilosité
réduite à deux rangs transverses (un antérieur, un postérieur) de 6 (3 + 3)
soies très fines, mais assez longues et surtout bien visibles aux anneaux antérieurs;
entre ces deux rangs, il peut y avoir quelques rares soies.
Sternites : champs poreux du 2® au 24® sternite ; ces champs, situés au milieu
du sternite, ont une forme en losange transverse à angles émoussés, et ne sont
pas délimités par un quelconque ressaut chitineux ; ils sont quand même bien
visibles en raison de la grande densité des pores, qui donnent aux champs une
teinte plus foncée.
Pleurites : dernier pleurite stigmatifère séparé du tergite correspondant.
Pattes terminales sans particularités spécifiques.
Clé nES ESPÈCES nu genre Pleuroschendyla ^
1. Champs poreux à partir du 1®’’ sternite . P. nesiotes Chamb. (Haïti)
— Champs poreux à partir du 2® sternite . 2
— Champs poreux à partir du 3® sternite . 3
1. D’après Démangé 1963, page 46, modifié et complété.
— 771 ^
2. Champs poreux parvenant à l’antépénultième sternite . 5
— Champs poreux ne parvenant qu’aux sternites de la moitié du corps (25® — 30®). 6
3. Champs poreux parvenant à l’antépénultième sternite ; 63 (cj), 67 (Ç) paires de
pattes . P. chevalieri Brol. (Côte d’ivoire)
— Champs poreux ne parvenant qu’aux 36® — 40® sternites . 4
4. $ 73-75 p.p., Ç 77-79 p.p. ; mandibule à 9 dents ; au lahre 15 dents médiales et
16 16 épines latérales . P. amieti Dem. (Nimba)
— (J 69-71 p.p., $ 71-73 p.p. ; mandibule à 11 dents ; au labre 28 dents médiales et
17 -)- 17 épines latérales . P. magna Dem. (Nimba)
5. Champs poreux ronds, situés sur une plage en saillie ; 63-67 paires de pattes .
P. pratensis Dem. (Nimba)
— Champs poreux ovales; 49-57 p.p . P. angolae Chamb. (Angola)
6. Champs poreux ronds, situés sur une saillie annulaire ; 49-53 paires de pattes ....
P. oligopoda Dem. (Nimba)
— Champs poreux en ovale transverse . 7
7. 35-37 p.p. ; petite taille (12-16 mm.) ; environ 20 dents au labre .
P. minuta Dem. (Gabon)
— 49-61 p.p. ; taille plus élevée, dépassant 2 cm de long . 8
8. Grand nombre de dents au labre (70-80) ; (J 59 p.p., $ 61 p.p .
P. corlicea Dem. (Gabon)
— Petit nombre de dents au labre (20-30) ; (J 49-55 p.p., $ 51 p.p. . P. barrai n. sp.
BIBLIOGRAPHIE
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Mauriès, J. -P., 1968. — Matériaux récoltés par H. Coiffait au Gabon, Myriapoda
Diplopoda. Biologia Gahonica (sous presse).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum
National d’ Histoire Naturelle
61, rue de Buffon, Paris-V^.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 40 — N“ 4, 1968, pp. 772-778.
NOUVELLE CAPTURE
DU LIGIJR UVEAE (BORRADAILE)
AUX ILES LOYALTY
{Crustacea, Decapoda)
Par Théodore MONOD
Mon ami René Catala auquel on doit tant de captures et d’observations
intéressantes dans les eaux de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) ^ m’a adressé
deux exemplaires d’une Crevette récoltée par Mr La Barre dans l’îlot de
Sayawa, voisin d’Ouvea, Iles Loyalty : les spécimens ont été pris dans une mare
d’eau saumâtre dont le niveau est apparemment un peu au-dessus de celui de
la mer et où il tombe des feuilles de palétuvier qui y pourrissent.
Il s’agissait de deux mâles du Ligur weae (Borradaile), espèce peu commune
dans les collections mais à vaste distribution à travers l’espace indo-pacifique
L’espèce a été décrite par Borradaile en 1900 sous le nom de Parhippolyte
uveae (p. 414, pl. XXXVIII/11 a-g), Parhippolyte étant un genre nouveau
(p. 414) placé dans une famille « Latreutidae ».
La fig. 11 a donne une excellente idée de l’aspect « gonflé », fortement convexe
latéralement, de la carapace. L’auteur, qui a eu 10 spécimens (tous femelles ?)
d’Uvea, Iles Loyalty, figure les P 3-5 sans articles multi-artioulés et ne mentionne
rien dans le texte à ce sujet ; l’angle étiré en épine du 6® somite abdominal est
signalé, mais pas celui du 5® somite ; il y aurait 4 paires d’épines dorsales sur le
telson.
Stanley Kemp en 1914 (p. 83 et 122) met Parhippolyte et Ligur en synonymie
et crée le binom Ligur uoeae (Borradaile) Kemp.
En 1917, Borradaile (p. 401), citant des spécimens d’Aldabra, signale la
multi-articulation du mérus P 2 et du propode P 3-5.
Gordon (1936), qui semble n’avoir vu que des femelles d’Uveae (co-types),
d’Aldabra, des Fiji (Vatulele, Vanua Vatu, Vanau Levu) « in land-locked pools
of sait water », fournit la première des données précises sur les péréiopodes :
P 2 a la partie distale de l’ischium, le carpe et le mérus subdivisés, P 3 le carpe
et le propode, P 4-5 le propode ; cette segmentation des propodes P 3-5 serait
(p. 102) « unique among the Caridea ».
Holthuis en 1947 signale l’espèce d’Halmahera, Moluques (six spécimens,
45-51 mm) et en 1963 fournit quelques notes sur la coloration (rose-rouge) et une
liste de localités connues (p. 272).
1. Les deux couples de Periclimenes récoltés sur Ilexahranchus, homochromes sur leur support,
que je pensais pouvoir être le P. rex ou du moins une espèce très proche ont été soumis au Dr A. J.
Bruce : il s’agissait, comme pour un troisième couple déposé par R. Cat.ala à l’Australian Muséum
(P. 13705), de P. imperator Bruce 1967 [Zool. Verhandl. lUiksmus. Nat. llist. Leiden, No. 67, 31 mai
1967, PP 53-62, fig. 23-25).
2. Les deux sjiécimeus ont été déposés dans les collections du Muséum.
773
L’examen des deux spécimens de Sayawa (Mr La Barre colL, Aquarium de
Nouméa n° 4109) ne laisse bien entendu aucun doute sur leur identité spécifique.
Quelques points de morphologie méritent, toutefois, d’être signalés :
1. Taille. Les 2 ^ mesurent 72 (ex. n° 1 à rostre incomplet) et 73 mm (ex. n® 2).
2 + 1
2. Rostre. No 2 : - - — ; Gordon (1930, p. 103) donnait comme formule
moyenne :
3. Scaphocérite. Terminé par une petite épine (fig. 1).
4. Angle postéro-latéral des 5® et 6® somites abdominaux. Ces deux angles
(fig. 5) sont bien « acutely spinose » (Gordon, 1936, p. 105) ; Borradaile (1900,
p. 414) ne signale cette épine que pour le 6® somite.
Fig. 1. — Ligiir Ui^eae, tS, partie antérieure de la carapace.
5. Telson. Outre les 3 paires d’épines terminales et l’apex spiniforrne, il y a,
sur mes 2 spécimens, 2 paires d’épines dorsales ; Borradaile (1900, p. 414)
signale, dorsalement « four pairs of spines »).
6. Formule branchiale. Comme l’a souligné Gordon (1936, p. 105), elO est
bien celle donnée par Senna (1902, p. 321, fig. 6) pour L. ensiferus : avec 12 bran¬
chies et 7 épipodites, L. uveae a, jusque dans le détail de leur répartition, la même
formule que le genre Pandalus, placé cependant dans une autre famille quo les
llippolytidae, les Pandalidae.
7. Pléopodes. Les PI 1-2 ^ ne semblent pas avoir été décrits ou figurés pour
L. uveae ; la fig. 7 montre la forme de l’endopode non échancré apicalement
comme chez L. ensiferus (Riggio, 1905, fig. 4) de PI 1, qui porte des rétinacles
apicaux et la fig. 8 celle de V appendix masculina et de Vappendix interna, très
semblable à celui de L. ensiferus (Riggio, 1905, fig. 3), avec à l’ajiex un groupe
serré d’aiguillons barbelés rigides.
V.)
775 —
Fig. 6. — Ligur uveae, — Propode P 5 droit (ex. n.® 1).
8. Péréiopodes. Borradaile, qui n’avait noté en 1900, ni la segmentation
du mérus P 2, ni celle du propode P 3-5 en 1900, signale en 1917 (p. 401) la seg¬
mentation de ces articles ; la figure de 1900 (pl. XXXVIII, fig. 11 a, reproduite
par Holthuis, 1955, fig. 66 b) montre simplement une segmentation du mérus
et du carpe P 2, les P 3-5 représentés tout à fait normaux. Gordon (1936) signale
la multi- rticulation, pour P 2, du carpe, du mérus et de la partie distale de
— 776 —
Fig. 7-8. — Ligur weae, — 7, extrémité, avec ses rétinacles, de l’endopode PI. 1 ; 8, appendix mas-
culina et appendix interna.
l’ischium (p. 104) et du propode pour P 3-5, avec 21-25 articles pour le propode
P 5 (p. 105).
Sur les deux spécimens de Sayawa je trouve, pour P 2 ;
N» 1 N» 2
Pour le propode P 3 gauche (n° 2) : 19, pour le propode P 4 droit (n° 2) : 17.
Pour le propode P 5 gauche (n° 1) ; 30 articles (avec une grande soie sur 5, 9, 15),
pour le P 5 gauche (n“ 2) : 31.
1. 2 petits articles distaux.
2. 3 petits artices distaux.
— 777
On sait que le genre Ligur compte actuellement deux espèces, L. ensiferus
(Risso, 1816) et L. weae.
J’ai examiné au Muséum un spécimen de L. ensiferus, de Nice Le rostre
est de formule
1 + 3
5
Au P 2, l’ischium compte 7 articles (6 petits articles dis¬
taux), le mérus 30, le carpe 46, donc cet appendice est très comparable à celui
de L. uveae. Mais chez L. ensiferus les P 3-5 sont tout à fait normaux, sans aucun
article segmenté. Bien des détails sont comparables ou identiques chez les
2 espèces, par exemple les pléopodes mais la différence dans les péréiopodes
est très importante (P 3-5 à propode segmenté dans L. weae, simple dans L.
ensiferus).
Cette différence est-elle ou non de valeur générique, ou, au moins, suh-géné-
rique ? Je n’ai pas l’intention d’en décider ici et préfère, pour le moment, suivre
l’opinion des divers auteurs (Borradaii.e, Kemp, Gordon, IIoi.thuis) qui ont
tenu les deux espèces pour congénériques. Au cas où la multi-articulation du
propode P 3-5, unique chez les Crevettes comme le rappelait Gordon (1936),
se verrait attribuer une valeur supra-spécifique, le taxon Parhippolyte Borra-
daile, 1900 reste, évidemment, disponible.
Peu après d’ailleurs, Calman (1939, p. 210), après avoir signalé la présence
de Ligur edwardsii dans la région des Maldives, suggérait que Ligur weae
pourrait bien être génériquement distinct de L. edwardsii ; L. uveae redeviendrait
dans ce cas Parhippolyte weae Borradaile. Je n’ai pas cru pouvoir aller encore
jusque là, mais quand de plus nombreux spécimens des deux espèces, ensiferus
(= edwardsii) et uveae seront connus, l’éventualité d’une séparation des deux
genres n’est nullement à écarter.
BIBLIOGRAPHIE
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froni Ihc Soulli Seas, p. 395-428, pl. XXXVI-XXXIX in : Arthur Willey,
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Soc. London, ZooL, (2), XVII, Part III, sept. 1917].
Calman, W. T., 1939. — Crustacea ; Caridae. John Murray Exped. 1933-34, Sc. llcpls,
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Soc. London, 148th session, 1935-1936, Part 2, pp. 102-108, 2 fig.
Holthuis, L. B., 1947. — Tlie Decapoda of the Siboga-Expedition — Part IX. The
Hippolytidae and Rhyiichocinetidae. Siboga-Expedition, XXXIX a®, 100 p.,
15 fig.
1. Ce spécimen ($ ov’ig.)est étiqueté « Ligur lùhvardsi-Sice ». C^omme l’exemplaire décrit par
Sahato et envoyé « en communication » à A. Milne-Edvvakds était lui aussi une femelle ovigère,
comme, de plus, les dimensions de l’exemplaire du Muséum sont très sensiblement celles données par
Sahato, on peut se demander s’il ne s’agirait ]>as <le la femelle ayant servi à la description de Sarato :
dans ce cas on devrait considérer ce spécimen comme le type de Ligur Ldward.fii et sa provenance
erait : « au milieii d’autres Criisfaeés provenant des mers de vSaint-.Tean et d’Rza n (29 juin 1884).
Holthuis, L. b., 1955. — The recent généra of the Caridean and Stenopodidean shrimps
(Class Crustacea, Order Decapoda, Supersection Natantia) with keys for their
détermination. Zool. Verhandl. Rijksmus. Nat. Hist. Leiden, No. 26, 157 p., 105 fig.
Holthuis, L. B., 1963. — On red coloured shrimps (Decapoda, Caridea) from tropical
land-locked saltwater pools. Zool. Mededel. Leiden, XXXVIII, No. 16, pp. 261-
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Mahden, L., 1958. — The Islands called Fiji. Nat. Geogr. Mag., 114, pp. 526-561.
Riggio, g., 1905. — Rinvenimento di Macruri nuovi pel mare del Compartimente
marittimo di Palermo e pel Mediterraneo. Il Naturalista Siciliano, XVIII, 1905,
N. 5, pp. 97-103, fig. 1-4. — Le faux-titre du volume porte « 1906 », mais le Zoolo-
gical Record indique 1905.
Sarato, C., 1885. — Etudes sur les Crustacés de Nice. Ligur Edwardsii, Nob., Le Moni¬
teur des Étrangers à Nice, N® 222, dimanche 19 avril 1885. — Je ne connais pas
la pagination de cet article, n’ayant pu trouver le périodique ni à Paris ni à Nice :
il existe cependant une coupure de journal de l’article au Service « Crustacés »
du Muséum (photocopie au Rijksmuseum van Naturlijke Historié, Leiden et
au Laboratoire des Pêches outre-mer, Muséum, Paris).
Sena, Angelo, 1902. — Le esplorazioni abissali nel Mediterraneo del R. piroscafo Was¬
hington nel 1881. IL Nota sui Crustacei Decapodi, Bullet. Soc. Entom. Ital.,
XXXIV, pp. 235-367, fig. 1-7, pl. IV-XVIII.
Zariquiey Alvarez, Ricardo, 1968. — Crustâceos Decâpodos, ibéricos, Invest. Pesq.,
Barcelona, 32, 1968, XV 510 p., 164 fig. — Ligur ensiferus, pp. 133-135,
fig. 1 b, 4 e, 52 e, 57-58 (« Costas de Niza, Liguria, Tûnez y Argelia, Costas
catalanas »).
Muséum National d’ HistoireN aiurelle
Laboratoire des Pêches Outre-Mer.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL U’HISTOIKE NATUBELl.E
2® Série — Tome 40 — N® 4, 1068, pp. 770-783.
COPÉPODES HARPACTICOWES DE LA RÉUNION
IV. PHYLLOGNATHOPUS PARACAMPTOIDES N. SP.
Par B. BUZIC
Eli poursuivant l’examen du matériel de la station Hellbourg — « mousses de
cascade », j’ai trouvé une vingtaine d’individus d’un Phyllognathopodiidae qui
par l’ensemble de ses caractères révèle des liens étroits avec l’espèce Ph. camp-
toides, décrite dans un article précédent (1965). Malgré la ressemblance des deux
formes, j’ai été amené, en me basant sur les mêmes considérations qui ont présidé
à mes autres recherches de taxonomie, à en faire une espèce nouvelle. Le choix
du nom spécifique n’est peut-être pas très heureux, car il rappelle le nom géné¬
rique Paracamptus (Canthocamptidae) ; toutefois, je l’ai retenu dans le but de
mieux souligner l’affinité entre l’espèce gabonaise et celle de La Béunion.
Description morphologique. — Je n’indiquerai ici que les caractères diffé¬
rentiels séparant les deux espèces, qui sont les suivants :
taille : 0,40 — 0,45 mm, donc un peu supérieure à celle de carnptoides.
P 4 ; exopodite biarticulé, à articulation floue ; endopodite uniarticulé, avec
deux soies apicales (fig. 2 et 3) ; chez carnptoides, les deux rames sont biarticulées,
avec 3 soies apicales à l’endopodite.
P 5 : basiendopodite avec 2 fortes soies de taille inégale, l’externe étant plus
longue ; exopodite garni de 4 soies (fig. 3) ; chez carnptoides : les deux soies du
basiendopodite sont égales, l’exopodite portant 3 soies.
Opercule anal : orné de 6 fortes dents, de 4 chez carnptoides (fig. 4).
Fiirca : la grande soie apicale est environ 7, 5 fois plus longue ipie la branche
furcale, avec spinulalion très réduites ; la soie apicale externe i^st très line et
glabre, la soie snbapicale externe est forte et plus longue «pie la branche furcale
(lig. 4) ; chez carnptoides, la grande soie apicale n’est que 4 fois jilus longue que
la branche furcale, avec une spinulation très nette ; les autres soies diffèrent
aussi.
Ornementation générale : les franges de spinules qui garnissent le côté ventral
des trois derniers articles abdominaux sont nettement moins développés que
chez carnptoides (fig. 4).
dette description concerne la femelle, le seul exemplaire mâle, étant sub¬
adulte, n’a pu être utilisé.
Signification- systématique. — La diagnose de la présente espèce m’oblige
à l’élargissement de la diagnose de la famille des Phyllognathopodiidae en ce
qui concerne le nombre d’articles de la P 4, modification qu’imposait déjà la
description de Ph. carnptoides ; ce caractère est le plus important pour l’éta¬
blissement d’une différence spécifique dans le cas présent.
780
Fu;. 1. — J*hifllognathoi>iis pararainptoides n. sp.
I, Ma ; 2, Mxl ; ,‘î, Mx ; 4, Mxp.
Si l’on passe en revue les différents Phyllognathopus, le caractère nuancé des
traits distinctifs saute tout de suite aux yeux, reflétant l’existence d’un processus
involutif particulièrement actif au niveau de la P 4. Il est d’ailleurs en soi très
surprenant et exceptionnel de rencontrer une coupure aussi brusque dans un
gradient morphogénétique, où l’on passe sans transition d’une patte de structure
normale à la suivante presque atrophiée. Il y a là sans doute corrélation entre
cette réduction et la régression extrême qui frappe également le maxillipède
(fig. 1), ce qui, avec d’autres caractères, telle la séparation du segment céphalique
du premier thoracique ou la conformation foliacée de la grande soie furcale chez
— 781 —
Fig. — 2. Phyllognalhopus paracamptoides ii. sp.
P 1 ; 2, P 3 ; 3, P 4.
Fig. 3. — Phyllognalhopus paracamptoides n. sp.
1, P 4 (très fortement grossie) ; 2, P 5.
782
certaines formes, représente des particularités uniques et qui situent cette famille
un peu à part.
Etant donné la ténuité des limites qui séparent les différentes formes à l’inté¬
rieur d’un genre considéré jusqu’à présent généralement comme monotypique
mais qui serait doté d’une grande « variabilité », on serait facilement tenté
d’adopter des catégories infraspécifiques — sous-espèce, forme géographique —
pour éviter des solutions taxonomiques qui à première vue peuvent sembler trop
radicales. Cependant, fort des considérations relevant de l’expérimentation qui
m’ont convaincu de l’importance que peuvent avoir les différences morpholo¬
giques les plus fines, j’ai estimé qu’il n’y a aucune raison de ne pas appliquer un
Fig. 4. — Phylhgnatfiopus paracainjiloüles ii. sp.
1, Opercule anal et iurca ; 2, derniers articles abdominaux (vue ventrale) ; 3, branche furcale et soie
apicale.
critère taxonomique serré également dans le cas du Phyllognathopus . Il est pro¬
bable qu’on sera un jour amené à introduire dans la systématique des Harpacti-
coïdes la notion de super-espèce, à l’instar de ce qui a été fait chez des Isopodes,
où l’étude de la morphologie a pu être secondée par des recherches génétiques
précises. Mais celé présuppose une connaissance exacte de toutes les variations
de la morphologie accessibles à la description.
C.omme je l’ai déjà suggéré ailleurs, le genre Phyllognathopus (= Viguierella)
qui chez Lang figure encore comme monotypique et chez Borutskii, dans un
— 783 —
ouvrage plus récent (1952), englobe deux espèces, est sans doute aussi riche en
espèces que beaucoup d’autres genres d’Harpacticoïdes, ce que, à mon avis,
des recherches méthodiques sur la systématique de toute la famille, finiront par
rendre évident.
Centre de Recherches II i/drobiologiques,
91 — Gif-sur-Y cette.
Laboratoire d*Ecohgie Générale,
Brunoy.
BIBLIOGRAPHIE
Borutskii, E. V., 1952. — (Les Harpacticoïdes d’eau douce), dans Fauna S S S R,
Ed. Acad. Sci. URSS.
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Rev. Ecol. Riol. Sol., 2, 2, pp. 271-275.
— 1966. — Description du mâle de Phyllognathopus camptoides Bozic et d’une
forme récoltée à Gif ; essais d’hybridation et remarques sur les Phyllogna-
thopodiidae (Copépodes Harpacticoïdes). Rev. Écol. Biol. Sol., 2, 1, pp. 31-40.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N” 4. 1968, pp. 784-796.
CONTRIBUTION J LA CONNAISSANCE
DES VENERIDAE DU MOZAMBIQUE
Par E. FISCIIER-PIETTE
En 1967 et 1968 nous avons reçu de AP Lavranos, de Johannesburg, des Mol¬
lusques réeoltés principalement par lui, et aussi par ses amis, sur la côte du
Mozambique. 11 s’agit essentiellement de Lamellibranches, provenant, pour la
plupart, des cordons littoraux. Nous en publierons j)eut-être un jour la liste
complète, car sur cette région la littérature ne donne pas beaucoup de renseigne¬
ments. .Mais nous mentionnons déjà ci-après ce qui concerne les Veneridae,
groupe qui nous intéresse particulièrement.
Les amis de M*' Lavranos qui lui ont confié des exemplaires sont AP® Helen
Boswell, AP et Al™® J. PoLACK, AP® Lowell, M’’ g. W. Begg et AP N. D. Cling-
MAN, AP Antonio rosa Pinto nous avait envoyé antérieurement des spécimens
de Lourenço Alarques que nous joignons à notre étude.
Les localités de récolte sont les suivantes, du sud au nord. Lourenço Alarques
et les localités voisines de Catembe et lie Inhaca. - l’iage Costa do Sol, à 14 km
E.-N.-E. de Lourenço Alarques. — Vila Luiza, à 40 km. — Joào Belo, à une
centaine de km. — Chidenguele à 150 km environ. — Ponta Zavora (près Inhar-
rime), à 300 km environ. — Région de Inbambane (400 km de Lourenço Marques)
en deux points : Baie de Inbambane (à Inbambane et à Alaxixe situé sur la rive
opposée de la baie) et Cabo Inbambane, plage sur la grande mer. — Région de
A'ilanculos (600 km), à Alucoque. — Ile Santa Carolina située à 30 km plus au
nord, à terre de l’île Bazaruto. — Enfin une petite récolte a été faite beaucou[)
plus au nord par AP Begg, à Sofala (sud de Beira). En fait, cette dernière localité
mise à part, les récoltes ne concernent que le tiers de la côte du Alozambique :
la région située le plus au sud.
Les ouvrages auxquels nous nous référerons jirincipalement sont les suivants.
Pour le Alozambique, J. AL Braga, An. Junta Investig. Ultramar, A’II (3)
1952 ; W. .Macnae et Al. Kalk, Nat. llist. Inbaca Isl. (Johannesburg 1958) ;
.M. L. Paes DA Eranca, Alem. .lunta Investig. Ultramar, 2® ser., n® 15, 1960.
Pour l’Afrique du Sud, K. IL Barnard, An. South Afr. Mus., XLA'III (3),
1964.
Pour .Madagascar, Dautzenberg, Faune des Colonies franç., III, 1929.
Pour l)ar-es-Salam, Spry, The Sea Shells, II, Pelecyp., Tanganyka Notes
and Records, n® 63, 1964.
Il nous arrivera, au cours d(^ ce travail, de signaler la présence en Afrique du
Sud d’espèces qui n’y avaient pas été mentionnées. Cette possibilité nous a été
donnée par le fait que .\P Lavranos nous a fait parvenir de très abondants maté¬
riaux d’Afrique du Sud récoltés par lui ou par des amis, en plus de ce qui provient
du Mozambique.
785 —
Il nous est très agréable d’exprimer à M'' Lavranos toute notre gratitude pour
le gros labeur qu’il a accompli avec enthousiasme pour rendre possible cette étude
et celles qui la compléteront. Les autres personnes qui ont bien voulu se joindre
à lui pour nous aider, ont droit aussi à toute notre reconnaissance.
Venus verrucosa Linné.
On sait que cette espèce atlantique se trouve aussi en Afrique du Sud (Bar-
nard, p. 496), et qu’elle a été mentionnée au Mozambique à l’île Inhaca (Macnae,
p. 129).
M^'. Lavranos en a récolté une petite valve à Chidenguele, 2 valves à Ponta
Zavora et 4 valves (dont la plus grande a 31 mm) au Cabo Inhambane, plage
sur la grande mer. Nous croyons que cette dernière station est la plus av'ancée
dans l’océan Indien qui soit connue.
Venus toreuma Gould.
Un exemplaire bivalve de 31 mm, et 6 valves, ont été récoltés par M''. Lavra¬
nos au Cabo Inhambane, plage sur la grande mer.
Nous n’avons pas connaissance que cette espèce ait jamais été signalée au
Mozambique, alors qu’elle est connue de Madagascar au Japon, etc.
Venus reticulata L.
M*". Lavranos a récolté 4 valves au Cap Inhambane.
L’espèce avait déjà été citée du Mozambique, par Paes da Franca, p. 96,
pl. 27, fig. 4, avec pour provenance l’île d’ Inhaca. Bien connue de l’Indo-Pacifique,
elle va jusqu’au Natal (Barnard, p. 498).
Circe scripta L.
Espèce indo-pacifique à très large répartition, connue du Mozambique (Lou-
renço Marques, Braga, p. 51) et jusqu’à Durban (Barnard, p. 501). Une valve
droite de 35 X 32 mm, duc à M''. et .M"*® Poi.ack, vietit de l’île Santa Carolina.
Gafrarium pectinatum L.
Cette espèce indo-pacifique a été citée du Mozambique en 1931 par Lamy
Bull. Mus., p. 306, sous le nom Circe Sacignyi Jonas, avec pour provenance la
plage de Ponta Gea près de Beira (nous avons en mains cet échantillon). Et
Barnard, 1964, p. 502, de même, de Chinde. Nous ne connaissons pas d’autres
citations pour le Mozambique, car, ainsi que l’a fait remarquer Barnard, Braga
s’est trompé d’espèce en la citant dans son travail de 1952, p. 51.
.IP. Lavranos l’a récoltée à Lourenço Marques, Costa do Sol, Joâo Belo,
Chidenguele (en très grand nombre). Baie de lidiambane. Cap Inhambane (en
— 786
grand nombre) et à Mucoque (en très grand nombre) ; nous en avons en outre de
l’île Santa Carolina, par Boswell et par M''. et M™® Polack.
Elle a été étudiée pour Madagascar par Dautzenherg (p. 509), pour l’Afnque
du Sud par Barnard (p. 502), pour Dar-es-Salam par Spry (p. 32).
Gafrarium gibbium Lk.
Nous croyons cette espèce nouvelle pour le Mozambique. Une valve droite,
de 47 mm de long et 38 de haut, de l’île de Santa Carolina, est due à M''. et M™®
Polack.
Sunetta ovalis Sowerby.
(= S. contempla Smith ?)
(= S. ovalis Martin ?)
Les récoltes de Mr. Lavranos contiennent des exemplaires de Lourenço
Marques, Costa do Sol, Vila Luiza, Joâo Belo, Chidenguele, Cap Inhambane.
Nous avions déjà en mains d’autres échantillons du Mozambique que M*'. Van
Bruggen nous avait aimablement remis : de l’île Inhaca et de la presqu’île
Macaneta près de Vila Luiza.
Meretrix meretrix L.
Les récoltes de M*'. Lavranos contiennent 10 valves de Lourenço Marques,
de toutes tailles de 24 à 65 mm ; de la même région nous avons 3 exemplaires
bivalves, de 43 à 60 mm, de Mrs Boswell, provenant de Catambe, et, de Costa
do Sol, deux petits exemplaires pris vivants, et une petite valve, récoltés par
M"". Lavranos, et 11 valves de 24 à 71 mm venant de M*'. N. D. Clingman.
A l’autre extrémité du secteur étudié, à Mucoque près Vilanculos, M''. Lavra¬
nos a récolté une valve de 39 mm, et nous devons à M''. et M“® Polack deux
exemplaires de 63 mm et de 47 mm, provenant de l’île Santa Carolina.
Signalons enfin que dans des récoltes de M’'. et M“® Polack sur la côte sud
du Natal entre Port Shepstone et Port Edward nous avons trouvé un exemplaire
bivalve de 38 mm.
Nous n’avons pas connaissance que cette espèce ait jamais été signalée du
Mozambique ni du Natal. Au sujet de sa distribution, P. -H. Fischer et E. Fis-
cher-Piette s’exprimaient comme suit dans leur travail de 1941 sur la révision
des Meretrix (J. de Conchyl., 84, p. 315).
« Répartition géographique du genre, du Japon à Karachi et même à Aden ;
Insulinde, Philippines, et probablement jusqu’à la Nouvelle-Calédonie... Le genre
Meretrix s’étend-il jusqu’à l’île Maurice ? La collection du Muséum contient deux
Meretrix meretrix de l’ile de France, M’’. Reynaud 1829, voyage de La Chevrette.
Il ne fait guère de doute que M^. Reynaud les a eus en cette localité, mais les
a-t-il récoltés lui-même, ou reçu de quelque intermédiaire ? »
Puisque nous savons maintenant que l’espèce existe au Mozambique et au
Natal, il n’y a plus de raison de s’interroger sur la vraisemblance de la prove-
naiice de l’île Maurice. 11 est toutefois curieux que l’espèce n’ait pas été trouvée
à Madagascar (ni mentionnée de l)ar-es-Salam par Spry) ; et, pour la Mer Rouge,
si elle a été mentionnée d’Aden par Oostingh (dans un travail sur les Moluques,
et il ne donne pas la source de son information), elle ne se trouve pas dans les
très abondants matériaux que Jousseaume a récoltés dans cette région.
En somme il semble que, à partir de Karachi, cette espèce n’existe plus que
de façon très sporadique ou même qu’il y ait une lacune dans sa distribution.
Toutefois il faut remarquer que le nombre et la taille des individus de la région
de Lourenço Marques, montrent qu’elle trouve là de très bonnes conditions de
développement.
11 ne doit pas s’agir d’une implantation récente. Dans les lots de Mollusques
restés indéterminés dans les collections anciennes du Muséum, nous venons de
trouver une valve de Meretrix meretrix marquée « Cap de Bonne Espérance,
M^. Reynaud 1829 ». L’espèce peut donc aller encore plus loin que le Natal.
Mais là les conditions doivent être mauvaises : cet exemplaire, de 25,5 X 21 X
8 mm (donc 16 pour les deux valves) est manifestement, non un jeune, mais un
« avorté », étant beaucoup plus bombé, beaucoup plus lourd, et à dents cardinales
beaucoup plus massives, que les jeunes de cette taille.
Tivela damaoides (Gray) Wood.
Espèce connue de l’Afrique du Sud et de Madagascar à Karikal. Elle a déjà
été citée du Mozambique, à Ponta Gea, par Lamy, 1931, Bull. Mus., p. 306, sous
le nom T. dolahella Sow.
M’’. Lavranos a récolté une petite valve à Lourenço Marques ; deux, de 27 à
39 mm, à Vila Luiza ; 22, ayant jusqu’à 42 mm, à Joâo Belo ; 2 à Chidenguele ;
et 8 au Cap Inhambane.
Bien que, dans leur travail de 1942 sur les Tivela (Journ. de Conchyl., 75,
p. 16), E. Fischer-Piette et P. -H. Fischer aient donné une provenance
d’Afrique du Sud, Ifafa (Natal), Barnard, en 1964, dans son travail sur les
Lamellibranches d’Afrique du Sud, ne mentionne pas cette espèce. Or Mr. Lavra¬
nos nous en a envoyé de nombreux spécimens de six autres localités de la côte
du Natal : entre Port Edward et Port Shepstone (récolte Polack), Hibberdene
près Scottsborough (récolte Lubbers), Umhlanca Rocks (nord de Durban),
Sait Rocks à 60 km environ au nord de Durban (récolte Lowell), Cape Ste Lucia
dans le nord du Pays (Major Fuller), et Brighton.
Enfin l’espèce dépasse largement le Natal vers le sud ; Mr. Lavranos nous a
envoyé 3 petites valves (de 23 à 26 mm) d’East London.
Tivela natalensis Dunker.
Cette espèce décrite et bien connue de l’Afrique du Sud, a été mentionnée du
Mozambique, à Inhaca, par Macnae, p. 192. M''. Lavranos en a récolté une
petite valve à Vila Luiza, et une valve de 78,5 mm de long sur 67 mm de haut au
Cap Inhambane. Et nous devons à M^. et M™® Polack 3 spécimens, de 50 mm,
33 mm et 28 mm, venant de l’île Santa Carolina : c’est la localité la plus nordique
actuellement connue.
788 —
Tivela rejecta Smith.
Espèce connue d’Afrique du Sud, de Malindi (Afrique orientale), de Mada¬
gascar, mais qui n’était pas connue du Mozambique.
M"'. Lavhanos a récolté à Chidenguele 8 petites valves (de 9 à 15 mm) que
nous rapportons à cette espèce.
Tivela transversa Sow.
M''. Lavranos a récolté à .Joào Belo 22 valves usées de cette espèce qui n’avait
pas encore été mentionnée du Mozambique. Elle a été décrite du Natal et men¬
tionnée du Cap par Barnard (1964, p. 506) ; E. Eischer-Piette et P. -H. Fis¬
cher (loc. cit., p. 25) ont montré qu’elle existait aussi à Madagascar sous le nom
Tivela Petiti Dautzenberg. Il n’est donc pas étonnant qu’elle vive aussi au
Mozambique. Mais ces provenances ne lui confèrent qu’une aire de répartition
fort limitée et on conçoit mal ce qui l’aurait empêchée de se répandre jusqu’à la
Mer Rouge et aux Indes comme T. damadoides. Il est vrai que la même question
se pose pour T. compressa Sow., dont d’ailleurs il n’est pas certain que T. trans¬
versa ne soit pas un synonyme {loc. cit., p. 23). Contre cette dernière supposition
vient le fait que, de Joào Belo, nous avons eu, côte à côte avec les 22 T. trans¬
versa qui toutes étaient franchement « transverses », un exemplaire de T. com¬
pressa bien typique lui aussi par sa forme beaucoup plus élevée. Voir sur cette
question des rapports entre les deux formes, les mensurations faites par Bar¬
nard, 1964, Ann. S.-Afr. Mus., p. 506.
Tivela compressa Sow.
La seule mention que nous ayons trouvé de la présence au Mozambique de
cette espèce sud africaine, est celle de MacNAE 1958, qui la signale (p. 129) dans le
sable de l’île Inhaca.
M*". Lavranos en a récolté un exemplaire abîmé, à .loâo Belo.
Pitar hebraea Lk.
Espèce bien connue de l’Océan Indien et de l’Afrique du Sud, et qui pour le
Mozambique a déjà été mentionnée par Macnae (p. 129) et par Paes da Franca
(p. 95, pl. 26, fig. 6), à Inbaca.
LÉGENDE DK LA PLANCHE I
Fig. I et 2. — Pitar hebraea l^k. Mucoqiie. (ir. nat.
Fig. 3 et 4. — Pitar madecassina Fisch. et Delm. Deux valves de Lourenço-Marques. Gr. nat.
Fig. 5 à 7. — Tapes sulcarius Lk. Type de Lamarck (provenance inconnue), (ir. nat.
Fig. h à 12. — \’enerupis rorrufiata (îmel. Ile Santa Carolina. (Ir. nat.
Fig. 13 et 14. — Idem, une \ alve du (.aj) Inhainhane. (Ir. nat.
Fig. 15 et IG. — Idem, une autre vah e du (iap Inhainhane. (ir. nat.
PLASCIIE 1
scne.
— 789
Mf. Lavranos a récolté cette espèce à Costa do Sol, au Cap Inliambane et à
Mucoque ; et il nous a transmis un spécimen trouvé par Mrs. Bosvvell à l’île
Santa Carolina. Le lot de Mucoque est fait d’exemplaires particulièrement allongés
et peu renflés. Voici un certain nombre de mensurations les concernant (longueur,
hauteur, épaisseur, en mm).
38 X 29 X 21
35 X 29 X 21
35 X 28 X 20
33 X 29 X 19
33 X 28 X 20
31 X 27 X 19
31 X 27 X 18
31 X 27 X 18
29 X 24 X 17
29 X 24 X 17
28 X 23 X 16
25 X 22 X 15
Nous figurons le plus grand de ces échantillons (fig. 1 et 2). La comparaison
avec la figure donnée par Paes da Franca montre bien l’allongement particulier
que nous avons voulu faire connaître.
L’exemplaire de Dar-es-Salam que Spry (p. 33) a eu en mains, a les mêmes
dimensions que deux de ceux que nous venons de citer : 29 X 24 mm.
Pitar (Lamelliconcha) madecassina Fischer-Piette et Delmas.
1893. Dosinia trigona Rve. Dautze.nberg (non Reeve), Liste prélim.
Moll. mar. Madagasc., J. de Conchyl.,
LXVIII, p. 66.
1929. Dosinia trigona Rve. Dautzenberg, Moll. test. mar. Madagasc.,
Faune colon, fr., III, p. 601.
1932. Dosinia trigona Rve. Dautzenberg, Moll. mar. Madagasc.,
supplém., .1. de Conchyl., LXXVI,
p. 105.
1967. Dosinia ? (Sinodia ?) madecassina Fischer-Piette et Delmas, Révision
n. sp. Dosinia, Mém. Mus., Zool., t.47, p. 12,
PI. III, fig. 17 à 19.
Ayant eu en mains (à Paris et à Bruxelles) les échantillons de Madagascar
que Dautzenberg avait étiquetés Dosinia trigona Rve, Fischer-Piette et
Delmas ont fait savoir que cette détermination était erronée. N’ayant trouvé
aucune autre espèce de Dosinia à laquelle ces échantillons puissent être attribués,
ils les ont décrits comme appartenant à une espèce nouvelle, qu’ils n’ont d’ail¬
leurs rapportée qu’avec beaucoup de doute au genre Dosinia : « C’est avec beau¬
coup d’hésitation que nous plaçons cette espèce dans le sous-genre Sinodia [c’est
le sous-genre auquel appartient Dosinia trigona], et nous ne sommes même pas
certains qu’il s’agisse d’une Dosinia » (p. 14). Puis (p. 15) : « Nous supposons que
c’est en raison de la costulation de cette forme, que Dautzenberg l’a considérée
comme une Dosinia. Mais l’étroitesse du ligament et la constitution de la char¬
nière, nous semblent évoquer davantage les Hysteroconcha, où nous serons
peut-être amenés à la transférer lorsque nous ferons la révision de ce groupe ».
Notre révision des Pitarinae n’est pas encore faite, mais, les récoltes de
M''. Lavranos au Mozambique nous amenant à parler à nouveau de cette espèce
pour faire connaître son existence sur la côte africaine en plus de son domaine
déjà connu, Madagascar, nous nous sommes penchés sur la question de sa véri¬
table place systématique.
50
790 —
Elle pourrait efîectivement être placée sous le vocable Ilysteroconcha, créé
par Lang, en 1722, cité à nouveau en 1887 par P. Fischer, Manuel de Conchy¬
liologie, p. 1079, comme correspondant à Diane Gray 1847 que P. Fischer
considérait comme sous-genre de Meretrix Lamarck.
Dall en 1902 (Proc. U. S. Nat. Mus., p. 354) a considéré comme sous-genre
de Pitar Rômer 1857, les Diane Gray 1847, mais en abandonnant ce dernier nom
pour le remplacer par Ilysteroconcha (Lang) Fischer.
Et, dans ce sous-genre Ilysteroconcha, il a fait une subdivision en créant la
section Lameïliconcha pour les Hysteroconcha dépourvues d’épines, avec pour type
Cytherea concinna Sowerby.
Notre espèce est très proche de Pitar concinna Sow. 1835 (qui a pour syno¬
nyme Cytherea affinis Broderip 1835). Donc, au sens de Dall, ce doit être une
Pitar du sous-genre Hysteroconcha, section Lameïliconcha.
Mais en 1951 Myra Keen, Minutes Conchol. Club S. California, n^ 113, p. 3,
a considéré Lameïliconcha, non plus comme une section de Hysteroconcha, mais
comme un sous-genre de Pitar au même titre que l’est Hysteroconcha.
Notre espèce doit donc être considérée en lin de compte comme une Pitar
(Lameïliconcha).
La description qui avait été faite de cette espèce avait été suivie des rapports
et différences avec la Dosinia trigona ; mais nous devons maintenant ajouter la
comparaison avec les espèces de Lameïliconcha les plus proches.
Comparée avec L. concinna, L. madecassina a une forme analogue hien que
généralement plus courte. Le gonflement des valves est analogue. Grande analogie
aussi dans le tracé du bord ventral, un peu flexueux à l’arrière. Ce fait n’avait pas
été mentionné dans la description de L. madecassina, et les valves figurées et
constituant le type, ne le montrent que très peu, mais quelques échantillons de
Madagascar le montrent plus nettement. Et sur les échantillons du Mozambique
il est généralement mieux marqué. Nous le figurons (fig. 3 et 4). Mais les deux
espèces diffèrent par la région cardinale. La dent latérale et son logement sur la
valve droite, sont plus allongés chez L. madecassina, même en faisant la compa¬
raison entre échantillons ayant les mêmes contours (ce n’est donc pas dû au fait
que la coquille de madecassina est généralement plus courte). Cette dent latérale,
du fait de sa brièveté, est bien plus pointue chez madecassina que chez concinna.
Le contour de la valve au-dessus de cette dent et au-dessus de son logement
sur la valve droite, fait saillie (voir fig. 18 et 20 de la pl. III de Fischer et Del¬
mas) dans le fond de la lunule, alors qu’il est rectiligne chez concinna (voir la
fig. 296 de Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer., 1958). Notons enfin que, alors
que concinna présente des coloris variés (y compris des exemplaires entièrement
blancs), tous les madecassina sont entièrement blancs.
La grande ressemblance des deux formes peut amener à considérer made¬
cassina comme une sous-espèce géographique de concinna.
Une ressemblance nous étant apparue avec les figures de Cytherea Manillae
Sowerby (1851, Thés. Conchyl., II, p. 634, pl. 136, fig. 180-181) dont Prashad
(1932, Lamellibr. Siboga, pp. 221-222) a fait une Pitaria, nous avons demandé
à M''. N. Tebble, du British Muséum, de bien vouloir nous envoyer des photo¬
graphies des spécimens figurés. Elles montrent des valves beaucoup plus renflées
et un sinus palléal incomparablement plus court.
Les récoltes de M''. Lavranos au Mozambique comprennent 16 valves assez
fraîches de Lourenço Marques de 13 à 28 mm ; 18 valves, de 14 à 29 mm, de Costa
do Sol auxquelles s’en ajoute une que lui a remis M"". N. D. Clingman ; 12, de
791
11 à 27 mm, de Vila Luiza ; 126 (souvent usées), de 5 à 27 mm, de Joâo Belo ;
4 (de 12 à 17 mm) de Chidenguele. Ces nombres laissent supposer que l’espèce
est commune dans cette région comme elle l’est à Madagascar. Mais il est possible
qu’elle ne s’étende pas plus au nord ; M''. Lavranos ne nous en a pas rapporté de
la baie d’Inhambane, du Cap Inhambane, ni de Mucoque (près Vilanculos), et
nous n’en avons pas eu de l’île Santa Carolina.
Par contre, vers le sud, l’espèce ne se limite pas au Mozambique. iM’'. L.avranos
nous a en effet remis un petit exemplaire (17 mm) récolté par Mrs. Lowei.l sur
la côte du Natal à Sait Rock, à environ 60 km au nord de Durban. Plus au sud
sur la côte du Natal, parmi des milliers de bivalves récoltés par M''. et M"^® Pol.ack
entre Port Shepstone et Port Edward, et qui nous sont parvenus grâce à
M"". Lavranos également, nous avons trouvé un certain nombre de valves (un
tri partiel nous en a procuré 32) dont la plus grande a 18 mm. Les autres maté¬
riaux du Natal, de la province du Cap, du sud-ouest africain, que nous possédons
(et dont beaucoup sont également dûs aux récoltes ou à l’entremise de M*'. Lavra¬
nos) ne nous ont pas procuré cette espèce.
Il est normal de constater qu’une espèce qui est abondante à Madagascar
vive aussi sur l’autre rive du canal du Mozambique. .Mais il est assez surprenant
qu’une espèce qui est commune à Madagascar et au Mozambique ne soit pas
connue d’autres contrées et ne paraisse avoir que ce secteur d’habitat fort res¬
treint. Les très abondantes récoltes de Jousseaume en Mer Bouge n’en con¬
tiennent pas ; et en Afrique du Sud dont la faune est bien connue, il semble bien
qu’elle n’existe pas plus loin que le Natal, ainsi que nous l’avons dit ci-dessus.
Lioconcha sp.
M*". Lavranos a récolté à Mucoque 16 valves très usées qui sont peut-être
assimilables à Lioconcha lentiginosa Chemn. telle que la représente Rômer, 1868,
Monogr. Venus, I, pl. XL II, fig. 3, de la Mer Rouge. Si la présence de cette
espèce se confirmait, elle serait nouvelle pour le Mozambique.
Callista florida Lk.
Mr. Lavranos a récolté dans la baie de Inhambane 37 valves, taille maxima
54 mm. Les récoltes des autres localités qu’il a visitées n’en contenaient pas.
Nous avions reçu antérieurement, de Mr. Antonio rosa Pinto, un exemplaire
recueilli vivant à Lourenço Marques (long. 44 mm), mais l’espèce n’y est proba¬
blement pas abondante puisqu’elle n’est pas citée dans les ouvrages de Braga,
Macnae, Paes DA Franca. De la localité d’Inhambane elle avait déjà été citée
par Barnard (1964, An. S.-Afr. Mus., 47, p. 504) d’après des échantillons du
Musée d’Afrique du Sud. Barnard la cite aussi de Durban, de .Madagascar, des
Seychelles, de la Mer Rouge. La collection du Muséum en contient de nombreux
et beaux exemplaires de Zanzibar et de Madagascar.
Dosinia tumida Gray.
1838. Cytherea tumida Gray, Analyst, VII, p. 309.
1967. Dosinia (Asa) tumida Gray Fischer-Piette et Delmas, Mém. Mus.,
A, XLVII, p. 37.
792
M*'. Lavranos a récolté huit valves (taille uiaxima 61 mm) à Mucoque et une
petite valve au Cabo Inhambane ; Mrs. Boswell nous a remis un exemplaire
récolté à l’île Santa Carolina.
Cette espèce a été citée, sous des noms très divers, d’une région très étendue,
allant du Natal à Taïti. Pour le Mozambique Paes ua Franca (1960) l’avait
déjà mentionnée, de l’île Inhaca, sous le nom Dosinia japonica Rve, et hgurée
pl. 27, 6g. 2.
Dosinia (Dosinella) hepatica Lk.
M^. Lavranos a récolté cette espèce à Lourenço Marques, Costa do Sol, Joâo
Belo, baie de Inhambane et Mucoque. De Costa do Sol vient en plus une valve
due à M*'. N. D. Clingman.
On trouvera, pour cette espèce, bien connue pour être répandue du Cap de
Bonne Espérance à la Mer Rouge, une liste bibliographique étendue, dans l’ou¬
vrage de Fischer-Piette et Delmas sur la révision des Dosinia, Mém. du
Muséum, 1967, p. 82 ; en particulier il y est fait mention des provenances de
Lourenço Marques et de l’atoll .Juan de Nova. Mais dans cette liste avaient été
omises trois citations bibliographiques relatives aux Mozambique, celle de Braga,
p. 52, qui mentionne comme provenances Lourenço Marques et Ilha de Moçam-
bique ; et deux autres concernant l’île d’ Inhaca située en face de Lourenço
Marques : celle de Macnae, p. 129, et celle de Paes da Franca, p. 95.
Trois des valves récoltées par M''. Lavranos, une de Costa do Sol, une de
Inhambane, une de Mucoque, sont si allongées que nous avions hésité à les déter¬
miner D. hepatica. Voici leurs dimensions. Costa do Sol, haut. 23 mm, long.
25,2 mm ; Inhambane, haut. 21 mm, long. 23 mm ; Mucoque, haut. 22,3 mm ;
long. 23,8 mm. Ces échantillons sont en même temps très plats.
Tapes sulcarius Lk.
1818. Venus sulcaria Lamarck, Anim. s. Vert., V, ]>. 605 (596).
1864. Tapes sulcaria Lk Reeve, Conch. Icun., pl. I, fig. 1.
1930. Tapes sulcarius Lk Lamy, Bull. Mus., p. 227.
Nous avions déjà en collection 4 exemplaires de Lourenço Marques, envoyés
par M''. Antonio rosa Pinto et déterminés par M’". G. Ranson. M"’. Lavranos
a récolté 3 valves dans la baie d’ Inhambane, 5 valves et 15 exemplaires bivalves
à Mucoque. Mrs. Boswell, à l’île Santa Carolina, a trouvé 8 valves et 6 exem¬
plaires bivalves, et nous en devons un autre de cette même localité à M''. et
M™e POLACK.
L’espèce a été citée d’Afrique du Sud, Durban, par Sowerby 1897, Appendix
m. sh. S. Afr., p. 24, mais elle est surtout connue du nord de l’Océan Indien.
Le plus grand des échantillons de M''. Antonio rosa Pinto a 81 mm de long ;
le plus grand des récoltes de Mr. Lavranos (Mucoque) a 70 mm ; le plus grand de
ceux de Mrs. Boswell (Ile Santa Carolina) a 74 mm.
L’exemplaire-type de cette espèce, conservé au Laboratoire de Malacologie
du Muséum, n’avait jamais été hguré. Nous le représentons ici (6g. 5 à 7).
— 793
Venerupis corrugata Gmel.
(= Venerupis pullastra Mtg).
M*’. Lavranos a récolté 2 valves à Chidenguele et 5 valves au Cabo Inham-
bane ; toutes ont une corrugation très marquée et très étendue et certaines sont
très déformées (fig. 13 à 16). Mais pour un échantillon bivalve, de 35 X 25 X
17 mm, qui a été récolté par M"". et M™® Poi.ack à l’île Santa Carolina, les côtes,
assez onduleuses à l’arrière, le sont très peu sur le reste de la surface (fig. 8 à 12).
Cette espèce européenne et ouest-africaine existe jusque sur le pourtour de
l’Afrique du Sud, Barnard (1964, p. 508) la cite jusqu’au Natal. On voit qu’elle
va plus loin dans l’Océan Indien.
Paphia textile Gmel. (= lextrix Cbemn.)
Quinze valves, de 35 à 46 mm, ont été récoltées à Lourenço Marques par
M*". Lavranos.
Cette espèce n’avait, à notre connaissance, pas encore été mentionnée du
Mozambique. A Madagascar elle n’est pas citée par Dautzenberg (1929, Faune
Col. fr., III). En Afrique du Sud, Sowerby (1892, Mar. sh. S. Afr., p. 59), l’a
mentionnée sans préciser de localité ; et Barnard (1964, p. 508) a vu une valve
venant de Durban, mais fossile et ne permettant pas, disait cet auteur, de savoir
s’il ne s’agissait pas de Paphia undulata Born. Cet échantillon m’a été aimablement
communiqué par M''. Kensley du Musée de Cape Town, et j’ai pu me convaincre
qu’il s’agit effectivement de Paphia textile.
Paphia malabarica Chemnitz.
M*'. Lavranos a récolté trois exemplaires, de 42 à 61 mm, à Lourenço Marques,
et cinq, de 24 à 51 mm, à Costa do Sol.
Nous avions déjà reçu antérieurement, de Lourenço Marques, un exemplaire
de 62 mm envoyé par M*'. Antonio rosa Pinto.
Cette espèce avait déjà été signalée du Mozambique : Braga (1952, p. 54, pl. X,
fig. 10) la mentionne de Lourenço Marques ; Paes da Franca (p. 95, pl. 27, fig. 6),
de l’île Inhaca.
Barnard (1964, p. 509) la cite de Durban.
Marcia paupercula Chemn.
De Mrs. Boswell nous avons 10 bivalves et 2 valves de l’île Inhaca et deux
bivalves de Lourenço Marques ; de M^. Antonio rosa Pinto, 9 exemplaires de
Lourenço Marques ; de M^". Lavranos, 1 valve de Lourenço Marques, 152 de
Costa do Sol (max. 43 mm), 6 de Joâo Belo, 15 de la baie d’Inhambane (max.
35 mm) et 8 de Mucoque ; de .Mr. N. D. Clingman, 30 de Costa do Sol ; et de
M*'. et M™® PoLACK, 4 de l’ile Santa Carolina.
— 794 —
(!hemnitz, en décrivant son espèce (Concli. Cab., XI, p. 227, pl. 202, iig. 1977)
a donné pour provenance Coromandel. Phii.ippi (Abbild., II, 1847, p. 63, pl. IV,
fig. 5) a eu un exemplaire de Madagascar, et deux autres lui avaient été remis
du Natal par Krauss. Ce dernier auteur, en 1848 (Die Südafrik. Mol., p. 11) la
cite de la baie de Natal, fréquente. Pfeii ff.r ri869, Conch. Cab. ed. 2, XI, 1,
p. 149) la cite de Coromandel et du Cap de Bonne Espérance.
Cette espèce a été appelée à tort Tapes Kochi Phil. par Sowerby, 1852, Thé¬
saurus, II, p. 738, pl. 158, fig. 147-151, de sorte que divers auteurs ont fait la
confusion. En particulier, à Madagascar, la citation de T. Kochi par Dautzen-
BERG (1929, Faune Col. fr., III, p. 604) est basée sur des exemplaires cjue je viens
d’examiner et qui sont des M. paupercula. Cette erreur avait été suivie par moi-
même (1958, p. 123) et par B. Salvat (1961, p. 529), dans les études sur les
plages soulevées de Madagascar parues au Bulletin du Muséum. L’erreur de Daut-
ZENBERG avait sans doute été facilitée par le fait que Sowerby avait donné
pour provenance à son « T. Kochi » Mozambique et Zanzibar.
Une autre complication s’est introduite dans l’historique de cette espèce en
Afrique australe. Bartsch (1915), étudiant les récoltes de Turton à Port-
Alfred, a décrit (Bull. 91, U. S. Nat. Mus., p. 203, pl. 44, fig. 3, 4) Anomalocardia
alfredensis. Bien que sa forme (importance de ses sommets, avant relevé, bord
ventral largement arrondi) l’écartent à la fois de Marcia Kochi et de M. pauper¬
cula, c’est sous le nom Cryptogramma alfredensis Bartsch que Braga (1952,
pl. X, fig. 8, 9) a représenté des M. paupercula de Lourenço Marques et que
Paes DA Franca (1960, pl. XXVII, fig. 5 en a représenté un d’Inhaca (Mozam¬
bique). Et Barnard (1964, p. 504) a uni sous la dénomination Pitaria Kochii
Phil., l’ensemhle des deux espèces de Philippi (Venus Kochii et sa Venus pau¬
percula qu’il dit ne pas être celle de Chemnitz), de l’espèce de Bartsch, de ses
figurations par Braga, et Franca, etc. Peut-être a-t-il eu raison puisqu’il avait
sans doute en mains un abondant matériel d’Afrique australe. Mais comme ses
commentaires ne nous en donnent pas la preuve évidente, nous préférons désigner
les spécimens du Mozambique que nous avons en mains et ceux qu’ont figuré
Braga et Franca, sous le nom M. paupercula Chemn.
Irus irus L. subsp. macrophyllus Desh.
1853. Venerupis macrophyUa Desiiayes, P. Z. S. L., pl. XVIII fig. 8
[sine descr.].
1853. Venerupis macrophyUa Deshayes, Cat. biv. sh. Brit. Mus., p. 193.
CooKE (1886, An. Mag. Nat. Ilist., 3® ser., 18, p. 303, Golfe de Suez), mettait
macrophyUa en synonymie de irus. De même, pour Lynge (1909, Danish Exp.
Siam, Mém. Acad. B. Sc. Lettr. Danem., 7® ser., V, p. 252), V. macrophyUa
Desh., connue pour habiter tout l’ Indo-Pacifique, est synonyme du /. irus L.
de l’Atlantique oriental et de la Méditerranée. Mais en 1923, Lamy (J. de Conchyh,
67, 1922, p. 289 et 290) ne prend pas parti, il écrit au conditionnel : « Cette espèce
des Philippines posséderait une coquille plus arrondie et plus délicate que le
V. irus L., avec les lamelles foliacées moins nombreuses et plus proéminentes ».
Les auteurs plus récents ont généralement traité en espèce distincte la forme indo¬
pacifique, notamment Dautzenberg pour Madagascar, Prashad pour le Siboga,
les auteurs japonais, et Barnard (1964, p. 512) pour l’.'lfrique du Sud (Delagoa
Bay, St. Lucia Bay, Port Alfred).
— 795 —
Les examens de nombreux exemplaires de l’Atlantique et de F Indo-Pacifique
m’ont montré que beaucoup sont indiscernables et qu’en cas de perte de la
provenance on ne j)eut pas les attribuer à l’une des deux formes plutôt qu’à
l’autre. Et pourtant je ne prends ])as le parti d’une mise en synonymie pure et
simple, car les deux domaines d’habitat sont séparés, non seulement par l’isthme
de Suez, mais aussi par le secteur allant de Port Alfred au Congo qui est à notre
connaissance la région la j)lus au sud où ait été citée I. iras (Nickles 1950,
Coi.LiGNON 1957). Dans le domaine de cette espèce, une citation de I. macro-
phyllus a d’ailleurs été faite, du Cap Vert, en 1881, sous le nom Ruppellaria rnacro-
phylla Desh., par Rochebrune (Nouv. Arch. Mus., 2® ser., IV, p. 255), qui a
écrit : « 11 est impossible de séparer les spécimens provenant du Cap Vert, du
type décrit par Deshayes comme provenant des Philippines et bien recon¬
naissable par « Laminis tenuihus cancellatis productis ».
Le problème est le même que celui dont j’ai eu à m’occuper récemment (Mém.
Mus., 1967, t. 47, pp. 57 à 59) pour Dosinia exoleta, de l’Atlantique, et Dosinia
amphidesmoides, de F Indo-Pacifique, séparés par une lacune allant du Congo au
Natal, en plus de la séparation constituée par l’isthme de Suez. Pour cette raison
de séparation géographique, ai-je écrit, « nous n’opérons pas la mise en syno¬
nymie pure et simple, nous traiterons 1). amphidesmoides en sous-espèce géogra¬
phique de D. exoleta. Mais nous tenons à dire que c’est une simple convention,
une opération artificielle... » Je prends exactement la même attitude pour Iras
irus et Iras macro phyllus. La seule différence entre les deux cas, est que, alors que
D. amphidesmoides n’est connu que jusqu’au Natal, 1. macrophyllus va un peu
plus loin vers le Sud, jusqu’à Port Alfred.
Les récoltes de M''. Lavranos contiennent deux échantillons du Cap Inham-
bane et 1 valve de Costa do Sol de Irus irus subsp. macrophyllus.
Clausinella foliacea Phil.
Cette espèce a déjà été citée de Lourenço Marques par Braga, p. 53, pl. 10,
fig. 11, et de Fîle Inhaca par Macnae, p. 129 et Paes da Franca, p. 96.
M''. Lavranos en a récolté 6 valves à Lourenço Marques, 27 à Costa do Sol
et 1 à Joâo Belo.
Barnard (1964, An. S. Afr. Mus., 47, p. 498, Venus tiara), la cite de Durban.
Nous avons un exemplaire récolté plus loin par M“® Polack : entre Port Sheps-
tone et Port Edward.
Anomalocardia malonei Vanatta.
De M''. Lavranos, une valve de Lourenço Marques, de 12 mm, 205 valves de
Costa do Sol (taille maxima 20,5 mm), une de Villa Luiza, trois de Joâo Belo,
une de Mucoque près Vilanculos.
Espèce décrite de ballast d’Afrique du Sud, par Vanatta, 1901, Proc. Ac.
Nat. Sc. Philad., p. 181, pl. V, fig. 4, 5. Elle a été mise par Smith (1903, Proc.
Malac. Soc., p. 397) dans la synonymie de Cryptogramma arakana Nevill, 1871,
Journ. Asiatic. Soc. Bengal, II, n® 1, p. 10, pl. I, fig. 16, 16 a, décrite de Birmanie,
de Singapour et de Ceylan. Nous ne voulons pas contester cette synonymie, mais
nous préférons employer la dénomination de Vanatta parce que nos échantillons
«
— 796 —
d Afrique australe (ceux du Mozambique, et un échantillon bivalve de Uurban,
coll. Letellieh, qui a 15 X 11 X 7 mm) sont plus rostrés et plus étroits que la
figure de Nevile.
SowEHBY (1897, Appendix mar. Sh. S. Afr., p. 24) a cité Venus arakana de
Port Elizabeth et Durban, renseignement répété par Smith, et par Bahnard,
p. 497, qui a ajouté la provenance Cap Vidal (Zoulouland).
Nous avons sous les yeux les « Chione striatissima Sow », publiés de Madagascar
par Dautzenberg, 1929, Faune colon, fr., III, p. 603. Us sont identiques aux
Anornalocardia Malonei du .Mozambique. Par comparaison avec les figures de
Venus striatissima de Sovverby (Thés. Concliyl., II, p. 718, pl. 157, fig. 103 à
105) et de Reeve (Conch. Icon., XIV, Venus, pl. 26, fig. 35), leur sommet est en
position plus médiane (moins antérieure) et leur extrémité postérieure est plus
pointue (moins tronquée ou arrondie).
Dn voit que cette forme peuple les deux côtés du canal de Mozambique en plus
de l’Afrique du Sud. Elle n’avait pas encore été citée de la côte du .Mozambique,
sous quelque nom que ce soit.
Timoclea costellifera .'\d. et Bve.
1850. Venus costellifera
1952. Chione costellifera Ad. et Rve
1964. Chione [Timoclea) costellifera Ad.
et Rve
Cette espèce de T Indo-Pacifique et de
pléistocène) a été mentionnée au Mozai
Mt. Lavr.vnos en a recueilli 3 valves,
bane, une à Mucoque près Vilanculos.
Adams et Reeve, ZooI. Voy. Samarang,
Moll., p. 79, pl. 21, fig. Ï8.
Rraga, An. Junta Inves6g. Ultramar,
VII, 3, p. 53.
Rarnard, An. S. Air. Mus., 47, 3, p. 499,
fig. 26 b p. 495.
r.Vfrique du Sud (Algoa Bay ; Knysna,
iibique, Inhambane, par Braga.
une à Chidenguele, une au Cap Inham-
Timoclea marica L.
Cette espèce indo-pacifique, connue par exemple de .Madagascar (I).vutzen-
BERG, 1929, p. 602) n’avait pas encore, croyons-nous, été mentionnée du Mozam¬
bique. .VP. Lavranos en a récolté deux petites valves à .Mucoque près Vilanculos
et nous devons à .VP. Begg une valve usée, mais d’une certaine taille (21 mm)
de Sofala, localité située au sud de Beira.
l.ahoratoiir de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N° 4, 1968, pp. 797-801,
UN NOUVEAU GENRE DE FI LAI RE,
PARASITE DE GRENOUILLES MALGACHES
Par O. BAIN et J. BRUNHES
Deux autopsies de Grenouilles malgaches ont permis de récolter des Pilaires,
d’une part 2 (J, d’autre part 1 Ç à microfdaires ; ces parasites ont en commun
des caractères importants et peuvent être rassemblés très vreisemblablement
dans le même genre ; mais des détails morphologiques différentiels entre les
Pilaires des deux lots conduisent à admettre l’existence de 2 espèces que nous
étudions séparément ; la définition du genre est fondée sur l’étude des (J-
Madochotera alata n. gen., n. sp.
Matériel : 2 (J du lot 396 G, trouvés dans la cavité générale d’une Grenouille
arboricole ^ à Ranomafana, le 7-4-64.
Description : (J holotype mesurant 25 mm de long sur 300 p, de large ; corps
brusquement aminci vers l’extrémité antérieure (lig. 1 A) ; région caudale
enroulée sur 3 ou 4 tours de spire ; petites ailes latérales, de section triangulaire
(lig. 1 E), naissant à 58 p de l’extrémité antérieure (fig. 1 B et C). Extrémité
céphalique formée par un vaste plateau rectangulaire, de 90 p sur 40 p, allongé
suivant le plan latéral ; 4 papilles céphaliques dans les angles du plateau et
4 papilles labiales externes de même taille que les précédentes ; dans le plan des
amphides, 2 papilles labiales internes, petites et saillantes (fig. 1 F). Bouche
allongée dorso-ventralement ; cavité buccale exiguë, haute de 4 p et sans capsule
bien individualisée (fig. 1 1) et F). Anneau nerveux à 168 p de l’extrémité anté¬
rieure ; pore excréteur et deirides indiscernables. Oesophage formé par une
portion musculaire étroite, longue de 227 p et une portion glandulaire nettement
délimitée, longue de 1340 p, large de 190 p, gonflée de granules de sécrétion
(les granules ont été excrétés dans le quart postérieur de l’œsophage, chez le
spéciment figuré) (fig. 1 A). Testicule naissant à 430 p de l’extrémité antérieure.
Queue longue de 220 p, à extrémité arrondie, dépourvue de pointes et d’orne¬
mentations ; papilles caudales disposées en deux files latéro-ventrales (7 papilles
sur le coté droit et 8 sur le côté gauche), très v olumineuses à proximité du cloaque
et réduites vers l’extrémité postérieure (fig. 1 L et M) ; en avant du cloaque,
area rugosa constituée par des bosselures, allongées parallèlement à Taxe de la
Pilaire et plus ou moins régulièrement disposées (fig. 1 H) ; cette ornementation
se poursuit jusqu’à 5700 p de la pointe caudale ; à ce niveau, les bosselures de
Varea rugosa deviennent progressivement perpendiculaires à l’axe du corps
(fig. 1 G) ; les dernières bosselures s’observent à 11.500 p de la pointe caudale.
Spiculés de forme simple, cuticule mince ; spiculé droit long de 185 p, à extrémité
1. Le spécimen a été confié à M. J. Arnoult pour détermination.
798
distale faiblement recourbée (fig. 1 J) ; spiculé gauche long de 475 (x, avec
manche de 88 p, ; présence probable de deux ailes membraneuses le long du
flagelle (les spiculés n’ont pu être disséqués étant donné la rareté du matériel)
(fig. 1 1).
Fig. 1. — Madocholera alatan. gen. n. sp., (^.
A, Région antérieure du corps ; B, extrémité céphalique en vue latérale ; C et D, idem, en vue médiane ;
E, coupe optique d’une aile latérale, dans la région antérieure ; F, tête, vue apicale ; G, Area rugosa,
dans la région proximale ; H, idem, dans la région distale ; I, spiculé gauche ; J, spiculé droit ; K
extrémité distale du spiculé droit ; L, queue, vue ventrale ; M, idem, vue latérale.
(A, éch. 200 [X ; B, C, G, H, I, .J, L, M, éch. 100 tx ; D, E, F, K, éch. 50 n).
Discussion : cette Pilaire ne peut être rapprochée d’aucun des autres genres
parasites de Vertébrés à sang froid connus actuellement à Madagascar (Ciiab vud,
Anderson et Brygoo 1959) ; par contre, elle présente certaines analogies avec
le genre Ochoterenella, parasite de Batraciens ; l’espèce type, O. digiticaudata
799
Cahallero 1944, trouvée en Amérique centrale, possède un œsophage glandulaire
volumineux, de nombreuses papilles caudales assez grosses, disposées sur 2 files
régulières, des spiculés simples. Mais l’espèce américaine est dépourvue d’ailes
latérales, la cuticule est ornée de bosselures sur toute la surface du corps, le
diamètre de l’œsophage glandulaire s’accroit progressivement et ne dépasse
pas 145 (x, les papilles post-cloacales sont peu nombreuses (3 paires). Cet ensemble
de caractères isole nettement les spécimens malgaches et nous paraît nécessiter
la création d’un genre nouveau, Madochotera, pour lequel nous donnons la défi¬
nition suivante :
Définition : Madochotera n. gen., ünchocercidae, Onchocercinae, à cuticule
lisse sauf au niveau de Varea rugosa ; ailes latérales présentes ; 8 papilles cépha¬
liques disposées sur un plateau rectangulaire et 2 papilles labiales internes ;
œsophage nettement divisé, avec une portion glandulaire, longue et très volu¬
mineuse ; papilles caudales grosses, avec nombreuses paires post-cloacales
régulièrement disposées ; spiculés simples et inégaux. Parasite de Batraciens.
Espèce-type : Madochotera alata n. sp.
Madochotera sp.
Matériel : 1 Ç du lot 165 W, logée sous la peau, près d’un muscle dorsal de
Racophorus sp ^ à Ambatolampy.
Description : Corps long de 70 mm sur 540 p, de large ; cuticule sans stries,
ni bosselures, 2 ailes latérales naissant à 42 p de l’extrémité antérieure ; à leur
naissance elles sont très nettes et bien saillantes, de section triangulaire, larges
de 38 P à leur base ; chaque aile est formée par un pli cuticulaire épais qui s’ap¬
plique à la c ticule du corps (fig. 2 D) ; les ailes se terminent 115 p en arrière
de l’anus (fig. 2 J). Extrémité céphalique obtuse ; plateau péri-buccal rectan¬
gulaire, un peu saillant, de 45 p de long sur 22 p de large ; les 4 papilles cépha¬
liques occupent les angles du plateau et sont volumineuses ; les 4 papilles labiales
externes sont situées en avant des précédentes et de même taille qu’elles ; dans
le plan déterminé par les 2 grosses amphides, se trouvent 2 papilles labiales
internes, plus petites mais saillantes, pointues et très réfringentes (fig. 2 B, C, E).
Bouche petite, légèrement comprimée latéralement ; petite cavité buccale,
profonde de 8 p ; elle débute par un vestibule large de 12 p, comprimé latérale¬
ment, auquel fait suite une capsule buccale très réduite (3 à 4 p de haut), qui
limite une cavité conique et étroite (3 p de diamètre à la base) (fig. 2 B, C, F).
Anneau nerveux à 222 p de l’extrémité antérieure ; pore excréteur et deirides
indiscernables. Œsophage avec portion musculaire étroite, longue de 320 p et
portion glandulaire épaisse, longue de 1.290 p, large au maximum de 235 p
(fig. 2 A). Queue longue de 790 p, s’amincissant régulièrement (fig. 2 J). Vulve
très éloignée de la fin de l’oesophage à 12,85 mm de l’extrémité antérieure ;
vagin de structure simple (fig. 2 G, H) ; branche impaire de l’ovéjecteur longue
de 2030 p, dirigée vers l’arrière ; dans la partie distale de la portion impaire de
l’ovéjecteur, à 250 p en avant de la bifurcation, les cellules épithéliales deviennent
volumineuses et pendent dans la lumière du tube génital, marquant probable¬
ment le passage du vagin à la trompe (fig. 2 I) ; les 2 branches de la trompe se
1. Ce Racophore, achelé sur le marché de Taimnarive est vraisemblablement Racophorus goudoti
{ Tschndi).
— 8()() —
Fig. 2. — Madochotera sp., $.
A, région antérieure (en pointillés, l’utérus) ; B, extrémité céphalique, vue médiane ; C, extrémité
céphalique, vue latérale ; D, coupe optique d’une aile latérale dans la région antérieure ; E, tête,
vue apicale ; F, en bas, coupe optique de la cavité buccale ; en haut, coupe optique de la base de la
capsule buccale ; G, région proximale de l’ovéjecteur ; H, ovéjecteur ; I, détail de la trompe et for¬
mation de l’épithélium à cellules volumineuses ; J, queue, vue latérale.
(A, J, éch. 200 ; G, ech. 100 tx ; H, éch. 500 p, ; B, C, D, E, F, I, K, éch. 50 p,).
dirigent vers la région antérieure et sont très longues : l’une d’entre elles a pu
être dégagée sur une longueur de 8,8 m ; les utérus remontent presque jusqu’à la
jonction des 2 régions de l’oesophage et descendent 200 p. en avant de l’anus ;
début de l’ovaire antérieur situé à 2.400 p de la vulve. Micro filaires très courtes,
de 38 à 40 P de long, sur 4 p de large ; pas de gaine visible mais l’enroulement
de la microfdaire fait soupçonner l’existence d’une gaine ovale (fig. 2 K).
801 —
Discussion : cette femelle, avec les papilles céphaliques disposées sur uii
plateau rectangulaire, l’oesophage glandulaire long et très épais et la présence
des ailes latérales, offre de grandes ressemblances avec Madochotera alata ; elle
en diffère par la taille plus réduite du plateau péri-buccal, la forme un peu diffé¬
rente de l’oesophage glandulaire, qui est proportionnellement moins long que
chez M. alala, la structure et l’épaisseur des ailes latérales. Nous pensons donc
qu’il s’agit d’une espèce proche, mais différente de M. alata ; nous la désignons
comme Madochotera sp., car la diagnose spécifique définitive ne pourra être
établie que lorsque le 3* aura pu être étudié.
Conclusion
Aucune Pilaire n’avait été jusqu’à présent identifiée chez les Batraciens mal¬
gaches ; comme chez presque toutes les Pilaires actuellement connues dans cette
île, on constate une forte endémicité qui atteint le niveau générique. Mado¬
chotera n. gen. offre des affinités avec le genre américain Ochoterenella, lui aussi
parasite de Batraciens. Jusqu’en 1966, Ochoterenella était seulement représenté
par l’espèce-type O. digiticaudata, d’Amérique Centrale ; récemment, Johnston
(1967) a décrit une nouvelle Pilaire de Batracien de Nouvelle-Guinée qu’il a
placée dans le genre Ochoterenella et nommée O. papuensis. En fait, cette espèce
paraît présenter des similitudes particulièrement étroites avec Madochotera :
la cuticule du corps est lisse et le (J possède une area rugosa (constituée ici par
des bandes régulières de bâtonnets) ; la vulve (décrite avec hésitation comme
étant au niveau du début de l’œsophage glandulaire) pourrait être en réalité
très postérieure. En l’absence d’études plus complètes des matériels malgache
et de Nouvelle-Guinée, nous préférons ne pas modifier la désignation de l’espèce
de Johnston.
Résumé
Madochotera n. gen., Onchocercinae parasite de Batracien malgache, présente des
affinités avec Ochoterenella digiticaudata, d’Amérique Centrale. M. alata n. sp., espèce-
type du genre, est représentée par 2 (J et se caractérise par un œsophage glandulaire
très volumineux nettement délimité, des papilles céphaliques disposées suivant un
rectangle, des papilles caudales nombreuses, grosses et régulièrement alignées, des
spiculés simples ; 1 Ç provenant d’un autre lot mais proche de cette espèce, est décrite
sous le nom de Madochotera sp.
Laboratoire de Zoologie (Vers), associé au C.\RS
Muséum National d’ Histoire naturelle.
BIBLIOGRAPHIE
Caballero, E. y. C., 1944. — Estudios helmintologicos de la région onchocercosa de
Mexico y de la Republica de Guatemala. Nematoda ; la parte. Filarioidea 1 (1)
(2). Anales Inst. Biol., 15, pp. 87-108.
Chabaud, a. g., R. C. Anderson et E. R. Brygoo 1959. — Cinq Pilaires de Reptiles
malgaches. Mém. Inst. Scient. Madagascar, Série A, 13, pp. 103-126.
Chabaud, A. G. et E. R. Brygoo 1964. — L’endémisme chez les Helminthes de
Madagascar. C. R. Soc. Biogéogr., 356, pp. 1-13.
Johnston, M. R. L., 1967. — Icosiella papuensis n. sp. and Ochoterenella papuensis
n. sp. (Nematoda : Filarioidea), from a New Guinea Frog, Cornufer papuensis.
J. Helni., 41, pp. 45-54.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — 4, 1968, pp. 802-806.
REMARQUES AU SUJET D'UNE NOUVELLE El LAI RE
DE CAMÉLÉON MALGACHE,
PROCHE DE FOLEYELLA BREVICAUDA
Par ü. BAIN
L’existence d’une nouvelle Pilaire de Caméléon malgache nous a été révélée
par l’observation de gouttes épaisses contenant des rnicrofdaires :
1) l’une, provenant du Charneleo brevicornis 148 N, originaire de Périnet,
renfermait des rnicrofdaires à coque ovalaire, du type Foleyella hrevicauda Cha-
baud et Brygoo, 1962.
2) Une autre, provenant du C. verrucosus 287 W, originaire de Tanandava,
renfermait des micro filaires à gaine allongée, de 120 p. à 150 p de long, facilement
rapportées à F . furcata (Linstow, 1809) ; (ultérieurement, l’étude morpholo¬
gique des adultes a confirmé cette diagnose).
3) Une autre, provenant du C. hrei’icornis 150 N, originaire de Périnet,
renfermait des microfilaires à gaine allongée et de taille élevée (190 à 225 p de
long), ce qui les séparait à la fois de F. hreoicauda et F. furcata.
Une étude systématique des lots de Foleyella malgaches adultes, récoltés essen¬
tiellement par E. R. Brygoo, a été entreprise. Les divers lots provenaient de
six espèces de Caméléons :
— C. verrucosus ; 3 lots : 287 W, provenant de Tanandava ; 208 E et 237 E,
de Majunga.
— C. pardalis ; 7 lots : 59 H, 947 F, 292 H et 663 G, de Nossi-Bé ; 302 Q et
304 Q, de Sainte Marie ; 63 H, de provenance inconnue.
— C. oustaleti ; 6 lots : 957 G, de Majunga ; 25 H et 38 H, d’Ampijoroa ;
392 W, originaire de Madagascar, mais mort au Zoo de Stuttgart ; 574 G, de
l’Anharana de Diégo-Suarez ; 911 G, maintenu en élevage à l’Institut Pasteur de
Tananarive.
— C. rhinoceratus ; 1 lot, 196 E, de Majunga.
— C. parsonii ; 2 lots ; 108 II, de Betatao ; 492 F, de Ambavaniasy.
— C. brevicornis ; 2 lots : 711 G et 148 N, de Périnet ; 150 N, également de
Périnet, ce dernier représenté uniquement par les microfilaires.
Dans chaque lot, l’ovéjecteur des femelles a été disséqué pour prélever et
étudier les microfilaires mûres.
Matériel. — Les grandes microfilaires n’ont été retrouvées qu’une seule fois
chez une femelle de Foleyella, provenant du Charneleo brevicornis 711 G ; elle est
prise comme spécimen type. Ce lot renfermait aussi, en plus de 4 spécimens de
803 —
F. furcata (1 $ et 3 çj), une femelle juvénile à oesophage long et un mâle dépourvu
de pointes caudales, que nous rattachons tous deux à la femelle type.
Description.
Femelle holotype. Corps long de 5 cm et large de 245 p, ; en coupe transversale,
le corps présente un épaississement de la cuticule au niveau des cordes latérales ;
les champs musculaires sont constitués par de hautes cellules (fig. 1 C) ; pas de
capsule buccale ; 8 papilles céphaliques diposées sur deux cercles (fig. 1 E) et
Fig. 1. — $ : A, région antérieure de F. brevicauda magnilar\>ata n. ssp. ; B et C, Coupe transversale du
corps ; B, de F. brevicauda brevicauda ; C, de F. b. magnilarvata ; D, F. b. magnilatvata, microfilaire ;
E, idem, vue médiane de la tête ; F, idem, portion impaire de l’ovéjecteur ; G, idem, queue, vue
ventrale.
(A, G : éch. 200 fx ; B, C, E : éch. 100 |x ; D, éch. 50 (x ; F : éch. 300 {x).
2 amphides ; anneau nerveux à 225 p de l’apex ; oesophage grêle, long de 1.160 p ;
vulve un peu en avant de la fin de l’oesophage à 925 p de l’apex (fig. 1 A) ; portion
impaire de l’ovéjecteur longue de 1.910 p (fig. 1 F) ; queue à extrémité arrondie,
longue de 140 p, avec 3 pointes terminales (fig. 1 G).
— Description de la microflliaire (fig. 1 D).
Nous ne disposons que de quelques microfilaires extraites de l’ovéjecteur et
des gouttes épaisses du C. bret^icornis 150 N ; aucune coloration vitale n’a pu
— 804 —
être effectuée ; les détails morphologiques donnés demanderont donc à être
vérifiés.
La microfilaire représentée sur la figure 1 D mesure 225 p, sur 7 p de large ;
elle possède une gaine à extrémité postérieure obtuse ; le corps de la microfilaire
a des noyaux espacés et le cytoplasme est très chromophile ; l’extrémité antérieure
est légèrement élargie et arrondie, avec ou sans noyaux ; l’anneau nerveux et le
pore excréteur sont respectivement à 42 p et 60 p de l’extrémité antérieure ; le
noyau de la cellule excrétrice, situé à 10 p du pore excréteur, est volumineux,
avec une chromatine ponctuée ; à 115 p de l’extrémité antérieure, il existe une
Fig. 2. — cî • A à D. F. h. magnilar^’ata n. ssp. : A, région antérieure ; H et C, spiculés ; D, queue,
vue ventrale ; E, queue, vue latérale. — F. et (I. F. b. hrevicauda, queues de 2 spécimens, vue ven¬
trale.
(A : éch. 200 n ; B à F : éch. 50 p.).
petite zone annelée et non colorée, qui pourrait correspondre au corps interne ;
la queue est effilée, longue de 15 p. Sur certaines microfilaires, il existe 3 ou
4 noyaux volumineux, situés dans la moitié postérieure du corps et ayant l’aspect
du noyau de la cellule excrétrice ; il s’agirait des 4 cellules rectales : Rj, Rj, Rg
et R*, situées respectivement à 135 p, 166 p, 170 p et 176 p de l’extrémité anté¬
rieure.
Mâle allotype (fig. 2 A, B, C, D). Corps long de 725 p ; ailes caudales longues
de 1.750 p, larges de 50 p au niveau du cloaque, présentant une structure interne
— 8U5 —
bulleuse, comme chez presque tous les spécimens de Foleyella ; queue longue
de 39 |jL et dépourvue de pointes caudales ; disposition des papilles dissymétrique
(fig. 2 D).
Femelle juvénile paralype : morphologie très proche de celle de la femelle type,
avec ailes latérales et champs musculaires épais ; corps long de 5 cm ; oesophage
long de 910 [x ; anneau nerveux et vulve respectivement à 235 p. et 1.050 p de
l’extrémité antérieure ; queue longue de 010 p avec 3 pointes caudales.
Discussion. — Hormis les caractères de la micro lilaire (grande taille et gaine
allongée), nos spécimens présentent tous les éléments de la diagnose de F. brevi-
cauda (oesophage long ; ailes latérales, qui n’existent pas chez F. furcata comme
l’ont montré Chabaud et Brygoo, 1959 ; queue du mâle arrondie, sans pointes
caudales, avec peu de papilles précloacales) ; toutefois notre spécimen mâle a des
ailes caudales plus larges (50 p au lieu de 32 p chez F . brevicauda) et des papilles
ventrales postcloacales plus petites et plus espacées que chez F. brevicauda
(lig. 2 F et G), mais rien ne prouve que ce soient des caractères stables.
Nos spécimens forment donc une sous-espèce de F. brevicauda Chabaud et
Brygoo, 1962, que nous nommons F. brevicauda magnilarvata n. ssp., qui ne
diffère manifestement de l’espèce type que par la microfilaire.
Variabilité de l’oesophage chez F. brevicauda et F. furcata. — 11 semble
que la longueur de l’msophage ne soit pas un caractère spécifique sûr, qui per¬
mette de distinguer F. furcata du groupe F. brevicauda ; l’observation de nom¬
breux spécimens des 2 espèces a, en effet, révélé une très grande variabilité de la
longueur de l’œsophage ; il existe des /*’. furcata à œsophage relativement long
(885 p pour une femelle longue de 6,2 cm par exemple) et des F. brevicauda à
œsophage court (490 p pour une femelle longue de 4,6 cm). Toutefois, la fré¬
quence des œsophages courts est plus grande chez F. furcata que chez F. brevi¬
cauda, comme l’observèrent Chabaud et coll. en 1959, et Ch.\baud et Brygoo
en 1962.
Conclusions.
La révision systématique de plusieurs lots de Foleyella malgaches provenant
de diverses espèces de Caméléons permet de conclure actuellement à l’existence
de trois espèces et sous-espèces : F. furcata, F. brevicauda brevicauda, F. brevi¬
cauda magnilarvata.
1) F. furcata est répandu dans toute l’île et parasite des caméléons très variés
(Brygoo, 1963) ; malgré la grande variabilité de l’œsophage, de la position de la
vulve et du nombre des papilles caudales, l’espèce se reconnaît aisément par la
microfilaire (88 p à 150 p, et gaine allongée) par la queue du mâle qui s’ame¬
nuise régulièrement et se termine par 3 grosses pointes caudales. Aucune variété
stable, en relation avec la situation géographique ou l’espèce de l’hôte, n’a pu
être mise en évidence.
2) F. brevicauda a, au contraire, une répartition géographique et un spectre
d’hôtes étroits : F. brevicauda brevicauda a été trouvé chez C. brevicornis et
C. par.wnii, dans les deux régions de Betatao et de Moranianga ; F. b. magni-
1. TxU grande variabilité de la longueur des microfilaires est une conséquence de la qualité de la
fixation ; chez les niicrofiiaires en extension, la longueur varie de 110 ja à 150 fj-
51
— 8Ü6 —
larvata n’est connu jusqu’à présent que chez C. hrevicornis dans la région de
Moramanga. La disparition des pointes caudales chez F. hrevicauda et son étroite
localisation permettent de penser que cette espèce dérive très probablement de
F. furcata ; les modifications morphologiques qui l’ont engendrée ne peuvent s’ex¬
pliquer par un changement d’hôte, puisque, dans le même lot, on peut trouver
F. furcata et F. brevicauda (lot 711 G).
Résumé.
Dans la région et chez l’hôte (C. hrevicornis) où a été découvert F. brevicauda Cha-
baud et Brygoo, 1962, espèce considérée comme dérivant de l’espèce à vaste répartition
F. furcata, existe également une Filaire qui ne se distingue nettement de F. brevicauda
que par la micro fdaire. Nous la nommons F. brevicauda magnilarvata n. ssp.
BIBLIOGRAPHIE
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I.aboratoire de Zoologie (Vers)
associé au CNRS
Muséum National d'Histoire Naturelle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 40 — N° 4, 1968, pp. 807-813.
DESCRIPTION
DE SYPHACIA (SYPHACIA) ALATA N. SP.,
OXYURE PARASITE DU RONGEUR CRICETIDAE
ZYGODONTOMYS LASIURUS {LUND, 1839)
Par Jean-Claude QUENTIN
De nombreuses autopsies de Rongeurs Cricetidae piégés à Exu, Pernambuco
(Brésil), durant les mois de novembre et décembre 1966 et mai, juin, juillet 1967,
nous ont permis de récolter au niveau du caecum de plusieurs Zygodontomys
lasiurus (Lund, 1839) et Orizomys nigripes (I)esmarcst, 1819) des mâles et des
femelles d’un Oxyure Syphaciinae.
Dates de récolte du matériel étudié.
11- 1-67 ; 1 mâle et de nombreuses femelles immatures n° 542 S.
12- 1-67 : 2 mâles et neuf femelles n° 544 S.
18-1-67 : 1 mâle (holotype) et de nombreuses femelles immatures n^ 548 S.
8-VI-67 : nombreuses femelles gravides n® 158 u.
24-VI-67 : 30 femelles n° 232 u.
8-V1I-67 : femelles gravides (allotype) n° 371 u.
Description.
Dans les deux sexes, le plateau facial est élargi dans le sens latéral (fig. 1 A,
2 A). 2 papilles submédianes et une amphide sont groupées de chaque côté.
Le cycle interne n’est pas visible. La cuticule chez le mâle et la femelle es: peu
striée.
Mâle. — Le spécimen holotype mesure 1,78 mm de long (6g. 1 C) sur 120 p,
de large. La longueur des autres mâles est comprise entre 1,5 et 1,86 mm.
L’anneau nerveux et le pore excréteur sont respectivement situés à 110 et 400 p
de l’apex. Le bulhe œsophagien n’est pas sphérique, mais légèrement allongé.
Ses dimensions sont : 82 X 70 p. La face ventrale du corps est ornée de 3 bosses
cuticulaires. Chacune d’elles mesure 80 p de long et présente 11 à 12 stries. Ces
bosses débutent successivement à 580, 750 et 920 p de l’apex.
Le coude testiculaire est situé entre la 1''® et la 2® bosse, à 720 p de l’apex.
La queue (fig. 1 D-E) mesure 210 p de long, la fiointe caudale 180 p. Le spi ule
mesure 76 p de long sur 4 p de large, le guhernaculum 28 X 6 p 1 Irg. 1 F).
Fig. 1. — Syphacia {Syphaciaj alata mâle.
A, plateau facial, vue apicale ; B, extrémité céphalique, vue ventrale ; C, mâle, vue latérale ; D, extré
mité caudale mâle, vue latérale ; E, idem, vue ventrale ; F, détail du spiculé et du guberuaculum
G, pore excréteur.
A, B, F, G : éch. 50 m- E : éch. 300 (z. D : éch. 100 pt.
809
Femelle. — La femelle allotype gravide mesure (i mm de long sur 240 jj, de large.
Les tailles des autres femelles sont comprises entre 1,4 mm (femelles immatures)
et 6,3 mm. L’anneau nerveux, le pore excréteur et la vulve sont respectivement
situés à 166, 580 et 880 p, de l’apex. L’extrémité antérieure du corps s’orne de
2 ailes céphaliques bien développées, longues de 480 à 300 p, larges de 45 p
(fig. 2 C-D-E). Elles débutent à 60 p de l’apex et, chez les jeunes spécimens, se
poursuivent jusqu’à la pointe caudale par une très fine aile latérale. Chez les
femelles gravides, les ailes latérales ne sont plus visibles, mais remplacées par
une strie latérale cuticulaire.
L’œsophage sans le bulbe mesure 320 p de long. Le bulbe œsophagien est
légèrement allongé. Ses dimensions sont : 135 p de long sur 110 p de large.
L’appareil génital femelle (fig. 2 G, 2 II) présente chez les femelles gravides
un ovéjecteur dilaté.
Les œufs opercidés (fig. 2 I) mesurent 95 à 97 p de long sur 34 à 40 p de large.
La longueur de la queue est de 790 p
Discussion.
Les caractères de nos spécimens : présence chez le mâle de 3 bourrelets cuti-
culaires sur la face ventrale du corps, bouche trilobée sans interlabia, papilles
submédianes rapprochées latéralement dans les 2 sexes, morphologie des œufs
operculés, sont ceux des Oxyures du genre Syphacia.
Ce genre est divisé par Ch.\b.vud et Biocca 1955 en 2 sous-genres :
— sous-genre Syphaiineria qui groupe de nombreux SyphacÀa parasites de
Sciuridae, et dont les mâles sont pourvus de 2 mamelons cuticulaires sur la
région ventrale du corps ;
— sous-genre Syphacia, dont les espèces sont parasites de Muridae, de Micro-
tidae et de Cricetidae, et dont les mâles possèdent 3 mamelons sur la région
ventrale du corps.
La constance de ce caractère morphologique, qui coïncide avec une adaptation
zoologique particulière, concorde selon nous avec celle d’autres caractères :
))lateau céphalique circulaire chez les Syphacia de Sciuridae, allongé dans le sens
latéral chez les Syphacia parasites de Muridae, Microtidae, Cricetidae (Tinf.r et
Hauscii, 1948, Qi kntin, 1966).
En outriï, le gubernaculum est très souvcnl soudé au crochet situé à son extré¬
mité chez les Syphacia de Sciuridae ; il est généralement séparé de ce crochet chez
les Syphacia de .Muridae, Microtidae, Cricclidae.
Gubanov N. .M., 1964, crée le nouveau sous-gerre Syphahulea pour l’espèce
Syphacia soholevi Gubanov, 1964, parasite de Sciurus aulgaris L. Les mâles,
seuls connus, de cette espèce possèdent 4 mamelons cuticulaires sur la face
ventrale du corps.
Le sous-genre Syphacia compte actuellement 16 espèces.
— - Le tyjie Syphacia (Syphacia) obccolala Rud., 1802, parasité' de Muridae et
de .Microtidae, a une large répartition géographique. Cette espèce (^st présente
en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique. Bernard, 1963, récolte chez
Gerbillus campestris Levaillant, Rongeur Gerbillidae, en Tunisie, des Syphacia
qui correspondent à la description que donne Baylis 1928 de S. nigeriana. Après
Fig. 2. — Syphacia [Syphacia) alata femelle.
A, détail du ])lateau facial, vue apicale ; B, extrémité céphalique, vue ventrale ; G, femelle gravide,
extrémité antérieure du corps, vue ventrale ; extrémité postérieure, vue latérale ; D, détail de l’ex¬
trémité antérieure, vue ventrale ; E, détail de l’extrémité antérieure du corps, vue latérale ; F, pore
excréteur ; (1, appareil génital femelle disséqué sur un jeune individu ; H, ovéjecteur, vue latérale ;
I, œuf embryoïmé.
A, B, F, I : éch. 50 [X. C : éch. 100 [x. D, E, G : éch. 200 ii. H : éch. 150 tx.
811
une étude biométrique de son matériel, Bernard conclut à la synonymie de S.
nigeriana avec S. obveolata.
— Autres espèces :
En Eurasie :
— S. baylisi est parasite de Rattus rattus, Inde; Roman, 1959 pense que cette
espèce est cosmopolite et que les Oxyuridae du Rat noir appartiennent à
S. baylisi. Il place S. ratti Roman, 1945, en synonymie avec S. baylisi.
— S. tineri Khera, 1954, est parasite de Rattus norvégiens L., Inde.
— S. strivastavi Sinha, 1960, désigne des Oxyures femelles trouvés dans l’estomac
de Porcs domestiques, Inde.
— 5. stroma Linstow, 1884, se distingue principalement des autres espèces du
genre par sa localisation dans l’intestin grêle du mulot Apodemus sylva-
ticus L., Europe, Asie.
— S. frederici Roman, 1945, redécrit par Bernard 1961 d’après des spécimens
mâles et femelles, est parasite du gros intestin d' Apodemus sylvaticus L.
et A. flavicollis.
En Afrique, 2 espèces distinctes d’obveolata sont décrites chez les Muridae :
— S. lophuromyos Quentin, 1966, parasite de Lophuromys sikapusi Temm.
— S. megaloon Quentin, 1966, récolté chez 2 espèces : Mus minutoïdes (Smith)
et Mus setulosus (Peters).
Au Japon :
— S. mûris Yamaguti, 1935, est décrit chez Rattus norvégiens. Cet Oxyure
semble être cosmopolite. Hussey le signale anx U. S. A., 1956-1957.
— S. montana Yamaguti, 1943, redécrit par Charaud, Rausch et Desset, 1963,
est parasite de Microtidae au Japon.
— S’, emilromani Chabaud, Rausch et Desset, 1963 est récolté chez Apodemus
sylvaticus argenteus Temm. Cette espèce endémique présente une morpho¬
logie céphalique très différente de celle des autres Syphacia de Muridae :
])lateau facial arrondi, papilles submédianes au fond d’un sillon séparant
le plateau facial de la région cervicale.
En Amérique du Nord :
— S. thompsoni Price, 1928, est parasite de Glaucomys volans (Sciuridae). Le
mâle possède 3 mamelons cuticulaires ventraux, et non deux. Cependant,
d’autres caractères : plateau céphalique circulaire (Price, 1928, Tiner et
Rausch, 1950), gubernaculum soudé au crochet, apparentent cette espèee
au sous-genre Syphatineria.
— S. arctica Tiner et Rausch, 1950, est parasite de Dicrostonyx groenlandicus
(Microtidae), Alaska. Cette espèce est proche d’obveolata par ses ailes cuti¬
culaires latérales. La longueur de la queue, d’après les dimensions données
[)ar Bernard d’obveolata ne paraît plus représenter chez S. arctica un cara¬
ctère différentiel suffisant. Seule, la longueur des œufs, inférieurs à 100 p,
chez S. arctica, supérieurs à 100 p chez S. obveolata, paraît actuellement
séparer les 2 espèces.
812
— S. peroniysci Harkema, 1936, est récolté chez difïéreiites espèces de Pero-
myscus (Cricetidae). Le mâle de cette espèce est fortement contracté.
— S. samoridini Erickson, 1938, est parasite de Peromyscus et de Reithrodon-
tomys (Cricetidae). Selon Kruidenier, Mehra et Harkema, 1961, cette
espèce est distincte de S. peromysci.
Au Brésil :
— S. venteli Travassos, 1937, est parasite de Nectomys squamipes (Cricetidae).
Aucune des espèces énoncées ci-dessus ne possède d’ailes cervicales bien
développées. Les ailes latérales présentes chez S. oht’eolata, S. frederici, S. mon-
tana, S. arctica, sont faibles et ne forment pas de larges expansions dans la région
antérieure du corps.
Les 2 espèces parasites de Rongeurs Cricetidae américains n’ont pas d’ailes
latérales cuticulaires, et sont de taille réduite par rapport à nos spécimens,
puisque la femelle de S. peromysci mesure 2 à 2,5 mm de long, celle de samoridini,
2,7 à 3,4 mm, celle de S. centeli 2,2 à 2,6 mm. Les femelles gravides en notre
possession atteignent 6 mm à 6,3 mm de long.
Nos spécimens appartiennent donc à une espèce différente des précédentes.
Nous pensons qu’elle est nouvelle et la nommons S. (Syphacia) alata n. sp.
Summary.
Syphacia {Syphacia) alata ii. sp. is collected in the caecum of Zygodontomys lasiurus
(Lund, 1839), Cricetidae Rodent from Brazil. This Oxyure dilîers trom the other
species of the genus Syphacia by the presence in the female of two well developped
cervical alae.
Laboratoire de Zoologie [Vers)
associé au C.N.R.S.
Muséum yational d' Histoire Naturelle
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — 4, 1968, pp. 814-822.
DESCRIPTION DE DEUX NOUVEAUX NYCTOTHÈRES
PARASITES DE BUFO REGULARIS (REUSS)
DE BRAZZAVILLE
Par J. L. ALBARET
Dans un spécimen de Bufo regularis (Reuss) (652 T), aimablement ramené
à notre intention de Brazzaville par Madame Landau, et déterminé grâce à
l’obligeance de Mr. J. Arnoult, nous avons observé quelques Nyctothères qui
nous paraissent appartenir à deux espèces nouvelles.
L’étude en a été faite après imprégnation à l’argent, coloration par le glyché-
malun, l’bématoxyline de Regaud et la méthode de Feulgen.
L Nyctotherus puytoraci n. sp.
Ces Ciliés sont piriformes avec une face gauche assez fortement convexe,
tandis qne la face droite ne l’est que très légèrement ; elle peut, chez certains
individus, être plane on même légèrement concave. Le pôle postérieur est plus
arrondi que le pôle antérieur.
Les mesures effectuées sur 40 individus fixés et colorés donnent une longueur
moyenne de 304 p, (365 à 243 p), pour 200 p de large (237 à 170 p) et 100 p d’épais¬
seur, la largeur et l’épaisseur maximum étant atteintes au niveau du tiers pos¬
térieur. La valeur moyenne du rapport longueur /largeur est de 1,52.
Le cytopyge, assez peu visible, se présente comme un canal étroit de direction
oblique mesurant 30 à 60 p de long ; il communiqne avec une vacuole pulsatile,
de forme et de dimensions variables (Fig. 1 A).
L’ectoplasme est épais ; dans l’endoplasme, nous n’avons pas observé de
plaquettes de glycogène.
ClNÉTOME
La ciliature somatique est constituée par des cinéties nombreuses et serrées,
qui recouvrent tout le corps du Cilié, et dont le nombre total, qui peut varier par
addition de cinéties surnuméraires, est d’environ 200. Les cils mesurent 6 à 7 p ;
ils sont denses, sauf à la partie postérieure, où les cinétosomes sont plus espacés.
Le nombre et la disposition des cinéties varient selon les faces considérées.
La face droite (fig. 1 B) est revêtue par environ 70 cinéties régulièrement
disposées, parallèles entre elles et au grand axe du Cilié sur les deux tiers posté¬
rieurs. Dans le tiers antérieur, elles s’infléchissent vers la face ventrale. Les 20 à
25 cinéties les plus ventrales viennent s’interrompre au niveau du bord droit du
péristome (fig. 1 C). Les autres se disposent le long de la ligne de suture apicale
antérieure (fig. 1 D) ; les plus dorsales déterminent une zone de sécance bien mar¬
quée.
Fig. 1. — N yctotherus puytoraci.
A. Organisation générale. — B. Infraciliature de la face latérale droite. — C. Coupe au niveau du
péristome, montrant la disposition des cinélies somatiques et des membranelles. — D. Infraciliature,
vue anicale.
816
La face gauche (fig. 2 A) possède, du fait de sa convexité, un noinl)re de cinéties
plus élevé (environ 130). Régulièrement disposées, elles viennent pour la plupart
converger un peu au-dessous de l’apex, vers l’extrémité antérieure du péristome.
A ce niveau, dans une zone triangulaire, une quarantaine de cinéties sont frag¬
mentées. Cela marque plus ou moins l’existenee d’une zone de sécance, et on en
retrouvée une autre au pôle postérieur.
Apparetl buccal
Le péristome est fortement asymétrique, le bord gauche étant très en retrait
par rapport au bord droit. .30 cinéties environ affrontent à angle aigu sa paroi
droite, alors que les stries ciliaires sont parallèles sur son bord gauche.
La frange adorale, prenant naissanc(! à une vingtaine de microns de l’apex,
s’insère un peu en dedans du bord gauche du péristome (fig. 1 C). Les bases
d’insertion des membranelles semblent constituées par plusieurs rangées de
cinétosomes. Sur la partie péristomienne qui mesure environ 70 p,, on compte,
en moyenne, 45 membranelles. La frange de membranelles fait ensuite un angle
très marqué avant de pénétrer dans l’infundibulum (fig. 1 A). Ce dernier est
très long : 240 à 280 p. D’abord évasé (40 à 50 p de large), il s’enfonce dans le
cytoplasme à peu près perpendiculairement à la surface du corps. A ce niveau,
une vingtaine de cinéties somatiques ventrales s’y invaginent pour recouvrir
un bourrelet longeant la partie ventrale droite de l’infundibulum (fig. 2 B).
Celui-ci se rétrécit ensuite fl4 à 20 p) et décrit une courbe, puis son trajet devient
rectiligne, parallèle à l’axe longitudinal du Cilié ; il subit dans sa partie posté¬
rieure un mouvement de torsion hélicoïdale sur la gauche.
Le nombre total des membranelles est d’environ 250 ; leur longueur, maximum
à l’entrée de l’infundibulum, est voisine de 40 p.
Appareil nucléaire (fig. 1 A)
Le macronoyau, de 155 à 138 p de long, pour 48 à 40 p de large, présente une
forme caractéristique en massue, dont la poignée serait dirigée vers le pôle apical
du Cilié. 11 est légèrement incurvé, et son grand axe fait avec celui du Cilié un
angle voisin de 43®. Il est classiquement constitué par un grand nombre de
granulations de chromatine, et il ne possède pas de caryophore. Le micronoyau
n’est pas décelable sur nos préparations.
Discussion
45 espèces de Nyctothères environ ont été décrites chez les Batraciens. Parmi
celles-ci, quelques-unes ont une taille et un aspect général comparables à ceux
de nos spécimens :
6 ont été observées chez des Batraciens du Brésil :
— Nyclolherus tejerai Pinto, 1924, parasiti' de Ihifo murinus et Leptodactylus
ocellatus.
— N. ruber Carini, 1939, parasite de Ilyla nebulosa.
— - N. oswaldoi Carini, 1939, parasite de Leptodactylus thyponius.
A
50^
Fig. 2. — ISyctotherus puytoraci.
A. Infraciliature de la face latérale gauche. — H. Disposition du ciiiétome à l’entrée de l’infundibulum ; reconstitution schématique d’après des coupes.
818
— N. vorax Carini, 1939, parasite de Leplodactylus ocellalus.
— N. paulistanus Carini, 1939, parasite d’un têtard indéterminé.
— N. crossodactyli Carini, 1945, parasite de Crossodactylus gaudichaudi.
L’étude comparée des descriptions de ces espèces et de nos Ciliés montre
que ces derniers possèdent des caractéristiques propres, particulièrement la
forme et la taille du macronoyau, et surtout la longueur et la disposition de
l’infundibulum. En outre, chez aucune espèce encore, n’a été signalée la péné¬
tration de cinéties somatiques à l’entrée du vestibule. Nous n’avons pu faire de
comparaison morphologique plus rigoureuse, le cinétome n’ayant pas été décrit
de façon précise par les auteurs. Par sa topographie ciliaire, notre forme appar¬
tient bien au genre Nyctotherus sensu stricto, tel que l’ont récemment défini de
PuYTORAC et Oktem (1968).
En Afrique, Tuzet et Zuber-Vogeli ont signalé en 1954 chez Bufo regularis,
Rana occipitalis et Hemisus marmoratum guineense de Côte d’ivoire, un Nycto-
thère identifié à N. macropharyngeus, décrit en 1904 par Bezzenberger chez les
Batraciens asiatiques : Rana tigrina, Rana hexadactyla et Rana cyanophlyctis.
Boisson, 1959, a également signalé la présence de ce Cilié chez Rana occipitalis
du Sénégal.
Ici encore, l’étude comparée montre que N. macropharyngeus a des caractères
très différents de ceux de nos spécimens : le macronoyau est globuleux, et le
cythopharynx s’enroule en spirale à sa partie postérieure. Fantham en 1923
signale chez Bufo regularis d’Afrique du Sud un Nyctothère, mais n’en donne
aucune description. En outre, N . macropharyngeus appartient au genre Prosi-
cuophora (de Puytorac et Oktem, 1968). Nous devons donc considérer l’espèce
que nous avons décrite comme nouvelle et nous la nommons Nyctotherus puytoraci
n. sp. en hommage à de Puytorac.
II. Nyctotherus landauae n. sp.
Ce Nyctothère a une taille nettement inférieure au précédent, ses dimensions
moyennes étant 137 p. de long pour 85 p de large, le rapport longueur/largeur
étant de 1,61.
Il a l’aspect général habituel, piriforme, avec le pôle postérieur plus arrondi
que le pôle antérieur, la face gauche légèrement plus convexe que la droite.
Le cytopyge est un canal court, oblique, communiquant avec une vacuole, parfois
visible (fig. 3 A).
Cinétome
85 à 90 cinéties bipolaires revêtent tout le corps du Cilié à l’exception du
péristome. Les cils qui mesurent 7 à 8 p offrent une moindre densité à la partie
postérieure.
La face droite est ornée d’une quarantaine de cinéties dont la topographie
est typique du genre (fig. 3 B).
La face gauche est ornée par une cinquantaine de cinéties dont la plupart
convergent au niveau de l’extrémité antérieure du péristome, où une quinzaine
d’entre elles sont fragmentées (fig. 3 C). Il y a un système sécant antérieur
et un postérieur. Nous retrouvons donc la disposition générale du cinétome iden¬
tique à celle de l’espèce précédemment décrite.
Fig. 3. — Nyctotherus landauae.
A. Organisation générale. — B. Infraciliature de la face latérale droite. — G. Infraciliature de la face latérale gauche.
— 820
Appareil buccal (fig. 3 A)
Le péristome est assez développé, sa longueur atteint environ la moitié de
celle du Cilié. La frange adorale débute à une dizaine de microns de l’apex ; elle
comprend, dans sa partie péristomienne, une soixantaine de membranelles dont
la longuer maximum avoisine 12 p,.
L’infundibulum, recourbé en arc, mesure environ 70 p de long et 8 p de diamètre
dans sa partie médiane.
Appareil nucléaire (fig. 3 A)
Le macronoyau est assez massif (54 p X 17 p) ; il est coudé à angle droit à
sont tiers dorsal. Ses extrémités, et surtout la plus dorsale, sont légèrement
renflées. Il apparaît constitué de nombreuses petites granulations de chromatine.
Le micronucleus n’est pas visible.
Discussion
Une douzaine d’espèces de Nyctothères présentent une taille et un aspect
voisin de ceux de nos spécimens.
10 ont été décrites au Brésil :
— Nyctotherus gamarrai Schouten, 1937, parasite de Uyla penulosa.
— N. ochoterenai Schouten, 1937, parasite de Engystoma ovale.
— N . fulvus Carini, 1939, parasite de Hyla faber.
— N. vulgaris Carini, 1939, parasite de Hyla microps.
— N. mogyanus Carini, 1939, parasite de Hyla rubra.
— N. loricatus Carini, 1939, parasite de Leptodaclylus ocellatus et Leptodactylus
pentadactylus .
— N. bertarellii Carini, 1939, parasite de Leptodactylus gracilis.
— N. paludicolae Carini, 1939, parasite de Paludicola signifera.
— N . untanha Carini, 1940, parasite de Ceratophris dorsata.
— N . ceratophris Carini, 1940, parasite de Ceratophris americana.
A Ceylan, Dobell, 1910, décrit chez Bufo melanosticus ; N . papillatus, dont
Mello, 1932, signale l’existence aux Indes chez Racophorus maculatus.
.4u Viêt-Nam, Boisson, 1957, décrit chez Rana tigrina rugulosn et Rana
cancrivora cancrivora : N. vesiculatus.
Parmi toutes ces espèces, trois seulement ont une ressemblance générale
avec nos Ciliés par la forme du macronoyau, ainsi que par la longueur et la forme
de l’infundibulum : N . fulvus, N. vulgaris et N. mogyanus. Cependant l’étude
insuffisante du cinétome ne nous permet pas de pousser plus loin la comparaison
et il nous est impossible d’y rattacher notre Nyctothère de Bufo africain.
Par ailleurs, si nos spécimens présentent, ainsi que nous l’avons vu, une dispo¬
sition du cinétome semblable à celle de N. puytoraci, ils en diffèrent aussi, non
seulement par la taille, mais surtout par la forme du noyau et l’aspect de l’infun¬
dibulum.
— 821 —
Enün, malgré une taille voisine et un infundibulum semblables, nos Ciliés
ne paraissent pas assimilables à Nyctolherus cordiformis, espèce très cosmopolite
dont Stevenson a signalé la présence chez Bufo regularis, car, chez N. cordi¬
formis, le noyau n’est pas coudé et les systèmes sécants sont homologues, sans
être analogues.
Nous devons donc considérer cette espèce comme nouvelle et nous la nommons
Nyctolherus landauae n. sp.
Remarque
Nous avons observé l’ingestion de ces Nyctothères par l’espèce précédente,
N. puytoraci, dont chaque individu peut contenir 2 Ciliés.
A notre connaissance, ce fait n’a été signalé que chez N. vorax Carini, 1939.
Ceci tendrait à montrer que certaines espèces de Nyctothères ne se nourrissent
pas seulement de bactéries, de globules rouges (Hématophagie observée par de
PuYTORAC en 1954) et de petits flagellés, mais qu’ils peuvent également absorber
des proies de grande taille.
De plus, cette prédation ne paraît pas imputable à la différence de taille entre
individus d’une même espèce.
Résumé.
Diagnose de deux espèces nouvelles :
— N. puytoraci : espèce d’assez grande taille (longueur moyenne 304 p.), macronoyau
long, très enflé à sa partie postérieure. Infundibulum très long, se poursuivant le plus
souvent jusqu’au pôle postérieur. Invagination des cinéties ventrales recouvrant un
bourrelet infundibulaire. 200 cinéties, dont 70 latérales droites.
— JV. landauae : espèce d’assez petite taille : longueur moyenne 137 p. Macronoyau
massif, coudé à sa partie postérieure. Infundibulum court formant une courbe continue.
85 à 90 cinéties, dont 40 sur la face latérale droite.
Laboratoire de Zoologie (Vers) du
Muséum National d’ Histoire Naturelle
associé au C.N.Ii.S.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 4, 1968, pp. 828-836.
NUAPUA,
UN GISEMENT DE VERTÉBRÉS PLÉISTOCÈNES
DANS LE CHACO BOLIVIEN
Par Robert HOFFSTETTER
Introduction.
Les formations continentales, spécialement à partir du Crétacé, présentent en
Rolivie un énorme développement. De ce fait, le pays constitue un champ de
recherches privilégié pour les Mammifères fossiles et d’une façon générale pour la
paléontologie des Vertébrés terrestres.
Ces dernières années ont été marquées par la découverte, l’exploitation ou
l’étude de nombreux gisements fossilifères. Pour ma part, dans le cadre d’un
programme sud-américain intéressant l’ensemble des Andes, j’ai pu effectuer en
1962, 1965 et 1967 des voyages et des séjours en Bolivie, grâce à l’aide du Centre
National de la Recherche Scientifique, grâce aussi aux collaborations et aux
appuis locaux : je dois remercier tout particulièrement le Service Géologique de
Bolivie ou Geobol (Dr. G. Donoso, Ing. G. Pereira, Dr. E. Ortega), les Yaci-
mientos Petroliferos Fiscales Bolivianos ou Y. P. F. B. (Dr. F. C. Reyes), l’Uni¬
versité de La Paz (Dr. J. Munoz-Reyes, Prof. L. Branisa, Dr. J. Vellard),
le Département des Sciences du Ministère de la Culture (Prof. G. Bejarano)
et le Musée de Tarija (Sr. H. Galarza).
Ces recherches intéressent surtout le Crétacé (Invertébrés, Poissons et Reptiles
du groupe Puca), l’Oligocène (faune déséadienne de Salla-Luribay, bien datée
par Pyrotherium, Parastrapotherium, Trachytherus, Plagiarthrus, Prohegeto-
therium, Archaeohyrax, Rhynchippus, Proborhyaena, etc.), le Néogène (gisements
du Desaguadero, d’Achiri, d’Achocalla, de Sehuencoma, de Gualberto-Villarroel,
d’Ayo-Ayo, etc.) et le Quaternaire (nombreux gisements répartis dans tous le
pays : voir carte, fig. 1).
En ce qui concerne le Pléistocène, c’est surtout la région andine qui a été
explorée et exploitée. Elle a livré de belles faunes, dont les plus classiques sont
celles de Tarija et d’Ulloma ; d’autres gisements, moins connus ou même inédits,
apportent des données supplémentaires, permettant d’aborder l’étude de l’évo¬
lution des faunes andines au cours du Quaternaire.
Les gisements extra-andins (terres basses de l’Orient bolivien) sont beaucoup
plus exceptionnels. Quelques restes de Toxodontidés ont été trouvés dans le
Béni, à Fortin Madidi sur le rio du même nom (une molaire non identifiée commu¬
niquée à l’Université de Princeton par L. Branisa) et à Cara Cara sur le rio Maniqui
(information de G. Chamot, selon qui des restes provenant de cette localité
auraient été rapportés à Mixotoxodon par E. H. Colbert, à l’American Muséum).
Plus au SE, dans le bassin du rio Piray (SW de Santa Cruz et Santa Rosa de
Gutiérrez), ont été trouvés des os et des dents de Mastodontes (information de
— 824 —
G. Chamot) ; il faut rappeler aussi que A. cI’Orbigny (1842, p. 205) a récolté
puis perdu de grands os, non identifiés, dans le lit inférieur du même rio Piray.
Encore plus au Sud, un gisement beaucoup plus riche a été signalé dès 1913
dans le Chaco bolivien, mais ce n’est que récemment qu’il a été étudié et que
des récoltes y ont été faites : il s’agit de Nuapua, objet de la présente note.
Le gisement de Nuapua.
Situation géographique.
La quebrada de Nuapua (20° 52’ S ; 63° 04’ W) se situe dans le SE de la Bolivie,
entre Carandaiti et Capirenda, quelques kilomètres à l’E de la Finca San Martin,
propriété du Sr. Eduardo Illescas. C’est le début du Chaco, région basse et
plane, qui, depuis le pied des chaînes subandines, s’étend vers l’E jusqu’au rlo
Paraguay, Le climat y est très sec pendant une grande partie de l’année ; cepen-
— 825
daiit, des pluies saisonnières produisent localement des ravinements, avec conime
conséquence la formation de « quebradas », ravins à parois abruptes, dont Nuapua
est un exemple. Dans l’ensemble la végétation est xérophytique ; elle comprend
des cactus arborescents, des arbustes broussailleux, et, çà et là, quelques « palos
borrachos » (Bombacées à tronc renflé et épineux, cf. Chorisia).
Historique.
Le gisement a été découvert par l’Ing. W. Herkmann (voir Schiller 1913,
note 2, p. 180) qui y a noté la présence d’une faune identique, selon lui, à celle
de Tarija, mais sans que les constituants en aient été nommément désignés.
Bonarelli (1921, p. 80) mentionne la même localité (sous la forme erronée
Nap-na) et y signale « restes de proboscideos y otros mamfferos ». Il suppose que
le niveau fossilifère pourrait représenter le sommet de son « Terciario jujeno ».
Cette attribution a entraîné une erreur durable sur l’âge du gisement. Il est vrai
qu’à l’époque, bien des auteurs attribuaient encore au Pliocène la faune de
Tarija ; il est vrai aussi que, postérieurement, les formations détritiques désignées
en Bolivie comme « Jujuy gravels » ou « Conglomerados jujenos » (dont l’équi¬
valence avec les « Estratos jujenos » d’Argentine n’est pas clairement établie)
ont été attribués d’abord au Tertiaire supérieur (Padula & Reyes 1958, p. 63-
65) puis au Quaternaire (Reyes 1962, p. 791).
En fait, ce n’est qu’assez récemment que le gisement de Nuapua a fait l’objet
d’observations précises. En 1954, F. C. Reyes (gérant d’exploration de Y. P. F. B.)
y a effectué des levées et des récoltes, en particulier celle d’une carapace de
Panochthus.
En 1955, L. Branisa (alors paléontologiste de Y. P. F. B.) a visité le gisement
et donné {in Ahlfeld & Branisa 1960, p. 31) le résultat de ses observations.
Il y reconnaît deux niveaux fossilifères, tous deux pléistocènes. Selon lui, l’in¬
férieur est formé d’une « arcilla amarillenta hasta rosada de unos 3 a 5 m de
espesor », avec de grands Mammifères, « Cuvieronius, Toxodon, Palaeolama,
Hippidium, Equus, Panochtus, Glyplodon, Arctotherium, etc. » ; l’autre, sus-
jacent, se présenterait sous forme de « manchones grandes », constitués par « 2 a
3 m... de una arcilla lacustre de color gris a negro », avec une faune à petits
animaux (Batraciens, Oiseaux, Rongeurs, Carnivores et Tatous).
De mon côté, en 1962 et 1965, accompagné par L. Branisa, j’ai pu effectuer
deux expéditions à Nuapua, grâce à l’aide déjà citée du C.N.R.S., de Geobol
et de Y. P. F. B. (celui-ci a fourni le matériel de campement et les véhicules depuis
Camiri). Ces reconnaissances, orientées vers l’étude d’ensemble du gisement et de
sa faune, se sont traduites par des récoltes paléontologiques importantes. Une
autre visite, restée à l’état de projet, devait permettre une étude régionale du
Quaternaire et du volcanisme, et aussi des observations d’ordre stratigraphique
et sédimentologique, mais entre temps, des obstacles sont survenus, interdisant
la libre circulation dans cette région troublée par la guérilla.
Stratigraphie (Fig. 2).
La géologie régionale a été étudiée par les géologues de Y.P.F.B., et F. C.
Reyes (1962, p. 790) a publié des coupes intéressant la zone subandine et le
Chaco.
A Nuapua, quelques prélèvements lithologiques ont été faits en 1965 et
Mil® Alimen, au Laboratoire de Bellevue, a bien voulu effectuer les détermi-
826
nations. La formation la plus ancienne atteinte par l’érosion appartient aux grès
et argiles rouges qui constituent le sous-sol de tout le Cliaco bolivien (voir Reyes
1962, coupe 111, p. 790) et qui ont reçu les noms de Chaco Sériés, Estratos del
Chaco, Grupo Cliaco, ou simplement Chaco. C’est un puissant ensemble détritique,
continental, non fossilifère, attribué au Tertiaire, mais sans preuves paléonto-
logiques. Dans la quebrada de Nuapua, il s’agit essentiellement de grès de cou¬
leur rose ou rougeâtre formés par un sable très fin, cohérent, à ciment argileux.
Des couches d’argile discontinues, rouge foncé, s’y intercalent. La surface supé¬
rieure est ondulée.
Fig. 2. — Coupe schématique de la quebrada de Nuapua, montrant les dépôts pléistocènes de la for¬
mation Nuapua, reposant sur la surface ondulée du Tertiaire (grès et argiles du Chaco).
Fl : fossiles de Nuapua I.
F2 : fossiles de Nuapua 2.
Sur cette surface ondulée reposent 5 à 6 m de dépôts pléistocènes suhhorizon-
taux, que nous désignerons ici sous le nom de Nuapua ou Formation Nuapua.
D’après les déterminations de Alimen, il s’agit essentiellement de cendres
volcaniques fines, plus ou moins consolidées, de couleur rosée, grise ou brune
(c’est par erreur que Br.\nisa, loc. cit., les a considérées comme des argiles).
Sous l’action érosive des eaux, elles se comportent comme un loess, se laissant
raviner profondément pour donner un « bad-land » puis des « quebradas » à parois
abruptes.
Les sections de cette formation pléistocène font apparaître trois subdivisions
(ou membres) reconnaissables par leurs teintes, et dont les caractères paléonto-
logiques sont bien tranchés.
Le niveau ou membre inférieur (Nuapua 1), de 2 à 3 m d’épaisseur, en général
rosé ou rougeâtre, repose sur les grès et argiles du Chaco. Il débute souvent par
des dépôts détritiques, grossièrement stratifiés, parfois conglomératiques (galets
de grès du Chaco). On trouve aussi, localement, des sables fins, blancs ou roses,
peu ou pas cohérents, plus ou moins éolisés. Mais la masse principale est une
cinérite consolidée, de couleur rose. C’est à ce niveau que se rencontrent les restes
de grands mammifères pléistocènes, qui ont attiré l’attention des premiers auteurs.
Le niveau ou membre moyen (Nuapua 2) est essentiellement constitué par une
cinérite cohérente, de couleur grise. Son épaisseur peut atteindre l,.h0 m ; mais,
vers le NE, elle se réduit progressivement à 0,50 m et il est probable que, plus loin.
— 827 —
elle se termine en biseau. La faune qu’elle contient, découverte par Branisa
en 1955, est constituée par des éléments de petite taille. Elle suggère un milieu
humide, marécageux ou lacustre. 11 s’agit apparemment d’eaux stagnantes dans
lesquelles se sont déposées les projections volcaniques. Notons d’ailleurs que le
sommet de ce niveau se présente souvent comme un lit durci, de quelques
centimètres d’épaisseur, qui pourrait correspondre à une phase terminale de
dessication.
Le niveau ou membre supérieur (Nuapua 3) rappelle lithologiquement l’in¬
férieur. C’est encore une cinérite rosée, avec cependant un aspect plus terreux.
Son épaisseur atteint 1 m à 1,50 m. Localement on y trouve aussi des cendres
volcaniques grises, fines, non cohérentes. Ce niveau est en général dépourvu de
fossiles.
Faune du niveau inférieur (Nuapua 1).
Le niveau inférieur de la formation Nuapua (= Nuapua 1) a livré de nombreux
restes fossiles. 11 s’agit presque uniquement de Mammifères, tous de taille grande
ou moyenne, correspondant pour la plupart à des espèces aujourd’hui éteintes.
Les os se rencontrent souvent en place dans la couche fossilifère, principalement
dans sa partie supérieure : il peut s’agir de pièces isolées, plus rarement d’éléments
squelettiques associés, provenant d’un même individu enseveli et fossilisé en
entier. On trouve aussi des pièces éparses remaniées et roulées après le ravine¬
ment du dépôt. D’une façon générale, les os provenant de cette couche se recon¬
naissent à leur couleur ocre ou brune, avec souvent des taches de teinte rouille.
Reptiles.
Tortues. — Les seuls Reptiles récoltés à ce niveau sont des Tortues terrestres,
qui correspondent au moins à deux espèces. L’une, de taille modeste, est repré¬
sentée par quelques rares plaques indéterminables. L’autre est une Testudo
géante (détermination confirmée par M'”® F. de Broin) ; plusieurs fragments de
carapace indiquent qu’elle se plaçait parmi les plus grandes tailles connues du
genre.
Mammifères.
Edentés. — Ils comprennent divers Glyptodontes, des Tatous géants et des
Gravigrades.
— Les Glyptodontidae sont représentés par 4 genres. Panochthus cf. tuher-
culatus (Owen) est assez commun ; une carapace subcomplète a été recueillie
en 1954 par F. C. Reyes et transportée à Carandaitl, où, malheureusement,
elle n’a pas été conservée ; divers os, dents, fragments de carapace et de tuhe
caudal ont été récoltés depuis. Sclerocalyptus cf. ornatus (Owen) est rare ; je n’en
ai récolté qu’un fragment dorsal de carapace. Glyptodon cf. reticulatus Owen est,
avec Panochthus, la forme la plus courante. Enfin quelques plaques isolées s’ac¬
cordent avec le genre Chlarnydotherium Bronn nec Liind (= Boreostracon Simpson),
revalidé en 1954 par C. de Paula Couto, mais dont les espèces sud-américaines
décrites par A. Castellanos et par C. de Paula Couto, exigent une révision.
— 828 —
— Aux Dasypodidue appartiennent plusieurs plaques et une liémimandibule
d’un Tatou géant du genre Panipatherium Ameghino (= Chlamydotherium Lund
nec Bronn) et plus précisément à l’espèce ou groupe d’espèces représenté au
Brésil [P. humboldti (Lund)], en Argentine {P. typus Amegh.) et à Tarija.
— Megalonyvhidae. Une seule dent, peut-être de N othrotherium ou de Nothru-
pus, a été trouvée dans le gisement.
— Megatheriidae. Un grand Mégathérium (M. cf. americanum Cuvier) a laissé
des dents et quelques éléments osseux (parmi ceux-ci, la présence d’une phalange
du doigt II de la main démontre qu’il ne peut s’agir du genre Eremotherium,
chez qui ce doigt a disparu).
— Mylodontidae. Le gisement a livré des restes de Mylodon darwini Owen ;
métapodes, phalanges, vertèbres, ossicules dermiques et surtout deux hémi¬
mandibules avec dents, qui ne laissent aucun doute sur la détermination géné¬
rique. Cette trouvaille reporte très au N la limite d’extension du genre, qu’on
ne connaissait jusqu’ici qu’en Patagonie et dans la Pampa argentine et uru¬
guayenne.
Rongeurs, Hydrochoeridae. — Le seul Rongeur appartenant à ce niveau est
un Capybara, représenté par une incisive et un astragale. Il peut appartenir
au genre Hydrochoerus et peut-être même à l’espèce actuelle II. hydrochaeris (L.),
dont il a la taille ; mais une détermination précise exigerait la connaissance des
molaires.
Carnivores. — On y reconnaît 4 genres appartenant à 3 familles.
— Canidae. Un Protocyon bien caractérisé est représenté par une hémiman¬
dibule incomplète (encore munie de Mj et de Mj et montrant l’alvéole très petit
d’une Mg uniradiculée) et par la moitié distale d’un radius. Il peut s’agir de
l’espèce brésilienne P. troglodytes (Lund).
— Ursidae. En 1955, Branisa avait récolté un fragment de mandibule d’un
Ours à face courte (Arctotherium). Le site exact a pu être retrouvé en 1965 et une
petite fouille a permis de recueillir en place divers éléments d’un même individu :
fragments crâniens et mandibule (avec les séries dentaires supérieures et infé¬
rieures), plusieurs os longs, nombreux éléments des extrémités. Il s’agit, si nous
suivons la nomenclature de Kurtén (1967) d’un Arctodus (s. g. Arctotherium)
de taille nettement plus forte que A. brasiliensis (Lund), mais un peu plus faible
que A. pamparum (Amegh.). Morphologiquement, c’est avec cette dernière
espèce qu’il s’accorde le mieux, notamment par la forme de M^.
— Felidae. Un Jaguar, Léo [Jaguarius) onca (L.), attesté par une moitié
distale de fémur et par un astragale, s’accorde par la taille avec les grandes races
actuelles et aussi avec la sous-espèce pampéenne L. (J.) onca palustris (Amegh.) ;
il est beaucoup moins puissant que les grandes formes pléistocènes du S du Cbili
[L. O. mesembrinius (Cabrera)] et des Andes de Bolivie et d’Equateur [L. o. andinus
(Hoffstetter)]. Un Smilodon (espèce indéterminée) est représenté par une hémi¬
mandibule incomplète (avec et Mj) et une phalange proximale.
— Litopternes, Macrauchenidae. — Un Macrauchenia, peut-être M. pata-
chonica Owen, a laissé quelques dents (inférieures et supérieures) et une moitié
distale de fémur.
— Notongui.és, Toxodontidae. — Un puissant Toxodon est assez commun
dans nos récoltes, fragments de crânes et de mandibules, dents isolées, atlas,
829 —
fragments de fémurs, cubitus, astragale et métapodes. La mandibule est lourde,
avec une longue symphyse, les I3 sont développées en défenses à section sub¬
triangulaire. Selon R. Pascual, qui a vu notre matériel, il s’agit incontestable¬
ment de Toxodon ensenadensis Amegh.
PnoBOsciDiENS, Gomphotheriidae. — Bien que fragmentaires, les restes du
Mastodonte présent dans le gisement permettent de l’attribuer au genre Stego-
mastodon : les molaires s’usent en doubles trèfles ; les défenses, simplement
recourbées (sans torsion hélicoïdale), ont une section ovale et sont dépourvues
de bande d’émail.
Périssod.vctyles, Equidae. — Un cheval, Equus [Amerhippus) sp., de la taille
•A’E. curvidens üwen, est représenté par des fragments de mandibules, des dents
isolées, un fémur complet, des os du carpe et du tarse. Il est accompagné par un
llippidion, plus rare, dont je n’ai récolté qu’une molaire, trois éléments tarsiens
associés, et une phalange proximale.
Artiodactyles. — Deux familles sont à considérer :
— Camelidae. La faune comprend un Palaeolama, de taille moyenne, connu
par des fragments de dents, un corps vertébral, des os du carpe et du tarse et des
métapodes incomplets. Il paraît différent à la fois de l’espèce de Tarija {P. weddelli
est plus puissant) et de celle du Pampéen (P. paradoxa a des métapodes beaucoup
plus allongés).
— Cervidae. Ce niveau a livré quelques fragments de bois et un fémur incom¬
plet, qui ne permettent pas une détermination, même générique. D’autres pièces,
meilleures, mais trouvées en surface, paraissent provenir du niveau 2 (voir plus
loin).
Contrairement à l’opinion de W. Herrmann, découvreur de la faune de Nua-
pua 1, celle-ci est loin d’être « identique » à celle de Tarija (pour la composition
de cette dernière, voir Hoffstetïer, 1963). Au Chaco, on note d’abord la pré¬
sence de Tortues géantes, inconnues dans les Andes. Les Mylodontidés y sont
représentés par un vrai Mylodon, alors qu’à Tarija les genres dominants sont
Glossotherium, Lestodon et Scelidodon. Parmi les Glyptodontidés, Panochthus
(rare à Tarija) est ici fréquent ; Sclerocalyptus (absent à Tarija) figure dans la
faune étudiée ; en revanche Hoplophorus et Neothoracophorus (connus à Tarija)
sont absents ou du moins n’ont pas encore été observés ici. Le Canidé Protocyon
remplace à Nuapua les genres Theriodictis et Aenocyon ^ de Tarija. Les Jaguars
des deux gisements sont différents. Le genre Toxodon, très rare à Tarija, est ici
fréquent. Le seul Mastodonte connu à Nuapua est un Stegomastodon (genre
pampéen, peut-être présent à Tarija, mais rare), tandis que Cuvieronius (large¬
ment dominant dans le Pléistocène des Andes boliviennes) paraît absent. Enfin
les Camélidés ne comprennent qu’un Palaeolama (apparemment différent de
P. weddelli) mais pas de Lamas (si fréquents à Tarija), ni de Vigognes.
Ces différences s’expliquent sans doute largement par le fait que Tarija est un
gisement andin, tandis que Nuapua se situe en plaine. Au total, la faune du
dernier gisement rappelle plutôt celles du Pampéen d’Argentine. Elle s’accorde
au mieux avec celle de l’Ensénadien (tout en présentant quelques différences)
1. Aenoq^on n’a pas encore été signalé à Tarija, mais, en compagnie de H, Galarza, nous en avons
récolté en 1965 quelques pièces significatives, notamment une hémimandibule, encore inédite.
— 830 —
«1. pourrait avoir le même âge. C’est l’opinion de H. Pascual qui attribue une
importance significative à la présence de Toxodon ensenadensis.
Notons que l’absence de petites formes dans l’association faunique considérée
est certainement due aux conditions locales de fossilisation. Elle a pour consé¬
quence une altération de la physionomie réelle de la faune, et rend difficile sa
comparaison avec celle du niveau sus-jacent.
Faune du niveau moyen (Nuapua 2).
C’est généralement sur les surfaces d’érosion, au sommet ou sur les lianes de
petits monticules de einérite grise, qu’apparaissent des fossiles de Nuapua 2.
Ils se présentent sous forme de groupements d’os en partie encore engagés dans
la einérite durcie, en partie dispersés, et appartenant souvent à un même indi¬
vidu : Anoure, Lézard, Serpent, Oiseau ou petit Mammifère. Les os sont bien
minéralisés et présentent une couleur noire ou bleu foncé, caractéristique.
D’autres pièces, associées aux précédentes, posent cependant des problèmes.
Les unes sont des fragments de dents ou d’os, provenant de grands animaux
disparus ; il est dilficile de savoir s’ils correspondent réellement à la même faune
ou s’ils proviennent d’éléments brisés et remaniés du niveau inférieur : la dernière
hypothèse est particulièrement vraisemblable lorsque de tels fossiles présentent
une teinte brune ou rougeâtre.
D’autres éléments osseux, trouvés en surface, mais peu minéralisés, paraissent
appartenir à la faune actuelle. Mais la distinction n’est pas toujours aisée. Cepen¬
dant j’interprète comme tels la plupart des restes de Lagostomus et de Ctenomys,
trouvés en surface sur la einérite grise.
Âmphibiens.
Anoures. — Les restes d’Anoures sont fréquents mais peu variés. Tous sont
noirs et très minéralisés. M“® Vergnaud-Grazzini (note illustrée déposée pour
impression) y reconnaît 3 formes appartenant à deux familles :
— Bufonidae. Bufo cf. paracnemis Lutz ; ce grand crapaud est un des éléments
les plus communs de la faune étudiée.
— Leptodactylidae. Ceratophrys ci. ornata (Bell) est relativement commun ;
Leptodactylus sp. est assez rare.
Reptiles.
Sauriens, Teiidae. — Les restes d’un grand Tupinambis, inséparable de
T. teguixin (L.), ne sont pas rares dans ce niveau ; ils comprennent des pièces
crâniennes et mandibulaires, des vertèbres, des côtes et des os des membres.
,4mphisbéniens, Amphisbaenidae. — Nos récoltes comprennent seulement
deux vertèbres : l’une est incomplète, l’autre s’accorde morphologiquement avec
une vertèbre dorsale antérieure de Leposternon.
Serpents. — Trois familles sont représentées :
— Boidae : Une seule vertèbre incomplète à zygosphène caractéristique.
- 831 —
— Colubridae. Deux espèces assez fréquentes, bien différentes par leur taille
et leur morphologie vertébrale ; toutes deux sont dépourvues d’hypapophyses
dans la région postérieure du tronc et appartiennent donc aux Colubrinae s. 1.
— Viperidae [Crotalinae). Je n’en connais que deux vertèbres, relativement
petites.
Tortues. — De petites plaques de tortues, trouvées à ce niveau, n’ont pas
encore été déterminées.
Oiseaux.
Les Oiseaux sont abondants et variés. Nos récoltes attestent la présence de
18 espèces, représentant 12 ordres distincts.
Struthioniformes, Rheidae. — • Un Nandou, Rhea cf. americana, est repré¬
senté par quelques vertèbres, des fragments de métatarses et des phalanges.
CoLYMBiFORMES, Podicipidae. — Deux Grèbes [Podiceps sp.) sont présents,
l’un de la taille de P. minor, l’autre plus grand que P. cornutus. L’un et l’autre
sont attestés par des os très caractéristiques, notamment le coracoïde, l’humérus
et le tibia.
CicoNiFORMES, Plütaleidoe. — Un coracoïde incomplet rappelle celui des Ibis
et mieux encore celui de la Spatule commune {Platelea) ; peut-être correspond-il
à la Spatule rose, sud-américaine {Ajaja rosea), dont je n’ai pu observer le
squelette.
Anseriformes, Anseridae. — Plusieurs Canards, de tailles diverses, figurent
dans les récoltes. L’un paraît appartenir au genre üendrocygna, les autres sont
très proches du genre Anas.
Ralliformes, Rallidae. — La faune étudiée contient au moins deux Rallidés,
assez communs, dont je connais notamment le coracoïde et l’humérus. Notre
matériel de comparaison, pauvre en formes sud-américaines, ne permet pas
d’aboutir à une détermination générique.
Ch aridriiformes, Jacanidae. — Un coracoïde subcomplet s’accorde bien,
morphologiquement avec celui de Jacana, mais il est un peu plus grand que la
seule pièce de comparaison observée.
Tinamïformes, Tinamidae. — Une forme assez modeste, représentée par les
restes de plusieurs individus, s’accorde, par la taille et la morphologie osseuse,
avec Crypturus tataupa Tem. Un humérus beaucoup plus fort, dont la taille
dépasse même celle de Rhynchotus, tout en présentant une morphologie très
voisine, appartient peut-être à un vrai Tinamus (non vu).
CoLUMBiFORMES, Coluttihidae. — Une petite Colombe, assez fréquente, a laissé
notamment plusieurs coracoïdes.
Accipitriformes, Falconidae. — Deux métatarsiens incomplets appartiennent
à un Falconidé indéterminé, de la taille d’un Autour.
CucuLiFORMES, CucuUdae. — Un coracoïde incomplet s’accorde bien avec les
Cuculidés. 11 s’agit peut-être de Coccyzus (non vu).
Caprimut.giformes, Caprimulgidae. — Un coracoïde s’accorde, par la taille
et la forme, avec celui de Nyctibius.
Passerifokmes. — Cet ordre est peu représenté. Un liuniérus correspond à une
petite forme de la taille d’un Pinson. Un métatarse incomplet indique un Pas¬
sereau de taille intermédiaire entre la Pie et le Corbeau.
Mammifères.
Chiroptères. — Au moins deux espèces figurent dans la faune étudiée. L’une,
connue notamment par les restes d’un même individu (fragment de mandibule,
une dent, scapula, humérus complet, cubitus, fémurs, tibia, etc.) s’accorde bien
avec le Molossidé Eumops perotis (Schinz). L’autre, plus petite, n’a pas encore
été déterminée.
Edentés. — Ils sont surtout représentés par des Tatous, nombreux et variés,
dont l’un correspond à un genre éteint. Les Glyptodontes paraissent absents.
Les Gravigrades sont très rares (une dent).
■ — Dasypodidae. Ils appartiennent à cinq genres, dont quatre sont encore
représentés dans la faune actuelle. Euphractus sexcinctus (L.), est connu par
quelques plaques. Chaetophractus cf. vellerosus (Gay) ou villosus (Desm.) est plus
fréquent. Zaedyus pichiy (Desm.) est la forme la plus commune (à noter que selon
Cabrera, 1957-1961, le genre n’est pas signalé aujourd’hui au N du parallèle
30°S ; cette indication est probablement à reviser, car, à Nuapua même, j’ai
récolté quelques plaques de Zaedyus peu ou pas fossilisées). Tolypeutes matacus
(Desm.) et Dasypus cf. novemcinctus L. sont représentés par quelques plaques.
Enfin Propraopus sp. n’est attesté que par deux plaques de bouclier, de taille
semblable à celles de P. punctalus (Lund) mais à pores pilifères plus petits et
moins nombreux.
— Mylodontidae. Une dent de Scelidodon, trouvée en surface, est rapportée
à Nuapua 2 à cause de sa couleur bleue. Quelques rares ossicules dermiques de
Mylodontinés, également trouvés en surface, pourraient avoir été remaniés du
niveau inférieur.
Rongeurs. — Ils sont communs à ce niveau et appartiennent à 6 familles.
— Caviidae. Galea cf. nmsteloides Meyen est attesté par quelques séries den¬
taires.
— Chinchillidae. On trouve fréquemment en surface des restes de Viscache
[Lagostomus maximus (Desm.)], apparemment modernes ; cependant certains os
(fémurs, tibias, bassins), concordant avec cette espèce pour la forme et la taille,
sont nettement minéralisés et parfois même encroûtés par la cinérite. D’autre
part, le niveau ici considéré a livré une d’un petit Chinchillidé guère plus
grand qu’un Chinchilla ; mais cette dent n’a que deux lobes, ce qui ne s’accorde,
dans la faune moderne, qu’avec le genre Lagostomus, dont elle pourrait représenter
une petite espèce éteinte.
— Capromyidae. Un Myocastor, inséparable de M. coypus (Molina) est de
beaucoup le Rongeur le plus commun de ce niveau fossilifère.
— Hydrochoeridae. Un métacarpien II, concordant avec celui de Hydro-
choerus hydrochaeris (L.) a été trouvé associé à la faune de Nuapua 2.
— Cletiomyidae . Des restes de Clenomys sont relativement communs, mais
présentent divers degrés de minéralisation. 11 semble que certains appartiennent
à la faune fossile.
— Cricetidae. Deux animaux appart,i(mnenl à eette famille. L’un s’aceorde
bien avec Holochilus hrasiliensis (l)esm.) ; ee « Hat des marais » est commun dans
le gisement et représente un des éléments caractéristiques du niveau 2. Un autre
Cricétidé, assez rare, se rattache au genre Zygodontomys (dét. F. Petter), il est
proche de l’espèce actuelle Z. lasiurus (Lund).
Carnivores, Canidae. — Le seul Carnivore représenté dans le niveau 2 est
un Dusicyon, assez commun, dont la taille est vmisine de celle de D. griseus.
Notongulés, Toxodontidae. — (Quelques fragments de dents de Toxodon,
recueillies à ce niveau, pourraient provenir de Nuapua 1 par remaniement.
Proboscidiens, Gompholheriidae. — Le niveau 2 n’a livré que des fragments
d’ivoire, provenant de défenses de Proboscidiens. Leur couleur foncée s’accorde
avec les fossiles du niveau moyen, mais leur état très fragmentaire indique un
transport ou un remaniement.
Artiodactyles. — On y distingue deux familles.
— Camelidae. Des fragments d’os et de dents de Palaeolarna, mais aussi une
phalange complète, ont été recueillis en surface ou associés aux fossiles de
Nuapua 2. Ils concordent par leur taille avec l’espèce du niveau inférieur. Peut-
être proviennent-ils, au moins en partie, de remaniement.
— Cervidae. La famille est représentée par des séries dentaires et aussi par les
restes d’un bois ramifié. Celui-ci appartient au genre Morenelaphus, qui n’était
connu jusqu’ici que du Pampéen d’Argentine et de l’Uruguay. La couleur et
l’état des fossiles, notamment des dents, s’accordent avec les pièces de Nuapua 2.
Cependant le bois, à teinte bleutée, a subi une décoloration (peut-être due à
l’action des agents atmosphériques) et sa base montre quelques traces de couleur
rougeâtre (peut-être par suite d’un contact avec le sommet de Nuapua 1 ?).
La faune de Nuapua 2 apparaît donc très différente de celle de Nuapua 1.
Elle se caractérise par trois traits essentiels :
— Elle est constituée presque uniquement par des fossiles de petites dimen¬
sions ; les quelques animaux de grande taille ne sont, dans l’ensemble, représentés
que par des fragments, peut-être brisés au cours de transports ; mais il se peut
qu’ils proviennent des remaniements du niveau inférieur ; seuls font exception
à cette règle les restes de Cervidés.
— Par ailleurs cette faune suggère un milieu très humide, marécageux ou
lacustre. On y note en effet la présence de nombreux Anoures, celle d’Oiseaux à
mœurs aquatiques (Grèbes, Canards, Spatule, Jacana, et — vraisemblablement —
les Rallidés), celle aussi de Rongeurs tels que le Myopotame {Myocastor) et le
Rat des marais (Holochilus).
— Enfin la faune de Nuapua 2 présente un cachet apparemment très moderne,
surtout si l’on fait abstraction des éléments possiblement remaniés. La plupart
des espèces constituantes (de petite taille) sont très proches des formes actuelles,
voire même identiques.
On pourrait donc supposer qu’il a y une Importante différence d’âge entre
les faunes des niveaux 1 et 2. Rien n’est moins certain. On sait en effet qu’en
Amérique du Sud, la fin du Pléistocène a été marquée par l’extinction des grands
animaux, tandis que la plupart des petites formes ont survécu jusqu’à nos jours.
834
Il en résulte qu’une faune pléistocène réduite à ses grands éléments (comme celle
de Nuapua 1) apparaît très distincte de l’actuelle, tandis qu’une autre faune
presque contemporaine, mais où sont conservés seulement les petits animaux,
montrera un cachet beaucoup plus moderne ; or la différence peut être due
simplement à un changement des conditions de vie et de fossilisation.
En fait, Nuapua 2 est marqué par l’installation locale d’eaux stagnantes,
entraînant une profonde modification du biotope et donc de la biocoenose. Les
fossiles recueillis dans le gisement ne donnent qu’une idée très incomplète de la
physionomie générale de la faune contemporaine. On notera d’ailleurs que ces
fossiles comprennent des genres éteints : Propraopus, Scelidodon, Morenelaphus
(et peut-être Toxodon, Mastodonte, et Palaeolama) qui, bien que rares ou peu
communs, n’en sont pas moins significatifs.
Nota. — A l’appui de ce qui vient d’être dit, je signalerai qu’à Tarija, les
dépôts pléistocènes comprennent quelques lits subhorizontaux de couleur grise,
où ne sont conservés que les restes de petits animaux, principalement des Anoures,
qui présentent la même fossilisation et en particulier la même couleur noire que
ceux de Nuapua 2. Et cependant la faune tarijéenne classique, à grands animaux,
est retrouvée au-dessous et au-dessus, montrant bien que ces niveaux corres¬
pondent à des épisodes locaux lacustres ou marécageux.
Faune du niveau supérieur (nuapua 3).
Dans l’ensemble, la cinérite du niveau 3, bien qu’apparemment semblable à
celle du niveau 1, est stérile. Je n’y ai trouvé aucun fossile en place.
Il faut cependant signaler la trouvaille d’un cubitus de Toxodon, craquelé et
brisé, de couleur ocre, avec des taches rouillées. 11 a été récolté au contact de
Nuapua 3, mais non engagé dans la cinérite de ce niveau. Etant donné sa position
au-dessus des autres gisements fossilifères, il se peut qu’il provienne effective¬
ment de Nuapua 3. Mais il n’est pas impossible que ce soit un fossile de Nuapua 1,
arraché et entraîné au-dessus de Nuapua 2 par des eaux en crue. La question est
d’importance. S’il était démontré que l’un des éléments de la faune Nuapua 1
a survécu jusqu’à Nuapua 3, cela tendrait à prouver que les trois niveaux cons¬
tituent un même ensemble, déposé pendant une durée assez courte, le niveau
moyen (Nuapua 2) représentant un simple épisode, lacustre ou marécageux.
Conclusions.
Lithologiquement, il y a peu de différences entre les trois niveaux constitutifs de la
formation Nuapua. Tous trois sont essentiellement constitués par des projections
volcaniques fines, formant des cinérites plus ou moins consolidées. A première vue, il
semble qu’on ait affaire à un seul ensemble, qui correspond à une phase d’activité
d’un même volcan. Il reste, bien entendu, à localiser celui-ci, à étudier la répartition
géographique de ses projections et à préciser les caractéristiques chronologiques de la
phase éruptive responsable de celles-ci.
Le niveau inférieur (Nuapua 1), dans lequel nous avons noté la présence de quelques
produits détritiques et éoliens, est essentiellement formé par des dépôts subaériens
de cendres volcaniques de couleur rose. De la faune contemporaine, seules ont été
conservées les grandes formes, aujourd’hui éteintes, qui suggèrent un âge ensénadien.
Par suite de l’installation locale d’eaux stagnantes, les cendres volcaniques, qui
835 —
Continuent à tomber sur la région, se déposent en milieu aqueux et présentent une
teinte grise (Nuapua 2). D’autre part, une faune essentiellement aquatique s’installe
localement. Enfin les conditions de fossilisation corrélativement modifiées favorisent la
conservation de pièces osseuses de petite taille. Cette fossilisation en milieu aqueux,
moins oxydant que le précédent, est sans doute responsable de la couleur foncée, noire
ou bleue, caractéristique des fossiles de Nuapua 2. La fin de cet épisode lacustre est
marquée par un lit durci, correspondant à une plage de dessication.
Ensuite se rétablissent les conditions subaériennes, peut-être plus désertiques que
dans la première phase, ce qui expliquerait l’absence ou la quasi-absence de fossiles
dans le niveau Nuapua 3.
Bien entendu il s’agit là d’hypothèses, qui devront être confirmées par une étude
sédimentologique précise et aussi par une reconnaissance régionale du Quaternaire.
C’était l’objet de la troisième expédition, prévue dans le programme de la campagne
1967, et qui n’a pu être réalisée.
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LA PLUS ANCIENNE ANTILOPE EUROPE,
EOTRAGUS ARTENENSIS
DU BURDI GALIEN D^ARTENAY
Par Léonard GINSBURG et Émile HEINTZ
Les plus anciens restes connus au monde de Bovidae étaient jusqu’à présent
ceux d’une petite Antilope pourvue de chevilles frontales courtes, grêles, droites
à légèrement recourbées en avant, Eotragus sansaniensis, du Vindobonien d’Eu¬
rope. La presque totalité des documents provient du gisement de Sansan, d’âge
helvétien moyen et consiste en mâchoires, massacres, chevilles frontales isolées
et ossements divers des membres. Lartet (1851) y distinguait une espèce certaine.
Antilope sansaniensis, d’une espèce douteuse, A. martiniana. Gervais faisait
la même distinction mais nommait A. clavata l’espèce certaine. Filhol (1890)
répartissait le même matériel en trois lots, honorant ainsi tous les noms précé¬
demment cités. Il avait cependant le mérite de donner les premières figurations.
Gerv.ais avait signalé aussi la même Antilope dans le falum de Sainte Maure,
en Touraine. Il s’agissait d’une cheville frontale gauche, que Mayet figura en
1908 sous le nom A' Antilope clavata (pl. III, fig. 10). Enfin, dans sa courte notice
consacrée aux Mammifères des Sables de l’Orléanais, Stehlin (1907) avait
caractérisé son Ruminant VII comme une espèce « tout à fait semblable à A. mar¬
tiniana, mais plus petite ». Cette forme n’était signalée qu’à Artenay. Des fouilles
systématiques faites régulièrement à Artenay de 1962 à 1967 par le Muséum
National d’Histoire Naturelle sous la direction d’un d’entre nous (L. G.) nous
ont livré, à côté d’un très riche matériel de Cervidés, quelques restes A' Eotragus
qui correspondent au Ruminant VII de Stehlin et que nous décrirons ici.
Eotragus Pilgrim, 1939.
Eotragus artenensis nov. sp.
1907, Ruminant VII Stehlin, p. 529
pars 1908 Amphitragulus aurelianensis n. sp., Mayet, p. 131, pl. III, fig. 10
1963, Eotragus artenensis Ginsburg, p. 9, nomen nudum
Diagnose : Eotragus de taille légèrement plus petite que l’espèce type Eotragus
sansaniensis.
Holotype : Fragment de maxillaire droit avec D^ M^ M^, provenant des sables
burdigaliens d’Artenay (Loiret) et déposé au Muséum de Paris.
Paratype : Fragment d’hémimandibule gauche avec M^ Mg, provenant des
sables burdigaliens d’Artenay (Loiret) et déposé au Muséum de Paris.
53
— 838 —
Lieu-type : Carrière d’Artenay-Autroche, situé à 250 m au Sud du hameau
d’Autroche, en contrebas à l’Ouest du chemin allant au château d’Auvilliers.
Niveau-type : Burdigalien moyen.
Matériel et mesures (dans l’ordre longueur, largeur, hauteur, en millimètres) :
Maxillaire droit avec LM M^ (Muséum Paris Ar 23) holotype
T)* = 10,3 X 8,4 X 5,4
Ml = 11,3 X 10,2 X 8,3
M2 = 12,0 X 11,5 X 8,2
M* g (Muséum Paris Ar 26) = 12,0 X 11,5 X 8,2
Double série dentaire supérieure avec P^ M®d, P®M® g, (Muséum Paris Ar 25), (fig.
Mayet 1908, pl. III, fig. 10).
PM = 9,1 X 7,2
P®d = 9,3 X 9,0
Phi = 8,8 X 9,9
MM = 10,2 X 10,5
MM = 11,7 X 12,3
MM = 11,4 X 11,6
P®g = 9,4 X 9,0
p4g = 8,5 X 9,9
Mig = 10,2 X 10,5
M2g = 11,5 X 12,3
M3g = 11,4 X 11,6
M^ M^ M® (Muséum Bâle) L série molaire = 38
Mandibule avec M^ Mj (Muséum Paris .Vr 24) paratype
Mj = 11,5 X 7,8 X 7,7
Mg = 15,0 X 7,9 X 7,1
Mg d (Muséum Paris Ar 27) = 11,5 X 10,1
Mg isolée (Musée Bâle) L = 16
Outre ces matériaux, le gisement d’.\rtenay a livré de nombreux ossements
de Ruminants dont une partie appartient certainement à Eolragus artenensiii.
Seule une étude générale et complète des ossements de Ruminants de tous les
gisements des Sables de l’Orléanais et des faluns de Touraine permettra de
donner des déli rminations certaines.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1-2. — Eolragus sansaniensis Lartet, de Sansan.
1. Maxillaire droit avec face occlusale {X 1).
2. Maxillaire gauche avec P*-M®, face occlusale (X 1).
Fig. 3-4. — Eolragus artenensis n. sp., d’Artenay.
3. Maxillaire droit, holotype, avec D*-M^.
a, M^ M^ en place, face occlusale (x 1).
h, M® face externe (X 2).
c, M^ face occlusale (X 2).
d, ü*, M^, face occlusale (X 2).
4. Mandibule gauche, paratype, avec Mg Mj.
a, face occlusale ( X 2)
b, face interne ( X 2)
c, face externe (X 2}.
L. ÜINSBURG et Ê. HEINTZ
PLANCHE I
Bull. .Mua. Jlist. nat., 2® série, 1. éO, ii® 4, 1908.
— 839 —
Description.
Les dents A' Eotragus artenensis sont hautes, dépourvues de cingulum et leur
émail est très légèrement chagriné.
La D'* est plus longue que large, et même proportionnellement plus longue
que l’unique spécimen connu de 1)^ d’Eotragus de Sansan. Les styles externes
sont faibles ; il n’y a pas de pli protoconal. La structure de la dent est la même
que celle des molaires, avec un protocône et un hypocône en forme de croissant
peu ouvert, un petit repli interne à l’arrière à l’aile postérieure du protocône et
un petit éperon émergeant de la paroi interne de l’aile postérieure de l’hypocône.
Elle s’en distingue principalement par son allongement et le grand développement
de son parastyle.
et P® ont un protocône plus fort, un hypocône moins développé et placé
plus en arrière que chez Amphitragulus, Procervulus et Dicrocerus, conférant
à ces dents un profil occlusal différent, plus quadrangulaire que triangulaire, avec
une face antérieure plus individualisée.
P* est difficile à distinguer de la dent correspondante A’ Amphitragulus. C’est
une dent simple, formé d’une muraille externe ornée de styles et d’un grand crois¬
sant interne. L’aile postérieure du croissant présente un éperon interne qui doit
correspondre à l’aile antérieure de l’hypocône, comme chez tous les Cervidés
miocènes.
Les molaires supérieures sont plus larges que longues. Les styles externes
sont moins forts et la paroi jugale du métacône plus plate que chez Amphitragulus,
Procervulus, Dicrocerus et Palaeorneryx. Comme sur I)^, il n’y a pas de pli proto¬
conal, les deux lobes internes étant formé chacun d’un simple croissant en forme
de V assez fermé sur D* et M^, le croissant postérieur est plus ouvert sur et
M®. Le protocône se termine souvent en arrière, vers le centre de la dent, en
butant sur un petit élément dentaire orienté longitudinalement qui rejoint en
arrière l’aile antérieure de l’hypocône. Ce petit élément dentaire existe aussi,
mais beaucoup plus régressé, sur VEotragus de Sansan. Un petit éperon isolé
émerge de l’aile postérieure de l’hypocône et forme une saillie dans la fosse
postérieure. La colonette interlobaire est toujours faible et décroît d’importance
de à M®. L’indice d’hypsodontie (73,45 pour ftU, 68,33 pour M^) est de même
ordre de grandeur qu’à Sansan (61,26 à 73,84 pour et 63,33 à 74,61 pour \U).
Les deux dernières molaires inférieures sont hautes, étroites, allongées et
dépourvues de pli palaeorneryx. Elles sont plus hautes et les fosses sont plus
réduites que chez Amphitragulus, Procervulus, Dicrocerus et Palaeorneryx. Une
colonette interlobaire est présente. Le dernier lobe de Mg est formé d’un croissant
externe petit et d’un croissant interne plus épais, plus développé en arrière où il
rejoint la face externe, enveloppant le croissant externe.
Caractères de détermination.
La distinction entre Bovidae, Cervidae et Girafïoidea est assez délicate dans
un niveau géologique aussi ancien que le Burdigalien ; il convient de souligner
les caractères qui permettent d’attribuer les dents d’Artenay à la famille des
Bovidae. Ce sont :
— l’absence de pli protoconal aux molaires supérieures ;
— l’absence de pli palaeorneryx aux molaires inférieures ;
53
— 84Ü
— la soudure précoce des principaux éléments constitutifs des molaires,
— le faible relief des cônes et des styles de la muraille externe des molaires
supérieures ;
— la faible largeur des dents relativement à leur longueur.
En ce qui concerne ce dernier point, il faut remarquer (voir tableau) que les
molaires d’ Amphitragulus sont aussi peu larges relativ^ement à leur longueur —
l’on pourrait même dire anormalement étroites pour un Cervidae. Sur ce caractère
Amphitragulus est plus évolué que tous les autres Cervidés du Miocène européen.
L’attribution générique s’appuie sur d’autres arguments. Eotragus sansa-
niensis est à la fois trop proche morphologiquement et chronologiquement pour
ne pas lui être rapproché. La différence de taille, quoique faible, permet de
séparer les deux espèces. Le fait que la forme la plus récente soit la plus grande
fournit un argument en faveur d’une filiation directe, et renforce par là même
l’attribution au même genre.
Répartition str.atigraphique du genre Eotragus.
Aucun Bovidae n’a jamais été signalé en Europe avant le Burdigalien. Le
premier connu, Eotragus, n’a pu être enraciné dans aucune forme de l’Oligocène
d’Europe et apparaît avec la vague de migrateurs qui caractérise le Burdigalien
{Anchitherium, Trilophodon, Deinotherium, Dorcatherium, Proceri’ulus, Carni¬
vores mélinés et méphitinés). Eotragus est donc un immigrant.
Au Burdigalien inférieur, aucun gisement et en particulier celui de Wintershof-
West en Bavière, qui a livré de si nombreux restes de Ruminants, n’a révélé la
présence de Bovidés. On peut donc penser qu’ Eotragus n’existait pase ncore
en Europe. C’est dans le Burdigalien moyen, à .4rtenay, qu Eotragus apparaît
pour la première fois. C’est aussi à Artenay qu’apparaît pour la première fois
en Europe un Proboscidien Trilophodon angustidens. Le Burdigalien supérieur
n’a encore livré aucun reste d’ Eotragus. Il faut en incriminer seule la pauvreté
en restes de Ruminants des gisements de cette époque (Baigneaux-en-Beauce,
Chevilly, La Romieu).
L’Helvétien inférieur voit un Eotragus de plus grande taille, Eotragus sansa-
niensis qui est conu dans les faliins de la Touraine à Ste Maure (cheville frontale
figurée par M.ayet, op. cit) et à Cléré-les-Pins près de Savigné-sur-Lathan (une
.Mj isolée très fraîche 12,0 X 8,7 X 9,8), dans les faluns de l’Anjou à Pontigné
(une Mg isolée : 17,7 X 8,9) ainsi que dans les faluns de la Basse Gascogne, à
Rimbez (Ginsburg, 1967). P. Mein l’a signalé aussi sous le nom d' Antilope
cristata dans le gisement sidérolithique du Mont Ceindre, que nous attribuons
à la même époque.
Du gisement de Sansan (Helvétien moyen), proviennent les matériaux type
d’E. sansaniensis , E. clavata et E. martiniana. Ces trois noms recouvrent la même
unité spécifique. Le terme de martiniana doit être écarté le premier car son
auteur l’a considéré dès l’origine comme recouvrant une espèce douteuse. E. sansa¬
niensis fut établi par Lartet en 1851 et E. clavata par Gervais dans la première
édition de sa Zoologie et Paléontologie française qui porte la date 1848-1852.
Dans la première partie de ce travail, la plus ancienne, où est crée Antilope
clavata, il donne cependant les références, avec la pagination, de divers travaux
datés de 1849 et 1850. Par ailleurs Lartet, dans son ouvrage de 1851, qui comporte
des listes synonymiques, ne cite jamais Gerv.ais. La Zoologie et Paléontologie
841 —
française a donc pû paraître au plus tôt à la fin de l’année 1850, mais plus proba¬
blement en 1851, voire en 1852. Dans le doute, nous conserverons le nom donné
par Lartet. S’il s’avérait par ailleurs, ce qui est fort probable, que l’espèce de
Goriach est identique à celle de Sansan, il faudrait adopter le nom spécifique
d'haplodon proposée par H. von Meyer en 1846.
Dans les niveaux plus récents, E. sansaniensis n’a encore jamais été signalé
en France. Deux pièces inédites nous montrent son existence dans l’Helvétien
supérieur du Bassin d’Aquitaine. 11 s’agit d’un fragment de mandibule portant
encore en place (dimensions : 12,5 X 9,0) du gisement d’Arrajegats à Simorre,
conservée au Musée de cette ville, et d’une série dentaire incomplète de Castel-
nau-Barbarens (Gers), conservée au Muséum de Toulouse (Pj = 9,5 X 5,2 ;
Pg = 10,5 X 5,9 ; Ml = 10,0 X 6,8 ; Mg = 15,1 X 7,6).
Aucun document n’atteste sa présence dans le Tortonien de France mais
E. Thenius (1959) l’a signalé dans le Sarmatien de Serbie en compagnie de
Giraffokeryx et de Gazella cf. stehlini, formes caractéristiques de ce niveau.
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842
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’IIISTOIKE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N“ ^i, 1968. pp. 843-8VJ.
DYNAMISME VÉGÉTAL
SÉDIMENTATION ET ÉROSION
DANS LES PRÉS-SALÉS.
IV. Havre d' Agon-Régnéville (Manche)
Par J.-M. TURMEL
Le long de la côte ouest du Cotentin à une vingtaine de kilomètres au sud
du havre de Lessay (11) se trouve un autre grand estuaire limité au nord par les
communes de Tourville et d’Agon et au sud principalement par la commune de
Régnéville.
Plusieurs auteurs ; Madame Lenoir-Pepin (5), MM. Turmel (7-8-9), Davy de
ViRviLLE (2), Meslin (6), Jacquet (4), Elhai (3), se sont déjà intéressés à cet
estuaire en ce qui concerne les formations végétales maritimes.
Le dynamisme de la végétation et les phénomènes d’érosion et de sédimen¬
tation ont été étudiés dans plusieurs endroits des rives nord et sud. Seules les
repères des stations à la limite des deux communes de Tourville et d’Agon,
sur la rive nord, ont subsisté assez longtemps pour que l’on puisse donner des
renseignements valables (fig. n° 1, les stations étudiées sont entourées d’un
cercle).
Dans cette partie nord se trouvent de très importants peuplements presque
purs à’Obione portulacoides. Ils correspondent à VObionetum décrit par Des
Abbayes et Corillion en 1949 (1). Salicornia herbacea et Suaeda maritima
apparaissent dans les parties les plus humides surtout lorsqu’une coupe rase
a été effectuée et que le manteau protecteur à'Obione qui a environ 30 cm d’épais¬
seur a disparu. En effet VObione sert l’hiver comme fourrage pour les lapins
et les moutons. Ces coupes s’effectuent à la faux d’une manière artisanale et elles
n’ont lieu, au même endroit, que tous les deux ou trois ans pour laisser à VObione
le temps de repousser.
Le 23 mars 1959 j’ai placé 13 piquets (entre 25 et 50 m du bord du schorre,
côté rivière) tous dans VObionetum mais dans des conditions stationnelles diffé¬
rentes : le piquet n° 38 (cote 46) ^ sur le bord d’un ruisseau dans un peuplement
lâche à'Obione. Le piquet 55 (cote approximative 145) dans le fond du ruisselet ;
le piquet n^ 26 (cote 135,5) dans le fond du même ruisselet mais au confluent de
deux petites ramifications. Les piquets 30 et 29 (cotes 83 et environ 80 respective¬
ment) dans la ramification « ouest » recouverts pour le n° 29 d’un peuplement
lâche à’Obione et le piquet 30 de Glyceria maritima. Dans la partie supérieure
de la ramification « est » se trouve le piquet 31 (cote 84). Deux autres (B et C)
ont été rajoutés en 1966 dans cette même ramification mais aux cotes 116 et 96,5.
Deux piquets ont été placés sur la butte qui sépare les deux ramifications du
1. Ces cotes n’ont qu’une valeur relative et correspondent au nivellement fait le 4 février 1968.
844
Fig. 1. — Carte, établie d’après les photographies de l’I.tî.N. 1947, de la partie Nord de l’estuaire
d’Agon-Régnéville. A gauche de la limite administrative des deux communes, dans un cercle, l’en¬
semble des stations étudiées depuis 1959. A droite la croix (X) marque l’emplacement des semis
étudiés par Elhaï.
— 845 —
'•uisselel, le no 48 (cote 56) juste à la pointe extrême à moins de un mètre, en plan,
du piquet 26 et le piquet 35 (cote 77) encore sur cette butte, mais entre les
piquets 31 et 29 ; le piquet 43 (cote 57) au milieu du plateau enserré entre le ruis¬
seau et le ruisselet étudié ; enfin quatre piquets n» 60-44-21 et 32 (cote approxi¬
mative 70 cm). Ces dernières stations étant toutes dans un beau peuplement
d’Obione (lig. n^ 2). Malheureusement ces piquets n’ont pas tous subsisté : les
numéros 60 et 44 au milieu de ralignement des cinq piquets dans le grand peuple¬
ment homogène à^Ohione ont disparu au bout de trois ans ; le n° 55 dans le fond
du ruisseau a été arraché en 1965 ; en 1966 les piquets numérotés 38, 29 et 48
n’ont pu être retrouvés. En 1967 deux nouveaux piquets (n° 21 et 32) ont été
entièrement recouverts par les dépôts de tangue vu leur faible hauteur hors
du sol en 1966.
Tous les résultats sont réunis dans le tableau ci-contre. La figure n° 3 montre
suivant leur cote, l’évolution sédimentologique de quatre stations, trois (n® 30-
31-35) dans le tapis d'Obione et le 26 au fond du ruisseau.
Havre d AGON . REGNEVILLE Fig. 3
cm
Fig. 3. — Courbes cumulatives montrant la marche de la sédimentation pour trois stations de
VObionetum, près des ramifications du ruisselet et pour la station 26 qui subit une érosion depuis
dix ans.
Les variations du niveau du sol sont très régulières dans le tapis d’Obione
là où l’influence des ruisseaux ne se fait que peu ou pas sentir directement (sta¬
tions n° 38-35-43-29-21-32-60 et 44). On remarque ainsi au bout de deux ans
(26 mois du 22/7/1959 au 5/11/1961) que la moyenne de sédimentation pour ces
huit piquets est de 1,8 cm (0,9 annuellement) les valeurs oscillant entre 3,4 et
1,0 cm ; cinq mesures se trouvant entre 1,4 et 2,6. Après six années (71 mois du
22/7/59 au 4/6/65) la sédimentation varie entre 4,7 et 7,9 mais la moyenne
arithmétique des six valeurs est de 6,2 cm soit 1,0 cm annuellement. Enfin,
au bout de dix ans (114 mois), une seule station subsiste, elle accuse 8,3 cm de
sédimentation ce qui donne une moyenne annuelle un peu phis faible que les pré¬
cédentes (0,8 cm).
846 —
Tableau des vaiuations du niveau du sul (en centimètues)
PAR RAPPORT AU 23 MARS 1959 DANS LE TAPIS d’ObIONE
ET DANS LES RUISSELETS DU HaVRE d’AgON-RÉGNÉVILLE.
Les différences de sédimentation constatées ici entre ces stations étant
assez faibles il est difficile de les interpréter. Seule, peut s’expliquer, avec quelque
sécurité, la différence entre les sédimentations au piquet 38 (6,6 cm en six ans)
et au point 43 (7,9 cm). 11 y a d’une part une différence de niveau (11,0 cm) qui
favorise le point 43 et d’autre part le type d’envahissement du tapis végétal
par le flux favorise ce piquet 43 plus proche des fines ramifications du ruisselet
que le piquet 38. En effet, le débordement du ruisseau ne s’effectue plus par dessus
ses rives, maintenant trop surélevées, mais en remontant le cours des ruisseaux,
des ruisselets et des ramifications. La très faible sédimentation des points 35 et
29 ne peut être expliquée que par les conditions locales particulières d’une zone
qui s’étend peut-être jusqu’au point 60. Enfin pour les points 21 et 32 l’éloigne¬
ment du ruisseau explique la faiblesse toute relative (6,1 cm et 6,2 cm) de la
sédimentation par rapport au point 43 (7,9 cm) cependant 12 cm plus haut.
Les résultats donnés par Elhaï pour une station très voisine du marais de
Tourville (point X de la figure n° 2) montrent dans divers peuplements d’Obione
d’énormes variations. Elles sont dues aux conditions stationnellcs, très diffé¬
rentes les unes des autres bien plus qu’aux différences de niveau qui cependant
jouent aussi. Les valeurs données ci-dessus indiquent que les sédimentations
considérables trouvées par Elhaï correspondent à des stations où le schorre est
en voie de construction et n’a pas encore atteint son stade adulte.
Pour ce qui est du tapis végétal il a peu ou pas varié au cours des dix dernières
années. Ainsi sur le rebord du ruisseau autour du piquet 38 le tapis végétal qui
était formé en 1959 d'Ohione peu dense est encore dans le même état en 1968.
Pour le piquet 43, malgré une sédimentation de plus de 10 cm en sept ans, la
couverture v'égétale n’a pas évolué du tout et est toujours constituée par un
— 847 —
manteau pur d’Obione de 30 cm d’épaisseur. Cette stabilité se retrouve dans le
grand peuplement (piquets 60-44-21-32) d’Obione presque pur avec rares Aster
tripolium et Glyceria maritima (très rare) qui constitue une formation fermée
de 20 à 30 cm de haut.
Pour ce qui est des stations proches du ruisselet il faut d’abord considérer le
point 48 qui est à la pointe même de la crête. Ce point recouvert d’un très beau
manteau d’Obione est celui qui a subit la plus forte sédimentation de tous ceux
étudiés ici (9,5 cm en six ans) ce qui fait une moyenne annuelle de 1,6 cm. contre
7,9 cm (1,3 cm annuellement) pour le point 43 qui est à une cote presque iden¬
tique. Cette forte sédimentation s’explique par la position privilégiée de cette
station qui, pratiquement au centre du ruisselet, reçoit directement le courant
du flux sans que ce dernier aie déjà ralenti sa vitesse. La sédimentation des
particules (sables et limons) transportées par le ruisseau ne commence donc,
d’une manière importante, qu’à cet endroit au moment où la vitesse se réduit
beaucoup. Mais en contre partie, juste sur le rebord même de la falaise, cette
station subit les contre-coups de l’érosion des parois de ces ruisseaux et c’est
ainsi qu’en 1966 toute la pointe s’est écroulée en emportant tous les repères.
Dans le fond du ruisseau au confluent des deux ramifications qui constituent
le ruisselet se trouve le piquet nO 26 à la cote 135,5 qui placé en 1959 est encore
suivi actuellement. Il a subi une régulière érosion qui a creusé ce fond de ruisseau
de 12,5 cm pendant ces dix années. Pendant ce temps, la crête presque verticale
qui monte vers le sommet (station 48) de la petite butte a reculé d’environ 1 cm
par an et il en est résulté un effondrement.
Fig. 4. — Coupe Iransversale du ruisseau au niveau du piquet n® 55. On y remarque la marche des
phénomènes d’érosion dans la partie inférieure, la localisation des colonies d’algues microscopiques
dans la partie médiane et au dessus la sédimentation qui est la plus forte au niveau du peuplement
d'Obione.
A 1,50 m et environ 10 cm plus bas que le piquet n** 26, au niveau du piquet 55,
il y a eu en 1959, 60 et 61 une érosion importante (4,9 cm au total) contre 2,2 cm
dans le même temps pour le piquet 26. En 1962 et 63, un éboulement accidentel
a créé un seuil à cet endroit et le niveau est presque revenu, celui de 1959. L’éro¬
sion a repris en 1964 et s’est alors poursuivie, mais semble plus faible maintenant
— 848 —
(entre le 29/7/63 et le 24/6/64) ; pour la station n° 55 : seulement 0,3 cm d’érosion
contre 2,2 cm pour le piquet 26. La disparition du repère n’a pas permis d’éva¬
luation précise ultérieure mais elle devient faible, cette partie du ruisselet ayant
presque atteint son profil d’équilibre alors que près du piquet 2() et au dessus
il y a forte érosion. L’étude attentive des parois de ces ruisseaux, profondément
enfoncés dans le schorre, dénote une importante activité. La bas(! des parois
subit une érosion assez active comme en témoigne la coupe ci-contre (cf. tig. 4),
la partie médiane au contraire ne se modifie que très peu et des colonies de
Cyanophycées et de Chorophycées s’y établissent. Mais par suite de l’attaque
de la partie inférieure de ces parois il y a parfois des éboulements qui rajeu¬
nissent le profil. Au dessus on constate une sédimentation sablo-limonneuse qui
semble augmenter au fur et à mesure que l’on considère les parties supérieures
de ces rives. Ceci est analogue à ce que j’avais déjà trouvé dans le marais de
St Germain sur Ay (Havre de Lessay) (11).
En 1959, la ramification « ouest » avait la même activité que celle de 1’ « est »
et VObione et la Glyceria étaient nettement applatis par le courant de jusant
toujours plus violent à cet endroit que le courant de flux. La comparaison de la
marche de la sédimentation dans la ramification « ouest » montre une grande
activité au point 30 (16,8 cm en dix ans) et nettement plus faible pour le point 29
(5,9 cm en six ans contre 7,7 pour le point 30 dans le même laps de temps), et
d’autre part au point 29, le peuplement végétal se rapproche beaucoup du tapis
Fig. 5. — Profil schématique des deux ramifications du ruisselet eu 1951) et 1968 ainsi que de la crête
médiane les séparant. Il faut souligner l’exagération du modelé au cours de ces dix années, la diffé¬
rence de niveau entre le fond du ruisseau an confluent et au sommet de la butte passant de 52,7 cm
(1959) à 79,5 cm en 1968.
continu A'Obione. Au contraire la ramification « est » subit une érosion et l’on
constate un net recul des « marches d’escalier » qui s’y trouvent. L’érosion est
active presque jusqu’au point B et aux points G et 31 la sédimentation est faible.
Le tapis végétal dénote nettement une importante circulation d’eau et VObione
n’y forme pas un tapis continu. L’évolution de ces profils est résumée dans le
schéma ci-contre (fig. 5) et l’on voit nettement l’accentuation des reliefs entre
1959 et 1968, près de 27 cm. de différence de niveau de plus entre les points 26
849
et 48. Ces résultats montrent que l’intensité de la sédimentation est liée à deux
causes d’une part au niveau où se trouve la station et d’autre part à la distance
entre cette station et le lieu où débute la sédimentation.
Dans plusieurs notes antérieures (1956-Agon ; 1958-Blainville ; 1967-Coque-
bourg) j’ai déjà donné quelques indications sur l’évolution des rives des ruis¬
seaux et ruisselets des schorres (surélévation et érosion à la partie inférieure,
élimination lente mais progressive des débris des rives qui se sont effondrées dans
le fond du lit et qui, tout en se dilétant, à leur partie inférieure subissent une
sédimentation non négligeable à leur partie supérieure).
Enfin, cette étude qui se poursuit depuis dix ans, confirme donc ma thèse
comme quoi certains ruisselets peuvent se former à partir du schorre en place.
Ces ruisselets se construisent par création de ramifications nouvelles, par recul
des têtes des ruisselets et d’autre part en creusant leur lit et surélevant leurs
rives. Le résultat est que le modelé du schorre plat dans sa forme de jeunesse
évolue par la suite vers une surface assez mouvementée. Le tapis d’Obione se
fractionne et on a alors de petites dépressions où l’eau des hautes mers stagne.
Une nouvelle végétation de Spartina pourra alors s’installer à un niveau supé¬
rieur à celui, normal de la haute slikke comme c’est le cas à Coquebourg (marais
de Carentan) (10).
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N» 4, 1968, pp. 850-856.
LES SABLES RONDS-MATS,
ÉMOUSSÉS-LUISANTS ET NON USÉS
OBSERVÉS
AU MICROSCOPE ÉLECTRONIQUE A BALAYAGE
{STEREOSCAN)
Par Georges BUSSON
On sait tout l’intérêt que présente la distinction des sables par la morphoscopie,
en particulier par la forme et les aspects de surface. En France, A. Cailleux
a beaucoup œuvré pour définir les principales classes (émoussés-luisants ; ronds-
mats ; non usés, etc.), pour préciser les conditions et les facteurs de leur genèse
et pour montrer l’intérêt paléogéographique de ces notions. Je rappellerai en
quelques mots la description des principaux types qu’ont donnée, récemment
encore, A. Cailleux et J. Tricart, description basée sur les caractères visibles
à la loupe binoculaire.
1) Les grains émoussés-luisants combinent un contour général aux arêtes
émoussées ou même arrondies et une surface d’un poli plus ou moins parfait :
ce dernier caractère permet au grain observé à la binoculaire de fournir par
réflexion une image très nette de la source lumineuse, et, en outre, une ou plu¬
sieurs images après réfraction. La transparence de tels grains peut être très
grande. Du point de vue interprétation, il s’agirait de « grains usés dans l’eau,
à la suite d’un long frottement, avec roulement ».
2) Les grains ronds-mats sont en moyenne plus sphériques encore que les
précédents ; « la surface du grain est entièrement dépolie, picotée, constellée de
minuscules marques de choc en coups d’ongle, en croissants, en écaillures ou en
cupules de 0,01 mm ou moins ». L’absence de poli, qui entraîne une absence de
transparence, ne permet pas la formation d’une image par réflexion mais sous la
source lumineuse, tout le grain paraît clair. Bref, l’aspect mat est fondamental
et ce sont toutes les marques de choc qui en sont à l’origine. D’après A. Cailleux,
cet aspect provient de chocs dans l’air, causé par l’impact des grains les uns
contre les autres sous l’effet du vent.
3) Les grains non-usés ont un contour en général anguleux ; ils conservent des
portions de faces originelles du cristal et présentent des cassures, plus ou moins
irrégulières.
Cette classification a servi de cadre à de très nombreuses observations et des
travaux abondants en ont montré le bien-fondé et l’intérêt.
En fait si l’unaniniité est à peu près réalisée sur le lien entre ces classes et les
— 851
milieux qui les ont façonné il n’en est pas de même des processus mis en jeu
pour arriver à ce résultat. En particulier, Ph. H. Kuenen et W. G. Perdok
(1962) ont rejeté l’hypothèse suivant laquelle ces états de surface (mat, luisant)
ont été engendrés par des actions mécaniques. Dans le cas des grains mats,
l’ohservation principale invoquée par ces auteurs pour nier l’importance des
chocs est la suivante : les surfaces sont souvent dépolies jusque dans les recoins
les plus profonds et les plus reculés qui indentent le grain, ce qui n’est pas coni-
patihle avec une genèse mettant en jeu les impacts des grains les uns contre les
autres. Et Ph. M. Kuenen et W. G. Perdok invoquent, pour expliquer la
matité, une attaque chimique dont l’agent serait la rosée. De même la réali¬
sation de grains luisants ne serait pas due à une usure mécanique, mais à des
processus physico-chimiques favorisant en premier lieu la croissance du réseau
cristallin du grain mis en cause, c’est-à-dire à des phénomènes de nourrissement.
Comme en hien d’autres domaines, l’utilisation du microscope électronique
a été envisagée afin d’accroître le champ des observations possibles. Les pre¬
mières réalisations ont été effectuées depuis six ou sept ans avec des microscopes
électroniques à transmission. Les servitudes particulières de ce type d’appareil
ont posé des problèmes nouveaux : les grossissements extrêmement élevés,
l’obligation d’observer une réplique à l’exclusion de l’objet lui-même interdisaient
toute vue globale du grain ; en règle générale, les informations fournies se situaient
dans un domaine pratiquement sans relation avec les observations faites jusqu’alors
à la binoculaire. D’où bien des difficultés et bien des tâtonnements. Rappelons
brièvement quelques étapes de ces recherches. Ph. H. Kuenen et W. G. Perdok
{op. cit.) parmi les premiers ont affronté ces problèmes « it turns out to be very
difficult to interprète the images one ohtains even when these are on stereoscopic. »
Les clichés qu’ils publient sont à des grossissements de 7.000 et de 19.000. Les
principaux résultats portent sur la présence de débris divers, de nature incer¬
taine (kaolinite ?, attapulgite ?, feldspath ?) à la surface des grains mats ; alors
que les grains de rivière en sont dépourvus. En outre, ces auteurs n’ont pas
observé de marques circulaires de quelques microns de diamètre : ils en tirent un
argument supplémentaire contre les théories de A. Cailleux.
Dans une note de la même année, D. Krinsley et T. Tak.vhashi ont publié
des électromicrographies, toutes prises à un grossissement de 5.000 : les grains
des dunes leur paraissent caractérisés par des « crêtes méandriformes qui résultent
de l’intersection de surfaces courbes conchoïdales ». Et ces surfaces courbes sont
interprétées comme des éclats, sautés sous le choc d’autres particules. Quant aux
grains de plage, ils ne montrent qu’une structure de surface : de petites indenta¬
tions pyramidales qui apparaissent sur le cliché comme un réseau de figures en
forme de V (E shaped patterns). Ici se remarque clairement une caractéristique
de ces observations issues d’un moyen très puissant eu égard à l’objet étudié :
les auteurs ne font plus allusion qu’aux microcavités, développées à la surface du
grain, parce que celles-ci sont à l’échelle des clichés fournis par le microscope
électronique ; il n’est même plus question du poli de la surface qui reste pourtant
le trait essentiel, spécifique de ces grains, à la fois le plus remarquable et le moins
facile à expliquer.
Toujours en 1962, E. W. Biederman donne un cliché (fig. 5) assez difficile
à interpréter où se verrait « la surface irrégulièrement cavitée, caractéristique
1. Ph. H. Kuenen et W. (i. Perdok rappellent que Sidenko {in Stkakhov, 1957) considère que
l’érosion par le vent donne des grains à surface polie et que de ce fait les grains dépolis sont rares parmi
les grains éoliens. Mais il s’agit là d’une opinion tout à fait isolée.
852
de sal)le éolien ». Le texte ne jirojette pas de lumière particulière, car on y lit
que CCS cavités mesurent 100 à 1.000 Â, ce qui leur fait, à l’échelle de la photo,
0,5 à 0,05 mm ! Par contre, les photos de grains déposés par l’eau sont très
spectaculaires ; les cavités triangulaires régulières, dont les rapports avec les
formes cristallographiques paraissent indiscutables, sont imputées à des disso¬
lutions. J. J. Porter (1962) insiste sur l’importance du choix du grossissement
dans les résultats et les interprétations que fournit le microscope électronique.
Enfin, tout récemment C. J. A. Soutendam (1967) a publié une étude portant
sur des grains éoliens et des grains fluviatiles. Les grains éoliens ont montré
une surface uniformément usée, avec des structures extrêmement fines ; seuls
quelques grains ont montré des marques polygonales, irrégulières et grossières.
La fine texture de surface qui serait typique de grain désertique est imputée à la
rosée ; la marque plus grossière représenterait seule un impact dû aux actions
éoliennes. Sur les sables de rivière a été reconnu, une fois encore, le réseau de
petites cavités triangulaires.
La voie expérimentale constitue une autre approche du problème, qui a tenté
beaucoup de chercheurs : je ne rappellerai pas tous les dispositifs réalisés pour
user du matériel quartzeux, ni le détail des résultats obtenus par chacun. Glo¬
balement les conclusions apparaissent souvent contradictoires ; avec Ph. H.
Kuenen et W. G. Perdok l’abrasion éolienne artificielle n’aboutit pas à un dépoli
analogue à celui des grains mats naturels ; tandis qu’avec D. Krinsley et T.
Takahashi, les produits réalisés sont tout à fait comparables aux grains naturels.
Davantage, avec les premiers auteurs, le transport fluvial expérimental tend à
dépolir les grains, au moins sur les parties en relief ; alors qu’avec les seconds,
les grains artificiels sont analogues aux grains de plage naturels jusque dans le
détail du réseau d’indentation en forme de V. L’apport de ces expériences reste
donc assez limité.
Il semblait légitime de penser que l’observation de ces différents types de
grains au microscope à balayage ne se heurterait pas aux mêmes difficultés que
celle réalisée avec les appareils à transmission. Certes, on perd toujours un
caractère, par rapport à la binoculaire, c’est le degré de transparence. Car le
quartz quelque soit son état de surface est toujours un mur impénétrable aux
électrons. Mais, à part cette unique lacune, les avantages sont nombreux : possi¬
bilité d’observer le grain lui-même et non la réplique d’une petite fraction de sa
surface, possibilité de partir de très faibles grossissements (20) jusqu’à des
valeurs très élevées (de l’ordre de 20.000 ou plus) ; bref, l’ensemble permet de
commencer par une vue rappelant très étroitement celle donnée par une bino¬
culaire pour finir par l’examen de détail d’une portion minuscule. Voyons les
résultats obtenus sur différents types de grain i.
1) Les grains ronds-mats (PI. I, fig. 1 à 8). — ■ Les sables étudiés proviennent
de sables de dunes actuels prélevés dans le Djoua, aux confins de la hamada de
Tinrhert et de l’erg Issaouane. Les grains choisis dans la gamme de taille moyenne
de l’échantillon, à savoir avec un diamètre de 0,5 mm, ont été examinés après
avoir subi une métallisation de la surface.
La première série observée est constituée de grains bruts, n’ayant subi aucun
traitement préalable. Au grossissement 55 (PL I, fig. 1) et 60 (PI. I, fig. 5), l’image
1. Les différents traitements appliqués à ces sables, leur préparation pour l’observation au micros¬
cope électronique et toutes les électromicrographies (y compris les quelques-unes publiées, ci-joint)
ont été réalisées par Denise Noël, sans la collaboration de laquelle je n’aurais pas pu mener à bien
cette étude. Je lui exprime donc ici mes remerciements.
853
est comparable à celle obtenue à la binoculaire, ün notera tout d’abord l’allure
générale sphérique qui n’est accidentée que par quelques dépressions, de forme
allongée ; celles-ci correspondant vraisemblablement à des rentrants sur le
fragment du quartz original — analogues à celles qui s’observent sur le grain
non usé de la fig. 5, PI. II. — Ces dépressions ne seront oblitérées que lorsque
l’usure aura enlevé une couronne sphérique d’épaisseur égale ou supérieure à
leur profondeur maximale. En ce qui concerne l’état de surface, on remarquera
l’aspect piqué déjà net à cette échelle ; tous les grains sahariens examinés appa¬
raissent ainsi criblés de minuscules dépressions circulaires. Malgré l’absence
des phénomènes liés à la transparence, le contraste entre les ronds-mats et les
émoussés-luisants (PI. II, fig. 1) est aussi net qu’à la binoculaire à grossissement
égal.
.4 des grossissements plus élevés — PI. I, fig. 2 (x 270), fig. 3 (x 530) — la surface
se révèle extrêmement rugueuse, d’aspect bosselée ou même martelée. C’est une
juxtaposition de creux et de reliefs, de disposition anarchique, d’importance
à peu près égale. L’ensemble est aussi irrégulier que peut l’être la surface de l’eau
animée d’un léger clapotis et l’opacité de ces grains, en observation optique,
est un phénomène du même ordre que l’opacité de la surface de la mer légère¬
ment agitée, laquelle fait place, on le sait, à une transparence remarquable si l’on
pose sur cette surface naturelle une simple plaque de verre. Mais, en outre, dès un
grossissement de 1.000 et bien plus à des valeurs plus élevées (fig. 4, PI. I, x
2.700) on constate l’extrême abondance de débris fixés sur le grain, conformé¬
ment à ce qui a déjà été signalé par de nombreux auteurs. Malgré la très petite
taille de ces débris (un demi-micron en moyenne), il est probable que leur pré¬
sence n’est pas négligeable quant au comportement des surfaces qu’ils revêtent
et il a paru souhaitable de reprendre les observations avec des grains nettoyés.
Une série de sables du même échantillon a été donc plongée dans une solution
d’hexametaphosphate de sodium pour aider à défloculer les particules argileuses,
puis soumis à l’action des ultra-sons pendant un temps variable : cinq minutes
pour une partie de ses grains, dix minutes pour les autres. Après ce traitement,
la surface des grains apparaît avec un aspect assez différent : moins irrégulière
d’abord et, ensuite, nettement marquée de dépressions circulaires ou hémi¬
circulaires. Ces dépressions, dont le diamètre mesure 5 à 10 p., sont en effet le
plus souvent en croissant (PI. I, fig. 8, x 3.000) : bord franc, abrupt approxima¬
tivement sur un demi-cercle, le reste de la circonférence n’étant que peu ou pas
marqué. On constate parfois (PI. I, fig. 8) que le fond de ces dépressions est parti¬
culièrement irrégulier, comme si le quartz y était crevassé, brisé, fragmenté :
on peut penser qu’il faut voir là l’effet de l’impact même qui a creusé cette
dépression.
En conclusion, on constatera que les images de surface obtenues sur ces grains
ronds-mats ne semblent nullement compatibles avec l’hypothèse d’une genèse
par attaque chimique. Les grossissements les plus élevés mis en œuvre sur des
grains nettoyés par traitement aux ultra-sons, montrent des figures en général
hémi-circulaires qui fournissent une image extrêmement détaillée de dépressions
de percussion. Ainsi se trouvent confirmées et précisées les hypothèses déjà
anciennes émises par A. Cailleux. Un autre point d’une certaine importance est
évoqué par l’effet des ultra-sons. La différence entre les images obtenues sur
grain non traité et sur grain traité semble difficilement pouvoir être imputée
seulement à des impuretés argileuses, ferrugineuses, etc. fixées sur la surface
(A. M. Cekhomskij, 1960). D’ailleurs J. J. Porter identifiant le résidu arraché
- 854 ^
à des sables ainsi soumis à un traitement d’ultra-snns mettait en évidence 80 %
de kaolin et 20 % de quartz seulement après dix minutes de traitement ; mais
80 % de quartz et 20 % de kaolin après une action de quatre vingt minutes.
Si l’on se souvient que les ultra-sons sont couramment utilisés pour dégager et
nettoyer des microfossiles particulièrement fragiles, il est permis de penser
que même une action prolongée pendant quatre vingt minutes ne s’est pas
attaquée à la partie saine du quartz ; mais que ces grains ronds-mats, soumis à
des chocs incessants depuis des millénaires finissent par être entièrement recou¬
verts d’une couche où le quartz est pulvérisé, fragmenté ou au moins fissuré
au-dessus de la partie saine, interne. Ce serait cette partie brisée ou au moins
fissurée qui serait dégagée plus ou moins profondément par le traitement aux
ultra-sons. Et la présence d’une telle gangue ne peut que renforcer l’aspect mat
du grain, considéré optiquement.
2) Les grains émoussés-luisants (PI. II, fig. 1 à 4). — Les grains émoussés-
luisants qui ont été examinés sont des sables de plages de Rio-de- Janeiro, échan¬
tillons dont l’intérêt a été mis en évidence par A. Cailleux et qui font partie
de la collection de référence mise en vente par la Maison Boubée. Il ne s’agit
pas de grain d’un type moyen parmi les émoussés-luisants mais d’exemplaires
exceptionnels parmi les plus beaux connus. Sur la fig. 1, PI. II, prise au grossisse¬
ment 40 se note à la fois l’émoussé très poussé d’un de ces grains et, en même
temps, l’extrême poli de sa surface. Certes aux grossissements plus élevés
(fig. 2, PI. II, X = ; fig. 3, X 490) cette surface est loin d’apparaître comme
un plan parfait ; le grossissement 2.500 (fig. 4) montre même un relief assez
saisissant. Mais, au contraire des grains ronds-mats, ces accidents de la surface
ne sont jamais que des accidents en creux. 11 s’agit en somme d’une surface,
percée de trous, mais néanmoins parfaitement plane car elle ne présente aucune
protubérance, aucun relief qui la domine. C’est cette planéité qui explique le
comportement de la surface de ces grains à l’égard de la lumière : à la fois le fait
d’être luisant et leur transparence remarquable. Quant aux cavités creusées dans
cette surface, elles correspondent approximativement aux figures décrites par
divers auteurs : triangular pits de C. J. A. Soutendam ou small pyramidal inden¬
tations which appear as V shaped patterns. Elles sont toutefois moins typiquement
triangulaires que sur certaines photos de répliques fournies par ces auteurs et,
en tout cas, elles ne montrent pas les mêmes relations évidentes avec le réseau
cristallographique du grain que les photos publiées par E. W. Biederman. Que
peut-on penser des conditions de genèse de ces grains ? Les cavités semblent
avoir été causées par des phénomènes de dissolution. Quant au trait le plus
caractéristique, le poli de la surface, il paraît difficile de l’imputer, comme l’ont
LÉGENDIi DE LA PLANCHE I
(îrains ronds-inats, sables actuels du Djoua, Hamada de Tinrhert (Sahara).
1. — sable brut. Grain entier X 55.
2. — détail de la zone encadrée sur la fig. 1 et bord du grain, X 270
3. — détail de la zone encadrée sur la fig. 2, X 530
4. — détail de la zone encadrée sur la fig. 3, X 2700
5. — sable traité 5 minutes aux ultra-sons (40 K.C.). Grain entier X 60
6. — détail de la zone encadrée sur la fig. 5, X 300
7. — détail de la zone encadrée sur la fig. 6, X 600
8. — délai! de la zone encadrée sur la fig. 7, X 3000.
PLAACHE 1
G. 15USS0N
G. 15USS0N
PLAXCIIE n
855
fait Ph. II. Kuenen et W. G. Perdok, à des processus physicochimiques mettant
en jeu la croissance du cristal. On peut considérer comme plus vraisemblable
que ce poli résulte de l’abrasion sous-aquatique. Dans la mesure où une compa¬
raison avec changement d’échelle a une chance d’être fondée, on peut estimer
que ce poli provient de l’usure, tout comme celui qui prend naissance sur un galet,
({u’il soit de quartz, de calcaire ou de gneiss, longuement trituré sur une plage.
Personne ne songe dans ce dernier cas à invoquer des phénomènes de croissance
de cristal pour expliquer cet état de surface.
3) Les grains non usés. — Trois électromicrographies seulement sont pré¬
sentées ici, faites sur des grains de la plage marine de Trez-Hir (Finistère, France)
en provenance de la collection de référence de Boubée. Il ne s’agit pas en effet
ici de mener une étude des grains non usés mais de fournir quelques exemples
du comportement de tels grains observés dans les mêmes conditions que les
précédents. On remarquera en particulier la présence de faces cristallines caracté¬
risées par leur planéité, l’abondance des arêtes aiguës, l’importance des rentrants
et des crevasses qui accidentent ces grains, l’existence de plans de cassure tout à
fait typiques avec décrochement successif le long de la surface de cassure (PI. II,
lig. 7). Bien entendu les différences sont extrêmement accusées entre ce modèle
et les précédents, puisque les exemples choisis sont des cas extrêmes, très caracté¬
ristiques.
Conclusions
Les quelques observations présentées ci-dessus n’ont que le caractère d’une
étude préliminaire. Le microscope électronique à balayage présente l’énorme
avantage de fournir des images à faible grossissement comparables à celles qui
s’obtiennent à la binoculaire, tout en pouvant « monter » jusqu’à des grossisse¬
ments très élevés (plusieurs dizaines de milliers de fois). Ainsi les caractères
identifiés peuvent être reliés sans dilFicultés majeures aux observations faites
préalablement à la binoculaire ; ce qui n’est pas toujours le cas des caractères
étudiés au microscope électronique à transmission. L’étude morphologique
particulièrement précise rendue possible par ce nouveau moyen d’investigation
devra être généralisée afin de mieux définir les différents types de grains et
d’états de surface. Après un inventaire poussé, il sera possible d’interpréter avec
moins d’incertitude les cas peu typiques — si fréquents dans la nature — et il
pourra être envisagé de reprendre avec des bases plus solides l’étude de la genèse
de ces formes et de ces états de surface.
Laboratoire de Géologie du Mifueiim.
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Fig. 1 à 4 : grain émoussé-luisant, Plage de Rio de Janeiro (Brésil).
Fig. 1 : grain entier X 40
Fig. 2 : bord du même grain à un grossissement plus fort X 240
Fig. 3 : détail de la zone encadrée sur la fig. 2 X 490
Fig. 4 : détail de la zone encadrée sur la fîg. 3 X 2500
Fig. 5 à 7 : grain non usé, Plage marine Trez-IIir (Finistère, France).
Fig. 5 : grain entier X 55
Fig. 6 : détail de la zone encadrée sur la lig. 5 X 110
Fig. 7 : détail d’un autre grain X 270.
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Le Gérant : Jacques Forest.
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depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5®; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F, Étran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : M“® Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5® ; depuis 1959 ; 3 numéros par an, suppl. bibliogr. ;
abonnement, France, 65 F. Etranger, 70 F.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 1758). - 31-1-1969.
2* Série, Tome 40
Numéro 5
Année 1968
Paru le 6 Juin 1969.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Nouvel, G. Cuauvier et L. Straziellb. Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1967 . 857
P. Chabanaud. Sur la morphologie de Samaris cristatus Gray et de Samaris cristatus ery~
thraeus P. Chabanaud, natio nova (Pleuronectoidea Samaridae) . 874
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Description du mâle de Chamaeleo willsii petteri Brygoo
et Domergue, Caméléon du nord de Madagascar . 891
A. Cattan, J. P. Gasc, M. Samama et J. Schlumberger. Coagulation et fibrinolyse chez cer¬
tains Reptiles . 897
Cl. Grenot. Sur la constitution chimique de la graisse de dépôt chez certains Reptiles sahariens. 906
P. Vasseur. Deuxième contribution à l’étude des Ascidies de Madagascar. Région de Tuléar. . 912
K. Fbnaux. Sur l’état de conservation des Appendiculaires dans le matériel des Expéditions. . 934
H. Bertrand. Larves de Coléoptères aquatiques de Nouvelle-Guinée, Australie, Nouvelle-
Zélande, Mission J. ÏUies, 1966 . 938
J. Heurtault. Une nouvelle espèce de l’Ardèche : Neohisium (N.) balazuci (Arachnides,
Pseudoscorpions, Neobisiidae) . 955
Ed. Dresco. Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis. (Fam. Ischyropsalidae).
IX. Ischyropsalis espagnoli sp. nov . 962
J. M. Démangé et J. Richard. Morphologie de l’appareil génital mâle des Scolopendromorphes
et son importance en systématique (Myriapodes Chilopodes) . 968
J, P. Mauriès. Spirostreptoidea (Myriapoda, Diplopoda) récoltés dans une parcelle expéri¬
mentale de l’Institut de Recherches Agronomiques Tropicales en Haute-Volta . 984
A. Michel. Dernier stade larvaire pélagique et post-larve de Heterosquilla {Heterosquilloides)
brazieri (Miers, 1880). (Crustacés Stomatopodes) . 992
E. Fischer-Piette. Mollusques récoltés par M. Hoffstetter sur les côtes de l’Équateur et des
Iles Galapagos. Veueridae . 998
M. Cauquoin. Mollusques récoltés par M. Hoffstetter sur les côtes de l’Équateur et aux Iles
Galapagos. Mactridae . 1019
D. Huguet. Contribution à l’étude de la structure du ganglion nerveux ventral des Sagitta
(Chaetognathes) . . 1031
J. C. Quentin. Physaloptera longispicula^ nouvelle espèce de Spiruride parasite de Cercomys
cunicularius Cuvier . 1043
J. Prod’hon. Physaloptera (Physaloptera) rauschi n. sp. parasite de Taxidea taxus . 1047
R. Hoffstetter. Présence de Varanidae (Reptilia, Sauria) dans le Miocène de Catalogne.
Considérations sur l’histoire de la famille . 1051
S. Secretan. Xanthopsie et Portunus fossiles de Phrygie . 1065
M. Deflandre-Rigaud. Remarques sur la nomenclature des Radiolaires. I. Haeckel 1887
et le « Challenger » . 1071
BuU. Mus. Hist. nat., Paris, 40, n*» 5, 1968 (1969), pp. 857-1092.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIEE NATURELLE
ANNÉE 1968. — N® 5
487® RÉUNION DES NATUR.4LISTES DU MUSÉUM
27 juin 1968
PRÉSIDENCe DE M. LE PROFESSEUR TH. MONOD
COMMUNICATIONS
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
A LA MÉNAGERIE DU JARDIN DES PLANTES
PENDANT VANNÉE 1967
Par J. NOUVEL, G. CHAUVIER et L. STRAZIELLE
A. — MORTALITÉ.
L — Mammifères.
Au cours de Tannée 1967, sur un effectif de 775 tètes, les pertes de mammi¬
fères se sont élevées à 54 adultes acclimatés, 28 sujets récemment incorporés
aux collections, 9 jeunes âgés de 10 jours à 6 mois et 4 nouveau-nés ou mort-nés
soit un total de 95. La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois
est donnée dans le tableau L
54
— 858
Tableau I.
Parmi les divers ordres de Mammifères, les morts ont été provoquées par les
causes suivantes.
Ordre des Primates.
Sous-Ordre des Lémuriens.
Famille des Lémuridés.
1. Maki mococo, Lemur calta Linné, est atteint d’hépatonéplirite et de conges¬
tion pulmonaire.
Famille des Lorisidés.
1 Potto, Perodicticus potto Millier, montre des lésions pseudo-tuberculeuses
du foie et de la rate.
Sous-Ordre des Simiens.
Famille des Hapalidés.
1 Ouistiti, Ilapale jacchus L., âgé et frappé de cécité, devient cachectique et
doit être sacrifié.
Famille des Cébidés.
1 Saimiri, Saimiri sciureus L., est victime d’un parasitisme intense par des
fdaires, des cestodes et des acanthocéphales
1 Sajou, Cebus apella L., est tué par un cynopithèque noir.
1 Lago triche, Lagothrix lagotricha (Humboldt) succombe à une entérite hémor¬
ragique aigüe.
1 Douroucouli, Aotes trwirgatus Humb., meurt d’invagination intestinale
Famille des Cercopithécidés.
1 Mandrill, Mandrillus sphinx L., a une péritonite suraigüe à la suite d’une
perforation gastrique accidentelle.
1 Drill, Mandrillus leucophaeus (F. Cuvier), femelle, présente après parturition
une métrite purulente, origine d’une septicémie.
1 Hamadryas, Papio hamadryas L., mort-né.
2 Magots, Macaca sylvanus (L.), adultes, succombent respectivement à une
bronchopneumonie et à une myocardite, tandis qu’un troisième, jeune,
présente une congestion pulmonaire bilatérale.
1 Mangabey à joues blanches, Cercocebus albigena Gray, présente après le
sevrage une entéro-colite grave cachectisante.
1 Mangabey noir, Cercocebus aterrimus (Oudemans), mort-né.
3 Patas, Erythrocebus patas Schreber, sont respectivement victimes d’hépatite,
d’entérite hémorragique et de pseudo-tuberculose. Un quatrième est
mort-né.
2 Cercopithèques callitriches, Cercopithecus aethiops sabaeus Scopob succombent
l’un à une myocardite, l’autre aux complications infectieuses de graves
blessures infligées par un congénère.
2 Cercopithèques vervets, Cercopithecus aethiops pygerythrus Cuv., l’un est
aussi victime de ses congénères, l’autre présente une pleuropneumonie
purulente.
1 Cercopithèque tantale, Cercopithecus aethiops tantalus Ogilby, à peine âgé
d’une semaine, est tué par les adultes.
1 Cercopithèque de Schmidt, Cercopithecus nictitans schmidti Matschie, présente
des lésions tuberculeuses du foie, de la rate et des ganglions mésentériques.
1 Cercopithèque Diane, Cercopithecus diana L., est tué par ses congénères
2 Cercopithèques de l’Hoest, Cercopithecus Vhoesti Sclater, montrent respecti¬
vement des signes de sénilité et une invagination intestinale accompa¬
gnant un prolapsus utérin.
1 Cercopithèque Moustac, Cercopithecus cephus (L.), est atteint de pseudo¬
tuberculose.
1. Transmis pour détermination an laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
860
2 Mones de Campbell, Cercopithecus niona campbelli Wat., sont victimes d’un
coup de chaleur.
1 Colobe magistrat, Colobus polykomos polykomos (Zimmermann) est atteint
d’hépatite.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon lar, Hylobates lar lar Linné, présente une entérite hémorragique et
une congestion pulmonaire bilatérale.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Dasyproctidés.
1 Agouti, Dasyprocta aguti (L.), aux deux reins polykystiques, meurt d’urémie.
2 Maras, Dolichotis patagonica (Zimm.), présentent respectivement des signes
de sénilité et une endocardite.
3 Chinchillas, Chinchilla laniger Molina, sont atteints de gastrite hémorragique
(2 cas) et d’abcès splénique.
Famille des Hystricidés.
1 Porc-épic, Hystrix cristata L., est victime de la tuberculose.
Famille des Sciuridés.
1 Lérot, Eliomys quercinus (L.), est tué par des congénères.
1 Écureuil fouisseur, Xerus erythropus (E. Geofï.), succombe à une péritonite
consécutive à une ulcération perforante du colon.
Ordre des Ongulés.
Sous-Ordre des Artiodactyles.
Familles des Bovidés.
1 Bouquetin des Alpes, Capra ibex L., âgé, est atteint de myocardite et d’enté¬
rite paracolibacillaire.
1 Bouquetin Markhor, Capra falconeri Wagner, est victime au cours de la
parturition, d’une hémorragie interne foudroyante.
1 Bouquetin de Sibérie, Capra i. siherica Pallas, présente une entérite rebelle,
cachectisante, consécutive à la coccidiose.
861 —
5 Mouflons de Corse, Ovis musimon (Pallas), succombent respectivement à
l’entérite paracolibacillaire (3 cas), la tuberculose intestinale (1 cas) et
aux traumatismes infligés par un congénère mâle.
2 Mouflons de Vigne, Ovis vignei Blyth, âgés de 3 semaines sont atteints respec¬
tivement de dégénérescence du myocarde et de péritonite par perfora¬
tion de la caillette.
1 Mouflon à manchettes, Ammotragus lervia (Pallas), présente des lésions tuber¬
culeuses des ganglions mésentériques.
1 Bharal, Pseudois nahor Hodgson, frappé de quadriplégie après un traumatisme
cervical, doit être sacrifié après trois mois de traitements infructueux.
1 Antilope antidorcas, Antidorcas marsupialis (Zimm.), montre une ostéite
de la mâchoire inférieure, avec raréfaction du tissu osseux et consistance
caoutchouteuse de la mandibule.
1 Kob de Thomas, Adenota kob thomasi Sclater, souffrant d’une malformation
congénitale entraînant la cécité, doit être sacrifié à l’âge de trois semaines.
1 Damalisque, Darnaliscus pygargus albifrons Bürchell, âgé et présentant un
prolapsus rectal et vaginal récidivant, doit être sacrifié.
1 Gnou, Connochaetes taurinus Bürchell, tombe en se prenant les cornes dans
la grille de son enclos et se fracture les vertèbres cervicales.
1 Vache Watusi, très âgée et atteinte de décrépitude sénile, doit être sacrifiée.
Famille des Cervidés.
1 Cerf axis, Axis axis (Erxleben), succombe à une néphrite et à une congestion
pulmonaire bilatérale.
1 Cerf sika, Sika nippon (Temm.), est atteint de paracolibacillose.
1 Daim moucheté. Dama dama (L.), a des lésions tuberculeuses du foie, de
l’intestin et des ganglions mésentériques.
Famille des Suidés.
1 Sanglier, .Sus scrofa L., présente des lésions de pneumonie et d’entérite hémor¬
ragique.
Ordre des Carnivores.
Famille des Félidés.
2 Lions, Panthera leo (L.), un mâle atteint de néphrite chronique et une femelle,
qui présente aussi cette lésion classique des vieux carnivores, ainsi qu’une
endocardite chronique.
1 Panthère de l’Inde, Panthera pardus (L.), animal âgé souffrant d’une arthrite
chronique huméro-radiocubitale incurable, doit être sacrifiée.
1 Chat sauvage, Felis sylveslris Schreber ; âgé lui aussi et cachectique, est
également euthanasié.
862 —
1 Chat margay, Felis margay Grilfith, succombe à une entérite infectieuse
rebelle à tout traitement.
Famille des Flyaenidés.
1 Hyène tachetée, Crocuta crocuta (Erxleben), meurt de tuberculose digestive
et pulmonaire, après 25 ans de captivité.
1 Hyène rayée, Hyaena hyaena (Brisson), en captivité depuis 16 ans, présente
des lésions de néphrite chronique.
Famille des Viverridés.
2 Paradoxures, Paradoxurus hermaphroditus Schreber, sont respeoti\ ement
victimes de la maladie de Carré et d’une infection tuberculeuse d’origine
digestive.
3 Nandinies, Nandinia binotata (Gray), dont l’une présente les lésions de la
néphrite chronique habituelle des vieux carnivores, tandis que les deux
autres sont atteintes d’endocardite ou de congestion pulmonaire bilatérale.
1 Genette tigrine, Genelta tigrina fieldiana Du Chaillu, succombe à une septi¬
cémie consécutive à un abcès du maxillaire supérieur.
1 Mangouste, Mungos rnungos Gmehn, a des lésions d’hépato-néphrite chronique.
Famille des Mustélidén.
1 Putois, Mustela putorius L., succombe à une myocardite chronique.
2 Gloutons, Gulo gulo L., sont apparemment victimes d’une intoxication par
absorption de résidus de peinture tombés dans leur cage. L’un a des
lésions de gastrite, le second présente une dégénérescence hépatique et
une néphrite, mais aussi des pétéchies sur le myocarde.
5 Blaireaux, Meles meles L., de capture récente, meurent dans la semaine qui
suit leur arrivée. La seule lésion observée est la splénomégalie. Les examens
bactériologiques sont négatifs. L’hypothèse du réveil d’une infection
virale sous l’action du « stress » de capture et de transport n’est pas à
écarter.
Famille des Procyonidés.
1 Coati ordinaire, Nasua narica L., montre des signes de sénilité.
Famille des Canidés.
1 Renard à pattes eourtes, Cerdocyon microtis (P. L. Sclater), est victime d’un
congénère.
1 Loup, Canis lupus (L.), sénile, a des lésions de néphrite chronique et de myo¬
cardite, avec hémorragies au niveau des vaisseaux coronariens.
— 863
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
2 Wallabies de Bennett, Macropus ruficollis Benetli Gould, présentent respec¬
tivement des lésions de congestion pulmonaire; « a frigore » et d’ictère
hémorragique à leptospires.
Observations sur les causes de la mortalité.
Le tableau II montre la répartition des principales causes de mortalité et la
fréquence des lésions des divers appareils.
Tableau II.
Lésions analomo-palhologiques
Nombre de cas
( Tuberculose .
Maladies microbiennes < Pseudotuberculose
[ Autres infections . .
Maladies parasitaires .
Affrétions de l’Appareil digestif ^
Estomae
Intestin.
Foie. . . .
, . , ,, . -, • • i Poumons .
Anections de 1 Appareil respiratoire j
Péricarde .
Alfeetions de l’Appareil circulatoire Endocarde .
^ Myocarde .
Affections de l’App. Génito-Urinaire i
* ^ ( Urganes génitaux
Affections du système nerveux et des organes des sens. . .
Traumatismes et accidents divers .
Sénilité .
7
3
20
2
4
9
7
8
1
1
4
6
12
2
3
13
6
Des ces observations il ressort que la tuberculose et la pseudo-tuberculose
continuent à régresser. Parmi les autres infections, l’entérite paracolibacillaire
des petits ruminants est responsables à elle seule de 4 cas mortels ; son origine
hydrique (eau de Seine) ne semble pas douteuse et l’on peut donc raisonnable¬
ment espérer que le remplacement de la distribution d’eau de Seine par celle
d’une eau de forage améliorera l’état sanitaire général de nos collections vivantes
Les maladies parasitaires sont également en régression.
Enfin, en ce qui concerne la fréquence des lésions des divers organes, il con¬
vient de noter que, sur 12 cas de néphrite, 6 cas chroniques doivent être attri¬
bués à un état de sénilité avancée.
— 864 —
II. — Oiseaux.
Au cours de l’année 1967, sur 1.140 Oiseaux enregistrés dans les collections
de la Ménagerie, les pertes ont été de 133 sujets dont 57 sur 268 récemment
incorporés.
La répartition mensuelle de la mortalité, par catégorie, est présentée dans le
Tableau III.
Tableau 111.
La liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, avec indication de leurs
causes, est la suivante :
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ciconiidés.
2 Cigognes blanches, Ciconia ciconia (L.), succombent l’une à la goutte viscérale,
l’autre à une myocardite.
F’a mille des Ardéidés.
1 Aigrette garzette, Egretta garzetta (L.), est tuée par ses congénères.
1 Héron pourpré, Ardea purpurea (L.), ne montre que des signes de cachexie.
2 Hérons garde-bœufs, Buhulcus ibis, présentent respectivement une hépatite
et une simple dégénérescence graisseuse du foie.
1 Ibis à tête noire, Threskiornis melanocephala (Latham) est atteint d’endo¬
cardite et d’entérite.
— 865 —
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
1 Cygne de Bewick, Cygnus columhianus hewicki Yarrel, âgé, est atteint d’abcès
multiples du foie et de péricardite.
1 Cygne à col noir, Cygnus melanocoryphus (Molina), adulte, succombe à une
obstruction intestinale par une pelote formée de brins de foin et de plumes
enchevêtrés, trois jeunes meurent après avoir présenté des troubles de
l’ossification, malgré les traitements vitaminiques et minéraux.
1 Oie à tête barrée, Eulabeia indica (Latham), présente une tumeur cloacale.
1 Bernache du Canada, Branla canadensis (L.), très âgée, ne présente aucune
lésion autre qu’une volumineuse surcharge graisseuse du cœur.
1 Casarca de Paradis, Tadorna aariegata (Gmelin), est trouvé noyé.
1 Dendrocygne veuf, Dendrocygna viduata (L.), âgé et atteint de néphite, suc¬
combe à une hémorragie intra-abdominale.
1 Sarcelle formose, Anas formosa Georgi, succombe à une péricardite.
4 Sarcelles d’hiver, Anas crecca L. dont l’une meurt d’hémorragie corona¬
rienne, les trois autres sous les coups d’une poule d’eau.
1 Sarcelle d’été, Anas querquedula L., est aussi victime de cette poule d’eau.
1 Canard mandarin, Aix galericulata (L.), devenu aveugle après 10 ans de cap¬
tivité, et souffrant d’une fracture ouverte irréparable du tarse, doit être
sacrifié.
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocoraciidés.
1 Cormoran noir, PJialacrocorax carbo L., est victime de l’aspergillose.
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Charadriidés.
3 Vanneaux huppés, Vanellus vanellus (L.), meurent respectivement de dégéné¬
rescence hépatique, d’hépato-néphrite et de traumatismes infligés par
d’autre oiseaux.
4 Gravelots, Charadrius hiatiriila, L., succombent respectivement aux coups
d’un huitrier-pie, à une entérite, et à la cachexie, sans lésion infectieuse
nette.
866
Famille des Scolopacidés.
8 Chevaliers gambettes, Tringa totanus (L.) ; l’un est tué par un huitrier-pie,
le second succombe à une myocardite, quatre autres ne présentent que
de l’entérite ou de la cachexie, les deux derniers enfin, ont une grosse rate
et une rétention biliaire très nette. Les examens effectués laissent entre¬
voir la possibilité d’une infection par vibrions.
2. Bécasseaux variables, Erolia alpina (L.), présentent l’un des signes de séni¬
lité, l’autre des traces de traumatismes crâniens.
1 Tournepierre à collier, Arenaria interpres (L.), a des lésions d’hépatite et d’enté¬
rite.
Famille des Glaréolidés.
1 Glaréole à collier, Glareola pratincola (L.), est victime d’une congestion pul¬
monaire.
2 Pluvians d’Égypte, Plwianus aegyptiun L., présentent respectivement un
état de dénutrition lié à une difformité du bec, et une dégénérescence
hépatique.
Ordre des Gkuiformes.
Familles des Rallidés.
2 Râles d’eau, Rallus aquaticus L., sont victimes d’accident : l’un s’étrangle
dans un grillage en tentant de s’évader, l’autre est tué par des oiseaux
plus forts.
1 Poule Sultane, Porphyrio porphyrio (L.), succombe à une septicémie pasteu-
rellique.
1 Foulque noire, Fulica atra L., de capture récente, meurt sous les coups de
ses compagnons de volière.
Famille des Psophiidés.
1 Agami bruyant, Psophia crepitans L., est atteint de tuberculose.
Famille des Cariamidés.
2 Cariamas buppés, Cariama cristata (L.), présentent une endocardite aigüe
et des lésions diphtéroïdes buccales et œsophagiennes.
Famille des Rhinochétidés.
1 Kagou, Rhinochetus juhatus Yerr. et Des Murs, en captivité depuis 12 ans
meurt de septicémie streptococcique.
867
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
Nous enregistrons encore quelques cas de tuberculose dans cette famille ;
les victimes en ont été les suivantes :
1 Hoki brun, Crossoptilon mantchuricum Swinhoe,
1 Hoki bleu, Crossoptilon auritum (Pallas),
2 Éperonniers Napoléon, Polyplectron emphanurn Temminck,
i Faisan de Swinhoe, Lophura swinhoei (Gould).
1 Faisan à collier, Phasianus colchicus torquatus Gmelin.
Les autres cas de mortalité ont été les suivants :
1 Faisan Argus, Argusianus argus (L.)> présente de volumineux abcès ovariens
et pulmonaires.
1 Lophophore, Lophophorus impejanus (Latham), a des lésions d’endocardite,
myocardite et péricardite.
1 Faisan Mikado, Syrniaticus mikado (Ogilby Grant), âgé de plus de 10 ans,
montre une dégénérescence hépatique totale et de nombreux foyers hémor¬
ragiques internes.
2 Eperonniers Napoléon, Polyplectron emphanurn Temminck, succombent
respectivement à une congestion pulmonaire bilatérale et aux coups
de bec d’un congénère.
1 Faisan doré, Chrysolophus pictus (L.), est atteint de septicémie pasteurellique.
2 Dindons ocellés, Agriocharis ocellata (Cuvier), meurent respectivement d’œdème
aigu du poumon et de myocardite.
Famille des Cracidés.
1 Pénélope, Penelope superciliaris Temm., est victime de la tuberculose.
Ordre des Colom hiformf.s.
Famille dos Colornhidés.
La tuberculose a été responsable de près de 50 % des cas de mortalité dans
cette famille. Ses victimes ont été les suivantes :
2 Tourterelles zébrées, Geopelia striata (L.),
1 Pigeon impérial vert, Carpophaga aena (L.),
1 Colombe péruvienne, Columbigallina cruziana (Prévôt),
1 Tourterelle émeraudine, Turtur chalcospilos (Wagh.),
1 Colombe à longue queue, Macropygia unchall tusalia (Hodgson).
868 —
Les autres cas de mortalité ont été les suivants :
1 Goura couronné, Goura coronata (L.), est atteint de péricardite exsudative.
1 Colombe à masque de fer, Oena capensis (L.), succombe à une hépatite.
1 Colombe lumachelle, Phaps chalcoptera (Latham), est tuée par un faisan.
1 Colombe péruvienne, Columbigallina cruziana (Prévôt), succombe à une
congestion pulmonaire.
1 Tourterelle maillée, Stigmatopelia senegalensis (L.), est tuée par un rat.
2 Tourterelles zébrées, Geopelia striata (L.), présentent une congestion pul¬
monaire a frigore.
Ordre des Accipitriformes.
Famille des Accipitridés .
1 Aigle couronné, Spizaëtus coronatus (Linné), est atteint d’endocardite et
d’hépatite.
1 Aigle bateleur, Teratopius ecaudatus (Daudin), présente un foyer péri-anal
de nécrose et une myocardite.
1 Aigle royal, Aquila chrysaëtus (L.), a deux abcès à la base du poumon droit.
1 Buse variable, Buteo buteo (L.), est tuée par l’un de ses congénères.
1 Busard des Marais, Circus aeruginosus (L.), ne présente que de la cachexie.
1 Bondrée apivore, Pernis apioorus (L.), est victime de la tuberculose.
2 Crécerelles, Falco tinnunculus L., succombent à cette même maladie.
1 Milan noir, Milvus migrans (Boddaert), est tué par ses congénères.
1 Vautour fauve, Gyps fulvus (Gmelin), présente une néphrite aigüe.
1 Vautour oricou, Torgos tracheliotus nubicus (Smith), a un renversement de
Toviducte, avec prolapsus cloacal, après la ponte et meurt d’une infection
secondaire.
Famille des Sagittariidés.
1 Serpentaire, Sagittarius serpentarius (Müller), est atteint de myocardite.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Cacatoès rosalbin, Cacatua roseicapilla (Vieillot), est atteint d’hépatite.
1 Perroquet you-you, Poicephalus senegalus (L.), montre une dégénérescence
graisseuse du foie et des lésions d’entérite.
2 Perroquets vasa, Coracopsis vasa (Shaw), sont respectivement victimes de
traumatismes infligés par des loris et d’une entérite à Salmonella aërtryrke
869 —
1 Perruche callopsitte, Nymphicus hollandicus (Kerr), succombe à une pasteur
rellose aigue.
i Perruche de Stanley, Platycercus icterotis (Kuhl), meurt de congestion pulmo¬
naire.
1 Perruche de Kramer, Psittacula Krameri (Scopoli), ne présente que des signes
de sénélité.
2 Inséparables à face rose, Agapornis roseicollis (Vieillot), succombent respec¬
tivement à une hépatite et aux coups de bec d’un congénère.
Ordre des Passeriformes.
Famille des Bombycillidés.
1 Jaseur de Bohême, Bombycilla garrulus (L.), présente de la dégénérescence
hépatique.
Famille des Sturnidés.
4 Mainates religieux, Gracula religiosa L., dont deux sont atteints de pseudo¬
tuberculose, le troisième d’un abcès pulmonaire, le dernier d’un abcès
péritonéal.
1 Garrulaxe strié, Grammatoptila striata (Vigors), est atteint d’hépatite.
1 Merle métallique, Lamprocolius chloropterus (Swainson), succombe à une
entérite accompagnée de dégénérescence hépatique.
Famille des Corvidés.
1 Corneille noire, Corvus corone L., est atteinte d’endocardite.
1 Corneille mantelée, Corvus cornix L., ne présente que des signes de cachexie.
1 Geai des chênes, Garrulus glandarius (L.), montre des lésions d’endocar¬
dite et d’hépatite.
Famille des Alaudidés.
2 Alouettes calandres, Melanocorypha calandra (L.), succombent respective¬
ment à une entérite hémorragique et à un processus irréversible de dénu¬
trition.
Ordre des Cuculiformes.
Famille des Musophagidés
2 Grands Touracos bleus, Corythaeola crislata (Vieillot) d’importation récente,
montrent des lésions de myocardite et d’bydrocachexie
— 870 —
Le Tableau IV donne la répartition des i)rincipales causes de mortalité.
Tableau IV.
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas
! Tuberculose .
Pseudo-tuberculose .
Autres infections .
. . ( Aspergillose .
-Maladies parasitaires
^ { autres .
^ Lésions du Péricarde. . .
Affections de l’appareil circulatoire . Lésions du Myocarde .. .
^ Lésions de l’Endocarde.
Affections de l’appareil respiratoire .
. . . \ Lésions intestinales .
Affections de 1 apiiareil digestif , , . . . . . •
ri ® / Lésions hépatiques .
Affections de l’appareil génito-urinaire .
Traumatismes et accidents divers .
Maladies de la nutrition et cachexie .
Sénélité .
17
2
11
1
5
8
9
8
8
17
4
20
11
6
111. — Reptiles.
Ordre des Lrocodiliens.
Famille des Crocodilidés.
1 Crocodile du Nil, Crocodilus niloticus Laureiiti, est atteint de congestion
pulmonaire et d’entérite.
Ordre des Squ.vm.^t.v.
Sous-Ordre des S.\uriens.
Famille des Varanidés.
1 Varan du Nil, Varanus niloticus (L.), présente des lésions d’épididymite nodu¬
laire, dans lesquelles l’examen microscopique décèle des bacilles acido-
alcoolo-résistants.
Famille des Agamidés.
1 Fouette-queue, Uromastix acanthinurus Bell, montre des lésions pseudo¬
tuberculeuses du foie.
871 —
Ordre des Chéloniens.
Famille des Tesludinidés.
1 Tortue éléjdiaiitine, Tesiudo gigantea L., succombe à une entéro-toxéinie.
Observations sur les causes de la mortalité.
Tandis que le taux de mortalité totale reste, comme l’année précédente,
voisin de 11 %, on peut noter que le taux de mortalité des Oiseaux acclimatés
subit une baisse d’environ 1 %. Parallèlement, on enregistre parmi les Oiseaux
récemment incorporés aux collections une mortalité d’environ 21 % au lieu de
18 % l’année dernière, (les constatations appellent quelques remarques. Il faut
tout d’abord noter que de nombreux Oiseaux sont blessés ou déjà très fatigués
lorsque de « généreux donateurs » les apportent à la Ménagerie ; on comprend
mieux dès lors que le taux de mortalité des Oiseaux récemment incorporés
aux collections soit, chaque année, relativement élevé. Par contre, si l’on tient
compte du fait que 6 décès d’oiseaux en 1967 sont dûs à la sénilité, le taux
réel de mortalité des oiseaux acclimatés s’établit à 8 % seulement ; c’est la baisse
de ce dernier taux qui traduit le mieux l’amélioration des conditions d’entretien
de la collection. Si l’on envisage séparément les diverses causes de mortalité,
on remarque une très nette diminution des maladies parasitaires, une légère
baisse du taux d’infection tuberculeuse, un fléchissement du nombre des pertes
résultant de troubles de la nutrition.
B. — NATALITÉ
Au cours de Tannée 1967, le nombre des parturitions de mammifères a été
de 102, qui ont donné 16 sujets morts-nés, 5 animaux morts avant l’âge de 10
jours, dix autres morts avant l’âge de 6 mois et enfin 71 spécimens vivants au
31 décembre.
Les tableaux suivants montrent les répartitions mensuelles, puis par classes,
des naissances et des éclosions.
Tableau V.
— 872 —
Tableau VI.
Mammifères.
— 873 —
Tableau Vil.
Oiseaux.
Remarque sur la natalité.
Le pourcentage de jeunes mammifères qui ont survécu à la période critique
des six premiers mois d’existence est de 69 %, donc supérieur à celui de l’année
précédente (61 %), à la moyenne des 6 années précédentes (62 %) et très supé¬
rieur à celui de la plus meurtrière de ces années (1961, où il fut de 57 %). Ceci
traduit vraisemblablement une amélioration de la condition physique des mères
et de l’état sanitaire général.
En ce qui concerne les oiseaux, le nombre d’éclosions indiqué se réfère unique¬
ment aux espèces relativement rares en collection et aux résultats d’incubations
naturelles ; nous n’avons pas jugé utile, en effet, d’alourdir inutilement cet exposé
en y incluant les éclosions d’espèces communes, comme le Colvert, par exemple,
ni les résultats d’incubations artificielles, effectuées au Parc Zoologique de Paris,
d’œufs provenant de la faisanderie de la Ménagerie.
55
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 874-890.
SUR LA MORPHOLOGIE
DE SAMARIS CRISTATUS GRAY
ET DE SAMARIS CRISTATUS ERYTHRAEUS
P. CH AB AN AUD NATIO NOVA ^
( Pleuronectoidea Samaridae )
Par t Paul CH AB AN AUD
Sarnaris cristatus, pleuronecte dextre, est remarquable par l’hypertrophie
des rayons antérieurs de sa dorsale et de certains rayons de sa pelvienne zéni¬
thale. J’en ai étudié des spécimens des côtes d’Annam, qui sont conformes au
type de l’espèce, et des spécimens du golfe de Suez, qui présentent avec ceux-ci
des différences que l’on pourrait considérer comme caractérisant une espèce
ou sous-espèce distincte ou une « nation » nouvelle.
1. Description d’une nation inédite
Au cours de l’année 1928, R. Ph. Dollfus a capturé, dans le golfe de Suez,
environ 17 spécimens de Sarnaris cristatus Gray, 1831, dont 6 femelles adultes.
Connue de la mer de Chine méridionale, de l’archipel Indo-Malais, des îles
Andaman et des côtes de Ceylan, cette espèce n’avait encore jamais été signalée
de la partie occidentale de l’Océan Indien nord. Dans les eaux qui baignent
l’Afrique australe, vivent deux espèces très voisines : Sarnaris ornatus von Bonde,
1922, décrit de la côte du Natal, et Sarnaris delagoensis von Bonde, 1925, décou¬
vert dans la baie de Delagoa.
Le genre est représenté en Australie (côte du Queensland) par une espèce
peu différente des trois précédentes, Sarnaris cacatuae (Ogilby, 1910). Une
cinquième espèce, mieux caractérisée, Sarnaris macrolepis Norman, 1927, a
été décrite du golfe de Martaban (Birmanie).
Les spécimens capturés dans la mer Rouge me semblent représenter, sinon
une espèce particulière, du moins une nation (au sens de Berg) ou peut-être
une sous-espèce inédite : Sarnaris cristatus erythraeus, natio nova.
Comparaison faite avec plusieurs Sarnaris cristatus cristatus, originaires de
la côte d’Annam, cette nation erytbréenne diffère de la forme de l’Annam par
les caractères suivants (fig. 1, 2, 3, 4, 5 et 6) :
1, Lors de la rédaction de la description de ce Sarnaris, P. Chabanaud n’a pas estimé erythraeus
comme une espèce indépendante de cristatus, mais, plus tard (1949, p. 11), il a mentionné erythraeus
comme espèce séparée, à propos des caracléristicjues des Sainariidae, R. Ph. I).
2. La figuration des écailles ne consiste qu’en des schèmes, dessinés à l’aide d’un appareil à projec.-«
tion. Les cretes ne sont qu’indiquées, dans le seul hut de déterminer la position du nucléus.
876 —
La taille est plus forte : la longueur totale atteint, chez un 194 mm et la
longueur étalon, chez le même individu, 149 mm. Les 10 à 11 rayons antérieurs
de la notoptérygie sont plus développés, leur longueur dépassant fréquemment
les trois quarts de la longueur étalon. Les rayons notoptérygiens (D 76-86)
et les rayons proctoptérygiens (A 53-60) sont, en moyenne, plus nombreux ;
mais le nombre des écailles zénithales est similaire à celui de la forme typique,
soit de 70 à 72. Les écailles nadirales, plus petites que les zénithales correspon¬
dantes, n’en diffèrent essentiellement que par la réduction numérique des spi-
nules, tout aussi bien d’ailleurs que chez les spécimens de la côte d’Annam que
j’ai sous les yeux (fig. 8 et 9) Les 2 ou 3 rayons antérieurs de l’ischioptérygie
zénithale, parfois le 4® et aussi le 5®, sont librement prolongés en dehors de la
membrane et pourvus, à leur extrémité distale, d’un flabellum membraneux,
à contour ovalaire.
La face zénithale est, en eau formolée, d’une teinte générale presque ausi
pâle que celle de la face nadirale ; la pigmentation zénithale semble se réduire
aux macules qui, toutes, sont d’un brun très clair ; les taches qui ornent la tho-
racoptérygie, ainsi que l’ischioptérygie zénithale, sont toutefois plus foncées
que les autres.
Le type de Samaris cristatus erythraeus appartient au Muséum National
d’ Histoire Naturelle.
Afin d’en faciliter la comparaison, les caractéristiques individuelles des 17 spé-
simens étudiés sont exposées en un tableau synoptique (tableau 1). La plupart
des colonnes verticales dont se compose ce tableau portent un entête qui indique
explicitement la nature de leur contenu. L’en-tête des autres colonnes consiste
en symboles dont la signification respective est la suivante : A, nombre des
rayons proctoptérygiens (= nageoire anale) ; D, nombre des rayons notopté¬
rygiens (= nageoire dorsale) ; Mx, longueur (proportionnelle) du complexe
prémaxillo-maxillaire zénithal ; P, nombre des rayons constitutifs de la thora-
coptérygie (= nageoire pectorale) zénithale ; RD, dimension (proportionnelle)
du plus long des rayons notoptérygiens prolongés ; S, nombre des écailles, comp¬
tées selon la méthode habituelle ; Vz et Vn, nombre des rayons composant
l’ischioptérygie zénithale et l’ischioptérygie nadirale. Dans la colonne D, les
nombres en chiffres romains concernent les rayons prolongés ; les nombres en
chiffres arabes expriment le total des éléments constitutifs de la nageoire.
Trop faible assurément pour suffire à la détermination de l’amplitude de la
variabilité de la nation qui nous occupe, encore moins de l’espèce, la quantité
des captures effectuées dans la mer Rouge permet néanmoins d’amorcer l’étude
de la variabilité numérique des rayons de la proctoptérygie, ainsi que de ceux
de la notoptérygie. Il est encore possible de calculer les rapports qui existent
entre le nombre des premiers et celui des seconds, ainsi que, pour la notopté¬
rygie, entre le nombre des rayons hypertrophiés et le total des éléments consti¬
tutifs de cette nageoire. Cinq graphiques ont été construits dans ces divers buts.
D’après les graphiques 1 et 2, le mode arithmétique, c’est-à-dire le maximum
de fréquence des rayons proctoptérygiens est 54 ; celui des rayons notoptéry¬
giens, 78 ; on voit, en outre, que l’amplitude de la variabilité numérique des
rayons proctoptérygiens est beaucoup plus faible que celle des rayons notop¬
térygiens.
1. La présence des spinules des écailles nadirales n’est décelable que moyennant l’ablation de l’épi¬
derme engainant ; aussi est-ce vraisemblablement à tort que la forme typique de Samaris cristatus
est réputée ne posséder d’écailles cténoïdes que sur la seule face zénithale.
Fig. 2-4. Samaris cristatus erythraeus.
2. i/animal entier, vu par la face zénilale. A travers les deux membranes connectives, on distingue,
par transparence, à l’extrémité caudale de la notoptérygie et de la proctoptérygie, les rayons
de ces deux nageoires qui sont déviés uadiralement.
3. Partie antérieure du corps, vue par la face zénithale, p u, papille urinaire.
4. Partie antérieure du corps, vue par la face nadirale. a, anus ; m, membrane reliant le rayon initial
de la notoptérygie aux parties céphaliques subjacentes, jusqu’à l’interoperculum.
Tableau 1. — Synopsis des caractéristiques individuelles.
879 —
Le graphique 3 concerne les rayons noloptérygiens hypertrophiés. Les nonihres
enregistrés oscillent entre 10 et 16 ; le nombre le plus fréquent, compté sur 11 spé¬
cimens, est 14.
Sur le graphique 4, tous les spécimens étudiés — chacun d’eux représenté
par son numéro de référence — sont rangés en une série verticale, conforme,
de haut en bas, à la progression décroissante du nombre de leurs rayons proctop-
térygiens. Ces nombres sont portés en ordonnées ; les nombres exprimant la
quantité des rayons notoptérygiens sont portés en abscisses et sériés, de gauche
à droite, suivant leur progression croissante. On voit que les valeurs numériques
notoptérygiennes les plus faibles, inférieures à 81, se localisent dans la moitié
inférieure du tableau, tandis que les valeurs les plus fortes de cette même caté¬
gorie, supérieures à 80, se situent dans la moitié supérieure. Il existe donc,
de toute évidence, une relation directe entre les variations numériques des
rayons proctoptérygiens et celle des rayons notoptérygiens
Sur le graphique n° 5, ce sont les nombres des rayons prolongés de la notop-
térygie qui sont portées en ordonnées, les spécimens étant représentés, comme
sur le graphique 4, par leurs numéros respectifs de référence ; les nombres totaux
des rayons notoptérygiens sont portés en abscisses et sériés de la même façon
que sur le graphique précédent, c’est-à-dire de gauche à droite, suivant leur
progression croissante. Les 11 exemplaires qui possèdent 14 rayons hyper¬
trophiés sont ordonnés de telle sorte que, de bas en haut de la colonne, le total
1. L’étude de la variabilité numérique des rayons des périssoptérygies préterminales de Pegusa
lascarin (Risso, 1810) a donné lieu à semblable constatation. Chabanaud (P.) : Observations sur la
taxonomie, la morphologie et la bionomie des Soléidés du genre Pegusa. [Ann, Inst. Océan., n. s.,
t. 7, 1920, pp. 215-261).
76 77 78 79 80 81 82 85 84 85 8G
TOTAUX DES RAYONS N0T0PTÉRY6I ENS
ce
CO
O
-- 881 —
de leurs rayons notoptérygiens aille en augmentant. Abstraction faite de ces
11 exemplaires et à une seule exception près (spécimen 8, A (XV) 79), il est
évident qu’aux totaux les plus faibles, portés en abscisses correspond une moindre
quantité de rayons hypertrophiés et que, pour les deux catégories de valeurs,
les nombres les plus élevés concordent également entre eux.
De même qvi’entre les variations numériques des rayons proctoptérygiens
et celle des rayons notoptérygiens, il y a concordance, mais non parallélisme,
quant à l’augmentation ou à la diminution de leur nombre, entre les rayons
hypertrophiés de la noloptérygie et le total des rayons de cette nageoire.
A compter d’un minimum, (X) 76, les rayons notoptérygiens hypertrophiés
se multiplient en même temps que les rayons ordinaires et cela jusqu’à ce que
les premiers aient atteint le nombre XL Une fois atteint ce nombre privilégié,
la multiplication des rayons hypertrophiés reste stationnaire, en dépit de l’aug¬
mentation numérique des rayons ordinaires, mais jusqu’à ce que le total des
rayons notoptérygiens ait atteint 84, limite au-delà de laquelle la multipli¬
cation des rayons hypertrophiés redevient corrélative de celle des rayons ordi¬
naires.
2. Pholidose de l’espèce.
La pholidose zénithale de Samaris crislatus se compose d’écailles ovalaires,
plus ou moins allongées et dont le bord proximal (antérieur) continue les deux
bords latéraux, sans dessiner d’angles définissables. Les bords latéraux, souvent
fort courts, ne se distinguent du bord proximal que par le fait qu’ils ne sont pas
intéressés par les canaux centrifuges. Le bord proximal forme, en son milieu,
une convexité plus ou moins prononcée et qui devient parfois presque anguleuse.
Le bord distal (postérieur) du pholidoplaxe est délimité par 2 angles latéraux
obtus, voire obsolètes. Ce bord distal est d’ordinaire largement convexe, le
nucléus ne se trouvant jamais qu’à faible distance en arrière de la droite idéale
passant par les deux angles latéraux ; les espaces intercanaliculaires ne sont
que modérément convexes. Les canalicules sont généralement sinueux et souvent
même fort irréguliers. Les crêtes sont entières et ne se continuent généralement
pas à l’intérieur des canalicules, du moins dans la partie périphérique de ceux-ci.
Sur les écailles les plus développées, on ne compte, à proximité du nucléus,
guère plus de 2 ou 3 séries transversales de spinules ; ces spinules sont triangu¬
laires ou cordif ormes ; les marginales se prolongent en une pointe étroite et
modérément longue.
Les écailles pleurogrammiques zénithales ne comportent que leur seul pholi¬
doplaxe ; elles sont rendues plus courtes que les écailles indépendantes de la
ligne latérale par le fait qu’une sinuosité médiane interrompt la convexité de
leur bord proximal. Le tube est très court et n’occupe que le tiers distal du
pholidoplaxe.
Les écailles nadirales ne diffèrent essentiellement des zénithales correspon¬
dantes que par leur dimension plus réduite. Leur centrochore est cependant
beaucoup plus étroit et le nombre des spinules marginales ne représente que le
tiers environ de celui des spinules bomologues, comptées sur les écailles zénithales
correspondantes,
882 —
Fig. 5-7. — Saniaris cristatiis enjihraeus.
5. Ecaille zénithale normale.
6. Fusion accidentelle de denx écailles zénithales. L’échelle, graduée en dixièmes de millimètres,
mesure la dimension des figures 4 à 9 inclusivement.
7. Écailles nadirales.
3. Remarques sur la morphologie de l’espèce.
A son extrémité rostrale, la notoptérygie n’est nullement déviée vers la face
nadirale. Sur la base des 2 premiers rayons de cette nageoire, s’insère une mem¬
brane qui se prolonge sur la face nadirale, descendant verticalement le long
des mâchoires, pour ne se terminer que sur l’interoperculum.
Il n’existe pas d’organe nasal nadiral
Les deux narines zénithales sont tubulées ; les deux tubes sont semblables,
quant à leur diamètre, qui est faible et quant à leur longueur, qui est relative¬
ment grande ; ils sont insérés l’un contre l’autre et s’orientent tous les deux
en direction rostrale ; ospbradium occupant la totalité de la capsule, constitué
1. Chabanaud (P.) : Atrophie de l’organe nasal nadiral chez certains Poissons hétérosomes. C. i?,
Acad. Sc., 1. 197, 1933, p. 192.
— 883 —
par 9 lamelles parallèles et longitudinales du type cultriforme, subanguleusement
surélevé. Il n’y a pas de sac annexe. Le foramen olfactif du pleurethmoïde zéni¬
thal est très ample. Le pleurethmoïde nadiral est comprimé latéralement, au
niveau du mésethmoïde où il forme une profonde concavité subconique, s’ou¬
vrant vers l’avant et dont le fond est perforé d’un très petit foramen (peut être
accidentel).
Fig. 8-10. — Samaris cristatus rrislatufi, spocimen <1p la côte d’Annam.
8. Écailles zénithales.
9. Écaille pleurogramniique /.énilhale.
10. Écailles nadirales.
Le vomer inerme est fortement saillant en avant du pleurethmoïde.
La vérification de la survivance du nerf olfactif gauche, ainsi que de l’exis¬
tence possible d’un rudiment d’organe nasal nécessite la mise en pratique de
la méthode des coupes sériées, pour lesquelles le matériel indispensable me fait
actuellement défaut.
A leur extrémité caudale, la notoptérygie et la proctoptérygie sont très briève¬
ment déviées sur la face nadirale ; la partie déviée ne comporte que 4 ou 5 rayons
Au rayon qui ])récède immédiatement le groupe de rayons déviés nadiralement,
884 —
s’attache une membrane plus ou moins développée, qui, se prolongeant sur le
canthus caudal, s’attache finalement au rayon marginal concomitant de l’urop-
térygie.
L’uroptérygie est invariablement composée de 16 rayons.
Tous les rayons de toutes les nageoires sont haplotèles.
Le nombre des rayons de l’ischioptérygie (= pelvienne) zénithale, qui sont
librement prolongés et pourvus d’un flabellum membraneux à leur extrémité
distale, est individuellement variable. Seuls, d’ordinaire, les 2 rayons antérieurs
s’hypertrophient de cette façon ; assez souvent le troisième ; plus rarement
les deux autres ; tout cela sans égard au sexe, semble-t-il.
Le premier rayon de la pelvienne (= ischioptérygie) zénithale est inséré
mésialement au sommet de la branche pelvienne de l’urohyal, sous l’aplomb
du bord postérieur des yeux ; l’insertion des autres rayons est déviée d’autant
plus fortement vers la droite que le rayon est plus postérieur ; le dernier rayon
est attaché au premier rayon de l’anale par une membrane très développée,
presque transversale. Les deux rayons antérieurs de cette nageoire sont très
longs et flabellés ; leur sommet atteint l’aplomb de l’extrémité de la pectorale ;
les rayons suivants sont graduellement raccourcis.
Le rayon antérieur de la pelvienne nadirale est inséré à gauche et un peu en
arrière de son homologue zénithal, soit contre la première membrane interra¬
diale de la pelvienne droite. La base de la pelvienne nadirale est parallèle à la
base de la pelvienne zénithale, de telle sorte que le dernier rayon de cette pel¬
vienne nadirale est mésial et inséré devant le 1®’' rayon de l’anale. Le rayon
de la pelvienne (= ischioptérygie) nadirale est le plus court ; le 4®, le plus long.
Le dernier rayon est pourvu d’une large membrane postérieure, triangulaire,
qui prolongeant l’orientation de la nageoire, s’attache au corps jusque sur la
face oculée, au bord de l’anus.
Une membrane post-radiaire attache le rayon terminal de l’ischioptérygie
zénithale au 1®'' rayon proctoptérygien. Le rayon terminal de Tischioptérygie
nadirale ne possède pas de membrane post-radiaire distincte.
La papille urinaire s’érige sur la face zénithale, immédiatement en arrière de
l’ischiopérygie, c’est-à-dire contre le bord postérieur de la base du 5® rayon
de la pelvienne. L’anus est percé entre le dernier rayon de l’ischioptérygie nadi¬
rale et le rayon initial de la proctoptérygie ; en d’autres termes, il est devant le
1®*’ rayon de l’anale et tout contre la base de ce rayon, interposé entre celui-ci
et la membrane postérieure de la pelvienne nadirale.
Le neurocrâne ^ est principalement caractérisé par la déficience des ptérosphé¬
noïdes. De chaque côté de la tête, le parasphénoïde est soudé à l’un des frontaux,
en bordure de la fenêtre ethmosphénoïdienne ; aucun de ces os n’est intéressé
par le trajet de la veine jugulaire. L’aditus carotidien se trouve presque à l’aplomb
du pont épiphlébique du prootique. L’exitus du glossopharyngien est situé
en plein dans l’opisthotique, lequel est très développé, mais ne sépare pas le
basinial du pleurinial
Établie d’après la xigraphie (= radiographie) d’un spécimen erythréen,
la formule rhachiméristique est : a 11 (4 -|- 7) + c 29 + ï 40. Le rhachis est
entièrement composé de périchordes prosobrachycônes et extrêmement aniso-
cônes, la longueur de leur cône cranial étant presque nulle.
1. Chaijanaud (P.) : T..e neurocraiie osseux des Téléostéens dyssymèlrit|ues après la métamorphose
[Ann. Inttt. Océan., t. 16, 1963, pp. 223-297, fig. 1-112). l^our le genre Samaris, voir p. 260.
2. On trouvera en appendice la descrifilion d’un crâne de S. erifthroeus.
— 885
La contraction axiale n’est sensible que sur les 5 périchordes abdominaux
antérieurs ; mais elle est brutale et les 4 premiers périchordes ne sont représentés
que par des disques osseux, de médiocre épaisseur
Pseudatlas presque platycèle ; son périchorde plésiocranial verticalement
ovalaire, rétréci, de même que le périchorde du basinial, ventralement au chor-
daxe, mais plus brièvement que ce dernier, de telle sorte que le foramen chômai
n’est, ici, que très légèrement dorsal. Périchorde apocranial circulaire. Un
rudiment d’arcuale neurale, distalement libre.
La vertèbre a 1 ne comporte pas de processus neuraux ; les neuracanthes
a 2 et a3 sont courtes, spatulées distalement et fortement inclinées vers l’avant
comme coudées au niveau du cintre de l’arc neural ; toutes les autres neura¬
canthes abdominales, a 4 à a 11 inclusivement, sont plus ou moins fortement
arquées à concavité rostrale. Seules, les 7 vertèbres abdominales postérieures
comportent des hémapophyses, qui, toutes, sont orientées ventralement et sont
libres, à la seule exception de celles de la dernière paire, a 11, que relie l’une à
l’autre, un pont transversal, complétant l’arc hémal.
Tous les périchordes sont, en outre, munis d’une paire de diapophyses très
développées, sauf aux deux extrémités du rhachis.
Chacune des 7 vertèbres abdominales postérieures porte une paire de côtes
splanchniques, insérées sur les hémapophyses, non loin de l’extrémité distale
de celles-ci ; ces côtes, excessivement ténues et très obliquement orientées ventro-
caudalement, semblent faire défaut aux 4 vertèbres abdominales antérieures.
On voit une série neurale et une série hémale de côtes intermusculaires atta¬
chées aux vertèbres, à proximité des périchordes. Ces deux séries débutent sur
le rhachis abdominal et se continuent sur le rhachis caudal, jusqu’à proximité
immédiate du eomplexe uroptérygiophore.
Le complexe uroptérugiophore est diplospondyliques. 11 est contitué par la
pénultième et par la dernière vertèbres
L’urostyle est peu distinct, faiblement redressé et se confond avec les carènes
basilaires dorsales d’un grand hypural à 5 subdivisions coalescentes et soutenant
chacune un rayon. 2 parépuraux dont le paraxonal supporte 2 et le périsphé-
rique 3 rayons ; ce dernier attaché à la neuracanthe postérieure du pénultième
centrum ; celle-ci atteignant la base de la caudale. La neuracanthe antérieure
de ce même centrum est indépendante du complexe. 2 parhypuraux soutenant
respectivement 2 et 3 rayons, remplissent l’intervalle compris entre l’hypural
et l’hémacanthe du pénultième centrum, laquelle, étroitement dilatée en lame,
sur son côté antérieur, supporte le rayon extrême hypaxonal de la caudale.
Le septum interbranchial est percé de deux grandes fenêtres proaortiques,
situées l’une en avant de l’autre et entre lesquelles s’interpose le ligament sus-
penseur du clidoste ®.
La symphyse des prémaxillaires n’est pas déviée latéralement, non plus que
celle des dentaires.
1. Pour tout ce qui a trait au squelette, consulter : Archives du Muséum National d’ Histoire Natu¬
relle, (6), t. 15, pp. 136 et 139, tab. 9, fig. 27. lia figure indiquée représente une xigraphie attribuée
par erreur à un spécimen de la côte d’Annam, mais qui est, en réalité, celle de l’un des paratypes de
la « natio nova » erjjthraeus et plus jtrécisément celle du spécimen 9 de la collection Dollfus. C’est
par erreur également que la légende de la planche en question (p. 139) attribue à cet exemplaire 28 ver¬
tèbres caudales au lieu de 29, et un total de 39 éléments rhachiméristiques, au lie\i de 40.
2. On trouvera une figure détaillée du complexe uroptérygophore avec les 3 dernières vertèbres
dans P. Chabanauu, 1937, p. 377, fig. 3 [Bull. Soc. zool. France, t. LXII}.
3. CiiAiîAXAUu (P.) : La fenêtre interbranchiale des Téléostéens dyssymétriques B. Acad. Sci.
t. 202, 1936, p. 2014).
— 886 —
Le clidoste possède une branche parischiatique très longue, acuminée distale-
ment et qui forme, avec la branche paraortique, un angle très aigu mais à som¬
met largement arrondi. L’apophyse cardiaque est très développée et fortement
acutangulaire.
La ceinture scapulaire, très faiblement minéralisée, ne comporte pas de
metaclithrum. Le complexe basiptérygien nadiral fait totalement défaut ;
seul existe le complexe zénithal, auquel appartient un hypocoracoïde longue¬
ment falciforme. Les actinostes font totalement défaut.
Le basipterygium ischiatique est très allongé ; cet os se bifurque à son extré¬
mité périphérique, les 2 branches formant entre elles un angle d’environ 110°
d’ouverture. La branche antérieure, qui est la plus longue, se prolonge en avant
de la symphyse des clithra et atteint, ou peu s’en faut, l’aplomb de l’apex de
la branche parischiatique du clidoste. Ces deux branches périphériques du
basipterygium ischiatique supportent une lame cartilagineuse sur laquelle
s’insèrent les rayons dermaux de l’ischioptérygie.
Les axonostes épicraniens sont au nombre d’une dizaine ; tous s’insèrent sur
le crâne cérébral ; leur longueur augmente progressivement, mais modérément,
de l’arrière vers l’avant ; aucun d’eux ne se transforme en érisme.
L’érisme proctoptérygien s’élève contre l’hémacanthe c 1, jusqu’à faible
distance de l’arc hémal. Cet érisme est subrectiligne, sur environ les trois quarts
de sa longueur ; à proximité du canthus ventral, il s’incurve brusquement et
de telle sorte que sa partie périphérique s’oriente presque à angle droit, par
rapport à sa partie mésale. Les axonostes hypérismiques sont au nombre de
6 ou 7 ; leur longueur augmente du plus antérieur au plus postérieur, lequel
s’insinue entre l’érisme et l’hémacanthe c 1.
4. L’œuf ovarien.
Dans l’intention de savoir si le deutoplasme ovulaire de Samaris cristatus
erythraeus contient ou non de l’huile et sous quelle forme, j’ai examiné les ovules
ovariens de plusieurs spécimens et cela, bien que l’insuccès de cet examen fut
à prévoir, puisque la présence d’inclusions oléiques — globule solitaire ou glo¬
bules multiples — ne se manifeste d’ordinaire que dans l’œuf pondu ou très
peu de temps avant la ponte. Du fait que je n’ai constaté la présence d’aucun
globule d’huile, il ne s’ensuit donc nullement que l’œuf des Samaris en soit
privé car, si l’absence d’huile caractérise l’œuf des Pleuronectidae typiques ou
du moins celui des espèces de cette famille qui sont connues sous ce rapport,
il n’en va pas de même pour les Rhombosoleidae, chez lesquels l’œuf contient
plusieurs globules d’huile de dimension moyenne
C’est donc abusivement que la plupart des classificateurs attribuent à tous les
Pleuronectoidea dextres, c’est-à-dire à tous les groupes qui composent la snperfa-
mille des Pleuronectides un deutoplasme ovulaire dépourvu d’inclusions oléiques
1. Anderton (T.) : Observations on New Zealand Fisches..., pp. 480-483, lab. 18, fig. / et g, le
tab. 19, fig. a, b, d, e, / {'fraris. Proc. N. Zeal. Inst., t. 30, 1906 (1907), pp. 477-496, tah. 17, 18, 19 et 20)
Thomson (G. M.) & Anderton (T.) : History of the Portobello marine Fish-Hatchery and biologicat
Station, pp. 82-88, fig. {Bull. N. Zeal. Board Sci. Art., l. 2, 1921).
2. Dans l’énoncé des caractères de la famille des Bothidae [Scophthalmidae mihi), famille qui groupe,
d’après moi, la totalité des Pleuronectoidea séiiestres, figure couramment l’afTirmation de la présence
constante, au sein du vitellus, d’un globule d’huile, solitaire et volumineux. Or, dans le premier des
deux ouvrages qui vienne d’ètre cités (v. s., p. 000, n. 1), l’œuf d’.4r«ogZo5SU6' scapha (Schneider)
est décrit et figuré par Anükuton, comme ne contenant pas moins de 18 globules d’huile.
— 887 —
S’il m’a fallu renoncer à préciser les caractères de l’œuf de Samaris cristatus,
en ce qui concerne les inclusions oléiques, du moins cette tentative m’a-t-elle
procuré l’occasion d’enregistrer une observation inattendue, car le fait cons¬
taté est pour moi sans exemple, nonobstant la quantité d’œufs ovariens de
Téléostéens dyssymétriques des groupes les plus divers, que j’ai eues sous
les yeux.
Chez Samaris cristatus erythraeus, en effet, tous les produits génitaux femelles
examinés se sont montrés composés de deux sphères de volume fort inégal et
intimement unies l’une à l’autre ; coque, zona radiata et cytoplasme sont en
parfaite continuité et seul un léger étranglement permet de préciser une zone
de contact entre les deux parties macroscopiquement constitutives de chaque
produit ovarien. Il s’en faut, au surplus, que, dans un même ovaire, les produits
génitaux se soient trouvés d’égal volume entre eux et, par conséquent, de même
âge ; si bien que le diamètre des plus petits n’excédait guère la moitié de celui
des plus gros. Or le volume de la sphérule additionnelle apparaît proportionnel¬
lement d’autant plus considérable que la sphère principale est plus petite (fig. 00).
Nul doute, semble-t-il, que nous nous trouvions en présence d’oocytes en voie
d’expulsion de leur premier globule polaire ; encore faut-il admettre que, chez
l’espèce en question, cette première division de maturation s’effectue avec une
lenteur particulière, débutant très tôt et ne s’achevant que beaucoup plus tard.
On pourrait imaginer une autre interprétation, passablement aventureuse
celle de troubles physiologiques intenses, consédutifs aux affres provoqués
par la capture et par l’asphyxie, troubles qui auraient prématurément déclen¬
ché, dans l’ovaire tout entier, le premier phénomène réducteur.
Ne se pourrait-il pas enfin qu’ajoutant aux singularités morphologiques de
l’adulte, l’œuf de Samaris cristatus présente normalement cette forme parti¬
culière ?
Des circonstances indépendantes de ma volonté ne m’ayant pas permis de
poursuivre l’observation plus avant, force m’est de me contenter, pour cette
fois, d’avoir posé les données du problème et d’en remettre à plus tard la recherche
de la solution.
5. Splanchnologie.
Estomac tubuliforme, dépourvu d’appendices pyloriques, à peine plus volu¬
mineux que l’œsophage, incurvé de manière à décrire un tour de spire presque
complet ; prolongé, sans transition appréciable, par l’intestin qui décrit tout
d’abord un demi-tour de spire contre la paroi latérale droite de l’estomac,
qu’il couvre en majeure partie, remontant jusqu’au niveau de la paroi dorsale
de ce viscère, pour redescendre jusqu’au niveau de la paroi ventrale de celui-ci.
A ce niveau inférieur, l’intestin se replie brusquement, pour remonter verti¬
calement, contre lui-même et à l’intérieur de sa propre sinuosité initiale, s’incur¬
vant en sens contraire de cette sinuosité et d’arrière en avant ; il débouche enfin,
par un étranglement, dans le rectum, qui est utriculaire et subvertical. La
région pylorique et l’intestin tout entier sont placés à droite du grand lobe
du foie, dont le petit lobe, accompagné de la vésicule biliaire, déborde ventrale-
ment l’resophage, sur la droite, et couvre parti(dlement la région pylorique.
La rate est volumineuse et logée entre le foie et les replis intestinaux. Les testi¬
cules (dont un seul est représenté) sont petits et lenticulaires.
— 889 *-
Appendice.
Étude ostéologique d’un crâne de Samaris erythraeus P. Chab.
Crâne du spécimen n° 1, mer Rouge, longueur totale 185 mm, sans la cau¬
dale 143 mm.
Dimensions du crâne millimètre»
Longneur totale . 23,4
Longueur du neurocrâne . 9,3
Hauteur totale du neurocrâne . 7,0
Épaisseur à la région otique . 6,2
Largeur du pleurethmoïde zénithal (sans la crête orbitaire) . 2,1
Largeur du pleurethmoïde nadiral . 1,7
Proportions en centièmes :
Dans la longueur totale du crâne : longueur du neurocrâne 39 ; hauteur du
neurocrâne 29 ; épaisseur à la région otique 26.
Face occipitale perpendiculaire à l’axe du cône du basinial ; cet os intégrant
le foramen magnum entre les apophyses articulaires des pleuriniaux, lesquels
séparent largement l’épinial du foramen.
Le parasphénoïde est bitronqué à son extrémité caudale, qui demeure très
éloignée du cône du basinial. La carène hypocranienne est rectiligne jusques
au-dessous du bord rostral des orbites ; sa partie parasphénoïdale est largement
surélevée en lame inclinée vers la droite, sous le bord postérieur des orbites.
Le vomer (inerme) nullement saillant au-dessous du niveau de la carène
hypocranienne, prolonge rostralement le mésethmoïde, formant la moitié anté¬
rieure de la carène commune à ces deux os. Le faîte de cette carène est presque
tranchant et décrit une courbe accentuée, dessinant presque un angle obtus à
la suture voméro-mésethmoïdale. Le mésethmoïde est très peu développé en
arrière de la carène.
Le pleurethmoïde zénithal ne borde que très étroitement l’orbite dorsale,
entre le pleurethmoïde nadiral et le frontal zénithal, et seulement sur une faible
partie marginale de la hauteur du septum ; dans sa partie inhérente à l’orbite
ventrale, le pleurethmoïde zénithal est très développé, ce large processus indivi¬
dualisé par une profonde échancrure ; pas de carène longitudinale latérale ;
le foramen olfactif zénithal est subcirculaire, très ample et très voisin du méseth¬
moïde.
Le pleurethmoïde nadiral, très étroit dans sa partie rostrale ; son foramen
olfactif étroit, verticalement elliptique (obturé par une membrane ?) ; ce pleu¬
rethmoïde bordant largement l’orbite dorsale dont il constitue la paroi antérieure
presque toute entière, renforcé près de sa suture avec le frontal gauche, par une
crête verticale, sur laquelle s’insèrent les rayons antérieurs de la dorsale ; ce
même pleurethmoïde est, en outre, prolongé le long de la partie ventrale, externe,
du frontal gauche.
Le frontal zénithal est surélevé dans sa région rhinocrâniale, où son bord
56
— 890 —
dernial, continu avec le bord dernial du pleuretliinoïde, est trancliant et constitue,
avec celui-ci, la carène interorbitaire. Dans la partie neurale de cette région
rhinocrâniale, le frontal zénithal est dilaté en un processus atteignant le parasphé-
noïde, formant, avec cet os, une longue suture, et constituant la presque totalité
de la partie orale du septum interorbitaire. Dans sa région neurocrâniale, ce
même frontal zénithal est percé, en arrière de sa suture avec le parasphénoïde,
d’un foramen dirigé rostralement et situé au voisinage immédiat du ptérygosphé-
noïde et non loin du prootique.
La cavité articulaire du sphénotique est postérieure à l’aplomb du foramen
operculaire du prootique.
Les opisthotiques sont simplement carénés, sans former d’apophyse sail¬
lante.
L’apophyse des épiotiques est peu saillante.
La crista supra-occipitale est courte, largement creusée en gouttière et s’élève
à peine jusqu’au niveau des apophyses épiotiques.
Le canal pleurogrammique n’intéresse les os du crâne que dans la mesure où
il creuse dans l’opisthotique, immédiatement au-dessus de sa carène, une brève
gouttière longitudinale.
Le processus rhinocranial du frontal nadiral est large et longuement prolonge
jusqu’à la crête verticale du pleurethmoïde correspondant, sans toutefois atteindré
atteindre le niveau du bord orbitaire de cet os ; ce qui détermine une brusque
dénivellation du bord supérieur de l’orbite dorsale. Dans sa région neurocrâ¬
niale, le frontal nadiral forme suture avec le parasphénoïde.
Le ptérygosphénoïde zénithal est petit et encastré entre le frontal et le parasphé¬
noïde, en contact réciproque, et le prootique.
Le ptérygosphénoïde nadiral est à peine plus développé que son homologue
zénithal.
Les foramina trigeminis sont très amples ; l’un et l’autre en forme d’ellipse
(l’antérieur plus allongé que le postérieur), dont le grand axe, ainsi que le pont
osseux, est incliné à environ 40“ sur le chordaxe ; le foramen postérieur (oper¬
culaire) de la face zénithale est longitudinal.
* ¥
Dans les notes manuscrites rédigées par Chabanaud, on trouve les renseignements
ci-après sur un spécimen (non mentionné dans le tableau des 17 spécimens) de la
station XX du golfe de Suez.
« Longueur totale 185 mm. Longueur étalon (= sans la caudale), 143 mm. Caudale
42 mm. Hauteur 52 mm. Tête 29 mm. Œil 7 mm. Espace interorbitaire 1 mm. Complexe
prémaxillo-maxillaire 9 mm. Museau 8 mm. Pectorale zénithale 30 mm.
Dorsale XIV -}- 66 = 80. Anale 53. Caudale 16. Pectorale zénithale 4. Pelviennes 5-5.
Dorsale débutant sur le bord céphalique, au niveau de l’œil migrateur ; ses rayons
antérieurs sont reliés au museau et à la mandibule par une membrane à bord libre,
vertical, appliqué contre la tête. Pectorale zénithale seule présente, très longue. Pel¬
viennes parallèles et en grande partie soutenues par l’urohyal. Pelvienne zénithale
reliée à l’anale. Anus mésial interposé entre la pelvienne nadirale et l’anale. Papille
urinaire saillante contre le dernier rayon de la pelvienne zénithale ».
Une description d’après un du golfe de Suez a été donnée par P. Chabanaud dans .
Comptes rendus séances Acad. Sc., Paris, t. CXCVII, p. 193, séances du 10 juillet 1933
R. Ph. Dollfus.
Muséum National d'Hiatoire Naturelle,
57. rue Cuvier, Paris-h^.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 891-896.
DESCRIPTION DU MÂLE
DE CHAMAELEO WILLSII PETTERI
BRYGOO ET DOMERGUE,
CAMÉLÉON DU NORD DE MADAGASCAR
E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE i
En 1966 nous décrivions, sur deux femelles en provenance du Nord de Mada¬
gascar, l’une récoltée dans le massif de l’Ankarana, l’autre à Joffreville, une
sous-espèce de Chamaleo wïllsii Gunther : C. w. petteri.
En décembre 1967, A. Peyrieras, à qui nous avions demandé de rechercher
le mâle, récoltait à notre intention, dans le parc national de Joffreville, un spéci¬
men mâle qui nous semble être rapporté à cette sous-espèce.
Description
1. — Coloration.
a) sur le vivant.
La couleur d’ensemble, vert foncé, est souligné par :
— une mince ligne blanche latérale à mi-hauteur des flancs,
— des labiales supérieures blanches,
— une ligne blanche médio-ventrale, commençant après le menton pour se
terminer avant l’anus,
— une ébauche de double ligne blanche sous la base de la queue.
Pas de bague colorée nette, au niveau des orteils.
h) en alcool.
La couleur d’ensemble est devenue gris bleue, on observe une ébauche de
ligne latérale. La ligne blanche médioventrale est nette.
2. — Tète.
La tête est remarquable par la présence de deux appendices rostraux, osseux,
de grandes dimensions : 9 mm de la pointe du museau à l’apex avec une hauteur
(largeur) de 4 mm à la base et de 3 mm à 2 mm de l’extrémité.
En vue apicale ces deux appendices ont des bords externes parallèles tandis
que les bords internes forment un V à ouverture antérieure.
1. Institut Pasteur de Madagascar, B. P. 1274 l’ananarive.
— 892
En vue latérale la direction générale des appendices est légèrement oblique
en haut et en avant et leurs bords, sont, sur la plus grande partie de leur longueur,
à peu près parallèles. Les appendices sont recouverts d’un tégument lisse, avec
écailles agrandies.
On compte onze labiales supérieures entre le museau et le point où les sous-
oculaires se continuent en arrière par les labiales supérieures.
Le casque est bas. Il n’y a ni crête gulaire ni lobes occipitaux, même ébauchés.
Le canthus supraciliaire est plat.
La crête pariétale, à peine marquée sur le vivant, devient un peu plus nette
sur le sujet en alcool, partiellement déshydraté.
La forme du crâne, en arrière, est légèrement pointue.
Les principales dimensions du crâne sont les suivantes :
— distance occiput-partie antérieure du museau : 26 mm,
— largeur maximale du crâne : 11 mm,
— distance occiput-gonion : 14,5 mm,
— distance gonion-menton : 16 mm.
3. — Corps.
Il n’y a ni crête dorsale ni crête ventrale. La discrète hypertrophie des pre¬
mières écailles en arrière de la nuque ne peut même pas être considérée comme
un début de crête dorsale.
L’écaillure est homogène, sans rosace. Nous avons compté 62 écailles entre
la colonne vertébrale et la ligne médio-ventrale.
4. — Hemipénis.
La forme générale de l’hémipénis de C. w. petteri est semblable à celle de
C. w. willsii, figurée dans notre note précédente. Nous y retrouvons les deux
lobes antérieurs (sternaux) que termine une cupule ou calice, à bord denticulé,
flanquée, en position latérale externe, par un complexe formé de 4 à 5 lames
épineuses. En arrière de chaque lobe, en position post-apicale, s’observe une
oreille postérieure denticulée et, à la base du lobe, en position sternale, une
barbule ou languette simple. lies faces tergale et latérales du corps sont cou¬
vertes par un réseau de grandes cellules polygonales ; le sillon est largement
ouvert.
Cet hémipénis se différencie de celui de C. w. willsii, au moins sur notre unique
spécimen, par :
— le développement en hauteur des lobes (sub-hémisphérique chez C. w. willsii)
— la présence entre les lobes d’une languette ou barbule unique (barbule
médiane).
— la présence de deux petites oreilles denticulées, presque accolées, dans l’axe
de symétrie des lobes, au centre du quadrilatère formé par les cupules
et les oreilles post-apicales (auricules médianes).
L’organe a une longueur de 15 à 16 mm, soit 1/5® du corps (qui mesure 78 mm,
de l’anus à la pointe du museau).
5. — Dimensions générales.
168 mm dont 90 pour la queue.
ia!f»A48galBgtgs;l
C. willsii peUi
894 —
Discussion
l*’ Rapports avec les mâles d’espèces antérieurement décrites.
A) Morphologie générale externe.
La discussion nous semble pouvoir être limitée aux rapports entre le spéci¬
men que nous décrivons et les mâles de C. minor Gunther, C. bifidus Bron-
gniart et C. willsii Gunther.
a) avec C. minor.
Notre spécimen se distingue de C. minor :
— par un canthus supraciliaire plat,
— l’absence de toute crête dorsale,
— l’absence de toute crête gulaire.
b) avec C. bifidus.
La forme des protubérances rostrales, observées de profil, est beaucoup plus
proche de celle de C. bifidus que de celle de C. willsii.
Notre spécimen se distingue cependant de C. bifidus par :
— la forme du crâne en arrière (arrondie chez bifidus),
— l’absence de toute crête dorsale et de toute rosace,
— une taille réduite, 168 mm au lieu de 395 mm chez bifidus.
c) avec C. willsii.
Le spécimen se distingue du C. willsii sensu stricto par :
— la forme des appendices rostraux, plus pointus chez C. willsii,
— l’écaillure plus fine (pas plus de 48 écailles sur les flancs chez C. willsii),
— la forme du crâne, régulièrement arrondie en arrière chez C. willsii,
— l’ahsence de fossette axillaire chez C. willsii.
B) Morphologie de Vhémipénis.
Nous avons vu les similitudes et les différences entre l’hémipénis de C. w.
willsii et celui de C. willsii petteri. D. Hillenius (1963) place dans un même
groupe, avec C. bifidus, 2 autres Caméléons malgaches, C. minor et C. willsii
et 2 Caméléons africains : C. fischeri et C. taoetensis. Pour nous en tenir aux espèces
malgaches, si nous ignorons encore tout de la morphologie de l’hémipénis de
C. minor, l’étude que nous avons pu faire de celui de C. bifidus ne permet guère
de rapprocher de ce point de vue les espèces willsii et bifidus i. En effet l’hémi-
pénis de ce dernier possède un apex mamelonné et étalé, pourvu d’expansions
latérales.
1. Les hémipénis de C. iv. vK'illsii el C. willsii petteri présentent par contre des aflinités morpholo¬
giques avec ceux de certaines espèces du groupe VI de I). IIii.lf.nius, dont les lobes occipitaux sont
bien développés [C. cucullatus, C. hrevirorriis...). Dans ce groupe les hémipénis présentent en elîel
tles cupules apicales.
895
896 —
2” Il s’agit bien du mâle de G. willsii petteri.
L’attribution d’un mâle à une espèce décrite d’après des spécimens femelles
offre toujours quelque incertitude. Nous nous croyons cependant autorisé à
attribuer le spécimen décrit ici à la sous-espèce willsii petteri pour les raisons
suivantes :
a) la localité de récolte du mâle (Joffreville) est une des deux localités d’où
provenaient les femelles utilisées pour la description type ;
b) dans cette région de Madagascar aucun autre caméléon de ce groupe n’est
connu ;
c) les caractères morphologiques observés chez le mâle correspondent à ceux
que l’on pouvait attendre après description des femelles, en particulier la forme
du crâne en arrière et la finesse du tégument.
3° Espèce ou sous-espèce.
Les caractères observés sur ce spécimen mâle justifieraient sans doute d’éle¬
ver la sous-espèce au rang d’espèce, appartenant au groupe bifidus, Willsii,
minor. Nous préférons cependant, pour le moment, conserver le statut de sous-
espèce jusqu’à ce que des récoltes plus abondantes de C. bifidus et C. minor
permettent une meilleure étude des variations éventuelles de ces espèces.
Le spécimen décrit, enregistré dans nos collections sous le n° 442/C a été déposé
au Muséum national d’TIistoire nalurelle à Paris sous le A. 115.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache, 36, 193 p.
Rrygoo, E. R. et Domergue, Ch. A., 1966. — Notes sur Chamaeleo willsi Gunther 1890
et description d’une sous-espèce nouvelle : C. willsi petteri n. ssp. Bull. Muséum
nat., 2« sér., 38 (4), pp. 353-361.
Hillenius, D., 1959. — The dilïerentiation within tlie genus Chamaeleo Laurent 1768.
Beaufortia, 8 (89), pp. 1-92.
Hillenius, D., 1963. — Notes on Chameleons 1. Comparative cytology : aid and new
complications in Chainoleoii-ta.voiiomy. Beaufortia, 9 (108), pp. 201-218.
Mertens, R., 1966. — Liste der rezenten Amphibien iind Reptilien. Chamaeleonidae.
Das Tierreich. Lief. 83.
BUM.KTIN DU MUSÉUM NATIONAL U’HISTOIRli NATURELLE
20 Série — Tome 40 — N» 5, 10G8 (1069), pp. 807-905.
COAGULATION ET FIBRINOLYSE
CHEZ CERTAINS REPTILES
(Etude préliminaire)
A. CATTAN, J.-P. GASC, M. SAMAMA, et J. SCHLUMBERGEH
Nous avons entrepris ce travail dans le but d’étudier la coagulation et la
fibrinolyse chez les Reptiles. Il n’existe pas en effet, à notre connaissance, de
travaux systématiques sur ce sujet. Nous avons jugé préférable d’établir d’abord
une série d’observations sur un petit nombre d’espèces : deux serpents, la vipère
aspic {Vipera aspis) et la Couleuvre verte et jaune {Coluher viridiflaeus), et
une Tortue terrestre, la Tortue grecque [Testudo graeca). Le sang de 21 animaux
a été prélevé au Laboratoire d’Aiiatomie comparée du Muséum.
Les examens ont été effectués par deux laboratoires spécialisés, dirigés par
deux d’entre nous et travaillant indépendamment. Les données ainsi obtenues
ont été comparées à celles connues chez l’Homme, ces dernières étant les seules
à avoir été étudiées de façon complète.
Méthodes.
La principale cause de nos échecs initiaux étant la coagulation fréquente
des échantillons de sang, nous avons finalement adopté la méthode de prélè¬
vement suivante :
— pour les serpents (la Vipère après prélèvement du venin), section du cou
à environ un doigt en arrière de l’os carré ;
— pour la Tortue, section de l’artère carotide et de l’artère cervicale dorsale
homolatérale en arrière de la corne hyoïdienne ; cette région est largement débar¬
rassée du tégument et le cou maintenu en extension forcée. Cette opération per¬
met éventuellement 15 jours plus tard la saignée par section des artères de
l’autre côté.
Il importe de mettre les tubes à prélèvement au contact immédiat de la plaie
et de les maintenir dans une boîte isotherme à -|- 4<’ jusqu’au moment de l’exa-
ment.
Nous avons utilisé comme anti-coagulant le citrate de sodium 0,13 M, à rai¬
son d’une partie pour neuf parties de sang. Tous les prélèvements présentant
une amorce de coagulation ont été rejetés.
Parmi les tests employés (Tableau 2) certains n’utilisent aucun réactif étran¬
ger en dehors du calcium, suprimant ainsi divers artefacts. Ce sont les temps de
coagulation de Lee-White, temps de Howell, fibrinogène par thermo-coagu¬
lation, thrombo-élastogramme.
898 —
D’autres tests tutilisent des réactifs hétéro-spécifiques : temps de génération
de la thrombine, temps de thrombine, temps de reptilase, temps de Quick,
étude de l’activité fibrinolytique après action de la streptokinase ou urokinase,
temps de céphaline, temps de génération à la thromboplastine simplifiée de
Hicks et Pitney, dosage du facteur X selon Denson, dosage des facteurs anti-
hémophiliques suivant la technique en un temps de Soulier et Larrieu, dosage
des facteurs du complexe thrombinique selon Owren et Koller. Les résultats
de tous ces tests expriment des activités enzymatiques et doivent être inter¬
prétés avec prudence car ils sont probablement soumis aux effets de la spécifi¬
cité, à des incompatibilités, etc...
Résultats.
A. Coagulation chez la Tortue.
1. Coagulation globale : le temps de coagulation en tubes de verre a été de
l’ordre de 10 minutes. La formation du caillot et sa rétraction sont analogues
à celles de l’Homme.
Le Temps Howell est de 3 minutes 15 environ.
Le thrombo-élastogramme enregistré sur plasma de sédimentation spontanée
montre une amplitude maxima réduite par rapport à celle de l’Homme. Elle
est de 15, 35 et 40 mn sur différents animaux.
Sur sang total citraté, recalcifié, le tracé révèle, par contre, une coagulation
plus rapide et une amplitude maxima plus élevée que chez l’Homme (fig. 1).
La génération de la thrombine est très longue et extrêmement réduite.
2. Le temps de Quick : mesuré avec une thromboplastine humaine est supé¬
rieur à 2 minutes, alors que le plasma humain coagule en 12 secondes. Avec la
thromboplastine de cerveaux de Tortue, le temps de Quicfl est nettement plus
court (30 à 60 secondes), tandis que les temps obtenus avec le plasma humain
s’allongent nettement.
La nature de la Thromboplastine utilisée joue donc un rôle fondamental.
Ce même phénomène a déjà été signalé chez des Mammifères d’espèce différente
(Cheval, Bœuf : Albriton, 1955).
Les facteurs du complexe prothrombinique : avec une thromboplastine d’ori¬
gine humaine, le dosage des facteurs du complexe prothrombinique ne permet
de retrouver dans le plasma de Tortue que des traces de proconvertine, de fac¬
teur Stuart, de prothrombine vraie. Le taux de proaccélérine est de l’ordre de
— 899 —
50 % des chiffres usuels, quel que soit le substrat utilisé (plasma humain ou
plasma de Singe débarrassés artificiellement de leur proaccélérine).
Avec l’extrait tissulaire de la Tortue, les résultats sont difficiles à interpréter,
les temps sont très longs pour le plasma humain et pour le plasma de Tortue.
Fig. 1. — Calque de Thromboélastogramme chez Tesludo graeca. Enregistremeui avec le sang
total citraté (0,3) et recalcifié (0,3 CaCF à 0,40 M) à droite ; avec le plasma de sédimentation spon¬
tanée à gauche.
Fig. 2. — Génération de la thrombine. Comparaison entre le sang de tortue et le sang humain (sang
citraté recalcifié à raison de 0,1 ml de CaCP à 0,5 M pour 1 ml de sang). En abscisse, le temps
d’incubation (l’unité est la minute), en ordonnée, le temps de coagulation (l’unité est la seconde).
La courbe supérieure correspond au sang de Testudo graeca, la courbe inférieure au sang humain.
3. Thromboplastinoformation : on apprécie la quantité de thromboplastine
intrinsèque formée (fig. 2) et la vitesse de cette formation en mesurant à inter¬
valles réguliers le taux de coagulation d’un plasma substrat auquel on ajoute le
plasma étudié. La thromboplastinoformation est rapide et intense lorsque
— 900 —
le substrat est du plasma liumaiu, beaucoup plus lente si le substrat est du
plasma de Tortue. L’étude plus approfondie montre que le déficit porte vrai¬
semblablement sur l’activation du facteur Stuart (facteur X).
Fig. 3. — « Screening-test » de Ilicks et Pitney.
En abscisse le temps d’incubation, en ordonnée le temps de coagulation.
Les facteurs anti-hémopbiliques A et B ont été dosés selon la méthode en un
temps de Soulier et Larrieu. Le taux de facteur VIll est de l’ordre de 25 à 40 %
par rapport à l’Homme, celui du facteur IX est voisin de 100 % par rapport
au taux humain normal. Le taux du facteur XII (facteur de Hageman) est très
bas, inférieur à 5 %.
4. Le taux de fibrinogène mesuré par la méthode pondérale et / ou par thermo¬
coagulation varie entre 2 g. et 4 g. 5 : il est donc voisin du taux humain normal.
— 901 —
Le temps de thrombine qui utilise de la thrombine active comme réactif est
très nettement allongé : 170 et 125 secondes pour respectivement 20 et 7 secondes
chez l’Homme.
Le temps de reptilase est également très prolongé : 120 secondes et davan¬
tage parfois, contre 20 secondes chez l’Homme. La recherche de l’anti-thrombine
III est négative, et ne permet pas de mettre celle-ci en évidence.
Fig. 4. — Tesl de génération de Thromboplastine de Biggs et Douglas.
Comparaison entre T. graeca et l’Homme {2 échantillons).
5. Etude de la fibrinolyse : l’urokinase et la streptokinase ajoutées au plasma
ou à la solution de globuline ne provoquent aucune fibrinolyse ; en outre, le
mélange de plasma humain et de plasma de Tortue est insensible à l’action de
l’urokinase alors que le plasma humain seul est particulièrement sensible à cette
enzyme.
— 902
6. Hématocrite : les quelques examens auxquels nous avons procédés nous
permettent d’avancer la valeur de 30 %.
B. — . Coagulation chez la Vipère.
Le taux de fibrinogène paraît chez elle inférieur à celui de la Tortue. Les
autres examens donnent des résultats du même ordre que chez la Tortue.
L’hématocrite serait plus bas.
C. Coagulation chez la Couleuvre.
Nous avons préparé une thromboplastine à partir du poumon de Couleuvre
lavé au sérum physiologique, puis écrasé avec su sable. Le surnageant est utilisé
comme thromboplastine. Avec ce réactif, on obtient un temps de Quick de
Tordre de 14 secondes pour la Couleuvre contre 137 secondes pour le plasma
humain et des taux nettement plus courts pour la Couleuvre que pour le plasma
humain pour les facteur II, V, VII et X (respectivement : 93 contre 169 ; 77
contre 208 et 54 contre 290). Un dosage du facteur VII avec un réactif artifi¬
ciel obtenu à partir de plasma de Lapin, traité par une anti-vitamine K, a donné
des résultats équivalents : 42 secondes contre 270.
Le sang de la Vipère et de la Couleuvre est incoagulable en présence de venin
de Bothrops jararaca (Crotaliné sud-américain) alors que ce venin active chez
l’Homme les facteurs de la thrombinoformation et fait transformer directement
le fibrinogène en fibrine. Ce fait n’a pas encore reçu d’explication.
Discussion et conclusion.
Le mécanisme de l’hémostase des Reptiles sur lequel a porté notre étude
n’est pas fondamentalement différent de ce qui est connu chez les .Mammifères.
Le substrat, c’est-à-dire le fibrinogène, existe à un taux voisin de celui de
l’Homme. Le fibrinogène et ses caractéristiques, qui avaient été déjà étudiés
par Mosesson (1934) et collaborateurs, ne sont pas très différents de ceux de
l’Homme.
Les difficultés inhérentes au dosage de ses facteurs chez les Reptiles sont
liées au fait que Ton dose des activités enzymatiques et que les systèmes utilisés
ont été mis au point pour l’Homme, de sorte que le problème de spécificité
d’espèce n’a pu être éliminé ici. Les résultats très différents obtenus avec les
diverses thromboplastines utilisées en témoignent. C’est donc avec prudence
et beaucoup d’esprit critique que nous devons aborder l’interprétation des résul¬
tats publiés dans ce domaine (Albriton, 1955).
L’analyse sommaire du système fibrinolytique chez la Tortue conduit à des
résultats par contre plus éloignés de ceux hahituellement trouvés chez l’Homme.
Il est singulier de constater que ni la streptokinase, ni Turokinase ne sont capables
d’induire de fibrinolyse. Le dernier de ces réactifs active, chez les Mammifères,
l’enzyme fibrinolytique normal du plasma ; le premier, extrait du streptocoque
active chez l’Homme, mais non chez le Bœuf, un précurseur de l’activateur
plasmatique de cet enzyme.
Il nous est apparu que la thrombinoformation de la Tortue est plus lente
903 —
que celle de riloimiie alors que la tliromboplastinoforniatiou esl d’une qualité
équivalente à la thromboplastinoformation du sang humain. 11 semble donc
que l’articulation entre la thromboplastinoformation intrinsèque et la throm¬
binoformation soient différentes de celles de la coagulation du sang humain.
Nous poursuivons l’exploration de ce phénomène.
Institut de Cancérologie et d' Immunogénétique^
94, Villejuif, France.
Laboratoire d' Anatomie Comparée,
Muséum national d" Histoire naturelle,
55, rue Buffon, Paris, t'®, France.
Laboratoire de Coagulation, service d*Hématologie,
Hôtel-Dieu, Paris, France.
BIBLIOGRAPHIE
Albhiron, E., 1955. — Standard values in blood. Saunders éd., pp. 1-198.
Finlay on, J. S. et Mosesson, M. W., 1964. — Chromatographie heterogeneity of
animal fibrinogens. Biochim.-Biophys. Acla, 82, pp. 415-417.
Ratnoff, O. D., 1966. — Biology and Pathology of the first stages of blood’s coagula¬
tion. Progress in Hematology, pp. 224-226.
Warner, E. et colh, 1939. — Standard values un blood. in Ai.briton (E.), Saunsers
éd., 1955.
Tableau 1. — Schéma simplifié de la coagulation : les facteurs explorés dans cette étude. En traits pleins, les transforma¬
tions ; en traits interrompus, les activations ou actions enzymatiques ; FAHA, facteur anti-hémophilique A ; FAHB,
facteur anti-hémophilique B ; FSF, facteur stabilisant la fibrine ; PTA, « plasma thromboplastin antécédent ».
Tromboplastino-forniation
extrinsèque
Tliromboplasi inc
tissulaire
4'
Proconvertine (F. VII)
intrinsèque
Facteur plaquetlairc
FAHA (F. VIII)
FAHB (F. IX)
Produit de contact
F. Hageman + PTA
(F. XII) (F. XI)
i
Activation in vitro du Facteur Stuart (F. X)
Facteur Stuart activé — ». Protbrombinase -
Proaccélérine (F. V.) -j- < -
FSF (F. XIII) -f Ca++
FSF activé
Thrombino-formation
Prothrombine
Thrombine •
Fibrino-formation
Fibrinogène
mères de Fibrine + Fibrinopeptides \ et B
Polymères de Fibrine soluble
Réseau Fibrillaire insoluble
de Fibrine
904
v\
^ Matériel
utilisé
Tableau 2. — Schéma localisant dans le processus de la coagulation, les niveaux auxquels interviennent
les différents tests utilisés, et la nature du matériel utilisé.
Test et réactions explorées par le test
Schéma de la coagulation
D“
C
A
C
^13
cr
»
A
O
O
SS
aq
P
Tiiromboplastine
Formation intrinsèque
Fact. Anti-hémophiliques
(fait intervenir les f. XII, XI, IX,
VIII et les plaquettes)
1 X
Dosage spécifique
D. du fibrinogène
T. de thrombine
X activé
Thrombinoformation
(fait intervenir les f. X, V, II)
Fibrinoformation
.i
Structuration du caillot
de fibrine (fait intervenir
les plaquettes)
Plasma
sérum
Sang
total
Plasma
sans
plaquettes
Plasma
riche
en
plaquettes
Plasma
et son
sang total
Plasma
euglobuline
I
Fibrinolyse
(destruction du caillot)
Plasma
Test de Quick (sauf Exlr. tissul.)
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 906-911
SUR LA CONSTITUTION CHIMIQUE
DE LA GRAISSE DE DÉPÔT
CHEZ CERTAINS REPTILES SAHARIENS
Par Claude GRENüT
Dans le cadre général des rapports éventuels entre la composition des lipides
de réserve et l’écologie d’un animal, nous avons cherché à étudier la constitu¬
tion chimique de la graisse de dépôt de certains Reptiles adaptés à la vie dans
un désert très chaud Grenot, 1967.
Au cours des recherches entreprises sur quelques Reptiles du Sahara, nous
avons pu observer que la majorité des espèces étudiées possédait une impor¬
tante quantité de graisse de dépôt, au niveau du mésentère sous forme de deux
lobes abdominaux (surtout chez U romastix acanlhinurus) . Peu de travaux ont
été effectués jusqu’à ce jour sur la constitution chimique des graisses chez les
Reptiles (Buu-Hoi et Richert, 1965 ; Khalil et Abdel-Messeih, 1962 ;
Zain et Zain-ul-Abedin, 1967). Cependant une corrélation entre la température
de l’environnement, le régime alimentaire et la nature des acides gras a été mise
en évidence par plusieurs auteurs (Raranska et Wi.odawer, 1966 ; Kniprath
et Mead, 1966) pour différents poïkilothermes. Ils notèrent, chez certains Pois¬
sons et Batraciens placés dans un milieu plus froid que leur biotope habituel,
une grande augmentation de la proportion des acides gras insaturés.
Matériel et méthode.
Les analyses qualitatives et quantitatives ont été effectuées sur les dépôts
de graisse mésentérique de quatre espèces différentes de Lézards diurnes et une
espèce de Serpents. Ces dépôts de graisse représentent au printemps, 0,7 à 6 %
du poids tota.l de l’animal. La graisse contient de 7 à 26 % d’eau libre (déter¬
mination effectuée après passage à l’étuve à 100®).
Les prélèvements de graisse ont été effectués au printemps 1967, à Beni-
Abbes, après décapitation de l’animal, et ont été conservés dans du méthanol
à 0® C. Pour un même animal, la graisse est prélevée à différents endroits du
dépôt mésentérique. L’analyse des acides gras a été effectuée au Laboratoire
de Recherches sur « la Cellule normale et la Cellule cancéreuse » à l’Institut du
Cancer de Villejuif, grâce à l’amabilité du Professeur M. Pascaud dont les
conseils m’ont été précieux.
Les esters méthyliques totaux ont été analysés par chromatographie en phase
gazeuse (Pascaud, 1962), au moyen d’un appareil Aerograph 200 dans les
Conditions suivantes : phase polaire DEGS 20 % sur chroniosorb à 176° C et
phase apolaire Apiezon L. à 197® C (quantité injectée : 10 p. g). Les résultats
rapportés ici (voir Tah. 2) sont les moyennes des résidtats obtenus, chez le meme
animal sur les deux types d’analyse.
Tableau 1. — Espèces de reptiles sahariens utilisés
pour cette étude comparative.
Discussion des résultats.
La végétation du djebel (Djebel d’Ougarta) diffère de celle de l’erg (Grand
Erg Occidental). Or, il semble exister une différence dans la constitution de
la graisse de dépôt des Reptiles vivant dans ces deux biotopes.
Les Lézards de l’erg, quels qu’ils soient, présentent une teneur en acides gras
saturés sensiblement plus élevée et une teneur en acides gras insaturés légère¬
ment plus faible (5 %) que les Lézards inféodés au djebel (fig. 1 et Tab. 2).
Mais la différence la plus marquée réside dans la modilication de la proportion
des acides gras insaturés. Le pourcentage en acides gras polyinsaturés chez
les Reptiles de l’erg est faible (inférieur à 10 %) alors qu’il est plus du double
chez ceux du djebel.
Il est important de souligner qu’il existe peu de différence dans la composi¬
tion des acides gras des dépôts de graisse des Lézards de genre différent mais
qui vivent dans le même biotope. Deux espèces de la même famille telles que
Uromastix acanthinurus, herbivore, et Agama bibroni, insectivore, hôtes de la
même niche écologique (éboulis de rochers), ont une composition assez voi¬
sine en acides gras. Cependant, chez Agama bibroni, la teneur en acide linoléïque
est double de celle d’ Uromastix acanthinurus, tandis que la teneur en acide
linoléniqiie est plus faible. Ces dif- férences sont peut-être liées aux modalités
du régime alimentaire. De même le Varan et le Scinque, tous deux hôtes des
dunes de l’erg, et le premier d’ailleurs prédateur du second — présentent une
composition en acides gras de leurs dépôts graisseux pratiquement identique
quantitativement et qualitativement.
Par contre la composition en acides gras de deux individus d’une même
espèce mais vivant dans deux biotopes différents pourrait ne pas être identique.
908 —
Il n’est pas sans intérêt de relater ici un petit fait, concret, d’observation
assez curieux : un Varan adulte, vivant dans le djebel, contenait dans son esto¬
mac un Uromastix en cours de digestion ; ce Varan présentait un dépôt grais¬
seux mésentérique de teinte jaune, assez semblable d’aspect à celui trouvé
chez les Uromastix. Or, chez les Varans inféodés à l’erg les deux lobes de graisse
abdominale sont de couleur blanche et la constitution chimique sensiblement
différente. Il se trouve en outre que les acides gras mis en évidence chez ce Varan
particulier du djebel sont justement répartis de la même manière que ceux
de V Uromastix des djebels, sa proie.
UROMASTIX AGAMES VARANS SCINOUES VIPERE
espèces
Fig. 1. — Répartition des acides gras saturés et insaturés dans la graisse de dépôt
de certains Reptiles sahariens.
(Pour le nom des espèces voir Tab. 2).
Les variations provoquées par le régime alimentaire dans la composition des
acides gras de la graisse chez une même espèce, Uromastix acanthinurus, sont
considérables. Chez un Uromastix captif, au Centre de Recherches de Beni-
Abbes, et soumis aux mêmes conditions climatiques que dans la nature, mais
nourri presque exclusivement d’herbes et de luzerne cultivées sur les bords de
l’Oued Saoura, les proportions en acides gras saturés et en acides gras insaturés
— 909
restent les mêmes que celles d’un individu fraîchement capturé, vivant dans
la nature jusqu’au moment du prélèvement pour les dosages. Néanmoins, la
concentration en acides gras polyinsaturés est double de celle des animaux
vivant dans la nature, tandis que la teneur en acides gras monoinsaturés est
diminuée.
Tableau 2. — Pourcentage des acides gras totaux (p. 100)
de la graisse de dépôts de certains Reptiles sahariens.
( ) Nombre d’individus.
Cette constatation est à rapprocher de la suivante : l’analyse des gra.sscs du
dépôt mésentérique a été effectuée sur une Vipère à cornes, nCerasles cerastes
capturée près de l’üued Saoura, à Beni-Abbes, donc vivant au bout d’une cl aîné
alimentaire identique à celle dont VUromastix captif précédemment cité j'ro-
litait lui aussi. Ce Serpent se nourrit en effet essentiellement de Rongeurs, ces
derniers s’alimentent eux-mêmes des plantes poussant aux abords de l’Oued.
Or, il se trouve que les proportions en acides gras saturés et insaturés du dépôt
adipeux de cette Vipère sont identiques à celles de VUromastix qui vit en capti¬
vité près de l’Oued. Mais en ce qui concerne les acides gras polyinsaturés, il
faut relever la présence d’une forte quantité d’acide linoléique (26 %) dans la
graisse de la Vipère. Le problème de la chaîne alimentaire semble donc impor¬
tant.
Ces observations paraissent souligner une fois de plus l’influence considérable
du milieu sur les êtres vivants.
— 910 —
Conclusion.
A la lumière de ces résultats, on peut admettre que l’influence du milieu
a une répercussion nette sur la composition des lipides de réserve des Reptiles
sahariens étudiés.
La faune du désert, peu dense, relativement restreinte du point de vue espèces,
est intéressante à ce sujet : dans un tel milieu il est plus aisé de suivre l’influence
des maillons de la chaîne alimentaire.
La constance, chez des genres de Reptiles aussi différents, du pourcentage
en acides gras saturés (26 %) et en acides gras insaturés (74 %) est un des traits
les plus remarquables.
La composition identique en acides gras ne paraît pas ici caractéristique
d’animaux d’un même genre, elle est plutôt liée à une écologie identique. C.epen-
dant il est intéressant de remarquer que la teneur en acide oléicpio cliez les
Lézards sahariens est voisine de celle existant chez deux espèces de Pythons
(Buu-Hoi et Richert, 1965) ; néanmoins, il faut remarquer que la teneur en
acide oléique de la Vipère à cornes est inférieure à celle des Pythons. Générale¬
ment, chez ces Lézards du désert, plus de 50 % des acides gras totaux sont
représentés par de l’acide oléique.
En effet, deux animaux de genre différent, de meme milieu avec un régime
alimentaire identique ou dépendant (par exemple : un Lézard herbivore —
Uromastix servant de proie à un Lézard carnivore — Varan) auraient une com¬
position de graisse semblable. Bien que l’animal soit carnivore, la composition
des lipides initiaux persisterait.
11 existe peut-être une relation entre la teneur élevée en acides gras insaturés
contenu dans la graisse de réserve des Reptiles du Sahara, leur métabolisme
hydrique et leur adaptation à la vie dans les déserts chauds. Fait curieux, la
teneur en acides gras insaturés. chez ces poïkilothermes (Reptiles) vivant dans
des conditions rigoureuses de chaleur et de sécheresse, est supérieure à celle
d’autres poïkilothermes (Poissons et Batraciens) vivant dans un climat tempéré
et humide (Baranska et Wlodawer, 1966 ; Kniprath et M EAD, 1966).
Il semble exister une corrélation entre la température et la composition des
lipides de réserve des Reptiles sahariens, par l’intermédiaire de la chaîne alimen¬
taire et dos impératifs écologiques que subissent ces animaux.
BIBLIOGRAPHIE
1. Baranska, .1. et Wlodawer, P., 1966. — Influence of température on the compo¬
sition of fatty acids in Frog tissues. Bull. Acad, polon. Sc. Cl. II, XIV, pp. 11-12
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17 V
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le Rat. Thèse de doctorat.
7. Zain, b. K., et Zain-Ul-Abedin, M., 1967. — Characterization of the abdominal
fat pads of a Lizard. Comp. BiocJiem. Physiol., 23, pp. 173-177.
Cetiire de Recherches sur les Zones Arides, ('.y .R. S.,
Ih'i’isiou de Biologie cl Rcologie, C .R.S.S.A., et
J,ahoratoire de. Zoologie R. A. S.,
24, rue Lhoinond, Paris, 5®.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2= Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 912-933.
DEUXIÈME CONTRIBUTION
A VÉTUDE DES ASCIDIES DE MADAGASCAR
RÉGION DE TULÉAR
Par P. VASSEUR
Introduction.
Cette nouvelle liste systématique d’Ascidies récoltées dans la région de Tuléar,
qui fait l’objet de la présente publication, est un complément à un précédent
travail (Plante et Vasseur, 1966).
Cette deuxième liste renferme deux espèces déjà citées et décrites dans le
travail de 1966 portant sur 16 espèces : Didemnum candidum Savigny (qui
présente ici la forme « Hypurgon ») et Perophora bermudensis Berrill. D’autre
part, deux espèces provisoirement nouvelles, appartenant à la famille des
Didemnidae, sont décrites et momentanément propres à la région de Tuléar :
Didemnum hicolor n. sp. et Didemnum [Pohjsyncraion) milleporae n. sp. Enfin,
cette liste renferme huit espèces (marquées d’un astérique dans la liste systé¬
matique) qui sont nouvelles pour la Côte Sud-Ouest de Madagascar.
Toutes les récoltes ont été effectuées à basse-mer ou en scaphandre autonome.
Le biotope exact de chaque espèce a été décrit de façon précise dans deux publi¬
cations sur l’étude des peuplements des substrats durs non récifaux (Plante,
1964) et des peuplements sciaphiles des substrats récifaux (Vasseur, 1964)
du littoral de Tuléar.
Les principales stations de récoltes sont les suivantes (voir la carte) : Jetée
du Port de Tuléar, Pente interne du Grand Récif, Pente Est de la Grande Vasque
et Balise Cb.
Liste des espèces.
Synoïcidae Hartmeyer.
* Aplidium lubricum (Sluiter) .
Didemnidae Verrill.
Didemnum candidum Savigny.
Didemnum bicolor n. sp.
Didemnum (Polysyncraton) milleporae n.
sp.
Polycitoridae Michaelsen.
*Eudistoma pyriforme (Herdman).
* Archidistorna aggregatum Garstang.
Perophoridae Giard.
Perophora bermudensis Berrill.
* Ecteinascidia garstangi Sluiter.
Ascidiidae Herdman.
*Ascidia (Phallusia) julinea (Sluiter).
Styelidae Sluiter.
* Polycarpa papillala (Sluiter).
PvuRiD.iE Hartmeyer.
*Pyura sansibarica Michaelsen.
* Microcosmus madagascariensis Micliael-
sen.
913
La Rade de Tuléar et le Grand Récif.
Localisation des récoltes.
Description des espèces.
Famille des Synoïcidae Harlmeyer, 1908.
Aplidiurn lubricum (Sluiter, 1898).
(Fig. 1).
Amaroucium lubricum Sluiter, 1898, p. 31 ; Michaelsen, 1919 a, p. 100.
Aplidiurn lubricum Millar, 1956, p. 915.
Répartition.
Afrique du Sud : Ile d’hiliaca, üurliau, Natal.
Loc.ai.ité.
Sous les socles de la .letée du Port de Tuléar.
914 —
Desciuption.
Une seule petite eoloiiie iniiiee, transliuide et incolore à l’état fixé, de 13 mm
de long sur 5 mm de large et 3 mm d’épaisseur.
Le cormus est lisse, semi-cartilagineux, n’agglutinant aucun débris sauf
au niveau de l’aire de fixation.
Les zoïdes, vus à travers la tunique commune, semblent disposés sans ordre
en systèmes irréguliers.
Les individus, assez contractés, peuvent atteindre 3 mm de longueur. Le
siphon buccal est court et 6-lobé. L’orifice cloacal, sans tube mais avec une
languette, s’ouvre au niveau du tiers antérieur du thorax. Le thorax est plus
ou moins opaque avec une paroi à 10-12 fibres musculaires longitudinales très
nettes. La branchie présente 7-10 rangés de trémas suivant les zoïdes. L’estomac
a 16 cannelures profondes.
Les zoïdes ont l’intestin et la cavité atriale dilatés par les boulettes fécales.
Le post-abdomen est plus ou moins long suivant son état de contraction.
Il contient des follicules testiculaires disposés sur deux rangs. On compte 12
à 15 paires de ces follicules.
Quelques zoïdes contiennent des larves dans la cavité atriale.
Famille des l)n)EMNiD.\E Verrill, 1871.
Didemnuni candiduni Savigny, 1816.
(Fig. 2 et 3).
Didemnum candidum Savigny, 1816, p. 194.
Pour la synonymie et la littérature, voir Van Name, 1945, p. 83.
Répartition.
Espèce très largement distribuée dans toutes les mers chaudes du globe.
Localités.
Pente interne du Grand Récif : sous un bloc à — 4 m.
Pente Est de la Grande Vasque : dans un « buisson » corallien à Millepora
dichotoma Forsk.
Description.
Les colonies forment de très larges plaques brunâtres et encoûtantes sur le
substrat ; les dimensions sont ; Longueur : 50 à 100 mm. Largeur : 30 à 40 mm.
Épaisseur : 2 à 3 mm. Les colonies renferment de très nombreuses accumulations
de boulettes fécales dont la présence caractérise la forme dite « Hypurgon »
(Van Name, 1945, p. 85).
Les boulettes fécales, colorées en brun, sont emballées dans une tunique
commune, translucide, semi-cartilagineuse et résistante, qui est très pauvre en
spiculés calcaires dans toute son épaisseur et à sa surface, sauf au niveau des
aires qui entourent les nombreuses ouvertures buccales des zoïdes et les quelques
ouvertures cloacales communes où les spiculés sont denses.
La taille des spiculés, de forme étoilée, varie de 9 à 21 (X. Les rayons sont plus
ou moins nombreux (de 15 à 30) et les sommets sont aigus.
- 915
Les zoïdes sont petits et leur taille ne dépasse jamais 1 mm en longueur totale.
Thorax et abdomen sont sensiblement égaux (thorax : 0,5 mm ; abdomen ;
0,5 mm).
Le siphon branchial est proéminent et de forme évasé (en entonnoir) ; il
possède 6 lobes très courts et une forte musculature composée surtout de fibres
circulaires très serrées. L’ouverture atriale est ronde et semble se situer au niveau
du deuxième rang de trémas.
Le thorax est aussi haut que large, opaque et possède 5 à 7 fibres musculaires
longitudinales de chaque côté.
Le sac branchial a 4 rangs de trémas avec 7 à 5 trémas par demi-rangée du
1®'' au 4® rang. L’endostyle est large et épais.
Le tube digestif correspond parfaitement à celui figuré par Savigny (1816)
pour la forme typique du Didernnum candidurn. L’estomac est simple et de forme
ovoïde. L’anse intestinale est divisée en trois chambres par des constrictions
bien marquées. Le testicule, situé à gauche sur le côté de l’anse intestinale, ne
forme qu’un seul follicule avec 5 à 7 tours de spire du spermiducte.
Didernnum bicolor n. sp.
(Fig. 4 et 5).
Hoi.otype.
« Grand Récif de Tuléar. 28/11/61, Collection P. Vasseur ».
Localité.
Grande Vasque : espèce fixée sur un débris de corail mort.
Description.
L’unique colonie forme une plaque très mince plus ou moins circulaire dont
le diamètre maximum est de 30 mm et l’épaisseur de 1 à 1,5 mm. La face infé¬
rieure et les bords de la colonie ont une coloration jaune. La face supérieure
libre est plus foncée car elle présente des marbrures de teinte marron ou bru¬
nâtre qui sont dues à des cellules pigmentaires disposées en une couche très
superficielle.
Les orifices branchiaux sont visibles à la surface de la colonie ; leur empla¬
cement est marqué par l’abondance moindre des spiculés calcaires et par l’absence
de cellules pigmentaires brunes.
Les spiculés sont très abondants à travers toute l’épaisseur de la tunique.
Ils sont étoilés, avec de nombreux sommets dont les extrémités sont carrées,
et leur taille varie de 15 à 25 p..
Les zoïdes ont une taille moyenne de 1 mm, le thorax ayant des dimentions
inférieures à celles de l’abdomen (thorax : 0,5 mm ; abdomen : 0,6 mm). Le
thorax, qui est presque aussi haut que large, semble parcouru par quelques
fibres musculaires longitudinales. Le siphon branchial est très court et présente
6 lobes triangulaires très petits. La branchie possède 4 rangées de trémas. Les
trémas sont au nombre de 7 à 5 par demi-rangée. L’endostyle est large.
Le tube digestif est sans caractère spécifique. Le spermiducte décrit, sur le
follicule unique, 6 à 7 tours de spire.
916 —
Fig. 1. — Aplidiutn luhrirum (Sluiter) : Zoïde isolé, du côté droit, X 25.
Fig. 2, 3. — Didemnum candidum Savigiiy : 2. Zoïde isolé, X 50 ; 3. Spiculés, X 415.
Fig. 4, 5. — Didemnum bicolor n. sp. : 4. Zoïde isolé, X 50 ; 5. Spiculés, X 415.
Fig. 6, 7. — Didemnum (Pohjsyncraton) milleporae n. sp. :
6. Zoïde isolé, du côté droit, X 50 ; 7. Spiculés, X 415.
Fig. 8, 9. — Eudistoma pyriforme (Herdman) :
8. Thorax et adbomen du zoïde, X 25 ; 9. Anus bilobé, face et profil, x 25.
— 917 —
Discussion.
Je n’ai pas pu relier les principaux caractères de cette colonie de Didemnum,
appartenant à la présente collection, à ceux d’une des 14 espèces de ce genre
principalement décrites pour l’Afrique du Sud, Madagascar et l’Ouest de l’Océan
Indien en général, et des 30 espèces environ de la région malaise et du Paci¬
fique Ouest. En effet, la difficulté de détermination provient parfois de l’insuf¬
fisance des descriptions et surtout, de l’absence totale ou partielle de figures
détaillées sur lesquelles sont basées un certain nombre d’espèces.
L’échantillon de Tuléar possède par les caractères du connus, des spiculés
et des zoïdes un aspect assez typique qui peut justifier provisoirement la créa¬
tion de cette nouvelle espèce. Mais l’appartenance définitive de Didemnum
bicolor ne pourra être appréciée que lorsqu’on possédera un nombre plus élevé
d’échantillons.
Didemnum (Polysyncraton) milleporae n. sp.
(Fig. 6 et 7).
Holotype.
« Grand Récif de Tuléar. 3/1/62, Collection P. Vasseur ».
Localité.
Pente Est de la Grande Vasque à proximité de la passe : espèce fixée sur une
branche d’un a buisson » corallien à Millepora dichotoma Forsk.
Description.
Un seul cormus encroûtant sur le substrat (branche de corail) et mesurant
6 cm de longueur avec une largeur de 2 cm et une épaisseur de 0,2 à 0,3 cm.
La surface présente des bosses et des creux mais les bords sont très bien
arrondis et se recourbent un peu vers la surface inférieure.
La consistance du cormus, à l’état fixé, est dure et cassante. La base et les
bords sont tout blancs tandis que la face supérieure est foncée, grisâtre à bru¬
nâtre, par suite de la présence dans la surface de la tunique de cellules pigmen¬
taires très denses de forme dendritique et à grains de pigments bruns.
Les ouvertures des siphons branchiaux sont bien visibles sur la surface supé¬
rieure ainsi que les quelques orifices cloacaux communs.
Les spiculés sont très abondants dans toute l’épaisseur de la colonie ; ils
mesurent 25 p, à 40 p ; ils sont étoilés et présentent en section optique une
vingtaine de rayons aigus.
Le cormus, après décalcification, est translucide, fortement cartilagineux
et résistant à la déchirure. Le tissu de la tunique est creusé de canaux plus ou
moins circulaires qui sont des cloaques communs le long desquels sont disposés
les zoïdes.
La longueur totale des zoïdes varie entre 2 et 2,5 mm. Le thorax avec 1,5 mm
est toujours plus long que l’abdomen qui mesure 1 mm. Le siphon branchial
est très proéminent, presque aussi long que la moitié du thorax, avec des fibres
musculaires circulaires très serrées. L’orifice du siphon branchial a une forme
évasée et présente 6 lobes très courts. L’orifice atrial, avec une petite languette
légèrement bifide, s’ouvre très largement depuis le ganglion dorsal jusqu’.à
918
l’anus et sur les côtés du thorax jusqu’à l’eiidostyle. 11 ii’y a pas d’organes
thoraciques visibles.
La branchie montre 4 rangs de trémas avec 8 à lü trémas étroits et allongés
dans une demi-rangée. H y a une dizaine de fdets tentacnlaires.
Le tube digestif est celui des Didemnidae. L’ouverture anale est bilobée.
Le tube digestif est tourné de ISO® par rapport au thorax.
Les follicules testiculaires sont placés dans la boucle intestinale ou très légè¬
rement sur le côté ; ils sont piriformes et au nombre de 3 ou 4. Le spermiducte
décrit 5 à 6 tours de spire sur le groupe de follicules.
Discussion.
Une demi-douzaine d’espèces appartenant au genre Pohjsyncralon se répartis¬
sent en Afrique du Sud et dans l’Ouest de l’Océan Indien en général. L’échantil¬
lon de Tuléar, par les caractères très typiques des zoïdes, ne correspond à aucune
des espèces précédemment décrites. 11 se distingue de P. cJiuni Martmeyer
qui possède des spiculés très particuliers. 11 est différent de P. niagnilarvitin
Millar qui a un plus grand nombre de trémas par demi-rangée et une rosette
de 6 à 10 follicules testiculaires. P. tuhiporae Michaelsen a 6 à 8 follicules testi¬
culaires (5-6 à la périphérie de la rosette, 1 à 2 au centre) et ne présente pas
de languette atriale. P. paradoxum Nott a un siphon buccal court et une rosette
de 4 à 6 follicules situés derrière la courbure intestinale. Enfin, P. schillingi
Michaelsen et P. spongioides Martmeyer sont différents de P. milleporae n. sp.
aussi bien, par l’aspect des connus que par les caractères anatomiques des zoïdes.
Famille des Poi.yc.itorid.ie Michaelsen, 1904.
Eudistoma pyriforme (Herdman, 1886).
(Fig. 8 et 9).
Psammaplidium pyriforme Herdman, 1886, p. 419.
Eudistoma pyriforme Hastings, 1931, pp. 84-87 ; Tokioka, 19.50, p. 102 ; Kolt, 1957,
p. 75.
Répartition.
Australie ; .lapon.
Localité.
Pente Est de la Grande Vasque : espèce fixée sur une colonie de Millepora
dichotoma Forsk.
Description.
Deux cormus sessiles, en coussinets opaques de couleur jaune avec de nom¬
breux points rouges, pouvant atteindre 50 à 60 mm de longueur sur 20 à 30 mm
de large et 7 mm d’épaisseur, dont les contours sont sinueux et les bords con¬
vexes ou arrondis. La consistance est assez dure au toucher. La tunique ren¬
ferme de nombreuses lacunes tnnicales et d’abondantes cellules tunicales sphé¬
riques à grains de pigment rouge ; elle accumule également de menus débris
de grains de sable et des boulettes fécales. Il n’y a ]ias de systèmes apparents.
Les zoïdes sont peu nombreux et ont une position plus ou moins oblique à
travers l’épaisseur du cormus. Les zoïdes atteignent une longueur de 4 à 6 mm.
Le tborax, assez opaque, représente le tiers ou le quart de la longueur totale du
zoïde (thorax : 0,8 à 1,3 mm ; abdomen : 3 à 4,5 mm suivant les individus).
Les siphons sont tous deux 6-lobés, le siphon cloacal étant toujours plus long
et plus étroit que le siphon buccal.
La musculature thoracique est puissante, constituée par une trentaine de
libres circulaires et par 5 à 8 bandes longitudinales de largeur variable, de chaque
côté du corps.
On compte 20 filets tentaculaires simples en deux tailles, grands et petits
alternant régulièrement.
La branchie ouverte montre nettement trois rangées de trémas étroits et
allongés à 20 trémas environ par demi-rangée.
Le manteau abdominal, transparent, présente trois larges bandes musculaires
longitudinales du côté ventral.
L’estomac, à parois lisses et de forme ovale, est très postérieur. L’intestin
présente une forte torsion : sa partie descendante est constituée par l’intestin
proximal, allongé et de même largeur que l’œsophage, ainsi que par l’intestin
central, court et ellipsoïdal ; sa partie ascendante forme l’intestin distal qui
est d’abord fortement courbé, presque comme un S dans l’abdomen postérieur
puis, court droit jusqu’au milieu du thorax. Deux constrictions nettes séparent
la partie centrale de l’intestin des parties proximale et distale. Présence d’une
glande intestinale. L’anus est bilobé.
Les testicules, situés en arrière de l’estomac dans la boucle intestinale, forment,
un groupe de 20 follicules entourant l’ovaire, constitué par 1 ou 2 ovules. Le
spermiducte, très visible, accompagne l’intestin. Parfois, présence d’une larve
dilatant la cavité atriale.
Discussion.
L’appartenance des cormus de Tuléar à l’espèce Eudistoma pyriforme (Herd-
man) ne fait aucun doute, car l’ensemble des caractères cadrent trop parfaite¬
ment avec les diagnoses précédentes, en particulier, la torsion intestinale qui
est tout à fait semblable aux figures de IIastings (1931) et de Tokioka (1950).
La station de Tuléar augmente largement l’aire de dispersion de cette espèce.
Archidistoma aggregaturn Garstang, 1891.
(Fig. 10 à 12).
Archidistoma aggregaturn Garstang, 1891, p. 267. Harant et Vernières, 1933, p. 56.
Van Name, 1945, p. 129. Nakauchi, 1960, pp. 445-450 ; 1966, pp. 1-10.
RÉP-VRTITION.
Mer du Nord et Manche ; Deaufort (Caroline du Nord) ; Shimoda (Japon).
Localité.
Port de Tuléar au bas de l’eau : 2 colonies. Une colonie était fixée sous les
socles de la .Tetée du Port, et la deuxième se trouvait sur un substrat dur à
proximité de la .Jetée, fixée avec Perophora herniudensis Berrill et Ecleinas-
cidia garstangi Sliiiter dans une station à Caulerpu cf. arnhigua Okamura,
— 920 —
Description.
Le plus grand cormus en une petite masse translucide à base élargie et com¬
mune d’où émergent les zoïdes dressés verticalement, soit presque entièrement
libres ou bien unis entre eux par leur tunique en petits bouquets de plusieurs
individus.
La plus grande colonie mesure 20 mm en longueur et 5 à 6 mm en hauteur.
La surface de la colonie est libre d’incrustations mais sa base adhère des grains
de sable et des déchets de matière fécale.
Les zoïdes de la plus petite colonie ne sont pas dressés mais couchés sur la
base qui adhère au substrat.
Les zoïdes sont petits de 2 à 4 mm en longueur totale. Ils ont les caractères
des zoïdes du genre Eudistoma. Le thorax est toujours au moins 2 à 3 fois moins
long que l’abdomen. Les siphons sont courts et 6-lobés. Le siphon buccal est
terminal. Le siphon cloacal est subterminal ou situé dans le tiers antérieur
du thorax, et dirigé obliquement vers l’avant. La musculature du thorax est
forte et forme un quadrillage régulier de fibres longitudinales et circulaires.
La branchie possède 3 rangs de trémas étroits et allongés. On compte une
dizaine de trémas dans une demi-rangée. L’œsophage est très long et étroit.
L’estomac, dont la paroi est lisse, se trouve situé au début du tiers postérieur
de l’abdomen et présente une forme globuleuse. Sous l’estomac, l’anse digestive
décrit une boucle fermée, la partie ascendante recoupant la partie descendante.
Deux légères constrictions séparent la partie centrale de l’intestin des parties
proximale et distale. La partie distale de l’intestin se continue par un rectum
allongé et plus ou moins distendu par les boulettes fécales.
Les zoïdes sont matures. Les gonades sont situées dans l’anse intestinale.
Elles comprennent 2 à 3 ovules entourés par 20 à 30 follicules testiculaires. Un
spermiducte, large, court le long du rectum jusqu’à l’ouverture anale. Présence
d’embryons ou d’œufs en développement dans la cavité atriale.
Enfin, l’abdomen porte du côté ventral des prolongements vasculaires post¬
abdominaux.
Discussion.
Les deux colonies de Tuléar, tant par l’aspect des cormus que par les carac¬
tères anatomiques des zoïdes, correspondent de près à l’espèce Archidistoma
aggregatum Garstang. De plus, la diagnose et la figure de Van Name (1945)
ainsi que la redescription faite par Nakauchi (1960) sur Archidistoma aggrega¬
tum viennent confirmer l’appartenance des colonies de Tuléar à l’espèce type
de Garstang (1891).
La présence à' Archidistoma aggregatum sur la Côte Sud-Ouest de Madagas¬
car constitue donc une nouvelle localisation de cette rare espèce, connue jusqu’à
présent de la Mer du Nord, de la Manche, de l’Atlantique et du Japon. Cette
espèce, qui peut échapper facilement aux récoltes, semblerait par conséquent
avoir une très large répartition à l’échelle mondiale. Néanmoins, la présence
à' Archidistoma aggregatum, uniquement dans le Port de Tuléar, ne permet
pas de confirmer cette hypothèse car l’espèce a pu aussi bien être apportée par
les cargos qui fréquentent régulièrement la Rade de Tuléar et son Port.
Deux autres espèces semblent appartenir au genre Archidistoma : Archidis¬
toma parva (Sluiter) [Sluiter, 1900 ; Kott, 1957 h], qui est distribuée dans
r Indo-pacifique, diffère à' Archidistoma aggregatum par la forme courte et
921
Fig. 10-12. — Archidistoma aggregatuni Garstang*;
10. Colonies, X 3 ; 11. Thorax et abdomen du zoïde, vu du côté gauche, X 25 ; 12. Tube disgestif
du côté droit, X 25.
Fig. 13. — Perophora bermudensis Berrill : côté gauche de l’animol, vu à travers sa tunique, X 12,5.
Fig. 14-16. — Ecteinascidia garstangi Sluiter :
14. Une partie de la colonie, X 3 ; 15. Zoïde, du côté gauche, X 12,5 ; 16. Une partie du sac branchial
avec le raphé dorsal et les languettes de Lister, X 50.
58
922
pédonculée du cormus ainsi que par les caractères des zoïdes ; Archidistoma
murrayi Kott (Kott, 1957 a) localisée dans l’Ouest de l’Océan Indien, au Sud
de l’Arabie, serait assez proche d’ Archidistoma aggregatum.
Famille des Pebophohidae Oiard, 1872.
Perophora hermudensis Berrill, 1932.
(Fig. 13).
Perophora hermudensis lierrill, 1932, p. 78.
Hépahtition.
Bermudes, de Beaufort (Caroline du Nord) : Van Name (1945). Sénégal :
Pérès (1949). Japon : P. orientalis Arnbak-Christie-Linde, 1936 ; Tokioka
(1950). Australie ; Kott (1952). Brésil : Millar (1958). Madagascar : Plante
et Vasseur (1966).
Localité.
Port de Tuléar, au bas de l’eau.
Description.
Les exemplaires recueillis (une douzaine) sont rigoureusement conformes à
la description de Van Name (1945). Le sac branchial possède 5 rangs de trémas.
Le nombre de trémas, dans un demi-rang, varie de 15 à 20 ou plus suivant la
taille des individus. Il y a environ 20 grands filets tentaculaires et un certain
nombe de tentacules plus rudimentaires.
La forme allongée de l’estomac et la courbe de l’intestin correspondent par¬
faitement.
Les individus matures sont pourvus d’un lobule testiculaire unique, carac¬
tère qui permet de différencier P. hermudensis Berrill de P. viridis Verrill et
de P. listeri Wiegmann.
Ecteinascidia garstangi Sluiter, 1898.
(Fig. 14 à 16).
Ecteinascidia garstangi Sluiter, 1898, p. 10.
Répartition.
Océan Indien : Côte du Moçanibique (Sluiter, 1898 ; Mich.aelsen, 1918).
Océan Pacifique : lie Laysan (Sluiter, 1900) ; Archipel Sulu (Sluiter, 1904).
Localité.
Port de Tuléar, au bas de l’eau : une colonie fixée sur un substrat dur dans
une station à Cuulerpa cf. arnbigua Okamura et associée à Perophora hermu^
densis Berrill et Archidistoma aggregatum Garstang.
923 —
Description.
La colonie montre 12 individns, attachés chacun par un court pédoncule pos¬
térieur à un stolon basal ramihé sur le substratum.
Le corps est cylindrique, allongé, avec des siphons très nets. La taille des
individus varie entre 2 et 10 mm pour la longueur et de 1 à 4 mm pour la largeur.
La tunique de chaque zoide est transparente mince et fragile ; chez les spéci¬
mens âgés, elle est recouverte de quelques menus débris.
Les siphons sont allongés et fortement musclés de fibres circulaires. L’ouver¬
ture branchiale est antérieure avec 7-9 lobes. L’ouverture atriale se situe dans
le tiers antérieur de la ligne dorsale du corps et possède également 7-8 lobes.
Pour un individu détuniqué de 8 mm de long, le siphon buccal mesure 2 mm
en extension et le siphon cloacal atteint 1 mm.
Un assez grand nombre de fibres musculaires circulaires anastomosées entou¬
rent le mantean des denx côtés du corps, sauf dans la région postérieure et sur
la ligne ventrale de l’animal où la mnsculature est totalement absente. Les
fibres musculaires longitudinales sont rares. On peut observer dans la paroi
des siphons et snrtout derrière les siphons, principalement du côté gauche du
corps, des grains nombreux qui sont sans doute pigmentaires.
Le sac branchial, qui occupe toute la longueur du corps, a 15 à 17 rangs de
trémas avec 30 trémas par demi-rang. Il y a 15 vaisseaux longitudinaux internes
de chaque côté et par conséquent 2 trémas dans chaque champ branchial. Les
trémas sont régulièrement allongés. Les sinus longitudinaux internes n’adhèrent
qu’au niveau des papilles des sinus transversaux qui les soutiennent. Les lan¬
guettes dorsales sont grandes, de forme triangulaire, et s’étendent sur la lar¬
geur de 6 trémas.
Les filets tantaculaires sont simples, en trois tailles. Ils sont au nombre de
46 dont 12 grands, 22 de taille moyenne et 12 rudimentaires.
L’organe vibratile, conforme à la figure donnée par Sluiter (1898), est une
simple ouverture plus ou moins ronde s’amincissant vers l’arrière ; l’ouvertnre
se prolonge par le canal excréteur de forme globuleuse derrière lequel se trouve
la glande neurale superposée au glanglion cérébroïde.
L’œsophage est courbe et étroit. L’estomac, situé tout à fait à l’extrémité
postérieure, est de forme ovoïde. L’intestin dessine un S caractéristique. L’anus
s’ouvre dans la région médiane de la ligne dorsale dn corps. L’intestin médian
est séparé par deux constrictions très nettes. L’ouverture anale présente deux
courtes lèvres.
L’ovaire, formé de plusieurs œufs (8 au maximum), est placé au centre de la
première anse intestinale. 11 est entouré de nombreux follicules testiculaire,
piriformes ou lobés, disposés en couronne. Le spermiducte accompagne l’intes¬
tin postérienr jusqu’à l’ouverture anale.
Discussion.
La colonie de Tnléar, par l’ensemble de ses caractères, correspond parfaite¬
ment à la diagnose A' Ecteinascidia garstangi, espèce de la côte du Moçam-
bique, décrite par Sluiter en 1898. Il est assez curieux de constater que cette
espèce, dont la répartition semble indo-pacifique, n’a pas été retrouvée depuis
Michaei.sen en 1918. 11 se peut (in Ecteinascidia garstangi, étant donné la
transparence et la petite taille des individus (égale ou inférieure à 1 cm alors
que les zoïdes A’ Ecteinascidia turbinata llerdman, par exemple, atteignent
— 924 —
largement 2 cm et forment des colonies denses d’au moins 15 cm) a échappé,
jusqu’à présent, plus facilement aux prospections.
Famille des Ascidiidae Herdman, 1880.
Ascidia (Phallusia) julinea (Sluiter, 1919).
(Fig. 17 à 19).
Phallusia julinea Sluiter, 1919, p. 7.
Répartition.
Mer de Java ; Côtes Nord et Est de l’Australie ; Japon (Tokioka, 1950 et
1952) ; Nouvelle-Calédonie : Tokioka (1961), Vasseur (1967) ; lie Maurice
(Vasseur, 1967).
Localité.
Sur la pente Est de la Grande Vasque, à l’intérieur d’un massif d’ Acropora
pharaonis (M. Edw.) à — 2 m.
Description.
Deux spécimens attachés au substratum par tout le côté gauche du corps.
Le plus grand individu mesure 90 mm de longueur. Sa forme est allongé et le
corps est comprimé latéralement. Sa tunique est incolore, translucide et épaisse,
avec à l’intérieur de nombreux vaisseaux aux ramifications complexes. Les deux
siphons sont très longs. Le siphon branchial est antérieur et se recourbe en
direction du siphon atrial, situé vers le milieu de la ligne dorsale du corps et
dirigé obliquement vers l’avant.
Le deuxième individu ne mesure que 30 mm de long. Sa forme est ovale et
les siphons sont peu proéminents. Les caractères de la tunique sont identiques.
L’ouverture branchiale a 8 lobes ; l’ouverture atriale a 10 lobes pectinés. Entre
chaque lobe se trouve une tache pigmentaire. Les deux siphons sont riches
en fibres musculaires circulaires et longitudinales.
Le manteau est mince et transparent. La musculature forme une couverture
continue sur le côté droit du corps pour le grand spécimen.
11 y a 40 à 60 tentacules buccaux pour le grand spécimen et 28 chez le spéci¬
men de 30 mm. Le tubercule dorsal a la forme d’un U ou d’un C ouvert vers
la droite. Le raphé dorsal est très large avec de fortes côtes. Il y a 6 à 7 trémas
dans chaque champ branchial ; le spécimen de 30 mm n’a que 3 trémas par
champ branchial. Le tube digestif et les gonades sont conformes à l’espèce
type. L’ouverture anale possède 18 lobes.
— 925 —
Famille des Styelidae Sluiter, 1895.
Polycarpa papillata (Sluiter, 1885).
(Fig. 20 à 23).
Styela papillala Sluiter, 1885, p. 192 ; 1890, p. 333.
Polycarpa papillata Tokioka, 1952, p. 117.
Répartition.
Archipel malais : lie Billiton (Mer de Java) ; Mer d’Arafura.
Localité.
Sous les blocs de la balise Cl) (limite interne du Grand Récif) : Rade de Tuléar.
Description.
Cette espèce est représenté par un seul spécimen qui a une forme allongée
avec le siphon branchial au sommet et légèrement recourbé sur le côté dorsal
et le siphon cloacal au milieu du corps dirigé obliquement vers l’avant.
Le spécimen, dont le corps est comprimé latéralement, présente, à la partie
postérieure, une expansion tunicale épaisse et très dure en forme de pédoncule.
Il mesure au total 75 mm de long sur 30 mm de large au niveau du siphon cloacal.
La tunique, qui est bistre et opaque, présente des rides longitudinales bien
marquées et quelques petites rugosités au niveau des siphons et sur le coté
droit du corps. De menus débris végétaux et quelques débris coquilliers sont
adhérents à sa surface. L’épaisseur de cette tunique varie de 1 à 5 mm ; elle
est très épaisse au niveau des siphons et dans la région postérieure du corps.
Le corps de l’animal détuniqué est coloré en marron à l’état fixé. La muscula¬
ture du manteau est très dense et constituée surtout par de très nombreuses
fibres circulaires formant une nappe continue et épaisse autour du corps. La
surface interne de ce manteau est tapissée de nombreux endocarpes parfois
très longs. La surface interne du siphon atrial montre de très petits tentacules
atriaux.
11 y a environ 46 tentacules simples (32 grands, 14 petits), disposés e i une
couronne serrée à la base du siphon branchial. Les tentacules sont allongés
et elîllés.
La branchie possède 4 plis méridiens, assez larges, de chaque côté du c irps.
La formule branchiale s’établie de façon suivante :
Gauche R.D. 4 (20) 4 (22) 4 (20) 4 (20) 5 E.
Droite R.D. 3 (20) 5 (20) 5 (20) 7 (20) 7 E.
Il y a 8 à 10 trémas entre deux sinus longitudinaux dans l’intervalle des plis
et 5 à 6 trémas entre deux sinus longitudinaux sur les plis. Les vaisseaux parastig-
matiipies sont présents. Le raphé dorsal est très peu élevé et à bord lisse. Le
tubercule vibra tile est en forme de V, ouvert obliquement vers la droite, dont les
extrémités sont faiblement enroulées.
La courbure du tube digestif est représentée par le dessin de la fig. 20. L’œso¬
phage est légèrement courbé ; l’estomac se distingue par sa forme courte et
926 —
nettement ovoïde, à surface lisse à travers laquelle, on aperçoit la trace des
cannelures internes. L’intestin est presque aussi large que l’estomac sauf la
partie rectale qui est nettement plus étroite et assez longue. Les deux boucles
intestinales sont cotirtes et serrées. Le rebord anal est très largement découpé
en 19 languettes profondes, en forme de massue. Les glandes pyloriques, très
ramifiées et anastomosées, recouvrent l’intestin du pylore à l’anus.
Les gonades, hermaphrodites, sont courtes et plus ou moins de forme ellip¬
tique. Elles sont au nombre d’une vingtaine de chaque côté du corps et arran¬
gées le long d’une ligne dessinant un V situé dans la région médiane du corps,
au-dessous de l’aire atriale. Dans chaque gonade, le spermiducte est unique
depuis l’orifice mâle jusqu’à la partie inférieure de la gonade. Les follicules
testiculaires sont bien développés ; ils ont une forme plurilobée et sont entourés
en majeure partie par l’ovaire, également très développé.
Discussion'.
Ce Polycarpa, à part le nombre plus élevé de tentacules et de sinus longi¬
tudinaux sur les plis méridiens, a des affinités certaines avec P. papillata (Sluiter).
En effet, les caractères tirés de la forme générale du corps, de la tunique, des
endocarpes, du tube digestif, de la forme et de la répartition des gonades, l’en
rapprochent suffisamment et ne justifient nullement, pour l’instant, la créa¬
tion d’une espèce nouvelle qui viendrait s’ajouter aux cinquante espèces environ
de ce genre décrites dans l’Océan Indien, le Pacifique Ouest et sur la Côte Ouest
de l’Afrique.
La découverte à Tuléar de cette espèce, connue seulement de l’Archipel
malais, étend très largement son aire de répartition dans l’Océan Indien.
Famille des Pyuridaf, Ilartmeyer, 1908.
Pyura sansibarica Michaelsen, 1908.
(Fig. 24 à 27).
Pyura sansibarica Michaelsen, 1908, p. 251 ; 1914, p. 424 ; 1915, p. 372 ; 1919 b, p. 29.
Millar, 1956, p. 929.
Répartition.
Zanzibar ; Afrique du Sud : Ile d’Inhaca ; Afrique de l’Ouest : Ile S. Thomé,
Ile Annobom ; Mer Rouge.
Localité.
Sous les blocs de la balise Cb (limite interne du Grand Récif) : Rade de Tuléar.
Description.
Unique spécimen mesurant 45 mm de long et 25 mm de large, fixé par le côté
gauche du corps ainsi que par une large expansion de la partie postérieure et
ventrale de la tunique. Les aires de fixation sont incrustées de quelques débris
coquilliers. Sur la ligne dorsale, les deux siphons sont très visibles et rappro¬
chés.
La tunique est mince, de 1,5 mm d’épaisseur, mais assez solide et résistante.
Postérieurement, la tunique atteint fi mm d’épaisseur. La teinte générale de la
Fig. 17-10. — Ascidia (Phalliisia) julinea (Sluiter) :
17. Animal détuniqué, vu du côté gauche; 18. Ramifications des vaisseaux de la tunique, X 12,5;
19. Tubercule vibralile, X 50.
Fig. 20-23. — Polycarpa papillata (Sluiter) :
20. Faces gauche et droite de l’animal pour montrer la disposition du tube digestif et des gonades ;
21. Tubercule vibralile, X 12,5 ; 22. Rebord anal, X 6 ; 23. Gonade et follicules testiculaires, X 6.
Fig. 24-27. — Pyura sanaibarica Michaelsen :
24. Faces gauche et droite du corps de l’animal détuniqué ; 25. Un groupe de spinules, à l’intérieur
du siphon buccal, X 166 ; 26. Un groupe de spinules tunicales sur les siphons, X 83 ; 27. Détail
du tubercule vibratile, X 12,5.
Fig. 28-30. — Alicrocosinus ntadagascariensis Michaelsen :
28. Faces gauche et droite de l’animal ; 20. Un gi-oupe de sj)inules, X 166 ; 30. Détail du tubercule
vibratile, X 12,5.
928 —
tunique est bistre sauf les siphons qui paraissent plus sombres ; d’autres part,
sa surface porte des rides peu marquées alors que les siphons possèdent de petites
tubérosités très nettes et serrées, entièrement recouvertes de spinules courtes
et très fines. Ces spinules recouvrent également la surface dorsale do la tunique,
observation faite également par Michaei.skn en 1908, et de façon moins nette
le côté ventral.
Les ouvertures des siphons sont cpiadri-lobées ; les lobes sont courts et trian¬
gulaires ; entre les lobes, la bordure de chaipie siphon est dentelée.
Le manteau est assez transparent bien (jue pourvue d’une musculature assez
puissante, formée à la fois de fibres longitudinales qui s’entrecroisent et de
fibres circulaires plus minces et plus nombreuses.
Le siphon buccal est pourvu de 14 tentacules falciformes doublement pennés
en deux tailles.
Le tubercule vibra tile est simple, en fer à cheval à branches faiblement recour¬
bées, et s’ouvre en avant vers la droite.
Le raphé dorsal a des dents assez courtes et effilées.
La branchie compte 6 plis méridiens de chaque côté. L’arrangement des vais¬
seaux longitudinaux est le suivant :
Gauche R.D. 3 (14) 3 (13) 3 (14) 4 (12) 4 (13) 4 (11) 5 E.
Droite R.D. 5 (12) 3 (12) 3 (15) 4 (12) 5 (11) 5 (9) 5 E.
Les trémas longitudinaux sont petits, ovales et régulièrement recoupés par un
vaisseau parastigmatique. On compte 7 à 8 trémas par champ branchial dans
l’intervalle des plis et 4 sur les plis.
L’anse intestinale dessine un arc de cercle au milieu duquel se trouve large¬
ment disposé le foie, divisé en plusieurs lobes distincts qui eux-mêmes sont
subdivisés en nombreux lobules jaunes ou verdâtres. L’ouverture anale est irré¬
gulièrement lobée.
Les gonades sont à nombreux lobes pairs : 18 paires du côté droit et 20 paires
environ du côté gauche. La gonade gauche occupe entièrement l’anse intestinale
primaire. La gonade droite occupe une position identique de l’autre côté.
De gros endocarpes entourent l’intestin.
Discussion.
Malgré quelques différences de détails comme la forme du tubercule vibratile,
l’aspect de l’ouverture anale et les caractères de la branchie, ce spécimen de
Tuléar se rapproche de Pyura sansibarica Michaelsen. En effet, les gonades,
le tube digestif, le foie très en relief au milieu de l’arc digestif, la position des
siphons, les épines tunicales, les tentacules, la musculature du manteau, sont
très comparables à ceux indiqués par Michaelsen (1908) pour son espèce
type-
D’autre part, P. sansibarica ne peut être confondue avec P. vittata (Stinipson)
qui a des siphons plus écartés, des tentacules buccaux plus riches en rami¬
fications et surtout un foie, dont la structure et la disposition sont très différentes.
P. sansibarica s’éloigne également de P. gangelion (Savigny) qui a des orifices
très « écartés » d’après Savigny (1816) et des gonades moins développées, lais¬
sant ainsi du côté gauche un espace libre dans l’anse intestinale, d’ailleurs beau-
cou]) plus large, fait qui est en faveur de P. gangelion contre P, sansibarica
(Michaelsen, 1919 ; Pérès, 1960).
— 929
P. curvlgona Tokioka (1950), du Pacifique Ouest (I. Palaos), paraît être une
forme assez apparentée à P. samibarica.
Microcosinus matin gascariensis Micliaelsen, 1918.
(P’ig. 28 à 30).
Microcosmus madagascarieiisis Micliaelsen, 1918, p. 20. llartineyer et Michaelseii, 1928,
p. 398.
Répartition.
Madagascar : lie de Nossi Bé ; Nord-Ouest de l’Australie.
Localité.
Pente Est de la Grande Vasque, sur un débris corallien à — 5 m.
Description.
Un seul spécimen de taille moyenne, de 35 mm de long sur 15 mm de large,
réiiiforme, fixé par la face ventrale de la tunique.
Les siphons visibles et proéminents, de teinte brun foncé, sont très largement
séparés sur la ligne dorsale de la tunique.
La tunique est assez épaisse, coriace avec des rides bien marquées. La couleur
est jaune à brunâtre. 11 y a des rhizoïdes.
L’animal détuniqiié montre des siphons circulaires allongés et colorés en
rouge. Le siphon buccal est antérieur et le vélum présente de nombreuses et
courtes papilles. Les spinules, assez serrées, sont rigoureusement conformes à
la description et au dessin de la lig. 5 de Michaei.sen (1918). Le siphon atrial
est situé dans le tiers postérieur de la ligne dorsale du corps ; il est dirigé oblique¬
ment vers l’arrière et présente un vélum avec des protubérances très peu nom¬
breuses, allongées comme des tentacules simples.
La masse viscérale est pourvue d’une puissante musculature. Les faisceaux
musculaires longitudinaux et transversaux, épais et larges, s’entrecroisent
régulièrement sur les côtés du corps de l’animal.
Le siphon buccal possède une dizaine de grands tentacules coronaux allongés
et falciformes, doublement pennés, ainsi que 7 tentacules de taille moyenne.
Entre ces tentacules, grands et moyens, s’intercalent quelques tentacules plus
petits. La disposition est irrégulière en 2, 3 ou 4 ordres.
Le tubercule vibra tile est simple, en fer à cheval, à branches recourbées,
et s’ouvre vers la gauche. Le raphé dorsal est lisse et large.
La branchie possède 7 plis méridiens de chaque côté. Les plis sont très éle¬
vés avec des trémas longitudinaux, étroits et réguliers. On compte 2 à 4 sinus
longitudinaux entre les plis ; il y a 18 à 20 sinus longitudinaux sur les plis I à VI
et 12 environ sur le pli VIL Les vaisseaux parastigmatiques sont présents. Il y a
5 trémas dans un champ branchial entre les plis.
Le tube digestif forme une boucle très serrée. Le foie, en deux masses, est
recouvert par de nombreuses papilles.
Les gonades, une de chaque côté, sont massives et compactes. La gonade
gauche est plus volumineuse, car les follicules testiculaires s’étendent largement
au delà de la bordure de l’avaire couvrant toute l’anse intestinale jusqu’à
atteindre l’endostyle.
Présence de gros endocarpes dans la région antérieure du manteau.
— 930 —
Discussion.
Je rapporte cet exemplaire, qui est légèrement en mauvais état, au Micro-
cosmus madagascariensis Michaelsen originaire de Nossi Bé sur la Côte Nord-
Ouest de Madagascar. D’une part, la tonne générale du corps, la disposition
des siphons, les spinules, les caractères de la branchie et les gonades correspon¬
dent bien à l’étude faite par Michaelsen (1918) de cette espèce j d’autre part,
le très faible éloignement géographique rapproche suffisamment le spécimen
de Tuléar de l’espèce type de Nossi Bé.
Conclusion.
Le tableau ci-dessous donne la répartition des espèces d’Ascidies de cette
collection, mises à part les deux espèces nouvelles, Didemnum hicolor et Dideni-
num [Polysyncraton) milleporae, qui sont momentanément caractéristiques
de la région de Tuléar, ainsi que les trois espèces qui sont réparties à l’échelle
mondiale, à savoir ; Didemnum candidum, Archidistoma aggregatum et Pero-
phora bermudensis.
Rép.artition des espèces d’Ascidies étudiées.
Le tableau montre que 25 % des espèces sont déjà connues de l’Afrique du
Sud et 15 % environ sont originaires de la Région malaise ; une espèce, Micro-
cosmus madagascariensis, provenant de Madagascar, est à nouveau signalée
dans cette aire maritime ; enfin, la présence sur la Côte Sud-Ouest de Madagas¬
car, d’ Eudistoma pyriforme, décrit du Pacifique Ouest, étend considérablement
la répartition de cette espèce qui devient, par conséquent, indo-pacifique.
Résumé.
Cette note porte sur l’étude d’une collection d’Ascidies comprenent 12 espèces de
la région de Tuléar (Côte Sud-Ouest de Madagascar).
Deux espèces nouvelles sont décrites, Dideninum bicolor et Didemnum {Polysyncra¬
ton) milleporae.
931
Trois espèces sont largement réparties à récliclle du globe : Didemnum candidum
Sav., Archidistoma aggregatum (îarst. et Perophora bermudensis Berr.
Les Ascidies de cette collection montrent principalement des affinités avec celles
de l’Afrique du Sud, de Madagascar et de la partie Est de l’Océan Indien.
Abstract.
An account is given of a collection containing 12 species of ascidians from the litto¬
ral of Tulear, South West of Madagascar.
Only two new species, Didemnum bicolor and Didemnum (Polysyncraton) milleporae
are described.
Three species are largely represented in the world : Didemnum candidum Sav.,
Archidistoma aggregatum Garst. and Perophora bermudensis Berr.
The ascidian fauna as represented by this collection, shows affinities mainly with
South Africa, Madagascar and with the eastern Indian Océan.
Zusatnmenfassung.
Dieser Artikel behandelt eine Sammlung von 12 Ascidien-Arten aus der Umgebung
von Tuléar (Süd-West Küste von Madagascar).
Zwei neue Arten werden beschrieben, Didemnum bicolor und Didemnum {Poly¬
syncraton) milleporae.
Drei Arten haben eine weltweite V'erbreitung : Didemnum candidum Sav., Archidis-
torna aggregatum Garst. und Perophora bermudensis Berr.
Die vorliegende Ascidien-Sammiung zeigt die Affinitat der Fauna von Madagascar
mit der von Süd-Afrika und des ostlichen Teils des Indischen Ozeans an.
Station Marine d’Endouitie et Centre d'Oréauographie,
Marseille. Division du Benthos.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 934-937.
SUR U ÉTAT DE CONSERVATION
DES APPENDICULAIRES
DANS LE MATÉRIEL DES EXPÉDITIONS
Par R. PENAUX
Certains animaux plancloniques sont particulièrement fragiles et leur état
de conservation dans le matériel de la plupart des expéditions laisse à désirer.
Les Appendiculaires forment avec les Hydrozoaires la majorité des planc-
tontes concernés par ce fait.
En confrontant notre expérience avec les résultats publiés par différents
auteurs, il semble que les mutilations observées le plus généralement cliez
les Appendiculaires sont les suivantes, par ordre de gravité croissant :
A ; le tronc et la queue sont séparés, mais en bon état ;
B : le tronc est plus ou moins déchiré, avec des organes atrophiés ou lysés
et la queue présente un état variable, souvent meilleur que celui du tronc ;
C : le tronc est vide. 11 ne présente plus que la cuticule externe ; ce phénomène
peut s’étendre à la queue, c’est ce qu’on a coutume d’appeler des exemplaires
fantômes ;
D : les dégradations sont telles qu’il n’existe plus d’individus à proprement
parler, puisqu’on ne retrouve que de petits amas indistincts et des fragments
rubannés.
Quels sont les processus qui ont présidés à ces mutilations, sont-ils naturels
ou provoqués par les méthodes de pêches et de conservation ? C’est à ces ques¬
tions que nous tenterons de répondre ici. Le problème est de première impor¬
tance puisque certaines des collections que nous avons examinées contenaient
80 à 100 % d’individus indéterminables.
On sait, depuis Fol (1872), que les Appendiculaires montrent une atrophie
graduelle et une désintégration de leurs organes internes avant la ponte qui
précède la mort de l’animal. La queue par contre persiste en bon état, bien
plus longtemps. Cette explication a été reprise par Lohmann (1933). D’autre
part, Essenberg (1926) signale que les Appendiculaires, non matures, conser¬
vés en aquarium, se désintègrent partiellement avant leur mort définitive ;
le processus commençant par la partie pharyngienne et se propageant de l’avant
vers l’arrière, alors que la queue bat longtemps encore. Essenberg suppose
également que de nombreux ennemis attaquent le tronc des Appendiculaires.
Différents auteurs, en particulier Udvardy (1958) et Forneris (1965) se
réfèrent aux travaus précédents pour expliquer le mauvais état des Appendi¬
culaires dans les collections qu’ils ont examinées. C’est ainsi que Udvardy
écrit : « la plupart des Oikopleurides absolument indéterminables de la collec¬
tion, sont des spécimens avec une queue bien préservée mais un corps désinté-
— 935 —
gré. Je crois que les spécimens étaient en désintégration lorsqu’ils ont été récol¬
tés. » Forneris cependant doute que les explications précédentes suffisent pour
expliquer toutes les déprédations constatées.
Nous avons, pour notre j)art, examiné à Villefranche-sur-Mer des centaines
de pêches planctoniques fraîches non fixées. En particulier nous avons effectué
des séries de prélèvements réguliers pendant plusieurs années, à raison d’un tous
les 15 jours.
L’état des Appendiculaires récoltés au début n’était pas toujours satisfaisant.
Nous avons donc été amené à pratiquer un certain nombre de modifications
dans nos techniques de pêches. Ces modifications nous ont permis d’éliminer
une grande partie des mutilations observées auparavant.
11 reste cependant un certain nombre d’individus qui sont en mauvais état
parce qu’ils sont, incontestablement, en train de mourir après la ponte ou pour
une raison quelconque. Les « fantômes » en particulier existent dans les pêches
vivantes. 11 semble que l’on puisse expliquer ce phénomène par une attaque
bactérienne dans la mer. Mais, le nombre des exemplaires dans cet état est beau¬
coup plus faible que celui que nous obtenions avec les premières méthodes. Ainsi
les méthodes de pêches peuvent expliquer une partie des mutilations. Néan¬
moins, la quantité, parfois très élevée des dégradation observées dans le maté¬
riel des collections est souvent bien supérieure à celles qui se présentent dans
les pêches effectuées sans précautions spéciales. Il semble donc que les techniques
de conservations puissent également être mises en cause.
Ainsi il paraît nécessaire de prendre un certain nombre de mesures si on veut
obtenir des individus qui permettent un travail morphologique et taxonomique
normal. Ces mesures concernent aussi bien le prélèvement que la conservation.
Techniques de prélèvement.
1) La vitesse du filet doit être proche de 0,50 m par seconde. Si on approche
les 2 mètres par seconde, des dégradations importantes apparaissent sur de
nombreux individus : couches oïkoplastiques lacérées, troncs écrasés (Fenaux,
1967).
2) L’emploi de récupérateurs possédant une extrémité inférieure filtrante
est particulièrement néfaste. Le planton s’accumule en une galette compres¬
sée et se trouve au contact de l’air à la sortie du filet. On observe alors des Appen¬
diculaires écrasés dont le tronc éclate parfois. Il convient donc de placer les
éléments filtrants sur les parties latérales supérieures du récupérateur, il sub¬
siste ainsi un réservoir dans la partie inférieure.
3) Le transvasement du plancton doit se faire en évitant les remous. La
méthode la plus efficace consiste dans l’emploi du récupérateur décrit par
Cachon (1957). Ce récupérateur qui possède des parois filtrantes au 2/3 supé¬
rieurs est muni d’un fond amovible qui peut basculer latéralement. Après avoir
été décroché du filet il est introduit jusqu’au niveau supérieur de la partie fil¬
trante, dans un récipient contenant de l’eau de mer, puis le fond est basculé.
Le plancton se répand ainsi dans la nouvelle enceinte sans aucun remous. Cette
méthode permet, entre autre, la récolte d’Appendiculaires avec des ectopara¬
sites dont l’attache est particulièrement fragile : Oodinium et Parapodinium,
— 936 —
4) Le j)laiict,()ii doit être fixé très rapidement à sa sortie de l’eau ; d’autant
plus vite que le climat est plus chaud et qu’il y a une forte densité de planctontes
dans la prise. Ceci est particulièrement vrai s’il y a un grand nombre de copépodes
et le fixateur doit alors être ajouté avant la concentration de la pêche. Cependant,
certaines masses d’eau contiennent une très forte densité de copépodes et déjà
dans le récupérateur, l’accumulation des individus est telle, qu’il est illusoire
d’espérer rencontrer un seul exemplaire d’ Appendiculaire en bon état, quelles
que soient les précautions ultérieures.
5) Si la densité du plancton est assez faible, la prise peut être concentrée à
l’aide d’un siphon filtrant avant la fixation. Cela rend les manipulations ulté¬
rieures avec le formol moins longues et plus faciles.
6) Les mesures volumétriques, avant fixation, ne doivent pas être effectuées
sur la même pêche ou du moins pas sur la fraction de pêche qui servira aux études
taxonomiques.
7) Le prétraitement, par anésthésique, avant la fixation est très utile pour
les méduses, les siphonophores et les mollusques. 11 est absolument à proscrire
dans le cas des Appendiculaires qui y meurent très rapidement sans être fixés
pendant que la couche oïkoplastique devient opaque et granuleuse.
Techniques de conservation.
1) On emploie très généralement, comme fixateur, du formol dilué dans l’eau
de mer. Personnellement, nous ajoutons au concentra de plancton un volume
égal de formol à 10 %, si bien que la concentration finale est de 5 %. Pour
certains animaux à composants calcaire, le pH du fixateur est important. Nous
n’avons, pour les Appendiculaires, observé aucune différence notable après
l’emploi d’un fixateur neutralisé au borax et d’un fixateur non neutralisé. Nous
possédons des Appendiculaires en bon état après 5 ans de conservation dans du
formol à 5 % dans l’eau de mer ; le pH du liquide étant de 5,5 environ. 11 n’est
pas exclu que le tamponnage avec certains agents comme l’hexamine puisse
activer la solubilisation des protéines et exercer une action néfaste sur la conser¬
vation (Flemminger, 1967, lettre au bureau océanographique de l’U.N.E.S.C.O.
De toutes façons il est préférable d’étudier les Appendiculaires des collections
le plus rapidement possible, des macérations avec dénaturation et solubilisa¬
tion des protéines finissant toujours par altérer les individus.
2) Les flacons contenant le placton ne doivent pas subir d’agitation et pour
les envois il ne faut pas qu’il subiste d’air à l’intérieur. C’est à ces chocs méca¬
niques qu’il faut attribuer la plupart des cas de séparation de la queue etdu
tronc chez les Appendiculaires. Sur le vivant il est difficile d’obtenir cette sépa¬
ration, mais la fixation rend le point d’attache extrêmement fragile.
3) Il est préférable de stocker le matériel à l’obscurité et dans une tempéra¬
ture peu élevée. Ce dernier point est évidemment difficile à réaliser dans les
pays tropicaux.
4) Il n’est pas recommandé de transvaser, pour le tri, le plancton dans un
fixateur dilué. Ce système employé dans quelques laboratoires présente pour
le trieur un confort incontestable, en particulier dans les pays tropicaux ; mais
c’est également dans ces pays que les séjours prolongés dans ce milieu peuvent
— 937 —
occasionner les dommages les plus importants. De nombreux cas de proliféra¬
tions bactériennes et fungiques ont pu être observés dans ces conditions. 11
est à peu près certains que les petits amas indiscticts et les fragments rubannés
que nous avons observés dans les tubes devant contenir des Appendiculaires,
avaient subi ce traitement. Le processus de dégradation s’est poursuivi après
le tri qui n’aurait pas été possible si les individus avaient été dans cet état
auparavant (Appendiculaires de l’I.O.B.C., Croisière de l’ Anton Bruun, n° 1
dans l’Océan Indien).
5) L’addition de Glycérine au liquide de conservation des Appendiculaires,
après le tri, préconisé par certains auteurs, ne nous a pas apporté d’améliora¬
tions visibles.
C.X.R.S.,
Station zoologique de Villefranche-sur-Mer.
Résumé.
Le mauvais état des Appendiculaires dans le matériel de la plupart des exj)éditions
est dû, pour une très faible part, à l’état physiologique des animaux au moment de la
pêche. On peut obtenir une majorité d’individus en bonne condition si on observe
un certain nombre de précautions, tant au cours des prélèvements du plancton que
durant la période de conservation. Ces mesures sont en grande partie valable pour les
autres planctontes délicats, en particulier les Hydrozaires.
BIBLIOGRAPHIE
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logique. Bull. Inst. Océanogr. Monaco, nO 1103.
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59
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 938-954.
LARVES DE COLÉOPTÈRES AQUATIQUES
DE NOUVELLE-GUINÉE, AUSTRALIE,
NO U VELLE-ZÉLA NDE
MISSION J. ILLIES, 1966
Par n. BERTRAND
Notre correspondant, M. le Dr. Joachim Illies, de Schlitz a bien voulu nous
conller l’étude des larves de Coléoptères aquatiques recueillies sau cours de sa
mission de 1966 en Nouvelle-Guinée, Australie et Nouvelle-Zélande.
Nous n’avions jusqu’ici que bien peu de renseignements sur les larves de
Coléoptères aquatiques de ces régions du globe, soit aucun sur la Nouvelle-
Guinée, très peu sur la Nouvelle-Zélande (Hudson, 1934, Wise, 1961), sen¬
siblement davantage sur l’Australie (Bertrand, 1934 ; Davis, 1942 ; Carter,
1957 ; Watts, 1963, 1964 ; Bertrand et Watts, 1965 ; Bertrand, 1966).
Les larves capturées par M. le Dr. J. Illies appartiennent aux familles des
Dytiscides, Eubriides, Hélodides, Ptilodactylides et Dryopides.
Nouvelle - Guinée.
Dytiscidae.
Genre Neptosternus Sharp.
Si les larves du genre Laccophïlus Sharp étaient connues depuis longtenip
par d’ailleurs un petit nombre d’espèces, certaines obtenues en élevage (Ber¬
trand, 1955, 1963), au contraire ce n’est d’abord que par élimination que nous
avions rapporté au genre Neptosternus, des larves toujours lotiques, provenant
de divers points de la région éthiopienne. Mais, au cours de notre mission à
Madagascar en 1960, nous avons pris aux environs de Maroansetra des larves
de Laccophilinae en compagnie d’un Neptosternus, d’abord considéré comme
N. silvester Guign. (Bertrand, 1963) mais qui était en réalité : N. oberthuri
Guign., espèce jusqu’ici connue seulement de Pile Sainte Marie.
Les larves des Neptosternus, à en juger par celles recueillies dans la région
éthiopienne (le genre est afroasiatique) se distinguent aisément des larves des
Laccophilus et également d’autres larves de Madagascar, attribuées au genre
Philaccolus Guign par la forme du promotum fortement rétréci et comme
« pincé » en avant ; de plus le prolongement postérieur du huitième segment
abdominal, relativement long chez Laccophilus, assez court mais bien visible
— 939 —
chez Philaccolus, est tout à fait rudimeiilaire ici no cachant plus guère la hase
des cerques. Enfin, chez les larves des Neptosternus, comme chez celles des
Philaccolus, il n’y a que des poils primaires sur les cerques des larves âgées.
Le genre Neptosternus est représenté en Nouvelle-Guinée, où il existe au
moins deux espèces : N. bicinctus Rég. et N. speciosus Rég.
Fig. 1. — Neptosternus sp. (Nouvelle-Guinée) :
1, tête et avant corps ; 2, derniers segments et cerques.
Or, une larve capturée par M. le Dr. J. Illies, offre tous les caractères des
larves des Neptosternus, sauf toutefois la présence sur les cerques non des seuls
poils primaires, mais d’assez nombreux poils secondaires.
Neptosternus sp. ?
Faciès typique du genre ; tergites offrant sur les côtés quelques poils acicu-
laires, particulièrement longs et dressés au niveau du huitième segment abdo¬
minal ; cerques assez longs et munis de nombreux poils secondaires d’ailleurs
courts.
Coloration vert grisâtre, à peu près uniforme.
Matériel. — Rivière Azaro, près Goroka, 29 septembre 1966, 1 exemplaire.
Helodidae.
Les larves de cette famille sont relativement bien connues au niveau géné¬
rique et parfois même spécifique, dans la région paléarctique et déjà à un moindre
degré, dans la région néarctique (cf. Rertrand, 1955 ; Leech et Chandler
940
in ÜsiNGER, 1956). Bien peu ont été élevées en dehors de ces régions, mais si
elles ne sont pas identifiées génériquement, pas mal de larves provenant d’autres
régions du globe ont pu être décrites, bien caractérisées et distinguées les unes
des autres (Bertrand, 1964, 1966).
C’est ainsi que deux types larvaires qui nous paraissent inédits et que nous
désignerons comme Helodidae genus A et Ilelodidae genus B, ont été récoltés
en Nouvelle-Guinée.
Helodidae genus A.
Larves de 4 mm à 6 mm et même 9 mm (grand spécimen), toutes au dernier
stade, aplaties, de faciès « hélodiforme ».
Caps>de céphalique à angles antérieurs prolongés et aigus (comme chez les
larves de Helodes paléarcti(pics) et munis de longs poils acicidaires ; ocelles
groupés obliquement.
Fjg. 2. — Helodidae genus A. (Nouvelle-Guinée) :
1, 1 » “» rnandihule ; 3, palpe maxillaire ; dents hy[)opharyngiennes ;
5, pronotum et derniers segments.
Antennes relativ'ement courtes, à scape renflé et épineux, n’atteignant même
pas la moitié de la longueur du corps (d’environ 3 mm chez les grands spéci¬
mens et 2,50 mm chez les petits) ; labre assez étroit, mais long, avec des lobes
très grands, à côtés subparallèles ; dents hypopharyngiennes en un seul groupe
avec denticulation irrégulière ; palpes maxillaires à trois articles visibles, le
deuxième le plus court, le troisième grand et renflé ; mandibules d’un type
particulier, à bord externe incurvé, et garni de poils, arrivant en angle droit sur
le bord interne, sans qu’il y ait de pointe apicale individualisée.
941 —
Thorax avec tergites à arêtes latérales tranchantes, incurvées, à angles pos¬
térieurs aigus, un peu explanés, le pronotum le plus grand ; tous les segments
grands et surtout sensiblement plus larges que la base de l’abdomen, comme
chez Helodidae genus 12 de Madagascar (Bertrand, 1964). Pattes courtes,
robustes, à fortes épines.
Abdomen, comme il vient d’être indiqué, moins large à sa base que le méta-
thorax (soit 3,50 mm pour 4 mm chez les grandes larves et 2 mm pour 2,50 mm
chez les petites). Segments larges et courts, élargis d’avant en arrière, à angles
postérieurs plus ou moins aigus ; huitième segment abdominal beaucoup plus
étroit que le septième (comme chez Scirtes et les larv'es voisines de la région
éthiopienne) rétréci en arrière, à bord postérieur droit. Branchies à cinq tubes
non ramifiés.
On trouve des poils aciculaires assez courts à la surface des tergites, plus longs
sur les côtés, verticalement dressés au niveau des praescuta des segments thora¬
ciques et des premiers segments abdominaux.
Coloration brun olivâtre, les parties cxplanées des tergites jaune rougeâtre.
Ce type larvaire, malgré quelques caractères communs (angles de la capsule
céphalique, forme des tergites) avec les larves des Helodes, également avec
Helodidae genus 12 de Madagascar (largeur du thorax) ne peut être confondu
av-ec ces larves, ne serait-ce qu’à cause de la disposition différente des dents
hypopharyngiennes qui, tant chez Helodidae genus 12 que chez Ilelodes, forment
deux groupes : un antérieur et un postérieur.
Matériel. — Little Wau Creek, près Wau, à 1.300 m (18“ C), 6 octobre 1966,
1 exemplaire de 4,50 mm (FL 4-12).
Même station, 1 exemplaire de 9 mm (FL 4-13).
Petit ruisseau, 2 exemplaires de 4 mm (FL 5-15).
Effluent du lac inférieur (au fdet Brundin) (8*^ 5 C) sur le Mont Wilhem,
2 octobre 1966, 2 exemplaires de 6 mm (FL 4-13).
Même station, 4 exemplaires de 4 mm à 4,50 mm (FL 5-15).
Eddie creek, en montagne à 2.050 m, environs de Wau, 2 exemplaires de
4 mm, 11 octobre 1966 (FL 6-2).
Helodidae genus B.
Larves de 11 mm à 15 mm, allongées, à corps peu élargi en avant, assez con¬
vexe en-dessus, faciès de larves llydrocyplion (cf. Bertrand, 1955, 1964).
Capsule céphalique sans angles antérieurs aigus, à ocelles groupés.
Antennes grêles et de longueur médiocre ; labre deux fois plus large que long,
avec lobes effacés ; mandibules à pointe aiguë chez les larves âgées ; palpes
maxillaires à quatre palpes visible, le premier le plus long, le deuxième et le
troisième subégaux, le quatrième relativement très petit mais bien net ; dents
hypopharyngiennes en un seul groupe, antérieur, comme chez la la larve précé¬
dente, très allongées avec très peu de denticulations longues : deux aux dents
dorsales, trois aux dents ventrales.
Thorax à segments un peu plus grands que ceux de l’abdomen mais beaucoup
plus larges, le pronotum un peu moins de deux fois plus large que long, marqué
d’un Y clair bien net. Pattes assez courtes, à poils aciculaires courts et peu inclinés.
Abdomen à côtés plus ou moins subparallèles, les segments courts, les moyens
et postérieurs plus longs, le septième toutefois pas plus de trois fois plus large
942 —
que long ; huitième segment abdominal grand, à peine moins large à la base
que le septième, largement arrondi en arrière. Tubes branchiaux simples.
Corps à poils peu nombreux, bruns, ceux du thorax moyennement longs,
mais plus grêles que ceux de l’abdomen et surtout des derniers segments, ces
poils disposés en partie sur les côtés des tergites, en partie en deux lignes trans¬
verses sur les tergites eux mêmes, ceux de la rangée postérieure plus grands,
débordant sur le segment suivant et plus ou moins dressés.
Coloration jaune brunâtre pâle.
Fig. 3. — Helodidae gémis B. (Nouvelle-Guinée) :
1, labre ; *2, mandibule ; 3, palpe maxillaire ; 4, dents hypopharyngiennes ;
5, pronotum et derniers segments.
Ce type larvaire rappelle à première vue les larves du type llydrocyphon,
mais s’en écarte par des caractères essentiels ; labre sans lobes accusés et surtout
dents hypophrayngiennes en un seul groupe.
Et ceci est un exemple de plus de l’importance des caractères « analytiques »
du point de vue systématique tandis que le faciès s’accorde étroitement à l’éco¬
logie, lotique dans les deux cas (cf. Bertrand, 1964).
Matériel. — Affluent du lac supérieur, 8°5 C, sur le Mont Wilbem, 29 sep¬
tembre 1966, 2 exemplaires de 5,50 mm (FL 5-3).
Rive du lac supérieur à 3.600 m, 2 octobre 1966, 2 exemplaires de 5 mm
(FL 5-12).
Eddie creek, en montagne à 2.050 m, 11 octobre 1966, 2 exemplaires de 5 mm
(FL 6-2).
943 —
Ptilodactylidae.
Ptilodactylidae gémis 3 (Üerthand,1966)-
Les larves aquatiques de la famille des Ptilodactylidae ont été décrites de
diverses régions du globe et on sait que déjà Bôving et Craighead (1931)
avaient distingué deux types : l’un à branchies latérales fasciculées ventrales,
l’autre n’offrant que des papilles anales, considérées en totalité ou en partie
comme des branchies.
A l’heure actuelle les larves du premier type ont été identifiées comme les
larves des genres Stenocolus en Amérique, Eulichas en Asie : celles du second
type comme les larves des genres Anchytarsus et Amphicteis. D’autres larves,
non identifiées, ont été recueilies dans la région éthiopienne, tant en Afrique
continentale qu’à Madagascar, également en Australie. Et nous avons donné un
aperçu de l’ensemble de ces larves (Bertrand, 1966).
Les larves indéterminées de beaucoup les plus répandues, à neuvième seg¬
ment abdominal sans arêtes latérales, communes à l’Afrique continentale et
à Madagascar, ont été dénommées par nous comme Ptilodactylidae genus 1.
D’autres larves à neuvième segment abdominal non tronqué, muni d’une arête
continue, doublée d’un sillon, correspondent à Ptilodactylidae genus 2, de Mada¬
gascar et du Cap ; enfin d’autres encore avec neuvième segment muni d’une
arête et d’un sillon mais avec troncature postérieure, ont été recueillies par
M. le Dr. H. E. Hinton en Australie, elles représentent un troisième type ;
Ptilodactylidae genus 3. M. le Dr. J. Ilhes a pris des larves de ce dernier type
en Nouvelle-Guinée.
Matériel. — Bivière voisine de Oneka river à 2.200 m, 28 septembre 1966,
1 exemplaire de 15 mm (FL 4-8).
Zoksoi river, vers 2.000 m, près Goroka, 27 septembre 1966, 1 exemplaire
de 11 mm (LF 4-1).
Australie.
Helodidae.
Helodidae genus C.
Larves de très grande taille, atteignant de 16 mm à 17 mm de longueur, de
forme allongée, moyennement déprimées, à côtés plus mi moins subparallèles.
Capsule céphalique à angles antérieurs non aigus, ocelles groupés. Antennes
grêles, de longueur médiocre, seulement un peu plus longues que le thorax ;
labre à bord antérieur droit, assez large avec lobes peu accusés ; mandibules
très caractéristiques à région apicale fortement sclérifiée mais mousse avec une
dent ou plutôt un lobe effacé du côté interne ; palpes maxillaires à quatre articles
distincts, le premier article le plus gros et le plus long, le deuxième sensiblement
plus court, ces deux articles fortement pileux, le troisième article un peu incurvé.
— 944 —
sensiblement plus long que le deuxième, avec au moins six rangées transversales
de bâtonnets, le quatrième article très réduit mais bien visible, ces palpes rap-
pellant ceux des larves des Cyphon ; dents hypopharyngieiines en un seul groupe
antérieur de quatre, avec un petit nombre de denticulations mousses.
Thorax de grandeur médiocre, guère plus large que les segments abdominaux ;
tergites à bords latéraux assez convexes, le pronotum anguleux. Pattes grandes,
grêles, à segments étroits, les tarses très longs avec un peigne inférieur de petites
épines serrées ; griffes longues et peu incurvées.
Fiü. 'i. — Helodidae genus C. (Australie) :
1, labre ; *2, mandibule ; 3, palpe maxilaire ; 4, dents hypopharyngieimes ;
5, pronotum et derniers segments.
Abdomen décroissant peu de largeur vers l’arrière, le septième segment rétréci
d’avant en arrière, le huitième segment à peine moins large à la base, assez court,
largement arrondi et peu échancré au bord postérieur.
Corps couvert de poils raides, courts, assez espacés, donnant un aspect gra¬
nuleux, plus longs sur les côtés, la plupart disparus chez les spécimens examinés.
Coloration brunâtre.
Matériel. — Mile creek. Mont Donna Zuang, VVarbuton, \ icloria, C. Hariiet
coll. 2 juin 1922 (Nat. Mus. Melbourne).
945 —
Eubkiidae.
Sclerocyphon Blackl)uriv.
Les lùibriides sont représentés en Australie et Tasmanie par le seul genre
Sclerocyphon eréé par Bi.ackburn en 1892 et ayant pour type : S. maculatus ;
plusieurs autres espèces ayant été successivement décrites par Léa en 1895
et par Carter en 1935.
Toutefois, tous ces insectes n’ont été jamais désignés par ces entomologistes
comme appartenant à la famille des Eubriides, d’ailleurs confondus jadis avec
le groupe des Dascillides, notamment dans le Catalogue Junk (Pic, 1914). Cepen¬
dant les Sclerocyphon ont été bien classés sans les Eubriides, aussi bien dans les
collections du British .Muséum que dans celles du Muséum d’Histoire naturelle
de Paris ; dans ces dernières figure notamment l’espèce type ; S. maculatus,
désigné d’abord par Pic comme Eclopria multinotata, mais avec une étiquette
rectificatrice de J. Armstrong.
On doit la première mention des premiers états à J. Carter (1935, lue. cit.)
qui a figuré des exuvies larvaire et nymphale incomjilètes de S. irregularis,
nouvelle espèce qu’il venait de décrire. Plus tard, Hinton (1955) a représenté
larve et nymphe de Sclerocyphon comme Eubriide sans mention générique.
La première larve recueillie pourrait-être celle du S. basicollis Lea (Creek
pools, Epping. Victoria, 7 avril 1922 (Nichoi.son coIL). D’autre part, plusieurs
entomologistes dont Wilson, Hinton et Watts, ont obtenu en élevage des
imagos de Sclerocyphon.
La seule étude d’ensemble sur les premiers états des Sclerocyphon n’a paru
que récemment (Bertrand et Watts, 1965).
A l’heure actuelle on connaît les espèces suivantes du genre Sclerocyphon
et ainsi réparties.
Queensland : S. hicolor Cart. ; Nouvelle-Galles du Sud : S. striatus Cart. ;
S. serratus Cart. ; S. basilaris Cart. et S. irregularis Cart. ; Victoria : S. maculatus
Blackb., S. irregularis Cart. ; Australie du Sud : S. fuscus Armstrong {in litteris) ;
Tasmanie : 5. aquaticus Lea.
En ce qui concerne les larves, en ajoutant à la liste fournie par Bertr.and
et Watts (1965, loc. cit.) la larve de S. basicollis Lea, on peut dresser compa¬
rativement le relevé suivant, une partie seulement des larves ayant été identi¬
fiées ou élevées.
Queensland : S. sp. 2 ; Nouvelles-Galles du Sud : S. sp. 2, S. sp. (de Cooma) ;
territoire fédéral : S. sp. ; Victoria : S. maculatus Blackb., S. basicollis Lea,
S. sp. 1, S. sp. 4 ; Australie du Sud : S. fuscus Armstrong ; Tasmanie : S. sp. 3,
S. sp. 5 (S. aquaticus Lea).
D’après l’étude faite par Bertrand et Watts, un bon caractère spécifique
des larves des Sclerocyphon réside dans la forme et le contour du neuvième
segment abdominal ; on peut faire intervenir également le nombre des scléri-
fications intersegmentaires (gintrapps, Hinton) de la face dorsale de l’abdomen
la ju'ésence parfois de très longs poils au bord du neuvième segment abdominal,
éventuellement la coloration.
La forme du neuvième segment abdominal et des expansions latérales des
autres segments de l’abdomen sont d’autre ])arl utilisables pour les nynqihes.
946 —
Et c’est ainsi que les auteurs ont pu dresser un synopsis groupant la plupart
des larves et des nymphes connues.
Indiquons encore, que contrairement à ce qui a lieu chez toutes les autres
larves connues de la famille des Euhriidae, les stigmates n’apparaissent pas
au début de la vie, mais seulement au dernier stade, ce qui permet immédia¬
tement de distinguer les spécimens parvenus à ce stade.
Nous indiquons ci-dessous les principales caractéristiques des larves des
Sclerocyphon recueillies par M. le Dr. J. Ii.i.ies.
Fig. 5. — Helodidae geiius D. (ÎVoiivelle-Zélande) :
1, labe ; 2, mandibule ; 3, palpe maxillaire ; 4, dents hypopharyngiennes ;
5, pronotum et derniers segments.
Sclerocyphon sp. A (IJueensland).
Larve d’environ 4 mm.
Neuvième segment abdominal subtriangulaire en arrière, comme chez S. macu-
latus et S. sp. (de Mombulk), mais sensiblement moins large que chez ces larves ;
abdomen avec — comme presque toujours — trois paires de « gin-trapps »,
correspondant aux segments 3-4, 4-5, 5-6.
Coloration peut être caractéristique : jaune clair avec taches brunes.
Pronotum jaune avec tache centrale en croix et taches latérales postérieures
brunes ; mesonotum et metanotum entièrement jaunes ; abdomen à tergite
du premier segment jaune, tergite du deuxième avec seulement lames latérales
brunes, tergite du troisième brun à l’exception de taches claires antérieures ;
tergites et lames latérales des sixième, septième et huitième segment bruns ;
neuvième segment jaune brunâtre avec tache centrale postérieure brune. Partout
poils marginaux bruns.
Matériel. — Esmerald creek, à 800 m, aux environs de Cairns, Queensland,
3 octobre 1966, larve jeune (EL 6-8).
— 947 —
Comme menlioimé ci-dessus, un seul Sclerocyphun : hiculur, a été décrit
du Queensland et peut être cette larve s’y rapporte-t-elle ; toutefois, il existe
au moins deux espèces, car une larve différente a été trouvée par Watts en
mars 1963, à Cunningham’s Gap (Bertrand et Watts, 1965).
Fig. 6. — Sclerocvfihoii, contour et pigmentation <lu dernier segment (Australie) :
1, Sclerocyphon sp. A ; 2, S. sp. B ; 3, S. sp. C ; 4, S. sp. l) ; 5, S. sp. !•] ; 0, S. sp. F ; 7, S. S[>. Ci ;
8. S. sp. 11.
Sclerocyphon sp. B (Nouvelle-Galles du Sud).
Larve de 6 mm.
Comme chez la larve de S. sp. A, le neuvième segment abdominal est subtrian¬
gulaire en arrière avec une largeur inférieure à celle des larves des S. maculatus
et S. sp. (de Mombulk) ; l’abdomen est muni de trois paires de gin-trapps.
Coloration brune avec de nombreuses petites taches claires sur les tergites
thoraciques et sur les lames latérales des segments abdominaux, les tubercules
mediodorsaux étant tous clairs, jaunes. Le neuvième segment abdominal est
brun avec large bande postérieure jaune.
948 —
Matériel. — Crackenberg river à 1.000 ni, sur le Mont Kociusko, 23 sep¬
tembre 1966, 1 exemplaire au dernier stade accompagné d’un imago.
Sclerocyphon sp. C (Nouvelle-Galles du Sud).
Larve de 3 mm.
Neuvième segment abdominal plus large que long avec bord postérieur arrondi
ne forment qu’un angle mousse et très obtus avec les bords latéraux.
Coloration assez caractéristique (?), brune à tache claires, jaunes, avec des
alternances de parties sombres et de parties claires intermédiaires au niveau
des trois premiers segments de l’abdomen, contrastant avec un assombrisse¬
ment très marqué au même niveau, de la région intermédiaire ; des taches claires
médianes au niveau des septième (ît huitième cl dans la région antérieure du
neuvième, celles du huitième et neuvième étroites ; des taches latérales assez
confuses au niveau du neuvième qui est presque entièrement brun.
Matériel. — Creek (ruisseau) à 1.700 m, sur le Mont Kociusko, 23 septembre
1966, 1 exemplaire jeune.
A la fois par la coloration et la forme du neuvième segment abdominal, on
peut supposer qu’il s’agit d’une espèce différente de la précédeiite.
Sclerocyphon sp. D (No\ivelle-Galles du Sud).
Larve de 4,60 mm.
Neuvième segment abdominal seulement un peu plus large que long, à bord
postérieur assez largement arrondi, le cotés assez obliques ; abdomen avec
trois paires de gin-trapps.
Coloration brune avec taches claires avec des alternances rappellant un peu
la coloration de 5. sp. C : taches intermédiaires claires au niveau des tergites
des trois premiers segments abdominaux, assombrissement marqué au même
niveau sur le tergite du quatrième, puis à nouveau taches claires intermédiaires,
taches claires médianes sur les tergites des septième et huitième, la tache du
septième transversale ; neuvième segment presque clair avec large bande pos¬
térieure sombre.
Matériel. — Cabbage tree creek. Monts Chlyde à l’ouest de Hang, à 50 milles
de Cambura, 16 novend)re 1966, 1 exemplaire jeune (FL 7-17).
Sclerocyphon sp. E (Nouvelle-Galles du Sud).
Larves de 3,50 mm et 2,50 mm.
Neuvième segment abdominal à contour postérieur obtusément subtriangu¬
laire, les bords latéraux assez obliques ; abdomen avec trois paires de gin-trapps.
Coloration gris pale taché de jaunâtre avec quelques taches claires intermé¬
diaires sur l’abdomen ; neuvième segment abdominal clair en avant, le reste
grisâtre, concolore.
Matériel. — Cabbage tree creek. Monts Chlyde à l’ouest de Hang, à 50 milles
de Cambera, 16 novembre 1966, 2 exemplaires jeunes (FL 7-171.
— 949 —
Sclerocyphon sp. F (Victoria).
Larves de 9,50 mm.
Neuvième segment abdominal à bords latéraux très obliques, le bord posté¬
rieur à contour à la fois subtriangulaire et un peu sinué ; abdomen à trois paires
de gin-trapps.
Coloration variée de brun et de jaune avec variations individuelles ; tergites
des troisième et quatrième segments à tacbes claires ; pronotum avec bande
sagittale et bandes latérales brunes sur fond jaune.
Matériel. — Mombulk creek. Monts Bandernong, aux environs de Melbourne,
20 novembre 191)6, Victoria, 2 exemplaires avec un imago (FL 14-2).
Sclerocyphon sp. G (Victoria).
Larves de 11 mm.
Neuvième segment abdominal à bords latéraux très longs et obliques ; bord
postérieur subtriangulaire (en triangle très bas) ; abdomen à trois paires de gin-
trapps.
Coloration sombre, brune, à petites taches jaunes, le pronotum relativement
plus clair, à trois bandes médianes et latérales ; tergites des deuxième et troi¬
sième segments abdominaux parfois à taches claires latérales ; neuvième seg¬
ment avec en plus taches claires effacées au milieu, vers le bord postérieur et
sur les côtés.
Matériel. — Macalister stream, à 700 m, au sud de Wellington, 1®'^ décembre
1966, 2 exemplaires au dernier stade (FL 14-15).
Sclerocyphon sp. Il (Victoria).
Larve de 8,50 mm.
Neuvième segment pas plus large que long, à bords latéraux relativement
peu obliques, bord postérieur subtriangulaire, sinué, en triangle assez haut.
Coloration claire. Pronotum à trois bandes brunes mais mesothorax, meta-
thorax, metathorax et premier et deuxième segments abdominaux clairs, jaunes,
lames latérales tachées de brun ; troisième, quatrième, cinquième et partie
antérieure du sixième segments bruns avec éclaircissement sagital. Neuvième
segment abdominal jaune avec tache large en V sur le disque.
Matériel. — Ovens river, près Harrietsvillo à 500 m, gros ruisseau pierreux,
2 décembre 1966, 1 exemplaire jeune (FL 18-2).
Ptilodactylidae genus 3.
Larves de 12 mm à 15 mm et 20 mm.
Matériel. — Esmerald creek à 800 m (15°), aux environs de Quairns, Qiieens-
land, 13 octobre 1966, 5 exemplaires, (FL 6-8).
Alpine creek à l’est de Kiendra à 1.300 m, Nouvelle-Galles du Sud, 19 octobre
1966, 1 exemplaire de 12 mm (FL 7-2).
— 950 —
I )rYOPID AE.
La seule larve jusqu’ici citée d’Australie est celle do Coxelmis novemnotala
King figurée mais non véritablement décrite, recueillie avec des imagos, larve
qui serait xylophage (Davis, 1942, cf. Bertrand, 1966).
La larve recueillie par M. le Dr. J. Illies est toute différente.
Dryopidae genus A
Larve de 8 mm.
Corps subcylindrique et assez massif.
Capsule céphalique subglobuleuse ; antennes à premier article massif et court,
le deuxième un peu jdus étroit cl grand, quatrième article et article latéral
(bâtonnet) subégaux.
Fig. 7. — Dryopidae genus A. (Australie) :
1, antenne ; 2, pronotum, niesonotutn e1 derniers segments ; 3, tubercules piligères.
— 951 —
Prothorax subcylindrique en-dessus, un peu atténué en avant ; mesothorax
et metathorax plus courts, les cavités coxales antérieures ouvertes. A la face
ventrale du prothorax il y a une pièce prosternale, les pièces épipleurales anté¬
rieures réunies aux pièces sternales distinctes, non soudées sur la ligne médiane ;
mesothorax et metathorax avec pièces antérieures et postérieures distinctes
et pièce sternale impaire. Pattes courtes, à segments et griffes courts.
Abdomen subcylindrique avec pleures distinctes jusqu’au sixième segment
abdominal compris. Neuvième segment abdominal convexe en-dessous, la région
postérieure avec cadre ovalaire où s’enchasse l’opercule, tandis que la face
dorsale est aplatie, en plan fortement incliné d’avant en arrière, avec toute¬
fois une légère carène sagittale et des arêtes coupantes séparant la face dorsale
de la ventrale : vers l’arrière, le bord postérieur est assez largement échancré
avec deux pointes potérieures écartées.
Tégument couvert de tubercules nombreux sans pointas nettes, plus grandes
cependant au bord postérieur ; poils palmés courts.
Coloration brun olivâtre en dessus, brun jaunâtre en dessous, une série de
taches sombres correspondant à de petites dépressions du tégument : une sagit¬
tale et trois paires de latérales au niveau du pronotum, quatre paires sur le meso
notum et le metanotum, la paire antérieure transversale, puis seulement deux
paires au niveaudes segments abdominaux.
Matériel. - — • Less Spring, 10° à 1.200 m, aux environs de Cambera, Nouvelle
Galles du Sud, 16 octobre 1966, 1 exemplaire (FL 6-10).
Tasmanie
Helodidae.
Helodidae genus B 2.
Larve de 4 mm.
Cette larve offre l’ensemble des caractères de Helodidae genus B de Nouvelle-
Guiée.
Matériel. — Franklin creek, ruisseau pierreux, Queensland oriental, 25 novem¬
bre 1966, 1 exemplaire (FL 16-14).
Eubriidae.
Sclerocyphon aquaticus Lea.
Toutes les larves sont au dernier stade.
Matériel. — Très petit ruisseau de forêt à 1.000 m. Monts Hartz à 30 km à
l’ouest de Hobart, 22 novembre 1966, 2 exemplaires de 8 mm (FL 15-8).
Ruisseau peu profond de pampa à 1.200 m, 24 novembre 1966, 2 exemplaires
de 9 mm et 10 mm (FL 15-17).
Dove river, lac moyen à 1.000 m, 26 novembre 1966 2 exemplaires de 9 mm
et 11 mm (FL 17-4).
— 952 —
Nouvelle-Zélande.
H ELODIDAE.
Helodidae genus 1).
Larves de 5 mm à 6 mm, de forme allongée, à corps peu élargi en avant et
assez faiblement déprimé en dessus.
Capsule céphalique aux angles antérieurs non aigus ; ocelles grouppés. Antennes
assez grêles à scape légèrement infléchi, de faible longueur, n’atteignant même
pas la longueur de l’ensemble du thorax ; labre large, trapézoïdal, à bord anté¬
rieur presque droit à lobes peu marqués ; mandibules à pointe apicale aigue ;
palpes maxillaires avec seulement trois articles visibles, assez massifs et un peu
renflés, le second un peu plus court que le premier, le troisième le plus grand ;
dents hypopharyngiennes en un seul groupe antérieur avec talon puis denti-
culations réduites et confuses.
Thorax grand et sensiblement plus large que la base de l’abdomen. Prollio-
rax plus de deux fois plus long que large avec pronotum marqué d’un V clair,
à bords latéraux \in peu anguleux ; mesotliorax et rnetathorax plus courts,
les tergites à bords latéraux arrondis. Pattes assez courtes, armées de poils
aciculaires dressés.
Abdomen, comme mentionné ci-dessus, moins large à la base que le meta-
thorax ; segments courts décroissant de largeur vers l’arrière ; huitième seg¬
ment abdominal assez long, un peu sinué au bord postérieur, un peu plus étroit
à la base que le septième.
Poils aciculaires plus ou moins dressés et denses, au moins au niveau des
tergites, peu nombreux à la face ventrale sur les sternites ; poils plus longs
sur les côtés des tergites et particulièrement développés sur les septième et
huitième segments abdominaux.
Tête noirâtre, le reste du corps brun jaunâtre avec tavelures foncées, surtout
au niveau des tergites thoraciques.
Matériel. — Spooner creek, petit ruisseau à 30 milles sud-sud-ouest de Nelson,
23 octobre 1966, 1 exemplaire de 6 mm (FL 8-9).
Lac Houroko, petit ruisseau de forêt à 180 m, 2 novembre 1966, 1 exemplaire
de 6 mm (FL 12-3).
Ruisseau de pampa, 4 novembre 1966, 3 exemplaires de 5 mm à 6 mm (FL
12-10).
Dhyopidae.
Aucune larve de cette famille ne parait connue de cette région.
Dryopidae genus B.
Larve de 8,50 mm, corps allongé et étroit, convexe dorsalement et caréné.
Capsule céphalique avec antennes à i)remier acticle large et massif, couronné
— 953
de poils plats, le deuxième plus étroit et environ deux fois plus long, article
latéral (bâtonnet) au moins aussi long que le troisième.
Thorax à tergites carénés sagittalement avec côtes intermédiaires médiocres,
le prothorax sensiblement plus long, un peu atténué en avant ; cavités coxales
antérieures fermées ; pièces épipleurales antérieures soudées aux sternales dis¬
tinctes ; pièces épipleurales postérieures séparées de la sternale postérieure-
ferment les cavités en arrière ; au mesothorax et au metathorax pièces épi,
pleurales postérieures très petites. Pattes robustes, courtes, à fortes griffes.
Fig. 8. — Dryopidae genus B. (Nouvelle-Zélande) :
1 , antenne ; 2, pronotum, mesonotum et derniers segments : 3, tubercules piligères.
Abdomen allongé et assez étroit avec tergites carénés, des côtes intermédiaires ;
pleures distinctes jusqu’au niveau du septième segment abdominal y compris.
Neuvième segment abdominal à carène sagittale, allongé, de contour cylindro-
conique mais sans dents postérieures ; stylets anaux paraissant subapicaux.
Revêtement dense de tubercules globuleux, ceux du bord postérieur plus
longs, en cylindres courts, formant une rangée serrée ; polis courts, palmés.
60
— 954 —
Coloration olivâtre foncé, les tubercules brunâtres ; antennes, pattes, stylets
anaux brun rougeâtre.
Matériel. — Petit ruisseau moussu, 7°, Artbur’s Pass à 1.000 m, 26 octobre
1966, 1 exemplaire (FL 10-10).
BIBLIOGRAPHIE
Bertrand, IL, 1934. — Notes sur quelques larves de Coléoptères aquatiques. Ann.
Soc. Enl. France, 103, pp. 363-382, fig. 1-21.
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sér. A, 30, 556 p., 530 fig.
— 1963. — Contribution à l'étude des premiers états des Coléoptères a<piatiques
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— 1964. — Id. (6® note). Ibid., sér. A, 2 6, 2, pp. 513-579, fig. 1-47.
— 1965. — Id. (7® note). Ibid., sér. A, 27, 4, pp. 1336-1393, fig. 1-35.
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— et Watts, C., 1965. — Les premiers états des Sclerocyphon Blackb. (Col. Eubrii-
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N. S. Wales, pp. 179-193, fig. 1-7.
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Dryopidae). Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, 67, pp. 1-8, 5 fig.
Hudson, G. V., 1934. — New Zealand beetles and their larvae, 236 p. 17 pl., Welling¬
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Leech, h. B. et Chandler, H. P., 1956. — Chapter 13, Aquatic Coleoptera in : Usin-
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— 1965. — The larvae of the australian Cybister Curt. Homeodytes Rég. and
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — TomcLéO — N° 5, 1968 (1969), pp. 955-961.
UNE NOUVELLE ESPÈCE
DE UARDÈCHE :
NEOBISIUM (N.) BALAZUCI
(Arachnides, Pseudoscorpions, Neohisiidae)
Par J. IIEURTAULT
Les spécimens étudiés de cette nouvelle espèce ont tous été trouvés dans
l’Ardèche.
E. Simon (1913) à Grospierres (près de Joyeuse), 1 1 Ç.
P. Remy (15. IV. 41) à Viviers, Valpérouse, 1 Ç.
J. Balazuc (19. XII. 45) grottes de Chomérac, 1 (J.
J. Balazuc (iv.l963, 1965, 1966, 1967) : Labeaume, fonds de crevasses et
fagots humides, 2 $, 2 çj, 1 tritonymphe.
J. Heurtault (1967) : Aubenas, 5 Ç, 1 tritonymphe.
Description du mâle holotype.
Céphalothorax (fig. 1) plus large que long. Epistome grossièrement équila¬
téral, assez grand (h = 0,05 mm), à sommet arrondi. Deux paires d’yeux, les
antérieurs à lentille plus convexe que les postérieurs. 22 soies réparties en séries
différenciées : 4 antérieures, 6 oculaires, 6 médianes, 6 postérieures. Nombreuses
petites lyrifissures en avant de la série postérieure de soies ; 2 lyrifissures plus
grandes, de chaque côté, au niveau des yeux antérieurs.
Soies tergales : soies simples, inégalement longues : 6-6-9-11-12-10-10-10-10.
Région génitale (fig. 15) : 16 soies sur l’opercule génital, 32 sur la plaque
génitale postérieure et 5 petites au-dessus de chaque stigmate du sternite 3 ;
10 soies sur le sternite 4 et 4 au-dessus de chaque stigmate ; 14 sur le sternite 5 ;
11 sur le sternite 6 ; 13 sur le sternite 7 ; 15 sur le sternite 8 ; 14 sur le sternite 9 ;
15 sur le sternite 10. Nombreuses petites lyrifissures en bandes transversales
au-dessus de chaque rangée de soies. Deux grandes lyrifissures, plutôt médianes,
par sternite. 5-1-6 soies à l’intérieur de la chambre génitale ; sac génital médian
en long ruban s’étendant jusqu’au sternite 9, légèrement aminci distalement,
sac génital latéral en ruban plissé, arrondi distalement.
Chélicères (fig. 10) : 7 soies sur la main (2 ventrales, 4 intermédiaires, 1 dor¬
sale), doigt mobile pourvu d’un tubercule fileur aplati, doigts bien dentés ;
les dents sont plus grosses dans la partie médiane des doigts.
Flagelle (fig. 13) typique des Neobisium ; 7 soies groupées sur une même hase
d’insertion, de longueur croissant graduellement à partir d’une petite soie
proximale isolée jusqu’aux deux soies distales dentelées.
— 956 —
Fig. 1-8. — Neobisium (N.) balazuci n. sp.
1 : (J holotype, céphalothorax ; 2 : tritonymphe paratype, céphalothorax ; 3 : $ allotype, céphalo¬
thorax ; 4 : tritonymphe paratype, pince droite vue latéralement et trochanter, fémur, tibia de
la patte-mâchoire droite ; 5 : ^ holotype, pince droite vue latéralement ; 6 : $ allotype, pince
droite vue latéralement ; 7 : fémur et tibia de la patte-mâchoire droite du d* holotype ; 8 : trochan¬
ter, fémur, tibia de la {latte-mâchoire droite.
Hanches des pattes : 5 soies distales à chaque lobe maxillaire, 9 soies aux hanches
des pattes-mâchoires, 6 et 8 aux hanches des pattes 1 dont le condyle d’arti¬
culation avec le trochanter se prolonge par un cône à sommet arrondi (45°-50°
environ), 8 et 7 soies aux hanches des pattes 2, 7 et 9 soies aux hanches des
pattes 3, 12 aux hanches des pattes 4.
Pattes-mâchoires (fig. 5 et 7) : trochanter à tubercules distincts ; fémur presque
lisse (la face latérale distale externe possède une très fine granulation, difficile-
— 957 —
ment appréciable) avec quelques gros tubercules correspondant à des lyrillssures
latérales, 4, 7 fois aussi long que large, tibia 2,7 fois aussi long que large, l’arti¬
culation s’étendant au tiers de la longueur totale du tibia ; doigts égaux, plus
longs que la main avec pédoncule ; pince 3,7 fois aussi longue que large ; main
avec pédoncule 1,8 fois aussi longue que large. 81 dents régulières au doigt
fixe, coniques ; 75 au doigt mobile, les unes coniques distalement, les autres
en « pavés » proximalement ; les dents reviennent distalement sur la face latérale
du doigt mobile.
Fig. 9-14. — Neobisiwn (N.) halazuci n. sp.
9 : chélicère gauche de la tritonymphe paratype ; 10 : chélicère gauche du hololype ; 11 : Chéhcère
gauche de la $ allotype ; 12 : flagelle de la tritonymphe paratype ; 13 : flagelle du S holotype ;
14 : patte ambulatoire 4 du holotype.
Trichobolhries (fig. 5) : en considérant les projections des aréoles sur l’axe :
pointe du doigt fixe — condyle externe d’articnlation du doigt mobile sur la
main, t est distal par rapport à est, it est légèrement distal de et, ist est légère¬
ment plus proche de la pointe du doigt que de ib, ist est distal par rapport au
milieu du doigt.
Patte ambulatoire 4 (fig. 14) : fémur plus long que le tibia, poil tactile en Y,
à branches inégales, dentelées.
— 958 —
Dimensions en mm : corps : 3,5 ; céphalothorax : 0,92-1,05 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,42-0,30 ; tihia ; 1,00-0,36 ; échancrure tihiale : 0,32 ; main avec pédon¬
cule : 1,10-0,60 ; pince sans pédoncule : 2,25-0,06 ; doigt : 1,46 ; patte ambula¬
toire 4, fémur ; 1,27-0,37 ; tibia : 1,05-0,17 ; basitarse : 0,47 ; télotarse : 0,62.
Description de la femelle allotype.
Céphalothorax (fig. 3) identique par la chétotaxie à celui du mais plus long
et plus large.
Formule tergale : 6-6-8-9-11-11-9-11-10-10. Légèrement différente de celle du (^.
Nombreuses petites lyrifissures comme chez le (J.
Région génitale : 8 petites soies sur l’opercule génital et 2 grandes lyrifis¬
sures, 20 soies sur la plaque génitale postérieure et 4 soies au-dessus de chaque
stigmate, 2 grandes lyrifissures médianes. Plaques criblées latérales, allongées,
en ruban, venant au contact d’une plaque criblée médiane grossièrement cir¬
culaire.
Sternites : sternite 4 : 12 soies inégales + 3 au-dessus de chaque stigmate ;
sternite 5 ; 15 soies inégales ; sternite 6 : 12 soies inégales ; sternite 7 : 17 ; ster¬
nite 8 : 15 ; sternite 9 : 13 ; sternite 10 : 12 ; nombreuses petites lyrifissures sur
chaque sternite et 4 lyrifissures allongées, plus grandes par sternite ; 2 plus
ou moins médianes, 2 latérales.
Hanches des pattes : 5 soies aux processus maxillaires, 9 et 12 aux hanches
des pattes-mâchoires, 6 aux hanches des pattes 1, 7 aux hanches des pattes 2,
7 et 8 aux hanches des pattes 3, 12 et 13 aux hanches des pattes 4. Les proces¬
sus coniques latéraux externes sont identiques à ceux du
Chélicères (lig. 11) : tubercule fileur de même développement que celui du
mâle.
Pattes-mâchoires (fig. 6) plus grandes que celles du (^. La disposition des tri-
chobothries et la forme des dents sont identiques ; 79 dents au doigt fixe, 76 au
doigt mobile. Fémur (fig. 8) 4,3 fois aussi long que large, plus lisse que celui
du (J, sans tubercule ; tibia 2,5 fois aussi long que large, pince 3,5 fois aussi
longue que large, main 1,8 fois aussi longue que large.
Patte ambulatoire 4 : basifémur plus court que le télofémur, poil suhterminal
de même forme que chez le (J, poil tactile légèrement proximal par rapport
au milieu du télotarse.
Dimensions en mm : corps : 4,2 ; céphalothorax : 1,05-1,25 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,50-0,35 ; tibia : 1,10-0,43 ; pince 2,40-0,68 ; main avec pédoncule :
1,25-0,68 ; doigt : 1,55 ; patte ambulatoire 4, fémur : 1,40-0,35 ; tibia : 1,17-0,18 ;
basitarse : 0,50 ; télotarse : 0,65.
Dimensions des paratypes [en mm) :
^ n° 25283, de Grospierres. — Corps : 3,70 ; céphalothorax : 0,95 ; patte-
mâchoire, fémur : 1,30-0,30 ; tihia ; 1,02-0,37 ; échancrure tibiale : 0,32 ; pince :
2,12-0,61 ; main pédonculée : 1,02-0,61 ; doigt : 1,40 ; patte ambulatoire 4,
fémur : 1,22 ; tibia : 1,00 ; basitarse : 0,42 ; télotarse : 0,62.
n° 347, des grottes de Chomérac. — Corps ; 3,9 ; céphalothorax : 0,95 ; patte-
mâchoire, fémur : 1,37-0,30 ; tibia : 1,05-0,37 ; échancrure tihiale : 0,40 ; pince :
2,20-0,36 ; main pédonculée : 1,12-0,56 ; doigt : cassé ; patte ambulatoire 4,
fémur : 1,52-0,72 ; tibia : 1,27 ; basitarse : 0,50 ; télotarse : 0,72.
Ç n° 2060, d’ Aubenas. — Corps : 3,6 ; céphalothorax : 0,92 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,45-0,30 ; tibia : 1,07-0,40 ; échancrure tibiale : 0,37 ; pince : 2,30-0,62 ;
main pédonculée : 1,15-0,62 ; doigt : 1,47 ; patte ambulatoire 4, fémur ; 1,35 ;
tibia : 1,10 ; basitarse : 0,45 ; télotarse : 0,67.
\ ° ° y
• O '/ O
O -oo'- — °i--\
° O O o'^„/ i °
Fig. 15. — Neohisium (I^.) balazuci n. sp. :
région génitale du d* holotype.
— 960 —
Ç nP 25283, de Grospierres. — Corps : 4,5 ; céplialothorax : 1,45 ; patte-
mâchoire, fémur : 1,55-0,35 ; tibia : 1,17-0,45 ; échancrure tibiale : 0,42 ; pince :
2,40-0,70 ; main pédonculée : 1,20-0,70 ; doigt : 1,57 ; patte ambulatoire 4,
fémur : 1,47 ; tibia : 1,22 ; basitarse : 0,50 ; télotarse : 0,70.
Description de la tritonymphe paratype.
Céphalothorax : la chétotaxie est celle du ^ (fig. 2).
Formule ter gale : 6-6-8-9-9-9-9-9-9-8 ; lyrifissures moins nombreuses que chez
les adultes.
Chélicères (fig. 9) ; 6 soies, ib n’apparaît tpie chez l’adulte, tubercule (ileur
assez développé, dents pointues, les plus grosses dans la partie médiane du
doigt.
Flagelle (fig. 12) déjà typique des N eohisium : 7 soies dont une petite proxi¬
male isolée et 6 alignées sur une même base d’insertion, les 2 soies distales sont
dentelées.
Hanches des pattes : 4 soies aux processus maxillaires ; 7 et 8 aux hanches des
pattes-mâchoires, 5 aux hanches des pattes 1, 6 aux hanches des pattes 2, 5
et 6 aux hanches des pattes 3, 7 aux hanches des pattes 4.
Pattes-mâchoires (fig. 4) : fémur lisse avec deux tubercules sur la face latérale
externe, 3, 8 fois aussi long que large, pince 3, 6 fois aussi longue que large,
main 1,7 fois aussi longue que large, tibia 2,2 fois aussi long que large.
Trichobothries (fig. 4) : 3 trichobothries au doigt mobile : sb n’apparaît qu’au
stade adulte ; 7 au doigt fixe : isb n’apparaît que chez l’adulte, t coupe le triangle
formé par et, it, est.
Formule sternale : sternite 2 : 2 soies ; sternite 3 : 6 soies -j- 3 suprastigma-
tiques ; sternite 4 : 6 soies + 3 suprastigmatiques ; sternite 5 : 12 soies ; ster¬
nite 6 : 12 ; sternite 7 : 11 ; sternite 8 : 10 ; sternite 9 : 10 ; sternite 10 ; 8.
Patte ambulatoire 4 : poil subterminal en Y, à branches inégales, dentelées ;
fémur plus long que le tarse et basitarse plus long que le télotarse.
Dimensions en mm : corps : 2,80 ; céphalothorax : 0,74 ; patte-mâchoire
fémur : 0,87-0,22 ; tibia : 0,62-0,27 ; pince : 1,50-0,41 ; main : 0,70-0,41 ; doigt :
1,00 ; patte ambulatoire 4, fémur : 0,80 ; tibia : 0,07 ; basitarse : 0,27 ; télotarse :
0,67.
Position systématique de Neobisium (N.) balazuci
DANS L.A F.AUNE EUROPEENNE.
Il nous est facile, dans la faune de France, de différencier N. balazuci de
N. praecipuum et N. vac.honi.
961
La comparaison avec d’autres espèces : N. dolichodactylurn, N. erythrodacty-
lum, N. doderoi, N. delphinaticum, sera faite lorsque les espèces en question
seront révisées. 11 apparaît en effet, au fur et à mesure que de nouvelles espèces
de ce groupe sont décrites, que les caractères utilisés sont tout à fait insuffi¬
sants (rapports morphométriques) et que certains caractères sont d’apprécia¬
tion difficile (granulation des fémurs des pattes-mâchoires, échancrure tibiale
par exemple). 11 nous paraît utile, pour fournir une clef utilisable, d’attendre
d’être en possession de donnée^ p'us nombreuses chez ces dernières espèces.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum,
61, rue de Iluffou, Paris, ’P.
BIBLIOGRAPHIE
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(1968), pp. 1077-1083.
— 1968. — Une nouvelle espèce de Pseudoscorpion du Gard : Neobisium (N.)
vachoni (Neobisiidae). Bull. Mus. Bi.st. nat. 2® sér., 40, 2, 1968, pp. 315-319.
Simon, E., 1879. — Les Arachnides de France, 7, pp. 53-62.
RULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 40 — N“ 5, 1968 (IUG9), iip. 962-967.
RECHERCHES SUR LES OPILIONS
DU GENRE ISCHYROPSALIS
(EAM. ISCHYROPSALIDAE).
IX, Ischyropsalis espagnol! sp. nov.
Par Ed. DRESCO
Historique.
L’étude d’un lot d’ Ischyropsalis capturés dans des grottes de la province de
Navarra, Espagne, par nos éminents collègues et amis, le Professeur F. Espanoi,
et MM. H. Henrot et J. Nègre, que nous remercions vivement, nous a permis
d’y trouver une espèce nouvelle que nous décrivons et que nous dédions au
Professeur Espanol, de l’Université de Barcelone, qui en a effectué la première
capture, le 23-ix-1947.
Caractères morphologiques.
Matériel étudié. — 6 (J et 3 $, provenant de la localité-type : Cuevas de
Martinchurito, Larraum, Lecumberri, prov. de Navarra, Espagne. Holotype
et femelle typique ont été choisis dans du matériel capturé le 12-xi-49 (4 (J
et 3 ?).
Description du mâle holotape (fig. 1 à 11).
Céphalothorax finement et densément rugueux, peu bombé (fig. 1). Mamelon
peu proéminent, creusé d’un sillon peu profond, large, arrondi dans le fond
(fig. 2). Bord postérieur du céphalothorax présentant au-delà de la strie 10 den-
ticules de grandeurs inégales, les médians plus longs (fig. 2). Abdomen avec
un bouclier dorsal et les tergites postérieurs apparents, premier segment avec
2 spiculés médians, tous les segments avec des lignes de faibles granulations
piligères (fig. 2). Chélicères (fig. 3 à 7) : article basal long, rétréci à la base, puis
cylindrique, cintré à l’extrémité, muni d’une bosse supéro-apicale proéminente
et creusée en avant, orientée vers l’intérieur (fig. 6) ; quelques denticules courts
sur la partie supère le long de l’article, une série de denticules courts à la partie
inféro-basale interne de l’article (fig. 4) ; article apical long, étroit, avec quelques
tubercules au pédicule ; face interne dépourvue de tubercules. Patte-mâchoire
concolore, tous les articles obscurcis ; fémur long, fin, avec des poils plus longs
en-dessous de l’article ; patella avec de longs poils sinueux de longueurs égales
au diamètre de l’article ; absence de pilosité courte sur le dessus de toute la
963 —
longueur de l’article (lig. 8, PM. 482 et 480) ; tibia et tarse avec des poils
sinueux et une pilosité dense de poils courts inclinés vers l’avant. Pattes ambu¬
latoires longues, concolores, les fémurs et patellas de teinte foncée, les tibias
bruns, les métatarses et tarses plus clairs, ces derniers obscurcis à l’apex. Griffes
tarsales des pattes arrières plus grandes que celles des pattes avant. Pénis
(fig. 11).
1 : holülyjie, céphalothorax, profil, X ''lO ; 2 : id., mamelon oculaire, vue arrière, denticules arrières
du céphalothorax, segments 1 et II de l’abdomen, X 40 ; 3 : id., chélicère droite, face externe,
X 16 ; 4 : id., face interne, X 16 ; 5 : id., article basal, vue du dessus, X 16 ; 6 : id., article basal,
vue en boul ; 7 : id., article apical, vue de face, X 16 ; H : id., patte-mâchoire, patella, X 5*’, fV^l.
n° 4H2 ; 9 : id.. métatarse Tl, articles apicaux, X 25.
— 964
Mensurations et rapports.
long.
Chélicères : article basal, long. 5, larg. 0,53 inm, rapport — = 9,4 ; article
larg.
apical, long. 4,69, larg. 0,87 mm, rapport = — ^ = 5,36 (fig. 3 et 4).
larg.
Mamelon oculaire : largeur totale, yeux compris, 0,62 mm ; intervalle entre
les yeux, 0,45 mm ; diamètre des yeux, 0,1 mm. Position du mamelon oculaire ;
de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax, 0,7 mm ; des creux
antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules arrières du céphalothorax,
1,6 mm ; rapport de ces deux longueurs : 2,28.
Patte-mâchoire : fémur : 4,37 mm — patella ; 2 mm — tibia : 3,5 mm —
tarse : 1,78 mm. Rapport - = 1,75.
^ patella
10 : syntype, chélicère droite, article basal, extrémité, profil, X 40; H : pénis, extrémité, X 40,
Cueva Akelar.
Pattes ambulatoires :
Fémurs : I : 6,5 — II : 9,37 — III : 5 — IV : 7 mm.
Tibias : I : 4,84 — II : 7,8 — III : 4,37 — IV ; 5,62 mm.
.Métatarses II munis de 3 articles apicaux (fig. 9).
Préparations microscopiques : n° 482, 3* holotype, patte-mâchoire droite ;
n° 480, (J syntype, patte-mâchoire droite.
965
Description de la femelle considérée comme typique (fig. 12 à 20).
Ç provenant de la localité-type, 12-xi-49 (Henrot). Caractères du sauf
sur les points suivants :
Abdomen privé de bouclier dorsal, avec tous les tergites apparents ; premier
segment avec deux petits spiculés médians en avant de la ligne de faibles gra¬
nulations piligères ; les autres segments avec des granulations piligères peu
marquées. Chélicères : article basal long, mince, rétréci à la base, puis cylindrique,
orné de denticules peu développés et de tubercules, l’extrémité de l’article cin¬
trée avec une légère bosse supéro-apicale ; article apical long, étroit, avec quelques
tubercules au pédicule. Patte-mâchoire comme le (5' : absence de pilosité courte
sur le dessus de toute la longueur de l’article.
Mensurations et rapports.
long.
Chélicères ; article basal, long. 5,44, larg. 0,53 mm, rapport ^ — — = 10,23 ;
article apical, long. 5,1, larg. 0,9 mm, rapport - — - = 5,62.
larg.
Mamelon oculaire : largeur totale, yeux compris, 0,6 mm ; intervalle entre
les yeux, 0,4 ; diamètre des yeux, 0,1 mm. Position du mamelon oculaire : de
l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax, 0,76 mm ; des creux
antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules arrières du céphalothorax,
1,64 mm ; rapport de ces deux longueurs : 2,16.
Patte-mâchoire : fémur : 4,12 mm — patella : 1,88 mm — tibia : 3,5 mm —
tarse : 1,75 mm. Rapport — — ^ = 1,83.
Pattes ambulatoires
patella
Fémurs : I : 6,25 — 11 : 8,75 — III : 4,56 — IV : 6,25 mm.
Tibias : I : 4,56 — II : 7,37 — III : 4,06 — IV ; 5,37 mm.
Métatarses II munis de 3 articles apicaux.
Préparations microscopiques : n° 509, Ç syntype, patte-mâchoire droite ;
nO 510, Ç syntype, ovopositor.
Nota. — Nous insistons sur le fait que, dans le matériel étudié :
1) tous les (J ont un bouclier dorsal, dont les contours latéraux sont plus
ou moins nets, et l’un des syntypes a un bouclier dorsal fortement échancré
sur le côtés ;
2) chez les 3 Ç, tous les tergites sont parfaitement séparés et il n’y a pas de
bouclier dorsal.
Affinités.
/. espagnoli est très voisin de I. dispar ((J) et de I. pyrenaea ($) ;
(J. — Chélicères, article basal, bosse supéro-apicale non cretisée en avant, tabulaire. .
dispar et espèces allines
. — Id., bosse supéro-apicale creusée en avant . espagnoli
— 966 —
— /rf., bosse supéro-apicale bombée en avant . pyrenaea
$. — L’article basal des chélicères est de forme et d’ornemeiilation semblables chez
pyrenaea et espagnoli ; les Ç de tout ce groupe {dispar) sont très difficiles à
déterminer en l’absence du (J ; l'article apical est plus renflé chez dispar et
pyrenaea que chez espagnoli, mais ce caractère est en défaut chez une espèce
nouvelle du groupe dispar (sous presse).
Fig. 12-20. — Ischyropsalis espagnoli sp. nov., $.
12 : $ typique, céphalothorax, profil, X 40 ; 13 : id., mamelon oculaire, vue arrière, tubercules et
granulations piligcres du segment 1 de l’abdomen, X 40 ; 14 : id., chélicère droite, face externe,
X 16 ; 15 : id., article basal, face interne, X 16 ; 16 : id., article basal, vue du dessus, X 16 ; 17 ; id.,
article basal, vue en bout, X 40 ; IS : syntype, patte-mâchoire, patella, X 50, PM. n® 509 ; 19 : $
ty|)ique, métatarse II, articles apicaux, X 25 ; 20 : syntype, ovopositor, X 80, PM. n° 510.
967 —
Répartition géographique.
Espagne. — Province de Navarra. Cuevas de Martinchurito, Larraun, Lecuin-
berri, Biosp. n° 717, 23-ix-47 (Espanol) ; i-iv-48 (Nègre) ; 4 6*, 3 Ç,
12-XI-49 (Henrot), abajo. Localité-type.
Cueva Akelar, Larraun, Lecumberri, Biosp. n° 716, ait. 640 m, 2 12-xi-49
(Henrot).
Remarque. — Rambla (3), en 1946, a figuré sous le nom de dispar un (J
dont la bosse supéro-apicale de l’article basal des chélicères est voisine de celle
que nous figurons pour espagnoli ; toutefois, les rapports ^ des articles (basal
et apical) sont différents ; nous n’avons pas vu ce matériel qui fait incontesta¬
blement partie du groupe dispar, mais qui semble être plus près à' espagnoli que
de dispar. Une monographie de cette dernière espèce est sous presse, avec de
nombreuses figures ; les figures publiées à ce jour sur dispar sont insuflîsantes
ou non conformes, et expliquent parfaitement la détermination de Rambla.
Résumé.
L’auteur décrit une espèce nouvelle, I schyropsalis espagnoli, voisine de I. dispar Sim.
et de I. pyrenaea Sim., provenant d’Espagne, province de Navarra ; deux stations
seulement sont signalées.
Summary.
Ischyropsalis espagnoli sp. nov. is described. The geographical distribution is very
restricted, in two caves near to Lecumberri, prov. of Navarra, Spain.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Drf.sco, E., 1966. — Recherches sur les Opilions du genre I.schyropsalis (Fam.
Ischyropsalidae). 1. Les caractères systématiques. — IL Ischyropsalis rohusta
Simon. Bull. Mus. llist. nat., 38, 5, pp. 586-602.
2. — 1967. — Id. VL Ischyropsalis pyrenaea Simon, Bull. Mus. Hist. nat., 39, 4,
pp. 665-679.
3. Rambla, M., 1946. — Opiliones del Aralar. Consejo sup. investig. cientif., Zaragoza,
XII-1946.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 5, 1968 (1969), pp. 968-98IÎ.
MORPHOLOGIE DE U APPAREIL GÉNITAL MÂLE
DES SCOLOPENDROMORPHES
ET SON IMPORTANCE EN SYSTÉMATIQUE
( Myriapodes Chilopodes )
Par J.-M. DEMANGE et J. RICHARD
Les premières descriptions de l’appareil génital mâle des Chilopodes sont
dues à J. H. Fabre (1885) qui étudie trois espèces ; Scolopendra complanata
(Newp.) (= S. alternans Leach), Cryptops hortensis Leach et C. saeignyi Leach.
Il remarque la présence d’un spermatopliore dont une zone bien déterminée
peut s’évaginer et éclater ; les spermatozoïdes sont émis à l’extérieur par la
pression des enveloppes. Fabre conclut qu’il n’y a ni intromission du pénis
dans les voies génitales femelles ni rapprochement des sexes.
En 1901, R. Heymons, dans son ouvrage sur le développement embryon¬
naire de la Scolopendre, consacre quelques pages à l’appareil génital de Scolo¬
pendra cingulata L. 11 note l’existence de glandes accessoires et précise la posi¬
tion des orifices excréteurs.
Les travaux ultérieurs de .1. Chalande (1905), K. Fahlander (1938) et
W. Rücherl (1942) n’apportent rien d’original à la connaissance des Scolopendres ;
W. Rücherl établit toutefois une nouvelle nomenclature des plaques génitales,
sur laquelle nous reviendrons.
En 1945, J.-M. Démangé décrit les spermatophores de Scolopendra subspi-
nipes Leach var. de haani Rrandt et de Cryptops anomalans Newp. {= saeignyi
Leach) et souligne leurs différences morphologiques. 11 observe un spermato-
phore à l’orifice des voies génitales de la femelle d’Otostigmus spinicaudus
(Newp.) ; l’invagination étant dirigée vers le conduit génital, il en conclut que
le spermatophore est placé par le mâle à l’orifice femelle. Les différentes enve¬
loppes du spermatophore se contractent alors, font saillir la zone invaginée qui
éclate dans l’oviducte et y projettent la masse des spermatozoïdes. Or H. Klin-
gel (1960), étudiant la reproduction des Scolopendres a montré que le sperma¬
tophore était déposé sur une toile par le mâle et saisi par la région génitale externe
turgescente de la femelle.
Dans une seconde note (1946), J.-M. Démangé compare le nombre et la forme
des testicules, la disposition des canaux déférents chez Scolopendra cingulata
Latr., S. morsitans L., S. suhspinipes Leach, Otostigmus limbatus Mein. Il pense
attribuer à ces différents caractères une valeur systématique.
B. S. Jangi (1955) reprend la description déjà faite par J.-M. Démangé (1946)
de Scolopendra moristans L. et décrit très brièvement le pénis et les plaques
génitales.
La dernière étude dont nous ferons mention est celle de G. S. Shukla (1963)
qui donne une description des appareils génitaux mâle et femelle des Scolo-
969 —
pendres. Sa description porte vraisemblablement sur Scolopendra morsitans.
Toutefois, l’auteur semble admettre la validité de son étude chez toutes les
espèces du genre Scolopendra. Or, nous le verrons dans une étude comparée,
toutes les Scolopendra n’ont pas le même type de chaîne testiculaire ce qui
avait déjà été démontré par Démangé en 1946. Enfin, le pénis n’est pas décrit.
Ce bref rappel bibliographique permet de constater que très peu de travaux
ont été publiés jusqu’alors sur l’appareil génital mâle des Scolopendromorphes.
Il n’existe aucune description complète du pénis et des plaques génitales. Le
but du présent travail sera donc de préciser tout d’abord la morphologie des
segments génitaux. Cette question, y compris une brève description de l’appa-
rail génital interne et du spermatophore, fera l’objet de la première partie.
Dans une seconde partie, nous essayerons de montrer l’importance systématique
de quelques caractères morphologiques inconnus, intéressant essentiellement
l’appareil génital interne. Ce problème avait été posé par J.-M. Démangé (1946)
dans une étude comparée de l’appareil testiculaire chez 5 Scolopendridae.
Nos recherches porteront sur 18 espèces choisies parmi les Scolopendridae
et les Cryptopidae. En voici la liste :
I. — Fam. Scolopendridae
A. — Sub. fain. Scolopendrinae
Genre Scolopendra
Sc. cingulata Latr.
subspinipes Leach
gigantea L.
valida Lucas
viridicornis Newp.
pomacea C. L. K.
viridis Say
Genre Corrnocephalus Newp.
C. punctiventris (Newp.)
Genre Pseudocryptops Poe.
P. walkeri Poe.
B. — Sub. fam. Otostigminae
Genre Otostigmus Por.
O. orientalis Por.
spinicaudus (Newp.)
Umbalus Mein.
Genre Ethmostigmus Poe.
E. trigonopodus (Leach)
Genre Rhysida Wood
R. nuda togoensis Krpln.
II. — Fam. Cryptopidae
A. — Sub. fam. Cryptopinae
Genre Cryptops Leach
C. hortensis Leach
B. — Sub. fam. Scolopocryptopinae
Genre Otocryptops Haase
O. ferrugineus L.
O. gracilis (Wood)
Genre Newportia Gerv.
N. rnonticola Poe.
N. ernsti Poe.
61
970 —
I. Description de llappareil génital mâle et du spermatophore
de Scolopendra valida Lucas.
Scolopendra valida sera choisie comme exemple car de nombreux spécimens
ont été disséqués.
La morphologie de l’appareil génital interne (chaîne testiculaire, épididyme,
bourses à spermatophores, canal éjaculateur et glandes accessoires) est rappelée
brièvement car les descriptions déjà publiées pour d’autres espèces par
J. -H. Fabre, R. Heymons et J.-M. Démangé s’appliquent à cette espèce.
Par contre nous insisterons sur la morphologie de l’appareil génital externe
(pénis et plaques génitales) car on ne possède que très peu de documents.
A. Appareil génital interne (fig. 1, 5, 11).
Testicules et voies déférentes.
Les 20 testicules, fusiformes, sont disposés par paires et forment une chaîne
longitudinale sagittale qui s’étend entre le vaisseau dorsal et le tube digestif.
Des deux extrémités de chaque testicule part un canal déférent qui débouche
dans un canal déférent axial. A l’avant, celui-ci est relié à l’œsophage par un
ligament suspenseur. Les canaux déférents antérieurs et postérieurs {cda., cdp)
d’une paire de testicules confluent en deux points successifs du canal axial (dp)
(fig. 1), le point de convergence des canaux postérieurs d’une paire précédant
celui des canaux antérieurs de la paire suivante.
Epididyme.
En arrière de la chaîne testiculaire, le canal déférent axial élargi et pelotonné
forme l’épididyme.
Bourses à spermatophores.
A l’épididyme succède un canal beaucoup plus large présentant des renfle¬
ments successifs (bourses à spermatophores) dans lesquels sont logés les sper¬
matophores d’où le nom donné à cette zone i.
Canal éjaculateur.
C’est un tube droit qui fait suite aux bourses à spermatophores. Vers l’arrière,
il émet un diverticule formant, autour de l’intestin, un collier que R. Heymons
appelle arcus genitalis.
Glandes accessoires.
Les glandes accessoires sont de deux types :
— une paire dorsale, la plus volumineuse, dont les canaux excréteurs débou¬
chent côte à côte distalement dans le pénis, sous le plancher du canal éjacu-
1. Voir également page 974.
2. Les coupes présentées par Jangi sont choisies à deux niveaux différents et l’une des coupes pré¬
sente incontestablement une lumière unique. Cela n’est pas l’indice d’un canal commun mais au con¬
traire d’une section faite au niveau de l’atrium des glandes intrapéniales.
— 971 —
lateur (fig. 5, 11, 12, 13). Ce sont les glandes intrapéniales. Si l’on observe le
pénis par l’ouverture génitale (fig. 10), c’est-à-dire face ventrale, on aperçoit
les deux orifices glandulaires en retrait par rapport au plancher {oit). A leur
niveau, la membrane s’invagine créant une seconde plateforme dominant le
plancher (pii). Le rebord est souvent très réduit.
— une paire ventrale moins volumineuse, les glandes infrapéniales, débou¬
chant sous le pénis quand ce dernier est invaginé et en arrière lorsqu’il est en
érection.
Fig. 1. Scolopendra valida Lucas, une paire de testicules. — Fig. 2. Une paire de testicules chez Cryp-
tops horlensis Leach. — Fig. 3. Extrémité postérieure de S. valida. Le pénis est en pointillé. —
Fig. 4. Appareil génital postérieur dévaginé de S. valida. — Fig. 5. Coupe sagittale schématique
au niveau du pénis. Les deux lignes verticales A et B indiquent l’emplacement des coupes trans¬
versales théoriques de la figure IL
B. Appareil génital externe.
Il est essentiellement composé du pénis placé entre les plaques sternale et
tergale.
Plaques génitales.
Au 21® segment pédifère fait suite un segment (22®) « prégénital » ou « géni¬
tal I » (lig. 3, 4) dépouvu d’appendices et composé d’un sternite et d’un tergite
reliés par des pleures. On trouve, en arrière ventralement, une lame sclérifiée
en forme de croissant présentant une carène médiane longitudinale, la lamina
accessoria (sta) (ou sternite accessoire de R. Heymons) (fig. 3 à 5). Cette dernière
protège l’extrémité distale du pénis au repos.
Une lame interne et ventrale forme, avec le sternite accessoire et le sternite 22
(génital I), une double paroi dans laquelle cheminent les canaux des glandes
infrapéniales {cif) (fig. 5) (glandes accessoires ventrales). Ceux-ci aboutissent
sous un repli en demi-cercle de la paroi interne (fig. 13 et 14). Notons que Bücherl
(1942, p. 53) homologue la lamina accessoria {sta) à un « segment postgénital » ;
or, il ne peut, à notre avis, s’agir d’un segment puisque aucun muscle ne s’insère
à ce niveau et aucun canal glandulaire n’y débouche. Nous pensons plutôt
à une annexe du sternite 22 (segment génital I).
En 1942, le même auteur met en parallèle les nomenclatures de Heymons,
Verhoeff et Attems avec celle qu’il adopte. 11 écrit notamment que les « styli
génitales » de Heymons doivent être nommés « apendicae genitais » pour éviter
la confusion avec ceux des Insectes ; or, dans un tableau (p. 53), il met en paral¬
lèle « apendice genitais » avec « estiletes génitales » de K. W. Verhoeff {sic !).
Quant aux « styli génitales », il les fait correspondre au « segmento génital »
de la nomenclature « définitive », ce qui est une erreur. Enfin nous ne compre¬
nons pas pourquoi Bücherl fait correspondre le segment prégénital (ou seg¬
ment génital I de Heymons et Attems) et le segment qui lui fait suite (génital),
c’est-à-dire le pénis, à de simples membranes intersegmentaires. Les différentes
figures publiées par Heymons et Attems montrent bien que les segments pré¬
génital et génital sont des métamères et non des membranes articulaires et
correspondent à ce que Bücherl appelle tantôt « esternito genita » et « esternito
postgenital », tantôt « primeiro membrana intermediara » et « segunda mem-
brana intermediara » (1942, p. 53).
A notre avis, il existe deux segments génitaux :
— le 22® segment ou génital I au niveau duquel débouchent les canaux des
glandes infrapéniales ;
— le segment génital H ou pénis dans lequel sont situés les orifices des canaux
des glandes intrapéniales. Ce dernier segment fera l’objet du paragraphe suivant.
Pénis.
Le pénis est formé de deux valves triangulaires sclérifiées {od, vg) (fig. 6 à 8)
dont les deux arêtes ventrales, opposées au plus grand angle, limitent son ouver¬
ture naturelle (og). Les deux extrémités antérieure et postérieure des valves
se chevauchent plus ou moins de telle sorte que la valve gauche, par exemple.
973 —
Le pénis ;
Fig. 6 à 0 et fig. 11 chez S. i>alida. Fig. 10 chez 5. gigantea.
Fig. 6. Pénis isolé, avec ses deux valves, vu face ventrale, orifice génital face à Fobservateur. —
Fig. 7. Pénis de profil. — Fig. 8. Pénis dans sa position de repos vu de la face dorsale. Les valves
anales, le tergite 22 et le canal éjaculateur sont enlevés. — Fig. 9. Bord externe du canal éjaculateur
au niveau de l’orifice génital. La valve sclérifiée est enlevée. Région 1 : bord dentelé du canal
éjaculateur, la chitine transparente est présente, elle atteint la limite marquée ABC puis se replie
dans le sens des (lèches et forme la région .S. — Fig. 10. Pénis en vue ventrale. — Fig. 11. Coupes
schématiques transversales du pénis au repos. — A. au niveau du diaphragme. — B. au niveau
(les canaux des glandes accessoires. Voir plans de couj^es de la figure 5.
— 974 —
recouvre la valve droite en avant et vice versa en arrière. Dorsalement les
arêtes triangulaires des deux valves demeurent écartées mais elles sont reliées,
en arrière, par une membrane translucide que nous appellerons diaphragme (di).
Le diaphragme recouvre environ le tiers de la longueur des valves suivant une
ligne en feston qui donne à l’ensemble de la membrane une allure cordiforme.
Le canal éjaculateur pénètre dans le pénis par l’orilice supérieur limité par le
diaphragme et les arêtes dorsales antérieures et s’applique contre la paroi des
valves, épousant la forme de l’organe. Autour de l’orifice pénien le canal pro¬
duit une série de franges (fig. 9, 10) protégées par un fin repli de chitine trans¬
parente provenant du bord des valves.
Dès son entrée dans le pénis, le canal éjaculateur émet un repli parallèle
à sa base, échancré en V {pce] qui atteint à peu près la moitié de la longueur
de l’organe (fig. 5, 10, 11, 12). La présence de ce plancher donne à l’orifice du
canal éjaculateur une forme ovale et non circulaire. L’embouchure, en sifflet
vue de profil, est à section transversale ovale et non ronde comme l'indique
Jangi ; elle ne se situe pas au milieu comme l’indique cet auteur.
De l’orifice antérieur dorsal du pénis se développe, extérieurement, une fine
membrane de chitine translucide qui recouvre les valves (de) et le diaphragme
(ddi) (fig. 7). Cette membrane continue enveloppe complètement le pénis et se
raccorde, dorsalement, aux valves anales (fig. 11) et ventralement au sternite
génital {dst 22). Elle forme donc un fourreau pour le pénis invaginé au repos
et laisse un espace entre elle et le pénis qui est V atrium génital {at). C’est dans
cet atrium que débouchent les glandes infrapéniales (fig. 5, 11).
Lorsque le pénis est en érection (fig. 4), les différentes pièces sclérifiées se
placent dans le prolongement les unes des autres et sont reliées par de larges
zones de chitine souple, le pénis se dévagine et sort de son fourreau. Les mem¬
branes en relation avec les valves anales se déplient ; leur longueur étant faible,
elles tendent à freiner le pénis dans son mouvement, à incliner la pointe de l’organe
vers le sol et à diriger l’orifice génital vers l’avant.
C. Les spermatophores.
Les spermatophores, situés dans les bourses, ont la forme d’un grain de blé
plus ou moins aplati dorso-ventralement (fig. 19 à 21). Leur nombre est variable
(8 à 10) ; très généralement toutes les bourses sont occupées quelle que soit la
date de capture de la Scolopendre.
Ils sont constitués de trois enveloppes, la plus externe étant la plus épaisse.
Ventralement, celle-ci s’invagine tangentiellement à la surface. L’invagination
est toujours située ventralement dans les bourses. Dans la suite de ce travail
nous appellerons face ventrale du spermatophore la surface présentant une
ornementation.
Le rôle du canal à spermatophores dans la fabrication de ces derniers n’est
pas bien connu. C’est dans les bourses successives que se fabriquent les sperma¬
tophores (Démangé, 1945). Nous constatons que les bourses les plus antérieures
contiennent des spermatozo'ides et du liquide séminal ; les bourses suivantes
et successives postérieures renferment des spermatophores de plus en plus
achevés. Apparemment, rien dans la structure interne des bourses, n’indique
comment se forme l’invagination, ni pourquoi telle enveloppe apparaît la pre¬
mière, plutôt que telle autre, mais on peut supposer que les ])arois des bourses
Fig. 12. Coupe sagittale du pénis de S. gigantea.
Débouchés des glandes accessoires :
Fig. 13. Rhijsida mida togoensis. — Fig. It. OtocnjjUops gracilis.
Chaînes testiculaires :
Fig. 15. .S. viridicornis. — Fig. 16. Hhysida nuda logoensis. —
Fig. 17. O. limbatus. — Fig. 18. Otocryptops gracilis.
Spermatophores :
— 976 —
Spermatophores :
Fig. 19 à 21 : 5. valida, de face, 3/4 de profil. — Fie. 22. 5. viridicornis vu de face. — Fig. 23. 5. poma-
cea vu de face. — Fig. 24 et 25. Cormocephalus punetwentris de face et de profil. — Fig. 26. Olostig-
rnus spinicaudus vu de face. — Fig. 27. O. spinicaudus coupe transversale. — Fig. 28. O. orientalis
coupe transversale. — Fie. 29. Rhysida nuda togoensis, coupe transversale suivant la ligne AB de
la figure suivante. — Fig. 30. R. nuda togoensis vu de profil. AB = plan de coupe transversale de la
figure précédente.
— 977
sécrètent les différentes enveloppes et qu’elles ne sont pas seulement des moules.
Un problème reste néanmoins posé c’est celui de comprendre par quel processus
la forme particulière de l’invagination ventrale, parfois complexe (fig. 27 à 29),
est obtenue car les parois de la chambre sont lisses ou peu plissées. La valvule
située au niveau du passage de l’épididyme dans le canal à spermatophore
joue ici probablement un rôle très important puisque c’est dans la première
chambre qu’est sécrétée la première enveloppe, après injection du sperme dans
cette chambre.
Mécanique de l’émission du spermatophore.
Si nous avons insisté tout particulièrement sur la morphologie du pénis et
de ses annexes c’est qu’elle joue un rôle très important dans l’orientation des
spermatophores au cours de leur émission.
Le spermatophore garde une orientation caractéristique dans la partie ter¬
minale de l’appareil génital. Le point de moindre résistance, correspondant à
l’invagination érectile, se trouve toujours face ventrale c’est-à-dire dirigé vers
l’ouverture génitale du pénis. Le spermatophore est dirigé dans son mouvement
de descente par la forme spéciale de l’orifice du canal éjaculateur qui est
plus long que large. Au cours de l’émission la pointe du spermatophore
bute contre le diaphragme placé en face de l’embouchure du canal ; il
bascule vers le sol en glissant le long du diaphragme et jaillit à l’extérieur pour
être déposé sur la toile après avoir subi un véritable retournement. La fente
de l’invagination érectile se trouve donc placée vers le haut.
Non seulement la forme de l’orifice du canal éjaculateur a une très grande
importance dans l’orientation du spermatophore mais aussi la présence et la
position oblique du diaphragme qui, liés à la forme arrondie, en demi-lune, du
spermatophore, jouent un rôle prépondérant dans l’émission et la position défini¬
tive, correcte, de l’appareil sur la toile.
Le spermatophore, par sa morphologie, constitue un appareil éjaculateur
par le jeu de son enveloppe externe contractile et de son invagination ventrale
érectile. Cet appareil ne fonctionne qu’au contact du mucus produit par la femelle
c’est-à-dire lorsqu’il est en place. L’invagination, par les seules actions physiques,
s’introduit dans le vagin par rétroversion et projette son contenu en éclatant.
IL Étude comparée de l’appareil génital mâle
et du spermatophore.
En 1945 et 1946, chez diverses espèces de Chilopodes, J.-M. Démangé met
en évidence des variations morphologiques intéressant tout particulièrement
les testicules et les (banaux déférents, et dont l’intérêt systématique lui paraît
incontestable.
L’étude de nos échantillons permet de conürmer cette hypothèse et d’établir
dans les grandes lignes un tableau dichotomique Les variations de l’appareil
1. Plusieurs spécimens de chaque espèce ont été disséqués afin d’éliminer les risques de malforma¬
tions possibles. Les spermatophores n’étanl complets que’dans la zone postérieure de l’apyiareil "énital,
c’est dans cette région qu’ils ont été recueillis.
Spermatophores :
Fig. 31. Uhysiria nuda togoensis vu lîe face. — Fig. 3'2 et: 33. Pseiulom/ptoiis walkeri, vu de face et de
profil. — Fig. 34 et 35. A’etvportia monticola, vu face dorsale et face ventrale. — Fig. 36 et 37.
yewporlia enisti, vu face ventrale et 3/4 de profil. — Fig. 38. Otocryptops gracilis, vu de face. —
Fig. 39 et 40. Cryptops hortensis, vu de face et de profil.
979 —
génital interne (testicules, canaux déférents, canal éjaculateur, glandes acces¬
soires) et du spermatophore chez les Scolopendridae et les (iryptopidae seront
étudiées successivement
A. Les testicules ; forme et nombre.
1. — Scolopendridae.
Les testicules sont disposés par paires et leur nombre est fixe.
— Scolopendrinae. Les testicules sont fusiformes, courts et orientés longi¬
tudinalement sauf chez Scolopendra subspinipes Leach où ils sont longs et orien¬
tés obliquement. Leur nombre, constant chez une même espèce, est de : 7 paires
chez Scolopendra subspinipes Leach., 10 paires chez .S. pomacea K., S. valida
Lucas et Cormocephalus punetiventris (Newp.), 12 paires chez S. viridicornis
Newp. et 13 paires chez S. gigantea L.
— Otostigminae. Les testicules longs et étroits sont disposés obliquement
et donnent à l’ensemble un aspect cordé. La chaîne rappelle celle de Scolopendra
subspinipes Leach. On compte : 5 paires chez Otosligmus orientalis Por., 10 paires
chez O. limhatus Mein. et Rhysida nuda togoensis Krpln., 12 paires chez Ethmos-
tigmus trigonopodus Leach.
2. — Cryptopidae.
Les testicules, en nombre pair, ne sont pas appariés mais régulièrement alter¬
nés à droite et à gauche le long du canal déférent axial. Ils sont fusiformes et
courts (fig. 2, 18).
Leur nombre, très différent d’un genre à l’autre, est de 4 chez Cryptops hor-
tensis Leach, 10 chez Newporlia inonticola Poe., 26 chez Olocryptops gracilis
(Wood).
B. Les canaux déférents
1. — Scolopendridae.
— Scolopendrinae : deux cas sont possibles :
1®'' cas (üg. 15), même disposition que chez Scolopendra valida Luca (fig. 1).
On l’observe également chez S. gigantea L., S. viridicornis Newp. et Cormoce¬
phalus punetiventris (Newh.), S. pomacea K. et Pseudocryptops walkeri Poe.
2™® cas (fig. 17) ; les deux canaux postérieurs d’une paire de testicules et les
deux canaux antérieurs de la paire suivante convergent en un même point du
canal axial Ces dispositions se rencontrent chez Scolopendra cingulata Latr.,
S. subspinipes Leach.
1. I.’appareil génital externe varie très peu ; chez tous les spécimens étudiés nous le retrouvons
tel qu’il a été décrit chez S. valida sauf en ce qui concerne les orifices des canaux des glandes infra-
péniales qui, chez les Cryptopidae sont séparés par un repli de la double paroi du sternite 22 s’étendant
très loin vers l’avant (fig. 14). Les espèces étudiées par Démangé ne sont pas citées.
2. Les especes étudiées par Démangé ne sont pas citées.
3. Signalons que Hevmons fait converger en un meme point les canaux antérieurs et postérieurs
chez 5. cingidata. Il s’agit d’une erreur comme l’a démontré Démangé.
— 980 —
— Otostigminae : même disposition que chez les Scolopendrinae (2'”® cas)
(fig. 17).
2. — Cryptopidae (fig. 18).
Entre les deux points où se jettent dans le canal axial les canaux déférents
antérieur et postérieur d’un testicule, aboutissent le canal postérieur du testi¬
cule qui le précède et le canal antérieur du testicule qui le suit.
C. — Le canal éjaculateur.
Les variations morphologiques portent sur la présence ou l’absence d’arc
génital.
Chez les Scolopendridae l’arc génital est présent. 11 est court chez Scolopendra
valida Lucas, S. gigantea L. 11 est large et replié chez S. viridicornis Newp.
Chez Otostigmus orientalis Por., O. lirnbatus Mein. et Rhysida nuda togoensis
Krpln. il remonte très haut le long du canal.
Chez les Cryptopidae il n’y a pas d’arc génital.
1). — Les glandes accessoires.
1. — Scolopendridae. Les glandes accessoires et leurs canaux sont identiques
à ce que nous avons observé chez Scolopendra valida excepté chez Otostigmus
lirnbatus Mein. et Otocryptops gracïlis (Wood). Dans ces deux derniers cas,
les masses glandulaires dorsale et ventrale sont soudées l’une à l’autre.
2. Cryptopidae. Cryptopinae. Seul Cryptops hortensis Leach a été étudié de
ce point de vue. Les 4 glandes sont cylindriques et d’égales dimensions. Le
plancher, où débouchent les glandes infrapéniales, présente un repli longitudinal
qui sépare les deux canaux jusqu’à leurs extrémité {rd) (fig. 14).
Scolopocryptopinae (fig. 00). Les glandes sont d’égales dimensions mais de
forme irrégulière plus ou moins lobée.
E. — Le spermatophore.
C’est dans cet appareil que l’on rencontre la plus grande diversité de formes.
1. — Scolopendridae.
— Scolopendrinae (fig. 19, 20 à 31, 33). Le spermatophore est du même type
que celui décrit chez Scolopendra valida Lucas. L’invagination est simple, plus
ou moins profonde et tangentielle à la surface.
— Otostigminae (fig. 26 à 31). Chez Otostigmus orientalis Por., O. spinicaudus
(Newp.) et Ethmostigmus trigonopodus Leach le spermatophore est de forme
simple, apparemment identique à celui de S. valida. Cependant l’invagination,
au lieu d’être tangentielle à sa surface, pénètre profondément à l’intérieur de
la masse spermatique et se complique de replis. Ces invaginations sont totale¬
ment différentes chez O. orientalis et spinicaudus (fig. 27, 28).
Chez Rhysida nuda togoensis Krpln. nous observons le maximum de compli¬
cations (fig. 30, 31). Le spermatophore en forme de gondole présente un long
yirolongement de son extrémité antérieure, dirigé du côté droit. .\u centre de
— 981
l’appareil de nombreux replis et mamelons masquent l’invagination qui, obser¬
vée en coupe transversale, est profonde et arborescente (fig. 29).
2. — Cryptopidae.
Nous n’avons pas observé d’invagination dans le spermatophore des trois
espèces étudiées. Les seules ornementations ventrales sont des mammelons
au niveau desquels les enveloppes très minces marquent la zone de moindre
résistance. Chez Cryptops hortensis Leach (lig. 39, 40) le spermatophore globuleux
est ventralement dépourvu d’enveloppes moyenne et externe. Cette dernière
enveloppe produit trois pointes qui délimitent une zone en dôme. Chez Newportia
monticola Poe. (fig. 34, 35) il a grossièrement la forme d’un triangle échancré
sur deux côtés. Ventralement, au centre d’une cuvette, s’élève un dôme au
niveau duquel les enveloppes sont très fines. Chez Newportia ernsti Poe. (fig. 36,
37) il est comparable à celui de N. monticola Poe. mais il n’y a pas d’encoches
latérales. Chez Otocryptops gracilis (Wood) il est très allongé avec une gouttière
longitudinale (fig. 38).
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau dichotomique suivant :
1. — Testicules disposés par paires. Confluence de deux ou quatre canaux déférents
sur le canal axial (fig. 17). Arc génital présent. Glandes accessoires dorsales
et ventrales inégales et lobées. Orifices des glandes infrapéniales non séparés
par une cloison. Spermatophore avec invagination.
Scolopendridae . 2
— Testicules non appariés. Canaux déférents non confluents. Arc génital absent.
Glandes accessoires dorsales et ventrales égales. Orifices des canaux des
glandes infrapéniales séparés par un épaississement des tissus. Spermato¬
phore dépourvu d’invagination.
Cryptopidae . 3
2. — Chaîne testiculaire en chapelet (toujours ?). Spermatophore avec invagination
simple, tangentielle.
Scolopendrinae
Chaîne testiculaire cordée (toujours ?). Invagination du spermatophore pro¬
fonde et composée (fig. 27 à 29).
Otostigminae
3. — Glandes accessoires cylindri([ues (au moins une paire)
Cryptopinae
— Glandes accessoires irrégulières, plus ou moins lobées.
Scolopocryptopinae
Conclusions.
L’étude morphologique de la région génitale externe permet de comprendre
son rôle dans l’orientation et le dépôt du spermatophore et de délimiter les
différents segments génitaux. 11 ressort de notre étude qu’il existe deux seg¬
ments génitaux :
— le segment génital 1, dépourvu d’appendices locomoteurs, qui porte des
styles chez certaines espèces. Une paire de glandes accessoires infrapéniales
débouche à son niveau.
— le segment génital II, spécialisé dans la reproduction, portant l’orifice
d’une paire de glandes intrapéniales. Ce segment, représenté par le pénis, est
profondéitient modifié.
— 982 —
Bien que le noiubre des spécimens étudiés soit relativement faible, nous cons¬
tatons que l’appareil génital mâle est morphologiquement variable d’une famille
à l’autre. Les caractères différentiels observés divisent les Scolopendromorphes
en deux familles comprenant chacune deux sous-familles. Ces divisions corres¬
pondent exactement à celles établies par Attems (1930) qui utilisait des carac¬
tères de morphologie externe. Ime étude plus approfondie permettra, vrai¬
semblablement, de préciser les caractères définissant des genres et peut-être
même des espèces. Il serait donc intéressant de pousser plus loin ces investi¬
gations en ce qui concerne l’anatomie de l’appareil génital et la morphologie
du spermatophore.
Laboratoire, de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
Abkéviatioxs.
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P
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rd
St 21, 22
sta
t
tg 22
vd
atrium génital.
bord du canal éjaculateur.
bourse à spermatophore.
canaux déférents antérieurs.
canaux déférents postérieurs.
canal éjaculateur.
canal des glandes infrapéniales.
canal des glandes intrapéniales.
double paroi du diaphragme pénien.
diaphragme pénien.
canal déférent principal.
double paroi du sternitc 22.
double paroi des valves péniennes.
épididyme.
glandes infrapéniales.
hanche (coxa).
limite antérieure de la membrane d’articulation,
limite postérieure de la membrane d’articulation,
limite postérieure du sternite 22.
membrane articulaire,
orifice anal.
orifice du canal éjaculateur.
orifice génital.
orifice des glandes infrapéniales.
orifice des glandes intrapéniales.
pénis.
paroi du canal éjaculateur.
plancher du canal éjaculateur.
plancher des canaux des glandes intrapéniales.
repli de la double paroi au niveau de l’orifice des glandes intrapéniales.
sternites 21 et 22.
Sternite accessoire ou lamina accessoria.
testicule.
tergite 22.
valve pénienne.
valve pénienne droite.
valve pénienne gauche.
— 983 —
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 984-991.
SPIROSTREPTOIDEA (MYRIAPODA, DIPLOPODA)
RÉCOLTÉS DANS UNE PARCELLE EXPÉRIMENTALE
DE UINSTITUT
DE RECHERCHES AGRONOMIQUES TROPICALES
EN HAUTE-VOLTA
Par J.-P. MAURIÈS
La présente note étudie les espèces récoltées en mai 1967, peu avant la saison
des pluies, dans une parcelle expérimentale (parcelle 19) destinée aux semis
de Sorgho de la station de Saria (Haute-Volta). Ces Myriapodes ont été capturés
par M. Dobos, Ingénieur à la Station, et nous ont été confiés pour étude par
M. Brenière, du Service de Défense des Cultures de FI. R. A. T.
Le matériel récolté comprend les sept espèces suivantes ;
Spirostreptoidae g. sp. {Ophistreptus digitulatus ?), nombreuses Ç et jeunes.
Glohanus voltaicus n. sp., 5 (J, 1 çj imm., 5 Ç.
Chalepuncus {Tihiomus) ambitus Attems, 1914, 6 3 imm., 9 Ç et imm.
Chalepuncus (Tihiomus) mossiensis n. sp., 5 (;J, 1 Ç.
Haplothysanus chapellei voltaensis subsp. n., 32 (J, 13 Ç.
Peridontopyge spinosissima Silvestri, 1897, 10 16 $.
Peridontopyge sp. (P. clai’igera ?), 8 Ç et imm.
Deux de ces espèces n’ont pu être identifiées : il s’agit peut-être des Ophis¬
treptus digitulatus Karsch et Peridontopyge clavigera Démangé, déjà signalées
par Démangé, 1966 dans les semis de Sorgho et de Mil de Haute-Volta.
Le type de la sous-espèce nouvelle est connue du Tchad comme nuisible aux
jeunes plants de Cotonnier (Démangé, 1957).
Deux espèces, décrites ci-après, sont nouvelles pour la Science.
Enfin, deux espèces sont déjà connues : Chalepuncus amhitus Attems, récoltée
dans la région de Bobo-Dioulasso (Haute-Volta), mais non encore signalée comme
nuisible ; Peridontopyge spinosissima Silvestri 1897 a, par contre, déjà été signalée
comme nuisible du Cotonnier au Tchad (Démangé, 1957) et des semis de Sorgho
et de Mil en Haute-Volta (Démangé, 1966).
Monsieur B. Dupont, Directeur de la Station de Saria, nous signale, in lût.,
que les dégâts sont « ... occasionnés uniquement entre le semis et la levée et sont
d’autant plus graves que la levée est lente à cause de la sécheresse ». Voilà qui
confirme bien les observations antérieures, à savoir que les Diplopodes, hôtes
permanents du sol, trouvent dans les graines en germination et les jennes plants
une nourriture dont ils sont particulièrement friands. Ces animaux inoffensifs,
et qui jouent un rôle non négligeable dans l’évolution des sols, deviennent à ce
985
moment précis de véritables fléaux. 11 appartient aux agronomes de déterminer
dans quelle mesure il est bon de se débarrasser complètement de ces animaux,
et de découvrir les meilleurs moyens d’éloignement ou de destruction. Signalons
qu’à Saria, la désinfection du sol à l’Aldrin, avant le semis, a donné des résultats
satisfaisants (B. Dupont in lût.).
Description des formes nouvelles.
Spirostreptidae.
Globanus (?) voltaicus n. sp. i.
Loc. : République de Haute-Volta, Koudougou, Station de Saria (I.R.A.T.),
mai 1967, 5 (^, 1 (J imm., 5 Ç.
Caractères morphologiques externes :
Nombre de segments ;
Holotype ^ : 52/1
Paratypes ^ : 51/1 (1 exemplaire) — 52/1 (2) — 55/1 (1)
Ç : 51/1 (1) — 52/1 (2) — 53/1 (2)
^ imm. : 53/1.
Diamètre : 4 mm. ; longueur : 45 mm.
Coloration : dorsalement, alternance de zones blanchâtres (prozonites) et
blanc-jaunâtres (métazonites) ; latéralement et ventralement, alternance de
zones brunes foncées (prozonites) et blanc-jaunâtres (métazonites) ; tête et
collum de coloration jaunâtre uniforme.
Capsule céphalique glabre et lisse, régulièrement arrondie ; 3 stries occipi¬
tales transverses (la plus antérieure est incomplète) ; sillon occipital bien marqué.
Labre tridenté, avec 7 + 7 fossettes piligères marginales et 2 + 2 paramargi-
nales.
Mandibule : un petit lobe arrondi vaguement crénelé à l’angle antéro-ventral
du stipe.
Gnathochilarium : 20 fortes soies à la base des stipes ; 4-6 de même type
à la base des lames linguales.
Collum : lobes pleuraux bien individualisés, bien arrondis.
Segments moyens :
Pores à partir du 6® anneau, situés nettement en arrière de la ligne de suture.
Aux prozonites, 6-8 stries circulaires transverses ; les plus antérieures sont plus
ou moins effacées ; la plus postérieure, située près de la suture au niveau des
flancs, s’en éloigne notablement sur le dos ; l’espace ainsi délimité entre cette
strie postérieure et la ligne de suture est très finement et régulièrement ponc¬
tué. Métazonites à striation dense à la base des flancs ; latéralement, ils sont
1. Bien que nous rangions cette espèce dans le genre Globanus Attems, 1914, nous remarquons
qu’elle présente des caractères de Cairarostrefdus Sohubarl, 1050 (Brésil), en particulier par la forme
régulière, non renflée à la base, du rameau séminal.
62
-- 986 —
presque lisses, avec seulement quelques légères j)onctuations irrégulières. Limbe
à bord absolument lisse.
Pygidium entièrement glabre ; prolongement dorsal médiocre, en angle obtus
très ouvert et émoussé. Valves anales avec seulement une large dépression para-
marginale bien marquée.
Pattes ambulatoires : des soles tarsales et tibiales sur toutes les pattes, sauf
les P. 1 et P. 2.
Caractères sexuels ^ :
P. 1 ; coxite portant, à la base interne de sa face postérieure une expansion
en lame applatie, aussi longue que large, horizontale et dirigée antérieurement,
large comme la moitié de la base du coxite. Télopodite court, préfémur long,
presque aussi long que l’ensemble des autres articles.
P. 2 : télopodite également plus faible qu’aux autres pattes ambulatoires ;
coxite allongé, deux fois plus long que large.
Pattes copulatrices (fig. 1-4) :
Paracoxite P large, à sommet arrondi.
Coxite C se terminant par trois expansions a, b, c dont deux sont particulière¬
ment remarquables : l’expansion a prend naissance antérieurement sur le bord
du feuillet interne ; elle est longue et grêle et dirigée distalo-transversalement ;
l’expansion b est en forme de tête d’oiseau prolongeant distalement le feuillet
externe ; l’expansion c, plus petite, est postérieure interne. Le gonocœle g
est étroit mais ouvert sur toute la longueur du coxite. A noter, sur le bord
interne du feuillet interne, un épaississement chitineux.
Télopodite remarquable surtout par le fort développement de la corne fémo¬
rale cf. Cette corne, très fortement chitinisée, est droite et renflée, et brusque¬
ment rétrécie dans son 1/8 distal, qui se termine en pointe. Elle est implantée
au niveau de la première géniculation du télopodite. Le reste du télopodite
est affecté d’une 2® courbure fortement marquée au niveau d’une petite lame
triangulaire m. Entre m et la base de la corne fémorale cf, le télopodite, étroit
et rectiligne, est flanqué, sur presque toute sa face postérieure, d’une lame
transparente, à bord régulièrement arqué et qui pousse distalement une pointe p..
Distalement par rapport à m, le télopodite prend la forme d’une lame t subrec¬
tangulaire, à bords subparallèles s’élargissant légèrement dans sa moitié distale
au niveau d’une courte pointe n, et à extrémité un peu recourbée en cuilleron.
Dans la moitié basale de t, se détache la branche séminale s ; celle-ci, bien déve¬
loppée, dessine un cercle presque fermé ; elle s’amincit à peine de la base vers
l’extrémité ; l’apex est aigu et flanqué d’une dent préapicale.
N. B. — Le genre Globanus comprend une seule espèce, G. integer (Karsch) Attems
1914, de nie San Thomé, qui se distingue nettement de la nôtre par les caractères sexuels
suivants :
Au télopodite : — base du rameau séminal très renflé,
— corne du genou grêle et arquée,
— lame tibiotarsale distale bien plus courte.
Au coxoïde : absence d’une longne corne dirigée vers l’extérieur au sommet du feuil¬
let externe.
Il semble que Rhopalopodilius molleri Verhoefî, 1892 puisse non seulement être
rangé dans ce genre, mais aussi être considéré comme synonyme de G. integer, les télo-
Fig. 1-4 : Globanus uollaicus n. sp. — 1, Moitié droite du bloc goiiopodial, face caudale. 2, Télopo-
dite gauche isolé, vu de quart postérieur interne. 3, (^oxoïde gauche isolé, vue caudale. 4, Coxoïde
droit isolé, face rostrale.
— 988 —
podites des goiiopodes étant identiques dans les deux espèces. Verhoeff, 1942, parlant
de molleri dit bien que : « ein kniedornforsatz fehlt vollstandig » ; mais cette affirma¬
tion contredit formellement la figure 2 de sa publication de 1892, où l’on reconnaît,
malgré la schématisation, une corne de la géniculation du télopodite. Compte tenu du
doute dû à cette contradiction (que seul un examen des types peut dissiper), nous pen¬
sons que molleri Verhoeff, 1892 et integer (Karsch) Attems, 1914, sont synonymes. Le
genre Rhopalopoditius Verhoeff, 1938 serait alors synonyme de Globanus Attems, 1914.
Odontopygidae.
Haplothysanus chapellei voltaensis subsp. n.
Loc. : République de Haute-Volta, Koudougou, Station de Saria (I.R.A.T.),
mai 1967, 32 16 Ç.
Nombre de segments :
: 54/1 (12 exemplaires) — 53/1 (6) — 52/1 (6) — 55/1 (4) — 56/1 (3) —
51/1 (1). Chez l’espèce type, les 3 ont la formule 61/1.
Diamètre (cJ holotype) : 5 mm. ; longueur : 55 mm.
Coloration : ventre et prozonites blanc-jaunâtres ainsi que la tête et les 5-6
premiers anneaux ; aux segments moyens, partie latéro-dorsale des métazonites
grise antérieurement, brune sur les marges postérieures.
Tête lisse et glabre ; marge du labre brune foncée : 3 3 fossettes piligères.
Antennes n’atteignant que le bord postérieur du 3® anneau.
Fig. 5-6- : H aplothysanu'i chapellei voltaensis subsp. n. — 5, Coxoïde gauche isolé, face roslrale. 6, Télo-
podile isolé, face caudale. 6 bis, Profil de la base du tibiotarse du meme.
— 989 —
Ocelles en 8 rangs : 2, 4, 6, (i, 8, 9, 9, 10.
Collum et striation des tergites comme chez chapellei.
Epine dorsale des valves anales plus forte chez les (J que chez les $.
Gonopodes (lig. 5-6) extrêmement voisins de ceux du type et ne s’en distin¬
guant que par les caractères suivants (voir Démangé, 1957, planche 1) :
Télopodite :
— épine a plus basale et plus courte ;
— b n’est pas une petite épine, mais un lobe arrondi bien développé.
— le lobe c est ici une lamelle triangulaire.
Au coxoïde :
- le bord distal externe 7i’est pas interrompu par une échandrure latérale
profonde et le bord latéral ne montre pas de bosse tronquée saillante vers l’exté¬
rieur, mais une simple pointe émoussée.
— lobe apical du feuillet postérieur plus arrondi que chez le type, et épine
moins sinueuse.
Chalepuncus (Tibiomusi mossiensis n. sp.
Loc. : Uépubli(jue do Hauto-Volta, Koudougou, Station de Saria (I.R.A.T.),
mai 1967, 5 1 $.
Caractères morphologiques externes :
Nombre de segments :
(J : 66/1 (1 exemplaire) — 65/1 (2) — 64/1 (2)
$ : 66/1.
Diamètre : 2,5 mm. ; longueur : 35 mm.
Eoloration : annelures assez régulièrement alternées de jaune (prozonite
et 1/3 postérieur du métazonite précédent) et de brun foncé (2/3 antérieurs
du métazonite). Tête, antennes et phygidium bruns.
Capsule céphalique lisse et glabre ; sillon occipital et sillon interoculaire bien
marqués ; 6 fossettes piligères au labre.
Grands yeux noirs formés par une soixantaine d’ocelles disposés en 8 rangs :
1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15. Antennes atteignant le bord postérieur du 4® anneau.
Collum à bord latéral bien régulièrement arrondi, sans angle, ni antérieur,
ni postérieur.
Segments moyens : suture nette ; prozonite lisse à très fines et denses aréoles ;
métazonite striolé sur toute sa surface, en plus des stries longitudinales latérales
et ventrales. Limbe à bord crénelé comme chez C. ambitus Attems, 1914.
Pygidium à prolongement dorsal en angle de 80® environ.
Caractères sexuels ^ (Gonopodes, fig. 7-12) ;
Coxoïdes (fig. 7-8) très comparable à celui de ambitus par sa construction
générale et la forme du lobe distal interne K, mais s’en distinguant par ;
991
— la plus faible longueur et la plus grande largeur du lobe terminal L rabattu
sur la face antérieure.
— l’absence d’un fort lobe situé à mi-hauteur de la face interne, remplacé
ici par une petite dent membraneuse M.
— la présence d’excroissances chitineuses en mamelon N et N' , situées, l’une
au tiers basal de la face postérieure, l’autre à la base de la face antérieure.
Télopodite (fig. 9-12) ayant, comme ambitus, 2 épines tibiotarsale et
(la basale est courte chez notre espèce), un lobe tibiotarsal It distal par rapport
à la base (èe^) de l’épine e^, et une branche séminale s enroulée sur deux tours
d’hélice. Les différences affectent surtout la partie tibiotarsale, qui, à l’encontre
de ce qui s’observe chez ambitus, devient, vers la moitié de sa longueur, nette¬
ment bifide (2 branches T et t, fig. 10). Pour le détail, nous renvoyons le lecteur
à nos figures. Notons toutefois que t est une gouttière limitée par deux parois
lamellaires è et c ,que T est une grande lame en cueilleron délimitée par trois
replis m, n, o et portant dans sa concavité, vers l’extrémité, une courte lamelle l
(fig. 10). A noter, sur la face ventrale (fig. 11), la présence d’une lamelle longitu¬
dinale fortement colorée (parce que fortement chitinisée) k, qui semble prolonger
longitudinalement un large boudin creux transverse y, dont la signification et
la fonction nous sont inconnues. Dorsalement, se trouve une lame a transverse
et hémicirculaire (fig. 10 et 12).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Attems, C., 1914. — Afrikanische Spirostreptiden. Zoologica, Stuttgart, 25, 65-66,
pp. 1-235.
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Cotonnier. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., Paris, 2® sér., 29, 1, pp. 96-105.
— 1966. — Une nouvelle espèce du genre Peridonlopyge, nuisible aux plantations
tropicales (Myriapode, Diplopode, Spirostreptoidea). Bull. I.F.A.N., 28, A,
3, pp. 986-988.
ScHUBART, O., 1950. — Novos Diplopodos do Brasil. Papéis Avulsos, Sâo Paulo, 9,
11, pp. 145-157.
SiLVESTRi, F., 1897. — Neue Diplopoden. Abh. Mus., Drosden, 6, 9, pp. 1-23.
Verhoeff, K. W., 1892. — Bearbeitung der von A. Moller auf der Insel San Thomi
eesammelten Chilopoden und Diplopoden. Berliner Entom. Zeitschr., 37, 2,
pp. 193-202.
— 1938. — Uber Diplopoden des Zoologischen Muséums in München. Zool. Jahrb.
lena, 71, 1-2, pp. 1-190.
— 1942. — Myriapoden der Insel Fernando Po und über der Ankerapparat und
die Spermaleitung der Spirostreptiden. Zeitsch. f. Morph. Okol. Tiere, Berlin,
39, 1, pp. 76-97.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp, 992-997.
DERNIER STADE LARVAIRE PÉLAGIQUE
ET POST-LARVE DE HETEROSQUILLA
(HETEROSQUILLOIDES) BRAZIERI (MIERS, 1880J
(Crustacés Stomatopodes ) .
Par A. MICHEL i
Introduction.
Les traits morphologiques des stades larvaires pélagiques de Stomatopodes
ne permettent pas de les relier à leurs adultes respectifs, mais dès la métamor¬
phose en post-larve la plupart des caractères spécifiques apparaissent. C’est
la seule voie jusqu’à présent qui ait été suivie avec succès pour relier larves
et adultes, (Alikunhi, 1950-1951 et M.^mning ,1962), les élevages à partir des
œufs n’ayant jamais pu encore être conduits plus loin que les premiers stades
pélagiques. Parmi les quelques 220 espèces adultes de Stomatopodes, on ne
connaît actuellement les larves que d’une trentaine d’espèces et encore dans
la plupart des cas seulement quelques stades.
Au cours d’un trait de chalut pélagique Isaacs-Kidd (10 pieds) à 300 mètres,
au large de la Baie de Saint-^ incent en Nouvelle-Calédonie, a été recueillie une
larve de Stomatopode inconnue qui a été placée en aquarium, où elle s’est méta¬
morphosée 16 jours après en post-larve. Elle a survécu pendant deux mois et
demi sans muer à nouveau quoiqu’elle s’alimentât régulièrement. 11 semble
que la mort soit survenue juste avant une mue.
Les caractères de la post-larve et le lieu de capture ont permis de l’identifier
comme étant celles de l’espèce Ileterosquilla {Ileterosquilloides) brazieri (Miers,
1880).
Dernier stade larvaire.
La larve avait été placée dans un aquarium à circulation fermée qui venait
d’être mis en service au laboratoire et on a choisi de la troubler le moins possible ;
aussi elle n’a pas été décrite vivante mais uniquement d’après les caractères
de l’exuvie. Certaines mesures sur la larve sont de ce fait imprécises.
Description.
— La carapace larvaire s’étend jusqu’au milieu du deuxième segment abdo¬
minal, les bords latéraux sont incurvés ventralement, finement dentelés le
long de leurs parties postérieures et se terminent par une spinule à la base des
1. Océanographe biologiste, Centre O. R. S. T. O. M. de Nouméa,
^ 993
épines postéro-latérales. Le rostre est long et pointu, égal à la longueur de la
carapace et dépourvu de spinules. Les épines antéro-latérales sont courtes
comme l’épine zoale. Les épines postéro-latérales longues et fortes sont paral¬
lèles au corps et leurs extrémités dépassent le telson (fig. 1).
— l’antennule est normale, le deuxième flagelle portant 10 groupes de poils
sensoriels ;
— les yeux sont unilobés ;
Fig. 1. — H eterosquilla {HelerosquiUoides) brazieri.
f.arve : a, carapace ; />, pince ravisseuse ; c, telson ; f/, uropodes. Post-larve : e, carapace ; /, pince
ravisseuse ; lelsoti ; h, uro- podes ; i, j, e1 pâlie Ihoratdqfie.
— 994 —
— la pince ravisseuse est allongée, le propode ne porte pas d’épine dans
sa région proximale et le dactyle n’a pas d’autre dent que la terminale ;
— les appendices thoraciques 6 et 7 ont un endopode de forme ovale alors
que l’appendice 8 a un endopode rectiligne ;
— les segments abdominaux sont tous plus larges que longs et se terminent
en épine aux angles postéro-latéraux. Le sixième segment possède en outre
2 épines submédianes sur son bord postérieur ;
— le telson est plus large que long avec deux minuscules denticules à la base
des épines latérales et intermédiaires, un denticule entre l’intermédiaire et la
submédiane et 14 à 15 denticules entre le centre du telson et l’épine submé¬
diane. Il n’y a pas d’ornementation sur la surface dorsale et ventrale ;
— l’exopode des uropodes porte 6 épines latérales et le prolongement ventral
se termine en deux épines bien formées dont l’externe est légèrement plus longue
que l’interne.
Fig, 2. — Ileterosiquilla {IfeterosquUloides) hrazieri. Post-larve.
Post-Larve.
Description.
— La carapace est très diminuée par rapport à celle de la larve, ses bords
arrondis ; le rostre est cordiforme à bords très arrondis et possède une épine
médiane aigüe, légèrement bifurquée dans le plan dorso-ventral (fig. 2) ;
995 —
— les yeux sont petits et bilobés, la cornée étant insérée droit sur l’épi. Le
somite ophtlialmique est complètement masqué par la plaque rostrale, l’excrois¬
sance dorsale étant constituée d’une paire d’épines longues et divergentes ;
— un palpe mandibulaire existe ;
— le dactyle de la pince ravisseuse porte six dents et le propode possède trois
épines libres dans sa région proximale ;
— les endopodes des appendices thoraciques 6 et 7 sont toujours ovales et
l’endopode du 8® appendice thoracique est toujours rectiligne ;
— les cinq premiers segments abdominaux n’ont plus d’épine aux angles
postéro-latéraux. Seul le sixième sergment en possède, mais il a perdu les deux
épines submédianes sur son bord postérieur ;
— le rapport largeur/longueur du telson a encore augmenté. Ce dernier
possède un denticule au coin de la dent latérale, 4 entre l’intermédiaire et la
dent submédiane mobile et 12 submédians. Sur sa face dorsale existent 7 épines,
les deux épines extérieures de chaque côté étant séparées l’une de l’autre et des
3 médianes par des amorces de sillon ; deux tubercules se dressent sur la partie
antérieure ; sur la face ventrale une grande épine est située sous l’anus ;
— l’exopode des uropodes porte toujours 6 épines mais le prolongement
ventral s’est modifié : il est constitué de 2 épines triangulaires dont l’interne
est nettement plus longue que l’externe.
Coloration.
La larve est complètement transparente et la pigmentation n’apparait pro¬
gressivement qu’après la métamorphose, la post-larve devenant opaque. Les
premiers chromatophores apparaissent sur le premier et le dernier segment abdo¬
minal ainsi que sur le telson et les uropodes, pour présenter à la mort l’aspect
de la figure n® 2.
Métamorphose.
Le passage de larve en post-larve ne s’accompagne pas comme pour les espèces
du genre Squilla d’une importante diminution de taille. C’est surtout la cara¬
pace qui subit les plus grands changements ainsi que le telson et les uropodes
ou les caractères distinctifs de l’adulte apparaissent (voir tableau et figure 1).
Discussion.
L’ensemble des caractères et surtout la présence d’une forte épine post-anale
et d’une épine rostrale légèrement bifurquée fait que, dans l’état actuel de nos
connaissances, cette post-larve ne peut appartenir qu’aux espèces H. latifrons
ou //. brazieri. Ces deux espèces sont très voisines ; les caractères de différen¬
ciation donnés à l’origine par Miers (1880) ont été reconnus non utilisables
par Chilton (1911), Kemp (1913), Stephenson et McNeil (1955) ; aussi cette
dernière espèce avait été reléguée en synonymie. Stephenson (1962) réexami¬
nant les spécimens australiens et japonais trouve que les colorations et surtout
les ornementations du telson sont différentes suivant l’origine ; il considère
l’espèce de Miers comme sous-espèce de ff. latifrons, propre à l’héinisphèri^
Sud, la sous-espèce nominale étant propre à l’hémisphère Nord. Manning (1966)
996 —
rétablit la validité des deux espèces par un ensemble de caractères qui diffèrent
selon que les exemplaires proviennent du Japon ou de l’Australie et de la Nou¬
velle-Zélande. Malheureusement, ces critères de distinction ne sont pas visibles
sur la post-larve, mais le lieu de capture de l’exemplaire que nous avons étudié
permet de le rattacher sans grand doute à l’espèce Heterosquiïla brazieri. Cette
espèce n’est connue à l’état adulte que par quatre spécimens australiens et deux
néo-zélandais. Les larves semblent rares dans le plancton des eaux tropicales
car, au cours des années 1966 et 1967, sur quelques 500 larves de Stomatopodes
récoltés il n’a pas été trouvé d’autres exemplaires.
Tableau I. — Comparaison : Larve — Post-Larve *.
Résumé.
Une larve inconnue de Stomalopode a été capturée et gardée dans un aquarium
d’eau de mer en circulation. Une mue a donné une post-larve dont les caractères mon¬
trent qu’elle appartient à l’espèce Heterosquiïla (Heterosquilloides) brazieri (Miers, 1880).
Post-larve et mue larvaire sont décrites et figurées.
1. Mesures en mm.
Summary.
An unknown stomatopod larva was caught and kept living in a circulating sea water
aquarium where it molted to the post-larval stage. The characters of the post-larva
show it belongs to the species Heterosquilla (Heterosquilloides) brazieri (Miers, 1880).
Post-larva and larval cast are described and illustrated.
BIBLIOGRAPHIE
Alikunhi, K. H., 1942. — On some Squilla larvae from Madras plankton. Curr. Sci.
Bangalore, 11, 2, pp. 56-58.
— 1951. — An account of the Stomatopod larvae of the Madras plankton. Records
Indian Muséum, 49, pp. 219-239.
— 1958. — Notes on a collection of Stomatopod larvae from the Bay of Bengal.
J. Zool. Soc. India, 10, pp. 120-147
Manning, R. B., 1962. — Alima hyalina Leach, the pelagic larva of the Stomatopod
Crustacean Squilla alba Bigelow. Bull. Marine Sci. Gulf and Caribbean, 12, 3,
pp. 496-507.
— 1963. — Preliminary révision of the Généra Pseudosquilla and Lysiosquilla with
descriptions of six new Généra. Bull. Marine Sc. Gulf and Caribbean, 13, 2,
pp. 308-328.
— 1966. — Notes on some Australian and New-Zealand Stomatopod cruslacea,
with an account of the species ocllected by the fisheries investigation ship
Endeavour. Records Australian Muséum, 27, 4, pp. 79-137.
Stephenson, W. — Some interesting Storaatopoda mostly from western Australia.
Roy. Soc. Western Australia, 45, 2.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 998-1018.
MOLLUSQUES RÉCOLTÉS PAR M. HOFFSTETTER
SUR LES COTES DE UÉQUATEUR
ET DES ILES GALAPAGOS.
VENERIDAE
Par E. FISCHER-PIETTE
M. R. Hoffstetter, qui fut pendant plnsienrs années (1946-49) Professeur
de la Mission Universitaire française en Équateur et Directeur scientifique
de la section de sciences biologiques à l’École Polytechnique de Quito, fit à
cette occasion d’importantes récoltes malacologiques en Équateur. Il publia
les Mollusques quaternaires, en 1948 (note préliminaire) et 1954, Moluscos
subfosiles de los estanques de sul de Salinas, Bol. Inst. Cienc. Nat. (Quito), I,
pp. 5-79 Mais il avait récolté en même temps des Mollusques actuels, qu’il
rapporta en partie an Laboratoire de Malacologie du Muséum et laissa en partie
à l’École Polytechnique de Quito. L’étude des lots présents an Muséum est en
cours. Voir les notes déjà publiées au Bulletin du Muséum par M**® Cauquoin.
La présente note est relative aux Veneridae.
Dans notre exposé nous nous conformons essentiellement à l’ordre adopté
par Olsson (1961), le dernier auteur qui ait traité de l’ensemble des Veneridae
de la région qui nous intéresse.
Dosinia (Dosinia) semiobllterata Desh.
1. O travail fut à nouveau publié, peu après, par deux organismes différents : 1954, Bol. Injorm.
(’ientif. yacion. (Quito), VII, 6- à 65 ; et 1955, licoista Biol, marina ( Valparaiso), \\ pp. 132-203,
mais dans cette dernière publication les figures n’ont [las été reproduites.
— 999 —
M. Hoffstetter a récolté à Alacames fi valves (3 droites et 3 gauches).
Certaines sont très grandes, peut-être les plus grandes qui aient jamais été
publiées. Voici, en millimètres, les hauteurs et largeurs de chacune : 63 X 61 ;
62 X 60 ; 57 X 55 ; 52 X 50 ; 50 X 49 ; 49 X 47. Ces exemplaires furent mention¬
nés, avec figures, dans notre travail de 1967, mais en plaçant par erreur Ata-
cames au Pérou et non en Équateur. Nous remercions Miss Myra Keen de nous
avoir signalé cette erreur in litteris.
Tivela byronensis Gray.
1835. Cytherea radiata
1838. Trigona Byronensis
1844. Cytherea Hindsii
1851. — — Hanl.
1864. Tivela radiata Sow.
1903. — Byronensis Gray
1942. — byronensis Gray
1948. — — —
1958. — — —
1961. — [Tivela) byronensis Gray
SowERBY [non Megerle), Proc. Zool. Soc.
Lond., p. 23.
Gray, Cal. Cytherea, Analyst, VIII,
p. 304.
Hanley, Cat. rec. biv. Sh., Append.,
p. 356, pl. 15 fig. 35.
Sowerby, Thés., II, p. 614, pl. 128 fig. 27.
Romer, Monogr. Venus, p. 13, pl. 6 fig. 1 a,
b, c, e, f, g.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 385.
E. Fischer-Piette et P. -H. Fischer,
Révis. Tivela, J. Conchyl., 85, p. 43.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33, p.
166.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 125, fig. 273.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 267,
pl. 4 fig. 3, 6, 6 a, 7, 8, 8 a.
On trouvera une bibliographie plus étendue dans notre travail de 1942.
Cette espèce est connue de la Basse Californie au Nord du Pérou et a déjà
été citée de diverses localités d’Ecuador. M. Hoffstetter nous a remis un lot
de valves (dont des jeunes et très jeunes) récolté par lui à Atacames.
Tivela planulata Brod. et Sow.
1818. Cytherea mactroides
1829. — planulata
1851. — — Brod.
1864. Tivela planulata Br. et S.
1903. — — Sow.
1942. — — Br. et S.
1958. — _ —
— [Planitivela) planulata Br.
et S.
Lamarck [non Born), Anim. s. Vert., V,
p. 567 [557].
Broderip et Sowerby, Zool. Journ., V,
p. 48.
Sowerby, Thés., II, p. 618, pl. 127, fig. 13.
Romer, Monogr. Venus, I, p. 8, pl. 3,
fig. 2.
Dall, Syn. Veneridae, Proc. U. S. Nat.
Mus., 26. p. 385.
E. Fischer-Piette et P. -H. Fischer,
Révis. Tivela, J. Conchyl., 85, p. 31.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 126, fig. 277.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 269,
pl. 44. fig. 5, 5 a.
1961.
- iüÜO
On trouvera une bibliographie plus étendue dans notre travail de 1942.
Alors que dans le travail en question nous avions réuni à T. planulata, à titre
de variété, T. hians Phil., Myra Keen et Olsson, les traitent en espèces dis¬
tinctes. Je me rallie à leur opinion après avoir ré-examiné notre matériel.
Cette espèce est connue du golfe de Californie au Nord du Pérou. M. Hoffstet-
TER nous a remis des exemplaires récoltés par lui à Santa Elena.
Tivela Argentina Sow.
1835. Cytherea argentina
1851. — — Sow.
1864. Tiaela argentina Sow.
1903. _ _ —
1942. — _ —
1948. _ — —
1958 — — —
1961. — (Pachydesma) argentina
Sow.
SowERBY, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 46.
SowERBY, Thés., II, p. 622, pl. 129, fig. 62.
Romer, Monogr. Venus, I, p. 17, pl. 5,
fig. 4.
Dall, Syn. Vener., Proc. U. S. Nat. Mus.,
26, p. 385.
E. Fischer-Piette et P. -H. Fischer,
Révis. Tivela, J. Conchyl., 85, p. 38
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 166.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 124, fig. 271.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 270,
pl. 41 fig. 1.
On trouvera une bibliographie plus étendue dans notre travail de 1942.
Cette espèce est connue de Mazatlan (Mexique) au Nord du Pérou. M. Hoff-
STETTER a récolté sur la plage de Atacames une valve de 72 mm de haut.
Macrocallista (Macrocallista) squalida Sow.
1835. Cytherea squalida
1851. — — Sow.
1902. Macrocallista {Chionella) squalida
Sow.
1948. Megapitaria squalida Sow.
1952. — — —
1958. — — —
1961. Macrocallista {Macrocallista] squa¬
lida Sow.
SowERBY, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 23.
SowERBY, Thés., II, p. 629, pl. 131, fig. 87,
88, 89.
Dall, Synops, Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 386.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 168.
Hoffstetter, Roi. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 28.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 134, fig. 303.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 273,
pl. 46, fig. 2-2 c.
LÉCENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1 à 5. — Pitar elenensis Olsson. ün individu de l*unta Santa Elena (Ecuador). X 1.
Fig. 6 et 7. — .Même espèce. Un individu plus élevé, de Punla Santa Elena (Ecuador). X 1.
Fig. 8 et 9. — Même espèce. Un individu plus allongé, de Punla Santa Elena (Ecuador). X 1.
Fig. 10 et 1 1. — Pitar floffstflteri n. sp. Type, île Raltra ((lalapagos). X 1.
E. FISCIIER-PIETTE
PLANCHE I
E. EISCIIER-PIETTI'
PLANCHE II
— 1001 —
Espèce connue du golfe de Californie au Nord du Pérou. M. Hoffstetter
a récolté à Santa Elena 30 valves, de 79 mm de taille maxima, et de toutes
dimensions inférieures jusqu’à 7 mm.
Macrocallista (Megapitaria) aurantiaca Sow.
1831. Cytherea aurantiaca
1851. — aurantia Hanl.
1902. Macrocallista [Chionella] aurantiaca
Sow.
1948. Megapitaria aurantiaca Sow.
1955. _ _ _
1958. _ _ _
1961. Macrocallista {Megapitaria) auran¬
tiaca Sow.
SowERBY, Gen. Rec. and Foss. Sh., 2,
pt. 33, pl. 196, fig. 3.
SowERBY, Thés., II, p. 628, pl. 132,
fig. 97.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat
Mus., 26, p. 386.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 168.
Hoffstetter, Revista Biol, mar., V,
p. 153.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 134, fig. 302.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 273,
pl. 46, fig. 1-1 c.
Espèce connue de la Basse Californie au Pérou.
De Santa Elena, 2 exemplaires, un petit (55 mm) et un grand dont les dimen¬
sions 113 X 93 X 65 mm, dépassent celles mentionnées par Myra Keen (112 mm)
et par Olsson (110 mm) ainsi que celles des plus grands échantillons qui se trou¬
vaient jusqu’ici dans les collections du Muséum.
Pitar (Pitar) elenensis Olsson.
1961. Pitar {Pitar) elenensis Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 275,
pl. 45. fig. 1-1 b.
M. Olsson a fait connaître que cette espèce s’étend de Panama au Nord du
Pérou. Il l’a citée, en ce qui concerne l’Ecuador, de Jaramijo et de Santa Elena,
et c’est de cette dernière localité que vient l’holotype, une valve droite
mesurant 45,5 mm de long, 39 de haut et 14,9 d’épaisseur.
Dans les récoltes que M. Hoffstetter nous a remises, se trouvent 21 échan¬
tillons que nous rapportons à cette espèce. Ils étaient étiquetés P. pollicaris
ou « P. grupo pollicaris » (l’espèce de Olsson n’était pas encore décrite) de sorte
que la citation, par cet auteur, de P. pollicaris à la page 28 de son article de 1952,
devait concerner P. elenensis en plus de P. pollicaris dont nous parlerons plus
loin.
De ces 21 échantillons, 2 sont des fossiles, du niveau pléistocène n^ 3 de Hoff-
LÉGE.VnE DE J.A PLANCHE II
Fig. 12 el 13. — Pitar pollicaris Carp. Quaternaire de Salinas. X 1.
Fig. 14 à Hi. — A^rioponia acjfuinoctialis n. sp. Typc> Santa Pdena. X 1.
Fig. 17 à 11). — Chionopsis olssoni n. sp. Type, .Mania. X 1.
63
1002 —
STETTER, de Salinas ; les autres, actuels (dont plusieurs très jeunes et fragmentés)
sont de Santa Elena. Le plus grand a la même taille que le type, mais il est
bivalve et nous donne la possibilité de compléter la description et la figuration
de l’espèce (fig. 1 à 5).
Longueur 45 mm ; hauteur 39 mm ; épaisseur 27 mm. Sur les figures nous
avons renforcé au crayon les contours de la lunule, de l’area, des impressions
musculaires, et la ligne palléale. La lunule, plate, en fer de lance, nettement
délimitée par un fin sillon, a 15,5 mm de long sur 9 mm de large. Sa surface est
très rude du fait des côtes de croissance très marquées et très serrées, rectilignes
et divergentes, dont les prolongements bors de la lunule n’ont plus qu’un relief
bien moindre. Ligament très court, 11 mm. L’area ligamentaire n’a pas été
mentionnée par Olsson, et de fait sur la valve droite (seule présente dans son
type) elle est obsolète et brève, mais sur la valve gauche elle est nette et longue.
La dent latérale est très brève (1,6 mm), très saillante (2 mm), et assez étroite.
Variations. — Olsson a figuré (pl. 45 fig. 1 b) un individu moins haut que
le type, et à sommet moins dégagé. Nous donnons deux figures d’autres aspects :
un individu plus haut (fig. 6 et 7), et un individu peu élevé dont le sommet est
très dégagé (fig. 8 et 9), tous deux de Santa Elena.
On peut se demander si l’exemplaire court des fig. 6 et 7 ne correspond pas
à Pitar consanguineus décrit de Panama par Adams en 1852, Ann. Lyc. Nat.
Hist. N. Y., 5, pp. 496 et 545, figuré par Sowerby, 1853, Thés., II, p. 743,
pl. 163 fig. 203, par Rômer, 1867, Monogr., Venus, I, p. 108, pl. 38, fig. 5, par
Myra Keen, 1958, p. 128, fig. 284 et par Olsson, 1961, p. 274, pl. 45, fig. 3-3 c, et
qui est connu de Port Giiatulco (Mexique) à Pinas Bay (Panama) selon Hertlein
et Strong, 1955, Moll. Askoy Exped., Bull. Am. Mus. N. IL, 107, p. 189. Dans
sa description de P. elenensis, Olsson dit : « A much larger species than P. con¬
sanguineus and also distinguislied by its more trigonal shape, longer and strigh-
ter anterior side, and by its larger lunule which is not impressed in the middle ».
Or la lunule de notre exemplaire court est déprimée au lieu d’être presque plate
comme elle l’est chez le grand spécimen des figures 1 à 5 ; elle est d’ailleurs
semblablement déprimée chez notre exemplaire allongé des fig. 8 et 9. Chez
nos autres exemplaires on trouve des intermédiaires, pour les contours généraux
comme pour la forme. Aussi nous sommes-nous demandé si P. elenensis, dont
l’aire d’habitat succède vers le Sud à celle de P. consanguineus, ne devait pas
être mis en synonymie avec cette espèce. Nous sommes retenus de le faire par
la coloration uniformément crème de nos exemplaires alors que consanguineus
porte souvent des dessins colorés, et par le fait que, n’ayant pas en mains d’exem¬
plaires de consanguineus, nous pensons que c’est à nos collègues américains qu’il
revient d’examiner cette question. Signalons notre embarras relativement
au sinus palléal. Olsson dit que chez P. elenensis il ne s’étend pas jusqu’au
milieu de la coquille alors que pour P. consaguineus il écrit : « The palleal sinus
is well developed and extends nearly to the middle of the cavity of the valve ».
Il ne figure pas le sinus de consanguineus, mais Rômer et Myra Keen l’avf ient
figuré, or sur leurs figures il est nettement plus court que sur la figure de elenensis
donnée par Olsson (et il n’est pas plus large, donc on ne peut pas le dire bien
développé). Sur nos figure 6 et 9 il est aussi réduit que sur les figures de consan¬
guineus de Rômer ; chez nos autres exemplaires il y a tous les intermédiaires
entre cet état réduit et l’état plus développé montré par notre grand échantillon
et celui qu’a figuré Olsson.
1003
Pitar (Pitar) hoffstetteri n. sp.
Espèce fondée sur 5 échantillons de M. Hoffstetter, venant de l’île Baltra,
Galapagos.
Description du type (flg. 10 et 11). — C’est une valve droite. Longueur
23 mm ; hauteur 19 mm ; épaisseur 6 mm, l’échantillon bivalve pouvait donc
avoir 12 mm. Sommet presque médian bien que nettement incliné vers l’avant.
Le sommet est précédé par une région lunulaire très déprimée, ce qui fait que
l’extrémité antérieure de la coquille a beaucoup moins d’élévation que la partie
postérieure, plus largement arrondie. Bord ventral assez régulièrement arrondi.
Pas d’area ligamentaire. La très vaste demidunule a 8 mm de long sur 2,5 mm
de largeur maximale. Elle est délimitée par un très fin sillon. La coquille est
luisante, et n’est sculptée que par des stries de croissance assez inégales mais
faibles, qui se continuent dans la lunule. Plateau cardinal peu élevé (1,2 mm),
charnière normale de Pitar. Les impressions musculaires ont très peu de hauteur,
elles sont presque isodiamétriques aussi bien l’antérieure que la postérieure.
Le sinus palléal est à la fois très large et très profond : large de 5 mm à la base,
long de 9 mm, il dépasse nettement le milieu de la coquille par son extrémité
régulièrement arrondie et à large rayon de courbure. La coquille est blanche
sauf de petites taches orange le long de deux stries de croissance et, plus près
du sommet, en désordre.
Ce type est vraisemblablement un jeune, d’après ses dimensions.
Paratypes. — Ce sont 4 valves beaucoup plus jeunes, ayant de 8 à 6,2 mm.
Sur deux d’entre elles le sinus palléal est bien visible, il est proportionnellement
encore plus largement arrondi que chez le type.
Rapports et différences. — Cette espèce est proche de Pitar helenae Olss.,
que nous ne connaissons que par sa description, et devra peut-être lui être réunie.
Si nous l’en séparons c’est en raison du sinus palléal, qui au lieu d’être « rather
large but not long », est très large et très long, dépassant le milieu de la coquille.
Elle se rapproche aussi de Pitar elenensis Olss., qui est plus haute par rapport
à la longueur et dont le sinus palléal, « not extending to the middle of the shell
cavity », est en outre bien moins largement arrondi à son extrémité (nous fai¬
sons en particulier la comparaison entre individus de même âge). Mais ces diffé¬
rences sont peu prononcées, et il ne serait pas étonnant que les trois espèces
n’en fassent qu’une seule en fin de compte, dont le nom serait elenensis.
Pitar (Hyphantosoma) pollicaris Carpenter.
1863. Diane prora Conrad.
1864. Callista pollicaris
1902. Pitaria pollicaris Carp.
1948. Pitar (Hyphantosoma] pollicaris
Cptr.
1952. Pitar [Hyphantosoma] pollicaris
Cptr.
Reeve (non Conrad), Conch. Icon., 14,
pl. 10, flg. 45.
Carpenter, Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 3,
vol. 13, p. 132.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 387.
Hertlein et Strong, Zoologica, 93, p.
173.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 28.
— 1004
1958. Pilar [Ilyphantosoma) pollicaris
Cptr.
1961. Pitar [Ilyphanlosoma) pollicaris
Cptr.
Myra Keen, Soa Sli. Trop. W. Amer.,
p. 130, fig. 291.
Ü1.SSON, Moll. Trop. East. Pacit., p. 277,
pl. 49, fig. 7.
Alors que Dai.i, (1902) a cité cette espèce de « Gulf of California, Cape St. Lucas,
and South to Callao, Peru » et que Myra Keen (1958) répète cette distribution,
Olsson (1961) écrit : « This is a species of the Gulf of California. Records to tlie
South, such as that of Dali from Callao, Peru, are questionable ». Cependant
elle avait été citée de Salinas, Ecuador, par Hoffstetter, mais à l’état fossile,
et nous avons en mains des échantillons de Salinas (niveau n° 3) qu’il a rapporté
à cette espèce, or l’un d’eux (fig. 12 et 13) en fait partie incontestablement ;
avec une sculpture onduleuse à l’arrière et à l’extrémité antérieure, avec une
troncature à l’arrière correspondant à une zone de dépression bordant l’area
ligamentaire, il ressemble tout à fait aux figures de Reeve, de Keen et de
Olsson ; et de plus le sinus palléal large, terminé en pointe, est conforme aux
descriptions. Cet échantillon nous prouve donc que, tout au moins au pléisto-
cène supérieur, l’espèce descendait plus au sud que le golfe de Californie. Pour
ce qui concerne l’époque actuelle nous ne pouvons pas apporter d’éléments
relativement à la question posée par Olsson.
Agriopoma aequinoctialis n. sp.
Espèce fondée sur une valve droite, un peu roulée, récoltée par M. Hoff-
STETTER à Santa Elena (fig. 14 à 16).
Longueur 37 mm ; hauteur 35 mm ; épaisseur 11,5 mm (ce qui ferait 23 mm
pour les deux valves), la coquille est donc assez bombée. Le sommet est presque
médian, relativement peu incliné vers l’avant. Le bord ventral forme presque
un demi-cercle régulier. La courbure de l’arrière est assez régulière, celle de l’avant
comporte une très vaste dépression lunulaire de sorte que l’extrémité antérieure
est en position basse et à rayon de courbure très réduit. 11 n’y a pas d’area liga¬
mentaire. l.a lunule, relativement plate, a 14 mm de long et 3,5 de largeur maxi¬
male. Elle est traversée par des stries de croisance qui sur le reste de la valve
sont peu régulières et peu saillantes. Plateau cardinal élevé (4 mm) ; les dents
sont très remarquablement groupées sur l’avant de ce plateau, en premier lieu
du fait de la dent postérieure située tout près de la médiane ; entre ces deux
dents se voit, contre le bord inférieur du plateau cardinal, un petit tubercule
qui peut avoir la valeur d’un dédoublement de la dent postérieure (ou n’est
peut-être qu’un caractère individuel) ; les dents postérieure et antérieure se
rejoignent par-dessus la médiane ; la fosse correspondant au logement de la
dent latérale est longue et profonde. Le sinus palléal est très ascendant, c’est
un triangle à base fort large 10,5 mm) et dont l’extrémité (qui n’est pas un
angle, mais un arrondi à rayon de courbure très bref) n’est pas loin d’atteindre
le milieu de la longueur et de la hauteur de la coquille. La coloration extérieure
est blanchâtre dans l’ensemble, avec un sommet rose-orange pâle d’où partent
de vagues zones rayonnantes orange très pâle. L’intérieur est, dans la moitié
supérieure, d’un rose très pâle se dégradant.
Raim’orts et niFFÉRENCES. — Par rap|)ort à Callocardia calharia Dali 1902
(Proc. U. S. Nat. Mus., p. 402, pl. 14, fig. 3) l’aspect extérieur est peu différent
bien que notre espèce soit plus haute par rapport à sa largeur et que son sommet
— 1005 —
soit plus médian, moins incliné. Le sinus palléal est très analogue si on on juge
d’après la figure donnée par Olsson, 1961, pl. 49 fig. 5. Mais Dall écrit : « the
muscular impressions quite small », ce qui se voit sur la figure d’OcssoN qui
les montre très étroites, or chez notre espèce elles sont tout à fait différentes
par leur largeur. La charnière est très différente de celle qu’a représentée Olsson,
pl. 40, fig. 2, en particulier pour le réceptacle de la dent latérale.
S’agit-il de Pitaria tomeana Dali (Ihid., p. 402, pl. XV, fig. 2) ? Cette espèce a,
sur la figure de Dall, le même aspect extérieur que catharia et Olsson (p. 279)
pense qu’il s’agit do catharia juvénile. Myra Keen (1958, p. 130) a donné trois
figures de tomeana, très transverses, <pii sont bien différentes de celles de Dall
et de Olsson, à la fois pour la forme, la charnière et le sinus palléal mais dont
en tous cas notre espèce peut encore moins être rapprochée.
Notre espèce est moins sculptée et beaucoup moins transverse que Pitar
[Pitareïla) mexicanus Hertlein et Strong, 1948, p. 171, pl. 1 fig. 3 et 8. C’est en
raison de l’analogie de forme de sinus palléal avec Agriopoma catharia Dall,
que nous avons, à tort ou à raison, placé notre espèce dans le genre Agriopoma.
Hysteroconcha lupanaria Lesson.
1830. Cytherea lupanaria
1851. — lupinaria Less.
1902. Pitaria [Hysteroconcha) lupanaria
Less.
1948. Pitar [Histeroconcha] lupanaria
Less.
1952. Pitar (Hysteroconcha] lupanaria
Less.
1958. Pitar (Hysteroconcha) lupanaria
Less.
1961. Hysteroconcha lupanaria Less.
Lesson, Centurie Zoolog., p. 196, pl. 64
(6 figures).
SowERBY, Thés., II, p. 632, pl. 132,
fig. 111.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 388.
Hehtlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 173.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cieno. Nat., I,
p. 30.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 130, fig. 292.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 283,
pl. 47, fig. 1.
On trouvera une bibliographie plus étendue dans l’ouvrage de Olsson. Espèce
connue de la Basse Californie au nord du Pérou.
Plusieurs exemplaires, de Manta.
Hysteroconcha multispinosa Sow.
1851. Cytherea multispinosa.
1902. Pitaria lupanaria var. multispinosa
Sow.
1952. Pitar (Hysteroconcha) multispinosa
Sow.
1958. Pitar (Hysteroconcha) lupanaria
Less. subsp. multispinosa Sow.
1961. Hysteroconcha multispinosa Sow.
SowERBY, Thés., II, p. 632, pl. 132,
fig. 112.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 388.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cieno. Nat., I,
p. 30.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 130.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 284,
pl. 47, fig. 2.
- - 1006 - -
Dall considérait cette forme comme une variété, et Myra Keen comme une
sous-espèce, de P. lupanaria. Je me conforme à Olsson, 1961 qui la traite
comme spécifiquement distincte de lupanaria dont elle est séparée non seule¬
ment par le nombre plus grand d’épines, mais par le caractère lamelleux-tran-
chant des côtes concentriques. Par ailleurs la notion de sous-espèce, à mon avis,
doit être réservée aux cas où les régions habitées sont différentes, or ici il n’en
est pas ainsi.
Espèce connue du Mexique au nord du Pérou.
4 valves de 32 à 41 mm, Esmeralda ; 1 petite valve, .Manta. Dans son travail
de 1952 M. Hoffstetter l’avait citée, actuelle, sur les cotes de la Péninsule
de Santa Elena.
Hysteroconcha brevispinosa Sow.
1851. Cytherea brevispinosa
1952. Pitar [Hysteroconcha) hrevisj>inala
Sow.
1961. Hysteroconcha brevispinosa Sow.
SowERBY, Thés., Il, p. 632, pl. 132,
fig. 109.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 30.
Oi-ssoN, Moll. Trop. East. Pacif., p. 284,
pl. 47, fig. 4.
Nous nous conformons à l’opinion de Olsson qui traite brevispinosa comme
spécifiquement distincte de lupanaria alors que Dall (1902, p. 388) et Myra
Keen (1958, p. 130) la considèrent comme synonyme de multispinosa, donc,
à leurs yeux, de lupanaria. En effet, le contour général est nettement différent,
le sommet étant plus étroit et le bord postéro-dorsal étant plus rectiligne.
Deux lots de valves, l’un de Camarones (Esmeraldas), l’autre de Atacames,
d’où vient l’échantillon le plus grand : 46 mm de long sur 39 de haut.
Hysteroconcha rosea Broderip et Sowerby.
1829. Cytherea rosea
1851. Cytherea rosea Br. et Sow.
1902. Pitaria [Hysteroconcha) rosea Br.
et Sow.
1952. Pitar [Hysteroconcha) rosea Br.
et Sow.
1958. Pitar [Hysteroconcha) roseus Br.
et Sow.
1961. Hysteroconcha rosea Br. et Sow.
Broderip et Sowerby, ZüoI. Journ., 4,
n“ 15, p. 364.
Sowerby, Thés., II, p. 632, pl. 132,
fig. 108.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., p. 389.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 30.
Myra Kf:f,n, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 132, fig. 293.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 284,
pl. 47, fig. 3-3 d.
On trouvera une bibliographie plus complète dans l’ouvrage de Olsson.
Espèce connue du golfe de Californie au nord du Pérou.
Six valves, de 45 à 51 mm, récoltées de Esmeraldas à Atacames. M. Hoff¬
stetter, dans son travail de 1952, l’a citée, actuelle, de la province de Esme¬
raldas et de .lama (Manabi).
1007
Lamelliconcha circinata Born.
subsp. Alternata Brod.
1835. Cylherea alternata
1851. Ctyherea circinata Boni var. alter-
nata Brod.
1868. Diane alternata Brod.
1948. Pitar [Lamelliconcha) circinatus
Born subps. alternatus Brod.
1958. Pitar [Lamelliconcha) alternatus
Brod.
1961. Lamelliconcha circinata alternata
Brod.
Broderip, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 45.
SowERBY, Thés., II, p. 631, pl. 132
fig. 104.
Romer, -Monogr. Venus, I, p. 136, pl. 36
fig. 2.
Hehtlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 174.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 132 fig. 294.
Oi.ssoiN, Moll. Trop. East. Pacif., p. 286,
pl. 48 fig. 1-1 b.
Cette forme est connue du golfe de Californie au nord du Pérou.
Selon les auteurs, elle est considérée comme une espèce, comme une variété
de C. circinata de la côte atlantique, ou comme une sous-espèce de C. circinata.
11 est hors de doute que des exemplaires dépourvus de provenance ne pourraient
pas être attribués au Pacifique plutôt qu’à l’Atlantique. Nous prenons le parti
de traiter les exemplaires du Pacifique comme s’il s’agissait d’une sous-espèce
géographique mais en spécifiant que c’est là une position qui n’est nulle nent
valable du point de vue morphologique ou systématique ; ce n’est qu’une façon
de procéder pour raisons de commodité, comme pour les cas, par exernpl p de
Tivela byronensis par rapport à 7’. mactroides, ou de Dosinia amphidesm aides
par rapport à D. exoleta. En effet, la séparation des listes bibliographiqu !j (et
l’implication de la provenance) sont pratiques et rendent peut-être préfé.-able
de ne pas procéder à une mise en synonymie pure et simple.
Hoffstetter (1952, p. 28) cite alternata de la faune actuelle de l’Equiteur
mais en faisant allusion à des échantillons divers qui, je le préciserai plus loin,
ont fait l’objet d’erreurs de détermination empêchant d’insérer la citation dans
la liste bibliographique ci-dessus.
Dans le lot de ses récoltes, j’ai déterminé comme alternata des spécimens
d’Atacames, de Manta, et de Santa Elena.
Lamelliconcha vinacea Olsson.
1863. Diane circinata Born Reeve, Conch. Incovi., 14, pl. VII, fig. 25 a,
25 b.
1961. Lamelliconcha circinata Born subsp. Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 287,
vinacea nov. pl. 48 fig. 2-2 b.
Or.ssoN, qui cite cette forme du Mexique à Santa Elena (Ecuador), fait suivre
sa description de la comparaison suivante : « Much smaller than L. circinata
alternata, more ovate shape and usually of a different color ».
Nous rapportons à cette forme des échantillons de couleur vineuse récoltés
par M. Hoffstktteii : de Manta, 8 valves, de 31 à 20 mm ; et de Santa Elena,
4 valves, de 27 à 23 mm. Ils correspondent parfaitement aux figures de Olsson,
1008
Mais nous pensons devoir traiter cette forme en espèce distincte de circinata,
car la charnière de la valve droite présente, pour le logement de la dent latérale,
une fosse beaucoup plus étroite que celle de circinata. Nous souhaitons que nos
collègues américains, qui disposent probablement d’un matériel plus abondant
que le nôtre, veuillent bien examiner si cette différence est constante ou non
(le fait que Olsson a décrit vinacea comme sous-espèce et non comme espèce,
peut faire supposer que, pour ce qui concerne les différences indiquées par lui,
des intermédiaires existent).
Lamelliconcha concinna Sow.
1835. Cylherea concinna SowrmBY, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 23.
1851. — — Sow. SowERBY, Thés., II, p. 630, pl. 132,
fig. 99, 100.
1961. Lamelliconcha concinna Sow. Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 287,
pl. 48, fig. 4-4 c.
En raison de la confusion qui a régné dans le groupe d’espèces dont fait partie
L. concinna, Olsson considère que la limite Nord de cette forme est incertaine.
Elle existe en tous cas à Panama et de là au Pérou (Tumbez). Pour l’Ecuador,
Olsson cite Santa Elena.
Cette espèce se trouve représentée dans les récoltes de M. Hoffstetter
par de nombreux échantillons de Santa Elena, ayant de 38 à 4 mm ; mais ils y
étaient étiquetés sous le nom Pitar alternata Brod., tandis que le nom concinna
avait été donné à des paytensis ; je ne fais mention de ces erreurs que parce
qu’elles expliquent le texte où Hoffstetter (p. 29) s’efforce vainement de voir
clair dans les Lamelliconcha en commençant par dire : « La nomenclatura de las
especies ecuatorianas de este subgénero es todavia confusa para mi ». Une de
ses deux figures de Veneridae, celle de la p. 28 (fig. 5), représente, non pas
L. alternata, nom inscrit dans la légende, mais L. concinna, au moins pour les
deux valves de gauche.
Lamelliconcha paytensis Orbigny.
1835. Cylherea afpnis I?i>oi>i;rii> (nol Gmei.i.n, 1789), Proc.
Zool. Soc. Lond., p. 45.
1846. Venus paytensis Orbigny, Vov. Anier., mérid., V (3)
Moll., p. 565.
1851. Cylherea affinis Brod. Sowkrby, Thés., II, p. 630, pl. 132,
fig. 101.
1961. Lamelliconcha paytensis Orb. Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 288,
pl. 48, fig. 6-6- b.
Espèce connue depuis Panama au moins, jusqu’au Pérou, Pour l’Ecuador,
Olsson la cite de Punta Ostiones, Esmeraldas, Sua, Manta, Santa Elena.
Les récoltes de M. Hoffstetter contiennent, de Atacames, de nombreuses
valves, de 40 à 6 mm, qui correspondent tout à fait à la figure donnée par Olsson.
Mais elles étaient étiquetées concinna, ce qui contribue à expliquer l’embarras
que manifestait Hoffstetter dans son texte (p. 29) sur les esjièces ecuadoriennes
de Lamelliconcha dont nous avons déjà parlé.
1009 —
Lamelliconcha unicolor Sow.
1835. Cytherea unicolor
1851. — — Sow.
1863. Dione unicolor Sow.
1948. Pitar (Pitar) unicolor Sow.
1958. _ _ _ —
1961. Lamelliconcha unicolor Sow'.
SowERBY, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 23’
SowERBY, Thés., II, p. 629, pl. 131,
fig. 90, 91.
Reeve, Conch. Icon., pl. 8 fig. 33 a, 33 b.
Herti.ein et Strong, Zoologica, 33,
p. 171.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 130, fig. 289.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 289,
pl. 40, fig. 3, pl. 49, fig. 4, 4 a.
Les récoltes de M. Hoffstetter contiennent, du Sud d’Atacames, un exemplaire
bivalve de 41 mm, une valve droite de 37 mm, et 7 petites coquilles de
11 à 4 mm ; tous sont de couleur blanche. En outre, de Santa Elena, un échan¬
tillon de 42 mm, de couleur brune très claire.
Antigona (Ventricolaria) isocardia Verrill.
1870. Venus isocardia
1902. Cytherea (Ventricola) rigida Dillw.
1948. Antigona {Ventricola} isocardia Yer-
rill
1952. Antigona {Ventricola) isocardia Ver¬
rill
1958. Ventricolaria isocardia Verrill
1961. Antigona {Ventricolaria) isocardia
Verrill
Verrill, Amer. Journ. Sc., 49, p. 221.
Dall, Synops. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 390.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33, p.
178.
Hoffstetter, Bul. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 30, fig. 6.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 124, fig. 288.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 292,
pl. 50, fig. 2.
La distinction entre V. rigida Dillw., 1817 et V. isocardia Verrill, 1870 ne
repose que sur la localisation, atlantique (de la Floride au Brésil) pour l’une,
pacifique (du golfe de Californie à l’Équateur) pour l’autre. Des individus dépour¬
vus de provenance ne pourraient être nommés. Ce n’est que pour des raisons
de commodité que le nom isocardia est conservé, comme l’est le nom Tivela
hyronensis par rapport à T. maclroides dont elle n’est séparée, comme dans ce
cas-ci, que par l’isthme de Panama.
Espèce connue du golfe de Californie à l’Ecuador où Olsson cite les provenances
de Manta et Isla la Plata.
Deux valves (de 59 et 54 mm) ont été récoltées par M. Hoffstetter à Manta.
Periglypta multicostata Sow.
1835. Venus multicostata Sowerby, Proc. Zool. Soc. London, p. 22.
1853. — • — Sow. Sowerby, Thés., II, p. 706, pl. 152,
fig. 10.
Reeve, Conch. Icon., 14, pl. 3, fig. 9.
1863.
1010 —
1902. Cytherea [Cytherea] multicostata
Sow.
1948. Antigona {Periglypta) multicostata
Sow.
1952. Antigona [Periglypta) multicostata
Sow.
1958. Periglypta multicostata Sow.
1961. — — —
Dall, Synop. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 390.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 178.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 30.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 123, fig. 267.
Olsson, Moll. Trop. East. Calif., p. 293,
pl. 50, fig. 3, 3 b.
La distribution donnée par Olsson est de la Basse-Californie au Pérou (Cabo
Verde) et aux Galapagos. Provenances citées pour l’Ecuador : Manta ; Isla
la Plala ; Santa Elena. (Où M. Hoffstf.tter l’a trouvée fossile).
Deux petites valves de Santa-Cruz, Galapagos ; et deux grandes valves,
lie Beltra, Galapagos, tailles 95 et 101 mm. L’espèce peut atteindre de plus
grandes dimensions. Par exemple, nous avons une valve de 110 mm récoltée
aux Galapagos (Plazas) par M. R. Levêque (fondation Darwin, 1952) ; et Myra
Keen mentionne un exemplaire de 118 mm.
Chione (Chione) compta Brod. et Sow.
1835 Venus compta
1853. — — Brod.
1863. — — —
1902. Chione [Chione] compta Brod.
1909. Chione compta Brod.
1948. Chione [Chione) compta Brod.
1958. _ _ _ —
1961. — _ _ _
Broderip et SowERBY, Proc. Zool. Soc.
Lond., p. 43.
SowERBY, Thés., II, p. 710, pl. 154,
fig. 32 à 34.
Rf.eve, Conch. Icon., 14, pl. 13, fig. 48.
Dall, Synop. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 393.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., 37, p. 267.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 182.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 141, fig. 319.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 294,
pl. 41, fig. 4 ; pl. 51, fig. 6, 6 a ; pl. 84,
fig. 3, 4.
Espèce connue de Panama (et peut-être du golfe de Californie) au nord du
Pérou.
C’est avec doute, en raison de leur état d’usure, que nous lui attribuons une
valve de Manta et trois valves de Santa Elena. Sur une des valves de Santa
Elena, il n’y a de côtes concentriques continues que dans le tiers supérieur ;
sur le reste de la surface les côtes rayonnantes ne subissent pas d’interruptions
sauf tout à fait à l’arrière, ce qui donne une légère analogie av-ec l’aspect de
Chione columbiensis Sow.
1011
Chione (Chione) subimbricata Sow.
1835. Venus subimbricata
1853. — — Sow.
1863. _ _ —
1909. Anomalocardia subimbricata Sow.
1948. — — —
1952. — — —
1958. — — —
1961. Chione {Chione) subimbricata Sow.
SowERBY, Proc. Zool. Soc. Loiid., p. 21.
SowERBY, Thés., II, p. 711, pl. 154
lig. 35-38.
Rekve, Conch. Icon., 14, pl. 19, lig. 85 a,
b, c.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., 37, p. 268.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 189.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 33.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 147, fig. 336.
Olsson, .Moll. Trop. East. Pacif., p. 295,
pl. 55, fig. 4-4 b.
Espèce connue de la Basse-Californie au nord du Pérou. Pour l’Ecuador,
Hoffstetter la cite (actuelle) de la péninsule de Santa Elena, et Olsson,
de Esmeraldas, Caleras, Jaramijo, Manta, Punta Blanca, Isla la Plata, Santa
Elena.
Un bon nombre d’échantillons, les uns de Manta, les autres sans provenance
précise.
Chione (Chione) undatella Sow.
SowERBY, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 22.
SowERBY, Thés., II, p. 711, pl. 153,
fig. 22.
Stearns, Moll. Galapagos, Proc. U. S.
Nat. Mus., 16, p. 375.
Dall, Synop. Vener., Proc. U. S. Nat.
Mus., 26, p. 392.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., 37, p. 268.
Soot-Ryen, Pelecyp. Galapagos, Medde-
lelser Zool. Mus. Oslo, p. 320.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 182.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 142, fig. 321.
Espèce connue de la Californie au Pérou.
Un certain nombre de valves, de 35 à 9 mm, viennent des Galapagos, Ile
Baltra. Une autre valve, des Galapagos aussi, nous a été remise en 1962 par
M. R. Levêque (Laboratoire Darwin).
Chione (Lirophora) mariae Orb.
1835. Venus Cypria Sowerby (non Brocchi nor Risso), Proc.
Zool. Soc. Lond., p. 43.
Sowerba', Thés., 2, p. 722, pl. 157,
fig. 113.
1835.
Sow.
1012
1846. Venus mariae
1909. Chione (Lirophora) mariae Orb.
1948. — _____
1958. — _ _ _
1961. — _ _ _
Orbigny, Voy. Amer. Mérid., V, p. 563.
Dall, Pro. U. S. Nat. Mus., 37, p. 268.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 186.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 146, fig. 331.
ÜLSSON, Moll. Trop. East. Pacif., p. 296,
pl. 49 fig. 8, 8 a.
Espèce connue de la Basse-Californie au nord du Pérou.
Cinq valves de Manta, et nombreuses petites valves (jusqu’à 3 mm) de Santa
Elena.
Chione (Iliochione) subrugosa Wood.
1828. Venus subrugosa
1853. — — Sow.
1909. Anomalocardia subrugosa Sow.
1948. — — Wood
1955. — — —
1958. — — —
1961. Chione [Iliochione) subrugosa Wood
Wood, Ind. Test., Suppl., p. 5, pl. 2, fig. 6.
Sowerby, Thés., II, p. 721,p 1. 155 ,fig. 63.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., 37, p. 269,
pl. 26, fig. 3.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 190.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 33.
Myra Keen, Sea sh. Trop. W. Amer.,
p. 148, fig. 338.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 298,
pl. 51, 6g. 5, 5 a.
Espèce connue du sud de la Californie au Pérou ou au Chili. Hoffstetter,
qui doutait déjà qu’il s’agisse d’une Anomalocardia et supposait que ce pou¬
vait être une Chione (du sous-genre Lirophora), l’a signalée, actuelle, de l’embou¬
chure des rios Santiago, Esmeraldas et Guayas. Il nous a remis 7 valves de l’île
Puna et 6 sans provenance précise. Olsson a cité, pour l’Ecuador, Port Limones,
Esmeraldas, Cojimenes, Manta, Santa Elena, Ile Puno.
Chionopsis gnidia Broderip et Sowerby.
1829. Venus Gnidia
1853. — — Br. et S.
1909. Chione gnidia B. et S.
1948. Chione [Chionopsis] gnidia B. et S.
1952. — — — —
1958. — — — —
1961. Chionopsis gnidia B. cl S.
Broderip et Sowerby, Zool. Journ., 4,
p. 364.
Sowerby, Thés., II, p. 709, pl. 154,
fig. 25.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., 37, p. 268.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 184.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat.,
p. 32.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 144, fig. 326.
Olsson, Moll. Trop. Easl. Pacif., p. 300,
pl. 49, fig. 1, 1 a.
— 1013
Bien que Hertlein et Strong en 1948 aient donné pour cette espèce une
distribution allant de la Basse-Californie au Pérou (Payta), que Hoffstetter,
en 1952, l’ait citée, actuelle, de l’Ecuador (sans préciser de localité), que, en 1955,
Hertlein et Strong (Askoy Expedit., Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 107,
p. 193, pl. 1 lig. 1, 3) aient rattaché à gnidia, à titre de sous-espèce, la Chione
jarnaniana Pilsbry et Olsson décrite de l’Ecuador (fossile, et retrouvée par eux
vivante à Punta Pasado, Ecuador), et que Myra Keen, en 1958 ait encore donné
pour distribution, de la Basse-Californie à Payta, Olsson, en 1961, ne donne
pas d’autre distribution que le golfe de Californie ; il traite jarnaniana en espèce
distincte (Ecuador) en ajoutant toutefois : « This shell may be the Southern
form of Chione gnidia ». Or les exemplaires de M. Hoffstetter que nous rappor¬
tons à cette espèce, et qui comportent, de Atacames, Manta et Santa Elena,
38 valves (de toutes tailles de 50 à 4,5 mm), nous montrent tous les aspects allant
de gnidia typique à jarnaniana. Nous refusons donc à cette dernière forme le
rang d’espèce ou de sous-espèce.
Chionopsis pulicaria Broderip et Sowerby.
1835. Venus pulicaria
1853. Venus cingulata Lk
1948. Chione {Chionopsis) pulicaria Brod.
1952. Chione {Chionopsis) pulicaria Brod.
1958. Chione {Chionopsis) pulicaria Brod.
1961. Chionopsis pulicaria Brod.
Broderip et Sowerby, Proc. Zool. Soc.
Lond., p. 44.
Sowerby, Thés., II, p. 729, pi. 161,
fig. 191.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 184.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 32.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 144, fig. 327.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif,, p. 302.
La distribution donnée par Hertlein et Strong était : du golfe de Californie
à Tumaco, Colombie. Hoffstetter l’a citée, actuelle, de l’Ecuador, en précisant
qu’il ne l’avait pas trouvée plus au sud que Manta. Malgré cela Myra Keen
et Olsson ne la citent toujours que du golfe de Californie à Tumaco. Olsson
ayant fait beaucoup de récoltes sur la côte de l’Ecuador, on aurait pu se deman¬
der si Hoffstetter n’avait pas fait une erreur de détermination. Il n’en est
rien, j’ai en mains 9 échantillons de ses récoltes, d’ Atacames (de 33 à 7 mm),
et il s’agit bien de C. pulicaria.
Chionopsis olssoni n. sp.
Nous faisons notre description sur une valve gauche récoltée par M. Hoff¬
stetter à Manta et qui est le seul exemplaire que nous ayons en mains (fig. 17
à 19).
Longueur 48 mm ; hauteur 46 mm ; épaisseur 16 mm, ce qui ferait 32 mm
pour les deux valves, la coquille est donc très bombée. L’avant et le bas, assez
régulièrement arrondis, sont séparés du bord jiostérieur, assez rectiligne, par
un pan coupé qui est le secteur d’aboutissement d’une zone rayonnante partie
du sommet et qui est d’abord plate puis légèrement déprimée. Sculpture croisée
— 1014 —
faite de côtes concentriques très saillantes, continues, et de côte rayonnantes,
peu saillantes, interrompues par les côtes concentriques. Les unes et les autres
sont nombreuses. En partant d’une côte concentrique située à 2 cm du sommet,
on compte, dans le centimètre suivant, 9 côtes concentriques ; il y en a 8 dans
le dernier centimètre avant le bord ventral. Ces côtes sont de courtes lames
dressées et même un peu inclinées vers le sommet et dont la surface dorsale est
incisée par les sillons rayonnants. Les côtes rayonnantes sont, dans la région
centrale de la coquille, au nombre d’une vingtaine par centimètre. Lunule de
9 mm de long et 3 de large, circonscrite par un large et très profond sillon, par¬
courue par des côtes de croissance très serrées et par quelques sillons radiaires,
et teintée en brun très foncé. Area ligamentaire longue et large (29 X 4 mm),
profondément déprimée près du sommet et presque plane à l’arrière, présentant
une ride le long du ligament qui n’a que 13 mm de long, et irrégulièrement
maculée de brun assez foncé sur fond crème. Le reste de la coquille porte des
taches d’un brun moins foncé, d’abord assez nettes et orientées en zones rayon¬
nantes interrompues, et s’estompant en s’éloignant du sommet en même temps
qu’elles confluent plus ou moins. Face interne teintée de lilas sauf à proximité
du bord ventral. Plateau cardinal court et assez haut, à bord inférieur sinueux,
à fortes dents. Le bord de la valve est crénelé, sauf sur la ligne postéro-dorsale.
Impressions musculaires vastes. Sinus palléal un peu ascendant, petit (9 mm de
long, 7 mm de base), à extrémité largement arrondie.
Je pense que c’est à cette espèce qu’appartient la valve droite de Punta
Blanca (Ecuador) représentée par Olsson, pl. 52, fig. 3, sous le nom Chionopsis
purpurissata Dali.
Rapports et différences. — Le nom purpurissata a été donné par Dale
à une figure de Reeve intitulée Venus crenulata var., Gulf of California, Conch.
Icon., pl. 13, fig. 46. Cette figure montre un arrière plus arrondi, une hauteur
moindre par rapport à la longueur, et une sculpture rayonnante moins visible,
que notre espèce. Myra Keen (1958, p. 144, fig. 328) représente sous le nom
purpurissata un spécimen qui correspond très bien à la figure de Reeve ; elle
donne pour distribution « The Gulf of California to Guatemala », comme avaient
déjà fait Hertlein et Strong (1948, p. 185). Pour la forme que nous décrivons,
les deux seules provenances sont de l’Ecuador, Manta et (Olsson) Punta Rlanca.
Il se pourrait que, du Guatemala à l’Ecuador, il n’y ait rien qui corresponde
à Tune ni à l’autre forme. En attendant de savoir s’il sera trouvé des intermé¬
diaires dans cette région intercalaire, il nous semble préférable de disposer de
deux dénominations distinctes étant donné la forte différence morphologique.
Notochione columbiensls Sow.
1835. Venus columbiensls
1853. — — Sow.
1863. — _ _
1909. Chione (Timoclea) columhiensis Sow.
1948. Chione {Notochione) columhiensis
Sow.
1952. Chione [Notochione) columhiensis
Sow,
SowERBY, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 21.
SowERBY, Thés., II, p. 713, pl. 155,
fig. 53, 54.
Reeve, Conch. Icon., 14, pl. 15, fig. 61 a,
61 b.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., 37, p, 268,
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 188.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 32.
1015
1958. Protothaca (Noiochione) columbiensis Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
Sow. p. 150, fig. 344.
1961. Notochione columbiensis Sow. Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 303,
pl. 41, fig. 6, pl. 52, fig. 1-1 b.
Cette espèce est connue du Mexique au Pérou. M. Hoffstetter nous a remis,
de Salinas, 3 exemplaires bivalves, de 51, 41 et 33 mm.
Protothaca antiqua King et Broderip.
Cette espèce a été citée de l’Ecuador d’après des échantillons récoltés par
M. Hoffstetter et déterminés par Hertlein, mais ils appartiennent en fait
à une autre espèce, décrite depuis lors par Olssox, Nioche Beili (voir plus loin).
11 y a donc lieu de rayer le nom Chione antiqua de la faune ecnadorienne.
Protothaca (Tropithaca) grata Say.
1830. Venus grata Say, American Conchol., n° 3, pl. 26,
fig. 3.
1958. Protothaca grata Say Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 148, fig. 340.
1961. Protothaca (Tropithaca) grata Say Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 305,
pl. 53, fig. 2 à 2 b et fig. 7.
Nombreuses valves de Camaronos et 2 valves d’Esmeraldas.
Protothaca (Tropithaca) tricolor Sowerby.
1835. Venus tricolor Sowerby, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 41.
1853. — — Sow. Sowerby, Thés., II, p. 699, pl. 151 fig. 153.
Dans les récoltes de .VI. Hoffstetter à l’île Baltra (Galapagos, sur la côte
Sud), se trouve un lot de 15 valves de 36 à 18 mm, que M. A. Chavan a étiqueté
Protothaca tricolor Sowerby. Venus tricolor Sow. est généralement considéré
comme synonyme de V. grata Say. Nous n’avons pas à contester cette synony¬
mie, établie par des chercheurs probablement mieux placés que nous. Mais,
croyant comprendre d’après les ouvrages, et aussi d’après les nombreux échan¬
tillons de la collection du Muséum, qu’il est habituel de donner e nom grata
à des exemplaires à côtes assez serrées et nettement décussées aux extrémités,
et nous trouvant ici en présence d’exemplaires à côtes relativement moins
nombreuses et dont la décussation est très faible, et remarquant d’autre part
que la figure de Sowerby de V. tricolor semble présenter ces mêmes caractères,
nous avons conservé le nom mis par M. Chavan.
Cette attitude n’est prise que pour faire mieux savoir de quoi nous parlons,
de même que nous croyons devoir donner des figures (fig. 20 à 26).
Ce lot de l’île Baltra est très variable. La lunule, cpii est toujours très courte
et généralement très large, peut être plus ou moins étroite. Les côtes rayon¬
nantes peuvent se trouver sur toute la surface, ou manquer dans le tiers anté-
— 1016 —
rieur (sauf quelques-unes tout à fait à l’avant), ou encore, celles du quart anté¬
rieur peuvent être beaucoup plus larges et beaucoup plus plates (ce qui les rend
peu discernables) que les autres. L’area, absente ou très étroite pour la valve
droite, peut, sur la valve gauche, être absente, très étroite, ou bien individua¬
lisée (1 mm de large pour un exemplaire de 31 mm de long).
Nioche (Nioche) asperrima Sowerby.
1835. Venus asperrima
1853. — — Sow.
1909. Chione (Timoclea) asperrima Sow.
1939. Chione asperrima Sow.
1948. Chione [Nioche) asperrima Sow.
1952. — _ _ _
1958. Protothaca (Leucoma) asperrima
Sow.
1961. Nioche (Nioche) asperrima Sow.
Sowerby, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 42.
Sowerby, Thés., II, p. 714, pl. 155,
fig. 57, 58.
Dall, Proc. U. S. Mus., Nat. 37, p. 268.
Strong et Hertlein, Mar. Moll. Gala¬
pagos, Allan Hancock Exp., 2, p. 182.
Hertlein et Strong, Zoologica, 33,
p. 187.
Hoffstetter, Bol. Inst. Cienc. Nat., I,
p. 32.
Myra Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 149, fig. 341.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 307,
pl. 53, fig. 3, 3 a, pl. 54, fig. 6.
Espèce connue du golfe de Californie au Pérou. Olsson, pour l’Ecuador,
la cite de Pedernales et Puno Island.
Les récoltes de M. Hoffstetter renferment, comme échantillons non-fossiles,
de nombreux spécimens, les uns sans autres provenances que « Ecuador », d’autres
de La Libertad et de Puna.
Nioche (Nioche) subaequilateralis n. sp.
M. Hoffstetter a récolté à Camarones 23 valves mesurant de 30 à 9 mm,
qui nous semblent appartenir à une espèce non encore reconnue. Faute d’indi¬
vidus bivalves notre type sera composé de deux valves indépendantes.
Description du type composite. — Valve droite (fig. 27 à 30). Longueur 27,4 mm ;
hauteur 24,2 mm ; épaisseur 8 mm, ce qui ferait 16 mm pour les deux valves.
Sommet presque médian, peu saillant, très peu incliné vers l’avant. Contour de
la valve assez régulièrement ovalaire hors de la région du sommet même. Pas
d’area ligamentaire. Lunule nettement délimitée par un sillon, longue de 8,8 mm,
large de 2,1 mm. La sculpture est décussée, avec des côtes concentriques plus
saillantes et moins nombreuses que les côtes rayonnantes. Dans le centimètre
carré central les côtes concentriques sont au nombre de 14, et les côtes rayon-
LÉGENDE DE LA PLANCHE III
Fig. 20 à 2*2. — Protothaca tricolor Sow. Ile Baltra, Galapagos. X 1.
Fig. 23 à 25. — De même. Un autre individu. X 1.
Fig. 26. — De même. Un autre individu.
Fig. 27 à 30. — Nioche subaequilateralis n. sp. Valve droite. X 1, sauf charnière X 2.
Fig. 31 à 34. — Même esoèce, valve gauche d’un autre individu. X 1, sauf charnière X 2.
1017 —
nantes au nombre de 18. Les côtes rayonnantes sont des cordons simples, sépa¬
rés par des fossés à peu près de même largeur qu’eux et parfois dédoublés. Chaque
côte concentrique est constituée d’écailles jointives, à concavité vers le sommet
et convexité vers le bord ventral, chacune correspondant à un fossé de la sculp¬
ture rayonnante, et avec des nodosités surajoutées en certains points. Ces côtes
concentriques se modifient à leurs deux extrémités : à l’arrière elles deviennent
plus saillantes-lamelleuses et s’inclinent vers le bord ventral ; à l’avant leur
relief diminue et la sculpture rayonnante devient prédominante, mais sur la
lunule elles accentuent leur relief par des écailles saillantes mais non plus jointives
et qui cette fois correspondent aux côtes rayonnantes et non plus à leurs inter¬
valles. La lunule est d’une teinte gris foncé, le reste est vaguement moucheté
ou chevronné en brun sur fond beige, le bord postéro-dorsal étant toutefois
marqué d’un alignement de taches plus grandes et plus noirâtres. Plateau
cardinal très long et peu haut (13 X 1,4 mm). La fosse de logement de la dent
antérieure gauche est très longue, très étroite, très profonde. Sinus palléal
sub-horizontal, étroit, peu allongé (7 mm, pour une largeur basilaire de 3 mm).
Le bord de la valve est crénelé sauf pour la région postéro-dorsale. La surface
interne est d’un violet noirâtre à l’arrière, se dégradant en allant vers l’avant.
Valve gauche, qui constitue une variété de forme (fig. 31 à 34). Longueur
29,8 mm ; hauteur 27 mm ; épaisseur 9,5 mm, ce qui ferait 19 mm pour les deux
valves. Sommet presque médian, très peu incliné vers l’avant, mais bien plus
important que sur le demi-type gauche. Le contour général est bien moins
ovalaire, non seulement du fait du sommet plus individualisé (avec, corréla¬
tivement, une nette dépression lunulaire), mais aussi parce que l’arrière est sub¬
anguleux dans son articulation avec le bord ventral. Pas d’area ligamentaire.
Lunule de 9 X 2,6 mm. Les côtes rayonnantes, simples dans la région supérieure,
sont souvent subdivisées en allant vers le bord ventral. La couleur est blan¬
châtre sauf la lunule brun-noirâtre et des vagues chevrons noirâtres vers l’arrière
se transformant en bordure noire près dn ligament. Dent antérieure très longue
(4 mm), très étroite (c’est une lamelle), bien saillante (1 mm), située franche¬
ment en bordure (sans intervalle) de la limite inférieure du plateau cardinal.
Sinus palléal sub-horizontal, court (7 mm) mais large (4,5 mm à la base). L’inté¬
rieur est violet le long de la base et dans le sinus et se dégrade en allant vers
le sommet.
Rapports et différences. — Proche de Nioche {Nioche) asperrima, cette espèce
en diffère (à taille égale) par le sommet bien moins incliné vers l’avant, situé
en position plus médiane ; par la dent antérieure gauche plus longue, plus étroite
(c’est une lamelle), plus accolée au bord inférieur du plateau cardinal qui est
lui-même plus rectiligne à ce niveau ; corrélativement, sur la valve droite,
la fosse correspondante est pins étroite et plus allongée, et l’angle formé an-des¬
sous d’elle par le bord inférieur du plateau cardinal, est moins prononcé.
Nioche (Antinioche) beili Olsson.
1961. Nioche {Antinioche) beili Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 310,
pl. 50 fig. 1, 1 a, 4.
Nous rapportons à cette espèce, que Olsson a relevé depuis Panama jusqu à
l’Ecuador (avec pour localités de l’Ecuador Esrneraldas, Sua, Pedernales, Cha-
64
— 1018 —
rapota, Manta, Manglaralto, Santa Elena) huit valves (de 46 à 22 mm) récoltées
par M. Hoffstetter à Manta.
M. Hoffstetter (1952) ne pouvait évidemment les rapporter à Nioche beill
qui n’avait pas encore été décrite. Elles étaient étiquetées Chione (Nioche)
antiqua King et Brod. Il y a lieu de faire mention de cette première détermina¬
tion, car deux publications ont parlé de la présence en Ecuador, assez surpre¬
nante, de Chione antiqua King et Brod., espèce connue pour vivre en contrée
froide, de l’Uruguay et de la Patagonie au Chili et au Pérou. Il en a été question
dans le travail de M. Hoffstetter (1952, p. 30), et dans Herti.ein et Strong,
« Askoy » Expédition, Bull. Am. Mus. Nat. Hist., 107, 1955, p. 195, qui l’ont
même citée de Panama.
Hoffstetter ne la cite qu’avec un point d’interrogation, et dit : « Se trata
de una forma relativamente frecuente en la fauna actual, que conozco en el
Ecuador desde el Rio Esmeraldas hasta Salinas. Era bastante comûn en el
Pleistoceno (III Tablazo) de la Peninsula de Sta Elena, donde lo cité [il s’agit
d’une note préliminaire de 1948, Bol. Inl. Cient. Nac., Quito, n^ 2] bajo el nombre
de Periglypla sp. a base de una determinaciôn provisional efectuada por A. Cha-
van ; por lin, une valva derecha de la misma especie figura en la fauna de le
antigua laguna de Salinas ».
« Algunos ejemplares modernos, comunicados a G. L. Hertlein, recibieron
la determinaciôn siguiente : « This appears to be Chione antiqua King et Bro-
derip ». Se trata de una especie méridional que Dali cita desde el Perù hasta
Magellanes, pero que, segùn mis recolecciones, se extenderia hasta el Norte del
Ecuador ».
« Desgraciadamente, no dispongo de ninguna descripciôn o figura de la especie
de King & Broderip. Pero no bay duda, que la forma aqui considerada perte-
nece al género Chione, como le entienden Hertlein & Strong ».
Hertlein et Strong disent que l’expédition de 1’ « Askoy » a récolté un seul
exemplaire, à Bahia Santelmo, Panama (Isla del Rey, Pearl Islands), et ajoutent ;
« The single left valve in the présent collection agréés well with the young
stages of specimens collected by Robert Hofstetter along the Santa Elena
Peninsula, Ecuador ».
Je considère donc qu’il faut rayer de la faune écuadorienne et panaméenne
le nom Chione antiqua qui correspondait en fait à ce que Olsson a décrit depuis
lors comme Nioche Beili, précisément de Panama (où la localité qu’il donne est
justement Pearl Islands) à Santa Elena.
Paphonotia elliptica Sow.
1834. Petricola elliptica
1948. Irus (Paphonotia) ellipticus Sow.
1958. Irus (Paphonotia) ellipticus Sow.
1961. Paphonotia elliptica Sow.
De Manta, 11 valves, de 13 à 35 mm,
Sowerby, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 46.
IIerti-ein et Strong, Zoologica, 33,
p. 193.
Myha Keen, Sea Sh. Trop. W. Amer.,
p. 138, fig. 313.
Olsson, Moll. Trop. East. Pacif., p. 312,
pl. 41, fig. 3, pl. 55, fig. 10.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 1019-1030.
MOLLUSQUES RÉCOLTÉS PAR M. HOFFSTETTER
SUR LES COTES DE UÉQUATEUR
ET AUX ILES GALAPAGOS.
MACTRIDAE
Par Michèle CAUQUOIN
Grâce à la générosité de M. IIoffstetter qui a enrichi les collections du
laboratoire de Malacologie du Muséum de Paris de nombreux Mollusques récol¬
tés par lui-même sur les côtes de l’Equateur et des Iles Galapagos, nous avons
pu étudier les Mactridae de cette région. Cette étude fait suite à celle des Telli-
nidae d’abord, celle des Semelidae et des Donacidae ensuite, précédemment
publiées La publication de M. IIoffstetter sur les Mollusques quaternaires
en 1954 (Moluscos subfosiles de los estanques de sal de Salinas, Bol. informac.
Cientific. Nacionales, n° 62 à 65, Quito) et les déterminations de M. IIoffstetter
lui-même, M. Chavan et M. Hertlein ont facilité ce travail.
Nous avons choisi l’ordre générique et subgénérique adopté par E. Lamy
en 1917 dans la révision des Mactridae vivants du Muséum d’ Histoire Naturelle
de Paris (Journ. de ConchyL, vol. 63, pp. 173 à 411).
1. Genre Mactra Linné, 1767.
A. Sous-genre Mactroderma Dali, 1894.
Mactra (Mactroderma) velata Philippi, 1848.
1848. Mactra velata
1850. — — Phil.
1852. _ _ —
1854. _ _ ^
1856. Standella velata Phil.
1857. Mactra velata Phil.
1863. Standella velata Phil.
Philippi, Zeitschr. für Mal., V, p. 153.
Philippi, Abbild. und Beschreib. Conchy-
lien, vol. 3, p. 137, pl. 3, fig. 5.
C. B. Adams, Panama Sh., Ann. Lyc. N.
H. New York, V, p. 518.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Mactra,
pl. 5, fig. 20.
H. et A. Adams, Gen. Rec. Moll., Il,
p. 382.
Carpenter, Rep. Moll. W. Coast N.
America, pp. 280, 295, 304.
Carpenter, P. Z. S. L., p. 368.
1. M. Cauquoin : Tellinidae. Butl. Mus. Hist. Nat., 2® sér.,40, 1, 1968, pp. 167-185. — Semelidae
et Donacidae. Ibid., 2® sér., 40, n® 3, 1968 (1969), pp. 574-584.
1020 —
1868. Spisula [Mactromeris] velata Phil.
1969. Mactra (M.) velala Pbil.
1884. — — —
1893. Maclra paitensis
1894. Mactra (Mactroderma) velata Phil.
1894. Mactra [M.) velata Phil.
1898. — — —
1909. — — —
1917. — — —
1954. — — —
1961. — — —
1961. — — —
Conrad, Cat., in Amer. J. of. Conch., III,
p. 45.
Martinez y Saez, Moll. Viaje Pacific
Biv. mar., p. 11.
Weinkauff, Conch. Cah., p. 76, pl. 26,
fig. 3.
Philippi, Espec. Chileii. Mactra, Anal.
Mus. Nac. Chile, IV, p. 12, pl. III,
fig. 11.
Dall, Proc. Malac. Soc. London, 1,
p. 211.
Dall, Synops. Mactridae, N. W. Amer.,
Nautilus, VIII, p. 39.
Dall, Tert. Fauna Florida, vol. III,
part. IV, p. 875.
Dall, Shells Peru, Proc. U. S. Nat. Mus.,
37, pp. 274, 286.
Lamy, Jour, de Conchyl., vol. 63, p. 243.
Hoffstetter, Mol. subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 50.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
pp. 322, 323, pl. 58, figs. 1, 1 c.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 155, pl. 354.
Cette espèce est connue de la Basse-Californie au Pérou. Selon M. Hoffstet-
TEB, elle est fréquente dans la faune actuelle de la Péninsule de Sta Elena
(1954, Mol. subfosiles de los estanques de sal de Salinas, p. 50).
B. Sous-genre Mactrotoma Dall, 1894.
Dans le sous-genre Mactrotoma, nous allons parler d’abord de la section
Simomactra. En premier lieu, nous parlerons de Mactra dolabriformis jusqu’alors
seule espèce connue de la section ; ensuite, nous nous arrêterons sur deux lots
d’écbantillons présents dans les récoltes de M. Hoffstetter et que nous pen¬
sons pouvoir rattacher à cette section Simomactra et qui constitueraient une
espèce nouvelle. En outre, nous rattacherons à cette section une troisième
espèce, déjà connue, mais dont les affinités n’étaient pas encore entièrement
établies.
Mactra (Simomactra) dolabriformis Conrad, 1868.
1868. Spisula dolabriformis
1870. — — Conr.
1884. _ _ _
1894. Mactrotoma {Simomactra) dolabri¬
formis Conr.
1894. M. (5.) dolabriformis Conr.
1917. _ _ —
Conrad, Amer. Journ. of Conch., III,
p. 193, et cat., ibid., p. 44.
Conrad, ibid., V, p. 108, pl. 12, fig. 1.
Weinkauff, Conch. Cab., p. 114.
Dall, Proc. Malac. Soc. Lond., I, p. 211.
Dall, Nautilus, VIII, p. 40.
Lamy, Journ. de Conchyl., vol. 63,
p. 263.
1021
1944. — — — Smith, Panamic Marine Shells, p. 67,
fig. 865.
1945. — — — Burch, Min. Conch. South, alif., n° 44,
pp. 17, 18.
1961. M. (M actromeris) dolabriformis Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
Conr. p. 323, pl. 57, figs. 1, la, pl. 58,
fig. 4, 4 a.
Cette espèce rare récoltée au sud du Rio Atacaraes, se rencontre du sud de
la Californie à l’Equateur. En comparant la valve droite de notre échantillon
à celle des échantillons de la collection du .Muséum, nous pouvons observer une
variation minime dans la forme du sinus palléal qui est généralement arrondi,
mais qui peut être plus ou moins tronqué en sa partie antérieure et supérieure.
Mactra (Simomactra) hoffstetteri n. sp.
Description de i.’exemplaire-type ; n’ayant pu avoir en main les deux
valves d’un même individu, nous avons dû faire notre description sur deux
valves, droite et gauche, de deux individus différents, d’une même teinte de
fond blanc-jaunâtre interrompu par des bandes concentriques gris clair.
La valve gauche type mesure 30 mm de large sur 21 mm de haut et 7,8 mm
de diamètre.
La coquille est triangulaire, assez inéquilatérale ; le bord ventral est assez
régulièrement arrondi, sa jonction avec le bord antéro-dorsal est moins angu¬
leuse que sa jonction avec le bord postéro-dorsal. Le bombement de la surface
dorsale présente, antérieurement et postérieurement, des ruptures de pente
délimitant les territoires marginaux, l’arrière étant plus brusque et subcarénal.
Les deux territoires marginaux présentent des plis obliques qui se continuent,
après rétrécissement, en stries concentriques sur le reste de la coquille. La
région de l’angle formé par la surface externe dorsale et la marge postérieure
est limitée dans sa région postérieure par une zone radiaire légèrement déprimée
de 2 mm de large qui est précédée par une zone grisâtre de 1 mm de large. Ces
deux zones vont en se rétrécissant depuis le bord ventral jusqu’à la région du
sommet.
La charnière est typique de la section Simomactra : la dent cardinale est
bifide en forme de V renversé (2 a-2 b). Parallèlement à la branche antérieure
de la dent cardinale se trouve une lamelle accessoire (1) aussi longue qu’elle.
D’autre part, il existe une très fine lamelle supplémentaire (4 b) juxtaposée
à la branche postérieure de la dent cardinale et limitant le bord antérieur du
chondrophore. Les dents latérales sont simples, lamelliformes et lisses (LA II
et LP II).
Le sinus palléal est court et trapu, son extrémité antérieure, régulièrement
arrondi, se trouve au niveau de la branche postérieure de la dent cardinale.
L’impression du muscle adducteur postérieur est plus grande que celle du muscle
adducteur antérieur.
La valve droite type mesure 23 mm de large sur 17 mm de haut et 5,5 mm de
diamètre.
La forme générale est semblable à celle de la valve gauche, la seule différence
porte sur l’absence de zone radiaire grisâtre. Dans la charnière, la lamelle acces¬
soire (F) est courte, réduite à son extrémité distale qui est juxtaposée à l’extré-
1022
mité distale de la branche antérieure (3 a) de la dent cardinale. Les dents laté¬
rales (LA II, LA 111 et LP II, LP III) sont doubles, ménageant entre elles un
profond sillon.
Cr
Fig. !. — Marira (Sinioinartra) hoffstetteri n. sp.
VG ; valve gauche ; VD ; valve droite ; 'ia-Sa : branche antérieure de la dent cardinale ; 2h-3b : branche
postérieure de la dent cardinale ; éb : lamelle accessoire supplémentaire ; Ch : chondrophore ;
Cr : crochet ; 1-1' : lamelle accessoire ; LA II-LA IIJ : dent latérale antérieure ; LP II-LP lit : dent
latérale postérieure.
Localité type ; Atacames.
Distribution : d’autres exemplaires proviennent du 3® Tablazo de Las
Conchas dans la péninsule de Sta Elena ; les valves gauches de cette localité
ne portent pas de zone radiaire grisâtre entre le crochet et le bord ventral.
Le periostracum est plus ou moins bien conservé, mais on voit, au-dessous,
les stries d’accroissement concentriques de la coquille.
Rapports et différences : puisque nous plaçons Mactra hofjslelteri dans
la section Simomactra qui ne comporte jusqu’ici que Mactra dolahriforrnis,
c’est évidemment avec cette espèce qu’il faut la comparer d’abord. Mactra
hojfsteUeri possède la même charnière, caractéristique de la section, et que Lamy
1023 —
a figurée dans le Jour, de Conchyl., vol. 63, p. 263. La coquille de notre espèce
est moins ovale, plus renflée que celle de Mactra dolabriformis, le côté anté.’ieur
est plus allongé. Alors que Mactra dolabriformis présente en arrière du cro; het,
d’avant en arrière, une carène peu visible, un pli distinct et une large rainure
de 4 mm, mais peu profonde, Mactra hofjstetleri ne montre aucune de ces parti¬
cularités. Le crochet est beaucoup moins rejeté vers l’avant. Pour la teinte,
Mactra dolabriformis possède un periostracum jaune olive alors que Mactra
hoffstetteri semble en être dépourvue. Le sinus palléal est plus arrondi en son
extrémité antérieure, il est moins large et plus élancé. Pour l’impression des
muscles adducteurs, il n’y a pas de différences avec Mactra dolabiformis. Nous
pensons pouvoir faire aussi une comparaison avec Mactra petiti d’Orb. déjà
connue, mais que les auteurs n’ont pas encore affectée à une subdivision déter¬
minée, et l’inclure dans la section Simomactra. Bien qu’appartenant ainsi à
la même section, Mactra hoffstetteri diffère de Mactra petiti par sa coquille moins
allongée et ses bords postérieurs plus obliques. D’autre part, les aires d’habita¬
tion sont différentes puisque Mactra petiti se rencontre sur les côtes du Brésil.
Mactra (Micromactra) isthmica Pilsbry et Lowe, 1932.
1932. Mactra [Micromacta) isthmica
1954. — (M.) isthmica P. et L.
1961. — _ _
Pilsbry et Lowe, Proc. .\cad. Nat. sci.
Philadelphie, vol. 84, p. 89, p). 15,
(igs. 1, 2, pl. 16, fig. 5.
Hofi'Stetteh, Mol. Subfosiles d ■ los
estanques de sal de Salinas, p. 51.
Olsson, Panamic Pacific Pclecy lada,
p. 324, pl. 57, fig. 8 d.
Connue de San Salvador à Panama, cette espèce a été récoltée sur la P inin-
sule de Sta Elena, ce qui étand vers le sud son aire de répartition.
Mactra (Micromactra) vanattae Pilsbry et Lowe, 1932.
1932. Mactra [Micromactra) vanattae
19Vi. Mactra (M.) vanattae P. et L.
1950. _ _ _
1954. _ _ _
1961. __ _ _
1961. _
Pii.sisnv et Lowe, Proc. Acad. Nat.
•Sci. Philadelphia, vol. 84, p. 90, pl. 16,
figs. 4, 4 b.
Smith, Panamic .Marine Shclls, p. 66,
figs. 853, 853 a.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 35,
pl. 4, p. 232.
Hoffstetter, Mol. subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 51.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 325, pl. 57, figs. 5, 8 c.
Kekn, Sea Shells of Tropical West .Ame¬
rica, p. 158, pl. 361.
Cette espèce connue du Guatemala à Panama, a été récoltée sur les côte; de
l’Equateur, sans précision de localité. Nous jiossédons trois valves ; deux dr lites
et une gauche. La plus grande dos deux valves droites qui mesure 55 X 32,5 mm
(rapport : 1,69) est une Mactra vanattae. typique, avec ses ondulations au niveau
1024
du crochet, sa forme allongée du fait du rapport L/li qui est du même ordre
que celui du type (L = 47,5 mm, h = 30 mm, rapport = 1,58) ; quant aux
deux autres valves, elles semblent être des Mactra (M icromactra) vanattae
variété acymata, puisqu’elles répondent à la diagnose de Pilsbry et Lowe
(1932, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, vol. 84, p. 90) et présentent des re¬
ports longueur-hauteur de 1,51 (L = 50 mm, h = 33 mm) et de 1,49 (= 47 mm,
h = 31,5 mm) qui sont de l’ordre de celui du type qui mesure 31 X 21,8 mm
dont le rapport est de 1,42 ; en outre ces deux derniers échantillons possèdent
un sommet sans ondulations apparentes.
Mactra (Micromactra) angusta Deshayes, 1854.
1854. Mactra angusta
1854. — — Desh.
1856. Mactrinula angusta Dosh.
1857. Mactra angusta Desh.
1868. Mactrinula angusta Desli.
1884. Mactra angusta Desli.
1941. — [Micromactra) atacama
1950. — (7\f.) angusta Reeve
1955. — — —
1961. — — —
1961. — — —
Deshayes, Proc. Zool. Soc. London, p. 67.
Reeve, Conch. Icon., vol. 8, Mactra,
pl. 18, 6g. 93.
II. et A. Adams, Gen. Rec. Moll., II,
p. 377.
Carpenter, Rep. Moll. W. ; Coast N.
America, pp. 287, 289, 304.
Conrad, Cat., in Amer. J. of Conch.,
III, p. 34.
Weinkauff, Conchyl. Cah., bd. 11, aht. 2,
Mactracae, p. 70, taf. 25, 6gs. 2, 2 a.
Pilsbry et Olsson, Proc. Acad. Sci.
Philadelphia, vol. 93, p. 73, pl. 14,
figs. 1, 3.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 35,
pt. 4, p. 231, pl. 2, figs. 14, 18.
Hertlein et Strong, Bul. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, pp. 203, 204.
Olsson, Panamic Pacihc Pelecypoda,
p. 325, pl. 57, ngs. 2, 2 b, pl. 85, 6g. 9.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, pp. 156, pl. 357.
Récoltée à Atacames, cette espèce est connue du Guatémala au Pérou.
Mactra (Micromactra)
1837. Mactra californica
1868. Spisula californica Cour.
1894. Mactroloma [Micromactra] califor¬
nica Cour.
1894. Mactrotoma [M.) californica Conr.
1898. Mactroloma [M.) californica Conr.
1917. Mactroloma [Mactrotoma) califor¬
nica Conr.
1954. Mactroloma (Micromactra) califor¬
nica Conr.
1961. Mactrotoma [M .) californica Conr.
californica Conrad, 1837.
Conrad, Jour. Acad. Nat. Sc. Philadel¬
phia, VII, p. 240, pl. 18, 6g. 12.
Conrad, Cat. in Amer. J. of Conch., III,
p. 44.
Dali., Proc. Malac. Soc. London, I,
p. 211.
Dali., Nautilus, VIII, pp. 40 et 42.
Dali., Tert. Fauna Florida, IV, p. 876.
Lamy, Jour, de Conchyl., vol. 63, pp. 251,
252.
Il OFFSTETTER, Mol. siibfosiles de los
oslanques de sal de Salinas, p. 50.
Kkkn, Sea Shells of Tropical WesI Ame-
i-ica, p. 15G, pl. ;î58.
1025
Très fréquente sur la Péninsule de Sta Elena, selon M. Hoffstetter (1954,
Mol. subfosiles de los estanques de sal de Salinas), cette espèce se rencontre
du Washington à Panama.
G. Sous-genre Mactrella Gray, 1853.
1. Mactra (Mactrella) exoleta Gray, 1837.
1837. Mactra exoleta
1851. Lutraria ventricosa
1852. Mulinia ventricosa Gld.
1853. Lutraria ventricosa Gld.
1854. Mactra exoleta Gr.
1842-56. Mactra exoleta Gr.
1856. Mactrella exoleta Gr.
1855-57. Mactra exoleta Gr.
1857. Mulinia ventricosa Gld.
1857. Mactra exoleta Gr.
1861. M. (Mactrella) exoleta Gr.
1862. Lutraria ventricosa C. B. Ad.
1863. Mactrella exoleta Gr.
1864. — — —
1868. Mulinea ventricosa C. B. Ad.
1868. Mactrella exoleta Gr.
1868. Labiosa ventricosa Gld.
1884. Mactra exoleta Gr.
1894. M. (Mactrella) exoleta Gr.
1909. — — —
1915. Mactrella (Mactrella) exoleta Gr.
1917. M. (Mactrella) exoleta Gr.
1931. Mactra (Mactrella) exoleta Gr.
1950. M. (Mactrella) exoleta Gr.
1954. — — —
1961. — — —
1961. Mactrellona exoleta Gr.
Gray, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 372.
Gould, Proc. Boston Soc. Nat. Hist., IV,
p. 89.
C. B. Adams, Panama Sh., Ann. Lyc.
N. H. New- York, V, p. 517.
Gould, Boston Jour. Nat. Hist., VI,
p. 390.
Reeve, Conch. Icon., pl. IV, fig. 16.
Hanley, Cat. Rec. Biv. Sh. ,p. 33 et
p. 340, pl. 11, fig. 51.
H. et A. Adams, Gen. Rec. Moll., II,
p. 371.
Carpenter, Cat. Reignen Coll. Mazatlan
Moll., p. 50 et p. 548.
Carpenter, Rep. Moll. W. Coast N. Ame¬
rica, p. 280.
Carpenter, ibid., pp. 211, 227, 232, 246,
280, 364.
Morch, Malak. Blatt., VII, p. 180.
Gould, Otia Conch., p. 211.
Carpenter, P. Z. S. L., p. 368.
Carpenter, Suppl. Rep., p. 543.
Conrad, Cat. in Amer. Journ. of Conch.,
III, p. 31.
Conrad, ibid., p. 34.
Conrad, ibid., p. 42.
Weinkauff, Conch. Cab., p. 24, pl. 8,
fig. 1.
Dall, Synops. Mactridae N. W. Amer.,
Nautilus, VIII, p. 40.
Lamy, Pélécyp. Diguet Californie, Journ.
de Conchyl., LVII, p. 248.
Dall, Nautilus, XXIX, p. 62.
Lamy, Jour, de Conchyl. vol. 63, p. 243.
Grant et Gale, Mem. San Diego Soc.
Nat. Hist., vol. 1, p. 402, pl. 22, figs. 10 a-
10 b.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 35,
pt. 4, p. 234.
Hoffstetter, Mol subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 51.
Keen, Sea Shells of Tropical West
America, p. 160, pl. 367.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 328, pl. 58, figs. 3, 3 b.
Cette espèce connue du golfe de Californie au Pérou, a été récoltée à Atacames.
1026
2. Mactra (Mactrella) alata Spengler, 1802.
1796.
1802. Mactra alata
1818.
1824.
1830.
1835.
1837.
1842.
carinata
— — Lk.
striatula
1843. — carinata Lk.
1853. Mactrella stiratula
1854. Mactra alata Spglr.
1846-52. Mactra alata Spglr.
1856. Mactrella alata Spglr.
1855-57. Mactra alata Spglr.
1857. _ _ _
1861. M. [Mactrella) subalata
1862. Mactrella carinata Lk.
1864. — alata Spglr.
1868. — — —
1870. Mactra alata Spglr.
1884. — carinata Lk.
1894. M. [Mactrella) alata Spglr.
1894. — — —
1894. — subalata Morch.
1898. — alata Spglr.
1914. Mactra carinata Lk.
1915. Mactrella alata Spglr.
1917. M. [Mactrella) alata Spglr.
1935. M. [Mactrella) alata Spglr. var.
subalata Morch
1954. M. [Mactrella) alata Spglr.
1961. — — —
1961. Aiactrellona alata Spglr.
Encycl. Méthod., pl. 251, fig. 1.
Spengler, Skrivt. Naturh. Selsk., V, 2,
p. 99.
Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 473.
Bory de Saint Vincent, Encycl. Méth.,
Vers, 10® livre, p. 151.
Deshay es, Encycl. Méth., Vers, II, p. 394.
Deshayes, in Lamarck, Anim. s. vert.,
2® ed., VI, p. 98.
Gray [non Linné), Mag. Nat. Hist., n. s.,
I, p. 372.
Hanley [non Linné), Cat. Rec. Biv. Sh.,
p. 29.
Chenu, Illustr. Conch., pl. II, figs. 2, 2 b.
Gray [non Linné), Ann. Mag. Nat.
Hist., 2® s., XI, p. 41.
Reeve, Conch. Icon., pl. VIII, fig. 29.
Hanley, Cat. Rcc. Biv. Sh., p. 340.
H. et A. Adams, Gen. Rec. .Moll., II,
p. 377, pl. CI, figs. 3, 3 a.
Carpenter, Cat. Reign. Coll. Mazatlan
Moll., p. 50.
Carpenter, Rep. Moll. W. Coast N.
Amer., pp. 211, 364.
Morch, Malak. Blâtt., VII, p. 180.
Chenu, Man. de Conch., II, p. 55, figs. 227,
228.
Carpenter, Suppl. Rep., p. 668.
Conrad, Cat. in Amer. Jour, of Conch.,
III, p. 34.
Morch, Malak. Blatt., XVII, p. 122.
Weinkauff, Conch. cab., p. 5, pl. 1,
fig. 2.
Dall, Proc. Malac. Soc. Lond., I, p. 211.
Dall, Synops. Mactridae East U. S.,
Nautilus, VIII, p. 26.
Dall, Nautilus, VIII, p. 42.
Dall, Tert. Fauna Florida, IV, p. 877.
Lamy, Bull. Mus. Hist. Nat., XX, p. 128.
Dall, Nautilus, XXIX, p. 62.
Lamy, Jour, de Conchyl., vol. 63, pp. 264,
265.
Olsson, Nautilus, vol. 48, 3, p. 105.
Hoffstetter, Mol. subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 51.
Kef.n, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 160.
Olsson, Panamic Pacific Pclocypoda,
pp. 327, 328, pl. 56, fig. 4.
1027
Récoltée à Atacames, cette espèce est connue à la fois du côté Atlantique
et du côté Pacifique. Beaucoup plus fréquente sur la côte atlantique que sur
la côte pacifique, elle semble pour Dall (1894, Nauùlus, VIII, p. 42) avoir
été apportée sur cette dernière soit par les bateaux, soit par les pêcheurs pour
y être vendue aux touristes.
Môrch avait décrit une espèce subalata spécifique des côtes pacifiques, mais
en fait, reprenant l’opinion de Dall (1894, Nautilus VIII, p. 42), les différences
avec Mactra alata ne sont pas suffisantes pour nécessiter et justifier les noms
de deux espèces différentes.
3. Mactra (Mactrella) Clisia Dall, 1915.
1915. Mactrella clisia
1916. — ^ Dall
19.35 Mactra (Mactrella) clisea Dall
1944. — — _
1950. _ _ _
1955. Mactrellona (Mactrellona) clisea
Dall
1961. M. (M.) clisea Dall
1961. _ _ _
Cette espèce connue du golfe de
Palmar (Guyas) et à Esmeraldas.
Dall, Nautilus, vol. 29, n® 6, p. 62.
Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 52,
p. 415.
Olsson, Nautilus, vol. 48, n° 3, p. 105.
Smith, Panamic Marine Shells, p. 66,
fig. 860 b.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 35,
pt. 4, p. 233.
Hertlein et Strong, Bull. Amer. Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, pp. 204, 205.
Olsson, Panamie Pacific Pelecypoda,
p. 328, pl. 56, fig. 1.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 160, pl. 366.
Californie à l’Equateur, a été récoltée à
4. Mactra (Harvella)
1825. Mactra elegans
1835. — — Sow.
1837. — — ^
1852. Lutraria elegans Sow.
1853. Harvella elegans Sow.
1854. Mactra elegans Sow.
1842.-56 Mactra elegans Sow'.
1856. Harvella elegans Sow.
1857. Mactra elegans Sow.
1862. Harvella elegans Sow.
elegans Sowerby, 1825.
Sowerby, Cat. Shells Tankerv. App.,
p. 2, pl. 1, fig. 3.
Desiiayes, in Lamarck, Anim. s. vert.,
2® ed., VI, p. 107.
Gray, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 372.
C. B. Adams, Panama Sh. Ann. Lyc.
N. H. New York, V, p. 517.
Gray, Ann. Mag. Nat. Hist., 2® s., XI,
p. 42.
Reeve, Conch. Icon., pl. XVII, fig. 89.
Hanley, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 33 et
p. 3 340, pl. 11, fig. 16.
H. et A. Adams, Gen. Rec. Moll., II,
p. 378, pl. 99, figs. 4, 4 a.
Carpentier, Rep. Moll. W. Coast N.
America, pp. 174, 280, 282, 284, 289,
304, 352, 364.
Chenu, Man. de Conch., II, p. 56, figs.
229, 230.
Carpenter, Shells Panama, P. Z. S. L.,
p. 368.
1863.
1028
1864. — — —
1868. — pacifica
1868. — elegans Sow.
1870. — pacifica Cour.
1884. Mactra elegans Sow.
1884. — pacifica Conr.
1894. Mactrella (Harvelld) elegans Sow.
1894. M. [H.] elegans Sow.
1898. — — —
1915. — — —
1917. Mactra (H.) elegans Sow.
1930. Raeta maxima
1950. Mactrella (H.) elegans Sow.
1954. _ __ _ _
1961. Harvella elegans (Sow.)
1961. — — —
Carpenter, Suppl., Rep., pp. 535, 537,
614.
Conrad, Amer. Journ. of Conch., III,
p. 192.
Conrad, Cat. Mactridae, ibid., p. 34.
Conrad, ibid., V, p. 108, pl. 12, fig. 2.
Weinkauff, Conch. Cab., p. 87, pl. 30,
figs. 3, 3 a.
Weinkauff, ibid., p. 112.
Dall, Proc. Malac. Soc. London, I, p. 211.
Dall, Nautilus, VIII, pp. 28, 40.
Dall, Tert. Fauna Florida, IV, p. 877.
Dall, Nautilus, XXIX, p. 62.
Lamy, Jour, de Conch., vol. 63, pp. 264,
265.
Li, Bull. Geol. Cos. China, vol. 9, n° 3,
p. 263, pl. 5, fig. 35.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 35,
pt. 4, p. 235.
Hoffstetter, Mol. Subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 51.
Olsson, Panamic pacifie Pelecypoda, pp.
329, 330, pl. 56, figs. 5, 5 b.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 160, pl. 365.
Connue du golfe de Californie au Pérou, cette espèce a été récoltée à Las
Piedras.
II. Genre Mulinia Gray, 1837.
Mulinia pallida Broderip et Sowerby, 1829.
1829. Mactra pallida
1837. Mulinia donacifornns
1839. — — Gray
1852. _ — _
1854. Mactra carinulata
1854. — goniata Gray mss.
1854. — angulata Gray mss.
1854. — donaciformis Gray
1854. — carinulata Desh.
1855. Mactra {Mulinia) angulata Gray
1842-56. Mulinia donaciformis Gray
1856. Mulinia angulata Gray
1856. — carinulata Gray
Broderip et Sowerby, Zool. Jour., IV,
p. 360.
Gray, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 376.
Sowerby, Zool. Beechey’s Voy. Moll.,
p. 154, pl. XLIV, fig. 13.
C. B. Adams, Panama Sh., .4nn. Lyc.
N. H. New-York, V, p. 517.
Deshayes, p. Z. S. L., p. 67.
Deshayes, p. Z. S. L., p. 70.
Reeve, Conch. Icon., Mactra, sp. 34,
pl. IX, fig. 34.
Reeve, ibid., sp. 62, pl. XIII, fig. 60
{non 62).
Reeve, ibid., sp. 38, pl. X, fig. 38.
Carpenter, Cat. Reigen Coll. Mazatlan
Moll. p. 52, p. 549.
Hanley, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 34, et
p. 340, pl. 10, fig. 29.
II. et A. .\nAMS, Gcn. Rec. Moll., II,
p. 380.
H. et A. Adams, ibid., p. 380.
— 1029 —
1857. — - angulata Gray
1857. — pallida Br. et Sow.
1857. Maclra goniata Gray
1861. M. (Mulinia) angulata Gray
1861 — bislrigata
1863. — angulata Gray
1864. — — —
1864. — carinulata Desh.
1864. Mactra modesta Sloat mss.
1868. Mulinia angulata Gray
1868. — carinulata Desh.
1868. — donaciforrnis Gray
1868. Trigonella goniata Gray
1884. Mactra carinulata Desh.
1884. — angulata Gray
1884. — bistrigata Morch
1884. — donaciforrnis Gray
1884. — goniata Desh.
1894. Mulinia bradleyi
1894. — pallida Br. et Sow.
1894. Mactra bistrigata Morch
1908. — angulata Gray
1909. Mulinia pallida Br. et Sow.
1917. _ _ _
1950. _ _ _
1954. _ _ _
1961. _ _ _
1961. _ _ _
Carpenter, Rep. Moll. W. Coast N.
America, pp. 229, 280, 282, 289, 297,
304.
Carpenter, ibid., pp. 175, 304.
Carpenter, ibid., pp. 287, 304.
MoRcn, Malak. Bliitt., VII, p. 181.
Morch, ibid., p. 182.
Carpenter, P. Z. S. L., p. 368.
Carpenter, Siippl. Rep., pp. 537, 541,
620.
Carpenter, ibid., p. 666.
Carpenter, ibid., p. 666.
Conrad, Cat., in Amer. Jour, of Conch.,
III, p. 31.
Conrad, ibid., p. 31.
Conrad, ibid., p. 31.
Conrad, ibid., p. 37.
Weinkauff, Conch. Cab., p. 30, pl. 10,
figs. 1, 2.
Weinkauff, ibid., p. 32, pl. 10, figs. 7, 8.
Weinkauff, ibid., p. 102, pl. 34, fig. 5, 7.
Weinkauff, ibid., p. 105, pl. 35, fig. 6.
Weinkauff, ibid., p. 112.
Dall, Nautilus, VIII, p. 6, pl. 1.
Dall, Synops. Mactridae, N. W. Amer.,
Nautilus, VIII, p. 41.
Dall, Nautilus, VIII, p. 41.
Lamy, Coq. rec. Neveu-lemaire, Bul.
Mus. Hist. nat., XIV, p. 51.
Dall, Shells Peru, U. S. Nat. Mus.,
XXXVII, pp. 274, 287.
Lamy, Jour, de Conchyl., vol. 63, pp. 335,
336.
Hertlein et Strong, Zoologica, vol. 35,
pt. 4, p. 233.
Hoffstetter, Mol. subfosiles de los
estanques de Salinas, p. 51.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 330, p. 331, pl. 58, figs. 2, 2 c.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 162, pl. 371.
Récoltée sur les côtes de l’Équateur, cette espèce est connue du Guatemala
au Pérou.
III. Genre Labiosa Schmidt, 1832.
Labiosa (Raeta) undulata Gould, 1851.
1851. Lutraria undulata Gould, Proc. Boston Soc. Nat. Hist ; IV,
p. 89.
1853. — — Gld. Gould, Boston Jour. Nat. ; Hist vol. 6,
p. 391, pl. 15, fig. 7.
— 1030 —
1850. Racra undulata Gld.
1857. Lulraria undulata Gld.
1801. Ilarvelta undulata Gld.
1802. Ilarvella undulata Gld.
1804. Raeta undulata Gld.
1808. _ —
1894. Labiosa undulata Gld.
1894. Labiosa [Raeta] undulata Gld.
1909. _ _ _ —
1917. _ _ _ _
1924. _ _ _ _
1931. Anatina [Raeta] undulata Gld.
1950. _ _ _ _
1954. Labiosa [Raeta] undulata Gld.
1955. Anatina [Raeta] undulata Gld.
1901. _ _ _ _
1901. Raeta undulata Gld.
H. et A. Adams, Gen. Rec. Moll., II,
p. 380.
Carpenter, Rep. Moll. W. Coast N.
America, pp. 211, 227, 232.
Morch, Malak. Bliilt., VII, p. 182.
Gourd, Otia Conchol., p. 211.
Carpenter, Suppl. Rep., pp. 535, 014,
040, 081.
Conrad, Cat. in Amer. J. of Conch., III,
p. 42.
Stearns. Shells Lower California, Proc.
U. S. Nat. Mus., Xvii, p. 157.
Dall, Synops. Mactridae, N. W. America,
Nautilus, VIII, p. 41.
Lamv, Pélécyp. Diguet Calif., Jour, de
Conchyl., LVII, p. 249.
Lamy, Jour, de Conchyl., vol. 03, p. 355.
Oi.droyd, Stanford Univ. Publ. Univ.
ser. Geol. Sci., vol. 1, p. 191, pl. 21,
fig. 11.
Grant et Gale, Mem. San Diego Soc.
Nat. Hist., vol. 1, p. 407, pl. 23, figs. 5 a,
5 b, 5 c.
Hehtlein et Strong. Zoologica, vol. 35,
pt. 4, p. 235.
Hoffstetter. Mol. subfosiles de los
estanques de sal de Salinas, p. 51.
Hertlein et Strong. Bull. Amer. .Mus.
Nat. Hist., vol. 107, art. 2, p. 205.
Keen, Sea Shells of Tropical West Ame¬
rica, p. 159, pl. 364.
Olsson, Panamic Pacific Pelecypoda,
p. 382, pl. 56, figs. 6, 6 b.
Péninsule de Sta Elena. Cette espèce depuis longtemps connus de la Basse-
Californie, se rencontre jusqu’à Baliia de la Independencia, au sud de Paraca
(Olsson, 1961, Panamic pacifie pelecypoda, p. 332) ; son aire de répartition
s’étend donc sur deux provinces faunistiques : la panaméenne et la chilienne.
Remarque. — 11 convient de noter que les récoltes de certaines espèces comme
Mactra {M icromactra) isthmica Pilsbry et Lowe, Mactra [Micromactra) vanat-
tae Pilsbry et Lowe, correspondent à une extension vers le sud de l’aire d’habi¬
tation de ces espèces.
D’autre part, cette étude nous a permis de mettre en évidence l’existence
d’une espèce nouvelle, voisine de Mactra dolabriformis Conrad, qui agrandit,
avec cette dernière, le lot des espèces connues dans la section Simomactra défi¬
nie par Dall.
tfttboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 1031-1042.
CONTRIBUTION A U ETUDE DE LA STRUCTURE
DU GANGLION NERVEUX VENTRAL
DES SAGITTA (CHAETOGNATHES) *
Par D. HUGUET
I. Introduction.
Dès 1827, Quoy et Gaimard, après avoir décrit un animal que l’on peut
rapporter au genre Sagitta, affirment qu’il ne possède « aucune trace de système
nerveux ». D’Ürbigny, dans « Voyages dans l’Amérique méridionale » (1835-
1843), décrit, au chapitre des Mollusques, le genre Sagitta et il ajoute que chez
ces animaux mous et translucides, on n’ohserve pas de système nerveux. 11
faut attendre les travaux de Krohn en 1844 et ceux de Busch en 1851 pour
que soit révélé la présence chez les Sagitta d’un système nerveux important
et particulier, pourvu de ganglions céphaliques et de fibres nerveuses. Ces auteurs
mettent en évidence la présence dans ce système nerveux d’un ganglion ventral
de grande dimension.
Hertwig (1880) observe cet organe, ainsi que le réseau nerveux superficiel
qui en dépend et les récepteurs sensoriels des Sagitta.
L’épiderme et les éléments nerveux qu’il renferme font l’objet d’un certain
nombre d’observations (Grassi, 1883, Ritter-Zahony, 1909, Krumbach, 1903,
Burfield, 1927). Enfin, dans les dernières années, les travaux de M.-L. Fur-
NESTiN portant sur Sagitta friderici (1957) et tout récemment l’étude en micros¬
copie électronique faite par le même auteur sur S. elegans (1967), apportent
des précisions fort intéressantes sur la structure de l’épiderme et des éléments
nerveux. Des mises au point nous ont été également utiles : notamment celle
de Kühl (1938), groupant les données histologiques sur les Chaetognathes
et portant spécialement sur 5. elegans, S. hexaptera et S. setosa, le traité de
Bullock et Horridge (1965) sur l’anatomie nerveuse des Invertébrés, le cha¬
pitre de DE Beauchamp (in Grasse, 1959) consacré aux Chaetognathes, ainsi
que l’ouvrage de IIyman (1959). Citons encore les travaux de Ghirardelli
(1958) sur la couronne sensorielle et son origine. La plupart des travaux ont
été réalisés sur du matériel fixé. Jusqu’à maintenant, seul le genre Spadella
a été étudié au cours de son développement larvaire par John (1933). Récem¬
ment, Dallot (1967) a apporté des faits nouveaux sur les conditions d’élevage
de Sagitta setosa.
Celte publication est une pJirtie d’une Thèse de 3®"^® cycle d’Histologie soutenue le 18 mars 1965.
II. Matériel et techniques d’études.
Les animaux ont été récoltés dans le plancton côtier à partir des labora¬
toires de Banyuls-sur-Mer et Villefranche-sur-Mer. Les espèces suivantes ont
été étudiées ; S. inflata (Grassi), S. selosa (Muller), S. minima (Grassi), S. bipunc-
tata (Quoy et Gaimard), S. lyra (Krohn). Le matériel ramené au laboratoire
est divisé en deux parties : l’une est fixée au liquide de Bouin, de Llalmi et au
formol-eau de mer ; l’autre est colorée in vivo ou permet des coupes à congéla¬
tion.
Des colorations vitales au bleu de méthylène sont pratiquées, complétées
par de nombreuses observations au microscope à contraste de phase. Des impré¬
gnations argentiques mettent particulièrement en évidence des cellules ner¬
veuses. Enfin, les colorations histologiques classiques permettent de rappeler
l’anatomie microscopique. Quelques colorations spécifiques (Feulgen Rosenbeck,
laque de Gallocyanine, vert de Méthyle-pyronine) montrent les acides nucléiques.
Le chondriome est mis en évidence par la fuchsine d’Altmann.
Pour mener une étude sur le développement du ganglion, l’élevage de S.
inflata a été réalisé au laboratoire de Villefranche-sur-Mer. Cette espèce est
abondante en Méditerranée et se reproduit toute l’année. Les adultes mûrs sont
mis séparément dans des boites de Pétri et maintenus à température comprise
entre 15 à 18“ C. La ponte a lieu dans un intervalle de quelques heures à 12 heures.
Une centaine d’œufs sont placés par récipient. Les larves nouvellement écloses
sont isolées et nourries tout d’ahord avec des Algues vertes unicellulaires du
genre Platymonas, puis avec de petits Copépodes.
III. Résultats.
1) Observations histologiques.
Elles apportent des compléments aux données déjà existantes. Chez S. inflata,
le ganglion nerveux ventral, qui fait une légère saillie en surface (PI. 1, a), a un
contour elliptique. Il est très superficiel, intraépidermique, à la limite du tiers
antérieur de l’animal et représente en moyenne le vingtième de la longueur
totale du corps. Chez un animal de 13,5 mm de long, le ganglion mesure 0,7 mm
en longueur et 0,3 mm en largeur (PL I, b).
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
a : Sagitta hipunctata. — Animal vivant vu de profil.
G.v. : ganglion ventral faisant une légère saillie à la surface du corps.
b : Sagitta inflata. — Face ventrale. Les nageoires de l’animal sont invisibles sur ce cliché.
G.v. : Ganglion ventral.
(Coloration de Del Rio Hortega).
c : Cliché précédent agrandi : région du ganglion ventral.
d : Sagitta lyra. — Coupe transversale du ganglion ventral, niveau médian, côté gauche.
(Pour les abréviations, voir fig. 2).
(Coloration trichromique de Masson).
e : Sagitta inflata. — Larve de 15 jours, observée en contraste de phase.
G.v. : Ganglion ventral. — t.p. : lissu d’aspect parenchymateux.
PLANCHE I
D. HUGUET
PLANCHE II
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
CEiif à l’éclosion : embryon incurvé à l’intérieur. Gr. X 315 (Photo C. Carré).
Bull, Mus. Hist. nul., 2® série, t, 40, n® 5, 1968 (1969).
Fig. 1. — Sagila in flatta : face ventrale.
Topographie du ganglion ventral et des nerfs périphériques.
Détail du réseau nerveux épidermique.
c.g.l. : cellules ganglionnaires latérales. — c.g.m. : cellules ganglionnaires médianes,
fibres ganglionnaires du neuropile. — n.a. : nerf antérieur. — n.p. : nerf postérieur. —
Iules du réseau épidermiques. — m.r. : mailles du réseau.
(Coloration vitale au Bleu de méthylène, et coloration de Del Rio Hortega).
1034
Il se compose de deux parties : (Kowalesky, 1871 ; IIertwig, 1880 ; Grassi,
1883) :
— une partie fibreuse, au centre, et une autre composée d’un grand nombre
de cellules groupées de chaque côté de la zone fibreuse. La partie centrale ou
neuropile se présente comme un enchevêtrement de fibres très fines se croisant
à angle droit. De l’extrémité antérieure du ganglion, émergent deux troncs
nerveux pairs et symétriques par rapport au plan sagittal de l’animal : ils cons¬
tituent les connectifs reliant le ganglion ventral au ganglion céphalique. Du
bord postérieur sortent également deux troncs nerveux à disposition analogue.
Des faces latérales partent une douzaine de nerfs très fins qui semblent provenir
de la masse centrale du neuropile ; ils se ramifient dès leur sortie du ganglion
et prennent une disposition rayonnante. Ces nerfs, eux-mêmes intraépider-
miques, sont en liaison avec le réseau nerveux épidermique de l’animal. Ce
réseau forme un plexus qui a donc pour origine les branches des nerfs latéraux
et postérieurs (fig. 1, 2 et 3).
Fig. 2. — Sagitta inflala : Ganglion ventral, région postérieure gauche.
c.G. isi c.g. : cellules ganglionnaires. — f.n. : fibre nerveuse. — n. : neuropile.
Les cellules ganglionnaires sont disposées sous une couche de cellules épider¬
miques. Elles sont moins nombreuses et disposées sous tine plus faible épaisseur
vers les extrémités antérieure et postérieure du ganglion. Quelques cellules
isolées se trouvent également sur la ligne médiane suivant l’axe de symétrie
et parfois le long de quelques nerfs à leur origine. (PI. I, c ; fig. 1).
On distingue deux types cellulaires :
— Des cellules de petite taille (c.g.) (fig. 2), subsphériques de 4, 8 à 5 p,
de grand axe, avec un noyau volumineux, dense, à forte affinité tinctoriale, mesu¬
rant 4 P de diamètre. La chromatine en grosses mottes est répartie au pourtour
du noyau. Le cytoplasme cellulaire est peu abondant.
a. 3. — Sagitta minima Grassi : Co\ipe transversale du ganf?lion ventral,
1 — a, b, c : niveaux antérieurs.
2 — : niveau médian.
ef). : épiderme. — m.h.ep. : membrane basale épidermique.
(Pour les autres lettres, voir fig. 2).
((Coloration Irichromique de .Masson).
1036 —
— D’autres cellules de plus grande taille (c.G.), un peu plus allongés mesu¬
rant 6 p, de petit axe et 8 p de grand axe, à noyau central, arrondi, assez clair,
finement granuleux, de 4 à 5 p de diamètre. La chromatine se présente sous
forme de fines granulations réparties dans tout le noyau ; celui-ci est pourvu
d’un gros nucléole central. Le cytoplasme de ces cellules est plus abondant et
basophile. Le chondriome y figure sous forme de chondriocontes en grains
fins ou bâtonnets très courts dispersés dans le cytoplasme. Les péricaryons
montrent un cône d’émergence bien net, ainsi qu’un prolongement très fin se
rendant vers la zone neuropilaire ; il paraît s’y résoudre alors en une branche
se dirigeant vers l’avant et une autre vers l’arrière. S. minima présente un
ganglion de 30 p d’épaisseur, longueur 300 p, largeur 250 p. Il est relativement
de grande taille par rapport aux dimensions du corps de l’animal (9 mm de
longueur).
Nous avons noté la disposition suivante des différentes parties anatomiques
du ganglion : la masse ganglionnaire intraépidermique est placée entre la couche
superficielle de l’épiderme formée d’une couche cellulaire très mince et la mem-
hrane basale de l’épiderme sans structure définie (fig. 3, a, b, c).
La zone fibreuse centrale apparaît très finement ponctuée, chaque point
représentant la section transversale d’une fibre. Les cellules ganglionnaires
sont groupées de chaque côté ; quelques cellules (c.g.) sont visibles au niveau
de la ligne médiane entre l’épiderme et la masse du neuropile (fig. 3, d).
Chez 5. bipunctata et S. setosa, le ganglion à 25 p d’épaisseur par rapport
au diamètre du corps : 250 p.
Le ganglion de S. lyra est également de grande taille : épaisseur 35 p, longueur
15 mm, largeur 250 p. L’animal entier mesure 25 mm (PI. I, d ; fig. 4).
Chez plusieurs espèces, notamment S. inflata et S. bipunctata, nous avons
mis en évidence les acides nucléiques dans les cellules ganglionnaires et noté
aussi dans les cellules c.G., une assez grande richesse en ARN. Des zones cyto¬
plasmiques riches en granulations pyroninophiles y ont été également obser¬
vées.
2) Étude du ganglion au cours du développement larvaire de S. inflata.
1. Larves à l’éclosion :
La ponte ayant eu lieu un 17 février, à 20 heures, nous avons observé l’éclo¬
sion des œufs sélectionnés le 19 février également le soir, à la même heure.
L’œuf à l’éclosion mesure 0,3 mm de diamètre, l’embryon est incurvé à l’inté¬
rieur (PI. II). La larve est d’une extrême transparence. Observée au microscope
à contraste de phase, elle présente une forme allongée à extrémité postérieure
effilée, d’une longueur de 0,7 mm et d’une largeur de 65 p. Elle a une tête glo¬
buleuse, un tronc flanqué d’une paire de nageoires latérales et d’une paire d’or¬
ganes sensoriels, enfin, une partie caudale avec une nageoire impaire. Cette
larve est animée de mouvements natatoires rapides et saccadés ; elle a tendance
à venir se coller sur les parois de verre du récipient.
Notons l’importance et la place occupées par les cellules du ganglion, comparées
à la taille de la larve. Ces cellules à forte affinité tinctoriale forment deux bour¬
relets saillants de chaque côté du tronc, sur une longueur allant de la base de
la tête à l’extrémité du tube digestif, soit au milieu du corps environ (près de
300 p pour la longueur totale de l’animal 0,7 mm).
Les cellules y sont contiguës et aucune fibre n’est visible à sa surface.
1037
2. Larves de 1 jour :
Le lendemain, c’est-à-dire 12 heures environ après l’éclosion, la forme et la
dimension des larves n’avaient guère changé (fig. 5, stade de 12 h.).
Fio. 'i. — Sagitta lyra Krohn. : {^oupe transversale <lu ganglion nerveux, vential, niveau médian.
(Pour les abréviations, voir fig. 1, 2, 3).
((ailoration tricltromique de Masson).
3. Larves de 60 heures :
Observées le 22 février à 11 heures, c’est-à-dire 2 jours et demi après l’éclo¬
sion, les larves accusent une légère augmentation de taille dans le sens de la
longueur. L = 0,9 mm ; 1. = 80 p,. C’est dans la région post-céphalique que cet
allongement est sensible. La tête apparaît alors plus nettement distincte et le
territoire du ganglion apparaît déplacé vers l’arrière. Derrière la tête, apparaît
à sa place un tissu épidermique lâche, formé d’un réseau de cellules à très larges
vacuoles, ce qui lui donne un aspect alvéolaire ou « parenchymateux » (fig. 5,
stade 60 heures). La longueur du territoire ganglionnaire est de 300 p. Nous
avons observé à nouveau cette larve au bout de 4 jours, c’est-à-dire le 23 février
au soir.
1038
4. Larves de 4 jours :
La tête est nettement distincte du reste du corps et la région post-céphalique
est entourée par l’épiderme alvéolaire, celui-ci étant apparu également dans la
région médiane, immédiatement après les cellules nerveuses entre celles-ci et
les nageoires paires (lig. 5, stade de 4 jours).
La taille de la larve a augmenté et atteint 1 mm, celle du ganglion n’a guère
varié. Les cellules ganglionnaires se séparent de la couche ectodermique et
s’assemblent en une masse de cellules très colorables de chaque côté des cellules
mésodermiques ventrales. Elles forment deux bandes longitudinales dont les
bords sont placés verticalement et dont la section est semi-lunaire (fig. 5, coupes
transv. au niveau du G.n.).
5. Larves de 10 jours :
Observé le 29 février, l’animal a considérablement augmenté de taille ; L. =
2 mm ; 1. = 150 p..
Le territoire du ganglion occupe maintenant une place dans le tiers antérieur
de l’animal. Une zone de croissance s’est nettement précisée comme étant post¬
céphalique d’une part, et immédiatement avant les nageoires paires, d’autre
part.
Sous l’ectoderme ventral, les cellules et les fibres du neuropile commencent
à se différencier. Ceci donne au ganglion la forme d’un Ü en coupe transversale,
et lui confère la structure qu’il aura chez l’adulte. Chez ce dernier toutefois,
le ganglion ne s’étend pas latéralement au-delà de la face ventrale. Chez la larve,
les branches de l’U entourent les côtés des bandes musculaires mésodermiques
et s’étend de la base ventrale du corps au bord dorso-latéral de celui-ci.
6. Larves de 15 jours
Observée le 5 mars, la larve a maintenant une longueur de 2,3 mm, le ganglion
occupe la place qu’il aura chez l’adulte : à la limite du tiers antérieur de l’animal.
Les zones de croissance pré et post-ganglionnaires se sont allongées (PI. I, e),
(fig. 5, stade de 15 jours). Toutefois, la longueur du ganglion est toujours impor¬
tante, sa largeur aussi. 11 est encore très large par rapport à la surface du corps
de l’animal et occupe toute la largeur de la moitié ventrale du tronc. Au bout
de 15 jours, l’aspect de la larve est identique et la position médio-ventrale du
ganglion est réalisée. Plus tard, il atteindra sa taille définitive par rapport à
l’individu adulte.
IV. Discussion.
La description anatomique et histologique du ganglion dans son ensemble
avait déjà été donnée par de nombreux auteurs. A cause de la situation intraépi-
dermique de ce ganglion à l’extérieur des couches musculaires, certains auteurs
du siècle dernier avaient pu douter de sa nature nerveuse. Ils n’y voyaient
aucune connection avec le ganglion cérébral. Ko\v.4lesky (1871) décrit pour
la première fois l’anatomie histologique du ganglion, mais il commet une erreur :
il voit sur coupe transversale une cavité dans le ganglion qui se révéla par la
suite être uu artefact. Il faut attendre llKinwiG (1880), suivi de Grassi (1883),
1039
Fig. 5. — Sagitta inflala : Larves à différents stades de croissance.
En coupes transversales, le ganglion nerveux des larves aux différents stades. (Dessins demi-schéma¬
tiques).
ep. : épiderme. — ni. : muscles. — t.d. : tube digestif. — c.g. : cellules ganglionnaires. — f.c. :
fibres centrales.
- 1040 —
Krumbach (1903), Burfield (1927), Kum. (1938), pour avoir une description
correcte du ganglion ventrale. Celui-ci est constitué, d’une part d’un neuropile,
et d’autre part de deux massifs cellulaires latéraux allongés dans le sens anté¬
ropostérieur. L’ensemble forme une masse nerveuse volumineuse. On doit attirer
l’attention sur le nombre et l’importance des nerfs qui en sont issus et de leurs
ramilications et anastomoses constituant des plexus épidermiques. On peut
en déduire que son rôle est de grande importance pour l’animal car tout le sys¬
tème nerveux périphérique est en liaison avec lui.
Après ces données générales, nous avons nous-mêmes apporté quelques pré¬
cisions sur les catégories cellulaires que l’on peut y distinguer, ainsi que leur
répartition ; quelques colorations spécifiques des éléments nerveux ont permis
de les révéler, les cellules c.G. correspondant aux neurocytes, c.g. représentant
des cellules gliales. D’autre part, à quelques détails près, le ganglion présente
une constitution remarquablement constante chez toutes les espèces étudiées.
On notera que ces dimensions relatives par rapport à la taille de l’animal, peuvent
varier de même en ce qui concerne le nombre de ses cellules. Il occupe toujours
sensiblement la même place. L’étude du ganglion présente un intérêt certain
au point de vue anatomie comparée du système nerveux chez les Invertébrés,
aspect qu’on ne peut envisager en détail dans le cadre de cette note.
Les Chaetognathes sont des épithélioneuriens par une partie de leur système
nerveux, c’est-à-dire que celui-ci reste inclus dans l’épiderme qui l’a engendré
— entre la membrane basale et la couche superficielle épidermique — et y cons¬
titue des plexus. Le ganglion ventral est relié au ganglion cérébral dorsal, lui-
même superficiel par deux connectifs intraépidermiques. Seuls les deux ganglions
vestibulaires latéraux ainsi que les ganglions œsophagiens sont situés dans un
plan plus profond, c’est-à-dire nettement sous l’épiderme. Par une partie de
leur système nerveux, les Chaetognathes peuvent être comparés à quelques
embranchements d’invertébrés marins, tels que les Pogonophores, où l’épiderme
montre une couche plus ou moins épaisse de neuro fibrilles et de cellules ganglion¬
naires adjacentes à la basale, ainsi que des épaississements localisés, riche en
cellules nerveuses (Ivanov, 1958). Toutefois, dans son ensemble, le système
nerveux des Pogonophores est loin d’atteindre la complexité qu’il offre chez
les Chaetognathes. On sait que le réticulum nerveux intraépidermique appa¬
raît dans le règne animal avec les embranchements des Cnidaires et des Cténaires.
Parmi les Stomochordés, les Enteropneustes montrent également un système
nerveux comprenant des épaississements riches en couches fibrillaires et tou¬
jours en contact intime avec l’épiderme.
Enfin, les différentes classes d’Echinodermes présentent à des degrés plus
ou moins importants des éléments nerveux situés dans l’épiderme.
L’importance du ganglion ventral se révèle particulièrement chez les formes
larvaires. Dans les stades les plus jeunes, il occupe près de la moitié de la longueur
totale du corps et affecte autour du tronc une disposition presque circulaire.
L’organogénèse montre que la situation du ganglion et des fibres qui en dépen¬
dent est ectodermique à l’origine et que cet état est maintenu chez l’adulte. Il
est remarquable de constater que le territoire du ganglion conserve toujours
à peu près la même longueur, 300 à 350 [x.
Les covipes transversales des larves au niveau du ganglion montrent deux
aspects importants concernant l’évolution de ce territoire :
— Lelui-ci va i)rendre progressivement la position médio-ventrale qu’il occu¬
pera définitivement chez l’adulte.
1041 —
— Les libres iierv'ciises eentrales apparaissent d abord peu nombreuses contre
la membrane basale épidermique, au sein d’une masse cellulaire indifférenciée,
])uis elles augmentent rapidement en nombre. Elles laissent quelques cellules
ganglionnaires entre elles et l’épiderme, sur la ligne médiane ; les massifs cellu¬
laires latéraux se groupent symétriquement par rapport au neuropile. Les connec¬
tifs cérébro-ventraux apparaissent et augmentent de longueur au fur et à mesure
de l’éloignement du ganglion ventral de la région céphalique. Nous passons
insensiblement de la morphologie larvaire à celle de l’adulte.
V. Conclusion.
Le ganglion nerveux ventral de Sagitta inflata, S. sclosa, S. niinima, S. bipunc-
iala, S. lyra, relève d’un plan d’organisation très primitif du système nerveux
retrouvé chez d’autres Invertébrés marins. Le ganglion conserve approximati¬
vement la même taille au cours du développement de l’animal. Ses relations
avec l’ensemble du système nerveux ne sont mises en évidence que par les deux
connectifs reliant le ganglion ventral au ganglion cérébral. Il ne semble exister
aucune autre relation anatomique entre le ganglion ventral et le système ner¬
veux périphérique d’une part et les organes sous-épithéliaux d’autre part ;
la membrane basale, assez épaisse, apparaît parfaitement continue.
Le ganglion nerveux ventral et le complexe nerveux qui en dépend témoi¬
gnent d’un plan d’organisation spécial aux Chaetognathes, cet embranchement
auquel appartient le genre Sagitta étant très isolé dans l’ensemble du règne
animal.
Résumé.
Le ganglion nervcu.N: ventral do Sagitta inflata, S. setona, S. minima, S. hipunctata,
S. lyra, esl un organe de contour elliptiipio, intra-épiderniique, situé à la limite de
leur tiers antérieur et de nature mixte, librillaire et cellulaire. Les nerfs issus du ganglion
sont en liaison avec un important plexus épidermique.
L’étude du développement larvaire montre que la croissance esl e.xlrcmement
régulière et se fait par simple allongement princiiialement au niveau des deux zones
antérieure et postérieure au ganglion nerveux ventral. Les cellules du futur ganglion
occupent un territoire important à l’éclosion et dans les premiers stades larvaires, ce
ganglion y conserve sensiblement la même taille.
Summary.
The nervous ventral ganglion of Sagitta inflata, S. setosa, S. minima, S. bipnnctata,
S. lyra, is an elliptic outline’s organ. It is intraepidermal, and compouned of fibers
and cells. It is situated at the limil of their anterior third part.
The nerves issued from the ganglion connect with an important périphérie plexus.
The study of larva’growth shows that the growlh is very regular and only made
by lengthening chiefly jusl before and after the ventral ganglion. The future ventral
ganglion cells occupies at the hatching and in the first larva’s stages, an important
lerritory, and thaï lins ganglion kee|)s lhere neaiîy the saine size.
Laboraluire Arago, G6, Banyuls-sur-mer,
Laboratoire de Zoologie, Faculté des Sciences,
44, Nantes.
1042 —
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 5, 1968 (1969), pp. 1043-1046.
PHYSALOPTERA LONGISPICULA
NOUVELLE ESPÈCE DE S PI RU RIDE PARASITE
DE CERCOMYS CUNICULARIUS CUVIER
Par Jean-Claude QUENTIN
Un mâle de Physaloptère a été récolté au niveau de l’estomac d’un Cercomys
cunicularius Cuvier (Rongeur Echymyidae) piégé sitio Brejo talhado Exu —
Pernambuco, Brésil, le 16 mai 1967.
Description.
Corps robuste recouvert d’une cuticule striée qui forme un petit bourrelet
en arrière de la tête. L’extrémité céphalique est constituée par deux pseudo¬
lèvres ornées chacune d’une grosse dent externo-latérale à base quadrangulaire
et d’un groupe interne de 3 dents à pointes aiguës disposées en trident (fig. A, B).
Ce spécimen mâle mesure 34,4 mm de long sur 1,4 mm de large. Longueur
de l’œsophaga musculaire 600 p,, largeur 120 p. L’œsophage glandulaire est
long de 5,3 mm, large de 420 p dans sa partie moyenne. Anneau neveux, deirides
et pore excréteur situés respectivement à 500, 700, 830 p de l’apex.
La bourse caudale (fig. C) présente sur sa face ventrale des ornementations
cuticulaires disposées en files longitudianles de 10 p de large. Elles débutent
à 500 p en avant du cloaque et se terminent au niveau des 2 dernières papilles.
11 existe 21 papilles. Selon la nomenclature de Chabaud et Petter 1961, les papilles
des paires 1, 2, 3 et 7 sont pédonculées, les papilles de la 4® paire sont sessiles
et antérieures au cloaque, les papilles des paires 5 et 6 sont accolées en arc
de cercle en arrière du cloaque, les papilles des paires 8, 9 et 10 sont sessiles.
Les phasmides sont plus rapprochées des papilles 10 que des papilles 9. La
distance du cloaque à la queue est de 1.900 p. Les spiculés inégaux sont légère¬
ment incurvés .Le gauche mesure 850 X 50 p, le droit 710 X 60 p.
Discussion.
En l’absence de spécimen femelle, 3 caractères orientent notre diagnose :
ornementation céphalique, disposition des papilles cloacales, taille des spiculés.
La bouche porte une dent externo-latérale et un groupe interno-latéral
de 3 dents. Les dents submédianes sont absentes. Ce Spiruride appartient donc
au genre Physaloptera Riidolphi, 1819.
Selon Chabaud 1956, la répartition des espèces de Physaloptères semble
être déterminée aussi bien par la répartition géographique, que par la nature
zoologique de l’hôte.
1044
Fig. A-E. — Physaloptera longispicula ii. sp.
A : tête, vue apicale ; B ; extrémité céphalique, vue latérale ; C : bourse caudale, vue venti'ale ; I) : s[)i-
cule gauche; E : sj)icule droit.
A : éch. 15Ü (J. ; B : éch. 200 fx ; C ; éch. 1000 u. ; 1), E ; éch. .*100 jj..
En Amérique, 4 espèces sont tlécrites chez les Rongeurs :
— P. mûris brasiliensis Diesing, 1861, parasite de « Mûris hrasiliensis »
se différencie de nos spécimens par la présence d’une papille post-cloacale impaire
et des spiculés égaux dont la longueur ne dépasse pas 400 p,.
— P. bispiculata Yaz et Pereira, 1935 parasite de Rongeurs Cricetidae d’Amé¬
rique du Sud présente une disposition des papilles cloacales voisine de celle
de notre spécimen. Cependant les spiculés sont courts et mesurent 460 et 400 p.
— P. spinicauda Mc Leod, 1933 (= P. massino sensu Morgan 1941 a été
récolté chez Citellus tridecemlineatus au Canada. Les dessins de Mc Leod sont
insuflisants pour permettre une diagnose. .Morgan (1941) qui a revu le matériel
original de Mc Leod donne (1943) nn dessin de la bourse caudale du mâle.
1045 —
Les papilles des paires 5 et 6 sont séparées chez Spinicauda, elles sont acco¬
lées sur notre spécimen. En outre, chez Spinicauda les spiculés ne mesurent
que 700 et 437 jx.
— P. hispida Schell, 1950, parasite de Sigmodon hispidus Chapman de Flo¬
ride, présente des papilles de la 8® paire, décalées l’une par rapport à l’autre.
La longueur maximum des spiculés est 349 et 477 [x.
Nous ne pouv'ons par conséquent identifier notre spécimen aux Physaloptères
parasites de Rongeurs américains. La taille de ses spiculés 850 et 710 p., est par
contre proche de celle des Physaloptères parasites de Carnivores et de Primates
d’Amérique.
— P. cerdocyona Sprehn, 1932 récolté chez Cerdocyon azarae, Bolivie. Les
longueurs des spiculés de cette espèce : 780 et 480 p restent inférieures à nos
mesures.
— P. préputiale Linstow, 1889 redécrit par Ortlepp 1922 est une espèce
largement répandue chez les Canidae du monde entier. Le spiculé gauche est
long de 1.000 à 1.200 p, le spiculé droit mesure 840 à 900 p. Chez le mâle, l’inva¬
gination de la bourse caudale et la répartition des papilles en font une espèce
aisément distincte de notre matériel.
— P. semilanceolata Molin, 1860, parasite des Procyonidae du Brésil possède
un spiculé gauche long de 730 p, le droit est long de 574 p. Ces proportions sont
proches de notre matériel. Toutefois, la largeur des spiculés est faible : 38 p
et la 9® paire de papilles est plus près de la 10® paire que de la 8® paire.
— P. logothricis Kreis, 1945 est parasite d’un Primate Cahidae du Pérou.
Les longueurs des spiculés atteignent 756 p et 735 p, dimensions proches de nos
mesures. Cependant, les papilles des paires 5 et 6 sont séparées, la bourse caudale
est très développée et effectue un repli antérieur au cloaque.
— P. felidis Ackert, 1936, parasite de Felis domesticus Kansas possède des
spiculés inégaux dont les longueurs 830 et 603 p sont voisines de celles de notre
matériel. Cependant, la denticulation céphalique est plus faible que celle que
nous avons observée, chez P. felidis le spiculé droit est ailé à son extrémité distale.
Nous considérons que notre spécimen mâle appartient à une espèce différente
de celles décrites jusqu’à présent dans le genre Physaloptera. Nous pensons qu’il
constitue une espèce nouvelle que nous nommons P. longispicula n. sp.
Summary.
Physaloptera longispicula n. sp. is collected in Ihc stomach of a Cercomys cunicularius
Cuvier, Ecliymyidae Rodent from Brazil. This spirurid differs from the other Physa¬
loptera of Rodents mainly by its very large spiculés.
Laboratoire de Zootogie (l'ers) associé au C.y.H.S.
Muséum Nationat d’ Histoire yaturelie.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2<’ Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 1047-1050.
PHYSALOPTERA (PHYSALOPTERA) RAUSCHI N. SP.
PARASITE DE TAXIDEA TAXES
Par Jacques PPOD’IION
Plusieurs luâles, femelles et larves ont été récoltés dans l’estomac d’un Blai¬
reau nord-américain Taxidea taxus Bodd en Amérique du Nord (Nord Dakota).
Description.
Le corps est couvert d’une cuticule striée transversalement et la collerette
céphalique est garnie sur son pourtour de granulations. L’ouverture buccale
est bordée latéralement par deux pseudo-lèvres ornées chacune d’une petite
dent externe et d’un groupe interne de trois dents à pointe aigue, disposé en
trident.
Mâle : le spécimen holotype mesure 24 mm sur 0,75-0,80 mm de large dans
sa partie moyenne. La hauteur de la collerette est de 35 p.. L’œsophage mus¬
culaire est long de 500 p et large de 140 p dans sa partie moyenne. L’œsophage
glandulaire mesure 2.750 p sur 325 p, (largeur prise dans la partie moyenne).
L’anneau nerveux, les deirides et le pore excréteur sont respectivement à 390,
700, et 850 p de l’apex.
La bourse caudale présente sur sa face ventrale des ornementations cuticu-
laires formées de deux types de bosses : — dans la partie centrale et postérieure
au cloaque, les bosses ont un aspect granuleux qui diffère de l’aspect en files
longitudinales de l’ornementation du reste de la queue.
Cette ornementation est disymétrique, plus étendue à droite qu’à gauche ;
à droite, l’ornementation s’arrête un peu en avant de la 10® papille alors qu’à
gauche elle n’atteint pas la 9® papille.
Il existe 21 papilles. Selon la nomenclature de Chabaud et Petter, 1961,
les papilles des paires 1, 2, 3 et 7 sont pédonculées, les papilles de la 4® paire
et la papille impaire sont sessiles et antérieures au cloaque, les papilles des paires 5
et 6 sont accolées en arrière du cloaque, les papilles des paires 8, 9 et 10 sont
sessiles et postérieures au cloaque. La 8® paire est très proche du cloaque. La 9®
et 10® paires sont très rapprochées l’une de l’autre. Nous avons noté une varia¬
tion individuelle du nombre des papilles. Sur la queue du mâle que nous repré¬
sentons, la 8® papille droite est absente mais l’examen de deux autres spécimens
nous a montré d’une part l’absence de la 9® papille droite, d’autre part la pré¬
sence des 21 papilles.
Les phasmides sont entre les 9® et 10® paires de papilles, mais très proches
de la 9® paire. La distance du cloaque à la queue est de 1.200 p.. Les spiculés
sont légèrement incurvés et inégaux : le gauche mesure 1.180 p. sur 50 p. et le
droit 810 p sur 60 p.
1048
hemelle : la longueur totale du spécimen allotype est de 40 inm sur 1.300 p,
de large dans la partie moyenne du corj)s.
La hauteur de la collerette céphalique est de 70 p. L’œsophage musculaire
et l’œsophage glandulaire sont respectivement longs de 550 p et 4.400 p sur
200 p et 470 p de large (les largeurs étant mesurées dans la partie moyenne).
L’anneau nerveux, les deirides et le pore excréteur sont respectivement à 375,
650 et 775 p de l’apex.
La queue mesure 600 p ; la vulve est à 7,8 mm de l’extrémité antérieure,
un peu en arrière de la jonction œsophage glandulaire-intestin. L’ovejecteur
comprend un canal mesurant 1.350 p sur 100 p et un réservoir à œufs de 1600 p
sur 210 p ; dans cet ovéjecteur aboutissent deux utérus. Les œufs mesurent
45 sur 30 p en moyenne.
Discussion.
Nos spécimens appartiennent par leur structure céphalique au genre Phy-
saloplera Rudolphi, 1819, et par leur nombre d’utérus au sous-genre Physalop-
tera au sens de Schulz. (1927).
Nous avions pensé pouvoir assimiler notre espèce à P. torquata Leidy, 1886
trouvé chez Meles lahradorica (c’est-à-dire dans la nomenclature moderne
Taxidea taxus). Mais quelques caractères morphologiques sont différents de
ceux de nos spécimens : sur les dessins de Walton (1927) qui a redécrit le maté¬
riel de Leidy, la dent céphalique externe est aussi haute que les trois dents
internes. Par ailleurs, l’auteur écrit : « three large pair of post-anale (papillae)
are evenly spaced midway to the tip of the ventral surface of the tail ». Chez
nos spécimens, les paires 8 et 9 sont très espacées et les paires 9 et 10, très proches.
D’autre part, les spécimens décrits par Leidy, étant immatures, Walton émet
l’hypothèse d’un parasitisme accidentel et d’un hôte inhabituel. Nous pensons
donc que nos spécimens ne peuvent être identifiés à P. (P.) torquata.
Deux espèces de Physaloptères peuvent être comparés à notre spécimen,
soit par l’hôte, soit par les caractères morphologiques :
— P. (P.) maxillaris Molin, 1860, trouvé chez des Mustellidae (Mephitinae)
du Brésil mais cette espèce diffère de nos spécimens par : la dent externe plus
importante, l’ornementation cuticulaire de la queue du mâle, la disposition
des papilles caudales (la 9® paire étant pratiquement équidistante des paires 8
et 10).
— P. (P.) sibirica Petrow et Gorbunov, 1931 (dont la description est repro¬
duite en détail dans Skrjabin et Sobolev, 1964), est un parasite de Canidae
[Vulpes vulpes, Nyctereutes amurensis) et de Felidae {Lynx lynx) d’asie (U. R. S. S.).
Chabaud en examinant la collection Rausch, déposée au Muséum National
d’Histoire Naturelle (Laboratoire de Zoologie des Vers) a identifié des spéci-
inins provenant d’Amérique du Nord (Nord Dakota) comme étant P. (P.)
sibirica {in litteris). Cette espèce présente avec nos spécimens, quelques carac¬
tères communs importants ; présence de granulations sur la collerette céphalique,
ornementation cuticulaire de la queue du mâle constituée par deux sortes de
bosses cuticulaires, dent externe petite.
Mais il existe certains caractères permettant de différencier facilement P. (P.)
sibirica de nos spécimens ; la disposition de l’ornementation cuticulaire caudale
1050
est différente dans la partie antérieure du <'loa(|ue (celte ornementation est
par ailleurs, symétrique par ra[)port à Taxe du corps) ; la 5® paire de papilles
caudales est disposée sur un cercle formé par les paires 1, 2, 3 et 7 ; les spiculés
sont notablement plus petits, (spiculé 1) = 525-635 p, et spiculé G = 585-744 p).
Nous considérons donc notre espèce comme nouvelle. Nous la dédions au
Dr. Rausch et la nommons P. {P.) rauschi.
Résumé.
Description de Physaloptera {Physaloplera) rauschi n. sp. parasite de Taxidea taxas
en Alaska.
— P. [P.) sibirica est l’espèce la plus proche. P. rauschi en diffère par:
— la dent externe relativement plus petite,
— l’ornementation cuticulaire de la queue du mâle,
— la disposition des papilles caudales,
— la taille des s]ucules.
Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
et Laboratoire de Zoologie fV^ers), associé au C.N.ll.S.,
Muséum National d’ Histoire Naturelle.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2= Série — Tome 40 — N» 5, 1968 (1969), pp. 1051-1064.
PRÉSENCE DE VARANIDAE (REPTILIA, SAURIA)
DANS LE MIOCÈNE DE CATALOGNE.
CONSIDÉRATIONS SUR U HISTOIRE DE LA FAMILLE
Par R. Hoffstetter.
Introduction.
Les Squainates tertiaires d’Espagne et, d’une façon générale, ceux de la
Péninsule ibérique sont encore à peine connus. Diverses mentions peuvent être
relevées dans la littérature, mais beaucoup sont erronées et toutes demandent
un contrôle fondé sur une étude descriptive.
S’agissant de récolte de matériel, il faut signaler tout particulièrement les
travaux classiques de M. Crusafont, J. F. de Villalta et .1. Truyols, visant
à localiser et à exploiter des gisements de Mammifères, principalement dans le
Néogène de Catalogne. Ces gisements livrent aussi, mais en moindre quantité,
des restes d’Oiseaux, de Reptiles et d’Amphibiens. Des récoltes de Squamates
effectuées dans le Vindobonien et le Valléslen du Vallés-Penedés, et que les
auteurs ont bien voulu me soumettre, ont fait l’objet de déterminations pro¬
visoires en 1946 ; les résultats en ont été publiés par Crusafont & Villalta
(1952). Elles établissent la présence à ces niveaux de représentants de 5 familles :
Anguida; {Ophisaurus), Amphisbaenidae, Boidae, Colubridae (Colubrinae)
et Viperidae (Vipera). Il est vraisemblable que l’absence de certains groupes,
tels que les Lacertidee, les Gekkonidae et les Natricinae, est due aux conditions
de fossilisation i.
Par la suite les mêmes auteurs ont poursuivi leurs fouilles antérieures et ont
en outre découvert et décrit une faune burdigalienne (Crusafont, Villalta
& Truyols, 1955). Celle-ci comprend quelques Squamates dont la détermina¬
tion approchée (effectuée par simple comparaison avec les fossiles des niveaux
supérieurs) demande à être révisée.
Toutes ces trouvailles, et aussi celles qui concernent d’autres bassins espagnols
ou portugais, méritent une étude détaillée, laquelle sera d’autant plus fructueuse
qu’elle tiendra compte de la totalité des récoltes.
Cependant, dès à présent, je crois utile de décrire deux pièces récoltées dans
le bassin du Vallés-Penedés et qui figurent dans le matériel que le professeur
M. Crusafont P.airo (Université de Barcelone) a bien voulu me confier pour
étude. Toutes deux appartiennent à la famille des V^aranidae, dont la présence
n’avait pas encore été établie en Espagne. L’une est un vrai Varanus, l’autre
correspond à un genre inédit, qui apporte des données nouvelles sur l’histülre
de la famille.
1. Noter d’ailleurs que les lavages efîectués par T. Fheudenthal dans le Miocène d’un bassin
voisin (Calatayud-Daroca) ont livré de nombreux fragments de mâchoires où dominent les Scin-
comorphes (matériel inédit aimablement communiqué par le Dr. T. Fheudentral, Université
d’Utrecht).
1052 —
Iberovaranus n. g.
Iberovaranus catalaunicus n. sp.
« Ophiaaurus sp. (giaii talla) » : Chusafont, Vii.lai.ta Thuyols, 1955,
pp. 87 et 238.
Type (et seul matériel : une vertèbre dorsale du Musée de Sabadell (sans n°),
provenant du Burdigalien supérieur de Can .Mas près El Papiol (Catalogne) :
fig. 1.
Fig. 1. — Ihevovnranus catalaunicus nov. geii. et sp., Burdigalien supérieur de Can Mas (Vallés-
Penedés). Vertèbre dorsale [holotifpe] X 2,5. Vues ventrale, latérale, dorsale, aniérieure et pos¬
térieure.
c, condyle ; cot, cotyle ; c.p., collerelte précoudylaire ; p.C, pars tectiforinis arcûs verlebrae ;
/»z, prézygapophyse ; ptz, postzygapophyse ; s, syiiapophyse.
La ferme de Can Mas (km 3'3 de la route de Molins de Rei à Cald(^s) figure
sur la carte C publiée par Crusafont, Vili.alta & Truyols (1955). Elle se
situe à 1 km au NW de El Papiol, soit environ à 13 km au S de Tarrasa et 15 km
au NW de Barcelone. On y exploite des argiles dont les inférieures, de couleur
j05?.
rougc-chocülal, contiennent des fossiles <[ue les auteurs (Cuusafon r, Vii.lalta
& Thuyols, 1955, p. 87) attribuent au Burdigalien supérieur et qu’ils identi¬
fient comme suit :
Mammifères :
Inseclivora sp. I et sp. II
Prolagiix vasconiensis Viret
Trilophodon anguslidens (Cuvier)
Caerwlherium miocaenicuni (iriisafniit èi: Villalta
Euprox minimus (Toula)
Reptiles :
Parachelijs catalauiiicu Heigouuiiiux
« OpJiisaurus sp. (fjran talla) » |en réalité I berovaranus calalaunicus]
« Coronella » sp. [genre à contrôler]
.Mollusques :
« Hélix » S]).
La vertèbre reptilienne (dorsale) que les auteurs avaient rapportée à Ophi-
sauru.s, en notant d’ailleurs sa taille « casi el doble de la del 0. fraasi de nuestro
\ indoboniense », appartient bien aux Anguimorphes, mais non aux Anguidae.
11 s’agit en fait d’un Varanidé inédit, intermédiaire, morphologiquement et
stratigraphiquement, entre Saniwa et Varanus.
La [)ièee fossile réjtond aux dimensions suivantes :
Longueur de l’arc neural . 10,8
Longueur du ceutrum . 11,3
Longueur de la face ventrale (bord ant. du cotyle — bord post. du condyle). 8,5
Longueur utile (fond du cotyle — bord post. du condyle) . 8,2
Largeur sur les symapophyses (incomplètes) . 10,5 +
Largeur sur les prézygapophysos (incomplètes) . 9,6 +
Largeur mininia de l’arc neural . 6,0
Largeur sur les postzygapophyses . 8,3
Constriction précondydaire . 4,8
Largeur du condyle . 5,9
Épaisseur du condyle . 2,8
La face inférieure est très significative. Entièrement lisse, elle n’est pas aussi
aplatie que chez Ophisaurus : dans sa partie antérieure, elle est convexe transver¬
salement, comme chez les Varanidae. Le centrum, très élargi vers l’avant, montre
une nette constriction précondylaire (différence avec les .Vnguidae) ; en arrière de
cette constriction, le même centrum s’élargit quelque peu pour former, à la base
du condyle, une légère collerette, comparable à celle de Saniwa (voir Gicmore,
1928, fig. 47 .\ B, p. 72 et pl. V, IX-X pour les Saniwa nord-américains ; voir
ici, fig. 2, pour Saniwa orsmaelensis, du Landénien de Belgique), mais beaucoup
moins nette que chez Vatanus (voir ici fig. 3). C’est là une disposition inconnue
on dehors des Varanidae : en fait, d’autres Sauriens ( Uromastyx, Tupinambis,
Necroxaurus, etc.) possèdent une constriction précondylaire, mais elle est immé¬
diatement suivie par un condyle dilaté transversalement, sans que le centrum
lui-même s’élargisse en arrière de la constriction.
Chez Iherovaranux, le condyle, élargi et déprimé, regarde vers le haut. Corré¬
lativement le cotyle échancre fortement la face inférieure du centrum et sa cavité
est presque entièrement exposée en vue ventrale. Sur ce point encore, le fossile
s’accorde avec les Varanidae et diffère des Angiiidae.
— 1054 —
L’arc neural est également très distinct de celui d’Ophisaurus : les zygapo-
physes sont moins transversales, la constriction médiane est moins accusée;
de plus, des bombements obliques s’étendent depuis l’arrière des facettes pré-
zygapophysaires jusqu’au pied de la neurépiïie ; en arrière de ces bourrelets,
l’arc neural apparaît comme gonflé, par opposition à la partie antérieure qui est
déprimée de chaque côté de la crête sagittale.
Fig. i. — Sanhva orstnaelensis Dollo, I^andénieii supérieur de Dormaal (Belgique). \ erlèbre dor¬
sale (lot I. (i. 8737 de Inst. Roy. Sc. Xat. Belg., récolte 23-1-1923, partie du matériel type de Doli.o)
X 2,5. Vues ventrale, latérale, dorsale, antérieure et postérieure.
fizp, pseudozygosphène ; pzt, pseudozygantrum.
Par ces derniers caractères, Iberovaranus s’accorde au mieux avec les Vara-
nidae. 11 diffère de Varanus par son arc neural plus allongé et relativement plus
étroit. 11 se distingue aussi de Saniwa, notamment par l’absence d’un caractère
qui a servi à définir les Saniwinae. Chez ceux-ci, en effet, Gilmorf. a décrit une
disposition interprétée par lui comme un « zygosphène rudimentaire ». Le terme
- 1055
est inexact, car le vrai zygosphène, tel qu’on l’observe notamment chez les
Iguanidae, les Tejidao, les Lacertidac et les Serpents, est un tenon, muni de
facettes latérales, et qui s’articule dans une mortaise (zygantrum) de la vertèbre
précédente. Chez Saniwa, il y a bien une élévation antérieure portant deux
reliefs latéraux où s’attachent des ligaments intervertébraux, mais cette élé¬
vation ne porte pas de facettes articulaires. Une telle disposition (que l’on retrouve
chez Megalania) n’a pas du tout la morphologie ni la fonction d’un zygosphène,
puisqu’elle n’assure pas une articulation supplémentaire ; je propose donc de la
distinguer par un nom spécial, pseudozygosphène ; parallèlement, je désignerai
comme pseudozygantrum la cavité creusée à l’arrière de l’arc neural de Saniwa,
laquelle est également dépourvue de facettes articulaires. Revenant à Ibero-
varanus, nous constatons qu’il n’a pas de pseudozygosphène ni de pseudozy¬
gantrum. 11 se distingue donc de Saniwa. En avant, entre les facettes prézyga-
pophysaires, son arc neural présente nue élévation tectiforme banale (pars
tectiformis arcûs vertebrae, FejérvAky-L vngh, 1923, lig. 33, p. 202), analogue
à celle de Varanus.
En résumé, la vertèbre dorsale A' Iberovaranus calalaunicus appartient cer¬
tainement aux Varanidae. Elle diffère de celle de Varanus par son arc neural
plus allongé, par son condyle moins fortement dilaté transversalement, et porté
par une collerette (d’origine centrale) beaucoup moins nette. Elle se distingue
de Saniwa par l’absence de pseudozygosphène et de pseudozygantrum. Ce
dernier caractère ayant été admis comme diagnosique des Saniwinae, il semble
qu’on doive rattacher Iherovaranus aux Varaninae, dont il représenterait le
genre le moins spécialisé.
Varanus Merrem, 1820.
Varanus cf. hofmanni Roger, 1898.
Matériel : Une vertèbre dorsale du Musée de Sabadell (sans n”) provenant du
\ allésien (= « Pontien » inférieur) de Sant Miquel del Taudell, près Tarrasa
(Catalogne) : lig. 3.
Le gisement de Sant Miquel del Taudell, près Tarrasa, se situe également dans
le bassin du Vallès- Penedés. Il a livré les Mammifères suivants, d’après M. Cnu-
s.vFONT (lettre du 10 mars 1967) :
Cricetodon sp.
Prolagus oeningensis (Meyer)
Ictitherium robustum Gaudry
Hyaenictis almerae Villalta & Crusafont
Deinotherium bavaricum Meyer
Turicius turicensis (Schinz)
« Rhinocéros » sp.
Aceratherium sp.
Hipparion catalaunicum Pirlot
Suidé cf. Hyotherium
Euprox dicranocerus (Kaup)
Micromeryx flourensianus Lartet
Palaeotragus sp.
Protragocerus sp.
1056 —
Notons aussi que le gisement type de Hispanopilhecus laielanus \illalta &
Crusafont se situe au voisinage et correspond au même niveau fossilifère.
Cet ensemble appartient au Vallésien supérieur que divers auteurs (Gro-
MOVA, 1952, Hoffstetter in Gouvernet, 1958), sous ce nom ou sous un autre,
considèrent comme le sommet du Miocène. Rappelons à ce sujet que le Vallésien,
défini précisément dans le Vallés-Penedés par Crus,\font, correspond au « Ron-
tien » inférieur des auteurs ouest-européens, et au Cliersonien-Méotien d’Europe
orientale. Il est caractérisé par l’arrivée des premiers Hipparions dans une
faune à cachet encore nettement miocène. Il est recouvert par le ’l'orulien = Riker-
mien = « Rontien » supérieur, souvent attribué au Rliocènt
3. — Varanus cf. hojmanni Roger, Vallésien de Sanl Miquel del Taudell (Vallés-Penedés)
Vertèbre dorsale, X 3,5. Vues antérieure, dorsale, ventrale, postérieure et latéi’ale.
c.p., collerette précondylaire ; p.t., pars tectiforniis arcùs vertebrae.
1057
Récemment, M. Crusafont a récolté, dans le Vallésien supérieur de Stnt
Miquel del Taudell, une vertèbre isolée (lig. 3), assez complète, bien que la neu-
répine et une partie du condyle soient brisés. Elle s’accorde parfaitement avec
le genre Varanus et sa détermination générique ne fait aucun doute.
D’après la forme et le développement des synapophyses, il d’agit d’une ver¬
tèbre dorsale antérieure, et plus précisément de la 3® ou 4® dorsale. Toutefois
la face ventrale du centrum, constituée par une bande médiane subplane bordée
par deux pans triangulaires légèrement inclinés, suggérerait une position plus
postérieure. 11 semble cependant que le premier critère soit plus significatif.
Chez les Varans actuels, la morphologie vertébrale est assez constante d’une
espèce à l’autre ; les proportions varient surtout avec la taille et avec la position
de la vertèbre dans le rachis. De sorte qu’une étude biométrique nécessiterait
un énorme matériel de comparaison.
Cependant, la vertèbre vallésienne présente une caractéristique (|ui mérite
d’être soulignée : les dépressions de l’arc neural, qui débutent entre les prézy-
gapophyses et la pars tectiformis, et qui convergent vers l’arrière, sont très accu¬
sées et ont un fond anguleux. Par ce caractère, la pièce fossile se distingue de
toutes les espèces actuelles observées (V. griseus, V. niloticus, V. exanthemalicus,
V. hengalensis, V. salvator, V . komodoensis , E. varius et V . gouldii), où les dépres¬
sions sont moins profondes et ont un fond moins anguleux, de sorte que la pars
tectiformis est moins bien délimitée. En revanche, sur la base de ce critère, la
pièce fossile s’accorde bien avec les restes de Varanus récoltés à La Grive-Saint-
Alban (Vindobonien supérieur), à Vieux-Collonges (Helvétien inférieur), à Arte-
nay (Burdigalien moyen) et aussi, autant qu’on en puisse juger par les figures,
avec le matériel type de Varanus hofmanni Roger, 1898, figuré par Roger
(1900, Taf. III, fig. 12-14) et provenant du Vindobonien supérieur de Stiiztling.
Il est possible que la forme vallésienne appartienne à l’espèce V. hofmanni,
mais je crois plus prudent de la désigner comme 1’. cf. hofmanni jusqvi'à ce
qu’une comparaison directe ait pu être faite avec le matériel original de Statzling.
Le tableau suivant donne les dimensions de la pièce vallésienne, celles, d’apiès
Roger, des deux vertèbres dorsales de Stiitzling sur lesquelles a été fondé
V. hofmanni, et celles des deux vertèbres de La Grive les plus conformes morpho¬
logiquement avec celle de Catalogne, et illustrant les tailles extrêmes observées.
~ 1058 —
On voit que la pièce vallésienne se situe à l’intérieur des échelles de tailles
observées à Stàtzling et à La Grive. Elle correspond à un animal de 1,20 à 1,30 m
de long. Si l’on admet la proportionnalité simple, les pièces récoltées à La Grive
indiquent des animaux de 1 m à 1,60 m, celles d’Artenay donnent 1 m et 1,30 m
comme estimations extrêmes.
Notes sur l’histoire des Varanidae.
1) Varanidae du Crétacé supérieur.
Les plus anciens Varanidae connus remontent au Crétacé supérieur et ont été
recueillis en Amérique du Nord et en Asie orientale. On en a tiré des conclusions,
un peu hâtives, sur la localisation du berceau de la famille ; en fait, nos connais¬
sances sur les faunes néocrétacées des divers continents sont trop incomplètes
pour permettre une conclusion. De toute façon, les restes jusqu’ici décrits
posent encore des problèmes.
Le genre Parasaniwa Gilmore, 1928, fondé sur des fragments de dentaires
trouvés en Amérique du Nord, a été rapporté par son auteur à la famille des
Varanidae. Estes (1964) a fait connaître d’autres documents : dentaire complet,
maxillaire, pariétal et frontal. Ce nouveau matériel l’a conduit à créer une famille
distincte, les Parasaniwidae, où il a placé aussi un nouveau genre, Paraderma.
Son interprétation paraît parfaitement justifiée. J’ajouterai même que, par
certains caractères importants (forme du maxillaire et de l’échancrure nasale,
présence d’ostéodermes crâniens), la famille des Parasaniwidae s’accorde mieux
avec les Necrosauridae (Paléocène-Oligocène d’Europe) qu’avec les Varanidae.
Il est pcn probable que ces derniers puissent en dériver, à moins d’admettre
que la réduction des nasaux et le recul des narines se soient produits indépen-
demment chez les Varanidae d’une part, chez les Aigialosauridae, Dolicho-
sauridae et Mosasauridae d’antre part.
Le genre Palaeosaniwa Gilmore, 1928, également nord-américain (Canada
et Montana) a été fondé snr quelques rares vertèbres dorsales. Bien que le condyle
soit dilaté (mais peu incliné), la vertèbre type de P. canadensis, d’après la figure,
évoque autant les Anguidae Placosaurinae (Hoffstetter, 1943) que les Vara¬
nidae : en particulier le centrum lui-même ne s’élargit pas en arrière de la cons-
triction précondylaire. Cependant, selon McDowell & Bogert (1954, p. 53),
qui ont vu les spécimens originaux, ceux-ci « although definitely platynotan,
are not positively varanid ». Finalement Estes (1964, pp. 135-137, fig. 66)
attribue à la même espèce une dent typiquement varanoïde, mais sans donner
les preuves ou les arguments en faveur de cette attribution. 11 est donc possible
— mais, à mon sens, non pleinement démontré — que Palaeosaniwa soit bien
un Varanidé.
De Mongolie a été décrit Telmasaurus Gilmore, 1943, à partir de divers élé¬
ments crâniens, d’un fragment de mâchoire avec dents et de vertèbres incomplètes.
L’ensemble est très varanoïde et Gilmore y relève des arguments pour placer
le genre parmi les Varanidae Saniwinae. C’est, en fait, le plus ancien
représentant certain de la famille.
D’autres genres néocrétacés, parfois rapportés aux Varanidae, occupent
une position encore incertaine.
— 1059
En ce qui concerne Chilingosaurus Young, 1961, du Chiling (Chine), connu
par une hémimandibule incomplète, son rattachement aux Varanidae proposé
par son auteur et admis par Romer (1966), appelle les plus expresses réserves.
L’attribution n’ost d’ailleurs appuyée que sur les « pointed and loosely situa -
ted teeth ». Mais, aussi bien les dents que les divers éléments mandibulaires
connus présentent avec les Varanidae des différences morphologiques évidentes ;
il serait nécessaire, cependant, d’observer la pièce originale ou de meilleures figures
pour discuter les affinités réelles du genre. On notera toutefois que, d’après
Young lui-même, il n’y a pas de charnière intramandibulaire, ce qui suffît
à exclure le rattachement aux Varanidae.
Rappelons enfin que Pachyvaranus Arambourg (1952, pp. 288-291, fig. 57
et pl. XLI), du Crétacé supérieur du Maroc, a été rattaché avec réserves par
Romer (1966, p. 367) aux Varanidae. Arambourg le plaçait dans les Aigialo-
sauridae. J’ai déjà dit (Hoffstetter, 1955, p. 629) qu’il représentait probable¬
ment une famille propre et O. Kuhn (1961, p. 45 ; 1966, p. 58) a proposé le nom
de Pachyvaranidae en le fondant d’ailleurs, par un lapsus calami, sur « Palaeo-
varanus Arambourg 1952 » (sic). 11 ne peut en tout cas s’agir de Varanidae,
car les vertèbres sont très particulières : arc neural à zygapophyses peu diver¬
gentes, à étrécissement accusé et occupant une position reculée ; centrum
gonflé, pachyostotique, fortement étréci vers l’arrière, sans constriction précon-
dylaire ; condyle et cotyle relativement petits, non dilatés transversalement
et peu inclinés.
2) Varanidae du Paléogène.
Les Varanidae du Paléogène comprennent essentiellement le genre Saniwa
Leidy 1870, type de la sous-famille des Saniwinae. On en connaît pratiquement
tout le squelette (voir Gilmore, 1928) ; les vertèbres sont caractérisées notamment
par la présence d’un pseudozygosphène et d’un pseudozygantrum. Saniwa
a vécu en .Imérique du Nord, du Paléocène (selon Romer, 1966) à l’Oligocène
moyen. On le connaît aussi en Europe occidentale ( Dormaal = « Orsmael »,
Erquelinnes, Cuis, Monthelon), mais uniquement dans l’Eocène inférieur ; il
a dû y arriver par migration, bien qu’aucun témoin ne vienne encore jalonner
la voie suivie.
Provaranosaurus Gilmore, 1942, du Paléocène du Wyoming, n’est pas un
Varanidé, quoi qu’en ait dit son auteur. Déjà McDowell & Bogert (1954,
p. 53) l’ont rejeté en s’appuyant sur les dents à couronne non recourbée dista-
lement, à section ronde et à base non striée, ainsi que sur le nombre élevé des
foramens maxillaires. J’y ajoute, comme caractère très important, le fait que
l’échancrure nasale du maxillaire n’est pas prolongée vers l’arrière. Romer
(1966, p. 367) classe ce genre dans les Parasaniwidae, mais la forme et l’absence
d’ornementation des dents ne permettent pas d’adopter cette position.
Rappelons enfin que selon Romer (1966, p. 367), les Parasaniwidae, avec
Parasaniwa, auraient survécu en Amérique du Nord jusque dans l’Eocène.
Par ailleurs, une autre famille varanoïde, les Necrosauridae, apparemment
alliée aux Parasaniwidae (voir plus haut), a occupé l’Europe du Paléocène
(supérieur) à l’Oligocène.
1060
3) Lk genre Iberovaranus. Hépari ition géographique et stratigraphique.
Origine possible.
.Jusqu’ici la vertèbre type A' Iberovaranus eulalaurucus représente le seul
matériel du genre qui ait été recueilli en Espagne.
Dans le bassin de Lisbonne (Portugal), M. Telles Antunes a réi'olté quelques
restes de Squamates qui seront décrits prochainement dans une note commune.
Deux gisements, attribués à l’IIelvétien inférieur d’après les faunes marines
sus- et sous-jacentes, ont livré des vertèbres qui s’accordent bien, au moins géné¬
riquement, avec la forme catalane.
D’autre part, une vertèbre de Varanidé a été récoltée (lar L. Ginsburg dans
rilelvétien inférieur de Pontigné (M. & L.). Malheureusement le condyle est
brisé, de sorte qu’il est difficile de décider s’il s’agit d’un Iberovaranus ou d’un
Varanus, encore que le cotyle, particulièrement large et bas, suggère plutôt
le dernier genre.
Enfin le .Miocène (inférieur d’après U. Lavocat) du Kenya a livré tpielques
restes de Squamates que le Dr. Leakey a bien voulu me confier. Deux vertèbres,
malheureusement incomplètes, appartiennent aux Varanidae. 11 peut s’agir
d’un Iberovaranus, mais plutôt d’un Varanus jirimitif (taille modeste, avec arc
neural étroit, condyle modérément dilaté).
Il apparaît donc que, jusqu’à présent, les seuls restes certains A' Iberovaranus
soient confinés dans la péninsule ibérique. Leur présence en Gatalogne et au
Portugal tend à prouver que le genre a occupé une grande partie ou même la
totalité de la péninsule. Il y a vécu au moins pendant le Burdigalien snpérieur
et rilelvétien inférieur.
Il est hautement probable i.\u Iberovaranus descend, directement ou non,
de Saniwa, puisqu’on ne connaît pas d’autres Varanidae dans le Paléogène.
Mais divers modes de dérivation peuvent être envisagés :
a) Géographiquement, les Saniwa les plus proches sont ceux de France et de
Belgique. .Mais ceux-ci ne sont connus ((ue dans l’Eocène inférieur. Les gise¬
ments datés de l’Eocène moyen et supérieur, de l’Oligocène et du Burdigalien
inférieur n’ont pas encore livré de Varanidae. Or certains de ces gisements sont
riches, notamment Lissieu (Eocène moyen), les Phosphorites du Quercy (Eocène
supérieur — Oligocène), Boutersem (Oligocène inférieur), Coderet (Stampien
supérieur), Saint-Gérand (Aquitanien), etc. Il est donc difficile d’admettre que
la filiation ait pu avoir lieu dans ces territoires, sans y laisser de traces.
1)) Si, comme les faits semblent l’indiqner, les Saniwinae n’ont pas survécu
en Itiirope au-delà de l’Eocène inférieur, Iberovaranus serait alors un immigrant.
Mais il n’est guère possible de situer son berceau en Asie, d’où sont arrivés,
également au Miocène inférieur, de vrais Varanus ( voir plus loin), l ne origine
africaine A' Iberovaranus n’est pas [)his vraisemblable : le seul Varanidé pré¬
quaternaire connu en .\frique, celui du Kenya, est aussi ancien (\\i Iberovaranus,
mais semble déjà plus spécialisé.
(•) Il est enfin possible que les Saniwinae, après s’être éteints très tôt en b'rance
et en Belgique, se soient réfugiés en Espagne, où ils auraient |)u donner nais¬
sance au genre Iberovaranus. L’hypothèse est d’autant plus vraisemblable qii’eUe
s’accorde avec le rôle de refuge joué par la péninsule ibérique en ce qui concerne
les .Mammifères (voir travaux de Gri safont). Cependant elle requiert, dans
— 1061
le eas présent, une preuve paléontologique car aucun document n’atteste la
présence de Varanidae anté-miocènes en Espagne. Cela peut être dû, il est vrai,
à la relative rareté et à la pauvreté des gisements éocènes et oligocènes ibériques.
4. Ancienneté du genre Varanus.
Le genre Varanus n’est pas connu en dehors de l’Ancien .Monde. Ses plus
anciens représentants remontent au Miocène d’Europe occidentale, et peut-
être d’Afrique.
Varanus hofmanni Roger (1898, pp. 386-388), des Dinotheriensande de Stâtz-
ling, a été fondé snr deux vertèbres dorsales et une cervicale (celle-ci mal inter¬
prétée par Roger), figurées par le même auteur (Roger, 1890, Taf. 3, fig. 12-14).
L’âge géologique, immédiatement antérieur à l’arrivée à’ Hipparion, correspond
au Tortonien supérieur ou Yindobonien terminal des géologues d’Europe occi¬
dentale, ou au Sarmatien de Papp et Thenius (voir Thenius, 1959).
Les argiles sidérolithiques de La Grive-Saint- Alban, de même âge, ont livré
des reste de Varans signalés par Jourdan dès 1865, puis par Fe.iérvâry (1918,
1935 : identification erronée avec Necrosaurus cayluxi Filhol) et par Hoffstetter
(1943). Il s’agit bien du genre Varanus, peut-être représenté par deux espèces :
l’une est probablement V. hofmanni ; l’autre montre, à taille égale, des vertèbres
plus allongées.
Des vertèbres très semblables aux précédentes (F. cf. hofmanni) ont été recueil¬
lies dans les fentes du Mont-Ceindre (= Vieux-Collonges), dont l’âge de remplis¬
sage a prêté à discussion. Pendant longtemps, il était admis que ce gisement
était contemporain de celui de La Grive. Cependant, m’appuyant sur la présence
d’un Serpent Eryciné inconnu à La Grive, j’ai été amené (Hoffstetter, 1955,
1958) à supposer que le remplissage de Vieux-Collonges avait dû commencer
plus tôt, peut-être au Burdigalien. Par la suite, l’étude des Mammifères condui¬
sait P. Mein (1958) à vieillir tout le gisement, et à l’attribuer au Burdigalien
supérieur ou à l’Helvétien inférieur. C’est ce dernier âge qui est actuellement
accepté par la plupart des auteurs.
Rappelons que (voir plus haut) la vertèbre de Varanidé recueillie par L. Gins-
nuRG dans l’Helvétien inférieur de Pontigné pourrait appartenir à un vrai
Varan. Mais, de toute façon, sa morphologie indique une espèce propre, dis¬
tincte de celles du Tortonien.
11 est particulièrement intéressant de signaler ici, dans les récoltes de L. Gms-
BURG à Artenay (Loiret), la présence de vertèbres dorsales, sacrées et caudales,
appartenant à un vrai Varan, très proche de ceux de Vieux-Collonges, La Grive,
etc., c’est-à-dire de Varanus cf. hofmanni. Or le gisement, attribué par L. Gins-
BURG au Burdigalien moyen, est bien daté, notamment par les Proboscidiens
(première apparition en Europe d’un Mastodonte, Trilophodon angustidens ;
absence de Deinotherium). C’est approximativement le même âge que celui de
Can Mas. Mais le Varanidé d’Artenay est indiscutablement un Varanus, le
plus ancien représentant du genre actuellement connu.
Les autres restes de Varanus signalés en Europe correspondent à des âges
plus récents : Vallésien de Catalogne, Pikermien de Grèce, Quaternaire de Hongrie
et d’Italie.
En résumé, Varanus apparaît en Europe au Miocène, dès le Burdigalien, et
s’y Tuaintient juscpie dans le Quaternaire.
En Afrique, comme il a déjà été dit, le seid gisement pré-quaternaire d’où
1062 —
je connaisse des Varanidae correspond au Miocène (inférieur selon R. Lavocat)
du Kenya. Bien qu’on ne puisse exclure son attribution à Iberovaranus, je pense
qu’il s’agit plutôt d’un Varanus primitif, de taille modeste (arc neural de 10 mm
de long, ce qui suggère une longueur de quelque 70 cm pour l’animal), de toute
façon distinct de V. hofrnanni.
En Asie, les Varanidae tertiaires les plus anciens signalés jusqu’ici proviennent
du Pliocène inférieur des Siwaliks : il s’agit de Varanus. En fait, notre information
sur ce continent est encore très insuffisante et l’on ne peut considérer comme
démontrée l’absence de Varanidae dans des niveaux plus anciens.
En Australie, c’est au Pliocène et au Pléistocène que l’on rapporte les Vara¬
nidae géants, connus sous le nom de Megalania (genre propre, ou sous-genre
de Varanus) : on y observe un pseudozygosphène, qui est probablement une néo-
formation et non un héritage de Saniwa.
5. Origine du genre Varanus.
Un énorme hiatus stratigraphique séparant, en Europe, les restes de Saniwa
(Eocène inférieur) et ceux de Varanus (Miocène-Quaternaire), j’avais d’abord
pensé (Hoffstetter, 1943) que le dernier genre devait être un descendant des
Saniwinae nord-américains (Paléocène-Oligocène), différencié en Asie et arrivé
par migration en Europe au Miocène.
La découverte à' Iberovaranus apporte un élément nouveau important. Puisque
ce genre est postérieur à Saniwa et moins spécialisé que Varanus, on peut se
demander s’il n’est pas l’ancêtre direct de ce dernier. Dans une telle hypothèse,
on pourrait aller jusqu’à supposer que l’Espagne, après avoir été un refuge
pour les Varanidae, aurait pu être le berceau et le centre de dispersion de Vara¬
nus. Mais la plus grande prudence s’impose. Nous venons de voir en effet que,
dès le Miocène inférieur, c’est-à-dire au moment où Iberovaranus habitait la
péninsule ibérique, de vrais Varanus étaient installés en France. Cela ne concorde
pas avec l’hypothèse d’une dérivation d’un genre à l’autre. Il est plus probable,
comme je l’avais d’abord supposé, que Varanus soit originaire d’Asie son
arrivée en Europe, au Miocène, aurait pu être la cause de l’extinction d’ Ibero¬
varanus, moins spécialisé.
6. Histoire des Varanidae.
Sans éclairer complètement l’histoire des Varanidae, les récentes découvertes
permettent d’en préciser les grandes lignes.
La présence, dès le Crétacé supérieur, de vrais Varanidae en Amérique du
Nord, bien que très probable, n’est pas encore fermement établie (problème
de Palaeosaniwa). En revanche, Telmasaurus, du Crétacé supérieur de Mongolie,
s’accorde bien avec les Varanidae : c’est le plus ancien représentant raisonna¬
blement certain de la famille.
Saniwa, au Paléogène, dérive de Telmasaurus ou de genres apparentés. Il a
occupé l’Amérique du Nord jusqu’à l’Oligocène. Le même genre a probablement
vécu en Asie durant tout ou partie du Paléogène (à démontrer). Il a atteint
l’Europe à l’Eocène inférieur.
1. Jp ne crois pas possible d’envisager une origine africaine, bien (jue le Varanidé du Miocène infé¬
rieur du Kenya soit relativement primitif. Kn elïet, on ne connaît en Afrique aucun élément anté-
miocène qui pourrait être la souche de Varanidae.
1063
Les Saniwiiiae d’Europe occidentale (j)eut-être concurrencés par Necrosaurus)
ont dû se réfugier très tôt dans la Péninsule ibérique, où ils auraient donné
naissance à Iberovamnus (Miocène inférieur).
Parallèlement, c’est à partir de Saniwinae asiatiques (à découvrir) qu’a pu
se différencier le genre Varanus, arrivé en Europe occidentale au Burdigalien,
en même temps que la faune à Anchitherium. Ce genre a finalement pénétré
en Espagne (au Vallésien) où il a provoqué l’extinction à' Iberovaranus.
Le même genre Varanus, mais à un stade plus primitif, a pénétré en Afrique
au Miocène inférieur, grâce à la communication qui a permis le passage (dans
l’autre sens) des Proboscidiens.
Ce schéma cherche à serrer au plus près la totalité des faits connus ; il comporte
encore bien des hypothèses de travail, qui devront être confirmées ou corrigées.
Rappelons aussi que, au Crétacé supérieur et plus tard, d’autres familles
Varanoïdes terrestres ont tenté des radiations plus ou moins fructueuses. Ce sont
notamment les Parasaniwidae nord-américains et les Necrosauridae européens,
tous éteints avant la lin du Paléogène. Ce sont aussi les Helodermatidae et les
Lanthanotidae, qui ont survécu jusqu’à nos jours, mais ne constituent guère
que des relictes.
Résumé.
Aucun Varanidae n’avait encore été signalé en Espagne. A partir de récoltes faites
par le Prof. Chusafont, de Barcelone, sont décrits : Iberovaranus catalaunicus gen.
et sp. nov., du Budigalien supérieur, et Varanus cf. hofmanni Roger, du Vallésien de
Catalogne.
Une vue d’ensemble de l’histoire des Varanidae à l’échelle mondiale est esquissée,
en tenant compte de récoltes inédites, notamment en France et en Afrique orientale.
Iberovaranus est interprété comme un descendant des Saniwa ouest-européens, réfugié
dans la péninsule ibérique. Varanus, probablement originaire d’Asie, est arrivé en
Europe au Burdigalien moyen (Artenay) ; sa pénétration en Espagne a provoqué
l’extinction d’ Iberovaranus. C’est aussi au Miocène inférieur que les Varanidae ont
pénétré en Afrique (gisement du Kenya).
Institut de PaUontolo<,>ie du .Muséum.
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XANTHOPSIS ET PORTUNUS
FOSSILES DE PHRYGIE
Par Sylvie SECRETAN
La faune recueillie par Monsieur G. Fillat en 1960 dans le Lutétien supérieur
d’El Ghazi contenait cinq Bracliyoures dont la détermination m’avait été deman¬
dée à l’époque et que M. Fillat a mentionnés dans sa thèse :
La présence des genres Xanthopsis et Portunus en Phrygie apporte quelques
données supplémentaires sur l’extension géographique et l’aire d’apparition
de ces formes, que nous préciserons brièvement ici.
Les cinq spécimens se répartissent en trois espèces :
— Xanthopsis dufouri H. Milne Edwards (Xanthidae) : trois spécimens.
— Xanthopsis nodosa Mc Coy : un spécimen.
— Portunus (= Neptunus de Haan) cf. gallicus A. Milne Edwards (Portu-
iiidae) : un spécimen.
Ces échantillons subsistent à peu près uniquement sous forme de moulages
internes des céphalothorax.
Genre Xanthopsis Mc Coy.
Xanthopsis dufouri II. Milne Edwards.
(PI. I, fig. 1).
Les principaux caractères de l’espèce sont bien visibles : contour subcircu¬
laire de la carapace, position dirigée vers l’avant des orbites surmontées d’un
léger bourrelet, emplacement et nombre des dents du bord latéro-antérieur
qui est en demi-cercle, direction du bord latéro-postérieur lisse et légèrement
convexe, étroitesse du bord postérieur rectiligne.
Les trois spécimens présentent les bosselures caractéristiques de l’espèce
et l’identification de chaque lobe est aisée. L’un des exemplaires, le premier,
dont la face ventrale est bien conservée, est un mâle.
Dimensions des échantillons (en mm) :
67
— 1066
Ils sont différents d’aspect. Le premier est assez plat. Le second est très
bombé, le profil antéro-postérieur de la carapace formant presque un demi-
cercle que prolonge le front, mais les angles proximaux et distaux des orbites,
dirigés vers l’avant, esquissent un redressement vers l’horizontale. Le troisième
échantillon est plus bombé que le premier et moins que le second.
En dépit de ces importantes différences de convexité, nous pensons, par
l’observation des autres caractères, que nous sommes bien en présence d’une
seule espèce. Cette faune confirme, une fois de plus, les remarques de A. Milne
Edwards (1863) sur les Xanlhopsis dufouri du riche matériel de Saiut-Sever
où il a pu observer tous les stades intermédiaires entre les formes aplaties des
mâles et les formes obiculaires bombées, au front presque vertical, des jeunes
femelles : « Si l’on ne possédait, dit-il, que les formes extrêmes de cette espèce,
on ne pourrait en faire que des espèces différentes ».
Les trois exemplaires ci-dessus décrits ne diffèrent en effet que par des carac¬
tères qui sont ici des variations individuelles ou de dimorphisme sexuel : la
forme plus orbiculaire, beaucoup plus bombée, du second échantillon, donne
à penser qu’il s’agit d’une femelle assez jeune. Le troisième est proportionnel¬
lement plus convexe antéro-postérieurement que le premier, mais, si l’on tient
compte du fait que, chez les mâles, la convexité diminue généralement avec
l’accroissement de taille, ce spécimen en est sans doute un, ses dimensions indi¬
quant un jeune.
Xanlhopsis nodosa Mc Coy.
(PI. I, «g. 2).
A. Milne Edwards rapproche A", nodosa de A', dufouri et de X. leachi Des-
niarets. Il envisage la possibilité d’une synonymie des trois espèces. Mais les
caractéristiques de nodosa n’entrent pas, selon nous, dans la série des variations
reconnues à l’intérieur de dufouri. L’échantillon de notre faune présente les
caractères de l’espèce créée par Mc Cov : convexité très marquée vers l’avant,
beaucoup moins vers l’arrière, et encore moins sur les côtés, ainsi que la dis¬
position caractéristique des bosselures correspondant aux régions de la carapace.
Cependant, Mc Cov ne donne pas de figuration ni en 1849, ni en 1854.
Bell (1858) donne des figurations des A^. nodosa sous le nom de X. leachi
qui, en réalité, s’applique à une autre forme, comme l’indique A. Milne Edvv'ards.
Ces figurations, malgré la cassure des épines latérales, montrent par la disposi¬
tion des bosselures dorsales médianes, peu distinctes les unes des autres sur
l’axe longitudinal qui forme une sorte de protubérance linéaire, ainsi que par
la largeur du bord postérieur, que cette synonymie est erronée. L’exemplaire
phrygien de X. nodosa vient donc encore confirmer l’existence de cette espèce
bien distincte.
Répartition géographique.
L’aire d’apparition du genre Xanlhopsis est très vaste et sa réyiartition très
étendue. Au Crétacé, il est surtout représenté en Amérique du Nord et du Sud,
mais il existe aussi en Afriiyue et en France.
1067 —
Au début de l’Eocène, toujours présent en Amérique et en Afrique, le genre
s’étend en Europe. Nous renvoyons à la très bonne analyse de la répartition et
des migrations du genre, donnée par J. M. Remy en 1954. 11 faut toutefois
intercaler dans son interprétation du déplacement de l’espèce A. dufouri la
nouvelle donnée fournie par M. Fii.liat.
X. dufouri est largement représenté à l’A'présien dans le Sud-Ouest de la
France. On le rencontre également dans le Lutétien inférieur et moyen d’Espagne,
sur la côte Ouest et sur la côte Est. Il se trouve en Aquitaine, avec la variété
« major », à l’Eocène moyen et remonte au nord jusqu’au Bassin de Paris.
Nous savons maintenant que la Phrygie était déjà peuplée, au Lutétien,
de A’, dufouri ainsi que de X. nodoso, que Withers signale à un niveau plus
ancien, de l’Yprésien, en Perse, donc plus à l’Est. Enlln, une sorte de « prolon¬
gement » de ces deux espèces est représenté par une autre, très voisine. A’, hillneri
Lorentliey, de l’Eocène supérieur de Hongrie.
Ainsi, les formes méditerranéennes de Xanthopsis do l’Eocène, qui semblaient
être, jusqu’à ce qu’on ait connaissance de ce nouveau relais du genre, l’aboutisse¬
ment d’un mouvement régulier d’envahissement d’ouest en est, apparaissent
maintenant comme le point de rencontre de deux courants. L’un, conformément
aux conclusions de Remy d’après les formes d’origine atlantique, aurait été
d’ouest en est ; l’autre, révélé par la présence de A', nodosa en Perse, puis plus
tard en Phrygie, d’est en ouest.
Le « cercle » constitué par la Hongrie, le Donetz, la Phrygie, l’Égypte, peuplé
d’espèces de Xanthopsis assez voisines les unes des autres, d’un niveau inférieur
en Phrygie, où l’une semble avoir émigré de Perse, suggère ce mouvement inversé
dont le développement concerne aussi, sans doute, l’espèce indienne éocène
X. hartolomoensis Rathbun.
Dès maintenant, dans cette partie de l’Asie, la Phrygie, en jalonnant la route
des Xanthopsis, transforme l’aspect du problème que pose l’étude du déplace¬
ment du genre.
Genre Portunus Weber, 1795.
(= Neptunus de Haan).
Portunus cf. gallicus A. Milne Edwards.
(PI. I, fig. 3, 4, 5).
L’exemplaire a été photographié à différents stades de son dégagement, les
détails de son bord latéro-antérieur étant fatalement appelé à souffrir du déga¬
gement de la face dorsale, pourtant nécessaire, car il était entièrement recou¬
vert par la gangue (lig. 3).
Un premier dégagement a été fait (fig. 4), qui permet d’observer les sept
dents qui ornent le bord latéro-postérieur en demi-cercle. La forte et longue
dent latérale a été également mise à jour, qui malheureusement ne subsiste
plus que sous forme de moulage interne, ce qui donne une image très imparfaite
de son contour. Toutefois, le test subsiste sur la région latéro-pleurale, et le
niveau de sa cassure, en marquant une forte dénivellation (lig. 5), permet d’appré¬
cier la forme initiale de cette épine. Le troisième et le tjuatrième péréiopodes
1068 —
ont été ensuite dégagés et, derrière eux, apj)arait le bord postérieur lisse et
fuyant. La forme de l’abdomen indique qu’il s’agit d’une femelle.
La surface tergale, imparfaitement obtenue, ne montre que son moulage
interne. La disposition du relief des régions et la crête latérale, légèrement
infléchie vers l’arrière, qui aboutit à l’épine latérale, permettent de rapprocher
étroitement cet échantillon de l’espèce Portunus {— Neptunus) gallicus A. Milne
Edwards.
Dimensions (en mm) :
Lg. de la carapace . 51
Larg. de la carapace à la base de l’épine latérale . 68
Larg. de la carapace à la pointe de ré])ine latérale . 90
IlÉPABTITION GÉOGRAPHIQUE.
Le genre Portunus Weber (= Neptunus de Ilaan) est mieux représenté à
l’Oligocène et au Miocène qu’à l’Éocène. P. gallicus est caractéristique du Num-
mulitique de Biarritz et l’espèce phrygienne s’en rapproche par tous ses carac¬
tères observables. Les espèces les plus voisines sont P. kocki Bittner, du Luté-
tien de Hongrie, dont elle diffère toutefois légèrement par l’orientation et la
forme de l’épine latérale, mais aussi P. withersi Glaessner, du Vindobonien de
Perse et P. arabicus Woodward, du Néogène (Tortonien ?) d’Iran.
Il est dilficile de déceler l’origine réelle de ce groupe d’espèces dont l’aire
d’apparition dans la Mésogée s’avère assez vaste. D’autant plus que P. cf. gal¬
licus de Phrygie et P. kocki, tous deux du Lutétien, ont une position géographique
en quelque sorte intermédiaire entre P. gallicus de Biarritz d’une part, à l’ouest,
et P. arabicus et P. withersi d’autre part, à l’est. Or, tous ces spécimens sont
moins anciens que celui de Phrygie puisqu’ils sont Oligocène à l’ouest. Miocène
et peut-être Pliocène à l’est.
Par ailleurs, un Portunus signalé par Goroski et Re.my (Neptunus sp.) dans
le Lutétien supérieur du Sénégal occidental, qui présente des restes trop frag¬
mentaires pour une comparaison plus rigoureuse, est toutefois rapproché par ses
auteurs de P. arabicus.
On ne peut donc parler de migration concernant l’Atlantique et la Mésogée
en ce qui concerne ce genre, au Tertiaire, ni dans un sens ni dans un autre. Les
observations précédentes ne suggéreraient qu’une dispersion d’une partie de
ces espèces, voisines les unes des autres par leur morphologie, à partir d’une
origine commune située en Méditerranée orientale.
Ici encore, la solution du problème dépendra d’autres découvertes, celle-ci
n’étant qu’un élément supplémentaire apporté à la connaissance du processus
de migration et d’expansion du genre.
LÉGENDE DE LA PLANCHE 1.
Fig. 1. — Xantkopsis dufouri H. Milne-Edw., ex. n° 1 face tergale.
Fig. 2. — Xantkopsis nodosa Mc Coy, face tergale.
Fig. 3-5. — Portunus cf. gallicus A. Milne-Edw. ?. 3 et 4 : face ventrale
à deux stades de dégagent^nt. 5 : face tergale.
Bull. Mus. Ilist. nat., 2® sér., t. 40, n® 5, 1968.
1069
BIBLIOGRAPHIE
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Bull. Soc. Belg. Géol., Bruxelles, 34, pp. 58-62.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
20 Série — Tome 40 — N° 5, 19GB (19G9), pp. 1071-1092.
REMARQUES SUR LA NOMENCLATURE
DES RADIOLAIRES
1. HAECKEL 1887 ET LE « CHALLENGER »
l’ar .Maktiik I IKFLANI )RE-RIGAUI)
Dès 1940, lorsque je me suis mise à la tâche pour établir un fichier micro-
paléontologi(|ue général susceptible de publication j’ai pu constater que dans
ses fiches de travail établies cursivement, G. Deflanufie s’était déjà heurté
à de nombreux problèmes de nomenclature qu’il avait provisoirement résolus.
A ceux-ci s’ajoutaient évidemment des problèmes stratigraphiques, parfois
insolubles, comme ce fut le cas lorsque nous avons diffusé la Série 4 du Fichier
Micropaléoutologiipie, consacrée aux Radiolaires du Paléozoïque et du Trias.
Cette série est d’ailleurs épuisée depuis longtemps, et une seconde édition, res¬
treinte au Paléozoïque, sera bientôt publiée.
La confection des fiches requiert une analyse très attentive des textes et
conduit fatalement à relever toutes les imperfections, omissions ou erreurs,
dont il faut souvent excuser les auteurs, surtout lorsqu’elles ont un caractère
accidentel évident.
D’autre part, et c’est là la raison d’être du présent travail, l’érection des Règles
de la Nomenclature a eu un effet rétroactif et ainsi s’expliquent les corrections
qui doivent être aujourd’hui apportées aux textes de certaines œuvres fondamen¬
tales, comme c’est le cas pour les volumes de l’Fxpédition du « Challenger »
dans lesquels F. IIaeckel a jeté les bases de nos connaissances sur les Radio¬
laires. A cette époque, d’ailleurs, les descripteurs omettaient assez volontiers
les références à leurs prédécesseurs, surtout lorsque leur propre opinion était
différente... et leur paraissait parfaitement fondée. Ce fût souvent le cas pour
IIaeckel vis-à-vis d’EnaENBERG et ceci explique pourquoi bien des noms
d’espèces dus à Fhrenberg apparaissent, dans le « Challenger » avec la seule
mention « IIaeckel ». On ne saurait affirmer qu’il s’agit là d’un acte systématique,
car il est arrivé assez souvent que les taxons utilisés par IIaeckel soient parfai¬
tement ou relativement corrects. C’est en particulier le cas pour toutes les espèces
d’EnRENBERG classées par E. IIaeckel dans les genres mêmes créés par cet
auteur, par exemple Cenosphaera porophaena Ehr., Slt/losphaera setosa Ehr.,
Rucyrtidiuni tnonliparum Ehr. etc.
G. Deflandre (1959) a déjà exprimé le vœu que, pour ce qui regarde les
Radiolaires, les Règles de priorité ne soient rigoureusement appliquées qu’à
partir de 1887, c’est-à-dire à partir du monumental travail de F. IIaeckel
publié dans la série du « Challenger ». Il a en particu'ier, insisté sur l’inanité
de l’application de la priorité à un auteur contre lui-même, ce qui lui dénie,
a posteriori, toute possibilité de réaliser personnellement un progrès ou de rec¬
tifier une opinion fondée sur une documentation insulfisante. Il faut bien répéter.
— 1072 —
une fois de plus, que ceux qui s’obstinent dans cette voie — comme, par exemple
A. S. Campbell — ne le font apparemment que pour avoir l’occasion d’accoler
leur patronyme à un taxon nouveau ou à une combinaison nouvelle. C’est,
hélas, ce que l’on voit encore se faire actuellement, dans le groupe de travail
A. R. Loeblich Jr.-H. Tappan-A. R. Loeblich III, où l’on nt tient aucun
compte des recommandations faites sur le plan de l’éthique, par les Congrès
ou Commissions Internationales de Nomenclature. Lorsqu’un auteur est encore
vivant, c’est un devoir moral que de lui signaler une homonymie qu’il a mécon¬
nue et de lui donner l’occasion de proposer un nouveau nom. Un exemple, hors
du présent domaine mais néanmoins peu éloigné puisqu’il s’agit de microfossiles,
est celui du genre Ophiobolus Otto Wetzel, 1933, nom préoccupé par un cham¬
pignon, Ophicbobis Riess, 1854, que Loeblich III remplace sans vergogne par
Scuticabolus Loeblich 111, en profitant en outre pour remplacer la famille des
Ophiobolaceae Deflandre, 1936 par celle des Scuticabolaceae Loeblich 111. Je ne
juge pas utile d’insister ici, non plus que de multiplier de pareils exemples :
il est plus simple de ne pas tenir compte de certaines créations de noms nouveaux
parfaitement abusives, dues souvent, hélas, à des auteurs qui se considèrent
comme omniscients bien qu’ils soient dépourvus des connaissances approfondies
qu’acquièrent les spécialistes après de longs efforts d’étude et de réflexion.
Dans le présent travail j’ai réuni toutes les rectifications nomenclatnrales
ainsi que les corrections et améliorations que j’ai introduites lors de la mise
en fiches de toutes les figures données par E. Haeckel dans les volumes de
l’Expédition du « Challenger » consacrés aux Radiolaires. Pour d’autres auteurs
anciens, comme par exemple C. G. Ehrenbebg, une mise au point analogue sera
publié ultérieurement : les éléments en ont été réunis dans les mêmes conditions.
11 s’agit d’un trav^ail particulièrement fastidieux, comportant de nombreuses
répétitions des mêmes corrections, que j’av'ais pensé initialement présenter sous
une forme très abrégée, au moyen d’une classification des divers types de recti¬
fications. Mais il m’est apparu qu’il était vraiment nécessaire que le tout fût
imprimé in extenso, au moins une fois, à l’usage de ceux qui utilisent ou utili¬
seront le monumental ouvrage de 1887. .le ne me fais aucune illusion sur la péren¬
nité de la nomenclature d’Ernest IIaeckel ; d’autres, plus qualifiés que moi,
sont appelés à la remanier de fond en comble, sur des bases objectives reposant
sur l’étude approfondie des Radiolaires eux-mêmes. Une telle classification entiè¬
rement repensée, est éminemment souhaitable. Elle posera de très nombreux
problèmes de nomenclature et l’on jugera alors de l’utilité des pages qui vmnt
suivre.
Du point de vue purement pratique et matériel, j’ai tenlé d’être aussi claire
que possible tout en abrégeant au maximum afin de réduire au strict nécessaire
un texte destiné à être consulté plutôt que lu. J’ai évité, en général, d’intro¬
duire des modifications relevant de mon opinion propre, mai' j’ai cependant
noté des rectifications, en particulier pour ce qui regarde l’attribution aux
Radiolaires de certaines figures qui représentent manifestement autre chose,
dans l’état actuel de nos connaissances. J’ai, par contre, respecté les hésitations
d’E. Haeckel quant à diverses attributions génériques pour lesquelles il a pro¬
posé deux solutions : il y a là matière à discussion et œuvre de systématicien
plutôt que de nomenclateur. Or c’est dans ce dernier rôle que j’ai tenu à me
cantonner ; j’espère l’avoir rempli au mieux, priant toutefois le lecteur d’excuser
les éventuelles imperfections qui auraient pu sc glisser dans une besogne singu¬
lièrement difficile et rebutante.
— 1073 —
Une remarque encore : l’essentiel de la présente note a été réalisé entre 1943
et 1950, donc bien avant la parution du fascicule « I). Protista. 3 » du Treatise
on Invertebrate Paleontology de R. C. Moore, dans lequel A. S. Campbell
a bouleversé la classification des Radiolaires... au moins quant au choix des
taxons génériques et supragénériqups. Ses innovations ont été fortement cri¬
tiquées par G. Deflandre (1953 et 1959) et elles sont très loin d’avoir été adop¬
tées par la majorité des spécialistes. Aussi n’ai-je pas jugé utile de tenir compte
des décisions unilatérales d’A. S. Campbell, dont certaines — justifiées — cor¬
respondent à des parties de mon texte, mais dont beaucoup d’autres feront
l’objet de futures discussions, ou bien sombreront purement et simplement
dans l’oubli.
Je me suis enfin abstenue, meme pour des cas particuliers, de renvoyer à
tel ou tel article du Code International de la Nomenclature Zoologique, suppo¬
sant celui-ci parfaitement connu du lecteur.
Ribliographie. — Une bibliographie très partielle ne serait pas [)lus à sa
place ici qu’une bibliographie exhaustive : tout spécialiste intéressé à la ([uestion
pourra se reporter à l’ouvrage suivant ;
W. R. Riedel. — An annotaded and indexed Ribliography of Polycystine
Radiolaria principally from a taxonomie and stratigraphie viewpoint. Mul-
licop. La Jolla, Scripps Inst. Oceanogr., 1967, pp. 1-220.
dans lequel on trouve, p. 73 :
Haeckel, Ernst. 1887 a. — Report on the Radiolaria collected by H. M. S.
Challenger during the years 1873-76. Rept. Voyage Challenger. Zool., vol. 18
clxxxviii + 1803 pp., 140 pis., 1 rnap.
avec une brève analyse : Etude monographique de tous les radiolaires connus
à cette date. D’après le résumé en langue allemande (Haeckel, 1887 b, p. 167),
2.785 espèce nouvelles de polycystines sont décrites dans le Challenger- Report,
et il y a de nombreux genres et sous-genres nouveaux ».
Haeckel, Ernst. 1887 b. — Die Radiolarien (Rhizopoda Radiaria). Eine Mono¬
graphie. Pt. 2. Grundriss einer allgemeinen Naturgeschichte der Radiolarien
(Reimer, Berlin), xiv — 248 p., 64 pis. « Résume les données (à l’exclusion
des descriptions systématiques), et reproduit des planches de son Challenger
Report ».
A propos de cette dernière publication, je signale que les planches du « Chal¬
lenger » reproduites comportant leur numérotation originale, les corrections
que je donne ci-après, sont également valables en l’occurence.
I. Section bibliographique.
P. CLxxvi — entre 10 et 11, ajouter : 1856, Bailey, J. W. Notice of micros¬
copie forms found in the sounding of the Sea of Kamtschatka. Amer. .Jour.
Soi. Art.s, 2 (22), pp. 1-6, 1 PI.
P. CLXxxvi — entre 1855 et 1858, aj. 1856, Bailey J. W., ibidem.
P. cLxxxvti — entre 1862 et 1872, aj. 1863, Harting, P., Bijdrage tôt de Ketinis
der mikroskopische Fauna en Flora van de Bandazee (Diepzee Polycystinen).
Verhnndl. d. K. Ak. Wet. .Amsterdam, 9, p. 30, pl. 1-3.
11. — Partie systématique.
SPUMELLARIA
P. 25 — aj. (Müllei'j — lire ; 1. Collozouni inerine (.Müller) llaeckel.
P. 40. — aj. (Müller) — lire : 2. Belonozouni spinulosum (.Müller) llaeckel.
P. 43 — aj. (PI. 4, fig. 1) — lire : 8. Sphaerozuum trigeniinuni (PI. 4, lig. 1).
P. 43 — corriger et lire : 9. Sphaerozoum fuscurn Meyen. Syii. Sphaerozoum
punctatum Müller.
P. 43 — corr. et lire : 10. Sphaerozoum armatuni. (PI. 4, lig. 9), non (PI. 4,
lig. 1, 9).
P. 46 — aj. (Müller) — lire : 3. Hhaphidozourn acuferurn (.Müller) Haeckel.
P. 47. — aj. (Hrandt) — lire : i\. Hhaphidozourn neapolitanum [Bv&mit) llaeckel.
P. 71 — aj. Genus 19 devant Carposphaera lire : Genus 19. Carposphaera,
llaeckel, 1881, Prodromus, p. 451.
P. 72 — aj. (Stohr) — lire : 3. Carposphaera infundihulum (Stohr) Haeckel.
P. 73. — aj. (Ehrenberg) — lire : 7, Carposphaera apiculuta (Ehrenberg)
llaeckel.
P. 74 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Carposphaera enlaclinia (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 74 — aj. (Stohr) — lire ; 9. C arposphaera niodesta (Stôhr) Haeckel.
P. 74 — corr. 11. Carposphaera areca, n. sp. Corr. Dimensions — lire : outer
pores 0,003, non 0.03.
P. 75. — aj. (Ehrenberg) — lire : 15. Carposphaera nobilis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 80 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 6. Thecosphaera aequorea (Ehrenberg) Haeckel.
P. 80 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Thecosphaera médusa (Ehrenberg) Haeckel.
P. 85. — Corr. (PI. 30, lig. 8) : cette fig. représente Cromyomma perspicuum
H. 87 lire : 6. Cromyosphaera anlarclica (non PI. 30, fig. 8). Pas de fig. de cette
espèce.
P. 90 — aj. (.Müller) — lire : 1 Spongodictyon spotigiosurn (Müller) Haeckel.
P. 97 — corr. : 7. Collosphaera polyedra, n. sp. lire ; 7. Collosphaerea zangue-
barica, (Ehrenberg) Haeckel.
P. 97 — corr. : 9. Collosphaera irregularis n. sp. lire : Taf. XXX IV, non l’af.
XXIV.
P. 100 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Acrosphaera setosa (Ehrneberg) Haeckel.
P. 113 — corr. : 1. Solenosphaera variabilis Haeckel, nom superflu — lire :
Solenosphaera quadrata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 114 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Solenosphaera megalactis (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 114. — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Solenosphaera oenosa (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 122 — corr. ^ I Suhfamily — lire : 57. Spongolonchis, non Spongolonrhe
(Errât, sec. Haeckel, ji. 1763).
P. 125 — corr. ; 11. Xiphosphaera gigunlea, n. sji. Corr. Habitat — lire : (6«f-
tanisetta) non (C'attanisetta).
P. 128 — corr. : 6. Xiphoslylus anhinga, Haeckel Corr. — lire : Hhabdolithes
pipa var. Ehrenberg sec. Bury, non Rhahdolithis pipa Bury 1862.
1075 -
P. 130 — corr. et lire : 12. Xiphostylus alca n. sp. (1*1. 13, lig. 13), non (l’I. 14,
fig. 13).
I*. 132. — corr. : 4. Saturnalis circoides n. sp. (PI. 13, fig. 12). Corr. et lire :
Saturnulus planètes PI. 16, fig. 17 non Salurnidus annulus PL 16, fig. 17.
P. 133 — L’absence de description de Slylosphaera lithatraclus n. sp. est signa¬
lée dans la légende de la Planche 16 (fig. 4 et 5), où IIaeckel reconnaît
implicitement qu’il est difficile de distinguer l’un de l’autre, les genres SUjlos-
phaera et Lithatraclus.
P. 135 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 6. Slylosphaera dixyphos (Ehrenberg) Haeckel.
P. 138 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Sphaerostylus Uostylus (Ehrenbreg) IIaeckel.
P. 138 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Sphaerostylus flexuosus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 139 — 4. Sphaerostylus hippocainpus n. sp. Les mêmes figures (PI. 16, llg. 10,
11) valent aussi pour Druppalraclus hippocainpus (p. 324) comme pour Ainphis-
tylus hippocainpus (p. 145). En fait il s’agit de Stylosphaera hippocainpus
Haeckel, 1881, nomen nudum de 1’ « .\tlas » daté de 1881 (parfois de 1879).
Cet Atlas nous est inconnu et il n’est pas cité dans les travaux récents.
P. 149 — corr. et lire : Genus 57. Spongolonchis, Haeckel 1881 , Prodronius,
p. 455, non Spongolonche.
P. 149 — corr. et lire ; 1. Spongolonchis compacta n. sp., non Spogolonche.
P. 149 — corr. et lire : 2. Spongolonchis laxa n. sp., non Spongolonche.
P. 150 — corr. et lire : 2. Spongostylus holosphaera (Ehrenberg) Haeckel,
non S. gladialus Hackel.
IL 158 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Staurolonche hexagona (Ehrenberg) Haec¬
kel non n. sp.
P. 159 — aj. (Ehrenberg) lire : 3. Staurolonche aperta (Ehrenberg) Haeckel.
P. 162 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Staurolonchidium perspicuum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 164 — aj. (Ehrenberg) et corr. et lire ; 2. Stauracontiuin tetracanthum (Ehren¬
berg) Haeckel ; lire : Ualiomma tetracantha, Ehrenberg, 1872, non tetracanthum.
P. 164 — aj. (Stijhr) — lire : 4. Stauracontium daturaeforrne (Stëhr) Haeckel.
P. 174 — aj. (Ehrenberg) lire — : 13. Ilexastylus setosus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 178 — corr. et lire : 1. Hexastylariuin heteraxonium n. sp. Dimensions, pores
0,012, non 0,12.
P. 184 — aj. (Müller) — lire : 17. Ilexalonche hexacantha (Muller) Haeckel.
P. 186 — aj. (Stôhr) — lire : 24. Ilexalonche sexaculeata (Slohr) Haeckel.
P. 188 — corr. et lire ; 1. llexancislra tricuspis n. sp. (PI. 22, fig. 9). Dimensions
diameter of the outer shell 0,13, inner 0,04 (non 0,4).
1'. 189 — lire : 5. Hexancistra mirabilis n. sp. (PL 23, fig. 3) citation fausse
lire ; Hexapitys, Haeckel, 1881, Prodromus, p. 451 (non mirabilis, car il n’y
a aucune épithète spécifique accolée aux genres nouveaux du Prodromus).
P. 192 — corr. et lire : 2. Hexacontium axotrias n. sp. (PL 24, fig. 3). Dimensions ;
length of the spines 0,1 to 0,15 (non o,015).
P. 192 — aj. (Stëhr). lire ; 3. Hexacontium hexactis (Stôhr) Haeckel.
P. 203 — corr. et lire : 2. Cubosphaera concenlrica n. sp. Dimensions ; (A) 0,02,
(B) 0,04 non (A) 0,2, (B) 0,4.
P. 211 — corr. et lire : 8. Acanthosphaera flosculenta n. sp. Differs front tlie
similar Haliomma lirianlhus PL 28, fig. 1, non II. flosculentum.
P. 212 — aj. (Hertwig) lire — : 9. Acanthosphaera insignis (Hertwig) Haeckel.
P. 215 - aj. (Stëhr) lire ; 24. Acanthosphaera acanthica (Stëhr) Haeckel.
1076
P. 216 — aj. PI. 13, lire : 29. Acanthosphaera simplex Haeckel. Rhaphidococ-
cus simplex, H.4eckel, Monogr. d. Radiol. 1862, p. 366, PI. 13, fig. 5-6 (cf.
p. 1763).
P. 221 — aj. PI. 12, fig. 3, lire : 1. Conosphaera platyconus, n. sp. PI. 12, fig. 3.
P. 223 — corr. et lire ; ligne 2 : Ethmosphaera conosiphonia PL 12, fig. 55,
non Ethmosphaera conulosa.
P. 227 — corr. et lire : 12, Cladococcus tricladus n. sp.. Dimensions : pores
0,004, non 0,04.
P. 231 — Pour 5. Haliomma melitomma n. sp., la figure indiquée (PI. 20,
fig. 4) est déjà attribuée à Carposphaera melitomma (p. 73), qui serait peut-
être Melitomma melittosphaera Haeckel, 1881 nom. nud.
P. 242 — corr. et lire : 1. Elatomma pinetum, n. sp. Similar to Cladococcus
pinetum. (PI. 27, fig. 1) non (PI. 27, fig. 1, 3).
P. 245 — aj. (Hertwig) — lire : 5. Leptosphaera spinosa (Ilertwig) Haeckel.
P. 258 — aj. (Stôhr) — lire : 3. Echinomrna aculeatum (Stôhr) Haeckel.
P. 261 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Cromyomma zonaster (Ehrenberg) Haeckel.
P. 262 — aj. (Ehrenberg) — ■ lire : 5. Cromyomma quadruplex (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 271 — corr. et lire : 4. Spongiomma clavatum n. sp. Similar to Centrocubus
cladostylus, PI. 18, fig. 1, non Centrocubus rhopalophorus (lapsus).
P. 271 — aj. (Dunikowski), corr. et lire : 6. Spongiomma multiaculeatum
(Dunikowski) Haeckel, non multiculeum.
P. 291 — aj. (Ehrenberg), corr. et lire ; 3. Cenellipsis cenosphaera (Ehrenberg)
Haeckel, non Cenellipsis ehrenbergii.
P. 296 — corr. : 1. Ellipsoxiphus elegans n. sp. Pas de figure. La fig. 7, PI. 14
représente le type de Ellipsoxiphium palliatum Haeckel, nom adopté par
V. Haecker en 1907 et 1908.
P. 299 — corr. et lire : 1. Ellipsostylus ornithoides n. sp. Corr. dans diagnose :
Xiphostylus alcedo, PI. 13, fig. 4, non favosus.
P. 301 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Ellipsostylus megadictya (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 307 — corr. dans tableau ; 141. Cromyatractus, non Cromyotractus.
P. 309 — aj. (Ehrenberg) — lire : Druppula ooata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 310 — aj. (Stôhr) — lire : 9. Druppula elliptica (Stôhr) Haeckel.
P. 314 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Prunulum crenatum (Ehrenberg) Haeckel.
P. 314 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Prunulum triplex (Ehrenberg) Haeckel.
P. 315 — aj. (Stôhr) — lire : 8. Prunulum fenestratum (Stôhr) Haeckel.
P. 319 — 2. Lithatractus fragilis n. sp. (PI. 16, fig. 3). Cette figure correspond
aussi à Stylosphaera fragilis.
P. 323 — 12. Lithatractus j U gatus n. sp. (PI. 16, fig. 2). Cette figure correspond
aussi à Stylosphaera jugata corriger et lire : Dimensions basal breadth 0,03 to
0,04, non 0,4.
P. 325 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Druppatractus testudo (Ehrenberg) Haeckel.
P. 326 — aj. (Ehrenberg) corr. 1872 lire : 7. Druppatractus coronatus (Ehren¬
berg) Haeckel.
Stylosphaera coronata, Ehrenberg 1875, non 1872.
P. 327 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Druppatractus laevis (Ehrenberg) Haeckel.
aj. et lire : Habitat. Cosmopolitan ; Atlantic, Indian, Pacific, surface. La
Barbade (Ehrenberg).
P. 330 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Stylatractus carduus (Ehrenberg) Haeckel.
1077
P. 332 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Xiphalractus spinulosus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 333 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Xiphalractus sulcatus (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 334 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Xiphalractus radiosus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 339 — corr. et lire : 1. Pippettaria fusaria, n. sp., dans la diagnose [Cannar-
tiscus amphiconiscus PL 39, fig. 19, non amphiconus).
P. 344 — aj. (Millier) — lire : 4. Spongurus asper (Millier) Haeckel.
P. 350 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Spongodruppa elliplica (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 350 — aj. (Millier) — lire : 6. Spongodruppa polyacantha (Millier) Haeckel.
P. 350 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Spongatractus pachystylus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 361 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Cyphanta laevis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 365 — corr. et lire : 8. Cyphonium facettariurn n. sp. Corr. dans diagnose
lire : Peripanartus amphiconus P). 40, fig. 5, non amphiconiscus.
P. 365 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Cyphonium profundum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 366 — corr. et lire : 1. Cypassis palliata n. sp. Corr. dans diagnose, lire :
Peripanartus amphiconus non amphiconiscus.
P. 367 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Cypassis entomocora (Ehrenberg) Haeckel
corr. et lire : 5. Astromma entomocora, Ehrenberg, 1854, non 1847.
P. 370 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Cyphinus penicillatus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 371 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Cyphinidium apicatum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 374 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Cannarlidium amphisiphon (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 380 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Panartus profundissimus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 381 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Panartus setosus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 382 — 1. Peripanartus palliatus n. sp. Dans la diagnose lire Panartus tetra-
thalamus (PI. 40, fig. 3) and Panartus quadrijugus (espèce non figurée).
P. 400 — 3. Zygocampe chrysalidium n. sp. {chrysalis sec. PI. 40, fig. 13).
Cette figure est attribuée à Zygartus chrysalis n. sp., p. 401.
P. 413 — 1. Stylodiscus endostylus n. sp. (PI. 31, fig. 11). Figure également
attribuable à Sethostylus endostylus.
P. 418 — corr. diagnose et lire : 4. Trochodiscus Solaris n. sp. (Similar to Ilelio-
discus solaster, PI. 34, fig. 4) non Solaris.
P. 423 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Sethodiscus radiatus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 424 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Sethodiscus echinatus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 424 — corr. diagnose lire : 9. Sethodiscus cristatus n. sp. (very similar to
Phacodiscus clypeus, pl. 35, fig. 6, non cristatus).
P. 432 — aj. (Ehrenberg) corr. lire : 3. Triactiscus triactis (Ehrenberg) Haeckel,
non tripodiscus n. sp.
P. 439 — aj. (Ehrenberg) — ■ lire : 6. Heliosestrum contiguum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 442 — aj. (Ehrenberg) et corr. lire : 3. Astrosestrum octacanthum (Ehren¬
berg) Haeckel, lire ; Haliomma octacantha, non octacanthum.
P. 446 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. //eZiodtsczts /ieliantliüs (Ehrenberg) Haeckel.
— 1078 —
P. 446 — aj. (Ehrenlierg) — lire : 6. Ueliodisciis sol (Elirenberg) Haeckel.
Corr. diagnose lire : I lelioseslruni solarium non solare.
P. 447 — aj. (Müller) — lire : 11. Heliusdiscus arnphidiscus (Millier) Haeckel.
P. 449 — aj. (Ehrenberg) — lire : 15. 1 1 eliodiscus luimholdti (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 449 — aj. (Ehrenberg) — lire : 18. Ileliodiscus umhonatus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 451 — aj. (Stôhr) — lire : 3. Ueliodrymus grotlensis (Stôhr) Haeckel.
P. 454 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. .bsirop/iocî/s sninrnns (Ehrenberg) Haeckel.
P. 461 — corr. et lire : 3. Coccodiscus goelhei n. sj). (PI. 36, lig. 2) non Cocco-
discus II. goethei (Errât, sec. Haeckel, p. 1763).
P. 467 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Astrocyclia Stella (Itbrenberg) Haeckel.
P. 468 -- aj. c et lire : 1. Coceocyclia lirknitha n. sp., non Coccucylia.
P. 468 — aj. corr. et lire : 2. Coceocyclia helianlhus n. sp. (PI. 36, ligs. 5, 6)
non Coccocylia heliantha).
P. 471 — aj. (Ehrenberg) — lire : Trigonactura pylhagorae (Ehrenberg) Haeckel.
P. 474 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Uymenactura pylhagorae (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 476 — aj. (Ehrenberg) corr. 1856.
P. 476 — lire : 3. Astraciura arislolelis (Ehrenberg) Haeckel.
lire : Astromma aristotelis, Ehrenberg, 1854, non 1856.
P. 479 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Pentactura pentactis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 492 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Porodiscus concentricus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 493 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Porodiscus macroporus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 493 — aj. (Stôhr) — lire : 6. Porodiscus microporus (Stôhr) Haeckel.
P. 494 — aj. (Stôhr) — lire : 7. Porodiscus ellipticus (Stôhr) Haeckel.
P. 496 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Porodiscus spiralis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 496 — aj. (Stôhr) — lire : 16. Porodiscus bilix (Stôhr) Haeckel.
P. 497 — aj. (Stôhr) — lire ; 18. Porodiscus duplex (Stôhr) Haeckel.
P. 498 — aj. (Stôhr) — lire : 20. Porodiscus deformis (Stôhr) Haeckel.
P. 499 — aj. (Stôhr) — lire : 3. Perichlamydium accrescens (Stôhr) Haeckel.
P. 508 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Staurodictya splendens (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 508 — aj. (PI. 42, fig. 6) — lire : 7. Staurodictya grandis n. sp. (PI. 42, 11g. 6).
P. 508 — aj. (Ehrenberg) corr. Stylodicta, lire : 8. Staurodictya ocellata (Ehren¬
berg) Haeckel ; Stylodictya ocellata non Stylodicta.
P. 510 — aj. (.Millier) — lire : 5. Stylodictya arachnia (.Millier) Haeckel.
P. 514 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Stylochlamydiurn limhatum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 515 — aj. (Bailey) — lire : 3. Stylochlamydiurn oenustum (Bailey) Haeckel.
P. 515 — aj. (Stôhr) — lire : 4. Stylochlamydiurn aequale (Stôhr) Haeckel.
P. 516 — aj. (Stôhr) — lire : 6. Stylochlamydiurn spongiosum (Stôhr) Haeckel.
P. 519 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 2. Amphymenium naoiculare (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 525 — aj. (Harting) — lire : 2. Dictyastrum bandaicum (Harting) Haeckel.
P. 525 — Pour 3. Dictyastrum hexagonum (PI. 43, lig. 7), la planche donne
d’abord Rhopalastrum hexagonum.
P. 530 — aj. (St*br) — lire : 3. Ilymeniastrum gümbelii (Stôhr) Haeckel.
1079 —
P. 531 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Uymeniastrum lernarium (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 533 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Euchilonia triangulum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 534 — aj. (Stôhr) — lire : 6. Euchilonia zittelii (Stôhr) Haeckel.
P. 535 — aj. (Ehrenberg) lire : 10. Euchilonia elegans (Ehrenberg) Haeckel.
P. 543 — aj. (flg. 4) — lire ; 3. Ilagiaslrum niosis n. sp. (PI. 45, lig. 3, 4).
P. 564 — corr. Dimensions lire ; 3. Triolena trispinosa n. sp. Dimensions :
Diameter of the shell 0,055 non (0,55).
P. 578 — aj. (Stôhr) — lire : 8. Spongodiscus florealis (Stôhr) Haeckel.
P. 580 — corr. et lire : 1. Spongolonche conostyla n. sp., non (PI. 48, lig. 7),
car cette figure représente Spongoprunurn arnphilonche Haeckel, p. 347.
.\insi le genre Spongolonche n’a pas, ici, d’espèce figurée.
P. 581 — aj. (Dunikowski) — lire : 2. Spongotripus neumayri (Dunikowski)
Haeckel.
P. 583 — aj. (Stôhr) — lire : 2. Stylolrochus craticulatun (Stôhr) Haeckel.
P. 584 — aj. (Ehrenberg) et corr. 1872 lire : 4. Stylolrochus rhahdostylus (Ehren¬
berg) Haeckel — lire ; Spongosphaera rhahdoslyla, Enrenberg 1875 non 1872
(Errât, sec. Heckel, p. 1763).
P. 590 aj. — (Dunikowski) — lire : 5. Rhopalodiclyuin zittelii (Dunikowski)
Haeckel.
P. 597 — corr. 2. Spongaster quadralus, dans la diagnose, lire : 1 [ istiaslrum
velaturn, PI. 46, fig. 4, non quadraturn.
P. 612 — corr. Dimensions, lire : 6. Larcidium polyacanthum n. sp. Dimensions :
medullary shell 0,03 to 0,09, non 0,3 to 0,09.
P. 614 — corr. et lire ; Family XXV Larn.\cida, Haeckel, 1883 (PI. 50, ligs. 1
à 6 )non (PI. 50, figs. 3-8).
P. 645 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Tetrapyle quadriloha (Ehrenberg) Haeckel.
P. 648 — corr. et lire : (Sirnilar to Telrapylonium quadrangulare, PI. 9, lig. 15,
non PI. 49, flg. 15).
P. 687 — aj. 11 a lire : 5. Zoniscus hexalholius, n. sp. (PI. 50, fig. 11 et 11 a).
P. 688 — aj. 12 a lire : 2. Zonidium oclotholium, n. sp. (PI. 50, fig. 12 et 12 a).
P. 692 — aj. i* : 3. Spireina flustrella. Eire Flustrella ? haliomma Ehrenberg
1861, conformément à la légende de la PI. 11, fig. 6.
ACANTHARLV
P. 742 — aj. (Hertwig) corr. et lire : 1. Acanthornetron elasticum (Hertwig)
Haeckel, non Acathometron.
P. 746 — aj. (Millier) — lire : 1. Zygacantha lanceolata Haeckel.
P. 747 — aj. (Millier) — lire ; 5. Zygacantha dicholomu (Müller) Haeckel.
P. 749 — aj. (Müller) — lire : Acanthonia tetracopa (Müller) Haeckel (pl. 129,
figs. 9-11).
P. 751 — aj. (Claparède et Lachmann) — lire : 9. Acanthonia echinoides (Cla¬
parède et Lachmann) Haeckel.
P. 752 — aj. (Müller) — lire : 14. Acanthonia rnultispina (Müller) Haeckel.
P. 754 — aj. (Müller) — lire : 1. Lithophyllium crucialurn (.Müller) Haeckel.
P. 756 — aj. I.Müller) - - lire : 2. Aslrolonche niucronata (Müller) Haeckel.
P. 757 — aj. (.Müller) — lire : 3. Aslrolonche pectinata (Müller) Haeckel.
1080 —
P. 758 — aj. (Müller) — lire : 1. Xiphacantha quadridentata (Millier) Haeckel.
P. 761 — aj. (Müller) — lire : 12. Xiphacantha alata (Müller) Haeckel.
P. 763 — aj. (PI. 132, fig. 11) — lire : 5. Stauracantha johannis, n. sp. (PI. 132,
fig. 11).
P. 770 — aj. (Claparède et Lachmann) — lire : 5. Acanthostaurus pallidus
(Claparède et Lachmann) Haeckel.
P. 784 — corr. et lire : 5. Amphilonche denticulata, Taf. XVI, non Taf. VI.
P. 785 — aj. (Müller) — lire : 7. Amphilonche elongata (Müller) Haeckel.
P. 785 — aj. (Müller) — lire : 8. Amphilonche ovata (Müller) Haeckel.
P. 786 — corr. et lire ; 12. Amphilonche messanensis. Dimensions : minor
spines 0,05 to 0,09, non 0,5 to 0,09.
P. 810 — aj. (Müller) — lire : 6. Phractaspis cataphracta (Müller) Haeckel.
P. 812 — aj. (Müller) — lire : 3. Pleuraspis costata (Müller) Haeckel.
P. 826 — corr. et lire : 3. Coscinaspis rhacopora. Dimensions. Diameter of
the shell 0,15 to 0,18, non 1,15 to 0,18.
P. 839 — corr. et lire : 1. Lychnaspis gittschii n. sp. (PI. 135, lig. 3) non pl. 95
(Errât, sec. Haeckel, p. 1763).
P. 842 — aj. (Müller) — lire : 11. Lychnaspis echinoides (Müller) Haeckel.
P. 854 — aj. (Müller) — lire : 11. Phractopelta hystrix (Müller) Haeckel.
P. 871 — aj. (Müller) — lire : 10. Phatnaspis tabulata (Müller) Haeckel.
NASSELLARIA
P. 912 — corr. et lire : 3. Tetraplagia quadrispina (Hertwig) Haeckel. [Plagia-
cantha abietina var. quadrispina Hertwig 1879) non Tetraplagia abietina,
cette épithète étant déjà conservée pour Plagiacantha abietina.
P. 912 — corr. : 2. Plagoniscus euscenium n. sp. Dans la diagnose, lire : Eusce-
nium tricolpium (Pl. 53, fig. 12) non eucolpium.
P. 930 — aj. (J. Müller) — lire : 5. Polyplecta dumeturn (J. Müller) Haeckel.
P. 948 — aj. (Hertwig) — lire : 12. Zygocircus productus (Hertwig) Bütschli,
non Bütschli.
P. 951 — corr. et lire : 3. Cortina conifera, n. sp. (similar to Tripospyris conifera
and Tripospyris eucolpos) non eucolpa.
P. 958 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Semantis spinescens (Ehrenberg) Haeckel.
P. 959 — aj. (Bütschli) — lire : 4. Semantrum mülleri (Bütschli) Haeckel.
P. 964 — corr. dimensions, lire ; 4. Cortiniscus tetrapyloris n. sp. Height of the
sagittal ring. 0,08 to 0,12 non 0,012.
P. 983 — aj. (Bütschli) — lire : 3. T ristephanium hertwigii (Bütschli) Haeckel.
P. 1002 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Tympaniscus fibula (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1012 — aj. (Müller) — lire : 3. Lithocubus oinculatus (Müller) Haeckel.
P. 1026 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Tripospyris triomma (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1028 — aj. (Bütschli) — lire : 10. Tripospyris claoata (Bütschli) Haeckel.
P. 1029 — aj. (Ehrenberg) — lire : 15. Tripospyris tribrachiata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1030 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 3. Triceraspyris didiceros (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1031 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Triceraspyris furcata (Ehrenberg) Haec¬
kel.
1081
F. 1033 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 4. Tristylospyris triceros (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1036 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. üipospyrLs mystax (Ehrenberg) Haeckel.
P. 103/ — compléter et lire : 5. Dipospyris irregularis n. sp. (PI. 85, lig. 2)
(Errât, sec. Haeckel, p. 1764).
P. 1038 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 1. Brachiospyris ocellata (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1038 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Dendrospyris stylophora (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1039 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Dendrospyris dirrhiza (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1039 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Dendrospyris bibrachiata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1046 — aj. (Stohr) — lire : 3. Tessarospyris setninulum (Stôhr) Haeckel.
P. 1047 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Hexaspyris setigera (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1048 — aj. (Stôhr) — lire : 4. Hexaspyris spinosa (Stôhr) Haeckel.
P. 1048 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5, Hexaspyris ophirensis (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1048 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Hexaspyris articulata (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1049 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Ltriospj/ris cZat/trata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1050 — aj. ( Ehrenberg) — lire : 4. Liriospyris turrita (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1051 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Cantharospyris ateuchus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1051 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Cantharospyris radicata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1054 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Aegospyris longibarba (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1056 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Elaphospyris heptaceros (Ehrenberg)
Haeckel et corr. dimensions : horns and feet 0,02 to 0,08 long, non 0,008.
P. 1065 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Anthospyris diaboliscus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1070 — aj. (Ehrenberg) et corr. lire : 3. Gorgospyris pentas (Ehrenberg)
comb. nov. no:i Gorgospyris ehrenbergii Haeckel.
P. 1072 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 2. Circospyris gigas (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1072 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Circospyris tridentata (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1074 — corr. synonymie — lire : 6. Dictyospyris triloba, Ehrenberg. Dic-
tyospyris triloba, Ehr. 1854, Mikrogeologie, PI. 36, fig. 24 a, b. Dictyospyris
trilobata, Ehr. 1875, non triloba.
P. 1080 — aj. (Hertwig) — lire : 2. Lopliospyris acuminata (Hertwig) Haeckel.
P. 1081 — aj. PI. 95, fig. 15 — lire : 1. Sepalospyris platyphylla n. sp. (PI. 95,
fig. 15) (Errât, sec. Haeckel, p. 1764).
P. 1083 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Pylospyris denticulata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1088 — aj. (Ehrenberg) corr. 1885 — lire : 1. Patagospyris confluens (Ehren¬
berg) Haeckel. Petalospyris confluens, Ehrenberg 1875, non. 1885.
P. 1088 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Patagospj/ris stiZigera (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1090 — aj. (Bütschli) — lire : 3. Desmospyris anthocyrtoides (Bütschli)
Haeckel.
68
1082 —
P. 1100 — aj. (Bütsclili) — lire : 1. Sphaerospyris sphaera (Bütschli) Haeckel.
P. 1088 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 2. Botryopera triloba (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1109 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Botryopera quadriloba (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1113 — aj. (Ehrenberg) ; aj. Habitat, lire : 2. Botryopijle cribrosa (Ehren¬
berg) Haeckel. Habitat. Fossil in Barbados and Indian Océan.
P. 1113 — aj. (Ehrenberg) — lire ■. 3. Botryopyle cephalodes (FAwenherg) Haackal.
P. 1116 — aj. (Ehrenberg). Aj. Synonymie — lire : 1. Botryocella nucida
(Ehrenberg) Haeckel. Lithobotrys adspersa, Ehrenberg 1854. Mikrogeologie,
pl. 36, fig. 5.
P. 1116 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Botryocella borealie (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1120 — compléter synonymie — lire : 1. Botryocyrtis serpentis, Ehrenberg
Botryocyrtis caput serpentis...
P. 1123 — corr. lire : 1. Botryocanipe inflata (Bailey) Haeckel non Ehrenberg.
P. 1123 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Botryocanipe galea (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1136 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Tripocalpis galea (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1143 — compléter lire : 1. Tripodiscium tristylospyris n. sp. (Pl. 52, fig. 22).
P. 1144 — aj. (Stôhr) — lire : 4. Tripodiscium campanula (Stôhr) Haeckel.
P. 1144 — aj. Pl. 52, fig. 23 — lire : 6. Tripodiscium ramosum (Pl. 52, fig. 23).
P. 1155 — corr. et lire : 1. Archipera cortiniscus, dans la diagnose : Pl. 98,
fig. 10 a non 10 b.
P. 1158 — corr. et lire : 516. Cystophormis non Cyrtophormis (Errât, sec.
Haeckel, p. 1764).
P. 1164 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Litharachnium arachnodiscus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1165-1166 — corr. et lire ; Cystophormis non Cyrtophormis (Errât, sec.
Haeckel, p. 1764).
P. 1167 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Archiphormis cancellata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1169 — compléter : 1. Halicalyptra oirginica Ehrenberg = Cannopilus
spec. (Silicoflagellidé).
P. 1172 — aj. (Stbhr) — lire ; 6. Carpocanistrum pyriforme (Stôhr) Haeckel.
P. 1174 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Phaenocalpis ocellata (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1174 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Phaenocalpis carinata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1174 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Phaenocalpis flabellum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1191 — aj. (Bailey) — lire : 5. Ilalicapsa pyriformis (Bailey) Haeckel.
P. 1198 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 11. Dictyophimus arabicas (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1199 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Dictyophimus lucernu (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1199 — aj. (Ehrenberg) — lire : 15. Dictyophimus hamosus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1199 — aj. (Ehrenberg) — lire : 16. Dictyophimus tridentatus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1204 — corr. 1882 — lire : 4. Lithomelissa milra Bütschli : 1882 non 1881.
P. 1208 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Psilomelissa galeata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1209 — aj. (Bütschli) — lire : 3. Psilomelissa hertwigii (Bütschli) Haeckel,
— 1083
P. 1210 — aj. (Bütschli) — lire : 1. Spongomelissa spongiosa (Büstchli) Haeckel.
P. 1214 — aj. (Hertwig) — lire : 4. Lamprodiscus laevis (Hertwig) Haeckel.
P. 1222 — corr. dimensions — lire : 5. Eucecryphalus gegenbauri Haeckel.
Dimensions : 0,02 to 0,025 broad, non 0,25.
P. 1223 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Eucecryphalus campanella (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1231 — aj. (W. Thomson) — lire : 1. Lychnodictyum challengeri (W. Thom¬
son) Haeckel.
P. 1232 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Sethopera oceania (Ehrenberg) Haechel.
P. 1232 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Sethopera pyrum (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1233 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Sethopera lagena (Ehrenberg) Haeckel.
Obs. Haeckel a placé Lithopera lagena Ehr. 1875 dans deux espèces : Sethopera
lagena et Sethocapsa lagena.
P. 1236 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. M icromelissa microptera (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1236 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Micromelissa oentricosa (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1237 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Peromelissa capito (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1239 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Sethochytris harhadensis (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1240 — aj. (Bury) — lire : 4. Sethochytris triangula (Bury) Haeckel.
P. 1250 — ligne 4 — • lire Sethamphora, non Sethophormis et lignes 4 et 7 lire
Dictyoprona non. Dictyoprora (Errât, sec. Haeckel, p. 1764).
P. 1251 — aj. (Ehrenberg) et corr. — lire : 4. Sethamphora montgolfleri (Ehren¬
berg) Haeckel, non mongolfieri ; Eucyrtidium montgolfleri Ehr. 1854, Taf.
XXXVI, non XXXIV.
P. 1251 — aj. PI. 62, fig. 3) — lire : 5, Sethamphora costata n. sp., (PI. 62,
fig. 3).
P. 1251 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Sethamphora ampulla (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1252 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Sethamphora aërostatica (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1253 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 1. Sethopyramis scalaris (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1254 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 5. Sethopyramis quadratella (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1257 — corr. : 1. Plectopyramis magnifica Haeckel. La synonymie donnée
par Haeckel est inexacte car Bury n’a pas écrit Polycystina magnifica,
mais seulement, en anglais : a magnihceus polycystin.
P. 1259 — aj. (Bury) et Fossil Barbados — lire : 9. Plectopyramis fenestrata
(Bury) Haeckel. Habitat. Tropical Atlantic. Fossil, Barbados.
P. 1262 — L’espèce Acanthocorys bütschlii Haeckel (sans fig.) est donnée
avec la synonymie dubitative ; ? Clathrocanium ehrenbergii Bütschli 1882.
Une synonymie affirmée conduit au binôme Acanthocorys ehrenbergii (Büt¬
schli) Haeckel.
P. 1268 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Anthocyrtoma serrulata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1273 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Anthocyrtium collare (Ehrenberg) Haec¬
kel.
— 1084 —
P. 1274 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Anthocyrtium reticulatum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1275 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Anthocyrtium leptostylum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1275 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Anthocyrtium hispidum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1276 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 14. Anthocyrtium setosum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1277 — aj. (Stôhr) — lire : 15. Anthocyrtium ehrenbergii (Stohr) Haeckel.
P. 1277 — aj. (Ehrenberg) — lire : 17. Anthocyrtium ficus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1280 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 2. Carpocanium .ïetoswm (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1283 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Carpocanium polypterum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1287 — A noter que la figure de Clistophaena rüstiana (PI. 57, fig. 6), cor¬
respond bien à la diagnose et non à celle de l’espèce suivante ; Clistophaena
hexodena indiquée sur la légende de la PI. 57, fig. 6.
P. 1290 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Sethoconus trochus (Ehrenberg) Haeckel.
Obs. Conarachnium trochus Haeckel, 1881, Prodromus, p. 430 : seul le genre 82 :
Conarachnium est mentionné, sans nom d’espèce.
P. 1290 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Sethoconus cucullaris (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1291 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. SetAoconusampZiatus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1291 — aj. (Ehrenberg) ■ — lire : 5. Sethoconus mitra (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1291 — N. B. La légende de la PI. 58, fig. 6 porte Sethoconus capreolus au
lieu de S. rayianus.
P. 1292 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Sethoconus cervus (Ehrenberg) Haeckel.
Même observation que pour Sethoconus trochus, supra
P. 1292 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Sethoconus larvatus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1293 — aj. (Ehrenberg — lire ; 1. Sethoconus nassa (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1293 — aj. (Ehrenberg) — lire : 11. Sethoconus tabulatus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1293 — obs. Sethoconus hexagonalis Haeckel (Syn. Cornutelta trochus Ebr.
1872) est justifié par l’existence du binôme Sethoconus trochus (Ebr.) Haeck.
(Syn. Eucyrtidium trochus Ebr. 1872), p. 1290.
P. 1293 — aj. (Ehrenberg) — lire : 13. Sethoconus verrucosus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1294 — aj. (Ehrenberg) — lire : 15. Sethoconus profundus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1294 — aj. (Ehrenberg) — lire : 16. Sethoconus trichostylus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1294 — aj. (Ehrenberg) . — lire : 17. Sethoconus longisetus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1295 — aj. (Ehrenberg) — lire : 18. Sethoconus gracilis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1295 — aj. (Ehrenberg) — lire : 20. Sethoconus clathratus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1298 — Obs. D’après Kofoid (1912) le Sethocephalus eucecryphalus Haeck.
représente une loge de Cilié, Tintinnoïdien.
P. 1299 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Sethocyrtis cancrina (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1300 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Sethocyrtis subacuta (Ehrenberg) Haeckel.
1085
P. 1300 — aj. (Ehrenberg) corr. Synonymie — lire : 6. Sethocyrtis pleuracantha
(Ehrenberg) Haeckel. Syn. Eucyrtidium pleuracanthus non pleur acanthum.
P. 1300 — corr. lire : Sethocyrtis agamemnomis n. sp. (PL 62, fig. 11 et 11 A)
(non fig. 11, a, b).
P. 1301 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Sethocyrtis cassis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1302 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Sethocorys armadillo (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1302 — aj. (Stôhr) — lire : 5. Sethocorys amphora (Stohr) Haeckel.
P. 1305 — corr. lire : 2. Dictyocephalus urceolus n. sp. Syn. Eucyrtidium mont-
golfieri, non mongolfieri.
P. 1306 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 3. Dictyocephalus exceïlens (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1306 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Dictyocephalus ocellatus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1306 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Dictyocephalus crassiceps (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1307 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Dictyocephalus papillosus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1307 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Dictyocephalus réticulum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1310 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Sethocapsa lagena (Ehrenberg) Haeckel.
Obs. Même observation que p. 1233 à propos de Lithopera lagena déjà placé
en synonymie de Sethopera lagena. L’un des deux binômes devra dispara’tre.
P. 1311 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Sethocapsa nidus (Ehrenberg) Hae kel.
P. 1317 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Pterocorys sahae (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1317 — aj. (Stôhr) — lire : 5. Pterocorys falcifera (Stohr) Haeckel.
P. 1318 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Pterocorys barbadensis (Ehrenb irg)
Haeckel.
P. 1318 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Pterocorys apis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1319 — aj. (Ehrenberg) lire — : 11. Pterocorys turgida (Ehrenberg) Haeckel.
corr. Ehrenberg, 1875, non 1885.
P. 1321 — aj. (Bütschli) — lire : 17. Pterocorys zittelii (Bütschli) Haeckel.
P. 1330 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 7. Pterocaniurn praetextum (Ehrenb !rg)
Haeckel.
P. 1331 — aj. (Ehrenberg) — lire : 8. Pterocaniurn depressum (Ehrenb ïrg)
Haeckel.
P. 1331 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Pterocaniurn campanella (Ehrenl) cg)
Haeckerl.
P. 1336 — aj. (.Millier) — lire : 1. Pleuropodium charybdeum (Millier) Haeckel.
P. 1344 — aj. (Ehrenberg) corr. ehrenbergii — lire : 24. Podocyrtis arnpiiia-
cantha (Ehrenberg) Haeckel, non Podocyrtis ehrenbergii Haeckel.
P. 1348 — aj. (Ehrenberg) — lire : 41. Podocyrtis lyaea (Ehrenberger) Haeckel.
P. 1349 — aj. (Ehrenberg) — lire : 42. Podocyrtis bromia (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1349 — corr. tripus — lire : 44. Podocyrtis bicornis Ehrenberg non Podo¬
cyrtis tripus Haeckel.
P. 1351 — corr. lire : 4. Thyrsocyrtis rhizodon (Ehrenberg) Haeckel, non Thyr-
socyrtis rhizopus Haeckel.
P. 1351 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Thyrsocyrtis radicata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1352 — corr. lire : 1. Dictyopodium eurylophos Ehrenberg, non eurylopnus.
P. 1353 — corr. lire : 2. Dictyopodium oxylophos Ehrenberg non oxylophus.
1086
P. 1353 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. üiclyopodium cothurnatum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1356 — compl. (PI. 68, fig. 14) — lire : 1. Sethornithium dictyopterurn, n. sp.
(pl. 68, fig. 14) (Errât, see. Haeckel, p. 1764).
P. 1358 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Theopera luscinia (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1369 — aj. (Ehrenberg) et corr. — lire : 2. Phormocyrtis fastuosa (Ehren¬
berg) Haeckel. Syn. Euryrtidium fastuosum Ehrenberg.
P. 1369 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Phormocyrtis embolum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1371 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Alacoris telracantha (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1371 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Alacorys pentacantha (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1373 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Alacorys aculeata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1375 — aj. (Ehrenberg) — lire : 16. Alacorys ornata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1377 — obs. 4. Cycladophora hexapleura n. sp. Le binôme latin Lanterna
chinensis attribué à Bury 1862 n’existe pas, cet auteur ayant qualifié son
dessin de lanterne chinoise (en anglais).
P. 1383 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Calocyclas erinaceus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1384 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Calocyclas gigas (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1384 — corr. et lire : Subgenus 4. Calocyclura non Calocycloma (Errât,
sec. Haeckel, p. 1764).
P. 1385 — corr. 14. Calocyclas aspasia. Dans la diagnose, lire : Calocyclas
veneris, non C. paella.
P. 1386 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Clathrocyclas fimhriata (Ehrenberg)
Haeckel. aj. Synonymie : Ehr. 1854, Pl. 36, fig. 11.
P. 1387 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 6. CZa^/^roc^/c^as domina (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1387 — aj. (Ehrenberg) --lire : 9. Clathrocyclas paella (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1391 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Larnprocyclas aegles (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1397 — corr. 1. Theocalyptra veneris. Dans la diagnose, lire Corocalyptra
agnesae (Pl. 59, fig. 3) ; non Eucephryphalas agnesae.
P. 1397 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Theocalyptra orci (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1397 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Theocalyptra discoïdes (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1398 — aj. (Bailey) — lire : 4. Theocalyptra cornata (Bailey) Haeckel.
P. 1399 — aj. (Millier) — lire : 1. Theoconus zancleus (Millier) Haeckel.
P. 1400 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Theoconus aegaeus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1400 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Theoconus zangaeharicas (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1400 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 4. Theoconus campanulatus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1402 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Theoconus ampullaceas (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1402 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Theoconus arnplas (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1402 — aj. (Ehrenberg) — lire : 12. Theoconus dionysius (Ehrenberg) Haeckel
P. 1403 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Theoconus ficus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1404 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Lophoconus antilope (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1404 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Lophoconus apiculatus (Ehrenberg)
Hae<'kel.
1087
P. 1405 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 5. Lophoconus ceri’us (Ehrenberg) llaeckel.
Cette espèce a été transférée dans le genre Corocahjplra par Popofsky, 1913 :
Corocalyptra cervus (Ehrenberg) Popofsky.
P. 1405 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 1. Theocyrtis trachelius (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1406 — (Ehrenberg) — lire ; 2. Theocyrtis harhadensis (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1406 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Theocyrtis cylindrica (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1406 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Theocyrtis elegans (Ehrenberg) llaeckel.
A la synonymie aj. ; Eucyrtidium elegans. Ehr. 1854. Mikrogeol. PI. 36, fig. 17.
P. 1407 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Theocyrtis paupera (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1407 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Theocyrtis microtheca (Ehrenberg) Haec-
kel.
P. 1408 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Theocyrtis aspera (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1408 — aj. (Ehrenberg) — lire : 11. Theocyrtis oenophila (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1410 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 4. Theosyringium tuhulus (Ehrenberg)
llaeckel.
P. 1410 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Lophocyrtis stephanophora (Ehrenberg)
llaeckel.
P. 1411 — aj. (PI. 68, lig. 15) — lire ; 3. Lophocyrtis synapta n. sp. (PL 68,
fig. 15) (Errât, sec. llaeckel, p. 1764).
P. 1411 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Lop/iocj/rtti' coronata (Ehrenberg] llaeckel.
P. 1411 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Lophocyrtis hiaurila (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1412 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 2. Tricolocarnpe pupa (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1413 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Tricolocarnpe panthera (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1414 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Tricolocarnpe arcta (Ehrenberg) llaeckel.
P. 1415 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Theocorys turgidula (Ehrenberg) Haeckel
P. 1415 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Theocorys cretica (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1416 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Theocorys scolopax (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1417 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 9. Theocorys bachabunda (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1417 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. T/jeocorj/s aHennaia (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1418 — aj. (Ehrenberg) — lire : 12. Theocorys alauda (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1418 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Theocorys sphaerophila (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1421 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Lophocorys acanthocephala (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1421 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Lophocorys bicornis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1422 — aj. (Zittel) — lire : 1. Theocarnpe ehrenbergii (/ittel) Haeckel.
P. 1423 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Theocarnpe pirurri (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1423 — aj. (Ehrenberg) corr. Synonymie — lire ; 4. Theocarnpe nucitla
(Ehrenberg) Haeckel. Eucyrtidium nucula Ehr. 1872, Taf. IV, non VH.
P. 1423 — aj. (Ehrenberg) — lire : S. Theocarnpe cryptoprora (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1424 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Theocarnpe cassis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1425 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Theocarnpe versipeïlis (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1425 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Theocarnpe megalopora (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1425 — aj. (Ehrenberg) — lire : 12. Theocarnpe gernmata (Ehrenberg)
Haeckel.
1088 —
P. 1426 — aj. (Ehrenberg) — lire : 14. Theocanipe cryptocephala (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1442 — corr. et lire : Genus 628 Rhopalocyrlis Bütschli (= Pteropilium
n. g. Haeckel, 1887, non Pteropilium, 1881 Haeckel in Haeckel, 1887, genus
586, p. 1326.
P. 1443 — aj. (Ehrenberg) corr. et lire : 1. Rhopalocyrtis sphinx (Ehrenberg)
comb. nov.
P. 1443 — aj. Ehrenberg) corr. et lire : 2. Rhopalocyrtis bomhus (Ehrenberg)
comb. nov.
P. 1443 — corr. et lire : Rhopalocyrtis pyramis (Haeckel) comb. nov.
P. 1452 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Artopera loxia (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1459 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Artophormis barbadensis (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1461 — aj. (Stohr) — lire : 5. Cyrtophormis acutata (Stohr) Haeckel.
P. 1462 — aj. (Stohr) — lire : 9. Cyrtophormis fimbriata (Stohr) Haeckel.
P. 1463 — corr. et lire : 1. Stichophaena aerostatica. sec. (PI. 75, lig. 4) non
Artophaena (incert. sec Haeckel).
P. 1464 — corr. ligne 21 — lire : Hexalatractus fusiformis non Theophaena
hexaptera, PI. 68, fig. 13.
P. 1469 — aj. (Bailey) et corr. lire : 3. Lithostrobus cuspidatus (Bailey) Büt¬
schli non Lithostrohus tristichus. Syn. Eucyrtidium cuspidatum Bailey, 1856,
non Ehrenberg, 1872.
P. 1472 — aj. (Ehrenberg) — lire: 12. Lî7/(0.5troèws picus (Ehrenberg) Bütschli.
P. 1472 — aj. (Ehrenberg) — lire : 13. Lithostrobus argus (Ehrenberg) Bütschli.
P. 1472 — • corr. synonymie — lire : 14. Lithostrobus acuminatus Haeckel.
Synonymie Eucyrtidium acuminatum Ehrenberg sec. Bunv.
P. 1473 — corr. et lire : 15. Lithostrobus ehrenbergi nom. nov. Synonymie :
Lithostrobus cuspidatus Haeckel. 1887 ; Eucyrtidium cuspidatum Ehrenberg,
1872 non Bailey, 1856.
P. 1473 — • aj. (Ehrenberg) — lire : 16. Lithostrobus cornutella (Ehrenberg)
Bütschli.
P. 1473 — aj. (Ehrenberg) — lire : 17. Lithostrobus tornatus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1474 — aj. (Ehrenberg) — lire : 20. S. Lithostrobus microporus (Ehrenberg)
Bütschli.
P. 1476 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Dictyomitra articulata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1476 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Dictyomitra macilenta (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1478 — corr. et lire : 8. Dictyomitra haeckeli nom. nov. Syn. Dictyomitra
costata n. sp. Haeckel, 1887, non Dictyomitra costata Stohr, 1880.
P. 1477 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Dictyomitra microcephala (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1478 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Dictyomitra demersissima (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1481 — corr. ligne 10, dans Genus 645 — lire : the following Lithomitra,
non Dictyomitra.
P. 1481 — aj. (Bailey) — lire ; 1. Artostrobus annulatus (Bailey) Haeckel.
1089 —
P. 1482 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Artoslrohus elegans (Ehrenberg) Haeckel.
En fait, cette espèce est classée comme simple variété de Theocyrtis paupera
(Ehrenberg) Haeckel (p. 1407).
P. 1482 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Artostrobus auritus (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1483 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Lithomitra pachyderma (Ehrenberg)
Bütschli.
P. 1484 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Lithomitra acephala (Ehrenberg) Bütschli.
P. 1484 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Lithomitra lineata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1485 — aj. (Stôhr) — lire : 8. Lithomitra costata (Stôhr) Haeckel.
P. 1486 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Lithomitra punctata (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1486 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Lithomitra seriolata (Ehrenberg) Haec¬
kel. Aj. 1862, ligne 18 lire : Lithocampe seriolata, Haeckel, 1862.
P. 1486 — aj. (Bailey) — lire : 11. Lithomitra hyperborea (Bailey) Haeckel.
P. 1487 — aj. (Ehrenberg) — lire : 12. Lit/iomtira ausfraZis (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1487 — aj. (Stôhr) — lire : 13. Lithomitra eminens (Stôhr) Haeckel.
P. 1488 — aj. (Müller) — lire : 2. Eucyrtidium tropezianum (Müller) Haeckel.
P. 1491 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Eucyrtidium anthophorum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1497 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Eusyringium sipho (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1498 — aj. (Ehrenberg) — lire : 5. Eusyringium fistuligerum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1498 — aj. (Stôhr) — lire : 7. Eusyringium lagenoides (Stôhr) Haeckel.
P. 1498 — aj. (Stôhr) — lire : 8. Eusyringium rhaphanus (Stôhr) Haeckel.
P. 1502 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Lithocampe eupora (Ehrenberg) Haeckel
et corr. — ligne 12-lire : Taf. IV, fig. 20 non 30.
P. 1502 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Lithocampe platycephala (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1502 — aj. (Ehrenberg) lire : 3. Lithocampe nereidum (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1503 — aj. (Stôhr) • — lire ; 5. Lithocampe ventricosa (Stôhr) Haeckel.
P. 1504 — aj. (Bailey) — lire : 8. Lithocampe aquilonaris (Bailey) Haeckel.
P. 1504 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Lithocampe quadrarticulata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1505 — aj. (Ehrenberg) — lire : 10. Lithocampe multiseriata (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1505 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 12. Lithocampe diaphana (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1506 — aj. (Ehrenberg) corr. synonymie — lire : 13. Lithocampe hispida
(Ehrenberg) Haeckel, ligne 4, lig. 13, non fig. 19.
P. 1506 — aj. (Bailey) — lire : 14. Lithocampe tumidula (Bailey) Haeckel.
P. 1506 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 15. Lithocampe heteropora (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1514 — aj. (Stôhr) — lire ; 8. Cyrtocapsa incrassata (Stôhr) Haeckel.
P. 1516 — aj. (Stôhr) — lire : 5. Stichocapsa compressa (Stôhr) Haeckel.
P. 1518 — aj. (Ehrenberg) • — lire : 11. Stichocapsa radicula (Ehrenberg) Haec¬
kel.
P. 1518 — aj. (Stôhr). Corr. synonymie — lire : 12. Stichocapsa subligata
(Stôhr) Haeckel — lire : Taf. XX, fig. 1, non Taf. IV.
P. 1519 — aj. (Stôhr) et corr. — lire : 3. Artocapsa infraaculeata (Stôhr)
Haeckel, non A. infraculeata — lire : Eucyrtidium infraaculeatum . non infra-
culeatum.
— 1090
P. 1563 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Dislephanus crux (Ehrenberg) Haeckel.
P. 1563 — aj. (Ehrenberg) — lire : 2. Dislephanus mesophlhalmus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1564 — aj. (Ehrenberg) — lire : 3. Dislephanus slauracanlhus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1564 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 5. Dislephanus penlaslerias (Ehrenberg)
Haeckel. Ce binôme est d’ailleurs sans valeur car il ne s’agit pas d’un Silico-
ilagellidé, mais d’un Dinollagellé siliceux. Acliniscus penlaslerias Ehrenberg,
Mikrogeologie 1854 (non 1839), Taf. 18, fig. 61 (Lectotype), dont la syno¬
nymie ne comporte pas Acliniscus elegans Ehrenberg, Mikrogeologie 1854,
Taf. 22, fig. 51.
P. 1565 — aj. (Ehrenberg) — lire : 6. Dislephanus spéculum (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1565 — aj. (Ehrenberg) — lire : 7. Dislephanus ornemenlurn (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1565 — aj. (Ehrenberg) — lire ; 8. Dislephanus aculealus (Ehrenberg.
Haeckel.
P. 1566 — aj. (Ehrenberg) — lire : 9. Dislephanus sirius (Ehrenberg) Haeckel)
Même observation que ci-dessus ; il s’agit d’ Acliniscus sinus Ehrenberg,
Dinollagellé siliceux.
P. 1566 — aj. (Ehrenberg) — lire : 11. Dislephanus oclonarius (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1568 — aj. (Ehrenberg) — lire : 1. Cannopilus superslruclus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1569 — aj. (Ehrenberg) — lire : 4. Cannopilus hemisphaericus (Ehrenberg)
Haeckel.
P. 1606 — corr. ligne 14, diagnose de 3. Sagena Iriangula n. sp. — lire ; Sag-
marium plegrnosphaerium (PI. 108, fig. 14) non Sagoplegrna spinulosa.
P. 1609 — aj. (Hertwig) — lire ; Sagoscena gracilis (Hertwig) Haeckel.
P. 1611 — corr. et lire ; 3. Sagenoscena penicillala n. sp. supprimer (pl. 108,
fig. 10), cette figure se rapportant à Sagosphaera penicilla, p. 1607.
P. 1613 — corr. et lire dans la diagnose de 1. Sagmidium unicorne, Sagosphaera
penicilla, non Sagoscena penicillala.
P. 1624 — corr. et lire dans la diagnose de 7. Aulosphaera verlicillala, Aulo-
phacus lenlicularis ; pl. 111, fig. 5 a, non Aulaslrum Irichoceros.
P. 1658 — corr. dimensions — lire ; Challengeron moseleyi, length of the larger
spines, 0,6 to 0,7, non 0,07.
P. 1667 — corr. et lire ; 2. Corlinella corliniscus n. sp. ligne 22, Gazellella melu-
sina (Pl. 118, fig. 1) non drymonema.
P. 1709 — aj. (Murray) — lire : 1. Tuscaridium cygneum (Murray) Haeckel.
P. 1735 — corr. dimensions — lire : 2. Coelodenlrum spinosissimurn, central
valves 0,25 to 0,30, non 0,03.
P. 1757 — corr. et lire : 2. Coeloslylus flabellalus n. sp. dans la diagnose, Coelo-
dendruni flabellalurn (Pl. 121, fig. 6) non fig. 5, 6.
P. 17,59 — corr. et lire : 1. Cnelagalma mirabile n. sp. (Pl. 126, fig. 4, 4 a), non
(Pl. 126, figs. 4 a, 4 1)).
1091 —
III. — Index.
P. 177(1 — corr. Cycladophoru goetheana, 1376, non 1375.
P. 1779 — aj. après Ellipsostylus psittacus : 300 (cocjuille rectiliùo sur certains
tirages).
P. 1779 — corr. Eucecryphalus laevis, 1214, non 1213.
P . 1780 — corr. Euchitonia gegenbauri 539, non 439. déplacer E. leydigii,
530 après lanceulata 434.
P. 1780 — corr. Eucyrtidiuni arionialurn, 1442, non 1492.
P. 1780 — corr. E. fastuosurn, non fastosum.
P. 1780 — corr. E. pleuracanthus , non pleuracanthum.
P. 1780 — corr. E. profundissimum, 1490, non 1480.
P. 1780 — corr. E. trochus, 1290, non 1280.
P. 1781 — corr. Ilalicalyptra fimbriata, 1386, non. 1387.
P. 1781 — corr. Jl. hexagonum, 158, non 138.
P. 1781 — corr. 11. octacantha, non octacanlhum.
P. 1782 — corr. //. tetracantha, non letracanthurn.
P. 1791 — aj. Podocyrlis brevipes, 1340 — et 1761.
P. 1792 — corr. Pterocanium bihrachiatuni, 1317, non 1327.
P. 1792 — aj. Pteropiliurn, 1326 — et 1442 (Les espèces des genres Pteropi-
lium, 1881 et Pteropiliurn, 1887 sont mêlées dans l’ordre alphabétique).
P. 1793 — aj. Sethoconus capreolus. PI. 58, fig. 6 (lapsus pro rayianus).
P. 1798 — aj. Stylactis güniheli, 530.
P. 1798 — aj. Stylosphaera lithatractus, PI. 16, fig. 3 et 4 (la description a été
omise dans le texte : cf. légende).
P. 1798 — corr. Styptosphaera non Styposphaera.
P. 1800 — aj. Theophaena hexaptera, 1464.
P. 1800 — déplacer le genre Theosyringium après Theopodium.
P. 1803 — corr. Zygartida, 391, non. 397.
P. 1803 — corr. Zygocircus triquetrus, 947, non 347.
IV. — Légendes des Planches.
PI. 4 — corr. titre : Order Beloidea non Larcoidea, Family Sphaerozoida,
non Tholonida.
PI. 13 — corr. lig. 12, Saturnali.'i circoides, non circoideus.
PI. 15 — corr. fig. 7, Stauroxiphos, non Slauroxiphus .
PI. 22 — corr. fig. 11, Hexancistra quadricuspis, non quadricuspsis.
PI. 31 — corr. fig. 9, Sethostylus distyliscu.'t, non. dictyliscus.
PI. 40 — corr. fig. 10, Ornmatocampe nereis, non nereides.
PI. 45 — corr. fig. 7, 8, 9, Tessarastrurn, non T esseraslrum.
PI. 45 — corr. fig. 10, Amphirrhopalum, non Atnphirhopalum.
PI. 45 — corr. fig. 12, Arnphicraspedum rnaclaganium, non maclagganium.
PI. 51 — corr. fig. 7, Tridictyopus conulus, non conicus.
PI. 51 — corr. fig. 9, Cy.'stnphormis, non Cyrtophorrni.s.
PI. 52 — corr. fig. 1, 2, 3, Cyslophormis, non Cyrtophormis.
PL 52 — corr. fig. 10, Carpocanistrum acephalitrn, non cephalum.
1092
PI. 53 — corr. fig. 12, Euscenium tricolpium, non eucolpium.
PI. 56 — la fig. 13, Sethocephalus eucecryphalus ne représente pas un Radio-
laire mais un Tintinnide, Cilié, sec. Kofoid, 1912.
PI. 57 — corr. fig. 6, Clistophoena rustiana, non hexolena.
PI. 58 — corr. fig. 6, Sethoconus rayianus, non capreolus.
PI. 59 — corr. fig. 5, Clathrocyclas cassiopeiae, non cassiopejae.
PI. 66 — corr. fig. 3, Tricolocapsa dioscoridis, non discoridis.
PI. 79 — N. B. La corne apicale de fig. 8-9, Stichophorrnis novena est brisée
ainsi que les 9 cornes du podome (texte p. 1456).
PI. 84 — lire fig. 8, Euscenium tripospyris (vel Tripospyris euscenium) et non
l’inverse.
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En vente à l’adresse de chaque laboratoire.
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami;
depuis 1928 ; prix variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot, Palais
de Chaillot, Paris-lC® ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬
ger, 35 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur ; M. J.
Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis
1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5®;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬
nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur :
M. R. Portères, Laboratoire d’Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5® ; abonne¬
ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeur : M. A. Aubré ville. Laboratoire
de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5® ; trimestriel ; abonnement, France,
40 F ; Étranger, 50 F.
Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬
gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬
ger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : M™® V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬
togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
Revue de Mycologie. Directeur ; M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis
1928 ; abonnement, France, 24 F, Etranger, 30 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de C^ptogamie, 12,
rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : M™® Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de
Buffon, Paris-5® ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger,
70 F.
Acarologia. Directeur : M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1959 ; abon¬
nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités).
ABBEVILLE. - IMPKIMERIE F. PAILLART (d. 1793). - 6-6-1969.
2' Série, Tome 40
Numéro 6
Année 1968
Paru U 6 Juin 1969,
SOMMAIRE
Pages
Communications :
M. Vachon, g. Rousseau et Y. Laissus. Liste complète des manuscrits de Lamarck conservés
à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris . 1093
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Un Brookesia des forêts orientales de Madagascar,
B. thieli n. sp. (Chamaeléonidés) . 1103
J. Vellard. Les Telmatobius du groupe rnarmoralus (Âmphibia) . 1110
J. Daget. Poissons d’eau douce du Sénégal récoltés par MM. A. Villiers et C. Reiser . 1114
C. Almaça. Révision critique de quelques, types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique du
Nord des collections du Muséum national d’Histoire naturelle . 1116
M. L. Bauchot. Description de Lappanella guineensis sp. nov. (Téléostéens, Perciformes,
Labridae) . 1145
J. C. Hureau. Remarques sur les Poissons des Iles Saint-Paul et Amsterdam . 1150
P. Aguesse et P. Gaillot. Note sur deux espèces d’Odonates de l’atoll de Clipperton. . . . 1162
M. H. Naudo. Contribution à la description de l’espèce Ewingia cenobitae Pearse, 1929 (Aca¬
riens, Sarcoptiformes) . 1164
J. Heurtault. Une nouvelle espèce de Pseudoscorpion de l’Hérault, Neobisium (N.) boui
(Neobisiidae) . 1171
M. Cauquoin. Sur une nouvelle espèce de Mactridae du Brésil . 1175
J. G. Harmelin. Bryozoaires récoltés au cours de la campagne du « Jean Charcot » en Médi¬
terranée Orientale (août-septembre 1967). L Dragages . 1179
J. Prod’hon. Description de Raillietnema petterae n. sp. et de Raillietnema parapetterae n. sp.,
Nématodes parasites d’un Amphibien malgache, Discophua aniongili Grandidier, 1877. . . . 1209
M.-C. Durette-Desset. Nématodes héligmosomes d’Amérique du Sud. III : Nouvelles
données morphologiques sur cinq espèces parasites de Rongeurs ou de Primates.. . 1215
J. Berhaut. Variations mensuelles d’abondance de la Trachyméduse Liriope tetraphylla
(Chamisso et Eysenhard, 1821) dans le Golfe de Marseille . 1222
Y. Plessis. Les atolls des Tuamotu en tant qu’écosystème marin . 1232
Table des matières du tome 40 . 1237
BuU. Mus. Hist. nat., Paris, 40, d» 6, 1968 (1969), pp. 1093-1241.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIHE NATURELLE
ANNÉE 1968. — No 6.
4880 RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 octobre 1968
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Th. MONOD
COMMUNICATIONS
LISTE COMPLÈTE
DES MANUSCRITS DE LAMARCK
CONSERVÉS A LA BIBLIOTHÈQUE CENTRALE
DU MUSÉUM NATIONAL D^HISTOIRE NATURELLE
DE PARIS
Par Max VACHON, Georges ROUSSEAU et Yves LAISSUS
Dans une note parue dans ce Bulletin l’un de nous a donné les titres et les
cotes des manuscrits intéressant la doctrine de Lamarck (dont certains seront
intégralement publiés) et indiqué qu’une liste complète de tous les manuscrits
de cet auteur serait ultérieurement établie.
C’est cette liste que nous donnons ci-après et qui, en fait, constitue une mise
à jour du catalogue de A. Boinet ^ publié en 1914 et des suppléments à ce cata¬
logue, paru ou en préparation
Les manuscrits, déjà mentionnés dans la liste de 1967, sont en caractère gras.
1. M. Vaciiox. — A propos des manuscrits de Lamarck conservés à la bibliothèque centrale du
Muséum national d’ilistoire naturelle de Paris (note préliminaire}. Bull. Mus. Ilist. nat. 39 (6} : 1023-
1027, 1967.
2. A. lIoiNFT. — Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Paris,
2, pp. 125-127 et 266, 1914.
3. Il a paru, en 1965, un premier supplément au catalogue de A. Boinet (catalogue général des
manuscrits des bibliothèques de France, t. LV) qui ne contient aucune référence à des manuscrits
de Lamarck. Un deuxième supplément, en préparation, doit recenser les manuscrits de Lamarck
portant les cotes 2528 et 2628.
69
1094 —
Les 176 manuscrits, dont la liste suit, représentent un ensemble de 4 663 feuil¬
lets dont on peut dresser la répartition par matières :
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(21 feuillets) : Ancien discours d’ouverture de mon cours (de
1806) 1.
(19 feuillets) : Discours d’ouverture de mon cours pour 1809.
(16 feuillets) : Discours d’ouverture pour le cours de 1816.
(20 feuillets) : Discours d’ouverture du cours de 1814. Introduction
(exorde).
(16 feuillets) : Biologie ou Considérations sur la nature, les facultés,
les développemens et l’origine des corps vivans (1809 à 1815).
(9 feuillets) : Sur l’origine des êtres vivans (1801-1803).
(23 feuillets) : Des parties de l’art employées dans les sciences
naturelles (1807-08).
(27 feuillets) : De la disposition qu’il faut donner à la distribution
des animaux.
De la nécessité ensuite de considérer cette distribution sous 2 rap¬
ports dilîérens, d’en établir par conséquent deux sortes (1816-17).
(8 feuillets) : Bases essentielles à la connaissance des animaux,
1®"^ discours (1815-16).
(51 feuillets) : Dégradation de l’organisation (1809-10).
(16 feuillets) : 3® leçon. Quelques considérations nécessaires à
l’avancement de la zoologie (1810-11).
(10 feuillets) : Discours d’ouverture an 9 et an 10. Mollusques.
2® leçon. Classe V. Les mollusques. Caractères generaux de ces ani¬
maux et de leur organisation (1802).
(20 feuillets) : 2® leçon. Des rapports qui doivent être employés
dans la distribution et la classification des animaux ; et des prin-
1, Les claies présumées des manuscrits sont entre parenthèses.
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cipes qu’il convient d’admettre pour la détermination de ces rap¬
ports (1816-17).
(35 fenillets) : 5® leçon. Inlluence des circonstances sur les actions
des animaux (1809-10).
(10 feuillets) : 4® leçon. Généralités sur les animaux sans vertèbres
(1812-14).
(28 feuillets) : 4® leçon. Ordre naturel des animaux pour mes démons¬
trations. Les infusoires.
Les polypes.
Tableau des radiaires.
Tableau des vers.
Tableau des insectes.
Tableau des arachnides.
Tableau des crustacés.
Tableau des annelides.
Tableau des mollusques.
(8 feuillets) : 2® partie. De l’intervalle considérable qui sépare la
nature des corps inorganiques de celle des corps vioans ; et parmi
ceux-ci, des caractères essentiels et exclusifs qui distinguent géné¬
ralement les animaux des végétaux (1816-17).
(21 feuillets) : État actuel de la distribution et classification des
animaux.
(8 feuillets) : Coquillage (dict) des lieux qu’habitent les coquil¬
lages. Caractères indicateurs des milieux qu’habitent les coquillages.
(11 feuillets) : Pour les elemens de conchyliologie.
(4 feuillets) : Système conchyliologique de M. D’Audubert de Fer-
russac.
(3 feuillets, 5 tableaux) : Prodrome de l’histoire naturelle des ani¬
maux invertébrés présentant leur distribution en classes, ordres,
genres, et espèces ; avec une exposition succincte de leurs caractères
généraux et particuliers par le C. L. professeur de zoologie au
Muséum d’hist. naturelle à Paris V® (an VII à an IX).
Tableaux
Division naturelle des animaux, en neuf classes.
Division naturelle des animaux en dix classes.
Division naturelle des animaux à sang blanc, en cinq classes.
Division naturelle des contractiles en six ordres.
Division naturelle des contractiles en 7 ordres.
(2 feuillets) : II. Distribution générale des animaux (1808-09).
(12 feuillets) : Histoire naturelle des animaux sans vertèbres.
1®'' discours (an VI an VII).
(56 feuillets) : Tableau général des genres des animaux sans ver¬
tèbres. l*’® classe — Les mollusques
1. Ce titre est celui de la couverture.
Sur le premier feuillet, Lamarck a écrit l’autre titre suivant : « Tableau général des divisions et
des genres des animaux sans vertèbres précédé du discours d’ouverture du cours d’histoire natu¬
relle de ces animaux donné dans le Muséum national fl’hist, naturelle, l’an H de la République par
le C. Lamarck »...
Le Manuscrit de ce discours ne s’y trouve pas.
1096 —
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(22 feuillets) : Terminologie pour les coquilles et méthodes de con¬
chyliologie.
(4 feuillets) : 5® cayer. Distribution et division des mollusques.
Généralités relatives à cette distribution.
(33 feuillets) ; Coquilles univalves. Elemens de conchiliologie.
Ouverture entière, n’ayant à sa base ni échancrure ni canal.
(46 feuillets) : Coq. univalves. Ouverture versante ou échancrée,
ou canaliculée à sa base. Elemens de conchyliologie.
(11 feuillets) : Coquilles univalves ; multiloculaires. Elemens de
conchyliologie.
(9 feuillets) : Coquilles bivalves irregulieres. Elemens de conchy¬
liologie.
(17 feuillets) : Mollusques acephalés nuds. Tableau general. 2® sec¬
tion. Mollusques acephalés conchylifères.
(3 feuillets) : Les radiaires.
(1 feuillet) : Les vers.
(6 feuillets) : Les insectes. Classe quatrième (la 8® du régne ani¬
mal) Les insectes. Ordre 1®*'. Coléoptères.
Les aracnides ^ :
(6 feuillets) : Les crustacés. Ordre l®"". Crustacés pediocles.
(5 feuillets) ; Système des animaux sans vertebres ou Tableau
general des classes, des ordres, des genres, et des especes de ces ani¬
maux
(32 feuillets) : Les infusoires ou animaux microscopiques. Classe 1’’®
du régne animal.
(52 feuillets) : Première classe. Les infusoires ou astomes.
(12 feuillets) : 2® classe. Les polypes. Définition, introduction,
lr®s divisions.
(178 feuillets dont détail ci-dessous) : Les polypes.
(34 feuillets) : Ordre 1®’’. Polypes rotifères ou polypes ciliés.
(9 feuillets) : 1*'® Section. Polypiers fluviatiles.
(46 feuillets) : 2® Section. Polypiers vaginiformes.
(34 feuillets) : 3® Section. Polypier à rézeau.
(12 feuillets) : 2® ordre. Polypes nuds.
(19 feuillets) : Ordre troisième. Polypes à polypier.
(24 feuillets) : Ordre 5®. Polypes flottans. (p. notantes).
(21 feuillets) : 3® Section. Les listulides.
(20 feuillets) : 4® Section. Polypiers foraminés.
(70 feuillets) : 5® Section. Polypiers lamellifères.
(7 feuillets) : Ordre 4®. Polypes tubifères.
(60 feuillets) : 6® Section. Polypiers corticifères.
(38 feuillets) : Classe 4. Les tuniciers.
1. Le Manuscrit se résume à ce seul titre sur la couverture d’un double feuillet.
2. Ce Manuscrit est composé d’une suite de titres sans texte : Discours d’ouverture. Division des
au. sans vert. Classe première. Les mollusques céphalés nuds. Mollusques cephalés conchylifères.
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(99 feuillets) : Ordre 1®’'. Vers mollasses.
(15 feuillets) : Classe 5®. Les vers. (Vermes).
( 9 feuillets) : l"^® section. Vers vésiculaires.
(24 feuillets) : 2® section. Vers planulaires.
(10 feuillets) ; 3® section. Vers hétéromorphes.
(41 feuillets) : Ordre 2d. Vers rigidules.
(93 feuillets) ; 7® section. Polypiers empâtés.
(11 feuillets) : Classe 3®. Les radiaires.
(52 feuillets) ; l"^® section. Les stellérides.
(92 feuillets) ; 2® section. Les echinides.
(62 feuillets) : Ordre 1®’'. Radiaires mollasses.
(5 feuillets) : Ordre second. Radiaires échinodermes.
(8 feuillets) : Organisation des insectes, ou principaux traits de
cette organisation.
(17 feuillets) : Caractères extérieurs des insectes. Principes d’en¬
tomologie.
(102 feuillets) : Ordre l®® et 2d. Les aptères. Les diptères.
(63 feuillets) : Ordre 3. Les hémiptères.
(11 feuillets) : Ordre 4. Les lépidoptères.
(6 feuillets). Ordre 5. Les hyménoptères.
(41 feuillets) : Classe 6®. Les insectes. Généralités et principaux
traits de l’organisation de ces animaux.
(14 feuillets) : Les nocturnes rouleuses. Division des lépidoptères
nocturnes.
(9 feuillets) : Les pyralites ou nocturnes-pyralites.
(18 feuillets) : Phalènides.
(14 feuillets) : Section 1™. seconde coupe. Lépidoptères crépus¬
culaires ou les sphingides.
(21 feuillets) : Insectes. Introduction, l™ et 2® parties. Section 2®.
Les papillonides.
(37 feuillets) : Les nécrophages. 2® famille. Les rapaces.
(39 feuillets) : 1’’® section. Hyménoptères à aiguillon.
(61 feuillets) : Seconde section. Hyménoptères à tarriere.
(1 feuillet) : Corticoles à onze articles aux antennes.
(3 feuillets) : Les scolitaires. Le 3® article des tarses bilobé.
(13 feuillets) : 1'’® section. Les locustaires.
(50 feuillets) : Ordre 6. Les névroptères.
(21 feuillets) : Ordre 7®. Orthoptères.
(15 feuillets) : Ordre 8®. Coléoptères.
(59 feuillets). Coléoptères pentamères.
(74 feuillets) : 3® section. Tetramères. 4 articles à tous les tarses.
(66 feuillets) : 4® section. C. hétéromères.
(79 feuillets) : 5® section. Les pentamères.
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(88 feuillets) : Classe 6®. Les arachnides
(50 feuillets) : Classe 8®. Les crustacés.
(79 feuillets) : Classe 8®. Les crustacés.
(74 feuillets) : Les anuélides.
(26 feuillets) : Classe 9. Les cirrhipèdes
(32 feuillets) : l®"" cahier. Famille des cardiacées.
(27 feuillets) : 2® cahier. Famille des arcacées et celle des trigonées.
(17 feuillets) : 3® cahier. Les nayades.
(9 feuillets) : 4® cahier. Les camacées. Coquille inéquivalve.
(7 feuillets) : 5® Cahier. Ordre 2d. Conchifères monomyaires.
(27 feuillets) : 6® cahier. Les mytilacées.
(16 feuillets) : 7® cahier. Les malléacées.
(40 feuillets) : 8® cahier. Les pectinides.
(29 feuillets) : 9® cahier. Les ostracées.
(9 feuillets) : 10® cahier. Les rudistes.
(17 feuillets) : Classe IL Les conchifères. Caractères généraux.
(70 feuillets) : Conchifères tenuipèdes.
(28 feuillets) : Conchifères crassipèdes.
(56 feuillets) : Les conques.
(16 feuillets) : II® cahier. Les brachiopodes.
(32 feuillets) : Les volutes.
(30 feuillets) ; Mitres.
(1 feuillet) : 2® division. Gastéropodes en spirale ou trachélipodes.
(21 feuillets) : Extraits des mémoires sur le concours pour le prix
d’anatomie de l’holothurie, de l’asterie et de l’oursin.
(7 feuillets) : Extrait du mémoire de Mr Savigny sur les arachnides,
les crustacés, les entomostracés.
(6 feuillets) : Extrait abrégé du 1®'' mémoire de Mr Savigny. (lu à
l’institut, le 6 février 1815).
(1 feuillet) : Mr Cabanis.
(1 feuillet) : Système du C. Cuvier sur les animaux à sang blanc.
(9 feuillets) : Extrait du 2d mémoire de Mr Savigny (mai 1815)
Alcyons ascidioïdes ou hiforés.
(4 feuillets) : Les acéphales ou mollusques sans tète distincte.
(8 feuillets) : Elemens d’histoire naturelle par le C. Cuvier, livre
cinquième, des animaux à sang blanc en général.
(58 feuillets) : Cuvier. Invertébrés
1. La couverture porte ce litre et le feuillet 1 cet autre : classe 7® Les Arachnides.
2. La couverture porte ce titre et le feuillet 1 cet autre ; classe X® Les cirrhipèdes,
3. Les différents titres de ce manuscrit sont les suivants :
Couverture : Cuvier - Invertébrés.
feuillet 1 ; Vues générales sur les animaux vertébrés, (aiv.
feuillet 2 : Ajijiereu général sur l’oeconomie des aniinx sans vertebres.
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(10 feuillets) : Poissons. Familles et genres.
(23 feuillets) : Animaux vertébrés. Cuvier.
(22 feuillets) : 1''® partie. Connoissance des objets observés dont
l’origine est nécessairement inconnue, et ne peut être attril)uée
qu’à la volonté du suprême auteur de toute chose
(18 feuillets) : 2® partie. Connoissance des objets observés qui
existent dans la nature et par elle ; des corps en général ; de leur
mouvement de transport d’un lieu à un autre...
fl4 feuillets) : 3® partie. Connoissance du globe terrestre, de l’at¬
mosphère vaporeuse qui l’enveloppe, de l’état de sa surface, et de
celui de sa croûte externe.
(29 feuillets : 4® partie. Connoissance des corps et des matières
inorganiques observés dans notre globe ; de leurs propriétés par¬
ticulières ;...
(13 feuillets) : 5® partie. Connoissance des corps vivans que la
nature a produit dans notre globe, des facultés qu’ils possèdent,
et des lois auxquelles ils sont soumis,...
(1 feuillet) : 5® partie. Connoissance des rapports de quantité soit
en nombre, soit en etendue qui existent entre les corps...
(8 feuillets) : 6® partie. Connoissance des choses qui existent ou
peuvent exister par tout art quelconque.
(1 feuillet) : 7® partie. Connoissance des usages que l’on peut faire
de certains corps ou de certaines choses, et des procédés ou modes
à employer pour nous rendre ces corps ou ces choses avantageux,
agréables, utiles.
(5 feuillets) : Livre second. Connoissances de raison.
(4 feuillets) : 4® partie. La plus grande des pensées de l’homme.
Philosophie. Sur l’opinion de l’existence du bien et du mal dans la
nature (1810-1814).
(178 feuillets) : Considérations fondamentales pour l’étude de la
Météorologie. Résultats et jugemens pour le caractère des années
et des saisons. Probabilités...
(16 feuillets) : Lunaisons.
(6 feuillets) : Méthode pour calculer les iniluences des points
lunaires... afin de déterminer les probabilités 1806.
(5 feuillets) : Tableau des positions respectives des apsides, nœuds,
nouvelles lunes...
(8 feuillets) : Disposition des apsides et des nœuds pour l’etude
du caractère des saisons (classification abrégée).
(29 feuillets) ; Dépouillemens des quartiers.
(27 feuillets) : Boréaux, Austraux.
1. Dans le second volume des « Morceaux choisis de Lamarck » Moscou 1959, Poliakov a donné
à ce Ms 752 le titre général de « Apperyu analytique des connoissances humaines ». qui est celui d’un
manuscrit conservé à la Bibliothèque de Zoologie comparée au Harvard College (U. S. A.) et qui cons¬
titue, de toute évidence, le début tlu Ms 752. C’est ce titre qui a été mentionné dans notre liste de
19G7 sous la cote Ms 752.
— 1100 —
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MS 754-15
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MS 754-17
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MS 754-19
MS 754-20
MS 754-21
MS 754-22
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MS 754-24
MS 754-25
MS 755-1
MS 755-2
MS 755-3
MS 755-4
MS 755-5
MS 755-6
MS 755-7
MS 755-8
MS 755-9
(12 feuillets) : Systèmes des lunes diurnes et des lunes nocturnes ;
des lunes croissantes et des 1. décroissantes.
(27 feuillets) : Dépouillemens des phases de la lune (depuis l’an 3
jusqu’à l’an 14 (inclusivement).
(27 feuillets) : Nouvelles lunes dans le champ de l’apogée.
(9 feuillets) : Notes relatives au cours de la lune et à celui de Vénus.
(24 feuillets) : Arrivée de la nouvelle lune dans chaque mois de
l’année.
(29 feuillets) : Apogée boréal.
(8 feuillets) : Apogée austral.
(39 feuillets) : Dépouillemens des syzygies.
(10 feuillets) : Etudes de la disposition générale des points lunaires
dans chaque temps particulier...
(1 feuillet) : Intervalle d’une quadrature quelconque à la syzygie
suivante.
(25 feuillets) : Nouvelles 1. dans le champ du périgée et dans la
même déclinaison que cet apside.
(7 feuillets) : Système des rapports d’ecartement et de rapproche¬
ment entre Vapogée et le nœud.
(9 feuillets) : Situation du lunistice boréal dans chaque mois.
(1 feuillet) : Nouvelles 1. biapsidiaires.
(6 feuillets) : Système des apsides.
(6 feuillets) ; Ecartement moyen (N** 2) Apogée austral.
(6 feuillets) : Apogée austral. Les A très écartés des apsides.
(4 feuillets) : Sur les effets d’une influence lunaire. Action de la
lumière du soleil sur l’atmosphère.
(1 feuillet) : Proportion qui ne paroissent devoir etre conservées
dans la puissance des difîerens systèmes d’influence de la lune et
du soleil sur l’atmosphère.
(85 feuillets) : Sixième partie. Mémoire sur dilferens phénomènes
de l’atmosphère.
(8 feuillets) : Considérations fondamentales pour l’étude de la
météorologie. Note sur un article du mémoire de Mr Ramond.
(11 feuillets) : Systèmes de météorologie et autres objets divers.
(15 feuillets) : Observations et reflexions diverses et détachées
relatives à la météorologie.
(42 feuillets) : Résultats et jugemens pour le caractère des années
et des saisons. Saisons extraordinaires.
(16 feuillets) : Hiver. Vents orientaux observés à Paris dans diffé-
rens hivers (an 3 à 1807).
(8 feuillets) : Instrumens météorologiques.
(2 feuillets) ; Température. Tliermomèire.
(15 feuillets) : Baromètre.
1101
MS 755-10
MS 755-11
MS 755-12
MS 755-13
MS 755-14
MS 756-1
MS 756-2
MS 756-3
MS 756-4
MS 1021
MS 1905-1
MS 1905-2
MS 1905-3
MS 1905-4
MS 1905-5
MS 1905-6
MS 1905-7
MS 1905-8
MS 1905-9
(44 feuillets) : Opinion sur les vents
(86 feuillets) : Sur les pluies et leur formation. Sur le grouppement
des nuages. Sur les variations de l’électricité atmosphérique et ses
effets. Sur la formation des orages.
(33 feuillets) : Annuaire météorologique pour l’an Xll de l’ère de
la République française, à l’usage des agriculteurs, des médecins,
des marins, etc...
(26 feuillets) : Observations qui doivent guider dans la composi¬
tion de l’annuaire mét. de l’an 9.
(12 feuillets) : Recueil d’observations sur la météorologie.
(16 feuillets) ; Physique terrestre.
(91 feuillets) : Physique terrestre ou Recherches sur les causes de
l’état de la surface et de la croûte extérieure du globe terrestre...
par J. R. Lamarck, membre de l’inst. nat. de Fr. professeur-admi¬
nistrateur du Muséum d’hist. nat. à Paris, chez l’auteur au Muséum
d’hist. Nat. (jard. des pl.) Agasse, Libraire rue des Poitevins,
nO 18. An X.
(5 feuillets) : Chapitre premier. L’attraction est la cause première
de l’agrégation des corps, soit simples, soit composés... Disserta¬
tion sur l’affinité chymique.
(7 feuillets) : Sur les molécules essentielles des composés. Mémoire
lu à l’Institut le 6 fructidor, relu le 21 vendémiaire an 5 par .1. B.
Lamarck.
(107 feuillets) : Notes tirées du traité des arbres fruitiers par Duha¬
mel. Greffes. Notes diverses tirées de J. -J. Rousseau. Méthode de
Tournefort. Classifications de la 3® à la 22® classe des arbres et des
arbrisseaux.
(12 feuillets) : Division analytique des connoissances humaines.
(1810-1814).
(7 feuillets) : De ce qui reste à faire pour donner à la botanique
le degré de perfection dont elle ne peut se passer (1795).
(4 feuillets) : Méthode de Botanique.
(7 feuillets) : Botanique. Liliacées.
(2 feuillets) : Nottes critiques pour servir d’exemple dans notre
philosophie botanique.
(4 feuillets) : Nom des genres de la flora peruviana.
(6 feuillets) : Des parties de la fructification ou des organes propres
à la reproduction des plantes.
1® divisio polypetalae germine supero foliis alternis.
(19 feuillets) : Catalogus plantorum a D. Josepho Martin alla-
tarum ex Madagascaria insula franciae, capite bonoe spei, domingo
et martinica. anno 1789.
(1 fe>iillet) ; Lamarck observe qu’aucun helice connu ne vit dans
la mer...
1. La coiiverlure porto co titre et le feuillet 1 outre ce même titre, la parenthèse suivante : (ce
n’est point la mienne).
1102 —
MS 1905-10 (2 feuillets) : Notes sur le mémoire du Docteur Spix médecin bava¬
rois, relativement au système nerveux des radiaires et de l’ac¬
tinie.
MS 1905-11 (20 feuillets) : Météorologie. Nottes prises dans le Moniteur.
MS 1934-XXXIV Plan de travail à faire pour mettre en ordre les herbiers
du cabinet national d’histoire naturelle. 24-4-1793 i.
MS 1992-518 Lettre adressée par Lamarck au Baron de la Peyrouse, le 20 juin
1788, sur le projet de ce dernier de publication d’une flore des
Pyrénées.
MS 1998-191 Lettre adressée par Lamarck, le 30 vendémiaire an 9 au citoyen
Guillemot, Directeur de la Manufacture nationale des Gobelins
pour lui recommander son fils en vue de son admission au cours
de dessin.
MS 2528 (76-80) : Lamarck (Jean-Baptiste de Monet, chevalier de) copie
signée d’un rapport de Daubenton et d’un extrait des délibérations
de l’assemblée des professeurs du Muséum, relatifs à l’acquisition
éventuelle de la collection de minéraux de Sibérie du citoyen
Mailly, 26 vendémiaire an 3 (17 octobre 1794) ; « Bapport des
citoyens Geoffroy et Lamarck présenté à l’assemblée des profes¬
seurs dans sa séance du 24 brumaire, l’an 3® de la république »
(14 novembre 1794), au sujet de l’acquisition éventuelle de la col¬
lection d’insectes du citoyen Olivier, autographe signé également
par Etienne Geoffroy Saint-Hilaire ; lettres à Jacques Thouin pour
lui annoncer sa nomination de « commis-secrétaire de l’adminis¬
tration du Muséum », 23 pluviôse an 3 (11 février 1795) ; à Antoine-
Laurent de Jussieu, directeur du Muséum, au sujet de l’attribu¬
tion du logement » que quitte le C. Desfontaines », dans la maison
de Buffon, 25 brumaire an 4 (16 novembre 1795) ; à Duquesnoy,
directeur des salines de France, 18 vendémiaire an 13 (10 octobre
1804).
MS 2628-1 (6 feuillets) : Histoire naturelle des animaux invertébrés ou à
sang blanc. Discours préliminaire, an VI à an VH.
MS 2628-2 (10 feuillets) : Discours préliminaire pour le cours de l’an six. (lù
le 14 floréal an 7).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum national d’IJistoire naturelle, 61, rue de Buffon, 75-Paris T’®
et Bibliothèque centrale du ^luséutn national d" Histoire naturelle,
38, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, 75-Paris V^.
1. Ce manuscrit a été déposé aux Archives Nationales. Cote AJ 512.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N® 6, 1968 (1969), pp. 1103-1109.
UN BROOKESIA DES FORÊTS ORIENTALES
DE MADAGASCAR, B. THIELI N. SP.
( Chamaeléonidés )
Par E. U. BRYGÜÜ et Cii. A. DOMERGUE *
En avril 1967 Edwin Gould nous ajiportait de Périnet un Brookesia (Ry 635)
que nous ne pouvions identifler.
Ultérieurement Jean Thiel nous remettait, d’abord une série de récoltes en
alcool puis un lot de Brookesia vivants appartenant à la même espèce :
— 2 spécimens récoltés à Périnet en septembre 1966 (Ry 637 A et R) ;
— 1 spécimen, récolté à Didy, 40 km à l’E. d’Ambatondrazaka, en forêt à
900 m d’altitude, en septembre 1907 (n° 11 de Thiel) ;
— 1 spécimen récolté à Korikory, à l’E. d’Ambositra, aux sources de la
Mananjary à une altitude de 1.500 à 1.600 m (n° 14 de Thiel) ;
— 2 spécimens récoltés à Fierenana, en février 1968 (Ry 720 et 457 C), loca¬
lité située à 30 km à l’est d’Amboasary, sous-préfecture de Moramanga ;
— 12 spécimens provenant d’Ambodimanga (canton de Reparasy, sous-pré¬
fecture de Moramanga), récoltés en avril 1968.
En mai 1968 A. Peyrieras nous adressait à son tour deux spécimens de la
même espèce, récoltés à Hiaraka, altitude 1.000 m, montagne Ambohitsiton-
droina (sous-préfecture de Maroantsetra), en même temps que des Brookesia
vadoni.
Nous proposons pour la nouvelle espèce le nom de Brookesia thieli en hom¬
mage à Jean Thiel qui nous a fourni la majeure partie du matériel étudié ici.
A. Aspect général
Tout en ayant la coloration habituelle terne des Brookesia, variant du sable
au brun foncé, la nouvelle espèce se distingue cependant, in vivo, par une fré¬
quente ligne brune plus foncée, longitudinale, au niveau de la colonne verté¬
brale. Cette ligne sombre peut d’ailleurs être elle-même séparée en deux par un
mince blet clair central. Elle est habituellement bordée par 2 lignes plus claires.
Lorsque des Brookesia superciliaris sont conservés vivants dans les mêmes
conditions que des spécimens de la nouvelle espèce, ceux-ci sont nettement
d’une coloration plus claire que les autres.
Un caractère particulier, noté par J. Thiel, est la pigmentation des muqueuses,
rouges, alors que celles des Brookesia superciliaris des mêmes biotopes sont jaunes.
En alcool la coloration varie du gris au brun.
* Iiistitul Pasteur de Madagascar. B. P. 1274. Tananarive.
1104 —
B. Description du mâle
Nous prenons pour type un spécimen récolté par J. Thiel en mai 1968 à
Ambodimanga (n° 72 de la collection Thiel, n” 490 C = By 740).
La tête. — La tête se caractérise par un certain nombre d’excroissances.
La corne supraoculaire dont le bord supérieur est horizontal, mesure moins
d’un demi diamètre orbitaire (2,5 mm sur notre spécimen). Les bords sont
denticulés.
Juste à l’aplomb de la branche verticale de la corne supraoculaire, au-dessus
de la narine, une protubérance épineuse, d’environ 1 mm de dénivellement
donne ouverture à la narine.
Entre les deux formations portant les narines, sur la partie axiale, une petite
épine se trouve située au-dessus de la lèvre supérieure.
En vue apicale, la partie antérieure de la tête montre, sur un premier plan,
un V à ouverture antérieure formé par les 2 cornes supraoculaires. A l’intérieur
de ce V, sur un plan inférieur, un autre V plus petit, formé par les formations
des narines ; enfin, encore plus bas, au centre l’épine de la lèvre supérieure.
Latéralement, deux épines marquent l’angle postéro-inférieur de l’orbite.
Le couvre nuque se termine, de chaque côté, par 4 épines.
Sous la gueule s’observent 6 petits cônes agrandis, qui n’atteignent pas la
taille de ceux observés chez B. superciliaris.
Le dessus de la tête est marqué par un certain nombre de dépression, il n’y
a pas de crête pariétale.
Le corps. — Il n’existe ni crête dorsale, ni carène ; la ligne axiale montre une
série de chevrons, à ouverture antérieure, dessinée par des granules légèrement
hypertrophiés. Ces chevrons correspondent aux zones d’implantations des épines
paravertébrales.
De chaque côté on compte, entre la nuque et l’insertion de la cuisse, 10 épines.
La onzième se trouve au niveau de l’insertion de la cuisse. Il n’y a pas de bou¬
clier en losange à ce niveau.
Sur le corps, le tégument est hétérogène ; sur un fond granuleux grossier, des
tubercules plus grands se remarquent, dessinant des ébauches de lignes horizon¬
tales.
La queue. — La queue est quadrangulaire. La série d’épines et de chevrons
observée sur le dos s’y prolonge en diminuant très régulièrement d’importance.
On peut dénombrer au moins 14 séries.
Il n’y a pas de formation écailleuse différenciée, para-anale.
Les membres. — Il n’existe pas d’épines osseuses au niveau des membres,
mais des écailles épidermiques se différencient. Deux à trois s’observent au
niveau des bras et des cuisses. Une plus nette se remarque au niveau de la face
antérieure de l’avant-bras et de la jambe. Elle tranche par sa coloration claire.
Les soles ne sont pas épineuses mais elles présentent une nette différencia¬
tion verruqueuse, formée de tubercules lisses.
Uhémipénis (fig. 1). — Pour une longueur totale de 62 mm dont 28 pour la
queue : l’hémipénis mesure 6 mm dans sa plus grande longueur, soit 1/10® du
corps.
L’organe est sessile, le corps globuleux, piriforme, entièrement lisse ; le bord
interne est plus long que le bord externe.
— 1105 —
La face sternale est creusée par un large sillon bordé par une membrane
diffuse, de couleur rose pour la lèvre interne, épaisse et saillante de couleur
rouge-sang pour la lèvre externe. Sur l’organe droit, le sillon est en V, profond,
à lèvres serrées ; sur l’organe gauche, il est ouvert en U et la membrane externe
est particulièrement développée.
Brookasio ^higli -«ÇO/C/By 740 i _ . _ _
Fig. 1. — Brookesia thieli n. sp. Hémipénis.
5
mm
_j
Il y a deux zones apicales distinctes :
— l’apex interne, qui prolonge le côté le plus grand, consiste en un tuber¬
cule au sommet aplani dont le rebord interne se relie au corps du pénis par un
arrondi, tandis que le rebord externe est subvertical et sa tranche pourvue
d’une crête horizontale denticulée ;
— l’apex externe est formé par un mamelon subcylindrique dont l’axe est
plus ou moins oblique par rapport au corps du pénis, terminé par une section
plane à regard externe dont la 'tranche supérieure est ornée par une crête fes¬
tonnée.
Sur notre spécimen, on remarque que l’apex externe est beaucoup plus déve¬
loppé sur l’organe gauche que sur l’organe droit.
Outre les crêtes apicales, on observe une ornementation qui paraît localisée
au sillon : une expansion filiforme, rouge-sang, issue de la lèvre interne, sous le
tubercule denticulé ; une languette plus ou moins atrophiée sur la lèvre externe,
sous le mamelon externe ; un ergot dans l’axe du sillon de l’organe gauche,
déjeté à l’extérieur sur l’organe droit.
— 1106 —
Les lèvres du sillon s’évasent distalement pour rejoindre chacune la base
d’un apex.
En résumé : hémipénis simple, piriforme, lisse, biapical, à sillon unique bien
marqué, avec une ornementation de crêtes et languettes.
Comparaison avec d'autres mâles. — Les observations faites sur les autres
spécimens mâles, montrent une étroite homogénéité. Les variations sont des
plus minimes. La taille maximale observée est de 64 mm dont 27 pour la queue
sur un spécimen (By 754) d’Arnbodimanga.
C. Ueschiption de la femelle (iig. 2, 3 et 4)
Le spécimen 457 C que nous prenons comme femelle type provient de Fiere-
nana. Elle mesure 70 mm dont 28 pour la queue. Deux autres femelles mesurées
avaient respectivement 71 (30) et 68 (30) mm. Les femelles adultes sont donc
plus grandes que les mâles. Le spécimen 457 portait des ovules de 2 mm.
La morphologie de la tête est comparable à celle du mâle, les différentes for¬
mations sont cependant moins accentuées.
Principales dimensions (en mm) de Brookesia thieli n. sp.
D. Description d’un juvénile
Nous disposons d’un juvénile (637 B) provenant de Périnet.
L’allure générale est la même, mais les épines latérales sont à peine indiquées.
Les principaux caractères niorphologiques sont cependant déjà marqués.
— 1107 -
457/c
O
L
1 cm
Bpookg&ig ^higli ^
Fig. 2. — Brookesia thieli n. sp. Tête en vue supérieure.
E. Justification de la nouvelle espèce
L’appartenance de la nouvelle espèce au genre Brookesia Gray, 1864 est évi¬
dente. Dans ce genre elle n’est, en fait, à comparer qu’aux espèces du genre
Brookesia sensu F. Angel, 1942, c’est-à-dire en excluant les espèces que cet
auteur plaçait dans les genres Leandria Angel, 1933, et Evoluticauda Angel,
1942, car leurs caractères bien particuliers suffisent à les individualiser du pre¬
mier coup d’œil : l’ornementation cuticulaire pour le premier, la taille particu¬
lièrement réduite pour le second.
Six espèces sont à prendre en considération.
B. decaryi Angel B, stumpfji Boettger
B. dentata Mocquard B. superciliaris (Kuhl, 1820)
B. ebenaui (Boettger, 1880) B. oadoni Brygoo et Domergue
,0 1cm
Brookatiq thigli j 457/ C i _ _ ■
Fig. 3. — Brookesia thieli n. sp. Tôle en vue latérale.
B. dentata se trouve immédiatement éliminé puisque cette espèce, à vrai
dire fort mal connue, ne posséderait que deux épines sur le tiers antérieur du dos.
Parmi les espèces ayant une riche garniture épineuse paravertébrale, B. decaryi,
1108 —
B. ebenaui et B. stumpfp. se distinguent immédiatement de la nouvelle èspèce
par la possession d’un écusson dorsal au niveau de l’insertion des membres
postérieurs.
Parmi les espèces sans écusson losangique, c’est de B. vadoni que se rap¬
proche, semble-t-il, le plus cette espèce, en particulier par la structure céphalique,
mais la richesse de l’ornementation épineuse de B. vadoni permet de l’en séparer
sans difficultés.
Fig. 4. — Brookesia thieli n. sp. Aspect général.
Nous avons gardé pour la fin la diagnose avec B. superciliaris non parce qu’elle
est la plus difficile mais parce qu’elle revêt une particulière importance du fait
que les deux espèces peuvent occuper les mêmes biotopes et être récoltées
simultanément.
La première différence repose sur l’absence de carène dorsale dans la nouvelle
espèce alors que celle-ci est remarquablement prononcée chez B. superciliaris.
L’examen de la tête montre ensuite d’importantes différences dans la taille et
la forme de la corne supraoculaire. Beaucoup plus importante chez B. super¬
ciliaris, ses bords sont lisses, la crête supérieure dirigée en haut et en avant
alors que les bords sont crénelés et le bord supérieur horizontal dans la nou¬
velle espèce. Enfin l’existence d’un tubercule, au niveau de la narine pratique¬
ment inexistant chez B. superciliaris, donne au profil de la tête de cette espèce
un aspect très particulier.
— 1109 —
Les spécimens suivants sont déposés au Muséum national d’Histoire naturelle à
Paris :
Terra typica : Ambodimanga (canton de Beparasy, sous-préfecture de Moramanga),
Madagascar.
Autres localités :
— Périnet, canton de la sous-préfecture de Moramamga.
— Lidy, canton de la sous-préfecture d’Ambatondrazaka (40 km à l’Rst).
— Korikory (Source de la Mananjary).
— Fierenana, canton de la sous-préfecture de Moramanga.
— Hiaraka, dans la sous-préfecture de Maroantsetra.
Habitat. — Espèce forestière récoltée à 900 et 1.500 m d’altitude, au sol ou
dans des lichens sur arbustes ; active de jour.
Résumé
Description, d’après l’examen de vingt spécimens, d’un Brookesia nouveau. Cette
espèce se caractérise par l’absence de carène dorsale cl d’écusson losangique au niveau
de la région sacrée ainsi que par la morphologie céphalique.
Le dimorphisme sexuel est faible.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1929. — Contribution à l’étude systématique des Lézards appartenant aux
genres Uroplaliai et Brookesia. Méni. Acad, malgache, 9, 60 p.
— 19''i2. — Les Lézards de Madagascar. Ibid., 36, 193 p.
BnvGoo, E. R., et ('.h. A. Domergue, 1968. — Description d’un nouveau Brookesia
de Madagascar ; B. vadoni n. sp. (Charaaeléonidés). Bull. Mus. Hist. nat.
Mertens, R., 1966. — Liste der rezenten Amphibien und Reptilien. Chamaeleoniden
in Das Tierreich, Lief. 83.
70
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1110-1113.
LES TELMATOBIUS DU GROUPE MARMORATUS
( Amphibia)
Par J. VELLARD
Le genre Telmatohius, propre aux régions andines du centre du Chili à l’Équa¬
teur, est représenté sur le haut-plateau bolivien, ou corridor interandin, et dans
les cordillères voisines par un ensemble de formes apparentées à T. marmoratus
D. B. habitant les ruisseaux et les torrents et plus rarement quelques lacs.
Ce groupe est remplacé dans le lac Titicaca et dans d’autres grands lacs jus¬
qu’aux environs de 5.000 mètres par des formes d’eau profonde appartenant à
deux lignées différentes, l’une de petite taille, T. albiventris Parker, et l’autre
de très grande taille, le groupe de T. culeus (Garman).
La forme type, T. marmoratus marmoratus, a été décrite en 1841 par Duméril
et Bibron sur des exemplaires provenant de Guasacoma, dans la région de Azan-
garo, au nord du lac Titicaca. Je l’ai retrouvée en abondance dans tous les ruis¬
seaux et les petites collections aquatiques de cette région marécageuse.
C’est la forme caractéristique des parties planes du haut-plateau (3.700 à
4.100 mètres) où elle préfère les ruisseaux au cours très lent, au fond de terre
et plus ou moins encombrés de végétation aquatique. On la trouve partout où
ces conditions écologiques sont réalisées, dans les terrains bas au nord et à
l’ouest du lac Titicaca. Son habitat s’étend au sud, dans les vastes marais et
les totorales, les champs de Scirpus californiens, bordant le déversoir du lac,
puis tout le long de son émissaire, le rio Desaguadero, et des ruisseaux qui ser¬
pentent dans les terrains d’alluvions du haut-plateau. Elle ne disparaît que dans
les terres salées près du lac Poopo.
Dans ce vaste habitat, très uniforme, 500 kilomètres environ du nord au sud,
m. marmoratus présente peu de variations.
C’est une forme de taille moyenne, 40 à 50 mm, à tête à peine plus large que
longue (indice céphalique moyen 1,03), avec les pattes postérieures relativement
longues, atteignant presque une fois et demi la longueur du corps (moyenne
1,47). La peau dorsale est épaisse, riche en glandes, lisse, sans verrucosités ; la
peau des cuisses n’est pas plissée. La coloration montre de grandes marbrures
gris foncé ou gris verdâtre (brunes en liquide conservateur) sur un fond plus
clair, sur le dos et les membres, qui ont valu son nom à l’espèce.
Les formes les plus méridionales présentent une tendance à la réduction des
diamètres longitudinaux et transversaux du crâne. Vivant dans une région plus
froide et plus pauvre en végétation aquatique, leur coloration est plus foncée,
certains exemplaires étant franchement mélaniques.
La seconde forme de ce groupe, T. marmoratus rugosus Vellard, au con¬
traire de la précédente, habite les torrents à fond pierreux descendant de la Cor¬
dillère vers le haut-plateau, entre 3.200 et 5.000 mètres.
Le type provient des environs de La Paz (Calacoto). Son aire d’extension
couvre tout le versant des Cordillères entourant le lac Titicaca ; elle est surtout
— 1111 —
fréquente dans la région orientale de ce lac, rocheuse, en contraste avec sa partie
occidentale, généralement plane et marécageuse, domaine de m. marmoratus.
Au sud je l’ai trouvée près de Oruro et dans la région minière de Huanuni ; il
est probable qu’elle existe encore plus loin.
Ses caractères biométriques sont peu différents de ceux de la forme type du
groupe dont elle se distingue facilement par la peau dorsale couverte de tubé¬
rosités cornées très denses s’étendant à la région céphalique, aux parties laté¬
rales du corps et à la face supérieure des pattes. La coloration est vert foncé
in vivo (brunâtre en liquide conservateur), uniforme ou avec quelques vestiges
de marbrures.
Son aire de distribution, très étendue, n’est pas continue comme celle de
m. marmoratus. Elle est répartie le long de torrents et de ruisseaux séparés par
des zones rocheuses, véritables barrières écologiques qui, avec les conditions
climatologiques très particulières des hautes Andes, ont favorisé l’apparition
de nombreuses formes locales dont les suivantes, bien caractérisées, ont reçu
des noms particuliers.
T. m. angustipes (Cope), de la lagune à fond rocheux de Umayo, près de Puno.
Forme de taille moyenne (50-68 mm), de peau granuleuse ; pattes postérieures
plus longues que dans la forme type (indice pattes-tronc 1,60), le pied contenu
deux fois dans la longueur du corps. Cuisses fortement plissées.
T. m. hintoni (Parker). Forme de grande taille (70-80 mm), de la région de
Cochabamba (2.700 m), sur le versant oriental des Andes. Pattes postérieures
courtes (indice 1,37). Corps couvert de tubérosités cornées très denses ; cuisses
non plissées.
T. m. pustulosus (Cope). Cette forme de taille moyenne, 45 à 65 mm, représente
l’espèce au Pérou, dans les régions élevées au nord de l’aire de distribution des
groupes marmoratus : Tinta, Sicuani (3.500-3.800 mètres), lagune de Langui
(4.600 mètres) et Rio Wilcamayo. La tète est nettement plus large que longue
(indice céphalique 1,15) ; ses diamètres sont plus courts ,sa largeur près de trois
fois (moyenne 2,92) et sa longueur 3,2 à 3,6 dans la longueur du corps. Les
pattes postérieures sont courtes, moyenne 1,25 en relation au corps. Peau avec
de grosses granulations non cornées, moins denses que dans les formes antérieures,
plus serrées sur les flancs et la partie postérieure du corps.
Cette forme présente de nombreuses variations dans la taille, la forme et la
densité des tubercules dorsaux et la coloration, en accord avec les conditions
écologiques très variables : altitude, formes de ruisseaux ou de lagune.
T. m. pseudojelskii Vellard. Forme de taille moyenne remplaçant la précé¬
dente dans la région de Cuzco (3.400 mètres) et dans les vallées des Rios Vil-
canota et Urubamba, entre 2.500 et 3.500 mètres. Elle se distingue de pustu¬
losus par sa tête aussi large que longue (indice moyen 1,00) plus haute et de pro¬
fil plus convexe. Les tubercules de la région dorsale sont plus denses surtout
chez les mâles La coloration est différente : de grandes taches dorsales obscures
sur un fond gris verdâtre, formant souvent des bandes transversales sur les
pattes ; la région inguinale et la face ventrale des cuisses sont ornées de taches
claires, jaunes in vivo, blanches en liquide conservateur sur fond gris, analogues
au dessin du groupe T. jelskii.
T. m. verrugosus (Werner). Forme propre aux torrents de moyenne altitude,
2.500 à 3.000 mètres, des vallées orientales des Cordillères du nord de la Rolivie
(région Nor-Yungas). Le type de Werner, exemplaire juvénile^ provient de la
localité de Chaco, sur le Rio Unduavi ; je l’ai retrouvée plus au nord, à la fron-
— 1112 -
tière du l’érou, à Charazaiii (2.800 mètres). Forme de taille moyenne, de tête
plus large que longue (1,05-1,13) ; pattes postérieures courtes (1,34-1,40). La
peau est couverte de tubérosités denses. Face ventrale des cuisses lavée de
jaune.
T. ni. bolivianus (Parker), également des parties moyennes des Yungas de
La Paz se distingue nettement de l’antérieure par sa peau épaisse, riche en
glandes, mais faiblement granuleuse. Taille de 50 à 60 mm.
T. ni. riparius Vellard. Forme des péninsules rocheuses de Juli et de Pomata,
sur la rive occidentale du Lac Titicaca où elle vit sous les pierres immergées.
Elle présente certains caractères de convergence avec les formes aquatiques du
groupe T. albwentris. La taille est assez forte, 50 à 60 mm ; la tète est basse,
plus large que longue (indice moyen 1,13), de la largeur du corps. Pattes posté¬
rieures une fois et demie environ la longueur du corps (1,38-1,58). La peau de
la région dorsale est dure et épaisse, formant une ébauche d’écu dorsal surtout
marqué chez les mâles, avec des tubérosités de densité variable, plus fortes et
plus accentuées chez les mâles. Région ventrale ridée transversalement ; cuisses
légèrement plissées.
Toutes ces formes sont unies par des séries d’intergrades.
Dans une petite chaîne montagneuse de la région de Corque et de San Miguel
de Carangas, qui sépare en partie la région de Oruro (sud-est du haut-plateau
bolivien) de la grande plaine du Desaguadero, nous avons trouvé une nouvelle
forme de la série riigosus qui présente un certain nombre de caractères très
particuliers ! taille beaucoup plus forte, près du double de la moyenne géné¬
rale du groupe, dépassant 100 mm ; pattes postérieures très courtes (indice
pattes/tronc 1,15) ; tête large et basse ; un disque ventral bien marqué ; cuisses
fortement plissées comme dans les grandes formes aquatiques du groupe culeus.
Elle vivait sur le fond rocheux dans les parties assez profondes (0,60-1,0 m)
dans un petit torrent. La méhance des indigènes de la région, attribuant à de
la sorcellerie du plus mauvais aloi notre intérêt pour les batraciens auxquels
ils attribuent un rôle magique en relation avec la pluie et la fécondité, ne nous
a pas permis de poursuivre nos recherches.
Pour cette forme très intéressante nous proposons le nom de T. m. gigas,
Telmatobius marmoratus gigas ssp. nov.
Description du type
Ç adulte de Huallamarca, province de Carangas (Département de Oruro).
Bolivie, août 1966.
Long, standard 109 mm. Longueur du maxillaire supérieur 35 mm ; largeur
maxima de la tête 39,5 mm. Diamètre inter-oculaire 11 mm ; diamètre œil —
pointe du museau 13 mm ; diamètre œil-narine 6,3 mm ; diamètre inter-narines
5,5 mm. Longueur de l’avant-bras 19 mm. Patte postérieure : 33 + 34 -{- 18 -f-
41 = 126 mm.
Indices : Céphalique 1,12. Tronc/maxillaire supérieur 3,11. Tronc/largeur de
la tête 2,75. Narines/œil 1,47. Membre postérieur/ tronc 1,15. Tronc/tibia 3,20,
Tronc/pied 2,65.
1113 —
Tête nettement plus large que longue (39,5 X 35), de la même largeur que le
tronc, basse. Contour du museau obtus ; canthus arrondi, bas ; région loréale
déprimée ; diamètre occulaire inférieur d’un tiers à la distance de l’œil à la pointe
du museau (8,8 X 13), un peu supérieur à la distance œil-narine (8,8 X 6,3).
Yeux grands, en position latéro-dorsale, séparés entre eux par environ une fois
et un quart leur diamètre (8,8 X 11). Tympan invisible, caché sous un fort pli
cutané partant de l’angle postérieur de l’œil et prolongé par un pli latéral jus¬
qu’à la région inguinale. Dents maxillaires supérieures réduites ; dents vomé-
riennes peu développées, sur un petit tubercule entre les choanes. Langue ovale,
grande (17,5 X 15,2), libre sur son quart postérieur. Avant-bras plus court
que dans les autres formes du groupe : tronc/avant-bras 5,73 (4,65 pour m. rugo-
sus). Fortes callosités palmaires ; doigts 2-1/4-3, arrondis, libres, avec une fim-
bria interne. Pattes postérieures courtes, à peine plus longues que le tronc
(1,15) ; l’articulation métatarsale atteint l’épaule quand la patte est repliée le
long du corps. Tous les segments sont courts : tronc/tibia 3,20 (2,53 pour m. rugo-
sus) ; tronc/pied 2,65 (2,30 pour m. rugosus). Un fort pli tarsal jusqu’à la base
de l’article ; tubercule métatarsal ovale, allongé ; interne punctiforme. Pas de
granulations plantaires. Orteils 1-2-5-3-4 ; membrane Interdigitale bien déve¬
loppée, complète à 1 et 4, écbancrée jusqu’à la moitié entre 2 et 3. La peau
est dure et épaisse. La région dorsale est entièrement couverte de tubérosités
très denses, régulières, fines, marquée chacune d’nn point noir ; ces granula¬
tions sont plus fortes sur les flancs. Région ventrale avec des granulations
moins denses, plus fines dans la région médiane et plus grosses sur les côtés ;
gorge lisse. Un disque ventral bien marqué. Il n’y a pas de pli occipital mais un
pli latéral très accentué, séparant les régions dorsales et ventrales. Face supé¬
rieure des pattes granuleuses comme le dos ; cuisses fortement plissées, comme
dans les grandes formes lacustres du groupe culeus.
Coloration. — Dos gris verdâtre in vivo avec des points noirs marquant chaque
tubérosité ; gris ou brunâtre en liquide conservateur. Région ventrale gris clair
avec la gorge et le dessous de la tête blancs.
BULLETIN DU IIUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1114-1115.
POISSONS D'EAU DOUCE DU SÉNÉGAL
RÉCOLTÉS PAR MM. A. VILLIERS ET C. REIZER
Par J. DAGET
MM. A. ViLLiERs et C. Reizer ont récemment fait parvenir au Muséum de
Paris une petite collection de Poissons d’eau douce provenant du Sénégal et
dans laquelle j’ai identifié 33 espèces. Les récoltes proviennent de quatre loca¬
lités différentes.
1° Ndilla, près de Linguères (Villiers coll., 25-28-ix-1967).
Protopterus annectens annectens (Owen, 1839) — 13 larves 40-70 mm (68-74).
2° Forêt de Bandia Somone, sur la route de Mbour (Villiers coll.). La sali¬
nité n’a pas été notée.
Megalops atlanticus Valenciennes, 1846 — 4 ex. 145-180 mm (68-39).
Clarias senegalensis Valenciennes, 1840 — 2 ex. 170-175 mm (68-62).
Hemichromis fasciatus Peters, 1857 — 7 ex. 60-88 mm (68-69).
Tilapia guineensis Bleeker, 1862 — 4 ex. 65-100 mm (68-66).
Tilapia heudelotii heudelotii Duméril, 1862 — 6 ex. 60-87 mm (68-65).
On remarquera l’association dans ces eaux très probablement saumâtres
d’une espèce marine, Megalops atlanticus, de deux espèces estuariennes appar¬
tenant au genre Tilapia et de deux espèces continentales, Clarias senegalensis
et Hemichromis fasciatus.
3° Tawey à Richard-Toll (Villiers coll.).
Alestes haremoze (Joannis, 1835) — 2 ex. 72-80 mm (68-44).
Alestes nurse (Rüppell, 1832) — 9 ex. 77-100 mm (68-45).
Alestes leuciscus Günther, 1867 — 30 ex. 50-55 mm (68-46).
Clarotes laticeps (Rüppell, 1829) — 2 ex. 105-110 mm (68-53).
Tilapia nilotica (Linné, 1757) — 22 ex. 65-160 mm (68-63).
Tilapia galilaea (Artédi, 1757) — 3 ex. 68-137 mm (68-64).
Tilapia zillii (Gervais, 1848) — 3 ex. 53-72 mm (68-67).
4“ Tawey à Richard-Toll (Reizer coll., lO-xi-1967). « A cette époque de
l’année, le pont barrage qui, en saison sèche, isole la Tawey et le lac de Guiers
du fleuve, y stocke de l’eau douce et empêche la remontée de la salinité, est
ouvert. La Tawey est parcourue par un courant violent allant du Sénégal vers
le lac de Guiers et toutes les eaux sont douces » (Reizer, in litt., 18-vi-1968).
Clarias lazera Valenciennes, 1840 — 2 ex. 157-225 mm (68-59).
Clarias senegalensis Valenciennes, 1840 — 1 ex. 200 mm (68-60).
Lates niloticus (Linné, 1762) — 1 ex. 300 mm (68-70).
5° Delta du Sénégal à Boundoum (Reizer coll., 9-17-xi-1967). « Les pois¬
sons ont été recueillis dans une cuvette à (culture du) riz, dont l’alimentation
— 1115
se fait directement du fleuve au cours de la crue par la vanne de Diawar et le
Rhad » (Reizeh, in litt., 18-vi-1968).
Gnathonemus senegalensis (Steindaclmer, 1870) — 15 ex. 137-160 mm (68-36).
Gnathonemus niger (Günther, 1866) — 2 ex. 115-125 mm (68-37).
Mormyrus rume Valenciennes, 1846 — 21 ex. 102-182 mm (68-38).
Hydrocynus brevis Günther, 1864 — 1 ex. 135 mm (68-40).
Hydrocynus forskahlii Cuvier, 1819 — 5 ex. 72-102 mm (68-41).
Alestes dentex sethente Valenciennes, 1846 — 1 ex. 95 mm (68-42).
Alestes baremoze (Joannis, 1835) — 4 ex. 78-150 mm (68-43).
Citharinus citharus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1809) — 4 ex. 72-95 mm (68-47).
Distichodus brevipinnis Günther, 1864 — 32 ex. 83-165 mm (68-48).
Distichodus rostratus Günther, 1864 — 4 ex. 63-78 mm (68-49).
Labeo senegalensis Valenciennes, 1842 — 2 ex. 83-107 mm (68-50).
Labeo coubie Rüppell, 1832 — 6 ex. 90-110 mm (68-51).
Porcus bayad (Forskâl, 1775) — 1 ex. 225 mm (68-52).
Clarotes laticeps (Rüppell, 1829) — 5 ex. 185-205 mm (68-54).
Auchenoglanis biscutatus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1827) — 14 ex. 155-210 mm
(68-55).
Schilbe mystus (Linné, 1762) — 22 ex. 65-185 mm (68-56).
Synodontis schall (Bloch Schneider, 1801) — 13 ex. 115-175 mm (68-57).
Synodontis nigrita Valenciennes, 1840 — 8 ex. 82-130 mm (68-58).
Clarias senegalensis Valenciennes, 1840 — 16 ex. 118-150 mm (68-61).
Hemichromis fasciatus Peters, 1857 — 9 ex. 60-87 mm (68-68).
Lûtes niloticus (Linné, 1762) — 21 ex. 52-105 mm (68-71).
Ctenopoma petherici Günther, 1896 — 8 ex. 110-125 mm (68-72).
Polypterus bichir lapradii Steindaclmer, 1869 — 8 ex. 345-590 mm (68-73).
Sur les huit Ctenopoma, j’ai trouvé XV11(1)-XVHI(6)-X1X(1) épines dor¬
sales et IX(5)-X(2)-X1(1) épines anales. Les moyennes élevées, respectivement
18,00 J; 0,45 et 9,50 ^ 0,63, permettent de rapprocher ces Ctenopoma du Bas
Sénégal des C. petherici du Nil, du Tchad et du Moyen Niger, alors que les
Ctenopoma de la niaye de Sangalkam, du lac Mbaouar et du Baoulé ont des
moyennes nettement plus basses (Daget, 1958, 1960). 11 semble de plus en plus
probable que tous les Ctenopoma d’Afrique occidentale appartiennent à une
seule et même espèce, avec des nombres d’épines variables suivant les locali¬
sations géographiques et en moyenne plus élevés dans les milieux de savanes
que dans les milieux forestiers.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Atuséuii:.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Daget, J., 1958. — Sur trois espèces de Ctenopoma (Poissons, Anabantidae) de l’Ouest
africain. Bull. IF AN, Dakar, 20, sér. A, 11° 2, pp. 539-561, 7 fig.
— 1960. — Contribulion à la connaissance de la faune du fleuve Sénégal. Pois¬
sons du Baoulé et du Bakoy. Bull. Mus. Hist. nat., 2® sér., 32, n® 6, 1960 (1961),
pp. 506-512.
lîUI.LETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATUREl.LE
2' Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1116-1144.
RÉVISION CRITIQUE DE QUELQUES TYPES
DE CYPRINIDÉS D^ EU RO PE
ET D’AFRIQUE DU NORD
DES COLLECTIONS DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
l’ar Carlos ALMAÇA *
Le Muséum National d’ Histoire Naturelle possède une très riche collection
de types de Cyprinidés dont le catalogue a été publié par Bertin et l'isTÈVE
(1948).
L’étude des types des espèces européennes de Rutilus, Leuciscus, Barbus,
Cyprinus et Carassius et des espèces nord-africaines de Barbus {s.s.) nous a
montré que dans bien des cas une révision s’imposait, concernant non seule¬
ment le statut do ces types mais aussi leur identiücation.
Pour chaque type étudié nous donnons une description des caractères métriques
et méristiques qui nous semblent les plus importants. Ainsi, pour toutes les
espèces nous mentionnons, dans la mesure du possible, les caractères suivants ;
— longueur totale (L. T.) ou, si la caudale est mutilée et d’après le degré
de mutilation, la longueur à la fourche (L. à la fourche) ou la longueur standard
(L. standard) ;
— longueur de la tête (L. tête) ;
— hauteur rnaxima du corps (II. max. corps) ; sur les spécimens éventrés
impossible à prendre avec un minimum de jirécision ;
— écailles : Ij'àbjii, par exemple, signifie (pie le poisson a 35 écailles sur la
ligne latérale, 7 rangées entières entre l’origine de la dorsale et la ligne latérale,
et 6 rangées entières entre celle-ci et l’origine des pelviennes ; décompte fait
sur le coté gauche du poisson ;
— nombre de rayons des nageoires dorsale (Dors.) et anale (An.) : 4' -|- 8, par
exemple, signifie que la nageoire a 4 rayons simples, plus ou moins ossifiés,
non ramifiés et 8 rayons ramifiés : nous signalons que le dernier rayon ramifié
est toujours, ou presque, bifurejué dès la base ;
— nombre de rayons des nageoires pectorales (Pect.) et pelviennes (Pelv.) :
décompte fait sur les pectorale et pelvienne droites.
D’autres caractères ont été considérés, mais seulement j)our certains genres
ou espèces :
— dents pharyngiennes (D. phar.) : 6-5, par exemple, signifie cpie les dents
pharyngiennes sont sur une seule rangée cl (pi'il y en a 6 sur l’os pharyngien
* Faculté (les Sciences, l^islxnme, Poilugal. Uninsiei' de V ! nstilulo de Alfa ( uUuni.
1117
gauche et 5 sur le droit ; 5 + 2, signifie que l’os pharyngien examiné, droit
(dr.) ou gauche (g.), [)orte 5 dents sur la rangée externe et 2 sur l’interne ;
— hranchiospines du premier arc branchial gauche (Branchiosp. 1®^ arc g.) ;
— diamètre longitudinal de l’œil (l)iam. Ig. de l’œil) ;
— largeur interorbitaire rninima (Larg. interorh. min.).
Pour les espèces appartenant au genre Barbus nous mentionnons la hauteur
(haut.) du dernier rayon simple de la dorsale (l)ern. r. simple Dors.), ainsi que
l’extension de sa portion basale ossifiée (p. oss.), le nombre de denticulations et
l’extension qu’elles occupent sur le bord postérieur de ce rayon.
Sur la façon de prendre les mensurations, voir Spillmann (1961) et Almaça
(1965 ; 1967).
En ce qui concerne les Barbus (s.s.) de l’Afrique du Nord, nous n’avons fait
que de très légères modifications à la classification établie par Pellegrin
(1939). Comme nous l’avons déjà écrit (v. Almaça, 1966), nous ne croyons pas
que la systématique de Pellegrin soit entièrement satisfaisante mais, faute
d’une nouvelle révision des barbeaux nord-africains, il nous semble préférable
de la maintenir.
Ce travail a été réalisé lors d’un séjour au Laboratoire des Reptiles et Pois¬
sons du Muséum, séjour devenu possible grâce à une bourse accordée par le
Gouvernement Français. Nous remercions M. le Professeur J. Guibé de son
accueil et de toutes les facilités qu’il a mises à notre disposition.
Nous exprimons notre gratitude à .M™® .\1. L. Balm.hot et à M. J. Daget
qui ont revu notre manuscrit et discuté avec nous des problèmes concernant
le statut de quelques types.
Genre Rutilus Rafinesque, 1820
Leuciscus rubella Bonaparte, 1832-1841 i, Iconog. Fauna Ital., t. III, Pesci,
fasc. XX, p. 103, pl., fig. 1. Redécrit par Valenciennes in Cuvier et Valen¬
ciennes, 1844, Hist. Nat. Poiss., t. XVII, pp. 158-159.
= Rutilus ruhilio (Bonaparte, 1837).
Syntype — 3924 : Rome, Ch. Bonaparte.
Alcool, bon état.
L.T. : 191 mm.
L. tête ; 32 mm.
H. max. corps : 51 mm.
Écailles : 9/40/3.
I). phar. ; 5.
Dors. : 2' + 8.
Pect. ; 2' 4- 15.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — La description de L. rubella étant fondée sur plusieurs spé¬
cimens et aucun holotype n’ayant été désigné par Bonap.arte (1841), cet exem-
I. l'^n l’alisence île reiiseiguenieïiis précis sur les dates de ^uiblicatiou des divers fascicules de l’/ro-
nografia délia Fauna Ilalira, nous cmpiai nions à 11i;rg (1932) les dates dos espèces de Bonaparti;.
1118
plaire ne peut être un paratype {cf. Bertin et Estève, 1948). Il pourrait être
désigné comme lectotype, mais en l’absence de renseignements sur les autres
syntypes nous croyons préférable de ne pas le faire.
Squalius aula Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna Ital., t. III, Pesci, indiqué
dans l’index, page 157 (fasc. XXX) et dans une planche, fig. 4. Décrit par
Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1844, Hist. Nat. Poiss., t. XVII,
pp. 151-152, sous le nom de Leuciscus aula Ch. Bon.
= Rutilas rubilio (Bonaparte, 1837).
Démarques. — Valenciennes a décrit Leuciscus aula Ch. Bon., d’après
un exemplaire rapporté du Piémont par Savigny. 11 tronve « une ressemblance
si frappante » avec la ligure de Squalius aula Bonaparte qu’il n’hésite pas à le
ranger dans l’espèce de Bonaparte. Le spécimen rapporté par Savigny (3934,
Rutilas rubilio ; L. T., 124 mm ; écailles, 7/39/3 ; D. phar. g., 5), n’est donc pas
un type {cf. Bertin et Estève, 1948). La figure de Squalius aula publiée par
Bonaparte permet le décompte des écailles de la ligne latérale et ce nombre
n’est pas en désaccord avec la diagnose de Rutilas rubilio (Bonaparte).
Leuciscus roseus Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna Ital., t. III, Pesci,
fasc. XXIV, p. 126, pl., fig. 1. Bedécrit par Valenciennes in Cuvier et
Valenciennes, 1844, Hist. Nat. Poi.ss., t. XVII, pp. 156-158.
= Rutilas pigus (Lacépède, 1804).
Démarques. — La description de Leuciscus roseus est fondée sur un seul
spécimen provenant dn Piémont, et qui est donc l’holotype. 11 ne peut donc
pas exister de paratypes {cf. Bertin et Estève, 1948). L’exemplaire n° 3916
{Rutilas pigus, Rome, Bonaparte ; L. T., 221 mm ; écailles, 7/46/3 ; D. phar.
g., 6, dr., 5) n’a pas valeur de type.
Chondrostoma ryzela Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna Ital., t. III,
Pesci, fasc. XXVII, p. 146, pl., fig. 3. Bedécrit par Valenciennes in Cuvier
et Valenciennes, 1844, Hist. Nat. Poiss., t. XVII, pp. 199-201, sous le nom
de Leuciscus ryzela, nob.
= Rutilas pigus (Lacépède, 1804).
Remarques. — La description de Valenciennes est fondée sur deux exem¬
plaires rapportés de Turin par Savigny (n° 3935, L. T., 249-323 mm ; écailles,
8/46-48/3-4 ; sans dents pharyngiennes). Cependant, Valenciennes dit n’avoir
pas de doutes que son L. ryzela s’identifie avec le Chondrostoma ryzela figuré
par Bonaparte, bien qu’il ne soit pas d’accord avec l’inclusion de cette espèce
dans le genre Chondrostoma. Les spécimens étudiés par Valenciennes ne sont
donc pas des types {cf. Bertin et Estève, 1948). D’après le nombre d’écailles
et de dents pharyngiennes (celui-ci cité par Valenciennes) nous rangeons ces
spécimens dans Rutilas pigus (Lacépède).
Leuciscus lascha Costa, 1838, Fauna Regno Napoli, Pesci, pp. 19-21, pl. XVI,
5 figs. Revu par Fang, 1942, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2), t. XIV, p. 171.
= Rutilas pigus (Lacépède, 1804) (?)
— 1119 -
Syntype — 194 : Lac Fuciiio, Costa.
Alcool, bon état.
L. T. : 88 mm.
L. tête : 16 mm.
H. max. corps : 18 mm.
Écailles : 7/39/3.
D. phar. g. : 6.
1). phar. dr. : 5.
Uors. : 3' + 8.
An. : 3' + 8 (?).
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — D’après Berg (1932) et Banarescu (1964), deux espèces de
Rutilus existeraient en Italie : R. pigus (Lacépède), dans le nord, et R. rubilio
(Bonaparte), dans tout le pays. Ce spécimen présente les dents pharyngiennes
comme chez R. pigus et les écailles de la ligne latérale comme chez R. rubilio.
Leuciscus affinis Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1844, Hist.
Nat. Poiss., t. XVII, pp. 150-151. Revu par Fang, 1942, Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat. (2), t. XIV, p. 169.
= Rutilus rutilus (L.) X Scardinius erijthrophthalmus (L.).
Ilolotype — 3354 ; Gand, Valenciennes.
Alcool, bon état.
L. T. : 212 mm.
L. tête : 42 mm.
H. max. corps : 62 mm.
Écailles : 8/42/3.
D. phar. g. : 6.
1). phar. dr. : 5.
Dors. : 3' + 9.
An. : 3' + 10.
Pect. : 2' -f 16.
Pelv. : 2' + 9.
Rutilus rutilus carpathorossicus Vladykov, 1930, Bull. Soc. Zool. France,
t. LV, pp. 103-107. Bedécrit par Vladykov, 1931, Mérn. Soc. Zool. France,
t. XXIX, nO 4, pp. 320-323.
= Rutilus rutilus carpathorossicus Vladykov, 1930.
Lectotype — 30-211 : Laborée, Tchécoslovaquie, Vladykov.
Alcool, bon état.
L. T. : 168 mm.
L. tête : 33 mm.
H. max. corps : 50 mm.
Écailles : 8/41/3.
D. phar. g. : 5.
Dors. : 3' + 10.
An. ; 3' + 10.
— J 120
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Remauques. — La description de \ ladykov étant fondée sur une série-
type sans désignation d’holotype, tous les exemplaires de cette série ont la
valeur de syntypes. Le spécimen n° 30-211 pourra donc être désigné comme
lectotype, mais non comme paratype {cf. Bektin et Estève, 1948).
Genre Leuciscus Cuvier, 1817
Barbus caninus Valenciennes Ln Cuvier et Valenciennes, 1842, Uist.
Nat. Poiss., t. XVI, pp. 142-143.
= Leuciscus {Leuciscus) leuciscus (Linnaeus, 1758).
Syntype — B. 2578 (extrait de 2597) : Nice (Alpes-Maritimes), Laurillaru.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 150 mm.
L. tête : 28 mm.
Écailles : 10/48/3.
D. phar. dr. : 5 -p 2, à bord interne lisse.
Branchiosp. 1®’’ arc g. : 8.
Dors. : 3' -(- 8.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — Ce spécimen était mélangé avec des syntypes de B. caninus
^'alenciennes. Bertin et Estève (1948) citent 6 exemplaires en alcool rapportés
de Nice par Laurillard. En fait il n’y en a que 5 puisque l’un des six spéci¬
mens est le L. leuciscus ci-dessus mentionné.
Leuciscus argenteus Agassiz, 1835, indiqué dans Mém. Soc. Sc. Nat. Neuchât.,
t. 1, pp. 38 et 41. Décrit par Sélys-Longchamps, 1842, Faune Belge, l*"® part.,
pp. 205-206, sous le nom de Leuciscus argenteus Ag. Redécrit par Heckel
in Heckel et Kner, 1858, Süsswasserfische d. Ostreich. Monarch., pp. 191-
192, sous le nom de Squalius leuciscus Heck.
= Leuciscus (Leuciscus) leuciscus (Linnaeus, 1758).
Remarques. — L. argenteus a été indiqué par Agassiz (1835). D’après
Agassiz, p. 41, il s’agirait d’une espèce très commune « dans les régions septen¬
trionales de l’Europe et surtout dans le Rhin ». Comme pour un grand nombre
d’espèces indiquées par Agassiz dans cette publication (1835), l’auteur a pro¬
mis de la décrire dans son Hist. Nat. des poiss. d’eau douce d’Europe, ouvrage
dont la partie concernant les Cyprinidés n’a été jamais publiée (o. Dean, 1916,
vol. 1, p. 8). Mais, Agassiz envoyait des spécimens, ainsi que des dessins, de
ses nouvelles espèces à plusieurs naturalistes qui en parlent souvent. La Biblio¬
thèque centrale du Muséum possède un nombre important de ces dessins (o.
Bertin, 1944). Lorsque les dessins ont été puliliés, ils sont les lectotypes (Art.
74b, C.I.N.Z., 1961). Dans le cas contraire nous croyons légitime de considérer
comme syntypes les exemplaires envoyés par Agassiz lui-même aux différents
— 1121 --
naturalistes. De toute façon, le spécimen de L. argenteus de la collection du
Muséum (n“ 256, L. T., 178 mm ; écailles, 8/48/4 ; d. pliar. g., 5 + 2), envoyé
de Liège par Sélys-Longchamps, n’a pas valeur de type {cf. Bertin et Estève,
1948).
Leuciscus burdigalensis Valenciennes in Cuvier et \'alenciennes, 1844,
Ilist. Nat. Poiss., t. XV 11, pp. 218-220.
= Leuciscus {Leuciscus) leuciscus (Linnaeus, 1758).
Lectotype — 3104 : Hiv. Gironde, Magin.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 94 mm.
L. tète : 19 mm.
H. max. corps : 17 mm.
Écailles : 8 (?)/51 (?)/3 (?).
D. phar. e. : 5 + 2, à bord interne lisse.
Dors. : 3' + 7.
An. ; 3' + 8.
Pect. : 2' + 19.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — B. 2585 (extrait de 3104) : Biv. Gironde, Magin.
5 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 71-94 mm.
L. tête : 15-19 mm.
H. max. corps : 12-16 mm.
Écailles : 7-8/48-52/3-4.
D. phar. g. et dr. : 5 + 2, à bord interne lisse.
Dors. : 3' + 7.
An. : 3' -f 8.
Pect. : 2' + 17-18.
Pelv. : 2' + 8-9.
Squalius bearnensis Blanchard, 1866, Poiss. Eaux Douces France, pp. 400-401,
fig. 95.
= Leuciscus [Leuciscus) leuciscus (Linnaeus, 1758).
Lectotype — A. 2265 ; Lac Mariscot, près de Biarritz, Blanchard.
Alcool, bon état.
L. T. : environ 195 mm.
L. tète : 42 mm.
H. max. corps : 43 ram.
Écailles : 8/49/3.
D. phar. : ont été prélevées.
Dors. : 3' + 7.
An. ; 3' -f 9.
Pect. : 2' + 18.
Pelv. : 2' + 9.
— 1122 —
Paralectotype — B. 2587 (extrait de A. 2265) : Lac Mariscot, près Biarritz,
Blanchard.
Alcool, assez bon état.
L. T. : environ 188 mm.
L. tête : 38 mm.
H. max. corps : environ 38 mm.
Écailles : 8/51/3.
D. phar. : ont été prélevées.
Dors. : 3' + 7.
An. : 3' + 9.
Pect. : 2' + 18.
Pelv. : 2' + 8.
Leuciscus leuciscus (Linné) natio roulei Vladykov, 1931, Méni. Soc. Zool,
France, t. XXIX (4), pp. 311-313.
= Leuciscus {Leuciscus) leuciscus (Linnaeus, 1758).
Lectotype — 30-206 : Uz, Tchécoslovaqnie, V. Vladykov.
Alcool, bon état.
L. T. : 188 mm.
L. tête : 34 mm.
H. max. corps : 43 mm.
Écailles ; 7/49/4.
D. phar. dr. : 5 + 2, à bord interne lisse.
Dors. : 3' -j- 7.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — La description de Vladykov est fondée sur une série-type
sans désignation d’holotype. 11 n’y a donc pas lieu de considérer ce spécimen
comme paratype {cf. Berlin et Estève, 1948).
Chondrostoma rhodanensis, Blanchard, 1866, Poiss. Eaux Douces France,
pp. 420-423, fig. 108.
= Leuciscus {Telestes) soufia Risso, 1826.
Syntype — B. 2579 (extrait de 3870) : Riv. Rhône, Blanchard.
Alcool, assez bon état.
L. à la fourche : 118 mm.
L. tête : 23 mm.
H. max. corps : 23 mm.
Écailles : 9/55/3.
D. phar. g. et dr. : 5 + 2.
Branchiosp. 1®'' arc : 7.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' -f 9.
Pect. : 2' + 14.
Pelv. : 2' -f 8.
— 1123 —
Remarques. — D’après Spillmann (1961), le Rhône est habité par la sous-
espèce agassizi Valenciennes. D’après Banarescu (1964), c’est la sous-espèce
typique qu’on trouve dans le Rhône et le Var.
Leuciscus Agassii Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1844, Hist. Nat.
Poiss., t. XVI 1, pp. 254-255.
= Leuciscus [Telestes) soufia agassizi Valenciennes, 1844.
Lectotype — 712 : Munich, Agassiz.
Alcool, bon état.
L. à la fourche : 117 mm.
L. tête : 24 mm.
H. max. corps : 22 mm.
Écailles : 8/51/4.
D. phar. g. : 5 + 2.
D. phar. dr. : 5 + 1.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 9.
Pect. : 2' + 14.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — B. 2586 (extrait de 712) : Munich, Agassiz.
4 spécimens.
Alcool, bon état.
L. T. : 88-134 mm.
L. tête : 17-25 mm.
II. max. corps ; 16-27 mm.
Écailles : 7-8/48-53/3-4.
D. phar. : 4 + (?), 4 + 1, 5 + 1, 5 + 2.
Dors. : 2'-3' + 8.
An. : 3' -f 8-9.
Pect. : 2' + 13-14.
Pelv. : 2' + 7-8.
Leuciscus multicellus Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna Ital., t. 111,
Pesci, fasc. XX, p. 103, pl., fig. 3.
= Leuciscus [Telestes] soufia multicellus Bonaparte, 1837.
Paratypes (?) — 3891 : Rome, Bonaparte.
5 spécimens.
Alcool, bon état.
L. T. : 99-108 mm.
L. tête : 18-24 mm.
H. max. corps : 21-24 mm.
Écailles : 8-10/45-50/3-4.
1). phar. g. ; 5 + 1,5 + 2.
D. phar. dr. : 5 -p 2.
Dors. : 3' + 7-8.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 13-15.
Pelv. : 2' -P 7.
1124 —
Remarques. — La description de L. multicellus est fondée sur un seul exem¬
plaire, bien que Bonaparte cite cette espèce de Viterbo et de Terni, mais pas
de Rome. Nous nous demandons si l’étiquette du n** 3891 est correcte ou si, en
l’absence de précisions, on n’a pas souvent mis sur les étiquettes la ville que
Bonaparte habitait et d’où il expédiait les poissons.
Leuciscus cabeda Risso, 1826, Hisi. Nat. Ëur. Mér., t. III, pp. 438-439.
= Leuciscus [Squalius) cephalus cabeda Risso, 1826.
Lectotype — B. 846 : Nice (Alpes-Maritimes), Risso.
Sec, mauvais état.
L. à la fourche : environ 240 mm.
L. tête ; environ 51 mm.
H. max. corps : environ 56 mm.
Écailles : 7/45/3.
Remarques. — La description de L. cabeda étant vraisemblablement fondée
sur plusieurs spécimens et Risso (1826) n’ayant pas désigné un type, nous ne
croyons pas devoir considérer cet exemplaire comme holotype (cf. Bertin et
Estève, 1948).
Leuciscus cavedanus Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna hcd., t. III, Pesci,
fasc. XXII, p. 126, pl., fig. 3.
= Leuciscus {Squalius) cephalus cabeda Risso, 1826.
Syntype (?) — 2623 : Rome, Bonaparte.
Alcool, bon état.
L. T. : 235 mm.
L. tête : 47 mm.
H. max. corps : 58 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 9,5 mm.
Larg. interorb. min. : 18 mm.
Écailles : 7/45/3.
D. phar. g. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' -f 9.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — Dans la description de Bonaparte, L. cavedanus n’est cité
que de Bologne. Voir les remarques au sujet de L. multicellus.
Leuciscus squalius Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1844, Hist.
Nat. Poiss., t. XVII, pp. 191-192.
= Leuciscus (Squalius) cephalus caheda Risso, 1826.
Lectotype — 3914 : Italie, Savi, 1829.
Alcool, bon état.
L. T. : 217 mm.
L. tête : 43 mm.
H. max. corps : 42 mm.
1125 —
Diam. Ig. de l’œil : 9 mm.
Larg. interorb. min. : 15,5 mm.
Écailles : 7/46/3.
D. phar. g. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 9.
Pect. ; 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — B. 2588 (extrait de 3914) : Italie, S.tvi, 1829.
Alcool, bon état.
L. T. : 177 mm.
L. tête : 34 mm.
H. max. corps : 40 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 7,5 mm.
Larg. interorb. min. ; 12 mm.
Écailles : 8/43/3.
D. phar. g. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. : 3' + 7.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 5421 : Riv. Tibre (Italie), Ch. Bonaparte.
4 spécimens.
Alcool, bon état.
L. T. : 162-246 mm.
L. tête : 32-50 mm.
H. max. corps : 26-52 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 7-9 mm.
Larg. interorb. min. : 11-17 mm.
Écailles : 7-8/43-46/2-3.
D. phar. g. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
D. phar. dr. ; 4 + 2, 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. : 3' + 8.
An. ; 3' + 9.
Pect. : 2' + 14-16.
Pelv. : 2' + 8.
Squalius clathratus Blanchard, 1866, Poiss. Eaux Douces France, pp. 398-400,
fig. 94.
= Leuciscus [Squalius) cephalus caheda Risso, 1826.
Lectotype — A. 2260 : Lot, à Cahors, Blanchard.
Alcool, assez bon état.
L. à la fourche : 116 mm.
L. tête : 28 mm.
H. max. corps : 27 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 7 mm.
Larg. interorb. min. : 11 mm.
Écailles : 7/44/3.
71
1126 —
J), phar. g. : 5 + 2, à bord inleriic denticulé.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — B. 2589 (extrait de A. 2260) : Lot, à Cahors, Blanchard.
Alcool, assez bon état.
L. à la fourche : 137 mm.
L. tête : 30 mm.
II. max. corps : 28 mm.
üiam. Ig. de l’œil : 7 mm.
Larg. interorb. min. : 11 mm.
Écailles : 7/45/3.
1). phar. : ont été prélevées.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — A. 2261 : Riv. Lot, à Figeac (Lot), Blai'jchard.
Alcool, assez bon état.
L. corps : 120 mm.
L. tête : 31 mm.
H. max. corps : 28 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 7,5 mm.
Larg. interorb. min. ; 12 mm.
Écailles : 7/50/3.
D. phar. g. : 5 + 2 à bord interne denticulé.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Leuciscus brutius Costa, 1838, Fauna Regno Napoli, Pesci, pp. 22-23, pl. XVIII,
5 fig. Revu par Fang, 1942, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2), t. XIV, p. 171.
= Leuciscus [Squalius) cephalus alhus (?) Bonaparte, 1838.
Lectotype — 198 : Fiume Crati, Costa.
Alcool, bon état.
L. standard : 76 mm.
L. tête : 18 mm.
H. max. corps : 17 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 4,5 mm.
Larg. interorb. min. : 7 mm.
Écailles : 7/44/3.
D. phar. g. et dr. : 5 2, à bord interne denticulé.
Dors. : 3' -f 9.
An. : 3' + 8.
Pect. : 2' -f 16.
Pelv. : 2' + 8.
1127 —
Paralectotype — B. 2590 (extrait de 198) : Fiume Crati, Costa.
Alcool, bon état.
L. T. : 65 mm.
L. tête : 13 mm.
H. max. corps : 11 mm.
Diam. Ig. de l’œil : 3,5 mm.
Larg. interorb. min. : 5 mm.
Écailles ; 8/45/2.
D. phar. g. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. ; 2' + 8.
An. : 3' + 9.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Leuciscus albus Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna Ital., t. III, Pesci,
fasc. XXII, p. 104, pl., fig. 2.
= Leuciscus [Squalius) cephalus albus Bonaparte, 1838.
Paratype — 3903 : Lac de ... (Trasimeno ?), Ch. Bonaparte.
Alcool, assez bon état.
L. à la fourche : 221 mm.
L. tête : 52 mm.
H. max. corps : 44 mm.
Écailles : 7/43 (?)/3.
D. phar. g. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 9.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Leuciscus Peloponensis Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1844,
Hist. Nat. Poiss., t. XVII, p. 197. Revu par Fang, 1942, Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat. (2), t. XIV, p. 170.
= Leuciscus (Squalius) cephalus albus Bonaparte, 1838.
Holotype — 3905 : Morée (Grèce).
Alcool, bon état.
L. T. : 291 mm.
L. tête : 53 mm.
H. max. corps : 61 mm.
Écailles : 8/44/3.
D. phar. dr. : 5 + 2, à bord interne denticulé.
Dors. ; 3' + 8.
An. : 3' + 9.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
— 1128 —
Genre Chondrostoma Agassiz, 1835
Chondrostoma seva Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1844, Hist.
Nat. Poiss., t. XVII, pp. 396-397.
= Chondrostoma soetta Bonaparte, 1841.
Holotype — 3147 : Fl. Pô, à Turin, Savigny.
Alcool, bon état.
L. T. : 314 mm.
L. tête : 56 mm.
H. max. corps : 65 mm.
Écailles : 8/61/5.
D. phar. g. : 7.
Dors. : 3' + 9-
An. : 3' + 12.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. ; 2' -f 8.
Remarques. — C. seoa n’est pas synonyme de C. toxostoma Vallot [cf. Ber-
tin et Estève, 1948). En effet, C. seva appartient au « groupe nasus » (bouche
droite transversalement) et non au « groupe toxostoma » (bouche en croissant).
Chondrostoma dremei Blanchard, 1866, Poiss. Eaux Douces France, pp. 418-
420, fig. 105-107.
= Chondrostoma toxostoma Vallot, 1837.
Lectotype — 3142 : Riv. Lot, à Cahors, Blanchard.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 170 mm.
L. tête : 30 mm.
H. max. corps : 32 mm.
Écailles : 8/54/5.
Dents pbar. : ont été prélevées.
Dors. : 3' -f 9.
An. : 3' + 11.
Pect. : 2' -j- 14.
Pelv. : 2' -f 8.
Remarques. — La description de cette espèce a été fondée sur des exem¬
plaires provenant du Lot, de la Sâve, de l’Aude et de la Garonne sans désigna¬
tion d’holotype. Nous désignons comme lectotype le seul syntype qui reste
dans la collection. Bien que Bertin et Estève (1948) aient aussi cité comme
type le n^ 3143 {Chondrostoma toxostoma, L. T., environ 96 mm ; écailles, 9/
55P/4? ; D. pbar., 6-6 ; Riv. Tarn, Blanchard), nous croyons que cet exem¬
plaire n’a pas valeur de type puisque Blanchard n’indique aucun spécimen
de la série-type capturé dans le Tarn.
— 1129
Chondrostoma rhodanensis Blanchard, 1866, Poiss. Eaux Douces France,
pp. 420-423, fig. 108.
= Chondrostoma toxostoma Vallot, 1837.
Lectotype — 3145 : Fl. Rhône, à Avignon, Blanchard.
Alcool, bon état.
L. T. : 119 mm.
L. tête : 22 mm.
H. max. corps ; environ 21 mm.
Écailles : 8/53/5.
1). phar. : 6-6.
Dors. : 3' + 9.
An. ; 3' + 11.
Pect. : 2' + 14.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — B. 2580 (extrait de 3145) ; Fl. Rhône, à Avignon,
Blanchard.
4 spécimens.
Alcool, assez bon étal.
L. T. : 106-167 mm.
L. tête : 18-29 mm.
11. max. corps : 20-30 mm.
Écailles : 7-8/52-57/4-5.
1). phar. : 6-6.
Dors. : 3' -p 8.
An. : 3' + 10-11.
Pect. : 2' + 14-15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 3144 ; Lyon, Blanchard.
2 spécimens.
Alcool, mauvais état.
L. à la fourche : 111-181 mm.
L. tête : 23-33 mm.
H. max. corps : environ 19 — environ 34 mm.
Écailles : 7-9/53-57/4-5.
D. phar. : 6-6.
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 10.
Pect. : 2' + 14-15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 3870 : Fl. Rhône, Blanchard.
2 spécimens.
Alcool, mauvais état.
L. à la fourche : 137 — environ 152 mm.
L. tête : 25 — environ 28 mm.
11. max. corps ; environ 28 — environ 32 min.
Écailles ; 8-?/56/?-5.
1). phar. : 6-6.
1130
Dors. : 3' + 8.
An. : 3' + 10-11.
Pect. : 2' + 14.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — Le nO 3870 comprenait trois spécimens dont l’un n’est pas
identifiable à Chondrostoma toxostoma. Il s’agit de Leuciscus {Telestes) soufia
(e. nO B. 2579).
Genre Barbus Cuvier, 1817
Barbus Mayori Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nul.
Poiss., t. XVI, pp. 138-139.
= Barbus barbus barbus (Linnaeus, 1758).
Ilolotype — 3822 : Lac de Zug, Mayor.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 290 mm.
L. tête : 56 mm.
H. max. corps : 56 mm.
Écailles : 11/62/8.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 46 mm ; p. oss., 19,5 mm ; 44 denticu-
lations sur 34,5 mm.
An. ; 3' + 5.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 7.
Barbus plebeius Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, llist. Nat.
Poiss., t. XVI, pp. 139-141.
= Barbus barbus plebejus Valenciennes, 1842.
Lectotype — 3825 : Fl. Pô (Italie), Savigny.
Alcool, bon état.
L. T. : 243 mm.
L. tête : 52 mm.
H. max. corps : 48 mm.
Écailles : 14/68/9.
Dors. : 4' 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 35 mm ; p. oss., 12 mm ; 33 denticula-
tions sur 16 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — B. 2581 (extrait de 3825) : Fl. Pô (Italie), Savig.ny.
Alcool, bon état.
L. T. : 177 mm.
L. tête : 37 mm.
IL max. corps : 36 mm.
- 1131
Écailles : 17/66/11.
Dors. : 3' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 26 mm ; p. oss., 7 mm ; 34 denticula-
tions sur 15 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' -|- 16.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — 3828 : Lac de Côme (Italie), Ricketts et Pentland.
Alcool, assez bon état.
L. T. : environ 190 mm.
L. tête : 37 mm.
H. max. corps : 36 mm.
Écailles : 15/66(?)/10.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 29 mm ; p. oss., 11 mm ; 36 deaticula-
tions sur 15 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus eques Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat.
Poiss., t. XVI, p. 141.
= Barbus barbus plebejus Valenciennes, 1842.
Lectotype — A. 6913 : Florence (Italie), Savigny, 1823.
Alcool, bon état.
L. T. : 200 mm.
L. tête : 38 mm.
H. max. corps : 37 mm.
Écailles : 15/57/9.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 26 mm ; p. oss., 11 mm ; 19 denticula-
tions sur 7,5 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — B. 2582 (extrait de A. 6913) : Florence (Italie), Savigny,
1823.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 208 mm.
L. tête : 45 mm.
H. max. corps : 42 mm.
Écailles : 11/54/9.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : cassé.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
— 1132 —
Barbus Canalii Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat.
Poiss., t. XVI, pp. 143-144.
= Barbus barbus plebejus Valenciennes, 1842.
Lectotype — 1412 ; Perugia (Italie), Canali.
Alcool, bon état.
L. T. : 167 mm.
L. tête : 32 mm.
H. max. corps : 29 mm.
Écailles : 11/52/7.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : liant., 23 mm ; p. oss., 9 mm ; 16 dcnticula-
tions sur 6 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — Bertin et Estève (1948) avaient mis B. canali en synonymie
avec Barbus meridionalis. Cependant, la présence de denticulations, bien que
faibles, sur le dernier rayon simple de la dorsale, ainsi que la taille plus réduite
de l’anale, montrent que B. canali est identifiable à Barbus barbus et non à
B. meridionalis.
Barbus caninus 4'alenciennes in Ci vier et Valenciennes, 1842, Ilùt. Nat.
Poiss., t. XVI, pp. 142-143.
= Barbus meridionalis meridionalis Hisso, 1826.
Lectotype — 70 : Nice (Alpes-Maritimes), Laurii.laru.
Alcool, assez bon état.
L. 'r. : 178 mm.
L. tête : 36 mm.
Écailles : 9/50/7.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. ; liant., 26 mm ; p. oss., 8 mm ; sans denticu¬
lations.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' -|- 7 (droite) et 2' -f- 8 (gauche).
Paralectotypes — B. 2583 (extrait de 70) ; Nice (Alpes-Maritimes), Lau-
RILLARD.
2 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : environ 155-180 mm.
L. tête : 30-37 mm.
Écailles ; 9-10/50/7.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 24-26 mm ; p. oss., 10 mm ; sans denti¬
culations.
.\ii. : 3' -f 5.
1133 —
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — 3943 : Nice, Laurillard.
Sec, très mauvais état.
L. à la fourche : environ 290 mm.
L. tête : environ 53 mm.
Écailles : 9/52/?.
Paralectotypes — 2597 : Nice (Alpes-Maritimes), LAURiT.i.Ann.
2 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 180-185 mm.
L. tête : 36-38 mm.
Écailles : 9-10/49-52/6-7.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 25-? mm ; p. oss., 8-? mm ; sans den-
ticulations.
An. : 3' -f 5.
Pect. : 2' + 14.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus caninus Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat.
Poiss., t. XVI, pp. 142-143.
= Barbus meridionalis caninu.s Valenciennes, 1842.
Lectotype — 1408 : Lac Majeur, Mayor.
.\lcool, assez bon état.
L. T. : 177 mm.
L. tête : 34 mm.
H. max. corps : 43 mm.
Écailles : 9/49/8.
Dors. : 4' -j- 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 23 mm ; p. oss., 7 mm ; sans denticu-
lations.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 3369 : Fl. Pô (Turin), Savigny.
4 spécimens.
.\1coo1, bon état.
L. T. : 104-140 mm.
L. tête : 22-23 mm.
H. max. corps : 16-25 mm.
Écailles : 8-10/47-52/7.
Dors. : 4' + 7-8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 14-20 mm ; p. oss., 6-9 mm ; sans denti-
culations.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 14-15.
Pelv. : 2' + 8.
1134
Barbus Peloponnesius Valenciennes in Cuvieh et Valenciennes, 1842, Hist.
Nat. Poiss., t. XVI, pp. 144-145. llevu par Fang, 1943, Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat. (2), t. XV, p. 399.
= Barbus meridionalis peloponnesius Valenciennes, 1842.
Holotype — 3824 : Commission de Morée, n° 25, 1829.
Alcool, bon état.
L. T. : 184 mm.
L. tête : 36 mm.
H. max. corps : 37 mm.
Écailles : 9/48/6.
Dors. : 4' -F 8.
Dern. r. simple Dors. ; haut., 27 mm ; p. oss., 11 mm ; sans denticu-
lations.
An. : 3' -j- 5.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' -t- 8.
Barbus biscarensis amguidensis Pellegrin, 1934, Mém. Soc. Hist. Nat. Afr.
Nord, n'' 4, III, pp. 55-57.
= Barbus biscarensis amguidensis Pellegrin, 1934.
Lectotype — 32-34 : Amguid (Sahara central), H. Lhote.
Alcool, bon état.
L. T. : environ 147 mm.
L. tête : 34 mm.
H. max. corps : 26 mm.
Écailles : 9/52/6.
Dors. ; 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 22 mm ; p. oss., 8,5 mm ; 21 denticula-
tions sur 13 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' -j- 18.
Pelv. : 2' -f 8.
Paralectotypes — 32-33 et 32-35 : Amguid (Sahara central), H. Lhote.
2 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : environ 144 — environ 145 mm.
L. tête : 31-32 mm.
H. max. corps : environ 28 — environ 32 mm.
Écailles : 7-8/48-49/6.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., ? (cassé)-21 mm ; p. oss., 10 mm ; 24 den-
ticulations sur 14 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 17-18.
Pelv. : 2' + 8.
1135 —
Barbus callensis Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat.
Poiss., t. XVI, pp. 147-149.
= Barbus callensis Valenciennes, 1842.
Lectotype — 1 : La Galle, Bove.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 254 mm.
L. tète : 50 mm.
H. max. corps : environ 43 mm.
Écailles : 7/44/4.
Dors. : 4' 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 37 mm ; p. oss., 19 mm ; 26 denticula-
tions sur 18 mm.
An. : 3' -f 5.
Pcct. : 2' + 18.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — B. 2584 (extrait de 1) : La Galle, Bove.
6 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 203-260 mm.
L. tête : 41-51 mm.
Écailles : 6-8/40-44/4.
Dors. : 4' -f 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 30-38 mm ; p. oss., 15-23 mm ; 24-30 den-
ticulations sur 16-21 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 17-18.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus setivimensis Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist.
Nat. Poiss., t. XVI, pp. 149-150.
= Barbus setivimensis Valenciennes, 1842.
Holotype — 1410 : Rivière du Sétif, Guyon, 1835.
Alcool, mauvais état.
L. T. : environ 104 mm.
L. tête : 22 mm.
H. max. corps : 22 mm.
Écailles ; 6/42(?)/4(?).
Dors. ; 4' -(- 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., cassé ; p. oss., 8 mm ; avec des denti-
culations faibles.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus setivimensis Valenciennes var. labiosa Pellegrin, 1920, Bull. Mus. Nat
Hist. Nat., t. XXVI, pp. 612-613.
= Barbus setivimensis Valenciennes, 1842.
- 1136
Lectütype — 215 ; Fez (Maroc), Alluaud, 1920.
Alcool, 1)011 état.
L. T. : 172 mm.
L. tête : 36 mm.
Écailles : 7/46/6.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 24 mm ; p. oss., 10 mm ; 28 denticula-
tions sur 14 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 212-214 : Fez (Maroc), Alluaud, 1920.
3 spécimens.
Alcool, bon état.
L. T. : 201-295 mm.
L. tête : 43-65 mm.
Écailles : 7-8/44-45/3-4.
Dors. : 4' + 7-8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 27-? mm ; p. oss., 12-15 mm ; 18-28 den-
ticulations sur 13-16,5 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' -f 17-18.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — La var. labiosa étant sympatrique avec la forme typique
(Fez, Oued Sebou, Maroc, c. Pellegrin, 1921 et 1925) il n’y a pas lieu d’attri¬
buer à la forme labiosa un rang subspcciflque.
Barbus moulouyensis Pellegrin, 1924, Bull. Soc. Zool. France, t. XLIX,
pp. 459-460, fig. 2.
= Barbus moulouyensis Pellegrin, 1924.
Holotype — 24-167 : Guétaït (Oued el Haï), Cb. Alluaud.
Alcool, bon état.
L. T. : 133 mm.
L. tête : 25 mm.
H. max. corps : 28 mm.
Écailles : 6/36/4.
Dors. : 4' -F 9.
Dern. r. simple Dors. : haut., 20 mm ; p. oss., 11 mm ; 26 denticula-
tions sur 10,5 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus moulouyensis Pellegrin var. bouramensis Pellegrin, 1939, Bull. Mus.
Mal. Hist. Nat. (2), t. XI, p. 532.
= Barbus moulouyensis bouramensis Pellegrin, 1939.
Holotype — 39-121 : Maroc, J. M. Peres.
.\lcool, mauvais état.
— 1137 -
L. à la fourche : 106 niiii.
L. tête : 23 mm.
H. max. corps : 27 mm.
Écailles ; 6/33/4.
Dors. : 4' + 7.
Dern. r. simple Dors. : cassé ; avec des deiiticulalions faibles.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' 4- 14.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus massaensis Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc, t. II, pp. 104-105.
= Barbus massaensis Pellegrin, 1922.
Lectotype — 22-44 : Oued Massa (Maroc), Alluaud.
Alcool, bon état.
L. T. : 138 mm.
L. tête : 28 mm.
IL max. corps : 29 mm.
Écailles : 7/42/4.
Dors. : 4' + 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 20 mm ; p. oss., 11 mm ; sans denticu-
lations.
An. : 3' -f 5.
Pect. : 2' -f 15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 22-42 et 22-43 : Oued Massa (Maroc), Alluaud.
2 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : environ 245 — environ 300 mm.
L. tête : 47-59 mm.
H. max. corps : 57 — environ 65 mm.
Écailles : 7/41/4.
Dors. : 4' + 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 37-42 mm ; p. oss., 15-18 mm ; sans
denticulations.
An. ; 3' + 5.
Pect. : 2' -f 15-16.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus massaensis Pellegrin var. labiosa Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sc. Nat.
Maroc, t. II, p. 105.
= Barbus massaensis Pellegrin, 1922.
Lectotype — 22-53 : Maroc, Alluaud.
Alcool, bon état.
L. T. : 189 mm.
L. tête : 43 mm.
H. max. corps : 40 mm.
Écailles : 7/40/3.
— 1138 —
Dors. : 4' + 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 30 mm ; p. oss., 15 mm ; sans denticu-
lations.
An. : 3' + 5.
Pect. ; 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotype — 22-54 : Maroc, Alluaud.
Alcool, bon état.
L. T. : 156 mm.
L. tête : 33 mm.
Écailles : 7/41/4.
Dors. : 4' -|- 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 22 mm ; p. oss., 10 mm ; sans denti-
culations.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' -t- 8.
Remarques. — La sympatrie des formes typique et labiosa de B. massaen-
sis (Oued Massa, Maroc, o. Pellegrin, 1922) nous porte à ramener à B. mas-
saensis typique la var. labiosa.
Barbus issenensis Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc, t. II, pp. 105-106.
= Barbus issenensis Pellegrin, 1922.
Lectotype — 22-57 : Maroc, Ch. Alluaud.
Alcool, bon état.
L. T. ; 162 mm.
L. tête : 29 mm.
II. max. corps : environ 35 mm.
Écailles : 7/43/4.
Dors. : 4' -f 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 24 mm ; p. oss., 12 mm ; 19 denticula-
tions sur 7,5 mm.
An. : 3' -f 5.
Pect. : 2' 16.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 22-55 et 22-56 : Maroc, Ch. Alluaud.
2 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : environ 164 — environ 193 mm.
L. tête : 32-37 mm.
H. max. corps : ?-42 mm.
Écailles : 7/41-42/4.
Dors. : 4' 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 24-? mm ; p. oss., 10-12,5 mm ; sans
denticulations.
An. : 3' -f 5.
Pect. : 2' + 17.
Pelv. : 2' -f 8.
1139
Remarques. — La lèvre inférieure de B. isnenensis, cornée et coupante, con¬
duira, très probablement, dans une révision future, à l’inclusion de cette espèce
dans le genre Varicorhinus.
Barbus Lepineyi Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc, t. XIX (1), pp. 5-6.
= Barbus lepineyi Pellegrin, 1939.
Holotype — 38-159 : Oued Noun (Maroc), M. de Lepiney.
Alcool, bon état.
L. T. : 325 mm.
L. tête ; 75 mm.
H. max. corps ; 72 mm.
Écailles : 8/43/4.
Dors. : 4' + 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 40 mm ; p. oss., 15 mm ; 14 denticula-
tions sur 10 mm.
An. : 3' -f- 5.
Pect. ; 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Barbus callensis C.V. var. figuigensis Pellegrin, 1913, Bull. Soc. Zool. France,
t. XXXVIII, pp. 119-120.
= Barbus figuigensis Pellegrin, 1913.
Lectotype — 13-140 : Oasis de Figuig (Maroc), Dr. Sergent.
Alcool, bon état.
L. T. : 175 mm.
L. tête : 37 mm.
Écailles : 8/43/5.
Dors. ; 3' + 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 23 mm ; p. oss., 15,5 mm ; 23 denticu-
lations sur 16 mm.
An. : 3' -f- 5.
Pect. ; 2' + 15.
Pelv. : 2' + 7.
Paralectotypes — 13-141 et 13-142 : Oasis de Figuig (Maroc), Dr. Sergent.
Alcool, bon état.
L. T. ; 90-134 mm.
L. tête : 21-28 mm.
H. max. corps : environ 20-26 mm.
Écailles : 8/43/5-6.
Dors. : 4' -)- 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 15-16 mm ; p. oss., 10-12,5 mm ; 15-
16 denticulations sur 10-11 mm.
An. : 3' -f 5.
Pect. : 2' -4- 12-15.
Pelv. : 2' -f 8.
Remarques. — Pellegrin (1939) considère qu’il y a lieu de séparer la var.
figuigensis de B. callensis et de lui attribuer le rang spécifique.
— 1:140 —
Barbus Pallaryi Pellegriii, 1919, Bull. Soc. Zool. France, t. XLIV, jip. 323-324.
= Barbus pallaryi Pellegrin, 1919.
Lectotype — 19-430 : Maroc, Pai.lary.
Alcool, bon état.
L. T. : 112 mm.
L. tête : 24 mm.
Écailles : 8/43/4.
Dors. : 4' -|- 7.
Dern. r. simple Dors. : haut., 14 mm ; p. oss., 10,5 mm ; 18 denticu-
lations sur 10 mm.
An. : 3' -f 5.
Pect. : 2' -f 15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 19-427 à 19-429 : Maroc, Pali.ary.
3 spécimens.
Alcool, assez bon état.
L. T. : 114-152 mm.
L. tête : 24-33 mm.
H. max. corps : 20 — environ 33 mm.
Écailles : 6-8/42-45/4-6.
Dors. : 4' + 7-8.
Dern. r. simple Dors. : liant., cassés ; p. oss., 10-15 mm ; denticula-
tions fortes.
.\n. : 3' + 5.
Pect. ; 2' + 16.
Pelv. ; 2' + 8.
Barbus Magni Atlantis Pellegrin, 1919, Bull. Soc. Zool. France, t. XLIV,
pp. 324-325.
= Barbus magni- atlantis Pellegrin, 1939.
Lectotype — 19-431 : Oued Ourika (Maroc), Pallary.
Alcool, bon état.
L. T. : 154 mm.
L. tête : 30 mm.
H. max. corps : environ 25 mm.
Écailles : 7/52/5.
Dors. : 4' + 8.
Dern. r. simple Dors. : liant., 21 mm ; p. oss., 11,5 mm ; 23 denticu-
lations sur 13 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 15.
Pelv. : 2' + 8.
Paralectotypes — 19-432 à 19-437 : Oued Ourika (Maroc), Pali.ary.
6 spécimens.
Alcool, bon état.
L. T. : 107-136 mm.
1141
L. tête : 22-28 mm.
H. max. corps : 20-25 mm.
Écailles : 7-8/48-51/5.
Dors. : 4' -j- 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 14,5-19 mm ; p. oss., 7,5-10 mm ; 16-
23 denticulations sur 8-10 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' -f 15-16.
Pelv. : 2' + 7-8.
Paralectotypes — 19-438 à 19-440 : Kasbah Goundafi, Oued N’fils (Maroc),
Pallary.
3 spécimens.
Alcool, bon état.
L. T. : 125-147 mm.
L. tête ; 25-30 mm.
H. max. corps : 23-25 mm.
Écailles ; 7/49-51/5-6.
Dors. : 4' 8.
Dern. r. simple Dors. : haut., 16-20 mm ; p. oss., 7-10,5 mm ; 13-
22 denticulations sur 6-11 mm.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 15-16.
Pelv. : 2' + 8.
Genre Cyprinus Linnaeus, 1758
Cyprinus Nordmannii Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist.
Nat. Poiss., t. XVI, pp. 66-68.
= Cyprinus carpio Linnaeus, 1758.
Holotype — 3375 : Odessa (Russie), Nordmann.
Alcool, bon état.
L. T. : 249 mm.
L. tête : 52 mm.
H. max. corps : 83 mm.
Écailles : 6/38/6.
D. phar. : ont été prélevées.
Branchiosp. l®'' arc ; 22.
Dors. : 4' -f- 19.
An. : 3' -t- 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — Dans la description de C. nordmanni, Valenciennes ne cite
qu’un seul exemplaire, donné par M. Nordmann au Cabinet du Roi et qui
« est long de neuf pouces ». Cet exemplaire est donc l’holotype. Un autre spé¬
cimen de C, nordmanni (n® 757), dont la longueur totale est d’environ 310 mm,
n’a pas valeur de type. Bertin et Estève (1948) avaient considéré C. nord¬
manni décrit sur deux syntypes (n® 757 et 3375).
72
— 1142 —
Cyprinus regina Bonaparte, 1832-1841, Iconog. Fauna Ital., t. III, Pesci,
fasc. XVIII, p. 92, pl., fig. 1. Redécrit par Valenciennes in Cuvier et
Valenciennes, 1842, Hist. Nat. Poiss., t. XVI, pp. 63-65.
= Cyprinus carpio Linnaeus, 1758.
Syntype — ■ 751 : Rome (Italie), Ch. Bonaparte.
Alcool, bon état.
L. T. : 261 mm.
L. tête : 55 mm.
H. max. corps : 61 mm.
Écailles : 5/38/5.
D. phar. dr. ; 3 -j- 1 -|- 1.
Dors. : 4' -(- 20.
An. : 3' + 5.
Pect. : 2' + 16.
Pelv. : 2' + 8.
Remarques. — Cet exemplaire ne peut pas être un paratype [cf. Bertin
et Estève, 1948) étant donné que Bonaparte n’a pas fondé cette espèce sur
un seul spécimen ni désigné l’holotype. On pourrait le désigner comme lecto-
type mais, en l’absence de renseignements sur les autres syntypes, il nous semble
préférable de ne pas le faire.
Genre Carassius Nilsson, 1832
Cyprinus moles Agassiz, indiqué dans Mém. Soc. Sc. Nat. Neuchât., 1835,
t. I, p. 37. Décrit par Sélys-Longchamps, 1842, Faune Belge, l""® part.,
p. 200 et par Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat.
Poiss., t. XVI, pp. 89-90, sous le nom de Cyprinus moles Agassiz. Redécrit
par Heckel in Heckel et Kner, 1858, Süsswasserfische d. Ostreich. Monarch.,
pp. 71-73, sous le nom de Carassius moles Agas.
= Carassius carassius (Linnaeus, 1758).
Syntype — 3406 : Danube, Agassiz.
Alcool, bon état.
L. T. : 176 mm.
L. tête : 37 mm.
H. max. corps : 61 mm.
Écailles ; 7/33/7.
D. phar. g. : 4.
Branchiosp. 1®’’ arc g. : 32.
Dors. : 3' -f 17.
An. : 3' + 6.
Pect. ; 2' + 15.
Pelv. : 2' -f 8.
Remarques. — L’histoire de Cyprinus moles Ag. est très semblable à celle
de Leuciscus argenteus Ag. {Q.V.). Mais dans le cas de C. moles le Muséum pos¬
sède un exemplaire envoyé par Agassiz, et que nous considérons comme syn-
1143
type. Cependant, le problème s’est compliqué du fait du mélange, dans le même
bocal, du spécimen envoyé par Agassiz et d’un autre dont parle Valenciennes
« qui faisait partie des collections que M. le marquis de Bonnay a toujours eu
la bienveillance de faire dans ces différens postes diplomatiques, à la prière de
M. Cuvier ». Valenciennes a décrit l’exemplaire envoyé par Agassiz. D’après
le nombre de rayons de l’anale il nous a été possible de reconnaître cet exem¬
plaire. L’autre, qui portera désormais le n° B. 2591 (L. T., 151 mm ; écailles,
7/33/6; An., 3' + 5) n’a pas valeur de type {cf. Bertin et Estève, 1948).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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qui sont encore inconnues aux naturalistes. Mém. Soc. Sc. Nat. Neuchât., 1,
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — 'l’ome 4Ü — N® 6, 1968 (1969), pp. 1145-1149.
DESCRIPTION DE LAPPANELLA GUINEENSIS
SP. NOV.
(Téléostéens, Perciformes, Labridae)
Par M. L. BAUCHOT
Le genre Lappanella a été créé par Jordan en 1890 pour l’espèce Ctenolabrus
iris Val. in Cuv. Val. 1839. Il n’était connu, jusqu’à ce jour, que par cette
seule espèce, nommée d’après les règles de nomenclature Lappanella fasciata
(Cocco, 1833) 1, espèce typique de la zone méditerranéenne occidentale et du
proche Atlantique (Madère, Porto Santo et Côtes marocaines).
Au cours de la campagne de chalutage dans le Golfe de Guinée, réalisée en
1963 par « La Rafale », trois Labridés proches de Lappanella fasciata ont été
capturés au large de Freetown. Ils se distinguent de L. fasciata par plusieurs
caractères numériques et métriques qui justifient à mes yeux la création d’une
espèce nouvelle. En raison de sa localisation géographique, je la nomme Lap¬
panella guineensis.
Lappanella guineensis sp. nov.
Matériel : G. T. S. 1 — Tr. 8 — Sta. 6a — 25. xi. 1963 — « La Rafale » —
8o28'N, 14o21'W — prof. : 100 m.
3 spécimens : holotype (L.S. ; 112,2 mm) et 2 paratypes (L.S. : 117,8 et
133,7 mm).
Description (fig. 1)
— Corps allongé, fusiforme, peu élevé, recouvert de grandes écailles. Ligne
latérale continue constituée par 34-35 tabules simples. Tête longue à profil
supérieur régulièrement incliné à partir de l’origine de la dorsale. Museau conique
et étroit. Repli préorbitaire n’atteignant pas l’extrémité du museau quand la
bouche est fermée. Lèvres bien développées aux deux mâchoires et ne cachant
pas les dents. Opercule recouvert de grandes écailles et terminé par une petite
pointe postéro-supérieure. Préopercule recouvert de 3 à 4 rangées de petites
écailles et finement crénelé sur son bord postérieur presque vertical. Dessus de
la tête écailleux jusqu’à l’aplomb du diamètre vertical de l’œil. Oeil grand et
régulièrement arrondi dont le bord supérieur atteint le profil dorsal.
— Dents disposées sur 3 rangées dans la partie antéromédiale des 2 mâchoires,
et sur 2 rangées en arrière ; à la mâchoire supérieure la rangée externe présente
de chaque côté une forte canine insérée au niveau de la commissure des lèvres
1. Pour la redescriptioii île l’espèce et la diagnose du genre, voir (Iuignard 1964 (1965), Bull.
Mus. Nat. Ilist. Nat., 36, n® 5, pp. 578-583.
1146 —
et recourbée vers l’avant, puis 15 à 16 petites dents coniques, pointues, régu¬
lières, précédées en avant de 2 dents crochues plus fortes et légèrement recour¬
bées en dedans ; à la mâchoire inférieure la rangée externe présente de chaque
côté 19 à 20 dents régulières précédées en avant de 2 dents crochues. Les dents
des rangées internes sont petites et à extrémité arrondie.
Fig. 1.
— Dorsale longue et assez élevée, débutant au même niveau que les pec¬
torales. Anale courte commençant à l’aplomb du dernier rayon épineux de la
dorsale et se terminant au même niveau que la dorsale. Laudale tronquée.
Pectorales à bord régulièrement arrondi. Ventrales en position thoracique,
débutant à l’aplomb du 3®-4® rayon épineux de la dorsale et se terminant légè¬
rement en avant de l’anus.
Car.\ctères numériques et métriques
Ils sont consignés dans le tableau n° 1.
Coloration dans l’alcool
Tête, corps et nageoires jaune clair. (Quelques maculatures gris nuageux sur
le profil dorsal et jusqu’à la ligne latérale.
Une bande grise du museau à l’opercule.
Sur la dorsale, une zone sombre à la base des 3 premiers rayons épineux, et
une tache ovale plus foncée entre le dernier rayon épineux et le 3® rayon mou.
Sur l’anale, une tache sombre entre les 2® et 3® rayons mous.
Sur la caudale, à mi-longueur, quelques maculatures gris nuageux, plus mar¬
quées près des bords supérieur et inférieur.
Une petite tache noire, très nette, à la hase des [lectorales, au niveau des
rayons médians.
Discussion
Pour établir une comparaison rigoureuse entre nos trois exemplaires origi¬
naires du Golfe de Guinée et Lappanella fasciata, il convenait en premier lieu
de vérifier la constance des caractères numériques et métriques chez Lappa¬
nella fasciata.
Quignard (1965 et 1966) redécrit en détail l’espèce L. fasciata d’après des
spécimens provenant du Golfe du Lion (Sète) et de Nice. Les formules méris-
tiques ont été établies après examen de plus de 100 individus. Les valeurs
limites indiquées par (.Juignard sont portées dans le tableau n® 2.
1147 —
Lappanella fasciata ayant été signalée dans le proche Atlantique, mais très
rarement capturée, nous avons cherché à réunir le maximum d’exemplaires
originaires de cette région, afin de les comparer aux exemplaires méditerranéens,
seuls étudiés par Quignard. M. Quignard nous a envoyé un exemplaire des
côtes marocaines et nous devons à l’obligeance de M. Maul d’avoir pu examiner
4 spécimens de Madère, l’un pris dans la baie de Funchal par 80 m de fond,
les 3 autres provenant du marché de Funchal, l’un d’entre eux retiré de l’estomac
d’un Congre.
11 semble bien que Madère soit, vers le sud, la limite de répartition de l’espèce
Lappanella fasciata. M. Blache nous a confirmé qu’aucun exemplaire ne figu¬
rait dans les collections du Laboratoire de biologie marine de Gorée (Sénégal).
Nous avons porté dans le tableau n° 2 les caractères numériques et métriques
des exemplaires atlantiques de L. fasciata.
Les exemplaires atlantiques de L. fasciata sont tout à fait comparables aux
exemplaires méditerranéens tant par leurs caractères numériques que par leur
coloration. En ce qui concerne les caractères métriques, il faut considérer les
légères différences qui apparaissent pour les rapports T/O et T/p.O avec une
extrême prudence. Les causes d’erreur sont nombreuses ; elles dépendent de
la technique et de l’instrument de mesure, et aussi de l’état de conservation
des poissons. Ainsi j’ai refait ces mensurations et établi ces rapports métriques
chez les syntypes de l’espèce Ctenolabrus iris {— Lappanella fasciata) et je suis
arrivée à des valeurs un peu différentes de celles qui sont indiquées par (Jui-
GNARD chez des spécimens frais (voir tabl. 2).
Étant donnée la constance présentée par les caractères numériques (formule
radiaire, nombre vertébral, écailles, ligne latérale), il n’y a pas lieu de distinguer
chez L. fasciata les exemplaires atlantiques des exemplaires méditerranéens.
L’étude comparative des tableaux 1 et 2 met en lumière les caractères numé¬
riques et métriques qui distinguent L. guineensis de L. fasciata.
1 — les rayons épineux de la dorsale sont moins nombreux chez L. guineensis
(14 contre 16-17 chez L. fasciata).
2 — les vertèbres sont moins nombreuses chez L. guineensis (33 [13 -f- 20]
contre 35 [15 + 20] chez L. fasciata), la réduction portant sur les ver¬
tèbres abdominales. Ce caractère est important étant donnée la cons¬
tance du nombre vertébral à l’intérieur de l’espèce chez les Labridae.
3 — le rapport longueur standard/longueur de la tête est plus faible chez
L. guineensis (2,78 à 2,82 contre 3,00 à 3,36 cliez L. fasciata), autrement
dit la tête est légèrement plus longue chez L. guineensis.
4 — les rapports qui lient le diamètre oculaire à la longueur de la tête et à
la longueur préorbitaire sont également différents chez L. guineensis et
L. fasciata :
a) le rapport longueur de la tête/diamèlre oculaire est plus grand chez
L. guineensis (4,42 à 5,08 contre 3,2 à 4,3 chez L. fasciata), autrement
dit l’œil est plus petit chez nos exemplaires de L. guineensis ;
h) le rapport longueur préorbitaire/diamètre oculaire est plus grand chez
L. guineensis (1,50 à 1,84 contre 1,12 à 1,48 chez L. fasciata), autre¬
ment dit l’œil est proportionnellement plus petit par rapport à la dis¬
tance préorbitaire chez nos exemplaires de L. guineensis ;
ÎTableau n° 1 : Lappanella guineensis n. sp.
Tableau n® 2 : Lappanella fasciata
exemplaires méditerranéens [ exemplaires atlantiques
1149
mais ces différences ne sont peut-être pas très significatives ; en effet les
trois exemplaires de L. guineensis sont d’une taille supérieure aux exem¬
plaires de L. fasciala que nous avons pu mesurer, et il est bien connu
que chez les poissons l’œil est presque toujours plus petit chez les exem¬
plaires de grande taille (allométrie de croissance négative). 11 est donc
préférable de ne pas utiliser ces rapports comme caractères distinctifs
entre les deux espèces.
5 — Enfin des caractères de coloration permettent de distinguer L. guineensis
de L. fasciala, en particulier la zone sombre gris nuageux située à la base
des trois premiers rayons épineux de la dorsale, et surtout la petite tache
noire située à la base des pectorales, jamais signalée chez L. fasciala ;
enfin L. guineensis ne présente pas de tache noire au milieu de la caudale
comme il a été décrit chez L. fasciala.
En résumé, L. guineensis, connue par 3 exemplaires du Golfe de Guinée, se
distingue nettement de L. fasciala par sa formule radiaire, son nombre verté¬
bral, les proportions relatives de la tête et du corps, et par la coloration.
Laboratoire de Zoologie
(Jîeptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
20 Série — Tome 40 — N” 6, 1968 (1969), pp. 1150-1161.
REMARQUES SUR LES POISSONS
DES ILES SAINT-PAUL ET AMSTERDAM
Par J. C. HUREAU
Introduction
Parmi les îles australes françaises de l’Océan Indien sud, les îles Saint-Paul
et Amsterdam (respectivement 77°30'E — 38°43'S et 77°30'E — 37°52'S)
possèdent une faune iclithyologique marine particulièrement intéressante : en
effet, à côté de quelques espèces endémiques, on trouve des espèces communes,
d’une part avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, d’autre part avec l’Afrique
du Sud et Tristan da Cunha de l’Atlantique sud. De plus, malgré le petit nombre
d’espèces (26 actuellement dénombrées), certaines d’entre elles représentent une
importante biomasse et font l’objet d’une exploitation commerciale régulière.
Les études faites sur la faune marine de ces îles ont été jusqu’ici peu nom¬
breuses, fragmentaires et souvent erronées en raison de la non spécialisation
de leurs auteurs ou du peu de documentation dont ceux-ci disposaient (H. E.
Sauvage 1879, M. Angot 1951, E. Aubert de la Rue 1932). Les études valables
les plus récentes sont celles de P. Paulian (1957), M. Rlanc et P. Paulian
(1957) et surtout M. Bl.anc (1961).
Les îles Saint-Paul et Amsterdam sont des îles volcaniques situées sur une
crête sous-marine, orientée N. S., étroite et abrupte. Autour de chacune de ces
îles, les fonds, rocheux et recouverts de Macrocystis (grandes Laminariales),
s’abaissent très rapidement : l’isobathe 50 mètres se rencontre à un demi mille
de la côte, et dès le premier mille, des fonds de 200 à 500 mètres sont atteints.
C’est sur cet étroit « plateau continental » que les pêches sont effectuées, soit
au casier, soit au carrelet, soit à la ligne.
Le matériel utilisé pour le présent travail provient d’une riche collection
(147 individus de 15 espèces) qu’a bien voulu nous faire parvenir le Capitaine
Barbanton, Commandant du Sapmer, navire congélateur qui effectue chaque
année une campagne de pêche autour des îles Saint-Paul et Amsterdam. D’autre
part, nous avons consulté une grande partie des collections étudiées en 1961
par M. Bl.anc (collections P. Paulian et P. Grua) et nous avons comparé les
échantillons en notre possession aux types de Sauvage [Centriscus armatus,
Bovichthys veneris, Labrichthys lantzii et Labrichthys isleanus). Enfin, les obser¬
vations générales proviennent de deux brefs séjours que nous avons faits dans
ces îles en décembre 1963 et 1966.
Partie systématique
Ce travail n’est pas une faune, aussi nous ne donnerons pas la description
détaillée de toutes les espèces, description que le lecteur trouvera dans l’ou-
- 1151 —
vrage de M. Blanc (1961). Nous donnons la liste de toutes les espèces connues
à Saint-Paul et Amsterdam en insistant sur eelles qui posent un problème taxo¬
nomique.
IIUXANCUIDAE
llexaiichus griseux (Bonnaterre, 1780)
Ce requin, à six paires de fentes branchiales et une seule nageoire dorsale,
n’avait juscju’ici jamais été signalé aux îles Saint-Paul et Amsterdam. Un
exemplaire de 1,50 mètre de long fut capturé le 17 décembre 1963 par l’équi¬
page du Gallieni. Le « Griset » possède des dents à plusieurs pointes, en forme
de peigne. Le poisson pélagique se rencontre dans toutes les mers tropicales
et subtropicales du monde, y compris la Méditerranée.
ISURIDAE
Isurus glaucus (Millier et Henlé, 1841)
Signalé par M. Blanc et P. Paulian (1957), ce requin dont les deux nageoires
dorsales sont dépourvues d’épines, n’a pas été retrouvé aux îles Saint-Paul et
Amsterdam depuis cette date. Cette espèce, cosmopolite, a été capturée à
Tristan da Cunha (Sivertsen 1945), en Afrique du Sud et dans toutes les mers
Australasiennes.
Torpedinidae
M. Blanc et P. Paulian (1957) n’ont signalé qu’une seule espèce. Torpédo
fairchildi Ilutton 1872. Chez cette espèce néozélandaise, le bord postérieur de
la base de la première nageoire dorsale est au niveau ou en avant du bord pos¬
térieur de la base des pelviennes. De plus, le bord des évents est lisse, dépourvu
de papilles. Dans la collection Barbanton, deux spécimens diffèrent notablement
de l’espèce T. fairchildi :
Torpédo sinuspersicus Olfers, 1831
D’une longueur totale de 440 mm, l’individu appartenant à cette espèce a le
bord postérieur de la première dorsale nettement en arrière du bord postérieur
des pelviennes. D’autre part, l’évent est bordé par une dizaine de papilles
arrondies. Cidte espèce est commune en mer Rouge, dans le Golfe Persique et
dans l’Océan Indien. A Saint-Paul, elle a été capturée par 36 mètres de pro¬
fondeur en février 1968.
Torpédo fuscomaculata Peters, 1855
Le second spécimen, plus grand (810 mm de longueur standard), se rapproche
de T. fairchildi par la position de sa première nageoire dorsale ; par contre,
l’évent est bordé par une dizaine de papilles bien visibles. L’œil est beaucoup
plus proche de l’évent que du hord antérieur du museau, ce qui différencie
T. fuscomaculala de T. panthera Olfers. Cette espèce possède une répartition
1152 —
géographique limitée : Zanzibar, Seychelles, île Maurice, Madagascar et canal
de Mozambique (Bigelow et Schroeder 1953). A Amsterdam, qui semble
être sa limite sud, elle a été pêchée par 22 mètres, sur un fond sableux, en février
1968.
Squalidae
Squalus fernandinus Molina, 1782
Signalé par M. Blanc (1961), ce requin, à 5 paires de fentes branchiales et
2 nageoires dorsales munies chacune d’une forte épine, a été retrouvé en décembre
1963. Parmi les trois exemplaires pêchés, l’un était une femelle gravide conte¬
nant 8 embryons prêts à naître : placés dans une cuve d’eau de mer, ils nageaient
parfaitement, malgré la présence du sac vitellin non encore totalement résorbé.
Cette espèce est largement répandue dans l’ Indo-Pacifique.
CoNGRIDAE
Ariosoma hahenata (Bichardson, 1844)
Cette espèce a été signalée par M. Blanc sous le nom de Congromuraena habe-
nata. En fait Congromuraena est une mauvaise transcription de Congermuraena
Kaup, 1858, et est synonyme de Ariosoma Swainson, 1838. Ariosoma hahenata,
espèce présente en Nouvelle-Zélande et Australie, est très voisine d’A. australis
décrite d’Afrique du Sud et de Tristan da Cunha. L’individu dont nous disposons
mesure 295 mm de longueur standard mais son état n’est pas excellent. Cepen¬
dant, si l’on compare ses mesures avec les données de Penrith (1967) concer¬
nant A. australis, on constate (tableau I) que la tête est plus courte, que la dis¬
tance de la tête à l’anus est plus faible et que l’œil est plus petit que chez A. aus¬
tralis.
Tableau I (distances en millièmes de L.S.)
— 1153 -
Exocoetidae
Quatre spécimens de « Poissons volants » sont présents dans la collection
Barbanton. L’un d’entre eux ne nous intéresse pas particulièrement ici, car
sa capture est intervenue dans l’Atlantique sud (19°S — 6°E) le 15 mars 1968.
Il s’agit d’un Cypsilurus (Prognichthys) gibbifrons (G. V., 1846), caractérisé par
le 3® rayon pectoral bifide, les 4® et 5® rayons étant les plus longs.
Les trois autres spécimens appartiennent à deux espèces différentes dont l’une,
Cypsilurus furcatus (Mitchill) avait déjà été signalée par M. Blanc.
Cypsilurus furcatus (Mitchill, 1815)
Les deux spécimens, capturés à environ 400 milles au nord-est de l’île Amster¬
dam (31®30'S — 70®05'E), sont caractérisés par le 2® rayon pectoral bifide, les
3® et 4® rayons étant les plus longs. Les pectorales sont traversées par une large
bande blanche sur fond noir. Les nombres de rayons et les mensurations sont
donnés dans le tableau IL Cette espèce, commune dans l’Océan Indien, peut
se rencontrer dans le Pacifique ou l’Atlantique mais elle n’a jamais été signalée
à Tristan da Cunha (Bhuun 1935).
Cypsilurus lineatus (C. V., 1846)
Un seul spécimen, capturé au même endroit que les deux précédents, pos¬
sède une grande taille (L.S. = 385 mm). Il diffère de C. furcatus par le nombre
plus faible de rayons aux nageoires et surtout par le plus grand nombre de
vertèbres (voir tableau II). Le nombre d’écailles prédorsales est également
plus élevé. Les pectorales sont noires sans bande blanche. C. lineatus, signalé
à Tristan da Cunha et en Afrique du Sud, est très commun dans toute la partie
est de l’Atlantique.
Macrorhamphosidae (= Centriscidae)
Centriscops humerosus (Richardson, 1848)
Une seule espèce, appartenant à cette curieuse famille, a été signalée aux îles
Saint-Paul et Amsterdam. Décrite par Sauvage (1879) sous le nom de Cen-
triscus armatus, il s’agit en fait de Centriscops humerosus (Richardson, 1848)
dont le type provient d’Australie. Cette espèce est également connue en Nou¬
velle-Zélande. Par contre elle est absente des côtes d’Afrique du Sud où l’on
trouve les espèces voisines Notopogon lilliei et N. macrosolen. Centriscops hume¬
rosus possède un corps très comprimé latéralement. Le museau est allongé en
tuhe terminé par une petite bouche dépourvue de dents. La nageoire dorsale
est composée de 7 épines (la première est très petite et parfois difficile à obser¬
ver ; la deuxième est très forte), suivies de 15 à 17 rayons mous. La nageoire
anale compte 18 à 20 rayons et la pectorale 15 à 17.
Chez les adultes seulement, la nuque porte une brosse de poils piquants.
Parmi les deux exemplaires étudiés par M. Blanc (1961), un seul possède cette
brosse : il s’agit d’un individu de 220 mm de longueur standard ; le second,
immature, n’a pas de brosse et ne mesure que 150 mm. Les six spécimens pré-
— 1154
sents dans la collection Barbanton étaient dépourvus de brosse mais leurs lon¬
gueurs variaient de 96 à 165 mm : ce sont des immatures. La distance entre la
base de la 2® épine dorsale et l’anus représente 9 à 9,8 dixièmes de la distance
séparant la tête de la caudale. L’œil est compris 3,0 à 3,5 fois dans la longueur
du museau. Ces caractères permettent de distinguer C. hurnerosus des deux
espèces très voisines Notopogon lilliei et N. macrosolen, espèces présentes en
Afrique du Sud. A Tristan da Cunha, Sivertsen (1945) a signalé N. lilliei mais
Penrith (1967) pense qu’il s’agit de N. macrosolen. N. lilliei est également
présent en Australie et Nouvelle-Zélande.
Tableau II
Comparaison entre les quatre Exocoetidae étudiés
(longueur standard L.S. en mm, autres longueurs en pourcentage de L.S.)
Syngnathidae
Belonichthys sanctipauli Sauvage, 1879
Cette espèce n’a jamais été retrouvée à Saint-Paul et Amsterdam depuis
sa description par Sauvage. M. Blanc (1961) en donne une excellente des¬
cription.
Gadidae
Gaidropsarus insularum Sivertsen, 1945
Quatre spécimens du genre Gaidropsarus ont été examinés dans la collection
Barbanton (L.S. : 91, 92, 112 et 114 mm). Leur description s’accorde tout à
fait à la description faite par Kner (1867), Sauvage (1879) et M. Blanc (1961)
sous le nom de G. capensis (Kaup) et à la description faite par Sivertsen (1945)
— 1155 —
sous le nom de G. insularum. Sivertsen puis Penrith ont montré que G. capen-
sis (Kaup) est une espèce d’Afrique du Sud (East London et Port Elizabeth)
tandis que G. insularum se trouve à Tristan da Cunha, Saint-Paul et Amster¬
dam et en Afrique du Sud (Côte ouest). Les deux espèces sont très voisines,
cependant G. capensis possède une dorsale plus longue que G. insularum (12 à
13,5 % de la longueur totale contre 8,5 à 10 %), une tête plus longue, des yeux
plus grands et quelques différences dans les décomptes de rayons. Les quatre
spécimens étudiés, pêchés à Saint-Paul en février 1968 par 28 m de fond, ont
des nageoires dorsales représentant 9 à 10 % de la longueur totale du corps.
Serranidae
Serranus novemcinctus Kner, 1865
Douze spécimens de cette espèce ont été pêchés à l’île Amsterdam en décembre
1967 et février 1968. Ce poisson, bien décrit dans le travail de M. Blanc, est
commun dans l’Océan Indien et sur les côtes d’Afrique du Sud. Sa teinte géné¬
rale rouge l’a fait baptiser « Rouget » par les pêcheurs.
Polyprion arnericanus (Bloch et Schneider 1801)
Appelé localement « Cabot », ce poisson est très fréquent à Saint-Paul et
Amsterdam où il peut atteindre de fortes tailles (couramment 80 à 130 centi¬
mètres). Cette espèce possède une répartition très vaste : Méditerranée, Atlan¬
tique, côtes d’Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande.
Emmelichthyidae
Emmelichthys nitidus Richardson, 1844
Espèce très fréquente à Saint-Paul et Amsterdam (63 exemplaires dans la
collection Barbanton) par des fonds de 20 à 50 mètres. Sa taille est petite (50
à 80 mm de longueur standard). Les nageoires dorsales sont caractéristiques ;
d’abord 7 à 9 rayons épineux, puis 4 ou 5 épines libres isolées, puis 9 à 10 rayons
mous. La mâchoire inférieure seule porte des dents très petites. Espèce connue
en Afrique du Sud et Australie.
Plagiogeneion rubiginosus (Hutton, 1876)
Huit individus ont été capturés par 40 m de fond à l’île Amsterdam en février
1968. Voisin de l’espèce précédente, P. rubiginosus atteind de plus grandes
tailles (150 à 250 mm) et sa nageoire dorsale est unique et continue. Sa répar¬
tition géographique est également vaste : Atlantique sud-est (Vema Seamount),
côte est d’Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande.
Chilodactylidae
Acantholatris monodactylus (Carmichael ,1818)
H. E. Sauvage (1879) puis M. Blanc (1961) ont cité deux représentants de
cette famille dans les eaux de Saint-Paul et Amsterdam : Cheilodactylus aspersus
Richardson et Cheilodactylus monodactylus (Carmichael). Ces espèces ont été
— 1156 —
placées par Gill (1862) dans le genre Acantholatris. Il semble que ces deux
espèces soient identiques : en effet les seules différences observées entre les
deux sont l’absence chez A. aspersus de bandes verticales sur les flancs (Richard¬
son 1850), la différence de la longueur de la pectorale (Penrith 1967) et le
nombre d’écailles sur la ligne latérale (Gunther 1860 puis Sauvage 1879).
Or, ce poisson, appelé « Bleu », possède une coloration très changeante et il perd
souvent ses bandes verticales après avoir été pêché ; de plus la forme du corps
varie beaucoup en fonction de l’âge, la pectorale étant alors plus ou moins
longue ; enfin le nombre d’écailles sur la ligne latérale est douteux :
d'après d’après Gunther d’après d’après
Richardson et Sauvage Norman Sivertsen
A. monodactylus . — 45 50-52 51-59
A. aspersus . 52 55-57 — —
Les 9 spécimens de la collection Barbanton possèdent de 55 à 59 écailles
sur la ligne latérale. Nous en concluons que les deux espèces sont identiques
et que .4. monodactylus (Carmichael) est seule valable. Elle est connue à Tristan
da Cunha, Gough et en Australie. Kner (1867) puis Norman (1935) ont montré
que A. monodactylus ne doit pas être confondue avec l’espèce chilienne .4. gayi
(Kner).
Mendosoma elongatum Kner, 1865
Seize spécimens de cette abondante espèce se trouvent dans la collection
Barbanton. M. elongatum est endémique de Saint-Paul et Amsterdam.
Nemadactylus concinnus Richardson, 1841
Décrite par Richardson sur des échantillons originaires de Tasmanie, cette
espèce n’a été retrouvée à Saint-Paul et Amsterdam que par Kner (Expédi¬
tion de la Novara) et par Sauvage (Mission du Passage de Vénus).
Latris lineata (Bloch Schneider, 1801)
Cette magnifique espèce, appelée « Morue de Saint-Paul », possède une colo¬
ration très vive : les flancs sont rayés longitudinalement de bandes vertes et
jaunes. Souvent décrite sous le nom de Latris hecateia Richardson, cette espèce
est commune en Australie et Nouvelle-Zélande, à l’île Gough et à Saint-Paul
et Amsterdam.
Labridae
Labrichthys ornatus (Carmiehael, 1818)
Espèce très colorée, L. ornatus fut décrite par Carmichael (1818) à partir
d’échantillons de Tristan da Cunha, puis par Regan (1913) qui montra que
les espèces de Sauvage, L. lantzii et L. isleanus, étaient respectivement les
mâle et femelle de L. ornatus.
Nous disposons dans la collection Barbanton de 11 mâles et de 8 femelles,
les deux sexes sont très facilement reconnaissables aux différences de colora
tion : les femelles sont d’un rouge vermillon très brillant et portent une tache
— 1157 —
noire entre les deux premiers rayons épineux dorsaux, une autre à la partie
postérieure de la dorsale molle et une dernière sur le pédoncule caudal, tandis
que les mâles ne possèdent que la tache entre les premiers rayons épineux dor¬
saux. L. ornatus est présent à Tristan da Cunha, Gough, Saint-Paul et Amsterdam.
Bovichthyidae
Bovichthys variegatus Richardson, 1846
Trois exemplaires de cette espèce sont représentés dans la collection Bar-
hanton. Décrite à l’origine en Australie, cette espèce est très voisine de B. vene-
ris Sauvage, endémique de Saint-Paul et Amsterdam.
Bovichthys veneris Sauvage, 1879
Nous n’avons pas retrouvé cette espèce, mais nous avons étudié les échan¬
tillons présents dans les collections du Muséum national d’Histoire naturelle.
Le tableau III rassemble et compare les données concernant les deux espèces.
Les différences essentielles sont les suivantes : espace interorbitaire plus petit
et œil plus grand chez B. variegatus que chez B. veneris. De plus, la distance
entre la première dorsale et le museau est plus grande que la longueur de la dor¬
sale chez B. variegatus, alors qu’il y a égalité entre les deux longueurs chez
B. veneris.
Tableau III
A Tristan da Cunha et à l’île Gough, le genre est représenté par B. diacanthus
(Carmichael), espèce très voisine, connue sur les côtes d’Amérique du Sud.
Gempyhdae
Thyrsites atun (Euphrasen, 1791)
Espèce très commune dans tout l’hémisphère sud, on la trouve en Australie
et Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Tristan da Cunha, Saint-Paul et Amster¬
dam. Poisson extrêmement vorace, il est communément appelé « Tazard » ou
même « Barracuda » par les pêcheurs. 11 peut atteindre une taille impTirtante :
des animaux de plus d’un mètre de longueur sont fréquents.
73
Stromateidae
Seriolella velaini Sauvage, 1879
Caractérisé par le profil convexe de sa tête, par ses gros yeux et ses nageoires
pectorales falciformes, Seriolella velaini est commun à Saint-Paul et Amsterdam
où on le pêche fréquemment à la ligne dans des « trous » de 100 à 150 mètres,
non loin de la côte. Ce poisson n’est pas très parasité comme il a souvent été
écrit (Paulian 1957, Blanc 1961). Une confusion a probablement été faite
avec le Gempylidae, Thyrsites atun, qui, lui, est toujours porteur de nombreux
ecto et endoparasites. Seriolella oelaini semble endémique de Saint-Paul et
Amsterdam. Dans les régions voisines (Tristan da Cunha, Vema Sea Mount,
Afrique du Sud), plusieurs espèces ont été décrites, rattachées aux genres Pali-
nurichlhys Bleeker, 1859 ou Seriolella Guichenot, 1848. Ces deux genres sont
très voisins sinon identiques : Bleeker (1859) ne donne aucune description
de son genre Palinurichthys et indique seulement qu’il remplace Palinurus
Dekay. Guichenot (1848) donne, par contre, une description précise de Serio¬
lella. Palinurichthys antarcticus (Carmichael), présent à Tristan da Cunha, en
Afrique du Sud et peut-être en Australie (si Palinurichthys porosus Richardson
en est synonyme), diffère notablement de S. oelaini. Par contre, S. christopher-
seni Sivertsen semble confondu avec S. velaini. Tout ce groupe nécessiterait
une révision générale, car il y règne une très grande confusion.
Scorpaenidae
Sehastichthys capensis (Gmelin 1788)
Cette « Rascasse », commune à Saint-Paul et Amsterdam, se retrouve à Tris¬
tan da Cunha, à l’île Gough et en Afrique du Sud.
Conclusions
Cette revue générale de la faune ichthyologique marine des îles Saint-Paul
et Amsterdam montre qu’il s’agit d’une faune relativement pauvre en nombre
d’espèces (26 espèces appartenant à 17 familles) ; par contre, le nombre d’in¬
dividus est très grand et quatre espèces sont d’un réel intérêt commercial :
Latris lineata (« Morue »), Polyprion americanus (« Cabot »), Acantholatris mono-
dactylus (« Bleu ») et Seriolella velaini (« Gros yeux »). Bien qu’abondant, le
Thyrsites atun (« Tazard » ou « Barracuda ») est peu exploité car c’est un pois¬
son très parasité.
11 est intéressant de considérer les affinités entre la faune de Saint-Paul et
Amsterdam et celle des autres régions de l’hémisphère sud. A part quelques
poissons endémiques {Belonichthys sanctipauli, Mendosoma elongatum et Bovich-
thys veneris), toutes les autres espèces se retrouvent soit en Australie et Nouvelle-
Zélande, soit en Afrique du Sud, soit à Tristan da Cunha et Tîle Gough. Le
tableau IV indique la répartition géographique de toutes les espèces présentes
à Saint-Paul et Amsterdam et de quelques espèces voisines. Il convient de noter
que certaines espèces, présentes en Australie, à Saint-Paul et Amsterdam et
à Tristan da Cunha ou Gough, sont absentes d’Afrique du Sud : Acantholatris
monodactylus, Latris lineata ; une autre espèce, Lahrichthys ornatus, n’est con¬
nue que de Saint-Paul-Amsterdam, Gough et Tristan da Cunha ; de même
— 1159 —
pour Seriolella velaini, si S. christopherseni lui est synonyme. Plusieurs auteurs
ont indiqué qu Acantholatris monodactylus se trouvait en Amérique du Sud,
mais Nohman (1935) a montré qu’il s’agissait d’une eonfusion avec l’espèce
chilienne A. gayi. 14 espèces sont communes avec l’Afrique du Sud, et 13 espèces
avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Enfin, quelques espèces cosmopolites
{Polyprion americanus, Thyrsites atun, Squalus fernandinus, Isurus glaucus et
Hexanchus griseus) sont présentes à Saint-Paul et Amsterdam, comme elles le
sont dans toutes les mers subtropicales de l’hémisphère austral.
Tableau IV
Laboratoire de Zoologie.
(Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 1160
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2e Série — Tome 40 — N“ 6, 1968 (1969), pp. 1162-1163.
NOTE SUR DEUX ESPÈCES D^ODONATES
DE U ATOLL DE CLIPPERTON
Par P. AGUESSE et P. CAILLOT
Au cours de la mission Bougainville 1967 (25 avril au 23 juillet 1967), le Doc¬
teur P. Niaussat pêchait dans le lagon de Clipperton (109° ouest de longi¬
tude, 10° nord de latitude, à 1.500 km au large d’Acapulco et 3.000 km des Iles
Hawaï) par quinze mètres de profondeur, deux exemplaires d’un poisson caran-
gidé de l’espèce Caranx lugubris Poey. Cette espèce, pélagique et nectonique,
est connue comme carnassière. L’étude du contenu intestinal révélait, entre
autres, la présence de larves d’Odonates plus ou moins digérées mais parfaite¬
ment déterminables. Quelques jours plus tard, le 10 juillet, des larves d’Odo¬
nates étaient recueillies dans l’eau superficielle du lagon. En outre, trois imagos
étaient aussi capturés au cours de la mission.
Les larves et deux des imagos sont des Zygoptères de la famille des Coena-
griidae et appartiennent à l’espèce Ischnura ramburi Selys, 1850. Le troisième
imago est un Anisoptère de la Famille des Aeschnidae, appartenant à l’espèce
Anax amazili (Burmeister, 1839).
Ischnura ramburi se rencontre dans toute l’Amérique du Nord, y compris
le sud du Canada, en Amérique Centrale, à Cuba, et elle est citée, en Amérique
du Sud, au Pérou, en Guyane Française et au Chili. La variété credula Hagen
est citée des mêmes localités, auxquelles s’ajoutent les lies Bahamas, Haïti,
la Jamaïque et la Martinique. A notre connaissance, cette espèce qui supporte
fort bien à l’état larvaire les eaux saumâtres, n’a jamais été signalée à ce jour
de l’atoll de Clipperton. Notons que les larves d' Ischnura ramburi récoltées
dans le lagon vivaient dans des eaux ayant une salinité voisine de 3,7 g/litre
de NaCl.
La vicariance de ce Zygoptère mérite d’être soulignée : les individus de Clip¬
perton (2 (J) ont une coloration identique à celle des individus de l’espèce nomi¬
nale, mais leurs appendices anaux supérieurs présentent une courbure apicale
légèrement différente. Des observations similaires ont déjà été faites pour
d’autres espèces du genre Ischnura, en particulier pour Ischnura elegans en
Europe et Afrique du Nord, et pour Ischnura senegalensis en Afrique tropicale,
Madagascar et Asie. Rappelons qu Ischnura ramburi avait été considéré par
Rameur en 1842 comme une simple variété d’ Ischnura senegalensis et que c’est
De Selys qui en fit quelques années plus tard une espèce distincte : ceci met
bien en évidence les étroites affinités qui existent entre Ischnura senegalensis
et I. ramburi et l’étude de populations isolées vivant entre les aires de distribu¬
tion des deux formes pourrait être particulièrement intéressante.
Anax amazili possède une répartition géographique plus restreinte que celle
du Zygoptère : eonnu du sud des Etats-Unis (Floride et Louisiane), du Mexique,
de Cuba et d’Amérique Centrale, il se rencontre encore en Amérique du Sud
— 1163 —
jusqu’au Brésil et en Équateur. Il est également cité des Iles Galapagos où
l’Ischnura ramburi n’a pas été signalé jusqu’ici. Il serait évidemment intéressant
de savoir si cet Aeschnidae se reproduit dans les eaux saumâtres de l’atoll de
Clipperton ou s’il y a, à partir du continent, une émigration d’individus qui
séjournent à proximité du lagon sans s’y reproduire. Quoi qu’il en soit, la femelle
récoltée à Clipperton est en tous points semblable à celles d’Amérique conti¬
nentale.
Summary
Two species of Odonata, Ischnura ramburi Selys and Anax amazili Burmeister,
hâve been captured for the first tirae on Clipperton’s atoll by Doctor P. Niaussat.
Larvae of I. ramburi are living in the brackish water of the lagoon (NaCl = 3,7 g/l).
The authors discuss on the biogeography of these insects.
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Muséum National d' Histoire Naturelle, Parts.
BULLKTIN DU MUSfiUM NATIONAL D'HISTÜIRE NATURELLE
2<' Série — Tome 40 — N“ 6, 1968 (1969), pp. 1164-1170.
CONTRIBUTION
A LA DESCRIPTION DE VESPÈCE
EWINGIA CENOBITAE PEARSE 1929
( Acariens, Sarcoptiformes )
Par Michel Henri NAUÜO
En 1929 A. S. Pearse découvrit dans l’île Dry Tortugas, près des côtes de
Floride, un genre nouveau d’Acarien, Ewingia cenobitae Pearse, parasite des
branchies de Cenobita diogenes Latreille. Il créa pour celui-ci une nouvelle
famille de Sarcoptiformes, les Ewingiidae.
Parmi les Bernard-l’Hermite rapportés par A. M. Rousseau de la Martinique,
plusieurs individus de Cenobita diogenes Latr. étaient infestés par des Acariens.
Nous remercions Madame M. de Saint-Laurent de nous avoir aimablement
signalé leur présence. Ces Acariens appartiennent à la même espèce, nous les
décrivons ci-après.
Ewingia cenobitae Pearse, 1929
Ewingia cenobitae A. S. Pearse, W929, Papers Tortugas Lab., Carnegie Inst
Wash, 26 (391) : 227-228, fig. 1 A-G.
Provenance. — Martinique, leg. A. M. Rousseau, sur les branchies de Ceno¬
bita diogenes Latr.
Femelle adulte. — Le corps est très comprimé latéralement (fig. IB) ;
observé sur la face dorsale, il présente une forme allongée et très étroite. Laté¬
ralement (fig. lA), il est élevé et piriforme. Les dimensions moyennes sont les
suivantes : longueur du corps sans le capitulum : 450 [x ; largeur : 180 p, ; hau¬
teur : 280 P ; longueur des pattes : 155 p (l*"® paire), 148 p (2® paire), 405 p
(3® paire), 315 p (4® paire).
L’idiosoma est divisé, sur sa face dorsale, par un profond sillon transversal
situé en avant, aux trois quarts de la longueur (fig. lA).
Le tégument est de structure lisse ; fréquemment plissé, il est susceptible de
permettre une importante dilatation du corps.
La région dorsale antérieure porte une paire de petites soies verticales anté¬
rieures et une paire de longues soies scapulaires médianes. La région dorsale
postérieure possède deux très longs poils dorsaux externes, deux paires de très
courtes épines dorsales internes, ces six poils formant une rangée transversale.
Vers l’extrémité postérieure il existe quatre paires de poils très brefs, dont
deux situées près de l’uropore.
Sur chacune des lèvres ventrales de l’hypostome (h : fig. 1, fig. 3B), on voit
H65 —
])ar transparence le débonelu; eliitinisé d’nn eanalieule iiilerne. Sur la face ven¬
trale, l’hypostome porte une paire de poils médiane {11 : fig. 2B). Dans son tiers
proximal le capitulum forme une gaine où se rétractent les chélicères. Cette
gaine se prolonge vers l’avant, depuis la base des pédipalpes, par deux parois
latérales qui séparent chaque pédipalpe de la chélicère voisine (11g. 2A, fig. 3B :
g). Les parois n'existent qu’au niveau des pédipalpes, mais elles ne dépendent
nullement de ces derniers.
Fig. 1. — Ewingia cenobilae Pearse,
A, vue latérale droite ; B, vue dorsale,
cpg, cavité prégénitale ; h. hypostome ; o, ovipositeur ; v, valve génitale.
La chélicère vue dorsalement est incurvée vers l’axe du corps dans sa partie
distale (fig. 2A). Son poil dorsal P est déjeté paraxialement. Son hord ventral
est arrondi au niveau du mors mobile de la pince, qui n’est pas régressive, et
qui est pourvue de trois paires de dents recourbées, deux proximales et une
distale (fig. 3A).
Le pédipalpe comprend trois articles portant respectivement un poil Al,
dorsal ; deux poils, A2, médio-dorsal, .15, latéro-ventral et proximal ; deux
poils, A3, dorsal, A4, eupathidique et terminal. L’extrémité du dernier article
porte en outre un très petit solénidion ventral.
Les deux premières paires de pattes possèdent cinq articles, les deux dernières
quatre. Les épinières des paires 1, 111 et IV portent un poil.
1166
Fig. 2. — Ewingia cenobitae Pearse.
hypostome vu dorsalement ; B, hypostome, vue latérale gauche.
Al à A5, poils du pédipalpe ; ch, chélicère ; H, poif de l’hypostome ; P, poil dorsal de la chélicère.
Fig. 3. — Ewingia cenobitae Pearse.
A, chélicère, vue latérale droite (la pince et l’épaisseur de la chitine sont vus en coupe optique) ;
B, hypostome, vue ventrale légèrement inclinée sur le côté droit (la chélicère gauche a été enlevée)!
g, paroi antérieure latérale de la gaine des chélicères.
— 1167 —
Première paire de pattes. — A l’intérieur du trochanter se trouvent deux sur¬
faces d’articulation, ap (surface articulaire proximale) et ad (surface articu¬
laire distale). Elles occupent transversalement le tiers proximal de l’article ;
ventralement ap et ad s’articulent avec une apophyse hilobée de l’épimère ;
au centre elles sont réunies par une apophyse longitudinale du trochanter, AL
(fig. 6A). Le trochanter présente une soie ventrale (fig. 4A).
Fig. 4. — Ewingia ceiiohitae Pearse.
A, pattes antérieures ventralement ; B, position d’une larve dans la branchie de Cenobita diogenes
Latreille ; C, région postérieure de la face ventrale vue en profil jierdu (les tibiotarses des pattes
postérieures n’ont pas été représentés).
L, larve ; P3, pattes postérieures.
Le fémur est divisé en deux. Le basifémur, très volumineux, a un bord ven¬
tral étendu et arrondi, un bord dorsal court et droit. Le télofémur est petit
triangulaire, sa pointe tournée dorsalement ; il porte un long poil ventral (fig. 4A
et 6A). Le génual porte une courte soie sur le côté antiaxial, une soie effilée
sur le côté paraxial. A l’extrémité distale du tibia s’insère un poil eupathidique
dorsal ; sur le côté antiaxial un calcar, sur le bord paraxial un long poil effilé.
Sur le tarse (fig. 4A, 5A-B et 6A), c4 est un gros calcar médioventral, c3 un
calcar de petite taille, médian, cl et c2 deux calcars latéraux prenant naissance
de part et d’autre de la griffe terminale. En outre, un gros calcar s’appuie dor¬
salement contre la griffe. L’eupatbidie dorsale E est située à l’extrémité distale
de l’article. On observe en outre, dorsalement, deux longs poils très fins. Il
- 1168 —
et 12, et, ventralement au niveau de c3, deux poils latéraux, 13 et 14. Près du
solénidion S se trouvent deux petites épines, el et e2.
Deuxième paire de pattes. — Le trochanter s’articule avec l’apophyse épi-
mérale par son hord proximal. Le poil trochantéral est antiaxial (fig. 6B). Le
fémur, divisé en 2 comme à la patte I, porte un long poil antiaxial.
Fig. 5. — Ewingia cenohitae Pearse.
A, première paire de pattes, génual, tibia et tarse de la patte droite vus par la face antiaxiale (le
calcar dorsal, couché contre la griffe au pied de E, est figuré ici par erreur ; il n’est vicible que
sur la face représentée en R) ; R, id., face paraxiale vue par transparence.
La figure 6 présente latéralement les pattes I et II, dans lesquelles les fémurs
ont des formes inverses l’un par rapport à l’autre ; dans le premier cas la forme
du fémur oriente la patte I vers le haut et vers l’avant, ce qui répond à la posi¬
tion d’une patte sensorielle ; dans le second cas le fémur dirige la patte ambu¬
latoire II vers le sol.
Le génuaLde la patte II possède un calcar du côté antiaxial, un poil paraxial
très court et un poil ventral. Le tibia est semblable à celui de la patte I ; le poil
paraxial apparaît cependant latéro-ventral. Le tarse diffère par l’absence des
épines el et e2 et de l’eupathidie E.
Troisième et quatrième paires de pattes. — Les articles sont au nombre de
quatre, le dernier article représentant la fusion du tibia avec le tarse. Cepen¬
dant, il n’y a aucune division sur celui-ci. La majeure partie de l’article est >in
tibia à l’extrémité duquel sc dresse une très forte griffe, incurvée, au bord von-
— 1169 —
tral rugueux, lisse dorsalement, qui représente un poil modifié. Sous cette griffe
se détache du tégument une arête chitineuse effilée. Le tarse se situe ventrale-
ment, dans la région proximale, comme une proéminence étroite à l’extrémité
de laquelle se trouvent, un gros calcar rugueux, un poil très épaissi et une griffe
falciforme semblable à celle des autres pattes.
Fig. 6. — Ewingia cenohiiae Pearse.
A, première paire de pattes, patte gauche vue par la face antiaxiale ; B, deuxième paire de pattes,
patte gauche vue par la face antiaxiale.
La patte 111 présente un poil sur le trochanter, un sur le génual et deux sur
le tibiotarse ; la patte IV possède un génual glabre, son tibiotarse porte un long
poil distal et deux petites épines (fig. 4C, 7A et 7B).
Sur la figure 4B, est représentée la position d’une larve d’ Ewingia cenohitae,
glissée entre deux feuillets branchiaux, chacune des pattes III enroulée autour
du feuillet voisin, auquel la forte griffe tibiale les maintient fixées.
L’orifice génital s’étend entre les épimères des pattes III et IV. Longitudinal,
fermé par deux valves latérales et glabres (le poil que l’on voit fig. 4C ap])ar-
1170 —
Fig. 7. — Ewingia cenobitae Pearse.
A, troisième paire de pattes, géniial et tibiotarse de la patte gauche vus par la face antiaxiale ; B,
quatrième paire de pattes, fémur, génuat et tibiotarse de la patte gauche vus par la face antiaxiale.
tient à l’épimère), sa cavité prégénitale ne contient aucune ventouse. Un organe
strié, antérieur, doit être interprété comme un ovipositeur.
L’uropore est terminal, incliné vers la face ventrale.
(à suivre)
Muséum national d'Histoire naturelle
Laboratoire des Arthropodes.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1171-1174.
UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PSEUDOSCORPION
DE UHÉRAULT, NEOBISIUM (N.) BOUI
( Neobisiidae )
Par J. IIEURTAULT
L’espèce est décrite d’après un exemplaire Ç récolté dans l’aven du Mt. Mar-
cou à St. Geniès de Varenzal par C. Bou en 1965.
Neobisium (Neobisium) boui n. sp.
Description de la femelle holotype
Céphalothorax (fig. 1) presque carré ; 2 paires d’yeux presque plats, surtout
les postérieurs. Yeux antérieurs éloignés du bord antérieur du céphalothorax
d’une distance égale à leur diamètre ; 21 soies céphalothoraciques dont 4 anté¬
rieures et 4 postérieures, 8 oculaires et 5 médianes (-}- 2 petites soies latérales
en avant de la première paire d’yeux). Épistome peu pointu (angle au sommet
de 45'* environ).
Soies tergales : 5, 6, 8, 9, 9, 9, 9, 9, 9, 9.
Région génitale et sternites : 6 soies sur l’opercule génital, 20 sur la plaque géni¬
tale postérieure -)- 2 ou 3 petites soies suprastigmatiques, 14 soies sur le ster-
nite 4, -|- 2 ou 3 soies suprastigmatiques, 12 sur le sternite 5 ; 11 sur le ster-
nite 6, 12 sur le sternite 9.
Chélicères (fig. 3) ." tubercule fileur très aplati ; doigt mobile à face interne
finement dentelée (le nombre de dents n’est pas appréciable) ; doigt fixe à 12 ou
13 dents peu accusées ; une soie gl au doigt mobile ; 7 soies au doigt fixe : 2 ven¬
trales, 4 intermédiaires, 1 dorsale. Flagelle (fig. 3) typique des Neobisium ;
8 soies d’inégale longueur, la distale insérée sur un mamelon et la sub-distale
seules sont dentelées, la soie proximale, très petite, est isolée des autres.
Hanches des pattes : 4 soies à chaque lobe maxillaire ; 10 et 11 soies aux
hanches des pattes-mâchoires, 6 et 7 soies aux hanches des pattes 1, 7 et 8 soies
aux hanches des pattes 2, 4 et 5 soies aux hanches des pattes 3, 12 soies aux
hanches des pattes 4. Processus conique antérieur latéral des hanches 1 déve¬
loppé (30° environ).
Pattes-mâchoires (fig. 4 et 5) ; fémur lisse avec deux protubérances correspon¬
dant à une lyrifissure, l’une au tiers latéral externe et l’autre à la moitié latérale
interne ; fémur 5,4 fois aussi long que large, pas de pédoncule. Tibia lisse sans
pédoncule net, 2 lyrifissures à la base. Doigts égaux ; doigt 1,5 fois aussi long
que la main avec pédoncule ; main avec pédoncule 2,1 fois aussi longue que large.
— 1172 —
Fig. 1-6. — Neobisiurn houi ii. sp.
1 : $ holotype, céphalothorax. — 2 : hanches des pattes de la $ holotype. — 3 : flagelle d’nne ché-
licère de la $ holotype et chélicère gauche. — 4 : pince droite de la $ holotype, vue latéralement. —
5 : trochanter, fémur, tibia de la patte-mâchoire droite. — 6 : patte ambulatoire 4.
— 1173
Dents égales au doigt fixe, irrégulières au doigt mobile pourvu distalement de
16 dents triangulaires pointues, et proximalenient, de dents en « pavés ».
A l’extrémité du doigt mobile, les dents ne reviennent pas sur la face externe
du doigt ; 73 dents au doigt mobile, 79 au doigt fixe : plus grosses, particulière¬
ment à la base du doigt. Pince 5,1 fois aussi longue que large.
T richobothries (fig. 4) .• it, et, est forment un triangle distal par rapport à t ;
St est plus près de t que de sh, it est à peine distal de et (1/2 diamètre d’aréole
tout au plus), ist et st sont pratiquement au même niveau.
Patte ambulatoire 4 : télofémur 1,17 fois aussi long que le basifémur, tibia
à peine plus court que le fémur. Poil terminal en Y à branches inégales et den¬
telées (fig. 6).
Dimensions en millimètres : corps : 2,9 ; céphalothorax : 0,77 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,22-0,22 ; tibia : 0,92-0,27 ; doigt : 1,55 ; main pédonculée : 0,97-0,45 ;
pince ; 2,30-0,45 ; patte ambulatoire 4, fémur : 1,10 ; tibia : 0,95 ; prétarse :
0,40 ; télotarse : 0,57.
Situation de Neobisium (N.) boni
DANS LA FAUNE DU SUD-OUEST DE LA FrANCE ET DU NORD DE l’EsPAGNE
Douze espèces et sous-espèces de Neobisium (N.) sont connues de ces régions :
sylvaticum sylvaticum, pauperculum, bernardi bernardi, bernardi franzi, berbardi
geronense, myops, simoni simoni, oentalloi, simile, cristatum, doderoi, caoernarum.
Neobisium ( N.) doderoi (Simon, 1896) et Neobisium ( N.) myops (Simon,
1881) sont des espèces décrites trop succinctement et qu’il est difficile de com¬
parer aux espèces voisines.
Le tableau suivant permet de reconnaître les autres espèces :
1. ist du doigt fixe des pattes-mâchoires distale, plus proche de it que de ib ... . 2
— ist du doigt fixe des pattes-mâchoires très proximale, à mi-chemin entre ib et it
et d’ordinaire légèrement proximale par rapport au milieu du doigt . 9
2. Doigts plus courts que la main pédonculée .
N. sylvaticum sylvaticum (C. L. Koch, 1835)
— Doigts en général plus longs ou tout au plus égaux à la main pédonculée .... 3
3. Bord postérieur du céphalothorax à 6 soies . 4
— Bord postérieur du céphalothorax à 8 ou 10 soies . 6
4. Longueur/largeur du fémur < 4,5, moins de 60 dents au doigt fixe . 5
— Longueur /largeur du fémur = 6 ; plus de 75 dents au doigt fixe .
N. cavernarum (L. Koch, 1873)
5. Longueur/largeur du fémur = 3,9 à 4,2 ; doigt fixe des pattes-mâchoires avec
55 à 60 dents. Catalogne : Prov. Barcelone, Mt. Serrât) . . N. ventalloi Beier, 1939
— Longueur/largeur fémur = 3,5 ; doigt fixe des pattes-mâchoires avec 43 dents.
Nord-ouest de l’Espagne, Catalogne, Pyrénées occidentales) .
N. bernardi geronense Beier, 1939
6. Longueur/largeur du fémur = 2,7 ; chélicère avec 6 soies .
N. pauperculum Beier, 1959
— Longueur/largeur du fémur = 3 ; chélicère avec 7 soies . 7
7. Huit soies au bord postérieur du céphalothorax ; longueur du corps = 1,8 à 2 mm. .
N. cristatum Beier, f 959
74
1174
— Dix soies au bord postérieur du céphalothorax ; longueur du corps ayant plus
de 2 mm . 8
8. Longueur /largeur du fémur = 3,4 ; L/l de la main = 1,6 ; L/l du tibia = 2,2;
L/l de la pince = 3,3. (Pyrénées ; lac d’Aumar, 2 450 m ait.) .
N. bernardi bernardi Vachon, 1937
— L/l fémur = 3,3 ; L/l de la main = 1,3 ; L/l du tibia = 1,9 à 2,1 ; L/l de la
pince = 2,9 à 3,1. (Monts Cantabriques, de la Galicie occidentale aux Pyrénées
occidentales) . N. bernardi franzi Beier, 1955
9. it, et, est forment un triangle distal de la trichobothrie t . 10
— it, et, seules, sont distales de t, est est basale ou au niveau de t .
N. simile (L. Koch, 1873)
10. Fémur trapu ; L/l = 3,5 . JV. simoni simoni (L. Koch, 1873)
— Fémur élancé; L/l = 5 . N. boni Heurtault, 1968
Remarques
Les espèces de Neobisium citées précédemment sont des espèces de petite
taille souvent très proches les unes des autres par leur morphologie externe.
A notre avis, Neobisium {N.) geronense n’est pas une sous-espèce de Neobisium
(N.) bernardi mais une espèce plus proche de N. fentaïloi, et Neobisium (N.)
bernardi franzi est synonyme de Neobisium {N.) bernardi bernardi, les diffé¬
rences citées par Beier semblant être seulement des variations individuelles
Nous regrettons l’ahsence de données sur la morphologie interne et plus parti¬
culièrement sur l’appareil génital La révision des deux espèces de Simon :
Neobisium {N.) doderoi et Neobisium {N.) myops sera faite ultérieurement.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum d’histoire naturelle
61, rue de Buffon, Paris-h^,
BIBLIOGRAPHIE
Beier, M., 1963. — Ordnung Pseudoscorpionidea (Afterskorpione). Bestimmiingsbü-
cher Bodenfauna Europas, Berlin.
Simon, E., 1879. — - Les Arachnides de France, 7, pp. 53-62.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 40 — N” 6, 1968 (1969). pp. 1175-1178.
SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE
DE MACTRIDAE DU BRÉSIL
Par Michèle CAUQUOIN
A la suite de la note portant sur les Mactridae du Brésil récoltés par la
Calypso lors de sa campagne en Amérique du Sud en 1961-1962 (1967, Résul¬
tats scientifiques des campagnes de la Calypso, Fasc. VII, n° 14, pp. 223, 226),
M. Kempf a apporté au laboratoire de Malacologie, des échantillons parmi les¬
quels une espèce nouvelle de Mactridae. L’étude de cette espèce fait l’objet de
cette note.
Mulinia kempfi n. sp.
Deschiption de l’exemplaire type
La description portera sur deux valves droite et gauche de deux individus
différents. La valve droite mesure 52 mm de large sur 46 mm de haut. La coquille
est triangulaire, légèrement inéquilatérale, subanguleuse en arrière : le sommet
est saillant et tourné vers l’avant ; le bord ventral est arrondi, le bord antérieur
est incurvé tandis que le bord postérieur est rectiligne ; la coquille est bombée
et présente extérieurement une surface finement striée les stries sont concen¬
triques et très serrées ; sur le bord postérieur, un fin pli saillant radiaire coupe
les stries concentriques du sommet du crochet au bord ventral, ce pli est voi¬
sin, vers le haut du sommet, d’une dépression qui s’élargit du sommet vers la
base de la coquille. La surface externe, blanche, est recouverte par un fin
periostracum beige grisâtre uni.
La charnière, les deux dents cardinales restent séparées en haut.
Les dents latérales sont doubles de chaque côté, mais si du côté postérieur
elles sont lamelliformes, du côté antérieur elles sont petites et escarpées, et la
plus interne présente deux sommets aigus ; elles ménagent entre elles, d’un
bord et de l’autre de la coquille, un sillon étroit du côté antérieur et large du
côté postérieur, ce sillon est de profondeur constante de chaque côté, mais
plus important du côté antérieur que du côté postérieur.
Le sinus palléal : son extrémité antérieure arrondie se situe au niveau du
chondrophore ; le bord inférieur du sinus et la ligne palléale forment entre eux
un angle de 30*^.
Muscles adducteurs : leurs impressions réciproques ne sont pas symétriques :
celle du muscle adducteur postérieur est plus large que celle du muscle adduc¬
teur antérieur qui est étroite.
La valve gauche mesure 47 mm de large sur 41 mm de haut. La coquille pré¬
sente les mêmes caractéristiques externes que la valve droite.
— 1176 —
La charnière : la dent cardinale bifide est accompagnée d’une lamelle acces¬
soire parallèle à sa branche postérieure, mais plus courte qu’elle.
Les dents latérales sont minces et hautes, la dent antérieure présente deux
sommets aigus qui prolongent immédiatement la branche antérieure de la dent
hilide ; les deux dents latérales sont très proches du chondrophore et sont
séparées du hord externe de la coquille par un profond sillon, étroit du côté
antérieur, plus large du côté postérieur.
Fig. 1. — Mulinia kempfi n. sp.
A : valve droite, vue intérieure ; B : valve droite, vue extérieure ; C : valve gauche, vue intérieure
D : valve gauche, vue extérieure.
Le sinus palléal et les muscles adducteurs ont des impressions semblables à
celles décrites dans la valve droite.
Les deux valves ont la même provenance : Saldanha, station 1774, AU,
chalut à perche, 01°45'ON, 48°36'OW, 29 m, vase.
Rapports et différences
D’après la charnière, qui est un critère de détermination dans cette espèce,
l’espèce considérée peut être placée dans le genre Mulinia.
— 1177 —
La comparaison peut donc se faire avec Mulinia edulis King qui est l’espèce-
type du genre, avec Mulinia guadelupensis Recluz et Mulinia lateralis Say qui
sont les espèces représentées au Brésil.
— avec Mulinia edulis King : Mulinia kempfi présente une coquille plus
bombée, un crochet plus saillant et plus médian tout en étant, comme chez
Mulinia edulis, tourné vers l’avant. Les dents latérales sont plus proches du
chondrophore et plus saillantes ; la dent latérale antérieure est dentelée. Le
sinus palléal est plus long et orienté plus parallèlement à la direction de la ligne
palléale.
Cr
VG
Fig. 2. — Mulinia kempfi n. sp.
VI) : valv’e droite ; VG : valve gauche.
LA : dent latérale antérieure ; LP : dent latérale postérieure ; 1)C : dents cardinales ; Cr : crochet ;
Ch : chondrophore ; 1/ : lamelle accessoire.
— 1178 —
— avec Mulinia guadelupensis Recluz : le bord postérieur de chaque valve
est moins subanguleux. Le crochet est plus tourné vers l’avant. Les dents car¬
dinales sont plus petites ; les dents latérales sont plus aiguës et plus rappro¬
chées du chondrophore. Le sinus palléal est moins arrondi en son extrémité
antérieure.
— avec Mulinia lateralis Say ; la coquille est plus équilatérale, moins suban¬
guleuse du côté postérieur ; le crochet est plus saillant. Les dents latérales sont
plus tranchantes et plus groupées autour du chondrophore. Les dents cardinales
sont plus petites puisqu’elles n’atteignent pas la taille du chondrophore. Le sinus
palléal est plus long et plus arrondi en son extrémité antérieure.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULIÆTIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1179-1208.
BRYOZOAIRES RÉCOLTÉS
AU COURS DE LA CAMPAGNE DU JEAN CHARCOT
EN MÉDITERRANÉE ORIENTALE
(AOÛT-SEPTEMBRE 1967). — I. DRAGAGES
Par J. G. HARMELIN
Nos connaissances des Bryozoaires de la Méditerranée montrent un déséqui¬
libre flagrant ; en effet, si ce groupe a été l’objet de nombreux travaux en de
multiples points du bassin occidental, par contre le bassin oriental est presque
inconnu. Quelques rares signalisations de la mer Égée sont données par Busk
(1852, 1854) ; O’Donoghue et de Watteville (1939) ont étudié les Bryo¬
zoaires des fonds de pèche proches d’Alexandrie et Gautier (1956è) donne
quelques éléments sur ceux de Syrie. La limite occidentale de la Méditerranée
Orientale a été relativement mieux étudiée : Tunisie (Canu et Bassler, 1930),
Sicile (Gautier, 1958), Seuil Siculo-Tunisien (Gautier, 1961 pars). Au contraire
l’Adriatique, sans doute en raison de la proximité des laboratoires marins ita¬
liens et yougoslaves, a suscité de nombreux travaux sur ce groupe.
La faune bryozoologique du bassin oriental et, plus précisément, de l’archi¬
pel grec du centre de la Mer Égée est d’un immense intérêt faunistique et bio¬
géographique. En cette zone sont le mieux caractérisées les conditions « orien¬
tales » dont on retrouve la marque atténuée dans les portions les plus chaudes
de la Méditerranée Occidentale. De plus cette région est « aux premières loges »
de l’immigration des éléments faunistiques de la Mer Rouge par le Canal de
Suez et les conditions climatiques qu’elle offre sont susceptibles de convenir à
certains d’entre eux. 11 est donc intéressant, pour le groupe des Bryoz laires,
de comparer le bassin oriental dans ce qu’il a de plus typique avec, d’une part,
le reste de la Méditerranée dont nous avons une bonne connaissance surtout
depuis les récents travaux de Gautier et, d’autre part, la Mer Rouge, elle
aussi relativement bien étudiée (Waters, 1909, 1910 ; Hastings, 1927 ; Bai.a-
VOINE, 1959 ; PoVVELL, 1967).
Les Bryozoaires étudiés au cours de ce mémoire proviennent de 8 dragages
effectués par le N. O. Jean Charcot en mer Égée durant l’été 1967. Ces dragagis
concernaient des profondeurs moyennes, comprises entre 30 et 270 m, occupées
par des sédiments plus ou moins riches en éléments biogènes ou par du « Coral-
ligène de plateau » (Pérès et Picard, 1964). Trois types de dragues ont été
utilisés au cours de ces opérations dont le but primordial était une étude géo¬
logique :
— drague de type « Charcot » modifiée (Picard, 1965, fig. 1) ;
— drague dite « Spatangue », conçue pour écrémer la surface du sédiment ;
— drague à roche, cylindrique.
1180 —
Caractéristiques des stations
9. MO. 67 : 27.8.67 ; — 180 m ; Crète, Baie Grandes ; cp^ = 35°13,4'N, cp^ =
35°14,3'N, G1 = 26“21,5'E, G2 = 26'’20,0'E ; drague « Spatangue » ;
sable vaseux à éléments biogènes.
14. MO. 67 : 28.8.67 ; ■ — 270 m ; Canal de Rhodes ; cp = 36o28'N, G = 28'’02 ,
lO'E ; drague « Charcot » ; sable vaseux.
19. MO. 67 : 29.8.67 ; — 29-33 m ; Détroit de Scarpanto ; ç = 35'’55'N, G =
27^28, 50'E ; drague « Charcot », fond à Mélobésiées et concrétion-
nements d’ Algues calcaires, abondance de Sargassurn et de Vidalia
i^olubilis, taches de sable grossier, courants importants.
20. MO. 67 : 29.8.67 ; — 60-80 m ; Détroit de Scarpanto ; <p = 3û"55,60'N,
G = 27“29,01'E ; drague à roche ; fond de dépôts organogènes et
quelques concrétionnements vivants.
21. MO. 67 : 29.8.67 ; — 173 m ; Détroit de Scarpanto ; cp = 35®56,40'N, G =
27°28,40'E ; drague « Spatangue » ; fond sableux.
31. M0.67 : 4.9.67 ; — 100-110 m ; Santorin ; cp = 36o33,3'N, G = 25ol5,65'E ;
drague « Charcot » ; Coralligène de plateau.
32. M0.67 : 4.9.67 ; - 110-128 m ; Santorin ; ç = 36o32,3'A, G = 25ol7,85'E ;
drague à roche ; argile grise avec éléments biogènes oxydés et
quelques concrétions d’Algues calcaires.
41. MO. 67 : 6.9.67 ; — 66 m ; Cerigo ; cp = 36°15,9'N, G = 22°53,5'E ; drague
« Charcot » ; sable et concrétions vivantes.
Étant donné le très faible nombre des opérations de prélèvement, il est évi¬
dent que l’on ne doit considérer cette étude que comme une introduction à la
connaissance des Bryozoaires de cette portion de la Méditerranée ; elle sera en
partie complétée par l’analyse de nombreux prélèvements effectués en plongée
de 0 à — 60 m dans le sud de la Crète et à Santorin au cours de la même cam¬
pagne.
Liste des espèces rencontrées
101 espèces ont été recensées, elles se répartissent ainsi : Cténostomes = 2,
Cyclostomes = 14, Chilostomes = 85 (Ascophora = 53, Anasca = 32).
Dans le tableau ci-dessous, les stations ont été rangées par ordre de pro¬
fondeur croissante. Les espèces représentées par des colonies mortes sont indi¬
quées par la lettre m ; en effet, si les colonies mortes trouvées en place sur leur
substrat d’origine ont autant de valeur au point de vue bionomique que les
colonies vivantes, il n’en est pas de même des zoaria morts détachés du substrat.
— 1181
1182
I I
— 1183 —
Étude systématique
Les listes de synonymie données pour les espèces fréquemment rencontrées
dans la littérature ont été restreintes aux signalisations méditerranéennes pour
les Cyclostomes et, pour les autres groupes, aux références des ouvrages sui¬
vants :
Prenant et Bobin, 1956, Faune de France, pour les Cténostomes ;
Prenant et Bobin, 1966, Faune de France, pour les Chilostomes Anasca ;
Gautier, 1961, Thèse, pour les Chilostomes Anasca et Ascophora.
Cyclostomes
Plagioecia patina (Lamarck, 1816)
Diaslopora patina, Calvet, 1902 a, p. 84 ; Barroso, 1915, p. 418 ; Neviani, 1939,
p. 75 ; Gautier, 1955, p. 267 ; Gautier, 1956 a, p. 223.
19. MO. 67 : quelques eolonies ovicellées sur Udotea petiolata.
41. MO. 67 : quelques colonies ovicellées sur Udotea, Halimeda.
Diplosolen obelium (Johnston, 1838)
Diaslopora obelia, Heller, 1867, p. 123 ; Waters, 1879, p. 273 ; Calvet, 1902 h,
p. 42 ; Calvet, 1902 a, p. 84 ; Calvet, 1927, p. 39 ; Gautier, 1956 a, p. 222.
20. MO. 67 : 1 spécimen mort, sur Algue calcaire.
41. MO. 67 : 1 colonie en manchon sur Adeonella polystnmella.
1184
Tubulipuru sj).
19. MO. 67 : 1 belle colonie encroûtante sur une Algue calcaire, de couleur
rose-saumon, fortement calcifiée ; tubules courts, arrangés en quinconce selon
6 à 9 rangées longitudinales ; lophophores carmins ainsi que les pseudopores ;
ooécie non observée ; 0 tubules = 147 p,.
? Idtnidrunea allantica (Forbes, Johnston, 1847)
Idmonea atlantica, Watehs, 1879, p. 269 ; Waters, 1922, p. 9, pl. 1, fig. 11-12, pl. 2,
fig. 9 ; Calvet, 1927, p. 38.
Tubulipora atlantica, Osburn, 1912, p. 217, pl. 19, fig. 9-9 a.
20. MO. 67 ; 1 jeune colonie.
41.MÜ.67 : id.
Idniidronea s[).
21. MO. 67 : une petite colonie morte aux branches très étroites comprenant
seulement 2-3 tubules par série.
Platonea sp.
(Fig. 1 : 4)
31. MO. 67 : 1 spécimen ovicellé, semi-érigé, prenant naissance sous une Algue
calcaire.
41. MO. 67 : 1 spécimen ovicellé, détaché du substrat.
Zoarium idmonéiforme, se dichotomisant une (31. MO. 67) et trois fois (41. MO.
67) avec un angle obtus. Tubules en séries alternes de 4-5 de part et d’autre
de la ligne médiane. Ooécie frontale s’étendant, chez le spécimen 41. MO. 67,
sur toute la largeur de la branche en débordant sur la face basale et, en hau¬
teur, sur 2 espaces intersériaux, l’ooéciostome est proche du 1®’’ tube d’une série
du côté interne ; chez le spécimen 31. MO. 67 l’ooécie est à cheval sur une bifur¬
cation et son ooéciostome s’ouvre sur le flanc basal à proximité du dernier tube
d’une série. Zoarium fortement marqué par des rides d’accroissement aussi bien
sur la face basale que frontale. La structure de l’ooécie, en particulier de celle
du spécimen 41. MO. 67, est typique du genre Platonea Canu et Bassler, 1920
tel qu’il a été redécrit par Osburn (1953). 11 semble qu’il faille attribuer à ce
genre plusieurs « Idmonea » méditerranéennes décrites par Waters (1922) et
Neviani (1905) sous le nom de I. serpens en particulier, ('.es spécimens seront
réétudiés conjointement à des échantillons du même genre provenant de l’île
de Port-Cros.
Mensurations : 0 tubules = 105-126 p,, espaces intersériaux = 355-375 p,
0 orifice ooéciostomal = 157 p et 115 X 147 p.
— 1185
Fig. 1. — 1, EntcUophora rugosa (41. MO. 67), portion de zoarium ; 2, Entalophora sp. 2 (32. MO. 67),
bifurcation avec ovicelle ; 3, id., fragment stérile ; 4, Platonea sp. (41. MO. 67), ovicelle ; 5, Aetea
sp. (19. MO. 67) ; 6, Monoporella fîmbriata carinifera (19. MO. 67), vue de 3/4 d’une zoécie montrant
les dieiellae et les pores latéraux ; 7, id. (41. MO. 67), zoécie ovicelîée ; 8, id., opercule ; 9, Scrupo-
cellaria rnacrorhyncha (19. MO. 67), aviculaire frontal.
- 1186 —
Ëntalophora rugosa ü’Orbigny, 1852
(Fig. 1 : 1)
Ëntalophora rugosa D’Orbigny, 1852, p. 754, fig. 18-20 ; Waters, 1879, p. 274 ; Cal-
VET, 1907, p. 474 ; Calvet, 1927, p. 39 ; Neviani, 1939, p. 73.
Puslulopora clavula ?, Manzoni, 1877, p. 70, pl. 2, fig. 4.
41. MO. 67 : 1 spécimen.
Zoarium plusieurs fois ramifié ; 14-16 séries longitudinales de zoécies ; tubules
courts, de 115 à 130 [t de diamètre selon le niveau, ils sont reliés entre eux par
des crêtes transversales très caractéristiques. Gonozoïde non observé.
Ëntalophora sp. 1
Deux spécimens, non déterminables, provenant des stations 19. MO. 67 et
41.M0.67.
Ëntalophora sp. 2
(Fig. 1 : 2, 3)
32. MO. 67 : quelques spécimens vivants, 1 mort ovicellé.
21. MO. 67 : quelques spécimens vivants non ovicellés.
Espèce grêle, se ramifiant peu, formée d’un petit nombre (3 à 8) de séries
longitudinales de zoécies qui sont bien délimitées ; portions libres des zoécies
courtes, faisant un angle de 35’’ à 45“ avec le reste de la zoécie ; ooécie simple,
donc n’englobant pas de tubules, renflée dans la région distale qui porte l’ori¬
fice ooécial pourvu d’un tube court.
Mensurations : 0 tubules = 190-220 p,, 0 tube ooéciostome = 160 p,, 0 zoa¬
rium (portions libres des zoécies non comprises) = 320-560 p., largeur de l’ooécie,
distalement = 635 p,.
La position de l’ooécie et sa forme sont assez proches de celles figurées par
Harmer (1915, pl. 10, fig. 12) pour une Ëntalophora qu’il réfère à E. probos-
cidae Milne-Edwards, mais que Borg (1944, p. 107) place dans une nouvelle
variété : E. prohoscidea var. watersi en raison du nombre plus faible de zoïdes
en section et de l’angle plus grand fait par la portion libre des zoïdes. Malheureu¬
sement la description et la figure de Milne-Edwards, faits à partir d’un spé¬
cimen méditerranéen non fertile, peuvent convenir à de multiples espèces — à
un certain stade de leur développement du moins ; il en résulte évidemment un
grand nombre de signalisations de cette espèce dans toutes les mers du globe.
Une redescription de E. prohoscidea s’impose mais elle ne pourra être envisagée
qu’au moyen de matériel méditerranéen, ce qui posera déjà des problèmes
car il existe en Méditerranée plusieurs espèces à’ Ëntalophora dont l’aspect des
colonies stériles se rapproebe de celui de l’espèce de Milne-Edwards.
— 1187
Frondipora gracilis Canu et Bassler, 193Ü
Frondipora gracilis Canu et Bassler, 1930, p. 87, pl. 13, fig. 1-6 ; Gautier, 1955, p. 267.
41. MO. 67 ; 1 spécimen mort.
32. MO. 67 : 2 spécimens morts et 1 vivant fertile.
Ces spécimens ne sont pas fenestrés et sont en tous points comparables aux
photographies de Canu et Bassler ; selon ceux-ci, F. gracilis diffère de F. ver-
rucosa (Lamouroux, 1821) par ses branches plus grêles, ses fenêtres plus grandes
et par une face basale présentant des stries d’accroissement bien marquées.
? Crisia sigmoidea Waters, 1916
Crisia sigmoidea Waters, 1916, p. 476, pl. 16, fig. 9-10 ; Harmelin, 1968, p. 417.
Crisia denticulata, Waters, 1879, p. 269, pl. 23, fig. 2.
19. MO. 67 ; 1 spécimen non ovicellé
20. MO. 67 : 1 spécimen non ovicellé, courbure sigmoïde peu marquée mais
autres caractères positifs.
Crisia sp. II
Crisia sp. II Harmelin, 1968, p. 431.
lin petit spécimen à la station 19. MO. 67 qui semble pouvoir se rattacher à
cette forme fréquente dans les eaux de Marseille et qui représente vraisem¬
blablement une espèce nouvelle.
Hornera frondiculata Lamouroux, 1821
Hornera frondiculata, Milne-Edwards, 1838, p. 17, pl. 9, fig. 1 ; Busk, 1875, p. 17,
pl. 20, fig. 1-3, 6 ; Canu et Bassler, 1930, p. 86, pl. 12, fig. 15-16 ; Gautier, 1955,
p. 268.
31. MO. 67 : 1 fragment non ovicellé.
41. MO. 67 et 19. MO. 67 : plusieurs spécimens stériles.
? Disporella hispida (Fleming, 1828)
Discoporella hispida, Waters, 1879, p. 277.
Lichenopora hispida, Calvet, 1902 b, p. 44 ; Calvet, 1902 a, p. 85 ; Calvet, 1906,
p. 466 ; Calvet, 1927, p. 42 ; Canu et Bassler, 1930, p. 87.
19. MO. 67 : 1 colonie ovicellée sous une Algue calcaire.
Cténostomes
Nolella dilatata (Hincks, 1860)
Farella dilatata Hincks, 1860.
Nolella dilatata. Prenant et Bobin, 1956, p. 232, fig. 101-102.
41. MO. 67 ; quelques spécimens.
1188 -
Mimosella gracilis Hiiicks, 1851
Mimosella gracilis, Prenant et Bobin, 1956, p. 262, fîg. 116, 122-VIII.
19. MO. 67 : 1 petite colonie.
Chilostomes Anasca
Aetea anguina (Linné, 1758)
Sertularia anguina Linné, 1758.
Aetea anguina, Gautier, 1961, p. 27 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 80, fig. 17-I-V.
19. MO. 67 : quelques colonies.
Aetea sica (Coucli, 1844)
Hippothoa sica Couch, 1844.
Aetea sica, Gautier, 1961, p. 28 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 83, fig. 19-21 I-III.
31. MO. 67 : 1 spécimen chétif.
Aetea truncata (Landsborough, 1852)
Anguinaria truncata Landsborough, 1852.
Aetea truncata, Gautier, 1961, p. 29 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 89, fig. 20 I-V,
21 V.
19. MO. 67 : quelques spécimens sur Udotea.
Aetea sp.
(Fig. 1 : 5)
19.M0.67 : 1 colonie sur Udotea.
Petite espèce très frêle, finement ponctuée ; pas de renflement à la base de
la péristomie ; la partie tubulaire de celle-ci est longue et d’un diamètre très
faible (23 p,), l’aréa est courte (Lg. = 240 p, Ig. = 112 p).
Spiralaria gregaria (Heller, 1867)
Membranipora gregaria Heller, 1867, p. 98, pl. 1, fig. 8.
Spiralaria gregaria, Gautier, 1961, p. 52, fig. 9 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 203,
fig. 63.
19.M0.67 : 2 colonies ovicellées, sur concrétion ; ces colonies ne possèdent
pas d’épines marginales.
Callopora lineata (Linné, 1767)
Flustra lineata Linné, 1767.
Cllopora lineata, Gautier, p. 37 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 223, fig. 71.
— 1189 —
20.MO.67 : 1 petite colonie ovicellée sur Adeonella polystomella.
32. MO. 67 ; 1 petite colonie ovicellée sur Schizoporella unicornis.
Parellisina curvirostris (Hincks, 1862)
Membranipora curvirostris Hincks, 1862.
Parellisina, curvirostris, Gautier, 1961, p. 44 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 261, fig. 87.
19.M0.67 : 1 colonie ovicellée sur une concrétion.
Ce spécimen est pourvu de 1, 2 ou 4 épines sur le bord proximal du termen,
alors que la forme typique n’en possède qu’une.
Mensurations ; Lg. Z. = 352-432 jjt Lg. md. Avic. = 272 [ji
Ig. Z. = 288-320 [i, ]g. md. Avic. = 208-240 p,
Lg. Ov. = 192 p lg. Ov. = 272 p
Monoporella fimbriata carinifera Canu et Bassler, 1929
(Fig. 1 : 6-8)
Monoporella fimbriata carinifera Canu et Bassler, 1929, p. 157, pl. 17, fig. 11.
19. MO. 67 : abondant, sur concrétions et coquilles de Lamellibranches.
41. MO. 67 : 1 colonie ovicellée.
Zoarium encroûtant, unilamellaire. Zoécies plus ou moins hexagonales ; ori¬
fice semi-circulaire sans encoches latérales, opercule fortement pigmenté de noir
et pourvu d’un épaississement périphérique ; 6-7 épines orales épaisses, s’acu-
minant ensuite, elles sont noires mais leur extrémité est souvent plus claire ;
le péristome est épais mais chez les zoécies très jeunes, il peut être mince et les
épines sont alors représentées par des épaississements de celui-ci. Cryptocyste
fortement calcifié, épaissi au niveau de trois carènes : 2 latérales et 1 médiane,
la carène médiane sépare la moitié distale du cryptocyste en 2 champs poreux ;
chez les zoécies jeunes ces carènes sont en lame. Les opésiules sont petites,
localisées dans les deux coins formés par la jonction des carènes latérales et
médiane. Le cryptocyste est percé de pores de taille sensiblement égale à celle
des opésiules. Sur les parois latérales et distale, il y a 3, 4 ou 5 dietellae allongées,
surmontées d’un rang de pores semblables à ceux de la frontale. L’ovicelle est
large, très peu renflée, enfouie dans la zoécie sus-jacente, sa partie distale est
ornée de 5 à 6 encoches étroites. Pas d’aviculaires.
Mensurations : Lg. Z. = 800-960 p, lg. Z. = 900-960 p,
Lg. Orif. = 128-144 p lg. Orif. = 176-208 p
Lg. Ov. = 640 p lg. Ov. = 610 p
Répartition géographique. — Cette espèce n’était connue que des Philip¬
pines.
Coronellina fagei (Gautier, 1961)
Mollia fagei Gautier, 1961, p. 62, fig. 10.
Coronellina fagei, Prenant et Bobin, 1966, p. 343, fig. 112 I-V.
75
— 1190 —
31. MO. 67 : plusieurs colonies mortes.
32. MO. 67 : 1 colonie vivante ovicellée, 3 colonies mortes, sous Algues cal¬
caires.
Les quelques spécimens récoltés sont conformes aux descriptions de Gautier
et de Prenant et Bobin. Les tubules interzoéciaux sont très courts et surtout
visibles par la face basale.
Mensurations : Lg. Z. = 384-608 p. Ig. Z. = 305-420 p
Lg. Opésie = 112-130 p lg. Op. = 50-75 p
Lg. Ov. = 285 p lg. Ov. 285 p
Répartition géographique. — C. fagei peut être considérés comme une endé¬
mique méditerranéenne, Gautier l’a récoltée à Pantellaria et aux îles d’ilyères.
Rosseliana rosseli (Audouin, 1826)
Flustra rosseli Audouin, 1826.
Rosseliana rosseli, Gautier, 1961, p. 63 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 346, fig. 113.
31. MO. 67 : 1 colonie ovicellée sur un nodule de concrétionnement et 2 colo¬
nies sous une Algue calcaire.
Ces spécimens appartiennent à la forme à opésie courte.
Mensurations : Lg. Z. = 576-660 p lg. Z. = 352-416 p
Lg. Opésie = 240-256 p lg. Op. = 192-224 p
Mollia patellaria (Moll, 1803)
Eschara patellaria Moll, 1803.
Mollia patellaria, Gautier, 1961, p. 60 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 278, flg. 94.
19. MO. 67 : plusieurs colonies ovicellées, sur Algues calcaires.
20. MO. 67 : nombreuses colonies ovicellées, sur Algues calcaires.
31. MO. 67 : 2 colonies vivantes non ovicellées sur et sous concrétions.
Ces spécimens sont à 6 tubules interzoéciaux, à opésie munie de condyles
bien marqués (ces condyles semblent absents sur la forme à 7-12 tubules inter¬
zoéciaux qui n’a pas été rencontrée au cours de cette étude) et à ovicelle enfouie
dans la zoécie sus-jacente, très semblable à celle de Smittipora disjuncta bien
que Mollia soit un genre caractérisé par une ovicelle hyperstomiale et les
Onychocellidae, une famille à ovicelle endostomiale.
Mensurations : Lg. Z. = 448-480 p lg. Z. = 256-304 p
Lg. Opésie, zoécies non ovic. = 128-160 p
Lg. Opésie, zoécies non ovic. = 144-160 p
Lg. Opésie, zoécies ovic. = 128 p
lg. Opésie, zoécies ovic. = 176-208 p
Onychocella marioni Jullien, 1881
Onychocella marioni, Gautier, 1961, p. 57 ; Prenant et Bobi.n, 1966, p. 288, fig. 95.
19. M0.67 et 41.M0.67 : 1 colonie.
20. MO.67 : abondant.
— 1191 —
31. MO. 67 : 2 colonies vivantes, 2 m, sur concrétions.
32. MO. 67 : quelques colonies vivantes, nombreuses colonies mortes.
Sinitlipora disjuncla (Canu et Bassler, 1930)
(Fig. 2 : 1-4)
Rectoniichocella disjuncta Canu et Bassler, 1930, p. 21, pl. 1, iis. 8 ; Prenant et Bobin,
1966, p. 296, fig. 97 VI.
20. MO. 67 : 1 colonie ovicelléc sur Algue calcaire.
31. MO. 67 : plusieurs petites colonies ovicellées vivantes dans les concrétions.
Zoarium encroûtant, unilamellaire, à zoécies plus ou moins hexagonales, dis¬
jointes, reliées entre elles par des tubules de connection. Ces tubules sont courts
et nombreux : 15 à 18 par zoécie ; toutefois les zoécies sont parfois étroitement
jointives et les tubules sont alors dilTicilement visibles. Le zoarium est fixé au
substrat par des épines tubulaires émises par la paroi basale des zoécies ; l’extré¬
mité de ces épines est aiguë et ne semble pas prolongée par un rhizoïde, la
lumière de leur canal est visible sur le côté interne de la paroi basale. L’opésie
est semi-elliptique, aussi haute que large, son bord proximal est droit ou légè¬
rement convexe ; les encoches opésiulaires sont indistinctes. Le termen est élevé,
sa hauteur diminue progressivement vers la région proximale. Le cryptocyste
est assez fortement granuleux et à peu près plan. Les onychocellaires ont une
longueur comparable à celle des zoécies ; leur opésie peut être elliptique mais
généralement leur extrémité proximale est légèrement convexe, ses bords laté¬
raux paraissent légèrement denticidés mais ces denticulations ne représentent
que les granules du termen vus de profil. Le limbe de l’onychocellaire est symé¬
trique par rapport au rachis, il s’étend sur les 2/3 de la longueur de celui-ci,
l’extrémité du rachis se recourbe vers le bas en un crochet. L’ovicelle est endo-
zoéciale mais elle est si proéminente et globuleuse qu’un examen rapide peut
la faire confondre avec une ovicelle hyperstomiale, d’autant plus que la zoécie
fertile n’est pas toujours dans l’axe de la zoécie sus-jacente dans laquelle l’ovi¬
celle est enfouie, cette dernière peut déborder alors assez largement. Cependant
l’observation de spécimens bien conservés montre que le renflement ovicellien
est recouvert par la membrane frontale de la zoécie supérieure. Comme le cryp¬
tocyste, la surface du renflement ovicellien est orné de granules sauf sur sa bor¬
dure proximale qui est lisse.
Ces spécimens semblent bien appartenir à l’espèce tunisienne Rectonychocella
disjuncta ^ dont le principal élément distinctif énoncé par Canu et Bassler est
le caractère disjoint des zoécies. Malheureusement la diagnose, basée sur une
colonie très jeune, est fort incomplète. IIarmer (1926, p. 258) a démontré l’inu¬
tilité du genre Rectonychocella Canu et Bassler, 1917, qu’il met en synomynie
avec Smittipora .lullien, 1881.
1. Selon le Dr S. Schager, dont je viens de recevoir l’avis après l’envoi à l’impression de ce travail,
cette espèce serait bien celle de Canu et Bassler mais son ovicelle serait hyperstomiale, son appar¬
tenance au genre Smittipora et à la famille des Onychocellidae devrait donc cire rejetée. Les pro¬
blèmes posés par cette espèce, en particulier ceux qui concernent la nature réelle de l’ovicelle, ne
pourront être résolus qu’après examen d’un matériel plus abondant.
— 1192 —
Mensurations : Lg. Z. 576-608 [j,
Lg. Z. Onych. = 544-560 [ji
Lg. Op. = 192 p,
Lg. Op. Onych. = 176 p,
Lg. Ov. = 225 p.
lg. Z. = 320-400 p.
lg. Z. Onych. = 256 p
lg. Op. = 176-200 p
lg. Op. Onych. = 112-128 p
lg. Ov. = 315 p
Chlidonia pyriformis (Bertolini, 1810)
Cellaria pyriformis Bertolini, 1810.
Chlidonia pyriformis, Gautier, 1961, p. 65 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 363, fig. 118.
19. MO. 67 : plusieurs colonies sur Sargassum.
? Cellaria normani Hastings, 1946
Cellularia nodosa Norman, 1909, p. 293, pl. 42, fig. 4-5.
Cellaria salicornioides var. normani Hastings, 1946, p. 221, pl. 2, fig. B.
Cellaria normani. Prenant et Bobin, 1966, p. 385, fig. 125 I-V.
20. MO. 67 : quelques spécimens ovicellés.
32. MO. 67 : quelques spécimens ovicellés.
Sur aucun des échantillons récoltés en Méditerranée Orientale j’ai pu observer
les aviculaires et le mode de ramification particulier parfois rencontré chez
cette espèce. Par contre ils présentent les renflements caractéristiques des
zones fertiles, ce qui m’incline à penser qu’il s’agit hien de C. normani. Jusqu’à
présent, cette espèce n’a été signalée en Méditerranée que par Prenant et
Bobin (Banyuls). J’en ai récolté plusieurs échantillons typiques à Marseille
sur une paroi coralligène à Paramuricea clavata.
Cette espèce est connue de Madère, des Açores et de Méditerranée.
Bugula germanae Calvet, 1902
(Fig. 2 : 7, 8 ; Fig. 3:1,2)
Bugula germanae Calvet, 19026, p. 8, fig. 1-3 ; Byland, 1960, p. 99 ; Prenant et
Bobin, 1966, p. 497, fig. 163.
19. MO. 67 : Un petit spécimen semble appartenir à cette espèce rarissime
que seul Calvet a récoltée (Corse, Golfe de Saint-Florent, — 70 m). Il en pos¬
sède l’allure caractéristique avec des rameaux bisériés étranglés à leur base.
L’aréa membraneuse occupe la moitié ou un peu moins de la longueur zoéciale.
Il y a 3 épines, 1 interne et 2 externes, l’épine externe proximale est souvent
vestigiale. Les rameaux comprennent 3 à 9 zoécies et les ramifications sont de
type 3. La constriction basale des zoécies c-e et d-f est très nette mais n’a pas
la couleur jaune d’or observée par Calvet. Les aviculaires, qui n’avaient pu être
observés sur les spécimens corses, sont petits, insérés proximalement au milieu
du bord externe des zoécies ; leur tête est fortement renflée et leur bec est
incurvé. L’ovicelle est d’un type qui semble proche de celui rencontré chez
B. plumosa, cependant le spécimen étudié se prête mal à son étude précise.
Mensurations : Lg. Aréa = 255-270 p, lg. Aréa = 120-135 p
lg. Ovic. = 120 p Lg. Avic. = 125 p
Fig. 2. — 1, Smittipora disjuncta (31. MO. 67), portion de zoariura avec 2 zoécies ovicellées ; 2, id,,
zoécie onychocellaire ; 3, id., onychocellaire ; 4, id., vue latérale d’une zoécie montrant les tubules
de connection et les processus basaux de fixation ; 5, Scrupocellaria maderensis aegeensis (20. MO. 67),
vue frontale ; 6, id., vue basale montrant la chambre vibraculaire ; 7, Bugula germanae (19. MO. 67),
base d’un rameau ; 8, id., aviculaire.
— 1194
Scrupocellaria scrupea Busk, 1852
Scrupocellaria scrupea, Gautier, 1961, p. 90 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 432, fig. 127
II, 143.
31. MO. 67 : quelques spécimens peu florissants.
Scrupocellaari delilii (Audouiu, 1826)
Crisia delilii Audouiu, 1826.
Scrupocellaria delilii, Gautier, 1961, p. 86 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 435, fig. 144.
19. MO. 67 : 1 spécimen dont les scuta sont petits, parfois absents, mais bien
caractéristiques.
Scrupocellaria macrorhyncha Gautier, 1961
(Fig. 1 : 9)
Scrupocellaria macrorhyncha Gautier, 1961, p. 89, fig. 12.
Scrupocellaria macrorhynchus, Prenant et Bobin, 1966, p. 416, fig. 135.
19. MO. 67 : 3 spécimens ovicellés sur Reniera.
41. MO. 67 : 1 fragment.
Cette espèce aux caractères très marqués possède des aviculaires frontaux de
très grande taille et à mandibule étroite, leur bec est denticulé latéralement
et son extrémité est recourbée vers l’observateur. Sur les spécimens que j’ai
étudiés la mandibule ne dépasse pas le bec et elle est bifide, la pointe inférieure
étant recourbée vers le bec. L’aspect de ces aviculaires est beaucoup mieux rendu
par la figure de G.autier que par celles, pourtant très précises, de Prenant et
Bobin ; celles-ci sont même si éloignées de la réalité qu’il est possible de sup¬
poser que ces auteurs n’ont pas eu à leur disposition de vrais Scr. macrorhyncha.
Ce Scrupocellaria n’a été récolté qu’en Méditerranée et, plus spécialement,
dans les portions chaudes de celle-ci.
Scrupocellaria incurvata Waters, 1896
Scrupocellaria incurvata, Gautier, 1961, p. 87 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 426,
fig. 140.
20. MO. 67 : assez abondant.
32. MO. 67 : 1 colonie vivante, 4 mortes.
Scr. incurvata a une répartition géographique limitée à l’Atlantique tempéré
chaud : Madère (Norman, 1909), Maroc (Canu et Bassler, 1928), Golfe de Gas¬
cogne (JuLLiEN et Calvet, 1903) et à la Méditerranée (Gautier, 1961). Il n’a
été récolté qu’à des profondeurs comprises entre 100 et 200 m et la station
20, MO, 67 représente donc sa localisation la moins profonde.
— 1195
Scrupocellaria maderensis aegeensis nov. ssp.
(Fig. 2 : 5, 6)
20. MO. 67 : plusieurs spécimens.
32. MO. 67 : 2 fragments de colonie.
41. MO. 67 : plusieurs petits spécimens.
Zoécies longues, plus étroites dans leur région proximale. Aréa ne couvrant
que la moitié, au maximum, de la frontale. Scutum de grande taille, en lame
de francisque ; son lobe distal est plus réduit que son lobe proximal dont les
bords sont presque jointifs au cryptocyste. Le scutum est inséré légèrement
distalement au milieu du côté interne de l’aréa. 2-3 épines externes et 1 interne.
Aviculaires frontaux absents. Aviculaires latéraux de grande taille. Zoécie
vibraculaire à bord externe droit, visible en vue frontale, bord interne oblique.
Une paire de vibraculaires axillaires aux bifurcations. Ovicelles non observées.
Mensurations : Lg. Z. = 400-450 p, Ig. Z. = 120 à 200 p, selon
le niveau
Lg. aréa = 210 p, lg. aréa = 135 p
lg. scutum : 165 p lg. md. avic. lat. = 45-
60 p
Si l’on excepte la forme si particulière et très constante du scutum, le nombre
d’épines qui est plus faible et les mensurations qui sont plus fortes que cilles
données par Prenant et Bobin (1966), les caractères de ces spécimens sont très
exactement ceux de Scr. maderensis Busk, 1860. Ces différences ne me semblent
pas justifier la création d’une espèce nouvelle mais paraissent plutôt se situer
au niveau de la sous-espèce.
Caberea horyi (Audouin, 1826)
Crisia boryi Audouin, 1826.
Caberea boryi, Gautier, 1961, p. 93 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 149, fig. 127 VI, 148.
19. MO. 67 et 32. MO. 67 : 1 colonie.
20. MO. 67 : quelques colonies ovicellées.
Ces spécimens sont remarquables par l’exubérance des rhizoïdes qui forment
une carène sur la ligne médiane de la face basale et ceci, sur toute la hauteur
du zoarium.
Synnotuni aegyptiacum (Audouin, 1826)
Loricaria aegypliaca Audouin, 1826.
Synnotuni aegyptiacum, Gautier, 1961, p. 104 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 461,
fig. 152.
19. MO. 67 : 1 spécimen.
Beania magellanica (Busk, 1852)
Diachoris magellanica Busk, 1852.
Beania magellanica, Gautier, 1961, p. 97 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 555, fig. 191.
19. MO. 67 : 1 colonie sur une Rhodophycée.
— 1196
Beania hirtissima (Heller, 1867)
Diachoris hirtissima Heller, 1867.
Beania hirtissima, Gautier, 1961, p. 95 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 557, fig. 192.
19. MO. 67 : 1 colonie.
Beania hirtissima cylindrica Hincks, 1886
Beania hirtissima forma cylindrica, Gautier, 1961, p. 96 ; Prenant et Bobin, 1966,
p. 557.
19. MO. 67 : 1 colonie.
? Puellina setosa (Waters, 1899)
(Fig. 3 : 3, 4)
Cribrilina radiata var. a Hincks, 1880, p. 186.
Cribrilina radiata forme innominata, form a with vibraculoid setae » Hincks, 1883,
p. 442.
Cribrilina setosa Waters, 1899, p. 8.
? Puellina setosa, Osburn, 1950, p. 186, pl. 29, fig. 4 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 600,
6g. 208 V.
31. MO. 67 : 1 petite colonie ovicellée sur Palmophyllum crassum.
41. MO. 67 : 1 colonie sur Udotea.
Zoécies petites à péricyste réduit et circulaire comportant 5 à 6 paires de
costules. Le gymnocyste est bien développé particulièrement dans la région
proximale. L’orifice est semi-circulaire armé de 5 épines assez fortes. L’opercule
possède un épaississement périphérique sauf sur son bord proximal. La pre¬
mière paire de costules, soudée au bord proximal de l’orifice secondaire, porte 1
ou 2 pelmata médians ; les autres costules portent en général 3 pelmata (1 à 4).
Ces pelmata sont plus ou moins allongés transversalement à l’axe des costules,
ils sont denticulés ; 2 dents sur leur bord interne et 1 sur le bord externe. La
2® paire de costules porte sur ses coins externes une paire d’épines sétiformes,
longues et hyalines ; des épines beaucoup plus réduites sont insérées sur les coins
des autres paires de costules. Les espaces intercostaux sont assez larges et leur
bord externe porte des papilles en languette de grande taille. Il y a 9 à 10 die-
tellae. Les aviculaires vicariants sont absents. L’ovicelle est assez haute et non
carénée, elle est percée de quelques pores.
Mensurations : Lg. Z. = 375-525 jx Ig. Z. = 270-330 p,
Lg. Orif. = 50-55 p lg. Orif. = 75 p
Lg. Ovic. = 195 p lg Ovic. = 165 p
Les problèmes posés par P. setosa sont évoqués par Prenant et Bobin (1966) ;
sur la foi de Osburn (1950), ces auteurs placent ce Cribrilinae dans le genre
Puellina qui est principalement caractérisé par un péricyste réduit, plus ou
moins circulaire et laissant une place importante au gymnocyste dans la région
proximale et par la présence d’aviculaires vibraculoïdes à jiroximité du bord
proximal de l’orifice. La nature avicularieniie de ces formations est affirmée
F, G. 3. — Bugula germanae (19.M0.67), portion de zoarium 2 fois ramifié; 2, id., zoécie ovi-
cellée ; 3, PuetUna setosa ? (31. MO. 67) ; 4, id. ; 5, Colletosia pedunculata (32.M0.67), zoécie ovi-
cellée et zoécie abortive ; 6, Cleidochasma sp. (19.M0.67) ; 7, id., zoécie ovicellée ; 8, Escharina
annala (32. MO. 67), orifice secondaire et opercule.
— 1198 —
par Waters (1899, « vibraculoid setae »), par Hincks et confirmée par Osburn.
Par contre, selon Harmer (1926) et Calvet (1931), Cribrilana setosa doit être
mise en synonymie avec Colletosia radiata, les soies vibraculoïdes n’étant pas
l’homologue de vibraculaires mais représentant plutôt les vestiges des épines
de l’ancestrule.
Le cas des spécimens étudiés ici est complexe. 11 est tentant d’envisager leur
rattachement au genre Puellina, celui-ci étant étayé par les caractères suivants :
péricyste et nombre de costules réduits, absence d’aviculaires vicariants, par
contre l’absence d’aviculaires vibraculoïdes serait un élément suffisant pour
interdire une tefle affiliation. Les épines sétiformes de la 2® paire de costules
des spécimens étudiés ici peuvent évoquer, par leur grand développement, des
aviculaires vibraculoïdes. De plus le matériel étudié par Waters provenait de
zones géographiques (Madère et Naples) ayant de nombreux éléments faunis¬
tiques communs avec la Mer Égée. Ceci n’est certes pas suffisant pour affirmer
qu’il s’agit bien de l’espèce de Waters, mais il est possible de le supposer
— hypothèse qui impliquerait le rejet de l’espèce pacifique décrite par Osburn
de la synonymie de P. setosa, sans pour cela admettre celle-ci en synonymie
avec C. radiata, ainsi que l’ont fait Harmer et Calvet. Si les spécimens de Mer
Égée sont bien identiques à ceux décrits par Waters, je pense qu’il est pré¬
férable de les conserver dans le genre Puellina en raison de l’importance du
gymnocyste et de l’absence des aviculaires vicariants.
Colletosia radiata (Moll, 1803)
Eschara radiata Moll, 1803.
Cribrilaria radiata, Gautier, 1961, p. 109.
Colletosia radiata. Prenant et Bobin, 1966, p. 589, fig. 204.
19. M0.67
20. MO.67
31. M0.67
32. M0.67
1 colonie sur Madréporaire.
quelques colonies.
1 colonie sur Palmophyllum crassum.
quelques colonies sur Algues calcaires.
Colletosia innominata (Couch, 1844)
Lepralia innominata Couch, 1844.
Cribrilina radiata, innominata form, Hincks, 1880, p. 185, pl. 25, fig. 1-2, 5.
Puellina innominata, Waters, 1923, p. 556, pl. 18, fig. 9-12.
Puellina innominata var. hincksii, Waters, 1923, p. 560, pl. 18, fig. 6.
Colletosia innominata, Prenant et Bobin, 1966, p. 589, fig. 205.
Colletosia hincksi. Prenant et Bobin, 1966, p. 595, fig. 207 I-II.
19. MO. 67 : plusieurs colonies sur concrétions, Udotea, Éponges.
41. MO. 67 : 2 colonies ovicellées sur pédoncule A' Udotea.
31. MO. 67 : 2 colonies dans concrétions.
21. MO. 67 : 1 colonie morte.
Les Colletosia que je place sous cette dénomination possèdent des zoécies
courtes aux contours arrondis, à la frontale très convexe, elles sont munies
d’un grand pore sous-oral unique et en général d’un iimbo qui lui est proximal ;
cet umbo est parfois très développé et peut être bi ou trifiirqué. Il y a 5 épines
— 1199 —
orales. Les aviculaires vicariants sont étroits et chevauchent souvent les zoécies.
Ces spécimens me paraissent correspondre autant à la Puellina innominata
var. hincksii de Waters (1923) c’est-à-dire à la Colletosia hincksi qu’à la Colle-
tosia innominata figurée par IIincks (1880) et par Prenant et Bohin (1966).
L’identité des espèces innominata et hincksi est une hypothèse que l’on peut
émettre mais qui ne pourra être envisagée sérieusement qu’à la lueur d’une
révision de tout le genre.
Colletosia pedunculatu (Gautier, 1956)
(Fig. 3 : 5)
Puellina pedunculatu Gautier, 1956a, p. 203, fig. 2.
Cribrilaria pedunculatu, Gautier, 1961, p. 112.
Colletosia pedunculatu, Prenant et Bobin, 1966, p. 596, fig. 207 111.
19. MO. 67 : 1 colonie sous Algue Calcaire.
31. MO. 67 : 2 colonies ovicellées sous A. calcaires.
32. MO. 67 : plusieurs colonies ovicellées sous concrétions.
Les colonies de Colletosia pedunculatu sont toujours petites et généralement
localisées sous les microcorniches formées par les Algues calcaires. Tous les
zoaria observés sont pourvus de zoécies abortives parsemées entre les zoécies
normalement développées. 11 peut y avoir autant de zoécies abortives que de
zoécies normales. Ces zoécies abortives n’ont pas d’orifice et sont formées d’un
péricyste circulaire dont les costules, à un pelma, sont au nombre de 5, 6, 7, 8
ou 9 et disposées selon une symétrie radiée. Le péricyste est entouré d’un gym-
nocyste très développé. De telles formations que Waters (1923, p. 559) consi¬
dère comme des kenozoécies d’ornementation, se rencontrent chez un certain
nombre de Cribrilinidae. Aux stations 31. MO. 67 et 32. MO. 67, les zoécies ovi¬
cellées sont toujours flanquées, de part et d’autre de l’orifice, d’une paire d’avi-
culaires accolés à l’ovicelle et dont les mandibules sont orientées vers l’extré¬
mité médiodistale de celle-ci. Certaines colonies ne comportent pas d’aviculaires
vicariants classiques, mais leurs zoécies ovicellées sont accompagnées néanmoins
de cette paire d’aviculaires. Les zoécies ovicellées de la station 19. MO. 67 sont
d’un type classique.
Données numériques ; Lg. Z. = 272-375 [x, Ig. Z. = 240-256 p., Lg. Ov. = 144 p,
Ig. Ov. = 192-195 p, lg. Orif. I faire = gQ p, Lg. Avic. = 75 p, lg. Avic. = 12,5 p ;
6 épines orales, 12 à 14 costules, 8 dietellae.
Colletosia sp.
19. MO. 67 ; plusieurs colonies ovicellées.
20. MO. 67 : 1 petite colonie sous une concrétion, 1 sur Miniacina.
31. MO. 67 : 1 petite colonie sous Algue calcaire, 1 sur Palmophyllum.
32. MO. 67 : 1 petite colonie sur Algue rouge.
Ces spécimens ne semblent appartenir à aucune espèce décrite et seront étu¬
diés en détail conjointement à du matériel récolté à Marseille dans les zones
obscures des grottes sous-marines. Leurs principaux caractères distinctifs sont
un orifice dont le bord proximal est crénelé et la présence d’un mucron souvent
- 1200
bien développé en position distale par rapport aux 2 premières costules et relié
aux coins de l’orifice par 2 côtes. Les zoécies sont oblongues, à frontale con¬
vexe ; les costules sont en nombre assez grand (18 à 30) les pelmata sont arrondis
et grands. 11 y a 5 épines orales, épaisses à leur base. Les aviculaires vicariants
sont allongés entre les zoécies, leur bec est libre. Cette espèce peut être aisément
confondue avec C. radiata.
Figularia figularis (Johnston, 1847)
Lepralia figularis Johnston, 1847.
Figularia figularis, Gautier, 1961, p. 114 ; Prenant et Bobin, 1966, p. 604, lig. 210.
19.M0.67 : plusieurs colonies sur concrétions.
31. MO. 67 : 1 colonie ovicellée sous Algue calcaire, 1 colonie morte sur con¬
crétion.
32. MO. 67 : plusieurs colonies ovicellées sur et sous Algues calcaires.
Chilostomes Ascophora
Haplopoma impressum (Audouin, 1826)
Flustra impressa Audouin, 1826.
Haplopoma impressum, Gautier, 1961, p. 125.
19.M0.67 : plusieurs petites colonies sur Rhodophycées et Sargasses.
Chorizopora brongnarti (Audouin, 1826)
Flustra brongnarti Audouin, 1826.
Chorizopora brongruirti, Gautier, 1961, p. 126.
19. MO. 67 ; 1 colonie sur une Algue calcaire.
31. MO. 67 : 1 colonie sur une Algue calcaire.
Schizobrachiella sanguinea (Norman, 1868)
Hemeschara sanguinea Norman, 1868.
Schizobrachiella sanguinea, Gautier, 1961, p. 128.
41. MO. 67 : 1 colonie sur Udotea.
Metroperiella lepralioides (Calvet, 1903)
Schizoporella lepralioides Calvet, 1903.
Metroperiella lepralioides, Gautier, 1961, p. 130.
19. MO. 67 : 1 petite colonie sur une Rhodophycée.
— 1201 —
Schizomavella auriculata (Hassall, 1842)
Lepralia auriculata Hassall, 1842.
Schizomavella auriculata, Gautier, 1961, p. 132.
19. M0.67 : nombreuses colonies ovicellées sur Algues calcaires.
20. MO. 67 : 1 petite colonie non ovicellée sur Adeonella polystomella.
21. MO. 67 : 1 colonie non ovicellée.
Schizomavella auriculata cuspidata (Hincks, 1880)
Shizoporella auriculata var. cuspidata Hincks, 1880.
Schizomavella auriculata var. cuspidata, Gautier, 1961, p. 135.
19.M0.67 : 2 colonies ovicellées sous concrétions.
Schizomavella discoidea (Busk, 1859)
Lepralia discoidea Busk, 1859.
Schizomavella discoidea, Gautier, 1961, p. 138, fig. 13
19.M0.67 : plusieurs colonies sur Phéophycées.
Schizomavella linearis (Hassall, 1841)
Lepralia linearis Hassall, 1841.
Schizomavella linearis, Gautier, 1961, p. 140.
19. M0.67 : 1 grande colonie aux zoécies disposées de façon irrégulière.
20. MO.67 : 1 belle colonie sur concrétion.
Schizomavella linearis mamillata (Hincks, 1880)
Schizoporella linearis var. mamillata Hincks, 1880.
Schizomavella linearis var. mamillata, Gautier, 1961, p. 143.
20.MO.67 : 1 petite colonie celleporiforme avec umbo sous-oraux peu mar¬
qués.
41. MO. 67 : 2 colonies ovicellées, sur concrétions.
Je laisse provisoirement à cette forme le rang de variété que lui a attribué
Hincks mais l’examen de nombreux échantillons de Méditerranée occidentale
me donne à penser qu’il s’agit d’une espèce distincte de Sch. linearis, principa¬
lement en raison de la forme de l’orifice (plus large) et du sclérite operculaire
(périphérique au lieu de 2 sclérites longitudinaux). 11 est cependant possible de
rencontrer sur des colonies de Sch. linearis typiques des zoécies, généralement
périphériques, pourvues d’un seul aviculaire médian.
1202 —
Schizomavella rudis (Manzoni, 1869)
Lepralia rudis Manzoni, 1869.
Schizomavella rudis, Gautier, 1961, p. 146.
19..VI0.67 : 1 colonie sur Algue calcaire.
20. MO. 67 : 1 col. ovicellée.
31. MO. 67 : 1 col. ovic.
32. MO. 67 : 2 col. ovic.
9. MO. 67 : très nombreuses col. mortes.
21. MO. 67 : 1 col. morte.
Les aviculaires sont très inconstants sur toutes les colonies récoltées et leur
taille (Lg. totale = 35 à 48 [i) est inférieure aux mensurations données par
Gautier. Par contre les ovicelles sont conformes à la description qu’en donne
cet auteur et à la figure de Calvet (1902a, pl. 2, fig. 1) : région centrale poreuse
et région périphérique granuleuse.
Schizoporella « ansata » sensu Canu et Bassler, 1930
non Lepralia ansata Johnston, 1847.
Schizopodrella ansata, Canu et Bassler, 1930.
Schizoporella « ansata », Gautier, 1961, p. 147.
32. MO. 67 : plusieurs colonies sur (non ovicellées) et sous (ovic.) les Algues
calcaires.
Une discussion sur la position systématique de cette espèce est donnée par
G-4UTIER.
Schizoporella longirostris Hincks, 1886
Schizoporella longirostris, Gautier, 1961, p. 151.
19. MO. 67 : espèce abondante.
Cleidochasma sp.
(Fig. 3 : 6, 7)
19. MO. 67 ; 2 colonies ovicellées sur « pralines » d’ Algues calcaires.
21. MO. 67 ; 1 colonie morte.
Zoarium encroûtant plurilamellaire. Zoécies disposées d’une manière désor¬
donnée, de forme irrégulière. Frontale à l’aspect marbreux. Orifice armé de
3-4 épines sur les zoécies marginales ; 2 fortes cardelles en bec d’aigle délimitant
un sinus plus large que haut et à bord proximal arrondi. Opercule à sclérite
formé de deux piliers épaissis réunis par un filet distal. Un aviculaire incons¬
tant inséré dans un coin de la zoécie sur une chambre avicularienne parfois
bien développée, le talon est au niveau du sinus ou juste proximalement à lui.
Cet aviculaire est court, large, acuminé à son extrémité ; sa mandibule est dirigée
latéralement ou latéro-distalement. 11 y a 3 à 5 pores à la périphérie de la fron-
1203 —
taie. L’ovicelle est globuleuse, enfouie dans la zoécie sus-jacente, elle est très
caractéristique par son labelluin bien développé, légèrement concave, délimité
par 2 sinus étroits et pourvu d’un petit pore central.
Mensurations : Lg. Z. = 384-512 p,
Lg. Orif. = 145-160 p
Lg. Av. = 128 P
Lg. Ov. = 240 P
lg. Z. = 320-480 P
lg. Orif. = 112-128 P
lg. Av. = 80 P
lg. Ov. = 200 P
La parenté entre ces spécimens et Cl. latérale Harmer, 1957, est très grande :
l’orifice de cette dernière a une forme similaire et son ovicelle (Powell, 1967,
p. 174, text-fig. 3) possède un labellum flanqué de sinus. Cependant quatre
points la distingue de l’espèce de Mer Égée :
— l’aviculaire est orienté distalement ;
— le labellum de l’ovicelle est dépourvu du petit pore médian ;
— les mensurations obtenues par les figures de Poweli. sont très supé¬
rieures à celles observées ici (Lg. Orif. = 250 p) ;
— le sclérite operculaire (Harmer, 1957, pl. 71, fig. 10) est périphérique.
Les zoécies non ovicellées montrent de grandes ressemblances avec celles du
groupe d’espèces : Cl. porcellana, Cl. cleidostoma, Cl. bassleri. Une certaine con¬
fusion règne d’ailleurs au niveau de ces trois espèces. Cl. cleidostoma (Smitt,
1873) est généralement considérée comme synonyme de Cl. porcellana (Busk,
1860), ceci sur la foi de Norman (1909) qui a pu examiner le type de Cl. por¬
cellana et qui en a conclu que la seule différence avec l’espèce de Smitt était
une hypercalcification du spécimen type. Cependant nous n’avons pas de des¬
cription de l’ovicelle des Cl. porcellana de Madère (étudiés par Busk, 1860,
Waters, 1899, Norman, 1909) tandis que Smitt (1873) figure celle de sa Lepralia
cleidostoma de Floride : elle est striée longitudinalement et dépourvue de sinus
au labellum. Une telle ovicelle est signalée par Osburn (1952) chez une Clei-
dochasma de la côte pacifique américaine qu’il nomme llippoporina porcellana.
Dans la diagnose de Cl. bassleri (Calvet, 1931), des îles du Cap-Vert, l’ovicelle
n’est pas décrite, mais Calvet estime que cette espèce est distincte de Cl. clei¬
dostoma et de Cl. porcellana par le sclérite operculaire qui est formé de 2 piliers
épaissis reliés par un filet mince. On doit cependant remarquer que Waters
(1899), Osburn (1952) ont décrit des sclérites identiques chez, respectivement,
Lepralia cleidostoma et llippoporina porcellana. Ce type de sclérite operculaire
est retrouvé chez les spécimens de Mer Égée. Harmer (1957) a repris l’espèce
bassleri et lui a adjoint une longue liste de synonymies et, selon lui, cette espèce
se distinguerait de Cl. porcellana-cleidostoma par une ovicelle lisse.
Pour ma part, je pense que Cl. bassleri (Calvet, nec Harmer) n’est autre que
Cl. porcellana au sens strict, c’est-à-dire limitée aux signalisations de l’Atlan¬
tique tempéré chaud oriental et que la Cl. bassleri décrite par Harmer est une
espèce distincte. Sans rejeter, a priori, une synonymie Cl. porcellana-Cl. clei¬
dostoma, il me semble nécessaire de la vérifier par l’examen de matériel ovicellé
en provenance de Madère, une identité de l’espèce de cette région et de celle
de Mer Égée pouvant être envisagée.
— 1204 —
Escharina armata (Hincks, 1861)
(Fig. 3 : 8 ; Fig. 4 : 1, 2)
Lepralia armata Hincks, 1861, p. 207, pl. 12, fig. 5.
Schizoporella armata, Hincks, 1880a, p. 258, pl. 61, fig. 7-8 ; Hincks, 18806, p. 80 ;
Waters, 1899, p. 16 ; Norman, 1909, p. 303, pl. 40, fig. 5-6.
non Schizoporella armata, Jullien et Calvet, 1903, p. 83 et 136 (= « Schismopora »
armata] .
31. M0.67 : 1 colonie vivante sous Algue calcaire.
32. MO. 67 : 1 col. vivante et 1 col. morte ovicellée sous Algue calcaire.
Zoarium encroûtant, unilamellaire sur les spécimens étudiés. Zoécies poly¬
gonales de couleur blanche. Frontale bien calcifiée à surface légèrement mame¬
lonnée, elle est percée de quelques pores périphériques. Il y a 1 ou 2 aviculaires,
souvent absents, insérés de part et d’autre de l’orifice sur des chambres avicu-
lariennes bien développées. Ces aviculaires sont de deux types :
■ — petits, ovalaires, à mandibule dirigée latéralement ;
■ — grands, à mandibule spatulée dirigée vers la région distale ; ces aviculaires
semblent surtout localisés sur les zoécies marginales de la colonie. Orifice pri¬
maire formé d’un anter denticulé semi-circulaire et d’un poster découpé d’un
sinus large, étranglé à la base et qui se devine difficilement sous l’orifice secon¬
daire qui est entaillé à ce niveau d’un sinus secondaire long et étroit. L’oper¬
cule est jaune d’or, très épais, principalement en sa région médiane ; pas de sclé-
rite. Il y a 4 à 6 épines orales épaisses qui laissent des cicatrices très marquées
après leur chute ; elles sont généralement au nombre de 5 sur les zoécies à grands
aviculaires, les zoécies ovicellées n’en possèdent que 2. L’ovicelle est moyenne¬
ment renflée, plus large que haute, à frontale lisse ; elle recouvre en partie l’ori¬
fice zoécial ; elle n’est pas close par l’opercule et le bord de son orifice est inflé¬
chi vers l’intérieur.
Mensurations : Lg. Orif. Il^'lre = 175 p, Ig. Orif. Ilaire = 120 p
Lg. Av. spatule = 370-400 p lg. Av. spatulé = 145 p
Lg. Ov. = 225 p lg. Ov. = 300 p
Cette espèce semble avoir sa place dans le genre Escharina Milne Edwards,
1836 bien que les aviculaires ne soient pas sétiformes ou remplacés par des
vibraculaires ; cette exception se rencontre aussi chez E. pesanseris (Smitt,
1873) (cf. IIarmer, 1957, p. 988), dont les aviculaires sont en éventail. Les
autres caractères, forme de l’orifice, structure de l’ovicelle, de la frontale sont
conformes aux caractéristiques du genre.
E. armata a été décrite du sud-ouest de l’Angleterre et a été signalée à diverses
reprises à Madère (Hincks, Waters) ; en Méditerranée, elle ne semble avoir
été récoltée qu’à Alger (Norman).
Escharina dutertrei (Audouin, 1826)
Flustra dutertrei Audouin, 1826.
Escharina dutertrei, Gautier, 1961, p. 157.
31. MO. 67 : 1 colonie vivante ovicellée sous une concrétion.
Fig. 4. — 1, Escharina armata (32. MO. 67), zoécie marginale d’une colonie ; 2, id., zoécies ovicellées ;
3, Microporella ciliata (19.MÜ.67), mandibule de l’aviculaire ; 4, Cosciniopsis sp. (19.M0.67), zoécies
ovicellées ; 5, id., zoécies non ovicellées ; 6, Hippomenella mucronelliformis (32. MO. 67), zoécie non
ovicellée : 7, id., zoécie oviceilée ; 8, id., épine orale ; 9, id., orifice.
— 1206
Escharina fulgaris (Moll, 1803)
Eschara vulgaris var. a Moll, 1803.
Escharina vulgaris, Gautier, 1961, p. 158.
19.M0.67 et 20.MO.67 : 1 colonie ovicellée.
31. MO. 67 : abondant dans les concrétions, plus rare en surface.
32. MO. 67 : 2 colonies sous Algues calcaires.
9. MO. 67 : 1 col. morte.
Herentia hyndmanni (Johnston, 1847)
Lepralia hyndmanni Johnston, 1847.
Herentia hyndmanni, Gautier, 1961, p. 159.
20. MO. 67 et 31. MO. 67 : 1 colonie sur concrétion.
32. MO. 67 : 1 colonie sous Algues calcaires.
21. MO. 67 : 1 col. morte.
9. MO. 67 : 1 col. vivante, plusieurs mortes.
14. MO. 67 : 1 colonie vivante ovicellée.
Hippaliosina depressa (Busk, 1854)
Lepralia depressa Busk, 1854, p. 75, pl. 91, fig. 3-4 ; O’Bonoghue et de Watteville,
1939, p. 35 ; Calvet, 19026, p. 28.
Lepralia clavula, Manzoni, 1877, p. 64, pl. 3, fig. 15.
Hippaliosina depressa, Gautier, 1961, p. 162, fig. 17.
19. MO. 67 : abondant sous les Algues calcaires.
20. MO.67 : abondant sur les concrétions.
41. MO. 67 : 1 colonie.
Il est intéressant de retrouver en abondance cette espèce dans les eaux
grecques d’où elle a été décrite. Son aire d’expansion semble restreinte aux
portions les plus chaudes de la Méditerranée, qui sont aussi les moins connues
du point de vue bryozoologique, ce qui explique le faible nombre de ses signali¬
sations. Les zoécies à orifice large (génésies) sont isolées au sein des zoécies
normales ou, au contraire, groupées en files transverses.
Cosciniopsis sp.
(Fig. 4 : 4, 5)
19. MO. 67 : 3 colonies ovicellées sur concrétions.
31. MO. 67 : 1 colonie vivante sur Algue calcaire, 2 colonies mortes sous
Algue calcaire.
32. MO. 67 : plusieurs colonies mortes sous A. calcaires.
Zoarium encroûtant. Zoécies courtes à frontale très convexe fortement cal¬
cifiée et granuleuse, à petits ))orcs [)lus ou moins obstrués par la calcification.
Orifice ovalaire à large vanna séparée de la porta par des condyles haut placés.
1207
L’orifice peut être très etifoncé (fans la jairistomie. Opercule oranger vif, non
renforcé par un sclérite. L’n grand aviculaire péristoniial arqué borde l’orifice
dans sa région proximale, son talon est inséré à un niveau légèrement plus distal
que les condyles. Ovicelle de grande taille moyennement renflée, à frontale
semblable à celle de la zoécie, elle déborde assez largement sur l’orifice de la
zoécie qui la porte. Son orifice est clos par l’opercule.
Mensurations : Lg. Z. = 777-903 p, Ig. Z. = 420-525 pi
Lg. Orif. = 210 pi lg. Orif. = 168 pi
Lg. Av. = 273-315 pt,
La place de cette espèce dans le genre Cosciniopsis me semble justifiée par les
caractères de l’orifice, de la frontale, par la structure de l’ovicelle et par la posi¬
tion péristomiale de l’aviculaire. Elle est très affine de Cosciniopsis lonchea
(Busk, 1884) dont l’aviculaire a une position inverse, sa mandibule l)ordant
l’orifice dans sa portion distale.
Fenestrulina malusii (Audouin, 1826)
Cellepora malusii Audouin, 1826.
Fenestrulina malusii, Gautier, 1961, p. 170.
31. MO. 67 ; 1 colonie morte en mauvais état, sur une concrétion.
Microporella ciliata (Pallas, 1766)
(Fig. 4 : 3)
Eschara ciliata Pallas, 1766.
Microporella ciliata, Gautier, 1961, p. 172.
19. MO. 67 : 2 petites colonies sur Rhodophycées. Les mandibules des avi-
culaires de ces spécimens sont lancéolées. Les modifications de l’aviculaire de
Microporella ciliata ont été étudiées par IIincks (1882a) mais cette forme n’est
pas signalée.
Diporula verrucosa (Peach, 1868)
Eschara verrucosa Peach, 1868.
Diporula verrucosa, Gautier, 1961, p. 176.
9. MO. 67 : 3 échantillons morts.
Cigclisula turrita (Smitt, 1873)
Lepralia turrita Smitt, 1873.
Cigclisula turrita, Gautier, 1961, p. 177.
19. MO. 67 : 1 colonie non ovicellée.
— 1208 —
Uippomenella mucronelliformis (Waters, 1899)
(Fig. 4 : 6-9)
Lepralia mucronelliformis Waters, 1899, p. 11, pl. 3, fig. 15 et 21 ; Norman, 1909,
p. 306.
Hippomenella mucronelliformis, Brown, 1949, p. 513, fig. 1-2.
Pour une synonymie complète, se reporter à Brown (1949).
20.MO.67 : 2 colonies ovicellées sur concrétions.
31. MO. 67 : 5 colonies ovicellées sous Algues calcaires.
32. MO. 67 : plusieurs colonies vivantes ovicellées.
Une description très détaillée de cette espèce et une révision du genre sont
données par Brown (1949). Les spécimens que j’ai pu étudier correspondent
fidèlement à l’analyse de Brown, excepté en quelques points mineurs : les zoécies
portent 6 à 8 épines orales alors que les échantillons étudiés par Brown possèdent
un maximum de 7 épines. De plus l’examen au microscope m’a montré que ces
épines orales étaient composées d’articles (3 à 4) de plus en plus étroits. Ce carac¬
tère se retrouve chez Mucronella diaphana Mc’Gillivray f. armata Hincks,
18826 (p. 167, pl. 8, lig. 3). La mandibule des aviculaires peut être sétoïde chez
quelques zoécies jeunes. Ainsi que le fait remarquer Brown, l’ovicelle est fine¬
ment poreuse mais il m’a semblé que ces pores étaient limités à la moitié distale
de l’ovicelle.
Mensurations : Lg. Orif. = 160 p. Ig. Orif. = 112 p
Lg. Av. = 95-400 p lg. Av. = 50-130 p
Lg. Ov. = 240 p lg. Ov. = 370 p
Cette espèce n’était connue que de Madère et de la côte atlantique marocaine,
il n’est donc pas étonnant de la retrouver en Méditerranée Orientale, un stock
faunistique important étant commun à cette portion de la Méditerranée et à la
région de l’Atlantique tempéré chaud ayant pour centre Madère.
(à suivre)
liULLiniN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRU NATURELLE
2» Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1209-1214.
DESCRIPTION DE RAILLIETNEMA PETTERAE N. SP.
ET DE RAILLIETNEMA PARAPETTERAE N. SP.
NÉMATODES PARASITES
DW N AM PHI BIEN MALGACHE,
DISCOPHUS ANTONGILI GRANDIDIER, 1877
Par Jacques PROD’HÜN
Nous décrivons deux nouvelles espèces de Raillielnema, parasites de Disco-
phus antongili, de Maroantsetra (Madagascar). Le matériel examiné comprend
des spécimens Ç et larvaires, et provient de la collection Houin (tubes 16 H
et 11 H) déposée au Muséum d’Histoire naturelle (Laboratoire de Zoologie,
Vers).
1. — Caractères communs aux deux espèces
Ce sont des Nématodes de petite taille. La femelle est plus grande que le
mâle. Deux ailes latérales étroites débutent à peu de distance de l’anneau ner¬
veux et cessent d’être visibles dans la région cloacale (fig. 1, A et fig. 2, A).
La vue apicale montre 4 grosses papilles submédianes (peut-être doubles chez
R. petterae n. sp.), 2 amphides et 6 papilles du cycle labial interne qui semblent
se trouver dans des expansions très fines de la partie interne de chaque lèvre
(fig. 1, C et F, fig. 2, C et D). La bouche triangulaire est munie de 3 lèvres sou¬
dées entre elles au niveau du sommet des dents pharyngées. Chaque lèvre est
doublée en profondeur par une dent pharyngée chitinoïde assez haute (fig. 1,
F et fig. 2, C).
A la jonction du pharynx et du corpus, 3 petites pièces chitinoïdes coiffent
les angles de la lumière œsophagienne (fig. 1, E) ; ces pièces se retrouvent chez
de nombreuses espèces du genre Raillietnema que nous avons eu l’occasion
d’examiner. Le corpus présente des lamelles superposées, bien visibles dans la
partie antérieure ; ces lamelles donnent un aspect strié à l’œsophage.
L’ovéjecteur, court, se dirige vers l’avant, puis se retourne et se divise très
vite en deux utérus opposés.
L’extrémité postérieure des mâles est dépourvue d’ailes caudales. La dispo¬
sition des papilles caudales de nos 2 espèces présente les caractères communs
suivants : présence de papilles somatiques, répartition des papilles péri-cloa-
cales et des papilles du groupe terminal. Les spiculés sont subégaux dans les
deux espèces et le gubernaculum est en forme de gouttière (fig. 1, G et fig. 2, F).
1210 —
II. Caractères propres
Raillietnema petterae n. sp.
Matériel étudié : nous avons compté 7 mâles et 10 femelles, dont les longueurs
i'arient respectivement de 2 à 2,6 mm et de 2,65 à 3,05 mm.
Femelle : principales mensurations d’une femelle dont la longueur est de 3 mm :
largeur dans la partie moyenne du corps : 120 p. ; longueur de l’cpsophage :
600 [i, (pharynx : 40 p. ; corpus : 420 p, ; isthme : 65 p. ; hulhe : 75 p.) ; anneau
nerveux et pore excréteur respectivement situés à 230 et à 450 p, de l’apex ;
vulve à 1,925 mm de l’extrémité antérieure ; longueur totale de l’ovéjecteur :
200 p, (fig. 1, G) ; vagin musculeux long de 60 p ; les femelles ne contiennent
au maximum que 4 à 5 œufs embryonnés (2 à .3 dans chaque utérus en nioyemiel.
Dimensions des œufs : 120 X 60 p ; ailes latérah^s conmiençaiit à 230 p de ra|)ex ;
queue longue de 110 p.
Mâle : principales mensurations d’un mâle long de 2,5 mm : largeur dans la
partie moyenne du corps ; 100 p ; longueur de l’œsophage : 530 p (^pharynx
35 p ; corpus : 390 p ; isthme : 40 p ; bulbe : 65 p) ; anneau nerveux et pore
excréteur situés respectivement à 220 p et 390 p de l’apex ; cloaque à 130 p
de l’extrémité postérieure ; spiculés subégaux longs de 180 à 190 p ; guberna-
culum long de 45 p ; les ailes latérales débutent à 180 p de l’apex. Les papilles
caudales sont réparties en 2 groupes : un groupe précloacal (8 paires de papilles
et une papille impaire) et un groupe postcloacal (8 paires de papilles et une paire
de phasmides) (fig. 1, B).
L’étude d’une larve longue de 1,7 mm montre un pharynx différencié comme
celui de l’adulte, avec les mêmes structures ebitineuses à la jonction pharynx-
œsophage et la présence de dents pharyngées.
Discussion
Actuellement 16 espèces sont connues dans le genre Raillietnema, toutes
décrites chez des Amphibiens ou des Reptiles, dans l’hémisphère austral (Amé¬
rique du Sud, Tanganyika, Nyassaland et Australie), à l’exception de 2 espèces :
R. hainae Fetter, 1966, en R.C.A., et R. racophori Yuen, 1967, en .Malaisie.
A Madagascar, il existe 5 espèces de Raillietnema décrites chez des Gaméléons.
Notre espèce est voisine de R. loveridgei (Sandground, 1928) Travassos, 1931
(décrite chez un Amphibien du Tanganyika), R. minor Freitas et Dobbin, 1961
(décrite chez un Amphibien du Brésil), R. dupuisi Chabaud et Brygoo, 1962
(décrite chez un Caméléon de Madagascar). Elle diffère cependant de :
— R. loaeridgei : par les dimensions du pharynx (plus long), la taille des
spiculés (plus petits), la longueur du gubernaculum (plus grand) et la disposi¬
tion des papilles caudales.
— R. minor : par la taille plus importante, par les œufs plus petits, par la
queue plus courte et par la disposition des papilles caudales.
— R. dupuisi : par la longueur des spiculés et du gubernaculum (plus grande
chez notre espèce), et la disposition des papilles caudales au niveau du groupe
post-cloacal.
Fig. 1. — liaillietnenia pellerae n. sj).
A) Femelle, vue ventrale ; B) Extrémité postérieure, mâle, vue ventrale ; C) Tête femelle, vue api¬
cale ; D) Femelle, coupe transversale au niveau du sommet des dents pharyngées ; E) Femelle,
coupe transversale au niveau de la jonction pharynx-œsophage montrant les pièces clutinoïdes ;
F) Femelle, extrémité antérieure, vue latérale; G) Ovéjecteur ; 11) Gubernaculum.
A : échelle : 300 p. ; B, C, D, E, F : échelle : 50 p ; G : échelle ; 150 p ; H : échelle : 20 p.
_ 1212 _
Nos spécimens diffèrent donc des espèces énoncées précédemment. Nous con¬
sidérons qu’ils constituent une espèce nouvelle. Nous la nommons R. petterae
n. sp. en hommage à Madame A. J. Petter.
Raillietnema parapetterae n. sp.
Matériel étudié : quatre spécimens femelles et nn spécimen mâle en très mau¬
vais état, dont seule l’extrémité caudale a pu être étudiée de façon satisfaisante.
La longueur des femelles varie de 2,7 à 2,9 mm, celle du mâle est de 2 mm.
Femelle : principales mensurations d’une femelle de 2,9 mm de long ; largeur
dans la partie moyenne : 100 jji ; œsophage : 630 p, (pharynx : 50 p ; corpus :
450 P ; isthme : 40 p, et hulhe ; 90 p) ; anneau nervœux et pore excréteur respec¬
tivement situés à 230 p et 370 p de l’apex ; vulve à 1,8 mm de l’extrémité anté¬
rieure ; ovéjecteur (fig. 2, E) long de 270 p comprenant un vagin musculeux
de 60 p de long et une partie à parois plus minces ; les femelles contiennent
de 10 à 17 œufs, embryonnés au voisinage de la partie terminale de l’utérus,
mesurant 110 sur 60 p ; les ailes latérales débutent à 190 p de l’apex ; la queue
est longue de 120 p.
Mâle : la queue est longue de 120 p ; les spiculés suhégaux mesurent 170-180 p
et le gubernaculum 50 p. La disposition des papilles caudales (fig. 2, B) se rap¬
proche beaucoup de celle de R. petterae, sauf en ce qui concerne le groupe post-
cloacal de 3 paires de papilles intermédiaire entre le groupe terminal et le
cloaque.
Discussion
L’espèce est très proche de celle décrite précédemment. Elle en diffère par le
nombre des œufs beaucoup plus élevé (10-17 au lieu de 4-5). En outre, la dispo¬
sition des papilles caudales est différente au niveau des 3 paires de papilles inter¬
médiaires entre le cloaque et les papilles terminales, et les papilles céphaliques
ont un aspect moins chitinoïde.
Elle se distingue de R. dehlocki Chabaud et Brygoo, 1962, qui possède égale¬
ment un nombre d’œufs élevé (16 à 26) par les caractères suivants : disposition
totalement différente des papilles caudales ; dimensions plus petites de l’appa¬
reil génital femelle, et œsophage plus long ; nombre d’œufs sensiblement moins
élevé.
Ce second lot de spécimens diffère donc des espèces connues dans le genre
Raillietnema. Nous pensons qu’il représente une nouvelle espèce, que nous
nommons R. parapetterae n. sp.
Résumé
Deux nouvelles espèces de Raillietnema, parasites d’un Amphibien malgache, sont
décrites : R. petterae n. sp. et R. parapetterae n. sp., caractérisées par la disposition des
papilles caudales propre à chacune. Par ailleurs, il existe une grande différence du
nombre d’œufs intra-utérins entre ces deux espèces.
Fjg. 2. — Raillietnema parapetterae n. sp.
A) Femelle, vue latérale ; B) Extrémité postérieure, mâle, vue ventrale ; G )Femelle, extrémité ante
rieure, vue médiane; D) Tête femelle, vue apicale; E) Ovéjecteur; F) Gubernaculum.
A : échelle : 400 u ; B, F : échelle : 50 jx ; C, 1) : échelle : 20 |x ; E : échelle : 200 p
1214 —
SUMMAH Y
Two species oi Haillielnenia parasites of an Amphibian from Madagascar are described.
Raillietnema petterae n. sp. and R. parapetterae n. sp. can be dilïercntiated by a peculiar
distribution of their caudal papillae. On the other hand the nuinber of intra-utérin
eggs is highly different in each species.
O.R.S.T.O.M.
et Laboratoire de Zoologie (Verfi) assodé au C.y.R.S.
Muséum National d’ Histoire Naturelle.
BIBLIOGRAPHIE
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gaches. Deuxième note. Ann. Parnsit., 37, pp. 569-606.
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liri.I.ETIN DU MUSÉUM ^ATIO^’AU D’HISTOIRE NATUREU,E
2« Série — Tome éO — N» fi, l'Jfifi (Ulfi'J), pp. 1-M5-1221.
NÉMATODES HÉLIGMOSOMES D’AMÉRIQUE DU SUD.
III : NOUVELLES DONNÉES MORPHOLOGIQUES
SUR CINQ ESPÈCES PARASITES DE RONGEURS
OU DE PRIMATES
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
(cherchant à comprendre l’évolution des systèmes d’arêtes cuticulaires chez
les Nématodes liéligmosomes, nous poursuivons, dans cette troisième note,
l’étnde des espèces néotropicales par celle de cinq espèces qui nous ont été aima¬
blement prêtées par nos collègues de l’Institut Oswaldo Cruz ; les Professeurs
Travassos, Freitas et IIoineff.
1. Longistriata argentina Freitas, Lent et Almeida, 1937
(Tubes 9065 et 9066)
Hôte : Holochilus brasiliensis balnearum Thomas.
Origine géographique : Argentine.
Matériel : 1 (J.
Nous complétons simplement l’excellente description de Lent et Coll, par
quelques figures (fig. 1, A-F) et par l’étude du système des arêtes cuticulaires.
Le corps est parcouru par 19 arêtes cuticulaires chez le mâle, 21 chez la femelle
dans sa partie moyenne. Les arêtes débntent soit sur le bord de la vésicule cépha¬
lique, soit sur les champs latéraux, soit dorsalement par rapport à ces derniers.
Elles s’étendent jusqu’au niveau de la bourse caudale chez le mâle, presque jus¬
qu’à l’extrémité postérieure chez la femelle.
En coupe transversale, au milieu du corps, la pointe de la plupart des arêtes
est dirigée do la droite vers la gauche pour les 2 faces (lig. 1, H). Les arêtes
latérales sont les plus grandes.
2. Longistriata dubia (Travassos, 1921). (Tube 8535)
Hôte : Alouatta caraya (Humboldt).
Origine géographique ; Brésil.
Matériel : 1 (J.
Étude des arêtes :
Le corps est parcouru longitudinalement par 12 arêtes cuticulaires chez le
mâle, 5 dorsales et 7 ventrales ; les régions du corps situées en face des champs
— 1216 -
Fig. 1. — Longistriata argentina Freitas, Lent et Almeida, 1937, <^.
A : extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B, C, D, E : cône génital successivement en vue ven¬
trale, dorsale, sub-ventrale droite, latérale droite ; F ; extrémité distale du spiculé droit, vue laté¬
rale droite ; G : extrémité distale du spiculé gauche, vue ventrale ; H : coupe transversale au milieu
du corps.
A, éclï. : 100 iJ. — B, C, D, E, F, G, H, éch. : 50 p..
— 1217 —
latéraux en sont dépourvues. Les arêtes sont toutes de taille sensiblement égale
(fig. 2, E).
Cette espèce a été identifiée par P. Mawson (1964) chez Callithrix jacchus,
et l’auteur posait la question de l’identité éventuelle de dubia et argentina.
L. argentina n’est pas une espèce synonyme de L. dubia, puisque le système
des arêtes cuticulaires est différent.
Fig. 2. — Longistriata dubia (Travassos, 1921),
A : extrémité antérieure, vue latérale droite ; B : détail du pore excréteur et de la deiride, vue laté¬
rale droite ; C : extrémité distale du spiculé gauche, vue ventrale ; D : extrémité distale du spi¬
culé droit, vue ventrale ; E : coupe transversale au milieu du corps.
A, C, D, E, éch. : 100 tx — B, éch. : 50 tx-
3. Avellaria avellari Freitas et Lent, 1934. (Tube 7491)
Hôte : Agouti paca (L.).
Origine géographique : Brésil.
Matériel : 1 (J.
Le mauvais état du matériel ne nous a permis que de pratiquer une coupe
aux 2/3 du corps. Comme chez L. dubia, on constate qu’il n’y a pas d’arêtes
en face du champ latéral gauche. L’absence d’arêtes signalée précédemment
— 1218 —
sur le côté droit est ol)servée ici plus veutralenieul . Il existe 14 arêtes dorsales et
13 arêtes ventrales. La pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la gauche
pour les 2 faces. Il existe un gradient de taille gauche > droite sur les 2 faces.
d.
100 U
Fig. 3. — Ai>ellaria avellari Freitas et Lent, 1934, cJ : coupe transversale aux 2/3 du corps.
4. Longistriata brevispicula Lent et Freitas, 1936. (Tube 7776)
Hôte : Agouti paca (L.).
Origine géographique : Brésil.
Matériel : 1 (J.
Ce spécimen nous a permis de constater, comme dans l’espèce précédente,
mais en plus accentué, l’absence d’arêtes du côté droit et du côté gauche (sur¬
tout dorsal-gauche). Les arêtes naissent pour la plupart sur le bord de la vési¬
cule céphalique et toutes avant la lin de l’œsophage (fig. 4, A, B).
Une coupe pratiquée au milieu du corps montre qu’il y a 4 arêtes dorsales
et 7 arêtes ventrales. La pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la gauche
pour les 2 faces. Le gradient de taille gauche > droite n’existe que pour les arêtes
ventrales. Les arêtes dorsales sont de taille égale (fig. 4, C).
5. Longistriata nematodiriformis (Travassos, 1918). (Tube 9791)
Hôte : Kannabateomys arnblyonyx (Wagner)
Origine géographique : Brésil.
Matériel ; 1 (J, 1 $.
Étude des arêtes :
Le corps est parcouru par 10 arêtes longitudinales dans les 2 sexes. Ces arêtes
débutent derrière la vésicule céphalique (fig. 5, D) et disparaissent à environ
200 p, de la bourse caudale chez le (J (fig. 5, E), en avant de la vulve chez la Ç.
1. L’espèce avait été décrite chez un « Muridae ». Le nom exact de l’hôte de cette espèce nous a
été fourni par nos collègues brésiliens.
— 1219 —
Fig. 4. — Longistriata bresdspicula Lent et Freitas, 1936,
A : extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : extrémité antérieure, vue latérale droite ; C : coupe
transversale au milieu du corps (l’aplatissement latéral de l’animal est dû à la fixation).
A, B, éch. ; lüO u- — L, éch. : 50 tx.
En plus de l’étude des arêtes, nous avons observé que les deirides sont situées
en avant du pore excréteur (fig. 5, D) ; à notre avis, chez le mâle, les extré¬
mités distales des spiculés ne sont pas soudées. Nous avons pu les séparer et
constater que chaque extrémité est enfermée dans une membrane (fig. 5, 1).
En coupe transversale, les spiculés apparaissent ailés (fig. 5, E) ; chez la femelle,
la partie prévulvaire de l’utérus est remplie de spermatozoïdes (fig. 5, A, B).
1220
Fig. 5. — Longistriata nemalodiriformis (Travassos, 1918).
: Ç, extrémité postérieure, vue latérale droite ; B : détail de la partie distale de l’utérus, emplie
de spermatozoïdes ; C : coupe transversale au milieu du corps ; D : extrémité antérieure,
vue latérale gauche coupe transversale du corps, à 200 \j. en avant de la bourse caudale ;
F : $, détail des arêtes cuticulaires au niveau de la deiride, vue latérale droite ; (j : ç?, cône génital,
vue latérale droite ; H : (^, cône génital, vue ventrale ; I : d*, extrémité distale d’un spiculé.
1221 —
Résumé
Étude du système des arêtes cuticulaires de ciu([ espèces déjà connues d’Amérique
du Sud : Longislriata argenlina l'reitas, Lent et Almeida, 1937, })arasite d'Holochilus
brasiliensis balncarum en Argentine ; Longislriata diibia (Travassos, 1921), parasite
d’Alouatta caraya au Brésil ; Avellaria avellari Freitas et Lent, 1934, parasite d’ Agouti
paca au Brésil ; Longislriata brevispicula Lent et Freitas, 1936, parasite d’Alouatta
caraya au Brésil ; Longislriata nematodiriformis (Travassos, 1918), parasite de Kanna-
bateomys amblyonyx au Brésil.
Summary
Neniatodes Heligmosoniatidae trom South America. III.
Study of organization of cuticular ridges of flve species aiready described from
South America : Longislriata argentina Freitas, Lent et Almeida, 1937, from Ilolo-
chilus brasiliensis balnearum in Argentina ; Longislriata dubia (Travassos, 1921) from
Alouatta caraya in Brazil ; Avellaria avellari Freitas et Lent, 1934 from Agouti paca
in Brazil ; Longislriata brevispicula Lent et Freitas, 1936 from Alouatta caraya in
Brazil ; Longislriata nematodiriformis (Travassos, 1918) from Kannabateomys amblyo¬
nyx in Brazil.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
du Muséum National d’ Histoire Naturelle
associé au C.N.R.S.
BIBLIOGRAPHIE
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n. sp. Mem. Inst. Oswcddo Cruz, 28, 4, pp. 577-583, 2 pl.
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Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 13, 1, pp. 1-35, fig. 1-250, pl. 1-56.
77
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1222-1231.
VARIATIONS MENSUELLES D^ABONDANCE
DE LA TRACHYMÉDUSE LIRIOPE TETRAPHYLLA
(CHAMISSO ET EYSENHARD, 1821)
DANS LE GOLFE DE MARSEILLE
Par Jocelyne BERHAUT
I. Introduction
La validité de l’espèce Liriope tetraphylla a été longtemps controversée en
raison du polymorphisme de ses gonades. Par contre sa répartition mondiale,
bien connue, a permis de la classer avec certitude parmi les espèces d’eaux
chaudes.
Liriope tetraphylla étant la plus abondante des Ilydroméduses du Golfe de
Marseille (36,16 %), il m’a paru intéressant de définir ses caractéristiques
locales, bathymétriques et saisonnières.
II. Méthodes et techniques
Le Golfe de Marseille ne présente pas de courants permanents très marqués ;
néanmoins, les courants temporaires induits par les vents — très fréquents
dans la région — jouent un rôle important dans la distribution des populations
planctoniques. J’ai choisi 3 stations de pêche à l’intérieur du Golfe, en fonction
de leur exposition différente par rapport aux vents dominants (flg. 1).
La station 1, située au nord entre le Port de Niolon et Pile Ratoneau, reçoit
l’influence directe des courants induits par les vents de Nord-Ouest. La sta¬
tion 2, située au sud au large du Cap Caveaux, est la plus ouverte aux influences
océaniques. La station 3, située à la limite de l’herbier de Posidonies de la
Plage du Prado, subit l’influence des courants de direction Sud-Est ; cette zone
marine est soumise à un certain degré de pollution et de dessalure, consécutif
au déversement de PLIuveaune.
Les pêches planctoniques, au nombre de 378, ont été pratiquées à 2, 30 et
60 m de profondeur, horizontalement pendant 10 minutes, avec un filet de type
« Juday-Bogorov » modifié (250 p.-27 mailles au cm linéaire). Ces pêches ont
été effectuées en moyenne une fois par semaine quand l’état de la mer le per¬
mettait ; je dois d’ailleurs signaler l’absence de pêches en décembre 1966, ce
qui m’incita à faire une étude complémentaire de septembre 1966 à mars 1967.
Le volume de plancton recueilli, après avoir été ramené à 250 cc, était fixé
par l’addition de quelques ml de formol à 40 % neutralisé par du borax.
Des mesures de température et de salinité ont été faites immédiatement après
chaque trait de plancton (J. Berhaut, 1969).
1223 —
En laboratoire, les Liriope ont été comptées à partir de l’intégralité du maté'
riel récolté au cours d’un trait de plancton de 10 minutes.
III. Principales caractéristiques du golfe
— Les vents de Nord-Ouest appelés communément « mistral », provoquent
des upwellings, qui, par l’apport d’eaux sub-superlicielles de la province océa¬
nique, entraînent un remaniement des eaux du Golfe et créent des anomalies
hydrologiques temporaires. Au cours de la période étudiée, ils ont été principa¬
lement enregistrés en janvier et février 1965.
— Les vents d’Est, moins fréquents que les précédents, donnent naissance à
une houle notable qui se diffracte et repousse les eaux superficielles plus près
de la côte. Ils ont sévi plus particulièrement en janvier et février 1966
(J. Berhaut, 1969).
— Au cours de cette étude, les fluctuations thermiques des eaux du Golfe
ont été marquées par l’établissement, de mars 1965 à octobre 1965, d’une stra-
— 1224 —
tification thermique due au réchauffement inégal des différentes couches d’eau
et par l’existence, d’octobre 1964 à mars 1965, d’une homothermie générale
inhérente au refroidissement hivernal.
— La salinité moyenne relevée au cours de cette étude a été de 37,92 %(,.
IV. Distribution de Liriope tetraphylla dans le golfe
1° Distributions horizontale et verticale
Avant de résumer dans un tableau, les résultats généraux relatifs à ces dis¬
tributions, je donnerai brièvement la définition des termes d’abondance et de
dominance employés dans ce texte : l’abondance est le nombre d’individus de
l’espèce Liriope tetraphylla, récoltés à chaque profondeur explorée, ou à chaque
station.
La dominance est le pourcentage du nombre d’exemplaires de cette espèce
par rapport à la totalité des Hydroméduses récoltées, à chaque profondeur,
ou à chaque station.
Du point de vue de la distribution horizontale, on remarquera en examinant
les graphiques de la figure 2 que Liriope tetraphylla a été récoltée en plus grande
abondance aux stations 1 et 2 (respectivement 43,79 % et 36,15 % des individus
de cette espèce). Ces résultats peuvent être expliqués par le fait que ces stations
reçoivent l’influence des courants liés aux vents de Nord-Ouest ; et que la sta¬
tion 3, plus abritée que les précédentes, est située dans une zone polluée.
La distribution verticale de Liriope tetraphylla est hétérogène dans le Golfe,
ce qui est vérifié par le test du pour lequel on obtient = 30,11, la valeur
limite pour un coefficient de sécurité de 99 % étant y^ = 9,21.
2° Distribution saisonnière
Au cours de la saison automnale, Liriope tetraphylla est très abondante et
constitue la plus grande partie du stock d’Hydroméduses (82 % en novembre
1964). Les graphiques des figures 3 et 5 illustrent les variations mensuelles de
Liriope tetraphylla dans le Golfe : tout d’abord, le graphique (a) permet de coin-
Fig. 2.
parer les fluctuations numériques de cette espèce à celles des Hydroméduses ;
le graphique (b) donne les variations mensuelles de la dominance de cette espèce ;
enfin, la représentation graphique (c) permet de ne pas négliger les faibles
fluctuations mensuelles, et en particulier celles des mois de juin et juillet 1965.
Au cours de mes observations, j’ai relevé essentiellement les 4 stades de déve¬
loppement représentés figure 4 ; ils m’ont permis de définir la succession des
générations de Liriope tetraphylla et le cycle saisonnier de cette espèce.
a) La première année, fin octobre 1964, Liriope tetraphylla était absente du
plancton alors que la température était basse pour la saison ; IS^^SO). Dès le mois
de novembre 1964, tandis que la température des eaux était, élevée (16o30)
et que l’hornotbermie s’installait dans le (lolfe, j’ai observé l’apparition d’un
grand nombre de très jeunes méduses (stades 1 et 2) et de quelques individus
1227
de stades à 3 et 4 (fig. 4 et 6). La dominance mensuelle des Liriope s’est élevée
à 81,99 % en novembre 1964 et, durant le mois de décembre, elles ont repré¬
senté 77,58 % des Hydroméduses. Fin janvier 1965, la population de Liriope-
tetraphylla était essentiellement composée de jeunes individus (stade 2) ; il en
fut de même au cours du mois de février 1965 (23,78 %), période au cours de
laquelle la prédominance exceptionnelle des vents de Nord-Ouest a déjà été
signalée. Dès le mois suivant, l’abondance de cette espèce diminua notablement ;
en mars 1965, alors que la stratification thermique s’installait dans le Golfe,
la dominance de Liriope tetraphylla n’était plus que de 8,90 %. En mai 1965,
cette espèce ne représenta plus que 2,80 % des Hydroméduses alors que les
espèces méroplanctoniques furent quantitativement plus abondantes. Il sem¬
blerait donc que les conditions de milieu, favorables aux méduses méroplanc¬
toniques, aient empêché l’apport ou le développement dans le Golfe, des indi¬
vidus de cette espèce holoplanctonique.
Fig. 5.
b) La seconde année, dès le début de l’homothermie, à la fin du mois de sep¬
tembre 1965 j’ai constaté l’apparition d’un grand nombre de jeunes Liriope
(stade 2, fig. 4). Au cours des mois d’octobre et novembre 1965, durant lesquels
la température moyenne des eaux du Golfe varia entre 17° et 19°, les Liriope
représentèrent respectivement 68,24 % et 68,93 % des Hydroméduses. On
remarquera que cette espèce était, d’une part, moins abondante que l’année
précédente, et d’autre part, que le pourcentage d’adultes (stade 4) était plus
élevé (fig. 2). Les Liriope ont été rares en janvier et février 1966, mois au cours
desquels le Golfe de Marseille avait été soumis à de forts vents d’Est.
c) La troisième année, l’étude complémentaire effectuée à la station 2, a
montré une abondance de Liriope tetraphylla au cours des mois de novembre
1228
1966 et janvier 1967 ; au cours de ce dernier mois, la dominance de cette espèce
s’est élevée à 73,68 %.
Le graphique de la figure 6 indique une concomitance de lous les slades de
développement, de septembre 1966 à janvier 1967.
100X1
100X
.1966
Pourcentages des differents stades
pour l'ensemble des stations.
De novembre 1964 à mars 1966
et de septembre 1966 à mars 1967.
Fig. C.
3° Discussion
— Au cours de la saison automnale, le cycle d’abondance de Liriope tetra-
phylla présente un maximum qui peut être décalé dans le temps suivant les
années : en novembre et décembre la première année, en octobre la seconde
année, enfin de nouveau en novembre la troisième année (fig. 7). J’ai observé
que l’apparition massive des jeunes Liriope (stade 1 et 2) coïncide chaque année
avec le début de l’homothermie automnale (Ifi^SO en novembre 1964 et 19°31
en octobre 1965). Il semble donc que les valeurs absolues de la température de
l’eau, différentes chaque année, ne déterminent pas à elles seules la reproduction
de Liriope tetraphylla ; ce serait plutôt l’élévation générale de la température
de toutes les couches d’eau au début de l’hornotbermie, qui déclencherait cette
reproduction.
1229
— Au cours de la saison hivernale, Liriope telraphylla peut être présente ou
absente dans le plancton (lig. 6). La première année d’étude, cette espèce holo-
planctonique a été récoltée en assez grande abondance de janvier à mars 1965,
alors que les vents de Nord-Ouest avaient dominé. La seconde année, son
absence est à signaler aux trois stations dès le mois de janvier, alors que les
vents d’Est avaient par contre favorisé l’apport d’espèces boloplanctoniques
superficielles : Persa incolorata par exemple (J. Berhaut, 1969).
Fig. 7.
— Au cours des saisons printanière et estivale, Liriope telraphylla est pré¬
sente dans le Golfe, mais en très faibles quantités et tous les stades de dévelop¬
pement ont été observés (fig. 6).
4° Comparaisons avec les autres régions
Contrairement à sa répartition normale océanique, Liriope telraphylla est
particulièrement abondante dans la zone néritique des eaux marocaines atlan¬
tiques où elle est récoltée toute l’année, principalement en automne et en hiver,
et représente 70,30 % des Hydroméduses du plancton marocain (M. L. Fur-
NESTIN, 1959).
En Méditerranée, Liriope telraphylla est fréquente à Trieste en automne et
en hiver ; les jeunes spécimens apparaissent en octobre et novembre, et les
individus adultes durant les mois d’hiver (V. Neppi et G. Stiasny, 1913). Cette
espèce est abondante d’octobre à mars dans le Golfe de Naples, pour des valeurs
de la température comprise entres 14o2 et 15“7 (M. Vannucci, 1966). A Alger,
Liriope telraphylla est commune et présente un maximum fin novembre ou
début décembre (M. F. Bernard, 1955). Dans le plancton de Villefranche,
cette espèce est commune en hiver et surtout au printemps (G. Tregouboff,
1957). Cependant, J. Goy (com. pers.) a observé un maximum d’individus au
cours des mois de juin et juillet. Près de Majorque, Liriope telraphylla est estivo-
1230
automnale (F. Vives, 1966). A Banyuls, elle est plus fréquente dans la province
néritique que dans la province océanique et son cycle est aussi estivo-automnal
(E. Razouls, 1967).
Tous ces résultats permettent de constater que, dans l’ensemble, la distri¬
bution saisonnière de Liriope telraphylla est, comme dans le Golfe de Marseille,
à tendance automnale.
V. Conclusions
De cette étude ressortent les constatations suivantes :
— Dans le Golfe de Marseille, le cycle quantitatif de Liriope telraphylla,
bien que présentant un maximum automnal régulier, varie notablement en fonc¬
tion des courants induits par les vents dominants. Ainsi, les upwellings contri¬
buent à l’apport de Liriope dans le Golfe principalement aux stations 1 et 2,
les plus exposées aux influences de la province océanique.
— Liriope telraphylla étant dans le Golfe la plus importante des Hydromé¬
duses du point de vue quantitatif, les conditions de milieu néritiques semblent
lui être favorables. L’adaptation de cette Trachyméduse à la province néritique
a déjà été signalée par M. L. Furnestin (1959), M. Vannucci (1966) et P. L.
Kramp (1966). Il existe donc dans le Golfe une population permanente de
Liriope qui reçoit l’apport de populations océaniques transportées par les
remontées d’eaux sub-superficielles. Ces dernières s’installent dans le Golfe et
survivent aussi longtemps que les conditions leur sont favorables. J’ai cepen¬
dant remarqué (fig. 6) que le pourcentage des adultes (stade 4) était dans l’en¬
semble très faible (10,43 % du total des Liriope dénombrées). Il est intéressant
de noter que M. Vannucci (1966) a fait la même constatation à Naples où les
individus sexuellement mûrs ne représentaient que 6,5 % du total des indi¬
vidus recueillis.
En conclusion, la prépondérance des vents de Nord-Ouest et les conditions
de milieu favorables, contribuent à la présence de l’espèce océanique Liriope
telraphylla dans le Golfe de Marseille.
Station marine d’Endoume, Marseille.
BIBLIOGRAPHIE
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des Hydroméduses du Golfe de Marseille. Téthys (sous presse).
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Vives, F., 1966. — Zooplancton neritico de las aguas de Castellon (Mallorca). Invest.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 40 — N» 6, 1968 (1969), pp. 1232-1236.
LES ATOLLS DES TUAMOTU
EN TANT QU' ÉCOSYSTÈME MARIN
Par Yves PLESSIS
Les atolls des Tuamotu, qui couvrent un vaste domaine océanique dans le
centre du Pacifique, présentent une grande diversité de détails sur le plan mor¬
phologique et biocoenotique.
Toutes ces îles ont en commun de n’avoir aucune élévation au-dessus de la
mer et de présenter un vaste plan d’eau dont la faune et la flore néritiques s’op¬
posent au milieu océanique qui les entoure.
Le récif de corail délimite un bassin central de profondeur variable mais
presque toujours faible de quelques dizaines de mètres. L’ensemble des Tua¬
motu s’étend sur 2.300 km du nord-ouest au sud-est entre le 14°S et le 25°S
et sur une largeur de 400 à 500 km entre le 149° Ouest et le 130° Ouest. La
surface de terre émergée est inférieure à 1.000 km^ et représente à peine le
vingtième de l’étendue des lagons qu’encerclent plus ou moins les îlots coral¬
liens. La surface des lagons représentant environ 20.000 km^ se trouve éparpillée
sur une poussière d’îlots dispersés sur une vaste étendue océanique et cons¬
titue autant d’écosystèmes dont l’étude met en relief les particularités de cha¬
cun. Les échanges avec l’océan et la vitesse plus ou moins rapide de sédimen¬
tation jouent un rôle déterminant sur le bios du lagon. Échange avec l’océan
et sédimentation sont deux effets concomitants dont les causes sont multiples :
évidemment, les échanges avec l’océan sont d’autant plus faciles que le lagon
est ouvert. Dans ce cas la sédimentation y est faible. Les courants dans les passes
sont souvent en rapport avec l’étendue du lagon. Si le lagon est très vaste les
courants de marées peuvent se manifester avec grande force dans les passes.
Remarquons ici que les marées astronomiques sont relativement faibles aux
Tuamotu ; la mer marne en moyenne d’environ 0,60 mètres sauf aux Gambier
et dans quelques atolls de l’est où le marnage est voisin du mètre i. Cette marée
astronomique peut être amplifiée par des marées atmosphériques ; sous l’effet
du gros temps et par vent fort, beaucoup de chenaux secondaires et intermit¬
tents déversent sur la côte battue l’eau du large qui fait alors monter très sen¬
siblement le niveau du lagon Certains lagons presque fermés ont peu d’échanges
avec l’océan. Ceux-ci ne sont sensibles que par gros temps. Le niveau de l’eau
peut alors subir des variations importantes, qui, lorsque l’atoll est habité, cons¬
tituent parfois un véritable danger pour la population.
Que l’atoll soit presque fermé ou largement ouvert c’est en définitive une bien
faible surface au milieu d’un vaste océan. Les différentes parties marines d’un
1. Instructions nautiques n® K (IX), 2® vol. 1961, p. 189.
2. Les Atolls sont péiiéralement l)ordés d’un chapelet de petites îles, les motu, séparées entre elles
par des chenaux, les hoa. Voir : K. \’ali.aux, l'axoniinie et Toponymie Polynésienne. Ann. Inidro
graphiques, n° 1382 (1955).
— 1233
atoll renferment un très grand nombre de biotopes bien individualisés. Milieu
sableux, rocheux, mode battu, calme, pinacle, roches compactes ou fortement
corrodées, autant de substrats, autant de biotopes particuliers. Tout cet ensemble
a en commun de renfermer une faune et une flore néritiques. Bien qu’il y ait
toujours des relations plus ou moins importantes avec l’océan, un atoll peut
être envisagé comme un écosystème avec un milieu marin particulier bien carac¬
térisé et dont les éléments vivants ont atteint un certain degré d’équilibre.
On représente souvent cet équilibre, basé essentiellement sur l’enchaînement
nutritionnel du monde vivant, par une pyramide dont les zones évoquent sché¬
matiquement la perte énergétique des différents paliers dans l’évolution pro¬
téinique. Cet équilibre existe à l’échelle d’un lagon, ceci est plus sensible sans
doute lorsque ce lagon est presque fermé mais il existe toujours, du fait que
l’atoll représente, dans le domaine marin, une individualité topographique et
biologique bien nettes. Cet état d’équilibre est sporadiquement détruit par
l’arrivée souvent massive d’espèces animales migratrices qui viennent de l’océan.
L’apparition sur un atoll d’une population de migrateurs entraîne nécessai¬
rement un profond déséquilibre biologique du fait non pas seulement d’une
surpopulation temporaire mais d’une disproportion dans les différents niveaux
trophiques car les espèces migratrices appartiennent aux niveaux les plus élevés
de la pyramide écologique.
Si nous essayons de nous représenter les différents niveaux trophiques au sein
de l’océan et dans un atoll, nous constatons une différence fondamentale dans
la représentation des divers groupes biologiques.
Dans rOcéan ;
Les autotrophes responsables de la production primaire sont pratiquement
des unicellulaires.
Les Phytotrophes sont représentés par un grand nombre d’invertébrés :
Siphonophores, larves de Crustacés supérieurs, Copépodes, etc. Les Poissons ne
sont pratiquement pas représentés dans ce niveau trophique sinon par quelques
stades larvaires, en réalité microphages et omnivores.
Par contre, les Zootrophes sont surtout représentés par des Poissons ; viennent
ensuite Crustacés et Mollusques, Chaetognathes et Cœlentérés...
Dans l’Atoll :
Les Algues pluricellulaires sont largement représentées. Leur présence est
beaucoup plus discrète que dans les eaux froides mises à part les Algues encroû¬
tantes et calcaires de la crête récifale, mais leur biomasse et leur capacité de
développement est considérable.
La composition des phytophages est nettement différente de celle de la zone
pélagique. Crustacés, Mollusques et surtout Poissons sont largement représentés.
Parmi les Poissons phytophages signalons par exemple :
Les Scaridae : leur nourriture se compose en grande partie d’algues calcaires
et probablement en plus petite quantité de Madrépores.
Le genre Siganus et Kyphosus : leur nourriture est presque exclusivement
composée d’Algues supérieures.
Les Chaetodontidae et les Acanthuridae : microphages et omnivores ils con¬
somment beaucoup d’Algues filamenteuses.
— 1234
L’importance de l’ichthyofaune dans les phytophages des biotopes coralliens
et son absence dans le milieu océanique sont évidemment dues au rapport de
taille entre nourriture et prédateur. 11 n’en est pas moins vrai que le cycle bio¬
logique est parfois singulièrement raccourci dans un atoll par rapport à l’océan.
Fig. 1. — Schéma arbitraire illustrant le caractère distinctif entre l’équilibre biologique d’un atoll
et de l’océan qui l’entoure. La pointe coiffant la pyramide relative à l’atoll représente l’apport
sporadique et plus ou moins périodique des migrateurs.
Les migrateurs venant du large où ils sont exclusivement carnivores, disons
plutôt zoophages, peuvent dans le lagon avoir une nourriture plus variée et
devenir partiellement phytophages. Les plus importants migrateurs qui pénètrent
dans un lagon sont des poissons carnivores. Us pénètrent en masse par les passes
à la recherche d’une nourriture abondante. Les études que nous poursuivons
sur la chaîne alimentaire des Poissons du récif nous montrent que le plus sou¬
vent Crustacés Décapodes et Poissons font les frais de ces migrateurs.
L’exploitation des lagons est possible à une échelle sans doute réduite, mais
beaucoup plus importante cependant que ne le laisserait supposer la produc¬
tivité propre de ces milieux. Les hommes qui habitent ces contrées le savent
depuis fort longtemps. Les pièges à poissons mis à proximité des passes ou même
directement dans les passes représentent sur le plan écologique un élément ration¬
nel d’exploitation. Il est même très probable que l’exploitation modérée du lagon
constitue un facteur d’équilibre.
On pourrait penser que les pièges à poissons sont orientés de telle sorte qu’ils
prennent le poisson rentrant. Les pièges sont orientés pour capturer le poisson
qui longe les bords du lagon ou qui cherche à traverser les chenaux. Les espèces
migratrices rentrent librement dans le lagon, les pièges les prennent en sortant.
De cette façon les espèces dont un cycle biologique s’effectue sporadiquement
en lagon peuvent pénétrer librement et d’autre part les pièges peuvent, bon
an mal an, livrer aux pêcheurs des poissons que ce soient des migrateurs pen¬
dant la saison favorable ou en période creuse des sédentaires. De toute manière
ils ne prennent en quantité que des espèces vivant en bancs. Ces constructions
— 1235
ne constituent pas seulement un piège mais aussi une réserve. Nous nous sommes
constamment inspiré dans ce travail des observations que nous avons faites à
Rangiroa.
Dans cet atoll des murettes de pierres sont alignées pour former des chambres
en forme de V, imbriquées les unes dans les autres. A la pointe du V est ménagé
un passage étroit qui conduit dans le V suivant. La dernière chambre est natu¬
rellement fermée et constitue le réceptacle du piège. Cette chambre est souvent
de forme circulaire. Ces murettes sont surmontées d’un grillage métallique de
un à deux mètres selon la hauteur d’eau où le piège est construit. Dans la forme
primitive il n’y a évidemment pas de grillage. Dans l’Atoll presque fermé de
Reao par exemple les pièges sont réduits à de petites murettes édifiées dans des
chenaux
Dans ces pièges les poissons sont prélevés à la sagaïe ou à l’épuisette. Les
Carangidae dont la rapidité de mouvement est grande sont étourdis préalable¬
ment. Pour cela le pêcheur dilacère les téguments d’une Holothurie, Halo-
deima atra (Jaeger), dont les propriétés ichthyologiques narcotiques sont très
nettes. J’ai eu souvent recours à cela pour la capture des petites espèces dans les
faibles étendues d’eau
Carangidae, Albulidae, Sphyraenidae, Scombridae sont les principales familles
représentées dans les espèces migratrices prises dans ces pièges. A Rangiroa
nous avons pu ainsi observer des bancs considérables de poissons pris dans les
pièges près du village d’Avatoru. Les pêcheurs n’ont plus alors qu’à venir
puiser dans cette réserve ce dont ils ont besoin soit pour leur consommation
familiale soit pour l’exportation sur Tahiti ; le transport est assuré par des
goélettes et par DC6. A Tahiti même, dans le lagon qui entoure l’île, de grands
filets tournants sont utilisés pour capturer les poissons migrateurs. La plus impor¬
tante capture faite ainsi est celle d’un petit Carangidae : Selar crumenophthal-
mus, qui pénètre dans les eaux côtières en bancs considérables. Cette pêche se
pratique selon des règles et coutumes établies il y a très longtemps ® au temps
où la guirlande était utilisée à la place du filet. Il fallait beaucoup d’adresse
et de patience pour canaliser les poissons sans trop les effrayer afin qu’ils ne
franchissent pas le barrage tout relatif fait de feuilles de palmier.
Cette pêche à la guirlande est pratiquée encore de temps en temps et seule¬
ment à des fins touristiques.
Conclusion
Les Atolls des Tuamotu constituent au milieu de l’Océan des milieux par¬
faitement individualisés ayant un équilibre propre. Les milieux terrestres ont
été étudiés par des botanistes comme des écosystèmes relativement simples
Le milieu marin peut lui aussi être considéré comme un écosystème sans doute
beaucoup plus complexe. Il est sporadiquement perturbé par l’arrivée de migra¬
teurs venant du large. Le déséquilibre écologique qui en résulte ne vient pas
1. A. Vernier, 1947. — Pêches et engins de pêche à Tahiti et aux îles Sous-le-Vent. J. Soc, Océan. ^
III, p. 15 ; 1959. — Les pêcheries de Maeva (Huahine), Ibid., XV, pp. 348-353, 1 fîg.
2. Celte technifjue est connue et a déjà fait l’objet de plusieurs publications, voir D. Frev, 1951.
The Use of Sea (^lucuinbers in poisining Fishes. ('opeia^ 2, pp. 175-17G.
3. P. Ottino, 1965. — Cahiers de VO.H.S.T.O.M., Sciences humaines, vol. 2, n® 2, 75 p.
4. Island Ecosystem of the Pacific Basin, voir M.-H. Sachet. Goral Islands as ecolcgical labora-
tories. Abst. Pap., llth Pacif. Sci. Gongr,, Tokyo, 5, p. 6.
seulement d’une surpopulation momentanée, mais aussi d’une modification
dans les rapports entre les divers niveaux trophiques.
Le tableau qui illustre ce phénomène est bien entendu une vue de l’esprit.
Au moins a-t-il, par sa schématisation extrême, l’avantage de mettre en évi¬
dence un fait écologique parfaitement observable et immédiatement utilisable
dans sou application pratique : l’exploitation rationnelle des récifs coralliens.
On peut prélever une partie importante de poisson dans la mesure où le pré¬
lèvement s’effectue surtout sur le stock des migrateurs. La faune endémique
du lagon doit être dans cette optique considérée comme un appât pour les espèces
migratrices et dès lors exploitée avec ménagement.
TABLE DES MATIERES
DU Tome 4o. — 2* Série.
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1967 . 5
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum et accroissement des collections du Muséum en 1967. 7
Actes administratifs . 657
Communications :
ÂGUESSE (P.) & Caillot (P.). Note sur deux espèces d’Odonates de l’atoll de Clipperton.. 1162
Albaret (J. L.). Description de deux nouveaux Nyctothères parasites de Bufo regularis (Reuss)
de Brazzaville . 814
Almaça fC.). Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique du
Nord conservés au Muséum national d’Histoire naturelle . 1116
Aloncle (H.). Catalogue des types de Poissons Téléostéens en collection au Muséum de La
Rochelle . 683
Bain (O.). Remarques au sujet d’une nouvelle Pilaire de Caméléon malgache, proche de
Folex/ella brevicauda . 802
— & Brunhes (J.). Un nouveau genre de Pilaire, parasite des Grenouilles malgaches.. 797
— & Hocquet (P.). Ackertia dorsti n. sp., parasite de la Viscache Lagidium peruanum. . 399
Bauchot (M. L.). Description de LappaneUa guineensis sp. nov. {Téléostéens, Perciformes,
Labridae) . 1145
Berhaut (J.}. Variations mensuelles d’abondance de la Trachyméduse Liriope tetraphylla
(Chamisso et Eysenhard, 1821) dans le Golfe de Marseille . 1222
Bertrand (H.). Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région éthiopienne :
Congo belge et Ruanda-Urundi (1957-1959) . 108
— Larves de Coléoptères aquatiques recueillies par M. G. Marlier dans le Congo oriental. 119
— Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région éthiopienne : Madagascar
(1960) . 718
— Larves de Coléoptères aquatiques de Nouvelle-Guinée, Australie, Nouvelle-Zélande.
Mission J. Tllies, 1966 . 938
Boulineau-Cotanea (P.). Étude anatomique et descriptive des otolithes (sagitta) du Bar
{Morone Labrax) (Poissons, Téléostéens, Perciformes, Serranidae) . 474
Bozic (B.). Copépodes de La Réunion. III. Brianola curvirostris n. sp . 570
— Copépodes Harpacticoïdes de La Réunion. IV. Phyllognathopus paracamptoides n. sp. 779
Breuning (S.). Nouveaux Coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum
de Paris . 692
Brun (G.). Quelques données sur les températures dans le sable d’une dune du littoral médi¬
terranéen . 652
Brunhes (J.). Voir Bain (O.).
Brygoo (E. R.) & Domergue (Ch. A.). Description d’un nouveau Brookesia de Madagascar :
B. vadoni n. sp. (Chamaeleonidés) . 677
— & — Description du mâle de Chamaeleo wiüwii petteri Brygoo et Domergue, Caméléon
du nord de Madagascar . 891
— & — Un Brookesia des forêts orientales de Madagascar, B. thieli n. sp. (Chamaeléonidés) 1103
78
1238 —
Buge (E.) & Lessertisseur (J.). Sur quelques Bryozoaires marins actuels des plages de
Saint-Martin-de-Bréhal et d’Agon-Coutainville (Manche) . 597
Busson (G.). Les sables ronds-mats, émoussés-luisants, et non usés observés au microscope
électronique à balayage (Stéréoscan) . 850
Carré (C.). L’eudoxie de Lensia campanella Moser, 1925, avec des précisions sur le stade
polygastrique (Siphonophore Calycophore Diphyidae) . 438
— S pkaeronectes bougisi n. sp., nouveau Siphonophore Calycophore Sphaeronectidae
du plancton méditerranéen . 446
Cassagnau (P.). Les espèces européennes du genre Bilobella (Collemboles Neanuridae) . 292
Cattan (A.), Gasc (J. P.}, Samama (M.) & Schlumberger {J.}. Coagulation et fibrinolyse
chez certains Reptiles . 897
Cauquoin (M.). Mollusques récoltés par M. Hofïstetter sur les côtes de l’Équateur et aux
Iles Galapagos. — Tellinidae . 167
— Id. — Semelidae et Donacidae . 574
— Id. — Mactridae . 1019
— Sur une nouvelle espèce de Mactridae du Brésil . 1175
Chabanaud (P.). Sur la morphologie de Samaris cristatus Gray et de Samaris cristatus ery-
thraeus P. Chabaud, natio nova (Pleuronectoidae Samaridae) . 874
Chauvier (G.). Voir Nouvel (J.).
Cherbonnier (G.) & Guille (A.). Sur une nouvelle Holothurie dendrochirote de Méditer¬
ranée : Phyllophorus drachi nov. sp . 630
CiiRisTiAENs (J.). Validité du nom Patella piperata Gould . 366
CoNDÉ (B.). Le statut de Lophoproctus litoralis Verhoefî (Diplopode Pénicillate) . 497
Crosnier (A.) & Wise (J. P.). Quelques données sur la biologie et la biométrie de la Crevette
Penaeide Parapenaeopsis ailantica Balss dans la région de Pointe-Noire (République
du Congo) . 553
— Voir Le Guen (J. C.),
Daget (J.). Poissons d’eau douce du Sénégal récoltés par MM. A. Villiers et C. Reiser . 1114
— & Hureau (J. c.). Utilisation des statistiques d’ordre en taxonomie numérique.... 465
Dajoz (R.). Révision des Colydiidae Anophthalmes de la faune paléarctique. III. Étude
morphologique et biométrique de Langelandia anophtalma Aubé et de Langelandia
reitteri Belon . 710
Deflandre-Rigaud (M.). Remarques sur la nomenclature des Radiolaires. L. Haeckel 1887
et le « Challenger » . 1071
Démangé (J. M.). La réduction métamérique chez les Chilopodes et les Diplopodes Chilo-
gnates (Myriapodes) . 532
— & Richard (J.). Morphologie de l’appareil génital mâle des Scolopendromorphes et
son importance en systématique (Myriapodes Chilopodes) . 968
Débijard (R.). Description de Lissocarcinus echinodisci sp. nov. (Crustacea Decapoda Bra-
chyura) . 325
Domergue (Ch. A.). Voir Brygoo (E. R.).
Dresco (Ed.). Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae).
VIL Ischyropsalis gigantea sp. nov . 308
— Id. VIII. Ischyropsalis apuanus Caporiacco et Ischyropsalis apuanus nanus ssp. nov. . . 745
— Id. IX. Ischyropsalis espanoli sp. nov . ^62
Durette-Desset (M. C.). Les systèmes d’arêtes cuticulaires chez les Nématodes Héligmo-
somes. III. — Étude de sept espèces parasites de Rongeurs néarctiques et rétablisse¬
ment du genre Heligmosomoides Hall, 1916 . 136
— Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. L Description de deux nouvelles
espèces : Stileslrongylus freitasi, parasite de Zygodontomys lasiurus^ et Viannella lenti,
parasite de Galea spixi . ^03
— Id. 2® Note. Nouvelles données morphologiques sur quatre espèces du genre Helig-
rnodendrium . ^12
— Id. 3® Note. Nouvelles données morphologiques sur cinq espèces parasites de Ron¬
geurs ou de Primates . 1215
Fenaux (R.). Sur l’état de conservation des Appendiculaires dans le matériel des Expédi¬
tions. . ^34
1239 —
Fischer-Piette (E.). Contribution à la connaissance des Veneridae du Mozambique . 784
— Mollusques récoltés par M. Hofîstetter sur les côtes de l’Équateur et des Iles Galapagos.
Veneridae . 998
Gaillot (P.). Voir Aguesse (P.).
Gasc (J. P.}- Morphologie des hémipénis chez l'ipera ursiriii ursinii (Bonaparte) et discussion
biogéographique sur la répartition des espèces du genre Vipera en Europe occidentale. 95
— A Gourmain (J.). Les motifs dominants de la disposition des plaques céphaliques
chez Vipera aspis . 102
— Voir Cattan (A.).
GjNSburg (L.). Les Mustélidés piscivores du Miocène français . 228
— IIeintz (E.). La plus ancienne Antilope d’Europe, Eotragus artenenais du Burdi-
galien d’Arteiiay . 837
Gourmain (J.). Voir Gasc (J. P.).
Goyffon (M.) & Ridet (J. M.). Microdosage du calcium dans l’hémolymphe du Scorpion
Androctonus australis (L.) . 527
Grenot (Cl.). Sur la constitution chimique de la graisse de dépôt chez certains Reptiles
sahariens . 906
Guille (A.). Voir Cherbonnier (G.).
Guinot (1).). Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Déca¬
podes Rrachyoures. V. Établissement d’un caractère évolutif : l’articulation ischio-
mérale des chélipèdes . 149
— Id. VL Les Carpilinae . 320
IIarmelin (J. G.). Contribution à l’étude des Bryozoaires Cyclostomes de Méditerranée :
les Crisia des côtes de Provence . 413
_ Brvozoaires récoltés au cours de la campagne du Jean Charcot en Méditerranée Orien¬
tale (août-septembre 1967). L Dragages . 1179
Heintz (E.). Voir Ginsburg (L.).
Heurtault (J.). Une nouvelle espèce de Pseudoscorpion du Gard : Neohisium (N.) vachoni
(Neobisiidae) . 315
_ Une nouvelle espèce de l’Ardèche : Neobisium (N.) balazuci (Arachnides, Pseudo-
scorpions, Neobisiidae) . 955
_ Une nouvelle espèce de Pseudoscorpion de l’Hérault, Neobisium (N.) Boui (Neobi¬
siidae) . 1171
Hocquet (P.). Voir Bain (0.).
lloFFSTETTER (R.). 5ïuapua, un gisement de Vertébrés pléistocènes dans le Chaco Bolivien.. 823
_ Présence de Varanidae (Reptilia, Sauria) dans le Miocène de Catalogne. Considéra¬
tions sur l’histoire de la famille . 1051
lloNDT (J. L. d’). Gastrotriches et Halammohydrides des côtes flamandes et picardes . 214
IluGUET (D.). Description de la glande androgène et des caractères sexuels secondaires chez
la crevette d’eau douce Atyaephyra deftmaresli (Millet) (Crustacea Decapoda Natantia). 351
— ('contribution à l’étude de la structure du ganglion nerveux ventral des Sagitta (Chae-
tognathes) . 1031
Bureau (J. C.). Remarques sur les Poissons des Iles Saint-Paul et Amsterdam . 1150
— Voir Daget (J.).
JuBERTHiE-JuPEAU (L.) & Tabacaru (L). Larvcs de Staphylocystis hilarius Villot chez Glo-
rneris niarginata Villers, des Pyrénées Centrales . 396
— & — Symphyles de Roumanie . 500
Lafargue (F.). Voir Tixier-Durivault (A.).
Laissus (Y.). Voir Vachon (M.).
Le Guelte (L.) 6: Witt (P. N.). Données morphologiques permettant de localiser, sur l’animal
vivant, les différentes régions du système nerveux central de l’Araignée Argiopide
Araneus diadematus Cl. soumises à des lésions par action du laser . 742
Le Guen (J. C.) A' Crosnier (A.). Contribution à l’étude du rythme quotidien d’activité
de la crevette Penaeus duorarum Burkenroad (Crustacea Deacapoda Natantia) . 342
Lessertisseur (J.). Voir Buge (E.).
Lukoschus (F. S.). Psorergates desmanae sp. nov., eine neue Kratsmilbe von Galemys pyre-
naicus (Psorergatidae ; Trombidiformes) . 125
1240 —
Mahé (J.). Conséquence biologique tirée de l’orientation du crâne de Palaeopropithecus . . . . 634
Mauriès (J. P.). Myriapodes de l’île aux Singes (Makokou, Gabon) récoltés par J. A. Barra. 768
— Spirostreptoidea (Myriapoda, Diplopoda) récoltés dans une parcelle expérimentale de
l’Institut de Recherches Agronomiques Tropicales en Haute-Volta . 984
Metivier (B.). Mollusques marins récoltés par M. R. Ilofîstetter sur les côtes de l’Équateur
et aux Iles Galapagos. Chitonidae et Fissurellidae . 585
Michel (A.). Dernier stade larvaire pélagique et post-larve de HeterosquiUa ( H eterosquil-
loides) brazieri (Miers, 1880). (Crustacés Stomatopodes) . 992
Monniot (Cl.). 1 1 artmeyeria pedunculata (Pérès, 1951) et le problème du rein chez les Pyu-
ridae . 485
Monod (Th.). Nouvelle capture du Ligur uveae (Borradaile) aux îles Loyalty (Crustacea
Decapoda) . 772
Moreau (R.). Matériaux pour l’étude pédologique et microbiologique des sols alpins. III.
Étude d’humus bruts par inoculation de suspensions-dilutions dans les milieux de
Lochhead . 239
Naudo (M. H.). Contribution à la description de l’espèce Ewingia cenobitae Pearse, 1929
(Acariens, Sarcoptiformes) . 1164
Nouvel (J.), Rinjard (J.) & Pasquier (M. A.). Rapport sur la mortalité et la natalité enre¬
gistrées au Parc zoologique de Paris pendant l’année 1967 . 453
— Chauvier (G.) & Strazielle (L.). Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1967 . 857
Pasquier (M. A.). Voir Nouvel (J.).
Phisalix (M.). La livrée des Vipères de France (d’après des notes manuscrites inédites).. 661
Plessis (Y.). Les atolls des Tuamotu en tant qu’écosystème marin . 1232
Prodh’on (J.). Rhopalias dobbini n. sp., Trémadode parasite de Monodelphis domestica
domeslica . 393
— Physaloptera ( Physaloptera) rauschi n. sp. parasite de Taxidea taxus . 1047
— Description de Raillietnema petterae n. sp. et de Raillietnema parapetterae n. sp., Néma¬
todes parasites d’un Amphibien malgache, Discophus antongili Grandidier, 1877.... 1209
Quentin (J. C.). Description de Citeüina sp.. Oxyure de Marmotte d’Amérique du Nord. . . . 210
— Description de Syphacia (Syphacia) alata n. sp.. Oxyure parasite du Rongeur Crice-
tidae Zygodontonyx lasiurus (Lund, 1839) . 807
— Physaloptera longispicula^ nouvelle espèce de Spiruride parasite de Cercomys cunicu-
larius Cuvier . 1043
Quignard (J. P.). Nouvelles données sur le problème racial chez Symphodus (Crenilabrus)
cinereus (Bonnaterre, 1788). Fécondation artificielle et élevage expérimental de ce
Labridé . 265
Richard (J.). Voir Démangé (J. M.).
Ridet (J. M.). Voir Goyffon (M.).
Rinjard (J.). Voir Nouvel (J.).
Rousseau (G.). Voir Vachon (M.).
Rousset (A.). Redescription de quelques types de Béréothidés (Névroptères, Pianipennes)
déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris et remarques sur la systé¬
matique de la famille . 275
Roux (Ch.). A propos des poissons du genre Umbrina (Sciaenidés) des côtes atlantiques
d’Amérique du Sud . 261
Saint-Laurent (M. de). Révision des genres Catapuguroides et Ceslopagurus et description
de quatre genres nouveaux. IL Ceslopagurus Bouvier (Crustacés Décapodes Pagu-
ridae) . 539
Salvat (F.). Hermaea paucicirra Pruvot-Fol, 1953 (Mollusque Gastéropode opisthobranche
Sacoglosse) . 358
Samama (M.). Voir Gattan (A.).
Schlumberger (J.). Voir Cattan (A.).
Secretan (S.). Xanthopsis et Poriunus fossiles de Phrygie . 1065
Sreenivasa-Reddy (R. P.). Contribution à la connaissance des Scorpions de l’Inde. 3. Joma-
chus punctulatus Pocock, 1897. (Scorpionidae, Ischurinae) . 132
1241
— Contribution à la connaissance des Scorpions de l’Inde. 4. lomachus nitidus Pocock,
1900 (Scorpionidae, Ischurinae) . 518
— Id. 5. Le genre lomachus Pocock 1893 (Scorpionidae, Ischurinae) . 759
Steffan (J. R.). Sur l’écologie et le comportement de la larve de Megistopus flavicornis
(Rossi) (Plan. Myrmeleontidae) . 492
Stomp (N.). Tetracanthella hygropetrica luxemburgensis n. ssp. de la région du « Grès de
Luxembourg » (Insecta, Collembola, Isotomidae) . 734
Strazielle (L.). Voir Nouvel (J.).
Tabacaru (L). Voir Juberthie-Jupeau (L.).
Tixier-Durivault (A.) & Lafargue (F.). Quelques Ûctoralliaires des côtes françaises.... 621
Turmel (J. M.). Le potentiel d’oxydo-réduction de quelques mares de la Forêt de Sénart. . 254
— Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans les prés-salés. III. Havre de Lessay
(Manche) . 640
— Id. IV. Havre d’Agon-Régnéville (Manche) . 843
Vachon (M.), Rousseau (G.) & Laissus (Y.). Liste complète des manuscrits de Lamarck
conservés à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’ Histoire naturelle de
Paris . 1093
Vasseur (P.). Deuxième contribution à l’étude des Ascidies de Madagascar. Région de
Tuléar . 912
Vellard (J.). Les Telniatobius du groupe marrnoratus (Amphibia) . 1110
Vitali-Di-Castri (V.). Austrochtonius insularis, nouvelle espèce de Pseudoscorpions de
l’Archipel de Crozet (Heterosphyronida, Chtoniidae) . 141
WisE (J. P.). Voir Crosnier (A.).
WiTT (P. N.). Voir Le Guelte (L.).
ZiBRowius (H.). Contribution à la connaissance des Serpulidae (Polychaeta sedentaria) de
Madère, d’après les récoltes de la mission du « Jean Charcot » 1966 . 37 4
Le Gérant : Jacques Forest.
IMPRIMERIE F. PAILLART
AUBEVIl.LE
ID. 1862) - 31-5-69.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d'Histoire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, 5*
(Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62).
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Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul
côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réu¬
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ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
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X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M”® Grmek-Guinot, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Butfon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
Tirés a part
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se pro¬
curer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après.
2-4 p. 5-8 p. 9-16 p.
25 exemplaires . 10,50 F 11,95 F 14,10 F
par 25 exemplaires en plus . 3,65 F 4,65 F 7,50 F
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
agrafes et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires sup¬
plémentaires, le montant de la T. V. A., sauf pour les envois à destination de l’Étranger.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et
oUchés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Bibliothèque Centrale du Muséum
38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75-Paris-5*.
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (depuis 1802). In-4°, sans périodicité.
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1895). Six numéros par an !
abonnement : France, 45 F ; Étranger, 50 F.
Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1936). Depuis 1950, nouvelle
série en 3, puis 4, parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de la Terre ; D,
Sciences physico-chimiques. Sans périodicité.
Publications diverses du Muséum national d’Histoire ruüurelle (depuis 1933). Sans pério¬
dicité.
Grands naturalistes français (depuis 1952). Sans périodicité.
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933). In-4°. Sans périodicité.
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
En vente à l’adresse de chaque laboratoire.
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami;
depuis 1928 ; prix variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot, Palais
de Chaillot, Paris-IB® ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬
ger, 35 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur •: M. J.
Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis
1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5® ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬
nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur :
M. R. Portères, Laboratoire d’ Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5® ; abonne¬
ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeur : M. A. Aubréville, Laboratoire
de Pbanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5® ; trimestriel ; abonnement, France,
40 F ; Étranger, 50 F.
Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬
gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬
ger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : M™® V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬
togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis
1928 ; abonnement, France, 24 F, Étranger, 30 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de C^ptogamie, 12>
rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F-
Pollen et Spores. Directeur : M“® Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de
Buffon, Paris-5® ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger,
70 F.
Acarologia. Directeur ; M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-S® ; depuis 1959 ; abon¬
nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités).
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ABBEVILLE. - IMPUIMERIE F. PAILLART (d. 1862). - 6-6-1969.