2e Série, Tome 42
Numéro 1
Année 1970
Paru le 20 Novembre 1970.
SOMMAIRE
Pages
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1969 . 5
Travaux faits dans les laboratoires et accroissement des collections du Muséum en 1969 . 8
Communications :
J. Anthony. Hommage à Georges Cuvier. Allocutions prononcées à l’occasion des cérémonies
du bi-centenaire de la naissance de Georges Cuvier . 97
J. Lessertisseur et D. Robineau. Le mode d’alimentation des premiers Vertébrés et l’ori¬
gine des mâchoires . 102
A. Capron et D. Afchain. Structure antigénique et taxinomie des Vertébrés inférieurs . 122
R. Vilar-Fiol. Discrimination des formations endo-nasales des Mammifères . 126
C. Almaça. Sur les Barbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord . 141
C. Almaça. Sur un Cyprinidé nord-africain : Barbus issenensis ou Varicorhinus issenensis ?. . 159
P. Banarbscu. Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp., nouveau Cyprinidé de Chine (Pisces,
Cyprinidae) . 161
P. Banarescu. Données sur la forme nominale de Gobio uranoscopus (Pisces, Cyprinidae). . . . 165
J. Spillmann. A propos d’une population de poissons de la famille des Cyprinidae, Leuciscus
( Telestes ) soufia Risso, provenant de la Dourbie, aflluent de l’Hérault (7e note) . 170
C. Dejoux. Contribution à l’étude des premiers états des Chironomides du Tchad. (Insectes,
Diptères) (3e note). Description comparée des nymphes de Chironomus (Nilodorum) bre-
vibucca, Ch. (N.) brevipalpis et Ch. (N.) fractilobus . 175
M. Vachon. Remarques sur Withius piger (Simon, 1878) nov. comb. (Pseudoscorpion Chelife-
ridae) et sur le genre Diplotemnus J. C. Chamberlin, 1933, à propos de Diplotemnus beieri
nov. nom. (Pseudoscorpion Miratemnidae) . 185
J. Heurtault. Pseudoscorpions du Tibesti (Tchad). III. Miratemnidae et Chernetidae . 192
D. Guinot et T. Sakai. Un nouveau Trachycarcinus , T. elegans sp. nov. (Crustacea Decapoda
Brachyura) . 201
R. B. Manning. A new genus and species of Stomatopod Crustacean from Madagascar . 206
M. de Saint Laurent. Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et description
de quatre genres nouveaux. V. Trichopagurus de Saint Laurent (Crustacés Décapodes
Paguridae). VI. Conclusion . 210
B. Salvat et J. P. Ehrhardt. Mollusques de l’île Clipperton . 223
J.-L. d’Hondt. Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 5. Bryozoaires. . 232
J.-L. d’Hondt et L. Redier. Polymorphisme et affinités de Fenestrulina mutabilis (Ilastings,
1932) (Bryozoaire Chilostome) . 257
L. Euzet et M. H. Ktari. Heteraxinoides hannibali n. sp. (Monogenea, Polyopisthocotylea), para¬
site branchial de Pomadasys incisus (Bowdich, 1825) (Teleostei) dans le golfe de Tunis.. 269
G. Cherbonnier. Nouvelles espèces d’IIolothuries des côtes d’Afrique du Sud et du Mozam¬
bique . 280
Avertissement . 300
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 1, 1970, pp. 1-300
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM [NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome 42
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1970
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1970. — N° 1
495e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
11 décembre 1969
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR TH. MONOD
LISTE DES CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1969
CORRESPONDANTS
Petrow (Ivan), présenté par M. le Professeur Balachowsky.
M. Ivan Petrow est né le 11 juillet 1930 à Smedovo en Bulgarie. Il est de nationa¬
lité bulgare, en instance de naturalisation française.
M. Petrow est ingénieur diplômé de l’Institut forestier de Varna (1957), diplôme
qui a obtenu l’équivalence avec celui d’une grande école française.
Sa carrière a débuté en Bulgarie où il a aménagé, puis dirigé différents centres fores¬
tiers (1957-1960). De 1960 à 1965, il est nommé expert forestier en République de
Guinée (F.A.O.) et conseiller technique au Ministère de l’Économie rurale de ce pays.
En 1966, la France lui accorde asile politique et il se rend à Paris pour suivre diffé¬
rents stages de perfectionnement au Centre forestier tropical et au Centre technique
du bois.
Depuis le 11 juin 1966, M. Petrow est nommé Ingénieur chargé de Recherches
à l’Office national forestier (I.N.R.A.) et affecté en Guyane française. M. Petrow est
actuellement l’homme qui connaît le mieux la forêt et la nature guyanaises qu’il a étu¬
diées et sillonnées en tous sens, souvent au prix d’immenses difficultés et fatigues.
Il a adressé au Muséum de nombreux échantillons de plantes et d’insectes contri¬
buant ainsi à la connaissance de la faune et de la flore de la Guyane française.
M. Petrow a toujours facilité par ses connaissances et par son dévouement les mis¬
sions du Muséum et autres missions scientifiques en Guyane, notamment la mission
Sastrf. (Phanérogamie) ainsi que ma propre mission où il m’a accompagné dans les
forêts du Maroni et de Saül.
Le Muséum national d’Histoire naturelle, en nommant M. Petrow comme Corres¬
pondant de notre maison, est assuré d’avoir en Guyane un guide sûr et compétent
pour faciliter toutes nos missions et recherches.
Domergue (Ch. A.), présenté par M. le Professeur Guibé.
Herpétologiste passionné, M. Ch. A. Domergue, après un long séjour en Tunisie,
est depuis quelques années à Madagascar. C’est un excellent collecteur qui a fait béné¬
ficier le Muséum d’une partie de ses récoltes.
Ses principaux travaux ont porté sur les Serpents de la faune française ou tuni¬
sienne ; il poursuit ses recherches sur la faune malgache et s’occupe tout particulière¬
ment, en collaboration avec le Dr Brygoo, des Chaméléonidés dont il a entrepris l’étude
des hémipénis, apportant ainsi une intéressante contribution à la systématique de ces
lézards. En outre M. Domergue possède une importante collection de Reptiles qu’il
destine au Muséum. Pour ces raisons, je propose sa nomination comme Correspon¬
dant de notre Musée.
Bizot (Maurice), présenté par M. le Professeur Heim.
M. Maurice Bizot, Professeur à la Faculté de Pharmacie de Dijon, dirige le Labo¬
ratoire de Cryptogamie de cette Faculté.
Depuis plus de 25 ans, il étudie les Bryophytes, principalement les Mousses afri¬
caines et, actuellement, termine une monographie du genre Fissidens.
Il s’est toujours tenu en relations avec P. Potier de la Varde qui était Correspon¬
dant du Muséum, et avec la chaire de Ciyptogamie du Muséum. Il détermine pour
notre laboratoire de nombreux échantillons africains, nous envoie fréquemment des
doubles et, toujours, des fragments des types qu’il a créés. Il nous a rendu le grand
service de faire photocopier, pour nous, plusieurs milliers de dessins tracés par Besche-
relle au crayon il y a plus de 80 ans et qui commencent à s'effacer. Ainsi, ces docu¬
ments extrêmement précieux et qui existaient à un seul exemplaire, sont maintenant
à la portée de tous.
Par l’aide qu’il apporte au laboratoire de Cryptogamie, la richesse des collections
qu’il nous fait parvenir et la valeur de son travail scientifique, M. Maurice Bizot mérite
indiscutablement d’être nommé Correspondant du Muséum.
Verger (Pierre), présenté par M. le Professeur Portères.
M. Pierre Verger étudie depuis de longues années les relations entre les Noirs des
pays Caraïbes et ceux du Dahomey, du Togo et de la Nigeria, en ce qui concerne Reli¬
gion, Magie, etc.
Il alimente le laboratoire d’Ethnobotanique en matériel d’IIerbier pour ses études
de Magie thérapeutique.
Le Dû (Raymond), présenté par M. le Professeur Balout.
M. Raymond Le Dû est Conservateur honoraire des Eaux et Forêts.
Le nom de Raymond Le Dû est lié à la recherche préhistorique dans l’Algérie orien¬
tale depuis un demi-siècle. Il fit l’essentiel de sa carrière dans le département de Cons-
— 7
tantine et particulièrement à Tébessa. Il fut le meilleur informateur de Raymond
Vaufrey dans cette région. La publication qu’il a donnée de ses fouilles dans le gise¬
ment préhistorique de l’Ain Khanga est un modèle du genre et constitue la base de
notre connaissance du Capsien supérieur. Appelé à de très hautes fonctions admi¬
nistratives à Oran, puis à Paris, il n’a cessé d’être le collaborateur le plus dévoué de
l’équipe que je dirige. Atteint par l’âge de la retraite, il a très libéralement remis à
mon laboratoire ses documents et ses collections.
J’estime que R. Le Dû a justifié pleinement sa nomination de Correspondant du
Muséum national d’ Histoire naturelle.
Trecolle (Guy), présenté par M. le Professeur Balout.
Le Docteur Guy Trecolle, né le 1er septembre 1917 à Lugon (Gironde), Médecin
de la Santé Publique du Maroc de 1948 à 1957, puis Médecin inspecteur principal
au Ministère des Affaires Sociales, est détaché depuis le 1er mai 1964, comme ophtal¬
mologiste à la clinique de la Compagnie Française des Pétroles, à Ouargla (Sahara
algérien).
Titulaire de nombreux diplômes d’ Enseignement Supérieur et en particulier d’un
certificat supérieur de Préhistoire obtenu à l’Université de Bordeaux en 1961, le Dr Tre¬
colle a publié une série de notes relatives à ses recherches dans la région d’Ouargla
et tout spécialement au très beau gisement d’Hassi Mouillah. Il a effectué des fouilles
d’excellente qualité au Sahara algérien.
Tous ces travaux ont été effectués en collaboration très étroite avec le laboratoire
de Préhistoire du Muséum auquel il a remis l’essentiel de la documentation scienti¬
fique recueillie.
J’estime que nous avons, en la personne du Dr Trecolle, un correspondant par¬
ticulièrement efficace et qui est tout disposé à collaborer avec nous dans d’autres
domaines sahariens que la recherche préhistorique.
Dupuy (André), présenté par M. le Professeur Dorst.
M. André Dupuy a résidé pendant plusieurs années en Algérie où il a notamment
occupé les fonctions d’Administrateur des laboratoires du C.N.R.S. à Béni Abbés.
Il a profité de son séjour pour faire de nombreuses observations sur la biologie des
oiseaux et plus particulièrement les migrations à travers le Sahara. Il a par ailleurs
fait profiter le Muséum d’abondantes collections du plus grand intérêt biologique.
Depuis plusieurs années M. Dupuy occupe les fonctions de Conservateur-Directeur
des Parcs Nationaux et Réserves du Sénégal. Avec beaucoup de compétence, il a réor¬
ganisé les parcs et plus particulièrement celui du Niokolo-Koba. Celui-ci est en passe
de devenir un des plus intéressant de toute l’Afrique, aussi bien en raison de la richesse
de sa faune que des possibilités d’accueil à des visiteurs en nombre croissant. En dépi t
de ses charges administratives M. Dupuy a accumulé les observations scientifiques,
ce qui lui a permis de publier plusieurs articles originaux consacrés à la biologie des
mammifères, notamment des antilopes et de l’élan de Derby. Les Primates ont éga¬
lement retenu son attention et il a entre autres signalé pour la première fois la présence
du Colobe bai au Parc de Niokolo-Koba.
M. Dupuy fait bénéficier depuis fort longtemps le Muséum de ses observations et
des collections qu’il recueille. Il entretient avec le laboratoire de Zoologie des Mammi¬
fères et Oiseaux une collaboration très suivie.
En raison de ses qualités de biologiste et de conservateur de réserves, et des ser¬
vices qu’il rend à notre Maison, je propose la nomination de M. André Dupuy comme
membre Correspondant du Muséum.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT LANNÉE 1969
SOMMAIRE
Laboratoires :
Anatomie comparée .
Anthropologie et Ethnologie (Musée de l’Homme) .
Préhistoire .
Zoologie : Mammifères et Oiseaux .
Éthologie des Animaux Sauvages .
Zoologie : Reptiles et Poissons .
Entomologie générale et appliquée .
Zoologie : Arthropodes .
Laboratoire d’Étude et de Recherches sur les Arthropodes irradiés (L.E.R.A.I.).
Laboratoire de Carcinologie et d’Océanographie biologique (E.P.H.E.) .
Malacologie .
Zoologie : Vers .
Station de Parasitologie expérimentale et comparée de Richelieu .
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée (E.P.H.E.) .
Pêches Outre-Mer .
Biologie des Cétacés (E.P.H.E.) .
Biologie des Invertébrés marins .
Physiologie générale et comparée, Laboratoire associé d’Endocrinologie com¬
parée du C.N.R.S. et Laboratoire de Physiologie zoologique et écologique de
l’E.P.H.E .
Paléontologie .
Laboratoire de Paléontologie (E.P.H.E.) .
Laboratoire de Micropaléontologie (E.P.H.E.) .
Phanérogamie .
Laboratoire de Botanique phanérogamique tropicale (E.P.H.E.) .
Centre national de Floristique .
Cryptogamie .
Biologie végétale appliquée .
Laboratoire de Palynologie (E.P.H.E.) .
Service des Cultures .
Ethnobotanique .
Écologie générale, Laboratoire de Brunoy .
Laboratoire souterrain de Moulis .
Recherche coopérative sur programme, Écologie du Sol .
Biophysique .
Géologie .
Minéralogie .
Physique appliquée .
Océanographie physique .
Chimie appliquée aux corps organisés .
Service national de Muséologie .
Bibliothèque Centrale. — Périodiques inscrits en 1969 . . . .
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— y —
Anatomie comparée
J. Anthony, Professeur. — Hommage à Georges Cuvier. Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 42, n° 1, 1970, pp. 97-101.
J. Lessertisseur, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Du bipède animal au
bipède humain. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 4, 1968 (1969), pp. 505-534, 22 fig.
— et D. Robineau. — Le mode d’alimentation des premiers Vertébrés et l’origine
des mâchoires. I. Les faits et les théories. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
41, 1969 (1970), 6, pp. 1321-1347, fig. 1-21.
R. Saban, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — La musculature extrinsèque
de l’œil chez l’Echidné ( Tachyglossus aculeatus Shaw). C. B. Acad. Sci., Paris,
1969, 268, sér. D, 19, pp. 2351-2354.
— La musculature extrinsèque de l’œil chez l’Ornithorhynque ( Ornithorhynchus ana-
tinus Shaw). Ibid., 1969, 268, sér. D, 23, pp. 2779-2782.
J. P. Gasc, Maître-Assistant. — Étude paléontologique des petites espèces trouvées
dans la grotte de Maccinaggio. In : Livret-guide de l’excursion C 17, Corse,
8e Congrès INQUA, Paris, 1969, pp. 73-80, 4 fig.
— Les hémipénis des Serpents. Science et Nature, 93, pp. 32-36, 7 fig.
— Les différents types d’innervation du muscle ilio-costal du tronc chez les Serpents.
Bull. Ass. Anat., 145, 54e Congrès (Sofia), 10 fig., sous presse.
— et R. Hoffstetter. — Vertebrae and Ribs in Modem Reptiles. In : C. Gans,
A. d’A. Bellairs, Th. S. Parsons, Biology of the Reptilia, Morphology A,
1, pp. 201-310, 82 fig.
— , A. Cattan, M. Samama, et J. Schlumberger. — Coagulation et fibrinolyse chez
certains Reptiles. Étude préliminaire. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 5, 1968
(1969), pp. 358-365, 4 fig., 2 tabl.
R. Jullien, Assistant. — Sur les rapports intracrâniens des nerfs acoustique, facial
et trijumeau chez Bana esculenta L. (Amphibia). Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 41, 1, 1969, pp. 122-124.
— Interprétation des surfaces articulaires du coude des Chiroptères. Mammalia,
4.
— et B. Pillard. — Les Insectivores et les Chiroptères découverts sur le sol de la
cabane acheuléenne du Lazaret. Mém. Soc. préhist. Fr., 7, 1 p.
- Les Lagomorphes découverts sur le sol de la cabane acheuléenne du Lazaret.
Ibid., 7, pp. 75-83.
M. Lemire, Assistant, R. Deloince, et S. Gaillot. — Rapport particulier n° 50
C.R.S.S.A. Voir Laboratoire d’Études sur les Animaux Irradiés.
— , P. Gaillot et R. Deloince. — Rapport particulier n° 55, C.R.S.S.A., L.E.R.A.I.
J. Repérant, Assistant. — Morphologie comparée de l’encéphale chez les Camélinés
actuels et fossiles. Thèse 3e cycle, Paris, 14 février 1969.
— Morphologie comparée de l’encéphale et du moulage endocrâniens chez les Tylo-
podes actuels. Mém. Mus. Hist. nat., Paris (sous presse).
D. Robineau, Assistant. — Morphologie externe du complexe osseux temporal chez
les Siréniens. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, n. s., sér. A, 60, fasc. 1, 1969.
S. Lécuru-Renous, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Remarques sur le scapulo-
coracoïde des Lacertiliens. Ann. Sci. nat., Zool., 12e sér., 10, fasc. 4, 1968 (1969),
pp. 476-510, 24 fig.
— 10
— Étude des variations morphologiques du sternum, des clavicules et de l’inter-
clavicule des Lacertiliens. Ibid., 12e sér., 10, fasc. 4, 1968 (1969), pp. 511-544,
17 fig.
— L’humérus des Lacertiliens. Ibid.
— et R. Platel. — Contribution à l’étude du système veineux de la vipère Vipera
aspis (L. ) , Reptilia, Ophidia, Viperidae. Morphologisches Jahrbuch.
- La Vipère. Vipera aspis. Atlas photographiques de Morphologie et de dissec¬
tions. Editions Doin, Paris.
J. D. Souteyrand-Boulenger, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Le muscle
articulaire de la hanche chez les Carnivores. Mammalia , 1969, 33, 2, pp. 276-
284.
G. Desse. — Lésions vertébrales des Poissons. La Vie Médicale, mai 1969, pp. 68-72,
14 fig.
Anthropologie et Ethnologie
(Musée de P Homme)
R. Gessain, Professeur, Directeur du Musée de l’Homme. — Ammasalik ou la civi¬
lisation obligatoire, Paris, Flammarion, 1969, 251 p., 42 phot.
— Le kayak des ammassalimut. Evolution démographique. Objets et Mondes, Revue
du Musée de V Homme, 7, fasc. 4, 1968, pp. 247-264, 15 fig.
— Le kayak des Ammassalimut. Évolution technique. Ibid., 9, fasc. 2, 1969, pp. 145-
166, 24 fig.
— Le kayak des ammassalimut. Évolution technique (suite). Ibid., 9, fasc. 3, 1969,
pp. 225-244, 22 fig.
— Sénégal Oriental 1968. Ibid., 9, fasc. 3, pp. 297-306, 9 fig.
J. Millot, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Le Kutch. Objets et Mondes ,
Revue du Musée de l'Homme, 9, fasc. 4, 1969, pp. 341-382, 38 fig.
H. Vallois, Professeur honoraire. — Les hommes du Néolithique et des premiers
âges des Métaux : un essai de synthèse. In : La préhistoire, problèmes et ten¬
dances, Éd. du C.N.R.S., Paris, 1968-69, pp. 453-463.
— Distribution en France des types raciaux, de l’indice céphalique et des groupes
sanguins, 7 cartes thématiques. In : Grand Atlas de la France, Éd. Sélection,
Paris, 1969.
— Préface à E. Vicek : Die Neandertaler der Tschecoslovakei, Prague, 1969.
— La découverte des Hommes de Cro-Magnon, son importance anthropologique.
In : C. R. du Colloque « L’Homme de Cro-Magnon et sa civilisation », Arts et
Métiers Graphiques, Paris, 1969.
— Un nouvel Homme fossile au Japon, In : L’ Anthropologie, Paris, 73, 1969, pp. 138-
140.
— Le symposium international canarien à l’occasion du centenaire de la découverte
de l’Homme de Cro-Magnon. Ibid., pp. 314-317.
H. Lehmann, Professeur sans chaire. — Det mayanska kulturmônstret. Préface du
catalogue de l’exposition : Maya, det gatfulla folket. Etnografiska Museet,
Stockholm, 1969.
— Les civilisations précolombiennes, P. U. F., Paris, 1969, 5e éd., 128 p.
— À propos de l’exposition « Chefs d’œuvre des Arts Indiens et Esquimaux, du Canada ».
Objets et Mondes, Revue du Musée de l'Homme, 9, fasc. 2, 1969, pp. 193-214.
— 11
Y. Coppens, Maître de Conférences, Sous- Directeur, en collaboration avec C. Aham-
bourg et J. Chavaillon. — Résultats de la nouvelle mission de l’Omo (2e cam¬
pagne 1968). C. R. Acad. Sri., Paris , 268, 1969, pp. 759-762, 1 tabl., 1 carte.
— ,en collaboration avec C. Arambourg et J. Chavaillon. — Sur quelques bois
fossiles hétéroxvlés de la série du Lubur (Turkana-Kenya). Ibid., pp. 2867-
2869, 2 fig.
— Les gisements paléontologiques plio-quaternaires de l’Omo (Ethiopie). Bull, poste
scientif. hors siège pour l’Afrique, UNESCO, Nairobi, 4, 1969, pp. 29-33.
— La Paléontologie des Vertébrés au Tchad. Ibid., pp. 34-36.
S. Thierry (Mme), Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Le Bétel. Inde et Asie
du Sud Est. Catalogue du Musée de l’Homme, sér. K.I, Objets et Mondes, Revue
du Musée de V Homme, suppl. 9, fasc. 3, 1969, 304 p., 342 fig.
— La place des textes de sagesse dans la littérature cambodgienne traditionnelle.
Revue E.N.L.O.V., Paris, 5, 1968, pp. 163-184.
— Le Népal dans les collections du Musée de l’Homme. Objets et Mondes, Revue du
Musée de l’Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. 125-142, 16 phot.
— Littérature laotiana, cambogiana, siamese. Storia delle Littérature d’ Oriente, Fran¬
cesco Vallardi, Milan, 3, 1969, pp. 648-735, 2 pl.
T. Battesti (Mme), Assistante. — Le Zour Xaneh, gymnase traditionnel persan, Banque
Melli, Téhéran, 1969, 129 p., ill. et dess.
N. Boulfroy (Mlle), Assistante. — Poteries d’Imerina. Tavy-fanaova-mofo, moules
à beignets. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 2, 1969, pp. 177-
192, ill.
J. Delange (Mme), Assistante, et P. Fry. — Introduction du catalogue de l’Expo¬
sition « Contemporary African Art », Camdem Arts Center, Londres, 1969,
4 p.
G. Dournon-Taurelle (Mme), Assistante. — Création du Musée Boganda de Bangui.
Muséum, UNESCO, Paris, 22-2, 1969, pp. 69-90.
— et S. Arom. — Music of Central African Republic, Anthropology of African Music,
1 disque 30 cm/33 t, collection UNESCO (BM 30 L 2310) et notice 17 p., ill.
R. Hartweg, Assistant. — Bibliographie des travaux de Biologie Générale, de Phy¬
siologie des Protozoaires et Invertébrés. Bull, signalétique C.N.R.S., Paris,
30, no 1, 1969, pp. 5-105 ; n° 2, pp. 185-269 ; n° 3, pp. 335-458 ; n° 4, pp. 529-
591 ; no 5, pp. 697-773 ; n<> 6, pp. 875-946 ; n°; 7-8, pp. 1005-1077 ; n° 9, pp. 1203-
1270 ; n° 10, pp. 1379-1467 ; n° 11-12, pp. 1379-1467.
— Modifications introduites dans la biologie des Esquimaux, en particulier dans la
perspective de la stomatologie. In : IVe Congrès international d’ Etudes des
Populations Nordiques, Le Havre-Rouen, 1969, 24 p.
J. L. Heim, Assistant. — L’Homme à la recherche de ses origines. Confrontations,
Paris, 5, 1969.
— De l’Homme fossile à l’Homme actuel. Ibid., 6, 1969.
A. Langaney, Assistant. — Panmixie, « pangamie » et systèmes de croisement. Popu¬
lation, Paris, 2, 1969, pp. 301-308.
F. N’Diaye (Mme), Assistante. — Poulies africaines de métier à tisser, Courrier de
l’UNESCO, Paris, 1969, 3 p., 12 ill.
M. Ribeyrol (Mlle), Assistante. — Les jeux des Kukeri. F rance- Bulgarie, Paris, 60,
1969, p. 23.
— La Bulgarie et le Musée de l’Homme. Ibid.,
— Les danses africaines. Sciences et Voyages, Paris, 1969, pp. 41 à 52.
— 12 —
M. Roussel de Fontanès (Mme), Assistante. — Nouvelles vitrines roumaines. Objets
et Mondes , Revue du Musée de l'Homme , 8, fasc. 3, 1969, pp. 233-236.
— La Hongrie au Musée de l’Homme. France-Hongrie , Paris, 98, 1969, pp. 12-17.
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M. Gaborieau, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Note préliminaire sur le dieu
Mastâ. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. I9¬
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J. Garanger, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Pierres et rites sacrés du Tahiti
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D. Lavallée (MUe), Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Types céramiques des
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P. Sagant, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Tanpunmâ, divinité limbu de la
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B. Lortat-Jacob, Collaborateur technique au C.N.R.S. — Ethnomusicologie. Disco¬
graphie signalétique des acquisitions récentes. Objets et Mondes, Revue du Musée
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— Édition du Kaïdara d’ Amadou Hampâté Bâ et Lylyan Kesteloot, pour l’associa¬
tion des Classiques africains.
— 14 —
A. Empkraire, Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes Études. — Cadre
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lienne. Bol. Mus. Nacion. Hist. nat., Santiago de Chile, 30, pp. 221-236, 1 fig.
— L’archéologie américaine. Gilbert Charles Picard, l’Archéologie, Larousse, Paris,
1969, pp. 337-353, 38 phot., 3 cartes, 1 schéma.
— Pour une nouvelle approche des sociétés préhistoriques. Annales , Armand Colin,
Paris, 1969, pp. 1261-1269, 6 schémas.
— Préhistoire, Science humaine et Science de la nature. Bull. Soc. Préhist. franç.,
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K. B. Bista, Lecteur de Népali à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes. —
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V. Chiaha, Contrat de travail au C.N.R.S. — Studies among the Waura Indians of
Brazil. National Géographie Society Besearch Reports, Washington, 1969,
pp. 213-218, 1 carte.
Édition de disques :
Musique bouddhique de Corée, Musique Boni et Wayana de Guyane, Afghanistan
et Iran, 3 disques 30 cm/33 t., enregistrements et notes respectivement de
J. Levy, J. Hurault, et J. C. Lubtchansky, réédition MC 20 147, Collection
du Musée de l’Homme.
Castes de musiciens au Népal, 1 disque 30 cm/33 t., enregistrements et notice
de M. Gaboriau, C. Jest, M. Helffer, A. Macdonald, Éditions du Départe¬
ment d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme.
Principales collections reçues :
a) Pièces de collection :
Département d’Afrique Blanche et Proche-Orient : marionnettes syriennes du théâtre
d’ombres, bijou tunisien, vêtement de Rabat (achat) ; deux amulettes algé¬
riennes (don Pr. Gessain) ; ensemble de vêtements et objets usuels tunisiens
(mission D. Champault) ; poteries du Haut Atlas marocain (mission Duthuit) ;
vêtements du Koweit (mission Pourcelet) ; selle et palanquin de femme (don
Prohuza) ; objets marocains dont deux colliers prophylactiques (don
Mlle Jouin) ; 11 objets dont six cuillères en bois sculpté d’Algérie (don
Mlle Van Gennep) ; un jouet du Niger (don Descellas) ; cinq objets maro¬
cains (don Boutin).
Département d’Afrique Noire : coiffure de jeune garçon Karomojong, Ouganda
(achat) ; trois éléments de costume de danse, Bassari, Sénégal oriental (don
Gessain) ; remarquable statue Mumuye, Nigeria du Nord (don Mme de Rot-
schild) ; importante collection Bassari et Coniagui, Sénégal oriental (don
Mme Gessain) ; costume complet pour la danse du Sigui, Dogon, Mali (don
Mme Dieterlen) ; masque fang, Gabon (don Mme Simoni-Abbat) ; petite
— 15
tête en bois, Makonde, Tauzaine (don Mme Huguenin) ; statue en bois noirci,
verre, N. E. Nigeria (don A. Dufour) ; fer rituel Dogon, Mali (don A. Dufour) ;
marionnette Khousmaniape, Sénégal.
Département d' Amérique : trois objets en céramique, Archéologie du Nicaragua
(achat) ; coupe tripode en céramique polychrome Nicaragua (achat) ; tête
trophée trouvée dans une tombe Nazca, Pérou (achat) ; chandelier en
céramique de Matomoros, Mexique (don Mme Soustelle) ; tableau représen¬
tant un cerf et un dindon en fils de laine collés sur bois, Indiens Huichol,
Mexique (don M. Benzi) ; chapeau de « peyotero » en paille, orné de rubans,
de plumes et de perles, Indiens Huichol de San Andres ; Mexique (don
G. Stresser-Pean) ; collection de 23 outils en pierre et fragments de tissus
des époques précéramiques (entre 8000 et 1900 av. J.-C.), côte centrale du Pérou
(don H. Reichlen) ; grande coiffe Sioux, Amérique du Nord (don Mme Menier) ;
fétiche de chasse en os de cerf, Indiens Zuni, U. S. A. (don D. Dubois) ; cinq
têtes momifiées, trouvées dans un dépôt entre Paracas et O-Cucaje, côte Sud
du Pérou (don M. Evrard) ; bonnet de laine tricoté et pièce d’étoffe poly¬
chrome, Indiens Aymara, Bolivie (don Mme Morales) ; 31 objets archéolo¬
giques (statuettes, sifflets, petites têtes, fusaïoles, perles) de style « manteno »
de Manabi, Equateur (don Barros) ; paquet funéraire d’une momie (dépôt du
gouvernement péruvien).
Département d'Asie : 15 objets d’usage domestique et artisanal du Japon (achat) ;
39 objets domestiques de Ceylan (achat) ; un album de dessins au trait, Chine
(achat) ; cinq feuillets imprimés de textes et images religieuses, Népal (achat) ;
sept figures de théâtre d’ombre Karagôz, Turquie (achat) ; quatre petits tableaux
sur papier de riz, Chine (achat) ; une hotte et 10 vêtements, Birmanie (achat) ;
deux robes et une tunique, Chine (achat) ; 22 objets ethnographiques divers,
Mongolie (achat) ; 36 objets ethnographiques divers, Iran (achat) ; un orne¬
ment en bois sculpté, un coffret à bijoux et deux calendriers, Népal (achat) ;
lot important d’objets divers, en particulier Chine et Japon, dont une belle
collection de gardes de sabre japonaises et de masques de Nô (legs Mme de Leta-
mendi) ; un récipient à fard et un motif peint sur papier, Inde (don Pr. J. Mil-
lot) ; makemono représentant les scènes d’un festival, Japon (don Pr. J. Mil-
lot) ; un costume de danseur de Nandy, Ceylan (don Ambassade de Ceylan) ;
échantillons de tissus du Cachemire et coupe et cuvette à ablutions, Inde et
Iran (don Général et Mme Jullien par les A.T.P.) ; une coupe de tissu de coton
brique brodé, Inde (don Pr. J. Millot) ; 86 objets dont un métier à tisser,
Iran (don M. Rouholamini) ; un chapeau, trois vêtements, un pot à chaux
et un mortier à bétel, Viêt-Nam (don Tran Quang-Hai) ; une nappe en tissu
de coton imprimé, Iran (don Mme Poree-Maspero) ; un tsa-tsa, objet votif
B’Houtan (don Mme Riefkel) ; un bâton de méditation pour lama, Népal
(don Mme Nawang Samden Smerpa) ; trois images religieuses, Népal (don
M. Trier) ; jeu d’échecs et trois objets divers, Cambodge et Thaïlande (don
P. Tixier) ; une balance sherpa, Népal (don Mme Rieffel) costume de mariée,
ancien, et objets d’argent ottomans, Turquie (don firme Hurrylet) ; petite
maquette de maison de bois, Japon (don Mme Biver) ; liasse de papiers votifs
chinois et carré de tissu brodé indien, Chine et Inde (don Mlle Van Gennep,
par les A.T.P.) ; un costume et un bracelet de femme Man, Nord Viêt-Nam
(don Mme Hary) ; 320 objets ethnographiques divers, Iran (mission Mme Bat-
testi) ; 16 objets servant à la fabrication des bracelets de verre, Népal (mis¬
sion M. Gaborieau) ; 15 objets d’usage domestique dont un métier à tisser,
Népal (mission P. Valeix) ; 50 objets domestiques et religieux, Népal (mis¬
sion C. Jest) ; 205 objets divers, Népal (mission C. Holtermann) ; 10 bijoux
turcs, kurdes et arméniens et deux porte-Coran, Turquie (mission Mme T. Bat-
testi) ; 91 vêtements et objets domestiques et religieux, Népal (mission
— 16
Mme Thierry) ; 12 objets usuels, Népal (mission C. Jest) ; coupe de tissu pour
sarong, Malaisie (mission M. C. Pelras).
Département d’ Ethnomusicolo gie : instruments divers provenant du Portugal,
d’Israël, du Nigeria et du Cameroun (achat), de Grèce, Bulgarie, Arménie,
Yougoslavie, Gabon, Nigéria, Java (donateurs divers) ; belle collection de
castagnettes, Espagne (don Mme Kieseling-Debussy).
Département d'Europe : objets divers de Grèce (achat) ; costume roumain ; tapis
de Moldavie (don de Mme Paul-Albert Helmer) ; manteau de berger, Thessalie
(don M. Brezillon) ; 4 costumes complets et accessoires de bergerie. Hongrie
(don Institut Hongrois) ; objets divers en bois sculpté, Bulgarie, Yougoslavie,
Suisse (don Mlle Ketty Van Bennep) ; objets divers de bergerie, Bonneval
sur Arc, Isère (don Centre de formation aux Recherches ethnologiques) ; acces¬
soires du Carnaval de Binche, Belgique (mission Mme de Fontanes et MUe Ribey-
rol) ; objets divers de céramique, Roumanie (mission Mme de Fontanes) ; objets
domestiques, jouets et pains rituels, Bulgarie (mission Mlle Ribeyrol) ; 102
échantillons de broderies, Oltenie du Sud-Est, Roumanie (mission Mlle Ribey-
rol).
Département de Madagascar : grande poupée des Iles Comores, couvre-plat des
Iles Comores en vannerie (don Mlle Rouquette).
Département d’Océanie : une très importante collection ethnographique de 470 pièces
principalement des Célèbes, comprenant d’intéressantes séries d’armes, de
vêtements et ornements divers, d’outillages domestiques et agricoles, de maté¬
riels de bétel, de jeux et d’instruments de musique et des pièces se rappor¬
tant aux techniques du tissage et de la vannerie (métiers à tisser, tissus, ensemble
de vanneries rituelles), accompagnées d’une précieuse documentation scien¬
tifique (mission Christian Pelras) ; un grand filet, Nlle Guinée (don Mr Cri-
velii) ; 40 objets provenant de différentes régions de Mélanésie dont une série
de gourdes à chaux — - Iles de l’Amirauté — , de cuillères en noix de coco et de
poignards en os — Nlle Guinée, Sépik — , différentes parures dont un rare pen¬
dentif en coquillage — Iles Salomon — — et une très exceptionnelle statuette
en hois, effigie du dieu Requin des Iles Santa Cruz (don Mme de Canay Van
Bœk) ; une écorce peinte — Australie — (don Mr Slak) ; deux bambous gravés
— NUe Calédonie (achat) ; deux rares pièces archéologiques — Nlle Calédonie
(don Mr Ratton) ; 14 pièces ethnographiques — Nlle Guinée occidentale (don
Mr Sirouy) ; 7 objets ethnographiques — Java (don Mr Tixier) ; une écharpe
— Philippines (don Mme Belmont) ; deux tissus d’écorce et un masque en van¬
nerie — Nlle Guinée (achat) ; trois marionnettes, dont une d’un type rare —
Java — et une intéressante collection de tissus indonésiens dont plusieurs
batiks anciens — Java — et une belle pièce de Sumaba (don Mr Martinez) ;
un ornement corporel, insigne des chasseurs de têtes — Nlle Guinée Asmat
(achat) ; 25 pièces ethnographiques, dont une série de tissus d’écorce peints
Polynésie, Wallis — une grande statuette en bois et deux crânes surmodelés
— Nlles Hébrides — et un très beau plat en bois — Iles Banks (don Mr Ména¬
ger).
b) Photographies :
En 1969, la Photothèque du Musée de l’Homme s’est enrichie d’environ 4 000
photographies en noir et blanc, 400 diapositives couleur et 150 ektachromes.
Collections en noir et blanc : Sagant : Népal — Rouholamini : Iran — Dournes :
Sud-Viet-Nam — Comité d’amitié et de relations culturelles avec l’étran¬
ger de Sofia : Bulgarie — Jordan : Birmanie - — Champault : Iraq et Tunisie
— 17 -
— Chiarra : Brésil — Helffer : Népal — Harka Gurung : Népal — - Battesti :
Iran — Roussel de Fontanès : Grèce et Belgique.
Enregistrement des photographies des objets de l’Exposition « Chefs d’Œuvre
des Arts Indiens et Esquimaux du Canada » (185 objets) et d’environ 600 objets
du Musée dont les principales acquisitions des différents départements.
Collections en couleurs : Dournes : Sud Vietnam — Battesti : Iran — -
Dupaigne : Afghanistan — Objets du Musée et de l’Exposition « Chefs
d’oeuvre des Arts Indiens et Esquimaux du Canada ».
Expositions :
H. Lehmann, Professeur sans chaire, et M. Simoni (Mme), Assistante chargée du
Département d’Amérique, avec la collaboration de J. J. Grand, Assistant sta¬
giaire au Service de Muséologie « Chefs d’œuvre des Arts Indiens et Esquimaux
du Canada » (24 mars 1969-30 sept. 1969).
S. Thierry, Maître de Conférences, Sous-Directeur, et C. Jest, Chargé de Recher¬
ches au C.N.R.S. — Avec la collaboration du Département de Muséologie :
« Népal, Hommes et Dieux » (3 déc. 1969-17 mai 1970).
Bibliothèque du Musée de l’Homme :
En 1968, communication sur place de 66 000 ouvrages. Prêt au dehors de 6 029
ouvrages dont 250 par le prêt inter-bibliothèques. Inscription de 1 100 pério¬
diques (4 554 fascicules) et de 3 501 monographies dont 2 880 annoncés dans
la liste multigraphiée de 1968.
Préhistoire
L. Balout, Professeur. — Nécrologie, Moshé Stékélis. L’ Anthropologie, 73, n08 1-2,
1969, pp. 135-138, 1 phot.
— Le Moghreb oriental avant Carthage. In : Carthage, sa naissance, sa grandeur.
Les collections puniques des Musées du Bardo, de Carthage et d’Utique. Archéo¬
logie vivante, 1, n° 2, 1969, pp. 13-21.
— Nouvelles observations sur la Colline du Signal (Gafsa-Tunisie). In : Hommage
Prof. Pericot. Barcelone, 1969 (sous presse).
— Les silex taillés du Chatelard. In : Livret-guide excursion A4, Berry, Poitou, Cha-
rentes, VIIIe Congrès de l’INQUA, Paris, 1969, pp. 53-57, 1 fig.
P. Biberson, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — - Contribution à une étude du
Pléistocène du Sahara atlantique. In : La Préhistoire, Problèmes et tendances,
Éd. C.N.R.S., 1968, pp. 25-36, 3 fig.
— État des recherches sur le Pléistocène de l’Adrar mauritanien. Bull. AFEQ, 1969,
n° 1, pp. 13-34, 4 fig., 6 phot.
— Culture, tradition and environment of Early man. Current anthropology, 10, n° 4,
1969, p. 297.
M. Perpère le Grand, Assistante. — « Grattoirs carénés asymétriques » au gisement
des Roches, Commune de Pouligny St-Pierre (Indre). Bull. Soc. préhist. franç.,
C.R.S.M., 65, n° 9, 1968, pp. 237-240, 1 fig.
— Rondelles d’enfilage en test d’œuf d’autruche d’Ain Metherchem (Tunisie). L’ Anthro¬
pologie, 73, nos 1-2, 1969, pp. 83-88, 2 fig.
2
— 18 —
S. Arnette, Assistante. — Etude complémentaire de la sépulture du Mouton Noir,
à Esbly (Seine-et-Marne). Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 4, 12e sér., n° 3,
1969, pp. 271-279, 6 fig.
H. Lhote, Directeur de Recherche au C.N.R.S. — Découverte de peintures préhisto¬
riques d’époque bovidienne à Arak (Hoggar). Bull. Soc. préhist. franç., C.R.S.M.,
n° 3, 1969, pp. 94-96, 2 fig.
— , en collaboration avec H. Alimen, F. Beucher et G. Delihrias. — Les gisements
néolithiques de Ta-n-Tartaït et d’I-n-Itinen, Tassili-n-Ajjer, Sahara central.
Ibid., 115, 1968, pp. 421-458.
— , en collaboration avec M. Lihoreau. — Découverte d’une nouvelle station de gra¬
vures rupestres à Thyout (Sud Oranais). J. Soc. Afric., 38, fasc. 1, 1968,
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J. Tixier, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Notes sur le Capsien typique. La Pré¬
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— Informations archéologiques. Circonscription de Lorraine. Gallia-Préhistoire, 11,
1968, pp. 343-352, 14 fig.
R. de Bayle des Hermens, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Troisième mission
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Cahiers de la Maboké, 6, 1968, pp. 27-38, 8 fig.
— Note sur quatre timbres-poste concernant les recherches préhistoriques en Répu¬
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— Recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Bull. Soc. préhist. franç.,
C.R.S.M., 66, n° 5, 1969, p. 130.
— La Grotte du Rond du Barry à Sinzelles, Commune de Polignac (Haute-Loire).
19e Congr. préhist. de France, Auvergne, 1969. Livret-Guide, pp. 41-42.
— L’industrie osseuse du Magdalénien final de la grotte du Rond du Barry, Commune
de Polignac, Haute-Loire. Note préliminaire. L’ Anthropologie, 73, 1969, pp. 253-
260, 7 fig.
— Les collections préhistoriques de République Centrafricaine au Musée Royal de
l’Afrique Centrale à Tervuren, Belgique. Cahiers de la Maboké, 7, 1969, pp. 27-
40, 5 fig., 1 carte.
— Note sur les collections préhistoriques de République Centrafricaine du Musée
Royal de l’Afrique Centrale, Tervuren, Belgique. Africa-Tervuren, 15, 1969,
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— Résultats d’ensemble des missions de recherches préhistoriques effectuées en 1966,
1967 et 1968 en République Centrafricaine. Bull. Soc. Roy. belge Anthrop. Pré¬
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République du Niger. Une nouvelle datation pour le Néolithique saharien.
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— 19 —
Collections reçues :
Deux pièces du Sahara central (don H. Lhote) ; deux pièces d’Afrique du Nord
(don Boutin) ; une hache polie du Puy-de-Dôme (don J. Pascal) ; récolte
de surface, Sahara central (achat à M. et Mme Boisson) ; une pièce de Rho-
désie (don F. Balsan) ; une pièce de l’Afrique occidentale (don Th. Monod) ;
des armatures de flèches (Néolithique), Sahara occidental, région de Tindouf
(don Docteur Geslin) ; des pièces du Capsien supérieur, Algérie, région de
Tébessa, Ain Khanga (don R. Le Dû) ; deux objets en quartz poli « pieds d’élé¬
phants », Côte d’ivoire, Lamto (récolte J. L. Tournier, 1968) (don Th. Monod).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux
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128 phot., 75 fîg.
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sur le bassin d’Arcachon. Alauda, 37, 1969, p. 86.
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oriental. Ibid., pp. 733-734.
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ronéotypée, 22 p., 2 cartes et graphique. Diffusion Parc National de la Vanoise.
— — - Inventaire préliminaire des oiseaux nidificateurs et occasionnels de
la région d’Aussois. Note ronéotypée, 24 p., 1 carte. Diffusion Parc National
de la Vanoise.
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de Contrôle Biologique. Note ronéotypée, 24 p.
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— Sur le statut migratoire en France du Pigeon ramier Columba palumbus L. L'Oiseau
et R.F.O., 39, 1969, pp. 83-111.
A. Marsallon. — Note sur l’Otarie de l’île Amsterdam, Arctocephalus tropicalis
tropicalis (Gray). Science et Nature, 96.
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G. Petter. — Interprétation évolutive des caractères de la denture chez les Viver-
ridés africains. Mammalia, 33, 1969, pp. 607-625.
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M. Van Reveren. — Voir P. Isenmann.
— Voir F. Lacan.
— Voir J. L. Mougin.
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et R.F.O., 39, n° spécial, 1969, pp. 82-106.
Collections reçues :
Oiseaux des Alpes françaises, don de F. Lacan, J. L. Mougin, P. Isenmann,
J. Prévost, M. Van Reveren ; oiseaux de l’île de la Possession, archipel
Crozet, mission C. Sautier 1967, mission J. L. Mougin 1968 (TAAF) ; oiseaux
de la Terre du Roi George V, Antarctique, mission P. Isenmann, F. Lacan,
J. Prévost (Expéditions Polaires Françaises) ; oiseaux de l’île de l’Est, archi¬
pel Crozet, mission J. Prévost (TAAF) ; oiseaux du Kenya, Coll. R. D. Char¬
les ; oiseaux du Rostwana, Coll. R. Muche ; oiseaux du Maroc, Coll. C. J. Car¬
pentier ; oiseaux d’Indochine, Coll. J. Delacour ; oiseaux de la Côte d’ivoire,
Coll. J. M. Thiollay ; oiseaux de la Polynésie Française, Coll. J. L. Mougin ;
oiseaux du Rrésil, Coll. J. Hidasi ; oiseaux de Colombie, Coll. A. Pazos ; dons
divers du C.R.M.M.O.
Types cytotaxonomiques de Rongeurs, don Prof. Matthey ; rongeurs du Séné¬
gal et de Mauritanie, don I)r Taufflieb ; rongeurs du Pérou, don Dr Bahma-
nyar ; rongeurs du Cambodge, don Dr Klein ; rongeurs du Sénégal, mission
Descarpentries et Villiers ; rongeurs de Côte d’ivoire, don M. Rellier ;
mammifères acquis par échange avec le Natural Muséum of Rhodesia, de Salis-
bury ; primates, ongulés et carnivores d’Ethiopie, mission Dorst et Prévost ;
rongeurs des Alpes françaises, Coll. Prévost et Mougin et les dons de
Mme Saint Girons, MM. Houin et Razin, Hoffstf.tter, Germain et Gar-
cin, Pechev, Ansell, Voisin et Vieillard.
Éthologie des Animaux Sauvages
J. Nouvel, Professeur, G. Chauvier, Maître de Conférences, Sous-Directeur, L. Stra-
zielle, Assistant. — Rapport sur la mortalité enregistrée à la Ménagerie du
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l’année 1968. Ibid., pp. 1042-1055.
— 23
- Effets de quelques tranquillisants et anesthésiques sur les animaux sauvages.
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5, 1969, pp. 329-334.
— Formation d’endospores chez Geotrichum candidum. Ann. Parasit. Hum. et
Comp., 44, 2, 1969, pp. 197-204.
— Levures isolées du tube digestif des Mammifères examinés de 1959 à 1963. Résul¬
tats en fonction de l’âge. Ann. Inst. Pasteur , 116, 2, 1969, pp. 218-236.
— Candidose aviaire de l’œsophage associée à une helminthose. Economie et Médecine
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— Stomatite myco-infectieuse du babouin — Papio papio (Desm.). Ann. Méd.
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C. Almaça. — Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique
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25 —
Collections reçues :
Poissons, Reptiles et Batraciens du Japon (J. Deuwe) ; Poissons de la Répu¬
blique du Niger (H. Matthes) ; Poissons du Golfe de Guinée (Guinean Trawling
Survey) ; Reptiles de Madagascar (E. R. Brygoo) ; Reptiles du Gabon
(L. P. Knoepffler) ; Reptiles et Batraciens de R.C.A. et Haute Volta (Alba-
ret) ; Reptiles de l’île Maurice (J. M. Vinson).
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L. Chopard, Professeur honoraire. — L’évolution des Phaeophilacris cavernicoles
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— Supplément à la révision des Crossotini Thoms. (Col. Ceramb.). Bull. I.F.A.N.,
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— Nouveaux coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum de Paris.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, pp. 692-709.
— Nouveaux Cerambycides Lamiinae des collections du Muséum de Paris. Bull.
Soc. ent. Fr., 73, pp. 225-232.
— Descriptions de Lamiinae nouveaux du Musée Royal de l’Afrique centrale. Rev.
Zool. Bot. afr., 79, pp. 78-81.
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— Neue Lamiiden aus den Bestaenden der Zoologischen Staatsammlung in Muenchen.
Opusc. Zool., n° 103, 1969, pp. 1-2.
— Nouveaux Longicornes du Musée d’ Histoire naturelle de Genève, II. Mitteil. schweiz.
ent. Ges., 42, pp. 34-37.
— Descriptions de Lamiaires nouveaux du Musée Royal de l’Afrique centrale. Rev.
Zool. Bot. afr., 79, pp. 386-388.
— Catalogue des Lamiaires du Monde. IL Lief., pp. 865-1069.
— Description d’une nouvelle race du genre Carabus d’Espagne et d’une nouvelle
espèce de Chine. Bull. Soc. ent. Mulhouse, 1969, p. 60.
— Nouveaux Coléoptères Cerambycides récoltés au Cameroun par M. Bruneau de Miré.
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— Contribution à la Faune de l’Iran. Coléoptères Tenebrionidae, Genre Tentyria.
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— Deux Coléoptères Elatérides nouveaux des Monts Loma (Sierra Leone). Bull.
I.F.A.N., 30, A, 4, 1968, pp. 1375-1380.
Principales collections reçues :
Don de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Dakar) : 1 500 Carabidae du Séné¬
gal, déterminés.
Don de J. Bonfils : 20 Holotypes et Allotypes et nombreux paratypes de Blat-
tidae des Antilles françaises.
Don du Laboratoire de Phanérogamie du Muséum (don n° 104) : Cecidotheca
Dacica (un herbier), Rucarest ; Zoocécidies (deux herbiers Sam Euchet).
Don de J. Denier : la collection de P. Denier, Rrenthidae, surtout américains.
Autres acquisitions :
Par voie d’échange : un exemplaire de la rarissime femelle de Papilio antimachus
Dr., capturé en Côte d’ivoire par M. du Chatenet.
Importantes récoltes entomologiques des missions effectuées dans le cadre du
Laboratoire : Guyane par MM. A. S. Balachowsky et L. Gruner, et
Mlle J. Charpentier ; Colombie par M. M. Descamps ; Brésil par M. H. de
Lesse ; République Centrafricaine (La Maboké-Boukoko) par MM. P. Teocchi
et M. Boulard ; Gabon par M. A. Villiers ; Cameroun par M. Ph. Bruneau
de Miré et MUe N. Berti ; Côte d’ivoire et Guinée par M. C. Girard ; Grèce
par M. et Mme J. Carayon, Mlle D. Pluot et M. L. Tsacas ; Liban par
M. D. Wintrebert ; Ceylan par M. R. E. Blackith.
Zoologie : Arthropodes
M. Vachon, Professeur. — Contribution à l’étude des Scorpions africains apparte¬
nant au genre Buthotus Vachon, 1948, et étude de la variabilité. Monitore Zool.
Ital., 2 (suppl.), 1968, pp. 81-149, 8 fig.
— Remarques sur la famille des Syarinidae J. C. Chamberlin (Arachnides, Pseudo¬
scorpions) à propos de la description d’une nouvelle espèce : Pseudoblothrus
thiebaudi, habitant les cavernes de Suisse. Rev. Suisse Zool., 76, 2, 1969, pp. 387-
396, 10 fig.
— Emile Racovitza, Président d’ Honneur de la Société Zoologique de France
en 1925. Bull. Soc. zool. Fr., 94, 1, 1969, pp. 23-27.
— La distribution des Scorpions dans l’Ouest africain. Arachnida, Scorpiones. Atlas
international de l’Ouest africain, 1968, p. 8, pl. 19, 1 carte. (Texte en français
et en anglais).
— Arachnides. In : Encyclopedia universalis, Paris, 2, 1968, pp. 237-243, 7 fig., 2 pl.
couleurs.
— 32 —
— Arthropodes. Ibid., 2, pp. 518-520, 2 fig., 2 pl. couleurs.
— Chélicérates. Ibid., 3, 1969, pp. 197-198, 4 fig.
— Les Chélicérates, les Myriapodes. In : La vie des animaux. Paris, Larousse, 1969,
pp. 285-293, 19 fig., pp. 300-312, 8 fig.
— et le Secrétariat du C.I.D.A. — Annuaire des Arachnologistes mondiaux. Publ.
diverses M.N.H.N., Paris, n° 22, 1968, 163 p.
J. Forest, Sous-Directeur. — Voir Laboratoire de Carcinologie et d’Océanographie
biologique de l’École Pratique des Hautes Études.
J.-M. Démangé, Sous-Directeur. — La réduction métamérique chez les Chilopodes
et les Diplopodes Chilognathes (Myriapodes). Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 2esér.,
40, 3, 1968, pp. 532-538, 2 fig.
- — Myriapodes Chilopodes du Gabon. Biol. Gabon., 4, 3, 1969, pp. 281-294, 14 fig
— Myriapodes récoltés à Madagascar par M. L. Bigot. Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2 e sér., 41, 2, 1969, pp. 484-489, 10 fig.
— et J. Richard. — Morphologie de l’appareil génital mâle des Scolopendromorphes
et son importance en systématique (Myriapodes, Chilopodes). Ibid., 2e sér.,
40, 5, 1968 (1969), pp. 968-983, 40 fig.
A. Badonnel, Sous-Directeur honoraire. — Trois espèces américaines inédites de
Liposcelis (Psocoptera, Liposcelidae). Bull. Soc. zool. Fr., 93, 4, 1968, pp. 535-
544, 17 fig., 2 pl.
— Psocoptères de l’Angola et de pays voisins, avec révision de types africains d’Ender-
lein (1902) et de Ribaga (1911). Subs. Est. Biol. Lunda, n° 79, 1969, pp. 13-
152, 259 fig.
D. Guinot (Mme), Maître-Assistant. — Recherches préliminaires sur les groupements
naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures. VIL Les Goneplacidae.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 1, 1969, pp. 241-265, fig. 1-32, pl. I ;
2, 1969, pp. 507-528, fig. 33-82, pl. II ; 3, 1969, pp. 688-724, fig. 83-146, pl. III-
V.
— Sur divers Xanthidae, notamment sur Actaea de Haan et Paractaea gen. nov.
(Crustacea Decapoda Brachyura). Cahiers du Pacifique, n° 13, mai 1969, pp. 222-
267, fig. 1-36.
— Voir A. Crosnier.
M. de Saint Laurent (Mme), Assistante. — Révision des genres Catapaguroides et
Cestopagurus et description de quatre genres nouveaux. III. Acanthopagurus
de Saint Laurent (Crustacés Décapodes Paguridae). Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 41, 3, pp. 731-742, fig. 1-18. Id., IV. Solenopagurus de Saint Laurent
(Crustacés Décapodes Paguridae). Ibid., 2e sér., 41, 6, pp. 1448-1458, fig. 1-18.
J. Heurtault (Mme), Assistante. — Une nouvelle espèce de l’Ardèche : Neobisium
(N.) balazuci (Arachnides Pseudoscorpions Neobisiidae). Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 955-961, 15 fig.
— Neurosécrétion et glandes endocrines chez Neobisium caporiaccoi (Arachnides,
Pseudoscorpions). C. R. Acad. Sci., Paris, 268, 1969, pp. 1105-1108, 1 pl.
— Recherches préliminaires sur la neurosécrétion et les glandes endocrines, chez un
Pseudoscorpion, Neobisium caporiaccoi Heurtault. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), p. 59.
— • et J.-F. Jézéquel. — Les organes propriorécepteurs des Pseudoscorpions. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), pp. 54-58.
M. Hubert, Assistant. — Étude du genre Porrhomma (Araneae, Linyphiidae).
I. — -P. proserpina (E. S.), P. pygmaeum (Bl.) . Ann. Spéléol., 24, 1, 1969, pp. 225-
238, 11 fig.
— Voir E. Dresco.
— 33 —
J. -P. Mauriès, Assistant. — Myriapodes de l’île aux Singes (Makokou, Gabon) récol¬
tés par J. A. Barra. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 4, 1968, pp. 768-
771, flg. 1-2.
— Notes sur les Diplopodes pyrénéens : IV. Le genre endémique pyrénéen Hypnosoma
Ribaut, 1952. Bull. Soc. Hist. nat., Toulouse, 104, 3-4, 1968, pp. 399-404, fig. 1-
12.
— Spirostreptoidea (Myriapoda, Diplopoda) récoltés dans une parcelle expérimen¬
tale de l’Institut de Recherches Agronomiques Tropicales en Haute-Volta
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 984-991, fig. 1-12
— Diplopodos de la Cueva del Guacharo, Caripe, Venezuela (Recoltado por O. Linares
et P. Strinati). Bol. Soc. Vemzolana Espel., Caracas, 2, 1, 1969, pp. 35-43, fig. 1-
8.
— Observations sur la Biologie (Sexualité, Périodomorphose) de Typhloblaniulus
lorifer consoranensis Brôl. (Diplopoda, Blaniulidae). Ann. Spéléol., 24, 3, 1969,
pp. 495-504, fig. 1-6.
— Contribution à la faune épigée et cavernicole de Corse : Diplopodes récoltés par
P. Beron. Ibid., 24, 3, 1969, pp. 505-527, fig. 1-34.
M. H. Naudo, Assistant. — Contribution à la description de l’espèce Ewingia ceno-
bitae Pearse, 1929 (Acariens, Sarcoptiformes). (Suite). Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2« sér., 41, 3, 1969, pp. 671-674, fig. 1-7.
M. Nguyen Duy (Mme), Attachée de Recherche au C.N.R.S. — L’acquisition méta-
mérique chez les Diplopodes Pénicillates au cours du développement postem¬
bryonnaire d’après l’étude de la musculature dorso-ventrale. Bull. Mus. Hist.
nat., Paris, 2e sér., 41, n° 1, 1969, pp. 226-240, fig. 1-6.
— et B. Condé. — Nouveaux représentants malgaches du genre Mauritixenus. Cahiers
O.R.S.T.O.M., sér. Biol., 7, 1969, pp. 59-68.
— Voir B. Condé.
B. Bozic, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Copépodes Harpacticoïdes de la Réu¬
nion. VI. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 4, pp. 867-882.
F. Grandjean, Associé. — Considérations sur le classement des Oribates. Leur divi¬
sion en 6 groupes majeurs. Acarologia, 11, 1, 1969, pp. 127-153.
— Observations sur les muscles de fermeture des volets anaux et génitaux et sur la
structure progénitale chez les Oribates supérieurs adultes. Acarologia, 11, 2,
1969, pp. 317-347.
— Stases. Actinopiline. Rappel de ma classification des Acariens en 3 groupes majeurs.
Terminologie en soma. Acarologia, 11, 4, 1969 (sous presse).
A. Vandel, Associé. — Le milieu aquatique souterrain. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 1968,
pp. 209-225.
— Results of the Speleogical survey in South Korea 1966. XIII. Isopodes terrestres
récoltés dans les grottes de Corée. Bull. nat. Sci. Mus., Tokyo, 12, 1, 1969,
pp. 157-159, 5 fig.
— Le mâle de Chaetophiloscia attica (Verhoefî). Biologia Gallo-Hellenica, 2, 1, 1969,
pp. 13-17, 2 fig.
— La Faune souterraine de l’Afiique tropicale. Trans. Cave Research Group of Great
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subarctus sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 5, pp. 1214-1227,
9 fig. 2 pl. h. t.
3
— 34 —
— et D. Guinot. — Un nouveau erabe ouest-africain, Plalychelonion planissimum
gen. nov., sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 3, pp. 725-730,
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— Une morsure de Ségestrie. L’ Entomologiste, 25, 1969, p. 27.
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240.
— Notes sur les Erigonides. XXXVIII. A propos de Maso spinipes Wiehle (Arachnida
Araneae Erigonidae). Senck. biol., 50, 1969, pp. 103-105.
R. Legendre, Correspondant. — Le Révérend Père Paul Camboué (1848-1929),
Arachnologue. Bull. Acad. Malgache (séance du 15 juin 1967), 1969, pp. 11-
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— Les Araignées marines de Madagascar. Rev. Zool. Bot. africaine, 80, 1-2 1969,
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— Les variations de l’importance relative de l’endosternite mésodermique en rapport
avec l’éthologie chez les Araignées. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 41, suppl. n° 1,
1969 (1970), pp. 14-17.
— Un organe stridulant nouveau chez les Archaeidae (Araneida). Bull. Soc. zool. Fr.
(sous presse).
— Archaeidae. In : Faune de Madagascar (sous presse).
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B. Condé. — Le statut de Lophoproctus litoralis Verhoefï (Diplopode Pénicillate).
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— Essai sur l’évolution des Diplopodes Pénicillates. C. R. 1er Congr. int. Myriapo-
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L. Dresco-Derouet (Mme), Travailleur libre. — Étude d’Araignées et d’Opilions
cavernicoles dans leur milieu. I. Intensité respiratoire, premiers résultats.
Ann. Spéléol., 24, 3, 1969, pp. 529-532, 1 fig.
E. Dresco, Attaché. — Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam.
Ischyropsalidae). IX. Ischyropsalis espagnoli sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, ïe sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 962-967.
— Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae). X. Ischy¬
ropsalis magdalenae Sim. Ibid., 41, 4, 1969 (1970), pp. 854-866, fig. 1-36.
— Recherches sur la variabilité et la phylogénie chez les Opilions du genre Ischy¬
ropsalis C. L. Koch (Fam. Ischyropsalidae), avec création de la famille nouvelle
des Sabaconidae. Ibid., 41, 5, 1969 (1970), pp. 1200-1213, 13 fig., graph., 1 carte.
— • et M. Hubert. — Araneae Speluncarum Italiae. I. Fragm. Entom., 6, 2, 1969,
pp. 167-181, 10 fig.
C. Juberthie, Travailleur libre. — Sur les Opilions Cyphophthalmes Stylocellinae du
Gabon. Biologia Gabonica, 5, 2, 1969, pp. 79-92.
— Opilions des Galapagos : Galanomma microphthalma, gen. nov., sp. nov. Bull.
Mus. roy. Congo Belge (à paraître).
— Les genres d’Opilions Sironinae (Cyphophthalmes). Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1371-1390.
35
— et A. Munoz. — Révision de Chileogovea ædipus Roewer. (Opilion, Cyphophthalme,
Sirominae). Senck. Biol, (à paraître).
L. Juberthie-Jupeau (Mme), Travailleur libre. — Acquisition de la maturité sexuelle
chez un Gloméridé cavernicole : S pelaeo glomeris doderoi Silvestri (Myriapode,
- Diplopode). Ann. Spéléol., 24, 2, 1969, pp. 439-453.
— Un cas de tératologie chez un Symphyle Scolopendrellidae Symphylella vulgaris
(Hansen). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1421-1422.
L. Boissin, Attachée, et J. F. Manier. — Ovogenèse et fécondation chez Ilysteroche-
lifer meridianus (L. Koch). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1,
1969 (1970J, pp. 49-53.
A. Michel. — Les larves phyllosomes du genre Palinurellus von Martens (Crustacés
Décapodes : Palinuridae) . Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 5, 1969 (1970),
pp. 1228-1237, fig. 1-3.
A. Munoz. — Recherches sur les Opilions (Arachnida, Gonyleptidae) du Chili. I. Des¬
cription d’une nouvelle espèce : Pachylus quinamavidensis , et remarques sur la
morphologie génitale du genre Pachylus C. L. Koeli. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 490-497.
— Recherches sur les Opilions (Arachnida, Fam. Gonyleptidae) du Chili. II. Des¬
cription d’une nouvelle espèce : Pachylus vachoni et distribution géographique
du genre Pachylus. Ibid., 6, 1969 (1970), pp. 1391-1397.
— Contribution à la connaissance de la biologie des Gonyleptidae (Arachnides, Opi¬
lions). Thèse. Fac. Sciences, Paris, 1969.
— Voir C. Juberthie.
F. Silva, A. Veloso, J. Solervicens, et J. C. Ortiz. — Investigaciones zoologicas
en el parque nacional Vicenle Pcrez Rosales y zona de Pargua. Notic. mens.
Mus. Nat. Hist. nat., Santiago, 148, 1968, pp. 3-12.
R. Stockmann. — Recherches préliminaires sur l’appareil génital femelle des Scor¬
pions Buthidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969 (1970),
pp. 43-48.
— et J. L. Mougin. — Remarques sur un Scorpion, Hormurus australasiae, dans
le régime alimentaire d’un courlis d’Alaska, Numenius tahibensis en Polynésie.
Cahiers du Pacifique, 13, 1969, pp. 187-189.
Collections reçues :
Arachnides
Acariens : Israël (Swirski) ; Hollande (Lukoschus, Fain) ; France (Lukoschus) ;
Grèce (Hatzinikolis) ; Cambodge (Boutin) ; Guyane (Chatenay, Tissot,
Barruel) ; Angleterre (Fain) ; Belgique (Fain).
Araignées : Cambodge (Boutin) ; Madagascar (Mili.ot, Viette, Monsarrat) ;
Afrique (Garzoni) ; Éthiopie (Houin) ; Roumanie (Dumitresco, Orghidan) ;
Comores (Fischer) ; Turquie (Brignoli) ; Maroc (Dollfus, Vial) ; France
(Dollfus).
Pseudoscorpions : Cambodge (Boutin) ; France (Arambourg) ; Roumanie (Dumi-
tresco, Orghidan) ; Gabon (Coiffait) ; Maroc (Coiffait).
Scorpions : Cambodge (Boutin) ; Cameroun (Amiet) ; Afrique (Garzoni) ; Inde
(Filliozat) ; Éthiopie (Houin) ; Madagascar (Rarampi, Miakajato) ; Maroc
(Miranda, Dollfus, Viai., Coiffait, Sochurek, Cagdz, Df.lacour, Celo) ;
France (Le Guével, Dollfus, Brades, Willaume, Guyot, Chevallier,
— 36 —
Balazuc) ; Yougoslavie (Dubinina) ; Gabon (Coiffait) ; Tchad (Gillet) ;
Sénégal (I.F.A.N.).
Solifuges : Éthiopie (Houin) ; Maroc (Dollfus, Vial) ; France (Dollfus).
Myriapodes : Cambodge (Boutin) ; Maroc (Vial) ; Côte d’ivoire (Lamotte) ;
Afrique (Albaret) ; Espagne (Mauriès).
Crustacés :
Provenances diverses (Th. Monod).
Décapodes : Congo (A. Crosnier) ; Méditerranée (« Thalassa » : M. de Saint
Laurent) ; Archipel Malais (R. Serène) ; provenances diverses (U. S. Nat.
Mus. — Pagurides : Hawaï (B. Hazlett) ; îles Marshall (A. G. Humes) ; Austra¬
lie (Bruce).
Stomatopodes : Madagascar (B. Dérijard).
Isopodes : Amérique du Sud (R. Bastide et M. Torti).
Laboratoire d’Études et de Recherches sur les Animaux irradiés
(L.E.R.A.I.)
P. Ni au ss at, Maître de Recherche du Service de Santé des Armées, et C. Grenot,
Ingénieur de Recherche au C.N.R.S. — Strahlenresistenz von Skorpionen.
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— , L. Mallet et J. Ottenwaelder. — Apparition de benzo-3-4-pyrène dans diverses
souches de phyto-plancton marin cultivées in vitro. Rôle éventuel des bacté¬
ries associées. C. R. Acad. Sri., Paris, D, 268, 7, 1969, pp. 1109-1112.
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française. Soc. Méd. Chir. Hôp. Form. Sanit. Armées, 1, 6, 1969, pp. 582-605.
— , J. Ottenwaelder. — Apparition de benzo-3-4-pyrène dans des cultures in vitro
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Symp. Internat, sur les médicaments radio-sensibilisants et radio-protecteurs,
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tance à la chaleur A'Uromastix acanthinurus et de Varanus griseus. La Terre
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— Adaptation des animaux à la vie dans les déserts chauds. Science et Nature, 92
1969, pp. 34-40.
— 37 —
— Sur la constitution chimique de la graisse de dépôt chez certains reptiles saha¬
riens. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 5, 1968 (1969), pp. 906-911.
— Voir P. Niaussat. - 1 •*' * .
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australis L. Bull. Soc. zool. Fr., 94, 1, 1969, pp. 159-166.
— Voir M. Goyffon.
C. Weidner et P. Niaussat. — Étude électrophysiologique de l’œil médian du
scorpion Androctonus amoreuxi Aud et Sav. C. R. Soc. biol., 162, 11, 1968 (1969),
pp. 1911-1915.
P. Aguesse et P. Gaillot. — Note sur deux espèces d’Odonates de l’atoll de Clipper-
ton. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 6, 1968 (1969), pp. 1162-1163.
Les travaux suivants sont rédigés sous la forme de « Rapports particuliers » ronéotypés,
et peuvent être demandés au Laboratoire ou au Bureau « Documentation » du Centre de
Recherches du Service de Santé des Armées, 8 bis, rue des Récollets, Paris, 10e.
J. P. Ehrhardt et P. Niaussat. — Les premiers stades du développement larvaire
du brachyoure gécarcinidé Gecarcinus planatus Stimpson. 19 p.
J. P. Ehrhardt. — Note sur la faune malacologique de Clipperton. 18 p.
P. Niaussat et M. Goyffon. — État actuel des travaux entrepris sur le scorpion
radio-résistant Androctonus australis L. 16 p.
J. M. Lafaix et P. Niaussat. — Étude toxicologique des poissons et des animaux
marins du récif et du Lagon de l’atoll de Clipperton. 9 p.
J. M. Lafaix. — Écologie des oiseaux de Clipperton. Été 1968. 12 p.
M. Lemire, R. Deloince et P. Gaillot. — Étude histo-cytologique du système
nerveux central du scorpion Androctonus australis L. 28 p.
C. Auger. — Technique d’extraction et de dosage des hydrocarbures cancérigènes
de type benzo-3-4-pyrène. 16 p.
P. Niaussat, H. Frossard, J. L. Duval et M. Fatome. — Étude des propriétés radio-
protectrices de certains venins d’Arachnides. 30 p.
J. M. Lafaix. — Contribution à l’étude de l’écologie et de la reproduction de Gecar¬
cinus planatus Stimpson. 24 p.
M. Lemire, P. Gaillot et R. Deloince. — Quelques techniques histologiques appli¬
quées à l’étude de l’hépato-pancréas du scorpion Androctonus australis I+ 10 p.
P. Niaussat, P. Servant, J. P. Ehrhardt et M. Richard. — A piopos de réactions
cutanées de type allergique observées sur des plongeurs en Polynésie (1968).
Étiologie zoologique probable. 14 p.
J. P. Gentilhomme et P. Niaussat. — Note technique. Essai d’extraction de la cigua-
toxine. 8 p.
J. P. Ehrhardt, P. Niaussat et H. Trabut-Cussac. — Bathymétrie et hydrologie
du lagon de Clipperton. 30 p.
Laboratoire de Carcinologie et d’Océanoghaphie biologique
de l’École Pratique des Hautes Études.
J. Forest, Directeur. — Campagne d’essais du « Jean Charcot », 2-8 décembre 1968.
1. Compte rendu, commentaires et liste des stations. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., 41, 4, 1969 (1970), pp. 1004-1020, fig. 1 et 2.
— 38 —
T. A. Chace et J. Forest. — - Henri Coutière : son oeuvre carcinologique avec un index
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fiques. J. Conchyl., 107, 2, 1968, pp. 61-68.
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1018.
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Bernard Salvat, Directeur-adjoint du Laboratoire de Biologie marine et de Mala¬
cologie de l’École Pratique des Hautes Études. — Distribution des Mollusques
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Francine Salvat, Préparatrice, Laboratoire de Biologie marine et de Malacologie de
l’École Pratique des Hautes Études. — Voir E. Fischer-Piette.
Michèle Cauquoin, Collaborateur technique. — Mollusques récoltés par M. Holfstetter
sur les côtes de l’Équateur et aux îles Galapagos. Mactridae. Bull. Mus. Hist.
nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 1019-1030.
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1178.
— 39 -
Bernard Metivier, Collaborateur technique. — Mollusques marins récoltés par M. Hofï-
stetter sur les côtes de l’Equateur et aux îles Galapagos. Chitonidae et Fissu-
rellidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, 1968, pp. 585-596.
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destruction des branchies et des palpes de l’Huître portugaise. C. R. Acad.
Sci., Paris, 268, pp. 3189-3190.
F. Blanc. — Voir E. Fischer-Piette.
Principales collections reçues :
Très importante collection de J. L. Staadt, 53.000 espèces terrestres et marines,
toutes déterminées. C’est le plus grand apport qui soit jamais entré d’un seul
coup au Laboratoire de Malacologie.
Collection Soyer, comprenant, entre autres, de nombreuses et précieuses espèces
cavernicoles.
Paratypes de quatre espèces de Clausiliidae ou Hydrobiidae (don de M. S/.ekekes)
(Hongrie) .
Mollusques marins d’Islande, Feroe et Jean Mayen (récoltes du « Pourquoi-Pas »
1929) identifiés par Ph. Dautzenberg (don de M. R. Ph. Dollfus). Mol¬
lusques marins du Spitzberg et de Norvège (mission Lehman, 1969), don de
M. J. C. Fisciier. Mollusques marins du Maroc (Mme Beli.on), de Pointe-Noire
(M. Crosnier).
Mollusques terrestres des Sultanats de Mascate et d’Oman (Major Fuller), de
Djibouti, Mozambique et Afrique du Sud (M. Lavranos), de Madagascar
(M. Soula, Mme Blanc), du Sahara (MM. Lévi et Monod), du Tchad (M. Gil¬
let), d’Asie du Sud-Est (M. Brandt), de France (M. Chevallier).
Zoologie : Vers
Alain G. Chabaud, Professeur. — Voir J. Richard.
Claude Dupuis, Sous-Directeur. — Post-face à Bertaux : Petite flore pour l’étude
des Cortianires de la Région Parisienne. Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P.,
n. sér., 25, fasc. 1, 1969, pp. 23-21.
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27, phot. h. t. 1-3.
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cularius Cuvier. Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 1043-
1046, fig. A-E.
— Description de Syphacia (Syphacia) alala n. sp., oxyure parasite du rongeur Cri-
cetidae Zygodontomys lasiurus (Lund, 1839). Ibid., 40, 4, 1968 (1969), pp. 807-
813, fig. 1-2.
— Description du mâle de Pterygodermatites dollfusi (Chabaud & Rousselot, 1956)
(Nematoda Rictulariidae). Ibid., 41, 1, 1969, pp. 338-342, fig. 1-2.
— Helminthoxys freitasi n. sp., oxyure parasite d’un rongeur Echimyidae du Brésil.
Ibid., 41, 2, 1969, pp. 579-583, fig. 1-2.
— Cycle biologique de Pterygodermatites desporlesi (Chabaud et Rousselot, 1956)
Nematoda, Rictulariidae. Ann. Parasitol. hum. et comp., 44, 1, 1969, pp. 47-
58, fig. 1-6.
— Cycle biologique de Gongylonema dupuisi Quentin, 1965, Nematoda, Spiruridae.
Ibid., 44, 1, 1969, pp. 59-68, fig. 1-5.
— Parastrongyloïdes chrysochloris n. sp. Anguillule parasite d’un Insectivore et d’un
Rongeur d’Afrique Équatoriale. Ibid., 44, 2, 1969, pp. 157-164, fig. 1-3.
— , Y. Karimi et C. Rodriguez de Almeida. — Protospirura numidica criceticola n.
subsp. parasite de rongeurs Cricetidae du Brésil. Cycle évolutif. Ann. Parasitol.
hum. et comp., 43, 5, 1968 (1969), pp. 583-596, fig. 1-5.
— et R. Tchéphakoff. — Cycle biologique de Subulura otolicni (Van Beneden,
1890). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 571-578, fig. 1-4.
Jean-Louis Albaret, Assistant. — Description de deux nouveaux Nyctothères para¬
sites de Bufo regularis (Reuss) de Brazzaville. Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 814-822, fig. 1-3.
— Observations sur la région buccale du Cilié Ophryoglena mucifera M., et sur sa
régénération. Prostitologica, 4, 2, 1968 (1969), pp. 169-178, fig. 1-4, pl. I-II.
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Batracien Anoure de Madagascar. Ibid., 4, 4, 1968 (1969), pp. 449-451, fig. 1-3.
— Voir J. A. Rioux.
Yves Boulard, Assistant. — - Voir I. Landau.
Jean-Claude Michel, Assistant. — Voir I. Landau.
Annie J. Petter, Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Observations sur la systéma¬
tique et le cycle de l’Ascaride Hexametra quadricornis (Wedl, 1862). Ann. Para¬
sitol. hum. et comp., 43, 6, 1968 (1969), pp. 655-691, fig. 1-9.
— Cycle évolutif de deux espèces d’Heterakidae parasites de Caméléons malgaches.
Ibid., 43, 6, 1968 (1969), pp. 693-704, fig. 1-2.
— Enquête sur les Nématodes des sardines pêchées dans la région nantaise. Rapport
possible avec les granulomes éosinophiles observés chez l’homme dans la région.
Ibid., 44, 1, 1969, pp. 25-36, fig. 1-5.
Jeanne Renaud-Mornant, Chargée de Recherche au C.N.R.S. et B. Salvat. — Étude
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— 41 —
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323, fig. 1-4.
Marie-Claude Durette-Desset, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Helminthes
de Marsupiaux américains. Trichostrongyloidea. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 4,
1968 (1969), pp. 581-594, fig. 1-5.
— Nouvelles données morphologiques sur quelques Nématodes Héligmosomes, para¬
sites de Rongeurs. Ann. Parasitai, hum. et comp., 44, 1, 1969, pp. 37-46, fig. 1-
5.
— Sept nouvelles espèces de Nématodes héligmosomes, parasites d’un Atherurus
africanus Gray, et remarques sur leur répartition dans l’intestin. Cahiers de
La Mahoké, 7, 2, 1969, pp. 109-130, fig. 1-8.
- — Description de Quentinstrongylus graphiuri n. gen., n. sp., Héligmosome, parasite
d’un Gliridé en Afrique tropicale. Ibid., 7, 2, 1969, pp. 131-134, fig. 1.
— Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. II. Nouvelles données morpholo¬
giques sur quatre espèces du genre Heligmodendrium. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., 40, 3, 1968 (1969), pp. 612-620, fig. 1-4.
— Id. III. Nouvelles données morphologiques sur cinq espèces parasites de Rongeurs
ou de Primates. Ibid., 2<= sér., 40, 6, 1968 (1969), pp. 1215-1221, fig. 1-5.
— Id. IV. Description de Longistriata hoineffae n. sp., parasite de Cricétidés, et étude
du système des arêtes cuticulaires de L. epsilon Travassos, 1937, et L. dollfusi
Diaz-Ungria, 1963. Ibid., 2e. sér., 41, n° 1, 1969, pp. 328-337, fig. 1-4.
— et R. Tchéprakoff. — Id. V. Description de trois nouvelles espèces parasites
du Cercomys cunicularius Cuvier, 1829. Ibid., 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 584-597,
fig. 1-5.
Odile Bain, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Remarques au sujet d’une nou¬
velle Pilaire de Caméléon malgache, proche de Foleyella brevicauda. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2<= sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 802-806, fig. 1-2.
— Morphologie des stades larvaires d’Onchocerca volvulus chez Simulium damnosum
et redescription de la micro filaire. Ann. Parasitol. hum. et comp., 44, 1, 1969,
pp. 69-82, fig. 1-4.
— - Étude morphologique du développement larvaire de Foleyella furcata chez Ano¬
phèles stephensi. Ibid., 44, 2, 1969, pp. 165-172, fig. 1-3.
— Cycle d’une Filaire d’Agame Saurositus agamae hamoni n. s. sp. (Eufilariinae)
chez Anopheles stephensi. C. B. Acad. Sci., Paris, D, 268, 1969, pp. 2439-2441,
1 fig.
— et B. Philippon. — Mécanisme du passage des microfilaires à travers la paroi
stomacale du vecteur ; son importance dans la transmission de l’onchocercose.
Ibid., D, 269, 1969, pp. 1081-1083, fig. 1-4.
— — Recherche sur les larves de Nématodes Ascaridida trouvées chez Simulium
damnosum. Ann. Parasitol. hum. et comp., 44, 2, 1969, pp. 147-156, fig. 1-3.
— et J. Brunhes. — Un nouveau genre de Filaire parasite de Grenouilles malgaches.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2^ sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 797-801, fig. 1-2.
Roselyne Tchéprakoff, Technicienne. — Voir J.-C. Quentin.
— Voir M.-C. Durette-Desset.
Jacques Prod’hon, Stagiaire O.R.S.T.O.M. — Rhopalias dobbini n. sp. Trématode
parasite de Monodelphis domestica domestica. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
40, 2, 1968 (1969), pp. 393-395, fig. A-C.
— Physaloptera ( Physaloptera ) rauschi n. sp. parasite de Taxidea taxus. Ibid., 2e sér.,
40. 5, 1968 (1969), pp. 1047-1050, fig. A-I.
— 42 —
— Description de Raillietnema petterae n. sp. et de Raillietnema parapetterae n. sp.
Nématodes parasites d’un Amphibien malgache, Discophus antongili Grandi-
dier, 1877. Ibid., 2^ sér., 40, 6, 1968 (1969), pp. 1209-1214, fig. 1-2.
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de La Maboké, 7, 2, 1969, pp. 135-137, pl. I (fig. A).
— J. Richaud, E. R. Brygoo et P. Daynes. — Présence de Paramphistomum micro-
bothrium Fischoeder, 1901, à Madagascar. Arch. Inst. Pasteur Madagascar,
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J. A. Rioux, J. L. Albaret, R. Houin et J. P. Dedet. — Écologie des Leishmanioses
dans le sud de la France. 2. Les réservoirs sylvatiques. Infestation spontanée
du Renard ( Vulpes vulpes L.). Ann. Parasitol. hum. et comp. 43, 4, 1968 (1969),
pp. 421-428.
Station de Parasitologie expérimentale et comparée de Richelieu
(Indre-et-Loire)
( Établissement de la Faculté de Médecine de Paris)
Claude Dupuis, Sous-Directeur. — Voir ci-dessus.
Robert Corillon et M. Guerlesquin. — Révision systématique des Charophycées
des collections Marcel Piron. Bull. Soc. scient. Bretagne, 44, fasc. 1-2, 1969,
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Denise Huguet. — Stevenia deceptoria (Loew) (Diptera Rhinophorinae), parasite
nouveau d’ Armadillidium vulgare L. (Isopoda Oniscoidea). Ibid., n. sér., 25,
fasc. 2, 1969, pp. 39-40.
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myia rufitibia dans le massif de la Sainte-Baume (Dipt. Tachinidae, Acemyiina).
Bull. Soc. ent. Fr., 74, 3-4, 1969, pp. 63-66.
— - Recherches sur la biologie de divers Diptères endoparasites d’Orthoptères. Mém.
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mologiste, 25, 4, 1969, pp. 61-66, fig. 1-2.
Laboratoire d'Helminthoiogie et Parasitologie comparée
de l’École Pratique des Hautes Études
Robert Ph. Dollfus. Directeur honoraire. — Notice nécrologique : Le Professeur
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43 —
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Résumé des communie., p. 44.
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Claude Dupuis, Chef de Travaux. — Voir ci-dessus.
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31, sér. A, n° 1, janvier 1969, pp. 47-56, 16 flg., 1 pl. phot. p. 57.
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1969, pp. 25-41, 5 flg., V pl. phot. pp. 42-46.
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— Sur quatre crevettes de Nouméa (Nouvelle Calédonie). Cahiers du Pacifique, n° 13,
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Collections reçues :
Bryozoaires :
Collection R. Ph. Dollfijs : 300 espèces.
Collection du « Jean Charcot », décembre 1968 : 53 espèces.
— 45 —
Spongiaires :
Éponges de « Vema Seamount » (Atlantique Sud) : 37 espèces.
Éponges de Méditerranée et plus spécialement de Banyuls-sur-Mer : 150 espèces.
Éponges de la « Calypso », Aldabra : 48 espèces.
Éponges de Nha Trang (Viêt-Nam) : 23 espèces.
Éponges des Philippines : 30 espèces.
Éponges du Mozambique : 13 espèces.
ÉcHINODERMES :
Êchinodermes du Congo (coll. Crosnier).
Echinodermes récoltés par le « Jean Charcot ».
Êchinodermes récoltés par la « Thalassa ».
Êchinodermes d’Afrique du Sud (don J. H. Day).
4 300 préparations microscopiques de spiculés d’ Holothuries exécutées sur des spéci¬
mens des Musées de Copenhague, d’Amsterdam, et du British Muséum.
Physiologie générale et comparée
Laboratoire associé d’Endocrinologie comparée
du Centre National de la Recherche Scientifique
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— Mariculture : espoirs et limites. Connaissance de la Mer, 2, 1969, pp. 24-29.
— Les poissons migrateurs. Atomes, 24, 1969, pp. 715-720.
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pp. 7-11. — La circulation, pp. 64-625. — La respiration, pp. 627-689. —
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milieux, pp. 1697-1702. — Adaptation à la plongée, pp. 1722-1725. — Les
migrations, pp. 1766-1783. — L’évolution physiologique, pp. 1784-1799.
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acheuléenne dans la grotte du Lazaret (Nice). (Sous la direction de H. de Lum-
ley). Mém. Soc. préhist. fr., 7, 1969, pp. 107-110.
J. Y. Crochet, Travailleur libre. — Révision du genre Peratherium Aymard, 1849
(Marsupiala). C. R. Acad. Sci., Paris, 268, 1969, pp. 2038-2041, 2 fig.
Collections reçues :
Invertébrés : Rrachiopodes du Dévonien inférieur de Koniepruss, Tchécoslovaquie
(don Muséum Narodni, Prague) ; moulages et spécimens de diverses espèces
de cinq genres de Bivalves (Trigoniidae) du Jurassique et du Crétacé du Japon
(don Sh. Maeda, Chiba, Japon) ; Céphalopodes de l’Aalénien de l’Alaska et
du Callovien d’Argentine (don G. Westermann, Hamilton, Canada).
Vertébrés : Poissons du Miocène terminal de Lorca près Murcie, Espagne (don
Ch. Montenat) ; Cotylosauriens du Permien du Niger (don Ph. Taquet) ; Rep¬
tiles et Mammifères du Miocène de Chevilly (Loiret) (Fouilles du Muséum sur
les chantiers de l’aérotrain, (don L. Ginsburg) ; Mammifères de l’Eocène infé¬
rieur de la région de Reims (don D. E. Russell).
Mission du Spitsberg :
Végétaux : Premiers végétaux vasculaires : Rhyniales et Protolépidodendrales du
Dévonien ; Empreintes d’Équisétales, Filicales, Gymnospermes, Monocotylé-
dones et très nombreuses Dicotylédones du Tertiaire.
Invertébrés : Polypiers du Carbonifère ; Bivalves du Dévonien inférieur et du
Crétacé inférieur ; Ammonites du Trias.
Vertébrés : Agnathes (Ostéostracés et Hétérostracés), Placodermes (Arthrodires)
et Crossoptérygiens Rhipidistiens Porolépiformes du Dévonien inférieur des
Woodfjord, Raudfjord, Ekmanfjord ; Poissons Actinoptérygiens Palaeonisci-
formes, Amphibiens, Ichthyosauriens, Sauroptérygiens du Trias de l’Isfjord ;
Sauroptérygien du Trias d’Edgeôya ; Sauroptérygien du Crétacé inférieur
d’Agardbukta.
Laboratoire de Paléontologie de l’École Pratique des Hautes Études
R. Lavocat, Directeur. — La systématique des Rongeurs hystricomorphes et la dérive
des continents. C. R. Acad. Sci., Paris, sér. D, 269, 1969, pp. 1496-1497.
Laboratoire de Micropaléontologie
de l’École Pratique des Hautes Études
G. Deflandre, Directeur de Recherche honoraire au C.N.R.S., ancien Directeur à
l’E.P.H.E., Correspondant de l’Institut. — La typification en Paléoprotisto-
logie. Prostitologica, 5, 1969, pp. 87-95, 2 pl.
— et G. Chennaux. — Sur la position systématique du genre Salpingocryplum Défi,
et Chen., à propos de la découverte d’une espèce nouvelle de Corynotrypa (Bryo-
— 52 —
zoaire) dans le Dévonien moyen de l’Ahnet, Sahara. C. R. Acad. Set., Paris,
268, sér. D, 1969, pp. 1482-1484, 1 pl.
— et Ph. Taugourdeau. — Diopatraites cretaceus nov. spec. Réflexions sur la distri¬
bution stratigraphique des vestiges d’Annélides et leur systématique. Cah.
Micropal., sér. I, n° 12, Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 459, 1969, 6 p.,
1 Pl.
M. Deflandre-Rigaud (Mme), Directeur. — Remarques sur la Nomenclature des
Radiolaires. I. Haeckel 1887 et le « Challenger ». Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 40, 1968 (1969), pp. 1071-1092.
Y. Le Calvez, Directeur adjoint. — Les Foraminifères du Paléogène des sondages
de Chaignes, Montjavoult, Cires-les-Mello-Le-Tillet et Ludes (Rassin de Paris).
Mém. B.R.G.M., 1969, 59, pp. 101-106, 1 tabl.
— Remarques sur la conception et la taxinomie de quelques genres de Foraminifères.
Cah. Micropal., sér. I, n° 13, Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 460, 1969,
13 p., 4 pl.
— et G. Bignot. — Contribution à l’étude des Foraminifères planctoniques de l’Éocène
du Bassin de Paris. Proc. Ist. Int. Conf. on plankt. microfoss. (Geneva). Leiden,
Brill, 1969, pp. 161-1265, 2 pl.
— et L. Leclaire. — Sur la présence probable de Quaternaire ancien dans l’un
des grands canyons du Précontinent Nord-Africain. Mise en évidence d’une
lacune stratigraphique dans la série pléistocène. C. R. Acad. Sci., Paris, 268,
sér. D, 1969, pp. 1252-1254.
Ph. Taugourdeau, Chef de Travaux. — Sur un assemblage partiel (Scolécodonte)
de Polychetaspis oklahomensis n. sp. Revue de Micropal., 1968, 2, 3, pp. 176-
180, 1 pl.
— Premier aperçu sur les Scolécodontes du Paléozoïque français. C. R. Acad. Sci.,
Paris, 268, sér. D, 1969, pp. 2661-2663.
— Voir G. Deflandre et Ph. Taugourdeau.
K. Perch-Nielsen. — Naninfula, genre nouveau de Nannofossiles calcaires du Ter¬
tiaire danois. C. R. Acad. Sci., Paris, 267, sér. D, 1968, pp. 2298-2300.
A. Ehrlich. — Etablissement de la structure complexe d’une Diatomée fossile par
l’analyse comparée des valves en microscopie photonique, électronique par
transmission et électronique par balayage. C. R. Acad. Sci., Paris, 268, sér. D,
1969, pp. 2556-2558.
— Révision de l’espèce Cyclotella temperei Peragallo et Héribaud. Examen comparé
aux microscopes photonique, électronique et électronique à balayage. Cah.
Micropal, sér. I, n° 11, Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 458, 1969, 11 p.,
6 pl.
L. Rampi. — Archaeomonadacées de la diatomite éocène de Kreyenhagen Californie.
Cah. Micropal., sér. I, 14, Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 461, 1969, 12 p.,
3 pl.
Collections reçues :
Microfossiles : Coccolithes du Crétacé d’Angleterre (don d’A. Bachmann, Vienne,
Autriche) ; Dinoflagellés et Acritarches du Sénonien de sondages de Montja¬
voult, Oise et du Tillet, S. et M. (don de J. J. Chateauneuf, Orléans) ; Dino¬
flagellés et autres du Paléocène de Bou Craa, Sahara espagnol (don de
Mme C. Fondeur et B. Raguenet, Rueil) ; Calcisphères du Crétacé alpin (don
de El Kohli, Paris) ; holotypes d’Archaeomonadacées éocènes de Californie
(don de L. Rampi, San Remo, Italie) ; Acritarches du Tremadoc de Zagora,
— 53
Maroc et Dinoflagellés daniens du Danemark (don de J. Deunff, Rennes) ;
Paratypes d’espèces nouvelles de Foraminifères ( Lentoculina sublitus, Doro-
thia burdigalensis ), d’Ostracode ( Cyclocypris balearica) et de Charophyte (Chara
maioricensis ) (don de G. Colom, Soler, Baléares) ; vases à coccolithes, sondages
en Méditerranée (don de H. Chamley, Marseille).
Phanérogamie
A. Aubréville, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Essais sur la distribu¬
tion et l’histoire des Angiospermes tropicales dans le monde. Adansonia, sér. 2,
9, 2, 1969, pp. 189-247, 9 fig.
— A propos de 1’ « introduction raisonnée à la Biogéographie de l’Afrique » de Léon
Croizat. Ibid., sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 489-496, 1 phot.
J. Léandri, ancien Professeur sans chaire. — Sur quelques espèces malgaches
de Croton (Euphorbiacées). Adansonia, sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 497-510, 1 pl.
N. Halle, Maître de Conférences, Sous-Directeur, et G. Cusset. — Anomalie remar¬
quable chez une feuille à’ Arum maculatum L. (Araceae). Adansonia, sér. 2, 9,
3, 1969, pp. 451-455, 3 fig.
— In : R. Wilczek. Novitates africanae X. Bull. Jard. Bot. Nat. Belg., 39, 1969,
pp. 91-92.
— L’Herbier de Michel Adanson au Muséum de Paris et l’itinéraire d’un grand voyage
botanique en 1779. Adansonia, sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 465-487, 3 pl., 2 cartes.
— Voir R. Letouzey.
G. Aymonin, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Littoral atlantique, du Per-
thuis breton aux Landes du Médoc. Itin. et Not. Bot., Doc. polyc., École Norm.
Sup. Paris, 1968 (1969), 54 p., 4 pl. cartes et tabl.
— Le problème de l’Ostryaie. Bull. Soc. bot. Fr., 115, 3-6, 1968 (1969), p. 305.
— L’Herbier de « La Jaysinia ». Tr. Labor. « La Jaysinia », 3, 1969, pp. 35-38.
— Le Sud du bassin de Paris et ses marges (Compléments). Not. Bot., Doc. polyc.,
École Norm. Sup. Paris, 1969, pp. 1-5 et 51-56.
— Introduction phytogéographique à « Sisteron et les Alpes de Lumière ». Notice,
96e Sess. extr. Soc. Bot. Fr., Doc. polyc., 1969, 5 p.
— Itinéraire phyto-écologique, des Landes du Marensin aux montagnes de Soûle.
Not. Bot., Doc. polyc., École Norm. Sup. Paris, 1969, 96 p., 2 tabl., 3 fig.
— Observations floristiques (Champagne sénonaise). Bull. Soc. bot. Fr., 116, 5-6, 1969,
p. 298.
— et J. L. Hamel. — Rapport pour l’attribution du Prix de Coincy de Taxinomie
à M. André Lawalrée. Ibid., 115, pp. 607-608.
— Voir M. Keraudren-Aymonin (Mme).
M. Keraudren-Aymonin (Mme), Maître-Assistant. — Cucurbitaceae, I.O. P. B. Chro¬
mosome Number Reports. XX, Taxon, 18, 2, 1969, pp. 214-215.
— Guide des Plantes Sauvages. Sélection du Reader’s Digest. 1969, 64 p., 131 phot.
— - et G. Aymonin. — Les explorations et les collections botaniques du Professeur
Henri Humbert. Tr. Labor. « La Jaysinia », 3, 1969, pp. 11-33, phot., 4 cartes.
— et H. Straka. — - Cucurbitaceae, Palynologica Madagassica et Mascarenica. Pol¬
len et Spores, 11, 2, 1969, pp. 311-325, 5 pl., phot.
A. Le Thomas (Mme), Maître-Assistant. — Mise au point sur deux Annona africains.
Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 95-103, 1 carte, 1 phot.
54
— A propos d’un Artabotrys méconnu du Cameroun. Ibid., sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 439-
442, 1 pl.
— in : Aubréville, Flore du Gabon, Annonacées, 16, 1969, pp. 1-372, 67 pl.
J. Raynal, Assistant. — Cyperaceae, pp. 163-166, 2 cartes, in : B. Peyhe de Fabrè-
gues et J. P. Lebrun, Plantes rares ou intéressantes de la République du Niger.
II. Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 157-168.
— et S. Hooper. — Some new taxa in Pycreus from tropical Africa. Kew Bull., 23, 2,
1969, pp. 313-314.
— Cypérales, in Encyclopaedia Universalis 5, 1969, pp. 294-296, 3 phot.
— Notes cypérologiques : 16. Deux nouvelles espèces de Lipocarpha. Bull. Mus.
Hist. Nat., Paris, sér. 2, 41, 4, 1969, pp. 974-979, 2 pl., 1 carte.
— Un nouvel Aponogeton du Tchad. Adansonia, sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 549-551, 1 pl.
A. Raynal (Mme), Assistante. — Révision du genre Enicostema Bl. (Gentianaceae).
Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 57-85, 4 pl., 3 diagr., 1 carte.
— Deux nouveaux Striga (Scrophulariaceae) d’Afrique centrale. Bull. Jard. Bot. Nat.
Belg., 39, 1969, pp. 97-108, 2 pl., 1 carte.
C. Sastre, Assistant. — Les espèces de Sauvagesia L. à placentation basale. Caldesia,
10, 50, 1969, pp. 55-66, fig.
C. Tirel (Mme), Assistante. — Deux nouvelles espèces vietnamiennes appartenant
aux genres Mitreola L. et Strychnos L. Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 119-
123, 2 pl.
— Mise en synonymie de Strychnos Leenhoutsii Tirel avec S. ramentifera Ducke. Ibid.,
sér. 2, 9, 4, 1969, p. 571.
C. Cusset (Mme), Assistante. — Deux Hydrostachys nouveaux de Madagascar. Adan¬
sonia, sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 443-450, 2 pl., 1 carte.
J. Bosser, Directeur de Recherche à l’O.R.S.T.O.M. — Graminées des pâturages
et des cultures à Madagascar. Mém. O.R.S.T.O.M., 35, 1969, 440 p., 153 fig.
- — Contribution à l’étude des Orchidaceae de Madagascar. 7. Adansonia, sér. 2, 7,
1, 1969, pp. 135-137.
— Contribution à l’étude des Orchidaceae de Madagascar, 8. Sur 3 nouvelles espèces
du genre Habenaria Willd. Ibid., sér. 2, 9, 2, 1969, pp. 293-298.
— et P. Morat. — Contribution à l’étude des Orchidaceae de Madagascar, 9. Les
genres Grammangis Rchb. f. et Eulophiella Rolfe. Ibid., sér. 2, 9, 2, 1969,
pp. 299-309.
— Contribution à l’étude des Orchidaceae de Madagascar, 10. Espèces nouvelles
du genre Cynorkis Thou. Ibid., sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 343-359.
— Note sur les Graminées de Madagascar, 8. Sur 2 espèces nouvelles de Sporobolus
R. Br. Ibid., sér. 2, 9, 3, pp. 339-341.
— - Contribution à l’étude des Orchidaceae de Madagascar, 11. Sur les affinités des
genres Cryptopus Lindl. et N eobathiea Schlt. Ibid., sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 539-
547, 3 pl.
A. Lourteig, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Lythraceae. In : R. Reitz, Flora
Illustrada Catarinense, 1969, pp. 1-80, f. 1-17, 14 cartes.
J. E. Vidal, Maître de Recherche au C.N.R.S., G. Martel (Mlle), ethnologue, et
S. Lewitz (Mme), linguiste. — Notes ethnobotaniques sur quelques plantes
du Cambodge. Bull. Ec. Fr. E.-O., Paris, 55, 1969, pp. 171-232, 1 fig., 5 pl.
phot.
— et B. Wall (Mlle) , ethnologue. — Contribution à l’ethnobotanique des Nya Hün
(Sud-Laos). Journ. Agric. trop. Bot. appl., Paris, 15, 1969, pp. 243-264, 1 carte,
1 pl. phot,
— ss¬
ii. Heine, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Tropical African Plants XXIX :
a) Mitreola petiolata (J. F. Gmel.) Torrey et Gray, an indigenous species in West
Tropical Africa. — b) The identity of Solarium clerodendroides Hutch. et Dalz.
Kew Bull., 23, 1969, pp. 251-254.“
— Bemerkungen über die derzeit als Aquarienpflanzen gepflegten Najas-Arten. Die
Aquarien- und Terrarien-Zeitschrift (Datz), 22, 1969, pp. 212-214, fig.
— et P. Michel. — Manuel des plantes d’aquarium, de C. D. Roe, traduit et adapté
de l’anglais (titre original de l’ouvrage « A Manual of Aquarium Plants », by
C. D. Roe, Shirley, Soliiiull, Grande-Bretagne, 1966). Editions A. Haegel,
Strasbourg, 2, 1969, 111 p„ 130 fig.
— — Une plante nouvelle en aquariophilie : Hydrotriche hottoniiflora Zucc. (1832).
La Pisciculture Française, 17, 1er trimestre 1969, pp. xi-xv, 3 fig.
R. Letouzey, Conservateur des Eaux et Forêts O.M., Maître de Recherche au
C.N.R.S. — Ulmacées gabonaises. Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 33-39.
— Urticacées gabonaises. Ibid., pp. 37-42.
— Présence au Gabon du genre Pogonopliora Miers ex Bentham, Euphorbiacée d’Amé¬
rique du Sud tropicale. Ibid., sér. 2, 9, 2, 1969, pp. 273-276, 1 pl.
— Observations phytogéographiques concernant le plateau africain de TAdamaoua.
Ibid., sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 321-337, 4 fig., 1 carte.
— Manuel de Botanique Forestière, Afrique tropicale, 1, Botanique Générale. Centre
Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne. 1969, 189 p., 393 fig.
— , N. Halle et G. Cusset. — Phyllobotryae (Flacourtiaceae) d’Afrique centrale.
Variations morphologiques et biologiques. Conséquences taxonomiques. Adan¬
sonia, sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 515-537, 8 fig., 1 carte.
— et F. White. — New Diospyros (Ebenaceae) in occidental and central Africa.
Ibid., sér. 2, 9, 2, 1969, pp. 277-283, 1 pl.
A. Cavaco, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Contribution à l’étude des Rubiacées-
Vanguériées de Madagascar (suite). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 1,
1969, pp. 372-374.
— Contribution à l’étude des genres Pseudopeponidium et Peponidium (Rubiacées-
Vanguériées). Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 43-46, 1 pl.
J. G. Adam, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Etude comparée de quelques forêts
ouest-africaines (Sierra-Leone et Liberia). Bull. I.F.A.N., 31, sér. A, n° 2,
1969, pp. 340-410.
But Ngoc Sanh (Mme), Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Araliacées nouvelles
de l’Indochine. Adansonia, sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 389-394, 2 pl.
M. Lescot (Mme), Technicienne. — Une nouvelle Papilionacée sénégalaise : Tephro-
sia Berhautiana Lescot. Adansonia, sér. 2, 9, 2, 1969, pp. 311-315, 1 pl.
J. P. Lebrun, Attaché au Muséum — Localités nouvelles de plantes vasculaires
d’Afrique tropicale. Bull. Soc. bot. Fr., 115, 3, 4, 5, 6, 1969, pp. 245-250.
— Les Ptéridophytes dans la Région Parisienne. XXVI-XXVII. Le genre Currania
Copeland. Cali. Nat., nouv. sér., 24, 4, 1969, pp. 11-116, 2 cartes.
— et B. Peyre de Fabrègues. — Plantes rares ou intéressantes de la République
du Niger, II. Adansonia, 9, 1, 1969, pp. 157-168, 3 cartes.
R. Capuron, Conservateur des Eaux et Forêts, C.T.F.T. Tananarive. — A propos
des Rubiacées-Vanguériées de Madagascar. Adansonia, sér. 2, 9, 1, 1969, pp. 47-
55, 1 fig.
— Contribution à l’étude de la flore forestière de Madagascar. Sur la place du genre
Kaliphora Hook. f. Ibid., sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 395-397.
56 —
— Observations sur le Grevea madagascariensis Bâillon. Ibid., sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 511-
514.
H. Jacques-Félix. — Sur un Acidanthera (Iridacée) de Guinée. Adansonia, sér. 2,
9, 1, 1969, pp. 131-133, 3 phot.
- — Description d’un Trifolium nouveau du Cameroun. Ibid., sér. 2, 9, 4, 1969, pp. 553-
558, 2 pl.
R. P. J. Berhaut. — Nouvelle espèce de Justicia et nouveautés pour la flore du Séné¬
gal. Adansonia, sér. 2, 9, 3, 1969, pp. 399-401, 1 fig.
J. Bognee. — Une nouvelle espèce du genre Callopsis Engl. (Aracées) et considéra¬
tions taxinomiques sur ce genre. Adansonia, sér. 2, 9, 2, 1969, pp. 285-291,
2 pl., 1 carte.
Principales collections reçues :
Afrique : MM. Boiteau, Cadet, F. Halle, Mac Kee, Mathez, Spitz, J. -F. Vil-
liers. — Institutions : Brazzaville (O.R.S.T.O.M.), Bruxelles, Elisabethville,
Ghana, Hambourg, Ibadan, Kew, Kirstenbosch, Lisbonne, Londres, Maisons-
Alfort (I.E.M.Y.P.T.), Oxford, Salisbury, Tananarive (O. R. S. T. O. M.), Uppsala,
Wageningen, Washington, Yaoundé, Zürich. — Au total : 12.012 parts.
Amérique : MM. Krapovickas, Petitbon, Sastre, Mlle Lourteig. — Institu¬
tions : Berkeley, Bogota, Brasilia, Cambridge, Caracas, Cayenne, Chapel Hill,
Corientes, Curitiba, Herbarium Bradeanum, Inta-Castelar, Itajai, Legon, Mar¬
tinique, Montevideo, New York, Ottawa, Parana, Quilpé, Renner, Utrecht,
Washington. - — Au total : 5.648 parts.
Asie : MM. de Leiris, Père Simonin, Mlle Martin. — Institutions : Aarhus,
Bangkok, Copenhague, Edimbourg, Kew, Kyoto, New York, Pnom Penh,
Pondichéry. — Au total : 2.000 parts.
Europe : MM. Aymonin, Mac Kee, Fervidi, Trotereau. — Institutions : Aarhus,
Cluj, Cracovie, E.N.S., Léningrad, Moscou, Stockholm. — Au total : 762 parts.
Océanie : MM. Mac Kee, St John. — Institutions : Berkeley, Canberra, Kew
Kuala Lumpur, Mexico, Nouméa (O. R. S. T. O. M.), Suva, Sydney, Zürich. —
Au total : 3.354 parts.
Total général : 23.776 parts.
Services des prêts et divers :
Total des plantes prêtées : 6.836 ; envoyées en échange : 8.359 ; empruntées :
2.950.
Botanistes ayant effectué des séjours réguliers au Laboratoire : Français : 75 ;
étrangers : 110.
Visiteurs reçus pour expertises, consultations d’herbiers ou d’ouvrages : 250.
Laboratoire de Botanique phanérogamique tropicale
de l’École Pratique des Hautes Études
M.-L. Tardieu-Blot (Mme), Directeur à l’École Pratique des Hautes Études. — Tra¬
duction et bibliographie des Ptéridophytes de G. Brownlie, Flore de Nouvelle
Calédonie, 3, 1969, 307 p., 39 pl.
O. Décompté (Mme), Assistante. — Combrétacées, Flore du Cambodge, du Laos et
du Vietnam, 10, 1969, 119 p., 13 fig.
— 57 —
Centre National de Floristique
P. Jovet, Directeur de Recherche honoraire. — Présentation commentée de Physio¬
logie et Biologie des plantes vasculaires : II — Croissance, reproduction, écologie,
phytopathologie (2e part, du tome III du cours de Bot. Gén. de Bach, M. Mas-
cré et G. Deysson). Soc. d’Et. d’Ens. Sup. Paris, 1967, un vol de 336 p., 92 fig.
de Deysson Guy. Rev. Gén. Sri., mai-juin 1968 (1969), 80, 5-6, pp. 182-183.
— Le Senecio harveianus MacOwan en France. Bull. C.E.R.S. Biarritz, 7, 2, 1968,
pp. 405-407, fig.
— Senecio harveianus à St. Macaire (Gir.). Ibid., 7, 2, 1968, pp. 411-415, 3 phot.
— Notes sur le comportement de Senecio harveianus MacOwan. Ibid., 7, 2, 1968,
pp. 421-424.
— Selaginella kraussiana (Kunze) A. Br. en Pays Basque (6e note). Ibid., 7, 3, 1969,
pp. 613-615.
— Préface du volume sur les Séneçons du Groupe helenitis de Luc Brunerye. SEDES,
Paris, 1969, pp. ix-xi.
— et S. Jovet. — Extension de V Aster squamalus en Pays Basque. Ibid., 7, 3, 1969,
pp. 609-612, 1 fig.
— et P. Bosserdet. — Senecio harveianus MacOwan. Relevé chronologique des obser¬
vations en France. Ibid., 7, 2, 1968, pp. 417-420.
— Expansion de V Aster squamalus (Spreng.) Hieron. dans le Sud-Ouest de la France.
Ibid., 7, 2, 1968, pp. 425-444.
— et M. Guédès. — Les Sisyrinchium naturalisés en France. Ibid., 7, 2, 1968, pp. 451-
452.
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sp. Ibid., 7, 2, pp. 77-81, 3 fig.
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— L’affaire du Parc de la Vanoise. Ibid., 1969, pp. 449-456.
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sporal et les fentes de germination longitudinales et circulaires chez les asco-
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chez Drepano-, Rhaphido- et Leptolejeunea. Rev. Bruol. et Lichénol., 36, 1968,
pp. 45-55, 4 fig.
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2 cartes.
— Le genre Leptolejeunea (Spruce) Steph. en Amérique. Nova Hedwigia, 17, 1969,
pp. 265-350, pl. 67-88.
— Voir S. Jovet-Ast.
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— Voir R. Heim.
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nique du comportement d’un myxomycète successivement sous sa forme spo-
rulée, myxoflagellée et myxamibe au sein d’une culture myxobactérienne sau¬
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— Rejet et neutralisation des cellules végétatives viables du Chondromyces crocatus
par une myxamibe en voie de sporulation : observations au microscope électro¬
nique. Ibid., D, 269, 1969, pp. 2618-2619, 6 phot.
Marius Chadefaud, Associé du Muséum. — Observations et remarques sur quelques
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1044.
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— 61 —
Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — Un nouveau Conocybe de la section des
Piliferae Kühner : Conocybe aeruginosa nov. sp. Bull. Soc. Myc. Fr., 84, 3,
1968, pp. 365-368, 1 fîg., 1 pl. couleurs.
- — - Lentinus tigrinus var. Dunalii (D. C.). Ibid., 84, 4, 1968, 2 pl. h. t., 1 pl. couleurs.
Atlas pl. 178, 1 fig.
— Hygrophorus limacinus Scop. ex. Fr. Ibid., 85, 1, 1969, 2 pl. h. t., 1 pl. couleurs.
Atlas pl. 180, 1 fig.
Jean Blum, Attaché. — Révision des Bolets. Première note. Bull. Soc. Myc. Fr., 84,
1968, pp. 309-332.
— Id. Deuxième note. Ibid., 84, 1968, pp. 578-602.
- — Id. Cinquième note. Ibid., 85, 1969, pp. 21-65.
— Id. Sixième note. Ibid., 85, 1969, pp. 67-92.
Pierre Tixier. — Bryophytae indosinicae. Bryophytes récoltés par le R. P. L. Cadière
à Bana. Rev. Bryol. et Lichénol., 36, 1968, pp. 292-296.
— Bryophytae neocaledonicae a M. Schmid lectae. Ibid., 36, 1968, pp. 297-299.
— Bryophytae indosinicae. Reliquiae Pierreanae. Nat. Hist. Bull. Siam Soc., 22, 3-4,
1969, pp. 283-288.
— De Sematophyllaceis. I. Essai de révision des Clastobryaceae de Luzon. Journ.
Hattori Bot. Lab., 32, 1969, pp. 21-64.
— Pèlerinage à Bogor. Science et Nature, 94, 1969, pp. 9-15, 2 fig., 8 phot.
Giselle Hyvert, Technicienne. — Les altérations biogéochimiques des arkoses et grès
des monuments khmers. 1 fasc. offset, 1969, Paris, 226 p., 40 pl. de graphiques
et photos, 1 carte, 29 tabl.
Michel Zigliara, Technicien. — Objectifs de focale longue et photographie d’animaux.
Science et Nature, 94, 1969, pp. 35-38, 3 phot.
— Photographie en vivarium et en aquarium. Bêtes et Nature, 81, 1969, pp. 47-48,
2 phot.
Collections reçues :
Champignons : Nouvelle-Calédonie, leg. Mac Kee, 75 spécimens. — Gabon, leg.
G. Gilles, 35 spécimens. — 1 Champignon de Hongrie, leg. L. Szemera. —
Flora Romaniae Exsiccata, 37 spécimens. — Telephora de Bornéo, leg.
E. J. H. Corner, 5 spécimens. — 101 spécimens, leg. I. Tavares, Californie.
— 8 Champignons, Bolivie, leg. Pujol. — 2 espèces, leg. D. Mahoney, Wis¬
consin. — Exsiccata d’Autriche, 50 Champignons.
Bryophytes : 6 Mousses, Nouvelle-Calédonie, leg. Mac Kee. — Flora Romaniae
Exsiccata, 19 Mousses et Hépatiques. — 5 Bryophytes, leg. I. Tavares, Cali¬
fornia. Cambodge, leg. P. Tixier, 100 Mousses et Hépatiques. — Guyane et
Antilles Françaises, récoltes R. P. Le Gallo, 140 spécimens. — Mission Espagne
et Portugal, leg. S. Jovet-Ast et H. Bischler, 1 000 Bryophytes. — Répu¬
blique Centrafricaine, leg. L. Faurel, 2 Hépatiques. — Congo, leg. Rose Mauri
et Ch. IIébant, 4 Hépatiques. — Côte d’ivoire, leg. Aké Assi, 1 Hépatique.
— La Réunion, leg. Roger Cailleux, 12 Bryophytes. — Plantæ Yarsaviensis
Exsiccatae, 25 Mousses. — Hepaticae Japonicae Exsiccatae, sér. 16 et 17,
100 spécimens. — Alaska, Mexique, Montana, United Department of Agri¬
culture, Forest Service, 207 spécimens. Exsiccata d’Autriche, 30 spécimens.
Lichens : Nouvelle-Calédonie, leg. Mac Kee, 13 spécimens. — Flora Romaniae
Exsiccata, 4 Lichens. — 18 spécimens, leg. I. Tavares, Californie. — Exsic¬
cata d’Autriche, 20 spécimens.
— 62 —
Algues : Importantes collections d’ Algues de Suède (leg. O. Almbohn), d’Austra¬
lie (leg. S. Ducker), de Terre-Neuve (leg. G. R. South). Isotypes et spécimens
envoyés par Fr. Drouet, N. Islam, L. A. Whitford, D. D. Field, M. Diaz-
Pifferer, S. A. Earle, M. L’ Hard y-Dalos, P. Huvé. Récoltes en Tunisie,
Ethiopie, Fezzan de Th. Monod.
Biologie végétale appliquée
A. Guillaumin, Professeur honoraire de Culture. — Un ancien colombier. Histoire
locale Beauce et Perche, 30, 1969, p. 19, 1 fig.
— et J. M. Veillon. — Plantes des Archipels Huon et Chesterfîeld. Bull. Mus. Hist.
nat., Paris, 41, 1969, pp. 606-607.
J. L. Hamel, Professeur. — In memoriam (Henri Humbert). Travaux du laboratoire
de « La Jaysinia », n° 3, 1969, pp. 3-4.
— Matériaux pour l’étude caryo-taxinomique des Saxifragacées, VIII. Deux Saxi¬
frages de la section Dactylites Tausch. Ibid., 3, pp. 167-185.
— Les plantes à parfum. Science et Nature, n° 94, 1969, pp. 17-25.
— Avant-propos à « Patrimoine et Collections publiques ». Musées et Collections publi¬
ques de France, supplément au n° 106, 1969, pp. 1-2.
— Introduction à « Contribution à la caryologie de quelques végétaux cultivés dans
les serres du Muséum. Essais de caryotaxinomie ». IL Mém. Mus. Hist. nat.,
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— et J. Poty, laboratoire de Cytogénétique, Université Laval, Québec. — Contri¬
bution à l’étude caryo-taxinomique des Sterculiacées. In : Contribution à la
caryologie de quelques végétaux cultivés dans les serres du Muséum, essais de
caryo-taxinomie. II. Ibid., 18, pp. 3-35.
— , S. Bisson et S. Guillemet, Travailleurs libres. — Contribution à l’étude caryo-
taxinomique des Scitaminées. Ibid., 18, pp. 59-145.
— , C. Guervin et C. Lecoq, Attachés au Muséum. — Considération caryo-évolu-
tives à propos des Broméliacées, des Commélinacées et des Scitaminées. Ibid.,
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J. M. Turmel, Sous-Directeur. — Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans
les prés salés. III. Havre de Lessay (Manche). Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 40, n° 3, 1968, pp. 640-651.
— Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans les prés salés. IV. Havre d’Agon
Regneville (Manche). Ibid., 4, pp. 843-849.
— Écologie de la tourbière de Sommant. Potentiel d’oxydoréduction et pH. Travaux
du laboratoire de « La Jaysinia », n° 3, pp. 39-50, 2 cartes h. t.
— et F. Turmel. — Documents élémentaires d’écologie pour les travaux pratiques
de première. Bull. A. P. B. G. Régionale, Paris, 1969, pp. 1-11.
C. Le Coq, Attaché au Muséum. — Stéréostructure des chromosomes méiotiques de
l’Iris pseudacorus L. C. R. Acad. Sci., Paris, 269, 1969, pp. 441-442.
— et C. Guervin, Attaché au Muséum. — Caryologie des Commelinacées. III. Le
genre Tripogandra Raf. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, 1969 n. sér., sér. B, Bot.,
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C. Guervin, Attaché au Muséum. — Aspect cytologique des premiers stades de l’em¬
bryon de Gy mno gramme sulphurea Desv. C. R. Acad. Sci., Paris, 269, 1969,
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M. Chadefaud, Associé au Muséum. — Observations et remarques sur quelques ano¬
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P. Faure, Travailleur libre. — Contribution à l’étude caryo-taxinomique des Myrsi-
nacées et des Théophrastacées. In : Contribution à la caryologie de quelques
végétaux cultivés dans les serres du Muséum, essais de caryo-taxinomie II,
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R. Moreau, Travailleur libre. — Matériaux pour l’étude pédologique et microbiolo¬
gique des sols alpins, III. Etude d’humus bruts par inoculation de suspensions-
dilutions dans les milieux de Lochhead. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 1968,
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— Recherches bactériologiques qur les alluvions du Giffre. Application de la technique
de J. Brisou. Travaux du laboratoire de « La Jaysinia ». n° 3, 1969, pp. 51-
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R. de Vilmorin, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Quelques souvenirs d’II. Hum¬
bert à Samoëns et dans les Alpes. Travaux du laboratoire de « La Jaysinia »,
n° 3, 1969, pp. 5-9.
R. Kuhner, Professeur à la Faculté des Sciences de Lyon. — Une Agaricale peu con¬
nue : Tubaria confragosa (Fr.) comb. nov. Travaux du Laboratoire de « La Jay¬
sinia », n° 3, 1969, pp. 67-71.
— Galerina hybrida Kuhner sp. nov. et deux espèces sphagnicoles affines. Ibid., n° 3,
pp. 73-83.
P. Berthet, Directeur du Jardin botanique de Lyon. — Présence de conidies d’origine
sporale dans les asques de Spathularia flavida Pers. ex Fr. Travaux du labora¬
toire de « La Jaysinia », n° 3, 1969, pp. 85-87.
Y. Veyret, Faculté des Sciences, Orsay. — La structure des semences des Orchidées
et leur aptitude à la germination in vitro, en cultures pures. Travaux du labo¬
ratoire de « La Jaysinia », n° 3, 1969, pp. 89-98.
M. Jay. — Recherches chimiotaxinomiques sur les plantes vasculaires. XV. Distribu¬
tion des flavonoïdes chez les Saxifragacées sensu stricto. Travaux du laboratoire
de « La Jaysinia », n° 3, 1969, pp. 111-165.
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de l’École Pratique des Hautes Études
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cene deposits of the Kurkur Oasis in Desert and River in Nubia par K. W. But-
zer et C. L. Hansen. Appendix I, 1968, pp. 1-6, 1 pl.
— , M. Beaunier, M. Th. Cerceau et J. Huard. — Bibliographie, supplément à
Pollen et Spores, 1969, pp. 1-75.
— Végétation wurmienne en France. Données bibliographiques. Hypothèse. In :
Études françaises sur le Quaternaire. Supplément Bull. A.F.E.Q., 1969, pp. 104-
111.
Ph. Guinet, Directeur-adjoint de l’E.P.H.E. — Les Mimosacées, études de palyno¬
logie fondamentale, corrélations, évolution. Trav. Sect. Sci. et Techn. Institut
français de Pondichéry, 1, vol., 253 p., 1969.
— 64 —
— et D. Planque. — Analyse pollinique du gisement d’Amekni (Sahara central).
In : G. Camps, Amekni, Néolithique ancien du Hoggar. Mémoires du C.R.A.P.E.,
pp. 186-188.
M.-Th. Cerceau, Maître de Recherche au C.N.R.S., M. Hideux, L. Marceau et
Fr. Roland. — Cassures du pollen par les ultrasons pour l’étude structurale
de l’exine au microscope électronique à balayage. Note présentée par
A. Aubréville. C. R. Acad. Sri., Paris, 270, pp. 66-69 (5 janvier 1970).
G. Rou. — Caractères polliniques de quelques Roraginaceae méditerranéennes et
saharo-sindiennes. Ronéotypé, 74 p., 2 fig., 6 pl. D.E.A.
M. Haddad. — Palynologie méditerranéenne et occidentale 11. Quelques pollens
de la flore libanaise. Pollen et Spores, 11, 1, 9 pl. 34 espèces, pp. 39-63.
M. Hideux. — Apport du microscope électronique à balayage à la morphologie polli¬
nique. Étude de quelques Saxifragaceae ligneuses. Dactylographié, D.E.A.
L. Marceau. — Effets, sur le pollen, des ultrasons de basse fréquence. Pollen et Spores,
11, 1, pp. 147-164.
M. Rossignol, Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Sédimentation palynologique
récente dans la Mer Morte. Pollen et Spores, 11, 1, pp. 17-38.
• — et J. Maley. — L’activité hors de France des Palynologues et Paléobotanistes
français du Quaternaire. I.N.Q.U.A.
Service des Cultures
J. Verdier, Sous-Directeur. — Hedychium gardnerianum Grifî. — Colletia cruciata
Gill. et Hook. Mon Jardin et ma Maison, Paris, n° 129, février 1969, p. 83,
2 phot. noir.
— Duranta plumieri Jacq. — Les Hêtres antarctiques. Ibid., n° 130, mars 1969, p. 128,
3 phot. noir.
— Pernettya mucronata Gaud. Ibid., n° 133, juin 1969, p. 100, 1 phot. noir.
— Parrotia persica C. A. Meyer. Ibid., n° 135, août 1969, p. 56, 2 phot. noir.
J. Weill, Assistant, Conservateur du Jardin Botanique Exotique de Menton. —
Amorpho phallus Rivieri. Mon Jardin et ma Maison, Paris, n° 133, juin 1969,
p. 100, 1 phot. noir.
— Les Muscaris. Ibid., n° 134, juillet 1969, p. 76, 1 phot. noir.
— Rhemannia angulata. Ibid., n° 137, octobre 1969, p. 104, 1 fig.
— La Renouée cuspidée. Ibid., n° 139, décembre 1969, p. 66, 1 phot. noir.
H. Rose, Assistant. — Collaboration à l’Encyclopédie « Tout votre Jardin ». Éditions
Taillander.
Adenocalymna, n° 3, pp. 50-51
Adiantopsis, n° 3, p. 52
Alocasia, n° 6, pp. 123-124
Alpinia, n° 6, p. 140
Arachnis, n° 15, p. 341
Archonthophoenix, n° 17, p. 338
Aregelia, n° 18, p. 396
Argyreia, n° 18, p. 408
Argyroderma, n° 18, p. 408
Ariocarpus, n° 18, p. 412
Arnebia, n° 19, p. 424
Arrabidaea, n° 20, p. 435
Artabotrys, n° 21, p. 477
Artocarpus, n° 21, pp. 486-487
Asimina, n° 22, p. 501
Asperella, n° 22, p. 504
Astelia, n° 23, p. 529
Astilboides, n° 24, p. 541
Astrocaryum, n° 24, p. 543
Banksia, n° 27, p. 616
Barbadine, n° 28, p. 620
Barnadesia, n° 28, p. 631
Baselle, n° 28, p. 638
Bauera, n° 29, p. 654
Belameanda, n° 30, p. 674
— 65 —
Acquisitions :
Serres : Graines reçues : 1.200 espèces
Plantes vivantes reçues : 650 espèces
Collecteurs et donateurs : MM. J. Marnier-Lapostoi.i.e, M. Lecoufle,
R. P. Berhaut, Leray, Mac Kee, Tixier.
Graineterie : Graines reçues : 3.114 espèces
211 espèces destinées à compléter la Collection d’arbres et d’arbustes de l’Arbo¬
retum de Chèvreloup.
I. 700 espèces en provenance des Jardins botaniques étrangers pour le renou¬
vellement et l'enrichissement des Collections de l’École de Botanique et du
Jardin Alpin.
680 espèces récoltées à l’état spontané, destinées à nos Collections ou offertes
pour échange à nos correspondants.
Graines distribuées à nos correspondants : 7.290 sachets.
Collecteurs et origine : MM. S. Barrier, Bourgogne, Basses- Alpes, Pyrénées, Espa¬
gne et Centre ; J. P. Boivin, Région Parisienne, Normandie, Basses-Alpes,
Pyrénées, Espagne et Centre ; P. Boudrenghien, Bourgogne ; A. Braun,
Alpes-Maritimes ; C. Bureaux, Ouest, Vosges ; J. Calle, Bourgogne, Région
Parisienne, Alpes ; G. Callen, Arboretum de Chèvreloup ; P. Carroy, Corse ;
M. Farille, Haute-Savoie, Région Parisienne ; C. Figureau, Ouest, Centre ;
M. et Mme P. Jovet, Région Parisienne, Sud-Ouest ; E. Mornet, Région Pari¬
sienne, Pyrénées, Alpes ; G. Precigout, Centre, Région Parisienne, Autriche ;
J. Weill, Alpes-Maritimes et Jardin Exotique de Menton.
Ethnobotanique
A — SECTION ETHNOBOTANIQUE
Roland Portères, Directeur. — J. Agric. trop, et Bot. appl., 16, 1969.
Jean-François Leroy, Professeur sans chaire. — J. Agric. trop, et Bot. appl. (édition,
rédaction, bibliographies).
— Un monument d’intérêt régional : l’ensemble des 28 Séquoia ( Sequoiadendron )
gigantea, rue du Dr Maubert, à Fiers. L’Orne Combattante.
— Recherches sur l’évolution : divergence évolutive de l’organisation ovarienne dans
la tribu des Turraceae (Meliaceae-Melioideae). C. B. Acad. Sci., Paris, 24, sér. D,
pp. 2319-2322.
— Un livre stimulant de J. Hutchinson : « Evolution and Phylogeny of flowering
Plants ». J. Agric. trop, et Bot. appl., nos 9-10-11, 1969, pp. 457-460.
— , en collaboration avec A. Davy de Virville. — La Botanique. In Histoire Géné¬
rale des Sciences, vol. 2 : La Science Moderne (xve, xvie, xvue et xvme s.).
P.U.F., Paris, pp. 177-187 ; 406-420 ; 679-697.
Jacques Barrau, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Plantes utiles des Tahi¬
tiens (version anglaise, sous le titre « Useful Plants of Tahiti »). Sous presse
dans la collection « Dossiers polynésiens » de la Soc. des Océanistes, Paris.
— Les Océaniens et leurs plantes vivrières, esquisse d’ethnobotanique alimentaire
des îles du Pacifique tropical, XIe Congrès Intern. de Botanique, Seattle (Wash¬
ington), août-septembre 1969.
5
— 66 —
— , en collaboration avec A. Peeters. — Food Processing techniques of australian
collectors and archaic cultivators as possible indicators of the history and
prehistory of vegetable food préparation. 12 p. Meeting of the North Eastern
Anthropological Association, Symposium on Anthropology of Food and Food
Habits, Providence (Rhode Island), avril, 1969.
Hubert Gillet, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Note écologique et ethno¬
botanique sur Calotropis procera. J. Agric. trop, et Bot. appl., 15, 1968, n° 12,
pp. 543-545.
— Comment se nourrissent les Antilopes. Bêtes et Nature, n° 66, juillet 1969, pp. 10-
14, 8 phot.
— Dans les savanes du Tchad. Le Parc National de Zakouma. Ibid., n° 70, novembre
1969, pp. 8-12, 7 phot.
— Aspects biogéographiques du Parc National de Zakouma. Compte rendu sommaire
des Séances de la Soc. de Biogéogr., n° 398, pp. 111-123.
— et P. Bourreil. — - Caractères morpho-anatomiques d’Aristida rhiniochloa Hochstet-
ter d’après des spécimens du Massif de l’Ennedi (Nord-Tchad). J. Agric. trop,
et Bot. appl., 16, 1969, n° 1, pp. 22-47.
Claudine Berthe-Friedberg, Assistante. — Les méthodes d’enquête en Ethnobo¬
tanique. Comment mettre en évidence les Taxonomies indigènes. J. Agric.
trop, et Bot. appl., 15, 1968, nos 7/8, pp. 297-324.
— Chasse rituelle, brûlis et herbes à savane. Science et Nature, 92, 1969, pp. 23-30,
10 phot.
— Analyse de quelques groupements de végétaux comme introduction à l’étude de
la classification botanique bunaq. Echanges et Communications, Mélanges offerts
à Claude Lévi-Strauss pour son 60e anniversaire (sous presse).
— L’Agriculture bunaq et les conditions d’un équilibre avec le milieu. Publ. de la
Junta de Investigaçoes de Ultramar, Lisbonne (sous presse).
Jules Vidal, Maître de Recherche au C.N.R.S., en coll. avec Mlle G. Martel, ethno¬
logue, et Mme S. Lewitz, linguiste. — Notes ethnobotaniques sur quelques
plantes du Cambodge. Bull. Ec. Fr. E.O., Paris, 55, 1969. pp. 171-232, 1 fig.,
6 pl. phot.
— , en coll. avec Mlle B. Wall, ethnologue. — Contribution à l’ethnobotanique des
Nya Hôn (Sud-Laos). J. Agric. trop, et Bot. appl., 15, 1968, nos 7/8, pp. 243-264,
1 carte, 1 pl* phot.
Charlotte Radt, Collaborateur Technique, C.N.R.S. — Contribution à l’Histoire Ethno¬
botanique d’une plante stimulante : Le Kat. Le Kat au Yemen (Note Préli¬
minaire). J. Agric. trop, ei Bot. appl., 16, 1969, n08 2/5, pp. 215-243, 1 fig., 2 car¬
tes.
— Comptes rendus bibliographiques, Tables par auteur et par matières. Ibid., 16,
1969.
Alice Peeters, Travailleur libre. — Voir J. Barrau. _
Collections ethnobotaniques reçues :
Coflea et Jasminum de Madagascar ; Plantes du Nord-Tchad consommées par
les Oryx et les Addax. Plantes récoltées dans une zone de mise en défense (304 ha
du périmètre de reboisement d’Abéché) ; Riz du Cambodge (J. Matras) ; Pha-
seolus, Gossypium du Mexique (G. Stressan-Pean) ; Fibres diverses (Guinée)
(Cl. Halle) ; Harpe gabonaise (G. Rapontciiombo) ; Herbier des plantes magi¬
ques, Pays Yoruba (Dahomey et Nigeria) (P. Verger) ; Herbier plantes utiles
— 67 —
de Nlle Calédonie (Mme Bouret) ; Épices divers, Mannes (R. Portères) ;
Plantes magiques, Cameroun (B. Jullierat) ; Herbier Cucurbitacées, Ouest-
Africain (P. Garnier) ; Ustensiles et instruments de Musique avec Lagenaria
vulgaris , Ouest-Africain (P. Garnier) ; Plantes utiles, région de Marodé (G. Nico¬
las) ; Plantes de la région de Kaboul, Afghanistan (Pias) ; Rassemblement
d’une collection vivante d’ignames cultivées (provisoirement conservée en Nlle
Calédonie) ; Herbier de plantes économiques diverses de l’Océanie tropicale ;
Envoi à la Ménagerie de trois « Kagus » Rhinocetos jubatus vivants, Nlle Calé¬
donie ; Herbier et plantes diverses, champignons, Diatomées de Bolivie
(R. Pujol) ; Herbier ethnobotanique et champignons de République Centra¬
fricaine (R. Pujol).
B — SECTION ETHNOZOOLOGIE
Raymond Pujol, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Histoire populaire du
Bourdon. Sciences, 10, 58-59, 1969, pp. 64-69, 6 fig., 1 carte.
— Protection de la Flore et de la Faune en Bolivie. Rapport UNESCO (sous presse).
Alain Aubert. — L’Animal à la découverte de son milieu. Science et Nature, 91, 1-2,
1969, pp. 24-30, 10 fig.
Collections ethnozoologiques reçues :
Collection de Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Insectes et quelques pièces ethno¬
zoologiques de Bolivie (Mission R. Pujol, UNESCO).
Collection ethnozoologique et systématique de la République Centrafricaine
(Mission R. Pujol, C.N.R.S., RCP. 97 et ER. 74). (Une grande partie de ce
matériel est redistribué dans les Laboratoires intéressés du Muséum).
Collections d’ethnologues et de correspondants :
République Centrafricaine : S. Bahuchet, coll. ethnozoologique, Mammifères,
Reptiles, Oiseaux, Insectes ; M. Boularo, Séricigènes ; C. Choux, Oiseaux,
Poissons, Reptiles, divers animaux ; M. Serrano, Insectes, Chenilles comes¬
tibles ; R. Giguet, Chenilles comestibles.
Nouvelle Calédonie : A. G. Haudricourt, collection de coquillages.
Viêt-Nam : II. Viguie, Insectes.
Écologie générale
Laboratoire de Brunoy
Claude Delamare Deboutteville, Professeur. — Préface à « Quelle terre laisserons-
nous à nos enfants » de Barry Commoner. Édit, du Seuil, 1969.
— Préface au livre du Dr Marcy et J. Bot : « Les Coquillages », Édit. N. Boubée et C°,
1969.
— Le laboratoire de Moulis et les progrès de la biologie souterraine. Ann. Spéléo.,
24, 2, 1969, pp. 249-251.
— 68 —
— Les routes et la conservation de la Nature. Science et Nature, 95, sept.-oct. 1969,
pp. 2-6.
— La recherche coopérative sur programme en Ecologie du sol (R.C.P. 40). Ses moti¬
vations et ses objectifs. Programme Biol. International. Recherche coopéra¬
tive sur programme du C.N.R.S. 40. Ecol. du Sol., 1, pp. 7-11, 1969.
— Contribution de la recherche coopérative sur programme (R.C.P. 40) au développe¬
ment de l’Ecologie du sol. Bull. Soc. fr. Ecol., 2.
— et E. Angelier. — Hommage à Albert Vandei,. In : Textes réunis par les amis
de A. Vandel à l’occasion de son jubilé scientifique. Toulouse, 1969, 11 p.
— , J. P. Cancela da Fonseca et G. Vannier. — La biologie des sols. Atomes,
24, 267, 1969, pp. 421-427.
— , S. Jacquemart et Cl. Poivre. — Redescription de Rhodanella minos (Denis).
Bull. Inst. r. Sci. nal. Belgique , 45, 16, 1969, pp. 1-11.
- — Voir Z. Massoud.
Hubert Saint Girons, Directeur de Recherche au C.N.R.S., et R. Duguy. — Etude
morphologique des populations de Vipera aspis (Linnaeus, 1758) dans l’ouest
et le sud-ouest de la France. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 5, 1969,
pp. 1069-1090.
— , A. Brosset et M. C. Saint Girons. — Contribution à la connaissance du cycle
annuel de la Chauve-souris Bhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774). Mam-
rnalia, 33, 3, 1969, pp. 357-470.
— Voir M. C. Saint Girons.
J. J. Petter, Sous-Directeur. — Spéciation in Madagascar Lemurs. Biol. J. Linn.
Soc., 1, 1969, pp. 77-84.
Roger Dajoz, Sous-Directeur, Maître de Conférences. — - Contribution à l’étude des
Coléoptères Mycetophagidae. II) Un Coléoptère Mycetophagidae nouveau du
Brésil, Caserus convexus n. g., n. sp. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1969, pp. 79-81.
— Révision des Colydiidae anophthalmes de la faune paléarctique IL Notes complé¬
mentaires sur les genres Abromus et Anommatus. Rev. Ecol. Biol. Sol, 6, 1969,
pp. 377-389.
— L’atoll d’Aldabra refuge des tortues géantes sera-t-il épargné ? Science Progrès,
n° 3409, mai 1969, pp. 183-186.
— Palynologie et biogéographie des plantes australes ; en faveur de la dérive des
continents. Ibid., 3410, juin 1969, p. 231.
— L’exceptionnelle diversité écologique du Chili. Ibid., 3411, juillet 1969, pp. 259-
264.
— La vie dans les grottes tributaires des Bactéries. Ibid., 3412, août 1969, pp. 289-
291.
— Incidences diverses sur la productivité des mers. Ibid., 3415, nov. 1969, pp. 435-
436.
— et C. Caussanel. — Morphologie et biologie d’un Coléoptère prédateur : Creo-
philus maxillosus (L.) (Staphylinidae). Cahiers des Naturalistes, 24, 3, 1969,
pp. 65-102.
André Brosset, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Recherches sur la biologie des
chiroptères troglophiles dans le Nord du Gabon. Biologia gabonica, 5, 2, 1969,
pp. 93-116.
— Les Mammifères. Mœurs, rapport avec le milieu, classification. In « La vie des
animaux » Larousse 1969, collect. dirigée par P. P. Grasse, pp. 277-381.
— La biogéographie vue par un écologiste. C. Ii. Soc. Biogéo., 392, 1968, pp. 46-52.
— 69
Un haut lieu de zoologie alpine, le col de Bretolet. Science et Nature, 93, 1969, pp. 2-
7.
— et C. Chappuis. — Aspects écologiques de l’évolution des émissions sonores chez
les oiseaux. C. R. Acad. Sci., Paris, 268, 1969, pp. 1113-1114.
— - Voir H. Saint Girons et M. C. Saint Girons.
Marie-Charlotte Saint Girons, Maître de Recherche. — Notes sur les Mammifères
de France. VIII. Données sur la morphologie et la répartition de Erinaceus
europaeus et Erinaceus algirus. Mammalia, 33, 2, 1969, pp. 206-218.
— Notes sur les Mammifères de France. IX. Le Campagnol roussâtre de l’Auvergne,
Clethrionomys glareolus canlueli, sp. nov. Ibid., 33, 3, 1969, pp. 535-539.
— et H. Saint Girons. — Contribution à la morphologie comparée des érythro¬
cytes chez les reptiles. Brit. J. Herpetol., 4, 4, 1969, pp. 67-82.
— Voir H. Saint Girons et A. Brosset.
— Voir F. Spitz.
Yves Coin eau, Maître-Assistant au Laboratoire Arago. — Contribution à l’étude
des Caeculidae, 7e série. M icrocaeculus franzi n. sp., Caeculidae Sabulicole de
Corse. Vie et Milieu, 19, 1 C, 1969, pp. 143-158.
— Contribution à l’étude des Caeculidae, 6e série. M icrocaeculus sabulicola Franz,
1952. Redescription, chétotaxie et répartition. Acarologia, 11, 2, 1969, pp. 207-
221.
— Le sable, milieu biologique. Tableau de cours (offset). Centre d’écologie méditer¬
ranéenne du Mas de Serre, Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer et Laboratoire
de Zoologie générale, Faculté des Sciences de Lyon.
— A propos de l’œil antérieur du naso des Caeculidae. Acarologia.
— et Enns. — Contribution à l’étude des Caeculidae (Acariens, Prostigmates), 8e série.
Deux nouvelles espèces d’Australie. Neocaeculus bornemisszai et N. knoepfjleri.
Ibid, (sous presse).
Marie-Thérèse Cerceau-Larrivai., Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Le Pollen
et son intérêt dans les Sciences biologiques et géologiques. Les Cahiers des Natu¬
ralistes, 1969 (sous presse).
Colette Jeanson, Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Répartition du fer dans un
sol artificiel : étude à la microsonde électronique. Proceeding of the third intern.
working-meeting on soit m icromor phologi/ . Wroclaw (Pologne), sept. 1969. Sum-
maries of papers 20-21.
— Étude expérimentale de l’action des Lombricides sur des sols artificiels. In : Éco¬
logie Géobiologie Aménagement, Gauthier Villers, Paris (à paraître).
— Micromorphologie des sols artificiels. Pedobiologia (à paraître).
— Voir R. Verbeke.
Zaher Massoud, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Étude de l’ornementation du
tégument des Collemboles au microscope électronique à balayage. C. R. Acad.
Sci., Paris, 268, 1969, pp. 1407-1409.
— Note préliminaire sur l’étude des flagelles et du glomérule des antennes des Pau-
ropodes au microscope électronique à balayage. Ibid., 1969.
— - Étude de l’ultrastructure des Pauropodes. I. Flagelles et globules des antennes.
Rev. Ecol. Biol. Sol., 6, 3, 1969, pp. 315-323.
— Étude de l’ultrastructure des Pauropodes. II. Les organes apicaux des tarses.
Ibid. 7, 1, 1970, pp. 87-94.
— Un élément caractéristique de la Pédofaune : les Collemboles. Dunod, Paris (à
paraître). •
— 70 —
— Étude du Pénicillate Polyxenus lagurus L. au microscope électronique à balayage.
Rev. Ecol. Biol. Sol (sous presse).
— et Cl. Delamare Deboutteville. — Progrès récents sur la structure des animaux
du sol. Science et Nature, 92, 1969, pp. 11-14.
— et Cl. Delamare Deboutteville. — Etude de l’organisation sensorielle de l'antenne
des Neelidae au microscope électronique à balayage. C. R. Acad. Sci., Paris,
1969, 269, 25, pp. 2554-2556.
— et J. M. Betscii. — Premiers éléments sur l’étude du dimorphisme sexuel afïec-
tant les antennes des Sminthurides s. 1. (Collemboles Symphypléones) au micros¬
cope électronique à balayage. Ibid., 270, 1970, pp. 90-92.
— Voir Cl. Delamare Deboutteville.
— Voir J.M. Betscii.
Guy Vannier, Chargé de Recherche. — Réactions des Microarthropodes aux varia¬
tions de l’état hydrique du sol. Dans : Programme Biologique International.
Recherche Coopérative sur Programme du C.N.R.S., n° 40, Ecologie du sol,
éditions du C.N.R.S., Paris, 1969.
— Techniques d’extraction des Arthropodes du sol. Dans Programme Biologique
International. Recherche Coopérative sur programme du C.N.R.S., n° 40,
Ecologie du sol, édit, du C.N.R.S., Paris, pp. 259-320 (avec 28 fig. ) .
— et J. P. Cancela da Fonseca. — Échantillonnage des Microarthropodes du sol.
I, Problèmes d’écologie : l'échantillonnage des peuplements animaux des milieux
terrestres sous la direction de M. Lamotte et F. Bourlière, pp. 207-236.
— Voir J. M. Tiiibaud.
— Voir Cl. Delamare Deboutteville et J. P. Cancela da Fonseca.
Pierre Arpin, Assistant. — Étude préliminaire d’un facteur écologique important
pour les Nématodes : l’humidité actuelle du sol. Rev. Ecol. Biol. Sol. (sous presse).
Jean-Marie Betscii, Assistant. — Contribution à l’étude des Sminthuridinae (Collem¬
boles Symphypléones), un genre nouveau d’Australie : Py gicornides . Rev. Ecol.
Biol. Sol, 6, 3, 1969, pp. 349-355.
— Étude de Collemboles de Madagascar. I Description d’un nouveau genre de Sym¬
phypléones : Zebulonia. Rev. Ecol. Biol. Sol. 7, 1, pp. 51-70.
— et Z. Massoud. — Documents complémentaires sur Microfalcula delamarei (Col-
lembole, Microfalculinae) de Madagascar. Ann. Soc. ent. Fr., n. sér., 4, 4, 1968,
pp. 901-910.
— — Études sur les Insectes Collemboles. I. Systématique, ultrastructure externe
et écologie du genre J eannenotia Stach, 1956 (Symphypléones, Sminthurididae
n. comb.). Description de deux Collemboles nouveaux (à paraître).
Pierre Charles-Dominique, Attaché de Recherche. — Reproduction des Lorisidés
africains. Entretiens de Chizé. Sér. Phvsiol., n° 1 (Cycles saisonniers des Mammi¬
fères sauvages) 1968.
— La durée de gestation chez Perodicticus potto. Biologia gabonica, 4, 1, 1968.
— et R. D. Martin. — Étude comparée de Microcebus murinus et Galago demidovii.
Communication au XIe congrès international d’ Éthologie, 1969.
Armin Heymer, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Le rôle des épines caudales
chez les larves d’Aeschnidae (Odonata, Anisoptera) dans le comportement de
capture des proies et d’agressivité intra- et interspécifique. Zeitschrift fur Tierpsy-
chologie, 25, 1968, pp. 829-833.
— Le comportement d’appétence sexuelle chez quelques Anisoptères non territo¬
riaux (Odonata). Ann. Soc. ent. Fr., n, sér,, 4, 4, 1968, pp, 891-900,
— 71 —
— Contribution à la connaissance de la morphologie et de la répartition du genre
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268, 1969, pp. 1586-1588.
— Principes de cartographie des sédiments du plateau continental algérien. Présen¬
tation de 10 cartes sédimentologiques. C. R. somm. Soc. géol. Fr., Paris, 5,
1969, p. 162.
— et Y. Le Calvez (Mme). — Sur la présence probable de Quaternaire ancien dans
l’un des grands canyons du Précontinent Nord-Africain. Mise en évidence d’une
lacune stratigraphique dans la série pléistocène. C. R. Acad. Sri., Paris, sér. D,
268, 1969, pp. 1252-1254.
M. Clocchiatti (Mme), Collaborateur technique. — Contribution à l’étude de Heli-
cosphaera carteri (Wallich) Kamptner (Coccolithophoridae). Rev. Micropa-
léont., 12, n° 2, pp. 75-83, 3 pl.
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429.
— Les sciences de la Terre au xvme siècle. Ibid., 2, pp. 698-714.
— Introduction à la géochro-nologie de l’Afrique. Lexique stratigraphique internatio¬
nal, 14 : Afrique, fasc. 13, 112 p.
Collections reçues :
Balanes du Plio-Quaternaire du Sahara espagnol (don de M. G. Lecointre) ;
fossiles et roches de Libye (Paléozoïque, Mésozoïque, Tertiaire) (don de la Com¬
pagnie Française des Pétroles) ; fossiles du Mésozoïque saharien (collection
G. Busson) ; échantillons pétrographiques (sondages en carottage continu) du
Turonien de Civray-de-Touraine (en cours d’étude) ; roches et fossiles du Cré¬
tacé supérieur du sud-ouest du Bassin de Paris (collection G. Alcayde) (en
cours d’étude) ; roches et fossiles du Mésozoïque et du Tertiaire espagnols (Chaî¬
nes ibériques) (collection F. Gautier) (en cours d’étude).
Minéralogie
J. Fabriès, Professeur, et J. -P. Bard. — Aperçu pétrographique et structural sur les
granitoïdes de la Sierra Morena occidentale. IIIe réunion Internationale sur
la Géologie du NW de la Péninsule Ibérique (septembre 1969). Roi. Geol. Miner.,
Espana (sous presse).
— et J. Lang. — Quelques remarques sur les formations ante-néogènes de la région
de Bamian (Afghanistan Central). Bull. Soc. géol. Fr. (sous presse).
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du Cosmos et les expériences spatiales. » Une exposition itinérante du Muséum
national d’ Histoire naturelle. Guide du visiteur.
— 79 —
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(sous presse).
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température. C. R. Acad. Sci., Paris, 269, sér. D, 1969, pp. 121-122.
— — — et R. Prost. — Préparation de la sodalite et de la Noséane à basse tempé¬
rature à partir de minéraux phylliteux. Bull. Gr. Fr. des Argiles, 1969 (sous
presse).
— et Th. Poheguin. — Présence de la lithiophorite dans le gisement de bauxite de
Combecave (Var). C. R. Acad. Sci., Paris, 269, sér. D, 1969, pp. 121-122.
— et Ed. Roch. — Caractères minéralogiques et genèse des argilites et bauxites
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— et M. Studen. — Sur une beidellite ferrifère rencontrée par un sondage près de
Sipovo-Jajce, Bosnie (Yougoslavie). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 41, 3, 1969,
pp. 767-769.
F. Kraut, Sous-Directeur. — Quelques remarques relatives aux brèches de Roche-
chouart, Chassenon (Haute-Vienne, Charente) et aux suévites de Ries (région
de Nôrlingen, Allemagne). C. R. Acad. Sci., Paris, 269, 1969, pp. 1163-1165.
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F. Conquéré, Assistant. — Le Massif granitique de Huelgoat. Mém. Mus. Hist. nat.,
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las (P. -O.). Bull. Hist. Soc. nat., Toulouse (sous presse).
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rite Saint-Séverin dans l’espace. Ibid., pp. 705-713.
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dark portions of gas-rich meteorites. Transactions Am. Geophys. Union, 50,
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certains cristaux météoritiques par l’emploi de la microscopie électronique à
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pour les détecteurs minéraux des météorites. J. Phys., 1969 (sous presse).
— Voir P. Pellas.
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— Voir P. Pellas.
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tières des Bellicositermes sur la configuration des sols des savanes de la Répu¬
blique Centrafricaine. Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 2e sér., 41, 3, 1969, pp. 184-
200.
— Les différents aspects de l’action des Termites sur les sols tropicaux. In : Collec¬
tion « Écologie-Géologie- Aménagement », Dunod éd., 58 p., 4 fig., 2 tabl., 3 pl. ;
Mac Graw Hill éd. (New-York).
Collections reçues :
Il est entré cette année dans la collection de Minéralogie exposée dans la Galerie :
deux géodes de Célestite (Madagascar) ; trois beaux cristaux de Béryl (l’un
de Madagascar, les deux autres du Brésil), une belle zoizïte, plusieurs minéraux
(République d’Allemagne Fédérale) tels que la picro mérite, la léonite, ainsi
qu’un échantillon d’Agardite (nov. sp.) du Maroc (don de M. Dietrick).
La collection de Pétrographie a été complétée par quelques échantillons de roches
ultrabasiques des Pyrénées, de roches granitiques de Galice (Espagne) et de
roches métamorphiques du Massif Bohémien (Tchécoslovaquie). Des échan¬
tillons de bauxites ont également été ramenés de Hongrie.
— 81 —
Physique appliquée
Y. Le Grand, Professeur. — Photopigments des cônes humains. Documenta Ophthalm.,
La Haye, 26, 1969, pp. 257-263, 2 fig.
— Le domaine mésopique. L’Optométrie , Paris, 47, 1969, pp. 23-30, 2 fig.
— Progrès récents dans la physiologie de la vision des couleurs. Sciences, Paris, 1,
1969, pp. 23-32, 3 fig.
— Les bases physiologiques de la télévision en couleurs. Inter-Electronique, Paris, 24,
9, 1969, pp. 9-12, 5 fig.
— La vision nocturne. La Prévention routière, Paris, 58, 1968, pp. 36-37, 2 fig.
— La vision des insectes. Science et nature, Paris, 91, 1969, pp. 17-23, 10 fig.
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des lentilles. Cah. Opt. de Contact, Paris, 20, 1969, pp. 22-24.
R. Crouzy, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Remarques théoriques sur la
diffusion de la lumière par le stroma cornéen. Ann. Oculist., Paris, 202, 1969,
pp. 1147-1166.
— Aperçus sur l’optique et la physiologie de la fonction visuelle. In : Besoins fonc¬
tionnels de l’homme, 24 p., 8 fig., 1969 (Éditions du Contre de Recherche d’Archi-
tecture, d’LIrbanisme et de Construction, 78, Saint-Rémy-lès-Chevreuse).
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tionales de la couleur, Stockholm, 1969. Musterchmidt Verlag, Gottingen.
S. El Hage, Assistant. — Considérations théoriques concernant les variations de
puissance des lentilles souples. L’Optométrie, Paris, n° 43, 1969, pp. 18-32.
J. Chanu et L. Mousselin. — Coefficients Soret des solutions aqueuses de bromures
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16.
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Sciences d’Orsay, 1969.
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6
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H. Ouazzani. — Étude de la sommation temporelle. Mémoire du D.E.S. d’Optique
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M. Pehcevault. — La topographie cornéenne et l’adaptation des lentilles de con¬
tact. Mémoire du D.E.S. d’Optique Physiologique, Faculté des Sciences d’Orsay,
1969.
F. Marcillet. — Etude de quelques particularités du stéréophénomène de Pulfrich
en lumière blanche, isochromatique et hétérochromatique. Mémoire du D.E.S.
d’Optique Physiologique, Faculté des Sciences d’Orsay, 1969.
L. Porteaux. — La fonction d’efficacité lumineuse relative dans l’intervalle méso¬
pique. Mémoire du D.E.S. d’Optique Physiologique, Faculté des Sciences de
Paris, 1969.
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— Rapport des séances du Comité d’Océanographie Physique à Rucarest, du 17 au
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de la côte provençale (févr.-mars 1963) (Résumé). Ibid., 19, 4, 1969, p. 739.
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atlantique à la sortie Ouest du Détroit de Gibraltar (Résumé). Ibid., 19, 4,
1969, p. 749.
— Les interactions Océan-Atmosphère. Atomes, 24, 268, sept. 1969, pp. 487-494.
— Un entretien avec M. le Professeur Henri Lacombe, propos recueillis par Georges
Decker. Medica, n° 78, avril 1969, pp. 2-19.
P. Tchernia, Sous-Directeur. — Cours d’Océanographie régionale. 3e Fasc., Paris,
Service Hydrographique de la Marine, 1969.
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(Résumé). Rapp. Comm. int. Mer Médit., 19, 5, 1969, p. 927.
— Diffusion verticale dans les eaux superficielles de l’Ouest de la Mer Méditerranée
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M. Crépon, Chercheur Océanographe. — Hydrodynamique marine en régime impul¬
sionnel, 2e partie : Étude de quelques solutions particulières dans l’hypothèse
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phie Physique, décembre 1969.
J. Gonella. Chercheur Océanographe. — Analyse des mesures de courant et de vent
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Chimie appliquée aux corps organisés
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n° 6, 1969, pp. 691-702.
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D. Anker, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Voir J. Massicot.
J. Andrieux, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Voir D. Molho.
M. Baran-Marszak, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Voir J. Massicot et B. Kir-
KIACHARIAN.
E. Morel (Mme), Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Contribution à l’étude des
kératines du cheveu. VIIIe Colloque Intern. Dermo-Chimie. Paris, 28 nov.
1969.
M. Giraud, Assim. Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Voir D. Molho.
R. Hüe, Assim. Stagiaire C au C.N.R.S. — Voir A. Resplandy.
A. Michaïlidis, Assim. Stagiaire C au C.N.R.S. — Voir A. Resplandy.
J. Carbonnier, Collaborateur technique au C.N.R.S. — Voir D. Molho.
J. Favre-Bonvin, Collaborateur technique au C.N.R.S. — Voir J. Massicot.
P. Jossang, Technicien. — Voir D. Molho.
M. Massias, Chargé fonctions Aide technique principal. — Voir V. Plouvier et J. Mas¬
sicot.
J. P. Brouard, Aide technique. — Voir A. Resplandy.
Thèses
C. Mercier (Mme), Assistante. — Synthèse de produits naturels dérivés du noyau
diméthyl 2, 2 chromène. Thèse d'Etat, Paris, mars 1969.
— Spectrométrie de masse des hétérocvcles oxygénés. Thèse complémentaire.
Service national de Muséologie
Expositions
Exposition itinérante « Les Météorites, messagères du Cosmos »
Exposition « Plantes à parfum »
Exposition « Georges Cuvier »
Participation au Salon de l’Enfance
Participation au Salon du Champignon
Diorama pour la protection de la Nature en Bretagne au Centre « Élysée-Bretagne »
(Colonies de guillemots, petits pingouins et macareux des réserves ornithologiques
de la Société pour l’Étude de la Protection de la Nature en Bretagne)
Participation à l’Exposition « Animaux insolites » (montage du loup tué dans les
Landes en 1968)
— 86 —
Congrès
Congrès international de Muséologie (Marseille)
Congrès de la Parfumerie
Congrès sur les réactions de surface dans les produits lyophilisés
Journées d’Études de l’Association Générale des Conservateurs des Collections
Publiques de France
Inspection générale des Musées d’Histoire naturelle
Musées inspectés au cours de l’année 1969 : Aix-en-Provence, Avignon, Bar-le-Duc,
Bayonne, Biarritz, Bordeaux, Caen, Chambéry, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Elbeuf,
Grenoble, La Rochelle, Le Havre, Lyon, Marseille, Montbéliard, Nantes, Nancy,
Nîmes, Rouen, Saint-Lô, Strasbourg, Toulouse.
Bibliothèque Centrale
Inscription de 1.495 ouvrages (non compris les tirés à part) ; 3 manuscrits ; 111 pério¬
diques nouveaux dont liste suit :
Abhandlungen des zentralen geologischen Instituts. — Berlin (D.D.R.), n° 1 (1965) —
Pr 3748
Acta historica scientiarum naturalium et medicinalium. — Odense, n° 19 (1967) —
Pr 3733
Acta Phytotaxonomica Barcinonensia. — Barcelona, n° 1 (1968) — >■ . Pr 3719 A
Advances in macromolecular chemistry. — London, n° 1 (1968) -> . Pr 3740
Advances in microbiology of the sea. — London, n° 1 (1968) — > . Pr 3741
Agricultural research. Republic of South Africa. Department of agricultural tecni-
cal services. — Pretoria (1967) — > . Pr 3799
Animal Behaviour Monographs. — London, vol. 1 (1968) — > . Pr 2451 B
Animal panorama. — Paris, n° 1 (1968) -> . Pr 3747
Annales de génétique et de sélection animale. Institut national de la recherche agro¬
nomique. — Paris, vol. I, n° 1 (1969) — > . Pr 2097 K
Annales de l’université d’Abidjan. Série C : Sciences. — Abidjan, n° 1 (1965)
Pr 3766
Annales de l'université d’Abidjan. Série E : Ecologie. — Abidjan, vol. 1, n° 3 (1968)
Pr 3766 A
Annales de la station biologique de Besse-en-Chandesse. — Clermont-Ferrand, n° 2
(1967) . Pr 1007
Annales de phytopathologie. — Paris (1969) — > . Pr 915 J
Annales de zoologie. Écologie animale. — Paris (1969) — > . Pr 915 K
Annual index of the reports on plant chemistry in ... — Tokyo (1957) — Pr 3722
Aquarama. Revue aquariophile trimestrielle. — Strasbourg, vol. 1, n° 1 (1967) — >
Pr 3800
Aslib occasional publication. — London, n° 1 (1968)
Pr 3798
87 —
Bibliographia botanica cechoslovaca. Botanicky ustav. CSAV. — Praha (1959-1960) —
Pr 296 BI
[Bibliograficeskij Ukazatel’ po gidrobiologii, ikhtiologii i rybnonm khozjajlbu vodoe-
mov juznoj zony SSSB. Akademija nauk Moldavskoj SSB. Central’naja nauc-
naja biblioteka.]. (Index bibliographique d’hydrobiologie, d’ichtyologie et de
pisciculture des eaux douces du sud de l’U.R.S.S.). — Kichinev, n° 1 (1967) —
Pr 2066 D
Biological conservation. An international journal. — Barking, n° 1 (1968) —
Pr 5868
Bioscience. American Institute of biological sciences. — Washington, n° 19 (1969)
Pr 2568 B
Boletim do Instituto de investigaçào cientifica de Angola. — Luanda, vol. I, n° 2
(1965) -> . Pr 3797
Brain, behaviour and évolution. — Basel, vol. 1, n° 1 (1968) — > . Pr 3759
Britannica yearbook of science and the future. — London (1969) ->.... Pr 1742 A
Bulletin. Service d’étude des sols et de la carte pédologique de France. Institut natio¬
nal de la recherche agronomique. — Paris, n° 1 (1967) — . Pr 2097 I
Bulletin de l’Institut de géologie du bassin d’Aquitaine. Faculté des Sciences de Bor¬
deaux. — Talence, n° 1 (1966) — > . Pr 1974 E
Bulletin of the Entomological society of Canada. — Ottawa, n° 1 (1969) — > Pr 2623 B
Catalysis reviews. — New York, n° 1 (1968) — > . Pr 3742
Centre de recherches du Service de santé des armées. Division de biologie générale
et écologie. Rapport particulier. — Paris, n° 1 (1959) — > . Pr 3737
Chemico-biological interactions. International journal devoted to studies of the mecha-
nisms by which exogenous Chemicals produce changes in biological Systems. —
Amsterdam, vol. 1, n° 1 (1969) — > . Pr 3793
Connaissance de la campagne. Vie à la campagne. — Paris, n° 5 (1969) — Pr 3788
Connaissance de la mer. — Paris, n° 2 (1969) -> . Pr 3787
Cranbrook (The) magazine. — Bloomfield Hills (Mich.), vol. 1, n° 1 (1969) —>....
Pr 2241 D
Darbai. TSRS Valstybinis. Geologinis Komitetas. Geologijos Institutas. Transac¬
tions. U. R. S. S. State Committee of Geology. Institute of Geology. — Vilnius,
n° 1 (1965) -> . Pr 3749
Entomologica. Annali di entomologia generale e aplicata publ. dall’Istituto di entomo-
logia agraria délia Universita di Bari. — Bari, vol. 1 (1965) — >. ... Pr 3757
Entomologische Blâtter für Biologie und Systematik der Kâfer. — Berlin, Bd 61 Heft 3
(1965) -> . . . Pr 3746
Entretiens de Chizé. [Centre d’études biologiques des animaux sauvages.] Série Phy¬
siologie. — Paris, n° 1 (1968) -> . Pr 3772
Epistemonike epeteris. [Annuaire scientifique]. Université de Thessalonique. Faculté
des sciences naturelles et mathématiques. — Thessaloniki, n° 2 (1935) — >*.
Pr 3791
Expérimentation animale. — Paris, vol. 1, n° 1 (1968) — ^ . Pr 788
FAO fish culture bulletin. A quarterly news digest of fish culture research and deve¬
lopment. — Rome, vol. 1, n° 2 (1969) — > . Pr 3286 I 4
FEBS Letters ... — Amsterdam, n° 1 (1968) — > . Pr 3621
Florida board of conservation. Marine research laboratory. Leaflel sériés. — St-Peters-
burg (1968) -> . ’ . Pr 2651 M
88 —
Forma et functio. An international journal of functional biology. — New York, n° 1
(1969) -> . Pr 3789
Friden-informations. — Paris, n° 1 (1968) — »■ . Pr 5869
Geobios. Paléontologie, stratigraphie, paléoécologie. Faculté des sciences de Lyon.
Département des sciences de la terre. — Lyon, n° 1 (1968) -h» . Pr 3744
Great (The) Basin naturalist. Brigham Young university. — Provo (Utah), n° 18
(1968) . . . Pr 3723
Grondboor en hamer. Tijdschrift van de nederlandse geologische vereniging. Maas¬
tricht, n° 1 (1968), (1969) -> . Pr 3784
Iheringia. Sérié geologia. — Porto Alegre, n° 1 (1967) — > . Pr 5925 B
Instituto de fisiografia y geologia. Notas. Série A. — Rosario, n° 2 (1968) — >. . . .
Pr 2225 A
Instituto de investigaçâo agronomica de Moçambique. Série Memorias. — Lourenço
Marques, vol. 2 (1968) -» . Pr 3676 A
International journal of Chemical kinetics. — New York, vol. 1, n° 1 (1969) — .
Pr 3758
International journal of protein research. — Copenhagen, vol. 1, n° 1 (1969) — .
Pr 3773
Journal of experimental marine biology and ecology. — Amsterdam, vol. 1, n° 1
(1967) . Pr 3751
Journal of fish biology. Fisheries society of the British Isles. — London, New York,
vol. 1 (1969) . Pr 3752
Journal (The) of membrane biology. An international journal for studies on the struc¬
ture, function and genesis of biomembranes. — New York, vol. 1, n° 1 (1969) — >.
Pr 3767
Journal of the Entomological Society of British Columbia. — Victoria (1969) - >.
Pr 3795
Life sciences miscellaneous publications. Royal Ontario Muséum. University of Toronto.
— Toronto (1968) -> . . . Pr 2156 G
List of sériais with title abbreviations. Biological abstracts. — Philadelphie (1968) —*■,
Pr 1990 C
Living (The) bird. Cornell laboratory of ornithology. — Ithaca (N. Y.), n° 2 (1963) —*■.
Pr 3792
Lucrarile statiunii de cercetari biologice, geologice si geografice « Stejarul ». — Pin-
garati, n° 1 (1968) -> . Pr 3775
Mainzer Naturwissenschaftliches Archiv. — Mainz (1968) -> . Pr 3774
Malacological review. — Whitmore Lake (Mich.), n° 1 (1968) — s- . Pr 3781
Mémoires de la Société préhistorique française. — Paris, T. 7 (1969) . Pr 2690 A
Memoirs of the Muséum of anthropology. University of Michigan. — Ann Arbor,
n° 1 (1969) — > . .' . ' . Pr 995 G2
Memoirs of the National Science Muséum. — Tokyo, n° 1 (1968) -> . Pr 796 C
Memorias de la Facultad de ciencias. Sérié ciencias biologicas. Universidad de La
Habana. — La,Habana, n° 1 (1967) ~> . Pr 841 F
Mendel (the) newsletter. Archivai resources for the history of genetics and allied scien¬
ces, American philosophical society, — Philadelphia, (1968) Pr 504 G
— 89
Natur-und Nationalparke. Bulletin européen. Europâische Nachrichten. European
Bulletin. — Stuttgart-Hamburg, vol. 3, n° 12 (1965) — > . Pr 2513 A
Natura. Maanblad der koninklijke Nederlandse Natuurhistorische vereniging. —
Zaandam (1964) — >• . Pr 3783
Newsletter. Weidlife protection Society of Ceylon. — Colombo, n° 26 (1968) — >. .
Pr 3557 A
Opuscula zoologica Instituti zoosystematici Universitatis Budapestinensis. — Buda¬
pest, vol. 4, n° 2 (1962) — »■ . Pr 3739
Paleontological journal. A translation of IlaHeoHTOHOOHyec KHHHtypHaH. American
geological institute. — Washington, n° 1 (1967) —*■ . Pr 5831 A
Pesticides monitoring journal. Fédéral committee on pest control. — Atlanta, vol. 1,
n° 1 (1967) -> . Pr 3750
Principes. Journal of the Palm society. — Miami, vol. 11, n° 1 (1967) — >. ... Pr 3743
Progress in phytochemistry. Ed. by L. Beinhold & Y. Liwschitz. — London, vol. 1
(1968) -> . .' . . . Pr 3790
Provancheria. Mémoires de l’Herbier Louis-Marie. Faculté d’agriculture Université
Laval. — Québec, n° 1 (1967) — > . Pr 5598 D2
Pubblicazioni del Centro di studi per la geologia dell’Appennino. — Pisa, n° 15 (1963)
Pr 3731
Publicaçâo ocasional. Instituto de investigaçao agronomica de Angola. — Nova Lisboa
n° 1 (1969) . Pr 3686 C
Publicaciones del Centro pirenaico de biologia experimental. — Jaca, n° 1 (1966) —
Pr 3786
Publications de l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des
plantes. Série A. — Paris, n° 46 (1968) — > . Pr 3761
Publications, division géologique de l’Institut français du pétrole. — Rueil-Malmaison
(1964-1968) -> . Pr 1876 D
Recherche, enseignement, documentation, africanistes francophones. Bulletin d’infor¬
mation et de liaison (C.A.R.D.A.N.). — Paris, vol. 1, n° 1 (1969) — Pr 3801
Recherches d’hydrobiologie continentale. Institut national de la recherche agrono¬
mique. — Paris, n° 1 (1969) — > . Pr 2097 J
Research reports. National géographie society. — Washington (1963) — Pr 702 A
Restaurator. International journal for the préservation of library and archivai mate-
rial. — Copenhagen, n° 1 (1969) — > . Pr 3739
Revista del Museo argentino de ciencias naturales « Bernardino Rivadavia ». Parasi-
tologia. — Buenos Aires, vol. 1, n° 1 (1968) — > . Pr 517 E?
Revue du comportement animal. — Paris, n° 1 (4e trim. 1966) — >■ . Pr 3728
Revue roumaine de biologie. Série de botanique. - — Bucarest, n° 10 (1965) —y. . .
Pr 546 Fi
Ruprecht Karl Universitât Heidelberg. Dokumentation. — Heidelberg (1968) —
Pr 5702 A
Sbornik vychodoslovenskeho muzea v Kosiciach. Acta musei Slovacie regionis orien-
talis. Série A : Geologické vedy. — Kosice (1960) — > . Pr 3780
Sbornik vychodoslovenskeho muzea v Kosiciach. Acta musei Slovacie regionis orien-
talis. Série B : Biologické vedy, — » Kosice (1965) —*■ . Pr 3780 A
Science books. A quarterly review. American association for the advancement of
sciences. — Washington, vol, 4, n° 4 (1969) — >. . Pr 506 A
— 90 —
Senckenbergiana maritima. Zeitschrift für Meeresgeologie und Meeresbiologie der
Senckenbergischen Naturforschenden Gesellschaft. — • Frankfurt am Main, n° 1
(1969) -y . Pr 339 B3
Sesiones cientificas de la Academia nacional de ciencias exactas, fisicas y naturales
de Buenos Aires (Suplemento a los Anales de la Academia) Secciôn ingeniera. —
Buenos Aires, n° 1 (1968) —5- . Pr 690 B1
Smithsonian contributions to anthropology. Smithsonian Institution. — Washington,
vol. 2, n° 2 (1967) -y . Pr 500 I
Smithsonian contributions to bolany. Smithsonian Institution. — Washington, n° 1
(1969) —y . . . Pr 500 G
Smithsonian contributions to earth sciences. Smithsonian Institution. — Washington,
n° 1 (1969) -> . Pr 500 J
Smithsonian contributions to paleobiology. Smithsonian Institution. — Washington,
n° 1 (1969) -> . . . Pr 500 H
Smithsonian contributions to zoology. Smithsonian Institution. — Washington, n° 1
(1969) -> . . . Pr 500 F
Spécial publications. American society of mammalogists. — Stillwater, n° 1 (1967) —s».
Pr 5633 A
Studii si cercetari de biochimie. — Bucarest, n° 9 (1966) — > . Pr 5870
Studii si cercetari de biologie. Séria botanica. — Bucuresti (1965) > . Pi 546 B3
Studii si comunicaii. Muzeul judetean Bacau. Sectia stiintele naturii. — Bacau, n° 1
(1968) -> . Pr 3720
Tethys. St. tion marine d’Endoume. — Marseille, vol. 1, n° 1 (1969) —y.. Pr 5458
(Suite de : Recueil des travaux de la station marine d’Endoume. Bulletin).
Trabajos de divulgaciôn. Museo « Felipe Poey » de la Academia de ciencias de Cuba. —
La Habana, n° 50 (1967) —y . Pr 841 E
Trabajos del departamento de botanica y fisiologia végétal. Universidad de Madrid.
Facultad de ciencias. — Madrid, vol. 1, n° 1 (1968) — > . Pr 3796
Travaux de la Faculté des sciences. Série océanographie biologique. Université de
Rennes. — Rennes, n° 1 (1968) — > . Pr 3782
Universidade fédéral do Rio de Janeiro. Instituto de geociencias. Geologia. Boletim. — -
Rio de Janeiro (1967) —y . Pr 3785
Wetenschappelijke mededelingen. Koninklijke nederlandse natuurhistorische vere-
niging. — Amsterdam, n° 77 (1968) —y . Pr 3783 A
World meetings index. United States and Canada. (Adjunct to World meetings). —
Newton, vol. 1, n° 1 (1969) —y . Pr 3711 C
Yearbook of international congress proceedings. — Bruxelles, n° 1 (1969) —y. Pr 3770
Travaux parus en 1969 dans les Éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE
— Mémoires du Muséum :
A — Zoologie :
Tome 53, fasc. unique. — Leonide ( J.-C.) . — Recherches sur la biologie de divers
diptères endoparasites d’orthoptères. 246 p., fig., tabl., bibl., 1969.
Tome 54, fasc. 2. — Quentin (J.-C.). — Essai de classification des nématodes ric-
tulaires, pp. 55-115, fig., 1969.
91 —
Tome 55, faso. 2. — Fischer-Pif.tte (E . ) , Blanc (F.) et Salvat (F.). — Complé¬
ment aux mollusques operculés terrestres de Madagascar, pp. 109-144, fig.,
2 pl. h. t., 1969.
Tome 55, fasc. 3. — Coineau (Nicole). — Contribution à l’étude de la faune intersti¬
tielle. Isopodes et amphipodes, pp. 145-216, fig., 1968, tt . //
Tome 56, fasc. unique. — Naurois (René de). — Peuplements et cycles de repro¬
duction des oiseaux de la côte occidentale d’Afrique (du Cap Barbas, Sahara
Espagnol, à la frontière de la République de Guinée), 312 p., fig., tabl., index,
1969.
Tome 57, fasc. unique. — Goi.van (Yves J.). — Systématique des Acanthocéphales
( Acanthocephala Rudolphi 1801). L’ordre des Palaeacanthocephala Meyer 1931.
La super-famille des Echinorhynchoidea (Cobbold 1876). Golvan et Houin 1963,
373 p., fig., bibl., 1969.
Tome 58, fasc. 1. — Gabe (Manfred) et Saint-Girons (Hubert). — Données histo¬
logiques sur les glandes salivaires des lépidosauriens, pp. 1-112, 136 fig., 2 pl.
en coul., bibl., 1969.
Tonie 58, fasc. 2. — Ramade (François). — Données histologiques et ultrastructu¬
rales sur la pars intercerebralis de Musca domestica L., pp. 113-143, fig., tabl.,
bibl., 7 pl. h. I., 1969.
Tome 59, fasc. 1. — François (Jean). — Anatomie et morphologie céphalique des
protoures (Insecta Apterygota), pp. 1-144, 53 fig., pl. h. t., tabl., bibl., 1969.
Tome 59, fasc. 2. — Vacelet (J.). — Éponges de la roche du large et de l’étage
bathyal de Méditerranée. (Récoltes de la soucoupe plongeante Cousteau et
dragages), pp. 145-219, 54 fig., 4 pl., 1969, tt.//
Tome 60, fasc. 1. — Robineau (Daniel). — Morphologie externe du complexe
osseux temporal chez les Siréniens, pp. 1-32, 17 fig., 3° trim. 1969.
Tome 60, fasc. 2. — Kif.ner (A.) et Spillmann (C. J.). — Contributions à l’étude
systématique et écologique des athérines des côtes françaises, pp. 33-75, fig.,
tabl., 8 pl. h. t., 3e trim. 1969.
B — Botanique :
Tome 18, fasc. unique. — Poty (J.), Hamel ( J.-L.) , Faure (F.), Bisson (S.), Guil¬
lemet (S.), Guervin (C.) et Le Coq (C.). — Contribution à la caryologie de
quelques végétaux cultivés dans les serres du Muséum. Essais de caryotaxi-
nomie II, 170 p., fig., 24 pl., 6 tabl., portrait, 1969.
Tome 19, fasc. unique. — Capuron (R.). — Révision des sapindacées de Madagascar
et des Comores, 189 p., 48 pl., index, 1969.
C — Sciences de la Terre :
Tome 20, fasc. unique. — Fischer (Jean-Claude). — Géologie, Paléontologie et
Paléoécologie du Bathonien au Sud-Ouest du massif ardennais, 320 p., fig.,
21 pl., bibl., index, 1969.
Tome 21, fasc. 1. — Conquéré (Fernand). — Le Massif granitique de Huelgnat
(Nord-Finistère), pp. 1-42, fig., tabl., 7 pl. h. t.., 1969.
— 92
— Notes et Mémoires du Moyen-Orient :
Tome 9. — 1968.
Contributions à la géologie et à la paléontologie de l’Afghanistan central [Pré¬
face de Dubertret (Louis)], pp. xn-253, d. 1. 2e trim. 1969.
1) Mennessier (Guy) et Lapparent (Albert F. de). — Dix ans d’explorations
géologiques en Afghanistan : 1958-1968, pp. vm-xii, fig.
2) Mennessier (Guy). — Étude tectonique des montagnes de la région de Kaboub
pp. 1-186, fig., carte, index.
3) Legrand-Blain (Marie). — Spiriferacea carbonifères et permiens d’Afgha¬
nistan central, pp. 187-253, 4 pl.
(Tiré à part du n° 3) : Legrand-Blain
— Annuaire du Muséum national d’Histoire naturelle :
N° 10. — 1969.
Ouvrages offerts a la Bibliothèque centrale en 1969
Aubert (M.) & Aubert (J.). — Océanographie médicale... — Paris, 1969. — xv-299 p.,
(Géobiologie, Écologie, Aménagement).
Botanico-Periodicum-Huntiarum. B. P. H. George, H. M. Lawrence, A. F. Günther
Buchheim, Gilbert S. Daniels, Helmut Dolezal editors. — Pittsburg (Pa), 1968. —
1063 p.
Brockhaus A. B. C. Naturwissenschaft und Technik. 9e ed. — Leipzig, 1968. — 2 vol.
Brosse (J.). — L’insecte. — Paris, 1968. — [116] p. (Encyclopédie essentielle. Série
science n° 9).
Chefs-d’œuvre des arts indiens et esquimaux du Canada. Masterpieces of indian and
eskimo art from Canada. [Exposition]. — Paris, Société des amis du Musée
de l’Homme, 1969. — 25,5 cm, [266] p. n. ch., ill., pl. en noir et en coul. (Musée
de l’Homme. Paris. Mars-septembre 1969. — Galerie nationale du Canada.
Ottawa. Novembre 1969-janvier 1970. — - Texte en français et en anglais.)
Council for scientific and industrial Research. Pretoria. — Scientific and techni-
cal periodicals published in South Africa. — Wetenskaplike en tegniese tydskrifte
in Suid-Afrika uitgegee. — Pretoria, 1968. — 46 p.
Council for scientific and industrial Research. Pretoria. — Scientific and techni-
cal societies in South Africa. — Wetenskaplike en tegniese verenigings in Suid-
Afrika. — Pretoria, 1968. — 122 p.
Council for scientific and industrial Research. Pretoria. — Scientific researcli
organizations in South Africa. — Wetenskaplike navorsingsorganisasies in Suid-
Afrika. — Pretoria, 1968. — 255 p.
DBG Lexikon der Tierwelt. — Berlin, 1967. — 576 p.
Decamps (H.). — Recherches écologiques sur les Tricoptères des Pyrénées. — Pagi¬
nation multiple [305] p. (Thèse. Sciences naturelles. Toulouse. 1968).
Délégation générale à la recherche scientifique et technique. Paris. Réper¬
toire national des laboratoires. — [Paris], 1962. — La recherche agronomique.
Documentation arrêtée en janvier 1968. — 1969. — xv-501 p.
— 93 -
Dor (M.) . — Zoological lexicon. Vertebrata. — S. 1., [printed in Israël,] s. d. — 421 p.
Excerpta medica Foundation. Amsterdam... The world-wide medical automated
information network. — Excerpta medica. Automated storage and retrieval
program of biomédical information. Excrepta mark i System. — [The Hague,
1969], — 48 p.
Fromherz (H.), King (A.). — Terminologie chimique franco-allemande. Une intro¬
duction à la chimie en français et en allemand... — Paris, 1969. — xx-568 p.
Gans (C.) , Bellairs (A. d’A.), Parsons (T. S.). Ed. — Biology of the Reptilia. — Lon¬
don, 1969. Volume 1 : Morphology.
Hirohito. — Some hydroids of the Amakusa Islands. — Tokyo, 1969. — 33 p.
Institut français du pétrole. Documentation et information (Direction). [Rueil-
Malmaison]. — Catalogue des périodiques établi par le centre de documenta¬
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by P. J. P. Whitehead. — London, 1968. — 31 p. de texte et index, 36 pl. en
coul. (fac.-sim. de mss.), portr.
World directory of national science policy-making bodies. Répertoire mondial d’orga¬
nismes directeurs de la politique scientifique mondiale. — Paris.
Vol. 2. Asia and Oceania. 1968 — x-157 p.
Vol. 3. Latin America. — 1968 — xiii-187 p.
Statistiques des prêts de Livres
96
Extérieur :
Prêt universitaire . 1160 1017 853
Sociétés . 1892 1665 1761
B. R.G.M . 3540 2735 2582
Expositions . 145 86 111
C. N.R.S . 7179 5555 5842
Universités . 3159 3401 3393
17075 14459 14542
1969
Prêts Muséum : 6088
Prêts Extérieur : 14542
Total : 20630
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 97-101.
COMMUNICATIONS
HOMMAGE À GEORGES CUVIER
Allocutions prononcées à V occasion des cérémonies
du bi-centenaire de la naissance de Georges CUVIER
Par J. ANTHONY
Professeur au Muséum national d’Histoire naturelle
I. Allocution prononcée le 24 octobre 1969, lors de la présentation du film réalisé
par M. Jean Masson : « Un explorateur de la vie, Georges Cuvier », à
V Hôtel de Ville de Paris.
Monsieur le Président *,
Mesdames, Messieurs,
L’hommage que nous rendons aujourd’hui à Georges Cuvier à l’occasion du
bi-centenaire de sa naissance s’adresse particulièrement au glorieux fondateur
de l’Anatomie Comparée et de la Paléontologie. Tel est le sujet du film que nous
allons voir. Au Gymnasium de Montbéliard, sa ville natale, Cuvier, enfant, se
distinguait déjà parmi ses camarades par son exceptionnelle intelligence et sa
prodigieuse mémoire. Son inclination pour l’Histoire naturelle s’annonçait peu
commune : les œuvres de Buffon lui fournissaient ses meilleures lectures ; il
en apprenait par cœur de longs passages ; il en recopiait avec soin les illustra¬
tions. Averti des rares dispositions de son jeune sujet, le Grand Duc Charles
Eugène de Wurtemberg lui octroie une bourse pour entrer à l’Académie Caro¬
line de Stuttgart, qu’il vient d’organiser. Pendant quatre ans, de 1774 à 1788,
Cuvier y reçoit une formation d’une haute tenue, se rapportant aux différentes
branches de la Science, mais encore au Droit, aux Finances, à l’Administra¬
tion. Sa vocation de naturaliste s’affirme. Il recueille des échantillons qu’il
classe avec méthode, les dessine, en rédige les descriptions. Il songe bientôt
à consigner ses observations jour après jour sur un cahier. Ce sera son premier
Diarium zoologicum. En même temps, avec plusieurs condisciples, Heindrich
Pfaff, Parrot, Marschall, Autenrieth, Hartmann, Kielmeyer, il constitue un
groupe de travail, où chacun apporte le fruit de ses réflexions personnelles,
mais où Cuvier s’impose par son esprit de synthèse et son autorité. A 19 ans,
au sortir de l’Académie Caroline, il accepte au château de Fiquainville, en Nor¬
mandie, un poste de précepteur qui lui laisse d’amples loisirs. En toute quié-
1. Monsieur Etienne de Véricourt, Président du Conseil de Paris.
7
98 —
tude, il enrichit alors ses collections, observe sans relâche les plantes et les ani¬
maux qu’il rencontre en abondance, les dépeint, en notes journalières, dans
quatre nouveaux Diaria. Par-dessus tout, la Normandie lui révèle les inépui¬
sables trésors de l’Océan. Inlassablement, il dissèque tous les Poissons qu’il
peut se procurer dans le port de Fécamp, tous les Invertébrés qu’il glane sur
les grèves. La Société d’ Agriculture de Valmont l’accueille parmi ses membres.
Il y présente fréquemment des communications, surprenant chaque fois son
auditoire par son talent d’exposition, l’étendue de ses connaissances et l’origi¬
nalité de ses travaux. Un académicien réfugié à Fécamp sous la Terreur — -
l’abbé Teissier - — , frappé de la valeur de ce jeune homme inconnu des milieux
scientifiques de Paris, fait part de sa découverte à ses collègues Jussieu, Lacé-
pède, Geoffroy Saint-Hilaire. Ce dernier s’enthousiasme à la lecture des Diaria.
« Dans ces précieux manuscrits, dira-t-il plus tard, je trouvais, presque à chaque
page, des faits nouveaux, des vues ingénieuses et déjà ces méthodes scienti¬
fiques qui ont renouvelé les bases de la Zoologie y étaient indiquées. Ces pre¬
miers essais étaient supérieurs à tous les travaux de l’époque ». Geoffroy le
presse de venir à Paris : « Venez, lui écrit-il, venez jouer avec nous le rôle d’un
autre Linné, d’un autre législateur de l’Histoire naturelle ». Séduit par la pro¬
position du jeune Maître parisien, Cuvier met fin à son préceptorat au prin¬
temps 1795, accourt à l’appel de Geoffroy et se voit nommé, l’hiver suivant,
suppléant du Professeur Mertrud au Muséum national d’ Histoire naturelle,
dans la chaire d’ Anatomie des Animaux. D’emblée, la richesse de ses observa¬
tions, rehaussée par son éloquence, par l’élégance de ses dessins, et par l’éclat
de ce visage inspiré qu’on lui voit sur ses portraits de jeunesse, attire à ses cours
un public nombreux et cultivé. Son enseignement porte sur la description des
organes, dont il note, d’une espèce à une autre, les ressemblances et les écarts.
Mais à la différence d’Aristote, de Claude Perrault, de Duverney, de Vicq d’Azyr,
il ne s’en tient pas aux simples confrontations. Il met en relief les rapports
profonds qui relient les faits particuliers et s’élève ainsi aux lois même de l’orga¬
nisation animale. L’Anatomie des Animaux, sous l’effet de son génie, devient
une véritable Science, la Science de l’Anatomie Comparée, et, pour mieux dire,
la Science anatomique. Dans chaque type animal, une indispensable harmonie
fonctionnelle solidarise les organes. L’Anatomie enregistre leur interdépendance.
Schématiquement, un Carnivore possède des dents tranchantes, un tube digestif
relativement court, avec un estomac simple, un appareil locomoteur doué d’une
extrême souplesse, de puissantes griffes aux extrémités des membres, et ces
différents traits concourent à la capture des proies, à la section et à la digestion
des chairs. A l’opposé, le régime alimentaire herbivore ira de pair avec la pré¬
sence de dents broyeuses, d’un estomac à plusieurs poches, d’un intestin très
long ; quant à l’appareil locomoteur correspondant, il sera relativement rigide,
terminé aux extrémités des membres par des sabots, mais en compensation
il assurera à son possesseur une course rapide. C’est la célèbre loi des corréla¬
tions organiques, à peine entrevue par les prédécesseurs du grand naturaliste.
Cuvier examinait dans le même esprit les pièces fossiles qu’on lui soumet¬
tait pour identification. A partir de quelques pièces, même incomplètes, une
vertèbre, l’épiphyse d’un os long, une portion de mâchoire, il s’appliquait, par
le jeu raisonné des corrélations, à reconstruire un sujet tout entier. « Donnez-
moi une dent, affirmait-il, je vous dirai à quelle sorte d’animal elle a appartenu,
quels étaient ses habitudes et son genre de vie ». Ses contemporains demeuraient
sceptiques, ironiques parfois, devant l’apparente audace de ses méthodes. On
— 99 —
devait pourtant découvrir bientôt des squelettes complets d’animaux disparus
répondant à ceux que Cuvier avait ainsi recomposés à l’aide de simples frag¬
ments et l’on put vérifier, par la similitude des traits morphologiques, la sûreté
de ses déductions. Ainsi naquit au Muséum la Science des formes éteintes, la
Paléontologie, fondée sur les méthodes mêmes de l’Anatomie Comparée, dont
elle représente le prolongement direct dans le passé.
On s’étonne souvent que Cuvier n’ait pas pressenti l’évolution des espèces
et se soit ardemment opposé, dans une controverse demeurée célèbre, aux
conceptions de Geoffroy Saint-Hilaire. Cuvier avait le respect absolu des faits
d’observation. Toute interprétation insuffisamment étayée par l’examen direct
des pièces lui paraissait suspecte, dangereuse pour le renom de la recherche
anatomique. Aussi son esprit positif s’accommodait-il mal des intuitions, pour¬
tant géniales, de Lamarck et de Geoffroy Saint-Hilaire. Elles lui semblaient
d’ailleurs peu compatibles avec la loi des corrélations, ce guide qu’il estimait
infaillible, parce que les documents paléontologiques à sa disposition ne lui
montraient aucun de ces types intermédiaires, si convaincants, dont les fouilles
ultérieures allaient livrer le secret.
La loi des corrélations comportait pour le classement des espèces un pro¬
longement logique ; l’esprit généralisateur de Cuvier en dévoila les lumières et
les applications. Dans un organisme, un caractère anatomique donné, à plus
forte raison un appareil, revêt une valeur propre ; il n’est pas forcément l’équi¬
valent fonctionnel d’un autre caractère ou d’un autre appareil. Il faut donc
admettre et respecter une certaine hiérarchie des critères dans la détermination
des catégories animales. Les traits du Système nerveux central dominent et coor¬
donnent l’ensemble de l’Economie par leur qualité synthétique. Avec l’appareil de
la génération et celui de la circulation, qui assurent l’existence même de l’animal,
ils fournissent les caractères primaires, indicateurs des Classes. Viennent ensuite
ceux de l’appareil digestif, auxquels on doit l’entretien de la vie ; puis ceux
des organes des sens et de l’appareil locomoteur, par lesquels l’animal entre en
relation avec le milieu. Par cette seconde loi, Cuvier renversait d’un coup les
anciennes classifications de Linné, basées sur des signes distinctifs plus ou moins
arbitrairement choisis. Il ouvrait une voie féconde à la Systématique moderne.
Tout au long de sa carrière, Cuvier devait par ses investigations illustrer les
grands principes énoncés dans ses premiers cours. Secondé par des collabora¬
teurs éminents et admiratifs, Laurillard, Valenciennes, Rousseau, Duméril,
Duvernoy, Frédéric Cuvier, il édifia avec leur assistance une œuvre impéris¬
sable à l’honneur de sa discipline. C’est avec le plus grand profit que les anato¬
mistes de nos jours consultent encore le « Règne animal distribué d’après son
organisation », les admirables « Planches de Myologie des Mammifères », et
par-dessus tout les « Leçons d’ Anatomie Comparée », chef-d’œuvre de méthode,
de précision et de style. Pour Cuvier, ces « Leçons » n’étaient que l’abrégé d’un
Grand Traité d’ Anatomie Comparée pour lequel il ne cessait d’accumuler des
notes personnelles et des planches de dissections. Mais la mort le surprit préma¬
turément, dans toute la puissance de son génie. En une semaine, dans sa soixante
troisième année, la maladie terrassait le grand savant, à la consternation du
monde scientifique. Le Muséum et la Science perdaient en lui un de ces hommes
« dont le nom seul, suivant le mot de Flourens, suffirait à la gloire d’une nation,
à la gloire d’un siècle ».
— 100 —
II. Allocution prononcée le 27 novembre 1969 au Musée d'flistoire naturelle de
Stuttgart.
Mesdames,
Messieurs,
Quand on considère, avec le recul du temps, l’admirable carrière de Georges
Cuvier, on ne peut manquer d’être frappé par les qualités intellectuelles de
l’homme et par l’étendue de son savoir. Dès son enfance, à Montbéliard, son
aisance à assimiler toutes choses, son extrême avidité de connaissances, son
goût prononcé pour l’Histoire naturelle et notamment les œuvres de Buffon,
lui avaient valu d’attirer l’attention bienveillante du Grand Duc Charles Eugène
de Wurtemberg. Celui-ci se fit présenter le jeune garçon ; il constata par lui-
même ses dispositions exceptionnelles et lui attribua une bourse pour aller
continuer ses études à l’Académie Caroline de Stuttgart, qu’il venait de réorga¬
niser.
Georges Cuvier arrive à Stuttgart le 18 mai 1784, à l’âge de 14 ans. Il devait
y passer quatre années laborieuses, quatre années capitales pour son avenir.
Il faut dire que l’Académie Caroline dispensait à ses élèves, quelle que fut leur
section, une culture générale des plus solides. Le Grand Duc Charles Eugène
la destinait à l’instruction des sujets d’élite et plus spécialement peut-être aux
futurs administrateurs de son Duché. Cuvier entre dans la 15e section, ou sec¬
tion de Philosophie, qui comportait aussi l’étude des Sciences. Il choisit au sur¬
plus, à titre d’étude spéciale, un enseignement de Droit, de Finances, d’ Admi¬
nistration. Avec la plus grande facilité, il se familiarise avec la langue allemande,
et ne tarde pas à former un groupe de travail avec plusieurs condisciples qui
devinrent bientôt de fidèles amis : Parrot, qui venait lui aussi de Montbéliard,
Marschall, Hartmann, Autenrieth, Kielmeyer. Chaque semestre, au cours d’une
séance solennelle qui se déroulait en présence du Grand Duc, l’Académie Caro¬
line entretenait l’esprit d’émulation des élèves en décernant des prix de valeur
aux plus méritants. En outre, ceux qui avaient été couronnés dans les quatre
branches principales d’études recevaient une croix en or et le titre honorifique
de « Chevalier ». Cuvier obtint ce titre en avril 1787. Il fit à cette occasion la
connaissance de Christoph Heinrich Pfafî, nommé chevalier en même temps
que lui, et avec lequel il entretint longtemps une correspondance très suivie.
Malgré ses succès dans les différentes branches, Cuvier continuait à mani¬
fester une prédilection particulière pour l’Histoire naturelle. Il tenait un Jour¬
nal, un Diarium, de ses observations sur les plantes et sur tous les animaux
qu’il pouvait collecter. Et par ailleurs, ses longues conversations avec Kiel¬
meyer, qui allait devenir professeur de Zoologie à l’Académie Caroline quel¬
ques années plus tard, le renforçaient encore dans sa vocation de naturaliste.
En quittant Stuttgart le 21 avril 1788 pour occuper un poste de précepteur
en Normandie, Cuvier pouvait se prévaloir d’une formation polyvalente, à la
fois scientifique, philosophique et juridique. Cette circonstance n’est pas étran¬
gère, semble-t-il, au penchant qu’il a toujours montré au cours de sa carrière
pour la découverte et l’illustration des principes généraux. Il mène la recherche
101 —
des lois de l’Anatomie pour ainsi dire en solitaire, dans le ealine de la campagne
normande, en multipliant les dissections d’animaux de toute sorte. Et lorsque
Geoffroy Saint-Hilaire l’invite, en 1795, à prendre place au Muséum national
d’Histoire naturelle de Paris, il est à même, dès ses premières leçons, d’énoncer
les deux lois fondamentales de l’Anatomie Comparée, la loi de la corrélation
des organes et celle de la subordination des caractères.
Peu de temps après, en appliquant la notion de corrélation à l’étude des
formes animales fossiles, il lui donnait un essor décisif ; il apportait la meil¬
leure méthode à suivre dans cette nouvelle branche, la Paléontologie.
Le génie de Cuvier rayonna rapidement par-delà les frontières. Des savants
de tous pays l’entretenaient respectueusement de leurs travaux. Beaucoup
venaient le visiter et sollicitaient ses conseils dans sa maison du Jardin des
Plantes, où il travaillait sans relâche, entouré de collaborateurs éminents. La
plupart de ses œuvres : « Le Règne animal distribué d’après son organisation »,
les « Recherches sur les ossements fossiles », P « Histoire naturelle, des Poissons »
(avec A. Valenciennes) et surtout peut-être ses « Leçons d’Anatomie Comparée »
recueillies par Duméril, restent des monuments intacts à l’épreuve du temps.
Avant lui, les ouvrages sur l’Anatomie des animaux ne faisaient guère ressor¬
tir les liens anatomo-physiologiques qui associent les organes au sein d’un groupe
donné, ni les différences qui séparent les groupes les uns des autres. Par les
lois dont il a su faire la démonstration, il faut reconnaître que Georges Cuvier
a véritablement fondé la Science anatomique.
Parallèlement à son activité scientifique, Cuvier s’est révélé grand admi¬
nistrateur. Inspecteur de l’Instruction publique, Membre du Conseil de l’ Uni¬
versité, il a réorganisé les Académies et les Grandes Écoles, non seulement en
France mais aussi dans plusieurs pays étrangers.
La carrière de Cuvier est jalonnée d’une incroyable moisson de titres et d’hon¬
neurs. En moins de dix ans après son arrivée à Paris, il devient Membre de
l’Académie des Sciences (1795), Professeur au Collège de France (1799), Pro¬
fesseur au Muséum et Inspecteur de l’Instruction Publique (1802). L’Académie
française (1818) puis l’Académie de Médecine (1820) l’accueillent parmi leurs
membres. Le roi Louis XVIII le nomme Conseiller d’État (1814), Chancelier
de l’Instruction Publique (1819), et l’anoblit (1820). Le grade de Grand Officier
de la Légion d’Honneur et celui de Commandeur de l’Ordre de la Couronne
de Wurtemberg lui sont conférés. Enfin, un an avant sa mort, il devient Pair
de France.
Aujourd’hui, après les récentes cérémonies de Montbéliard et celles de Paris,
le Muséum national d’Histoire naturelle est heureux de s’associer une nouvelle
fois au Musée de Stuttgart et à la Municipalité de cette ville pour célébrer, à
l’occasion du bi-centenaire de sa naissance, non seulement l’illustre Baron
Cuvier, pionnier de la Science anatomique, mais encore le jeune étudiant Cuvier,
tout aussi digne de notre admiration, l’un des plus brillants élèves de la fameuse
Académie Caroline.
Laboratoire d’Anatomie Comparée
du Muséum, Paris
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 102-121.
LE MODE D'ALIMENTATION
DES PREMIERS VERTÉBRÉS
ET L'ORIGINE DES MÂCHOIRES
Par J. LESSERTISSEUR et D. ROBINEAU
II. — LES CORRÉLATIONS ET LES CONSÉQUENCES1
La destinée des arcs prémandibulaires
Il nous faut maintenant revenir sur la question des arcs prémandibulaires.
Quoique les auteurs, on l’a vu, ne soient, pas d’accord sur leur nombre théorique,
l’existence, chez les ancêtres des Vertébrés, d’au moins un arc antérieur à la
mandibule est très généralement adoptée, et certains auteurs (Jaekel ; Sewert-
zoff) en reconnaissent plusieurs. Nous avons nous-mêmes admis ci-dessus, à
titre d’hypothèse plausible, deux tels arcs.
Le premier d’entre eux est donc incertain. Les preuves de son existence sont
en effet de valeur médiocre. Si on fait appel à l’anatomie des formes actuelles,
elle a été parfois inférée d’une interprétation du plus antérieur des nerfs crâ¬
niens vrais 2, le nerf terminal ou nerf zéro. Ce nerf, qu’on admet purement
sensitif, naît caudalement par rapport aux filets olfactifs (à la face interne du bulbe
olfactif) et porte, près de son point d’émergence, un petit renflement ganglion¬
naire, ce qui a permis de l’assimiler à une racine dorsale, et amène par consé¬
quent à le comparer aux nerfs viscéraux, avec lesquels il ne présente d’ailleurs
aucune autre analogie. Sa position préoptique rend cette interprétation fra¬
gile 3.
Un autre argument, que nous examinerons un peu plus longuement, permet
de retrouver deux arcs prémandibulaires, ou davantage, dans les cartilages
labiaux des Elasmobranches et de quelques Poissons osseux. Ce sont de petites
baguettes cartilagineuses superficielles (fig. 22), articulées entre elles, ainsi
qu’avec la mâchoire supérieure et avec la mandibule. On en reconnaît habituelle¬
ment un inférieur ou ventral et deux supérieurs ou dorsaux. Chez les Holocé-
phales, s’y ajoutent des cartilages nasaux (autour des narines). Les cartilages
labiaux ont été, sans preuve bien évidente, considérés déjà par Gegenbaur
(1872), mais surtout par Jaekel (1926) et par Sewertzoff (1916, 1931) comme
les restes d’arcs prémandibulaires (Prbr3 et Prbr4 dans la nomenclature de ce
dernier auteur). Cette idée a été fréquemment reprise ensuite, et est encore
admise par Stensiô (1963, 1969).
L’objection principale à son encontre est la position très superficielle et très
latérale de ces « arcs » par rapport à l’arc mandibulaire. Aussi, d’autres
1. Voir Ie partie in : Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970) pp. 1321-1347.
2. Le nerf olfactif et le nerf optique ne sont que des tractus du système central. Ils ne correspon¬
dent à aucun segment, mais à la partie antérieure non segmentée de la tête (acron).
3. Chez les Vertébrés terrestres, c’est le nerf de l’organe de Jacobson.
— 103 —
auteurs préfèrent-ils y voir, soit une structure analogue ou homologue aux
cartilages des cirres oraux (anneau péribuccal) des Acraniens et des Myxines 1
(P ollard, 1895), soit une néoformation sans signification phylogénétique
(Kerr, 1919 ; Goodrich, 1931 ; Holmgren, 1942). L’hypothèse plausible qu’il
puisse s’agir de pièces exobranchiales (extramandibulaires) sériellement homo¬
logues des cartilages extra-hyaux et extra-branchiaux des arcs suivants (cf.
supra) ne semble pas avoir été développée explicitement. Les deux types de
formations sont cependant groupés par Devillers (1958) sous le terme commun
de « cartilages extra-viscéraux » (p. 578).
Fig. 22. — Squalus acanthias, squelette viscéral, vue latérale,
(contours du neurocrâne en pointillé) (d’après Devillers, 1958).
c.b.!, cératobranchial du premier arc branchial ; c.l.i., cartilage labial inférieur ; c.l.s., cartilages
labiaux supérieurs ; c.M., cartilage de Meckel ; e.b.x, épibranchial du premier arc branchial ; ex.b.j,
cartilages extrabranchiaux du premier arc ; h., hyoïde ; h.m., hvomandibulaire ; p.b.j, pharyn-
gobranchial du premier arc branchial ; p.c., palato-carré ; p.o., processus orbitaire.
En revanche, la paléontologie nous apporte une meilleure preuve de l’exis¬
tence du deuxième (?) arc prémandibulaire théorique. Chez les Ostracodermes,
en effet, et tout spécialement chez les Ostéostracés, l’observation de la face
interne du bouclier céphalique et la méthode des coupes sériées ont permis
une interprétation précise de la région oralo-branchiale (Stensiô, 1927).
Le plafond de la chambre oralo-branchiale est, chez les Céphalaspides, découpé
par des côtes interbranchiales (fig. 23). La portion dorsale des arcs viscéraux
forme en effet un ensemble osseux, rappelant l’endosquelette cartilagineux de
la Lamproie. Sur ces crêtes devaient s’attacher des diaphragmes interbran¬
chiaux et entre elles s’observent des fosses ou compartiments branchiaux, bien
individualisés, au nombre de onze, le dernier souvent vestigial. Ces fosses ne
s’ouvrent pas directement à l’extérieur, mais par l’intermédiaire d’atria extra¬
branchiaux auxquels faisaient suite des conduits branchiaux (dispositif connu
aussi chez la Lamproie). Sur certains spécimens, on peut distinguer des traces
de lamelles branchiales. A l’avant, une crête prébranchiale aurait porté une hémi-
branchie postérieure.
L’interprétation de ce dispositif résulte de la correspondance établie entre
arcs viscéraux et nerfs, que nous avons indiquée ci-dessus. Dans le bouclier
1. Des formations comparables auraient existé aussi chez l’énigmatique Palaeospotuliflus (Bul-
man, 1931), considéré par beaucoup comme un Agnathe.
— 104 —
céphalique, le passage des nerfs peut en effet être suivi, et l’observation confirme
qu’à chaque crête correspond un nerf 1. Le nerf le plus antérieur, parallèle à
l’axe de symétrie de la tête et longeant le plancher de l’orbite, ne peut être que
le profond (Vj), indépendant aussi chez la Lamproie : il aboutit à la crête pré¬
branchiale. Si on admet que la première crête interbranchiale correspond à
l’arc mandibulaire, la deuxième à l’arc hyoïdien, etc., la crête prébranchiale
serait donc un arc prémandibulaire, et il existerait une chambre branchiale
préspiraculaire.
Fig. 23. — Cephalaspis, bouclier, vue ventrale.
A gauche, reconstitution du plancher de la chambre oralo-branchiale (d’après Westoll, in Yousc,
1950, modifié).
ao, sillon aortique ; b., bouche ; c., corne du bouclier ; c.s.o., champ supra-oral ; i.b.j, première crête
interbranchiale ; o.b.e., orifices branchiaux externes ; o.e., orifice œsophagien de la cloison post¬
branchiale ; p.b., crête prébranchiale ; pl.. plancher de la chambre oralo-branchiale ; t.r., orifice
du tronc artériel dans la cloison post-branchiale ; canaux : Vx, du nerf profond ; V2, de la branche
supérieure du trijumeau ; VII, du facial ; IX, du glossopharyngien antérieur ; Xx-2..., des divers
rameaux du vague.
Cette interprétation a pourtant été contestée. Watson, décalant d’un rang
la série, admettait chez ces animaux deux fosses préspiraculaires, ce qui cor¬
respond à l’existence de deux arcs et de deux nerfs prémandibulaires, et cer¬
tains auteurs continuent de préférer ce point de vue. A l’inverse, Damas (1954)
pense que la prétendue chambre préspiraculaire ne serait qu’un diverticule du
stomodéum, et qu’il n’existerait alors aucun arc en avant de l’arc mandibulaire.
Mais, depuis cette critique, Stensiô a pu observer sur cette chambre un orifice
et l’empreinte d’une hémibranchie. Il nous paraît donc établi qu’il a existé,
1. Chez les Agnathes, les nerfs branchiaux ne comportent qu’une branche prétrématique.
— 105 -
à l’origine des Vertébrés, au moins un arc branchial prémandibulaire fonction¬
nel. Des traces en ont d’ailleurs été retrouvées, mais sous des formes modi¬
fiées, chez d’autres Ostracodermes, et même une invagination du pharynx
de l’Ammocète, qui disparaît chez l’adulte, a été interprétée comme chambre
préspiraculaire.
Qu’est donc devenu cet arc ? Pour tenter de le comprendre, il nous faut reve¬
nir un instant à la théorie vertébrale du crâne, dont nous avons dit un mot ci-
dessus. Avec le progrès des recherches embryologiques, cette théorie simple
s’est peu à peu transformée et compliquée (Saban, 1964). Les segments qui
contribuent à l’édification de la tête des Vertébrés (fig. 24) et où la majorité
C
C
Fig. 24. — Schéma de l’organisation de la tête du Vertébré (Scyllium) (d’après Goodrich, 1930).
a. h., arc hyoïdien ; a.m., arc mandibulaire ; br.j.g, Ie, à 5e arcs branchiaux ; c.a., capsule auditive,
c.n., capsule nasale ; c.o., cartilage orbitaire ; coe, coelome ; g., ganglions segmentaires ; m.h.br.,
muscles hypobranchiaux ; m.p., muscles de la nageoire pectorale ; 1 à 11, myomères ; III, nerf moteur
oculaire commun ; IV, nerf pathétique (trochléaire) ; Vx, nerf profond ; V2-3, nerf trijumeau ; VI,
nerf moteur oculaire externe ( abducens ) ; VII, nerf facial ; IX, nerf glossopharyngien ; X, nerf vague
(pneumogastrique).
des embryologistes continuent à reconnaître, sinon des vertèbres, du moins des
« protovertèbres », des « somites » imparfaits, ne sont nullement les seuls consti¬
tuants de la tête. D’une part, en avant d’eux, dans la région préchordale, existe
une partie insegmentée, un acron, qui forme le prosencéphale et ses prolonge¬
ments sensoriels (vésicules olfactives et optiques, « nerfs » crâniens I et If).
D’autre part, la segmentation branchiale (branchiomérie) apparaît indépen¬
dante de la métamérie générale. Tandis que celle-ci contribue dorsalement à
la constitution des éléments axiaux de la tête : cartilages du neurocrâne et
certains muscles (muscles oculo-moteurs) innervés par des racines nerveuses
de type ventral (nerfs crâniens III, IV et VI) 1, celle-là résulte d’un processus
différent et édifie latéralement les diverses structures viscérales : poches et arcs
1. Des somites sont aussi annexés secondairement à la partie postérieure de la tête (occipitalisa-
tion). D’autre part, on l’a vu, certains muscles, en particulier hypobranchiaux, appartiennent aussi
originellement à la musculature troncale.
- 106
branchiaux, avec leurs muscles, leurs placodes et leurs éléments nerveux par¬
ticuliers, correspondant à des racines dorsales (nerfs crâniens V, VII-VIII, IX
et X, voyez ci-dessus). La correspondance entre les deux segmentations, somato-
mérique et branchiomérique, peut être plus ou moins clairement établie (ce qui
permet d’appliquer les mêmes noms aux segments en vis-à-vis : « prémandi-
bulaire », « mandibulaire », « hyoïdien », etc.), mais elle est en fait secondaire
(cf. Gasc et Lessertisseur, 1964).
Pour ce qui concerne les éléments squelettiques, on ne considère comme
« neurocrânien », au sens strict, que le cartilage qui s’organise autour du cerveau
à partir de l’ébauche de la paroi crânienne primordiale, constituée par la dure-
mère et son périchondre. Ce cartilage provient du mésoderme (entomésoderme)
des sclérotomes céphaliques. Au contraire, les cartilages branchiaux ont une
origine indépendante de la paroi crânienne ; ils semblent provenir, par migra¬
tion cellulaire (Kastschenko, 1888) du « mésectoderme » de la crête neurale
(dite aussi « crête ganglionnaire », parce qu’elle donne naissance aux racines
sensorielles des nerfs et aux placodes).
Or, la partie antérieure du plancher neurocrânien se constitue, chez tous les
Vertébrés, dans la région préchordale, à partir de deux baguettes cartilagineuses
ou trabécules, qui délimitent de part et d’autre un espace dit sous-hypophysaire
(ou sub-pituitaire), où passent la tige pituitaire et l’artère carotide interne.
À strictement parler, cet espace, situé ventralement à la dure-mère, est donc
extra-crânien, et les trabécules ne semblent pas, en ce sens, appartenir au neuro¬
crâne. D’autre part, ces trabécules apparaissent, par condensation du mésen¬
chyme, en étroite association avec l’ébauche de la partie dorsale de l’arc mandi¬
bulaire (palato-carré), à laquelle elles font suite vers l’avant (cf. fig. 15 C).
Pour ces deux raisons, il était donc logique d’admettre qu’elles appartiennent
originellement au squelette viscéral, et non au squelette neurocrânien. Cette
hypothèse a été formulée pour la première fois par Huxley (1874), et appuyée
depuis par de nombreux embryologistes, dont Allis (1923) et de Beer (1931).
Il revenait à l’embryologie expérimentale de transformer ces présomptions
en preuves. Dans ce but, un grand nombre d’expérimentateurs depuis Stone
(1929) et Raven (1931) tentèrent, en opérant généralement sur des Amphibiens,
le matériel le plus maniable, l’expérience suivante : on procède, dans un stade
précoce du développement (neurula), à l’extirpation de la crête neurale ou de
son ébauche, dans la région céphalique. Dans ces conditions, non seulement
les arcs viscéraux n’apparaissent pas, mais non plus les trabécules, alors que
les autres cartilages crâniens, provenant du mésenchyme entomésodermique des
sclérotomes, se forment normalement. Ultérieurement, des expériences de
greffe interspécifique (Holtfreter, 1935, et al.) montrèrent que cette absence
n’était pas due à la simple inhibition d’un éventuel phénomène d’induction
embryonnaire, mais que le matériel cellulaire de la crête neurale embryonnaire
entrait effectivement dans la constitution des arcs viscéraux et des trabécules
(ceux qui se développent dans ces conditions sont du type de l’espèce à laquelle
appartient le greffon). Dans ces conditions, il paraît donc bien légitime — même
si cela souffre quelques atténuations 1 — de considérer les trabécules comme
représentant un matériel originellement viscéral. En revanche, il serait inexact
d’admettre, comme l’avait fait Allis, que les cartilages polaires, qui leur font
1. Il semble exister deux types de trabécules : ils seraient formés soit uniquement par l’ectomé-
senchvme (Téléostomes, Dipneustes, Amphibiens), soit partiellement par l’ectomésenchyme et par
l’entomésenehyme (Cyclostomes, Elasmobranehes) (Bertmar, 1959).
— 107 —
suite vers l’arrière, et par l’intermédiaire desquels les trabécules se rattachent
ultérieurement à la partie postérieure du plancher neurocrânien (parachordaux)
appartiennent aussi au squelette viscéral.
Malheureusement, la suite du raisonnement, par lequel nous rejoignons le
problème de la destinée de l’arc prémandibulaire, est moins solide. A quel arc,
en effet, faut-il rapporter les trabécules ? Allis (1923) et de Beer (1931 ;
1937), travaillant essentiellement sur les Elasmobranches, les rapportent, en
considérant surtout leur position, à l’arc prémandibulaire. Mais Jarvik (1954),
Bertmar (1959), Stensiô (1969), travaillant sur d’autres groupes de Poissons,
y voient plus volontiers des éléments d’origine mandibulaire (infrapharyngo-
mandibulaire). Ce problème est d’ailleurs étroitement lié à celui de la destinée
des pièces supérieures de l’arc mandibulaire (cf. infra) et à celui de la suspen¬
sion de la mandibule, à propos duquel nous le retrouverons sommairement
tout à l’heure.
et leurs rapports approximatifs avec les nerfs branchiaux (d’après Jarvik, 1954).
e.b.,-2, épibranchiaux des deux premiers arcs branchiaux ; e.h., épihyoïdien ; e.m., épimandibulaire ;
e.p.m., épiprémandibulaire ; ib.x, infrapharyngobranchial du premier arc branchial; i.h., infra-
pharyngohyoïdien ; i.m., infrapharyngomandibulaire ; i.p.m., infrapharyngoprémandibulaire ;
s. 1 1 . suprapharyngobranchial du premier arc branchial ; s.h., suprapharyngohyoïdien ; s.m., supra-
pharyngomandibulaire ; sp.m., suprapharyngoprémandibulaire ; Vlt nerf profond ; V2-8, nerf tri¬
jumeau ; VII, nerf facial ; IX, nerf glossopharyngien ; X, nerf vague.
Cependant, ces derniers auteurs n’en admettent pas moins que l’arc préman¬
dibulaire a laissé des traces importantes dans l’anatomie des Gnathostomes.
Ainsi, pour Jarvik et pour Stensiô, on retrouverait des restes de cet arc à la
fois dans l’endocrâne et dans le palato-carré (fig. 25). Quant à l’endocrâne, les
éléments prémandibulaires seraient représentés dans la région du museau : la
lamelle orbito-nasale représenterait l’élément suprapharyngoprémandibulaire,
tandis que la portion ventrale de la région ethmoïdienne, supportant le vomer
( pars palatina des Sélaciens, la moitié antérieure de la commissure palatocarrée
des Actinoptérygiens), représenterait l’élément infrapharyngoprémandibulaire.
Quant au palato-carré, on l’a dit, sa région antéro-latérale ( pars palatina, pro¬
cessus ptérygoïdien) correspondrait à l’élément « épal » de l’arc (épiprémandi¬
bulaire).
— 108 —
Cette théorie, sans doute quelque peu abstraite, a le mérite d’expliquer sim¬
plement les connexions entre palato-carré et endocrâne : les deux éléments
articulaires présents dans cette région chez les Gnathostomes les plus archaïques
(processus orbitaire et processus basal, cf. infra ) correspondent naturellement
aux articulations primitives entre éléments pharyngo-branchiaux et épibran-
chiaux des deux premiers arcs.
CX3.cC.
CO.e-.
co.h.
co/ir.
Fig. 26. — Interprétation du squelette céphalique de la Lamproie [Petromyzon) , par Sewertzoff.
En noir, arcs et commissures longitudinales, ventrale et dorsale ; en hachuré, corde et commissure
épi- et hypotrématiques ; en hachuré-tiretê, cariilages endocrâniens ; en blanc, d’avant en arrière,
cartilages annulaire, latéral antérieur, styliforme, médio-ventral, lingual, ce dernier en parlie mas¬
qué par, en pointillé, plaque mésenchymateuse (d’après Sewertzoff, in Corsy, 1933).
br.4, 4e arc branchial ; c, corde ; c.a., cartilage auditif, e.an , cartilage annulaire ; c.d.a., cartilage
dorsal antérieur ; c.d.p., cartilage dorsal postérieur ; c.n., cartilage nasal ; co, cartilage orbitaire;
co.d., commissure dorsale; co.e., commissure épitrématique ; co.h., commissure hypotrématique ;
co.v., commissure ventrale ; ob3, troisième orifice branchial ; p.br.,, premier arc prébranchial (hyoï¬
dien) ; p.br4., quatrième arc prébranchial.
La disparition du ou des arcs prémandibulaires est certainement très ancienne ;
seuls, on l’a vu, les Céphalaspides possédaient encore sans doute un tel arc
fonctionnel. Les auteurs se sont donc efforcés de déceler chez les autres Cyclosto-
mes, actuels ou fossiles, des vestiges de ces arcs perdus. Nous ne pouvons trai¬
ter ici ce problème difficile, qui dépasse quelque peu notre sujet. Indiquons
seulement, à titre d’exemple, que Sewf.rtzoff croit retrouver, dans le sque¬
lette viscéral de la Lamproie, des éléments appartenant à deux arcs prémandi¬
bulaires (fig. 26).
La suspension de la mandibule
La fonction prédatrice ou rétentrice de l’arc mandibulaire, transformé en
pince préhensile par l’évolution esquissée ci-dessus, lui impose une certaine
fixité, un point d’appui solide sur le crâne. Les arcs viscéraux, ou plus précisé¬
ment leur segment proximal (le pharyngobranchial, qu’il soit simple ou double),
ne sont en effet typiquement attachés au crâne que par des connexions ligamen¬
taires lâches.
On peut donc, par cohérence, imaginer qu’avant l’apparition des Gnathosto¬
mes, la suspension de l’arc mandibulaire était semblable à celle des autres arcs
viscéraux (paléostylie). On doit reconnaître cependant que ce type primitif
— 109 —
d’articulation est totalement inconnu, tant chez les formes Agnathes que chez
les Gnathostomes, tant chez les actuels que chez les fossiles.
Chez les Agnathes en effet, les régions proximales des premiers arcs bran¬
chiaux, comprenant l’arc mandibulaire et l’arc hyoïdien, voire même de tous
les arcs, sont soudées à la face inférieure de l’endocrâne (mode autostylique,
ou plus précisément « autosystylique »). Ainsi, chez les Ostéostracés, les arcs
Fig. 27. — Divers types de suspension des mâchoires chez les Chondrichthyens.
Types : A, amphistylique (Sélaciens primitifs) ; B, hyostylique (la plupart des Sélaciens) ; C, auto¬
stylique (Holocéphales). A gauche, vue latérale ; à droite, vue postérieure (d’après Arambourg
et Bertin, 1958). e., endocrâne ; h., hyoïde ; h.m., hyomandibulaire ; m., mandibule (cartilage
de Meckel) ; n., branche hyomandibulaire du nerf facial ; p. c., palato-carré.
apparaissent seulement sous forme de crêtes à la face interne du bouclier cépha¬
lique. Ce n’est là sans doute qu’une raison de plus pour penser que les Gnathos¬
tomes ne dérivent d’aucune forme connue d’Agnathes, mais on doit alors ten¬
ter de comprendre comment les ancêtres préichthyens des Gnathostomes ont
pu passer de la paléostylie primitive aux divers types connus de suspension
de la mandibule.
Les Poissons, même les plus archaïques, sont en effet très loin de présenter
quelque unité à cet égard. Tantôt le palato-carré n’est relié à l’endocrâne que
par des processus dorsaux articulaires, au nombre de deux ou trois (orbitaire,
— 110 —
basal, otique), ce qui semble avoir été le cas des Acanthodiens (au moins dans
l’hypothèse de l’aphétohyoïdie) : c’est le type autostylique (autodiastylique).
Plus souvent, se produit une articulation supplémentaire avec l’élément proxi¬
mal de l’arc hyoïdien, l’hyomandibulaire : c’est le type amphistylique, repré¬
senté par la majorité des Arthrodires et les Sélaciens les plus primitifs. Tantôt
cet hyomandibulaire se développe et devient le principal suspenseur de la
mâchoire (type hyostylique) : c’est le mode le plus répandu, avec des modalités
différentes, chez les Sélaciens et les Actinoptérygiens. Tantôt enfin le palato-
carré se soude à l’endocràne, comme chez les Agnathes, réalisant le type auto-
systylique : c’est le cas des Holocéphales et des Dipneustes, mais ici l’arc hyoïdien
n’intervient pas (fig. 27).
Sans vouloir entrer dans le détail des diverses hypothèses émises au sujet
de la phylogénèse de ces dispositifs et de la constitution des éléments en jeu,
il nous paraît utile de signaler le sens vraisemblable de la transformation. Deux
des hypothèses précédemment admises vont nous y aider : d’une part, il nous
faut partir du type généralisé ou paléostylique (au sens de de Beer, 1930),
l’arc mandibulaire ne se distinguant pas encore des autres arcs viscéraux par
un type de suspension particulier ; d’autre part, il nous faut passer, avant
d’atteindre les divers états connus dans la nature actuelle, par une phase, dite
aphétohyoïdienne, où, les mâchoires étant déjà constituées, l’arc hyoïdien
demeurait libre, et le spiracle entièrement ouvert. Que cette phase puisse être
ou non représentée par les Acanthodiens, elle semble correspondre nécessaire¬
ment à un type « autodiastylique », qui serait donc celui des premiers Verté¬
brés à mâchoires. L’évolution pourrait alors se poursuivre dans deux directions
divergentes :
• — • soit par l’adjonction, au système de suspension précédent, d’un élément
extrinsèque, appartenant à l’arc suivant, l’hyomandibulaire ; dans un premier
pas, cette contribution demeurerait modeste, et une partie du spiracle pourrait
demeurer ouverte (amphistylie) ; puis, la nouvelle connexion prendrait de plus
en plus d’importance, jusqu’à ce que l’hyomandibulaire assure pratiquement
à lui seul la suspension (hyostylie) ;
— soit (comme chez les Agnathes) par soudure pure et simple du palato-carré
à la tige trabéculaire de l’endocrâne, ce qui aurait permis à l’arc hyoïdien de
demeurer indépendant (autosystylie).
Cette vue, qui n’est pas sans soulever certaines difficultés, nous paraît avoir
pour elle la logique et la simplicité. Aussi, avec des variantes, est-elle le plus
souvent admise et enseignée. Il faut pourtant signaler que le point de vue d’un
des paléontologistes les plus compétents en la matière, Stensiô, diffère quelque
peu de cette conception. Pour lui (1969), on l’a dit, le palato-carré des Gna-
thostomes primitifs, comprenait toujours l’épiprémandibulaire et l’épimandi-
bulaire, formant respectivement les processus orbitaire et basal, qui s’articu¬
laient avec les éléments pharyngiaux des arcs correspondants, intégrés à l’endo¬
crâne. Mais, par suite de la grande extension vers l’arrière de l’appareil mandi¬
bulaire, l’arc hyoïdien participait déjà également à la suspension : celle-ci,
ainsi réalisée entre l’endocrâne et les trois arcs viscéraux les plus antérieurs,
peut être nommée triastylique. De ce type primitif dériveraient tous les autres
modes de suspension. Les Arthrodires, les Acanthodiens, tout comme certains
Elasmobranches, acquirent en plus une connexion otique. Mais, en général,
— 111 —
la suspension allait se simplifiant par perte de l’une ou l’autre des connexions
primitives.
À la réflexion, cette théorie diffère somme toute assez peu de la précédente.
Elle consiste simplement à nier la réalité du concept d’autodiastylie, ce qui
est logique, puisque ce type de suspension serait celui de formes aphétohyoïdien-
nes (ou, du moins, seul compatible avec elles), formes dont Stensiô n’admet
pas l’existence, ni chez les Arthrodires (en quoi il est suivi par la majorité),
ni chez les Acanthodiens (où l’opinion de Watson est encore en discussion).
La controverse se ramène donc en fin de compte pour l’essentiel à savoir si les
connexions mandibulaire et hyoïdienne avec l’endocrâne ont été acquises successi¬
vement ou simultanément, ce qui ne peut être tranché en l’absence de toute
observation conclusive. Ici, encore, c’est donc l’étude plus poussée des Acan¬
thodiens ou de Gnathostomes éventuellement plus archaïques qui permettra
seule un progrès de cette question : mais on peut affirmer que l’image que nous
nous faisons de l’évolution du mode de suspension de la mandibule des Poissons
ne saurait en être gravement ébranlée.
Conclusions
On aura sans doute été frappé, dans l’exposé précédent, de la part de l’ima¬
gination théorique par rapport à celle de la connaissance concrète, et on pourra
être tenté de discréditer par là cette forme de recherche qui semble consister
à accumuler des hypothèses incertaines en regard des faits établis. La nature
du problème choisi et la forme de notre science en sont également responsables.
D’une part, comme dans tous les problèmes d’origine, nous ne connaissons
qu’une infime partie de l’histoire de la vie, l’essentiel ne nous est pas donné,
mais doit être induit sous forme d’une interpolation logique, d’un pont fra¬
gile jeté entre deux rives écartées. C’est le phénomène classique de 1’ « efface¬
ment des pédoncules phylétiques » : tout changement de structure important,
toute révolution d’un système, occasionne pour l’organisme en évolution une
période confuse, instable, et ses traces n’ont qu’une infime probabilité de s’ins¬
crire dans les annales de la Terre, qui n’enregistrent que les succès acquis. D’où
l’impression de discontinuité naturelle, d’autant plus sensible qu’on a affaire
à des phénomènes plus lointains dans le temps.
D’autre part, la marche de l’esprit exige la continuité : là où la nature nous
présente de grandes étapes déjà accomplies, nous ne pouvons comprendre le
processus d’évolution que s’accomplissant pas à pas ; nous sommes donc tenus
d’en reconstruire patiemment, avec l’aide de l’imagination, les termes inconnus,
en espérant que la chance nous apportera un jour confirmation de nos hypo¬
thèses. On ne doit donc pas s’inquiéter outre mesure du caractère conjectural
de notre science. Là où l’expérience n’est pas possible, la méthode expérimentale
n’en reste pas moins valable : l’analyse des faits engendre l’hypothèse, dont
la vérification dépend ici essentiellement des hasards de l’investigation paléon-
tologique. Suivant l’heureuse formule du P. de Saint-Seine, les fossiles doivent
être « au rendez-vous du calcul ». Procédé aléatoire, certes, mais le seul. L’audace
est ici obligée, car s’en tenir aux faits serait consentir à ne rien comprendre.
— 112 —
Comme souvent en pareil cas, le progrès organique semble avoir dépendu, au
cours de l’évolution de l’appareil pharyngien des premiers Vertébrés, de la substi¬
tution à un système passif et généralisé de certains mécanismes actifs plus effi¬
caces et plus différenciés : à partir d’ancêtres prochordés, relativement peu
mobiles et étroitement inféodés, par leur régime microphage, à certaines condi¬
tions particulières de milieu, les Prévertébrés perfectionnèrent d’abord le sys¬
tème musculaire oralo-branchial : le courant d’eau respiratoire et nutritif qui
traversait le pharynx ne fut plus assuré uniquement par le faible moyen de cils
vibratiles tapissant la cavité, mais grâce à l’activité d’une pompe musculaire
plus puissante, d’abord (et sans doute très tôt) expiratrice, plus tard aussi
inspiratrice. En même temps, les fonctions pharyngiennes se précisaient et se
différenciaient en deux régions distinctes : alors que les particules ingérées
avaient été d’abord retenues par le mucus au niveau des fentes branchiales,
ce système de « fdtration muqueuse » tendit ensuite à se localiser à l’entrée du
pharynx, permettant aux arcs viscéraux postérieurs de se spécialiser dans la
seule fonction respiratoire, grâce à l’accroissement et à la complication des
surfaces branchiales. Les arcs antérieurs, progressivement libérés de cette fonc¬
tion, pouvaient dès lors évoluer pour leur propre compte en un système de
nutrition plus efficace : la succion étant devenue plus puissante, des proies plus
volumineuses purent être ingérées, et à la filtration muqueuse put alors se substi¬
tuer complètement une filtration mécanique (en particulier par l’acquisition
de branchicténies).
Mais la grande innovation fut la spécialisation d’un des arcs antérieurs en
une pince préhensile. La subdivision de chaque arc viscéral en une série de
pièces articulées, qui avait accompagné sa muscularisation, constituait en quelque
sorte une préadaptation (au sens de Cuénot) à cette formule nouvelle : retenir,
puis capturer ou prélever, des proies ou des masses alimentaires d’un certain
volume. En effet, les deux pièces principales de l’arc, l’épibranchial et le céra-
tobranchial, sont déjà disposées à la manière d’une telle pince. Il est possible
que la différenciation se soit opérée, successivement ou simultanément, sur plu¬
sieurs des arcs antérieurs, agrandissant ipso facto l’orifice buccal. Mais, pour
des raisons sans doute extrinsèques, un seul d’entre eux, l’arc mandibulaire,
devait conserver et perfectionner la fonction prédatrice, tandis que l’arc ou les
arcs prémandibulaires disparaissaient ou s’intégraient partiellement à telle ou
telle partie de l’architecture crânienne, alors en pleine évolution, ou même à
l’arc mandibulaire.
Enfin, la consolidation de l’appareil mandibulaire ainsi constitué entraînait
des connexions plus étroites avec l’endocrâne, d’abord par la formation de deux
ou trois processus articulaires du palato-carré, puis éventuellement par l’adjonc¬
tion des éléments proximaux de l’arc suivant (hyomandibulaire), ou encore
par une soudure complète du palato-carré à l’endocrâne. Un revêtement der¬
mique et l’apparition des dents venaient compléter cet appareil.
On assiste ainsi en somme à un exemple particulier du schéma classique
de toute invention organique : une phase de préadaptation, au cours de laquelle
un organe ancien évolue lentement, au gré d’un perfectionnement hasardeux,
en un sens nouveau encore mal défini ; puis l’établissement, à la faveur de
l’orientation ainsi peu à peu précisée, d’une fonction nouvelle, qui assure à
— 113 —
l’organisme de meilleures possibilités d’existence ; enfin, une phase de post¬
adaptation, où la nouvelle architecture se perfectionne à son tour, en se diversi¬
fiant au fil des lignées par de multiples ajustements de détail.
Mais une telle évolution ne peut être considérée isolément ; elle n’a de sens
que par l’ensemble des modifications organiques qui l’accompagnent. On peut
même assurer qu’elle dépend plus généralement encore des facteurs du milieu,
auquel elle s’intégre et qu’elle contribue, en retour, à modeler.
Le rapport proie-prédateur a été souvent compris comme un mobile de per¬
fectionnement organique. Le mode d’activité nouvelle qu’il implique contribue
à l’accroissement du métabolisme, au perfectionnement des appareils nerveux
récepteurs et effecteurs, à celui des organes de la locomotion etc. Cette concep¬
tion de l’évolution comme adaptation progressive, par rétroaction (feed-back),
entre l’organisme et le milieu, physique et biologique, duquel il dépend et dont
il tend à se servir ou à se protéger, pour son bénéfice ou pour celui de sa lignée,
est certainement juste et intéressante. Mais elle doit surtout nous faire compren¬
dre que le véritable moteur de l’évolution n’est pas finalement la pression hasar¬
deuse du milieu, mais la capacité de réponse de l’organisme lui-même qui le
domine ou s’efforce de s’en libérer.
Il serait inexact de présenter l’acquisition des mâchoires et le passage corré¬
latif du régime microphage à la vie prédatrice comme cause première des per¬
fectionnements nerveux et locomoteurs qui l’accompagnèrent ou s’ensuivirent.
Tout au plus en furent-ils l’occasion, plutôt encore un élément. L’activité pré¬
datrice n’a de sens que pour un organisme déjà parvenu à un haut degré d’inté¬
gration. « La tête est d’abord une mâchoire portée » : la formule de Delattre
est belle ; nous ne croyons pas qu’elle soit rigoureuse.
L’évolution de l’appareil mandibulaire n’est donc qu’un aspect d’une évolu¬
tion plus générale, qui englobe à la fois la céphalisation, le perfectionnement
de l’appareil locomoteur et particulièrement des appendices, etc. On a d’ailleurs
dit au passage comment ces facteurs corrélatifs ont pu même directement inter¬
venir dans le processus de transformation de l’arc mandibulaire : c’est la flexure
de l’encéphale, due à la cérébralisation incipiente, qui est sans doute à l’origine
de la destinée singulière de cet arc ; ce sont des muscles de la ceinture scapu¬
laire qui vinrent contribuer à mobiliser les arcs viscéraux au cours de leur évo¬
lution vers le type articulé, lequel devait rendre possible la formation de la
pince mandibulaire. On pourrait sans doute allonger la liste : cela reviendrait
à commenter une fois de plus la fable de La Fontaine : « les membres et l’esto¬
mac » !
* *
Les conséquences de la formation des mâchoires, quoiqu’indistinctes de
celles de l’évolution entière de l’économie des Prévertébrés, doivent être ici
exprimées. Elles sont énormes : aucun des perfectionnements subséquents du
groupe n’en est indépendant. La première et une des plus évidentes est sans
doute une certaine libération de l’organisme vis-à-vis de la contrainte nutritive.
Par suite de la petitesse et de la valeur nourricière aléatoire des particules dont
il doit se contenter, l’animal microphage, en dépit de la petite taille que lui
8
— 114 —
impartit généralement son mode de vie, emploie la majeure partie de son acti¬
vité à entretenir le courant d’eau dont il retire à la fois la substance de sa diges¬
tion et l’oxygène de sa respiration. Le prédateur macrophage, au contraire, peut
absorber d’un seul coup une grande quantité de nourriture, ce qui peut lui
permettre, au moins à long terme, d’employer une plus grande part de son temps
et de son énergie à des occupations différentes. N’étant plus contraint unique¬
ment, suivant la fameuse formule de Maître Jacques, à « vivre pour manger »,
on peut admettre qu’il puisse ainsi s’approcher de l’idéal « manger pour vivre » h
Ainsi, les mâchoires elles-mêmes seront-elles utilisées pour des activités nou¬
velles : la défense immédiate de l’individu ou de la couvée, la prise et le transport
d’éléments empruntés au milieu, l’édification d’un système de protection contre
les dangers extérieurs, la fabrication d’instruments et d’outils accroissant le
pouvoir et le domaine d’action de l’organisme. Toutes ces ressources, qui s’accroî¬
tront plus tard par l’adjonction de moyens organiques encore mieux adaptés,
ne sont certes encore chez les Poissons ni très répandues, ni très efficaces, mais
avec le perfectionnement corrélatif du système nerveux et celui des appendices
pairs, auxquels elles contribueront en retour, elles deviennent au moins pos¬
sibles, et l’évolution saura plus tard en tirer largement profit 1 2.
Un des premiers effets dans ce sens a pu être la disparition de la lourde cui¬
rasse des Ostracodermes. Young (1930, p. 138) pense ainsi que l’apparition des
mâchoires a rendu « unnecessary the heavy armature so characteristic of many
early Yertebrates ». Mais il est aussi plausible de penser avec Speldnaes (1967)
que les lourds squelettes phosphatés des Vertébrés primitifs sont apparus indé¬
pendamment dans différentes lignées parce que les mécanismes osmo-régula-
teurs, encore peu efficaces, rendaient nécessaire un squelette étendu. Lorsque
ceux-ci se perfectionnèrent, le squelette se réduisit.
On peut donc à juste titre soutenir, à condition de n’en pas faire un privilège
trop exclusif, que l’acquisition des mâchoires constitue pour les Vertébrés non
seulement un important progrès dans le mécanisme alimentaire, mais aussi la
condition première de bien d’autres perfectionnements majeurs, qui devaient
assurer, avec le temps, la réussite du phylum et son emprise progressive sur le
milieu et sur les phylums concurrents.
Addendum
A l’occasion de la discussion de ce texte, nous avons pris connaissance de deux faits
récemment découverts, ayant quelque rapport avec notre sujet :
1) Certaines Ascidies de grandes profondeurs (Aspiraculates) se nourrissent en captu¬
rant activement de petites proies grâce à leur siphon buccal transformé en trompe
évaginable (Monniot et Monniot, 1968). Il existe donc, en dehors des Vertébiés,
et même dans des conditions de vie sessile, des Chordés susceptibles d’avoir évolué
(suivant un tout autre processus, il est vrai) du régime microphage au régime macro¬
phage (communication de M. C. Monniot).
2) On connaît depuis peu des Lamproies fossiles, en bon état de conservation, pro¬
venant de nodules du Pensylvanien de l’Illinois (U. S. A.) (Bardack et Zangerl, 1968).
1. Les Cyclostomes, cependant dépourvus de mâchoires, ont pu de leur côté tenter de s’adapter
par d’autres moyens à des régimes variés. Mais leurs seules formes actuellement subsistantes sont
pratiquement réduites à une sorte de parasitisme.
2. On observe le même processus dans d’autres embranchements : Annélides, Arthropodes, Mol¬
lusques.
115 —
Le genre Mayomyzon était très semblable aux Lamproies actuelles, et ne montre de res¬
semblance particulière ni avec les Ostracodermes, ni avec les Myxines. Ceci confirme
la stabilité de la famille et l’indépendance évolutive ancienne des deux groupes actuels
de Cyclostomes (communication de Mlle D. Sigogneau).
Nous n’avons pu tenir compte de l’important article de Jollie (1968), parvenu
trop tard à notre connaissance.
Laboratoire <T Anatomie comparée
Résumé
Les transformations de la région pharyngo-branchiale des Vertébrés sont interpré¬
tées en rapport avec les modifications fonctionnelles corrélatives, qui intéressent à
la fois la respiration et la nutrition. Un stade protocraniote hypothétique, pharyngo-
trème et microphage, conçu par analogie avec Y Amphioxus, a dû précéder la diver¬
gence des deux lignées, seules représentées actuellement, des Cyclostomes (Ento-
branchiates) et des Gnathostomes (Ectobranchiates). Cette évolution est essentielle¬
ment suivie dans la perspective du problème, anatomique et fonctionnel, de la forma¬
tion des mâchoires. On y reconnaît trois stades essentiels :
1) Dans le type Agnathe primitif, dont l’Ammocète nous offre une image fonction¬
nelle approximative, la circulation de l’eau à travers une corbeille branchiale, soute¬
nue par des arcs squelettiques insegmentés, est assurée par le jeu de muscles unique¬
ment constricteurs (expirateurs) ; l’inspiration résulte du relâchement élastique des
arcs. La nutrition s’effectue par fdtration muqueuse, à l’entrée du pharynx, des parti¬
cules microscopiques aspirées avec l’eau du courant respiratoire.
2) Dans le type Préichthyen hypothétique, apparaît, avec la fragmentation des arcs
squelettiques viscéraux, une musculature dilatatrice, antagoniste de la précédente.
Des lames branchiales apparaissent, accroissant les surfaces dévolues aux échanges
gazeux respiratoires. Avec l’augmentation de la puissance de succion, des éléments
plus volumineux peuvent être aspirés et retenus par les arcs branchiaux antérieurs,
la filtration muqueuse étant remplacée par une fdtration mécanique (branchicté-
nies).
3) Enfin, le type Gnathostome voit la spécialisation d’un des arcs antérieurs, l’arc
mandibulaire, en une pince préhensile, dont l’élément fixe (palato-carré) est suspendu
au crâne suivant des modalités diverses, tandis que l’élément mobile (mandibule) s’y
articule par un condyle. L’arc ou les arcs, prémandibulaires disparaissent ou s’intégrent
à l’endocrâne. Les arcs postmandibulaires n’assurent plus pour l’essentiel qu’une fonc¬
tion respiratoire, à l’exception de l’arc hyoïdien qui peut éventuellement s’associer,
par ses éléments proximaux, à la suspension de l’arc mandibulaire.
Abstract
The transformations of the vertebrate pharyngo-branchial région are interpreted
here, in relation to the functional modifications afîecting both respiration and nutri¬
tion. It is assumed that the divergence of the only two phyla to be represented now-
adays — Cyclostomata (Entobranchiates) and Gnathostomata (Ectobranchiates) — was
preceded by a hypothetical protocraniate stage (pharyngotrematic and micropha¬
gous) conceived in analogy with the living Amphioxus. We hâve examined here
only those transformations related to the formation of jaws. Three main stages can
be recognized.
1) In the primitive agnathous type, which is approached, functionally speaking,
by the living ammocoete, the circulation of water through the branchial basket (sup-
— 116
ported by unsegmented skeletal arches) is produced solely by the action of constric-
tor muscles (exhalators) ; the inhalation results from the mere elasticity of the bran¬
chial arches. Nutrition is ensured by the mucous filtration, at the entrance of the
pharynx, of microscopie particles contained in the circulating water.
2) In the hypothetical pre-ichthyan stage, the viscéral skeletal arches become frag-
mented and, at the same time, a dilating musculature, in opposition with the above
one, is developped. Branchial lamina appear, which increase the surface through
which the respiratory exchanges are efïected. With an increase of the power of suc-
tion, larger particles can be taken in and retained by the anterior branchial arches,
and the mucous filtration becomes replacée! by a mechanical one.
3) Lastly, the gnathostome type is marked by the specialization of one of the ante¬
rior arches, the mandibular arch, and its transformation into a prehensile pincher,
whose fixed componant (palatoquadrate) can be diverselv attached to the skull while
its mobile element (mandible) articulâtes with it by a condyle. The premandibular
arch — or arches — disappear or become incorporated in the endocranium. The
postmandibular arches are now mainly respiratory in function, with the exception
of the hyoid arch which may sometimes participate, by its proximal extremity, in the
suspension of the mandibular arch.
Zusammenfassung
Die Abwandlungen der pharyngo-branchialen Gegend der Wirbeltiere werden im
Verhaltnis zu den korrelativen funktionellen Verànderungen gedeutet, welche zugleich
Atmung und Ernàhrung betreffen. Ein hypothetisches protokraniotes Stadium (pha-
ryngotrematisch und mikrophagisch), das sich aus Analogie mit dem Amphioxus
ergibt, ist wahrscheinlich der Abweichung der beiden Linien vorausgegangen, welche
heute lediglich durch Cyclostomen (Entobranchiaten) und Gnathostomen (Ectobran-
chiaten) vertreten sind. Diese Entwicklung wird hier im wesentlichen im Hinblick auf
die anatomischen und funktionellen Problème der Bildung der Kiefer verfolgt. Es
lassen sich drei Hauptstadien unterscheiden.
1) Bei dem Typus primitive Agnatha , dessen annàherndes funktionelles Bild der
Amrnocoetes darstellt, làuft das Wasser durch einen von unsegmentierten Skelettbô-
gen gestützten Kiemenkorb hindurch, wobei ausschliesslich konstriktore (expirato-
rische) Muskeln in Anspruch genommen werden. Der Einatmung entspricht die elastische
Entspannung der Bôgen. Die Ernàhrung wird dadurch bewirkt, dass die mit dem
Wasser des Atmungsstromes eingesangten mikroskospischen Teilchen am Schlundkopfs-
eingang durch Schleim filtriert werden.
2) Bei dem hypothetischen Typus Preichthia begleitet eine der vorerwàhnten entge-
gengesetzte dilatatorische Muskulatur die Zersplitterung der visceralen Skelettbogen.
Das Vorhandensein von Kiemenblàttern vergrossert die dem gasaustausch des Atmungs-
vorganges dienenden Flâchen. Durch die Erhohung der Saugkraft kônnen grôssere Par-
tikel angesaugt und durch die vorderen Kiemenbôgen zurückgekalten werden, wobei
ein mechanisches Filtrieren (Branchictenien) das frühere Schleimfiltrieren ersetzt.
3) Zuletzt wird bei dem Typus Gnathostomata einer der vorderen Bôgen, der Kiefer-
bogen, zu einer Greifzange spezialisiert, dessen feststehender Teil (Palatoquadratum)
an dem Hirnschàdel auf verschiedene Art und Weise aufgehângt ist, wâhrend der
bewegliche Teil (Unterkiefer) durch ein Kondylum gelenkartig artikuliert wird. Der
Vorderkieferbogen-beziehungsweise die Vorderkieferbôgen-verschwinden oder werden
dem Endokranium integriert. Die Hinterkieferbôgen üben im wesentlichen nur noch
eine Atmungsfunktion aus, mit Ausnahme des Zungenbogens, der gegebensfalls durch
seine Proximalsegmente an der Aufhângung des Kieferbogens teilhat.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 122-125.
STRUCTURE ANTIGÉNIQUE
ET TAXINOMIE DES VERTÉBRÉS INFÉRIEURS
Par A. CAPRON et L). AFCHAIN
L’analyse immunoélectrophorétique de la structure antigénique des hôtes
définitifs des helminthes, développée par Capron et coll. (1965 ; 1966 ; 1968),
a permis de mettre en évidence d’importantes parentés structurales entre
tous les Mammifères et de souligner le parallélisme significatif de cette technique
avec la taxinomie.
Il nous a semblé intéressant de comparer les parentés structurales four¬
nies par l’analyse immunoélectrophorétique et la taxinomie des Vertébrés
inférieurs (Poissons, Amphibiens, Reptiles et Oiseaux).
1. Techniques
a) Antigènes
Les antigènes furent constitués par des extraits de foie, broyés à basse tempé¬
rature dans du chlorure de sodium à 0,017 M, centrifugés à 20 000 tours/minute,
dialysés et lyophilisés.
Furent utilisés des extraits antigéniques de :
— Poissons : Truite ( Salmo trutta L.)
— Amphibiens * : Triton ( Triturus vulgaris Laur.)
Grenouille ( Rana esculenta L.)
— Reptiles * : Tortue ( Testudo graeca L.)
Couleuvre ( Coluber viridiflavus Wagl.)
— Oiseaux : Coq ( Gallus gallus L.)
b) Antisérums
Des immun-sérums de lapins furent préparés par injection hebdomadaire
dans l’espace sous-claviculaire avec de l’antigène soluble émulsionné dans de
l’adjuvant de Freund complet.
c) Méthode
L’analyse immunoélectrophorétique fut réalisée selon les principes techniques
de Grabar et coll., 1953, appliqués au matériel parasitaire par Biguet et coll.,
1965, (gel d’agarose, tampon véronal pH = 8,2, force ionique : 0,1, champ élec¬
trique : 20 volts, cm-1).
* Les Amphibiens et. les Reptiles nous ont été fournis par la Maison STACEL, F-79-Argenton
(France).
2. Résultats
Tableau I. — Parentés antigéniques des Vertébrés inférieurs
(Réactions croisées minimales observées en immunoélectrophorèse)
Nous avons comparé la structure de ces six Vertébrés inférieurs en confron¬
tant l’antigène d’une espèce avec les immun-sérums des cinq autres espèces.
La saturation des antisérums et l’élimination des précipités aspécifiques de
type substance C-protéine anti C ont permis d’établir avec certitude les parentés
antigéniques.
Le tableau I résume les données analytiques qu’il fut possible d’obtenir et
autorise quelques commentaires.
a) En comparaison avec les importantes parentés de structure entre tous
les Mammifères, il est intéressant de souligner la disparité générale de struc¬
ture entre les Vertébrés inférieurs.
Les relations unissant les Mammifères aux Vertébrés inférieurs sont négli¬
geables, puisque seulement une, rarement deux, fractions peuvent tout au plus
être mises en évidence.
b) L’analyse immunoélectrophorétique montre très peu de parentés (maxi¬
mum : 2 fractions) entre les Poissons (Truites) et les aqtres Vertébrés infé¬
rieurs.
c) Les Amphibiens du super-ordre des Anoures et du super-ordre des Uro-
dèles ont des parentés antigéniques relativement faibles (six arcs de pré¬
cipitation), mais leur indexyd’isologie immunochimique paraît normal en compa¬
raison avec les résultats fournis par l’étude des Mammifère^ qui fait apparaître
au niveau du super-ordre des parentés minimales de 5 à 9 fractions anti¬
gèniques.
Ainsi, la classe des Amphibiens pourrait être considérée comme naturelle,
mais cependant les Anoures et les Urodèles seraient deux jphylums à évolution
distincte.
Il est intéressant de noter l’importance des parentés qntigéniques qui lient
les Amphibiens aux Chéloniens (Tortue) : 5 à 6 fractions.
124 —
d) Les arguments zoologiques, biologiques et paléontologiques nous mon¬
trent clairement l’existence d’affinités entre les Oiseaux et les Reptiles non
théromorphes.
L’analyse immunoélectrophorétique souligne ce lien Reptiles-Oiseaux ; en
effet, l’index d’isologie immunochimique entre la Tortue (ordre des Chéloniens)
et le Coq (ordre des Galliformes) est très important avec neuf fractions antigè¬
niques communes.
La Couleuvre (ordre des Squamata, sous-ordre des Ophidiens) semble assez
éloignée du phylum des Chéloniens (quatre fractions communes), mais les
parentés antigéniques l’unissant aux Oiseaux restent comparativement assez
élevées (cinq arcs de précipitation).
L’analyse antigénique, par les méthodes d’immunoélectrophorèse, permet dans
certains cas d’apporter des arguments complémentaires ou nouveaux aux cri¬
tères traditionnels de la taxinomie. Sans prétendre que l’application à la taxi¬
nomie des méthodes immunochimiques modernes puisse résoudre tous les pro¬
blèmes, il nous apparaît que l’on peut raisonnablement recommander leur
emploi.
Laboratoire de Parasitologie de la Faculté Mixte
de Médecine et de Pharmacie de Lille ( Professeur J. Biguet)
Résumé
L’étude immunoélectrophorétique comparée de six Vertébrés inférieurs (Poissons,
Amphibiens, Reptiles, Oiseaux) nous montre l’absence de parentés antigéniques entre
les Poissons et les autres classes, de faibles parentés entre les Anoures et les Uro-
dèles, et des affinités très importantes entre les Chéloniens et les Oiseaux.
Summary
Antigenic structure and taxinomy of inferior Vertebrates
The comparative immunoelectrophoretic study of six inferior Vertebrates (Fishes,
Amphibians, Reptiles and Birds) shows the absence of common antigens between
Fishes and other classes, feeble number of cross reactions between Anoures and Uro-
deles, and very important affinity between Chelonians and Birds.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
V Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 126-140.
DISCRIMINATION
DES FORMATIONS ENDO-NASALES
DES MAMMIFÈRES
Par R. VILAR-FIOL
Introduction
La part du domaine olfactif dans l’origine et la configuration des fosses nasa¬
les n’apparaît guère dans la conception actuelle de cette région. Cela provient
d’un manque de discrimination entre les formations para-nasales et endo-
nasales, ainsi que d’une délimitation imprécise du territoire proprement ethmoï-
dal.
Plusieurs erreurs, même, sont souvent admises comme faits indiscutablement
établis :
a) la croyance en l’existence, chez tous les Mammifères, de l’os ethmoïde de
type humain, et, notamment, du labyrinthe ethmoïdal ;
b) l’assimilation de toutes les formations endo-nasales mammaliennes à celles
de l’Homme ;
c) la croyance en l’existence, chez tous les Mammifères, d’un cornet maxillo-
turbinal, semblable au cornet inférieur de l’Homme ;
d) l’attribution, à l’ethmoïde, du cornet naso-turbinal ou ethmo-turbinal des
Mammifères olfactifs (tous, sauf certains Primates et l’Homme, qui sont respi¬
ratoires) et son assimilation au cornet moyen de l’Homme. Ce dernier cornet
ne serait que l’ethmo-turbinal des Mammifères émigré en avant et en
bas ;
e) l’idée de la primauté de la fonction respiratoire des fosses nasales sur la
fonction olfactive, dans l’ensemble de la classe des Mammifères. D’une telle
conception classique est né le slogan universellement accepté depuis 1930, de
Mouret et Terracol à Ardouin, en passant par Augier : « tout dans les fosses
nasales est ethmoïde ». Nous-même l’avons adopté jusqu’à ces dernières années
et, après une vaste étude d’ Anatomie comparative, nous publions le présent
travail comme rectification, qui consiste à reconnaître tout ce qui revient à
l’olfaction.
— 127 —
Matériel utilisé
Nous avons disposé pour cette étude de 140 pièces des collections du Labo¬
ratoire d’Anatomie Comparée du Muséum, se rapportant aux différentes familles
de Mammifères.
I. Les formations para-nasales
On appelle formations para-nasales les formations qui se développent à par¬
tir de la paroi nasale externe, et vers le dehors, en conservant une communica¬
tion avec les fosses nasales. Tels sont les trois sinus classiques, de même que
les cellules ethmoïdales qui forment les masses latérales. Toutes les formations
para-nasales ont une origine respiratoire et une structure pneumatique ; elles
sont l’œuvre du processus de pneumatisation.
Nous admettons en effet, à titre d’hypothèse de travail, que le processus de
pneumatisation est déclenché par le courant respiratoire, qui activerait certai¬
nes cellules de la muqueuse nasale. La prolifération de celles-ci déterminerait
leur évagination, avec les nombreuses modalités liées à la direction de l’axe
sagittal des fosses nasales, ou, ce qui revient au même, à la position de la tête
en orientation vestibulaire.
Cette hypothèse de travail a rendu de grands services dans les recherches :
l’explication de la verticalisation irréversible ; la discrimination entre les for¬
mations endo-nasales et para-nasales des Mammifères ; enfin, la confirmation
de la véritable nature de l’ethmoïde.
IL Les formations endo-nasales
On doit distinguer deux types, ou groupes, de ces formations, en prenant
pour repère la paroi nasale externe et la lame criblée.
1er Type : les formations endo-nasales peuvent être entièrement placées en
dedans de la paroi nasale externe, en rapport direct avec la lame criblée ipsila-
térale. Ce premier type olfactif est présent dans l’immense majorité des Mammi¬
fères à respiration nasale restreinte. L’Homme et certains Primates en sont
seuls exclus.
2e Type : Les formations endo-nasales peuvent n’être que partiellement pla¬
cées en dedans de la paroi nasale externe : à travers cette paroi, elles se pro¬
longent au-dehors ; en outre, elles n’auront aucun rapport avec la lame criblée.
L’Homme et certains Primates sont seuls pourvus de ce second type, respira¬
toire, pneumatisé et de cause, pensons-nous, extra-nasale.
Il n’a pas été décelé, pour l’instant, de types intermédiaires. Pourtant, il
n’est pas interdit de penser qu’il puisse en exister, particulièrement chez les
Primates (voir tableau I et fig. 1) *.
* N.D.L.R. Nous avons conservé le numérotage des documents tel qu’il nous a été fourni par
l’auteur. Ce numérotage ne fait pas de distinction entre les figures qui se trouvent dans le texte et
celles qui sont groupées sur la planche hors-texte (pl. I). Suivant le numéro de la figure, il convient
donc de se reporter soit au texte, soit à la planche. Pour récapituler, se trouvent dans le texte : les
figures t, 2 A, 3 A et 3B, 5 A, 6 A et fiB, 7 A et 7B, et 9 ; sur la planche l : les figures 2B, 4 A et 4B, 5B,
8 A et 8B.
.1
Fig. 1. — Les schémas de la discrimination.
A, éléments anatomiques communs ; ceux qui servent de repère à la discrimination sont en italique :
1, lame criblée, 2, cloison ; 3, paroi nasale externe ; 4, fosse nasale ; 5, plancher des fosses nasales ;
6, os frontal.
I, Groupe I : formations totalement endo-nasales. 7, 8 et 9, formations endo-nasales dont les carac¬
tères sont d’être : a) totalement intra-nasales, et de respecter la paroi nasale externe ; b) en rapport
direct avec la lame criblée dont elles dépendent. Ces formations sont exclusives des Mammifères
du Groupe I.
II, Groupe II : formations partiellement endo-nasales. 10, 10', 10'”, ÎO", formations endo-nasales
caractéristiques du Groupe II. Présentent les caractères suivants : a) traversent la paroi nasale
externe et, en dehors d’elle, s’articulent ou font partie de formations para-nasales ; b) sont sans
aucun rapport avec la lame criblée ; 11, masse latérale ; 12, apophyse unciforme de la masse laté¬
rale qui s’articule avec l’apophyse ethmoïdale (13) du cornet inférieur (10) ; 13, apophyse ethmoï-
dale du cornet inférieur, qui s’articule avec 12 ; 14, apophyse maxillaire du cornet inférieur, qui
contribue à fermer le grand trou du sinus maxillaire. — L’apophyse lacrymale, troisième des apo¬
physes extra-nasales du cornet inférieur, est antérieure au plan de la coupe ; elle s’articule avec
le lacrymal et contribue à former le canal de ce nom.
129 —
Tableau I. — Discrimination des formations endo-nasales
(Voir III et IV)
. „ ... ( — la paroi nasale externe
a Keperes fondamentaux , , , .
r 1 ( — la lame cnblee
b)
Faits
. . , \ — la position, par rapport aux repères, des formations
discriminants . » 1 j •»>
' t endo-nasales des Mammiteres
e) Discrimination 1
^ GROUPE
Formations de Type I
— exclusivement endo-nasales, donc respectant la
paroi nasale externe
— en rapport avec la lame criblée ipsilatérale
Formations de Type II
— partiellement endo-nasales, donc traversant la
paroi nasale externe
— sans rapports avec la lame criblée
III. Caractères spécifiques des formations endo-nasales du premier type (Typel)
Les formations endo-nasales du premier type se départagent en deux ensem¬
bles :
a ) un ensemble postéro-supérieur , réalisant un faisceau de cornets à base antérieure,
plus ou moins entremêlés, ou soudés, mais jamais confondus et dont certains, parmi
les plus internes, conservent une individualité bien visible (fig. 1, schéma I, 7 ; fig. 2 A
et B, p ; fig. 4 A, 1 et 2 ; fig. 6 A et B, 1) ;
b) un ensemble antéro-inférieur, ou formations olfactives antérieures, nommé à
tort maxillo-turbinal (fig. 1, schéma I, 8 ; fig. 2 A et B, 3 ; fig. 4 A, 3 ; fig. 6 A et B, 4).
Outre les caractères indiqués dans leur définition, elles groupent les traits
suivants :
— elles emplissent les fosses nasales, repoussant vers le dehors la partie posté¬
rieure de la paroi nasale externe. Leur tassement limite considérablement le
passage de l’air et oblige l’animal à recourir, dans la respiration, à la voie sup¬
plétive buccale. Ce tassement ne présente aucune similitude morphologique
avec un labyrinthe ethmoïdal (voir le deuxième Type), ainsi que le montrent
les travaux de R. Anthony, sur l’Okapi (1923) ;
— - elles entrent en rapport avec la lame criblée et paraissent s’être formées
autour des filets olfactifs allant aux orifices de la lame criblée (ensemble postéro¬
supérieur) ou d’un point inféro-externe au rebord de la fosse olfactive nasale
(ensemble antéro-inférieur).
— elles se développent toujours en surface, condition favorisant l’étalement
des éléments olfactifs (justification biologique des enroulements en général).
IV. Caractères spécifiques des formations endo-nasales du deuxième type
(Type II)
Franchissant la paroi nasale externe, comme nous l’avons dit, pour se conti¬
nuer au dehors avec des formations para-nasales ou s’y articulant, les formations
y
130 —
endo-nasales du deuxième type laissent bien dégagé l’intérieur des fosses nasa¬
les (voir et comparer les figures 4 A et 4 B) et, par conséquent, le passage de
l’air dans la respiration. Elles forment dans les fosses nasales trois cornets :
— - les cornets supérieurs et le cornet moyen se rattachent en dehors à la masse
latérale (formation para-nasale) dont ils ne sont que des dépendances (fig. 1,
schéma II, 10', 10", 10'") ;
— le cornet inférieur (seul vrai maxillo-turbinal), après avoir traversé la
paroi nasale externe, s’articule par trois apophyses à des formations para-
nasales : son apophyse ethmoïdale, à l’apophyse unciforme de la masse laté¬
rale ; son apophyse maxillaire, au maxillaire supérieur ; sa troisième apophyse,
à l’os lacrymal, contribue ainsi à former le canal lacrymo-nasal (fig. 1,
schéma II, 10).
Les trois cornets demeurent absolument indépendants des autres formations
intra-nasales.
Contrairement aux formations endo-nasales du premier type, celles du deuxième
type se développent, non en surface, mais avant tout en volume, disposition
en rapport avec la pneumatisation. De même, elles ne forment pas de véritables
enroulements, mais une simple courbure, peu prononcée, partant de la paroi
nasale externe (ligne d’insertion) et se portant en dedans et en bas, puis légère¬
ment en dehors (fig. 3). Elles ne forment jamais, à leur intérieur, de cavités
plus ou moins closes, comme dans le premier type. Rappelons enfin qu’elles
n’offrent aucun rapport direct avec la lame criblée qui, par ailleurs, présente
une réduction marquée.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 4 A. — Coupe sagittale médiane d'un crâne du Croupe I. Les fosses nasales complètement bou¬
chées par les formations endo-nasales. La fosse olfactive est bien visible. 1 et 2, f.o.p. ; 3, f.o.a.
Elles bouchent les fosses nasales et empêchent le passage de l’air.
Fig. 8 A, 8 B. — Coupe sagittale médiane droite d'un crâne de Cheval (1928-116). 8 A : vue d’ensemble ;
8 B : détails. 1, restes de la partie la plus antérieure de la capsule olfactive ossifiée ; 2, os nasal ;
3, os frontal ; 4, suture des os nasal et frontal ; 5, capsule olfactive ossifiée. Partie postérieure
proche de la lame criblée ; 6 et 6', rapports de la capsule olfactive ossifiée avec les os nasal et frontal.
Fig. 5 B. — Fosse nasale, fosse nasale olfactive et capsule osseuse olfactive nasale de Cervus equinus.
Sur la figure 5 A, vue d’ensemble ; ici, sur la figure 5 B, détails. La fosse olfactive nasale — bien
délimitée en bas par la lame transverse — est comblée par les formations endo-nasales de l’ensemble
postérieur, les f.o.p. prises à tort pour le labyrinthe ethmoïdal (1). On peut apprécier leur dépen¬
dance de la lame criblée. De la f.o.a., faux maxillo-turbinal (3), bord interne détruit. Restent bien
visibles : la partie postérieure de la formation avec le point d’implantation de la tige (2) et son
bord externe, tout au long appuyé sur la capsule. 4, partie libre de la lamelle osseuse de la capsule,
sur laquelle s’appuie (3) la formation, et les lignes de brisure (5) entre cette partie libre et celles
qui, tout autour, reposent sur les os de la paroi nasale externe (6). Parties les plus minces de la
capsule.
Fig. 4 B. — Coupe sagittale médiane d'un crâne humain (Groupe II). Les modestes dimensions des
formations endo-nasales (cornets) sont visibles, comme aussi leurs méats, riches d’histoire. La fosse
nasale est dégagée. La fosse olfactive a disparu. 1, les cornets et leurs méats ; 2, apophyse crista-
galli ; 3, lame criblée ; 4, lame perpendiculaire ; 5, sinus sphénoïdal ; 6, ouverture du sinus maxil¬
laire fermée en partie par l’apophyse unciforme de la masse latérale qui descend et par les apo¬
physes extra-nasales du cornet inférieur, ethmoïdale et lacrymale, qui montent, et maxillaire, qui
descend.
Fig. 2 B. — Les formations endo-nasales des Mammifères du Croupe I (Type I). Les deux ensembles :
leurs rapports avec la lame criblée. P., formations olfactives de l’ensemble postérieur soudées à la
lame criblée ; 1, 2, formations olfactives de la lignée la plus interne de cet ensemble (f.o.p. 1-1,2),
qui débordent la fosse nasale olfactive et envahissent le territoire de l’ensemble antérieur ; 3, la
seule formation de l’ensemble antérieur (f.o.a.) avec sa tige a depuis son point de départ postérieur
et tout au long de la formation ; a, tige de la f.o.a.
R. VILAR F 101.
PLANCHE I
— 131 —
V. Récapitulation des caractères différentiels (Tableau II)
Tableau II. — Récapitulation des caractères différentiels
DES FORMATIONS ENDO-NASALES DES DEUX GROUPES DE MAMMIFÈRES
(Les deux caractères qui servent de point de repère à la discrimination
sont en italique)
Groupe I. Olfactifs, avec formations endo-nasales du Type I et d’origine olfactive :
tous les Mammifères sauf ceux du Groupe II.
Groupe II. Respiratoires, avec formations endo-nasales du Type II d’origine res¬
piratoire : l’Homme et certains Primates.
132
Fig. 2 A. — Les formations endo-nasales des Mammifères du Groupe I (Type I). Les deux ensembles :
leurs rapports avec la lame criblée. La ligne E-F marque dans A les limites théoriques de la fosse
nasale olfactive, et donc la séparation entre les deux ensembles postéro-supérieur et antéro-inférieur
des formations endo-nasales. Voir figure 2 B sur la planche 1.
Fig. 3. — Différences d’enroulement entre les formations endo-nasales des Types I et II qui correspon¬
dent respectivement aux Groupes I et II des Mammifères (voir III). Modes de soutien, points et lignes
d' implantation.
A, enroulement des formations endo-nasales du type IL Mammifères du Groupe IL
B, enroulement des formations endo-nasales du type I. Mammifères du Groupe I.
1, paroi nasale ; 2, cloison ; 3, cavité de la fosse nasale ; 4, point de la ligne d’implantation, sur la paroi
nasale externe de la formation qui la traverse (Type II). L’enroulement part de cette ligne d’implan¬
tation, c’est-à-dire, de la paroi nasale ; 4', formations endo-nasales du Type I (Mammifères du
Groupe I). Point de la ligne d’appui, sur la paroi nasale externe, en réalité sur la capsule olfactive
(voir VII, et les figures 5 A et B et 8 A et B). Cette ligne d’appui est le bord externe de la lame b.
Les enroulements, dans ce Type I de formations, partent non de la paroi nasale externe, mais du
bord interne a de la lame b ; 5, dans les formations endo-nasales du Type II (Mammifères du
Groupe II), l’enroulement est une simple courbure peu marquée, toujours dans la même direction
à partir de la paroi externe, en dedans et vers le bas ; 5', formations endo-nasales du Type I. L’enrou¬
lement est toujours double, c’est-à-dire en deux directions : vers le haut et vers le bas et, dans les
deux cas, en dehors. Il dépasse toujours une volute à partir non de la paroi nasale externe, mais
du rebord interne a de la lamelle b dont le bord externe 4' a été décrit ; a, tige de la formation implan¬
tée dans le rebord de la fosse olfactive nasale. I)e cette tige partent les enroulements décrits dans 5,
et aussi la lamelle b. Celle-ci presque horizontale arrive à la paroi nasale externe ; b, lamelle osseuse
qui part de la tige a presque horizontalement et s’appuie, 4', sur la paroi nasale externe. Son bord
interne a a été décrit ; 6, méat des formations endo-nasales du Type II ; 7, plancher des fosses nasa¬
les. [Sur la figure 3 B, au lieu de lire 4, lire 4'J.
— 134 —
VI. Rapports entre l’olfaction et la respiration
La presque totalité des Mammifères du premier type sont des animaux à
système olfactif très développé, contrairement à ceux du deuxième type. On
peut ainsi admettre un rapport entre la configuration des formations endo-
nasales et l’état macrosmatique ou microsmatique. Dans l’état microsmatique,
c’est la fonction respiratoire des fosses nasales qui devient prédominante.
11 est permis de se demander dans quelles conditions s’est faite, des Mammi¬
fères inférieurs aux Primates les plus élevés, la transformation du nez essen¬
tiellement olfactif en nez principalement respiratoire. On observe en tout cas
qu’au cours du processus la lame criblée pivote de 90° vers l’avant et vers le
bas, autour de l’axe vestibulaire de Pérez. Le lecteur trouvera le développement
de cette question dans notre précédente publication : « Le facteur détermi¬
nant de la verticalisation » (Bull. Mém. Soc. Anthrop., Paris, 1965, 11e sér.,
7, pp. 381-406).
Les progrès de la fonction respiratoire paraissent toujours dûs à son initia¬
tive, et s’effectuer constamment aux dépens de l’olfaction et au bénéfice des
fonctions cérébrales supérieures, dont l’olfaction est, de toute évidence, le
grand supporter chez les Mammifères jusqu’à l’apparition de la verticalisation
irréversible.
VIL Le problème de la capsule olfactive ossifiée
Un certain nombre d’observations sur les crânes des Mammifères apparte¬
nant exclusivement au type I nous donne à penser que la fosse nasale olfactive
est très intérieurement tapissée sur toute son étendue par une lame osseuse
continue, qui représenterait la paroi ossifiée de la capsule olfactive (fig. 5, 6
et 7). Cette lame part de la lame criblée (qui constituerait le fond de la capsule)
et va en s’amincissant vers l’avant (fig. 6, 7 et 9). Elle donne appui aux forma-
Fig. 5 A. — Capsule olfactive, vue d’ensemble. Pour l’explication, voir la figure 5 B sur la planche I.
Fig. 6 A et B — La lamelle et la lame criblée. Coupe sagittale médiane du crâne d’un Ongulé Cervidé, Cervus equinus, A-7.991 du registre du Laboratoire.
1, la lamelle s’épaissit à mesure qu’elle approche de la lame criblée pour se confondre avec elle (a) ; 1', V, 1'", îlots qui restent de la lamelle dans la partie
la plus antérieure de la voûte nasale, et qui a sauté ; 2, frontal ; 3, nasal ; 4, suture naso-frontale qui repose sur la capsule osseuse olfactive, le frontal
et le nasal ; 6, dans la partie postérieure, on voit bien la ligne de séparation entre le frontal et e rebord de la lame criblée, confondue avec la lamelle (a).
K*
CO
Oi
— 136 —
tions endo-nasales olfactives ; le cas le plus démonstratif est celui de la forma¬
tion olfactive antérieure nommée à tort maxillo-turbinal (fig. 7 et 9). Elle s’appuie
extérieurement à la paroi nasale externe, dont elle comble, au passage, les dis¬
continuités.
Le nasal, le frontal et le maxillaire supérieur qui l’entourent en demeurent
complètement indépendants (fig. 7 et 8).
Fig. 7 A et B — La fosse olfactive nasale et la lamelle osseuse qui la recouvre et la déborde. A, moitié droite,
et B, moitié gauche de la coupe sagittale médiane du crâne d’un mouton (1884-2157).
1, fosse olfactive nasale ; 2, lamelle osseuse en question ; 3, endroit du prélèvement de la lamelle pour
analyse ; 4, contour fin et tranchant du trou laissé dans la lamelle osseuse par l’enlèvement de la
f.o.a. soudée h la lamelle (voir fig. 8) ; 5, point de départ et tige de soutien de la f.o.a, (nommée
à tort cornet maxillo-turbinal).
137
Cette paroi ossifiée s’étend chez bien des Mammifères macrosmatiques (Rumi¬
nants, etc.) à toute la fosse nasale. Elle régresse à mesure que la fonction respi¬
ratoire devient prépondérante.
VIII. Remarques concernant l’ethmoïde
Les considérations qui précèdent montrent que l’unité anatomique de l’os
ethmoïde — conception classique des Traités d’ Anatomie Humaine — doit
être en réalité mise en doute. L’origine pneumatique des masses latérales (laby¬
rinthes) paraît en effet indiscutable, en raison de leur position para-nasale, et
il apparaît évident que la lame criblée et la lame perpendiculaire sont d’une
nature bien différente.
D’autre part, nos recherches montrent que les formations para-nasales
n’existent pas chez les Mammifères du Type I, l’ethmoïde s’y trouve réduit
à la lame criblée et à la lame perpendiculaire.
Conclusions
1. Dans le présent travail nous avons admis que :
а) tout ce qui est exclusivement intra-nasal est d’origine olfactive et de formation
olfactive ;
б) tout ce qui est partiellement intra-nasal et partiellement para-nasal (extra-nasal)
est d’origine respiratoire et de formation pneumatique (ex. : les masses latérales).
2. A la lumière de ces principes, les formations endo-nasales partagent les
Mammifères en deux types, suivant qu’elles appartiennent à la variété a
(l’immense majorité des Mammifères) ou à la variété b (l’Homme et certains
Primates).
3. Les formations endo-nasales du premier type se soudent à la lame criblée
et lui sont perpendiculaires. Elles se divisent en deux ensembles :
— un ensemble postéro-supérieur, incorporé à tort, par les auteurs classiques, à
l’ethmoïde ;
— un ensemble antéro-inférieur, comprenant une seule formation propre, appelée à
tort maxillo-turbinal, et le prolongement de deux formations supérieures de l’ensem¬
ble postéro-supérieur, appelées à tort turbino-ethmoïdaux 1 et 2.
4. Chez les Mammifères du deuxième type, et spécialement chez l’Homme,
les formations endo-nasales tendent à prendre une orientation horizontale,
parallèlement à la lame criblée mais sans rapport avec elle.
5. Incidences sur le problème de l’origine de l’Homme.
6. A la suite de nos observations, il conviendrait peut-être de proposer quel¬
ques modifications à la nomenclature :
a) réserver le terme d’ethmoïde à l’ensemble formé par la lame perpendi¬
culaire et la lame criblée, ensemble constant dans la Classe des Mammifères ;
93
139 —
h) appeler « masses latérales » tout court les « masses latérales ethmoïdales
ou labyrinthe ethmoïdal » qui n’ont qu’un rapport de voisinage avec l’ethmoïde ;
c ) réserver la dénomination de « cornet » ou de « turbinai » aux formations
endo-nasales du deuxième type (celles qui traversent la paroi nasale externe
et continuent par des structures para-nasales) parce que c’est seulement dans
ce deuxième type que ces pièces sont associées à des méats ;
d) appeler formations olfactives les structures endo-nasales du premier type,
c’est-à-dire, d’une part, la formation olfactive antérieure et, d’autre part, les
formations olfactives postérieures, doublement numérotées transversalement et
verticalement, comme le font certains auteurs, notamment R. Anthony.
Ainsi pour désigner :
le nommé à tort, cornet inférieur ou maxillo-turbinal des Mammifères du
Groupe I, qui est la seule formation olfactive antérieure, il suffira de dire f.o.a, ;
l’appelé à tort, naso-turbinal ou ethmo-turbinal I, on dira f.o.p. 1-1, puisqu’il
s’agit de la formation la plus haut placée 1 de la série la plus interne (I).
Enfin, si l’on désirait nommer la quatrième formation de la troisième série,
l’on dirait f.o.p. III-4.
Laboratoire d,’ Anatomie Comparée du Muséum,
Paris
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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1. Tl a été étudié un minimum de trois sujets pour chaque espèce.
Fig. 9. — Les formations endo-nasales olfactives ne s'appuient pas directement sur la paroi nasale externe,
car la capsule olfactive nasale s'interpose. — A et B. Les formations olfactives antérieures (f.o.a.) droite
et gauche et la lamelle osseuse. A, f.o.a. droite (maxillo-turbinal), faces interne et externe ; B, f.o.a.
gauche, faces interne et externe.
1, face interne des f.o.a. (regardent la cloison). 0, face externe des f.o.a. (regardent la paroi externe
des fosses nasales) desquelles les sépare la lamelle osseuse (3). Cette face est en partie cachée par 5 ;
2, point d’insertion et tige des formations ; 3, portion de la lamelle osseuse sur laquelle s’appuie la
formation ; 4, contour de la portion de la lamelle osseuse arrachée avec la formation ; ce contour
correspond exactement, des deux côtés, au contour du trou laissé (voir fîg. 6 A et B, n° 4) ; 5, feuille
de papier interposée entre la formation et la lamelle osseuse pour rendre plus visible celle-ci.
— 140 —
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 141-158.
SUR LES BARBEAUX
( GENRE ET SOUS-GENRE BARBUS)
DE V AFRIQUE DU NORD
Par Carlos ALMAÇA *
D’après Pellegrin (1939), le genre Barbus est représenté en Afrique du Nord
par cinq sous-genres ( Barbus , Labeobarbus, Enteromius, Capoeta et Puntius),
dont la distinction est basée sur la structure des écailles et du dernier rayon
non ramifié de la dorsale, la présence ou l’absence de denticulations sur ce rayon
et le nombre de barbillons. Le sous-genre Barbus se caractérise (d’après Pelle¬
grin, 1939) par la présence de deux paires de barbillons, par les écailles à stries
nombreuses et divergentes et par le dernier rayon non ramifié de la dorsale
osseux et denticulé en arrière. Pellegrin (1939) fait le point des connaissances
sur la systématique des barbeaux nord-africains et reconnaît, dans le sous-
genre Barbus, 13 espèces et 4 variétés. Un peu plus tard, le même auteur (Pelle¬
grin, 1939 a) décrit une nouvelle variété de B. moulouyensis (var. bouramen-
sis).
Estève (1947), en étudiant du point de vue biométrique les barbeaux du
Maroc, ne considère que deux grandes espèces, B. callensis C. V. et B. nasus
Günther. Elle ramène à B. callensis toutes les espèces et variétés reconnues par
Pellegrin, à l’exception de B. magniatlantis et B. nasus (ceux-ci constituant
la deuxième grande espèce, B. nasus). Le même auteur (Estève, 1947) ne tient
pas compte de B. moulouyensis var. bouramensis Pellegrin.
Plus tard, Estève (1949) estime qu’il y a lieu de distinguer dans la grande
espèce B. callensis une sous-espèce méridionale, B. callensis biscarensis Bou-
lenger.
Almaça (1966), dans une note sur les barbeaux marocains, met en évidence
quelques différences quantitatives entre les formes callensis, d’une part, et
setiaimensis et ksibi, d’autre part.
Chapuis (1967, in litt.), indique trois espèces de barbeaux (sous-genre Barbus )
au Maroc : B. callensis, B. magniatlantis et B. nasus.
Almaça (1968), dans une étude critique des types de Cyprinidés du Muséum
de Paris, maintient, pour les barbeaux du Maroc, la classification de Pelle¬
grin (1939), sauf pour quelques variétés sympatriques avec les formes typiques.
Dans le travail présent nous distinguons, dans le sous-genre Barbus, sept
taxa, à savoir : B. moulouyensis Pellegrin, B. callensis Valenciennes, B. bisca¬
rensis Boulenger, B. massaensis Pellegrin, B. antinorii Boulenger, B. magni¬
atlantis Pellegrin et B. nasus Günther. Il reste encore des problèmes non réso¬
lus (tels, par exemple, ceux qui concernent la variabilité infra-spécifique de
B. callensis) dont la solution ne pourra être envisagée qu’après la récolte de
nombreux échantillons.
* Faculté des Sciences, Lisbonne, Portugal. Boursier de 1 ’Instituto de Alta Cultura.
— 142
Une autre espèce décrite par Pellegrin, B. issenensis, n’est pas considérée
dans ce travail : nous admettons en effet la possibilité qu’il s’agisse non pas
d’un Barbus, mais d’un Varicorhinus ; une note ultérieure lui sera consacrée.
Sur la façon de prendre les mensurations et pour les critères taxinomiques
utilisés, voir Almaça (1967). Le mot forme est employé ici dans le sens de Mayr,
Linsley et Usinger (1953).
Ce travail est basé sur l’étude des collections de barbeaux du Muséum natio¬
nal d’Histoire naturelle de Paris (M. P.), de l’Institut Scientifique Chérifien
de Rabat (I. Ch.) et du Muséum national d’Histoire naturelle de Genève (M. G.).
Nous remercions les Directeurs de ces établissements, en particulier M. le Pro¬
fesseur J. Guibé et Mme M.-L. Bauchot, respectivement directeur et sous-
directeur du Laboratoire de Reptiles et Poissons (Paris) ; dans leur laboratoire
nous avons trouvé, au cours de deux séjours effectués à Paris, un accueil excel¬
lent et toutes les facilités pour mener à bien notre tâche.
Nous exprimons notre gratitude à M. J. Daget qui a revu notre manuscrit
et discuté avec nous plusieurs problèmes concernant la systématique des bar¬
beaux africains.
Barbus moulouyensis Pellegrin
B. moulouyensis Pellegrin, 1924, Bull. Soc. zool. Fr., t. XLIX, pp. 459-460, fig. 2.
B. moulouyensis Pellegrin var. grandisquamata Pellegrin, 1930, Bull. Mus. Hist. nat.,
(2), t. II, pp. 623-624.
B. moulouyensis Pellegrin var. bouramensis Pellegrin, 1939, Bull. Mus. Hist. nat.,
t. XI, p. 532.
B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270.
Description
Premier rayon de la dorsale en avant ou au même niveau que le premier
rayon des pelviennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et sept à neuf rayons
ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale est ossifié sur la moitié de sa
hauteur et porte, sur son bord postérieur, des denticulations très faibles dont
la densité est de 2,5 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est rectiligne.
Dents pharyngiennes sur trois (4 + 3 -f- 2) ou quatre (5 + 3 + 2 + 1) rangées.
Écailles : 6/33-36/3-4.
Matériel étudié
24-167 : Guéfaït (Oued el Haï), C. Alluaud. 1 spécimen. Holotype de Barbus mou¬
louyensis (M. P.).
39-121 : Aîn Bouram (source à 300 m de la piste de Ksiba à Taghzirt), Maroc,
J. M. Pérès. 1 spécimen. Holotype de B. moulouyensis var. bouramensis (M. P.).
Variabilité
Bien que nous ne connaissions cette espèce que par deux spécimens (les holo-
types de B. moulouyensis et de B. moulouyensis var. bouramensis) et par la
— 143
description de l’holotype de B. moulouyensis var. grandisquamata, il y a deux
caractères dont la variabilité doit être signalée. 11 s’agit du nombre de rayons
ramifiés de la dorsale et des dents pharyngiennes.
La dorsale présente sept rayons ramifiés chez bouramensis, huit chez gran¬
disquamata et neuf chez moulouyensis typique.
L’holotype de moulouyensis typique présente les dents pharyngiennes en
quatre rangées du côté gauche (5 + 3 + 2 + 1) et en trois rangées du côté
droit (4 -f- 3 -f- 2).
Malgré les différences concernant les rayons ramifiés de la dorsale et le nombre
d’écailles de la ligne latérale (36 chez moulouyensis typique, 34 chez grandisqua¬
mata et 33 chez bouramensis), nous ne croyons pas qu’une distinction subspé¬
cifique soit à retenir. Il s’agit, en effet, d’aspects de la variabilité qui peuvent
se trouver même dans une seule population.
Barbus callensis Valenciennes
B. callensis Valenciennes, in Cuvier et Valenciennes, 1842, Ilist. Nat. Poiss., t. XVI,
pp. 147-149.
B. setivimensis Valenciennes, in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat. Poiss.
t. XVI, pp. 149-150.
B. ksibi Boulenger, 1905, Nov. Zool., vol. XII, p. 505, 1 fig.
B. setivimensis C. V. var. labiosa Pellegrin, 1920, Bull. Mus. Hist. nat., t. XXVI,
pp. 612-613.
B. callensis : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 124-126, fig. 46.
B. setivimensis : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 127-128,
fig. 48.
B. setivimensis C. V. var. labiosa : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I,
n° 2, pp. 128-129, fig. 49.
B. ksibi : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 129-131, fig. 50.
B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. Nat., t. XIX (3), pp. 265-
270.
Description
Premier rayon de la dorsale en avant ou au niveau du premier rayon des pel¬
viennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et huit ramifiés. Dernier rayon
épineux de la dorsale ossifié sur 2/5 à 3/4 de sa hauteur et portant, sur
son bord postérieur, des denticulations dont la densité varie entre 1,3 et 2,5
dent./mm. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement concave.
Dents pharyngiennes sur trois rangées : 4 (5) + 3 + 2. Écailles : (6) 7-8 (9) / (41)
43-45 (47) / (3) 4 (6).
Matériel étudié
Sous la désignation de Barbus callensis :
1 : La Calle, Bové. 1 spécimen. Lectotype (M. P.).
B. 2584 : La Calle, Bové, 6 spécimens. Paralectotypes (M. P.).
1883-1054 à 1059 : Nord de l’Afrique, Lf.tourneux. 6 spécimens (M. P.).
1899-246 à 248 : Chélif (Orléansville), Moreau. 3 spécimens (M. P.).
144 —
09-286 et 287 : Maroc, Buchet. 2 spécimens (M. P.).
20-210 : Kenitra (oued Fouarat), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.).
20-211 : Fez (oued Sebou), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.).
20-226 : Gorge de Moulay Yakoub (oued Beth, affluent du Sébou), Alluaud. 1 spé¬
cimen (M. P.).
22-60 : Sources sulfureuses chaudes de Moulay-Yakoub (Sébou), Maroc, Alluaud.
1 spécimen (M. P.).
25-352 à 358 : Oued Tiflet (Maroc), Pellegrin. 6 spécimens (M. P.).
35-314 : Oued Sebou (Maroc), Gondard. 1 spécimen (M. P.).
47-13 : Guelta de Tafagount, Maroc, Heim de Balsac. 1 spécimen (M. P.).
Sans il0 : Oued Sebou, près Fez, Alluaud, St. 70. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Kénitra, Oued Fouarat, Alluaud, 1920, n° 24. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Sources sulfureuses-chaudes, gorges de Moulaif-Yakoub, Alluaud, St. 103.
2 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Oued Fouarat, Kénitra, Alluaud, St. 24. 6 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Dar bel Amri, oued Beth, 6/xn/1920, Alluaud. 12 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : environs de Biskra (Algérie), M. C. de Candolle. 2 spécimens (M. G.).
Sous la désignation de Barbus setivimensis :
1410 : Rivière du Sétif, Guyon, 1835. 1 spécimen. Holotype de Barbus setivimen¬
sis (M. P.).
215 : Fez (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. Lectotype de Barbus setivimensis var.
labiosa (M. P.).
212 à 214 : Fez (Maroc), Alluaud. 3 spécimens. Paralectotypes de Barbus setivi¬
mensis var. labiosa (M. P.).
12-195 à 200 : Oued Mella (Maroc), Mme du Gast. 6 spécimens (M. P.).
14-7 : Moulaya (Maroc), L. Lozano. 1 spécimen (M. P.).
19-367 à 370 : Chaouîa (Maroc), Dr. H. Millot. 4 spécimens (M. P.).
19- 390 à 395 : Oued Kseb (Maroc), Pallary. 6 spécimens (M. P.).
20- 63 et 64 : Secteur Taza ouest (Maroc oriental), Pallary. 2 spécimens (M. P.).
20-216 et 217 : Azrou (oued Tigrigra), Maroc, Alluaud. 2 spécimens (M. P.).
20-218 et 219 : Timhadit (oued Gigou), Moyen Atlas, Alluaud. 2 spécimens (M. P.).
20-220 : Oued Chichaoua (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. (M. P.).
20-221 : Volubilis (oued Faraoun), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.).
20-222 et 223 : Oued Kseb, près Mogador, Maroc, Alluaud. 2 spécimens (M. P.).
22-61 à 63 : Maïdnet, près Boullout (oued Cherrat), Maroc, Alluaud. 3 spécimens
M. P.).
22- 64 : Oued Sébou, près Fez (Maroc), Alluaud. 1 spécimen (M. P.).
23- 11 : Berguent (Maroc oriental), Pallary. 1 spécimen (M. P.).
23- 67 : Itzer (Maroc). 1 spécimen (M. P.).
24- 163 et 164 : Guéfait (oued el Hai, bassin de la Moulouya), Maroc oriental, Alluaud.
2 spécimens (M. P.).
24- 165 et 166 : Ksabi (oued Moulouya), Maroc oriental, Alluaud. 2 spécimens
(M. P.).
25- 390 à 397 : Mogador (Oued Kseb), Maroc, A. Théry. 8 spécimens (M. P.).
26- 28 et 29 : Berguent (918 m), Maroc oriental, P. Pallary. 6 spécimens (M. P.).
26-30 à 32 : Outat el Hadj, Maroc oriental, P. Pallary. 3 spécimens (M. P.).
26- 33 à 48 : Oued Za, Maroc oriental, Pallary. 16 spécimens (M. P.).
27- 92 et 93 : Oued Seghrina (Haut Sébou), à Scoura, Maroc, Pallary. 2 spécimens
(M. P.).
27-105 à 107 : La Tafua (Algérie), Pallary. 3 spécimens (M. P.).
27-111 à 114 : Oued Melloulou (Maroc Or.), Dr. J. Pellegrin. 6 spécimens (M. P.).
30-256 : Oued Tensift (Maroc), Dr. F. Werner. 1 spécimen (M. P.).
32-186 et 187 : Ain Zrenz (Tunisie), Pr. Seurat. 2 spécimens (M. P.).
38-145 : Nzala (Maroc), Inst, de Rabat. 1 spécimen (M. P.).
145 —
39-101 à 104 : Daïa Ouiouane (Maroc), J. M. Pérès. 4 spécimens (M. P.).
39-110 et 111 : Oued Talmest (presque sec, entre Tafi et Mogador), Maroc,
J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.).
39-112 : Oued Smentc (en forêt de Mamora au niveau de la tranchée centrale), Maroc,
J. M. Pérès. 1 spécimen (M. P.).
39-120 : Maroc, .J. M. Pérès. 1 spécimen (M. P.).
Sans n° : Oued Tigrigra, mission Gruvel, 2/7/25, Dr. J. Perl. det. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Pell. det., 19/1/24. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Dr. J. Pellegrin det. 2 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Oued Sebou, près Fez, Alluaud, St. 70. 1 spécimen (I. Ch.).
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1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Timhadit, Oued Guigou, Alluaud n° 81. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Krabi (Moulouya), Alluaud leg. 1924, Pell. det. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Oued Melloulon, Guercif (Maroc), mai 1927, Dr. J. Pellegrin leg. et det.
1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Oued Chichaoua, 1920, Alluaud n° 49. 2 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Timhadit, oued Guigou, Alluaud, 1920, il0 81. 2 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Guefait, oued el Haï (affluent de la Moulouya), Alluaud leg., 1924, J. Pel¬
legrin det. 3 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Mogador, oued Ksob, Alluaud n° 48. 4 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Volubilis, oued Faraoun, Alluaud St. 78. 3 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Oued Kseub, près Mogador, Alluaud St. 48. 4 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Pell. det. 6 specimens (I. Ch.).
Sans n° : Oued Cherrat, 1920, Alluaud n° 159. 8 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Tiflet (oued Tiflet), Pell. det. 6 spécimens (I. Ch.).
Sous la désignation de Barbu. s ksibi :
12-49 à 51 : Oued Zamren (environs de Casablanca), Maroc, Dr. Millet. 3 spéci¬
mens (M. P.).
12-176 à 181 : Oued Zamren (Maroc), Dr. Millet. 6 spécimens (M. P.).
12-238 à 240 : Pays Zaer (oued Dahlia), Maroc, Dr. Millet. 3 spécimens (M. P.).
19-396 à 400 : Dar M’tougui (oued Kseb), Maroc, Pallary. 5 spécimens (M. P.).
19-401 à 405 : Oued Ourika (Maroc), Pallary. 5 spécimens (M. P.).
19- 406 à 426 : Oued N’fis (Maroc), Pallary. 21 spécimens (M. P.).
20- 65 à 68 : Oudjda (sources de Sidi Yahin), frontière algéro-marocaine, Pallary.
4 spécimens (M. P.).
23-62 à 64 : Oued Ifrane (Maroc), C. Alluaud. 3 spécimens (M. P.).
23-359 à 366 : Maroc, Pellegrin. 8 spécimens (M. P.).
25- 361 à 364 : Sources de l’Oum er Rbia (1250 m), Maroc, Dr. J. Pellegrin. 4 spé¬
cimens (M. P.).
26- 49 à 59 : Oued Messacud (Maroc Or.), Pallary. 10 spécimens (M. P.).
27- 102 à 104 : Bouët Achef (Moyen Atlas), J. Sans^on. 3 spécimens (M. P.).
28- 39 à 43 : Béni Mellal (Maroc), Pallary. 12 spécimens (M. P.).
28-56 : Oued Noukhaïl, Aguerd-el-Had (Takelgount), 900-1000 m (Maroc), Le Cerf-
J. Talbot. 1 spécimen (M. P.).
30-257 : Oued Tensift (Maroc), Dr. Franz Werner. 1 spécimen (M. P.).
38- 148 à 151 : Oued Mella (Maroc), Inst. Sc. Chérif. 4 spécimens (M. P.).
39- 105 et 106 : Oued Tigrigra (km 10 Rte Aïn Leuh-Azrou), Maroc, J. M. Pérès.
2 spécimens (M. P.).
39-107 : Oued Messaoud (pont de la piste de Bou Mia à Azhbalou n’berdan), Maroc,
J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.).
39-108 et 109 : Oued Tizquit (Maroc), J. M. Pérès. 1 spécimen (M. P.).
39-113 et 114 : Oued Sous (Gué de Freija), Maroc, J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.).
lü
— 146
39-115 : Oued Ouisloume (route Meknès-Moulay Idriss), Maroc, J. M. Pérès. 1 spé¬
cimen (M. P.).
39-116 à 119 : Oued el Malïabat (route de Fès à Fas el Bâli), Maroc, J. M. Pérès.
4 spécimens (M. P.).
Sans n° : Lac du barrage de l’oued Mellah, 2/9/38, J. de Lépiney. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Marrakech, dans une retara, 31/7/1927, R. Ph. Dollfus. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Tiflet, oued Tiflet, février 1927, Grillon leg. 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Lac du barrage de l’oued Mellah, 2/9/1938, J. de Lépiney leg., Pell. det.
6 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Oued Ouzzoud, région de Demnat, juin 1927. 4 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Marrakech, dans une retara, R. Ph. Dollfus. 3 spécimens (I. Ch.).
Sans désignation ou sous d’autres désignations :
95-34 à 43 : Oued Sébou (à 3 km de Fez, embouchure à Mehediah), Maroc, Schum-
berger. 10 spécimens (M. P.).
929-32 : S. Algérie, Brandili, Strinati. 1 spécimen (M. G.).
Variabilité
Chez B. callensis le premier rayon de la dorsale se situe au niveau ou en avant
du premier rayon des pelviennes. Cependant, nous avons trouvé quelques spé¬
cimens (environ 2,5 %) où le premier rayon des pelviennes est légèrement en
avant de l’origine de la dorsale. On pourrait confondre ces spécimens avec B.
antinorii mais, dans cette espèce, l’origine des pelviennes est nettement en
avant du premier rayon de la dorsale et celle-ci porte sept rayons ramifiés au
lieu de huit (nombre caractéristique de B. callensis).
Le nombre de rayons épineux et ramifiés de la dorsale présente aussi une
petite variation chez B. callensis. Environ 1,9 % et 2,8 % des spécimens étudiés
présentent, respectivement, trois rayons épineux et sept rayons ramifiés.
Les dents pharyngiennes se disposent presque toujours en trois rangées. Un
spécimen nous a pourtant montré les dents pharyngiennes sur quatre rangées
(4 — (- 3 — 2 1).
Sur la ligne latérale il y a, généralement, de 43 à 45 écailles. Les limites de
variabilité, 41 et 47 écailles, ont été trouvées dans un très petit nombre de cas
(environ 6,7 % et 3,0 %, respectivement).
Dans cette espèce, B. callensis, nous incluons trois formes, callensis, setivi-
mensis et ksibi, considérées par Boulenger (1911) et par Pellegrin (1921,
1939) comme des espèces différentes. Pellegrin (1920) a décrit une variété
labiosa de B. setivimensis que nous rangeons aussi dans B. callensis (au sens
employé dans ce travail). En fait, les petites différences statistiques que nous
avons pu trouver (v. aussi Almaça, 1966) entre les formes callensis, setivimensis
et ksibi ( sensu Boulenger et Pellegrin) ne justifient pas la séparation au niveau
spécifique. Il s’agit, probablement, de trois sous-espèces de B. callensis (au sens
employé dans ce travail) ou de populations (atteignant le niveau subspécifique
ou non) formant un « cline ». Quoi qu’il en soit nous présentons ici les des¬
criptions des trois formes en attendant que des données nouvelles sur leur
répartition géographique permettent de préciser leur rang taxinomique.
— 147
Forme callensis :
Dorsale : 4' -f 8. Dernier rayon épineux de la dorsale fort et présentant des denticula-
tions fortes sur son bord postérieur. La densité de ces denticulations varie entre 1,3 et
1,9 dent. /mm. La portion denticulée du rayon épineux fait 1/3 à 1/2 de la longueur de
la tête et est contenue de 1,4 à 1,9 fois dans la hauteur du rayon. Le rayon épineux
est ossifié sur 1/2 à 3/4 de sa hauteur. Barbillon antérieur atteignant l’oeil. Barbillon
postérieur atteignant un point situé entre le bord postérieur de l’œil et l’angle du pré¬
opercule. Dents pharyngiennes : 4 (5) + 3 -f- 2. Écailles : 7 (8)/(41) 43-45 (47) /4 (5).
Forme setivimensis :
Dorsale : (3') 4' -f- (7) 8. Dernier rayon épineux de la dorsale moyen et portant,
sur son bord postérieur, des denticulations moyennes dont la densité varie entre 1,4
et 2,4 dent. /mm. Portion denticulée de ce rayon faisant de 1/4 à 2/5 de la longueur
de la tête et contenue de 1,4 à 2,4 fois dans la hauteur du rayon. Le rayon épineux
est ossifié sur les 2/5 aux 2/3 de sa hauteur. Barbillon antérieur atteignant la moitié
antérieure de l’œil. Barbillon postérieur atteignant un point situé entre le bord posté¬
rieur de l’œil et l’angle du pré-opercule. Dents pharyngiennes : 4 (5) — (- 3 — |— 2. Écailles :
(6) 7-8 (9)/(41) 43-45 (46)/(3) 4 (6).
Forme ksibi :
Dorsale : 4' -(- (7) 8. Dernier rayon épineux de la dorsale faible et portant, sur son
bord postérieur, des denticulations faibles dont la densité varie entre 1,8 et 2,5 dent./
mm. La portion denticulée de ce rayon faisant jusqu’aux 2/5 de la longueur de la tête
et contenue plus de 1,7 fois dans la hauteur du rayon. Le rayon épineux est ossifié sur
2/5 à 3/5 de sa hauteur. Barbillons atteignant, généralement, l’antérieur le bord
antérieur de l’œil et le postérieur le bord postérieur de l’œil. Dents pharyngiennes :
4(5)+3-(-2ou4-|-3 + 2-|-l (exceptionnel). Écailles : (7) 8 (9)/(42) 43-44 (47) /4
(5).
La comparaison de ces descriptions suggère l’existence d’un « cline » dont
callensis et ksibi seraient les populations extrêmes. En fait, il y a quelques carac¬
tères, tels que le degré de faiblesse du dernier rayon épineux de la dorsale et
des denticulations de son bord postérieur, la densité de ces denticulations et
le rapport entre la portion denticulée et la hauteur du rayon épineux, qui per¬
mettent une séparation, plus ou moins nette, des formes callensis et ksibi. Par
contre, la forme setivimensis présente des caractères intermédiaires, chevau¬
chant ceux des deux autres formes.
La variété labiosa de setivimensis n’est pas à retenir, non seulement parce
qu’elle est basée sur un caractère de grande variabilité individuelle (l’épaisseur
des lèvres), mais aussi parce que la forme labiosa est sympatrique avec les seti¬
vimensis typiques (v. Almaça, 1968).
L’espèce suivante, B. biscarensis, pourrait aussi ne constituer qu’une sous-
espèce méridionale de B. callensis (au sens employé dans ce travail). En fait,
nous n’avons constaté qu’une seule différence importante entre B. callensis et
B. biscarensis : le nombre d’écailles de la ligne latérale. Sur le plan pratique la
séparation des deux espèces ne provoque généralement pas d’indécision, puisque
le nombre de 47 écailles en ligne latérale est très rare chez B. callensis (environ
— 148 —
3 %) ; chez B. biscarensis, au contraire, ce nombre semble fréquent (environ
23,5 %). Le statut de sous-espèce ne pouvant être bien établi que lorsqu’on a
fait des récoltes abondantes et géographiquement variées, nous croyons préfé¬
rable de conserver l’espèce de Boulenger.
Barbus biscarensis Boulenger
B. biscarensis Boulenger, 1911. Cat. Fresh Wat. Fish. Afr., vol. II, p. 108, fig. 85.
B. biscarensis : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc , t. I, n° 2, pp. 123-124,
fig. 45.
B. biscarensis amguidensis Pellegrin, 1934, Mém. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, n° 4, III,
pp. 55-57.
B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270.
B. callensis biscarensis : Estève, 1949, Bull. Soc. zool. Fr., vol. LXXIV, pp. 19-20.
Description
Premier rayon de la dorsale au même niveau que le premier rayon des pel¬
viennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et huit ramifiés, très rarement
avec trois épines ou sept rayons ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale
est ossifié sur 2/5 à 2/3 de sa hauteur et porte, sur son bord postérieur,
des denticulations fortes dont la densité varie entre 1,5 et 2,2 dent. /mm. Le
profil supérieur de la dorsale est rectiligne ou légèrement convexe. Dents pha¬
ryngiennes sur trois rangs : 5 + 3 + 2. Écailles : (7) 8 (9) / (47) 48-50 (52)/(5) 6
(7).
Matériel étudié
32-34 : Amguid (Sahara central), H. Lhote. 1 spécimen. Lectotype de B. biscarensis
amguidensis (M. P.).
32-33 et 35 : Amguid (Sahara central), H. Lhote. 2 spécimens. Paralectotypes de
B. biscarensis amguidensis (M. P.).
09-414 à 416 : Tassili (Sahara), Cortier. 3 spécimens (M. P.).
20-112 à 114 : Sahara algérien, Cauvet. 7 spécimens (M. P.).
28-257 : Sud-Alg. (Mission Augiéras-Draper), récoltés par Th. Monod (Biskra). 4 spé¬
cimens (M. P.).
31-35 : Biskra, Jamin. 1 spécimen (M. P.).
31-101 : Amguid (Sahara), Prof. Seurat. 1 spécimen (M. P.).
49-13 : Issakarassen (Hoggar), Lhote. 3 spécimens (M. P.).
59-121 : Tassili, coll. Lhote. 3 spécimens (M. P.).
Variabilité
Pellegrin (1934) a décrit une sous-espèce ( amguidensis ) de B. biscarensis
dont les différences par rapport à la sous-espèce typique seraient : le barbillon
postérieur un peu plus grand par rapport au diamètre de l’œil et la portion denticu-
lée de la dernière épine dorsale plus petite. Or, on sait que chez les barbeaux tous
les rapports où figure le diamètre de l’œil présentent une très grande variation
— 149 —
selon la taille des animaux (Almaça, 1967). La longueur de la portion denti-
culée de la dernière épine dorsale varie aussi avec la taille des barbeaux. Chez
beaucoup d’espèces les denticulations ont tendance à disparaître avec le vieil¬
lissement des poissons. En plus, la différence constatée par Pellegrin — por¬
tion denticulée faisant de 2/5 à 1/2 de la longueur de la tête chez bisearensis
et de 2/6 à 2/5 chez arnguidensis — est négligeable. Nous ne croyons donc pas
que la sous-espèce arnguidensis soit à retenir.
La position du premier rayon des pelviennes par rapport au premier rayon
de la dorsale présente une certaine variation chez B. bisearensis. Ces rayons
sont, en général, au même niveau mais le rayon des pelviennes peut se situer
à peine en arrière ou à peine en avant du premier rayon de la dorsale. Dans
ce dernier cas, et si l’on ne dispose pas d’une collection de comparaison, il peut
être difficile de distinguer B. bisearensis des espèces dont les pelviennes sont
en avant de la dorsale et dont le nombre d’écailles de la ligne latérale est sem¬
blable (B. nasus et B. magniatlantis). Tout d’abord il faut remarquer que, chez
ces espèces ( B . nasus et B. magniatlantis), le premier rayon des pelviennes
est nettement en avant du premier rayon de la dorsale, au lieu de très peu en avant
(B. bisearensis). En plus, pour des poissons de dimensions comparables (v.
tableau I, et comparer avec le tableau II), on voit que chez B. bisearensis les
écarts entre les barbillons sont plus grands que chez B. magniatlantis et B. nasus,
que la hauteur du museau et la largeur interorbitaire minima sont plus grands
chez B. bisearensis que chez B. nasus, et que les diamètres longitudinal et trans¬
versal de l’œil sont plus grands chez B. bisearensis que chez B. magniatlantis.
Tableau I *
Barbus bisearensis
* Dimension référence : longueur de la tête. Toutes les dimensions sont en millimètres.
— 150 —
Barbus massaensis Pellegrin
B. massaensis Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. II (5-6), pp. 104-105.
B. massaensis : Peli.egrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX, p. 8, fig. 1.
B. massaensis Pellegrin var. labiosa Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. II
(5-6), p. 105.
B. callensis : Estèvf., 1947 ( pro parle), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-
270.
Description
Premier rayon de la dorsale en avant du premier rayon des pelviennes. Dor¬
sale avec quatre rayons épineux et sept rayons ramifiés. Le dernier rayon épi¬
neux de la dorsale est ossifié sur 2/5 à 1/2 de sa hauteur. Sur le bord posté¬
rieur de ce rayon il n’y a pas de denticulations ou, s’il y en a, elles sont très
faibles et présentent une densité variable entre 2,3 et 3,0 dent./mm. Profil
supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement concave. Dents pharyngiennes
sur trois rangées : 4 — 3 — )— 2. Écailles : (6) 7/40-41 (43) / (3) 4.
Matériel étudié
22-44 : Oued Massa (Maroc), C. Alluaud. 1 spécimen. Lectotype de B. massaensis
(M. P.).
22-42 et 43 : Oued Massa (Maroc), C. Alluaud. 2 spécimens. Paralectotypes de B.
massaensis (M. P.).
22-53 : Oued Massa, Maroc, Alluaud. 1 spécimen. Lectotype de B. massaensis var.
labiosa (M. P.).
22-54 : Oued Ait el Hadj, Maroc, Alluaud. 1 spécimen. Paralectotype de B. mas¬
saensis var. labiosa (M. P.).
22-45 à 50 : Taroudant (oued Sous), Maroc, Alluaud. 6 spécimens (M. P.).
22-51 : Oued Ait el Hadj (affluent du Sous), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.).
22-52 : Oued Issen, Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.).
27-101 : Oued Sous, à Freija (Maroc), A. Gruvel. 1 spécimen (M. P.).
68-137 : Oued Mellah, près Agadir (Maroc), Postel. 4 spécimens (M. P.).
Variabilité
Le caractère sur lequel Pellegrin (1922) base la distinction entre la var.
labiosa et B. massaensis typique — lèvres très développées — ne peut nullement
constituer un bon caractère taxinomique dans ce groupe de poissons où l’épais¬
seur des lèvres est très variable dans la même population. En outre, la sympa-
trie de B. massaensis typique et de labiosa (Pellegrin, 1922) montre qu’il n’y
a pas lieu d’attribuer à la forme labiosa un rang infraspécifique (Almaça,
19(18).
— 151
Barbus antinorii Boulenger
Barbus Antinorii Boulenger, 1911, Cal. Fresh-Wal. Fish. Afr., vol. II, pp. 112-113,
fig. 8!).
B. Antinorii : Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX (1), p. 9.
B. callensis C. V. var. figuigensis Pellegrin, 1913, Bull. Soc. zool. Fr., t. XXXVIII,
pp. 119-120.
B. figuigensis : Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX (1), p. 4, fig. 5.
B. Pallaryi Pellegrin, 1919, Bull. Soc. zool. Fr., t. XLIV, pp. 323-321 .
B. Lepineyi Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX (1), pp. 5-6, lig. 7.
B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270.
Description
Premier rayon des pelviennes situé en avant du premier rayon de la dorsale.
Dorsale avec quatre, très rarement trois, rayons épineux et sept rayons ramifiés.
Le dernier rayon épineux de la dorsale est ossifié sur 2/5 à 3/4 de sa hauteur
et porte, sur son bord postérieur, des denticulations dont la densité varie entre
1,4 et 2,0 dent. /mm. Le profil supérieur de la nageoire dorsale est rectiligne ou
un peu convexe. Dents pharyngiennes sur trois rangs et de formule : 4-5 -f- 3 -f-
1-2. Écailles : (7) 8 (9)/(41) 42-44 (46)/(4) 5-6.
Matériel étudié
Sous la désignation Barbus Lepineyi Pellegrin :
38-159 : Oued Noun (Maroc), M. de Lepiney. 1 spécimen. Holotype (M. P.).
Sous la désignation de Barbus Antinorii Boulenger :
35-252 : Ain Tawara, près de Fatnassa (Nefzaoua), Tunisie, Jacques Callot. 1 spé¬
cimen (M. P.).
Sous la désignation de Barbus figuigensis Pellegrin :
13-140 : Oasis de Figuig (Maroc), Dr. Sergent. 1 spécimen. Lee tu type (M. P.).
13-141 et 142 : Oasis de Figuig (Maroc), Dr. Sergent. 2 spécimens. Paralectotypes
(M. P.).
23-35 à 40 : Ouakda (Sud Oranais), Dr. Foley. 12 spécimens (M. P.).
23-41 à 44 : Timimoun (Sud Oranais), Dr. Foley. 3 spécimens ; le n° 41 est disparu
(M. P.).
23-45 à 50 : Mouich Séfer (Hte Zousfana) (Maroc), Dr. Foley. 10 spécimens (M. P.).
23- 206 à 214 : Beni-Abbès (Sud-Oranais), Dr. Foley. 9 spécimens (M. P.).
24- 168 : Gorges de Tazzouguert ( H *e Guer), Maroc oriental, C. Ai.luaud. 1 spécimen
(M. P.).
— 152 -
24-169 et 170 : Sources souterraines de Béni-Ounif (Figuig), Maroc Oriental. 2 spé¬
cimens (M. P.).
24-171 à 173 : Oued Zousfana (Figuig), Maroc Oriental, C. Alluaod. 3 spécimens
(M. P.).
24-194 à 197 : Foggara à Moghrar tahtani, Sud Oranais, Dr. Géard. 4 spécimens
(M. P.).
24-198 à 200 : Oued Tiou, à Tiou (8 km est d’Aïn-Sefra), Sud Oranais. Dr. Géard.
3 spécimens (M. P.).
29-31 à 34 : Colomb-Béchar (Sud Oranais). 12 spécimens (M. P.).
Sans n° : Béni Ounif (Figuig), 1924, Alluaud leg., Pell. det. 5 spécimens (I. Ch.).
Sans n° : Oued Zousfana (Figuig), 1924, Alluaud leg., Pell. det. 3 spécimens (I. Ch.).
Sous la désignation de Barbus Pallaryi Pellegrin :
19-430 : Oued Zousfana (15 km de Figuig), Maroc, Pallary. 1 spécimen. Lecto-
type (M. P.).
19-427 à 429 : Oued Zousfana (15 km de Figuig), Maroc, Pallary. 3 spécimens.
Paralecto types (M. P.).
23-68 : Rich (Maroc), Pallary. 1 spécimen (M. P.).
27-97 : Région de Taroudant (Maroc), Dr. M. Nain. 1 spécimen (M. P.).
27-386 : Oued Zousfana, à Figuig, Maroc, H. Heim de Balsac. 1 spécimen (M. P.).
29-3 : El Khreider (Maroc), Pr. Franz. 3 spécimens (M. P.).
29-4 : Ain Sefra, Pr. Franz. 2 spécimens (M. P.).
29- 5 à 7 : Oued Taghba, Zenagha (Figuig), Maroc, Pr. Franz. 3 spécimens (M. P.).
32-30 : Adrar (Fouat), Pr. A. Chevalier. 10 spécimens (M. P.).
32- 207 à 211 : Timimoun (Sahara), Alluaud-Chappuis. 10 spécimens (M. P.).
33- 48 et 49 : Tafilalet (Maroc), Pr. Maire. 2 spécimens (M. P.).
38-152 à 154 : Goulmina (Maroc), Inst. Chérif. 3 spécimens (M. P.).
38-155 à 158 : Oued Noun (Maroc), Inst, de Rabat. 4 spécimens (M. P.).
30- 146 : Assa, territoire du Draa. Institut de Rabat, M. de Lepiney. 3 spécimens
(M. P.).
Sans n° : Goulmina (Oued Rheris), mai 1938, P. Pallary leg., Dr. J. Pell. det. 1
spécimen (I. Ch.).
Sans désignations ou sous d’autres désignations :
47-14 : Guelta de l’oued Aguemamou, Maroc, Heim de Balsac. 2 spécimens (M. P.).
47-15 : Foum el Hassane, Maroc, Heim de Balsac. 2 spécimens (M. P.).
47-16 : Agadir Fissint, Maroc, Heim de Balsac. 1 spécimen (M. P.).
68-38 : Aoulef, 25/xi/67, vivent dans une foggara du poste. 3 spécimens (M. P.).
Sans n° : Oran (Algérie), M. H. de Saussure, det. par C. Regan. 7 spécimens (M. G.).
Variabilité
Dans cette espèce nous avons rassemblé trois formes décrites par Pelle¬
grin, B. figuigensis, B. pallaryi et B. lepineyi, et une forme décrite par Bou-
lenger, B. antinorii. Les formes de Pellegrin ne présentant pas des diffé¬
rences qui nous semblent significatives par rapport à l’espèce de Boulenger
(1911), la première décrite, nous les rangeons toutes sous le nom de B, antinorii
Boulenger
153 —
Les caractères les plus importants dans la diagnose de B. antinorii, au sens
donné dans ce travail, sont la position des pelviennes par rapport à la dorsale
et le nombre de rayons ramifiés de la dorsale. L’origine des pelviennes se place
toujours en avant de l’origine de la dorsale. Le nombre de rayons ramifiés est
de sept. Nous n’avons trouvé qu’une seule exception (n° 19-427, l’un des para-
lectotypes de B. pallaryi ) où il y a huit rayons ramifiés à la dorsale.
Les autres caractères sont plus ou moins variables entre les limites données
dans la description. Nous les mentionnons ci-dessous en considérant les formes
acceptées par Pellegrin (1939). Nous remarquons que B. lepineyi n’est connu
que par l’holotype et que B. antinorii (au sens de Boulenger et de Pellegrin)
n’est connu que par les types (Musée de Gênes) et par un spécimen du Muséum
de Paris ; nous tiendrons donc compte, dans la mesure du possible, de la des¬
cription originale de Boulenger.
Ecailles :
B. lepineyi : 8/43/4
B. antinorii : 7-8/44-47/5-6
B. figuigensis : (7) 8 ( 9 ) / ( 4 1 ) 42-44 (46)/(4) 5-6
B. pallaryi : 6-8/42-45/4-6
Portion ossifiée du dernier rayon épineux de la dorsale :
B. lepineyi : 2/5
B. antinorii : ? (le rayon du spécimen du M. P. est cassé)
B. figuigensis : 1/2-2/3
B. pallaryi : 1/2-3/4
Densité des denticulations du dernier rayon ossifié de la dorsale :
IS. lepineyi : 1,4 dent. /mm
B. antinorii : ?
B. figuigensis : 1, 4-2,0 dent. /mm
B. pallaryi : 1, 6-2,0 dent. /mm
Rapport portion denticulée du dernier rayon épineux de la dorsale/longueur
de la tête :
B. lepineyi : 1 /8
B. antinorii : 2/5-3/5
B. figuigensis : 1/3-1/2 (2/5-3/5 d’après Pellegrin, 1939)
B. pallaryi : 2/5-1/2 (1/2-3/5 d’après Pellegrin, 1939)
Dents pharyngiennes :
B. lepineyi : 4 + 3 + 2
B. antinorii : 4 + 3 + 2
B. figuigensis : 4-5 + 3 + 1-2
B. antinorii : 4-5 +3 + 1-2
Les différences qu’on peut constater portent surtout sur le rapport entre la
portion denticulée de la dernière épine dorsale et la longueur de la tête : B.
— 154
lepineyi présente une valeur de ce rapport beaucoup plus faible que les autres
formes. Cependant, il faut remarquer que dans le genre Barbus le vieillissement
se traduit, très souvent, par la régression des denticulations de l’épine dorsale.
Or, le spécimen de B. lepineyi doit être, d’après ses dimensions (longueur totale :
325 mm) et par rapport aux échantillons des autres formes (B. antinorii, B.
figuigensis et B. pallaryi) un vieux poisson. Il semble exister d’ailleurs des
différences moyennes de taille concernant ces quatre formes. En fait, les échan¬
tillons de B. pallaryi comportent surtout des poissons très petits et ceux de
B. figuigensis des poissons plus grands ; la longueur totale du type de B. anti¬
norii étudié par Boulenger est de 215 mm et la longueur standard du spéci¬
men du Muséum de Paris, dont la caudale est détruite, est de 126 mm.
En ce qui concerne les dents pharyngiennes, nous avons trouvé aussi des diffé¬
rences portant sur la dent inférieure de la rangée externe. Chez B. lepineyi et
B. antinorii cette dent est très large et arrondie, tandis que chez B. pallaryi
et B. figuigensis elle est haute et pointue. Mais, dans quelques échantillons
de B. figuigensis on trouve des spécimens avec les deux types de dents. L’arron¬
dissement de cette dent inférieure serait-il dû à l’usure ? Et celle-ci ne serait-
elle pas en rapport avec le vieillissement ?
En résumé, nous croyons que les différences que Pellegrin a pu trouver entre
les quatre formes ci-dessus mentionnées ne justifient même pas qu’on leur attri¬
bue des rangs subspécifiques. Il nous semble plus vraisemblable que les dési¬
gnations de cet auteur correspondent à différents stades de croissance d’une
seule espèce, Barbus antinorii Boulenger.
Barbus magniatlantis Pellegrin
Barbus Magni Atlantis Pellegrin, 1919, Bull. Soc. zool. Fr., t. XLIV, pp. 324-325.
B. Magni- Atlantis : Pellegrin, 1921, Mèm. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 133-
134, fig. 53.
B. nasus : Estève, 1947 ( pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270.
Description
Premier rayon des pelviennes situé en avant du premier rayon de la dorsale.
Dorsale avec quatre rayons épineux et huit rayons ramifiés. Le dernier rayon
épineux de la dorsale est fort et ossifié sur 1/2 à 2/3 de sa hauteur. Les denti¬
culations du bord postérieur de ce rayon sont fortes et leur densité varie entre
1,8 et 2,5 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est rectiligne ou légèrement
concave. Dents pharyngiennes sur deux (4 -|- 3) ou trois rangées (4 -j- 3 + 1-2).
Écailles : 7-8/(45) 46-48 (52)/(4) 5 (6).
Matériel étudié
19-431 : Oued Ourika (Maroc), Pallary. 1 spécimen. Lectotype (M. P.).
19-432 à 437 : Oued Ourika (Maroc), Pallary. 6 spécimens. Paralectotypes (M. P.).
19-438 à 440 : Kasbah Goundafi, Oued N’fils (Maroc), Pallary. 3 spécimens. Para-
lectotypes (M. P.).
25- 365 et 366 : Sources de l’Oum Er Rbia (Maroc). 2 spécimens (M. P.).
26- 60 et 61 : Outat cl Hadj, Maroc Oriental, P. Pallary. 2 spécimens (M. P.).
26-62 : Guercif (oued Melloulou), Maroc Oriental, P. Pallary. 1 spécimen (M. P.).
26-63 à 66 : Oued Za, Maroc Oriental, P. Pallary. 4 spécimens (M. P.).
26-274 : Oued Chbouka, entre Kebah et Khénifra, Maroc, A. Théry. 1 spécimen
(M. P.).
49-14 : Hoggar, Lhote. 11 spécimens (M. P.).
PT 23 : Oued Ansegmir, affluent de la Moulouya, lieu-dit « Kasbah du Caid », mars
1929, Estève det. (B. nasus). 1 spécimen (I. Ch.).
Sans n° : Oued Oum er Rbia, 23/ix/38, F. Németh coll. et det. (B. nasus). 1 spéci¬
men (I. Ch.).
Différences entre Barbus magniatlantis et Barbus nasus
La distinction entre B. magniatlantis et B. nasus n’étant pas toujours facile,
nous indiquons quelques caractères qui, en plus de ceux mentionnés dans les
descriptions, pourront aider à la séparation de ces deux espèces.
Le barbillon postérieur est un peu plus long chez B. nasus. Il atteint l’angle
du pré-opercule, tandis que chez B. magniatlantis il ne dépasse pas, en général,
le bord postérieur de l’œil.
Pour des poissons de dimensions comparables, la hauteur du museau et la
largeur de la tête et du museau sont plus grands chez B. magniatlantis. Par
contre, l’œil est plus grand chez B. nasus. Dans le tableau II nous comparons
les deux espèces en prenant comme référence la longueur de la tête. La hauteur
du museau, la largeur interorbitaire minima, les écarts entre les barbillons
antérieur et postérieur et les diamètres longitudinal et transversal de l’œil
sont les dimensions comparées. Toutes les dimensions sont en millimètres.
Barbus nasus Giinther
Barbus nasus Günther, 1874, Ann. Mag. nat. Hist., vol. XIII, sér. 4, p. 232, pl. XIV,
fig. B.
B. nasus : Boulenger, 1911, Cal. Fresh Wat. Fish. Afr., vol. II, pp. 113-114, fig. 90.
B. nasus : Peli.egrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 134-135, fig. 54.
B. nasus : Estève, 1947 ( pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., I. XIX (3), pp. 265-270.
Description
Premier rayon des pelviennes situé en avant du premier rayon de la dorsale.
Dorsale avec quatre rayons épineux et huit ramifiés. Le dernier rayon épineux
de la dorsale est très fort et ossifié sur les 3/4 de sa hauteur. Les denticulations
du bord postérieur de ce rayon sont très fortes et leur densité varie entre 1,1
et 1,3 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est nettement concave (v.
Boulengf.r, 1911, fig. 90). Dents pharyngiennes en trois rangées : 4 —(— 3 —f- 2.
Écailles : 8-9/48-52/4-5.
156
Matériel étudié
12-86 à 88 : Oued Oum er R’bia (Azemmour), Maroc, Mlle du Gast. 3 spécimens
(M. P.).
19-371 à 374 : Chaouïa (Maroc), Dr. Henri Millet. 4 spécimens (M. P.).
28-44 : Oued el Abid (Ouaouizert), Maroc, P. Pallary. 1 spécimen (M. P.).
Tableau II
Barbus nasus Günther
Barbus magniatlantis Pellegrin
- 157 —
CLEF DE DÉTERMINATION DES BARBEAUX NORD-AFRICAINS
(Genre et sous-genre Barbus )
1 — Premier rayon des pelviennes nettement en avant du premier rayon de la dor¬
sale . 2
— Premier rayon des pelviennes au niveau ou en arrière du premier rayon de la
dorsale . 4
2 — Dorsale : 4' -)- 7. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement convexe ;
généralement moins de 46 écailles en ligne latérale .
Barbus antinorii Boulenger
— Dorsale : 4' -f 8. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou concave ; générale¬
ment plus de 45 écailles en ligne latérale . 3
3 — Portion ossifiée du dernier rayon épineux de la dorsale faisant de 1/2 à 2/3 de
sa hauteur ; denticulations du bord postérieur de ce rayon fortes et avec la
densité de 1,8-2, 5 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légère¬
ment concave . Barbus magniatlantis Pellegrin
— Portion ossifiée du dernier rayon épineux de la dorsale faisant les 3/4 de sa hau¬
teur ; denticulations du bord postérieur de ce rayon très fortes et avec la den¬
sité de 1,1-1, 3 dent./mm; profil supérieur de la dorsale nettement concave.
Barbus nasus Giinther
4 — Ligne latérale : 33-36 écailles ; dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur
1/2 de sa hauteur ; denticulations très faibles et avec la densité de 2,5 dent./mm.
Barbus moulouyensis Pellegrin
— Plus de 39 écailles en ligne latérale . 5
5 — Dorsale : 4' + 7. Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur 2/5 à 1/2 de sa
hauteur et sans denticulations ou avec des denticulations très faibles dont
la densité est supérieure à 2,3 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale recti¬
ligne ou légèrement concave ; généralement 40 à 42 écailles en ligne latérale.
Barbus massaensis Pellegrin
— Dorsale : 4' + 8 (très rarement avec sept rayons ramifiés) ; densité des denti¬
culations du dernier rayon épineux de la dorsale inférieure à 2,5 dent./mm ;
plus de 41 écailles en ligne latérale . 6
6 — Plus de 46 écailles en ligne latérale ; dernier rayon épineux de la dorsale ossifié
sur 2/5 à 2/3 de sa hauteur; denliculations de ce rayon avec la densité de
1,5-2, 2 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement
convexe . Barbus biscarensis Boulenger
— Moins de 47 écailles en ligne latérale ; dernier rayon épineux de la dorsale ossifié
sur 2/5 à 3/4 de sa hauteur; denticulations de ce rayon avec la densité de
1,3-2, 5 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement
concave . Barbus callensis Valenciennes
RÉFÉRENCES BIRLIOGRAPHIQUES
Almaça, C., 1966. — Sur la systématique des barbeaux marocains (Pisces, Cvprini-
dae, Barbus). Arq. Mus. Boc., 2, 1, 7, pp. 111-121.
— 1967. — Estudo das populaçôes portuguesas do Gén. Barbus Cuvier, 1817 (Pisces,
Cyprinidae). Rev. Fac. Ciên. Lisboa, 14, 2, pp. 151-400.
— 158 —
— 1968 (1969). — Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et
d’Afrique du Nord des collections du Muséum National d’ Histoire Naturelle.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris , 40, 6, pp. 1116-1144.
Boulenger, G. A., 1905. — Another new Barbus from Morocco. Nov. Zool., 12, p. 505,
i «g.
— 1911. — Catalogue of the Fresh-Water Fishes of Africa in the British Muséum.
2. British Muséum, London.
Cuvier et Valenciennes, 1842. — Histoire Naturelle des Poissons, 16, P. Bertrand,
Paris.
Chapuis, C., 1967. — Lettre du 31 mai 1967.
Estève, R., 1947. — Étude biométrique des barbeaux marocains. Bull. Mus. Hist.
nat., Paris, 19, 3, pp. 265-270.
— 1949. — Poissons du Sahara central. Bull. Soc. zool. Fr., 74, pp. 19-20.
Günther, A. G., 1874. — Notice of some new Species of Fishes from Morocco. Ann.
Mag. nat. Hist., 4, 13, pp. 230-232, 2 pl.
Mayr, Linsley and Usinger, 1953. — Methods and principles of Systematic Zoology.
McGraw-Hill Book Company, New York.
Pellegrin, J., 1913. — Sur une variété nouvelle du Barbus callensis C. V. provenant
de l’oasis de Figuig (Maroc). Bull. Soc. zool. Fr., 38, pp. 119-120.
— 1919. - — Sur deux Cyprinidés nouveaux du Maroc appartenant au genre Barbus.
Ibid.., 44, pp. 321-325.
— 1920. — Poissons du Maroc recueillis par M. C. Alluaud. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 26, pp. 612-613.
— 1921. — Les Poissons des eaux douces de l’Afrique du Nord Française : Maroc,
Algérie, Tunisie, Sahaia. Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, 1, 2, 216 p.
— 1922. — Poissons recueillis par M. Ch. Alluaud dans la région du Sous (Maroc).
Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, 2, 5-6, pp. 103-106.
— 1924. — Batraciens et Poissons du Maroc Oriental recueillis par M. Ch. Alluaud.
Description d’un barbeau nouveau. Bull. Soc. zool. Fr., 49, pp. 457-461.
— 1930. — Variété nouvelle de barbeau du Maroc. Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 2, pp. 623-624.
— 1934. — Reptiles, Batraciens et Poissons du Sahara central. Mém. Soc. Hist. Nat.
Afr. Nord, 3, 4, pp. 50-57.
— 1939. — Les barbeaux de l’Afrique du Nord Française : description d’une espèce
nouvelle. Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, 19, 1, 10 p.
— 1939 a. — Batraciens et Poissons du Maroc rapportés par M. J.-M. Pérès. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 11, pp. 531-533.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 159-160.
SUR UN CYPRINIDÉ NORD-AFRICAIN :
BARBUS ISSENENSIS
OU VARICORHINUS ISSENENSIS ?
Par C. ALMAÇA *
Pellegrin (1922) a décrit, dans une même publication, deux espèces de bar¬
beaux, B. massaensis et B. issenensis, à partir d’exemplaires récoltés dans les
mêmes localités du Maroc (région de Sous) : Taroudant (oued Sous), oued Ait
el Hadj et oued Issen. B. massaensis a été, en outre, récolté à l’oued Massa (loca¬
lité typique). La sympatrie des deux espèces a été encore démontrée par un
échantillon où nous avons trouvé des B. issenensis (nos 68-136, v. matériel
étudié) et des B. massaensis (nos 68-137).
D’après Pellegrin (1922, op. cit.), B. issenensis « se rapproche tout à fait
de l’espèce précédente (B. massaensis), mais il en diffère par la forme de sa bou¬
che, plus large, transversale, à lèvres peu développées, l’inférieure coupante,
à bord extérieur presque droit ». En fait, la seule différence qu’on trouve entre
B. issenensis et B. massaensis concerne la structure de la lèvre inférieure. La
comparaison des descriptions des deux espèces (pour B. massaensis, v. Almaça,
1970) permettra de constater leur similitude.
Barbus issenensis Pellegrin
Premier rayon de la dorsale en avant ou au niveau du premier rayon des pel¬
viennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et sept ramifiés. Dernier rayon
épineux de la dorsale ossifié de 2/5 à la moitié de sa hauteur et, généralement,
sans denticulations ; celles-ci, quand elles existent, sont très faibles et présen¬
tent une densité de 2, 0-2, 5 dent. /mm. Profd de la dorsale rectiligne. Lèvre
inférieure recouverte d’un étui corné à bord tranchant. Barbillons atteignant,
généralement, pour l’antérieur, le bord antérieur de l’œil et, pour le postérieur,
la moitié postérieure de l’œil. Dents pharyngiennes sur trois rangées : 4 -f- 3 + 2.
Écailles : 7 (8)/40-43/3-4.
Matériel étudié
22-57 : Taroudant (oued Sous), Maroc, Alluaud. 1 spécimen. Lectotype (Mus. de
Paris).
22-55 : Oued Issen (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. Paralectotype (Mus. de Paris).
22-56 : Oued Ait el Hadj (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. Paralectotype (Mus. de
Paris).
68-136 : Oued Mellah, près Agadir (Maroc), Postel. 4 spécimens (Mus. de Paris),
* Faculté des Sciences (Lisbonne). Boursier de 1 ’Instituto de Alta Cultura,
Sans n° : Taroudant, oued Sous, Alluaud, St. 184. 1 spécimen (Inst. Chérifien,
Rabat).
Sans n° : Ht. oued Issen, Pellegrin, St. 187 (versant sud du Grand Atlas). 1 spéci¬
men (Inst. Chérifien, Rabat).
La présence d’un étui corné à bord tranchant sur la lèvre inférieure nous a
fait penser que B. issenensis devrait se ranger dans le genre Varicorhinus et
non dans le genre Barbus (v. Almaça, 1969, 1970). Mais, ayant constaté que
les lèvres de B. massaensis et de B. issenensis peuvent présenter des aspects
intermédiaires (lèvre inférieure plus ou moins courbe, étui corné plus ou moins
évident), nous croyons préférable de ne pas changer la position taxinomique de
issenensis avant qu’on ait défini le genre Varicorhinus sur des bases plus con¬
vaincantes. Nous nous trouvons donc devant une situation comparable à celle
décrite par Groenewald (1958) pour Barbus brucii et Varicorhinus brucii,
espèces du Transvaal ; les doutes émis par cet auteur sur la validité du genre
Varicorhinus seront, croyons-nous, à considérer. Daget (1962) a cité, aussi,
un cas semblable : celui de Varicorhinus wurtzi, de Guinée.
Si l’on admet la validité du genre Varicorhinus, les cas intermédiaires du
type B. brucii-V. brucii et B. massaensis- B. issenensis pourraient s’expliquer
par l’hybridation ; rappelons, en effet, que l’on connaît au Maroc une espèce
de Varicorhinus (F. maroccanus Günther). B. issenensis serait, peut-être, l’hybride
de B. massaensis et V. maroccanus ; il conserverait tous les caractères de Barbus,
sauf ceux concernant la lèvre inférieure, de la même façon que, au Portugal,
des B. barbus bocagei supposés hybridés avec Chondrostoma p. polylepis sont
de vrais barbeaux mais offrent la lèvre inférieure avec un étui corné et tran¬
chant (v. Almaça, 1967).
Si, au contraire, la validité de Varicorhinus n’est pas admise, la présence
de lèvre inférieure à étui corné et tranchant, caractère qui ne semble pas rare
dans quelques populations de barbeaux africains, pourrait s’expliquer par poly¬
morphisme, peut-être adaptatif par rapport à certains types de nourriture.
Nous remercions très vivement M. J. Daget, qui a revu notre manuscrit,
nous a signalé des références bibliographiques et a discuté avec nous des pro¬
blèmes concernant le statut du genre Varicorhinus.
Laboratoire de Zoologie
f Reptiles et Poissons) du Muséum
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Almaça, C., 1967. - — Estudo das populaçôes portuguesas do Gén. Barbus Cuvier,
1817 (Pisces, Cyprinidae). Rev. Fac. Ciên. Lisboa, 14, 2, pp. 151-400.
— 1969. — Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique
du Nord des collections du Muséum National d’Histoire Naturelle. Bull. Mus.
Hist. nat., Paris, 40, 6, 1968 (1969), pp. 1116-1144.
— 1970. — Sur les barbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord.
Ibid., 42, 1, pp. 141-158.
Daget, J., 1962. — Les Poissons du Fouta Dialon et de la Basse Guinée. Mém. I.F.A.N.,
n° 65, 210 p.
Groenewald, A. A. v. J., 1958. — • A révision of the Généra Barbus and Varicorhinus
(Pisces : Cyprinidae) in Transvaal. Ann. Transv. Mus., 23, 3, pp. 263-330.
Pellegrin, J., 1922. — Poissons recueillis par M. Ch. Alluaud dans la région du Sous
(Maroc). Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, 2, 5-6, pp. 103-106.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 161-164.
SINIICHTHYS BREYIROSTRIS NOV. GEN., NOV. SP.,
NOUVEAU CYPRINIDÉ DE CHINE
( Pisces, Cyprinidae )
Par P. BANARESCU
Parmi les Cyprinidés de Chine, récemment prêtés par le Muséum national
d’Histoire naturelle, nous avons trouvé un exemplaire différant beaucoup de
tous les genres connus ; nous l’attribuons à un genre nouveau.
Siniichthys nov. gen.
Espèce-type : Siniichthys hrevirostris nov. sp.
Diagnose
Corps oblong, modérément comprimé ; abdomen arrondi entre l’insertion des mem¬
branes branchiostèges et celle de l’anale. Tète comprimée latéralement ; bouche petite,
terminale, faiblement oblique ; museau court ; pas de barbillons ; premier et troisième
sous-orbitaires bien développés ; yeux plutôt bas, écartés ; espace inter-orbitaire
convexe. Dents pharyngiennes sur trois rangées, crochues, à surface masticatrice réduite.
Branchiospines longues, une vingtaine sur le premier arc branchial. Nageoire dorsale
courte, à sept rayons divisés, située vers le milieu du corps ; son dernier rayon simple
épineux, à bord postérieur lisse. Nageoires abdominales insérées un peu en avant de
la dorsale. Anale insérée derrière la dorsale ; elle contient environ 13 rayons divisés.
Écailles modérées, 44-46 dans la ligne latérale. Ligne latérale complète, courbée vers
la face ventrale, sans inflexion brusque dans la partie antérieure, mais assez fortement
infléchie dans la partie postérieure. Vessie gazeuse à deux chambres. Péritoine brun
noirâtre.
Siniichthys brevirostris nov. sp.
(Fig. 1-3)
Holotype. - — M.N.H.N. 34-100 : un exemplaire, longueur du corps sans
la caudale 112,0 mm, collecteur Ping, déterminé Barilius haincmensis par
T.-L. TY.hang.
Terra typica : cours supérieur du Yangtze au Sé-tchuan.
Description
Q
D III 7 ; A 2/13 ; L. lat. 44 - 46 ; D. phar. 2.4.5 (du côté droit) ; Sp. br. 23.
U
Corps modérément allongé ; les deux profils légèrement convexes et paral¬
lèles ; hauteur maximum au niveau de l’insertion de la dorsale, correspondant
11
— 162 —
à 20,5 % de la longueur standard ; épaisseur du corps 52 % de la hauteur maxi¬
mum. Pédoncule caudal comprimé latéralement ; sa longueur (entre la verticale
du bord postérieur du dernier rayon de l’anale et le bord postérieur de la der¬
nière écaille) 19,6 % de la longueur standard ; hauteur minimum 9,8 %. Tète
petite (sa longueur 19,6 %), comprimée latéralement. Museau court, antérieu¬
rement plutôt tronqué ; sa longueur 4,9 % de la longueur standard et 25 % de
celle de la tête. Œil petit, situé dans la moitié antérieure de la tête ; son dia¬
mètre 4,3 % de la longueur standard, 22 % de celle de la tête et 70,5 % de l’espace
Fig. 1. — Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp.
Holotype (M.N.H.N. 34-100).
Ant.
Fig. 2. — Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp.
Disposition des os sous-orbitaires. (Dessiné par Mme Fl. Niculescu-Burlacu).
inter-orbitaire. Œil situé assez bas ; espace inter-orbitaire assez haut et très
convexe. Narines grandes, situées plus près du bord antérieur de l’œil que de
celui du museau. Ouverture de la bouche n’atteignant pas la verticale du milieu
des narines ; bord postérieur du maxillaire sous les narines ; insertion de la
mandibule à peu près sous le tiers de l’œil. Premier sous-orbitaire (lacrymal)
grand, débordant un peu sur l’œil, en forme de triangle à angles arrondis, avec
une assez forte échancrure au bord supérieur, sous la narine. Deuxième sous-
orbitaire assez mince ; troisième, grand, atteignant presque l’operculaire. Inser¬
tion de la dorsale un peu plus rapprochée du bout du museau que de l’insertion
de l’anale et un peu plus rapprochée du bord antérieur de l’œil que du milieu
du pédoncule caudal. Distance prédorsale 49,3 % de la longueur standard ;
distance préanale 68,6 % ; distance préventrale 42,8 % ; distance entre l’inser¬
tion des pectorales et celle des ventrales (abdominales) 24,2 % ; distance entre
l’insertion des ventrales et celle de l’anale 21,9 % ; longueur des pectorales
20,5 % ; longueur des ventrales 13,9 % ; base de la dorsale 9,8 % ; longueur de
— 163
l’épine dorsale 16,5 % ; longueur du premier rayon divisé de la dorsale 13,9 % ;
base de l’anale 13,4 %. La caudale et la majeure partie de l’anale détruites ;
probablement la caudale était fourchue et le bord de l’anale faiblement concave.
Ligne latérale dans la partie antérieure graduellement courbée vers la face
ventrale, tout comme chez Hemiculter bleekeri (— H. clupeoides, = T oxabramis
argentifer ) et chez Pseudolaubuca jouyi engraulis ; sur sa plus grande longueur,
la ligne latérale est plus près de la face ventrale ; ce n’est que sur le pédoncule
caudal qu’elle a une inflexion assez forte et remonte presqu’à égale distance
des deux faces.
Remarques
L’unique exemplaire sur lequel ce nouveau genre est basé ressemble assez,
par sa forme générale, par le trajet de la ligne latérale, par le nombre d’écailles
et de rayons et par la forme des sous-orbitaires, à Hemiculter bleekeri ; mais
il en diffère profondément, non seulement par le museau très court et tronqué
(qui fait penser à un individu mops), mais aussi par l’absence de carène ventrale.
Fig. 3. — Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp.
(Dessiné par T. Nalbant).
Par ce caractère, Siniichthys diffère de tous les genres de la sous-famille des
Cultrinés telle qu’elle a été récemment définie (Banarescu, 1967). Les seuls
Cyprinidés d’Asie orientale ayant en même temps une épine dorsale suivie de
sept rayons divisés (comme Siniichthys et la majorité des Cultrinés) et l’abdo¬
men arrondi (comme Siniichthys ) sont les représentants du genre Xenocypris
de la sous-famille des Xénocyprininés. Mais chez ce genre, comme chez les autres
représentants de la même sous-famille, la bouche est inférieure et transversale,
les dents pharyngiennes fortement comprimées, à très longue surface mastica¬
trice, au nombre de 6 ou 7 dans la rangée principale, et les branchiospines sont
très nombreuses. Mme Sorescu a eu l’amabilité d’étudier la ceinture scapulaire
de Siniichthys et nous a communiqué (in litt., 16 déc. 1968) qu’elle est intermé¬
diaire entre la ceinture des Cultrinae et celle des Xenocyprininae (voir C. Sorescu,
1968).
L’holotype de Siniichthys brevirostris a été identifié par Tchang (1930) à
Barilius hainanensis de Boulenger. Mais selon sa description originale (Bou-
lenger, 1899) et les données ultérieures (Nichols, 1943 ; Banarescu, 1968),
Barilius hainanensis est un Hemiculter à carène ventrale entre l’anale et les
ventrales et dont la forme du museau diffère beaucoup de celle de Siniichthys.
— 164 —
Nous n’excluons pas la possibilité que l’holotype de ce nouveau genre soit
un hybride entre Hemiculter et Xenocypris, mais il est bien plus probable qu’il
soit un genre distinct. Son unique caractère rappelant Xenocypris est l’absence
de la carène ; c’est un caractère de non-spécialisation (pour ne pas dire primitif)
qu’on rencontre chez plusieurs sous-familles de Cyprinidés. Les premier et
troisième sous-orbitaires de Siniichthys sont plus développés que chez les deux
parents éventuels : c’est là un indice qu’il ne s’agit pas d’un hybride. Nous
croyons donc que Siniichthys est un bon genre de la sous-famille des Cultrinés.
L’ichthyofaune du Yangtze supérieur comprend un assez grand nombre d’endé¬
miques de la famille des Cyprinidés. Il y a des Schizothoracinés, groupe origi¬
naire des montagnes et des plateaux d’Asie centrale, qui y atteignent la limite
orientale de leur aire de distribution aussi bien que des représentants des genres
est-asiatiques. Parmi ceux-ci, il y a des espèces endémiques apparentées à des
espèces largement répandues en Chine, y compris le Yangtze supérieur : Hemi¬
culter nigromarginiis (apparenté à H. leucisculus), Zacco macrolepis (apparenté
à Z. platypus), etc. : ce sont les descendants d’une première vague d’immigrants
du Yangtze inférieur, qui ont été isolés dans le Yangtze supérieur pendant
une période assez longue pour acquérir l’indépendance spécifique, avant l’arri¬
vée d’une seconde vague d’immigrants. Mais d’autres endémiques du Yangtze
supérieur sont des espèces assez différentes de celles du reste de la Chine (par
ex. Hemiculter liui, Megalobrama changï) ou même des genres distincts et pri¬
mitifs (par ex. Ancherythroculter, ensuite Siniichthys). C’est une indication que
le bassin supérieur a été un refuge pour des formes anciennes de poissons, qui,
autrefois, auraient pu avoir une aire de distribution plus vaste.
Nous exprimons notre reconnaissance à Mme M.-L. Bauchot pour nous avoir
prêté maintes fois des Cyprinidés et Cobitidés appartenant aux collections du
Muséum national d’Histoire naturelle, à notre collègue M. T. Nalbant pour
avoir dessiné l’holotype de Siniichthys et pour ses suggestions intéressantes
quant à la position systématique de ce genre, à Mme Fl. Niculescu-Burlacu
pour avoir dessiné la région orbitaire de ce même exemplaire, et à Mme Sorescu
pour avoir examiné la ceinture scapulaire.
Académie de la République Socialiste de Roumanie
Institut de Biologie « Traian Saoulescu »
BIBLIOGRAPHIE
Banarescu, P., 1967. — Studies on the Systematics of Cultrinae (Pisces, Cyprinidae)
with description of a new genus. Revue Roum. Biol., Zool., 12, 5, pp. 297-308.
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Nat. « Gr. Anlipa », Bucarest, 8, pp. 523-529.
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Nichols, J. T., 1943. — The Freshwater Fishes of China. New York (American Muséum
of Natural History).
Sorescu, C., 1968. — Vergleichende Untersuchungen über den Schultergürtel der
Cyprinidae (Pisces, Cypriniformes). Senckenberg. biol., 49, 5, pp. 387-397.
Tchang, T.-L., 1930. — Contribution à l’étude morphologique, biologique et taxi¬
nomique des Cyprinidés du Bassin du Yangtze. Thèses, Fac. Sci., Univ. Paris.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 1G5-169.
DONNÉES SUR LA FORME NOMINALE
DE GOBIO URANOSCOPUS
( Pisces , Cyprinidae )
Par P. BANARESCU
Gobio uranoscopus (Agassiz), espèce de Goujon propre au bassin du Danube,
est le poisson d’Europe centrale le moins connu. Cette espèce a été décrite en
1828 par L. Agassiz de la rivière Isar à München (Munich) ; Cuvier et Valen¬
ciennes (1842) de même que les classiques de l’ichthyologie centrale européenne
(Heckel u. Kner, 1858 ; Siebold, 1863) en donnent une description sommaire,
basée sur celle d’ÂGASsiz et sur l’examen d’un petit nombre d’exemplaires ;
selon ces auteurs, G. uranoscopus aurait été trouvé seulement dans trois affluents
du Danube, en Allemagne et Autriche : F Isar, le Salzach et la Save. Comme
caractères distinctifs de cette espèce, les auteurs cités mentionnent le corps
et le pédoncule caudal cylindriques, les yeux rapprochés, les barbillons très
longs (« bis fast zur Basis dcr Brustflossen reiehend » : Siebold). Deux autres
espèces d’Europe orientale, G. kessleri et G. albipinnatus , et deux du Caucase,
G. persus et G. ciscaucasicus , ont été confondues, jusque vers 1934, avec G.
uranoscopus et considérées comme des sous-espèces de cette dernière (v. Berg,
1914). Ce sont Vladykov (1931), Lukasch (1933), Slastenenko (1934) et
Chichkoff (1929 ; 1937) qui ont montré qu’il s’agit d’espèces distinctes.
Vladykov a décrit en 1925 un Goujon de l’Ukraine Carpathique (bassin
supérieur de la Tissa, tributaire du Danube moyen) comme nouvelle espèce :
G. frici ; en 1931, le même auteur est d’avis que frici est une race géographique
de second ordre (« natio ») du G. uranoscopus'. Les différences seraient :
G. uranoscopus uranoscopus :
diamètre de l’œil (20) — 20,8 — 25 % de la longueur de la tête, 100 — 110 % de l’espace
interorbitaire ; longueur des barbillons 59,0 — 66,5 (77,0) % de la longueur de la tête.
G. uranoscopus natio frici :
diamètre de l’œil 18,2 — 20,0 %, respectivement 77 — 91 % ; longueur des barbillons
43,5 — 47,5 %.
Chichkoff (1937) et Berg (1949) ne reconnaissent pas frici comme race
distincte ; au contraire, Banakescu (1953 ; 1961 ; 1962) constate que les exem¬
plaires de Roumanie (et, selon les données de Chichkoff, ceux de Bulgarie
aussi) correspondent à la description de frici et diffèrent de la forme nominale
de l’Isar par les yeux plus petits et écartés, et par les barbillons plus courts.
L’espèce G. uranoscopus comprendrait donc deux sous-espèces : G. ur. uranosco¬
pus, dans le bassin du Danube supérieur ; et G. ur. frici, dans celui du Danube
moyen et inférieur.
— 166 —
Tandis que la forme frici est bien connue du point de vue taxonomique,
grâce aux données biométriques de Vladykov (1931), Chichkoff (1937) et
Banaresco (1953 ; 1962), nos connaissances sur la forme nominale de Bavière
et d’Autriche sont très incomplètes. Il y a très peu d’exemplaires de G. ura-
noscopus dans les collections des Musées (les grands musées d’Allemagne, ceux
de Hambourg, de Munich et le Senckenberg Muséum de Francfort n’en possèdent
aucun !) et tous semblent avoir été collectés au siècle dernier h
Nous avons pu examiner 27 exemplaires de G. uranoscopus de l’Isar, à savoir
16 du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (N° 5.825), 56,0-71,0 mm
pour la longueur du corps (sans caudale), collectés par L. Agassiz lui-même ;
7 du British Muséum, natural History (N° 1864-4, 12. 69-71), 57,5-78,0 mm,
reçus du Prof. C. Th. Siebold ; et 4 du Muséum of Comparative Zoôlogy, Harvard
University, Cambridge, Massachusetts (N° 2028), 56,2-96,2 mm (la série com¬
prend encore quatre autres exemplaires). Ces derniers exemplaires, collectés
toujours par L. Agassiz et ramenés par lui en Amérique, sont notés comme
provenant d’ « Europe » sans indications plus précises ; mais comme Agassiz
ne mentionne l’espèce dans aucune autre rivière que l’Isar, nous pouvons être
sûrs que les exemplaires proviennent de cette rivière.
Chez ces vingt-sept exemplaires, nous avons constaté les valeurs morphomé¬
triques suivantes (en % de la longueur standard du corps) :
Hauteur maximum : 13,3 — 16,4 %, M = 14,70 T: 0,17
Hauteur minimum : 5,95 — 7,1 %, M = 6,52 T: 0,16
Longueur du pédoncule caudal : 21,0 — 25,8 %, M = 23,40 T: 0,27
Espace prédorsal : 43,5 — 49 5 %, M = 46,25 T; 0,28
Espace préanal : 64,0 — 70,0 %, M = 67,30 T: 0,32
Espace préventral : 46,3 — 49,0 %, M = 47,75 i 0,20
Distance pectorale-ventrale : 23,2 — 28,0 %, M = 24,70 ± 0,24
Distance ventrale-anale : 17,8 — 20,5 %, M = 18,50 J; 0,17
Longueur de la pectorale : 20,8 — - 27,7 %, M = 24,2 T: 0,29
Longueur de la ventrale : 18,3 — 21,5 %, M = 20,0 T: 0,19
Hauteur de la dorsale : 17,7 — 21,4 %, M = 19,40 T: 0,24
Longueur (base) de la dorsale : 11,6 — 15,6 %, M = 13,43 T: 0,18
Hauteur de l’anale : 16,7 — 21,0 %, M = 18,32 ± 0,21
Longueur (base) de l’anale : 8,2 — 10,7 %, M = 9,15 i 0,13
Longueur de la tète : 22,4 — 27,8 %, M = 24,90 i 0,19
Longueur du museau : 8,7 — 11,3 %, M = 9,97 i 0,09
Diamètre de l’œil : 4,2 — 5,8 %, M = 5,10 ± 0,08
Longueur des barbillons : 10,3 — 17 %, M = 14,10 T: 0,30
En % de l’espace interorbitaire :
Diamètre de l’œil : 73,5 — 100,0 %, M = 85,5 ± 1,32
En % de la longueur de la tête :
Longueur de museau : 37,2 — 44,0 %, M = 40,41 T: 0,27
Diamètre de l’œil : 18,7 — 23,1 %, M = 20,74 ^ 0,28
Longueur des barbillons : 40,0 — 70,0 %, M = 56,40 T: 1,16
En comparant ces valeurs avec celles des populations de G. uranoscopus
frici de la partie orientale du bassin du Danube, en Roumanie et Bulgarie (v.
1. Par contre, il y a plusieurs centaines de G. uranoscopus frici de Roumanie, collectés dans les
vingt dernières années, dans plus de trente musées d’Europe, des Etats-Unis et d’Asie,
— 167
Banarescu, 1953, Tab. 1 1- VI I et Banarescu, 1962, Tab. III- IV), on constate
pour certaines dimensions, comme la longueur de la pectorale et de la ventrale
et l’espace prédorsal, des valeurs pratiquement identiques ; il y a des différences
plus grandes quant à la longueur du pédoncule caudal (celui-ci étant plus long
chez frici : 21,8-27,3 %, les moyennes des diverses populations allant de 23,43 ^
0,20 à 25,57 i 0,30), à la longueur de la tête (plus grande chez frici : 23,5-
28,4, M = 24,60 i 0,17-26,60 i 0,40) et à celle du museau (chez frici : 10,2-
13,9, M = 11,50 ± 0,19-13,0 ± 0,12).
Les différences sont encore plus marquées quant à la hauteur du corps, le
diamètre de l’œil et la longueur des barbillons. Chez frici le corps est plus haut,
la hauteur représentant 13,0-20,8 % de la longueur standard, les moyennes
oscillant entre 15,74 ^ 0,31 et 18,34 ^ 0,24. Mais on ne peut pas accorder
une trop grande importance à ce caractère, car les exemplaires de l’Isar, con¬
servés depuis très longtemps dans l’alcool, sont très mous et leur hauteur semble
avoir diminué.
Les barbillons sont plus courts chez G. u. frici : leur longueur représente
9,1-13,8 % (M = 10,93 i 0,21-12,81 i 0,25) chez les populations de Boumanie
occidentale, de Transylvanie et de Vallachie, 10,2-16,4 % (M = 13,06 di 0,22-
13,7 i 0,39) de la longueur standard chez celles de Moldavie (Roumanie orien¬
tale). La différence entre les deux races géographiques est donc moindre qu’il
ne semblait selon les données dé Vladykov et des auteurs anciens. Chez la majo¬
rité des exemplaires de G. u. uranoscopus de l’Isar, les barbillons arrivent seu¬
lement jusque vers le milieu ou les trois quarts de l’opercule, chez un seul exem¬
plaire à la fin de l’opercule. Les données de Siebold, 1863 (« Barteln... bis
fast zur Basis der Brustflossen reichend ») sont donc très exagérées ; par contre
Günther (1868) donne une meilleure description des exemplaires de l’Isar
(<c Barbels extending to or beyond hind margin of the orbit »). On a exagéré
aussi la taille des yeux (selon Vladykov, leur diamètre serait plus grand que
l’espace interorbitaire). Néanmoins, il y a des différences entre les exemplaires
de l’Isar (et probablement des autres affluents du Haut Danube) et ceux du bas¬
sin du Danube moyen et inférieur (la race frici), surtout en ce qui concerne les
valeurs du diamètre de l’œil en pourcentage de l’espace interorbitaire. Le pro¬
blème qui se pose est de savoir si ces différences sont suffisantes pour distinguer
deux sous-espèces. Mayr, Linsley et Usinger (1953) recommandent, en pareil
cas, d’utiliser le coefficient de différence, C.D. :
C.D.
Mt - M,
(Tl + G2
Si ce coefficient est plus grand que 1,28, il est justifié de séparer les deux formes
ou populations en sous-espèces distinctes.
Nous avons calculé le C.D. pour le diamètre de l’œil en % de l’espace interor¬
bitaire entre la population de G. uranoscopus de l’Isar et la majorité des popu¬
lations roumaines de cette espèce (valeurs présentées par Banarescu, 1962)
et entre la population de l’Isar et les exemplaires de Bulgarie (provenant de
plusieurs rivières, donc appartenant à plusieurs populations) ; nous avons cons¬
taté les valeurs suivantes :
Isar-Arge?, 2,02 ; Isar-Suceava 1,02 ; Isar-Bulgarie 1,84 ; Isar-Someçul Mie
0,94 ; Isar-Criçul Repede 0,87 ; Isar-Mure? 0,91 ; Isar-Tîrnava Mare 1,45, etc.
— 168 —
Donc les différences entre les exemplaires de l’Jsar et ceux de Bulgarie ou des
rivières Arges et Tîrnava-Mare en Roumanie seraient suffisantes pour les attri¬
buer à des sous-espèces distinctes, tandis que les exemplaires d’autres rivières
de Roumanie (Suceava, etc.) ne différeraient pas assez de ceux de l’Isar, selon
Mayr, Linsley et Usinger, pour en être séparés au niveau subspécifique.
Nous concluons que les différences entre les G. uranoscopus de l’Isar (et pro¬
bablement de tout le bassin du Haut-Danube) et ceux du bassin du Danube
moyen et inférieur (considérés comme un tout) sont tout juste suffisantes pour
ranger ces derniers dans une sous-espèce distincte, G. uranoscopus frici Vla-
dykov.
Aucun exemplaire de G. uranoscopus n’a été jusqu’à présent déclaré type.
La vieille collection de la Zoologische Sammlung des Bayerischen Staates de
München (Munich) contenait sûrement des exemplaires de la collection de
L. Agassiz, mais elle a été détruite pendant la dernière guerre, de même que le
Catalogue (Dr. Fr. Terofal, in litt., 21, III, 1968). Les exemplaires du Muséum
of Comparative Zoology y ont été apportés d’Europe par L. Agassiz et pro¬
viennent sûrement de l’Isar, mais leur provenance n’est tout de même pas
sûre. Les exemplaires du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris pro¬
viennent sûrement de l’Isar et ont été envoyés par L. Agassiz ; Vladykov
(1931) affirme que : « Les exemplaires de G. uranoscopus typique, au nombre
de 18 sont les types d’AcASSiz, provenant de Munich (n° 5.025 1 du Muséum
d’Histoire naturelle de Paris) » ; mais dans le catalogue ils ne sont pas mention¬
nés comme types. Nous désignons ici le plus grand des exemplaires (71,0 mm de
longueur standard) comme lectotype ; les autres deviennent paralectotypes. Le
lectotype reçoit le numéro B. 2618 ; les paralectotypes gardent le numéro 5825.
Nous nous permettons d’attirer l’attention des ichthyologistes d’Allemagne
et d’Autriche sur ce poisson, qui vit certainement encore dans l’Isar et dans
les portions non polluées de beaucoup d’autres affluents du Danube supérieur.
Son habitat doit être le même que celui de la sous-espèce G. u. frici : région à
eau rapide et à fond de pierres et de cailloux des rivières, dans la partie inférieure
de la zone de l’Ombre et partie supérieure de la zone des Cyprinidés.
Institut de Biologie « Tr. Savulescu »
de V Académie de la B. S. de Roumanie
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN OU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp 170-174.
À PROPOS D'UNE POPULATION DE POISSONS
DE LA FAMILLE DES CYPRINIDAE,
LEUCISCUS (TELESTES) SOUFIA RISSO ,
PROVENANT DE LA DOURBIE,
AFFLUENT DE L'HÉRAULT
( 7e Note )
Par J. SPILLMANN
Dans une note précédente 1, nous avons étudié une population provenant
de la Dourbie, rivière qui avait été considérée comme un affluent bien connu
du Tarn. L’aimable auteur de l’envoi vient seulement de nous préciser que les
poissons en question provenaient, non pas de l’affluent du Tarn, mais d’un
petit cours d’eau moins connu qui est, lui, un affluent de l’Hérault. Si ces deux
rivières qui portent malencontreusement le même nom sont géographiquement
très proches, elles n’appartiennent cependant pas au même versant (voir carte).
Cette rectification présente, dans ses conséquences, un double intérêt.
En effet, nous n’avions jamais pu obtenir de Blageons provenant du bassin
de la Garonne et le renseignement reçu vient confirmer l’absence de cette espèce
dans le bassin. D’autre part, ayant déjà étudié une population de T Arre, égale¬
ment affluent de l’Hérault, nous constatons que ces deux populations, bien que
provenant d’un même bassin, présentent des caractéristiques assez différentes.
Les chiffres que nous allons donner plus loin le mettent en évidence.
Enfin, nous profitons de cette occasion pour préciser que l’espèce Telestes
soufia n’est pas représentée en Espagne. Les Leuciscus ( Telestes ) soufia signalés
par Hillenius (1965) proviennent d’une confusion avec de jeunes spécimens
de Rutilus arcasi d’une part et de Rutilus alburnoides d’autre part. Cette confusion
s’explique aisément par une grande similitude d’aspect et par des chiffres très
voisins concernant les écailles et les rayons des nageoires. De plus les poissons
du territoire espagnol, appartenant au genre Rutilus, présentent, comme le
Blageon, une bande foncée le long des flancs et enfin il existe chez Rutilus arcasi
du pigment rougeâtre à la base des nageoires paires et de la nageoire anale ;
ce dernier caractère augmente encore la ressemblance avec le Blageon. L’exa¬
men des dents pharyngiennes est nécessaire pour trancher la question. Parmi
les poissons que nous a aimablement communiqués le Docteur Hillenius, se
trouvaient également des alevins de Leuciscus appartenant vraisemblablement
à la sous-espèce Leuciscus cephalus cabeda.
Enfin, jusqu’à nouvel ordre, aucun Blageon n’a été trouvé au-delà du bassin
1. Sur la sytématique de Telestes soufia Risso, étude d’un lot de poissons de la Dourbie, affluent
du Tarn. Bull. Mus. Hist. nat ., Paris, 2e sér., 39, n° 3, 1967, pp. 501-505.
— 171 —
de l’Hérault, vers le sud-ouest de la France et la Péninsule ibérique. Le Dr. Car¬
los Almaça (Lisbonne), qui a bien voulu confirmer ces diagnostics, nous a
déclaré que l’espèce Leuciscus ( Telestes ) soufia n’existait pas dans les eaux por¬
tugaises.
Nous avons pu vérifier que pour quelques affluents de la Garonne et de l’Adour,
où la présence de Blageons était signalée, il s’agissait, en réalité, non pas de la
Suiffe (nom parfois utilisé pour désigner le Blageon) mais de la Soiffe, Chondrostoma
toxasloma (voir fig. A-C, 1-2). Cette ressemblance entre deux noms vernaculaires,
ne différant entre eux que par une lettre, est peut-être à l’origine de semblables
erreurs dans certaines listes d’espèces, surtout s’il arrive que l’inscription sur
une liste le soit sur la foi d’un renseignement verbal. Un tel cas de confusion
se produit fréquemment entre la Loche de rivière ( Cobitis taenia) et la Loche
franche ( Nemacheilus barbatulus ) appelée aussi parfois Loche de ruisseau.
Carie schématique du partage des eaux entre le bassin du Tarn et celui de l’Hérault.
Fig. A. — Blageon de la Dourbie.
Fig. B. — Blageon de l’Arre.
Fig. C. — Chondrostoma toxostoma (Vallot).
Fig. 1. — Dents pharyngiennes de Blageon (gauche).
Fig. 2. — Dents pharyngiennes de Ch. toxostoma (gauche).
— 173 —
Comparaison entre les populations de deux affluents de l’Hérault
* Différence évidemment significative.
Observations
L’étude comparative des chiffres obtenus met en évidence les différences de
caractères des deux populations. Les rapports étudiés sont ceux que nous avons
retenus pour la séparation des formes rencontrées dans le bassin du Rhône
et les fleuves côtiers méditerranéens, des formes appartenant à la sous-espèce
italienne Leuciscus ( Telestes ) sou fia muticellus.
On notera que, dans le graphique que nous avons précédemment publié 1,
les deux populations, tout en se groupant d’une manière séparée, ne sortent
pas du cercle I dans lequel se groupent les formes françaises que nous rattachons
à la sous-espèce agassizi.
Les deux populations de la Dourbie et de l’Arre se distinguent l’une de l’autre
par les caractères suivants :
1. Les tailles et les poids des poissons de la Dourbie sont sensiblement plus élevés
que pour ceux de l’Arre.
2. Il y a un nombre d’écailles et de vertèbres plus élevé chez les poissons de la Dour¬
bie.
3. Le museau des poissons de la Dourbie est plus allongé que celui des poissons de
l’Arre.
4. Le rapport T-A (distance de la pointe du museau à la naissance de la nageoire anale)
sur la long, standard donne le chiffre le plus élevé de toutes les populations du
territoire français étudiées jusqu’à ce jour ; il dépasse même les chiffres obtenus
avec une population de Bavière (Rosenheim). Nous observerons, à cette occasion,
que c’est la population de la Dourbie, ainsi qu’une population reçue récemment
de la Seille (affluent de la Saône) qui se rapprochent le plus, au point de vue de
la silhouette générale, des Blageons provenant de Bavière.
1 . Sur la systématique de Telestes soufra... Bull. Mus. Ilist. nat ., Paris, 2e sér., 32, n° 5, 1960 (1961 ),
!-• 412.
- 174 —
5. Enfin, nous noterons que le rapport long, anale/long. std. donne entre les deux
populations de la Dourbie et de l’Arre une nette différence, significative, bien
que les deux populations restent groupées dans le polygone de fréquence que nous
avons donné à la page 441 de notre troisième note sur la systématique de Telestes
noufia 1.
Conclusions
Les différences observées, entre les deux populations étudiées du bassin de
l’Hérault, nous semblent pouvoir s’expliquer, partiellement du moins, par la
nature différente des deux affluents considérés. L’Arre est en effet en tête de
bassin, en région montagneuse, à une altitude s’échelonnant entre 300 et 230
mètres ; la Dourbie, par contre, coule en plaine, à une altitude s’échelonnant
entre 137 et 46 mètres à proximité du confluent avec l’Hérault. Il découle de
ces positions géographiques différentes que, d’une part, les eaux de l’Arre doi¬
vent être plus rapides que celles de la Dourbie et que, d’autre part, la sitèse d’une
rivière de plaine est normalement plus élevée que celle d’une rivière de mon¬
tagne. De plus, la minéralisation des eaux doit être différente, l’Arre prenant
sa source dans des terrains primaires, cristallins et cristallophylliens, la Dourbie
coulant sur des terrains jurassiques. La teneur en calcium de cette dernière
rivière doit être normalement plus élevée.
D’une façon générale, les différences observées dans les diverses populations
de l’espèce, à travers le territoire français, semblent dépendre du biotope plus
que de leur position géographique. Il se confirme enfin que l’aire de dispersion
de l’espèce vers le sud-ouest est limitée par le bassin de l’Hérault.
Laboratoire de Zoologie
( Reptiles et Poissons) du Muséum
1. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 34, n° 6, 1962, p. 441.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 1 , 1970, pp. 175-184.
CONTRIBUTION
À U ÉTUDE DES PREMIERS ÉTATS
DES CHIRONOMIDES DU TCHAD
( Insectes , Diptères )
( 3e Note )
Description comparée des nymphes de Chironomus (Nilodorum)
brevibucca, Ch. (N.) brevipalpis et Ch. (N.) fractilobus
Par C. DEJOUX
Le sous-genre Nilodorum groupe en Afrique cinq espèces actuellement con¬
nues, dont quatre ont été maintes fois récoltées au Tchad. Ce sont de grosses
formes ayant une très vaste répartition dans toute la zone éthiopienne. Les
types adultes dont les nymphes font l’objet de la présente étude ont été récoltés
au Soudan anglo-égyptien et en Éthiopie à une latitude voisine de celle du
Tchad.
Le matériel que nous avons étudié provient de plusieurs stations, dont les
principales sont les suivantes :
Chironomus ( Nilodorum ) brevibucca Kiefîer, 1922 :
— Petite mare à 10 km environ avant Ati sur la piste Mongo-Ati
— Bol (lac Tchad)
Chironomus ( Nilodorum ) brevipalpis Kieffer, 1918 :
— Mare de Guimey (5 km au nord-ouest de Fort-Lamy)
— Sangaria (est du lac Tchad)
— lac de Mombolo (bordure nord-est du lac Tchad)
Chironomus ( Nilodorum ) fractilobus Kieffer, 1928 :
— Melia (île de l’archipel est du lac Tchad)
— lac de Bodou (bordure nord-est du lac Tchad)
Les récoltes ont été faites, soit par tamisage des sédiments soit avec l’aide
de « pièges trappes » immergés. La récolte de nymphes sur le point de se méta¬
morphoser et de libérer un adulte mâle, nous a permis à chaque fois d’établir
la relation nymphe-adulte avec certitude. En effet, peu avant la mue imagi-
nale, les génitalia mâles sont parfaitement visibles à l’extrémité abdominale
de la nymphe. Par ailleurs de nombreuses captures par piège immergé nous ont
procuré des adultes mâles avec l’exuvie nymphale correspondante.
Fig. 1-4. — Nymphe de Nilodorum brevibucca.
1, chaetotaxie de la face supérieure de l’abdomen ; 2 a, apex de l’armature chitineuse latérale des
segments abdominaux ; 2 b, dents longues de la base des segments abdominaux médians ; 2 c, cro¬
chets de l’armature chitineuse basale du deuxième segment abdominal ; 3, aspect de la chagri-
nation dorsale de l’abdomen ; 4, expansions latérales du huitième segment abdominal.
177 —
A) La nymphe de Nilodorum brevibucca
Brun très foncé de son vivant, la nymphe de Nilodorum brevibucca a une taille
moyenne de 8 à 9 mm. Le céphalothorax présente des cornes prothoraciques
du type plumeux classique, les cornes frontales sont courtes et portent chacune
une petite soie (fig. 13 a). Le céphalothorax présente quatre soies caractéris¬
tiques situées dorsalement, de part et d’autre de sa suture dorsale. Chaque
segment abdominal présente latéralement deux armatures chitineuses longitu¬
dinales, assurant leur rigidité. Les armatures situées face ventrale sont simples,
formées d’une travée chitineuse peu dure. Les armatures situées face dorsale
sont par contre beaucoup plus fortes et de forme particulière (fig. 2 a). L’apex
de l’armature est très élargi, noir ; il présente un début d’anastomose dirigée
vers la face inférieure. Il est important d’insister sur ce détail qui constitue un
caractère différentiel de l’espèce.
La chaetotaxie de la face supérieure de l’abdomen est la suivante (fig. 1) :
segment I : aucune soie ; segment II : deux petites soies latérales de chaque
côté et six soies dorsales1; segment III : trois petites soies latérales de chaque
côté et huit soies dorsales ; segment IV : trois petites soies latérales et douze
soies dorsales ; segments V et VI : quatre grandes soies latérales de chaque côté
et douze soies dorsales ; segment VII : quatre grandes soies latérales et quatre
soies dorsales ; segment VIII : quatre grandes soies latérales et deux soies dor¬
sales. Les palettes natatoires sont bien pourvues de soies et présentent des
extrémités régulièrement arrondies.
Les segments II à VII présentent chacun, dorsalement, une ornementation
formée par la saillie de dents chitineuses plus ou moins grosses (fig. 2 b). La
distribution des petites dents et des dents plus longues varie à chaque segment.
Il est intéressant de noter la disposition spéciale de la denticulation des segments
médians, qui semble être caractéristique du sous-genre Nilodorum ; nous ne
l’avons jusqu’à maintenant observée dans aucun autre genre ou sous-genre
(fig. 3). La répartition des dents est telle que se trouvent isolées des plages
sans ornementation en forme d’auréole. Cet aspect auréolé de la chagrination
exuviale est très net pour les trois espèces, l’auréole pouvant être claire ou
légèrement teintée de brun ( Nilodorum brevipalpis). Le VIIIe segment abdo¬
minal présente postérieurement et de chaque côté une expansion chitineuse
en forme de palette denticulée (8 à 11 dents en général) (fig. 4).
B) La nymphe de Nilodorum brevipalpis
Plus grande que la précédente, la nymphe de Nilodorum brevipcdpis atteint
la taille de 11 mm. Les armatures chitineuses latérales et supérieures des seg¬
ments abdominaux ont tendance à s’anastomoser avec les armatures inférieures.
Ce phénomène est surtout marqué pour les segments médians qui présentent
de trois à quatre anastomoses plus ou moins individualisées (fig. 6 a).
Les cornes prothoraciques sont du type plumeux, les cornes frontales petites
1. Dans les trois genres, les soies dorsales sont toujours disposées symétriquement par rapport
à l’axe du corps.
12
5, chaetotaxie de la face supérieure de l’abdomen ; 6 a, armature chitineuse latérale des segments
abdominaux, légèrement anastomosée ; 6 b, crochets de l’armature chitineuse dorsale du deuxième
segment abdominal ; 7, expansion latérale du huitième segment abdominal.
Fig. 8. — Chaetotaxie comparée de la face dorsale de l’abdomen chez :
a, Nilodorum brevibucca ; b, N. brevipalpis ; c, N. fractilobus.
179 —
Fig. 9-12. — Nymphe de Nilodorum fractilobus.
9, chaetotaxie de la face supérieure de l’abdomen ; 10a, armature chitineuse latérale des segments
abdominaux, fortement anastomosée ; 10 b, grosses dents de la face supérieure de l’abdomen ;
10 c, dents fines situées à la base de la face inférieure du deuxième segment abdominal ; 11, expan¬
sion latérale du huitième segment abdominal ; 12, crochets de l’armature chitineuse basale du
deuxième segment abdominal,
— 180 —
et coniques portent chacune à leur extrémité une petite soie simple. Le cépha¬
lothorax porte huit soies d’inégale longueur (fig. 13 b) disposées symétrique¬
ment par rapport à sa suture dorsale.
La chaetotaxie de la face supérieure de l’abdomen est la suivante (fig. 5) :
segment I : aucune soie ; segment II : pas de soies latérales, six soies dorsales ;
segments III et IV : pas de soies latérales, huit soies dorsales ; segments V, VI
et VII : quatre grandes soies latérales de chaque côté et huit soies dorsales ;
segment VIII : cinq grandes soies latérales de chaque côté et deux soies dor¬
sales. Ce segment présente en plus, postérieurement et de chaque côté, deux
bourrelets cutanés bien individualisés mais non chitinisés (fig. 7).
Les palettes natatoires présentent des extrémités convexes extérieurement
et concaves intérieurement. Ce caractère, facilement visible à la loupe binocu¬
laire, permet de différencier immédiatement cette nymphe des deux autres
(fig. 5).
C) La nymphe de Nilodorum fractilobus
Plus petite que les deux précédentes, la taille moyenne est d’environ 6 à
7 mm. L’exuvie se distingue par son aspect gris foncé, le tégument étant très
ornementé, ainsi que par une extension des anastomoses au niveau des arma¬
tures chitineuses latérales de l’abdomen. Les segments médians présentent de
chaque côté six anastomoses très sclérifiées et bien individualisées.
Les cornes prothoraciques sont toujours du type plumeux, les cornes fron¬
tales sont courtes et coniques, elles présentent au niveau de leur tiers supérieur
une petite soie simple.
Le céphalothorax porte six petites soies d’inégale longueur (fig. 13 c) dispo¬
sées symétriquement par rapport à sa suture dorsale.
Fig. 13. — Répartition des soies du céphalothorax chez :
a, Nilodorum brevibucca ; b, N. brevipalpis ; c, N. fractilobus.
— 181
La chaetotaxie de la face supérieure de l’abdomen est distribuée comme
on le voit sur la figure 9.
Segment I : quatre petites soies dorsales ; segment II : deux petites soies laté¬
rales de chaque côté et deux petites soies dorsales ; segment III : trois petites
soies latérales de chaque côté et six soies dorsales ; segment IV : trois petites
soies latérales et huit dorsales ; segment V : quatre grandes soies latérales et
huit soies dorsales, segment VI : quatre grandes soies latérales et huit soies dor¬
sales ; segment VII : quatre grandes soies latérales et six soies dorsales ; seg¬
ment VIII : cinq grandes soies latérales et deux soies dorsales ; ce dernier seg¬
ment présente par ailleurs deux légères expansions cutanées latérales (fig. 11).
Il y a donc régression très nette dans l’importance de la chitinisation de ces
expansions quand on passe de N. brevibucca à N. brevipalpis, puis à N. fracti-
lobus.
Fig. 14. — Génitalia males de Nilodoruni fractilohus.
182
Les denticulations couvrant la face supérieure de l’abdomen sont très denses,
laissant cependant le tégument libre par plaques de forme auréolée et non colo¬
rée. Les dents situées à la partie inférieure des segments sont toujours plus
longues que celles situées à la partie médiane ou supérieure (fig. 10 b). Par
ailleurs, et c’est là un caractère qui la distingue des deux précédentes, la nymphe
de Nilodorum fractilobus présente, sur la face ventrale au niveau du deuxième
segment abdominal, une plage denticulée caractéristique, formée d’une tren¬
taine de dents très allongées et pointues (iig. 10 c).
-
Fig. 15. — Genitalia mâles de Nilodorum brevipal/ns.
D) Clef de détermination de N. brevibucca, N. brevipalpis et N. fractilobus
1) Adultes (d’après Freeman)
Thorax lisse et sans marques colorées
1) Couleur générale foncée, abdomen avec des bandes claires ; barbe du tarse très peu
développée chez le mâle, génitalia avec l’appendice 2 de forme allongée (fig. lé).
AT, fractilobus
— 183 —
— Couleur générale claire, particulièrement chez le mâle, mais l’abdomen peut
cependant présenter quelques marques sombres. Barbe du tarse bien développée ;
appendice 2 des génitalia plus large . 2
2) Appendice 2 des génitalia mâles ovale ou presque ovale (fig. 16) . . N. brevibucca
— Appendice 2 des génitalia mâles anguleux et fortement rétréci à l’apex (fig. 15).
N. brevipalpis
Fig. 16. — Génitalia males de Nilodorum brevibucca.
2) Nymphes
Tégument de la face supérieure de l’abdomen très denticulé. Denticulations lais¬
sant entre elles des plages nues en forme d’auréole.
1) Taille d’environ 6 à 7 mm. Armatures chitineuses latérales de l’abdomen très anasto¬
mosées ; expansions cutanées latérales du VIIIe segment abdominal très effacées,
extrémités des palettes natatoires normalement arrondies.... N. fractilobus
— 184 —
2) Taille d’environ 8 à 9 mm. Armatures chitineuses latérales de l’abdomen non anas¬
tomosées ; expansions cutanées latérales du VIIIe segment abdominal très mar¬
quées et fortement denticulées ; extrémités des palettes natatoires normalement
arrondies . N. brevibucca
3) Taille d’environ 10 à 11 mm. Armatures chitineuses latérales de l’abdomen légère¬
ment anastomosées ; expansions cutanées latérales du VIIIe segment abdominal
bien individualisées mais non denticulées ; extrémités des palettes natatoires pré¬
sentant un côté concave et un côté convexe . N. brevipalpis
Résumé
Dans ce travail, trois nymphes du genre Nilodorum sont décrites : N. brevibucca,
N. brevipalpis et N. fractilobus. La mise en évidence de leurs caractères morphologiques
différentiels a permis l’établissement d’une clef de détermination pour ces trois espèces.
Summary
In this work, we describe three nymphs of the Nilodorum genus : N. brevibucca,
N. brevipalpis, N. fractilobus. After pointing out the different ial morphological cha-
racters we were able to establish a détermination key for the three species.
Zusammenfassung
In dieser Arbeit sind drei Puppen Arten, der Gattung Nilodorum beschrieben :
N. brevibucca, N. brevipalpis, N. fractilobus. Die Auffâlligkeit ihrer unterschiedlichen
morphologischen Charaktere erlaubt daher die Aufschlüsselung der Bestimmung für
diese drei Arten.
BIBLIOGRAPHIE
Dejoux, C., 1968 a. — Le lac Tchad et les chironomides de sa partie est. Ann. Zool .
fennici, 5, pp. 27-32.
— 1968 b. — Contribution à l’étude des premiers états des chironomides du Tchad
(lre note). Description de T. nigrocinctus et C. pulcher. Hydrobiologia, 10, 3-4,
pp. 449-464.
— 1969. — Contribution à l’étude des premiers états des chironomides du Tchad
(2e note). Description des formes larvaire et nymphale de Tanypus fuscus et
Tanypus lacustris. Bull. Mus. Hist. nat., Paris. 41, 5, 1969 (1970), pp. 1152-
116.'!.
Fitkau, K. J., 1962. — Die Tanypodinae (Diptera : Chironomidae). Abbandlungen
zur larvalsyslematik der Insekten, 6, p. 453.
Freeman, P., 1955. — A study of the chironomidae of Africa south of the Sahara,
Part T. Bull. Brit. Mus. Nat. Hist. ( Ent .), 4, pp. 1-67.
— 1956. — Id. Part II. Ibid., 4, pp. 285-366.
— 1957. — Id. Part. III. Ibid., 5, pp. 321-426.
— 1958. — hl. Part IV. Ibid., 6, pp. 261-363.
Kieffer, J. J., 1921. — Chironomides de l’Afrique équatoriale. lre partie. Ann. Soc.
Ent. Fr., 91, pp. 1-58, 2 pl.
— 1922. — Id. 2e partie. Ibid., 91, pp. 1-72.
— 1923. — Id. 3e partie. Ibid., 92, pp. 146-206.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 185-191.
REMARQUES SUR WITHIUS PIGER
(SIMON, 1878) NOV. COMB.
( Pseudoscorpion Cheliferidae )
ET SUR LE GENRE DIPLOTEMNUS
J. C. CHAMBERLIN, 1933, À PROPOS DE
DIPLOTEMNUS BEIERI NOV. NOM.
( Pseudoscorpion Miratemnidae )
Par Max VACHON
En 1878 (pp. 148-149), E. Simon (13) décrivit une nouvelle espèce de Cheli¬
feridae : Chelifer piger, après étude d’un spécimen trouvé en Algérie à Bou-
Saada par le Dr Charles Leprieur.
En 1930 (p. 209), Max Beier (1) complète la diagnose de l’espèce de Simon :
ayant examiné des spécimens 3 et $ collectés dans une station située à l’ouest
de Bou-Saada, il les rapporte à piger, dont il n’a pu étudier le type. Che¬
lifer piger change de famille et de genre, et devient : Atemnus piger (Simon,
1878), de la famille des Atemnidae. Prudemment, Beier fait remarquer que
cette nouvelle diagnose diffère quelque peu de celle de Simon, les différences
observées provenant, dit-il, de ce que le type n’est vraisemblablement pas un
adulte.
En 1932 (p. 610), Beier (2) procède à un nouveau changement et propose
le nom de : Miratemnus piger, le genre Miratemnus appartenant à une nouvelle
sous-famille, celle des Miratemninae Beier. Ce nom est conservé dans le travail
fondamental de M. Beier, 1932 (p. 79) (3).
Cette situation n’est pas définitive. En 1946 (p. 568), Beier (4) introduit
cette espèce dans le genre Diplotemnus appartenant, lui aussi, à la sous-famille
des Miratemninae.
Dans un travail relatif à une nouvelle espèce de Diplotemnus, M. Dumitresco
et T. Orghidan (11) concluent que la sous-famille des Miratemninae doit être
élevée au rang de famille et comprend deux genres : Miratemnus et Diplotemnus.
En définitive, le statut actuel de l’ancienne espèce de Simon est donc : Diplo¬
temnus piger (Simon, 1878), famille des Miratemnidae.
Les déplacements systématiques, successifs et nombreux, subis par cette espèce
nous ont incité à rechercher, dans nos collections, le type de Simon, considéré
comme perdu, afin de vérifier le bien-fondé de tous ces transferts. Nous avons
eu la chance de le retrouver, et nos conclusions sont les suivantes. Le type de
Chelifer piger Simon est une Ç adulte appartenant, non à la famille des
Miratemnidae, mais à celle des Cheliferidae (c’est-à-dire à celle où
Simon l’avait primitivement placée) et faisant partie du genre Withius
Kew, 1911.
— 186 —
La présente note a pour but de compléter la diagnose originale de l’espèce
de Simon, d’en préciser la place systématique et d’examiner les conséquences
de l’introduction dans le genre Withius d’une espèce créée en 1878 et qui, jusqu’à
présent, n’en faisait pas partie.
Withius piger (Simon, 1878) nov. comb.
Syn. : Chelifer piger Simon, 1878 (13), p. 148 ; nec Atemnus piger (Simon) in M. Beier,
1930 (1), p. 209 ; nec Miratemnus piger (Simon) in M. Beier, 1932 (2), p. 610 et (3),
p. 79 ; nec Diplotemnus piger (Simon) in M. Beier, 1946 (4), p. 568 ; 1957 (5), p. 147 ;
1963 (6), p. 248 ; 1964 (7), p. 93 ; 1965 (8), p. 373 ; in P. Verner, 1959 (15), p. 61 ;
in P. Beron, 1968 (9), p. 104.
Description de la $ type de Bou-Saada, collection Muséum n° 2379 (montée
en préparations).
Céphalothorax et pattes-mâchoires brun rouge clair, assez vif ; segments
abdominaux brun fauve foncé ; pattes fauve olivâtre clair.
0,20 mm 0,20 mm
Fig. 1. — Withius piger (Simon), ? type : spermathèques tubulaires, sp ; plaques criblées, médiane, pcm,
et distales, pcd.
Fig. 2. — Diplotemnus heieri nov. nom. : spermathèques d’une $ du Tchad. La spermathèque prin¬
cipale, sppt ne porte aucune plaque criblée, alors que les trois spermathèques accessoires sont munies
de plaques réunissant un nombre variable de pores ; la plaque criblée, située à l’entrée des sperma¬
thèques, est appelée médiane, pcm. Toutes les spermathèques contiennent des spermatozoïdes
enroulés.
Céphalothorax plus long que large, finement et uniformément chagriné, sans
granulations plus grosses ; première strie profonde, fine et droite, située vers
le milieu, seconde strie également fine et droite et plus rapprochée du bord
postérieur que de la première strie. Deux yeux bien distincts, avec lentilles.
Tergites divisés, sauf le premier qui l’est imparfaitement ; soies simples, non
claviformes, légèrement denticulées, 11 à 12 par tergite, tout au moins dans
les 3 premiers tergites, et disposées en une seule série.
Région génitale. Spermathèques tubulaires, paires (fig. 1) et possédant dista-
lement une plaque criblée réunissant une vingtaine d’orifices glandulaires ;
plaque criblée médiane impaire.
— 187 —
Chélicères : flagelle à 4 soies dont l’antérieure, seule, est denticulée ; serrule
avec 18-19 lamelles ; galéa (fig. 3) longue, munie de 2 branches distales courtes
et de 3 branches subdistales peu développées ; 1 soie galéale, 4 soies sur la
main de la chélicère.
Pattes-mâchoires à soies courtes ; fémur et tibia assez fortement, chagrinés ;
main plus finement chagrinée, presque lisse, brillante ; trochanter (fig. 4) à
pédicule assez long et tubercules distincts ; fémur 3,4 fois plus long que large,
à bord externe nettement convexe ; tibia un peu plus court que le fémur, à
courbures régulières, 2,65 fois aussi long que large. Pince (sans pédicule) 3,2 fois
plus longue que large. Main, avec pédicule, presque aussi longue que le tibia
mais plus large que celui-ci, 2,15 fois plus longue que large, légèrement atté¬
nuée à la base des doigts et régulière dans sa forme ; doigts légèrement courbes,
plus courts que la main sans pédicule. Trichobothries (fig. 5) : t nettement dans
la moitié distale du doigt mobile ; it nettement éloigné de ist ; it, isb sur la face
interne du doigt ; ist, ib sur la face dorsale ; canal venimeux présent dans les
deux doigts et bien développé (fig. 4) ; une quarantaine de dents coniques et
contiguës à chaque doigt ; une dent accessoire externe distale, à la base de la
dent terminale, au doigt mobile.
Pattes ambulatoires IV : fémur 3 fois, tibia 3,6 fois, tarse 5,3 fois plus longs
que larges ; tarse long, dépassant en longueur la moitié de celle du fémur ; poil
tactile tarsal (fig. 6) un peu distal du milieu (au 4/7 environ) ; un tel poil existe
aussi aux pattes fit ; soie subterminale (fig. 6) simple et courbée ; griffes simples,
assombries à leur base.
Dimensions en millimètres.
Corps : 2,5 ; pattes-mâchoires, fémur : 0,65-0,19 ; tibia : 0,61-0,23 ; main
sans pédicule : 0,52-0,28, avec pédicule : 0,60 ; doigts : 0,41.
Première remarque
La position familiale de l’ancien Chelifer piger de Simon est facile à démontrer :
la possession d’une glande venimeuse et d’un canal évacuateur dans chaque
doigt des pinces (fig. 5) permet de placer cette espèce, sans la moindre hésita¬
tion, dans la famille des Cheliferidae car, seul, le doigt fixe possède un tel canal
et une seule glande chez les Atemnidae et les Miratemnidae. Nous ajouterons
à cela que la forme spéciale de la spermathèque (fig. 1), que l’on trouve chez
d’autres Withius, diffère grandement de celle que l’on a décrite chez les Atem¬
nidae et les Miratemnidae, où elle est impaire et non tubulaire : voir Vachon,
1938, p. 95, fig. 53 (14), pour Miratemnus hispidus Beier et Atemnus politus
Simon, et M. Dumitresco et T. Orghidan, 1969, fig. 8, p. 678 (10), pour Diplo-
temnus vachoni Dum. et Org.
Deuxième remarque
Trois espèces de Withius sont actuellement connues en Afrique du Nord :
W. subruher (Simon), W. coecus Beier et W. neglectus (Simon). Une 4e espèce,
W. oculatm Beier, habite la Syrie, Dans un autre travail, J. Heurtauet révise
— 188 —
plusieurs espèces de Withius et situera la place de piger par rapport aux quatre
espèces citées ci-dessus. Un examen rapide permet de constater que W. piger
et W. oculatus sont très voisines et ne peuvent être distinguées l’une de l’autre
que par des différences que nous jugeons peu significatives et qui sont les sui¬
vantes :
fémur des pattes-mâchoires ( Ç) atteignant 0,65 mm de longueur et 3,3 fois plus long
que large . W. piger
fémur des pattes-mâchoires (Ç ?) ne dépassant pas 0,53 mm et 3,1 fois plus long que
large . W. oculatus
La synonymie possible de ces deux espèces doit être envisagée.
3, galéa de la chélieère de gauche ; 4, trochanter, fémur et tibia de la patte-mâchoire de droite : 5, pince
droite ; un canal venimeux débouche à l’extrémité de chaque doigt ; G, tarse de la patte IV ; seuls
le poil et la soie subterminale sont représentés.
— 189 —
Troisième remarque
Chelifer piger Simon étant avec certitude un Wilhius, il importe de dénommer
spécifiquement les spécimens qui ont été étudiés par M. Beier en 1930 et qui,
effectivement, ont leur place dans le genre Diplotemnus.
Il suffit de comparer la description que nous venons de fournir de Withius
piger et celle que donne Beier (p. 248) (6) de Diplotemnus piger pour se rendre
compte des différences existant entre ces deux espèces, en plus de celles nous
ayant permis de reclasser piger dans le genre Withius. La chaetotaxie tergale,
la forme de la galéa, les indices morphométriques du fémur, du tibia des pattes-
mâchoires, la position du poil tactile des pattes IV, diffèrent nettement.
En conséquence, les spécimens ayant servi à M. Beier en 1930 pour préciser
la diagnose d ’Atemnus piger (Simon) représentent les spécimens typiques d’une
espèce que nous proposons d’appeler :
Diplotemnus beieri nov. nom.
pro Atemnus piger (Simon, 1878) in M. Beier, 1930 (1), p. 209, fig. 7 ; pro Miratemnus
piger (Simon, 1878) in M. Beier 1932 (2), p. 610, et (3), p. 79, fig. 99 ; pro Diplo¬
temnus piger (Simon, 1878) in M. Beier, 1946 (4), p. 568, fig. 2 ; 1957 (5), p. 147 ;
1963 (6), p. 248, fig. 251 ; 1964 (7), p. 93 ; 1965 (8), p. 373 ; in P. Veiner, 1959 (15),
p. 61 ; in P. Beron, 1968 (9), p. 104.
La diagnose de cette espèce a donc été établie, pour la première fois par
Beier, en 1930 (pp. 209 et 210) (1), avec une figure représentant la patte-
mâchoire. Les spécimens utilisés provenaient de Guelt-es-stel, station située à
l’ouest de Bou-Saada. Ultérieurement M. Beier, P. Verner, P. Beron signa¬
lèrent cette espèce en diverses régions : Nil supérieur (4), Anatolie (5) (7), Tchad
(8), Bulgarie (9), Tchécoslovaquie (14). Dans le présent Bulletin, p. 192, J. Heuh-
tault complète nos données d’après des spécimens provenant du Tibesti. Enfin,
nous donnons (fig. 2) un dessin de la spermathèque d’une Ç provenant de Ouadaï,
nord-Ouest des Ouadi Fama (Tchad), capturée le 10 mars 1957 par le
Dr. H. Franz. Cet exemplaire, étiqueté Diplotemnus piger (Simon), nous a été
aimablement confié pour étude par le Prof. Dr. Max Beier à qui nous le dédions
en hommage, sous cette nouvelle appellation.
Quatrième remarque
Il est actuellement impossible de se prononcer sur l’appartenance générique
et spécifique des spécimens trouvés en Asie centrale et que E. Schenkel, en
1953 (p. 106) (12), nomme Miratemnus piger (Simon) var. sinensis. Les carac¬
tères indiqués dans la diagnose et ceux précisés sur les figures 47 a, b, c, d,
p. 105, sont trop sommaires pour se faire, avec certitude, une opinion.
Aussi, actuellement, n’admettons-nous que deux espèces certaines dans le
genre Miratemnus, toutes deux d’Afrique du Sud : M. hispidus Beier, 1932,
et M. zuluanus Lawrence, 1937.
Cinquième remarque
Le genre Diplotemnus J. C. Chamberlin, 1933, réunit 14 espèces. Quatre vivent
en Afrique du Sud : namaquensis Beier, 1937 ; segregalus (Tullgreen, 1908) ;
pinguis Beier, 1955 ; rudebecki Beier, 1955. Une espèce est connue en Guinée
portugaise : garypoides (Ellingsen, 1906). Trois espèces habitent l’Afghanistan :
afghanus Beier, 1959 ; egregius Beier, 1959 ; lindbergi Beier, 1960. Une autre,
l’Asie centrale : pomerantzevi Redikorzev, 1949. Insolitus J. C. Chamberlin,
1933, provient du N. W. de l’Himalaya. Deux espèces sont insulaires : insularis
J. C. Chamberlin (St Paul’s Rocks) et pieperi Helversen, 1963 (îles Salvages).
L’espèce que nous venons de nommer : beieri nov. nom. a une très vaste répar¬
tition puisqu’elle est citée d’Afrique du Nord, du Soudan, du Tchad, du Tibesti,
de Turquie, de Bulgarie et de Tchécoslovaquie. Une révision de cette espèce est
souhaitable afin de comparer ses représentants européens à l’espèce vachoni
Dumitresco et Ürghidan, habitant des lithoclases de Roumanie.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
du Muséum national d’IJistoire naturelle
61, rue de Buffon. Paris (Ve)
BIBLIOGRAPHIE
(1) Beier, M., 1930. — Die Pseudoskorpione des Wiener Naturhistorischer Muséums.
Ann. Naturh. Mus. Wien, 44, pp. 199-222.
(2) . Beier, M., 1932. — Révision der Atemnidae (Pseudoscorpionidea). Zool. J b.
(Systematik), 62, 5/6, pp. 547-610.
(3) Beier, M., 1932. — Pseudoscorpionidea II. Subord. C. Gheliferinea. Das Tier-
reich, 58, pp. 1-294.
(4) Beier, M., 1946. — Some Pseudoscorpions from the Upper Nile Territory.
Ann. Mag. nat. Hist., sér. 11, 13, pp. 567-571.
(5) Beier, M., 1957. — Pseudoscorpione, gesammelt von Dr. K. Lindberg 1956.
Kungl. Fysiog. Sali. Lund Fôrh., 27, 10, pp. 145-151.
(6) Beier, M., 1963. — Ordnung Pseudoscorpionidea in Bestimmungsbücher zur
Bodeni’auna Europas. Berlin, 1, pp. 1-313.
(7) Beier, M., 1964. — Die Pseudoscorpioniden-Fauna Anatoliens. Rev. Fac. Sci.
Univ. Istanbul, sér. B, 29, 3/4, pp. 81-105.
(8) Beier, M., 1965. — Pseudoskorpione aus dem Tschad-Gebiet. Ann. Nalurhistur.
Mus. Wien, 68, pp. 365-374.
(9) Beron, P., 1959. — Etudes sur les Pseudoscorpions. I. Sur les espèces du sous-
ordre Cheliferinea en Bulgarie. Bull. Inst. Zool. et Mus., Acad. bulg. Sci., 27,
pp. 103-106.
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Pseudoscorpions (Arachnides) lithoclasiques de Roumanie : Diplotemnus vachoni
(Atemnidae) et Dactylochelifer marlausicolus . Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
41, 3, pp. 675-687.
(11) Dumitresco, M., et T. Orgiiidan, 1970. — Cycle du développement de Diplo-
temnus vachoni Dumitresco et Orghidan, 1969, appartenant à la nouvelle famille
des Miratemnidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969
(1970), pp. 128-134.
(12) Schenkel, E., 1953. — Chinesische Arachnoidea aus dem Muséum Hoangho-
Peiho in Tientsin. Bol. Mus. nac. Rio de Janeiro, 119, pp. 1-108.
(13) Simon, E., 1878. — Études arachnologiques. XI. Liste des espèces de la famille
des Cheliferidae qui habitent l’Algérie et le Maroc. Ann. Soc. entom. France ,
5e sér., 8, pp. 144-153.
(14) Vac.hon, M., 1938. — Recherches anatomiques et biologiques sur la reproduction
et le développement des Pseudoscorpions. Ann. Sci. nat. Zool., pp. 1-207.
(15) Verner, P. H., 1959. — Ein interessanter Fund eines Pseudoscorpions in der
Tschechoslowakei. Act. faun. entom. Mus. nat. Pragae, 5, pp. 61-63.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
?• Série — Tome 42 — N» 1, 1970, pp. 192-200.
PSEUDOSCORPIONS DU TIBESTI (TCHAD)
III. Miratemnidae et Chernetidae
Par Jacqueline HEURTAULT
Famille des MIRATEMNIDAE Reier *
Genre Diplotemnus J. C. Chamberlin
En 1878 [Ann. Soc. entom. Fr.), E. Simon décrivit Chelifer piger d’Afrique du
Nord. En 1930, le type n’étant pas encore retrouvé, M. Beier {Ann. naturh.
Mus. Wien) introduisit cette espèce dans le genre Atemnus, la nouvelle diagnose
étant basée sur l’observation d’exemplaires de Guelt-es Stel, à l’ouest de Bou-
Saada en Algérie. L’auteur admet que les différences entre les deux diagnoses
sont probablement dues à l’examen par Simon d’un spécimen immature. En 1932,
Beier incorpore l’espèce dans le genre Miratemnus ( Zool . Jahrb., Syst., 62)
puis en 1946 dans le genre Diplotemnus {Ann. Mag. nat. Hist., sér. 11, 13, p. 568).
En 1955 ( South Afr. Anim. Life, 1, p. 308), Beier note que les genres Miratemnus
et Diplotemnus sont très proches et ne se différencient vraiment que par la main
des pattes-mâchoires, pourvue de soies longues et denses chez Miratemnus,
courtes et rares chez Diplotemnus, et par la forme des soies du flagelle chélicérien ;
chez Miratemnus, seule la soie distale est dentelée, chez Diplotemnus, les deux
soies distales sont dentelées.
Lors de rangements de collections, M. Vachon a retrouvé le type de Che¬
lifer piger E. S. ; c’est une Ç adulte et qui, de toute évidence, appartient non à
la famille des Miratemnidae mais à celle des Cheliferidae et plus précisément
au genre Withius Kew. En outre, l’espèce de Guelt-es Stel, rapportée à tort par
Beier à Diplotemnus piger Simon et redécrite, représente en réalité une espèce
différente, que Vachon nomme Diplotemnus beieri nom. nov. dans le présent
Bulletin, p. 185.
Les deux exemplaires $ du Tibesti, à soies courtes et rares, au flagelle et à
la spermathèque typiques des Diplotemnus, se rapportent certainement à l’espèce
Diplotemnus beieri.
Diplotemnus beieri Vachon, 1970
Matériel étudié : 1 Ç, S. W. de Gouaké ; B. de Miré coll., 12.x. 56 ; 1 $,
Enneri Maro, B. de Miré coll., 15.x. 56.
* La sous-famille des Miratemninae Beier a été élevée au rang de famille par Dumitresco et Oro.iii-
dan (Communication présentée au IVe Congrès d’Arachnologie, Paris 1968, in : Bull. Mus. Hist.
nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), p. 128.
— 193 —
$ DE GoUAKÉ
Céphalothorax sensiblement aussi long que large, fortement chagriné (pavés
polygonaux irréguliers juxtaposés), deux sillons, le sillon antérieur médian
plus accusé. Deux yeux bien distincts, avec lentilles. Soies presque isodiamé-
triques, dentées à l’extrémité distale (3 ou 4 pointes), 4 soies antérieures, 8 pos¬
térieures.
Tergites. 1er et 2e tergites non divisés. Formule tergale : 8. 9.8.8. 9. 9.8. 8.9. 8.
(dont les trois latérales de chaque côté sont longues et fines) ; du 4e au 8e ter-
gite, la soie latérale de chaque côté occupe une position antérieure.
Processus maxillaire. 3 soies inégales, la distale étant la plus grande.
Hanches des pattes-mâchoires. 16 et 17 soies inégales et de formes différentes.
Hanches des pattes 1 : 6 soies chacune ; pattes 2 : 7 et 5 soies ; pattes 3 :
7 et 5 soies ; pattes 4 : 18 et 17 soies.
Région génitale. Opercule génital : 5 soies médianes ; st. 3 : 7 soies postérieures,
3 soies suprastigmatiques. 2 plaques criblées latérales allongées, plaque médiane
avec une quinzaine de petits îlots de 2 à 20 pores chacun, répartis sur une sper-
mathèque multilobée, typique du genre.
Sternites. St. 4 : 7 soies et 1 suprastigmatique ; st. 5 : 9 soies ; st. 6 : 12 soies ;
st. 7 : 8 soies ; st. 8 : 7 soies ; st. 9 : 8 soies ; st. 10 : 10 soies ; st. 11 : 8 soies dont
4 plus longues, « tactiles ».
Pattes-mâchoires . Chagrinées ; trochanter avec une grosse protubérance coni¬
que dorsale. Pilosité normale : soies petites, fourchues. Une dent isolée distale
au doigt mobile pourvu de 30 à 31 dents ; 26 dents au doigt fixe. Canal venimeux
du doigt fixe presque au niveau de t, au niveau de it. Fémur 2,8 fois plus long
que large. Tibia pédonculé, 2,2 fois plus long que large. Main 2 fois plus longue
que large. Pince sans pédoncule 3 fois plus longue que large. Doigt nettement
plus court que la main. Trichobothries : b et sb rapprochées, eh, esh, ib, ish
et est, et, ist, it forment deux groupes, l’un à la base, l’autre au milieu du doigt.
Chélicères. 5 soies sur la main dont 2 dentées distalement, soie galéale au
doigt mobile pourvu d’une seule dent sub-distale, sous le crochet. Galéa avec
5 branches égales, distales, en doigts de gant. Flagelle avec les deux soies dis¬
tales dentées. Doigt fixe et main doublés dorsalement par une lamelle transpa¬
rente. 4 grosses dents sensiblement égales au doigt fixe et 2 petites dents sub¬
distales sous le crochet. Serrule externe avec environ 17 lames.
Pattes ambulatoires. Long poil tactile tarsal dans le tiers proximal de l’arti¬
cle.
$ de Enneri Maro
Céphalothorax à soies nombreuses dont 4 antérieures et 8 postérieures.
Formule tergale : 10.8.8.9 (2 latérales antres). 8 (2 latérales antres). 9 (2 laté¬
rales antres). 8 (2 latérales antres). 7 (2 latérales antres). 8 (2 latérales antres).
8 (2 latérales antres). 8 (2 latérales antres). 6.
Processus maxillaire avec 3 soies inégales, la distale étant la plus grande.
Hanches des pattes-mâchoires : 17 soies de taille et de forme différentes (poin¬
tues ou isodiamétriques et dentées).
Hanches des pattes 1 : 6 soies pointues ; des pattes 2 : 6 et 7 soies ; des pat-
13
— 194 —
tes 3 : 6 soies ; des pattes 4 : 16 et 18 soies (dont une douzaine plus longues au
bord postérieur).
Région génitale. St. 1-2 : 6 soies médianes ; st. 3 : 8 soies au bord postérieur ;
2 plaques criblées latérales allongées, plaque médiane en 8 ou 9 petits îlots de
2 à 20 pores. Stigmates obliques. 3 soies suprastigmatiques.
Slernite 4:7 soies et 1 suprastigmatique ; st. 5 : 11 soies ; st. 6 : 10 ; st. 7 :
9 ; st. 8 : 8 ; st. 9 : 9 ; st. 10 : 6 ; st. 11 : 8, dont 2 longues soies tactiles latérales.
Dimensions en millimètres : $ de Gouaké, corps : 3,600 ; céphalothorax :
0,950-0,750 ; patte-mâchoire, fémur : 0,775-0,275 ; tibia pédonculé : 0,800-
0,350 ; tibia sans pédoncule : 0,625-0,350 ; main pédonculée : 0,900-0,450 ;
doigt : 0,550 ; pince non pédonculée : 1,350-0,450.
Ç de Enneri Maro, corps : 4,300 ; céphalothorax : 1,000 ; patte-mâchoire,
fémur : 0,790-0,290 ; tibia pédonculé : 0,860-0,350 ; main pédonculée : 0,920-
0,440 ; doigt : 0,590 ; pince pédonculée : 1,440-0,440.
Remarques
11 faut signaler, par rapport à la description originale de üiplotemnus beieri
donnée par Beier, quelques petites différences relatives au nombre des dents
sur les doigts des pattes-mâchoires et aux dimensions des articles.
D. beieri $ du Tibesti
dents du doigt fixe 33 26
dents du doigt mobile 35 32
Nous ne jugeons pas ces différences suffisantes pour établir une espèce ou une
sous-espèce nouvelle.
II. — FAMILLE DES CHERNETIDAE
Genre Goniochernes Beier
Goniochernes vachoni sp. nov.
Matériel étudié : 3 Ç, 1 2 tritonymphes ; Emi Koussi Koudou, B. de
Miré coll., 15.xn.59 ; 1 <$, versant septentrional de l’Yebbi Bou ; B. de Miré
coll., 30.x. 58.
Description de la Ç holotype
Céphalothorax (fîg. 1) arrondi vers l’avant, légèrement plus long que large,
à bord postérieur en V très ouvert ; une strie transversale antérieure très accen¬
tuée, une strie postérieure transversale faiblement marquée ; dépression médiane
longitudinale ; 10 soies au bord postérieur ; soies courtes, palmées distalement,
— 195 —
Termites divisés. La division longitudinale est assurée par de la chitine souple,
plissée. Une tache circulaire de chitine sombre, médiane, par demi-tergite. A
partir du 4e tergite deux soies antérieures, médianes, par tergite, en plus de la
série postérieure. Sur les trois derniers tergites, les soies ne sont plus alignées
régulièrement. Deux soies latérales antérieures (une de chaque côté) sur tous
les tergites.
Formule tergale : 12.14.13.18.17.18.19.21.18.17.
Hanches des pattes. Quatre soies très inégales par processus maxillaire, 25 à
28 sur les hanches des pattes-mâchoires, 11 et 12 aux hanches des p. 1, 19 et
20 aux hanches des p. 2, 18 et 19 aux hanches des p. 3, une cinquantaine aux
hanches des p. 4. Nombreuses petites lyrifissures éparses sur toutes les hanches
des pattes ambulatoires.
Sternites : 33 soies médianes sur l’opercule génital ; 3 soies au-dessus de chaque
stigmate, 12 soies sur le rebord antérieur du sternite 3 et 6 soies sur le bord
postérieur, 4 soies au-dessus de chaque stigmate. 10 et 12 soies sur le st. 4,
12 -f- 12 sur le st. 5, 12 + 12 sur le st. 6, 12 + 11 sur le st. 7, 11 -)- 11 sur le
st. 8, 9 -f- 9 sur le st. 9. Du sternite 5 au sternite 10, les deux soies latérales
(droite et gauche) et les deux soies médianes sont déportées vers l’avant. Tous
les sternites (sauf le st. 1.2) sont divisés par une large bande de chitine souple
plissée longitudinalement.
Pattes-mâchoires (fig. 6). Forte granulation (non figurée) sur tous les articles :
trochanter, fémur, tibia et sur la face dorsale de la main. Trochanter avec une
très forte protubérance dorsale. Fémur nettement pédoncule, plus large proxi-
malement que distalement, 2,3 fois plus long que large. Tibia claviforme avec
un pédoncule net, relativement mince, 2,1 fois plus long que large. Pince sans
pédoncule, 2,6 fois plus longue que large. Doigt légèrement plus court que la
main avec pédoncule et que le fémur. Main avec pédoncule 1,6 fois plus longue
que large. Trichobothries : ist légèrement distale par rapport à est, h et sh pro¬
ches l’une de l’autre à la base du doigt mobile. Long canal venimeux dans le
doigt mobile, le « nodus ramosus » atteignant presque le milieu du doigt ; trois
dents accessoires externes au doigt fixe et deux dents accessoires internes, trois
dents accessoires externes au doigt mobile et une dent accessoire interne.
Pattes ambulatoires. Patte 4 : trochanter avec 18 longues soies fines groupées
sur la face interne. Articles écailleux. Fémur 4,4 fois plus long que large. Tibia
moins long que le fémur, 4,8 fois plus long que large. Tarse avec une protu¬
bérance lyriforme, plus proximale que le poil tactile. Poil tactile inséré au tiers
proximal du tarse.
Chélicères. Cinq soies sur la main, db et it simples et pointues, ib et vb dentées
distalement ; soie galéale simple et pointue. Galéa très développée avec cinq
branches. Flagelle avec une soie distale dentée. Doigt mobile avec une dent
sub-basale légèrement latérale (fig. 5). Doigt fixe avec quatre dents moyennes
basales et trois très petites distales. Doigt fixe bordé par une lamelle transpa¬
rente. 15 ou 16 lames à la serrule du doigt mobile (fig. 4).
Région génitale (fig. 2).
Dimensions en millimètres. — - Corps : 3,000 ; céphalothorax : 0,900 ;
patte-mâchoire, fémur : 0,750-0,325 ; tibia : 0,750-0,350 ; pince sans pédoncule :
1,300-0,475 ; main pédonculée : 0,850-0,475 ; doigt : 0,700 ; patte 4, fémur :
0,775-0,175 ; tibia : 0,600-0,125 ; tarse : 0,375.
196
1 : céphalothorax, $ holotype ; 2 : région génitale, $ holotype ; 3 : représentation schématique du
céphalothorax d’un mâle paratype ; 4 : chélicère gauche, vue interne de la Ç holotype ; 5 : chéli-
cère droite, vue externe de la $ holotype ; 6 : pince droite, $ holotype ; 7 : pince gauche o
paratype ; 8 : extrémité des doigts de la pince droite de la tritonymphe paratype ; 9 : pince droite
de la tritonymphe paratype, vue latérale.
— 197 —
Description du paratype
Céphalothorax (fig. 3) arrondi antérieurement et droit postérieurement. Deux
taches oculaires antérieures. Deux sillons : le sillon antérieur très accentué,
sensiblement médian, formé de deux arcs surbaissés. Environ 10 soies au bord
postérieur. Soies courtes et dentelées distalement.
Tergites divisés comme chez la Ç.
Formule tergale : 14.15.15.20.19.19.19.18.18.15.10. Du tergite 4 au tergite
10, les deux soies latérales (gauche et droite) et les deux soies médianes sont
déportées vers l’avant. Le 11e tergite n’est pas divisé.
Hanches des pattes. Quatre soies inégales par processus maxillaire, une tren¬
taine aux hanches des pattes-mâchoires, 16 et 15 aux hanches des p. 1 ; 16 aux
hanches des p. 2 ; 19 et 16 aux hanches des p. 3 ; une trentaine aux hanches
des p. 4.
Région génitale et sternites. Bord postérieur de l’opercule génital chitinisé.
Opercule garni de 31 soies longues et simples. Armature génitale (fig. 10). Le
cadre formé par les apodèmes génitaux latéraux est ouvert dorsalement. Six
soies en deux groupes de trois à l’intérieur de la chambre génitale. St. 3 : 12
soies, et 3 soies au-dessus de chaque stigmate ; st. 4 divisé : 12 soies en deux
groupes de 6 et 4 soies au-dessus de chaque stigmate ; st. 5 divisé : 11 et 12 soies ;
st. 6 divisé : 11 + 11 soies ; st. 7 : 10 + 11 ; st. 8 : 11 + 9 ; st. 9 : 10 + 9 ;
st. 10 : 9 -f- 8. Du sternite 5 au sternite 10, les deux soies latérales (droite et
gauche) et les deux soies médianes sont déportées vers l’avant. Dernier sternite
non divisé.
10 a b
Fig. 10. — Goniochernes vachoni sp. nov. : armature de l’appareil génital c? (X 325).
a, vue dorsale ; b, vue ventrale.
Pattes-mâchoires (fig. 7) plus trapues que chez la Ç : les rapports morpho-
métriques sont légèrement inférieurs, fémur 2 fois plus long que large, tibia 1,8
fois plus long que large, pince non pédonculée 2,7 fois plus longue que large,
main pédonculée 1,7 fois plus longue que large, doigt plus petit que le tibia
et le fémur. Doigt mobile pourvu d’un long canal venimeux dépassant le tiers
— 198 —
distal du doigt. Quatre dents accessoires externes au doigt mobile et une dent
accessoire interne. Quatre dents accessoires externes et deux dents accessoi¬
res internes au doigt fixe. Disposition des trichobothries comme chez la $.
Pattes ambulatoires. Patte 4 : fémur 3,3 fois plus long que large, tibia : 3,5 fois
plus long que large, même protubérance lyriforme sur le tarse que chez la Ç.
Dimensions en millimètres. — Corps : 2,800 ; céphalothorax : 0,775-0,775 ;
patte-mâchoire, fémur : 0,720-0,350 ; tibia : 0,710-0,375 ; pince sans pédoncule :
1,220-0,450 ; doigt : 0,550 ; main avec pédoncule : 0,775-0,450 ; patte ambula¬
toire 4, fémur : 0,700-0,210 ; tibia : 0,475-0,137 ; tarse : 0,400.
Description de la tritonymphe paratype
Céphalothorax arrondi à l’avant et à l’arrière, même granulation que chez
les adultes, deux taches oculaires, sillon antérieur formant un arc surbaissé,
nombreuses soies dont une dizaine non alignées au bord postérieur.
Tergites. Tous nettement divisés, sauf le dernier, par une bande de chitine
souple plissée longitudinalement.
Formule tergale : 12.12.9.13.18.16.18.17.14.14. Du tergite 2 au tergite 9,
les deux soies latérales (gauche et droite) et les deux soies médianes sont dépor¬
tées vers l’avant. Les soies du 10e tergite ne sont pas alignées.
Hanches des pattes. Processus maxillaire avec quatre soies inégales. Hanches
des pattes-mâchoires : 18 et 16 soies ; hanches des p. 1 : 8 et 9 soies ; hanches
des p. 2 : 10 soies ; hanches des p. 3 : 10 et 12 soies ; hanches des p. 4 : environ
20 soies.
Sternites. St. 1.2 : 8 soies ; les stérilités suivants, sauf le dernier, sont tous
divisés comme chez les adultes par une bande de chitine souple plissée longi¬
tudinalement. St. 3 : 4 -)- 3 soies et 2 soies au-dessus de chaque stigmate ; st. 4 :
4 + 4 et 3 soies au-dessus de chaque stigmate ; st. 5 : 9 + 9 soies ; st. 6 : 7 + 8
soies ; st. 7 : 8 + 9 soies ; st. 8 : 8 + 9 soies. Du sternite 5 au sternite 10, les
deux soies latérales (droite et gauche) et les deux soies médianes sont déportées
vers l’avant.
Chélicères. Cinq soies sur la main, flagelle à trois soies dont la plus grande, distale,
est dentelée d’un côté, trois petites dents distales au doigt fixe et quatre dents
plus grosses, basales ; une dent sub-basale légèrement externe, latérale, au
doigt mobile. Galéa très développée, branchue. Une lamelle dorsale de chitine
transparente le long de la main.
Pattes-mâchoires. Long canal venimeux au doigt mobile atteignant presque
la moitié du doigt. Quatre dents accessoires externes et une dent accessoire
interne au doigt mobile. Quatre dents accessoires externes au doigt fixe et deux
dents accessoires internes. Trichobothries : absence de sb et de it. eb, esb, ib,
isb groupées à la base du doigt fixe, ist distale par rapport à est.
Pattes ambulatoires. Patte 4 : protubérance lyriforme présente à la moitié
externe du tarse.
Dimensions en millimètres. — Corps : 2,10 ; céphalothorax : 0,650 ; patte-
mâchoire, fémur : 0,525-0,225 ; tibia : 0,475-0,250 ; pince sans pédoncule :
0,825-0,275 ; main pédonculée : 0,500-0,275 ; doigt : 0,425 ; patte 4, fémur :
0,500 ; tibia : 0,375 ; tarse : 0,300.
— 199 —
Remarques
L’ensemble des caractères suivants place les spécimens étudiés dans la famille
des Chernetidae :
— appareil venimeux dans le doigt mobile des pinces ;
— dents accessoires présentes aux deux doigts ;
— sacs génitaux présents mais non évaginables chez le ;
— céphalothorax antérieurement arrondi, avec deux stries ;
— deux taches oculaires ;
— main des chélicères avec cinq soies, dont deux seulement sont dentées distalement.
Les spécimens Ç étudiés possèdent, à l’arrière du céphalothorax, le chevron
caractéristique de la sous-famille des Goniochernetinae. Les $ ne le possèdent
pas. Le caractère essentiel de la sous-famille est donc un caractère sexuel secon¬
daire.
Il existe maintenant quatre espèces dans le genre Goniochernes. L’absence
de dents accessoires, de stries céphalothoraciques, de taches oculaires isole
G. goniothorax. Les trois autres espèces, G. beieri, G. lislei, G. vachoni, ont en
commun : la présence de stries céphalothoraciques, de taches oculaires, de dents
accessoires, d’un canal venimeux atteignant presque le milieu du doigt mobile,
une distribution identique des trichobothries, la même morphologie chélicé-
rienne, la présence d’une protubérance lyriforme au tarse de la patte 4. La forme
de la spermathèque semble être le meilleur caractère différentiel spécifique. Les $
de G. beieri et G. lislei ne sont malheureusement pas connus ; on ne peut donc
actuellement utiliser dans les diagnoses la forme de l’armature génitale
Les quatre espèces du genre Goniochernes se différencient ainsi :
1. — Pas de dents accessoires aux doigts des pinces (diagnose originale de Redikor-
zev), pas de stries céphalothoraciques ni de taches oculaires, fémur des pattes-
mâchoires 3 fois plus long que large, tibia 2,4 fois plus long que large (Afrique
orientale) . G. goniothorax Red.
— Dents accessoires très distinctes aux doigts des pinces, au moins des esquisses
de stries céphalothoraciques, 2 taches oculaires, fémur des pattes-mâchoires
au plus 2,6 fois plus long que large, tibia au plus 2,1 fois plus long que large. 2
2. — Soies tergales simples, spermathèque à tronc principal bifide . 3
— Soies tergales courtes, dentées-palmées, spermathèques à tronc principal unique
(Tibesti) . G. vachoni n. sp.
3. — Doigts des pinces plus longs que la main sans pédoncule, moins de 10 soies
au bord postérieur du céphalothorax, tibia des pattes 4, 4,7 fois plus long
que large, tarse 3,8 fois plus long que large, longueur du fémur des pattes-
mâchoires supérieure à 0,8 mm (Mont Nimba) . G. beieri Vachon
— Doigts des pinces plus courts que la main sans pédoncule, au moins 15 soies au
bord postérieur du céphalothorax, tibia et tarse des pattes 4 environ 3 fois
plus longs que larges, longueur du fémur des pattes-mâchoires inférieure à
0,7 mm (Cameroun) . G. lislei Vachon
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
Muséum national d’ilistoirc naturelle
61 , rue Buffon, Paris 5°
BIBLIOGRAPHIE
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— 1970. — Bull. Mus. Hist. nat., Paris , 2e sér., 42, n° 1, pp. 185-191.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 201-205.
UN NOUVEAU TRACHYCARCINUS,
T. ELEGANS SP. NOV.
( Crustacea Decapoda Brachyura )
Par Danièle GUINOT et Tune SAKAI
La belle espèce de Trachycarcinus, originaire du Japon, décrite dans la pré¬
sente note a été reconnue comme nouvelle à peu près à la même époque par
les deux auteurs, qui décidèrent donc de la publier en collaboration. Le maté¬
riel qui contient l’holotype a été recueilli par l’un de nous (T. S.) dans Mikawa
Bay ; Tholotype fut ensuite légué au Muséum d’ Histoire naturelle L L’autre
auteur (D. G.) avait reçu du Dr H. Hayashi 2 un spécimen femelle récolté par
ce dernier à Sagami Nada, spécimen qui fut également déposé dans les collec¬
tions du Muséum.
Trachycarcinus elegans sp. nov.
(Fig. 1-6)
Matériel examiné. — Japon, ofï Mikawa Bay, trawled up, 100-150 m :
holotype <§ 25 X 27 mm (déposé au Muséum national d’Histoire naturelle),
2 â, 2 ?.
Japon, Sagami Nada, H. Hayashi coll., oct. 1966 : 1 $ 30 X 34 mm (déposée
au Muséum d’Histoire naturelle).
Description. — Animal densément revêtu de poils claviformes et plumeux,
de longueur moyenne ; sur la face dorsale de la carapace, ceux-ci principale¬
ment disposés de façon radiaire autour des tubercules, de sorte que toute la
surface paraît comme décorée de petites fleurs de chrysanthème (fig. 1). Après
dénudation (fig. 2), régions de la face dorsale apparaissant obscurément défi¬
nies par des sillons à peine marqués, et surmontées de gros tubercules, de taille
inégale, à sommet généralement arrondi, et devenant finement granuleux dans
la région postérieure de la carapace. Ces tubercules se présentant plus ou moins
groupés, et notamment : deux épigastriques ; trois mésogastriques (l’impair
allongé) ; sur les régions métagastrique et urogastrique, deux tubercules et, en
arrière, trois autres plus ou moins confluents ; quatre tubercules cardiaques,
accolés deux à deux ; deux épais bourrelets granuleux et jointifs sur la région
intestinale, le long du bord postérieur de la carapace ; quatre à cinq tubercules
protogastriques ; trois hépatiques ; environ sept (certains étant petits) sur les
1. Le Laboratoire de Zoologie du Muséum remercie le Dr. Sakai de ce nouveau don qui est venu
enrichir ses collections carcinologiques.
2. Nous (D. G.) exprimons notre vive gratitude au Dr. Hayashi, qui nous a confié pour étude
et légué ce spécimen ainsi que divers autres des mers japonaises.
g. 1. — Photographie d’une aquarelle représentant Trachycarcinus elegans sp. nov.
frais et non dénudé. (Aquarelle et photo de T. Sakai).
Fig. 2. — Trachycarcinus elegans sp. nov.,
holotype, $ 25 X 27 mm, Japon, off Mikawa Bay, 100-150 m. (Photo T. Sakai).
— 203 —
régions épi- et mésobranchiales, el de six à huit, plus petits, sur la légion postéro¬
latérale.
Bord antéro-latéral armé de trois dents (non comprise l’exorbitaire, large
et denticulée), longues et spiniformes, les deux premières dirigées obliquement,
la troisième, qui est la plus aiguë, latéralement. Trois tubercules postéro-laté¬
raux, le troisième le plus saillant.
Front composé de trois longues dents spiniformes, la médiane étant la plus
épaisse ; dent préorbitaire très forte, surmontée d’un tubercule ; dent infra-
orbitaire interne triangulaire. Pour les régions antennaire et buccale, cf. fîg. 3.
Grand chélipède (droit) du mâle extrêmement robuste, avec le mérus, le
carpe et le propode pratiquement nus et inermes, à l’exception de quelques
granules ; main épaisse et haute ; doigts courts. Petit chélipède mince et très
grêle, couvert de longs poils, granuleux, armé d’une dent aiguë à l’angle antéro-
interne du carpe et d’une autre, proximale, sur le propode à la jonction avec
le carpe. Chez la femelle, les deux chélipèdes sensiblement comme le petit ché¬
lipède du mâle. Pattes ambulatoires grêles, inermes, abondamment pilifères.
Plastron sternal et abdomen mâle (fig. 6) typiques du genre Trachycarci-
nus.
PI 1 $ (fig. 4 a, b) fort, avec une large ouverture terminale et des spinules
dans la région apicale ; pl 2 $ (fig. 5) plus long que le pl 1, avec le segment dis¬
tal un peu moins long que le segment proximal ; donc, conformation des appen¬
dices sexuels analogue à celle déjà figurée pour Traehycarcinus glaucus Alcock
et Anderson (cf. Gordon, 1953, fig. 6 A) et à celle de T. balssi Rathbun que
nous représentons ici (fig. 7 a, b, 8).
Remarques. — Au Japon, le genre Traehycarcinus Faxon, 1893, est repré¬
senté par deux espèces, T. balssi Rathbun, 1932 (cf. Sakai, 1939, p. 432, pl. 52,
fig. 3 ; 1965, p. 108, pl. 49, fig. 3) et. T. sagamiensis Rathbun, 1932 (cf. Sakai,
1939, p. 433 ; 1965, p. 108, pl. 49, fig. 4). T. elegans sp. nov. s’en distingue
aisément, surtout par son revêtement pilifère, par sa face dorsale aux régions
peu définies et ornées de gros tubercules, et par l’armature du bord antéro¬
latéral qui consiste en dents fortes et spiniformes. Chez T. balssi, les régions
sont densément recouvertes de spinules, faisant place à des granules perliformes
sur la région intestinale ; chez sagamiensis, toute la face dorsale (y compris
les lobes antéro-latéraux) est munie de granules perliformes et la pilosité n’est
visible qu’à la loupe.
T. elegans est peut-être plus proche de T. glaucus Alcock et Anderson, 1899
(p. 8 ; Alcock, 1899, p. 101 ; Illustr. Investigator, pl. 26, fig. 1, 2), de l’Océan
Indien, qui se caractérise par une carapace relativement étroite et par les régions
de la face dorsale saillantes, revêtues d’un tomentum épais et court, et surmon¬
tées de spinules blanc nacré.
Avec la découverte de T. elegans, le genre Traehycarcinus (cf. Balss, 1922,
p. 99 ; Gordon, 1953, p. 59 ; Richardson et Dell, 1964, p. 146) renferme
maintenant six espèces et la faune carcinologique japonaise, qui s’enrichit
d’une espèce, en compte trois à elle seule. A signaler qu’en 1951 Imaizumi a
décrit un Traehycarcinus fossile tertiaire (Miocène) du Japon (Yamataga Pre-
1. Sept si l’on inclut, comme certains auteurs, le Trichopeltarium alcocki Doflein, 1904 (p. 88, pl. 28,
fig. 4-5), orné de bosselures granuleuses dans les régions antérieure et médiane et de spinules dans
la région postérieure de la face dorsale.
Fig. 3-6. — Trachycarcinus elegans sp. nov., holotype <$ 25 X 27 mm, Japon, off Mikawa Bay, 100
150 m : 3, région antérieure, face ventrale (x 2) ; 4a, pl 1 ( X 13) ; 4b, id., extrémité (X 22) ; 5
pl 2 (X 13) ; 6, plastron sternal et abdomen (x 1,2).
Fig. 7-8. — Trachycarcinus balssi Rathbun, J 21,7 X 19 mm, Japon, Tosa Bay, 1961-6-5 72/73 (B.M.)
7a, pl 1 (x 22) ; 7b, id., extrémité (x 22) ; 8, pl 2 ( X 22).
— 205 —
fecture), T. huziokai, dont l’ornementation consisterait également en tuber¬
cules.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
du Muséum national d’ Histoire naturelle
et Kanagawa Prefectural Muséum
Naka-ku, Yokohama , Japon
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from New Zealand. Trans. roy. Soc. N. Z., Zool., 4, 7, pp. 145-151, fig. 1-11.
Sakai, T., 1939. — Studios on the crabs of Japan. IV. Brachvgnatha, Brachyrhynclia.
Yokendo, Tokyo, pp. 365-741, pl. 42-111.
— 1965. — The crabs of Sagami Bay. Édit, par Biological Laboratory, Impérial
Household. Maruzen Co., Tokyo, pp. i-xvi, 1-206, fig. 1-27 (en anglais),
pp. 1-92 (en japonais), 1-32, pl. 1-100, 1 carte.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 206-209.
A NEW GENUS AND SPECIES
OF STOMATOPOD CRUSTACEAN FROM MADAGASCAR
Bv Raymond B. MANNING
Among several collections of stomatopods recently received for study from
J. Forest, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, were some small gono-
dactylids collected on Madagascar by the Mission Cherbonnier in 1960. The
material comprised a female of Gonodactylus falcatus (Forskâl) from Amba-
toloaka, and three specimens from Tanikely : two males of Gonodactylus lan-
chesteri Manning and a female representing a new genus and species which is
described below.
I thank Dr. Forest for allowing me to work with this material, and
Dr. T. E. Bowman for his comments on the manuscript. The illustrations are
by my wife Lilly.
Gonodactylolus. new genus
Définition. — Rostral plate with médian spine, basal portion of plate acute
anterolaterally ; cornea subglobular ; anterior margins of latéral plates of cara¬
pace slightly concave, not extending anteriorly beyond base of rostral plate ;
ischiomeral articulation of claw not terminal ; propodus of claw with proximal
movable spine ; dactylus of claw unarmed ; articulation of propodus and dac-
tylus of claw inflated ; mandibular palp absent ; articulated antérolatéral plates
of abdomen small ; posterior margin of sixth abdominal somite almost straight ;
telson of Gonodactylus- type, with three pairs of marginal teeth, intermediates
and laterals small, submedians largest, with movable apices ; short submedian
dentieles présent ; proximal segment of uropodal exopod extending beyond
articulation with distal segment, movable spines on outer margin straight or
slightly curved ; uropodal endopod broad, with single row of marginal setae.
Etymology. — The name is derived from Gonodactylus and the diminutive
suffîx -olus, alluding to the small size of the type-species and its resemblance
to Gonodactylus.
Gender. — Masculine.
Type-species. — Gonodactylolus paulus, new species, by monotypy.
Relationships. — Gonodactylolus combines some characteristics of Gono¬
dactylus Berthold, including shape of eye, rostral plate and telson and the sub¬
terminal articulation of the two segments of the uropodal exopod, as well
as one feature of Protosquilla Brooks and allies, the truncated anterior margins
of the latéral plates of the carapace. Among the currently recognized généra
of the Gonodactylus section of the family (Manning, 1969) the mandibular
palp is totally absent only in Hoplosquilla Holthuis.
— 207 —
The small specimen upon which the species and the genus are based is a rela-
tively important find, for it may help to clarify some of the complex relation-
ships of the généra in the family Gonodactylidae.
Gonodactylolus paulus, new species
(Fig. 1)
Holotype. — ■ 1 Ç, total length 14.2 mm ; Tanikely, Madagascar ; “ blocs
pourris zone pré-alcyonaires ” ; 17 March 1960 ; Mission Cherbonnier, Océan
Indien no. 43.
Description. — Ocular scales low, poorly formed, apparently fused medially,
scarcely visible in dorsal view ; eyestalk inflated, broader than cornea ; cornea
subglobular, tapering distally (fig. 1 b).
Rostral plate with slender médian spine, prominent angled ventral pro¬
jection présent on spine (fig. 1 c) ; antérolatéral angles of plate acute but not
sharp.
Antennal scale short, broad, greatest width proximal to midlength.
Outer margin of dactylus of claw with prominent notch.
Mandibular palp absent ; four epipods présent.
Exposed thoracic somites and anterior five abdominal somites smooth,
unarmed ; anterior five abdominal somites with marginal carina and shallow
antérolatéral pit ; antérolatéral plates of abdomen very small (fig. 1 d) ; sixth
abdominal somite with six low longitudinal bosses, none armed posteriorly.
Telson (fig. 1 e ) broader than long, with three pairs of marginal teeth, subme-
dians well developed, with movable apices ; intermediate and latéral teeth
smaller than submedians, laterals very small ; 11-12 articulated submedian
denticles and two fixed intermediate denticles présent, latéral denticle not
distinct ; dorsal surface of telson ornamented with broad, inflated médian and
anterior submedian bosses, none armed dorsally or posteriorly ; antérolatéral
surface of telson with tubercle ; submedian and intermediate teeth with short
dorsal carina ; marginal carina présent.
Basal segment of uropod (fig. 1 e, f) with curved dorsal carina terminating
dorsally in angular distal projection ; outer margin of proximal segment of
exopod with 6 movable spines, apices of distal 4 recurved ; distal margin proxi¬
mal segment of exopod lacking fixed ventral spine ; inner margin of proximal
segment of exopod smooth, not setose ; distal segment of exopod articulating
subterminally with proximal segment, margin ornamented with setae in 1 row ;
endopod ovate, broad, margin completely setose ; outer spine of basal prolon¬
gation of uropod much larger than inner ; mesial margin of basal prolongation
with rectangular projection, proximal to articulation of endopod.
Color. — Almost completely faded, but with traces of a latéral black spot
on each abdominal somite.
Measurements. — Carapace length 2.5 mm ; fifth abdominal somite width
2.0 mm ; telson length 1.2 mm, width 1.7 mm.
Etymology. — - The name is from the Latin, paulus, small, alluding to the
small size of the species.
Discussion. — Gonodactylolus paulus resembles some of the smaller species
now recognized in the genus Gonodactylus, particularly those species of the
209
démuni section of thc genus. The truncated anterior margins of tiie latéral
plates of the carapace distinguish Gonodaclylolus from ail species of Gonodac-
tylus. Of thc species in the démuni section of Gonodactylus, only G. choprai
Manning lacks the fixed distal spine on the central margin of the proximal
segment of the uropodal exopod.
The occurence of this small species of Madagascar, the stomatopod fauna
of which has been reported in some detail recently (Manning, 1968 ; 1970),
strongly emphasizes our lack of knowledge of the Indo-West Pacific stoma-
topods.
Several of the features of G. paulus are very characteristic. The eye (fig. 1 a,
b) is of an unusual shape, with the inllatcd stalk and a distally tapering cornea
set obliquely on the stalk. In those gonodactylids with a similarly shaped
eye, the cornea appears to be more rounded distally. The ventral projection
of the rostral plate (fig. 1 c) is comparatively mucli larger than that in species
of Gonodactylus. In members of the latter genus as well as in other gono¬
dactylids which hâve the ventral rib on the rostral spine the projection is com-
paritavely much lower, and less distinctive. The broad antennal scale (fig. 1 a)
is also unusual for it is typically a slender, elongate appendage in gonodacty¬
lids.
Type. — The holotype has been deposited in the Muséum national d’Histoire
naturelle, Paris.
Department of lnvertebrale Zoology
Srnilhson ian Institution
LITERATURE C.ITED
Manning, Raymond R., 1968. — Stomatopod Crustacea from Madagascar. Proc.
U. S. Nat. Mus., 124, 3611, pp. 1-61, fig. 1-16.
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biol. Soc. Wash., 82, pp. 113-166, fig. 1-7.
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Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1429-1441, fig. 1-3.
14
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 42 — N" 1, 1970, pp. 210-222.
RÉVISION DES GENRES
CATAPAGUROIDES ET CESTOPAGURUS
ET DESCRIPTION
DE QUATRE GENRES NOUVEAUX
V. TRICHOPAGURUS DE SAINT LAURENT
( Crustacés Décapodes Paguridae )
VI. CONCLUSION
Par Michèle de SAINT LAURENT
La description du nouveau genre Trichopagurus, établi pour une espèce
attribuée avec doute à Catapaguroides par J. Forest en 1954, sous le nom de
Catapaguroides P trichophthalmus , fait l’objet de la cinquième partie de ce tra¬
vail.
Dans une sixième et dernière partie, nous exposons, en matière de conclu¬
sion, quelques considérations sur la classification générique dans la famille des
Paguridae.
V. Genre Trichopagurus de Saint Laurent, 1968
Espèce-type : Catapaguroides ? trichophthalmus Forest, 1954.
Diagnose. — Onze paires de branchies à lamelles de type intermédiaire.
Basis-ischion des pmx3 avec crista dentata normalement développée et pourvu
d’une dent accessoire.
Chélipèdes très inégaux, présentant un léger dimorphisme sexuel.
Pattes p4 à extrémité subchéliforme, leur propode garni de soies squami-
formes sur une seule rangée.
Chez le mâle, à droite, un tube sexuel grêle, transparent, dirigé vers l’exté¬
rieur ; un tube rudimentaire à gauche. Trois pléopodes impairs, pl3 à pl5, uni-
ramés.
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, du côté gauche. Pas de pléopodes pairs
et quatre pléopodes impairs, pl2 à pl5.
Pilosité abondante, constituée par des soies raides, fines et transparentes,
couvrant l’écusson céphalothoracique, les pédoncules oculaires, antennulaires
et antennaires et les appendices thoraciques.
Distribution. — Une seule espèce connue, récoltée dans la zone littorale
en Polynésie (Tahiti), Micronésie (Bikini) et Indonésie (archipel des Subi et
Sanguinisiapo).
Fig. 1. — Trichopagurus trichot
région antérieure de la carap
111V1
— 212 —
Trichopagurus trichophthalmus (Forest, 1954)
Calapaguroides ? trichophthalmus Forest, 1954, p. 74, fig. 20-24.
Matériel examiné :
Mission Ranson en Océanie, 1952, Tahiti, zone intertidale : 1 $ 3,0 mm (holo-
type, mutilé).
Collection U. S. National Muséum : Bikini, récif extérieur, F. M. Bayer
coll., 8. 1947 : 1 ^ 3,4 mm, 1 $ 2,3 mm ; lagon intérieur, M. W. Johnson coll.,
4. 1946 : 1 2,2 mm.
« Siboga », station 109, 5.6.1899, Pulu Tongkil, archipel des Sulu, 13 m, fond
à Lithothamnion : 1 $ ovigère 2,5 mm ; Sanguinisiapo : 1 2,0 mm.
Description. — Écusson céphalothoracique (fig. 1) grossièrement triangu¬
laire, plus large que long. Rostre très saillant, dépassant largement les pointes
latérales, qui sont très faibles, et surmonté d’une minuscule spinule apicale.
Écailles oculaires triangulaires.
Pédoncules oculaires trapus, légèrement dilatés sur leur tiers proximal et
rétrécis au niveau de la cornée ; diamètre de celle-ci compris un peu plus de
trois fois dans la longueur des pédoncules.
Pédoncules antennulaires (fig. 2) dépassant le bord antérieur des cornées
d’environ la longueur de leur dernier article. Premier article assez long et grêle,
non renflé au niveau du statocyste, avec une petite spinule ventrale ; troisième
article orné distalement d’une frange de longues soies implantées en V.
Premier article des pédoncules antennaires invisible en vue dorsale, inerme.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article long, son extrémité entière,
acuminée. Écaille droite, à section subcylindrique, atteignant le tiers distal du
dernier article. Celui-ci dépassant les yeux d’à peu près la moitié de sa longueur.
Fouet long.
Maxillule (fig. 3) avec endite proximal légèrement rétréci vers l’apex. Endo-
podite muni d’un très petit lobe externe, droit.
Maxille (fig. 4) sans caractères particuliers.
Premier maxillipède (fig. 5) sans trace d’épipodite ; article basal de l’exopo-
dite à bords sensiblement parallèles, garni de soies sur toute la longueur du bord
externe.
Deuxième maxillipède (fig. 6) sans caractères particuliers.
Troisièmes maxillipèdes (fig. 7) séparés par un large sternite inerme. Basis-
ischion avec crista dentata composée d’une douzaine de petites dents cornées,
très régulières ; une dent accessoire. Une forte épine distale sur le bord externe
du mérus.
Chélipèdes très inégaux, le droit beaucoup plus long et plus fort que le gauche,
et présentant un léger dimorphisme sexuel. Carpe du grand chélipède (fig. 8)
allongé, environ de la longueur de la paume, à bords presque parallèles. Main
oblongue, la région digitale, chez les mâles les plus grands, presque deux fois
plus courte que la paume ; chez les mâles plus petits et chez les femelles, la main
est plus effilée à l’extrémité, avec des doigts relativement plus longs. Mérus
garni, sur la portion distale des bords inféro-in terne et inféro-externe, de une
à trois épines aiguës. Sur la face dorsale du carpe, du côté interne, trois à quatre
faibles tubercules épineux alignés, relativement plus forts chez les petits spéci-
— 213 —
Fig. 2-7. — Trichopagurus trichophthalmus (Forest), $ 2,2 mm, Bikini : 2, antennule X 26 ; 3, maxil-
lule X 80 ; 4, maxille X 80 ; 5, premier maxillipède X 80 ; 6, deuxième maxillipède X 45 ; 7, troi¬
sième maxillipède X 45. (Appendices gauches, vus par la face interne).
mens, absents chez le type ; main totalement inerme. Bords préhensiles des
doigts avec un faible hiatus à la hase, garnis de tubercules irréguliers ; ongles
légèrement recourbés vers le bas, non cornés.
Carpe du ehélipède gauche (fig. 9) un peu plus court et plus étroit que celui
du ehélipède droit, présentant les mêmes épines fines et transparentes du côté
interne de la face dorsale. Main très légèrement plus longue que le carpe, sa
longueur totale sensiblement égale à celle de la paume du ehélipède droit ; région
digitale un peu plus courte que la région palmaire. Surface de la main inerme.
Doigts en contact sur toute leur longueur, droits, ornés de fines soies pectinées ;
ongles cornés.
ig. 8, 0 et 11. — Trichopagurus tricho plithalnius (Forest), $ 3,5 mm, Bikini : 8, extrémité du chéli-
pède droit X 18 ; 9, extrémité du chélipède gauche X 18 ; 11, face ventrale du thorax et tube sexuel
X 30.
Fig. 10. — Id., holot.ype 3 mm, deuxième patte thoracique gauche X 10 (d’après Forest, 195'»).
(Les soies n’ont pas été figurées sur les figures 8 et 9).
— 215 —
Pattes ambulatoires p2 et p3 (fïg. 10 : p2 gauche) trapues, plus courtes que
le chélipède droit, mais dépassant un peu l’extrémité du gauche. Les pattes
de la même paire légèrement plus courtes à gauche, les p3 un peu plus longues
que les p2. Longueurs du propode et du dactyle sensiblement égales sur un
même appendice. Tous les articles inermes ; il manque notamment l’épine distale
du bord dorsal du mérus, qui est présente chez la grande majorité des autres
Paguridae. Des soies spiniformes sur le bord ventral du propode et du dactyle,
au nombre de trois ou quatre sur le premier, de huit à onze sur le second ; dista-
lement, sur le bord ventral du propode, une paire de soies spiniformes en « épe¬
ron », plus développées chez le mâle. Dactyle très peu arqué, terminé par une
griffe longue et aiguë.
Fig. 12-16. — Trichopagurus trichophthalmus (Forest) : 12, ? 2,3 mm, Bikini, quatrième patte tho¬
racique X 28 ; 13, S 2,2 mm, Bikini, troisième pléopode X 48 ; 14, Ç 2,3 mm, troisième pléopode
X 48 ; 15, la même, telson X 55 ; 16, lamelle branchiale.
Patte p4 (fig. 12) à extrémité subchéliforme, le propode orné d’une seule
rangée de soies squamiformes ; dactyle droit et relativement long.
Coxae du dernier segment thoracique (fig. 11) asymétriques chez le mâle.
Du côté droit, la portion postéro-externe de la coxa se prolonge en un long tube
transparent, grêle, irrégulièrement spiralé à son extrémité, et dirigé vers le flanc
droit de l’animal. Du côté gauche, orifice sexuel surmonté d’un très court tube
conique, transparent. Trois pléopodes impairs, uniramés, pl3 à pl5 (fig. 13 : pl3).
— 216 —
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, sur la coxa galiclie de la troisième
patte thoracique. Pas de pléopodes pairs ; trois pléopodes impairs, pl2 à pl4,
hiramés (fig. 14 : pl3) ; pl5 uniramé, comme chez le mâle.
Tergites abdominaux minces, transparents et très faiblement calcifiés.
Telson (fig. 15) sensiblement aussi long que large. Echancrure postérieure
médiane large, peu profonde. Lobes postérieurs garnis, latéralement, d’une
rangée de longues soies, insérées sous le bord ; de part et d’autre de l’échancrure,
une série de fortes dents, cinq à gauche, trois à droite.
Lamelles branchiales (fig. 16) présentant une profonde échancrure distale au
niveau de l’insertion de la branchie, cette échancrure diminuant vers le sommet,
où les lamelles sont pratiquement entières.
Pilosité abondante, constituée par des soies raides, fines et transparentes,
abondantes notamment sur la face dorsale des pédoncules oculaires, des écailles
antennaires et des chélipèdes, et sur les bords dorsaux des pattes ambulatoires
(cf. Forest, 1954, fig. 20-22).
L’une des deux femelles examinées, d’une longueur de carapace de 2,5 mm,
porte une dizaine d’œufs d’un diamètre de 250 p..
Le développement est inconnu.
Remarques. — Trichopagurus trichophthalmus était jusqu’à présent connu
par le seul holotype, récolté à Tahiti dans la zone intertidale, dont le chélipède
gauche, la p3 droite, et les deux p4 manquent, et dont les pédoncules oculaires,
à cornées invaginées, sont anormaux. La découverte de nouveaux spécimens,
avec en particulier une femelle, provenant de l’atoll de Bikini, sans aucun doute
identifiables à l’espèce de Forest, nous a permis de préciser et de compléter
la description originale. Nous avons notamment figuré la région antérieure d’un
mâle à pédoncules oculaires normaux (fig. 1), qui apparaissent notablement
plus longs que chez le type (Forest, 1954, fig. 20).
Nous rattachons provisoirement à la même espèce les deux petits exemplaires,
un mâle et une femelle, récoltés par le « Siboga » en Indonésie": très proches,
dans l’ensemble, des spécimens polynésiens, ils en diffèrent cependant par les
pédoncules oculaires un peu plus longs, les chélipèdes légèrement plus grêles,
et par la pilosité paraissant un peu moins abondante, notamment sur les pédon¬
cules oculaires. Compte tenu de la faible taille de ces spécimens et de leur mau¬
vais état de conservation, il nous a paru préférable de les rapporter, pour l’ins¬
tant, à l’espèce trichophthalmus, ceci devant être confirmé, ou infirmé, lorsque
de nouveaux spécimens de cette région seront découverts.
Affinités nu genre Trichopagurus
La faible taille de Trichopagurus trichophthalmus place ce genre parmi les
plus petits des Pagurides connus, comparable à cet égard à certaines espèces
du genre Catapaguroides, dont il est cependant systématiquement très éloigné,
puisqu’il fait partie du groupe Pagurus, à onze paires de branchies.
Par son habitus, par sa forte pilosité et par la forme de ses appendices, Tri¬
chopagurus s’écarte des autres genres de Paguridae dont les mâles sont pourvus
d’un tube sexuel à droite orienté vers l’extérieur, tels que Catapagurus A. Milne
Edwards, Pagurodes Henderson, N ematopaguroides Forest et de Saint Laurent,
Solenopagurus de Saint Laurent. Par l’aspect de la région antérieure de la cara¬
pace et les proportions des appendices céphaliques, comme par la forme des
— 217 —
pattes ambulatoires, courtes et trapues, il se rapprocherait plutôt des Cesto-
pagurus et de certains Pagurixus Melin, dont les espèces, en général d’assez
petites dimensions, fréquentent aussi la zone littorale. Mais il en diffère par
l’appareil génital externe du mâle, par la présence d’un orifice sexuel unique
chez la femelle, par le type des chélipèdes, et par la forme des pièces buccales
et du telson.
Ce petit genre, monospécifique à ce jour, semble donc occuper une position
systématique assez isolée parmi les Paguridae.
V 1 . Conclusion
L’ensemble de ce travail souligne l’intérêt, chez les Paguridae, d’une étude
morphologique détaillée, qui, seule, permet la recherche et l’établissement des
caractères distinctifs des divers genres. Il montre également les difficultés que
l’on rencontre dans la systématique de cette famille.
La révision du groupe des Pagurides, entreprise par J. Forest, puis pour¬
suivie en collaboration avec lui, nous a amenés à penser que la famille des Dioge-
nidae, représentée par quatorze genres morphologiquement bien distincts, est très
probablement plus ancienne, les formes intermédiaires ayant disparu au cours
de l’évolution. Chez les Paguridae existe au contraire une abondance de formes
plus ou moins fortement diversifiées, aux affinités incertaines, et dont l’étude
au niveau générique exige l’examen précis de nombreux caractères. Si quelques
genres, plus ou moins riches en espèces, apparaissent certes dotés de caractères
bien tranchés et sont facilement identifiables, d’autres, mono- ou paucispéci-
fiques, ne peuvent être définis par une diagnose simple.
Dans nos recherches actuelles sur la systématique des Décapodes, nous ne
disposons bien souvent que d’animaux récoltés en un nombre limité d’exemplaires
et conservés dans l’alcool depuis de nombreuses années ; nous ne pouvons ainsi
utiliser que les seules données de la morphologie externe, à l’exclusion de celles
que pourrait fournir l’examen d’animaux vivants ou fixés suivant des méthodes
appropriées. De même, l’ignorance dans laquelle nous nous trouvons, dans la
plupart des cas, des stades de développement, nous prive de l’observation de
caractères phylétiquement importants.
Enfin, notre inventaire de la faune des Paguridae, à l’échelle mondiale, est
loin d’être achevé. De nombreuses régions sont encore mal explorées, et des
formes nouvelles, souvent de petite taille, sont constamment découvertes, qui
offrent des combinaisons de caractères telles que l’on éprouve des difficultés à
leur assigner une position générique.
Les quatre genres établis au cours de ce travail, Decaphyllus, Acanthopagu-
rus, Solenopagurus et Trichopagurus, portent à 32 le nombre de genres actuelle¬
ment décrits dans la famille des Paguridae. Or, l’examen préliminaire du très
riche matériel nouveau à notre disposition et en cours d’étude, joint à la révi¬
sion entreprise des genres connus, montre qu’une vingtaine au moins de genres
supplémentaires devront être créés. Disposant des seuls caractères de morpho¬
logie des adultes, parfois même d’un seul sexe, il est indispensable de les observer
en détail et de donner, pour la définition d’un genre, des descriptions précises,
détaillées et complètes, soigneusement illustrées. La description des formes nou¬
velles et la révision des genres déjà établis exigent un travail long et minutieux
dont on ne peut envisager l’achèvement qu’à longue échéance. Aussi, nous
— 218 —
basant sur l’expérience acquise au cours de plusieurs années de recherches,
nous proposons-nous d’exposer ici quelques considérations sur l’identification
générique chez les Paguridae, et notamment sur le choix et la valeur des carac¬
tères à retenir.
Les caractères classiquement utilisés jusqu’à ces dernières années portent
principalement sur l’appareil génital externe des mâles (pléopodes pairs ou
tubes sexuels), ou sur la présence de pléopodes pairs chez la femelle. Ils se révèlent
tout à fait insuffisants et ont conduit à de nombreuses erreurs, comme l’a mon¬
tré notre révision des formes attribuées à Catapaguroides et Cestopagurus 1.
Ils conservent une valeur systématique réelle, mais doivent être complétés par
un ensemble d’autres caractères portant sur la morphologie générale du corps
et des appendices. Notre but étant d’établir une classification basée sur la phy¬
logénie, et donc de regrouper, dans l’unité systématique que représente le genre,
l’ensemble des espèces appartenant à un même rameau évolutif, il nous paraît
nécessaire de tenir compte du maximum de caractères disponibles tout en évi¬
tant les écueils d’un fractionnement trop poussé. Ceux que nous utilisons sont
les suivants :
1) Céphalothorax
Forme de l’écusson, présence ou absence de rostre, importance des saillies latérales
frontales.
Disposition des lignes calcifiées des branchiostèges.
Plastron sternal ; forme des sternites, notamment de ceux des troisièmes maxilli-
pèdes et des dernières pattes thoraciques.
Nombre de branchies : 13 (une pleurobranchie sur p2, p3 et p4), 11 (une pleurobranchie
sur p4) ou 10 paires (aucune pleurobranchie).
Forme des lamelles branchiales.
2) Abdomen
Calcification des tergites.
Forme du telson : importance des constrictions latérales et de l’échancrure médiane
postérieure ; armature et pilosité des lobes postérieurs.
3) Appareil génital externe
Chez le mâle : présence ou absence de pléopodes pairs (gonopodes) sur le premier
ou le deuxième, ou sur les deux premiers segments abdominaux ; dimorphisme des
coxae du dernier segment thoracique ; présence ou absence de tubes sexuels ; s’ils
existent : nombre, position et orientation ; sinon, emplacement des orifices sexuels
sur les coxae, disposition et orientation des soies qui les entourent. Si l’état de l’animal
le permet, forme et dimorphisme des spermatophores.
Chez la femelle : présence ou absence de pléopodes pairs sur le premier segment
abdominal.
Nombre d’orifices sexuels.
1. Postérieurement à la publication de la première partie de ce travail (cf. Bull. Mus. Ilist. nat.,
Paris, 2e sér., 39, 1967 (1968), pp. 923-954 et 1100-1119) traitant des genres Catapaguroides et Deca-
phyllus, Ch. Lewinsohn ( Zool . Verh. Leiden, 104, 1969, pp. 1-213) a décrit de la Mer Rouge un Cesto¬
pagurus pectinipes sp. nov. Sa description détaillée, comme ses illustrations, ne laissent aucun doute
sur l’appartenance générique réelle de cette espèce : elle doit être rapportée au genre Catapaguroides,
qui, ainsi signalé pour la première fois de Mer Rouge, compte donc à l’heure actuelle douze espèces
décrites. C. pectinipes (Lewinsohn) se rapproche de C. inermis de Saint Laurent, d’Indonésie, par la
forme de la main du chélipède droit, mais s’en distingue immédiatement par ses pédoncules oculaires
à cornées dilatées.
— 219 —
4) Appendices céphaliques
Pédoncules oculaires : dimensions, forme de la cornée. Structure et dimensions
relatives des écailles.
Antennules : proportions des différents articles des pédoncules ; forme et armature
du premier ; développement du statocyste. Pilosité du dernier article.
Antennes : proportions relatives, armature et pilosité des différents articles. Lon¬
gueur du fouet.
5) Pièces buccales
Maxillules : forme de l’endite proximal ; développement et orientation du lobe externe
de l’exopodite ou palpe. Présence éventuelle de soies exopodiales, à la base de celui-
ci.
Maxilles : forme des endites et du scapliognatite.
Premiers maxillipèdes : forme du bord externe du basipodite, et présence éventuelle
d’un épipodite vestigial. Forme et pilosité du tronc de l’exopodite.
Deuxièmes maxillipèdes : présence de soies épipodiales, à la base de l’exopodite ;
pilosité du tronc de celui-ci. Proportions exopodite-endopodite.
Troisièmes maxillipèdes : degré de soudure du basis et de l’ischion ; développement
de la crista dentata ; présence ou absence d’une dent accessoire sur l’ischion ; armature
de la coxa et du mérus. Pilosité du tronc de l’exopodite. Proportions exopodite-endo¬
podite.
6) Appendices thoraciques postérieurs
Cliélipèdes : dimorphisme du droit et du gauche. Proportions, forme et type d’orne¬
mentation des différents articles. Type de pilosité. Nature des ongles, calcaires ou
cornés. Dimorphisme sexuel.
Pattes ambulatoires : longueur relative, proportions, armature et type de pilosité
des différents articles. Forme et spinulation des dactyles.
Quatrièmes pattes thoraciques : disposition sur une ou plusieurs rangées des soies
squamiformes du propode.
Cinquièmes pattes thoraciques : dimorphisme chez la femelle.
7) Pléopodes
Présence de pléopodes pairs (voir paragraphe 3).
Nombre de pléopodes impairs chez le mâle ; développement de l’exopodite, présence
et longueur relative de l’endopodite.
Cette liste n’est pas limitative, certains détails morphologiques, comme la
présence du processus préunguéal des Solenopagurus et des Catapagurus (cf. IV,
p. 1453), peuvent parfois compléter la description d’un genre. Des particularités
de l’ornementation du test, l’existence de certains types de soies ou de tuber¬
cules, ou encore une disposition spéciale des marques colorées, peuvent aussi
être communes à des formes congénériques.
La liste ci-dessus a été établie suivant un ordre morphologique. La valeur
respective des différents caractères énumérés varie en effet suivant le genre
considéré, et il aurait été difficile de les hiérarchiser.
Quelques caractères sont dotés d’une valeur phylétique indéniable : tels sont
ceux qui se rapportent à la formule branchiale, à la disposition des lignes calci¬
fiées sur les branchiostèges et à la morphologie des pièces buccales, notamment
du basis-ischion des pmx3. Leur similitude chez les espèces d’un même genre
— 220
doit toujours être vérifiée. Mais, étant souvent, ensemble ou indépendamment,
communs à plusieurs genres, ils ne donnent que des indications sur les affinités
de l’espèce étudiée.
L’importance systématique d’une autre série de caractères, que nous quali¬
fions d’évolutifs, concernant la forme des lamelles branchiales, le développement
des pléopodes et la structure de l’appareil génital externe des mâles (cf. de
Saint Laurent-Dechancè, 1966, p. 258) ne doit pas être négligée. Ils tradui¬
sent un pallier évolutif pour le caractère considéré, et sont habituellement
homogènes dans un genre, chez toutes les espèces duquel on observe des lamelles
branchiales de même type, et, presque toujours, des pléopodes, pairs ou impairs,
de même nombre et de même forme, et un appareil génital comparable ; en
particulier, les tubes sexuels, s’ils existent, ont une position et une orientation
identiques, ou si les coxae sont asymétriques, elles le sont dans le même sens.
Dans certains cas cependant, ces caractères n’apparaissent pas stables, soit
que le genre se situe, en ce qui concerne l’un ou plusieurs d’entre eux , à un
stade évolutif transitionnel, soit que des tendances divergentes se manifestent
chez les espèces qui le composent. Ainsi les lamelles branchiales, primitivement
divisées en deux lobes, tendent à se simplifier chez les formes évoluées ; dans
un même genre, elles peuvent être plus ou moins divisées suivant les espèces.
La présence de pléopodes pairs sur le premier segment abdominal des mâles
ou des femelles constitue en général un bon caractère générique. Mais nous
connaissons une espèce, nouvelle, que l’ensemble de ses caractères permet de
classer dans le genre Tomopaguropsis Alcock et dont le mâle est dépourvu de
ces appendices, alors qu’il en possède dans la forme décrite par Alcock, T.
lanata. De même, il est probable que chez Tomopagurus A. Milne Edwards et
Bouvier (= Benthopagurus Wass), la présence de pléopodes pairs chez la femelle
n’est pas constante (cf. Forest et de Saint Laurent, 1968, p. 114, note). Des
différences peuvent également affecter le nombre de pléopodes impairs chez
les mâles : chez Spiropagurus spiriger et S. profundorum, d’ALCocK, on observe
trois pléopodes impairs uniramés, chez S. elegans Miers, aucun. Les mâles des
Catapagurus possèdent, suivant les espèces, trois (pl3, pl4, pl5), deux (pl3, pl4)
ou zéro pléopodes impairs ; en général uniramés et de taille réduite, ces pléo¬
podes impairs sont biramés chez au moins deux espèces. Dans un groupe de
Pagurus des mers européennes que nous estimons devoir réunir dans une unité
générique distincte, P. cuanensis Thompson, P. sculptimanus Lucas, P. alatus
(Fabricius), P. ruber (A. Milne Edwards et Bouvier), P. pubescentulus (A. Milne
Edwards et Bouvier), P. variabilis (A. Milne Edwards et Bouvier) et P. prideauxi
(Leach), on compte indifféremment quatre, trois ou zéro pléopodes impairs. Dans
ce dernier cas, il semble que l’évolution des espèces se réalise sans que s’inscrive
dans le patrimoine génétique du genre un nombre déterminé de pléopodes
impairs, ce caractère restant totalement labile.
En ce qui concerne l’appareil génital externe des mâles, nous avons déjà eu
l’occasion de mentionner l’inégalité de développement des tubes sexuels chez
les différentes espèces de Catapaguroides (cf. I, p. 931) et de Catapagurus (cf. II,
p. 550). La présence d’un court tube sexuel, à droite, chez une forme des mers
japonaises a incité Doflein (1902, p. 624) à la décrire sous le nom de Catapa¬
gurus doerderleini, mais l’examen de spécimens de cette espèce nous a montré
qu’elle était en réalité très proche de Pagurus bernhardus dont elle ne peut être
génériquement séparée. On observe d’ailleurs chez ce dernier, comme chez
d’autres formes très voisines du même groupe de Pagurus, une très faible saillie
221
de l’orifice sexuel droit, qui n’ . jamais été signalée, et qui représente sans doute
une ébauche de tube sexuel. Enfin, nous avons au cours de ce travail montré
que les deux espèces actuellement rattachées au genre Cestopagurus possèdent
en commun un long tube sexuel droit, mais diffèrent par l’existence d’un court
tube gauche chez timidus, par l’absence d’orifice de ce côté chez coutieri ; de
plus, nous pensons que Pagurus chevreuxi, qui ne se distingue pratiquement
de ces deux espèces que par l’absence de tube sexuel, devrait être rattaché au
même genre (cf. II, p. 550).
Il n’existe habituellement dans l’habitus d’un même genre que des variations
de faible amplitude, portant sur la forme de l’écusson céphalothoracique, les
proportions, l’ornementation et la pilosité des différents appendices, la forme
du telson, etc. Mais il ne faut pas oublier que l’adaptation des espèces à un
milieu ou à un mode de vie spécialisés peut être à l’origine de différences mor¬
phologiques parfois importantes entre des formes affines. Ainsi, la dimen¬
sion des pédoncules oculaires, et particulièrement des cornées, dépend, dans
une certaine mesure, de la profondeur à laquelle l’espèce est adaptée. De même,
la forme et l’ornementation des mains des chélipèdes sont susceptibles d’adapta¬
tions directement en rapport avec le type de coquille utilisé comme habitat.
On peut également lier à un type d’habitat particulier des adaptations portant
sur d’autres caractères : Anapagurus drachi Forest possède les traits fondamen¬
taux des Anapagurus, mais en diffère par la calcification plus forte de la région
postérieure de la carapace, par la forme du telson, presque symétrique, et par
l’absence de pléopodes impairs chez le mâle. Or, cette espèce présente un habi¬
tat spécial : elle vit dans des fragments de tubes cylindriques (Dentales ou Poly-
chètes) ouverts au deux bouts (Forest, 1966, p. 168).
D’une manière générale, plus un genre s’est adapté à des milieux variés, plus
il est riche en espèces, et plus ses caractères de morphologie externe les plus
apparents, les plus directement liés à la vie de relation, sont diversifiés. La
longueur relative des appendices céphaliques, comme l’ornementation et la
pilosité des chélipèdes et pattes ambulatoires varient souvent alors dans de
notables proportions. Les Nematopagurus par exemple offrent une grande diver¬
sité dans l’aspect de la main des chélipèdes, tantôt fortement pileuse et ornée,
sur la face dorsale, d’une simple ligne de tubercules, tantôt garnie de soies cour¬
tes et disposées en arc de cercle lui conférant un aspect squameux, tantôt encore
recouverte de tubercules bolétiformes (Lewinsohn, 1969, p. 74, fig. 13). Entre
c s types d’ornementation bien marqués, que l’on observe d’ailleurs dans diffé¬
rents groupes de Décapodes, existent de nombreux intermédiaires représentant
des formes de passage.
En résumé, les problèmes que posent la définition et l’identification des
genres dans la famille des Paguridae montrent l’insuffisance des diagnoses
courtes, apparemment précises et simples, utilisées jusqu’à présent pour ratta¬
cher une forme à un genre donné. En raison de la complexité de la systématique du
groupe, qui traduit, selon nous, la proximité dans le temps, et, peut-être, l’actua¬
lité, de son évolution, il apparaît que l’établissement, ou la redéfinition, des
genres nécessite une étude approfondie et un recours à une combinaison de
nombreux caractères, portant sur les différentes régions du corps et des appendices.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum d' Histoire naturelle,
et Laboratoire de Carcinologie
et d' Océanographie biologique (E.P.1I.E.)
— 222 —
Résumé
Le genre Trichopagurus de Saint Laurent est actuellement connu par une seule espèce,
Catapaguroides ? trichophthalmus Forest, récoltée dans la zone intertidale en Polynésie
et en Micronésie, dont la description originale est complétée, et à laquelle sont pro¬
visoirement rattachés deux spécimens capturés par le « Siboga » en Indonésie.
Une discussion sur le choix et la valeur des caractères utilisés dans l’identification
des genres chez les Paguridae termine ce travail consacré à la révision des espèces pré¬
cédemment attribuées aux genres Catapaguroides et Cestopagurus.
BIBLIOGRAPHIE
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1458, iig. 1-18.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 223-231.
MOLLUSQUES DE U ÎLE CLIPPERTON
Par B. SALVAT et J. P. EHRHARDT
Depuis 1966, le Centre de Recherches du Service de Santé des Armées a pu
organiser plusieurs missions à l’île Clipperton (10°18' de latitude nord et
109°13' de longitude ouest). Le Dr Niaussat, chef de la division « Biologie Géné¬
rale et Ecologie », a bien voulu faire don au laboratoire de Malacologie du Muséum
de la majeure partie des récoltes malacologiques, ce dont nous le remercions
vivement.
Ces matériaux ont été recueillis au cours de quatre missions « Bougainville »,
en 1966 par G. Haeze, en 1967 par P. M. Niaussat, en 1968 par J. P. Ehrhardt
pour la première mission et par J. M. Lafaix pour la seconde. Des rapports
particuliers du C.R.S.S.A. (voir Le Chuiton et Wissocq, 1967 ; Haeze et coll.,
1967 ; Ehrhardt, 1969) ont été diffusés : ils contiennent des déterminations
préliminaires dont quelques-unes sont erronées ( Spondylus sparsispinosus,
Spondylus calcifer, Anomia peruviana, Kelletia kelleti et Harpa crenata). Tous
les individus récoltés ont été déterminés et sont présentement publiés : 34
Gastropodes et 9 Lamellibranches.
La faune malacologique de Clipperton est intéressante car l’île est située au
large des côtes est américaines comme les îles Révilla Gigedo plus au nord,
les Galapagos plus au sud, à l’équateur, et Juan Fernandez au large de Valpa-
raiso ; toutes ces îles présentent une faune avec des représentants indo-paci¬
fiques, américains ou endémiques, ce qui en fait tout l’intérêt du point de vue
biogéographique (voir Salvat, 1967). Les trois groupes d’îles précédents comptent
respectivement 2, 5 et 15 % d’espèces indo-pacifiques. L’île de Clipperton a
été l’objet de plusieurs travaux malacologiques américains, et la totalité des
espèces connues est dispersée dans sept publications : Allison, 1959 ; Hertlein
et Allison, 1960 a, 1960 b, 1966 et 1968 ; Hertlein et Emerson, 1953, 1957.
Dans une récente publication, Emerson (1967) indiquait le nombre de 70 espèces
dont 47 % d’indo-pacifiques. Le présent travail permet de faire le point de la
faune malacologique de Clipperton.
Si Clipperton peut être considéré comme un atoll, il n’en mérite cependant
pas l’appellation en raison de l’existence d’un piton volcanique sur une de ses
bordures. Le lagon est totalement isolé des masses d’eaux océaniques, et aucun
Mollusque vivant (Gastropodes et Bivalves) ne peut y être récolté, en raison
de sa fermeture depuis plus d’un siècle (Sachet, 1960). Les rares tests vides
de Gastropodes présents en bordure du lagon y ont été amenés par l’homme
ou lors de fortes tempêtes. Les Bivalves ne sont représentés que par trois espèces,
également à l’état subfossile : Codakia distinguenda et C. thaanumi, présentes
en grand nombre en bordure du « trou sans fond », et Pycnodonta hyotis dont
les valves jonchent les hauts fonds bordant le lagon. Pour une bibliographie
exhaustive, on voudra bien se reporter à Sachet (1962).
224 —
Le tableau suivant donne la liste des espèces actuellement connues de Clip-
perton, compte tenu des récoltes des missions Bougainville.
La plupart des espèces sont suffisamment communes ou bien connues pour
nous éviter de longues listes de synonymes qui n’auraient ici aucun intérêt.
Néanmoins, certaines espèces appellent quelques commentaires d’ordre systé¬
matique, qui seront exposés plus loin.
Pour composer cette liste faunistique, nous n’avons considéré que les espèces
déterminées, sans tenir compte des cf. d’une part, ni des variétés ou formes
d’autre part.
Les déterminations sont accompagnées de deux indications. La première
concerne la répartition géographique de l’espèce : indo-pacifique (IP), pacifique
(P), endémique (E), indo-pacifique et panaméenne (IP et Pn), panaméenne
(Pn). La seconde concerne son abondance, exprimée par le nombre d’individus
confiés à notre laboratoire : l’absence d’indication dans cette dernière colonne
indique que l’espèce n’a pas été récoltée au cours des missions Bougainville.
Gastropoda
Fissurellidae
Diodora granifera (Pease, 1861) P
Trochidae
Clanculus clippertonensis Hertlein et Emerson, 1953 E
Skeneidae
Cyclostremiscus solitarius Hertlein et Allison, 1968 E
Neritidae
Nerita plicala Linné, 1758 IP 9
Littorinidae
Littorina schmitti Bartseh et Rehder, 1939 E 12
Rissoidae
Amphithalamus trosti Hertlein et St.rong, 1939 Pn
Architectonicidae
Heliascus infundibuliformis (Hanley, 1863) P
Cerithiidae
Cerithium nesioticum Pilsbry et Vanatta, 1906 IP
Janthinidae
Janthina janthina (Linné, 1758) IP et Pn 1
Janthina globosa Swainson, 1822 IP et Pn 4
Eulimidae
Balcis thaanumi (Pilsbry, 1917) P
Balcis vafra (Pilsbry, 1917) P
225 —
Hipponicidae
15
— 226 —
Nassidae
Pyramidellidae
Odostomia limbaughi Hertlein et Allison, 1968 E
Turbonilla clippertonensis Hertlein et Allison, 1968 E
Succineidae
Succinea atollica Hertlein et Allison, 1968 E
Arcidae
Lamellibranchiata
Area mulabilis (Sowerby, 1833)
Barbalia reeveana (d’Orbigny, 1846)
Mytilidae
Lithophaga hancocki Soot-Ryen, 1955
Lithopliaga plumula Hanley, 1843
Lithophaga calyculata (Carpenter, 1856)
Pu
Pn
Pn 1
Pn
Pn
— 227 —
Isognomonidae
Isognomon chemnitzianum (d’Orbigny, 1853)
Isognomon janus Carpenter, 1856
Pteriidae
Pinctada mazatlanica (Hanley, 1856)
Pectinidae
Delectopeclen zacae (Hertlein, 1935)
Spondylidae
Spondylus gloriosus Dali, Bartsch et Rehder, 1938
Spondylus hawaiensis Dali, Bartsch et Rehder, 1938
Anomiidae
Anomia peruviana d’Orbigny, 1846
Ostreidae
Pycnodonta hyotis (Linné, 1758)
Lucinidae
Ctena clip perlonensis Bartsch et Rehder, 1939
Codakia distinguenda (Tryon, 1872)
Codakia thaanumi Pilsbry, 1918
Chamidae
Chama squamuligera rubropicta Bartsch et Rehder, 1939
Gastrochaenidae
Gastrochaena ovata Sowerby, 1834
Pholadidae
Martesia striata (Linné, 1758)
Pn 1
Pn
Pn
Pn
P 4
P 7
Pn
IP 5
Pn 4
Pn 8
P 18
Pn 2
Pn
IP et Pn
Cymatium vestitum (Hinds, 1844)
Deux Cymatium ont été signalés à Clipperton par Hertlein et Allison
(1960) : C. nicobaricum (Roding, 1798) [= C. chlorostomum (Lamarck, 1822)]
et C. vestitum (Hinds, 1844), que Cernorsky (1967) met en synonymie avec
C. pileare (Linné, 1758).
Cinq individus appartenant au genre Cymatium ont été rapportés de Clip¬
perton par la mission Bougainville 1966 et un par la mission 1968 ; cinq d’entre
eux sont blanchâtres, roulés, usés mais n’en conservent pas moins le relief struc¬
tural du test. Le sixième individu, frais et en bon état, présente une coloration
identique à celle qui peut être généralement observée chez Cymatium rubecu-
lum : ensemble orange brun avec 1° une bande spirale plus claire (blanchâtre
ou jaunâtre) à la partie moyenne de chaque tour (elle n’est visible en totalité
qu’au dernier tour mais on peut en voir la partie supérieure juste au-dessus
de la suture des autres tours ; 2° des taches blanches sur les varices. Les six
individus appartiennent, sans aucun doute possible, à la même espèce.
Si la coloration générale rapproche notre espèce de C. rubeculum, les reliefs
— 228 —
du test ne correspondent exactement ni à C. rubeculum, ni à C. vestitum (= C.
pileare). En effet, il n’y a pas sur nos individus de nodules entre les varices,
ce qui les différencie de C. vestitum ; d’autre part, le test n’est pas aussi granu¬
leux que chez C. rubeculum, où chaque côte spirale apparaît comme un chape¬
let de petits nodules. Néanmoins, si un choix devait être fait par ce seul carac¬
tère entre les deux espèces, nous déciderions de la nommer : C. rubeculum.
L’examen de l’ouverture nous amène à des conclusions toutes différentes.
Le nombre des plis à la columelle et au labre correspondent à C. vestitum. En
particulier les plis du labre sont par couples, disposition habituelle chez C.
vestitum mais inexistante chez C. rubeculum où les plis sont équidistants.
Nous n’avons pas voulu faire de ces échantillons, apparemment hybrides,
une espèce nouvelle ni même une forme nouvelle. Nous pensons utile de faire
ces remarques jusqu’à ce qu’un plus abondant matériel permette de clarifier
cette question et en attendant, nous décidons de nommer les individus récoltés :
Cymatium vestitum (Hinds, 1844).
Drupa ricinus (Linné, 1758)
Les 24 individus récoltés correspondent à la variété albolabris Blainville,
1832.
Thaïs haemastoma (Linné, 1758)
Les deux individus recueillis correspondent à la variété biserialis Blainville,
1832.
Peristernia carolinae (Kiener, 1840)
Trois individus de cette espèce en provenance de Clipperton sont dans les
collections du laboratoire. Ils furent envoyés par Hertlein, avec d’autres
espèces, à la suite des récoltes d’ Allison à Clipperton en 1958. Cependant
ces auteurs n’ont pas publié cette détermination et la mission Bougainville
1968 a ramené deux échantillons de 18 et 19 mm, correspondant à la description
et à la figure données par Kiener (1840) pour Turbinella carolinae. La collec¬
tion générale du laboratoire de Malacologie comporte par ailleurs un individu
de cette espèce sans localité de récolte.
Strigatella litterata (Lamarck, 1811)
L’échantillon récolté, bien que les deux premiers tours soient absents et que
le periostracum ait disparu, est relativement en bon état ; sa coloration est très
nette. L’individu est trapu (25 mm de haut sur 15 de large). Nous avons pu le
comparer à des Strigatella litterata provenant de différents points de l’ Indo-
Pacifique, notamment Seychelles, Nouvelle-Calédonie et Tahiti. L’espèce a un
test morphologiquement assez variable même dans une aire géographique déter¬
minée comme nous avons pu le constater en Polynésie française par exemple
(Société, Tuamotu, Gambier). L’individu récolté à Clipperton est moins trapu
que certain individus, plus trapu que d’autres qui sont des Strigatella litterata.
Néanmoins, la coloration du test est particulière. Alors que chez S. litterata
le test est blanc gris avec des taches marron clair tirant sur le chocolat, celle
de notre échantillon de Clipperton est brun noir. De plus, les taches sont plus
— 229 —
anastomosées de sorte que le test est à dominante noire avec taches blanches,
alors que chez 5. litterata il est blanc avec des taches chocolat. Nous pensons
qu’il s’agit de la même espèce d’une coloration plus foncée et plus étendue sur
le test.
Des échantillons de cette espèce récemment récoltés aux Australes (au sud
des Tuamotu) et présentant ces mêmes caractères ne font qu’appuyer notre
détermination.
Conus tiaratus Broderip, 1833
Très proche de Conus miliaris Hwass, 1792, espèce indo-pacifique, Conus
tiaratus a été signalée sur les côtes ouest-américaines ainsi qu’aux îles Revilla
Gigedo, Très Marias, Galapagos et Cocos. Conus roosevelti Bartsch et Rehder,
1939, décrite de Clipperton est un synonyme : voir la liste synonymique établie
par Hanna (1963, p. 17 et 18).
Lithophaga hancocki Soot-Ryen, 1955
Identification avec réserves, étant donné l’état de la valve en notre posses¬
sion.
Spondylus hawaiensis Dali, Bartsch et Rehder, 1938
Les sept valves se rapportant à cette espèce sont très érodées et perforées
par les Eponges. Leur diamètre est de 82 et 95 mm ; il s’agit de la plus grande
des espèces de Spondyle des Hawaii. La coloration interne des valves ne fait
aucun doute sur l’appartenance spécifique des échantillons : « The interior is
livid with a chocolaté brown marginal border, which pales inwardly » — diagnose
originale.
Spondylus gloriosus Dali, Bartsch et Rehder, 1938
C’est la seule espèce de ce genre déjà citée de Clipperton. Quatre valves gau¬
ches nous paraissent se rapporter à cette espèce. Deux ont été fortement roulées
alors que les deux autres sont relativement fraîches. La taille de l’holotype
décrit par les auteurs atteignait 20,3 mm de haut alors que nos échantillons
ont 38, 41, 44 et 48 mm, mais postérieurement à la description, des individus
de plus grande taille — 56 mm — ont été signalés (Gage, 1963). Les spécimens
récoltés par la mission Bougainville présentent des valves aux épines peu déve¬
loppées et ils pourraient être confondus avec S. sparsispinosus, en particulier
si l’on compare les deux valves en bon état avec les figures 1 et 3, planche 26,
de Dali., Bartsch et Rehder, 1938. Ils en diffèrent toutefois : 1° par la colo¬
ration générale qui est rose-rouge et non grise ou marron clair comme chez
S. sparsispinosus ; 2° par la coloration rougeâtre caractéristique de la bordure
de la valve supérieure de S. gloriosus alors que cette même bordure est blanche
chez S. sparsispinosus.
Codakia distinguenda (Tryon, 1872)
Les deux individus récoltés atteignent 9,6 et 9,7 mm de diamètre. Pour la
même espèce, alors dénommée Codakia colpoida Dali, 1901, cet auteur indiquait
230 —
7,6 mm pour des individus du Golfe de Californie. Il est à remarquer que les
individus de cette espèce, de même que ceux de Codakia tliaanumi et de Pycno-
dnnta hyotis, n’ont été trouvés que dans le lagon et sont en voie de fossilisa¬
tion.
Les missions Bougainville ont ainsi rapporté de Clipperton 43 espèces de
Mollusques, dont 34 Gastropodes et 9 Bivalves. Parmi ceux-ci, quelques-uns
étaient encore inconnus de l’îlot ; il s’agit de :
Janthina globosa
Peristernia carolinae
Strigatella litterata
Spondylus hawaiensis
La faune malacologique de Clipperton comprend à ce jour 90 espèces (si on
tient compte de Voluta ancilla dont la présence demande à être vérifiée), se
répartissant en 71 Gastropodes et 19 Lamellibranches.
Si l’on excepte cette dernière espèce, les 89 espèces malacologiques présentes
à Clipperton peuvent être classées en cinq catégories, selon leur distribution
géographique.
Répartition des Mollusques de Clipperton selon leur aire de distribution géographique
Il y a autant d’espèces panaméennes (32) qu’indo-pacifiques (31) d’une part,
et autant d’espèces endémiques (9) que pacifiques (9) et qu’indo-pacifiques
panaméennes (8). Les pourcentages de chaque catégorie sont le reflet de la
position géographique de l’île par rapport aux deux ensembles biogéographiques,
indo-pacifique à l’ouest et panaméen à l’est, qui ne comportent que huit espèces
communes, présentes à Clipperton. La répartition de ces espèces en cinq classes
fait apparaître des résultats différents pour les Gastropodes et les Bivalves.
Près de 50 % des Gastropodes de l’île sont indo-pacifiques ; ceci vaut surtout
pour les Cypraeidae, les Muricidae, et les Mitridae. En revanche près de 75 % des
Bivalves sont panaméens. Clipperton est une île d’origine volcanique comme
celles que nous avons citées au début de ce travail, mais, par ses formations
superficielles coralliennes, elle correspond à un atoll. C’est la formation de ce
type la plus à l’est dans le Pacifique, et la présence des coraux explique celle
de nombreux Gastropodes indo-pacifiques ou pacifiques qui voient ainsi leur
aire de distribution étendue vers l’est. D’autre part, les très longs stades lar¬
vaires qui caractérisent certaines familles comme les Cypraeidae leur permettent
— 231 —
de franchir les 2170 milles marins, qui séparent Clipperton des premières îles
à l’ouest (Marquises). La prédominance des Gastropodes à Clipperton est d’ail¬
leurs un phénomène qui se retrouve dans toute la Polynésie centrale (Archipel
des Tuamotu par exemple, Salvat, 1967), où la faune, déjà très pauvre compa¬
rativement à l’Indonésie, comprend peu de Bivalves qui ne trouvent pas les
hiotopes favorables à leur présence et épanouissement, c’est-à-dire des marges
continentales, notamment pour les espèces des dépôts meubles. Il est d’ailleurs
remarquable de constater que les rares Lamellibranches de Clipperton sont
presque tous des formes lixées et que les trois quarts d’entre eux appartiennent
à la faune panaméenne.
Biologie Marine et Malacologie , Ecole Pratique des Hautes Etudes
Centre de Becherches du Service de Santé des Années , Biologie Générale et Ecologie
Laboratoire de Malacologie
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Allison, E. C., 1959. — Distribution of Conus on Clipperton Islainl. The Veligcr,
1, 4, pp. 32-33.
Cernorsky, W. O., 1967. — Marine shells of the Pacific. Pacific publications, Sydney,
pp. 1-248.
Ehrhardt, J. -P., 1969. — Note sur la faune malacologique de Clipperton. Rapport
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with spécial reference to the Mollusks. Venus, Japanese J. of Malacology,
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Gage, R., 1963. — Diving l’or Spondylus on Maui. Hawaiian Shell News, 11, J, p. 1.
Haeze, G., J. C. Wissocq, .1. .). Bahloy et P. Niaussat, 1967. — Étude zoologique
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Acad. Sci., 35, pp. 1-103.
Hertlein, L. G., et E. C. Allison, 1960. — Species of the Genus Cypraea front Clipper¬
ton Island. Veliger, 2, 4, pp. 94-95.
- — 1960. — Gastropods front Clipperton Island. Ibid., 3, 1, pp. 13-16.
- 1966. — Addition to the Molluscan fauna of Clipperton Island. Ibid., 9, 2,
pp. 138-140.
— — 1968. — Descriptions of new species of Gastropods from Clipperton Island.
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Lf. Chuiton, J., et J. C. Wissocq, 1967. — Étude zoologique des espèces rapportées
de la mission Bougainville, groupe bleu. Rapport particulier ronéotypé, n° 12,
BIO-ECO, C.R.S.S.A., Paris, 19 p.
Sachet, M. H., 1962. — Monographie physique et biologique de l’île de Clipperton.
Ann. Inst, ocèanogr. Monaco, 40, 1, 1962, pp. 1-107.
Salvat, B., 1967. — Importance de la faune malacologique dans les atolls polynésiens.
Cahiers du Pacifique, 11, pp. 7-49, 7 fig., 12 phot.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 232-256.
CAMPAGNE D'ESSAIS DU « JEAN CHARCOT »
(3-8 DÉCEMBRE 1968)
5. Bryozoaires
Par Jean-Loup d’HONDT
Si la faune bryozoologique littorale et circalittorale des côtes occidentales
françaises commence à être assez bien connue, on est moins bien renseigné
sur celle du talus continental. Seules quelques expéditions ont jusqu’ici pros¬
pecté les fonds — du Golfe de Gascogne : le « Travailleur » et le « Talisman »
(1880 à 1883) (Mii.ne-Edwards, 1882 ; Jullien, 1882 ; Calvet, 1906 a, b, c),
le « Caudan » (Calvet, 1896), « l’Hirondelle » (Jullien et Calvet, 1903 ; Cal¬
vet, 1931) ; — et du Banc de la Chapelle : « La Vienne » (Guérin-Ganivet,
1911). C’est également la région du Banc de la Chapelle qu’a prospectée le
« Jean Charcot » du 3 au 7 décembre 1968.
Les 53 espèces recueillies (16 Chilostomes Anasca, 27 Chilostomes Ascophora,
1 Cténostome, 9 Cyclostomes) proviennent des sept stations suivantes :
Station 1
3.12.1968 — 16 h 02 à 16 h 40 — 40°01 N et 5°44 W.
Dragage à 130 m de profondeur réalisé à la drague rectangulaire 1,20 m X
0,50 m sur un fond coquillier détritique. Température en surface : 13°8.
Espèces récoltées :
Pyripora catenularia (Jameson, 1814)
Callopora lineata (Linné, 1767)
Rosseliana rosseli (Audouin, 1826) ?
Am phiblestum flemingi (Busk, 1854)
Figularia figularis (Johnston, 1847)
Colletosia radiata (Moll, 1803)
Colletosia innominata (Couch, 1844) subsp. bifida subsp. nov.
Cribrilina punctata (Hassall, 1841)
Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821
Fenestrulina malusii (Audouin, 1826)
Chorizopora brongniartii Audouin, 1826
Microporella ciliata (Pallas, 1768)
Schizomavella discoidea (Busk, 1859) ?
Schizoporella linearis (Hassall, 1841)
Schizoporella avriculata (Hassall, 1841)
Escharella vulgaris (Moll, 1803)
Buffonellodes simplex (Johnston, 1847).
Escharoides ni am illata (Wood, 1844)
Mucronella oentricosa (Hassall, 1841)
Parasmittina trispinosa (Johnston, 1847)
Palmicellaria skenei (Ellis et Solander, 1786)
Schismopora anicularis (Hincks, 1862)
233 —
Alcyonidium mytili Dalyell, 1847
Crisia aculeata Hassal, 1841
Proboscina major (Johnston, 1847)
Station 6
4.12.1968 — 2h21à3h 45 — 47°47 N et 07°10 W.
Dragage effectué à 150 mètres de profondeur dans un sable coquillier assez
riche (Mollusques, Hydraires, Bryozoaires, Comatules, Polychètes, Décapodes,
Amphipodes). Drague rectangulaire de 1,20 m X 0,50 m.
Espèces récoltées :
Micropora coriacea (Johnston, 1847)
Cellaria sinuosa (Hassall, 1841)
Cellaria salicornioides (Lamouroux, 1816)
Scrupocellaria scrupea Bush, 1852
Figularia jigularis (Johnston, 1847)
Colletosia innominata (Couch, 1844 ?)
Microporella ciliata (Pallas, 1768)
Schizoporella linearis (Hassall, 1841)
Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847)
Stephanosella biaperta (Waters, 1879 ?)
Lagenipora lepralioides (Norman, 1868)
Adeonellopsis distoma (Busk, 1859)
Smittoidea reliculata (Macgillivray, 1842)
Palmicellaria skenei (Ellis et Solander, 1786)
Schismopora avicularis (Hincks, 1862)
Crisia sp.
Entalophora (?) sp.
Idmonea atlantica Forbes, 1847
Proboscina major (Johnston, 1847)
Station 7
4.12.1968 — 47<>47' N et 7°10' W. Dragage.
Espèces récoltées :
Pyripora catenularia (Jameson, 1914)
Copidozoum planum (Hincks, 1880)
Colletosia radiata (Moll, 1803)
Cellaria salicornia (Pallas, 1766)
Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847)
Mucronella peachi var. octodentata Hincks, 1880
Crisia (?) sp.
Proboscina major (Johnston, 1847)
Station 13
4.12.1968 — 14 h 50 à 16 h 15 — 48«23' N et 6«46' W.
Chalutage (chalut à la perche A) réalisé par 158-153 mètres de profondeur,
dans un fond de coquilles brisées.
Espèces récoltées :
Pyripora catenularia (Jameson, 1814)
Micropora coriacea (Johnston, 1847)
Scrupocellaria scrupea Busk, 1852
— 234 —
Colletosia radiata (Moll, 1803)
Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821
Schizoporella linearis (Hassall, 1841)
Buffonellodes simplex (Johnston, 1847)
Smittina landsborovii (Johnston, 1847)
Schismopora avicularis (Hincks, 1862)
Omalosecosa ramulosa (Linné, 1767)
Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847)
Proboscina major (Johnston, 1847)
Station 14
4.12.1968 — 21 h 07 à 22 h 35 — 47°56,3 N et 7°32,8 W.
Chalutage (chalut à la perche A) réalisé par un fond de 214-235 mètres, riche
en coraux, Ophiures, Brachiopodes, Eponges, Crustacés. Température en sur¬
face : 13°5.
Espèces récoltées :
Larnacius corniger (Busk, 1859)
Terminofluslra barleei (Busk, 1860)
Colletosia radiata (Moll, 1803)
Mucronella peachi var. octodentala Hincks, 1880
Porella laevis (Fleming, 1828)
Porella compressa (Sowerby, 1806)
Retepora sp.
Tervia irregularis (Meneghini, 1844)
Station 27
7.12.1968 — 15 h 36 à 15 h 52 — 47°28,5 N et 6°27,2 W.
Chalutage (chalut à la perche B) par 210-170 mètres de profondeur, dans un
fond de coquilles brisées. Température en surface : 14°.
Espèces récoltées :
Pyripora catenularia (Jameson, 1814)
Amphiblestum flemingi (Busk, 1854)
Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821
Chorizopora brongniartii Audouin, 1826
Schizoporella linearis (Hassall, 1841)
Ellipsopora flabellaris (Busk, 1854)
Mucronella peachi var. octodentala Hincks, 1880
Porella laevis (Fleming, 1828)
Porella compressa (Sowerby, 1806)
Schizotheca fissa (Norman, 1864)
Crisia aculeata Hassall, 1841
Crisia sp.
Tervia irregularis (Meneghini, 1844)
Mecynoecia proboscidea (Milne-Edwards, 1838)
Hornera lichenoides (Linné, 1767)
Lichenopora hispida (Fleming, 1828)
Station 28
7.12.1968 — 22 h à 23 h 25 — 47°40 N et 5°40 W.
Chalutage (chalut à la perche B) par 120 mètres de fond, dans un fond vaseux.
Température en surface : 13°3.
— 235 —
Espèces récoltées :
Crisia aculeata Hassal, 1841
Crisia sp.
Parmi les 53 espèces mentionnées, une trentaine sont fréquentes sur le pla¬
teau continental ou très largement répandues sur le globe. Ces espèces seront
signalées ci-après dans un tableau récapitulatif (tableau I) et seront mention¬
nées dans le texte pour mémoire.
Ordre CHEILOSTOMÀTA Busk, 1852
Sous-ordre ASCOPHORA Levinsen, 1909
I. Famille Hippothoidaf. Levinsen, 1909
1. Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821
Hincks, 1880, pp. 288-290 ; Julien et Calvet, 1903, p. 86 ; Kluge, 1962, pp. 513-
514 ; Osburn, 1953, p. 278 ; Gautier, 1962, pp. 117-118.
Cette espèce avait déjà été draguée dans le Golfe de Gascogne lors de la cam¬
pagne de « l’Hirondelle » (station 42, 46°47' N, 3°52'15" W) par 136 mètres
de fond. Nous l’avons retrouvée sur les débris de coquilles dans le matériel
provenant de trois stations prospectées par le « Jean Charcot » : Station 1 (assez
commune), station 13 (une loge !), station 27 (une petite colonie). Les échan¬
tillons du « Charcot » se caractérisent par l’étroitesse des loges ; les zoécies sont
blanchâtres, striées transversalement, à petite aperture et sinus très réduit.
Répartition : cosmopolite.
2. Chorizopora brongniartii Audouin, 1826
11. Famille Microporelt.idae Hincks, 1880
1. Microporella ciliata (Pallas, 1768)
2. Fenestrulina malusii (Audouin, 1826)
3. Ellipsopora ( Microporella ) flabellaris (Busk, 1854)
(Fig. 2)
Busk, 1854, p. 91 ; Powell, 1967, pp. 289-293 ; Canu et Basslf.r, 1923, p. 127 ;
Bassler, 1953, p. 207.
Canu et Bassi.f.r (1923) ont créé le sous-genre Ellipsopora pour un Bryozoaire
flabelliforme décrit de l’Atlantique Sud (Afrique du Sud) par Busk sous le nom
de Microporella flabellaris. Ce sous-genre de Mieroporellidae, inconnu à l’état
Tableau I
Récoltes dans le Répartition
Golfe de Gascogne
* Les nombres figurant dans la colonne « Charcot » correspondent au numéro de la station. Abrév. : CC très commun ; C commun ; -f exempl. rares ou peu nombreux.
— 237 —
fossile, est défini par Bassler (1953) en trois mots : « Transverse elliptical
aperture ». Les diverses formes rattachées ultérieurement à cette espèce par
leurs descriptions ne sont, en fait, selon Powell (1967), que des variétés de
Microporella ciliata et Microporella ordo Brown, 1952, dont elles ont d’ailleurs
l’orifice ; cet auteur a énuméré les divers caractères permettant la discrimina¬
tion des trois espèces, et publie une très précieuse photographie d’un exemplaire
de la forme typique de Microporella flabellaris.
Une colonie de Porella compressa draguée dans la station 27 par le « Jean
Charcot » sert de support à plusieurs espèces de Bryozoaires encroûtants et, en
particulier, à une petite colonie d’ Ellipsopora flabellaris, qui serait tout à fait
typique si son zoarium n’était pas adhérent à son substrat. Nous retrouvons
sur notre échantillon comme sur la photographie de Powell les différents carac¬
tères mentionnés dans la description de Busk et dans l’ouvrage de Canu et Bas-
ler ; l’aperture est elliptique et sans aucun angle marqué ; l’aviculaire, unique
et latéral, est triangulaire et orienté obliquement vers l’extérieur, et porté par
une petite protubérance ; l’ascopore, en forme de croissant, est situé en arrière
de l’aperture et à peu de distance d’elle ; la paroi frontale est percée de nombreux
por s ; Po >\ ell précise également que l’ovicelle est pourvu d’un « row of margi¬
nal areolae around the periphery ». Les seules différences avec l’original rési¬
daient donc dans l’aspect de la colonie, encroûtante au lieu d’être flabellée
(à noter que de nombreuses espèces bien connues de Bryozoaires peuvent simul¬
tanément exister sous les deux formes ; c’est en particulier le cas de Fenestru-
lina mutabilis , Electra pilosa, Electra verticillata ; cette différence de port n’est
donc pas déterminante) ; nous n’avons pas vu, sur les ovicelles très finement granu¬
leux de notre propre colonie, les diételles mentionnées par Powell. L’ascopore
fait légèrement saillie au-dessus de la paroi frontale. Peut-être pourrait-il y
avoir chez les zoécies non ovicellées quatre épines le long du bord antérieur de
l’aperture.
Dimensions d’une loge : 365 X 265 [i, (au point de largeur maximale). Dimen¬
sions de l’aperture : hauteur, 70 p, ; largeur, 105 pi.
lit. Famille Schizoporellidae Jullien, 1903
1. Schizomaoella discoidea (Busk, 1859) ?
(Fig. 1)
Hincks, 1880, pp. 265-266 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 79-80 ; Gautier, 1962,
pp. 138-139.
Une seule colonie de la station 1 (sur un débris de coquille). Sur chaque zoé-
cie, un unique aviculaire, orienté latéralement, est situé en position assez variable
en arrière de l’ouverture de la loge ; il n’affecte jamais la forme linéaire et allon¬
gée figurée par Hincks, mais est toujours petit et ovalaire. La surface de la
zoécie est ornée d’assez longues granulations grossièrement alignées.
S’il se confirme que l’échantillon du « Jean Charcot » est effectivement une
forme devant être rattachée à Schizomavella discoidea, l’espèce a déjà été dra¬
guée dans le Golfe de Gascogne par « l’Hirondelle » (station 53, par 43°44'50" N
et 5°51'45" W) à une profondeur de 135 mètres (selon la liste générale des sta¬
tions) ou 155 mètres (selon Jullien et Calvet).
— 239 —
Distribution de Schizomavella discoidea : Manche, Atlantique Nord, Adria¬
tique, Méditerranée.
2. Schizoporella linearis (Hassall, 1841)
Hincks, 1880, pp. 247-252 ; Calvet, 1931, p. 81 ; Calvet, 1906 c, p. 418 ; Jullien
et Calvet, 1903, pp. 78-79 ; Calvet, 1906 a, p. 155 ; Gautier, 1962, pp. 140-142 ;
Calvet, 1896, pp. 258-259.
Espèce draguée dans le Golfe de Gascogne en 1903 par la « Princesse Alice »
(Calvet, 1931 : station 1463, essentiellement sur Retepora, par45°20' N et3°17' W,
et station 1540 sur un test d’oursin par 47°16' N et 3°16' W) et en de nombreuses
stations par « l’Hirondelle » (Jullien et Calvet, 1903, entre 46°24'42" N et
43°44'30" N, et entre 3°35'15" W et 6°34'45" W) et le « Caudan » (Calvet, 1896).
Schizoporella linearis est assez fréquente dans le matériel du « Jean Charcot »,
sur diverses coquilles, aux stations 6, 13 et 27. A cette dernière station coha¬
bitent des colonies sans aviculaires, d’autres où toutes les zoécies sont pourvues
d’un seul aviculaire (plus ou moins latéral), d’autres enfin dont toutes les loges
sont munies de deux aviculaires latéraux symétriques. Nous classons cette
espèce dans le genre Schizoporella et non dans Schizomavella, nous référant
aux caractères distinctifs de ces deux genres énumérés par Bassler (1953).
Répartition : Bassin méditerranéen, Atlantique Nord, Océan Arctique.
3. Schizoporella auriculata (Hassall, 1841)
4. Escharina vulgaris (Moll, 1803)
Hincks, 1880, pp. 244-246 ; Calvet, 1906 c, pp. 417-418 ; Jullien et Calvet,
1903, p. 79 ; Calvet, 1896, p. 258 ; Gautier, 1962, pp. 158-159 ; Calvet, 1906 a,
p. 159 ; non Osburn, 1953, p. 335 et pl. 38, fig. 13.
Déjà draguée par le « Caudan » (Calvet, 1896) et par « l’Hirondelle » (Jul¬
lien et Calvet, 1903 : 46°24'42" N et 3°35'15" W ; 43°44'50" N et 5°51'45" W),
Escharina vulgaris est une espèce assez commune sur les coquilles de la station 1,
parfois encroûtante sur Porella compressa. Les aviculaires styliformes, toujours
au nombre de deux, sont situés en position très latérale, près du milieu de la
loge, et toujours orientés longitudinalement vers le haut.
Distribution : Méditerranée, Manche, Atlantique Nord (manque dans les
mers polaires). Osburn (1953) affirme trouver un ou deux aviculaires chez ses
exemplaires de Californie ; la figure accompagnatrice représente un aviculaire
unique situé en position latérale à la hauteur de l’aperture et orienté oblique¬
ment vers le bas et l’extérieur ; cette situation et cette orientation de l’avicu-
laire sont en contradiction formelle avec les caractères observés par les auteurs
chez la véritable Escharina vulgaris ; il est très vraisemblable que la forme
californienne appartient à une toute autre espèce.
240
IV. Famille Hippoporinidae Bassler, 1935
1. Buffonellodes simplex (Johnston, 1847)
2. Steplianosella biaperta (Waters, 1879) ?
Hincks, 1880, pp. 255-258 ; Gautier, 1962, pp. 155-157 ; Kluge, 1962, pp. 477-
478 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 137-138 ; Osburn, 1953, pp. 368-369 ; Calvet,
1928, p. 6.
Les auteurs actuels considèrent que, sous le nom de Steplianosella biaperta,
ont été réunis des Bryozoaires très différents, appartenant les uns au genre
Stephanosella, d’autres, au genre Schizoporella. On y distingue, en effet, au
moins trois espèces : Stephanosella biaperta (Waters, 1879), méditerranéenne,
étudiée en particulier par Gautier ; Stephanosella biaperta (Michelin, 1845),
et Schizoporella cornuta (Gabb et Horn, 1862), distinguées par Osburn.
Par la forme de leur sinus, la présence de deux petits aviculaires ovalaires
latéraux à l’opercule, la présence occasionnelle d’un grand aviculaire acéré et
mobile en position médio-latérale, l’aspect de l’ovicelle, les colonies de référence
conservées dans les collections de la Station Biologique de Boscoff se rappro¬
chent beaucoup de Schizoporella cornuta, ne s’en différenciant que par une paroi
frontale vitreuse complètement lisse ; ce caractère fondamental permet de voir
qu’il ne s’agit pas en fait d’une Schizoporella, mais effectivement d’une Stephano¬
sella. Or, il existe une quatrième espèce, Stephanosella vitrea Osburn, 1953,
chez laquelle se rencontrent la totalité des caractères présentés par les colonies
de Boscoff ; la similitude est encore plus frappante si l’on considère que ces
exemplaires de référence se rapprochent de Stephanosella vitrea par la structure
de leur opercule, bordé d’une mar g' épaisse comme chez l’espèce américaine,
et que, comme chez elle, les zoécies sont de petite taille (350-425 p. environ de
longueur), alors que selon Osburn Stephanosella vitrea mesure de 0,30 à 0,45 mm,
Stephanosella biaperta 0,55 à 0,70 mm, et Schizoporella cornuta 0,45 à 0,55 mm.
La mandibule des aviculaires latéraux peut être arrondie ou pointue chez les
trois espèces ; elle est plus ou moins elliptique, parfois légèrement anguleuse
chez les échantillons de Roscoff (chez lesquels d’ailleurs l’aperture est plus ou
moins enfoncée suivant les colonies) l’avicellaire est bien développé. Sans oser
nous prononcer définitivement sur la position des individus roscovites, ces
derniers nous paraissent néanmoins être très proches de Stephanosella vitrea.
Une espèce de ce groupe a été draguée par « l’Hirondelle » dans le Golfe de
Gascogne et publiée sous le nom de S. biaperta, sans avoir malheureusement
fait l’objet d’une description. Un unique exemplaire (mais nous n’osons pas
affirmer qu’un certain nombre de colonies, trop érodées pour pouvoir être étu¬
diées, n’appartiendraient pas à la même espèce) nous a été transmis dans le
matériel provenant de la station 6 du « Jean Charcot » : les loges (environ 550 p.
de longueur) sont en général munies de deux petits aviculaires plus ou moins
elliptiques latéraux à l’aperture ; rares et généralement abîmés, quelques grands
aviculaires ont été observés ; le sinus était triangulaire (à angle plus ou moins
arrondi) et profond ; bref, le schéma correspondait totalement à la figure 8 de
la planche 40 de Hincks. Nous référant aux travaux d’OsBURN, nous rappro-
241 —
cherons provisoirement, et en attendant qu’une étude générale du groupe à
l’échelon mondial — nécessaire pour la clarification de cet ensemble d’espèces
— soit entreprise, cette forme de l’espèce méditerranéenne Stephanosella « bia-
perta » (Waters, 1879).
V. Famille Exocheliidae BASsler, 1935
Escharoides mamillata (Wood, 1844)
VI. Famille Phyllactellidae Canu et Bassler, 1917
Lagenipora lepralioides (Norman, 1868) = L. socialis Hincks, 1877
VII. Famille Adeonidae Jullien, 1903
Adeonellopsis distoma (Busk, 1859)
(Fig. 7)
Calvet, 1906 a, p. 156 ; Guérin-Ganivet, 1911, pp. 9-10 ; Gauthier, 1962, pp. 222-
223 ; Calvet, 1906 c, p. 408 ; Calvet, 1931, p. 112 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 54-
129 ; Busk, 1884, pp. 187-188.
Espèce déjà connue du plateau continental depuis les récoltes de la « Vienne »,
par 8°50'20" W et 47°37'24" N, profondeur 200 mètres (Guérin-Ganivet), et
par de nombreuses colonies trouvées en de multiples stations prospectées lors
des campagnes du Prince Albert de Monaco dans l’Atlantique Nord (Jullien
et Calvet, 1903 ; Calvet, 1931).
Adeonellopsis distoma, dont nous avons examiné quatre fragments volumi¬
neux et ramifiés provenant du matériel du « Jean Charcot » (station 6), est
une espèce remarquable par la diversité de l’ornementation de sa frontale ;
dans une même colonie en effet, il n’existe pas deux loges possédant le même
« crible » : la forme, le nombre et la diversité des perforations, dont nous avons
représenté quelques aspects, varient considérablement d’une zoécie à une autre.
Cette ornementation devient méconnaissable sur les loges âgées (bases des
colonies), plus ou moins érodées, et qui prennent alors l’aspect figuré par Gué¬
rin-Ganivet.
Répartition : Méditerranée ; Atlantique de la Bretagne aux Açores et Madère ;
Océan Indien.
VIII. Famille Crepidacanthidae Levinsen, 1909
Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847)
IX. Famille Mucronellidae Levinsen, 1902
1. Mucronella ventricosa (Hassall, 1841)
2. Mucronella peachi (Johnston, 1847) var. octodentata Hincks, 1880
16
— 242 —
3. Smittoidea reticulata (Macgillyvray, 1842)
4. Parasmittina trispinosa (Johnston, 1847) (fîg. 4)
5. Smittina landsborovii (Johnston, 1847)
Osburn, 1953, pp. 400-401 ; Hincks, 1880, pp. 341-346 ; Gautier, 1962, pp. 190-
191 ; Kluge, 1962, pp. 424-425 ; Calvet, 1931, p. 91 ; Jullien et Calvet, 1903,
pp. 98 et 148.
Une seule colonie encroûtante, provenant de la station 13. Les loges péri¬
phériques, semblables à celles figurées par Hincks (planche 48, figure 9), beau¬
coup plus longues que larges et de contours presque rectangulaires, sont dispo¬
sées en files longitudinales très peu alternantes, et leurs limites (simples dépres¬
sions peu profondes et à pentes très adoucies) sont peu visibles ; la longueur
de ces zoécies s’accroît progressivement vers le bord externe de la colonie.
Aucun sinus n’est visible en arrière de l’aperture. Les loges centrales, agencées
beaucoup plus irrégulièrement, et parfois presque aussi larges que longues,
présentent un sinus entre la base de l’aperture et l’aviculaire ; chez certaines
de ces loges centrales, nous avons remarqué la présence de deux épines. Dans
tous les cas, la surface de la frontale est ornée de papilles irrégulières, grossière¬
ment alignées dans le sens transversal, et pourvues d’un pore plus ou moins poly¬
gonal à leur base antérieure.
Espèce déjà mentionnée du Golfe de Gascogne (Jullien et Calvet, 1903 ;
Calvet, 1931) dans les récoltes du Prince Albert : station 503 (47°10' N et
50°47'45" W, 1262 mètres de profondeur) ; station 42 (46°47' N et 3°52'15" W,
136 mètres de profondeur), station 57 (43°44'30" N et 6012'15" W, 242 mètres
de profondeur).
Répartition : serait cosmopolite, mais, en raison de la confusion existant
dans ce groupe (voir à cet égard Gautier, 1962, et Osburn, 1953), tout catalogue
serait hasardeux.
6. Palmicellaria skenei (Ellis et Solander, 1786) (fig. 3)
7. Porella laevis (Fleming, 1828) (fig. 5)
8. Porella compressa (Sowerby, 1806)
Calvet, 1928, p. 6 ; Hincks, 1880, pp. 330-334 ; Osburn, 1953, pp. 393-394 ; Kluge,
1962, pp. 450-451.
Deux colonies de cette espèce figurent dans le matériel de la station 14 ;
une troisième, plus volumineuse et servant de support à six autres espèces
( Schizoporella linearis, Mucronella peachi var. octodentata, Ellipsopora flabel-
laris, Pyripora catenularia, Hornera lichenoides et Lichenopora hispida), nous
vient de la station 27.
Répartition : Atlantique boréal, régions arctiques, apparemment circumpo¬
laire. Alaska.
Porella laevis (Fleming) : a, aspect d’une loge ; b, échantillon étudié.
Scrupocellaria scrupea Busk (morphologie du scutum ; schématique).
Fig. 7. — Adeonellopsis distoma (Busk) :
d’une loge ; B, loge marginale ; C, divers types de « cribles » (a, b, c).
Grossissement 100 jx.
244 —
X. Famille Reteporidae Smitt, 1867
1. Schizotheca fissa (Norman, 1864)
2. Retepora sp.
Un fragment d’une Reiepora à agencement réticulé en entonnoir, dont les
zoécies étaient malheureusement trop érodées pour pouvoir être déterminables,
figurait dans le matériel de la station 14.
XI. Famille Celleporidae Busk, 1852
1. Omalosecosa ramulosa (Linné, 1767)
2. Schismopora avicularis (Hincks, 1862)
Sous-Ordre ANASCA Levinsen, 1909
I. Famille Electridae Lagaaij, 1952
Pyripora catenularia (Jameson, 1814)
II. Famille Alderinidae Canu et Bassler, 1927
1. Callopora lineata (Linné, 1767)
2. Larnacius corniger (Busk, 1859)
3. Amphiblestrum flemingi (Busk, 1854) (fig. 9)
4. Capidozoum planum (Hincks, 1880)
III. Famille Flustridae Smitt, 1867
Terminoflustra barleei (Busk, 1860)
Bobin et Prenant, 1966, pp. 189-190 ; Kluge, 1962, p. 316.
Cette espèce, dont Bobin et Prenant (1966) indiquent qu’il n’est connu
aucune récolte au voisinage du littoral français, figure dans le matériel dragué
par le « Jean Charcot » à la station 14, représentée par des individus tout à fait
analogues à la description de Bobin et Prenant.
Répartition : mers européennes boréales, Irlande, Espagne.
— 246 —
IV. Famille Microporidae, Hincks, 1880
1. Micropora coriacea (Johnston, 1847) (fig. 8)
2. Rosseliana rosseli (Audouin, 1826 ?)
V. Famille Cellariidae Hincks, 1880
1. Cellaria sinuosa (Hassall, 1841)
2. Cellaria salicornioides (Lamouroux, 1816)
3. Cellaria salicornia (Pallas, 1766}
VI. Famille Scrupocellariioae Levinsen, 1909
Scrupocellaria scrupea Busk, 1852 (fig. 6)
VII. Famille Cribrilinidae Hincks, 1880
1. Cribrilina punctata (Hassall, 1841)
2. Figularia figularis (Johnston, 1847)
3. Colletosia radiata (Moll, 1803)
Bobin et Prenant, 1966, pp. 589-594; Calvet, 1906 a, p. 155; Calvet, 1928,
p. 5 ; Marcus, 1937, pp. 73-76 ; Osburn, 1953, pp. 187-188 ; Gautier, 1962, pp. 109-
111 ; Calvet, 1906 c, p. 398 ? ; Calvet, 1931, pp. 75-76 ? ; Jullien et Calvet, 1903,
pp. 48 et 127 ? ; Buge, 1957, pp. 206-207 ; Calvet, 1896, pp. 356-357.
Les rencontres de Colletosia radiata sur les fonds du Golfe de Gascogne par
le « Caudan » et « l’Hirondelle » sont nombreuses. Cette espèce, confondue par
les anciens auteurs avec Colletosia innominata en compagnie de laquelle elle
se rencontre très souvent, a été avec certitude draguée par le « Jean Charcot »
dans les stations 1 (peu commun), 3 et 7 (abondant) et 14 (une colonie). Six
épines étaient visibles autour de l’aperture, les pores ronds, les côtes au nombre
moyen de 16 ; généralement, l’umbo était peu marqué.
Répartition : Bassin méditerranéen, Atlantique tempéré boréal européen
et américain, Manche, mer Rouge, Océan Indien, Australie, littoral pacifique
américain.
4.
Colletosia innominata subsp. bifida subsp.
(Fig. 12)
nov.
Quelques colonies d’une Colletosia qui nous paraît inédite ont été draguées,
adhérentes à des coquilles de Lamellibranches, lors de la mission du « Jean
— 247 —
Charcot » (station 1). Il n’est pas à exclure qu’une colonie érodée de la station
6 appartienne aussi à cette espèce.
Description. — Longueur moyenne d’une loge : 330 jr. Largeur égale de 1/2 aux 4/5
de la longueur de la zoécie. Zoarium encroûtant, formé de loges ovalaires, à disposition
plus ou moins rayonnante. Paroi épaisse. Frontale 7-9 costules hautes et crénelées, à épe¬
rons aigus, très élevées avec de fines et assez longues épines (notamment à leur extré¬
mité périphérique), et convergeant vers la ligne axiale. Pores des sillons intercostu-
laires de taille assez réduite, parfois arrondis, mais très généralement ovalaires et
allongés dans un sens perpendiculaire aux costules. Orifice semi-circulaire entouré
par une lèvre épaisse. Lèvre distale ornée de quatre ou cinq épines bifides (il arrive
occasionnellement que l’une ou deux de ces épines soit simple, en particulier dans le
cas de loges périphériques), s’élargissant parfois en palme bifurquée. Postéro-latérale-
ment à l’aperture, au niveau du départ des premières costules, est visible une soie
vibraculoïde comparable à celle que l’on rencontre chez Colletosia innominata.
Ovicelle globuleux, volumineux, pourvu d’irrégularités et souvent couronné à sa
partie apicale d’un petit aviculaire comparable à celui qui existe chez certaines colo¬
nies de Cribrilina punctata. Il existe en arrière de l’aperture un orifice de forme allon¬
gée transversalement, un peu plus volumineux que les quelques pores parfois visibles
derrière lui. Zoécie pourvue de neuf diételles. Nous n’avons pas vu d’aviculaires, ni
en position interzoéciale, ni implantés sur les loges elles-mêmes. Chez les zoécies ovi-
cellées, quatre épines seulement sont visibles ; les plus apicales, inclinées, longent
fidèlement le bord de l’aperture. L’aspect des zoécies considérées à un faible grossisse¬
ment correspond à celui de Colletosia innominata figuré sur la planche de Lagaaij
(1952).
Discussion. — Le tableau des Cribrilinidés de Bobin et Prenant nous conduit
directement aux genres Colletosia et Cribrilina ; nous classons notre espèce du
« Jean Charcot » parmi les Colletosia en raison du grand développement des
costules, de l’absence des aviculaires latéraux et de la non perforation de l’ovi-
celle ; chez Colletosia, dans les colonies entières, les aviculaires (interzoéciaux)
peuvent être (Lagaaij, 1952) présents ou absents, et plus précisément chez
C. radiata et chez C. innominata (selon Bobin et Prenant). Cette forme se
différencie de la Colletosia innominata typique par la forme de ses épines (lon¬
gues et dressées chez C. innominata) et la réduction du pore allongé transversa¬
lement situé en arrière de l’aperture, remplacé ici par plusieurs petites perfora¬
tions pratiquement circulaires.
Le fait que les épines ne soient pas de type simple, mais ramifiées, suggère
immédiatement un rapprochement avec Cribrilina alcicornis Jullien, 1882 ;
cependant, chez cette dernière espèce (de plus grande taille) les aviculaires laté¬
raux sont très abondants, les épines forment des palmes beaucoup plus déve¬
loppées que chez les animaux du « Jean Charcot », les costules sont beaucoup
plus nombreuses, et enfin l’ovicelle est d’une taille plus réduite, d’une forme
différente, et sans aviculaire apical. L’examen des échantillons de référence
de Cribrilina alcicornis conservés dans les collections du Laboratoire de Bio¬
logie des Invertébrés Marins du Muséum national d’ Histoire naturelle nous a
permis de confirmer la réalité de ces différences. D’ailleurs, l’animal du « Jean
Charcot » est une Colletosia, tandis que l’espèce draguée par le « Travailleur »
appartient typiquement au genre Cribrilina.
Une autre espèce possède, autour de l’orifice, des épines d’un type complexe :
il s’agit de Cribrilina spitzbergensis Kluge, 1962, mais les épines sont ici rempla¬
cées par des lamelles sessiles qui n’ont rien de commun avec les formations
existant chez les individus du « Jean Charcot ».
— 248 —
La clé dichotomique des Cribrilinidés proposée par Osburn (1953) conduirait,
si la forme du « Jean Charcot » était dépourvue de diételles, à la déterminer
comme étant une Reginella. Reginella furcata (Hincks, 1884) rappelle par cer¬
tains côtés notre forme : 6-8 paires de costules, ovicelle aussi long que large
et volumineux, présence d’une paire d’épines bifides sur les côtés de l’aperture.
Toutefois la présence des diételles exclut l’appartenance à ce genre. Reginella
furcata, d’autre part, n’a qu’une seule paire d’épines. ..
Il existe également des épines bifurquées chez Membraniporella bifurcata
Powell, 1967, espèce très différente par ailleurs. Un certain nombre de genres
fossiles ( Steginopora , Ubagshia) d’une autre famille de Cribrimorphes (Pelma-
toporidae) peuvent également présenter des épines ramifiées ; mais, de nom¬
breux autres caractères, portant en particulier sur le nombre des épines et leur
situation, les ovicelles et les aviculaires, les éloignent considérablement (voir
Jullien, 1886, et Bassleh, 1953).
Diagnose :
Colletosia à zoécies de taille relativement réduite, à costules hautes et créne¬
lées et au nombre d’une huitaine, à 4-5 épines bifides autour de l’aperture ;
pas d’aviculaires latéraux ni interzoéciaux ; parfois, un aviculaire à l’apex de
l’ovicelle. Ovicelle globuleux.
Remarque :
Waters (1923) précise que chez Colletosia innominata « the primary has 11
spines, a large one at the proximal border bifurcates ». Ce caractère de l’ances-
trula confirme la parenté de la forme draguée par le « Jean Charcot » et de
l’espèce de Moll.
Ordre CTENOSTOMATA Busk, 1852
Famille Alcyonidiidae Johnston, 1849
Alcyonidium mytili Dalyell, 1849
Bobin et Prenant, 1956, pp. 216-219 ; Hincks, 1880, pp. 498-500 ; Eciialier et
Prenant, 1950.
Une colonie encroûtante dans la concavité d’une coquille de Lamellibranche
provenant de la station 1. La morphologie du tube digestif ne permet aucune
confusion avec Alcyonidium polyoum.
Répartition. — « Les indications de localités données pour A. mytili par la
plupart des auteurs sont à revoir et restent douteuses, en raison de confusions
certainement faites avec A. polyoum (Bobin et Prenant, 1956). Dans le Bassin
d’Arcachon (d’HoNDT, 1968, inédit), cette espèce est encroûtante sur les coquil¬
les de Mytilus draguées dans le fond des chenaux, tandis qu’ Alcyonidium polyoum
enveloppe la base des Fucus vesiculosus et recouvre la face inférieure des blocs
de pierre de la station « La Vigne » ; les deux espèces cohabitent à T Ile aux Oiseaux,
dans le fond des cuvettes permanentes creusées sous les cabanes sur pilotis, la
— 249
première sur les coquilles, la seconde est encroûtante en masses charnues sur
la face inférieure des tuiles immergées. Espèce également connue de la Baie de
Morlaix (Bobin et Prenant ; Echalier et Prenant).
Peut-être faut-il prendre en considération les références de Jullien et Cal-
vet (1903, p. 121) mentionnant la présence de cette espèce (sur une coquille
d ’Anomia) par 155 mètres de profondeur à la station 46 (46°24'42" N et
3°35'15" W) des campagnes de « l’Hirondelle ». La référence de Calvet (1931,
p. 11 : Spitzberg) est moins certaine.
Ordre CYCLOSTOMATA Busk, 1852
Sous-ordre TUBULIPORINA Milne-Edwars, 1838
I. Famille Terviidae Canu et Bassler, 1920
Tervia irregularis (Meneghini, 1844)
Jullien, 1882, p. 501 ; Calvet, 1906 c, p. 472 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 114-
115 ; Calvet, 1931, p. 29 ; Calvet, 1896, pp. 265-266 ; Waters, 1922, pp. 5-7.
Espèce déjà récoltée par le « Travailleur » (Jullien, 1882 ; Calvet, 1906)
lors des dragages 40 (392 mètres de profondeur, par 44°5' N et 9°35' W) et 4
(2651 mètres de profondeur), ainsi que par « l’Hirondelle » et les navires succes¬
sifs du Prince Albert de Monaco en de très nombreux points du Golfe de Gas¬
cogne (Jullien et Calvet) et par le « Caudan » (Calvet, 1896).
Selon Calvet (1931), Tervia irregularis ne remonte pas au-delà du 45° degré
de latitude Nord ; les récoltes du banc de la Chapelle contribuent à déplacer
légèrement cette limite arbitraire vers le nord. L’espèce a été draguée par le
« Jean Charcot » en deux points : station 14 (un court fragment) et station 27
(quelques débris de colonies) ; ces individus sont tout à fait semblables au
« type » de Tervia folini Jullien, 1882 (rapporté ensuite à T ervia irregularis),
provenant de la campagne de 1880 du « Travailleur », et conservé dans les col¬
lections du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris.
Répartition : Méditerranée, Adriatique, Golfe de Gascogne, Atlantique tem¬
péré boréal, Açores, Australie, Océan Indien.
IL Famille Entalophoridae Reuss, 1869
1. Mecynoecia proboscidea (Milne-Edwards, 1838)
2. Entalophora (?) sp.
(Fig. 10)
Fixée par sa base sur une coquille, une Entalophoridae que nous n’avons
pas pu déterminer a été observée dans le matériel de la station 6. Le zoarium
est divisé dichotomiquement en deux branches, dressées très obliquement par
rapport au substrat.
250 —
Les loges, non réunies en faisceaux, et au nombre de deux-trois rangées dans
le sens transversal sur le tronc initial adhérent, sont souvent alignées jusqu’à
six rangées sur les ramifications érigées. Agencées parallèlement à l’axe de la
ramification et ponctuées sur leur partie rampante, les zoécies se dressent ensuite
en prenant un aspect régulièrement strié, dessinant des anneaux successifs, se
poursuivant jusqu’à l’orifice. Les loges marginales s’incurvent de plus en plus
vers l’extérieur, et celles des rangées les plus périphériques sont très nettement
divergentes. Les extrémités des deux ramifications sont élargies, dilatées, et
les zoécies (courtes à ce niveau) y sont rangées d’une manière presque concen¬
trique sur plusieurs verticilles. L’une de ces extrémités, claviforme, supporte
une ooécie symétrique surimposée, semblant dévier les tubes qui l’entourent
et paraissant présenter deux petits oecistomes circulaires légèrement saillants,
l’un axial et postérieur, l’autre plus antérieur et légèrement décalé latérale¬
ment.
La morphologie du zoarium, la présence de zoécies sur toute la périphérie
des ramifications, la forme et l’agencement de l’ooécie justifient la place de cette
espèce dans la famille Entalophoridae. La comparaison des caractères géné¬
riques distinctifs nous conduit au genre Entalophora, mais nous n’avons pas pu
la rattacher à une espèce déterminée.
III. Famille Tubuliporidae Johnston, 1838
1. Proboscina major (Johnston, 1847)
2. Idmonea atlantica Forbes, 1847
Sous-ordre CANCELLATA Gregory, 1896
Famille Horneridae Gregory, 1899
Hornera lichenoides (Linné, 1767)
Sous-ordre RECTANGULATA Waters, 1887
Famille Lichenoporidae Smitt, 1866
Lichenopora hispida (Fleming, 1826)
Fig. 11. — Crisia (?) sp. :
fragment ovicellé du zoarium ; b, disposition des zoécies en vue latérale.
Fig. 12. — Colletosia innominata (Couch) bifida subsp. nov. :
a, zoécies ; b, soies ; c, aspect des épines.
Grossissement 100 ijl.
— 252 —
Sous-ordre ARTICULAT A Busk, 1859
Famille Crisiidae Johnston, 1847
1. Crisia aculeata Hassall, 1841
2. Crisia (?) sp.
(Fig. 11)
La description des Crisiidae fait actuellement appel à l’expression d’une
formule, tenant compte du nombre de zoécies par entre-nœud, de la position
des ooécies et du mode de ramification (Harmer, 1891 et 1915 ; Marcus, 1937 ;
Kluge, 1962 ; Harmelin, 1968). Nous nous inspirerons, en les modifiant quelque
peu, des principes énoncés par ces auteurs pour l’établissement de la termino¬
logie suivante :
a) le contenu d’une parenthèse symbolisera un entre-nœud (...) ;
b) le sigle Ov représentera une ooécie ;
c) la lettre Z précédée d’un chiffre indiquera le nombre de zoécies de l’entre-nœud ;
la lettre G ou D précédant ce chiffre signifiera que, l’entre-nœud étant vu par la face
frontale, il débute respectivement par une loge située à gauche ou à droite ;
d ) le signe B indiquera le départ d’une ramification. Il sera suivi d’un exposant
indiquant, à partir de la base de l’entre-nœud, la zoécie qui est à l’origine de cette
ramification. Les lettres G et D indiquent respectivement que cette ramification part
vers la gauche ou la droite de la colonie ;
e) le nombre des zoécies de l’entre-nœud stérile est indiqué en tête de la parenthèse
par un seul terme : par exemple, 7 z = 7 zoécies dans un entre-nœud stérile. Si la paren¬
thèse contient deux fois la lettre Z précédée d’un chiffre :
— ou bien ces deux symboles sont séparés par le sigle Ov : ils indiquent respective¬
ment le nombre des zoécies précédant et suivant l’ooécie ; par exemple, 6 z -f- Ov +
4 z = 6 zoécies avant l’ooécie, et 4 zoécies après.
— ou bien la parenthèse ne contient pas le sigle Ov, et l’on trouve un symbole tel
que (1 z -f- 1 z + 1 z) : il signifie que les zoécies au nombre de 3 ici sont situées dans
le prolongement l’une de l’autre.
f) une flèche —> indiquera une bifurcation ;
g) Le signe -f- servira à séparer les différents symboles.
Ces conventions étant posées, l’un des exemplaires les mieux conservés de
l’espèce décrite ci-après aura donc la formule suivante :
(1 z + 1 z) -f (D2 z) + (D 3z + G B 3) + (G 7z ? + G B 3) + (G lOz -b GB 9)
+ (G 13 z + D B 3) + (D 6 z + Ov + 4 z ? + D B 5) + ?
? (G 6 z ?)
Dans quatre stations, 6 (assez abondant), 27 (quelques rameaux), 7 et 28
(un fragment), nous avons trouvé fixé sur des supports divers un certain nombre
d’échantillons d’une Crisiidae dont la plupart des colonies était brisée.
— 253 —
Description : le premier entre-nœud est formé de zoécies implantées dans
le prolongement l’une de l’autre ; le deuxième entre-nœud est formé de deux
loges, et le troisième de trois ; les rameaux latéraux partent assez bas, généra¬
lement sur la troisième ou la cinquième zoécie ; une ramification part en-dessous
d’une ooécie ; les entre-nœuds, très courts à la base de la colonie, peuvent grou¬
per près d’une quinzaine de zoécies dès le sixième entre-nœud.
Les entre-nœuds sont larges, puisque l’on peut compter jusqu’à cinq zoécies
dans le sens de la largeur. Les zoécies sont très nettement recourbées vers la
face frontale et libres à leur extrémité, comme le sont celles de Crisia eburneo-
denticulata. A l’extrémité de chaque entre-nœud on trouve toujours quatre
zoécies, et c’est sur l’une des deux du centre, plus courtes que les deux périphé¬
riques, que s’implantera l’entre-nœud suivant en cas de bourgeonnement suc¬
cessif. Les nœuds sont de couleur orangée.
L’ooécie est globuleuse, bombée, légèrement plus longue que large ; sa partie
supérieure est nettement aplatie, et séparée du reste du corps de cette loge par
une carène peu saillante. Nous avons distingué au sommet un pore ovalaire,
mais ne pouvons pas affirmer qu’il n’ait pas été autrefois surmonté d’un
péristome, maintenant brisé.
C’est donc sur la base de ces documents que nous avons tenté de déterminer
l’espèce du « Jean Charcot ».
La Crisia sigmoidea Waters, 1916, rappelle beaucoup la forme étudiée ; en
effet, la morphologie de l’ooécie est la même, le début des premières ramifica¬
tions comparable, la courbure des zoécies semblable, ainsi que la coloration
des nœuds. Un rapprochement serait peut-être aussi à faire avec la forme de
Crisia fistulosa Relier, 1867, figurée et décrite par Busk (1852).
La Crisevia pseudosolena décrite en 1937 par Marcus présente plusieurs
points communs avec notre espèce atlantique. La morphologie externe de l’ooé-
cie est presque la même, la forme des zoécies normales sensiblement identique,
enfin le mode d’agencement et la formule de la disposition des loges sont assez
affines. S’il se confirme qu’il n’existe pas d’oecistome chez l’animal du « Jean
Charcot », la ressemblance n’en sera que plus accentuée. Le genre Crisevia avait
été créé en raison de l’existence d’une niche calcaire interne à l’ooécie, et que
nous n’avons pu mettre en évidence en considérant par sa partie apicale l’ooécie
ouverte à son sommet. L’espèce-type, C. pseudosolena, est un animal caracté¬
risé entre autres par la présence d’un grand nombre de rhizoïdes, ce qui semble
être bien le cas de nos échantillons.
Muséum national d Histoire naturelle ,
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins
Résumé
Inventaire des 53 espèces de Bryozoaires Ectoprocles draguées en décembre 1968
dans l’Océan Atlantique par la mission du « Jean Charcot ». Un certain nombre d’entre
elles ne figuraient pas encore dans les listes faunistiques de cette région, n’étant parfois
connues que de biotopes très éloignés du Golfe de Gascogne. Description de Colletosia
innominata subsp. bifida subsp. nov.
— 254
Zusammenfassung
Verzeichnis der 53 Arten von Polyzoa Ectoprocta, die im Dezember 1968 wâhrend
der « Jean Charcot » ’s Unternehmung im atlantischen Meer gebaggert würden. Allerlei
Arten waren noch nicht in die faunitischen Listen dieses Gegend ; manchmal waren
sie nur von Biotopen fern von biskayischen Meerbusen gekannt. Beschreibung von
Colletosia innominata subsp. bifida subsp. nov.
Abstract
Récapitulation of the 53 species of Ectoprocta Bryozoa dredged in december 1968
by the mission of « Jean Charcot » in the Atlantic Océan. A nuinber of these species
are not still in the register of fauna of the région, sometimes only known from biotops
very near of French coasts. Description of Colletosia innominata subsp. bifida subsp.
nov.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 257-268.
POLYMORPHISME ET AFFINITÉS
DE FENESTRULINA MUTABILIS ( HASTINGS , 1932 )
( Bryozoaire Chilostome )
Par Jean-Loup d’HONDT et Louis REDIER
Le Bryozoaire Chilostome Microporellidé Fenestrulina mutabilis (Hastings,
1932) a maintes fois depuis sa découverte suscité l’intérêt des auteurs. L’aspect
très polymorphe de son zoarium, tantôt encroûtant, tantôt lamellaire foliacé,
tantôt flustroïde, la morphologie plus ou moins variable de ses zoécies se sont
souvent révélés déroutants. Par ailleurs, un certain nombre d’analogies avec
Fenestrulina malusii (Audouin, 1826) ont été la source de multiples confu¬
sions.
La découverte par l’un d’entre nous de deux colonies flustroïdes de Fenestru¬
lina mutabilis dans le matériel dragué dans la baie de Jameson (Jan Mayen)
lors de la Campagne de 1929 du « Pourquoi-Pas ? » (15.8.1929, dragage 8) nous
a incités à reconsidérer les questions de la variation intraspécifique chez ce
Microporellidé, et de ses rapports avec d’autres espèces actuelles et fossiles
appartenant à cette même famille. Nous adressons nos très sincères remercie¬
ments à M. E. Buge du Laboratoire de Paléontologie du Muséum national
d’Histoire naturelle, et à Miss P. Cook du British Muséum.
L’échantillon-type de Fenestrulina mutabilis diffère (selon Hastings, 1932)
par Tin certain nombre de points que nous réunirons pour plus de commodité
dans le tableau 1.
Tableau I
17
— 258 —
Autres différences :
— orifice de la loge plus allongé par rapport à sa largeur chez F. mutabilis que chez
F. malusii ;
— chez F. mutabilis, l’opercule se prolonge de chaque côté vers l’arrière par une petite
indentation ;
- — la plupart des chambres à pores présentes chez F. malusii sont remplacées chez
F. mutabilis par des rosaces multiporées, chacune occupant la zone ovale et
allongée de la cloison latérale ou distale contre laquelle se trouve la chambre
à pores chez F. malusii (disposition de ces chambres : une distale, et une sur la
partie distale de chacune des deux cloisons latérales).
En plus de ces caractères, il sera nécessaire de faire les remarques suivantes :
— tout comme Fenestrulina malusii, F. mutabilis possède un ascopore en croissant
situé un peu en avant du milieu de la zoécie ;
— Hastings souligne en outre qu’ « il peut y avoir » chez son espèce de deux à quatre
épines sur la lisière de l’orifice, qu’il peut exister peu fréquemment des chambres
à radicelles à l’angle formé par les cloisons de base et latérales, et que la cloison
de base présente une zone ovale, non calcifiée et de dimensions variables dans
sa partie distale ;
— enfin, l’exemplaire oiiginal de F. mutabilis est unilammellaire.
De nombreux caractères permettent donc de différencier les deux espèces.
Les deux colonies draguées par le « Pourquoi-Pas ? » et que nous décrirons
maintenant correspondent à la diagnose de F. mutabilis.
I. — Description des exemplaires du « Pourquoi-pas ? »
1. Zoarium
Zoarium blanc jaunâtre, aplati, bilaminaire, zoécies alternantes d’une couche
à l’autre, formant des colonies érigées flustromorphes d’une dizaine de centi¬
mètres de hauteur, ramifiées dichotomiquement, souples, laciniées en languettes
assez étroites (une dizaine de loges dans le sens transversal) s’élargissant à leur
extrémité. Colonie fixée à sa base par un étroit pédoncule sur un support plus
rigide qu’elle recouvre alors partiellement d’une couche unilaminaire.
2. Morphologie génér le
Zoécies alternantes, sans aviculaires ni épines distales, séparées par des val¬
lées profondément marquées et ne se touchant qu’en profondeur. Paroi frontale
perforée de nombreuses rangées de pores « étoilés » sensiblement circulaires,
reliés par de fins sillons et uniformément répartis. Une seule rangée de pores,
plus allongés dans le sens axial que les pores précédents, est comprise entre
l’aperture et le bord antérieur de la loge. Ascopore en forme de croissant de 26-
28 p. de longueur, situé juste en avant du milieu de la zoécie, entouré d’une zone
non perforée dessinant une couronne autour de lui, limité par une lèvre discrète
formée par un léger bourrelet, et souvent porté par un très modes ’c bombement
de la frontale.
Dimensions de l’aperture : longueur 270 fi,
hauteur 165 fi.
— 259
Aperture donc plus large que haute, et entourée d’une marge légèrement suré¬
levée.
Trois types morphologiques de zoécies sont à considérer :
a) Zoécies du limbe : zoécies losangiques (tronquées à leur extrémité) ou
rectangulaires, d’environ 1,2 à 1,4 mm de long sur 0,5 mm de largeur maximale ;
de 10 à 12 loges par rangée dans le sens transversal, une vingtaine dans le sens
longitudinal (allongées suivant une direction antéro-postérieure le long des
parois, et désordonnées dans la partie centrale de la zoécie). Bord de la colonie
constitué par des zoécies plus allongées et plus rectangulaires.
b) Jeunes zoécies du bord terminal du limbe : pores moins nombreux et plus
régulièrement disposés, semblant rayonner à partir de l’ascopore.
c) Zoécies de la partie encroûtante : plus larges que longues.
N. B. : Les zoécies du pédoncule de fixation sont intermédiaires entre les types
décrits ci-dessus aux paragraphes a et c.
3. Opercule : ovicelle
L’ovicelle, lorsqu’il est bien développé, est hyperstomial, presque sphérique,
et fermé par l’opercule ; les jeunes ovicelles apparaissent comme des masses
translucides, peu saillantes, et finement réticulées. L’opercule, presque semi-
circulaire, mais plus large que haut, présente un sclérite très marqué le long
de son bord arrondi, et surtout le long de la région proximale postérieure ; il
porte latéralement un petit processus saillant à angle droit vers l’intérieur ;
chacune des deux extrémités postérieures du sclérite est munie d’une petite
pointe la prolongeant vers l’arrière.
Fig. 1-2. — Fenestrulina mutabilis (Jan Mayen). 1, jeune ovicelle (x 65) ; 2, ovicelle adulte (X 45).
260 —
4. Rosaces, zones ovales, chambres radiculaires et à pures
Nous n’avons pas vu la zone ovale non calcifiée signalée par les auteurs sur
la face basale de la zoécie ; les chambres radiculaires sont rares (nous n’en avons
vu qu’une seule sur la vingtaine de zoécies ouvertes). Il ne semble pas y avoir
de chambres à pores ; elles sont remplacées par des rosaces perforées, au nombre
de trois : une distale et une sur chaque paroi latérale (une zoécie a présenté
deux rosaces sur la même paroi).
II. — Autres formes décrites de Fenestrulina mutabilis
Les auteurs ont rattaché à Fenestrulina mutabilis, ou très rapproché de cette
dernière, un certain nombre de formes apparentées. Nous réunirons dans un
même tableau que nous discuterons et interpréterons ensuite, toutes les formes
et espèces très proches de celle que nous venons de décrire (tableau II).
Chez toutes ces formes différentes, la morphologie des pores, lorsqu’elle a
été précisée, est étoilée ; ces pores sont parfois mentionnés comme étant reliés
par de fines sutures sinueuses délimitant un certain nombre de plaques allon¬
gées ; une suture axiale, plus nette chez les jeunes loges, parcourt la zoécie de
l’ascopore à la partie postérieure (Harmer). Les zoécies sont toujours alter¬
nantes. Les pores sont de taille variable : petits chez l’exemplaire du « Pourquoi-
Pas ? » et la forme originale, ils sont nettement plus gros chez l’exemplaire
de Darwin et Busk (1854) et celui de Redier (1966), qui rappelle la morpholo¬
gie générale de Fenestrulina reticulata Powell, 1967 (cette espèce offre d’ailleurs,
selon son descripteur, quelques affinités avec l’holotype de F. mutabilis, mais
s’en écarte par de nombreux caractères), qui présente en effet de gros pores
assez serrés sur la plus grande partie de la frontale, sauf en une zone située
derrière l’ascopore (le sclérite de l’opercule y est dépourvu de processus saillant ;
l’orifice de la loge est proportionnellement très allongé dans le sens de la hau¬
teur, et muni de 3-5 épines ; les zoécies hexagonales sont séparées par de pro¬
fondes dépressions, et leur frontale est ornée d’un mucron saillant où se trouve
l’ascopore).
Il ressort de la lecture du tableau et des observations précédentes que, si
un certain nombre de formes sont étroitement apparentées, les particularités
d’autres les écartent trop de l’ensemble des caractères communs aux autres
types pour que l’on puisse les laisser au sein de la même espèce. C’est en effet
le cas de la forme de Darwin figurée par Busk (1854) chez laquelle, même chez
des zoécies ovicellées, les pores ne colonisent qu’une faible partie de la surface
de la frontale ; cette forme est donc à séparer de Fenestrulina mutabilis, bien
que la forme de la zoécie et l’agencement de la colonie soient très proches de
ceux de l’espèce de Hastings ; en l’absence de documents sur les chambres
radiculaires, rosaces et zones non calcifiées, nous nous abstiendrons de prendre
une position sur la situation systématique de cette espèce. De même, la forme
de Darwin des Falklands, sans chambres à radicelles, sans rosaces ni chambres
à pores, et à zone non perforée uniquement en arrière de l’ascopore, est sans
nul doute à rapprocher de Fenestrulina malusii.
Si nous considérons successivement les différentes autres formes, nous obser¬
vons un passage progressif du zoarium encroûtant au zoarium flustomorphe,
Tableau II
1. Selon Hastings, la plupart des zoécies possédant une zone ovale n’ont pas de chambres à pores ; si la zone ovale manque, une ou plusieurs chambres à pores sont présentes.
2. La forme de Darwin (a) possède, selon Hastings, un orifice considérablement plus long que F. malusii (cf. F. mutabilis ), mais ne présente pas le sclérite operculaire
saillant à angle droit existant chez F. mutabilis et F. malusii.
262 —
et peut-être également un passage progressif de la forme unilamellaire à la
forme bilamellaire ; l’absence de la zone non calcifiée basale est l’apanage des
formes bilamellaires ; les chambres à radicelles sont signalées par les auteurs
comme étant un caractère inconstant ; la présence ou l’absence d’épines ne
semble pas non plus devoir être un caractère déterminant (d’ailleurs, des épines
brisées à leur base sont assez souvent difficiles à discerner !) ; nous avons déjà
parlé plus haut des variations relatives des deux dimensions de la zoécie ; selon
Hastings, les rosaces et chambres perforées peuvent coexister ; enfin, parmi
les colonies dont l’aspect des loges a été décrit, les formes encroûtantes ont
des loges en relief, la forme flustromorphe, le zoarium plus aplati. 11 se dégage
donc de la comparaison et de la discussion des rapports précédents un schéma
général, une vue globale des caractères et de l’intervalle de variabilité intraspé-
cifique.
A la lumière des documents précédents, nous pouvons donc essayer de donner
une description complète de l’espèce Fenestrulina mutabilis, en tenant compte
des variations relatives d’un type zoarial et zoécial à l’autre.
III. Nouvelle description de Fenestrulina mutabilis
1. Zoarium
Zoarium blanc ou jaunâtre, comportant une partie basale encroûtante plus
ou moins développée, pouvant se prolonger par un limbe laminaire, flustroïde
ou flustromorphe, qui est relié à cette base par une zone de fixation pouvant
se réduire à un pédoncule de fixation plus ou moins étroit. Limbe plus ou moins
digité ou foliacé, peut-être en relation avec les conditions écologiques du biotope
(turbulence ?). Il ne semble pas, en dépit de l’indigence des observations écolo¬
giques réalisées par les auteurs, qu’il faille accorder une importance au facteur
de la latitude ; la température de l’eau intervient peut-être dans la morpholo¬
gie du zoarium, mais une expérimentation s’avérerait ici nécessaire.
Colonies encroûtantes ou lamellaires toujours à une seule couche de zoécies.
Colonies flustroïdes à deux couches de zoécies facilement séparables (et pou¬
vant emprisonner entre elles des spiculés d’éponges ; la forme flustroïde n’est
peut-être à l’origine qu’une superposition accidentelle de deux couches unila-
mellaires, de part et d’autre d’un substrat commun organique ou non, ultérieu¬
rement résorbé). Colonies flustromorphes bilamellaires, à deux couches de zoé¬
cies très cohérentes par leurs parties basales et inséparables, et entrant en
continuité l’une avec l’autre par des loges latérales de morphologie légèrement
différente.
La plupart des problèmes posés par l’édification de cette structure uni- ou
bilamellaire ne pourront sans doute être résolus que par une étude génétique
de populations, de la fixité des caractères ou, au contraire, de l’adaptation éco¬
logique en fonction de la nature du milieu.
2. Morphologie zoéciale
Zoécies aplaties chez les formes bilamellaires, en relief chez les formes encroû¬
tantes, et paraissant également plates chez les formes unilamellaires foliacées.
Polygonales, souvent très allongées, rectangulaires ou losangiques (tronquées
à leur extrémité) dans les parties libres, les loges sont plus larges que longues
— 263 —
sur les parties encroûtantes ; les loges du pédoncule de fixation ont une morpholo¬
gie intermédiaire entre ces deux types, la transition s’effectuant très rapidement.
Dimensions des loges : dans les parties foliacées 1,2-1, 4 mm X 0,5 mm ; dans
les parties encroûtantes : 0,65-0,90 X 0,4 mm. Zoécies du bord du limbe plus
allongées et rectangulaires. Les loges encroûtantes d’une colonie partiellement
flustromorphe sont moins saillantes que les loges d’une colonie uniquement
encroûtante.
Fig. 3. — Fenestrulina mutabilis (Jan Mayen) : opercule (X 315).
Zoécies alternant régulièrement, parfois avec 3-5 épines distales, séparées par
des dépressions accentuées. Frontale semblant constituée de nombreuses pla¬
ques réunies par de fines sutures courant d’un pore frontal à l’autre. Pores
frontaux étoilés, de taille et de nombre très variable suivant la provenance de
l’échantillon, et uniformément répartis sur la surface, à l’exception d’une zone
circulaire autour de l’ascopore. Une seule rangée de pores entre l’aperture et
le bord antérieur de la loge.
Aperture presque semi-circulaire, mais plus large que haute, bordée par une
marge formant un léger bourrelet périphérique, fermée par un opercule de
même forme ; opercule bordé par un sclérite épaissi le long du bord arrondi,
notamment dans la région proximale qui porte en particulier un petit processus
saillant vers l’intérieur à angle droit, et s’achevant à l’arrière de chaque côté
par une petite pointe.
Ovicelle non poré fermé par l’opercule. Translucide et réticulé lorsqu’il com¬
mence à se former, il apparaît comme hémisphérique lorsque son développement
est achevé.
Chez les formes encroûtantes et unilamellaires, il existe souvent une zone non
calcifiée sur la partie antérieure de la face basale. Cette zone est absente des
zoécies des formes bilamellaires. Il peut exister, de chaque côté de la paroi
basale, au contact de la face latérale, une chambre d’où peut sortir une radicelle,
chambre séparée de la cavité principale par une cloison oblique ; ces chambres
ne sont présentes, au plus, que chez quelques zoécies d’une colonie donnée.
Chaque zoécie présente, en général, soit une chambre à pores distale et au
moins une chambre à pores sur chaque paroi latérale (et parfois 2-3 sur la même
paroi), soit (le plus fréquemment) des rosaces perforées d’un assez grand nombre
de pores, et situées à l’emplacement qu’auraient dû occuper les chambres pré¬
cédentes. Il semble que la zone ovale et les chambres à pores puissent s’exclure
mutuellement.
— 264 —
L’ascopore est en forme.de croissant, bordé par un fin bourrelet au moins
chez les formes bilamellaires, et généralement de taille plus réduite chez les
formes libres que chez les formes encroûtantes. Il peut être partiellement clos
par une substance membraneuse.
3. Dimensions
Calculées d’après son échelle, les loges figurées par Hastings (1932) peuvent
atteindre 0,7fi mm, avec une aperture de 0,16 mm de longueur sur 0,14 de hau¬
teur. La forme de Harmer (1957) mesure plus de 0,6 mm. La forme de Redier
(1966) mesure 0,40-0,53 mm X 0,40 mm, avec une aperture haute de 85 p. et
longue de 150 p,. Enfin, celle du « Pourquoi-Pas ? » atteint, pour les loges du limbe,
1,2-1, 4 mm X 0,5 mm (avec une aperture de 270 p. X 165 p.) et, pour les loges
basales, 650-900 p. de large sur 400 p. de long environ.
IV. — Affinités
Nous avons déjà mentionné, dans le tableau II, deux formes alïines de Fenes-
trulina mutabilis :
a) La première, récoltée par Darwin (a) aux Faklkands et étudiée par Has¬
tings (1932), vaguement encroûtante, unilamellaire, à répartition des pores uni¬
forme mais avec une zone non perforée en arrière de l’ascopore, à zone ovale
basale, sans chambre à radicelles, ni rosaces, ni chambres à pores, à aperture
semblable à celle de F enestrulina mutabilis, mais à épaississement operculaire
dépourvu du sclérite saillant vers l’intérieur, est visiblement une forme inter¬
médiaire, mais qu’il n’est pas possible actuellement de rattacher plutôt à l’une
qu’à l’autre des deux espèces.
b) La seconde, également récoltée par Darwin (b) et étudiée parBusK (1854),
provenant de la Terre de Feu, encroûtante, unilamellaire, à zone ovale basale,
mais à répartition latérale des pores, appartient sans nul doute à F enestrulina
malusii.
11 existe dans la littérature deux autres Microporellidés très proches de Fenes-
trulina mutabilis ; ce sont F enestrulina ampla Canu et Bassler, 1928, décrite
du Brésil, et Microporella divaricata Canu, 1904, décrite du tertiaire patagon,
et que Waters (1904) a ensuite cru retrouver dans le matériel récolté par l’Expé¬
dition Antarctique Belge de la « Belgica ». Nous étudierons successivement ces
trois formes.
1. Fenestrulina ampla Canu et Bassler, 1928
Nous avons pu examiner l’exemplaire de référence de la collection Canu
conservé au Laboratoire de Paléontologie du Muséum national d’Histoire natu¬
relle. Nous redonnerons une description de cet échantillon, la description ori¬
ginale étant trop sommaire et partiellement erronée.
Zoarium encroûtant, unilamellaire, à zoécies alternantes, saillantes, distinc¬
tes, séparées par un sillon assez profond. Hexagonales, souvent beaucoup plus
longues que larges, elles mesurent (nous recitons les chiffres de Canu) de L =
0,75 X 1 = 0,50 mm à L = 0,90 X 1 = 0,22 mm. Face frontale aplatie, percée
J.-L. D’HONDT ET L. REDIER PLANCHE 1
Fenestrulina mutabilis (cliché Jourdain).
Exemplaire de Jan Mayen (zoarium).
Bull. Mus. l/ist. nat., Paris, :
2e sér., 1.
ri0 1, 1970.
J.-L. D’HONDT ET I,. REDIEH
PLANCHE 11
Bull. Mus. Ilist. nal., Paris, 2e sér., t. 42, n° 1, 1970.
— 265 —
de gros pores uniformément répartis, sauf dans la région entourant l’ascopore
en forme de croissant (contrairement à la diagnose de Canu, suivant laquelle
il est arrondi ; l’ascopore rond n’apparaît que sur des échantillons partiellement
usés) et situé presque à mi-longueur de la zoécie. Aperture presque hémisphé¬
rique, plus large que haute (chiffres de Canu : 1 = 0,17-0,20 mm ; h = 0,12-
0,15 mm). Ovicelle hyperstomial non poré (de forme arrondie un peu allongée,
mais peu saillant), orné d’une petite protubérance centrale (il n’est pas impos¬
sible que l’ovicelle étudié soit en formation, car ses contours ressemblent beau¬
coup à ceux des tout jeunes ovicelles de F. mutabilis ), fermé par l’opercule.
« Opercule marqué par une bande épaisse » (Canu) ; cet opercule serait très
proche de celui de F. mutabilis, mais les sclérites saillants n’ont pas pu être
observés. Nous donnons quelques schémas des différentes formes que peut
prendre l’ascopore (fîg. 4).
o
Fig. 4. — Fenestrulina ampla : variations de la morphologie de l’ascopore (le quatrième et le pre¬
mier : X 530 ; les autres : X 650).
Fig. 5. — Fenestrulina dwaricata : différentes formes d’ascopores (les deux premiers : X 530 ;
les autres : 650).
En l’absence de renseignements sur la présence ou l’absence de rosettes ou
de chambres à pores, sur la présence d’une zone ovale non calcifiée, et sur la
présence de chambres à radicelles (et ne voulant pas prendre le risque
de gravement léser l’unique — et petit — exemplaire de référence en essayant
de disséquer une loge), nous ne pouvons pas affirmer la non similitude de cette
espèce et de F. mutabilis, mais en nous fondant essentiellement sur la forme
de l’ovicelle et de l’opercule, nous pensons cependant avoir affaire à deux espèces
différentes.
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Fenestrulina mutabilis.
1, exemplaire de Jan Mayen (quelques zoécies) (X 60) ; 2, exemplaire de Jan May en (rosace perforée ;
à gauche, une chambre à radicelles) (x 100) ; 3, exemplaire de Nouvelle-Calédonie (quelques zoé¬
cies) (cliché Plessis) (x 80).
— 266 —
2. Fenestrulina divaricata (Canu, 1904)
Bassler (1953) a défini le genre Fenestrulina Jullien, 1888, comme suit :
« Frontal with stellate tremopores, no avieularia », par opposition au genre
Microporella, défini en ces termes : « Frontal with non stellate tremopores,
latéral avicularium without lines of growth ; peristome with spines ». Si nous
considérons ces deux définitions, le type et les exemplaires de Microporella
divaricata Canu, 1904, conservés dans les collections du Laboratoire de Paléon¬
tologie du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris, rangés par leur
descripteur dans le genre Microporella, doivent en fait trouver place parmi les
Fenestrulina. Les zoécies sont totalement dépourvues d’aviculaires, il n’est pas
visible de traces d’épines ; enfin, l’état de conservation des échantillons ne per¬
met pas de préciser la structure des trémopores.
Les exemplaires originaux de Fenestrulina divaricata nous permettent de com¬
pléter la définition de Canu. Le zoarium est bilamellaire (plus épais que chez
F. mutabilis, mais il est possible que les deux couches aient été séparées lors de la
fossilisation accompagnée d’une importante calcification), érigé, bifurqué, formé de
zoécies très peu alternantes. Les zoécies sont généralement rectangulaires, aplaties,
séparées par un sillon, elles présentent une frontale ornée de nombreux pores
uniformément répartis, recouvrant toute la surface à l’exception d’une zone
annulaire autour de l’ascopore. Cet ascopore, situé à mi-longueur de la loge,
en forme de croissant de morphologie plus ou moins variable (voir figures)
entouré d’une lèvre saillante mais peu marquée. Aperture plus large que haute
et entourée d’un bourrelet marginal. Pas d’ovicelles visibles, mais la cicatrice
signalée par Canu est peut-être la trace d’une jeune ovicelle en formation, détruite
lors de la fossilisation. Dimensions des zoécies (Canu) : 0,80 X 0,30 mm ; aper¬
ture haute de 0,11-0,14 mm et large de 0,14-0,17 mm ; nos propres mesures
coïncident avec les précédentes.
Ici, non plus, nous n’avons pu mettre en évidence l’existence de chambres
radiculaires ou à pores, ni les plaques perforées, ni l’éventuelle zone non calci¬
fiée. Nous considérons la forme fossile de Fenestrulina divaricata comme une
espèce proche de F. mutabilis, mais néanmoins différente, s’en distinguant par
la grande épaisseur des colonies, un ovicelle (au moins lorsqu’il est jeune) de
forme différente, des contours zoéciaux plus régulièrement rectangulaires, et
surtout par un zoarium constitué de loges pratiquement pas alternantes).
3. Fenestrulina « divaricata » (Canu) Waters, 1904
« Microporella divaricata » Canu aurait été retrouvée par Waters parmi les
Bryozoaires dragués par la « Belgica » dans l’ Antarctique (80°48' W et 70°00' S).
Le zoarium est dressé, bilamellaire, à zoécies alternantes, assez aplaties, de
forme plus ou moins rectangulaire ou losangique tronquée de taille très variable ;
les loges du bord du zoarium sont plus allongées et étroites que les autres. Les
limites zoéciales sont nettes ; la surface de la frontale est uniformément recou¬
verte de ponctuations (dont la structure n’a pas été décrite), ne laissant que la
zone circulaire entourant l’ascopore, et au nombre de 18 dans chaque fde lon¬
gitudinale, et d’une dizaine dans le sens transversal. L’ascopore, situé à mi-
longueur de la zoécie, en forme de croissant, apparaît sur les schémas de Waters
comme ayant une structure à peu près étoilée. L’aperture est presque hémicir-
— 267 —
culaire, mais plus large que haute. Les jeunes ovicelles apparaissent sous la
forme d’une masse arrondie (cf. F. mutabilis) sans présenter l’aspect triangu¬
laire observé chez la forme fossile de F. divaricata. Il n’existe qu’une seule rangée
de pores entre l’aperture et l’extrémité antérieure de la loge. L’auteur a vu des
rosettes latérales perforées, et « two distal ones with numerous pores ». Aucune
mention n’est faite de l’existence possible de chambres radiculaires ni de zone
basale non calcifiée, et elles ne figurent pas sur les schémas de loges disséquées
figurées par Waters (l’échantillon étant bilamellaire, la zone basale est vrai¬
semblablement inexistante). Aucune précision n’est donnée sur la structure de
l’opercule. En dépit du caractère incomplet de cette diagnose, il apparaît que
la description de la forme de l’ Antarctique correspond, à l’exception de la pré¬
sence de deux rosaces basales antérieures (au lieu d’une chez la forme typique),
à la description de F enestrulina mutabilis et s’écarte donc par conséquent de
F. divaricata Canu (en raison de ses zoécies alternantes et plus minces, de la
morphologie de ses loges, et la forme des jeunes ovicelles).
Nous rapportons donc en définitive cette forme à Fenestrulina mutabilis
Idastings, 1932. Malheureusement, cette analogie probable n’a pu être confir¬
mée par l’étude de l’échantillon original : M. S. Lefevere de l’Institut Royal
des Sciences naturelles de Belgique, qui a bien voulu avoir la gentillesse de
rechercher pour nous l’exemplaire incriminé de F enestrulina « divaricata » dans
les collections de la « Belgica », nous a en effet fait savoir qu’il n’y avait aucune
trace de cet échantillon.
Répartition connue des espèces actuelles mentionnées ci-dessus
I. — Fenestrulina mutabilis (Hastings, 1932)
— Queensland et Grande-Barrière : Haswell (1880), Livingstone (1926),
Hastings (1932).
— - Nouvelle-Calédonie : Ile des Pins (Rf.dier, 1966), au niveau des basses-
mers et par quinze mètres de fond.
— Japon : Harmer (1957), A. Owston ded. (1902).
— Antarctique : Waters (1904) par 70°00' S et 80°48' W (500 ? mètres de
fond).
— Océan Indien : Thohnely (1912).
— Jan Mayen (Campagne de « Pourquoi-Pas ? » de 1929). Cette récolte est la
seule connue de l’hémisphère nord.
IL — Fenestrulina ampla Canu et Bassler, 1928
— - Côtes mexicaines, par 128 mètres de profondeur (21°48' S et 40°3' W).
III. — F enestrulina afî. mutabilis (= forme a de Darwin) :
Falklands (Hastings, 1932).
Muséum national d’ Histoire naturelle,
laboratoire (le Biologie des Invertébrés marins
— 268 —
Résumé
Étude du Polymorphisme chez Fenestrulina mulabilis (Hastiugs, 1932) (Bryozoaire
Chilostome). Redescription et discussion des affinités de plusieurs espèces du genre
Fenestrulina.
Zusammenfassung
Studiuin von Polymorphisrnus bei Fenestrulina mulabilis (Hastiugs, 1932) (Polyzoa
Gheilostomata). Wiederbeschreibung und Diskussion von Verwandshaften mehrerer
A rt eu der Gattung Fenestrulina.
Abstract
Study of polymorphism of Fenestrulina mulabilis (Hastiugs, 1932) (Cheilostomatous
Bryozoa). New description and discussion of the aflinities of several genus Fenestru¬
lina' s species.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 41 — N° 1, 1970, pp. 269-279.
HETERAXINOIDES HANNIBALI N. SP.
( MONO GENEA, POL YOPISTHOCOTYLEA ),
PARASITE BRANCHIAL DE POMADASYS INCISUS
(BOWDICH, 1825) (TELEOSTEI)
DANS LE GOLFE DE TUNIS
Par Louis EUZET et Mohamed Hedi KTARI
Dans nos recherches sur les Monogènes des poissons des côtes de Tunisie
nous avons récolté sur les branchies de Pomadasys incisus (Bowdich, 1825) =
Orlhopristis bennetti (Lowe, 1837), un parasite qui nous a paru être une espèce
encore non décrite du genre Heteraxinoides Yamaguti, 1963. L’hôte considéré
comme rare sur les côtes d’Afrique du Nord (Dieuzeide, Novella, Roland,
1955), semble cependant être assez commun dans le golfe de Tunis surtout au
printemps. En effet, nous avons pu examiner en 1968-1969 90 animaux. Durant
la période septembre 1968-octobre 1969, 33 poissons sur 48 présentaient le
parasite branchial, soit environ 70 %.
Nous donnons la description de ce Monogène dont nous avons pu étudier
quelques points de la biologie.
Heteraxinoides hannibali n. sp.
Hôte : Pomadasys incisus (Bowdich, 1825), Pomadasyidae.
Habitat : branchies.
Localité : Golfe de Tunis.
Matériel étudié : 75 animaux colorés et montés in toto. 10 individus débités
en coupes sériées sagittales et transversales.
Type et paratypes déposés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris
(Helminthologie) sous les nos Tj 15-16-17.
Les individus adultes que nous avons récoltés mesurent de 2 à 4 mm (moyenne
3,3 mm) de long (fig. 1) et de 0,3 à 0,6 mm de large au niveau de l’ovaire (moyenne
0,5 mm). Le hapteur postérieur asymétrique représente un peu moins de la
moitié du corps. 11 a la forme d’un triangle dont deux côtés inégaux sont respec¬
tivement occupés par une longue et une courte rangée de pinces (fig. 1).
Sur le grand côté (1 à 1,8 mm) nous avons compté de 30 à 60 pinces (moyenne
42), et de 15 à 40 pinces (moyenne 29) sur le petit côté, long de 0,7 à 1,3 mm.
Selon les individus, la grande rangée est située soit sur le côté droit soit sur le
côté gauche du corps.
— 270 —
Fig. \. — / / eteraxinoides hannibali.
n. sp. Animal in loto
en vue dorsale.
Les pinces sont formées par deux mâchoires
musculaires soutenues par des sclérites dont
la disposition répond au type Microcotyle.
Cependant la pièce médiane de la mâchoire pos¬
térieure est très nette et bien sclérifiée. En outre
chaque pince est légèrement asymétrique, les
sclérites latéraux ont une morphologie un peu
différente des sclérites axiaux. Nous utiliserons
pour désigner les différentes pièces la nomencla¬
ture employée pour les pinces des Microcotylidae
que nous avons déjà étudiées (Euzet et Marc,
1963).
Toutes les pinces sont du même type. La
mâchoire antérieure présente sur la ligne médiane
un sclérite a élargi dans la partie moyenne et
terminé du côté distal par un Y à branches
inégales. La branche la plus longue est toujours
du côté latéral de la pince. Du côté proximal le
sclérite a se rétrécit puis se courbe (a2) en crosse
et passe dans la mâchoire postérieure. Là il
s’élargit (a3) et forme un T à branches un peu
inégales se terminant en pointe mousse. La
branche axiale du T est légèrement plus longue.
Sur la base interne de ce T vient s’articuler la
pièce médiane postérieure f. Les bords de la
mâchoire antérieure sont soutenus par deux sclé¬
rites b en lame qui, du côté distal, se terminent
au niveau de l’extrémité en Y de a. Du côté
proximal chaque pièce b se replie et forme dans
le haut de la mâchoire postérieure un prolonge¬
ment à peine sclérifié dont l’extrémité est en face
des branches en T de a3. L’asymétrie de la pince
est marquée par une courbure plus accentuée du
sclérite b latéral (fig. 2).
Dans la mâchoire postérieure la pièce f débute
au niveau de a3 par une base massive présentant
de chaque côté un prolongement aigu parallèle
aux branches de a3, f est aussi long que a et se
termine près du bord distal de la mâchoire. Plus
clair dans sa partie médiane il forme du côté
ventral une légère encoche. Les lèvres de cette
mâchoire postérieure sont soutenues par deux
sclérites en lame c articulés sur b au niveau du
repliement proximal. Ils se terminent sur la
ligne médiane près de l’extrémité encochée de f.
On retrouve dans cette mâchoire la même asymétrie que dans la mâchoire
postérieure, la pièce c latérale est plus longue et plus courbée que l’axiale
(fig- 2). _
La taille des pinces augmente de l’arrière vers l’avant sauf dans la région
tout à fait antérieure où l’on distingue parfois les sclérites de pinces en formation.
— 271 —
Les pinces terminales postérieures mesurent en moyenne 30 X 30 p, les anté¬
rieures 70 X 75 [x.
La bouche est subterminale ventrale. Dans la cavité buccale on distingue
de chaque côté une ventouse musculaire dont la taille varie de 50 X 30 p à
70 X 50 p. Les lèvres de ces ventouses présentent une rangée régulière d’une
centaine de minuscules papilles qui manquent cependant au niveau des com¬
missures. Chaque ventouse est divisée en deux par une cloison longitudinale.
Le pharynx musculeux médian mesure de 30 à 50 p de diamètre. Il s’ouvre
dans la partie supérieure de la cavité buccale. Le canal bucco-œsophagien est
présent (fig. 3). L’œsophage est court. L’intestin forme au niveau de l’atrium
génital deux branches qui descendent latéralement jusqu’au hapteur. Chaque
branche donne des cæcums latéraux et axiaux ramifiés.
Fin. 2. — Squelette <le la pince d’ Heteraxinoides hannibali n. sp. Vue postérieure.
T.D. S.N. Ph. Vent. bue. 100 p
Fig. 3. — Heteraxinoides hannibali n. sp. Coupe médio-sagittale de la région antérieure.
At. gen., atrium génital ; C. bue. œs., canal bucco-œsophagien ; C. def., canal déférent ; Cav. bue.,
cavité buccale ; Ep., épines de l’atrium génital ; Ph., pharynx ; S. N., système nerveux ; T. O., tube
digestif ; Ut., utérus ; Vent, bue., ventouse buccale.
Système génital
Appareil mâle. Il y a peu de testicules, nous en avons compté de 10 à 13.
Irréguliers dans leur contour, ils occupent la partie médiane dans le tiers posté-
— 272 —
rieur du corps. Le canal déférent dorsal, sinueux, remonte sur la ligne médiane
et se termine à la face dorsale de l’atrium génital. Celui-ci globuleux s’ouvre
ventralement à 200 (x environ de l’extrémité antérieure et présente dans sa
paroi musculaire quatre groupes d’épines (lig. 4). Un groupe postérieur médian
est composé de 9 ou 10 courtes épines (15 à 18 (x) à base renflée et à pointe courbée.
Un demi-cercle moyen compte de 8 à 12 épines longues de 30 à 37 [X. Elles ont
la forme d’un bâtonnet qui, s’amincissant dans la moitié distale, se termine en
pointe légèrement arquée. Ce demi-cercle est flanqué antérieurement par deux
groupes latéraux de 6 à 8 épines de 37 à 40 fx de longueur. Ces épines minces
forment un croc à leur extrémité distale.
Fig. 4. — Heteraxinoides hannibali n. sp. Armature de l’atrium génital.
Appareil femelle. L’ovaire dorsal débute juste en avant des testicules sur le côté
droit du corps. En remontant, il passe à gauche où il dessine une anse posté¬
rieure. Un demi-cercle antérieur le ramène sur le côté droit où il forme vers
l’arrière un élargissement terminal. De l’oviducte très contourné, qui croise
ventralement la branche ascendante de l’ovaire, se détache le canal génito-
intestinal qui va se jeter dans la branche droite de l’intestin. L’oviducte, qui
reçoit ensuite le vitelloducte médian impair, forme une anse postérieure marquée
par le débouché en couronne des glandes de Mehlis. L’ootype fusiforme présente
de nombreuses glandes dans sa paroi épaisse. L’utérus, qui lui fait suite, remonte
en suivant la ligne médio-ventrale pour se terminer dans la partie postérieure
de l’atrium génital. Les glandes vitellines occupent de chaque côté tout l’espace
laissé libre par les cæcums digestifs. Les vitelloductes transverses forment en
s’unissant au niveau de l’ovaire un chevron qui se continue ventralement sur
la ligne médiane par le vitelloducte impair. Ce canal qui, en s’élargissant, joue
le rôle de réservoir, conduit les cellules vitellines dans l’oviducte. Le vagin paraît
absent. Les œufs ont une coque fusiforme (175 X 50 jx) prolongée par un fila¬
ment à chaque extrémité. Le filament operculaire, court (100 fx), généralement
épais et creux se termine par une pointe mousse. Le filament de l’autre pôle,
— 273 —
très long, très mince, forme un peloton, ce qui rend sa mesure exacte impossible
(fig. 5).
Discussion
D’après le nombre des pinces et la disposition de leurs sclérites nous plaçons
cette espèce parmi les Microcotylidae. Nous estimons en effet que la structure
de la pince est le critère majeur qui permet de séparer complètement les Gas-
trocotylidae et les Microcotylidae.
Mais parmi les Microcotylidae ainsi compris, la place de ce parasite reste
difficile à préciser. La systématique de la famille, qui reste confuse, est à notre
avis entièrement à revoir. Sans préjuger des subdivisions qui s’y avéreront
nécessaires, nous sommes amenés à placer l’espèce que nous venons de décrire
dans le genre Heteraxinoides Yamaguti, 1963. Elle possède en effet les princi¬
paux caractères du genre : « Hapteur asymétrique — Pinces de même taille
et de type Microcotyle en deux rangées latérales inégales — Testicules post¬
ovariens — Atrium génital armé d’épines — Vagin absent — Parasite branchial
de Téléostéens ».
Yamaguti a placé neuf espèces dans le genre. D’après le nombre de pinces du
hapteur, le nombre de testicules et l’armature de l’atrium génital, aucune ne
correspond au parasite de Pomadasys incisus que nous avons décrit. Nous la
considérons donc comme une nouvelle espèce pour laquelle nous proposons le
nom de Heteraxinoides hannibali n. sp.
Biologie
Taux du parasitisme
Durant une année, du mois de septembre 1968 à octobre 1969, nous avons
examiné en détail 48 Pomadasys. Parmi eux, 33 étaient parasités par Heteraxi¬
noides hannibali, ce qui correspond à un pourcentage global de parasitisme
égal à 70 %. Bien que le nombre de poissons étudiés ait été relativement restreint
à certaines périodes (décembre 1968, janvier 1969), le parasitisme ne paraît pas
influencé par la saison.
Le nombre de parasites par poisson varie de 1 à 5, mais plus de la moitié,
à savoir 19 sur 33, ont seulement 1 ou 2 Heteraxinoides.
Place du parasite
Nous avons noté la place exacte du parasite dans la cavité branchiale. Le
schéma employé pour représenter la localisation précise du parasite sur les
branchies a été expliqué dans le travail de Ktari sur la biologie de Microcotyle
salpae. Pour les 33 poisions étudiés, la place de 60 parasites trouvés vivants
accrochés à la branchie peut être résumée dans le tableau suivant (tableau I).
18
274
De l’examen de ce tableau il résulte que :
— • les Heteraxinoides se trouvent aussi bien dans la cavité branchiale droite (27 para¬
sites) que dans la cavité branchiale gauche (33 parasites) ;
— ils se placent surtout sur l’arc n° 1 (36 individus) et de préférence sur les filaments
de l’hémibranchie antérieure (27 individus) ;
— les trois arcs suivants portent un petit nombre sensiblement égal de parasites :
arc n° 2 (7), arc n° 3 (11), arc n° 4 (6) ;
— sur l’hémibranchie antérieure du premier arc les parasites se trouvent surtout
(63 %) en position 2 et 3, c’est-à-dire au centre de la branchie.
Nous avons en plus étudié la place exacte des Heteraxinoides hannibali sur
chaque filament branchial pour expliquer l’asymétrie de leur hapteur qui est
— 275 —
étalé sur une face du filament, les pinces enserrant les lamelles branchiales.
La grande rangée est toujours située du côté de la fente branchiale, la petite
rangée vers l’intérieur. Le corps du parasite est libre entre les deux hémibran¬
chies. Cette position est celle décrite par Lleweuyn pour Gastrocotyle trachuri
comme étant la plus propice pour lutter contre le courant d’eau respiratoire
qui traverse les branchies. Ici, comme pour Gastrocotyle, l’asymétrie, grande
rangée à droite ou grande rangée à gauche, dépend directement de l’emplace¬
ment du parasite sur la branchie.
Les Heteraxinoides asymétriques à droite (plus grande rangée à droite) ont
été récoltés :
— sur la face inférieure des filaments antérieurs et la face supérieure des
filaments postérieurs des branchies du côté droit ;
— sur la face supérieure des filaments antérieurs et la face inférieure des
filaments postérieurs des branchies du côté gauche.
Les Heteraxinoides asymétriques à gauche (plus grande rangée à gauche) ont
été récoltés :
— sur la face supérieure des filaments antérieurs et la face inférieure des
filaments postérieurs des branchies du côté droit ;
— sur la face inférieure des filaments antérieurs et la face supérieure des
filaments postérieurs des branchies du côté gauche.
Nous avons trouvé un nombre sensiblement égal de parasites asymétriques à
droite et asymétriques à gauche.
Cette dissymétrie du type fonctionnel dépend donc directement de la position
du parasite sur la branchie.
Développement
Au mois de mars 1968 nous avons recueilli des œufs, qui, placés dans l’eau de
mer quotidiennement renouvelée, ont éclos le 7e et le 8e jour après la ponte.
Le développement bactérien, qui gêne très souvent ces élevages, a été combattu
par addition de sulfate de Streptomycine au taux de 15 mg par litre. L’éclosion
a lieu lorsque l’opercule se détache au 1/5 du grand axe de l’œuf du côté du
filament court.
Les larves nageantes, aplaties dorso-ventralement, mesurent en moyenne 180
à 200 p de longueur et de 60 à 70 p de largeur (fig. 6).
La ciliature forme une bande latérale interrompue dans une large zone au
niveau des taches oculaires et de chaque côté du hapteur. Les cellules ciliées
recouvrent légèrement les faces dorsale et ventrale de la larve. En arrière du
hapteur, le corps forme un cône entièrement recouvert de cellules ciliées.
Dans la région antérieure, où débouche de chaque côté une paire d’amas
glandulaires, on distingue trois groupes de cils mobiles plus courts que les cils
locomoteurs et de grandes soies raides qui sont peut-être les sensilles de la
région orale. Les amas glandulaires représentent le débouché des glandes laté¬
rales situées plus en arrière dans le corps.
La tache oculaire médiane est située à 40 p environ de l’extrémité antérieure.
Elle est formée par l’accolement de deux cupules pigmentaires brun foncé et
à l’allure d’un X.
— 276 —
Le pharynx médian, qui se présente comme une masse musculaire sphérique
à 70 p. de l’apex, mesure 20 p, environ de diamètre. Le tube digestif sacciforme
est empli de gros granules clairs.
Fig. 5-9. — H eteraxinoides hannibali n. sp.
5, œufs ; 6, larve ciliée ; 7, crochet postérieur en fléau ; 8, crochet postéro-latéral à ogive ; 9, hamuli.
Le hapteur dans le quart postérieur de la larve est armé de crochets scléri-
fiés, disposés symétriquement par rapport au plan médio-longitudinal. Nous
pouvons distinguer, de ce plan vers l’extérieur :
— Le crochet postérieur en fléau : le manche droit et mince a 25 p de longueur, la lame
en serpe mesure 15 p environ (fig. 7) ;
— Le crochet postéro-latéral : c’est un crochet à ogive de 12 p environ de longueur
(le manche a 8 p, la lame en demi-cercle 4 p, la garde est présente) (fig. 8) ;
— L 'hamuli : il a 28 p de longueur ; le manche (8 p) est très mince, la garde, à peine
plus longue (10 p), est épaisse et terminée en pointe mousse ; la lame coudée
finit en pointe aiguë (fig. 9) ;
. — Les crochets latéraux I, II, III et IV : crochets à ogive, ils ont 12 p et une morpho¬
logie semblable à celle du crochet postéro-latéral.
— 277 —
Ayant obtenu à plusieurs reprises cette larve nous avons pu étudier sur le
vivant l’anatomie du système excréteur (fig. 6).
Le système est symétrique et nous avons de chaque côté :
— une protonéphridie céphalique au niveau de la tache oculaire ;
— une protonéphridie pharyngienne un peu en avant du pharynx.
Les canalicules de ces deux flammes se rejoignent pour donner le canal anté¬
rieur descendant.
— une protonéphridie pleurale dans le corps, située juste en avant du hap-
teur ;
— une protonéphridie haptoriale dans le liapteur.
Fig. 10-14. — Heteraxinoides hannibali n. sp.
10, post-larve à 3 paires de pinces ; 11, post-larve à l’apparition de l’asymétrie ; 12, crochet postérieur
transformé ; 13, crochet postéro-latéral ; 14, hamuli transformé.
Le canalicule de cette flamme s’unit à la limite du hapteur au canalicule
de la flamme pleurale pour donner le canal postérieur ascendant. À ce niveau
une anastomose transverse fait communiquer le canal postérieur droit et gauche.
Le canal latéral antérieur et le canal postérieur se rejoignent pour former le
tronc excréteur commun parfois élargi en vessie dans sa partie terminale. L’ouver¬
ture à l’extérieur de cette vessie est latérale dorsale dans la partie non ciliée
du corps.
Cette disposition qu’EuzET et Combf.s (1969) ont qualifiée de primitive a été
signalée chez quelques larves de Polyopisthocotylea.
278 —
Au cours de ces recherches nous avons recueilli sur les branchies de Pomadasys
plusieurs petites formes qui représentent des post-larves ou de tout jeunes
individus.
La plus petite forme à notre disposition (400 p. de longueur) présente au
niveau du hapteur trois paires de pinces (fig. 10). Les crochets latéraux IV sont
encore présents mais, sur les bords postérieurs du corps, on peut déjà distinguer
une série de masses cellulaires qui représentent les pinces en formation. La lan¬
guette postérieure est longue et porte à son extrémité les crochets postérieurs
(fig. 12) postéro-latéraux et les hamulis, qui, sans changer de taille, ont subi de
légères transformations morphologiques. Les crochets postérieurs (fig. 12) ont
un manche épaissi soudé à la lame, l’articulation en fléau ayant disparu. Les
postéro-latéraux ne paraissent pas transformés (fig. 13). Les hamulis ont une
sclérification qui est venue relier la garde et le manche. La lame s’est épaissie
dans sa partie moyenne (fig. 14). Une deuxième larve un peu plus âgée (500 fx)
présente cinq paires de pinces, la paire la plus antérieure plus petite est en for¬
mation, la languette avec les crochets existe, les crochets ont subi la même
transformation.
Nous avons en outre observé trois post-larves où la languette postérieure
est toujours présente mais où l’on peut déceler l’apparition de l’asymétrie au
niveau du hapteur. Ces trois post-larves qui mesurent 1 mm environ ont respecti¬
vement :
1er 6 pinces + 1 en formation côté droit 7 pinces -f- 1 en formation côté gauche
2e 7 pinces + 1 en formation côté gauche 8 pinces -f- 1 en formation côté droit
3e 8 pinces -f 1 en formation côté droit 9 pinces + 1 en formation côté gauche
Le système excréteur, que nous avons pu étudier en partie chez la post-larve,
a trois paires de pinces, montre un important développement au niveau de la
flamme pleurale. Nous y avons compté sept protonéphridies de chaque côté,
avec allongement du canalicule descendant et du canal postérieur ascendant.
Cette observation peut faire suite à ce que Euzet et Combes (1969) ont observé
chez la larve de Microcotyle rnugilis.
Chez un juvénile qui a 14 pinces d’un côté et 11 de l’autre, la languette posté¬
rieure a disparu.
Ainsi la larve d ’ lleteraxinoides hannibali est tout à fait semblable aux larves
des divers Microcotylidae déjà connus. Cela permet de confirmer sa place systé¬
matique au sein de cette famille où la structure de la pince avait permis de la
placer.
Résumé
Description du Monogène Heleraxinoides hannibali n. sp., parasite branchial du
Téléostéen Pomadasys incisus (Bowdich, 1825), Pomadasyidae. La biologie du parasite
est étudiée et l’on montre que l’asymétrie du hapteur est du type fonctionnel. La larve
nageante du type Microcotyle est décrite ainsi que quelques stades post-larvaires.
Summary
Description of the Monogenea lleteraxinoides hannibali n. sp., parasite of the gills
of the Teleostean Pomadasys incisus (Bowdich, 1825). The biology of the parasite
279 —
is studied and thc asymmetry of the haptor is shown to be of the functional type.
The swimming larva of the microcotylid type is described along with some post-larval
stages.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2° Série — Tome 42 — N» 1, 1970, pp. 280-299.
NOUVELLES ESPÈCES D'HOLOTHURIES
DES CÔTES D'AFRIQUE DU SUD ET DU MOZAMBIQUE
Par Gustave CHERBONNIER
Les nouvelles espèces d’ Holothuries décrites dans cette note font partie d’un
lot important d’Echinodermes envoyé d’Afrique du Sud par le Professeur
J. H. Day. Je n’ai pas cru devoir y ajouter la liste des nombreuses espèces bien
connues faisant partie de cet envoi, liste qui n’aurait apporté que des précisions
mineures quant à leur répartition géographique.
Quatre espèces proviennent des côtes du Mozambique : Pentacta tessellara,
Thyone avenusta, Selenkiella pciradoxa et Leptosynapta pustulosa. Les autres ont
été récoltées sur les côtes sud-africaines : Pentacta squamosa, Ilavelockia imper-
fecta, Thyone hirta, Thyone propinqua, Rhopalodinaria gigantea et Rhopalo-
dinaria minuta ; ce dernier genre est nouveau pour la Science et doit être rangé
dans la famille des Rhopalodinae, aux côtés des genres Rhopalodina et Rhopalodi-
nopsis.
Pentacta squamosa nov. sp.
(Fig. 1, A-M)
Origine : WCD, 4 G, 34°08' S-18°14' E, le 25-xi-1959, dragage sur la côte ouest
sur fond de sable vaseux noir, prof. 110 m, 1 ex.
L’holotype et unique exemplaire mesure 7 mm de long ; il est en forme de
concombre peu incurvé, légèrement rétréci postérieurement. Le tégument, gris
sale, est mince, brillant sous la loupe par suite de la présence de grandes plaques
calcaires plus ou moins imbriquées qui donnent à l’animal un aspect écailleux,
sans pour autant que celui-ci soit rigide. Les podia ventraux, gros et courts,
sont répartis en deux rangs serrés sur les radius ; il n’y a pas de podia interra-
diaires. Les podia dorsaux sont un peu plus minces, plus courts, plus espacés
que les ventraux, et répartis sur un seul rang dans chaque radius. L’anus est
armé de cinq dents anales un peu plus grandes et plus découpées que les grandes
plaques du tégument.
Dix tentacules dont deux minuscules ventro-médians. Couronne calcaire bien
calcifiée, faite de dix pièces : cinq radiales bifides antérieurement, cinq interra¬
diales triangulaires (fig. 1, I). Une longue vésicule de Poli en forme de boudin.
Un très petit canal hydrophore à madréporite sphérique. Muscles rétracteurs
très fins s’attachant à des muscles longitudinaux étroits et plats. Très gros
estomac musculeux, suivi d’un intestin grêle. Poumons ne dépassant pas la
moitié de la longueur du corps, dont le tronc ne porte que six à huit grosses
digitations simples. Je n’ai pas constaté la présence de gonades ; l’exemplaire
est probablement immature.
— 281
Fig. 1. — Pentacta squamosa nov. sp.
i = éch. 1 ; e, g, k = éch. 2 ; autres fig. = éch. 3.
Spiculés
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont identiques.
Il en existe trois sortes : de très grandes plaques épaisses, noduleuses, subcircu¬
laires, ovoïdes allongées (fig. 1, E, G) à triangulaires (fig. 1, K), qui peuvent
s’allonger et se rétrécir et ne posséder que deux rangs longitudinaux de trous ;
de rares boutons percés de quatre à dix trous (fig. 1, F, M) ; de nombreuses
petites plaques noduleuses, plates, non creusées en écuelles (fig. 1, A, B, C),
plus simples que celles rencontrées chez la plupart des espèces de Pentacta.
Les podia ventraux et dorsaux se terminent par une large ventouse soutenu par
un petit disque calcaire très réticulé, mesurant 70 à 80 p, de diamètre ; leur paroi
est renforcée par de petites plaquettes (fig. 1, L) et des bâtonnets très incurvés,
lisses (fig. 1, H) ou portant quelques grosses nodosités (fig. 1, D). Le tronc des
tentacules est bourré de bâtonnets semblables à ceux des podia, les digitations
ayant de petites plaquettes incurvées, rectangulaires à carrées (fig. 1, J). Il n’y
a pas de corpuscules crépus, ni dans les tentacules, ni dans le péristome.
Rapports et différences
Par sa forme et la consistance du tégument, cette nouvelle Holothurie rappelle
Pentacta doliolum Pallas. J’ai pu comparer mon exemplaire avec l’holotype de
— 282
Pentacta gravieri (Vaney) des côtes de Somalie, et avec des échantillons de
petites espèces indo-pacifiques, comme Pentacta australis (Ludwig), Pentacta
minuta (Ludwig), Pentacta pygmaea (Théel) ; ces espèces possèdent des plaques
épaisses formées de plusieurs réseaux secondaires, alors que celles de P. squamata
sont simplement noduleuses ; de plus, chez celle-ci, il n’existe ni corbeilles, ni
sphères perforées.
Pentacta tessellara nov. sp.
(Fig. 2, A-O)
Origine : MOR. 50 B 1, le 21-1-1954, 1 holotype et 32 paratypes dragués dans
le chenal de l’embouchure du Rio Coche (côte du Mozambique, près de Inham-
bana, 23°41' S-35°25' E), par 3 à 5 m de profondeur, fond de sable et de coquil¬
les.
Tous les exemplaires sont de petite taille ; le plus grand (l’holotype) mesure
33 mm de long, le plus petit 4 mm. Ils sont soit incurvés en V très ouvert, soit
droits et alors très nettement pentagonaux ; le dos est bombé, la face ventrale
aplatie. Le tégument est mince, rugueux, assez souple malgré la présence de très
nombreux corpuscules calcaires ; il est gris foncé à violacé sur le dos, ponctué
de larges taches circulaires violet sombre séparées par des taches plus petites,
gris clair (fig. 2, I) ; le ventre est gris jaunâtre, et les taches circulaires sont bien
moins nombreuses et apparentes (fig. 2, H). Les podia ventraux sont longs,
gros, cylindriques, avec une large ventouse jaune sale ; ils sont disposés sur
deux rangs selon les radius, et paraissent se mettre sur trois ou quatre rangs
au milieu du corps chez les animaux très contractés (fig. 2, II). Les podia dor¬
saux, très fins, émergent de grosses verrucosités coniques disposées radiairement
en quinconce. Il n’y a pas de podia interradiaires, ni sur la face ventrale, ni sur
la face dorsale. La bouche est close par cinq valves très granuleuses. L’anus
est armé de cinq petites dents.
Dix tentacules jaunâtres, dont huit grands, très ramifiés, et deux petits
ventro-médians. Couronne calcaire faite de dix pièces simples, sans prolonge¬
ments postérieurs ; les interradiaires sont triangulaires, les radiales bifides au
sommet, et les pièces ventro-médianes ne sont pas fusionnées (fig. 2, K). Une
vésicule de Poli digitiforme, accompagnée parfois d’une autre très petite, en
forme d’outre. Un minuscule canal hydrophore, avec un madréporite globuleux
à peine calcifié. Muscles rétracteurs s’attachant au quart antérieur du corps à
des muscles longitudinaux minces et étroits. Œsophage très développé, suivi
d’un intestin de faible section. Deux poumons rudimentaires, de quelques milli¬
mètres de long, portant seulement chacun deux à trois courtes digitations.
Gonades faites de quatre à six gros tubes courts. Très petit cloaque.
Spiculés
Le tégument ventral est bourré de plaques très épaisses, à forts résaux secon¬
daires, circulaires à triangulaires (fig. 2, C) ; certaines atteignent une épaisseur
considérable et une taille variant de 300 à 600 p,. Parmi ces plaques sont disper¬
sés de très nombreux boutons, le plus souvent à quatre trous, plus rarement à
six-huit trous (fig. 2, A, F) ; on trouve aussi, mais en bien moins grande quantité,
— 283 -
des boutons plus grands, plus perforés et irrégulièrement noduleux (lig. 2, B).
Il existe aussi une couche superficielle de très nombreuses écailles profondes,
dont l’anse de la plupart est un X (lig. 2, N) ; certaines atteignent une taille
double des autres, avec un réseau de trabécules plus compliqué (fig. 2, M).
Fig. 2. — - Pentacta tessellara nov. sp.
k = éch. 1 ; h, i = éch. 2 ; c = éch. 3 ; autres fig. = éch. 4.
Les parois des podia ventraux sont soutenues par des bâtonnets (fig. 2, O)
et des plaquettes très incurvées. Le disque terminal calcaire est grand (150 à
200 p), à bords dentelés, percé de trous réguliers à peu près de même taille ;
celui des podia dorsaux, très réduit, ne dépasse pas 50 p de diamètre.
— 284
Les grandes plaques du tégument dorsal sont encore plus épaisses que les
mêmes plaques du tégument ventral, et peuvent atteindre 900 [X ; elles sont
accompagnées de pseudo-sphères perforées (fig. 2, E), et des mêmes corbeilles
et boutons que ceux du tégument ventral.
Les spiculés des tentacules sont peu nombreux ; ce sont des bâtonnets (fig. 2,
D) et des plaquettes incurvées (fig. 2, J), ainsi que des corpuscules crépus (fig. 2,
L).
Rapports et différences
Deux petites espèces de Pentacta sont connues de la côte est d’Afrique :
P. gravieri (Vaney), de Somalie et P. Iristis (Ludwig), de Zanzibar ; elles dif¬
fèrent nettement de P. tessellara par la répartition des podia et la forme des
spiculés. Deux espèces de mer Rouge, P. pusillus (Helfer) et Pentacta sp. (Erwe)
sont décrites d’une façon si imparfaite qu’il est impossible d’établir une compa¬
raison valable, pour autant que ces espèces appartiennent bien au genre Pentacta.
P. Tessellara ne saurait non plus être assimilé à P. doliolum Pallas, des côtes
sud- Africaines, P. minuta (Ludwig) et P. australis (Ludwig), d’Australie — dont
P. nipponensis (H. L. Clark), de la baie de Sagami, est peut-être synonyme —
P. calcarea (Dendy), de Nouvelle Zélande. Comme pour les Pentacta de mer
Rouge, P. colloradiatus (Haacke) et P. propinqua (Haacke), de l’île Maurice,
sont trop mal décrites pour qu’on puisse les reconnaître. Notre espèce serait
plutôt voisine de P. dis par (Lampert), du détroit de Mermaid ; mais l’absence,
chez cette dernière, de spiculés (corbeilles) construits avec un X central, ne
permet pas de lui assimiler P. tessellara.
Havelockia imperfecta nov. sp.
(Fig. 3, A-T)
Origine : FAL. 206 D, le 10-ix-1953, 34°17'6 S-18°39'2 E, 62 m, sable coquillier,
un syntype ; TRA. 112 D, 34°18'8 S-18°32'8 E, 60 mètres, un holotype.
L’holotype, qui a la forme d’une Synapte, mesure environ 110 mm de long
sur 11 mm de diamètre à la hauteur des tentacules ; le corps s’amincit ensuite
régulièrement pour ne plus atteindre que 5 mm de diamètre à l’extrémité anale.
La partie dorsale est violet sombre, la face ventrale marron très clair. Le corps
est entièrement couvert de petits podia cylindriques. L’anus est entouré de cinq
groupes de deux petites papilles surplombant cinq dents anales.
Les tentacules sont au nombre de dix : huit très grands mouchetés de brun,
et deux petits. La couronne calcaire (fig. 3, I) est haute, peu calcifiée ; les inter¬
radiales sont triangulaires ; les radiales, bifides au sommet, portent deux très
longs prolongements caudaux ; toutes les pièces sont constituées de plaques
polygonales. Un canal hydrophore et son petit madréporite (fig. 3, L) sont
attachés au mésentère. Une grosse vésicule de Poli. Muscles rétracteurs courts ;
muscles longitudinaux très épais. Gonades formées de quelques tubes fins, non
ramifiés. Poumons atteignant la longueur du corps et portant de nombreuses
ramifications leur donnant un aspect buissonneux. Cloaque de près de 4 cm de
long.
286 —
Le second exemplaire, totalement éviscéré, ne mesure que 21 mm de long,
mais a le même aspect et la même coloration que l’holotype, et présente les
mêmes caractéristiques externes.
Spiculés
Les spiculés du tégument se composent uniquement de tourelles dont la base,
circulaire à subrectangulaire, percée de 10 à 20 trous, est surmontée d’une flèche
à deux piliers se terminant par une couronne très irrégulière (fig. 3, A, B, C, D).
Dans la partie anale, ces tourelles sont plus grandes, plus perforées, et la flèche
se compose souvent de trabécules entrelacées (fig. 3, E).
Les bâtonnets de soutien des parois des podia sont droits ou incurvés, percés le
plus souvent de quatre trous centraux et d’un trou à chaque extrémité, et surmon¬
tés d’une flèche à deux piliers terminée par une pointe de longueur variable (fig. 3,
G, H, R) ou par deux courtes pointes (fig. 3, F, Q) ; d’autres bâtonnets sont
perforés sur toute leur longueur (fig. 3, P), prennent une forme triangulaire
(fig. 3, O), celle de petites plaques à trois ou quatre bras surmontées d’une
courte flèche à deux piliers terminée en pointe ou par une couronne de trois à
quatre courtes dents (fig. 3, H, M). Dans les tentacules, il y a des bâtonnets
(fig. 3, J) ayant tendance à se transformer en plaques (fig. 3, T), ainsi que des
corpuscules crépus (fig. 3, N, S).
Thyone avenusta nov. sp.
(Fig. 4, A-M)
Origine : MOR. 168. F, côte du Mozambique, le 17-vn-1954 ; transversale à
travers la mangrove de Mongue Ferry, pieu 11, fouille à 35 cm de profondeur
dans un cercle d’un mètre de rayon.
L’holotype mesure 30 mm de long sur 11 mm de diamètre. Il est très contracté,
très plissé et, par suite, sa véritable forme est difficile à saisir. Le tégument
mince et lisse est, comme sur le vivant, marron assez foncé. Les podia sont
courts, cylindriques, répartis en rangs serrés sur tout le corps, les rangs étant
plus espacés sur le trivium. L’anus est béant et dépourvu de dents.
Dix tentacules, dont deux petits ventraux. Couronne calcaire faite de dix
pièces : cinq radiales à pointe bifide, à corps composé de petites pièces calcaires
séparées par une zone longitudinale menbraneuse, non calcifiée, et pourvues de
deux prolongements postérieurs d’une taille sensiblement égale à la longueur du
corps même de la pièce radiale ; cinq interradiales à pointe triangulaire et formées
de quelques grosses pièces calcaires (fig. 4, E). Une vésicule de Poli en forme
d’outre. Un court canal hydrophore terminé par un minuscule madréporite.
Gonades composées d’une vingtaine de tubes répartis en deux touffes et bourrés
de très gros œufs. Muscles rétracteurs s’attachant au tiers antérieur du corps
à des muscles longitudinaux cordiformes.
Spiculés
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont identiques mais
peu nombreux. Ce sont des tourelles à base sublosangique ou subcarrée, percée
de quatre à huit trous, portant une flèche à deux piliers terminée par deux
288 —
groupes de pointes reliés par un pont (fig. 4, A, B, D). Ces tourelles sont bien
plus nombreuses dans la partie anale où elles sont plus développées, à flèche
plus élevée (fig. 4, F, G) souvent constituée de trabécules ornées de quelques
groupes d’aspérités (fig. 4, H).
Les parois des podia sont soutenues par des baguettes à centre élargi et qua-
driperforé, portant une flèche à deux piliers similaire à celle des tourelles du
tégument (fig. 4, I, J, M) ; la ventouse des podia ventraux et dorsaux est soutenue
par un disque calcaire à bord ondulé, percé de trous périphériques assez grands
et irréguliers encerclant une couronne de petits trous centraux (fig. 4, C).
Les spiculés des tentacules, peu nombreux, sont de deux sortes : de minces
bâtonnets perforés aux extrémités (fig. 4, K), et des corpuscules crépus (fig. 4, L)
que l’on retrouve dans le péristome.
Thyone hirta nov. sp.
(Fig. 4, N-S ; fig. 5, A, B)
Origine : FAL. 234 Q, le 10-ix-1954, 34°15'3 S-18°44'8 E, 48 mètres, sable et
gravier, 1 holotype ; TRA 115 D, 34°15' S-18°48' E, 53 mètres, 3 ex. ; TRA
135 S, le 23-H-1957, 34°19' S-18°30' E, 52 m, sable coquillier et Phyllochae-
topterus, 1 ex. ; TRA 143 V, le 23-iii-1957, 34°18'2 S-18°30'6 E, 51 m, sable,
coquilles brisées et débris de Phyllochaetopterus, 1 ex.
L’holotype se présente comme un concombre plié en V, de couleur orange,
renflé au milieu et légèrement aminci aux extrémités. Il mesure environ 27 mm
de long du côté ventral, 18 mm du côté dorsal, et 4 mm de diamètre au milieu
du corps. Le tégument est rugueux, peu épais, couvert de longs et fins podia
cylindriques si nombreux que l’animal semble couvert de poils. L’anus est
entouré de cinq dents calcaires ovoïdes, surplombées chacune par deux papilles
radiaires.
Huit grands tentacules et deux ventraux un peu plus petits. Couronne cal¬
caire peu calcifiée, très haute ; les radiales, à pointe bifide, ont le corps formé
d’une mosaïque de petites pièces séparées longitudinalement par une membrane
non calcifiée, et la partie postérieure de chaque radiale est prolongée par deux
longues queues ; les interradiales sont à pointe triangulaire et à corps fait de
gros articles calcaires (fig. 5, A). Une très longue vésicule de Poli ; un court
canal hydrophore portant un minuscule madréporite en forme de haricot.
Muscles rétracteurs et muscles longitudinaux étroits mais épais. Poumons
atteignant les trois-quarts de la longueur du corps, et dont chaque branche porte
de rares et courtes digitations disposées en quinconce, simples à la base des pou¬
mons, ramifiées à son sommet. Gonades formées d’une vingtaine de gros tubes
simples. Petit cloaque.
Les autres exemplaires sont conformes à l’holotype, bien que moins incurvés.
Les trois échantillons de la station TRA 115 D sont brun rougeâtre, ceux des
stations TRA 143 V et 135 S sont gris rosé.
Spiculés
Les spiculés sont très nombreux et ils sont identiques dans le tégument ven¬
tral, le tégument dorsal et la région anale. Ce sont des tourelles à base ovoïde,
percée d’un nombre de trous variable, et dont la flèche à deux piliers se termine
— 289 —
par quelques petites dents, parfois disposées en deux groupes et réunis alors
par un pont (fig. 4, N, S). Les bâtonnets des podia sont quadriperforés en leur
centre élargi qui est surmonté d’une flèche à deux piliers, très exceptionnelle¬
ment à quatre piliers, flèche terminée par d’assez forts denticules (fig. 4, P, Q).
On trouve aussi dans les podia de petites plaquettes fortement incurvées (fig. 4,
R).
Il n’y a pas de corpuscules crépus dans le péristome ni dans les tentacules ;
les bâtonnets de soutien de ces derniers sont accompagnés de plaquettes simi¬
laires à celles des parois pédieuses (fig. 5, B).
Rapports et différences
C’est de Thyone dura Koehler et Vaney que se rapproche le plus Th. hirta ;
mais elle s’en éloigne nettement par le nombre et la répartition des podia, ainsi
que par la forme de la couronne calcaire et des tourelles du tégument.
Thyone propinqua nov. sp.
(Fig. 5, C-K)
Origine : MB. 8 Y, le 12-1-1956, 34°17' S-22°13'53 E, prof. 19 m, un holotype ;
FAL. 333 X, le 31-1-1959, 34°15' S-18°34' E, prof. 51 m, sable et coquilles,
1 ex.
L’holotype, à tégument mince, rosé, ne mesure que 20 mm de long sur 7 mm
de diamètre au milieu du corps ; il est droit, aminci aux deux extrémités, couvert
de podia gros, longs, cylindriques, à large ventouse ; ces podia sont uniformé¬
ment répartis en une trentaine de rangées longitudinales, aussi bien sur les
radius que sur les interradius ; aux extrémités orale et anale, les podia s’ali¬
gnent en double rang sur les radius, laissant nus les interradius. L’anus est clos
par cinq dents calcaires, chacune surmontée d’une fine papille.
Huit grands tentacules et deux ventraux nettement plus courts ; ils sont
roses, ponctués de taches marron. Couronne calcaire très haute dont les radiales,
à pointe bifide, ont le corps mosaïqué et portent deux longs prolongements
postérieurs ; les interradiales ont la partie antérieure en fer de lance, sauf les
interradiales ventro-médianes qui, fusionnées avec la radiale, ont la pointe
triangulaire ; les pièces calcaires qui forment le corps des interradiales sont
bien plus grandes que celles du corps des radiales (fig. 5, C). Une vésicule de
Poli. Un très fin et assez long canal hydrophore dont le madréporite est en
forme de haricot. Gros muscles rétracteurs s’attachant au quart antérieur du
corps à des muscles longitunaux larges et plats. Gonades formées de gros tubes
simples. Poumons de presque la longueur du corps, portant des grappes espacées
de courtes digitations. Petit cloaque.
Spiculés
Les spiculés du tégument ressemblent beaucoup à ceux de Thyone fusus
(O. F. Müller) ; ce sont des tourelles à base percée de quatre grands trous, dont
la flèche à deux piliers se termine par quelques pointes (fig. 5, D, I) ; mais on
rencontre aussi des tourelles à base percée de 4 à 6 trous, dont la (lèche, en arceau,
19
— 291
se termine par quelques gibbosités ou par deux à trois paires de pointes (fig. 5,
E) ; d’autres tourelles sont plus grandes, à flèche plus haute (fig. 5, F).
Les spiculés des podia, en revanche, sont nettement différents de ceux de
Th. fusus et des autres espèces de ce groupe ; ce sont de grands bâtonnets incur¬
vés, à extrémités uniperforées, au centre percé de quatre trous surmonté d’une
flèche à deux piliers (fig. 5, J). Le disque calcaire terminal qui soutient la large
ventouse des podia mesure de 120 à 130 p..
Il n’y a pas de vrais bâtonnets dans les tentacules, mais des plaques allongées
à grandes perforations (fig. 5, K), des plaquettes très incurvées (fig. 5, G) et
aussi des pseudo-corpuscules crépus (fig. 5, H), qui n’existent pas dans le péris-
tome.
Selenkiella paradoxa nov. sp.
(Fig. 6, A-P)
Origine : MOR. 137 F, le 16-vii-1954 ; coupe en travers du banc de sable à Rio
Coche, pieu 2, récolte en surface dans un cercle de 1 mètre de rayon, et fouille
à 35 cm de profondeur ; un holotype.
Cette petite Holothurie, de 21 mm de long sur 11 mm de plus grand diamètre,
est en forme de tonnelet ; l’animal étant très contracté, il est impossible de voir
la disposition des podia, qui semblent cependant peu nombreux. Le tégument,
assez épais, est uniformément marron clair. Les podia sont assez longs, gros,
cylindriques, marron clair à ventouse blanche. 25 tentacules en deux cercles :
un cercle externe de 15 grands et un cercle interne de 10 petits tentacules. Par
suite de l’invagination des tentacules, la bouche est nettement étoilée. Couronne
calcaire à radiales prolongées par des appendices formés de 6 à 8 pièces calcaires
(fig. 6, J). Une longue vésicule de Poli, un très petit canal hydrophore terminé
par un madréporite sphérique ayant l’aspect d’une mûre (fig. 6, O). Muscles
rétracteurs puissants s’attachant au tiers antérieur du corps à de larges et épais
muscles longitudinaux. Gonades formées d’une grande quantité de tubes fins,
ramifiés. Poumons énormes, très feuillus, atteignant la longueur du corps,
piquetés de points violacés. Petit cloaque. Anus cerclé de noir et armé de cinq
petites dents calcaires.
Spiculés
Les spiculés du tégument se composent de plaquettes peu épaisses percées
de trois à six trous (fig. 6, A), ou plus perforées, à bords ondulés (fig. 6, R) ;
des tourelles à base irrégulière, peu perforée, surmontée d’une flèche à deux,
trois ou quatre piliers (fig. 6, C), terminée en dents de scie (fig. 6, D, H) ou par
une couronne incomplète (fig. 6, G) ; la flèche est parfois en forme d’arceau
pourvu de faibles gibbosités (fig. (i, E) ; plus rares sont les tourelles à large
base circulaire, percée d’un grand trou central et de huit trous périphériques,
d’où s’élance une flèche à quatre piliers assez grêles terminée soit par quelques
dents, soit par une couronne perforée au centre (fig. 6, F, I). On trouve également
quelques corpuscules crépus, surtout dans le tégument ventral (fig. 6, P).
Un des éléments caractéristiques de la spiculation des podia ventraux est la
présence de courts bâtonnets dont une des extrémités est festonnée et porte
parfois des prolongements rappelant des pseudopodes (fig. 6, N) ; ce genre de
— 292 —
bâtonnets semble faire complètement défaut dans la paroi des podia dorsaux.
Le disque calcaire terminal des podia ventraux atteint 400 à 500 p. de diamètre,
alors que celui des podia dorsaux ne dépasse pas 200 [X. Mais tous les podia sont
renforcés par de très grandes plaques allongées, treillissées, qui se montrent
particulièrement nombreuses dans leur moitié inférieure et à leur base (fig. 6, L).
Les bâtonnets et les corpuscules crépus des tentacules sont rares ; ceux-là
sont délicats, perforés seulement aux extrémités (fig. 6, K) ; ceux-ci, assez
simples sur toute la longueur des tentacules, deviennent grands et compliqués
à leur base et dans le péristome (fig. 6, N).
— 293 -
Rapports et différences
Cette nouvelle espèce est bien différente des deux espèces actuellement con¬
nues de Selenkiella décrites par Panning et Heding, en 1954 : S. siamense et
S. malayense, surtout par la forme des spiculés et, notamment, celle si caracté¬
ristique des bâtonnets des parois pédieuses. La découverte, sur la côte est d’Afri¬
que, d’une espèce de ce genre jusqu’ici localisé à l’Indonésie et aux côtes du Siam,
élargit considérablement son aire de répartition.
Khopalodinaria nov. gen.
Corps en forme de massue ou de bouteille, composé d’une panse hémisphé¬
rique prolongée d’un long col étroit au sommet duquel s’ouvrent la bouche et
l’anus qui sont séparés l’un de l’autre par un très étroit interradius dorso-médian.
Bouche entourée de huit grands tentacules très ramifiés et de deux minuscules
tentacules ventraux. Couronne calcaire composée de dix pièces simples, sans
prolongements postérieurs. Podia localisés sur la panse. Gonades en deux touffes.
Vésicule de Poli et canal hydrophore présents. Spiculés : grandes plaques nodu-
leuses et tourelles dans le tégument, corpuscules crépus à la base des tentacules
et dans le péristome.
Espèce-type du genre : Rhopalodinaria gigantea n. sp. Autre espèce : Rh.
minuta nov. sp.
Ce genre se différencie des genres Rhopalodina et Rhopalodinopsis par le nombre
des tentacules, la forme de la couronne calcaire et celle des tentacules.
L’ordre Dactylochirotida Pawson et Fell comprend trois familles : Ypsilothu-
riidae, dont les espèces ont 8 à 10 tentacules ; Vaneyellidae, dont les espèces
ont 18 à 20 tentacules ; Rhopalodinidae, dont les espèces étaient considérées,
jusqu’ici, avoir de 18 à 30 tentacules. Bien qu’elles n’aient que 10 tentacules, c’est
dans cette dernière famille que les espèces du genre Rhopalodinaria doivent
prendre place.
Rhopalodinaria gigantea nov. sp.
(Fig. 7, A-J)
Origine : FAL. 239 T, le lQ-ix-1953, 34°20'6 S-18°39'4 E, prof. 82 m, sable et
vase, 6 ex. ; FAL. 367 D, le 25-H-1959, 34°11' S-18°46' E, prof. 37 m, roche
et sable, 1 ex. ; TRA. 132 Z, 34°15' S-18°43' E, prof. 53 m, sable, 3 ex.
Tous les exemplaires sont incomplets ; je n’ai en ma possession que des frag¬
ments comprenant la partie antérieure intacte et le cou dont la panse a été
détachée lors de la récolte. Le plus petit fragment mesure 15 mm, le plus grand
(holotype de la station FAL. 239 T) 91 mm avec une largeur de 3 à 4 mm. Le
tégument du cou est rigide et très rugueux, de couleur rose pâle. Les tentacules,
jaunes à extrémité brune, sont au nombre de dix, dont huit très longs, très
ramifiés, et deux très petits ; parfois, ceux-ci sont si réduits qu’ils sont diffici¬
lement décelables ; tous se rétractent dans une logette dont les bords inférieurs
sont garnis de petites papilles ayant sans doute un rôle sensoriel. La couronne
294 —
calcaire est faite de 10 pièces, les radiales possédant à leur partie inférieure
une formation calcaire simulant un fruit d’Érable (fig. 7, J). Une vésicule de
Poli longue de 10 à 20 mm. Un canal hydrophore de 3 à 6 mm, terminé par un
très petit madréporite en forme de galette, accompagné parfois d’un autre
canal hydrophore de 1 à 2 mm à madréporite sphérique. Muscles rétraeteurs
très courts et larges s’attachant à des muscles longitudinaux étroits et presque
cylindriques. Anus bordé de 10 petites papilles coniques, apparemment dépourvu
de dents anales.
Fig. 7. — Rhopalodinaria gigantea nov. sp.
j = éch. 1 ; h == éch. 2 ; a, b, g, f, i = éch. 3 ; c, d, e = éch. 4.
295
Spiculés
Le tégument du cou est bourré de grandes plaques noduleuses imbriquées
(lig. 7, H), dans l’entremaillement desquelles gîtent des plaques noduleuses bien
plus petites (lig. 7, 1). 11 existe aussi de très nombreuses tourelles à base perforée
très irrégulière (fig. 7, B), d’où s’élance une flèche à quatre piliers terminée par
une masse perforée et épineuse (fig. 7, A). Les parois des papilles anales sont
renforcées par de grands bâtonnets (lig. 7, C, D). Les bâtonnets du tronc des
tentacules sont grands et larges (fig. 7, G), alors que ceux des ramifications
sont bien plus grêles (fig. 7, E) ; ils sont accompagnés de quelques petites pla¬
ques perforées ovoïdes à subcarrées. Le péristome et, peut-être, la base des
tentacules, contiennent de nombreux corpuscules crépus (fig. 7, F).
Rhopalodinaria minuta nov. sp.
(Fig. 8, A-L)
Origine : F AL. 338 S, le 31-1-1959, 34°43' S-'18°55' E, prof. 24 m, sable, 14 ex.
dont l’holotype.
Les quatorze spécimens mesurent entre 3 et 7 mm de long. Deux seulement
ont leurs tentacules évaginés. Leur forme est assez variable ; les uns ont un
très long col élargi au sommet, terminé postérieurement par une petite sphère
séparée du cou par un net étranglement (fig. 8, H) ; d’autres, comme l’holotype
(fig. 8, G), ont un cou très court non relié à la panse par un étranglement. Les
podia sont localisés sur la panse et il n’en existe aucun sur le cou ; ils s’alignent
souvent sur un rang en zig-zag selon les radius, parfois ils sont plus ou moins
nettement bisériés ; chaque radius se prolonge sur le pôle inférieur de la panse
où ils sont nettement dessinés (fig. 8, M).
Tous les exemplaires ont dix tentacules dont deux minuscules, ou seulement
huit grands tentacules ; mais, dans ce cas, il est possible que les deux tenta¬
cules ventro-médians m’aient échappé, vu leur faible taille, ou ne se soient pas
encore développés. L’anus, situé au sommet d’une légère élévation conique,
est entouré de cinq groupes radiaires de deux papilles ; il est séparé de la bouche,
située à un niveau un peu plus haut, par un court interradius dorsal médian.
La couronne calcaire est faite de dix pièces à peu près identiques, bifides
au sommet, et dépourvues de tout prolongement postérieur (fig. 8, I). Un minus¬
cule canal hydrophore. Une vésicule de Poli sphérique. Intestin formant dans la
panse une boucle très circonvolutionnée. Gonades constituées par deux à trois
tubes ramifiés plusieurs fois, disposés de part et d’autre du mésentère dorsal.
Muscles rétracteurs minces et courts, s’attachant à des muscles longitudinaux
filiformes. Poumons rudimentaires, constitués chacun d’un tronc portant trois
à quatre digitations lobées.
Spiculés
La panse, peu rigide, possède des plaques à 4-10 trous, à bords festonnés,
lisses ou ornées d’un ou deux nodules périphériques (fig. 8, A) ; on trouve éga¬
lement des plaques bien plus grandes (fig. 8, B) qui forment un revêtement
superficiel continu, non seulement sur la panse, mais aussi sur le cou, sans cepen-
— 296 —
dant donner au tégument cette rigidité que l’on constate chez la plupart des
espèces du genre Rhopalodina. Le cou possède, en plus, de rares tourelles à
disque quadriperforé, plus ou moins noduleux, surmonté d’une haute flèche
irrégulière (fig. 8, C), d’une flèche rudimentaire (fig. 8, E) ou d’une flèche à
deux piliers en arceau ornés de quelques gibbosités (fig. 8, D). Les podia sont
renforcés par des bâtonnets incurvés, aux extrémités élargies et perforées
(fig. 8, F) ; ils possèdent un disque calcaire très réduit, ou en sont totalement
dépourvus.
Les bâtonnets des tentacules sont relativement grands (fig. 8, J) ; il existe
aussi des corpuscules crépus de formes très variées (fig. 8, K, L), que l’on trouve
également dans le péristome.
— 297 —
Observations
Ce n’est pas sans hésitation que j’ai créé cette nouvelle espèce, dont les exem¬
plaires auraient pu être considérés comme des jeunes de l’espèce précédente.
J’ai cru devoir le faire par suite des différences existant entre la forme des cou¬
ronnes calcaires et des spiculés, et en tenant compte du fait que, malgré leur
faible taille, tous les échantillons en ma possession étaient adultes.
Leptosynapta pustulosa nov. sp.
(Fig. 9, A-L)
Synonymie : ? Leptosynapta sp. Cherbonnier, 1954.
Origine : MOR. 72 T, dans une prairie de Zostères, à Mongue Ferry, située dans
la mangrove, niveau LWS ; pas de Cymodocées.
Cette petite synapte brune mesure environ 26 mm de long sur 3 mm de diamètre.
Le corps est couvert de verrucosités très rapprochées donnant à la peau un
aspect pustuleux. Les tentacules, de couleur marron clair, sont au nombre de
douze ; chacun d’eux porte huit paires de courtes digitations et de 3 à 12 cel¬
lules sensorielles pédonculées, violacées. La papille génitale, foliacée, est située
à la base de la paire des tentacules dorsaux médians. La couronne calcaire, non
enrobée dans une couronne cartilagineuse, est petite, assez peu calcifiée ; les
radiales sont largement perforées pour le passage des nerfs (fig. 9, L). Un minus¬
cule canal hydrophore situé dans le mésentère dorsal (fig. 9, G). Deux longues
vésicules de Poli, placées côte à côte. L’intestin forme une large boucle vers
le milieu du corps et se termine antérieurement par un œsophage musculeux.
Muscles longitudinaux larges et épais.
Spiculés
Les plaques du tégument oral sont ovoïdes, peu allongées et percées de sept
trous centraux (fig. 9, A). Les ancres correspondantes, plus longues que les
plaques, ont l’arc un peu moins large que la largeur de celles-ci, et ne portent
pas de petits nodules sur le vertex ; les bras de l’arc ont, chacun, de 2 à 3 dents ;
la base de la manivelle est finement denticulée (fig. 9, D). Les plaques du tégu¬
ment anal sont plus longues, les unes à bords légèrement ondulés (fig. 9, B),
d’autres parfaitement ovoïdes (fig. 9, C). Corrélativement, les ancres sont plus
longues que celles du tégument oral (fig. 9, E) et leurs bras plus incurvés. On
rencontre parfois, dans tout le tégument, des plaques anchorales anormales à
base très irrégulière.
Les spiculés des bandes radiaires, très nombreux, sont formés de bâtonnets
perforés ou non, certains atteignant une assez grande taille (fig. 9, J, K).
Les urnes ciliées, rares, situées sur le tégument, sont de deux sortes : celles
des régions orale et médiane se présentent sous une forme lancéolée (fig. 9, I)
alors que celles de la région anale sont en forme d’urne (fig. 9, H).
Les tentacules sont bourrés de bâtonnets incurvés, non perforés aux extré¬
mités (fig. 9, F).
— 296 —
Fig. 9. — Leptosynapta pustulosa nov. sp.
g, l = éch. 1 ; i = éch. 2 ; a, b, c, d, e = éch. 3 ; F, h, j, k = éch. 4.
Rapports et différences
Cette nouvelle espèce de synapte présente d’étroits rapports avec Leptosy¬
napta reducla Heding, trouvée en Australie, à Port-Jackson, dans le sable, par
3 mètres de profondeur. J’ai pu comparer mon exemplaire avec l’holotype et
les paratypes conservés au Musée de Copenhague. On ne trouve pas, chez L.
pustulosa, dans la partie orale, les plaques anchorales à partie postérieure plus
ou moins réduites de L. reducta ; de plus, les ancres de la partie postérieure
sont nettement différentes, ainsi que les spiculés des bandes radiaires.
Muséum national d' Histoire naturelle,
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins.
— 299 —
BIBLIOGRAPHIE
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Sud. 2e note. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 26, 1, pp. 117-123, fig. 1-3.
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1914-1916. 46. Vid. Medd. fra Dansk nalurh. Foren, 85, pp. 105-325, fig. 1-69,
pl. II-III.
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Anz., 39, 6, pp. 90-94, fig.
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Dr. Th. Studer gesammelten Holothurien. Zool. Jb., 4, 4, pp. 806-858, pl. 24.
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Théel, Hj., 1886. — Report on the Holothurioidea dredged by H. M. S. Challenger
during the Years 1873-1876. « Challenger » Exp., part II, pp. 1-290, pl. 1-16.
Vaney, C., 1905. — Holothuries recueillies par M. Ch. Gravier sur la côte française
des Somalies. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 11, 3, pp. 186-198.
Le Gérant : D. Grmek-Guinot.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. (d. 2242) - 20-11-70.
AVERTISSEMENT
Comptes rendus du IVe Congrès International d’Arachnologie et du Ier Congrès
International de Myriapodologie, Paris, 8-13 avril 1968.
Publiés par le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle en deux fascicules
supplémentaires (Suppl. nos 1 et 2) du vol. 41, 1969.
Ces deux fascicules renferment les travaux [in extenso ou résumés) présentés aux
séances des Congrès.
Ils ne seront pas distribués aux abonnés mais pourront être achetés sur demande
adressée à la Bibliothèque Centrale du Muséum, 38, rue Geofîroy-Saint-Hilaire, Paris-5e,
accompagnée d’un chèque bancaire ou virement postal (C.C.P. Paris 9062-62).
Prix : 80 F (Suppl. n° 1 : Arachnologie) ; 60 F (Suppl. n° 2 : Myriapodologie).
INFORMATIONS
Proceedings of the 4th International Congress of Arachnology and of the lst Inter¬
national Congress of Myriapodology, Paris, 8-13 April 1968.
Published by Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle in two suppléments
(Suppl. nos 1 and 2) of vol. 41, 1969.
These two suppléments comprise the articles and summaries of papers presented
at the Congresses.
Copies will not be sent to the subscribers but they may be obtained from Biblio¬
thèque Centrale du Muséum, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris-5e, payable to :
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Price : 80 F (Suppl. n° 1 : Arachnology) ; 60 F (Suppl. n° 2 : Myriapodology).
MITTEILUNG
Verhandlungen des IV. Internationalen Kongresses für Arachnologie und des
I.-Internationalen Kongresses für Myriapodologie, Paris, 8.-13. April 1968.
Herausgegeben von Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle in zwei Supple-
ment-heften (Nos 1 und 2) des 41. Bandes (Jahrgang 1969).
In diesen zwei Heften befinden sich die Abhandlungen (in extenso oder als Zusam-
menfassung) die wâhrend der KongreBsitzungen mitgeteilt wurden.
Sie werden nicht an die Abonnenten des Bulletin verteilt, aber man kann sie durch
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gen. Der Bestellung soll ein Bank-oder Postscheck beigelegt werden (Postscheck-
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Preis : 80 F (Heft 1 : Arachnologie) ; 0 F (Heft 2 : Myriapodologie).
BULLETIN DÜ MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895. Chaque
tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions des
naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux relatifs aux
diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de chaque année con¬
tient en outre la liste des travaux publiés et des collections reçues dans les labora¬
toires du Muséum.
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directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant la date de la
séance.
Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul côté, sur
des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réunion après présenta¬
tion de la communication. Les clichés des figures dans le texte ne doivent pas dépasser
les dimensions suivantes : 11,8 cm X 18,5 cm ; ils sont fournis par les auteurs et déposés
en même temps que les manuscrits. Les illustrations en planches hors-texte ne doivent
pas mesurer plus de 12,5 cm X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des
auteurs, sont à envoyer directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction
du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule et plus
de 80 pages pour l’année.
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dans les quatre jours, à Mme Grmek-Guinot, laboratoire de Zoologie, 61, rue de
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dicité.
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de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬
ger, 35 F.
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Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis
1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬
nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur :
M. R. Portères, Laboratoire d’Ethnobctanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬
ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubréville, Laboratoire
de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel ; abonnement, France,
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Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬
gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬
ger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬
togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis
1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12,
rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de
Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger,
70 F.
Acarologia. Directeur : M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬
nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités).
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 2242). - 20-11-1970.
2e Série, Tome 42
— - -, -
Numéro 2
Année 1970
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 11 Décembre 1970.
SOMMAIRE
Communications : Pages
M.-L. Bauchot, J. Daget, J.-C. Hureau et Th. Monod. Le problème des « auteurs secon¬
daires » en taxionomie . 301
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Notes sur les Charnaeleo de Madagascar. C. belalandaensis
n. sp., Caméléon du Sud-Ouest . 305
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Notes sur les Charnaeleo de Madagascar. C. brevicornis
Gunther, 1879, tsarafidyi nov. subsp. Les hémipénis des Caméléons du groupe brevicornis. 311
F. Monniot. Ascidies Aplousobranches des îles Kerguelen récoltées par P. Grua . 321
Cl. Monniot. Ascidies Phlébobranches et Stolidobranches des îles Kerguelen récoltées par
P. Grua . 340
A. Badonnel. Antarctopsocus daviesi, nouvelle espèce des îles Crozet (Psocoptera, Elipsocidae). 355
S. Breuning. Nouveaux Coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum de
Paris [suite) . 363
J. Denis. Notes sur les Érigonides. XXXIX. A propos des Diplocephalus s. str. (Erigonidae,
Araneae) . . . 378
V. Vitali-di Castri et F. di Castri. L’évolution du dimorphisme sexuel dans une lignée de
Pseudoscorpions . 382
R. Bastida y M. R. Torti. Chaetilia argentina sp. nov., un nuevo aporte al conocimiento de
la Isopodofauna sudamericana . 392
Th. Monod. Sur un Nothobomolochus (Crust., Copépodes) parasite d’un Hémiramphe de
Madagascar . 401
Cl. Maillard. Nicolla elongata n. sp. (Digenea, Coitocaecidae), parasite d’Onos tricirratus
(Brünnich, 1768) (Teleostei) . 410
M.-Cl. Durette-Desset. Affinités de l’Héligmosome Ortleppstrongylus bathyergi (Ortlepp,
1939) n. gen., n. comb., avec les Trichostrongylides Molineinae . 415
M.-Cl. Durette-Desset. Brevislriata bergerardi , nouveau Nématode Ileligmosome, parasite
d’un Écureuil de Corée . 419
G. Cherbonnier. Pseudocolochirus bicolor n. sp., nouvelle Holothurie Dendrochirote de Mada¬
gascar . 424
M. Crusafont Pairô et J. A. Remy Les Equoidea (Perissodactyla) de l’Éocène préaxial
pyrénéen espagnol . 428
L. Ginsburg et Ph. Janvier. Présence de sables helvétiens d’origine fluviatile sous les faluns
du bassin de Noyant-sous-Le-Lude (Maine-et-Loire) . 435
P. Jôssang et D. Molho. Étude des constituants des feuilles de Piper methysticum Forst. . 440
Avertissement . 448
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 2, 1970, pp. 301-448.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1970. - N» 2
496e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
22 janvier 1970
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Th. MONOD
COMMUNICATIONS
LE PROBLÈME DES « AUTEURS SECONDAIRES »
EN TAXIONOMIE*
Par M.-L. BAUCHOT, J. DAGET, J.-C. HUREAU et Th. MONOD
Le systématicien, soucieux d’une application précise des Règles de la nomen¬
clature zoologique et voulant donner des références aussi exactes que possible
concernant les auteurs des taxons, se heurte à de nombreuses difficultés.
Celles-ci tiennent avant tout au fait que plusieurs des cas qui se présentent
n’étant pas prévus par les Règles du Code international de nomenclature zoolo¬
gique (1961) l, ceux-ci ne sont pas l’objet d’un traitement homogène.
A défaut d’une codification officielle, on peut se demander s’il ne serait pas
utile, à l’occasion d’entreprises telles que le CLOFNAM (Check-list of the fishes
of the north-eastern Atlantic and of the Mediterranean) et les catalogues de
types de Poissons du Muséum, de formuler quelques propositions pratiques.
La plupart des problèmes embarrassants entrent dans l’une des catégories
suivantes :
1° Noms de genre et d’espèce empruntés à un auteur pré-linnéen.
2° Noms de genre ou d’espèce attribuables à un auteur différent de celui de l’ar¬
ticle ou de l'ouvrage ou à un co-auteur.
* La taxinomie, de t à£iç (= arrangement) et vô[xoç (= loi), est l’étude des lois de la classifica-
tion.
La taxionomie, de xà^tç (= unité, au sens militaire) et ôvopa (= nom), est l’activité qui aboutit
à nommer les groupes d’êtres vivants.
1. Code international de Nomenclature zoologique, adopté par le XVe Congrès international de
Zoologie. International Trust for Zoological Nomenclature, London, 1961.
20
— 302 —
3° Épithète spécifique empruntée à une source manuscrite : les noms in schedulis.
4° Épithète spécifique empruntée à un document graphique.
5° Épithète spécifique créée d’après un document graphique ou une source manus¬
crite.
1. Noms de genre et d’espèce empruntés à un auteur prélinnéen.
En droit, rien d’autre n’est obligatoire que la mention du premier auteur
linnéen ayant introduit le genre dans la nomenclature. A ce titre, « Sparus
Linnaeus, 1758 » est correct. Mais, si Linnaeus a le premier utilisé le mot de
façon valable selon la lettre du Code, il ne l’a pour autant créé, puisque celui-ci
semble apparaître, pour la première fois dans la nomenclature moderne, dans
Artedi (1738).
Dans ces conditions il semblera sans doute légitime de ne pas oublier totale¬
ment le véritable créateur du taxon.
La solution proposée est la suivante : intercaler, entre le nom de genre et celui
de l’auteur linnéen qui l’a valablement introduit dans la nomenclature, le nom,
entre crochets, du créateur du mot.
Ex. : Sparus [Artedi, 1738] Linnaeus, 1758
La graphie : « Artedi ex Linnaeus » semble inacceptable puisque c’est Lin¬
naeus qui a emprunté à Artedi, et non l’inverse. Par contre « Linnaeus, 1758
ex Artedi, 1738 » paraît strictement synonyme de la forme adoptée, mais il
semble préférable de rejeter cette graphie qui risque de créer une confusion
avec le cas envisagé au 3e paragraphe.
Dans le cas d’épithètes spécifiques empruntées à des diagnoses prélinnéennes,
on renoncera à tenter d’identifier les sources comme on le fait pour les genres :
la principale difficulté est qu’il n’y a guère de noms d’espèce prélinnéens, sous
forme de binoms, mais des phrases dont le premier mot suivant le nom de
genre n’a pas été choisi nécessairement comme épithète spécifique.
2. Noms de genre et d’espèce attribuables à un auteur différent de celui
de l’article ou de l’ouvrage ou à un co-auteur.
Dans le Cuvier et Valenciennes, les binoms peuvent être attribués à l’un
ou à l’autre de ces auteurs ; dans Y Editio 13ma du Systema Naturae, les espèces
nouvelles, supplémentaires , ne sont plus de Linnaeus mais de Gmelin, comme
celles du Systema Ichthyologiae de 1801 sont de Schneider et non de Bloch.
Il arrive également qu’un auteur même moderne publie une espèce, et donc
une diagnose dont un autre auteur lui a remis un texte signé.
Trois cas sont à distinguer :
— Si un auteur publie valablement un nom de taxon dans l’ouvrage d’un
second auteur, le nom du second auteur est également cité, relié au nom du
premier par la préposition apud.
Ex. : Aplodon A. Duméril apud Thominot, 1883 1
Aplodon margaritiferum A. Duméril apud Thominot, 1883
1. Thominot, A., 1883. Note sur le genre Aplodon, poisson de la famille des Sparidae, voisin des
Girelles. Bull. Soc. philom. Paris, 7, pp. 141-144.
— 303 —
— Si un auteur A publie dans un ouvrage en collaboration un nom de taxon,
il faut faire suivre ce dernier du nom de A (et de la date) suivis de in et des
noms des auteurs.
Ex. : Polynemus enneadactylus Cuvier, 1829, in Cuv. Val.
— Si un auteur A publie dans un ouvrage collectif un nom de taxon, celui-ci
est suivi du seul nom de l'auteur A.
Ex. : Dentex filosus Valenciennes, 1843
mais la référence bibliographique complète sera :
Valenciennes, 1843, in Webb et Bf.rthelot, Histoire naturelle des îles Canaries, 2,
2, p. 37.
3. Epithète spécifique empruntée à une source manuscrite : noms in sche-
dulis.
11 arrive souvent que le descripteur ait trouvé une espèce « nouvelle » nom¬
mée in schedulis sur une étiquette d’herbier ou de bocal. Si l’auteur de ce nom
inédit, manuscrit, est connu, il faudra évidemment en tenir compte.
Dans ce cas d'un nom manuscrit (dont railleur A est connu) valablement publié
par un auteur B, on mettra, entre le nom d'espèce et le nom de l'auteur B, le nom
de l'auteur A entre crochets 1 et suivi de « MS ».
Ex. : Aplodon sulcatum [Guichenot MS] Thominot, 1883
Cheimerius nufar [Ehrenberg MS] (Valenciennes, 1830, in Cuv. Val.)
On pourrait accepter la graphie « Thominot ex Guichenot MS » mais nous pré¬
férons la graphie précédente.
4. Epithète spécifique empruntée à un document graphique tenant lieu de
type.
Il s’agit du cas fréquent dans la première moitié du xixe siècle (au temps
où les naturalistes-voyageurs savaient encore peindre) d’un dessin, d’une aqua¬
relle, etc., accompagnés d’un nom manuscrit, repris comme nom d’espèce, donc
assimilable au cas précédent.
Ex. : Chaetodon spéculum [Kuhl et Van Hasselt .MS] Cuvier, 1831, in Cuv. Val.
5. Epithète spécifique créée par un auteur B d’après un document gra¬
phique ou une source manuscrite exécutés par (ou pour) un auteur A.
Dans ce cas, le binom se suffit à lui-même avec son nom d’auteur. C’est seule¬
ment si la question du type se trouvait soulevée qu’il y aurait lieu de spécifier
que ce type, ici, se trouve représenté non par un spécimen mais par un dessin
ou une description manuscrite.
1. Il convient de ne pas utiliser de parenthèses pour éviter une confusion au cas où le second auteur
doit être cité entre parenthèses.
— 304 —
X.
Trachinolus russelii Cuvier, 1831, in Cuv. Val.
(fondé sur la pl. 142 de Russel).
Amphacanthus mertensii Valenciennes, 1835, in Cuv. Val.
(fondé sur une figure de Mertens)
S parus aureolineatus Lacepède, 1802
(fondé sur une description manuscrite de Commerson).
Laboratoire (les Pêches Outre- mer
et Laboratoire de Zoologie ( Reptiles
et Poissons) du Muséum
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 305-310.
NOTES SUR LES CHAMAELEO DE MADAGASCAR
C. belalandaensis n. sp., Caméléon du Sud-Ouest
Par E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE
Ainsi que nous le signalions en 1968, nous avons, début mars 1967, recueilli
au village de Belalanda (4 km nord de Tuléar) un Caméléon mâle adulte,
n° 382 C, de morphologie particulière, dans un lot comprenant des Chamaeleo
latercilis Gray, 1831, C. verrucosus Cuvier, 1831, et C. antimena Grandidier,
1872. Depuis plus de deux ans nous essayons, sans succès, d’obtenir dans la
même région d’autres spécimens de cette forme nouvelle.
Description (382 C)
Aspect général (fig. 1)
Sur le vivant, la coloration générale est verte avec une ligne blanc sale, laté¬
rale. Il existe une ligne blanche médio-ventrale nette s’arrêtant au pubis. Pas
de ligne blanche sous les cuisses. Coloration blanchâtre des aisselles, du dessous
des cuisses et de la queue.
La longueur totale est de 229 mm, dont 111 pour la queue. Le poids était de
18 g.
Fig. I. — C. belalandaensis n. sp. Aspect général.
Tête (fig. 2)
Il n’y a pas de lobes occipitaux.
La crête pariétale est nette mais ne forme pas cimier. Les crêtes orbitales et
latérales sont visibles.
306 —
Il existe un appendice rostral osseux, net, bien que ne débordant qu’à peine
la lèvre supérieure. Il est formé par la réunion des deux canthirostrales. Il
mesure environ 0,5 mm de long avec une épaisseur de 1,5 mm.
La crête gulaire est très discrètement marquée ; de grandes écailles s’observent
sur les tempes.
Les principales dimensions du crâne sont les suivantes :
Occiput — base de la crête pariétale : 14,5 mm
Occiput — gonion : 21 mm
Gonion — extrémité antérieure : 26 mm
Base de la crête pariétale — extrémité de l’apophyse rostrale : 16 mm
Orbite : 8 mm
D’un gonion à l’autre : 13,5 mm
D’une crête orbitale à l’autre : 9,5 mm
i 382/C ° _ . _ ÎS"
Fig. 2. — ('. belalandaensis n. sp. Tète en vue supérieure.
Corps
La crête dorsale est formée de 44 cônes jusqu’à l’aplomb de l’anus ; les plus
grands, à partir du n° 4, ne dépassent pas 1,5 mm de haut sur 1,5 de base.
La crête caudale, continuation de la dorsale, est à peine marquée sur le pre¬
mier quart.
Il n’y a pas pratiquement de crête ventrale : c’est à peine si les petits tuber¬
cules dépassent le niveau moyen.
L’écaillure du corps est granuleuse mais homogène ; une série de grandes
écailles (moins de 1,5 mm de diamètre) forme une ligne latérale à mi-hauteur.
Il n’y a pas de fossettes axillaires.
Hkmipénis (fig. 3)
Les hémipénis développés mesurent 20 mm pour le droit et 18 mm pour le
gauche alors que le corps, du museau à l’anus, avait une longueur de 118 mm
du vivant de l’animal, réduite à 98 après plusieurs mois de conservation en
alcool. La longueur de l’hémipénis représente sensiblement 1 /6e de la longueur
du corps du sujet. Les deux organes sont semblables. Pour notre description,
nous prenons l’hémipénis droit. Il est du type franchement bilobé, qui est clas¬
sique.
— 307 —
Les lobes sont volumineux, dirigés vers le haut ; ils se subdivisent en une
base portant un bourrelet en forme de volute, un peu plus large que la base
dans sa partie antérieure, diminuant progressivement vers l’arrière ; à sa partie
supérieure, le bourrelet porte cinq à six épines souples, grossièrement disposées
sur deux rangs ; la partie antérieure renflée est lisse, dépourvue de toute trace
de sillon ou dépression.
Fig. 3. — Hémipénis droit de C. belalandaensis n. sp.
A, vue apicale de la partie supérieure de la face sternale.
B, vue apicale de la partie supérieure de la face tergale.
a a' : suture arrière du lobe : b b' : auricule.
C, vue latérale d’ensemble de la face externe.
Il existe des auricules qui flanquent la base postérieure du lobe ; elles sont
dentelées, peu développées, en position subverticale.
Les barbillons sont situés normalement à la base des lobes ; ils sont du type
composé et, au moins dans les conditions de la préparation, relativement réduits.
L’ornementation cellulaire du corps est complète, formée de cellules agrandies
dans la région proximale, petites dans la région distale.
308 —
Le sillon est largement évasé.
Vu dans son ensemble, l’hémipénis du Caméléon de Belalanda, spécimen
unique, présente une certaine analogie avec ceux de C. lateralis, C. oustaleti,
C. verrucosus, C. pardalis.
Les hémipénis des Caméléons de ce groupe présentent une certaine homo¬
généité et les différences n’apparaissent qu’après un examen attentif. L’organe
de C. belalandaensis se distingue de celui des autres par le nombre réduit des
épines du lobe, l’absence de dépression entre les rangs d’épines et la suture de la
partie terminale arrière du lobe avec la base, tous caractères que nous avons
observés sur les organes de C. lateralis, C. oustaleti, C. verrucosus, C. pardalis.
Les barbillons, situés à la base des lobes, sont composés chez C. belalanda¬
ensis, comme chez C. lateralis, alors qu’ils sont simples dans le groupe verru¬
cosus -oustaleti.
Discussion
a) Hypothèse d’un hybride. Comparaison avec les espèces connues dans
LA RÉGION
L’hypothèse d’un hybride doit être discutée. Nous connaissons, dans cette
région du Sud-Ouest de Madagascar, quatre espèces bien individualisées de
Caméléons : C. lateralis Gray, 1831, C. verrucosus Cuvier, 1831, C. oustaleti Moc-
quard, 1894 et C. antimena Grandidier, 1872. La présence d’une cinquième espèce
peut être envisagée, C. labordi Grandidier, 1872, dont la limite du territoire est,
actuellement, située plus au Nord.
La crête dorsale, élément remarquable du spécimen de Belalanda, le rap¬
proche des espèces verrucosus -j- oustaleti et antimena -f- labordi, mais le sépare
de C. lateralis.
La ligne blanche médio-ventrale et la structure de l’hémipénis sont deux
caractères qui le rapprochent de C. lateralis pour l’éloigner des autres.
La forme de l’appendice nasal est, elle, entièrement nouvelle, très différente
en particulier des structures observées chez C. antimena et C. labordi. La pré¬
sence de ce caractère, qui ne se retrouve chez aucune des espèces connues dans
la région, permet, selon nous, d’écarter l’hypothèse qu’il ne s’agisse que d’un
hybride.
b) Comparaison avec C. melanocephalus (Gray, 1864)
En 1900, F. Mocquard (pp. 94 et 95), étudiant les spécimens collectés par
G. Grandidier en 1899-1900, signale trois exemplaires de C. melanocephalus
provenant des environs de Tuléar, de Belo et d’Ambolisatra. Il ajoutait « Ce
caméléon est fort rare au Natal et [qu’]il a sans doute été introduit par des
vaisseaux venant de la Côte Sud-Ouest de Madagascar, où il semble plus com¬
mun ».
Si, en 1902, F. Werner se contente de citer F. Mocquard, en 1911 le même
auteur (p. 22) fait suivre la mention Madagascar de « eingeschleppt ? ».
En 1942, F. Angel (p. 161) semble admettre que les spécimens étudiés par
F. Mocquard étaient des C. semicristatus Boettger, 1894.
En 1959, D. Hillenius proposa de ne faire de C. melanocephalus qu’une sous-
espèce de C. pumilus (Gmelin), point de vue adopté par R. Mertens, 1966.
— 309 —
L’absence de tout processus rostral chez le C. melanocephalus mâle (cf.
F. Werneb, 1902) permet d’éliminer l’hypothèse selon laquelle le spécimen de
Belalanda appartiendrait à cette espèce.
c) Comparaison avec C. cephalolepis Gunther, 1880
En 1921, F. Angel donnait encore, après O. Boettger, Madagascar comme
domaine géographique du C. cephalolepis, actuellement considéré comme de la
seule Grande Comore, mais, en 1942, il ne fait plus allusion à cette attribution.
Si l’on suit la clef de détermination proposée par F. Angel (1942), on arrive
sur C. cephalolepis mais pour y constater que, dans cette espèce, la crête dor¬
sale n’existe que sur le tiers antérieur du dos et qu’une interruption sépare
crête gulaire et crête ventrale, deux caractères qui diffèrent de ce que l’on
observe sur le 382/C.
Nous avons pu comparer le spécimen de Belalanda à un C. cephalolepis mâle,
les caractères aussi bien des crêtes dorsales, des rostres que des hémipénis ne
permettent pas de les confondre.
d) Comparaison avec le C. lateralis du lac Tsimanampetsotsa
En 1959, D. Hillenius, p. 21, signalait l’existence, dans les collections du
Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, d’un spécimen atypique de C. late¬
ralis provenant justement du Sud-Ouest de Madagascar. Mais la description
qu’il donne de la crête dorsale « irregular with paired and unpaired row of scales »
aussi bien que du casque « rather high » permet de rejeter toute identification
avec le spécimen que nous étudions.
Justification de la nouvelle espèce
L’association des caractères observés :
— appendice rostral net mais réduit,
— crête dorsale formée de cônes isolés,
— présence d’une ligne blanche médio-ventrale,
ne se rencontre chez aucune des espèces actuellement décrites. La morphologie
des hémipénis est, elle aussi, d’un type particulier.
Nous proposons pour la nouvelle espèce le nom de C. belalandaensis n. sp.,
d’après la terra typica du seul spécimen étudié, le village de Belalanda, à 4 km
au nord de Tuléar.
Le type est déposé au Muséum national d’Histoire naturelle sous le n° 1969.114.
Institut Pasteur de Madagascar ,
B. P. 1274 , Tananarwe
Résumé
L’espèce nouvelle, décrite sur un spécimen mâle adulte, s’individualise par la pré¬
sence d’un rostre osseux peu marqué associée à celle d’une crête dorsale formée de
cônes isolés et d’une ligne blanche médioventrale.
Les hémipénis de la nouvelle espèce sont décrits.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1921. — Contribution à l’étude des Chamæleons de Madagascar. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 27, pp. 328-331 et pp. 406-412.
— 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache, 36, 193 p.
Brygoo, E. R., et Ch. A. Domergue, 1968. — Les Caméléons à rostre impair et rigide
de l’Ouest de Madagascar. Mém. Mus. Hist. nat., sér. A, Zool., 52, 2, pp. 71-110.
Hillenius, D., 1959. — The différentiation within the genus Chamaeleo Laurenti,
1768. Beaufortia, 8, pp. 1-92.
Mertens, R., 1966. — Liste der rezenten Amphibien und Reptilien. Chamaeleonidae
in Das Tierreich, Lief. 83, pp. i-x, 1-37.
Mocquard, F., 1899-1900. — Nouvelle contribution à la faune herpétologique de Mada¬
gascar. Bull. Soc. philom., Paris, 9e sér., 2, 4, pp. 93-111.
Werner, F., 1902. — Prodomus einer Monographie des Chamaleonten. Iena.
— 1911. — Chamaeleontidae. Das Tierreich, 27. Lief. Berlin.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 311-320.
NOTES SUR LES CHAMAELEO DE MADAGASCAR
C. brevicornis Gunther , 1879, tsarafidyi nov. subsp.
Les hémipénis des Caméléons du groupe brevicornis
Par E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE
Un Caméléon mâle, aux hémipénis bien développés, a été récolté par P. Gri-
veaud et J. M. Betsch dans la forêt de Tsarafidy (autrefois Ankafana), sous-
préfecture d’Ambohimahasoa, vers 1.200 m d’altitude, et remis le 29 mars 1967
à l’Institut Pasteur à Tananarive. Il porte le n° 396 C de notre collection.
Aspect général (fig. 1)
Le spécimen mesure 293 mm, dont 163 pour la queue.
En alcool, la coloration d’ensemble associe le gris, le noir et le blanc. Les
labiales sont gris clair ; il existe une ligne blanche latérale.
a* 396/ C
Fig. 1. — C. brevicornis tsarafidyi nov. subsp. Aspect général.
Tète (fig. 2)
La tête se caractérise par la présence de lobes occipitaux nets mais de forme
très particulière. Une première partie, de 15 mm de long sur 5 de large, com¬
mence à hauteur du bas de l’orbite pour s’arrêter avant l’occiput. À ce niveau
— 312 —
débute une deuxième formation de 6 mm sur 3, elle-même séparée de son homo¬
logue du côté opposé par une légère encoche. En vue apicale, on constate la
symétrie des lobes occipitaux ; l’aspect normal de leur bord écarte toute idée
d’une mutilation in vivo.
Les écailles, sur la plus grande partie des lobes occipitaux, ont 2 mm de
diamètre.
Il n’y a pas de crête pariétale, ni de pointe occipitale nette.
Les crêtes orbitales, nettes, se prolongent en arrière et en avant. En avant,
elles deviennent les cantliirostrales qui s’unissent en un rostre. Celui-ci possède
— 313 —
sur le dessus une nette dépression en gouttière. Il mesure 5,5 mm de long, 3 de
haut et 2,3 d’épaisseur.
La crête gulaire est marquée par quelques lins tubercules, clairs, de I mm
de haut au maximum.
Les principales dimensions du crâne sont les suivantes :
Occiput — extrémité du rostre : 40 mm
Occiput — gonion : 24 mm
Gonion — - extrémité de la mâchoire : 27 mm
Orbite : 9 mm
D’un gonion à l’autre : 19 mm
D’une crête orbitale à l’autre : 12 mm
Corps
Il existe une crête dorsale formée de petits cônes réguliers (55 à 60) dont le
plus grand mesure 1,5 mm de haut.
La crête caudale est la prolongation de la dorsale. Il n’y a ni crête ventrale,
ni fossette axillaire.
Ecailles hétérogènes sur l’ensemble du corps.
Hémipénis (fig. 3)
Les dimensions des organes sont de 13 mm, soit 1 / 10e du corps.
L’apex est pourvu de disques légèrement pédiculés, déprimés en forme d’en¬
tonnoir ; l’extrémité interne est libre et se termine par une pointe plus ou moins
nette ; le pédicule est plus développé en avant et, en arrière, il se confond avec
le tégument.
Un peu déjeté par rapport aux disques, et sous eux, existe un barbillon pourvu
de deux pointes jumelées.
Les auricules sont bien développées, situées latéralement, en arrière du bar¬
billon ; elles sont obliques, à pente dirigée vers l’arrière ; la base est large, les
bords sont finement denticulés.
L’ornementation du corps est formée de grandes cellules qui intéressent la
face tergale et les faces latérales ; elle se prolonge jusqu’au pôle apical par une
étroite bande de cellules plus petites.
Les hémipénis des Caméléons du groupe C. brevicornis
Parmi les nombreuses espèces de Caméléons de Madagascar, un groupe homo¬
gène se caractérise par l’association de deux caractères bien tranchés :
— l’existence de lobes occipitaux nets,
— la présence, chez le mâle, d’un rostre osseux.
Le type de ce groupe est C. brevicornis A. Gunther, 1879 (= C. gularis A. Gun-
ther, 1879, femelle), choisi non parce qu’il s’agit de l’espèce la plus ancienne¬
ment décrite, mais parce que ses représentants sont de loin les plus fréquents
des Caméléons de la forêt de l’Est. Trois autres espèces s’y rattachent :
— C. malthe A. Gunther, 1879, dont les lobes occipitaux ne présentent pas
d’encoche médiane ;
— 314
— C. cucullatus J. E. Gray, 1831, dont le crâne se prolonge en arrière par
une longue pointe osseuse ;
— C. tsaratananensis E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue, 1967, actuellement
connu par une seule femelle, espèce caractérisée par l’importance de la crête
gulaire et la grande taille des écailles occipitales.
5 mm
i _ I
Fig. 3. — ïlémipénis de ('. brevicornis tsarafidyi subsp. nov. : 1, face sternale ; face tergale.
a, a' : disques apicaux ; b, b' : auricules latérales ; c, c' : barbillons bifides ; d : prolongement api¬
cal de la zone cellulaire.
D. Hillenius (1959) a décrit des spécimens qui, par quelques caractères,
semblent dévier du C. brevicornis type, mais sans créer pour eux une nouvelle
unité taxonomique.
La morphologie des hémipénis des trois espèces dont les mâles sont connus :
C. brevicornis, C. malthe et C. cucullatus, ne semble pas avoir encore été étudiée.
Il nous a paru intéressant de procéder à leur étude comparative à l’occasion
de la découverte d’un nouveau type morphologique, appartenant à ce groupe.
Hémipénis de Chamaeleo brevicornis Gunther, 1879 (fig. 4)
L’examen de sept préparations de l’hémipénis de l’espèce brevicornis nous
conduit à une connaissance satisfaisante des caractéristiques moyennes de l’or¬
gane.
Les dimensions sont de l’ordre du 1 /6e de celles du corps de l’animal.
Les divers éléments comprennent :
— disques apicaux pédiculés, à extrémité interne libre et terminée en pointe ;
— barbillons bifides, à pointes égales, situés sous le pédoncule portant les disques ;
— auricule en arrière du barbillon, semi-circulaire, à base épaisse, oblique à pente
arrière, à bord plus ou moins denticulé ;
— 315 —
— ornementation cellulaire intéressant la face tergale et une partie des faces laté¬
rales ; elle se prolonge jusqu’au pôle apical par une bande plus ou moins large ;
les cellules sont grandes.
Le sillon est bien marqué ; ses lèvres, rapprochées dans la partie proximale,
s’évasent brusquement à la moitié distale.
Les ornements varient dans leurs formes et leurs dimensions ; c’est ainsi que les
disques apicaux peuvent être plus ou moins développés, l’extrémité libre et les
bords parfois légèrement denticulés. Sur un spécimen, l’hémipénis droit est
normal, tandis que sur le gauche, les bords internes du disque sont soudés.
Les auricules sont plus ou moins volumineuses et leur pente variable ; les bar¬
billons peuvent être atrophiés.
De ces observations, il ressort que le plan d’organisation reste le même chez
tous les spécimens de C. brevicornis et que ce plan, ainsi que le développement
des ornements, se retrouvent chez C. brevicornis tsarafidyi. Si une différence
devait être soulignée entre les hémipénis de C. brevicornis et de C. b. tsarafidyi,
elle tiendrait au volume des organes, élancés chez C. brevicornis, trapus chez
C. b. tsarafidyi L
o a'
0 5 mm
Fig. 4. — Ilémipénis de C. brevicornis : 1, face sternale; 2, face tergale.
a, a' : disques apicaux ; b, b' : auricules latérales ; c : barbillons bifides ; d : prolongement api¬
cal de la zone cellulaire.
Hémipénis de Chamaeleo malthe Gunther, 1879 ( fig. 5)
Notre description de l’organe copulateur de C. malthe est basée sur l’examen
de deux spécimens (n° 403/C et 544/C = By 655).
Mensurations :
— N° 403/C : longueur totale 277 mm, dont 105 pour le corps ; 15 mm pour
l’hémipénis droit, 16 mm pour le gauche.
— N° 544/C : longueur totale 305 mm, dont 123 pour le corps ; 19 mm pour
l’hémipénis droit, 20 mm pour le gauche.
1. Tout en rappelant que nous n’avons observé qu’un spécimen de C. b. tsarafidyi .
— 316 —
Le rapport entre la longueur de l’organe et celle du corps de l’animal esl
donc de l’ordre de 1 / 6e à 1 /7e.
La forme de^l’hémipénis est élancée.
403/C
a
0
5 mm
Fig. 5. — llémipénis de C. malthe : 1, face sternale ; 2, face tergale.
a, ar : lobes antérieurs ; b, b' : auricules postérieures ; c, c' : barbillons bifides, à pointes inégales,
l’inférieure la plus courte ; d : mamelon central.
Nous prenons comme exemple le 403 jC.
L’apex, hémisphérique, légèrement plus développé vers l’avant (face ster¬
nale) est déprimé au pôle, marqué par une protubérance ; il est pourvu, en posi¬
tion sternale, d’une paire de lobes relativement étalés dont l’extrémité anté¬
rieure n’adhère pas au corps et dont le bord libre est denticulé ; ces lobes, con¬
fusément pédiculés, rappellent à la fois les disques apicaux de C. b. tsarafidyi
et C. brevicornis et les auricules de C. cucullatus. En position tergale, l’apex
porte deux auricules et, en position latérale, c’est-à-dire sur les faces externe
et interne, entre les lobes et les auricules, un barbillon ; les auricules sont bien
— 317
développées, leur bord denticulé ; leur insertion est allongée dans le sens verti¬
cal et oblique, formant un V renversé.
L’ornementation cellulaire est bien développée ; les cellules sont grandes,
les cloisons fortement en relief ; elle intéresse la face tergale et les faces laté¬
rales, mais n’atteint pas l’apex dont elle est séparée par une zone lisse (diffé¬
rence avec C. brevicornis, C. b. tsarafidyi et C. cucullatus).
Le sillon est bien marqué ; les lèvres sont presque jointives sur les deux tiers
de la région proximale et s’évasent brusquement au tiers distal.
Fig. 6. — Hémipénis de C. cucullatus : 1, face sternale ; 2, face tergale.
a, a' : auricules supérieures ; b, b' : auricules inférieures ; c, c' : barbillons bifides, à pointes iné¬
gales, l’inférieure plus courte ; d : mamelon médian, avec saillie axiale.
Hémipénis de Chamaeleo cucullatus Gray, 1831 (fig. 6 et 7)
Nous ne possédons qu’un seul spécimen mâle de cette espèce (n° 511/C =
By 679).
Les bémipénis mesurent 36 mm à droite, 35 mm à gauche, pour un sujet
de 380 mm de longueur totale dont 175 de l’extrémité du museau au cloaque ;
21
— 318
le rapport longueur hémipénis /longueur du corps de l’animal est donc de 1 /5e.
L’aspect général de l’organe est élancé, subcylindrique.
L’apex, hémisphérique, présente :
— une protubérance polaire, marquée par une saillie antérieure ;
— deux paires d’auricules :
a) supérieures, à base épaisse, aux bords denticulés, disposées en V à pointe anté¬
rieure ;
b) inférieures, placées latéralement, d’aspect similaire aux supérieures, c’est-à-dire
denticulées ; elles sont inclinées vers l’avant ;
— une paire de barbillons situés, en face sternale, entre les auricules supérieures et
inférieures ; ces barbillons sont bifides, issus d’une base cylindrique bien déve¬
loppée ; les branches sont inégales, la supérieure étant deux fois plus longue
que l’inférieure ;
— l’ornementation cellulaire est nette, mais formée de cellules relativement petites ;
elle n’intéresse que la partie distale du corps de l’organe, sur la face tergale et
une partie des faces latérales ; la zone cellulaire se prolonge par une bande étroite
jusqu’au pôle apical ;
— le sillon est bien marqué, les lèvres sont serrées sur les deux tiers du corps et
s’évasent distalement.
. 0 5 mm
511/C i _ . _ * _ i
Fig. 7. — Hémipénis de C. cucullatus. Détails de l’apex de la face sternale.
Mêmes lettres que pour la figure 6.
Etude comparative des hémipénis du groupe
Les hémipénis des quatre formes ont en commun l’existence :
— d’auricules postérieures,
— de barbillons bifides.
Ceux de C. hrevicornis et du spécimen de Tsarafidy sont semblables.
— 319 —
Chez C. malthe les barbillons bifides se trouvent latéro-postérieurs alors qu’ils
ont une position tergale chez les trois autres.
Le couple C. brevicornis et C. b. tsarafidyi possède des disques apicaux ; chez
C. malthe, ces disques sont remplacés par de larges auricules denticulées qui se
trouvent intermédiaires entre le disque pédiculé proprement dit et l’auricule
dont est pourvu C. cucullatus.
L’ornementation cellulaire est quasi-complète chez C. brevicornis et C. b. tsa¬
rafidyi où elle atteint largement le pôle apical, réduite chez C. cucullatus où elle
se poursuit pourtant par une bande étroite jusqu’au pôle apical, incomplète
chez C. malthe où elle est limitée à un semi-manchon distal.
Chez C. cucullatus, les cellules sont petites, tandis qu’elles sont grandes chez
les trois autres espèces.
Justification de la nouvelle sous-espèce
Tant par la majorité de ses caractères morphologiques externes que par la
structure de ses hémipénis, le spécimen de Tsarafidy semble appartenir à l’es¬
pèce Chamaeleo brevicornis, mais il diffère des représentants de cette espèce
par la forme remarquable des lobes occipitaux. Il est également sans rapport
avec les spécimens signalés comme déviant de la forme type par D. Hillenius
(1959).
On peut envisager l’hypothèse qu’il ne s’agisse que d’un spécimen « anor¬
mal », « pathologique », l’anomalie ayant porté sur un mauvais développement
des lobes occipitaux. Mais quand on connaît la richesse de la faune malgache
en types spécifiques variés, on doit admettre que rien ne s’oppose à ce que ce
soit en fait un représentant d’une nouvelle sous-espèce bien caractérisée par
la forme particulière de ses lobes occipitaux. C’est pourquoi nous proposons
de le considérer, à titre provisoire, comme le type d’une sous-espèce nouvelle :
C. brevicornis subsp. tsarafidyi.
Terra typica : forêt de Tsarafidy, Sous-Préfecture d’Ambohimahasoa.
Le type, n° 396/C de notre collection, a été déposé au Muséum national
d’Histoire naturelle à Paris. Il porte le n° A-172.
Institut Pasteur de Madagascar
B. P. 1274, Tananarive
Résumé
Description, sur un spécimen mâle, d’une nouvelle sous-espèce, Chamaeleo brevi¬
cornis tsarafidyi, caractérisée par la forme remarquable de ses lobes occipitaux ; des¬
cription des hémipénis de C. brevicornis Gunther, 1879, C. malthe Gunther, 1879, et
C. cucullatus Gray, 1831.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1921. — Contribution à l’étude des Chamæleons de Madagascar. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris , 27, pp. 328-331 et pp. 406-412.
— 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache, 36, 193 p.
Hillenius, D., 1959. — The différentiation within the genus Chamaeleo Laurenti,
1768. Beaufortia, 8, pp. 1-92.
Mertens, R., 1966. — Liste der rezenten Amphibien und Reptilien. Chamaeleonidae,
in Das Tierreich, Lief. 83, pp. i-x, 1-37.
Mocquard, F., 1899-1900. — Nouvelle contribution à la faune herpétologique de Mada¬
gascar. Bull. Soc. philom. Paris , 9e sér., 2, 4, pp. 93-111.
Werner, F., 1902. — Prodomus einer Monographie des Chamâleonten. Iena.
— 1911. — Chamaeleontidae, in Das Tierreich, 27. Lief. Berlin.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 321-339.
ASCIDIES APLOUSOBRANCHES
des Iles kerguelen
RÉCOLTÉES PAR P. GRUA
Par Françoise MONNIOT
Les régions antarctiques et subantarctiques ont fait l’objet de nombreuses
récoltes d’ Ascidies. Beaucoup d’espèces provenant de ces régions ont une large
répartition géographique. Cette dispersion des espèces, ajoutée à la grande
variabilité des caractères chez les Ascidies composées, conduit souvent à de
grandes difficultés de détermination. Les principaux caractères anatomiques
des espèces étudiées ici seront donc brièvement cités. Les espèces seront com¬
parées entre elles chaque fois qu’une ambiguïté est possible.
Les récoltes de P. Grua montrent une abondance et une diversification
importante du genre Aplidium dans la région des Kerguelen. Mais cette domi¬
nance est peut-être simplement due aux techniques de récolte. Il est en effet
curieux de remarquer que les Didemnidae ne sont représentées que par une
seule espèce.
Liste des espèces
POLYCLINIDAE
Aplidium circumvolutum (Sluiter, 1900)
Aplidium longum n. sp.
Aplidium falklandicum Millar, 1960
Aplidium fuegiense Cunningham, 1871
Aplidium nottii (Brewin, 1951)
Aplidium novaezealandiae Brewin, 1952
Aplidium peresi nom nov. pour Amaroucium antarcticum Pérès, 1952
Aplidium rétif orme (Herdman, 1886)
Aplidium variabile Herdman, 1886
Aplidiopsis discoveryi Millar, 1960
Synoicum adareanum (Herdman, 1902)
Synoicum georgianum (Sluiter, 1932)
Synoicum giardi (Herdman, 1886)
Didemnidae
Didemnum studeri Hartmeyer, 1911
ClAVELINIDAE
Sycozoa georgiana (Michaelsen, 1907)
Sycozoa sigillinoides Lesson, 1830
— 322 —
Distaplia kerguelenense n. sp.
Hypsistozoa fasmeriana (Michaelsen, 1924)
Famille des Polyclinidae Verrill, 1871
Genre Aplidium Savigny, 1816
Les distinctions entre les genres Aplidium et Amaroucium ne pouvant être
clairement définies, je n’emploierai, à la suite de Millar, 1960, et de bien
d’autres auteurs, que le genre Aplidium qui a priorité.
Aplidium circumvolutum (Sluiter, 1900)
= Psammaplidium circumvolutum Sluiter, 1900.
= Amaroucium circumvolulum var. kerguelenense Pérès, 1952.
Cap Nidder, 7 m.
Deux colonies ont été récoltées : l’une est légèrement pédonculée de 2 cm
de haut et 1,5 cm de diamètre ; elle porte quelques grains de sable à sa surface.
L’autre est plus basse, 3,5 cm de large, sans sable, à tunique transparente.
Les zoïdes sont grands, nettement visibles de l’extérieur. Le siphon buccal
a six lobes, plus ou moins dentelés. Le siphon cloacal est surmonté d’une lan¬
guette trifîde jusqu’à sa base. Cette languette est très irrégulière en longueur
et en largeur et se compose parfois de cinq filaments tordus.
La musculature thoracique se répartit en faisceaux réguliers qui se rejoignent
en ruban sur l’abdomen.
La branchie comprend au moins treize rangs de stigmates.
Le tube digestif n’a pas de caractères originaux. L’estomac est cylindrique
court avec quatre ou cinq plis bien marqués. Le post-estomac est bien indivi¬
dualisé.
L’ovaire est peu éloigné de la boucle intestinale. Le spermiducte est un peu
spiralé mais seulement au-dessus de l’ovaire chez tous les individus observés.
Les testicules se disposent dans le post-abdomen sous l’ovaire, soit en petits
bouquets, soit en deux rangs réguliers selon l’état de maturité génitale de l’ani¬
mal.
L’extrémité cardiaque du post-abdomen se prolonge par quatre, cinq ou même
six processus vasculaires à peu près égaux. Il est curieux de remarquer que le
septum divisant les deux parties droite et gauche du post-abdomen est toujours
très développé.
Il n’y avait pas de larves en incubation dans les zoïdes observés.
La répartition de cette espèce est vaste, antarctique et subantarctique. Elle
était déjà signalée aux îles Kerguelen.
Aplidium longum n. sp.
(Fig. 1, A-D)
3.1.1962 — dragage fond d’algues.
Les colonies sont petites, longuement pédonculées, en forme de massues
allongées, attachées en bouquet sur une base commune. Les lobes mesurent au
323 —
maximum 6 cm de hauteur et 1 cm de diamètre dans la partie la plus renflée,
La tunique est transparente, molle, et laisse voir les zoïdes (colorés en rose dans
le formol). Chaque lobe ne comprend que des zoïdes parallèles entre eux, ayant
tous leur thorax au même niveau dans la partie supérieure de la colonie.
Les zoïdes (fig. 1, A) peuvent atteindre 3,5 cm de longueur quand le post¬
abdomen est bien développé. Le siphon buccal possède six lobes bien indivi¬
dualisés, triangulaires, simples ou parfois subdivisés avec deux petites dents
latérales (fig. 1, B).
On compte seize tentacules coronaux de trois ordres. La paroi thoracique
porte de chaque côté une douzaine de fibres musculaires longitudinales fines.
La branchie a seize rangs de stigmates. Elle se trouve repoussée du côté ven¬
tral du thorax par le très grand nombre de larves incubées dans la cavité cloa-
cale.
Le tube digestif se distingue immédiatement de celui des autres Aplidium
des îles Kerguelen par son estomac : sa paroi s’élève en quatorze à seize plis
longitudinaux, plus ou moins recoupés transversalement irrégulièrement, pour
former des papilles (fig. 1, C). Le post-estomac annulaire se situe immédiate¬
ment sous l’estomac. L’intestin moyen et le rectum n’ont pas de différencia¬
tions particulières.
Le post-abdomen est extrêmement long. Il contient, sous la boucle intesti¬
nale, un ovaire puis deux rangs de lobules testiculaires régulièrement espacés
qui s’étendent jusqu’au cœur.
Les larves, de petite taille (fig. 1, D), n’ont pas de vésicules épidermiques
développées.
Cette nouvelle espèce se rapproche de Aplidium varia bile Herdman, 1886,
par sa languette cloaeale simple, sa branchie, son estomac côtelé. Elle s’en
distingue par le découpage constant des plis stomacaux en aréoles, la longueur
du post-abdomen, et surtout la structure des larves.
Aplidium falklandicum Millar, 1960
(Fig. 1, E)
12.1.1963 — pointe Suzanne — 1 à 4 m.
La colonie est massive, ovoïde, fixée par une extrémité amincie. Elle mesure
7 cm de haut, 4,5 cm de diamètre. La tunique est transparente, jaunâtre dans
le formol, très résistante. Les zoïdes sont visibles par transparence. Ils sont dis¬
posés en systèmes circulaires assez éloignés les uns des autres pour laisser entre
eux des espaces tunicaux parfois égaux au diamètre du système.
Le siphon buccal a six lobes. Le siphon cloacal est étiré en un tube court
dont la face dorsale se prolonge en languette épaisse et courte. L’extrémité
de la languette est divisée en trois dents arrondies (fig. 1, E).
La branchie compte seize rangs de stigmates et quatorze stigmates par demi-
rangée. Il n’y a pas de « triangles » latéraux thoraciques semblables à ceux décrits
par Millar.
Le tube digestif débute par un œsophage long, mince, qui débouche un peu
dorsalement dans l’estomac (fig. 1, E). L’estomac est arrondi ; il montre tou¬
jours un sillon dorsal net. Sa paroi est tantôt lisse, tantôt légèrement aréolée.
Elle porte parfois trois côtes obliques à peine saillantes. L’intestin moyen est
banal, l’anus a deux lèvres nettes.
— 324 —
L’ovaire est situé sous la boucle intestinale. Les testicules occupent toute
la longueur du post-abdomen.
Les larves incubées en grand nombre dans la cavité cloacale montrent les
deux séries de vésicules épidermiques illustrées par Millar.
Fig. 1 A-D. — Aplidium longunl n. sp. A : zoïde ; B : siphons ; G : estomac ; i) : larve.
Fig. 1 E. — Aplidium falklandicum Millar. E : thorax et abdomen d’un zoïde.
Remarque. — La colonie décrite ci-dessus appartient sans aucun doute à
l’espèce A. falklandicum telle que l’a décrite Millar, 1960. Il est curieux de
constater que l’échantillon des Kerguelen considéré isolément se place sans
aucune difficulté dans le genre Synoicum par son siphon cloacal tubulaire, son
estomac arrondi à paroi lisse dont le pylore est déplacé dorsalement. Cepen-
— 325
dant, les divers intermédiaires étudiés par Millar nous permettent d’inclure
la colonie des Kerguelen dans la série antarctique de A. falklandicum. Cette
position systématique est confirmée par la structure anatomique uniforme des
larves, structure très caractéristique.
L’espèce est commune dans tout l’Antarctique depuis la zone littorale jusqu’à
500 mètres de profondeur.
Aplidium fuegiense Cunningham, 1871
= Amaroucium fuegiense : Van Name, 1945.
Parmi les récoltes de P. Grua, il existe trois types principaux de colonies :
1. — De petites colonies en coussinets ou en massues ne dépassant pas
3 cm de hauteur et 2 cm de diamètre. La tunique est assez transparente et
laisse voir les zoïdes qui restent colorés en rosâtre dans le formol. Elle a une
consistance cartilagineuse ; elle est légèrement incrustée de sable à la base de
la colonie seulement.
3.1.1962 — dragage fond d’algues — 10 à 15 m.
27.12.1962 — est îlot Channer — 5 m.
14.1.1963 - — sud-est île du Chat — 15 m.
29.1.1963 — mouillage du camp — 25 m.
2. — Une colonie provenant de l’îlot Channer de 9 cm de haut et 5 cm de
diamètre, en forme de massue très mince à sa base. La tunique est transpa¬
rente, nue. Les zoïdes atteignent 3,5 cm de long.
9.1.1963 — nord îlot Channer — 7 m.
3. — Des colonies ensablées sur toute leur surface, à pédoncule plus ou
moins mince. La hauteur totale de la colonie varie de 2 à 5 cm. L’extrémité
supérieure est la plus large mais son diamètre ne dépasse pas 3 cm.
1.1963 — - cap Nidder — 7 m.
1.1963 — dragage fond vase noire.
8.1.1963 — Port aux Français — de 25 à 40 m.
29.1.1963 — mouillage du Camp — 25 m.
Dans le cas général, les zoïdes sont grands (2 cm de long). Le siphon buccal
a six lobes. Le siphon cloacal est surmonté d’une languette trifurquée dont
le lobe médian est nettement plus long que les lobes latéraux. Le bord de l’ou¬
verture cloacale n’est pas épaissi en bourrelet.
Le thorax porte de chaque côté neuf bandelettes musculaires.
La branehie possède quinze rangs de stigmates (dix-huit stigmates dans une
demi-rangée à droite). Le raphé est constitué de courtes languettes nettement
décalées sur la gauche de l’animal. De très nombreuses larves sont incubées
dans la cavité cloacale et compriment la branehie.
L’œsophage est long, isodiamétrique. L’estomac cylindrique possède cinq plis
peu profonds. Il y a un post-estomac renflé peu marqué suivi d’un rétrécisse¬
ment net avant l’intestin moyen. L’anus débouche entre le 5e et le 9e rang de
stigmates.
L’ovaire se situe sous le tube digestif, mais assez loin de celui-ci. Les testi¬
cules sont placés irrégulièrement dans toute la longueur du post-abdomen en
— 326
un ou deux rangs. Le spermiducte devient pelotonné au niveau de l’ovaire, même
chez les zoïdes en extension.
Les larves ne sont bien développées que dans les colonies de type 1 et 2.
Elles correspondent exactement à la figure donnée par Millar, 1960 ; mais
la taille des larves de la colonie du type 2 est un peu plus grande.
Remarques. — L’appartenance des colonies du type 1 à l’espèce Aplidium
fuegiense ne fait nul doute. J’y associe les deux autres types de colonies parce
que la structure des zoïdes ne me paraît pas montrer de différences suffisantes
pour isoler une espèce. Le nombre de rangs de stigmates est un peu plus élevé
(jusqu’à dix-huit) pour les zoïdes de type 3, et leurs languettes cloacales sont
plus profondément trifides. Les plis de l’estomac sont moins profonds. Ces
différences, dans une espèce très variable, sont certainement liées à des diffé¬
rences écologiques.
Par contre, tous les zoïdes, dans toutes les colonies, ont des caractères
typiques de A. fuegiense : la forme de l’intestin, du spermiducte, de l’ovaire,
l’allure de la languette cloacale, et cela malgré les différences de taille.
Il n’est pas possible de confondre cette espèce avec A. variabile, ce que signa¬
lait déjà Millar en 1960, et nous ne suivrons pas Van Name, 1945, dans cette
synonymie.
? Aplidium nottii (Brewin, 1951)
(Fig. 2, A)
= Amaroucium nottii Brewin, 1951.
14.1.1963 — sud-est île du Chat — 15 m.
27.12.1962 — est îlot Channer — 5 m.
9.1.1963 — nord îlot Channer — 7 m.
30.12.1962 — sud-est île du Chat — 25 m.
8.1.1963 — nord île Buchanan — 15 m.
31.1.1963 — cap Nidder — 7 m.
Les colonies sont encroûtantes, mais assez épaisses, de 1 cm environ. Leur
plus grand diamètre atteint 6 cm. La tunique est transparente sans sable. Les
zoïdes sont disposés perpendiculairement à la surface de la colonie, serrés les
uns contre les autres. On ne distingue aucune répartition en systèmes.
Les zoïdes (fig. 2, A) atteignent 7 mm de longueur totale. Le siphon buc¬
cal a six lobes. Le siphon cloacal est surmonté d’une languette simple, longue,
épaisse. La branchie comprend généralement quatorze à seize rangs de stig¬
mates ovales. Le tube digestif forme un U dont les deux branches sont assez
écartées l’une de l’autre. L’œsophage est long, étroit. L’estomac court a quatre
ou cinq côtes longitudinales qui lui donnent un aspect cubique. Il y a un post¬
estomac net, suivi d’un intestin moyen renflé dans la branche descendante du
tube digestif. Le rectum débute par deux cæca dans le fond de la boucle intes¬
tinale. L’anus a deux lèvres peu développées.
L’ovaire est situé environ au milieu du post-abdomen ; il contient de nom¬
breux ovocytes dont certains sont très gros et font hernie dans la paroi du
corps. Les testicules n’étaient pas développés dans les échantillons examinés.
Les larves (fig. 2, B) sont incubées dans la cavité cloacale.
Remarques. — Cette espèce se rapproche aussi de A. fuegiense par la struc¬
ture de son tube digestif. Elle possède cependant quelques caractères originaux
— 328
qui l’éloignent de tous les autres Aplidium connus des îles Kerguelen : la lan¬
guette cloacale simple, le tube digestif en boucle peu fermée, l’ovaire situé au
milieu du post-abdomen et la structure des larves. Je n’ai pu examiner les ani¬
maux de Brewin, mais la description des animaux de Nouvelle-Zélande permet
d’y inclure les exemplaires des Kerguelen. Un doute subsiste cependant, dû à
la grande variabilité spécifique dans le genre Aplidium, et l’absence ici d’un
caractère vraiment propre à l’espèce. Il y a de nombreux Aplidium antarctiques
et ils sont tous très proches les uns des autres. La ressemblance de nos spéci¬
mens avec Aplidium pantherinum (Sluiter, 1898) ne peut être retenue, les larves
étant très différentes.
Aplidium nottii n’était connu qu’en Nouvelle-Zélande.
Aplidium novaezealandiae Brewin, 1952
(Fig. 2, C, D)
12.1.1963 — pointe Suzanne — 1 à 4 m.
18.1.1963 — nord île Buchanan — 15 m.
Les colonies sont de taille variable, mais ont en moyenne 2 cm de hauteur
et 3 cm de diamètre. Elles peuvent être beaucoup plus petites. Elles se pré¬
sentent sous forme de coussinets plus ou moins pédonculés comprenant plu¬
sieurs systèmes circulaires ou polygonaux de dix à douze zoïdes. La surface
de la colonie, à la face supérieure de chaque coussinet montre des bourrelets
constitués d’élévations de la tunique entre les systèmes de zoïdes. Sur ces
bourrelets seulement et à la base de la colonie sont fixés des grains de sable.
La tunique est nue autour des zoïdes, transparente, percée, au centre de chaque
système de zoïdes, d’un large orifice cloacal commun. Cette perforation est très
nette à l’œil nu. Elle est bordée d’un fin bourrelet et reste visible même si la
colonie est très contractée. La consistance de la tunique est dure dans le formol.
Les zoïdes, allongés, peuvent mesurer plus de 10 mm quand le post-abdomen
est bien développé. Le siphon buccal a six côtes triangulaires, parfois finement
dentées. Le siphon cloacal possède deux lèvres (fig. 2, C), une lèvre inférieure
petite arrondie et une lèvre supérieure, étirée en languette trifide à son extré¬
mité libre.
Le thorax est allongé. On distingue de chaque côté une quinzaine de fais¬
ceaux musculaires fins mais régulièrement disposés. La branchie comprend
10 à 15 rangs de stigmates.
Le tube digestif (fig. 2, C) se compose d’un œsophage long, isodiamétrique,
d’un estomac cylindrique allongé qui porte cinq ou six plis ininterrompus.
Pour certains zoïdes, ces plis stomacaux possèdent une gouttière longitudinale
médiane plus ou moins accentuée donnant l’apparence d’un dédoublement.
Pour d’autres zoïdes, les plis sont à peine marqués. Le post-estomac n’a pas
de renflement net. L’intestin moyen se divise, quelquefois seulement, en plu¬
sieurs segments. Le rectum est large, long, sans différenciations particulières.
L’anus s’ouvre assez bas dans le thorax, au niveau du 9e ou 10e rang de stig¬
mates.
L’ovaire est situé sous la boucle intestinale. Les testicules sont disposés en
un ou deux rangs depuis l’ovaire jusqu’à l’extrémité cardiaque du post-abdomen.
Le spermiducte est droit.
— 329 —
Les larves (fig. 2, D) sont incubées en grand nombre dans la cavité cloacale.
Remarque. — Cette espèce s’identifie à Aplidium novaezealandiae par de
très nombreux caractères : allure de la colonie, disposition des muscles, nombre
de rangs de stigmates, forme du tube digestif. Elle se rapproche de Aplidium.
fuegiense par d’assez nombreux traits anatomiques : languette cloacale trifur-
quée, nombre de rangs de stigmates, estomac à cinq plis. Les larves de A. novae¬
zealandiae (non décrites dans la diagnose originale) sont très proches de celles
de A. fuegiense. Cependant, les différences dans la structure de la colonie, la
forme du tube digestif et le trajet du spermiducte isolent les deux espèces
l’une de l’autre.
A. novaezealandiae n’était connue que de Nouvelle-Zélande.
Aplidium peresi nom. nov.
pour Amaroucium antarcticum Pérès, 1952, nom préoccupé par Herdman, 1910.
29.1.1963 — nord de la pointe du Harem — 1 m.
Les échantillons décrits par Pérès ont été réexaminés. Les observations
faites sur ceux de cette collection sont en tous points comparables.
Les colonies sont composées de lobes, réunis à leur base seulement, mesurant
en moyenne 2 cm de hauteur et 1,5 cm de diamètre à leur partie supérieure.
Ils sont coniques. La tunique est entièrement couverte de sable noir, mais
elle n’est pas incrustée intérieurement. Elle est molle, fibreuse, transparente
et laisse voir les zoïdes rosâtres dans le formol.
Les zoïdes sont allongés : 15 mm. Le siphon buccal a six lobes, parfois bifides.
Le siphon cloacal est surmonté d’une languette trifurquée. La branchie possède
douze rangs de stigmates. Le tube digestif n’a aucun caractère particulier, sauf
un estomac cylindrique allongé avec six côtes longitudinales. Le post-estomac
est net, et le rectum débute par deux cæca.
L’ovaire se situe sous la boucle intestinale.
Cette espèce décrite des îles Kerguelen n’a pas été signalée ailleurs.
Aplidium rétif orme (Herdman, 1886)
(Fig. 3, A)
= Psammaplidium rétif orme Herdman, 1886.
4.1.1963 — nord pointe des Cormorans — 5 m.
La description de Herdman est extrêmement incomplète et permet difficile¬
ment d’identifier l’espèce. La forme de la colonie et la structure de la tunique
sont bien décrites et assez caractéristiques.
La collection de P. Grua contient une colonie importante formée de lobules
hauts et étroits insérés sur un stolon et entièrement enrobés de sable. Dans
cette collection, aucune autre Ascidie ne se rapproche de cette structure. La
localité-type étant les îles Kerguelen, il est vraisemblable que nous ayions
effectivement à faire à l’espèce de Herdman : A. retiforme. D’autres détails
confirment cette hypothèse : la languette cloacale trifide, la branchie avec de
nombreux stigmates courts. En ce qui concerne le tube digestif, Herdman
— 330
dit simplement que l’estomac possède des plis. Il y en a quatre très bien mar¬
qués chez les individus que nous avons examinés (fîg. 3, A).
En 1962, Millar place dans cette même espèce des individus récoltés en
Afrique du Sud en faisant remarquer toutefois l’éloignement géographique et
la différence de température par rapport à la localité-type. Je pense qu’il s’agit
d’une espèce différente puisque Millar décrit un estomac à seize plis longitu¬
dinaux. Je préfère conserver le nom de A. retiforme pour les exemplaires récoltés
aux îles Kerguelen, malgré les imprécisions de la description originale.
Fig. 3 A. — Aplidium retiforme (Herdman) : zoïde.
Fig. 3 B. — Aplidium oariabile (Herdman) : détail de l’estomac.
Fig. 3 C. — Synoicum giardi (Herdman) : siphons.
— 331
Aplidium variabile (Herdman, 1886)
(Fig. 3, B)
= Amaroucium variabile Herdman, 1886.
8.1.1963 — mouillage Port aux Français.
12.1.1963 — pointe Suzanne — 1 à 4 m.
14.1.1963 — sud-est île du Chat — 15 m.
9.1.1963 — nord îlot Channer — 7 m.
Cap Nidder.
Dragage fond de vase.
L’espèce se présente sous forme de colonies de petite taille de 1 à 3 cm, tan¬
tôt pédonculées, tantôt encroûtantes. La tunique est généralement transpa¬
rente dans le formol laissant voir les zoïdes colorés de rose ou de jaune.
Les plus grands zoïdes mesurent environ 1,5 cm de long. Le siphon buccal
se divise en six lobes arrondis. Le siphon cloacal est surmonté d’une languette
généralement courte, simple et épaisse. La musculature thoracique est forte.
On compte de douze à quatorze rangs de stigmates sur la branchie.
Le tube digestif est bien caractéristique : l’œsophage est très large, l’estomac
cylindrique possède douze à quatorze plis longitudinaux qui s’amincissent
d’avant en arrière (fig. 3, B). Ces plis ne sont qu’exceptionnellement interrom¬
pus. Il existe un post-estomac net, surtout chez les zoïdes jeunes. Le rectum
est droit et très large.
L’ovaire est situé sous la boucle intestinale ; il est peu développé. Les testi¬
cules occupent tout le post-abdomen qui est d’ailleurs court, et certains lobules
se placent au-dessus de l’ovaire. Il n’y a qu’un rang de lobules testiculaires.
Les cavités cloacales ne contenaient pas de têtards, mais seulement quelques
roufs.
Remarque. — Cette espèce se différencie bien de A. fuegiense par sa lan¬
guette cloacale simple, mais surtout par son estomac à nombreux plis, amincis
dans la partie postérieure. La description ci-dessus correspond aux observa¬
tions et aux figures de Millar, 1960.
A. variabile semble commune aux îles Kerguelen (Hartmeyer, 1911 ; \'an
Name, 1945 ; Kott, 1954 ; Millar, 1960 ; etc...) où elle a été souvent récoltée.
La répartition de cette espèce est large dans toutes les régions subantarctiques.
Genre Aplidiopsis Lahille, 1890
Aplidiopsi.s discoveryi Millar, 1960
14.1.1963 — sud-est île du Chat — 15 m ; sud-est île du Chat — 25 m.
18.1.1963 — nord île Buchanan — 15 m.
Les colonies sont globuleuses, rosâtres, fixées par un pôle ou un très court
pédoncule. Les zoïdes sont visibles par transparence à travers une tunique
vitreuse. Ils sont disposés en rosettes, perpendiculairement à la surface de la
colonie. Les colonies atteignent 4 cm de diamètre.
332 —
Les zoïdes sont grands, beaucoup plus allongés que ne le signale Millar.
J’ai compté 5 mm de long pour le thorax en extension (1,5 mm de large), 2,5 mm
pour l’abdomen et 5 mm pour le post-abdomen qui contient des gonades à peine
développées.
Tous les caractères anatomiques correspondent à la description de Millar.
Le siphon buccal est bordé de six lobes. Le siphon cloacal est assez largement
ouvert et surmonté d’une languette foliacée à extrémité pointue ou élargie, le
plus souvent divisée en trois petits lobes mais quelquefois dentelée.
Le manteau est très mince, transparent. Il porte une musculature longitu¬
dinale nette telle que l’a décrite Millar. On compte seize tentacules coronaux
courts, épais, de deux ordres.
La branchie a douze à quatorze rangs de stigmates allongés. Les sinus trans¬
verses sont longés par des fibrilles musculaires.
Le tube digestif est sans caractères particuliers : l’estomac à paroi lisse est
volumineux et possède une gouttière dorsale étroite. L’anus est bilobé.
Le post-abdomen est long, bourré de cellules de réserves. Il contient dans sa
partie postérieure quelques petits follicules testiculaires entourant un ovaire
lui-même très petit. Certains zoïdes abritent des larves dans leur cavité cloa-
cale.
Le type de cette espèce provient du Nord de la Nouvelle-Zélande.
Genre Synoicum Phipps, 1774
Synoicum adareanum (Herdinan, 1902)
(Fig. 4, A, B)
= Polyclinum adareanum Herdman, 1902.
27.12.1962 — est îlot Channer — 5 m.
18.1.1963 — nord île Buchanan — 15 m.
Les colonies sont arrondies, de consistance molle, légèrement pédonculées ;
elles mesurent 3 cm de hauteur et 2 cm de diamètre maximum. La tunique
transparente laisse voir les zoïdes jaunâtres dans le formol. A la base de la
colonie, elle est légèrement incrustée de sable.
Les zoïdes sont disposés en systèmes de six à huit individus autour de chaque
cloaque commun pour former des rosettes à la surface de la colonie. Ils sont
très longs puisqu’ils mesurent jusqu’à 2 cm. Le siphon buccal a six lobes trian¬
gulaires, subdivisés en trois petites dents (fïg. 4, A). Le siphon cloacal est situé
très près du siphon buccal ; il s’étire en un tube court mais net, renforcé d’un
anneau musculaire épais. Il est surmonté d’une languette longue, trifide à son
extrémité, les trois dents étant à peu près égales (fig. 4, A).
Le thorax est grand, large. Le manteau mince comprend de chaque côté
une vingtaine de fibres musculaires fines et régulièrement espacées. Les ten¬
tacules coronaux sont peu nombreux, une douzaine, de deux ordres. La bran¬
chie possède quatorze à seize rangs de stigmates allongés et étroits. On compte
en moyenne vingt stigmates par demi-rangée. Les sinus transverses sont sur¬
montés d’une membrane élevée faisant saillie dans la cavité branchiale. Les
languettes du raphé sont courtes, plus courtes que les stigmates.
Dans ces colonies, les larves sont incubées seulement à la base de la cavité
cloacale.
— 333 —
Le tube digestif (fig. 4, B) a une forme de boucle à peine tordue. L’œsophage'
est assez long, isodiamétrique et pénètre dans l’estomac du côté dorsal. L’esto¬
mac est ovale, allongé à paroi lisse. Il porte une gouttière très peu profonde»
L’intestin comprend plusieurs parties : un premier anneau renflé sous l’esto¬
mac, puis une deuxième partie élargie dans la courbure intestinale. La base
de la boucle intestinale subit ensuite une constriction nette qui limite le rec¬
tum. L’anus débouche au niveau du 8e-10e rang de stigmates, au-dessus de la
région où sont incubés les œufs.
L’ovaire est situé sous la boucle intestinale et contient de nombreux ovo¬
cytes. Le testicule débute immédiatement après l’ovaire et occupe tout le post¬
abdomen. Il est constitué de nombreux lobules arrondis disposés régulièrement
en deux rangs. Le spermiducte est droit.
Remarques. — Cette espèce est commune dans tout l’Antarctique ; elle a
été citée par de nombreux auteurs : Hartmeyer, 1921 ; Van Name, 1945 ; Kott,
1954 ; Millar, 1960 (avec une figure) et 1968.
Synoicum georgianum Sluiter, 1932
12.1.1963 — pointe Suzanne — 1 à 4 m.
Les colonies sont petites, pédonculées, rosâtres. Plusieurs lobes sont insérés
sur une base commune. La surface et les couches internes de la tunique sont
incrustées de sable. La tunique est assez molle dans son ensemble sauf en sur¬
face où elle forme une couche fibreuse très résistante. Les zoïdes sont disposés
en systèmes et sont perpendiculaires à la surface de la colonie.
Le siphon buccal a six lobes et le siphon cloacal forme un long tube pro-
22
IMM
— 334 —
longé dorsalement en une large languette. Il existe une excroissance en bouton
sous le siphon cloacal. La branchie compte dix à douze rangs de stigmates. La
longueur du thorax est égale à celle de l’abdomen qui en est séparé par une cons-
triction peu marquée.
L’œsophage est long, l’estomac ovoïde avec une paroi qui apparaît lisse mais
qui présente une ponctuation après coloration. L’anus débouche au milieu du
thorax.
Les gonades sont situées assez loin du tube digestif dans le post-abdomen
qui est très long. Les larves sont incubées à la base de la cavité cloacale.
Remarque. — Cette espèce ressemble à Synoicum giardi, mais chez ce der¬
nier le thorax est beaucoup plus grand que l’abdomen et possède un plus grand
nombre de rangs de stigmates. Les aréolations de l’estomac sont presque inexis¬
tantes chez S. georgianum et la forme même de cet organe est très différente
dans les deux espèces. D’autre part, les colonies de S. giardi ne sont pas incrus¬
tées de sable.
S. georgianum a été signalé en Patagonie et en Géorgie du Sud. L’espèce
est figurée par Millar, 1960.
Synoicum giardi (Herdman, 1886)
(Fig. 3, C)
= Morchellium giardi : Herdman, 1886.
27.12.1962 — est îlot Channer — 5 m.
8.1.1963 — mouillage Port aux Français — 40 m.
29.1.1963 — mouillage du camp — 25 m.
14.1.1963 — sud-est île du Chat.
9.1.1963 — nord îlot Channer.
Cap Nidder — 7 m.
Les colonies en forme de coussinets ou avec un court pédoncule sont molles,
brunâtres et peuvent atteindre 4,5 cm de diamètre. Les zoïdes sont visibles
par transparence, disposés en systèmes polygonaux comprenant 14 à 16 zoïdes.
L’ouverture cloacale commune est large. La tunique est assez molle, gélati¬
neuse.
Les zoïdes ont une longueur très variable. Le siphon buccal possède 6 lobes
triangulaires simples. Le siphon cloacal en tube court est peu éloigné du siphon
buccal. Il porte, sous son bord postérieur, un renflement en bouton plus ou
moins élevé. Il se prolonge dorsalement en une languette longue, épaisse, de
forme variable, mais généralement simple. Il arrive cependant que son extré¬
mité libre soit découpée en deux ou le plus souvent trois petits lobes (fig. 3, C).
Le siphon porte intérieurement une sorte de valvule.
Les tentacules coronaux sont peu nombreux, environ seize, alternativement
courts et longs.
La branchie a de quatorze à dix-huit rangs de stigmates avec une vingtaine
de stigmates par demi-rangée. Le manteau est fin et porte une douzaine de
faisceaux musculaires longitudinaux minces, dans la partie moyenne du thorax.
Il y a toujours une constriction nette entre le thorax et l’abdomen. L’œso¬
phage ne présente pas de caractères particuliers. L’estomac est très nettement
aréolé ; il est brusquement tronqué à l’arrière. Le post-estomac est net, sous
— 335 —
forme d’un renflement annulaire. L’intestin moyen, renflé, est nettement séparé
du reste du tube digestif par de fortes constrictions ; il occupe la base de la
boucle intestinale. Le rectum droit débute par deux cæca nets.
L’ovaire est situé assez haut dans le post-abdomen, mais ne touche pas la
boucle intestinale. Il contient de nombreux ovocytes. Les testicules s’étendent
sur toute la longueur du post-abdomen, mais ils sont peu nombreux et de petite
taille. Les œufs sont incubés dans la cavité cloacale.
L’extrémité cardiaque du post-abdomen est élargie et se prolonge par quatre
ou cinq appendices vasculaires.
Remarque. — L’espèce a été décrite des îles Kerguelen, où elle a été signalée
depuis : Hartmeyer, 1911 ; Kott, 1954 ; Millar en 1960 a retrouvé cette
espèce en Géorgie du Sud.
Famille des Didemnidae Giard, 1872
Genre Didemnum Savigny, 1816
Didemnum studeri Hartmeyer, 1911
(Fig. 5, A, B)
8.1.1963 — sud-ouest mouillage Port aux Français — - 25 à 40 m.
sud-est îlot Channer.
Les colonies sont encroûtantes, fixées sur des algues. La tunique ne con¬
tient que peu de spiculés et les zoïdes sont visibles par transparence. La sur¬
face des colonies est mamelonnée et les orifices buccaux se présentent sous
forme de points blancs dûs à une accumulation de spiculés.
Les zoïdes (fig. 5, A) mesurent de 1,5 à 2 mm. Le siphon buccal est 6-lobé.
L’ouverture cloacale est large, sans languettes. On compte quatre rangs de
stigmates. Les organes thoraciques latéraux sont très saillants et situés au niveau
du 4e rang de stigmates. L’appendice fixateur s’insère assez bas sur le pédoncule
œsophago-rectal. Sa taille est variable. Le testicule est trilobé pour tous les
zoïdes examinés. Il est entouré du spermiducte enroulé en neuf à dix tours de
spire. Le testicule fait saillie au-dessus de la courbure intestinale. L’ovaire est
situé contre le testicule dans la boucle intestinale. Il n’y avait pas de têtards
dans les colonies récoltées par P. Grua. Les spiculés étoilés montrent généra¬
lement douze sommets par demi-sphère ; chaque pointe est finement striée et
dentelée.
Didemnum studeri a été décrit pour la première fois des îles Kerguelen. De
nombreuses récoltes ultérieures étendent sa répartition à tout l’ Antarctique.
— 337 —
Famille des Clavelinidae Forbes et Hanley, 1848
Genre Sycozoa Lesson, 1830
Sycozoa sigillinoides Lesson, 1830
3.1.1962 — dragage fond d’algues — 10-15 m.
30.12.1962 — sud-est île du Chat — 12 m.
14.1.1963 — sud-est île du Chat — 15 m.
18.1.1963 — nord île Buchanan.
Pour la synonymie voir Van Name, 1945.
Cette espèce avait déjà été signalée plusieurs fois aux îles Kerguelen. Sa
répartition très vaste comprend toute la région antarctique.
Sycozoa georgiana (Michaelsen, 1907)
= Colella georgiana Michaelsen, 1907.
9.1.1963 — 7 m.
14.1.1963 - — sud-est île du Chat — 15 m.
La première station ne comprend qu’une colonie à une seule tête, tandis
que la deuxième a deux colonies, l’une composée de cinq têtes, l’autre de six.
Chaque lobe comprend une tête sphérique d’un diamètre variant entre 5 et
8 mm et un pédoncule de 2 cm de haut en moyenne. L’allure de l’animal cor¬
respond tout à fait aux descriptions précédentes. L’espèce est connue de Géorgie
du Sud et des îles Peter.
Contrairement à ce que pensait Van Name, il est possible que l’espèce Colella
concreta de Herdman, 1886, soit identique à Sycozoa georgiana. L’absence de
sinus parastigmatiques prouve en tout cas qu’il s’agit bien d’une espèce de
Sycozoa. La description est malheureusement insuffisante.
Genre Distaplia Délia Valle, 1881
Distaplia kerguelenense n. sp.
(Fig. 5, C)
18.1.1963 — nord île Buchanan — - 15 m.
La collection comprend deux colonies capitées dont la plus grande mesure
2,5 cm de hauteur pour un diamètre de 1 cm. La tunique est molle, blanche
et opaque dans le formol. Les zoïdes sont disposés parallèlement à l’axe longi¬
tudinal de la colonie. Ils mesurent 2 mm de long. Ils sont hermaphrodites. Les
sacs incubateurs sont recourbés en crosse à leur extrémité postérieure. Ils
mesurent 6 à 7 mm de long en moyenne et contiennent 6 à 7 embryons, par¬
fois plus.
Le siphon buccal a un bord simple, arrondi. Le siphon cloacal a également
— 338
un bord simple, parfois finement festonné (mais le caractère peut être dû à
la fixation). Il est étiré en tube. 11 n’y a pas du tout de languette cloacale
(fig. 5, C).
Les huit tentacules coronaux se répartissent en deux ordres.
La branchie comprend quatre rangs de stigmates et on compte jusqu’à
vingt stigmates par demi-rangée. Les stigmates sont surmontés de sinus para-
stigmatiques, mais ceux-ci n’atteignent pas les perforations les plus proches
de l’endostyle et du raphé (fig. 5, C). Les languettes du raphé sont courtes et
larges, nettement décalées sur la gauche de l’animal. L’endostyle est large et bas.
Le thorax est entièrement couvert de fines bandes musculaires transversales
(fig. 5, C).
Le tube digestif décrit une boucle très fermée. L’œsophage assez long se
courbe brusquement avant de pénétrer dans l’estomac. L’estomac est volumi¬
neux, à paroi lisse. L’intestin ne possède pas de différenciations particulières.
Le rectum croise l’œsophage et l’anus bilobé débouche au niveau du 3e rang
de stigmates.
Les zoïdes sont hermaphrodites. Le testicule comprend une douzaine de
lobules situés contre la courbure intestinale. Le spermiducte suit le rectum
(fig. 5, C). L’ovaire est placé à la partie postérieure du testicule.
Le sac incubateur contient généralement six ou sept embryons. Sa partie
inférieure est toujours enroulée en crosse enfermant les larves les plus jeunes.
Les têtards prêts à éclore mesurent 1 mm. Ils possèdent quatre rangs de stig¬
mates, trois grosses ventouses disposées en triangle, un ocelle et un otolithe.
Le tube digestif est déjà différencié.
On trouve dans la colonie des zoïdes à tous les stades de développement.
Cette espèce se différencie des autres Distaplia antarctiques par son siphon
cloacal sans languette, étiré en tube, et son estomac à paroi lisse.
Genre Hypsistozoa Brewin, 1953
Iiypsistozoa fasmeriana (Michaelsen, 1924)
= Distaplia fasmeriana Michaelsen, 1924.
27.12.1962 — est îlot Channer — 5 m.
Nord île Buchanan — 15 m.
Les colonies mesurent 2 cm de hauteur pour un diamètre de 1 cm. La cou¬
leur est gris pâle ou rose dans le formol. Les ouvertures cloacales communes
sont bien visibles à la partie supérieure des colonies. L’estomac des zoïdes a
une vingtaine de plis bien marqués. Il n’y a pas de gonades.
L’espèce a été souvent signalée en Nouvelle-Zélande à des latitudes variées.
Sa localisation aux îles Kerguelen étend beaucoup son aire de répartition.
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris
— 339 —
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 - N® 2, 1970, pp. 340-354.
ASCIDIES PHLÉBOBRANCHES
ET STOLIDOBRANCHES DES ÎLES KERGUELEN
RÉCOLTÉES PAR P. GRUA
Par Claude MONNIOT
Les Ascidies des îles Kerguelen sont bien connues et ont déjà fait l’objet de
nombreux travaux. La plupart des grandes expéditions se sont intéressées à
l’archipel. L’originalité de cette collection est d’avoir été réalisée en scaphandre
autonome. Ainsi, de petites formes qui pouvaient passer inaperçues ou qui
étaient trop littorales pour être prélevées par un navire ont été récoltées. La
collection ne comprend que huit espèces, mais deux sont nouvelles pour la
Science : Polyzoa minor et Molgula bancalis, et deux autres nouvelles pour les
Kerguelen : Agnesia glacialis et Ascidia incrassata.
PHLEBOBRANCHIATA
Famille des Agnesiidae Michaelsen, 1898
Agnesia glacialis Michaelsen, 1898
(Fig- 1)
Pour la synonymie, voir Van Name, 1945, et Millar, 1962.
Station Va, dragage sur fond d’ Algues 10-15 m, 3.1.1962 : 1 exemplaire adulte
incubateur.
Le corps est entièrement couvert de petits grains de sable. Les siphons sont
peu visibles. L’animal est libre sur le fond. Tous les organes sont visibles par
transparence à travers le manteau et la tunique.
La musculature est fine et irrégulière, surtout formée de fibres radiaires.
Les tentacules, au nombre de vingt-cinq environ, sont petits, digitiformes,
disposés sur deux rangs et situés très en avant dans le siphon buccal. Le sillon
péricoronal est très échancré dorsalement et se situe immédiatement en arrière
d’un anneau musculaire très net. Le tubercule vibratile est petit, caché entre
deux vastes lèvres formées par le sillon péricoronal. Le raphé est formé de
cinq grandes papilles situées sur les sinus transverses. La branchie n’est pas
interrompue sous le raphé. La ligne des papilles du raphé rejoint directement
le ganglion nerveux à l’entrée de l’œsophage à travers la face gauche du corps.
Chaque face de la branchie comporte six grands sinus transverses couronnés
de papilles ciliées de taille variable (fig. 1, A). Il n’y a pas d’ébauche de sinus
longitudinaux. Les infundibula monospiralés couvrent toute la branchie et leur
341 —
disposition est indépendante des sinus transverses. 11 y a beaucoup plus d’in-
fundibula que de papilles. Les stigmates forment trois à quatre tours de spire
et peuvent s’interrompre ventralement ou dorsalement. Les apex de chaque
infundibulum sont reliés par un réseau de sinus formant une grille assez régu¬
lière à mailles généralement carrées.
2mm
5mm
Fig. 1. — Agnesia glacialis Michaelsen, 1898.
A, branchie ; B, face gauche, vue externe ; C, détail de la gonade vu par la face interne ; D, tube
digestif et gonades.
Le tube digestif (fig. 1, B, D) forme une boucle très fermée. L’œsophage
étroit débouche dans un estomac globuleux, vaguement quadrangulaire. L’in¬
testin est irrégulier, le rectum assez long se termine par un anus lobé et étroit.
Les gonades (fig. 1, B, C et D) sont situées dans la boucle intestinale. Elles
— 342 —
sont formées d’un ovaire central assez globuleux, mais sans limites nettes. Les
lobes testiculaires entourent presque complètement l’ovaire et débordent lar¬
gement sur les faces externe et interne du tube digestif. Les acinis émettent
de lins canaux spermatiques qui se réunissent en un spermiducte au milieu
de la face interne de l’ovaire (fig. 1, C). Les canaux génitaux sont accolés le
long du rectum. Le spermiducte débouche en retrait de l’anus alors que l’ovi-
ducte s’en écarte brusquement, et se termine sur la face droite du corps par
une ampoule contenant des œufs.
Les larves urodèles sont incubées dans la cavité cloacale droite.
Malgré quelques menues différences avec le type de l’espèce, nous lui rap¬
porterons cet exemplaire. A. glacialis s. lato semble répartie dans tout le pré¬
antarctique. Mais les Agnesia n’ayant jamais été trouvées en quantité notable,
leur variabilité spécifique est inconnue.
Famille des Ascidiidae
Ascidia incrassata Heller, 1878
Ascidia incrassata Heller, 1878.
Pachychlaena gigantea Herdman, 1880 et 1882.
Phallusia princeps Traustedt et Weltner, 1894.
Phallusia incrassata. : Hahtmeyer, 1911.
? Phallusia incrassata : Michaelsen, 1918.
? Ascidia incrassata : Millar, 1956.
Il est possible que Pachychlaena oblonga et Pachychlaena obesa au sens de
Herdman, 1880 et 1882, soient synonymes de cette espèce.
Station 4 A, 30.12.1962, sud-est de l’île du Chat, 7 m : 1 exemplaire.
L’individu est d’une taille anormalement grande, ses dimensions sont : hau¬
teur 25 cm, largeur 11 cm, distance intersiphonale 10 cm. La tunique est presque
nue et assez peu épaisse, les siphons sont bien marqués. L’animal est fixé par
sa face postérieure et ventrale. Le corps est épais et opaque. Nous ne pouvons
en donner qu’une description très partielle : la face gauche du corps, et en par¬
ticulier le tube digestif, étant entièrement détruits.
Les tentacules sont peu nombreux : dix environ, et courts (1 cm). Le tubercule
vibratile est formé d’une vaste masse cordiforme percée de très nombreuses
petites ouvertures ponctuelles. Le raphé est épais et lisse. La branchie est par¬
ticulièrement épaisse. Les sinus longitudinaux sont gros et les papilles très déve¬
loppées. Il n’existe pas de papilles intermédiaires.
Le gaufrage de la lame fondamentale est très marqué.
Remarques
Notre exemplaire diffère de toutes les descriptions d’A. incrassata par la
forme particulière de son ganglion nerveux. Nous ne pouvons attribuer une
grande valeur à ce caractère.
Classiquement, deux populations sont rapportées à A. incrassata. L’une qui
vit dans la région du Cap de Bonne Espérance de grande taille : 9,5 cm (Hel¬
ler), 12 cm (Herdman), 18,5 cm (Hartmeyer) caractérisée par un nombre
de tentacules relativement réduit : 40-50 (Heller), 60 (Herdman), 40 à 70
— 343 —
(Hartmeyer) ; l’autre, du canal de Mozambique, de plus petite taille : 5,5 cm
(Michaelsen), 6 cm (Millar), et possédant beaucoup plus de tentacules :
150 (Michaelsen), 160 et plus de 190 (Millar). Ce dernier auteur émet des
doutes sur l’appartenance des deux populations à la même espèce. Nous croyons
pour notre part que les exemplaires du Cap font partie d’une grande espèce
pré-antarctique.
Il nous semble que les deux autres espèces du genre Pachychlaena décrits
par Herdman, 1880 et 1882, ne diffèrent que très peu d’A. incrassata. Toutes
deux ont été décrites du Détroit de Bass au sud de l’Australie. Leur aspect
et le nombre de leurs tentacules, 62 d’une part et 30-35 de l’autre, sont
identiques à ceux du P. gigantea du même auteur.
II se trouve que sans aucune preuve Michaelsen et Hartmeyer ont réuni
ces deux espèces avec Y Ascidia phallusioides d’ÜERDMAN, 1899, en imposant
le nom de A. obesa. Or, A. phallusioides est une Phallusia au sens actuel du
genre, possédant des ouvertures de la glande hyponeurale dans la cavité cloa-
cale.
À notre sens, A. incrassata est une espèce de grande taille, largement répan¬
due dans le pré-antarctique. Il est probable que A. translucida Herdman, 1880,
des Kerguelen et A. dispar Arnbâck-Christie-Linde, 1938, des îles Falkland
sont étroitement apparentées à cette espèce.
Famille des Styelidae
Genre Polyzoa Lesson, 1830
Par leur forme externe, les nombreux Polyzoa trouvés aux Kerguelen se
divisent en trois groupes.
— Une forme à zoïdes non confluents et réunis par des stolons. Les indi¬
vidus sont soit étroitement fixés au substrat, soit pédonculés. Cette forme
correspond au Chorizocormus reticulatus Herdman, 1886 ( Polyzoa reticulata).
Station 2 B, 27.12.1962, est de l’îlot Channer, 5 m : une colonie pédonculée.
Station 7 b, 4.1.1963, nord de la pointe des Cormorans, 5 m : nombreux échan¬
tillons pédonculés.
Station 11, 11.1.1963, presqu’île Dauphin, 15 m : une colonie sessile.
Station 12, 12.1.1963, pointe Suzanne, 1 à 4 m : quelques exemplaires sessiles
sur algues, immatures.
Station 16 a, 18.1.1963, nord de l’île Buchanam, 15 m : quelques exemplaires
sur des coquilles.
Station 17, 23.1.1963, sud-est de l’île du Chat, 10 m : quelques exemplaires
pédonculés.
— Une forme à zoïdes empâtés dans une tunique commune. La colonie forme
un manchon long de plusieurs dm autour de la tige d’une algue. Cette forme
est typique de Polyzoa opuntia Lesson, 1830.
Station 12, 12.1.1963, pointe Suzanne, 1 à 4 m : 1 colonie.
— Une très petite forme à zoïdes sessiles et séparés trouvés à la station
13 a, 14.1.1963. sud-est de l’île du Chat, 15 m, fixée sur une coquille.
344 —
Les zoïdes des colonies des deux premiers types sont rigoureusement iden¬
tiques. Ils appartiennent tous deux à la grande espèce P. opuntia. Par contre,
ceux de la troisième forme présentent des différences anatomiques si marquées
que nous en avons fait une espèce nouvelle : P. minor n. sp.
Polyzoa opuntia Lesson, 1830
(Fig. 2, A à G)
Les zoïdes sont liés les uns aux autres par un stolon qui prend naissance à
l’opposé des siphons. Le manteau est translucide. La musculature est fine et
régulière. Les tentacules sont insérés sur un bourrelet. Ils sont environ trente
de quatre ordres : soit peu développés papilliformes et cylindriques, soit longs
et coniques. Le vélum buccal est bien développé.
Le sillon péricoronal est rectiligne ou légèrement ondulé, mais sans rap¬
port avec les sinus branchiaux. Le tubercule vibratile est assez élevé ; son
ouverture est très variable. Le raphé lui aussi est variable. Il est toujours lisse,
mince, et peu élevé dans sa partie antérieure. Il augmente nettement de hau¬
teur régulièrement ou brusquement.
La branchie est très caractéristique et très régulière. On compte huit sinus
de chaque côté, régulièrement disposés, un peu plus serrés dorsalement. Les
mailles, subcarrées, contiennent dix à quinze stigmates allongés, régulièrement
recoupés par des sinus parastigmatiques.
La forme du tube digestif est constante. Il débute par un œsophage court et
rectiligne qui débouche dans un intestin sphérique marqué de quatorze à dix-
huit sillons très nets. Le cæcum est bien développé. L’intestin forme une boucle
ouverte. La branche descendante est beaucoup plus longue que la branche ascen¬
dante. L’anus, régulièrement lobé, est étroit.
Les gonades sont disposées en deux rangées parallèles à l’endostyle. Au
maximum, on trouve sept à huit polycarpes à gauche et une quinzaine à droite.
Bien que toutes les récoltes aient été effectuées à la même époque, l’état sexuel
des différentes colonies était très variable, la taille des zoïdes étant sensible¬
ment la même.
Dans un premier stade, les polycarpes sont exclusivement mâles. Les sper¬
matozoïdes sont évacués par un spermiducte assez court. Puis, l’ovaire se déve¬
loppe sous forme d’une petite ampoule située sur la face interne du testicule.
Cette évolution débute par la partie postérieure et se développe d’abord sur la
face gauche. Il est fréquent que les polycarpes les plus antérieurs restent exclu¬
sivement mâles. L’aspect des gonades est alors très proche de celui de Michael-
senia. L’ovaire grossit et un oviducte étroit et court s’ouvre alors. C’est le stade
décrit par la plupart des auteurs : Herdman, 1886 ; Michaelsen, 1900. Au
moment de la ponte, l’oviducte se dilate énormément ( fig. 2, G). Les œufs sont
incubés jusqu’à l’état de têtard dans une poche de tissu lâche lié à l’ovaire.
Cette forme d’incubation n’a pas encore été décrite.
Les endocarpes sont peu nombreux. Le siphon cloacal est marqué par un
vélum lisse, très fin, et un cercle de petits tentacules.
Fig. 2 A-G. — Polyzoa opuntia Lesson, 1830 : A et B, individu incubateur ; C et D, individu jeune
en phase mâle fonctionnelle ; E, individu incubateur, tube digestif et gonades ; F, gonade en
phase mâle ; G, gonade en phase finale.
Fig. 2 H. — Polyzoa minor n. sp. : individu en phase incubatrice.
— 346 —
Polyzoa minor n. sp.
' (Kg- 2, H)
Les zoïdes, bien que complètement adultes, sont beaucoup plus petits que
ceux de P. opuntia. Nous ne donnerons pas une description complète de cette
espèce, mais signalerons les différences avec P. opuntia :
— le vélum buccal est formé de quatre lobes dentelés ;
— les tentacules sont au nombre de seize grands séparés par de petits boutons ;
— la branchie compte chez tous les exemplaires six sinus à droite et quatre à gauche ;
le raphé est plus épais et les stigmates plus courts que chez P. opuntia ;
— l’estomac compte douze à quatorze sillons ; le cæcum est très long ;
— les polycarpes ont une structure identique à celle de ceux de P. opuntia, mais
il n’en existe que quatre ou cinq à droite et un seul à gauche exclusivement mâle.
Remarques sur le genre Polyzoa
Les espèces du genre Polyzoa se distinguent en premier lieu par le nombre
de sinus branchiaux, puis par celui des sillons stomacaux, enfin par la struc¬
ture et la forme des colonies. La disposition du tube digestif et des gonades
est liée à ce dernier caractère. Nous avons groupé ces différents éléments
en un tableau (tableau I).
La plupart des auteurs distinguent P. opuntia et P. reticulata par la struc¬
ture des colonies. Mais il faut remarquer que dans la région magellanienne où
P. opuntia domine, de rares colonies à zoïdes séparés ont été signalées et qu’aux
Kerguelen, la station-type de P. reticulata , des colonies à zoïdes empâtés
existent.
Nous avons pu examiner quelques zoïdes empâtés provenant de la côte d’Ar¬
gentine et la seule différence que nous avons pu noter avec les zoïdes des Ker¬
guelen est un plus grand développement du spermiducte. Ainsi, compte tenu
de la variabilité des colonies, nous considérons que P. opuntia s. lato et P. reti¬
culata ne forment qu’une seule espèce.
A côté de cette grande espèce très abondante qu’est P. opuntia, vivent de
petites populations aberrantes, telles P. opuntia au sens d’ÀRNBÀCK, 1950,
P. insularis, P. sagamiana et P. minor. Rien ne nous permet à l’heure actuelle
de juger s’il s’agit d’espèces véritables, génétiquement stabilisées, ou de simples
variantes de P. opuntia.
Oligocarpa megalorchis Hartmeyer, 1911
(Fig. 3, A-C)
Oligocarpa megalorchis Hartmeyer, 1911.
Oligocarpa megalorchis : Kott, 1954.
Station 4 A, 30.12.1962, sud-est de l’île du Chat, 7 m : 8 individus.
» 4 C, 30.12.1962, sud-est de l’île du Chat, 25 m : 10 individus.
» 10 — 9.1.1963, nord îlot Channer, 7 à 10 m : 4 individus.
» 13, 14.1.1963, sud-est de l’île du Chat, 15 m : 3 individus.
» 16 a, 18.1.1963, nord de l’île Buchanan, 15 m : 6 exemplaires.
347
Tableau I. Caractères différentiels de divers Polyzoa
P. translucida Rit-
ter et Forsyth,
1917 .
Nombre de
sinus
droite
3
gauche
3
Nombre
de sillons
stoma¬
caux
19 ?
Structure
de la
colonie
zoïdes
séparés
Forme de la colonie
et remarques
Répartition
Californie
P. pacifica Tokioka,
1951 . 3
P. vesiculophora To¬
kioka, 1951 . 3
P. opuntia Lesson,
1830 ; Michaelsen 8 8
1904 .
15
13
environ
16
zoïdes
séparés
zoïdes
séparés
Japon
Japon
zoïdes
accolés
La forme de la colonie
sert de fondement aux
sous-espèces coccinea,
gordiana , lenoxensis, pa-
tagonica , pictonis, waer-
Détroit
de
Magellan
P. opuntia : Ârn-
bâck, 1950 1 . . . .
P. reticulata (Herd-
man, 1886) .
P. sagamiana To¬
kioka, 1953 .
P. sagamiana
Kott, 1964 ....
P. insularis Millar,
1967 .
P. minor n. sp. . . .
8 7
8 8
6 6
8 8
?
environ
16
zoïdes
accolés
zoïdes
séparés
9
environ
10
2 zoïdes
séparés
12 zoïdes
séparés
8
6
7
4
10-11
12-14
zoïdes
séparés
zoïdes
séparés
ni.
(sinus parastigmatiques
absents)
Kerguelen
(immatures)
Japon
(immature avec des ano¬
malies dans la partie
postérieure de la bran-
chie)
(sinus parastigmatiques
présents)
Australie
Tristan
da Cuna
Kerguelen
1. Ârnbâck, 1950, d’une manière assez inexplicable, décrit sous le nom de P. opuntia 5 colonies
dont les zoïdes possèdent 8 sinus à droite et 7 à gauche, et ne possèdent pas de sinus parastigma¬
tiques. Les exemplaires ayant typiquement 8 sinus sont groupés par elle dans l’espèce ampla : P. coc¬
cinea. Des formes correspondant aux différentes sous-espèces de P. opuntia sensu Michaelsen, 1900,
sont décrites sous les noms de P. c. crebra , P. c. spicea et P. c. fruticosa.
Il est regrettable qu’ÀRNBÂcK n’ait donné aucun renseignement sur le nombre de sillons stoma¬
caux de son P. opuntia.
— 348
Il n’y a que fort peu de chose à ajouter à l’excellente description de Hart-
meyer.
La formule branchiale des grands individus est dans cette collection :
G. R. H3fi3J2E
D. R. 1 9 3 7 3 5 2 E
La structure du spermiducte (fig. 3, C) est très complexe. Il est formé de deux
à quatre fins canalicules visibles seulement après coloration. Sur les deux tiers
de leur trajet ils sont inclus dans l’épaisseur du manteau, puis dans une longue
papille. Leur extrémité est libre, divergente et terminée par un petit bouton
aplati.
Il faut également signaler le grand développement des vélums buccaux et cloa-
caux ainsi que la présence de fins tentacules cloacaux.
Cette espèce a été décrite des îles Kerguelen. Elle a été signalée également
des îles Macquaries. 11 existe une autre espèce O. skoogi Michaelsen, 1923, dans
la région du Cap de Bonne Espérance.
Styela sp., afî. wandeli (Sluiter, 1911)
(Fig. 3, I))
Station 16, 18.1.1963, nord de l’île Buchanan, 15 m : 1 individu probablement
anormal fixé sur Polyzoa opuntia.
L’individu globuleux de 1,2 cm était entièrement recouvert d’épibiotes. La
tunique épaisse est tuberculeuse, gris blanchâtre. Les siphons saillants sont
bien visibles. Le manteau, faiblement musculeux, est translucide.
Le vélum buccal est peu développé, on compte environ seize tentacules de
trois ordres. Le sillon péricoronal rectiligne est en forme de V. Le tubercule
vibratile est petit, en bouton saillant. Le raphé est bas et lisse.
La branchie assez épaisse porte quatre plis peu saillants. La formule bran¬
chiale est :
G. R. 0 12 2 8 2 11 2 4 2 E
D. R. 1 12 1 8 1 10 3 6 2 E
Entre les plis, les mailles sont rectangulaires, allongées dans le sens longitu¬
dinal ; elles comportent trois à cinq stigmates allongés, régulièrement recoupés
par des sinus parastigmatiques.
Le tube digestif (fig. 3, D), très volumineux, occupe les deux tiers de la face
gauche. L’œsophage court et courbe débouche dans un estomac en olive muni
d’une vingtaine de sillons. Le cæcum est très court. L’intestin décrit une double
courbe et se termine par un rectum rétréci, contourné et lobé.
Il y a deux gonades massives à droite. L’ovaire sinueux est entouré à sa face
aveugle de larges masses testiculaires plus ou moins confondues pour les deux
gonades. Le spermiducte court à la surface interne de l’ovaire et se termine
au-dessus d’un petit oviducte.
Les endocarpes sont petits et peu nombreux. Le siphon cloacal est entouré
de fins tentacules.
Fig. 3 A-G. — Oligocarpa megalorchis Hartmever, 1911 : A, individu ouvert
B, individu vu par la face gauche ; C, détail des spermiductes.
Fig. 3 D. — Styela sp. aff. wandeli (Sluiter, 1911) : individu ouvert.
Fig. 3 E. — Cnemidocarpa vcrrucosa (Eesson, 1830) :
E, individu ouvert ne présentant qu’une gonade à droite.
350 —
Remarques
L’exemplaire que nous avons examiné est très dissymétrique, et ce peut être
dû à sa disposition sur le substrat. La présence de gonades uniquement sur la
face droite peut être considérée comme un caractère anormal.
11 est évidemment impossible de donner à cet exemplaire une détermination
spécifique précise. C’est à la Styela wandeli Sluiter que notre exemplaire res¬
semble le plus.
Cnemidocarpa verrucosa (Lesson, 1830)
(Fig. 3, E)
Cynlhia verrucosa Lesson, 1830.
Cnemidocarpa verrucosa : Van Name, 1945.
Station 5, 31.12.1962, nord-ouest de l’île Manuel : 1 exemplaire adulte de
20 cm.
Station 17, 23.1.1963, sud-est de l’île du Chat, 10 m : 1 exemplaire imma¬
ture de 8 cm.
Le corps est pyriforme dressé. Les deux siphons sont terminaux bien visibles.
Les lobes des siphons sont indiscernables. La tunique est relativement mince,
de consistance molle et visqueuse, sa surface est irrégulièrement plissée. La
partie ventrale de la tunique est très épaisse et inclut des corps étrangers.
Le manteau est épais, opaque, gélatineux et très musculeux. La muscula¬
ture forme un quadrillage régulier. Les tentacules sont peu nombreux, environ
vingt, filiformes. Par rapport à la taille de l’animal, ils sont peu développés.
Le sillon péricoronal est net. Le tubercule vibratile est élevé en U à cornes
enroulées vers l’intérieur. Le raphé lisse augmente de hauteur. Son bord libre
est ondulé.
La branchie est épaisse, elle est formée de 4 plis nets. On compte :
— Exemplaire de 7 cm :
G. R. 0 13 3 10 4 10 4 9 3 E
— • Exemplaire de 20 cm :
G. R. 0 13 3 14 4 11 3 10 3 E
La croissance de la branchie ne s’effectue pas par multiplication des sinus,
mais par accroissement de taille de ceux-ci. La taille des stigmates est indépen¬
dante de celle de l’animal ; ainsi, dans chaque maille, leur nombre est fonction
de la taille de l’animal.
Exemplaire de 7 cm entre les plis environ 30 sur les plis environ 12
Exemplaire de 20 cm entre les plis environ 50 sur les plis environ 25
Le tube digestif et les gonades sont semblables à ceux des exemplaires pré¬
cédemment décrits. La gonade droite postérieure du plus grand individu man¬
quait.
— 351 —
Remarques
Cette grande espèce spectaculaire a été décrite de nombreuses fois et chaque
fois sous un nom différent (voir Van Name, 1945). Elle est connue de toute la
zone subantarctique et antarctique, des océans indien et atlantique. Sa taille
est normalement de 6 à 7 cm aux approches du continent américain, mais elle
semble beaucoup plus grande aux Kerguelen où Herdman, 1910, a décrit sous
le nom de Styela spectabilis un exemplaire de 18 cm.
Famille des Molgulidae
Molgula bancalis n. sp.
(Fig. 4)
Station 7 b, 4.1.1963, nord de la pointe des Cormorans, 5 m : 3 exemplaires.
Station 12, 12.1.1963, pointe Suzanne, 1 à 4 m : 3 exemplaires.
Station 16, 18.1.1963, nord de l’île Buchanan, 15 m : 1 exemplaire.
Le corps est ovoïde, allongé, couvert de sable. La forme externe est assez
mal définie, l’espèce vivant généralement incluse dans des blocs d’ Ascidies
diverses. Les siphons sont peu saillants, les lobes sont découpés en languettes
secondaires.
La tunique est mince, le manteau est rendu assez opaque par la présence de
vastes lacunes sanguines. La musculature, outre un feutrage général, est formée
par une quarantaine de fibres longues et régulières disposées sur chaque siphon.
Les tentacules, de vingt-cinq à trente de trois ou quatre ordres, sont trapus.
Ils portent une quinzaine de ramifications de premier ordre et quelques digi¬
tations de second ordre. Il en existe de tout petits disposés entre les grands.
Le sillon péricoronal est net, symétrique et pratiquement rectiligne. Le tuber¬
cule vibratile, en U, est élevé et ouvert vers l’arrière.
Le raphé est lisse ou peu déchiqueté. Il est très bas dans sa partie antérieure,
puis sa hauteur double régulièrement jusqu’à l’entrée de l’œsophage. Il se
raccorde à tous les plis gauches. Au niveau des plis 1 et 2, il est très élevé, puis
sa hauteur décroît brusquement au niveau du pli 3, et il se transforme en une
lame basse jusqu’au pli 6.
La branchie est assez épaisse. On compte six plis à gauche et sept à droite.
La formule branchiale est constante :
G. R. 0202020202020E
D. R. 020202020202020E
Les plis sont bas (fig. 4, D), les mailles primaires se divisent en deux infun-
dibula secondaires unistigmatiques. Quelquefois, sur les flancs des plis, cer¬
tains stigmates montrent une tendance à former des exoinfundibula. Le réseau
des sinus transverses est bien marqué et régulier.
Le tube digestif (fig. 4, C) forme une boucle très fermée, localisée dans la
moitié postérieure de la face droite. L’œsophage est très court. L’estomac est
couvert d’une glande hépatique massive. L’intestin isodiamétrique se pro¬
longe par un rectum peu net et un anus à bord lisse.
— 352
Fig. 4. — Molgula bancalis n. sp.
A, face droite ; B, face gauche ; C, individu ouvert ; I), maille primaire de la branchie.
Les gonades (fîg. 4, C) sont très caractéristiques. L’ovaire est plus ventral
que le testicule, ce qui est la position inverse de celle que l’on observe chez la
quasi totalité des Molgulidae. Oviducte et spermiducte sont indépendants et
divergents. L’oviducte est dirigé ventralement et le spermiducte dorsalement.
Les larves sont incubées dans la cavité cloacale.
Les vélums buccal et cloacal sont très développés et indivis.
— 353 —
Remarques
Molgula bancalis n. sp. se rapproche de plusieurs espèces communes de l’hé¬
misphère sud. Par la structure particulière de ses gonades, elle ressemble à
Molgula sluiteri (Michaelsen, 1922), qui possède sept plis nets de chaque côté
avec trois à quatre sinus par pli. De plus, ni la forme des gonades ni celle du
tube digestif ne correspond à notre espèce.
Molgula inversa Sluiter, 1900, possède une structure branchiale proche de
celle de M. bancalis avec sept plis de chaque côté. Malheureusement, aucune
ligure ni aucune description de la gonade n’est donnée par Sluiter. L’espèce
n’a d’ailleurs jamais été retrouvée. L’un des deux exemplaires de M. setigera
georgiana Millar, 1960, possède sept plis à gauche et sept à droite, mais la
structure des gonades est très différente dans les deux espèces.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 355-362.
ANTARCTOPSOCUS DAVIESI,
NOUVELLE ESPÈCE DES ILES CROZET
( Psocoptera, Elipsocidae )
Par A. BADONNEL
Le genre Antarctopsocus a été créé pour une espèce trouvée en 1939 par le
Professeur Jeannel dans l’île Marion [A. jeanneli Badonnel, 1947) ; l’échan¬
tillon recueilli comprenait 11 jj, 6 Ç et 13 larves ; j’ai attribué depuis au même
taxon un $ pris Par Dreux à l’île aux Cochons (archipel Crozet) ; encore que
plus coloré que les exemplaires de l’île Marion, il n’en diffère pas biométri-
quement. Une seconde espèce, décrite ci-dessous, vient d’être récoltée dans l’île
de la Possession (archipel Crozet) par le Dr. L. Davies, de l’Université de
Durham, au cours d’une mission réalisée « grâce à l’amabilité de l’Administra¬
tion des Terres australes et antarctiques françaises, et avec l’aide des membres
de la cinquième Mission des Crozet » (L. Davies, in litt.) ; cette espèce est dédiée
à son collecteur, à qui j’exprime mes remerciements pour m’en avoir confié
l’étude.
Antarctopsocus daviesi n. sp. (J, Ç)
Coloration (çj et Ç, en alcool). — Peu différente de celle des exemplaires
types de jeanneli. Tète : vertex et front jaune ocre pâle, avec dessin en M du
vertex brun marron clair, les taches individualisées seulement le long du bord
interne des yeux chez quelques exemplaires ; suture médiane du vertex nette
seulement postérieurement, les autres invisibles ; yeux brun chocolat ; un V
brun peu marqué au milieu du front ; post-clypeus pâle comme le vertex, fine¬
ment cerné de brun marron, les lignes sombres en chevrons à peine reconnais¬
sables ; antennes : base brun clair, le flagelle brun très sombre ; labre et palpes
maxillaires brun marron. Thorax : tergites, pleures, ailes, tibias et tarses du
même brun, les fémurs et trochanters un peu plus clairs, ainsi que la plus grande
partie des hanches sauf leur face externe. Abdomen entièrement jaunâtre pâle,
à l’exception du tg 1 et du clunium, brun marron.
Morphologie. — Pas d’ocelles ; yeux assez volumineux, à peine plus grands
chez les ( IO/D = 1,4 à 1,43, PO = 0,65 à 0,67 x) ; sensilles antennaires comme
chez A. jeanneli, avec les exceptions suivantes : à l’apex de f3, un sensille pla-
ooïde supplémentaire chez une Ç et trois très petits chez un £ 1 2 ; lacinias sem¬
blables à celles de jeanneli (cf. fig. 9 et 10, loc. cit.) ; ailes : cf. fig. 1 et 2, loc.
1. Respectivement 1,5 et 0,54 en moyenne chez jeanneli.
2. A signaler aussi chez un autre une antenne anormale, réduite à 8 articles, le dernier (/6) étant
raccourci alors que les autres, sauf fx, ont une longueur normale ; l’antenne de la dernière larve avait
probablement été brisée et sa régénération ne s’est pas réalisée.
— 356 —
cit. ; chez les Ç, au milieu de l’aile antérieure, un champ de petits pores cor¬
respondant vraisemblablement à des glandes cutanées ; ces pores manquent
chez les $ 1 ; hanches postérieures avec râpe (peu développée) de l’organe de
Pearman, mais sans trace de miroir ; tibias postérieurs terminés par 4 éperons,
Fig. 1-5. — Antarctopsocus daviesi n. sp.
1, moitié apicale du phallosome du <$, face dorsale ; 2, id., face ventrale (explications dans le texte) ;
3, plaque subgénitale, Ç ; 4, gonapophyses, $ ; 5, disque à trichobothries d’un paraprocte, $ (fourche
de la soie forte pliée à angle droit par la pression de la lamelle couvre-objet).
Les échelles représentent 0,1 mm, excepté celle de la fig. 5 qui correspond à 50 p..
3 forts et un petit ; tx avec deux longs éperons apicaux et un rang de soies
courtes, assez fortes, différentes des poils normaux voisins, mais sans cténidies
basales ; deux longues soies raides à l’apex des tx ; griffes semblables à celles de
jeanneli (fig. 3, loc. cit.).
1. Ils existent aussi chez les Ç de jeanneli et n’ont pas été signalés dans la diagnose ; leur absence
chez les S peut faire supposer l’existence d’une attraction olfactive de ceux-ci par les $, l’inverse
n’ayant pas lieu.
357 —
Genitalia £ : hypandrium en lo 1 >e simple, à bord légèrement convexe média-
lement, chaque angle renforcé par un bourrelet et portant une longue soie
nettement distincte de la pilosité v oisine assez dense ; phallosome semblable à
celui de jeanneli (fig. 4, loc. cil.), mais dont la pigmentation mieux conservée
permet de préciser la structure : les paramères externes pe forment une sorte
de gouttière recouvrant du côté ventral les branches sclérifiées des paramères
internes (édéage pi) et se terminant du côté dorsal par un bec hyalin aigu dont
la surface est percée de pores assez denses (fig. 1, pe) ; face ventrale des para¬
mères externes (fig. 2, pe) colorée en brun sur une large zone sclérifiée et pro¬
longée par une membrane hyaline m raccordée à la paroi ventrale du phallo¬
some (même structure chez jeanneli) ; radula bien développée, mais dont l’as¬
pect varie avec le degré d’écrasement ou de dévagination du phallosome.
Genitalia Ç : plaque subgénitale (fig. 3) semblable à celle de jeanneli par sa
forme, son dessin en U et les deux longues soies médianes préapicales ; nombre
de soies des lobes apicaux variable : (î lobes avec 3, 12 avec 4, 2 avec 5 (moyenne
3,8 ; écart type 0,6 ; erreur standard sur la moyenne 0,138 ; intervalles de con¬
fiance de la moyenne à 95 % de sécurité : 3,8 + 0,3) 1. Gonapophyses (fig. 4) :
valves dorsales différant essentiellement de celles de jeanneli par leur pointe
beaucoup plus longue et par un mamelon latéral submédian, dans lequel pénètre
une ramification de la zone sclérifiée brune du squelette de la valve (vérifié
sur 8 valves) ; valves externes en fer de hache, avec à l’angle distal externe 2 ou
3 soies « plus raides et plus épaisses que les autres (0 ou 1 chez jeanneli).
Apex abdominal : dans les deux sexes, existence d’un disque sensoriel avec
5 à 6 soies à rosette basale, dont une très forte bifide chez les Ç (simple chez
les (7), une autre forte non divisée et seulement 3 ou 4 fines du type trichobo-
thrie (fig. 5) ; tubercule bifide des paraproctes présent chez les avec un déve¬
loppement variable, toujours faible ; absent chez les Ç, ou représenté par un
très petit mamelon, simple ou double, parfois prolongé en pointe aiguë.
Dimensions. — Longueur du corps (en alcool) : jj = 2 à 2,2 mm, Ç = 2,2
à 2,4 mm.
Longueur de l’antenne (jj et Ç) : 2,05 à 2,3 mm ; moyenne de neuf mesures :
2.11 mm.
Longueur de l’aile antérieure (çj et Ç) : 232 à 296 [j, ; moyenne de sept mesures :
271 jx.
Autres mesures : voir tableau I 2 et fig. 6 ; elle montre que les articles du
flagelle antennaire sont beaucoup plus longs de f, à f4 chez daviesi, mais avec
un écart régulièrement décroissant : les rapports des longueurs moyennes des
articles homologues sont respectivement 1,64 — 1,50 — 1,44 — 1,32 ; ils
passent à 1,24 pour fj et à une valeur oscillant irrégulièrement entre 1,17 et
1.11 pour les articles suivants.
Origine. — Archipel des îles Crozet : île de la Possession, 22.1.1963, dans
un quadrillage de 28 X 0,5 m2, 1 larve (G. Perrais coll.) ; — 10. III. 1968,
sous des pierres, près des bâtiments de la Base, Port Alfred (baie du Navire,
altitude environ 110 m), 8 jj, 10 Ç, syntypes (L. Davies coll.).
1. Chez jeanneli : 1 lobe avec 3, 5 avec 4, 3 avec 5, 1 avec 6 (les deux lobes ont été figurés par
erreur avec 6 soies en 1947) ; moyenne 4,4 ; écart type 0,8 ; erreur standard sur la moyenne 0,266 ;
intervalles de confiance de la moyenne à 95 % de sécurité : 4,4 ± 0,6. Il y a chevauchement des inter¬
valles, et les tests de la différence des moyennes et du rapport des variances confirment que le nombre
de soies des lobes ne constitue pas un critère permettant de séparer les deux espèces.
2. Comparer avec le tableau II, relatif à jeanneli.
— 359 —
Tableau I
(A. daviesi)
Tableau II
(A. jeannelï)
Les types sont dans ma collection et seront déposés ultérieurement à l’Ins¬
titut d’Entomologie du Muséum d’Histoire naturelle de Paris.
Discussion. — Morphologiquement, A. daviesi se sépare de jeanneli par
plusieurs caractères :
1° valves dorsales des gonapophyses différentes ;
2° présence d’une râpe nettement différenciée sur les hanches postérieures ;
3° existence d’un disque à trichobothries sur les paraproctes ;
4° réduction plus importante des tubercules marginaux de ces paraproctes.
Par contre, il n’existe pas de différence significative entre les nombres de
soies des lobes apicaux de la plaque subgénitale.
Biométriquement, daviesi est nettement plus grand que jeanneli ; les tests
de la différence des moyennes et du rapport des variances sont hautement
— 360
significatifs pour toutes les dimensions permettant un nombre de mesures
suffisant ; or les écarts correspondent à peu près à ceux qu’on trouverait si,
dans une population unique qui comprendrait aussi jeanneli, daviesi avait
subi un stade larvaire supplémentaire ; cela expliquerait les différences mor¬
phologiques, celles-ci représentant simplement un degré de néoténie moins
élevé chez daviesi, et on serait en présence de deux formes d’une seule espèce.
Une analyse biométrique plus complète était donc nécessaire pour confirmer
ou infirmer cette hypothèse. Elle a été réalisée par l’étude des indices morpho¬
métriques Tmjflt TjjJtj et fijti qui donnent, pour une population englobant
les deux échantillons, des coefficients de corrélation ne différant pas significa¬
tivement de zéro ; on peut donc écarter l’hypothèse d’une espèce unique. L’in¬
dice Tmjf1 s’est révélé comme particulièrement intéressant : son diagramme
de dispersion (fig. 7) donne deux nuages nettement distincts, dont les droites
de régression (en tireté) sont différentes ; les coefficients de corrélation sont
égaux à 0,79 pour daviesi et 0,80 pour jeanneli (o et Ç réunis) ; ces valeurs rela¬
tivement faibles s’expliquent si l’on remarque la répartition des points repré¬
sentatifs des ^ et des Ç par rapport aux droites de régression ; elle met en évi¬
dence un dimorphisme sexuel qui ne ressort pas à première vue de l’examen
des tableaux de mesures ; et, si l’on sépare les sexes dans chaque échantillon,
on trouve les coefficients de corrélation suivants :
A. daviesi : J = 0,87 (1,5) ; $ = 0,91 (2,3)
A. jeanneli : J = 0,955 (1,24) ; $ = 0,99 (2,25)
les nombres entre parenthèses correspondant aux coefficients angulaires des
droites de régression. Malgré la faiblesse des effectifs utilisés, on peut conclure
que les deux échantillons sont vraiment distincts biométriqucment, et admettre
l’existence de deux espèces. On a ainsi un nouvel exemple de l’endémisme qui
caractérise les îles de l’archipel Crozet (Dreux, 1966), encore que la présence
d ’A. jeanneli dans l’île aux Cochons pose un problème, l’espèce ayant été décrite
de l’île Marion ; la découverte de Ç Ç permettrait peut-être d’établir le statut
exact des représentants de l’île aux Cochons.
Remarques sur le genre Antarctopsocus
La découverte d’M. daviesi entraîne quelques rectifications à la diagnose
du genre, telle qu’elle a été donnée en 1947. Il faut noter : « organe coxal des
hanches postérieures réduit à la râpe ou absent ; apex du tibia postérieur avec
4 éperons, le plus latéral plus ou moins réduit ; ... disque à triehobothries des
paraproctes absent ou, s’il existe, réduit à quelques sensilles. »
Le genre a été placé par Smithers (1964) dans la sous-famille des Propso-
cinae, avec Propsocus, Pentacladus et Spilopsocus, qui sont australiens, Prop-
socus étant connu aussi d’Afrique australe, des îles Hawaï et du Chili, et Spi¬
lopsocus de Nouvelle-Zélande et de l’île Campbell.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum
— 361 —
250 300 350 400 450 500 ' 550
Fig. 7. — Diagrammes de dispersion de l’indice morphométrique Tmlfi pour Antarctopsocus daviesi
et A. jeanneli ; échelle arithmétique ; ordonnées : longueurs du tibia ; abscisses : longueurs de /x
(en 1 1). Les cercles noirs représentent les g, les cercles blancs les Ç, les croix les points moyens des
divers échantillons ; droites de régression en tireté pour chaque échantillon global, en trait con¬
tinu pour les échantillons <$ et Ç considérés séparément ; leurs pentes correspondent aux coefli-
cients angulaires calculés.
TRAVAUX CITÉS
Badonnel, A., 1947. — Croisière du Bougainville aux Iles australes françaises. XIV.
Psocoptères. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, nouv. sér., 20, pp. 25-30.
Dreux, P., 1966. — La faune entomologique de l’archipel Crozet et son endémisme.
C. N. F. R. A., 15, 5, pp. 35-55.
Smithers, C. N., 1964. — Notes on the relationships of the généra of Elipsocidae
(Psocoptera). Trans. R. ent. Soc. Lond., 116, 9, pp. 211-224.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 363-377.
NOUVEAUX COLÉOPTÈRES
CERAMBYCIDAE LAMIINAE DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM DE PARIS
[suite)
Par S. BREUNING
Tribu : Mesosini
Eurymesosa affinis n. sp.
Proche de ventralis Pasc., mais le scape non ponctué, toute la pubescence
d’un brun rougeâtre foncé ; de chaque côté du milieu du vertex une large bande
longitudinale ochracée, la tache prémédiane noire de l’élytre située plus laté¬
ralement que la tache postbasilaire, les deux taches postmédianes noires rem¬
placées par une étroite bande transversale sinuée noire, pas de taches préapi¬
cales noires.
Long. : 12 mm ; larg. : 5 mm.
Type : Laos, Pachbon (leg. Mouhot).
Paradriopea birmanica n. sp.
Proche de fruhstorferi Breun., mais les antennes d’un tiers plus longues que
le corps, les lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues,
les tubercules discaux du pronotum plus élevés et pointus, la pubescence fon¬
cière de couleur jaune grisâtre pâle, sur chaque élytre trois bandes transversales
brun foncé : une basilaire s’élargissant sensiblement en direction de la suture,
une large médiane et une assez large préapicale, n’atteignant pas la suture ;
la deuxième et la troisième de ces bandes parfois réduites à une macule en ovale
transversal ; les pattes et les antennes à pubescence très fine, paraissant ainsi
presque brun foncé.
Long. : 7 mm ; larg. : 2 mm.
Type : Birmanie, Khasi Hills ; un paratype, idem.
Planodes gebeensis n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps (Ç), le scape éparsément et très
finement ponctué. Joues moitié plus longues que les lobes inférieurs des yeux.
Front assez densément et très finement ponctué. Disque du pronotum très
densément et finement ridé en travers et densément et finement ponctué sur
les côtés. Écusson semi-circulaire. Élytres arrondis à l’apex, peu densément
364 —
ponctués, finement sur le tiers suturai et sur le tiers apical, assez grossière¬
ment sur le restant de leur surface. Chaque élytre pourvu de deux bourrelets
longitudinaux bien accusés, l’un discal un peu rapproché de la suture, l’autre
rapproché du bord latéral ; dans la moitié postérieure, un fin bourrelet longi¬
tudinal situé entre les deux autres.
Noir à pubescence brun clair. De chaque côté une large bande longitudinale
blanche débutant au bord antérieur de la joue et s’étendant par les parties
latérales du pronotum et les mesépisternes jusqu’au bord postérieur des meté-
pisternes. La partie latérale du métasternum également couverte de pubescence
blanche. Le disque du pronotum avec trois bandes longitudinales brunes peu
nettes et de chaque côté une assez large bande longitudinale noire sur la partie
supérieure de la partie latérale. Sur chaque élytre, deux bandes transversales
ondulées noires et étroitement cernées de blanc, une à la fin du tiers basilaire
et une postmédiane, toutes deux n’atteignant pas tout à fait la suture, et deux
taches préapicales noires en ovale allongé, également cernées de blanc, situées
l’une à côté de l’autre. Dessous et pattes à fine pubescence grise. Antennes à
pubescence brun foncé, le quart basilaire du quatrième article à pubescence
blanchâtre.
Long. : 19 mm ; larg. : 6 1/2 mm.
Type: une $ de l’île Gebe (Indonésie).
Mesosa (s. s.) harmandi n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ($), le troisième article
distinctement plus long que le quatrième ou que le scape. Tubercules antenni-
fères presque plats. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues.
Front convexe, éparsément et très finement ponctué. Pronotum transverse,
éparsément et très finement ponctué, à tubercule latéro-inférieur antérieur
assez faiblement accusé. Élytres longs, arrondis à l’apex, peu densément ponc¬
tués, assez grossièrement dans la moitié antérieure, finement dans la moitié
postérieure ; le milieu de la base de chaque élytre légèrement avancé.
Brun foncé, très densément marbré de brun assez foncé et d’ochracé, les
marbrures ochracées devenant plus pâles sur la partie médiane latérale de
l’élytre et bordées en avant et en arrière de parties brunes, peu marbrées.
Tarses à pubescence brun foncé, les deux premiers articles et la moitié du
quatrième article à pubescence blanchâtre. Antennes à partir du troisième
article à pubescence brun foncé, l’extrême base de ces articles à pubescence
jaune pâle.
Long. : 12 mm ; larg. : 4 mm.
Type : une Ç de Cochinchine, Mt. Chaudoc, 1877, leg. Harmand.
Mesosa (Aphelocnemia) mouhoti, n. sp.
Proche d ’annamensis Breun., mais plus petit, le bord latéral du pronotum
moins arrondi, les élytres un peu moins densément et plus grossièrement ponc¬
tués sur les deux tiers antérieurs, éparsément et très finement ponctués sur le
tiers apical, et l’ornementation différente.
Rouge à pubescence brun rougeâtre et marbré de jaunâtre. Sur chaque élytre,
— 365 —
une assez grande tache latérale jaune un peu avant le milieu. Antennes à par
tir du quatrième article à pubescence plus foncée.
Long. : 7 mm ; larg. : 2,5 mm.
Type : Laos, Pachbon (leg. Mouhot).
Aemocia griseomarmorata n. sp.
Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Tête et
pronotum éparsément et très finement ponctués, les parties latérales du disque
du pronotum plus densément et un peu plus grossièrement ponctuées. Élytres
peu densément et finement ponctués.
Noir à pubescence brun foncé, densément marbré de blanchâtre, ces mar¬
brures rangées sur chaque élytre en forme de plusieurs étroites bandes trans¬
versales ondulées. Le quart basilaire du quatrième article des antennes et les
trois quarts antérieurs du cinquième article à pubescence blanche.
Long. : 17 mm ; larg. : 7 mm.
Type : une Ç des Moluques, île Batchian.
Tribu : Homonoeini
Bumetopia (Siela) vittipennis n. sp.
Très allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ((J). Lobes inférieurs
des yeux sensiblement plus longs que les joues. Front très large transverse.
Tête et pronotum éparsément et assez grossièrement ponctués. Pronotum
pourvu d’un petit tubercule latéral situé un peu avant le milieu. Élytres très
longs, un peu plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex, densément et peu
finement ponctués dans la moitié antérieure, très finement dans la moitié pos¬
térieure.
Brun noir luisant. De chaque côté une bande longitudinale jaune pâle assez
large, débutant au bord interne du tubercule antennifère et s’étendant vers
l’arrière par le vertex, le disque du pronotum et la partie latérale du disque
élytral jusqu’à l’apex de l’élytre. Parties latérales des sterna à pubescence
jaunâtre.
Long. : 14 mm ; larg. : 4 mm.
Type : un $ des Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead).
Tribu : Apomecynini
Sybra (s. s.) basirufa n. sp.
Allongé. Antennes assez fortes, beaucoup moins longues que le corps, le troi¬
sième article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape.
Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête très densé¬
ment et très finement ponctuée. Pronotum transverse, densément et assez
finement ponctué. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal
24
— 366 —
proéminent), densément et grossièrement ponctués sur les trois quarts anté¬
rieurs, un peu plus finement au quart apical.
Noir à pubescence brun foncé. Sur chaque élytre une grande tache basilaire
rouge en ovale transversal. L’extrême base des articles antennaires à pubes¬
cence blanche.
Long. : 9 mm ; larg. : 2,75 mm.
Type : Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard) ; un paratype, idem.
Mycerinopsis (s. s.) lacteola llope, ssp. truncata nov.
Comme la forme typique, mais les élytres obliquement tronqués à l’apex,
sans lignes longitudinales de pubescence faible, les pattes à dense pubescence
jaune.
Type : Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard).
Ropica wallisi n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article
un peu plus long que le quatrième, le scape imponctué. Lobes inférieurs des
yeux un peu plus longs que les joues. Tête et pronotum à ponctuation très
dense et extrêmement fine. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle
marginal pointu), densément et très finement ponctués.
Rouge à pubescence brun rougeâtre clair. Disque du pronotum orné de
quatre bandes longitudinales blanchâtres bien vagues (convexes du côté laté¬
ral). Sur chaque élytre plusieurs bandes longitudinales blanchâtres discales,
une large bande longitudinale suturale blanchâtre parcourant la moitié posté¬
rieure et deux petites taches discales blanches postmédianes, dont l’externe
située obliquement après l’interne.
Long. : 6 mm ; larg. : 2,25 mm.
Type : Polynésie, île Wallis (leg. Arnoux et Latour).
Dolichoropica n. gen.
Allongé. Antennes fines, non frangées, un peu plus longues que le corps, le
scape peu long et modérément fort, le troisième article aussi long que le
quatrième, sensiblement plus long que le scape, le quatrième sensiblement plus
long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères distants l’un de l’autre
et peu saillants. Yeux grossièrement facettés et fortement échancrés. Front
large, faiblement trapéziforme. Pronotum aussi long que large, convexe, fai¬
blement arrondi sur les côtés. Élytres longs, un peu plus larges que le prono¬
tum, étroitement et légèrement tronqués à l’apex et pourvus, chacun, de quatre
étroits bourrelets discaux faiblement accusés. Tête non rétractile. Saillie pros¬
ternale étroite, moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale
légèrement inclinée vers son bord antérieur. Métasternum de longueur normale.
Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, les fémurs
claviformes, les tibias intermédiaires pourvus d’un léger sillon dorsal, les cro¬
chets divergents.
Type : unicolor Breun.
— 367 —
Ce genre se place dans les Apomecynini, à côté du genre Dolichepilysta Breun.,
dont il diffère par les antennes non frangées, les tubercules antennifères distants
l’un de l’autre, les tibias intermédiaires pourvus seulement d’un léger sillon
dorsal, etc.
Dolichoropica unicolor n. sp.
Lobes inférieurs sensiblement moins longs que les joues. Tête très densément
et finement ponctuée. Pronotum et élytres entièrement, très densément et peu
finement ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence uniforme brun rougeâtre.
Long. : 6 mm ; larg. : 1,3 mm.
Type : Tonkin, région de Chim-hoa et de Tuyen-quan, printemps 1901 (leg.
A. Weiss).
Metepilysta n. gen.
Très allongé. Antennes fines, d’un tiers plus longues que le corps ($), frangées
de poils très courts ; le scape court, légèrement claviforme, le troisième article
aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape, le quatrième
aussi long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères modérément
saillants, assez distants l’un de l’autre. Yeux grossièrement facettés et forte¬
ment échancrés. Front large, légèrement trapéziforme. Pronotum presque aussi
long que large, légèrement arrondi sur les côtés, pourvu de quatre fins sillons
transversaux, dont le premier postérieur est assez profond. Élytres très longs,
un peu plus larges que le pronotum, très étroitement et obliquement tronqués
à l’apex. Tête non rétractile. Saillie prosternale étroite, moins haute que les
hanches et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Méta-
sternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes
de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires échan¬
crés après le milieu, les crochets divariqués.
Type : enganensis Breun. Se place parmi les Apomecynini, près du genre
Dolichepilysta Breun.
Metepilysta enganensis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête densément,
pronotum très densément et peu finement ponctués. Élytres très densément
et peu finement ponctués sur les deux tiers antérieurs, obsolètement ponctués
sur le tiers apical. Parties latérales des sterna peu densément et assez gros¬
sièrement ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre et densément entremêlée
sur tout le corps de brun jaunâtre. De chaque côté du pronotum une bande
longitudinale disco-latérale ochracée peu nette.
Long. : 15 mm ; larg. : 4,25 mm.
Type : un des Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead),
— 368 —
Metepilysta negrosensis n. sp.
Proche à' enganensis Breun., mais plus petit, le scape plus claviforme, les
lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues, les élytres plus
fortement tronqués à l’apex, les sterna à peine ponctués, sur chaque élytre une
tache transversale disco-latérale ochracée assez nette à la fin du quart basi¬
laire et quelques taches longitudinales jaunes peu nettes au tiers apical.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type : Philippines, île Negros, 3-IV-1896 (leg. Whitehead).
Parepilysta (Spinepilysta) enganensis n. sp.
Proche de luzonica Breun., mais plus grand, les lobes inférieurs des yeux
sensiblement plus longs que les joues, les élytres étroitement tronqués à l’apex
(l’angle suturai non accusé, l’angle marginal étiré en un très court lobe obtus),
la bande longitudinale médiane ochracée du pronotum sensiblement plus large,
les élytres marbrés en partie d’ochracée mais sans taches discales nettes.
Long. : 16 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead).
Mimobybe n. gen.
Ovalaire. Antennes fines, atteignant à peine la mi-longueur des élytres, non
frangées ; le scape court et assez fort, le troisième article un peu plus long que
le quatrième, presque deux fois plus long que le scape, le quatrième plus de
quatre fois plus long qu’un des articles suivants, les articles 3 et 4 réunis sen¬
siblement plus longs que les articles 5 à 11 réunis. Tubercules distants l’un de
l’autre et peu saillants. Yeux grossièrement facettés et fortement échancrés.
Front très transversal. Pronotum faiblement transverse, convexe, faiblement
arrondi sur les côtés et pourvu, de chaque côté du disque, d’un petit tubercule
prémédian peu accusé. Élytres ovoïdes, très convexes, arrondis à l’apex et
pourvus, chacun, de cinq séries longitudinales de petits tubercules, dont un
postmédian de la deuxième série (compté à partir de la suture), long et très
élevé. Tète rétractile. Saillie prosternale étroite, moins haute que les hanches
et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum
très court. Ailes réduites. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes de
longueur moyenne, les fémurs légèrement claviformes, les tibias intermédiaires
fortement échancrés, les tarses -divergents.
Type : tuberculipennis Breun.
Mimobybe tuberculipennis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux beaucoup moins longs que les joues. Tête et pro¬
notum très densément et assez finement ponctués. Élytres très densément et
peu finement ponctués. Parties latérales du dessous peu densément et fine¬
ment ponctuées.
— 369 —
Brun foncé, couvert de pubescence brune.
Long. : 7,5 mm ; larg. : 3 mm.
Type : Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead).
Oopsis nutator F. ssp. albosignata nov.
Comme la forme typique, mais le pronotum sensiblement moins densément
et moins finement ponctué, les élytres à intervalles un peu plus élevés sans
tache basilaire claire, tous les dessins blancs au lieu d’ochracés.
Type : Tahiti, île Bora Bora, VII-1950.
Tribu : Pteroplini
Pterolophia (s. s.) buruensis n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps ($), le troisième article
un peu plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux
un peu plus longs que les joues. Front densément, vertex et pronotum très
densément, très finement ponctués. Elytres arrondis à l’apex, densément et
finement ponctués et pourvus, chacun, après le milieu, de quelques bourrelets
longitudinaux discaux peu accusés.
Brun rougeâtre à pubescence brun jaunâtre. Élytres parsemés de quelques
taches minimes brun rougeâtre et ornés, chacun, de trois bandes transversales
blanches assez étroites, peu nettes : une postbasilaire et une prémédiane remon¬
tant toutes deux un peu vers l’avant en direction du bord latéral et une post¬
médiane descendant obliquement en direction du bord latéral.
Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : un <$ des Moluques, île Buru, Kayeli, X-1898 (leg. Dumas).
Pterolophia (Ale) basiflavipennis n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues (<J) ou sensiblement moins longues
($) que le corps, les articles 3 à 7 pourvus d’une petite épine apicale interne.
Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tête et pronotum
densément et très finement ponctués. Élytres largement mais faiblement tron¬
qués à l’apex (l’angle marginal arrondi), densément ponctués, peu finement au
quart basilaire, très finement sur le restant de leur surface.
Brun foncé, couvert de pubescence brune. La partie basilaire de l’élytre de
l’écusson au calus huméral, à pubescence jaune pâle ; en plus, sur chaque
élytre, une ligne transversale zigzaguée postmédiane blanche.
Long. : 12 — 14 mm ; larg. : 4,5 — 6 mm.
Type : un $ des îles Salomon, île Tugela (leg. Woodford) ; un allotype et
un paratype, idem.
Se place près de tugelensis Breun.
— 370 —
Pterolophia (Ale) trobriandensis n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps (çj), les articles 3 à
7 pourvus d’une petite épine apicale interne. Lobes inférieurs des yeux un peu
moins longs que les joues. Tète et pronotum peu densément et très finement
ponctués. Élytres largement tronqués à l’apex (l’angle marginal arrondi), peu
densément et finement ponctués et pourvus, chacun, d’une petite bosse discale
postbasilaire surmontée d’un petit faisceau de poils et de quelques bourrelets
longitudinaux discaux dans leur partie postmédiane.
Brun foncé à pubescence brun rougeâtre entremêlée de jaunâtre. De chaque
côté de la base du pronotum une tache circulaire brun foncé. Sur les élytres,
une très grande tache postbasilaire blanche commune à la suture, et de très
petites taches d’un brun assez foncé le long de la suture ; en plus, sur chaque
élytre une ligne transversale zigzaguée postmédiane jaunâtre et une bande
longitudinale jaunâtre le long de la suture parcourant le tiers apical. Le der¬
nier segment abdominal avec une grande tache apicale médiane brun foncé.
Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : un (J de l’île Trobriand, Kiriwini, 3-V-1895 (leg. A. S. Meek).
Se place près d’apicefasciata Breun.
Pterolophia (Ale) ochraceopicta n. sp.
Allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps ((J), les articles 3 à
9 pourvus d’une petite épine apicale interne. Lobes inférieurs des yeux sensi¬
blement moins longs que les joues. Tête et pronotum assez densément et peu
finement ponctués. Élytres largement tronqués à l’apex, assez densément ponc¬
tués, peu finement sur la moitié antérieure, très finement sur la moitié posté¬
rieure. Les côtés du métasternum assez densément et finement ponctués.
Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. Toute la surface très
densément marbrée d’ochracé. De chaque côté de la base du pronotum une
très grande tache circulaire brun rougeâtre foncé. Sur chaque élytre une assez
large bande transversale médiane ondulée de même couleur. Les côtés des sterna
à pubescence ochracée et parsemés de petites taches brun rougeâtre.
Long. : 12 mm ; larg. : 4 mm.
Type : un $ de l’île Trobriand, Kiriwini, 3-V-1895 (leg. A. S. Meek).
Mimocorus n. gen.
En ovale allongé. Antennes assez fines, beaucoup moins longues que le corps,
non frangées ; le scape court et fort, le troisième article aussi long que le
quatrième, beaucoup plus long que le scape, le quatrième beaucoup plus long
qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères très distants l’un de l’autre,
à peine saillants. Yeux grossièrement facettés, subdivisés. Pronotum fortement
transverse, à bords latéraux presque droits, pourvu de chaque côté d’un petit
tubercule latéro-inférieur proéminent. Élytres longs, très convexes, très légè¬
rement rétrécis après les épaules, rétrécis au tiers apical, arrondis à l’apex.
Tête non rétractile. Saillie prosternale large, un peu moins haute que les hanches
— 371
et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum
de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes de lon¬
gueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires sans sillon
dorsal, les crochets divergents.
Type : negrosensis Breun. Se place dans les Pteropliini, à côté du genre Pte-
rolophia Newm., dont il diffère par les cavités coxales fermées. Ressemble beau¬
coup aux espèces du genre Corus Pasc.
Mimocorus negrosensis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête et pronotum
très densément et très finement ponctués. Élytres densément et finement gra¬
nulés sur la partie basilaire, ensuite très densément et peu finement ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre, densément entremêlée
de jaune paille sur le dessous, sur les fémurs et les tibias. Les côtés du disque
du pronotum couverts en grande partie de pubescence jaune paille. Sur chaque
élytre deux bandes transversales jaune paille peu nettes : une étroite basilaire
et une large médiane.
Long. : 7 mm ; larg. : 3,3 mm.
Type : îles Philippines, île Negros, 3-IV-1896 (leg. Whitehead).
Paraniphona n. gen.
Allongé. Antennes assez fines, aussi longues que le corps ($), peu densément
frangées de poils assez courts ; le scape court et fort, le troisième article un
peu plus long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape, le quatrième
sensiblement plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères dis¬
tants, à peine saillants. Yeux finement facettés et subdivisés. Front transverse.
Pronotum transverse, convexe, arrondi sur les côtés, pourvu de trois fins sil¬
lons transversaux, un antérieur et deux postérieurs. Élytres très longs, con¬
vexes, sensiblement plus larges que le pronotum, largement tronqués à l’apex.
Tête rétractile. Saillie prosternale aussi haute que les hanches, tronquée à son
bord postérieur. Saillie mésosternale tronquée verticalement à son bord anté¬
rieur. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes.
Pattes de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires
sans sillon dorsal, les crochets divergents.
Type : niphonoides Breun.
Paraniphona niphonoides n. sp.
Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Front peu
densément et grossièrement ponctué. Vertex et pronotum peu densément et
très grossièrement ponctués. Élytres densément et assez grossièrement ponc¬
tués et frangés au tiers apical.
Brun foncé, couvert de pubescence brun clair. Élytres marbrés de blanchâtre
au tiers apical et ornés, chacun, de deux larges bandes transversales blanchâtres,
une prémédiane et une postmédiane. Chacun des points des élytres garni au
fond d’une très petite sète. Dessous et pattes à pubescence brun jaunâtre, le
— 372
métasternum et les fémurs parsemés de petites taches brunes. Tarses en partie
à pubescence brun foncé. Antennes à pubescence d’un brun assez foncé, la moitié
basilaire des articles 3 à 5 et l’extrême base des articles 6 à 11 à pubescence
jaune pâle.
Long. : 18 mm ; larg. : 5,5 mm.
Type : une Ç de l’Inde, N. Manipur (leg. W. Doherty).
Pseudomenyllus n. gen.
En ovale allongé. Antennes fines, d’un tiers plus longues que le corps (<J)
ou un peu moins longues que lui (Ç), assez éparsément frangées de poils courts ;
le scape modérément long et claviforme (surtout chez le $), le troisième article
un peu moins long que le quatrième et beaucoup plus long que le scape ($)
ou aussi long que le quatrième et un peu plus long que le scape ($), le quatrième
beaucoup plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères distants
l’un de l’autre et peu saillants. Yeux grossièrement facettés et subdivisés. Front
large, légèrement trapéziforme. Pronotum deux fois plus large que long, pourvu
de deux dépressions transversales, une étroite antérieure et une large posté¬
rieure, d’une line crête longitudinale médiane flanquée, de chaque côté, de
deux assez grandes dépressions, une antérieure et une postérieure, d’une grande
bosse longitudinale obtuse de chaque côté du disque, d’un tubercule latéro-
supérieur qui se prolonge vers l’arrière en forme de courte crête granulée et
d’une très longue épine latéro-inférieure mince (çj) ou d’une longue épine
pareille conique (Ç). Ëlytres longs, convexes, un peu plus larges que le prono¬
tum, largement, mais peu profondément échancrés à l’apex (les deux angles
arrondis) et pourvus, chacun, d’une courte et assez haute crête discale basi¬
laire crénelée. Tête presque rétractile. Saillie prosternale aussi haute que les
hanches, prolongée vers l’arrière en un tubercule proéminent. Saillie méso¬
sternale large, rétrécie et arrondie vers l’avant, tronquée verticalement à son
bord antérieur. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermé¬
diaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias
intermédiaires sans sillon dorsal, les crochets divergents. Toute la surface, les
sterna et les pattes garnis de courts poils dressés peu serrés.
Type : granulipennis Breun. Voisin de Menyllus Pasc.
Pseudomenyllus granulipennis n. sp.
Le scape densément granulé. Lobes inférieurs des yeux transverses, aussi
longs que les joues. Front densément et assez grossièrement ponctué. Vertex
éparsément et finement ponctué et pourvu de chaque côté du milieu d’une
courte crête longitudinale lisse, courbée vers l’arrière légèrement vers le milieu.
Pronotum très densément granulé et assez grossièrement ponctué entre les
granules. Écusson très large, triangulaire. Élytres densément et assez grossière¬
ment ponctués et finement granulés, pourvus, chacun, de quatre à cinq séries
longitudinales, peu régulières, de granules plus gros.
Noir. Tête, pronotum, écusson et la cinquième partie basilaire de l’élytre cou¬
verts de pubescence d’un brun rougeâtre foncé, le restant des élytres, le dessous
et les pattes très densément marbrés de blanc, cette pubescence blanche formant
sur chaque élytre trois bandes transversales très ondulées, interrompues par les
— 373 —
points et les granules : une large préniédiane et deux moins larges, une post¬
médiane et une préapicale. Les cinq premiers articles des antennes marbrés
de blanc, les articles 6 à 11 annelés de blanc à la base.
Long. : 12 — 20 mm ; larg. : 5 — 8 mm.
Type : un de Nouvelle-Guinée, Moroka, 1 200 m ait., X-1895 (leg. Anthony) ;
un allotype et cinq paratypes, idem.
Prosoplus (s. s.) subcarinatus n. sp.
Proche de carinatus Breun., mais le troisième article des antennes un peu
moins long que le quatrième, la tête plus densément et plus linement ponc¬
tuée, le pronotum assez densément et peu finement ponctué, les élytres arrondis
à l’apex, non granulés sur la partie basilaire, assez densément et peu finement
ponctués, et l’ornementation différente.
Brun foncé, couvert de pubescence ochracée, entremêlée de pubescence blan¬
châtre. Sur chaque partie latérale du pronotum une très large bande longitu¬
dinale brun foncé, cette bande se prolongeant encore vers l’arrière sur la partie
latérale de l’élytre jusqu’à la fin du tiers basilaire ; en plus, sur chaque élytre
une bande transversale postmédiane brun foncé, assez étroite, parcourant
seulement la moitié suturale en descendant obliquement de la suture vers le
bord latéral. Antennes à pubescence brun rougeâtre, l’extrême base des articles 5
à 11 à pubescence jaune pâle.
Long. : 10 mm ; larg. : 4 mm.
Type : un £ de Nouvelle-Guinée, baie de Humboldt et Dorey, 1906 (leg.
O. K. Pasteur).
Prosoplus (s. s.) sinuatofasciatus Blanch. ssp. woodlarkianus nov.
Comme la forme typique, mais la moitié postérieure de l’élytre couverte de
pubescence brune et parsemée de très petites taches blanches, sans taches
ochracées.
Type : un ^ de l’île Woodlark, 3-IV-1897 (leg. A. S. Meek).
Rhytiphora (s. s.) subargentata n. sp.
Proche d ’argentata Breun., mais les antennes aussi longues que le corps,
frangées de poils très courts, les lobes inférieurs des yeux sensiblement plus
longs que les joues, le pronotum plus densément, finement granulé et non ridé
de travers, les élytres profondément échancrés à l’apex (l’angle suturai étiré
en une épine triangulaire, l’angle marginal étiré en un lobe courbé vers la
suture) et plus densément ponctués.
Long. : 23 mm ; larg. : 7,5 mm.
Type : un $ d’Australie, Dawson Distr., 20-11-1882 (ex coll. Barnard).
Rhytiphora (s. s.) parantennalis n. sp
Proche d ’antennalis Breun., mais les élytres arrondis à l’apex, avec l’angle
apical suturai étiré en un petit lobe, le vertex sans bandes longitudinales ochra-
— 374 —
cées, le pronotum parsemé de très nombreuses petites taches ochracées, mais
sans bandes transversales semblables ; sur chaque élytre deux taches circulaires
latérales blanches peu grandes, une prémédiane et une postmédiane ; les antennes
à pubescence brun jaunâtre, seule la partie basilaire du quatrième article avec
un peu de pubescence blanche.
Type : un du Queensland.
Rhytiphora (Saperdopsis) dawsoni n. sp.
Allongé. Antennes assez fortes, sensiblement moins longues que le corps (Ç),
le scape court et claviforme, non frangé, tous les articles suivants extrêmement
densément frangés de poils assez courts, le troisième article un peu plus long
que le quatrième, sensiblement plus long que le scape. Tubercules antenni-
fères modérément saillants. Lobes inférieurs des yeux à peine plus longs que les
joues. Front plus haut que large, convexe, assez densément et finement ponc¬
tué. Pronotum transverse, pourvu de deux profondes dépressions transversales,
une très large antérieure et une large postérieure, peu densément et assez gros¬
sièrement ponctué et pourvu de chaque côté du milieu du disque d’un petit
tubercule conique. Elytres longs, convexes, profondément échancrés à l’apex
(chacun des deux angles étiré en un long lobe), très densément et assez fine¬
ment ponctués et pourvus, sur le tiers basilaire, de plusieurs séries longitudi¬
nales de petits granules.
Noir, couvert de pubescence ochracée. Les tempes, la majeure partie du
disque du pronotum et les antennes à pubescence gris blanchâtre, le cinquième
basilaire et le tiers apical de l’élytre à pubescence brun foncé et marbrés de
blanchâtre, la couleur brun foncé du tiers apical limitée vers l’avant par une
ligne oblique descendant en direction du bord latéral. Les granules élytraux
restant brun foncé également dans la région ochracée. Pattes à pubescence
gris blanchâtre et parsemées de petites taches brunes.
Long. : 26 mm ; larg. : 9,5 mm.
Type : une Ç d’Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard).
Rhytiphora (Saperdopsis) corrhenoides n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps (çj), le scape court et
assez fort, le troisième article un peu plus long que le quatrième, beaucoup
plus long que le scape. Tubercules antennifères modérément saillants. Lobes
inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Front peu densé¬
ment et finement ponctué. Pronotum légèrement transverse, densément ridé
de travers et pourvu d’un tubercule latéro-inférieur très peu accusé. Elytres
longs, largement, mais peu profondément échancrés à l’apex (les deux angles
faiblement proéminents), peu densément et finement ponctués sur les deux
tiers antérieurs et pourvus, chacun, de quelques fins granules sur la partie
basilaire, dont un discal postbasilaire est plus distinct.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. De chaque côté du disque
du pronotum, une bande longitudinale blanchâtre peu nette. Elytres parsemés
surtout le long de la suture de petites taches ochracées et de nombreuses taches
pareilles et blanchâtres au quart apical ; sur chaque élytre, en plus, une étroite
bande blanche courbée, s’étendant en arc du milieu de la base à la suture
— 375 —
(qu’elle atteint à la fin du quart basilaire) une large tache longitudinale laté¬
rale prémédiane blanche et une étroite bande postmédiane blanche remontant
très obliquement en direction de la suture, qu’elle n’atteint pas. Dessous et
pattes à pubescence blanchâtre, les côtés de sterna à pubescence ochracée, les
segments abdominaux frangés d’ochracé. Antennes à pubescence brune entre¬
mêlée de jaune pâle.
Long. : 10 — 16 mm ; larg. : 3,5 — 5 mm.
Type : un $ d’Australie, Dawson Distr. (coll. Barnard) ; un paratype, idem.
Rhytiphora (Saperdopsis) parafarinosa n. sp.
Proche de farinosa Pasc., mais les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs
que les joues, les élytres subtronqués à l’apex (l’angle apical marginal arrondi),
la région humérale de l’élytre à peine brun foncé, les antennes aussi longues
que le corps (Ç), les articles 1 à 9 couverts en partie de pubescence blanche et
parsemés de petites taches brun foncé.
Long. : 16 mm ; larg. : 5 mm.
Type : une Ç d’Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard).
Mesiphiastus (Pubiphiastus) laterialbus n. sp.
Antennes aussi longues que le corps ($), peu densément frangées. Lobes
inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Pronotum très éparsément ponc¬
tué et finement ridé de travers. Élytres arrondis à l’apex.
Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille. Sur chaque élytre une bande
longitudinale latérale blanche peu large, débutant au-dessous de l’épaule et
se terminant au début du tiers apical, devenant un peu plus étroite vers l’ar¬
rière et interrompue à sa moitié interne par une petite tache circulaire noire
prémédiane.
Long. : 17 mm ; larg. : 5 mm.
Type : une Ç d’Australie, Dawson Distr., 30-XII-1886 (ex coll. Barnard).
Corrhenes (s. s.) paulla Germ. ssp. fuscosignata nov.
Comme la forme typique, mais de chaque côté du disque du pronotum, au
bord interne de la bande longitudinale jaune claire, une assez large bande lon¬
gitudinale brune, l’écusson encerclé d’une petite tache brun foncé et sur chaque
élytre une petite tache latérale prémédiane brun foncé et une bande postmé¬
diane discale brun foncé, descendant obliquement en direction de la marge
externe.
Type : Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard).
Cobria fuscostictica n. sp.
Proche de biroi Breun., mais le pronotum densément ponctué, même dans
la moitié postérieure, et la livrée différente.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. Les élytres très densé¬
ment parsemés de très petites taches brun foncé. La moitié apicale du quatrième
376
article des antennes, les articles 5 à 7 et les articles 10 et 11 à pubescence brun
foncé.
Long. : 6,5 mm ; larg. : 2 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, Mailu, VII-1895 (leg. Anthony).
Tribu : Agniini
Pseudopsacothea modiglianii n. sp.
Antennes moitié plus longues que le corps, le scape très finement ponctué.
Front densément et très finement granulé. Pronotum peu régulièrement ridé
en travers et pourvu de quelques points très fins sur les côtés du disque ; l’épine
latérale minime. Élytres faiblement échancrés à l’apex (l’angle suturai et l’angle
marginal bien accusés), densément et finement granulés sur la partie basilaire,
ensuite densément et très finement ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre, les élytres marbrés peu
nettement de jaune pâle. Tarses et antennes à pubescence jaune pâle.
Long. : 22 mm ; larg. : 7 mm.
Type : Sumatra, Si Rambé, XII-1890, 1 1 1-1891 (leg. E. Modigliani).
Parepepeotes togatus Perr. ssp. rossellii nov.
Comme la forme typique, mais les élytres moins granulés aux épaules, ensuite
plus fortement ponctués et couverts d’une pubescence plus dense, jaune blan¬
châtre, la tache médiane latérale jaune blanchâtre interrompant la grande
tache triangulaire latérale brun foncé qui est plus grande et plus nette.
Type : une $ de Rossell Island, 1- 1 1 1-1898 (leg. Meek) ; un paratype, idem.
Epepeotes plorator Newm. ssp. sanghiricus nov.
Comme ssp. celebensis Aur., mais la tache postmédiane discale noire de l’élytre
très petite et de forme irrégulière.
Type : île Sanghir.
Acalolepta itzingeri Breun. ssp. trobriandensis nov.
Comme la forme typique, mais les lobes inférieurs des yeux plus de trois
fois plus longs que les joues, le vertex non ponctué, l’épine latérale du prono¬
tum un peu plus courte et dirigée un peu vers le haut et toute la pubescence
un peu plus foncée.
Type : île Trobriand, Iviriwini, 3-V-1895 (leg. A. S. Meek).
Mimonephelotes n. gen.
Proche d’Anhammus Thoms., mais les antennes moitié plus longues que le
corps, l’épine latérale du pronotum moins longue, à bords parallèles, arrondie
377 —
à l’apex et chaque élytre pourvu d’une courte crête longitudinale discale basi¬
laire crénelée peu élevée.
Type : enganensis Breun. Voisin du genre Anhammus Thoms.
Mimonephelotes enganensis n. sp.
Front et partie antérieure du pronotum peu densément et très finement
ponctués. De chaque côté du disque du pronotum, deux petits tubercules dis¬
caux transversaux, situés l’un derrière l’autre. Elytres densément et finement
granulés sur la partie basilaire, puis densément et peu finement ponctués.
Noir, couvert de pubescence brun jaunâtre. De chaque côté du vertex deux
taches postérieures noirâtres. Sur chaque élytre une large bande transversale
prémédiane blanchâtre.
Long. : 19 — 23 mm ; larg. : 6 • — -7 mm.
Type : Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Wiiitehead) ; un paratype,
idem.
Acalolepta impuncticollis n. sp.
Très allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps, très densément
frangées de poils courts à partir du deuxième article, le scape peu long, légère¬
ment grossi de la base à l’apex. Lobes inférieurs des yeux deux fois et demie
plus longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum deux fois
plus large que long, pourvu de trois larges dépressions transversales, une anté¬
rieure, une postérieure et une médiane et d’une assez longue épine latérale mince
et pointue. Elytres très longs, parallèles, arrondis à l’apex, très densément et
très finement ponctués sur les quatre cinquièmes antérieurs.
Brun rougeâtre, entièrement couvert de pubescence jaune paille presque sans
reflets soyeux. Antennes à partir du troisième article à pubescence brun rou¬
geâtre, le tiers basilaire du troisième article, le quart basilaire du quatrième
article et la base du cinquième article à pubescence jaune pâle.
Long. : 25 mm ; larg. : 7,5 mm.
Type : une $ de W. Sumatra, Setinjak, l-VI-1898 (leg. Ericsson).
Acalolepta australis Boisd. ssp. saintaignani nov.
Comme la forme typique, mais le pronotum beaucoup moins densément
ponctué et les élytres plus grossièrement ponctués dans la région basilaire et
couverts de pubescence presque uniforme.
Type : un (J de l’île Rossell, 1- 1 1 1-1898 (leg. Meek) ; trois paratypes de
St. Aignan, 8-IX-1897.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 378-381.
NOTES SUR LES ÉRIGONIDES. XXXIX.
À PROPOS DES DIPLOCEPHALUS S. STR.
( Erigotiidae , Araneae)
Par Jacques DENIS
Les auteurs récents s’accordent pour réunir les genres Plaesiocraerus Simon
et Streptosphaenus Simon au genre Diplocephalus Bertkau [= Prosoponcus
Simon], dont Simon les avait séparés certainement à tort. Il n’en demeure pas
moins que le genre Diplocephalus au sens restreint de Simon est extrêmement
homogène par la structure tant de la patte-mâchoire du mâle que de l’épi-
gyne (ou de la vulve) de la femelle, organes dans lesquels il n’est guère possible
de mettre en évidence des différences d’ordre spécifique, tout au moins dans
l’état actuel de nos techniques.
Les mâles de ce petit ensemble se répartissent en deux groupes : d’une part,
D. cristatus (Blackwall) dont le céphalothorax est déformé à l’avant en deux
bourgeons bas de forme variable, séparés par une dépression transverse plus
ou moins profonde (fig. 1) ; d’autre part, cinq « espèces » dont la déformation
céphalique, des plus curieuses, consiste en deux appendices plus ou moins digi-
tiformes, plus ou moins épais et courbés, séparés par une vaste échancrure
(% 2).
Fig. 1-2. — Céphalothorax du mâle vu de profil.
1, Diplocephalus cristatus (Bl.) ; 2, />. arvernus Denis.
Se fondant sur l’identité des organes sexuels, M. Georgesco a récemment
(1969) estimé que les différences constatées dans les caractères morphologiques
secondaires, par ailleurs variables, — dimensions des appendices et du cépha¬
lothorax, disposition oculaire, détail des déformations céphaliques — , n’ont
aucune valeur spécifique et proposé de ne considérer qu’une seule espèce avec
deux « groupes de formes » (dont la hiérarchie n’est pas précisée) : formes cris¬
tatus cristatus (Bl.) et formes cristatus foraminifer (O. P. Cambr.). Cette con¬
clusion me semble un peu hâtive.
— 379 —
Je n’accorde guère de crédit aux dimensions en valeur absolue, sauf peut-
être lorsqu’il s’agit de longues séries, et pas davantage à la disposition oculaire ;
voici plus de vingt ans que j’ai exprimé mon opinion à ce sujet. Il en va tout
autrement des déformations céphaliques, surtout quand, comme c'est le cas
ici, aucune forme de transition n’est observée entre deux « groupes de formes »,
pas même en Roumanie où ces deux groupes paraissent s’interpénétrer sans
cependant cohabiter dans la même station ou se rencontrer dans la même
localité.
En Europe occidentale, Diplocephalus cristatus s. str. est une Araignée banale
qui, aux exceptions ci-dessous près, ne se trouve jamais, du moins à ma con¬
naissance, en compagnie de représentants de l’autre groupe. Contentons-nous
de passer très rapidement en revue quelques-unes des faunes les plus étudiées.
Dans le « Tierwelt: Deutschlands » Wiehle (1960) mentionne cette seule
forme avec les limites de variations habituelles '. De même, nos collègues bri¬
tanniques, dont l’activité est particulièrement grande, n’ont jamais rencontré
en Grande-Bretagne que la forme typique (Locket & Millidge, 1953) ; c’est
bien elle que j'ai reçue à plusieurs reprises d’Angleterre et elle seule figure dans
le matériel belge que j’ai examiné (pratiquement tout ce qui existe dans les
collections de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique).
Les deux « groupes de formes » se trouvent en France. D. cristatus au sens
des auteurs y est une des espèces les plus fréquentes, à telle enseigne qu’en
1884 déjà, Simon se contentait de la signaler globalement de « toute la France »
de sorte qu’on ne peut en citer un grand nombre de localités précises, mais je
n’en connais aucune où elle cohabite sûrement avec une des formes du groupe
foraminifer 1 2.
Celles-ci occupent au contraire des aires de distribution bien délimitées dans
les régions montagneuses :
D. arvernus Denis, Puy de Sancy, Puy Ferrand et Bois de la Biche (Puy-de-Dôme) ;
D. bicephalus (Simon), moyenne montagne dans les Pyrénées-Orientales jusque
dans la zone méditerranéenne ( Amélie-Ies-Bains) ;
D. crassilobus (Simon), région froide des Alpes-Maritimes (Boréon) ;
D. foraminifer (O. Pickard-Cambridge), Alpes et toute la région pyrénéenne depuis
le niveau de la mer (Saint-Jean-de-Luz) jusqu’à 2 900 mètres d’altitude 3 ;
D. rectilobus (Simon), Alpes.
Il est normal de trouver D. foraminifer en Suisse et en Carinthie. Mais il faut
aller jusqu’au Banat et aux Balkans pour voir les deux « groupes de formes »
voisiner réellement, et encore je connais trop mal la géographie de ces régions
pour apprécier les conditions de ce voisinage.
Les différentes formes du groupe foraminifer sont très dilliciles à distinguer
1. Bonnet (1956) indique l’Allemagne dans la répartition géographique de D. foraminifer , sans
doute à la suite d’une mauvaise interprétation d’un des auteurs allemands cités (Fôrster & Bertkau,
1883 ; Bôsenberg, 1899) que je n’ai pu consulter. Mais en 1929, Roewer ne reprend pas cette espèce
dans le « Tierwelt Mitteleuropas », et Wiehle spécifie bien : « Typus Diplocephalus foraminifer ist
eine Spezies der Schneeregion der Alpen und Pyreneen », avec d’ailleurs une inexactitude en ce qui
concernerait l’habitat purement nival de l’espèce.
2. Sauf au voisinage du Puy de Sancy (Denis, 1948), mais seulement d’après des femelles de
D. cristatus dont la détermination demeure donc très douteuse.
3. J’ai cité (1953) D. cristatus de Pierrefitte-Nestalas (Hautes-Pyrénées), mais là encore d’après
des femelles de détermination douteuse. Je n’ai jamais trouvé d’individus authentiques (mâles) au
cours de mes chasses pyrénéennes et jo n’en ai pas reçu dans l’abondant matériel que M. II. Coiffait
a récolté à mon intention.
— 380 —
les unes des autres et, bien que certaines soient assez localisées, nous pouvons
admettre qu’elles représentent de simples variations ; j’ai déjà reconnu le fait
pour D. thyrsiger (Simon) dont les formes de transition avec D. foraminifer
sont nombreuses ; je l’admettrais volontiers pour toutes les formes du groupe.
Mais il faut bien reconnaître qu’au moins en France quelque facteur s’oppose
au mélange de ce groupe avec D. cristatus. Il est en effet difficile de concevoir
l’existence d’une espèce unique séparée en deux groupes bien distincts, pré¬
sentant eux-mêmes des variations internes, mais qui ne sont reliés par aucun
intermédiaire véritable. Pour importants qu’ils soient, les caractères pure¬
ment sexuels peuvent n’être pas les seuls éléments déterminants dans la diffé¬
renciation des espèces, et il existe d’autres causes d’amixie.
Après avoir fait justice de la notion selon laquelle le mélange des espèces
(chez les Araignées) serait rendu impossible uniquement par la correspon¬
dance supposée de l’épigyne et du palpe mâle, Berland (1932) faisait obser¬
ver que, si cette correspondance des organes génitaux était nécessaire [pour
la pérennité des espèces], « il y aurait dans le règne animal une immense hybri¬
dation, d’abord chez les êtres innombrables dont les organes d’accouplement
ne sont pas spécifiquement différenciés, et aussi dans le monde marin... » Cepen¬
dant, dans le présent cas particulier, est-il vraiment indispensable de concevoir
deux espèces biologiquement séparées à un autre titre que la morphologie ?
Car une hypothèse vient à l’esprit ; les modalités de l’accouplement des Érigo-
nides sont certes mal connues, mais nous devons nous rappeler que, parmi
les quelques exemples observés, chez Hypomma bituberculatum (Wider) la femelle,
se tenant face à son partenaire, soulève la partie antérieure de son corps, et
les crochets de ses chélicères viennent prendre appui dans les sillons postocu¬
laires du mâle (Bristowe, 1929). Ne peut-on dès lors envisager que les femelles
de l’un des groupes de Diplocephalus s. str. ne puissent s’accoupler avec les mâles
de l’autre groupe en raison des différences existant dans les déformations cépha¬
liques de ceux-ci, ce qui les obligerait à modifier leurs attitudes ? Ce n’est là,
je le répète, qu’une hypothèse, mais plausible et que l’expérimentation devrait
pouvoir confirmer ou infirmer. De toute façon, même si cette hypothèse devait
se révéler fausse, des essais d’accouplement entre individus appartenant à des
groupes différents seraient encore à tenter afin de s’assurer qu’ils n’éprouvent
pas d’animosité ou de répulsion les uns à l’égard des autres.
Aussi, dans l’état actuel de nos connaissances et sans nier leur étroite parenté,
je pense qu’il faut conserver au moins deux espèces :
D. cristatus (Bl.) , telle qu’elle est conçue actuellement ;
D. foraminifer (O. P. Cambr.) [et non D. cristatus foraminifer ], avec peut-
être des formes locales ou races géographiques plus ou moins bien caracté¬
risées ; c’est d’ailleurs cette espèce qui est le type du genre.
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25
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1070, pp. 382-391.
U ÉVOLUTION DU DIMORPHISME SEXUEL
DANS UNE LIGNÉE I)E PSEUDOSCORPIONS
Par Vai.eria VITALI-di CASTRI et Francesco di CASTRI
Le dimorphisme sexuel est en général faible chez les Pseudoscorpions, parti¬
culièrement en ce qui concerne les sous-ordres des Chthoniinea et des Neobi-
siinea. On rencontre plus fréquemment des cas de dimorphisme accentué chez
les Cheliferinea. Nous citons en exemple le remarquable Metagoniochernes mil-
loti Vachon, 1951, dont le fémur et le tibia des pattes-mâchoires sont deux fois
plus longs chez le mâle que chez la femelle ; par contre, les doigts sont de même
longueur dans les deux sexes et la disposition des trichobothries ne varie pas.
Chamberljn (1931) mentionne comme caractères sexuels secondaires probables
des protubérances sur les pattes-mâchoires des mâles de trois espèces de Cher-
netidae, mais on ne connaît pas les femelles correspondantes.
Nous avons découvert un cas très répandu de dimorphisme qui atteint toutes
les espèces (une vingtaine) des lignées sud-américaines de Gymnobisiinae (Vacho-
niidae, Neobisiinea). Ce dimorphisme est si particulier que les mâles et les
femelles ont toujours été placés, jusqu’à maintenant, dans des genres diffé¬
rents (Vitali-di Castri, 1963 ; Bf.ier, 1964a et 19646). Par exemple, on a
inclus sous la dénomination de Gymnobisium chilense Beier, 1964, des femelles
appartenant au genre Vachonobisium et à plusieurs espèces de Mirobisium.
Le gros problème taxonomique vient du fait que ce dimorphisme touche sur¬
tout les pinces des pattes-mâchoires des mâles, de sorte que même les distances
d’une trichobothrie à l’autre arrivent à être différentes dans les deux sexes.
À notre connaissance, ce phénomène de changement selon le sexe dans la posi¬
tion des trichobothries n’avait jamais été signalé chez les Pseudoscorpions.
La conséquence de cela est que, pour certains Gymnobisiinae, on ne peut attri¬
buer mâles et femelles à une même espèce avec certitude que lorsqu’ils ont
été trouvés plusieurs fois ensemble dans le même biotope, ou que leur repro¬
duction, en élevage, a été constatée.
Toutes les femelles et toutes les nymphes sud-américaines et sud-afri¬
caines de Gymnobisiinae, ainsi que les mâles sud-afrieains, montrent un type
morphologique très semblable, que nous appellerons ici « type Gymnobisium »
(fig. 1, 4, 7, 9 et 11). Elles peuvent être différenciées uniquement par la position
des trichobothries (position d’ailleurs relativement très constante), par le nombre
de dents des doigts des pinces et par des variations dans les dimensions, allant
de formes petites (fémur des pattes-mâchoires des adultes 0,48 mm) à d’autres
proportionnellement grandes (fémur 1,22 mm) ; mais il s’agit seulement de
différences à un niveau spécifique. Tout récemment, nous avons observé quelques
structures des organes génitaux des femelles de Gymnobisiinae, qui permet¬
traient d’envisager des séparations génériques.
. — Gymnobisium quadrispmosum (Tullgren, 1907) : pince du $ (longueur 1,30 mm)
Fin. 2. — Mirobisium chilense Beier, 19G4 : pince du $ (longueur 0,98 mm).
Fig. 3. — Mirobisium sp. : pince du (J (longueur 0,74 mm).
Fig. 4. — V achonobisium sp. : pince de la Ç (longueur 1,15 mm).
Fig. 5. — V achonobisium sp. : pince du $ (longueur 1,64 mm).
Fig. 6. — Beierobisium oppositum Castri, 1970 : pince du <$ (longueur 0,94 mm).
384 —
Cependant, les variations du sens et de l’intensité du dimorphisme sexuel
chez les mâles sud-américains sont si nettes qu’elles justifient l’existence d’au
moins quatre genres dans cette sous-famille.
Il est évident que ces découvertes et ces remarques obligent à remanier pro¬
fondément la taxonomie des Gymnobisiinae, puisque l’on attribuait les femelles
sud-américaines au genre Gymnobisium et les mâles correspondants aux genres
Mirobisium et V achonobisium. Après la révision systématique entreprise par
l’un des auteurs (Yitali-di Castri) sur des centaines d’exemplaires, on peut
caractériser les quatre genres de la sous-famille, en ce qui concerne le dimor¬
phisme sexuel et la distribution géographique.
1) Le genre Gymnobisium Beier, 1931 (fig. 1 et 7), avec deux espèces d’Afrique
du Sud (Beier, 1947), ne montre pas de dimorphisme sexuel, hormis de faibles
différences communes à la plupart des Pseudoscorpions (galéa plus courte chez
les mâles et dimensions en général plus petites que chez les femelles).
2) Le genre Mirobisium Beier, 1931 (fig. 2, 3 et 8), avec 15 espèces, dont
10 nouvelles et deux incluses précédemment dans le genre Gymnobisium, pré¬
sente une large répartition géographique dans les régions magellaniques et val-
diviennes du Chili, en Patagonie argentine et dans les Andes chiliennes et boli¬
viennes ; c’est un modèle très fréquent de distribution que l’on peut définir
comme andino-valdivien. Le dimorphisme des mâles se manifeste par une
proéminence pointue plus ou moins développée sur la face ventrale de la main
des pattes-mâchoires (fig. 2 et 3), par une dépression en position variable sur
la main et, parfois (chez une seule espèce), par deux protubérances sur le basi-
fémur des pattes 4 (fig. 8) et trois dents chitineuses sur la partie apicale du
télotarse de ces pattes.
3) Le genre V achonobisium Castri, 1963 (fig. 4, 5, 9, 10, 11 et 12), avec cinq
espèces, dont deux nouvelles et deux décrites comme appartenant au genre
Gymnobisium, a une répartition fragmentaire, restreinte à la Cordillère de la
Côte de la zone centrale du Chili, à climat méditerranéen ; cette région est très
ancienne du point de vue géologique, étant considérée comme un reste de l’Ar-
chiplata. C’est dans ce genre que le dimorphisme sexuel est le plus accentué,
dimorphisme affectant non seulement les pinces des pattes-mâchoires, mais
aussi les pattes 4. On observe chez les mâles une forte proéminence et une
cavité à la face ventrale de la pince ; la main est courte ; les dents n’existent
que sur les 2/3 distaux de la longueur des doigts ; ces doigts sont allongés,
recourbés et laissent entre eux un espace vide (fig. 5). Le fémur des pattes 4
est trapu (fig. 10 et 12), le basitarse court et le télotarse long ; aussi le rap¬
port télotarse/basitarse, égal à 2 chez la femelle, est-il voisin de 4 chez le mâle
(fig. 9 et 10) ; chez V achonobisium troglophilum Castri, 1963, les tarses sont
fusionnés chez le mâle ; seul persiste un indice de suture (fig. 12), marquant
une sorte de progression évolutive par rapport aux autres espèces du genre
(fig. 10).
4) Le genre Beierobisium Castri, 1970, (fig. 6) ne possède qu’une seule espèce
B. oppositum, des îles Falklands. Le dimorphisme sexuel du mâle se discerne
presque exclusivement par une proéminence dorsale de la pince des pattes-
mâchoires ; chez les Mirobisium elle est ventrale.
Il faut signaler ici que M. Beier (1964a et 19646) parle de mâles sud-améri¬
cains appartenant au type Gymnobisium que nous venons de définir et de
— 386 —
femelles appartenant au type Mirobisium. Nous avons pu réviser la plupart
des types et de nombreux paratypes réunissant ces conditions, grâce à l’amabi¬
lité du Prof. Beier et de MM. Mahunka et Cekai.ovic ; dans tous les cas nous
avons constaté des erreurs sur l’identification du sexe, dues probablement au
fait que la dissection est parfois nécessaire pour mettre en évidence les carac¬
tères différentiels de la région génitale. Il nous semble très peu probable qu’il
y ait deux formes de mâles, avec et sans dimorphisme sexuel, mais nous ne
pouvons pas exclure formellement cette éventualité.
En plus des espèces énumérées précédemment, cinq espèces chiliennes ne
sont connues que par leurs femelles : on ne peut pas leur donner d’attribu¬
tion générique dans l’état actuel de nos connaissances ; mais de très vastes
territoires certainement habités par les Gymnobisiinae restent encore à explorer.
Ainsi, l’importance quantitative de la sous-famille, qui pendant longtemps ne
comprit que deux espèces sud-africaines et une seule espèce chilienne (Beier,
1956), augmente-t-elle considérablement. Par la multiplicité des espèces et
leur habitat, les Gymnobisiinae semblent destinés à occuper dans la faune des
Pseudoscorpions d’Amérique australe une place semblable à celle des Neobi-
siidae dans les régions paléarctiques et néarctiques.
Le dimorphisme sexuel que nous venons de signaler, outre son importance
dans le domaine de la systématique, soulève d’intéressants problèmes de géné¬
tique, de développement post-embryonnaire et de phylogenèse.
Nos connaissances sur la génétique des Pseudoscorpions sont encore très
réduites, de sorte qu’il nous est actuellement impossible de mettre en évidence
des mécanismes d’action génique. En tout état de cause, nous avons observé des
couples de caractères qui semblent se transmettre solidairement. Par exemple,
chez les mâles de V achonobisium on remarque une association entre le rythme
de croissance allométrique de la pince des pattes-mâchoires et celui des tarses
des pattes 4 ; ainsi, lors du passage de la tritonymphe au mâle, les doigts des
pinces et le télotarse s’allongent beaucoup plus que la main et le basitarse,
dont la croissance est presque totalement stoppée (fig. 5 et 10). Chez le mâle
d’une espèce de Mirobisium, pour laquelle il faudra probablement créer un
nouveau sous-genre, il y a en même temps étranglement transversal de la main
des pattes-mâchoires et apparition de deux protubérances sur le basifémur
des pattes 4 (fig. 3 et 8). Chez les V achonobisium se révèle une autre relation
entre l’intensité du dimorphisme sexuel dans les pinces des pattes-mâchoires
et l’augmentation du rapport longueur/largeur de la plupart des articles. L’éven¬
tuel accroissement du degré de dimorphisme en fonction de la complication
des organes génitaux des mâles n’a pu être confirmé chez les espèces de Miro¬
bisium et de V achonobisium ; toutefois, les mâles sud-africains de Gymnobi-
sium (sans dimorphisme net) semblent avoir des organes génitaux plus simples
que les mâles des lignées sud-américaines (à dimorphisme accusé).
D’autre part, on ne peut pas toujours expliquer la croissance différentielle
de certains organes comme une allométrie au sens classique, en fonction sim¬
plement d’une augmentation de la taille des espèces ; le niveau atteint dans le
dimorphisme sexuel semble assez indépendant de la taille des animaux adultes ;
en effet, si l’espèce la plus dimorphe (F achonobisium troglophilum, fig. 11 et
12) est aussi la plus grande, on constate néanmoins des modifications très
remarquables, même chez le mâle de l’espèce la plus petite de Mirobisium
(fig. 3 et 8).
— 387 —
En ce qui concerne le développement postembryonnaire, la phase critique
est la dernière mue au cours de laquelle la tritonymphe se transforme en mâle.
De profonds remaniements structuraux se manifestent non seulement par les
rythmes de croissance allométrique de certains articles, mais aussi par l’appa¬
rition de protubérances, de crochets, d’étranglements, par le creusement de
dépressions, de cavités, par la fusion de segments (tarses) et le changement dans
la position des trichobothries ; par exemple, chez Vachonobisium troglophilum,
les modifications trichobothriotaxiques proviennent de ce que chez le mâle
et chez la femelle, la trichobothrie sb n’apparaît pas au même endroit et que
st et t sont beaucoup plus éloignées chez le mâle que chez la femelle (peut-être
par suite d’une différence dans la croissance de la région distale du doigt). Il
serait intéressant de mieux connaître les mécanismes hormonaux et morpho-
génétiques qui déterminent ces processus.
Finalement, le dimorphisme étudié donne des informations particulièrement
nettes sur la phylogenèse de la sous-famille. Il nous semble évident que ce
dimorphisme n’est pas un caractère primitif, mais plutôt une spécialisation secon¬
daire, en raison de la nature des modifications associées et du fait qu’il aug¬
mente avec la fragmentation et l’isolement des populations. On peut admettre
que le tronc des Gymnobisiinae a été constitué par des espèces semblables
aux espèces qui vivent actuellement en Afrique du Sud, espèces peu spécialisées
et presque sans dimorphisme.
De ce tronc, deux lignées phylétiques se seraient détachées : celle des Miro-
bisium-V achonobisium (Amérique du Sud) et celle des Beierobisium (îles Fal-
klands). L’individualité de cette dernière lignée, qui se caractérise en parti¬
culier par une plus grande longueur du conduit venimeux des doigts des pinces,
s’appuie en outre sur des données géologiques ; en effet, les Falklands mon¬
treraient plus d’affinités géologiques avec l’Afrique du Sud qu’avec l’Amé¬
rique australe ; ces îles, jouxtant la province orientale d’Afrique du Sud jus¬
qu’à la fragmentation du Gondwanaland, auraient occupé leur position géo¬
graphique actuelle depuis la dérive des continents (Adie, 1952).
Le schéma ci-dessous (fîg. 13) synthétise les liens phylétiques :
BEIEROBISIUM GYMNOBISIUM MIROBISIUM VACHONOBISIUM
Ftg. 13.
— 388
Il est remarquable que les deux lignées aient évolué parallèlement vers un
dimorphisme sexuel, atteignant surtout la pince des pattes-mâchoires, soit
ventralement, soit dorsalement.
Dans la lignée proprement sud-américaine des Mirobisium-Vachonobisium,
le dimorphisme sexuel augmente assez régulièrement du sud au nord jusqu’à
atteindre son maximum chez les V achonobisium, dont les mâles montrent une
forte « exagération » des caractères sexuels secondaires déjà présents chez les
mâles de Mirobisium, en plus de particularités propres au genre.
L’expansion de cette lignée vers le nord s’est produite apparemment par
vagues migratoires en concomitance avec celle des forêts hygrophiles valdi-
vicnnes. Lors du recul vers le sud des formations valdiviennes, par suite des
changements climatiques (dans le sens d’une aridité croissante), des îlots aus¬
traux sont restés dans la zone centrale du Chili, partout où des conditions
locales (microclimatiques ou édaphiques) permettaient leur persistance. Paral¬
lèlement, le contingent de Gymnobisiinae de cette zone se serait fragmenté
en petites populations, largement isolées les unes des autres, habitant les val¬
lons encaissés et les plus hauts sommets de la Cordillère de la côte ; ces popu¬
lations seraient à l’origine des V achonobisium actuels, répandus dans un terri¬
toire à climat méditerranéen et à forte aridité en été.
Il faut remarquer que Mirobisium cavimanum Beier, 1931, de Bolivie est
encore plus éloigné que les V achonobisium de l’aire de diffusion continue des
autres Mirobisium, sans montrer pour autant des caractères différentiels géné¬
riques. On peut supposer dans ce cas une séparation plus récente, en raison
d’une certaine continuité écologique, qui existe encore actuellement, des Andes
jusqu’à la Terre de Feu ; en outre, les climats des Andes boliviennes et de la
Patagonie méridionale ont bien des traits communs.
De toute manière, le fait que des espèces australes de Mirobisium, surtout
celles associées aux anciennes tourbières magellaniques, soient en même temps
des formes moins différenciées, à dimorphisme sexuel moindre, donc proches
des espèces sud-africaines de Gymnobisium, confirme que les Gymnobisiinae
sont d’origine paléantarctique.
Il est beaucoup plus difficile de préciser la place phylogénétique de l’autre
sous-famille, celle des Vachoniinae, représentée par trois espèces troglobies du
Mexique (Chamberlin, 1947 ; Beier, 1956). Les fortes différences morpholo¬
giques entre ces deux sous-familles de Vachoniidae pourraient même inciter à
les considérer comme deux familles distinctes. On pourrait envisager les espèces
du Mexique comme étant des formes reliques d’une autre lignée paléantarc¬
tique, remontée aussi, vers le nord, le long des Andes.
En conclusion, deux faits sont particulièrement à souligner :
а) le caractère différentiel de l’évolution chez les mâles et chez les femelles ; ainsi,
les femelles (et les nymphes) d’espèces très éloignées géographiquement manifestent
une constance et une stabilité évolutives, tandis que les mâles de populations plus ou
moins rapprochées ont toujours des caractères distincts ;
б) la progression assez régulière du dimorphisme sexuel va, phylogénétiquement,
dans le sens d’une modification de plus en plus marquée de la pince des pattes-mâchoires
et des pattes 4.
Les explications de ces phénomènes restent pour le moment du domaine
des hypothèses. Le fait que la différenciation provienne essentiellement de
l'évolution accélérée des mâles, en dépit d’un certain « arrêt » dans l’évolution
— 389 —
des femelles, peut suggérer une forte compétition entre ceux-ci (sélection intra-
sexuelle). Cette compétition pourrait se manifester chez les mâles, au moins
pendant la période de la reproduction, par des luttes pour la défense du terri¬
toire et par un pouvoir accru d’attraction vis-à-vis de l’autre sexe. Il faut con¬
sidérer aussi que les mâles sont toujours très rares dans les récoltes, ce que
pourrait indiquer un genre de vie moins grégaire ou même une durée de vie
plus courte que celle des femelles.
Quant à la progression évolutive du dimorphisme, qui configure une sorte
d’orthogenèse, deux possibilités sont à évoquer : une tendance intrinsèque
des gènes à muter dans une direction donnée ou bien une pression sélective
exercée depuis longtemps dans le même sens (orthosélection). Nous penchons
pour cette dernière hypothèse, qui présuppose une valeur adaptative croissante
de ces modifications sexuelles. Or, le caractère adaptatif de ce dimorphisme
sexuel ne fait guère de doute pour nous. En général, le dimorphisme facilite
la reconnaissance de l’espèce, la rencontre des sexes et agit probablement comme
stimulant sexuel ; par conséquent, il diminue le danger d’hybridation, augmente
l’isolement reproductif et donc le rythme de spéciation. Les conditions pro¬
gressivement croissantes d’aridité et, moins régulièrement, de température,
auxquelles cette lignée de Pseudoscorpions a été soumise dans la partie septen¬
trionale de son aire de répartition, et qui déterminent un gradient latitudinal
allant du sud au nord, pourraient peut-être faire ressortir encore plus l’avan¬
tage de mâles très modifiés ; en effet, dans des populations dispersées en un
milieu rigoureux, l’importance d’une plus grande attraction intersexuelle aug¬
mente. Spécifiquement, on pourrait envisager un rôle direct de quelques-unes
des modifications des pinces (surtout des crochets et des cavités) au cours de
la danse nuptiale et de l’accouplement ; malheureusement on ne sait pas encore
si ce genre de comportement sexuel, absent en général chez les Neobisiinea
(Weygot.dt, 1966), existe chez les Gymnobisiinae.
D’autre part, on peut difficilement admettre, par exemple, que la fusion
des tarses des pattes 4 chez le mâle de V achonobisium troglophilum soit un avan¬
tage au point de vue sélectif ; bien au contraire elle peut représenter un carac¬
tère gênant ; mais nous avons déjà vu que les modifications des pattes 4 (vrai¬
semblablement non adaptatives) sont probablement liées génétiquement aux
changements apparaissant dans les pinces des pattes-mâchoires.
Finalement, l’hypothèse selon laquelle certains caractères sexuels des mâles
seraient « non adaptatifs » nous semble très peu probable, mais nous ne pou¬
vons pas l’exclure totalement, en raison des conditions biogéographiquement
« insulaires » de la plupart des espèces (surtout des V achonobisium et du Beie-
robisium ) et des dimensions réduites des populations. On connaît l 'effet des
petites populations quant à la possibilité de fixer au hasard des caractères même
non adaptatifs et aussi leur plus grande vitesse d’évolution. Si le nombre des
mâles est réellement peu élevé, comme nous l’avons observé dans la nature,
les dimensions effectives des populations se réduiraient davantage. En défini¬
tive, on pourrait admettre du point de vue évolutif que le dimorphisme sexuel
des mâles de cette lignée est apparu d’abord dans une petite population à la
suite d’une « dérive » génétique ( genetic drift ) et qu’il s’est répandu et accen¬
tué grâce à une pression sélective s’exerçant continuellement dans le même sens.
II est bien évident que nous avons encore tout un champ à explorer et que
la solution de ces problèmes ne pourra être envisagée qu’à partir d’élevages
— 390
en laboratoire ; il est surtout important de mieux connaître la biologie sexuelle
de ce groupe et de savoir si le dimorphisme des mâles est en relation ou non
avec l’émergence d’un modèle particulier de comportement sexuel. Peut-être,
dans ce domaine, les Gymnobisiinae sont-ils plus proches des Cheliferidae et
des Chernetidae que des autres Neobisiinea. Nous ne le savons pas encore, mais
il faut rappeler que la trichobothriogenèse des Gymnobisiinae coïncide avec
celle des Cheliferidae et des Chernetidae, alors qu’elle présente des différences
avec celle des Neobisiidae (Vitali-di Castri, 1965). Toutefois ces ressem¬
blances entre Gymnobisiinae et Chernetidae (conduit venimeux développé seu¬
lement dans le doigt mobile, même trichobothriogenèse, dimorphisme sexuel
parfois accentué et, éventuellement, même comportement reproductif) sont,
pour nous, plutôt dues à une convergence évolutive qu’à de réelles affinités
phylogénétiques.
Résumé
Les aut eurs signalent la présence chez toutes les espèces sud-américaines de Gymnobi-
siinac (Vachoniidao, Neobisiinea) d’un dimorphisme sexuel très accentué et qui n’existe
pas chez les espèces sud-africaines. Jusqu’à présent, les femelles et les mâles sud-amé¬
ricains de celle sous-famille étaient placés dans des genres différents. Ce dimorphisme
sc manifeste par l’apparition, chez tous les mâles, d’une nette proéminence et d’une
dépression sur les pinces des pattes-mâchoires ; chez les mâles de certaines espèces,
on observe également une forte cavité ou un étranglement sur les pinces, un allonge¬
ment et une torsion des doigts, l’absence de dents dans la partie basale des doigts,
des changements dans la disposition des triehobothries et des modifications des pattes 4
(protubérances sur le hasifémur, épaississement du fémur, allongement du télotarse,
fusion des tarses, présence de dents sur la partie apicale du télotarse, etc.). Ces carac¬
tères nettement différents conduisent à une « pulvérisation » en espèces distinctes,
alors que les femelles montrent au contraire une grande uniformité morphologique.
Ce dimorphisme s’exagère de plus en plus chez les espèces chiliennes septentrionales,
avec une progression assez régulière déterminant une sorte de cline. L’augmentation
des divergences vers le nord et le fait que des affinités certaines existent entre les
espèces australes d’Amérique du Sud et les espèces sud-africaines, confirment que les
Gymnobisiinae ont une origine paléantarctique. Des hypothèses évolutives pouvant
expliquer l’origine et la progression de ce dimorphisme sont envisagées.
Instituto de Ecolo gia,
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CHAETILIA ARGENTINA SP. NOV
UN NUEVO APORTE AL CONOCIMIENTO
DE LA ISOPODOFAUNA SUD AMERICAN A
Por Ricardo BASTIRA y Maria Rosa TORTI
Los relevamientos bentonicos efectuados en los ültimos anos en el piso Medio-
litoral y niveles superiores del Infralitoral arenoso de la Provincia de Buenos
Aires (Argentina), han revelado la existencia de una interesante fauna de Isô-
podos, no solo desde el punto de vista taxonomico sino también biogeogrâfico.
Paradôjicamente existen escasos antecedentes sobre estudios realizados en la
région.
Las dificultades con las que suele tropezarse al estudiar este grupo de Crus-
tâceos bonaerenses, residen fundamentalmente en el hecho de que los géneros
representados fueron en su mayoria descriptos en el siglo pasado y hasta el
momento no han sido objeto de revisiones actualizadas. De ahi que las diag-
nosis genéricas sean en general incompletas y poco précisas y las descripciones
especificas muy brèves ; a esto debe agregarse que en muchos casos los ejem-
plares tipo se han perdido.
El caso de Chaetilia es un fiel ejemplo de la situacién planteada anterior-
mente. Este género, descripto por Dana en 1852 (pp. 711-713), dio lugar a la
creaciôn de una nueva familia : Chaetilidae. En ella se incluyeron posterior-
mente los géneros Macrochiridothea Ohlin, 1901, y Chiriscus Richardson, 1911.
Nordenstam, en 1933, otorgô a los Chaetilidae la categoria de subfamilia, a
la que denominé Macrochiridotheinae, dentro de los Idoteidae. Mas tarde,
Menzies (1962), Hürley y Murray (1968) y Bastida y Torti (1969) adop-
taron el nombre de Chaetilinae.
Lamentablemente ninguna de las diagnosis de la mencionada subfamilia
parecen totalmente satisfactorias, sobre todo porque los très géneros incluidos
fueron estudiados muy superficialmente y se conocen escaso numéro de ejem-
plares de las distintas especies.
La primera especie de Chaetilia conocida, C. ovata Dana, 1852, fue obtenida
en el contenido estomacal de un pez de las costas de Rio Negro, al norte de
Patagonia (Argentina). Después de cien anos volviô a coleccionarse una nueva
especie, C. paucidens Menzies, 1962, en Montemar, en el centro de Chile. Es
por eso que el hallazgo de Chaetilia argentina sp. nov. en la costa atlântica, a
la altura de la Provincia de Buenos Aires, résulta por demâs interesante para
el conocimiento de este género sudamericano. De hecho, el estudio de esta especie
nos permitio poner de manifiesto la necesidad de ampliar, y en ciertos casos
modificar, las diagnosis genéricas conocidas hasta el présente, si bien una des-
cripciôn definitiva solo podrâ lograrse con el aporte de nuevas especies y revi¬
siones de las ya conocidas.
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Chaetilia argentina sp. nov.
Material estudiado
Holotipo. — Macho adulto. Mar Azul, 37°28'S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires,
10/XI/1968, col. R. Capitoli. Fondo de arena, sobre la linea de rompiente. Muséum
national d’Histoire naturelle, Paris, n° Cr. 6917.
Medidas : largo total 17,6 mm, ancho total 6,7 mm, largo eabeza 2,1 mm, ancho
cabeza 3,9 mm, largo segmento terminal 6,3 mm, ancho segmento terminal 3,6 mm.
Paratipos. — Hembra. Mar del Plata, 38o03'S.-57°31'W., Provincia de Buenos Aires,
3/V/1969, col. R. Bastida y R. Capitoli. Fondo de arena, piso Infralitoral, 0-2 m
de profundidad. Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris, n° Cr. 6918.
— Hembra. Villa Gesell, 37°28/S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires, 9/1/1969,
col. R. Bastida y M. R. Torti. Fondo de arena, sobre la linea de rompiente. Museo
Argentino de Ciencias Naturales « Bernardino Rivadavia », Buenos Aires, n° col.
— Hembra. Mar del Plata, 38°03,S.-57°31'W., Provincia de Buenos Aires, 2 /VI I /1 968,
col. R. Capitoli. Fondo de arena, sobre la linea de rompiente. Colecciôn particular.
Otro material. — Hembra. Mar Azul, 37°28/S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires,
31/VII/1969, col. R. Capitoli. Fondo de arena, piso Infralitoral, 1 m de profundidad.
— 3 machos. Playa Pehueneô, 38059'S.-61°41'W., Provincia de Buenos Aires,
5/II/1969, col. R. Capitoli. Fondo de arena, piso Infralitoral, 0-1 m de profundidad,
— 4 hembras. Villa Gesell, 37°28/S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires, 6/1/1969.
col. R. Bastida y M. R. Torti. Fondo de arena, piso Infralitoral, 0-1 m de profun¬
didad.
Description
El cuerpo es oval, redondeado anteriormente y en forma de punta liacia el
extremo posterior. El color in vivo es blanco amarillento, con abundantes ero-
matôforos pardos esparcidos.
La cabeza es mâs ancha que larga y frontalmente excavada en la zona de
emergencia de anténulas y antenas. Los bordes latérales de la zona cefâlica
estân suavemente expandidos y provistos de una incision que alcanza el margen
externo de los ojos, que son redondeados y de posiciôn latéral. En la parte ante-
rior de la incision mencionada se insertan numerosas sedas simples.
El primer segmento torâcico, que al igual que los demâs somitos pereionales
es mâs ancho que largo, présenta una gran concavidad anterior para alojar a
la cabeza. Solo los très ültimos segmentos torâcicos libres (5t0, 6t0 y 7mo) estân
separados de sus plaças coxales respectivas por suturas ; el borde posterior de
estos très somitos présenta en su parte media, una proyecciôn dirigida hacia
el extremo caudal. El ûltimo segmento torâcico es el mâs pequeno de todos y
estâ parcialmente ocultado, a nivel de las plaças coxales, por las proyecciones
latérales del segmento precedente.
El pleotelson consiste de cuatro artejos : el primero posee plaças pleurales
muy pequenas ; en el segundo y tercero, en cambio, estas estructuras estân
bien desarrolladas y orientadas hacia el extremo posterior. El ûltimo segmento
del pleotelson, que corresponde al segmento terminal, es mucho mâs largo que
ancho, de forma triangular y culmina en una punta. A ambos lados de esta
proyecciôn el margen es levemente aserrado para permitir la inserciôn de lar-
gas sedas plumosas.
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Longitudinalmente el segmento terminal esta surcado por una earena inuy
suave en su nacimiento y que luego se eleva para perderse cerca del extremo
distal. A nivel de los ângulos ântero-laterales se observan dos carénas transversas
que desaparecen en las proximidades de la caréna mediana.
Fig. 1-8. — Chaetilia argentina sp. nov.
1, Holotipo inaclio, vista general ; 2, antena 1 ; 3, antena II ; 4, borde masticatorio de la mandi-
bula derecha ; 5, maxila I ; 6, maxila II ; 7. maxilipedio ; 8, urôpodo. Escala en milîmetros.
Las antenas I, una vez mâs largas que las antenas II, consisten en un pedûn-
culo de cuatro artejos, los très ültimos largos y delgados. El primero, lleva sobre
su borde interno y externo sedas largas y robustas, de extremidad espatulada ;
en el cuarto distal de estas sedas emergen varios pelos cortos entre los cuales
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se destaca el fino eje central que culmina en un pequeno botôn apical (sedas
de tipo A). Este mismo tipo de seda se continua en el margen interno del segundo
segmento, acompanada de algunas sedas simples ; el borde externo posee, en
su parte proximal, algunas sedas mâs robustas. Internamente, cerca de la arti¬
culaciôn con el primer artejo, emerge una protuberancia cônica bien mani-
fiesta. En esta misma zona se insertan sedas muy cortas y cônicas provistas
en su mitad distal de largos pelos (sedas de tipo B) dispuestas en dos hileras,
una marginal y otra submarginal, que terminan cerca de la articulaciôn con
el tercer artejo.
El tercer artejo présenta externamente, cerca de la articulaciôn con el ûltimo
artejo peduncular, dos sedas que acompanan a una ûnica seda gruesa de tipo B.
El cuarto artejo peduncular es recto internamente y curvo sobre el borde externo.
Sobre este ûltimo se disponen très hileras de largas sedas espatuladas. En la
extremidad de este artejo se inserta un pequeno segmento vestigial que es el
unico représentante del flagelo antenular. Sobre este pequeno artejo se inserta
una seda espatulada acompanada de una larga seda que culmina en un pequeno
botôn distal.
Las antenas II, ubicadas en posiciôn ventral respecto de las antenas I, estân
formadas por un pedunculo de cinco artejos. El primero lleva sobre su margen
externo, en la zona de contacto con el correspondiente artejo de la antena
opuesta, un pequeno promontorio redondeado y densamente cubierto de sedas
cortas. Sobre la parte distal del segundo y tercer artejo y los bordes latérales
del cuarto y quinto, se insertan sedas de tipo A, siendo mâs cortas y robustas
las de la zona externa. En casi todos los artejos pedunculares, excepto el pri¬
mero, se insertan en ambas mârgenes una seda de tipo B, prôximas a la articu¬
laciôn con cl artejo subsiguiente.
El flagelo antenal esta formado por doce artejos en el holotipo, que dismi-
nuyen en tamano hacia la extremidad distal. Cerca de las articulaciones respec-
tivas se insertan sedas de tipo A sobre el margen interno y sedas que culminan
en un botôn apical sobre el margen externo. El ûltimo artejo présenta en su
extremidad un manojo de seis sedas largas.
Las mandibulas carecen de palpo. El borde masticatorio, bien pigmentado,
présenta dientes muy pronunciados. Los procesos masticatorios son distintos
en ambas mandibulas ; los de la mandibula derecha se indican en la figura
correspondiente.
Las maxilas I son de morfologia usual. Sobre el extremo truncado del lôbulo
externo se insertan doce espinas gruesas, la mayoria de ellas fuertemente ase-
rradas. El lôbulo interno lleva en su extremo distal dos largas sedas gruesas
densamente cubiertas de cortos pelos simples.
Las maxilas II poseen dos lôbulos articulares : el mediano esta separado del
resto de la maxila por una sutura ; el lôbulo externo se distingue del mediano
por otra sutura bien manifiesta. Sobre el extremo truncado del lôbulo externo
sc insertan cuatro sedas aserradas, seis sobre el mediano y de nueve a diez
sobre el lôbulo fijo. De estas ultimas algunas presentan un raquis central robusto
y largos pelos simples que emergen en todas direcciones. Sobre el borde latéral
interno del lôbulo mediano se inserta una hilera de largas sedas simples.
El maxilipedio es muy segmentado. La coxa es pequena y esta separada en
su parte superior del basipodito, que esta fusionado con su endita correspon¬
diente. Lateralmente, otra sutura sépara la coxa del epipodito y al basi de la
lamela. El palpo es pentaarticulado. Todo el apéndice esta recubierto latéral-
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mente por sedas simples, algunas gruesas y largas, otras mâs cortas y espinosas.
Cerca del extremo distal de la endita del basipodito y en posiciôn latéral interna,
se inserta una gruesa estructura en forma de gancho que lleva abundantes espinas
en su extremidad y que engancha con una formaciôn semejante del maxilipedio
del lado opuesto, para asegurar un movimiento simultâneo de los dos maxili-
pedios. Sobre el ângulo distal externo del tercer artejo del palpo se encuentra
una robusta seda de tipo B.
Los très primeros pares de apéndices torâcicos son semejantes entre si. Sin
embargo, el primer par es el mâs pequenos de todos ; le sigue en tamano el ter-
cero y finalmente el segundo. Los pereiôpodos cuarto y quinto, en cambio,
son diferentes de los mencionados pero similares entre si.
Los cinco primeros pares de pereiôpodos son subquelados, siendo el quinto
par mâs largo que los anteriores. En todos los casos el propodo es oval, pro-
porcionalmente mucho mâs alargado en el caso del cuarto y quinto pereiôpodo ;
el dactilo, curvado, se pliega sobre el borde interno del propodo para formar
la subquela. A arnbos lados del margen interno del propodo de todos estos
apéndices se insertan dos hileras de abundantes sedas cortas y gruesas, cuya
extremidad roma estâ surcada por hendiduras cortas. Cerca del extremo ter¬
minal emerge el delgado eje de la seda que culmina en un pequeno botôn api¬
cal (sedas de tipo C). Este tipo de seda también aparece, aunque en numéro
muy escaso, sobre el borde interno del carpo. En el cuarto y quinto par de
apéndices pereionales se repiten estas estructuras ; sin embargo las sedas son
mucho mâs numerosas que en el borde interno del propodo, mâs largas y no
se continûan sobre el carpo.
El resto de las sedas de todos los pereiôpodos mencionados son del tipo A,
previamente descripto. Estas sedas se distribuyen sobre el propodo, carpo,
mero e isquio hasta desapareeer eompletamente en el basi, donde son reem-
plazadas por sedas simples y delgadas.
Sobre el margen externo del propodo emergen en el primer par de pereiô¬
podos algunas sedas largas, aplanadas distalmente y provistas de hendiduras
latérales que determinan la formaciôn de espinas, todas dirigidas hacia la base
de la seda (sedas de tipo D). Estas estructuras se repiten generalmente en mayor
numéro sobre el propodo del segundo y tercer pereiôpodo. Algunas sedas simi¬
lares se eneuentran en el cuarto y quinto par de pereiôpodos, sobre el ângulo
distal externo del carpo. Sobre el borde exterior del basi de los pereiôpodos
dos a cinco se insertan numerosas sedas simples y delgadas.
El sexto par de pereiôpodos es extremadamente largo. El basi, mâs largo
que ancho, estâ densamente cubierto de sedas simples muy delgadas sobre el
borde interno. En el margen externo, en cambio, se insertan escasas sedas grue¬
sas de tipo A. El isquio, mâs largo que el anterior, tiene sedas simples en su borde
interno acompanadas por sedas de tipo A, largas y delgadas ; sobre el margen
externo las sedas de tipo A, cortas y gruesas, se insertan de a dos o mâs en
pequenas oquedades del borde mencionado. Estas ultimas se hacen abundantes
tanto dorsal como ventralmente rodeando la sutura con el mero.
El mero, algo mâs corto que el segmento anterior, tiene la misma distribu-
ciôn de sedas que este ultimo. El carpo es casi tan largo como el isquio y el mero
juntos. Las sedas simples desaparecen totalmente, persistiendo solo las de tipo
A, a las que se agregan las de tipo C. Las sedas se insertan en concavidades que
le dan al artejo la apariencia de ser multiarticulado. Como en el caso anterior
la articulaciôn con el artejo subsiguiente estâ acompanado por abundantes sedas.
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El propodo, mâs largo que el carpo, también tiene el aspecto de ser multiar-
ticulado. El dactilo, en cambio, efectivamente présenta mâs de treinta artejos,
el ûltimo de los cuales lleva insertas en su extremidad, abundantes sedas de
tipo A.
El ûltimo par de pereiôpodos es relativamente pequeno y delgado. Esta pro-
visto de abundantes sedas de tipo A, largas y delgadas, acompanadas de deli-
cadas sedas simples. Cerca de la articulaciôn con el artejo subsiguiente el isquio,
mero, carpo y propodo llevan largas sedas de tipo D. Este apéndice carece de
dactilo.
Los très primeros pares de pleôpodos son semejantes entre si. Todos ellos
poseen en el margen interno del protopodito, grupos de sedas con extremidad
curvada que enganchan con las sedas del pleôpodo del lado opuesto, asegurando
un movimiento simultâneo de ambas estructuras. El segundo pleôpodo de los
machos posee un endopodito provisto de filamento penial medianamente largo,
ensanchândose hacia la extremidad apical para culminar en cuatro espinas que
aumentan de tamaiio hacia la parte externa. Toda la superficie del filamento
penial en su mitad distal, estâ recubierta por pequenas escamas en forma de
espinas chatas cuyo vértice se orienta hacia el âpice del filamento.
Los urôpodos poseen un simpodito largo, bordeado externamente por sedas
de tipo A que llegan aproximadamente hasta la mitad del segmento ; luego
se continuan por sedas de tipo plumoso. Distalmente el simpodito articula con
la rama externa del urôpodo, densamente bordeada por largas sedas plumosas,
al igual que la rama interna que emerge de la misma articulaciôn. Interna-
mente ambas ramas llevan insertas delicadas sedas simples.
Consideraciones sobre el genero Chaetilia Dana, 1852
El estudio de Chaetilia argentina, asi como la comparaciôn de las descrip-
ciones de C. ovata y C. paucidens nos permitieron poner de manifiesto algunas
discrepancias sobre ciertos caractères utilizados para définir al género Chaetilia.
Las discrepancias mencionadas obedecen en algunos casos a omisiones en las
diagnosis especificas, asi como también a ciertas ambigüedades en la descrip-
ciôn de ciertos caractères de importancia.
Como ya fue mencionado oportunamente, recién se podrâ aclarar definiti-
vamente este problema cuando surjan nuevas especies del género y se pueda
efectuar una révision de las ya conocidas, tarea que desgraciadamente se ve
obstaculizada por haberse perdido el tipo de C. ovata y no existir nuevos hallaz-
gos de esta especie de fundamental importancia.
Un aspecto de sumo valor desde el punto de vista genérico es que en C. argen¬
tina los bordes latérales de la cabeza presentan una expansion suave sobre los
ângulos posteriores, donde se evidencia una incision latéral. Esto contradice
las afirmaciones de Menzies para C. paucidens y en la descripciôn de C. ovata,
Dana no menciona este carâcter. Es évidente que la presencia o ausencia de
incision latéral, que hasta el momento fue utilizada para diferenciar a Chaetilia
de las especies del género Macrochiridothea, no es generalizable para todas las
especies conocidas y que, a menos que se revean las diagnosis especificas ante-
riores, debe quedar clara su variaciôn en las especies del género en cuestiôn.
El numéro de segmentos del pleotelson de Chaetilia también es objeto de
controversia. Si bien en C. paucidens y C. argentina son cuatro los segmentos
constitutiyos (incluyendo al segmento terminal), la descripciôn de Dana res-
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pecto de C . ovata es un lanto oscura, pero aparentementc implica la existeneia
de cinco segmentos. En esto ultimo coincidiriamos con la interpretaciôn de
Hubiey y Murray ( op . cit., p. 244). Solo nuevos hallazgos de C. ovata permi-
tirân aclarar definitivamente este punto.
Dana (op. cit., p. 711) afirma que es caracteristica genérica el hecho de que
el primer par de antenas sea mas largo que el segundo. Si bien es cierto en el
easo de C. ovata y C. argentina, no parece serlo en C. paucidens, de acuerdo
al esquema de Menzies (op. cit., lig. 35 A), aunque en la descripcion de la especie
el autor no menciona esta caracteristica.
Otro elemento que aparentemente no se mantiene constante en el género
Chaetilia es el nümero de artejos del palpo del maxilipedio. Dana no men¬
ciona este apéndice y Menzies solo adjunta un esquema del mismo en C. pau¬
cidens, en el que se evidencian cuatro artejos. En C. argentina el palpo del
maxilipedio tiene cinco artejos.
Segûn Menzies (op. cit., p. 103) el sexto par de pereiopodos de Chaetilia es
tan largo como el cuerpo y no es multiarticulado. Esta afirmaciôn no coincide
con C. ovata ni con C. argentina, ya que en ambas especies estos pereiopodos
son mucho mas largos que el cuerpo y algunos de sus artejos presentan una micro-
segmentaciôn, aunque se observan también espesamientos cuticulares como men¬
ciona el autor citado, que sin embargo no se confunden con artejos verdaderos.
Esto haria suponer que este earâcter no es constante en el género.
En base a todas las consideraciones expuestas anteriormente podemos con-
cluir que si bien el género Chaetilia es, sin lugar a dudas, una entidad taxono-
mica claramente disgregable del resto de los componentes de la subfamilia
Chaetilinae, se hace necesaria una révision profunda de los caractères que deben
utilizarse para definirla.
Observaciones ecologicas
Chaetilia argentina se distribuye a lo largo de gran parte de las costas de la
Provincia de Buenos Aires, integrando en muchas zonas los bancos de almeja
amarilla (Mesodesma mactroides).
En todos los casos fue coleccionada en los niveles superiores del piso Infra-
litoral arenoso, donde acostumbra enterrarse con gran facilidad. Tiene la posi-
bilidad de incursionar en los niveles inferiores del Mediolitoral, dejàndose arras-
trar por las olas y penetrando râpidamente en el sustrato cuando ellas se retiran.
Su densidad es muy baja en comparaciôn con la de otros Crustâceos que
siempre la acompanan, a saber : Serolis bonaerensis Bastida y Torti, 1967,
Cirolana argentina Giambiagi, 1922, dos especies de Macrochiridothea y algunos
Anfipodos. De ellos, Serolis bonaerensis y las Macrochiridothea son los mâs
numerosos.
C. argentina es esencialmente carnivora, tal como lo demuestra la conforma-
ciôn de sus apéndices bucales. Suele atacar con rapidez a animales reciente-
mente muertos que quedan sobre la playa. Hasta el momento no se ha podido
confirmar si acostumbra alimentarse de presas vivas.
Agradecimientos
Nuestro agradecimiento al Técnico del Instituto de Biologia Marina, Sr.
B. Capîtoli, quien coleccionô la mayor parte de los ejemplares que hicieron
posible este trabajo.
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Résumé
Le présent travail traite d’une nouvelle espèce d’Isopode Chaetilinae, Chaetilia
argentina , trouvée dans les côtes sablonneuses de la Province de Buenos-Aires (Argen¬
tine), ce qui confirme l’importance de cette région pour la connaissance de la faune
isopodologique Sud-américaine.
L’apparition de ce nouvel Isopode a d’intéressantes conséquences car c’est la troisième
espèce de ce genre décrite jusqu’à présent. Son étude a permis d’introduire des modi¬
fications dans les diagnoses génériques existantes et de donner quelques informa¬
tions préliminaires sur son écologie.
Instituto de Biologia Marina ,
Mar del Plala, Argentina
BIBLIOGRAFIA
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tina, South America. Proc. U. S. nat. Mus., 40, n° 1811, pp. 169-171.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N® 2, 1970, pp. 401-409.
SUR UN NOTHOBOMOLOCHUS (CRU ST., COPÉPODES )
PARASITE D'UN HÉMIRAMPHE DE MADAGASCAR
Par Théodore MONOD
Dans la cavité branchiale d’un Hemiramphus far (Forsskâl), récolté à Bevato,
région de Tuléar, Madagascar, par M. Bernard Koechlin, Y. Plessis a
recueilli deux spécimens femelles, non ovigères, d’un Bomolochidé dont il a
bien voulu me confier l’étude.
L’identification générique ne fait pas de doute, et la clef établie par Ver-
voort pour les genres de Bomolochidés (1962, pp. 8-9) conduit sans peine au
genre Nothobomolochus Vervoort, 1962 (= Pseudobomolochus Yamaguti, 1939
[s. g.], nec Wilson, 1913).
Par rapport à la diagnose de Vervoort (1962, pp. 68-69), seuls trois détails
paraissent en différer, mais qui semblent de peu d’importance et incapables
à mon avis de jeter un doute sur l’appartenance générique de notre espèce.
1. « Maxillule with 4 (2 strong and 2 short setae) ». Je trouve seulement trois soies
dont deux grandes et une plus petite ; d’ailleurs Vervoort signale lui-même des maxil-
lules à trois soies, pour N. saetiger (Ç. B. Wilson) (p. 64) et pour N. multispinosus
(Gnanamuthu) (p. 68).
2. « Maxillipede with 2 strong plumose setae and a much smaller seta » : je trouve
seulement deux fortes soies, comme dans N. saetiger (Vervoort, 1962, p. 64), N. mul¬
tispinosus ( ibidem , p. 68) et N. epulus Vervoort ( ibidem , p. 77) ; chez N. triceros Basset-
Smith, il n’y aurait même qu’une seule soie ( ibidem , p. 65).
3. « Leg 5 with a short intermediate segment, bearing a fine seta » : je n’ai pu décou¬
vrir cette soie, qui n’existe d’ailleurs sans doute pas chez N. multispinosus (ibidem,
p. 69).
Restait à préciser, à l’intérieur du genre Nothobomolochus le statut de l’es¬
pèce malgache, identification facilitée par la clef de Vervoort (1962, p. 60-61).
La clef élimine d’abord une espèce (N. epulus) dont la griffe du maxillipède
porte une dent accessoire ; ensuite on devra choisir entre des espèces dont les
processus digitiformes de la plaque antennulaire sont « separated from their
base onwards » et « scarcely longer than the plumose... appendages of the anten-
nular base », et d’autres dont les processus digitiformes sont « well developed »
et « longer than the plumose... appendages » tout en pouvant être d’ailleurs
soit étroitement rapprochés sur la plus grande partie de leur longueur, soit
plus ou moins divergents dès la base : c’est donc avant tout la longueur des
appendices qui est en cause.
Il semble évident que mes exemplaires répondent au second terme de l’alter¬
native (processus digitiformes de la plaque dorsale antennulaire distinctement
plus longs que les soies plumeuses « sensorielles » de la base antennulaire), mais,
si l’on adopte cette bifurcation de la clef on arrivera à N. multispinosus (Gna-
mamuthu, 1949), espèce pour laquelle son descripteur ne mentionne pas la
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forte denticulation des épines de l’exopodite des pattes 2-4, caractère qui ne
peut évidemment passer inaperçu ; Gnamamdihu spécifie d’ailleurs lui-même
(1947, p. 314) : « The serrate teeth borne by spines of B. denticulatus and B. acu-
tus are absent. »
Dans le groupe à processus digitiformes courts, on arriverait à N. denticula¬
tus (Bassett-Smith, 1898), mais une série de détails ne cadrent pas avec la des¬
cription de Vervoort (1962, pp. 65-66), par exemple :
1° les processus digitiformes dépassent notablement les soies « sensorielles » (fig. 1),
alors que Bassett-Smith spécifiait (1898, p. 79) : « three very short obtuse-ended
bristles of about equal length, pointing forward » ; les trois processus digitiformes
ne sont pas non plus, dans les exemplaires malgaches, de taille égale (flg. 1 et 12).
2° le maxillipède porte, en plus de sa griffe, deux soies plumeuses (et non une seule) ;
3° il y a diverses différences dans la chétotaxie des pattes thoraciques (cf. tableau),
mais ceci n’est peut-être pas très important puisque les dessins de Bassett-Smith
ne sont pas nécessairement tout à fait exacts.
Le Dr Vervoort, auquel j’avais communiqué mes dessins, ayant bien voulu
me répondre (in litt., 12-XI 1-1969) qu’il lui paraissait « presque certain » qu’il
s’agissait de N. denticulatus, c’est à cette dernière espèce que je rapporterai
les deux spécimens malgaches.
Il serait d’ailleurs nécessaire, si les spécimens ayant servi à Bassett-Smith
pour la description de son « Bomolochus denticulatus » sont conservés au Bri-
tish Muséum, de redécrire ce matériel.
Je me bornerai ici à donner quelques détails sur les deux exemplaires de
Madagascar : pour les figures, il s’agira, sauf indication contraire, du spécimen
n° 68718003.
Nothobomolochus denticulatus (Bassett-Smith, 1898)
1962 Nothobomolochus denticulatus Vervoort, pp. 65-66 ( ubi litt.)
Matériel : 2 Ç non ovigères, cavité branchiale d’un Hemiramphus far (Forss-
kâl), Bevato, région de Tuléar, Madagascar, B. Koechlin coll., 1968,
nos 680428110 et 68718003).
Dimensions
a) n° 68718003
Long. tôt. : 2,25 mm — Long, céphalothorax : 1,4 mm — Long, abdomen
(furca non comprise) : 0,5 mm — Somite céphalique : 0,7 X 1,2 mm — Somite 2 :
0,2 X 1,1 mm — Somite 3 : 0,4 X 0,8 mm — Larg. somite abd. 1 + 2 : 0,5 mm — -
Somite abd. 3 : 0,1 X 0,3 mm — Somite abd. 4 : 0,08 X 0,3 mm — Somite
abd. 5 : 0,1 X 0,2 mm — Long, furca : 0,1 mm — Long, soies furcales : 0,35 mm.
b) n° 680428110
Larg. somite 4 : 0,1 mm — Somite 5 : 0,07 X 0,2 mm — Somite abd. 1 + 2 :
0,2 X 0,4 mm — Somite abd. 3 : 0,1 X 0,28 mm — Somite abd. 4 : 0,08 X
0,25 mm — Somite abd. 5 : 0,07 X 0,15 mm.
Fig. 1-7. — N othobomolochus denticulatus , $.
|, plaque rostrale et antennule droite, face ventrale; 2, antenne, partie : distale ; 3 idem
i° 680428110) ; 4, mandibule gauche; 5, maxillule droite; 6, maxillipède droit; 7, patte 5.
Description
Corps cyclopoïde, dilaté en avant, avec un abdomen très court, dont la partie
visible fait seulement environ le 1/4 de la longueur du céphalothorax — Somite
céphalique (céph. + th 1) plus ou moins semicirculaire, un peu plus large que
long — Oeil : non visible — Somite thoracique 2 à bords latéraux arrondis, beau¬
coup plus court, mais sensiblement aussi large que le somite céphalique —
Somite thoracique 3 plus étroit et plus long que le précédent, prolongé en arrière
de sorte qu’il recouvre les somites 4 et 5, le 4 demeurant autonome — Somite
thoracique 4 très réduit — Somite thoracique 5 également invisible en vue dor¬
sale, recouvert par le bord postérieur du somite 3 — Somite abdominal génital
(1 + 2) transversalement dilaté, env. deux fois plus large que long ; je n’ai
pas pu bien voir l’armature des orifices génitaux, qui m’a semblé composée
de deux soies — Somites abdominaux 3 et 4 à bords à peu près droits, le pre¬
mier un peu plus long que le second, de même largeur — Somite abdominal 5
(anal) : plus ou moins triangulaire-arrondi à côtés légèrement concaves —
Branches furcales (fîg. 13) plus ou moins rectangulaires, portant 1 sétule mar¬
ginale, 1 sétule dorsale et 4 soies apicales (3 sétules (1 interne, 2 externes) et
1 très forte soie).
Plaque rostrale (fig. 1 et 11) plus ou moins triangulaire, à bord antérieur
concave — Antennule (fig. 1, 11, 12) se composant d’une partie basale indis¬
tinctement segmentée, portant 12 courtes soies plumeuses « sensorielles » unci-
formes, dont deux sont insérées au bord proximo-médian de la « plaque dor¬
sale », et d’un flagelle 3-articulé ; outre les 12 soies unciformes, le segment
basal porte trois grandes soies « normales », dont l’une est contiguë au proces¬
sus externe de la « plaque dorsale », et plusieurs sétules ; la « plaque dorsale »
porte trois processus digitiformes parallèles, dont l’interne est plus court, et
qui se terminent par une sorte de lobe apical pointu, parfois crochu, et portant
une spinulation microscopique — Processus post-antennulaires (fig. 11, pa) : on
se demande pourquoi, situées entre l’antennule et l’antenne, ces pièces, ici d’ail¬
leurs à peine unciformes, ont pu recevoir le nom de « maxillary hooks » : j’ignore
la signification de ces éléments que je ne trouve d’ailleurs pas décrits chez les
Bomolochidés alors qu’ils sont bien connus chez les Taeniacanthidés. Si ces
pièces ne sont pas des « maxillary hooks », que peuvent-elles représenter d’autre ?
— Antenne (fig. 2-3) du type habituel, articles endopodiaux 1 et 2 indistincte¬
ment séparés, couverts l’un et l’autre de petites épines plus ou moins ordonnées
en rangées parallèles ; à la jonction des deux articles s’insèrent 6 phanères
(épines arquées ou soies) et un processus lamelliforme spinuleux ; au-dessus de
l’insertion de ce processus, le contour de l’article endopodial 1 dessine un lobe
arrondi — Labrum (fig. 8) : voir sa forme sur la figure ; il recouvre largement
les mandibules — Mandibule (fig. 4 et 8) avec une pointe apicale et un lobe
accessoire arrondi distalement et plus ou moins en forme de haricot allongé —
Paragnathes (fig. 8) avec une dilatation distale spatulée et sétigère — Maxillule
(fig. 5 et 8) avec 3 soies plumeuses de taille décroissante de l’intérieur vers
l’extérieur — Maxille (fig. 8) : je ne vois à l’extrémité de l’appendice qu’une
sorte de lame scalpelliforme portant une spinulation sur son bord antérieur —
Maxillipède (fig. 6), avec griffe simple, inerme, plus régulièrement arquée que
sigmoïde et 2 soies plumeuses — Organe sternal (fig. 9-10) : sur la surface ster¬
nale, entre les bases des pattes thoraciques 1, on note un organe ovalaire com-
Fig. 8-13. — Nothobomolochus denticulatus , $.
8, région buccale avec labre, mandibule, maxillule, paragnathes, maxille ; 9, écusson sternal,
entre les pattes I (n° 680428110) ; 10, idem ; 11, région rostro-antennaire, face ventrale (n°
680428110) avec rostre (r), base antennulaire (avec la première soie seulement), le socle (so)
du « trident » droit, les processus post-antennulaires (pa) et les bases antennaires ; 12, même
spécimen, « trident » droit avec son socle et la première soie dressée externe ; 13, furca, face
ventrale.
— 406 —
Fig. 14-15. — JSothobomolochus denticulatus , $, pattes I (fig. 14) et II (fig. 15).
— 407 —
plexe, bordé d’une frange de lamelles et paraissant présenter une fente sagit¬
tale ; cet organe énigmatique semble peu connu ; il est figuré, par exemple,
chez Parabomolochus tumidus (Shino, 1957), par Shino (1959, fig. 17 B) et par
Bassett-Smith précisément pour N. denticulatus (1898, p. 80 et pl. III/l d) :
« an oval cavity with a ciliate margin » — Patte thoracique 1 (fig. 14) à rames
fortement aplaties, exopodite à articles indistincts, portant 5 grosses soies plu¬
meuses, endopodite avec 1 grosse soie plumeuse interne aux articles 1 et 2,
l’article distal portant 5 grosses soies plumeuses — Patte thoracique 2 (fig. 15),
à endopodite aplati (articles 1 : 1 soie plumeuse interne ; 2 : 2 soies plumeuses
internes ; 3 : 3 soies plumeuses et 2 petites épines spinuleuses), à exopodite
normal (articles 1 : 1 épine denticulée distale — externe ; 2 : 1 soie plumeuse
interne, 1 épine denticulée externe ; 3 : 6 soies plumeuses, 3 épines denticulées
externes) — Patte thoracique 3 (fig. 16, 17) : endopodite avec articles 1 : 1 soie
plumeuse distale-interne, 2 : idem, 3 : 2 soies plumeuses et 2 épines courtes
spinuleuses ; exopodite avec articles 1 : 1 épine denticulée externe, 2 : 1 soie
plumeuse interne et 1 épine denticulée externe, 3 : 5 soies plumeuses et 2 épines
denticulées externes ; un cas anormal (fig. 17) comporte 1 seule épine à l’ar¬
ticle 3 (au lieu de 2) — Patte thoracique 4 (fig. 18) : endopodite avec articles 1 :
1 soie plumeuse distale-interne, 2 : idem, 3 : à l’apex, 1 soie-aiguillon droite,
apparemment non plumeuse, entre 2 épines courtes spinuleuses ; exopodite avec
articles 1 : 1 épine denticulée distale-externe, 2 : 1 soie plumeuse interne et
1 épine denticulée externe, 3 : 5 soies plumeuses et 2 épines denticulées externes - —
Patte thoracique 5 (fig. 7) : article intermédiaire apparemment inerme, article
apical ovale-allongé, mais non arqué, à bords légèrement convexes, avec 1 soie
marginale externe, sub-apicale et 3 soies apicales.
Je donne ci-dessous un tableau (tableau I) de la chétotaxie des pattes tho¬
raciques 1-4 pour N. denticulatus d’après les figures de Bassett-Smith (1898,
pl. III/l d-g ), pour N. multispinosus d’après le texte et les figures de Gnama-
muthu (1949, p. 314 et fig. 3 a-d), enfin pour mes deux exemplaires malgaches ;
on notera quelques petites différences avec les chiffres donnés par Vervoort
en 1962 (p. 66 pour N. denticulatus et p. 68 pour N. multispinosus ).
Il ressort de ce tableau, établi, on doit le rappeler, pour N. denticulatus et
N. multispinosus, sur les seuls documents publiés et sans que leur exactitude
soit toujours absolument certaine, que les trois lots comparés sont, pour ce qui
touche à la chétotaxie des appendices thoraciques, extrêmement voisins. Il
faut d’ailleurs faire la part de petites variations individuelles toujours pos¬
sibles, car c’est seulement quand de nombreux exemplaires auront pu être étu¬
diés de chaque espèce qu’il sera possible de préciser l’amplitude de cette éven¬
tuelle variation intraspécifique.
Bien ne s’oppose toutefois, à mon avis, à ce que les deux spécimens mal¬
gaches soient rapportés à l’espèce N. denticulatus, malgré les petites différences
qui les séparent de la description de Bassett-Smith.
La découverte du N. denticulatus à Madagascar étend la distribution connue
de l’espèce, récoltée précédemment dans l’Océan Indien, région de Ceylan,
dans la cavité branchiale de Sphyraena jello Cuv. in Cuv. Val., 1829 et d ’He-
miramphus far (Forsskâl, 1775), cette dernière espèce étant également l’hôte
des spécimens malgaches.
Fig. 16-10. — Nothobomolochus denticulatus, $.
16, patte III ; 17, patte III droite, exopodite (n° 680428110), avec une seule épine au
18, patte IV ; 10, épine de la patte IV.
409
Tableau 1. — Chétotaxie des pattes thoraciques 1-4
chez trois Nothobomolochus
1. Fig. 1 d.
2. Fig. 1 d.
3. P. 314 et fig. 3 a.
4. Il s’agit bien de 3
5. P. 314 et fig. 3 b.
6. P. 314 et fig. 3 c.
soies + 1 épine.
7. P. 314 et fig. 3 d.
8. Le texte, p. 314, donne : 5 + I, la fig. 3 d
indique : 4 I.
9. Évidemment 2 + II.
10. Évidemment I + 1 + I.
Laboratoire des Pêches Outre-Mer du Muséum
BIBLIOGRAPHIE
Bassett-Smith, C. W., 1898. — Further new Parasitic Copepods found on Fish in
the Indo-tropical Région. Ann. Mag. nat. Hist., 7, 2, 8, August 1898, pp. 77-
98, pl. III-VI.
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Copepod observed in copulation. Ftec. Ind. Mus., 45, 1947, Part IV [Sept.
1949], pp. 309-319, fig. 1-5.
Shiino, Sueo M., 1959. — Sammlung der parasitischen Copepoden in der Prâfektur-
universitàt von Mie. Rept. Fac. Fisheries, Pref. Univ. Mie, 3, 2, nov. 30,
1959, pp. 334-374, 17 fig.
Vervoort, W., 1962. — A review of the Généra and Speeies of the Bomolochidae
(Crustacea, Copepoda), including the Description of some old and new Speeies,
Zool. Verhand. Leiden, n°. 59, 26 sept. 1956, 111 p., 12 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 410-414.
NICOLLA ELONGATA N. SP.
(DI GENE A, COITOCAECIDAE ),
PARASITE D’ONOS TRICIRRATUS
( BRÜNNICH , 1768) (TELEOSTEI)
Par Claude MAILLARD
Au cours de recherches sur les Trématodes parasites des Poissons du golfe
du Lion, nous avons trouvé, dans le tube digestif à'Onos tricirratus (Brünnich,
1768), une nouvelle espèce de Digène, appartenant à la famille des Coitocae-
cidae Ozaki, 1928.
La taille des treize Onos tricirratus examinés variait de 13 à 37 cm (moyenne :
19 cm) ; trois seulement, parmi les plus grands spécimens, étaient parasités.
Nous donnons ici une description de ce parasite.
Nicolla elongata n. sp.
Hôte : Onos tricirratus (Brünnich, 1768).
Habitat : intestin moyen.
Matériel étudié : 20 individus montés in loto ; 2 débités en coupes sériées
transversales.
Mensurations (moyennes calculées sur les 20 individus montés in toto ) :
Longueur du corps : 3,14 mm — 5,82 mm (moyenne : 4,70 mm)
Largeur du corps : 0,480 mm — 0,792 mm (moyenne : 0,660 mm)
Épaisseur (mesurée sur coupes) : 0,250 mm
Diamètre de la ventouse orale : 0,108 mm — 0,165 mm (moyenne : 0,142 mm)
Diamètre de la ventouse ventrale :
a) longitudinalement : 0,212 mm — 0,270 mm (moyenne : 0,227 mm)
b) transversalement : 0,243 mm — 0,345 mm (moyenne : 0,257 mm)
Distance ventousaire : 0,296 mm — 0,627 mm (moyenne : 0,460 mm)
Rapport ventousaire :
Ventouse orale _
- = 0,3 — 0,9 (moyenne : 0,5)
Ventouse ventrale
Diamètre du pharynx : 0,072 mm — 0,117 mm (moyenne : 0,100 mm)
Longueur de l’œsophage : 0,168 mm — 0,387 mm (moyenne : 0,254 mm)
Diamètre de l’ovaire : 0,100 mm — 0,185 mm (moyenne : 0,145 mm)
Diamètre des testicules : 0,200 mm — 0,297 mm (moyenne : 0,250 mm)
Longueur de la poche du cirre : 0,600 mm — 0,810 mm (moyenne : 0,680 mm)
Longueur des œufs : 0,060 mm — 0,075 mm (moyenne : 0,065 mm)
Largeur des œufs : 0,036 mm — 0,044 mm (moyenne : 0,042 mm)
— 411
o
1 mm
Fig. 1. — Nicolla elongata :
animal in loto vue ventrale.
Description (fig. 1)
Le corps allongé, aplati dorso-ven-
tralement, est d’une couleur blanc-jau¬
nâtre. La largeur est à peu près la
même sur presque toute la longueur du
Ver sauf au niveau de la ventouse ven¬
trale où il existe un renflement ; l’extré¬
mité antérieure est plus effilée que
l’extrémité postérieure.
La cuticule relativement peu épaisse
(0,007 mm) est dépourvue d’épines. La
musculature sous-épidermique est assez
développée, en particulier les fibres
musculaires longitudinales. Le paren¬
chyme entourant les organes est dense.
A l’extrémité antérieure, la ventouse
orale, sphérique, a son ouverture dirigée
ventralement. Au contraire l’acétabu-
lum ventral, ovoïde, situé dans le quart
antérieur du corps, a son grand axe
transversal ; son ouverture est aussi
allongée transversalement.
Au fond de la ventouse orale s’ouvre
la bouche qui se continue par un court
pré-pharynx entouré de quelques fibres
musculaires. Au pharynx globuleux
succède un long œsophage, entouré lui
aussi de fibres musculaires, circulaires
et longitudinales.
Le tube digestif se divise en deux
branches latérales tubulaires à lumière
régulière assez étroite. Cette division
s’effectue en avant de l’acétabulum ven¬
tral. Les deux branches se rejoignent en
arc de cercle dans la région postérieure.
L’épithélium qui borde la paroi de ces
branches intestinales est formé par de
hautes cellules digestives.
L’appareil reproducteur mâle (fig. 2)
comprend deux testicules situés dans
l’espace intercæcal post-ovarien. Globu¬
leux, de taille sensiblement égale, ils
sont placés l’un derrière l’autre. De
chacun de ces testicules part un canal
déférent très fin. Ces deux canaux
remontent vers l’avant de part et
— 413 —
d’autre de l’axe du corps ; le canal du testicule postérieur se trouve du côté
droit du corps, celui du testicule antérieur sur le côté gauche.
Les deux canaux déférents s’unissent en pénétrant dans la poche du cirre
sans former de vésicule séminale externe. D’après R. Ph. Dollfus (1960),
ce caractère permet de différencier les genres de la famille des Coitocaecidae.
Débutant en arrière de l’acétabulum ventral, la poche du cirre comprend
une vésicule séminale interne et un cirre assez long entouré de glandes pros¬
tatiques. Elle débouche dans l’atrium génital qui s’ouvre ventralement en avant
de l’acétabulum ventral, au niveau de la bifurcation intestinale mais légèrement
sur la gauche par rapport au plan médian. Sur certaines préparations la partie
atriale du cirre est évaginée.
L’appareil génital femelle comprend un ovaire pré-testiculaire de forme
sphérique, situé ventralement dans l’espace intercæcal un peu en avant du
milieu du corps. Sur sa face antérieure part un oviducte qui se dirige dorsa-
lement et légèrement vers la droite où il fait un coude qui le ramène sur le
plan médian. Là, il forme le carrefour génital avec le réceptacle séminal et le
canal de Laurer. L’oviducte repart vers l’avant puis vers la gauche du corps,
où, toujours dorsalement, il fait une boucle au sommet de laquelle il reçoit le
vitelloducte impair. L’ootype, peu marqué, est entouré par des glandes de Mehlis
situées dans l’espace intercæcal.
De l’ootype part un utérus court, à paroi mince et le plus souvent empli
par de gros œufs. Dirigé vers l’avant, et tout entier pré-ovarien, il donne dans
sa partie antérieure un métraterme qui, dorsal par rapport à l’acétabulum,
vient déboucher à l’atrium génital.
Le réceptacle séminal, dorsal, est une poche allongée transversalement en
avant de l’ovaire. Sur la ligne médiane il communique avec l’oviducte par son
bord antérieur. Du carrefour génital part un canal de Laurer qui, après quelques
circonvolutions, débouche dorsalement à l’extérieur. Son ouverture est située
à gauche par rapport au plan sagittal et un peu en avant de l’ovaire.
Les glandes vitellogènes sont constituées par des follicules assez gros et assez
dispersés. Ces follicules, entourant les branches intestinales, débutent en arrière
de la poche du cirre et sont plus denses après le deuxième testicule.
Les vitelloductes transverses formés au niveau de l’ovaire se réunissent dans
un réservoir vitellin d’où part le vitelloducte impair qui se jette dans l’oviducte.
Les œufs sont ovoïdes et d’assez grosse taille. Ils possèdent une coque épaisse
et ne semblent pas avoir d’opercule.
Le système excréteur comprend une vessie tubulaire très longue. Située au
milieu de l’espace intercæcal, elle devient dorsale au niveau des testicules.
Elle débute immédiatement en arrière de l’ovaire et aboutit à l’extrémité pos¬
térieure. On trouve très souvent dans la partie terminale un ou deux granules
réfringents.
Discussion
L’anatomie générale et la disposition des branches intestinales, unies posté¬
rieurement, nous permettent de placer ce parasite dans la famille des Coito¬
caecidae Ozaki, 1928.
D’après le travail de R. Ph. Dollfus (1960), où est proposée une classifi¬
cation des différents genres de la famille des Coitocaecidae, ce parasite doit
27
— 414
être rapporté au genre Nicolla Winiewsky, 1934. En effet, Dollfus différencie
le genre Nicolla des genres Coitocaecum et Ozakia par l’absence, chez le premier,
de vésicule séminale externe. Il apparaît donc clairement que nous sommes
en présence d’une espèce du genre Nicolla. De toutes les espèces de Nicolla
déjà connues, aucune ne paraît correspondre au parasite que nous venons d’étu¬
dier, la plupart ayant été trouvés chez des Poissons d’eau douce.
Cependant, Travassos, Freitas et Bürnhein ont décrit en 1965 Nicolla
extrema sur Scomber colias, et R. M. Overstreet a trouvé en 1969 des espèces
nouvelles de Nicolla sur des Poissons marins du golfe de Floride (= Nicolla
halichoeri et Nicolla . sp.). Ces parasites se différencient nettement de l’espèce
que nous avons découverte chez Onos tricirratus par la taille de la poche du
cirre, la longueur et le trajet de l’utérus.
Nous considérons donc cette espèce comme nouvelle et nous nous proposons
de la nommer Nicolla elongata n. sp.
Type et paratype déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris
sous les nos Ti 18 et Ti 19.
Laboratoire de Parasitologie Comparée (Professeur L. Euzet)
Faculté des Sciences, 34- Montpellier
BIBLIOGRAPHIE
Dollfus, R. Pli., 1960. — Recherches expérimentales sur Nicolla gallica (R. Ph. Doll¬
fus, 19'»1). R. Pli. Dollfus 1958. Sa cercaire cotylicerque et sa métacercaire
progcnétique. Observations sur la famille des Coitocaecidac Y. Osaki, 1928,
S. f. Coitocaeciae F. Poche, 1926 — Trematoda Podocotyloidea et sur les Cer-
caires cotylicerques d’eau douce et marine. Ann. Parasit. Hum. Comp., 34.
5-6 cl 35, 1-2, pp. 1-81, fig. 1-39.
Ov eh Street, R. M., 1969. — üigenet.ic Trematodes of Marine Teleost fishes from
Biscayne Bay Florida. Tulane Stud. Zool., 15, 4, pp. 119-175, fig. 1-37.
Travassos, L. J., F. T. Freitas, P. F. Burnheim, 1965. — Trematodcos de Peixes
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Atas Soc. Biol. Rio de Janeiro , 9, 5, pp. 69-73.
Wisniewski, L. W., 1934. — Beitrag zur Svstematik der Coïtocaecidae (Trematoda)
Nicolla g. n., Ozakia g. n., Coitocaecum proaoitum sp. n. Acad. Polon. Sci. et
Lett., C. R. mens., Cl. Sci. Math, et Nat., sér. B, 1, 6, pp. 27-41, fig. 1-3.
Yamaguti, S., 1958. — Systema Helminthum, Vol. 1 — The Digenetic Trematodes
of Vertebrates. Part I et II, pp. 1-1575, fig. 1-1362.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2. 1970, pp. 415-418*
AFFINITÉS DE UHÉLI GMOSOME
ORTLEPPSTRONGYLUS RATHYERGI
( ORTLEPP , 1939) N. GEN., N. COMB.
AVEC LES TRI CH O S T RO N G YLIDES MOLINEINAE
Par Marie-Claude DUR ETT E-DESSET
Grâce à l’obligeance du Docteur Verster que nous remercions vivement,
nous avons pu obtenir un spécimen ^ type de l’espèce Longistriata bathyergï,
parasite du duodénum de Bathyergus suillus suülus (Schreber) à Strandfontein,
Capetown en Afrique du Sud.
Ce Nématode présente la particularité de posséder un synlophe tout à fait
comparable à celui du genre Molineus Cameron, 1923 ; cependant, il s’agit d’un
Héligmosome puisque la femelle est monodelphe. Nous avons donc encore une
fois un passage direct entre Strongles didelphes et Strongles monodclphes.
Nous donnons simplement ici, pour compléter l’excellent travail d’ORTLEPP,
quelques ligures du rj et nous étudions le synlophe.
Le corps est parcouru longitudinalement par 16 arêtes cuticulaircs qui débutent
derrière la vésicule céphalique et s’étendent jusqu’au niveau de la bourse caudale.
En coupe transversale, au milieu du corps, les arêtes sont disposées comme
suit : 3 arêtes latérales gauches, 3 arêtes latérales droites, 5 arêtes dorsales,
5 arêtes ventrales.
Les arêtes sont sub-égales et orientées normalement à la paroi du corps.
Elles sont disposées symétriquement par rapport aux axes dorso-ventral et
latéral de l’animal.
Discussion : Le synlophe de cette espèce apparaît actuellement tout à fait
original chez les Héligmosomes que nous connaissons. Il est par contre très
proche de ceux que l’on rencontre dans le genre Molineus (cf. Quentin, 1965 ;
Chabaud, Bain et Puylaert, 1966).
Ce genre parasite essentiellement les Carnivores et les Insectivores, groupes
plus anciens que les Rongeurs. Il est intéressant de noter cependant que nos
spécimens sont parasites de Rongeurs archaïques, la famille des Bathyergidés
étant considérée par les mammalogistes comme une famille relique, apparue
avant le Miocène (cf. Lavocat) L
Nous avons donc encore une fois un passage direct entre des Trichostrongy-
lides, ici parasites de Carnivores et d’insectivores, et des Héligmosomes, para¬
sites de Rongeurs très archaïques, les Bathyergidés.
Le même phénomène nous est connu dans trois autres cas : passage du genre
Citellinema, parasite de Sciuridés, aux genres Heligmosomum et Heligmoso-
moides, parasites de Microtidés (cf. Durette-Desset, 1967) ; du genre Maciela
1. Nous remercions M. Lavocat qui a attiré notre attention sur l’étude du synlophe de ce para¬
site, étant donné l’intérêt présenté par l’hôte.
au genre Moennigia chez les Édentés (cf. Durette-Desset, 1970 a) ; du genre
Travassostrongylus, parasite de Marsupiaux, au genre V exillata, parasite
de Geomyoidea (cf. Durette-Desset, 1970 b).
Fig. 1. — Ortleppstrongylus bathyergi n. g., n. comb., <$.
A : extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : détail des arêtes cuticulaires au niveau du pore
excréteur et de la deiride gauche ; C : coupe transversale au milieu du corps ; D : bourse caudale,
vue ventrale ; E : côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale ; F : spiculé droit, vue ventrale ;
G : spiculé gauche, vue ventrale.
A, E : éch. 100 p. B, C, F, G : éch. 50 p. D : éch. 150 p.
417
Ce caractère très particulier du synlophe chez un Héligmosome nous paraît
suffisamment important pour créer un nouveau genre, Ortleppstrongylus , dont
nous donnons la définition suivante :
Ortleppstrongylus n. gen.
Heligmosomatidae avec des arêtes cuticulaires disposées symétriquement par rap¬
port aux plans dorso-ventral et latéral. Arêtes sub-égales, orientées perpendiculaire¬
ment à la paroi du corps.
Bourse caudale du sub-symétrique avec des lobes latéraux bien développés. Côte
dorsale assez longue, divisée seulement à son extrémité distale ; côtes externo-dor-
sales naissant à la racine de la côte dorsale. Spiculés simples, ailés, longs et fins. Femelle
avec queue courte, présentant une pointe à son extrémité.
Parasites de Bathyergidae.
Espèce-type unique : Ortleppstrongylus bathyergi n. gen., n. comb., parasite
de Bathyergus suillus suillus à Capetown en Afrique du Sud.
Résumé
Le synlophe à' Ortleppstrongylus bathyergi n. gen., n. comb. (= Longistriata bathyergi
Ortlepp, 1939) apparaît tout à fait original par rapport à ceux qui sont connus chez
les Héligmosomes.
Il est comparable à ceux rencontrés dans le genre Molineus Cameron, 1923, et per¬
met de séparer ce nouveau genre, parasite de Bathyergus suillus suillus en Afiique du
Sud, des autres Héligmosomes, parasites de Rongeurs.
Summary
Systematic relationships of the Heligmosome Ortleppstrongylus bathyergi (Ortlepp,
1939) n. gen., n. comb. with the Trichostrongylids Molineinae
The structure of the synlophe of Ortleppstrongylus bathyergi n. geri., n. comb. (= Lon¬
gistriata bathyergi Ortlepp, 1939) is considered as highly original when compared to
these of other Héligmosomes. It can be readily compared to other synlophes occur-
ring in the genus Molineus Cameron, 1923, and its study favors an easier séparation
of this new genus which is parasiting Bathyergus suillus suillus in South Africa from
other rodent-parasiting Héligmosomes.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.H.S.
Muséum national d’ Histoire naturelle
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H U LL ET 1 N DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970. pp. 419-423.
BREVISTRIATA BERGERARDI,
NOUVEAU NÉMATODE HELIGMOSOME,
PARASITE D'UN ÉCUREUIL DE CORÉE
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
L’autopsie de deux Tamias sibiricus asiaticus Gmelin, originaires de Corée,
morts peu de jours après leur arrivée à la Ménagerie du Muséum national
d’ Histoire naturelle de Paris, nous a permis de récolter dans l’intestin une ving¬
taine de spécimens d’une nouvelle espèce du genre Brevistriata Travassos, 1937,
que nous décrivons ci-après (tube 723 M : matériel-type, et 724 M).
Brevistriata bergerardi n. sp.
Description
Nématodes de petite taille, rouge vif à l’état vivant, présentant un enroule¬
ment senestre le long de la ligne ventrale. Cet enroulement comporte deux à
trois tours de spire.
Synlophe : Il est constitué de deux systèmes différents. La double arête, sail¬
lant à gauche, qui existe chez les autres espèces du genre est remplacée ici par
une vésicule étendue longitudinalement et couverte de 13 ($) à 16 ($) petites
arêtes ininterrompues, orientées perpendiculairement à la paroi (fîg. 1, B).
Le reste de la surface cuticulaire est, comme chez les autres Brevistriata,
parcourue par des arêtes interrompues, constituant de petites bosses longues
de 12 p environ.
Comme pour B. longipene Durette-Desset et Chabaud, 1967, et B. ogdeni
Durette-Desset, 1969, nous interprétons chaque arête comme étant constituée
par deux séries adjacentes de bosses. Il y a donc, à notre avis, 27 ($) à 31 ($)
arêtes de type interrompu. La pointe de ces arêtes est dirigée de la droite vers
la gauche (fig. 1, B).
Dans la partie postérieure du corps, aussi bien chez le $ que chez la Ç, les
arêtes diminuent de taille et sont orientées perpendiculairement à la paroi du
aorps (fig. 1, C, D).
À 130 p en avant de la bourse caudale chez le <$, au niveau de la trompe
chez la $, les arêtes interrompues se rejoignent à partir de deux séries de
bosses et deviennent ininterrompues (fig. 1, G).
Mâle : Corps long de 2,8 mm, large de 60 p dans sa partie moyenne. Vésicule
céphalique haute de 50 p sur 25 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et
deirides situés respectivement à 110 p, 235 p et 240 p de l’apex. Œsophage
long de 230 p. Glandes excrétrices bien visibles.
Bourse caudale symétrique. Papilles prébursales présentes. Côtes bursales
figurées sur la figure 1, H. La côte dorsale, assez longue, est divisée distale-
Fig. 1. — Brevistriata bergerardi n. sp.
A : $, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : <$, coupe transversale au milieu du corps ; C :
id., au niveau des spiculés ; I) : $, coupe transversale au niveau de la trompe ; E : id., au niveau
de la vulve ; F : Ç, extrémité postérieure, vue latérale droite ; G : Ç, disposition des arêtes cuti-
culaires, extrémité postérieure, vue ventrale ; II : bourse caudale, vue ventrale ; I : <^, détail
du gubernaculum et du cône génital, vue ventrale ; J : <$, pointe d’un spiculé ; K : détail des
arêtes cuticulaires au milieu du corps, vue latérale gauche ; L : id., au niveau du pore excréteur
et des deirides, vue ventrale.
A, F, G, H : éch. 100 n
B, C, 1), E, I, .1, K, L : éch. 50 u
— 421
ment en deux rameaux, eux-mêmes trifurqués. Les cotes externo-dorsales
naissent presqu’à la racine de la côte dorsale (iig. 1, H).
Spiculés longs de 330 p., fins, ailés, à extrémité arrondie (fig. 1, J). Ils glissent
dans un gubernaculum long de 28 p sur 15 p de large. Cône génital bien mar¬
qué, portant la papille impaire ventrale et les deux papilles dorsales (fig. 1, I).
Femelle : Corps long de 4,1 mm, large de 100 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 50 p sur 30 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 120 p, 270 p et 280 p de l’apex. Œso¬
phage long de 320 p. Glandes excrétrices bien visibles (fig. 1, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 158 p de la queue. Vagin,
vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de 40 p, 80 p, 40 p et 140 p
(fig. 1, F). L’utérus long de 610 p contient 6 œufs au stade morula, longs de
60 p sur 32 p de large. Oviducte mal différencié. L’ovaire remonte jusqu’à
50 p en arrière de l’œsophage. Queue longue de 48 p, arrondie à son extrémité
(fig. 1, G).
Discussion
Les arêtes interrompues, qui sont une des principales caractéristiques du
genre Brevistriata Travassos, 1937, genre typiquement parasite de Sciuridés
asiatiques, sont connues chez des parasites de Rongeurs néarctiques et néo¬
tropicaux. Ces parasites n’ont vraisemblablement pas d’afiinités particulières
avec Brecistriata et ont d’ailleurs été classés dans d’autres genres : Heligmoden-
drium Travassos, 1937, Squamastrongylus Travassos, 1937, Trichotravassosia
Lent et Freitas, 1938, et chez Heligmostrongylus Travassos, 1917, où les arêtes
sont festonnées.
L’analyse morphologique paraît indiquer l’existence d’une simple conver¬
gence car les formes asiatiques se distinguent immédiatement par deux carac¬
tères :
1) Les séries de bosses cuticulaires ne constituent pas des lignes longitudinales
simples mais émettent une bosse sur le flanc droit alternant avec une bosse sur le flanc
gauche.
2) Les côtes bursales médio-latérales sont, plus courtes que les antéro-latérales, alors
qu’elles sont plus longues chez toutes les espèces américaines.
En tenant compte de, ces deux caractères dans la définition générique, le
genre Brevistriata paraît donc parfaitement homogène et ne comprend que des
espèces parasites de Sciuridés orientaux.
Nous rangeons actuellement dans ce genre les espèces suivantes :
B. skrjcibini (Schulz et Lubimov, 1932) ; espèce-type, parasite de Sciurus
vul.garis rnantshuricus et d’ Eutamias asiaticus en Extrême-Orient soviétique.
B. cristata (Gedoelst, 1917) n. comb. [= H eligmosomum cristatum Gedoelst,
1917 = Longistriata cristata (Gedoelst, 1917) Travassos et Darriba, 1929 =
Heligmonella cristata (Gedoelst, 1917) Skrjabin et Schulz, 1952], parasite de
Sciurus prevosti à Sumatra.
B. sinensis Li, 1941, parasite de Callosciurus erythraeus castaneoventris en
Chine.
B. callosciuri Supperer et Kutzer, 1963, parasite de Callosciurus prevosti en
Asie.
— 422 —
B. longipene Durette-Desset et Chabaud, 1967, parasite de Pteromys nitidus
en Indochine.
B. ogdeni Durette-Desset, 1969 (= B. skrjabini sensu Inglis et Ogden, 1965)
parasite de Callosciurus pygerythrus lokoides et de C. maclellandi n. au Népal.
Parmi celles-ci, se rapprochent plus particulièrement de nos parasites :
1) B. sinensis : la disposition des côtes bursales est la même, mais la côte
dorsale est réduite et surtout les spiculés sont très longs (1,55 mm).
2) B. skrjabini : la morphologie de la bourse caudale est tout à fait com¬
parable à celle de nos spécimens ; mais les arêtes sont seulement au nombre
de 28 chez la femelle.
Nous pensons donc que la forme du Tamias est nouvelle et nous la dédions
à Monsieur le Professeur Bergerard, en la nommant : Brevistriata bergerardi
n. sp.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.R.S.
Résumé
Description de Brevistriata bergerardi n. sp. parasite de Tamias sibiricus asiaticus
en Corée.
L’espèce se distingue des autres Brevistriata par la présence de nombreuses arêtes
gauches petites et ininterrompues, remplaçant la double arête gauche saillante.
Le genre Brevistriata est caractérisé principalement par la présence d’arêtes discon¬
tinues, formées de deux séries de bosses atténuées une fois à droite, une fois à gauche,
et par tles côtes bursales médio-latérales plus courtes que les antéro-latérales.
Il comprend actuellement sept espèces, toutes parasites de Sciuridés orientaux.
Summary
Brevistriata bergerardi , a new Heligmosome, parasite of a Korean squirrel.
Description of Brevistriata bergerardi n. sp., parasite of Tamias sibiricus asiaticus
in Korca.
The specics ean be differcnciated from otlier Brevistriata by tlie numerous small
and unbroken left ridges which replace the double proéminent left ridge.
The genus Brevistriata is characteriscd mainly by the présence of broken ridges,
formed by two sériés of altcrnate lumps and also by mcdio-latcral bursal rays shorter
than the antcro-lateral ones.
It includes prescntly seven specics, ail parasites of oriental Seiuridae.
BIBLIOGRAPHIE
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Addendum
En cours d’impression, nous avons pris connaissance du travail de G. D. Schmidt,
B. J. Myers et R. E. Kuktz : Nématodes parasites of Océanien. I. Brcvislriala sun-
dasciuri n. sp. and Calypsoslrongylus ogdeni n. gen., n. sp. (Heligmosomatidac : Lon-
gislriatinae) from Squirrels of Palawan and Taiwan. J. Parasil., 53, 3, 1967, pp. 613-
618.
Nous considérons le genre Calypsoslrongylus comme synonyme de Brevislriata.
En effet, la présence de la bande dorsale longitudinale formée de striations transverses
tpii caractérise le genre, existe chez tous les Brevislriata dont la double arête gauche
est bien développée. C’est en réalité, l’image que donne cette formation lorsqu’elle
est examinée à plat. (cf. fig. 9 de Schmidt et coll., et fig. 1 D de Durette-Desset
et Chabaud, 1967).
Nous devons donc ajouter à la liste des espèces citées ci-dessus : B. sundasciuri
Schmidt, Myers et Kuntz, 1967, parasite de Sundasciurus steerii juvencus aux Phi¬
lippines ; B. ogdeni (Schmidt, Myers et Kuntz, 1967) n. comb., parasite de Callosciurus
erythraeus centralis à Formose.
Par ailleurs, le binôme B. ogdeni Durette-Desset, 1969 (= B. skrjabini sensu Inglis
et Ogden 1965), se trouvant ainsi préemployé, nous le nommons B. inglisi nom. nov.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 424-427.
PSEUDOCOLOCHIRUS BICOLOR N. SP.,
NOUVELLE HOLOTHURIE DENDROCHIROTE
DE MADAGASCAR
Par Gustave CHERBONNIER
Cette Holothurie a été récoltée en plongée à Tuléar, par M. Pichon, qui,
dans sa lettre d’envoi, donne les précisions suivantes : « Cette Holothurie, qui
a été également trouvée au nord-est de Nossi-Bé, au large de Kalampobé-
Ambafao, par 60 mètres de fond, se trouve, à Tuléar, sur la pente externe du
grand récif, sur une dalle constituée de Madréporaires morts, recouverte de
nombreuses algues et de Cnidaires très variés, dalle qui prolonge vers l’avant
des formations récifales à dominance de Madréporaires ; c’est le seul Échino-
derme trouvé sur cette dalle dont la couverture, surtout végétale, retient un
peu de sédiment, mais pas assez pour permettre à l’Holothurie de s’enfouir. »
Pseudocolochirus bicolor n. sp.
(Fig. 1 A-J)
Origine : Madagascar, Tuléar, 23°22'42" S — 43°36'22" E, prof. 38 m, Pichon
coll. 8-X-1969.
L’animal vivant était d’une magnifique couleur violet foncé, avec cinq bandes
radiaires jaune vif. L’exemplaire, conservé en alcool, est décoloré et unifor¬
mément blanc jaunâtre ; mais il a conservé sa forme primitive en sabot, l’anus
et la bouche étant dressés vers le haut ; de ce fait, le bivium, qui mesure envi¬
ron 80 mm, est nettement raccourci par rapport au trivium, qui atteint 115 mm.
Les tentacules sont au nombre de neuf ; huit très grands, très touffus, et un
réduit à un moignon, situé dans le radius dorsal gauche. Le tégument est épais
et lisse. Sur le trivium, les podia sont longs, cylindriques, à sommet terminé
par une large ventouse soutenue par un disque calcaire très réticulé, de 250 à
350 p de diamètre, à base entourée d’un gros mamelon (fig. 1 G) ; ils sont répar¬
tis sur les radius, en deux rangs à proximité de la bouche et de l’anus, ensuite
sur quatre rangs sur les radius latéraux, sur cinq à six rangs sur le radius médian.
Il n’y a pas de podia interradiaires.
Sur le bivium, les podia sont à peine visibles par suite de leur taille minus¬
cule. Ils sont coniques, dépourvus de ventouse et de disque calcaire, et peuvent
donc être considérés comme des papilles ; celles-ci s’alignent sur deux rangs
radiaires près de la bouche et de l’anus, ailleurs sur un seul rang très lâche ;
quelques rares papilles se trouvent dispersées sur les interradius.
La couronne calcaire est enrobée dans une sorte d’épaisse couronne cartila¬
gineuse. Elle est faite de dix pièces ; les radiales ventro-médianes sont séparées
— 425 —
par une minuscule interradiale carrée dont la base est pourvue de trois nodules
assez forts ; les autres interradiales sont à sommet triangulaire, les radiales
étant plus longues et plus fortes, à pointe mousse (fig. 1 F). Un canal hydro-
phore assez court, terminé par un madréporite sphérique très calcifié (fig. 1 E).
Une très longue vésicule de Poli. Muscles longitudinaux étroits, peu épais.
Muscles rétracteurs minces et courts, s’attachant au quart antérieur du corps.
Gonades en deux touffes de tubes très nombreux, longs, non ramifiés, bourrés
d’œufs. Poumons très feuillus, atteignant les trois-quarts de la longueur du corps.
Vaste cloaque. Anus armé de cinq fortes dents.
Spiculés
Les spiculés du trivium sont très nombreux. Ils se présentent sous forme de
boutons très épais, à trous enfoncés. Les plus simples sont percés de quatre à
dix trous de grosseur variable (fig. 1 A). Les plus nombreux, plus grands et
subcirculaires, ont les bords partiellement ou totalement festonnés (fig. 1 B).
Parmi ces spiculés, on trouve quelques formes allongées, à bords lisses, à per¬
forations minuscules (fig. 1 H), ainsi que des petites plaquettes, parfois à centre
épaissi, et de courts bâtonnets dichotomisés (fig. 1 C). Il n’y a pour ainsi dire
pas de spiculés dans le tégument et les papilles dorsales.
Les spiculés des podia ventraux sont localisés sous le disque calcaire termi¬
nal, ainsi que dans le manchon basal ; leur tige en est totalement dépourvue.
Ce sont de grandes plaques minces, réticulées, de formes diverses, droites ou
incurvées (fig. 1 I), et, principalement dans le manchon, de grands bâtonnets
et des plaquettes incurvées (fig. 1 J).
Les tentacules possèdent, dans le tronc, de très longs bâtonnets à extrémités
très perforées (fig. 1 D) ; les ramifications sont soutenues par de minces baguettes
non percées ou ayant un ou deux trous à chaque extrémité.
Rapports et différences
Le genre Pseudocolochirus, suggéré par Pearson, en 1910, pour Colochirus
violaceus Théel, mais réellement créé par E. Deichmann, en 1930, pour la même
espèce, ne renfermait jusqu’ici que quatre espèces, le Pseudocolochirus mollis
Ludwig et Heding, de l’île Bouvet, devant prendre place dans un autre genre.
Il en est sans doute de même pour Pseudocolochirus mysticus Deichmann, des
côtes de Floride, dont les spiculés noduleux ne correspondent pas à ceux trouvés
chez le type du genre. Ces quatre espèces, classées originellement dans des
genres séparés, sont : Colochirus violaceus Théel, Pentacta arae Boone, Colo¬
chirus axiologus H. L. Clark et Cucumaria tricolor Sluiter.
Ps. violaceus a été trouvé primitivement aux Philippines, puis aux îles de la
Sonde et sur les côtes sud du Vietnam. Ps. arae a été dragué au large des côtes
du Vietnam, Ps. axiologus sur celles d’Australie, et Ps. tricolor aux îles Aru.
Ces quatre espèces sont de forme et d’anatomie semblables à Ps. hicolor. Vio¬
laceus diffère de celui-ci par sa couleur violet clair accompagnée de traces de
bleu et de jaune, par la présence, sur le trivium, de podia interradiaires, de
papilles dorsales nombreuses et bien développées, et, surtout, par des spiculés
bien plus simples que les boutons à bords festonnés et les « biscuits » allongés
de hicolor. Arae est presque certainement synonyme de violaceus, bien que
Boonf. figure certains spiculés bizarres qu’il m’est difficile d’attribuer à une
Holothurie. Tricolor ne se différencie de l’espèce de Théel que par ses vives
Fig. 1. — Pseudocolochirus bicolor nov. sp.
E, F, G : éch. 1 ; D : éch. 2 ; 1, J : éch. 3 ; A, B, C, U : éch.
427
couleurs : radius rouges bordés de jaune, interradius bleus. Les auteurs ont
tendance à considérer axiologus comme synonyme de tricolor, celui-là ayant
la même robe que celui-ci. Il est difficile de se prononcer, les grands exemplaires
d 'axiologus étant totalement dépourvus de spiculés. Cependant, Clark pense
que les petites Holothuries décrites, en 1918, par Ekman, et provenant du nord-
ouest de l’Australie, ne sont que de jeunes axiologus ; si cette interprétation
est correcte, axiologus serait une bonne espèce, ses jeunes ayant le tégument
bourré de corpuscules calcaires bien différents de ceux de tricolor, et similaires
à ceux trouvés dans le tégument des Holothuries du genre Pentacta. Le genre
Pseudocolochirus renfermerait donc les espèces suivantes : Ps. violaceus (Théel),
Ps. bicolor, Ps. tricolor (Sluiter), peut-être Ps. axiologus (H. L. Clark) si celui-ci
est différent de Ps. axiologus Ekman, qui devrait prendre place dans le genre
Pentacta.
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins,
Muséum national d' Histoire naturelle
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Théel, Hj., 1885-1886. — Report on the Holothurioidea. II. Voyage « Challenger »,
p. 78, pl. V, fig. 4, pl. 13, fig. 1-2.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 428-434.
LES EQUOIDEA ( PERISSODACTYLA)
DE L'ÉOCÈNE PRÉAXIAL PYRÉNÉEN ESPAGNOL
Par M. CRUSAFONT PAIRÔ et J. A. REMY
La puissante formation de molasses à malacofaune saumâtre qui, dans les
Bassins des Rios Isabena, Noguera Ribagorzana et Noguera Pallaresa (Pro¬
vince de Huesca), surmonte immédiatement le flysch marin « ilerdien » en-dessous
de la discordance pyrénéenne, a livré à l’un d’entre nous (M. C. P.), depuis
une douzaine d’années, un grand nombre de gisements de vertébrés dans des
intercalations plus nettement continentales, dispersées à différents niveaux.
Ces gisements ont déjà fait l’objet de diverses publications (1). Rappelons
simplement que c’est vers le sommet de cette formation que s’insèrent les
lignites de Capella dont la faune de mammifères a été rapportée à la zone bio¬
chronologique de Castres (2) (3), tandis qu’à sa base on découvrait récem¬
ment un nouveau Paroxyclaenidae, Spaniella carezi Crusafont et Russell, attri¬
bué à la zone du Cuis (4). La rareté et la pauvreté des gisements de mammi¬
fères de cet âge en Europe occidentale donnent un grand intérêt à ces décou¬
vertes.
Les périssodactyles hippomorphes sont représentés par des descendants
directs d’ Hyracotherium dans une quinzaine de localités où ils constituent
quantitativement l’essentiel du matériel récolté ; on y reconnaît au moins deux
lignées.
Propachynolophus sp.
La Atmella, lieu-dit « Les Salerès » (Bassin d’Ager).
(M1-M3 sup. dr., P2-P4 inf. dr., D4-M1 inf. g. et une vingtaine de dents
isolées).
Petites dents très brachyodontes et bunodontes, molaires et prémolaires supé¬
rieures entourées d’un cingulum bien marqué, le plus souvent continu, même
au niveau des cuspides internes.
La comparaison avec les types d ’ Hyracotherium fait ressortir quelques carac¬
tères progressifs conduisant à un rapprochement avec le genre Propachynolo¬
phus Lemoine. Ce sont l’allongement de l’hypoconulide de M3, sa jonction au
milieu de l’hypolophide et le relèvement du cingulum postérieur de M3. En ce
qui concerne la validité du genre Propachynolophus, rappelons que Forster
Cooper estimait impossible de distinguer objectivement Hyracotherium de Pro¬
pachynolophus et même de Pachynolophus (5) et que Stehlin répartissait les
pièces des Sables à Unios et Térédines des environs d’Épernay d’où sont tirés
les types de Propachynolophus , entre Propalaeotherium, Lophiotherium et Anchi-
lophus (6). Savage, Russell et Louis reprenaient récemment (7) le point de
vue de Teilhard (8) en conservant le genre de Lemoine tout en reconnais¬
sant l’extrême difficulté de distinguer pratiquement Propachynolophus mal-
— 429 —
dani, la plus petite des deux espèces d’Épernay, d’un Hyracotherium. On pour¬
rait ainsi maintenir le genre en question, en le considérant comme un grade
marquant le début du buissonnement évolutif issu d 'Hyracotherium : bien
qu’affectées déjà par une assez grande variabilité dentaire (Simpson, 1952) (9),
les formes sparnaciennes présentent en effet une plus grande homogénéité
que celles de la zone de Cuis et d’autre part ce n’est qu’ultérieurement que la
diversification du groupe s’affirme clairement.
11 reste qu’en présence de dents isolées, la séparation entre Hyracotherium,
Propachynolophus et les plus anciens représentants des genres Propalaeotherium,
Lophiotherium et surtout des très conservateurs Pachynolophus ne peut être
qu’assez arbitraire. On retiendra ici, comme critères distinctifs du grade Pro¬
pachynolophus en reprenant les diagnoses de Savage, Russell, Louis :
— entre Hyracotherium et Propachynolophus, les particularités concernant les M3
déjà notées sur les dents de Les Salerès, une lophodontie généralement plus marquée
et parfois le développement de véritables mésostyles.
— entre Propachynolophus et ses successeurs, la netteté des cingulums autour des
dents jugales, une plus faible hauteur de couronne et un développement moins affirmé
des caractères propres aux genres évolués ( Pachynolophus : lophodontie accentuée,
allongement transversal des dents jugales supérieures, augmentation de la surface
des molaires relativement à celle des prémolaires ; Propalaeotherium : aspect globu¬
leux des molaires inférieures, forts mésostyles aux molaires supérieures ; Lophiothe¬
rium : renforcement de la bunodontie avec des conules très individualisés et de forts
mésostyles aux molaires supérieures).
Bien qu’elle se situe probablement dans la lignée la plus conservatrice, celle
conduisant aux Pachynolophus, on peut conclure, à l’examen de ces critères,
que la forme de Les Salerès appartient au stade évolutif caractéristique de la
zone de Cuis. Nous ne la rapporterons toutefois pas à P. maldani car cette
dernière espèce est mal définie par un fragment de mandibule peu caractéris¬
tique et connue presqu’uniquement par des dents isolées dont la variabilité
laisse supposer que plusieurs lignées y sont mêlées ; nous nous abstenons de
créer un nouveau nom d’espèce en l’absence d’une collection plus abondante
et d’un spécimen suffisamment représentatif.
Il faut rapprocher de l’espèce de Les Salerès une dizaine de dents trouvées
ensemble à El Pueyo (Bassin du Rio Isabena) et ayant probablement appartenu
à un même individu. Bien que corrodées en surface, ces dents offrent beaucoup
de ressemblance avec celles de Les Salerès, mais elles sont plus grandes, peut-
être un peu plus lophodontes et leurs cingulums sont interrompus au niveau
des cuspides internes. Il s’agit certainement d’une forme un peu plus évoluée,
insuffisamment représentée néanmoins pour permettre des conclusions systé¬
matiques valables.
Pachynolophus boixedatensis n. sp.
Gisement-type : La Boixedat (Bassin du Rio Isabena).
Type : UM. BX 2 : maxillaire g. avec P4-M3. (Collections de l’Instituto Pro¬
vincial de Paleontologia de Sabadell).
Hypodigme. Plusieurs maxillaires et mandibules ainsi que des dents isolées.
Au total environ 70 dents.
28
— 430
L’attribution de cette nouvelle forme à la lignée Hyracotherium — Propachy-
nolophus — Pachynolophus se fonde sur l’absence totale de molarisation des
prémolaires (contrairement à Anchilophus), l’absence totale de mésostyle aux
molaires supérieures et le développement de crêtes réunissant les cuspides mal¬
gré la persistance d’une certaine bunodontie (contrairement à Propalaeothe-
rium et à Lophiotherium ).
I _ | 1 cm.
Fig. 1. — Pachynolophus boixedatcnsis n. sp. Type UM.BX 2
(Collections de l’Instituto Provincial de Paleontologia de Sabadell).
Il s’agit d’une espèce nettement plus grande que celle de Les Salerès et n’ap¬
partenant pas à la même lignée comme en témoigne leur cohabitation dans les
gisements de La Roca et de Las Badias (cf. infra).
Le type morphologique de la Boixedat se retrouve sur certaines pièces des
faunes de la zone de Cuis : par exemple AL 6547 (MNHN 1 Collection agéienne
de Lemoine), 1973 (Fac. des Sciences de Lyon), L 46 GR (Collection Louis,
Reims) et même sur un maxillaire de Condé en Brie (Coll. Leve, Beauvais)
que les proportions de ses dents rapprochent d ’ Hyracotherium. La distinction
avec le grade Propachynolophus se fonde ici sur la grande hauteur relative des
dents.
1. Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris.
— 431 —
Tableau I. — Mesures des dents de Pachynolophus boixedatensis n. sp.
1. Longueur de la dent sur l’arcade.
2. Largeur maxima de la dent, perpendiculairement à L : la mesure prise au trigonide, lp mesure
prise au talonide.
Pachynolophus duvali et P. livinierensis ayant des dents plus étroites et plus
lophodontes, c’est surtout P. cesserasicus qu’évoque la nouvelle espèce ; mais
elle est plus petite et ses prémolaires sont moins allongées transversalement.
Enfin, les proportions entre P4 et molaires supérieures conduisent à situer
P. boixedatensis plus près du niveau de Cuis que de celui de la Livinière. Plu¬
sieurs molaires d’Argenton, comme la M sup. sans mésostyle MNHN 1897-6 cata¬
loguée P. prevosti (Savage, Russell, Louis, 1965, ont invalidé cette espèce),
s’intégreraient bien à la population de la Boixedat renforçant l’opinion que cette
dernière localité doit être placée dans la zone d’Argenton.
*
♦ ¥
Les autres gisements n’ont livré que peu de matériel et surtout des dents
isolées. Toutes les pièces semblent pouvoir être rapprochées de l’une ou l’autre
28’
— 432 —
des deux espèces précédentes, compte tenu de certaines variations morpholo¬
giques ou quantitatives à mettre à l’actif de différences de niveau évolutif.
Le type morphologique de Les Salerès sera dénommé ci-dessous « lignée A »,
celui de la Boixedat « lignée B ». Les corrélations stratigraphiques qu’on tirera
de ces comparaisons ne seront cependant données qu’à titre indicatif car l’in¬
suffisance du matériel disponible ne permet pas de savoir si certaines diffé¬
rences observées ne caractériseraient pas plutôt des lignées différentes ni quelles
sont les limites de variation de chaque population.
Gisements du rio Isabena
La Boca. Lignée A : un fragment de mand. dr. avec Mj-Mg et une M3 dr. ;
dents plus petites que celles de Les Salerès ; morphologie probablement un
peu plus primitive : les cingulums sont très marqués et l’hypoconulide de M3
relativement peu développé.
Lignée B : deux M sup. et une M3, plus petites et moins hautes que celles de la
Boixedat avec des cingulums très marqués (face externe de M3 jusqu’à l’arrière
de l’hypoconulide ; cingulum circulaire complet sur une des molaires supé¬
rieures).
El Pueyo. Lignée A : voir plus haut.
Ces gisements sous-jacents à la Boixedat pourraient correspondre à des
niveaux respectivement un peu plus ancien et un peu plus récent que Les Salerès.
Las Badias. Les deux lignées sont représentées, mais chacune par une seule
molaire inférieure.
C’est au sommet de cette série, très au-dessus de la Boixedat, que se situent
les lignites de Capella, déjà mentionnés.
Gisements du pont de Montanyana
(Rio Noguera Ribagorzana)
Par ordre de succession stratigraphique, de bas en haut :
Centrale Hydroélectrique EHNER. Lignée A : un maxillaire avec
M1-M3 très semblables en dimensions et morphologie aux pièces d’El Pueyo.
Km 86-Route de Benabarre (lignée B : une M3 et une M3 très corrodées)
et Santas Creus (lignée B : une M3). Dents un peu plus grandes que celles
du gisement-type avec des cingulums plus faibles. Ces localités pourraient être
un peu plus récentes que la Boixedat.
Torre del Baro n’a encore livré que des fragments de dents peu utilisables.
Gisements du bassin d’Alger
Corsa inf. (lignée A : une M sup.) et Localité III (lignée A : une mand. avec
M2-M3 et une D4). Pas de différence appréciable de degré évolutif avec les
spécimens de Les Salerès.
Can Camperol. Une mandibule avec M2-M3 assez comparables aux dents
correspondantes de La Boixedat mais un peu plus petites et relativement buno-
— 433 —
dontes. Fet IV a livré un fragment de mandibule avec M2-M3 de même taille,
mais en très mauvais état. Ces pièces tendraient à situer les deux gisements
un peu en-dessous de la Boixedat. Cependant, la position stratigraphique
élevée de Can Camperol paraît infirmer cette opinion.
Gisement du bassin de Tremp
(Rio Noguera Pallaresa)
Sant Miquel. Lignée B : trois fragments de mandibule assez identiques à
celle de Can Camperol. La M3 est tout à fait intermédiaire entre les dents cor¬
respondantes de la Boixedat et de La Roca tant en ce qui concerne ses dimen¬
sions que la netteté du cingulum.
Le gisement de Spaniella carezi Crusafont et Russell est situé un peu plus
bas que Saint-Miquel, à la base de la série.
Fig. 2. — Relations chronologiques probables d’après les Equoidea.
Si certaines corrélations sont quelque peu hypothétiques, il reste que les plus
anciennes de ces faunules au moins appartiennent incontestablement à la zone
biochronologique de Cuis. Ce résultat confirme les données chronologiques pré¬
cédemment obtenues et contribue à la datation de la régression marine de la
base de l’Éocène moyen dans cette région.
Les Equoidea ne sont représentés, semble-t-il, dans les nouveaux gisements
que par deux lignées orientées parallèlement vers le type Pachynolophus, la
nouvelle espèce, P. boixedatensis, étant d’ailleurs dès maintenant une des mieux
connues du genre.
L’homogénéité des spécimens de Les Salerès et de La Boixedat renforce
d’autre part l’hypothèse du mélange, dans les gisements classiques des Sables
à Unios, d’un plus grand nombre de stocks génétiques distincts que les deux
espèces de Propachynolophus décrites jusqu’ici, qu’il s’agisse de populations
passagèrement individualisées ou de lignées déjà bien établies.
— 434 —
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
(1) Voir synthèse et bibliographie dans : Crusafont Pairô, M., y J. Ma Golpk
Posse : Los nuevos yacimientos de mamiferos del Eoceno espanol. Bol. Geol.
y Min., 1968, 79, 4, pp. 341-353.
(2) Crusafont Pairô, M., 1958. — Los Mamiferos del Luteciense Superior de Capella
(Huesca). Not. y Com. Inst. Geol. y Min. de Espana, n° 50.
(3) Thaler, L., 1965. — Une échelle de zones biochronologiques pour les Mammi¬
fères du Tertiaire d’Europe. C. R. somm. Soc. geol. Fr., 4, p. 118.
(4) Crusafont Pairô, M., et D. E. Russell, 1967. — Un nouveau Paroxyclaenidae
de l’Éocène d’Espagne. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 38, 4.
(5) Forster Cooper, C., 1932. — The genus Hyracotherium. A révision and descrip¬
tion of new specimens found in England. Philos. Trans., sér. B, 221, pp. 431-448.
(6) Stehlin, H. G., 1940. — Uber die Saugetierfauna der Teredinasande von Eper-
nay und Umgebung. Schweiz. Palàontol. Gesell., 9, pp. 292-298.
(7) Savage, D. E., D. E. Russell and P. Louis, 1965. — European Eocene Equidae.
Univ. Calif. Publ. geol. Sci., 56, pp. 1-97.
(8) Teilhard de Chardin, P., 1922. — Les Mammifères de l’Éocène inférieur fran¬
çais et leurs gisements. Ann. Paléont., 10, pp. 1-116.
(9) Simpson, G. G., 1952. — Notes on British Hyracotheres. Linn. Soc. J., Zool.t
42, 284, pp. 195-206.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 435-439.
PRÉSENCE DE SABLES HELVÉTIENS
D'ORIGINE FLUVIATILE SOUS LES F ALU N S
DU BASSIN DE NOYANT-SOUS-LE-LUDE
( MAINE-ET-LOIRE )
Par L. GINSBURG et Ph. JANVIER
Le bassin falunien de Savigné-Noyant s’étend de Baugé à Savigné-sur-
Lathan dans le brachysynclinal d’Esvres, entre les dômes de Graçay (au Nord)
et de Bourgueil (au Sud). Du Ludien au Stampien, cette cuvette a été occupée
par des lacs qui ont laissé des dépôts marneux et calcaires importants. C’est
sur ce substrat de calcaire lacustre qu’a transgressé la mer helvétienne, for¬
mant ainsi une des nombreuses digitations du Golfe des Faluns. Les sédiments
déposés par la mer helvétienne dans le bassin de Savigné-Noyant sont des
sables coquilliers dont l’aspect et la structure varient avec la topographie qui
elle-même, témoigne de l’ancienne bathymétrie. On distingue ainsi trois faciès .
— le faciès savignéen (région de Savigné-sur-Lathan), riche en Bryozoaires, où
abondent les grands Chlamys albina et où les coquilles aragonitiques sont dissoutes.
Le faciès savignéen semble témoigner d’une profondeur de 50 à 80 m.
— le faciès intermédiaire ou lubléen (région de Channay et de Lublé). Ce faciès,
récemment défini (janvier 1969), est intermédiaire entre le faciès précédent et le faciès
pontilévien (région de Pontlevoy et Paulmy), de faible profondeur. Ce faciès annonce
le faciès côtier ; les coquilles aragonitiques y sont altérées, mais non dissoutes. Les
Pectinidés y sont moins abondants.
— le faciès vaseux. Ce faciès se rencontre dans la région de Channay où il couvre
un ou deux kilomètres carrés. On y trouve des niveaux à Ostrea gryphoides (Lecointre,
1932).
Deux carrières de la région nous ont montré un autre faciès tout à fait inat¬
tendu.
1. - — A Pontigné, une carrière de falun s’ouvre à 400 m à l’est du village, légè¬
rement au nord de la RN 141 reliant Pontigné à Chavaignes. Le falun savignéen
atteint 5 m d’épaisseur et montre de belles stratifications entrecroisées. Au niveau
des lignes de discontinuité formées par ces stratifications entrecroisées, les
apports caillouteux et les restes de Mammifères sont plus denses que dans le
reste de la masse du sédiment. Le niveau de base du falun, sur un mètre d’épais¬
seur environ, était aussi plus riche en apports détritiques grossiers et en restes
de Mammifères terrestres. A l’extrémité orientale de la carrière, sous ce falun
à Bryozoaires et cailloutis, se trouve une lentille d’environ un mètre d’épaisseur
de sable fin, grisâtre, reposant sur les argiles vertes de l’Eocène supérieur. Ces
sables débutent par des grès de plage très caractéristiques, durs, irréguliers
436 —
et aux formes très contournées. Ces sables, outre des débris de Bryozoaires,
nous ont livré :
Odontaspis acutissima
Trionyx sp.
M etaxitherium cuvieri
Procervulus dichotomus
Ces sables tranchent nettement sous le falun et rappellent les sables de l’Or¬
léanais, évoquant un dépôt fluviatile. Cependant, la présence de grès de plage
et d’organismes marins montre que le dépôt s’est fait en milieu marin.
Fig. 1. — Répartition générale des faciès dans le bassin falunien de Savigné et Noyant-sous-le-Lude.
Le falun occupe une dépression synclinale (synclinal d’Esvres). Les faciès sableux et intermé¬
diaire sont répartis à la limite septentrionale des afïleurements de falun.
2. — A Dénezé, dans la carrière de la Brosse, à 100 m au nord de la RN 766
de Noyant-sous-Le-Lude à Château-Lavallière, des sables d’aspect fluviatile
ont été récemment mis au jour sous le falun à faciès savignéen. À l’extrémité
nord de la carrière, où ces sables sont le mieux observables, on note la succes¬
sion suivante, de haut en bas :
— terre végétale. 40 cm.
— falun pulvérulent, lessivé par des phénomènes quaternaires et présentant à la base
un niveau d’accumulation. 40 cm.
— falun savignéen blond, très riche en Bryozoaires, à stratification entrecroisée de
grande amplitude. 3 m.
— sable grossier mélangé de falun et contenant des blocs remaniés de faluns. 20 cm.
— sable grossier grisâtre. 15 cm. Ce niveau et le précédent ont livré des restes de
Mammifères.
— argile. 10 cm.
437 -
— lentille de sable mélangé de falun, contenant des blocs de faluns remaniés et des
restes de Lamellibranches saumâtres non remaniés. 20 cm.
— sable fin, très clair, micassé, à stratification entrecroisée. Au sommet s’observent
des stratifications festonnées qui témoignent de tourbillons au moment du chan¬
gement de régime de sédimentation. 2 m.
Ces sables descendent sous le niveau de la nappe phréatique. Les niveaux plus
inférieurs sont déduits d’après ce qui a été dragué au fond de la mare lors de
l’exploitation.
— argile sableuse à galets remaniés de falun helvétien et de calcaire lacustre ludien.
— argile verte ludienne.
Dans le milieu de la carrière, la coupe est la suivante, de haut en bas, au-
dessus de la nappe phréatique :
— falun savignéen.
— sable grossier riche en blocs de faluns remaniés. De nombreuses huîtres ( Ostrea
frondosa, O. crassissima , et O. saccellus ), Chlamys albina et Pecten subbenedictus
y sont fréquents. 20 cm.
— sable gris ou rubéfié. 40 cm. Le sommet de ce niveau est riche en restes de Verté¬
brés : Myliobatis meridionalis, Galeocerdo aduncus, Odontaspis cuspidata , O. acu-
lissima , Notidanus primigenius, Diplocynodon cf. styriacus , Trionyx sp., Lagopsis
penai, Prolagus cf. vasconiensis, Steneofiber depereti , Haplocyonides cf. ponti-
cus , Pseudailurus turnauensis, Brachyodus onoideus, Palaeochoerus aurelianensis ,
Cainotherium cf. miocenicutn , Amphitragulus aurelianensis , Procervulus dichoto-
tomus, Lagomeryx cl. praestans , ? Dicrocerus elegans, Palaeomeryx bojani, Bra-
chypotherium brachypus, Ceratorhinus tagicus, Trilophodon angustidens.
— sable gris, à gros blocs (allant jusqu’à 30 cm de diamètre) d’argile verte ludienne.
A l’extrémité S.-E. de la carrière, la coupe est encore un peu différente. On
distingue de haut en bas :
— terre végétale.
— falun savignéen ; la base se trouve plus chargée en cailloutis et en Bryozoaires.
2,50 m.
— sable gris mélangé de fragments de Bryozoaires. 1 m à 1,50 m selon les points.
Des galeries de crabes forment dans les 40 cm supérieurs des colonnettes indurées
en relief sur le sable friable.
— sable fin, gris, avec quelques blocs de falun savignéen. 50 cm.
— bancs indurés, à Unios et Gastéropodes continentaux très altérés. 20 cm.
— sable fin, plongeant sous la nappe phréatique.
Ces trois coupes peuvent se schématiser de la manière suivante :
— terre arable.
— falun savignéen. 3 m.
— sable grossier, grisâtre, rubéfié par endroits, à lentilles argileuses et intercalai ions
marines franches avec Ostréides, Pectinides, galets de faluns remaniés ainsi que
restes de coquilles saumâtres. Les restes de Mammifères se trouvent tant dans
le sable pur que dans les niveaux sableux mélangé de falun.
— sable fin micassé, sans fossile.
— niveau de base sablo-argileux, à blocs roulés de falun.
— argile et calcaire Indiens.
Nous devons signaler enfin, à 100 m environ au nord de la Brosse, une petite
falunière où le falun à « faciès intermédiaire » typique affleure sur 2,50 m de
438
haut. Nous y avons récolté essentiellement Cardita calyculata, Tellina crassa,
Trochus miocenicus, Turbo baccatus, Area turonica, Chlamys radiata, ainsi que
Iiyotherium soemmeringi, Steneofiber depereti et Cricetodon mfralactorensis.
Interprétation
Tant à Pontigné qu’à Dénezé-la-Brosse, les sables grossiers situés sous le falun
savignéen évoquent des dépôts fluviatiles, et particulièrement les sables de l’Or¬
léanais (Burdigalien). La première édition de la feuille d’Angers au 80.000e
(1906) porte d’ailleurs, autour du placage de falun qui recouvre en partie les
communes de Meigné-le- Vicomte et de Dénezé (et qui englobe la carrière de la
Brosse), une auréole marquée en sables de l’Orléanais (notation m1). Sur la pre¬
mière édition de la feuille de Tours, parue auparavant (1888), ces « sables de
l’Orléanais » sont aussi indiqués, sous le falun, jusqu’à Channay, Savigné-sur-
Lathan et Cléré-les-Pins.
Sur les feuilles plus récentes des changements ont été apportés. Les « sables
de l’Orléanais » ont totalement disparu sur la seconde édition de la feuille d’An¬
gers, au profit principalement du falun lui-même. Sur la deuxième et la troisième
édition de la feuille de Tours, ces sables continentaux ont été très disloqués
et ne sont plus placés systématiquement sous le falun comme dans la première
édition, mais coexistent à côté du falun, et souvent au-dessus. La notation a
changé et ils sont marqués en m4 : « sables sans fossiles appartenant au Mio¬
cène supérieur continental ». Cependant, un de ces affleurements, noté m4 à
la limite occidentale de la feuille, se prolonge sur la deuxième édition de la
feuille d’Angers par un affleurement noté A *d (sable éolien quaternaire). Quoi
qu’il en soit, il semble ressortir que les auteurs de la première édition des deux
feuilles avaient peut-être vu des sables à allure fluviatile sous les faluns et
qu’ils les ont confondus avec les sables superposés aux mêmes faluns de la
feuille de Tours. Les auteurs des éditions postérieures des deux feuilles ont
entièrement rejeté l’interprétation des premiers auteurs. Pour les sables conti¬
nentaux attribués au Miocène supérieur (m 4), nous ferons confiance à
M. Lecointre, mais il nous apparaît aujourd’hui probable que les auteurs
de la première édition de la feuille d’Angers ont établi la présence de « sables
de l’Orléanais » sur des observations comparables à celles que nous avons
faites ici.
On ne peut affirmer que nos deux pointements de sable soient les seuls de la
région car on voit rarement le contact du falun et des terrains sous-jacents.
Cependant, quand on le voit, c’est sur les argiles vertes de l’Éocène supérieur
que repose le falun (différentes carrières à Noyant, Dénezé, Lasse, Pontigné).
Ces sables inférieurs sont donc discontinus, et les premiers auteurs, s’ils les ont
vus, ont donc très largement et imprudemment extrapolé leurs observations.
Malgré leur aspect de formation fluviatile et leur position sous le falun savi¬
gnéen, ces sables ne correspondent pas aux sables de l’Orléanais. A Pontigné,
la présence à la base de la formation de grès de plage et celle, dans la masse
du sable, de restes de Vertébrés marins (Siréniens, Sélaciens divers) indiquent
un milieu marin. A Dénezé-La-Brosse, le mélange, surtout dans la partie supé¬
rieure des sables, de fossiles marins, saumâtres et continentaux plaide dans le
même sens. La couleur des fossiles de Mammifères apporte un témoignage con¬
cordant. Les ossements sont soit noirs et luisants, imprégnés de sel de manga-
— 439 —
nèse marin, comme ceux des faluns, soit bruns et mats comme ceux des sables
de l’Orléanais. Les ossements noirs sont, de plus, bien plus souvent encroûtés
de Bryozoaires que les bruns. L’on est donc en présence de sédiments apportés
par des petits fleuves et déposés en milieu marin, mais encore très près de l’em¬
bouchure de ces cours d’eau. La proximité de la côte est confirmée par la posi¬
tion géographique des deux gisements qui se trouvent à la limite nord des dépôts
faluniens, par le nombre des restes de Vertébrés terrestres trouvés sur cette
ligne nord des faluns, de Pontigné à Dénézé, et par l’existence, à 100 m au nord
de La Brosse, de la petite falunière à « faciès intermédiaire ».
Ces sables, disposés sous le niveau marin, sont contemporains de la mer des
faluns comme l’indiquent les intercalations et les blocs remaniés de faluns dans
les sables de La Brosse. Les petits cours d’eau qui les ont amenés descendaient
de l’anticlinal de Graçay et ont raviné (au moins à La Brosse) les sédiments
marins lors du début de la transgression. Il est intéressant de noter que, dans
les deux cas, les sables d’origine fluviatile sont au-dessous des faluns et ne forment
pas d’intercalation lenticulaire au milieu de la masse du falun, comme si le
régime détritique qui les a amenés n’avait plus fonctionné après le tout début
de la transgression falunienne.
BIBLIOGRAPHIE
Bureau, L., et J. Welsch, 1906. — • Carte géologique au 80.000e. Feuille d’Angers,
lre édition.
Denizot, G., 1953. — Ibid., 2e édition.
Guillier et Kilian, 1888. — Carte géologique au 80.000e. Feuille de Tours, lre édition.
Janvier, Ph., 1969. — Taphonomie et faciès dans les faluns de la Touraine et de l’An¬
jou. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 3, pp. 778-788, 2 fig.
Lecointre, G., 1947. — La Touraine. In : Géol. régionale de la France, Hermann
édit., Paris, 4, 250 p., 49 fig., 2 pl.
— 1940. — Carte géologique au 80.000e. Feuille de Tours, 2e édition.
— 1966. — Ibid., 3e édition.
LULI.ETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 440-447.
ÉTUDE DES CONSTITUANTS DES FEUILLES
DE PIPER METHYSTICUM FORST.
Par P. JÔSSANG et D. MOLHO
Piper methysticum est une plante qui a joué un grand rôle en Océanie. Ainsi
que le remarque Van Veen, « la racine de Kawa a été tenue en haute estime
par les Polynésiens depuis des temps reculés par suite de son usage pour pré¬
parer un extrait qui, bu, est censé réduire la fatigue et produire une complète
absence d’anxiété » (1).
Le kawa (ou kava) — qui désigne aussi bien la racine de Piper methysticum
que le breuvage et la cérémonie qui accompagne l’absorption de celui-ci — fait
du reste l’objet de légendes qui attestent son usage très ancien. Il semble avoir
suivi les courants de migration ; actuellement, son emploi est encore répandu
à Ponapé, en Micronésie, aux îles Fidji, aux Nouvelles-Hébrides, chez les Marins
du sud de la Nouvelle-Guinée et en Polynésie centrale — Samoa, Wallis et
Futuna, peut-être Tonga (2).
Il existe plusieurs variétés de P. methysticum, qui diffèrent notamment par
la pigmentation de la tige ; l’activité (narcotique et euphorisante) dépend de
la variété (la « rouge » étant plus efficace que la « verte ») (3).
De plus, la plante fraîche fournit un breuvage laiteux verdâtre, considéra¬
blement plus actif que le liquide jaune laiteux obtenu à partir de la plante
sèche. La racine mâchée se comporte comme un véritable somnifère (après dix
ou quinze minutes, le sujet perd l’usage de ses membres et s’endort d’un som¬
meil profond, durant 8 à 10 heures (4), alors que la boisson préparée en malaxant
légèrement la poudre séchée dans de l’eau froide est sans effet apparent (2).
En réalité, ces contradictions apparentes sont simplement dues au fait que,
pour être active, la drogue doit être finement émulsionnée, au moyen de salive,
de lécithine ou d’huile et d’eau (3) afin de disperser les principes actifs.
Le kawa donne lieu à un véritable rite dont le « kawa royal » est l’aspect le
plus spectaculaire (5). La racine broyée au mortier est humectée et malaxée,
les morceaux de racines éliminés en passant dans le liquide un tamis de fibres.
La couleur indique si le kawa est « bon ou bien trop fort ».
Il était naturel que les propriétés de P. methysticum suscitent l’intérêt des
chimistes en vue d’en isoler le ou les principes actifs, et de très nombreux tra¬
vaux ont été consacrés à l’étude du rhizome depuis plus d’un siècle. Le travail
fondamental est dû à Borsche et al. (6) qui, dans une suite de treize mémoires,
décrivent l’isolement d’une première série de composés, les kawalactones (yan-
gonine, kawaïne, méthysticine, dihydrokawaïne et dihydrométhysticine).
La déhydrokawaïne est isolée par Klohs et al. (7), sa structure élucidée par
Gottlieb et Mors (8) ; récemment, Hansel et Klaproth (9) obtiennent à par¬
tir de la racine une faible proportion de méthoxy-11 yangonine.
Deux produits qui ne sont pas des lactones, mais des chalcones, sont de même
— 441
isolés par Hansel et al. (10) : ce sont les flavokawines A et B ; Molho et Jôs-
sang (11) isolent de la racine deux substances, la einnamylidène-acétone (ou
cinnamalacétone) et la méthylène dioxycinnamylidène-acétone, qui appar¬
tiennent à une troisième série de produits, les cétones éthyléniques et aroma¬
tiques. (Les formules de ces différents composés sont indiquées lig. 1).
Dehydrokawaïne [ X=Y=H ]
Yangonine (X=OCH3 ; Y=hJ
Méthoxy-yangonine [ X = Y ^ OCH3]
OCH3
O
0CH3
. CH = CH— /CO
Kawaïne £ X = Y = H
/
O -
Méthysticine [ X + Y = CH2
—
OCHq
KO
ch2 -ch2
Dihydrokawaïne [ X = Y=H J
OCH3
CH30
CO - CH = CH
OH
O-
Dihydrométhysticine X + Y = CH2
Flavokawine A ^ X = OCH3 J
Flavokawine B
[x=h]
Cinnamylidèneacétone ^X = Y=hJ
CH = CH - CH = CH - CO - CH3
Méthylènedioxycinnamylidèneacétone
[ X + Y = CHj-O-]
Fig. 1.
— 442
Borsche, dans sa dernière publication, parvient à la conclusion que « ces...
observations ne nous ont pas beaucoup aidé pour répondre à la question origi¬
nelle puisqu’elles n’ont pas abouti à la découverte d’une substance chimique¬
ment bien définie qui puisse être considérée comme le principal vecteur de l’ac¬
tion du kawa ».
C’est Van Vef.n (12) qui, le premier, démontra que la dihydrokawaïne était
la substance responsable de l’activité de la drogue sur le système nerveux cen¬
tral ; il crut du reste qu’elle était la seule à avoir cet effet.
Dans une étude plus récente, Klohs et al. (7) concluent que les kawalac-
tones s’opposent aux convulsions provoquées par la strychnine et potentialisent
l’action des barbituriques. Il est intéressant de noter que, d’après les résultats
de ces auteurs, la dihydrokawaïne et la dihydrométhysticine sont de très loin
les produits les plus actifs.
Meyer et Kretzschmar (13) remarquent que le renforcement de l’effet nar¬
cotique s’étend au protoxyde d’azote et à l’éther ; que les kawalactones pro¬
duisent en outre des phénomènes de paralysie, d’abaissement du métabolisme
et, à doses élevées, de l’ataxie. Ils font observer que ces substances sont des
relaxants musculaires du type de la méphénésine et sont, à cet égard, supérieurs
aux produits de synthèse (propanedioles, benzazoles, benzo-1,4 diazépines) ;
les kawalactones se révèlent plus efficaces que la méphénésine — antidote clas¬
sique — pour combattre l’intoxication par la strychnine.
Notons enfin que l’extrait de rhizome est utilisé dans le traitement des irri¬
tations dues à la blennorragie.
Toutes ces recherches concernaient le rhizome ; or, dès 1860, Seemann (14),
dans le compte rendu d’une expédition aux îles Fidji, signale que des feuilles
de Piper methysticum sont suspendues dans les temples indigènes ; Van Veen
(3) indique en outre que, si les racines et les tiges sont utilisées de façon géné¬
rale, il est fait usage dans certaines tribus « d’une sorte de thé, thé de kawa
vert et noir ». C’est pourquoi, il nous a paru intéressant d’examiner les feuilles
de P. methysticum qui, à notre connaissance, n’avaient jamais été étudiées.
Nous avons mis en œuvre à cet effet les techniques que nous avions déjà
utilisées pour le rhizome.
La présence des pigments chlorophylliens complique d’une façon générale
l’analyse des feuilles par rapport à celle des parties souterraines des plantes.
On peut remédier à cet inconvénient en chromatographiant l’extrait brut,
d’abord sur silice — les pigments verts donnent dans ces conditions des bandes
nettes, sans traînées, dont les Rf sont supérieurs à ceux des lactones — - puis
sur alumine, qui autorise la séparation des diverses lactones entre elles.
En ce qui concerne les produits qui migrent comme les pigments chlorophyl¬
liens, on peut éliminer ces derniers par filtration sur charbon végétal. La chro¬
matographie analytique sur couches minces met d’emblée en évidence un con¬
traste frappant entre l’extrême complexité de la composition du rhizome et
la simplicité de la composition des feuilles.
En révélant à l’acide sulfurique ou à l’iode, on note dans ce dernier cas deux
produits principaux (I) et (II). Ces composés sont isolés par chromatographie sur
couches non liées.
(I) et (II) se présentent en cristaux blancs, F : 118° C et F : 57° C respecti¬
vement.
Ils comportent tous deux une bande lactone dans l’infrarouge à 5,87 p ; en
outre (II) comporte deux bandes à 14,3 et 13,3 p qui suggèrent un noyau aro-
— 443 —
matique monosubstitué, alors que (I) comporte de nombreuses et fortes bandes
dans la région 10 — 13 p. indiquant une substitution aromatique plus complexe.
Les spectres de R.M.N. indiquent :
— dans le cas de (I), 3 protons aromatiques à 6,7 ppm et deux protons d’un
groupe méthylène dioxy à 5,9 ppm, un singulet correspondant à un proton
à 5,15 ppm, un méthoxyle à 3,7 ppm ; un proton donnant un ensemble com¬
plexe de pics centrés sur 4,4 ppm et 3 groupements CH2 (entre 2 et 3 ppm).
— • celui de (II) ne diffère du précédent que par la présence de 5 protons
aromatiques à 7,25 ppm (et l’absence d’un groupement méthylène dioxy), ce
qui confirme la présence d’un noyau aromatique nonosubstitué.
Les données précédentes indiquent clairement que l’on se trouve en présence
de dihydrométhysticine (I) et de dihydrokawaïne (II) respectivement.
Les spectres U.V. étant caractéristiques des diverses kawalactones (7), nous
avons vérifié que le spectre de (I) était identique à celui de la dihydrométhysti¬
cine (Xmax = 230 et 283 mp), celui de (II) identique au spectre de la dihydro¬
kawaïne (Xmax = 230 mp).
Les spectres U.V. permettent en outre de contrôler la séparation chromato-
graphique des deux lactones, la dihydrokawaïne pure ne devant pas présenter
de maximum à 283 mp.
Les pouvoirs rotatoires de (I) et (II) ont été mesurés, les valeurs obtenues
montrent qu’il s’agit des mêmes isomères optiques que ceux décrits par Borsche
et al. (15).
La dihydrokawaïne étant beaucoup plus soluble dans les solvants que la
dihydrométhysticine, nous avons profité de cette circonstance pour mettre au
point un procédé permettant d’isoler de la dihydrométhysticine par cristalli¬
sation, sans avoir recours à la chromatographie. Il suffit en effet d’extraire les
feuilles séchées et broyées à l’hexane ou à l’éther de pétrole, et, par refroidisse¬
ment, la dihydrométhysticine, peu soluble, cristallise. On peut éventuellement
recristalliser ensuite du méthanol.
L’isolement de la dihydrométhysticine à partir de rhizomes étant très labo¬
rieuse, les feuilles de Piper methysticum apparaissent donc comme une source
particulièrement commode pour l’obtention de cette substance. Par ailleurs,
la récolte des rhizomes implique la destruction de la plante, il n’en est pas de
même des feuilles.
En plus de la dihydrokawaïne et de la dihydrométhysticine, nous avons cons¬
taté la présence sur les chromatoplaques de faibles quantités de flavokawines
(A) et (B) ; nous avons isolé de ces composés une quantité suffisante pour obte¬
nir un spectre infrarouge, ce qui a permis de confirmer leur identité.
Des traces de yangonine et de déhydrokawaïne n’ont pu être caractérisées
que sur chromatoplaques, qui ont, en outre, montré la présence d’un autre
constituant mineur (S) migrant comme le (3-sitostérol et se révélant comme ce
dernier par l’acide sulfurique concentré.
Isolé par chromatographie préparative sur couches épaisses, (S) se présente
en aiguilles blanches, F : 139° C.
La comparaison avec un échantillon de référence de (3-sitostérol permet de
conclure à l’identité (point de fusion mixte, spectre infrarouge). Ce phytosté-
rol n avait pas été rencontré dans le rhizome.
L’absence certaine dans les feuilles de kawaïne et de méthysticine — si faci-
— 444
lement détectables par l’acide sulfurique concentré et qui abondent dans la
racine — est très remarquable.
On peut chercher à expliquer ce fait par une hypothèse biogénétique. Deux
schémas peuvent être envisagés en ce qui concerne la biosynthèse des kawa-
lactones.
— Une première voie partirait de l’acide cinnamique et conduirait, par addi¬
tion de deux restes acétiques et méthylation, aux styrylpyrones, telle la déhy-
drokawaïne :
Fig. 2.
Les produits ainsi obtenus possèdent deux doubles liaisons conjuguées en
5-6 et 7-8 respectivement.
— Une deuxième voie ferait intervenir un système réducteur, le précurseur
n’étant plus l’acide cinnamique, mais l’alcool correspondant.
MÉTHYLATION
Fig. 3.
— 445 —
On aboutirait ainsi directement aux styryldihydropyrones, telle la kawaïne,
qui ne possèdent plus de double liaison en 5-6.
De telles structures, contrairement aux précédentes, seraient dans les feuilles
immédiatement réduites en 7-8, ce qui expliquerait l’absence de kawaïne et de
méthysticine dans ces organes.
Ces réductions n’affecteraient pas la configuration absolue du carbone asy¬
métrique en 6 ; la kawaïne, la méthysticine, la dihydrokawaïne et la dihydro-
méthysticine présenteraient dès lors la même configuration absolue, or c’est
précisément ce que viennent d’établir Snatzke et Hansel (16) en utilisant le
dichroïsme circulaire.
On peut remarquer qu’il n’y a rien de surprenant à voir les feuilles aptes à
effectuer les réductions des dihydropyrones en tétrahydropyrones. En effet,
la photoréduction de nombreuses substances organiques a pu être réalisée en
présence d’homogénéisats de feuilles par Vorobeva et Krasnovskii (17),
cependant que Brown et al. (18) ont pu mettre en évidence, par microscopie
électronique, que la réduction du nitrate d’argent dans les feuilles se produit
dans les chloroplastes, mais aussi sur les faces interne et externe de la mem¬
brane cellulaire. Ils concluent que la chlorophylle n’est pas impliquée directe¬
ment, mais que l’acide ascorbique pourrait l’être. Mitsui et Ohta (19) démon¬
trent que la substance réductrice endogène est l’acide ascorbique ; Mapson
(20) étudie l’influence de divers facteurs sur l’oxydoréduction de l’acide ascor¬
bique dans les feuilles.
L’étude expérimentale de la biogénèse des kawalactones au moyen de molé¬
cules marquées reste à faire, mais elle devra tenir compte de l’inégale réparti¬
tion de ces composés dans les diverses parties de la plante et mettre en évidence
d’éventuelles migrations.
Au point de vue pharmacodynamique, les feuilles devraient être examinées
quant à leurs propriétés en raison de leur haute teneur en dihydrokawaïne et
dihydrométhysticine, ces composés étant de beaucoup les plus efficaces par
leur activité euphorisante et anticonvulsivante parmi les divers constituants.
Nous remercions vivement le Département de l’Agriculture des îles Fidji pour
la collecte et l’envoi de feuilles de Piper methysticum.
Partie expérimentale
Les spectres infrarouges ont été effectués dans des pastilles de bromure de
potassium sur Infracord Perkin Elmer ; les spectres ultra-violets dans l’éthanol
sur spectrophotomètre Beckmann D B ; les spectres de B.M.N. sur un appareil
Yarian A 60, dans le deutériochloroforme ; les pouvoirs rotatoires sur un pola-
rimètre automatique Perkin Elmer 141.
Isolement de la dihydrométhysticine et de la dihydrokawaïne
80 g de feuilles séchées et finement broyées de Piper methysticum sont
extraites avec 500 cm3 d’éthanol au Soxhlet pendant 20 h ; on évapore sous
vide au bain-marie, reprend par le chloroforme (50 cm3), filtre, évapore sous
vide. On obtient 7,6 g d’un extrait huileux.
Pour éliminer les pigments chlorophylliens, on opère comme suit : 600 mg
— 446 —
d’extrait sont chromatographiés sur une couche épaisse de gel de silice selon
la technique décrite en détail par ailleurs (11).
On développe successivement avec :
— toluène/acétate d’éthyle (100/15) (v v) deux fois, puis
— toluène/acétate d’éthyle (100/30) deux fois.
La zone 3-6 cm (à partir de l’origine), exempte de pigments chlorophylliens,
est éluée, puis chromatographiée de nouveau sur alumine neutre d’activité 1.
On développe successivement avec :
— toluène/acétate d’éthyle (100/6) une fois,
— toluène /acétate d’éthyle (100/16) deux fois,
— hexane/éther éthylique/acétate d’éthyle (50/45/24) trois fois.
La zone 7,5-10 cm fournit 14,8 mg de dihydrométhysticine, F : 116-8°.
La zone 12-15 cm fournit 18 mg de dihydrokawaïne, F : 54-7°.
Les pouvoirs rotatoires ont été mesurés dans le méthanol, mais en plus dans
l’éthanol absolu dans le cas de la dihydrokawaïne, ainsi que l’avait fait Borsche.
22
Dans le méthanol [oc]q (dihydrométhysticine) = + 18,6°
22
[a]jj (dihydrokawaïne) = + 30,5°
22
Dans l’éthanol absolu [aj^ (dihydrokawaïne) = + 29,6°
Isolement de la dihydrométhysticine par cristallisation
410 g de feuilles séchées et finement broyées sont extraites en deux fois,
chaque fois 48 h, au Soxhlet, par 750 cm3 d’hexane ; par refroidissement, la
dihydrométhysticine cristallise ; on reprend dans 4 cm3 de méthanol froid,
essore, lave trois fois avec quelques gouttes de méthanol ; on isole 1,46 g de
dihydrométhysticine, F : 112-117°. Recristallisé du méthanol ; F : 114-118°.
Isolement du $-sitostérol et des flavokawines A et B
20 g de feuilles séchées et broyées sont extraites 24 h au Soxhlet à l’hexane ;
on obtient 0,7 g d’extrait.
400 mg d’extrait sont chromatographiés sur une plaque de silice ; on déve¬
loppe 3 fois avec du toluène/formiate d’éthyle (100/10).
La zone 4,5-7 cm est éluée (en filtrant sur 2 mm de charbon végétal) ; le pro¬
duit élué cristallise du méthanol en aiguilles blanches. F : 138-139°. Rf = 0,38
sur Kieselgel G activé 30 mn à 103°.
Solvant : tétrachlorure de carbone /hexane/formiate d’éthyle (50/50/20).
Révélateur : acide sulfurique concentré.
La zone 7-12 cm est éluée ; l’éluat évaporé à sec fournit un spectre I.R. iden¬
tique à celui de la flavokawine A et le même spectre U.V. (Xmax : 362 mp.). La
zone 12-13,8 donne un spectre I.R. identique à celui de la flavokawine B et le
même spectre U.V. (Xmax : 340 mp.).
Des traces de yangonine et de déhydrokawaïne sont détectées sur chromato-
plaque par leur fluorescence (Rf : 0,56 et 0,7, respectivement).
— 447 —
Ces pyrones sont chromatographiées sur alumine G Merck activée à 115°,
30 mn. On développe avec toluène/formiate d’éthyle (100/6) deux fois, puis
deux fois avec hexane/éther éthylique/formiate d’éthyle (60/40/20).
Laboratoire de Chimie
du Muséum d' Histoire naturelle
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(20) L. W. Mapson. — • Biochem. J., 1962, 85, p. 360.
Le Gérant : D. Grmek-Guinot
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. (D. 2265) - 11-12-70.
AVERTISSEMENT
Comptes rendus du IVe Congrès International d’ArachnoIogie et du Ier Congrès
International de Myriapodologie, Paris, 8-13 avril 1968.
Publiés par le Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle en deux fascicules
supplémentaires (Suppl. nos 1 et 2) du vol. 41, 1969.
Ces deux fascicules renferment les travaux (in extenso ou résumés) présentés aux
séances des Congrès.
Ils ne seront pas distribués aux abonnés mais pourront être achetés sur demande
adressée à la Bibliothèque Centrale du Muséum, 38, rue Geofîroy-Saint-PIilaire, Paris-5e,
accompagnée d’un chèque bancaire ou virement postal (C.C.P. Paris 9062-62).
Prix : 80 F (Suppl. n° 1 : Arachnologie) ; 60 F (Suppl. n° 2 : Myriapodologie).
INFORMATIONS
Proceedings of the 4th International Congress of Arachnology and of the lst Inter¬
national Congress of Myriapodology, Paris, 8-13 April 1968.
Published by Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle in two suppléments
(Suppl. nos 1 and 2) of vol. 41, 1969.
Thèse two suppléments comprise the articles and summaries of papers presented
at the Congresses.
Copies will not be sent to the subscribers but they may be obtained from Biblio¬
thèque Centrale du Muséum, 38, rue Geofîroy-Saint-Hilaire, Paris-5e, payable to :
C.C.P. Paris 9062-62.
Price : 80 F (Suppl. n° 1 : Arachnology) ; 60 F (Suppl. n° 2 : Myriapodology).
MITTEILUNG
Verhandlungen des IV. Internationalen Kongresses für Arachnologie und des
I. Internationalen Kongresses für Myriapodologie, Paris, 8.-13. April 1968.
Herausgegeben von Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle in zwei Supple-
ment-heften (Nos 1 und 2) des 41. Bandes (Jahrgang 1969).
In diesen zwei ITeften befinden sich die Abhandlungen (in extenso oder als Zusam-
menfassung) die wâhrend der Kongrefisitzungen mitgeteilt wurden.
Sie werden nicht an die Abonnenten des Bulletin verteilt, aber man kann sie durch
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gen. Der Bestellung soll ein Bank-oder Postscheck beigelegt werden (Postscheck-
Konto : 9062-62 Paris).
Preis : 80 F (Heft 1 : Arachnologie) ; 60 F (Heft 2 : Myriapodologie).
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et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires supplémentaires, le
montant de la T. V. A., sauf pour les envois à destination de l’Étranger.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état des manus¬
crits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de commande joint aux
épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et clichés, et de facturer, s’il y a
lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1802). In-4°, sans périodicité.
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1895). Six numéros par an ;
abonnement : France, 60 F ; Étranger, 70 F.
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936). Depuis 1950, nouvelle
série en 3, puis 4, parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de la Terre ; D,
Sciences physico-chimiques. Sans périodicité.
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dicité.
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Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933). In-4°. Sans périodicité.
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
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Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami ;
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de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬
ger, 35 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur : M. J.
Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis
1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬
nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur :
M. R. Portères, Laboratoire d’ Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬
ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubrévillo, Laboratoire
de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel ; abonnement, France,
40 F ; Étranger, 50 F.
Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬
gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬
ger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichènologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬
togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis
1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12,
rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de
Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger,
70 F.
Acarologia. Directeur : M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬
nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités).
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 2265). - 11-12-1970.
2e Série, Tome 42
Numéro 3
Année 1970
Paru le 11 Décembre 1970.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
Ch. A. Domergue. Notes sur les Serpents de la région malgache. Ly codry as maculatus (Günther,
1858), espèce des Comores. Description de deux femelles . 449
P. Geistdoerfer, J. C. Hureau et M. Rannou. Deux Poissons abyssaux nouveaux capturés
dans l’Atlantique Nord et Est : Balhytyphlops azorensis n. sp. (Ipnopidae) et Lycenchelys
labradorensis n. sp. (Zoarcidae) . 452
S. Breuning. Nouveaux Coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum de
Paris (suite) . 460
E. Lindner. Einige madagassische Stratiomyiden des Muséum national d’Histoire naturelle
de Paris . 489
L. Boissin, G. Bouix et J. Maurand. Recherches histologiques et histochimiques sur le trachus
génital mâle du Pseudoscorpion Ilysterochelifer meridianus (L. Koch) . 491
J.-M. Démangé. Sur une collection de Myriapodes de France (Savoie, Haute-Savoie, Ardèche)
rassemblée par M. L. Deharveng . 502
J. -P. Mauriès. Examen des types des genres Cambalomorpha et Cambalopsis Pocock, 1895.
Essai de classification des Glyphiulinae Verhoeff, 1936 (Diplopoda, Cambalidea) . 509
E. Fischer-Piette et A.-M. Testud. Veneridae du Surinam communiquées par M. C. O. van
Regteren Altena . 520
B. Salvat. Les Mollusques des « récifs d’îlots » du récif barrière des îles Gambier (Polynésie).
Bionomie et densités de peuplement . 525
E. Buge et J. LessertisseuH. Nouvelles observations sur la faune de Bryozoaires de Saint-
Martin-de-Bréhal (Manche) . 543
S. Dallot. L’anatomie du tube digestif dans la phylogénie et la systématique des Chaeto-
gnathes . 549
G. Cherbonnier. Note sur l’Holothurie Aspidochirote Labidodemas semperianus Selenka .... 566
G. Boucher. Paramesacanthion catellus n. sp., nouvelle espèce d’Enoplidae (Nématode) de la
vase terrigène côtière de Banyuls-sur-Mer . 570
G. Conan. Description d’une Actinie méditerranéenne : Ragactis pulchra Andres, 1883. Ana¬
tomie et systématique . 577
M. -C. Durette-Desset. Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VI. Étude de cinq
espèces, parasites de Rongeurs Dasyproctidés . 590
M.-C. Durette-Desset. Nématodes Heligmosomes d’Amérique du Sud. VII. Étude de trois
espèces nouvelles, parasites de Proechimys semispinosus (Rongeurs Echimyidés) . 601
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 3, 1970, pp. 449-608
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1970. — N° 3
497e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
12 mars 1970
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR D. MOLHO
COMMUNICATIONS
NOTES SUR LES SERPENTS
DE LA RÉGION MALGACHE
Ly codry as maculatus ( Günther , 1858 ), espèce des Comores
Description de deux femelles
Par Ch. A. DOMERGUE
J. Guibé, dans « Les Serpents de Madagascar » 1, signale que Lycodryas macu¬
latus (Günther, 1858) (= Stenophis m. Boulenger, 1896) est « connu par le type
seul, d’origine inconnue ».
L’Institut Pasteur de Madagascar a reçu à deux reprises, pour détermina¬
tion, des Serpents des Comores qui répondent aux caractères de L. maculatus :
1° un spécimen (844/S), femelle provenant de Itsania, île de Moheli, capturé en fin
avril 1968 par D. Wintrebert, acridologiste ; ce Serpent était dans des branches
d’arbre.
2° un spécimen (955/S), femelle provenant de Moroni, Grande Comore, envoyé en
alcool par le Dr. Arzel, médecin-chef de l’Hôpital de Moroni, en octobre 1969.
Nous pouvons préciser quelques points de la morphologie de l’espèce et,
pour la première fois, de la femelle.
1. Mémoires de l’Institut Scientifique de Madagascar, sér. A, 12, 1958, pp. 189-260.
29
— 450 —
Coloration
Dorsale. — L’exemplaire 844/S est brun avec lignes de taches foncées dispo¬
sées de part et d’autre de l’axe vertébral et des taches foncées sur les flancs,
moins nettes sur la queue. La coloration est uniformément gris-brun chez le
spécimen 955/S.
Ventrale. — Chez le spécimen 844/S, la gorge est blanchâtre, le ventre blan¬
châtre moucheté de brun dans la partie antérieure, les mouchetures devenant
marbrures dans la moitié postérieure. La face ventrale est entièrement blanc-
jaunâtre chez l’exemplaire 955/S.
Chez les deux spécimens, les labiales supérieures sont blanches ; leur bord
supérieur, marginé de noir, forme une bande étroite allant de la narine à la
commissure chez 844/S, tandis que chez 955/S, la bande est seulement esquissée
par une marge poudrée de brun.
Mensurations
La longueur totale donnée par J. Guibé pour le type est 655 mm (mâle).
Le 844/S mesure 600 mm, dont 132 pour la queue, soit un rapport caudal de
10/35 (femelle). Le 955/S mesure 477 mm, dont 102 pour la queue, soit un rap¬
port caudal de 10/36 (femelle).
Écaillure
Dorsale. — 19 dorsales ; le rang vertébral n’est pas élargi. Chez 955/S, il
existe une paire de fossettes apicales.
Ventrale et sous-caudale. — Chez 844/S, 245 ventrales, anale entière (= type),
99 sous-caudales dont les 30 premières entières. Chez 955/S, 244 ventrales,
préanale divisée, 92 sous-caudales dont les 15 premières entières. Les queues
sont intactes. La différence avec le type porte sur le nombre des sous-caudales,
il s’agit là d’un dimorphisme sexuel fréquent et qui existe en particulier chez
L. sanctijohannis Günther, espèce également propre aux îles Comores.
Céphalique. — Chez les deux exemplaires il existe : 1 préoculaire largement
en contact avec la préfrontale, 3 postoculaires, 2 + 3 temporales ; la loréale
est allongée (deux fois plus longue que haute). On compte 8 labiales supérieures,
dont les 4e et 5e sont en contact avec l’œil (chez le 844/S, la 6e labiale est divi¬
sée), et 10 infralabiales, dont 5 en contact avec les gulaires antérieures. Ces
gulaires sont normalement développées, mais les postérieures, étroites chez le
type et chez 844/S, sont peu distinctes des deux rangs d’écailles qui les sépa¬
rent, en particulier chez l’exemplaire 955/S.
En outre, chez le 844/S (femelle), reçu vivant :
— les glandes anales sont particulièrement développées, au point de gonfler
la base de la queue et d’amener la confusion de sexe (même remarque
sur 955/S en alcool) ;
— le cœur se situe entre les 55e et 58e ventrales ;
— la langue est brunâtre avec mouchetures foncées.
Depuis dix années que nous prospectons la faune ophidienne de l’île Mada¬
gascar, au cours desquelles nous avons examiné et identifié plus d’un millier
d’individus, dont douze du genre Lycodryas (= Stenophis), nous n’avions pas
encore rencontré L. maculatus. Les deux spécimens reçus, l’un de la Grande
Comore (Moroni), l’autre de Moheli, nous incitent à considérer cette espèce,
dont la terra typica n’est pas connue, comme propre à l’Archipel des Comores.
Institut Pasteur de Madagascar
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 42 — N» 3, 1970, pp. 452-459.
DEUX POISSONS ABYSSAUX NOUVEAUX
CAPTURÉS DANS V ATLANTIQUE NORD ET EST :
BATHYTYPHLOPS AZORENSIS N. SP. (IPNOP1DAE)
ET LYCENCHELYS LABRADORENSIS N. SP.
(ZOARCIDAE) *
Par P. GEISTDOERFER, J. G. HUREAU et M. RANNOU
Au cours de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Charcot », les récoltes
ichtyologiques ont été particulièrement importantes puisque 95 espèces, appar¬
tenant à 33 familles, ont été dénombrées. La plupart de ces poissons provien¬
nent de profondeurs égales ou supérieures à 1 000 mètres. Parmi ces récoltes,
neuf espèces bathybenthiques ou bathypélagiques sont nouvelles pour le Nord-
Est Atlantique, et deux espèces sont nouvelles pour la Science : l’une est un
Zoarcidae du genre Lycenchelys, genre très bien représenté dans toutes les mers
froides de l’hémisphère boréal (15 espèces) ; l’autre est un Ipnopidae du genre
Bathytyphlops, genre connu jusqu’à présent seulement par six spécimens appar¬
tenant à deux espèces dans les eaux tropicales et chaudes de l’Atlantique Ouest
et de l’Océan Indien.
Lycenchelys labradorensis n. sp.
Holotype
M.N.H.N. n» 1970-31.
Spécimen de 217 mm de longueur standard, récolté dans la mer du Labrador
le 14 septembre 1969 (Lat. : 58°51'6N — Long. : 53°04'3W) au cours de la Sta¬
tion 16, prélèvement 43, de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Char¬
cot ».
Engin de récolte : chalut à deux perches de type « Rlake », par 3 365 mètres
de fond.
Faune récoltée dans le même prélèvement : très pauvre, avec quelques Déca¬
podes, Holothuries et Spongiaires.
Description
Longueur totale : 219 mm ; longueur standard : 217 mm.
Proportions en pourcentage de la longueur standard : longueur de la tête :
14,2 % ; diamètre de l’œil : 2,1 % (14,5 % de la longueur de la tête) ; distance
* Résultats scientifiques de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Charcot » en Atlantique
Nord, août-septembre-octobre 1969, publication n° 12.
454
prédorsale : 27 % (la nageoire dorsale prend naissance bien en arrière de l’extré¬
mité de la nageoire pectorale : distance entre ces deux points : 5,5 %) ; distance
préanale : 32 % ; longueur de la nageoire pectorale : 7,8 % ; hauteur maximale
du corps : 6 %.
La mâchoire inférieure est courte et ne ferme pas la cavité buccale.
Nombre de rayons : D : 120 ; A : 115 ; P : 17 (la nageoire caudale n’étant pas
séparée des nageoires dorsale et anale, les nombres indiqués pour les dorsale
et anale comprennent dans chaque cas la moitié des rayons de la caudale).
Rayons branchiostèges : 6.
Branchiospines sur le premier arc : 3 -f- 13.
Vertèbres : 27 + 109 = 136.
La ligne latérale est simple, située en position médiolatérale. Les prolonge¬
ments céphaliques de la ligne latérale s’ouvrent par 9 pores de chaque côté
de la mâchoire supérieure et par 8 pores de chaque côté de la mandibule. Sur
le dessus et en arrière de la tête, les pores muqueux (oc.) sont absents.
La coloration générale du corps est rose chair, mêlée de beige clair selon des
limites mal définies. La région antérieure (tête et nageoires paires) ainsi que
le rebord des nageoires impaires sont un peu plus sombres (brun clair). Entre
les pectorales et l’anus, la peau est légèrement plus blanche. Les petites écailles
cycloïdes ne se recouvrent pas et apparaissent comme autant de points blancs ;
la tête et les nageoires en sont dépourvues. Le péritoine est noir.
Les dents des deux mâchoires sont unisériées. Le vomer et les palatins por¬
tent également des dents.
Affinités
Le nombre des vertèbres permet de rapprocher Lycenchelys labradorensis de
L. hippopotamus et de L. albeolus, mais la première espèce se distingue nette¬
ment par le grand espace qui sépare l’extrémité de la nageoire pectorale de la
naissance de la nageoire dorsale (voir tableau I).
En plus de ces deux caractères, la ligne latérale unique, complète et médio¬
latérale, les dents unisériées aux deux mâchoires, le nombre de pores de la
tète et le nombre de branchiospines permettent de différencier (voir tableau II)
L. labradorensis des espèces les plus proches par leur morphologie ou leur répar¬
tition géographique : L. volki Andriashev, 1955, L. ingolfianus Jensen, 1901,
L. sarsi (Collett, 1871), L. paxillus (Goode et Bean, 1879) et L. oerrilli (Goode
et Bean, 1877).
Holotype
Bathytyphlops azorensis n. sp.
M.N.H.N. n» 1970-30.
Spécimen de 249 mm de longueur standard, récolté au sud des Açores le 3
octobre 1969 (Lat. : 36°47,4'N — Long. : 27°09'W) au cours de la Station 24,
prélèvement 62, de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Charcot ».
Engin de récolte : chalut à panneaux du type Marinovitch, par 3 550 mètres
de fond.
Faune récoltée dans le même prélèvement : pauvre dans l’ensemble avec
dominance d’Holothurides et de Décapodes.
Tableau I
Tableau II
* D’après le dessin de A. S. Jknsen (1904).
** D’après le dessin de A. P. Andri vshev (1955).
Fig. 2A. — Bathytyphlops azorensis n. sp. Dessin d’ensemble de l’animal.
457
Description
Longueur totale : 249 mm ; longueur standard : 210 mm.
Proportions en pourcentage de la longueur standard : hauteur du corps :
12,3 % ; diamètre de l’œil : 0,7 % ; longueur du museau : 7,1 % ; longueur
de la tête : 22,1 % ; largeur de l’espace interorbitaire : 8,0 % ; longueur de la
base de la dorsale : 10,9 % ; longueur de la base de l’anale : 17,6 % ; longueur
des nageoires pelviennes : 16,6 % ; longueur des pectorales : 21,4 % ; distance
prédorsale : 40,4 % ; distance préanale : 67,1 % ; distance entre l’insertion de
la pelvienne et l’origine de l’anale : 30,9 % ; distance entre l’anus et l’anale :
21,9 %.
Fig. 2B. — Bathytyphlops azorensis n. sp. Détail du premier are branchial.
La ligne latérale porte 67 écailles ; 7 écailles sont alignées depuis la nageoire
dorsale jusqu’à la ligne latérale et 5 écailles séparent la ligne latérale de la base
de la nageoire anale.
Nombre de rayons : D : 12 ; A : 17 ; P : 13.
Rayons branchiostèges : 16.
Branchiospines sur le premier arc branchial : 7 -j- 1 + 12- La longueur de
la branchiospine située à l’angle de l’arc est plus courte que la distance qui
sépare les narines : chez B. marionae, elle est égale à cette distance. Les autres
branchiospines sont arrondies et rugueuses.
Vertèbres : 65.
La plus grande hauteur du corps se mesure à l’origine de la nageoire dorsale
et est comprise 1,8 fois dans la longueur de la tête. La hauteur du corps à l’ori¬
gine de l’anale est comprise 2,4 fois dans la longueur de la tête. La hauteur
du pédoncule caudal est comprise 3,25 fois dans la longueur de la tête et l’espace
interorbitaire est compris 2,5 fois dans la longueur de la tête.
L’œil est très petit mais nettement visible au-dessus de la mâchoire supé¬
rieure.
La coloration d’ensemble est foncée, l’emplacement des écailles est bordé
de noir avec une tache noire dans la partie postérieure de chaque écaille. Le
dessus de la tête est clair tandis que la gorge est entièrement noire, ainsi que
la membrane branchiostège. Les nageoires sont gris clair.
— 458 —
Affinités
Le genre Bathytyphlops n’est jusqu’à présent connu que d’après deux espèces :
l’une, B. sewelli (Norman, 1939), représentée par deux spécimens de l’Océan
Indien occidental, à l’est des côtes africaines ; l’autre, B. marionae Mead, 1958,
représentée par quatre spécimens provenant de la mer des Caraïbes, du détroit
de Floride, du golfe du Mexique et du canal de Mozambique.
Fig. 3. — Carte de répartition des espèces du genre Bathytyphlops.
# Bathytyphlops marionae (d’après Nielsen).
A Bathytyphlops sewelli (d’après Nielsen).
■ Bathytyphlops azorensis n. sp.
Tableau in
459 —
Le tableau III permet de comparer les trois espèces : alors que les différences
entre B. azorensis et B. marionae sont manifestes (nombre de rayons anaux,
nombre d’écailles sur la ligne latérale, branchiospines, hauteur du corps, lon¬
gueur des bases anale et dorsale), la distinction entre B. azorensis et B. sewelli
porte essentiellement sur les caractères suivants :
— l’œil, indistinct chez B. sewelli, est petit mais nettement visible chez B. azoren¬
sis ;
— le nombre de branchiospines sur le premier arc branchial est différent et surtout
la branchiospine de l’angle n’est pas courte et épaisse comme chez B. sewelli : ses dimen¬
sions sont 3,5 X 1 mm ;
— le nombre de rayons anaux est légèrement différent.
Remarque biogéographique
Il est particulièrement intéressant de noter la présence de Bathytyphlops
azorensis dans la région des Açores et de souligner que cette espèce est très
proche de B. sewelli de l’Océan Indien. En effet dans le même prélèvement
au sud des Açores, nous avons capturé un Alepocephalidae, Torictus edentulus
(Alcock, 1892), espèce jusqu’à présent connue seulement de l’Est Atlantique
et de l’Océan Indien Nord (golfe du Bengale). Il existe donc des analogies remar¬
quables entre la faune de l’Atlantique Est et la faune de l’Océan Indien Ouest
et Nord. Par contre, dans ce cas, les différences sont plus grandes entre la faune
de l’Atlantique Est et la faune de l’Atlantique Ouest.
Les trois espèces du genre Bathytyphlops sont abyssales : B. marionae a été
capturé entre 869 et 2 651 mètres, B. sewelli à 3 840 et 3 960 mètres, et B. azo¬
rensis à 3 550 mètres.
Laboratoire des Pêches Outre- Mer
et Laboratoire de Zoologie (Reptiles
et Poissons) du Muséum
RÉFÉRENCES
Andriashev, A. P., 1955. — Review of genus Lycenchelys Gill (Pisces, Zoarcidae) and
related forms, of the Seas of the IJSSR and adjacent waters. Trudy Zoologi-
cheskogo Instituta, 18, pp. 349-384.
— 1964. — Fishes of the Northern Seas of the USSR. Israël Program for Scientific
Translations.
Grey, M., 1956. — The distribution of Fishes found below a depth of 2000 meters.
Fieldiana : Zoology, 36, 2, pp. 73-337.
Jensen, A. S., 1904. — De Nordevropaeisk-Grolandske Lycodinae. In : Den Danske
Ingolf-Expedition, Andet Bind, 4, pp. 1-95, 10 pl.
Leim, A. H., et W. B. Scott, 1966. — Fishes of the Atlantic coast of Canada. Fisheries
Research Board of Canada, Bull. 155, 485 p.
Mf.ad, G. W., 1966. — Family Ipnopidae. In : Fishes of the Western North Atlantic.
Memoir Sears Foundation for Marine Research, 1, 5, pp. 147-161.
Nielsen, J. G., 1966. — Synopsis of the Ipnopidae (Pisces, Iniomi) with description
of two new abyssal species. Galathea Reports, 8, pp. 49-75.
Thines, G., 1969. — L’évolution régressive des Poissons cavernicoles et abyssaux.
. Paris, Masson, 394 p.
BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D’IIISTOIKE NATU BELLE
2e Série — Tome 42 — N» 3, 1970, pp. 460-488
NOUVEAUX COLÉOPTÈRES
CERAMBYCIDAE LAMIINAE
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS
(suite)
Par S. BREUNING
Tribu : Mesosini
Cacia (s. s.) hebridarum n. sp.
Proche d ’intricata Pasc., mais la touffe de poils noirs couvre toute la moitié
apicale du quatrième article des antennes, les joues seulement de moitié plus
longues que les lobes inférieurs des yeux, les élytres sensiblement plus grossière¬
ment ponctués, surtout dans la moitié apicale et pourvus, chacun, d’une petite
bosse conique obtuse discale et postbasilaire, le cinquième article des antennes
couvert de pubescence blanche sauf à l’apex.
Type : une $ des Nouvelles-Hébrides, île Torrès, leg. François.
Tribu : Homonoeini
Mulciber rosselli n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article presque trois
fois plus long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs
que les joues. Tête peu densément et très finement ponctuée. Pronotum densé¬
ment et grossièrement ponctué (sauf le long d’une bande longitudinale médiane
peu large) à épine latérale assez longue et aiguë, dirigée légèrement vers l’avant.
Élytres largement et un peu obliquement tronqués à l’apex, très densément
et finement granulés sur le tiers basilaire, ensuite un peu moins densément
granulés sur le deuxième tiers (où les granules sont disposés pour partie en séries
longitudinales faiblement élevées), ensuite assez densément et très finement
ponctués.
Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre clair à ochracé. Vertex
et pronotum avec une large bande longitudinale médiane dénudée. Écusson à
tache médiane ochracée. Élytres avec une grande tache postscutellaire dénudée
et ornés, chacun, d’une petite tache basilaire ochracée, située au milieu, entre
l’écusson et l’épaule, et de deux petites taches longitudinales postmédianes
jaunes, proches de la suture, situées l’une à côté de l’autre.
Long. : 29 mm ; larg. : 9,5 mm.
Type : Rossell Island, I-IIT, 1898, leg. Meek. — Un paratype, idem.
— 461 —
Tribu : Apomecynini
Ichthyodes (s. s.) fergussoni n. sp.
Proche de floccosa Pasc., mais le troisième article des antennes aussi long que
le cinquième, le pronotum éparsement et très finement ponctué, les élytres
moins finement ponctués sur les deux tiers antérieurs, sans lignes longitudi¬
nales convexes, la partie latérale des segments abdominaux imponctuée et
l’ornementation différente.
Rouge assez foncé, couvert de pubescence jaune paille. La bande longitudi¬
nale médiane du pronotum lisse, les élytres presque sans pubescence foncière,
mais ornés, chacun, de cinq étroites bandes longitudinales jaune pâle qui alter¬
nent avec quatre séries longitudinales de taches jaunes assez nettes, en ovale
allongé. Fémurs et tibias sans pubescence blanchâtre, les fémurs à fond un peu
plus sombre.
Long. : 13 mm ; larg. : 4 mm.
Type : un £ de l’île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Mef.k.
Ichthyodes (Orinoeme) websteri n. sp.
Allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le scape très faible¬
ment claviforme, le troisième article sensiblement moins long que le quatrième,
beaucoup plus long que le scape. Tubercules antennifères à peine saillants.
Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum
(sauf sur une étroite bande longitudinale médiane sur le vertex et le pronotum)
assez densément et finement ponctués. Écusson large, semicirculaire. Élytres
arrondis à l’apex, densément ponctués, peu finement sur la moitié antérieure,
très finement sur la moitié postérieure. Les parties latérales des sterna densé¬
ment et assez grossièrement ponctuées.
Brun rougeâtre, couvert de pubescence jaune paille, cette pubescence peu
dense sur le dessus, plus dense sur les parties latérales du dessous, la partie
médiane du dessous lisse. De chaque côté du pronotum deux grandes taches
circulaires ochracées disco-latérales : une prémédiane et une postmédiane. Sur
chaque élytre quatre séries longitudinales d’assez petites taches longitudinales
jaunes.
Long. : 13 mm ; larg. : 3,25 mm.
Type : un de Kei-Toral, I-III, 1896, leg. H. C. Webster. — Voisin de
lineatopunctata Breun.
Ichthyodes (Orinoeme) rosselli n. sp.
Proche d’acutipennis Pasc., mais les lobes inférieurs des yeux sensiblement
plus longs que les joues, tout le disque du pronotum lisse et imponctué, seules
les parties latérales du pronotum grossièrement ponctuées, les élytres lisses,
seulement éparsement ponctués au quart basilaire et près du bord latéral,
jusqu’à la mi-longueur, ornés de taches blanches moins nombreuses, le dessous
entièrement lisse.
Type : île Rossell, I- 1 1, 1898, leg. Mef.k.
462 —
Ichthyodes (Orinoeme) parterufotibialis n. sp.
Proche de punctata Montr., mais le pronotum plus éparsement ponctué, les
élytres avec de très petites taches blanches beaucoup moins nombreuses et le
tiers apical des tibias, ainsi que les tarses, rouges.
Type : île Fergusson, IX-XII, 1896, leg. A. S. Meek.
Oopsis keiensis, n. sp.
Proche de nutator F., mais le pronotum plus densément et très finement
ponctué, les élytres moins densément ponctués sur la partie basilaire et non
granulés, les points régulièrement alignés aussi après l’écusson.
Long. : 9,5 mm ; larg. : 3 mm.
Type : île Kei-Toeal, I-III, 1896, lcg. H. C. Webster.
Mimosybra fergussoni n. sp.
Antennes à peu près deux fois plus longues que le corps (mutilées au sixième
article chez le type unique). Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs
que les joues. Front et partie médiane du vertex densément et assez grossière¬
ment ponctués. Pronotum aussi long que large, très densément et assez grossière¬
ment ponctué. Elytres arrondis à l’apex, très densément et peu finement ponc¬
tués dans le tiers basilaire, ensuite moins densément et un peu plus finement.
Parties latérales des sterna densément et peu finement ponctuées.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre. Disque du pronotum avec,
de chaque côté, une bande longitudinale latérale ochracée peu nette et modéré¬
ment large. Élytres parsemés de quelques très petites taches jaunes et ornés,
chacun, d’une série oblique prémédiane et discale de taches jaunes plus grandes
qui remontent très obliquement en direction du bord latéral.
Long. : 9,5 mm ; larg. : 3 mm.
Type : un £ de l’île Fergusson, IX-Xîl, 1894, leg. A. S. Meek.
Mimosybra samarensis n. sp.
Proche de surigaonis Hell., mais les antennes sensiblement moins longues
que le corps, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues, le front
plus finement ponctué, le pronotum moins densément ponctué et l’ornementa¬
tion différente.
Brun foncé, couvert de pubescence brune. Sur chaque élytre trois taches cir¬
culaires ochracées : une grande latérale à la fin du tiers basilaire, une petite
discale postmédiane, une plus grande au bord externe de cette tache discale
et une série de très petites taches jaunes près de la suture dans les deux tiers
postérieurs.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead.
— 463
Mimosybra negrosensis n. sp.
Proche de surigaonis Hell., mais les lobes inférieurs des yeux deux fois plus
longs que les joues, le pronotum aussi long que large, les élytres obliquement
tronqués à l’apex (l’angle marginal saillant et pointu, mais non étiré en lobe)
très densément et peu grossièrement ponctués dans la moitié antérieure, peu
densément et peu finement ponctués ensuite, jusqu’un peu avant l’apex, et l’orne¬
mentation différente.
Rouge foncé, à pubescence brun rougeâtre. Pronotum avec trois étroites
bandes longitudinales discales ochracées. Elytres parsemés de petites taches
jaunes étroites et allongées et une tache transversale discale jaune plus grande,
située à la fin du tiers basilaire.
Long. : 10 mm ; larg. : 2,5 mm.
Type : îles Philippines, île Negros, 1 1 1- IV, 1896, leg. J. Whitehead.
Sybra (s. s.) holofusca n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le scape court et fort,
le troisième article sensiblement moins long que le quatrième, beaucoup plus
long que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues.
Tète et pronotum assez densément et peu finement ponctués. Pronotum trans¬
verse. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal saillant, mais
non pointu), densément et peu finement ponctués, les points disposés en lignes
régulières.
Brun foncé, couvert de pubescence unicolore brun rougeâtre.
Long. : 8 mm ; larg. : 2,5 mm.
Type : îles Philippines, île de Luzon, Lepanto, leg. J. Whitehead.
Sybra (s. s.) dawsoni n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape modérément
fort, le troisième article beaucoup moins long que le quatrième, beaucoup plus
long que le scape. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Front
aussi haut que large. Pronotum aussi long que large. Tête et pronotum densément
et très finement ponctués. Élytres étroitement et obliquement tronqués à l’apex
(l’angle marginal étiré en un court lobe triangulaire), très densément et fine¬
ment ponctués, les points non alignés.
Brun foncé, couvert de pubescence ochracée entremêlée, sur les élytres, d’un
peu de gris et de brun. De chaque côté du milieu du pronotum une bande longi¬
tudinale brune. Sur chaque élytre une grande tache médiane triangulaire brune.
Les articles antennaires 4 à 11 rembrunis vers l’apex, cette partie sombre de
plus en plus étendue.
Long. : 7 mm ; larg. : 2,25 mm.
Type : Australie, Dawson Distr., IX, 1884, ex coll. Bahnard.
Dans mon tableau dichotomique des espèces du genre Sybra Pasc. s. s. ( Ent .
Abhandl. Mus. Tierkunde Dresden, 30, 1964, p. 132), cette espèce s’intercale
près de bifuscoplagiata Breun,
— 464 —
Sybra fusca n. sp.
Proche d ’ unicoloripennis Breun., mais le troisième article des antennes un
peu moins long que le quatrième, l’angle apical marginal de l’élytre étiré en un
lobe très court et arrondi, le bord latéral de l’élytre convexe en avant de ce lobe,
les intervalles des séries de points légèrement convexes, surtout dans le tiers
suturai, et la pubescence d’un brun assez foncé.
Type : Nouvelle-Guinée, Nicura, leg. Lix.
Sybra cylindraceoides n. sp.
Proche de cylindracea Breun., mais le front et le pronotum densément et
finement ponctués, les élytres finement ponctués, même dans la moitié anté¬
rieure, le pronotum à pubescence unicolore brun jaunâtre, les élytres avec des
taches circulaires blanches peu nettes sur la moitié interne du disque en plus
de la tache préapicale brun foncé située près de la suture.
Long. : 8-11 mm ; larg. : 2, 5-3, 5 mm.
Type : île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Meek. — 2 paratypes, idem.
Sybra (s. s.) mimalternans n. sp.
Proche d ’alternans Wied., mais la tête et le pronotum beaucoup moins fine¬
ment ponctués, le disque du pronotum orné de trois bandes longitudinales
ochracées, dont les deux latérales sont réduites, chacune, à deux taches situées
l’une derrière l’autre, les bandes ochracées des élytres plus souvent interrompues
en des taches allongées et les sterna sans taches ochracées.
Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead.
Sybra (s. s.) samarana n. sp.
Allongé. Antennes à peine plus longues que le corps, le scape court et fort,
le troisième article sensiblement moins long que le quatrième, de moitié plus
long que le scape. Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues.
Tête et pronotum densément et très finement ponctués. Pronotum transverse.
Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle apical marginal saillant mais
non aigu), densément et finement ponctués, les points alignés.
Brun foncé, couvert de pubescence brune, entremêlée par places d’un peu de
jaunâtre. Sur chaque élytre une petite tache discale médiane noire et nette,
située un peu avant le milieu.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. Whitehead.
Sybra (s. s.) submodesta n. sp.
Proche de modestior Breun., mais les lobes inférieurs des yeux seulement un
peu plus longs que les joues, le pronotum un peu moins densément et très fine¬
ment ponctué, les élytres sensiblement plus larges que le pronotum, le bord
465 —
latéral, avant l'angle apical marginal, légèrement concave ; toute la pubescence
brun rougeâtre clair, chaque élytre avec une bande transversale postmédiane
blanchâtre très vague, remontant obliquement en direction du bord latéral.
Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead.
Sybra (s. s.) flavoguttata Aur. ssp. medioalbomaculata nov.
Comme la forme typique, mais la tache médiane discale de l’élytre plus grande
et blanche.
Type : îles Philippines, île Negros, III-IV, 1896, leg. J. Whitehead,
Sybra (s. s.) fuscovittivollis n. sp.
Allongé. Antennes aussi longues que le corps, le scape assez fort, le troisième
article un peu moins long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux de trois
quarts plus longs que les joues. Tête et pronotum très densément et finement
ponctués. Pronotum fortement transverse. Élytres obliquement tronqués à
l’apex (l’angle marginal obtus), densément et finement ponctués, les points
alignés.
Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille. Pronotum avec une large
bande longitudinale médiane brun rougeâtre. Sur les élytres une assez grande
tache postscutellaire brun rougeâtre, en commun à la suture, et, sur chacun,
une bande prémédiane peu large d’un brun rougeâtre foncé, remontant très
obliquement en direction du bord latéral, qu’elle atteint au-dessous de l’épaule.
Antennes à pubescence brun rougeâtre.
Long. : 6 mm ; larg. : 2 mm.
Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead.
Sybra (s. s.) obliquealbovittata n. sp.
Très allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape court et
fort, le troisième article un peu moins long que le quatrième, beaucoup plus
long que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues.
Tête et pronotum assez densément et finement ponctués. Pronotum aussi long
que large. Élytres très longs, échancrés à l’apex (l’angle suturai indiqué, l’angle
marginal étiré en un lobe triangulaire obtus, la partie du bord latéral, située
en avant de ce lobe, légèrement concave), densément et peu finement ponctués,
les points alignés, le deuxième intervalle (compté de la suture) légèrement élevé,
formant une fine crête légèrement ondulée qui se termine avant le lobe apical
marginal. Côtés des sterna peu densément et finement ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence brun-rougeâtre. De chaque côté du disque
du pronotum une très petite tache médiane circulaire blanche. Élytres parse¬
més de nombreuses très petites taches blanches, surtout le long de la suture,
condensées, entre autres, en deux bandes transversales modérément larges,
une prémédiane et une située un peu après le milieu, qui descendent toutes deux
très obliquement en direction du bord latéral.
Long. : 9 mm ; larg. : 2,25 mm.
Type : îles Philippines, île de Luzon, Lepanto, leg. J. Whitehead.
30
— 466 —
Dans mon tableau dichotomique du genre Sybra Pasc. s. s. (1964, Ent. abh.
Mus. Dresden, 30, p. 128), cette espèce s’intercale près du n° 134.
Sybra (s. s.) apiceflava n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ; le scape court et modé¬
rément fort, le troisième article aussi long que le quatrième, deux fois plus
long que le scape. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que
les joues. Tète et pronotum densément et finement ponctués. Pronotum trans¬
verse. Élytres étroitement arrondis à l’apex, très densément et finement ponctués,
les points peu régulièrement alignés. Parties latérales du métasternum peu den¬
sément et finement ponctuées.
Brun foncé, couvert de pubescence brun-rougeâtre. Plus du tiers apical de
l’élytre à pubescence jaune pâle, cette pubescence limitée vers l’avant par une
ligne descendant très obliquement en direction du bord latéral.
Long. : 10 mm ; larg. : 3 mm.
Type : Nouvelle- Guinée, leg. Lix.
Tribu : Pteropliini
Prosoplus (s. s.) setipes n. sp.
En ovale allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le scape
peu épaissi dans sa partie médiane. Lobes inférieurs des yeux un peu moins
longs que les joues. Tète peu densément et très finement ponctuée. Pronotum
densément et assez grossièrement ponctué, moins densément dans la partie
médiane antérieure, pourvu d’un petit tubercule pointu latéro-inférieur rap¬
proché du bord antérieur et d’un autre semblable au bord antérieur lui-même.
Élytres arrondis à l’apex, finement granulés sur la partie basilaire, ensuite peu
finement ponctués jusqu’au-delà du milieu, peu éparsement et très finement
dans la partie suivante où ils sont en plus pourvus, chacun, de quelque bourre¬
lets longitudinaux. Le bord latéral de l’élytre, sur sa moitié postérieure, et les
tibias, garnis de longs poils dressés.
Brun-noir à pubescence brun rougeâtre entremêlée de blanchâtre. Les par¬
ties latérales du pronotum à pubescence noire. Sur chaque élytre, à la moitié
antérieure, une bande longitudinale latérale noire et une bande postmédiane
transversale noire peu large se courbant vers l’arrière en direction du bord laté¬
ral.
Long. : 12 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, Mailu, V, 1895, leg. Anthony. — Un paratype,
idem.
Prosoplus (s. s.) fergussoni n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape peu fort, le troi¬
sième article aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux aussi longs
que les joues. Front peu densément et très finement ponctué. Pronotum densé-
— 467 —
ment et finement ponctué, pourvu d’un petit tubercule latéro-inférieur rap¬
proché du bord antérieur. Élytres arrondis à l’apex, densément ponctués, fine¬
ment dans les deux tiers antérieurs, très finement au tiers apical. Tibias garnis
de poils dressés.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre clair. Sur chaque élytre
une bande transversale médiane blanchâtre qui descend obliquement en zig¬
zag en direction du bord latéral et quelques bandes longitudinales blanchâtres
vagues au tiers apical.
Long. : 13 mm ; larg. : 5 mm.
Type : île Fergusson, IX-XII, 1895, leg. A. S. Meek.
Prosoplus (s. s.) obliquevittatus n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le scape peu long,
faiblement claviforme, le troisième article un peu moins long que le quatrième.
Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Front peu densément
et très finement ponctué. Pronotum transverse, peu densément et peu finement
ponctué, pourvu d’une très étroite bande longitudinale médiane lisse et de chaque
côté d’un assez long tubercule latéro-inférieur rapproché du bord antérieur et
d’un petit tubercule latéro-inférieur au bord antérieur lui-même. Élytres sub¬
tronqués à l’apex, peu densément ponctués, assez grossièrement au tiers basi¬
laire, assez finement sur le deuxième tiers et très finement sur le tiers apical.
Brun foncé, couvert de pubescence brun clair entremêlée de jaunâtre. Yertex
avec une tache postérieure médiane blanchâtre peu nette. De chaque côté du
bord antérieur du disque du pronotum, une courte bande longitudinale semblable
et une telle bande plus large, d’un brun plus foncé, de chaque côté de sa base.
Sur chaque élytre la région basilaire est à pubescence plus claire et une bande
transversale postmédiane peu large, blanchâtre, qui descend obliquement, mais
un peu en zigzag, en direction du bord latéral. Les pattes et les quatre premiers
articles des antennes marbrés d’un peu de blanchâtre, la base des articles 5 à
11 à pubescence blanchâtre.
Long. : 13 mm ; larg. : 5 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, Redscar Bay, leg. Lix. - — Un paratype, idem.
Mimoprosoplus n. gen.
En ovale allongé. Antennes fines, à peu près aussi longues que le corps, peu
densément frangées de poils courts ; le scape long et mince, pourvu d’une fine
crête longitudinale dorsale, le troisième article sensiblement moins long que le
quatrième ou que le scape, le quatrième sensiblement plus long qu’un des arti¬
cles suivants. Tubercules antennifères très distants l’un de l’autre, à peine
saillants. Yeux assez finement facettés, subdivisés. Front grand et large. Prono¬
tum transverse, arrondi sur les côtés, très convexe et pourvu, de chaque côté
du disque, d’une bosse obtuse postmédiane très peu accusée. Élytres longs,
très convexes, à peine plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex et pourvus,
chacun, d’une petite bosse allongée, discale et postbasilaire ainsi que de plu¬
sieurs très petites bosses dans la moitié apicale. Tête rétractile. Saillie proster¬
nale aussi haute que les hanches, tronquée à son bord postérieur. Saillie méso¬
sternale abruptement arrondie à son bord antérieur. Métasternum de longueur
— 468 —
normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne,
les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires sans sillon, les crochets diver¬
gents.
Type : convexus Breun. — Voisin du genre Parasybropis Breun.
Mimoprosoplus convexus n. sp.
Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tête et prono-
tum peu densément et très finement ponctués. Elytres densément et finement
ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille entremêlée par places d’un
peu de brun.
Long. : 9 mm ; larg. : 3,75 mm.
Type : un £ de Cochinchine, Baria.
Pterolophia (s. s.) siamana n. sp.
Allongé. Antennes sensiblement moins longues que le corps, peu densément
frangées ; le scape modérément long et peu fort, le troisième article beaucoup
plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux sensible¬
ment moins longs que les joues. Tête et pronotum très densément et finement
ponctués. Pronotum transverse. Elytres longs, rétrécis au tiers apical, étroite¬
ment subtronqués à l’apex, densément et finement granulés sur la partie basi¬
laire, ensuite densément et très finement ponctués jusqu’à la mi-longueur,
enfin densément et très finement ponctués. En outre, ils sont pourvus, chacun,
d’une assez longue crête longitudinale discale postbasilaire, assez haute, et d’une
autre crête semblable débutant un peu avant le milieu et s’étendant jusqu’au
début du tiers apical. Tibias à poils dressés.
Brun foncé à pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre avec une bande
transversale postmédiane, un peu plus claire mais vague, descendant oblique¬
ment en direction du bord latéral. Partie basilaire des articles antennaires 5
à 11 à pubescence jaune pâle.
Long. : 11 mm ; larg. : 3,25 mm.
Type : Siam.
Pterolophia (s. s.) bigibbosa n. sp.
Allongé. Antennes sensiblement moins longues que le corps (Ç), non frangées,
le scape modérément long et peu fort, le troisième article sensiblement plus
long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu moins
longs que les joues. Tête et pronotum très densément et très finement ponctués.
Pronotum transverse. Elytres arrondis à l’apex, très densément et peu finement
ponctués et pourvus, chacun, d’une petite bosse allongée discale postbasilaire
et assez élevée.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre entremêlée de jaunâtre.
Chaque élytre avec une bande transversale blanchâtre peu large, située un peu
après le milieu. Antennes à pubescence brun rougeâtre, la base des articles 3
à 11 annelée de jaune pâle.
469 —
Long. : 6,5 mm ; larg. : 2,25 mm.
Type : Assam, Khasi Hills.
Dans mon tableau dichotomique du genre Pterolophia Newm. s. s. (1965,
Eut. Arb. Mus. Frey, 16, p. 170) cette espèce s’intercale près du n° 118.
Pterolophia (s. s.) pasteuri n. sp.
En ovale allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps ($), à peine
frangées ; le scape court et fort, le troisième article sensiblement plus long que
le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux sensi¬
blement moins longs que les joues. Tête et pronotum très densément et très
finement ponctués. Pronotum transverse, convexe, pourvu de deux fins sillons
transversaux, un antérieur et un postérieur. Élytres longs, très convexes, sen¬
siblement plus larges que le pronotum, faiblement élargis dans la partie médiane,
arrondis à l’apex, densément ponctués (peu finement dans la moitié antérieure,
très finement dans la moitié postérieure), garnis au bord latéral de très courts
poils dressés et serrés.
Brun rougeâtre, couvert d’une fine pubescence blanchâtre. Elytres à pubes¬
cence brun rougeâtre, densément marbrés de blanc surtout au tiers basilaire
et au tiers apical, cette pubescence formant aussi une bande transversale médiane
peu large n’atteignant pas la suture. Antennes à pubescence brun rougeâtre,
les articles 2, 4 sauf à l’apex et 8 et 9 à pubescence blanche, le troisième article
marbré de blanc.
Long. : 5,5 mm ; larg. : 2 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, Humboldt Bay, 1906, leg. J. D. Pasteur.
Pterolophia (Ale) sanghiriensis n. sp.
Très allongé. Antennes moins longues que le corps, le troisième article un peu
plus long que le scape. Joues sensiblement plus longues que les lobes inférieurs
des yeux. Tête densément, pronotum très densément et très finement, ponctués.
Pronotum légèrement transverse. Elytres très longs, très faiblement échancrés
à l’apex (l’angle marginal saillant, mais arrondi), très densément et peu fine¬
ment ponctués dans la moitié antérieure, peu densément et très finement ponc¬
tués dans la moitié postérieure, et pourvus, chacun, de deux légers bourrelets
longitudinaux discaux.
Brun foncé, couvert de pubescence brune.
Long. : 12-14 mm ; larg. : 3, 6-4, 6 mm.
Type : île Sanghir. — Un paratype, idem.
Mesiphiastus (s. s.) subfulvescens n. sp.
Très proche de fulvescens Pasc., mais les lobes inférieurs des yeux beaucoup
moins longs que les joues et les élytres nullement granulés.
Long. : 14 mm ; larg. : 4,75 mm.
Type : Yule Island, ex coll. Le Moult.
470
Platyomopsis pustulosum Pasc. ssp. trobriandensis nov.
Comme la forme typique, mais les joues seulement sensiblement plus longues
que les lobes inférieurs des yeux, les élytres à peine granulés sur la partie basi¬
laire et la bande transversale prémédiane blanche de l’élytre un peu moins
prolongée vers l’arrière.
Type : île Trobriand, Kiriwini, III-V, 1895, leg. A. S. Meek.
Rhytiphora (s. s.) leucolateralis n. sp.
Proche de rugicollis Daim., mais les lobes inférieurs des yeux seulement un
peu plus longs que les joues, le pronotum finement granulé et très finement
ponctué, mais non ridé transversalement, l’angle apical marginal de l’élytre
pointu et la livrée différente.
Brun foncé, couvert de line pubescence blanchâtre. Chaque élytre avec trois
séries longitudinales de très petites taches circulaires blanches et une large bande
longitudinale latérale blanche qui se termine un peu avant l’apex.
Long. : 24 mm ; larg. : 7 mm.
Type : Queensland, Geraldton, leg. Meek.
Rhytiphora (s. s.) affinis n. sp.
Proche d ’odewahni Pasc., mais les antennes beaucoup moins longues que le
corps (Ç), les lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Tête imponctuée.
Pronotum pourvu de quatre sillons transversaux nets, deux antérieurs et deux
postérieurs, et d’une line crête transversale médiane scindée en plusieurs parties.
Elytres assez légèrement tronqués à l’apex, peu densément et finement granulés
sur la moitié antérieure, ces granules plutôt alignés, et ensuite très densément
et très finement ponctués.
Brun foncé, entièrement marbré de brun rougeâtre clair, d’ochracé et de
blanchâtre. Front et vertex avec d’étroites bandes longitudinales ochracées ;
tempes et pronotum avec des bandes transversales semblables. Elytres avec
trois taches blanchâtres en commun à la suture (une postbasilaire, une pré¬
médiane et une postmédiane) et deux bandes transversales ondulées blanches,
n’atteignant pas la suture (une posthumérale et une postmédiane). Antennes
à pubescence blanchâtre très éparse.
Long. : 21 mm ; larg. : 7 mm.
Type : une $ d’Australie, leg. Verreaux, 1847.
Rhytiphora ( Saperdopsis ) albolateraloides n. sp.
Proche d’ albolateralis Breun., mais l’angle apical marginal de l’élytre arrondi,
la surface non marbrée de blanc (sauf sur les parties latérales du pronotum) tout
le vertex très densément marbré d’ochracé ; élytres avec une large tache trian¬
gulaire basilaire ochracée en commun à la suture, allant d’une épaule à l’autre.
Long. : 16 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : une Ç d’Australie, Dawson Distr., ex coll. Barnard.
— 471 —
Rhytiphora (Setomopsis) vermiculosa n. sp.
Proche de piperitia Hope, mais le front plus finement ponctué, le pronotum
finement ridé de travers, mais à peine ponctué, l’angle apical marginal de l’élytre
arrondi et la livrée différente.
Noir, les yeux cernés de blanc. Joues et tempes avec des bandes transversales
blanches. Vertex avec de telles bandes longitudinales. Pronotum avec trois
étroites bandes transversales, variant du blanc au doré, et frangé de blanc
au bord antérieur et au bord postérieur. Elytres parsemés sur toute leur éten¬
due de taches vermiculaires blanches ou dorées et ornés, chacun, d’une bande
longitudinale blanche (embrassant une tache dénudée subhumérale) et se déta¬
chant un peu du bord latéral au tiers apical. Dessous et fémurs marbrés de blanc
et de doré.
Long. : 14 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : Queensland.
Paramesosella plurifasciculata n. sp.
Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps (Ç) ; le scape modé¬
rément fort. Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues.
Tète et pronotum densément et très finement ponctués. Pronotum à surface
inégale et pourvu de deux petits tubercules discaux prémédians. Elytres assez
largement, mais très faiblement, échancrés à l’apex (l’angle marginal étiré en
un large lobe arrondi et très court), très densément et peu finement ponctués
dans la moitié antérieure, peu densément et très finement ponctués dans la
moitié postérieure ; en outre ils sont pourvus, chacun, d’une bosse discale postba¬
silaire surmontée de deux petits fascicules de poils, situés l’un après l’autre (le
premier blanc, le deuxième brun foncé), de deux petits fascicules de poils brun
foncé postmédians (un proche de la suture, l’autre au milieu du disque et situé
obliquement après le premier) et deux autres fascicules de poils semblables et
préapicaux, situés' l’un à côté de l’autre.
Brun foncé à pubescence blanche entremêlée d’un peu de brun clair. Vertex
avec deux petites taches oblongues brun foncé. Pronotum avec une petite tache
brun foncé au milieu du bord antérieur, les tubercules discaux également brun
foncé. Chaque élytre avec une courte bande transversale postbasilaire brun foncé,
peu nette (située près de la suture), une courte et étroite bande oblique brun foncé
(reliant les deux fascicules de poils postmédians), la partie précédant cette bande
à pubescence blanche plus dense, la partie latérale après l’épaule, la partie
suturale après les fascicules postmédians, et la partie apicale après les fascicules
préapicaux, à pubescence d’un brun assez foncé. Antennes à pubescence brune
entremêlée de blanchâtre sur les deux premiers articles et sur la base du troi¬
sième.
Long. : 16 mm ; larg. : 4,75 mm.
Type : une Ç de l’Assam, Khasi Hills, 700 m ait.
Paramesosella affinis n. sp.
Proche de nigrosignata Breun., mais de stature plus courte et plus large ;
les antennes seulement un peu plus longues que le corps, le troisième article à
— 472 —
peine plus long que le quatrième, les joues deux fois plus longues que les lobes
inférieurs des yeux, les élytres assez largement subtronqués à l’apex (l’angle
marginal arrondi), un peu moins densément et moins finement ponctués et
pourvus, chacun, d’un grand fascicule de poils discal postbasilaire ; tache préapi¬
cale suturale noire scindée en plusieurs étroites taches allongées et le cinquième
segment abdominal avec une grande tache médiane brun foncé.
Long. : 14 mm ; larg. : 5 mm.
Type : Laos, leg. Mouhot.
Tribu : Parmenini
Athemistus dawsoni n. sp.
Proche de puncticollis Pasc., mais le pronotum moins densément et grossière¬
ment ponctué, presque sans tubercules discaux, les tubercules élytraux régu¬
lièrement alignés et les trois premiers articles des antennes garnis de longs
poils dressés.
Type : Australie, Dawson Distr., ex. coll. Barnard.
Tribu : Phrissomini
Spinospasma n. gen.
Très allongé. Antennes plus de moitié plus longues que le corps, les 7 pre¬
miers articles éparsément frangés de poils courts, le scape assez long, peu fort,
à cicatrice ouverte, le troisième article aussi long que le quatrième, beaucoup
plus long que le scape, le quatrième un peu plus long qu’un des articles suivants.
Tubercules antennifères rapprochés l’un de l’autre et très élevés. Yeux grossière¬
ment facettés et fortement échancrés. Front aussi haut que large, limité, de
chaque côté, par une fine crête longitudinale. Vertex déprimé. Pronotum aussi
long que large, densément et grossièrement ridé, pourvu d’un grand bulbe
médian et, de chaque côté, d’une épine latérale modérément longue, à bords
parallèles, émoussée à l’apex. Elytres très longs, faiblement élargis un peu après
l’épaule, échancrés à l’apex (l’angle suturai bien indiqué, l’angle marginal étiré
en une très longue épine mince et pointue), pourvus, chacun, d’une haute crête
longitudinale ondulée débutant, en-dessous de l’épaule, en forme d’épine diri¬
gée latéralement et se terminant au milieu du disque, un peu avant l’apex. Les
épaules réduites. Tête non rétractile. Saillie prosternale très étroite, beaucoup
moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale étroite, légèrement
inclinée vers l’avant. Métasternum très court. Ailes réduites. Cavités coxales
intermédiaires ouvertes. Pattes longues et minces, les fémurs linéaires, les tibias
intermédiaires à fort sillon dorsal, les crochets divariqués.
Type : hynesi Breun. — Voisin du genre Morimospasma Gnglb.
473 —
Spinospasma hynesi n. sp.
Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que les joues. Surface
imponctuée. Le front, les côtés du pronotum, les élytres, le dessous, les tarses
et les trois premiers articles des antennes garnis de courts poils dressés.
Noir, couvert de pubescence brun rougeâtre. Écusson à pubescence jaune
pâle, mais avec une large bande médiane longitudinale lisse. Élytres parsemés
d’assez grandes taches irrégulières dénudées et nombreuses.
Long. : 27 mm ; larg. : 9 mm.
Type : un ^ de Nouvelle-Guinée, Mt. Otto, 2 750 m, IX, 1969, leg. Hynes.
Tribu : Agniini
Acalolepta alorensis n. sp.
Allongé. Antennes deux fois plus longues que le corps, le scape modérément
long, assez fortement grossi vers l’apex, le troisième article de trois quarts
plus long que le scape. Tubercules antennifères modérément saillants. Lobes
inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Front transverse, éparse-
ment et peu finement ponctué, de même que la partie médiane du vertex et le
pronotum. Épine latérale du pronotum longue, conique et aiguë. Élytres arron¬
dis à l’apex, densément et assez finement ponctués.
Brun foncé, couvert de pubescence gris olivâtre clair à lustre soyeux, vague¬
ment marbré de brun.
Long. : 25-28 mm ; larg. : 8-9,5 mm.
Type : île Alor. — Un paratype, idem.
Acalolepta soembana n. sp.
Allongé. Antennes deux fois et demie plus longues que le corps (<J) ou de
trois quarts plus longues que lui (Ç), le scape modérément long, légèrement
épaissi vers l’apex. Tubercules antennifères modérément saillants. Lobes infé¬
rieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Front assez densément et peu
finement ponctué. Vertex assez densément et très finement ponctué. Pronotum
peu densément et finement ponctué, à épine latérale longue, conique et aiguë.
Élytres subtronqués à l’apex, densément et finement ponctués.
Brun, couvert de pubescence jaunâtre à léger lustre soyeux, entremêlée de
brun clair.
Long. : 20-30 mm ; larg. : 6,5-9 mm.
Type : un £ de l’île Soemba, Waingapo, 1896, leg. Everett. — Un allotype
Ç, idem.
Acalolepta florensis n. sp.
Proche de soembana Breun., mais les antennes de moitié plus longues que le
corps (Ç), le scape à peine grossi vers l’apex, les tubercules antennifères peu
474
saillants, les lobes inférieurs des yeux trois fois plus longs que les joues, le front
plus éparsement et plus finement ponctué, le vertex imponctué et le pronotum
plus éparsement ponctué.
Long. : 23 mm ; larg. : 7,5 mm.
Type : une $ de l’île de Florès, X, 1896, Dry S., leg. Everett.
Acalolepta whiteheadi n. sp.
Proche de cervina Hope, mais les articles antennaires 3 à 5 non épaissis chez
le mâle, le scape court et assez fortement épaissi vers l’apex, le front et le prono¬
tum peu densément et très finement ponctués, l’épine latérale aiguë, les élytres
subtronqués à l’apex et les antennes à pubescence brune unicolore.
Long. : 19-24 mm ; larg. : 6, 5-7, 5 mm.
Type : un £ des Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. Whitehead. —
Un allotype Ç et un paratype, idem.
Acalolepta tugelensis n. sp.
Proche d ’artensis Montr., mais le scape plus épaissi vers l’apex, les lobes infé¬
rieurs des yeux trois fois plus longs que les joues, la tête et le pronotum très
densément et peu finement ponctués, l’épine latérale très longue, très mince
et aiguë, les élytres densément et très finement ponctués, sans dépression pré¬
médiane, avec l’angle apical marginal étiré en un très court lobe triangulaire
pointu ; sur chaque élytre une très large bande transversale brune couvrant
la majeure partie de la moitié antérieure et une bande transversale brune post¬
médiane, moins large remontant obliquement en direction de la suture qu’elle
n’atteint pas tout à fait.
Long. : 33 mm ; larg. : 11 mm.
Type : îles Salomon, île Tugela, leg. Woodford. — Un paratype, idem.
Acalolepta strandiella Breun. ssp. websteri nov.
Proche de la forme typique, mais l’épine latérale du pronotum très aiguë.
Type : un ^ de Neu-Hannover, II-III, 1897, leg. Webster.
Acalolepta itzingeri Breun. ssp. rosselli nov.
Comme la forme typique, mais les lobes inférieurs des yeux trois fois plus
longs que les joues, le front plus densément ponctué, le pronotum plus
finement ponctué, à épine latérale aiguë.
Type : un (J de Rossell-Island, I-III, 1898, leg. A. S. Meek.
Acalolepta itzingeri Breun. ssp. woodlarkiella nov.
Comme la forme typique, mais les lobes inférieurs des yeux trois fois plus
longs que les joues, le front plus densément ponctué, le pronotum plus finement
ponctué, à épine latérale aiguë, ^es élytres beaucoup moins finement ponctués
dans la moitié antérieure et marbrés de jaune grisâtre et de brun.
Type : un de l’île Woodlark, leg. Meek, 1895.
— 475 —
Acalolepta montana Aur. ssp. floresica nov.
Comme la forme typique, mais le vertex imponctué.
Type : île de Florès.
Acalolepta rusticatrix F. ssp. sumbawensis nov.
Comme la forme typique, mais les lobes inférieurs des yeux seulement un peu
plus longs que les joues et l’épine latérale du pronotum moins longue et dirigée
obliquement vers le haut.
Type : un (J de l’île Sumbawa, leg. Colffs.
Acalolepta fergussoni n. sp.
Proche de neopomeriana Breun., mais plus petit, le front et le pronotum épar-
sement et finement ponctués, la pubescence du dessus seulement à faible lustre
soyeux, l’écusson à pubescence jaune.
Long. : 11-12 mm ; larg. : 3,25-3,75 mm.
Type : un de l’île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Meek. — Un paratype,
idem.
Acalolepta densemarmorata n. sp.
Allongé. Antennes trois fois plus longues que le corps (çÇ) ou de deux tiers
plus longues que lui (Ç), le scape modérément épaissi dans la moitié apicale.
Lobes inférieurs des yeux 4 fois aussi longs que les joues. Front assez densément
et grossièrement ponctué. Vertex imponctué. Pronotum assez éparsement et
finement ponctué, à épine latérale conique et aiguë, dirigée un peu vers le haut.
Élytres arrondis à l’apex, très densément et finement ponctués dans les deux
tiers antérieurs, très finement et densément dans le tiers apical.
Brun foncé, couvert de pubescence jaunâtre, à léger lustre soyeux. Elytres
très densément marbrés de brun foncé.
Long. : 23-28 mm ; larg. : 7-9 mm.
Type : un (J de Neu-Hannover, II-III, 1897, leg. Webster. — Un allotype
et 4 Ç paratypes, idem. — Proche de fuscomarmorata Breun.
Acalolepta chinensis n. sp.
Allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps ; le scape peu long,
sensiblement épaissi vers l’apex. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus
longs que les joues. Tète imponctuée. Pronotum transverse, éparsement et très
finement ponctué et pourvu d’une assez longue épine latérale conique. Élytres
très longs, arrondis à l’apex, densément et très finement ponctués sur leurs
trois quarts antérieurs.
Brun foncé, couvert de pubescence brune à fort lustre soyeux. Moitié basilaire
des articles antennaires 3 à 11 à pubescence grise.
Long. : 24 mm ; larg. : 7 mm.
Type : une Ç de Chine, Kouy-Tchéou, 1904, leg. B. Marchand.
— 476 —
Acalolepta buruana n. sp.
Allongé. Antennes deux fois plus longues que le corps, le scape modérément
long, modérément grossi dans sa moitié apicale. Lobes inférieurs des yeux trois
fois plus longs que les joues. Front densément et assez grossièrement ponctué.
Vertex imponctué. Pronotum éparsement et finement ponctué à épine latérale
assez longue et conique. Élytres subtronqués à l’apex, densément et finement
ponctués.
Brun foncé couvert de pubescence gris jaunâtre, à lustre soyeux. Élytres
densément marbrés de taches dénudées.
Long. : 22-25 mm ; larg. : 7-8 mm.
Type : une $ de Pile Buru, Mt. Mada, 1 000 m, IX, 1898, leg. Dumas. — Un
paratype de Kayeli, X, 1898, leg. Dumas.
Acalolepta woodlarkiensis n. sp.
Allongé. Antennes deux fois plus longues que le corps, le scape peu long et
peu épaissi vers l’apex. Lobes inférieurs des yeux cinq fois plus longs que les joues.
Front plus haut que large, éparsement et peu finement ponctué. Pronotum
deux fois plus large que long, éparsement et peu finement ponctué, pourvu d’une
longue épine latérale dirigée légèrement vers le haut. Élytres arrondis à l’apex,
très densément et peu finement ponctués.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre clair. Élytres marbrés, surtout
à la moitié postérieure, de petites taches dénudées.
Long. : 12 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : un çj de l’île Woodlark, III-IV, 1897, leg. A. S. Meek.
Falsacalolepta n. gen.
Allongé. Antennes fines, de trois quarts plus longues que le corps, non fran¬
gées ; scape modérément long et peu fort, à cicatrice ouverte très faiblement
accusée, le troisième article un peu plus long que le quatrième, beaucoup plus
long que le scape, le quatrième un peu plus long qu’un des articles suivants.
Tubercules antennifères distants l’un de l’autre et peu saillants. Yeux plutôt
finement facettés et fortement échancrés. Pronotum fortement transverse,
pourvu de quatre sillons transversaux, deux antérieurs et deux postérieurs,
d’une longue épine latérale conique, légèrement obtuse à l’apex, d’une fine
crête transversale postmédiane dans la partie médiane du disque, d’une petite
bosse discale médiane et, de chaque côté du disque, d’une petite bosse trans¬
versale prémédiane. Élytres longs, sensiblement plus larges que le pronotum,
arrondis à l’apex, à épaules saillantes. Tète non rétractile. Saillie prosternale
étroite, moins haute que les hanches, et arquée. Saillie mésosternale pourvue
d’un tubercule médian, tronqué verticalement à son bord antérieur. Métaster-
num de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de
longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires pourvus
d’un sillon dorsal, les crochets divariqués.
Type : granulipennis Breun.
477 —
Falsacalolepta granulipennis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux grands, cinq fois plus longs que les joues. Front
et pronotum assez éparsement et finement ponctués. Élytres très densément
et très finement granulés sur la moitié antérieure, densément et très finement
ponctués sur la moitié postérieure.
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre.
Long. : 22-24 mm ; larg. : 7-9 mm.
Type : Neu-Hannover, II-1II, 1897, leg. Webster. — Un paratype, idem.
Leuronotus affinis n. sp.
Proche de spatulatus Gah., mais les lobes inférieurs des yeux cinq fois plus longs
que les joues, le pronotum assez densément et assez grossièrement ponctué et
pourvu d’un tubercule longitudinal en place de la crête médiane habituelle,
les élytres plus grossièrement granulés à la base, avec quelques fines granules
jusqu’à la mi-longueur, ponctués sur les quatre cinquièmes antérieurs, l’angle
apical marginal moins long et moins aigu et, sur chaque élytre, quelques taches
dénudées sur le quart apical.
Long. : 33 mm ; larg. : 10 mm.
Type : un de Neu-Hannover, II-III, 1897, leg. Webster.
Tribu : Tmesisternini
Trigonoptera fergussoni n. sp.
Proche de pseudomaculata Breun., mais les lobes inférieurs des yeux plus de
deux fois plus longs que les joues, celles-ci imponctuées, le pronotum moins
densément et plus finement ponctué, les élytres plus densément et plus grossière¬
ment ponctués sur le tiers basilaire, les joues à pubescence blanchâtre, la bande
transversale prémédiane de l’élytre moins nette, plus ondulée et descendant
obliquement en direction du bord latéral.
Type : île Fergusson, IX-XII, 1896, leg. A. S. Meek.
Trigonoptera paravittata n. sp.
Proche de pseudomaculata Breun., mais les lobes inférieurs des yeux trois
fois plus longs que les joues, la tête très finement ponctuée, le pronotum plus
finement ponctué, presque sans bande médiane lisse, les élytres finement ponc¬
tués, les points non effacés vers la suture, l’angle apical marginal étiré en un
lobe triangulaire et l’ornementation différente.
Noir, à pubescence brun foncé. Front avec trois bandes longitudinales jaune
blanchâtre dont la médiane se prolonge jusqu’au bord postérieur du vertex.
Les joues et les tempes à pubescence jaune blanchâtre. Les yeux étroitement
cernés d’une pubescence semblable. Pronotum orné de taches ou de courtes
— 478 —
bandes peu nettes formées d’une pubescence identique, de même que, sur chaque
élytre, quelques petites taches basilaires jaune blanchâtre et quatre bandes
longitudinales parcourant les quatre cinquièmes postérieurs de l’élytre ; la
première et la deuxième de ces bandes, à partir de la suture, sont dédoublées
dans leur partie prémédiane. Les deux premiers articles des tarses à pubescence
gris blanchâtre.
Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, Moroka, leg. Anthony.
Tmesisternus (s. s.) lucens n. sp.
Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps, le troisième article
sensiblement plus long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux deux fois
plus longs que les joues. Tête éparsément et peu finement ponctuée sauf le long
de la ligne médiane qui est pourvue d’un profond sillon longitudinal. Pronotum
transverse, éparsement et très finement ponctué, sauf le long d’une large bande
longitudinale médiane lisse ; côtés avec une assez longue épine mince et pointue,
rapprochée de la base et d’un petit tubercule latéro-supérieur antérieur obtus.
Elytres longs, lisses, échancrés à l’apex (l’angle suturai saillant, l’angle marginal
étiré en une courte épine triangulaire pointue), peu densément et à peine dis-
dinctement ponctués et pourvus, chacun, de deux petites fossettes ovalaires
basilaires, situées l’une à côté de l’autre.
Brun foncé, très luisant. Tête et pronotum, sauf le long de la bande longitu¬
dinale médiane, couverts de fine pubescence dorée. Sur chaque élytre deux
taches circulaires sublatérales jaune pâle, très nettes, une prémédiane et une
postmédiane, et deux très petites taches préapicales semblables, une suturale
et une discale ; les deux fossettes basilaires également garnies de pubescence
jaune pâle. Partie apicale de l’élytre densément marbrée de gris clair. Dessous
et pattes rouge clair, la moitié apicale des fémurs rembrunie ; les parties laté¬
rales du dessous à fine pubescence dorée. Antennes d’un rouge très foncé.
Long. : 109 mm ; larg. : 6 mm.
Type : une Ç de Nouvelle-Guinée, Mt. Jimmi, entre Boiyer River et Jimmi
River, 11-IV, 1969, 1200-1 600 m ait., leg. P. Jolivet.
Tmesisternus (s. s.) fergussoni n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues (<$) ou beaucoup moins longues (Ç)
que le corps, le troisième article aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs
des yeux trois fois plus longs que les joues. Tête avec un fin sillon longitudinal
médian profond et, de chaque côté, une fine crête longitudinale. Front éparse¬
ment et finement ponctué. Partie antérieure du vertex et pronotum densément
et finement ponctués, sauf sur une bande longitudinale médiane lisse, modéré¬
ment large, sur le pronotum. Celui-ci pourvu d’une très petite épine latérale
pointue et d’une bosse latéro-supérieure peu accusée. Écusson très large. Elytres
échancrés à l’apex (l’angle suturai arrondi, l’angle marginal étiré en un court
lobe triangulaire pointu), très densément ponctués, peu finement sur les deux
tiers antérieurs, très finement sur le tiers apical.
Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille. Le sillon médian de la tête,
les crêtes frontales, une très large bande longitudinale sur chaque tempe et la
— 479 —
bande médiane du pronotum dénudés. De chaque côté du pronotum une étroite
bande longitudinale brun noir passant au bord interne de l’épine latérale. Un
peu plus de la moitié antérieure de l’élytre avec des taches brun foncé latérales,
réunies dans le sens longitudinal. Un peu plus du tiers apical de l’élytre à pubes¬
cence brune assez foncée et orné de nombreuses taches jaune paille disposées en
trois bandes transversales ondulées. Dessous dénudé, les parties latérales avec de
larges surfaces à dense pubescence jaune paille. Partie basilaire des fémurs
rouge clair. Antennes brun foncé.
Long. : 11-15 mm ; larg. : 3-4,5 mm.
Type : un ^ de l’île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Meek. — Un allo¬
type et deux paratypes, idem ; nombreux paratypes de Neu-Hanover (Muséum,
Paris).
Tmesisternus (s. s.) joliveti n. sp.
Allongé. Antennes sensiblement moins longues que le corps ; le scape court,
fort et claviforme, le troisième article aussi long que le quatrième. Lobes infé¬
rieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Front et vertex avec un pro¬
fond sillon longitudinal médian et, de chaque côté du front, une fine crête lon¬
gitudinale. Pronotum plus de deux fois plus large que long, éparsement et
finement ponctué et pourvu d’une longue épine latérale triangulaire et d’un
grand tubercule latéro-supérieur proéminent. Elytres subtronqués à l’apex,
pourvus d’une très grande tache postscutellaire dénudée lisse, très densément
et très finement ponctués sur le restant de leur surface et pourvus, chacun, de
cinq bourrelets longitudinaux convexes dans la moitié suturale.
Rouge foncé, les élytres d’un brun rougeâtre clair.
Long. : 16 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, Mt. Wilhelm, 3 625 m ait., 8-VI, 1969, leg. P. Joli-
vet.
Tmesisternus (s. s.) websteri n. sp.
Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ($), le troisième article
aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus
longs que les joues. Tête avec un étroit sillon longitudinal médian. Pronotum
densément et assez grossièrement ponctué (sauf le long d’une étroite bande
médiane peu nette), pourvu d’une petite épine latérale conique et d’un petit
tubercule latéro-supérieur saillant. Écusson large. Élytres légèrement et oblique¬
ment tronqués à l’apex (l’angle marginal arrondi), très densément et peu fine¬
ment ponctués, plus éparsement et plus finement dans la partie apicale, pourvus
d’une tache postscutellaire glabre allongée mais peu large.
Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille. Chaque côté du milieu du
front et du vertex avec une large bande longitudinale ochracée. Pronotum parsemé,
sur ses parties latérales, de petites taches brun foncé condensées de chaque côté
en une étroite bande longitudinale passant par le bord interne de l’épine latérale,
les points du disque dénudés. Élytres glabres sur la tache postscutellaire, avec
de nombreuses taches brunes condensées en forme de plusieurs bandes transver¬
sales, toutes dirigées très obliquement en direction du bord latéral. Côtés du
dessous densément parsemés de petites taches circulaires brunes. Antennes sans
pubescence.
480 —
Long. : 17 mm ; larg. : 5 mm.
Type : une $ de Kei-Toeal, I-III, 1896, leg. H. C. Webster.
Tmesisternus (s. s.) pseudovinculatus n. sp.
Proche de vinculatus Hell., mais l’angle apical marginal de l’élytre étiré en
une courte épine, tout le dessus plus densément et un peu moins finement ponc¬
tué et la bande transversale prémédiane jaune sensiblement plus étroite et attei¬
gnant la suture.
Type : Nouvelle-Guinée, Eastern Highlands, Wonenara, 15-IX, 1968, leg.
P. Jolivet.
Tribu : Zygocerini
Zygocera nigromaculata n. sp.
Proche de bifasciata Pasc., mais l’ornementation différente, le scape non
ponctué, le troisième article des antennes sensiblement plus long que le scape,
les lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues, le front
sans bourrelets, l’épine latérale du pronotum assez pointue à l’apex, les élytres
moins échancrés à l’apex (l’angle suturai non étiré en épine, l’angle marginal
étiré en une courte épine), plus finement ponctués, la crête présuturale ne s’éten¬
dant que sur les trois cinquièmes de la longueur et pas de crêtes latérales ;
en outre chaque élytre est pourvu d’un haut tubercule discal basilaire surmonté
d’un grand fascicule de poils noirs.
Brun noir, couvert de pubescence gris blanchâtre. Vertex avec deux petites
taches brun noir en ovale transverse. Pronotum avec trois bandes transversales
brun noir, une antérieure, une prémédiane et une postmédiane, les deux dernières
en partie interrompues. Chaque élytre avec deux larges bandes transversales
brun-noir, une basilaire et une postmédiane et d’assez nombreuses taches cir¬
culaires brun noir formant, chacune, une couronne autour d’un point. Partie
médiane de l’abdomen, tiers apical des tibias et les deux derniers articles des
tarses à pubescence brun noir. Antennes à pubescence brun noir, la partie api¬
cale des articles, à partir du troisième, et le quart basilaire des articles, à partir
du quatrième, à pubescence blanche.
Long. : 12,5 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : Australie, Dawson Distr., ex coll. Barnard. — Un paratype, idem.
Tribu : Rhodopinini
Paradjinga n. gen.
Proche d’ Adjinga Pic, mais l’épine latérale du pronotum droite, mince et poin¬
tue, et les élytres très faiblement échancrés à l’apex.
Type : marmorata Breun.
— 481 —
Paradjinga marmorata n sp.
Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tète et prono-
tum très densément et très finement ponctués. Élytres très densément et fine¬
ment ponctués sur les trois quarts antérieurs, à peine ponctués sur le quart
apical. Dessous imponctué.
Brun foncé, couvert de pubescence brun foncé entremêlée d’un peu de gris.
Chaque élytre très densément marbré de gris clair au tiers apical et avec une assez
large bande transversale prémédiane peu accusée.
Long. : 8 mm ; larg. : 2,5 mm.
Type : un ^ de Kei Toeal, I- III, 1896, leg. H. C. Webster.
Ancita basicristata n. sp.
Antennes d’un quart plus longues que le corps (çj) ou un peu plus longues
que lui (Ç), les articles 2 à 8 densément frangés de poils longs, le scape et les
articles 9 à 11 assez éparsement frangés de poils courts ; le scape grossi vers
l’apex, extrêmement densément et finement ponctué. Lobes inférieurs des
yeux beaucoup moins longs que les joues. Tête et pronotum extrêmement den¬
sément et finement ponctués, le pronotum pourvu d’une épine latérale modé¬
rément longue, tronquée à l’apex et rapprochée de la base, et de chaque côté
du disque d’une grande bosse obtuse à peine accusée. Elytres arrondis à l’apex
(l’angle suturai un peu prolongé, surtout chez la Ç), densément et très grossière¬
ment ponctués et pourvus, chacun, d’une courte crête longitudinale discale
basilaire peu élevée et de quelques bourrelets longitudinaux discaux dans la
moitié postérieure. Le front, la lèvre supérieure et les tibias garnis de longs
poils dressés.
Brun foncé. Tète et pronotum densément marbrés de blanc. De chaque côté
du pronotum une étroite bande longitudinale blanche parcourant seulement
la moitié postérieure. Élytres densément parsemés de très petites taches blanches
et ochracées, rangées plus ou moins en séries longitudinales et peu nettes, inter¬
rompues par une bande transversale postmédiane. Dessous et pattes à pubes¬
cence blanche. Articles antennaires 6 et 8 et la moitié basilaire du quatrième
article à pubescence blanche.
Long. : 14-15 mm ; larg. : 5,5-6 mm.
Type : un $ d’Australie, Dawson Distr., 20-1, 1882, ex. coll. Barnard. —
Une Ç allotype, idem.
Ancita parantennata n. sp.
Proche d ’antennata Pasc., mais la tête et le pronotum plus finement ponctués,
le troisième article des antennes sans pubescence blanchâtre, les articles 6 à
8 à pubescence blanchâtre sur toute leur surface et tous les dessins ochracés.
Long. : 9 mm ; larg. : 4 mm.
Type : Australie, Dawson Distr., ex coll. Barnard.
31
— 482 —
Ancita paranisocera n. sp.
Proche d 'anisocera Pasc., mais la tête et le pronotum très densément et fine¬
ment ponctués, les élytres densément et finement granulés sur la partie basi¬
laire, la pubescence élytrale en majeure partie blanchâtre, le quatrième article
des antennes sans pubescence gris blanchâtre et les tibias garnis de longs poils
dressés blancs.
Long. : 14 mm ; larg. : 6 mm.
Type : un £ d’Australie, Dawson Distr., ex coll. Barnard. — Une Ç allotype,
idem.
Illaena dawsoni n. sp.
Lobes inférieurs des yeux un peu plus hauts que larges, trois fois plus longs
que les joues. Pronotum aussi long que large. Tout le dessus très densément et
très finement ponctué.
Rouge, à pubescence brun rougeâtre foncé, plus nettement rougeâtre le long
du bord antérieur et du bord postérieur du pronotum. Sur chaque élytre, une
bande blanche peu large, débutant au bord latéral, après l’épaule, et se diri¬
geant obliquement vers l’arrière pour s’approcher de la suture un peu après le
milieu, descendant ensuite obliquement en direction du bord latéral, et con¬
tournant une tache d’un brun plus foncé.
Long. : 4 mm ; larg. : 1,5 mm.
Type : Australie, Dawson Distr., ex coll. Barnard.
Rhodopina perakensis n. sp.
Proche de fruhstorferi Breun., mais le troisième article des antennes un peu
moins long que le quatrième, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs
que les joues, la tête et le pronotum très finement ponctués, les élytres arrondis
à l’apex, non granulés sur la partie basilaire et l’ornementation différente.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre. Elytres très densément marbrés
de brun noir. Antennes à pubescence rougeâtre, l’extrême apex des articles un
peu plus sombre.
Long. : 18 mm ; larg. : 5 mm.
Type : une Ç de Perak, I, 1897, leg. Curtis.
Amblymora (s. s.) fergussoni n. sp.
Proche d ’instabilis Pasc., mais le front finement ponctué, la partie antérieure
du vertex très finement ponctuée, le pronotum très densément et finement
ponctué, les élytres assez grossièrement ponctués dans leur moitié antérieure
et l’ornementation différente.
Brun foncé, à pubescence jaune grisâtre ; cette pubescence très éparse sur le
disque du pronotum qui semble donc plus sombre. Écusson avec une large bande
longitudinale médiane brune. Élytres à pubescence brun foncé et très densément
marbrés de gris clair dans la moitié antérieure et dans le tiers apical. Antennes
— 483 —
à pubescence brune, la base des articles 4-11 et l’apex des articles 3-10 à pubes¬
cence blanchâtre.
Long. : 9-11 mm ; larg. : 3-4 mm.
Type : île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Meek. — Deux paratypes,
idem.
Pseudoricopis n. gen.
Allongé. Antennes fines, de moitié plus longues que le corps, éparsement
frangées de poils très courts ; le scape long et mince, le troisième article aussi
long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape, le quatrième un peu
plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères proches l’un de
l’autre, mais peu saillants. Yeux grossièrement facettés et fortement échancrés.
Front transverse. Pronotum fortement transverse, pourvu, de chaque côté
du milieu du disque, d’un assez haut tubercule obtus et d’une longue épine
latérale conique et obtuse. Élytres longs, un peu plus larges que le pronotum,
profondément échancrés à l’apex et pourvus, chacun, d’une petite dent discale
basilaire et d’un petit tubercule discal postbasilaire ainsi que, sur le disque,
de quelques bourrelets longitudinaux peu accusés, dans la moitié postérieure.
Tête presque rétractile. Saillie prosternale moins haute que les hanches et arquée.
Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum de longueur
normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes assez longues, les
fémurs pédonculés, les tibias intermédiaires pourvus d’un faible sillon dorsal,
les crochets divariqués.
Type : excavatipennis Breun. Voisin du genre Paroricopis Breun.
Pseudoricopis excavatipennis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête imponctuée.
Pronotum avec quelques points fins dans sa partie médiane, une série trans¬
versale de petits points le long de sa base et une autre semblable le long du
bord antérieur du disque. Élytres peu densément ponctués, grossièrement
dans la moitié antérieure, très finement dans la moitié postérieure, échancrés
à l’apex (l’angle suturai saillant mais arrondi, l’angle marginal étiré en une
épine aiguë).
Brun foncé, couvert d’une pubescence brun jaunâtre clair. Milieu du prono¬
tum avec une bande longitudinale blanche peu nette dans sa moitié postérieure.
Chaque élytre avec une tache allongée blanchâtre peu nette près de la suture,
au début du quart apical.
Long. : 13 mm ; larg. : 4,5 mm.
Type : un $ de Thaïlande, Lakhon, 1878, leg. Harmand.
Setosophroniella rufa n. sp.
Proche de papuana Breun., mais les lobes inférieurs des yeux cinq fois plus
longs que les joues et tout le corps d’un rouge clair à fine pubescence jaunâtre.
Long. : 7 mm ; larg. : 2 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, baie de Geelvinck, leg. Baffray et Maindron.
— 484
Mimamblymora spinipennis n. sp.
Proche de kaszabi Breun., mais le troisième article des antennes un peu
plus long que le quatrième, les lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs
que les joues, la tête et le pronotum très densément et peu finement ponctués,
les élytres densément et assez grossièrement ponctués, sauf dans la partie api¬
cale, échancrés à l’apex (l’angle apical marginal étiré en un petit lobe triangu¬
laire pointu) et l’ornementation différente.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre et densément marbré de jaune.
Dessous, pattes et antennes à pubescence jaunâtre.
Long. : 9 mm ; larg. : 2,5 mm.
Type : Nouvelle-Guinée, île Korido, 1878, leg. Raffray et Maindron.
Tribu : Acanthocinini
Myrmexocentroides n. gen.
En ovale allongé. Antennes fines, d’un quart plus longues que le corps, les
articles 3 à 7 peu densément frangés de poils courts, le scape long et mince, le
troisième article un peu moins long que le quatrième, un peu plus long que le
scape, le quatrième sensiblement plus long que les articles suivants. Tubercules
antennifères distants l’un de l’autre, non saillants. Yeux finement facettés,
fortement échancrés. Front aussi haut que large. Pronotum aussi long que
large, pourvu de deux larges dépressions transversales peu accusées, une anté¬
rieure et une postérieure et d’une très petite épine latérale pointue au milieu
du bord latéral. Elytres longs, sensiblement plus larges que le pronotum, arron¬
dis à l’apex. Tête non rétractile. Saillie prosternale étroite, moins haute que
les hanches et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant.
Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires fermées.
Pattes de longueur moyenne, les fémurs très claviformes, les tibias intermé¬
diaires pourvus d’un léger sillon dorsal, les crochets divariqués. Toute la
surface garnie de poils dressés assez longs, les tibias à poils semblables plus
courts.
Type : enganensis Breun.
Myrmexocentroides enganensis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Tète et
pronotum presque imponctués. Élytres densément et finement ponctués sur la
moitié antérieure.
Noir, couvert de pubescence gris foncé. Sur chaque élytre quatre bandes
transversales blanchâtres peu nettes : une basilaire peu large, une prémédiane
large, une postmédiane peu large et une large apicale, la deuxième et la troi¬
sième de ces bandes descendant faiblement vers l’arrière en direction de la marge
externe.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type : îles Philippines, île de Luzon, Cap Engano, leg. Whitehead.
485
Striatacanthocinus n. gen.
Allongé. Antennes fines à peu près de moitié plus longues que le corps, fran¬
gées de longs poils ; scape très long et mince, le troisième article sensiblement
plus long que le quatrième, à peine plus long que le scape, le quatrième article
sensiblement plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères
assez proches l’un de l’autre, mais peu saillants. Yeux finement facettés et
fortement échancrés, les lobes inférieurs plus hauts que larges. Front un peu plus
haut que large. Pronotum fortement transverse, pourvu de deux dépressions
transversales, une antérieure et une postérieure et d’un large tubercule latéral
arrondi. Élytres longs, sensiblement plus larges que le pronotum, échancrés
à l’apex et pourvus, chacun, de sept séries longitudinales régulières de petits
points. Tête rétractile. Saillie prosternale étroite, moins haute que les hanches
et arquée. Saillie mésosternale large, tronquée à son bord antérieur. Métaster-
num de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes assez
longues, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires échancrés, les crochets
divariqués. Tête et élytres garnis de longs poils dressés.
Type : borneensis Breun. — Voisin du genre Acanthocinus Guér.
Striatacanthocinus borneensis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Elytres échancrés
à l’apex (l’angle suturai bien accusé, l’angle marginal étiré en une assez longue
épine).
Brun foncé, couvert de pubescence jaune dorée. De chaque côté du milieu
du pronotum une large bande longitudinale brune. Chaque point élytral entouré
d’une petite aire brun rougeâtre ; en plus, sur chaque élytre, plusieurs grandes
taches brun rougeâtre foncé disposées en forme de trois bandes transversales :
une postbasilaire, une médiane et une postmédiane. Dessous du corps et fémurs
à pubescence brune. La base des fémurs, les tibias, tarses et antennes rouges,
les tarses à pubescence dorée. Le quart basilaire des articles antennaires à par¬
tir du troisième à pubescence jaune.
Long. : 8,5 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : Bornéo, Pontianak.
Contoderopsis luzonica n. sp.
Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Élytres densément
ponctués, finement sur la moitié antérieure, très finement sur la moitié posté¬
rieure.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre. Tête avec deux bandes trans¬
versales ochracées, une entre les tubercules antennifères et l’autre au bord pos¬
térieur des yeux. Pronotum avec cinq bandes longitudinales ochracées, trois
discales et une sur la moitié inférieure de la partie latérale ; intervalles entre
ces bandes avec quelques petites taches ochracées. Élytres très densément
parsemés de petites taches ochracées partiellement et irrégulièrement confluen¬
tes.
Long. : 9 mm ; larg. 3 mm.
Type : îles Philippines, île de Luzon, région Sud, Albay, leg. Whitehead.
486
Ipochira enganensis n. sp.
Proche de perlata Pasc., mais les antennes d’un quart plus longues que le
corps, les lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues, le
pronotum aussi long que large, à très petite épine latérale, les élytres ponctués
un peu moins finement et l’ornementation différente.
Brun foncé, à pubescence gris blanchâtre. Sur chaque élytre trois bandes
transversales brun foncé, une postbasilaire peu large, une médiane peu large
et une postmédiane assez large, ces deux dernières descendant progressivement
vers l’arrière en direction de la marge externe.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type : îles Philippines, île de Luzon, Cap Engano, leg. Withf.head.
Ipochira leitensis n. sp.
Proche de philippinarum Aur., mais l’épine latérale du pronotum très petite,
les fémurs plus fortement claviformes, la bande postbasilaire brun foncé de T ély¬
tre non élargie à la suture et courbée (sa convexité située vers l’avant), la bande
médiane à peine courbée (parfois fortement prolongée vers l’avant à la suture)
et le cinquième article des antennes à pubescence blanche.
Long. : 8 mm ; larg. 2,75 mm.
Type : îles Philippines, île de Leyte, VIII, 1896, leg. J. Whitehead. — Un
paratype, idem.
Paracristenes n. gen.
Proche de Crislenes Breun., mais les antennes de moitié plus longues que le
corps, le scape plus long, le troisième article beaucoup plus long que le scape,
le quatrième de moitié plus long qu’un des articles suivants. Pronotum pourvu
d’une épine latérale plus longue et de deux petits tubercules discaux prémédians.
Chaque élytre pourvu de fines crêtes longitudinales discales postmédianes supplé¬
mentaires ; bord latéral de l’élytre, fémurs et tibias garnis de longs poils
dressés blancs.
Type : fergussoni Breun. — Voisin de Cristenes Breun.
Paracristenes fergussoni n. sp.
Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Tête et pronotum densé¬
ment et finement ponctués. Elytres densément et assez grossièrement ponctués,
un peu plus finement sur le tiers suturai.
Brun foncé à pubescence gris verdâtre. Les deux tiers suturaux de la base
de l’élytre à pubescence brun rougeâtre clair, cette pubescence s’étendant vers
l’arrière en s’atténuant de plus en plus jusqu’au début du tiers apical où elle
ne couvre plus que la partie suturale, entre la suture et la crête postmédiane.
Hanches et base des fémurs rougeâtres, le scape marbré de brun, les articles
antennaires suivants à pubescence brune.
Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. S. A. Mef.k.
— 487 —
Exocentrus (Camptomyme) tamborensis n. sp.
Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le troisième article aussi long
que le scape, les lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues.
Pronotum fortement transverse, pourvu d’une épine latérale assez fortement
recourbée. Elytres densément et très finement ponctués, les points disposés
en ligne.
Rouge. Sur chaque élytre sept séries longitudinales de taches allongées jaune
blanchâtre.
Long. : 3,5 mm ; larg. : 1,5 mm.
Type : île de Sumbawa, Tambora, IV-V, 1896, leg. Doherty.
Pseudoleiopus n. gen.
Proche de Leiopus Serv., mais avec la saillie prosternale large et la saillie méso¬
sternale très large.
Type : borneana Breun.
Pseudoleiopus borneana n. sp.
Antennes deux fois plus longues que le corps, le troisième article aussi long
que le quatrième, un peu plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux plus
de quatre fois plus longs que les joues. Front légèrement trapéziforme. Prono¬
tum deux fois plus large que long, pourvu d’une très petite épine latérale plu¬
tôt obtuse, très rapprochée de la base et, le long de sa base, d’une série trans¬
versale de petits points fins. Elytres faiblement échancrés à l’apex (l’angle
marginal légèrement proéminent), à ponctuation assez dense et extrêmement
fine dans la moitié antérieure.
Brun foncé, couvert de pubescence brun clair. Le long du bord antérieur
(sauf dans la partie médiane) et le long de la base du pronotum, une très étroite
bande transversale jaunâtre et deux autres étroits traits transversaux prémé¬
dians, un de chaque côté du milieu. Sur chaque élytre une large bande trans¬
versale prémédiane blanche, très dentelée, qui n’atteint pas tout à fait la suture,
et plusieurs petites taches allongées blanches surtout dans la moitié postérieure.
Long. : 9 mm ; larg. : 4 mm.
Type : Bornéo.
Australoleiopus n. gen.
Proche de Paraleiopus Breun., mais le pronotum pourvu d’une petite épine
latérale triangulaire pointue, non recourbée et fortement rapprochée de la
base, les élytres ponctués seulement sur la moitié antérieure et sans poils semi-
dressés, les points non sérialement disposés.
Type : marmoratus Breun. Se place dans les Acanthocinini à côté du genre
Paraleiopus Breun.
488
Australoleiopus marmoratus n. sp.
Lobes inférieurs des yeux presque trois fois plus longs que les joues. Front
à peine plus large qu’un de ces lobes.
Brun rougeâtre, couvert de pubescence jaune paille. Disque du pronotum
avec quatre étroites bandes longitudinales brun rougeâtre dont aucune n’atteint
le bord antérieur ni le bord postérieur. Élytres marbrés de brun rougeâtre, cette
pubescence concentrée essentiellement en deux bandes transversales très irré¬
gulières, l’une médiane et l’autre préapicale. Quart apical des tibias et les tarses
à pubescence brun rougeâtre, les articles 1 et 2 des tarses intermédiaires à pubes¬
cence blanche. Antennes à pubescence brun rougeâtre sauf l’extrême base des
articles 3 à 6 qui est à pubescence blanche.
Long. : 9 mm ; larg. : 2,3 mm.
Type : Australie, Sydney.
Tribu : Saperdini
Glenea (s. s.) joliveti n. sp.
Proche de wiedenfeldi Aur., mais les lobes inférieurs des yeux seulement
sensiblement plus longs que les joues (<$), les crochets divariqués, de couleur
noire, à pubescence foncière brun rougeâtre foncé, tous les dessins ochracés,
le pronotum sans bandes longitudinales sur ses parties latérales ; chaque élytre
porte, en plus, une étroite bande longitudinale discale parcourant le tiers basi¬
laire, un peu élargie dans sa partie postérieure, et une tache apicale transversale
réunie à la bande suturale.
Long. : 12 mm ; larg. : 3,5 mm.
Type : un $ de Nouvelle-Guinée, Boiyer Biver, 9-IV, 1969, leg. P. Joli-
vet.
Obereopsis bootangensis n. sp.
Proche de ruficornis Breun., mais plus grand, les lobes inférieurs des yeux
quatre fois plus longs que les joues, le front un peu plus large qu’un de ces
lobes ((J), la tête et le pronotum un peu moins densément ponctués, les élytres
plutôt échancrés à l’apex (l’angle suturai épineux, l’angle marginal étiré en un
lobe triangulaire pointu), obsolètement ponctués dans toute la moitié apicale,
l’abdomen non ponctué, les élytres nullement rembrunis, le cinquième segment
abdominal de la même couleur que tout le corps.
Long. : 16,5 mm ; larg. : 2,5 mm.
Type : un £ du Boutban, Maria-Basti.
Obereopsis atrosternalis Breun. m. flavosternalis nov.
Comme la forme typique, mais les parties latérales du pronotum et les sterna
entièrement jaune rougeâtre, les articles antennaires 6 à 9 brun rougeâtre.
Type : un du Bouthan, Maria-Basti, leg. L. Durel,
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 489-490.
El NI GE MADAGASSISCHE STRATIOMYIDEN
DES MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS
von Erwin LINDNER *
Sarginae
Chrysochroma australe Big.
3 c?c? von Ivondro, 5. — VII. 1940, Seyiug.
Chrysochroma ptecticoides Lind., 1966
1 $ von Ivondro, Vil. 1940, Seyrig.
Chrysochroma fortunatum Lind.
1 von Ivondro, VII. 1940, Seyrig.
Ein tatdellos erhaltenes Stück ; es unterscheidet sich von meiner Beschrei-
bung nur durch stârkere Verdunkelung. So sind die Pleural- und Sternalgegend
nicht chitin-rotgelb, sondern glànzend dunkelbraun und das Abdomen ist
dunkel broncefarbig mit violettem Schimmer, besonders an der Basis. Das
gelbe Bandmal ist schmal ; r2+3 liegt wenig distal des Endes von D. B3 ist wenig
langer als R4. Die Farbunterschiede zwischen dem Typus und diesem Stück
dürften auf verschiedenen Reifezustand zurückzuführen sein.
Chrysochroma vadoni, Lind., 1966 ($ Ç)
1 £ von Ivondro, V.1940, Seyrig.
Diese Art hat mit Ch. nigricoxum gemeinsam die geteilten Augen, sowie die
kurze und dichte unterseitige Behaarung der Tarsen. £ : Kopf schwarz. Stirn
in der Mitte so breit wie ein Ozellus ; vorne wie das Untergesicht bràunlicht ;
die Stirnblase weiss, durch eine Làngsspalte geteilt. Fühler rotgelb, mit schwar-
zer Beborstung der Basalglieder, schwarzer, an der Basis brauner Fühlerborste.
Büssel chitinfarben. Mesonotum und Schildchen dunkel violett, fast schwarz ;
das Schildchen mit rotgelbem Band. Schulter, Pronotum, Pleuren rotlichbraun
mit dunkelbrauner Fleckung, besonders auf dem Propleuren. Flügel apikal
grau, Adern dunkelbraun. R3 doppelt so lang wie R4. Bandmal sclimal chitin¬
farben. Schwinger grün. p rôtlich chitinfarben. Die f2 unf f3 braun, an Basis
und Ende etwas heller. p4 hell chitinfarben. t3 in der Basalhàfte braun, in der
Apikalhalfte hellgelb. Tarsen rotlichbraun mit heller Beborstung. p3 braun mit
heller, glânzender Beborstung, besonders der Tarsen. Auf der Unterseite der
* Ergiinzung zu meiner Arijeit Nr, 190 in den Stultgarter Beitrâgen zur Naturkunde,
490
Metatarsen besonders von p1 und p3 die dichte starke Beborstung, deren Lange
fast gleich der Dicke des Metatarsus ist. Abdomen rôtlich braun, die letzten
Segmente fast schwarz, das ers te Tergit mit hellgrünem Hinterrand, das zweite
mit schwarzbraunen diffus begrenzten Seitenflecken. — 9 mm.
Stratiomyinae
Odontomyia bipunctata Big.
1 (J, Bekily, Rég. sud de l’île, IX. 1940, Seyrig.
Odontomyia herbacea Lind.
1 Ç, Ranomafana, 11.1940, Seyrig.
Clitellariinae
Heraclina madagassica Lind.
1 Ç, Bekily, Rég. sud de l’île, X.1940, Seyrig.
Beschrieben, 1966, S. 14. Stimmt mit dem Typus überein. Ergânzung : die
Fühler sind braunrot, die Basalglieder hellgelb. Fühlerborste hell brâunlich.
Pachygasterinae
Leucacron interruptum Lind.
1 9 von Ivondro, VI.1940, Seyrig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'Ul'lOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3 1970, pp. 491-501.
RECHERCHES HISTOLOGIQUES ET HISTOCHIMIQUES
SUR LE TRACTUS GÉNITAL MÂLE
DU PSEUDOSCORPION
HYSTEROCHELIFER MERIDIANUS (L. KOCH )
Par Line BOISSIN, Georges BOUIX et Jean MAURAND
Chez les Pseudoscorpions, la fécondation s’accomplit par l’intermédiaire d’un
spermatophore. Le matériel nécessaire à la construction du spermatophore est
fourni par des glandes spécialisées de l’appareil mâle, les glandes génitales acces¬
soires qui débouchent dans la chambre génitale.
Les travaux anciens consacrés aux organes reproducteurs des Pseudoscorpions
sont rares et très sommaires ; nous nous limiterons à citer ceux de Croneberg
(1887), Schtschelkano wzeff (1910) et Kaestner (1927).
L’étude comparative de l’appareil reproducteur d’un grand nombre d’espèces
a permis à Vachon (1936 ; 1938) de donner une vue d’ensemble de l’organe
mâle et d’identifier cinq catégories glandulaires. Une seule glande annexe avait
été signalée par les auteurs précédents.
Le complexe glandulaire du Pseudoscorpion Hysterochelifer meridianus
(L. Koch) n’a jamais été étudié. 11 nous a paru opportun d’en donner une des¬
cription et de compléter l’étude histologique par une étude histochimique des
diverses sécrétions servant à l’édification du spermatophore.
Matériel et Techniques
Les spécimens mâles adultes utilisés dans ce travail proviennent de récoltes
effectuées dans la nature tout au long de l’année. Les réactions histochimiques
ont été pratiquées sur des mâles récoltés et fixés pendant la période d’activité
sexuelle (juin 1969).
Pour l’étude histologique courante le mélange de Helly a donné d’excellents
résultats. L’étude histochimique a été précédée d’une fixation par les mélanges
de Carnoy ou de Bouin aqueux. Le matériel fixé a été inclus à la paraffine et
débité en coupes sériées de 7 à 8 p d’épaisseur.
Les colorations topographiques suivantes ont été pratiquées : trichrome de
Prenant (Hématoxyline de Heidenhain ou de Groat) ; trichrome de Masson
(variante de Goldner) ; azan de Heidenhain et méthode de Mann-Dominici.
Les principales colorations et réactions histochimiques utilisées (Gabe, 1968)
figurent dans le tableau et peuvent être classées ainsi :
Recherche des glucides : coloration au carmin de Best avec contrôle enzymatique ;
réaction à l’acide périodique-Schifî (Hotchkiss-Mac Manus-Lillie) avec contrôle à l’amy¬
lase salivaire ; réaction à l’APS et coloration nucléaire par l’azur-S02 selon la technique
492
de Himes et Moriber ; méthode de Mowry au bleu alcian à pH = 3,5 et réaction méta-
chromatique au bleu de toluidine à pH = 4,6 pour la mise en évidence des polysaccha¬
rides azotés.
Les réactions au tannin-fer de Salazar et à la fuschine paraldéhyde ont également
été utilisées (morphologie des sécrétions).
Recherche des protides : méthode à la ninhydrine-Schifï de Yasuma et Ischikawa ;
tétrazoréaction de Danielli ; réaction de Morel et Sisley ; méthode au dinitrofïuoro-
benzène de Tranzer et Pearse ; réaction de Barnett et Seligmann au DDD ; méthode
de Chèvremont et Frédéricq au ferri-cyanure ferrique.
Les phospholipides ont été recherchés par le noir Soudan B, le bleu de nil et le bleu
luxol sur coupes à la paraffine de pièces fixées au Baker et post-chromées.
I. — Morphologie et histologie df.s annexes génitales
DE L’ADULTE MÂLE SEXUELLEMENT MÛR
Le tractus génital mâle du Pseudoscorpion Ilysterochelifer meridianus est
identique à celui de Chelifer cancroides décrit par Vachon (1938). Il se compose
d’un tube testiculaire ventral, de la partie antérieure duquel se détachent deux
conduits symétriques : les canaux déférents qui divergent vers l’avant puis
reviennent vers le plan sagittal. La dilatation terminale des canaux déférents
comprend le réservoir prostatique et le réceptacle séminal où s’accumule le
sperme. Un certain nombre de formations glandulaires aboutissent directement
dans la chambre génitale.
Canaux déférents (fig. 1)
Les ébauches des canaux déférents sont présentes chez la tritonymphe sous
forme de cordons pleins de 12 p de diamètre. Chez le mâle adulte sacrifié immé¬
diatement après la mue imaginale, le diamètre des canaux déférents a considé¬
rablement augmenté et peut atteindre 45 p. La lumière (20 à 25 p) s’est creusée,
elle est remplie d’une abondante sécrétion identique à celle du canal intratesti-
culaire et contient de nombreux spermatozoïdes.
La paroi des canaux déférents est constituée d’un épithélium simple recouvert
extérieurement d’une mince membrane conjonctive. Les cellules qui composent
cette assise épithéliale sécrétrice sont cubiques et possèdent un cytoplasme clair.
Les noyaux allongés parallèlement à l’axe du canal sont centraux et régulière¬
ment disposés, la chromatine nucléaire se condense en mottes espacées.
Réceptacles séminaux et réservoirs prostatiques (fig. 1 ; pl. I, 1)
La dilatation terminale de chaque canal (160 X 90 p) est cordiforme et divisée
en deux compartiments par un repli épithélial annulaire. La partie supérieure
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Anatomie des glandes annexes.
Fig. 1. — Coupe horizontale montrant le lobe médian de la glande antérieure, les réceptacles séminaux
et les réservoirs prostatiques.
Fig. 2. — Coupe horizontale du sac génital médian montrant les deux catégories de sphérules.
Fig. 3. — Coupe parasagittale de la glande postérieure latérale gauche.
Fig. 4. — Coupe horizontale de la glande antérieure latérale gauche.
[Légende : voir fig. 1. Techniques : fig. 1-2 : Helly, Azan de Heidenhain ; fig. 3-4 : Helly : trichrome de
Masson — variante de Goldner).
ANCHE I
C.d. = canal
C.i.t. = canal
G.a. = glande
G.a.l.s glande
G.p; — glande
G.p.l. s glande
déférent
intratesticulaire
antérieure
antérieure latérole
postérieure
postérieure latérale
S. g.m.= sac génital médian1
O.c. = organe cylindrique
R.p. = réservoir prostatique
R. s. = réceptacle séminal
T. = testicule
Rg. 1 - Diagramme de l'appareil reproducteur
meridianus
mâle d' Hysierochelifer
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Anatomie de la glande postérieure et de l’organe cylindrique.
Fig. 1. — Lobules sécréteurs de la glande postérieure après dissection (matériel frais).
Fig. 2. — Vue d’ensemble de la glande postérieure gauche.
Fig. 3. — Coupe axiale de l’organe cylindrique.
[Légende : voir fig. 1. Techniques : flelly, trichrome de Masson — variante de Goldner).
494 —
ou réceptacle séminal reçoit et stocke les spermatozoïdes, la partie inférieure
bourrée de sécrétion ne contient pas de spermatozoïdes et constitue le réservoir
prostatique. Les deux réservoirs prostatiques sont accolés dans le plan sagittal
et s’ouvrent dans le sillon éjaculateur de la chambre génitale.
Glandes annexes
Des critères variés, morphologiques, anatomiques et histologiques ont per¬
mis à Vachon de distinguer cinq catégories glandulaires qui se retrouvent chez
Hysterochelifer meridianus. Nous conservons pour les désigner la terminologie
adoptée par cet auteur et basée sur leur point d’abouchement dans la chambre
génitale :
glande antérieure ;
glandes antérieures latérales ou sacs génitaux latéraux ;
glandes postérieures ;
glande postérieure ventrale ou sac génital médian ;
glandes postérieures latérales.
Glande antérieure (fig. 1 ; pl. I, 1)
La glande antérieure très développée, impaire, est formée d’un lobe médian
ventral et de deux lobes latéraux plus dorsaux. Le lobe médian occupe l’espace
compris entre la masse nerveuse antérieure et les réceptacles séminaux posté¬
rieurs. Les lobes dorsaux atteignent latéralement les flancs de l’animal et des¬
cendent le long des canaux déférents. La paroi est constituée d’un épithélium
cylindrique pseudostratifié entouré d’une très fine gaine conjonctive. Les cel¬
lules, de hauteur variable (35 X 5 p), sont cependant nettement plus hautes
que larges et bordent une lumière importante où s’accumule le produit de sécré¬
tion. Les noyaux (8 X 4 p) allongés selon l’axe cellulaire se situent à des niveaux
différents et donnent l’aspect de pseudostratification. Le préproduit de sécré¬
tion élaboré par les cellules glandulaires se localise au-dessus du noyau, entre
celui-ci et le pôle d’excrétion.
Glandes antérieures latérales ou sacs génitaux latéraux (fig. 1 ; pl. I, 4)
La glande antérieure latérale paire, peu développée (90 X 50 p), identique
à celle de Chelifer cancroides, est une invagination peu profonde de la paroi
du diverticule latéral de la chambre génitale b Elle est formée d’une assise de
cellules épithéliales cubiques (15 X 5 p) à cytoplasme clair. Les noyaux arrondis
mesurent 5 p de diamètre, ils possèdent un nucléole et sont régulièrement dis¬
posés. L’épithélium, bordé d’une fine membrane conjonctive, est tapissé inté¬
rieurement d’un revêtement chitineux mince et plissé. L’activité sécrétrice de
ces glandes ne s’exerce qu’au moment précis de l’accouplement et nous ne la
mettons jamais en évidence sur nos préparations.
Glandes postérieures (fig. 1 ; pl. II, 1, 2)
La glande postérieure est une formation paire composée de deux volumineux
massifs (320 X 160 p) ventraux, symétriques par rapport à l’axe médian de
1. La chambre génitale de l’espèce Hysterochelifer meridianus est, dans son ensemble, conforme
à celle de Chelifer cancroides (Vaciion, 1938) ; nous n’avons pas jugé nécessaire de revenir sur sa des¬
cription. L’armature génitale présente par rapport à celle du type de légères modifications ; ces varia¬
tions utilisables en systématique ont également été étudiées.
— 495 —
l’animal et accolés dans le plan sagittal par leur bord interne inférieur. Chaque
massif, enveloppé d’une gaine conjonctive nucléée APS positive, est une glande
composée, formée par la juxtaposition d’un nombre important de cavités sécré¬
tantes séparées entre elles par une, cloison conjonctive nette. Les cavités sécré¬
tantes ont la structure de glandes lobulées. La partie basale d’un lobule sécré¬
teur comprend 8 à 10 petits organites sécrétoires disposés autour d’une cavité
centrale qui joue le rôle de réservoir ; cette dilatation sphérique se prolonge par
un canal unique qui recueille tout le produit de sécrétion et dont le diamètre
diminue vers l’orifice de sortie. Les canaux intralobulaires, serrés les uns contre
les autres, débouchent ensemble dans la cavité génitale. Chacune des deux glan¬
des postérieures est ainsi constituée par la réunion en un organe unique de
plusieurs glandes lobulées distinctes.
Glande postérieure ventrale ou sac génital médian (fig. 1 ; pl. I, 2)
La glande postérieure ventrale est une cavité médiane impaire (200 X 70 p)
issue du fond de la chambre génitale et logée entre les deux lobes de la glande
précédente. Sa paroi est formée d’un épithélium pavimenteux simple. Les noyaux
des cellules épithéliales sont centraux et possèdent un nucléole ; la chromatine
est régulièrement répartie dans le nucléoplasme. Le produit de sécrétion se
présente sous forme de sphérules de petit diamètre qui s’accumulent dans la
lumière de la glande et de sphérules de taille supérieure situées contre la paroi.
Glandes postérieures latérales (fig. 1 ; pl. I, 3)
La glande postérieure latérale est une formation paire (220 X 60 p) semblable
à celle des deux espèces Chelifer cancroides et Dactylochelifer latreillei. Elle est
située dans la plaque génitale postérieure, sa structure est particulière. A son
niveau, l’hypoderme de la paroi interne de la plaque génitale se détache pour
former une cavité dans laquelle est logée la glande elle-même. L’hypoderme
se retourne ensuite et vient s’appliquer contre l’épithélium glandulaire de telle
sorte que la glande paraît constituée de deux couches juxtaposées de cellules
épithéliales.
La complexité de la glande postérieure latérale n’est qu’apparente, la partie
active forme, en réalité, une glande tubuleuse simple et régulière dont les cel¬
lules cubiques sont implantées sur le repli hypodermique et disposées autour
d’une lumière axiale étroite. Les noyaux, arrondis et petits (5 p de diamètre),
occupent le pôle basal des cellules. Ils possèdent un nucléole ; leur chromatine
est condensée en mottes régulièrement réparties dans le nucléoplasme.
Nous n’avons jamais observé les manifestations cytologiques d’une activité
sécrétoire intense de l’épithélium glandulaire. La phase active de cette glande
est brève et nous n’avons pas réussi à la mettre histologiquement en évidence.
Organes cylindriques (fig. 1 ; pl. Il, 3)
Les organes cylindriques sont des tubes fermés distalement et portés par la
plaque génitale postérieure. Ils n’existent que chez les mâles de la sous-famille
des Cheliferidae et ne sont actifs que pendant le prélude nuptial. Leur rôle
demeure énigmatique (Vachon, 1938).
Ces organes sont formés de cellules épidermiques longues et étroites, revêtues
extérieurement d’une couche de chitine plissée en accordéon. Les noyaux, reje¬
tés vers la base des cellules, sont disposés le long de l’axe longitudinal de l’organe,
496
II. — Étude histochimique des sécrétions
Résultats analytiques
(se reporter au tableau I pour le détail des réactions)
1. Ensemble « canal intratesticulaire-lumière des canaux déférents — réceptacles
séminaux ».
Le canal intratesticulaire, la lumière des canaux déférents et les réceptacles
séminaux sont envahis d’une même sécrétion très finement granuleuse pour
laquelle les réactions des glucides et des protides sont positives, celles des
lipides négatives.
Cette substance tannophile, APS négative, positive au bleu alcian (Mowry
pH = 3,5), présente une métachromasie y avec le bleu de toluidine à pH = 4,5
correspondant à une abondance de MPSA.
Les méthodes utilisées pour la mise en évidence des protides révèlent la pré¬
sence, à côté de ces mucosubstances, de protéines non sulfhydrilées à nombreux
groupements NH2 terminaux et qui sont moins abondantes que les précé¬
dentes.
2. Réservoirs prostatiques
La coloration à l’azan confère aux produits de sécrétion contenus dans les
réservoirs prostatiques une belle teinte rouge, et les variations d’intensité de
la coloration obtenue par cette méthode permettent de distinguer deux parties :
une partie externe et une partie interne susceptibles de renfermer des composés
de nature chimique différente.
1) Zone périphérique
La sécrétion de la partie externe est complexe et présente à la fois les réactions
intenses des glucides et de protides.
— Certains composés de la substance externe appartiennent au groupe des
MPSA. D’autres produits de cette même zone des réservoirs prostatiques,
positifs à l’acide périodique-Schiff et à la réaction de Salazar, entrent dans le
groupe des « composés mucoïdes » (mucopolysaccharides neutres ou glycopro¬
téines).
— La forte positivité à la réaction à la ninhydrine-Sehiff et celle un peu
moindre à la tétrazoréaction de Danielli, la négativité aux tests de Chèvremont
et Frédéricq, Barnett et Seligmann (DDD), Morel et Sisley, permettent la mise
en évidence dans la partie périphérique des réservoirs prostatiques de protéines
riches en groupements NH2 terminaux, mais dépourvus de groupements thiol
et de tyrosine.
2) Zone centrale
Le contenu de la partie interne des réservoirs prostatiques est aussi complexe
que celui de la partie externe. De légères différences dans la nature chimique
des deux sécrétions se confirment.
Tableau I. — Étude histochimique des sécrétions. Résultats analytiques,
— 498 —
— Les réactions de détection des glucides sont positives, ruais moins intenses
qu’au niveau de la zone précédente. Les « composés mucoïdes » sont totalement
absents, les mucopolysaccharides sont en faible quantité.
— - Les protéines sont aussi bien représentées dans la sécrétion de la partie
centrale des réservoirs prostatiques que dans la partie périphérique.
3. Glande antérieure proprement dite
La lumière de la glande antérieure contient une sécrétion homogène colorée
en rouge par l’azan ; à l’intérieur de cette sécrétion protéinique sont dispersées
quelques traînées de « composés mucoïdes ».
4. Glandes postérieures
Les méthodes histochimiques permettent de distinguer dans chaque massif
de cette volumineuse glande les deux zones déjà mises en évidence par les colo¬
rations topographiques.
1) Zone externe
La sécrétion de la zone externe est dense et intensément colorée en rouge par
l’azan.
Les réactions des glucides sont négatives, celles des lipides très positives, et
la sécrétion présente une forte affinité pour les réactifs des protéines.
Cette substance, homogène en apparence, est en réalité constituée de phospho¬
lipides et d’une grande quantité de protéines renfermant très peu de groupements
NH2 terminaux.
2) Zone interne
La sécrétion de la zone interne présente une coloration violette à l’azan ce
qui semble indiquer une nature chimique double. Ce composé, légèrement tanno-
phile, est APS-positif mais réagit négativement lors de la recherche des muco-
substances acides. La réaction positive à l’APS semble due à l’existence de
« composés mucoïdes ». La substance élaborée contient, en outre, des protéines
à groupements NH2 terminaux peu nombreux.
5. Glande postérieure ventrale ou sac génital médian
Le produit de sécrétion se présente sous forme de deux sortes de granules :
de nombreux granules de petit diamètre, bleus à l’azan, qui s’accumulent dans
la lumière de la glande, des granules de taille moyenne, colorés en rouge par
l’azan, moins nombreux que les précédents et disposés à la périphérie, contre
la paroi glandulaire.
1) Les granules périphériques
Les méthodes de détection histochimique des polysaccharides et des lipides,
appliquées aux granules périphériques, donnent des résultats négatifs. Ces gra¬
nules réagissent, par contre, positivement à certains tests protéiniques et sem¬
blent constitués d’amino-acides : au moins histidine et lysine, mais probable¬
ment aucun autre type d’amino-acide.
— 499
2) Les petits granules du centre
Les nombreux petits granules accumulés au centre du sac génital médian sont
formés d’une substance qui réagit positivement à l’acide périodique-Schiff et
à la réaction de Salazar ; nous pouvons donc les classer parmi les « composés
mucoïdes ».
Discussion
— Les sécrétions fournies par la plupart des glandes annexes sont constituées
d’un mélange complexe de protéines et de mucopolysaccharides acides. Ce phé¬
nomène paraît général ; des sécrétions mixtes analogues à celles que nous décri¬
vons ont été mises en évidence dans les glandes annexes des Insectes, notam¬
ment par Anderson (1950), Cantacuzène (1967) et Ballan-Dufrancais
(1968). Les phospholipides sont des produits originaux qui caractérisent la subs¬
tance de la zone externe des glandes postérieures.
— Les protéines mises en évidence au cours de cette étude ont en commun
l’absence de groupement thiol mais appartiennent à trois types :
protéines à nombreux groupements aminés terminaux de l’ensemble « canal
testiculaire, lumière des canaux déférents, réceptacles séminaux et réservoirs
prostatiques » ;
protéines pourvues de peu ou entièrement dépourvues de groupements aminés
terminaux, élaborées par des glandes postérieures ;
protéines particulières des gros granules du sac génital médian qui seules
réagissent positivement au test de Tranzer et Pearse.
Implications histophysiologiqu.es
À l’exception des protéines, les sécrétions des deux parties des glandes pos¬
térieures sont de nature chimique différente. Ces différences rendent difficile
l’interprétation du fonctionnement des glandes elles-mêmes. Sommes-nous en
présence de deux types sécrétoires distincts ou s’agit-il d’une évolution de la
glande s’effectuant de l’intérieur vers l’extérieur ? Dans la zone périphérique,
la sécrétion est très abondante et distend la lumière des canaux évacuateurs ;
cette partie semble beaucoup plus active que la partie interne. Il nous paraît
raisonnable de considérer que les lobules sécréteurs des deux parties ne sont
pas dans le même état physiologique, les lobules internes commençant à sécréter
alors que les lobules externes sont en pleine activité sécrétoire.
Les réservoirs prostatiques ont, comme leur nom l’indique, un rôle de réservoir
pour les sécrétions des voies génitales supérieures, qui viennent s’accumuler
dans la partie centrale. Leur épithélium présente, en outre, une activité sécré¬
trice. Il élabore des protéines de même type que les précédentes et des produits
originaux : « les composés mucoïdes » qui restent strictement localisés dans la
zone périphérique. Au moment de l’édification du spermatophore, les sperma¬
tozoïdes stockés dans les réceptacles séminaux traversent les réservoirs prosta¬
tiques, le liquide séminal qui les enrobe s’enrichit en protéines. Ces composés
associés aux spermatozoïdes en maintiennent l’activité et doivent jouer un rôle
trophique.
— 500
Remarques
Les diverses sécrétions que nous avons étudiées se déversent dans la chambre
génitale et servent à l’édification d’un spermatophore. Chez Hysterochelifer
meridianus, le spermatophore construit lors de l’accouplement est complexe et
exige la participation de la plupart des catégories glandulaires.
Nous connaissons maintenant la nature chimique des substances émises dans
la chambre génitale. Il aurait été intéressant de compléter ces résultats par une
étude histochimique des différentes couches du spermatophore permettant de
préciser leur origine. Pour des raisons indépendantes de notre volonté, cette
étude n’a pu être réalisée : en effet, il est rare d’observer ce spermatophore et
par conséquent d’en obtenir un nombre suffisant pour effectuer des recherches
complètes.
Le produit de sécrétion des glandes latérales antérieures et postérieures n’a
pas été mis en évidence. Ces deux types de glandes présentent un fonctionne¬
ment discontinu et leur activité sécrétrice est liée à la période de copulation et
à l’émission des spermatophores.
Résumé
Nous avons décrit chez le Pseudoscorpion Hysterochelifer meridianus cinq types
de glandes annexes. L’étude histochimique nous a permis de préciser pour chaque
catégorie glandulaire la nature chimique des sécrétions élaborées.
— La sécrétion contenue dans le canal intratesticulaire, la lumière des canaux défé¬
rents et les réceptacles séminaux, est constituée de protéines non sulfhydrilées à nom¬
breux groupements aminés terminaux et de mucopolysaccharides acides.
— Les réservoirs prostatiques contiennent des composés identiques aux précédents.
Les protéines sont très abondantes et les mucopolysaccharides acides se raréfient
dans la partie centrale. La sécrétion de la zone périphérique s’enrichit, en outre, de
« composés mucoïdes ».
— Les deux zones des glandes postérieures ventrales sécrètent des protides de même
nature chimique : protéines non sulfhydrilées contenant peu de groupements NH2
terminaux. Ces protéines, produites en grande quantité dans la zone externe, sont
moins abondantes dans la zone interne. Des phospholipides sont décelés dans la subs¬
tance élaborée par la zone périphérique, tandis que la zone interne contient, en plus,
des « composés mucoïdes ».
— Les deux types de granules du sac génital médian diffèrent par leur taille, leur
nombre, leur localisation et leur nature chimique. Les gros granules sont de nature
protéinique pure, les nombreux petits granules du centre sont formés de « composés
mucoïdes ».
Laboratoire de Zoologie I,
Faculté des Sciences, Montpellier
Laboratoire de Biologie, Ecole des Sciences,
Porto-Nooo, Dahomey.
BIBLIOGRAPHIE
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reproductive glands of the Japanese beetle. Bull. Biol., 99, pp. 49-64.
Ballan-Dufrançais, C., 1968. — Données morphologiques et histologiques sur les
glandes annexes mâles et le spermatophore de Blatella germanica au cours de
la vie imaginale. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 3, pp. 401-422.
Cantacuzène, A. M., 1967. — Recherches morphologiques et physiologiques sur les
glandes annexes mâles des Orthoptères. I. Histophysiologie de l’appareil glan¬
dulaire des Acridiens Schistocerca gregaria et Locusta migratoria. Bull. Soc. zool.
Fr., 92, 4, pp. 725-738.
Croneberg, A., 1887. — Vorlaüfîge Mittheilung des Baues der Pseudoscorpiones. Zool.
Anz., 10, pp. 147-151.
Gabe, M., 1968. — Techniques histologiques. Paris, Masson.
Kaestner, A., 1927. — Pseudoscorpiones Biologie der Tiere Deutschlands (P. Schultze),
18, pp. 1-68.
Schtschelkanowzeff, J. P., 1910. — Die Bau der mànnlichen gesehlechtorgane von
chelifer und chernes. Zur Kenntnis der Stellung der Chelonethi in System. Fest-
chrift zum 60 Geburstag R. Hertwig, 2, pp. 1-38.
Vachon, M., 1936. — Sur l’anatomie des Pseudoscorpions, première note préliminaire.
Bull. Soc. zool. Fr., 61, pp. 294-298.
— 1938. — Recherches anatomiques et biologiques sur la reproduction et le déve¬
loppement des Pseudoscorpions. Ann. Sci. nal. (Zool.), sér. 11, pp. 1-207.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 502-508
SUR UNE COLLECTION DE MYRIAPODES DE FRANCE
( SAVOIE , HAUTE-SAVOIE , ARDÈCHE )
RASSEMBLÉE PAR M. L. DEHARVENG
Par J.-M. DEMANGE
La faune des Myriapodes de France est loin d’être connue, particulièrement
celle de quelques régions, telles la Savoie et la Haute-Savoie. C’est donc avec
un réel intérêt qu’a été étudiée la collection rassemblée dans ces départements
par M. L. Deharveng. Nous le remercions ici d’avoir bien voulu nous en confier
l’étude.
Les espèces récoltées sont nombreuses et variées : certaines sont même incon¬
nues de France comme Hypsoiulus alpivagus (Verh.) et Macheiriophoron sil-
vaticum (Roth.) (toutes deux habitent la Suisse) ; d’autres sont nouvelles pour
la Haute-Savoie comme Leptoiulus odieri Brôl., Leptoiulus simplex glacialis
(Verh.), Orthochordeumella pallida (Roth.), Glomeris guttata Risso, Glomeris
helvetica Verh., Glomeris conspersa C. L. Koch.
Leptoiulus simplex glacialis (Verh.) est connu des Vosges, du Jura suisse, de l’Autriche
et de l’Italie.
Leptoiulus odieri Brôl. n’est encore connu que des Alpes et des Alpes-maritimes.
Orthochordeumella pallida (Roth.) habite le Jura suisse et l’Autriche.
Glomeris guttata Risso a été trouvé dans le Vaucluse et les Alpes-maritimes.
Glomeris helvetica Verh., sur lequel nous reviendrons, est originaire des Alpes, Basses-
Alpes, Hautes-Alpes, du Jura suisse, de l’Isère, de la Drôme et du Vaucluse.
Glomeris conspersa C. L. Koch n’est connu que du Jura suisse, de l’Isère, des Alpes-
maritimes et du Doubs.
Liste des stations et des espèces
Ardèche
Balazuc ; bord de la D. 294 ; 10.iv.68
Glomeris marginata (Villers) : 1 exemplaire.
Glomeris annulata Brdt . : 3 exemplaires.
Haute-Savoie
L’Aup-de-Seytheneix ; non loin de la frontière Savoie-Haute-Savoie (massif
des Bauges) ; 1 400 m d’altitude ; dans les pâturages ; 19.x. 68
Hypsoiulus alpivagus (Verh.) : 4 <J, 2 $. — Inconnu de France.
Macheiriophoron silvaticum (Roth.) : 1 — Inconnu de France.
— 503 —
Orthochordeumella pallida (Roth.) : 1 (J, 1 $. — Inconnu de Haute-Savoie.
Polydesmus helvelicus Verh. : 3(J, 3 Ç.
Glomeris connexa C. L. Koch.
Lilhobius sp. ? : 1 $.
Semnoz, Annecy, près de Super-Panorama ; à l’extrémité N. -O. des Bauges ;
(in septembre 1966
Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : 1 Ç.
Glomeris guttata Risso. — Inconnu de Haute-Savoie,
Semnoz, grotte des Vermettes ; l-12.viu.67
Polydesmus sp. ?
Lac d’Annecy, Roc de Chère ; 7.iv.69
Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : 2 $.
Saint-Germain, Talloire ; 2.xi.68
Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : 2 exemplaires.
Chordeumide sp. ? : 1 exemplaire.
Polydesmus sp. ?
Craspedosoma alemannicum Verh. : 1 <J.
Glomeris marginata (Villers).
Glomeris conspersa C. L. Koch.
N ecrophloeophagus longicornis Leach : 2 exemplaires.
Talloire ; ll.vi.67
Glomeris conspersa C. L. Koch : 1 exemplaire.
Forêt au-dessous du col du Perthuis (Parmelan), 1 500 m d’altitude ; 10.x. 66
Cylindroiulus broli (Humb.) : 1 rj .
Glomeris marginata (Villers) : 1 exemplaire.
Cirque du Fer-à-Cheval, non loin de la frontière Suisse ; 5.x. 68
Schizophyllum sabulosum (L.) : nombreux exemplaires.
Leptoiulus odieri Brôl. : 1 1 2. — Inconnu de Haute-Savoie.
Craspedosomide sp. ? : 1 $.
Polydesmus denticulatus (C. L. Koch) : 1 — Inconnu de Haute-Savoie.
Glomeris heloetica Verh. : nombreux exemplaires. — Inconnu de Haute-Savoie.
Glomeris marginata (Villers) : 1 exemplaire.
Glomeris guttata Risso. — Inconnu de Haute-Savoie.
Glomeris conspersa C. L. Koch : 1 (J. — Inconnu de Haute-Savoie.
Cryptops parisi Brôl. : 2 exemplaires.
Lithobius sp. ? : 2 $.
Mt. Veyrier, versant est, 700 m d’altitude ; début octobre 1966
Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : nombreux exemplaires Ç.
Mt. Veyrier, versant nord, 1 000 m d’altitude ; 4.V.67
'Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : 1 $.
Schizophyllum sabulosum (L.) : 1 çj.
504 —
Cylindroiulus broti (Ilunib.) : 1 <J, 2 1 juv.
Polydesmus sp. ? : 1 $.
Glomeris marginata (Villers).
Tournette (Rosairy), 1 800 m d’altitude ; 10.vm.69
Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : 2 Ç, 1 juv.
Polydesmus lielvelicus Verh. : 1 <J.
Tournette (Rosairy), 1 700-1 800 ni d’altitude, lapiaz ; 20.vni.69
Brachygeophilus truncorum ribauti (Brôl.) : 1 exemplaire.
Tournette (Rosairy), 1 800 m d’altitude ; 21. vin. 69
Leptoiulus simplex glacialis (Verh.) : 1 <J, 1 Ç. — Inconnu de Haute-Savoie.
Tournette, 1 900 m d’altitude ; 22. vin. 69
Lithobius forficatus L. : 1 :) .
Lithobius sp. ? : 2 exemplaires.
Tournette (Rosairy-Vorets), 1 650-1 750 m d’altitude, lapiaz ; 23.vin.69
Cylindroiulus broti (Huinb.) : 1 1 $, plusieurs juv.
Brachydesmus immatures ?
Chordeumide sp. ? : 1
Symphyle : en mauvais état.
Tournette, pied ouest du Fauteuil ; 27.vni.69
Craspedosomide sp. : (J juv.
Tournette, gouffre To 1, 1 700 m d’altitude, à — 30 m ; 2. vin. 69
Craspedosomide sp. ?
Tournette, gouffre To 1, à — 120 m ; 21.vni.69
Craspedosomide sp. ? : en mauvais état.
Tournette, gouffre To 1, de — 40 à — 160 m ; 7.ix.69
Brolemanneuma gayi Dem. : 1 (J, 2 $, nombreux exemplaires $ et $ juv. — Nouvelle
station pour la Haute-Savoie.
Tunnel abandonné près Sévrier ; 28.in.68
Craspedosomide sp. : juv.
Rois des Gouilles près Chaumonte (Epagny) ; 31. in. 67
Tachypodoiulus albipes C. L. Koch : 2 exemplaires.
Cylindroiulus sp. ? : 1 exemplaire.
Craspedosomide sp. ? : 1 Ç.
Polydesmus angustus (Latz.) : 1 31.
Polydesmus sp. ? : 1 $.
Source Saint Léonard à Nanoir près Dingy ; mi-avril 1967
Tachypodoiulus albipes (C. L. Koch) : 1 cj, 1 y, 1 juv.
— 505 —
Gouffre du Vieux Taquin, commune de Mont-Saxonnex, 1 550 m d’altitude ;
septembre 1969 ; Cl. Geslin coll.
Brolemanneuma gayi Dem. : 1 (J. 2 juv. — Station nouvelle.
Savoie
Col de la Vanoise ; 24. vu. 67
Leptoiulus odieri Brôl. : nombreux exemplaires.
Remarques systématiques
a) Hypsoiulus alpivagus (Verhoefï), originaire de Suisse, d’Autriche et d’Ita¬
lie, est aujourd’hui rencontré en France pour la première fois. Les figures des
gonopodes publiées depuis la création de l’espèce sont légèrement différentes
suivant les localités de capture ; il nous a donc paru utile de figurer les organes
des spécimens français (fig. 2).
b) L’étude de la collection permet de donner une solution intéressante à un
problème de systématique posé par Glomeris helvetica, Gl. connexa et Gl. ornata
cularonensis Brôl.
En effet, les individus récoltés à l’Aup-de-Seytheneix, tout en présentant une
ornementation très proche de celle de Gl. helvetica, et en tenant compte des
variations possibles, n’appartiennent pas à cette espèce car la protubérance en
bouton du pygidium est absente.
Humbert (ouvrage posthume) publie en 1893 (pl. XIV, fig. 14) le dessin en
couleur d’un Glomeris qu’il détermine ornata Koch et qui ressemble parfaitement
à nos individus ; l’examen des figures et des descriptions de Koch montre qu’il
s’agit d’une espèce tout à fait différente d 'ornata. Brôlemann ayant découvert
en 1899 une nouvelle variété cularonensis de Glomeris ornata et des spécimens
de Gl. connexa C. L. Koch dans l’Isère (Bourg d’Oisans, La Meije), on a pu cons¬
tater que la nouvelle variété est, en effet, Gl. helvetica, tandis que connexa cor¬
respond parfaitement à nos individus. Si l’on en juge par l’abondante littérature
parue sur cette dernière espèce, les avis sont partagés en ce qui concerne la
coloration et la forme des taches des tergites ; de nombreuses variétés sont ainsi
créées mais il n’est nullement prouvé qu’il s’agisse plus de variations géogra¬
phiques que de variations individuelles.
Quoi qu’il en soit, selon Schubart (1934), les taches de connexa C. L. Koch,
1847, sont grossièrement circulaires, disposées en deux rangées (paramédiane
et latérale), symétriquement de part et d’autre de l’axe longitudinal du corps,
soit 2 + 2 zones claires sur chaque tergite, y compris le bouclier ; deux taches
irrégulières mais nettement circulaires sont présentes sur le pygidium.
Nos individus possèdent 2 + 2 taches sur les tergites mais la forme des para-
médianes est beaucoup plus nettement triangulaire, rappelant en cela celles
de helvetica (fig. 1).
La forme triangulaire des taches claires tergales chez connexa paraît être la
plus vraisemblable si l’on examine attentivement la figure 85 de Koch publiée
en 1863 ; les taches des tergites successifs donnent l’apparence de bandes dor-
— 506 —
sales claires continues à l’ensemble. Les taches circulaires ne donneraient pas
cette apparence. Les Glomeris de l’Aup-de-Seytheneix sont, à notre avis, des
connexa.
Fig. 1. — Glomeris connexa L. Koch, de Haute-Savoie (Aup-de-Seytheneix). L’exemplaire est en
demi-extension et légèrement penché du côté gauche. Le premier anneau visible est le collum.
Fig. 2. — Hypsoiulus alpivagus (Verh.) de Haute-Savoie (Aup-de-Seytheneix). Gonopodes, profil
externe.
Afin de préciser les caractères différentiels des deux espèces, helvetica et con¬
nexa, incontestablement très proches l’une de l’autre, des comparaisons ont été
effectuées et un couplage de caractères (coloration et forme du pygidium) mis
en évidence, à savoir :
a) présence de taches claires volumineuses dans la zone prozonitale dissimulée
sous le bord postérieur du tergite précédent, taches reliées par une traînée claire
aux maculations triangulaires 1, au moins dans les anneaux antérieurs, chez les
espèces dépourvues de saillie pygidiale, c’est-à-dire connexa (fig. 1) ;
b) absence des taches prozonitales (tout au moins leur surface est-elle quasi
imperceptible) et de toute liaison aux maculations métazonitales, lorsque la
saillie pygidiale est présente, c’est-à-dire chez helvetica.
A propos de l’étude des taches claires, il est un point particulier sur lequel
il est utile d’insister, c’est de ne pas confondre les maculations avec les zones claires,
plus ou moins mouchetées, laissées par le décollement accidentel de l’insertion des
muscles dorso-oentraux 2. On peut d’ailleurs se demander si parfois certaines
descriptions ne mentionnent pas à tort quelques mouchetures.
1 . Ce caractère est plus effacé chez les <$ dont la coloration de fond est plus obscure.
2. La position de ces insertions sur les tergites est dans le tiers latéral antérieur environ chez tous
les Glomérides. Elles peuvent être confondues avec les mouchetures pigmentaires de Cl. cons per sa.
— 507 —
En conclusion et jusqu’à plus ample informé, les deux espèces, connexa et
helvetica, se distinguent comme suit d’après le matériel français connu :
helvetica
— une saillie au pygidium
— taches métazonitales triangulaires sim¬
ples ; pas de taches prozonitales
qui restent imperceptibles
connexa
— pas de saillie pygidiale
— taches métazonitales reliées par une
traînée claire aux taches prozoni-
tales (de grande surface), au moins
dans les anneaux antérieurs
En l’absence de matériel frais 1 de comparaison, on ne peut étudier les varia¬
tions des maculations tergales ni savoir si elles sont d’ordre individuel ou d’ordre
géographique. Il est possible que les connexa allemands ne présentent que des
taches circulaires indistinctement reliées ou pas reliées à des taches prozonitales
(figure 44 de Schubart, 1934) 2.
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS
La collection étudiée complète heureusement notre connaissance de la Faune
des Myriapodes de France. Deux espèces sont nouvelles pour la France et six
autres nouvelles pour la Haute-Savoie.
L’étude des nombreux spécimens d’une station, appartenant au genre Glo-
meris, permet d’apporter des précisions pour distinguer deux espèces très pro¬
ches l’une de l’autre : Glomeris connexa et Gl. helvetica.
Sans préjuger du résultat d’études ultérieures, ces deux espèces sont parfai¬
tement reconnaissables pour la France à l’aide des maculations des tergites
et de la saillie pygidiale, caractères apparemment couplés.
La comparaison de nos individus avec ceux de la collection Brolemann pro¬
venant de l’Isère démontre la synonymie de Glomeris ornata cularonensis Brôl.,
1899, avec Gl. helvetica Verh., 1894.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d' Histoire naturelle
BIBLIOGRAPHIE
Brolemann, H. W., 1899. — Myriapodes du Bourg-d’Oisans et de la Meije. Ann.
Univ. Grenoble, 11, 3, pp. 1-10.
— 1935. — Myriapodes Diplopodes (Chilognathes I). In : Faune de France, 29,
Paul Lechevalier, Paris.
Démangé, J.-M., 1968. — Un nouveau Myriapode de Haute-Savoie : Brolemanneuma
gayi nov. sp. (Diplopoda : Craspedosomoidea : Craspedosomidae). Ann. Spéléol
23, 1, pp. 189-190.
1. Des spécimens longtemps conservés dans l’alcool perdent leur pigmentation, ce qui empêche une
étude comparative sérieuse des maculations tergales.
2. Les taches prozonitales soûl -elles d’ailleurs présentes ?
— 508 —
Humbert, A., 1893. — Myriapodes des environs de Genève. Mém. Soc. Phys. Hist.
nat. Genève, 32, 1, 92 p.
Koch, C. L., 1863. — Die Myriapoden getreu nach der Natur abgebildet und beschrie-
ben. I. Bd., Halle. 112 p., 116 pl.
Schubart, O., 1934. — Tausendfüssler oder Myriapoda. I : Diplopoda. Tierwelt
Deutschlands, 28. Teil, 318 p.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 509-519.
EXAMEN DES TYPES DES GENRES
CAMBALOMORPHA ET CAMBALOPSIS POCOCK , 1895.
ESSAI DE CLASSIFICATION
DES GLYPHIULINAE VERIIOEFF, 1936
( Diplopoda , Cambalidea)
Par J.-P. MAURIÈS
A l’occasion de l’étude d’une nouvelle espèce de Glyphiulinae récoltée dans
une grotte du Cambodge par C. Boutin, nous avons été amené à revoir les types
de Pocock des genres Cambalomorpha (trois espèces, dont le type) et Camba-
lopsis (l’espèce-type) A.
Cette note comprend donc :
1° la description de Plusioglyphiulus boutini n. sp. ;
2° l’examen de Cambalomorpha formosa Pocock, 1895 (?) ;
3° la description des gonopodes de Cambalomorpha doriae (Pocock, 1893) ;
4° l’examen de Cambalomorpha feae (Pocock, 1893) ;
5° la description des gonopodes de Cambalopsis calvus (Pocock, 1893) ;
6° une mise au point sur les genres (diagnose et contenu) de Glyphiulinae.
I. Description de Plusioglyphiulus boutini n. sp.
Loc. typ. — Cambodge, province de Kampot, grotte située dans la région
de Kompong Trach — Tuk Meas ; date de récolte non précisée ; coll. C. Bou¬
tin, 1968-1969 : 2
Mensurations. — Longueur, 42 mm (holotype), 38 mm (paratype) ; diamètre,
1,3 mm (corps plus ramassé chez cavernicolus : 24 mm sur 1,5 mm).
Nombre d’anneaux. — 72/3 (holotype), 68/3 (paratype) ; la $ de caverni-
colus possède 56 anneaux.
Coloration. — - Corps totalement dépigmenté, à l’exception des yeux pig¬
mentés en noir et de deux petites plages brunes claires situées près des yeux.
Morphologie externe : côtes et tubercules
L’ornementation des téguments ne diffère pas de celle de cavernicolus.
1. Je tiens à remercier ici bien vivement le Dr. D. Macfarlane qui a bien voulu me faire parvenir
ces types, déposés au British Muséum.
— 510
Collum : 5 -|- 5 côtes longitudinales sont visibles dans la partie antérieure ;
mais vers l’arrière, certaines de ces côtes se divisent, tandis qu’apparaissent
une côte médiodorsale et deux côtes paramarginales (une de chaque côté), de
telle sorte que l’on compte, au bord postérieur, 8+1 + 8 côtes longitudinales.
Les divisions transversales étant assez anarchiques, nous renvoyons à la figure 6.
0,5 m m
1, P. 1 ; 2, P. 2 et pénis ; 3, gonopodes antérieurs (P. 8) vue postérieure ; 4, les mêmes, vue antérieure ;
5, gonopodes postérieurs (P. 9), vue postérieure.
Anneaux 2-3-4 (fig. 6) : 15 (7 + 1 + 7) côtes longitudinales 1 à peine divisées
transversalement en deux pseudo-tubercules.
Anneaux 5 et 6 : même ornementation que précédemment, mais les trois
crêtes les plus ventrales sont réduites chacune à deux petits tubercules, tandis
1. Le chiffre 15 est constant jusqu’au dernier anneau, contrairement à ce qui se passe chez dubius
Att. où il y a 17 crêtes sur les 25 derniers anneaux.
511
que la 4e crête (en partant du bas), également divisée en deux tubercules, porte,
sur le plus antérieur, le pore répugnatoire. Les crêtes dorsales sont à peine échan-
crées entre deux pseudo-tubercules.
Autres anneaux : l’ornementation est la même que sur les anneaux 5 et 6,
mais les 3 + 1 + 3 crêtes dorsales sont, à partir du 7e anneau, divisées transver¬
salement en 3 pseudo-tubercules (chez dubius, la division en trois tubercules
apparaît dès le 6e anneau) au lieu de deux. Sur les dix derniers anneaux, la divi¬
sion transverse la plus postérieure s’efface, de telle manière que chaque côte
est constituée par un pseudotubercule antérieur et par une petite crête posté¬
rieure.
Autres caractères morphologiques
Capsule céphalique lisse et glabre ; seulement une dizaine de soies prélabiales.
Yeux : une dizaine d’ocelles en désordre dans un champ pigmenté ovale trans¬
verse. Labre tridenté (quadridenté chez cavernicolus). Massue antennaire quatre
fois plus longue que large.
Pygidium un peu différent de celui de cavernicolus : la partie tergale porte
2 + 2 petits tubercules (au lieu de 1 + 1), et est prolongée par une saillie posté¬
rieure en angle obtus un peu émoussé (il n’y a aucun prolongement ni chez caver¬
nicolus ni chez dubius). Valves anales sans bourrelet marginal. Valve sous-anale
réniforme (échancrée au bord postérieur). Pattes ambulatoires : uncus long,
flanqué d’une soie annexe.
Caractères sexuels £
Le $ est remarquable par la transformation qui affecte le labre, les lobes
pleuro-tergaux des 2e, 3e, 4e, 6e et 7e anneaux (fig. 6), et les P.l, P. 2 (fig. 1-2)
et P. 3.
Le labre est remarquable par le développement des bords latéraux qui mas¬
quent complètement les mandibules. Avec les lobes pleuro-tergaux (fig. 6)
des 2e, 3e et 4e anneaux, les bords latéraux du labre ferment la cavité où se trou¬
vent cachés les P.l, P.2 et P.3. Les lobes pleuro-tergaux des 6e et 7e anneaux
sont moins développés ; ceux du 6e forment un angle presque droit un peu sail¬
lant vers l’arrière, tandis que ceux du 7e (qui abritent les gonopodes) sont sim¬
plement repoussés en arrière de façon à ménager une ouverture sur la partie
antéro-ventrale.
P.l (fig. 1) très proches de ceux de cavernicolus, mais télopodites encore plus
petits et prolongement médian coxo-sternal moins développé.
P.2 (fig. 2) différents de ceux de cavernicolus par le développement bien moin¬
dre du fémur et le plus grand développement du métatarse. Pénis à extrémités
arrondies.
P. 3 à coxites très allongés, comme chez cavernicolus.
Gonopodes antérieurs (P.8, fig. 3-4) construits sur le même schéma que chez
cavernicolus, c’est-à-dire que de chaque côté et un peu en arrière d’une masse
sternale S compacte, se trouvent des coxites C volumineux, porteurs de diffé¬
renciations distales internes et d’un petit télopodite T antéro-latéral, Il y a
cependant des différences qui portent sur les détails suivants ;
— 513 —
— sternite S plus étroit à la base et étranglé à mi-hauteur ;
— ■ au coxite C : la corne postéro-interne k est moins développée, et une crête
distale antérieure transverse munie de longues soies j remplace une lame qui,
d’après les figures de Silvestri, 1923, ne porterait qu’une vague spinulation.
Gonopodes postérieurs (fig. 5) différant de ceux de cavernicolus par leur lon¬
gueur moindre et surtout la présence, à la base de la face postérieure, d’un dôme
coxo-sternal non divisé médialement. L’extrémité de chaque membre est divi¬
sée en deux lames à peu près égales en hauteur et couvertes d’une fine pilosité.
A noter également la plus faible longueur des poches trachéennes.
Ç inconnue.
II. Cambalomorpha formosa Pocock, 1895
Espèce-type du genre Cambalomorpha.
Ç holotype, récoltée à Hong-Kong en 1892 par J. J. Walker.
Nous avons noté :
a) la présence d’une division transverse du gnathochilarium en mentum et
promentum, qui classe donc cette espèce parmi les Glyphiulinae et non parmi
les Cambalopsinae ;
b) la grande ressemblance des caractères externes avec ceux du Glyphiulus
mediator Attems du Viêt-Nam. Cette ressemblance se manifeste par la taille,
la sculpture du collum et des tergites et la labilité du sillon transverse du gna¬
thochilarium.
La position de C. formosa reste incertaine en l’absence de (J, mais il ne fait
pas de doute qu’il s’agit d’un Glyphiulus proche du mediator.
En conséquence, le genre Cambalomorpha doit être considéré comme synonyme
de Glyphiulus.
III. Cambalomorpha doriae (Pocock, 1893)
Nous avons examiné un des syntypes, récoltés en Birmanie (Pegu) par
Fea en 1895. Nous avons noté :
a) la division nette du gnathochilarium en mentum et promentum ;
b) le labre trilobé ;
c) l’ensemble des caractères externes particuliers aux Podoglyphiulus : collum
à 10 côtes au bord antérieur, 9 au bord postérieur ; métazonites à 3 — 3 — |— 3
rangs de tubercules ;
d) des caractères sexuels propres aux Podoglyphiulus ; nous donnons ici
(fig. 7-8) une figuration des gonopodes de cette espèce.
Nous avons désigné ce $ disséqué comme lectotype de l’espèce, qui doit
prendre le nom de Podoglyphiulus doriae (Pocock, 1895), comb. nov.
33
— 514 —
Fig. 7-8. — Podoglyphiulus doriae (Pocock, 1893), $ lectotype.
7, gonopode antérieur (P. 8), vue postérieure; 8, gonopode postérieur (P. 9), vue antérieure. (Même
échelle que pour les fig. 1-5).
IV. Cambalomorpha feae (Pocock, 1893)
Nous avons examiné l’une des Ç syntypes récoltées dans les Farm Caves,
Moulmein, Birmanie, par Fea en 1895. Le gnathochilarium est du type Gly-
phiulinae, et les caractères morphologiques sont ceux du genre Podoglyphiulus,
où cette espèce doit être rangée.
V. Cambalopsis calvus (Pocock, 1893)
Bien que cette note soit essentiellement axée sur les Glyphiulinae, il nous
a paru intéressant de faire connaître (fig. 9-11) les P.l, P. 8 et P. 9 de cette
espèce, type du genre Cambalopsis ; ces appendices n’avaient jamais été figurés.
Le $ étudié et disséqué, choisi parmi les syntypes récoltés en Birmanie (Reef
Island) par E. W, Oats, a été désigné comme lectotype.
— 516
VI. La sous-famille des Glyphiulinae
De cette sous-famille nous gardons ici provisoirement une conception direc¬
tement inspirée de celle de Verhoeff, 1936. Cette conception apparaît limita¬
tive et sujette à la critique, puisqu’elle ne nous permet de regrouper que les
Cambalides d’Extrême-Orient et indo-pacifiques possédant à la fois les carac¬
tères suivants : collum et tergites ornés de grosses côtes longitudinales ; gnatho-
chilarium divisé en mentum et promentum et pourvu d’un corps central ; carac¬
tères sexuels secondaires $ spectaculaires, affectant non seulement les P.l, P.2,
P. 3 et gonopodes, mais aussi les pleurotergites des premiers anneaux du corps
et même le labre.
Cette sous-famille comprend trois genres qui se distinguent surtout par leurs
gonopodes (particulièrement les gonopodes postérieurs) et par certains carac¬
tères externes.
CLÉ DES GENRES
1. P. 9 : télopodites en feuillets remarquables par leur simplicité, assez allongés.
P. 8 : partie distale du coxite divisée transversalement. Métazonites : 15 rangs longitu¬
dinaux de tubercules aux anneaux moyens.... Plusio glyphiulus (Silvestri, 1923)
— P. 9 de forme variable, à télopodite plus complexe et différencié que précé¬
demment. P. 8 : partie distale du coxite pouvant être divisée par une échancrure en
une partie interne et une partie externe. Métazonites : au maximum 13 rangs lon¬
gitudinaux de tubercules . 2
2. P. 9 le plus souvent à télopodite allongé bien distinct de la partie coxale basale.
P. 8 : télopodite presque aussi haut que le coxite. P.l à télopodites ambulatoires. Méta¬
zonites : 9 rangs longitudinaux de tubercules aux anneaux moyens. Collum : 10 crêtes
au bord antérieur, 9 au bord postérieur . Podoglyphiulus (Attems, 1909)
— P. 9 le plus souvent assez courts et ramassés, télopodite peu distinct de la partie
coxale. P. 8 à télopodites très petits. P.l à télopodites absents ou en moignons. Méta¬
zonites : 9-13 rangs longitudinaux de tubercules. Collum : nombre de crêtes du bord
postérieur égal ou plus grand qu’au bord antérieur. . Glyphiulus (Gervais, 1847)
A. Genre Glyphiulus (Gervais, 1847)
Synonymes :
Cambalomorpha Pocock, 1895 (syn. nov., voir paragraphe II).
Keratoglyphiulus Attems, 1909.
Formosoglyphiulus Verhoeff, 1936 (syn. nov.).
Trogloglyphus Loksa, 1960 (syn. nov.).
Sous-genres et espèces
L’hétérogénéité du genre semble, a priori, faciliter la subdivision en sous-
genres. En réalité, il n’en est rien. Il est en effet actuellement difficile de définir
— 517 —
des sous-genres cohérents, les coupes pouvant être très différentes suivant le
caractère auquel on attache le plus d’importance.
Ainsi, dans la liste des espèces ci-après, les deux sous-genres que nous citons
correspondent plutôt à des essais de groupement partiels plutôt qu’à de véritables
sous-genres, puisqu’ils n’englobent pas la totalité des espèces du genre. Le nom
des espèces dont la place reste à définir (soit parce qu’elles ne sont connues
que par la Ç, soit parce que leurs caractères sont particuliers) est précédé d’un
point d’interrogation.
a) « Sous-genre » Glyphiulus Gervais, 1847
Caractère distinctif : côte médio-dorsale des métazonites divisée antérieure¬
ment (1 tubercule antérieur, 2 postérieurs).
Type : granulatus (Gervais, 1847) : La Réunion — Ile Maurice — Nouvelle-
Calédonie — Loyauté — Seychelles — Comores — Tahiti.
Autres espèces : ? tuberculatus (Verhoeff, 1936) : Formose. Cette espèce n’est
connue que par la Ç. Verhoeff, 1936, a créé pour elle un genre Formosogly-
phiulus, qu’il distingue de Glyphiulus par son labre quadridenté et par la pré¬
sence de 14 côtes longitudinales au collum. Or, 1° le nombre de dents du labre
est variable (de 3 à 6) à l’intérieur du genre Glyphiulus (contrairement à ce
qu’affirme Verhoeff, 1936, page 56) ; 2° le nombre de carènes du collum (14)
se rencontre aussi chez Glyphiulus granulatus, car le chiffre 12 indiqué pour
cette espèce par les auteurs ne tient pas compte des stries les plus latérales (pour¬
tant bien visibles), sous prétexte que ces stries ne parviennent pas tout à fait
au bord antérieur du collum ! Il est très probable que Verhoeff, lui, a tenu
compte, pour tuberculatus, de ces deux côtes ; c’est d’autant plus probable que
le schéma (abb. 14) qu’il donne de la disposition des carènes correspond tout
à fait à celui que nous avons pu observer sur les échantillons de granulatus du
Muséum d’Histoire naturelle de Paris (dont la Ç type de Gervais). A noter
également la grande similitude de sculpture des métazonites entre tuberculatus
et granulatus. En l’absence de de tuberculatus, nous ne pouvons pas établir
la synonymie de ces deux espèces, mais le genre Formosoglyphiulus , ne possé¬
dant aucun caractère pouvant le séparer de Glyphiulus, ne peut être que syno¬
nyme de ce dernier.
anophthalmus Loksa, 1960 : Chine du Sud.
balaszi Loksa, 1960 : Chine du Sud.
Ces deux espèces entrent dans la composition du genre Trogloglyphus Loksa,
1960. Ce genre ne peut, à notre avis, être admis, car il est basé uniquement sur
l’anophthalmie et l’effacement partiel des stries du collum.
b) « Sous-genre » Octoglyphus (Loksa, 1960)
Se distingue des précédents par la simplicité de la côte médio-dorsale des
métazonites et la disposition des prolongements coxaux des P.l qui sont ici
rapprochés médialement. A noter également le plus faible nombre de côtes
longitudinales tergales (9).
Type : pulcher Loksa, 1960 : Chine du Sud.
Autres espèces : mediator Attems, 1938 : Viêt-Nam.
? formosa (Pocock, 1895) : Hong-Kong. Nous avons noté
précédemment (paragraphe II) la grande ressemblance des caractères externes
— 518 —
de cette espèce (connue seulement par la Ç) avec ceux de mediator ; c’est la
raison pour laquelle nous la classons ici.
c) Espèces sans attribution sous-générique
Les trois espèces ci-après pourraient chacune être prises comme type d’un
sous-genre monospécifique. Nous nous contenterons ici de rappeler brièvement
les caractères qui les singularisent.
? superbus Silvestri, 1923 : Viêt-Nam (Dalat) — Cambodge (Kampot). Espèce
(type d’un sous-genre Koinoglyphus Cari, 1941, de validité très discutable) se
distinguant par un plus grand nombre de côtes longitudinales tergales (13 au
lieu de 9 chez les Octoglyphus et 11-12 chez les Glyphiulus s. s.) et par la struc¬
ture plus complexe des P. 8
? capucinus Attems, 1938 : Viêt-Nam (Bana). Cette espèce ne peut être dis¬
tinguée des Glyphiulus s. s. que par la simplicité de la côte médio-dorsale du
métazonite et par le développement particulier du collum.
? javanicus Cari, 1941 : Java. Cette espèce est très proche des Octoglyphus.
A noter : au collum, 10 côtes au lieu de 9 et des P. 9 (J assez différents.
B. Genre Podoglyphiulus (Attems, 1909)
Ce sous-genre d’ATTEMS, 1909, élevé au rang de genre par Verhoeff, 1936,
et considéré comme tel par Attems, 1938, mais non par Carl, 1941, a été carac¬
térisé surtout par la présence d'un télopodite articulé normal aux P.l du
Ce caractère est très commode, et a priori , dans notre conception actuelle, il
devrait être rejetté comme artificiel et insuffisant pour caractériser un genre.
Néanmoins, il se trouve que jusqu’à ce jour, ce caractère permet de regrouper
un ensemble d’espèces de Glyphiulinae qui montre une grande uniformité des
caractères de sculpture du collum (10 côtes antérieures, 9 postérieures) et des
métazonites (9 côtes), une grande homogénéité des structures gonopodiales (en
particulier des gonopodes postérieurs, qui se caractérisent par une tendance à
l’allongement qui atteint son maximum chez errahundus), et aussi une grande
unité chorologique (toutes les espèces vivent aux Indes, à Ceylan et en Bir¬
manie).
Type : ceylanicus (Attems, 1909) : Ceylan (Point de Galle).
Autres espèces : elegans Silvestri, 1923 : nord-ouest de l’Inde (Satara).
elegans whroughteri Cari, 1941 : nord-ouest de l’Inde (Bom-
bay).
errahundus Cari, 1941 : sud de l’Inde (Palnis).
doriae (Pocock, 1893) : Birmanie (Pegu).
? feae (Pocock, 1893) (<-J inconnu) : Birmanie (Farm Caves).
jonesi Verhoeff, 1936 : sud de l’Inde (Trivandrum).
? nubilus Cari, 1941 (<(J inconnu) : sud de l’Inde.
C. Genre Plusioglyphiulus (Silvestri, 1923)
Ce sous-genre de Silvestri, 1923, passé sous silence par Verhoeff, 1936,
et rejetté par Attems, 1938, sous prétexte que l’espèce-type cavernicolus est
une espèce aberrante, n’a pas moins de raison que Podoglyphiulus d’être consi-
— 519
déré comme genre. Il se caractérise par un plus grand nombre de côtes longi¬
tudinales (15-17 au lieu de 9-13 chez Glyphiulus et Podoglyphiulus) , mais sur¬
tout par la grande simplicité des gonopodes postérieurs, qui ne se retrouve chez
aucun autre Glyphiulinae.
Type : cavernicolus Silvestri, 1923 : Ceylan (Bidi Caves).
Autres espèces : boutini n. sp. : Cambodge.
? dubius Attems, 1938 : Cambodge (Angkor). Cette espèce
présente des affinités incontestables avec boutini.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d' Histoire naturelle
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 520-524.
VENERIDAE DU SURINAM COMMUNIQUÉES
PAR M. C. O. VAN REGTEREN ALTENA
Par E. FISCHER-PIETTE et A.-M. TESTUD
Après avoir étudié les Veneridae prises par la « Calypso » devant les côtes
du Brésil, puis celles que M. Kempf a récoltées au Brésil aussi mais plus au
nord, nous avons reçu de M. C. O. van Regteren Altena du Musée de Leiden
les Veneridae que des dragages systématiques ont prises devant toute la lon¬
gueur de la côte du Surinam, en de nombreuses stations allant jusqu’à une pro¬
fondeur de 100 mètres et parfois au-delà sur la pente descendante. Il s’agissait
pour nous d’en donner les déterminations à Mme J. Nijssen-Meyer qui prépare
pour cette région un travail d’ordre écologique basé sur divers groupes zoolo¬
giques. Etant donné que certaines des espèces ainsi déterminées se trouvaient
avoir à nos yeux un intérêt particulier, l’une d’elles même étant nouvelle, nous
avons demandé à M. Altena et à Mme Nijssen-Meyer l’autorisation de faire
une publication sur ce sujet, et nous les remerçions d’avoir bien voulu nous la
donner.
Nous les remerçions aussi de nous avoir autorisés à garder un certain nombre
d’échantillons pour les collections du Muséum.
Ventricolaria rigida Dillwyn
1967. — Ventricolaria rigida Dillw. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
pp. 205-206.
Exemplaires jeunes et très jeunes venant des stations suivantes : lat. : 06°52'N,
long. : 55°12'W, prof. : 51 mètres ; lat. : 06°19'N, long. : 56°34'W, prof. : 25 mètres ;
lat. : 07°16'N, long. : 56°40'W, prof. : 68 mètres.
Ventricolaria foresti Fischer et Testud
1967. — Ventricolaria foresti. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
p. 206.
Très nombreux exemplaires venant de multiples stations. Ces provenances
étendent considérablement vers le nord-ouest l’aire de répartition connue pour
cette espèce, qui avait été récoltée à 300 km environ au nord de Bahia.
Ventricolaria kempf i n. sp.
Description du type (fig. 1). — Dimensions : diam. antéro-postérieur :
28 mm, diam, dorso-ventral : 26 mm, diam. transvorso : 10 mm,
— 521 —
Contour général sub-circulaire, si ce n’est que, en avant du sommet, le golfe
lunulaire, qui est bref, est assez profond, de sorte que l’extrémité antérieure
de la coquille est presque relevée en avant de ce golfe ; d’autre part à l’extré¬
mité postérieure de la coquille se voit un angle très léger. Coquille très sculptée
par des côtes concentriques bien séparées les unes des autres. Au sommet même,
elles sont usées, mais à partir de 3 mm du sommet on en compte 24 jusqu’au
bord ventral. Ces côtes sont des cordons assez saillants, presque semi-circulaires
en section, séparés par des intervalles un peu plus larges qu’eux, non pas plats,
mais en dépression dont le rayon de courbure est plus grand que celui de la saillie
des cordons. A cette sculpture concentrique se superpose un autre système,
Fig. 1. — V entricolaria kempfi n. sp.
concentrique aussi, consistant en ce que toute la surface est gravée de fins sil¬
lons, environ 7 sur chaque côte et 9 dans chaque intervalle de côtes. Le tout
parvient, sans modification notable, à ses deux extrémités antérieure et posté¬
rieure. Ces sillons sont visibles à l’œil nu. En dehors de ces systèmes concen¬
triques se voient, dans le tiers antérieur et dans le tiers postérieur, sous la loupe,
des stries rayonnantes irrégulièrement espacées.
La lunule est franchement délimitée par un sillon bien marqué. Elle est plus
large que longue : 6 mm sur 5 mm. Son extrémité antérieure est un angle très
obtus. Les deux extrémités se relèvent l’une vers l’autre aux abords de la ligne
médiane qui constitue de ce fait une carène nette et étroite.
L’area ligamentaire s’étend du sommet jusqu’au léger angle postérieur signalé
ci-dessus.
La charnière est bien conforme à ce qui existe chez les espèces voisines [V .
rigida, V. strigillina, V. foresti).
Le sinus palléal est petit ; son bord supérieur est pratiquement horizontal
et son bord inférieur est ascendant ; il a 3,5 mm de largeur à la base, 4,5 mm
de longueur et se termine en arrondi étroit.
Le bord ventral de la coquille est finement denticulé, cette denticulation se
prolonge antérieurement jusqu’au sommet.
— 522 —
La couleur est extérieurement blanc jaunâtre avec des taches ou plages bru¬
nâtres diffuses ; l’intérieur est blanc à la base se teintant progressivement de
rose en allant vers le sommet.
Rapports et différences
Cette espèce diffère des deux autres V entricolaria de la même région, V.
rigida et V . strigillina, par le fait que ses côtes ne sont pas lamelleuses et incli¬
nées vers le sommet.
Nous avons voulu voir si ce ne serait pas une forme du Pacifique qui serait
trouvée dans l’Atlantique pour la première fois.
La V. magdalenae décrite par Dall (1902, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. XXVI,
p. 403, pl. XV, fig. 6) présente exactement les mêmes contours d’après la figure
(nous n’en avons pas d’échantillon), mais son sinus palléal est pointu et surtout
ses côtes sont lamelleuses comme celles de V. isocardia Verrill, dont elle serait
une sous-espèce d’après Olsson (1961, Panamic Pacific Pelecypoda, pp. 292-
293).
En plus du type nous avons deux valves droites. Le tout a été pris par 07°05'
de latitude N, 56°26' de longitude W, à 65 mètres de profondeur.
Gouldia cerina Adams
Thetis cerina. Adams, Proc. Soc. Nat. Hist., vol. II,
p. 9.
Gafrarium ( Gouldia ) cerina Ad. Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 26,
n° 1312, p. 369.
Gafrarium (Gouldia) cerina Ad. Palmer, Vener. East. Amer., p. 311
(103), pl. XXI, fig. 1, 5, 9, 11, 21.
Gouldia cerina Ad. Warmke et Abbott, Caribbean Seashells,
p. 189, pl. 38 k.
Gouldia cerina Ad. Altena, Stud. Faun. Suriname and other
Guvan., vol. X, p. 157.
Nombreux échantillons provenant de nombreuses stations situées dans pra¬
tiquement tout le territoire exploré.
D’après Palmer, p. 311 (103), cette espèce existe depuis le Cape Hatteras
(U. S. A.) jusqu’au Cape San Rogue (Brésil).
Pitar (Pitar) rostrata Koch
1967. — Pitar (Pitar) rostrata Koch. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
pp. 211-212.
Nombreux échantillons pris devant toute la côte du Surinam.
Pitar (Pitar) varians Ilanley
1967. — Pitar (Pitar) varians Hanl. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
p. 212.
Un certain nombre d’échantillons provenant des régions occidentale et cen¬
trale du territoire exploré.
1845. —
1902. -
1927. —
1961. -
1968. —
523
Callista Costacallista eucymata Dali
1967. — Callista I Costacallista ) eucymata Fischer et Tf.stud, « Calypso », fasc. VIII,
Dali ' p. 213.
Nombreux exemplaires provenant de beaucoup de stations réparties dans
tout le territoie exploré.
Macrocallista maculata Linné
1967. — Macrocallista mandata h. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
pp. 213-211.
Assez nombreux échantillons provenant de la partie occidentale du terri¬
toire exploré.
Dosinia (Dosinia) concentrica Born
1967. — Dosinia (Dosinia) concentrica Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
Born pp. 211-215.
Deux échantillons très jeunes pris à 33 mètres de profondeur, par 06°29'
de latitude N, et 56°32' de longitude W.
Chione pectorina Lamarck
1818. — Venus pectorina
1835-13. — Venus pectorina Lk.
1855. — Venus pectorina Lk.
1864. — Venus pectorina Lk.
1902. — Chione ( Timoclea ) pectorina Lk.
1927. — Chione ( Chione ) pectorina Lk.
Lamarck, Hist. An. sans Vert., tome V,
P. 599 (589).
d’Orbigny, Voyage dans l’Amérique
méridionale, p. 555, n° 575.
Sowerry, Thesaur. Conclu, vol. II,
p. 713, n» 30, pl. 155, fîg. 56-57.
Reeve, Conch. Icon., vol. XIV, Venus,
pl. VIII, fig. 25.
Dali., Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 26,
n° 1312, p. 374.
Palmer, Vener. East. Amer., p. 365
(157), pl. XL, fig. 20-33.
Deux échantillons, pris par 56°2fi' de longitude W, l’un à 59 mètres (lat. :
07°00'N), l’autre à 25 mètres (lat. : 06°19'N). Cette espèce est connue des Antilles
à Sâo Paulo (Palmer).
Chione pubera (Val.) Bory de St. Vincent
1967. — Chione pubera (Val.) Bory de Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
St. Vincent p. 217.
Un certain nombre d’échantillons pris dans les régions occidentale et centrale
du territoire exploré.
— 524 —
Chione cancellata Linné
1967. — Chione cancellata !.. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
pp. 217-218.
Deux petits échantillons provenant, l’un de 07o25' lat. N, et 56°22' de long. W,
prof. 121 mètres ; l’autre de 07°36' de lat. N, 56°53' de long. W et 94 mètres de
profondeur.
Chione (Lirophora) paphia Linné
1967. — Chione ( Lirophora ) paphia L. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
p. 218.
Très nombreux exemplaires provenant pratiquement de tout le territoire
exploré.
Anomalocardia brasiliana Gmelin
1967. — Anomalocardia brasiliana Gmel. Fischer et Testud, « Calypso », fasc. VIII,
pp. 218-219.
Quelques échantillons provenant de la région nord-ouest du territoire exploré.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 525-542.
LES MOLLUSQUES DES « RÉCIFS D’ ÎLOTS »
DU RÉCIF BARRIÈRE
DES ILES GA MB IER ( POLYNÉSIE )
Bionomie et densités de peuplement
Par Bernard SALYAT
L’archipel des Tuamotu comprend quelque soixante-quinze îles basses ou
atolls, mais aussi quelques îles hautes volcaniques, peu nombreuses, et situées
à l’extrémité sud-est de l’archipel, donc les plus orientales et les plus méridionales
de l’Archipel. Il s’agit des îles Gambier — ensemble de quatre îles principales
(Mangareva, Aukena, Akamaru et Taravai) entourées par un récif barrière,
du moins au nord et à l’est — et de Pitcairn, à 560 km au sud-est de Mangareva.
L’île de Timoe, proche des Gambier, et l’île d’Oeno, au nord de Pitcairn, sont
des atolls fermés. Les îles Gambier se situent par 134-135° de longitude ouest
et 23° de latitude sud.
Le présent travail concerne la bionomie des Mollusques sur les récifs extérieurs
de quelques îlots situés sur le récif barrière des îles Gambier 1. Une étude ana¬
logue, basée sur les mêmes techniques de prospection, a été réalisée et publiée
(Salvat, 1969 ; 1970) sur les récifs extérieurs de l’atoll de Fangataufa, atoll
à 372 km des Gambier, en position plus occidentale et légèrement plus septen¬
trionale. Dans ce précédent travail (voir aussi Salvat, 1967 ; Chevalier et col¬
laborateurs, 1968), les recherches écologiques sur les Mollusques, entreprises
en Polynésie française, ont été replacées dans le cadre des recherches déjà réa¬
lisées dans ce domaine dans l’océan Pacifique. Nous ne reviendrons pas sur ce
sujet.
De petites collections zoologiques des îles Gambier avaient été ramenées en
Europe au cours du xixe siècle, ce qui donna lieu à la description d’espèces
malacologiques, entre autres, de cette région. 11 faut attendre le début du xxe siè¬
cle pour qu’un premier recensement sérieux soit entrepris. Seurat, chargé de
mission du Muséum en Océanie, crée le Laboratoire de Zoologie de Rikitea
(versant oriental de l’île principale, Mangareva), où il accumule d’importantes
collections zoologiques des îles hautes et basses de l’archipel des Tuamotu,
avant de les expédier en France où elles sont étudiées. Seurat n’a pas publié
sur les Gambier, comme il le fit sur l’île toute proche de Timoe (1903), mais
ses récoltes malacologiques, effectuées aux Gambier notamment, ont été étu¬
diées et publiées par Lamy (1906), Vayssière (1906) et Couturier (1907), puis
reprises par Dautzenberg et Bouge (1933) et Ranson (1967). En dehors des
1. Recherches réalisées dans le cadre de conventions entre la Direction des Centres d’Expérimen-
tations Nucléaires, Service Mixte de Contrôle Biologique et le Muséum national d’ Histoire naturelle.
N° 68.04.023 du 2.02.68. Publication Réf. S. 13 (Muséum V, 1968).
— 526
recherches <le Seurat, la première expédition scientifique à aborder les îles
Gambier fut celle de 1’ « Albatros » en 1905, dont les récoltes donnèrent lieu à la
publication d’une liste de Mollusques (Dall, 1908 : 16 espèces). Enfin, très
récemment, Rehder (1966) a donné quelques précisions sur la distribution des
Mollusques à la suite de récoltes dans ces îles.
Fig. 1. — Les îles Gambier : les trois récifs extérieurs prospectés sur le récif barrière.
I. — Le récif barrière. Méthodes d’études
Les quatre îles volcaniques principales dont les sommets dépassent 198 m
sont au centre d’un lagon encombré de pâtés coralliens. Ce lagon est plus ou
moins profond, atteignant 65 mètres entre Mangareva et Aukena dans une zone
qui correspond certainement à l’ancien cratère de la formation volcanique.
Cet ensemble est ceinturé par une bordure récifale discontinue. Les parties
septentrionale et orientale sont constituées par un récif barrière, alors que les
bordures occidentale et méridionale sont ouvertes sur l’océan sans la présence
— 527 —
de hauts fonds. Sur le récif barrière, quelques îlots ont pris naissance par suite
de dépôts bioclastiques récents, reposant sur le conglomérat récifal ancien, dont
le sommet, à plus de deux mètres au-dessus du niveau actuel de la mer, date
vraisemblablement, comme pour les atolls des Tuamotu, d’il y a 3000 ans, avant
l’abaissement de 3 mètres du niveau de la mer. Ces îlots sont toutefois peu
nombreux (voir fig. 1), et trois d’entre eux ont été l’objet de prospections pré¬
cises : Tenoko à l’ouest, Tepapuri au nord et Tekava à l’est, avec quelques
observations à Totegegie. En dehors des îlots émergés, le reste de la barrière
est un récif immergé, parfois au ras de l’eau, parfois avec des passes peu pro¬
fondes ; au sud et à l’ouest, la bordure est sous quelques mètres à 20 mètres
d’eau. Les récifs extérieurs étudiés sont donc exclusivement des récifs d’îlots
(« island reefs ») et non des récifs immergés (« inter island reefs ») pour reprendre
la distinction soulignée par Odum et Odum (1955).
Rappelons brièvement qu’un récif extérieur d’îlot, dont les figures 2 et 6
illustrent les grands traits, peut être divisé du point de vue géomorphologique
en cinq parties, qui sont, de l’océan vers l’îlot : 1) la pente externe (outer slope),
zone toujours immergée en avant du front du récif et généralement riche en
madrépores ; 2) la crête algale (algal ridge), zone où déferlent les vagues et où
les algues calcaires atteignent souvent un grand développement ; néanmoins la
prospérité de ces algues étant liée à différents facteurs dont le mode, et n’étant
pas une règle absolue, il conviendrait mieux de désigner cette zone par front
de récif ou zone frontale (seaward reef margin) ; 3) le platier, plus ou moins immergé
à marée basse, est généralement une zone morte de dalle corallienne où les coraux
vivants sont rares ou inexistants selon les cas ; 4) une zone supérieure correspon¬
dant au conglomérat récifal ancien (datant de 3000 ans) en voie d’érosion avec
accumulation éventuelle de blocs détritiques amenés lors des fortes actions
hydrodynamiques ; 5) le motu ou îlot constitué d’éléments détritiques grossiers
et fins reposant sur le conglomérat ancien. Sur les récifs très battus ces zones
géomorphologiques sont très valables du point de vue bionomique pour les
Mollusques mais les phénomènes sont plus estompés à mesure que le mode est
moins battu.
Pour l’exposé des méthodes et techniques de prospection, nous renvoyons
le lecteur à une publication précédente (Salvat, 1970). Indiquons brièvement
que : 1) sur chaque récif, une radiale allant du front de récif à l’îlot est matéria¬
lisée par une échelle de corde délimitant des stations successives et contiguës
de 3 m de long sur 2 de large ; 2) toute la faune malacologique de chaque sta¬
tion est récoltée, déterminée, comptée et pesée (poids frais, valves comprises) ;
3) dans la radiale, les caractéristiques du substrat et l’importance des autres
groupes faunistiques sont relevées pour interpréter la distribution des espèces
malacologiques. Les prospections ont été réalisées en avril 1968.
Chaque lot spécifique a été pesé à chaque station. Toutes les pesées étant
effectuées, on peut obtenir le poids des Mollusques par station mais aussi le poids
de tous les individus d’une même espèce dans la radiale ; il s’agit ici de poids
frais coquilles comprises, c’est-à-dire de poids frais bruts ou non décalcifiés.
Tous ces résultats peuvent être également exprimés en poids frais coquilles
exclues (en biomasse décalcifiée), grâce à des rapports établis par espèce entre
ces poids frais coquilles comprises, et coquilles exclues (Salvat, 1970). Nous
avons choisi de donner nos résultats en poids frais coquilles exclues. Ainsi,
pour la plupart des espèces, le poids frais décalcifié est calculé à partir de la
pesée des mollusques coquilles comprises sauf pour deux espèces : Vermetus
- 528
maximus car le test de ce vermet, soudé à la dalle, ne peut être isolé sans grande
cause d’erreur, et le temps dont nous disposions était trop court pour récolter
tous les individus, et Chama imbricata, sur le platier, pour les mêmes raisons.
Aussi avons-nous décidé pour ces deux espèces d’évaluer les biomasses décalci¬
fiées à partir du nombre d’individus et d’un poids moyen individuel de chaque
espèce : 30 g pour Vermetus maximus et 15 g pour Chama imbricata. D’autre
part, compte tenu de la taille de ces deux dernières espèces, donc de l’importance
de leurs biomasses comparativement à celles des autres espèces, nous pensons
nécessaire d’en donner les valeurs séparément.
II. — Le récif de Tepapuri
Le récif s’étend sur près de 150 mètres entre la zone frontale et le début de
la végétation du motu. Le front du récif, dont nous n’avons pu prospecter que
la partie interne, est très peu élevé et même recouvert à marée basse par chaque
vague. Il lui fait suite un platier, dalle presque nue dans ses parties externe et
moyenne mais très encombrée de blocs et de débris dans sa partie interne,
ayant une plage de sable et galets d’une quinzaine de mètres de large qui lui
permet d’arriver aux premiers pieds de Pemphis acidula du motu.
1. Les différentes zones du récif
Trente et une espèces malacologiques ont été recensées dans notre radiale
quantitative de deux mètres de large à Tepapuri. Le profil récifal tracé sur la
figure 2 permet de reconnaître les différentes zones : frontale, platier et zone
supérieure avec passage insensible de l’un à l’autre, puis motu. Mais un relevé
de la distribution qualitative des espèces ne permet pas d’attacher à chacune
de ces zones un cortège d’espèces qui y soient strictement liées.
Les premières stations de la zone frontale sont peu commodes d’accès, en rai¬
son des vagues qui déferlent et du substrat aux rigoles et aux trous assez larges
qui séparent les colonies coralliennes. Le recouvrement des madrépores vivants
— - Acropora, Millepora, Porites — est inférieur à 20 %, le reste étant occupé
par des colonies mortes avec recouvrement de Cyanophycées ; on note également
la présence de quelques Caulerpes et Liagora. Le pourcentage de recouvrement
des coraux diminue d’ailleurs de la station 1 à la station 6, pour s’annuler pra¬
tiquement à la station 7, faisant place à une dalle lisse et nue, c’est le platier.
Celui-ci débutant sous 40 cm d’eau, à marée basse, se relève régulièrement
jusqu’à la plage de sable et de galets. Dans ses parties externe et moyenne
(stations 5 à 23), la dalle ne comporte aucune colonie corallienne vivante ou
morte. Seul un tapis de quelques millimètres d’épaisseur est présent par endroit,
constitué de sédiments et de filaments végétaux. On note également la présence
de quelques Pocockiella à la station 19. À partir de la station 23, la dalle est
jonchée d’éléments détritiques hétérométriques, allant du sédiment très fin,
retenu dans des cuvettes (dépression de la dalle), jusqu’aux gros blocs charriés
de la pente externe au platier par les cyclones et les raz de marée. De tels
blocs se rencontrent à la station 23 et aux toutes dernières stations où ils constituent
une sorte de rempart avant la plage de sable et de blocs coralliens blancs qui
contrastent vivement avec le platier où tout le substrat est brun. Au cours
des prospections, la température de l’eau était de 27°2 à la station 13 et de
28°5 à la station 23-repérage à 9 h 45 au cours du flot.
Fig. 2. — Récif de Tepapuri : profil topographique avec, ses différentes zones ; stations prospectées.
530 —
2. Distribution des Mollusques
Du point de vue bionomique, les espèces ne se trouvant que dans la zone
frontale, où vivent quelques madréporaires, sont très peu nombreuses : Turbo
setosus et Patella stellaeformis, et sont quantitativement peu abondantes. On
sait (Salvat, 1970) qu’elles exigent, pour prospérer, des milieux battus : elles
sont donc rares dans la zone frontale de ce récif peu battu, et absentes sur le
platier. A l’exception de celles-ci les autres espèces de la zone frontale se retrou¬
vent sur le platier, mais après une rupture de distribution dans la zone externe
du platier, des stations 9 à 19, où sur près de 30 mètres le substrat est une dalle
nue et lisse n’offrant aucun abri aux Mollusques. Seule Drupa horrida échappe
à cette règle sans doute en raison de la très forte adhérence qu’elle peut réaliser
sur la dalle. Presque toutes les espèces, communes à la zone frontale et au pla¬
tier, sont plus abondantes sur ce dernier. Les densités de peuplement sont tou¬
jours très faibles et, dans nos stations contiguës de 6 m2 chacune, les abondances
par espèce sont de l’ordre de 1 à 5 individus ; les plus fortes densités concernent
Morula granulata (23 individus à la station 28). Ces espèces sont les suivantes
(avec leur abondance totale : zone frontale -)- platier) : Morula granulata (111)
— Drupa digitata (47) — Drupa morum (33) — Conus miliaris (25) — Chama
imbricata (24) — Drupa horrida (21) — Conus chaldeus (18) — Conus ebraeus
(16) — Strigatella litterata (14) — Conus sponsalis (9) — Strombus gibberulus
(6) — Cerithiurn echinatum (5) — Conus nanus (4) — Thais hippocastanum (4) — ,
puis quelques espèces plus rares : Modulus tectum (3) — Cerithiurn nesioticum (3)
— Morula elata (2) — Conus flaoidus (1) — Modiolus auriculatus (1) — Drupa
clathrata (1) — Onchidium sp. (1). Deux espèces seulement, communes à la
zone frontale et au platier, sont plus abondantes dans la première zone que
dans la seconde : Drupa ricinus (17 individus dans la radiale), espèce abondante
sur les crêtes algales battues, donc mieux représentée là où déferlent les vagues,
c’est-à-dire sur le front du récif — Vermetus maximus (414 individus dans la
radiale) qui présente les plus fortes densités de peuplement parmi les Mollusques
de ce récif ; on a dénombré 68, 82, 97 et 70 individus aux premières stations
de la radiale, soit en moyenne 13 individus au m2. Les toutes dernières stations
(39 à 41) sont caractérisées par deux espèces faisant leur apparition : Tectarius
grandinatus (19) et Nerita plicata (6), très peu abondantes comparativement à
leurs densités sur d’autres récifs. Cette région du récif correspond bionomique-
ment à la zone supérieure dont la transition géomorphologique avec le platier
est insensible. Trois espèces présentées dans la radiale, mais non recensées
dans nos relevés quantitatifs, doivent être mentionnées : Hipponyx conicus sur
T urbo setosus, Isognomon nucléus et Planaxis lineatus sous les blocs de la partie
interne du platier. En dehors de la faune malacologique, il convient de signaler
la présence d’Echinodermes dans la partie interne du platier : Halodeima atra
dans les cuvettes de dissolution.
Dominances numériques des espèces (fig. 3) : la mieux représentée est Ver¬
metus maximus (51,3 %). Comme il s’agit du plus grand des Mollusques du
récif, cette espèce est vraiment caractéristique de Tepapuri. Les autres domi¬
nances sont beaucoup plus faibles : Morula granulata (13,7 %) puis Drupa
grossularia (5,8 %) (voir fig. 4).
531
DOMINANCES NUMERIQUES
DOMINANCES PONDERALES
Vermetus maximus
Fig. 3. — Récif de Tepapuri : dominances numériques et pondérales des espèces malacologiques.
— 532
3. Données pondérales sur les Mollusques
La biomasse totale décalcifiée est de 12 985 g pour la radiale, mais Vermetus
maximus et Chama imbricata constituent respectivement 95,6 et 2,7 % de ce
total (fig. 3), alors que toutes les autres espèces correspondent chacune à moins
de 0,5 % (0,4 % pour les individus de Morula granulata). En excluant Vermetus
et Chama, l’importance pondérale de Morula granulata est de 24,2 %, puis
viennent Drupa horrida (15,7 %), Tectarius grandinatus (11,1 %) et Drupa
grossularia (9,9 %).
III. — Le récif de Tenoko
1. Caractéristiques essentielles du récif
Le récif de Tenoko s’étend sur plus de 200 mètres du front de mer à la végé¬
tation du motu. Pas plus qu’à Tepapuri il n’existe de véritable crête algale.
L’encroûtement algal est d’ailleurs très faible comparativement à certaines
crêtes battues étudiées sur les récifs de l’atoll de Fangataufa. Les coraux (genres
Millepora et Acropora ) sont en revanche assez abondants sur les éperons qui
s’enfoncent au-dessous du niveau de basse mer ; les actions hydrodynamiques
peu importantes, expliquant d’ailleurs la présence des coraux, permettent de
s’avancer dans les sillons longs d’une quinzaine de mètres. La radiale de pros¬
pection débute au niveau du départ d’un de ces sillons. Les trois premières
stations ont un recouvrement en madrépores vivants inférieurs à 10 %, le reste
du substrat étant composé de coraux morts et d’une dalle. Le très long platier
qui fait suite, sous 30 cm d’eau en moyenne, jusqu’à la station 36, est un faciès
à dalle aux excavations plus ou moins profondes et nombreuses, par endroits,
mais d’une surface généralement lisse. Quelques petites colonies d ’Acropora
(d’un diamètre d’une vingtaine de centimètres) sont présentes jusqu’à la sta¬
tion 14, c’est-à-dire seulement dans la partie externe du platier. A la suite de
ce platier, débute une zone de couleur sombre, encombrée d’éléments détri¬
tiques hétérométriques échoués sur le conglomérat récifal ancien érodé, avec
quelques dépôts localisés de sédiments en faible épaisseur toutefois. Enfin, une
plage de sable en pente moyenne (15 %) amène à la végétation du motu. On
retrouve une succession analogue à celle de Tepapuri : zone frontale, platier,
zone détritique supérieure, plage, motu. Au moment de la mi-marée, la tempé¬
rature de l’eau à la limite du platier et de la zone détritique était de 28°8, le
12 avril 1968.
2. Bionomie des Mollusques
La distribution des espèces sur ce récif est assez analogue à celle observée
à Tepapuri. Drupa ricinus et Vermetus maximus sont les deux seules espèces,
parmi celles qui sont représentées par plus de 10 individus dans l’ensemble de
la radiale, qui soient limitées à la zone la plus externe : Drupa ricinus (13 indi¬
vidus) aux trois premières stations et Vermetus maximus (20 individus) à la
partie externe du platier où se rencontrent encore quelques rares colonies madré-
poriques sur la dalle. A ces deux exceptions près, toutes les autres espèces impor-
— 533
tantes se retrouvent sur le platier ; il s’agit des espèces suivantes (avec leur
abondance en nombre d’individus dans la radiale) : Drupa morum (155), Stri-
gatella litterata (46), Morula granulata (28), Conus chaldeus (25), Conus milia-
ris (23), Conus nanus (12). Enfin, quelques espèces sont représentées par moins
d’une dizaine d’individus : Drupa horrida, Drupa grossularia, Conus sponsalis,
Conus flavidus, Conus ebraeus, Turbo setosus, Strombus gibberulus, Cypraea
moneta, Modulus tectum, Pusia cancellarioides, Cerithium sp., Chama imbricata.
Les trois plus abondantes espèces : Drupa morum, Strigatella litterata et Morula
DOMINANCES NUMERIQUES
Strigatella litterata
DOMINANCES PONDERALES
Fig. 4.
— Récif de Tenoko : dominances numériques et pondérales des espèces malacologiques.
granulata, sont les seules à coloniser la dalle du platier jusqu’à sa limite supé¬
rieure, station 36 ; mais alors que les deux premières sont présentes sur la tota¬
lité du platier, la troisième n’en occupe que la moitié supérieure. Les deux plus
riches stations — chacune de 6 m2 — ne comportent que 38 et 28 individus,
essentiellement par la densité de peuplement de Drupa morum. Aucune espèce
ne colonise la zone d’éléments détritiques qui fait immédiatement suite au
platier vers les hauts niveaux.
Dans la zone détritique tout à fait supérieure Nerita plicata peut être rencon¬
trée, Tectarius grandinatus est totalement absente alors que Littorina coccinea
— 534 —
n’a été récoltée qu’au sommet d’un gros bloc reposant sur le sable de la plage.
Dans les 36 stations de la radiale, 360 Mollusques seulement ont été récoltés.
11 s’agit d’un platier très pauvre, caractérisé par Drapa morum (43 % des indi¬
vidus) et Strigatella litterata (12,7 %), chacune des autres espèces ne représen¬
tant pas 10 % du stock malaeologique total (fig. 4).
3. Données pondérales sur les Mollusques
La biomasse malaeologique décalcifiée est de 764 g pour l’ensemble du récif
dont 600, soit 78 %, pour V ermetus maximus et toujours moins de 5 % pour
chacune des autres espèces (fig. 4). Drapa morum atteint 4,4 % puis viennent
Conus miliaris avec 3 % et Conus chaldeus avec 2,8 %. En raison de sa peti-
tesse, la dominance numérique de Strigatella litterata ne se maintient pas pon-
déralement, alors que la taille moyenne de Drupa morum lui permet de rester
en bonne place et qu’apparaissent l 'ermetus et Conus en raison de leur grande
taille.
IV. — Le récif de Tekava
1. Les différentes zones du récif
C’est le plus large des trois récifs prospectés par radiale quantitative ; il
atteint 225 à 250 mètres entre la zone frontale recevant la houle et la végétation
basse du motu. Sa morphologie est très différente des récifs précédents et même
des récifs extérieurs étudiés à Fangataufa. La zone frontale émerge à marée basse
de quelques centimètres, mais il ne s’agit pas d'une émersion continue car chaque
vague recouvre cette zone en totalité. Les Madréporaires sont abondants (il
n’y a pas de véritable crête algale) et des Zoanthaires recouvrent le substrat
à 70 % par endroits. Cet ensemble frontal est parcouru par de multiples rigoles
d’écoulement entre les colonies de Cœlentérés. A l’inverse des platiers précédents
et du schéma général, le platier de Tekava présente une pente douce non pas
vers l’extérieur mais vers l’intérieur. Toujours immergé sous plus d’un mètre
d’eau dans sa partie interne, ce platier est très accidenté et encombré par de
nombreux blocs détritiques. Il est brusquement interrompu, à la station 68 soit à
201 m de la première station, par un ressaut du conglomérat ancien en cours
d’érosion. La station 68 est totalement émergée alors que la 69 correspond à
une cuvette remplie d’eau. A toutes les stations suivantes la dalle est asséchée
à marée basse et recouverte par endroits d’un tapis de Cyanophycées. La dernière
station correspond à une accumulation de blocs détritiques grossiers, avant la
plage sableuse, large de cinq à sept mètres, et la végétation.
Etant donné la très grande largeur du platier nous n’avons pas pu prospec¬
ter quantitativement la totalité des parties moyenne et supérieure de celui-ci.
La faune y est d’ailleurs très pauvre, ce qui limite d’autant les erreurs d’évalua¬
tion de la population totale par multiplication des valeurs obtenues. La prospec¬
tion a été continue des stations 1 à 24 et des stations 66 à 75. La prospection
des stations 38 et 52 a permis d’évaluer par multiplication les peuplements des
stations 25 à 65 et les données quantitatives qui suivent correspondent à la
totalité des 75 stations de la radiale longue de 225 mètres.
— 535 —
2. Bionomie des Mollusques
Les espèces caractéristiques des fronts récifaux sont totalement absentes :
Turbo setosus, Patella stellaeformis et Drupa ricinus (un seul individu de cette
espèce a été récolté à la station 2). Les rares espèces de cette zone frontale se
retrouvent sur le platier avec des densités spécifiques extrêmement faibles :
de 1 à 4 individus par station de 6 m2. La plus riche station ne comprend que
huit Mollusques, si l’on excepte deux espèces dominantes : Vermetus maximus
extrêmement abondante dans la zone frontale (jusqu’à 100 individus par station)
et la partie externe du platier — Chanta irnbricata limitée à la partie externe du
platier.
Dans toute la partie moyenne et supérieure du platier, trois espèces princi¬
pales sont présentes : Connu miliaris, Strigatella litterata et Conus chaldeus,
mais toujours en très faible densité. Nous avons également noté la présence
(relevé qualitatif non intégré aux prospections quantitatives) de Calyptraea
equestris, A' Area irnbricata, et de Strombus gibberulus.
Si dans son ensemble le platier est pauvre, sa partie la plus interne, juste
en aval du ressaut du conglomérat ancien, est bien plus riche, ce qui s’explique
par le mode légèrement battu de cette microfalaise bordant un platier submergé
par un mètre d’eau. Trois espèces sont là bien représentées : Morula granulata,
Drupa morum et Drupa ricinus, les deux premières se rencontrent généralement
sur les platiers, alors que la dernière est plus particulièrement représentative
de la zone frontale, mais elle retrouve là des conditions hydrodynamiques ana¬
logues à son habitat normal. Sur le conglomérat ancien émergé, on peut récol¬
ter Perna sulcata et Perna nucléus dans les fissures de la roche, Nerita plicata
et Cerithium rugosum.
Par ordre d’importance décroissante, les abondances des espèces sont les
suivantes : Vermetus maximus (546), Chanta irnbricata (71), Drupa morum (54),
Conus miliaris (49), Morula granulata (34), Strigatella litterata (28), Conus chal¬
deus (27), Conus sponsalis (21), Drupa ricinus (18), Conus ebraeus (11) et quel¬
ques autres espèces représentées par moins de dix individus : Drupa grossularia
Conus nantis, Cerithium echinatum, Drupa horrida, Cerithium morus, Car¬
dinal dionaeum, Nerita plicata, Tndacna maxima, Pmctada maculata, Lima
afî. fragilis, Isognomon sulcata et Isognomon nucléus. Les diverses dominances
de ces espèces sont représentées sur la ligure 5.
3. Données pondérales sur les Mollusques
La biomasse décalcifiée totale pour l’ensemble de la radiale est de 17 630 g,
compte tenu de Vermetus maximus (93 %) et de Chaîna irnbricata (6 %). On
constate que les autres espèces sont pondéralement négligeables car, bien que
représentant 33 % du nombre d’individus, elles ne participent que pour 1 % à la
biomasse générale (fig. 5).
V. — Le récif de Totegegie
Sur la bordure nord-est de la ceinture corallienne, Totegegie est un récif
extérieur assez différent des précédents en ce sens que son platier est totalement
536
émergé à marée basse. Nous n’avons pu y réaliser qu’une étude de distribution
qualitative.
Comme les précédents récifs, Totegegie présente une zone frontale relative¬
ment basse où les Madréporaires sont bien représentés, il n’y a pas de véritable
crête algale comme il nous fut donné d’en étudier, à Fangataufa par exemple.
Cette zone frontale comprend des Mollusques de grande taille dont Vermetus
maximus, Turbo setosus et quelques Tridacna maxima. En arrière de cette zone
débute un très large platier à dalle lisse totalement dépourvu de blocs détri-
dovinancës numériques
DOMINANCES PONDERALES
Chama imbricata
Autres
Fig. 5. — Récif de Tekava : dominances numériques et pondérales des espèces malacologiques.
tiques mais à cuvettes d’érosion très peu profondes. Ce substrat est par endroit
tapissé d’un faible revêtement sédimentaire de quelques millimètres, particu¬
lièrement aux hauts niveaux. Sur ce platier émergé la faune malacologique est
riche en espèces : Drupa ricinus, Morula granulata, Conus chaldeus, Conus
miliaris, Conus ebraeus, Conus nanus, Cypraea caputserpentis, Strombus gibbe-
rulus, Strombus mutabilis, Thaïs intermedia, Vermetus maximus, Strigatella
litterata. Du coté interne cette dalle du platier est bordée sans aucune transition
par un cordon de gros blocs détritiques ; ce cordon, tel un rempart, s’élève
progressivement à une altitude de 5-6 mètres avant de redescendre légèrement
pour faire place au motu avec sa végétation caractéristique. Sur les derniers
mètres du platier, les derniers gastropodes laissant des traces sur le faible dépôt
537 —
sédimentaire dans les cuvettes, sont des Strombus gibberulus, alors qu’au pied
des premiers blocs on rencontre encore Morula granulata et Morula ochrostoma ;
les Nerita plicata sont rares.
Il est certain que ces prospections qualitatives ne nous ont permis que de
récolter les principales espèces ; nous nous abstiendrons donc de tous commen¬
taires relatifs à l’absence de certaines espèces rencontrées sur les autres récifs.
Cependant, du point de vue quantitatif, la faune est très pauvre en raison de
l’absence totale de microbiotopes sur le platier.
VI. — Considérations générales
1. Liste des espèces récoltées
Sur les quatre récifs extérieurs étudiés, 43 espèces ont été récoltées dont on
trouvera la liste systématique ci-dessous, avec indication de leur présence ou
absence sur chaque récif. Les lettres R et X indiquent respectivement que
l’espèce est représentée dans la radiale par moins de trois individus ou par au
moins trois individus. Deux espèces seulement n’ont été récoltées qu’à Totegegie,
récif étudié qualitativement : Cypraea caputserpentis et Morula ochrostoma.
Parmi ces 43 espèces, 15 sont communes aux trois récifs Tenoko, Tepapuri et
Tekava, et 11 sont représentées sur chacun d’eux par au moins trois individus.
Dressée à la suite de la prospection quantitative de radiales de deux mètres
de large, cette liste faunistique ne comprend pas les espèces rares, aux trop
faibles densités de peuplement, espèces qui, de ce fait, ne jouent qu’un rôle secon¬
daire.
Tenoko Tekava Tepapuri
Gastropoda
Archaeogas tropoda
Turbinidae
Turbo setosus (Gmelin, 1791) . R . R
Nerilidae
Nerita plicata (Linné, 1758) . X .... X .... X
Mesogastropoda
Littorinidae
Littorina coccinea (Gmelin, 1791) . X
Teclarius grandinatus (Chemnitz, 1788) . X
Vermetidae
Dendropoma maximum (Sow., 1825) . X .... X .... X
Planaxidae
Planaxis lineatus (Da Costa, 1776) . R
Modulidae
Modulus tectum (Gmelin, 1791) . R . X
— 538 —
Tenoko Tekava Tepapuri
Cerithiidae
Cerithium echinatum Lamarck, 1822 . R
Cerithium sp . R
Cerithium nesioticum Pilsbry et Vanata, 1905 .
Cerithium morus Lamarck, 1822 = C. rugosum . X
Strombidae
Strombus gibberulus Linné, 1758 . X .... R
Hipponicidae
Hipponyx conicus (Schumacher, 1817)
Calyptraeidae
Calyptraea equestris (Linné, 1758) . X
Cypraeidae
Cypraea moneta Linné, 1758 . R
Cypraea caputserpentis Linné, 1758 (Récif de Totegegie)
X
X
X
R
Neogastropoda
Muricidae
Drupa clathrata (Lamarck, 1822) .
Drupa elata (Rlainviile, 1832) .
Drupa grossularia (Roding, 1798) = Drupa digitata
Drupa horrida (Lamarck, 1816) .
Drupa morum Roding, 1798 .
Drupa ricinus (Linné, 1758) .
Morula granulata (Duclos, 1832) .
Morula ochrostoma (Blainville, 1832)
Thais hippocaslanum (Linné, 1758) .
Mitridae
Pusia cancellarioides (Anton, 1839) .
Strigatella litterata (Lamarck, 1811) .
Conus (Virgiconus) flavidus Link, 1822 .
Conus (Virroconus) chaldaeus Roding, 1798 .
Conus ( Virroconus ) ebraeus Linné, 1758 .
Conus ( Virroconus ) miliaris Hwass, 1792 .
Conus (Virroconus) nanus Broderip, 1833 .
Conus ( Virroconus ) sponsalis Hwass, 1792 .
R
Soleolifera
Oncidiidae
Oncidium sp
R
Lamellibranchiata
Filibranchia
Arcidae
Area imbricata (Brug., 1789)
R
si çCXXXXX X X &XXXXX
— 539 —
Tenoko Tekava Tepapuri
Mytilidae
Modiolus auriculatus Krauss, 1848 . R
Isognomonidae
Isognomon nucléus Lamarck, 1822 . X .... X
Isognomon sulcata Lamarck, 1819 . X .... R
Pteriidae
Pinctada maculata (Gould, 1850) . R
Limidae
Lima afï. fragilis (Chemnitz, 1784) . X
Eulamellibranchia
Chamidae
Chama imbricata Broderip, 1834 . R X .... X
Cardiidae
Hemicardium dionaeum (Sow., 1829) . R
Tridacnidae
Tridacna maxima (Roding, 1798) . X
2. Schéma bionomique général
Un cadre d’étagement général des peuplements malacologiques peut être
établi. Nous ne retiendrons que les principales espèces, communes à tous les
récifs, dont la répartition est portée sur la figure 6. Ce schéma s’accompagne
de plusieurs remarques.
Alors que sur la plupart des récifs extérieurs de l’atoll de Fangataufa (Sal-
vat, 1970), la séparation géomorphologique entre crête algale et platier cor¬
respondrait également à une rupture dans la répartition des Mollusques, sur
les récifs des Gambier ce schéma n’est pas aussi net. Au cours de la description
de chacun des récifs nous avons précisé qu’ils présentaient toutes les caracté¬
ristiques de récifs peu battus : crête algale basse et madréporaires bien
représentés dans cette région externe du récif, qu’il convient de nommer
zone frontale plutôt que crête algale car les algues n’y prospèrent guère. Ce
mode peu battu explique, d’une part l’absence d’espèces de mode battu comme
Turbo setosus et Patella stellaeformis (caractéristiques et abondantes de plu¬
sieurs récifs de Fangataufa), et d’autre part l’absence de rupture franche entre
zone frontale et platier. Mieux encore, les espèces présentes sur le platier le
sont également dans la partie interne de la zone frontale, mais avec de plus
faibles densités de peuplement toutefois. Toutes les espèces caractéristiques du
platier colonisent cette zone dans toute sa longueur généralement. La zone
supérieure est extrêmement pauvre en espèces puisqu’une seule y fut récoltée
régulièrement : Nerita plicata. Le mode peu battu et, corrélativement, la faible
importance des embruns ne favorisent guère la présence et l’abondance de deux
autres espèces habituelles de cette zone : Tectarius grandinatus et Littorina
coccinea.
Du point de vue qualitatif, ce mode peu battu permet la présence sur les
— 540 —
récifs extérieurs d’espèces caractéristiques des eaux plus calmes du lagon, phé¬
nomène également mis en évidence à Fangataufa, lors de l’étude du récif de
Manchot.
Les récifs extérieurs étudiés sont face à l’est, au nord et à l’ouest, donc bien
dispersés sur le récif barrière des îles Gambier et s’ils sont tous trois d’un mode
non battu, cela tient vraisemblablement à l’existence d’une plateforme en pente
douce au-delà de la zone frontale. Cette plateforme coupe la houle océanique
qui déferle sur la zone frontale avec beaucoup moins de puissance que dans les
atolls où la pente externe est voisine de 45°.
Fig. 6. — Schéma général bionomique des Mollusques sur les récifs extérieurs d’îlots du récif barrière
des îles Gambier.
3. Données quantitatives générales
Sur deux des récifs étudiés (Tepapuri et Tekava), Vermetus maximus est
l’espèce dominante, si l’on considère les nombres d’individus comme les biomasses ;
pour le troisième récif (Tenoko), elle n’est dominante que pour les biomasses.
En seconde position de dominance, vient très fréquemment Chama imbricata.
Donner des résultats totaux en incluant ces deux espèces reviendrait à négliger
presque totalement les autres. Pourtant si les Vermetus et les Chama sont abon¬
dants sur les récifs des Gambier, ce n’est pas un phénomène général pour tous
les récifs extérieurs déjà étudiés ; à Fangataufa notamment certains en sont
dépourvus. D’autre part, même en faible dominance numérique, ces espèces
sont immédiatement dominantes en biomasses par leur taille. Aussi paraît-il
nécessaire d’exprimer conjointement aux résultats totaux, des résultats excluant
Vermetus et Chama pour comparer de manière plus détaillée la richesse des
différents récifs. Le tableau A donne, par récif, le nombre total d’individus
récoltés dans chaque radiale ainsi que la biomasse décalcifiée. Les densités,
en nombre d’individus, restent relativement faibles. Les biomasses sont loin
d’être négligeables à Tepapuri et Tekava, si l’on tient compte des deux espèces
— 541 —
précédentes, mais en les excluant, on obtient des valeurs qui, bien que variant
du simple au double (0,42 g/m2 à Tekava et 0,81 g/m2 à Tepapuri), restent du
même ordre de grandeur. Comparativement aux résultats obtenus sur les récifs
extérieurs de l’atoll de Fangataufa, plusieurs faits doivent être signalés concer¬
nant les récifs des Gambier :
— les densités en nombre d’individus sont plus faibles (1,6 à 3,2 aux Gambier contre
2,9 à 4,2 à Fangataufa) ;
— les biomasses moyennes au mètre carré sont plus fortes, ce qui est dû à l’abondance
de Vermetus maximus sur les récifs Gambier : biomasse moyenne maximale 51,5 g/m2
aux Gambier contre 12,3 à Fangataufa.
— en excluant Vermetus et Chaîna, les densités en nombre d’individus et les bio¬
masses moyennes sont plus faibles aux Gambier qu’à Fangataufa :
Nombre d’individus 0,7 à 1,6/m2 aux Gambier, contre 2,5 à 4,2 à Fangataufa ;
biomasses moyennes 0,4 à 0,8 g/m2 aux Gambier, contre 2,0 à 4, 1 à Fangataufa.
Tableau A. — Données quantitatives générales
sur les Mollusques des trois récifs extérieurs d’îlots prospectés.
Ces comparaisons sont intéressantes car les deux îles se situent sensiblement
à la même latitude mais il s’agit dans le premier cas de récif extérieur d’un atoll
et dans l’autre du récif barrière d’une île haute volcanique. Cette comparaison
des peuplements se résume en fait à une très grande abondance et à une forte
dominance de Vermetus maximus sur les récifs des Gambier — récif barrière
d’île haute — par rapport à ceux de Fangataufa-atoll, abondance qui n’est pas
sans rapport avec le mode des récifs étudiés qui ne sont jamais très battus,
ce qui limite d’autant l’installation d’autres espèces et permet la prospérité de
Vermetus. Ce mode plus calme, que nous avons constaté tant par la morphologie
des récifs, et notamment celle de la zone frontale, que par la nature des peuple¬
ments, s’explique par l’existence d’une plateforme externe en pente douce, qui
coupe la houle océanique, alors qu’à Fangataufa, la pente externe est voisine
de 45° et que les récifs sont plus battus. La morphologie récifale réglant dans
une certaine mesure les conditions hydrodynamiques influe donc sur la richesse
en nombre d’espèces, en nombre d’individus et en biomasse des Mollusques
des récifs extérieurs.
— 542 —
Summary
Three outer reefs front of the océan and along emerged islands from the barrier of
Gambier Islands hâve been sampled for quantitative investigations. Serial stations
were established along transects for Molluscs distribution analyses. Forty-three spe-
cies of Molluscs hâve been colleeted and their occurence and dominance hâve been
studied. Results are expressed as number of individuals and decalcified biomass.
An overall pattern of faunal distribution is given. Numerical results obtained from
these reefs of volcanic islands are compared to atoll outer reefs. Ofî the outer edge
of the Gambier barrier reef, hydrodynamic conditions are reduced by a gently sloping
shelf which Controls the distribution and establishment of molluscan species.
Laboratoire de Biologie Marine et de Malacologie
École Pratique des Hautes Études
Laboratoire de Malacologie
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pp. 115-119.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 543-548,
NOUVELLES OBSERVATIONS
SUR LA FAUNE DE BRYOZOAIRES
DE SAINT-MARTIN-DE-BRÉHAL ( MANCHE )
Par E. BUGE et J. LESSERTISSEUR
Dans une publication précédente (Buge et Lessertisseur, 1968), nous
avons donné un aperçu de la faune bryozoologique marine de deux localités
situées au nord de Granville : Saint-Martin-de-Bréhal et Agon-Coutainville
(Manche). Au cours du printemps et de l’été 1969, nous avons pu faire de nou¬
velles récoltes sur la plage de Saint-Martin-de-Bréhal. Ces récoltes, notamment
celles du mois d’avril, ont été effectuées après des tempêtes assez fortes et nous
ont livré du matériel (coquilles de Gastropodes) provenant de profondeurs plus
grandes que celui décrit en 1968.
Nous avons ainsi retrouvé un certain nombre d’espèces signalées dans notre
note précédente. Parmi celles-ci, trois formes dominent par leur abondance :
Eleclra pilosa (Linné) sur Algues, Conopeum réticulum, (Linné) (très commune
sur Gastropodes et surtout Lamellibranches) et Escharoides coccinea (Abild-
gaard).
Mais, de plus, nous avons pu récolter neuf nouvelles espèces, dont deux Cté-
nostomes, ainsi qu’une Flustre, forme assez couramment rejetée sur ces plages,
mais seulement après les tempêtes.
Pour chaque espèce non étudiée en 1968, nous donnerons les indications
bibliographiques nécessaires à son identification ou relatives à sa distribution,
ainsi que sa répartition géographique sur les côtes françaises de la Manche.
Ordre des CYCLOSTOMATA Busk, 1852
Famille des Crisiidae Johnston, 1847
Crisia eburnea (Linné, 1758)
1880 — Crisia eburnea (Linné) : Hincks, p. 420, pl. 56, fig. 5-6, fig. 21 dans le texte.
C’est la deuxième espèce de Crisie signalée dans la région de Granville. Elle
est représentée par un petit zoarium fixé sur une Algue. Elle se distingue immé¬
diatement de l’espèce étudiée dans la note précédente, C. denticulata (Lamarck),
par ses entrenœuds beaucoup plus courts (toujours moins de 10 zoécies) et ses
joints de couleur plus claire.
Espèce assez commune dans la Manche, de la zone des marées jusque dans
— 544 —
<les eaux profondes (300 mètres). Citée de Roscofï et Dinard (abondante), du
Cap de la Hague. La collection Canu en contient quelques exemplaires prove¬
nant de Wissant (Pas-de-Calais).
Ordre des CTENOSTOMATA Busk, 1852
Famille des Vesiculariidae Hincks, 1880
Amathia lencLigera (Linné, 1767)
1877 — Serialaria lendigera (Linné) : Joliet, p. 103.
1880 — Amathia lendigera (Linné) : Hincks, p. 516, pl. 74, fig. 7-10.
1951 — Amathia lendigera (Linné) : Echalier et Prenant, p. 26.
1956 — Amathia lendigera (Linné) : Prenant et Bobin, p. 280, fig. 122-1 II, 124.
Une petite colonie bien caractéristique fixée sur une Algue brune. D’après
Prenant et Bobin, l’espèce est commune sur les côtes françaises de la Manche.
Les seules citations précises sont celles de Joliet, et d’ÉcHALiER et Prenant
(Roscofï). Balavoine ne semble pas l’avoir recueillie à Dinard. Calvet ne l’a
pas découverte dans les matériaux de Cadeau de Kerville. Hincks ne signale
pas sa présence aux îles Anglo-normandes.
Famille des Flustrellidridae Bassler, 1953
Flustrellidra hispida (Fabricius, 1780)
1880 — Flustrella hispida (Fabricius) : Hincks, p. 506, pl. 72, fig. 1-5.
1901 — Flustrella hispida (Fabricius) : Calvet, p. 206, 274.
1951 — Flustrella hispida (Fabricius) : Echalier et Prenant, p. 23.
1956 — Flustrella hispida (Fabricius) : Prenant et Bobin, p. 186, fig. 75-76.
1957 — Flustrellidra hispida (Fabricius) : Balavoine, p. 54.
Nous avons récolté un zoarium de cette espèce fixé sur une fronde de Fucus.
Espèce commune dans la Manche, elle est signalée de Roscofï (sur tous substra-
tums), de Dinard (sur Fucus), et Calvet l’a découverte sur des Algues dans la
région du Cap de la Hague et aux îles Saint-Marcouf.
Le terme générique de Flustrella créé par Gray en 1848 ne peut être utilisé,
puisque Ehrenberg avait déjà proposé en 1839 un genre Flustrella pour un
Bryozoaire crétacé. Nous adoptons ici le terme de Flustrellidra proposé par
Bassler en 1953 en remplacement de celui de Gray.
— 545
Ordre des CHEILOSTOMATA Busk, 1852
Famille des Electridae Stach, 1937
Electra monostachys (Busk, 1854)
1880 — Membranipora monostachys Busk : Hincks, p. 131, pl. 17, fig. 3-4, pi. 18,
fig. 1-2.
1951 — Electra hastingsae Marcus : Lchalier et Prenant, p. 7.
1966 — Electra hastingsae Marcus : Prenant et Bobin, p. 150, fig. 42.
1969 — Electra monostachys (Busk) : Ryland, p. 213.
En étudiant de nouvelles récoltes d’ Electra pilosa (Linné) (cf. Buge et Lesser-
tisseur, 1968, p. 603), qui nous ont notamment permis d’observer un spécimen
particulièrement typique de la variété « à trois épines » de Hincks (pl. 23, fig. 4),
nous avons été conduits à réexaminer le matériel récolté en 1967 à Agon-Cou-
tainville. Une des colonies de cette localité, fixée sur un galet, nous avait paru
en 1967 si aberrante que nous l’avions dénommée « Electra sp. ».
Nous avons repris l’étude de ce spécimen et nous pensons pouvoir l’attribuer
à l’espèce de Busk, dont il possède les caractères les plus importants : croissance
zoariale particulière avec travées rayonnantes uni- ou bisériées, gymnocyste
lisse pratiquement sans pores, présence fréquente de zoécies imparfaites de
petite taille (zoécies avortées ?, « aviculaires » de Busk).
Ryland a montré en 1969 que la création d’un nouveau terme spécifique
par Marcus était injustifiée. Cette espèce, par son développement zoarial et
la présence de nombreuses zoécies imparfaites, n’est pas sans rappeler certaines
formes du genre Mystriopora Lang, 1915.
Bien que E. monostachys ait une vaste répartition géographique actuelle (du
Danemark à la Méditerranée et sur le littoral atlantique et pacifique des Amé¬
riques), elle est rare sur les côtes françaises de la Manche où elle n’était signalée
que de Roscoff par Echalier et Prenant, comme « exceptionnelle ».
Famille des Flustridae Smitt, 1867
Flustra foliacea (Linné, 1758)
1880 — Flustra foliacea (Linné) : Hincks, p. 115, pl. 14, fig. 10, pl. 16, fig. 1, 1 a-b.
1901 — Flustra foliacea (Linné) : Calvet, pp. 208-275,.
1951 — Flustra foliacea (Linné) : Échalier et Prenant, p. 7.
1957 — Flustra foliacea (Linné) : Balavoine, p. 58.
1966 — Flustra foliacea (Linné) : Prenant et Bobin, p. 169, fig. 48 I-II, 49.
Comme nous l’écrivions en 1968 (p. 599), des Flustres sont fréquemment
rejetées après les tempêtes sur les plages étudiées. Nous avons pu recueillir sur
celle de Saint-Martin-de-Bréhal plusieurs belles colonies de Flustra foliacea, cer¬
taines ovicellées.
35
546
L’espèce, bien que considérée comme très commune sur les côtes de la Manche
par Hincks et Prenant et Bobin, n’avait pas été récoltée à Granville par
Cadeau de Kerville. Echalier et Prenant n’en signalent que peu d’exem¬
plaires à Roscofî. Par contre Balavoine (en 1955) et l’un de nous (E. B.), quelques
années auparavant, en avaient recueilli de nombreux spécimens rejetés sur les
plages de Dinard et de Saint-Malo-Paramé. La densité de son peuplement n’est
peut-être pas très élevée, ce qui expliquerait sa relative rareté dans les dragages.
Par contre la robustesse et la légèreté de ses colonies font qu’elle est assez cou¬
ramment rejetée sur les plages pendant les tempêtes.
Famille des Cribrilinidae Hincks, 1880
Cribrilina punctata (Hassal, 1841)
1880 — Cribrilina punctata (Hassal) : Hincks, p. 190, pl. 26, fig. 1-2, 4 ( non pl. 24,
fig. 3, pl. 26, fig. 3 = C. cryptoecium Norman).
1951 — Cribilina (sic) punctata (Hassal) : Echalier et Prenant, p. 13.
1957 — Cribrilina punctata (Hassal) : Balavoine, p. 60.
1966 — Cribrilina punctata (Hassal) : Prenant et Bobin, p. 581, fig. 202.
1969 — Cribrilina punctata (Hassal) : Ryland, p. 217.
Cette espèce est extrêmement variable, et Norman en a séparé dès 1903
une autre espèce, C. cryptoecium, qui s’en distingue essentiellement par la struc¬
ture de son ovicelle. Nos spécimens ne sont pas très typiques et paraissent
appartenir à la variété de Hincks avec costules plus accentuées et umbo central,
ovicelle plus orné portant parfois un aviculaire.
C. punctata est signalée comme abondante dans la Manche par Hincks et
Prenant et Bobin. Elle est cependant relativement rare sur les côtes du Coten¬
tin puisque Calvet ne l’a pas découverte dans les dragages de Gadeau de
Kerville. Hincks la cite de Guernesey. Enfin, Balavoine n’en a découvert
qu’une petite colonie dans la région de Dinard. Nous en avons personnellement
récolté une demi-douzaine de spécimens sur Ostrea et Gastropodes.
Famille des Hippophoidae Busk, 1859
Chorizopora brongniarti (Savigny-Audouin, 1826)
1880 — Chorizopora brongniarti (Audouin) : Hincks, p. 224, pl. 32, fig. 1-4.
1901 — Chorizopora brongniarti (Audouin) : Calvet, p. 269, 275.
1957 — Chorizopora brongniarti (Audouin) : Balavoine, p. 61.
Nous avons récolté cinq colonies de cette belle espèce fixée sur des valves
de Lamellibranches ( Ostrea et Venus) ou des tests de Buccins. C. brongniarti
est l’une des espèces de Bryozoaires les plus abondantes dans la Manche occi¬
dentale, mais semble être très rare dans la zone de découvrement des marées.
547 —
Famille des Microporeihdae Hincks, 1880
Microporella ciliata (Pallas, 1766)
1880 — Microporella ciliata (Pallas) : Hincks, p. 206, pl. 28, fig. 1-8.
1901 — Microporella ciliata (Pallas) : Calvet, pp. 207, 269.
Espèce fixée, à Saint-Martin-de-Bréhal, sur des valves d’Huîtres. Elle est
abondante dans la Manche : Roscofï, Dinard, région de Granville, Cap de la
Hague, Carolles et Saint-Vaast-la-Hougue (coll. Canu, nombreux spécimens
sur Algues), Calais (coll. Canu).
Famille des Escharellidae Levinsen, 1909
Escharella variolosa (Johnston, 1838)
1880 — Mucronella variolosa (Johnston) : Hincks, p. 366, pl. 51, fig. 3-7.
1901 — Mucronella variolosa (Johnston) : Calvet, p. 268.
1951 — Mucronella variolosa (Johnston) : Echalier et Prenant, p. 19.
1955 — Mucronella variolosa (Johnston) : Balavoine, p. 31.
1969 — Escharella variolosa (Johnston) : Ryland, p. 227.
Nous avons découvert sur la plage de Saint-Martin-de-Bréhal un zoarium
ovicellé de cette belle espèce, encroûtant l’intérieur d’un test de Buccin. Hincks
déclare que l’espèce vit sur les pierres et les coquilles « en eaux profondes »,
citant des profondeurs de 70 à 90 mètres. Sur les côtes françaises de la Manche,
elle peut vivre à des profondeurs beaucoup plus faibles : « à la grève » à Roscofï
(Echalier et Prenant), 4 à 12 m (Balavoine), moins de 15 mètres (Calvet).
Il y a dans la collection Canu de nombreux spécimens provenant d’Étretat
(Seine-Maritime), où ils sont fixés sur des valves de Lamellibranches (essentielle¬
ment Glycymeris).
Le nombre total d’espèces recueillies à Saint-Martin-de-Bréhal passe donc
de 16 à 24, et celui des espèces de la région de Granville (Granville, îles Chausey,
Saint-Martin-de-Bréhal, Agon-Coutainville) de 30 à 36. Il reste encore faible
par rapport aux chiffres connus des régions de Dinard et de Roscofï. Il ne pour¬
rait sans doute être sensiblement augmenté que par des dragages permettant
de récolter des formes plus profondes qui ne sont pas normalement rejetées
sur les plages : il en est ainsi des espèces fixées sur des roches et vivant à quelques
mètres au-dessous du niveau des plus basses mers.
Laboratoires de Paléontologie
et d' Anatomie comparée du Muséum
BIBLIOGRAPHIE
Balavoine, P., 1955. — Bryozoaires récoltés en avril 1955 dans la région de Dinard
et de Saint-Malo. Bull. Lab. marit. Dinard , 41, pp. 27-33.
— 1957. — Nouvelle contribution à l’étude des Bryozoaires de la région de Dinard
et de Saint-Malo. Ibid., 43, pp. 52-68, 1 pl.
— 548 —
Buge, E., et J. Lessertisseur, 1968. — Sur quelques Bryozoaires marins actuels
des plages de Saint-Martin-de-Bréhal et d’Agon-Coutainville (Manche). Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, pp. 597-611, 1 fig.
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la Normandie. 3e voyage. Bull. Soc. Amis Sci. nat. Rouen, 4e sér., 36, pp. 145-
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601 p., 2, (Planches), 83 pl.
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tie, Entoproctes, Phylactolèmes, Clénostomes. Paris, 398 p., 151 fig.
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Anasca. Paris, 647 p., 210 fig.
Ryland, J. S., 1969. — A nomenclatural index to « A history of the british marine
Polyzoa » by T. FIincks (1880). Bull. brit. Mus. nat. Hist., 17, 6, pp. 207-260,
4 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 549-565.
U ANATOMIE DU TUBE DIGESTIF
DANS LA PHYLOGÉNIE ET LA SYSTÉMATIQUE
DES CHAETOGNATHES
Par Serge DALLOT
En examinant la liste des caractères utilisés en taxinomie des Chaetognathes,
j’ai été frappé par la rareté des références précises concernant la structure du
tube digestif, alors que deux types très différents d’organisation sont décrits
dans la littérature. On distingue en effet un type simple, très répandu dans
l’ensemble du phylum, et un type plus complexe, caractérisé par la présence de
cellules vacuolisées volumineuses dans les parois de l’intestin. L’étude anato¬
mique de 40 espèces du groupe va permettre d’apprécier l’importance taxino¬
mique et phylogénétique de cette distinction.
I. — Rappels sur la structure du tube digestif
A. Le type simple
On sait classiquement (Parry, 1944) que le tube digestif des Chaetognathes
débute par un court œsophage situé dans la tête et se poursuit dans le tronc
par un intestin rectiligne. L’anus, sans sphincter, est situé à proximité du septum
transversal qui sépare le tronc de la queue. L’intestin est soutenu dans la cavité
cœlomique par deux mésentères longitudinaux fenestrés, l’un dorsal, l’autre
ventral ; il est enveloppé dans un mince feuillet mésodermique musculaire. La
paroi endodermique de l’intestin est formée par un épithélium monostratifié
composé de cellules de tailles à peu près semblables qui appartiennent à deux
catégories différentes : des cellules glandulaires sécrétrices à granules éosino¬
philes et des cellules absorbantes, surtout abondantes dans la région postérieure
de l’intestin. Cette structure relativement simple a été reconnue par Parry
dans les genres Spadella Langerhans, 1880, et Sagitta Quoy et Gaimard, 1827.
A ce jour, aucune étude cyto-physiologique en microscopie électronique n’est
venue compléter ces connaissances très succinctes.
B. Le type vacuolisè
L’intestin de Sagitta minima (Grassi, 1883), étudié par Doncaster (1902) et
par Ghirardelli (1950), présente par rapport au type précédent les particu¬
larités suivantes :
A son début, contre le septum céphalique, il montre deux diverticules latéraux for¬
més par des cellules sécrétrices (mais de tels diverticules peuvent se rencontrer dans
le type simple) ; postérieurement, et jusqu’à la zone rectale, les cellules de ce type se
retrouvent à proximité des mésentères en formant deux bandelettes longitudinales
— 550
étroites ; entre celles-ci, les parois latérales de l’intestin sont constituées par de très
grosses cellules, dont presque tout le volume est occupé par une vacuole turgescente,
disposées sur une seule rangée ; la lumière intestinale est rendue virtuelle par l’affron¬
tement longitudinal des parois internes des cellules vacuolisées qui se font face.
Cette structure particulière, toujours bien visible par transparence, est cons¬
tamment présente même chez les plus jeunes formes (1 mm) et n’a certainement
pas un caractère pathologique — pour Ghirardelli il s’agirait d’une dégé¬
nérescence — ; elle est compatible avec une alimentation qualitativement et
quantitativement normale pour un Chaetognathe prédateur. L’aspect vide du
tube digestif observé par Ghirardelli aussi bien chez les exemplaires fixés
que chez les animaux vivants est simplement dû à la rapidité du transit alimen¬
taire et à l’inhibition de la prédation après le traumatisme de la capture : il
est facile d’observer des proies en cours de digestion chez des organismes fixés
précocement.
Sagitta minima est-elle la seule espèce à posséder une telle structure intesti¬
nale et, sinon, quelle est la valeur systématique de ce caractère ?
En majorité les systématiciens ont négligé l’observation du tube digestif à
l’exception de la recherche des diverticules antérieurs considérés comme un
caractère important. Les cellules vacuolisées ont souvent été vues chez plusieurs
espèces, et mal interprétées depuis Grassi (1883). Pour cet auteur il existe chez
S. minima des cloisons mésentériques transversales qui relient l’intestin aux
parois du corps (il s’agit évidemment des membranes affrontées des cellules
vacuolisées successives vues de profil). L’absence d’étude histologique et la
difficulté fréquente de l’observation directe de l’intestin à travers la paroi du
corps obscurcie par le fixateur ont rendu possible la persistance de cette méprise.
IL — Matériel et méthode
Michael (1911), Tokioka (1940), Thompson (1947), Fuhnestin (1959),
Neto (1961), pour S. planctonis, Tokioka (1942) pour S. tropica, Alvarino
(1959) pour S. elegans et S. decipiens ont publié diverses remarques sur la mor¬
phologie du tronc ou de l’intestin des espèces précédentes, correspondant d’ailleurs
à des interprétations correctes ou non, qui permettaient de penser que S. minima
n’était pas seule à posséder un intestin de type vacuolisé.
Pour vérifier cette hypothèse j’ai examiné le tube digestif du plus grand
nombre possible d’espèces de Chaetognathes. Lorsque cela était possible j’ai
observé les animaux vivants ; sur les exemplaires fixés j’ai complété l’étude
morphologique classique par des dissections et des coupes épaisses effectuées
au rasoir à main. Ce travail n’a pas d’autre ambition que de dégager les grands
traits de l’anatomie comparée de l’intestin des Chaetognathes et de les confron¬
ter aux opinions qui prévalent actuellement sur la systématique et la phylogénie
du groupe.
Les 31 espèces suivantes, appartenant à cinq genres différents, ont un intestin
démuni de cellules vacuolisées, permanentes et de grandes tailles :
Eukrohnia hamata (Môbius, 1875) ; E. fowleri Ritter-Zahony, 1909
Spadella cephaloptera (Busch., 1851)
Pterosagitla draco (Krohn, 1853)
Krohnitta subtilis (Grassi, 1881) ; K. pacifica (Aida, 1897)
— 551
Sagitta bedfordii Doncaster, 1902 ; S. bipunctata Quoy et Gaimard, 1827 ;
crassa Tokioka, 1938 ; S. enflata 1 (Grassi, 1881) ; <S. ferox Doncaster, 1902 ;
S. friderici Ritter-Zahony, 1911 ; S. gazellae Ritter-Zahony, 1909 ; S. hexaptera
d’Orbigny, 1834 ; S. helenae Ritter-Zahony, 1910 ; S. hispida Conant, 1895 ;
S. lyra Krohn, 1853 ; S. macrocephala Fowler, 1905 ; S. maxima Conant, 1896 ; S.
nagae Alvarino, 1967 ; S. neglecta Aïda, 1897 ; S. pacifica Bieri, 1957 ; S. peruviana
Sund, 1961 ; S. pseudoserratodentata Tokioka, 1939 ; S. pulchra Doncaster, 1902 ; S.
regularis Aïda, 1897 ; S. robusta Doncaster, 1902 ; S. serratodentata Krohn, 1853 ; S.
setosa Müller, 1847 ; S. tasmanica Thompson, 1947 ; S. tokiokai Alvarino, 1967.
J’ai trouvé un intestin de type vacuolisé chez les 9 espèces suivantes, toutes
du genre Sagitta :
S. bedoti Béraneck, 1895 ; S. decipiens Fowler, 1905 ; 5. elegans Verill, 1873 ; S.
megalophthalma Dallot et Ducret, 1969 ; S. marri David, 1956 ; S. minirna Grassi,
1881 ; S. neodecipiens Tokioka, 1959 ; S. planctonis Steinhaus, 1896 ; S. zetesios Fowler,
1905. Il faudrait ajouter à cette liste S. tropica Tokioka, 1942, que je n’ai pu examiner :
la description originale et le dessin qui l’accompagnent permettent de l’y ranger sans
ambiguïté.
Je remercie chaleureusement les chercheurs français et étrangers dont les
envois m’ont permis de réaliser cette étude : Madame M. L. Furnestin,
MM. P. M. David, R. Fenaux, S. Frontier, M. R. Reeve, M. Steyaert.
III. — Anatomie comparée des intestins de type vacuolisé
1. Sagitta zetesios
Chez cette espèce bathyplanctonique de grande taille, les cellules vacuolisées forment
deux massifs latéraux saillants dans la lumière qu’ils obstruent partiellement, du septum
céphalique à l’anus. Ils sont unis dorsalement et ventralement par deux larges bandes
d’épithélium peu élevé, constitué par de petites cellules au cytoplasme granuleux qui
contient souvent des globules lipidiques. Les diverticules antérieurs notés par les auteurs
ne correspondent qu’à l’élargissement brusque du tube digestif en arrière de l’œsophage,
provoqué par l’apparition des cellules vacuolisées volumineuses. Ces dernières sont
hautes, étroites, prismatiques ; sur une coupe transversale on en compte une vingtaine
de chaque côté ; elles sont donc en disposition polysériée par opposition à la disposition
1. De nombreux auteurs ont utilisé l’orthographe émendée inflata, Ritter-Zahony, 1908 : Bai -
dasseroni, Germain et Joubtn, Scaccini et Ghirardelli, Ramui.t et Rose, Ghirardei.li, ITamon,
Rose, de Beauchamp, Kinzen, Furnestin, Ducret. Ils justifient la modification de l’orthographe
originale 5. enflata (Grassi, 1881), en considérant que si « enfiata » existe en italien, le verbe latin e; t
inflare, et enflata est alors une latinisation incomplète, un barbarisme (de Beauchamp, 1960). Giiirar-
delli, 1968, partisan de l’émendation invoque le Code international de Nomenclature, articles 19,
32 et 33.
La lecture du code montre au contraire qu’il faut conserver enflata. En effet une émendation est
justifiée seulement si l’orthographe originale est reconnue incorrecte, article 33 a (z) ; l’article 32 définit
ce qu’est une orthographe originale incorrecte :
— elle contrevient au moins à une des dispositions obligatoires des articles 26 à 30, ou,
— elle contient manifestement une erreur d’inadvertance ( lapsus calami, erreur de copie ou d’im¬
pression).
Or, les articles 26 à 30 ne s’appliquent pas ici (26 : les noms composés. 27 : les signes diacritiques.
28 : initiales majuscules ou minuscules. 29 : formation des noms du groupe-famille. 30 : accord en
genre grammatical). Il n’y a certainement pas erreur d’inadvertance car Grassi a constamment utilisé
enflata dans toutes ses publications ; d’ailleurs l’article 32 a (ii) spécifie sans ambiguïté qu’une latini¬
sation impropre (et c’est bien ce dont il s’agit) n’est pas une erreur d’inadvertance. En conclusion,
enflata est l’orthographe correcte, l’émendation de Ritter-Zahony est utilisable comme synonyme
objectif.
552
monosériée observée chez S. minirna (fig. 1). A l’extrémité postérieure de l’intestin,
les bandes dorsales et ventrales de petites cellules se rejoignent, formant une bandelette
rectale étroite, adjacente au septum transversal et entourant vent râlement l’anus
(fig- 2).
D
Fig. 1 . — Coupe transversale du tronc de S. zetesios, un peu en arrière du ganglion ventral, c : cœlome,
cl : collerette ; L : lumière intestinale ; v : cellule vacuolisée ; ov : ovaire ; 1) : côté dorsal. La plu¬
part des cellules vacuolisées suit coupées obliquement d’où l’impression de stratification.
Fig. 2. — 5. zetesios : région postérieure de l’intestin en vue oblique, an : anus ; bd et bv : bandelettes
dorsales et ventrales.
Fig. 3. — S. planctonis : coupe transversale du tronc passant par les nageoires antérieures.
2. Sagitta planctonis
Très proche de l’espèce précédente, S. planctonis possède un intestin tout à fait
comparable mais avec des cellules vacuolisées relativement plus grosses et moins nom¬
breuses ; les bandelettes dorsales et ventrales d’épithélium banal sont aussi plus étroites
que chez S. zetesios (fig. 3).
3. Sagitta marri
Les cellules vacuolisées sont peu nombreuses — 6 séries de chaque côté en moyenne
— et proportionnellement encore plus volumineuses que chez S. planctonis (fig. 4 a
et b). Les bandelettes dorsales et ventrales sont réduites à d’étroites gouttières ; la
lumière intestinale est obstruée par l’affrontement des cellules vacuolisées turgescentes
comme chez S. minima. L’élargissement antérieur de l’intestin est formé par de petites
cellules non vacuolisées ; contrairement aux deux espèces précédentes, il existe des
diverticules non seulement morphologiquement mais surtout histologiquement diffé¬
renciés.
— 553 —
b
1 mm
Fig. 4. — S. marri, a : coupe transversale passant entre les deux paires de nageoires ; b : intestin vu de
profd.
4. Sagitta bedoti
Cette région antérieure démunie de cellules vacuolisées se retrouve ici remarquable¬
ment allongée sans donner lieu à des diverticules. L’intestin s’accroît brusquement
en largeur en arrière de cette zone avec l’apparition des cellules vacuolisées.
Cela me conduit à distinguer la notion d’intestin antérieur de celle de diverticule.
Le terme diverticule s’appliquera aux évaginations antérieures de l’intestin des Chae-
tognathes indépendamment de leur structure, simple ou vacuolisée ; celui d’intestin
antérieur impliquera une structure histologique particulière, l’intestin antérieur non
vacuolisé précédant toujours une région vacuolisée (fig. 5).
L’intestin antérieur de S. bedoti précède donc un intestin moyen vacuolisé polysérié
analogue à celui de S. marri. Contrairement aux espèces déjà citées, les cellules vacuo¬
lisées ne s’étendent pas à proximité immédiate de l’anus ; la jonction postérieure des
bandes longitudinales de cellules banales est développée sur chacune des parois laté¬
rales de l’intestin formant un intestin postérieur non vacuolisé, très caractéristique
(fig. 7 c).
5. Sagitta elegans
Son intestin se compose également de trois régions successives. L’intestin antérieur
forme une paire de diverticules, il est bien développé de même que l’intestin postérieur.
La structure de l’intestin moyen est variable suivant la taille des individus : les jeunes
d’une taille inférieure à 8-10 mm, toujours immatures (stade I ou II), ont un intestin
moyen monosérié qui ne diffère de celui de S. minima que par sa longueur relative
plus faible (en particulier l’intestin postérieur est peu développé chez S. minima).
Les cellules vacuolisées se cloisonnent au cours de la croissance, leur nombre augmente
tandis qu’elles se disposent progressivement en plusieurs séries longitudinales (fig. 6 a
et b) ; l’intestin antérieur et l’intestin postérieur s’allongent.
On peut s’étonner que cette structure très facile à voir n’ait jamais été étudiée alors
que S. elegans a fait l’objet de très nombreux travaux écologiques.
— 554 —
Fig. 5. — Différents types d’extrémités antérieures de l’intestin chez les Chaetognathes.
a : diverticules formés par des cellules vacuolisées (5. zetesios, S. planctonis) ; b : intestin antérieur
non vacuolisé formant des diverticules et précédant l’intestin vacuolisé (S. marri , S. minima ,
S. elegans, S. decipiens, S. neodecipiens) ; c : diverticules antérieurs pour un intestin de type simple
[S. ferox, S. hispida, S. neglecta , etc.) ; d : intestin antérieur non vacuolisé ne formant pas de diver¬
ticules (S. bedoti, S. mégalo phthalma) . Le type le plus répandu, structure simple sans diverticules,
n’a pas été représenté.
— 555 —
6. Sagitta megalophthalma
La structure de son intestin a déjà été décrite (Dallot et Ducret, 1969). L’intestin
antérieur, sans diverticules, et l’ intestin postérieur sont remarquablement allongés.
L’intestin moyen polysérié (il y a trois ou quatre séries latérales de cellules vacuolisées)
ne représente plus que les deux tiers de la longueur totale de l’intestin ; les bandelettes
dorsales et ventrales non vacuolisées sont larges, la lumière intestinale reste béante.
Fig. 6. — S. elegans : coupe transversale du tronc passant entre les deux paires de nageoires latérales,
a : jeune individu à intestin moyen monosérié ; b : individu plus âgé à intestin moyen polysérié.
7. Sagitta neodecipiens
Son intestin est très semblable à celui de S. minima. Cette particularité explique
la confusion de Grassi (1883) qui, dans sa première description de S. minima , inclut
certains exemplaires ayant des caractères spéciaux : « mi sono imbattuto in due esem-
plari délia minima... », qui sont manifestement des neodecipiens immatures, par ailleurs
abondantes à Messine.
L’intestin antérieur forme des diverticules, l’intestin moyen est monosérié ; l’intes¬
tin postérieur est d’importance variable, parfois aussi réduit que chez S. planctonis
avec seulement un élargissement triangulaire postérieur des bandelettes dorsales et
ventrales, parfois bien caractérisé sur les faces latérales de l’intestin mais sur une courte
longueur.
Chez certains individus on observe des interruptions dans la continuité des cellules
vacuolisées, les bandelettes dorsales et ventrales se réunissant localement. Il en résulte
une réduction souvent importante du volume vacuolaire total. J’ai constaté que ce
phénomène pouvait se présenter chez d’autres espèces comme S. zetesios, S. decipiens
et S, minima ; il semble plus fréquent chez les organismes âgés,
— 556 —
8. Sagitta decipiens
L’intestin antérieur forme des diverticules, il est bien développé, ainsi que l’intes¬
tin postérieur. L’intestin moyen est monosérié ; les cellules vacuolisées n’atteignent
pas en général l’importance relative qu’elles affectent chez S. neodecipiens .
IV. — Structure intestinale et phylogénie
Est-il possible d’ordonner les différents types d’intestins vacuolisés de manière
à dégager les lignées évolutives les plus probables ?
Dans l’ensemble de la série, le fait le plus important semble être l’existenee
de subdivisions transversales. L’intestin est vacuolisé du septum céphalique à
l’anus chez S. zetesios et S. planctonis ; chez S. marri est différencié un intestin
antérieur non vacuolisé ; en plus de celui-ci, se développe chez les autres espèces
un intestin postérieur parfois considérable ( S . elegans et S. megalophthalma )
(fig. 7). Il est difficile de déterminer quelle est l’organisation la plus primitive,
de l’intestin vacuolisé généralisé ou de l’intestin segmenté à région moyenne
vacuolisée relativement réduite. Résoudre ce problème serait d’une grande
portée, éclairant les relations phylogénétiques entre espèces à intestin simple
et espèces à intestin vacuolisé ; mais nous ne savons rien des modalités de la
différenciation de l’intestin vacuolisé au cours du développement embryonnaire
et larvaire, ni de la cyto-physiologie comparée du tube digestif, tandis que nos
connaissances anatomiques sont insuffisantes. Cependant, comme nous le ver¬
rons plus loin, la confrontation des structures intestinales avec d’autres carac¬
tères permet d’obtenir un début de réponse.
Remarquons que la prise en considération des diverticules intestinaux, classi¬
quement utilisée pour la recherche des affinités, ne peut nous être ici d’aucun
secours puisque ce ne sont pas des organes homologues chez toutes les espèces.
Si l’on examine les cellules vacuolisées elles-mêmes, on constate que les varia¬
tions du volume cellulaire moyen des différentes espèces sont beaucoup moins
importantes que les variations du volume relatif qui s’exprime dans les diverses
dispositions mono ou polysériées. Les espèces monosériées sont parmi les plus
petites : S. tropica, 7 mm ; S. minima, 10 mm ; S. neodecipiens, 13 mm ; S. deci¬
piens, 16 mm. Sauf S. bedoti, 15 mm 1, les espèces polysériées sont plus grandes :
S. megalophthalma, 21 mm ; S. marri, 28 mm ; S. elegans, 40 mm ; S. planctonis,
37 mm ; S. zetesios, 43 mm. Cet ordre, établi pour les tailles maximales observées
jusqu’à présent, reste pratiquement inchangé si l’on tient compte des variations
des tailles de maturité.
Si nous rapprochons ce fait de la modification observée dans la disposition
des cellules vacuolisées au cours du développement de S. elegans, l’origine paedo-
génétique des espèces monosériées apparaît comme une hypothèse défendable.
Chez une ou plusieurs espèces tardivement polysériées l’acquisition précoce de
la maturité sexuelle et l’arrêt de la croissance (sans doute liée également à des
changements dans l’écologie, comme la colonisation d’un milieu plus chaud),
1. Cette exception peut s’expliquer par des différences d’habitat : 5. bedoti est une espèce épiplanc-
tonique des eaux tropicales, tandis que S. decipiens et S. neodecipiens, mésoplanctoniques, vivent à des
températures beaucoup plus basses. On connaît l’importance de la température sur la taille moyenne
de maturité chez les Chaetognathes (McLaren, 1964) ; l’idéal serait de faire les comparaisons à tempé¬
rature égale,
Fig. 7. — Les différents types d’intestins vacuolisés vus de profil (échelles différentes), a : S. mega-
lophthalrna, intestin antérieur sans diverticules, intestin moyen polysérié réduit en longueur, intestin
postérieur très long ; b : S. elegans, intestin antérieur avec des diverticules, intestin moyen poly¬
sérié, intestin postérieur bien développé ; c : S. bedoti, intestin antérieur sans diverticules, intestin
moyen polysérié, intestin postérieur bien développé ; d : S. neodecipiens, intestin antérieur avec des
diverticules, intestin moyen munosérié, intestin postérieur peu développé ; e : S. marri, diverticules
formant l’intestin antérieur, intestin moyen vacuolisé polysérié, intestin postérieur réduit à une
bandelette rectale ; f : S. jdanctonift, pas d’intestin antérieur, intestin vacuolisé formant des diver¬
ticules antérieurs, bandelette rectale.
— 558 —
ont pu fixer la disposition juvénile monosériée. De plus il est intéressant de noter
que les espèces monosériées sont dépourvues de collerette ; lorsqu’il est présent,
cet organe épidermique n’atteint son plein développement qu’avec la maturité
sexuelle et manque souvent complètement chez les jeunes (c’est le cas pour S.
elegans). Le matériel que j’ai étudié, pauvre en très jeunes individus, ne permet
pas de savoir si d’autres espèces que S. elegans montrent un même polymor¬
phisme intestinal lié à l’âge ; pourtant, il semble que S. bedoti et S. megaloph-
thalnia soient polysériées en permanence.
Si le problème des relations phylogénétiques des Chaetognathes avec d’autres
groupes a été depuis très longtemps discuté (voir en particulier Ghirardelli,
1968), par contre peu d’auteurs se sont préoccupés de l’évolution à l’intérieur
même du phylum. Les conceptions classiques restent arbitraires et non fondées
sur l’étude comparée des organes. On admet que la présence d’une seule paire
de nageoires latérales et d’une musculature oblique intracœlomique constituent
des caractères archaïques propres aux genres Eukrohnia, Heterokrohnia, Bathyspa-
della et Spadella (partiellement pour ce dernier dont certains représentants ont
deux paires de nageoires latérales). Tokioka (1965 b) a proposé pour la première
fois 1 un schéma hypothétique applicable aux espèces du genre principal Sagitta
Quoy et Gaimard, 1827, qui représentent l’essentiel du phylum. Il résulte de
son travail que la présence de diverticules intestinaux est un caractère archaïque
ainsi qu’une couronne ciliaire débutant en arrière du niveau des yeux. Je n’adhère
pas à ces conclusions. En effet, nous avons vu que la notion habituelle de diver¬
ticule demandait à être précisée ; de plus, n’est-il pas étonnant que si des diver¬
ticules caractérisent les espèces primitives de Sagittidae, on ne les retrouve pas
chez les genres archaïques Eukrohnia, Heterokrohnia et Bathyspadella ? Ces
remarques ne s’appliquent pas à la couronne ciliaire, cependant doit-on donner
à la place de cet organe une telle importance, indépendamment de toute modi¬
fication structurale, connaissant l’amplitude des variations individuelles qui
l’affectent (Ghirardelli, 1947) ? Par ailleurs des espèces voisines par la majorité
de leurs caractères peuvent posséder des couronnes ciliaires de types différents
(S. elegans, S. minima par exemple).
Il me semble donc qu’un problème aussi vaste ne pourra être sérieusement
abordé qu’en tenant compte simultanément du plus grand nombre possible
de caractères à l’aide d’une technique numérique appropriée. Il existe cepen¬
dant des organes, présents chez toutes les espèces de Chaetognathes, dont les
variations morphologiques et structurales se prêtent parfaitement à un classe¬
ment qui, en allant du simple vers le complexe, est probablement superposable
à l’évolution : il s’agit des vésicules séminales.
Tokioka (1939) a tenté de réunir l’ensemble des données acquises — elles
ne se sont pas considérablement accrues depuis, surtout sur le plan histologique —
dans un système de classification. Il distingue quatre types de vésicules sémi¬
nales chez les Sagittidae :
a) le type enflata : vésicules petites, sphériques ou ellipsoïdales, non divisées en deux
régions, aire glandulaire localisée au milieu de la vésicule. Ce type serait le plus pri¬
mitif.
1. Dans son importante publication sur les Chaetognathes de la mer de Chine et du golfe de Thaï¬
lande, Alvarino (1967) déclare présenter ses descriptions suivant la séquence phylogénique, aussi
bien pour les genres que pour les espèces. Aucun des critères employés pour cet arrangement n’est
explicite dans le texte. Le résultat diffère profondément de celui obtenu par Tokioka (1965 b).
— 559 —
b) le type bedoli : vésicules ovoïdes sans tête différenciée et avec « orifice externe »
situé au coin antéro-latéral.
c) le type robusta : vésicules avec tête différenciée contenant une aire glandulaire.
d) le type serratodentata : vésicules formant un angle prononcé avec l’axe du corps
à complète maturité, aire glandulaire antérieure.
Ce système rigide ne correspond pas parfaitement à la réalité, les observations
qui le justifient sont incomplètes et parfois erronées. Il est plus raisonnable de
considérer le degré de complexité des vésicules séminales et les structures qui
interviennent dans sa réalisation.
Les vésicules les plus simples sont constituées par une membrane épidermique
homogène délimitant un spermatophore ovoïde. Les vésicules plus complexes
montrent des différenciations épidermiques externes : muerons, papilles, denti-
culations et des différenciations épidermiques internes : aire glandulaire diffuse,
ou plus ou moins nettement délimitée, disque adhésif transparent ou non, et
même ventouse. Les différenciations internes et externes peuvent se trouver
combinées dans une même vésicule, elles contribuent à donner à celle-ci sa forme
caractéristique.
Ces constatations peuvent être faites avec les moyens les plus simples : obser¬
vation au microscope des vésicules parfaitement mûres et dissections ; elles
restent d’un niveau élémentaire, les structures n’ayant pas été jusqu’à présent
définies histologiquement (par exemple, les aires glandulaires sont-elles des
tissus ou des sécrétions ?).
Sans entrer dans le détail des redescriptions de vésicules séminales ni de leur
signification fonctionnelle, ce qui justifierait un travail particulier, je constaterai
seulement que parmi les espèces à intestin vacuolisé qui nous intéressent, se
rencontrent des vésicules primitives ou peu évoluées.
Ainsi S. planctonis et S. zetesios ont des vésicules du type le plus simple,
analogues à celles de S. lyra (et des espèces du même groupe) et à celles des
Eukrohnia ; les vésicules de S. megalophthalma sont voisines, également dému¬
nies d’aire glandulaire et de papille, mais elles ne sont pas ovoïdes, leur région
antérieure étant plus large et arrondie que la région postérieure effilée. Parmi les
espèces à intestin vacuolisé, c’est S. bedoti qui montre les vésicules séminales
les plus complexes, ovoïdes mais latéralement débordantes avec une papille
antérieure et une aire glandulaire aplatie, nettement délimitée et antéro-ventrale.
Les espèces à tube digestif vacuolisé, dans leur ensemble, se placent donc
avec les Sagittidae les plus primitifs par la structure de leurs vésicules séminales.
Ce premier indice de l’archaïsme relatif des espèces à intestin vacuolisé demandera
de sérieuses justifications, mais il s’accorde assez bien avec leur écologie et leur
morphologie comparée. Sur nos dix espèces (en incluant l’hypothétique S. tro-
pica), six sont méso ou bathyplanctonique, coexistant dans leur habitat rela¬
tivement froid et stable, classiquement moins propice à la spéciation que les
couches superficielles, avec des Chaetognathes primitifs comme les Eukrohnia.
De plus, les espèces à intestin vacuolisé sont morphologiquement hétérogènes,
les différences principales portant sur la forme générale du corps, la position
de la couronne ciliaire, la position et la structure des vésicules séminales et des
nageoires latérales. Cela n’étonnerait pas chez un groupe ancien dont il ne reste¬
rait que quelques formes, témoins de son évolution et de sa diversification. Le
problème des relations de ce groupe avec les Sagittidae plus évolués se pose
donc.
— 560 —
L’indice le plus probant d’une évolution des espèces à intestin vacuolisé
vers d’autres à intestin simple nous est fourni par la comparaison de S. mega-
lophthalma avec S. bipunctata. Ces deux espèces ont en commun un même aspect
général, des caractéristiques numériques de leur appareil préhenseur identiques,
des tailles maximales voisines, des nageoires latérales de même structure et de
positions très analogues, des couronnes ciliaires de même type ; les différences
concernent la structure des vésicules séminales, beaucoup plus complexes chez
S. bipunctata, mais qui sont cependant insérées à peu près au même niveau, le
degré de développement de la collerette, les yeux et bien entendu la structure
de l’intestin. Dans ces conditions, la réduction remarquable de l’intestin moyen
vacuolisé de S. megalophthalma apparaît particulièrement significative.
Il est possible que l’évolution régressive de l’intestin vacuolisé se soit réalisée
à d’autres niveaux (et aussi par d’autres procédés comme l’anastomose dorso-
ventrale citée plus haut) : les ressemblances entre S. bedoti et S. nagae peuvent
le suggérer. Faute de données précises, je ne poursuivrai pas la discussion de
ce point (y a-t-il ou non convergence, etc.).
Enfin il ne semble pas que l’évolution des Sagittidae puisse se réduire à ce
phénomène : certaines espèces comme 5. lyra, S. maxima, S. gazellae, S. scrippsae
et aussi S. pulchra possèdent des vésicules primitives ou peu évoluées et des
caractères morphologiques particuliers qui rendent très incertaine la recherche
de leurs origines parmi des formes primitives à intestin vacuolisé.
Il resterait à déterminer comment a pu apparaître le type vacuolisé, ce qui
nous ramènerait au problème de sa signification physiologique ; une dernière
remarque est peut-être susceptible d’apporter un élément intéressant : de très
grandes cellules vacuolisées existent chez certaines espèces de Chaetognathes
en dehors du tube digestif, on les trouve constituant la collerette de Pterosa-
gitta draco, Eukrohnia fowleri et Sagitla crassa.
V. — Structures intestinales et systématique
A. Niveau spécifique
La connaissance de la structure intestinale peut se révéler précieuse pour la
détermination des jeunes exemplaires et la différenciation d’espèces ressem¬
blantes.
Ainsi les jeunes S. bedoti s’identifient instantanément sans qu’il soit besoin
d’examiner leurs nageoires. Dallot et Ducret (1969) signalent que les petites
S. megalophthalma ne diffèrent guère des S. bipunctata que par deux caractères :
la taille de la zone oculaire pigmentée et la structure de l’intestin. L’examen
du tube digestif est également utile pour la séparation des S. decipiens et des
S. neodecipiens, des S. nagae et des S. bedoti. Particulièrement pour ces deux
dernières, l’observation de l’intestin, si elle avait été faite, aurait sans doute
permis de les distinguer avant 1967, date de la description de S. nagae par
Alvarino ; dès 1963, David, considérant l’aire de répartition de S. bedoti (au
sens large), s’était demandé si ce nom recouvrait bien une seule réalité taxino¬
mique. Le problème se pose encore aujourd’hui à propos de S. bedoti f. littoralis
Tokioka et Pathansali, 1963, dont le type intestinal reste inconnu ; s’il se révé¬
lait simple, cette forme devrait passer alors au rang d’espèce.
561 —
B. Classification des Chaetognathes
Deux conceptions contraires se sont manifestées à propos de la classification
des Chaetognathes ces dernières années. Alvarino (1967) refuse tout regrou¬
pement d’espèces dans des catégories de niveau plus élevé que Je genre : « ... any
other systematic division of this phylum would be quite arbitrary. » Dans le
cas du genre Sagitta, le plus riche en espèces, elle admet l’existence de « grou¬
pes » (1963 ; 1967), définis à la fois morphologiquement et écologiquement,
dont la signification taxinomique est donc intermédiaire entre le sous-genre
et l’espèce. Cette attitude perpétue la position traditionnelle des spécialistes
du phylum.
La tendance opposée s’est tout d’abord manifestée avec la définition de deux
sous-genres, s. g. Aidanosagitta et s. g. Serratosagitta au sein du genre Sagitta
Quoy et Gaimard, par Tokioka et Pathansali (1963). Ces deux sous-genres
ont été transformés en genres dans un vaste travail de révision systématique
du phylum dû à Tokioka (1965 a). Les différentes espèces s’y trouvent regrou¬
pées en classes, ordres, sous-ordres et familles ; le genre Sagitta Quoy et Gai¬
mard, 1827, y éclate en neuf nouveaux genres.
La prise en considération de la structure intestinale ne permet pas d’arbitrer
ce débat essentiel, mais rend possible cependant l’examen de la cohérence interne
des catégories proposées.
C. Places des espèces à intestin vacuolisé parmi les groupes d’Alvarino et les
genres nouveaux de Tokioka (Tableau I)
S. planctonis, S. zetesios, S. marri sont réunies dans le groupe planctonis qui
correspond exactement au genre Solidosagitta Tokioka, 1965.
S. minima, S. decipiens et S. elegans constituent le groupe elegans ; l’absence
de S. neodecipiens s’explique par sa mise en synonymie avec S. decipiens (opi¬
nion que je ne partage pas, voir Dallot et Ducret, 1968 et 1969). Ces deux
espèces, avec S. minima, forment le genre Mesosagitta Tokioka, 1965 ; S. ele¬
gans n’y figure pas et se retrouve avec S. hispida, S. robusta et S. ferox comme
espèce- type du genre Parasagitta Tokioka, 1965. Ce genre apparaît donc pro¬
fondément hétérogène (structure de l’intestin, morphologie générale, structure
des nageoires latérales et des vésicules séminales) ; l’importance excessive
accordée par Tokioka à la position de la couronne ciliaire est sans doute la rai¬
son principale de l’absence de S. elegans dans le genre Mesosagitta ; Alvarino
(1969) ne tient pas compte de ce caractère pour la définition du groupe elegans
mais considère implicitement que la structure intestinale y joue un rôle puis¬
qu’elle note la présence des « mésentères latéraux ». Enfin l’opinion de Tokioka,
suivant laquelle Solidosagitta et Mesosagitta sont étroitement apparentées et
pourraient bien constituer un genre unique ( Mesosagitta ), se trouve renforcée
par la prise en considération de l’intestin.
S. tropica, non classée par Alvarino, est rangée par Tokioka dans le genre
Aidanosagitta Tokioka et Pathansali, 1963, dont les autres constituants sem¬
blent tous posséder un intestin de type simple ; d’autres caractères (couronne
ciliaire, position des vésicules séminales) mettent en doute la légitimité de l’appar¬
tenance de cette espèce au genre Aidanosagitta.
S. bedoti accompagne S. nagae dans le groupe bedoti ; S. pulchra, laissée en
dehors de tout groupement par Alvarino, s’y ajoute pour former le genre
36
— 562 —
Zonosagitta Tokioka, 1965, caractérisé par la présence de zones internes dému¬
nies de rayons aux deux paires de nageoires latérales. Nous avons vu plus haut
que le problème du degré d’affinité de ces différentes espèces était d’actualité ;
il ne peut être résolu que par une soigneuse étude comparative de toutes les
formes en cause, dont la liste ne se limite d’ailleurs pas aux trois espèces citées.
Tableau I — Correspondance entre les groupes d’ÂLVARiNO et les genres de
Tokioka incluant des espèces à intestin de type vacuolisé (+). Les pointillés
correspondent à des espèces ignorées ou mises en synonymie par un des auteurs.
Enfin, S. megalophthalma, décrite en 1969, ne figure évidemment dans aucune
des deux classifications.
Malgré les dissonances de détail, nous constatons que la prise en considéra¬
tion du type intestinal s’intégre assez bien à la fois dans le système d’ALVARiNO
et dans celui de Tokioka, d’ailleurs proches quant au contenu des catégories.
Cette concordance générale confirme la valeur systématique des structures intes¬
tinales. Il ne semble cependant pas possible dans l’immédiat de réunir toutes
les espèces à intestin vacuolisé dans une seule unité systématique, groupe, sous-
genre ou genre. En effet, même si l’on confondait les groupes planctonis et ele-
gans, ou les genres Mesosagitta et Solidosagitta correspondants, il resterait à
préciser le sort de 5. tropica et surtout de S. megalophthalma et de S. bedoti.
Conclusion
La structure du tube digestif apparaît donc comme un élément important
pour la compréhension de la systématique et de la phylogénie des Chaetognathes ;
les problèmes soulevés sont d’une telle ampleur qu’il semble indispensable
d’accroître substantiellement nos connaissances anatomiques, morphologiques,
histologiques et embryologiques pour toutes les espèces du phylum. Cependant
il est visible que certains organes, parmi lesquels le tube digestif et les vésicules
séminales, peuvent, dans un premier stade, servir de fil conducteur pour l’éta¬
blissement d’hypothèses cohérentes. Celles-ci devront être testées suivant une
méthode numérique objective pouvant mettre fin aux incertitudes et aux con¬
troverses actuellement dominantes.
Résumé
Le tube digestif de 40 espèces de Chaetognathes a été examiné, 9 d’entre elles (et
probablement une dixième, S. tropica Tokioka, 1942), appartenant toutes au genre
Sagitta Quoy et Gaimard, 1827, possèdent un intestin de type vacuolisé, comportant
des parois latérales constituées par de très grandes cellules dont presque tout le volume
est occupé par une vacuole. Il s’agit de S. bedoti Béraneck, 1895, S. decipiens Fowler,
1905, S. elegans Verill, 1873, S. megalophthalma Dallot et Ducret, 1909, S. marri David,
1956, S. minima Grassi, 1881, S. neodecipiens Tokioka, 1959, S. planctonis Sleinhaus,
1890, S. zetesios Fowler, 1905.
La région vacuolisée est d’importance variable suivant les espèces ; tandis qu’elle
s’élend de l’oesophage à l’anus chez certaines d’entre elles, chez d’autres, se différencie
une fraction antérieure non vacuolisée formant ou non des diverticules latéraux, accom¬
pagnée (sauf chez S. marri) par le développement postérieur de la bandelette anale
non vacuolisée qui forme un intestin postérieur. Les cellules vacuolisées peuvent être
disposées suivant plusieurs files longitudinales, ou une seule. L’hypothèse selon laquelle
les espèces monosériées dériveraient d’espèces polysériées à l’état adulte par paedo-
morphose est discutée. La structure des vésicules séminales, la morphologie générale
et certaines caractéristiques écologiques suggèrent que les espèces à intestin vacuolisé
sont relativement archaïques parmi les Sagittidae. S. megalophthalma témoignerait d’une
tendance à l’évolution vers des formes à intestin de structure simple.
La connaissance du type intestinal se révèle précieuse pour l’identification de cer¬
taines formes juvéniles et la différenciation d’espèces ressemblantes ; sur un plan géné¬
ral, elle met en évidence certaines insuffisances dans les divers systèmes de groupement
ou de classification proposés actuellement.
Summary
The gut anatomy oï 40 species of Ghaetognaths lias been studied. Nine speeies of
Sagitta (and probably 10, with Sagitta tropica) show the vacuolated-type, as S. minima :
very large c.ells with an unique vacuole make the latéral walls of the intestine. Accor-
ding to the different species a variable importance of the vacuolated part is observed :
Il extends from the œsophagus to the anus in S. planctonis and S. zetesios ; an ante-
rior no-vacuolated intestine appears in S. marri and also a posterior no-vacuolated
part in the other species (specially S. megalophthalma, S. elegans, S. bedoti, and S.
— 564 —
decipiens, S. neodicipiens, S. minima). The general morphology, séminal vesicles
structure and the ecology of the vacuolated-type species suggest that they are relatively
archaïc among the Sagittidae.
The knowledge of the intestinal-type is very useful to identify juvénile forms and for
difîerential détermination of similar species ; it reveals that both Alvarino’s grouping
System and Tokioka’s new classification are not perfectly satisfactory.
Station zoologique de V illefranche-sur-M er
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3. 1970, pp. 566-569.
NOTE SUR L'HOLOTHURIE ASPIDOCHIROTE
LABIDODEMAS SEMPERIANUM SELENKA
Par Gustave CHERBONNIER
Labidodemas semperianum Selenka est une espèce d’Aspidochirote qui, bien
que littorale, a été récoltée assez peu souvent, originairement aux îles Hawaii,
ensuite en Malaisie et sur les côtes australiennes. Le manque de renseignements
précis concernant notamment la forme des spiculés, ou l’impossibilité de se
procurer certains documents, n’a pas toujours permis aux auteurs de reconnaître
cette espèce, qui fut signalée sous divers noms spécifiques et même génériques.
Récemment, dans une remarquable étude sur la famille des Holothuriidae,
F. W. E. Rowe, du British Muséum, a figuré des spiculés qui ne sont pas ceux,
si caractéristiques, du tégument de L. semperianum. Le dessin qu’il donne de
la couronne calcaire prouve que l'espèce signalée appartient bien au genre Labi¬
dodemas, mais s’agit-il de celle de Selenka ? Je crois que Rowe a eu en sa
possession un exemplaire en mauvais état de conservation et qu’il a figuré
uniquement les tourelles mal constituées ou en voie de formation de la paroi
des podia ventraux, à moins qu’il ne s’agisse de corpuscules très attaqués par
le liquide conservateur.
Ce nouveau document, s’ajoutant aux imprécisions antérieures, peut être la
cause de nouvelles erreurs de détermination. C’est pourquoi j’ai cru bon de
redécrire cette espèce d’après un exemplaire en parfait état de conservation,
récolté à l’île Eniwetok, en juin 1969, par MM. A. G. Humes et C. Krebs.
Labidodemas semperianum Selenka
(Fig. A-P)
Synonymie. — Labidodemas semperianum Selenka, 1867, p. 309, pl. 17, fig. 1-3 ;
Semper, 1867, p. 77 ; Lampert, 1885, p. 110 ; Théel, 1886, p. 188 ; Sluiter,
1901, p. 21 ; Fisher, 1907, p. 674 ; Koehler et Vaney, 1908, p. 21 ; Doman-
tay, 1934, p. 111, pl. 1, fig. 3 A-G ; Homantay, 1936, p. 399, pl. IV, fig. 21 ;
Clark, 1938, p. 516 ; Deichmann, 1958, p. 285 ; Rowe, 1969, p. 132, fig. 4.
Labidodemas dubiosum Ludwig, 1875, p. 98, pl. VII, fig. 25 ; Lampert, 1885,
p. 110 ; Théel, 1886, p. 189.
Labidodemas egestosum Sluiter, 1901, p. 22.
Labidodemas selenkianum Semper, 1867, p. 77 ; Lampert, 1885, p. 110 ; Théel,
1886, p. 188.
1 1 olothuria pertinax Ludwig, 1875, p. 24, pl. 7, fig. 50 ; Théel, 1886, p. 208 ;
Sluiter, 1887, p. 186, pl. I, fig. 1-2 ; Panning, 1931, p. 75, fig. 57.
Origine. — Extrémité nord de l’île Eniwetok, par 2 m de profondeur : 1 ex.
567 -
Description. — L’animal mesure 97 mm de long sur un diamètre moyen
de 20 mm. Sa couleur en alcool est blanc rosé, sauf aux extrémités où une bande
brune entoure la bouche sur une hauteur de 12 mm, une autre cerclant l’anus
sur 7 mm de haut. Le tégument est mince, mou, légèrement parcheminé et
rugueux. Les podia ventraux s’alignent le long des radius sur deux rangs alter-
Fig. A. -P. — Labidodemas semperianwn Selenka.
D, F = éé:h. 1 ; autres figures = éch. 2.
nants ; ils sont assez longs, cylindriques, et leur ventouse est soutenue par un
disque calcaire d’environ 500 p. de diamètre, très irrégulièrement réticulé, à
bords dentelés et pourvu d’un léger réseau secondaire. Il n’y a pas de podia
interradiaires. Les papilles dorsales sont réparties sur six rangs aux extrémités,
sur huit rangs au milieu du corps, à la fois sur les radius et sur les interradius ;
elles sont très espacées, courtes, coniques, dépourvues de disque calcaire termi¬
nal. L’anus est bordé de cinq groupes radiaires de deux papilles.
568
Vingt petits tentacules marron clair. Courtes ampoules tentaculaires. Cou¬
ronne calcaire à très hautes et larges radiales réunies à de minuscules interra¬
diales triangulaires par un mince ruban calcaire (F). Une vésicule de Poli piri-
forme de 35 mm de long. Un très fin canal hydrophore de 12 mm de long terminé
par un madréporite ovoïde (D). Muscles longitudinaux bifides, larges et plats,
légèrement pigmentés de brun rougeâtre. Ampoules pédieuses chargées de gra¬
nulations brunâtres. Gonades faites d’une vingtaine de tubes dichotomisés,
bourrés de petits œufs. Poumons très ramifiés, ne dépassant pas la moitié de
la longueur du corps. Intestin fortement pigmenté de minuscules points rougeâtres.
« Rete mirabile » peu développé. Pas de tubes de Cuvier. Petit cloaque.
Spiculés. Les spiculés de cette espèce sont tout à fait caractéristiques. Ce sont
des tourelles à disque circulaire dentelé sur les bords, percé de 4 à 5 trous cen¬
traux et d’une dizaine de trous périphériques plus petits ; la flèche, courte et
massive, à 4 piliers, se termine le plus souvent par une croix à cinq branches
fourchues, dont le diamètre dépasse celui du disque (A). Cette croix peut être
plus petite, plus irrégulière (B) ou prendre au contraire une plus grande taille,
une ou plusieurs branches s’effilant en pointe mousse et émettant parfois des
trabécules qui rejoignent la surface du disque (C). Souvent, les aspérités du bord
du disque s’allongent considérablement (E). Le disque, moins perforé, prend
parfois une forme pentagonale (G). Vues de profil, toutes ces tourelles appa¬
raissent massives avec une, exceptionnellement deux, entretoises (H, I).
Il n’y a aucune autre sorte de spiculé dans le tégument ventral. En revanche,
le tégument dorsal possède, en plus des diverses tourelles signalées ci-dessus, de
petits boutons irréguliers, les uns percés de 3 à 5 trous, d’autres plus allongés,
plus perforés, rappelant ceux que l’on rencontre chez la plupart des Holothuria
(O, P). C’est sans doute la présence de ces boutons qui a amené Ludwig à inclure
cette espèce dans ce dernier genre, sous le nom de H. pertinax.
Les podia ventraux ne renferment que de petites tourelles (J) à flèches sou¬
vent rudimentaires (K), ainsi que des tourelles en voie de formation ; celles-ci
sont surtout nombreuses dans les papilles dorsales. Il n’existe aucun bâtonnet
de soutien dans les podia ventraux et dans les papilles dorsales ; cependant,
on trouve, dans les papilles surplombant l’anus, de courts bâtonnets droits ou
en forme de C ou de Y (M, N).
Les tentacules n’ont de spiculés qu’à leur sommet, la hampe en étant totale¬
ment dépourvue ; ce sont des bâtonnets très grêles, non perforés, à bords den¬
telés (L).
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins
Muséum national d' Histoire naturelle
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 570-576.
PARAMESACANTHION CATELLUS N. SP.,
NOUVELLE ESPÈCE IPENOPLIDAE ( NÉMATODE )
DE LA VASE TERRIGÈNE CÔTIÈRE
DE BANYULS-SUR-MER
Par Guy BOUCHER
Matériel récolté : 7 3 Ç, 3 juvéniles. Déposés au Muséum national d’Ilis-
toire naturelle, Paris.
Holotype : lame 90 AB. Allotype : lame 59 AB. Paratypes : lames 76 AB —
161 AB — 164 AB.
Prélèvements de vase terrigène côtière par 35 mètres de profondeur effectués
en plongée le 24.11.1969 et le 4.12.1969 au large de Banyuls-sur-Mer (France)
à environ 0,6 milles du Cap de l’Abeille (Station 19 de Guii.le et Soyer, 1968) 1.
Fixation au T. A. F., eau de mer ; montage dans la glycérine après utilisation
de la méthode glycérol éthanol.
Description
Mesures (en ji)
Mâle : Longueur du corps : 2210 ; 2250 ; 2335. Longueur de l’œsophage :
510 ; 585 ; 428. Longueur de la capsule buccale : 33 ; 27 ; 29. Largeur de la cap¬
sule buccale : 17 ; 16 ; 16. Diamètre de la tête : 28 ; 27 ; 25. Longueur des dents :
10 ; 10 ; 11. Longueur des soies subcéphaliques : 31 ; 30 ; 29. Longueur des soies
céphaliques : 13.10 ; 12.8 ; 12.9. Longueur des soies labiales externes : 17 ; 16 ;
16. Longueur des soies labiales internes : 6 ; 8 ; 6. Longueur de la queue : 170 ;
165 ; 170. Diamètre du corps au niveau de l’anus : 47 ; 45 ; 42. Corde des spi¬
culés : 63 ; 62 ; 60. Distance de la glande tubulaire préanale à l’anus : 55 ; 60 ;
48.
Femelle : Longueur du corps : 2430 ; 2112 ; 2550. Longueur de l’œsophage :
560 ; 540 ; 725. Longueur de la capsule buccale : 35 ; 35 ; 34. Largeur de la cap¬
sule buccale : 15 ; 14 ; 18. Diamètre de la tête : 36 ; 27 ; 32. Longueur des dents :
10 ; 9 ; 10. Soies céphaliques : 8 ; 7 ; 9. Soies labiales externes : 4 ; 4 ; 6. Soies
labiales internes : 3 ; 3 ; 3. Longueur de la queue : 175 ; 170 ; 190. Diamètre
du corps au niveau de l’anus : 46 : 47 ; 58. Distance de la vulve à l’extrémité
antérieure : 1180 ; 1147 ; 1350.
1. Nous remercions M. le professeur Drach pour les conseils qu’il nous a prodigués, ainsi que le
personnel du laboratoire Arago pour l’aide technique qu’il nous a apportée pendant nos séjours.
— 571 —
Fig. 1. — Paramesacanthion catellus n. sp., extrémité antérieure de la femelle.
A : vue apicale ; B : détail de l’extrémité antérieure d’une mandibule ; C : bloc diagramme de la tête ;
D : vue latérale ; E : vue dorsale.
Morphologie
Un dimorphisme sexuel remarquable porte sur la disposition, le nombre et
la longueur des soies de l’extrémité antérieure. Chez le mâle, présence d’une
couronne double de soies céphaliques et de dix soies subcéphaliques (fig. 2).
Chez la femelle, une seule couronne de soies céphaliques sur le même plan que
les soies labiales externes (fig. 1). Chez les juvéniles, les soies sont à peine visi¬
bles.
Chez le mâle, des soies sensorielles cervicales sont disposées en quatre groupes
de douze soies longues de 12 p en positions dorsoventrale et latérale. Implan¬
tation située à deux fois le diamètre de la capsule buccale par rapport à l’extré¬
mité antérieure, Chez la femelle, absence de soies cervicales bien que quelques
soies sensorielles soient disposées sur le corps.
573 —
La capsule buccale est constituée de trois mandibules puissantes actionnées
par six groupes de muscles visibles en vue apicale. Chaque mandibule porte
une dent bien développée insérée au tiers inférieur de sa longueur mais n’attei¬
gnant pas le niveau de l’arc mandibulaire transversal. Celui-ci porte un crochet
inséré au niveau de sa jonction avec chaque barre cuticulaire transversale
Fig. 3. — Pararnesacanthion catellus ». sp., extrémité postérieure du mâle.
A : vue latérale ; B : vue ventrale.
(fig. 2 B). Trois lèvres hautes portant les soies labiales internes prolongent le
cadre buccal. Les amphides placées très antérieurement ont une forme de len¬
tille (grand axe : 8 p et petit axe : 4 p). La base de la cavité buccale est entourée
par un renflement de l’œsophage. Absence de bulbe œsophagien mais léger
élargissement basal. Cuticule lisse.
Spiculés du mâle présentant une constriction au tiers proximal, délimitant
une partie distale et une partie proximale. Gubernaculum constitué de deux
— 574 —
gouttières allongées, soudées à leur base en forme de V, dans lesquelles coulis¬
sent les spiculés. Présence d’une seule glande tubulaire préanale (fîg. 3, A, B).
Pas de dimorphisme sexuel dans la queue. Forme allongée mais non filiforme.
Quelques soies courtes sont disposées en deux rangées subventrales et deux
rangées subdorsales.
Discussion
Le genre comprenait sept espèces :
P. klugei (Filipjev, 1925), espèce-type
P. oxycephalum (Ditlevsen, 1926)
P. tricuspis (Schuurmans Stekhoven, 1950)
P. inaequalis Wieser, 1953a.
P. estridia Wieser, 1953a
P. allgeni Mawson, 1958
P. barkae Inglis, 1967
auxquelles il faut ajouter deux espèces sommairement décrites par Allgen :
P. paroxycephalus Allgen, 1959
P. paracanthospiculum Allgen, 1959
Paramesacanthion catellus n. sp. est proche des espèces trouvées au Chili :
de P. inaequalis, par la présence de groupes de soies cervicales, de P. estridia,
par la forme des spiculés et du gubernaculum.
L’espèce méditerranéenne P. tricuspis ne peut être confondue avec notre
espèce, la forme des spiculés étant différente et les soies cervicales absentes.
La clé de Wieser (1953a, p. 80) devient donc, pour les espèces possédant :
— une glande tubulaire préanale insérée en avant de l’articulation des deux
parties du spiculé ;
— un gubernaculum allongé entourant la partie distale du spiculé ;
— des soies submédianes de longueur différente.
1. Absence de groupes de soies cervicales.
Soies céphaliques les plus longues : 10 fx.
Spiculés de 90 p. = 2,4 fois le diamètre anal . P. estridia Wieser, 1953a.
2. Présence de groupes de soies cervicales.
Soies céphaliques les plus longues de 15 à 17 fx.
a) Spiculé de 180 jx = 4,5 fois le diamètre anal. 4 groupes de 4 soies cervicales de
18 p. situées à 5 fois le diamètre de la tête de l’extrémité antérieure chez le <$. Chez
la $, 6 soies de 20 fx à environ une fois le diamètre de la tête .
P. inaequalis Wieser, 1953a.
b) Spiculé de 50-60 jx.
a) Spiculé de 50 (X = diamètre anal. Glande tubulaire préanale située à 110-120 fx
de l’anus. Quelques soies cervicales . P. allgeni Mawson, 1958.
(3) Spiculé de 60 p. = 1,5 le diamètre anal. Glande tubulaire préanale située à 50-60 fx
de l’anus. Chez le çj, 4 groupes de 12 soies cervicales longues de 12 [x situées à 2 fois le
diamètre de la tête à partir de l’extrémité antérieure. Absence de soies cervicales chez
la Ç . Paramesacanthion catellus n. sp.
575 —
Remarques écologiques
Paramesacanthion catellus représente 6,4 % des Nématodes présents dans le
peuplement étudié. Il se classe quatrième espèce après :
1. Sabatiera sp.
2. Dorylaimopsis mediterraneus Grimaldi de Zio, 1968
3. Theristus sp.
Le milieu correspond à la « biocénose de la vase terrigène côtière » délimitée
par Picard, 1965. La granulométrie donne une médiane de 40 p.. Les poudres
représentent 55 %, et 93 % des particules ont une taille inférieure à 0,1 mm
(Point 19 de Guille et Soyer, 1968).
C’est un milieu de sédimentation extrêmement rapide, surtout à l’automne,
situé par 35 mètres de profondeur au large du Cap l’Abeille (Banyuls), juste
en avant d’un plateau coralligène.
Il est à remarquer que les espèces voisines de Paramesacanthion catellus sont
trouvées dans des sédiments généralement plus grossiers : gravelles, sables
grossiers, sables vaseux.
La répartition géographique du genre semble très vaste : Antarctique et Ker¬
guelen (Mawson, 1958), Antarctique et Falklands (Ai.i.gen, 1959), Chili (Wie-
sf.r, 1953a), Nouvelle-Calédonie (Inglis, 1967), Méditerranée (Schuurmans
Stekhoven, 1950), Europe du Nord (Ditlevsen, 1926, et Filipjev, 1925).
Les spécimens étudiés ne comportaient pas de particules identifiables dans
l’intestin. Cependant, la puissante armature buccale dotée de trois dents et
deux crochets par mandibule la classe dans ce que Wieser (19536) a qualifié
le type 2B. Le mécanisme semble voisin de celui décrit sur Enoplolairnus mus
par Inglis, 1964.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.lî.S.
Muséum national d' Histoire naturelle
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180.
— 1953&. — Die Beziehung zwischen Mundhiihlengestalt, Ernâhrungsweise und
Vorkommen bei freilebenden marinen Nematoden. Ark. Zool., 2, 4, pp. 439-
484.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 577-589.
DESCRIPTION D’UNE ACTINIE MÉDITERRANÉENNE :
RAGACTIS PULCHRA ANDRES, 1883
Anatomie et systématique
Par Gérard CONAN *
Andres, en 1884, publie un monumental ouvrage sur la faune des Actinies
de Méditerranée. Ses critères systématiques reposent principalement sur la
morphologie externe. Plus récemment, Pax (1962), Stephenson (1922), et sur¬
tout Carlgren (1949) ont proposé des modèles de classification plus rigoureux
basés sur l’anatomie et l’histologie. Le travail d’ANDRES demeure très précieux
pour les déterminations spécifiques, mais il est souvent fort difficile de replacer
les animaux dans le système utilisé par ses successeurs. Ainsi, l’espèce Ragactis
pulchra est aisément identifiable morphologiquement ; Stephenson, puis
Carlgren la placèrent successivement dans deux familles différentes, sans avoir
eu toutefois la possibilité de s’en procurer des échantillons. Pax (1962) consacre
un court paragraphe au genre Ragactis, mais il n’entreprend pas une étude
anatomique très poussée.
Matériel
Le spécimen que nous avons étudié provient de l’île de Port-Cros (rocher
du Rascas) ; il a été ramassé en plongée par 30 m dans un champ de Pinna
nobilis sur un fond de vase molle. Comme la plupart des actinies basilaires
de faciès meuble, l’animal était fixé sur une pierre enfouie dans le sédiment,
seuls les tentacules et le disque oral dépassaient.
Écologie
Ragactis pulchra est une actinie solitaire, ce qui explique que seul un petit
nombre d’exemplaires aient été signalés. Vatova (1928, p. 149) la considère
comme une espèce rarissime, car il ne la trouve que dans 2 % de ses prélèvements
autour de Rovinj. Dans l’ouest de Figarola, il mentionne (1943) une densité
de cinq individus au m2.
Il semble que l’aire de répartition recouvre exclusivement la Méditerranée :
en mer catalane, elle a été découverte au cap l’Abeille (Laubier, 1966, p. 207).
* Nous remercions Mlle Lafargue, le Commandant Taillez, M. Vacelet, ainsi que les plongeurs
du 3e G.P.D., de la gentillesse avec laquelle ils nous ont apporté leur aide au cours de cette mission.
37
578 —
Eli Adriatique, les stations suivantes sont connues : région de Piran (Graefee,
1884, p. 339) ; région de Rovinj (Stossich, 1885, p. 204 ; Zimmermann, 1906,
pp. 299 et 310 ; Vatova, 1928 ; 1943 ; Pax, 1962, p. 181).
Ragactis pulchra est signalée sur des fonds de sable coquillier par Cori
(1928, légende de la planche IV, fig. 29), sur des fonds de détritique envasé par
Vatova (1928, p. 149), dans le coralligène par Laubier (1966, p. 207). Stever
(1910) remarque qu’elle supporte aussi bien des eaux très claires que très tur-
bides.
D’après Vatova (1935), en baie de Rovinj elle existe dans les associations
suivantes : Schizaster canaliferus et Amphiura chiajei ; Tellina distorta ; Lima
hians ; Ophiothrix fragilis ; Chione verrucosa.
Description morphologique
Aspect général surbaissé ; le dessin donné par Andres (1884, pl. 13, 1 et 2)
est très exact, à ceci près qu’il manque un des tentacules internes : 23 sont figu¬
rés, il en existe 24.
La sole pédieuse, de même diamètre que la colonne, est peu adhérente.
La colonne basse et sans ornementations s’élargit en un vaste capitulum com¬
portant 48 séries verticales de petites verrues ; ces séries correspondent aux
exocœles et sont séparées par autant de rainures verticales.
Le disque oral est large ; des sillons rayonnant d’un actinopharynx de taille
réduite correspondent aux septes et délimitent des chaînes de nodosités irrégu¬
lières.
Les tentacules coniques et courts comportent sur leur face interne deux séries
longitudinales de nodosités inégales et de structure analogue à celles du disque
oral. On distingue cinq cycles comprenant 24 tentacules « internes » avec du
centre vers la périphérie un premier cercle de 6 correspondant aux endocœles 1
(cf. fig. 3), un deuxième cercle de 6 correspondant aux endocœles 2, un cercle
de 12 correspondant aux endocœles 3, 72 tentacules « externes » plus courts :
un cercle interne correspondant aux endocœles 4, un cercle externe correspon¬
dant aux exocœles.
Dimensions 1
colonne : 4,5 cm de large par 5 cm de haut
disque : 7,5 cm
tentacules internes : 1,5 cm
tentacules externes : 1 cm
Coloration
colonne : marbrures longitudinales alternativement blanches et rose vif
capitulum : les verrues se détachent en clair sur fond brun
disque : brun
tentacules : bruns avec sur leur face interne une ligne longitudinale centrale blanche
croisée par des rayures transversales de même teinte.
1. Mensurations prises en aquarium.
MM »
MB
Fig. IA. — Coupe transversale d’un filament mésentérique dans sa région trifoliée. Cg : zone cnido-
glandulaire ; Cl : zone ciliée ; i : zone intermédiaire ; R : zone réticulée ; Z : zone à zooxanthelles.
Fig. IB. — Coupe transversale des filaments mésentériques compris dans un exocœle du premier
cycle. Plan inférieur à l’étage des filaments trifoliés. Cl) : couple directeur ; Cl : couple d’ordre 1 ;
C2 : couple d’ordre 2 ; C3 : couple d’ordre 3 ; C4 : couple d’ordre 4 ; Ect : assise ectodermique ;
End : assise endodermique ; PB : muscle pariéto-basilaire.
— 580 —
0,1mm
Fig. 2. — Coupe transversale du muscle pariéto-basilaire dans la région du capitulum, à son point
de jonction avec la paroi, ect : ectoderme ; end : endoderme ; gl : cellule glandulaire ; PB : muscle
pariéto-basilaire ; Z : zooxanthelle.
c d
c D
Fig. 3. — Coupe transversale schématique de colonne. Sextant de gauche : les cercles indiquent l’em¬
placement des tentacules par rapport aux mésentères. Sextant de droite : répartition des mésentères
fertiles (F) et stériles (S). CD : couple directeur.
— 581
— 582 —
Description anatomique
L’animal a été anesthésié au menthol, puis fixé au glutaraldéhyde (5 % dans
de l’eau de mer) ; la coloration histologique a été effectuée au trichrome de
Ramon y Cajal.
A. - — Organisation générale
1. Dans le spécimen étudié, les cloisons sont disposées en quatre cycles régu¬
liers (fig. 1 B). Il semble que cette organisation soit constante, car dans les
descriptions morphologiques dues aux anciens auteurs on retrouve toujours
96 tentacules. 24 cloisons parfaites se rattachent à l’actinopharynx (fig. 4) ;
elles correspondent aux cycles 1, 2, 3. Vingt-quatre cloisons imparfaites sont
indépendantes de l’actinopharynx. Cette disposition rigoureusement hexamère
semble exclure l’éventualité d’une multiplication végétative par scissiparité
longitudinale ou par lacération pédieuse chez cette espèce.
Toutes les cloisons portent un stoma marginal. La zone des filaments mésen¬
tériques est réduite, mais présente dans tous les cycles ; on ne peut donc pas dis¬
tinguer des macromères et des micromères. Les aconties sont inexistantes.
2. Musculature
B. — Structures particulières
Verrues du capitulum (fig. 5 A). Sur coupes histologiques, elles se distinguent
du reste du capitulum par une très légère différenciation : la mésoglée est plus
— 583 —
épaisse à la périphérie, la musculature est plus développée sur le pourtour et
l’assise ectodermique plus haute au centre ; toutefois la densité des batteries
nématocystiques et des cellules glandulaires ne révèle aucune particularité.
Il semble que ces formations aient la propriété de se contracter ou de s’aplanir ;
nous pensons qu’il est possible de les définir comme des verrucae ayant perdu
leur fonction adhésive.
Nodosités tentaculaires (fig. 6). Elles correspondent à un épaississement des
trois couches tissulaires et à un plus fort développement de la musculature,
leur fonction est incertaine. Les tentacules de cette actinie sont trop courts
pour avoir un rôle dans la préhension des proies et leur musculature est réduite ;
au niveau des nodosités, il n’existe pas de différenciation glandulaire ou néma-
tocytique ; il ne semble donc pas que les excroissances aient un rôle dans la
prédation. La taille de la bouche indiquerait un régime de type microphage.
Nous ne pensons pas que la présence de ces différenciations puisse être consi¬
dérée comme un critère systématique important.
C. — Fertilité
L’individu étudié a été fixé au début du mois d’août après un séjour de trois
semaines en aquarium. Les mésentères des cycles 2 et 3 étaient différenciés en
gonades femelles (fig. 3).
D’après Vatova (1928), l’espèce se reproduit dans les environs de Rovinj en
octobre.
D. - — Actinopharynx
Son rayon équivaut à un tiers de celui de la colonne. Il existe deux siphono-
glyphes bien différenciés (fig. 4).
E. — Filaments mésentériques
Sur la figure 1 A on distingue une zone cnidoglandulaire étroite. Une zone
à zooxanthelles étroite avec une faible densité de symbiotes. Une zone inter¬
médiaire large et très glandulaire. La zone ciliée et la zone réticulée sont bien
développées.
F. - — Zooxanthelles
Sur coupes, elles apparaissent presque jointives dans l’endoderme des tenta¬
cules, du capitulum et de la partie supérieure des mésentères. Leur densité est
très faible dans l’endoderme des parties inférieures qui correspond à la zone
normalement endogée.
G. — Nématocystes
Trois types dans les organes étudiés (fig. 8) : tentacules : type 1, spirocystes ;
pharynx : type 1 ; filaments mésentériques : type 1, type 2, type 3.
Selon R. Weill (1934), les types 1 et 2 sont des basitriches, le type 3 un mastigo-
phore microbasique (microbasic P mastigophore de Carlgren, 1940).
Fig. 5 A. — Coupe longitudinale passant par le centre d’une verrucae. C : crête circulaire externe ;
F.cr : ectoderme ; end : endoderme.
Fig. 5B. — Coupe longitudinale du sphincter, ect : ectoderme ; end : endoderme ; N : nématocyste ;
S : sphincter.
Fig. 5C. — Coupe longitudinale au niveau de la sole pédieuse, ectp : ectoderme pédieux ; end : endo¬
derme ; MB : muscle basilaire ; MPB : muscle pariéto-basilaire.
I .es Pérîtes indit/uenl la polarité dans le sens proximal- distal.
Fig. 7. — Coupe transversale d’un mésentère dans sa partie fertile. CG : filament mésentérique dans
sa partie cnidoglandulaire ; Ect : ectoderme ; end : endoderme ; O : ovocyte ; PB : muscle pariéto-
basilaire ; R : rétracteur.
Discussion
1. Classifications proposées par les auteurs précédents
Andres (1884) regroupe dans la famille des Heteractidae les Actinies ayant
des tentacules de configuration inhabituelle. Mais il rapproche ainsi des Acon-
tiaires ( Heteractis ) du genre Ragactis. Nous pensons que la différenciation nodu¬
laire des tentacules est un simple effet de convergence, l’aspect histologique des
excroissances est très variable dans les différentes espèces.
587 —
Haddon (1898, p. 444) rapproche Ragactis pulchra de Heteractis lucida « Untill
Ragactis pulchra is anatomically investigated, Heteractis lucida must remain
without a genus ». Toutefois, selon McMurrich (1896, p. 184), Heteractis lucida
a des aconties.
Fig. 8. — 1, 2, 3 : nématocystes des différents types ; S : spirocyste.
Stephenson (1922, p. 277) se fiant aux descriptions de ses prédécesseurs assimile
Ragactis au genre Ixalactis (Haddon, 1898, p. 443) appartenant aux Actiniidae.
Mais la description morphologique ne correspond pas et l’anatomie est différente.
« Strongly circumscribed sphincter... The mesenteries consist of 192 pairs
arrangcd in the usual symmetry of 6, their are 2 gonidial grooves ».
588 —
Carlgren (1949), procédant d’une manière semblable, rapproche Ragactis
et lxalactis de Phymanthus (Phymanthidae) ; ses arguments reposent sur la
forme et la présence de tentacules internes et externes. Mais un des caractères
de la famille des Phymanthidae est d’avoir plus d’un tentacule communiquant
avec les premiers cycles d’endocœles.
Pax (1962) ne semble pas avoir eu le loisir d’observer un individu vivant ;
son dessin de la page 60 est inexact. Il place Ragactis dans la famille des Acti-
niidae, qu’il définit de la façon suivante (pour l’Adriatique) : « Ohne Gliederung
des Mauerblattes in Scapus und Capitulum... », et la sous-famille des Buno-
dactiinae définie par le « Sphincter stets circumscript niemals diffus oder fehlend. »
Ragactis ne rentre dans aucune de ces deux définitions.
2. Classification proposée
Nous adoptons les grandes lignes de l’ouvrage de Carlgren (1949).
Ordre ACT INI ARIA
Sous-ordre Nynantheae : les mésentères du 3e cycle et les suivants se déve¬
loppent dans les exocœles. Les couples ont leurs rétracteurs dirigés vers l’inté¬
rieur du nouvel endocœle.
Tribu Thenaria : présence de muscles basilaires.
Sous-tribu Endomyaria : pas d’aconties, sphincter endodermoïde ou absent,
exceptionnellement à tendance mésogloïde.
Famille Actiniidae : tentacules disposés en cycles ; jamais plus d’un tenta¬
cule ne communique avec chaque endocœle et chaque exocœle. Colonne com¬
portant des vésicules qui sont toujours dépourvues d’amastigophores macro¬
basiques, avec ou sans sphérules marginaux, lesquels ont toujours des atriches.
Mésentères jamais divisibles en macro et en microcnèmes. Sphincter endoder¬
moïde ou absent.
1) Sphérules marginaux absents, colonne avec des verrucae (dans Tealia, Ragactis
et Condylactis elles sont réduites), rarement avec des pseudosphérules marginaux.
2) Partie aborale des tentacules non épaissie.
3) Colonne sans pseudosphérules.
4) Aspect général surbaissé.
5) 10 ou 20, rarement 6, couples des plus anciens mésentères stériles. Musculature
longitudinale des tentacules ectodermoïde à ectomésogléoïde. Verrues bien développées
à réduites. Autant de mésentères proximaux que de distaux.
Tentacules simples : Tealia.
Tentacules présentant deux rangées de protubérances sur leur face interne : Ragac¬
tis.
Le rapprochement de ces deux genres est confirmé par l’étude du cnidome
(Weill, 1934, p. 593). Les nématocystes sont identiques : spirocystes, basi-
triches, mastigophores P microbasiques. Ils diffèrent du genre Bunodactis :
spirocystes, atriches, microbasiques P mastigophores.
Nous utilisons la nomenclature employée par Stephenson (1928), puis par
Carlgren (1949). Toutefois, le terme anglais « pair » se traduit par couple en
français, et le terme « couple » par paire. Les adjectifs « ectodermal » « mesogleal »,
— 589 —
« endodermal » précisent la position de la musculature mais non son origine ;
nous proposons ectodermoïde, mésogléoïde et endodermoïde.
Laboratoire de Biologie des Invertébrés Marins
Muséum national d' Histoire naturelle
Résumé
Une étude anatomique détaillée de Ftagactis pulchra (Andres, 1884) incertae sedis
nous permet de préciser la position systématique de cette Actinie méditerranéenne :
Ordre des Actiniaria (Carlgren, 1949), sous-ordre Nynantheae (Carlgren, 1899,
p. 4). Tribu Thenaria (Carlgren, 1899, p. 9), sous-tribu Endomyaria (Stephenson, 1921,
p. 541), famille Actiniidae (Gosse, 1858).
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 590-600.
NÉMATODES HÉLIGMOSOMES D’AMÉRIQUE DU SUD
VI. ÉTUDE DE CINQ ESPÈCES, PARASITES
DE RONGEURS DASYPROCTIDÉS
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
L’importante collection de Nématodes parasites de Mammifères de Colombie,
aimablement communiquée par le Docteur M. D. Little, comporte plusieurs
Heligmosomes parasites de Dasyprocta fuliginosa (Wagler).
Les spécimens étudiés sont déposés dans les collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle de Paris.
Nous y ajoutons l’étude du synlophe de deux espèces originaires du Brésil,
envoyées par nos collègues de l’Institut Oswaldo Cruz que nous remercions
vivement.
Heligmostrongylus sedecimradiatus (Travassos, 1917)
Hôte : nous n’avons pas la référence de l’hôte, mais cette espèce a été décrite
par Travassos chez Dasyprocta agouti (L.) et Coendu villosus1.
Origine géographique : Brésil.
Matériel : une partie postérieure de mâle (Coll. Inst. Oswaldo Cruz).
N’ayant malheureusement qu’une partie postérieure de mâle à notre dispo¬
sition, nous n’avons pu étudier de façon approfondie le synlophe. Nous donnons
simplement une coupe transversale du corps. Il existe une double arête gauche,
hypertrophiée, cinq arêtes dorsales et six arêtes ventrales. D’après le dessin de
Travassos (1937, pl. 264, fig. 4), on remarque que les arêtes dorsales et ven¬
trales sont festonnées. La double arête gauche est continue. Ces arêtes sont sub¬
égales. La pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la gauche pour les deux
faces (fig. 1, G).
Fuellebornema almeidai Travassos, 1937
Hôte : Dasyprocta agouti (L.).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Para — Brésil.
Matériel ; 1 1 $ (Coll. Inst. Oswaldo Cruz, n° 9088).
Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
13 arêtes cuticulaires qui débutent sur le bord postérieur de la vésicule cépha-
1. L’espèce a été décrite pour la première fois par Linstow en 1899 « aus Cavia paca L. = Coelo-
genys paca T,. Tntest. Brasilien, Ypanema. » Nous pensons que la détermination de l’hôte est erronée,
d’autant plus que le synlophe des parasites d’Agoutidés apparaît très différent de celui des Dasyproc-
tidés. Ce dernier est au contraire proche de celui des Eréthizontidés.
— 591
lique ( fig. 1, A). Elles disparaissent à différents niveaux en avant de la bourse
caudale chez le mâle : 100 p pour les arêtes ventrales, 85 p pour les arêtes dor¬
sales, 45 p pour la double arête gauche et l’arête située en face du champ laté¬
ral droit. Chez la femelle les arêtes dorsales et ventrales disparaissent à environ
200 p en avant de la vulve puis l’arête ventrale gauche à 130 p et l’arête dor¬
sale gauche à 40 p (fig. 1, B). La double arête gauche est continue. Les arêtes
dorsales et ventrales sont légèrement festonnées : la striation devient plus lâche
tous les 100 p environ (fig. 1, C).
Les arêtes dorsales et ventrales sont sub-égales. En coupe transversale,
leur pointe est dirigée de la droite vers la gauche pour les deux faces (fig. 1, U).
Fig. 1 A-F. — F uellebornema almeidai Travassos, 1937. A, naissance des arêtes cuticulaires, extré¬
mité antérieure, vue ventrale. B, Ç, disparition des arêtes cuticulaires, extrémité postérieure, vue
ventrale. C, $, détail des arêtes cuticulaires au milieu du corps, vue ventrale. D, <$, coupe transver¬
sale au milieu du corps. E, <$, pointe d’un spiculé disséqué. F, (£, cône génital disséqué, vue latérale
gauche.
Fig. 1 G. — Heligmostrongylus sedecimradiatus (Travassos, 1917). d1, coupe transversale au milieu
du corps.
A, B, éch. : 100 p. C, D, E, F, G : éch. : 50 p.
592
Pudica pudica (Travassos, 1921)
Hôte : Dasyprocta fuliginosa Ç Wagler (596 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Suarez — Depto del Cauca — Colombie.
Matériel : 3 (J, 4 Ç, coparasites de Fuellehornema granulosa.
Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le
long de la ligne ventrale. Cet enroulement est assez serré dans la partie anté¬
rieure du corps, la partie postérieure est déroulée.
Pore excréteur situé un peu en avant de la fin de l’œsophage. Deirides à un
niveau légèrement antérieur, très visibles, en forme de bâtonnets surmontés d’une
coupole (lig. 2, C).
Synlophe : Chez les deux sexes le corps est parcouru longitudinalement par
des arêtes cuticulaires dont le nombre et la taille varient d’avant en arrière.
Les arêtes débutent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique.
Dans la partie antérieure du corps, on trouve, en coupe transversale, 2 arêtes
gauches hypertrophiées, 5 arêtes dorsales, 3 fortes arêtes ventrales (fig. 2, I).
Dans la partie moyenne du corps, les arêtes ont diminué de taille, surtout
les arêtes ventrales qui sont alors au nombre de quatre.
Chez le mâle, dans la partie postérieure du corps, les arêtes restent les mêmes
que dans la partie moyenne. Elles disparaissent à environ 200 p en avant de
la bourse caudale.
Chez la femelle, elles continuent à diminuer de taille, puis disparaissent
entièrement au niveau de l’utérus distal. Suivant les spécimens, il existe ou non,
2 ailes latérales, plus ou moins développées, au niveau de l’ovéjecteur (fig. 2,
E, F, G).
En coupe transversale au milieu du corps, la pointe des arêtes est dirigée
de la droite vers la gauche pour les deux faces. Il existe un gradient de taille
des arêtes dirigé de la droite vers la gauche pour les deux faces (excepté les
deux arêtes gauches), mais ce gradient n’est net que dans la première moitié
du corps.
Mâle : Corps long de 2,75 mm, large de 90 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 30 p sur 22 p de long. Anneau nerveux, pore excréteur
et deirides situés respectivement à 135 p, 180 p et 170 p de l’apex. Œsophage
long de 260 p.
Bourse caudale sub-symétrique, caractérisée par un grand allongement du
lobe dorsal. Papilles pré-bursales bien développées. Les côtes postéro-latérales,
longues, sont nettement séparées des médio-latérales. Les côtes externo-dor-
sales naissent à la racine de la côte dorsale et sont plus courtes que celle-ci.
La côte dorsale, épaisse à sa base, est profondément divisée en deux rameaux,
eux-mêmes trifurqués à leur extrémité distale (fig. 2, J).
Spiculés sub-égaux longs de 210 p, ailés, à pointe distale complexe (fig. 2, J).
Cône génital bien développé, long de 45 p sur 20 p. Il porte sur sa lèvre pos¬
térieure de nombreux « poils » (fig. 2, K).
Femelle : Corps long de 3,25 mm, large de 90 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 30 p sur 30 p de large. Anneau nerveux, pore excré-
593 —
A, $, extrémité antérieure, vue latérale gauche. B, $, détail des arêtes cuticulaires au niveau du pore
excréteur et de la deiride gauche. C, id., vue ventrale. D, $, extrémité postérieure, vue latérale
gauche. E, $, coupe transversale à 700 ja en arrière de l’apex. F, id., au milieu du corps. G, id.,
au niveau de l’utérus proximal. H, id., au niveau du sphincter. I, d1, coupe transversale dans la
partie antérieure du corps. J, $, bourse caudale, vue ventrale. K, d1, détail du cône génital, vue
ventrale.
38
— 594 —
teur et deirides situés respectivement à 135 p, 200 p et 180 p de l’apex. Œso¬
phage long de 235 p (fig. 2, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 90 p de la queue. Vagin
long de 25 p. Le vestibule, long de 65 p, comporte une partie distale dilatée et
non muselée. Sphincter et trompe sont longs respectivement de 22 p et 70 p
(fig. 2, D). L’utérus, long de 380 p, contient 8 œufs au stade morula, hauts de
62 p sur 28 p de large, üviducte bien différencié de 40 p de long. L’ovaire débute
au niveau de la fin de l’œsophage (fig. 2, A).
Discussion :
Nos spécimens s’identifient aisément à Pudica pudica (Travassos, 1921)
décrite chez Dasyprocta agouti au Brésil.
Les principales mensurations correspondent. La formule bursale est la même
ainsi que la forme si particulière des spiculés.
Fuellebornema granulosa n. sp.
Hôte : Dasyprocta fuliginosa (Wagler) (596 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Suarez — Depto del Cauca — Colombie.
Matériel : 8 8 Ç, coparasite de Pudica pudica (Travassos, 1921).
Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le
long de la ligne ventrale. Cet enroulement, très lâche, comporte un à deux tours
de spire.
Deirides et pore excréteur situés juste en avant de la fin de l’œsophage (fig. 3,
A).
Synlophe : Dans les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
12 arêtes cuticulaires, toutes ininterrompues. Les arêtes débutent sur le bord
postérieur de la vésicule céphalique et disparaissent à environ 100 p en avant
de la bourse caudale chez le mâle, au niveau de la vulve chez la femelle.
En coupe transversale, au milieu du corps, il existe 2 arêtes gauches hyper¬
trophiées, 5 arêtes dorsales, 5 arêtes ventrales de même taille. La portion cuti-
culaire ventrale proche du champ latéral droit est dépourvue d’arêtes (fig. 3, C).
Mâle : Corps long de 5,8 mm, large de 90 p dans sa partie moyenne. Vésicule
céphalique haute de 35 p sur 15 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et
deirides situés respectivement à 150 p, 230 p et 235 p de l’apex. Œsophage
long de 255 p.
Bourse caudale sub-symétrique avec un lobe gauche légèrement plus déve¬
loppé (fig. 3, D). Côtes antéro-latérales plus courtes que les médio-latérales.
Les côtes externo-dorsales naissent à la racine de la côte dorsale avec laquelle
elles forment un tronc commun, épais. Côte dorsale profondément divisée en
deux rameaux eux-mêmes bifurqués presque à leur racine (fig. 3, H).
Spiculés sub-égaux, fins, ailés, longs de 750 p. Leur extrémité distale est
pointue (fig. 3, I). Cône génital bien marqué, dont la lèvre supérieure soutient
deux membranes latérales (fig. 3, F, G). La cuticule bursale est couverte sur sa
face ventrale de nombreuses granulations (fig. 3, E).
Femelle : Corps long de 9,4 mm, large de 100 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 70 p sur 25 p de large. Anneau nerveux, pore excré-
595 —
A, $, extrémité antérieure, vue ventrale. B, $, extrémité postérieure, vue latérale gauche. C, coupe
transversale au milieu du corps. D, <J, bourse caudale, vue ventrale. E, <£, détail des granulations
sur la bourse caudale. F, détail du cône génital, vue ventrale. G, id., vue dorsale. H, <$, détail
des côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale. I, pointe d’un spiculé disséqué.
A, B, D, E, : éch. : 100 C, F, G, H, I : éch. 50 jx.
— 596 —
teur et deirides situés respectivement à 170 p, 280 p et 290 p de l’apex. Œso¬
phage long de 290 p,.
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 205 p, de la queue. Vagin :
48 p. de long, vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de 90 p,, 40 p,
et 90 p.. L’utérus mesure 1,9 mm et contient 34 œufs au stade morula, hauts
de 52 p. sur 30 p, de large (fig. 3, B). Oviducte bien différencié de 110 p, de long.
L’ovaire débute à 50 p. en arrière de la fin de l’œsophage.
Queue fine, arrondie à son extrémité, longue de 45 p. (fig. 3, B).
Discussion
Nos spécimens sont très proches de Fuellebornema agouti (Neiva, Cunha et
Travassos, 1915), parasite de Dasyprocta agouti au Brésil. Les arêtes sont inin¬
terrompues ; la morphologie bursale est comparable, avec des côtes antéro¬
latérales plus courtes que les médio-latérales, une côte dorsale profondément
divisée et des côtes 9 bien développées naissant haut sur la côte dorsale. Cepen¬
dant, chez nos spécimens, les côtes postéro-latérales sont plus courtes, les externo-
dorsales plus longues, ainsi que les côtes 9 ; la cuticule de la bourse caudale
présente de nombreuses granulations ; il n’y a pas de prolongement cuticulaire
en avant de la vulve.
Nous séparons donc nos spécimens, que nous nommerons Fuellebornema gra-
nulosa n. sp.
Heligmostrongylus bocqueti n. sp.
Hôte : Dasyprocta fuliginosa Wagler (579 M).
Origine géographique : Popayan, Depto del Cauca, Colombie.
Matériel : nombreux $ et $.
Description. — Nématodes de petite taille, recourbés de façon senestre le
long de la ligne ventrale. Pore excréteur situé très postérieurement, au niveau
de la fin de l’œsophage. Deirides plus antérieures, arrondies et surmontées d’une
coupole.
Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
13 arêtes cuticulaires qui débutent sur le bord postérieur de la vésicule cépha¬
lique (fig. 4, B) et disparaissent à environ 400 p. en avant de la bourse caudale
chez le mâle, au niveau de l’utérus distal chez la femelle.
En coupe transversale au milieu du corps, on compte 2 arêtes gauches hyper¬
trophiées et ininterrompues, 5 arêtes dorsales et 5 arêtes ventrales de taille
sub-égale et festonnées. Il n’y a pas d’interruption marquée de l’arête, mais
simplement les stries s’écartent tous les 40 p environ.
La pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la gauche pour les deux faces
(fig. 4, D).
Mâle : Corps long de 5,5 mm, large de 120 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 45 p sur 22 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides respectivement à 210 p, 315 p et 240 p de l’apex. Œsophage
long de 430 p.
Bourse caudale sub-symétrique beaucoup plus large (490 p) que haute (180 p).
Papilles prébursales présentes. Côtes ventro-ventrales nettement séparées des
postéro-ventrales. Côtes antéro-latérales plus courtes que les postéro-latérales.
Côtes externo-dorsales naissant à la racine de la côte dorsale. Cette dernière
597
A, $, extrémité antérieure, vue ventrale. B, Ç, naissance des arêtes cuticulaires, extrémité antérieure,
vue dorsale. G, extrémité postérieure, vue latérale droite. D, <^, coupe transversale au milieu du
corps. E, $, coupe transversale dans la partie postérieure du corps. F, bourse caudale, vue ven¬
trale. G, <£, détail du cône génital et du gubernaculum, vue ventrale. H, pointe des spiculés en
place, vue ventrale. I, pointe du spiculé droit disséqué, vue latérale. J, pointe du spiculé gauche
disséqué, vue dorsale.
A, B, C, F : éch, 100
D, E, G, H, I, J : éch. 50 (x.
598 —
est profondément divisée, et donne naissance à deux rameaux dont l’un (la
côte 9) naît à la moitié de sa hauteur (fig. 4, F).
Spiculés sub-égaux, fins, ailés, longs de 500 p. Leur extrémité distale porte
un fin rameau dorsal (fig. 4, H, I, J). Gubernaculum formé de deux parties,
l’une dorsale en forme d’U, l’autre ventrale et arrondie (fig. 4, G). Cône génital
bien marqué, en forme de V, haut de 45 p sur 38 p de large (fig. 4, G).
Femelle : Corps long de 8,6 mm, large de 125 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 45 p sur 35 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 170 p, 350 p et 230 p de l’apex. Œso¬
phage long de 360 p (fig. 4, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 170 p de la pointe caudale.
Vagin : 40 p de long ; vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
82 p, 42 p, et 75 p. L’utérus contient 73 œufs non embryonnés, hauts de 52 p
sur 30 p de large (fig. 4, C). Oviducte bien différencié mesurant 180 p.
Queue arrondie et fine, longue de 45 p (fig. 4, C).
Discussion
En raison du synlophe et de la morphologie bursale, nos spécimens peuvent
être placés dans le genre Heligmostrongylus Travassos, 1917.
L’espèce se distingue immédiatement de toutes celles qui ont été décrites
dans le genre Heligmostrongylus (ou les genres voisins : Fuellebornema Travassos
et Dariba, 1929, Squamastrongylus Travassos, 1937, et Trichotravassosia Lent
et Freitas, 1938) par la forme de la bourse caudale avec un lobe dorsal court
et des lobes latéraux très développés. Il faut noter également l’existence d’un
rameau supplémentaire sur la pointe des spiculés (fig. 4, I).
Nous pensons donc pouvoir séparer nos spécimens, que nous dédions à M. le
Professeur Bocquet, en les nommant Heligmostrongylus bocqueti n. sp.
Conclusion
A la suite de cette étude, nous connaissons maintenant deux types de syn¬
lophe chez les Dasyproctidés L
1) Genre Pudica Travassos et Darriba, 1929. Le synlophe est caractérisé
par des arêtes toutes ininterrompues et la présence de fortes arêtes ventrales
dans la partie antérieure du corps.
Nous avons rencontré un synlophe comparable chez deux parasites d’Echi-
myidés : Longistriata cercomysi Durette-Desset et Tchéprakofï, 1969, et Lon-
gistriata nematodiriformis (Travassos, 1914).
2) Genre Fuellebornema Travassos et Darriba, 1929, et Heligmostrongylus
Travassos, 1917. Le synlophe est caractérisé par une double arête gauche inin¬
terrompue et des arêtes ventrales et dorsales plus ou moins festonnées. Il y a
5 arêtes dorsales et 6 arêtes ventrales, ces arêtes étant sub-égales.
1. Dans un article précédent (Durette-Desset et Tchéprakoff, 1969), nous confondions dans
la même famille « Dasvproctidae » les Agoutis et les Dasyprocta. Du point de vue des Héligmosomes,
les parasites des deux genres sont totalement séparés et, en accord avec l’opinion de Cabrera, 1960,
nous considérons la famille des Dasyproctidés comme distincte de celle des Agoutidés. Le synlophe
de ces derniers est à rapprocher de celui des Caviidés.
— 599 —
Nous connaissons des synlophes comparables chez les Echimyidés et les
Eréthizontidés (cf. Durette-Desset et Tchéprakoff, 1969 ; Durette-Desset,
1968).
Résumé
Étude du synlophe de trois espèces brésiliennes : Heligmostrongylus sedecimradiatus
(Linstow, 1899), parasite de Dasyprocta agouti et Coendu villosus ; F uellebornema almei-
dai Travassos, 1937, parasite de Dasyprocta agouti et Pudica pudica (Travassos, 1921),
parasite de Dasyprocta agouti.
Description de deux nouvelles espèces de Colombie : F uellebornema granulosa, para¬
site de Dasyprocta fuliginosa, qui est très proche de F. agouti (Neiva, Cunha et Tra¬
vassos, 1915) mais s’en distingue par la présence de nombreuses granulations sur la
bourse caudale, par des côtes externo-dorsales et des côtes 9 plus longues, et par l’absence
de prolongement cuticulaire en avant de la vulve ; Heligmostrongylus bocqueti n. sp.,
parasite de Dasyprocta fuliginosa , qui se distingue aisément des autres espèces du genre
par un allongement des lobes latéraux de la bourse caudale.
Deux synlophes sont actuellement connus chez les Dasyproctidés : l’un se caracté¬
rise par des arêtes ininterrompues et une hypertrophie d’une ou de plusieurs arêtes
ventrales ; l’autre par deux arêtes gauches ininterrompues, cinq arêtes dorsales et six
arêtes ventrales plus ou moins festonnées.
Summary
Nematodes Heligmosomatidae from South America.
VI. A sludy on five species parasites of Dasyproctidae Rodents.
The synlophe of three brasilian species lias been studied : Heligmostrongylus sedecim¬
radiatus (Linstow, 1899), parasite of Dasyprocta agouti and Coendu villosus ; Fuelle-
bornema almeidai Travassos, 1937, parasite of Dasyprocta agouti, and Pudica pudica
(Travassos, 1921), parasite of Dasyprocta agouti.
Two new species from Columbia are described : F uellebornema granulosa n. sp.,
which is parasiting Dasyprocta fuliginosa, is closely related to F. agouti (Neiva, Cunha
and Travassos, 1915) but is differentiated from it by possessing numerous granulations
on caudal bursa and longer externo-dorsal and nine rays, and by lacking a cuticular
expansion over the vulva. Heligmostrongylus bocqueti n. sp., parasiting Dasyprocta
fuliginosa is easily differentiated from the other species of the genus by widely expanded
latéral lobes in the caudal bursa.
To date, two synlophes are known in the Dasyproctidae : the ürst is characterised
by having uninterrupted ridges and highly developed ventral ridges ; the second
possesses two uninterrupted left ridges, witli five dorsal and six ventral more or less
festonned ridges.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
du Muséum national d' Histoire naturelle,
associé au C.N.Fi.S.
BIBLIOGRAPHIE
Cabrera, A., 1960. — Catalogo de los Mamiferos de America del Sur. I (Methateria —
— Unguiculata — Carnivora). Rev. Mus. Argent. Ciencias Nat. « Rernardino
Rivadvia », Ciencias Zool., 4, 1.
Durf.tte-Dusset, M.-C., 1968. — Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud.
II. Nouvelles données morphologiques sur quatre espèces du genre Heligmo-
dendrium. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, pp. 612-620, fig. 1-4.
— et R. Tchéprakoff, 1969. — Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud.
V. Description de trois nouvelles espèces parasites du Cercomys cunicularius
Cuvier, 1829. Ibid., 41, 2, pp. 584-597, fig. 1-5.
Lent, H., et J. F. T. Freitas, 1938. — Très novas Trichostrongylideos parasitos
de roedores brasileiros. In : Livro Jub. Prof. Travassos, Rio de Janeiro, pp. 269-
274, fig. 1-3.
Linstow, O. von, 1899. — Nematoden aus der Berliner Zoologisclien Sammlung. Mitt.
Zool. Mus. Berlin., 1, 3, pp. 1-28, fig. 1-6.
Neiva, A., A. M. Cunha, et L. Travassos, 1914 (1915). — Parasitologishe Beitrâge
Man. Inst. O. Cruz, 6, pp. 180-191.
Travassos, L., 1917. — Nematodes parasitos de roedores. Brazil Medico , 29, pp. 388-
389.
— 1918. — Trichostrongylidae brazileiras. Rev. Soc. Sci. R. de J., 3, pp. 191-205.
— 1921. — Contribuçao para o conhecimento de fauna helminthologica brasileira.
XIII. Ensaio monografico da familia Trichostrongylidae Leiper, 1912. Mem.
Inst. O. Cruz, 13, pp. 5-135, fig. 1-250.
— 1937. — Revisao da familia Trichostrongylidae Leiper, 1912. Monosr. Inst. O.
Cruz, 1, 512 p.
— et A. R. Darriha, 1929. — Notas sobre Heligmosominae. Sci. Med., 7, 9, pp. 432-
438, lig. 1-3.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 601-608.
NÉMATODES HÉLIGMOSOMES D'AMÉRIQUE DU SUD
VIL ÉTUDE DE TROIS ESPÈCES NOUVELLES ,
PARASITES DE PROECHIMYS SEMISPINOSUS
(RONGEURS ECHIMYIDÉS)
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
Continuant l’étude de la collection de Nématodes parasites de Mammifères
de Colombie, aimablement communiquée par le Docteur M. D. Little, nous
étudions dans cette note trois nouvelles espèces, parasites de Rongeurs Echi-
myidés et appartenant aux genres Heligmostrongylus Travassos, 1917, et Pudica
Travassos et Darriba, 1929.
Les spécimens étudiés sont déposés dans les collections du Muséum National
d’Histoire naturelle de Paris.
Heligmostrongylus proechimysi n. sp.
Hôte : Proechimys semispinosus (Tomes) (586 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Rio Raposo, Depto \'alle del Cauca — Colombie.
Matériel : 1 5 $ coparasites de Pudica petterae n. sp.
Description. — Nématodes de petite taille, recourbés le long de la ligne ven¬
trale. Pore excréteur et deirides situés en avant de la fin de l’œsophage. Œso¬
phage musculaire plus long que l’œsophage glandulaire (fig. 1, A).
Synlophe : Chez les deux sexes le corps est parcouru longitudinalement par
12 arêtes cuticulaires qui sont de deux sortes : 2 arêtes gauches hypertrophiées
et ininterrompues, 10 arêtes (5 ventrales et 5 dorsales) interrompues tous les
24 [x environ (fig. 1, D).
Les arêtes naissent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique et dispa¬
raissent à environ 60 p en avant de la bourse caudale chez le au niveau de
l’utérus distal chez la Ç.
En coupe transversale au milieu du corps, la pointe des arêtes est dirigée
de la droite vers la gauche pour les deux faces (fig. 1, E). Les arêtes dorsales
et ventrales sont sub-égales entre-elles (fig. 1, E).
Dans la partie postérieure du corps chez la Ç, au niveau de l’ovejecteur, se
forment deux ailes : une dorsale gauche et une latérale droite, cette dernière
s’étendant obliquement du dos vers le ventre (fig. 1, C).
Mâle : Corps long de 2,5 mm, large de 60 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 22 p sur 20 p de large. Anneau nerveux, pore excré-
teur et deirides situés respectivement à 135 p., 195 p et 190 p. de l’apex. Œsophage
long de 235 p., différencié en œsophage musculaire, 140 p., et glandulaire, 95 p..
Bourse caudale légèrement asymétrique avec un lobe gauche plus développé
(fig. 1, H). Côtes prébursales non vues. Côtes externo-dorsales longues et épais-
Fig. 1. — Heligrnostrongylus proechirnysi n. sp.
A, $, extrémité antérieure, vue latérale gauche. B, extrémité postérieure, vue ventrale. C, Ç, extré¬
mité postérieure, vue latérale droite. D, c£, détail des arêtes interrompues. E, Ç, coupe transversale
au milieu du corps. F, id.t au niveau du sphincter. G, <$, détail des côtes dorsale et externo-dor¬
sales, vue dorsale. H, <$, bourse caudale, vue ventrale.
C, éch. : 100 p A, B, D, E, F, G, H : éch. 50 p..
ses naissant à la racine de la côte dorsale. Cette dernière donne naissance, à
mi-hauteur, à deux rameaux. Ces derniers sont également bifurqués à mi-hau-
teur (fig. 1, H).
Spiculés sub-égaux ailés, longs de 245 p. à extrémité pointue, mais recourbée
603
(fig. 1, H). Absence de gubernaculum. Cône génital bien développé, en forme de
Y, haut de 30 p. sur 12 p. de large à sa base (fig. 1, H).
Femelle : Corps long de 2,9 mm, large de 90 p dans sa partie moyenne, Vési¬
cule céphalique haute de 22 p sur 25 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 135 p, 190 p et 188 p de l’apex. Œso¬
phage long de 230 p, différencié en œsophage musculaire, 140 p, et glandulaire,
90 p (fig. 1, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 52 p de la pointe caudale.
Vagin long de 19 p ; vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
30 p, 20 p et 72 p. L’utérus mesure 500 p et contient dix œufs au stade morula,
hauts de 52 p sur 30 p de large (fig. 1, B). L’oviducte est mal différencié.
Queue longue de 36 p, se terminant par une pointe de 18 p (fig. 1, B).
Discussion
Par son synlophe et sa morphologie bursale, nos spécimens peuvent être
rangés dans le genre Heligmostrongylus Travassos, 1917.
Ils se distinguent facilement des autres espèces du genre par le fait que les
côtes externo-dorsales sont beaucoup plus longues que la côte dorsale. De plus,
la femelle présente, dans la partie postérieure du corps, deux ailes caractéris¬
tiques : l’une dorsale, l’autre latérale mais oblique (fig. 1, C).
Nous pensons donc que nos spécimens peuvent être séparés, et nous les nom¬
mons Heligmostrongylus proechimysi n. sp.
Pudica petterae n. sp.
Matériel : 1) 3 <J, 5 $ (Matériel-type 596 M), coparasites d’ Heligmostrongylus
proechimysi.
2) 36 (J, 78 $ (583 M), coparasites de Pudica tenua n. sp.
Hôtes : deux Proechimys semispinosus (Tomes).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Rio Raposo — Depto Valle del Cauca — Colombie.
Description. — Nématodes de petite taille dont la partie antérieure est
enroulée de façon senestre le long de la ligne ventrale. Cet enroulement comporte
un tour de spire assez serré, et correspond à la présence d’une forte arête ven¬
trale ; le reste du corps est déroulé.
Pore excréteur et deirides situés à mi-hauteur entre l’anneau nerveux et la
fin de l’œsophage. Les deirides sont en forme de bâtonnet, surmonté d’une cou¬
pole (fig. 2, D).
Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
des arêtes cuticulaires dont le nombre et la taille varient d’avant en arrière.
Les arêtes débutent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique.
En coupe transversale : chez la femelle, dans la partie antérieure du corps,
on trouve 7 arêtes : 2 arêtes gauches 1 peu développées, 3 arêtes dorsales droites
dont la médiane est très forte, 2 arêtes ventrales dont la médiane est hypertrophiée
1 . Ici, les deux arêtes sont anatomiquement déplacées vers le dos mais elles sont l’équivalent des
deux arêtes gauches hypertrophiées des autres espèces. En effet, ce sont les deux arêtes dont les poin¬
tes ont une orientation convergente.
— 604 —
(fig. 2, E). Dans la partie moyenne du corps, toutes les arêtes diminuent de
taille surtout l’arête ventrale, et on compte une arête dorsale supplémentaire.
La portion cuticulaire ventrale droite est dépourvue d’arêtes (fig. 2, F). Dans
la partie postérieure du corps, les arêtes deviennent sub-égales et les 2 arêtes
ventrales ont disparu (fig. 2, G). Les arêtes dorsales disparaissent au niveau
de l’utérus distal. Au niveau de l’ovéjecteur, il y a formation de deux petites
ailes (fig. 2, C).
Fig. 2. — Pudica petterae n. sp.
A, $, extrémité antérieure, vue latérale droite. B, Ç, extrémité postérieure, vue latérale gauche.
C, id., montrant les 2 ailes. D, Ç, détail des arêtes cuticulaires au niveau du pore excréteur et des
deirides, vue ventrale. E, $, coupe transversale à 500 p en arrière de la tête. F, id., à 800 pen arrière
de la tête. G, id., à 650 p en avant de la pointe caudale. H, c£, bourse caudale, vue ventrale. I, <^,
cône génital, vue ventrale. J, id., vue latérale gauche.
Chez le mâle, le phénomène est comparable, mais la double arête gauche
est très forte par rapport aux autres arêtes et les arêtes disparaissent à environ
200 p en avant de la bourse caudale.
Mâle : Corps long de 2 mm, large de 60 p. dans sa partie moyenne. Vésicule
céphalique haute de 21 p sur 20 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur
605
et deirides situés respectivement à 105 p, 137 p et 137 p de l’apex. Œsophage
long de 200 p, différencié en œsophage musculaire, 95 p, et glandulaire, 105 p.
Bourse caudale sub-symétrique. Papilles prébursales présentes. Côtes externo-
dorsales naissant presqu’à la racine de la côte dorsale. Cette dernière est pro¬
fondément divisée au niveau de la naissance des externo-dorsales. Elle forme
deux rameaux, eux-mêmes trifurquées à leur extrémité distale (fig. 2, H).
Spiculés sub-égaux de 175 p, ailés, à extrémité pointue. Absence de guber-
naculum. Cône génital bien développé en forme de losange, haut de 35 p (fig. 2,
I, J).
Femelle : Corps long de 1,9 mm, large de 70 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 27 p sur 21 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 97 p, 183 p et 182 p de l’apex. Œso¬
phage long de 257 p, différencié en œsophage musculaire, 97 p, et glandulaire,
160 p (fig. 2, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 41 p de la pointe caudale.
Vagin long de 18 p. Vestibule et sphincter longs respectivement de 27 p et 18 p.
La trompe, longue de 50 p, forme une boucle (fig. 2, B). L’utérus mesure 320 p
et contient 5 œufs non embryonnés, hauts, de 54 p sur 23 p de large (fig. 2, B).
Oviducte non différencié. L’ovaire débute à 310 p en arrière de la fin de l’œso¬
phage.
Queue pointue, longue de 32 p (fig. 2, C).
Discussion
La présence d’une forte arête ventrale dans la partie antérieure du corps
nous fait ranger nos spécimens dans le genre Pudica Travassos et Darriba,
1929.
Une seule espèce, Pudica pudica (Travassos, 1921), connue chez deux Dasy-
proctidés néotropicaux, a été décrite dans ce genre. Elle se distingue aisément
de notre matériel aussi bien par la morphologie bursale (côte dorsale divisée à
mi-hauteur, côtes externo-dorsales plus courtes que la dorsale) que par le syn-
lophe (présence de trois fortes arêtes ventrales dans la partie antérieure du
corps).
Nous pensons que la forme du Proechimys est nouvelle, et nous la nommons
Pudica petterae n. sp.
Pudica tenua n. sp.
Matériel : 44 Ç, 15 coparasites de Pudica petterae n. sp.
Hôte : Proechimys semispinosus (Tomes) (583 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Rio Raposo — Depto del Valle del Cauca — Colombie.
Description. — Nématodes de très petite taille, enroulés de façon senestre le
long de la ligne ventrale. Cet enroulement est très lâche et ne comprend qu’un
tour de spire.
Deirides en position asymétrique, situées de part et d’autre du pore excré¬
teur. Elles sont en forme de bâtonnet surmonté d’une coupole (fig. 3, A).
Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
11 arêtes cuticulaires qui débutent sur le bord postérieur de la vésicule cépha¬
lique et s’étendent jusqu’à 100 p, en avant de la bourse caudale chez le mâle,
— 606 —
jusqu’au niveau de l’utérus distal chez la femelle. Dans la partie postérieure du
corps la taille des arêtes est très atténuée.
En coupe transversale au milieu du corps, on trouve 2 arêtes gauches hyper¬
trophiées, 5 arêtes ventrales dont 3 fortes, 4 (ou 5) arêtes dorsales. Toutes les
arêtes sont ininterrompues. Il n’y a pas de gradient de taille des arêtes.
En coupe transversale, la pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la
gauche pour les deux faces (fig. 3, F).
Mâle : Corps long de 1,25 mm, large de 50 p, dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 20 p/14 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et
deirides situés respectivement à 55 p, 126 p, 118 p (deiride droite), 134 p (dei-
ride gauche). Œsophage long de 145 p.
Bourse caudale sub-symétrique ; papilles prébursales présentes. Côtes bur-
sales disposées de façon régulière comme l’indique la figure 3, C. Côtes externo-
dorsales naissant à la racine de la côte dorsale et aussi longues que celle-ci.
Côte dorsale divisée à mi-hauteur en deux rameaux, eux-mêmes trifurqués à
leur extrémité (fig. 3, E).
Spiculés sub-égaux très fins, ailés, longs de 182 p (soit presque le l/7e du
corps) ; leur extrémité distale est pointue. Cône génital bien développé. Guber-
naculum absent.
Femelle : Corps long de 1,8 mm, large de 60 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 16 p/13 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur
et deirides situés respectivement à 55 p, 122 p, 110 p (deiride droite), 129 p
(deiride gauche) de l’apex. Œsophage long de 155 p (fig. 3, A).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 71 p de la queue. Vagin :
15 p de long. Vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de 17 p, 17 p
et 55 p. L’utérus, long de 122 p, contient 2 œufs non embryonnés hauts de 52 p
sur 20 p de large (fig. 3, B). Oviducte non différencié. L’ovaire débute à 50 p
en arrière de la fin de l’œsophage (fig. 3, A).
Queue pointue, longue de 40 p (fig. 3, B).
Discussion
Comme pour l’espèce précédente, la présence de fortes arêtes ventrales dans
la partie antérieure du corps, ainsi que l’absence d’arêtes interrompues, nous
font ranger nos spécimens dans le genre Pudica Travassos et Darriba, 1929.
Par leur petite taille et la forme de leur bourse caudale, nos spécimens sont
plus proches de Pudica petterae n. sp. que de Pudica pudica (Travassos, 1921).
Ils se distinguent cependant de P. petterae car chez eux la dorsale n’est divisée
qu’à mi-hauteur, et il existe 3 fortes arêtes ventrales.
Nous séparons donc nos spécimens et nous les nommons Pudica tenua n. sp.
Résumé
Description de trois nouvelles espèces d’Héligmosomes parasites de Proechimys
semispinosus :
Heligmostrongylus proechimysi n. sp. se caractérise par des côtes externo-dorsales
plus longues que la côte dorsale et par la présence de deux ailes (l’une dorsale, l’autre
latérale mais oblique) dans la partie postérieure du corps de la Ç.
Fig. 3. — Pudica tenua n. sp.
A, $, extrémité antérieure, vue ventrale. B, $, extrémité postérieure, vue latérale gauche. C, bourse
caudale, vue ventrale. D, <$, bourse caudale fermée, montrant la longueur réelle des côtes laté¬
rales, vue ventrale. E, <?, côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale. F, ?, coupe transversale au
milieu du corps.
— 608
Pudica petterae n. sp. se caractérise par la présence d’une très forte arête ventrale,
et d’une côte dorsale profondément divisée.
Pudica tenua n. sp. se caractérise par sa petite taille et par une côte dorsale divisée
à mi-hauteur.
Summary
Nematodes H eligmosomatidae from South America.
VII. Description of three new species, parasites of Proechimys semispinosus
[Echimyidae Rodent)
Heligmostrongylus proechimysi n. sp. is characterised by having externo-dorsal rays
longer than the dorsal one ; it also possesses two wings, (one dorsal, and one latéral
and oblically directed), located in the posterior part of the female body.
Pudica petterae n. sp. is difîerentiated by a strong ventral ridge and a deeply —
cleaved dorsal ray.
Pudica tenua n. sp. is characterised by its small size and a dorsal ray being cleaved
at mid length.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
du Muséum national d’ Histoire naturelle
associé au C.N.R.S.
BIBLIOGRAPHIE
Travassos, L., 1917. — Nematodes parasitos de roedores. Brazil Medico., 29, pp. 388-
389.
— 1921. — Contribuçao para o conhecimento de fauna helminthologica brasileira.
XIII. Ensaio monografico da familia Trichostrongylidae Leiper, 1912. Mem.
Inst. O. Cruz, 13, pp. 5-135, fig. 1-250.
— et A. R. Darriba, 1929. — Notas sobre Heligmosominae. Sci. Med., 7, 9, pp. 432-
438, fig. 1-3.
Le Gétant : D. Grmek-Guinot.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAII.I.ART. (d. 2286) - 11-12-70.
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togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
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nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités).
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 2286). - 11-12-1970.
2e Série, Tome 42
Numéro 4
Année 1970
Paru le 5 mars 1971.
SOMMAIRE
Communications : Pages
H. Saint Girons et R. Duguy. Le cycle sexuel de Lacerta muralis L. en plaine et en montagne. 609
Ch. Roux. Révision des poissons marins de la famille des Batrachoididae de la côte occidentale
africaine . 626
R. Dajoz. Coléoptères Lathridiidae nouveaux ou peu connus de la région néotropicale et cata¬
logue des espèces de cette région . 644
S. Breuning. Nouveaux Coléoptères Cerambycidae malgaches des collections du Muséum de
1 Paris . 662
J. Heurtault. Pseudoscorpions de la région du Tibesti (Sahara méridional). IV. Cheliferidae. 685
J.-M. Démangé et F. Silva G. Nouvelle espèce chilienne du genre Autostreptus Silvestri et
description du matériel type de Iulus chilensis Gervais, 1847, type du genre (Myriapode,
Diplopode, Spirostreptoidea, Spirostreptidae, Spirostreptinae) . 708
M. de Saint Laurent. Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 6. Sur Gala -
thea machadoi Barrois et G. bispinosa sp. nov. Clef des espèces européennes du genre Gala-
thea (Crustacea Decapoda Galatheidae) . 716
B. H. Dussart. Acanthocyclops americanus en France (Crustacé, Copépode) . 725
M.-Cl. Durette-Desset. Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VIII. Description
de six nouvelles espèces, parasites de Cricétidés . 730
J. Renaud-Mornant. Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 7. Méio-
benthos. I. Données générales . v. . . . 745
M. Jay. Quelques problèmes taxinomiques et phylogénétiques des Saxifragacées vus à la lumière
de la biochimie flavonique . 754
J. Y. Crochet et E. Heintz. Insectivora (Mammalia) de la faune villafranchienne de La
Puebla de Valverde (Prov. Teruel, Espagne) . 776
Ph. Janvier et Ch. Montenat. Le plus ancien Léporidé d’Europe occidentale, Hispanolagus
crusafonti nov. gen., nov. sp., du Miocène supérieur de Murcia (Espagne) . 780
P. Jôssang et D. Molho. Isolement de la géranyloxy-7 coumarine de Poncirus trifoliata (L.)
Raf. Essai de répartition dans les Rutacées . 789
D. Molho, J. Carbonnier et M. C. Jarreau. Activité phytohormonale et vinylogie. I. Viny-
logues monoéthyléniques des acides benzoïques . 799
J. Durand. Dispositif simple de platine refroidie, permettant de travailler au microscope
binoculaire sur des animaux à optimum thermique bas . 813
\
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 4, 1970 (1971), pp. 609-816.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1970. — N° 4
498® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 avril 1970
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR TH. MONOD
COMMUNICATIONS
LE CYCLE SEXUEL DE LACERTA MURALIS L.
EN PLAINE ET EN MONTAGNE
Par H. SAINT GIRONS et R. DUGUY
Le cycle sexuel des Lézards est relativement bien connu chez de nombreuses
espèces de la zone tempérée, tant en Europe et en Afrique du Nord qu’aux
États-Unis (Dalcq, 1921 ; Reiss, 1923 ; F RANKENBERGER, 1928 ; HeRLANT,
1933 ; Régamey, 1935 ; Atland, 1941 ; Reynold, 1943 ; Miller, 1948 ;
Wilhoft et Quay, 1961 ; Saint Girons, 1963 a). Dans la partie moyenne et
septentrionale de cette zone, la reproduction a lieu au printemps, le plus souvent
en mai et juin ; la spermatogenèse, de type mixte, commence à la fin de l’été,
est ralentie ou abortive pendant l’hivernage et se termine au début du prin¬
temps. Dans les régions de type méditerranéen plus ou moins aride, la repro¬
duction est souvent plus tardive (juin-juillet) et la spermatogenèse, de type
prénuptial, a lieu toute entière au printemps (Courrier, 1929 ; Blount, 1929 ;
Kehl, 1944 ; N. Bons, 1963 ; J. Bons et Saint Girons, 1963 ; Saint Girons,
1967). Ces différences, apparemment liées aux conditions climatiques, sont
cependant pour une bonne part spécifiques, puisque dans certaines localités
on peut trouver à la fois les deux types de cycle sexuel ; c’est le cas, par exemple,
au Maroc (Saint Girons, 1963 b) et dans le Sud-Ouest des États-Unis (Asplund
et Lowe, 1965). Divers travaux, pour la plupart récents (Bartholomew, 1950 ;
1953 ; Galgano, 1951 ; Fox et Dessauer, 1958 ; Licht, 1966, 1967 a et b ;
Mayhew, 1964 ; Fischer, 1967 ; 1968 ; Licht et al., 1969), ont porté sur l’influence
expérimentale de la température et de la lumière sur le cycle sexuel des Lézards
39
— 610
mâles ; mais, à notre connaissance, on n’a jamais comparé, dans la nature, le
cycle sexuel d’une même espèce dans deux milieux très différents. C’est ce que
nous avons tenté de faire dans le présent travail.
Matériel et techniques
L’étude a porté sur 88 spécimens, tous adultes caractérisés, de Lacerta muralis.
Les Lézards de plaine (33 mâles et 22 femelles) proviennent des environs immé¬
diats de La Rochelle (Charente-Maritime, 46°12' Lat. N.), pratiquement au
niveau de la mer, les Lézards de montagne (16 mâles et 17 femelles), de la Sta¬
tion Biologique d’Orédon (Hautes-Pyrénées, 42°50' Lat. N.), à 1 850 m. d’alti¬
tude. Dans la mesure du possible, les prélèvements ont eu lieu à des dates voi¬
sines dans les deux groupes, comme le montre le tableau I.
Tableau 1. — Liste du matériel étudié
La Rochelle
3 ?
5 janvier . 2 — -
9 février . 2 1
8 mars . 2 2
1 avril . 2 —
30 avril . 2 2
10 mai . 1 1
21 mai . 1 1
6 juin . 2 2
22 juin . 2 3
4 juillet . 2 —
19 juillet . 3 2
4 août . 2 2
21 août . 2 1
12 septembre . 2 2
11 octobre . 2 2
13 novembre . 2 1
15 décembre . 2 —
Orédon
â ?
12 mars . 1 —
26 avril . 2 2
12 mai . 2 3
21 juin . 3 3
14 juillet . 2 3
29 juillet . 2 2
31 août au
3 septembre . 2 2
6 octobre . 2 2
Les animaux ont été tués par décapitation, dans les minutes ou au plus tard
l’heure suivant leur capture. Les pièces prélevées (testicule et rein pour les
mâles, ovaire et oviducte pour les femelles) ont été fixées par une immersion
— 611 —
de 20 heures dans le liquide de Halmi, puis incluses à la paralîine après déshy¬
dratation et passage par l’alcool buthylique. La taille des follicules ovariens a
été mesurée après fixation. Débitées à 5 p, les coupes ont été colorées par l’acide
périodique-Schiff-hématoxyline-picro-indigo carmin, par l’hémalun-éosine et
par le trichrome en un temps.
Cycle sexuel des mâles
T ubes séminifères
A La Rochelle, le stade de régression maximale des tubes séminifères, mani¬
festement de courte durée, n’a été observé que chez un animal du 19 juillet et
un autre du 4 août. À ce moment, le diamètre des tubes varie de 75 à 90 p,
les spermatogonies sont en deux rangées irrégulières et les cellules de Sertoli,
Fig. 1. — Variations saisonnières du diamètre des tubes séminifères
chez Lacerta muralis en plaine et en montagne.
En abscisses : temps en mois ; en ordonnées : diamètre des tubes séminifères, en ja.
nombreuses, sont souvent éloignées de la basale ; l’emplacement de la lumière
est occupé par des éléments en dégénérescence (notamment quelques sperma¬
tocytes de premier ordre au stade synizésis) et des grains ou mottes d’un pro¬
duit APS positif. Chez un individu du 4 août et deux autres du 21 août, le
diamètre moyen des tubes séminifères atteint déjà 125 à 165 p. Les spermato¬
gonies sont en deux rangées assez régulières et les images de mitoses ne sont pas
rares ; il existe d’assez nombreux spermatocytes de premier ordre aux stades
leptotène ou synizésis et les cellules de Sertoli restantes sont rangées le long de
la basale (pl. I, fig. A). Le 12 septembre, la spermatocytogenèse est déjà avancée,
— 612 —
il existe des spermatocytes de tous les stades et même, localement, quelques
jeunes spermatides (pl. I, fig. B). Le 11 octobre, le diamètre des tubes sémini-
fères atteint 200 à 250 p. ; les spermatogonies sont en une seule rangée continue,
il existe de nombreux spermatocytes et spermatides de tous les stades et même
quelques spermatozoïdes chez un individu (pl. 1, fig. C). Par la suite, le nombre
des spermatogonies continue apparemment à diminuer, bien qu’il existe encore
des images de mitoses, tandis que celui des spermatides et surtout des sperma¬
tozoïdes augmente. Les spermatocytes, de tous les stades, restent nombreux.
Dans la mesure où il est possible d’en juger sur coupes, la spermatogenèse
paraît notablement ralentie de novembre à janvier et surtout en décembre.
Puis, à partir de février et jusqu’en juin, les tubes séminifères offrent l’image
classique d’une spermatogenèse continue et active (pl. I, fig. II). Les spermato¬
gonies sont en une rangée parfois discontinue le long de la basale, les sperma¬
tocytes sont relativement peu nombreux et irrégulièrement répartis, les sperma¬
tides dominent très largement et des spermatozoïdes sont présents dans la lumière.
Chez un des deux individus du 22 juin le diamètre des tubes séminifères s’est
réduit à 125 p en moyenne (contre 198 p chez l’autre), mais la spermatogenèse
reste apparemment normale.
Il semble que la spermiogenèse s’arrête assez brutalement. Chez deux indi¬
vidus du 4 juillet, les tubes séminifères, dont le diamètre moyen est respecti¬
vement de 111 et 115 p, ne contiennent plus que des spermatogonies en deux
ou trois rangées irrégulières, mêlées à des cellules de Sertoli en régression et
d’assez nombreux spermatocytes de premier ordre ; mais ces derniers, visible¬
ment abortifs, sont éliminés dès le stade synizésis (pl. I, fig. E). Les grains et
mottes de produit APS positif, intra et extra-cellulaires, sont déjà abondants
dans la lumière. Ce type de spermatocytogenèse abortive se retrouve chez un
Lézard du 20 juillet.
L’évolution de la lignée séminale des Lézards de La Rochelle est donc assez
simple. Il existe une brève période de repos des tubes séminifères, à la fin de
juillet ou au début d’août, puis les spermatogonies recommencent à se multi¬
plier, parfois dès le début d’août, les spermatocytes I apparaissent presqu’en
même temps et les premiers spermatozoïdes sont formés au cours de la première
quinzaine d’octobre. Il existe un ralentissement très net de la spermiogenèse
de novembre à janvier, voire une légère régression en décembre, puis à partir
de février la spermatogenèse reprend et les tubes séminifères présentent les
images d’une vive activité jusqu’à la fin de juin. La régression, rapide, a lieu
au cours de la première quinzaine de juillet.
Le stade de repos estival est nettement plus précoce chez les Lézards d’Oré-
don : nous l’avons trouvé chez deux animaux du 21 juin et un autre du 14 juil¬
let. La spermatogenèse reprend également plus tôt et le deuxième spécimen
du 14 juillet est déjà pourvu de nombreux spermatocytes I au stade synizésis.
Les deux sujets du 29 juillet sont à un stade au moins aussi avancé que les Lézards
de La Rochelle du 21 août. Cette avance d’environ un mois ne se retrouve pas
tout à fait chez les animaux du début de septembre et, au mois d’octobre, il
n’y a plus qu’une faible différence entre les deux groupes. Chez les deux spéci¬
mens d’Orédon autopsiés le 6 octobre, l’aspect des tubes séminifères évoque
d’ailleurs déjà un ralentissement notable de la spermiogenèse et il n’y a qu’un
petit nombre de spermatozoïdes dans la lumière. Le Lézard capturé le 12 mars,
sur un rocher entouré de neige, est à un stade très comparable à celui qu’on
trouve à partir de février à La Rochelle, c’est-à-dire qu’il offre tous les signes
— 613 —
d’une spermatogenèse accélérée et continue, avec de nombreux spermatozoïdes
dans la lumière et des spermatides disposés en chandeliers. Cet aspect persiste
jusqu’en mai et la spermatogenèse se termine sans doute durant la première
quinzaine de juin ; sur les trois animaux du 21 juin, deux se trouvaient, comme
nous l’avons vu, à un stade de repos complet, le troisième étant en fin d’élimi¬
nation des spermatozoïdes, avec des spermatocytes I en dégénérescence dans
la lumière des tubes séminifères, images identiques à celles qui ont été observées
chez des Lézards de La Rochelle du 4 et du 20 juillet (pl. I, fig. E).
Malgré l’importance des variations individuelles, il existe donc de notables
différences entre les deux groupes. La spermatogenèse se termine et recom¬
mence deux à trois semaines plus tôt en montagne ; en outre, la spermatocy-
togenèse est apparemment plus rapide à ses débuts, si bien que l’avance atteint
un mois à la fin de juillet. Par la suite, le phénomène s’inverse et un stade ana¬
logue doit être atteint vers la mi-octobre. Il n’a évidemment pas été possible
de suivre en montagne l’évolution des tubes séminifères pendant l’hiver. Dès
les premières sorties, la spermiogenèse est déjà active, ce qui implique à la fois
l’absence d’une involution hivernale importante et une reprise vernale très
rapide.
Ëpididyme
Les modifications spectaculaires de l’épididyme des Lézards au cours du
cycle sexuel sont connues depuis longtemps et ont été minutieusement décrites
à plusieurs reprises. Nous nous attacherons donc surtout à la chronologie des
phénomènes chez Lacerta muralis, en plaine et en montagne.
A La Rochelle, le canal de l’épididyme est assez profondément involué d’août
à octobre. Son diamètre moyen varie de 40 à 60 p selon les animaux et surtout
selon le niveau de la coupe. L’épithélium, haut de 8 à 10 p, est constitué en
majeure partie par des noyaux irréguliers, juxtaposés et parfois pseudo-strati¬
fiés (pl. II, fig. A). Il existe déjà quelques images de mitoses chez les Lézards
autopsiés le 11 octobre et, chez l’un d’eux seulement, on trouve de rares sper¬
matozoïdes dans la lumière. Dès la mi-novembre, le développement du canal
de l’épididyme est notable ; son diamètre atteint 75 à 80 p, la hauteur de l’épi¬
thélium 15 à 17 p. Les noyaux, plus régulièrement ovoïdes, sont maintenant
rangés en une couche assez régulière à proximité de la basale et les images de
mitoses sont assez fréquentes ; en outre, il y a davantage de spermatozoïdes
dans la lumière (pl. II, fig. B). L’aspect est le même en décembre, mais le déve¬
loppement reprend de façon indiscutable dès le mois de janvier. Le 10 février,
le diamètre du canal de l’épididyme varie de 110 à 130 p, la hauteur de l’épithé¬
lium de 30 à 32 p et surtout de gros grains de sécrétion, régulièrement sphé¬
riques, de 1 à 3 p de diamètre, érythrophiles et réagissant faiblement à l’APS,
apparaissent en petit nombre dans le tiers apical des cellules et commencent
à passer dans la lumière. Les images de mitoses sont rares et les noyaux, sphé¬
riques ou ovoïdes, de 5 à 6 p de diamètre, sont fréquemment juxtaposés ou
superposés ; les spermatozoïdes sont nombreux dans la lumière. Le développe¬
ment maximal est pratiquement atteint dès le mois de mars. A ce moment et
jusqu’à la fin du mois de mai, le diamètre du canal de l’épididyme varie entre
160 et 200 p, la hauteur de l’épithélium entre 50 et 65 p. Malgré leur hypertro¬
phie, les cellules gardent à peu de chose près l’aspect qu’elles avaient dès le
mois de février, mais il n’y a plus d’images de mitoses (pl. II, fig. C). Toutefois,
— 614 —
ce n’est guère qu’à partir du début de mai que la lumière est réellement remplie
par une masse composée de spermatozoïdes et de grains de sécrétion apparem¬
ment non modifiés.
Le 6 juin, on note déjà une discrète diminution du diamètre du canal de
l’épididyme et de la hauteur de l’épithélium, phénomènes qui s’accentuent
légèrement chez les Lézards du 22 juin ; il en est de même chez un animal du
4 juillet. Chez les deux individus du 19 juillet, la hauteur de l’épithélium est
très réduite (20 à 25 fx), mais la lumière est encore dilatée et remplie d’une
masse de grains de sécrétion bien reconnaissables au milieu desquels on ne trouve
plus que de rares spermatozoïdes. Toutefois, l’involution de l’épididyme est
déjà très avancée chez un Lézard du 4 juillet et elle est achevée chez le troisième
spécimen du 18 juillet.
Fig. 2. — Variation saisonnière du diamètre du tube de l’épididyme
chez Lacerta muralis en plaine et en montagne.
En abscisses : temps en mois ; en ordonnées : diamètre du tube de l’épididyme, en [x.
Par ailleurs, il est assez curieux de constater qu’à l’échelle individuelle il
n’existe pas de corrélation stricte entre l’état de l’épididyme et celui du testi¬
cule, sauf en ce qui concerne la présence de spermatozoïdes dans la lumière.
Les animaux dont la spermatogenèse cesse un peu plus tôt que la moyenne
ne sont nullement ceux dont l’involution de l’épididyme est la plus précoce,
ou réciproquement.
Chronologiquement, l’évolution de l’épididyme diffère légèrement chez les
Lézards d’Orédon, malgré des différences individuelles accentuées. Cet organe
est complètement involué en juillet et chez l’un des deux animaux autopsiés
au début de septembre ; mais chez l’autre l’épididyme atteint presque le stade
décrit en plaine au mois de novembre et il le dépasse nettement chez les sujets
du 5 octobre. Dans les trois cas il existe des spermatozoïdes dans la lumière des
tubes. Au mois de mars, lors des premières sorties, l’épididyme des Lézards
de montagne est au même stade que celui des Lézards de La Rochelle de février,
mais en avril et en mai il n’existe plus aucune différence entre les deux lots.
L’involution estivale est apparemment plus précoce à Orédon puisque, dès
le 21 juin, l’épididyme est déjà au repos complet chez un animal ; chez les deux
autres l’épithélium est aplati, mais il reste encore dans la lumière une certaine
quantité de produit de sécrétion, mêlé à de rares spermatozoïdes.
En résumé, la poussée de développement automnal de l’épididyme est nette¬
ment plus précoce en montagne, mais le stade de développement maximal
n’est atteint qu’un peu plus tard au printemps. Il se termine également plus
tôt, puisque l’involution est pratiquement réalisée à la fin de juin.
Segment sexuel du rein
Chez les Squamata, le segment sexuel du rein constitue un récepteur des
hormones sexuelles plus pratique et apparemment plus sensible que le compor¬
tement ou les couleurs de noces. Il a été utilisé à de nombreuses reprises, notam¬
ment chez les Lézards.
Fig. 3. — Variations saisonnières du diamètre du segment sexuel du rein
chez Lacerta muralis en plaine et en montagne.
En abscisses : temps en mois ; en ordonnées : diamètre du segment sexuel, en p..
Chez Lacerta muralis, l’évolution du segment sexuel du rein paraît tout à
fait synchrone de celle du canal de l’épididyme, à ceci près que le développe¬
ment automnal est à peine marqué. A La Rochelle, du mois d’août au mois
de décembre, la partie profonde du segment sexuel, dont le diamètre varie de
30 à 40 p., est constituée par des cellules cubiques, à noyaux plus ou moins
aplatis et riches en chromatine, tout le corps cellulaire étant rempli par une
mucine acide peu dense et relativement homogène. Les canaux collecteurs qui
lui font suite sont tapissés par des cellules un peu différentes, prismatiques et
plus hautes, à noyaux basaux sphériques ou ovoïdes. En outre la mucine, plus
dense, est localisée au tiers apical des cellules (pl. 11, fig. D).
Dès le mois de janvier, on constate une légère augmentation du diamètre
— 616 —
du segment sexuel qui passe à 40-45 p. et de la hauteur de l’épithélium, en même
temps qu’une diminution de l’abondance des mucines dans les canaux collec¬
teurs où apparaissent en outre quelques images de mitoses. Chez les Lézards
autopsiés le 9 février, seule l’extrémité profonde du segment sexuel est encore
sans changement. Puis, sur une courte zone de transition où les mitoses sont
particulièrement nombreuses, on voit les cellules s’hypertrophier, perdre leur
mucine et commencer à élaborer des grains de sécrétion érythrophiles, riches
en protides et faiblement APS positifs, plus petits mais par ailleurs très sem¬
blables à ceux de l’épididyme (pl. II, fig. F et G). Le reste du segment sexuel,
et notamment la totalité des canaux collecteurs, est déjà hypertrophié et séreux.
Comme chez d’autres Lézards, la transformation commence manifestement
à proximité de l’uretère et gagne progressivement les zones plus profondes.
Sur une bonne partie de son étendue, le diamètre du segment sexuel du rein
atteint 75 à 80 p et la hauteur de l’épithélium 28 à 33 p.
Au début de mars, le segment sexuel est déjà hypertrophié sur toute sa lon¬
gueur, sans doute depuis une quinzaine de jours. Son diamètre varie entre 110
et 125 p dans sa partie moyenne (un peu plus à l’extrémité distale des canaux
collecteurs, un peu moins à l’extrémité proximale, profonde) et la hauteur de
l’épithélium entre 42 et 50 p. Les cellules épithéliales, prismatiques, sont hautes
et étroites, avec des noyaux sphériques basaux ; les mitoses sont exceptionnelles.
Il n’existe plus, entre le segment sexuel proprement dit et la partie terminale
du segment intermédiaire, qu’une courte zone muqueuse de 150 à 200 p de long
seulement. Le diamètre moyen du segment sexuel augmente encore légèrement
en avril et en mai (pl. II, fig. E) et commence à diminuer au début de juin ;
comme pour l’épididyme, ce phénomène est un peu plus accentué le 22 juin,
sans que l’aspect des cellules soit réellement modifié. Puis l’involution se préci¬
pite, les noyaux se ratatinent, beaucoup deviennent pyenotiques et sont éli¬
minés, tandis que le diamètre du segment sexuel diminue rapidement. Les
cellules restantes se réorganisent, leurs noyaux redeviennent ovoïdes ou sphé¬
riques et enfin des mucines réapparaissent. L’involution est déjà acquise chez
un mâle du 4 juillet, alors qu’elle est beaucoup moins avancée chez un autre
spécimen de la même date. A partir du 19 juillet, le segment sexuel du rein est
au repos et muqueux chez tous les Lézards autopsiés.
Les différences entre les animaux de plaine et de montagne sont analogues
à celles qui ont été décrites pour l’épididyme. A Orédon, le développement du
segment sexuel du rein est nettement moins avancé le 12 mars que chez les
Lézards autopsiés en février à La Rochelle (pl. II, fig. F et G), le retard étant
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. A — E. — Cycle spermatogénétique de Lacerta muralis, en plaine. Écran vert, grossissement
250 diamètres.
A. — 21 août. Hémalun-éosine. Début de spermatocytogenèse.
B. — 12 septembre. Hémalun-éosine. Spermatocytogenèse active. Quelques spermatides,
des premiers stades apparaissent.
C. — 11 octobre. APS-hématoxyline-picro-indigo carmin. Début de spermiogenèse.
D. — 10 mai. Hémalun-éosine. Spermatogenèse continue, vive spermiogenèse.
E. — 4 juillet. A PS-hématoxvline-picro -indigo carmin. Spermatogenèse abortive.
Fig. E — F. — Deux stades du développement des glandes utérines de Lacerta muralis, en plaine.
APS-hématoxvline-picro-indigo carmin, écran vert, grossissement 400 diamètres.
E. — — 4 août, lies glandes utérines sont profondément involuées.
F. — 8 mars (femelle pourvue d’ovules de 4 mm de diamètre et de spermatozoïdes dans les
voies génitales). Hypertrophie considérable des glandes utérines.
II. SAINT GIRONS ET R. DUGUY
PLANCHE 11
Bull. Mus. Ilist. nat 2e sér., t. V2, n° 4, 1970.
617 —
entièrement comblé dès la fin d’avril et peut-être même plus tôt. De même,
l’involution semble plus précoce ; elle est déjà complète chez un individu du
21 juin, les deux autres étant à un stade intermédiaire entre ce dernier et les
sujet de La Rochelle de la même date. Dans les deux groupes, le développement
automnal du segment sexuel est trop faible pour qu’une comparaison soit
possible.
Cycle sexuel des femelles
Les grandes lignes du cycle sexuel des femelles sont aussi faciles à mettre
en évidence que chez les mâles, mais il est plus difficile de connaître avec certi¬
tude le nombre exact des pontes successives au printemps. La meilleure méthode
serait évidemment de suivre attentivement, dans la nature, un certain nombre
de femelles marquées ; cela nous était impossible à Orédon. Toutefois, l’examen
histologique des ovaires permet de connaître, avec une certaine précision, le
passé d’une femelle pendant le mois précédant l’autopsie. Par exemple, il est
facile de voir si un animal pourvu d’œufs dans les oviductes et de corps jaunes
en formation dans l’ovaire en est à sa première ponte ou s’est déjà reproduit
trois à quatre semaines plus tôt, car il existe alors d’autres corps jaunes en voie
de dégénérescence mais non complètement involués. Nous nous sommes refu¬
sés à employer la troisième méthode possible, à savoir le sacrifice et l’examen
superficiel de très nombreuses femelles, les populations d’Orédon n’étant appa¬
remment. pas capables de supporter sans dommage des prélèvements massifs.
A La Rochelle, les femelles de Lacerta muralis sont au repos sexuel complet
en juillet et durant la plus grande partie du mois d’août. Les glandes utérines
sont profondément involuées, leur diamètre variant de 14 à 22 p. et l’épithé¬
lium apparaît principalement constitué par des noyaux irréguliers et riches
LÉGENDE DF. LA PLANCHE II
Fig. A — C. — Variations saisonnières de l’épididyme chez Lacerta muralis , en plaine. Écran vert,
grossissement 250 diamètres.
A. — 12 septembre. A PS-hématoxyline-picro indigo carmin. Repos complet.
B. — 13 novembre. Hémalun-éosine. Début de développement. Remarquer les images de
mitoses dans l’épithélium du canal de l’épididyme et les quelques spermatozoïdes présents
dans la lumière.
C. — 10 mars. APS-hématoxyline-picro-indigo carmin. L’hypertrophie du canal de l’épi¬
didyme est déjà considérable. Remarquer la forte activité sécrétrice des cellules épithé¬
liales, ainsi que la masse de spermatozoïdes mêlés à des grains de sécrétion qui occupe la
lumière.
Fig. D — F. — Variations saisonnières du segment sexuel du rein de Lacerta muralis.
D. — 3 septembre (La Rochelle). Bleu alcian-APS, écran orange, grossissement 65 diamètres.
En noir, le segment sexuel du rein, involué et muqueux, dont les mucines acides retiennent
fortement le bleu alcian.
E. — 30 avril (La Rochelle). APS-hématoxyline-picro-indigo carmin, écran vert, même gros¬
sissement que fig. D. Le segment sexuel, fortement hypertrophié, a perdu son caractère
muqueux. Dans le haut de la figure, le canal déférent, bourré de spermatozoïdes et de
grains de sécrétion épididymaires.
F. — 12 mars (Orédon). APS-hémataxyline-picro-indigo carmin, écran vert, 400 diamètres.
Début d’hypertrophie du segment sexuel du rein. Remarquer les nombreuses mitoses
dans la zone de transition entre la partie déjà hypertrophiée du segment sexuel (à gauche
du cliché) et la partie encore muqueuse (à droite de la figure). Les mucines, APS positives,
apparaissent ici en noir.
Fig. G. — 8 mars (La Rochelle). Tétrazoréaction, écran vert, même grossissement que fig. F. Le
segment sexuel est déjà notablement hypertrophié sur toute sa longueur. Noter la forte réacti¬
vité des grains de sécrétion, riches en protides,
— Ü18 —
en chromatine, tassés les uns contre les autres (pl. I, fig. F). Outre des corps
jaunes en voie de dégénérescence (juillet) ou très involués (août), les ovaires
ne contiennent que des follicules de moins de 2 mm de diamètre. Dès la fin
d’août, les glandes utérines subissent un certain développement : les tubes
glandulaires deviennent nets et leur diamètre atteint 30 à 40 p. On y trouve
souvent une petite lumière centrale et des grains de sécrétion apparaissent à
l’apex des cellules dont les noyaux, basaux, sont devenus plus gros et clairs.
Cet état persiste sans changement jusqu’en février. Durant toute cette période
la taille des follicules ovariens n’augmente pas.
Fig. 4. — Cycle sexuel des femelles.
A. — Variati >ns saisonnières du diamètre des glandes utérines chez Larerta muralis en plaine.
En abscisses : temps en mois ; en ordonnées : diamètre des glandes utérines, en jj..
B — G. — Variations saisonnières du diamètre du plus grand follicule ovarien : B, en plaine ; C, en
montagne.
En abscisses : temps en mois. Les traits épais correspondent à la durée de l’hivernage, les
triangles aux périodes d’accouplement. O = ovulation ; en ordonnées : diamètre du plus gros
follicule ovarien, en mm.
Le développement des glandes utérines est rapide dès les premières sorties
puisque, le 8 mars, leur diamètre atteint 40 à 55 p, les cellules épithéliales étant
littéralement bourrées de granulations (pl. I, fig. F). A la même date, le diamètre
du plus grand follicule ovarien est de 2,4 mm chez une femelle, 4 mm chez
— 619
l’autre, il existe déjà des spermatozoïdes dans les voies génitales de cette der¬
nière. Le 30 avril, deux femelles ont des œufs dans les oviductes. Le 10 mai,
une femelle est pourvue de follicules ovariens de (1 mm, ses glandes utérines
pleinement développées atteignent 65 de diamètre et l’état des corps jaunes
indique qu’il y a eu une ponte 10 à 15 jours auparavant. Le 21 mai, une autre
femelle est gestante. Il existe apparemment une troisième ponte en juin, puisque
le 6 de ce mois un animal est en pleine vitellogenèse et un autre présente des
œufs dans les oviductes. Parmi les trois femelles du 22 juin, l’une a des folli¬
cules ovariens de 7 mm, la seconde est gestante et la troisième vient de pondre,
ainsi que l’atteste la présence de corps jaunes encore florides. Par la suite,
toutes les femelles autopsiées étaient au repos sexuel.
Selon toute vraisemblance, il existe donc trois pontes successives chez les
Lézards de La Rochelle, la première lin avril ou début mai, la seconde fin mai
et la troisième au cours de la seconde quinzaine de juin. Il est évidemment pos¬
sible que quelques individus ne se reproduisent que deux fois durant cette période,
mais toutes les femelles autopsiées entre le 8 mars et le 22 juin étaient soit en
cours de vitellogenèse, soit gestantes ou venant tout juste de pondre. Rappelons
que le séjour des œufs dans les oviductes est d’au moins une semaine.
Il en va tout autrement en montagne. Les premières femelles, capturées le
26 avril, ne sont qu’en début de vitellogenèse et ne possèdent pas de spermato¬
zoïdes dans les voies génitales. Le 12 mai, un animal présente des follicules
ovariens de 5 mm de diamètre et s’est accouplé récemment, deux autres ont
des œufs dans les oviductes. Les trois femelles autopsiées le 21 juin étaient au
repos sexuel complet, avec des corps jaunes manifestement vieux de plus d’un
mois. Il semble donc bien n’y avoir qu’une ponte annuelle en montagne, au
cours de la deuxième quinzaine de mai, c’est-à-dire à une date à peine plus
précoce que celle de la deuxième ponte des femelles de La Rochelle. Par ailleurs,
le développement automnal des glandes utérines est déjà réalisé chez les deux
femelles autopsiées le 31 août.
Toutes les femelles dont le plus gros follicule ovarien atteint ou dépasse
5 mm de diamètre ont des spermatozoïdes dans les voies génitales. Apparem¬
ment, le premier accouplement a lieu au début de mai à Orédon, dans le courant
du mois de mars et sans doute à une date assez variable, selon les individus,
à La Rochelle. Les spermatozoïdes disparaissent après chaque ovulation et un
nouvel accouplement est nécessaire avant la période de reproduction suivante.
Aussitôt après la copulation, les deux poches vaginales des femelles sont dis¬
tendues par une sorte de bouchon vaginal, moins dur et moins bien organisé
que celui des Rhinolophidae par exemple, mais néanmoins caractéristique.
On y reconnaît les gros grains de sécrétion érythrophiles produits par le canal
de l’épididyme des mâles et la majorité des spermatozoïdes est rassemblée en
une masse ventrale ; cependant, il en existe déjà un certain nombre dans la
partie inférieure du tube vaginal. Un peu plus tard, le bouchon vaginal disparaît
et on ne trouve plus de spermatozoïdes que dans les replis de la partie toute
inférieure de l’oviducte. Il existe bien dans la trompe de fausses glandes tubu¬
laires, mais elles ne semblent nullement remplir le rôle de réceptacles séminaux
temporaires, comme chez les Serpents, car les spermatozoïdes ne gagnent cette
région qu’au moment de l’ovulation. A La Rochelle, comme à Orédon, le nombre
des gros follicules ovariens et celui des œufs dans les oviductes varie de 2 à 7,
les chiffres de beaucoup les plus fréquents étant 5 et 6.
Discussion
Ainsi que nous venons de le voir, le cycle sexuel des Lézards de plaine et de
montagne présente de notables différences, particulièrement en ce qui concerne
les femelles. Dans l’ensemble, à Orédon l’activité sexuelle commence plus tôt
en automne (en été pour la spermatogenèse), mais cette avance est compensée
par la longue durée de l’hivernage et, au printemps, les animaux de montagne
sont soit en retard, soit au même stade (spermatogenèse) que les Lézards de
plaine. Enfin, le repos sexuel est également plus précoce à Orédon, la différence
étant plus grande chez les femelles que chez les mâles.
Il n’est pas possible d’éliminer, a priori, l’hypothèse d’une différence d’ordre
génétique entre deux populations aussi éloignées l’une de l’autre. La preuve
ne pourrait en être apportée que par des élevages extrêmement bien conduits,
dans de très vastes terrariums de plein air ; car, s’ils survivent facilement en
captivité, les Lézards des murailles se reproduisent de façon irrégulière au labo¬
ratoire, même lorsqu’ils sont placés dans de bonnes conditions. Cette irrégularité
plaide d’ailleurs en faveur de l’importance des facteurs extrinsèques. Dans la
suite de cette discussion, nous admettrons donc, au moins à titre provisoire,
que les différences constatées entre les deux groupes étudiés ici dépendent du
milieu et nous tenterons d’analyser le ou les facteurs qui en sont apparemment
responsables.
Les Lézards de La Rochelle vivent sous un climat océanique assez chaud
et ensoleillé, au point que les mâles peuvent être vus toute l’année, les sorties
hivernales étant évidemment plus rares et limitées aux belles journées (160 heures
d’insolation en moyenne pour les deux mois de décembre et janvier). Seuls
les animaux capturés le 5 janvier n’avaient pas de proie dans l’estomac. La
période d’activité assez régulière et d’alimentation dure en moyenne neuf mois
chez les femelles (de la mi-février à la mi-novembre), interrompue seulement
par les périodes de pluie ; des sorties exceptionnelles peuvent avoir lieu dès
la fin de janvier. Les Lézards des murailles assurent leur thermorégulation
d’autant plus facilement qu’ils sont rupicoles et assez indifférents au couvert,
si bien qu’ils peuvent profiter même d’une brève éclaircie entre deux averses
et sortir très tôt le matin. Leur température interne est ainsi, durant la plus
grande partie de la journée, au voisinage de l’optimum, soit 32 à 33°C (le pre¬
mier chiffre correspond à la moyenne que nous avons trouvée dans l’Ouest de
la France, le second est donné par Licht et al. (1969) d’après des Lacerta muralis
d’Italie septentrionale). La température des abris varie évidemment avec la
profondeur et, le soir, les Lézards se tiennent fréquemment à proximité de
l’entrée, où il fait plus chaud. Mais au niveau où ils se trouvent pendant la nuit
et durant l’hivernage, c’est-à-dire entre 20 et 30 cm de profondeur, la tempéra¬
ture est assez uniforme, passant par un minimum en février (7,5°) et ne dépas¬
sant pas 13° en été.
La situation est évidemment différente à Orédon, soumis à un climat monta¬
gnard assez rude, avec un hiver prolongé. Toutefois, la belle saison est égale¬
ment chaude et ensoleillée. La période d’activité dure environ six mois et demi
chez les femelles (du début d’avril à la mi-octobre), sept mois et demi à huit
mois chez les mâles (première quinzaine de mars à la fin d’octobre). Dès les
premières sorties, qui ont lieu pour les mâles sur des rochers entourés de neige
— 621
et sont d’ailleurs brèves, la température des Lézards peut dépasser 24° au
soleil, bien que celle de l’air soit encore voisine de 0° et parfois même inférieure.
A partir de la deuxième quinzaine d’avril l’optimum est atteint sans difficulté
et, de mai au début de septembre, la période de chauffage continu est réduite
au début de la matinée et à la fin de l’après-midi, comme à La Rochelle. Grâce
à la couverture de neige, la température des abris (au-dessous de 20 cm) n’est
jamais inférieure à 5° et elle atteint 12 à 14° en été.
Du point de vue des Lézards, la différence entre les deux biotopes porte donc
essentiellement sur la durée de l’hivernage, ininterrompu en montagne et long
de plus de quatre mois chez les mâles, cinq et demi chez les femelles, alors qu’à
La Rochelle il est discontinu chez les mâles et dure à peine trois mois chez les
femelles. Toutefois, de mai à août, les journées sont un peu plus courtes dans
les Pyrénées du fait de la latitude et de plus — tout au moins dans les rochers
de la rive Nord du lac d’Orédon — la durée de l’insolation quotidienne se trouve
nettement réduite par les crêtes avoisinantes. Au total, durant la belle saison,
la période pendant laquelle les Lézards peuvent atteindre leur température
optimale est inferieure d’environ 2 h par jour à Orédon. Durant toute l’année,
la température des abris est voisine dans les deux cas.
L’influence respective de la photopériode et de la température sur le cycle
spermatogénétique des Lézards a été l’objet de plusieurs études expérimentales
portant sur des espèces variées : Lacerta muralis (Licht et al., 1969), Lacerta
sicula (Galgano, 1951 ; Fischer, 1967 ; 1968 ; Licht et al., 1969), Xantusia
vigilis (Bartholomew, 1950, 1953), Anolis carolinensis (Fox et Dessauer,
1958 ; Licht, 1966 ; 1967 a et b) et divers U ma (Mayew, 1964). Une discussion
détaillée de ces résultats expérimentaux — souvent difficiles à interpréter et
parfois contradictoires — sortirait du cadre de cet article et ferait d’ailleurs
double emploi avec celle de Licht et al. Au moins pour les Lézards des zones
tempérées et méditerranéennes, tels que les Lacerta, on peut admettre une
influence prépondérante de la température ; des températures élevées mais
non nocives (c’est-à-dire de l’ordre de l’optimum pendant la journée, avec un
refroidissement nocturne) prolongent la période de repos estival du testicule
et, au contraire, déclenchent ou favorisent une spermiogenèse accélérée à partir
du milieu de l’hiver. Inversement, des températures plus basses que celles aux¬
quelles les Lézards sont normalement soumis (par exemple un maximum diurne
ne dépassant pas 20°) accélèrent la reprise d’activité en été et ralentissent la
spermatogenèse au printemps. Les températures très basses (constamment
inférieure à 12°) stoppent toute évolution, comme c’est le cas dans la nature
pendant l’hivernage. Par ailleurs, la photopériode ne semble jouer qu’un rôle
effacé chez Lacerta muralis ; chez d’autres espèces, son allongement se combine¬
rait à l’augmentation de la température pour favoriser une reprise d’activité
en hiver.
A la lumière de ces données, on peut aisément concevoir la raison d’une sper¬
matogenèse plus précoce, en été, chez des Lézards de montagne soumis à des
périodes de chauffage nettement plus courtes ; l’arrêt, également plus précoce,
de l’activité spermatogénétique en juin de l’année suivante, apparemment inexpli¬
cable par les conditions climatiques, pourrait être simplement dû à un cycle
endogène de durée constante arrivé à son terme. Il est également certain que
les températures hivernales, même à La Rochelle où le nombre d’heures d’enso¬
leillement et de chauffage est loin d’être négligeable, sont responsables de l’arrêt
— 622 —
ou de l’extrême ralentissement de la spermiogenèse, sa reprise étant liée au
contraire aux conditions de vie du printemps et très probablement à la tempé¬
rature. Ces résultats étaient prévisibles, mais il est intéressant de constater
qu’en montagne, malgré un déficit thermique considérable par rapport à La
Rochelle, le cycle spermatogénétique se déroule aisément et de façon tout à
fait normale. La sensibilité de la lignée séminale au froid ne joue manifestement
aucun rôle dans la limitation, en altitude ou en latitude, de l’espèce.
Il n’existe, à notre connaissance, aucune étude expérimentale consacrée à
l’influence des facteurs externes sur le développement des caractères sexuels
secondaires de Reptiles. Seule l’étude des cycles, faite chez plusieurs espèces,
a montré la fréquence d’une dissociation diastémo-spermatique dans les régions
tempérées, alors que dans les régions plus chaudes le développement des carac¬
tères sexuels secondaires et la spermatogenèse (de type pré-nuptial) vont de
pair ; c’est le cas, par exemple, chez Anolis ccirolinensis (Fox, 1958) et les Lézards
désertiques. Les faits qui se dégagent de nos constatations sont la légère poussée
de développement automnal, plus nette au niveau de l’épididyme que du seg¬
ment sexuel du rein, l’arrêt total de l’évolution pendant toute la durée de l’hiver¬
nage et l’extrême rapidité du développement dès le début de la période d’acti¬
vité vernale. On note, entre Orédon et La Rochelle, le même décalage à l’automne
que pour la spermatogenèse, mais il existe entre les deux groupes des différences
beaucoup plus accusées au printemps, en sens inverse des précédentes. Bien
que déjà pouvus de spermatozoïdes, les Lézards de montagne sont certaine¬
ment incapables de s’accoupler au mois de mars. Toutefois, le retard est vite
comblé et si le développement des caractères sexuels secondaires est sans doute
un peu plus sensible que la spermatogenèse à la température, ce facteur n’inter¬
vient probablement pas dans la répartition de Lacerta muralis.
Chez les Reptiles, comme chez les Oiseaux, la vitellogenèse des femelles est
un phénomène physiologiquement bien différent de la spermatogenèse des
mâles ; elle requiert une dépense d’énergie beaucoup plus considérable et on
pouvait prévoir, a priori, que les facteurs écologiques l’influenceraient de façon
plus nette. Effectivement, on a constaté depuis longtemps que les Serpents
ovovivipares dont la distribution inclut des zones thermiques variées ne se
reproduisent pas tous les ans dans les parties les plus froides de leur aire de
répartition (voir Tinki.e, 1962, pour la bibliographie). Le phénomène est parti¬
culièrement net pour Vipera aspis (Saint Girons, 1957), puisqu’à la limite
septentrionale de leur habitat, les femelles ne se reproduisent plus que tous
les trois ans. Vipera berus a un cycle biennal non seulement en Finlande (Vai-
nio, 1932), mais également dans les Alpes au-dessus de 1 000 m (Saint Girons
et Kramer, 1963). Cependant, ce phénomène n’a jamais été constaté chez
des Serpents ovipares qui pondent apparemment tous les ans, quel que soit
le milieu où ils se trouvent ; on pourrait donc penser que c'est la longueur de
la gestation dans les climats froids qui empêche les femelles de reconstituer
les réserves nécessaires à la vitellogenèse de l’année suivante.
A notre connaissance, le seul exemple de cycle sexuel biennal chez un Lézard
est celui des Amphisbéniens du Maroc (Bons et Saint Girons, 1963) ; mais,
outre qu’il s’agit d’un groupe de fouisseurs bien particuliers, souvent rangés
dans un sous-ordre à part, la répartition limitée des deux espèces étudiées, l’une
ovovivipare, l’autre très probablement ovipare, ne permet aucune conclusion
— 623 —
d’ordre écologique. Dans les régions tempérées, le Lézard vivipare ( Lacerta
vivipara ) se reproduit tous les ans, une seule fois évidemment, mais les espèces
ovipares ont le plus souvent deux à trois pontes annuelles, à intervalles rappro¬
chés. Il existe d’ailleurs un rapport évident entre le nombre des pontes par
an (probablement une seule chez L. lepida, deux chez L. viridis et L. agilis ,
deux à trois chez L. muralis) et la taille de l’animal, phénomène logique puis¬
qu’une année ne correspond pas au même temps physiologique pour une petite
et pour une grande espèce. Dans l’Indre, d’après Rollinat (1934), les femelles
de L. muralis pondent deux ou trois fois par an, la première ponte ayant lieu
un peu plus tard qu’à La Rochelle. En Loire-Atlantique, nous avons observé
deux pontes annuelles, la première au début de mai, la seconde à la fin de ce
mois ou au début de juin.
Les trois pontes de La Rochelle représentent sans doute un maximum pour
l’espèce, au moins à cette latitude, la ponte unique d’Orédon correspondant à
un minimum d’autant plus curieux que sa date n’est pas particulièrement tar¬
dive. Il est assez probable que, comme chez d’autres Reptiles, la limite alti¬
tudinale absolue est due à l’abaissement de la température qui ne permet plus
aux embryons de se développer dans le sol. Mais la baisse de fécondité des femelles
rend certainement les populations plus fragiles, avant même que ne joue le
phénomène précédent.
Résumé
Le cycle sexuel de deux populations de Lacerta muralis vivant l’une en plaine (La
Rochelle, Charente-Maritime, 46°12' Lat. Nord, hivernage discontinu chez les mâles
et durant environ trois mois chez les femelles), l’autre en montagne (Orédon, Hautes-
Pyrénées, 42°50' Lat. N., 1 850 m. d’altitude, durée de l’hivernage de plus de quatre
mois chez les mâles et de cinq mois et demi chez les femelles), a été comparé.
Chez les mâles on constate, en montagne, une involution un peu plus précoce (deux
à quatre semaines) du testicule et des caractères sexuels secondaires en juin. La sper¬
matogenèse recommence également plus tôt en été. Au mois de mars (date des premières
sorties des mâles en montagne), la spermatogenèse est au même stade dans les deux
populations, alors que le développement des caractères sexuels secondaires a deux
mois de retard chez les Lézards de montagne, retard qui est comblé en quelques semaines.
Les femelles de plaine ont le plus souvent trois pontes par an, la première à la fin
d’avril ou au début de mai, la seconde à la fin de mai et la troisième durant la deuxième
quinzaine de juin. En montagne, il n’existe apparemment qu’une seule ponte, au cours
de la deuxième quinzaine de mai. Le nombre d’œufs par ponte ne diffère apparemment
pas dans les deux cas.
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40
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 4?. — N» 4, 1970 (1971), pp. 626-643.
RÉVISION DES POISSONS MARINS
DE LA FAMILLE DES B A T RA CHOIDIDAE
DE LA CÔTE OCCIDENTALE AFRICAINE
Par Ch. ROUX
Les poissons de la famille des Batrachoididae de la côte ouest-africaine, récol¬
tés jusqu’ici, se répartissent des côtes du Maroc au sud de l’Angola en quatre
genres et cinq espèces.
Ce groupe, pour restreint qu’il soit, n’en présente pas moins des difficultés
certaines. Cela apparaît déjà quand on voit qu’il y a presque un genre par espèce.
Ces poissons présentent une unité structurale évidente de morphologie générale,
mais ils offrent par ailleurs des différences telles qu’il semble logique de leur
donner une valeur générique, surtout quand on élargit les comparaisons aux
poissons de la même famille habitant les côtes américaines.
Une révision des Batrachoididae de la côte ouest-africaine s’est avérée néces¬
saire. Les difficultés apparues au cours du temps dans la systématique de ces
poissons sont dues pour une part aux caractères de coloration et de dentition,
qui ont servi de base aux premières descriptions. La coloration varie sans doute
suivant le lieu et l’âge — peut-être le sexe pour certaines espèces — et la denti¬
tion varie avec l’âge, le nombre de rangées de dents augmentant. Beaucoup
d’espèces basées sur ces deux caractères sont entrées en synonymie. Par contre,
le cas existe aussi où des espèces valables ont été confondues et cela sans doute
parce que les auteurs n’ont pas eu en mains le type spécifique et ont dû se con¬
tenter des données parfois insuffisantes de la littérature.
J’ai eu l’avantage de pouvoir rassembler des espèces provenant des musées
de Leyde, Bruxelles, Vienne, Paris, ainsi que des poissons recueillis au cours
de la campagne de chalutage dans le golfe de Guinée (G. T. S. 1963-1964) et
envoyés par le centre de tri de Washington. J’ai pu ainsi éclaircir quelques pro¬
blèmes demeurés en suspens.
Je me suis servi comme référence de base des deux travaux suivants :
Ogilby, J. D., 1908 : Révision of the Batrachoididae of Queensland. Ann. Queensland
Muséum, n° 9, part II, pp. 43-57.
Smith, J. L. B., 1952 : The fishes of the family Batrachoididae from South and East
Africa. Ann. Mag. nat. Hist., sér. 12, vol. 5, pp. 313-339.
Il ne m’a pas été possible cependant d’adopter totalement les noms de genre
créés par ces auteurs, beaucoup d’entre eux concernant des poissons au corps nu.
Toutes les espèces provenant de la côte ouest-africaine que j’ai pu observer
sont écailleuses et sont dotées d’épines pleines.
Les caractères principaux reposent sur la présence ou l’absence d’un fora¬
men axillaire, ou d’une poche axillaire. Comme Boeseman (1963) l’écrit, ces
données pourraient bien avoir une valeur générique.
- 627 —
Les caractères secondaires utilisés par Ogii.iiy et Smith : formules des rayons
des nageoires, offrent un intérêt évident ; mais, comme une certaine variation
est déjà notable sur un petit nombre d’individus, il est indispensable d’y adjoindre
des caractères complémentaires. On les trouvera dans le nombre des pores
simples ou doubles des lignes latérales, dans la forme de la narine antérieure
et dans les caractéristiques de la face interne des pectorales.
Fig. 1. — Zone axillaire des pectorales.
1, foramen axillaire (//. didactylus) ; 2, poche axillaire [P. elminensis ) ; 3, poche axillaire [P. rossignoli),
(m. o. = membrane operculaire.)
Les narines antérieures des espèces ouest-africaines sont simplement tubu¬
laires ou encore s’ouvrent au flanc d’une protubérance surmontée de tenta¬
cules simples ou branchus (fi g. 4).
La face interne des pectorales et la zone axillaire tout entière offrent des
aspects particuliers assez remarquables. Tout l’ensemble doit participer plus
ou moins à une activité sécrétoire, dont les poches ou les foramens axillaires,
quand ils existent, sont un cas particulier.
Les bases interradiaires de la face interne des pectorales montrent souvent
chacune une membrane qui délimite une sorte de gousset, bien visible chez
Batrachoides liberiensis par exemple (fig. 2). Ce gousset est parfois bordé en
position distale d’une cloison transverse un peu épaissie ou encore la gouttière
Fig. 2. — Face interne des pectorales.
1, logettes interradiaires [P. elminensis) ; 2, « goussets » interradiaires [B. liberiensis).
interradiaire est barrée transversalement de deux à trois cloisons minces ( Halo -
batrachus didactylus). Parabatrachus elminensis montre des séries de logettes
interradiaires (fig. 2). Un autre cas consiste en l’absence totale des goussets,
mais la peau est alors particulièrement épaissie sur les rayons et la base des pec¬
torales, et on remarque parfois de minces crêtes interradiaires obliques. La peau
du pli axillaire et surtout celle du corps voisine du pli axillaire offrent chez
— 628 —
quelques espèces des figures particulières, certainement liées aussi à une fonc¬
tion sécrétoire.
Quelques termes doivent être définis, bien qu’il soit assez difficile de les expri¬
mer convenablement :
Un foramen axillaire est un orifice presque toujours très étroit, à l’aspect
de pore (on dit aussi pore axillaire). Il sert d’exutoire à une cavité glandulaire
sous-jacente. Il est situé à la partie supérieure de l’aisselle (fig. 1).
Une poche axillaire est un creux en doigt de gant ou en forme d’entonnoir,
situé à la partie supérieure de l’aisselle et dans son axe médian ; son ouverture,
selon les espèces et la taille du spécimen, est plus ou moins grande ; le diamètre
de l’ouverture évasée vers l’extérieur est toujours plus grand que celui de la
cavité interne glandulaire (fig. 1).
LES GENRES DE BATRÀCHOIDIDAE
DE LA CÔTE OUEST-AFRICAINE
Je considère quatre genres en me référant aux caractères de la zone axillaire
(foramen, poche ou aisselle nue), au nombre de vertèbres et à la forme des narines
antérieures. Ils répondent aux normes exposées dans le tableau ci-dessous :
Corps écailleux
1. Présence d’un foramen, exutoire d’une cavité sécrétoire — situé juste sous l’extré¬
mité supérieure de la membrane operculaire. Moins de 30 vertèbres.
Genre Halobatrachus Ogilby, 1908
Espèce-type du genre : Gadus tau Bloch, 1783 (non Gadus tau Linné, 1766, nec
Batrachoides tau Lacépède, 1800).
= Batrachus didactylus Schneider, 1801.
2. Pas de foramen axillaire, mais une poche infundibulaire, d’ouverture plus ou moins
vaste, située dans le haut du pli axillaire. Moins de 30 vertèbres.
Genre nouveau : Parabatrachus gen. nov.
Espèce-type : Batrachus elminensis Bleeker, 1863.
3. Pli axillaire nu, sans foramen ni poche, mais parfois sécrétoire.
— moins de 30 vertèbres :
narine antérieure portant des tentacules.
Genre Chatrabus Smith, 1949
Espèce-type : Batrachoides melanurus (Barnard, 1927).
— plus de 30 vertèbres :
narine antérieure tubulaire, sans tentacule.
Genre Batrachoides Lacépède, 1800
Espèce-type : Batrachoides tau Lacépède, 1800
= Batrachus surinamensis Schneider, 1801.
HALOBATRACHUS
Fig. 3. — Schémas de la région frontale des diverses espèces et positions réciproques de
a, narines antérieures ; b, narines postérieures.
630 —
Les espèces de Batraehoididés de la côte ouest-africaine peuvent être ana¬
lysées à l’aide de la clef suivante :
Batrachoididae à corps Écaille xj x
I. — Foramen axillaire
Une seule épine sous-operculairc ; D = III, 20 à 21 ; A — 16. H alobatrachus didactylus
II. — Pas de foramen axillaire
1. Poche axillaire d’ouverture plus ou moins vaste.
— environ 60 pores à la ligne latérale dorsale . Parabatrachus elminensis
— environ 35 pores à la ligne latérale dorsale . Parabatrachus rossignoli
2. Pli axillaire nu, sans foramen ni poche.
— petits yeux compris environ 10 fois dans la longueur de la tête .
Batraclioides liberiensis
— yeux grands compris environ 5 fois dans la longueur de la tète .
Chatrabus damaranus
Genre Halobatrachus Ogilby, 1908
H alobatrachus didactylus (Schneider, 1801)
Gadus tau Bloch, 1783 (non Gadus tau Linné, 1766, nec Batrachoides tau Lacépède,
1800), Oecon. Naturg. des Fische Deutchlands, Berlin.
Batrachus didactylus Schneider, 1801 : M. F,. Blochii Systema Ichthyologiae. — Bleeker
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631
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cium quos in itinere per brasiliam annos 1817-20 ... Münich 1831 (2e partie) ; ex
Cuvier, in litt. (fide Agassiz, l. c., texte p. 132) ; = B. punctulatus, pl. 74, Agassiz
1831, l. c.
Batrachus punctulatus Valenciennes, 1837, Hist. Nat. Pois. t. XII, p. 497.
Batrachus conspicillum Valenciennes, 1837, l. cit. p. 495 (= Gadus tau Bloch).
Batrachus barbatus Valenciennes, 1837, l. cit. p. 498 (= B. didactylus Schneider).
Batrachus planifrons Guichenot, 1850. Exploration scientifique de l’Algérie. [La
planche V qui représente cette espèce a par erreur pour légende B. algeriensis, comme
le précisent les « changements et rectifications » imprimées à la fin de l’index de
l’ouvrage].
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Leiden, n° 61. An annotated list of fishes from the Niger Delta, p. 42 (Reg. n° 2114).
Je donne ici les mesures (en mm) de spécimens provenant des côtes du Maroc
(1), de Mauritanie (2), de Sierra Leone (3) et du Ghana (4).
2 épines operculaires, 1 épine suboperculaire
D = III, 21 (19 à 21)
A = 16 à 17
P = 24 à 25
Le nombre de vertèbres comptées sur radiographies est de 29.
— 632 —
La face interne des pectorales montre des goussets basaux interradiaires. Le
spécimen du Maroc présente en plus quelques rares cloisons transverses dans
les gouttières ; nous n’en voyons pas sur les autres. La région du pli axillaire
comporte des replis de peau tant sur la base de la pectorale que sur la partie
du corps avoisinante. Il existe dans le haut du pli axillaire un petit pertuis,
le foramen axillaire, situé juste sous l’extrémité de la membrane operculaire,
qui conduit à une cavité glandulaire.
Les pectorales atteignent plus ou moins le niveau de l’anus. Les ventrales
qui sont assez larges atteignent généralement la moitié de la longueur des pec¬
torales ; elles sont parfois un peu plus courtes. Les rayons les plus longs de la
dorsale sont environ une fois et demie aussi longs que la hauteur du pédoncule
caudal.
Ligne latérale. Il y a deux lignes latérales, une dorsale et une ventrale. La
ligne dorsale contient environ 48 pores et la ligne ventrale quelque 40 pores,
ceux du début étant difficiles à distinguer. Les pores sont doubles sur les deux
lignes. Les deux lignes latérales vers la fin de leur parcours subissent un léger
décalage qui les ramènent plus près de la ligne médiane du pédoncule caudal.
Chaque groupe de pores est accompagné d’une paire de minuscules lambeaux
cutanés.
Barbillons. A l’avant de la mandibule une double bordure de barbillons bien
visibles, simples, encadre un sillon où l’on voit une quinzaine de pores. Cette
double bordure est suivie sur les côtés de la mandibule d’une file unique de
barbillons simples et assez longs. Sur nos spécimens, ces barbillons sont presque
tous plus ou moins aplatis et un peu festonnés ; ils peuvent être qualifiés de
simples cependant, surtout en comparaison des barbillons d’autres espèces.
Narines. La narine postérieure est située devant l’œil ; la narine antérieure
s’ouvre sur le bord frontal — elle est plutôt tubuliforme, l’ouverture étant placée
vers le sommet ; elle est accompagnée de tentacules digitiformes généralement
disposés en deux groupes qui la surplombent en nombre variable (12 à 20 au
total) (fig. 3 et 4).
La mâchoire supérieure a trois rangées de dents en avant et deux sur les
côtés. Les dents vomériennes sont sur deux à trois rangées et les dents palatines
sur une à deux. Les dents mandibulaires, sur trois rangs en avant, passent à une
seule rangée sur les côtés. Le maxillaire s’étend en arrière au-delà du bord pos¬
térieur de l’œil, à un demi-diamètre oculaire ou davantage.
La coloration paraît assez variable. Le corps est barré transversalement sur
le dos de quatre bandes brun foncé. La face inférieure est claire, uniforme. La tête
comporte trois raies brunes transversales, l’une entre les yeux et l’autre en arrière
des yeux ; la 3e au niveau des épines operculaires et plus ou moins en chevron,
la pointe vers l’avant. Le corps et la tête sont parsemés de petites taches foncées
plus ou moins ocellées et enserrées dans un réseau clair. La dorsale a des lignes
brunes obliques. Les pectorales et la caudale ont des taches brunes arrondies
disposées en lignes concentriques. Sur les spécimens étudiés, les épines de la
dorsale et de l’opercule ont leur extrémité assez souvent insérée dans une tache
claire.
Distribution. Cette espèce paraît assez courante du Maroc au Ghana et ne
semble pas dépasser beaucoup vers l’Est cette limite méridionale. Elle a été
capturée au cours de la campagne de chalutage dans le golfe de Guinée entre
30 et 50 m de profondeur.
Genre Parabatrachus nov. gcn.
Parabatrachus elminensis (Bleeker, 1863)
Balrachus elminensis Bleeker, 1863. Mémoire sur les Poissons de la côte de Guinée.
Nat. Verh. Hall. Maatsch. Wetens. Haarlem, p. 98. — Boeseman, M., 1963. An anno-
tated list of fishes from the Niger Delta, Zool. Verh., n° 61, p. 43.
Batrachus congicus (?) Reichenow, A., 1877. Übersicht der Fische aus Chinchoxo und
anderen Gegenden Westafrikas welche du Afrikanische Gesellsehaft dem Berliner
Zoologischen Muséum, bearbeitet von Hern Dr. A. Reichenow. Mon. Akad. Berlin,
pp. 621-624,
Batrachus budkeri Roux, 1957. Poissons marins, in : Mollusques, Crustacés, Poissons
marins des côtes d’A.E.F., O. R. S. T. O. M., Paris, p. 221, fig. 95.
11 ne m'a pas été possible d’examiner le type de Batrachus congicus Reiche¬
now, dont les auteurs en dehors d’OciLBY ne semblent jamais avoir fait mention.
Cependant, la description originale m’incite à penser qu’il s’agit bien là d’un
synonyme de Parabatrachus elminensis dont j’ai pu étudier le type. Ce spécimen
type du Musée de Leyde est très macéré, néanmoins l’examen approfondi des
caractères de la narine antérieure, de la zone axillaire et des pectorales, la
ligne latérale et les traces de coloration qui subsistent m’ont conduit à admettre
l’identité de Batrachus budkeri Roux, 1957 avec Parabatrachus elminensis (Blee¬
ker, 1863). Je dois pourtant signaler que le spécimen du Musée de Leyde semble
bien présenter une vertèbre de plus que les autres exemplaires que j’ai pu obser¬
ver et qu’il a davantage de rayons à la dorsale et l’anale, mais il est de très
grande taille et peut-être s’agit-il là d’un individu sortant des normes ; le lieu
même de sa provenance : Elmina au Ghana, s’il est exact (et c’est probable),
est vraiment le point le plus extrême vers le Nord où on ait capturé ce poisson
jusqu’ici. Cependant, il montre par ailleurs absolument tous les caractères que
l’on retrouve chez les Batrachoididae de la forme que j’avais nommée Batra¬
chus budkeri, et spécialement les formations très particulières de la face interne
de la pectorale que je décrirai plus loin. A mon avis, il ne fait pas de doute que
tous les spécimens montrant tout cet ensemble de caractéristiques doivent
appartenir à la même espèce pour laquelle la dénomination « elminensis » a
priorité. Je donne ici les mesures de quatre spécimens : le type de Leyde, du
Ghana (1), un poisson des parages de Pointe-Noire (2), un poisson des parages
du Cabinda (3) et le spécimen-type de B. budkeri (4).
— 634 —
2 épines operculaires, 2 pointes suboperculaires (une épine bifide).
Parabatrachus elminensis, depuis sa description par Bleeker en 1863, est
demeuré, dans la littérature, pratiquement synonyme de Halobatrachus didac-
tylus (Schneider). Pourtant, comme le fait justement remarquer Boeseman
(1963), la présence d’une poche axillaire chez P. elminensis et d’un foramen
chez H. didactylus suffit déjà à séparer les deux espèces.
La poche axillaire de P. elminensis a une ouverture très restreinte chez les
spécimens de faible taille. Mais il n’est pas possible de la confondre avec le
foramen de //. didactylus : chez ce dernier, le foramen est plutôt situé sur le
côté corps de l’aisselle, juste sous l’extrémité de la membrane operculaire ;
chez P. elminensis, la poche intéresse tout le haut de l’axe médian du pli axil¬
laire et la membrane operculaire passe en pont au-dessus de son ouverture.
Face interne des pectorales. Elle présente chez P. elminensis un aspect carac¬
téristique. A la base des gouttières interradiaires il n’y a pas de « goussets »
creux comme chez Halobatrachus didactylus, mais les gouttières sont occupées
par une série de logettes disposées l’une à la suite de l’autre. Elles sont en nombre
variable et on peut en compter jusqu’à une quinzaine. Chez quelques individus
tous les espaces interradiaires n’ont pas ces formations, mais parfois seulement
ceux situés dans la zone médiane de la nageoire. Les logettes sont aussi en
nombre variable selon les gouttières interradiaires (fig. 2).
Le type de P. elminensis ne présente que deux ou trois logettes par espace inter-
radiaire. Les spécimens de Pointe-Noire et du Cabinda en présentent de 12 à 15
au maximum au milieu de la nageoire et environ moitié moins sur les côtés.
Sur toute la zone de l’aisselle, la base de la pectorale, le pli axillaire et le
côté du corps couvert par la pectorale, la peau est godronnée. Sur la partie du
corps recouverte par la pectorale ce sont des formations creuses très marquées
— de dessins divers — arrondies, arquées ou vermiculées. Une tache foncée
— 635 —
intéresse la partie supérieure de cette zone. Nous la retrouvons, ainsi que les
cavités apparemment sécrétoires, sur tous les spécimens observés.
Lignes latérales. Il y a deux lignes latérales sur chaque côté, une suit le profil
dorsal et l’autre le profil ventral. La ligne latérale dorsale présente une soixan¬
taine de pores bordés chacun de deux lambeaux cutanés courts. Chaque pore
est double d’apparence, composé de deux parties très étroitement juxtaposées.
Cette disposition est très difficile à préciser sur le type dont les pores de la ligne
latérale sont très malaisés à observer. J’ai pu en voir cependant quelques-uns
présentant cet aspect.
Sur la fin de son parcours, la ligne latérale dorsale subit un léger décalage
qui la rapproche de la ligne médiane du pédoncule caudal. La ligne latérale
ventrale en fait autant.
Les barbillons mentonniers, à l’avant, sont filamenteux, généralement simples,
parfois bifides ; ils sont rangés en deux lignes, une externe, et une interne portée
sur une mince frange, qui bordent un sillon au fond duquel s’ouvrent environ
14 pores ornés chacun d’une paire de courts lambeaux cutanés. Le sillon se
termine de chaque côté sur un assez large orifice. En poursuivant vers l’arrière
sous la mandibule, jusqu’au niveau de la commissure, on remarque deux autres
foramens surmontés chacun sur l’extérieur d’une crête de barbillons frangés
et ornés sur leur bord même de courts barbillons.
Narines. Les narines postérieures s’ouvrent juste devant les yeux ; elles ont
une forme plus ou moins circulaire et sont bordées d’une collerette. Les narines
antérieures s’ouvrent sur le bord frontal, chacune à la base du pied d’une touffe
de tentacules. Entre les narines antérieures, le bord frontal s’incurve légère¬
ment vers l’arrière et porte quatre paires de courts barbillons (fig. 3 et 4).
Dentition. Les dents de la mâchoire supérieure en trois rangées en avant
passent progressivement à une seule rangée latéralement. Le vomer a trois ou
quatre rangs de dents, les palatins un ou deux. La mandibule a quatre à cinq
rangées de dents en avant, puis sur les côtés deux, puis une seule.
Coloration (en alcool). Elle est brunâtre plus ou moins foncée sur le dos. Les
flancs et l’abdomen sont brun clair ou chamois. Un réseau de lignes brunes irré¬
gulières couvre de mailles presque tout le corps et atteint même la face infé¬
rieure, à l’exception de l’abdomen tout entier ou en partie. Le réseau est parti¬
culièrement dense sur la tête et sous la mâchoire inférieure. La dorsale rayonnée
et l’anale sont marquées de stries brunes obliques que l’on retrouve sur les ven¬
trales et les pectorales. Une tache foncée marque le corps sous la pectorale au
voisinage de la poche axillaire.
Distribution. Du Ghana (Elmina) jusqu’aux parages de l’embouchure du
Congo. Il semble jusqu’ici le plus courant du Gabon au Congo.
Parabatrachus rossignoli (Roux, 1957)
Batrachus rossignoli Roux, Ch., 1957. Poissons marins, in : Mollusques, Crustacés,
Poissons marins des côtes d’A.E.F., O. R. S. T. O. M., Paris, p. 221, fig. 95. — Poll, M.,
1959 ( pro parte). Expédition océanographique belge dans les eaux côtières africaines
de l’Atlantique sud, vol. IV, fasc. 3 R. Poissons. V. Téléostéens acanthoptérygiens
(2e partie), p. 334.
— 636 —
Fig. 7. — Parabatrachus rossignoli.
Cette espèce est caractérisée, comme la précédente, par la présence d’une
poche axillaire. Elle occupe la partie supérieure de l’axe médian de l’aisselle
et est très large d’ouverture. Elle a l’aspect d’un renforcement en doigt de gant,
bordée au-dessus, comme d’un auvent, par une membrane issue de la base de la
pectorale. La membrane operculaire passe en pont au-dessus de l’ensemble (fig. 1).
Boeseman (1963) a émis l’hypothèse d’un rapprochement possible entre
P. elminensis et P. rossignoli, en s’appuyant principalement sur les caractères
du nombre des rayons de la dorsale et de l’anale, et en particulier sur les carac¬
téristiques de cette espèce telles que les indique Poll (1959). J’ai pu consulter
les collections belges et j’ai pu me rendre compte de ce que les poissons étiquetés
sous le nom spécifique « rossignoli » groupent deux espèces différentes, l’une
étant bien P. rossignoli et l’autre étant Chatrabus damaranus (Barnard, 1927).
Cette confusion, jointe aux normes particulières du type de P. elminensis, ne
pouvait faciliter la compréhension des divisions spécifiques. Heureusement, la zone
axillaire et la narine antérieure ont permis de mieux caractériser P. rossignoli.
Je donne ici les mensurations en mm de l’holotype (1) et celles de deux autres
poissons (2 et 3) de Pointa Albina.
2 épines operculaires, 1 suboperculaire.
— 637 —
Pectorales et zone axillaire. Chez cette espèce, nous ne voyons ni les « gous¬
sets » des bases interradiaires des pectorales de H. didaclylus, ni les logettes de
P. elminensis, mais c’est toute la peau sur les rayons et dans les gouttières inter¬
radiaires qui est le siège d’une activité sécrétoire plus considérable que chez
d’autres espèces peut-être, car elle apparaît plus épaisse. Elle fait des replis
sur la base des pectorales et dans la zone axillaire, qui comporte une poche
plus ou moins profonde selon les individus.
Lignes latérales. Il y a deux lignes latérales visibles, une dorsale et une ventrale.
Les pores des lignes latérales sont doubles. On compte environ 40 pores doubles
à la ligne latérale dorsale, chacun d’eux bordé de deux lambeaux cutanés. Il y a
environ 30 pores à la ligne latérale ventrale. Sur le pédoncule caudal, entre les
deux lignes latérales, il y a quelques pores. Sur la caudale les deux lignes latérales
se poursuivent quelque peu, comme chez toutes les autres espèces du reste.
Barbillons mentonniers. Ils sont disposés en deux séries, chacune formant les
lèvres d’un sillon. Le fond du sillon est occupé par des pores au nombre de 12.
Chaque pore est bordé d’une paire de barbillons, un à l’avant, l’autre à l’arrière.
Ces barbillons sont plats, à base large. Ils se terminent parfois en une pointe
filamenteuse. Le sillon aboutit de chaque côté à un assez large pore.
Narines. Les narines postérieures sont de simples ouvertures circulaires. Les
narines antérieures, à l’extrémité d’un lobe frontal charnu, sont tubulaires,
l’ouverture étant en haut. Elles sont chacune ornées à leur extrémité d’un ten¬
tacule unique (un spécimen cependant en montre deux sur une seule des narines
antérieures) (fig. 3 et 4).
Dentition. Les dents de la mâchoire supérieure sont assez petites, coniques
et pointues. Sur le type, elles sont en trois rangées à l’avant, puis progressivement
sur les côtés elles passent à deux et une seule rangée. Il en est de même pour la
mandibule. Les dents vomériennes et palatines sont en une seule rangée.
Coloration (en alcool). Elle est brunâtre sur le dos et beige sur la face inférieure.
On remarque 3 à 4 taches transversales brunes sur les flancs, qui ressortent
sur le fond beige. Deux des taches intéressent la base de la dorsale, une troi¬
sième située sur le pédoncule caudal marque aussi parfois la base de la fin de
la dorsale. Ces tache transverses sont bien nettes sur la moitié supérieure des
flancs. Elles s’estompent rapidement sur la partie inférieure. La face inférieure
du corps est pratiquement uniformément beige. Le dessus de la tête comporte
deux bandes transverses brunes, une en arrière des yeux, suivie d’une seconde
à peu près au milieu de la longueur de la tête. La dorsale épineuse est au milieu
d’une bande brune transversale qui ne s’étend pas au-delà des opercules.
Distribution. Cette espèce a été répertoriée entre l’estuaire du Kouilou au
nord de Pointe-Noire, et la Pointe Albina au sud de l’Angola, jusqu’à la baie
des Tigres.
Chatrabus damaranus (Barnard, 1927)
Batrachoides damaranus Barnard, 1927. Ann. South. Af. Mus., XXI, p. 995.
Chatrabus damaranus Smith, 1949. Sea fishes of Southern Africa, p. 424, fig. 1220. —
Smith, 1952. The fishes of the family Batrachoididae from South and East Africa.
Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 12, vol. V, p. 331.
Batrachus rossignoli Poil, M., 1959 ( pro parte). Expédition océanographique belge dans
les eaux côtières africaines de l’Atlantique sud, vol. IV, fasc. 3 B, Poissons. V. Téléos-
téens acanthoptérygiens (2e partie), p. 334, fig. 113.
— 638 —
Fig. 8. — Chatrabus damaranus.
Ce poisson décrit par Barnard (1927) a été revu par Smith (1952) qui en
a repris la description d’après le type, unique spécimen alors connu.
J’ai pu en voir quelques exemplaires dans les collections de l’Expédition
océanographique belge ; ils ressemblent par bien des points à P arabatrachus
rossignoli , mais en diffèrent par l’absence de poche axillaire, par les pores de la
ligne latérale qui sont simples, par une relativement moindre extension posté¬
rieure du maxillaire, et par les détails de la coloration.
Mensurations de trois spécimens provenant tous de la Baie des Tigres :
2 épines suboperculaires ; 2 épines operoulaires.
Pectorales et zone axillaire : Chatrabus damaranus ne présente à la face interne
des pectorales ni « goussets », ni logettes, mais, comme P. rossignoli, une peau
relativement épaisse qui fait quelques faibles replis sur la base de la nageoire.
L’aisselle proprement dite est lisse.
Lignes latérales. Une ligne latérale dorsale présente environ 37 pores qui
apparaissent simples et qui sont bordés chacun d’une paire de petits lambeaux
— 639 —
cutanés disposés dans un plan vertical, comme sur la ligne latérale ventrale
peu visible. On distingue aussi sur les flancs une ligne longitudinale de pores
aux lambeaux cutanés disposés dans un plan horizontal.
Les barbillons mentonniers sont au nombre de 8 paires (9 sur un exemplaire)
encadrant chacune un pore. Une rangée de deux à quatre barbillons isolés s’étend
en ligne postérieurement. Tous ces barbillons sont simples et plutôt plats.
Comme chez les autres espèces, la rangée de pores mentonniers se termine
sur les côtés par un orifice suivi de deux autres situés eux sous la mandibule,
en continuant vers l’arrière.
Narines. Les narines postérieures sont circulaires avec une bordure légère¬
ment proéminente. Les narines antérieures sont situées sur un lobe frontal ;
elles s’ouvrent vers le haut d’un court tube qui sert de pédoncule à trois tenta¬
cules relativement plats et situés dans un même plan. Parfois des tentacules sont
soudés ou au contraire sont divisés en deux. Si bien que les narines du même
poisson peuvent être disparates. Le nombre de trois tentacules me paraît cepen¬
dant constituer la norme. Les narines antérieures sont accompagnées de chaque
côté par des pores ornés chacun de deux tentacules (fig. 3 et 4).
Coloration (en alcool). Le dos est brun et le dessous crème. Tout le corps est
parsemé de points bruns irréguliers de forme, parfois agencés en ocelles sur le
dessus de la tête. Même la face inférieure du corps présente ces petites taches,
mais en bien moins grande densité que sur le reste du corps. Sur le dessus de la
tête, une barre transversale brune se devine en arrière des yeux et une autre
plus nette s’étend entre les épines operculaires. Une bande transverse brune
s’étend de chaque côté de la dorsale épineuse jusqu’à hauteur des pectorales,
deux autres intéressent une partie de la dorsale molle et descendent aux 3/4
des côtés du corps. Une branche issue de la 3e bande s’étale jusque sur l’anale.
Une 4e bande entoure pratiquement le pédoncule caudal.
Distribution. Cette espèce est la plus méridionale de la côte ouest-africaine
et est actuellement répertoriée de la Baie des Tigres et de Walfîsh Bay.
Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867)
Batrachus liberiensis Steindachner, 1867. Ueber einige Meeref. aus der Llmgebung
von Monrovia in West Afrika Icht., Notizen IV, Sitz. Akad. Wiss. Wien., LV, I.
Abt. p. 520, pl. I, fig. 2 et 3. — Monod, 1927. Contrib. faune Cameroun, Pisces I,
in Faune des Colonies françaises, T. I, p. 737.
Batrachoides beninensis Regan, 1915. Ann. Mag. Nat. Hist. London, 8, XV, p. 130.
Batrachoides liberiensis Boeseman, 1963. Zool. Verhand., n° 61, p. 42. — Sanchez,
1966. Notas mimeog. Centro Biol. Piscat. Lisboa, n° 46, p. 196, fig.
640
Quelques auteurs, comme Ehrenbaum, à la suite de Günther, avaient admis
la synonymie de B. paciflci et B. liberiensis. Les deux espèces sont différentes.
Par contre B. beninensis décrit par Regan est synonyme de B. liberiensis
(Monod, 1927).
Cette espèce est caractéristique au premier regard par les faibles dimensions
des yeux. Les grands individus ont une tête assez aplatie, large, formant un demi-
cercle assez régulier, alors que les jeunes ont une tête ovale. Un autre trait
remarquable est la « pilosité » qui recouvre la partie supérieure de la tête et la
zone mandibulaire. Un sillon s’étend de la région frontale préoculaire de chaque
côté de la tête, passe sous l’œil et atteint les épines operculaires. Les nageoires
dorsale et anale sont longues, comptent un grand nombre de rayons (24 à 25
pour la dorsale) et rejoignent pratiquement la base de la caudale. Enfin l’espèce
comporte 34 vertèbres.
Je donne ici les mensurations en mm de cinq spécimens venant de la région
de Pointe-Noire (1, 2, 3) et du Nigéria (4 et 5).
Longueur totale .
Longueur standard .
Longueur de la tête à la lre dorsale
Diamètre de l’œil .
Espace interorbitaire .
Longueur prédorsale 2 .
Longueur préanale .
Longueur des pectorales .
Longueur des ventrales .
Hauteur du pédoncule caudal .
D = III, 24 à 25
A = 22 à 23
P = 19 à 20
2 épines operculaires ; 2 suboperculaires
Vertèbres : 34
Pectorales et zone axillaire. Les pectorales comportent sur leur face interne
des « goussets » interradiaires (fig. 2). Par ailleurs, la zone axillaire est lisse, elle
ne présente ni pore ni poche mais l’aisselle est relativement creuse, plus en tout
cas que chez les autres espèces de la côte ouest-africaine.
L’extrémité supérieure de la membrane operculaire ne passe pas au-dessus
de la pectorale, mais se termine sur le bord supérieur du côté externe de la
pectorale.
Lignes latérales. On voit deux lignes latérales. La supérieure se poursuit
droit vers l’arrière jusqu’au niveau du 10e rayon de la dorsale environ où elle
s’élève jusqu’à la base de cette nageoire qu’elle suit jusqu’à la caudale. La
2e ligne latérale part du bord inférieur de la base de la pectorale et se poursuit
à peu près jusqu’au niveau du 7e rayon de l’anale où elle s’infléchit vers la base
de cette nageoire qu’elle suit jusqu’à la caudale. Les pores des lignes latérales
641 —
paraissent simples. Ils sont bordés chacun d’une paire de tentacules filamenteux
multifides. Il y a une quarantaine de ces pores à la ligne latérale dorsale, du
bord supérieur de la base de la pectorale à la caudale, et environ 35 sur la ligne
latérale ventrale.
Les quatre barbillons mentonniers, en avant de la mandibule, sont multifides
et bordent un sillon au fond duquel s’ouvrent quatre paires de pores. Ce sillon
est bordé en arrière d’une crête ornée de filaments, voire de tentacules. De
chaque côté de la mandibule, le sillon se termine sur un tunnel percé sur son
parcours interne de deux gros pores oblongs. Un troisième pore est situé en
arrière des commissures.
La tête est aussi couverte en grande partie de filaments courts et simples,
donnant l’apparence d’une pilosité. Il y en a sur le dessus de la tête mais aussi
sous la mâchoire inférieure. Certains individus présentent une abondante « pilo¬
sité » jointe à un développement considérable de tentacules ramifiés. D’autres
ont une « pilosité » plus rare et des tentacules plus simples, pour une taille don¬
née. Il y a peut-être là la manifestation d’un caractère sexuel secondaire.
La mâchoire supérieure présente aussi des barbillons multifides.
Narines. Elles sont tubulaires, sans ornementation quelconque. Les narines
postérieures sont en forme de tube couché, l’ouverture dirigée vers l’œil. Les
narines antérieures sont situées à l’extrémité d’un lobe frontal charnu qui avance
au-dessus de la lèvre supérieure. Ce lobe est marqué d’une échancrure médiane
assez profonde en arrière de laquelle se dressent deux paires de tentacules fran¬
gés bordant deux pores. Les lobes frontaux portent, en plus des narines anté¬
rieures, des tentacules digités dont une suite s’étend de chaque côté de la tête
au-dessus de la mâchoire supérieure et en arrière des commissures (fig. 3 et 4).
Les dents de la mâchoire supérieure, en trois à quatre rangs en avant puis en
deux ou trois rangées sur les côtés, sont petites. Les dents vomériennes et palatines
sont par contre fortes, coniques, en un ou deux rangs sur le vomer, en un seul
sur les palatins. Les dents de la mandibule sont disposées à l’avant en deux plages
de quatre à cinq rangs. Celles des séries externe et interne sont plus fortes. Sur
les côtés on a une seule file de dents fortes et coniques.
La coloration est brun clair avec des bandes verticales brunes irrégulières,
environ quatre sur le corps, qui débordent parfois sur la 2e dorsale. La face infé¬
rieure est blanche ainsi que le pli axillaire. La tête comporte une tache brune
entre les yeux et parfois quelques-unes en arrière des yeux. Toutes les nageoires
sont plus ou moins tachées de brun ; des lignes brunes obliques sur la dorsale
rayonnée.
Il paraît y avoir de nombreuses variations dans la coloration de cette espèce.
Certains individus sont très foncés et d’autres brun très clair.
Distribution. Ce Poisson est répandu tout au long de la côte ouest-afri¬
caine, de la Guinée à l’Angola. Il fréquente la zone littorale et se rencontre
même en eau saumâtre, ce qui explique sa présence en baie de Biafra. Il a été
capturé le plus souvent à des profondeurs de l’ordre de 20 à 30 m.
41
— 642
MATÉRIEL EXAMINÉ
Halobatrachus didactylus (Schneider, 1801)
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — Coll. Laboratoire des Pêches Outre-Mer —
Maroc — n° 85.
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — - Coll. Laboratoire des Pêches Outre-Mer —
Mission Gbuvel — Mauritanie.
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — Coll. Laboratoire des Pêches Outre-Mer — Mis¬
sion Monod — Port-Etienne, 1923.
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° A. 4740 — Type de Batrachus conspicillum
Valenciennes, 1837.
1 sp. Musée de Leyde (Reg. n° 2117) — Coll. Pel. Kokeng, Gold Coast.
2 sp. Musée de Leyde (Reg. n° 2114) — Lectotype de Batrachus güntheri Rleeker
— Coll. Pel. Elmina, Guinée — et Paratype de B. güntheri (Reg. n° 24406) —
Elmina, Guinée.
Inst. Roy. Sci. Nat. Relg., Rruxelles : sp. Reg. n° 6625 — Raie Calcallo ; sp. Reg.
n° 7187 — Port-Etienne ; sp. Reg. n° 13648 — Mercator — Rio de Oro.
U. S. Nat. Mus. — Poissons provenant de la Campagne internationale de chalutage
dans le Golfe de Guinée : 1 sp. U.S.N.M. 205060 ; 1 sp. U.S.N.M. 205061 ; 1 sp.
U.S.N.M. 205062 ; 1 sp. U.S.N.M. 205063 ; 2 sp. U.S.N.M. 205064 ; 1 sp. U.S.N.M.
205065 ; 8 sp. U.S.N.M. 205066.
Parabatrachus elminensis (Bleeker, 1863)
1 sp. Musée de Leyde, n° 2374 — Holotype — Coll. Pel. Elmina, Guinée.
1 sp. Mus. Roy. Afr. Cent. Tervuren, n° 128.306.
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1970-41 — Holotype de Batrachus budkeri
Roux, 1957, de Pointe-Noire.
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1967-909, de Pointe-Noire.
2 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1970-43, de Pointe-Noire.
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1962-1283, du sud Cap Lopez.
Parabatrachus rossignoli (Roux, 1957)
1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1970-42 — Holotype — Pointe-Noire, Répu¬
blique du Congo (ex A.E.F.).
Inst. Roy. Sci. Nat. Belg., Bruxelles : 1 sp. Reg. n° 14207 — Pointa Albina (Angola)
100 m (Mbizi).
Mus. Roy. Af. Cent. Tervuren : 1 sp. Reg. n° 127.747 — 5 milles S. W. — Pointa
Albina (St. 74, Exp. Océan, belge Atl. Sud) ; 1 sp. Reg. n° 127.748 — Baie des
Tigres.
Chatrabus damaranus (Barnard, 1927)
Mus. Roy. Af. Cent. Tervuren : 1 sp. Reg. n° 127.749 — 18 milles W.S.W. Baie
des Tigres.
Inst. Roy. Sci. Nat. Belg., Bruxelles : 2 sp. Reg. n° 14208 — 18 milles W.S.W. Baie
des Tigres, 110 m.
— 643 —
Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867)
— 3 sp. Mus. Nat. Hist. Nat., n° 1970-44, de Pointe-Noire, République du Congo
(ex A.E.F.).
— 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — Coll. Laboratoire des Pèches Outre-Mer —
Souelaba, Cameroun.
— 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1967-908, de Pointe-Noire.
— 1 sp. Musée de Vienne — Type de Batrachus liberiensis Steindachner.
— 2 sp. Musée de Leyde (reg. n° 25050) — Coll. leg. Beets — Niger Delta betw. Port
Harcourt and Brass, Nigeria.
— U. S. Nat. Mus. — Poissons provenant de la Campagne internationale de chalutage
dans le Golfe de Guinée : 1 sp. U.S.N.M. 205067 ; 1 sp. U.S.N.M. 205068 ; 1 sp.
U.S.N.M. 205069 ; 1 sp. U.S.N.M. 205070.
Je remercie bien vivement le Dr. M. Boeseman du Musée de Leyde, le
Dr. R. H. Gibbs de l’United States National Muséum, le Dr. Gosse de l’Institut
Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles, le Dr. Kahsbauer du
Musée de Vienne, le Dr. Poli, du Musée Royal de l’Afrique Centrale à Ter-
vuren en Belgique, pour leur grande amabilité et le prêt de nombreux spécimens.
Je remercie spécialement le Professeur Tli. Monod qui m’a incité à entreprendre
cette révision des Batrachoididae de la côte ouest-africaine et m’a aidé de ses
indications bibliographiques.
Laboratoire des Pêches Outre-Mer
et Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons)
du Muséum national d' Histoire naturelle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 4, 1970 (1971), pp. 644-661.
COLÉOPTÈRES LA THRIDIIDAE NOUVEAUX
OU PEU CONNUS DE LA RÉGION NÉOTROPICALE
ET CATALOGUE DES ESPÈCES DE CETTE RÉGION
Par Roger DAJOZ
Les Lathridiidae qui sont étudiés dans cette note proviennent de matériel
indéterminé des collections du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
Holoparamecini
Hyplathrinus planicollis Reitter
(Fig- 1)
Hyplathrinus planicollis Reitter, Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 27, 1877, p. 181.
Cette espèce décrite d’Argentine (Mendoza) et du Brésil (Blumenau), et
connue également du Chili, n’a pas été retrouvée depuis longtemps. Il en existe
quatre exemplaires dans les collections du Muséum provenant d’Argentine :
Chaco de Santiago del Estero (Rio Salado), E. R. Wagner, 1902. Un exemplaire
porte une étiquette supplémentaire : « sous l’écorce d’un arbre de ‘ Garabata ’
n° 351 », ce qui montre que l’insecte doit vivre sous les écorces, comme certains
Holoparamecus paléarctiques.
La description originale étant très sommaire, nous donnons ci-après quelques
précisions sur la morphologie de ce genre monospécifique ainsi que quelques
figures (fig. 1).
Longueur 1,07 à 1,27 mm. Testacé foncé, les yeux noirs ; pubescence courte,
couchée, blanche. Déprimé, le disque du pronotum et des élytres presque plan.
Ailes membraneuses bien développées, mais sans nervures et frangées de longs
poils.
Tête transverse à ponctuation rare et superficielle, sans aucune trace de suture
clypéo-frontale ou clypéo-labrale. Yeux assez bien développés, situés au con¬
tact du bord antérieur du pronotum, les tempes milles. Antennes de 10 articles
à massue de 3. Le premier article est entièrement visible de dessus, non caché
par le rebord du front ; le deuxième est gros, les troisième à septième subcarrés
et plus petits. Palpes comme chez Holoparamecus, c’est-à-dire que les palpes
labiaux ont 3 articles, le troisième étant allongé et égal en longueur aux deux
premiers, et que les palpes maxillaires ont 4 articles avec le dernier fusiforme.
Pronotum rebordé à la base et sur les côtés presque jusqu’en avant, la ponc¬
tuation fine et superficielle, le tégument brillant. Aucune trace de sculpture
sur le disque. Forme transverse 1,5 fois plus large que longue, les côtés conver¬
gents en avant et en arrière, la plus grande largeur un peu en avant du milieu.
Scutellum grand, transverse, lisse.
645 —
Élytres laissant à découvert le dernier segment abdominal, arrondis séparé¬
ment à l’apex, rebordés sur les côtés depuis l’angle huméral jusqu’au quart
postérieur, entièrement plans. Une strie suturale peu marquée s’étend depuis
le scutellum jusqu’au quart postérieur. Ponctuation désordonnée, non alignée,
les points les plus gros situés dans le tiers basal externe, chaque point rond
accompagné d’un poil court inséré contre lui. Au milieu du bord externe de
l’élytre il existe une zone rugueuse formée d’aspérités microscopiques visibles
seulement au microscope sur un exemplaire monté en milieu liquide. La même
structure se retrouve chez les Holoparamecus. Les élytres sont 1,35 fois plus
longs que larges et ont leur plus grande largeur au tiers antérieur.
Fig. 1. — Hyplathrinus planicollis Reitter.
A : habitus. Sur l’élytre gauche, disposition de la ponctuation et de la zone rugueuse d’après un exem¬
plaire examiné en milieu liquide par transparence ; sur l’élytre droit, dans le rectangle, détail d’un
point et du poil contigu. B : antenne. C : face ventrale. D : tarse antérieur. E : style de l’appareil
reproducteur femelle
Echelle : 1 mm pour A et G ; 0,2 mm pour B et 1) ; 0,1 mm pour E.
Tarses de 3 articles, le premier légèrement prolongé sous le deuxième et long,
le deuxième court, le troisième long. Tous les trochanters pas plus longs que
larges, comme chez Holoparamecus.
Face ventrale : cavités coxales antérieures ouvertes en arrière, mais l’apo¬
physe prosternale très élargie rejoint presque les épimères. Cavités coxales
intermédiaires limitées seulement par les sternites et non atteintes par les
— 646 —
épimères. Cavités coxales postérieures atteintes sur leur bord externe par les
épimères métathoraciques. Hanches antérieures globuleuses séparées par envi¬
ron leur diamètre ; hanches intermédiaires et postérieures largement séparées.
Abdomen avec 5 segments visibles, le premier aussi long que les trois suivants
réunis, le cinquième égal aux 2/3 du premier. Toute la face ventrale lisse, à
j onctuation très fine à peine visible.
Styles de l’appareil reproducteur femelle avec l’article terminal allongé,
cylindrique, muni de 2 soies apicales. Edéage du mâle non étudié.
Le genre Hyplathrinus appartient à la tribu des Holoparamecini. Il se dis¬
tingue de Holopararnecus par ses antennes de 10 articles à massue de 3, par ses
élytres laissant à découvert le pygidium, par son pronotum entièrement plan
rétréci en ligne droite en arrière, par ses hanches intermédiaires plus largement
séparées, par les épimères et les épisternes distincts non soudés aux pièces ster¬
nales. Un autre genre monospécifique, Pseudoparamecus, décrit d’Argentine
pour P. extraneus Brèthes, qui possède comme Hyplathrinus des antennes de
10 articles à massue de 3 et des élytres laissant le pygidium à découvert, s’en
distingue (d’après la description) par ses hanches intermédiaires contiguës,
ses hanches postérieures subcontiguës, par le clypéus séparé du front, par une
suture transverse et par « le dessus du corps avec de petites écailles blanchâtres,
ces écailles en série sur les élytres ».
Lathridiini
Aridius gayi n. sp.
(Fig- 2)
Holotype unique : un exemplaire récolté au Chili (sans autre précision) par
Gay.
Longueur 1,27 mm. Couleur brune uniforme, pattes et antennes un peu plus
claires, yeux noirs.
Tête à grosse ponctuation confluente, parcourue par un sillon médian sur
le vertex. Yeux saillants ; tempes convergentes en arrière, plus longues que
les yeux. Antennes de 11 articles à massue de 3. Les deux premiers articles
subglobuleux, les troisième à cinquième très allongés, plus de 3 fois plus longs
que larges, les sixième à huitième à peine plus de 2 fois plus longs que larges,
les neuvième et dixième pas plus longs que larges, le onzième 2 fois plus long
que large.
Pronotum à peine plus large que long (0,26 sur 0,30 mm), étranglé en arrière
du milieu, avec deux carènes longitudinales ramifiées sur les côtés en avant.
Scutellum aussi long que large, lisse.
Élytres glabres, 1,5 fois plus longs que larges ensemble et près de 3 fois plus
longs que le pronotum, leur plus grande largeur au milieu. Huit stries ponc¬
tuées. Le sixième interstrie fortement caréné arrive au niveau de l’épaule ;
les deuxième et quatrième sont moins fortement soulevés. Suture légèrement
soulevée. Interstries 2 et 6 réunis en arrière et enfermant l’interstrie 4. Elytres
en courbe régulière vus de profil, sans aucune bosse sur les interstries.
Face ventrale à sculpture complexe et caractéristique. Le mésosternum est
(547
déprimé en fossette au milieu et en avant des hanches intermédiaires ; le méta-
sternum porte une fossette en arrière de chaque cavité coxale intermédiaire,
puis une bosse de chaque côté d’un sillon en Y et un sillon sur le bord externe
le long de chaque épimère. Le premier sternite abdominal, situé dans un plan
différent du métasternum, porte deux profondes fossettes médianes en arrière
de la suture thoraco-abdominale et deux sillons obliques.
A : habitus. B : antenne. G : schéma du ptérothorax et de l’abdomen, face ventrale (/, fossette du
mésothorax, fossettes postcoxales du métasternum et fossettes du premier sternite abdominal ;
b, bosses du métathorax de chaque côté de la dépression en Y ; s, sillon longeant les métépisternes
et sillons du premier sternite abdominal).
Echelle : 1 mm pour A et C ; B agrandi trois fois plus.
Cette description porte à 14 les espèces du genre Aridius connues d’Amérique
du Sud. Par ses élytres à coloration uniforme et glabres, A. gayi se place au
voisinage de A. heteronotus Belon et de A. chilensis Dajoz. Elle s’en sépare par
sa taille bien plus faible, ses antennes à articles 6 à 8 proportionnellement plus
courts et par l’absence de saillie dentiforme à l’extrémité postérieure du 5e inter¬
strie élytral. La petite taille de A. gayi le rapproche de A. dimidiatus Belon,
dont il se sépare par ses élytres proportionnellement plus larges, son pronotum
plus profondément sinué et par la sculpture caractéristique de la face ventrale.
Cartodere filum Aubé
Deux exemplaires provenant du Brésil : Etat de Saint Paul, Ypiranga, Von
Ihering leg., 1900. Insectes récoltés avec la cochenille Lecanodiaspis rugosus
Hempel. Déjà signalé du Mexique et des Etats-Unis dans le continent améri¬
cain ; nouveau pour le Brésil.
— 648 —
CoRTI CARI INI
Melanophthalma mexicana n. sp.
(Fig- 3)
Holotype : «n mâle du Mexique, région montagneuse des environs de Toluca,
sierra de Tlapujamua, 2400-2700 m. ait., L. Diguet leg., 1908.
Paratypes : 5 exemplaires de même provenance.
Longueur 1,88 à 2,17 mm, moyenne 2,06 mm. Testacé uniforme, y compris
les pattes et les antennes, sauf les yeux qui sont noirs. Longue pubescence jau¬
nâtre, dressée et dirigée vers l’arrière, aussi longue sur les stries que sur les
interstries des élytres. Ailé.
Tête à ponctuation forte et assez serrée, les points séparés par environ 1/3 de
leur diamètre, le tégument réticulé. Tempes courtes, anguleuses, égales aux
3/20e de la longueur de l’œil, pourvues de soies raides dirigées vers l’avant.
Yeux peu convexes, bien développés, à facettes nombreuses, l’espace intero¬
culaire égal à 3 fois la largeur d’un œil. Antennes à massue de 3 articles ; articles
3 à 7 plus longs que larges mais de longueur décroissante ; article 8 pas plus
long que large, ainsi que les articles 9 et 10 ; article il un peu plus long que
large.
Pronotum à ponctuation forte et dense, plus serrée que sur la tête, les points
presque confluents. Disque peu convexe, avec une dépression transverse sur
toute la largeur en arrière du milieu. Côtés anguleux, faiblement denticulés,
la plus grande largeur à peu près au milieu, les angles postérieurs droits, bien
marqués.
Scutellum transverse, faiblement caréné.
Élytres convexes, le rebord latéral invisible de dessus, les stries nettement
ponctuées jusqu’aux 2/3 postérieurs, les points gros et rapprochés. Dans le tiers
ou le quart postérieur (suivant les individus) la strie suturale est bordée du côté
interne par une dépression étroite en forme de sillon. Les élytres 1,5 fois plus
longs que larges ensemble et 3,1 fois plus longs que le pronotum ont leur plus
grande largeur un peu en arrière du milieu et sont arrondis ensemble à l’apex.
Mâle : tibias antérieurs simples ; premier article des tarses antérieurs denté
en-dessous. Edéage comme sur la figure 3 F, G. Abdomen avec des lignes fémo¬
rales sur le premier sternite ; le cinquième sternite est légèrement échancré de
chaque côté.
Cette espèce appartient au groupe de M. distinguenda par le premier article
des tarses antérieurs du mâle dilaté en-dessous. Dans le groupe de M. distin¬
guenda, on peut distinguer des espèces dont les tempes sont égales au moins
au tiers ou à la moitié de la longueur des yeux ; c’est le cas de M. insularis Fall
des États-Unis, de M. castrii Dajoz et de M. australis Dajoz du Chili. Les autres
espèces ont les tempes plus courtes. Ce sont, par exemple, en ce qui concerne
la faune américaine, M. distinguenda Comolli, ubiquiste, M. floridana Fall
de Floride et M. mexicana n. sp. Cette nouvelle espèce est bien distincte par sa
taille plus grande (M. distinguenda et M. floridana mesurent en moyenne 1,5
649 —
à 1,9 mm), sa coloration plus claire, ses yeux moins convexes, sa ponctuation
plus dense sur la tête et sur le pronotum, la forme du 5e sternite abdominal
et par son édéage.
Fig. 3. — Melanophthalrna mexicana n. sp.
A : habitus. B : détail de la ponctuation céphalique. C : détail de la ponctuation pronotale. D : antenne.
E : abdomen, face ventrale. F et G : édéage, face ventrale et profil.
Echelle : 1 mm pour A et E ; 0,3 mm pour B, C, U, F et G.
Corticarina guyanensis n. sp.
(Fig. 4)
Holotype unique : Ouanary en Guyane française, une femelle, F. Geay leg.,
1908.
Longueur 1,55 mm. Testacé foncé, les antennes un peu plus claires. Pubes¬
cence blanche, assez longue, couchée sur la tête et le pronotum, un peu redres¬
sée sur les élytres. Ailé,
— 650 —
Tête à ponctuation forte et rapprochée, le tégument lisse et brillant comme
celui du pronotum. Yeux peu saillants, tempes bien développées égales à la
moitié de l’œil. Antennes atteignant la base du pronotum, avec tous les articles
plus longs que larges sauf le 10e.
Pronotum peu convexe, avec une fossette basale assez bien marquée. Côtés
faiblement denticulés, angles postérieurs bien marqués. La plus grande largeur
en avant du milieu.
Scutellum plan, très faiblement transverse.
A : habitus. B
du tibia.
Fig. 4. — Corticarina guyanensis n. sp.
: antenne. C : détail de la ponctuation élytrale. D : tarse intermédiaire et extrémité
Echelle : 0,5 mm pour A et 0,4 mm pour les autres.
Élytres peu convexes, avec l’angle huméral bien marqué et le rebord latéral
large, visible jusqu’au quart postérieur. Ponctuation profonde mais espacée,
bien visible jusqu’au tiers postérieur.
Face ventrale sans particularités. L’unique exemplaire connu est une femelle.
Tibias intermédiaires assez nettement rétrécis sur leur face apicale externe
(fig. 4 D).
Cette espèce est bien caractérisée par sa forme déprimée, surtout sur les élytres
dont le rebord latéral est très large, par sa longue pubescence, sa ponctuation
élytrale espacée, ses tempes égales à peu près à la moitié de l’œil, ses antennes
à articles tous plus longs que larges sauf le 10e.
— 651 —
Corticarina bicolor n. sp.
(Fig. 5)
Holotype unique : Chili, Calbuco au sud de Valdivia, Gay leg.
Longueur 1,97 mm. Corps d’une couleur brun clair avec, sur chaque élytre,
deux taches plus foncées comme sur la figure ; pattes jaunes ; antennes bru¬
nâtres. Tout le corps couvert d’une longue pubescence jaunâtre semi-dressée
et dirigée vers l’arrière. Tégument très brillant.
Fig. 5. — Corticarina bicolor n. sp.
A : habitus (sur F élytre gauche disposition des taches et sur l’élytre droit pubescence). B : antenne.
Tète à forte ponctuation profonde et confluente. Yeux gros, tempes courtes
mais cependant bien visibles. Antennes avec les articles 3 à 11 plus longs que
larges, les articles 3 à 8 décroissant progressivement de longueur, la massue
de 3 articles.
Pronotum à ponctuation serrée mais moins profonde que sur la tête. Disque
peu convexe, sans fossette basale médiane mais légèrement déprimé de chaque
côté ; côtés à peine denticulés, élargis au milieu.
- — 652 —
Scutellum lisse, non transverse.
Élytres à ponctuation très superficielle, difficile à voir. Stries et interstries
plans. Pubescence semblable sur les stries et les interstries. Une légère dépres¬
sion le long de la suture.
Pattes relativement longues. Face ventrale imponctuée. L’unique exemplaire
connu est une femelle.
Cette espèce est bien distincte de toutes celles connues du genre Corticarina
par sa coloration (le bicolorisme est rare chez les Lathridiidae ; il se rencontre
par exemple chez certaines espèces d’Aridius endémiques de l’Amérique du
Sud), son tégument brillant, sa ponctuation élytrale très faiblement marquée,
sa longue pubescence.
CATALOGUE DES LATHRIDIIDAE
DE LA RÉGION NÉOTROPICALE
Sous-famille MEROPHYSIINAE
Tribu Mebophysiini
1. Genre Coltjocera Motsch., 1838
ecitonis Wasmann, Deut. Ent. Zeits., 1890, p. 302.
Brésil : Rio de Janeiro, dans les nids de la fourmi Eciton prae-
dator.
2. Genre Displotera Reitter, 1887
maderae (Wollaston), Ins. Mad., 1854, p. 180. Synonymes : simoni
Reitter, Best.-Tab., 1887, p. 10. — oculata Belon, Ann. Mus.
Civ. Genova, 10, 1891, p. 878. — Lioclemnus petiti Jeanne!, Ann.
Soc. ent. Fr., 1934, 103, p. 172.
Subcosmopolite. Cité du Brésil (Para, avec la fourmi Preno-
lepis longicornis ), de Trinidad et de Hispaniola pour le Nou¬
veau Monde.
3. Genre Evolocera Sharp, 1902
champion! Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 028.
Guatemala : San José in Vera Cruz.
4. Genre Psf.udevoloc.era Champion, 1913
atomarioides Champion, Trans. Ent. Soc. London, 1913, p. 113.
Guatémala : Cerro Zunil, versant Pacifique, 1300 m ait.
653 —
Tribu Holoparamecini
5. Genre Holoparamecus Curtis, 1883.
Sous-genre Holoparamecus s. str.
brasiliensis Motsch., Bull. Moscou, 40, 1867, p. 99.
Brésil.
kunzei Aubé, Ann. Soc. ent. Fr., 2, 1843, p. 245.
Cosmopolite. Cité du Brésil (dans des champignons desséchés),
de la Martinique et d’Hispaniola pour l’Amérique.
ragusae Reitter, Stett. ent. Zeit., 36, 1875, p. 309.
Cosmopolite. Cité du Chili pour l’Amérique,
singularis Beck, Beitr. bayer. Insekt., 1817, p. 14.
Cosmopolite. Cité du Mexique en Amérique.
Sous-genre Calyptobides Strand, 1933
brosciformis Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 627.
Guatémala : San Geronimo.
constrictus Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 628.
Mexique : Chilpancingo in Guerrero, 1560 m ait.
dispar Belon, Bev. Ent., 4, 1885, p. 241.
Venezuela : Caracas ; Brésil : Blumenau et Tambillo.
barretoi Bruch, Notas Museo la Plata, zoologia n° 12, 1938, p. 162.
Argentine : San Geronimo, Monte Veloz, province de Buenos
Aires, dans les nids du rongeur Ctenomys talarum talarum.
Sous-genre Blumenus Belon, 1887.
pumilus Sharp, Biol. Cemr. Amer., Col. 2, 1902, p. 627.
Mexique : Chilpancingo in Guerrero, 1560 m ait.
villiger Belon, Rev. Ent., 6, 1887, p. 219.
Brésil : Blumenau.
Sous-genre Microparamecus Dajoz, 1967
spinosus Dajoz, Biol. Amér. australe, 3, 1967, p. 589.
Chili : Cerro El Roble, province de Santiago, dans le sol d’une
forêt d’arbres à feuilles caduques.
castrii Dajoz, l. c., p. 591.
Chili, avec le précédent.
6. Genre Lycoperdinei.i.a Champion, 1913
subcaeca Champion, Trans. Ent. Soc. London, 1913, p. 114.
Guatémala : Livingston, sur la côte Atlantique.
— 654
7. Genre Hyplathrinus Reitter, 1877
planicollis Reitter, Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 27, 1877, p. 181.
Argentine : Mendoza et Chaco de Santiago de! Estero ; Brésil :
Blumenau ; Chili.
8. Genre Pseudoparamecus Brèthes, 1922.
extraneus Brèthes, An. Soc. Cient. Argentina , 44, 1922, p. 291.
Argentine : Buenos Aires.
Sous-famille LATHRIDIINAE
1. Genre Metophthalmus Woll., 1854
Sous-genre Metophthalmus s. str.
plicatulus Reitter, Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 1877, p. 22
Colombie : Bogota.
grouvellei Belon, Ann. Soc. ent. Fr., 78, 1899, p. 37.
Mexique : Cordova.
Sous-genre Metatypus Belon, 1897.
bicolor Belon, Ann. Soc. ent. Belgique, 39, 1895, p. 85.
Chili, dans de nombreuses localités,
hispidus Belon, l. c., p. 86.
Chili, avec le précédent.
2. Genre Aridius Motsch., 1866
setulosus (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 26, 1882, p. 101.
Brésil : Petropolis près de Rio de Janeiro ; Chili, nombreuses
localités.
heteronotus (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 35, 1891, p. 134.
Chili, en particulier à Polpaico, province de Santiago,
gayi Dajoz, n. sp.
Chili, récoltes de Gay, sans autre précision,
chilensis Dajoz, Biol. Amer, australe, 3, 1967, p. 596.
Chili, sans autre précision.
nodifer (Westw.), Intr. Mod. Classif. Ins., 1, 1839, p. 155.
Cosmopolite. Cité d’Argentine en Amérique du Sud.
longiceps (Belon), Ann. Soc. ent. Fr., 9, 1889, p. 221.
Venezuela : colonie Tovar.
humeralis (Belon), Bev. d’ Ent., 4, 1885, p. 246.
Chili : Valdivia et Talagante, province de Santiago.
— 655 —
delamarei Dajoz, Biol. Amer, australe, 1, 1962, p. 287.
Argentine : San Martin de los Andes dans la Réserve du Lanin,
province de Neuquen ; réserve Florestal, province de Tucu-
man ; Monte Hermoso, province de Buenos Aires. Chili : El
Arrayan, province de Santiago.
dimidiatus (Belon), Rev. <T Ent., 4, 1885, p. 247. Synonyme : for-
tuitis Belon, l. c., p. 247.
Chili : Valdivia et Parc National de Nahuelbuta ; Bolivie :
Cochabamba.
dromedarius (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 27, 1883, p. 101.
Chili : Valdivia.
subfasciatus (Reitter), Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 27, 1877,
p. 183.
Chili : décrit sans autre précision, retrouvé à Quebrada la
Plata, province de Santiago et dans le Parc National de
Nahuelbuta ; Pérou : lac Titicaca.
grouvellei (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 39, 1895, p. 483.
Bolivie : Cochabamba ; Argentine ; Brésil,
trifasciatus (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 39, 1895, p. 481.
Bolivie : Cochabamba.
malouinensis Champion, Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 9, vol. 1,
1918, p. 174.
Ile Falkland : Port Stanley, sur des fleurs d ’Ulex.
3. Genre Coninomus C. G. Thoms., 1863
constrictus (Gyll.), Ins. Suec., 4, 1827, p. 138. Synonyme : var.
tenuis Belon, Rev. d’Ent., 4, 1885, p. 249.
Espèce cosmopolite citée du Guatémala, de Panama, du Brésil
et du Chili en Amérique.
curtipennis Pic, Nat. Hist. Juan Fernandez, 3, 1924, p. 380.
Ile Juan Fernandez.
4. Genre Enicmus C. G. Thoms., 1859
transversithorax Dajoz, Biol. Amer, australe, 3, 1967, p. 598.
Chili : Parc National de Nahuelbuta, province de Malleco, et
Los Huales.
brasiliensis Mannh., in Germ., Zeitschr. Ent., 5, 1844, p. 91.
Brésil, dans des Mycétozoaires du genre Reticularia.
guatemalenus Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 632.
Guatemala : Capetillo, Cerro Zunil, Panajachel.
5. Genre Conithassa C. G. Thoms., 1859
minuta (L.), Si/st. Nat., éd. 12, 1767, p. 675.
Espèce cosmopolite citée du Chili pour l’Amérique du Sud.
650 —
pampicola Brèthes, Anales Soc. Cient. argent., 94, 1922, p. 288.
Argentine : Général Acha (Pampa centrale), avec la fourmi
Oecedcus kirbyi var. platensis. Nous plaçons cette espèce
dans le genre Conithassa avec doute car la description ori¬
ginale n’est pas très précise et nous ne connaissons pas l’in¬
secte en nature.
6. Genre Cartodere C. G. Thoms., 1859
Sous-genre Cartodere s. str.
crenicollis Belon, Rev. d’Ent., 4, 1885, p. 250.
Chili, sans autre précision.
falliana Sharp, üiol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 633.
Mexique.
filum Aubé, Ann. Soc. ent. Fr., 8, 1850, p. 334.
Subcosmopolite. Cité du Mexique et du Brésil pour la région
néotropicale.
grouvellei Belon, Rev. d’ Ent., 16, 1897, p. 137.
Chili, sans autre précision.
laevithorax Belon, Ann. Soc. ent. Belgique, 39, 1895, p. 98.
Chili, sans autre précision,
seminivea Motsch., Bull. Moscou, 39, 1866, p. 265.
Cuba : la Havane.
Sous-genre Cartoderema Reitter, 1911
ruficollis (Marsham), Ent. Brit., 1, 1802, p. 111.
Cosmopolite. Cité d’Amérique centrale pour la région néo¬
tropicale.
oeceticola Brèthes, Anales Soc. Cient. Argentina, 94, 1922, p. 290.
Argentine : Buenos Aires, avec la fourmi Oecedcus kirbyi var.
platensis.
7. Genre Adistemia Fall, 1899
ciliata Dajoz, Biol. Amér. australe, 3, 1967, p. 603.
Chili : Quebrada las Palmas, province de Coquimbo.
petiti Dajoz, l. c., 1, 1962, p. 292.
Chili : Limache et El Arrayan.
minuta Dajoz, l. c., 3, 1967, p. 601.
Chili : Limache, province de Valparaiso ; Cerro El Roble ;
Paposo, province d’Antofagasta.
microphthalma Dajoz, l. c., 3, 1967, p. 602.
Chili : nombreuses localités.
— 657 —
rileyi Ilinton, Bull. ent. Res., 32, 1941, p. 180.
Pérou : environs du lac Titicaca, 3850 m ait. ; Chili : Cerro
el Pajonal, province d’Antofagasta, 4150 m ait.
jeanneli Dajoz, Biol. Amer, australe, 1, 1962, p. 290.
Chili : Polpaico ; Los Andes ; Cerro el Roble ; Quebrada la Plata ;
Paposo ; Curacavi.
bicarinata (Belon), Rev. d’ Ent., 16, 1897, p. 137.
Chili, sans autre précision.
prenanti Dajoz, Biol. Amer, australe, 1, 1962, p. 289.
Chili, sans autre précision.
watsoni (Wollaston), Trans. ent. Soc. London, 1871, p. 253.
Subcosmopolite ; connue de presque toute l’Amérique du Sud,
cette espèce y est vraisemblablement indigène comme toutes
les autres du même genre.
8. Genre Eufallia Muttk., 1900
unicostata (Belon), Rev. d’Ent., 1887, p. 225.
Mexique : Cordova et Teapa ; États-Unis : Floride ; Porto
Bico ; Chili : Limache et Curacavi.
9. Genre Dicastria Dajoz, 1967
temporalis Dajoz, Biol. Amer, australe, 3, 1967, p. 599.
Chili : Palmas de Cocalan, Zapallar, Cerro el Boble, Paposo,
Los Quenes.
10. Genre Metophthalmoides Dajoz, 1967
castrii Dajoz, l. c., 3, 1967, p. 593.
Chili : Palmas de Cocalan et Fray Jorge.
11. Genre Eufalloides Hinton, 1941
holmesi Hinton, Bull. ent. Res., 32, 1941, p. 175.
Pérou : lac Titicaca, Camjata près de Capachica, 3850 m.
Sous-famille CORT1CAR IINAE
1. Genre Corticaria Marsh., 1802
aethiops Grouvelle, Bull. Mus., 20, 1914, p. 55.
Brésil : Mirador.
elongata (Gyll.), Ins. Suec., 4, 1827, p. 130.
Subcosmopolite. Cité d’Argentine.
fenestralis (L.), Syst. Nat., éd. 10, 1758, p. 356. Synonyme : fer-
ruginea auct, nec Marsh.
Subcosmopolite. Cité de Cuba.
42
— 658
fulva (Comolli), Col. nov. Novoc., 1837, p. 39.
Cosmopolite. Çà et là dans toute l’Amérique,
humilis Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1, 1902, p. 634.
Guatemala : Capetillo.
chilensis Dajoz, Biol. Amer, australe, 3, 1967, p. 604.
Chili : Santiago.
serrata (Payk.), Fauna Suec., 1, 1798, p. 300.
Cosmopolite. Cité du Chili dans la région néotropicale.
2. Genre Melanophthalma Motsch., 1866
Sous-genre Melanophthalma s. str.
argentina Brèthes, Nunquam Otiosus, 4, 1925, p. 11.
Argentine : Buenos Aires. Espèce de position systématique dou¬
teuse. Placée par son auteur au voisinage de M. distinguenda,
elle serait dépourvue de lignes fémorales.
basicollis Motsch., Bull. Moscou, 39, 1866, p. 285.
Panama.
centralis Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1, 1902, p. 635.
Mexique ; Guatémala ; Panama, jusqu’à 2000 m d’altitude,
complanata Motsch., Bull. Moscou, 39, 1866, p. 277.
Brésil.
distinguenda (Comolli), Col. Nov. Novoc., 1837, p. 38. Synonyme :
platensis Bruch, Notas Museo la Plata, zoologia n° 12, 1938,
p. 17.
Espèce cosmopolite, citée çà et là en Amérique du Sud.
castrii Dajoz, Biol. Amer, australe, 3, 1967, p. 606.
Chili : San Bernardo, province de Santiago,
australis Dajoz, l. c., p. 607.
Chili : San Bernardo et San Alfonso.
mexicana Dajoz n. sp.
Mexique : environs de Toluca, 2400-2700 m d’altitude,
duplicata Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1, 1902, p. 636.
Mexique ; Guatémala ; Panama jusqu’à 2000 m d’altitude,
nidicola Grouvelle, Bull. Mus., Paris, 1909, p. 245.
Mexique, dans le Michoacan, de 2000 à 2500 m d’altitude,
commensal dans le nid de l’araignée Coenothele gregalis.
pilosella Motsch., Bull. Moscou, 39, 1866, p. 276.
Colombie.
russula Motsch., I. c., p. 286.
Panama, environs d’Obisco,
659 —
steinheili Reitter, Verh. Natur. Ver. Briinn, 18, J 879, p. 32.
Colombie.
transversalis (Gyll.), Ins. Suec., 4, 1827, p. 133.
Subcosmopolite.
Sous-genre Cortilena Motsch., 1866
signata Belon, Rev. d’ Eut., 6, 1887, p. 289.
Cuba.
inornata Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1, 1902, p. 637.
Mexique ; Guatemala ; Nicaragua,
placida Sharp, l. c., p. 637.
Guatemala.
remota Sliarp, l. c., p. 637.
Guatemala : Cepetillo.
3. Genre Corticahina Reitter, 1880
amplipennis Mots., Bull. Moscou, 40, 1867, p. 9.
Panama.
cavicollis (Mannh.), in Germ., Zeitsch. Ent., 5, 1844, p. 56.
Venezuela : colonie Tovar ; Etats-Unis,
flavicula Motsch., Bull. Moscou, 3, 1866, p. 290.
États-Unis ; Vénézuela : colonie Tovar ; Cuba,
fuscula (Gyll.), Ins. Suec., 4, 1827, p. 133.
Subcosmopolite.
globifera Motsch., Bull. Moscou, 40, 1867, p. 91.
Panama : Obispo, sur les fleurs de Vernonia.
serrula Brèthes, An. Soc. Cient. Argentina, 94, 1922, p. 295.
Argentine : Buenos Aires.
subfusca Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1, 1902, p. 636.
Mexique ; Guatérnala ; Panama jusqu’à 2000 m d’altitude,
subnitida Motsch., Bull. Moscou, 40, 1867, p. 93.
Panama, sur les fleurs de Vernonia.
guyanensis Dajoz, n. sp.
Guyane : Ouanary.
bicolor Dajoz, n. sp.
Chili : Calbuco.
similata (Gyll.), Ins. Suec., 1827, p. 134.
Subcosmopolite. Cité du Brésil pour la région néotropicale.
4. Genre Migneauxia Jacq. du Val, 1857
orientalis Reitter, Mitt. Münch. Ent. Verh., 1, 1877, p. 139.
Subcosmopolite. Cité de Colombie pour la région néotropicale.
— 660
Cette liste, qui ne renferme que 102 espèces (dont 18 cosmopolites certaine¬
ment introduites) pour toute la région néotropicale, montre à quel point les
Lathridiidae y ont encore été peu recherchés. A titre de comparaison, on con¬
naît 83 espèces en France et 70 en Espagne. La répartition par pays est la sui¬
vante :
Chili (y compris les îles Juan Fernandez) : 42 espèces ;
Brésil : 18 espèces ;
Argentine (y compris les îles Falkland) : 17 espèces ;
Mexique : 15 espèces ;
Guatémala : 12 espèces ;
Panama : 10 espèces ;
Antilles : 6 espèces ;
Venezuela et Colombie : 4 espèces ;
Pérou : 3 espèces ;
Nicaragua et Guyane française : 1 espèce.
Le Chili est de loin la région la mieux prospectée. Dans les autres pays, à
l’exception du Mexique, du Guatémala et de Panama, il n’y a guère eu que
des récoltes effectuées au hasard. Malgré les lacunes considérables de cette
liste, il est possible de donner quelques caractéristiques de la faune néotro¬
picale :
1) L’endémisme est élevé au niveau générique et au nivau spécifique. La région
néotropicale possède sept genres monospécifiques : Evolocera, Pseudevolocera , Lyco-
perdinella, Hyplathrinus , Pseudoparamecus , Dicastria et Metophthalmoides ; en outre,
le genre Eufallia, également monospécifique, déborde de peu au nord, la région néo-
tropicale. Le genre Adistemia , avec neuf espèces, peut également être considéré comme
un endémique néotropical dont une espèce, A. watsoni, transportée par l’homme, est
devenue subcosmopolite.
2) Les affinités avec la faune néarctique sont nulles. Il ne semble pas y avoir eu
d’échanges à travers l’isthme de Panama, qui a fonctionné comme une barrière effi¬
cace pour les Lathridiidae, de même que pour beaucoup d’autres groupes animaux.
La seule exception est celle de Eufallia unicostata, qui remonte vers le nord jusqu’en
Floride. La présence d’une espèce du genre Eufalloides au Pérou ( E . holmesi) et d’une
autre en Afrique du Sud dans la région du Cap (E. africanus Dajoz) peut être consi¬
dérée comme le témoin de relations anciennes avec l’Afrique.
3) L’originalité de la faune néotropicale se manifeste par l’abondance des Mero-
physiinae et surtout des Lathridiinae, qui représentent les groupes dominants aussi
bien en ce qui concerne les nombres d’espèces que les nombres d’individus (voir les
tableaux I et II).
Deux genres se sont particulièrement diversifiés : le genre Aridius et le genre Adis¬
temia. Par contre, les Corticariinae sont rares et représentés seulement par sept espèces
et peu d’individus, alors que dans toutes les autres régions biogéographiques ils dominent
en espèces et en individus.
4) Au point de vue écologique, on ne possède que très peu de données. Les Lathri¬
diidae sont abondants dans le sol et l’humus de la région méditerranéenne peraride
du Chili ; cette faune est nettement xérophile (Di Castri, 1968). La faune des forêts
amazoniennes est presque totalement inconnue. D’après les données de Brèthes
une espèce de Cartodere ( C . oeceticola) et une de Conithassa ( C . pampicola) vivent dans
les nids de la fourmi Oeceticus kirbyi ; selon Bruch, Holoparamecus barretoi vit dans
les terriers du Rongeur Ctenomys talarum ; d’après Grouvelle, Melanophthalma
nidicola vit en commensal dans le nid de l’Araignée Coenothele gregalis ; mais la cons-
— 661 —
tance de l’inféodation à ces divers milieux n’est pas prouvée. Les quelques renseigne¬
ments que l’on possède sur la répartition en altitude montrent que les Lathridiidae
atteignent en Amérique du Sud 4 150 mètres (Adistemia rileyi au Chili), ce qui est le
record pour la famille.
Tableau I. — Répartition systématique des diverses espèces
dans la région néotropicale et dans la région éthiopienne
Tableau II. — Proportions (en nombre d’individus) des divers groupes sys¬
tématiques pour des récoltes totales, faites au Chili (région néotropicale),
au Congo ex-belge et au Congo ex-français (région éthiopienne)
BIBLIOGRAPHIE
Belon, M. J., 1899. — Récapitulation des Lathridiidae de l’Amérique méridionale.
Bull. Soc. Lin. Lyon, 46, pp. 137-192.
Bi.ackwelder, R. E., 1945. — Checklist of the Coleopterous insects of Mexico, Cen¬
tral America, the West Indies and South America. Part 3. Smithsonian Insti¬
tution, Washington, D. C. (Lathridiidae, pp. 435-436).
Dajoz, R., 1962. — Notes sur les Lathridiidae. Biol. Amer. Auslr., 1, pp. 287-293.
— 1967. — Contribution à l’étude des Coléoptères Lathridiidae du Chili. Ibid.,
3, pp. 587-609.
Di Castri, F., 1968. — Esquisse écologique du Chili. Biologie de V Amérique australe,
4, pp. 7-52.
Hetschko, A., 1926. — Lathridiidae. Coleopterorum Catalogus, pars 85. W. Junk éd. >
Berlin, 86 p.
Sharp, D., 1902. — Lathridiidae. Biologia Centralis Americana, Col. II, 1, pp. 628-
636, pl. 19 fig. 1-8.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4, 1070 (1971) pp. 662-684.
NOUVEAUX COLÉOPTÈRES
CERAMBYCIDAE MALGACHES
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS
Par S. BREUNING
Subfam. : CERAMBYC INAE
Tribu : Saphanim
Masatopus flavipennis n. sp.
Voisin de purpureipennis Breun. et Vill., mais coloration foncière noire, les
élytres brun jaunâtre, les tarses brun rougeâtre.
Tête très densément, mais peu finement ponctuée et ridée. Pronotum très
densément et grossièrement ridé en tra\ers et pourvu de deux tubercules dis¬
caux prémédians ridés circulairement. Élytres densément et grossièrement
ponctués au tiers basilaire, ensuite de plus en plus finement jusqu’à l’apex.
Long. : 13-15 mm.
Madagascar Nord : forêt d’Analalava, 37 km S. de Vohemar, 25 m,XI (P.
Griveaud, A. Peyrieras, P. Viette), holotype et un paratype.
Masatopus minimus n. sp.
Allongé. Brun foncé. Pattes jaunes, seuls les genoux légèrement rembrunis.
Antennes brun rougeâtre.
Antennes atteignant le quart apical des élytres, les articles à peine étirés
à l’angle apical externe, le troisième article aussi long que le quatrième ou
que le scape, les articles 4 à 11 augmentant progressivement de longueur. Ver-
tex densément et peu finement ponctué et ridé. Pronotum transverse, densé¬
ment et grossièrement ponctué et ridé. Élytres longs, arrondis à l’apex, très
densément et peu finement ponctués.
Long. : 5 mm.
Madagascar Sud : Amboasary, III (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype.
— 663 —
Subfam. : LAMIINAE
Tribu : Tragocephalini
Paracedemon ruber Breun. m. rufoscapus nov.
Comme la forme typique, mais les tibias et la moitié basilaire du scape rouges,
le huitième article des antennes noir.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Yadon et A. Peyrieras),
holotype.
Tribu : Sternotomini
Mimotragocephala n. gen.
xVllongé. Antennes très fortes, aussi longues que le corps ((J), non frangées ;
le scape peu long, à cicatrice ouverte, le troisième article un peu plus long que
le quatrième ou que le scape. Tubercules antennifères très distants l’un de
l’autre et non saillants. Yeux finement facettés et fortement échancrés. Front
grand et large. Pronotum transverse, quadrilobé à la base, pourvu de deux
faibles dépressions transversales (une antérieure et une postérieure) et d’une
très large épine latérale émoussée mais assez longue. Élytres longs, sensible¬
ment plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex. Tête rétractile. Saillie
prosternale assez large, aussi haute que les hanches, tronquée verticalement à
son bord postérieur. Saillie mésosternale tronquée verticalement à son bord
antérieur qui est arrondi. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales
intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, robustes, les fémurs
claviformes, les tibias intermédiaires à sillon dorsal, les crochets divergents.
Type : dujardini Breun.
Mimotragocephala dujardini n. sp.
Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Toute la surface à peu
près imponctuée.
Noir, couvert d’une fine pubescence grise, passant au jaunâtre sur les joues.
Sur chaque élytre une assez large bande transversale médiane blanchâtre cour¬
bée (avec sa convexité vers l’avant) et quatre taches blanchâtres assez grandes :
une sublatérale à la fin du quart basilaire, deux postmédianes (une discale et
une sublatérale) et une préapicale discale ; tous ces dessins très peu nets. Les
mandibules, le dessous, les pattes, les deux premiers articles des antennes ainsi
que la moitié basilaire du troisième article à pubescence vert clair, cette pubes¬
cence passant au vert jaunâtre sur les parties latérales du dessous, le restant
des antennes à pubescence noire, seuls l’extrême apex du troisième article et
l’extrême base des articles 4 à 11 à pubescence blanc verdâtre.
Long. : 28 mm ; larg. : 10 mm.
Madagascar Est : route d’Anosibe, X (R. Viossat et Ratovoson), holotype
— 664 —
Tribu : Apomecynini
Sybra (s. s.) vadoni n. sp.
Proche de geminata Klug, mais plus grand, l’angle marginal de l’élytre étiré
en un lobe obtus court et large, le pronotum sans bande brune, toute la moitié
postérieure de l’élytre couverte de pubescence jaune pâle (sauf une assez grande
tache oblique préapicale discale brun noir très nette), le troisième article des
antennes à pubescence brun jaunâtre de même que la moitié basilaire des articles
4 à 11.
Long. : 11 mm ; larg. : 3,75 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Eunidia pseudosenilis n. sp.
Le troisième article des antennes étiré en une petite épine apicale externe,
le quatrième un peu moins long que le cinquième, aussi long que le scape. Lobes
inférieurs des yeux de moitié plus hauts que larges, trois fois aussi longs que
les joues. Pronotum imponctué. Élytres largement, mais faiblement, tronqués
à l’apex (l’angle marginal arrondi).
Brun, couvert de pubescence jaune paille avec, sur chaque élytre, une grande
tache médiane latérale brun clair à bord antérieur arrondi et une bande trans¬
versale brune, plus large, au début du tiers apical. Tarses et antennes à pubes¬
cence d’un brun assez foncé.
Long. : 12 mm ; larg. : 3,5 mm.
Madagascar Sud : Région de Tuléar, Sept Lacs, XI (P. Griveaud et Rato-
voson), holotype.
Auxa rufoflava n. sp.
Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le troisième article aussi long
que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Prono¬
tum un peu plus long que large, pourvu de deux hauts tubercules discaux coniques
et d’une épine latérale conique peu longue. Élytres arrondis à l’apex, densément
et peu finement ponctués sur la moitié antérieure et pourvus, chacun, d’un
tubercule discal postbasilaire conique assez haut.
Rouge foncé. Chaque élytre orné sur la moitié latérale de deux bandes longi¬
tudinales jaunes et sur la moitié suturale de trois bandes jaunes descendant
très obliquement en direction de la suture : une prémédiane, une postmédiane
et une préapicale. Les fémurs et les deux tiers antérieurs des tibias, jaunes.
Long. : 4,5 mm ; larg. : 1 mm.
Madagascar Est ; Vondrozo, Il (.T. Vadon et A, Peyrieras), holotype.
— 665 —
Tribu : Pteropliini
Batrachorhina (s. s.) similis Breun. m. supplementaria nov.
Comme la forme typique, mais sur chaque élytre, en plus, une tache ova¬
laire préapicale discale blanche.
Madagascar Est : route d’Anosibe, III (R. Viossat et Ratovoson), holo-
type ; route de Lakato, III-1969 (R. Viossat et Ratovoson), un paratype.
Batrachorhina (Coedomea) ratovosoni n. sp.
Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article aussi long
que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que les
joues. Tête et pronotum assez densément et finement ponctués. Élytres étroi¬
tement tronqués à l’apex, densément et très finement granulés sur le quart
basilaire, ensuite densément et finement ponctués jusqu’à l’apex. Saillie mésos¬
ternale tronquée verticalement à son bord antérieur.
Brun foncé, couvert de pubescence brune mêlée de jaune paille. Toute la
partie médiane supérieure du front à pubescence jaune pâle. Pronotum orné
de trois assez larges bandes longitudinales blanches peu nettes : une médiane
et une de chaque côté, à la limite du disque, cette dernière émettant une bande
transversale médiane vers le disque. Ecusson à pubescence blanche. Sur chaque
élytre deux larges bandes blanches, une prémédiane remontant obliquement
en direction du bord latéral et une postmédiane descendant obliquement en
direction du bord latéral, les deux réunies largement le long de la suture, entou¬
rant ainsi une grande tache latérale médiane brune (ou la pubescence n’est pas
entremêlée de jaune). Tarses à pubescence blanchâtre. Antennes à pubescence
brune, la base des articles 3 à 11 blanche.
Long. : 13 mm ; larg. : 3,5 mm.
Madagascar Sud : Région de Tuléar, Sept Lacs, XI (P. Griveaud et Rato¬
voson), holotype.
Batrachorhina (Coedomea) medioalba n. sp.
Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article un peu moins
long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les
joues. Tête et pronotum densément et finement ponctués. Élytres peu densé¬
ment et finement ponctués, arrondis à l’apex, pourvus, chacun, d’une courte
crête discale postbasilaire assez saillante.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre foncé. Les élytres couverts
d’une dense pubescence blanche (couvrant aussi les points), cette pubescence
débutant après la crête postbasilaire, s’étendant jusqu’au début du cinquième
apical, mais n’atteignant pas le bord latéral dont elle reste même un peu plus
distante dans la partie médiane. L’extrême base des articles antennaires 5 à 11
à pubescence blanche.
Long. : 13 mm ; larg. : 4 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype.
Batrachorhina (Coedomea) paralateritia n. sp.
Proche de Lateritia Frm., mais les élytres subtronqués à l’apex, moins densé¬
ment et moins finement ponctués, pourvus chacun d’une courte crête longitu¬
dinale discale postbasilaire peu accusée, mais sans bourrelet près de la suture
et sans crête disco-latérale préapicale, et la livrée différente.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre, la partie médiane du pronotum
et l’écusson couverts d’une dense pubescence ochracée rougeâtre. Sur chaque
élytre deux bandes transversales jaunes : une courte prémédiane remontant
obliquement en direction du bord latéral (mais n’atteignant pas la suture)
et une autre, plus large et postmédiane. L’extrême base des articles anten-
naires 5 à 11 à pubescence jaune pâle.
Long. : 9,5-10,5 mm ; larg. : 2,25-2,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype
et un paratype.
Batrachorhina (Soridus) paralichenea n. sp.
Proche de lichenea Frm., mais le scape moins fort, le pronotum plus line-
ment ponctué, les élytres plus densément et moins finement ponctués, le front
à pubescence blanche, les dessins brun rougeâtre du pronotum et des élytres
remplacés par des dessins brun jaunâtre ; le dessous, les pattes et les antennes
à pubescence gris blanchâtre.
Long. : 10 mm ; larg. : 3 mm.
Madagascar Ouest : 64 km E. de Tuléar, forêt d’Andranovory, 500 m, XI
(P. Griveaud et Ratovoson), holotype.
Tribu : Crossotini
Megalofrea parasparsuticollis n. sp.
Proche de sparsuticollis Frm., mais le disque du pronotum pourvu de chaque
côté de deux tubercules obtus assez élevés, un médian et postmédian, le deuxième
situé plus latéralement que le premier, les élytres faiblement tronqués à l’apex,
la réticulation de la tête, du pronotum et du quart basilaire des élytres moins
dense et un peu moins foncée.
Madagascar Sud : Région de Tuléar, Sept Lacs, XI (P. Griveaud et Rato¬
voson), holotype ; Ambovombe, XII (R. Viossat et Ratovoson), trois para-
types.
Lasiocercis (Coptomimus) fuscosignatus n. sp.
Proche de vadoni Breun., mais le quatrième article des antennes seulement
de moitié plus long que le cinquième, la tête et le pronotum finement ponctués,
le pronotum sans bandes brun foncé ; chaque élytre avec une bande longitudi-
— 667
nale latérale d’un brun plus foncé, parcourant le tiers basilaire, et une très
étroite bande transversale blanche fortement ondulée, (située au début du quart
apical et n’atteignant pas la suture) et suivie par une assez grande tache laté¬
rale brun foncé.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson,) holotype.
Lasiocercis (Coptomimus) viossati n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps (çj) ou un peu moins longues que
lui (Ç), le troisième article un peu moins long que le quatrième, un peu plus long
que le scape, le quatrième sensiblement plus long que le cinquième. Lobes infé¬
rieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et pronotum très
densément et très finement ponctués. Pronotum pourvu de deux bosses dis¬
cales, émoussées, peu hautes et d’une courte épine latérale large et émoussée.
Élytres arrondis à l’apex, peu densément et peu finement ponctués sur les deux
tiers antérieurs, pourvus chacun d’un grand et haut tubercule discal postba¬
silaire.
Brun foncé, couvert de pubescence blanchâtre et orné de dessins brun froncé.
Pronotum avec de très petites taches et, de chaque côté du milieu, deux assez
grandes taches, l’une antérieure et l’autre médiane (couvrant la bosse discale).
Sur chaque élytre une grande tache couvrant le tubercule postbasilaire, une
bande transversale ondulée au début du tiers apical, quelques taches plus
grandes (formant parfois deux bandes transversales ondulées plus ou moins
nettes, une prémédiane et une médiane), une tache transversale discale préa¬
picale et plusieurs très petites taches formant des cercles autour des points.
Moitié apicale des tibias brun foncé. Antennes à pubescence brun foncé, la
base des articles 3-11 à pubescence blanche.
Long. : 5 mm ; larg. : 2,33 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, 1 (R. Viossat et Ratovoson), holotype
et trois paratypes.
Lasiocercis (Coptomimus) ziczac n. sp.
Antennes aussi longues que le corps, le quatrième article de trois quarts plus
long que le cinquième. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que
les joues. Tète et pronotum densément et finement ponctués. Pronotum pourvu
de deux petits tubercules discaux obtus et d’une très courte épine latérale conique
et émoussée. Élytres peu densément et grossièrement ponctués sur les deux
tiers antérieurs et pourvus, chacun, d’un assez haut tubercule discal postbasi¬
laire émoussé.
Brun foncé, couvert d’une fine pubescence blanchâtre. Chaque élytre avec
une très étroite bande transversale zigzaguée blanche, nette, au début du tiers
apical. Tiers apical des tibias à pubescence noire. Scape à fine pubescence blanche.
Base des articles antennaires 3 à 10 à pubescence blanchâtre.
Long. : 5 mm ; larg. : 2 mm.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype.
(J68 —
Lasiocercis (s. s.) bigibboides n. sp.
Proche de bigibba Frm., mais l’épine latérale du pronotum un peu plus longue
et pointue, les tubercules discaux du pronotum un peu plus élevés, le tubercule
postbasilaire de l’élytre densément garni de longs poils dressés, la première
tache latérale brun foncé de l’élytre plus grande débutant un peu après la base
et s’étendant jusqu’à la mi-longueur, la deuxième tache semblable remplacée
par une large bande transversale postmédiane ondulée atteignant presque la
suture.
Long. : 6-7 mm.
Madagascar Est : Yondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et
deux paratypes.
Geteuma peraffinis n. sp.
Très proche de quadridentata Coqu., mais les deux tubercules discaux du
pronotum encore un peu plus grands et un peu recourbés, les étroites bandes
de la tête et du pronotum, de même que les deux étroites bandes longitudinales
parcourant plus du tiers basilaire de chaque élytre, de couleur ochracée ; élytre
sans larges bandes transversales blanchâtres, mais orné de trois petites taches
postmédianes ochracées placées en forme de bande transversale ondulée et
d’une tache semblable discale préapicale et les tibias ornés d’un large anneau
médian blanchâtre.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et
deux paratypes.
Epirochroa dujardini n. sp.
Proche d ’ acutecostata Frm., mais les lobes inférieurs des yeux presque deux
fois aussi longs que les joues, la tête peu densément et finement ponctuée, le
pronotum peu densément et peu finement ponctué, pourvu de deux tubercules
coniques obtus discaux et d’une large épine latérale conique et obtuse, les élytres
densément et peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’une haute crête
discale postbasilaire tronquée en arrière et la coloration différente.
Brun foncé, couvert de pubescence gris olivâtre ; moitié postérieure de la
crête postbasilaire de l’élytre et, sur chaque élytre, une tache latérale prémé¬
diane transversale, une bande transversale ondulée postmédiane (celle-ci très
peu nette dans le tiers suturai) ainsi que de très petites taches proches de la
suture dans la moitié postérieure brun foncé. Partie médiane des tibias très
largement annelée de blanchâtre, une grande partie des tarses également à pubes¬
cence blanchâtre. Tiers apical des tibias et quart apical du quatrième article
des tarses à pubescence brun foncé. Antennes à pubescence brun foncé, la par¬
tie basilaire des articles 4-11 à pubescence blanchâtre.
Long. : 8 mm ; larg. : 3,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype Ç.
66Ü —
Parasophronicomimus n. gen.
Proche de, Sophronicomimus Breun., mais les antennes frangées de poils longs,
le troisième article sensiblement plus long que le quatrième ou que le scape,
épaissi sur le tiers apical, le quatrième article épaissi sur les deux tiers apicaux,
beaucoup plus long que les articles suivants, les tubercules antennifères peu
saillants, le tubercule latéral du pronotum très court ; tout le corps, les pattes
et les antennes garnis de longs poils dressés.
Type : ruber Breun.
Parasophronicomimus ruber n. sp.
Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum
à ponctuation très dense et très fine. Élytres très densément et linement ponc¬
tués.
Bouge clair, à fine pubescence jaune. De chaque côté du disque du pronotum
une assez grande tache circulaire ochracée. Les parties grossies des articles anten-
naires 3 et 4 et tous les articles 5 à 11 noirs.
Long. : 5 mm ; larg. : 1,75 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Trachyliopus (s. s.) subannulicornis n. sp.
Proche d’ annulicornis Frm., mais plus petit, les antennes un peu plus longues
que le corps, le troisième article aussi long que le quatrième, le quatrième deux
fois plus long qu’un des articles suivants, l’épine latérale du pronotum un peu
plus courte et la livrée différente.
Brun, à pubescence jaune paille entremêlée de brun sur le disque du prono¬
tum. Chaque élytre avec une assez grande tache discale postbasilaire brun foncé
proche de la suture, une grande tache triangulaire prémédiane latérale sem¬
blable et deux bandes transversales brun foncé, légèrement incurvées (à conca¬
vité dirigée vers l’avant), une préapicale et une juste avant l’apex. Pattes en
partie à pubescence brune. Antennes à pubescence brune, la moitié basilaire
du quatrième article à pubescence blanche.
Long. : 5,5 mm ; larg. : 2 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Tribu : Rhodopinini
Diadelia (s. s.) x-fascloides n. sp.
Proche de x-fasciata Gah., mais les lobes inférieurs des yeux de moitié plus
longs que les joues, le pronotum imponctué, à épine latérale émoussée au bout,
et sans taches noirâtres, les deux bandes élytrales brun rougeâtre moins accusées,
— 670 —
la postmédiane bordée en arrière par une assez large bande transversale préapi¬
cale jaune pâle, les articles antennaires, à partir du troisième, à pubescence
brun rougeâtre sauf à la base.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et huit paratypes.
Diadelia (s. s.) apicefusca n. sp.
Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article sensible¬
ment moins long que le quatrième, un peu moins long que le scape, aussi long
que le cinquième. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues.
Tête et pronotum imponctués. Pronotum pourvu de deux petits tubercules
discaux prémédians et d’une assez longue épine latérale peu large et pointue.
Élytres peu densément et peu finement ponctués, plus densément le long de
la suture sur les deux tiers antérieurs, écliancrés à l’apex (l’angle suturai bien
accusé, l’angle marginal étiré en un long et étroit lobe un peu incurvé, dont la
concavité est dirigée du côté suturai).
Brun foncé, à pubescence brun clair. Chaque élytre avec une assez large
bande transversale préapicale jaune pâle descendant obliquement de la suture
en direction du bord latéral, la partie apicale postérieure à cette bande à pubes¬
cence brun foncé.
Long. : 12 mm ; larg. : 3,6 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et deux paratypes.
Diadelia (s. s.) ochreovittata n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article un peu moins
long que le quatrième, un peu plus long que le cinquième, aussi long que le scape.
Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et prono¬
tum imponctués. Pronotum à épine latérale conique assez longue. Élytres sub¬
tronqués à l’apex, assez éparsément et peu finement ponctués.
Rouge, à pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre avec une bande modéré¬
ment large, ochracée, partant de l’épaule et se dirigeant très obliquement en
direction de la suture et une bande postmédiane semblable descendant oblique¬
ment en direction de la suture. Antennes à pubescence brun rougeâtre foncé
unicolore.
Long. : 9,5 mm ; larg. : 3 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype.
Diadelia (s. s.) leucovittata n. sp.
Antennes d’un quart plus longues que le corps, le troisième article aussi
long que le cinquième, beaucoup moins long que le quatrième, un peu moins
long que le scape. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues.
Tête et pronotum imponctués. Pronotum à épine latérale assez mince et pointue,
peu longue. Élytres obliquement tronqués à l’apex, l’angle marginal pointu,
peu densément et peu finement ponctués sur les quatre cinquièmes antérieurs.
— 671 —
Brun foncé, à pubescence brun rougeâtre. Élytres densément marbrés de
blanchâtre sur le quart apical et ornés, chacun, de deux bandes modérément
larges (une allant de l’épaule très obliquement vers l’arrière en direction de
la suture et une postmédiane descendant obliquement en direction du bord
latéral). Antennes à pubescence d’un brun assez foncé et unicolore.
Long. : 9 mm ; larg. : 2,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype (J.
Diadelia (s. s.) paracostipennis n. sp.
Proche costipennis Frm., mais les élytres éparsément, irrégulièrement et peu
finement ponctués. La pubescence mêlée d’un peu de brun ; chaque élytre avec
le tiers suturai du tiers apical couvert de pubescence brune, les trois premiers
articles antennaires et les deux tiers antérieurs du quatrième article parsemés
de petites taches brunes.
Long. : 11 mm ; larg. : 3,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype (J.
Diadelia (s. s.) ratovosoni n. sp.
Antennes plus d’un tiers plus longues que le corps, le troisième article beaucoup
moins long que le quatrième, sensiblement moins long que le cinquième, un
peu moins long que le scape. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois aussi
longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum à très petite épine
latérale pointue. Élytres éparsément, irrégulièrement et finement ponctués,
écliancrés à l’apex (l’angle suturai arrondi, le marginal étiré en une pointe assez
courte).
Brun, couvert de pubescence jaune paille. Pronotum et élytres parsemés de
très petites taches brunes. Élytres avec une tache triangulaire, basilaire, peu
nette, brune en commun à la suture et, sur chacun, une assez large bande trans¬
versale médiane brune remontant obliquement en direction du bord latéral.
Antennes à pubescence brun foncé unicolore.
Long. : 6,5 mm ; larg. : 1,75 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, XII (R. Viossat et Ratovoson), holotype
<$ et un paratype.
Diadelia (s. s.) viossati n. sp.
Proche de x-fasciata Gah., mais le troisième article des antennes beaucoup
moins long que le quatrième ou que le scape, le pronotum presque imponctué,
les élytres plus largement échancrés à l’apex (l’angle suturai plus accusé), beau¬
coup plus éparsément ponctués et parsemés de quelques points plus gros, les
antennes à pubescence brun rougeâtre, seule l’extrême base des articles 3 à 11
à pubescence jaunâtre, les deux bandes brunes élytrales un peu plus larges
et plus floues, la partie basilaire des élytres à pubescence d’un brun plus foncé.
Long. : 6,5-9 mm ; larg. : 1,75-2 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype
et sept paratypes.
— 672 —
Diadelia (s. s.) dujardini n. sp.
Antennes de moitié plus longues que le corps (q) ou d’un tiers plus longues
que lui ($), le quatrième article plus de moitié plus long que le troisième, ce
dernier beaucoup moins long que le cinquième, un peu moins long que le scape.
Lobes inférieurs des yeux deux fois aussi longs que les joues. Tête et prono-
tum imponctués. Pronotum à très petite épine latérale triangulaire pointue.
Élytres finement ponctués, assez densément sur le cinquième basilaire, ensuite
de plus en plus éparsément, échancrés à l’apex (l’angle marginal étiré en un
lobe assez long).
Brun à pubescence brun rougeâtre entremêlée de jaune sur la tête et sur le
pronotum. Chaque élytre orné de très nombreuses petites taches jaunes dis¬
posées en forme de 5 bandes longitudinales sur chacun alternant avec des taches
semblables d’un brun plus foncé. Les articles antennaires 3 et 4 tachés de jaune,
l’extrême base des articles 5 à 11 à pubescence jaunâtre.
Long. : 8-11 mm ; larg. : 2-2,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype
et nombreux paratypes.
Diadelia (s. s.) unicolor n. sp.
Antennes d’un quart plus longues que le corps, le troisième article beaucoup
moins long que le quatrième, sensiblement moins long que le scape. Lobes
inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête et pronotum den¬
sément et peu finement ponctués. Pronotum pourvu d’une très petite épine
latérale conique pointue. Élytres subtronqués à l’apex, densément et peu fine¬
ment ponctués, sauf sur le cinquième apical.
Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre clair.
Long. : 6-7 mm ; larg. : 2 mm.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et
un paratype. —
Diadelia (s. s.) x-flava n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article à peu près
de moitié moins long que le quatrième, beaucoup moins long que le cinquième
ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête
et pronotum imponctués. Pronotum à épine latérale assez longue et pointue.
Élytres assez densément et finement ponctués, échancrés à l’apex (l’angle sutu¬
rai saillant, mais arrondi, le marginal étiré en un lobe triangulaire pointu).
Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre avec
une bande jaune pâle, peu large, allant de l’épaule et très obliquement vers
l’arrière jusqu’à la suture qu’elle atteint un peu avant le milieu ; cette bande
longe ensuite un peu la suture avant de descendre très obliquement en direc¬
tion du bord latéral ; une autre bande semblable, préapicale, assez vague, des¬
cend aussi très obliquement de la suture en direction du bord latéral. Les pattes
et les trois quarts basilaires du quatrième article des antennes parsemés de
— 673 —
très nombreuses petites taches jaunâtres ; la base des articles antennaires 5
à 10 à pubescence jaunâtre.
Long. : 7 mm ; larg. : 2,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, III (R. Viossat et Ratovoson), holo-
type.
Diadelia (s. s.) sublinea n. sp.
Proche de lignea Breun., mais les lobes inférieurs des yeux deux fois plus
longs que les joues, le pronotum sans bosses discales, à épine latérale plus étroite,
les deux bandes brunes de l’élytre à peine accusées et les antennes à pubes¬
cence brun jaunâtre.
Long. : 9-11 mm ; larg. : 3-3,5 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XIII (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et deux paratypes.
Mimodiadelia n. gen.
Allongé. Antennes fines, un peu plus longues {<$) ou un peu moins longues (Ç)
que le corps, éparsément frangées de poils courts ; scape court, à face dorsale
convexe et troisième article sensiblement moins long que le quatrième, un peu
plus long que le scape ; quatrième acticle beaucoup plus long qu’un des articles
suivants. Tubercules antennifères assez distants l’un de l’autre et très peu
saillants. Yeux grossièrement facettés, fortement échancrés. Front plus large
que haut. Pronotum transverse, pourvu de deux faibles dépressions transver¬
sales, une antérieure et une postérieure, d’une épine latérale minime, d’une
bosse latérale antéro-inférieure, ainsi que de deux bosses discales transversales
très peu accusées. Élytres très longs, sensiblement plus larges que le pronotum,
arrondis à l’apex. Tète rétractile. Saillie prosternale aussi haute que les hanches
et arquée. Saillie mésosternale tronquée verticalement à son bord antérieur.
Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes.
Pattes de longueur moyenne, les fémurs légèrement claviformes, les tibias
intermédiaires échancrés, les crochets divariqués.
Type : brunnea Breun. — Voisin du genre Diadeliomimus Breun.
Mimodiadelia brunnea n. sp.
Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Front et prono¬
tum à peine ponctués. Élytres assez éparsément ponctués, finement sur la moi¬
tié antérieure, très finement sur la moitié postérieure.
Brun foncé, à pubescence brun jaunâtre très densément mêlée de brun rou¬
geâtre. Tiers apical de l’élytre à pubescence plus claire, cette pubescence bordée
vers l’avant par une assez large bande transversale brun rougeâtre foncé des¬
cendant obliquement de la suture en direction du bord latéral. Moitié apicale
des articles antennaires 4 à 10 à pubescence brun rougeâtre foncé.
Long. : 9-11 mm ; larg. : 2, 6-3, 6 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype allotype Ç et deux paratypes.
43
— 674
Eugrapheus spinipennis n. sp.
Proche de lineellus Frm., mais tout le pronotum extrêmement finement
strié de travers, les élytres échancrés à l’apex (angle suturai à peine indiqué,
angle marginal étiré en une assez longue épine triangulaire), sériés-ponctués,
à épine postbasilaire plus étroite et moins recourbée et coloration différente.
Brun foncé, couvert d’une fine pubescence vert olivâtre à légers reflets métal¬
liques. Chaque élytre avec une très étroite bande longitudinale blanche s’éten¬
dant du bord postérieur de l’épine discale jusqu’un peu au-delà du milieu et
une autre bande semblable, débutant un peu plus latéralement et se terminant
à l’épine apicale. Pattes et antennes brun foncé, les tarses intermédiaires et
postérieurs ainsi qu’un large anneau médian sur le quatrième article des antennes
à pubescence blanche.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et onze paratypes.
Eugrapheus curtescapus n. sp.
Proche de longehamatus Frm., mais le scape moins long, beaucoup moins
long que le troisième article, sans épine apicale, les lobes inférieurs des yeux
à peine moins longs que les joues, le pronotum pourvu de chaque côté d’une
crête longitudinale, séparant le disque de la partie latérale, l’épine discale post¬
basilaire de l’élytre encore plus longue, plus étroite sauf à la base et beaucoup
plus fortement recourbée ; pubescence identique sauf qu’elle est plutôt noire
que brun foncé ; palpes, pattes et antennes noirs, le quatrième article des
antennes, sauf à l’apex, à pubescence blanchâtre.
Long. : 8-12 mm.
Madagascar Est : Vondrozo II (.1. Vadon et A. Peyrieras), holotype et
deux paratypes.
Mimetaxalus ochreoapicalis n. sp.
Proche de densepunctatus Breun., mais les antennes aussi longues que le corps,
les élytres un peu moins densément et un peu plus finement ponctués et la livrée
différente.
Brun foncé, à pubescence brun foncé. Pronotum avec une très petite tache
basilaire médiane jaune pâle. Écusson à pubescence jaune pâle. Presque tout
le tiers apical des élytres à pubescence ochracée, cette pubescence s’avançant
un peu plus à la suture qu’au bord latéral.
Long. : 5 mm ; larg. : 1,5 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Metallographeus n. gen.
Très allongé. Antennes fines, de moitié plus longues que le corps (^) ou sen¬
siblement plus longues que lui ($), frangées de poils assez longs ; scape long et
675 —
mince ; troisième article sensiblement plus long que le quatrième, beaucoup
plus long que le scape ; quatrième moitié plus long qu’un des articles suivants.
Tubercules antennifères peu distants l’un de l’autre et modérément saillants.
Yeux finement facettés et fortement échancrés, les lobes inférieurs plus hauts
que larges. Front aussi haut que large. Pronotum plus long que large, faible¬
ment arrondi sur les côtés. Élytres très longs, sensiblement plus larges que le
pronotum, échancrés à l’apex et pourvus, chacun, d’un haut tubercule post¬
basilaire discal pointu. Epaules proéminentes. Tête non rétractile. Saillie pros-
ternale moins haute que les hanches, étroite et arquée. Saillie mésosternale
légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum de longueur normale. Cavités
coxales intermédiaires fermées. Pattes longues et minces, les fémurs claviformes,
les tibias avec un léger sillon dorsal, les crochets divariqués.
Type : albolineatus Breun. Genre voisin de Pseudostyne Breun.
Metallographeus albolineatus n. sp.
Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Pronotum entiè¬
rement densément et très finement strié de travers. Écusson semicirculaire.
Élytres échancrés à l’apex (angle suturai à peine indiqué, angle marginal étiré
en un lobe triangulaire pointu), assez densément et très finement ponctués
sur les deux tiers antérieurs.
D’un cuivreux verdâtre métallique ; chaque élytre avec une ligne longitu¬
dinale discale blanche, débutant après le tubercule postbasilaire et s’étendant
jusqu’un peu après la mi-longueur ; une autre ligne semblable parcourant le
tiers apical et située un peu plus latéralement, les deux peu nettes. Tarses à
pubescence gris blanchâtre. Scape antennaire bleu foncé, les articles 2 à 11 à
pubescence brun foncé.
Long. : 9-11 mm ; larg. : 2-2,25 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et nombreux paratypes.
Pseudostyne ratovosoni n. sp.
Comme alboplagiata Breun., mais le pronotum plus densément ponctué,
le tiers apical des élytres d’un rouge plus clair, les élytres sans taches blanches
plus grandes, les antennes d’un rouge foncé unicolore.
Long. : 6-11 mm,; larg. : 1,3-2, 3 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype
et cinq paratypes.
Parasulenus viossati n. sp.
Proche de vittipennis Breun., mais les lobes inférieurs des yeux aussi longs
que les joues, le pronotum très densément strié longitudinalement sur le disque,
son épine latérale beaucoup moins rapprochée de la base et obtuse, conique,
les deux bourrelets des élytres plus accusés, le latéral formant plutôt une crête
longitudinale, et la coloration différente.
— 676 —
Noir, couvert de pubescence brun noir. Tempes et une bande transversale
sur le bord antérieur du disque du pronotum, se courbant ensuite, de chaque
côté, vers l’arrière jusqu’à l’épine latérale, rouge métallique. Sur chaque élytre
5 très étroites bandes longitudinales blanchâtres très peu nettes : une suturale,
3 discales et une latérale.
Long. : 9 mm ; larg. : 2,6 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype.
Parasulenus affinis n. sp.
Proche de vittipennis Rreun., mais le troisième article des antennes aussi
long que le quatrième, les élytres ponctués peu finement sur toute leur surface,
la tête également couverte de pubescence brun rougeâtre, les pattes et les antennes
un peu plus clairs que le corps avec seulement l’extrême base des articles 4 et 5
et l’apex du onzième article à pubescence jaune.
Long. : 8 mm ; larg. : 2 mm.
Madagascar Est : Fenerive (E. Perrot), holotype.
Metasulenus n. gen.
Proche de Sulenus Lac., mais les antennes non frangées, le scape un peu
plus long que le cinquième article, les yeux grossièrement facettés, le prono¬
tum non rétréci vers son bord antérieur, son épine latérale un peu moins rap¬
prochée de la base, les élytres plus parallèles et plus longs, la tête non rétrac¬
tile.
Type : unicolor Breun.
Metasulenus unicolor n. sp.
Antennes d’un tiers plus longues que le corps. Lobes inférieurs des yeux
sensiblement plus longs que les joues. Tête et pronotum à ponctuation extrê¬
mement dense et très fine, les élytres entièrement, très densément et finement
ponctués, échancrés à l’apex (l’angle suturai peu accusé, l’angle marginal étiré
en un assez long lobe triangulaire obtus).
Brun rouge foncé ; entièrement couvert de pubescence brun clair. Antennes
à pubescence brunes, l’extrême base des articles 3 à 11 et l’apex de ce dernier
à pubescence jaune.
Long. : 11 mm ; larg. : 2,75 mm.
Madagascar Est : district de Sambava, rés. nat. int. n° 12, massif du Maro-
jejy, XI (P. Soga), holotype <(J.
Rufosophronica n. gen.
Voisin de Rufulosophronica Breun., mais moins allongé, le scape moins long
et un peu plus fort, le troisième article des antennes un peu moins long que le
quatrième, sensiblement plus long que le scape, le pronotum pourvu également
— 677 —
d’une dépression transversale antérieure, les points des élytres alignés et les
poils dressés du corps plus longs.
Type : rufoflava Breun.
Rufosophronica rufoflava n. sp.
Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête densément
et très finement ponctuée. Pronotum assez éparsément et extrêmement finement
ponctué. Élytres densément et grossièrement ponctués sur le disque jusqu’un
peu au-delà du milieu.
Jaune rougeâtre, garni de poils dressés jaunes. Les deux tiers apicaux du
scape, le quart apical des articles antennaires 3 et 4 et les articles 5 à 11 noirs.
Long. : 4, 5-6, 5 mm ; larg. : 1,5-2 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et sept paratypes.
Nicarete (s. s.) holorufa n. sp.
Proche d ' albovittipennis Breun., mais plus petit, les lobes inférieurs des yeux
un peu plus longs que les joues, les articles antennaires 5 à 11 assez densément
frangés, tout le corps d’un rouge assez foncé, le pronotum également orné de
deux très étroites bandes longitudinales disco-latérales blanches, une de chaque
côté, les élytres sans aucun dessin, le tiers apical du quatrième article des antennes
à pubescence éparse blanchâtre.
Long. : 7,5 mm ; larg. : 1,6 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Hoplorhana (s. s.) fuscovestita n. sp.
Antennes d’un quart plus longues que le corps (£) ou un peu plus longues
que lui ($), le troisième article à peine de moitié plus long que le scape. Lobes
inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Pronotum aussi
long que large, pourvu de deux très hauts tubercules discaux obtus et d’une
petite épine latérale assez courte et peu pointue. Élytres arrondis-subtronqués
à l’apex, peu densément et peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’un
très haut tubercule discal postbasilaire recourbé.
Rouge foncé, couvert de pubescence brun foncé. Écusson à pubescence blanche.
Chaque élytre avec une large bande transversale prémédiane blanchâtre, mêlée
de jaune et remontant obliquement en direction du bord latéral, une très étroite
bande transversale blanche, fortement zigzaguée, située un peu après le milieu
et une large bande transversale préapicale jaune rougeâtre. Fémurs en partie
rouge clair. Tibias largement annelés de jaune rougeâtre avant le milieu. Tarses
à pubescence jaune grisâtre. Partie apicale des articles antennaires 3 à 10 et
extrême base des articles 4 à 11 à pubescence jaune pâle.
Long. : 8-13 mm ; larg. : 1,75-3,5 mm.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype
allotype Ç et très nombreux paratypes.
— 678 —
Tribu : Acanthocinini
Exocentrus (Pseudexocentroides) flavescens n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article sensiblement
plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu
moins longs que les joues. Pronotum transverse à épine latérale conique, non
recourbée, située au milieu du bord latéral. Élytres étroitement arrondis à l’apex,
peu densément et extrêmement finement ponctués sur les deux tiers antérieurs.
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre. De chaque côté de la ligne
médiane du pronotum une petite tache circulaire brun foncé un peu avant le
milieu. Sur chaque élytre une petite tache circulaire brun foncé, préapicale,
à la suture. La moitié basilaire des fémurs et les antennes à pubescence brun
foncé, les deux tiers du quatrième article des antennes à pubescence blanche.
Long. : 6 mm ; larg. : 2,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, II (R. Viossat et Ratovoson), holotype.
Du fait que le troisième article des antennes est sensiblement plus long que
le quatrième ou que le scape et que l’épine latérale du pronotum n’est absolu¬
ment pas recourbée, cette espèce doit former le type d’un nouveau sous-genre
pour lequel je propose le nom de Pseudexocentroides.
Falsexocentrus n. gen.
En ovale allongé. Antennes fines, frangées de poils courts, un peu plus longues
que le corps ; le scape modérément long et peu fort, le troisième article sensi¬
blement moins long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape,
le quatrième deux fois plus long qu’un des articles suivants. Tubercules anten-
nifères peu distants l’un de l’autre, mais peu saillants. Yeux assez grossière¬
ment facettés et fortement échancrés. Front transverse, trapéziforme. Prono¬
tum fortement transverse, pourvu de deux très petits fascicules de poils au
bord antérieur, rapprochés de la ligne médiane, d’une assez grande dépression
ovalaire médiane basilaire, d’une petite épine latérale conique, rapprochée
de la base et d’une deuxième épine latérale conique plus large, située un peu
avant le milieu. Élytres longs, sensiblement plus larges que le pronotum, arron¬
dis à l’apex, aplatis sur la moitié antérieure ; cette partie plate se prolonge
à la suture jusqu’un peu après la mi-longueur ; chaque élytre est pourvu d’une
crête discale basilaire crénelée, d’une autre crête semblable postmédiane (débu¬
tant au milieu du disque et se rapprochant vers l’arrière en s’effaçant progres¬
sivement de la suture), d’un bourrelet longitudinal et crénelé partant de l’épaule
et se rapprochant de la suture, avant l’apex, ainsi que d’un autre bourrelet
longitudinal semblable, sublatéral parcourant les deux tiers postérieurs ; les
crêtes et bourrelets sont garnis d’assez courts cils raides et dressés. Tête rétrac¬
tile. Saillie prosternale assez large, moins haute que les hanches et arquée.
Saillie mésosternale large, inclinée vers son bord antérieur. Métasternum de
longueur normale. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes de longueur
— 679 —
moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires à léger sillon dorsal,
les crochets divariqués. Pattes garnies de poils dressés.
Type : carinipennis Breun. — Voisins du genre Mimexocentrus Breun.
Falsexocentrus carinipennis n. sp.
Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et pro¬
notum imponctués. Elytres densément et très finement ponctués.
Brun foncé à pubescence brune. La dépression médiane basilaire du prono-
tum entourée de très petites taches noires. La partie aplatie des élytres à pubes¬
cence jaunâtre. Extrémité apicale des articles antennaires 4 et 5 et base des
articles 5 à 11 à pubescence jaunâtre.
Long. : 7-8 mm ; larg. : 2,5-3 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyhieras),
holotype et cinq paratypes.
Goephanes (s. s.) albolineatipennis n. sp.
Proche de fuscipes Breun., mais les élytres ponctués jusqu’à l’apex, tout le
corps d’un brun foncé, chaque élytrc orné de trois très étroites bandes longitu¬
dinales discales blanches, les pattes et les antennes d’un rouge foncé.
Long. : 4 mm ; larg. 1,6 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et un paratype.
Goephanes (s. s.) fuscipennis n. sp.
Antennes de moitié plus longues que le corps, le troisième article un peu
plus long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape. Lobes infé¬
rieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Pronotum fortement arrondi
sur les côtés. Tête et pronotum imponctués. Élytres peu densément et très
finement ponctués sur les deux tiers antérieurs.
Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre foncé. Disque du pronotum
orné de trois étroites bandes longitudinales jaunes. Élytres avec de nombreuses,
courtes et étroites taches jaunes rangées en forme de bandes longitudinales et
avec, en plus, sur chacun, une grande tache latérale médiane brun foncé. Fémurs
en partie, tibias, tiers basilaire du scape, deuxième article des antennes et
extrême base des articles 3 à 11, rouges.
Long. : 5-6 mm ; larg. : 1,5-2 mm. — Voisin de flavovittipennis Breun.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et deux paratypes.
Goephanes (s. s.) vadoni n. sp.
Proche de picticlorsis Frm., mais plus petit, les lobes inférieurs des yeux un
peu plus longs que les joues, les deux lignes longitudinales blanches du prono-
680 —
tum plus larges, la tache posthumérale oblique rousse de l’élytre plus large,
s’étendant un peu plus en arrière, la ligne blanche séparant les deux taches
rousses plus large, la large bande préapicale transversale gris blanchâtre rem¬
placée par une très étroite bande transversale blanche et tout le tiers apical
située après cette bande couverte de pubescence roussâtre, cette couleur s’éten¬
dant étroitement le long de la suture jusqu’un peu avant la mi-longueur, le
deuxième article des antennes, la moitié basilaire du troisième article et la base
des articles 6 et 7 également rouges.
Long. : 5 mm ; larg. : 1,5 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et onze paratypes.
Goephanes (s. s.) virgulifer Frm. ssp. apiceflava nov.
Comme la forme typique, mais le vertex à pubescence noire, les deux taches
élytrales d’un brun clair olivâtre, tout le tiers apical de l’élytre couvert égale¬
ment d’une pubescence semblable ; cette pubescence bordée, en avant, par une
très étroite bande transversale blanche, descendant un peu obliquement vers
l’arrière en direction du bord latéral ; coloration foncière de la moitié basilaire
du quatrième article des antennes noire.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype <$.
Goephanes (s. s.) luctuosus Pasc. ssp. peyrierasi nov.
Comme la forme typique, mais la bande suturale blanche de l’élytre un peu
plus large, ne débutant qu’un peu avant leur milieu, le tiers basilaire de l’élytre
orné de plusieurs taches blanchâtres vagues, les trois bandes obliques blanches
réunies sur toute leur étendue, la bande transversale postmédiane sensiblement
plus large, surtout sur le tiers suturai, la partie basilaire des fémurs et un large
anneau médian sur les tibias à pubescence blanche.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype $ et nombreux paratypes.
Goephanes (s. s.) fuscovariegatus n. sp.
Antennes de moitié plus longues que le corps, le troisième article aussi long
que le quatrième, sensiblement plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux
un peu plus longs que les joues. Pronotum transverse, subcoudé au milieu du
bord latéral. Élytres densément et très finement ponctués sur les deux tiers
antérieurs.
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre, la tète et le pronotum en
majeure partie à pubescence brune. Élytres marbrés de brun foncé, le huitième
apical brun noir. Pattes jaunes, le tiers basilaire des fémurs, un large anneau
postmédian sur les tibias et la majeure partie des tarses à pubescence brun
foncé. Antennes rouges à pubescence brun jaunâtre, le quart apical des articles 3
à 7 à pubescence brun foncé, le onzième article à pubescence d’un brun assez
foncé.
— 681 —
Long. : 5,5 mm ; larg. : 2 mm.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype.
Goephanes (s. s.) pictoides n. sp.
Proche de pictus Frm., mais les articles antennaires 5 et 6 non plus densé¬
ment frangés que les autres, les lobes inférieurs des yeux aussi longs que les
joues, chaque élytre pourvu d’une petite bosse discale postbasilaire, le tiers
apical de l’élytre (c’est-à-dire toute la partie entre la bande postmédiane et
l’apex) couvert de pubescence rousse, le deuxième article des antennes et la
moitié basilaire du troisième ainsi que tout l’article 6 rouge clair, les articles
7 et 8 brun foncé.
Madagascar Nord : Montagne d’Àmbre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et deux paratypes.
Goephanes (s. s.) rufoflavus n. sp.
Proche de pauliani Breun., mais le pronotum sans stries longitudinales, les
élytres ponctués seulement sur les deux tiers antérieurs et tout le corps d’un
jaune rougeâtre uniforme, seuls les derniers articles des antennes légèrement
rembrunis ; chaque élytre avec trois très étroites bandes longitudinales jau¬
nâtres très peu accusées.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Goephanes (Cristogoephanes) zebrinoides n. sp.
Proche de zebrina Frm., mais le troisième article des antennes aussi long
que le scape, le tubercule postbasilaire de l’élytre garni de longs poils dressés
noirs, les élytres sans bandes rouge clair, couverts de pubescence noire, la ligne
transversale postmédiane blanche plus incurvée vers l’arrière en direction du
bord latéral ; en plus, sur chaque élytre, une ligne longitudinale blanche post-
basilaire à côté du bord latéral et une courte ligne oblique blanche (entre elle
et la ligne oblique partant de l’épaule), cette courte ligne bordée des deux côtés
de taches rouge clair ; pattes noires, les fémurs et les tibias avec une ligne dor¬
sale blanche nette, les tarses à pubescence blanchâtre ; antennes noires, les
deux tiers basilaires du quatrième article à pubescence blanche.
Long. : 6 mm ; larg. : 1,5 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype
et un paratype.
Ancylistes (s. s.) parabiacutus n. sp.
Proche de biacutus Frm., mais le pronotum moins arrondi sur les côtés, les
élytres très densément et finement ponctués jusqu’un peu au-delà du milieu,
l’épine postbasilaire un peu moins longue et moins recourbée ; la bande trans¬
versale prémédiane blanche ne remontant pas en direction de la marge externe,
— 682 —
est précédée, au lieu d’une grande tache roussâtre, d’une assez étroite bande
longitudinale roussâtre, remontant du milieu de la bande transversale au calus
huméral ; tiers apical de l’élytre couvert d’une très fine pubescence grise, les
pattes et les antennes noires, les deux premiers articles des tarses postérieurs
et les trois quarts antérieurs du quatrième article des antennes à pubescence
blanchâtre.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et
quatre paratypes.
Ancylistes (s. s.) transversoides n. sp.
Proche de transversus Frm., mais l’élytre assez éparsément et grossièrement
ponctué jusqu’un peu au-delà du milieu, l’épine postbasilaire un peu plus longue,
plus forte et plus pointue, les fémurs particulièrement épaissis, sauf sur la partie
basilaire et pas de ligne longitudinale blanche au quart basilaire de l’élytre.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype.
Ancylistes (s. s.) biacutoides n. sp.
Proche de biacutus Frm., mais le troisième article des antennes seulement de
très peu moins long que le scape, le quatrième article à peine de moitié plus
long que le cinquième, le pronotum un peu plus large, pas plus long que large ;
chaque élytre avec, au lieu de la large épine postbasilaire recourbée, un assez
haut tubercule conique surmonté d’un fascicule de poils noirs, l’écusson à
pubescence blanche, la bande transversale postmédiane remplacée par une
très étroite bande transversale blanche, nette, descendant plus obliquement
vers l’arrière en direction du bord latéral et suivie d’une bande plus large, gris
clair, devenant de plus en plus étroite vers le côté ; pattes et antennes noires,
le tiers apical des tibias postérieurs, les deux premiers articles des tarses posté¬
rieurs et les trois quarts antérieurs du quatrième article des antennes à pubes¬
cence blanchâtre.
Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et
sept paratypes.
Ancylistes (s. s.) bicuspoides n. sp.
Proche de bicuspis Chevr., mais les joues seulement sensiblement plus longues
que les lobes inférieurs des yeux, le pronotum pourvu, de chaque côté, d’un
mamelon latéral postmédian minime, les élytres plus finement ponctués jusqu’au-
delà du milieu ; poils dressés de la tête noirs, ceux des élytres jaunes, l’écusson
à pubescence noire, l’élytre sans lignes blanches sur le tiers antérieur ; par contre
toute la partie antérieure à la ligne transversale blanche, couverte de pubes¬
cence jaune dorée, sauf sur la région humérale qui reste noire ; bande transver¬
sale postmédiane grise beaucoup plus étroite et située plus en avant, toute la
partie de l’élytre, en arrière de cette bande, couverte de pubescence jaune dorée ;
dessous, pattes et antennes à pubescence noire, les articles antennaires 8 à 11
et la face inférieure des articles 3 et 4 à pubescence gris blanchâtre.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et huit paratypes.
— 683
Ancylistes parabiacutus n. sp.
Proche de biacutus Frm., mais plus grand, les lobes inférieurs des yeux un
peu plus longs que les joues, les élytres plus larges à la base, leur épine discale
postbasilaire moins longue, plus ramassée et moins recourbée, les deux lignes
élytrales, la prémédiane transversale et la longitudinale après l’épine, de cou¬
leur rouge, la tache rouge, précédant la ligne transversale, beaucoup plus petite
et les fémurs brun foncé.
Long. : 8 mm ; larg. : 2,75 mm.
Madagascar Est : route de Lakato, III (R. Viossat et Ratovoson), holotype.
Trichhoplomelas rufus n. sp.
Proche de semirugosus Rreun., mais les lobes supérieurs des yeux beaucoup
moins rapprochés l’un de l’autre, la tête, le pronotum et la moitié postérieure
des élytres presque imponctués ; entièrement d’un rouge clair, à très fine pubes¬
cence jaune, les élytres sans taches blanchâtres, la moitié apicale du scape et
les articles 5 à 11 noirs.
Long. : 7,5 mm ; larg. : 2 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype.
Trichhoplomelas rufulus n. sp.
Proche de semirugosus Breun., mais le vertex et le pronotum, le long de sa
partie médiane, à peine ponctués, l’épine latérale du pronotum un peu moins
rapprochée de la base ; entièrement d’un rouge clair, couvert de pubescence
jaune et garni de poils dressés jaunes, le scape en majeure partie, le tiers apical
des articles antennaires 3 et 4 et tous les articles 5 à 11, brun noir.
Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et un paratype.
Mimhoplomelas n. gen.
Proche de Dolichhoplomelcis Breun., mais un peu moins allongé, les antennes
frangées de poils courts, le scape peu long et modérément fort, le troisième
article sensiblement moins long que le quatrième les lobes supérieurs des yeux
distants sur le vertex l’un de l’autre, le front légèrement transverse, le prono¬
tum pourvu, au milieu du bord latéral, d’un mamelon minime et le dessus sans
poils dressés.
Type : diadelioides Breun.
Mimhoplomelas diadelioides n. sp.
Antennes un peu plus longues que le corps. Lobes inférieurs des yeux plus
de deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum à peine ponctués. Élytres
peu densément et assez finement ponctués sur les trois quarts antérieurs.
— 684 -
Brun rougeâtre, couvert de pubescence brun clair, entièrement et densément
mêlée de jaune paille. Sur chaque élytre, une grande tache apicale ochracée
remontant davantage en avant le long de la suture que le long du bord latéral.
Antennes à pubescence brune, les 4 premiers articles marbrés de jaune grisâtre,
la moitié basilaire des articles 5 à 11 à pubescence jaune grisâtre.
Long. : 8 mm ; larg. : 2,6 mm.
Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras),
holotype et deux paratypes.
Laboratoire d’ Entomologie,
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971). pp. 685-707.
PSEUDOSCORPIONS DE LA RÉGION DU TIBESTI
( SAHARA MÉRIDIONAL )
IV. Cheliferidae
Par Jacqueline HEURTÀULT
Sous-famille Cheliferinae Simon
Genre Dactyloclielifer Beier
Dactylochelifer saharensis n. sp.
Les 14 exemplaires de l’espèce nouvelle ont été récoltés dans trois stations
éloignées les unes des autres de 250 à 500 km. L’une, sur le versant septentrio¬
nal du Bardai, dans le massif du Tibesti, appartient au Tchad, les deux autres,
l’une du plateau du Djado, l’autre de la région du Kawar, près de Dirkou, sont
nigériennes.
Matériel étudié : 1 $ ; région de Kawar- Arrigui (près de Dirkou), B. de
Miré coll., 17-xi-58.
3 $, 2 ^ ; région de Kawar, Djado, B. de Miré coll., 13-xi-57.
7 $, 1 (J ; versant septentrional du Bardai (Tibesti), B. de Miré coll., 9-X-58.
Description du holotype (Bardai)
Céphalothorax plus long que large (fig. 1). Granulations polygonales plus
ou moins irrégulières ou protubérances en forme de calottes. Deux yeux dis¬
tincts, peu convexes, distants du bord antérieur d’environ leur diamètre. Soies
courtes, presque isodiamétriques, cannelées. 10 soies au bord postérieur. Deux
sillons transversaux, le sillon antérieur mince et accentué, le postérieur, atténué,
plus large. Division des tergites annoncée à l’arrière du sillon postérieur par
l’orientation des granulations suivant la ligne médiane.
Tergites sans carènes latérales, tous divisés sauf le premier chez lequel la
division n’est qu’amorcée. Formule tergale :4 + 6;8 + 7;7 + 7;8 + 10;
9 -f- 9 ; 10 + 11 ; 10 + 10 ; 10 + 10 ; 10 + 8 ; 8 + 8 ; 12 (dont 2 longues et
fines soies latérales). Sur les 3 premiers tergites, les soies forment une série pos¬
térieure ; sur les tergites suivants les soies s’alignent en 2 séries, l’une antérieure
formée de 3 soies par demi-tergite, l’autre postérieure.
Processus maxillaires avec 2 soies chacun.
Hanches des pattes-mâchoires avec une vingtaine de soies chacune. Hanches
des p.l : 8 et 9 soies ; hanches des p.2 : 8 et 10 soies ; hanches des p.3 : 11 et
— 686 —
Fig. 1-6. — Dactylochelifer saharensis n. sp.
1, céphalothorax du holotype ; 2, patte-mâchoire gauche, vue dorsale, S holotype ; 3, armature
génitale <$ et sacs coxaux, vue ventrale (sc : sac coxal ; bl : baguette latérale ; agi : apodème laté¬
ral ; agd : apodème dorsal perpendiculaire au plan du dessin ; bvagd : branche ventrale de l’apodème
dorsal ; bdagd : branche dorsale de l’apodème dorsal ; oc : organe cylindrique) ; 4, tarse de la patte
ambulatoire 1, <$ holotype ; 5 a, plaque criblée médiane de Dactylochelifer latreillei ; 5 b, plaque
criblée médiane de D. saharensis ; 6, chélicère droite $, vue latérale.
— 687 —
17 soies ; hanches des p.4 : 16 et 22 soies. Les hanches des p.4 sont excavées
à l’arrière (caractère sexuel secondaire) ; les sacs coxaux (fig. 3) sont plus courts
et plus trapus que chez D. latreillei. Nombreuses petites lyrifissures droites.
Chétotaxie sternale. Opercule génital garni de 10 soies centrales éparses et
frangé d’une cinquantaine de longues soies simples latérales ou bifides médianes.
St. 3 : 4 soies épaisses et bifides internes dans la chambre génitale, 8 soies longues
et fines éparses sur le sternite, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 9 soies simples
et une soie au-dessus de chaque stigmate ; st..5 : 14 soies ; st.6 : 16 soies ; st.7 :
16 soies ; st.8 : 15 soies ; st.9 : 13 soies ; st.10 : 11 soies ; st.ll : 8 soies dont 6 sont
dentées distalement ; les 2 autres sont plus longues et sont simples.
Région génitale (fig. 3). L’armature de la chambre génitale est semblable à
celle de D. latreillei.
Chélicères. Cinq soies simples sur la main ; la soie gl du doigt mobile ne dépasse
pas la galéa. 2 petites dents distales au doigt fixe suivies par 3 dents plus grosses
proximales. Une seule dent distale au doigt mobile, insérée au-dessus de l’aréole
de la soie gl. Galéa presque conique pourvue distalement de petites branches
rudimentaires. Flagelle à 3 soies ; les 2 proximales sont simples, la distale plus
grosse porte 3 petites dents d’un seul côté. Doigt fixe bordé par une lamelle
de chitine transparente.
Pattes-mâchoires (fig. 2). Canaux de la glande à venin pratiquement de même lon¬
gueur, atteignant t. au doigt mobile et dépassant it au doigt fixe, t voisine du
milieu du doigt. La disposition des triebobothries est très proche de celle de
D. latreillei. Fémur 3,9 fois plus long que large ; tibia 3,1 fois plus long que large ;
main 2,2 fois plus longue que large ; doigt nettement plus court que la main ;
pince 3,4 fois plus longue que large. Granulation présente sur toute la pince,
doigts exceptés.
Pattes ambulatoires. Tarse de la patte 1 à griffes légèrement asymétriques :
la griffe externe possède une denture irrégulière sur la concavité interne (fig. 4).
Bord externe distal du tarse en éperon. Poil subterminal simple. Tarse 3 fois
plus long que large. Pattes 4 sans poil tactile tarsal.
Dimensions en mm du $ holotype (Barda'i). Corps : 2,800; céphalothorax :
0,900-0,800 ; patte-mâchoire, fémur : 0,870-0,220 ; tibia : 0,820-0,260 ; main
avec pédoncule : 0,820-0,370 ; pince sans pédoncule : 1,325-0,375 ; doigt : 0,630 ;
patte ambulatoire 4, fémur : 0,750-0,175 ; tibia : 0,575-0,100 ; tarse : 0,387.
Dimensions en mm du (J paratype (région du Kawar, Djado). Corps : 2,600 ;
céphalothorax : 0,900-0,800 ; patte-mâchoire, fémur : 0,830-0,200 ; tibia :
0,800-0,240 ; main : 0,710-0,340 ; pince sans pédoncule : 1,500-0,340 ; patte
ambulatoire 4, fémur : 0,675 ; tibia : 0,525 ; tarse : 0,350.
Description de t.a Ç paratype (Bardai)
Céphalothorax semblable à celui du (J, 11 soies au bord postérieur.
Formule tergale :6 + 6;6 + 6;6+6;8 + 6;10 + 8;10 + 9;9 + 9;
8 — )- 6 ; 7 — (— 7 ; 6 — |— 7 ; 11 (dont 2 longues et fines soies latérales). Sur les 4 pre¬
miers tergites, les soies forment une série postérieure ; sur les t.ergites suivants
elles s’alignent en 2 séries, Tune antérieure de 6 soies (3 par demi-tergite), l’autre
postérieure.
— 688 —
Processus maxillaires avec 2 soies chacun.
Hanches des pattes-mâchoires avec une quinzaine de soies chacune, hanche
des p.l avec 6 et 8 soies, hanches des p.2 avec 4 soies chacune, hanches des
p.3 avec 7 et 10 soies ; hanches des p.4 avec 7 et 8 soies éparses sur le corps des
hanches et une trentaine de soies frangeant chaque bord postérieur. Hanches
comme chez le ($ parsemées de nombreuses petites lyrifîssures droites.
Région génitale (fig. 5 b). Plaque criblée médiane impaire à bords renforcés,
très différente de la plaque de D. latreillei par exemple (fig. 5 a), qui est ondulée,
en forme de coiffe « Marie-Stuart ».
Chétotaxie sternale. St.1-2 : une vingtaine de soies dont 4 centrales, au niveau
de la plaque criblée médiane, associées à 2 lyrifîssures ; st.3 : 7 soies, aucune
soie suprastigmatique ; st.4 : 6 soies et une soie au-dessus de chaque stigmate ;
st. 5 : 11 soies ; st.6 : 13 soies ; st.7 : 12 soies ; st.8 : 12 soies ; st.9 : 14 ; st.10 :
9 ; st.ll : 9 soies inégales. Du 5e au 10e sternite, la soie latérale de chaque
côté occupe une position antérieure et est surmontée d’une lvrifissure pleurale.
Chélicères (fig. 6). Cinq soies sur la main (comme chez le $), deux petites dents
distales au doigt fixe et 3 dents plus grosses, proximales. Une seule dent, plus
ou moins latérale, sub-basale par rapport au crochet du doigt mobile. Galéa
longue et puissante avec 6 branches distales en « doigts de gant ». Flagelle à 3
soies dont la distale seule est dentelée. Une lamelle de chitine transparente
borde la chélicère du côté du doigt fixe.
Pattes-mâchoires. Canaux de la glande à venin presque de même longueur attei¬
gnant t au doigt mobile et it au doigt fixe. Fémur 4 fois plus long que large, tibia
3,2 fois plus long que large, main avec pédoncule 2,2 fois plus longue que large.
Doigt de même longueur que chez le rj holotvpe. Les rapports morphométriques
sont très proches de ceux du £ holotype. Granulation sur toute la pince,
doigts exceptés.
Pattes ambulatoires. Patte 1 avec griffes asymétriques : la griffe interne est
munie de 2 lentilles de chitine transparente, l’une dorsale, l’autre ventrale ;
tarse non modifié, c’est-à-dire dépourvu de l’éperon externe distal qui est un
caractère sexuel secondaire.
Dimensions en mm de la Ç paratype (Bardai) . Corps : 3,500 ; céphalothorax :
0,950-0,750 ; patte-mâchoire, fémur : 0,900-0,220 ; tibia : 0,870-0,270 ; pince
sans pédoncule : 1,325-0,370 ; main avec pédoncule : 0,820-0,370 ; doigt : 0,630 ;
patte ambulatoire 4, fémur : 0,825-0,200 ; tibia : 0,625 ; tarse : 0,425.
Dimensions en mm de la Ç paratype ( région du Kawar-Arrigui, près de Dirkou).
Corps : 2,900 ; céphalothorax : 0,800-0,700 ; patte-mâchoire, fémur : 0,800-
0,210 ; tibia : 0,725-0,260 ; main avec pédoncule : 0,730-0,350 : doigt : 0,630 ;
pince avec pédoncule : 1,300-0,350 ; pince sans pédoncule : 1,250-0,350 ; patte
ambulatoire 4, fémur : 0,725 ; tibia : 0,500 ; tarse : 0,375.
Remarques
1° Deux caractères supplémentaires paraissent pouvoir être employés dans
les différenciations spécifiques : la forme de la plaque criblée médiane chez la Ç,
la forme des sacs coxaux chez le
2° Seules, trois espèces appartenant au genre Dactylochelifer sont connues
en Afrique : D. maroccanus (Beier, 1930), du Maroc ; D. falsus (Beier, 1930),
de Tunisie ; D. saharensis n. sp. de la région du Tibesti et du Kawar. Tout un
ensemble de caractères permet de les différencier : forme du tarse et des griffes
des pattes ambulatoires 1, rapports morphométriques différents.
D. maroccanus Cf D. jalsus G D. saharensis Cf
L/l fémur p.m . 4 3,4 3,9
L/l tibia p.m . 3,2 3 3,1
L/l tarse p. 1 . 4,2 1,7 2,6
Genre Rhacochelifer Beier
Le matériel étudié provient de six stations différentes de la région du Tibesti.
Trois espèces ont été déterminées comme étant nouvelles ; deux d’entre elles
étaient heureusement représentées par les sexes mâle et femelle : la troisième,
représentée seulement par une femelle, et que nous avons dédiée au Dr. Mateu,
possédait des caractères de différenciation spécifique originaux (forme de la
plaque criblée médiane en particulier). Les femelles collectées dans l’Emi Koussi
à 3.500 m d’altitude ont des affinités avec l’espèce R. subsimilis de l’Adrar
des Iforas (plaque criblée médiane très voisine, même disposition des tricho-
bothries it et ist). Les femelles collectées sur le versant ouest de Karaïé, dans
l’Emi Koussi, Bilieringa, sur le massif du Koussi, ont des affinités très nettes
avec l’espèce R. maculatus dont une sous-espèce a été décrite du Hoggar (rap¬
ports morphométriques, disposition des trichobothries it et ist, plaques criblées
médianes très voisins).
Rhacochelifer tenuimanus n. sp.
Matériel étudié : 1 <$, 1 Ç, massif du Koussi à Koudou, 2.000 m ait., B. de
Miré coll., 27-ix-59.
Description du holotype
Céphalothorax (fig. 7) plus large que long, régulièrement granuleux avec 2 stries
transverses. Strie antérieure sensiblement médiane. Deux yeux. Quelques tuber¬
cules pilifères latéraux.
Tergites tous divisés, sauf le dernier. Formule tergale : 6 — )— 6 ; 6 — |— 6 ; 7 — (— 6 ;
6 — 1~ 7 ; 6 + 6 ; 5 — |- 6 ; 7 6 ; 6 — (- 6 ; 6 -)- 6 ; 5 -|— 5. Du 4e au 10e tergite la
soie latérale de chaque côté prend une position antérieure par rapport aux
autres soies. Du 6e au 10e tergite, ce sont les deux soies médianes qui occupent
une position légèrement antérieure par rapport aux autres, leurs aréoles sont
un peu plus claires que celles des soies bordantes mais ne donnent cependant
pas l’impression de taches, comme c’est le cas chez R. maculatus par exemple.
Chétotaxie sternale. Opercule génital bordé par une vingtaine de soies dont les
4 médianes sont longues et bifides et garni de 10 à 11 soies éparses (fig. 11 a),
2 lyrifissures ; st.3 : 7 longues soies simples, aucune soie suprastigmatique, 6 lyri-
fissures ; st.4 : 6 soies et 1 soie au-dessus de chaque stigmate ; st.5 : 10 soies ;
st. 6 : 10 soies ; st.7 : 12 soies ; st.8 : 12 soies.
690
mm
Fig. 7-12. — Rhacochelifer tenuimanus n. sp.
7, céphalothorax du holotype ; 8, patte-mâchoire gauche du <$ holotype, vue dorsale ; 9, patte
ambulatoire 1, <$ holotype ; 10, pince droite, vue latérale, S holotype ; 11 a, région génitale
vue ventrale ( sc : sac coxal ; h't : hanche 4 ; opg : opercule génital ; bl : baguette latérale ; agd :
apodème dorsal incliné de 90° par rapport à sa position réelle ; bdagd : baguette dorsale) ; 11 b,
plaque criblée médiane de la $ paratype ; 12, chélicère droite vue de profil.
— 691 —
Chétotaxie cabale. Soies longues et fines. Hanches des pattes-mâchoires et
processus maxillaires avec 10 et 11 soies. Deux courtes épines, à la base des
processus maxillaires droit et gauche s’affrontent de part et d’autre du plan
sagittal. Hanches des p.l : 3 soies chacune ; hanches des p.2 : 4 soies chacune ;
hanches des p.3 : 7 soies chacune ; hanches des p.4 : une vingtaine de soies sur
chaque hanche.
Région génitale. 3 + 3 soies, courtes, bifides, à l’intérieur de la chambre géni¬
tale, statumen conoolutum à branches antérieures courtes, à échancrure anté¬
rieure arrondie (fig. 11 a).
Pattes-mâchoires (fig. 8) effilées. Les doigts seuls ne portent pas de granula¬
tions. Quelques tubercules sur le fémur et le trochanter. La main, vue latéra¬
lement ou de dessus, a des côtés presque parallèles (fig. 10). Fémur 5 fois plus
long que large, tibia 3,5 fois plus long que large, main 2,5 fois plus longue que
large, main avec pédoncule 1,2 fois plus longue que le doigt, ist et it séparées
par un diamètre et demi d’aréole. 39 dents au doigt fixe, 32 au doigt mobile
auxquelles s’ajoutent quelques tubercules.
Pattes ambulatoires. Patte 1 (fig. 9) à griffes asymétriques, à soie subterminale
tarsale en Y à branches inégales. Extrémité du tarse entourée par quelques
soies longues et fines, tarse environ 3 fois plus long que large.
Chélieères (fig. 12) typiques des Rhacochelifer : 5 soies inégales, dont 3 sont
simples et 2 dentées ( ib , db ) ; doigt fixe bordé par une lamelle de chitine trans¬
parente. Trois petites dents distales au doigt fixe suivies par 3 dents plus grosses,
proximales. Doigt mobile avec une dent latérale externe dl située entre le cro¬
chet et la soie galéale gl. Serrule externe avec 12 lamelles. Trois soies au flagelle,
seule la soie distale est dentelée d’un côté. Galéa avec 4 ou 5 diverticules
distaux en « doigts de gant ».
Dimensions en mm du <$ holotype. Corps : 2,500 ; céphalothorax : 0,775-0,900 ;
patte-mâchoire, fémur : 0,875-0,175 ; tibia : 0,700-0,200 ; pince sans pédoncule :
1,220-0,300 ; main avec pédoncule : 0,700-0,275 ; doigt : 0,600 ; patte ambula¬
toire 1, fémur : 0,450 ; tibia : 0,300-0,125 ; tarse : 0,300-0,100 ; patte 4, fémur :
0,625-0,210 ; tibia : 0,475-0,125 ; tarse : 0,140.
Description de i.a $ paratype
Céphalothorax semblable à celui du + holotype.
Tergites divisés, sauf le dernier. Formule tergale :5 + 7;6 + 8;7+7;
7 + 6;7 + 7; 6+7;6 + 6.
Chétotaxie sternale. 19 sur l’opercule génital dont 13 groupées ventralement
et 6 alignées sur le bord postérieur, 2 lyrifissures ; st.3 : 6 soies, aucune soie
suprastigmatique ; st.4 : 6 soies, une soie au-dessus de chaque stigmate ; st.5 :
10 soies ; st. 6 ; 10 soies ; st.7 : 12 soies ; st.8 : 12 soies.
Chétotaxie coxale. Soies longues et inégales. Hanches des pattes-mâchoires
et processus maxillaires : 10 et 11 soies auxquelles s’ajoutent 2 petites épines,
comme chez le «+ à la base de chaque processus, de part et d’autre du plan
sagittal. Hanches des pattes 1 : 4 soies chacune ; hanches des p.2 : 4 soies cha¬
cune ; hanches des p.3 : 6 soies chacune ; hanches des p.4 : environ 25 soies sur
chaque hanche dont une vingtaine frangeant le bord postérieur.
— 692 —
Région génitale (fig. 11 b). Plaque criblée médiane en forme de champignon
type « morille », à pied non différencié de la tête, à nombreux et épais replis
de chitine dans la partie antérieure.
Pattes-mâchoires. Fémur 4,3 fois plus long que large, tibia 3,3 fois plus
long que large, main avec pédoncule 2,3 fois plus longue que large, pince sans
pédoncule 3,8 fois plus longue que large. 43 dents au doigt fixe, 46 au doigt
mobile. Disposition des trichobothries et granulations de la pince identiques
à celles du <$.
Pattes ambulatoires. Pattes 1 à griffes symétriques, à soie subterminale en Y
à branches inégales. Tarse pourvu distalement de quelques soies longues et
fines.
Dimensions en mm de la Ç paratype. Corps : 2,500 ; céphalothorax : 0,900-
1,000; patte-mâchoire, fémur : 0,975-0,225 ; tibia : 0,825-0,250; main avec
pédoncule : 0,825-0,375 ; pince sans pédoncule : 1,425-0,375 ; doigt : 0,725 ;
patte ambulatoire 1, fémur : 0,500-0,175 ; tibia : 0,375 ; tarse : 0,325 ; patte
ambulatoire 4, fémur : 0,775-0,250 ; tibia : 0,550-0,150 ; tarse : 0,400.
Rhacochelifer tibestiensis n. sp.
Matériel étudié : l^J, 1 Ç; Emi Koussi Gorrom, B. de Miré coll., 16-viii-59.
Description du $ holotype
Céphalothorax granuleux. Deux yeux petits mais bien convexes. Quelques
tubercules pilifères latéraux. Soies cannelées, courtes, élargies faiblement dis¬
talement ; 11 soies au bord postérieur. Deux sillons nets, le sillon antérieur à
branches latérales recourbées vers l’avant, le sillon postérieur à branches recour¬
bées vers l’arrière.
Tergites divisés, sauf le dernier. Formule tergale : 6 6 ; 5 — 6 ; 5 -(- 5 ;
6 -j- 6 ; 6 7 ; 7 -(— 7 ; 6 -j- 6 ; 7 6 ; 6 -)- 6 ; 8 (dont 2 latérales, longues et
fines). Les soies sont insérées au centre de zones aréolaires circulaires claires.
A partir du 4e tergite les 2 soies latérales et les 2 soies médianes occupent une
position antérieure. Chaque tergite comprend donc 2 séries de soies, l’une anté¬
rieure de 4 soies, l’autre postérieure.
Processus maxillaires avec chacun 2 longues soies inégales (les latérales sont
les plus longues). Deux petites épines, à la base de chaque processus, s’affrontent
de part et d’autre du plan sagittal.
Hanches des pattes-mâchoires avec chacune une dizaine de petites soies
simples. Hanches des p.l : 2 soies chacune ; hanches des p.2 : 5 soies chacune ;
hanches des p.3 : 7 soies chacune ; hanches des p.4 : une vingtaine de soies cha¬
cune dont une quinzaine frange le bord postérieur, les autres (4 ou 5) sont grou¬
pées au voisinage du débouché des sacs coxaux sur la ligne médiane.
Sacs coxaux (fig. 17) petits.
Sternites. Opercule génital avec, dans la région médiane, 6 longues soies bifides
et 4 courtes soies simples, 5 ou 6 longues soies simples et, sur les côtés, réguliè¬
rement réparties sur le bord, une vingtaine de soies simples, courtes. St.3 : 12
longues soies simples, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 3 + 3 soies, une soie
au-dessus de chaque stigmate ; st.5, st.6, st.7, st.8 : 5 -|- 5 soies ; st.9 : 4 + 5 soies ;
— 693
Fig. 13-18. — Rhacochelifer tibestiensis n. sp.
13, céphalothorax de la $ paratype ; 14, patte-mâchoire gauche, $ paratype, vue dorsale ; 15, patte 1,
<3 holotype ; 16, patte-mâchoire gauche, çj holotype, vue dorsale; 17, région génitale vue
ventrale (sc : sac coxal ; h't : hanche 4 ; opg : opercule génital ; bl : baguette latérale ; agd : apodème
dorsal ; bdagd : baguette dorsale) ; 18, région génitale, Ç paratype ( pcm : plaque criblée médiane,
pci : plaque criblée latérale, st3 : sternite 3).
— 694
st. 10 : 4 + 4 ; st. 11 : 8 soies dont 2 longues soies fines latérales. Les sternites sont
nettement divisés. Les soies sternales sont inégales. Nombreuses lyrifissures.
Région génitale. Statumen convolutum (fig. 17) à fond convexe, à bords
internes droits, légèrement différent de celui de R. tenuimanus dont le fond
est concave.
Pattes-mâchoires (lig. 16). Toute la pince (doigts exceptés) est recouverte de
granulations. Quelques tubercules pilifères sur les faces latérales du fémur
et du tibia. Fémur 4 fois plus long que large, main 2,1 fois plus longue que
large, pince sans pédoncule 3,1 fois plus longue que large, main 1,3 fois plus
longue que le doigt, ist et it à moins d’un diamètre d’aréole l’une de l’autre.
35 dents au doigt fixe.
Pattes ambulatoires. Patte 1 (fig. 15) à soie subterminale en Y à branches
inégales, typique du genre. Griffes modifiées, asymétriques, la griffe externe
plus longue, plus étroite, moins convexe que la griffe interne. Soies distales
tarsales longues et fines. Tarse 3,2 fois plus long que large.
Chélicères. Les chélicères droite et gauche portent respectivement 5 et 6 soies.
Les 2 soies basales sont dentées, les autres sont simples. Flagelle à 3 soies, la
soie distale est finement dentée d’un côté (4 petites dents). Galéa puissante à
5 branches distales en « doigts de gant » (comme chez R. tenuimanus). Deux
grosses dents, latérales externes, sous le crochet du doigt mobile, la distale étant
la plus grosse (une seulement chez R. tenuimanus). Deux petites dents distales
au doigt fixe suivies de 3 grosses dents proximales. Serrule externe avec 18
lamelles.
Dimensions en mm du $ holotype. Corps : 3,000 ; céphalothorax : 0,825-0,950 ;
patte-mâchoire, fémur : 0,850-0,212 ; tibia : 0,700-0,260 ; pince sans pédoncule :
1,175-0,375 ; main avec pédoncule : 0,750-0,375 ; doigt : 0,525 ; patte ambula¬
toire 1, fémur : 0,462-0,151 ; tibia : 0,310-0,117 ; tarse : 0,300-0,092 ; patte ambu¬
latoire 4, fémur : 0,700-0,210 ; tibia : 0,525-0,110 ; tarse : 0,375.
Description de la Ç paratype
Céphalothorax (fig. 13) semblable à celui du £ mais avec 10 soies au bord
postérieur.
Tergites divisés, sauf le dernier. Formule tergale : 6 -)— 7 ; 7 — (— 7 ; 7 — (— 8 ;
7-|-7;7-|-7;7+7;7 + 9;8 + 8;8 + 9;7+7;6 (dont 2 longues soies
fines latérales). Comme chez le <(J, les soies sont insérées au centre de zones aréo-
laires claires. Du 4e au 11e tergite, 3 soies par demi tergite occupent une posi¬
tion antérieure par rapport aux autres soies ; ce sont les soies latérales et la soie
médiane de chaque demi tergite. Chaque tergite comprend alors 2 séries de
soies : une série antérieure de 6 soies et une série postérieure.
Processus maxillaires avec chacun 2 longues soies fines inégales (la latérale
est la plus longue). Deux petites épines à la base de chaque processus s’affron¬
tent de part et d’autre du plan sagittal, comme chez R. tenuimanus.
Hanches des pattes-mâchoires avec chacune une quinzaine de soies, hanches
des p.l avec 6 et 7 soies, hanches des p.2 : 6 et 8 soies ; hanches des p.3 : 6 et 9
soies ; hanches des p.4 : 8 et 10 soies sur le corps de chaque hanche et une ving¬
taine de soies frangeant chaque bord postérieur,
695 —
Région génitale (fig. 18). Plaque criblée médiane en forme de « morille » à
pied bien différencié, plus long et plus mince que chez la forme précédente. Nom¬
breux replis antérieurs chitineux.
Sternites. Plaque génitale antérieure : 2 groupes de 8 soies, de part et d’autre
de la ligne médiane, surmontés par 2 lyrifissures allongées ; st.3 : 7 soies, aucune
soie suprastigmatique, 4 lyrifissures ; st.4 : 3 -j- 3 soies et une soie au-dessus
de chaque stigmate ; st.5 : 5 + 5 soies ; st.6 : 5 + 6 soies ; st.7 : 5 + 6 soies ;
st. 8, st,.9 : 5 + 5 soies ; st.10 : 5 + 6 soies ; st.ll : 4 + 4 soies.
Pattes-mâchoires (fig. 14). Toute la pince (doigts exceptés) est recouverte
de granulations. Quelques tubercules pilifères sur les faces latérales internes
du fémur et du tibia. Fémur 3,4 fois plus long que large, main avec pédoncule
2 fois plus longue que large, pince sans pédoncule 3,0 fois plus longue que large,
main 1,4 fois plus longue que le doigt, it et ist à moins d’un diamètre d’aréole
l’une de l’autre.
Pattes ambulatoires 1 : pas de différenciation sexuelle secondaire comme
chez le +.
Les chélicères droite et gauche portent respectivement 5 et 6 soies dont 2
sont dentelées distalement ib et db. Galéa légèrement plus grande et plus grosse
que chez le avec 5 branches digitiformes distales. Doigt fixe avec 2 petites
dents distales suivies de 3 dents plus grosses, proximales. Doigt mobile avec
2 dents latérales externes sous le crochet, la plus grosse étant la distale.
Dimensions en mm de la Ç paratype. Corps : 3,000 ; céphalothorax : 1,000-1,175 ;
patte-mâchoire, fémur : 1,025-0,300 ; tibia : 0,875-0,350 ; pince sans pédon¬
cule : 1,500-0,487 ; main avec pédoncule : 0,975-0,487 ; doigt : 0,660 ; patte
ambulatoire 1, fémur : 0,600-0,200 ; tibia : 0,425-0,125 ; tarse 0,350 ; patte 4,
fémur : 0,875-0,300 ; tibia : 0,700-0,175 ; tarse : 0,450.
Rhacochelifer mateui n. sp.
Matériel étudié : 1 Ç ; Enneri Zouarké, B. de Miré coll., 24-X-56.
Description de la Ç holotype
Céphalothorax plus long que large. Deux yeux petits mais bien différenciés,
légèrement convexes. Deux sillons, le sillon antérieur sensiblement médian
très prononcé, recourbé vers l’avant, le sillon postérieur très atténué. Soies
cannelées, légèrement élargies distalement ; 9 soies au bord postérieur.
Tergites divisés sauf les 2 premiers et le dernier. Formule tergale : 10 ; 10 ;
5 + 5; 6 — )~ G ; 7 — |— 7 ; 8 — F 7 ; 7 — 8 ; 8 — |— 7 ; 7 -f- 7 ; 7 — |— 7 ; 8 (dont 2 latérales
plus longues et fines). A partir du 4e tergite, les 2 soies latérales et la soie médiane
de chaque demi tergite constituent une série antérieure. Il y a donc 2 séries
de soies : une série antérieure de 6 soies, une série postérieure. Les soies sont
insérées au centre de zones aréolaires claires.
Processus maxillaires avec chacun 2 longues soies distales (la latérale est la
plus longue) et une petite épine basale. Ce caractère est commun aux trois
espèces de Rhacochelifer étudiées. Il pourrait être d’importance générique.
Hanches des pattes-mâchoires avec 12 et 14 soies ; hanches des p.l : 5 soies
chacune ; hanches des p.2 : 8 et 7 soies ; hanches des p. 3 : 8 et 6 soies ; hanches
696
des p.4 : une dizaine de soies sur le corps de chaque hanche et une dizaine sur
le bord postérieur.
Région génitale (fig. 20). Plaque criblée médiane, très caractéristique, en
crosse, allongée.
Fig. 19-21. — Rhacochelifer mateui n. sp.
19, pince droite, $ holotype ; 20, plaque criblée médiane; 21, flagelle de la chéliccre.
— 697
Sternites. Plaque génitale antérieure pourvue de 2 groupes de 7 soies chacun,
situés de part et d’autre de la ligne médiane et surmontés par 2 lyri fissures ;
st.3 : 4 -|- 4 soies, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 4 + 4 soies, une soie au-des¬
sus de chaque stigmate ; st.5 : 5 -T 5 soies ; st.6 : 4 + 4 ; st.7, st.8, st.9 : 4 4- 5
soies ; st.10 : 5 + 5 dont 2 longues soies tactiles, st.ll : 6 soies dont 2 tac¬
tiles.
Pattes-mâchoires trapues (fig. 19). Toute la pince (doigts exceptés) est recou¬
verte de granulations. Pas de tubercules pilifères sur le fémur et le tibia, t médian
est proximal par rapport à ist. Pince sans pédoncule 2,3 fois plus longue que
large, main avec pédoncule 1,5 fois plus longue que large, fémur 2,4 fois plus
long que large, tibia 2,3 fois plus long que large.
Pattes ambulatoires trapues ; fémur des p.4, 2,5 fois plus long que large.
Chélicères. Galéa puissante avec 5 branches digitiformes distales. Flagelle
(fig. 21) à 3 soies dont la distale, seule, est dentée d’un côté. 5 soies sur la main :
3 simples, 2 dentées : ib, db. Trois petites dents distales au doigt fixe, suivies
de 3 grosses dents proximales. Deux dents latérales externes sous le crochet du
doigt mobile (comme chez R. tibestiensis).
Dimensions en mm de la Ç holotype. Corps : 2,250 ; céphalothorax : 0,700-
0,575 ; patte-mâchoire, fémur : 0,675-0,237 ; tibia : 0,662-0,268 ; pince sans pédon¬
cule : 1,000-0,425 ; main avec pédoncule : 0,226-0,142 ; doigt : 0,168 ; patte
ambulatoire 1, fémur : 0,400 ; tibia : 0,250 ; tarse : 0,250 ; patte 4, fémur : 0,600 ;
tibia : 0,400 ; tarse : 0,325.
Remarques
Vingt-quatre espèces du genre Rhacochelifer sont actuellement connues.
Huit sont africaines : R. disjunctus, R. maculcitus (pourtours de la Méditerranée),
R. oilliersi (Maroc), R. subsimilis (Sahel), R. similis (Lybie), R. chopardi (Aïr),
R. saharae (Aïr), R. nubicus (Nubie). R. chopardi , R. saharae, R. nubicus sont
les espèces les plus voisines des trois espèces nouvelles du Tibesti. Les diffé¬
rences spécifiques sont nettes : R. tenuimanus se distingue de R. tibestiensis
par des pattes-mâchoires plus élancées, par la forme du tarse des p.l $ et par
une griffe externe des p.l plus trapue chez R. tenuimanus, par le nombre de
dents au doigt mobile de la chélicère : une chez R. tenuimanus, deux chez R.
tibestiensis. Le statumen convolutum offre un fond concave chez R. tenuimanus,
convexe chez R. tibestiensis. Les plaques criblées médianes des femelles sont
très différentes, en forme de pentagone irrégulier chez R. tenuimanus, en forme
de « morille » à pédoncule chez R. tibestiensis. Les sacs coxaux ont des propor¬
tions différentes ; ils sont plus grands chez R. tenuimanus (7/ 12e de la longueur
de la coxa) que chez R. tibestiensis (6/15 de la longueur de la coxa). R. cho¬
pardi se distingue de R. saharae par la forme du statumen convolutum : branches
latérales antérieures courtes, éloignées l’une de l’autre chez R. saharae, trapues,
très rapprochées chez R. chopardi. La griffe externe du tarse des p.l $ est plus
fine, plus allongée chez R. saharae que chez R. chopardi. Le tarse des p.l rj a sa
plus grande largeur distalement chez R. saharae, proximalement chez R. cho¬
pardi. Les pattes sont plus élancées chez R. chopardi que chez R. saharae. Il y a
4 soies internes dans la chambre génitale de R. saharae, 8 dans celle de R. cho¬
pardi.
698 —
Ne connaissant pas les deux sexes de chaque espèce, nous 11e pouvons actuel¬
lement rédiger une clef dichotomique valable, mais il nous est possible de dis¬
tinguer deux groupes d’espèces africaines :
1. it éloignée de ist par plusieurs diamètres d’aréole ; L/l fémur sg 3.
2. it proche de ist ; L/l fémur > 3.
Le premier groupe comprend deux espèces connues par des $ : R. subsimilis,
R. mateui, et trois espèces connues par des : R. nubicus, R. saharae, R. villiersi.
R. subsimilis possède une plaque criblée médiane rectangulaire, moins
longue que celle de R. mateui ; les rapports morphométriques sont différents
(L/l fémur = 2,4 chez R. mateui, 2 chez R. subsimilis). Beier, en 19G2, diffé¬
renciait R. nubicus de R. saharae en tenant compte des rapports morphomé¬
triques (L/l fémur = 2,7 chez R. saharae, 3 chez R. nubicus ; L/l tibia = 2,2 chez
R. saharae, 2 chez R. nubicus), de la position relative de it et ist (it et ist sont
plus rapprochées chez R. nubicus que chez R. saharae), de la forme légèrement
différente du tarse des p.l q et des griffes externes (le tarse est, chez les deux
espèces, élargi distalement et pourvu d’une griffe externe allongée, mince).
R. villiersi, espèce plus élancée (L/l fémur = 2,9, L/l tibia = 3) possède, elle,
un tarse des pattes 1 à côtés nettement convexes, aminci distalement et pourvu
d’une griffe externe peu modifiée.
Le deuxième groupe comprend des espèces dont les deux sexes sont connus,
mais souvent imparfaitement. Certains caractères, à notre avis significatifs,
ne sont que partiellement utilisables : forme de la plaque criblée médiane chez
la Ç, des sacs coxaux et du statumen convolutum des nombre et forme des
soies internes de la chambre génitale (ces soies sont soit simples comme
chez R. maculatus hoggarensis, R. tibestiensis, soit b’fides comme chez
R. chopardi, R. tenuimanus. Le nombre de ces soies est variable selon les espèces :
2x3 chez R. tenuimanus, R. tibestiensis, 2x4 chez R. chopardi, 2x2 chez
R. maculatus hoggarensis).
Dans l’état actuel de nos connaissances, les espèces du deuxième groupe peu¬
vent se différencier ainsi :
1. — L/l fémur > 4 ; L/l tibia > 3 . 2
— L/l fémur < 4 ; L/l tibia < 3 . 3
2. — Sac coxal ((J) et plaque criblée médiane ($) trapus ; L/l fémur = 5 ; L/l tibia
= 3,5 (Tibesti) . R. tenuimanus
— sac coxal ((J) et plaque criblée médiane ($) allongés ; L/l fémur = 4,3 ; L/l
tibia = 3 (Air) . R. chopardi
3. — est distal par rapport à it ; côté externe du tarse des p. 1 droit et même légère¬
ment concave . 4
— est proximal ou, au plus, au niveau de it ; côté externe du tarse des p. 1 convexe. 5
4. — Bord interne du fémur et du tibia pourvu de tubercules en plus des granulations
typiques du genre (Tibesti, Emi Koussi Gorrom) . R. tibestiensis
— bord interne du fémur et du tibia dépourvu de tubercules (Europe du Sud,
Maroc) . R. disjunctus
5. — Bord interne du fémur et du tibia pourvu de gros tubercules (Hoggar, In Ameri)
. R. maculatus hoggarensis
— bord interne du fémur et du tibia dépourvu de tubercules (Oasis di Gialo, Cyré¬
naïque) . R. similis
Sous-famille Withiinae Chamberlin
Genre Withius Kew
Withius piger (Simon, 1878) *
Matériel étudié : 1 + ; Borkou, Kaortchi, B. de Miré coll., 6-IX-56.
1 Ç : Ennedi, Archei, B. de Miré coll., 4-xii-57.
3 (J, 1 $ : Borkou, Bedo, B. de Miré coll., i-59.
Le type de Withius piger étant une femelle et aucun mâle n’ayant encore
été décrit, il nous a paru utile de donner une description assez détaillée des
exemplaires de la région du Tibesti.
Description du q du Borkou, Kaortchi
Céphalothorax à peine plus long que large ; la forme est caractéristique du
genre Withius, c’est celle d’un ove tronqué à l’arrière. Deux sillons transversaux :
un sillon antérieur profond, un sillon postérieur atténué. Deux yeux bien dis¬
tincts mais à lentille peu convergente. Soies courtes, cannelées, élargies distale-
ment. (6 cannelures) ; 9 soies au bord postérieur, insérées au centre d’aréoles
claires.
Tergites divisés. Formule tergale : 5 — D 5 ; 5 — )— 5 ; 4 — |- 5 ; 9 -f- 7 ; 10 — )- 10 ;
8 + 10;7 + 9;8 + 8;5 + 5. Du 4e au 1.0e tergite, les soies latérales et médianes
de chaque demi tergite occupent une position antérieure. Chaque tergite com¬
prend alors deux séries de soies, une série antérieure de 6 soies, une série posté¬
rieure. Les soies sont insérées au centre de zones circulaires claires, elles s’allon¬
gent progressivement de l’avant vers l’arrière du corps et elles sont pratique¬
ment isodiamétriques sur les 10e et 11e tergites. Le 11e tergite possède 2 longues
soies tactiles latérales en plus des 8 soies dentées. Nombreuses petites lyrifis-
sures sur le 11e tergite.
Sternites (fig. 22). Soies inégales. Opercule génital : 9 soies ; st.3 : 14 soies et
3 soies au-dessus de chaque stigmate ; st.4 : 11 soies, 3 et 4 soies au-dessus des
stigmates, 5 + 3 petites soies glandulaires médianes ; st.5 : 11 soies, 23 + 27
soies glandulaires ; st.6 : 16 soies, 30 + 27 soies glandulaires ; st.7 : 12 soies,
24 + 29 soies glandulaires ; st.8 : 14 soies, 26 + 31 soies glandulaires ; st.9 :
12 soies et une cinquantaine de soies glandulaires ; st.10 : 12 soies, 2 petites
soies glandulaires, 2 longues soies tactiles ; st.ll : 6 soies et 6 longues soies tac¬
tiles.
Armature génitale + et chambre génitale (lig. 25 a, 25 b). De même type que
celle de Withius subruber.
Chélicères. Cinq soies sur la main dont 3 sont simples, dt, it, vt, et 2 dentées,
ib et isb. La soie galéale ne dépasse pas la galéa robuste qui porte distalement
* Çf, M, Vachon, 1970, Bull , Mus. Hist. nat Paris, 2e sér., 42, n° 1, pp. 185-191,
s. gland.
Fig. 22-25. — Withius piger (E. S., 1879).
22, abdomen du vue ventrale schématisée ( op . gen. : opercule génital ; s. gland. : soies glandulaires) ;
23, abdomen de la $, vue ventrale schématisée ; 24, région génitale $ ; 25 a, armature génitale
et chambre génitale, vue dorsale ; 25 b, vue ventrale,
st. il
op. gen.
st. 3
St. 4
St. 5
St. 6
St. 6
s. gland
st. 7
St. 8
St. 9
St. 10
op. gen
st. 9
st. 10
st. il
— 701
5 ou 6 petites ramifications d’apparence fragile en « doigts de gant». Deux dents
latérales pointues, bien formées, sous le crochet du doigt mobile. Trois petites
dents distales suivies de 3 grosses dents proximales au doigt fixe. Flagelle à
4 soies, la soie distale, seule, est dentée d’un côté. 18 lamelles à la serrule externe.
Pattes-mâchoires (fig. 27). Fémur granuleux 3,2 fois plus long que large,
à pédoncule court : la pente externe rattachant le corps du fémur au pédoncule
est forte ; le fémur atteint sa plus grande largeur dans le sens proximal de
l’article. Tibia granuleux 2,5 fois plus long que large, à pédoncule distinct
mais frêle. Trochanter avec 2 protubérances, l’une latérale, l’autre dorsale.
Pince sans pédoncule 3,4 fois plus longue que large, doigt plus petit que la
main, le rapport doigt/main 0,75. 27 dents au doigt fixe dont une dent laté¬
rale interne située près de la dent inoculatrice ; 32 dents au doigt mobile et
3 tubercules arrondis basaux ; les 2 dents distales sont déportées sur la face
interne du doigt. Granulation nette sur la face dorsale de la main, atténuée sur
la face ventrale. Les 2 couples de trichobothries : ib, isb et ist, it sont nettement
éloignés l’un de l’autre ; it est proche de ist, à environ un diamètre d’aréole ;
it et isb sont nettement internes, ib et ist nettement dorsales.
Pattes ambulatoires 4 : fémur 3,2 fois plus long que large. Poil tactile inséré
aux 7/12 du tarse.
Dimensions en mm du du Borkou, Kaortchi. Corps : 1,875 ; céphalothorax :
0,575-0,550 ; patte-mâchoire, fémur : 0,575-0,175 ; tibia : 0,550-0,212 ; pince
sans pédoncule : 0,850-0,250 ; main avec pédoncule : 0,500-0,250 ; doigt : 0,425 ;
patte 1, fémur : 0,375-0,125 ; tibia : 0,275 ; tarse : 0,250 ; patte 4, fémur : 0,525-
0,175 ; tibia : 0,400 ; tarse : 0,300.
Description de la Ç de l’Ennedi, Archei
Céphalothorax légèrement plus long que large avec 7 soies au bord postérieur
et 4 au bord antérieur.
Tergites divisés. Formule tergale : 6 — |— 6 ; 6 -j- 6 ; 7 — f- 7 ; 10 -f- 9 ; 9 — |— 9 ;
11 -(- 10 ; 11 + 10 ; 10 + 10 ; 10 + 10 ; 8 + 8 ; 12 (dont 2 tactiles). Les soies
augmentent de taille progressivement de l’avant vers l’arrière du corps. A par¬
tir du 2e tergite, les soies ne sont plus régulièrement alignées. Sur les 2e et 3e
tergites, ce sont les 2 soies médianes et les 2 soies gauche et droite qui sont insé¬
rées antérieurement. Sur les 4e et 5e tergites il y a 2 séries, l’une antérieure
de 6 soies (les latérales et la médiane de chaque demi-tergite), l’autre postérieure.
Chaque demi-tergite 5, 6, 7, 8, 9 possède en outre une soie située à l’intersection
des 2 médianes. Les soies sont implantées au centre de zones aréolaires claires.
Région génitale (fig. 24). Plaque criblée médiane en forme de ruban trans¬
versal arrondi et renforcé latéralement. Spermathèques allongées, cylindriques,
élargies distalement puis resserrées dans un anneau de chitine criblé de pores.
Plaques criblées latérales ovales, obliques, d’une cinquantaine de pores.
Chétotaxie sternale. Une anomalie a été observée au niveau du sternite 7 réduit
à un demi-sternite droit. Le sternite 8 est complet. Le sternite 9 est lui aussi
réduit à un demi-sternite gauche. Le sternite 10 comprend 2 parties inégales.
Le sternite 11 est normal. De petites soies glandulaires, identiques à celles des $
mais beaucoup moins nombreuses sont insérées sur les sternites 5, 6, 7, 8, 9
(fig. 23).
Chélicères : semblables à celles du <$, la galéa est seulement plus longue (elle
dépasse très nettement la soie galéale).
Pattes-mâchoires. Fémur 3,2 fois plus long que large, granuleux ; le pédon¬
cule est court, comme chez le Tibia à peine plus court que le fémur, 2,6 fois
plus long que large, à pédoncule frêle. Doigt plus petit que la main. Le rapport
longueur du doigt/longueur de la main = 0,75 (comme chez le <J). Pince (doigts
exceptés) granuleuse, mais la granulation est atténuée sur la face interne de la
main. 23 dents au doigt fixe, 31 au doigt mobile. Disposition des trichobothries
comme chez le <$.
Pattes ambulatoires. Pattes 1 : fémur 3 fois plus long que large ; pattes 4 :
3,1 fois plus long que large. Poil tactile des p.4 inséré au milieu du tarse.
Dans le tableau I, nous donnons les dimensions des autres spécimens de
Withius piger que nous avons examinés.
Tableau I. — Dimensions comparées des autres spécimens
de Withius piger étudiés
703
Remarques
L’espèce W. piger (Simon, 1878) n’était connue que par un exemplaire femelle
de Bou-Saada en Algérie. Nous avons déterminé les spécimens de la région du
Tibesti comme appartenant à cette espèce pour plusieurs raisons :
1° Même disposition des trichobothries : isb et it internes, ib et ist dorsales, it et
ist proches l’une de l’autre.
2° Similitude de forme des spermathèques, du fémur, du tibia.
3° Rapports morphométriques : L doigt/L main, L/l fémur, L/l tibia, très voisins.
L’étude de différents spécimens mâles nous permet quelques conclusions :
1° L’appareil génital mâle est semblable à celui de W. subruber , mais très différent
de celui d’autres espèces de Withius qui seront étudiées dans une prochaine note :
W. hispanus, W. faunus, W. neglectus.
2° La position du poil tactile tarsal est variable mais est toujours au milieu de
l’article ou légèrement distale de ce milieu.
3° La répartition des aires glandulaires, constante chez les quatre mâles étudiés,
est la même que celle de W. neglectus.
Withius rebierei n. sp. *
Matériel étudié : 2 $ ; Goubone, B. de Miré coll., 29-IX-58.
* Nous sommes heureuse de dédier cette espèce à M. J. Rf.bïère, qui est l’auteur de l’iconographie
du présent article.
— 704
Description du holotype
Céphalothorax à peine plus long que large. Granulations polygonales plus ou
moins irrégulières ou protubérances serrées en forme de calottes. Deux yeux
bien distincts mais à lentille peu convergente. Soies courtes, cannelées, élargies
distalement. Quelques tubercules pilifères latéraux. Dix soies à aréoles claires
au bord postérieur. Deux sillons nets, le sillon antérieur plus accusé que le
postérieur.
Tergites divisés. Formule tergale : 6 — (- -4 ; 5 — |— 4: ; 5 — (— 5 ; 7 — 8 ; 8 — 8 ;
9 + 10; 6 + 10 ;8 + 8;8+7;4 + 4 (dont 2 longues soies tactiles). Du 4e
au 10e tergite 3 soies par demi-tergite forment une série antérieure. Aréoles
claires.
Sternites. Opercule génital : 10 soies ; st.3 : 12 soies et 2 soies au-dessus de
chaque stigmate ; st.4 : 9 soies ordinaires et 15 petites soies glandulaires (8 + 7),
3 soies au-dessus de chaque stigmate ; st.5 : 12 soies ordinaires et une cinquan¬
taine de soies glandulaires en 2 groupes ; st.6, st.7 : 14 soies ordinaires et 2 groupes
de 30 soies glandulaires environ chacun ; st.8 : 16 soies ordinaires et 2 groupes
d’environ 30 soies glandulaires chacun ; st.9 : 14 soies simples et 2 groupes
d’environ 30 soies glandulaires ; st.10 : 14 soies simples dont 2 longues tactiles,
2 petites soies glandulaires ; st.ll : 4 longues soies tactiles.
Armature génitale et chambre génitale. Semblables à celles de W . piger.
Chélicères. Semblables à celles de W. piger.
Pattes-mâchoires (fig. 26). Elancées. Granulation un peu plus line que chez
W. piger. Seuls les doigts ne sont pas granuleux. Fémur 3,5 fois plus long que
large ; tibia 3,1 fois plus long que large, à pédoncule frêle ; la pente externe
rattachant le corps du fémur au pédoncule est faible. Pince 3,2 fois plus longue
que large. Main 2,1 fois plus longue que large et 1,5 fois plus longue que le
doigt. 28 dents au doigt fixe, 30 au doigt mobile. Les dents reviennent distale¬
ment sur la face latérale externe du doigt mobile. Une dent accessoire interne
distale sous la dent inoculatrice du doigt fixe. Récepteur du canal venimeux
sensiblement au niveau de t dans le doigt mobile et à mi-chemin de et - est
dans le doigt fixe (la longueur des canaux est différente dans les 2 pinces).
isb, il nettement internes ; ib, ist plutôt dorsales ; ist, it proches l’une de l’autre
(2 diamètres 1/2 d’aréole environ).
Pattes ambulatoires : poil tactile des p.4 inséré aux 12/21 du tarse, donc dis¬
tal par rapport au milieu de l’article. Fémur des p.4, 2,9 fois plus long que large.
Dimensions en mm. Céphalothorax : 0,800-0,750 ; patte-mâchoire, fémur :
0,750-0,212 ; tibia : 0,750-0,237 ; pince sans pédoncule : 1,000-0,312 ; main
avec pédoncule : 0,675-0,312 ; doigt : 0,450 ; patte 4, fémur : 0,625-0,212 ; tibia :
0,500 ; tarse : 0,350 ; patte 1, fémur : 0,437 ; tibia : 0,325 ; tarse : 0,300.
Description du paratype
Céphalothorax légèrement plus long que large. 11 soies non alignées au bord
postérieur. Aréoles claires. Tubercules pilifères latéraux comme chez le type.
Tergites divisés. Formule tergale : 5 + 5 ; 5 + 6 ; 6 + 5 ; 9 + 8 ; 8 + 10 ;
— 705 —
9 + 9;9 + 8;9+7;8 + 8. Les 4e et 5e tergites possèdent une série antérieure
de 6 soies et une série postérieure de soies non alignées. Les 6e, 7e, 8e, 9e, 10e ter¬
gites possèdent 3 séries de soies : une série antérieure, une série médiane, une
série postérieure. Soies courtes, cannelées, élargies distalement ; elles s’allongent
et s’amincissent distalement de l’avant vers l’arrière du corps. Aréoles claires.
i
Fig. 26, 27. — Pince gauche schématisée (granulation non figurée) :
26, W. rebierei n. sp., £ holotype ; 27, W. piger (E. S., 1879), <3 du Borkou Kaortchi.
Sterniles. Opercule génital avec 10 soies ; st.3 : 10 soies et deux au-dessus
de chaque stigmate ; st.4 : 13 soies et 2 groupes de 5 soies glandulaires chacun,
3 soies inégales au-dessus de chaque stigmate ; st.5 et st.6 : 15 soies ordinaires
et 2 groupes d’environ 25 soies chacun ; st.7 : 13 soies et 2 groupes d’environ
30 soies chacun ; st.8 : 17 soies et 2 groupes d’environ 30 soies chacun ; st.9 :
12 soies et 2 groupes d’environ 25 soies chacun ; st.10 : 11 soies ordinaires, 2 soies
45
— 706 —
tactiles, 2 petites soies glandulaires ; st.ll : 4 soies tactiles -f- ? Nombreuses
lyrifissures surtout sur les derniers sternites.
Armature génitale et chambre génitale. Semblables à celles de W. piger.
Chélicères. Semblables à celles du holotype.
Pattes-mâchoires. Récepteur du canal venimeux atteignant t dans le doigt
mobile et ist (!) dans le doigt fixe. 32 dents au doigt mobile, la dernière tout à
fait latérale externe. 28 ou 29 dents au doigt fixe et une grosse dent accessoire
interne distale sous la dent inoculatrice. Trichobothries comme chez le type :
ist et it à deux diamètres et demi-trois diamètres d’aréole l’une de l’autre. Fémur
3,5 fois plus long que large ; tibia 3 fois plus long que large. Pince sans pédon¬
cule 3,3 fois plus longue que large ; main 1,4 fois plus longue que le doigt.
Pattes ambulatoires. Poil tactile des p.4 inséré aux 23/41 du tarse. Fémur
des p.4, 2,7 fois plus long que large.
Dimensions en mm. Céphalothorax : 0,750-0,650 ; patte-mâchoire, fémur :
0,750-0,212 ; tibia : 0,750-0,250 ; pince sans pédoncule : 1,012-0,300 ; main
avec pédoncule : 0,675-0,300 ; doigt : 0,462 ; patte 1, fémur : 0,450, tibia : 0,337 ;
tarse : 0,300 ; patte 4, fémur : 0,625-0,225 ; tibia : 0,500 ; tarse : 0,350.
Situation de Withius rebierei sp. nov.
DANS LA FAUNE EUROPEENNE ET AFRICAINE
On connaît en Afrique du Nord plusieurs espèces de Withius : W. piger (E.
Simon, 1878), W. caecus Beier, 1929, W. neglectus (E. Simon, 1878). Une qua¬
trième espèce est lybienne : W. oculatus (Beier, 1929). Quatre espèces sont
connues en Europe : W. hispanus (L. Koch, 1873), W. subruber (E. Simon,
1879), W. faunus (E. Simon, 1879), W. despaxi Vachon, 1937.
Ni la position des trichobothries, ni les rapports morphométriques L doigt/L
main sans pédoncule, Longueur/largeur du tibia, Longueur/largeur du fémur,
ne permettent de différencier W. subruber et W. oculatus de W. piger. La des¬
cription de W. piger étant antérieure aux descriptions de W. subruber et W.
oculatus, celles-ci tombent en synonymie. Les autres espèces se différencient
ainsi :
1. — Doigt des pinces plus grand que la main sans pédoncule; pas d’yeux .
W. caecus Beier
doigt des pinces plus petit ou tout au plus égal à la main sans pédoncule ; deux
yeux . 2
Longueur du doigt = longueur de la main ; formes puissantes (longueur de la
pince $ = 1, 425 mm). S. O. de la France . W. despaxi Vachon
longueur du doigt < longueur de la main ; formes petites (longueur de la pince ?
< 1 mm) . 3
Trichobothries it interne, ist dorsale ; chambre génitale Q sans diverticule impair
médian postérieur . 4
trichobothrie it dorsale, ist interne ; chambre génitale (J avec un diverticule
impair médian postérieur . 5
2. —
3. —
— 707 —
4. — Fémur tout au plus 3,2 fois plus long que large, tibia environ 2,5 fois plus
long que large, 3 soies au-dessus de la paire de stigmates antérieurs, 3 ou 4
au-dessus de la paire de stigmates postérieurs . W. piger (E. S.)
— fémur 3,5 fois plus long que large, tibia 3,1 fois plus long que large, 2 soies
au-dessus de la lre paire de stigmates, 3 au-dessus de la 2e paire .
W. rebierei n. sp.
5. — L/l fémur < 2,5, L/l tibia < 2,3 ; aires glandulaires abdominales (J limitées
aux 6e, 7e, 8e, 9e sternites . W. hispanus (L. Koch)
— L/l fémur > 2,5, L/l tibia > 2,3 ; aires glandulaires abdominales (J étendues
aux 5e, 6e, 7e, 8e, 9e sternites . 6
6. — L/l fémur = 3,1, L/l tibia = 2,6. Algérie (Bou-Saada) . . W. neglectus (E. S.)
— L/l fémur = 2,8, L/l tibia = 2,5. S. O. de la France (Gironde, forêt de la Teste)
. W. faunus (E. S.)
Les Pseudoscorpions récoltés dans la région du Tibesti par P. Bruneau de
Miré et M. Quézel, au cours des années 1956, 1957, 1958, 1959, soit au total
81 spécimens, se répartissent en 12 espèces, dont 8 sont nouvelles, représentant
neuf genres et cinq familles. Les conclusions biogéographiques seront données
dans une note ultérieure.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
Muséum, national d’IIistoire naturelle ,
61, rue de Buffon, Paris (5e)
BIBLIOGRAPHIE
Beier, M., 1929. — Boll. lab. Zool. gen. e agr. Portici, 24, pp. 78-79.
— 1930. — Ibid., 24, pp. 96-98.
— 1930. — Bull. Soc. Maroc, 10, 2-3, p. 72.
— 1932. — Ann. Mus. Cio. Stor. Nat. Genova, 55, pp. 488-489.
— 1932. — Das Tierreich. Pseudoscorpionidea, 2.
— 1949. — Rev. Fac. Sci. Univ. Istanbul, sér. B, 14, 1, pp. 15-16.
— 1962. — Ann. naturhistor. Mus. Wien, 65, pp. 297-303.
— 1963. — Israël Journal of Zoology, 12, 1-4, pp. 199-202.
— 1963. — Bestimmungsbücher zur Bodenfauna Europas, pp. 281-283, 288-291,
293-298.
Simon, E., 1879. — Les Arachnides de France, 7, pp. 28-33.
Vachon, M., 1937. — Bull. Soc. zool. France, 62, pp. 42-44.
— 1938. — Bull. Soc. Sci. nat. Maroc, 18, pp. 205-212.
— 1950. — Bull. Soc. Zool. France, 65, pp. 69-70.
— 1950. — Mèm. IF AN, 10, pp. 97-100.
— - 1970. — Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 42, 1, pp. 192-200.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 42 — N® 4, 1970 (1971), pp. 708-715.
NOUVELLE ESPÈCE CHILIENNE
DU GENRE AUTOSTREPTUS SILVESTRI
ET DESCRIPTION DU MATÉRIEL TYPE
DE IULUS CHILENSIS GERVAIS, 1847,
TYPE DU GENRE
( Myriapode, Diplopode, Spirostreptoidea,
Spirostreptidae, Spirostreptinae )
Par J.-M. DEMANGE et F. SILVA G. *
La faune chilienne myriapodologique est mal connue, si bien que certains
genres sont encore imparfaitement définis. C’est le cas d ’ Autostreptus (Spiro¬
streptoidea) créé par F. Silvestri en 1905 pour une espèce très particulière,
signalée du Chili par P. Gervais en 1847. Une figure des gonopodes a été publiée
par Silvestri en 1905, et l’espèce semblait parfaitement connue bien que des
opinions divergentes aient opposé C. Attf.ms à Silvestri à propos d’un Spi-
rostreptus collectivus Att., 1903.
J.-M. Démangé avait envisagé ce genre dans un travail récemment paru (p. 379)
et reconnu sa valeur systématique tout en précisant que Autostreptus chilensis
(Gervais) avait pour synonymes Koehliogonus novarae Att., 1951, et Spirostreptus
collectivus Att., 1903.
La découverte d’une nouvelle espèce, proche de chilensis, rend nécessaire
la publication de figures des gonopodes et d’une nouvelle description des spé¬
cimens-types de Gervais conservés au Muséum national d’ Histoire naturelle
de Paris. Les organes génitaux de ces spécimens n’ont pas encore fait l’objet
d’une publication spéciale et sont par conséquent inconnus.
L’espèce nouvelle décrite ici est très proche de chilensis et ses gonopodes
peuvent être confondus avec ceux de cette dernière espèce. Les figures publiées
par Silvestri, en 1905, peuvent prêter à confusion par leur imprécision, de
même que celles publiées successivement par Attems en 1903 pour collectivus et
en 1951 pour novarae.
Le matériel conservé au Muséum est le suivant :
1 tube — Iulus chilensis Gervais. M. Gaudichaud coll., 2 1 Ç ;
1 tube — Iulus chilensis Gervais. M. Gay, 2 exemplaires juvéniles.
Du premier tube un lectotype <$ a été désigné et isolé le 15.m.l969 par
J.-M. Démangé et un second $ isolé également. Les gonopodes des deux spé¬
cimens sont semblables ; seules sont figurées ici les pièces copulatrices du lec¬
totype J.
Il ressort de l’étude des spécimens de chilensis et de la nouvelle espèce yanezi
Professeur de Zoologie, département de Biologie, Université du Chili, Valparaiso.
que le genre Autostreptus doit être de nouveau défini à la lumière des nouvelles
données publiées par Démangé (1970).
Genre Autostreptus Silvestri, 1905, Char, emend.
Télopodite des gonopodes très complexes, non différencié en bonnet mais
fortement développé latéralement, avec un long rameau séminal gibbeux.
Des formations en lamelles érigées le long de la rainure séminale fortement
sinueuse et conduite par l’un des bords du membre. Surface concave de la
palette télopodiale portant des différenciations lamellaires diverses.
Une épine fémorale à la grande courbure.
Coxoïdes avec apophyse transversale externe.
Gnathochilarium du <$ et de la Ç dissemblables ; chez le premier « l’inter-
mentum » est réduit ; il est complet chez le second.
Type : Iulus chilensis Gervais, 1847.
Iulus chilensis Gervais, 1847 — Lectotype $
Autostreptus chilensis (Gervais, 1847) — - Type du genre
S vn. : Iulus chilensis Gervais, 1847, Ins. Apt., Y, 4, p. 193 ; Iulus chilensis Gervais,
1849, in : Gay : Hist. fis. pol. Chili, Zool., V, p. 61 ; Atlas Myr., fig. 3 ; Iulus chilen¬
sis Gei'vais, 1859, in : Castelnau, VII, Paris ; Spirostreptus chilensis Porat, 1876,
Bih. Svenska, Vet. Akad. Handl., 4, 7, p. 41 ; Spirostreptus collectivus Attems, 1903,
Zool. Jahrb. ( Syst .), 18, 1, p. 88, fig. 17-19 ; Autostreptus chilensis Silvestri, 1905,
Myriopoda, in : Fauna Chilensis 3, Zool. Jahrb., suppl., 6, p. 742, fig. 23, 35-36 ;
Kochliogonus novarae Attems, 1950 (1951), Ann. Naturh. Mus. Wien, 57, p. 246,
fig. 83-85 ; Autostreptus chilensis Démangé, 1970, Bull. I.F.A.N., A, 32, 2, p. 379 ;
Kochliogonus novarae Démangé, 1970, Bull. I.F.A.N., A, 32, 2, pp. 379, 403-404.
Signalons, pour être complet, que pour Attems, 1914, Autostreptus chilensis
de Silvestri, 1905, est synonyme de Autostreptus collectivus (Attems, 1903) 1.
L’auteur prétendait, à l’époque, qu’il n’était pas prouvé que le chilensis de Sil¬
vestri soit celui de Gervais. Nous savons aujourd’hui, grâce à l’examen des
exemplaires de Silvestri 2 et de leur comparaison avec le lectotype de Ger-
vais que le chilensis de Silvestri est bien le chilensis de Gervais. La restric¬
tion d’ATTEMS est donc sans fondement.
Lectotype 66 anneaux.
Gnathochilarium du et de la Ç différents, comme le signale Silvestri en
1905 (fig. 35, et fig. 36, Ç, de l’auteur).
Morphologie du corps, voir Gervais, 1847 et 1849.
Gonopodes à coxoïdes élancés. Feuillet antérieur avec un appendice épineux
recourbé vers l’extérieur (fig. 1). Feuillet postérieur à sommet droit. Surface
pileuse.
1. Non syn. : Spirostreptus collectivus Attems, 1903, Attems, 1914, Bibl. Zool., 25, 65/66, p. 122 ;
Autostreptus chilensis Silvestri, 1905, Attems, 1914, Bibl. Zool., 25, 65/66, p. 122.
2. Nous profitons de l’occasion pour remercier très vivement le Professeur E. Tremblay, direc¬
teur de la « Fondation F. Silvestri » de Portici, de nous avoir confié les préparations microscopiques
de l’auteur.
711 —
Télopodite (fig. 2 à 4) complexe, robuste, avec une longue épine fémorale
située à la grande courbure. Extrémité du membre assez brusquement élargie
en épais feuillet recourbé vers la grande courbure (fig. 3). Le bord latéral externe
est épaissi dans le sens du développement du membre, tandis que le bord latéral
interne est aminci en feuillet. C’est le bord latéral externe qui conduit la rainure
et se différencie en un rameau séminal en S, d’abord large, puis régulièrement
rétréci, à la base duquel se développe une lamelle secondaire translucide denti-
culée (s), prolongée par un lobe distal recourbé vers l’intérieur (x) (fig. 4). Pre¬
mière courbure du rameau séminal avec une gibbosité allongée (g) (fig. 3 et 4).
Concavité de l’extrémité distale épanouie du télopodite portant une lame trans¬
versale ( l ) à partir de laquelle se développe longitudinalement une carène den¬
telée (c) rejoignant la lamelle dentelée du bord latéral externe.
La face bombée du type est parcourue de plis élevés, mais il est utile de signaler
qu’ils sont le résultat d’une conservation prolongée dans l’alcool car, chez les
spécimens frais de nos récoltes, la partie distale du télopodite est plus ou moins
turgescente et ne porte aucun pli particulier.
Stations de récoltes nouvelles (cf. carte de répartition, fig. 9) :
Prov. Valparaiso, loc. Villa Alemana, 10. vu. 68, J. Solervicens coll., 3 çf, 5 $, 2 juv.
Prov. Valparaiso, loc. Granizo, Olmué, 3.vii.63. N. Hichins coll., 2 (J, 2 $, 2 juv.
Prov. Valparaiso, loc. Vina del Mar, 31.vi.67, C. Vivar coll., 2 (J, 12 $, 30 juv.
Prov. Valparaiso, loc. Casablanca, vin et ix.66, F. Silva et J. Solervicens coll.,
2 <J, 10 $, 1 juv.
Autostreptus yanezi nov. sp. 1
Stations de récolte : Province Aconcagua, loc. Los Quilos ; Rio Blanco,
xii. 67, F. Silva, J. Solervicens coll., 1 $ holotype, 1 $ paratype.
Province Aconcagua, loc. Rio Blanco, R. Silva, J. Solervicens, G. Atria
coll., ix. 67, 4 13 Ç, 6 juv.
Holotype 76/1 anneaux. Longueur 65 mm environ, diamètre 3,5 mm
Coloration, dans l’alcool, marron clair.
Tête à antennes courtes, atteignant à peine le bord du deuxième anneau,
peu en massue
Collum long, à bords latéraux larges ; bord antérieur fortement atténué
en arrière ; angle antérieur droit, étroitement rebordé. Un sillon sur la surface,
courbé en angle presque droit.
Diplosegments avec pore au VIe anneau ; suture bien nette ; pores éloignés
de celle-ci ; surface striolée. Sillons longitudinaux bien marqués dans les anneaux
antérieurs, peu visibles et localisés ventralement dans les autres anneaux.
Pattes avec soles sur les deux avant-derniers articles, de la 3e paire de pattes
aux dernières (les appendices des dix derniers anneaux environ en sont dépour¬
vus, ou bien seul l’avant-dernier article présente une petite surface plus claire).
Pygidium ponctué-striolé, long et bombé, à pointe arrondie atteignant à
peine le bord dorsal des valves ; valves bien dégagées, faiblement bombées,
avec une large dépression prémarginale peu profonde, peu marquée.
1. La nouvelle espèce est dédiée au Professeur Parmenio Yanez, du département de Biologie de
l’Université du Chili à Valparaiso.
713 —
Gonopodes ressemblant à ceux de chilensis, mais le sommet du feuillet coxal
antérieur est simplement arrondi, sans bosse verticale (fig. 5). Le feuillet coxal
postérieur plus élevé et plus large au sommet, avec une petite saillie interne
verticale (fig. 5).
Fig. 9. — ■ Carte de la partie centrale du Chili. Répartition des espèces du genre Autostreptus .
Liste des stations :
t. Valparaiso (Silvestri, 1905) ; 2. Quilpué (Silvestri, 1905) ; 3. Penablanca (Silvestri, 1905) ;
4. El Salto (Silvestri, 1905) ; 5. Olmué (Hichins, 1963) : nouvelle station ; 6. Granizo (Hichins,
1963) : nouvelle station ; 7. Casablanca (Silva, 1966) : nouvelle station ; 8. Vina del Mar (Vivar,
1967) : nouvelle station ; 9. Rio Blanco (Silva, Solervicens, Atria, 1967) : nouvelle station ;
10. Los Quilos (Silva, Solervicens, 1967) : nouvelle station ; 11. Villa Alemana (Solervicens,
1968) : nouvelle station.
Télopodite de forme générale semblable à celui de chilensis. L’épine fémorale
est située nettement après la grande courbure (fig. 7). Bord de l’épanouissement
distal sans lame dentelée (fig. 6 à 8) ; celle-ci est remplacée (s) par une haute
lamelle recourbée, aboutissement latéral de la carène longitudinale (c). La
carène longitudinale est plus élevée chez yanezi que chez chilensis et à bord non
dentelé. Une lamelle est rapportée près du sommet. Rameau séminal en S mais
sans gibbosité à la première courbure (fig. 7 et 8) ; à sa place on remarque une
lame translucide plus ou moins en bonnet. Comme chez chilensis, le bord de la
— 714 —
carène (s) se continue en arrière du rameau séminal et forme chez yanezi une
large dent (x) (fig. 8) remplaçant le lobe distal. Chez yanezi la carène transver¬
sale de la concavité du membre (Z) fait défaut.
La nouvelle espèce est proche de chilensis (Gervais) mais s’en distingue faci¬
lement par les caractères gonopodiaux mis en relief précédemment et par le
nombre des anneaux qui est beaucoup plus élevé chez yanezi (76) que chez
chilensis (66).
La répartition géographique des deux espèces est intéressante à signaler.
Elles sont localisées dans la partie centrale du Chili et, en outre, Autostreptus
chilensis se rencontre à l’ouest, dans la Cordillera de la Costa, bordant la côte
pacifique, à une altitude moyenne de 50 à 500 m environ, tandis que Autostrep¬
tus yanezi nov. sp. habite la Cordillère des Andes, à une altitude beaucoup
plus élevée, 1500 m environ (cf. carte de répartition, fig. 9).
Les collections actuelles de matériel chilien ne permettent pas de préciser
les limites de répartition de ces deux espèces au nord et au sud de la région
centrale du pays étudiée tout particulièrement, mais un programme plus vaste
de récoltes est en cours d’exécution.
Résumé et conclusions
L’étude du matériel chilien mis à notre disposition permet de préciser les caracté¬
ristiques du genre Autostreptus Silvestri (Spirostreptoidea) et de faire connaître la
morphologie des gonopodes encore inconnus d’un des syntypes de Gervais, 1847,
espèce type du genre, A. chilensis.
Une nouvelle synonymie est publiée grâce à l’examen des spécimens d’ Autostreptus
chilensis étudiés par Silvestri ; un problème non résolu depuis 1914 peut enfin être
éclairci.
La comparaison des pièces copulatrices de chilensis avec celles d’autres individus
habitant la Cordillère des Andes offre l’occasion de décrire une espèce nouvelle, Auto¬
streptus yanezi nov. sp., dont les caractères sont particuliers.
La répartition géographique des deux espèces est intéressante, à savoir la partie
centrale du Chili ; mais chilensis habite la Cordillère de la Côte et la région côtière
elle-même, tandis que la nouvelle espèce yanezi se rencontre dans la Cordillère des Andes,
à des altitudes voisines de 1 500 m.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
du Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris
BIBLIOGRAPHIE
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pendant l’expédition dans les parties centrales de l’Amérique du Sud, de Rio
de Janeiro à Lima et de Lima au Para, exécutée par ordre du gouvernement
français pendant les années 1843 à 1847 sous la direction de Francis de Castel¬
nau, t. III, P. Bertrand éd. , Paris, pp. 1-44.
Poratu, vom C. O., 1876. — Ora Nagra exotiska Myriopoder. Bihang Svejiska Vet.
Akad. Handlingar , 4, 7, pp. 1-48.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 716-724.
CAMPAGNE D'ESSAIS DU « JEAN CHARCOT »
(3-8 DÉCEMBRE 1968)
6. Sur Galathea machadoi Barrois et G. bispinosa sp. nov.
Clef des espèces européennes du genre Galathea
( Crustacea Decapoda Galatheidae )
Par Michèle de SAINT-LAURENT
Au cours de la campagne d’essais du navire océanographique « Jean Charcot »
à l’ouest de la Bretagne, en décembre 1968, ont été récoltés quelques exemplaires
d’une Galathea n’appartenant à aucune des formes communément signalées
des côtes de France. L’étude du matériel recueilli par la « Thalassa » au large
des côtes cantabriques et dans le nord du Golfe de Gascogne en octobre 1968,
et de celui de la campagne de la « Calypso » aux îles du Cap Vert en 1959, nous
a permis de retrouver d’assez nombreux spécimens de la même espèce. Quelques
exemplaires enfin, provenant des récoltes du « Talisman » au large des côtes
ouest-africaines ou aux Açores, ont été retrouvés dans les collections du Muséum,
où ils figuraient sous des identifications erronées : Galathea dispersa Lilljeborg,
G. rufipes A. Milne Edwards et Bouvier, G. intermedia Sp. Bâte ou G. agassizi
A. Milne Edwards.
Tous ces spécimens correspondent assez exactement à Galathea machadoi,
espèce décrite des Açores en 1888 par Th. Barrois, et à laquelle nous les avons
identifiés.
A notre connaissance, G. machadoi n’a été signalée que deux fois depuis sa
description, par A. Milne Edwards et Bouvier : en 1894, d’une part, des
Açores, et en 1899, d’autre part, de nouveau de cet archipel et d’une station
au large de Brest, dans le nord du Golfe de Gascogne. Les captures récentes
du « Jean Charcot » et de la « Thalassa », comme celles de la « Calypso », montrent
qu’il s’agit d’une forme relativement abondante dans l’Atlantique nord-oriental,
mais récoltée à des profondeurs supérieures à celles où se tiennent généralement
les autres espèces du genre.
Nous donnons ici, avec une liste du matériel étudié, une redescription rapide
de l’espèce, complétant la description originale parfois insuffisante, puis une
clef des formes européennes du genre, inspirée de celle récemment publiée
par Zariquiey Alvarez dans son ouvrage sur les Crustacés Décapodes des
côtes ibériques (1968, p. 272, p. 74). Nous y incluons non seulement Galathea
machadoi, mais aussi G. rufipes A. Milne Edwards et Bouvier, dont la présence
— 717
dans le Golfe de Gascogne a été signalée une fois (A. Milne Edwards et Bou¬
vier, 1899, p. 74).
Les exemplaires les plus méridionaux connus de G. machadoi ont été récoltés
aux îles du Cap Vert, mais, plus au sud, sur les côtes équatoriales d’Afrique,
existe une forme extrêmement proche, Galathea bispinosa sp. nov., qu’en rai¬
son de ses affinités avec l’espèce de Barrois nous décrivons dans la présente
note.
Galathea machadoi Barrois, 1888
(Fig. 1, 2, 4, 5, 7)
Galathea Machadoi Barrois, 1888, p. 22, pl. 2, fig. 2-10.
Galathea Machadoi, A. Milne Edwards et Bouvier, 1894, p. 80 ; 1899, p. 73.
Matériel examiné :
« Jean Charcot », campagne Muséum 1968, station 14, 4.12.1968, 47°56,3' N,
7°32,8' W, 214-235 m, coraux : 4 $ 3,4 à 5,8 mm 1,4 Ç 3,3 à 5,0 mm, 1 juv.
2,7 mm, 1 stade mégalope 2,3 mm.
« Thalassa », campagne ltoscoff 1968 :
Station U 837, 22.10.1968, 43°29,5' N, 9°18,2' W, 550-555 m, drague Rallier,
sable, graviers : 1 $ 5,0 mm.
Station U 847, 23.10.1968, 44°10,9' N, 8°34,1' W, 500-505, drague Boillot
cailloux, roche : 1 5,0 mm.
Station U 848, 23.10.1968, 44°U,2' N, 8°36,8' W, 630-640 m, drague Boil¬
lot, cailloux, roche : 1 £ 8,3, 3 Ç 5,1 à 6,0 mm.
Station U 851, 23.10.1968, 44°12' N, 8°31,4' W, 615-645 m, drague Boillot,
roche : 1 <$ 4,5 mm, 1 $ 4,5 mm.
Station U 863, 25.10.1968, 47<>06,9' N, 5°43,5' W, 450-455 m, drague Boillot,
sable, cailloux : 2 £ 5,7 et 6,2 mm, 2 Ç 6,4 et 6,5 mm.
« Calypso », campagne 1959 aux îles du Cap Vert, station 91, 27.11.1959,
15°34,5' N, 23°11,5' W, 185 m, drague, roche, pierres : 4 $ 4,3 à 5,4 mm,
7 Ç 4,7 à 5,8 mm, dont 5 ovigères.
« Talisman » 1883 :
Station 55, 26.6.1883, Canaries, 28°49' N, 13°53' W, 162 m, sable, roches :
1 (J 4,2 mm ( dispersa ) 2.
Station 103, 23.7.1883, La Praya, îles du Cap Vert, à 1,5 mille dans l’est de
Ribeira Grande, 150-275 mètres, bancs de corail rouge : 1 Ç 5,2 mm ( intermedia ),
3 $ 3,9 à 6,5 mm ( rufipes ), 1 $ 7,3 mm ( agassizi ).
1. Les dimensions indiquées concernent la longueur de la carapace, de la pointe du rostre au bord
postérieur.
2. Les noms entre parenthèses sont ceux sous lesquels les exemplaires cités ont été signalés par
A. Milne Edwards et Bouvier dans leur travail sur les Décapodes du « Travailleur » et du « Talis¬
man », et sous lesquels ils figuraient dans les collections du Muséum.
719 —
Station 124, 13.8.1883, Açores, 38°25' N, 28°44' W, 029 m, sable, roches :
1 Ç 3,9 mm ( rufipes ).
Station 125, 13.8.1883, Açores, entre Pico et Fayal, 80-115 m, sable roches :
1 ^ 3,2, 1 $ 5,8 mm [rufipes).
Description. — Rostre relativement long et étroit, à face dorsale concave,
lisse, flanqué latéralement de trois paires d’épines courtes et peu saillantes,
et d’une quatrième paire, plus faible, à l’angle orbito-interne. Une paire de
soies, assez fortes, encadrent l’extrémité apicale, aiguë.
Carapace, sans le rostre, sensiblement aussi longue que large. Sur la face
dorsale, quatre épines aiguës : une paire antérieure, au niveau du sillon postros-
tral, dans la région protogastrique, et une paire dans la région hépatique. Une
troisième paire d’épines, réduites, s’observe chez certains individus un peu en
avant et à l’extérieur des épines hépatiques.
Bords latéraux de la carapace avec, en arrière de l’épine antéro-externe,
assez longue et acérée, une petite épine, insérée au-dessus du bord dans la région
hépatique, une seule épine, forte, dans la région branchiale antérieure, et trois,
de taille décroissante vers l’arrière, dans la région branchiale postérieure.
Stries pilifères transversales de la carapace peu nombreuses : quatre, plus
ou moins discontinues, dans la région antérieure, en avant du sillon cervical,
avec, en avant de la seconde, une courte strie médiane, arquée, ornée de deux
longues soies assez fortes ; trois stries complètes, entre lesquelles s’étendent
des stries incomplètes dans la région postérieure.
Tergites abdominaux lisses et glabres, les deux premiers marqués d’un faible
sillon transverse.
Premier article des antennules avec trois processus épineux bien développés,
le plus externe le plus long (fig. 7).
Troisième maxillipède avec ischion un peu plus long que le mérus ; sur le
bord interne de celui-ci, une forte dent médiane et une dent subdistale plus
faible (cf. Barrois, pl. 2, fig. 3).
Des épipodites sur les trois premières paires de pattes thoraciques, celui des
chélipèdes assez long et fort, ceux des p2 et p3 plus courts et grêles.
Chélipèdes (fig. 4 et 5) longs et grêles, à mérus et carpe fortement épineux,
présentant chez les grands spécimens un net dimorphisme sexuel, affectant,
soit le droit, soit le gauche, soit les deux appendices : la main est alors fortement
élargie au niveau du propode, les doigts laissent entre eux un large hiatus et
le dactyle porte à la base de son bord préhensile deux fortes dents. Chez le
jeune mâle et chez la femelle, la main est étroite, allongée, à bords parallèles,
et les doigts sont en contact sur toute leur longueur. Dans les deux sexes, l’extré¬
mité des doigts, nettement excavée en cuiller vers l’intérieur, est fortement
denticulée.
Pattes ambulatoires p2 à p4 relativement longues et grêles, à mérus et carpe
garnis de fortes épines.
Chélipèdes et pattes ambulatoires sont ornés d’assez nombreuses soies plu¬
meuses disposées en faisceaux de trois ou quatre.
Remarques. — Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ensemble des spéci¬
mens que nous avons eus sous les yeux correspondent bien à la description de
Barrois, notamment en ce qui concerne la forme et l’armature du rostre, du
— 721 —
mérus des troisièmes maxillipèdes, et des cliélipèdes. Leur identité paraît hors
de question.
Il faut toutefois remarquer que le dessin du chélipède mâle donné par l’auteur
(pl. 2, fig. 6) montre cet appendice plus court et plus trapu que nous ne l’avons
observé sur nos spécimens.
En outre, Barrois ne mentionne pas certains caractères qui nous paraissent
importants pour la diagnose de l’espèce, à savoir : la présence d’épipodites sur
les trois premières paires de pattes thoraciques, pl, p2 et p3 ; l’existence d’une
seule épine latérale sur la région branchiale antérieure de la carapace ; enfin,
l’excavation en cuiller très prononcée de l’extrémité des doigts des chélipèdes,
chez le mâle comme chez la femelle.
Les spécimens capturés aux îles du Cap Vert présentent par rapport aux
exemplaires plus nordiques de légères différences : carapace et rostre un peu
plus allongés, pédoncules oculaires légèrement plus forts, épines protogastriques,
hépatiques et antérolatérales plus longues et plus aiguës (fig. 1 et 2), chélipèdes
et pattes ambulatoires un peu plus longs et plus grêles, mais surtout ornés
d’épines plus fortes et plus nombreuses (fig. 4 et 5). Les spécimens en provenance
des Açores, comme la plupart de ceux du « Talisman », sont incomplets et en
mauvais état, ce qui ne rend pas possible une comparaison précise avec des
exemplaires des autres régions. Ils nous semblent cependant plus proches de
ceux du Golfe de Gascogne que de ceux des îles du Cap Vert.
L’examen d’un matériel plus abondant et en bon état, en provenance des
Açores et de la côte ouest-africaine notamment, amènera peut-être par la suite
à considérer que les différences observées entre les individus du Golfe de Gas¬
cogne et ceux des îles du Cap Vert sont d’ordre spécifique ou subspécifique.
Galathea machadoi se distingue très aisément de toutes les autres espèces du
genre présentes sur les côtes européennes par le seul aspect de la face dorsale
de la carapace : l’existence d’une seule épine latérale sur la région branchiale
antérieure, et la disposition des épines protogastriques et hépatiques sont en
effet caractéristiques. La gracilité des chélipèdes, leur aspect épineux, la termi¬
naison en cuiller des doigts, tout comme l’armature du mérus du troisième maxil-
lipède, représentent des caractères distinctifs supplémentaires de l’espèce.
Distribution. — L’origine exacte des syntypes de Galathea machadoi n’est
pas connue, non plus que la profondeur où ils ont été capturés. L’on sait seu¬
lement (Barrois, op. cit., p. 22) que ces spécimens, deux mâles et plusieurs
femelles, conservés au Musée de Ponto Delgada portaient la mention « S. Miguel »
et qu’ils avaient probablement été rapportés par des pêcheurs 1.
Les différentes récoltes effectuées depuis la description de Barrois montrent
que l’espèce a une répartition s’étendant des Açores aux îles du Cap Vert et
au nord du Golfe de Gascogne. Elle se tient à des profondeurs de 100 à 750 mètres
environ et semble inféodée à des faciès rocheux ou coralliens.
1. D’après les renseignements qui m’ont été communiqués par l’intermédiaire du Dr. Mateus,
de l’Institut de Zoologie « Augusto Nobre » de Porto, ces spécimens n’existent plus au musée « Carlos
Machado » de Ponto Delgada.
46
722 —
Clef des espèces européennes du genre Galathea
1. Article basal des pédoncules antennulaires avec trois fortes épines . 2
— Article basal des pédoncules antennulaires avec deux fortes épines . 8
2. Des épipodites sur les pattes thoraciques, au moins sur pl . 3
— Aucun épipodite sur les pattes thoraciques . strigosa (L.)
3. Des épipodites seulement sur pl . 4
— Des épipodites sur pl, p2, p3 . 5
4. Deux épines latérales sur la région branchiale antérieure. Chélipèdes très allongés.
rufipes A. Milne Edward et B.
— Trois épines latérales sur la région branchiale antérieure. Chélipèdes relativement
courts . faiali Nines-Ruivo
5. Mérus des pmx3 beaucoup plus long que l’ischion . squamifera Leach
— Mérus des pmx3 de même longueur ou plus court que l’ischion . 6
6. Une seule épine latérale sur la région branchiale antérieure., machadoi Barrois
- — Trois épines latérales sur la région branchiale antérieure . 7
7. Bord interne du mérus de pmx3 avec une seule épine. Une seule strie transverse
sur les premiers tergites abdominaux . nexa Embleton
— Bord interne du mérus de pmx3 avec plusieurs épines de taille variée. Trois stries
transverses sur les premiers tergites abdominaux . dispersa Sp. Bâte
8. En arrière du sillon post-rostral, une courte strie médiane, arquée . 9
— Pas de strie médiane en arrière du sillon postrostral . bolivari Zariquiey
9. Rostre étroit, allongé, à dents latérales très peu saillantes. Chélipèdes allongés,
grêles, à carpe long . intermedia Lilljeborg
— Rostre élargi, à dents latérales saillantes. Chélipèdes relativement courts et trapus,
à carpe court . cenarroi Zariquiey
Galathea bispinosa sp. nov.
(Fig. 3, 6, 8)
Matériel examiné :
« Ombango », au large de Pointe Noire, Congo, A. Crosnier coll., 8.2.1959,
100 m : 1 ^ 4,8 mm. — 11.4.1963, 105 m, fond corail : 1 <$ 4,5 mm. — 30.6.1965,
5°02' S, 11034' E, 100 m : 1 ç? 2,8 mm. — 11.3.1967, 120 m, roche : 1 $ ovig.
4,2 mm. — 16.3.1967, 5°00' S, 11°26' E, 115 m, faubert, roche : 21 £ 2,9 à
5,5 mm (dont le $ holotype, 4,8 mm), 15 Ç 3,2 à 5,7 mm, dont 4 ovigères
4,2 à 5,7 mm, 2 juvéniles 2,4 et 2,8 mm. — 22.8.1969, 4°56' S, 11°27' E, 140 m,
drague : 1 $ 5,0 mm.
« Guinean Trawling Survey », Tr. 6, station 6, 22.3.1964, 5°00' N, 3°23' W,
côte du Dahomey, 100 m : 1 4,4 mm, 1 Ç 4,8 mm.
Diagnose. — Rostre allongé, aigu, à face dorsale lisse et très légèrement
concave, bordé de quatre paires d’épines courtes et très peu saillantes. Face
dorsale de la carapace garnie d’une, ou plus souvent de deux paires d’épines
protogastriques, en arrière du rostre, et d’une paire d’épines hépatiques. Bords
— 723
latéraux avec, en plus des épines antérolatérales, quatre paires d’épines dont
une sur la région branchiale antérieure et trois sur la région branchiale posté¬
rieure.
Premier article des pédoncules antennulaires ornés de deux longs processus
épineux (fig. 8).
Trois paires d’épipodites, sur pl, p2, p3.
Chélipèdes grêles, allongés, fortement épineux, l’extrémité des doigts excavée
en cuiller.
Fig. 7, 8. — Premier article des pédoncules antennulaires :
7, Galathea machadoi Barrois, X 10 ; 8, Galathea bispinosa sp. nov., X 10.
Remarques. — L’étude préliminaire des espèces du genre Galathea récoltées
au cours de diverses campagnes dans les eaux tropicales ouest-africaines
(« Calypso », Golfe de Guinée 1956, « Guinean Trawling Survey », 1964,
« Ombango », 1959 à 1969) nous a permis de reconnaître plusieurs espèces nou¬
velles ou non connues de la région, dont l’étude fera l’objet de publications
ultérieures. Dans ce matériel figurent cependant un certain nombre de spéci¬
mens d’une forme qu’à première vue nous avions identifiée à Galathea machadoi,
et qui en est en fait extrêmement proche. Cependant, un caractère constant
et très net oppose tous ces exemplaires à l’espèce de Barrois : le premier article
des pédoncules antennulaires porte deux longues épines au lieu de trois chez
machadoi.
Si l’on excepte ce caractère de l’antennule, les différences relevées entre les
deux formes sont faibles : le rostre est un peu plus étroit chez bispinosa que
chez machadoi et présente une concavité dorsale beaucoup moins accusée. 11
existe généralement deux paires d’épines protogastriques chez la première,
sauf chez les individus de petite taille et chez quelques femelles, alors que nous
724 —
n’en n’avons jamais observé qu’une paire chez la seconde. Enfin, les chélipèdes
et pattes ambulatoires sont un peu plus courts et paraissent plus grêles, mais
sont plus fortement épineux chez bispinosa que chez les individus typiques de
machadoi.
Compte tenu d’une part du nombre relativement important de spécimens des
deux formes examinés et de leur localisation géographique distincte, et, d’autre
part, de l’importance généralement attribuée dans le genre Galathea au nombre
d’épines du premier segment des antennules, nous avons estimé qu’une espèce
nouvelle devait être établie pour les exemplaires du Congo et du Golfe de Guinée.
II convient toutefois de remarquer que, en ce qui concerne la spinulation des
chélipèdes, les spécimens du Cap Vert de G. machadoi apparaissent comme
intermédiaires entre la forme typique et G. bispinosa.
Galathea bispinosa paraît, comme G. machadoi, liée à des faciès rocheux ou
coralliens. Elle a été récoltée à des profondeurs de 100 à 140 mètres.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum
et Laboratoire de Carcinologie
et d’ Océanographie biologique (E.P.H.E.)
Résumé
Les récentes récoltes du « Jean Charcot » et de la « Thalassa » dans le Golfe de Gas¬
cogne montrent que Galathea machadoi, décrite des Açores par Th. Barrois en 1888
et rarement signalée depuis, doit figurer dans la faune atlantique européenne. Sa
répartition vers le sud s’étend jusqu’aux îles du Cap Vert où elle a été capturée par
la « Calypso » en 1959.
L’espèce est redécrite ici. Une nouvelle clef des espèces européennes du genre Gala¬
thea est donnée et inclut, non seulement G. machadoi, mais aussi G. rufipes A. Milne
Edwards et Bouvier, dont une capture dans le Golfe de Gascogne a été signalée en 1899.
Enfin, une diagnose est établie pour Galathea bispinosa sp. nov., des côtes du Daho¬
mey et du Congo, très proche de G. machadoi Barrois.
BIBLIOGRAPHIE
Barrois, Th., 1888. — Catalogue des Crustacés marins recueillis aux Açores durant
les mois d’août et septembre 1887. Lille, pp. 1-110, pl. 1-4.
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des campagnes du Yacht l 'Hirondelle (1886, 1887 et 1888). Première partie.
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— — 1899. — Crustacés Décapodes provenant des campagnes de l 'Hirondelle
(Supplément) et de la Princesse Alice (1891-1897). Ibid., 13, pp. 1-106, pl. 1-4.
— — 1900. — Crustacés Décapodes. I. Brachyures et Anomoures. In : Ex¬
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1880, 1881 et 1883. Paris, Masson, pp. 1-396, pl. 1-32.
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32, pp. i-xv, pp. 1-510, fig. 1-164.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’IIISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 725-729.
ACANTHOCYCLOPS AMERICANUS EN FRANCE
( Crustacé, Copépode )
Par B. H. DUSSART
Confondue longtemps avec A. robustus ou A. vernalis, Acanthocyclops ameri-
canus (Marsh, 1893) se distingue par sa forme plus élancée, ses branches furcales
relativement longues, son segment génital aux angles antérieurs arrondis,
son réceptacle séminal ovale dans sa partie antérieure.
A. americanus a été initialement trouvée dans des lacs américains. Gurney
(1933) rappelle son existence en Angleterre. Jungmayer (1914) l’aurait obser¬
vée en Hongrie (et l’appelle Cyclops viridis var. dives), et Rylov (1948) la cite
dans sa faune de l’U.R.S.S. sans préciser s’il l’a retrouvée sur le territoire de
sa faune.
Dans une note récente, je l’ai signalée d’Espagne du Sud (Dussart, 1967),
confirmant ainsi que A. americanus affectionne également les eaux plates et
relativement chaudes en été.
Cette espèce a été trouvée en France en novembre 1969 dans un bras mort
du Gardon près d’Alès (Gard) sous une forme d’une taille, particulière
et présentant une variabilité intéressante 1.
En effet les caractéristiques de cette population sont les suivantes :
— longueur des femelles : 1,65 à 1,70 mm ;
— - nombre d’œufs par sac chez les femelles ovigères : jusqu’à 65 ;
— branches furcales allongées, 5 à 5,5 fois plus longues que larges ;
— soies furcales comme 1 ; 5,5 ; 8,0 ; 1,6 à partir de l’externe ;
— Al atteignant parfois le bord postérieur du céphalothorax, généralement
plus courte. ;
— endopodite 3 de P4 de 2,4 à 2,8 fois plus long que large, portant deux
épines apicales de longueur analogue et une épine externe de même confor¬
mation. La plupart des individus examinés avaient par ailleurs une P5 normale
et constituée de deux articles, à savoir un basal relativement large et un article
terminal environ deux fois plus long que large, portant une soie longue et une
épine subapicale petite, comprise deux à trois fois dans la longueur de l’article
qui la porte (fig. 1).
Cependant, quelques individus présentaient une P5 anormale, très intéres¬
sante. L’épine subapicale, très développée, faisait davantage penser au genre
Diacyclops qu’au genre Acanthocyclops (fig. 2). Contenue 1,2 fois seulement dans
le 2e article de la P5, cette épine, quoique lisse et glabre, pose un problème,
déjà soulevé par Rylov (1948) et repris par Damian-Georgescu (1963) (tabl. I).
1. Je remercie très sincèrement Mme A. Fizf. qui m’a confié à fins d’étude du matériel provenant
de cette station.
— 726 —
Tableau I. — Caractéristiques de quelques individus pris au hasard
de A. americanus du bras mort du Gardon à Alès 1
En effet, pour ces auteurs, le genre Acanthocyclops devrait grouper toutes
les espèces à P5 munie, à son article terminal, plus ou moins unique, d’une
soie apicale et d’une épine subapicale plus ou moins longue ou réduite.
Pour Kiefer (1929) au contraire, on doit distinguer des formes à branches
furcales ciliées possédant en outre deux articles à la P5, dont un basal élargi
et avec l’épine subapicale réduite et souvent sublatérale (genre Megacyclops) ;
des formes à épine subapicale de la P5 allongée, cet appendice ayant un ou deux
articles (par soudure du basal au segment) (genre Diacyclops ) ; et des formes
à P 5 toujours biarticulée (genre Acanthocyclops).
Suivant en cela un certain nombre d’auteurs, j’ai ramené le genre Megacy¬
clops au rang de sous-genre du genre Acanthocyclops , qui devrait grouper à mon
avis toutes les formes à épine subapicale à sublatérale de P5 réduite, quelque
soit la forme de l’article basal de cette P5 et la ciliature des branches furcales.
La présence, dans la population du bras mort du Gardon, d’individus à épine
subapicale de P5 relativement très allongée, démontre la variabilité d’un carac¬
tère considéré jusqu’à présent comme générique. 11 est évident que la notion
de genre ne s’appuye pas sur l’examen d’un seul caractère. Il est cependant
1. A comparer aux mesures sur A. americanus d’Fspagne (Dussaut, 1967).
— 727 —
incontestable que si un caractère générique est fluctuant, il doit être rejeté.
Bien qu’ayant suivi partiellement Kiefer (1929 ; 1960) dans ma classification
des Cyclopides d’Europe occidentale (Dussaht, 1969), je dois reconnaître que
la découverte des A. americanus décrits ci-dessus donne à la décision de Rylov
(1948) une certaine force.
Fig. 1. — Acanthocyclops americanus, forme normale.
Toutefois, il faut aussi tenir compte du fait que nous ne connaissons encore
que très imparfaitement le rôle des facteurs écologiques sur la variabilité géné¬
tique chez les Copépodes. Or, chez les Acanthocyclops, sensu Rylov, ont été
rangées des formes à écologie très différente et à répartition très large. Dos
espèces ubiquistes et cosmopolites (comme A. viridis ) sont rapprochées de
formes à répartition ponctuelle, comme A. brachypus.
La malléabilité morphologique du groupe est également un fait bien connu.
Nous ne savons encore presque rien du mécanisme de transformation de soies
en épines chez A. vernalis ou .4. robustus, et le nombre de variétés de A. languidus
ou de A. languidoides augmente avec les récoltes, sans qu’on sache vraiment
si toutes les distinctions qui permettent de les différencier sont d’ordre génétique
ou d’ordre écologique (phénotypes). L’ensemble des formes actuellement rangées
dans le genre Acanthocyclops sensu lato n’est pas forcément un ensemble homo¬
gène.
L’isolement géographique est la règle chez les Copépodes d’eau douce. L’iso-
— 728 —
lement écologique est souvent observé aussi (Dussart, 1966 ; Wautier et
Juget, 1969) et induit les différenciations morphologiques. Dans le cas qui
nous occupe ici, il ne saurait y avoir différenciation par isolement. La stabili¬
sation de la mutation constatée ne pourra être enregistrée que par l’observation,
dans le temps, du maintien des deux formes ou par l’élimination par la néoforme
de celle qui se retrouve déjà dans de nombreux autres milieux en Europe et
en Amérique du Nord. Si cette stabilisation était observable après un certain
nombre de générations, nous aurions alors une preuve qu’une espèce de l’ancien
genre Acanthocyclops au sens de Kiefer peut donner naissance à une espèce
de l’ancien genre Diacyclops. Il faudrait alors, à mon sens, revoir la classifica¬
tion de l’ensemble du groupe pour tenir compte de cette observation et asseoir
le ou les genres à retenir sur de nouvelles bases morphologiques, anatomiques,
génétiques, écologiques et chrorologiques.
Fig. 2. — Acanthocyclops americanus, forme particulière au Gardon d’Alès.
729 —
BIBLIOGRAPHIE
Damian-Georgescu, A., 1963. — Crustacea. Copepoda. Fam. Cyclopidac (Forme do
apâ dulce). Fauna Rep. pop. romine , 4, 6, 205 p.
Dussart, B., 1966. — Copépodes de la faune benthique du Léman. Vie et Milieu,
17, 1 B, pp. 283-302.
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Api., 42, pp. 87-105.
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Dussart, B., A. Fizf. et Michel, 1970. — Sur la présence en France du Copépode
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Jungmayer, M., 1914. — Budapest es kornyékének szabadan elô evezolabu kakjai.
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Wautier, J., et J. Juget, 1969. — La forme benthique et la spéciation dans les lacs
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 730-744.
NÉMATODES HÉLIGMOSOMES
D'AMÉRIQUE DU SUD
VIII. Description de six nouvelles espèces,
parasites de Cricétidés
Par Marie-Claude DURETTE-DESSET
Nous poursuivons l’étude de l’importante collection de Nématodes aimable¬
ment communiquée par le Docteur M. D. Little, par la description de six
nouvelles espèces, parasites de trois Cricétidés néotropicaux.
Tous les spécimens sont déposés dans les Collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle.
Longistriata schadi n. sp.
Matériel : nombreux $ et Ç, coparasites de Stilestrongylus barusi n. sp. et de
Longistriata anguillula n. sp.
Hôte : Nectomys alfari (Allen) (598 M).
Origine géographique : Rio Raposo — Depto del Yalle del Cauca — Colombie.
Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le
long de la ligne ventrale. Cet enroulement est très serré et comporte 1 à 2 tours
de spire.
Chez les deux sexes, la cuticule est très épaisse (fig. 1, D, E).
Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
19 (20) arêtes cuticulaires qui naissent à différents niveaux sur le champ latéral
gauche pour les arêtes gauches (fig. 1, A) et débutent sur le bord postérieur
de la vésicule céphalique pour les autres arêtes. Ces arêtes s’étendent jusqu’en
avant de la bourse caudale chez le jusqu’au niveau de l’anus chez la Ç.
En coupe transversale au milieu du corps, on compte 7 (8) arêtes dorsales,
11 (12) arêtes ventrales.
Les arêtes ne sont pas de taille égale ; les plus fortes sont les deux arêtes
ventrales ainsi que les arêtes proches du champ latéral droit. Il n’existe pas
de gradient de taille des arêtes bien marqué.
En coupe transversale la pointe des arêtes est dirigée de la ligne ventrale
droite vers la ligne gauche pour les deux faces (fig. 1, D, E).
Mâle : Corps long de 2,6 mm, large de 80 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 40 p sur 22 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 120 p, 180 p et 180 p de l’apex. Œso¬
phage long de 250 p, se différenciant en œsophage musculaire (80 p) et glan¬
dulaire (150 p).
Bourse caudale légèrement asymétrique avec un lobe droit plus développé.
— 731 —
Côtes prébursales non vues. Côtes antéro-latérales plus longues que les médio-
latérales. Tronc commun aux côtes externo-dorsales et à la côte dorsale. Cette
dernière est divisée à son tiers distal en deux rameaux eux-mêmes trifurqués
(fig. 1, G, H).
Spiculés longs de 220 p, ailés, à extrémité distale complexe (fig. 1, I). Pas
de gubernaculum. Cône génital très complexe, formé de trois plans superposés
(fig. 1, J).
Femelle : Corps long de 2,7 mm, large de 90 p. dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 42 p sur 22 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 115 p, 170 p et 170 p de l’apex. Œso¬
phage long de 290 p se différenciant en œsophage musculaire (100 p) et glan¬
dulaire (190 p). L’ovaire débute à 190 p en arrière de la fin de l’œsophage
(fig. 1, C).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 80 p de la queue. Vagin :
20 p, vestibule : 55 p, sphincter : 35 p, trompe : 65 p. L’utérus, long de 500 p,
contient 13 œufs au stade morula hauts de 48 p sur 25 p de large (fig. 1, K).
La partie proximale de l’utérus est emplie de spermatozoïdes. L’oviducte, bien
différencié, est long de 34 p (fig. 1, F).
Queue longue de 30 p, à extrémité arrondie, bordée de deux petites ailes
(fig. 1, L).
Discussion
Deux autres groupes d’Héligmosomes possèdent un synlophe comparable
à celui de nos spécimens.
1) Le genre Orientostrongylus Durette-Desset, 1970, connu chez des Muridés
et des Cricétidés orientaux ; mais les caractères de la bourse caudale, en parti¬
culier l’épaisseur de la côte dorsale, ne correspondent pas à ceux de notre maté¬
riel.
2) Le groupe constitué par des espèces parasites de Cricétidés néotropicaux,
décrites dans les genres Stilestrongylus Freitas, Lent et Almeida, 1937, et Lon-
gistriata Schulz, 1926.
Nos spécimens se différencient aisément de toutes les espèces décrites dans
ces genres par la complexité du cône génital, formé de trois plans superposés
(fig. 1, J) et par la pointe des spiculés.
Actuellement, le genre Stilestrongylus ne comporte que des espèces ayant
des arêtes nombreuses et égales entre elles, un cône génital hypertrophié et
une forte asymétrie bursale.
Ayant des arêtes inégales, notre espèce, se rapproche donc plutôt des formes
classées dans le genre Longistriata, telles que L. argentina Freitas, Lent et
Almeida, 1937, L. epsilon Travassos, 1937, L. dollfusi Diaz-Ungria, 1963, L.
hoinefjae Durette-Desset, 1969. Nous la rangeons donc dans ce groupe et la
nommons Longistriata schadi n. sp.
Longistriata anguillula n. sp.
Matériel : 2 2 $, coparasites de Longistriata schadi n. sp. et Stilestrongylus
barusi n. sp.
Hôte : Nectomys alfari (Allen) (588 M).
Origine géographique : Rio Raposo — Depto \ aile del Cauca — Colombie.
— 732 —
Description. — Nématodes de petite taille, très fins, enroulés de façon
senestre selon la ligne ventrale. Cet enroulement est très lâche et comporte un
seul tour de spire.
Fig. 1. — Longistriata schadi n. sp.
A : $, naissance des arêtes cuticulaires extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : détail des
arêtes cuticulaires au niveau du pore excréteur et des deirides, vue ventrale ; C : Ç, extrémité
antérieure, vue latérale droite ; D : coupe transversale au milieu du corps ; E : (J, coupe trans¬
versale au milieu du corps ; F : $, détail de l’oviducte et de l’utérus proximal, vue latérale droite ;
G : c£, bourse caudale, vue ventrale ; H : id. ; I. pointe du spiculé droit, successivement vue ven¬
trale et vue dorsale ; J : <$, détail du cône génital, vue ventrale ; K : extrémité postérieure,
vue latérale gauche ; L : pointe caudale, vue ventrale.
A, C, G, H, K : éch. : 100 p B, D, E, F, I, J, L : éch. : 50 p
Œsophage très long (environ le l/5e du corps chez le le l/7e du corps chez
la $).
Synlophe : Chez les deux sexes, la presque totalité de la cuticule est dépourvue
d’arêtes cuticulaires. On trouve 3 arêtes chez la $, 4 chez le à peine marquées,
qui débutent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique (fig. 2, A) et s’éten-
733
dent jusqu’au niveau de la bourse caudale chez le £ et de la vulve chez la $.
Ces arêtes sont situées sur la face latérale gauche, elles sont subégales et leur
pointe est dirigée perpendiculairement à la paroi du corps (fig. 2, B, C).
Fig. 2. — Longistriata anguillula n. sp.
A : $, naissance des arêtes cuticulaires, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : Ç, coupe trans¬
versale au milieu du corps ; C : (£, coupe transversale, au milieu du corps ; D : extrémité posté¬
rieure, vue latérale droite ; E : <$, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; F : <$, détail des
côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale ; G : <$, bourse caudale, vue ventrale ; H : <£, pointe
d’un spiculé.
A, B, G, F, G, H : éch. : 50 (x D, E : éch. : 100 [i
Mâle : Corps long de 2,5 mm, large de 30 p dans sa partie moyenne. Vésicule
céphalique haute de 43 p sur 13 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur
et deirides situés respectivement à 95 p, 130 p et 133 p de l’apex. Œsophage
long de 520 p (fig. 2, E).
Bourse caudale sub-symétrique. Côtes disposées très régulièrement comme
l’indique la figure 2, G. Côtes antéro-latérales plus courtes que les médio-latérales.
— 734
Côtes externo-dorsales naissant presqu’à la racine de la côte dorsale. Cette
dernière est divisée dans son 1/4 distal en deux rameaux eux-mêmes bifurqués
(%• 2, F).
Spiculés subégaux, longs de 315 p., ailés, à pointe mousse (lig. 2, H). Ils glissent
dans un gubernaculum haut de 13 p, sur 10 p, de large. Cône génital bien visible
portant sur sa lèvre postérieure deux papilles foliacées (fig. 2, G).
Femelle : Corps long de 4 mm, large de 50 p, dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 34 p sur 15 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 110 p, 123 p et 130 p de l’apex. Œso¬
phage long de 640 p.
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 90 p de la pointe caudale.
Vagin long de 25 p. Vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
65 p, 30 p et 80 p. L’utérus mesure 550 p et contient 17 œufs au stade morula,
hauts de 50 p sur 30 p de large (fig. 2, D).
Queue arrondie de 40 p de long.
Discussion
Nos spécimens présentent deux caractères originaux :
— - le synlophe qui est constitué par 3 arêtes gauches ;
— l’œsophage qui est particulièrement long (l/7e du corps) pour un Héligmosome.
Ces deux caractères différencient nos spécimens des autres Héligmosomes.
Par raison de commodité, nous préférons les ranger provisoirement dans le
genre Longistriata sensu Chabaud, 1959, et nous les nommons Longistriata
anguillula n. sp.
Longistriata landauae n. sp.
Matériel : 2 8 $, coparasites de Stilestrongylus renaudae n. sp.
Hôte : Rhipidomys latimanus (Tomes) (613 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Pichiude — Depto Valle del Cauca — Colombie.
Description. — Nématodes de petite taille, recourbés le long de la ligne
ventrale ou enroulés de façon senestre selon 1 à 2 tours de spire très lâches.
Il existe une vaste dilatation cuticulaire, ventrale chez les deux mâles exami¬
nés, ventrale ou dorsale chez les spécimens $ (fig. 3, D, E).
Pore excréteur situé en arrière de la fin de l’œsophage, tandis que les deirides
sont beaucoup plus antérieures. Elles sont disposées asymétriquement l’une
par rapport à l’autre, la droite étant la plus antérieure. Elles sont de forme arron¬
die à la base et portent une pointe mousse à l’apex.
Les glandes excrétrices sont très développées (fig. 3, G).
Synlophe : Dans les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
25 arêtes cuticulaires qui sont de deux sortes : 2 arêtes gauches hypertrophiées
et ininterrompues ; 10 arêtes ventrales et 13 arêtes dorsales interrompues tous
les 22 p. environ (fig. 3, B).
Les arêtes naissent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique, excepté
les arêtes ventrales gauches qui naissent à différents niveaux sur le champ
latéral gauche (fig. 3, B).
— 735 —
Les arêtes disparaissent à environ 230 p en avant de la bourse caudale chez
le (J ; au niveau de l’utérus distal chez la Ç (fig. 3, A). A ce niveau l’arête dor¬
sale gauche est devenue gauche et l’arête gauche, ventrale gauche (fig. 3, A).
En coupe transversale au milieu du corps, la pointe des arêtes est dirigée
de la droite vers la gauche pour les deux faces (fig. 3, D, E). Excepté la double
arête gauche, les arêtes sont sub-égales entre elles (fig. 3, D, E).
Fig. 3. — Longistriata landauae n. sp.
A : $, disparition des arêtes cuticulaires extrémité postérieure, vue ventrale ; B : $, naissance des
arêtes cuticulaires, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; C : <$, détail des arêtes cuticulaires,
au niveau de la deiride droite ; D : Ç, coupe transversale au milieu du corps ; E : coupe trans¬
versale au milieu du corps ; F : Ç, extrémité postérieure, vue latérale droite ; G : extrémité
antérieure, vue latérale gauche ; H : d1, bourse caudale, vue ventrale ; I : çj, pointe d’un spiculé,
vue latérale ; J : id., vue ventrale.
A, F, G, H : éch. : 75 fx 11 : éch. : 100 jx C, D, E, I, J : éch. : 50 jx
Mâle : Corps long de 7,5 mm, large de 140 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 60 p sur 38 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 190 p, 350 p, 270 p (deiride droite)
et 275 p (deiride gauche) de l’apex. Œsophage long de 310 p.
Bourse caudale asymétrique avec un lobe droit plus développé. Côtes antéro¬
latérales plus courtes que les médio-latérales. Côtes externo-dorsales naissant
à la racine de la côte dorsale ; cette dernière est profondément divisée presque
jusqu’à sa racine. Elle donne naissance à deux rameaux eux-mêmes bifurqués.
Les côtes 9 naissent très haut sur la côte dorsale (fig. 3, H).
— 736 —
Spiculés sub-égaux, ailés, longs de 725 p., à pointe distale complexe (fig. 3, I. J).
Absence de gubernaculum. Cône génital, bien marqué, allongé (fig. 3, H).
Femelle : Corps long de 17,5 mm, large de 180 p dans sa partie moyenne.
Vésicule céphalique haute de 50 p sur 30 p de large. Anneau nerveux, pore
excréteur et deirides situés respectivement à 180 p, 335 p, 260 p (deiride droite)
et 265 p (deiride gauche) de l’apex. Œsophage long de 325 p (fig. 3, G).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 190 p de la pointe caudale.
Vagin long de 30 p ; vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
130 p, 50 p et 175 p. L’utérus long de 2250 p contient de très nombreux œufs
(106) non embryonnés, hauts de 50 p sur 30 p de large (fig. 3, F). Oviducte bien
différencié, long de 120 p.
Queue fine, longue de 42 p, à pointe mousse (fig. 3, F).
Discussion
Par son synlophe (double arête gauche hypertrophiée et continue, autres
arêtes discontinues ; nombre d’arêtes ventrales supérieur à 6) et sa formule
bursale (côte dorsale profondément divisée, côtes 9 naissant haut sur la côte
dorsale), nos spécimens sont comparables à trois espèces du genre Heligmoden-
driurn Travassos, 1937, parasites de Sciuridés néotropicaux : H. aripense Baylis,
1947, H. hepaticum Lent et Freitas, 1938, H. oliverai Lent et Freitas, 1938.
Nos spécimens se différencient aisément de ces trois espèces par un nombre
plus élevé d’arêtes cuticulaires dorsales et ventrales (cf. Durette-Desset, 1968 &).
Le genre H eligmodendrium apparaissant actuellement comme un genre hété¬
rogène, nous préférons ranger provisoirement nos spécimens dans le genre
Longistriata sensu Chabaud, 1959, et nous les nommons Longistriata landauae
n. sp.
Longistriata thomasomysi n. sp.
Matériel : 8 (7, 24 Ç.
Hôte : Thomasomys sp. Cônes (620 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Pichiude — Deplo Mille del Cauca — Colombie.
Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le
long de la ligne latérale gauche contrairement aux autres Héligmosomes. Cet
enroulement comporte 2 à 3 tours de spire.
Œsophage relativement long par rapport à la longueur du corps (fig. 4, D).
Il existe une large dilatation cutieulaire ventrale droite (fig. 4, A).
Synlophe : Chez les deux sexes le corps est parcouru longitudinalement par
14 arêtes cuticulaires. Elles naissent soit sur le bord postérieur de la vésicule
céphalique (arêtes dorsales et ventrales) (fig. 4, B) soit à différents niveaux
sur les champs latéraux (fig. 4, C). Elles disparaissent en avant de la bourse
caudale chez le q, au niveau de la vulve chez la Ç.
En coupe transversale au milieu du corps, on trouve 7 arêtes dorsales et 7
arêtes ventrales.
Il n’existe pas de gradient de taille des arêtes Les trois arêtes proches du
charnu latéral gauche sont plus développées que les autres. La portion cuticu-
la" c gauche est presque entièrement dépourvue d’arêtes (fig. 4, A).
jjigS!
Fig. 4. — Longistriata thomasomysi n. sp.
A : $, coupe transversale, au milieu du corps ; B : naissance des arêtes cuticulaires, extrémité anté¬
rieure, vue ventrale ; C : id., vue dorsale ; D : Ç, extrémité antérieure, vue latérale droite ; E :
extrémité postérieure, vue latérale gauche ; F : <£, bourse caudale, vue ventrale ; G : (J, détail
des côtes dorsale, externo-dorsales et postéro-latérales, vue dorsale ; H : <?, pointe d’un spiculé.
A : éch. : 20 p. B, C, D, F, G, H : éch. : 50 p. E : éch. : 100 p,
— 738 —
En coupe transversale, la pointe de la plupart des arêtes est dirigée perpen¬
diculairement à la paroi du corps. Les arêtes gauches ont une pointe dirigée
du dos vers le ventre (fig. 4, A).
Mâle : Corps long de 2, G mm, large de 75 p. dans sa partie moyenne. Vésicule
céphalique haute de 28 p sur 10 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et
deirides situés respectivement à 75 p, 100 p et 115 p de l’apex. Œsophage long
de 320 p.
Bourse caudale asymétrique avec un lobe droit plus développé. Papilles
pré-bursales non vues. Les côtes externo-dorsales naissent à mi-hauteur sur la
côte dorsale. Celle-ci se divise un peu plus distalement en deux rameaux eux-
mêmes bifurqués (fig. 4, G).
Spiculés fins, ailés, subégaux, longs de 450 p. Leur extrémité distale est
arrondie (fig. 4, H). Ils glissent dans un gubernaculum haut de 15 p sur 8 p
de large. Cône génital bien marqué (fig. 4, F).
Femelle : Corps long de 3,5 mm, large de 90 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 25 p sur 10 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 90 p, 115 p et 127 p de l’apex. Œso¬
phage long de 370 p (fig. 4, D).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 56 p de la pointe caudale.
Vagin long de 18 p. Vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
70 p, 30 p et 92 p. L’utérus mesure 535 p et contient neuf œufs non embryon-
nés, hauts de 50 p sur 30 p de large (fig. 4, E). Oviducte long de 45 p.
Queue très courte (21 p) et pointue (fig. 4, E).
Discussion
Nos spécimens sont à rapprocher de Longistriata anguillula n. sp., car ils
présentent, quoiqu’en moins accentué, les deux caractères essentiels de cette
espèce :
— le synlophe a peu d’arêtes cuticulaires ; ce sont les arêtes gauches les plus dévelop
pées ;
— l’œsophage est relativement long.
Ils se différencient cependant de cette espèce non seulement par le plus grand
nombre d’arêtes cuticulaires mais aussi par la forte asymétrie de la bourse
caudale. Nous préférons, comme pour L. anguillula, les ranger provisoirement
dans le genre Longistriata et nous les nommons Longistriata thomasomysi n. sp.
Stilestrongylus barusi n. sp.
Matériel : 1 <$, 2 2 coparasites de Longistriata schadi n. sp. et de L. anguillula
n. sp.
Hôte : Nectomys alfari (Allen) (588 M).
Origine géographique : Rio Raposo — Depto Valle del Cauca — - Colombie.
Description. — Nématodes de petite taille, recourbés le long de la ligne
ventrale.
Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par
25 arêtes cuticulaires qui naissent sur le bord postérieur de la vésicule cépha-
— 739 —
lique et s’étendent jusqu’au niveau de la bourse caudale chez le de la vulve
chez la $.
En coupe transversale au milieu du corps, on trouve 18 arêtes ventrales et
7 arêtes dorsales. Il n’y a pas de gradient de taille des arêtes. Les arêtes dor¬
sales sont un peu plus fortes que les arêtes ventrales (fig. 5, G).
La pointe des arêtes est dirigée de la ligne ventrale droite vers la ligne gauche,
dorsale-gauche pour les deux faces (fig. 5, C).
Dans la partie postérieure du corps, les arêtes sont très atténuées.
Mâle : Corps long de 1,6 mm, large de 50 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 42 p sur 14 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 105 p, 155 p et 150 p de l’apex. Œso¬
phage long de 195 p (fig. 5, A).
Bourse caudale fortement asymétrique avec un lobe droit plus développé.
Côtes externo-dorsales naissant asymétriquement sur la côte dorsale et grêles.
La côte dorsale se divise à mi-hauteur en deux rameaux eux-mêmes bifurqués
à leur extrémité distale (fig. 5, D).
Spiculés longs de 115 p, ailés, se terminant en pointe aiguë. Ils glissent dans
un gubernaculum cordiforme, haut de 10 p sur 8 p de large. Cône génital bien
développé long de 18 p sur 6 p de large (fig. 5, D).
Femelle : Corps long de 3,4 mm, large de 75 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 50 p sur 20 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬
teur et deirides situés respectivement à 115 p, 210 p et 210 p de l’apex. Œso¬
phage long de 235 p.
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 148 p de la pointe caudale.
Vagin long de 10 p. Vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
42 p, 32 p et 100 p. L’utérus mesure 800 p et contient 13 œufs au stade morula
hauts de 48 p sur 25 p de large (fig. 5, B).
Queue pointue, longue de 23 p (fig. 5, B).
Discussion
Le synlophe de nos spécimens ainsi que. la forte asymétrie de la bourse caudale
et l’allongement du cône génital nous incitent à les ranger dans le genre Sti-
lestrongylus Freitas, Lent et Almeida, 1937.
Deux espèces, parasites de Cricétidés néotropicaux, sont décrites actuelle¬
ment dans ce genre. Ce sont : S. stilesi Freitas, Lent et Almeida, 1937, et S.
freitasi Durette-Desset, 1968 a.
Chez les deux espèces, le cône génital est nettement plus développé que chez
nos spécimens et les côtes ventro-ventrales sont jointives sur la presque totalité
de leur trajet.
Nous pensons donc que nos spécimens peuvent être séparés et nous les nom¬
mons Stilestrongylus barusi n. sp.
Stilestrongylus renaudae n. sp.
Matériel : 1 ç$, 1 $, coparasites de Longistriata landauae n. sp.
Hôte : Rhipidomys latimanus $ (Tomes) (613 M).
Localisation : intestin.
Origine géographique : Pichiude — Depto Valle del Cauca — Colombie.
— 741 —
Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le
long de la ligne ventrale. Cet enroulement, assez serré, comporte un tour de spire
chez le trois tours chez la Ç.
Synlophe : Le corps est parcouru longitudinalement par 27 arêtes cuticulaires
chez le 28 chez la Ç. Les arêtes naissent sur le bord postérieur de la vésicule
céphalique et disparaissent en avant de la bourse caudale chez le çj, au niveau
de la vulve chez la Ç.
En coupe transversale au milieu du corps, on trouve 10 (12) arêtes dorsales,
17 (16) arêtes ventrales. Les arêtes sont subégales entre elles.
La pointe des arêtes est dirigée de la ligne ventrale droite vers la gauche
pour les deux faces (fig. 6, À, B).
Mâle : Corps long de 3,9 mm, large de 130 p dans sa partie moyenne. Vési¬
cule céphalique haute de 50 p sur 25 p de large. Anneau nerveux, porc excré¬
teur et deirides situés respectivement à 140 p, 190 p et 195 p de l’apex. Œso¬
phage long de 270 p, différencié en œsophage musculaire : 112 p, et glandulaire :
158 p. Glande excrétrice bien visible (fig. 6, F).
Bourse caudale sub-symétrique, en forme de trapèze (fig. 6, D). Les côtes
antéro-ventrales sont nettement séparées des postéro-ventrales qui forment
un tronc commun avec les latérales (fig. 6, D).
Côtes externo-dorsales naissant asymétriquement sur la côte dorsale (fig.
6, C). Elles suivent un trajet parallèle à celui des postéro-latérales (fig. 6, D).
Côte dorsale divisée presqu’à mi-hauteur en deux rameaux eux-mêmes bifur-
qués à leur extrémité distale (fig. 6, C).
Spiculés sub-égaux, ailés, longs de 470 p (fig. 4, D). Ils glissent dans un guber-
naculum cordiforme haut de 40 p sur 38 p de large. Cône génital bien développé,
haut de 75 p (fig. 6, E).
Femelle : Corps long de 5,1 mm, large de 80 p dans sa partie moyenne. Vésicule
céphalique haute de 60 p sur 35 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur situés à
155 p et 260 p de l’apex. Deirides non vues. Œsophage long de 260 p différencié
en œsophage musculaire (150 p) et glandulaire (110 p).
Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 45 p de la pointe caudale.
Vagin long de 25 p. Vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de
70 p, 32 p et 80 p. L’utérus mesure. 725 p et contient 21 œufs non embryon-
nés hauts de 50 p sur 30 p de large (fig. 2, G). Oviducte non différencié. L’ovaire
débute à 150 p en arrière de la fin de l’œsophage.
Queue très courte (12 p) à pointe mousse ("fig. 6, G).
Discussion
Bien que la bourse caudale soit presque symétrique, le synlophe et le cône
génital nous incitent à ranger nos spécimens dans le genre Stïlestrongylus Frei-
tas, Lent et Almeida, 1937.
Nos spécimens se différencient des autres espèces du genre par la forme tra¬
pézoïdale de la bourse caudale ainsi que par la disposition des côtes bursales :
les côtes postéro-latérales forment un tronc commun avec les côtes latérales
et les côtes externo-dorsales suivent un trajet parallèle aux côtes précédentes.
De plus, la pointe des spiculés est particulière.
Nous séparons donc nos spécimens, que nous nommons Stilestrongylus
renciudae n. sp.
Fig. 6. — Stilestrongylus renaudae n. sp.
c£, coupe transversale au milieu du corps ; B : $, coupe transversale au milieu du corps ; C :
détail des côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale ; D : bourse caudale, vue ventrale ;
E : çj, pointe d’un spiculé ; F : <^, extrémité antérieure, vue latérale droite ; G : extrémité posté¬
rieure, vue latérale gauche.
A, B, E : écb. : 50 tx
C, D, F, G : éch. ; 100 [i
— 743
Résumé
Description de six nouvelles espèces , parasites de trois Cricétidés de Colombie
1) Longistriata schadi n. sp., parasite de Nectomys alfari se caractérise par un cône
génital formé par trois plans superposés.
2) Longistriata anguillula n. sp., parasite de Nectomys alfari se caractérise par son
synlophe (3 arêtes cuticulaires gauches) et la longueur de son œsophage.
3) Longistriata landauae n. sp., parasite de Rhipidomys latimanus, proche de cer¬
tains Heligmodendrium s’en différencie par un nombre plus élevé d’arêtes cuticulaires
dorsales et ventrales.
4) Longistriata thomasomysi n. sp., parasite de Thomasomys sp. est proche de L.
anguillula par la longueur de son œsophage et le synlophe mais s’en distingue par
l’asymétrie de la bourse caudale et le plus grand nombre d’arêtes cuticulaires.
5) Stilestrongylus barusi n. sp., parasite de Nectomys alfari se caractérise par un cône
génital relativement peu développé et des côtes ventrales non jointives.
6) Stilestrongylus renaudae n. sp., parasite de Rhipidomys latimanus se caractérise
par la disposition des côtes bursales (tronc commun aux postéro-ventrales et aux laté¬
rales), et par la pointe des spiculés.
Summary
Nematodes Heligmosomatidae from South America.
VIII. Description of six new species occurring in three Cricetidae (Rodents) from Columbia
1) Longistriata schadi n. sp., a parasite of Nectomys alfari is characterised by its
génital cône made of three levels one above the other.
2) Longistriata anguillula n. sp., parasiting Nectomys alfari is characterised by its
synlophe harving three cuticular left ridges and by the length of its œsophagus.
3) Longistriata landauae n. sp., a parasite of Rhipidomys latimanus is closely related
to some Heligmodendrium which are parasiting neotropical Sciurids ; but is different
from them in having more numerous dorsal and ventral cuticular ridges.
4) Longistriata thomasomysi n. sp., a parasite of Thomasomys sp. is close to L. anguil¬
lula in having a similar synlophe and very long œsophagus. Hovewer it is significantly
different in possessing an asymetrical caudal bursa and more numerous cuticular ridges.
5) Stilestrongylus barusi n. sp., also from Nectomys alfari is difîerentiated by a
relatively slightly developed génital cône and disconnected ventral rays.
6) Stilestrongylus renaudae n. sp., occurring in Rhipidomys latimanus is difîerentiated
by its bursal rays arrangement (both latéral and posterior-ventral rays stemming
out from the same base), and by the tips of its spiculés.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.R.S.
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4. 11)70 (1071). pp. 745-753.
CAMPAGNE D'ESSAIS DU «JEAN CHARCOT »
(3-8 DÉCEMBRE 1968 )
7. Méiobenthos. I. Données générales
Par J. RENAUD-MORNANT
Au cours d’une campagne sur le « Jean Charcot », il a été possible à plusieurs
chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle d’essayer divers engins
de récolte destinés à l’étude de la faune benthique. Un compte rendu de ces
essais a été donné par Forest (1969).
Divers types de dragues et des chaluts ont été expérimentés, en vue de la
récolte de la macrofaune profonde. Certains prélèvements ont permis de recueillir
la macrofaune endogée des sédiments meubles. Quelques échantillons de ces
sédiments ont été traités en vue d’une étude préliminaire et qualitative du
méiobenthos ; les engins utilisés n’offrant aucune possibilité d’évaluation quan¬
titative ou de calcul de biomasse de cette faune, dont la taille se situe nettement
au-dessous du millimètre, il ne sera donné, ici, qu’un compte rendu des groupes
zoologiques récoltés.
Les fonds meubles qui ont fourni des sédiments exploitables pour le méio¬
benthos proviennent des stations 1, 2, 5, 8, 10, 18, 24, 28. Ces sables ont été traités
au laboratoire pour la recherche de la méiofaune benthique. Seuls les échan¬
tillons 1, 2, 5, 8 et 10 ont fourni un matériel intéressant ; il s’agit uniquement
des stations du plateau continental situées entre 100 et 200 m de profondeur.
Les stations plus profondes (18, 24) prospectées au chalut (ou la station 28
de 120 m également échantillonnée au chalut) ont livré un sédiment beaucoup
moins intéressant du point de vue du méiobenthos même si un volume impor¬
tant de sable a pu être traité.
Nos prospections sont donc presque entièrement limitées aux stations du
plateau continental comprises entre 100 et 200 m de profondeur ; elles n’en
présentent pas moins un très grand intérêt, car, à l’heure actuelle, on possède
très peu de renseignements sur le méiobenthos de ces fonds.
Les raisons d’une telle méconnaissance sont dues au fait que la récolte du
méiobenthos doit obéir à plusieurs impératifs : 1° utilisation d’engin ramenant
à bord un sédiment non « lavé » pendant la remontée ; 2° fixation rapide et adé¬
quate ; 3° extraction et tri de la faune effectués selon des méthodes rigoureuses.
Si l’une ou l’autre de ces conditions ne sont pas respectées, aucune évaluation
quantitative ne peut être envisagée.
Il est intéressant de rappeler ici les travaux déjà effectués sur le méioben¬
thos récolté à plus de 100 m de profondeur.
Wieser (1960) et, plus récemment, Mc Intyre (1969) ont fait le point des
données recueillies sur le méiobenthos depuis l’infralittoral jusqu’au domaine
abyssal. Des représentants de la méiofaune ont été signalés comme habitants
des fonds bathyaux et abyssaux par des chercheurs travaillant sur le matériel
— 746 —
des grandes expéditions océanographiques (Lang 1948 ; Allgen 1955 ; Zen-
kevitch & al. 1955, Wieser 1956 ; Wolff 1960). C’est ainsi qu’on connaît
l’existence de Nématodes à — 4600 m, de Turbellariés à — 1275 m, de Copé-
podes à — 4000 m et d’Ostracodes au-delà de — 5000 m. Ces données ne con¬
cernent que des groupes isolés et le seul travail d’ensemble et quantitatif sur le
domaine abyssal est celui de Thiel (1966) étudiant 12 échantillons en prove¬
nance de stations entre — 1045 et — 5030 m dans l’Océan Indien. Le méio-
benthos y était présent, comprenant les groupes les plus fréquents (Nématodes,
Harpacticides et Ostracodes) auxquels s’ajoutent les Kinorhynques, Tardi-
grades, Polychètes et Bivalves. De nombreux travaux d’ensemble ont été effec¬
tués de l’infralittoral à — 100. Depuis les premières recherches de Moore (1931)
et de Mare (1940), une excellente mise au point de tous ces résultats a été donnée
par Mc Intyre ( op . cit.), et je ne rappellerai pas ici ces travaux. Il est seule¬
ment intéressant de faire remarquer le très petit nombre de résultats obtenus entre
— 100 et — 1000 m sur le plateau continental ou aux abords de la pente du
plateau. Les seules données que nous possédions sont celles de Moore (1931)
établissant une station à — 166 m au large de l’Ecosse et de Mc Intyre (1964)
également au large de l’Ecosse ( — 101) et en Mer du Nord ( — 146 m). Wigley
& Mc Intyre ont établi plusieurs stations au large des côtes du Massachusetts
( — 179, — 366 et — 567 m) et ont fourni des données précises sur la richesse
en méiobenthos de ces fonds. Por & Lerner-Seggev (1966) signalent avoir
récolté simultanément la microfaune et la macrofaune du golfe d’Elat à des
stations échelonnées entre la côte et — 740 m de profondeur.
Cette très courte revue permet de constater qu’il existe très peu de travaux
prenant en considération l’ensemble de la méiofaune vivant au-delà de — 100 m.
Ceci est dû au fait que la plupart des programmes mis au point par les expédi¬
tions océanographiques de haute mer n’incluent pas le traitement des sédiments
récoltés, en vue de l’étude de la méiofaune. En général, une fois que le sédiment
a été remonté à bord, s’il est destiné aux études faunistiques il est lavé par un
courant d’eau de mer et la macrofaune est recueillie sur différents filtres ou
tamis. La taille de leurs mailles les plus fines est standardisée à 500 ou 1000 p..
Ces ouvertures permettent la récolte de la petite macrofaune (Céphalocarides
ou Priapuliens par exemple) et aussi celle des plus grosses espèces du méioben¬
thos (certains Nématodes, Ostracodes ou Copépodes), mais laissent échapper
les représentants des autres groupes de très petite taille tels que Cnidaires, Kino¬
rhynques, Archiannélides, Gastrotriches, Tardigrades ou Halacariens.
Quelques exemples peuvent illustrer ces faits :
Hartman & Barnard (1958) ont échantillonné les « basins » submergés au large
de la côte Californienne. Les prélèvements ont été effectués par des bennes (orange-
peel et Campbell) permettant de standardiser le volume de sable récolté ; mais l’extrac¬
tion de la faune et le tri ont été effectués sur des fdtres d’1 mm d’ouverture.
Filatova & Levenstein (1961), travaillant dans le Pacifique à des profondeurs
variées et atteignant plus de 4 000 m, ont récolté la faune sur des filtres de 500 p d’ou¬
verture de maille.
En Méditerranée Chukhchin (1963) a fait de nombreuses récoltes entre 100 et 3 000 m
en recueillant la faune sur des filtres de 1 à 2 mm. Dans l’Atlantique Nord, Sanders
& al. (1965) ont étudié les communautés benthiques le long d’une radiale s’étendant
de la côte orientale des États-Unis (pointe de Gay Head de la Nouvelle Angleterre)
aux Bermudes. Leurs stations s’échelonnent de — 100 à — 5 000 m. Utilisant des
techniques de tri rigoureuses et un filet légèrement plus fin (420 p), ils ont récolté la
— 747 —
totalité de la petite macrofaune et une certaine partie de la microfaune ; ils obtiennent
ainsi des densités faunistiques très élevées, mais qui demeurent tout de même compa¬
rables à celles de leurs prédécesseurs.
Les auteurs désirant obtenir la quasi totalité du méiobenthos ont donc été
amenés à utiliser des mailles de filet d’un ordre de grandeur tout différent :
aux alentours de 80 à 50 p..
Mc Intyre ( op . cit.) et Wigley & Mc Intyre ( op . cit.) ont utilisé un filtre
d’un mm pour la petite macrofaune et un filtre de 74 p pour le méiobenthos.
Us obtiennent ainsi de fortes densités en méiobenthos de — 100 à — 200. De
même Theil (op. cit.) se sert d’une série de tamis dont le plus fin a 65 p d’ou¬
verture de maille, ce qui lui permet de récolter les groupes de petite taille tels
les Tardigrades et les Kinorhynques en provenance de profondeurs voisines
de 4 700 m.
Pour les prélèvements du « Jean Charcot » j’ai employé les méthodes suivantes :
un volume de sable d’un à deux litres a été prélevé dans l’échantillon global
ramené par 'a drague ou par la poche de fond du chalut ; du formol neutre à
10 % y a été ajouté progressivement. Le tri a été effectué au laboratoire par
élutriation et la récolte sur filet à plancton de mailles comprises entre 65 et 80 p.
Résultats faunistiques généraux
Station 1. Profondeur 130 m. Position 48°01' N, 5°44' W, fond de coquilles
brisées mélangées à des coquilles entières de plus grande taille, avec sable gros¬
sier. Sédiment composé d’une partie détritique calcaire et d’une fraction sili¬
ceuse plus fine. Prélèvement à la drague rectangulaire de 1,20 m sur 0,50 m.
La faune récoltée rappelle par son assemblage et sa variété celle des sables
dits « à Amphioxus » de la zone côtière. Elle comprenait :
Des Halammohydra sp. (87 AA) 1 , Cnidaires Hydrozoaires interstitiels de
l’ordre des Actinulides, dont la présence n’a pas été signalée au-delà des pro¬
fondeurs de l’ordre de — 60 m. La plupart sont côtiers, habitant l’infralittoral
ou les dunes sous-marines formées de débris coquilliers (Swedmark et Teis-
sier, 1967 ; Clausen, 1967).
Un Turbellarié de la famille des Schizorhynchidae et un Kinorhynque (237 AA).
De nombreux exemplaires de Nématodes, ainsi que des Gastrotriches. Ceux-ci
étaient répartis en deux familles : les Lepidodasyidae et les Thaumastoderma-
tidae.
Les Lepidodasyidae comprenaient plusieurs exemplaires matures de Lepi-
dodasys martini Remane, 1926 (92 AA), et les Thaumastodermatidae plusieurs
Platydasys maximus var. celticus Swedmark, 1955 (92 AA) et un Diplodasys
ankeli Wilke, 1954 (94 AA), également tous à maturité génitale. Ces trois espèces
sont connues des sables « à Amphioxus » classiques.
Des Annélides comprenant des Archiannélides, des Polychètes et des Oli-
gochètes. Les Archiannélides 2 incluaient deux familles : les Protodrilidae et
les Nerillidae. La première était représentée par Protodrilus sp. (91 AA), et la
1. Les numéros qui suivent les noms des animaux sont ceux de l’enregistrement dans la collec¬
tion « Charcot » conservée au Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
2. Mlle Jouin (Laboratoire de Zoologie, Faculté des Sciences de Paris), anticipant sur l’étude
qu’elle doit entreprendre sur les Archiannélides récoltées par le « Jean Charcot », a bien voulu me
pçrqmu niquer quelques-unes de ses premières observations ; je l’en remercie bien sincèrement.
— 748 —
seconde par deux Nerillidium sp., Mesonerilla roscovita Lévi, 1953 (2 ex. : un
adulte, un jeune 93 AA). Cette dernière espèce est connue du sable à Amphioxus
des environs de Roscofï, à des profondeurs de 15 à 65 m, et des bancs de coquilles
brisées immergées à — 50 m. Les Annélides Polychètes comprenaient des Pisio-
nidae (89 AA), des Syllidae et des Terebellidae. Parmi les Oligochètes se trou¬
vaient deux exemplaires de la famille des Eneliytraeidae (88 AA).
Les Tardigrades étaient représentés par la famille des Halechiniscidae, avec
deux genres et trois espèces. Actinarctus doryphorus Schulz, 1935 (95 AA),
(227 AA), Halechiniscus remanei Schulz, 1955 (227 AA, 226 AA) et Pleocola
limnoriae Cantacuzène, 1951 (224 AA). Cette dernière espèce, décrite comme
vivant en commensal sur Limnoria lignorum à Roscofï, semble avoir des possi¬
bilités de vie libre. Pollock (communication personnelle) l’a retrouvée dans
des sables de côtes occidentales de l’Atlantique Nord. A moins que ces exem¬
plaires ne se soient détachés de leurs hôtes, ce serait la deuxième fois que cette
espèce serait trouvée ailleurs que dans le biotope d’où elle fut décrite. Enfin,
quelques Halacariens (88 AA) et des Copépodes Harpacticides furent égale¬
ment récoltés à cette station.
Station 2. Profondeur 130 m. Position 47°56' N, 5°52' W. Fond très semblable
à celui de la station précédente : coquilles de Lamellibranches (plusieurs cm
de diam.) entières ou brisées et sable calcaire avec fraction siliceuse. Prélève¬
ment à la drague rectangulaire. Trait de durée plus réduite que pour la station 1.
Le groupement faunistique récolté est très semblable à celui de la station 1,
mais présente une variété plus grande, c’est-à-dire que quelques groupes zoo¬
logiques s’ajoutent à la récolte précédente.
Les Halammohydridae (106 AA, nombreux spécimens) et les Turbellariés
(101 AA) sont présents, ainsi que de nombreux Nématodes qui incluent la famille
des Desmoscolescidae.
Les mêmes espèces de Gastrotriches présentes (99 AA, 100 AA et 105 AA)
à la station 1 se retrouvent ici.
Les Archiannélides sont plus diversifiées ; cette fois, la famille des Poly-
gordiidae est présente avec Polygordius sp. (Ch 68 11) et aux Nérillidés déjà
recensés à la station 1 s’ajoute le N erillidopsis hyalina Jouin, 1966 (104 AA),
récemment décrit des sables à Amphioxus des environs de Roscofï ( — 15 — 20 m
de profondeur) et d’une dune sous-marine ( — 60 m de la même région).
Les mêmes familles d’ Annélides Polychètes présentes à la station 1 se trouvent
à la station 2, auxquelles s’ajoutent des Glyceridae (Ch 68 11) de petite taille.
En revanche, les Oligochètes ne furent pas récoltés à cette station.
Les Tardigrades présentent une variété moins grande que précédemment :
un seul exemplaire de Pleocola limnoriae (224 AA) et cinq exemplaires d’ Acti¬
narctus doryphorus (102 AA) furent récoltés, Halechiniscus était absent.
Des Halacariens (242 AA) étaient présents.
Les Crustacés beaucoup plus diversifiés comprenaient des groupes non recensés
à la station précédente en addition à ceux qui y figuraient déjà, c’est ainsi que,
parmi les Copépodes Harpacticides, on notait la présence de Paramésochridés
(Ch 68 11) de très petite taille. Les Isopodes étaient représentés par des Micro-
parasellides (97 AA) typiquement interstitiels. Enfin, des Cumacés (97 b AA)
et des Ostracodes se trouvaient dans ce prélèvement (Ch 68 11).
Un Mollusque interstitiel Nudibranche proche du genre Embletonia (103 AA)
fut récolté à cette station.
— 749
Station 5. Profondeur 150 m. Position 47°47' N, 7°10' W. Sable coquillier.
Echantillon très réduit obtenu par un dragage à la drague Boillot.
La méiofaune est presque totalement absente de ce prélèvement, ceci étant
vraisemblablement dû au lavage intensif du sédiment pendant la remontée de
l’engin collecteur. Seuls s’y trouvaient quelques Annélides Polychètes Glyce-
ridae avec quelques Halacariens et un Amphipode.
Station 8. Profondeur 173-168 m. Position 47°55' N, 7°05' W. Sédiment
coquillier détritique assez grossier. Engin récolteur : drague rectangulaire.
Ce sédiment a fourni un matériel très abondant en méiobenthos. Par suite
d’une très bonne préservation de la faune, les récoltes sont très intéressantes
par leur richesse et leur diversité.
Les groupes suivants furent recensés :
Des Ciliés (120 AA), comprenant des individus de très grande taille (longueur
proche du mm) et de forme typiquement interstitielle.
Des Cnidaires, Halammohydridae (Ch 68 — 8 ; 1).
Des Turbellariés (116 AA, 121 AA) et des Némertes (130 AA).
Des Nématodes (137 AA, 384 AB et 385 AB), assez nombreux, incluant quelques
Desmocolescidae.
Des Gastrotriches. Lepidodasyidae comprenant Lepidodasys martini (124 AA,
133 AA) formes juvéniles et adultes. Des Macrodasyidae Macrodasys sp. (117 AA
et 119 AA) et Mesodasys sp. (131 AA), des Turbanellidés Paraturbanella sp.
(116 AA), des Dactylopodaliidae Dactylopodalia typhle Remane, 1926 (110 AA),
des Thaumastodermatidae : Tetranchyroderma tribolosum Clausen, 1965 (111 AA)
qui est retrouvé et donc signalé pour la première fois depuis sa description,
Tetranchyroderma polyacanthus (Remane, 1927) (127 AA) qui est une espèce
assez rare dont l’exemplaire paraît correspondre à la forme signalée par Boa-
den (1963) dans le Nord du Pays de Galles, Platydasys maximus f. celticus
Boaden, 1955 (126 AA), Platydasys rarus Forneris, 1961 (118 AA) signalé égale¬
ment pour la première fois depuis sa description, Platydasys sp. (114 AA) ;
Diplodasys ankeli (112 AA). Un Kinorhynque (123 AA) était présent.
Les Annélides étaient représentées par une grande variété d’individus.
Annélides Polychètes (129 AA) : des Pisionidae, en assez grand nombre, des
Phyllodocidae, Syllidae, Glyceridae et Spionidae.
Quelques Annélides Oligochètes étaient présentes.
Les Archiannélides étaient représentées par les trois familles habituellement
présentes dans les sables dits « à Amphioxus » : ce sont des Polygordiidae avec
deux exemplaires de Polygordius sp. (Ch 68 — 8 ■ — ■ 2) ; des Protodrilidae avec
plusieurs Protodrilus sp. (113 AA et 115 AA) et les Nerillidae suivants : Neril-
lidium sp. (108 AA), Mesonerilla biantennata Jouin, 1963 (109 AA) et Parane-
rilla limicola Jouin et Swedmark, 1965, genre récemment décrit des faciès
vaseux de 50 à 70 m de profondeur de la côte ouest de la Suède.
Les Tardigrades étaient moins nombreux qu’à la station précédente, un
Actinarctus doryphorus (112 AA) et un Halechiniscus perfectus Scbulz, 1955,
(122 AA) furent récoltés.
Un Pycnogonide (229 AA) était présent, ainsi qu’un petit nombre d’ Hala¬
cariens.
Des Crustacés appartenant aux groupes suivants furent récoltés : Ostracodes,
Copépodes Harpacticides avec de nombreux stades Copépodites (237 AA),
— 750 —
Cumacés (238 AA), Tanaïdacés (239 AA), Isopodes (240 AA), Amphipodes
(241 AA) ; ces quatre derniers groupes ont des représentants d’une taille voisine
de 1 mm et appartiennent à la petite macrofaune de ces sédiments.
Les Echinodermes étaient présents avec l’Holothurie Leptosynapta sp. (230 AA)
espèce du méiobenthos fréquente dans le sable « à Amphioxus » du littoral.
Les Mollusques comprenaient un Solénogastre (128 AA) et un Nudibranche
(132 AA).
Enfin, des Ascidies de petite taille se trouvaient également dans ce milieu.
Cet assemblage faunistique (et ceux des stations 1 et 2, à un moindre degré)
sont caractéristiques d’une biocénose de sable « à Amphioxus » telle qu’elle a
été décrite pour le méiobenthos par Remane (1951), Monniot (1962) et Swed-
mark et Teissier ( op . cit.), et relative à des zones peu profondes de la frange
circalittorale, il est donc très intéressant de constater que ces biocénoses sont
capables de s’étendre sur des aires beaucoup plus vastes, à une distance consi¬
dérable des côtes.
Station 10. Profondeur 125 m. Position 48°01' N, 7° 02' W. Sable coquillier
de couleur jaune mêlé d’éléments gris plus fins et d’un fond de particules vaseuses.
Engin récolteur : benne.
Ce sédiment ne contenait qu’un méiobenthos très pauvre : des Nématodes
(137 AA), des Annélides Polychètes (138 AA), des Copépodes Harpacticides
(12 ex., 139 AA) et des Halacariens (136 AA). Cette relative pauvreté est pro¬
bablement due à la présence d’éléments fins dans la constitution du sédiment ;
ils provoquent en général un colmatage des interstices habitables, qui peut
rendre le sable impropre à l’établissement d’un méiobenthos abondant et varié.
Station 18. Profondeur 920-800 m. Position 47°45' N, 7° 55'W. Sable à Glo-
bigérines dont deux petits échantillons de 300 ml chacun ont pu être prélevés
dans le fond du chalut. Engin récolteur : chalut à perche.
Le premier échantillon, dont la totalité a été traitée pour l’extraction de la
faune, n’a fourni aucun animal. Dans le deuxième échantillon (50 ml de sédi¬
ment) se trouvaient 2 Nématodes (135 AA), 2 Isopodes et 2 Amphipodes (134 AA).
Station 24. Profondeur 2950-2770 m. Position 47°17' N, 6°48' W. Deux
échantillons de 250 et 50 ml furent prélevés dans la vase très fine au fond du
chalut. Engin récolteur : chalut à perche.
Les deux échantillons étudiés en totalité ou en partie n’ont livré aucun repré¬
sentant de la méiofaune.
Station 28. Profondeur 120 m. Position 47°40' N, 5° 40'W. Sable moyen
mélangé à une importante fraction vaseuse. Engin collecteur : chalut à perche.
La faune inéiobenthique est peu variée, comprenant quelques Nématodes,
un Kinorhynque (143 AA), des Annélides Polychètes (141 AA) Syllidae et Gly-
ceridae, des Oligochètes, un Sipunculien (243 AA), des Halacariens (142 AA),
des Copépodes Harpacticides et un Cumacé (244 AA). La relative pauvreté en
méiobenthos constatée à cette station est probablement due à deux causes
simultanées : la méthode de récolte et également la teneur du sédiment en élé¬
ments fins.
Conclusion
Au terme de ce compte rendu rapide des premiers résultats, il convient de
souligner l’intérêt de telles récoltes, tant au point de vue systématique qu’éco¬
logique. J’ai déjà noté plus haut que les renseignements que l’on possède à
l’heure actuelle sur le méiobenthos du plateau continental sont relatifs à un
nombre très réduit de stations pour les fonds compris entre 100 et 200 m.
Au point de vue systématique, des formes rares ou nouvelles pourront être
étudiées ou décrites grâce à ces récoltes. Des espèces qui n’avaient jamais été
capturées depuis leur description ont pu être retrouvées. Les Gastrotriches et
les Tardigrades feront l’objet de publications ultérieures. Les échantillons des
autres groupes seront confiés aux spécialistes.
Au point de vue écologique, les récoltes effectuées par le « Jean Charcot »
au cours de cette campagne ont révélé l’existence entre — 100 et — 200 m
d’assemblages faunistiques totalement inconnus à de telles profondeurs et dont
les caractéristiques sont très proches de celles du sable « à Amphioxus » de la
zone cirealittorale. Les biocénoses méiofaunisticjues du sable « à Amphioxus »
auraient donc une aire de répartition beaucoup plus vaste qu’on ne le soup¬
çonnait jusqu’à maintenant.
Une étude quantitative de ce méiobenthos est à souhaiter. Elle permettra
de savoir si l’unité de ce domaine se manifeste également sur le plan de la com¬
munauté et de la biomasse.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.R.S.
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris
Summary
Test Cruise of the Océanographie Vessel « Jean Charcot ».
7. The Méiobenthos. I. General data
The continental shelf and slope ofï Brest hâve been investigated with dredges and
trawling gears on an experimental cruise on board the Océanographie Vessel « Jean
Charcot ».
Sédiment Samples from depths between — 100 and — 200 meters hâve demons-
trated that the meiobenthic faunal assemblages are very similar to those collected
from Coastal « Amphioxus sand ».
Many uncommon interstitial species from the Gastrotricha, Archiannelida and
Tardigrada systematic groups were first recorded since their original description.
Quantitative investigations of the meiobenthic communities would be invaluable
for a better knowledge of the bottom fauna biomass of this area.
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48
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 42 — N» 4, 1970 (1971), pp. 754-775.
QUELQUES PROBLÈMES TAXINOMIQUES
ET PHYLOGÉNÉTIQUES DES SAXIFRAGACÉES
VUS À LA LUMIÈRE DE LA BIOCHIMIE FLAVONIQUE
Par M. JAY *
I. INTRODUCTION
Depuis Bâillon (Histoire des Plantes, 1872), la famille des Saxifragacées
a subi de profonds remaniements ; l’auteur lui donnait alors sa définition la
plus large et lui reconnaissait 20 séries :
Famille des Saxifragacées selon Bâillon
Nombre de ces séries ont été depuis élevées au rang de familles autonomes :
Céphalotacées, Pittosporacées, Cunoniacées, Bruniacées, Hamamélidacées,
Platanacées, Myrothamnacées, Datiscacées ; et la définition la plus couram¬
ment admise aujourd’hui de la famille des Saxifragacées sensu stricto est celle
proposée par Engler dans la deuxième édition du « Natürliche Pflanzenfami-
lien » (1930), définition reprise d’ailleurs dans « Engler’s Syllabus » (Mel-
chior, 1964) :
Famille des Saxifragacées selon Engler
1. s/famille des Penthoroïdées : Penthorum.
2. s/famille des Saxifragoïdées.
Tribu des Astilbées : Astilbe, Rodgersia, Astilboides.
Tribu des Leptarrhénées : Leptarrhena, Tanakea.
Tribu des Saxifragées : Oresitrophe, Aceripliyllum, Bergenia, Jepsonia,
Bolandra, Sullivantia, Boykinia, Suksdorfia , Hieronymusia, Pel-
Résumé de Thèse, Lyon 1969.
— 755 —
liphyllum, Saxifraga, Saxifragopsis, Saxifragella, Zahlbrucknera,
T iarella, Heuchera, T olmiea, Mitella, Bensonia, T ellima, Elmera,
Lithophragma, Conirriitella, Chrysos plenium.
3. s/famille des Ribésioïdées : Ribes.
4. s/famille des Vahlioïdées : Vahlia.
5. s/famille des Francoïdées : Francoa, Tetilla.
6. s/famille des Erémosynoïdées : Eremosyne.
7. s/famille des Lépuropétaloïdées : Lepuropetalum.
8. s/famille des Parnassioïdées : Parnassia.
9. s/famille des Bauéroïdées : Bauera.
10. s/famille des Ptérostémonoïdées : Pterostemon.
11. s/famille des Hydrangéoïdées
Tribu des Philadelphées : Carpenteria, Philadelphus, Jamesia, Fen-
dlera, Deutzia, Whipplea.
Tribu des Kirengeshomées : Kirengeshoma.
Tribu des Hydrangées : Deinanthe, Cardiandra, Platycrater, Hydran-
gea, Schizophragma, Pileostegia, Dichroa, Broussaisia, Decumaria.
12. s/famille des Tétracarpéoïdées : Tetracarpea.
13. s/famille des Itéoïdées : Itea.
14. s/famille des Brexioïdées : Brexia, Ixerba, Roussea.
15. s/famille des Escallonioïdées
Tribu des Anoptérées : Anopterus.
Tribu des Cuttsiées : Cuttsia, Abrophyllum.
Tribu des Tribélésiées : Tribeles.
Tribu des Forgésiées : Forgesia.
Tribu des Argophyllées : Argopliyllum, Carpodetus, Bérénice, Col-
meiroa.
Tribu des Pottingériées : Pottingeria.
Tribu des Escalloniées : Quintinia, V aldivia, Escallonia.
Tribu des Polyosmées : Polyosma.
16. s/famille des Montinioïdées : Montinia, Grevea.
17. s/famille des Phyllonomoïdées : Phyllonoma.
La famille ainsi définie pose cependant de nombreux problèmes taxino¬
miques et phylogénétiques, du fait de son extrême diversité :
— diversité dans l’habitus, puisque Saxifragoïdées, Penthoroïdées, Francoïdées...
sont herbacées, alors que Ribésioïdées, Hydrangéoïdées, Escallonioïdées... sont
ligneuses.
— diversité dans la distribution géographique : Penthoroïdées, Saxifragoïdées, Hydran¬
géoïdées appartiennent pratiquement toutes à l’hémisphère nord, alors que
Francoïdées, Brexioïdées, Montinioïdées relèvent de l’hémisphère sud.
— diversité sur le plan morphologique : il existe des espèces à fleurs apétales, d’autres
à périanthe double, — des espèces à fleurs polyandriques, d’autres à androcée
— 756 —
tri-, di- ou haplostémone, voire oligomère, — des espèces à gynécée supère,
d’autres à gynécée infère.
— diversité palynologique comme le soulignent les travaux (I’Agababjan (1960-1964),
et d’ERDTMAN (1966).
— diversité dans le domaine caryologique particulièrement bien étudié par Schoen-
nagel (1931), Sax (1931), Skovsted (1934), Love & Love (1948, 1951), Zie-
linski (1952, 1955) et Hamel (1953).
— diversité également anatomique et embryologique que mettent en évidence les
travaux de Thouvenin (1890), Tippo (1938) et Morf (1950) d’une part, de
Rocen (1928), Daliigren (1930), Mauritzon (1933), Souèges (1936) et Lebègue
(1952) d’autre part.
Des réponses ont déjà été apportées grâce aux nombreuses contributions
morphologiques, anatomiques, palynologiques, cytologiques et embryologiques
dont cette famille a fait l’objet ; mais bien des problèmes restent encore posés :
— tant au niveau des Saxifragacées sensu stricto : problèmes d’affinités de certaines
espèces, de certains genres ..., et surtout problème de l’unité de la famille.
— qu’au niveau des familles considérées comme affines des Saxifragacées : Cunonia-
cées, Pittosporacées, Bruniacées, Hamamélidacées, ...
C’est pourquoi, il nous a semblé intéressant de soumettre cette famille des
Saxifragacées ( sensu lato) à une discipline nouvelle, la chimiotaxinomie, et
plus précisément de définir le chimisme polyphénolique de ses représentants.
Les polyphénols (leucoanthocyanes, flavonols, flavones, acide ellagique, pour
ne citer que les composés plus particulièrement recherchés) constituent en effet
de « bons indicateurs taxinomiques » du fait de leur large distribution botanique,
— de leur grande variabilité structurale — et de leur stabilité. Ces composés
peuvent de plus jouer le rôle de « traceurs phylogénétiques » ; en effet, à la suite
des travaux de Bate-Smith (1956, 1962), Lebreton (1962) et Harborne (1967),
un certain nombre de principes d’évolution flavonique ont pu être dégagés
dont les principaux sont les suivants : la présence de leucoanthocyanes (leuco-
delphinidine, leucocyanidine, leucopaeonidine...) de flavonols (myricétine,
quercétine, kaempférol...) et de dérivés trihydroxylés sur le phényle latéral
(leucodelphinidine, myricétine) est considérée comme un caractère primitif ;
par contre, la disparition de ces composés et la présence de flavone (lutéoline,
apigénine,...) constituent des critères d’évolution. La présence d’acide ellagique,
dérivé trihydroxylé, a une signification phylogénétique encore controversée :
pour certains, c’est un caractère primitif, pour d’autres, c’est le résultat d’une
mutation.
Précisons cependant qu’il ne s’agit pas ici d’une étude détaillée (publiée
par ailleurs (Jay, 1969 a et b)), mais plutôt d’un profil systématique rapide
visant à souligner le très intéressant apport de la biochimie polyphénolique en
ce domaine. Notre attention portera surtout sur les problèmes relatifs à la
famille des Saxifragacées sensu stricto ; en ce qui concerne les familles affines
de cette dernière, nous ne retiendrons que celle des Pittosporacées (pour les
autres, nous renvoyons le lecteur aux publications originales, Jay, 1968 a,
b et c).
Tableau 1. — Profil polyphénolique des Saxifragaeées
— 759
11. LA FAMILLE DES SAXIFRAGACÉES sensu stricto
A. Définition chimique
Deux cents espèces de Saxifragacées provenant de récoltes dans la nature
et de divers jardins botaniques français ou étrangers ont été soumises à notre
technique d’analyse des flavonoïdes (Lebreton & al., 1967). Le tableau I
retrace le profil polyphénolique de cette famille, élaboré à partir des résultats
détaillés déjà publiés (Jay, 1969 a).
B. Discussion de quelques problèmes taxinomiques
1. Sous-famille des Saxifragoïdées
a. Tribu des Astilbées
Engler (1930) rassemble sous ce vocable trois genres, Astilbe, Rodgersia
et Astilboides qui paraissent en effet avoir entre eux de nombreuses affinités
tant par leur mode de vie que par leur morphologie. Cependant, bien des taxino-
mistes ne partagent pas le point de vue de l’auteur allemand, et en particulier
LÉGENDE DU TABLEAU I
Les symboles suivants sont adoptés :
— LA : leucoanthocyanes totales dont la teneur est exprimée en °/00 poids sec
LD : leucodelphinidine
LCy : leucocyanidine
— Flol : flavonols totaux dont la teneur est exprimée en °/00 poids sec
M : myricétine
Q : quercétine
K : kaempférol
— Les teneurs respectives des divers composés de ces deux classes de polvphénols sont exprimées
par :
— absent
(-f) trace
+ faible
+ + assez important
+ + + important
+ + + + très important
— Ac. ellag. : acide ellagique
4- détection par chromatographie
+ + + obtention du composé en quantités pondérables
— Autres composés :
(§) : flavones
(*) : composé de fluorescence jaune-ocre et de Rf 0,52
dans le solvant acide acétique 60 %
sur papier Whatman n° 1.
éthanol Max. 258, (270), 376 nm
— Dans la plupart des cas, ces chiffres ou symboles représentent des valeurs moyennes entre
plusieurs espèces ; le nombre de ces dernières figure dans la parenthèse suivant le nom
de genre.
— 760 —
les cytologistes qui suggèrent sur la base des nombres chromosomiques (2 n égal
respectivement à 28, 30 et 34), que cette ressemblance est due à un phénomène
de convergence. L’analyse flavonique confirme en partie ce point de vue puisque,
si les compositions pigmentaires de Astilbe et de Rodgersia ne sont pas très
différentes, par contre, celle de Astilboides en est bien distincte : extrême réduc¬
tion des leucoanthocyanes avec quasi disparition de la leucodelphinidine,
grande importance de l’acide ellagique. De toute évidence, Astilboides ne peut
être maintenu dans le cercle de parenté des deux autres genres.
b. Tribu des Saxifragées
Dans la tribu des Saxifragées, nous notons la relative homogénéité biochi¬
mique du genre Saxifraga dont les sections II à XIII sont définies par leur
richesse en leucoanthocyanes et plus particulièrement en leucodelphinidine.
Deux sections cependant se singularisent : la section XV ( Diptera ) riche en leu¬
coanthocyanes est par contre très pauvre en leucodelphinidine ; quant à la sec¬
tion I ( Boraphila ), pratiquement dépourvus d leucoanthocyanes, ses représen¬
tants montrent de très fortes teneurs en acide ellagique.
Biochimiquement, les genres Aceriphyllum et Bergenia sont très proches des
Saxifraga-Boraphila. De son côté, Bensonia semble partager le chimisme des
Saxifrages typiques.
Un groupe relativement homogène réunit les genres Heuchera, Tellima, Tol-
miea, Mitella et Tiarella, caractérisés par des teneurs en leucoanthocyanes
d’importance moyenne, et par la présence de nombreux dérivés phényl-trihy-
droxylés (leucodelphinidine, myricétine, acide ellagique). Sullivantia et Pelti-
phyllum paraissent assez proches de ce groupe.
Nous notons l’hétérogénéité biochimique du genre Boykinia dont la section
Peltoboykinia montre un contenu polyphénolique identique à celui mentionné
plus haut pour les Bergenia ou les Saxifraga-Boraphila, et dont la section Euboy-
kinia s’individualise des autres Saxifragoïdées par l’absence de tout dérivé
phényl-trihydroxylé b
Quant au genre Chrysosplenium, il est caractérisé par l’absence de flavonols,
ces derniers étant remplacés par des flavones ou des composés de structure
complexe (Nakaoki & al., 1956).
c. Conclusions
Ces résultats nous conduisent à la structuration interne suivante de la sous-
famille des Saxifragoïdées :
— Un groupe biochimiquement très homogène que nous appelons « cercle ella¬
gique » réunit les genres Aceriphyllum, Astilboides, Saxifraga-Boraphila, Bergenia
et Peltoboykinia ; il est intéressant de noter que nombre de ses représentants pos¬
sèdent 34 chromosomes somatiques et des structures nucléaires interphasiques très
voisines (Hamel, 1953).
— Un second groupe ou « cercle Heuchera » (traduction de l’expression de Schoen-
nagel « Kreis Heuchera »), lui aussi très homogène par sa composition pigmentaire,
réunit les genres Tellima, Tolmiea, Tiarella, Mitella et Heuchera, c’est-à-dire les Saxi¬
fragées nord-américaines à ovaire uniloculaire et possédant un nombre chromosomique
de base égal à 7. Bien que répondant également à cette définition phytogéographique,
1. L’hypothèse de Hara (1937), selon laquelle la section Peltoboykinia du genre Boykinia doit,
être élevée au rang de genre autonome, est donc confirmée par les données chimiques.
761 —
morphologique et cytologique, le genre Bensonia est quelque peu éloigné, son chimisme
semblant l’apparenter davantage au genre Saxifraga.
A ce groupe très naturel, nous annexons volontiers le genre Sullivantia ; n’est-il
pas lui aussi nord-américain, et ne partage-t-il pas des caractères cytologiques iden¬
tiques. Par contre, nous éloignons le genre Boykinia (tout au moins la section Euboy-
kinia) que Rosendahl (1906) et divers cytologistes joignaient au « cercle Heuchera ».
Quant à Peltiphyllum , genre évolué aux dires de Hamel (1953) et probablement point
d’aboutissement d’un rameau évolutif, nous le verrions assez bien comme terme du
phylum correspondant au « cercle Heuchera ».
— Parallèlement à ce « cercle Heuchera », peut être défini un troisième ensemble
réunissant les Saxifragées les plus riches en leucoanthocyanes, mais montrant dans
le sens Saxifraga-Rodgersia-Astilhe-Boykinia , une diminution progressive de la trihy-
droxylation (disparition progressive de la leucodelphinidine et de l’acide ellagique).
Ce groupe n’est autre que le « cercle Saxifraga » dont Morf (1950) souligne l’unité
morphologique.
— Enfin, de par son chimisme très spécialisé, le genre Chrysosplenium mérite un
traitement particulier.
2. Sous-famille des Penthoroïdées
Faut-il placer près des Saxifragoïdées le genre Penthorum, unique représen¬
tant de la sous-famille des Penthoroïdées ?
Cette question est très controversée, certains taxinomistes (Engler, 1930 ;
Wettstein, 1935 ; Emberger, 1960) répondant par l’affirmative, d’autres
(Schoenland, 1891 ; Skovsted, 1934) étant plus favorables à l’idée d’un rap¬
prochement avec les Crassulacées, d’autres enfin (Baldwin & al., 1951) refu¬
sant de prendre position.
Il faut dire que le genre Penthorum fait une excellente synthèse des carac¬
tères morphologiques, cytologiques et embryologiques des deux familles.
La biochimie (tableau II) semble dans ce cas précis d’un précieux secours ;
en effet, la diagnose polyphénolique de Penthorum sedoides, totalement diffé¬
rente de celle des Crassulacées (Combier & al., 1967), rappelle très étroitement
celle des genres Bergenia, Peltoboykinia, ... Ce genre viendrait donc s’inscrire
près du « cercle ellagique » précédemment défini à l’intérieur des Saxifragoïdées.
3. Sous-famille des Francoïdées
En ce qui concerne les Francoïdées, malgré les réticences manifestées par
Van Tieghem (1906) et Van Der Elst (1909) quant au rapprochement Francoa-
Saxifragacées, la plupart des auteurs partagent de nos jours le point de vue
de Engler ; mais, alors que certains comme Dandy (1927) rapprochent Francoa
des Parnassioïdées du fait de la présence de staminodes et de stigmates commis-
suraux, d’autres comme Schoennagel (1931) le placent près des Ilydrangéoï-
dées et plus particulièrement près du genre Philadelphus avec lequel Francoa
partage un nombre chromosomique de base identique (x = 13), d’autres enfin
comme Morf (1950) et Hamel (1953), considérant la structure du gynécée d’une
part, et la taille des chromosomes et le type nucléaire d’autre part, pensent que
leurs résultats militent en faveur d’un rapprochement Francoo-Saxifragoïdées.
D’un point de vue biochimique, si les parentés Francoa- Parnass la et Francoa-
Tableau II. — Comparaison du chimisme polyphénolique de Penthorum sedoides avec celui des Crassulacées et celui de
quelques Saxifragacées-Saxifragoïdées ( Les symboles ont même signification que ceux du tableau I)
N. B. — Sur les 33 Crassulacées analysées, quatre espèces seulement ne possèdent pas de leucoanthocyanes ; quant à l’acide ellagique, son absence est générale.
Tableau III. - — Comparaison du chimisme polyphénolique de Parnassia palustris avec celui des Guttifères et celui
du genre Boykinia (Saxifragacées) ( Les symboles ont même signification que dans le tableau I)
(*) Dans les deux cas, la présence de leucopaeonidine est signalée.
— 763 —
Philadelphus sont difficilement reconnaissables, par contre celle avec certaines
Saxifragoïdées paraît peu contestable. En effet, la diagnose de Francoa est
très proche de celle des représentants du « cercle ellagique » des Saxifragoïdées,
la seule différence résidant dans la perte totale des leucoanthocyanes (qui n’étaient
plus présentes qu’à l’état de traces chez ces derniers) et des flavonols. Cette
différence, vue à la lumière des principes d’évolution flavonique énoncés plus
haut, nous permet de penser que Francoa, proche des genres Bergenia, Aceri-
phyllum, ... représente toutefois par rapport à ces derniers un degré d’évolution
biochimique légèrement supérieur.
4. Sous-famille des Parnassioïdées
Venant de faire allusion au rapprochement Francoa- P arnassia proposé par
Dandy', nous sommes amené à parler ici du genre Parnassia dont la place sys¬
tématique est sans cesse remise en question, son maintien à l’intérieur des Saxi-
fragacées ne semblant pas d’ailleurs être la meilleure réponse au problème
soulevé par ce genre.
En effet, outre des divergences morphologiques, Lebègue (1953) a montré
que Parnassia palustris n’offre aucune affinité embryologique avec les Saxifra-
gacées. Les résultats earyologiques de Hamel (1953) pourraient laisser penser
à quelque parenté avec les Mitella, mais d’un point de vue biochimique un tel
rapprochement ne peut être vérifié puisque Mitella, appartenant au « cercle
Heuchera » des Saxifragées, est particulièrement riche en dérivés phényl-trihy-
droxylés qui font pratiquement défaut chez Parnassia. Cette absence de dérivés
trihydroxylés a été retrouvée chez les Saxifragacées herbacées dans le genre
Boykinia ; mais il ne saurait être question d’y voir une réponse au problème
posé par Parnassia : nous nous heurtons en effet à de nombreuses objections
des disciplines classiques.
Par contre, l’hypothèse de Arber (1913) d’un rapprochement entre Parnas¬
sia et Hypericum, basée sur des ressemblances morphologiques frappantes tant
au niveau du gynécée (nombre des carpelles et mode de placentation) qu’au
niveau de l’androcée (analogie de forme et de structure des faisceaux stami-
naux de Hypericum et des staminodes de Parnassia), semble trouver confirma¬
tion dans les données polyphénoliques (tableau III). Le genre Hypericum,
défini biochimiquement par Lebreton & al. (1967), montre en effet une compo¬
sition pigmentaire en tout point similaire à celle de Parnassia palustris.
De ce fait, l’éviction de Parnassia palustris de la famille des Saxifragacées
et son introduction dans le cercle de parenté des Guttifères nous apparaissent,
avec les données actuellement disponibles, comme une solution satisfaisante
au problème posé par cette espèce.
5. Sous-famille des Ribésioïdées
Nous ne nous attarderons pas sur la sous-famille monogénérique des Ribé¬
sioïdées, nous contentant de souligner la très grande homogénéité de son chi¬
misme polyphénolique, et sa richesse en leucoanthocyanes, plus particulièrement
en leucodelphinidine. Nous noterons cependant le comportement particulier
de la section Symphocalyx du sous-genre Coreostna dont les deux représentants
— 764 —
analysés montrent une très forte régression des leucoanthocyanes compensée
par une teneur importante en acide ellagique.
6. Sous-famille des Hydrangéoïdées
Si on constate l’homogénéité chimique et la parenté en ce domaine des genres
Kirengeshoma, Philadelphus, HycLrangea, Püeostegia, Schizophragma et Decu-
maria, on doit par contre souligner le comportement particulier des genres
Deinanthe, Deutzia et Jamesia qui, dans l’ordre précité, montrent une trihy-
droxylation croissante (augmentation progressive de la teneur en leucodelphi-
nidine, et apparition de la myricétine chez le dernier), trihydroxylation qui
était absente du premier ensemble.
De ce strict point de vue chimique, nous soulignons donc la parenté Phila-
delphus- Hydrangées, et nous distinguons nettement le genre Deutzia qui appar¬
tient pourtant comme Philadelphus à la tribu des Philadelphées. Or, Engler
de même que Hutchinson (1927) et divers cytologistes estiment que l’ensemble
Philadelphus-Deutzia n’a pas eu la même histoire phylétique que le groupe des
Hydrangea :
— les premiers sont ligneux, alors que les seconds tendent vers un habitus herbacé ;
— les premiers ont pour nombre chromosomique de base x = 13, alors que chez les
seconds x = 9 ;
— les premiers, et plus particulièrement le genre Philadelphus, montrent une polyan¬
drie marquée, alors que cette dernière est absente des seconds.
Nos résultats tendraient alors à montrer que sur deux phylums différents,
Hydrangea et Philadelphus ont atteint le même niveau évolutif chimique, Deutzia,
sur le phylum Philadelphus, ayant au contraire gardé un chimisme relativement
primitif conformément aux principes antérieurement énoncés. Quant à Jamesia,
sa très forte trihydroxylation laisse à penser qu’il est, hiochimiquement du
moins, très proche de la souche des Hydrangéoïdées.
Nous ne quitterons pas le domaine des Hydrangéoïdées sans parler du genre
Montinia dont le chimisme souligne l’étroite parenté avec les espèces les plus
évoluées des Hydrangéoïdées.
7. Sous-familles des Escallonioïdées, Itéoïdées et Brexioïdées
On peut envisager simultanément les trois sous-familles Escallonioïdées,
Itéoïdées et Brexioïdées, ou plus exactement les trois genres principaux, Escal-
lonia, Itea et Brexia dont les représentants sont parfois réunis sous le même
vocable de Escallonioïdées.
Les études classiques définissent un groupe relativement naturel comprenant
les genres Escallonia et Itea ; quant à Brexia, il montre tant de particularités
morphologiques, anatomiques et cytologiques que son rattachement au groupe
Escallonia- Itea a paru bien fragile à plus d’un taxinomiste.
Sur ce point, la réponse biochimique est particulièrement intéressante : on
voit en effet que le chimisme de Brexia est très fidèlement reproduit chez Itea,
alors que de son côté Escallonia paraît jouir d’une relative individualité.
Si les données classiques reconnaissent les affinités de Escallonia et de Itea,
— 765
les données biochimiques sont tout à fait favorables au rattachement à ce groupe
du genre Brexia.
C. Problème de l’unité des Saxifragacées
Le profil biochimique que nous venons de tracer souligne en définitive l’assez
grande variabilité polyphénolique des Saxifragacées sensu Engler ; en effet, si
la présence de leucoanthocyanes et de flavonols peut être mise en dénomina¬
teur commun de la presque totalité des espèces étudiées, qualitativement et
quantitativement, les diagnoses sont parfois profondément différentes. Nous
nous trouvons donc placé devant le même problème que les morphologistes,
les cytologistes et les palynologistes, à savoir : comment saisir l’unité de la famille
des Saxifragacées ?
1. Hypothèses émises par les systématiciens
Engler faisant le point de tous les travaux non chimiques apporte une double
réponse à ce problème : les Saxifragacées constituent une famille par enchaî¬
nement (c’est-à-dire une famille dont les termes extrêmes sont liés par une série
de transitions graduées) dans laquelle voisinent deux rameaux évolutifs nés d’un
Urtyp polyandrique ; ce point de vue est illustré dans le tableau IV emprunté
à Schoennagei. (1931) : l’auteur reprend cette notion de biphylétisme et essaye,
d’après ses propres données caryologiques, de transcrire l’enchaînement possible
à l’intérieur de chacun des rameaux ; on notera que l’un des phylums est exclu¬
sivement ligneux et que l’autre réunit les espèces herbacées et quelques espèces
ligneuses ( Ribes ).
Pour Hutchinson (1959), la coupure en fonction de l’habitus est fondamen¬
tale ; la famille des Saxifragacées se trouve de ce fait répartie entre deux ordres :
Cunoniales réunissant les espèces ligneuses, et Saxifragales regroupant les espèces
herbacées. De plus, ces deux ordres auraient des histoires phylétiques très
différentes, le premier dérivant des Magnoliales (phylum des Lignosae ), le
second des Ranales (phylum des Herbaceae).
2. Apport de la biochimie flavonique
a. Résultats du traitement mathématique des données biochimiques
La réponse de la biochimie nous est donnée grâce à la propriété de quantifiabilité
des caractères polyphénoliques. Cette propriété nous a en effet permis d’appliquer
à notre problème les méthodes toutes nouvelles de la taximétrie ; ces méthodes,
basées sur le calcul factoriel (Pontif.r, 1964 ; Df.fayolle & al., 1967), ont pour
but de condenser l’information expérimentale. Dans notre cas précis, elles nous
ont conduit, partant de nos dosages chimiques, à déterminer les coordonnées
des espèces analysées par rapport à deux axes-facteurs principaux, ces deux
axes rendant compte de manière significative de la variance des données chi¬
miques de départ (tableau V).
On reconnaît sur ce diagramme bidimensionnel trois grands ensembles dont
l’organisation confirme les parentés déjà pressenties :
- 766 —
Tableau IV. — - Relations phylogénétiques des Saxifragacées
Selon SCHOENNAGEL
Chrysosplenium (21
Saxifraga (14)
Ribes (8)
Francoa (13) Hydrangea (18)
Philadelphus (13) ,
Deutzia
Brexia (32)
Itea (11)
— 767 —
— Le groupe A réunit les Saxifragoïdées rangées sous le vocable de « cercle ellagique »,
et permet de confirmer le rattachement à ce dernier des Francoîdées, des Pentho-
roïdées et de certaines Ribésioïdées ( Coreosma-Symphocalyx ).
— Le groupe B souligne l’unité du « cercle Heuchera » des Saxifragoïdées ; de plus,
confirmation est apportée de l’exclusion de Bensonia (qui appartient au groupe C),
et de l’introduction de Sullioantia et de Peltiphyllum.
— Le groupe C montre de haut en bas la succession suivante :
. Jamesia
■ Ribes avec lequel voisinent Itea, Brexia, Bensonia et Deuizia
. Astilbe, Bodgersia près desquels nous trouvons Deinanthe
. Philadelphus, Kirengeshoma, Hydrangea, Decumaria, Pileostegia, Schizophragma
avec lesquels voisinent Montinia, Boykinia et Escallonia.
N. B. En ce qui concerne le genre Saxifraga dont seulement quelques espèces ont
été soumises au traitement mathématique, la section Boraphila appartient au groupe A,
quant aux autres représentants, ils se partagent entre les groupes B et C (où ils voisinent
dans ce dernier cas avec les genres Ribes et Deutzia).
b. Réponse au problème de Vunitè des Saxifragacées
Examinons attentivement le chimisme des diverses espèces figurant dans
le tableau V : selon les conventions adoptées dans le tableau I,
— le groupe A peut être défini par : Acide ellagique + + +
Leucodelphinidine —
- — Le groupe B Acide ellagique +
Leucodelphinidine +
— Le groupe C Acide ellagique —
Leucodelphinidine + + + à — le long de la
diagonale C et dans le sens Jamesia — > Phi¬
ladelphus
On voit ainsi apparaître dans le groupe C, de Jamesia à Philadelphus, un
arrangement des Saxifragacées selon un gradient négatif de leucodelphinidine.
Dans le sens C-B-.4, nous retrouvons ce même gradient négatif de leucodel¬
phinidine, simultanément auquel se développe cette fois un gradient positif
d’acide ellagique ; nous avons donc un double gradient en anticorrélation, ou
plus exactement superposition au gradient négatif de leucodelphinidine d’un
gradient positif subordonné d’acide ellagique.
Nous saisissons alors de manière dynamique l’unité ou plutôt l’enchaînement
des Saxifragacées, famille dont les divers membres sont définis et reliés par le
jeu de deux gradients en partie compétitifs, le gradient négatif de leucodel¬
phinidine étant le critère fondamental donnant l’unité profonde et (conformé¬
ment aux principes d’évolution flavonique) le sens évolutif de la famille.
Quant au gradient positif d’acide ellagique, il semble signifier qu’au cours
de l’évolution certaines espèces auraient acquis les systèmes enzymatiques
nécessaires à la synthèse de ce composé, synthèse qui doit se faire selon une
voie métabolique probablement compétitive de celle gouvernant la synthèse
de leucodelphinidine. L’apparition de l’acide ellagique résulterait donc d’une
mutation, et nous rejoignons en cela une hypothèse émise par Bate-Smith
en 1965.
768
Tableau V. — Distribution des Saxifragacées
en fonction des deux premiers axes-faeteurs définis par le calcul
Remarques : X = 14, 71, 72, 74, 78, 86, 107, 119
Y = 68, 69, 73, 76, 77, 84, 85, 87, 108, 109, 110, 122
Z = 67, 79, 80, 81, 82, 83, 92, 95, 101, 102, 105, 114, 117, 118
s/famille des Penthoroïdées
1. Penthorum sedoides
s/famille des Saxifragoïdées
2. Astilbe biternata
3. » ^ japonica
4. » rivularis
5. Bodgersia aesculifolia
6. » sambucifolia
7. » podophylla
8. » purdomi
9. Astilboides tabularis
10. Leptarrhena pyrolifolia
11. Aceriphyllum rossii
12. Sullivantia sullivantii
39. Bensonia oregona
40. Chrysosplenium alterni fo¬
lium
41. » oppositi-
folium
s/famille des Rirésioïdées
42. Uibes multiflorum
43. » triste
s/famille des Bauéroïdées
66. Bauer a rubioides
s/famille des Hydrangéoïdées
s/famille des Itéoïdées
120. Itea virginica
s/famille des Brexioïdées
121. Brexia madagascariensis
s/famille des Escallonioïdées
122. Anopterus glandulosus
123. Escallonia rubra
124. » macrantha
125. » floribunda
s/famille des Montinioïdées
126. Montinia caryophyllacea
FACTEUR I
— 770 —
Voici donc matérialisée et confirmée la notion de famille par enchaînement
que nous devons aux systématiciens traditionnels.
En outre, de l’observation du tableau V, et en restant dans un domaine
strictement chimique, nous sommes conduit à l’idée qu’il existe un progéniteur
commun à toutes les Saxifragacées, progéniteur dont la définition biochimique
devrait être proche de celle des genres Jamesia ou Ribes ; nous partageons
ainsi le point de vue de Engler selon lequel les divers représentants de cette
famille auraient évolué à partir d’un Urtyp commun.
3. Considérations phylogénétiques
Si le tableau V nous a permis de retracer le phylétisme chimique des Saxi¬
fragacées, nous nous garderons cependant d’en conclure à la généralisation des
concepts énoncés, les rapprochements envisagés correspondant plus à des niveaux
évolutifs comparables qu’à de réelles parentés.
Nous référant à l’ensemble des données actuellement disponibles sur les
Saxifragacées, il nous semble préférable de reconnaître plusieurs rameaux
évolutifs naissant de Y Urtyp, ou plutôt plusieurs faisceaux de rameaux évolu¬
tifs, chacun d’eux montrant des comportements polyphénoliques comparables
(tableau VI).
Tableau VI. — Relations phylogénétiques des Saxifragacées
avec niveaux évolutifs chimiques
Francoïdées
Penthoroïdées
« Cercle
Ellagique
»
Boykinia
Astilbe
Rodgersia
« Cercle
S
Heuchera » a
x
i
f
r
a
g
a
R
i
b
e
s
Escallonia
Itea
Brexia
« URTYP »
Philadelphus
Hydrangea
Kirengeshoma
Deinanthe
Deutzia
Jamesia
Montinioïdées
— 771 —
L’un des faisceaux réunit Saxifragoïdées, Francoïdées et Penthoroïdées,
c’est-à-dire les espèces herbacées ; nous pensons comme Engler que le genre
Ribes, bien que ligneux, doit lui être annexé : son chimisme leucoanthocyanique
est en effet très proche de celui des Saxifrages, et c’est de plus le seul genre
ligneux dont certaines espèces montrent une importante régression de la leuco-
delphinidine compensée par des quantités pondérables d’acide ellagique, parti¬
cularité caractéristique des Francoïdées, des Penthoroïdées et de certaines Saxi¬
fragoïdées.
Un second faisceau correspond aux Hydrangéoïdées et aux Montinioïdées.
Quant aux Escallonioïdées, Itéoïdées et Brexioïdées, nous devons nous con¬
tenter de dire qu’elles semblent assurer la transition entre les Ribésioïdées,
grâce à Itea et à Brexia, et les Hydrangéoïdées, grâce à Escallonia.
III. LA FAMILLE DES PITTOSPORACÉES
Comme nous l’avons déjà dit, ce sera la seule famille considérée comme affine
des Saxifragacées que nous envisagerons ici. Elle soulève un problème systé¬
matique particulièrement intéressant : en effet, depuis les travaux de Bâillon
qui, en 1872, écrivait « Nous avons considéré les Brexiées comme rattachant
bien les Pittosporées aux Saxifragées... Les Pittosporées sont des Escalloniées
à ovaire supère », la plupart des auteurs (Pritzel, 1930 ; Takhtajan, 1959 ;
Embergek, 1960 ; Gros, 1965) reconnaissent la parenté des Pittosporacées
avec les Saxifragacées.
Si cette parenté est soulignée tant par la morphologie que par la cytologie,
il n’en reste pas moins vrai que d’un point de vue anatomique, il existe des
divergences profondes entre les deux familles, divergences qui feront dire à
Emberger : « Les Pittosporacées sont des Saxifragacées à canaux sécréteurs ».
Prenant en considération ces divergences anatomiques, Van Tif.ghem (1884 ;
1906) et Schurhoff (1929) proposent une autre solution à ce problème : les
Pittosporacées doivent être rattachées non aux Saxifragacées mais aux Ombel-
liflores (Ombellifères et Araliacées). Or, si nous comparons le chimisme poly-
phénolique du genre Pittosporurn, par ailleurs très homogène, avec celui des
Ombelliflores (tableau VII) et celui des Saxifragacées défini plus haut, nous
voyons que l’absence uniforme de leucoanthocyanes et de tout dérivé trihy-
droxylé (leucodelphinidine, myricétine) donne au genre Pittosporurn un carac¬
tère assez unique au sein des Saxifragacées, alors que ces deux caractéristiques
sont communes chez les Ombellifères et les Araliacées analysées par Bate-
Smith (1962).
Il serait prématuré de tirer des conclusions définitives sur le sujet, mais on
peut attirer l’attention sur le fait que les résultats biochimiques actuellement
disponibles militent plus en faveur de l’hypothèse de Van Tieghem que de
celle de Bâillon et de la plupart des auteurs contemporains.
— 772 —
Tableau VII. — Comparaison du chimisme polyphénolique du genre Pittosporum
avec celui des Ombelliflores
(Les symboles ont même signification que dans le tableau I)
IV. CONCLUSIONS
Ces quelques exemples montrent que les critères biochimiques peuvent être
d’un précieux secours pour la résolution de problèmes taxinomiques et phylo¬
génétiques relatifs à un groupe végétal déterminé. Ils nous ont en effet permis,
dans le cas de la famille des Saxifragacées
— d’apporter réponse à quelques-uns des nombreux problèmes posés par la place
systématique des genres Penthorum, Astilboides, Boykinia, Brexia, Francoa...
— de souligner ou de confirmer l’unité de groupes tels que le « cercle ellagique »,
le « cercle Heuchera »...
— d’éclairer d’un jour nouveau les affinités des genres Parnassia, Pittosporum.
— de concrétiser la notion de famille par enchaînement appliquée aux Saxifraga¬
cées, et par là de saisir leur unité polyphénolique profonde.
Comme l’ont montré ces divers exemples, les critères biochimiques apparaissent
en fin de compte comme un des nombreux arguments dont doit se servir le cher¬
cheur pour parvenir à une systématique aussi naturelle et « totale » que possible ;
ils ne prennent en effet toute leur valeur qu’après confrontation et comparai¬
son avec les données des disciplines plus classiques.
Il faut cependant reconnaître que les données biochimiques apportent une
dimension nouvelle à la systématique ; outre leur caractère objectif, lié à la
notion de structure moléculaire, leur quantifiabilité, vue à la lumière des
773 —
séquences biogénétiques et de l’interprétation qu’en peut donner le traitement
mathématique, permet de proposer un signe évolutif qui pour la première fois
sans doute exclut toute inférence intuitive dans le choix de l’orientation des
critères phylogénétiques.
Remerciements
Nous exprimons nos plus vifs remerciements à Monsieur le Professeur
J. L. Hamel (Laboratoire de Biologie Végétale Appliquée, Muséum national
d’Histoire naturelle, Paris) et à Monsieur le Professeur P. Lebreton (Labora¬
toire de Biologie Végétale, Faculté des Sciences de Lyon) pour l’intérêt qu’ils
ont bien voulu porter à ce travail et les nombreuses suggestions dont ils l’ont
fait bénéficier.
Département de Biologie Végétale,
Service de Phytochimie et de Phytophysiologie,
Faculté des Sciences de Lyon, 43 Bd du 11 novembre ,
69~Villeurbanne, France
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 4, 1970 (1971), pp. 776-779.
INSECTIVORA (MAMMALIA)
DE LA FAUNE VILLAFRANCHIENNE
DE LA PUEBLA DE VALVERDE
( PROV . TERUEL, ESPAGNE )
Par J. Y. CROCHET et E. HEINTZ
Dans l’abondant matériel paléomammalogique récolté au cours des fouilles
effectuées en 1963 et 1964 à La Puebla de Valverde (M. Crusafont Pairô,
J. L. Hartenberger et E. Heintz, 1964 ; M. Crusafont Pairô, 1965), les
insectivores ne sont que très parcimonieusement représentés. Nous ne disposons
que d’une hémimandibule droite munie de M2, du talonide de M4 et de P4 (voir
pl. I, fig. 1-5). La détérioration de la branche horizontale, survenue lors de
l’extraction, rend le remontage de la P4 impossible ; cette dent appartient
bien, cependant, au même spécimen. La branche montante est brisée sous le
condyle.
Ordre : INSECTIVORA Bowdich, 1821
Famille : Erinaceidae 1 Bonaparte, 1838
Sous-famille : Erinaceinae 1 Gill, 1872
Genre : Postpalerinaceus Crusafont et de Villalta, 1947
Postpalerinaceus cf. vireti Crusafont et de Villalta, 1947
Les caractères de la P4 permettent de classer l’insectivore de La Puebla dans
la sous-famille des Erinaceinae.
Parmi les genres de la sous-famille des Erinacéinés, la forme de La Puebla
1. Dans une publication de 1967, L. van Valen (p. 262) attribue les termes Erinaceidae et Erina¬
ceinae à Fischer von Waldheim, 1817.
LÉGENDE DE LA PLANCHE T
Fig. 1-5. — Postpalerinaceus cf. vireti de La Puebla de Valverde (éch. : X 3).
1, mandibule droite en vue linguale ; 2, môme spécimen en vue labiale ; 3, même spécimen en vue
occlusale ; 4, P4 en vue labiale ; 5, même P4 en vue linguale.
La P4 fait partie de la mandibule.
J. Y. CROCHET ET E. HEINTZ
PLANCHE !
Bull. Mus. llist. nul., Paris, 2e sér., t. 42, n° 4, 1970.
— 777 —
s’identifie à Postpalerinaceus Crusafont et de Villalta, 1947. Rappelons que
l’étude des insectivores de Can Trullâs (Pontien inférieur de Catalogne, Espagne)
avait conduit M. Crusafont Pairô et J. F. de Villalta Comella (1947)
à établir, pour le genre Amphechinus Aymard, 1850, un nouveau sous-genre
et une nouvelle espèce : « Amphechinus ( Postpalerinaceus ) vireti ». En 1956,
P. M. Butler a proposé d’élever Postpalerinaceus au rang de genre.
L’appartenance du spécimen de La Puebla au genre Postpalerinaceus est
justifiée par les caractères suivants :
— l’apophyse angulaire est faible (plus forte chez Erinaceus) ;
— l’extrémité de l’apophyse angulaire ne se relève que peu ou pas (plus relevée chez
Erinaceus ) ;
— la crête ptérygoîdienne est faible (nettement plus forte chez Erinaceus) ;
— la couronne de la P4 ne présente pas de renflement vestibulaire au-dessus de la
racine antérieure (renflement présent chez Erinaceus) ;
— la face linguale de la P4 présente, entre protoconide et paraconide, une vallée étroite
(vallée large chez Erinaceus) ;
— le sommet du paraconide de la P4 n’est pas projeté en avant et de ce fait le para-
lophide est plus court que chez Erinaceus ;
— le paraconide de la P4 est en forme de lame un peu comme chez Erinaceus ; son
sommet n’est pas arrondi comme chez les Amphechinus de l’Oligocène.
Rappelons que M. Crusafont Pairô et J. F. de Villalta Comella ont
insisté sur le mélange des caractères de P. vireti ; certains caractères rappellent
Amphechinus (caractères primitifs d’après Butler), d’autres Erinaceus (carac¬
tères spécialisés d’après Butler) ; d’autres, enfin, diffèrent de l’un et l’autre
genre. Ce mélange de caractères s’observe aussi sur le spécimen de La Puebla.
Cependant, le spécimen de La Puebla n’est pas identique à l’espèce de Can
Trullâs, c’est-à-dire à P. vireti. Il en diffère par les caractères suivants :
— le talonide de la P4 est très court (plus court que chez P. vireti et Erinaceus) ;
— la taille de la P4 est inférieure et celle de la M2 presque identique à celle de P. vireti
(voir tableau I) ;
— la hauteur du paraconide de la P4 égale celle du protoconide alors que chez P. vireti
la hauteur du protoconide dépasse celle du paraconide ;
— - à l’emplacement du métaconide de la P4 on observe deux petits renflements qui
diffèrent du métaconide de P. vireti ;
— la P4 possède un cingulum antérieur peu développé identique à celui figuré par
Teilhard de Chardin (1926, fig. 3) pour A. acridens Matthew et Granger, de
l’Oligocène de Hsanda-Gol, Mongolie. La P4 de P. vireti ne présente pas de bour¬
relet basal.
Toutes ces différences suggèrent que le spécimen de La Puebla représente,
peut-être, une nouvelle espèce. Nous estimons, cependant, que nos matériaux
sont par trop insuffisants pour étayer la création d’une espèce nouvelle et pro¬
posons la détermination provisoire : Postpalerinaceus cf. vireti.
Mensurations (en mm)
- — extrémité de l’apophyse angulaire à la base de la branche montante : 15 mm.
— hauteur de la mandibule sous M2 (face linguale) : 6,5 mm.
Tableau I. — - Comparaison entre les dimensions du spécimen de La Puebla
et celles de Postpalerinaceus vireti de Can Trullâs
¥ ¥
La pauvreté en insectivores n’est d’ailleurs pas particulière à La Puebla de
Valverde. Aucun insectivore n’est signalé pour Villaroya, autre gisement villa-
franchien d’Espagne (M. Crusafont Pairô, 1960 et 1965). Il en va de même
pour la plupart des gisements villafranchiens de France : Senèze, Chillac, Coupet,
Saint- Vallier, La Roche-Lambert, Saint-Vidal, Pardines, Roccaneyra, Vialette
et Chagny. Deux insectivores, Galemys sp. et Talpidé indet., sont signalés aux
Etouaires dans une note inédite de S. Schaub. Enfin, Pomel (1853, p. 116)
cite Erinaceus major Pomel pour le « Terrain diluvien » aux Peyrolles, près
d’Issoire. D’après P. Bout et A. Azzaroli (1952, pp. 45-46), la collection Pey¬
rolles du Rritish Muséum (N. H.) ne renferme aucun reste de Hérisson. D’après
les indications de Pomel, cet insectivore ne provient pas du même niveau que
les autres Mammifères trouvés à Peyrolles et P. Rout et A. Azzaroli estiment
que le « Terrain diluvien » peut correspondre à un niveau post-villafranchien.
En Grande-Bretagne, aucun insectivore n’a été signalé pour le Red Crag
et le Norwich Crag. Aux Pays-Bas, K. van der Sluys (1962) cite Desmana
et Talpa pour le gisement de Tegelen. En Allemagne, aucun insectivore ne
figure dans la faune d’Erpfinger Hôhle (U. Lehmann, 1953 et 1957). Plusieurs
insectivores, mais aucun Erinaceinae, ont été signalés par H. Tobien (1953)
à Wolfersheim — Wetterau. Des gisements villafranchiens classiques d’Italie,
on ne connaît jusqu’à présent aucun insectivore.
Ainsi, Postpalerinaceus cf. vireti de La Puebla de Valverde présente un double
intérêt. D’une part, il montre que le genre Postpalerinaceus, défini d’après
des matériaux du Pontien inférieur, subsiste jusqu’au Villafranchien inclus.
D’autre part, il représente, jusqu’à plus ample informé, le seul Erinaceinae
qui ait été trouvé dans les gisements stratifiés du Villafranchien d’Europe occi¬
dentale.
Institut de Paléontologie du Muséum
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2e Série — Tome 42 — N» 4, 1970 (1971), pp. 780-788.
LE PLUS ANCIEN LÉPORIDÉ
D'EUROPE OCCIDENTALE,
HISPANOLAGUS CRUSAFONTI NOV. GEN., NOV. SP.,
DU MIOCÈNE SUPÉRIEUR DE MURCIA
( ESPAGNE )
Par Philippe JANVIER et Christian MONTENAT
Des fouilles effectuées par l’un d’entre nous (C. M.) ont mis au jour un nou¬
veau gisement de Mammifères miocènes, situé au sud de La Alberca près de
Murcia (Espagne) (Montenat et Crusafont Pairô, 1970). La faune recueillie
est d’âge vallésien. Elle compte une dizaine d’espèces parmi lesquelles un Lépo-
ridé nouveau que nous décrivons ici et qui présente un intérêt considérable,
tant par la singularité de ses caractères que par sa position stratigraphique L
Classe MAMMALIA
Ordre LAGOMORPHA
Famille Leporidae
Sous-famille Leporinae
Tribu Alilepini
Hispanolagus nov. gen.
Diagnose. — Lagomorphe d’allure léporine et de la taille des Sylvüagus
nord-américains.
P2 à deux sillons antérieurs, dont l’antéro-lingual est bifurqué et possède
une paroi linguale crénelée.
Molaires supérieures à hypostria pénétrant aux deux tiers de la largeur de
la dent.
P3 présentant le plan général de celle de Alilepus, mais avec un trigonide
plus faiblement développé et échancré sur sa face antérieure par deux sillons,
l’un antéro-lingual, l’autre antéro-vestibulaire.
1. Nous tenons à exprimer nos plus vifs remerciements à Miss Mary R. Davyson, du Carnegie
Muséum de Pittsburgh (U.S.A.), pour les précieux conseils qu’elle a eu l’amabilité de nous donner.
781 —
L’émail de la paroi postérieure du sillon postéro-lingual est légèrement moins
épais que celui de la paroi antérieure. L’émail de la paroi postérieure du sillon
postéro-vestibulaire est crénelé dans les stades jeunes. Le sillon postéro-lingual
est moins profond que chez Alilepus et en position légèrement plus antérieure.
Hispanolagus crusafonti nov. sp.
Diagnose. — Celle du genre.
Derivatio nominis. — Lagomorphe découvert en Espagne et dédié à M. le Pro¬
fesseur Crusafont-Pairô, directeur de l’Institut de Paléontologie de Sabadell
(Barcelone).
’3
-A-
Fig. 1. — Hispanolagus crusafonti nov. gen. nov. sp. A : P3 gauche, paratype, La Alberca ;
B : P8 gauche, holotype, La Alberca ; C : P2 gauche, La Alberca.
s.a.l., sillon antéro-lingual ; s.a.o., sillon aritéro-vestibulaire ; s.p.l., sillon postéro-lingual ; s.p.o.,
sillon postéro-vestibulaire ; tal., talonide ; tr., trigonide.
Holotype. — P3 gauche (n° 14) ; fig. 1 B. L = 2,9 ; 1 = 3 mm. Mus. Sabadell.
Paratype. — P2 gauche (n° 2) ; fig. 1 C. L = 1,4 ; 1 = 2,8 mm. Mus. Sabadell.
Localité-type. — Gisement de La Alberca, près Murcia (Murcia, Espagne).
Niveau-type. — Vallésien - — Base du Miocène terminal.
Les sables jaunes à ossements constituant le gisement de La Alberca sont
encadrés par des couches marines à Foraminifères. Les marnes situées sous
le niveau à Mammifères renferment une microfaune planctonique comprenant :
Globigerinoides obliquas extremus Bolli et Berm., G. sacculifer Brady, G. ruber
pyramidalis V. de B., etc. Cette association indique un niveau du Miocène un
peu plus récent que le Tortonien s. str., et attribuable au début du Miocène
terminal L Les sables à Mammifères sont eux-mêmes surmontés par des marnes
à microfaune planctonique abondante (G. obliquas extremus , G. sacculifer,
Globorotalia humerosa Tak. et Saito, etc.) caractéristique du Miocène terminal.
1. Le Miocène terminal récemment étudié dans la région de Murcia est postérieur au Tortonien
s. str. du stratotype italien et antérieur au Pliocène. (Martinez, 1969 ; C. Montenat et C. Martinez,
1970).
— 782 —
Du point de vue de la chronologie marine, le gisement de La Alberca est
donc bien localisé, dans la partie inférieure du Miocène terminal.
Du point de vue mammalogique, la faune montre l’association d’Hipparion
et de Progenetta cf. crassa Dep., indiquant un âge vallésien.
Matériel
Dents supérieures :
— représentées sur la figure 2 :
I1 gauche (n° 1), 1 = 2,5 mm
P2 gauche (n° 2), L = 1,4 mm ; 1 = 2,8 mm (cf. aussi fig. 1)
P3 droite (n° 3), L = 1,7 mm ; 1 = 3,2 mm
P4 gauche (n° 4), L = 2 mm ; 1 = 3,3 mm
M1 droite (n° 5), L = 1,9 mm ; 1 = 3 mm
M2 droite (n° 6), L = 1,5 mm ; 1 = 3 mm
M3 gauche (n° 7), L = 0,9 mm ; 1 = 1,4 mm
Fig. 2. — Hispanolagiis crusafonti nov. gen., nov. sp. Séries dentaires supérieure et inférieure gauches
(composites). Les contours des I2 et M3 sont hypothétiques et fondés sur ceux de Alilepus et
Hypolagus.
— non représentés sur la figure 2 :
P4 droite (n° 9)
M1 gauche (n° 9)
Molaires supérieures incomplètes ou roulées (nos 10, 11 et 12)
Dents inférieures :
— représentées sur la figure 2 :
I4 droite (n° 13), 1 = 2,5 mm
P3 gauche (n° 14), L = 2,9 mm ; 1 = 3 mm (cf. aussi fig. 1)
P4 droite (n° 16), L = 2,5 mm ; 1 = 2,9 mm
Mj droite (n° 17), L = 2,7 mm ; 1 = 2,9 mm
M2 droite (n° 18), L = 2,5 mm ; 1 = 2,7 mm
— 783 —
— non représentés sur la figure 2 :
Ij droites et gauches (nos 28-30)
P3 gauche (n° 15), L = 2,7 mm ; 1 = 2,7 mm, fig. 1 A
Molaires inférieures incomplètes (nos 19-27)
Astragale droit (n° 31), fig. 3 a, b, c ; fig. 5 a.
Description
1) Denture
Les dents sont toutes à croissance continue, comme chez les Léporidés actuels.
Dents supérieures
La courbure des dents molarisées supérieures est moins grande que chez
Lepus et sensiblement analogue à celle d ’Alilepus (B. Boulin, 1942, p. 126,
fig. 6).
-A- -B- -C-
Fig. 3. — Hispanolagus crusajonti nov. gen., nov. sp., astragale droit.
A : profil externe ; B : face supérieure ; C : face plantaire.
f.c.a., facette calcanéenne antérieure ; f.c.m., facette calcanéenne moyenne ; f.c.p., facette calcanéenne
postérieure ; f.n., facette navicularienne ; f.s.t., fosse du sustentaculum tali ; s.t., sulcus tali ;
tr., trochlée.
La I1 est recouverte d’émail sur toutes ses faces. Sa face antérieure est échan-
crée par un sillon longitudinal qui divise antérieurement la dent en deux lobes
inégaux, l’un mésial, l’autre distal. La section de cette dent est identique à celle
de la I1 de Alilepus et présente un lobe mésial plus saillant que chez Oryctolagus
(fig. 2).
La I2 est inconnue.
La P2 (fig. 1 C et 2) montre le plan général de celle d 'Alilepus et Hypolagus
(fig. 4 A et B) et présente, sur sa face antérieure, deux sillons remplis par le
cément qui déborde largement sur tout le fût dentaire. On distingue : le sillon
antéro-lingual et le sillon antéro-vestibulaire. Le sillon antéro-vestibulaire est
beaucoup plus prononcé que chez la plupart des Alilepus et Hypolagus. Le sillon
antéro-lingual est très large et se ramifie distalement en deux replis secondaires,
l’un vestibulaire, l’autre lingual. La paroi linguale de ce sillon est très finement
crénelée.
La P3 (fig. 2) est molarisée. L’émail de l’hypostria est ondulé. L’antérolophe
— 784 —
est moins large que le postérolophe. La muraille vestibulaire est oblique par
rapport au plan sagittal, comme chez Lepus.
La P4 (fig. 2) est molarisée et très difficilement difïérenciable de la M1. L’hypos-
tria est crénelée. L’antérolophe n’atteint pas tout à fait le niveau du postéro¬
lophe sur la face linguale de la dent.
La M1 (fig. 2) a pratiquement les mêmes caractères que la P4.
La M2 (fig. 2) est plus petite que les M1 et P4, le postérolophe y est nettement
plus court que l’antérolophe et ces deux parties de la dent atteignent le même
niveau sur la face linguale. La muraille vestibulaire est oblique par rapport
au plan sagittal, mais dans le sens inverse de celui de la P3.
La M3 (fig. 2) est unilobée, de section ovale et plus large que longue. Comme
sur les molaires et les prémolaires supérieures, l’émail y est plus épais sur la
face linguale que sur la face vestibulaire.
Fig. 4. — Comparaison des tables d’usure de P2 et P3
de quelques Léporidés fossiles eurasiatiques et africains.
A : Hypolagus brachy gnathus Kormos, Plioc. sup., Europe centrale.
B : Alilepus laskarevi (Khomenko), Vallésien, Europe centrale.
C : Pliopentalagus dietrichi (Feijfar), Plioc. sup., Hongrie.
D : Serengetilagus precapensis Dietrich, Pléistoc., Afrique.
E : Hispanolagus criisafonti nov. gen., nov. sp., Vallésien, Espagne.
Toutes les dents sont ramenées à la même dimension.
Dents inférieures
La Ij est identique à celle de Lepus ou Oryctolagus : en biseau et de section
trapézoïdale, recouverte d’un émail plus épais antérieurement que postérieure¬
ment.
La P3 (fig. 1 A et B ; fig. 2 et 4) présente deux sillons postérieurs, l’un lin¬
gual (postéro-lingual), l’autre vestibulaire (postéro-vestibulaire), qui séparent le
trigonide (lobe antérieur) du talonide (lobe postérieur). Le trigonide est échancré
par deux sillons antérieurs, l’un vestibulaire (antéro-vestibulaire), l’autre lingual
(antéro-lingual). La paroi antérieure des sillons postérieurs présente un émail plus
épais que celui de la paroi postérieure qui est crénelée sur le sillon antéro-
vestibulaire. Les sillons antérieurs sont toujours très marqués mais le sont
beaucoup plus sur la P3 n° 14 (type) que sur la P3 n° 15.
La P4 est molarisée, le talonide (= postérolophide) y est plus étroit que le
trigonide (= antérolophide). La paroi postérieure du trigonide présente un
bombement peu prononcé qui trouve son antagoniste sur la paroi antérieure
du talonide. Les M, et M2 sont très semblables ; la M2 a toutefois un talonide
plus étroit que celui de la M„ comme chez tous les autres Léporidés.
— 785 —
Les caractères de détail sont les mêmes que pour la P4.
La M3 est inconnue.
2) Squelette appendiculaire
Du squelette appendiculaire, nous ne possédons qu’un astragale droit intact
(fig. 3). La trochlée y est étroite et élevée, comme chez Lepus et Oryctolagus. Le col,
grêle et allongé, se termine par une facette navicularienne étroite, très bombée
et fortement développée sur l’arête dorsale du col. L’astragale des Léporidés
est en contact avec le calcanéum par trois facettes : deux proximales (posté¬
rieure et moyenne) et une distale (antérieure), située sur le bord externe du
col, à la naissance de la facette navicularienne.
Fig. 5. — Comparaison des astragales droits (profil interne) de :
A, Hispanolagus crusajonti ; B, Oryctolagus cuniculus ; C, Ochotona rufescens.
Rapports et différences
La plupart des molaires étant molarisées, ce sont surtout les P2 et P3 qui
sont utilisées pour la détermination et la systématique des Léporidés fossiles.
La P2 diffère de celle des Léporidés évolués actuels (Lepus, Oryctolagus, Syl-
oilagus) par la présence de seulement deux sillons antérieurs, ce qui la rapproche
de celle de Alilepus, Hypolagus et Pliopentalagus du Pliocène et Pleistocène
d’Europe centrale et d’Asie.
Le caractère essentiel de cette dent est la bifurcation du sillon antéro-lingual
ainsi que la erénulation de sa paroi linguale. Ce dernier caractère se retrouve
chez Pliopentalagus (O. Fejfar, 1961) et, peut-être, chez Serengetilagus (D. G.
Mc Innés, 1953). Toutefois, dans ces deux cas, le sillon n’est jamais bifurqué.
Cette bifurcation rappelle ce que l’on voit chez Lepus et Oryctolagus mais il
est difficile de dire s’il s’agit là de convergence ou de filiation.
Les dents molariformes supérieures sont, dans l’ensemble, très proches de
celles de Alilepus ; toutefois, l’hypostria y pénètre presque aussi profondément
que chez Lepus, alors que chez Alilepus annectens Schlosser elle atteint à peine
la moitié de la largeur de la dent (B. Bohlin, 1942, p. 126, fig. 6).
Les P3, P4, M1 et M2 sont, par leur faible courbure antéro-postérieure, beau¬
coup plus proches de Alilepus que de Lepus ou Oryctolagus (B. Bohlin, 1942,
p. 126, fig. 6). La M3 est identique à celle de Lepus.
50
— 786
La P3 diffère de celle de toutes les autres formes fossiles d’Eurasie.
On y voit le sillon postéro-lingual qui distingue les Léporinés ( Alilepus ,
Pratilepus, Pronolagus) des Archaeolaginés ( Archaeolagus et Hypolagus)
(M. R. Dawson, 1967, p. 302) mais son trigonide est profondément échancré
par les deux sillons antérieurs dont l’antéro-lingual ne se retrouve aussi
développé ni chez Alilepus, ni chez Hypolagus ; par contre, on le retrouve
chez Pliopentalagus et Serengetilagus (fîg. 4 C et D) parmi les formes européennes
fossiles ainsi que chez Pronolagus, Pentalagus, Sylvilagus, Oryctolagus et Lepus,
parmi les formes actuelles. Il faut cependant noter que, chez Pliopentalagus
et Pornolagus, il existe, en plus, entre le sillon antéro-lingual et le sillon postéro-
lingual, un sillon médio-lingual peu profond.
Chez Serengetilagus (fig. 4 D), le sillon postéro-lingual occupe, quand il existe,
une position très antérieure à celle de son homologue chez Alilepus, de plus,
l’émail de sa paroi antérieure n’est pas plus épais que celui de sa paroi postérieure.
Il est, par conséquent, très difficile de décider si le sillon postéro-lingual de
Serengetilagus est l’homologue de celui d’ Alilepus ou s’il est l’homologue du
sillon médio-lingual de Pliopentalagus et Pronolagus ; dans ce dernier cas,
Serengetilagus serait dépourvu de sillon postéro-lingual, comme Hypolagus.
Nous pensons toutefois que, chez Hispanolagus, le sillon postéro-lingual est
bien l’homologue de celui à’ Alilepus, malgré sa position légèrement plus anté¬
rieure et son développement moindre.
La crénulation du sillon postéro-vestibulaire de Hispanolagus se retrouve
plus ou moins marquée chez Pliopentalagus, Serengetilagus et Pronolagus ;
chez Alilepus, on ne connaît pas ce caractère (sauf, peut-être, chez A. brachy-
pus, B. Bohlin, 1942, p. 129, iig. 8 d).
La profondeur des sillons du trigonide est variable suivant les pièces. Il en
est de même pour la crénulation des parois de l’hypostria des dents molarisées
supérieures. Nous sommes enclins à penser qu’il s’agit là de variations morpho¬
logiques liées à l’âge de l’individu, comme l’ont suggéré C. C. Wood (1940,
p. 296) et B. Bohlin (1942, p. 127), bien que ce dernier auteur admette égale¬
ment que la crénulation diminue des prémolaires vers les molaires, ce que l’on
observe actuellement chez Lepus adulte. La série dentaire composite (fig. 2)
montre divers stades de crénulation des parois de l’hypostria (les dents ayant
servi à cette reconstitution n’appartenant pas au même individu, la variation
de la crénulation est anormalement mais fortuitement inversée.)
Les dents molariformes inférieures montrent un rétrécissement régulier
du talonide de la P4 à la M2. Le petit bombement supplémentaire de la muraille
postérieure du trigonide des molaires inférieures ne se retrouve aussi marqué
que chez Serengetilagus (d’après les figures de Mc Innés, 1953) et, peut-être
chez Pronolagus, alors que chez Alilepus et Hypolagus cette même muraille
est simplement et régulièrement bombée.
L’astragale est du type Léporiné, très semblable à celui de Lepus ou Orycto¬
lagus, mais beaucoup plus petit et légèrement plus grêle. Le col en est allongé
et étroit, de même que la tête qui porte une trochlée légèrement plus profonde
que chez Oryctolagus. La facette navicularienne est du même type que chez
Lepus. La facette calcanéenne moyenne est plus allongée que chez Lepus et
est séparée de la postérieure par un sulcus tali plus étroit et moins profond
que chez Oryctolagus et Lepus.
L’allongement général de l’astragale dénote une très bonne adaptation à
la course et se retrouve chez Oryctolagus, Lepus, Sylvilagus, contrastant vive-
787 —
ment avec l’astragale court et trapu des Lagomorphes « marcheurs » comme
Ochotona ou mauvais coureurs comme Pentalagus (fig. 5 A, B et C). On cons¬
tate que, tout en restant plantigrades des membres postérieurs, l’adaptation
à la course a provoqué, chez les Léporidés, les mêmes modifications des pièces
tarsiales que celles mises en évidence par L. Ginsburg (1961, p. 11) pour l’adap¬
tation à la digitigradie chez les Carnivores.
Systématique
Hispanolagus crusafonti, bien que présentant une structure dentaire très
singulière, est certainement très proche du genre Alilepus est-européen et asia¬
tique (M. R. Dawson, 1967, ]). 303, signale aussi un Léporidé non décrit et
proche de Alilepus dans le pliocène de Perpignan). Morphologiquement, Hispa¬
nolagus se rapproche aussi du Serengetilagus pleistocène africain. Sa position
géographique peut expliquer sa singularité mais il est ditficile de le situer phylo¬
génétiquement par rapport aux autres genres connus actuellement dans le
Mio-Pliocène de l’Ancien Monde.
La fissuration accentuée du trigonide de P3 pourrait le situer aux alentours de
la lignée (d’ailleurs douteuse ! : M. R. Dawson, 1967, p. 303) Serengetilagus —
Pronolagus , à moins qu’il ne s’agisse là d’un caractère annonçant la structure
de type « Lepus » et précédant la jonction des sillons postérieurs décrite par
C. W. Hibbard (1963). Des fouilles ultérieures permettront peut-être de jeter
quelque lumière sur ces filiations par la découverte de fragments de crâne.
Dans la faune de Mammifères des lignites d’Alcoy (Pliocène s. str.), il a été
signalé (L. Thaler, M. Crusafont-Pairô et R. Adrover, 1965, p. 4024) un
Hypolagus non décrit et caractérisé par la présence d’un sillon sur la face anté¬
rieure de la P3. Nous n’avons pas pu consulter ce matériel mais la présence d’un
sillon antérieur semble rapprocher cette forme de Hispanolagus plutôt que de
Hypolagus chez qui la fissuration antérieure du trigonide est jusqu’alors incon¬
nue en Europe.
Le plus ancien Léporidé connu en Europe était, jusqu’alors, Alilepus lascarevi
Khomenko signalé par Khomenko (1914) dans le Méotien (= Yallésien [M. Cru-
safont-Pairô, Lexique stratigraphique — Espagne]) de Taraklia (actuelle¬
ment en U. R. S. S.). Dans tout le Pliocène européen, on connaît Hypolagus en
Europe occidentale, Alilepus et Pliopentalagus en Europe centrale. La décou¬
verte à' Hispanolagus crusafonti dans le Miocène supérieur d’Europe occidentale
permet d’étendre à toute l’Eurasie l’aire de répartition des Léporidés dès cette
époque.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum
et 22 , rue Marceau, 37-Chinon
Institut de Géologie I.G.A.L. , 21, rue d'Assas, Paris VIe
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 789-798.
ISOLEMENT DE LA GÉRANYLOXY-1 COU MARI NE
DE PONCIRUS TRIFOLIATA (L.) RAF.
Essai de répartition dans les Rutacées
Par Per JOSSANG et Darius MOLHO
Poncirus trifoliata (L.) Raf est une Rutacée monogénérique de la sous-famille
des Aurantioïdées, mais ses caractéristiques morphologiques sont si proches
du genre Citrus qu’on l’a désignée parfois sous le nom de Citrus trifoliata ou
de Pseudaegle trifoliata. Sa résistance aux gelées, aux Nématodes et à diverses
maladies explique sa fréquente utilisation comme porte-greffe ou comme parent
dans des croisements avec divers Citrus. Poncirus a fait l’objet de nombreuses
études chimiques en raison de son importance économique.
La composition de ses graines en limonoïdes est analogue à celle des autres
Citrus : obacunone, limonine, désacétylnomiline et nomiline (1), (2).
Cependant, contrairement aux graines de Citrus riches en huiles essentielles
et pauvres en coumarines, celles de Poncirus comportent peu d’huile et beau¬
coup de coumarines, surtout des furocoumarines : impératorine, bergaptène,
xanthotoxol et alloimpératorine (2).
Les huiles essentielles des fruits ou des feuilles de Poncirus ont fait l’objet
d’investigations récentes grâce à la chromatographie en phase gazeuse (17).
On y relève des monoterpènes et des sesquiterpènes caractéristiques du genre
Citrus (3) et notamment : a-pinène, (3-myrcène, phellandrène, limonène, ter-
pinène, cinéol, p-cymène, acétate d’octyle, acétate de citronellyle, acétate de
néryle, acétate de géranyle, formiate de géranyle, a-terpinéol, citronellol, géra-
niol, géranial et nérol.
On rencontre également dans Poncirus les 7 néohespéridosides de naringé-
nine (naringine) et d’hespérétine (néohespéridine) et la poncirine, 7 néohes-
péridoside d’isosakuranétine, flavanones si remarquablement spécifiques de
certains Citrus (4).
Etant engagés depuis quelques années dans des études chimiotaxinomiques
tendant à comparer deux familles, aussi éloignées botaniquement l’une de l’autre
que les Ombellifères et les Rutacées, qui ont en commun la présence de canaux
et de cavités sécrétoires (5), nous avons été frappés par la présence des mêmes
furocoumarines dans les deux familles (impératorine dans Imperatoria ostru-
thium et Angelica archangelica (6), qui sont des Ombellifères, et dans Poncirus
trifoliata (2), une Rutacée).
L’isolement des furocoumarines a été grandement facilitée par la chromato¬
graphie sur couches épaisses non liées (7) qui permet la séparation de composés
proches les uns des autres, alors que la cristallisation se révélait impuissante
à les fractionner.
La même méthode chromatographique, qui avait permis de caractériser
les furocoumarines dans des extraits à l’éther de pétrole des racines d’un grand
— 790
nombre d ' Heraclum, mettait en évidence dans les fruits mûrs de Poncirus la
présence constante d’une tache à fluorescence violette très caractéristique au
niveau des furocoumarines, spot absent de tous les extraits d’Ombellifères,
Simaroubacées ou Légumineuses que nous avons examinés.
Ce composé, présent dans une Rutacée et toujours absent des Ombellifères,
nous a paru particulièrement intéressant pour tenter de différencier ces deux
familles.
Obtenu à l’état de pureté par chromatographie préparative d’extraits éthé-
ropétroliques de fruits mûrs séchés de Poncirus trifoliata, puis recristallisé dans
le méthanol, il se présente sous la forme de cristaux blancs, F : 68-70°C.
Le spectre dans l’ultraviolet comporte deux bandes à 210 et 325 nm.
L’absence d’une forte absorption vers 250 nm permet d’exclure une structure
furocoumarinique ; néanmoins la fluorescence violette milite en faveur d’une
•coumarine. Le spectre infrarouge dans KBr confirme cette hypothèse par la
présence d’une bande à 5,85 p., qui peut être attribuée à une lactone a, (3-éthy-
lénique.
Traité par l’acide acétique, le composé F : 68-70° fournit un produit cristal¬
lisé, F : 228° (H20), qui migre en chromatographie sur couches minces comme
l’ombelliférone, ou hydroxy-7 coumarine, et dont il présente la fluorescence
bleu clair.
La comparaison de cette substance avec un échantillon de référence d’ombel-
liférone (point de fusion mixte, spectre I. R.) permet de conclure à l’identité
des deux produits. Le composé F : 68-70° apparaît ainsi comme un produit
O-substitué de l’ombelliférone, car il ne possède pas de bande OH dans l’infra¬
rouge.
Son spectre de masse indique un pic parent (moléculaire) de 298 ; un pic
de base à 162 correspond à l’ion-radical ombelliférone ; en effet, par perte d’un H
cette entité donne un ion de masse 161 (ce qui caractérise un phénol), et par
perte de CO, de H, puis de CO se transforme successivement en ions de masse
134, 133 et 105 ; tous ces fragments sont effectivement observés dans le spectre
de masse de l’ombelliférone témoin.
L’ensemble de ces résultats confirme ainsi par une autre méthode l’obtention
d’ombelliférone par hydrolyse.
La masse de la chaîne latérale est de 298 — 161 = 137 ; or le spectre comporte
un pic de masse 69 important, qui peut correspondre à l’ion isopentényle, c’est-
à-dire à une unité isoprénique, et cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable
que, par perte d’un groupement méthyle — - si unité isoprénique il y a — on doit
obtenir un fragment de masse 69 — 14 = 55, qui est effectivement présent.
Ceci nous incite à envisager la chaîne latérale comme constituée de deux
unités isopréniques, soit C10H17, qui, si la règle isoprénique est valable dans le
cas présent, sont associés « tête à queue ».
Les atomes de la chaîne latérale étant numérotés en partant de l’oxygène,
on constate que la structure ci-dessous est en accord avec le spectre de R.M.N.,
schématisé sous forme de tableau : fig. 1. (Les lettres s, d, et m représentent
respectivement un singulet, un doublet et un multiplet.)
Il restait à préciser la configuration cis ou trans de la double liaison 2'-3',
ce qui revenait à attribuer à la chaîne latérale une structure néryle ou géranyle.
(Dans le cas de la double liaison 6'-7', symétrique, le problème ne se pose pas.)
A cet effet, on remarque que, dans le spectre de masse, le pic parent est très
faible, alors que le pic correspondant à l’ion-radical ombelliférone est intense ;
791 —
ceci s’explique par un réarrangement, dit de Mac Lafïerty, schématisé par les
flèches (fig. 1). Ce transfert implique la configuration trans indiquée, fl en résulte
que le produit F: 68-70° est la géranyloxy-7 ombelliférone ou auraptène.
FIG.1
AURAPTENE OMBELLIFERONE
5 *
r CH2
•• CH
II
7 C
h3c' ^ch3
L’examen de la littérature nous a alors appris que cette substance avait été
isolée en 1930, de Citrus natsudaidcii Hayata par Komatsu et Tanaka (8) et
sa structure définie en 1953 par Kariyone et Matsuno (9) par voie de synthèse.
Chatterjee et Chaudhury (10) en 1960, Reisch et al. (11) en 1967, Dreyer
(12) en 1969, rencontrent l’auraptène respectivement dans Aegle marmelos,
Dictamnus albus et Ptelea crenulata.
Nous avons alors observé que le spectre f.R. (dans KRr) de la géranyloxy-7
coumarine isolée par Reisch et al. de Dictamnus albus, et qui comportait des
bandes à : 5,80 (carbonyle) ; 9,8 ; 10,1 ; 11,2 ; 11,7 ; 12 ; 12,8 et 13,1 p (spectre 1),
— 792 —
différait sensiblement du spectre du produit isolé par nous de Poncirus et qui.
dans les mêmes conditions (KBr), présentait des bandes à : 5,85 ; 10 ; 10,2 et
12 p. (spectre II).
Compte tenu de cette anomalie, et pour nous assurer de la nature de l’aurap-
tène de Poncirus, nous l’avons comparé à un échantillon d’auraptène provenant
de Aegle marmelos : le point de fusion mixte était non abaissé, les deux produits
étaient donc identiques.
Il restait à comprendre la différence entre les deux spectres I.R.
Nous avons rapidement réalisé qu’elle provenait d’un dimorphisme cristallin.
L’utilisation de la spectrographie infrarouge pour la mise en évidence de variétés
polymorphiques de composés organiques semble avoir été préconisée la première
fois par Ebert et Gottlieb (13) en 1952, dans le domaine des phtalocyanines
et de quelques produits organiques simples ; Dickson, Page et Rogers (14)
l’ont appliquée aux stéroïdes, Fischmeister et Nilsson (15) en 1960 à des
acides méthyl substitués à longue chaîne. Tous ces auteurs s’accordent pour
constater que les spectres I.R. de variétés polymorphiques, effectuées dans KBr
ou dans le nujol, sont dissemblables, alors que les spectres en solution sont
identiques ; ils concluent à la validité de la méthode.
Dans le cas de l’auraptène, nous avons observé que le composé recristallisé a
(dans le méthanol) obtenu de Poncirus (spectre II), donne, par dissolution dans
le chloroforme, puis évaporation à froid, une substance p (spectre I, F : 65-67°).
Par simple fusion p — > a (spectre II, F : 68-70°). Enfin les spectres de a et p,
effectués non plus en pastilles de KBr, mais dans un solvant, en l’occurence
du sulfure de carbone (ce qui élimine le réseau cristallin), ne donnent qu’un
spectre unique. Il en résulte que les formes a et P diffèrent, non par leur structure
moléculaire, mais par leur réseau cristallin.
On peut tenter d’expliquer la différence observée dans la longueur d’onde
d’absorption du groupement carbonyle respectivement dans les formes p (5,80 p.)
(spectre I) et oc (5,85 p) (spectre II).
Si on admet que la fréquence du carbonyle est donnée par :
c : vitesse de la lumière
m : la masse réduite =
où mx et my sont les masses de C et de O, on constate que la fréquence v est une
fonction croissante de la constante de force f. Comme les constantes de force
d’une liaison simple et d’une double liaison sont respectivement de 5 et 10. 10®
dyne/cm, il en résulte que, dans une liaison C = O ayant, du fait de sa méso-
mérie, un caractère ionique partiel :
© © 8+ ^ 8-
c = o c — oi ou c = o>
tous les effets — notamment électroniques — qui augmentent le « poids » de la
formule polaire — à liaison simple — diminuent la fréquence et augmentent
la longueur d’onde.
L’effet électronique peut être l’effet inductif. C’est ce que l’on constate en
comparant les longueurs d’onde du carbonyle dans la coumarine (fig. 2 A)
et la méthoxy-7 coumarine (fig. 2 B) qui sont respectivement de 5,80 et 5,85 p.
— 793 —
F IG 2
Dans le cas de la forme |3 de l’auraptène interviendrait, non plus l’effet induc¬
tif, mais une liaison hydrogène — très faible, car c’est un système C-H... O —
qui immobilise l’un des doublets p de l’oxygène fixé en 7, et empêche ce doublet
de participer à la conjugaison. En d’autres termes, le poids de la formule limite
à double liaison C = 0> augmente, la fréquence est accrue, la longueur d’onde
diminue.
La conformation adoptée par la forme [3 de l’auraptène dans le réseau cris¬
tallin est alors celle indiquée figure 1 ; elle favorise en outre le transfert de Mac
Lafferty.
Toutes les plantes dans lesquelles l’auraptène a été décelée jusqu’ici, Poncirus
inclus, sont des Rutacées, c’est pourquoi il nous a paru intéressant d’examiner
de ce point de vue toutes les Rutacées que nous pouvions nous procurer, en nous
situant au niveau du genre. En premier lieu, il nous fallait définir si la géra-
nyloxy-7 coumarine était un constituant permanent et si d’autres organes que les
fruits mûrs pouvaient en renfermer puisque, dans le cas de nombreuses Ruta¬
cées ornementales, nous ne disposions que du bois ou des feuilles. Poncirus
trifoliata a été examiné sous cet aspect et a révélé la présence d’auraptène,
non seulement dans les fruits à plusieurs étapes de leur développement, mais
aussi dans les graines, dans le bois à toute époque de l’année ; par contre, l’aurap-
tène est absent de l’écorce, des feuilles et des racines.
L’origine et la variété ne semblent pas jouer un rôle, car aucune différence
n’est observée entre un Poncirus du Muséum et la variété Rubidoux provenant
de Californie.
Dans l’étude de la répartition de l’auraptène dans un grand nombre de Ruta¬
cées, il ne pouvait être question d’isoler l’auraptène dans tous les cas où elle
serait présente. Il nous fallait disposer d’une technique rapide et en même temps
relativement sûre et sensible permettant de la détecter.
La chromatographie analytique, en utilisant un double système adsorbant/
solvant, s’est révélée satisfaisante.
— 794
Nous avons examiné les espèces suivantes (présence d’auraptène : + ; absence
d’auraptène : — ) :
Bois
Feuilles
Aeglopsis chevalieri .
Glycosmis cochinchinensis .
Glycomis pentaphylla .
Atalantia buxifolia .
Pilocarpus pinatifidius .
Murraya exotica .
Diosma vulgaris .
Coleonerna album .
Coleonema pulchrum .
Choisya ternata .
Clausena lancium .
Casimiroa edulis .
Phellodendron amurense .
Phellodendron japonica .
Correa alba .
Ptelea trifoliata .
Zanthoxylum fraxineum .
Zanthoxylum alatum .
Skimmia fortunei .
Buta graveolens .
Evodia sp. (École de botanique)
Fortunella japonica .
Fortunella margarita .
Genre Citrus .
En définitive, nous trouvons de l’auraptène dans les genres suivants : Pon¬
dras, Aeglopsis, Atalantia, Coleonema, Citrus et Skimmia.
Si on envisage la répartition selon les tribus, et si l’on tient compte de l’ensemble
des résultats acquis, on aboutit au schéma figurant sur le tableau I.
On constate ainsi que l’auraptène se trouve réparti dans l’ensemble des Ruta-
cées avec une faible fréquence d’apparition, conclusion analogue à celle de
Dreyer en ce qui concerne les limonoïdes, mais que l’on peut nuancer en remar¬
quant une prédilection de l’auraptène pour les Aurantioidées.
Il est intéressant d’observer que l’élaboration de l’auraptène fait appel à
une double biogénèse :
— - une biogénèse aromatique issue de l’acide shikimique, en ce qui concerne
le squelette coumarinique ;
— - une biogénèse diisoprénique, en ce qui concerne la chaîne latérale :
le pyrophosphate d’isopentényle (provenant de l’acide mévalonique) se trans¬
forme de façon réversible en pyrophosphate de diméthylallyle ; ces deux molé¬
cules s’unissent en donnant du pyrophosphate de géranyle, qui se condense
avec l’ombelliférone pour aboutir à l’auraptène.
(On notera qu’une biogénèse diisoprénique intervient également dans l’éla¬
boration des huiles essentielles citées ci-dessus : géraniol, nérol, etc.).
Il est remarquable de constater que, d’une façon générale, les seuls éthers
géranyliques de l’ombelliférone ou d’autres hvdroxycoumarines rencontrées
+
+
+
+
Péricarpe
Rutoideae
Toddalioideae
Xanthoxyleae
Zanthoxylum ala-
tum —
Z. fraxineum —
Choisya ternata —
Evodia sp. —
Ruteae
Ruta graveolens —
Dictarnnus albus +
Boronieae
Correa alba —
Diosmeae
Diosma vulgaris —
Coleonema album +
C. pulchrum —
Cusparieae
Pilocarpus pinati-
ftdius —
Ptelea crenulata +
P. trifoliata —
P. aptera —
Casimiroa edulis —
Skimmia fortunei +
Phellodendron amu-
rense
P. japonica —
Tableau I. — Rutaceae
1 Rh ABDODENDHOIDEAE
Aurantioideaf. I Flindehsioideaf. i Spathelioideae
Dictyolomatoideae
Glycosmis penta-
phylla —
G. cochinchinensis —
Murraya exotica — -
Clausena lancium —
Atalantia buxifolia +
Aegle marmelos +
Aeglopsis chevalie-
ri +
Citrus natsudaidai + [
Poncirus trifoliata 4- j
Fortunella marga-
rita
F. japonica — j
795
— 796 —
dans la Nature, l’ont été dans des Rutacées. C’est le cas de la géranyloxy-7
méthoxy-8 coumarine de Flindersia collina ; de la géranyloxy-5 méthoxy-7
coumarine de Citrus aurantifolia ; du géranyloxy-5 psoralène ; du gérany-
loxy-8 psoralène et du géranyloxy-5 méthoxy-8 psoralène qui se rencontrent
dans divers Citrus (16).
Par contre, toute transformation apportée à ce schéma exclut le produit
correspondant de la famille des Rutacées. C’est ainsi que la farnésyloxy-7 cou¬
marine (trois unités isopréniques au lieu de deux) se rencontre dans les Ombel-
lifères. De même, si on modifie non plus la longueur mais le degré d’oxydation
de la chaîne latérale, on obtient des substances telles que l’époxy-6', 7' aurap-
tène et l’hydroxy-6' P -cycloauraptène que Rohlmann, Zdero et Kapteyn (17)
ont pu isoler des Asterées (Composées).
Ainsi, l’enchaînement géranyloxy coumarine de l’auraptène apparaît tout à
fait caractéristique des Rutacées. Nous verrons dans un prochain travail com¬
ment s’en servir comme marqueur biochimique pour définir une espèce ou exa¬
miner des hybridations.
Nous remercions tout particulièrement M. P. Allemand, de la Station de
Rotanique et de Pathologie végétale d’Antibes, pour l’envoi de nombreuses
Rutacées.
Partie expérimentale
Isolement de l’auraptène de Poncirus trifoliata.
50 g de fruits séchés et broyés sont extraits au Soxhlet, à l’éther de pétrole,
pendant 24 h ; le solvant est éliminé à l’évaporateur rotatif : on obtient 4,5 g
d’une huile rougeâtre.
L’extrait est chromatographié selon la technique (couches épaisses non liées)
décrite en détails par ailleurs (18).
500 mg d’extrait sont chromatographiés sur alumine Merck neutre d’acti¬
vité 1. On développe 4 fois avec du benzène. La zone 9,5-14,5 cm présente une
fluorescence violette ; on élue le produit correspondant ; on obtient 24 mg de
cristaux blancs, F : 63-66°. Après recristallisation du méthanol, on obtient
6,3 mg d’auraptène, F : 68-70°.
Hydrolyse de l’auraptène en ombelliférone :
44 mg d’auraptène sont traités par 4 cm3 d’acide acétique à reflux pendant
12 h. L’acide acétique est évaporé sous vide et le produit de la réaction chroma¬
tographié sur silice P F 254-366 Merck ; le développement s’effectue par CHC13 /
MeOH, 100/10 v v ; trois développements. On isole la zone fluorescente qui
fournit 24 mg d’ombelliférone, F : 227-228°.
Transformation de l’auraptène P en auraptène a :
elle s’effectue totalement par recristallisation du méthanol, ou en maintenant p
fondu à 80°C pendant 10 minutes.
Transformation de l’auraptène a en auraptène P :
elle s’effectue en dissolvant a dans du chloroforme et en laissant évaporer
à froid.
— 797 —
Technique de recherche de l’auraptène dans les péricarpes, bois et feuilles dé
diverses Rutacées
Le matériel étudié (5 à 10 g) séché et finement pulvérisé est extrait avec du
chloroforme bouillant pendant 5 h ; on filtre et évapore le solvant sur un verre
de montre. L’extrait obtenu est examiné en chromatographie analytique sur
couches minces, d’une part sur alumine G Merck activée à 102° pendant 30
minutes, éluant : benzène, Rf auraptène = 0,39 ; d’autre part sur silice G Merck
activée à 100° pendant 30 minutes, éluant : cyclohexane/acétate d’éthyle 75/25,
Rf auraptène = 0,5 ; dans les deux cas, l’auraptène est mise en évidence par sa
fluorescence violette en lumière de Wood.
La complexité des mélanges étudiés et la présence de produits très voisins
à la fois par la position des taches et la fluorescence augmentent la difficulté
de ces analyses et entraîne des possibilités d’erreurs, notamment par des varia¬
tions imprévisibles de Rf dues à des effets de proximité. L’utilisation de la chro¬
matographie répétée (3 à 4 développements) améliore considérablement les sépa¬
rations ; l’emploi de l’auraptène selon la technique du témoin interne met à
l’abri des variations de Rf ; enfin la double chromatographie (alumine et silice)
réduit la part du hasard.
Les spectres U.V. ont été enregistrés dans l’alcool, sur appareil Beckman DB ;
les spectres I.R. sur Perkin 137 E, en pastilles de KBr ou en solution dans CS2 ;
les spectres de masse sur le spectrographe Thomson TSN 208 et les spectres
de R.M.N. en solution dans CDC13 avec un spectrographe Varian A60 (référence
interne de TMS).
Les déplacements chimiques sont exprimés en 8, les constantes de couplages
en cps.
Laboratoire de C himie appliquée aux Corps Organisés
Muséum national d’ Histoire naturelle,
63, rue Buffon, Paris- Ve
Résumé
Isolement de Poncirus trifoliata (L.) Raf de l’auraptène ou géranyloxy-7 coumarine,
dont la structure a été déterminée par méthodes physiques (spectrographie U.V.,
I.R., de R.M.N. et de masse) et chimiques (hydrolyse en ombelliférone).
L’étude de la répartition de cette substance, qui fait appel à la combinaison de
deux unités isopréniques de type pyrophosphate de géranyle avec une unité cinna-
mique de type ombelliférone, montre qu’elle est cantonnée aux Rutacées. On la ren¬
contre dans les diverses tribus parmi celles examinées, mais avec une plus grande
fréquence dans les Aurantioidées.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 4, 1970 (1971), pp. 799-812.
ACTIVITÉ PHYTOHORMONALE ET VINYLOGIE
I. Vinylogues monoéthyléniques des acides benzoïques
Par D. MOLHO, J. CARBONNIER et M. C. JARRE AU
Depuis fort longtemps les chimistes avaient constaté le rôle particulier que
joue la présence d’une double liaison dans la molécule. Mais il fallut attendre
les études récentes concernant la nature de cette double liaison pour comprendre
les phénomènes inhérants à la vinylogie.
Une unité vinyle se compose de deux atomes de carbone portant chacun
un hydrogène et unis par une double liaison : — HC = CH —
De par sa structure, un tel groupement a la propriété de permettre les trans¬
ferts électroniques ; par exemple l’effet inductif d’un halogène, qui normale¬
ment ne se ressent plus au-delà de deux liaisons simples, peut se transmettre
plus loin dans la molécule par l’intermédiaire des doubles liaisons. C’est ainsi
que : l’acide chloro-crotonique Cl — CH2 — CH = CH — COOH a une acidité
comparable à celle de l’acide chloracétique Cl — Cfl2 — COOH tandis que
l’acide chlorobutyrique Cl — CI12 — CH2 — CH2 — COOH a une acidité beau¬
coup plus faible.
De même, en chimie organique, il est connu que la présence d’un carbonyle
dans une molécule rend mobiles les hydrogènes portés par le carbone situé
en alpha de ce carbonyle ; c’est ce qui explique la condensation du benzal¬
déhyde sur l’acétate d’éthyle selon Claisen (1).
Si maintenant nous condensons (2) du crotonate de méthyle sur du benzal¬
déhyde, nous obtenons une condensation selon le même mécanisme.
CHj- CH=CH— COOCH3
CH=CH — CH = CH— COOCHj
L’effet du carbonyle a été ressenti par les hydrogènes à travers la double
liaison ; cette propriété est appelée principe de vinylogie, principe que Fuson (3)
a énoncé comme la possibilité d’intercaler un ou plusieurs vinyles entre les extré¬
mités R et R' d’une molécule, sans changer qualitativement la réactivité des
deux extrémités de cette molécule.
R — (CH = CH) — R
sou —
Or, les chimistes constatent très souvent que les modifications biologiques,
que subissent les molécules in vivo, obéissent aux règles de la chimie organique
et, puisque sur le plan chimique et physicochimique le principe de vinylogie
a une réalité tangible, on peut se demander si ce principe n’a pas quelques consé¬
quences biologiques. D’autant que, dès 1924 (4), cette idée avait trouvé des
applications pharmacologiques : Mentzer (5) rapporte un certain nombre
d’exemples dans la série de la novocaïne, montrant qu’il est possible de multi¬
plier le nombre de groupements vinyles, sans modifier la propriété anesthésique
de la substance d’origine ; ceci à condition que les doubles liaisons soient conju¬
guées. En effet, la réduction d’une seule d’entre elles suffit à faire disparaître
l’activité.
Le but du présent travail est de vérifier si le principe de vinylogie peut s’appli¬
quer à un domaine biologique particulier : celui des phytohormones.
Parmi les phytohormones on distingue aujourd’hui divers groupes de subs¬
tances selon leur rôle dans la plante. C’est ainsi que se sont différenciés, grâce
à l'emploi de tests adaptés, les auxines, les antiauxines, les kinétines, les gib-
berellines, les antigéotropiques et tout récemment les abscissines.
Depuis les travaux de Kôgl et Kostermans (6), on sait que l’acide (3-indolyl-
acétique (A. I.A.) est un facteur de croissance. Cette substance est maintenant
considérée comme l’auxine type. Universellement répandue chez les végétaux
supérieurs, elle est indispensable à tous les phénomènes de croissance.
A I.A
A N A
L’activité des auxines est double : à faible concentration, elles stimulent la
croissance des tiges et inhibent l’allongement des racines ; à forte concentration,
elles inhibent aussi la croissance des tiges. On parle de doses supra-optimales.
Les antiauxines ont l’effet inverse, à savoir : à faible concentration elles
accélèrent la croissance des racines et la ralentissent à forte concentration, tan¬
dis qu’elles inhibent l’allongement des organes du type tige (mésocotyle, coléop-
tile).
Par analogie structurale, les chimistes ont réussi à préparer toute une série
de substances présentant une activité comparable à celle de l’A. LA. ; ce furent
tout d’abord l’acide 1-naphtyl-acétique (A. N. A.) (isostère de F A. I.A.), puis les
dérivés des acides phénoxy-acétique, phényl-acétique, naphtoxy-acétique, etc...
De même que l’isostérie servit de moyen pour préparer des analogues struc¬
turaux à l’A. I.A., nous pouvons imaginer des analogues de substances auxino-
mimétiques en nous appuyant sur le principe de vinylogie. Nous avons choisi
d’étudier l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque. Déjà Veldstra (7) avait mis en
évidence, sur le « pea test », l’existence de certains caractères auxiniques de ce
produit, tandis que son isomère chloré en 2, 4, 5 était sans action.
— 801
Cl
I
Cl 2,3,6 2,4,5
FIG.I
10 " 10 * 10 7 10 6 1 0 5 1 0 4 1 0
TEST MESOCOTYLE
® Ac. 2, 3, 6 trichlorobenzol'que
® Ac. 2,4,5 trichlorobenzol'que
O A.I.A.
Fig. 1. — Le test mésocotyle d’avoine de Nitsch se pratique sur un segment d’organe réagissant aux
auxines selon le type tige. La croissance du premier entrenœud ou mésocotyle est inhibée par la
lumière, aussi la germination se fait à l’obscurité totale. Des segments de 4 mm de long sont pré¬
levés sur des plantules âgées de 64 heures ; ces opérations se font en lumière verte. Les segments
de mésocotyle sont ensuite placés dans des tubes contenant la solution test ; ceux-ci sont placés
à l’obscurité dans un clinostat. Les mesures se font après 24 heures. Sur ce test, l’acide 2, 3, 6 tri-
chlorobenzoïque se conduit comme une auxine ; bien que plus faible que l’A.I.A. cette substance
stimule la croissance du mésocotyle. Par contre, son isomère de position, l’acide 2, 4, 5 trichloro-
benzoïque, est sans action.
51
— 802
Nous avons pu montrer grâce à des tests plus rigoureux [test mésocotyle
de Nitsch (8) et test racine de lin d’ÂBERG (9) modifié (10)] que l’acide 2, 3, 6
trichlorobenzoïque est réellement une auxine, plus faible certes que l’A.I.A.,
mais que cette activité est indiscutable. Par contre l’acide 2, 4, 5 trichloro¬
benzoïque est dénué de toute activité (fig. 1 et 2).
',G_" io-' 10" 7 io~s 1 0 ~5 10 4 10 3
TEST RACINE
• Ac. 2, 3, 6 trichlorobenzoïque
O A. 1. A.
Fig. 2. — Le test racine de lin d’Aberg se pratique sur des plantules entières, étiolées, âgées de 24 heures.
Vingt de ces plantules sont ensuite placées dans des boîtes de Pétri contenant la solution test.
La mesure de l’allongement est faite après 22 heures durant lesquelles les boîtes sont maintenues
à l’obscurité à 25°C. Sur ce test l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque inhibe l’allongement des racines
de lin. Bien que plus faible que l’A.T.A. c’est indéniablement une auxine.
Il est à remarquer que, d’une part, toutes les substances connues pour pos¬
séder une activité auxinique possèdent une fonction acide, que, d’autre part,
l’acide benzoïque non substitué n’a aucun pouvoir phytohormonal, donc la
présence d’atomes de chlore, convenablement placés sur le noyau, est indis¬
pensable à l’existence de toute activité.
Nous pouvons donc raisonnablement supposer que cette activité est liée
à la présence, sur la même molécule, de deux motifs structuraux : les chlores
et le carboxyle.
— 803 —
Nous avons vu que la transmission par vinylogie d’une propriété chimique
ou physicochimique liée à deux groupements d’atomes (l’acidité par exemple)
est bien établie. On peut dès lors se demander si l’activité biologique se main¬
tiendra dans une molécule vinylogue d’une auxine. En d’autres termes, ajou¬
tons un groupement vinyle à l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque et à l’acide
2, 4, 5 trichlorobenzoïque, et examinons quelles sont les propriétés phytohor-
monales des acides trichlorocinnamiques formés.
ci
Ac. 2, 3, 6 trichloro cinnamiques Ac. 2, 4, 5 trichlorocinnamiques
Cependant, créer une double liaison supplémentaire, entraîne a priori deux
problèmes :
1) Du point de vue chimique, la création d’une double liaison autorise l’exis¬
tence de deux produits différant par leur isomérie géométrique. Chaque acide
benzoïque aura donc deux vinylogues monoéthyléniques : un dérivé cis et un
dérivé trans.
2) Du point de vue biologique, il est habituellement admis qu’une substance
a un pouvoir auxinique si, entre autres conditions, elle possède deux points
particuliers. En effet, la réaction de croissance ne peut avoir lieu que si la molé¬
cule se fixe par deux points sur un site réceptif biologique (19). Or, en ajoutant
une double liaison, nous avons augmenté la taille de la molécule et l’on peut
imaginer que la distance séparant ces deux points (dont l’un est indéniablement
le COOH) ne convienne plus au substrat biologique ; si tant est que la théorie
des deux points d’attache corresponde à la réalité.
Ces acides cinnamiques ont été préparés par la méthode de Doebner, consis¬
tant en une condensation entre un aldéhyde benzoïque et l’acide malonique,
à 120°C., en présence de pyridine et de pipéridine. On aboutit toujours à l’iso¬
mère trans.
base
C6H5 — CHO + CH2 — (COOH)2 - >C6H5 — CH = CH — COOH + co2 + h2o
L’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans a été préparé pour la première fois
par Seelig (11) et le 2, 3, 6 par Bock (12). Tous deux utilisaient la réaction de
Perkin (condensation entre un malonate et un aldéhyde benzoïque en présence
d’anhydride acétique et d’acétate de sodium). Nous lui avons préféré la réaction
804 —
de Doebner, cette dernière étant plus rapide et conduisant à de meilleurs rende¬
ments.
Les isomères cis de ces substances n’avaient pas encore été décrits. Ils sont
d’un accès plus aisé que l’acide cis cinnamique non substitué, car plus stables.
On les obtient par irradiation U. V. des dérivés trans correspondants. On opère
au moyen d’une lampe à vapeur de mercure émettant 30 W. dans la région
de 2540 À. La source à U. V. est placée dans une enceinte en quartz, réfrigérée
par une circulation d’eau. La lampe est placée au cœur de la solution conte¬
nant l/100e de mole d’acide trichlorocinnamique trans dans l’éthanol à 95 %,
on obtient ainsi les acides, 2, 3, 6 trichlorocinnamique et 2, 4, 5 trichlorocinna¬
mique cis avec un rendement de 15 %. L’irradiation se fait sous réfrigération
durant une nuit.
Ces corps étant plus stables que ne le sont généralement les dérivés de cette
série, il est possible de les purifier par recristallisations successives dans l’éther
de pétrole. La pureté est indiquée par la constance du point de fusion après
diverses recristallisations, ainsi que par la disparition des bandes caractéristiques
de la forme trans en spectrographie I.R.
l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis fond à 156°C ;
l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique cis à 142°C.
Du point de vue de la spectrométrie infra-rouge, une bande à 10,3 p. est
caractéristique de la forme trans, tandis que les isomères cis ont une bande
intense à 12,2 p, absente dans le spectre des dérivés trans.
En spectrographie ultraviolette, les acides chlorocinnamiques cis présentent
en comparaison du dérivé correspondant trans, un déplacement de la bande
d’absorption vers les courtes longueurs d’onde.
Lindenfors (13) signale que, dans les spectres U. V. des acides mono et dichloro-
cinnamiques qu’il a étudiés, l’écart entre les X max. des isomères cis et trans
est de 80 À. Comme on le voit dans le tableau suivant, cette valeur se confirme
ici et paraît avoir une signification générale.
Nous avons ensuite soumis ces deux couples d’acides cinnamiques aux deux
tests d’allongement rectiligne : mésocotyle d’avoine et racine de lin (fig. 3, 4, 5
et 6).
De l’examen de ces résultats, il ressort que l’isomérie trans confère à la molé¬
cule une activité en sens opposé à celui de l’acide cis. Nous avons estimé, sur
le mésocotyle d’avoine, l’activité de l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis
à 10 % de celle de l’A.I.A. Les isomères trans inhibent la croissance du méso¬
cotyle et cette activité antagoniste est confirmée par la stimulation de la pousse
de la racine de lin.
— - 8Ü5 —
La vinylogie nous explique parfaitement l’activité de l’acide 2, 3, 6 trichlo-
rocinnamique cis. Afin de savoir si le vinylogue de l’acide 2, 3, 6 trichloroben¬
zoïque est plus, moins ou aussi actif que ce dernier, nous avons cherché
quelles étaient les proportions respectives de ces substances nécessaires pour
restituer une croissance égale à celle du témoin, lorsque cette croissance est
déprimée par une quantité donnée d’antagoniste.
10 “ 10 8 10 7 10 6 10 5 10 4 10 3
TEST MESOCOTYLE
^ Ac. 2,3,6 trichlorocinnamique trans
O Ac. 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis
Fig. 3. — - Sur le test mésocotyle d’avoine l’acide *2, 3, 6, trichlorocinnamique cis se comporte comme
une auxine. Par contre son isomère géométrique, l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique trans pré¬
sente sur ce même test une activité antiauxinique puisqu’il ralentit la croissance d’un organe
de type tige. Le principe de vinylogie semble expliquer ces activités, tout en respectant l’impor¬
tance de l’isomérie géométrique.
Nous avons pu ainsi constater que l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque est très
légèrement plus actif que son vinylogue monoéthylénique cis (il faut en effet
4. 10“6 M. d’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis pour obtenir le même effet
que celui provoqué par 1, 3. 10-8 M. d’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque.) Cepen¬
dant, sur le test mésocotyle, nous constatons que l’acide 2, 4, 5 trichlorocinna¬
mique cis se comporte comme une auxine (nous avons estimé son activité à
4 % de celle de l’A.I.À.) alors qu’il est vinylogue d’un acide benzoïque inactif.
806 —
Quant à son isomère trans il inhibe la croissance du mésocotyle, comme le ferait
une antiauxine. Bien plus sur le test racine de lin, cette substance se comporte
vraiment comme une antiauxine en stimulant la croissance de la racine. Sur
ce même test racine, l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique eis n’a provoqué qu’une
inhibition relativement faible, mais tout de même suffisante pour que l’on puisse
noter une action de type auxinique confirmant ainsi les résultats obtenus sur
le mésocotyle d’avoine.
2 2,5
18
I 3,5
9
4.5
0
F I G - 4
TEST RACINE
• Ac. 2, 3, 6 trichlorocinnamique trans
O Ac. 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis
Fig. 4. — Sur le test racine de lin l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis se comporte comme une
auxine puisqu’il ralentit la croissance de la racine. Par contre, son isomère géométrique, l’acide
2, 3, 6 trichlorocinnamique trans, présente sur ce meme test une activité antiauxi nique. Ces résul¬
tats confirment ceux obtenus sur le test mésocotyle d’avoine.
L’activité de ce composé étant très faible, on pouvait se demander s’il ne s’agis¬
sait pas d’erreurs expérimentales. C’est pourquoi, nous avons ajouté aux racines
inhibées par 5. 10‘5 M. d’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique cis, une concentration
de 10'6 M. d’une antiauxine ; la valeur de la croissance obtenue est la résultante
des deux effets, ce qui nous permet d’affirmer l’existence d’une activité auxi¬
nique non négligeable liée à l’isomérie cis.
— SU 7 —
Au cours du même test racine de lin, l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans
s’est comporté comme une antiauxine. Afin d’avoir confirmation de l’existence
de l’activité antiauxinique de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans nous
avons ajouté à la solution test une concentration de ÎO6 M. d’A.I.A. ; si le
produit n’avait pas eu d’action nous aurions eu une inhibition de 50 % (valeur
que donne l’A.I.A. seul à cette concentration). Le fait que cette dépression soit
seulement de 30 % démontre l’existence d’un pouvoir antagoniste lié à la struc¬
ture trans de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique. L’intensité de la réaction
est cependant légèrement inférieure à celle provoquée par son isomère chloré
en 2, 3, 6.
io “ io 8 io 7 i o 6 io 5 io 4 io'
TEST MESOCOTYLE
O Ac. 2,4,5, trichlorocinnamique cis
• Ac. 2,4,5 trichlorocinnamique trans
Fig. 5. — Le test mésocotyle d’avoine montre clairement l’activité des acides 2, 4, 5 trichlorocin¬
namique cis et trans respectivement comme auxine et antiauxine.
Nos résultats sur les deux tests auxiniques, mésocotyle et racine, nous obligent
à conclure que tous les acides cinnamiques cis, quelles que soient leurs substi¬
tutions sur le noyau, vinylogues d’acides benzoïques actifs ou non, sont des auxines
et leurs isomères trans des antiauxines.
— 808
Le principe de vinylogie ne semble donc pas s’appliquer aux phénomènes
auxiniques, puisque même les vinylogues d’acides benzoïques non actifs sont
actifs.
FIG o
O Ac. 2,4,5 trichlorocinnamique cis
9^* - id. + 10~6M d'Ac. Tr. cinnamique
# :Ac. 2,4,5 trichlorocinnamique trans
Q - : id. + 10-6m d'A.I.A.
Fig. 6. — Sur le test racine de lin l’activité auxinique de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique cis est
prouvée par addition au milieu d’une concentration donnée d’un antagoniste (ici, l’acide trans cinna¬
mique). De même, l’action anti-auxinique de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans est démon¬
trée par addition au milieu d’une auxine (ici, l’A.I.A.).
Âberg (16) avait déjà constaté qu’un certain nombre d’acides cinnamiques
diversement substitués sur le noyau présentaient tous des propriétés phytohor-
monales, de nature auxinique pour les isomères cis et antiauxiniques pour les
dérivés trans. Or, depuis les travaux d’OvERBEEK (14) et de Haagen-Smit
et Went (15), on sait que l’acide cinnamique trans possède un pouvoir antiauxi-
nique et son isomère cis des propriétés auxiniques. Pourtant ces substances sont
809 —
des vinylogues de l’acide benzoïque qui, lui, n’a aucune activité. Le pouvoir
phytohormonal des acides cinnamiques paraît plutôt tenir à la nature du sque¬
lette de la molécule qu’à la substitution sur le noyau. 11 n’est cependant pas
impossible que dans le cas des acides cinnamiques chlorés, et tout au moins
dans une certaine mesure, les deux processus interviennent.
Nos résultats s’ajoutant aux précédents nous mettent devant l’alternative
suivante :
— ou bien le principe de vinylogie ne nous permet pas d’expliquer les activi¬
tés phytohormonales ;
— ou bien nous admettons que les sites protéiques sur lesquels interviennent
les acides cinnamiques sont différents de ceux accessibles aux dérivés chloro-
benzoïques.
Alin de lever l’ambiguïté liée à la vinylogie, il nous fallait trouver un domaine
dans lequel l’acide 2, 3, 6 trichlobenzoïque ait une action et non l’acide cinna-
mique.
Nous avons pu trouver un test correspondant à nos exigences ; il s’agit d’études
de courbures résultant d’une croissance dissymétrique de la racine de lupin
sous l’influence du géotropisme (17).
Après avoir mis en évidence que ni l’acide benzoïque, ni l’acide cinnamique
n’avaient de pouvoir antigéotropique, nous avons pu montrer que l’acide 2, 3, 6
trichlorobenzoïque est actif, par contre son isomère de position, l’acide 2, 4, 5
trichlorobenzoïque est sans action sur ce test.
Nous avons alors soumis à ce test les acides 2, 3, 6 et 2, 4 ,5 trichlorocinna-
miques vinylogues des précédents (tableau I).
La lecture de ces résultats fait apparaître que seuls les vinylogues d’acides
benzoïques agissant sur la courbure géotropique sont des antigéotropiques,
puisque ni l’acide trans cinnamique, ni l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans
vinylogues d’acides benzoïques inactifs n’ont d’action.
Nous pouvons donc conclure que le principe de vinylogie explique pleine¬
ment l’existence de l’activité antigéotropique. En effet, la dichloro ortho substi¬
tution paraît nécessaire à la présence d’un tel pouvoir et l’effet « moteur » des
atomes de chlore semble se transmettre à travers la double liaison jusqu’au
groupement carboxylique, indéniablement essentiel à l’existence de toute acti¬
vité hormonale.
Le principe de vinylogie s’applique donc au phénomène antigéotropique.
En conclusion, cette étude nous a fait remarquer :
1) que l’activité des acides cinnamiques sur l’allongement rectiligne des mésocotyles
et des racines est indépendante de la substitution sur le noyau ;
2) que par contre dans le domaine du géotropisme, la chlorosubstitution est essen¬
tielle et que le principe de la vinylogie rend compte de ce type d’activité ;
3) que, n’étant pas soumis aux mêmes règles d’activité, il nous semble raisonnable
de supposer que l’allongement rectiligne (phénomène auxinique) et la courbure géo¬
tropique relèvent de mécanismes biologiques différents.
Un travail ultérieur nous permettra de voir ce qu’il advient de ces activités
lorsque l’on ajoute une double liaison supplémentaire aux acides cinnamiques.
Laboratoire de Chimie Appliquée aux Corps Organisés
Muséum national d’ Histoire naturelle,
63, rue Bufjon, Paris-5e
TABLEAU I
Le test inversion géotropique de racine de lupin se pratique sur des segments de racine disposés dans des boîtes de Pétri contenant une solution à 1,5 %
de gélose, 1 % de saccharose et du produit à tester à concentration choisie sous forme de sel de potassium. Les boîtes sont inclinées à 65° sur l’horizontale,
à l’obscurité et à 25° durant 48 h. Les segments de racine sont disposés horizontalement et maintenus dans la gélose. Après 48 h on dénombre les racines selon
trois cas : courbure normale (géotropisme positif), pas de courbure (agéotropisme), courbure inversée (géotropisme négatif). On calcule le % des racines de
chacun des cas et l’on affecte ce % d’un coefficient de : 0 pour un géotropisme normal, 0,5 pour une réaction agéotropique et 1 pour une inversion géotropique.
La somme des produits des % par leur coefficient respectif nous donne l’indice d’efficacité qui rend compte de la plus ou moins grande activité antigéotro¬
pique du produit testé.
— 811 —
Résumé
Le principe de vinylogie permet d’expliquer un certain nombre de réactions chi¬
miques.
Le but de ce travail est d’examiner s’il est possible d’étendre ce principe à un domaine
biologique particulier : celui des phytohormones.
Cette étude décrit l’efïet des acides benzoïques et de leurs vinylogues, les acides
cinnamiques, sur trois tests : mésocotyle d’avoine, racine de lin et le test antigéotro¬
pique de la racine de lupin.
Les résultats obtenus ont permis les conclusions suivantes :
1) Les acides cinnamiques sont actifs (comme auxines pour les isomères cis et comme
antiauxines pour les isomères trans). Cette activité est indépendante de la substitution
sur le noyau.
2) Sur le test courbure géotropique, dans la série étudiée, seuls sont actifs, comme
antigéotropiques, les acides benzoïques chlorés en 2,6 ; seuls les vinylogues d’acides
benzoïques actifs (c’est-à-dire 2,6 dichloro substitués) sont actifs. Le principe de viny¬
logie permet donc de rendre compte de ce pouvoir phytohormonal.
Summary
The principle of vinylogy allows the explanation of certain Chemical reactions.
The topic of this work is to see to what extent it is possible to apply this principle to
growth regulators.
This study describes the effects of benzoic and cinnamic acids (their vinylogues)
on three tests : the oat mesocotyl cylinder test, the flax root test and the test on geo-
tropic response of lupin root. The results lead to the following conclusions :
1) The cinnamic acids are active (as auxins for cis isomers and antiauxins for trans
isomers) what ever their substitution positions may be.
2) On the test lupin root, in the sériés under examination, the products chloro-
substitued at least in 2,6 are the only ones which are active. Only the vinylogue
products of active benzoic acids are growth regulators.
BIBLIOGRAPHIE
(1) Claisen, L. — Ber., 1926, 59, p. 152.
(2) Molho, D., et J. Carbonnier. — Publication ultérieure.
(3) Fuson, R. C. — Chem. Rev., 1935, 16, 1, p. 27.
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Paris, 1968.
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dam, 1935, 38, p. 852.
(16) Âberg, B. — Kungl. Lantbruckshôgsokolans Annaler, 1961, 27, p. 99.
(17) Hirsch, A. M. — Thèse, Faculté des Sciences de Paris, 1968.
(18) Jones, R. L., T. P. Metcalfe et W. A. Sexton. — J. Sci. Food Agric., 1954,
1, p. 32.
(19) Hansch, C., et R. M. Muir. — Plant Physiol., 1950, 25, p. 389.
(19) Hansch, C., R. M. Muir et R. L. Metzemberg. — Plant Physiol., 1951, 26,
p. 812.
(19) Muir, R. M., et C. Hansch. — Plant Physiol., 1951, 26, p. 369.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 813-815,
DISPOSITIF SIMPLE DE PLATINE REFROIDIE ,
PERMETTANT DE TRAVAILLER
AU MICROSCOPE BINOCULAIRE
SUR DES ANIMAUX À OPTIMUM THERMIQUE BAS
Par J. DURAND
Ce dispositif a été construit pour permettre un travail d’embryologie expé¬
rimentale sur des embryons d’Urodèles cavernicoles. Ces animaux sont très
sensibles à l’influence de la chaleur et leur optimum thermique est de 8 à 12°C.
Le refroidissement à partir de la platine se transmet par conduction à tra¬
vers le verre de la boîte de Pétri jusqu’au liquide opératoire dans lequel se trouve
l’embryon. L’équilibre s’établit entre le rayonnement calorifique de l’éclairage,
la température du laboratoire et la réfrigération, fl faut noter ici que l’effet
calorifique de l’éclairage reste sensible malgré le filtre anticalorique fourni
avec les stéréomicroscopes, surtout lorsque le faisceau lumineux est focalisé
pour permettre des grossissements élevés. Dans l’air la zone laminaire d’équilibre
est plus étroite et varie plus rapidement en fonction des variations de l’énergie
lumineuse reçue L Dans ce cas il est utile d’éviter les variations importantes
de l’éclairage.
A l’aide de cette platine on a pu prolonger la durée des opérations sans com¬
promettre les possibilités de survie post-opératoire des animaux.
La platine a été réalisée à l’atelier du Laboratoire souterrain par R. Téchené.
Elle est tournée dans un bloc de cuivre et évidée intérieurement. Le fond et les
tubulures d’entrée et de sortie du liquide de refroidissement sont en plastique.
Les cotes données sont celles d’une platine destinée à être adaptée sur un sté-
réomicroscope III de Zeiss. Elle est laquée noir pour favoriser les échanges
thermiques et aussi l’observation d’objets blanchâtres.
Les tubulures peuvent être branchées sur le réseau d’eau, ou bien sur un
cryomat à circulation pour obtenir des températures plus basses.
La source de liquide réfrigéré peut être construite à partir d’éléments de
réfrigérateur. Rien des laboratoires possèdent des cryomats à circulation que
l’on peut utiliser sans modification.
L’intérêt de cette platine est d’être en cuivre massif et de posséder ainsi
une grande inertie thermique. La source de froid n’a donc pas besoin d’être
régulée de façon précise. Lorsqu’elle varie de ^ 2°C, l’expérience montre que,
au niveau de la platine la température varie de 1 à 2/10°C et peut être consi¬
dérée comme relativement stable. L’extinction et l’allumage de la microlampe,
1. Nous signalerons l’existence d’une platine basée sur l’effet Peltier, dont la stabilité thermique
est meilleure car enfermée dans une enceinte isotherme ; malheureusement, l’objet est dans ce cas
peu accessible au manipulateur. G. Vannier, 11)65 : Enceinte réfrigérée par modules thermoélec¬
trique à effet Peltier (+ 30°C à — 40°C) permettant l’observation directe de la microfaune. Rev.
Ecol. Biol. Sol , 2, pp. 489-506.
»
— 815 —
les manipulations engendrent des variations plus importantes mais ne dépas¬
sant généralement guère le 1/2°C en milieu liquide.
L’utilisateur, s’il le désire, a la place d’implanter dans la platine les sondes
lui permettant de contrôler ou de commander les variations de la température.
En ce qui nous concerne, nous n’avons utilisé qu’un thermomètre au 1/20°
placé dans les conditions mêmes où sera placé l’objet à étudier.
Cette platine a non seulement permis de travailler sur des embryons d’Amphi-
biens, mais a rendu quelques services en ce qui concerne l’examen, le dessin,
la photographie ou la cinématographie en couleur, de nombreux animaux sou¬
terrains vivants, de faible taille et réputés thermiquement fragiles. Pour les
animaux très véloces un refroidissement poussé à 1-2°C les ralentit suffisam¬
ment pour permettre les prises de vue. De plus, la condensation de l’humidité
atmosphérique au niveau de la « paroi froide » crée un microclimat favorable
à la survie des animaux terrestres.
En résumé cette platine adaptable sur les stéréomicroscopes, en dehors de
toute prétention à l’originalité technique, a le mérite après quelques années
d’utilisation d’être efficace et, ce qui n’est pas négligeable, d’être réalisable
à peu de frais.
Laboratoire souterrain du C.N.R.S., Moulis
et Laboratoire d' Écologie Générale du Muséum , Brunoy
1
Le Gérant : D. Grmek-Guinot.
ABBEVILLE. - IMP1I1MERIE F. PAILLART. (d. 2352) - 5-3-71.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895. Chaque
tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions des
naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux relatifs aux
diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de chaque année con¬
tient en outre la liste des travaux publiés et des collections reçues dans les labora¬
toires du Muséum.
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directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant la date de la
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tion de la communication. Les clichés des figures dans le texte ne doivent pas dépasser
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Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule et plus
de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les retourner,
dans les quatre jours, à Mme Grmek-Guinot, laboratoire de Zoologie, 61, rue de
Bufifon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro suivant.
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et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires supplémentaires, le
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crits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de commande joint aux
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série en 3, puis 4, parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de la Terre ; D,
Sciences physico-chimiques. Sans périodicité.
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dicité.
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Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933). In-4°. Sans périodicité.
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Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami ;
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de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬
ger, 35 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur : M. J.
Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis
1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬
nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur :
M. R. Portères, Laboratoire d’ Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬
ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubréville, Laboratoire
de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel ; abonnement, France,
40 F ; Étranger, 50 F.
Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬
gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬
ger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬
togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis
1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12,
rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de
Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger,
70 F.
Acarologia. Directeur : M._M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬
nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités).
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (û. 2352). - 5-3-1971.
2e Série, Tome 42
Numéro 5
Année 1970
Paru le 30 Juillet 1971.
SOMMAIRE
Communications :
Pages
J. Nouvel, J. Rinjard, M.-A. Pasquier et F. Perrin. Rapport sur la mortalité et la nata¬
lité enregistrées au Parc Zoologique de Paris pendant l’année 1969 . 817
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Notes sur les Brookesia (Caméléonidés) de Madagascar.
Description d’une espèce nouvelle, B. antoetrae n. sp., et des hémipénis de B. stumpffi et
B. ebenaui. Remarques sur la répartition de B. stumpffi . 830
F. d’Aubenton, J. Daget et J. Spillmann. Classification numérique des Blageons Leucis-
cus (Telestes) soufia (Pisces, Cyprinidae) (8e note) . 839
Ch. Roux. Les Poissons de la famille des Batrachoididae (Téléostéens marins) de la campagne
de Chalutage du Golfe de Guinée . 849
C. Almaça. Sur la spéciation des barbeaux nord-africains . 853
A. Badonnel et f J. V. Pearman. Mascaropsocus , nouveau genre d’Ectopsocinae des îles Mas¬
careignes (Psocoptera : Peripsocidae) . 857
C. Juberthie. Les Opilions Cyphophthalmes cavernicoles. Notes sur Speleosiro argasiformis
Lawrence . ■- . 864
A. Munoz Cuevas. Contribution à la connaissance de la famille des Triaenonychidae du Chili
(Opilions Laniatores). I. Description du nouveau genre Chilenuncia et remarques sur
l’écologie et la répartition géographique des espèces chiliennes de la famille . 872
J.-M. Démangé et F. Silva G. Abatodesmus velosoi nov. sp., nouvelle espèce chilienne de la
famille des Sphaerotrichopidae (Myriapode, Diplopode : Polydesmoidea) . 881
J. -P. Mauriès et F. Silva G. Colobognathes du Chili. I. Espèces nouvelles du genre Sipho-
notus Brandt (Diplopoda) . 887
R. Serène. Observations préliminaires sur des Brachyoures nouveaux ou mal connus du Sud-
Est asiatique (Crustacea, Decapoda) . 903
B. Goldstein. Développement larvaire de Macropipus marmoreus (Leach) en laboratoire
(Crustacea, Decapoda, Portunidae) . 919
Th. Monod. Sur deux Isopodes marins du Golfe de Kutch (Inde) . 944
J. Renaud-Mornant. Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 8. Méio-
benthos. IL Tardigrades . 957
E. Fischer-Piette, J.-M. Gaillard, J. B. Panouse et C. Bellon-Humbert. Littorina saxa-
tilis (Moll. Gastér.) dans le Sud marocain . 970
G. Boucher. Deux espèces nouvelles de Nématodes de la vase terrigène côtière de Banyuls-
sur-mer . 975
F. Baudin Laurencin. Oncophora melanocephala (Rud, 1819) n. comb., Nématode Camalla-
nidae, parasite du Thon Albacore Neothunnus albacares . 984
J. C. Quentin. Description d’un nouvel Oxyurinae : Sypharista kamegaii n. gen., n. sp.,
parasite d’un Écureuil volant du Japon . 989
L. Ginsburg. Un Ruminant nouveau des faluns miocènes de la Touraine et de l’Anjou . 996
G. Damestoy. Essai de classification phylogénique des Caprinidés (Lamellibranches).... 1003
P. Geistdoerfer et M. Rannou. A propos des Chalinura méditerranéens (Téléostéens,
Macrouridae) . 1009
J. C. Hureau. Notes sur la famille des Congiopodidae (Téléostéens, Perciformes) : redécou¬
verte de Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880, aux îles Kerguelen et réhabilitation de
Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) . 1019
A. Munoz Cuevas. Étude du tarse, de l’apotèle et de la formation des griffes au cours du déve¬
loppement post-embryonnaire chez Pachylus quinamavidensis (Arachnides, Opilions, Gony-
leptidae) . 1027
J. Heurtault. Chambre génitale, armature génitale et caractères sexuels secondaires chez
quelques espèces de Pseudoscorpions (Arachnides) du genre Withius . 1037
L. Dresco-Derouet. Étude des Mygales. IL Premiers résultats sur la biologie et le méta¬
bolisme respiratoire de différentes espèces tropicales en captivité . 1054
D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Déca¬
podes Brachyoures. VIII. Synthèse et bibliographie . 1063
D. Guinot. Sur l’existence d’une deuxième espèce de Liagore de Haan, L. erythematica sp.
nov. (Crustacea Decapoda Brachyura) . 1091
M. de Saint Laurent. Paguristes syrtensis, espèce nouvelle des côtes tunisiennes (Crustacea
Decapoda Diogenidae) . 1099
M. Régnault. Croissance au laboratoire de Crangon septemspinosa Say (Crustacea Decapoda,
Natantia), de la métamorphose à la maturité sexuelle . 1108
Th. Monod. Sur quelques Isopodes marins d’Australie. I. Arcturidae . 1127
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 5, 1970 (1971), pp. 817-1142
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1970. — N» 5
497« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 juin 1970
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Th. MONOD
COMMUNICATIONS
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS
PENDANT L'ANNÉE 1969
Par J. NOUVEL, J. RINJARD, M.-A PASQUIER et F. PERRIN
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères
L’effectif qui était de 486 tètes le 1er janvier 1969 est ramené à 443 le
31 décembre 1969 ; au cours de l’année 1969, nous avons perdu 138 mammi¬
fères se décomposant en 65 adultes acclimatés, 11 sujets récemment importés
(sur un total de 44), 15 sujets nés au Parc Zoologique et âgés de 10 jours à
6 mois et 47 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée dans
le tableau I.
818 —
Tableau I
Dans le tableau II nous indiquerons, par espèces et selon l’ordre zoologique,
le nombre des naissances et le nombre des morts en tenant compte de cha¬
cune des catégories ci-dessus définies.
Nous donnerons ensuite une brève étude des principales causes de mortalité.
Tableau II
— 819 —
Carnivores (Suite)
Panthera leo (L.) .
Panthera tigris (L.) .
Acinonyx jubatus (Schreber) .
Ursus arctos middendorfi Merriam. . .
Ursus arctos syriacus Hemp. et Ehr.
Thalarctos maritimus Phipps .
Tremarctos ornatus (F. Cuvier) ....
Pinnipèdes
Mirounga leonina (L.) .
Phoca groenlendica Erxleben .
Zalophus californianus (Lesson) ...
Ongulés
Tapirus pinchaque (Roulin) .
Tapirus terrestris L .
Equus grevyi Oustalet .
Equus quagga granti de Winton .. ,
Phacochoerus aethiopicus (Pallas) . .
Potamochoerus porcus (L.) .
Bison bison (L.) .
Syncerus cafter nanus X Syn. caf. aequi-
noctialis .
Capra hircus aegagrus (Erxleben) .
Capra hircus L. (var. naine domestique).
Ammotragus lervia (Pallas) .
Antilope cervicapra (Pallas) .
Gazella granti L .
Aepyceros melampsus (Licht.) .
Philantomba caerula (H. Smith) .
Philantomba maxwelli Smith .
Oryx tao (Smith) .
Oryx gazella (L.) .
Strepsiceros strepsiceros (Pallas) .
Limnotragus spekei (Sclater) .
Kobus defassa Rüppell .
Taurotragus oryx Pallas .
Boselaphus tragocamelus Pallas .
— 820
MORTALITÉ
Principales causes de la mortalité
1° Nous n’avons observé cette année aucune maladie à virus, ni aucune
maladie microbienne spécifique.
2° Tuberculose. — Nous avons observé d’une part une tuberculose miliaire
localisée aux poumons et à la plèvre chez une biche d’Eld, d’autre part une
tuberculose caséeuse ou caséo-calcaire généralisée à de nombreux ganglions et
organes thoraciques ou abdominaux chez un babouin, un macaque à face rouge,
un atèle ater, deux atèles cayou, une otarie de Californie et un tapir terrestre
américain.
Enfin, une enzootie tuberculeuse a décimé notre troupe d’antilopes indiennes ;
les lésions de type caséeux siègent sur le poumon, la plèvre, le péricarde et sur
de nombreux ganglions (rétropharyngiens, cervicaux, inguinaux, mésentériques)
nous avons aussi constaté l’existence d’abcès situés dans la région nasale, sur
les lèvres et dans les cornets nasaux.
3° Maladies parasitaires. — Elles se traduisent le plus souvent par des enté¬
rites parasitaires dues à la présence :
. de protozoaires :
— Balantidium coli dans l’intestin de deux babouins ;
— coccidies ( Eimeria arloingi) dans l’intestin d’une chèvre naine, d’une
chèvre aegagre et d’une biche muntjac ;
S'il
de nématodes :
— Ancylostoma duodenale chez un macaque à face rouge et un atèle cayou ;
— Enterobius vermicularis dans l’intestin d’un atèle hybride ;
— • Trichuris trichuria dans l’intestin de deux babouins, d’un macaque de
Bufïon et d’un macaque à face rouge ;
— Trichuris ovis dans l’intestin d’un oryx gazella et d’une antilope indienne
chez laquelle nous avons aussi décelé la présence de N ematodirus filicollis.
Nous avons observé la présence de nombreux Hétérocheilidés (en cours de
détermination) dans l’estomac et l’intestin d’un jeune éléphant de mer mort
un mois après son importation des îles Kerguélen.
Enfin, l’existence d’une candidose buccale ( Candida albicans) est décelée à
l’autopsie d’un babouin, d’un macaque de Bufïon, de trois macaques à face
rouge, d’un atèle cayou et d’une chèvre naine.
4° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents atteignent
un nombre légèrement inférieur à celui de l’année dernière.
Les rivalités entre mâles de même espèce entraînent la mort d’un mouflon
à manchettes, d’un cerf cochon et d’un muntjac (hémorragies internes) ; un
daim noir a été aussi victime de ces luttes (nombreux hématomes, rupture du
feuillet). Trois jeunes mammifères sont tués par des sujets adultes de même
espèce : deux babouins succombent à de multiples plaies, un ours à lunettes
nouveau-né est écrasé par la femelle génitrice, et un mouflon à manchettes
âgé de deux jours tombe du rocher sur lequel vit le troupeau.
Une vigogne et une gazelle de Grant sont atteintes de fractures d’un membre
postérieur.
Deux zèbres de Grant et un zèbre de Grévy sont victimes de coliques dues
à l’ingestion de sable ; un jeune zèbre de Grévy meurt à la suite d’une inter¬
vention.
Une tigresse âgée de cinq ans est atteinte d’un granulome inflammatoire
consécutif à une chute dans le bassin qui entoure le parcours extérieur où sont
présentés ces animaux.
Enfin, un atèle né en captivité et isolé de ses parents s’étrangle dans sa cage
à l’âge de neuf mois.
5° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau III.
Tableau III
Causes de la mortalité 1
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose)
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
0
0
21
\\
1. Certains Mammifères, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 822 —
Causes de la Mortalité
Nombre de cas
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Cavité buccale — Glandes salivaires — Muscles masticateurs.
Abcès nécrotiques .
— Estomac.
Météorisation spumeuse .
Gastrite .
— Intestin.
Congestion intestinale — entérite
Entérite hémorragique .
Entéro-toxémie .
Coliques .
— Foie.
Hépatite aiguë .
2
8
3
3
2
Hépatite chronique :
— Dégénérescence hépatique
— Hépato-néphrite .
- — Cirrhose .
— Pancréas.
Pancréatite aiguë .
2) Appareil respiratoire :
— Poumons.
Congestion pulmonaire .
Œdème aigu .
Pleuro-pneum onie .
Pleurésie .
3) Appareil circulatoire :
— - Myocarde.
Myocardite chronique .
— Péricarde.
Péricardite chronique .
Péricardite hémorragique .
Péricardite aiguë .
4) Appareil urinaire :
— Reins.
Néphrite chronique .
5) Appareil génital :
Métrite .
Pyomètre .
4
2
2
2
2
6
2
3
3
2
1
5
1
2
— 823 —
II. — Oiseaux
L’effectif qui était de 755 têtes le 1er janvier 1969 est ramené à 722 le
31 décembre 1969 ; au cours de l’année 1969, nous avons perdu 114 oiseaux
qui se répartissent en 73 adultes acclimatés, 12 sujets récemment incorporés
aux collections dont 4 en 1968 et 8 en 1969 (sur un total de 28), 21 sujets âgés
de 1 à 6 mois et 8 nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de cette mortalité est donnée par catégorie et par
mois dans le tableau IV.
Tableau IV
Le tableau V indique pour chaque espèce, énumérée dans l’ordre zoologique,
le nombre des naissances et le nombre des sujets dans chacune des catégories
définies ci-dessus.
Nous analyserons ensuite les principales causes de la mortalité.
Tableau V
Struthioniformes
Struthio camelus L .
Thea americana L .
Dromiceius novae hollandiae (Latham)
Sphénisciformes
Spheniscus demersus (L.) .
Spheniscus humboldti Meyen .
Aptenodytes patagonica Miller .
Pygoscelis papua Forster .
Eudyptes chrysolophus (Brandt) .
PÉLÉCANIFORMES
Phalacrocorax carbo L .
Morus bassanus (L.) .
Ardéiformes
Threskiornis aelhiopica Latham . .
Geronticus eremita (L.) .
Guara rubra (L.) .
Pseudibis papillosa (Temminck) . .
Egretta garzetta L .
Bubulcus ibis (L.) .
Ciconia ciconia (L.) .
Ibis leucocephalus (L.) .
Ajaja ajaja (L.) .
Leptoptilos crumeniferus (Lesson)..
Leptoptilos javanicus (Horsfield) ...
Galliformes
Pavo crislatus L .
Pavo crislatus L. var. nigripennis.
Psittaciformes
Kakatoe galerita (Latham) .
Kakatoe moluccensis (Gmelin) ....
1
1
1
2
1
«
1
1
3
2
1
3
1
1
1
1
825 —
— 826 —
Principales causes de la mortalité
1° Aucune maladie à virus n’a été constatée cette année.
2° Maladies microbiennes. — Nous avons décelé un cas de rouget chez une
spatule rose qui présentait une arthrite des membres inférieurs et trois cas de
pullorose chez une autruche, un nandou et un canard à bec tacheté.
3° Tuberculose. — Un seul cas de tuberculose généralisée aux organes tho¬
raciques et abdominaux et à leurs séreuses a été observée chez une grue de
Paradis.
4° Maladies parasitaires. — Nous avons observé à l’autopsie de 16 oiseaux,
la présence d’aspergillose qui était soit localisée aux poumons et aux sacs aériens
chez un jeune cormoran, un chionis, quatre bernaches des Andes et une grue
de Paradis, soit généralisée chez un manchot royal, un manchot papou, un
flamant de James, une nette rousse, une bernache à ailes bleues et quatre ber¬
naches des Andes.
L’examen des premières voies digestives a révélé l’existence d’une candi¬
dose ( Candida albicans ) chez deux nandous et un paon bleu.
Nous avons relevé deux cas d’échinuriose ( Echinuria uncinata) chez des
cygnes muets, quatre cas de syngamose trachéale (Syngamus trachealis) chez
des bernaches des Andes qui étaient aussi atteintes d’aspergillose, un cas de
rapillariose ( Capillaria contorta ) chez une bernache de Magellan et un cas d’as¬
caridiose ( Ascaridia anseris) chez un cygne à cou noir.
Un canard d’Aeton récemment importé des îles Kerguélen et un cygne à
col noir succombent à une entérite due à la présence de nombreux cestodes :
Fimbriaria fasciolaris chez le canard, Hymenolepis megalops chez le cygne.
Enfin l’existence d’une acariase du tissu conjonctif, provoquée par Larni-
nosioptes cysticola, est décelée à l’autopsie de quatre ibis rouges, de deux spa¬
tules roses, d’un tantale indien à tête blanche, d’un jeune flamant rose et d’un
cygne sauvage ; l’un des ibis rouge était aussi porteur d’ Epidermoptes bilobatus
qui vivent sur la peau et le duvet des oiseaux.
5° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents atteignent
le même nombre que l’année dernière.
Un émeu, né au Parc en 1941, est tué d’un coup de corne par un céphalophe
à dos jaune ; un jeune paon bleu est piétiné par les nylgauts ; un couple de
canards à bec tacheté est mortellement blessé par des oies céréopses ; un mara¬
bout de Java succombe à un traumatisme crânien causé par l'un de ses con¬
génères ; une nette rousse est victime d’un mammifère prédateur.
Un héron garde-bœuf et deux cigognes, dont une jeune de cinq semaines,
tombent dans un bassin et s’y noient ; une sarcelle de Laysan est victime d’un
traumatisme cervical.
Les fractures des membres inférieurs, très difficiles à réduire, sont respon¬
sables de la mort de deux nandous, dont l’un est également atteint d’une frac¬
ture vertébrale, d’un ibis chauve et de deux grues antigones.
Enfin, l’autopsie révèle d’une part, la présence d’un clou qui a pénétré dans
le bréchet, le foie et le jabot d’un nandou âgé de sept semaines, d’autre part
— 827
l’existence d’une perforation du ventricule succenturié, dont nous n’avons pu
déterminer la cause chez un canard souchet.
6° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau VI.
Tableau VI
Causes de la mortalité 1
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose) ..
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Intestins.
Congestion intestinale .
Entérite hémorragique .
Occlusion .
— Foie.
Hépatite chronique (dégénérescence)
2) Appareil respiratoire :
— Poumons.
Congestion pulmonaire .
Pleuro-pneumonie .
Anthracose .
3) Appareil circulatoire :
— Myocarde.
Myocardite aiguë .
Myocardite chronique .
— Péricarde.
Péricardite chronique .
4) Appareil urinaire :
— - Reins.
Néphrite chronique .
5) Appareil génital :
Rétention d’œuf .
Ovarite .
6) Grandes séreuses :
— Péritoine.
Péritonite .
0
4
1
26
5
5
1
8
2
2
9
5
6
4
1
5
7
1. Certains oiseaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
Causes de la mortalité i Nombre de cas
7) Appareil locomoteur (origine non traumatique) :
— Articulations.
Arthrite . ! 3
Maladies de la nutrition.
— Accidents d’élevage . ] 21
— Cachexie-hydrocachexie . j 6
Accidents de l’acclimatement . j 5
Traumatismes et accidents divers . 17
B. — NATALITÉ
En 1969, la natalité chez les mammifères peut être comparée à celle de
l’année 1968.
Sur 132 naissances, il y a eu 3 mort-nés, 44 jeunes morts avant l’âge de
dix jours, 11 avant d’avoir dépassé le sixième mois et au 31 décembre, il res¬
tait 70 animaux vivants.
Par contre, les éclosions ont été beaucoup moins nombreuses que l’année
précédente. Il restait en fin d’année 37 oiseaux vivants sur 66 éclos, 8 étant
morts avant la fin du premier mois, 21 avant six mois.
Tableau VII
Chez les mammifères, le taux de mortalité post-natale est surtout important
chez les carnivores. En effet, sur 22 lionceaux, 17 sont morts dans les jours
suivant la naissance, 1 à l’âge de deux mois. Les mères, qui n’étaient cependant
pas des primipares, n’ont montré aucun instinct maternel et ont abandonné
leurs jeunes, qui n’ont pas survécu malgré la mise en couveuse et l’allaitement
artificiel. Les tigres, les ours blancs et les ours à lunettes ont subi le même sort.
Chez les ongulés, qui continuent à se reproduire normalement, nous avons
eu surtout à déplorer la perte des jeunes antilopes indiennes consécutive à la
mortalité signalée plus haut chez les adultes de cette espèce.
Nous avons obtenu une naissance d’éléphant de mer qui a seulement vécu
quelques heures.
— 829 —
Sur les 29 jeunes oiseaux morts en cours d’année, nous avons dénombré
17 nandous éclos en couveuse dont l’élevage présente de grandes difficultés, et
2 cigognes âgées, mortes accidentellement.
En conclusion, la mortalité chez les mammifères n’atteint pas en 1969 un taux
supérieur à celui de l’année précédente malgré l’extension de certaines maladies ;
la natalité est identique à celle relevée en 1968.
Chez les oiseaux, la mortalité est inférieure à celle de l’année précédente ;
le nombre des éclosions a diminué en raison des conditions climatiques défa¬
vorables.
Les nombreux faits exposés dans ce rapport, en particulier la mortalité
importante des nouveau-nés et des jeunes animaux sont, à notre avis, l’une
des conséquences de l’extinction progressive du personnel technique d’enca¬
drement imposée par notre situation administrative.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 830-838.
NOTES SUR LES BROOKESIA ( CAMÉLÉON IDÉS)
DE MADAGASCAR
Description Tune espèce nouvelle , B. antoetrae n. sp
et des hémipénis de B. stumpffi et B. ebenaui.
Remarques sur la répartition de B. stumpffi
Par E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE
A. — Brookesia antoetrae n. sp.
En mars 1968, Jean Thiel 1 nous adressait pour étude une belle série de Rep¬
tiles conservés en alcool, provenant de la région d’Antoetra, sous-préfecture
d’Ambositra. Parmi les Caméléonidés, nous remarquions d’emblée deux Broo¬
kesia auxquels il avait donné les nos T. 17b et T. 18b. Un premier examen nous
faisait rapprocher ces spécimens de l’espèce B. stumpffi. Une étude plus détaillée
nous amenait à considérer ces deux spécimens comme représentant une espèce
nouvelle. Lors d’un court séjour dans le laboratoire de M. le Professeur Jean
Guibé, au Muséum national d’ Histoire naturelle à Paris, nous avons retrouvé
un spécimen de la même espèce, semblable à ceux de Thiel, mais étiqueté
Brookesia ebenaui. M. J. Guibé voulut bien nous en confier l’étude.
Le T. 17 B (= C 485) est bien conservé, c’est probablement une femelle,
capturée le 7 mars à 10 h 30, après une pluie, dans la mousse qui recouvrait
une branche située à environ 1,50 m du sol, dans la forêt qui se trouve à proxi¬
mité du village d’Ambahona.
Description du spécimen T 17 b = C 485
J. Thiel en a noté la coloration in vivo : ensemble gris brun assez clair ; dessus
de la tête verdâtre, avec une zone brune entre les cornes ; le dos est marqué
par une bande vertébrale brune, bien visible, commençant en arrière du couvre-
nuque et se poursuivant jusqu’en arrière de la base de la queue ; les muqueuses
buccales sont orangé clair. En alcool la coloration générale est brun foncé,
tandis que les écailles labiales sont plus claires.
Tête (fig. 1)
La crête supra-oculaire, formée d’écailles bien individualisées, se termine en
avant par une corne dont la longueur est inférieure, ou au plus égale, au rayon
de l’orbite. Entre les deux protubérances narinaires existe, au-dessus du museau,
une écaille, en relief, plus développée que ses voisines.
1. Nous remercions très vivement Jean Thiei. de ses très intéressantes récoltes, toujours accom¬
pagnées de fiches remarquables par la richesse des renseignements fournis.
— 831 —
La partie supérieure du casque comprend trois dépressions : deux temporales
et une médiane. En arrière, chaque côté du couvre-nuque se termine par deux
formations : l’une, à l’angle postéro-externe, consiste en une série de trois ou
quatre écailles différenciées, disposées verticalement ; l’écaille inférieure corres¬
pond à l’épine isolée (post -temporale), à axe horizontal, observée chez B. stumpffi ;
l’autre est constituée par les trois épines du couvre-nuque, dirigées en arrière.
Des rides marquent la région temporale. Le menton porte un groupe de quatre
écailles coniques, du type de celles observées chez B. superciliaris.
0 S mm
i - , - - - i
Fig. 1. — Brookesia antoetrae n. sp. Tête en vue apicale.
0
1 cm
Fig. 2. — Brookesia antoetrae n. sp. Aspect général.
Corps ( fig. 2)
Il n’existe ni crête dorsale ni carène ; cependant la ligne axiale, en dos d’âne
régulier, déborde le plan constitué par les épines para-vertébrales. De chaque
côté, entre la nuque et l’insertion de la cuisse, on compte 10 paires d’épines,
la 2e étant la plus développée ; leur taille allant ensuite en diminuant, ces épines
sont peu développées et dépassent de moins de 1 mm les trois ou quatre écailles
qui les enchâssent à la base. Chez B. thieli, les épines sont beaucoup plus fortes
et atteignent ou dépassent 1 mm. Dans la région sacrée, une 11e épine plus
Volumineuse, et sur un plan légèrement inférieur, se dirige en arrière. Il n’y a
— 832 —
pas, à ce niveau, d’écusson losangique comme chez B. stumpffi. Sur les flancs,
l’écaillure est très hétérogène avec des granules plus volumineux épars ; sur les
parties inférieures, les granules sont disposés en lignes longitudinales interrom¬
pues. On observe également, de chaque côté, une série d’écailles coniques ali¬
gnées à l’union du quart inférieur et des trois quarts supérieurs.
Queue
Absence d’épines et de formation para-anale spéciale.
Membres
L’écaillure est hétérogène avec, en outre, quelques grandes écailles épineuses.
La sole plantaire est seulement « verruqueuse » et non pas épineuse. Il nous
semble que ce caractère n’a aucune signification taxonomique. L’aspect de
la sole est plus ou moins épineux suivant que la dernière mue est plus ou moins
proche.
Description du spécimen T 18 b = C. 486
Ce spécimen fut récolté le 13 mars, à 9 h 30, dans la même forêt que le pré¬
cédent, sur un tronc d’arbre que l’on venait d’abattre. Il s’agit encore proba¬
blement d’une femelle. De dimensions légèrement inférieures au T. 17 B, il est,
par ailleurs, très proche du spécimen type. On compte cependant 11 forma¬
tions vertébrales entre la nuque et l’épine sacrée.
Tableau I. — Principales dimensions (en mm)
— 833
Description du spécimen 33.218 du MNHNP
Il s’agit d’une femelle dont l’abdomen, ouvert, montre deux œufs apparem¬
ment mûrs. Les yeux sont exorbités, sans doute par suite d’un accident de con¬
servation. Ce spécimen, récolté par Catala provient de l’Ankarampotsy (950 m),
région de l’Est, sans autre précision.
Les différences avec le spécimen type sont les suivantes : onze formations
épineuses paravertébrales entre la nuque et la formation sacrée ; présence
d’une épine horizontale à l’angle postéro-externe du casque ; ébauches de for¬
mations épineuses paravertébrales à la partie supérieure et antérieure de la
queue.
PlG, 3, — Écajllure sacrée cliez B, s^umpffi (en haut) et B, anloetrae (en bas),
53
— 834 —
Justification de la nouvelle espèce (fig. 3)
Proches de Brookesia stumpffi et de B. thieli par leur morphologie générale
et en particulier par l’absence de carène dorsale nette, ces spécimens s’en dis¬
tinguent cependant sans difficulté.
Ils diffèrent de B. stumpffi par : l’absence d’un écusson en losange au niveau
de la région sacrée ; la présence de grandes écailles coniques sous le menton,
du type de celles observées chez B. superciliaris. Ils diffèrent de B. thieli par la
petite taille des épines paravertébrales. Ces caractères différentiels nous semblent
justifier la création d’une espèce nouvelle pour laquelle nous proposons le nom
de B. antoetrae n. sp. d’après sa terra typica. Les types sont déposés au Muséum
national d’Histoire naturelle à Paris, l’holotype (17 B de Thiel) sous le
n° 1969.112, les paratypes sous les n° 1969.113 (18 B de T.) et 33.218. Terra
typica : Ambahona, Antoetra, sous-préfecture d’Ambositra. Autre localité :
Ankarampotsy (Est).
B. — Description de l’hémipénis de B. ebenaui (fig. 4)
Début novembre 1968, B. Albignac, du Centre ORSTOM de Tananarive,
nous remettait deux Brookesia mâles qu’il venait de récolter dans la forêt de
Kasijy, des causses du Kely Fely à environ 150 km au Sud de Mitsingy (Ouest
de Madagascar). Ces deux spécimens, des mâles, qu’un premier examen nous
faisait considérer comme des B. stumpffi, furent, après maintes hésitations,
rattachés à l’espèce B. ebenaui dont nous n’avions pas encore observé de mâles.
Fig. 4. — Hémipénis de B. ebenaui. A, face interne de l’hémipénis gauche ;
B, face sterno-externe de l’hémipénis droit,
a : plage de cônes ; b : auricule bi-crêté ; c : bourrelet basal ; d : sillon.
Spécimen n° 507 IC
Pour une longueur totale de 68 mm, la queue n’en mesure que 26 et la tète 12.
Nous prenons comme exemple de base l’hémipénis gauche, sitôt après dévelop¬
pement, sans traitement particulier. L’organe est globuleux ; la face sternale
est lisse ; la face latérale montre : à la base, un épais bourrelet, issu de l’axe
cloaqual, qui longe d’abord Je bord du cloaque pour s’élever, revenir vers l’bo-
835 —
rizontale, s’amenuiser et disparaître sur la face tergale ; sur la face tergale, à
mi-hauteur de l’organe, une auricule encastrée dont le bord présente deux crêtes
superposées, finement denticulées ; en position haute, au-dessus de l’auricule,
une plage formée par un réseau rougeâtre, remarquable par une série de rides
obliques, qui se poursuit sur la face tergale. En résumé, nous avons : un bourre¬
let basal qui correspond à une lèvre du sillon ; une auricule denticulée ; une
plage crêtée (organe frais, après hydratation) ou parsemée de cônes (organe
ébouillanté) ; la face sternale lisse.
Spécimen n° 553 /C = By C 665
Nous retrouvons un plan semblable dans l’ornementation, mais en remar¬
quant que celle-ci est moins en relief, au moins en ce qui concerne la plage
crêtée, réduite ici à une série de rides sur lesquelles l’hydratation n’a pas eu
d’action. Toutefois, on remarque une languette apicale sur cette plage. L’auri¬
cule existe, mais avec un seul rang de den icules. Le bourrelet basal est aussi
développé que sur le 507. Deux hypothèses pourraient expliquer ces anomalies :
soit une variation individuelle possible, soit une variation saisonnière en rela¬
tion avec l’activité sexuelle par exemple. Le spécimen 507/C a été observé
en novembre 1968, début de la saison des pluies, période nuptiale pour la
majeure partie de la faune, le spécimen 553/C en mai 1969, début de saison
sèche, période de repos sexuel.
En conclusion, mises à part quelques anomalies de détails explicables, au
moins en partie, par le rythme biologique, nous trouvons chez ces deux spéci¬
mens un pénis organisé sur un plan analogue et nettement différent de celui
observé chez Brookesia stumpffi.
C. — Hémipénis de Brookesia stumpffi (fig. 5)
Nous avons préparé les hémipénis de trois Brookesia reconnus indubitable¬
ment comme B. stumpffi : 516/C = By C 669, 559/C = By C 670, tous deux
provenant de Sambava (ce sont des spécimens major), et By C 708 récolté
dans l’Ankara de Diégo. Pour mémoire, nous signalons également le 449/C,
d’origine inconnue, dont la préparation manquée ne peut être retenue.
Nous prenons comme base de description le 559/C, particulièrement bien
venu : le sujet mesure 63 mm (57 en alcool) du cloaque à la pointe du museau,
le pénis droit 11 mm, le gauche 9 mm, ce qui représente 1/6 environ de la lon¬
gueur du corps + tête de l’animal.
L’organe est allongé et renflé, en forme de massue ; il se caractérise d’emblée
par la présence de trois excroissances, ou lobes, qui donnent à l’ensemble un
aspect cruciforme : a) le lobe interne, le plus développé, présente distalement
un groupe de papilles plus ou moins nettes et, dans la région proximale, sur la
face sternale, des languettes charnues particulièrement développées sur l’or¬
gane frais, moins nettes et réduites à l’état de cônes lorsque l’organe est déshy¬
draté par séjour dans l’alcool ; b) le lobe externe, plus court que l’interne, con¬
siste en un renflement ridé, vraisemblablement vascularisé ou lacuneux, dépourvu
de papilles ou languettes ; c) le lobe terminal, bien développé, verticalement
orienté dans le sens sterno-tergal, plus ou moins incurvé, possède des bords
festonnés et est relié au corps par une base épaisse. Le corps est entièrement
— 836
lisse, sauf présence du sillon. Le sillon, étroit à son origine, s’évase rapidement ;
sa lèvre externe, épaisse, aboutit sous le lobe externe auquel elle est reliée par
des formations membraneuses ; la lèvre interne, esquissée, se prolonge confusé¬
ment jusqu’à l’aisselle du lobe interne.
Fig. 5. — Hémipénis de B. stumpffi. A, face sternale de l’hémipénis gauche;
B, face tergale de l’hémipénis gauche,
a : lobe interne ; b : lobe externe ; c : lobe terminal ; d : sillon.
516/C — Longueur du corps + tête du spécimen = 59 mm, celle des pénis
= 10 et 9 mm (droit et gauche), soit un rapport de l’ordre de 1/6. Les hémi¬
pénis sont comparables et même semblables à ceux du 559/C, sauf que, le
lobe terminal étant incliné en opposition avec le lobe interne, l’aspect cru¬
ciforme est détruit et l’apparence générale est celle d’un T à barre inclinée.
Les détails des lobes sont en tous points analogues à ceux du 559/C.
By C 708 — (Ankara de Diégo). La préparation des organes de ce spécimen
a été défectueuse ; toutefois, on y reconnaît parfaitement tous les détails
des éléments principaux qui correspondent exactement à ceux décrits à pro¬
pos des précédents.
En conclusion, l’étude des hémipénis de ces trois spécimens de B. stumpffi
nous amène à résumer les caractères essentiels de ces organes : ils sont trilobés,
d’aspect cruciforme ; le lobe interne est le plus développé et s’accompagne
d’une plage à languettes charnues ; le lobe terminal est denticulé ; le lobe
externe ridé ou papilleux.
Comparaison des hémipénis de B. stumpffi et de B. ebenaui
Le point commun est certainement l’existence d’une plage de cônes charnus,
tout en observant que ce caractère se situe en position interne chez B. stumpffi
et en position externe chez B. ebenaui. L’auricule crêtée de B. ebenaui est
déjetée vers l’intérieur et on pourrait la considérer comme un rappel du lobe
interne de B. stumpffi. Par contre, les aspects d’ensemble trilobé et cruciforme
chez l’un, globuleux chez l’autre, corroborent l’hypothèse de la spécificité de
ces deux formes de Brookesia.
D. — Note sur la répartition géographique de B. stumpffi
L’étude des localités de récoltes de B. stumpffi, espèce décrite de Nossi Bé,
montre une répartition homogène dans le Nord et le Nord-Ouest de Mada¬
gascar, fait déjà souligné en 1932 par G. Grandidier et G. Petit, depuis Sam-
bava, côte Nord-Est, jusqu’à Soalala, côte Nord-Ouest. En dehors de cette
zone, où les récoltes sont nombreuses, on doit signaler à l’Ouest, une récolte
par Leandri dans l’Antsingy du Ménabé, ait. 300 m (MNHN 33.144) et deux
récoltes de G. Petit dans la vallée de l’Onilahy (MNHN 24.93) et dans la vallée
du Fiherenana, ravin d’Ianzanaly (MNHN 29.54).
Si les biotopes du Nord-Est, du Nord-Ouest et de Nossi-Bé sont assez sem¬
blables, par l’ensemble du climat et de la végétation, ils ne sont guère compa¬
rables à ceux de l’Antsingy, de la vallée de l’Onilahy et de celle du Fiherenana.
Pour ces vallées, la forêt-galerie rappelle un peu la végétation du Nord, mais
la saison sèche s’y présente avec un caractère très marqué. On observe donc
la présence d’une même espèce, d’une part en zone de forêt, au Nord de Plie,
et d’autre part en des points isolés de l’Ouest. Il y a là un phénomène sem¬
blable à celui de la répartition de Brookesia ebenaui dont la terra typica est
Nossi-Bé, qui a été récolté dans le Nord (Diégo-Suarez, Montagne d’ Ambre)
et le Nord-Ouest (Marovoay) mais dont nous venons d’observer un spécimen
typique de Tuléar (Ch. P. Blanc recoll.). Chez les Ophidiens, on connaît de
même une récolte dans la vallée de l’Onilahy d’un Liopholidophis grandidieri,
espèce de la forêt de l’Est. Ces aires discontinues sont d’un intérêt particulier.
Leur étude d’ensemble ne pourra cependant intervenir que lorsque nous aurons
pu les confirmer par des récoltes suffisamment nombreuses et éliminer un cer¬
tain nombre de localisations inexactes.
Si nous considérons le cas de B. stumpffi, cette espèce n’avait été trouvée,
en zone'] de forêts, que dans une région située au-dessus de la ligne Sambava-
Majunga, seule exception, un spécimen récolté par R. Decary (MNHN 38.256)
à Moramanga (forêt de l’Est), et considéré par F. Angel comme B. stumpffi
(F. Angel, 1942, p. 181). Or, après examen, nous rattachons ce spécimen à
l’espèce B. thieli, récemment décrite, dont il a tous les caractères et même la
coloration si particulière, notée par le récolteur et observée par F. Angel,
encore bien visible après 30 ans de conservation.
De même, un examen superficiel pouvait faire considérer les deux spécimens
d’Antoetra comme des B. stumpffi ; c’est leur origine géographique aberrante
qui nous a conduit à une étude plus approfondie et nous a permis d’établir
qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle.
A Madagascar, il est nécessaire de tenir le plus grand compte des localités
d’origine des spécimens étudiés. La grande île se trouve fragmentée, du point
de vue écologique, en un véritable archipel d’îlots faunistiques et si certaines
espèces ont une aire de répartition relativement vaste, beaucoup, singulière¬
ment parmi les petits Vertébrés terrestres, sont au contraire étroitement loca¬
lisées. Une espèce donnée peut d’ailleurs parfois être trouvée en des sites très
éloignés, sans aucun lien apparent, du moins actuel, ainsi que nous en avons
donné des exemples plus haut.
838 —
Dans l’état actuel de nos connaissances, B. stumpjfi est une espèce du Nord
et du Nord-Ouest, dont quelques spécimens ont été récoltés dans l’Ouest et
l’Ouest-Sud.
Institut Pasteur de Madagascar
Tananarive, B. P. 1274
Résumé
La nouvelle espèce, Brookesia antoetrae, décrite d’après trois spécimens, appartient
au groupe des Brookesia sans carène dorsale. Comparaison des hémipénis de B. ebenaui
et de B. stumpffi. L’aire de cette dernière espèce, naguère confondue avec B. thieli,
se limite au Nord et à l’Ouest de Madagascar.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache, 36, 193 p.
Brygoo, E. R., et Ch. A. Domergue, 1968 (1969). — Un Brookesia des forêts orientales
de Madagascar, B. thieli n. sp. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 6,
pp. 1103-1109.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 839-848.
CLASSIFICATION NUMÉRIQUE
DES BLA GEONS
LEUCISCUS (TELESTES) SOUFIA
(PISCES, CYPRINIDAE)
( 8e note )
Par F. d’AUBENTON, J. DAGET et J. SPILLMANN
La position systématique des populations françaises de Blageons aux niveaux
spécifique et subspécifique est dilficile à préciser par les méthodes habituelles.
Il nous a paru intéressant d’appliquer les techniques numériques aux données
rassemblées depuis plusieurs années par l’un des auteurs.
L’étude a porté sur neuf populations dans chacune desquelles un échantillon
de huit ou neuf individus a été prélevé au hasard. Les populations avaient été
choisies de façon à couvrir le champ de variabilité intraspécifique observée
dans le Sud-Est de la France et le Nord-Ouest de l’Italie. Les échantillons pro¬
venaient des cours d’eau suivants :
1) L’Ouche, affluent de la Saône (9 individus).
2) La Filière, affluent du Fier (9 individus).
3) Le Fier, affluent du Rhône (8 individus). D’après les déclarations des gardes
de la Savoie, des Blageons du Fier se font quelquefois prendre à Annecy, dans
le lac, mais ne paraissent pas y séjourner. La population échantil'onnée est donc
fluviale et non lacustre. Les individus se distinguent essentiellement de ceux de
la Filière par un museau moins étroit et moins allongé.
4) L’Arre, allluent de l’IIérault (9 individus).
5) La Dourbie, affluent de l’Hérault, à Villeneuvette (9 individus).
Bien que provenant du même bassin, les populations d'où sont tirés les échantillons 4
et 5 diffèrent sensiblement l’une de l’autre. Les tailles et les poids des individus de
la Dourbie sont plus élevés, de même que les nombres de vertèbres et d’écailles. Le
museau est plus allongé et la distance de la pointe du museau au début de l’anale,
exprimée en pour-cent de la longueur standard, est plus grande pour la population
de la Dourbie que pour toutes les autres populations du territoire français étudiées ;
elle dépasse même celle observée pour une population de Bavière (Rosenheim). On
notera que l’Arre est en tête de bassin, en région montagneuse, alors que la Dourbie
coule en plaine à une altitude sensiblement plus basse. De plus, la minéralisation des
eaux doit être différente, l’Arre prenant sa source dans des terrains primaires cristal¬
lins et cristallophylliens, la Dourbie dans des terrains jurassiques.
Les différences morphologiques sensibles entre populations provenant de deux
rivières d’un même bassin assez éloignées l’une de l’autre (échantillons 4 et 5 pour le
bassin de l’Hérault) ou provenant de deux rivières dont l’une conflue dans l’autre
(échantillons 2 et 3 pour le bassin du Fier) suggèrent que, dans le cas particulier des
Blageons, la variabilité intraspécifique pourrait dépendre à la fois des facteurs écolo¬
giques et des localisations géographiques.
— 840
6) La Nar urby, affluent de l’Argens (9 individus). Cette population présente
une variabilité anormalement grande de la distance entre la pointe du museau
et la naissance de la nageoire anale, exprimée en pour-cent de la longueur stan¬
dard. Il se pourrait que la variance élevée trouvée pour ce caractère soit due à
l’existence, chez certains individus, de traces d’hybridation avec des Vairons
(Spillmann, 1967).
*
Fig. 1. — Localisation géographique des neuf échantillons étudiés. En trait plein à gauche, limite
de répartition des lîlageons en France. Leur présence a été récemment signalée pour la première
fois dans le bassin de la Seine, entre Gommerville et Châtillon-sur-Seine (M. Millot, garde-chef
à Dijon, communication personnelle).
7) Le Var, à quelques kilomètres de Nice (8 individus). Les Blageons du Var
se distinguent par leur couleur plus claire, argentée, un profil de dos rectiligne
et des nageoires aux angles plus aigus. On peut se demander si ces caractères
ne sont pas liés au biotope particulier des derniers kilomètres du Var, où le
fleuve est largement étalé, les eaux coulant sur un lit de graviers très enso¬
leillés.
— 841 —
8) La Bévéra, rivière de Sospel, affluent de la Roya, fleuve côtier méditerra¬
néen qui se jette dans la mer en territoire italien (9 individus).
9) Le Télo, fleuve se jetant directement dans le lac de Côme, en Italie (9 indi¬
vidus). Comme pour l’échantillon 4, il s’agit d’une population fluviale et non
lacustre car, d’après les Italiens, les Blageons du Télo ne s’éloignent guère de
l’embouchure dans le lac.
On disposait donc en tout de 79 individus sur lesquels 12 caractères ont été
observés puis codés numériquement par des valeurs entières de 0 à 8, indiquées
ci-dessous entre parenthèses.
1) — Espace préorbitaire en pour-cent du diamètre de l’œil.
Les valeurs observées ont été réparties en 9 groupes :
70-77 % (0), 78-84 % (1), 85-91 % (2), 92-98 % (3), 99-105 % (4), 106-112 % (5),
113-119% (6), 120-126 % (7), et 127-133 % (8).
Moyenne : 4,5 Écart-type : 2,23
2) — Espace préorbitaire en pour-cent de la longueur de la tête.
Les valeurs observées ont été réparties en 6 groupes :
20.5- 22,5 % (0), 22,6-24,5 % (1), 24,6-26,5 % (2), 26,6-28,5 % (3), 28,6-30,5 % (4),
30.6- 32,5 % (5).
Moyenne : 9,94 Écart-type : 1,29
3) — Largeur du museau au niveau du bord antérieur de l’œil plus hauteur de l’anale
en pour-cent de la longueur standard. Les valeurs observées ont été répar¬
ties en 6 groupes :
21-23 % (0), 23,1-25 % (1), 25,1-27 % (2), 27,1-29 % (3), 29,1-31 % (4), 31,1-33 % (5).
Moyenne : 1,44 Écart-type : 1,11
4) — Longueur de la tête en pour-cent de la longueur standard.
Les valeurs observées ont été réparties en 4 groupes :
21-22% (0), 22,1-23 % (1), 23,1-24 % (2), 24,1-25 % (3).
Moyenne : 1,46 Écart-type : 0,84
5) — Hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur standard.
Les valeurs observées ont été réparties en 9 groupes :
12.2- 13,2% (0), 13,3-14,2% (1), 14,3-15,2% (2), 15,3-16,2% (3), 16,3-17,2% (4),
17.3- 18,2% (5), 18,3-19,2% (6), 19,3-20,2% (7), 20,3-21,2% (8).
Moyenne : 3,37 Écart-type : 1,84
6) — Distance prise au compas entre l’extrémité du museau et le début de l’anale
en pour-cent de la longueur standard.
Les valeurs observées ont été réparties en 9 groupes :
65.8- 66,7 % (0), 66,8-67,7 % (1), 67,8-68,7 % (2), 68,8-69,7 % (3), 69,8-70,7 % (4),
70.8- 71,7 % (5), 71,8-72,7 % (6), 72,8-73,7 % (7), 73,8-74,7 % (8).
Moyenne : 4,06 Écart-type : 1,76
7) — Nombre d’écailles en ligne longitudinale.
Les nombres observés ont été répartis en 8 groupes :
46-47 (0), 48-49 (1), 50-51 (2), 52-53 (3), 54-55 (4), 56-57 (5), 58-59 (6), 60-61 (7).
Moyenne : 2,95 Écart-type : 1,70
8) — Nombre de vertèbres. Cinq nombres ont été observés :
40 (0), 41 (1), 42 (2), 43 (3), et 44 (4).
Moyenne : 2,06
Écart-type : 0,90
— 842 —
9) — Nombre de rayons rameux à l’anale. Trois nombres ont été observés :
8 (0), 9 (1), et 10 (2).
Moyenne : 0,61 Écart-type : 0,54
10) — Nombre de rayons rameux à la pelvienne. Trois nombres ont été observés :
7 (0), 8 (1), y (2).
Moyenne : 0,73 Écart-type : 0,52
11) — Nombre de dents pharyngiennes à gauche. Deux nombres ont été observés :
4 (0), et 5 (1).
Moyenne : 0,99 Écart-type : 0,11
12) — Nombre de dents pharyngiennes à droite. Les nombres observés sont les mêmes
que précédemment, 4 (0) et 5 (1), mais le nombre 4 se rencontre beaucoup
plus fréquemment à droite qu’à gauche.
Moyenne : 0,69 Écart-type : 0,46
Ou a donc 2 caractères à 2 états, 2 à 3 états, 1 à 4 états, i à 5 états, 2 à (i états,
1 à 8 états et 3 à 9 états. Si l’on utilisait seulement des caractères à 2 états codés
en binaire ( + , — ), le système précédent équivaudrait à 54 caractères, nombre
sullisant pour obtenir des résultats valables par les techniques de classification
numérique. Les 12 caractères utilisés fournissent des informations en partie
redondantes du fait qu’ils ne sont pas indépendants. La matrice suivante indique
les valeurs des coefficients de corrélation de Bravais-Pearson entre les valeurs-
codes des 12 caractères dans l’ordre où ils ont été cités plus haut.
Si les valeurs-codes pouvaient être considérées comme distribuées normale¬
ment autour de leurs moyennes respectives, les seuils de signification pour
77 degrés de liberté seraient voisins de 0,22 (P = 0,05) et 0,29 (P = 0,01). Il
n’y a donc que les caractères 6 et 11 qui ne sont significativement liés ni entre
eux ni à aucun des dix autres caractères. On verra plus loin que ces deux carac¬
tères sont également les deux seuls à n’être significativement liés à aucune des
composantes principales. Les caractères les plus étroitement liés, donc les plus
redondants, sont d’une part les caractères 5 et 3 (r = 0,882) qui font tous deux
intervenir la hauteur de l’anale et d’autre part les caractères 1 et 2 (r = 0,770)
qui font tous deux intervenir l’espace préorbitaire.
Les valeurs observées pour les 12 caractères retenus ayant été codées pour
les 79 individus comme expliqué précédemment, les coefficients de corrélation
de Bravais-Pearson ont été calculés. De la matrice d’ordre 79 ainsi obtenue,
les composantes principales ont été extraites par la méthode de Hotelling.
Tous les calculs ont été effectués sur CDC 3600 au G.I.R.C.E., à Orsay, en uti-
843
lisant le programme BMI) 03 M. Le facteur général extrait 55,99 % de la variance
totale, le premier facteur bipolaire 15,99 % et le second bipolaire 5,08 % seule¬
ment. On trouvera dans le tableau suivant les saturations dans ces trois pre¬
miers facteurs pour les neuf populations échantillonnées ainsi que les moyennes
des saturations pour chaque population (indiquées entre parenthèses).
844 —
Les corrélations totales entre les saturations et les douze caractères utilisés
Le facteur général, qui explique 56 % de la variabilité individuelle totale,
varie selon un gradient géographique Nord-Sud et Ouest-Est. Ses valeurs
moyennes permettent de classer les échantillons dans l’ordre suivant : Ouche,
Filière, Fier (0,85), Arre (0,83), Dourbie (0,81), Narturby (0,76), Var (0,72),
Bévéra (0,51) et Télo (0,34). Ce facteur à signification géographique est indé¬
pendant des variations morphologiques que l’on observe entre échantillons d’un
même bassin puisque ceux de la Filière et du Fier ont la même saturation,
alors que ceux de l’Arre et de la Dourbie ont des saturations très voisines. C’est
avec le caractère 1, espace préorbitaire en pour cent du diamètre de l’œil, que
le facteur général a la plus forte corrélation (0,692).
Le premier facteur bipolaire explique 16 % de la variabilité individuelle totale.
Ses valeurs moyennes permettent de classer les échantillons dans l’ordre sui¬
vant : Dourbie ( — 0,29), Ouche ( — 0,23), Narturby ( — 0,22), Fier ( — 0,13),
Filière ( — 0,06), Arre (+ 0,03), Var ( + 0,23), Bévéra (+ 0,63) et Télo (+ 0,73).
Il existe deux coupures nettes dans cette suite, l’une entre T Arre et le Var
(de 0,03 à 0,23), l’autre plus importante entre le Var et la Bévéra (de 0,23 à
0,63). C’est avec le caractère 5, hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur
standard, que le premier facteur bipolaire a la plus forte corrélation (0,837).
Si l’on s’en tient aux deux premières composantes principales qui expliquent
près de 72 % de la variabilité intraspéciûque observée, on peut représenter
ig. 2. — Résultats schématiques de l’analyse en composantes principales dans le plan du facteur
général X et du premier bipolaire Y. Les points moyens représentatifs des 9 échantillons ont été
indiqués ainsi que les enveloppes des points individuels ; L. s. agassizi, trait plein, points 1 à 6 ;
L. s. sou fia, trait interrompu, point 7 ; L. s. multicellus, trait plein, points 8 et 9.
846 —
chaque individu par un point de coordonnées X (saturation dans le facteur
général) et Y (saturation dans le premier bipolaire). On constate alors que les
points représentatifs se répartissent en trois groupes. Le premier groupe, dans
lequel X varie de 0,49865 à 0,94746 et Y de — 0,59910 à 0,26591, comprend
les individus de la Dourbie, de l’Arre, de l’Ouche, du Fier, de la Filière et de
FArgens. En systématique conventionnelle, ce groupe correspond à la sous-
espèce Leuciscus ( Telestes ) soufia agassizi (Val., 1844). Le second groupe, dans
lequel X varie de 0,02887 à 0,61881 et Y de 0,43743 à 0,85229, comprend les
individus de la Bévéra et du Télo ; il correspond à la sous-espèce Leuciscus
{Telestes) soufia multicellus (C. Bonap., 1837). Ces deux groupes sont très nette¬
ment séparés. Quant aux individus du Var, chez lesquels X varie de 0,57519
à 0,89705 et Y de — 0,12771 à 0,52690, ils forment un troisième groupe, inter¬
médiaire entre les deux précédents et moins nettement séparé du premier que
du second. Ce troisième groupe correspond à la sous-espèce nominale Leuscicus
[Telestes] soufia soufia (Risso, 1826).
L’analyse en composantes principales de la variabilité intraspécifique et la
représentation des résultats dans l’espace bidimensionnel des deux premières
composantes (72 % de la variance totale) confirment donc la validité des trois
sous-espèces, L. s. agassizi, L. s. multicellus et L. s. soufia, telles qu’elles avaient
déjà été reconnues par certains auteurs (Spillmann, 1961, pp. 155-157). De
plus, les deux caractères morphologiques simples ayant le plus fort pouvoir
discriminant sont les caractères 1, c’est-à-dire l’espace préorbitaire en pour-cent
du diamètre de l’œil (corrélation totale 0,692 avec le facteur général) et le
caractère 5, c’est-à-dire la hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur stan¬
dard (corrélation totale 0,827 avec le premier facteur bipolaire).
Sur le plan pratique, il est intéressant de rechercher des fonctions linéaires
discriminantes ne faisant intervenir que les deux caractères morphologiques
précédents. Une telle fonction permettra de déterminer à quelle sous-espèce
un individu donné doit être rattaché avec un risque de classement erroné le
plus faible possible. En désignant par x l’espace préorbitaire en pour cent du
diamètre de l’œil et par y la hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur
standard, ces fonctions seront de la forme :
u = a0 + axx + a2y
et se calculeront par la formule :
u = K + nx - 2) [A]' [B] -1 [C]
nx et n2 étant les effectifs des deux échantillons considérés, [A]' étant la trans¬
posée de la matrice-colonne
x — (xi + x)/22
_y — (yi + y 2)/2_
[B]-1 étant l’inverse de la matrice formée par les sommes des carrés des écarts
aux moyennes
£ (xi — xi)2 + S (x2 — x2)2, S (yi — yd2 + £ (y2 — y2)2
et par la somme des doubles produits de ces écarts,
£ (xx — Xj) (yx — yd + £ (x* — x2) (y 2 — y2)
[C] étant la matrice-colonne
r*x - x2 1
Lyi — y2J
On peut calculer ainsi la fonction discriminante Uj qui permet de séparer
Leuciscus s. agassizi de Leuciscus s. multicellus à partir des deux échantillons
d’effectifs nt = 53 et n2 = 18
u2 = 34,218 + 0,261 x — 3,554 y
Les valeurs moyennes des u relatives aux 18 L. s. multicellus et aux 53 L. s.
agassizi sont :
ut = —10,228
u2 = +10,228
Tout Leuciscus soufia pourra être rattaché à la sous-espèce L. s. multicellus
si u est négatif et à L. s. agassizi si u est positif. Dans chacun des deux groupes,
la variance estimée des u est s2 = 20,456 et la probabilité théorique d’effectuer
un classement erroné est donnée par
P = [1 — 0 (X)]/2 avec X = s2/2s
On a ici X = 2,21 et on trouve P = 0,014. Cette probabilité théorique de
classement erroné est suffisamment faible pour que la fonction discriminante
ait un intérêt pratique certain. En fait, tous les individus considérés provenant
de la Bévéra et du Télo donnent des valeurs de u négatives et tous ceux pro¬
venant de l’Ouche, de la Filière, du Fier, de l’Arre, de la Dourbie et de la Nar-
turby donnent des valeurs de u positives. Par contre, des huit individus du
Var, quatre donnent des valeurs de u positives et quatre des valeurs négatives.
On est donc conduit à chercher une seconde fonction discriminante pour
séparer L. s. soufia de L. s. multicellus.
v = 12,517 + 0,259 x — 2,055 y
La valeur moyenne des v relative aux L. s. multicellus est égale à — 3,950,
celle relative aux L. s. soufia égale à + 3,950. Ici, on a s2 = 7,90, X = 1,405,
et la probabilité théorique d’effectuer un classement erroné, P = 0,08, n’est
pas négligeable. En fait les 18 individus de la Bévéra et du Télo donnent tous
des valeurs négatives et sur les 8 individus du Var un donne également une
valeur négative et se trouverait par conséquent classé de façon erronée.
On calcule de même la fonction discriminante pour séparer L. s. soufia de
L. s. agassizi.
La valeur moyenne des w relative aux L. s. agassizi est égale à + 2,459,
celle relative aux L. s. soufia égale à — 2,459, On a s2 = 4,92. X = 1,11 et la
— 848 —
probabilité théorique d’effectuer un classement erroné s’élève à P = 0,14. En
fait, sur les 8 individus du Var, un donne une valeur positive et sur les 53 de
l’Ouche, de la Filière, du Fier, de l’Arre, de la Dourbie et de la Narturby,
3 individus de l’Arre et un de la Filière donnent des valeurs négatives. Sur un
total de 61 individus, 5 se seraient donc trouvés classés de façon erronée.
On vérifie à nouveau que la sous-espèce L. s. soufia est assez mal isolée mor¬
phologiquement des deux autres, surtout de L. s. agassizi. Si l’on utilise les deux
caractères morphologiques simples ayant le meilleur pouvoir discriminant,
espace préorbitaire et hauteur de l’anale, les fonctions discriminantes cal¬
culées précédemment ne permettent pas toujours de déterminer correctement
un individu pris isolément. Cependant, les risques réels de classement erroné
diminuent très rapidement si au lieu d’un individu pris isolément on considère
un échantillon de plusieurs individus de même provenance et que l’on utilise
les valeurs moyennes.
Résumé et conclusions
L’analyse en composantes principales de la variabilité intraspécifique obser¬
vée sur neuf échantillons de Leuciscus soufia de diverses provenances (79 indi¬
vidus au total) a montré que la distinction des trois sous-espèces L. s. agassizi,
L. s. soufia et L. s. multicellus était justifiée. Les deux meilleurs caractères
morphologiques simples permettant de séparer ces sous-espèces sont l’espace
préorbitaire en pour-cent du diamètre de l’œil (x) et la hauteur de l’anale en
pour-cent de la longueur standard (y). Les fonctions discriminantes utilisant
ces deux caractères sont les suivantes, avec le risque théorique P de mal classer
un individu pris isolément.
Entre L. s. agassizi (u>0) et L. s. multicellus (u<0)
u = 34,218 + 0,261 x — 3,554 y (P = 0,014)
Entre L. s. multicellus (v<0) et L. s. soufia (v>0)
v = 12,517 + 0,259 x — 2,055 y (P = 0,08)
Entre L. s. soufia (w<0) et L. s. agassizi (w>0)
w = 29,354 + 0,0635 x — 2,262 y (P = 0,14)
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons)
du Muséum
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 849-852.
LES POISSONS
DE LA FAMILLE DES B A T RA CHOIDIDAE
(TÉLÉOSTÉENS MARINS )
DE LA CAMPAGNE DE CHALUTAGE
DU GOLFE DE GUINÉE
Par Charles ROUX
Les Poissons Batrachoïdidés que j’étudie dans cette note m’ont été très aima¬
blement confiés par l’United States National Muséum. Ils ont été recueillis
au cours de la Campagne de Chalutage dans le Golfe de Guinée, Guinean
Trawling Suroey ( G.T.S .) 1963-1964, entre les radiales n° 9 et n° 38. Ces radiales
correspondent à la Sierra Leone pour la 9e et au Nigeria pour la 38e.
Au total, 19 spécimens ont été rassemblés. Ils se répartissent en deux espèces :
Halobatrachus cLidactylus (Schneider, 1801) : 15 exemplaires pris entre la
Sierra Leone et le Liberia.
Radiale 9 : station 4 à 40 m ; Radiale 10 : station 3 à 40 m ; Radiale 11 :
station 3 à 40 m ; station 4 à 50 m ; Radiale 13 : station 3 à 40 m ; station 4 à
50 m ; Radiale 14 : station 3 à 30 m.
Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867) : 4 exemplaires.
Radiale 11 : station 1 à 20 m ; Radiale 14 : station 1 à 20 m ; Radiale 29 :
station 2 à 28 m ; Radiale 38 : station 1 à 20 m.
Halobatrachus didactylus (Schneider, 1801)
Le genre Halobatrachus Ogilby, 1908, est caractérisé par un corps écailleux,
par la présence au haut de l’aisselle d’un foramen, exutoire d’une cavité sécré¬
toire et par un nombre de vertèbres inférieur à 30.
L’espèce H. didactylus présente une dorsale de formule III, 20 (19 à 21).
Sur les spécimens examinés, un possède 19 rayons, deux en ont 21 et douze
en ont 20.
L’anale possède 16 rayons sur 13 individus et 15 rayons sur les deux autres.
Il y a deux épines operculaires et une suboperculaire.
La ligne latérale dorsale sur les poissons où le dénombrement a été possible
montre entre 45 et 48 pores doubles bordés verticalement d’une paire de minus¬
cules lambeaux cutanés.
La mandibule présente en avant une quinzaine de pores mentonniers. La narine
antérieure a l’apparence d’un tentacule ramifié, de couleur claire.
La coloration des échantillons (à l’alcool) montre des variations de détail
assez nombreuses selon les individus. Cependant, en moyenne, la face inférieure
54
— 850 —
est blanc jaunâtre. La face dorsale offre une coloration de fond cliamoisée sur
laquelle tranchent de vastes taches brunes affectant plus ou moins une dispo¬
sition en bandes tranversales ; sur la tète une plage brune s’étend du museau
jusqu’à une certaine distance en arrière des yeux, puis une bande claire affec¬
tant parfois la forme d’une paire de lunettes et une bande brune au niveau
des épines operculaires. De la dorsale épineuse au pédoncule caudal, quatre
bandes brunes très irrégulières s’étalent sur les côtés du corps. Ces bandes brunes
sont généralement composées de la juxtaposition de taches arrondies. Entre
ces zones brunes il y a un semis de ponctuations brun foncé. La dorsale molle
est de teinte brun clair parfois marqué de brun foncé. L’anale a sa base cha-
moisée et elle porte une bande longitudinale subterminale brune bordée d’un
liseré clair.
Tous les échantillons ont été recueillis à des profondeurs variant entre 30 et
50 m.
La distribution générale de l’espèce sur la côte ouest-africaine part du Maroc
pour s’étendre jusqu’au Ghana qu’elle ne semble guère dépasser.
J’ai réuni en un tableau (tableau I) les données générales chiffrées prises sur
les échantillons G. T. S. (en mm).
Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867)
Le genre Batrachoides Lacepède, 1800, est caractérisé par un corps écailleux,
un pli axillaire sans foramen ni poche quelconque et un nombre de vertèbres
supérieur à 30.
L’espèce B. liberiensis a une dorsale de formule III, 24 à 25. Tous les spé¬
cimens examinés ici, au nombre de 4, possèdent 25 rayons.
L’anale possède 22 à 23 rayons (deux individus à 22 et deux à 23 rayons).
Il y a deux épines operculaires et deux suboperculaires.
La ligne latérale dorsale comporte environ 40 pores simples bordés chacun
d’une paire de tentacules filamenteux multifides.
Les yeux sont très petits (8 à 12 fois dans la longueur de la tête).
La mandibule comporte quatre paires de pores mentonniers.
Les narines antérieures sont chacune composées d’un tube simple.
Le dessus de la tête et la gorge sont ornés de fdaments simples plus ou moins
longs et plus ou moins nombreux selon les individus. Il y a aussi des tentacules
multifides bordant les deux mâchoires.
La coloration à l’alcool est brun clair avec des bandes verticales brunes irré¬
gulières, environ quatre sur le corps, intéressant parfois la dorsale rayonnée
qui, par ailleurs, porte des raies brunes obliques. Certains individus sont très
foncés.
C’est une espèce littorale qui pénètre même en eau saumâtre. Tous les spé¬
cimens du G. T. S. ont été capturés entre 20 m et 28 m de profondeur. B. libe¬
riensis se rencontre depuis la Guinée jusqu’à l’Angola.
Les spécimens du G.T.S. ont été pris devant les côtes du Libéria, du Ghana
et du Nigeria.
J’ai réuni en un tableau (tableau II) les données numériques des quatre échan¬
tillons de la campagne de chalutage dans le Golfe de Guinée (en mm),-
Tableau I. — Iialobatrachus didactylus ,
Correspondance entre les numéros de rappel des échantillons du tableau 1 et les numéros de catalogue U.S.N.M.
— 852
Tableau II. — Batrachoides liberiensis.
Correspondance entre les numéros de rappel des échantillons du tableau II
et les numéros de catalogue U.S.N.M.
N08 de rappel 16
17.
18.
19.
U.S.N.M. 205068
» 205067
» 205069
» 205070
Je remercie bien vivement le Dr. Robert H. Gibbs Jr., de l’United States
National Muséum, qui a bien voulu m’adresser cette collection afin que je l’étudie.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons)
du Muséum national d' Histoire naturelle
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 853-856.
SUR LA SPÉCIATION
DES BARBEAUX NORD-AFRICAINS
Par Carlos ALMAÇA *
Plusieurs auteurs ont signalé les affinités de l’ichthyofaune dulçaquicole
d’Afrique du Nord avec celle d’Europe (Pellegrin, 1930a ; Bertin, 1950 ;
Darlington, 1957 ; Almaça, 1968 ; etc.). En particulier, les barbeaux (sous-
genre Barbus) nord-africains et européens (surtout les ibériques) montrent des
rapports étroits (Pellegrin, 1930è ; Bertin et Arambourg, 1958 ; Almaça,
1967 ; etc.).
Pour les formes ibériques du « groupe barbus », (nous désignons sous ce nom
l’ensemble des espèces européennes où le dernier rayon épineux de la dorsale
porte des denticulations, par opposition au « groupe meridionalis » où il n’y
en a pas (y. Almaça, 1967),) nous avons cherché à établir un schéma de spé¬
ciation en nous basant, surtout, sur la morphologie comparée des populations
actuelles. Nous avons considéré comme « tendances évolutives » principales les
tendances suivantes (Almaça, 1967) :
a) renforcement du dernier rayon épineux de la dorsale (évalué par le rapport por¬
tion ossifiée /hauteur du dernier rayon épineux) ; ce renforcement n’étant pas accom¬
pagné par un développement proportionnel des rayons postérieurs de la nageoire, le
profil supérieur de celle-ci devient concave et presque perpendiculaire au dos de l’ani¬
mal ;
b) renforcement des denticulations du dernier rayon épineux de la dorsale (éva¬
lué par l’observation et par le rapport nombre de denticulations / millimètre) ;
c) diminution des dimensions des écailles (évaluée par le décompte des écailles en
lignes latérale et transversale).
Chez les espèces ibériques nous avons constaté que le renforcement du der¬
nier rayon épineux de la dorsale et des denticulations de son bord postérieur
s’accompagne toujours de la diminution des dimensions des écail'es. Ces « ten¬
dances évolutives » s’accentuent dans l’ordre suivant : Barbus barbus L., B. stein-
dachneri Almaça, B. comiza Steind. et B. microcephalus Almaça. Barbus barbus
étant, vraisemblablement, l’espèce la plus ancienne 1, ce gradient nous a sug¬
géré la dérivation des autres formes ibériques à partir de populations ante-
oligocènes de celle-là.
L’alfinité des barbeaux nord-africains avec les européens, et surtout avec les
ibériques (Pellegrin, 1930a et b), suggérant une origine commune relative¬
ment récente, nous nous sommes demandé dans quelle mesure les mêmes « ten-
* Faculté des Sciences, Lisbonne. Boursier de Y Instituto de Alta Cultura.
1. B. barbus est la seule espèce du « groupe barbus » à habiter d’un côté et de l’autre des Pyrénées.
Cela montrerait son ancienneté (Spillmann, 1961, p. 10) par rapport aux autres espèces (B. stein-
dachneri , B. comiza et B. microcephalus) , qui sont propres à la péninsule Ibérique et dont la diffé¬
renciation serait postérieure à l’érection de la barrière pyrénéenne.
— 854 -
dances évolutives » se seraient manifestées chez les barbeaux nord-africains
( sous-genre Barbus). En d’autres termes : en supposant que des populations
ibériques anciennes de B. barbus aient atteint l’Afrique du Nord, trouve-t-on
chez les espèces auxquelles elles ont donné naissance des corrélations, comme
chez les ibériques, entre le renforcement du dernier rayon épineux de la dor¬
sale, de ses denticulations et les dimensions des écailles ?
En Afrique du Nord il y a, en plus d’une espèce à position taxinomique dou¬
teuse : Barbus issenensis Pellegrin ou Varicorhinus issenensis (Pellegrin) (y.
Almaça, 19696), sept espèces appartenant au sous-genre Barbus (a. Almaça,
1969a). Nous ne retiendrons que celles-ci en mentionnant les caractères qui
concernent les « tendances évolutives » signalées.
Rapport portion ossifiée / hauteur du dernier rayon épineux de la dorsale
2/5 — 1/2 — B. massaensis Pellegrin
1/2 — B. moulouyensis Pellegrin
2/5 — 2/3 — B. biscarensis Boulenger
2/5 — 3/4 — B. antinorii Boul. et B. callensis Valenciennes
1/2 — 2/3 — B. magniatlantis Pellegrin
3/4 — B. nasus Giinther
Chez B. nasus le profd supérieur de la dorsale est nettement concave et per¬
pendiculaire par rapport au dos du poisson ; chez B. magniatlantis et B. callen-
sis il peut être légèrement concave et chez les autres espèces il est plus ou moins
rectiligne.
Denticulations et nombre de denticulations / mm
Sans denticulations ou avec des denticulations faibles ; 2, 3-3,0 dent. /mm
B. massaensis
B. moulouyensis
B. callensis
B. antinorii
B. magniatlantis
B. biscarensis
B. nasus
Denticulations faibles ; 2,5 dent. /mm
Denticulations variables, ^ 1,3-2, 5 dent. /mm
généralement moyennes ( 1, 4-2,0 dent. /mm
1,8-2, 5 dent. /mm
1,5-2, 2 dent. /mm
Denticulations très fortes ; 1,1-1, 3 dent. /mm
Denticulations fortes
De B. massaensis et B. moulouyensis jusqu’à B. nasus on voit s’accentuer
le renforcement du dernier rayon épineux de la dorsale et de ses denticulations,
ainsi que la diminution des dimensions des écailles. En se basant, principale¬
ment, sur la nature des denticulations il est possible de distinguer quatre groupes
d’espèces où ces « tendances évolutives » s’accentuent progressivement.
— 855 —
1er groupe
Sans denticulations ou avec les denticulations faibles.
Ecailles grandes : 6-7/33-41/3-4. B. moulouyensis
Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié jusqu’à la moitié de sa hauteur.
B. massaensis
2e groupe
Denticulations variables, généralement moyennes.
Ecailles moyennes : 7-8/42-45/4-6. B. callensis
Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié, au moins, sur les 2/5 de sa hauteur.
B. antinorii
3e groupe
Denticulations fortes.
Ecailles petites : 7-8/46-50/5-6. B. biscarensis
Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié, au moins, sur les 2/5 de sa hauteur.
B. magniatlanlis
4e groupe
Denticulations très fortes.
Écailles petites : 8-9/48-52/4-5.
Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur les 3/4 de sa hauteur. B. nasus
Si ces « tendances évolutives » étaient aussi valables pour les barbeaux nord-
africains, nous aurions donc quatre groupes d’espèces dont la différenciation
aurait été de plus en plus récente. Nous remarquons que les espèces du 1er groupe
présentent l’origine de la dorsale en avant ou au niveau de l’origine des pel¬
viennes, tandis que chez B. nasus l’origine des pelviennes est nettement en
avant de l’origine de la dorsale. Dans les 2e et 3e groupes il y a une espèce pré¬
sentant l’origine de la dorsale en avant ou au niveau de l’origine des pelviennes
(B. callensis et B. biscarensis, respectivement) et une autre espèce où l’origine
des pelviennes est nettement en avant de l’origine de la dorsale (B. antinorii
et B. magniatlanlis, respectivement). Cela voudrait dire que le déplacement
des pelviennes vers l’avant est un caractère dérivé et que des niveaux sem¬
blables de spéciation auraient été atteints dans les deux lignées (pelviennes
en arrière de la dorsale et pelviennes en avant ou au niveau de la dorsale).
Que le caractère pelviennes en arrière ou au niveau de la dorsale soit plus pri¬
mitif nous semble confirmé par le fait que les barbeaux d’Europe le présentent
aussi. Si nous admettons que le sens de passage des populations anciennes de
barbeaux a été d’Europe en Afrique du Nord 1 il nous semble très probable que
les espèces nord-africaines les plus primitives montrent ce caractère.
On pourra également s’interroger sur la contribution des barbeaux euro¬
péens du « groupe meridionalis » au peuplement de l’Afrique du Nord. Berg
(1932) a rapproché B. setivimensis Val. de B. meridionalis graellsi Steind., et
Banarescu (1964) considère B. setivimensis comme une sous-espèce probable
de B. meridionalis. Cependant, l’absence de denticulations sur le dernier rayon
1. D’après Darlington (1938 et 1937), l’origine des Cyprinidés doit se placer en Asie tropicale.
De l’Asie tropicale, les Cyprinidés ont gagné, an début du Tertiaire, l’Asie tempérée, l’Europe et
l’Afrique du Nord d’un côté, l’Afrique méridionale de l’autre. Il s’ensuit que le continent africain
a été peuplé de Cyprinidés à affinités européennes (par le nord) et à affinités asiatiques (par le sud).
— 856 —
épineux de la dorsale étant la principale caractéristique du « groupe meridio-
nalis », nous ne croyons pas que les rapports mentionnés ci-dessus soient valables.
Tout au plus, on pourrait rapprocher B. moulouyensis et B. massaensis, surtout
celui-ci, du « groupe meridionalis ». En fait, on trouve des spécimens de B. mas¬
saensis dépourvus de denticulations ; mais, chez B. barbus bocagei Steind. la
réduction des denticulations, voire leur totale disparition, accompagne le vieil¬
lissement des poissons et pourtant il s’agit bien d’une forme du « groupe barbus ».
Nous remercions M. le Professeur J. Guibé de toutes les facilités qu’il a mises
à notre disposition dans son Laboratoire ainsi que MM. J. Daget et J. Spill-
mann qui ont revu notre manuscrit.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons)
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Almaça, C., 1967. — Estudo das populaçoes portuguesas do Gén. Barbus Cuvier,
1817 (Pisces, Cyprinidae). Rev. Fac. Ciên. Lisboa, 14, 2, pp. 151-400.
— 1968. — Os peixes de agua doce e a Zoogeografia da Peninsula Ibérica. Actual.
Biol., Lisbonne, 28 p.
— 1969a. — Sur les barbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord.
Bull. Mus. Hist. nal., Paris, 2e sér., 42, 1, 1970, pp. 141-158.
— 19696. — Sur un Cyprinidé nord-africain : Barbus issenensis ou Varicorhinus
issenensis ? Bull. Mus. Hist. nal., Paris, 2e sér., 42, 1, 1970, pp. 159-160.
Banarescu, P., 1964. — Fauna Republicii Populare Romîne. Pisces Osteichthyes,
13. Acad. Republ. Pop. Romîne, Bucuresti, 959 p.
Berg, L. S., 1932. — Übersicht der Verbreitung der Süsswasserfische Europas. Zoogeo-
graphica, 1, 2, pp. 107-208.
Bertin, L., 1951. — Ichthyogéographie de l’Afrique du Nord. C. B. Sont. Séances
Soc. Biogéog., n° 242, pp. 79-82.
— et C. Arambourg, 1958. — Ichthyogéographie. In : Traité de Zoologie,
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Darlington, P. J., 1948. — The geographical distribution of cold-blooded verte-
brates. Quart. Rev. Biol., 23, pp. 105-123.
— 1957. — Zoogeography : the geographical distribution of animais. Wiley, London.
Pellegrin, J., 1930a. — La faune ichthyologique dulçaquicole de la Péninsule Ibé¬
rique. C. B. Som. Séances Soc. Biogéog., n° 56, pp. 53-55.
— 19306. — Les barbeaux d’Espagne. Bull. Mus. Hist. nal., Paris, 2, 5, pp. 510-515.
Spillmann, C. J., 1961. — Poissons d’eau douce. Faune de France, n° 65. Lechevalier,
Paris, 303 p.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 857-863.
MASCAROPSOCUS, NOUVEAU GENRE
D'ECTOPSOCINAE DES ÎLES MASCAREIGNES
( Psocoptera : Peripsocidae )
Par A. BADONNEL et | J. V. PEARMAN 1
Le genre décrit ici est fondé sur une espèce inédite collectée par R. Paulian
à J’île Maurice et à Pile de la Réunion. Le matériel ayant été réparti entre les
deux auteurs, ils ont estimé qu’une note publiée en collaboration constituait
la forme de présentation la plus rationnelle.
Mascaropsocus n. g.
Espèce-type : M. splnicornis n. sp.
Genre de la sous-famille des Ectopsocinae, à dimorphisme sexuel caractérisé
par l’hypertélie des antennes du mâle, dont les quatre premiers articles portent
sur leur face dorsale externe, au lieu des soies habituelles, de fortes épines
noires, surtout développées sur fl (fig. 1).
Ailes (fig. 2). Antérieures à nervation caractérisée par une fourche radiale
étroite et plusieurs fois plus longue que son pédoncule très court, ses rameaux
presque parallèles ; premier segment libre de m très long et se détachant de cux
très en arrière du nodulus ; liaison r-m par une nervule courte et oblique ; marge
et nervures (sauf cu2) portant un seul rang de soies fortes. Postérieures à ner¬
vation normale (nervure transversale entre r et m très longue), mais pilosité
marginale couvrant le bord de toute la moitié distale à partir de l’apex de rx.
<$. Phallosome (fig. 4) symétrique, en ovale allongé ; corps membraneux ;
squelette sclérifié divisé en deux arcs par des articulations : un apical court
(édéage), présentant deux saillies de son bord interne, et un proximal (basal)
beaucoup plus long, formé de deux baguettes simples reliées par un fin liga¬
ment ; paramères externes délicats, spatulés, non en pointe aiguë ; pas de radula
différenciée en sclérites complexes, seulement deux arcs symétriques largement
arrondis, se touchant dans le plan de symétrie et prolongés par deux lobes mem¬
braneux.
$. Plaque subgénitale (fig. 9) prolongée par deux lobes latéraux ornés de
fortes soies, plus une petite languette médiane portant une soie subapicale.
Gonapophyses (fig. 10) : celles du segment 8 (valves ventrales) absentes ; celles
du segment 9 complètes, délicates, aplaties et soutenues par un axe bifurqué
faiblement sclérifié, la valve interne (dorsale) en forme de bec (profil commun
1. M. Pearman est décédé le 30 novembre 1970, au cours de l’impression de cette note. Sa dis¬
parition est une lourde perte pour l’étude des Psocoptères et sera douloureusement ressentie par tous
ses collègues. Ses collections et ses notes ont été déposées au British Muséum de Londres.
— 858 —
à la plupart des espèces d ’Ectopsocus), la valve externe en lobe incurvé (imitant
un boomerang) avec un rang de soies, dont quelques-unes très fortes et rigides
le long du bord postérieur.
Mascaropsocus spinosus n. sp.
La description qui suit s’applique aux exemplaires de la Réunion, parmi
lesquels ont été choisis holotype (<J) et allotype (Ç) ; seuls des mâles ont été
pris à l’île Maurice ; ils présentent avec ceux de la Réunion des différences qui
seront indiquées et discutées plus loin.
Coloration et Ç, séjour prolongé en alcool). — Tête et thorax brun marron.
Abdomen : entre base et clunium, chaque tergite traversé par une bande brune
sur fond pâle ; clunium, épiprocte et paraproctes rembrunis. Antennes, palpes
maxillaires (ceux-ci légèrement plus sombres apicalement) et pattes ocre. Ailes
(fig. 2) : antérieures jaunâtre presque uniforme (intensité variable) ou mon¬
trant une demi-lune plus pâle dans chacune des cellules marginales de jus¬
qu’à Ms ; une bande pâle sur cu2 ; nervures incolores, à l’exception de l’apex
des rameaux se terminant au bord apical, où elles sont brunes et bordées de
brun (quelques taches peuvent manquer) ; costa et bord postérieur du van-
nus 1 bruns ; — ailes postérieures pâles.
Morphologie. Caractères généraux et Ç). — Tête aussi large que le méso¬
thorax ; yeux petits (plus grands chez le <J), latéraux ; antennes (voir ci-des¬
sous). Lacinia bidentée (fig. 7), le développement relatif des dents présentant
des variations assez notables d’un individu à l’autre. Pilosité de la tête et du
mésothorax hirsute, poils de deux dimensions et plus denses sur la tête ; méta-
thorax glabre. Abdomen à pilosité courte, fine et serrée. Ailes antérieures :
secteur du radius avec rapport fourche/pédoncule variant de 6/1 à 16/1. Pattes
postérieures : basitarsus à 13-14 cténidiobothries. Apex abdominal : épiprocte
à apex tronqué arrondi, sa pilosité variable, la disposition la plus complète
représentée figure 5 ; paraproctes à pilosité également variable (avec tendance
à être plus réduite chez le fig. 5), paraissant se composer typiquement de
trois longues soies transversales, submédianes, avec quelques soies moins longues
dispersées et un champ de poils courts près de l’apex ; deux cônes marginaux
accolés (fig. 6), à développement relatif variable ; disque sensoriel à 7 tricho-
bothries et un petit sensille trichode.
Caractères sexuels. — Antennes : épines en nombre variable ; 7-10 sur
f1: 0-2 sur f2 ; formule typique probable : 8 sur /j, 2 sur f2.
Phallosome 2. Particularités de la structure (pour les lettres entre paren¬
thèses, voir la figure 4, IR). 1 : Squelette (5a) de l’arc apical grêle, à bordure
externe (B) fine, hyaline, d’apparence crénelée (par suite de rétraction après
montage ?) ; bord interne prolongé de chaque côté, d’abord par une saillie
triangulaire (T) faiblement sclérifiée et à apex membraneux, puis par une lame
fusiforme (L) qui s’articule avec une petite apophyse distale de l’arc basal,
le squelette lui-même s’étendant latéralement pour fusionner avec la mem-
1. Nomenclature de Snodgrass (1935) ; d’après celle-ci, cu2 correspondrait à une postcubitale.
2. Par suite de sa fragilité, il est difficile d’extraire l’organe sans l’endommager ; en outre, à cause
de plis et de recouvrements de la membrane incolore, on n’observe en microscopie normale qu’une
image imparfaite des détails, visibles seulement en contraste interférentiel.
Fig. 1-7. — Mascaropsocus spinosus n. gen., n. sp., <$.
1, base de l’antenne ; 2, ailes droites ; 3, hypandrium ; 4, phallosome : IR, <$ de l’île de la Réunion ;
IM, <$ de l’île Maurice (explications dans le texte) ; 5, apex abdominal, moins le paraprocte droit :
6, cônes hyalins marginaux d’un paraprocte (X 900,) ; 7, apex de la lacinia (X 650). Échelles A,
860 —
brane phallique près de la base des paramères. 2 : paramères externes ( P ) inco¬
lores, raccordés au corps membraneux. 3 : fente transversale (F), lèvre de l’ori¬
fice endophallique. 4 : sclérites radulaires (R) symétriques, prolongés par deux
expansions ( E ) subapicales, membraneuses, terminées en pointe. 5 : baguettes
( Sb ) de l’arc basal présentant chacune un épaississement coudé au point d’ar¬
ticulation avec l’arc distal.
Hypandrium (fig. 3) à bord libre anguleux, avec coloration caractéristique.
Apex abdominal : dernier tergite à surface sans particularités visibles.
$. Antennes sans épines, celles-ci remplacées sur /j et f2 par un nombre
équivalent de soies longues (fig. 8).
Gonapophyses du segment 9 : nombre de soies fortes de la valve externe
variant de 3 à 6 ; toujours une très longue soie subapicale. Spermapore simple,
non entouré par une zone sclérifiée.
Fig. 8-10. — Mascaropsocus spinosus n. gen., n. sp., $.
8, base de l’antenne ; 9, plaque subgénitale ; 10, gonapophvses gauches, vue ventrale. Échelles A, B
100 ix.
Dimensions. — Étant donné l’état du matériel, les auteurs ont limité les
données aux longueurs des ailes antérieures, celles-ci étant les éléments le moins
affectés par la méthode de conservation des insectes.
Ailes antérieures, longueur en mm (minimum-maximum) : 1,86 — 2,23 ;
$. 1,93 — 2,16.
Origine. — - Ile de la Réunion : Bebour, 1 Ç ; Belouwe, 6 exemplaires (<J et
Ç) ; Plaine des Cafres, 8 exemplaires (<$ et Ç) ; au total 6 9 Ç.
Répartition du matériel. Holotype (<J n° 3) et allotype (Ç n° 6), en alcool,
seront déposés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris ; — para-
types ^ : n° 1, sur lame (J.V.P.), n° 2, sur 2 lames (A. B.) ; n° 4, en alcool, sera
déposé au British Muséum à Londres ; n° 5, en alcool (A. B.) ; n° 6, en alcool,
861 —
sans abdomen (J.V.P.) ; — paratypes $ : n° 1 à 4, sur lames (J.V.P.) ; n° 5,
sur 2 lames (A. B.) ; n° 7, en alcool (British Muséum, Londres) ; n° 8, en alcool
(A. B.) ; n° 9, en alcool, sans abdomen (J.V.P.).
Exemplaires de l’île Maurice
Se distinguent de ceux de l’île de la Réunion par les caractères suivants :
Coloration en général plus intense, les antennes et les palpes étant brun ocre et les
ailes plus foncées.
Phallosome (fig. 4, IM) à édéage robuste, plus nettement sclérifié (y compris les
saillies triangulaires) et se terminant en pointe latéralement après s’être élargi en
lame vers l’intérieur ; lamelle fusiforme (L) délicate, faiblement sclérifiée à son point
d’articulation avec la baguette de l’arc basal ; extrémité distale de celle-ci non coudée
en angle net, mais légèrement incurvée et aiguë.
Apex abdominal (fig. 5) : bord postérieur du dernier tergite montrant un petit
bourrelet médian précédé par trois petits mamelons faiblement marqués.
Ailes antérieures : longueurs en mm 1,86 et 1,89 ; secteur du radius : rapport fourche/
pédoncule égal à 41/4 /I et 6 1/2 /l.
Origine. — Ile Maurice, forêt Macabée, janvier 1950, 2 mâles, disséqués et
montés partiellement sur lames (collection Badonnel).
Discussion
Mascaropsocus s’écarte des genres Ectopsocus et Ectopsocopsis par les spécia¬
lisations indiquées dans la diagnose, et dont certaines demandent à être dis¬
cutées.
1. L’ornementation d’épines des antennes du mâle est inconnue jusqu’à
présent chez les autres espèces d’Ectopsocinae.
2. Ailes antérieures : encore que le départ du tronçon distal de m en arrière
du nodulus soit un fait exceptionnel dans la sous-famille, il n’est pas rare chez
d’autres Psocoptères. Mais ce qui importe davantage, c’est la quasi égalité des
longueurs des segments m eu et m libre ; cette égalité, jointe à la position
vers la base de l’aile du point de séparation de ces nervures, est normale en
dehors des Eupsocida ; on peut donc considérer ce caractère comme un trait
archaïque conservé chez Mascaropsocus. Quelques espèces d’ Ectopsocus ont un
pédoncule de fourche radiale raccourci, mais il n’est pas alors réduit à un degré
aussi important que chez M. spinosus, sa plus courte longueur étant environ
un tiers de celle de la fourche (voir E. separatus Thornton & Wong, 1968, Micro¬
nésie). Il est enfin intéressant de remarquer que la cellule de la fourche radiale
(i?2+3), bien qu’elle soit étroite, conserve vis-à-vis des cellules de la médiane
le rapport qu’elle montre d’ordinaire, à de rares exceptions près, dans toute
la sous-famille (aire de i?2+8 égale à — ou plus grande que — celle de M1 et
M2 réunies).
Ailes postérieures. L’existence de la pilosité sur toute la moitié distale de la
marge de l’aile peut aussi être interprétée comme un caractère archaïque ;
chez les autres Ectopsocinae, on ne trouve de poils (quand ils existent) qu’entre
les apex des rameaux de la fourche, à l’exception d ’ Ectopsocus hirsutus Thorn¬
ton, 1962, où ils commencent à l’apex de rv mais on n’en trouve jamais sur la
— 862 —
marge postérieure ; de même, la grande longueur de la nervure transverse entre
r et m paraît aussi être un trait primitif.
3. Le phallosome du mâle s’accorde avec la structure fondamentale de cet
organe chez la plupart des Psoques, où il se compose d’un édéage en arc soutenu
par deux baguettes flanquées chacune d’un paramère en spatule, comme chez
Mascaropsocus. Cette conformation contraste avec la disposition commune à
l’ensemble des Ectopsocinae, où l’arc de l’édéage — quand il est reconnais¬
sable — est indépendant des sclérites auxquels s’articulent des paramères
aigus. De plus, les deux sclérites en arc de la radula de Mascaropsocus sont très
dissemblables des pièces nombreuses, complexes et dissymétriques qui sont
habituelles dans la sous-famille. En somme, la structure du phallosome de Mas¬
caropsocus suggère, au point de vue phylogénétique, un état plus généralisé
(plésiomorphe) que chez les autres Ectopsocinae.
4. Quant à la femelle, la forme de la valve externe des gonapophyses du
segment 9 paraît correspondre aussi à une modification subie par ce lobe et
rappelant le profil en fer de hache de certains Elipsocides ; par contre, cette
valve montre chez les espèces d ' Ectopsocus un état de régression qui se traduit
par sa forme en saucisse plus ou moins étroite.
L’absence des valves ventrales singularise aussi Mascaropsocus ; on ne la con¬
naît que chez Ectopsocus vachoni Bad., 1945, dont tous les autres caractères
sont ceux à’ Ectopsocus s. str.
La languette médiane de la plaque subgénitale a l’apparence d’un trait dis¬
tinctif ; il est possible qu’elle représente seulement un développement hyper-
télique du lobule médian existant chez plusieurs espèces d’ Ectopsocus, et dont
E. marginatus Th. & W., 1968, montre la condition la plus proche de celle de
spinosus, car on y trouve aussi la soie préapicale.
En conclusion, le nouveau genre offre un exemple de ségrégation ayant abouti
à la création d’une forme mégaendémique typique de faune insulaire. Il réalise
une mosaïque de caractères archaïques (structure du phallosome, forme des
valves dorsales, nervation et pilosité des ailes) associés à des caractères évolu¬
tifs, les uns régressifs (absence des valves ventrales des gonapophyses et du peigne
abdominal du <J), d’autres au contraire hypertéliques (épines des antennes du
^ et longueur exagérée de fv lobule médian de la plaque subgénitale Ç), tandis
que le fond même de la morphologie commune aux Ectopsocinae n’a pas été
touché par ces variations.
Les différences observées entre les mâles des îles Maurice et de la Réunion
conduisent à penser que l’isolement géographique a pu aboutir à la différencia¬
tion de deux taxons distincts ; l’absence de femelles mauriciennes, l’insuffi¬
sance numérique des exemplaires étudiés et l’état de conservation de ceux-ci
contraignent les auteurs à poser la question sans lui apporter de réponse actuel¬
lement.
Summary
Mascaropsocus dénommâtes a new genus in the Ectopsocinae typified by a species
apparently endemic in the Mascarene Islands of Reunion and Mauritius. It is well
difïerentiated from other known généra in the family by a distinctive arrangement
of the venation of the fore wings and by novel genitalic features in both sexes as well
863
as by secondary sexual dimorphism resulting from the development of strong black
spines on the antennae of the male. Slight différences in the genitalia of males on the
separate islands suggest that some tendencies towards infraspeciation may be evolv-
ing in isolation.
Laboratoire de Zoologie, Arthropodes, du Muséum, Paris.
Zoological Muséum, T ring, Herts., Angleterre.
TRAVAUX CITÉS
Badonnel, A., 1945. — Contribution à l’étude des Psocoptères du Maroc. Voyage de
L. Berland et M. Vachon. Rev. Fr. ent., 12, pp. 31-50.
Snodgrass, E. R., 1935. — Principles of Insect Morphology. New York.
Thornton, I. W. B., 1962. — The Peripsocidae (Psocoptera) of Hong Kong. Trans.
R. Ent. Soc. Lond., 114, 9, pp. 285-315.
— & S. K. Wong, 1968. — The Peripsocide Fauna (Psocoptera) of the oriental
Région and the Pacific. Pacif. Ins. Monogr., 19, pp. 1-158.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 864-871.
LES OPILIONS CYPHOPHTHALMES CAVERNICOLES
Notes sur Speleosiro argasiformis Laurence
Par C. JUBERTHIE
La répartition géographique des deux sous-familles, Stylocellinae et Siro-
ninae, que renferment les Opilions Cyphophthalmes est différente et très carac¬
téristique : les Stylocellinae habitent les régions tropicales et équatoriales du
globe (Amérique, Afrique, Insulinde), et les Sironinae les zones tempérées de
l’Hémisphère nord (U.S.A., Europe, Asie) et de l’Hémisphère sud (Chili, Afrique
du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande). Trois espèces font cependant excep¬
tion ; chez les Sironinae, les deux espèces du genre Pettalus Thorell qui habitent
Ceylan, mais ceci correspond à une répartition primaire gondwanienne ; et chez
les Stylocellinae, Paramiopsalis ramulosus Juberthie, du nord du Portugal
(% 1).
Les Cyphophthalmes sont des Opilions primitifs typiquement endogés. En
pays tempéré humide à sol peu perméable, ils peuvent vivre tout au long de
l’année dans les horizons superficiels des biotopes humides. En zone karstique,
ils ne sont récoltés, dans les horizons superficiels du sol, sous les pierres ou
sous les souches de bois mort, qu’en période pluvieuse ; en période de sécheresse
ils s’enfoncent.
Quelques espèces ont peuplé le milieu souterrain des zones tempérées boréales
et australes. Ce sont exclusivement des Sironinae. Le fait que seule la lignée
des zones tempérées ait peuplé les grottes et que les deux lignées, tropico-équa-
toriales et tempérées, se soient différenciées très tôt, vraisemblablement bien
avant le creusement des grottes qu’elles ont ensuite conquises, montre que les
formes cavernicoles ne sont pas les restes d’une faune tropicale ainsi que Kra-
tochvil (1958) en a émis l’hypothèse, car elles appartiendraient dans ce cas
aux Stylocellinae. On peut, sn revanche, émettre l’hypothèse que la karstifi¬
cation, en faisant disparaître les sols superficiels qui correspondaient aux bio¬
topes originels, a provoqué l’enfoncement sur p’ace de certaines espèces, tandis
que d’autres non soumises à ces conditions sont restées endogées.
En Europe, les six espèces cavernicoles recensées sont balkaniques (Yougos¬
lavie et Bulgarie), c’est-à-dire qu’elles sont localisées dans une région où la
karstification est intense et certaines saisons très sèches. Ce sont en Yougos¬
lavie : Siro gjorgjevici Hadzi, 1933, d’une grotte de la région de Skoplje ; Siro
silhavyi Kratochvil, 1937, de la grotte Vilina pecina près de Gruda dans le
Konavljko polje ; Siro minutus Kratochvil, 1937, d’une grotte près de Maliora
à l’est du Konavljko polje ; Siro teyrovskyi Kratochvil, 1937, de la grotte de
Velika spilja dans l’île de Mljet ; et Siro noctiphilus Kratochvil, 1940, de la
grotte Uranjaca en Dalmatie centrale près de Kotlenice à Test du Mosor planina ;
en Bulgarie, Tranteeva paradoxa Kratochvil, 1958, de la Rusovata pescera près
de Gradesvnica.
— 866 -
A la limite nord de cette région, dans les zones karstiques boisées de Slo¬
vénie, se récolte une espèce voisine, normalement endogée, Siro duricorius duri-
corius Joseph, 1868, qui a été cependant trouvée en premier dans une des grottes
de la Carinthie et qui peut se récolter parfois sous terre.
Les régions plus nordiques ou plus humides (Autriche, Pologne, Massif Cen¬
tra] et Limousin) ne sont peuplées en revanche que par des espèces endogées.
En Afrique du Sud, une espèce a été décrite de la grotte Wynberg dans la
montagne de la Table près de la ville du Cap ; il s’agit de Speleosiro argasiformis
Lawrence, 1931, dont les plus proches parents sont les Sironinae sud-africains
du genre Purcellia et qui appartient à une lignée gondwanienne (Juberthie,
1970). C’est l’équivalent austral des Sironinae cavernicoles européens.
La révision des genres de Sironinae (1970) m’a conduit à utiliser certains
caractères morphologiques qui n’étaient pas donnés dans la description origi¬
nale précise de S. argasiformis. Les descriptions morphologiques et anatomiques
de ce travail n’ont donc pour but que de compléter les descriptions originales.
Corps (fig. 2)
Speleosiro argasiformis appartient à la lignée gondwanienne par la position
des tubercules des glandes odorantes et par la présence de deux types de dents
au doigt mobile des chélicères.
Les tubercules des glandes odorantes sont, en effet, implantés sur la face dor¬
sale du prosoma, et, vus de dessus, ils ne se projettent pas sur les bords laté¬
raux du prosoma. Ils sont relativement bas et leur orifice est rejeté vers l’ar¬
rière.
— 867 —
Le doigt mobile des chélicères présente cinq grosses dents apicales, suivies
de 13 à 14 dents plus petites et contiguës, comme Lawrence (1931) l’a déjà
indiqué.
Le bord antérieur du prosoma présente deux carènes longitudinales, dans le
prolongement du bord externe des chélicères qui s’enchâssent dans la partie
médiane du prosoma, nettement excavée. Le bord postérieur de l’opisthosoma
est arrondi chez la femelle, échancré chez le mâle au niveau du tergite VIII.
La ligne médio-longitudinale fait défaut.
La corona analis (lig. 3) est conforme à la description originale. Différente
dans les deux sexes, elle se caractérise chez la femelle par le sternite 8, libre,
et le sternite 9 et le tergite IX soudés, et chez le mâle par les sternites 8 et 9
et le tergite IX libres, le tergite IX étant entier. Le clapet anal du mâle est en
forme de gouttière longitudinale et porte sur chacun des flancs un bouquet
de poils, orientés vers l’axe médian, et qui s’enchevêtrent et s’enroulent sur
eux-mêmes.
Les glandes anales du mâle débouchent par un orifice unique, impair et
médian, sur le tergite IX (fig. 3).
Fig. 3. — Corona analis du mâle.
S. 8, S. 9, T. IX, T. X. ; sternites 8 et 9 et tergites IX et X ; O. ; orifice des glandes anales.
Appendices
Les chélicères sont longues sans arête dorsale transverse (fig. 4). Le pédipalpe
a un tibia un peu plus long que le tarse, et son trochanter est dépourvu de
processus ventral.
Les pattes sont longues et exceptionnellement fines ; le tarse de la patte I
est cinq fois aussi long que large et l’article distal du tarse de la patte II du
mâle est six fois aussi long que large.
Il n’y a cependant pas allongement relatif des appendices chez cette espèce
cavernicole ; en effet, le rapport longueur de la PI du mâle (7,5 mm) — longueur
du corps (4,7 mm) donne un résultat identique à celui obtenu avec les diffé-
— 868 —
rentes espèces du genre Siro, qu’elles soient cavernicoles ou endogées, tel que
nous l’avons établi (1964, fig. 41).
La patte I (fig. 5a) et la patte II possèdent un métatarse orné de mamelons
sur son tiers basal et dorsal ; le reste du métatarse et le tarse sont lisses. Le tarse
est incurvé dorsalement ; il est couvert ainsi que le métatarse de faux poils cou¬
chés, et orné de nombreux poils ; il porte sur sa face dorsale une dizaine de
solénidions et le processus sensitif habituel, subapical ; il présente sur ses faces
ventrales et ventro-latérales une brosse plantaire formée de poils courts et raides.
Les pattes III et IV ont un métatarse orné de mamelons sur toute sa surface
et un tarse lisse, dépourvu comme toujours de solénidions et de processus sen¬
sitif.
Le tarse IV du mâle (fig. 5b) est bisegmenté, contrairement à celui de la
femelle. L’apophyse de la glande tarsale est portée par l’article basal ; elle est
prolongée au-delà de l’orifice de la glande par une courte lame et porte à sa
base, face antérieure et externe, quatre poils courts.
Pénis (fig. 6)
Le pénis est court, large, peu chitinisé comme celui des autres Cyphoph-
thalmes. Sa partie basale est relativement développée, tandis que son lobe
apical est réduit.
Partie basale. L’extrémité de sa face dorsale porte une demi-couronne de
14 poils disposés symétriquement par rapport à l’axe médian ; de chaque côté,
ces poils se répartissent en un groupe de trois près de l’axe médian (nos 1, 2
et 3) et en un groupe de quatre implantés sur un lobe latéral (nos 4 à 7) ; ces
poils sont longs et leur partie basale est en forme de lame. Du côté gauche,
un poil surnuméraire, très court, est implanté sur le spécimen à notre dispo¬
sition.
L’extrémité de la face ventrale porte quatre poils, longs, paramédians, dis¬
posés symétriquement de part et d’autre du plan sagittal.
— 870 —
Partie apicale. Elle est composée de la face dorsale à la face ventrale par les
éléments suivants :
— deux longs doigts mobiles ( digites mobiles) fortement arqués vers l’exté¬
rieur, et implantés de part et d’autre de l’orifice génital, et ornés de quelques
denticules ;
— un lobe médian, réduit, arrondi et lisse ;
— un lobe apical court, échancré et bifide, portant de chaque côté trois longs
poils.
Laboratoire souterrain du C.N.R.S. , 09-A loulis
et Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
Muséum national d' Histoire naturelle, 75- Paris.
— 871
BIBLIOGRAPHIE
Juberthie, C., 1964. — Recherches sur la biologie des Opilions. Ann. Spéléo., 19, 1,
pp. 1-238.
— 1970. — Les genres d'Opilions Sironinae (Cyphophthalmes). Bull. Mus. Hist.
nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1371-1390.
Lawrence, R. F., 1931. — The Harvest-spiders (Opiliones) of South Africa. Ann.
S. Afr. Mus., 29, 2, pp. 341-508.
Kratochvil, J., 1958. — Die Hôhlenweberknechte Bulgariens (Cyphophthami und
Laniatores). Prace, 9, pp. 372-377.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 872-880.
CONTRIBUTION À LA CONNAISSANCE
DE LA FAMILLE DES TRIAENONYCHIDAE
DU CHILI ( OPILIONS LANIATORES)
I. Description du nouveau genre Chilenuncia
et remarques sur Vécologie et la répartition géographique
des espèces chiliennes de la famille.
Par A. MUNOZ CUEVAS
La présence au Chili de la famille des Triaenonychidae a été signalée pour la
première fois par Sôrensen en 1886. Par la suite, se basant sur la morphologie
du sternum, Roewer (1914) distingua trois sous-familles. En 1954, Forster
jugeant insuffisant ce caractère sternal pour séparer les trois sous-familles,
réduisit leur nombre à deux : Triaenonychinae et Soerensenellinae, en prenant
pour base la morphologie des griffes et les modalités de ponte chez les femelles.
Ainsi, la sous-famille Triaenonychinae se caractérise par des branches latérales
aux griffes des 3e et 4e paires de pattes plus petites que la branche médiane ;
en outre, les œufs sont pondus isolément ou en petits amas et la femelle les
abandonne aussitôt. Dans la sous-famille des Soerensenellinae, les branches
latérales aux griffes des 3e et 4e paires de pattes sont de la même longueur ou
plus longues que la branche médiane. Les œufs sont groupés et protégés par
la femelle jusqu’à l’éclosion. Forster, se basant sur la morphologie sternale,
divise la sous-famille des Triaenonychinae en trois tribus : Adaenini, Triaeno-
nychini et Triaenobunini. Il crée une nouvelle famille : Synthetonychidae, bien
différenciée de la famille Triaenonychidae par la morphologie des griffes. Le
remaniement taxonomique adopté par Forster a été accueilli différemment
par les auteurs qui étudient cette famille. Ainsi, Ringuelet (1959) dans son
ouvrage sur les Opilions de l’Argentine n’admet pas la division de la famille
Triaenonychidae en deux sous-familles, mais reconnaît par contre les tribus
créées par Forster. Le genre Triaenonyx se caractérisant par les branches
latérales des griffes égales ou plus longues que la branche médiane, la sous-
famille Soerensenellinae serait, selon Ringuelet, synonyme de Triaenonychinae.
A cela, nous devons objecter que, chez les spécimens du genre Triaenonyx que
nous avons étudiés, les 3e et 4e paires de pattes ont des griffes dont la branche
médiane est beaucoup plus grande que les branches latérales. Les deux sous-
familles se justifient donc, bien que Lawrence (1959), dans son étude de la
faune malgache, maintienne la séparation de la famille en trois sous-familles
selon les critères de Roewer et n’adopte pas la classification de Forster. De
même Hickman (1958), dans son travail sur les Opilions de Tasmanie, adopte
l’ancienne division en trois sous-familles mais émet quelques réserves.
Considérant que les caractères admis par Forster sont d’ordre biologique
— 873
aussi bien que d’ordre strictement morphologique, nous suivrons dans notre
étude de la faune du Chili les catégories systématiques créées et définies par
cet auteur.
Liste des Opilions Triaenonychidae du Chili
Sous-famille Triaenonychinae Pocock, 1903
Tribu Triaenonychini Pocock, 1903
Diasia michaelseni Sorensen, 1902 : Valdivia, Putalba.
Triaenonyx rapax Sorensen, 1886 : Villarica, Coipue.
Triaenonyx chilensis Sorensen, 1902 : Puerto Montt.
Triaenonyx valdiviensis Sorensen, 1902 : Valdivia, Putalba, Corral, Santiago
Quebrada Macul, Puerto Aysen.
Triaenonyx dispersus Roewer, 1914 : Temuco, Valdivia, Puerto Montt, Cauquenes,
San Vicente.
Triaenonyx corralensis Roewer, 1914 : Corral Valdivia.
Triaenonyx arrogans Soares, 1968 : Concepcion.
Nuncia americana Roewer, 1961 : Chepu Chiloe.
Parattahia chilensis Soares, 1968 : Concepcion.
Triaenonychoides cekalovici Soares, 1968 : Concepcion.
Matériel
L’abondant matériel d’Opilions collecté par M. T. Cekalovic, Conservateur
du Musée de l’Université de Concepcion au Chili, nous permettra d’approfon¬
dir la connaissance d’un groupe qui, jusqu’à présent, n’a pu être étudié que
sur quelques exemplaires isolés. Dans cette note nous nous proposons d’étudier
la présence d’un nouveau genre ; ce genre a des affinités certaines avec le Nuncia
de Nouvelle-Zélande, ainsi qu’avec les genres apparentés au Nuncia de Tas¬
manie et de Madagascar.
Nous dédions l’espèce Chilenuncia donosoi à M. le Professeur Roberto Donoso,
Directeur du Département de Zoologie de l’Université de Concepcion.
Collection Université de Concepcion, tube 3754, 2 (J, 5 $. Province de Maule,
Station Tregualemu ; matériel humicole.
Les animaux que nous avons étudiés se différencient du genre Nuncia par
certains caractères d’ordre générique, dont les plus importants sont les sui¬
vants :
— chez Chilenuncia, le calcanéum du mâle et de la femelle sont échancrés dorsa-
lement ;
— le premier article de la chélicère est pourvu d’une forte apophyse apicale ;
— le tarse de la patte-mâchoire est fortement aplati dorso-ventralement ;
— la morphologie du pénis de Chilenuncia ne correspond à celle d’aucun des sous-
genres de Nuncia.
Chilenuncia n. g.
Type : Chilenuncia donosoi
Tubercule oculaire avec une petite épine ou processus vertical, placé près du bord
antérieur du prosoma. Corps orné de petits granules épars. Aire postérieure au tuber-
874 —
cule oculaire bombé, avec deux rangées de tubercules. Aires du scutum mal définies.
Premier article de la chélicère avec une forte apophyse apicale. Fémur des pattes-
mâchoires fortement armé chez le mâle comme chez la femelle. Tarse de la patte-
mâchoire fortement aplati dorso-ventralement. Calcanéum beaucoup plus court que
l’astragalus et échancré dorsalement chez les deux sexes. Stigmate respiratoire libre.
Formule tarsale : 3-6-4-4 chez les deux sexes.
Chilenuncia donosoi n. sp.
Description du çj type
Coloration jaune roux, finement chagriné de noir.
Face dorsale (fig. 1). Bord antérieur du prosoma orné de trois protubérances.
Tubercule oculaire avec une petite épine ou processus vertical, placé près du
bord antérieur du prosoma. Aire postérieure au tubercule oculaire bombée,
avec deux rangées de 3 ou 4 tubercules. Toute la face dorsale du corps fine¬
ment granulée. Aires du scutum faiblement marquées. Tergites libres pourvus
d’une rangée de tubercules arrondis. Opercule anal sans ornementation.
Face ventrale (fig. 2-3-4). Toute la face ventrale du corps finement granulée.
Hanche 1 fortement recourbée et ornée de deux gros tubercules arrondis, placés
sur le milieu et sur son bord antérieur. Hanche 2 ornée de plusieurs tubercules
sur son bord externe. Cette hanche possède une formation chitineuse recourbée
en face de l’ouverture de la glande répugnatoire. Hanche 3 sans ornementation.
Hanche 4 avec deux grosses apophyses aux angles antérieur-externe et posté¬
rieur-externe. Cette hanche possède trois tubercules moyens en face du stig¬
mate respiratoire. Les sutures entre les hanches 2 et 3 et 3 et 4 sont renforcées
par la présence de formations chitineuses dentiformes.
Stigmate respiratoire libre.
Pattes-mâchoires (fig. 7-9). Trochanter pourvu dorsalement d’un tubercule
arrondi. Fémur renflé dorsalement et orné de cinq tubercules. Ventralement,
près de la base de l’article, se trouve une apophyse double bien développée et,
presque en son milieu, une apophyse simple. Face interne du fémur parsemée
de tubercules.
Patella recourbée et ornée sur sa face interne d’un tubercule moyen.
Tibia (fig. 9) large, présentant sur sa face inférieure deux rangées de tuber¬
cules et épines, une interne et une externe. La rangée interne se compose de
deux cornes recourbées et dirigées vers l’avant. La rangée externe possède
trois petites cornes.
Tarse (fig. 9) fortement aplati dorso-ventralement, plus large à la base qu’à
l’extrémité. Il présente deux rangées de tubercules sur sa face inférieure ; chaque
rangée est composée de trois tubercules ornés d’une forte épine.
La griffe est lisse et recourbée.
Chélicère (fig. 5). Article basal avec une apophyse sur son bord antérieur.
Son bord inférieur présente un tubercule arrondi au milieu du segment. Le
deuxième article présente sur son bord antérieur quelques tubercules triangu¬
laires.
Pattes ambulatoires (fig. 11-24). Pattes non armées, sauf le trochanter et le
fémur de la première patte qui présentent plusieurs tubercules arrondis dor¬
salement et ventralement. Fémurs 1, 2 et 4 droits, fémur 3 incurvé ventra¬
lement.
Fig. 1-12. — Chilenuncia clonosoi n. sp.
1, profil du prosoma du <$, X 12,8 ; 2, hanche de la première patte ambulatoire du cî, X 12,8 ; 3,
hanche de la deuxième patte ambulatoire du <$, X 12,8 ; 4, extrémité externe de la hanche 4 du <$
et stigmate respiratoire, X 44,8 ; 5, chélicère du S, X 12,8 ; 6, chélicère de la $, X 12,8 ; 7, tro¬
chanter et fémur de la patte-mâchoire du S, X 12,8 ; 8, trochanter et fémur de la patte-mâchoire
de la $, X 12,8 ; 9, tibia et tarse de la patte-mâchoire du <£, X 12,8 ; 10, tibia et tarse de la patte-
mâchoire de la $, X 12,8 ; 11, fémur de la première patte ambulatoire du çj, X 16 ; 12. fémur
de la troisième patte ambulatoire du <$, X 16.
Fig. 13-27. — Chilenuncia donosoi n. sp.
13, patella de la première patte ambulatoire du (J, X 16 ; 14, patella de la deuxième patte ambula¬
toire du çj, X 16 ; 15, patella de la troisième patte ambulatoire du X 16 ; 16, patella de la
quatrième patte ambulatoire du <$, X 16 ; 17, métatarse de la première patte ambulatoire du
X 12,8 ; 18, métatarse de la deuxième patte ambulatoire du <$, X 12,8 ; 19, métatarse de la
troisième patte ambulatoire du X 12,8 ; 20, métatarse de la quatrième patte ambulatoire du
<2, X 12,8 ; 21, tarse de la première patte ambulatoire, avec l’indication de l’implantation des
solénidions. Cercle clair <J, cercle hachuré $, X 32 ; 22, tarse de la deuxième patte ambulatoire,
X 32 ; 23, tarse de la troisième patte ambulatoire, X 32 ; 24, tarse de la quatrième patte ambu¬
latoire, X 32 ; 25, pénis, X 20 ; 26, glans pénis, X 80 ; 27, ovipositeur, X 32.
— 877 —
Métatarse divisé en astragalus et calcanéum. Le calcanéum toujours plus petit
et échancré dorsalement. Les calcaneums des première et troisième pattes ambu¬
latoires sont plus petits et sensiblement de la même longueur. Le calcanéum
le plus long est celui de la deuxième patte ambulatoire.
Tarse. Formule tarsale 3-6-4-4. Cette espèce possède des poils différenciés
sur la surface du tarse, appelés solénidions baculiformes. Les pl, p3 et p4 pos¬
sèdent un solénidion sur le premier article du tarse. La p2 n’en possède pas.
Les griffes des première et deuxième paires de pattes sont lisses et recour¬
bées. Les griffes des 3e et 4e paires portent deux petites griffes latérales.
Pénis (lig. 25-26). Le pénis a la même structure générale que chez les autres
Triaenonychidae, néanmoins le glans diffère radicalement des genres connus.
Clans pénis. La description qui suivra se comprend dans le sens basal-apical.
La pièce (1) indique deux ailerons de position latérale, dirigés vers l’arrière.
Ils sont placés dans la constriction à la base du glans. La pièce (2) est formée
d’une structure en forme de V ouverte vers l’avant. Par (3) nous signalons
le bouclier et son armature d’épines : quatre de chaque côté de la ligne médiane.
Le glans se continue par une pièce en forme de tulipe (4) qui ferme dorsalement
le glans. La pièce (5), de position médiane, contient le canal séminal en son
milieu.
Description de la femelle (fig. 6-8-10)
Assez semblable au mâle, elle en diffère par la taille, par la forme arrondie
de la partie postérieure du corps et par le nombre et la disposition des soléni¬
dions baculiformes. Chez la femelle, comme l’indiquent les figures 21 à 24 et
le tableau III, les solénidions sont présents sur tous les tarses.
Ovipositeur : l’ovipositeur est un organe allongé, non divisé, d’aspect mou
et aux parois déformables. Tout autour de l’orifice terminal, il y a une rangée
d’épines disposées en quatre groupes et dirigées vers le milieu. Les épines, au
nombre de 16, se croisent au milieu de l’orifice terminal (fig. 27).
Tableau I. - — Chilenuncia donosoi sp. nov.
— 878 —
Tableau II. — Rapport de longueur de l’astragalus et du calcanéum
Distribution géographique
Selon la carte écologique du Chili élaborée par di Castri (1968), les Triae-
nonychidae se répartissent jusqu’à présent dans les zones à tendance méditer¬
ranéenne et dans la zone à tendance océanique. La zone méditerranéenne s’étend
du 25e parallèle S jusqu’au sud du 40e. Cette zone est divisée par l’auteur en
différentes régions allant du nord au sud, à savoir : une région m. peraride,
une région m. aride, une région m. semi-aride, une région m. sub-humide, une
région m. humide et une région m. perhumide.
La zone méditerranéenne se fond au nord dans le désert et au sud dans la
forêt valdivienne. Cette zone très étendue est assez homogène du point de vue
thermique, mais elle comporte tous les degrés d’aridité, de douze mois à un seul
mois de sécheresse.
La zone à tendance océanique comprend tout le territoire austral du Chili,
de la limite sud de la zone méditerranéenne à la Patagonie, la Terre de Feu,
l’île Navarino et le Cap Ilorn. Cette zone a été divisée en : région oc. à influence
Distribution géographique
• Diasia michaelseni
ONuncia americana
®Parattahia ch i lensis
® T r i a e no n y c h o i d e s cekalovici
A C hile nun cia donosoi
■ Triaenonyx rapax
0Triaenonyx chilensis
0§Triaenonyx valdiviensis
«Tria enonyx dispersus
@Triaenonyx corralensis
WT riaenonyx arrogans
Fig. 28. — Carte de répartition géographique des Triaenonychidae.
— 880 —
méditerranéenne, région oc. tempérée froide, région oc. subantarctique et région
oc. transandine.
Ainsi, les Triaenonychidae connus du Chili se répartissent-ils de la région
méditerranéenne semi-aride ( Triaenonyx valdiviensis , Quebrada Macul, San¬
tiago), jusqu’à la région océanique tempérée froide ( Triaenonyx valdiviensis,
Puerto Aysen). La distribution géographique de T. valdiviensis, compte tenu
des deux stations extrêmes signalées par Ringuelet (1959) à Puerto Aysen
et Quebrada Macul, représente l’espèce de valence écologique la plus ample.
Le classement fait par Di Castri (1968) des biocénoses chiliennes en trois
types primaires nous permet de penser que les Triaenonychidae correspondent
au type océanique que cet auteur appelle valdivien et qu’on rencontre sous sa
forme classique dans les régions océanique à influence méditerranéenne et océa¬
nique tempérée froide. Vers le nord, il occupe la plus grande partie de la région
méditerranéenne perhumide et remonte ainsi par une langue discontinue sur
la Cordillère de la Côte jusqu’à la région m. aride, et par une bande pré-andine
à hivers tempérés jusqu’aux régions m. humide et sub-humide. Au sud, ce
type déborde vers le bois de transition transandine et la forêt magellanique,
phénomène que cet auteur explique comme une dégradation continentale par
le froid des biocénoses valdi viennes. Le genre Triaenonyx, par sa distribution
géographique, illustre assez bien le type de biocénose océanique.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris
BIBLIOGRAPHIE
Di Castri, F., 1968. — Esquisse écologique du Chili. Biol. Amer. Austr., 4, pp. 7-52.
Forster, R., 1943. — The genus Adaeum Karsch (= Algidia Hogg) in New Zealand,
with descriptions of new species. Roy. Soc. New Zeal., 73, 1, pp. 68-72.
— 1948. — A new Sub-family and species of New Zealand Opiliones. Rec. Auck.
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(Opiliones : Cyphophthalmi : Sironinae). Senckenbergiana biol., 5 1, 1-2,
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Ringuelet, R., 1959. — Los Aracnidos argentinos del Orden Opiliones. Rev. Mus.
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So ares, H., 1968. — - Contribuiçâo ao estudo dos Opiliôes do Chile. Pap. Av. Zool.
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Sorensen, W., 1886. — - Opiliones Australasiae. In : Kocii, Die Arach. Austral., 2,
pp. 1-34.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 881-886.
ABATODESMUS VELOSOI * NOV. SP.,
NOUVELLE ESPÈCE CHILIENNE
DE LA FAMILLE DES SPHAEROTRICHOPIDAE
( Myriapode , Diplopode : Polydesmoidea )
Par J. M. DEMANGE et F. SILVA G. **
Lors de l’étude d’une collection de Myriapodes du Chili nous avons eu l’oc¬
casion de reconnaître l’existence d’une espèce nouvelle appartenant au genre
Abatodesmus Silvestri.
La faune myriapodologique chilienne est encore incomplètement connue et
cette note fait partie d’une étude d’ensemble dont les résultats seront publiés
au fur et à mesure des recherches. Deux notes, en collaboration, sont d’ailleurs
à l’impression, l’une (Démangé et Silva) sur le genre Autostreptus, l’autre
(Mauriès et Silva) sur les Colobognathes du Chili.
Le genre Abatodesmus a été créé par Silvestri en 1903 pour une espèce,
chilensis nov. sp., originaire de Coipué ; le nouveau genre et la nouvelle espèce
sont décrits à nouveau deux fois pendant l’année 1905 et figurés seulement
dans la dernière publication : Fauna chilensis.
Brôlemann en 1916, suivi en cela par Attems (1940), porte Abatodesmus
dans une liste de « Généra Polydesmoidearum incertae sedis » en précisant,
page 583, que « les figures publiées représentent des gonopodes de forme aber¬
rante » et qu’ « un complément d’indications (orifice gonopodial, hanches, etc...)
est indispensable pour discerner leurs affinités ».
Chamberlin, en 1957, cite Abatodesmus et son espèce-type chilensis dans le
but d’en préciser la position systématique. Abatodesmus est rangé par cet
auteur dans la famille des Vanhoefeniidae et non dans la famille des Polydes-
midae comme l’avait fait Silvestri pour la raison que ce dernier rapproche
le genre de Heterocookia actuellement contenu dans la famille des Vanhoefe¬
niidae. En outre, la famille est bien représentée au Pérou.
Afin de préciser les caractéristiques du genre Abatodesmus, ainsi que celles
de son espèce-type, et de l’inclure dans la systématique moderne, l’examen du
type de l’espèce chilensis s’imposait.
Grâce à l’extrême amabilité du Professeur E. Tremblay, directeur de la
« Fondation Filippo Silvestri » de Portici, il est possible de publier ci-dessous
une nouvelle description de cette espèce et de figurer à nouveau les gonopodes
sur la base d’un « cotype » de l’auteur. L’examen permet de classer Abatodesmus
dans la famille des Sphaerotrichopidae Attems, 1914.
* Espèce dédiée à notre excellent collègue le Dr. Alberto Veloso du Département de Biologie,
Université du Chili, Casilla 130 — V Valparaiso, Chili.
** Professeur de Zoologie, Département de Biologie, Université du Chili, Valparaiso.
56
— 882
Le matériel étudié est le suivant :
a) Tube : Abatodesmus chilensis Silv. Cotype. Coll. F. Silvestri. Dupl. 3-IV-1899.
Loc. Coipué, Chile (5 (J).
b) Deux préparations microscopiques à sec : Abatodesmus chilensis Silv. Cotype.
Gonopodes correspondant à 2 mâles. Loc. Coipué, Chile. (Date absente).
Genre Abatodesmus Silvestri, 1903
Silvestri, 1903 : Boll. Mus. Torino, 18, 433, p. 5. — Silvestri, 1905 : Zool. Jb., 3.
6, 3, p. 735. — Silvestri, 1905 : Rev. chilena, 9, p. 229. — Brôlemann, 1916 : Ann,
Soc. ent. France, 84, p. 583 et 587. — Attems, 1940 : Polydesmoidea III, Tierreich.
70, p. 487. — Chamberlin, 1957 : Rep. Lund Univ. Chile exp. 1948-49, 53, 8, p. 35.
Orifice gonopodial arrondi, non étranglé au milieu.
Gonopodes à hanches soudées. Sommet du tibiotarse très complexe com¬
posé d’un épanouissement subdistal accusé par deux longues épines flagelli-
formes, une à chaque angle ; du centre de la formation un processus vertical
en lamelle concave ou en large faucille, plus ou moins dentelée. Un long pro¬
cessus flagelliforme vertical ou non à la base de l’épanouissement subdistal.
Type : A. chilensis Silvestri, 1903.
Abatodesmus chilensis Silvestri, 1903, Cotype.
Syn. : Silvestri, 1903, Boll. Mus. Torino, 18, 433, p. 5. — Silvestri, 1905, Zool.
Jahrb., 3, 6, 3, p. 735, fig. 17-18. — Silvestri, 1905, Rev. Chilena, 9, p. 229. —
Attems, 1940, Polydesmoidea III, Tierreich, 70, p. 487. — Chamberlin, 1917,
Rep. Lund Univ. Chile exp. 1948-49, 53, 8, p. 35.
20 diplosegments chez le <§. Pores répugnatoires sur les anneaux : 5, 7, 9, 10,
12, 13, 15 à 19.
Antennes pileuses : 4e article avec chevilles sensorielles réunies en faisceau
dorsal ; 3e et 5e articles avec une longue soie plantée au fond d’une large dépres¬
sion très visible. _
Diplosegments à surface rugueuse divisée en 4 séries de cônes surmontés
d’une soie elaviforme.
Pattes ambulatoires du çj de la 4e paire à l’avant-dernière avec une série
de soies à base globuleuse situées sur les fémur, tibia et tarse, ventralement.
Orifice gonopodial grand et arrondi.
Gonopodes à hanches soudées entre elles (fig. 1 et 2). Tibiotarse largement
épanoui près du sommet, avec deux longues épines flagelliformes (c et e) déve¬
loppées horizontalement et recourbées vers l’avant ; épine latérale externe (c)
avec une petite dent ; du centre de cette formation se développe un large com¬
plexe en faucille recourbée (?) vers la face interne ; concavité de la faucille avec
de larges denticules dans sa moitié distale, accusée par une large dent plus
longue dominant une découpure large, trapézoïdale à surface granuleuse ; deux
découpures subrectangulaires, à surface granuleuse, espacées, situées à la base
de la faucille dont la pointe est large et dentelée. Rainure séminale sinueuse
aboutissant dans un frêle flagelle (a) jaillissant de la découpure rectangulaire
subproximale. Au niveau de la torsion de la rainure, une longue épine flagelli¬
forme (d) s’élevant en oblique vers le sommet.
Fig. 1-2. — Abatodesmus chilensis Silv., Cotype.
1, gonopodes, face caudale ; 2, gonopodes, face orale.
Abatodesmus velosoi nov. sp.
Stations de récoltes. — Prov. Malleco, Angol, Cordillera de Nahuelbuta,
Piedra del Aguila, ll-VIII-1968, coll. A. Veloso, 1 $ Holotype, 1 £ Para-
type, déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle.
— Prov. Malleco, Angol, Cordillera de Nahuelbuta, 14-IV-1968, coll.
Di Castri, 2 (J, 2 $ et 25 juv. sous feuillage et humus.
Description du $ Holotype. Longueur 9 mm, largeur 1 mm au niveau du
XIe anneau. 20 anneaux.
Coloration, dans l’alcool, brun clair ; pattes et antennes de même couleur.
Tète pileuse à vertex bombé et divisé par un profond sillon occipital ; sillons
postantennaires longs et profonds.
Antennes allongées. 4e article avec chevilles sensorielles dorsales groupées en
faisceau ; 3e et 5e articles avec, distalement, une longue soie plantée au fond
d’une dépression.
Collum elliptique avec une série transversale de 6 saillies coniques plantées
chacune d’une soie claviforme.
Diplosegments granuleux avec 4 séries de saillies coniques portant chacune
— 884 —
une soie claviforme ; les cônes du bord des métazonites sont moins volumineux
mais plus saillants ; le bord paraît ainsi dentelé. Pore répugnatoire porté par
les anneaux 5, 7, 9, 10, 12, 13, 15 à 19.
Fig. 3-4. — Abatodesmus velosoi nov. sp.
3, gonopode droit, face caudale ; 4, le même, face orale.
Dernier anneau conique et prolongé par une queue portant 3 longues soies.
Surface avec 4 rangées de soies claviformes, plus longues que celles du reste
du corps. Valves à surface granuleuse avec longues soies disposées le long de
la ligne médiane. Ligne ventrale trapézoïdale avec 1 -f- 1 soies subapicales.
Orifice gonopodial grand et arrondi.
Gonopodes à hanches soudées (fig. 3 et 4). Portion subapicale du tibiotarse
fortement élargie et armée latéralement de longues épines flagelliformes recour¬
bées vers l’avant (fig. 5 et 6). L’épine latérale externe (c) présente une branche (e)
en épine interne. Différenciation distale en lamelles concaves translucides (?)
rapportées verticalement l’une sur l’autre, et à surface plantée de nombreux
cônes pointus. Rameau séminal (a) court et large à la base, à surface couverte
de petits cônes pointus ; une branche fourchue (d) verticale étroitement accolée
au rameau,
— 885 —
La nouvelle espèce est très différente de A. chilensis. Le long appendice
proximal vertical est absent et la différenciation distale du télopodite totale¬
ment différente. Chez chilensis, il s’agit d’une faucille relativement simple avec
un rameau séminal très court compris dans l’ensemble, tandis que chez velosoi
c’est une série de lamelles translucides à la base de laquelle se trouve un court
rameau séminal bien individualisé.
Fig. 5-6. — Abatodesmus velosoi nov. sp.
5, extrémité distale du gonopode droit, profd interne ; 6, le même, profil externe.
Il est bien évident, par contre, que ces deux espèces sont proches l’une de
l’autre par la forme et la structure de l’épanouissement subdistal (la formation
flagelliforme latérale externe est même bifide chez les deux formes) et le déve¬
loppement vertical du sommet du tibiotarse.
Il est intéressant de signaler que la nouvelle espèce n’a encore été récoltée
qu’en altitude dans la Cordillère de la Côte (Cordillère de Nahuelbuta), tandis
que chilensis habite la vallée longitudinale de la Province de Cautin.
Les récoltes étant insuffisantes, on ne peut donner la répartition précise des
deux seules espèces du genre Abatodesmus du Chili.
En conclusion, l’examen du type de Silvestri A. chilensis permet de faire
une mise au point intéressante et de caractériser à nouveau le genre Abatodes¬
mus que les auteurs successifs ont considéré comme genus incertae sedis, faute
de trouver les caractères distinctifs nécessaires à sa classification dans la systé¬
matique moderne.
La nouvelle espèce bien que très différente de l’espèce type permet de mieux
comprendre la structure des gonopodes des espèces du genre, notamment par
la modification particulière du sommet tibiotarsal.
Laboratoire de Zoologie [Arthropodes)
Muséum national d* Histoire naturelle
— 886 —
BIBLIOGRAPHIE
Attems, C., 1931. — Familie Leptodesmidae und andere Polydesmiden. Zool., 30,
3-4, 79, pp. 1-149.
— 1940. • — • Polydesmoidea III, Das Tierreich, 70, 577 p.
Brôlemann, H. W., 1916. — Essai de classification des Polydesmiens. Ann. Soc. ent.
France, 84, pp. 523-608.
Chamberlin, R. V., 1957. — The Diplopoda of the Lund University and California
Academy of Science Expédition. In : Reports of the Lund University Chili
expédition 1948-49, 53, 8, pp. 1-44.
Silvestri, F., 1903. — Note diplopodologische. Boll. Mus. Torino, 18, 433, pp. 1-21.
— 1905. — Nuovi Diplopodi del Chili. Rev. chil. Hist. nat., 9, 5, pp. 225-236.
— - 1905. — Diplopoda. In : Fauna chilensis. Zool. Jahrb., 3, supp. VI, 3,
pp. 715-772.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 887-902.
COLOBOGNATHES DU CHILI
I. ESPÈCES NOUVELLES
DU GENRE SIPHONOTUS BRANDT
( Diplopoda )
Par J.-P. MAURIÈS et F. SILVA G.
Les Colobognathes, qui paraissent pourtant assez répandus sur le territoire
chilien, ne sont signalés pour la première fois dans ce pays que dans le travail de
Chamberlin, 1957 : trois espèces de Siphonotidae 1, groupées à l’intérieur d’un
genre nouveau, Pampiconus, y sont décrites.
Le matériel étudié ici, dû aux récoltes de MM. Acevedo, di Castri, Cro-
vetto, O’Brien, Ortiz, Saiz, Silva, provient de 14 stations de récoltes dis¬
persées de la province d’Antofagasta au nord à la province de Llanquihue au
sud ; son étude nous permet de décrire six espèces nouvelles pour la Science,
espèces que nous rattachons au genre Siphonotus (Brandt, 1836) Causey, 1965.
Il est à peu près certain que Siphonotus et Pampiconus sont synonymes. Cepen¬
dant, comme, malgré tous nos efforts, il ne nous a pas été possible de rapporter
nos espèces à aucune des espèces du genre de Chamberlin (bien que cer¬
taines récoltes aient été effectuées sur les stations-types), nous ne pouvons
nous prononcer sur cette question de manière définitive. Les descriptions trop
imprécises et les figurations trop approximatives de Chamberlin, 1957 2, nous
obligent à attendre que l’examen des échantillons-types, actuellement inacces¬
sibles, redevienne possible.
Genre Siphonotus
Historique et contenu du genre. — - La diagnose du genre Siphonotus
manquerait de précision si l’on devait se contenter de celle donnée par son
auteur, Brandt, 1836, d’autant plus que l’espèce-type, brasiliensis, n’est pas
décrite par cet auteur, et que le ou les échantillons-types semblent être irrémé¬
diablement perdus. Cette imprécision explique que de nombreuses espèces
aient été, souvent à tort, rangées dans ce genre. Aussi, nous approuvons la pro¬
position de notre collègue Causey, 1957, proposition qui consiste à considérer
S. rubrocyaneus Schubart, 1944, suffisamment bien décrit et figuré, comme
synonyme de brasiliensis Brandt ; ceci revient à considérer rubrocyaneus comme
type du genre. L’initiative de Causey ne sera peut-être pas suivie par tous nos
collègues, mais elle nous paraît très raisonnable et, en tous cas, elle présente
1. Ce terme est, à notre connaissance, un nomen nudum qui semble avoir été proposé pour la pre¬
mière fois par Schubart, 1944 ; il n’a aucune raison d’être maintenu, car il fait double emploi avec
« Hirudisomidae » auct.
2. Il semble que deux des trois espèces décrites par Chamberlin l’aient été sur des immatures.
888 —
l’avantage de redéfinir le genre Siphonotus, dont il faudra de ce fait éliminer
un certain nombre d’espèces qui devront plutôt se rapporter aux Rhinotus et
Siphonoconus. Les espèces restant dans le genre Siphonotus tel que nous le con¬
cevons ici se réduisent donc à l’espèce-type et aux espèces chiliennes décrites
ci-après, auxquelles il faudra sans doute ajouter dans l’avenir les Pampiconus
de Chamberlin.
Place dans la classification. — Nous nous basons ici sur le système de
classification des Colobognathes le plus récent, celui d’ATTEMS, 1951, bien qu’il
soit loin d’être parfait. Nous classons Siphonotus parmi les Hirudisominae tels
que les a définis Attems. Cependant, notre conception du genre n’étant pas la
même, il nous faut redéfinir les rapports ou affinités intergénériques.
D’abord, nous pensons qu’il est possible de diviser les Hirudisominae en deux
tribus ou groupes :
— une tribu caractérisée par des télopodites des P. 9 en moignons plus ou moins
différenciés et dont le sternite des P. 10 (J porte de forts prolongements distaux, et
qui regroupe les genres tropicaux et néotropicaux Siphonoconus , Paraburenia et Rhi¬
notus ;
— une tribu chez qui les P. 9 cj ont des télopodites pluriarticulés et coudés et dont
le sternite des P. 10 (J est simple ; ici se placent les genres Hirudisoma d’Europe, Rhyn-
chomecogaster , Burenia et peut-être Cylichno gosier d’Afrique du Sud, et notre Sipho¬
notus.
Les différences entre les genres qui constituent cette deuxième tribu sont
très faibles si l’on considère les seuls caractères gonopodiaux ; les différences
sont surtout le fait de caractères morphologiques et de la répartition géogra¬
phique. Nous indiquons ci-après les différences qui séparent chacun de ces
genres de Siphonotus :
— Cylichno gaster : corps pouvant s’enrouler.
— Rhynchomeco gosier : pilosité forte et bec pointu.
— Hirudisoma : segment anal invisible en vue dorsale.
— Burenia : P. 9 et P. 10 à 6-7 articles.
Tout ce qui précède nous conduit à la diagnose suivante :
Diagnose. — Hirudisomidae 1 dont le corps aplati, de section hémicirculaire, ne
s’enroule pas, chez qui peuvent exister des traces de suture médio-dorsale, dont le
pygidium est nettement apparent en arrière et ne montre ventralement aucune trace
de soudure ou de superposition partielle de pleurites. Tête subconique à 2 — (— 2 ocelles,
dirigée perpendiculairement à l’axe du corps, donc entièrement recouverte par le col-
lum. Uncus doublé d’une très longue tige secondaire. P. 9 : coxa plus ou moins sou¬
dée au sternite ; télopodite de quatre articles, coudé, dirigé vers le plan sagittal
et vers l’avant. P. 10 (J à membres (coxa -f- télopodite) de quatre ou cinq articles, le
dernier long et grêle.
Type : S. brasiliensis Brandt (= rubrocyaneus Schubart, 1944) Causey, 1957.
1. Polyzonioidea chez qui les pénis sont soudés chacun à une coxa des P. 2 et dont la suture médio-
dorsale est effacée.
889
Clé des espèces chiliennes du genre Siphonotus 1
1. Collum bombé : sa hauteur sensiblement égale (ou légèrement supérieurejà la moitié
de sa largeur ; échancrure de son bord antérieur nettement marqué (fig. 36) . . 2
— . Collum peu bombé : sa hauteur comprise entre le 1/3 et les 2/5 de sa largeur ; échan¬
crure de son bord antérieur faiblement marquée (fig. 30) . 3
2. Tête du type court : labre et gnathochilarium à extrémités émoussées, comme
tronquées. Collum seulement 1,7 fois plus large que la capsule céphalique.
Coloration générale brun-clair-jaunâtre uniforme. 38-44 anneaux. P. 9 (J :
dernier article portant un long prolongement bifide qui ne se trouve dans
aucune autre espèce . S. demangei n. sp
— — . Extrémités du labre et du gnathochilarium non tronquées : côtés de l’extrémité
du labre avec des lobes latéraux caractéristiques. Collum 2,3 fois plus large
que la capsule céphalique. Coloration générale jaune, avec deux bandes laté¬
rales foncées. Max. 26 anneaux. P. 9 <J : lobe distal externe du dernier article
(k) réduit et reconnaissable à une soie courbe caractéristique .
S. parguaensis n. sp. 2
3. Coloration jaune, avec deux bandes latérales foncées. Gnathochilarium et labre
à extrémités glabres. 51 anneaux. P. 9 $ : soies de l’article terminal alignées ;
lobe (k) mal individualisé ; prolongement apical (p) long et sinueux ; coxoster-
nite à échancrure étroite et profonde . S. jacqueminae n. sp.
— . Coloration rose ou jaune, avec une bande médio-dorsale foncée ; P. 9 $ : coxoster-
nite non ou faiblement échancré . 4
— . Coloration uniforme brun-clair-jaunâtre. Gnathochilarium avec 2 + 2 épines à
son extrémité. 19-56 anneaux. P. 9 <$ : lobe k médiocre portant 3-6 soies ; pro¬
longement apical court . S. saizi n. sp. 3 4
4. Coloration rose avec une bande médio-dorsale foncée. Gnathochilarium avec
2 + 2 épines à l’extrémité. 35 anneaux. P. 9 cj : lobe k médiocre portant 4 soies ;
prolongement apical long et rectiligne . S. roseus n. sp. 1
— . Coloration jaune avec une bande médio-dorsale foncée. Gnathochilarium à extré¬
mité tronquée et glabre. 47 anneaux. P. 9 cj : lobe k bien développé mais ne
portant qu’une soie ; prolongement apical (p) court en queue de poisson .
S. contulmensis n. sp.
Description des espèces nouvelles
1. Siphonotus parguaensis n. sp.
Loc. : Chili, prov. Llanquihue, Pargua, Puente Tambor, 23-3-68, coll. Silva
& Ortiz, un holotype, 34 £ et 48 Ç.
Même station, 9-68, coll. Crovetto, 1 Ç.
Chili, prov. Llanquihue, Puerto Montt, 9-68, coll. Crovetto, 1 Ç.
Chili, prov. Osorno, Rupanco, 25-9-68, coll. Acevedo, 1 $.
Chili, prov. Arauco, Contulmo, Parque, 21-9-68, coll. Crovetto, 1 $.
1. Le type du genre n’a pu être placé dans la clé, en raison de l’insuffisance de la description de
Schubart sur certains points utilisés ici.
2. Ici se place peut-être aussi Pampiconus mundus Chamb.
3. Ici se place peut-être aussi Pampiconus ovallenus Chamb.
4. Ici se place peut-être aussi Pampiconus primitivus Chamb.
— 890 —
Caractères morphologiques externes
Longueur max. : 16 mm (<J), 18 mm (Ç) ; largeur : 1,10 mm (<$) ; 1,25 mm (?).
Nombre d’anneaux max. : 60 ((J), 62 ($) ; le <$ holotype a 55 anneaux.
Coloration jaune ; deux lignes brun foncé parasagittales dorsales débutant à
partir du 5e ou du 6e anneau.
Tête conique, couverte de pilosité ; labre (fig. 1) ayant, en raison de la présence de
petits lobes élargis latéralement à son extrémité, l’aspect d’une trompe ; gnathochi-
larium (fig. 2) triangulaire, à extrémité bidentée, chaque dent portant deux minus¬
cules soies.
Yeux formés chacun de deux ocelles placés sur un champ pigmenté de forme irré¬
gulière, vaguement allongé obliquement. Une paire de fortes et longues soies intero¬
culaires (fig. 3).
Antennes (fig. 3-4) de huit articles, subclavatées-cylindriques, les 4e et 5e articles
étant un peu plus élargis dorsalement que les autres ; 7e article avec un verticille d’une
quinzaine de petites chevilles sensorielles, entourant le 8e article, qui porte quatre
quilles sensorielles.
Collum de forme ellipsoïdale en vue distale, mais beaucoup plus intéressant à obser¬
ver en vue antérieure (fig. 3) : il montre en effet dans cette position des structures carac¬
téristiques, comme la nette découpure du bord antérieur, soulignée par un large ourlet
(ou bourrelet) interne. A noter que la largeur du collum est 2,3 fois celle de la capsule
céphalique.
Anneaux moyens : section hémi-circulaire ; prozonite lisse séparé du métazonite
par une strie située en avant de l’étranglement du diplosegment ; métazonite recouvert
d’une fine et abondante pilosité. Une trace de suture médiodorsale située dans la partie
antérieure du métazonite.
Antépénultième anneau apode, pleurites non soudés entre eux et se chevauchant
partiellement l’un l’autre (fig. 9).
Pygidium (fig. 9) sans trace de suture ventrale, à bord postérieur entouré d’une
vingtaine de soies ; valves anales lisses et glabres.
Pattes ambulatoires courtes ; leur longueur n’excède pas les trois quarts de la lar¬
geur d’une moitié de l’anneau ; pilosité abondante ; tarse pourvu, en plus de l’uncus,
d’une griffe accessoire longue, en lame de couteau (fig. 5).
Caractères sexuels £
P. 2 (fig. 5) : coxae à prolongements robustes coniques, à l’extrémité desquels se
terminent les canaux déférents.
P. 9 (gonopodes antérieurs, fig. 6-7) : coxosternite à large et peu profonde échan¬
crure médiale arrondie ; coxae entièrement fondues au sternite ; télopodites 4-arti-
culés ; l’avant-dernier article forme un lobe interne qui fait saillie à côté de l’article
terminal ; ce dernier est plus complexe et il est (comme d’ailleurs chez les autres Sipho-
notus) caractéristique de l’espèce : il faut noter ici surtout une soie courbe subdistale
externe assez forte portée sur un petit mamelon k, et la présence, en plus d’un pro¬
longement en feuillet apical p (qui est ici de longueur médiocre), de deux bourrelets
porte-soies, un externe à 4-5 soies, l’autre interne à 8-12 soies.
P. 10 (gonopodes postérieurs, fig. 8) : membres 5-articulés, l’article basal (coxa ?)
étant le plus grand, le 2e et le 3e devenant plus petits, le terminal formant une tige
grêle très allongée possédant une courte dent préapicale.
Fig. 1-9. — Siphonotus parguaensis n. sp.
partie distale du labre ; 2, partie distale du gnathochilarium ; 3, tête et collum, vue antérieure ;
4, antenne ; 5, P. 2 <$ ; 6, gonopodes antérieurs face antérieure ; 7, extrémité d’un télopodite des
P. 9 <$ de l’holotype, face postérieure interne ; 8, gonopode postérieur ; 9, pygidium et avant-
dernier anneau, vue ventrale.
— 892 —
2. Siphonotus roseus n. sp.
Loc. : Chili, prov. Llanquihue, Pargua, Puente Tambor, 25-3-68, coll. Silva
& Ortiz, 1 (J holotype, 9 et 5 Ç paratypes.
Même station, 9-68, coll. Crovetto, 1 £ 2 $.
Chili, prov. Llanquihue, Pargua, Maullin, 10-68, coll. Silva, 1 Ç 3 j.
Caractères morphologiques externes
Longueur max. : 7,5 mm (cJ), 9 mm (?) ; largeur max. : 0,85 mm (cj), 0,95 mm ($).
Nombre d’anneaux max. : 35 (çj), 38 (?) ; le (J holotype a 35 anneaux.
Coloration générale rose, avec une ligne médio-dorsale brune qui apparaît dès le
3e anneau.
Tête conique, le labre (fig. 11) n’ayant pas de lobes latéraux et étant émoussé et
glabre à son extrémité ; gnathochilarium (fig. 10) à extrémité bilobée, chaque lobule
portant deux courtes soies.
Collum à échancrure du bord antérieur moins marquée que chez parguaensis. La
largeur du collum est 2,2 fois celle de la tète.
Pattes ambulatoires : griffe accessoire (fig. 12) plus grande que chez parguaensis.
Caractères sexuels
P. 2 (fig. 12) : coxae et pénis moins développés que chez parguaensis.
P. 9 (gonopodes antérieurs, fig. 13-16) : coxosternite (fig. 13) à échancrure peu
profonde ; une trace des coxae reconnaissable sur les côtés du bandeau coxosternal ;
l’article terminal du télopodite se distingue de celui de parguaensis par les points
suivants : la soie courbe externe est remplacée ici par un lobe k portant 3-4 soies et
le prolongement en feuillet apical p est beaucoup plus allongé vers l’avant et forme
une sorte d’auvent ou de gouttière dans laquelle se loge la tigelle des P. 10, qui est
d’ailleurs plus courte que chez parguaensis (fig. 14).
P. 10 (fig. 17) très semblable à ceux de parguaensis, mais largeur de» articles dimi¬
nuant progressivement et tigelle terminale moins grêle.
3. Siphonotus saizi n. sp. 1
Loc. : Chili, prov. Coquimbo, Parque Nacional de Fray Jorge, 10-3-67, coll,
O’Brien, 1 $ holotype, 28 (J et 44 Ç paratypes, 193 j.
Même station, 9-67 et 4-68, coll. Saiz, nombreux $ et Ç.
Même station, 25-5-64, coll. di Castri, 2 Ç.
Chili, prov. Coquimbo, Rio Los Molles, 4-64, coll. di Castri, 1
Chili, prov. Coquimbo, Talinay, 8 & 9 — 1968, coll. Silva, 23 (J, 13 9.
Caractères morphologiques externes
Longueur max. : 11 mm ((J), 13 mm (?) ; largeur max. : 0,8 mm ((J), 0,85 mm (Ç).
Nombre d’anneaux max. : 56 ((J), 58 (?) ; le mâle holotype a 52 anneaux.
1. Dédiée en cordial hommage à M. le Professeur F. Saiz, Instituto de Ecologia de la Universidad
Austral, Valdivia.
Fig. 10-17. — Siphonotus roseus n. sp.
10, partie distale du gnathochilarium ; 11, partie distale du labre ; 12, P. 2 çj ; 13, gonopodes anté¬
rieurs, vue postérieure ; 14, P. 9 et P. 10 en place, vue distale ; 15, télopodite du gonopode anté¬
rieur, face postérieure interne ; 16, télopodite du gonopode antérieur, face interne ; 17, P. 10
vue antérieure.
894 —
Coloration uniforme brun clair à blanc-jaunâtre, tète et ventre généralement plus
clairs.
Tête (fig. 18) et pièces buccales comme roseus (fig. 19-20).
Collum (fig. 18) beaucoup moins bombé et haut que dans les deux espèces précé¬
dentes ; l’échancrure du bord antérieur est très peu marquée, et les bords latéraux,
situés de part et d’autre de l’échancrure, présentent un profd denticulé. Le collum
est deux fois plus large que la capsule céphalique.
Anneaux moyens comme dans les espèces déjà vues, mais ici n’existe pas de trace
de suture médio-dorsale L
Pattes ambulatoires : griffe accessoire (comme chez roseus ) plus longue que chez
parguaensis (fig. 22).
Pygidium (fig. 21) très semblable à celui des parguaensis et roseus, mais se montrant
toutefois moins rétréci en arrière. À noter la plus grande taille des soies.
Caractères sexuels
P. 2 (fig. 22) : coxite et pénis très semblables à ceux de roseus.
P. 9 (gonopodes antérieurs, fig. 23-24 et 26-27) : sternite très faiblement échancré ;
coxae bien développées et indépendantes du sternite ; dernier article du télopodite à
prolongement apical p faiblement prolongé vers l’avant et montrant une ébauche de
gouttière ; lobe distal externe bien développé et portant 3-6 soies qui constituent, avec
d’autres soies implantées à côté du lobe sur l’article lui-même, un bouquet distal d’une
dizaine de soies bien caractéristique.
P. 10 (fig. 25) comme chez roseus.
Les figures 28 et 29 montrent les P. 9 et P. 10 de $ immatures.
N. B. — Il est intéressant de signaler l’existence, dans la station-type, de
deux « formes » qui se distinguent assez aisément à première vue par leur taille
et leur pigmentation. On peut reconnaître facilement une forme presque dépig¬
mentée, claire, ayant en général un nombre d’anneaux plus grand à 26-
56 anneaux) 1 2 et un port plus frêle, d’une forme pigmentée brune qui a un
nombre plus faible d’anneaux (<J à 22-40 anneaux). Il ne nous a pas été pos¬
sible d’établir la présence de caractères distinctifs nets entre les deux « formes »
d’après les caractères gonopodiaux. Seules, des études morphologiques plus
poussées sur un matériel plus abondant et complétées par des observations
biologiques sur le terrain et par des élevages pourraient nous donner l’expli¬
cation de ce problème.
4. Siphonotus jacqueminae n. sp. 3
Loc. : Chili, prov. Valdivia, Lago Rinihue, 25-9-64, coll. di Castri, 1
holotype.
Caractères morphologiques externes
Longueur 13 mm ; largeur max. 0,9 mm ; 51 anneaux.
Même coloration que chez parguaensis (jaune avec deux lignes dorsales foncées).
1. Une trace très difficile à voir existe cependant chez les individus de Talinay.
2. Dont le mâle holotype.
3. Amicalement dédiée à Mme M. Jacquemin-Nguyen-Duy, Muséum national d’Histoire natu¬
relle, P^ris.
— 895 —
Fig. 18-29. — Siphonotus saizi n. sp.
18, tête et collum, vue antérieure ; 19, partie distale du gnathochilarium ; 20, partie distale du labre ;
21, pygidium et avant-dernier anneau, vue ventrale; 22, P. 2 ; 23, gonopode antérieur, face
postérieure ; 24, le même, face antérieure ; 25, gonopode postérieur ; 26, P. 8 d’un $ à 24 anneaux
(forme pigmentée) ; 27, P. 9 d’un <$ de Talinay ; 28, gonopode antérieur d’un $ immature à
19 anneaux ; 29, gonopode postérieur du même.
— 896
Tête, yeux et antennes (fig. 30) comme parguaensis ; gnathochilarium et labre très
comparables à ceux de saizi.
Collum (fig. 30) deux fois plus large que la tête, très comparable par ses proportions
à celui de saizi , mais ne présentant aucune trace de denticulation sur les côtés du bord
antérieur.
Anneaux moyens et pattes comme chez parguaensis.
Avant-dernier anneau pourvu de deux paires de bourgeons pédifères ; il est impos¬
sible de dire s’il s’agit d’une anomalie individuelle ou d’un caractère spécifique. Pygi-
dium comme chez parguaensis.
Caractères sexuels £
P. 2 : coxae et pénis presque aussi grands que chez parguaensis.
P. 9 (gonopodes antérieurs, fig. 31-32) : coxosternite caractérisé par la présence
d’une échancrure médiane étroite et profonde qui sépare deux larges lobes garnis
d’une dizaine de fortes soies en éventail ; coxae peu développées mais indépendantes ;
lobe externe k de l’article terminal mal individualisé, portant deux soies, auxquelles
font suite les autres soies de l’article, qui sont alignées ; l’article terminal se prolonge
vers l’avant en deux lobes, un court q portant deux petites soies et un long sinueux p.
P. 10 (fig. 33) : sternite à échancrure médiane en V ; membre 5-articulé, article
basal court et large, 2e, 3e et 4e articles formant massue, 5e article en tige grêle plus
courte que dans les espèces précédentes.
5. Siphonotus contulmensis n. sp.
Loc. : Chili, prov. Arauco, Contulmo, Parque Nacional, 21-9-68, coll. Cro-
vetto, 1 <$ holotype.
Caractères morphologiques externes
Longueur 13,5 mm ; largeur max. 1 mm ; 47 anneaux.
Coloration jaune avec une ligne dorsale brune (plus étroite que chez roseus ) ; tête,
antennes, tibias et tarses pigmentés de brun.
Tête et pièces buccales de type court, extrémités du labre et du gnathochilarium
fortement émoussées et glabres (comme chez demangei).
Collum très bombé (comme parguaensis), 2,5 fois plus large que la tête et à échan¬
crure du bord antérieur bien marquée (moins cependant que chez parguaensis).
Aux anneaux moyens, une faible trace de suture médiane.
Caractères sexuels £
P. 2 comme chez roseus.
P. 9 (gonopodes antérieurs, fig. 34-35) : coxosternites d’aspect caractéristique du
fait que les parties coxales, ayant gardé une certaine individualité tout en restant sou¬
dées au sternite, déterminent entre elles une large échancrure à profil rectangulaire ;
article terminal du télopodite montrant un lobe distal externe k assez grand et ne
portant qu’une soie ; le reste de l’article est prolongé vers l’avant en une feuille p
médiocrement allongée et présentant un profil bilobé (en queue de poisson) ; pilosité
nulle sur la face postérieure, un groupe d’une dizaine de soies sur la face antérieure.
P. 10 comme chez roseus et saizi.
Fig. 30-33. — Siphonotua jacqueminae n. sp. : 30, tête et collum, vue antérieure ; 31, P. 9, vue anté¬
rieure du télopodite droit et coxosternite ; 32, P. 9, télopodite gauche isolé, vue interne ; 33.
P. 10.
Fig. 34-35. — Siphonotus contulmensis n. sp. : 34, P. 9, télopodite gauche et coxosternite, vue anté¬
rieure ; 35, P. 9, télopodite droit isolé, vue postérieure interne.
— 898
6. Siphonotus demangei n. sp. 1
Loc. : Chili, prov. Valparaiso, El Cobre, Quebrada El Soldado, 8-8-68, coll.
O’Brien, 1 ^ liolotype, 1 1 Ç paratypes.
Autre loc. : Chili, prov. Santiago, El Arrayan, 9-62, coll. di Castri, 1 Ç.
Caractères morphologiques externes
Longueur : 8,5 mm (d*), 9,5 mm ($). Largeur max. : 0,65 mm ((J), 0,70 mm ($).
Nombre d’anneaux : (J liolotype, 38 ; $, /i3.
Coloration brun-clair-jaunâtre, plus ou moins marbré moucheté.
Tête (fig. 36) courte et large ; gnathochilarium (fig. 37) et labre (fig. 38) à extrémités
fortement émoussées et glabres.
Collum (fig. 36) seulement 1,7 fois plus large que la tête, mais aussi bombé et à
échancrure du bord antérieur très semblable à celle de parguaensis.
Anneaux moyens : faible trace de suture médiodorsale.
Griffe secondaire des pattes ambulatoires comme chez roseus.
Caractères sexuels £
P. 9 (gonopodes antérieurs) : remarquables par leur constitution très différente de
celle des autres espèces ; le coxosternite est faiblement échancré ; les coxites sont courts
et non fondus au sternite ; le télopodite ne comprend que trois articles ; c’est l’article
terminal qui est le plus extraordinaire, car il se prolonge en effet sur sa face antérieure
par une longue branche qui se détache de la base de l’article pour remonter vers l’avant
et se diviser en deux rameaux inégaux : un petit qui prolonge l’axe principal, et un
grand qui se dirige vers l’extérieur.
P. 10 : sternite faiblement échancré ; membre de quatre articles dont le plus basal
est remarquable par sa longueur (par rapport aux autres Siphonotus ) ; l’article termi¬
nal est grêle mais ici relativement court.
N. B. — Cette espèce présente des caractères si particuliers que nous avons
songé à lui faire une place à part dans une coupe subgénérique nouvelle ; mais
nous préférons attendre que d’autres découvertes rendent cette démarche vrai¬
ment utile.
7. Siphonotus (?) sp.
Loc. : Chili, prov. Antofagasta, Paposo, 25-8-63, coll. di Castri, 1 $.
L’unique femelle à 33 anneaux récoltée dans cette station, qui est la plus
septentrionale des stations de récolte de Siphonotus, présente quelques ressem¬
blances extérieures avec S. saizi. Cependant elle se distingue par la dépigmen¬
tation des yeux et par la forme de son collum qui est moins large dans sa partie
antérieure que dans les espèces décrites précédemment et ne cache pas la cap¬
sule céphalique ; il s’agit probablement d’une espèce inédite que l’absence de
mâle nous empêche de décrire et de nommer.
1. Dédiée en hommage à M. J.-M. Démangé, sous-directeur au Muséum national d’ Histoire natu¬
relle, Paris.
— 900
Écologie. Biogéoghaphie 1
La remarquable distribution du genre Siphonotus (voir la carte de réparti¬
tion), représenté sur le territoire chilien par plusieurs espèces dispersées tout
au long des 2 300 km compris entre les 25e et 41e parallèles, montre la grande
aptitude du genre à vivre sous les climats les plus variés. Qu’on en juge, puisque
du nord au sud, Siphonotus se trouve :
1° Dans la zone côtière désertique du Morte Grande, localisé il est vrai dans
les noyaux de végétation buissonnante (association Euphorbietum lactifluae) qui
se développent grâce aux brumes marines. Exemple : les Lomas de Paposo.
2° Dans les zones arides du Morte Cliico, où se développe une végétation
d’épineux de caractère relictuel (association Aextoxicon-Drimys et Aextoxicon-
Myrceugenict) près de la côte, ou de plantes succulentes (à l’intérieur des terres).
Exemples : les stations de Fray Jorge, Talinay, Los Molles.
3° Dans la zone centrale, semi-aride, où se développe une végétation sub¬
tropicale de sclérophylles (associations Acacietum cavenii, Cryptocaryeturn album ,
Boldetum boldum). Exemples : les stations de récolte des environs de Santiago
et Valparaiso.
4° Enfin, dans la zone tempérée humide du sud, dans les forêts de Notho-
fagus. Exemples : les stations de Coritulmo, Valdivia, Llanquihue.
Nous n’avons que des renseignements fragmentaires concernant les condi¬
tions écologiques locales de récolte ; cependant, nous noterons les faits sui¬
vants :
a) Les Siphonotus se rencontrent dans les stations où règne une très forte humi¬
dité et où la température est basse (5° — 10°) ; nous n’avons malheureusement aucun
renseignement sur la station de Paposo.
b) On remarque une tendance, même là où le développement de la forêt et l’abon¬
dance de la nourriture créent une continuité, à la concentration en noyaux de popu¬
lations nombreuses.
c) S. parguaensis et roseus coexistent en plusieurs stations.
d) L’un de nous (F. S.) a observé l’habitat particulier des S. saizi, parguaensis et
roseus ; ils se rencontrent fréquemment en grandes quantités et à différents stades
de développement, dans les troncs d’arbre tombés au sol et déjà fortement décom¬
posés et dont la surface est recouverte de Nertera depressa dont les racines, pénétrant
profondément, forment un réseau dense où grouillent les Siphonotus.
Une étude écologique de S. saizi est en cours (avec M. le Professeur Saiz) ;
d’autres études concernant l’éthologie et le développement seront entreprises.
En ce qui concerne les prospections, il est encore nécessaire d’en effectuer
tant au nord qu’au sud et à l’est, tant sur le territoire chilien qu’à l’extérieur,
pour pouvoir se faire une idée de la place et de la signification biogéographique
des Siphonotus dans la faune myriapodologique de l’Amérique du Sud.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d’ Histoire naturelle.
1. Les noms des zones biogéographiques et des associations végétales sont empruntés à R. San-*
TANA & E. PlSANA (itl AllOll., 1966),
BIBLIOGRAPHIE
Anon., 1966. — Geografia economica de Chile. Primer apendice. Corp. Fom. Produc-
cion, Santiago de Chile.
Attems, C., 1951. — Révision systématique des Colobognathes (Myriapodes Diplo-
podes) et description d’espèces nouvelles. Mém. Mus. Hist. nat., Paris , n.s.,
Zool., 3, pp. 193-231.
Brandt, J. F., 1836. — Note sur un ordre nouveau de la classe des Myriapodes et sur
l’établissement des sections de celte classe d’animaux en général. Bull. Sci.
Acad. St.-Petersbourg, déc. 1836, 1, 23, pp. 178-179.
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Polyzoniida). Proc. Louisiana Acad. Sci., 28, pp. 51-55.
Chamberlin, R. V., 1957. — The Diplopoda of the Lund University and California
Academy of Science Expédition. Lunds Unioersitets Ârsskrift, 2, 53, 8, pp. 1-44.
Schubart, O., 1944. — Os diplopodos de Pirassununga. _4e(« Zool. Lillioana, 2, pp. 321-
440, pl. I-II.
BULLETIN 1)U MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 903-918.
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES
SUR DES BRACHYOURES
NOUVEAUX OU MAL CONNUS
DU SUD-EST ASIATIQUE
( Crustacea Decapoda )
Par R. SERÈNE
La présente note décrit quatre genres nouveaux et dix-neuf espèces nou¬
velles. Deux nouveaux genres monotypiques de Ward (1934 ; 1942) reçoivent
des espèces antérieurement classées dans d’autres genres ; quatre espèces
changent de genre. Les taxa étudiés sont les suivants :
Raninidae : Cyrtorhina balabacensis nov. sp.
Hymenosomatidae : Neorhynchoplax palawanensis nov. sp.
Corystidae : Jonas clioprai nov. sp.
Xanthidae : Guinotellus meloillensis nov. gen., nov. sp.
Dentoxanthus komodoensis nov. sp.
? Glabropilumnus nhatrangensis nov. sp.
Peleianus suluensis nov. gen., nov. sp.
Leopoldius velasquezi nov. gen., nov. sp.
Viaderiana Ward, 1942
Viaderiana typica Ward, 1942
Viaderiana quadrispinosa (Zehntner, 1894) nov. comb.
Tweedieia Ward, 1934
Tweedieia noelensis Ward, 1934
Tweedieia laysani (Rathbun, 1906) nov. comb.
Pilodius philippinensis Ward, 1940
Pilodius maotieni nov. sp.
Pilodius luomi nov. sp.
Liocarpilodes harmsi (Balss, 1934) nov. comb.
Trapezia wardi nov. sp.
Goneplacidae : Goneplax ockelmanni nov. sp.
? Rhizopa sasekumari nov. sp.
Eucrate alcocki nov. sp.
Lophoplax teschi nov. sp.
Ocypodidae : Shenius nov. gen.
Shenius anomalus (Shen, 1935) nov. comb.
Macrophthalmus ( Macrophthalmus ) philippinensis nov. sp.
Macrophthalmus ( Macrophthalmus ) gallardoi nov. sp.
Macrophthalmus ( Venitus ) barnesi nov. sp.
Macrophthalmus ( Venitus ) vietnamensis nov. sp.
Le matériel de référence des présentes formes appartient à des collections
diverses. Une étude complémentaire de la plupart des formes nouvelles et des
904 —
genres monotypiques révisés se trouve dans différentes publications en cours
d’impression ou en préparation.
Cvrtorhina balabacensis nov. sp.
(PL IA)
Matériel. — Holotype, NMCR 1346, femelle de 38 X 33 mm : off Cap Mel¬
ville, Balabac Straits, coll. Pele Sulu Sea Expédition 1964, 12-14 fathoms,
A. F. Um ali 8.3.1964.
Localité-type : Détroit de Balabac. Holotype déposé au National Muséum
des Philippines à Manile.
Diagnose. — Espèce très proche de Cyrtorhina granulosa Monod, 1956, de
la côte atlantique africaine ; elle en diffère principalement par le fouet anten-
naire avec 11 articles beaucoup plus grands et s’élargissant distalement. La
disposition des régions antérieures en arrière du front et près des dents antéro¬
latérales sur les deux espèces est également différente.
Neorhynchoplax palawanensis nov. sp.
(PL I B)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.11.1, mâle de 3 X 2, 6 mm ; para-
type, NMS. 1969. 12.11.2, femelle ovigère de 3 X 2,5 mm : Quezon, Palawan,
Philippines, R. Serène coll., 21.6.1963, à marée basse, sur la partie morte et
plus ou moins envasée d’un récif de corail.
Localité-type : Quezon, Palawan, Philippines. Holotype et paratype déposés
au Musée national de Singapour.
Diagnose. — Espèce rapportée à Neorhynchoplax par référence à son abdo¬
men mâle formé de trois pièces, caractère essentiel de la définition du genre
par Sakai (1939). N. palawanensis se sépare de toutes les autres espèces du
genre (sauf demeloi Kemp, 1917) par ses pattes ambulatoires aplaties et élargies.
Le premier segment abdominal du mâle présente une paire de languettes visibles
en vue dorsale qui n’est à ma connaissance signalée sur aucune des espèces
décrites d’Hymenosomatidae ; ces languettes ne sont que très faiblement indi¬
quées sur la femelle. Le premier pléopode mâle est voisin de celui A’Halicar-
cinus. Les œufs sont gros et en petit nombre : dix. L’espèce est garnie de soies,
plus nombreuses et mieux développées en houppes laineuses sur la femelle,
notamment sur les côtés de la face ventrale.
Jonas choprai nov. sp.
(PL 1 C, D)
M atériel. — Holotype, NMS. 1969. 11.20.3, femelle (avec sacculine) de
28 X 21 mm : coll. Fisheries Research Institute, Keelung, Taiwan, 1964.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. A. — Cyrtorhina balabacensis nov. sp., holotype, femelle de 38 X 33 mm.
Fig. B. — Neorhynchoplax palawanensis nov. sp., holotype, mâle de 3 X 2,6 mm.
Fig. C. — Jonas choprai nov. sp., holotype, femelle de 28 X 21 mm.
Fig. D. — Même spécimen, holotype.
R. SE RÊNE
PLANCHE I
Bull. Mus. Ilist. uat., Paris, 2e sér., t. 42, n° 5, 1970 (1971).
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., t.. 42, n° 5, 1970 (1971).
SERÈNE PLANCHE JJ
905
Localité-type : Mer de Chine. Spécimen provenant de matériel récolté par
des chalutiers et conservé sans référence précise d’origine dans le laboratoire
de l’Institut des Pêches de Keelung, au nord de Taiwan. Holotype déposé au
Musée national de Singapour.
Diagnose. — Espèce dépourvue, sur la face dorsale de la carapace, des
(2-3) lignes longitudinales formées de (5-7) granules plus grands que les autres.
Elle est particulièrement proche de distinctus formosus (Balss, 1934), dont elle
se sépare par : 1° l’épine interne supraorbitaire dépassant de beaucoup l’extré¬
mité bifide du rostre, au lieu d’être subégale ; 2° l’épine interne infraorbitaire
beaucoup plus courte que l’épine supraorbitaire, au lieu d’être subégale ;
3° l’épine orbitaire externe beaucoup plus petite que la première épine (dent)
antéro-latérale, au lieu d’être subégale (sur choprai la première dent antéro¬
latérale est particulièrement grande) ; 4° le tiers antérieur de la carapace lisse ;
5° la carapace plus large : 1,33 fois plus longue que large ; par comparaison,
sur des spécimens de formosus, j’ai trouvé 1,50 sur une femelle et 1,60 sur un
mâle, ces deux spécimens ayant à peu près la même taille que l’holotype de
choprai.
Guinotellus nov. gen.
Diagnose. — Carapace un peu plus large que longue, à contour presque cir¬
culaire ; bords antéro-latéraux, sans trace de dent d’aucune sorte, et formant une
convexité régulière ; bords postéro-latéraux formant une faible concavité ;
bord supéro-antérieur des orbites et du front marquant antérieurement une
claire mais faible rupture dans le contour général. Surface dorsale convexe
dans les deux sens. Ventralement, longue cavité sous-hépatique le long des
bords antéro-latéraux.
Espèce-type : Guinotellus melvillensis nov. sp.
Genre voisin d’ Hypocolpus, s’en séparant par les proportions et l’ornemen¬
tation de la carapace. Le spécimen-type a perdu tous ses appendices.
Guinotellus melvillensis nov. sp.
(PL II A)
Matériel. — Holotype, NMC 1345, mâle de 12 X 14 mm, sans aucun péréio-
pode : Pele Sulu Sea Expédition 1964, Cap Melville, Balabac Straits, 9.3.1964,
A. F. Umali coll.
Localité-type : Détroit de Balabac. Holotype déposé au Muséum national
d’ Histoire naturelle de Paris, don de M. A. F. Umali. Le numéro original
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Fig. A. — Guinotellus melvillensis nov. sp., holotype, male de 12 X 14 mm.
Fig. B. — Dentoxanthus komodoensis nov. sp., holotype, femelle de 7,6 X 8,2 mm.
Fig. C. — ? Glabropilurnnus nhatrangensis nov. sp., holotype, femelle de 5 X 7 mm.
Fig. 1). — Peleianus suluensis nov. sp., holotype, mâle de 5 X 6,5 mm.
— 906 —
d’enregistrement, NMC 1345 du Musée national des Philippines à Manille, est
maintenu dans la publication qui donnera la description détaillée de l’espèce.
Diagnose. — Les caractères de l’espèce sont ceux du genre, qui est mono¬
typique.
Dentoxanthus komodoensis nov. sp.
(PI. II B)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.25.1, femelle de 7,6 X 8,2 mm :
Ile Komodo, sur le récif de corail, 27.5.1964, Kasijan coll. (Opération Baruna,
CB 511).
Localité-type : Ile Komodo, Indonésie. Holotype déposé au Musée national
de Singapour.
Diagnose. — Espèce différant de D. iranicus Stephensen, 1945, par : 1° la
carapace plus étroite : 1,07 mm de largeur au lieu de 1,7 sur iranicus ; 2° le
front plus quadrangulaire, avec bord antérieur transverse ; 3° les orbites plus
grandes, dorsalement plus ouvertes ; 4° les lobes (dents) des bords antéro-laté-
raux moins divergents en arrière et sans trace marquée de fissures pour les
séparer ; 4° la dent épibranchiale (antéro-latérale postérieure) beaucoup plus
courte et arrondie distalement ; 5° la face dorsale de la carapace sans éléva¬
tion globulaire sur les régions gastrique et intestinale (sur komodoensis, une élé¬
vation en forme de toit part de la base de chacune des dents épibranchiales et
se dirige obliquement vers la région protogastrique) ; 6° le bord supérieur de
la paume du chélipède sans carène et marqué par un méplat granulaire à aspect
corrodé ; un méplat semblable mais encore plus développé marque le bord
supéro-externe du carpe, un plus faible marque le bord supérieur du dactyle ;
7° la carapace et appendices finement granuleux.
Situation. — L’espèce est située par rapport à iranicus en se référant aux
descriptions et figures de Stephensen (1945, p. 164, fig. 43) et aux descriptions
et dessins non encore publiés du Dr. Tirmizi pour un autre spécimen A’ irani¬
cus, femelle de 13 X 17 mm.
L’orbite et les chélipèdes de komodoensis ne concordent pas avec la défini¬
tion du genre donnée par Stephensen (1945). Plus de spécimens, et en parti¬
culier des mâles, sont nécessaires avant d’envisager la possibilité d’établir un
nouveau genre. La différence de longueur de la dent épibranchiale (d’ailleurs
moindre sur le spécimen du Dr. Tirmizi que sur celui de Stephensen) a peu d’im¬
portance. Se référant à ce caractère, Stephensen (1945) signale des suggestions
reçues du Dr. Balss consistant à rapprocher ce genre de Parapanope. Le genre
appartient à mon avis aux Xanthidae ; Balss (1957) ne le cite pas et on ne peut
donc savoir où il le situait. Serène, Duc et Luom (1958, p. 136, 234), sur une
suggestion du Dr. Holthuis, le classent dans les Eumedoninae, où c’est de
Harrovia truncata et de H. egeriae qu’il est le plus proche. Les relations entre
Eumedoninae et Xanthidae sont de toute manière beaucoup plus étroites que
ne le montre l’actuelle classification.
? Glabropilumnus nhatrangensis nov. sp.
(PL II C)
Matériel. — - Holotype, NMS. 1969. 12.15.4, femelle ovigère de 5 X 7 mm :
Baie de Nhatrang, R. Serène coll. 1958.
— 907 —
Localité-type : Nhatrang, Vietnam. Holotype déposé au Musée national
de Singapour.
Diagnose. — Carapace plus large que longue, lisse, sans trace de région,
convexe dans les deux sens, avec quelques rares soies courtes très espacées.
Trois dents antéro-latérales triangulaires avec une courte et forte épine au
sommet ; la première est dirigée vers l’avant, les deux autres beaucoup plus
vers l’extérieur ; la dent postérieure est presque aussi grande que les deux
autres. Pas de trace de dent sous-hépatique. Front divisé en deux lobes à bord
antérieur convexe et séparés par un faible sinus médian ; lobules latéraux très
peu marqués. Orbites et yeux relativement longs. Chélipèdes ornés de tuber¬
cules aigus sur la face supéro-externe des paumes et du carpe. Pattes ambula¬
toires avec quelques fines soies longues, sans épines sauf une distale sur le carpe
des pattes 2-4.
Situation. — L’espèce est classée avec réserve dans Glabropilumnus, bien
qu’elle corresponde à la définition de ce genre par Balss (1932). Elle diffère
davantage des espèces présentement classées dans le groupe Heteropanope-
Pilumnopeus, mais ces trois genres, aussi bien d’ailleurs que Parapilumnus et
les petites espèces de Pilumnus, doivent être révisés.
Glabropilumnus nhatrangensis se sépare de toutes les espèces de Glabropi¬
lumnus par ses dents antéro-latérales beaucoup plus saillantes et armées d’une
forte épine distale. Par la forme et l’ornementation de ses chélipèdes (mais
seulement par ce caractère) elle est plus proche de latimanus Gordon, 1934.
La présence d’une épine distale sur le carpe des pattes ambulatoires suffit
peut-être à l’écarter de Glabropilumnus. Par ce caractère et de nombreux autres,
sa taille comprise, nhatrangensis est proche de Pilumnus amamensis Takeda et
Miyaké, 1968 ; mais cette dernière espèce est beaucoup plus spinuleuse, en par¬
ticulier la face dorsale de sa carapace est garnie de soies et de granules spini-
formes devenant plus grands et plus aigus vers les bords latéraux. Si nhatran¬
gensis était rapportée à Pilumnus, elle se situerait près A'amamensis dans la clé
de séparation des espèces de Takeda et Miyaké, 1968.
Peleianus nov. gen.
Diagnose. — Carapace convexe, lisse, nue, sans indication de région. Bord
antéro-latéral beaucoup plus court que le postéro-latéral et avec deux petites
dents aiguës ; la troisième dent (antérieure) indiquée par un petit granule. Ché¬
lipèdes longs et robustes avec le mérus débordant fortement les bords de la
carapace ; paume aussi longue que la largeur de la carapace. Pattes ambulatoires
très longues et très minces avec quelques longues soies fines, sans aucune épine.
Pléopodes mâles de type pilumnien.
Espèce-type : Peleianus suluensis nov. sp.
Le genre est proche de Glabropilumnus Dana, 1851, mais s’en distingue par
plusieurs caractères, en particulier la forme du premier pléopode mâle.
Peleianus suluensis nov. sp.
(PL II D)
Matériel. — - Holotype, mâle de 5 X 5,6 mm avec un seul chélipède ; Pele
Sulu Sea Expédition 1964, A. F. Umali coll. 2/1964,
908 —
Localité-type : Sulu Sea. Holotype déposé au Muséum national d’Histoire
naturelle de Paris, don de M. A. F. Umali.
Diagnose. — Les caractères de l’espèce sont ceux du genre, qui est mono¬
typique. Par ses pattes ambulatoires, elle est proche de Pilumnus laevis Dana,
1851, espèce décrite de la même localité (Balabac Straits) pour une femelle d’à
peu près même taille (4,41 x 6,19 mm) et que Balss (1933) classe dans les Gla-
bropilumnus. Les spécimens rapportés à P. laevis par de Man (1888, p. 66,
pl. 4, fig. 1, 2) diffèrent beaucoup de suluensis ; au moins sur la figure, les pattes
ambulatoires sont plus courtes et plus larges. Mais peut-être ces spécimens
appartiennent-ils à une espèce différente de celle de Dana. Si l’identité de
suluensis avec laevis était reconnue (et en l’absence du type de laevis c’est peu
probable) le nom de Dana (1851) aurait la priorité.
Leopoldius nov. gen.
Diagnose. — Carapace et appendices recouverts de soies laineuses, ni
courtes, ni très longues, et arrangées sur la carapace de manière à former un
dessin régulier et symétrique par rapport à l’axe longitudinal. Trois dents
antéro-latérales courtes et garnies de quelques 2-3 granules perliformes. Bégions
hépatiques (2L-3L-4L) et branchiale (5L) avec saillies surmontées de granules.
Chélipèdes à paume allongée. Pattes ambulatoires courtes, grossièrement caré¬
nées, sans épines. Palais buccal sans les crêtes existant habituellement sur
Pilumnus. Ce dernier caractère est mentionné par de Man (1902) sur Pilumnus
kukenthali de Man, 1902, et par Gordon (1934) sur Parapilumnus leopoldi
Gordon, 1934.
Espèce-type : Parapilumnus leopoldi Gordon, 1934.
Localité-type : Banda Neira, Indonesia.
Le genre contient : Leopoldius leopoldi (Gordon, 1934), L. kukenthali (de Man,
1902) et L. velasquezi nov. sp. Les trois espèces ne sont connues que par un spé¬
cimen femelle : leopoldi de 6,2 X 9,3 mm, kukenthali de 10,5 X 15,75 mm et
velasquezi de 7 X 10 mm. De Man (1902) suggérait l’établissement d’un sous-
genre de Pilumnus pour son espèce récoltée à Ternate (Indonésie).
Leopoldius velasquezi nov. sp.
(Pl. III A)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.15.1, femelle de 7 X 10 mm :
Puerto Calera, Mindoro, Philippines, coll. Camacho mai 1969, sur le récif de
corail.
Localité-type : Puerto Galera, Mindoro, Philippines. Holotype déposé au
Muséum national de Singapour.
LÉGENDE DE LA PLANCHE III
Fig. A. — Leopoldius velasquezi nov. sp., holotype, femelle de 7 X 10 mm.
Fig. H. — Y'iaderiaru i ti/pica Waril, 1942, mille de 7,14 X 8,71 mm.
Fig. C. — Même spécimen, chélipède gauche face interne, chélipède droit face externe,
Fig, D, — Viaderiana quadrispinosa Zehntner, 1894, mâle dç 5 X 6 mm-
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. 42, n° 5, 1970 (1971).
SE RENE PLANCHE IIT
Bull. Mus. llist. nat., Paris , 2e sér., t. 42, n° 5, 1970 (1971).
SERÈNE PLANCHE IV
909 —
Diagnose. — Espèce intermédiaire entre Parapilumnus leopoldi Gordon,
1934, et Pilumnus kukenthali de Man, 1902, se séparant des deux par la cara¬
pace plus étroite et les saillies granuleuses de la face dorsale de la carapace
beaucoup plus marquées. En outre, elle se distingue de kukenthali par le bord
frontal moins profondément divisé et le dactyle des chélipèdes beaucoup plus
court.
Viaderiana Ward, 1942
Viaderiana Ward, 1942, p. 102.
Espèce-type : Viaderiana typica Ward, 1942.
Localité-type : Ile Maurice.
Ward définit le genre par rapport à Lithocheira avec, pour ce dernier genre,
L. bispinosa comme espèce de référence car il indique le genre « of Bass Strait
and South Australia ». Par ailleurs, il définit l’espèce-type et seule espèce de
Viaderiana par comparaison avec Litocheira quadrispinosa Zehntner, 1894. Les
deux espèces sont congénériques. Le premier pléopode mâle de quadrispinosa
est du type habituel des espèces de Pilumnus ; il diffère de celui de Litocheira,
figuré par Chopra et Das (1937, fig. 9) pour Litocheira bispinosa et par Bar-
nard (1950, fig. 55) pour L. kingsleyi.
Sakai (1939) a déjà replacé quadrispinosa dans Heteropilumnus comme
Balss (1933) l’avait fait pour d’autres espèces de Litocheira. Un tel changement
paraît correct pour plusieurs autres espèces et en particulier pour Litocheira
amoyensis Gordon, 1930, mais pas pour quadrispinosa qui, par la forme de sa
carapace, ses fines épines (dents) antéro-latérales et d’autres caractères (pré¬
cisément ceux de Viaderiana) serait aberrante dans Heteropilumnus.
La définition de Ward (1942) pour Viaderiana, qui se réfère principalement
à la longueur et l’étroitesse des pattes ambulatoires, est particulièrement insuffi¬
sante pour séparer le genre d’avec Pilumnus. Sa modification permet d’inclure
dans Viaderiana des espèces actuellement classées soit dans Litocheira, soit
dans Pilumnus.
Viaderiana se différencie de Pilumnus par : 1° un aspect fragile, une carapace
plus ou moins quadrangulaire et aplatie avec des bords antéro-latéraux très
courts et armés de deux faibles dents comme des épines ; 2° des chélipèdes avec
les doigts allongés à bords coupants bien dentés et une épine à l’angle interne
du carpe ; des pattes ambulatoires minces et longues ; 3° la présence, sur la cara¬
pace et les appendices, de longues soies très fines et en particulier une longue
frange transversale au long du bord frontal.
Les Viaderiana sont de petites espèces dont la carapace ne dépasse pas 11 mm ;
elles sont généralement de couleur rouge brique mêlé de blanc, ces couleurs
formant parfois de remarquables dessins symétriques. Les doigts des chélipèdes,
LÉGENDE DE LA PLANCHE IV
Fig. A. — Tweedieia noelensis Ward, 1934, male de 4,7 X 6,1 mm.
Fig. 13. — Pilodiiis philip pin en sis (Ward, 1941) ?, mâle de 7,5 X 12 mm, carapace dépouillée de son
tomentum.
Fig. C. — Trapezia wardi nov. sp., hololype, mâle de 10 X 11 mm.
Fig, 1). — Goneplax ockelmanni nov. sp., hololype, mâle de 3 X 5,3 mm.
— 910 —
qui se croisent fortement quand ils sont fermés, sont blancs avec les pointes
noires, la couleur s’étendant parfois sur une partie des bords coupants.
Ces crabes habitent les biotopes sableux ou sablo-vaseux qui sont associés
au récif de corail et correspondent bien à la définition de Ward (1942) : « a
group of small Pilumnus- like crabs which inhabit tropical coral reefs. »
Aux deux espèces de Viaderiana déjà citées, à savoir typica Ward, 1942, et
quadrispinosa (Zelmtner, 1894), j’ajoute Litocheira affinis Tesch, 1918, Pilum¬
nus elegans de Man, 1887, P. longipes A. Milne Edwards, 1873, et P. taeniola
Rathbun, 1906. Toutes ces espèces n’ont que deux dents antéro-latérales ou
une troisième vestigiale. Les bandes blanches de la région sous-orbitaire et
ptérygostomienne de taeniola sur la figure de Rathbun (1906, fig. 24b) rap¬
pellent étrangement celles d’ elegans, sur la figure de de Man (1888, pl. 12,
fig. 3b) ; il est possible que les deux formes soient identiques.
Malgré les travaux de Rathbun (1923), de Balss (1933) et de Takeda et
Miyaké (1968), pour ne citer que les plus significatifs, la situation des petites
espèces de Pilumnus reste confuse. Les espèces Pilumnus cursor A. Milne-
Edwards, 1873, P. striatus de Man, 1888, P. spinicarpus Grant et Macculloch,
1906, P. neglectus Balss, 1933, P. turgidulus Rathbun, 1911, P. rotumanus Borra-
daile, 1900, appartiennent à un même groupe proche de Viaderiana ; elles s’en
séparent par la présence de trois dents antéro-latérales, au lieu de deux, et par
une carapace plus convexe. Je ne les inclus pas dans Viaderiana. Des douze
espèces citées, quatre ne sont connues que par les spécimens originaux. Pour
les deux mieux connues, quadrispinosa et cursor, les auteurs signalent des varia¬
tions intraspécifiques intéressant aussi bien la spinulation, la coloration sur le
vif que l’importance et la distribution des soies. Des spécimens de cursor ayant
par la suite été rapportés à spinicarpus Grant et Macculloch, 1906, et neglectus
Balss, 1933, des caractères spécifiques ont pu être parfois considérés comme des
variations ou l’inverse.
Viaderiana typica Ward, 1942
(Pl. III B, C)
Viaderiana typica Ward, 1942, p. 102, pl. 6, fig. 6.
Matériel. — NMS. 1969. 12.15.3, mâle de 7,14 X 8,71 mm : Baie de Nhatrang,
Vietnam, sur le récif de corail, R. Serène coll. 1958.
Le présent spécimen a une carapace un peu plus large que longue alors que
sur l’holotype mâle de 11 mm, elle est dite aussi large que longue sans que la
mesure de sa longueur soit indiquée. Il offre une forte épine au milieu du mérus
des pattes ambulatoires et tous les autres caractères indiqués par Ward (1942).
Le bord supérieur du mérus du chélipède a trois épines dont la subdistale très
grande et la distale petite. A l’état frais, des taches pigmentées (brun rouge)
marquaient la carapace et les pattes ambulatoires ; le mérus en particulier pré¬
sentait 2-3 larges bandes transverses brun rouge alternant avec le fond gris
blanc. Sur la face dorsale de la carapace, les taches brunes étaient disposées
symétriquement ; sur la face ventrale, une tache brune quadrangulaire couvrait
l’épistome et la région sous-frontale,
— 911 —
Viaderiana quadrispinosa (Zehntner, 1894)
(PI. III D)
Litocheira quadrispinosa Zehntner, 1894, p. 171, pl. 8, fig. 11. — Alcock, 1890,
p. 316. — Tesch, 1918, p. 168, pl. 8, fig. 3. — Balss, 1933, p. 44. — Balss, 1938, p. 73.
Heteropilumnus quadrispinosus, Sakai, 1939, p. 541, fig. 56.
? Litocheira sp. ? (aff. quadrispinosa Zehntner), Gordon, 1934, p. 23.
? Litocheira quadrispinosa, Monod, 1938, p. 145, fig. 22 F, G.
Matériel. — (CF 1842), mâle de 5 X 6 mm : Puerto Galera, Mindoro, Phi¬
lippines, récif de corail, Camacho coll. mai 1969.
La carapace présente la couleur caractéristique signalée par Zehntner (1894).
Les plus grands spécimens signalés à ce jour sont : Zehntner (1894)une femelle
de 3,8 X 5 mm (Àmboina), Alcock (1900) un spécimen de 4 X 5 mm (Anda-
mans), Tesch (1918) trois mâles, une femelle (Indonésie), les deux plus grands
mâles de 5,5 X 3,75 mm et 6 X 4,85 mm, Sakai (1939) une femelle de 4,7 X
6 mm (Japon), Gordon (1934) une femelle de 3,3 X 4,5 mm (Indonésie), Monod
(1938) un mâle de 2 X 2,5 mm (mer Rouge).
Pilumnus longipes A. Milne Edwards, 1873, établi pour un mâle de 8 X 11 mm
de Nouvelle-Calédonie, est très voisin et peut-être identique. Les descriptions
sont concordantes et la figure du chélipède (A. Milne Edwards, 1873, pl. 10,
fig. la) suggère l’identité. Dans l’affirmative, le nom de A. Milne Edwards
aurait la priorité.
Tweedieia Ward, 1934
Ward, 1934, p. 22. — Balss, 1938, p. 61.
Espèce-type : Tweedieia noelensis Ward, 1934.
Localité-type : Christmas Island, Océan Indien.
Gordon (1934) suggère l’établissement d’un sous-genre, voire d’un genre
nouveau, pour y classer les espèces atypiques de Phymodius, c’est-à-dire odhneri
et laysani. La définition de Tweedieia par Ward (1934) concorde avec les
remarques de Gordon (1934) et les espèces du genre sont : Tweedieia noelensis
Ward, 1934, et T. laysani (Rathbun, 1906).
Tweedieia noelensis Ward, 1934
(Pl. IV A)
Tweedieia noelensis Ward, 1934, p. 22, pl. 1, fig. 2.
Phymodius odhneri Gordon, 1934, p. 43, fig. 20c, 22, 23b, 24, 25b, c. — Balss, 1938,
p. 61 (sans nouveau spécimen). — Forest et Guinot, 1961, p. 104 (simple citation). —
Guinot, 1964, p. 85 (simple citation).
Matériel. — CF 1833, mâle de 4,7 X 6,1 mm : Puerto Galera, Mindoro,
Philippines, Camacho coll. mai 1969, sur le récif de corail.
J’ai identifié de la baie de Nhatrang, Vietnam, un autre spécimen de même
taille qui appartient aux collections de l’Institut Océanographique de Nha¬
trang. Ces spécimens de la Mer de Chine, localité du type A'odhneri, sont iden-
— 912 —
tiques à noelensis de l’Océan Indien. Balss (1938), après comparaison dans
les collections du British Muséum du type de noelensis avec celui de Phymo-
dius odhneri Gordon, 1934, a signalé l’identité des deux formes, sans indiquer
sa position sur la validité du nom. Je donne la priorité au nom de Ward, l’es¬
pèce de Gordon ayant été décrite à la même date dans un autre genre.
Tweedieia laysani (Rathbun, 1906) nov. comb.
Phymodius laysani, Rathbun, 1906, p. 858, text-fig. 19, pl. 12, fig. 8. — 1911, p. 226. —
Gordon, 1934, p. 47, fig. 23c, 25a. — Balss, 1938, p. 55. — Edmondson, 1946, p. 296,
fig. 179 d. — 1962, p. 280, fig. 23c.
? Phymodius afî. laysani, Guinot, 1964, p. 85, pl. 10, fig. 3.
Guinot (1964) indique que ses spécimens d’Aldabra appartiennent peut-être
à une espèce différente de laysani dont la localité-type est les îles Hawaï. Le
type est un mâle de 5,8 X 8,3 mm ; Rathbun (1911) cite un mâle de 8 X 11,3 mm
des Chagos ; Guinot (1964), une jeune femelle ; il existe aussi un spécimen
identifié par Pesta.
Pilodius philippinensis (Ward, 1941) ?
(Pl. IV B)
Chlorodopsis philippinensis Ward, 1941, p. 11.
Matériel. — NMS. 1969. 11.24.17-20, quatre mâles de 7,5 X 12, 7 X 11,
7 X 11, 6,8 X 10 mm ; Poulo Sakit, dans la baie de Djakarta, Indonésie,
R. Serène coll. 1963.
L’espèce pas encore figurée n’a jamais été signalée depuis sa description.
C’est avec réserve que je lui rapporte les présents spécimens, qui se séparent
des autres espèces de Pilodius par l’épais tomentum laineux qui recouvre les
régions de la carapace ; les sillons qui séparent les régions en sont dépourvus
et forment un dessin en creux comme sur certains tapis de haute laine. Par¬
fois, les granules de la carapace sont visibles dans l’épaisseur du tomentum.
Ces spécimens correspondent à la description assez sommaire de Ward (1941).
Le pléopode mâle diffère de celui de toutes les autres espèces de Pilodius. C’est
une espèce très commune sur le littoral du Sud-Est Asiatique où elle habite
généralement la partie morte et envasée du récif de corail. Je l’ai récoltée aux
Philippines, à Singapour, en ^lalaisie, au Vietnam. J’ai également trouvé des
spécimens dans des séries en collection identifiés melanochira (— nigrocrinitus ) ;
cette dernière espèce a le même habitat.
LÉGENDE DE LA PLANCHE V
Fig. A. — ? Rhizopa sasekumari nov. sp., holotype, femelle de 10,6 X 16,2 mm.
Fig. B. — Lophoplax teschi nov. sp., holotype, femelle de 11,5 X 14 mm.
Fig. C. — Shenius anomalum (Shen, 1935), mâle de 3,8 X 4,5 mm.
Fig. D. — Macro phthalmus [Macro phthalrnus) philippinensis nov. sp., holotype, mâle de 5,6 X 10 mm.
Bull. Mau. H Ut. nat., Paris, 2e sér., t. 42, ri" 5, 1970 (1971).
Bull. Mus. Flist. nat., Paris, 2e sér., t. 42, n° 5, 1970 (1971).
SERÈNE PLANCHE VI
— 913
Pilodius maotienî nov. sp.
Chlorodopsis pilumnoides, Serène and Luom, 1958, p. 102, pl. IC, 3A, 4B. — 1959
(part), p. 302, fig. 21, 56 ; pl. 3A.
Not pilumnoides (White, 1847).
Not Chlorodopsis pilumnoides, Serène and Luom, 1959, pl. IA = pilumnoides (White,
1847).
Matériel. — Holotype, ION 41915, mâle de 11,5 X 16,5 mm : Baie de Nha-
trang, R. Serène and Luom coll. 1957.
Localité-type : Nhatrang, Vietnam. Holotype déposé à l’Institut Océano¬
graphique de Nhatrang, Vietnam.
La nouvelle espèce est établie pour les spécimens rapportés à pilumnoides
par Serène et Luom (1958 et 1959) ; seul le spécimen identifié par Alcock
(1898) et illustré par ces auteurs (1959, pl. 1 A) est un pilumnoides ; tous les
autres sont des maotieni. Je désigne comme holotype le spécimen ION 41915 ;
les autres spécimens sont des paratypes. Le pléopode mâle de maotieni, figuré
par Serène et Luom (1958, pl. 4b ; 1959, fig. 2A), diffère de celui de pilum¬
noides figuré par Gordon (1934, fig. 26), Sakai (1939, text-fig. 43), Guinot
(1958, fig. 25). Les quatre spécimens de pilumnoides du Musée de Singapour
ont un pléopode identique à celui des pilumnoides illustré par ces auteurs ; toute¬
fois dans les conditions naturelles, la languette distale de l’apex est beaucoup
plus longue et davantage inclinée en arrière ; parce qu’elle pointe en profon¬
deur vers un plan beaucoup plus bas que la courbure subdistale du pléopode,
elle apparaît plus courte sur les dessins à plat. D’après la figure de leur pléo¬
pode, les spécimens rapportés à pilumnoides par Sankarankutty (1962, fig. 38,
39) sont des nigrocrinitus.
Pilodius luomi nov. sp.
Chlorodopsis granulata, Serène et Luom, 1959, p. 307, fig. IA, 2E, F ; pl. 1D, 3C, F.
Not Pilodius granulatus Stimpson, 1858.
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 11.26.1, mâle de 7 X 11 mm ; paratypes,
NMS. 1965. 11.11.39-48, mâles et femelles (la plus petite femelle ovigère de
5x7 mm) : Horsbourg Lighthouse, South China Sea, off Singapour, Coll.
1934 det. (non publié) comme Chlorodopsis granulatus par le Dr. Tweedie.
Localité-type : Phare de Horsbourg près Singapour. L’holotype, déposé au
Musée National de Singapour, a été choisi dans la grande série (paratypes) de
la même localité, probablement récoltée par le gardien du phare, M. Monteiro.
LÉGENDE DE LA PLANCHE VI
Fig. A. — Macro phthalmus [Macro phthalrnus) gallardoi nov. sp., holotype, mâle de 5,5 X 9 mm.
Fig. B. — Macro phthalmus ( Venitus ) barnesi nov. sp., holotype, mâle de 12 X 15 mm.
Fig. C. — Macro phthalmus ( Venitus ) vietnamensis nov. sp., holotype, mâle de 11,66 X 15,33 mm.
Fig. D. — Même spécimen, holotype, mâle de 11,66 X 15,33 mm.
Toutes les photographies sont de l’auteur, sauf celles de la planche V qui est de M. Quang Nhut
Ban, photographe de l’Institut Océanographique de Nhatrang.
58
— 914
L’espèce, voisine de granulatus et de miersi, a comme ces dernières la couleur
noire du doigt fixe du chélipède mâle encerclant toute la paume. Elle se sépare
de granulatus en particulier par la disposition du premier pléopode mâle qui
est celui figuré sous le nom de granulatus par Serène et Luom (1959, fig. 2 E,
F) ; il est très différent de celui de granulatus Stimpson figuré par Sakai (1939,
text-fig. 41).
Ward (1936) a établi miersi en comparant ses spécimens d’Australie avec
des spécimens de granulatus provenant de Singapour, qui étaient très certaine¬
ment des luomi. Il est donc possible que miersi et granulatus soient identiques.
L’espèce luomi ne dépasse guère 10 mm en largeur et est plus petite que gra¬
nulatus et miersi qui atteignent respectivement 19,5 et 17 mm. Elle est connue
de Nhatrang (Vietnam) et de Singapour et illustrée par Serène et Luom (1959).
Liocarpilodes harmsi (Balss, 1934) nov. comb.
Pilodius harmsi , Balss, 1934, p. 228, fig. 2. — 1938, p. 56. — Tweedie, 1947, p. 31. —
Forest et Guinot, 1961, p. 93, fig. 85a, b.
Chlorodopsis natalensis, Ward, 1934, p. 21, pl. 1, fig. 6.
Forest et Guinot (1961) pensent que l’espèce appartient à un genre diffé¬
rent de Pilodius et publient le dessin du premier pléopode mâle. Il est remar¬
quablement voisin de celui de Liocarpilodes hiunguis (Rathbun, 1906) que
publient également ces auteurs, mais ces derniers ne font pas le rapproche¬
ment.
La comparaison de spécimens des deux espèces dans les collections du Musée
de Singapour confirme qu’elles sont congénériques ; carapace, chélipèdes aussi
bien qu’ornementation granulaire sont identiques. Les spécimens de hiunguis
du Musée de Singapour n’ont pas encore été signalés ; deux proviennent de
Padang, côte Sud de Sumatra et un de Puerto Galera, Mindoro, Philippines ;
ils ont été récoltés et identifiés par l’auteur.
Trapezia wardi nov. sp.
(Pl. IV C)
Trapezia tigrina, Ward, 1939, p. 13, fig. 15, 16.
Not tigrina, Eydoux and Souleyet, 1841.
Matériel. — - Holotype, NMS. 1969. 12.20.11, mâle de 10 X 11 mm ; para-
type, NMS. 1969. 12.20.12, femelle de 10 X 10,5 mm : Baie de Nhatrang, Viet¬
nam, coll. R. Serène, 1958, sur Pocillopora.
Holotype et paratype déposés au Muséum national de Singapour.
Diagnose. — Espèce proche de danai dont elle se sépare par 1° carapace
plus étroite ; 2° angles orbitaux externes et dents épibranchiales plus aigus ;
3° mérus du chélipède plus court avec le bord antérieur armé de 6-7 dents
aiguës se terminant en épines courbes. Sur danai ce bord est armé de 8-10 dents
courtes et ne se terminant pas en pointe courbe aiguë, comme si les dents étaient
subdivisées (Dana, 1852) ou cassées (de Man, 1888). Ce caractère, figuré par
ces deux auteurs pour des spécimens rapportés avec réserve à maculata, est
en quelque sorte identique à celui signalé par Forest et Guinot (1961) sur
guttata.
— 915 —
Les spécimens rapportés par Ward (1939) à tigrina diffèrent morphologique¬
ment de l’espèce de Eydoux et Souleyet (1841) dont j’ai examiné le type au
Muséum de Paris. Ils appartiennent très probablement à la nouvelle espèce
ici décrite et dont j’ai identifié (non publié) des spécimens dans plusieurs col¬
lections de maculata du Muséum de Paris.
Situation. — Trapezia wardi appartient au groupe d’espèces de Trapezia
qui ont la carapace et les pattes marquées de points ou taches rouges sur un
fond de couleur claire, généralement blanc rosâtre. Ce sont : rufopunctata
(Herbst, 1801), acutifrons A. Milne Edwards, 1864, maculata (MacLeay, 1838),
tigrina Eydoux et Souleyet, 1841, intermedia Miers, 1888, danai Ward, 1939.
De nombreux auteurs considèrent rufopunctata comme seule espèce valide et
font des autres formes, soit des variétés, soit des synonymes. La situation de
ces formes est très confuse. Si l’on donne d’une manière générale priorité aux
caractères morphologiques sur ceux d’ornementation (taille et nombre des
taches de couleur), les espèces avec le bord frontal denté et le bord inférieur de
la paume du chélipède en dent de scie ou granulaire ( rufopunctata , acutifrons,
maculata, tigrina) se séparent nettement de celles qui ont un bord frontal lobulé
et le bord inférieur de la paume du chélipède lisse {danai, intermedia, wardi).
Goneplax ockelmanni nov. sp.
(PI. IV D)
Matériel. — Holotype, mâle de 3 X 5,2 mm : Thai Danish Expédition 1966,
St. 1004-9, T. 30 B (Andaman Sea), Dr. Ockelmann coll.
Localité-type : Côtes de Thaïlande, Mer des Andamans. L’holotype sera
déposé au Musée zoologique de Copenhague.
Diagnose. - — Espèce proche de nipponensis Yokoya, 1934, mais s’en sépa¬
rant par ses chélipèdes avec un mérus qui, distalement, déborde beaucoup plus
les bords de la carapace, et qui est dépourvu, sur le bord postérieur, de l’épine
existant sur nipponensis. Par ailleurs, le premier pléopode mâle est différent.
? Rhizopa sasekumari nov. sp.
(PI. VA)
Matériel. — - Holotype, NMS. 1969. 12.2.7, femelle de 10,6 X 16,2 mm :
Port Swettenham, Malaisie, Sasekumar coll. 28/10/1968 ; sur banc littoral
vaseux.
Localité-type : Port Swettenham, Malaisie. Holotype déposé au Musée
national de Singapour.
La nouvelle espèce appartient aux Rhizopinae dans les Carcinoplacidae et
est décrite avec quelque réserve comme Rhizopa. Elle se distingue de la seule
autre espèce du genre : Rhizopa gracilipes Stimpson, 1858, par les deux dents
antéro-latérales postérieures qui sont triangulaires et saillantes (alors que les
quatre dents sont faibles et arrondies sur gracilipes), et par la carapace et les
pattes garnies d’un dense revêtement de soies qui n’existe pas sur gracilipes.
Elle n’est pas sans relation avec Typhlocarcinus dentatus Stephensen, 1945,
qui a un revêtement semblable, mais dont les quatre dents antéro-latérales
sont également arrondies. Par ailleurs, sasekumari a une plus grande taille et,
— 916 —
par ce caractère, elle est plus proche de gracilipes. J’identifie à sasekumari
trois autres spécimens, tous femelles (deux de la côte occidentale de Malaisie
et un de Labuan, Bornéo), identifiés aff. Tijphlocarcinus dans les collections du
Musée de Singapour.
Eucrate alcocki nov. sp.
Eucrate creimta var. dentata, Alcock, 1900, p. 301. — - Chhapgar, 1957, p. 39, pl. 11,
fig. j, k, 1.
Not Heteroplax dentata Stimpson, 1858.
Matériel. — Holotype, mâle de 25 X 20 mm : Baie de Nhatrang, Vietnam,
R. Serène coll. 1954. Déposé au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
Selon S ak ai (1939), Heteroplax Stimpson, 1858, est un genre différent d’ Eu¬
crate de Haan, 1835. Le type de la nouvelle espèce correspond aux spécimens
identifiés Eucrate crenata var. dentata par Alcock (1900) et Chhapgar (1957)
et par erreur identifiés avec l’espèce Heteroplax dentata Stimpson, 1858, qui
est différente. La nouvelle espèce alcocki remplace donc dans la clé de Camp-
bell (1969) la forme mentionnée sous le nom de Eucrate dentata (Stimpson,
1858).
Lophoplax teschi nov. sp.
(Pl. VB)
Matériel. — Holotype, Ng 862, femelle de 11,5 X 14 mm : Naga Expédition,
St. 60-211, 10° 41'N, 100° 41'E, South China Sea, Beam Trawl, 37 m deep,
bottom : fine sand and mud, 27 February 1960.
L’holotype sera probablement déposé à l’U.S.N.M. (Smithsonian) Washington.
Diagnose. — - Espèce caractérisée par des dents antéro-latérales denticulées
et de fortes élévations transverses sur les régions branchiales. Elle se sépare
de bicristata Tesch, 1918, et de sculpta (Stimpson, 1858) par l’absence de lobes
ou crêtes sur les régions protogastriques et épigastriques et par la disposition
des dents antéro-latérales qui sont aplaties dans ces deux espèces. Elle diffère
davantage de takukurai Sakai, 1935, qui ne présente aucune saillie sur la face
dorsale de la carapace. J’ai identifié dans les collections de « Scripps Institute
of Oceanography, La Jolla, California », lors d’une brève visite, un spécimen
mâle d’à peu près même taille et provenant de la même récolte. La publication
de son pléopode présenterait un intérêt certain.
Shenius nov. gen.
Diagnose. — Carapace plus large que longue, à surface dorsale rugueuse
avec tubercules disposés symétriquement. Pattes ambulatoires minces et sans
longues soies. Abdomen mâle avec forte contraction du segment 5 et très grand
élargissement en trèfle du telson. Premier pléopode mâle faiblement courbé
distalement avec plusieurs grosses épines près de l’apex.
Espèce-type : Camptandrium anomalum Shen, 1935.
Localité-type : côtes de Chine.
Parmi les genres établis au siècle dernier, Camptandrium est l’un des rares
dont la définition originale comprenne la description du premier pléopode mâle.
— 917 —
Ce pléopode présente une forme très particulière bien illustrée par Shen (1932,
fig. 140 e) pour Camptandrium sexdentatum ; celui d ’ elongatum est semblable.
Celui d 'anomalum, figuré par Shen (1935, fig. 10 b), est entièrement différent.
Sur elongatum, l’abdomen du mâle ne présente qu’une faible contraction du seg¬
ment 5 et le telson est subtriangulaire sans rien qui rappelle l’élargissement
en trèfle de celui d’ anomalum. Le genre Camptandrium Stimpson, 1858, contient
C. sexdentatum Stimpson, 1858, elongatum Rathbun, 1929 (espèces des côtes
de Chine mais qui s’étendent plus au sud ; elongatum est commun à Singa¬
pour) et starmuhlneri Pretzmann, 1968, de Nouvelle-Calédonie.
Shenius anomalum (Shen, 1935) nov. comb.
(PI. V C)
Camptandrium anomalum, Shen, 1935, p. 31, fig. 8b, 9a-d. — Tweedie, 1937,
p. 162.
Matériel. — NMS. 1965. 7.9.18, mâle de 3,8 X 4,5 mm : Johore Straits,
10/1934, Tweedie det. 1937, p. 162.
La collection du Musée national de Singapour possède plusieurs séries de spé¬
cimens de diverses localités de Singapour ; le spécimen cité (qui est celui pho¬
tographié) appartient à une de ces séries.
Macrophthalmus (Macrophthalmus) philippinensis nov. sp.
(PI. VD)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.12.1, mâle de 5,6 X 10 mm ; para-
type, NMS. 1969. 12.12.2, mâle de 5,6 X 10 mm : Busuanga, Palawan, Philip¬
pines, Norton et Dayrit coll. 10-30/5/1933.
Localité-type : Busuanga, Palawan, Philippines. Holotype et paratype
déposés au Musée national de Singapour. Quatre autres paratypes sont déposés
au Musée national des Philippines à Manille.
Diagnose. — Espèce appartenant, dans le sous-genre Macrophthalmus (cf.
Barnes, 1967), au groupe des espèces caractérisées par des pédoncules oculaires
dépassant distalement les bords de la carapace : telescopicus (Owen, 1839),
verreauxi H. Milne Edwards, 1848, latipes Borradaile, 1902, milloti Crosnier,
1965, transversus (Latreille, 1817), graeffei A. Milne Edwards, 1873. À noter
que verreauxi, contrairement à l’opinion admise, est une espèce différente de
telescopicus. L’espèce philippinensis se différencie de toutes les espèces du
groupe par plusieurs caractères, les plus remarquables étant les très longs ché-
lipèdes des mâles et la présence d’une forte dent subproximale séparée en deux
masses distinctes sur le bord coupant du dactyle. C’est une espèce de petite
taille.
Macrophthalmus (Macrophthalmus) gallardoi nov. sp.
(PI. VIA)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.11.6, mâle de 5,5 X 9 mm : paratypes,
NMS. 1969. 12.5.10-13, une femelle de 6 X 10 mm et deux petits mâles : Baie
de Nhatrang, Vietnam, Dr. Tran Ngoc Loi coll. 1961, fond de vase sableux,
10 m.
— 918 —
Localité-type : Baie de Nhatrang, Vietnam. Holotype et paratypes déposés
au Musée national de Singapour.
Diagnose. — Espèce proche de dentatus Stimpson, 1858, mais s’en séparant
par 1° les angles externes beaucoup plus courts et dirigés vers l’extérieur ;
2° la présence de deux dents antéro-latérales en arrière de l’angle orbitaire externe
au lieu des 3-4 qui caractérisent dentatus ; 3° les chélipèdes mâles faibles et beau¬
coup plus courts ; ils diffèrent peu de ceux de la femelle mais sont plus renflés
et garnis de soies à la face interne de la paume ; 4° pattes ambulatoires com¬
parativement plus courtes et plus larges.
Macrophthalmus (Venitus) barnesi nov. sp.
(PI. VI B)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.3.1, mâle de 12 X 15 mm : Palawan,
Philippines, Norton et Dayrit coll. mai 1963, par dragage.
Localité-type : sur les côtes de Palawan, Philippines. Holotype déposé au
Musée national de Singapour.
Diagnose. — Espèce proche de gastrodes Kemp, 1915, et s’en séparant par
1° l’angle orbitaire externe triangulaire aigu pointant vers l’avant avec le bord
latéral convergeant fortement en arrière ; 2° les incisions séparant la première
dent antéro-latérale de l’angle orbitaire externe et de la seconde dent antéro¬
latérale très faibles et non largement ouvertes comme sur gastrodes ; 3° le ché-
lipède mâle normalement développé avec une paume aussi haute que la demi-
longueur du propode, doigt compris ; 4° la présence d’une très grande dent
molariforme occupant presque toute la moitié proximale du bord coupant du
dactyle.
Macrophthalmus (Venitus) vietnamensis nov. sp.
(PI. VI C, D)
Matériel. — Holotype, NMS. 1969. 12.5.7, mâle de 11,66 X 15,33 mm ;
paratype, femelle de 13 X 17 mm : Mer de Chine du Sud, au large de la pointe
de Camau, coll. dans les chaluts à crevettes par le bateau du projet Vietnam/
UNDP pour l’exploration des fonds de pêches, 28/11/1969.
Holotype et paratype déposés au Musée national de Singapour.
Diagnose. — Espèce avec petit chélipède mâle presque identique à celui de
la femelle, caractère confirmant sa relation avec gastrodes, mais plus proche
de barnesi, dont elle diffère par 1° la carapace plus granuleuse et moins poi¬
lue ; 2° en arrière de l’angle orbitaire externe, deux dents triangulaires aiguës,
séparées par des incisions plus ouvertes et une troisième dent indiquée ; 3° la
carapace plus quadrangulaire (largeur entre les pointes des premières dents
antéro-latérales égale à celle entre les pointes des angles orbitaires externes ;
elle est nettement plus grande sur barnesi, qui a les bords latéraux beaucoup
plus divergents en arrière) ; 4° les pattes ambulatoires plus longues et plus
étroites ; 5° une épine subdistale au bord supérieur du mérus de la dernière
patte (absente sur barnesi) ; 6° une crête transversale sur le milieu du segment
abdominal 3 (absente sur barnesi). L’espèce est en outre comparativement beau¬
coup moins poilue que barnesi.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 919-943.
DÉVELOPPEMENT LARVAIRE
DE MACROPIPUS MARMOREUS (LEACH)
EN LABORATOIRE
( Crustacea, Decapoda, Portunidae )
Par Beatriz GOLDSTEIN
Les Crabes de la famille des Portunidae présentent un grand intérêt à cause
de leur abondance dans les eaux océaniques et côtières, et de l’importance com¬
merciale de certaines espèces. Cependant, le développement larvaire complet
chez le genre Macropipus est encore mal connu. Williamson (1910) a décrit
les larves de Macropipus holsatus, M. puber et M. depurator (sous le nom de
Portunus), mais son étude était basée sur du matériel isolé du plancton. Lebour
(1928) a étudié, sur des individus trouvés dans le plancton, les larves de M. cor-
rugatus, M. arcuatus, M. pusillus, M. marmoreus, M. holsatus et M. depurator.
Le développement larvaire a été complété en laboratoire pour M. puber seule¬
ment. Chez les espèces américaines de la sous-famille des Macropipinae, Costlow
et Bookhout (1966) ont obtenu en laboratoire le développement larvaire
d’ Ooalipes ocellatus et Roberts (1969) celui de Bathynectes superba. En ce qui
concerne la sous-famille des Portuninae, Costlow et Bookhout (1959) ont élevé
en laboratoire les larves de Callinectes sapidus, et Prasad et Tampi (1953)
ont reconstitué à partir du matériel planctonique les stades larvaires de Nep-
tunus (= Portunus ) pelagicus. Williamson (1903) décrit les stades lar¬
vaires de Carcinus maenas (sous-famille Carcininae). Williams (1968) a obtenu
pour la première fois le développement larvaire de C. maenas en laboratoire,
mais elle n’a pas fait une description détaillée des différents stades.
Nous nous proposons d’apporter ici une contribution à la connaissance du
développement larvaire d’un autre crabe Portunidae, Macropipus marmoreus
(Leach). Son élevage en laboratoire, obtenu pour la première fois, nous a per¬
mis de suivre, de l’éclosion jusqu’à la mégalope, les différents stades larvaires
et d’étudier les limites de température à laquelle la survivance larvaire est la
meilleure.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
La femelle ovigère de Macropipus marmoreus (Leach, 1816), utilisée pendant
cette expérience, a été récoltée par chalutage aux environs de Roscoflf (Bre¬
tagne). Ce spécimen a été installé dans un bac en eau courante. L’eau utilisée
est celle du système propre au laboratoire d’Océanographie biologique (Faculté
des Sciences de Paris), à une température de 14° C.
Nous avons suivi jour par jour l’évolution des œufs de la femelle. Nous avons
pu constater que la même femelle pouvait être ovigère plusieurs fois consécu-
— Ô20
tives sans muer et dans un état de complet isolement. Ces œufs se développent
normalement et nous avons obtenu dans quelques cas des larves viables.
La technique d’élevage utilisée a été décrite dans les travaux de Boschi,
Scf.lzo et Goldstein (1967, 1968, 1969).
Aussitôt après l’éclosion, les larves ont été séparées au hasard et placées
dans des boîtes en plastique, munies d’un couvercle, et comportant seize com¬
partiments. Ces larves sont réparties au nombre de cinq par compartiment.
Nous avons recueilli 748 larves, que nous avons divisées en trois groupes ; ces
derniers ont été soumis à des conditions de température différentes : 14° C,
19° C et 25° C. L’eau utilisée pour l’élevage de ces larves provenait de Roscoff.
La salinité variait de 35,10 à 35,30 %0. L’eau des cultures, préalablement
filtrée, était renouvelée quotidiennement. Les larves étaient nourries avec des
nauplii vivants d ’Artemia salina. Nous avons observé chaque compartiment
tous les jours afin d’enlever les larves mortes ou de recueillir les exuvies de celles
qui avaient mué. Quelques larves vivantes étaient également examinées pour
savoir si elles étaient proches ou non de la mue suivante.
Les larves mortes et les exuvies ont été fixées et conservées dans du formol
à 4 %. Pour l’étude morphologique, nous avons utilisé des exuvies, des larves
fixées et d’autres vivantes. Nous avons fait des préparations temporaires à l’acide
lactique additionné de rose de lignine.
Nous avons dessiné des larves entières et leurs appendices préalablement
disséqués, en plaçant les préparations dans un micro-projecteur au grossisse¬
ment voulu, et complété ensuite ces dessins au microscope.
Nous avons mesuré des spécimens de chaque stade larvaire. Les dimensions
indiquées sont les suivantes :
Lc = longueur de la carapace, dans sa plus grande longueur à partir du bord externe
de l’œil.
Lt = longueur totale, obtenue en additionnant la longueur de la carapace à celle
de l’abdomen jusqu’à l’extrémité des lobes du telson ; l’abdomen étant toujours plus
ou moins courbé, cette mesure est approximative.
Le = longueur entre les épines de la carapace, de la pointe de l’épine rostrale à
l’extrémité de l’épine dorsale.
RÉSULTATS
Description morphologique des stades larvaires
Nous avons obtenu cinq stades zoé et un stade mégalope dans le dévelop¬
pement larvaire de Macropipus marmoreus. Nous avons aussi constaté la pré¬
sence d’un stade pré-zoé, très fugace, qui n’a pas été fixé.
Tous les dessins 1 ont été faits d’après des spécimens élevés à 19° C.
Première zoé (fig. la)
Nombre de spécimens étudiés : 12.
Lc = 0,4 mm ; Lt = 1,5 mm ; Le = 1,1 mm.
Céphalothorax plus ou moins globuleux ; bord postérieur arrondi. Épine dor¬
sale longue et un peu recourbée vers l’arrière ; épine rostrale plus longue que
1. Chaque figure s’accompagne du détail de l’insertion et de la distribution des soies pour chaque
appendice.
922 —
les antennes ; une paire de petites épines latérales. Yeux sessiles. Sixième seg¬
ment abdominal fusionné avec le telson ; deuxième et troisième segments abdo¬
minaux armés d’une paire de petites épines latéro-dorsales dirigées vers le bas.
Bord postérieur du deuxième segment portant sur l’angle latéral une paire de
processus arrondis avec quatre petites dents ; bord postéro-latéral des troisième
et quatrième segments armé d’une paire d’épines avec trois et deux dents res¬
pectivement. Telson (fig. 9a) large ; bord postérieur concave avec deux longs
lobes, un de chaque côté, armés chacun de trois épines : une plus longue, dor¬
sale, et deux autres plus petites, latéro-basales. Entre ces lobes, six épines,
les deux centrales plus courtes, toutes plumeuses.
Antennule (fig. 2a) conique, simple, avec quatre esthétasques et deux soies
terminales, toutes lisses.
Antenne (fig. 3a) plus courte que le rostre, composée d’un protopodite se
terminant par une longue épine serrulée, sur lequel s’articule un exopodite
court, muni de trois soies à son extrémité, dont une beaucoup plus longue.
Mandibules (fig. 4a) asymétriques comme chez la plupart des larves de Déca¬
podes. Elles comprennent chacune un processus incisif et un processus mas¬
ticatoire ; le palpe manque.
Maxillule (fig. 5a) composée d’un protopodite formé par deux lobes inégaux
ou endites et d’un endopodite de deux articles. Coxopodite, ou lobe proximal,
bordé de sept épines barbulées ; basipodite, ou lobe distal, armé de deux dents
serrulées et de trois soies barbulées, dont deux sont subterminales. Article basal
de l’endopodite armé d’une soie distale sur le bord interne ; article distal armé
de six soies : quatre terminales et deux subterminales, toutes plumeuses.
Maxille (fig. 6a) composée des coxopodite, basipodite, endopodite et exopo¬
dite. Endites coxal et basal bilobés, portant respectivement sept et huit soies ;
endopodite, unisegmenté, armé de sept à huit soies, dont trois très petites.
Toutes les soies sont barbulées. Exopodite bordé par cinq soies plumeuses ;
extrémité postérieure recourbée vers l’arrière et bordée de soies minuscules.
Basipodite du premier maxillipède (fig. 7a) orné de six soies plumeuses sur
le bord interne (deux submarginales, plus courtes). Endopodite de cinq articles,
avec respectivement : deux, deux, une, deux et cinq soies, dont une subtermi¬
nale. Exopodite terminé par quatre longues soies plumeuses, natatoires.
Deuxième maxillipède (fig. 8a) avec le basipodite armé de quatre soies sur
le bord interne. Endopodite de trois articles portant respectivement une, une
et cinq soies. Quatre longues soies plumeuses, terminales, sur l’exopodite.
Le troisième maxillipède, les péréiopodes et les pléopodes ne sont pas encore
différenciés.
Deuxième zoé (fig. lb)
Nombre de spécimens étudiés : 15.
L„ = 0,6 mm ; Lt = 1,8 mm ; Le = 1,4 mm.
Céphalothorax avec une carapace plus grande mais conservant la même
forme qu’au stade précédent. Yeux pédonculés. Abdomen plus long qu’au
stade I ; sixième segment encore fusionné avec le telson. Celui-ci (fig. 9b) avec une
nouvelle paire de petites épines centrales, internes, sur son bord postérieur.
Le nombre total des épines entre les deux lobes latéraux est donc maintenant
de huit.
Fig. 2. — Macropipus marmoreus, antennule : a, première zoe ; b, deuxième zoe ;
c, troisième zoé ; d, quatrième zoé ; e, cinquième zoé ; f, mégalope.
Antennule (fîg. 2b) armée de quatre esthétasques et d’une soie.
Antenne (fig. 3b) présentant la même structure qu’au stade précédent, mais
avec une ébauche minuscule de l’endopodite.
— 924 —
Fig. 3. — Macropipus marmoreus, antenne : a, première zoé ; b, deuxième zoé ;
c, troisième zoé ; d, quatrième zoé ; e, cinquième zoé ; f, mégalope.
Mandibules (fig. 4b) d’une taille considérablement plus grande qu’au stade I.
Maxillules (fig. 5b) différant de celles du stade précédent par l’addition de
deux dents serrulées et de deux soies barbulées sur le bord du basipodite ; le
basipodite a une soie additionnelle près de sa base.
925 —
L’exopodite de la maxille (fig. 6b) est bordé de onze soies plumeuses, son
extrémité distale, à ce stade, est déjà arrondie.
Basipodite du premier maxillipède (fig. 7b) orné de huit soies sur son bord
interne (quatre submarginales plus courtes). Six soies plumeuses terminales
sur l’exopodite. L’endopodite a le même nombre de soies qu’au stade I.
Le nombre de soies de l’exopodite du deuxième maxillipède (fig. 8b) est
maintenant de six.
Troisième zoé (fig. le)
Nombre de spécimens étudiés : 15.
Lc = 0,7 mm ; = 2,3 mm ; Le = 1,7 mm.
Larve de taille plus grande qu’aux stades précédents. Bourgeons des appen¬
dices thoraciques visibles sous la carapace. Nous avons observé par transparence
les bourgeons des pléopodes dans les segments 2 à 6 de l’abdomen. Telson
(fig. 9c) présentant le même plan structural qu’aux stades précédents ; entre
les lobes, on observe l'adjonction d’une paire d’épines centrales, ce qui porte
à dix le nombre total d’épines sur le bord postérieur.
Antennule (fig. 2c) plus grande qu’au stade II et présentant une base plus
large.
Le processus épineux de l’antenne (fig. 3c) a une longueur proche de celle de
l’épine rostrale. On observe une courte ébauche de I’endopodite dans la région
basale de cet appendice.
Mandibule (fig. 4c) plus grande, avec augmentation du nombre des dents
cornées.
La maxillule (fig 5c) porte neuf épines barbulées sur le coxopodite ; basipodite
armé de six dents serrulées et de quatre soies. L’endopodite conserve le même
nombre de soies qu’au stade précédent. Le nombre de soies des endites des
maxilles (fig. 6c) n’a pas varié, mais sur le bord du scaphognathite le nombre
de soies est passé à treize.
Le premier maxillipède (fig. 7c) porte sur le bord interne de son basipodite
dix soies. L’endopodite, des premier et deuxième maxillipèdes (fig. 8c), est
orné de huit soies plumeuses.
Quatrième zoé (fig. ld)
Nombre de spécimens étudiés : 15.
Lc = 0,9 mm ; Lt = 2,8 mm ; Le = 2 mm.
La taille de la carapace a beaucoup augmenté, mais son aspect général est
le même qu’aux stades précédents. Bord postérieur de la carapace céphalotho¬
racique avec quelques soies. Les appendices thoraciques s’allongent et dépassent
la carapace, mais ils ne sont pas fonctionnels. Les segments abdominaux, du
deuxième au sixième, portent chacun une paire de rudiments de pléopodes.
Croissance importante du telson (fig. 9d). Les lobes présentent toujours trois
épines chacun et, entre eux, sur le bord postérieur, on trouve dix épines bar¬
bulées. La paire la plus externe est à ce stade bordée de fines denticulations.
Antennule (fig. 2d) plus grande qu’au stade III et présentant des esthé-
tasques distribués en deux groupes : trois terminaux et trois subterminaux
plus une soie.
— 927 —
L’antenne (fig. 3d) s’est allongée mais elle conserve la même structure qu’au
stade III ; l’endopodite atteint maintenant presque le milieu du protopodite.
La mandibule (fig. 4d) a sur son bord coupant des dents bien prononcées.
La maxillule (fig. 5d) conserve huit-neuf épines barbulées sur le coxopodite.
Basipodite armé de six dents et de six soies (quatre d’entre elles sont subter¬
minales).
Sur la maxille (fig. 6d), le coxopodite a sept soies, le basipodite douze soies
fines et une plus forte serrulée. L’endopodite présente huit soies et le bord du
scaphognathite approximativement vingt-six.
L’endopodite du premier maxillipède présente maintenant les nombres sui¬
vants de soies : deux, deux, une, deux et six.
L’exopodite des premier (fig. 7d) et deuxième (fig. 8d) maxillipèdes porte à
ce stade dix soies.
Cinquième zoé (fig. le)
Nombre de spécimens étudiés : 12.
Lc = 1,5 mm ; Lj = 4 mm ; Le = 3,7 mm.
Tout le bord postérieur de la carapace céphalothoracique est maintenant
bordé de soies. Les bourgeons des appendices thoraciques et des pléopodes ont
considérablement augmenté de taille. Le bord postérieur du telson (fig. 9c)
conserve ses cinq paires d’épines.
L’antennule (fig. 2e) a trois groupes d’esthétasques disposées de la façon
suivante : 2, 7 (dont 3 marginaux plus fins), 4 ; on observe en outre une soie
terminale, simple.
Endopodite de l’antenne (fig. 3e) maintenant plus long que l’exopodite.
La mandibule (fig. 4e) présente un palpe rudimentaire.
Le coxopodite et l’endopodite de la maxillule (fig. 5e) conservent le même
nombre d’épines, mais le basipodite en a maintenant douze, et cinq dents.
La maxille (fig. 6e) a neuf soies sur le coxopodite, dix-sept soies plus une
épine sur le basipodite. L’endopodite conserve huit soies. Le scaphognathite
est bordé d’environ quarante soies plumeuses.
Exopodite des premier (fig. 7e) et deuxième (fig. 8e) maxillipèdes ornés de
douze soies natatoires.
Le troisième maxillipède se présente comme une ébauche biramée glabre.
Pigmentation (fig. le)
Le nombre et la disposition des chromatophores ne varient pas au cours des
cinq stades zoé. L’épine dorsale a des chromatophores de couleur orange-jau¬
nâtre et le telson est rougeâtre.
On observe, sur la carapace et au-dessous, des chromatophores marron dis¬
posés de la façon suivante :
sur la carapace :
— - une paire dorsale à la base de l’épine dorsale,
— trois paires latérales : l’une postérieure à l’œil ; l’autre au-dessous de l’épine
latérale, au niveau de l’insertion des maxillipèdes ; la troisième au-dessus de l’épine
latérale,
— une paire latéro-ventrale sur chacun des segments abdominaux 1 à 5,
928 —
Fig. 5. — Macropipus marmoreus, maxillule : a, première zoé ; h, deuxième zoé ;
c, troisième zoé ; d, quatrième zoé.
Fig. 6. — Macropipus marnioreus , maxille : a, première zoé ; b, deuxième zoé ;
c, troisième zoé ; d, quatrième zoé.
— des chromatophores isolés sur le labre, la mandibule et le basipodite des deuxièmes
maxillipèdes ;
au-dessous de la carapace :
— une paire dorsale, en arrière de l’œil,
— une paire entre l’épine latérale et l’œil.
— 929
Fig. 5. — Macropipus marmoreus, maxillule : e, cinquième zoé ; f, mégalope.
Fig. 6. — Macropipus marmoreus , maxille : e, cinquième zoé ; f, mégalope.
Mégalope (fig. 10)
Nombre de spécimens étudiés : 12.
Dimensions : longueur de la carapace = 1,8 mm ; longueur de l’abdomen
= 2 mm ; longueur de la main du chélipède = 0,4 mm.
Le céphalothorax est globuleux dans l’ensemble. Le rostre se termine par un
processus épineux, dirigé vers le bas. La carapace est ornée de trois tubercules
arrondis : une paire dans la région antérieure, un peu en arrière des yeux, et
59
— 932
le troisième, médian, à l’extrémité postérieure. Elle est couverte, comme les
appendices thoraciques, de nombreux poils courts. L’abdomen est segmenté
et présente des pléopodes sur les segments 2 à 6. Le telson (fig. 11) porte ven-
tralement quatre paires de courtes soies, plus une fine soie médiane sur le bord
postérieur.
Antennule (fig. 2f) composée d’un pédoncule et de deux flagelles. Le flagelle
inférieur est simple et porte cinq soies terminales et une médio-latérale. Le
flagelle supérieur est composéjde quatre articles, avec des esthétasques dis¬
tribués de la façon suivante : 1, 8, 8, 5 plus deux soies (terminale et subter¬
minale).
Fig. 9. — Macro pi pus marmoreus , telson : a, première zoé ; b, deuxième zoé :
c, troisième zoé ; d, quatrième zoé ; e, cinquième zoé.
Sur l’antenne (fig. 3f) l’exopodite et le processus épineux ont disparu. Il reste
le protopodite, plus un flagelle de six articles.
La mandibule (fig. 4f) présente un palpe bisegmenté avec onze soies sur le
segment distal.
Coxopodite et basipodite de la maxille (fig. 6f) bilobés ; le premier porte
onze à douze soies et le second dix-sept à dix-huit soies. L’endopodite présente
une très petite soie basale. L’exopodite laminé de la maxille, ou scaphogna-
thite, présente approximativement cinquante soies plumeuses.
Protopodite du premier maxillipède (fig. lia) bilobé, avec dix-huit petites
soies barbulées sur l’endite coxal et trente-huit sur l’endite basipodial. Endo-
podite unisegmenté et portant deux soies à la base et cinq soies terminales.
Exopodite bisegmenté avec quatre soies sur le premier article et cinq sur l’ar¬
ticle distal, dont quatre terminales. L’épipodite, allongé, triangulaire, porte
approximativement quatorze soies à son extrémité distale et trois soies latéro¬
basales.
Le deuxième maxillipède (fig. 11c) a un exopodite formé de deux articles,
avec cinq soies terminales sur l’article distal. Endopodite de quatre articles
avec une soie sur le premier, deux soies sur le deuxième, huit sur le troisième,
et neuf sur le dernier. Le coxopodite porte cinq à six soies.
Endopodite du troisième maxillipède (fig. 11b) constitué de cinq articles et
plus long que l’exopodite. Basischiopodite orné de trente soies sur le bord
— 933 —
interne et de neuf sur la face dorsale. On compte neuf soies sur le mérus, huit
sur le carpe, le propode et le dactylopodite. Exopodite bisegmenté avec deux
soies sur le premier segment et cinq soies terminales sur le second. Épipodite
allongé et aplati avec huit longues soies sur la moitié distale et sept soies basale s
plus courtes. Les chélipèdes et les quatre autres paires de péréiopodes sont
fonctionnels et de structure normale. Le premier péréiopode présente sur le
basis-ischion une épine en forme de crochet, recourbée postérieurement. Sur
les péréiopodes 2 à 4, cette épine en crochet se trouve sur l’article coxal. Le
dactylopodite du cinquième péréiopode est aplati et porte trois longues soies
incurvées qui se projettent vers l’intérieur.
Les uropodes (fig. lld) comprennent deux articles : le premier est armé d’une
soie externe et l’article distal a huit soies distribuées sur son bord externe et
postérieur.
Fig. 10. — Macropipus marmoreus , mégalope, vue dorsale.
— 935 —
Pigmentation (fig. 10)
Chez la mégalope, les chromatophores sont disposés de la façon suivante :
sur la carapace :
— une paire dorsale, de part et d’autre de la base du rostre,
— trois paires latérales, au niveau de l’insertion des trois premiers péréiopodes,
— une paire de chromatophores à l’angle postéro-latéral de chaque segment abdo¬
minal 3 à 6 ;
au-dessous de la carapace :
— deux chromatophores médians, dans la région antérieure du céphalothorax,
— - un chromatophore médian, immédiatement en avant du bord postérieur du cépha¬
lothorax,
— un chromatophore médian sur le premier segment abdominal.
Tableau I. — Dimensions des différents stades larvaires
On peut constater sur ce tableau que la longueur totale des zoés passe de
1,5 mm en moyenne chez la zoé I à 4 mm chez la zoé V. La croissance larvaire
est régulière du premier au quatrième stade (0,3 et 0,5 mm) et beaucoup plus
importante lors de la mue de la zoé IY à la zoé V (1,3 mm).
Développement larvaire
Les expériences d’élevage de Macropipus marmoreus dans les conditions de
laboratoire ont donné des résultats bien différents suivant la température
utilisée.
Les seuls résultats satisfaisants ont été obtenus à 19°C où, après le stade
fugace de prézoé, cinq stades zoés et un stade mégalope ont été normalement
observés.
936 —
Tableau 11. — Nombre de larves de Macropipus marmoreus élevées au labo¬
ratoire, durée moyenne de chaque stade, mortalité et survivance (tempé¬
rature = 19°C)
Ce tableau montre que le développement larvaire complet, à cette tempéra¬
ture, s’effectue en 45 jours en moyenne.
La durée de stade mégalope n’a pu être fixée, ni le premier stade crabe obtenu,
en raison d’une panne d’électricité ayant provoqué une hausse de température
et la mort de tout l’élevage.
On constate que la mortalité la plus forte se situe au cours du premier stade
larvaire (39,2 %).
À 25°C (tableau III) les larves n’ont pas dépassé le troisième stade larvaire.
Tableau III. — Nombre des larves de Macropipus marmoreus au laboratoire,
durée moyenne de chaque stade, mortalité et survivance (température = 25°C)
Sur 256 larves mises en élevage à 14°C, 193 étaient mortes quinze jours après
l’éclosion et toutes les autres étaient restées au stade I. Nous avons alors pro¬
gressivement élevé la température de 14°C à 19°C. Trois jours plus tard, presque
toutes les larves avaient mué au deuxième stade.
Nous pensons que la simple variation de température peut avoir une influence
dans le déclenchement de cette mue, mais il est plus probable que la température
— 937
plus élevée a joué un rôle au moins aussi important. L’absence de témoins nous
a empêché provisoirement de conclure sur ce point.
Nous avons étudié le développement de ces larves ayant subi un changement
de température à l’aide des exuvies, de telle manière que la larve a pu pour¬
suivre son développement, en général normal.
Chez les larves ayant subi un changement de température au début de leur
développement, nous avons observé parfois un stade larvaire supplémentaire,
c’est-à-dire : six stades zoé et un stade mégalope. Dans quelques cas, ce sont
des stades intermédiaires ou inter-stades, dans d’autres il s’agit d’un stade
intervenant juste avant la mégalope, stade que nous dénommons « super¬
stade ». Nous ne citons ici que les données les plus importantes sur ces « inter¬
stades » (l’ensemble détaillé des caractéristiques trouvera sa place dans un tra¬
vail ultérieur). Du point de vue morphologique donc, les « inter-stades » se carac¬
térisent la plupart du temps par un nombre « anormal » de soies sur l’exopodite
des maxillipèdes. Nous pouvons citer ici quelques exemples :
1) « Inter-stade » I (entre les 2e et 3e stades) : 7 soies sur l’exopodite de chaque
maxillipède.
2) « Inter-stade » II (entre les 3e et 4e stades) : 9 soies sur l’exopodite de chaque
maxillipède.
3) « Inter-stade » III (entre les 4e et 5e stades) : 11 soies sur l’exopodite de chaque
maxillipède.
Mais nous avons aussi trouvé des zoés dont le nombre des soies diffère entre les
maxillipèdes droit et gauche, ou entre la première et la deuxième paire de maxilli¬
pèdes.
4) « Inter-stade » III (entre les 4e et 5e stades) : premier maxillipède droit : 11 soies ;
premier maxillipède gauche : 12 soies.
5) « Inter-stade » III (entre les 4e et 5e stades) : premier maxillipède droit : 12 soies ;
premier maxillipède gaucho : 1 1 soies.
Dans le cas où le développement présentait un stade supplémentaire entre
la cinquième zoé et la mégalope (« super-stade »), la sixième zoé présentait
quatorze soies sur l’exopodite des maxillipèdes.
DISCUSSION
L’étude du développement de Macropipus marmoreus nous permet de dégager
quelques-uns de ses aspects les plus importants et de comparer nos résultats
à ceux qui ont été obtenus jusqu’à présent chez d’autres espèces du genre ou
de la famille.
Parmi les caractères importants du développement larvaire de Macropipus
marmoreus du point de vue morphologique, il apparaît que l’antennule, l’an¬
tenne et la mandibule ne changent pas de structure fondamentale au cours des
cinq stades zoé. L’ébauche du flagelle ventral de l’antennule apparaît au
cinquième stade tandis que l’antenne acquiert un rudiment de flagelle, dès le
deuxième stade, qui augmente de taille aux stades suivants jusqu’à la cinquième
zoé où il dépasse la longueur de l’exopodite. Le rudiment du palpe mandibu-
laire n’apparaît qu’au cinquième stade. Ces appendices céphaliques subissent
un changement fondamental de structure au cours de la mue aboutissant à la
mégalope, tandis que la maxillule et la maxille conservent leur structure pen-
— 938 —
dant tout le développement, mégalope incluse. Nous avons seulement observé
un accroissement du nombre de soies entre les stades successifs. Au stade méga¬
lope, l’endopodite de la maxille, lui, a une structure plus simple que chez les
zoés et ne porte pas de soies. Sur les appendices thoraciques, nous avons observé
une augmentation de la sétation des maxillipèdes 1 et 2. Sur les exopodites
de ces appendices, nous avons observé l’apparition de deux nouvelles soies
plumeuses natatoires à chaque stade. On a donc quatre soies au stade I, six au
stade II, huit au stade III, dix au stade IV et douze au stade V, ceci étant une
caractéristique assez générale parmi les Brachyryncha. Le nombre de soies des
différents segments de l’endopodite du premier maxillipède reste constant,
sauf sur le cinquième article où s’ajoute une soie supplémentaire au quatrième
stade larvaire. Lors de la mue à la mégalope, les maxillipèdes changent de struc¬
ture ; les exopodites perdent leur fonction natatoire. Le troisième maxillipède
et les péréiopodes augmentent de taille d’un stade à l’autre, mais ils ne sont
fonctionnels qu’au stade mégalope, qui acquiert ainsi la morphologie typique
d’un crabe juvénile. La mue aboutissant à la mégalope modifie profondément
la morphologie de l’abdomen. Les quatre paires de pléopodes acquièrent une
fonction natatoire, alors que chez les zoés ils n’étaient que des bourgeons inermes
et non fonctionnels, mais présentant la même disposition que chez la mégalope.
Sur le telson, nous avons observé une augmentation du nombre des épines sur
le bord postérieur : six chez la première zoé, huit chez la deuxième et dix chez
les troisième, quatrième et cinquième. Le nombre des épines latérales reste
toujours égal à trois paires.
Thompson (1835a) a obtenu l’éclosion de Macropipus marmoreus en labora¬
toire mais, comme l’a déjà signalé Lebour (1928), son dessin de la première
zoé ne suffit pas à caractériser une larve du genre Macropipus ; il peut corres¬
pondre à n’importe quelle larve de Brachyura présentant des épines latérales
sur la carapace. D’autre part, Thompson n’a pas dessiné les épines latérales
des lobes latéraux du telson. Enfin, il a figuré une mégalope qui n’est pas for¬
cément de la même espèce.
Les seules descriptions valables des larves de Macropipus marmoreus ont été
faites par Lebour (1928), mais elle n’a obtenu que le deuxième stade en labo¬
ratoire et a reconstitué les stades restants à partir du matériel planctonique.
Cet auteur a brièvement décrit les différents stades larvaires et donné une
illustration du seul premier stade larvaire, montrant en détail la disposition
des chromatophores. Lebour ne donne aucune description des appendices
des zoés.
Par rapport à Macropipus puber, dont le développement larvaire a été obtenu
en laboratoire (Lebour, 1928), les larves de M. marmoreus présentent une taille
moindre, une carapace plus aplatie dorso-ventralement, une épine dorsale plus
courte et plus recourbée vers l’arrière. Elles conservent durant tous les stades
les trois paires d’épines latérales des lobes latéraux du telson. L’absence de
description des appendices de M. puber rend impossible toute comparaison
entre les appendices des deux espèces.
Les travaux plus complets effectués dans d’autres genres de la sous-famille
des Macropipinae nous permettent d’établir des caractères différentiels des
genres Macropipus, Bathynectes et Ovalipes. Nous avons utilisé, pour le genre
Bathynectes, les données du travail de Roberts (1969) sur B. superba et, pour
Ovalipes, celles de Costlow et Bookhodt (1969) sur O. ocellatus (cf. tableau IV).
— 939 —
Tableau IV. — Différences morphologiques entre les zoés
des genres de la sous-famille des Macropipinae
940
En ce qui concerne les mégalopes, l’on note l’existence de trois tubercules
sur la carapace chez Macropipus marmoreus, absents chez Ovalipes ; chez Macro-
pipus on observe une épine en crochet sur les coxae des péréiopodes 2-5, absente
chez Ovalipes. La mégalope de Bathynectes n’a pas été obtenue.
Tableau V. — Différences entre Macropipus (Macropipinae)
et Callinectes et Portunus (Portuninae)
— 941
Les différences relevées entre le genre Macropipus (Macropipinae) et les
genres Callinectes et Portunus qui appartiennent à la sous-famille des Portu-
nidae sont résumées dans le tableau V. Nous les avons établies à l’aide des tra¬
vaux de Costlow et Bookhout (1959) pour Callinectes et de Prasad et Tampi
(1953) pour Portunus (sous le nom de Neptunus ). Les données de ces derniers
auteurs ne sont cependant pas certaines, leurs observations étant basées sur
du matériel planctonique.
Les différences entre Macropipus et Carcinus (sous-famille des Carcininae)
ont déjà été soulignées par Lebour (1928) : le développement larvaire de Car¬
cinus comporte quatre stades zoé et un stade mégalope. Les épines latérales
de la carapace et les épines postéro-rostrales des segments abdominaux 3-5
manquent. Il n’y a pas de tubercules sur la carapace de la mégalope.
Conclusions
1. Le développement larvaire complet de Macropipus marmoreus (Leach,
1816), en laboratoire, comprend cinq stades zoé et un stade mégalope.
2. Le développement larvaire de l’éclosion jusqu’à la mégalope dure en
moyenne 45 jours à 19°C.
3. A 19°C les larves ont atteint le stade mégalope. A 25°C elles n’ont pas
dépassé la 3e zoé. Des stades supplémentaires ont été observés chez les larves
élevées d’abord à 14°C et qui ont subi une hausse de température au cours du
stade I. Il s’agissait de stades intermédiaires ou « interstades » ou bien de « super¬
stades ».
4. Les larves du genre Macropipus peuvent être distinguées de celles des
autres Macropipinae, Bathynectes et Ovalipes, par les caractères suivants : les
épines dorsale, rostrale et latérales sont plus courtes ; chaque segment abdo¬
minal a une armature épineuse différente ; les épines latérales du troisième seg¬
ment abdominal ne sont présentes qu’au stade I. Le telson présente dix épines
entre les lobes latéraux à partir du stade III ; la première paire d’épines laté¬
rales des lobes du telson est plus courte.
5. Les larves de la sous-famille des Macropipinae ( Macropipus ) peuvent être
séparées de celles de la sous-famille des Portuninae par les caractères suivants :
il y a cinq stades zoé ; les épines latérales du deuxième segment abdominal
disparaissent au stade II ; il y a deux paires d’épines latérales sur les lobes
latéraux du telson ; chez la mégalope, la « cornua » manque.
6. Les larves de la sous-famille des Macropipinae ( Macropipus ) peuvent être
séparées de celles de la sous-famille des Carcininae ( Carcinus ) par les caractères
suivants : le développement larvaire comprend cinq stades zoé ; il y a des épines
latérales sur la carapace des zoés ; on observe des épines postéro-latérales sur
les segments abdominaux des zoés. Il y a trois tubercules sur la carapace de
la mégalope.
Remerciements
Le présent travail a été effectué à la Faculté des Sciences de Paris où nous
avons pu mettre en place nos élevages. Nous assurons de notre gratitude le
Professeur Pierre Drach, Directeur du Laboratoire d’Océanographie biologique
— 942 —
(Faculté des Sciences) qui nous a accordé toutes les facilités de travail désirables
et nous a apporté une aide toujours compréhensive.
Nous tenons à remercier M. Roland Bourdon qui a bien voulu nous envoyer
les crabes ovigères utilisés au cours de cette recherche.
Nous remercions également le Professeur M. Vachon (Directeur du Labora¬
toire de Zoologie, Arthropodes, du Muséum national d’Histoire naturelle),
ainsi que M. Jacques Forest (Professeur du Laboratoire des Crustacés) qui
nous a accueillie dans le Département des Crustacés et à qui nous devons la
détermination de notre matériel.
Mme de Saint-Laurent qui nous a aidée de ses conseils et a révisé notre
manuscrit a droit à tous nos remerciements.
Notre gratitude s’adresse également au personnel technique de la Faculté
des Sciences et du Muséum national d’Histoire naturelle, notamment à
Mlle Panouse pour sa participation dans la préparation technique des illus¬
trations, ainsi qu’à Mme Daniel et Mlle Matet pour leur soutien.
Enfin, ces remerciements seraient incomplets si nous ne citions ici notre Maître le
Dr E. E. Boschi (Directeur de l’Institut de Biologie marine de Mar del Plata,
Argentine) qui nous a guidée dans nos premières recherches.
Résumé
Les larves de Macropipus marmoreus (Leach, 1816) ont été élevées en laboratoire
de l’éclosion jusqu’à la mégalope.
Les larves ont été sffumises à des conditions de température différentes (14° C,
19° C et 25° C) et nourries avec des nauplii d ’Artemia salina. Des illustrations de
chaque stade larvaire sont données et tous les appendices décrits et figurés en détail.
Nos descriptions sont suivies de comparaisons morphologiques entre les stades de
développement de divers Portunidae : d’une part entre Macropipus, Bathynectes et
Ovalipes parmi la sous-famille des Macropipinae ; d’autre part entre Macropipus
(Macropipinae) et les genres Callinectes et Portunus (Portuninae) ; enfin, les diffé¬
rences entre Macropipus (Macropipinae) et Carcinus (Carcininae).
Resumen
Las larvas de Macropipus marmoreus fueron criadas en el laboratorio desde la éclo¬
sion hasta la megalopa. Dichas larvas, que han sido sometidas a diferentes condiciones
de temperatura (14° C, 19° C y 25° C) se alimentaron con nauplii de Artemia salina.
Cada estadio larval fue ilustrado, y todos los apéndices dibujados y descriptos detalla-
damente.
Se establecieron, también, las siguientes comparaciones morfologicas entre los dis-
tintos estadios del desarrollo larval de los distintos Portunidae :
a) entre los géneros Macropipus, Bathynectes y Ovalipes de la sub-familia Macro¬
pipinae,
b) entre Macropipus (Macropipinae) y Carcinus y Portunus (Portuninae),
c) entre Macropipus (Macropipinae) y Carcinus (Carcininae).
Summary
Larvae of Macropipus marmoreus (Leach, 1816) were hatched in the laboratory and
leared through larval development.
— 943 —
Development in this species included 5 zoeal stages andthe megalop. These larvae
hâve been reared at different températures (14°C, 19°C and 25°C) ; at 19°C we obtai-
ned the best results. The larvae were fed on Artemia salina nauplii. Each stage was
figured and ail appendages were drawned and described in detail.
We establishod the following morphological comparisons between the different sta¬
ges of the larval development of some Portunidae :
a) between the genus Macropipus , Bathynectes and Ovalipes from the Macropipinae
sub-family,
b) between Macropipus (Macropipinae) and Callinectes and Portunus (Portunidae),
c) between Macropipus (Macropipinae) and Carcinus (Carcininae).
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tone) ; Cancer pagurus, L. Ibid., 1909 (1910), pp. 1-20, pl. 1-5.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp, 944-956.
SUR DEUX ISOPODES MARINS
DU GOLFE DE KUTCH (INDE)
Par Théodore MONOD
Dans une petite collection d’Isopodes terrestres adressés au Prof. A. Vandel
par le Prof. G. P. Sharma (Panjab University, Chandigarh), se trouvait un
tube renfermant deux espèces marines qui m’ont été communiquées pour étude.
Malgré l’état médiocre de conservation des trois spécimens 1 (deux sont, de
plus, sans tête), j’ai pu identifier deux espèces, l’une et l’autre d’ailleurs d’un
grand intérêt et peu connues.
Elles ont été recueillies sous les pierres, à marée basse, à Okha, Port-Gujrat,
sur le bord sud de l’entrée du Golfe de Kutch.
1. — Cirolana sulcaticauda Stebbing, 1904
(Fig. 1-19)
1904 Cirolana sulcaticauda Stebbing, pp. 701-702, pl. XLIX B(ll fig) [1 ex., 5 mm,
Hulule, Malé Attoll, Maldives].
1905 Cirolana sulcaticauda : Stebbing, pp. 11-12 [Ceylan : 5 ex., au large de Marich-
chukaddi ; 1 ex. (6 mm), Chenal Paar].
1924 Cirolana sulcatiocauda [err. typ.] : Monod, p. 97 [1 ex., dans une éponge, Pearl
Banks, Ceylan].
1931 Cirolana sulcaticauda : Nierstrasz, p. 159, 161 [nom],
1955 Cirolana sulcaticauda : Barnard, p. 53 [nom].
2 ex., (J, l’un entier (5,5 mm) [ex. A], l’autre sans tête (4,5 mm) [ex. B],
sous les pierres à marée basse.
Je ne pense pas que l’on puisse hésiter sur l’identification de ces spécimens.
La forme la plus voisine est évidemment Cirolana sulcata Hansen, 1890
(pp. 336-338, pl. II, fig. 5 + 5 a-e ; cf. Barnard, 1955, pp. 52-53, fig. 25 a),
du Cap. Pour Barnard, C. sulcaticauda se distinguerait de C. sulcata par son
telson aux « tuberculate ridges nearly parallel » et « a médian row of tubercles
in the furrow ». Stebeing (1904, p. 702) avait déjà souligné le « greater paralle-
lism » des deux crêtes telsoniques longitudinales chez C. sulcaticauda ; par contre,
il ne mentionne pas les minuscules tubercules, plutôt des granulations, que
montre, au fond du sillon, sa figure « Pl. ». Il y aurait, toujours d’après Steb¬
bing (1904, p. 702), 8 épines à l’apex telsonique de C. sulcaticauda contre 6
chez C. sulcata (Hansen, 1890, p. 338 : « ... apice rotundato spinis 6 armato... » ;
1. Qui m’aura, en particulier, empêché dans certains cas de figurer de façon satisfaisante les
épines ou les soies, parfois tombées.
— 945 —
la fig. 5e n’en montre d’ailleurs que 4) ; l’état du matériel indien ne permet
pas de compter les épines telsoniques. Enfin, les bords telsoniques latéraux
seraient « ridged, but not notched near the base », comme chez C. sulcata (Steb-
bing, 1904, p. 702) : c’est tout à fait ce que j’ai noté (fig. 2).
Fig. 1-3. — Cirolana sulcaticauda Stebbing, $ A : 1, vue latérale ; 2, telson et uropodes ;
3, lamina frontalis , clypeus, labrum.
On découvrira sans doute de petites différences entre le spécimen (unique)
de Stebbing et mes figures (par exemple dans la forme de la lamina frontalis,
ici un peu plus pentagonale, ou dans l’armature du mérus de P 1 : 5 épines
obtuses sur le spécimen des Maldives, 6 ici : cf. fig. 12). Ce sont des détails si
minimes, et d’autant plus insignifiants que le nombre des spécimens figurés
est plus faible, qu’ils ne doivent pas empêcher de tenir les deux exemplaires
d’Okha comme conspécifiques avec celui des Maldives.
2. — Paracilicaea hanseni Stebbing, 1910
(Fig. 20-32)
1910 Paracilicaea hanseni Stebbing, p. 107, pl. 9 C (6 fig.) [1 ex., <J, env. 5 mm, Zanzi¬
bar].
1914 Paracilicaea hanseni : Barnard, p. 398.
1931 Paracilicaea hanseni : Nierstrasz, p. 206 [nom].
60
ig. 4-10. — Cirolana sulcaticaiula Stebbing, <$ A : 4, antennule ; 5, antenne ; 6, mandibule gauche,
face interne ; 7, mandibule droite, face externe : 8-9 ,maxillule ; 10, maxille. — Il manque cer¬
tainement des soies, p. ex. aux deux antennes.
— 947 —
1 ex., sans tête (env. (i mm), dans des cavités de pierres immergées.
L’identification de ce spécimen, unique et, de plus, incomplet, pose quelques
problèmes, d’autant plus qu’il existe sur la côte orientale d’Afrique deux espèces
très voisines P. hanseni et P. mossambica Barnard, 1914 '.
La comparaison des deux espèces n’est d’ailleurs pas facilitée par la grande
difficulté qui s’attache à une représentation correcte du telson dans un groupe
où cette région présente un relief tourmenté et des aspects très divers suivant
l’angle sous lequel elle se trouve examinée.
Fig. 11. — Cirolana sulcaticauda Stebbing, $ A, maxillipède.
Pour Barnard (1914, p. 398), P. mossambica se distinguerait « aisément »
de P. hanseni « by the sculpturing of the pleon and the absence of denticles
on the peraeon segments ».
Les figures publiées des deux pléotelsons sont sans doute assez différentes
mais il s’agit de dessins de surfaces complexes aux reliefs accentués et qu’il
1. Paracilicaea mossambica Barnard, 1914.
1914 Paracilicaea mossambica Barnard, pp. 397-398, pl. XXXIV D (3 fig.) [1 ex., <$ (8 mm), Baie
Conducia, Mozambique].
1931 Paracilicaea mossambica : Nierstrasz, p. 206 [nom].
1955 Paracilicaea mossambicus Barnard, pp. 70, 71 [1 <$ (9 mm), 2 Ç ovig. (8 mm), île Inhaca, Baie
Delagoa, Mozambique].
On ajoutera, comme espèces voisines : P. teretron Barnard, 1955 (pp. 70-71, fig. 34 a-b) et P. clavus
Barnard, 1955 (p. 72, fig. 34 c).
— 949
n’est guère possible de reproduire de façon tout à fait adéquate. Le système
général d’ornementation est d’ailleurs le même, avec sur le telson deux carènes
para-médianes se terminant en arrière par un tubercule plus ou moins denti-
forme. Quant aux petites dents du bord postérieur des somites péréionaux, on
sait assez combien un semblable caractère peut être variable et, de plus, malaisé
souvent à constater. Et l’on n’oubliera pas que, tant pour P. hanseni que pour
P. mossambica, les descripteurs n’ont disposé que d’un exemplaire unique.
Par contre, si l’on s’adresse aux uropodes, on notera entre les espèces en
cause, et chez le mâle adulte, bien entendu, des différences apparemment signi¬
ficatives.
Fig. 16-18. — Cirolana sulcaticauda Stebbing, <$ A, P 5-7.
— 951 —
En effet, on peut, d’après la longueur de l’endopodite, obtenir la série sui¬
vante pour des tailles décroissantes de cette branche : pubescens 1 — teretron —
clavus — ■ gigas / mossambica / hamata j septemdentcita / flexilis / st.ebbingi /hanseni.
Si la taille des endopodites est notablement plus faible chez hanseni que
chez mossambica, c’est évidemment de la première espèce que se rapproche
(fig. 31) le spécimen d’Okha. Alors, en effet, que chez mossambica l’endopo-
dite uropodial constitue une lame autonome, faisant environ la moitié de l’exo-
podite, chez hanseni l’endopodite est représenté tout au plus par une sorte
d’apophyse arrondie du pédoncule.
Fig. 20-21. — Paracilicaea hanseni Stebbing, $ : 20, telson et uropodes, vue dorsale ;
21, extrémité postérieure, vue latérale.
Le Paracilicaea flexilis Baker, 1928 (pp. 55-56, pl. IV, fig. 1-4), d’Australie,
a ses exopodites uropodiaux courbes et mésialement concaves qui se rap¬
prochent à ce point de vue de ceux de P. hanseni, où on notera aussi, avec
la torsion générale et la concavité mésiale, une sorte de bourrelet saillant lon¬
gitudinal parcourant cette concavité.
Ajoutons enfin que je n’ai pu voir, à Y appendix masculina, le « slender ter¬
minal setulae on both margins » décrit et figuré par Stebbing (1910, p. 107,
pl. 9 C, plp. 2), mais l’assez mauvais état du matériel peut expliquer le fait.
Je crois donc pouvoir rapporter le spécimen d’Okha à Paracilicaea hanseni,
dont l’extension géographique se trouve de la sorte étendue à l’Inde, en tous
les cas à sa côte occidentale.
L’holotype de Paracilicaea hanseni ne se trouve pas au British Muséum
(N. H.).
1. La synonymie de cette espèce révèle des incertitudes quant à son attribution générique : Sphae-
roma pubescens II. M. Edw., 1840 — Cilicaea latreillei $ : Miers, 1884 — Cymodoce pubescens : Haswell,
1881 ; Stebbing, 1902, 1910 ; Hansen, 1905 ; Nierstrasz, 1931. — Paracilicaea (?) pubescens : Baker,
1926 — Paracilicaea pubescens Haie, 1929.
— 953
Il n’est pas douteux que la distinction de Cymodoce et de Paracilicaea reste
délicate : elle est fondée sur les dimensions de l’endopodite uropodial et on a
vu plus haut que même à l’intérieur de Paracilicaea de fortes variations existent :
P. pubescens par exemple reste pour Stebbing (1910, p. 104) un Cymodoce et
Fig. 29. — Paracilicaea hanseni Stebbing, PI 1. — La première phanère au bord externe de l’exo-
podite est un aiguillon ; l’aspect moniliforme des soies est peut-être un artefact.
l’on serait tenté de lui donner raison. Mais P. teretron, dans ce cas, est-il un
Paracilicaea ? Peut-être Hansen (1905, p. 120) avait-il, au fond, raison d’ad¬
mettre, à l’intérieur d’un genre Cymodoce, des sous-genres ( Cilicaea , Cilicaeopsis,
etc.), proposition que l’auteur n’a d’ailleurs pas appliquée puisqu’il parle bien
(pp. 104, 122, 123) de « genres »,
— 954 —
L’endopodite uropodial pose d’ailleurs, chez bien des Sphaeromatidés, là où
il tend à se réduire, un problème morphologique que seul Nierstrasz (1931,
pp. 209-210) semble avoir posé, à propos d’un Cilicaeopsis ( C . laevis). Il s’agit
en effet de savoir dans quelle mesure la pièce interne ankylosée avec le pédon¬
cule représente véritablement un endopodite ou seulement une saillie du pédon¬
cule. Quand les deux branches sont l’une et l’autre bien développées, p. ex.
chez Sphaeroma ou Exosphaeroma, il n’y a sans doute pas lieu de s’écarter de
l’interprétation traditionnelle : endopodite soudé au pédoncule, exopodite libre,
encore que Nierstrasz (1931, p. 210) ait raison d’insister sur le fait que pour
accepter une soudure pédoncule -)- endopodite il faudrait au moins avoir décelé
— 955 —
une trace de « Trennungs- oder Yerwachsungslinie ». Mais dès que la branche
interne, tenue pour un « endopodite », est réduite, on se demandera légitime¬
ment s’il ne s’agit pas d’une simple saillie de l’angle distal-interne du pédon¬
cule, comme on connaît nombre de ces prolongations pédonculaires chez bien
d’autres Flabellifères. En ce qui concerne Paracilicaea hanseni, en tous les cas,
il semble difficile d’admettre l’existence d’un endopodite uropodial : les « short
inner rami » de Stebbing (1910, p. 107) ne me paraissent pas pouvoir être autre
chose qu’une saillie pédonculaire.
Fig. 31-32. — Paracilicaea hanseni Stebbing, uropodes : 31, pédoncule avec la saillie considérée
parfois comme un endopodite ; 32, exopodite, face externe avec le trajet du bourrelet interne.
La question est importante, d’autant plus qu’il pourrait s’agir d’un carac¬
tère générique, et mériterait une étude attentive portant à la fois sur l’examen
d’un grand nombre de types (sans oublier la musculature) et sur le développe¬
ment de certains au moins d’entre eux.
Laboratoire des Pêches Outre-Mer
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i
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 957-969.
CAMPAGNE D'ESSAIS DU « JEAN CHARCOT »
(3-8 DÉCEMBRE 1968)
8. Méiobenthos. II. Tardigrades
Par Jeanne RENAUD-MORNANT
Introduction
J’ai donné dans un travail antérieur (Renaud-Mornant, 1970) un compte
rendu général des récoltes méiobenthiques effectuées lors de la campagne d’essais
du « Jean Charcot » au large de Brest.
Un inventaire des différents groupes zoologiques récoltés a été dressé. Dix-
sept groupes sont représentés et constituent un échantillonnage très varié
surtout aux stations comprises entre 100 et 170 m de profondeur. Les assem¬
blages méiofaunistiques rencontrés sont très comparables à ceux peuplant le
sable à Amphioxus côtier et il est très intéressant de les retrouver à une distance
considérable du littoral.
Il en est ainsi des Tardigrades marins qui sont considérés comme des habi¬
tants de l’intertidal ou du sable à amphioxus infralittoral et qui sont présents
dans les prélèvements. Ces récoltes, effectuées en décembre 1968, ont donc
montré qu’ils ont une expansion beaucoup plus vaste, s’étendant jusqu’à la pente
du plateau continental.
Sur huit stations étudiées, trois prélèvements seulement ont livré des Tar¬
digrades. Les renseignements concernant les stations de cette campagne ont
été donnés par Forest (1969). Quinze exemplaires, au total, proviennent des
stations 1, 2 et 8 et incluent trois genres et quatre espèces dont une sous-espèce
nouvelle ; tous appartiennent à la famille qui, d’après Ramazzotti (1962),
serait la plus primitive de ce phylum : les Halechiniscidae.
Halechiniscus perfectus Schulz, 1955
Un exemplaire (122 AA) 1 fut récolté à la station 8 par 170 m de fond. Cette
espèce, décrite par Schulz des sables de Banyuls et des graviers à Amphioxus
de la Baie de Naples, ne semble pas avoir fait l’objet de récoltes fréquentes
ni abondantes. Elle fut cependant retrouvée par Swedmark (19566) au large
de Marseille, au nord de l’île de Riou par 20 m de fond, et par Fize 1964, égale¬
ment en Méditerranée. Son aire de répartition semble très vaste puisqu’elle
est signalée dans le sable corallien de Nouvelle-Calédonie (Renaud-Mornant,
1967) et des Tuamotu à Mururoa (Salvat & Renaud-Mornant, 1969).
1. Les numéros accompagnant les espèces récoltées correspondent à la collection conservée au
Muséum d’Histoire naturelle, Laboratoire de Zoologie (Vers).
— 958
Cette espèce n’ayant fait l’objet d’aucun travail depuis sa description origi¬
nale, il semble intéressant de donner ici les mensurations effectuées sur cet
exemplaire (individu femelle), et les comparer à celles de Schulz. Les dimen¬
sions permettent de le différencier aisément d ’H. remanei qui est beaucoup
plus petit.
D’après le tableau I, notre espèce se rapprocherait de la forme de Banyuls
par la taille de ses cirres céphaliques, et s’écarte de la forme de Naples qui
possède un cirre médian impair ainsi que des cirres médians internes et externes
nettement plus longs.
J’ai pu constater la présence de courtes soies sur les pattes 1, 2 et 3, ainsi
que d’une papille allongée sur la patte 4. Le cirre dorsal, au-dessus de la patte 4,
mesure 25 p,.
Tableau I. — Comparaison des dimensions du corps et de la taille
des appendices céphaliques chez divers spécimens
d ’ Halechiniscus perfectus Schulz, 1955.
Halechiniscus remanei Schulz, 1955
Deux exemplaires (226 AA et 227 AA) de cette espèce furent récoltés à la
station 1 par 130 m de fond. Cette espèce semble avoir été récoltée plus fré¬
quemment que la précédente. Depuis sa description par Schulz (1955) à partir
d’exemplaires de la région de Naples, elle a été signalée dans l’intertidal d’Ar-
cachon par Renaud-Debyser (1959, 1963) en Méditerranée par Fize (1964),
— 959
par Swedmark et Teissier (1967) dans le sable à Amphioxus du Gullmarsf j ord
(Suède), par de Zio et Grimaldi (1966) sur la côte sud de l’Adriatique (Italie),
sur les côtes de l’Amérique du Nord (Virginie) par McGinty et Higgins (1968),
dans l’Océan Indien (côte de l’Inde) par Chandrasekara Rao et Ganapati
(1968), et par McGinty (1969) dans le Pacifique (côte californienne).
Cette espèce est de taille beaucoup plus réduite que H. perfectus. Dans le
tableau II sont réunies les mensurations données par Schulz pour les spécimens
de Bajia, celles des exemplaires du Gullmarsfjord Bonden (Renaud-Mornant,
inédit), les deux exemplaires récoltés par le « Jean Charcot », et ceux du Paci¬
fique (McGinty, 1969).
La longueur des cirres céphaliques offre beaucoup plus de similitude avec
les mensurations de l’espèce méditerranéenne. Celle de Suède s’en écarte par
la taille des clavas et du cirre A qui est différente en valeur absolue et relative.
Les soies sont présentes sur les pattes 1, 2 et 3. La papille située au-dessus de
la patte 4 atteint 10 p. de long. Les supports de stylets sont bien visibles et
possèdent, dans nos exemplaires, un renflement cylindrique à moitié de leur
longueur qui atteint 8 p,.
Tableau II. — Comparaison des dimensions du corps et de la taille
des appendices céphaliques chez divers spécimens
d ’ Halechiniscus remanei Schulz, 1955.
Pleocola limnoriae Cantacuzène, 1951
Ce Tardigrade, décrit comme commensal de Limnoria lignorum à Roscofï,
n’a pas été signalé depuis sa description originale. Pollock (communication
personnelle) l’a retrouvé sur les côtes de l’Amérique du Nord, dans le sable.
— 960 —
Les trois exemplaires (224 AA) en provenance du « Jean Charcot » furent récoltés
à la station 1 par 130 m de fond. Ils correspondent en tous points à l’excel¬
lente description de Cantacuzène. Les tailles sont voisines de 120 p. ; le cirre A
peut mesurer jusqu’à 20 p, il est supporté par une partie basale de 3 p.
La clava peut mesurer jusqu’à 10 X 5 p et, chez un exemplaire, elle présente
distalement une légère dépression ovoïde semblable à celle représentée (Renaud-
Mornant, 1967) chez Styraconyx sargassi Thulin, 1942. Le cirre E, situé au-des¬
sus de la patte 4, atteint également 20 à 25 p, il est accompagné de la papille
de la patte 4 qui peut atteindre 10 p, est de forme ovoïde et se termine par une
fine pointe (fig. 1). Les doigts médians sont nettement plus longs que les doigts
externes.
Fig. 1. — Détail de la patte 4 de Pleocola limnoriae.
C. E : cirre E ; G. : griffe des doigts ; P. 4 : patte 4 ; Pa : papille de la patte 4.
Il est intéressant d’ajouter quelques détails anatomiques observés sur nos
exemplaires et ne figurant pas dans la description de Cantacuzène.
Sur deux exemplaires, la masse antérieure du cerveau est bien visible dorsa-
lement, au-dessus du cône supportant la bouche, les lobes latéraux s’étendent
au-dessous du mamelon supportant la clava et le cirre A. Postérieurement
sous ces lobes, les glandes salivaires sont situées de chaque côté du bulbe buc¬
cal. Ventralement, au-dessus du bulbe se trouvent le ganglion péri-œsophagien,
puis un ganglion à la hauteur de chaque patte, celui correspondant à la patte 4
étant situé à mi-hauteur entre l’insertion de la patte 3 et le gonopore (ceci chez
deux femelles). L’ovaire contenant une dizaine d’ovules était présent chez ces
exemplaires ; il est situé dorsalement et remplit la partie postérieure de l’ani¬
mal entre les pattes 3 et 4. Ventralement, le gonopore en rosette est nette¬
ment séparé de l’anus.
Il est intéressant de constater que Pleocola limnoriae est probablement un
commensal facultatif du Crustacé Limnoria lignorum. Cantacuzène signale
qu’à Roscofî une moyenne de 3 % des hôtes possédaient un ou deux Tardi-
grades sur ses pléopodes ; il serait possible que ceux-ci soient également capables
de se fixer sur des débris ou des grains de sables du milieu psammique, ce qui
serait en accord avec les observations de Pollock (inédit).
— 961
Actinarctus doryphorus Schulz, 1935, subsp. ocellatus n. subsp.
Le Tardigrade le plus abondant de nos récoltes était représenté par cette
nouvelle forme A’ Actinarctus doryphorus Schulz, 1935. Il se trouvait aux sta¬
tions comprises entre 130 m et 170 m, c’est-à-dire les stations 1, 2 et 8, à raison
de six exemplaires au total, dont quatre à la station 2 (93 AA, 98 AA, 99 AA,
112 AA).
Le genre monospécifique Actinarctus fut retrouvé vivant sur Echinocyamus
pusillus du sable à Amphioxus d’Helgoland. Décrit par Schulz en 1935, il fut
redécrit par Grell l’année suivante. Ce dernier auteur faisait remarquer que
le commensalisme de cette espèce n’était qu’occasionnel puisqu’un nombre
important d’individus avait pu être récolté dans le même sable coquillier d’Hel¬
goland. Depuis, cet habitat a pu être confirmé : Swedmark le signale dans les
sables à Amphioxus des environs de Roscofï (1956a) puis Swedmark et Teis-
sier dans ceux de Trezen près de Roscofï (1967), et dans les sables à Amphioxus
« classiques » du Gullmarsfjord en Suède. Ce genre n’a fait l’objet d’aucun tra¬
vail détaillé depuis les publications des années 1935-36.
a) Description A' Actinarctus doryphorus ocellatus n. subsp.
Les six individus matures récoltés sur le plateau continental diffèrent essen¬
tiellement de ceux décrits par Schulz et par Grell par la présence de plusieurs
nodules pigmentés, ayant des analogies avec des taches oculaires. Schulz ne
signale pas l’existence d’yeux, mais Grell dans sa redescription de l’espèce
remarque une paire de taches oculaires.
La forme du « Jean Charcot » présente des taches pigmentées en nombre
variant de 7 à 10. Ces taches, situées sur la tête, sont de couleur brun-rougeâtre,
légèrement translucides, subsphériques ou ovales de 6 à 7 p. de diamètre. Elles
sont disposées au-dessus des lobes cervicaux en position antérieure ou latérale,
formant un demi-cercle frontal. Fréquemment, on observe une de ces taches,
isolée un peu en arrière du cirre médian, au centre de la tête. La disposition la
plus fréquente est la suivante : deux nodules frontaux formant un demi-cercle
avec la paire antérieure latérale, une paire latérale de chaque côté, à proximité
de l’expansion céphalique dorsale portant le cirre A et les clavas. Parfois, une
paire supplémentaire peut être observée en position plus postérieure (fig. 2).
L’aspect de lentille translucide et la position sur les lobes du cerveau per¬
mettraient de les assimiler à des « taches oculaires » si leur fonction pouvait
être démontrée. Chez les Tardigrades marins, seuls Batillipes mirus Richters,
1909, Actinarctus (redescription par Grell), Pleocola limnoriae Cantacuzène,
1951, Microlyda dujardini Hay, 1906, Echiniscoides sigismondi (M. Schultze,
1865) et Archechniscus marci Schulz, 1953, possèdent des yeux ou des taches
oculaires. Il n’y en a pas chez les Stygarctidae ni chez un Oreellidae terrestre
Oreella. Ils sont fréquents dans le sous-ordre des Echiniscoidea et dans les
autres ordres Meso- et Eutardigrada. Cuénot (1932) leur confère une valeur
systématique chez les Echinisciens. Il me semble que chez Actinarctus la pré¬
sence de ces nodules colorés justifie la création d’une sous-espèce nouvelle.
Celle-ci paraît extrêmement bien pourvue en organes sensoriels, car, en plus
du très grand développement des clavas et des cirres caudaux, il existe une soie
61
Fig. 2. — Tète d ’ Actinarctus doryphorus ocellatus n. subsp. En haut, vue face dorsale ;
en bas, plan ventral. (Bâtonnets cuticulaires non représentés).
B. : bouche ; C.A : cirre A ; Cl. : clava ; C. m. : cirre médian ; C. m. e. : cirre médian externe ; C.
cirre médian interne ; 0. : tache pigmentée ; Px : patte 1 ; P. c. : papille céphalique.
963 —
sur les pattes 1, 2 et 3. Elle est située sur la partie proximale de la patte qui
n’est pas rétractable. Elle peut atteindre 18 p, sur p. 1 et 14 à 16 p, sur p. 2 et
p. 3, mais reste très difficile à voir en raison de sa finesse. Elle n’a pas été signalée
par les auteurs précédents.
Le revêtement cuticulaire en bâtonnets rayonnants supportant une mem¬
brane protectrice dorsale est en tous points semblable à la description originale.
Il faut ajouter seulement que chez les plus grands individus de la sous-espèce
ocellatus la face ventrale de la cuticule est entièrement formée de petites excrois¬
sances pointues figurant une ponctuation en relief. Ces excroissances augmentent
de taille latéralement vers l’insertion des pattes pour devenir de petits bâtonnets
(4 à 5 p) donnant un aspect pectiné à cette région du corps.
J’ai pu étudier chez cette forme la morphologie du cône buccal lorsqu’il est
protracté. Il peut former à l’extérieur un large entonnoir épanoui en six lobes,
formant un hexagone au milieu duquel on voit l’ouverture buccale et l’extré¬
mité des stylets. Cette morphologie est vraisemblablement liée au mode de
nourriture de l’animal en milieu sableux ; malheureusement je n’ai pu discerner
aucun organisme dans les diverticules stomacaux des individus examinés, qui
puisse donner quelques indications sur son régime alimentaire.
b) Discussion
Lors de divers séjours à Roscoff 1 j’avais souvent trouvé A. doryphorus dans
le sable coquillier ainsi que l’avait signalé Swf.dmark ; en réexaminant ces spé¬
cimens j’ai pu remarquer que tous les individus récoltés appartiennent à la forme
ocellatus. Un certain nombre d’exemplaires (235 AA) ont fait l’objet de mensu¬
rations qui sont réunies dans un tableau comparatif où figurent également les
mesures de quatre de nos exemplaires en provenance du plateau continental.
Ce tableau donne aussi le nombre de taches pigmentées pour tous les individus
examinés et permet les remarques suivantes :
1° Les individus du sable côtier de Roscolï sont de taille plus grande que ceux du
plateau continental. Grell donne des tailles de 125 p. de moyenne avec un maximum
de 141 et un minimum de 70 p pour Idelgoland.
2° En ce qui concerne les appendices céphaliques, il est intéressant de noter le très
grand développement des clavas qui sont des organes sensoriels plus souples que les
cirres et vraisemblablement ayant quelques analogies avec les aesthètes de certains
Crustacés et surtout ceux des A1 des Copépodes Harpacticides. Chez A. doryphorus,
celles-ci peuvent atteindre plus de 100 p chez les individus mesurant eux-mêmes plus
de 100 p.
Il serait intéressant de pouvoir comparer les appendices d’A. doryphorus
ocellatus avec ceux de la forme d’Helgoland, mais pour que cela soit possible il
faut reprendre l’interprétation de la tête d ’ Actinarctus ; celle donnée par Schulz
et Grell n’étant plus en accord avec les nouvelles données que l’on possède
sur la famille des Halechiniscidae et des Heterotardigrada en général, notam¬
ment en ce qui concerne la clava. A l’époque où Actinarctus fut décrit, les Tar-
digrades marins étaient encore fort mal connus et ne contenaient que quelques
genres monospécifiques. La famille des Halechiniscidae ne fut créée qu’en 1962
par Ramazzotti, entre temps le genre Halechiniscus s’était accru de plusieurs
1. Je remercie M. le Professeur G. Teissier, Membre de l’Institut, de l’accueil qu’il a bien voulu
me réserver en sa « Station Biologique de Roscoff ».
964 —
espèces : H. perfectus Schulz, 1955, H. remanei Schulz, 1955, H. suhterraneus
Renaud-D., 19596 et H. intermedius Renaud-M., 1967 ; un nouveau genre entrait
aussi dans cette famille avec trois nouvelles espèces : Florarctus heimi Delamare D.
et Renaud-M., 1965, Fl. salavati Delamare et Renaud-M., 1965, et Fl. antillensis
van der Land, 1968 ; ainsi que les genres monospécifiques : Pleocola Cantacuzène,
1951, et Tanarctus Renaud-D., 19596.
A la lumière de certaines de ces nouvelles espèces, il est possible de démontrer
que le très grand appendice céphalique porté par le mamelon latéral est en
réalité la clava. Schulz pense qu’il s’agit du cirre latéral car il n’avait pas vu
celui-ci et Grell qui l’avait vu l’interprète comme une soie accessoire du « cirre
latéral » qui est en réalité la vraie clava mais qui est ici de très grande taille.
Ils désignent comme clava la papille céphalique en position péribuccale. L’étude
de la tête des différentes espèces d’ Halechiniscus et de Floractus nous a démontré
qu’il n’en est rien et que l’appendice très allongé est bien une clava. En effet
chez les Halechiniscidae, et, comme nous le verrons plus loin, chez d’autres
familles, le cirre A est en position dorsale sur le mamelon latéral et est accom¬
pagné d’une clava associée à lui mais insérée ventralement. Le cirre A existe
en cette position chez Actinarctus mais il est de petite taille et assez difficile
à voir, la clava qui l’accompagne est de très grande taille et peut masquer
complètement le cirre A. Maintenant on sait qu’il n’est pas étonnant de trouver
des clavas beaucoup plus grandes que les cirres A. Ceci a été constaté par
Schulz, 1955, chez H. perfectus, par Delamare et Renaud chez Florarctus,
par van der Land chez Fl. antillensis. Chez un H. perfectus (216 AA) récolté
dans l’Atlantique par 455 m de fond lors d’une autre campagne, j’ai pu cons¬
tater la présence de clavas à la fois longues et épaisses (55 X 6 p.) associées à
des cirres A de 12 p, et nettement dorsaux. Il ne fait donc pas de doute que les
deux appendices céphaliques d 'Actinarctus portés par les expansions latérales
sont bien les cirres A et les clavas. Quant à ce que Schulz et Grell appelaient
« clava » il s’agit d’une papille semblable à celle que l’on trouve chez les Sty-
garctidae où elle est bien développée de chaque côté de la bouche. Il semble
qu’il y ait eu une évolution de la taille de cette papille en partant des Tardi-
grades marins les plus primitifs pour aboutir aux Stygarctidae. Je considère
les Batillipedidae comme les plus primitifs des Arthrotardigrades, contraire¬
ment à l’opinion de Ramazzotti qui les place après les Halechiniscidae ; cette
discussion sera reprise plus loin. En ce qui concerne la papille céphalique, celle-ci
est à peine indiquée chez Batillipes mirus, elle forme une protubérance chez
Orzeliscus (Batillipedidae) ; elle existe à l’état de simple mamelon chez F[ale-
chiniscus perfectus et atteint un grand développement chez Actinarctus et dans
la famille des Stygarctidae. Comme chez Stygarctus ces papilles sont insérées
ventralement dans une position proche des cirres médians externes. Il est à
peu près certain que l’on pourrait les assimiler à des clavas secondaires étant
donné leur forme et leur ressemblance avec les clavas primaires. Chez Acti¬
narctus, elles peuvent atteindre une grande taille (voir tableau III).
A la lueur de cette interprétation des appendices céphaliques d’ Actinarctus,
il devient possible de concevoir une série évolutive des Arthrotardigrada par¬
tant de Batillipes pour aboutir aux Echinisciens. Dans cette série, Actinarctus
peut facilement être placé à la fin de la famille des Halechiniscidae, l’arrange¬
ment des appendices céphaliques n’ayant plus le caractère aberrant qui lui avait
été conféré lors de sa description.
Dans la figure 3 sont réunis les différents types céphaliques observés chez
— 965 —
Fig. 3. — Schéma d’une vue frontale de la tête de différents Tardigrades de l’ordre des Heterotar-
digrada. Évolution de la taille et de la disposition des appendices céphaliques par rapport à la
bouche.
A, B, C, 1) : sous-ordre des Arthrotardigrada.
A, Batillipedidae : Batillifws. B et C, Ifalechiniscidae : B, Ilalechiniscus ; C, Actinarctus. L), Sty-
garctidae : Stygarctus.
E & F : sous-ordre des Echiniscoidea.
E, Oreellidae : Oreella. F, Echiniscidae : Echiniscus.
les Heterotardigrada. La série s’étend des Batillipedidae aux Echiniscidae.
L’évolution de la tête peut se comprendre à l’aide de vues frontales qui per¬
mettent de montrer les différences de forme générale et de disposition des
eirres céphaliques par rapport au cône buccal.
Tableau III. ■ — Comparaison des dimensions du corps, de la taille
des appendices céphaliques et du nombre de taches pigmentées
chez divers spécimens d’ Actinarctus doryphorus ocellatus n. subsp.
En partant d’une disposition linéaire et horizontale des eirres sur une tête
plate à l’avant et qui forme une sorte de lame en avant du cône buccal ventral
( Batillipes ), on aboutit en diverses étapes à la configuration Echiniscienne
comportant une tête de forme conique avec une bouche très antérieure, où les
appendices céphaliques, comprenant les eirres médians externes et internes et
la papille céphalique, sont rassemblés autour de la bouche, où les eirres A et
les clavas sont séparés des autres et situés très en arrière, et où le cirre médian
qui s’est éloigné des eirres buccaux (Stygarctidae) a fini par disparaître (Oreelli-
dae et Echiniscidae).
Ces schémas permettent les hypothèses suivantes. Il semble que l’acquisition
de papilles céphaliques de plus en plus développées (donc d’organes sensoriels
supplémentaires) chez les Arthrotardigrada se soit effectuée en partant des
— 967 —
Batillipedidae pour aboutir aux Stygarctidae où elles ont une grande expansion
en passant par les Halechiniscidae et en particulier le genre Actinarctus. Si
l’on suit cette hypothèse A. doryphorus devrait être situé à la fin de la famille
des Halechiniscidae par la possession de papilles céphaliques bien développées.
Leur taille et leur position le rapprochent des Stygarctidae. Selon cette hypo¬
thèse on peut également confirmer la situation intermédiaire de la famille des
Stygarctidae entre le sous-ordre des Arthrotardigrada et celui des Echiniscoidea.
Chez les Echiniscoidea, les papilles céphaliques persistent mais sous forme d’ap¬
pendices de petite taille et très proches de la bouche ; la famille des Oreellidae
forme alors la transition entre les sous-ordres.
Ces schémas font ressortir aussi le problème du genre Parastygarctus qui
s’insère difficilement dans cette série. Ainsi que le faisaient remarquer Renaud-
Mornant et Anselme-Moizan (1969) chez Parastygarctus higginsi Renaud-
Debyser, 1965, les papilles céphaliques sont présentes mais se trouvent éloignées
de la bouche et en position dorsale par rapport au cône buccal, qui, lui, est
flanqué de deux cirres. Il semblerait donc qu’à l’intérieur de la famille des Sty¬
garctidae deux tendances évolutives se soient fait jour très tôt. Dans une des
lignées, représentée par Stygarctus, l’évolution des papilles céphaliques s’est
effectuée selon la tendance présente chez Actinarctus et dans l’autre lignée
représentée par Parastygarctus l’étirement de la plaque céphalique a entraîné
une disposition différente des papilles céphaliques. Une espèce nouvelle de
Parastygarctus, actuellement en cours de description, permet de confirmer la
disposition des cirres céphaliques et montre l’homogénéité des caractères géné¬
riques chez Parastygarctus.
Conclusion
Le méiobenthos récolté au cours de la campagne d’essais du « Jean Charcot »
au large de Brest contenait des Tardigrades Halechiniscidae comprenant trois
genres et quatre espèces dont une sous-espèce nouvelle.
Ces genres étaient connus de la région de Roscoff (littoral de la Manche occi¬
dentale) et ont donc une large expansion sur le plateau continental.
Une prospection détaillée de la pente de ce plateau et au-delà est à souhaiter,
car elle permettrait de connaître les possibilités de colonisation des régions
abyssales par les Tardigrades marins.
Résumé
Étude des Halechiniscidae (Tardigrada) récoltés sur le plateau continental au large
de Brest lors d’une campagne du <c Jean Charcot ». Une forme nouvelle d’ Actinarctus
doryphorus Schulz, 1935, est décrite et une interprétation de l’évolution de la tête
des Heterotardigrada est tentée.
Summary
Cruise of the Océanographie Vessel « Jean Charcot ». 8. Meiobenthos.
IL Tardigrada
An account is given of the Halechiniscidae (Tardigrada) collected on the continental
shelf off Brest by the Océanographie vessel “ Jean Charcot ”. A new subspecies of
- 968 —
Actinarctus doryphorus Schulz, 1935, is described. An attempt is made to explain
the évolution of the head of the Heterotardigrada.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.R.S.
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 970-974.
LITTORINA SAXATILIS (MOLL. GASTÉR .)
DANS LE SUD MAROCAIN
Par E. FISCHER-PIETTE, J.-M. GAILLARD,
J. B. PANOUSE et C. BELLON-HUMBERT
En 1967, l’Institut Chérifien organisa la « Mission Tarfaya » dans l’extrême
Sud du Maroc, au cours de laquelle fut visitée, entre autres stations, Puerto
Cansado, Baie de Khnifiss, par 28°02' Nord et 12°13' Ouest, à 395 km au Sud-
Ouest d’Agadir et 75 km au Nord-Est de Tarfaya, non loin de la frontière du
Maroc et du Sahara espagnol. Celui d’entre nous qui y fit des récoltes (J. B.
Panouse) remarqua la présence d’une Littorine inhabituelle formant une popu¬
lation très nombreuse et assez prospère, dans un biotope à Salicornes sous les¬
quelles ces Littorines se trouvaient sur un sol humide. Il n’y fut fait qu’un
prélèvement de trois individus en raison de la multiplicité des espèces de tous
les groupes possibles dont il fallait s’occuper dans tous les biotopes. Ces trois
exemplaires ayant été déterminés à Rabat (Madame Bellon) comme étant la
Littorina saxatilis (Olivi) qui passait pour être complètement absente de la
côte atlantique du Maroc, connaissance du fait fut donnée aux auteurs de
diverses notes sur Littorina saxatilis (E. Fischer-Piette et J.-M. Gaillard).
Les stations précédemment connues, les moins éloignées de Puerto Cansado,
sont deux points du Détroit de Gibraltar, Benzu et Tarifa, où Littorina saxatilis
fut récoltée en 1957 par Fischer-Piette (1959, pp. 7, 12 et 29), situés à
1 200 km de là, distance évidemment très considérable.
Comment comprendre une telle situation ? La présence de l’espèce en un
point aussi méridional pourrait peut-être s’expliquer autrement qu’en faisant
les suppositions, bien peu vraisemblables, d’un apport accidentel, d’une espèce
qui est vivipare, que nous n’avons jamais rencontrée sur les algues en dérive,
et que l’on ne peut guère supposer non plus, puisqu’il s’agit d’une côte très peu
fréquentée, avoir accompagné là une incursion humaine.
Il est plus normal de prendre en considération le fait que si Littorina saxa¬
tilis fait actuellement pratiquement défaut sur les côtes atlantiques du Maroc,
il n’en était pas ainsi au Quaternaire où la connaissance de sa présence est due
à Neuville, Ruhlmann et Lecointre, et de supposer qu’il s’agit d’une sur¬
vivance locale de populations quaternaires. La présence de populations isolées
de cette espèce en d’autres endroits situés fort loin des peuplements massifs
et qui pourraient donc eux aussi faire penser à des survivances (Golfe de Gabès,
fond de l’Adriatique...) est bien connue. Nous commenterons ci-dessous tous
ces faits.
Disons d’abord ce que sont les trois échantillons récoltés (fig. 1).
Leur sculpture est très faible, intermédiaire entre les états connus sous les
noms rudis et rudissima.
Deux d’entre eux ont une même forme, peu allongée.
— 971
N° 1. — Hauteur : 7,4 mm ; largeur : 6 mm ; hauteur de l’ouverture : 4,2 mm ; lar¬
geur de l’ouverture : 3 mm.
N° 2. — Hauteur : 6,5 mm ; largeur : 4,8 mm ; hauteur de l’ouverture : 3,2 mm ;
largeur de l’ouverture : 2 mm.
Le troisième est plus allongé.
N° 3. — Hauteur : 8,1 mm ; largeur : 5,5 mm ; hauteur de l’ouverture : 4,5 mm ;
largeur de l’ouverture : 3 mm.
Fig. 1. — Les trois échantillons de Littorina saxatilis de Puerto Cansado.
Ils se trouvent donc être d’une taille inférieure à celle qui se voit le plus
communément dans cette espèce.
Leur test, sans être fragile, est peu épais et léger.
Au point de vue de la coloration, les nos 1 et 2 sont uniformément jaune
clair (variété luteà) ; le n° 3 est tessellata, à petits rectangles jaune clair et brun
moyen.
Nos figures permettent de vérifier notre détermination et de montrer qu’il
ne s’agit pas de Littorina scabra, forme à laquelle on aurait pu penser.
Passons aux discussions et commentaires. Faisons d’abord remarquer qu’il
y a, à l’époque actuelle, une région où l’espèce existe à une latitude plus méri¬
dionale que le Détroit de Gibraltar : le Golfe de Gabès, situé à 230 km plus
au Sud que Benzu. Mais Puerto Cansado est à 550 km encore plus au Sud.
Mais au Quaternaire elle est connue, sous sa forme « rudissima », de deux
localités de la côte atlantique du Maroc. Dans la région de Rabat, dans la car¬
rière de Quaternaire ancien de Kebibat, elle a été trouvée par Neuville et
Ruhlmann (Lecointre, 1952, p. 97, pl. 27, fig. 4). Et, dans la région de Casa¬
blanca, elle a été trouvée non seulement dans le Quaternaire ancien (Lecointre,
1950, p. 241) mais aussi dans le Quaternaire récent (Lecointre, 1963, pp. 34
et 59).
Casablanca est à 800 km au Nord-Ouest de Puerto Cansado ; la différence de
latitude est de 650 km.
Cette dernière distance est encore considérable. Doit-elle faire rejeter a priori
972 —
l’idée qu’à Puerto Cansado il s’agisse d’une population relique ? Peut-être pas,
en raison des faits suivants.
Lecointbe (1950, p. 241) nous fait connaître qu’une autre Littorine, Litto¬
rina obtusata, pullulait dans la région de Casablanca à la fin du Quaternaire
ancien, or L. obtusata est une espèce encore moins méridionale que L. saxa-
tilis puisque sa frontière actuelle est à Setubal qui se trouve à 300 km plus
au Nord que le Détroit de Gibraltar, limite admise pour la frontière de Litto-
rina saxatilis. Si au Quaternaire Littorina obtusata allait jusqu’à Casablanca,
Littorina saxatilis pouvait bien aller à 300 km plus au Sud. Certes la différence
de latitude entre Casablanca et Puerto Cansado est de 650 km, donc nette¬
ment plus forte mais cependant modérée.
Dans le même ordre d’idées, rappelons qu’une autre espèce nettement sep¬
tentrionale, Littorina littorea, dont la frontière Sud est actuellement Vila Nova
de Milfontes sur la côte du Portugal (E. Fischer-Piette, 1958), c’est-à-dire
à 220 km plus au Nord que le Détroit de Gibraltar, allait jusqu’au Cap Rhir
au Quaternaire ancien (Lecointre, 1952, t. 2, p. 97). Le Cap Rhir, situé dans
la région d’Agadir, ne présente avec Puerto Cansado qu’une différence de lati¬
tude de 300 km. Cette fois, cette distance est si peu différente des 220 km sépa¬
rant actuellement les limites des deux espèces, Vila Nova de Milfontes et le Détroit
de Gibraltar, que la présence de Littorina saxatilis à Puerto Cansado dès le Qua¬
ternaire ancien se comprendrait aisément. Au Quaternaire récent, Littorina lit¬
torea existait encore dans la région de Tanger aux Grottes d’Hercule (Lecointre,
1952, t. 2, p. 97), donc nettement plus au Sud que sa frontière actuelle.
En réalité, l’intérêt, faible (simplement épisodique) ou grand, de la récolte
de Puerto Cansado, ne pourra être apprécié que lorsque le sort de la population
qui s’y trouve actuellement sera connu au cours des années à venir. Si cette
population se révélait stable, ce serait, curieusement, la seule des trois espèces
septentrionales de Littorina que nous venons de citer, comme ayant existé au
Maroc dans le Quaternaire, qui s’y serait maintenue. A supposer qu’il s’agisse
d’une population stable, il y aurait donc encore quelques remarques à faire.
Au Détroit de Gibraltar (admis comme sa limite Sud) Littorina saxatilis a
des caractères assez particuliers (Fischer-Piette, 1959, pp. 7, 12 et 29, et
Fischer-Piette, Gaillard et Jouin, 1961, p. 326).
Le test est léger, ce qui pourrait résulter d’un affaiblissement dû précisément
à la proximité des limites des possibilités d’existence, mais, en désaccord avec
cette donnée, les échantillons ne présentent pas la réduction de taille qui s’ob¬
serve généralement dans de telles conditions : ils ont de 10 à 12 mm. Ajoutons
qu’ils ont une ouverture exceptionnellement grande, évoquant celle de la variété
groenlandica. Leur sculpture est forte.
Les individus de Puerto Cansado n’ayant ni la grande ouverture ni la sculp¬
ture de ceux de Gibraltar, on hésite à penser qu’ils puissent en provenir (par
un transport accidentel récent). Le transport accidentel à partir de stations où
les caractères ne sont pas aussi différents de ceux des exemplaires de Puerto
Cansado n’est guère plus croyable, car il faudrait aller chercher le lieu d’ori¬
gine dans le Sud du Portugal, Littorina saxatilis n’existant pas entre là et le
Détroit de Gibraltar.
Tandis que, si l’on veut supposer qu’il y ait eu, non pas transport, mais per¬
sistance depuis le Quaternaire, on peut tirer argument d’une ressemblance
morphologique : Lecointre a fait savoir que les individus du Quaternaire ancien
et du Quaternaire récent appartenaient tous à la variété de sculpture rudissima,
— 973 —
or nous avons qualifié plus haut nos individus comme ayant une sculpture
« intermédiaire entre les états connus sous les noms rudis et rudissima » ; ces
deux adjectifs sont ceux qui ont été employés pour désigner les individus à
côtes très faibles et très nombreuses (voir Dautzenberg et H. Fischer, 1912).
Il resterait à comprendre comment, alors que les individus de Gibraltar ont
leur test mince, ce qui semblerait indiquer une mauvaise physiologie (mais non
un état chétif, puisqu’ils sont de grande taille), il est encore possible à des Lit-
torina saxatilis d’exister à 850 km plus au Sud. Certes, les individus de Puerto
Cansado ont le test aussi mince que ceux de Gibraltar, mais pas plus ; et si leur
taille est nettement moindre, ils ne peuvent cependant pas être dits petits. Ils
ne donnent pas l’impression d’être véritablement à la limite de leurs possibilités
d’existence, comme ceux que nous avons observés dans la Baltique à l’île de
Bornholm, où l’absence de marées leur permet tout juste de subsister dans la
zone de balancement des vagues ; ce à quoi s’ajoute évidemment l’action nocive
de la grande dessalure. La population de Bornholm est faite d’individus dont
le test est de la plus grande fragilité tant il est aminci et dont la taille est au
maximum de 6,5 mm.
Autrement dit, les individus de Puerto Cansado ne sont pas vraiment chétifs.
A supposer qu’ils constituent une relique du Quaternaire, il serait d’ailleurs
difficile de penser qu’une si longue survie puisse être le fait d’individus vrai¬
ment chétifs.
Il est permis de considérer que leur présence en ce point peut avoir été favo¬
risée par les conditions particulières de la station, puisqu’ils ont été récoltés
sous les Salicornes et sur un sol humide, c’est-à-dire protégés de la dessication
à la fois par ces deux composants du milieu. Il n’y a d’ailleurs pas de Salicornes
lorsqu’il n’y a pas un sol humide en permanence.
En des sites d’une pareille latitude ne présentant pas ces conditions, la des¬
sication du niveau où peuvent vivre les Littorina saxatilis leur serait très con¬
traire.
Institut Scientifique Chérifien
et Laboratoire de Malacologie du Muséum
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 975-983.
DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE NÉMATODES
DE LA VASE TERRI GÈNE
CÔTIÈRE DE BANYULS-SUR-MER
Par Guy BOUCHER
Deux espèces nouvelles de Nématodes ont été trouvées dans des prélève¬
ments de vase terrigène côtière effectués, en plongée autonome, par 35 mètres
de profondeur en novembre et décembre 1969 au large de Banyuls-sur-Mer
à environ 0,6 milles du Cap de l’Abeille (Station 19 de Guille et Soyer, 1968).
Les caractéristiques du milieu sont données dans une publication précédente
(Boucher, 1970).
Ironidae
Parironus bicuspis n. sp.
(Fig. 1 A-F)
Matériel récolté : 6 cj, 6 Ç.
Holotype : 200 AB. Allotype : 199 AB. Paratypes : 143 AB, 197 AB, 235 AB,
241 AB déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris.
Description
Mesures (en j j.)
Mâle : Longueur totale : 1710 ; 1635 ; 1910. Diamètre de la tête : 15 ; 16 ; 15. Lon¬
gueur des soies céphaliques : 5 ; 5 ; 5. Distance de l’anneau nerveux à l’extrémité anté¬
rieure : 173 ; 177 ; 182. Longueur de l’œsophage : 370 ; 374 ; 380. Largeur à la base de
l’œsophage : 56 ; 43 ; 67. Longueur de la queue : 162 ; 168 ; 150. Diamètre du corps au
niveau cloacal : 43 ; 36 ; 44. Longueur de la corde du spiculé : 62 ; 59 ; 63. Longueur
du gubernaculum : 40 ; — ; 39.
Femelle : Longueur totale : 1840 ; 1760 ; 1780. Diamètre de la tête : 17 ; 16 ; 17.
Longueur des soies céphaliques : 5 ; 6 ; 5. Longueur des soies labiales externes : 3 ;
4 ; 3. Longueur des dents : 5 ; 5 ; 5. Longueur de l’œsophage : 380 ; 350 ; 375. Distance
de l’anneau nerveux à l’extrémité antérieure : 178 ; 164 ; 180. Largeur du corps à la
base de l’œsophage : 60 ; 50 ; 62. Longueur de la queue : 160 ; 158 ; 172. Diamètre
du corps au niveau cloacal : 37 ; 35 ; 37. Distance de la vulve à l’extrémité antérieure :
830 ; 725 ; 775.
Morphologie
L’extrémité antérieure porte une couronne de dix soies dont les plus longues
mesurent 1/3 du diamètre céphalique. La cavité buccale est constituée d’une
Fig. 1. — Parironus bicuspis n. sp.
: vue latérale de l’extrémité antérieure de l’adulte, lorsque les dents sont rétractées ; B : vue dor¬
sale de l’extrémité antérieure de l’adulte, lorsque les dents sont protractées ; C : vue latérale de
l’extrémité antérieure de l’adulte lorsque les dents sont protractées ; D : vue apicale de l’adulte
lorsque les dents sont protractées ; E : vue latérale de l’extrémité postérieure du mâle ; F : vue
ventrale de l’appareil copulateur du mâle.
— 977 —
paroi fortement musculeuse et s’ouvre par trois lèvres ornées de trois fortes
dents. Chacune d’elles porte un puissant crochet recourbé et un petit denticule
en vue latérale. Les crochets alternent avec les denticules déterminant une
asymétrie remarquable dans la disposition des pièces buccales. Si la symétrie
triradiée typique subsiste, la symétrie bilatérale disparaît puisque les denti¬
cules sont placés toujours à droite du crochet en vue apicale. Lorsque la bouche
est ouverte, les dents sont protractées à l’extérieur de la cavité buccale et pointent
leurs crochets vers l’avant (fig. 1 B et 1 C) tandis que les lèvres se disposent en
triangle aplati sur l’extrémité antérieure (fig. 1 D). Dans ce cas, la tête présente
une constriction située au niveau des amphides, en forme de fente.
Lorsque la bouche est fermée, les dents sont rétractées, à l’intérieur de la
cavité buccale, les unes contre les autres (fig. A). La tête ne présente plus alors
de constriction au niveau des amphides ni d’aplatissement triangulaire des
lèvres en vue apicale.
Le mâle est doté de forts spiculés recourbés, constitués d’une partie
tubulaire à capitulum céphalé sur laquelle s’insère ventralement une aile. Le
gubernaculum, formé de deux pièces, est allongé (2/3 de la corde du spiculé)
et porte deux pointes à son extrémité cloacale.
Présence d’une papille précloacale en forme de disque à 62 p, de l’anus. La
queue allongée sans soies est dépourvue de glandes caudales (fig. 1 E). La
femelle présente des ovaires symétriques recourbés distalement, débouchant
dans un utérus en forme de T. La forme du corps est identique à celle du mâle.
Discussion
Parironus bicuspis n. sp. est caractérisé par une couronne de dix soies de
longueurs inégales, l’absence de glandes caudales et de spinneret, trois dents
à fort crochet recourbé alternant avec un petit denticule en hélice, la présence
d’une papille précloacale.
Cette espèce nouvelle diffère de Parironus javaensis Mieoletzky et Kreis,
1930, et de Parironus keiensis Mieoletzky et Kreis, 1930, par la longueur des
soies, la forme de la cavité buccale et la disposition des dents. Cependant la
description de ces espèces effectuée respectivement sur un juvénile et une femelle
est insuffisante pour permettre une diagnose certaine.
L’espèce de Thalassironus bipartitus (Wieser, 1953), pourvue de glandes
caudales, est proche. La séparation des genres Thalassironus et Parironus
fondée sur la présence ou l’absence de glandes caudales semble ne pas être le
seul caractère intéressant. Les espèces de Parironus paraissent se distinguer
des espèces de Thalassironus par la forme des dents en vue apicale.
Ainsi, Chitwood, 1960, décrit une dent dorsale à deux apophyses égales et
deux dents subventrales simples chez Thalassironus britannicus. La disposition
est comparable chez Thalassironus jungi Inglis, 1964.
Il serait souhaitable de reprendre l’étude en vue apicale des autres espèces
de Parironus afin de confirmer la validité générique de cette disposition asy¬
métrique.
62
— 978
Rhabdodemaniinae
Rhabdodemania mediterranea n. sp.
(Fig. 2 A-E)
Matériel récolté : 8 çj, 4 Ç, 4 juvéniles.
Holotype : 178 AB. Paratype : 166 AB. Allotype : 167 AB.
Description
Mesures (en p.)
Longueur totale : 2880 ; 2550 ; 3170. Diamètre du corps : 84 ; 80 ; 94. Longueur de
l’œsophage : 440 ; 420 ; 470. Diamètre de la tête : 16 ; 15 ; 16. Profondeur de la cavité
buccale : 16 ; 16 ; 16. Largeur de la cavité buccale : 8 ; 6 ; 8. Longueur des soies cépha¬
liques : 4 ; 5 ; 4. Longueur des soies labiales : 7 ; 8 ; 7. Distance du pore excréteur à
l’extrémité antérieure : 22 ; 23 ; 22. Distance de l’anneau nerveux à l’extrémité anté¬
rieure : 200 ; 200 ; 212. Longueur de la queue : 163 ; 158 ; 170. Diamètre du corps au
niveau cloacal : 59 ; 53 ; 68. Longueur de la corde du spiculé : 54 ; 51 ; 58. Longueur
de gubernaculum : 32 ; — ; 37.
Morphologie
L’extrémité antérieure porte une couronne unique de dix soies constituée
de quatre soies céphaliques et six soies labiales externes, longues respectivement
de 0,25 et 0,4 fois le diamètre céphalique. La couronne de six papilles labiales
internes est visible seulement en vue apicale.
La capsule buccale est constituée de trois mandibules soudées dont l’extré¬
mité antérieure forme un cadre buccal nettement strié prolongé par des lèvres
basses et transparentes. Wieser, 1959, parle de « strongly developed cushion-
like lips ». La vue apicale permet de comprendre la forme des lèvres. Ce qui
paraît constituer des dents antérieures, en vue latérale, est en fait le bord
latéro-antérieur de chaque mandibule bien cuticularisé en forme de crochet
émoussé. La cavité buccale porte, dans sa partie basse, trois lames chitineuses
en forme de dents insérées à la base de chaque mandibule. La dent dorsale
est légèrement plus longue que les dents sublatérales qui occupent le tiers basal
de la cavité buccale.
L’œsophage entoure la moitié inférieure de la capsule buccale et présente
un élargissement progressif dans la partie basale. La cuticule est lisse.
Le mâle possède deux spiculés arqués, massifs, faiblement céphalés, à capi-
tulum carré et portant un pli cuticulaire ne se prolongeant pas sur la manche.
Le gubernaculum est formé de deux gouttières aplaties d’une longueur égale
à 0,6 fois celle de la corde du spiculé.
La queue a une forme de cône à extrémité arrondie de longueur égale à
2,7 fois le diamètre du corps au niveau cloacal. Elle porte deux rangées de soies
subventrales et deux soies subdorsales à son extrémité. Des petites papilles
précloacales existent en nombre variable (5 à 20) mais elles sont très peu visibles.
Trois glandes caudales, entourées par un tissu à grandes cellules vacuolisées,
— 980 —
débouchent dans un réservoir situé à l’extrémité de la queue. Le tube digestif
présente un diverticule en forme d’ampoule se prolongeant dans la queue juste
en avant du cloaque.
La femelle ne présente pas de dimorphisme sexuel. Les ovaires sont pairs
et recourbés aux extrémités.
Discussion
Rhabdodemania mediterranea n. sp. est caractérisée par la présence d’une
couronne de dix soies, par la striation marquée du cadre buccal, par la forme
des spiculés à capitulum carré, renforcés par une barre cuticulaire n’atteignant
pas la manche.
Le genre Rhabdodemania (Baylis et Daubney, 1926) comprenait onze espèces
décrites : R. major (Southern, 1914) ; R. minor (Southern, 1914), synonyme ;
R. scandinavia Schuurmans Stekhoven, 1946 ; R. gracilis (Ditlevsen, 1919) ;
R. laticauda (Ditlevsen, 1926) ; R. striatus Schulz, 1931 ; R. minima Chitwood,
1936 ; R. coronata Gerlach, 1952 ; R. calycolaimus Schuurmans, Stekhoven et
Mawson, 1955 ; R. illgi Wieser, 1959 ; R. nancyae Inglis, 1964 ; R. dura Inglis,
1966 ; et une sous-espèce : R. minor oregonensis Murphy, 1962.
L’espèce R. striatus Schulz, 1931, insuffisamment décrite est à considérer
comme douteuse.
L’espèce Rhabdodemania mediterranea possède des caractères voisins de :
R. nancyae Inglis, 1964, par la forme du cadre buccal strié, mais diffère par la lon¬
gueur des dents subventrales et la forme générale du spiculé.
jR. gracilis (Ditlevsen, 1919), par la forme générale de la capsule buccale et du spi¬
culé, mais diffère par la forte striation du cadre buccal, la taille du spiculé et la lon¬
gueur totale du corps.
R. minor (Southern, 1914), par la forme générale de la capsule buccale, mais diffère
par la striation du cadre buccal et la forme du spiculé.
R. minor oregonensis Murphy, 1962, par la disposition des pièces buccales, la forme
du spiculé, mais diffère par une striation plus forte du cadre buccal, la profondeur de
la cavité buccale, la longueur relative de la queue.
Le genre Rhabdodemania est représenté par deux groupes d’espèces diffé¬
renciées par le nombre des couronnes de soies. Dans les espèces à une seule
couronne de soies céphaliques, il est à noter une évolution progressive de cer¬
tains caractères : tendance à la réduction de la taille et du nombre des dents
dans la partie basse de la cavité buccale, apparition d’une striation de plus en
plus nette de l’apex de la mandibule, augmentation de la longueur du guber-
naculum par rapport à celle du spiculé, diminution de la longueur de la queue
par rapport au diamètre anal (voir tableau I).
L’évolution de ces caractères permet de distinguer trois groupes d’espèces
géographiquement localisées : Afrique du Sud — Kerguelen ; Europe du Nord ;
côte pacifique de l’Amérique du Nord (cf. fig. 3). Les espèces boréales semblent se
distinguer des espèces australes par une réduction de la taille et du nombre
des dents.
Tjdboratoirp d p Zoolooir (Vers)
associé au (' . Y. fi. S.
Muséum national d'IIistoire nalur lie
Tableau I
réduction de la taille et du nombre des dents
982
R . nanc yae
R.dura
R.calyco laimus
>
♦ *
R.mediterranea
R.gra ci I is
R. laticauda
AFRIQUE DU SUD
EUROPE DU NORD
KERGUE LE N
MEDITERRANEE
Fig. 3. — Phylogénie des espèces de Rhabdodemania à une seule couronne de soies céphaliques.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 984-988.
ONCOPHORA MELANOCEPHALA ( RUD , 1819)
N. COMB
NÉMATODE CAMALLANIDAE,
PARASITE DU THON ALBACORE
NEOTHUNNUS ALBACARES
Par F. BAUDIN LAURENCIN *
Poursuivant une enquête sur les infestations parasitaires des Thons du Golfe
de Guinée, nous avons trouvé chez l’Albacore, Neothunnus albacares, un Néma¬
tode Camallanidae non encore décrit chez cet hôte.
Sur 59 Albacores examinés, 19 étaient contaminés. Nous avons trouvé jusqu’à
11 de ces Nématodes chez un seul Poisson, mais l’intensité moyenne d’infes¬
tation était de 2,1.
fous les parasites rencontrés étaient femelles, soit mûres, soit, plus rarement,
juvéniles.
À l’exception d’un seul jeune, recueilli dans la portion antérieure du duodé¬
num, tous étaient localisés dans l’organe pylorique où les plus gros d’entre eux
étaient d’ailleurs encapsulés.
I. — Description du parasite
La cavité buccale (fig. 1 A-B-C-D) est limitée antérieurement par deux valves
latérales portant chacune deux groupes de crêtes internes longitudinales : un
groupe antérieur, où les crêtes sont très nombreuses et serrées, un groupe pos¬
térieur n’en comprenant qu’une dizaine. Chaque valve est épaulée à l’extérieur
par deux formations chitinoïdes bien développées, denticulées à leurs bases et
sur lesquelles se rattachent les muscles abducteurs des valves.
La bouche est allongée dorso-ventralement et porte des lèvres rudimentaires.
On observe des amphides bien distinctes et quatre grosses papilles submédianes.
La cavité buccale est soutenue ventralement et dorsalement par une paire
de tridents à trois branches bien développées, s’étendant vers l’arrière jusqu’au
niveau de l’œsophage et dont les extrémités antérieures se terminent par quatre
pointes.
On distingue une arrière-cavité buccale, entourée par un épais anneau chi-
tinoïde.
La lumière œsophagienne est limitée à sa partie antérieure par deux anneaux
successifs légèrement chitinoïdes.
* Dr Vétérinaire, chargé de Recherches de l’O.R.S.T.O.M. (Centre de Recherches Océanographiques,
Abidjan).
985 —
Fig. 1. — Oncophora melanocephala (Rud) n. comb., extrémité apicale.
A : vue ventrale ; B : vue latérale ; C : vue apicale ; D : coupe transversale dans la région postérieure
des valves. (Les coupes C et D sont légèrement obliques ce qui explique la dissymétrie entre les
côtés droit et gauche).
La femelle mûre apparaît formée de deux parties :
une partie antérieure, effilée, assez longue.
une partie postérieure, beaucoup plus large, mais plus courte (de l’ordre du
1/5 de la longueur totale, avec des variations individuelles) ; elle présente à
son début une gibbosité ventrale où s’ouvre la vulve (fig. 2 À), et se termine
après l’anus par une extrémité tubulée plus mince (fig. 2 B).
Les parasites récoltés atteignaient une assez grande taille (jusqu’à 150 mm).
Les mensurations suivantes ont été réalisées chez un individu moyen :
Longueur totale . 111 mm
Longueur de la partie antérieure . 95 mm
Longueur de la partie postérieure . 16 mm
Liamètre de la partie antérieure . 400 y
— 986 —
Diamètre de la partie postérieure . 1 020 p,
Distance de l’extrémité antérieure à :
l’anneau nerveux . 330 p
l’extrémité des tridents . 260 p
l’orifice vulvaire . 97 mm
Longueur de l’œsophage musculaire . 2 000 p
Longueur de l’œsophage glandulaire . 1 600 p
Longueur de la queue . 400 p
La position du pore excréteur n’a pu être déterminée.
La gibbosité très opaque (fig. 2 A) permet cependant de distinguer à l’orifice
vulvaire deux pièces chitinoïdes. La dissection n’a pas permis de l’établir avec
certitude : il semble, toutefois, qu’à l’ovejecteur très long et dirigé vers l’arrière
font suite un seul utérus et un seul ovaire.
Dans cet utérus on trouve un grand nombre d’œufs et de larves.
La queue présente une paire de phasmides latérales.
Les femelles juvéniles ne présentent aucun renflement postérieur. Des men¬
surations ont été effectuées sur l’un des deux spécimens rencontrés :
Longueur totale . 14,2 mm
Diamètre . 150 p
Distance de l’extrémité antérieure à :
l’anneau nerveux . 330 p
l’extrémité des tridents . 260 p
la vulve . 10,8 mm
Longueur de l’œsophage musculaire . 1 550 p
Longueur de l’œsophage glandulaire . 1 250 p
Longueur de la queue . 260 p
On distingue très bien les formations chitinoïdes de l’orifice vulvaire (fig. 2 C).
L’extrémité caudale se termine par trois petites pointes (fig. 2 D).
Larves
Les larves prélevées dans les femelles gravides, longues d’environ 700 p.,
possèdent une extrémité antérieure portant un denticule (fig. 2 E), une cap¬
sule buccale avec l’ébauche d’un anneau chitinoïde (fig. 2 E), et une queue
très effilée présentant deux phasmides volumineuses (fig. 2 F).
IL — Discussion
En 1819, dans son Entozoorum Synopsis, Rudolphi décrit un Cucullanus
melanocephalus à partir de mâles et de femelles juvéniles trouvés chez divers
Scombridae méditerranéens et aussi chez un Thunnus vulgaris autopsié au
Brésil par Natterer et Pohl. Dans les pages suivantes du même ouvrage,
Rudolphi parle d’un Trichocephalus gibbosus, espèce qu’il crée pour deux
exemplaires femelles amputés de leurs extrémités antérieures et récoltés égale¬
ment par Natterer et Pohl sur le même Thunnus vulgaris. En 1851, Diesing
renomme cette dernière espèce Oncophora neglecta.
En 1931, Tornquist redécrit un mâle du musée de Berlin et donne une
figure de l’extrémité antérieure, sur laquelle Yeh (1960) se fonde pour créer
le genre monospécifique Piscilania.
Fig. 2. — Oncophora melanocephala (Rud) n. comb.
gibbosité vulvaire (femelle mûre) ; B : extrémité caudale (femelle mûre) ; C : région vulvaire
(femelle juvénile) ; D : extrémité caudale (femelle juvénile) ; E : extrémité antérieure de la larve
F : extrémité caudale de la larve, vue ventrale.
988 —
Personne ne semble donc avoir examiné un nouveau matériel depuis
Rudolphi ; la seule redescription moderne est celle d’un mâle faite par Torn-
Q IJ I ST.
Dans la nomenclature moderne, nous trouvons donc le mâle et la femelle
jeune sous le nom de Piscilania melanocephala (Camallanidae), et la femelle
mûre sous le nom d ’Onchophora gibbosa (Rud, 1819) (incertae sedis).
La structure buccale de nos spécimens coïncide avec celle qui est décrite
par Tornquist, et nous pouvons donc affirmer l’identité générique entre les
femelles à aspect de Trichocéphales ( Oncophora ) et les mâles déjà connus comme
Camallanides.
Rien que notre parasite ait été découvert chez Neothunnus albacares dans
une localisation différente (le T richocephalus gibbosus de Rudolphi avait été
récolté dans la vésicule biliaire de Thunnus oulgaris), et, malgré de légères
différences concernant les valves de la cavité buccale (Tornquist, 1931, fig. 8,
pl. 13), nous considérons momentanément qu’il s’agit du Nématode décrit par
Rudolphi, et le nommons donc : Oncophora melanocephala (Rud, 1819)
= Cucullanus melanocephalus Rud, 1819 = T richocephalus gibbosus Rud, 1819
= Oncophora neglecta Diesing, 1851 = Camallanus melanocephalus (Rud, 1819) R.
et H., 1915 = Piscilania melanocephala (Rud, 1819) Yeh, 1960.
Résumé
Des Nématodes identiques à (ou très proches de) ceux décrits par Rudolphi sous le
nom de Trichocephalus gibbosus (renommés Oncophora neglecta par Diesing) ont été
retrouvés chez le Thon Neothunnus albacares.
L’extrémité dilatée des femelles mûres donne à ce Ver l’aspect d’un Trichocé-
phale ; toutefois, l’extrémité céphalique est semblable ou presque à celle de Piscilania
melanocephala (Rud, 1819) (Camallanidae), qui n’était connue que par le mâle ou
la femelle juvénile, à corps cylindrique.
La place systématique du genre Oncophora se trouve donc résolue.
Remerciements
Nous remercions M. le Professeur A. G. Chabaud de nous avoir aimablement
accueilli dans son laboratoire et Mme A. Petter de nous avoir dirigé dans notre
étude.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.R.S.
Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris
et O.R.S.T.O.M.,
Centre de Recherches Océanographiques, Abidjan
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 989-995.
DESCRIPTION D'UN NOUVEL OXYURINAE :
SYPHARISTA KAMEGAII N. GEN., N. SP.,
PARASITE D'UN ÉCUREUIL VOLANT DU JAPON
Par J. C. QUENTIN
Grâce à l’obligeance du Docteur Satoru Kamegai (Meguro Parasitological
Muséum, à Tokio), nous avons pu étudier des Oxyures mâles et femelles para¬
sites au Japon d’un Écureuil volant.
Sypharista kamegaii n. gen., n. sp.
Hôte, localité, date de récolte, matériel étudié : Petaurista leuco-
genys nikkonis Thomas ; Kanto vicinity, Japon ; 10-4-1958 ; nombreux mâles
et femelles ; n° de collection du Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris :
Sa 652 ; cotypes, Meguro Parasitological Muséum n° 850.
Description
Le masque facial cuticulaire est réduit dans les deux sexes. Il est arrondi
chez le mâle où la surface apicale est extrêmement petite et quadrangulaire
chez la femelle. Il ne déborde pas le plateau céphalique circulaire.
Les papilles céphaliques sont très écartées les unes des autres et dilatées à
leur base. Les amphides sont disposées sur les deux lèvres latéro-ventrales, au
même niveau que les papilles submédianes. Le cycle labial n’a pas été observé.
L’ouverture buccale du mâle est triangulaire, sans lèvres. Elle laisse appa¬
raître trois dents pharyngiennes simples (fig. 1 A) ; celle de la femelle est bordée
par une lèvre dorsale et deux lèvres latéro-ventrales aux rebords épaissis. Ces
lèvres recouvrent trois solides dents pharyngiennes terminées chacune par deux
apophyses dirigées vers la lumière œsophagienne (fig. 2 A). Ces dents pharyn¬
giennes sont chez cet Oxyure particulièrement développées et constituées d’une
partie buccale cuticulaire et d’une partie périphérique musculaire.
Cette région pharyngienne est nettement séparée de l’œsophage. Chez le
mâle, deux fines ailes latérales s’étendent sur les trois cinquièmes du corps.
La cuticule dans la région antérieure du corps est ornée de stries cuticulaires
espacées de 5 p,.
Chez la femelle les ailes latérales sont absentes. La cuticule dilatée dans la
région œsophagienne est ornée par des interstries transverses, ventrales et dor¬
sales, légèrement recouvrantes, espacées de 30 à 33 p., effectuant leur jonction
de chaque côté sur une ligne de séquence latérale (fig. 2 B).
Mâle : le mâ]e holotype mesure 1 950 p, de long et 71 p, de large. L’anneau
Fig. 1. — Sypharista kamegaii n. gen., n. sp., <$.
A : tête, vue apicale ; B : vue latérale ; le pore excréteur est situé très en arrière du corps ; C : région
œsophagienne, vue ventrale ; D : région caudale, vue latérale ; E : bourse caudale, vue ventrale ;
F : détail du spiculé, du gubernaculum et de son crochet accessoire ; G : pièce accessoire soudée
au gubernaculum en vue frontale.
A, E : éch. 50 p. B : éch. 200 p. C, D : éch. 100 p. F, G : éch. 40 p.
— 991
Fig. 2. — Sypharista kamegaii n. gen., n. sp., ?.
A : tête, vue apicale ; B : tête en vue ventrale ; C : coupe région antérieure de l’œsophage ; D : détail
de l’ornementation cuticulaire de la région céphalique, vue ventrale ; E : id., vue latérale ; F :
région œsophagienne, vue latérale ; G : extrémité caudale femelle ; H : pore excréteur ; I : œuf :
J : appareil génital femelle.
A, B, C, H, I : éch. 50 p.. D, E : éch. 100 p,. F, G : éch. 200 p.. J : éch. 500 p,.
— 992
nerveux, le pore excréteur sont situés respectivement à 132 et 930 (x de l’apex.
La région pharyngienne est profonde de 18 fx. La longueur œsophage + bulbe
est de 310 fx, le bulbe ovalaire est long de 60 fx, large de 31 [X.
Il n’existe pas de mamelons ni d’ornementations cuticulaires ventrales pré-
cloacales.
Le testicule remonte jusqu’à 800 fx de l’apex. La queue mesure 135 fx, l’ap¬
pendice caudal dans le prolongement du corps est long de 62 [x. La bourse cau¬
dale en vue ventrale présente deux paires de papilles au niveau du cloaque,
une paire de phasmides post-cloacales, et une paire de papilles très postérieures
légèrement pédonculées.
Les pièces génitales sont constituées d’un spiculé long de 74 [X, d’un guber-
naeulum creusé en gouttière long de 52 ;x et large de 16 [x. Celui-ci est soudé
à un crochet accessoire : pièce chitinoïde hérissée de deux pointes latérales en
forme de corne.
Femelle : la femelle allotype mesure 4 900 [X de long et 200 fx de large au
niveau de la vulve. L’anneau nerveux, le pore excréteur et le vagin sont situés
respectivement à 190, 1 200 et 1 450 p. de l’apex. L’ornementation cuticulaire
s’étend dans la région antérieure sur une longueur de 500 [X. Le pharynx est
profond de 40 |x. La longueur œsophage + bulbe est de 750 fx. Le diamètre
du bulbe mesure 100-110 fx.
L’appareil génital disséqué est représenté sur la figure 25. Il ne présente
jamais d’ovéjecteur évaginé. Les œufs operculés ne sont pas totalement embryon-
nés. Ils mesurent 145 X 21 jx. La longueur de la queue est de 730 [X.
Discussion
Cet Oxyure présente des caractères très synthétiques car il s’apparente à la
fois au genre Wellcomia Sambon, 1907, par les caractères génitaux du mâle :
absence de bosses cuticulaires précloacales, et au genre Syphacia Seurat, 1916,
par les structures céphaliques et génitales de la femelle ainsi que par les pièces
cuticulaires du mâle.
11 diffère du genre Wellcomia par l’absence d’interlabia et la présence de
trois lèvres bien développées chez la femelle, par un ovéjecteur simple qui
n’est jamais évaginé (cf. fig. 3 1)).
Il se différencie du genre Syphacia par des dents pharyngiennes plus impor¬
tantes, par l’absence de mamelons cuticulaires ventraux chez le mâle et par
l’aspect du crochet accessoire du gubernaculum orné de deux cornes chitinoïdes
latérales.
Ces caractères céphaliques et génitaux sont primitifs et situent cet Oxyure
parmi les ancêtres probables du genre Syphacia. Nous pensons qu’il appartient
à un nouveau genre, Sypharista n. gen., dont nous donnons la diagnose suivante :
Oxyurinae : ouverture buccale triangulaire ou avec trois lèvres, absence d’inter-
labia ; capsule buccale absente mais dents pharyngiennes très développées ; œsophage
avec bulbe valvulé.
Mâle sans ornementation cuticulaire ventrale, pourvu d’un appendice caudal en
arrière de la paire de papilles post-cloacales.
Pièces génitales mâles comprenant un spiculé et un gubernaculum soudé à un cro¬
chet accessoire. Pore excréteur très postérieur chez le mâle ; ovéjecteur non évaginé ;
Fig. 3. — Wellcomia hilgerti (Seurat, 1914), paratypes.
A : tête d’une femelle, vue apicale, interlabia présents ; B : tête d’un mâle, vue apicale ; C : vue
latérale ; D : détail du vagin ; E : bourse caudale, mâle, vue ventrale ; F : id., vue latérale ; G,
II : vues latérales du spiculé et gubernaculum ; la pièce accessoire du gubernaculum est faible¬
ment chitinisée.
A, B, G, H : éch. 50 p..
D, E, F : éch. 100 u .
— 994 —
femelle ovipare ; œufs operculés, asymétriques, non totalement embryonnés in utéro ;
parasites de Rongeurs.
Espèce-type : Sypharista kamegaii, parasite de Petaurista leucogenys riik-
konis, Japon.
Deux espèces classées dans le genre Wellcomia appartiennent à notre avis
au genre Sypharista, car leurs structures céphaliques présentent trois lèvres
sans interlabia et l’ovéjecteur n’est pas évaginé chez la femelle. Ce sont :
— S. taylori (Abdussalam, 1938) nov. comb., parasite Pteromys inornatus
Geoffroy (= Petaurista p. albiventer ) dans l’ Himalaya. Les dimensions du spi¬
culé (150-159 (jl), du gubernaculum (64 à 70 p) et des œufs (68 X 79,3 X 17-21 p.)
diffèrent de celles relevées sur nos spécimens et il n’existe pas de différenciation
cuticulaire dans la région antérieure chez la femelle.
— S. inclica (Singh, 1962) nov. comb., parasite également Petaurista petau¬
rista albiventer, Himalaya. Les dimensions du spiculé (154-165 p), du guber¬
naculum (66 (x), sont comparables à celles de la précédente espèce, et diffèrent
par conséquent de celles de nos spécimens où les pièces cuticulaires mâles sont
plus réduites. La taille des œufs de S. indica 94,6-99 X 28,6-30,8 p, est plus
importante que celle des œufs de S. taylori. 11 existe une dilatation cuticulaire
dans la région céphalique de l’Oxyure mais celle-ci n’est pas ornementée.
Nos spécimens se distinguent donc de ces deux espèces classées dans le genre
Sypharista. Nous pensons qu’ils constituent une espèce nouvelle. Nous la nom¬
mons Sypharista kamegaii n. gen., n. sp.
Summary
Sypharista kamagaii n. gen., n. sp. (Oxyurinae) is described from the Japanese
flying squirrel Petaurista leucogenys nikkonis. Two other species S. taylori (Abdussa¬
lam, 1938) nov. comb. and S. indica (Singh, 1962) nov. comb. are retrieved from the
genus Wellcomia to be included in the genus Sypharista ; they both occur in the Rodent
Sciuridae Petauristinae from Asia.
Résumé
Description d’un nouvel Oxyurinae : Sypharista kamegaii n. gen. n. sp., parasite d’un
Ecureuil volant du Japon Petaurista leucogenys nikkonis.
Deux autres espèces, S. taylori (Abdussalam, 1938) nov. comb. et S. indica (Singh,
1962) nov. comb., également parasites d’un Rongeur Sciuridae Petauristinae asiatique,
sont retirées du genre Wellcomia pour être classées dans le genre Sypharista.
Laboratoire de Zoologie (Vers),
associé au C.N.R.S.
Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris
BIBLIOGRAPHIE
Abdussalam, M., 1938. — On a new Nematode parasite of tlie himalayan flying squir-
rel (Pleromys inornalus Geoffroy). Proc. Ind. Acad. Sri., 7, 6, pp. 323-326,
fig. 1-3.
Chabaud, A. G., 1965. — Famille des Oxyuridae Cobbold, 1864. In Grasse, 4, 3,
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Nematodologi VIII. Oxyurata. lre part., 557 p., 280 fig.
— — — 1967. — Osnovi Nematodologi XVIII. Oxyurata. 5e part., 243 p.,
133 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 996-1002.
UN RUMINANT NOUVEAU
DES F ALU NS MIOCÈNES
DE LA TOURAINE ET DE UANJOU
Par Léonard GINSBURG
Au cours du Miocène inférieur et moyen, la faune de Ruminants se renouvelle
considérablement en Europe. Les formes primitives, dépourvues d’appendices
frontaux, font peu à peu place aux formes munies de bois, d’ossicônes ou de
cornes. Ces types modernes sont tous des immigrants. Ils arrivent par vagues
successives et éliminent progressivement les autochtones. L’arrivée des pre¬
miers Cervidés à bois caducs marque le court instant au cours duquel les immi¬
grants sont en grand nombre mais n’ont pas encore éliminé toutes les formes
indigènes. La faune de Ruminants est alors très riche. Cette période correspond
à l’envahissement du bassin de la Loire par la mer des faluns. Les sédiments
marins déposés alors non loin des rivages ont livré des restes de nombreux
Mammifères, dont seize espèces actuellement reconnues de Ruminants.
Parmi les formes anciennes, il y a d’abord le petit Tylopode (?) primitif
Cainotherium, dont la période d’expansion maximale fut l’Oligocène mais dont
les derniers représentants parvinrent jusqu’à l’Helvétien inférieur ; puis le Cer¬
vidé sans bois Amphitragulus, hérité lui aussi de l’Oligocène européen et qui
ne dépassa pas non plus l’Helvétien inférieur. Le Tragulidé Dorcatherium,
représenté par trois espèces dans les faluns, est aussi un type primitif, dépourvu
de bois, mais il fait partie malgré cela de la vague des immigrants miocènes
et il devait posséder des structures bien adaptées pour l’époque puisque des
formes extrêmement voisines ( Hyaemoschus , Tragulus) vivent encore aujour¬
d’hui. Autre ruminant sans appendices frontaux et apparu par migration au
Burdigalien, Amphimoschus atteindra sans le dépasser l’Helvétien inférieur.
Pour les formes modernes, viennent d’abord les Cervidés à bois persistants,
qui constituent au Burdigalien une nouveauté remarquable. Dans les faluns,
on note l’espèce unique du Procervulus (P. dichotomus ) et trois espèces de Lago-
meryx, une de grande taille (L. praestans) et deux de petite taille (L. pumilio
et L. rutimeyeri). Les Cervidés à bois caducs Dicrocerus et Stephanocemas appa¬
raissent à l’époque des faluns dans lesquels ils sont bien représentés. Il faut
noter aussi l’arrivée, dès le Burdigalien, et la présence dans les faluns, du Giraffoi-
dea Palaeomeryx et de la plus ancienne Antilope connue, Eotragus. Un Giraffidé
vrai, Giraffokeryx, connu jusqu’ici en Europe seulement dans le Tortonien
yougoslave, apparaît en fait dès l’Helvétien inférieur, quelques dents très carac¬
téristiques ayant été trouvées récemment dans les faluns.
Nous terminerons cette liste par la forme que nous décrivons ci-dessous,
forme très primitive, arrivée par migration au début du Burdigalien et qui
semble s’être maintenue assez longtemps au milieu des Cervidés grâce à la rapi¬
dité de son évolution au cours du Burdigalien et de l’Helvétien.
— 997
Nous tenons à exprimer ici toute notre gratitude à MM. Ph. Janvier et
M. Bonneau qui nous ont donné pour le Muséum les pièces d’ Andegameryx
qu’ils avaient trouvées dans les faluns. Nous remercions aussi le Docteur Bou¬
cher, de Langeais et le Docteur Levé, de Beauvais, qui, pendant tout le temps
que nous le désirons, mettent toujours à notre disposition leurs collections, et
en particulier dans le cas présent les quelques pièces appartenant à Andegameryx
andegaviensis. Nos remerciements vont aussi à Mme Pilar, à qui sont dûs les
dessins illustrant cet article. Enfin, la nomenclature anatomique adoptée ici est
celle suivie par Arambourg dans l’ensemble de ses travaux et par E. Heintz
dans sa thèse (1970).
O. ABTIODACTYLA
S. O. Buminantia
Fam. Hypertragulidae ?
Andegameryx gen. nov.
Espèce-type : Andegameryx andegaviensis.
Diagnose : Ruminant de petite taille, à dents brachyodontes, P4 très molarisée,
courte et épaisse, aussi longue et large que M4, et présentant un paraconide mince,
un fort sillon externe situé en arrière du protoconide, un métaconide bien individualisé
et un entoconide dirigé vers l’angle postéro-lingual de la dent. Molaires inférieures à
pli paléomeryx peu marqué, murailles linguales du métaconide et de l’entoconide
régulièrement bombées, métastylide faible ou absent, entostylide absent, dernier lobe
de M3 en cône simple ou faiblement dédoublé.
Andegameryx andegaviensis sp. nov.
Diagnose : Andegameryx à P4 très évoluée, l’entoconide étant relié à l’aile posté¬
rieure du protoconide ; vallée courte et très étroite séparant l’entoconide de l’entosty-
lide. Aux molaires inférieures, l’aile postérieure du métaconide, l’aile postérieure du
protoconide et l’aile antérieure de l’entoconide se rejoignent au même point ; déve¬
loppement inconstant d’un très faible métastylide ; troisième lobe de M3 en général
formé d’une seule aile, mais une crête peut se développer accessoirement du côté lin¬
gual, formant une deuxième aile.
Holotype : Hémi-mandibule gauche avec P4 M3, de l’Helvétien inférieur de
Pontigné (Maine-et-Loire), déposée au Muséum national d’Histoire naturelle
(Fs 280). Don Michel Bonneau.
Matériel et mensurations (en millimètres).
Pontigné (Maine-et-Loire) :
Mandibule-type avec P4-M, (Paris Muséum, Fs 280, don Bonneau)
P4 = 9,1 X 5,8 ; Mj = 9,3 X 6,35 ; M2 = 10,6 X 7,8 ; M3 = 14,8 X 7,5.
P3d (Paris Muséum, Fs 1103) = 9,1 X 5,2.
P4g (coll. Levé, n° 163) = 9,4 X 6,2.
998
Mxg (Paris Muséum, Fs 633) = 10,2 x 6,7.
Fragment de mandibule droite avec M2-3 (Paris Muséum, Fs 362)
M2 = 11,0 X 7,75 ; M3 = 16,0 x 7,8.
M3d (Paris Muséum, Fs 281) = 15,7 x 7,9.
M3d (Paris Muséum, Fs 282) = 16,8 X 7,8.
M3d (Paris Muséum, Fs 353) = 16,7 X 8,3.
M3d (Coll. Levé) = 15,0 x g, 8.
M3g (Paris Muséum, Fs 972) = 17,8 X 8,9.
N oyant-sous-Le-Lude (Maine-et-Loire).
M3g (Paris Muséum, Fs 939) = 14,7 X 7,5.
Dénezé (Maine-et-Loire).
P4g (Paris Muséum, Fs 2382, don Janvier) = 10,0 X 6,1.
Mjg (Paris Muséum, Fs 2383, don Janvier) = 9,5 X 6,9.
M3g (Paris Muséum, Fs 780) = 14,2 X 7,0.
Savignè-sur-Lathan ( Indre-et-Loire).
M3g (Paris Muséum, Fs 646) = 14,7 X 7,3.
Hommes (Indre-et-Loire).
M3g (Coll. Dr. Boucher à Langeais) = 17,1 X 8,6.
Pont B outard- Langeais (Indre-et-Loire).
Fragment de mandibule droite avec M2 et premier lobe de M3 (Paris Muséum,
Fs 2381, don Janvier)
M2 = 11,7 X 8,0 ; M3 = ? X 8,0.
Âge. — Toutes les pièces ont été trouvées dans les faluns de l’Helvétien
inférieur.
Description. — Seules les cinq dernières dents inférieures sont connues.
Elles sont courtes et brachyodontes. Quand elles sont fraîches, leur émail est
finement chagriné. P3 est mince à l’avant et large à l’arrière. Son paraconide
est mince et prolongé à l’avant par un parastylide effilé et le flanc antéro-
interne du protoconide est légèrement concave ; le métaconide est individualisé
en une petite pointe et est relié par une fine crête au protoconide. Une crête
parallèle à l’axe longitudinal de la dent descend du protoconide vers l’hypo-
conide comme chez Bachitherium ; l’entostylide est transversal et occupe la
face postérieure de la dent ; l’entoconide est dirigé vers l’angle postéro-interne
de la dent, qu’il ne rejoint pas exactement ; il émet en avant deux petites crêtes
accessoires, l’une le reliant au métaconide, l’autre à la base de l’aile postérieure
du protoconide ; la vallée située entre le protoconide, le métaconide et l’ento-
conide est ainsi formée. P. est relativement plus large que P3 ; elle est aussi
longue et large que Mj ; elle est composée d’un protoconide dominant, flan¬
qué d’un métaconide nettement individualisé en une petite cuspide indépen¬
dante qui ne présente aucun prolongement vers l’arrière ; le paraconide et le
parastylide forment comme sur P3 une longue crête mince et recourbée vers
l’intérieur ; l’entoconide, mince, est relié au protoconide ; les vallées qui séparent
l’entoconide du métaconide et l’entoconide de l’entostylide sont particulière¬
ment serrées ; un fort sillon marque la face labiale en arrière du protoconide.
Sur les molaires, le pli paléomeryx est faible mais visible, en particulier sur
Fig. 1. — Andegameri/x andegauiensis nov. gen., nov. sp.
Mandibule gauche type (Fs 290) avec P4-M3, faces externe, occlusale, interne (X 1,5). P, droite
(Fs 1103), vue occlusale (X 2).
— 1000 —
M3. Sur les Mj que nous possédons, il n’y a pas de métastylide et l’aile posté¬
rieure du métaconide se place dans le prolongement de l’aile antérieure de l’en-
toecnide. Sur les trois M2 que nous possédons existe un très léger pointement
accessoire à l’emplacement du métastylide mais, sur le type, l’aile postérieure
du métaconide est rectiligne et se place dans le même plan que l’aile antérieure
de l’entoconide, tandis que sur les deux autres échantillons l’aile postérieure du
métaconide présente un coude à près de 90° au niveau du métastylide avant de
rejoindre l’entoconide. Sur 12 M3, 7 ont une aile postérieure du métaconide
rectiligne et n’ont pas de métastylide. Les cinq autres M3 montrent un petit
pointement métastylique et l’aile postérieure du métaconide, non dirigée ini¬
tialement vers l’entoconide, présente un coude à ce niveau et rejoint la pointe
de l’aile antérieure de l’entoeonide. Le dernier lobe de M3 est en forme de demi-
croissant, dont la corne rejoint en avant le deuxième lobe. Le croissant peut
se compléter, soit par allongement de sa corne externe, soit par l’adjonction
d’une fine crête externe qui arrive plus ou moins à joindre le second lobe de
la dent à la corne libre du troisième lobe.
Comparaisons et affinités
La structure de P3, les proportions de la P3 et de la P4, la minceur de leur
paraconide, l’étroitesse et le resserrement des vallées séparant sur P4 le méta¬
conide, l’entoconide et l’entostylide, l’absence quasi-totale de métastylide aux
molaires, la simplicité de structure du dernier lobe de M3 écartent tout rap¬
prochement d’ Andegameryx andegaviensis avec Palaeomeryx, Dicrocerus, Prc-
cervulus, Amphitragulus, Dremotherium, Prodremotherium, Lagomeryx et Micro-
meryx. C’est avec le genre Bachitherium que les ressemblances sont les plus
nettes : même effacement du métastylide des molaires, même simplicité de struc¬
ture de M3. Cependant, chez Bachitherium, l’aile postérieure des cuspides internes
des molaires inférieures est curieusement dédoublée dès l’apex de ces cuspides,
tandis que la vallée postérieure de la P4 est longue et dirigée bien longitudina¬
lement, l’entoconide étant relié au métaconide et non comme chez A. andega-
viensis à l’aile postérieure du protoconide. Le métaconide de la P4 de Bachi¬
therium n’est par ailleurs pas individualisé en tubercule saillant. Il s’agit donc
d’un genre différent.
Une espèce plus primitive que la forme des faluns, et provenant du Burdi-
galien inférieur de Wintershof-West, a été décrite sous le nom de Bachithe¬
rium sérum par Mme Obergfell (1957). Les ressemblances avec le Bachithe¬
rium insigne Filhol des Phosphorites du Quercy sont en effet plus importantes :
sur P3 comme sur P4, l’entoconide est relié au (ou orienté vers, selon les indi¬
vidus) métaconide, laissant toujours une vallée libre de la pointe du proto¬
conide à l’entostylide. Mais, à l’encontre des vrais Bachitherium, cette vallée
n’est pas, au moins sur P4, fermée vers l’arrière ; elle tourne vers l’intérieur et
s’ouvre à l’angle postéro-lingual de la dent. C’est un caractère progressif, la
petite vallée séparant l’entoconide de l’entostylide étant orientée obliquement
ou transversalement et s’ouvrant précisément à l’angle postéro-lingual de la
dent chez tous les Ruminants miocènes et plus récents. De plus le métaconide
de la P4 de B. sérum est déjà fortement individualisé. Nous rattacherons donc
la forme de Wintershof-West au genre Andegameryx. Cette espèce burdigalienne
se distingue A’ Andegameryx andegaviensis par une taille un peu plus petite et
— 1001 —
quelques caractères plus primitifs, dont principalement la structure de P4 où
l’entoconide n’est pas encore relié à l’aile postérieure du protoconide. Un carac¬
tère paraît cependant plus évolué : sur les molaires, l’aile postérieure du méta-
conide est décalée vers l’intérieur par rapport à l’aile antérieure de l’entoeonide.
Le genre Andegameryx semble se prolonger plus haut dans le temps : Les
mandibules décrites à Goriach sous le nom de Dicrocerus minimus par Toula
(1884), de Palaeomeryx meyeri par Hofmann (1893) enfin Euprox minimus par
Thenius (1950) présentent les caractères principaux de la forme angevine :
dimensions générales, proportions des dents les unes par rapport aux autres,
structure de la P4 et, sur les molaires, faiblesse du pli paléomeryx, absence
d’entostylide et faiblesse extrême du métastylide. Elles s’en distinguent par des
caractères plus progressifs : présence (constante, semble-t-il) du métastylide,
et structure du dernier lobe de Ma composé de deux ailes repliées sur elles-
mêmes vers l’avant. Le lien phylogénétique entre les deux espèces helvétiennes
apparaît d’autant plus assuré que ces caractères se retrouvent, de manière
sporadique, sur certaines pièces des faluns. Thenius a rapproché de ces man¬
dibules quelques ramures frontales composées d’un pédicule surmonté d’un
bois simple ( op . cit., fig. 9, p. 245). Un de ces bois a été trouvé en association
avec quelques molaires supérieures, et Thenius en a conclu que, les dents
appartenant à un adulte, les bois ne pouvaient être considérés comme des
bois de jeunes Euprox furcatus. D’où l’idée d’une petite espèce à' Euprox :
Euprox minimus (Toula).
Cependant, si ces bois, considérés comme adultes et achevés, appartenaient
à un Euprox, ils devraient porter deux pointes. Or ils n’en portent qu’une.
L’un des deux bois figurés par Thenius présente de plus un pédicule anorma¬
lement recourbé et porteur d’un tubercule en boule très inhabituel. Ce bois
appartient manifestement à un animal anormal, malade, blessé ou sénile. Les
autres bois pourraient entrer dans le même cas. Mais le fait qu’ils possèdent
une seule pointe incline à penser qu’il s’agit de bois en cours annuel de déve¬
loppement. Chaque année, le bois tombe et met plusieurs mois à se reformer.
Au cours de ces mois, un animal peut mourir et se trouver fossilisé. Il présente
un bois apparemment incomplet, anormal, bien qu’il ait appartenu à un adulte
sain. La petite taille de ces bois peut étonner. Mais, dans le matériel très riche
de Sansan, nous avons des bois parfaitement formés, à deux pointes, de Dicro¬
cerus elegans, qui offrent aussi une très petite taille, le diamètre du pédicule
pouvant n’atteindre à peine que les deux tiers de celui des plus grands individus.
Il n’est donc pas impossible que ces petits bois de Goriach appartiennent à des
individus d 'Euprox furcatus ou d ’ Heteroprox larteti, soit anormaux, soit en cours
de renouvellement annuel de leur ramure. Quant aux dents associées aux bois,
leur structure, d’après Thenius, ne les écarte pas d’Heteroprox larteti. Leur
taille est à peine inférieure. Nous tenterons donc de rapprocher ces matériaux
de Goriach à Eleteroprox larteti, malgré la formation d’un début de rose. Il s’agit
peut-être aussi de la forme ultime de l’évolution du bois, mais à un âge où
déjà des caractères de décrépitude en altèrent la forme, l’implantation et la
taille.
Dans quelle famille devons-nous placer Andegameryx ? L’absence très pro¬
bable de bois et les rapprochements faits par Mme Obergfeli. sur l’espèce la
plus primitive avec les Bachitherium nous incitent à les placer dans la même
famille. Or, R. Lavocat (1951) a montré que la forte dent caniniforme de la
— 1002
mandibule de Bachitherium n’était pas une canine mais une Pj et donc que ce
genre devait être rattaché aux Hypertragulidés. C’est là que nous placerons,
au moins à titre temporaire, Andegameryx.
Conclusion
Andegameryx sérum du Burdigalien inférieur, A. andegaviensis de l’Helvé-
tien inférieur et A. minimus de l’Helvétien supérieur forment une petite lignée
à évolution rapide pour des Ruminants. D’un type substampien au Burdigalien,
on passe à un type miocène avant la fin de l’Helvétien. La formation de crêtes
transversales sur les prémolaires, l’écartement de l’aile postérieure du méta-
conide des molaires et l’élargissement, par adjonction d’une crête nouvelle, du
dernier lobe de M3, sont les traits évolutifs marquants. Ils concourent tous à
augmenter la surface triturante et sont donc hautement adaptatifs. C’est sans
doute grâce à cette évolution que ces animaux primitifs ont pu survivre long¬
temps au milieu d’une faune de Ruminants apparemment beaucoup plus évolués.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série -Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1003-1008.
ESSAI DE CLASSIFICATION PHYLOGÉNIQUE
DES CAPRIN IDÉS
( Lamellibranches )
Par Guy DAMESTOY
La famille des Caprinidés, essentiellement crétacée, appartient au groupe
des Rudistes fixés par la valve droite. Les unités taxinomiques ont d’abord
été établies (1-5) en se basant principalement sur l’insertion du muscle posté¬
rieur, puis d’après la forme des canaux palléaux et de leur distribution sur
l’une des valves ou sur les deux.
Comme le fait remarquer C. Dechaseadx (6), la forme des canaux et leur
répartition dépendent très souvent du niveau par lequel passe la section étudiée,
ainsi que, peut-on ajouter, de son inclinaison par rapport au plan de la com¬
missure des valves.
Il existe donc une part d’arbitraire dans la classification des Caprinidés, en
plus du fait que certaines formes ont été définies avec une description incom¬
plète ou figurées de façon peu précise.
En collationnant les travaux relatifs aux différents genres, après un poin¬
tage rigoureux qui élimine les critères distinctifs trop vagues ou contradic¬
toires, joint à l’étude d’individus déposés dans les collections * ou provenant
de mes récoltes, il ressort un certain nombre de caractères qui peuvent servir
à établir une fiche signalétique du genre et, de son stade évolutif.
Examinons d’abord les caractères externes.
Presque tous les Caprinidés adultes sont inéquivalves, la valve libre étant
très souvent plus « déformée » que la valve fixée. Il existe cependant plusieurs
stades dans cette déformation se traduisant par un enroulement plus ou moins
accentué de la valve libre.
Les premiers Caprinidés de l’Urgonien ont une valve gauche recourbée tan¬
dis que la valve droite reste petite. Au Cénomanien, on assiste chez la plupart
des genres à un enroulement spiral plus ou moins serré de la valve libre et à un
allongement de la valve fixée, qui peut devenir arquée. Durant le Sénonien
inférieur, ce mouvement continue et les derniers Caprinidés du Sénonien supé¬
rieur terminent en général par des formes géantes.
Examinons maintenant les caractères internes.
La fréquence de rencontre des Caprinidés dans un gisement est proportion¬
nellement réduite comparativement à celle d’autres familles de Rudistes et les
individus entiers, bien conservés, permettant de pratiquer, des coupes idéales,
sont assez rares. De ce fait, il faut tirer parti de ce que l’on trouve et se con-
* Je tiens à remercier ici MM. les Directeurs de Départements de Paléontologie, les Professeurs
et Conservateurs de Musées qui m’ont permis cette étude.
— 1004
tenter le plus souvent, pour étudier l’animal, d’un fragment ou d’une section
quelconque de la coquille.
Considérons en premier la présence dans l’épaisseur des couches internes du
test, surtout à la valve libre, des canaux palléaux qui ont valu à cette famille
le surnom de Rudistes à canaux.
Tous les Caprinidés possèdent des canaux de forme variable, séparés sur le
bord palléal par des septes radiants simples ou anastomosés, dans lesquels on
peut distinguer cinq stades d’évolution.
1) Dans les formes primitives, les canaux sont elliptiques et séparés par des
septes simples.
2) Au stade suivant, les septes se bifurquent et tendent à s’allonger.
3) Au troisième stade, les septes se polyfurquent, donnant naissance à un
système de deuxième ordre et ainsi de suite. Les plus grands canaux ont une
section pyriforme.
4) Au stade suivant, des cloisons secondaires apparaissent perpendiculaire¬
ment aux septes, donnant des canaux d’abord polygonaux, puis arrondis. Ils
sont peu nombreux au début, mais s’accroissent au fur et à mesure de l’évolu¬
tion. Les septes radiants redeviennent courts, souvent simples ou bifurqués.
5) Enfin, au dernier stade, les canaux envahissent toute la coquille, y com¬
pris la région cardinale. Ils sont coupés irrégulièrement par des cloisons trans¬
verses formant plancher et ne se correspondant pas d’un canal à l’autre. C’est la
structure prismatique.
Considérons maintenant l’existence du septum transversal qui partage la
cavité viscérale de la valve gauche en deux loges de taille inégale. Cette cloison
existe chez tous les genres à l’exception de ceux ayant atteint le dernier stade
d’évolution des canaux. Le test à structure prismatique se développe, entraî¬
nant une réduction de la cavité viscérale et de l’appareil cardinal.
G. Mennessier (7), en révisant les espèces européennes du genre Plagiopty-
chus, a mis en évidence deux séries de formes dans le temps, d’après la position
de la dent postérieure de la valve gauche. La position des différents éléments
de la charnière, quand ils sont visibles, permet donc avec les canaux de situer
des espèces dans le cadre générique.
Certains Caprinidés montrent dans la région cardinale, au voisinage des inser¬
tions musculaires, de grands canaux parfois subdivisés. La forme et le nombre
de ces derniers variant avec le niveau et l’inclinaison des sections étudiées,
leur utilisation comme critère distinctif doit être accompagnée de prudence.
De tous les caractères énumérés ci-dessus, le plus important et le plus cons-
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1. — Praecaprina varians Paquier, section valve gauche.
Fig. 2. — Offneria rhodanica Paquier, section valve gauche.
Fig. 3. — Caprina adversa d’Orbigny, section valve gauche.
Fig. 4. — Caprinula boissyi d’Orbigny, section valve gauche.
Fig. 5. — Schiosia schioscnsis Boehm, section valve gauche.
Fig. fi. — S phaerucaprina woodwardi Gemmellaro, section valve gauche.
Fig. 7. — Orthoptychus striatus Futterer, section valve gauche.
Fig. 8. — Sabinia aniensis Parona, section valve gauche.
- 1005 —
tant reste l’évolution des canaux palléaux en cinq stades. Les autres caractères,
plus complexes à classer parce que plus arbitraires, corroborent néanmoins
assez bien cette succession et permettent d’obtenir par combinaison les stades A,
B, C, D, E de l’évolution générale du phylum.
Les premiers Caprinidés apparaissant à l’Urgo-Aptien sont les genres Prae-
caprina en Europe et Amphitriscoelus en Amérique. Ils possèdent des canaux
palléaux primitifs, localisés seulement au voisinage des impressions myophores.
Le système des canaux envahissant progressivement par cloisonnement le bord
ventral, le premier genre va donner Offneria, l’autre Kipia qui montre déjà
des septes radiants simples.
Au Cénomanien, après l’hiatus de l’Albien (8), on assiste à une explosion
de formes nouvelles, réalisant tous les stades d’évolution.
Du tronc Praecaprina se détachent deux lignées de genres existant pour la
plupart conjointement en Europe-Asie et en Amérique, et évoluant parallèle¬
ment dans le temps :
— d’un côté, Caprina-N eocaprina, Schiosia, Orthoptychus, où prédomine la
dichotomie croissante des septes radiants ;
— de l’autre côté, Caprinula, Sphaerucaprina, Sabinia, où prédomine la
réduction du diamètre des canaux palléaux externes.
Toutes les formes énumérées ci-dessus, bien que ne dérivant pas d’une manière
continue du genre Praecaprina, possèdent avec lui certains caractères morpho¬
logiques tels l’enroulement spiralé de la valve gauche, la présence dans la région
cardinale, surtout du côté antérieur, de grands canaux elliptiques et un sillon
ligamentaire bien marqué, qui permettent de les réunir en une même sous-
famille portant le nom du genre dominant : les Caprininae (pl. I).
Quant au tronc Amphitriscoelus, il est suivi, exclusivement en Amérique et pro¬
bablement dès le Vraconien, par des genres très particuliers aux valves plus ou
moins allongées à sections sub-trapézoïdales et dont les canaux, en envahissant le
pourtour de la coquille, évoluent progressivement stade par stade. Le sillon liga¬
mentaire reste bien marqué.
Ceux-ci, Planocaprina, Coalcomana, Caprinuloidea, malgré leurs aspects diffé¬
rents, peuvent être aussi groupés en une seule sous-famille : les Caprinuloi-
dinae (pl. II).
Parallèlement, deux nouveaux genres de grande taille, Ichthyosarcolites et
Immanitas font leur apparition en Europe et en Amérique. Ils possèdent à la
fois un appareil myo-cardinal assez rudimentaire, apparenté pour le premier
avec celui d’un Radiolitidé, une cavité viscérale réduite et un test à structure
prismatique (9). Il n’y a plus d’empreinte ligamentaire. Ayant atteint le der¬
nier stade évolutif sans transition, ils disparaissent à la fin du Cénomanien.
Leurs caractères morphologiques très spécifiques permettent d’en faire une
sous-famille : les Ichthyosarcolitinae (p. IV).
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Fig. 1. — Amphitriscoelus warengi Harris & Hodson, section valve gauche.
Fig. 2. — Kipia trinitaria Harris & Hodson, section valve gauche.
Fig. 3. — Planocaprina trapezoidcs Palmer, section valve gauche.
Fig. 4. — Coalcomana ramosa Harris & Hodson, section valve gauche.
Fig. 5. — Caprinuloidea perfecta Palmer, section valve gauche.
1006 —
Au Turonien, un nouveau phylum débute avec le genre Plagioptychus dont
les canaux pyriformes sont séparés par des septes radiants, se dichotomisant
au fur et à mesure de l’évolution. Chez Mitrocaprina, le cloisonnement secon¬
daire apparaît et le stade final est réalisé chez Coralliochama avec sa structure
prismatique.
Étant donné les affinités de ces genres avec les Caprininae, on est tenté de
les faire succéder tout naturellement à cette sous-famille. Cependant, ils en
diffèrent par la forme arrondie de la valve gauche, presque symétrique, la posi¬
tion excentrée de la dent médiane, la lame myophore saillante et un sillon
ligamentaire peu marqué. C’est pourquoi il est préférable de les réunir en une
autre sous-famille : les Plagioptychinae (pl. III), laquelle se développe en
Europe-Asie et en Amérique.
Au Sénonien supérieur, marquant l’extinction des Caprinidés, de nouveaux
genres apparaissent, à savoir Paracaprinula et Trechmannella en Asie, Antillo-
caprina et Titanosarcolites en Amérique, Rousselia en Europe.
Les deux premiers sont caractérisés par des canaux polygonaux de taille
inégale du côté interne, des canaux radiaux séparés par des septes anastomosés
du côté externe et l’absence d’empreinte ligamentaire.
Les deux suivants montrent une structure prismatique, une lame myophore
relevée, connectée à la dent médiane qui reste petite et un déplacement interne
du ligament. L’appareil cardinal s’en trouve ainsi modifié.
Quant à Rousselia, ses affinités avec Antillocaprina sont grandes, mais il n’a
pas de ligament et ne possède pas de canaux à la valve gauche.
Malgré la dispersion géographique de toutes ces formes qui ne peuvent cor¬
respondre à ce que J. Huxley (10) appelle un « clade », elles constituent néan¬
moins une série de « grades » par leur similitude d’évolution.
C’est pourquoi, afin d’éviter un polyphylétisme encombrant, il est possible
de les grouper en une même sous-famille : les Antillocaprininae (pl. III).
En conclusion, on peut distinguer chez les Caprinidés cinq sous-familles,
réunissant des genres ayant évolué stratigraphiquement et géographiquement
d’une même manière, à savoir : les Caprininae, les Caprinuloidinae, les Ichthyo-
sarcolitinae, les Plagioptychinae et les Antillocaprininae.
Tout ceci est résumé dans le tableau I.
LÉGENDE DE LA PLANCHE III
Fig. 1-4. — Antillocaprininae.
Fig. 1. — Titanosarcolites giganteus Whitfield, section valve droite.
Fig. 2. — Rousselia guilhoti Douvillé, section valve droite.
Fig. 3. — Trechmannella persica Cox, section valve gauche.
Fig. 4. — Antillocaprina occidentalis Whitfield, section valve gauche.
Fig. 5-7. — Plagioptychinae.
Fig. 5. — Plagioptychus paradoxus Matheron, section valve gauche.
Fig. 6. — Mitrocaprina bayani Douvillé, section valve gauche.
Fig. 7. — Coralliochama orcutti White, section valve gauche.
G. DAMESTOY
PLANCHE IV
LÉGENDE DE LA PLANCHE IV
Fig. 1. — Immanitas rotunda Palmer, section valve droite.
Fig. 2. — lchthyosarcolites triangularis Desmarest, section valve droite.
Remarque. Afin de rendre plus évidentes les comparaisons entre genres, les sections
de Caprinidés ont été dessinées d’une manière uniforme (parties pleines en blanc , par¬
ties creuses en noir) et réduites au même format.
Bull. Mus. Ilist. nat., Paris , 2e sér., t. 42, n° 5, 11)70 (1071).
— 1007 —
Tableau I. — Phylogénie des Caprinidae (genre dominant en caractères gras)
A - sens de l’évolution - ► E
A
A
B
C
C
D
D
D
A
A
B
C
D
E
E
C
I)
E
D
D
E
E
E
Étages : BVHBAAVCTCSCMD
— 135 - 65 (millions d’années)
Pour la morphologie externe et interne, consulter (4) (5) dans la bibliographie.
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11. Huxley, J., 1958. — Evolutionary process and taxonomy with spécial reference
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 1009-1018.
À PROPOS DES CHALINURA MÉDITERRANÉENS
( Téléostéens , Macrouridae) 1
Par Patrick GEISTDOERFER et Michel RANNOU
Parmi les Téléostéens benthiques récoltés en Méditerranée par le N. O. « Jean
Charcot » (mission Polymède, mai-juin-juillet 1970), trois espèces méritent une
attention particulière : Cataetyx laticeps (Brotulidae), Chalinura guentheri et
C. mediterranea (Macrouridae).
Elles ont été pêchées sur la plaine de la Méditerranée occidentale. Une étude
de l’ensemble des poissons recueillis et de leur répartition paraîtra prochai¬
nement.
I. Cataetyx laticeps Koefoed, 1932
Deux adultes (longueur totale 355 mm et 410 mm) et un jeune (54,5 mm)
ont été pêchés. L’espèce n’était connue jusqu’à présent que par un exemplaire
récolté entre les îles Canaries et l’Afrique.
II. Chalinura guentheri (Vaillant, 1888)
Les diagnoses données par Parr (1946) ne permettent d’attribuer avec cer¬
titude la présente espèce à aucun des genres Cariburus Parr, 1948, Coryphae-
noides Gunnerus, 1765, ou Chalinura Goode et Bean, 1883. Nous adopterons
la position de Nybelin (1948) qui place l’espèce guentheri dans le genre Cha¬
linura, tout en faisant remarquer que la longueur de la mâchoire supérieure et
la présence d’une écaille très développée à l’extrémité du museau ne sont pas
en accord avec la diagnose générique.
Hormis quelques légères différences dans les proportions, les exemplaires
que nous avons récoltés (tableaux I et II) sont conformes à ceux que décrivent
Günthkh (1887), Collett (1896), Koefoed (1932) et Nybelin (1948).
Distribution. — C. guentheri n’avait été récolté auparavant que dans
l’Atlantique Nord : au large des Canaries, des Açores, du Détroit de Gibraltar
et des îles Britanniques. Les six exemplaires que nous décrivons constituent
la première récolte méditerranéenne.
III. Chalinura mediterranea Giglioli, 1893
Si pour Farran (1924) et pour Koefoed (1932) Chalinura mediterranea
Giglioli, 1893, et C. murrayi Günther, 1887 (= pro parte : C. europea Nybelin,
1948) sont deux espèces bien différentes, une meilleure connaissance de la
1. Résultats scientifiques de la Campagne du N, O, « .Jean Charcot » en Méditerranée occiden¬
tale, mai-juin-juillet 1970, publication n° 2,
64
— 1010 —
seconde espèce rend maintenant la distinction moins évidente. Nous avons
examiné les deux types de C. mediterranea déposés au Musée de Florence L
Ils diffèrent de la description qu’en avait faite Giglioli sur plusieurs points
très importants, aussi la description mérite-t-elle d’être reprise et complétée.
Tableau I. Chalinura guentheri :
caractères métriques (en millimètres) et numériques.
L’exemplaire n° 5 est mutilé.
Tableau II. Chalinura guentheri : proportions du corps.
1. Nouvelle description des syntypes de Chalinura mediterranea
a. Paralectotype (Tortonèse, étiquette MS) déposé par Giglioli au Musée
zoologique de Florence sous le numéro 2016. Récolté à la station X, 41°43'N
7°8'54"E.
Longueur totale : 206 mm
Longueur de la tête : 43 mm
1. Nous remercions le Directeur du Musée de Florence d’avoir bien voulu nous confier ces Pois-*
gons, ainsi que le Professeur E. Tortonèse qui s’est chargé des envois.
— 1011
Le museau se prolonge presque verticalement en avant de la mâchoire supérieure.
Il est nettement tricuspide ; les carènes médianes et latérales sont bien marquées.
La bouche est grande et la mâchoire atteint, en arrière, la verticale du bord postérieur
de l’orbite.
Le profil est convexe au-dessus de la région nasale, concave entre les orbites. Il y
a trois saillies entre la région occipitale et le début de la première nageoire dorsale.
Le bord inférieur du préopercule est ondulé. Son bord postérieur, légèrement incliné
vers l’avant, est aussi finement ondulé dans sa partie médiane.
Les nageoires pelviennes ont treize rayons.
Il y a six rayons branchiostèges.
La hauteur maximale du corps est située au début de la première nageoire dorsale ;
celle-ci est assez proche du museau, d’où l’allure très bossue de l’animal, l’angle : axe
du corps — extrémité du museau — début de la première dorsale étant assez ouvert.
Les premiers rayons de la seconde nageoire dorsale sont assez longs et proches de la
base de la première dorsale.
La mâchoire supérieure porte une série de dents fortes, recourbées et largement
espacées ; cette série est bordée vers l’intérieur de la bouche par une bande de très
petites dents en carde. Sur la mâchoire inférieure, une série de fortes dents est précé¬
dée, à la symphyse, d’une rangée de quatre dents plus petites. Il n’y a ni dents vomé-
riennes ni dents palatines. Cet exemplaire est entièrement dépourvu d’écailles.
Le tableau III indique les caractères métriques et numériques de ce poisson ;
le tableau IV (lre colonne) donne quelques proportions du corps.
Tableau III. Chalinura rnediterranea , types de Giglioli :
caractères métriques (en millimètres) et numériques.
b. Lectotype n° 2017 (Tortonèse, étiquette MS). Station XI, 41°18/N,
6°54/02"E.
Longueur totale : 237 mm
Longueur de la tête : 46 mm
- 1012 —
Tableau IV. Proportions du corps (en pourcentages).
1 : Chalinura mediterranea ; 2 : C. europea, selon Koefoed et Nybelin :
3 : C. europea, selon Günther et Farran ; 4 : C. europea provenant de la
mission Noratlante ; 5 : valeurs extrêmes pour les C. mediterranea de la
mission Polymède (voir § 3 c).
La description coïncide avec celle du poisson précédent à quelques points
près :
— les nageoires pelviennes ne comportent que douze rayons ;
— quelques écailles subsistent à l’aisselle des nageoires paires et à l’angle supé¬
rieur de la fente branchiale droite : elles ne portent pas d’ornementation ;
— à la symphyse mandibulaire, trois fortes dents bordent, vers l’intérieur, la ran¬
gée principale.
- 1013
Les caractères métriques et numériques sont portés sur le tableau III, les
proportions sur le tableau IV (lre colonne).
2. Comparaison des types de C. mediterranea avec C. europea Nybelin,
1948
Le tableau IV donne les proportions du corps pour C. europea selon Koe-
foed (1932) et Nybelin (1948) (colonne 2), selon Günther (1887) et Farban
(1924) (colonne 3) et selon Geistdoerfer et al. (1970) pour l’exemplaire pro¬
venant de la mission Noratlante (colonne 4). On voit que seul le rapport
espace interorbitaire /longueur de la tête est légèrement différent pour les deux
espèces : 23 à 26 % chez C. mediterranea, 28 à 31 % chez C. europea. Mais nous
verrons au paragraphe 3 que ce n’est pas un caractère distinctif.
Le principal critère de distinction retenu par les auteurs était le nombre
des rayons de la nageoire pelvienne : douze selon Giglioli pour sa nouvelle
espèce, treize-quatorze pour C. europea. Or, les lectotype et paralectotype que
nous avons examinés ont respectivement douze et treize rayons aux pelviennes.
Il n’y a donc pas de différence entre les deux espèces sur ce point.
L’examen radiographique 1 du paralectotype de C. mediterranea et d’un
exemplaire de C. europea ne montre aucune différence dans la disposition ou
la taille relative des pièces squelettiques ; la saillie des pointes du museau,
des crêtes céphaliques et des premières neurépines entre la région occipitale
et la première nageoire dorsale, en grande partie responsable de l’aspect du
paralectotype, peut être attribuée au long séjour dans l’alcool et à des dessi¬
cations partielles qui ont mis en relief les parties osseuses. C’est pour la même
raison que les premiers rayons de la seconde nageoire dorsale sont nettement
visibles, alors qu’ils sont habituellement inclus dans les chairs des poissons
récemment mis en collection.
A ce propos, nous avons noté sur les radiographies que, chez les deux espèces,
les axonostes des deux nageoires dorsales se succèdent sans solution de con¬
tinuité au-dessus des épines neurales. Les pièces distales — baséoste et rayon —
les plus antérieures de la seconde nageoire dorsale sont très réduites. Comme
elles échappent totalement au premier examen des exemplaires frais, la dis¬
tance séparant les deux nageoires dorsales ainsi que le niveau auquel la deuxième
commence par rapport aux rayons de l’anale ne peuvent servir à séparer C. euro¬
pea des autres espèces du genre comme cela a parfois été proposé (Farran,
1924).
3. Les spécimens de la mission Polymèdf.
Dans le tableau V, nous avons consigné les mensurations et les comptages
effectués sur nos quatorze exemplaires. Les proportions du corps sont portées
dans le tableau VI.
Il n’y a pas de difficulté à joindre en un seul ensemble les types de C. medi¬
terranea (tableau IV, colonne 1) et nos spécimens.
La colonne n° 5 du tableau IV reprend les valeurs extrêmes de certaines
proportions de nos spécimens. On voit qu’elles approchent ou englobent celles
1 . Nous remercions vivement Mme Bauchot, Sous-Directeur au Muséum (Laboratoire des Rep¬
tiles et Poissons), pour ses nombreux conseils et pour l’aide qu’elle nous a apportée dans l’exécution
des radiographies.
Tableau V. Chalinura mediterranea récoltés au cours de la mission Polymède :
caractères métriques (en millimètres) et numériques.
Tableau VI. Chalinura mediterranea récoltés au cours de la mission Polymède :
proportions du corps.
— 1016 —
de C. europea (col. 2 à 4). Les rapports considérés ne sont donc pas des carac¬
tères distinctifs des deux espèces.
Les ornementations des écailles des Macrouridae sont souvent considérées
comme spécifiques. Malheureusement, les descriptions qu’en donnent les auteurs
sont parfois difficiles à interpréter. Ainsi, selon Giglioli, les écailles de C. medi-
terranea sont : « smooth, very slightly fluted longitudinally, cycloïd ; rather
large ; some show slightly fine radiating striae. » Koefoed (1932) tient ces
écailles, « not spiny, but merely keeled », pour très différentes de celles de
C. europea qui portent « needleshape spines on the free portion in parallel or
slightly radial rows ». Pourtant, Günther avait décrit cette dernière espèce
avec des écailles « with from 5 to 7 crenulated radiating keels, some of which
project beyond the rounded posterior margin of the scale ». Farran (1924)
décrit à son tour et photographie sur les écailles de C. europea « numerous
minute low spinules arranged in from 5 to 10 slightly radiating ridges ». 11
réexamine le type de Günther et précise que les carènes « are in reality raised
into minute backward-directed spines ».
Une difficulté tout à fait analogue existe pour l’espèce C. simula ; selon
Günther, les écailles sont « cycloïd, without armature » tandis que pour Pars
(1948) les écailles du flanc sont « nearly smooth (?), those of neck, on back down
to abdominal cavity as well as those of entire tail larger, with parallel or slightly
diverging rows of short, few and closely applied spinules ».
On voit qu’à cette difficulté d’interprétation, il faut ajouter la présence de
plusieurs types d’écailles chez un même individu ; ainsi, la figure 1 représente
des écailles prélevées sur un exemplaire de C. mediterranea : des écailles entière¬
ment lisses ou diversement ornées de spinules proviennent de régions du corps
très voisines. Or, il n’est pas rare, chez ces espèces, qu’il ne subsiste que quelques
écailles ; le paralectotype de C. mediterranea en est, lui, totalement dépourvu.
De plus, rien jusqu’à présent ne permet d’exclure une variabilité individuelle.
On ne doit donc pas accorder une trop grande importance aux quelques écailles
que l’on peut trouver sur certains spécimens.
Cette étude montre que les différences que l’on pouvait noter entre C. europea
et les types de C. mediterranea étaient dues à une description incomplète des
types de cette dernière espèce et à l’hétérogénéité du matériel. L’étude des
écailles n’est d’aucun secours et il n’a pas été possible de trouver d’autres carac¬
tères distinctifs entre les deux espèces. Nous les tenons pour synonymes, la
dénomination Chalinura mediterranea Giglioli, 1893, devant être retenue.
4. Distribution de C. mediterranea
a. Les types de C. mediterranea furent récoltés par Giglioli à l’ouest de la
Sardaigne.
Les Macrouridae auxquels le nom fut ensuite attribué provenaient de l’At¬
lantique (Holt et Byrne, 1910 ; Hoeck, 1914, cités par Farran, 1924 ; Roule,
1919) et furent redéterminés comme C. europea (Farran, 1924 ; Iwamoto,
1970, étiquette MS).
b. L’espèce C. europea a été trouvée au sud-ouest de l’Irlande (Holt et
Byrne, 1910 ; Hoeck, 1914, cités par Farran, 1924), aux Açores (Roule,
1919) à l’ouest du Détroit de Gibraltar (Koefoed, 1932), à l’ouest des Hébrides
(Nybelin, 19481 et dans le Golfe de Gascogne (Geistdoerfer et al, 1970).
c. Nos quatorze exemplaires constituent la seconde récolte en Méditerranée,
£
1
HSt
Fig. 1. — Écailles de < halinur a mediterranea Giglioli.
A : écaille du (halinura péché au cours de la mission Noratlante (Geistdoerfer et al., 1971),
prélevée au niveau du dernier rayon de la première nageoire dorsale.
B : écaille prélevée en différentes régions do corps d’un meme Chalinura pêché au cours de la mis¬
sion Ihdvmède. 1, à la hase de la nage u e pelvienne; 2, à la base du 2e rayon de la première
nageai. e dorsale; 3, entre la premièie nageoire dorsale et la seconde; 4, dans la région caudale
au-dessus de la ligne latérale ; 5, dans la région caudale au-dessous de la ligne latérale.
1018 —
Un peut donc résumer ainsi la distribution de Chalinura mediterranea Giglioli,
1893 : Atlantique est — des Hébrides aux Açores — et Méditerranée occi¬
dentale.
Provenance des échantillons étudiés
Cataetyx laticeps Koefoed, 1932
2 adultes : station 35, 38°32,3' N — 04°7' E ; 2 370 m
1 jeune : station 13, 37°56,7' N — 07°31,6' E ; 2 830 m
Chalinura guentheri (Vaillant, 1888)
N° 2 : station 6, 41°17,7' N — 08°08' E ; 2 450 m
N° 6 : station 13, 37°56,7' N — 07o31,6' E ; 2 830 m
N™ 1, 3, 5 : station 31, 38°54' N — 03°57' E ; 2 640 m
N° 4 : station 35, 38°32,3' N — 0407' E ; 2 370 m
Chalinura mediterranea Giglioli, 1893
N“ 10, 12, 13 : station 12, 39°07,8' N — 06o25,7' E ; 2 800 m
Nos 6> 8) y . station 13, 37°56,7' N — 07°31,6' E ; 2 830 m
Nos 2, 4, 5, 7, 11, 14 : station 31, 38°54' N — 03°57' E ; 2 640 m
NOS 1, 3 ; station 35, 38°32,3' N — 04°7' E ; 2 370 m
Laboratoire des Pèches Outre-Mer
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BULLETIN BU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
28 série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1019-1026.
NOTES SUR LA FAMILLE DES CON GIOPODIDAE
(TÉLÉOSTÉENS, PERCIFORMES) :
redécouverte de Zanclorhynchus spinifer Günther , 1880 ,
aux îles Kerguelen et réhabilitation
de Congiopodus kieneri ( Sauvage , 1878)
Par J. C. HUREAU
Les poissons de la famille des Congiopodidae sont les représentants d’un
groupe aberrant peu important voisin des Scorpaenidae et autres « Poissons
à joues cuirassées ». Cette famille, composée de quatre genres et huit espèces,
ne se rencontre que dans l’hémisphère sud près des côtes d’Amérique du Sud
(Atlantique et Pacifique), de l’Afrique du Sud, de l’Australie du Sud, de la
Nouvelle-Zélande et des îles subantarctiques Kerguelen et Macquarie.
Lors d’une récente mission aux îles Kerguelen, P. Arnaud a pu récolter à
Port Christmas le 24 mars 1970, dans le nord de l’archipel des Kerguelen,
échoués sur une plage, trois spécimens de l’espèce très rare Zanclorhynchus
spinifer Günther, 1880. A l’occasion de leur étude nous avons revu tous les
représentants de la famille des Congiopodidae des collections du Muséum natio¬
nal d’Histoire naturelle, et en particulier les syntypes de l’espèce Congiopodus
kieneri (Sauvage, 1878), espèce dont nous n’avons pu retrouver aucune trace
dans la littérature publiée depuis la description originale.
La liste et la répartition actuelle des espèces connues de Congiopodidae sont
les suivantes :
Congiopodus torous (Walbaum, 1792) : Afrique du Sud
= Congiopodus percatus Perry, 1811
= Agriopus verrucosus Cuvier in Cuvier Valenciennes, 1829
= Agriopus multidentatus Castelnau, 1861
Congiopodus spinifer (A. Smith, 1849) : Afrique du Sud
Congiopodus peruvianus (Cuvier in C.V., 1829) : côtes d’Amérique du Sud,
de l’Uruguay au Pérou
= Agriopus hispidus Jenyns, 1842
= Agriopus alboguttatus KrOyer, 1844
Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) : Pérou
Congiopodus leucopaecilus (Richardson, 1846) : Australie sud et ouest et
Nouvelle-Zélande
Perryena leucornetopon (Waite, 1922) : Australie sud et ouest
Alertichthys blacki Moreland, 1960 : Nouvelle-Zélande
Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880 : Kerguelen et Macquarie
- 1020 —
L’espèce Zanclorhynchus spinlfer (fig. 1) a été décrite par A. Günthek en
1880 d’après un seul exemplaire provenant des îles Kerguelen, au voisinage
de Port Christmas. L’holotype, conservé au British Muséum, ne mesure que
90 mm de longueur. Cette espèce a ensuite été signalée à l’île Macquarie par
E. R. Waite en 1916 (2 spécimens : 202 et 238 mm), J. R. Norman en 1937
(7 spécimens de 50 à 175 mm) puis par R. J. Slack-Smith en 1962 (un spécimen
de 233 mm). Aux Kerguelen, un seul exemplaire a été signalé par A. P. Andria-
shev et A. K. Tokarev (1958) depuis la description de Günther. C’est pour¬
quoi les trois spécimens que nous étudions ici offrent un grand intérêt.
Fig. 1. — Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880.
Le tableau I présente les caractéristiques essentielles des Zanclorhynchus
spinifer capturés aux Kerguelen. Ces trois exemplaires correspondent parfaite¬
ment à la description donnée par Waite (1916) et par Norman (1937). Com¬
parés à la description originale de Günther, ils ont un diamètre orbitaire plus
faible, mais la différence doit être due à l’allométrie de croissance des pois¬
sons. Par contre Slack-Smith (1962) signale la présence de trois épines oper-
culaires aplaties, juste en dessous de la grande épine supraoperculaire : ces
trois épines sont absentes chez nos exemplaires.
Il est intéressant de décrire la forme des écailles de la ligne latérale et du
revêtement cutané : en effet, les divers auteurs qui ont décrit Zanclorhynchus
spinifer n’en parlent pas, alors que ces écailles sont très caractéristiques (fig. 2) :
chaque écaille est formée par une plaque basale enfouie dans l’épaisseur de la
peau et prolongée vers l’extérieur par une épine, légèrement recourbée et courte,
fixée en son centre. Ces écailles ont une forme assez semblable aux denticules
cutanés des Sélaciens mais la structure est différente : l’épine est une simple
formation cornée.
Les écailles tubulaires de la ligne latérale sont également intéressantes car
elles portent en leur milieu deux épines courtes dont l’une est à trois pointes.
La coloration de nos spécimens correspond à celle figurée par Günther :
une tache noire est placée en arrière de la première dorsale ; une bande foncée
traverse verticalement la deuxième nageoire dorsale, la partie postérieure du
corps et la nageoire anale ; une bande noire et une bande blanche barrent la
Tableau I. Caractéristiques des Zanclorhynchus spinifer
provenant des îles Kerguelen et de Macquarie.
1021
— 1022 —
partie postérieure de la nageoire caudale ; des marbrures foncées recouvrent
les flancs et des taches rondes se détachent sur un fond clair, sous la première
nageoire dorsale ; le ventre est de teinte claire uniforme.
Fig. 2. — Écailles de Zariclorhynchus spinifer.
A : écaille tubulaire de la ligne latérale ; B : écaille des flancs, vue de dessus ;
C : écaille des flancs, vue de profil.
Zanclorhynchus spinifer est un poisson dont le mode de vie est très peu connu,
étant donnée la rareté de cette espèce : capturé par dragage par 30 m de fond
(Slack-Smith, 1962) ou par chalutage par 140 m de fond (Andriashev et
Tokarev, 1958), cette espèce a été récoltée par P. Arnaud, échouée sur la
plage de Port Christmas. Les trois exemplaires recueillis sont des femelles
fluentes ; les œufs sont petits (1 à 2 mm). L’estomac et le tube digestif de ces
poissons ne contenaient que des graviers.
Parmi les collections du Muséum national d’ Histoire naturelle, nous avons
pu étudier les trois syntypes de l’espèce décrite en 1878 par H. E. Sauvage
sous le nom à’ Agriopus kieneri.
Le genre Agriopus Cuvier, 1829, est maintenant remplacé par Congiopodus
Perry, 1811. Grâce à l’amabilité du Dr A. Wheeler du British Muséum, j’ai
obtenu une copie de la description originale du genre Congiopodus, publiée
dans un ouvrage extrêmement rare, absent en France. En effet divers auteurs
(dont Jordan, 1919) écrivent Congiopus par erreur et l’année de publication
est indiquée tantôt 1810, tantôt 1811. McCulloch en 1926 a déjà rétabli la
vérité mais sans avoir pu consulter la description originale.
— 1023 —
Dans la littérature sur les Congiopodidae, il nous a été impossible de retrou¬
ver mention de l’espèce Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) (fig. 3). Or, l’exa¬
men des trois syn types en collection au Muséum national d’ Histoire naturelle
montre bien qu’il s’agit d’une espèce valable distincte des autres espèces de
Congiopodidae. Le tableau II permet de comparer les principales mensurations
et caractéristiques de ces trois syntypes avec l’holotype de Congiopodus peru¬
vianus (Cuvier, in C.V., 1829) (fig. 4), espèce présente sur les côtes du Pérou
comme C. kieneri mais dont la répartition est beaucoup plus vaste puisqu’elle
se rencontre à la fois sur les côtes atlantique et pacifique d’Amérique du sud,
de l’Uruguay au Pérou, en passant par le Cap Horn.
Tableau II. Comparaison entre les types de Congiopodus peruvianus et C. kieneri.
Ces deux espèces sont très voisines : quelques mensurations sont légèrement
différentes : orbite plus grand, museau plus petit chez C. kieneri que chez
C. peruvianus, nombre de vertèbres plus faible (37 contre 38). Ces faibles diffé¬
rences seraient insuffisantes pour distinguer les deux espèces mais deux carac¬
tères particulièrement importants le permettent : d’une part la distance pré¬
anale est plus faible chez C. kieneri que chez C. peruvianus, d’autre part et
surtout, C. kieneri possède deux lignes latérales bien nettes, alors que C. peru¬
vianus n’en a qu’une. La ligne latérale supérieure (10 à 13 écailles tubulaires)
est continue sur toute la longueur des flancs depuis la tête jusqu’au pédon¬
cule caudal. La ligne latérale inférieure (10 à 12 granules rapprochés), très
nette dans la partie antérieure du corps, commence près de la tête au même
niveau que la ligne latérale supérieure, s’incurve vers le bas, s’estompe vers
le milieu du corps et réapparaît très nette dans la partie postérieure. Sur le
pédoncule caudal elle est parallèle à la ligne latérale supérieure. La description
1024 —
de cette deuxième ligne latérale par Vaillant comporte une erreur : c’est vers
la tête du poisson que les deux lignes latérales se rejoignent et non vers la
queue.
Fig. 3. — Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878).
Fig. 4. — Congiopodus peruvianus (Cuvier in C.V., 1829).
La présence de cette deuxième ligne latérale est un caractère largement
suffisant qui nous permet de réhabiliter l’espèce Congiopodus kieneri (Sauvage,
1878).
— 1025 —
Clé de détermination des genres et espèces
-j--)- Nageoires dorsales bien séparées l’une de l’autre, la première formée de 8 à
10 rayons épineux.
Anale sans épine . Zanclorhynchus spinifer
-f-j- Nageoires dorsales indistinctes, seulement séparées parfois par une légère encoche,
-f- Nageoire anale à 3 épines.
Museau portant une paire d’épines courtes.
Première Dorsale : 15 rayons épineux . Perryena leucometopon
+ Nageoire anale à 2 épines.
Première Dorsale : 14 à 16 rayons épineux.
Nageoire ventrale insérée à mi-distance entre anus et base de la pectorale
et munie d’une longue épine . Alertichthys blacki
+ Nageoire anale sans épine ou avec 1 épine.
Première Dorsale : 16 à 21 rayons épineux.
Nageoire ventrale insérée très près de la Pectorale . genre Congiopodus
X ligne latérale invisible
D : XX-XXI, 13-15 — A : 7-8
pas d’épines sur le museau . C. lorvus
X 2 lignes latérales, la deuxième formée de 10 à 12 granules
D : XVI, 13-14 — A : 8-9 . . C. kieneri
X 1 ligne latérale
— D : XVI-XVII, 14 — A : 8-9
1 paire d’épines courtes en avant des yeux . C. peruvianus
— D : XVII, 13 — A : 9-10
tête sans aucune épine . C. leucopaecilus
— D : XIX-XXI, 11-14 — A : 9-10
1 paire d’épines en avant des yeux
3 épines de chaque côté au-dessus de la bouche . C. spinifer
Laboratoire des Pêches Outre-Mer
du Muséum d’Histoire naturelle.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1027-1036.
ÉTUDE DU TARSE, DE L'APOTÈLE
ET DE LA FORMATION DES GRIFFES
AU COURS
DU DÉVELOPPEMENT POST-EMBRYONNAIRE
CHEZ PACHYLUS QUINAMAVIDENSIS
( Arachnides, Opilions, Gonyleptidae )
Par Arturo MUNOZ CUEVAS
Le présent article est une contribution à la connaissance de la morphologie
du tarse chez les Gonyleptidae. Le nombre de griffes tarsales est un critère
de différenciation entre les sous-ordres Palpatores et Laniatores. Chez les Pal-
patores, le tarse des pattes ambulatoires porte une seule griffe terminale. Sur
la patte-mâchoire des représentants de la superfamille Nemastomatoidea, la
griffe terminale est petite, rudimentaire ou absente. Sur les pattes-mâchoires
des Palpatores, une seule griffe tarsale est présente. Par contre, le sous-ordre
des Laniatores présente aux tarses des pattes-mâchoires une griffe terminale
bien développée ; sur la première et la deuxième paires de pattes, la griffe est
impaire ; sur les troisième et quatrième, les griffes sont bifides ou trifides.
Briggs (1969), dans sa table dichotomique pour les familles du sous-ordre
Laniatores, retient entre autres critères la morphologie des griffes des troisième
et quatrième paires de pattes, la présence ou l’absence de musculature du
pénis et la présence ou l’absence du pseudonychium. Cet auteur sépare en
deux superfamilles, Oncopodoidea et Travunoidea, l’ensemble des familles.
Ainsi les Oncopodoidea renferment les familles chez qui le tarse des troisième
et quatrième paires de pattes possède deux griffes simples, séparées à la base
ou soudées à leur extrémité proximale. Le pénis ne possède pas de musculature
entre les faces dorsale et ventrale. Cette superfamille se compose des familles
suivantes : Oncopodidae, Paralolidae, Cosmetidae, Gonyleptidae, Assamidae,
Phalangodidae. Les Travunoidea se caractérisent par des paires de pattes 3
et 4 pourvues d’un complexe de griffes avec un seul point d’attache. Le pénis
possède une musculature entre les surfaces dorsale et ventrale. Les Travu¬
noidea comprennent les Trienonychidae, les Synthetonychidae, les Travuniidae
et les Erebomastridae.
Ainsi, la famille des Gonyleptidae, objet de notre étude, présente une griffe
lisse aux première et deuxième paires de pattes et deux griffes lisses aux
troisième et quatrième paires avec pseudonychium.
— 1028 —
Matériel et méthode
L’élevage de P. quinamavidensis nous a permis de suivre la différenciation
larvaire, l’évolution nymphale du tarse jusqu’à l’adulte, les transformations
de l’apotèle et la formation des griffes.
Au cours du développement post-embryonnaire, nous avons étudié par trans¬
parence, à travers la cuticule, les différents éléments constitutifs du tarse, avant
et après l’exuviation, ainsi que l’exuvie elle-même.
Historique
A la suite des travaux de Sôrensen (1879) sur le tarse et la formation des
griffes chez les Gonyleptidae, les arachnologistes ont employé pour les Opi-
lions une nomenclature qui ne correspond pas toujours à l’esprit de l’auteur
qui l’a créée ou qui, dans la plupart des cas, prête à confusion. Pour Sôrensen
(1879) 1, « Le tarse des Gonyleptidae se prolonge chez les adultes par un pro¬
cessus recourbé vers le bas, plus ou moins long, sur lequel il y a moins de poils
que sur le reste du pied (tarse). Ces poils sont plus longs et deux d’entre-eux
(rarement trois) se caractérisent par leur longueur excessive. Ce processus n’est
pas un pseudonychium ; en effet, il ne constitue pas un prolongement de la
pointe du pied (foodspids) et sa pointe n’est pas plus chitinisée ; il ne peut donc
pas se substituer au pseudonychium. Par analogie, je pense qu’il s’agit d’un
organe sensitif dû à la présence de ces longs poils, mais je n’en ai pas la preuve
car je n’ai pu mettre en évidence d’innervation importante. Ce processus est
absent chez les jeunes ». W. Sôrensen ajoute : « chez l’adulte, la pointe du pied
(foodspids) est plus chitinisée et plus petite et se trouve cachée par l’article
terminal du tarse, lequel se prolonge sur les côtés par une espèce de rebord
saillant peu prononcé. Par pression on peut faire ressortir la pointe du pied
pour l’observer. Elle est munie d’une articulation très peu développée et peut
se mouvoir dans un plan vertical. Chez les jeunes la pointe du pied est extrê¬
mement grande et proéminente ; cette pointe est munie, un peu en arrière
et en bas par rapport aux ongles, d’un pseudonychium petit et courbé ; entre
ce dernier et les ongles se trouve un organe folié, servant de ventouse et ayant
la forme d’un entonnoir. »
De cette description il semble que nous puissions dégager l’idée suivante :
W. Sôrensen ne considérait pas le processus du tarse comme un pseudony¬
chium ; pour étayer son hypothèse, il avance deux sortes d’arguments : d’une
part ce processus n’est pas un prolongement de la pointe du pied (foodspids) ;
par ailleurs, n’étant pas plus chitinisé que le reste du tarse, il ne peut se substi¬
tuer à un pseudonychium.
Pour appréhender totalement l’idée de W. Sôrensen, il faut garder à l’esprit
que la pointe du pied (foodspids) correspond dans son idée à l’article terminal
appelé par différents autres auteurs : post-tarse, prétarse, transtarse, article
terminal ou apotèle. Il ne faut pas oublier, d’ailleurs, que dans le glossaire du
tome I des Arachnides de France, E. Simon donne pour le terme Onychium la
1. Traduction du travail écrit en danois « Om Bygningen af Gonyleptiderne ».
1029 —
définition suivante : « Petit article terminal supportant les griffes chez quelques
Araignées. » Pour notre part, nous considérons que le terme de « processus »
employé par Sôrensen pour désigner cet organe tarsal correspond mieux à sa
morphologie et à sa fonction sensitive possible que le terme de pseudonychium.
La position de ce processus dorsal par rapport aux ongles, son appartenance au
tarse et sa différenciation à partir d’un long poil dès la première nymphe nous
permettent de considérer l’hypothèse de Sôrensen comme valable ; nous pro¬
poserons donc le terme de « processus tarsal » pour désigner cet organe.
C. Roewer (1912) n’adopte pas cette interprétation et donne le nom de
pseudonychium au processus tarsal de l’adulte comme au véritable pseudony¬
chium du jeune. A partir de cette date, le pseudonychium sera utilisé comme
un caractère déterminant dans la séparation de certaines familles parmi les
Laniatores. Cette confusion vient fondamentalement du fait de l’interprétation
erronée du travail de Sôrensen, ainsi que de l’absence d’observation de jeunes
individus. Il est à signaler que seule la méthode de l’étude du développement
post-embryonnaire pouvait définitivement aider à résoudre ce problème.
Étude du tarse, de l’apotèle ; formation des griffes chez la larve
Les appendices de la larve de Pachylus présentent un nombre d’articles cor¬
respondant à ceux de l’adulte. Les principales modifications ultérieures sont
dues à la division secondaire du tarse en faux articles et à la formation des
griffes. Nous avons constaté, chez la larve de Pachylus, la présence d’une double
musculature s’insérant sur l’extrémité distale de tous les appendices en une
région morphologiquement différenciée, qu’il faut considérer comme l’apotèle.
D’après les travaux de Borner, Grandjean, Hansen, Kâstner, Silhavy,
Sôrensen, Vachon, nous appelons apotèle le 7e article ou article terminal
primitif, connu sous les noms de prétarsus, postarsus, transtarsus et que Sôren¬
sen appelle foodspids, ou pointe du pied, chez les Gonyleptidae. W. Sôrensen
décrit la pointe du pied chez le jeune et chez l’adulte. Chez le jeune, Sôrensen
remarque que la pointe du pied est extrêmement grande et proéminente, et
qu’elle est munie, un peu en arrière et en bas par rapport aux ongles, d’un
pseudonychium petit et recourbé. En effet, nous avons mis en évidence chez
la larve de Pachylus la présence d’un article terminal sur tous les appendices.
Cet appendice, morphologiquement différencié et plus ou moins chitinisé, pré¬
sente l’insertion des tendons extenseurs et fléchisseurs de la griffe. D’après la
terminologie employée par Grandjean et Vachon, nous devons appeler cet
article apotèle. L’apotèle ne garde pas toujours la même signification au cours
du développement ; nous essayerons donc d’en comprendre l’évolution. Pour
Sôrensen le mot jeune, en réalité, indique indifféremment l’un ou l’autre des
stades nymphaux ; or, entre la larve et la première nymphe, existent des
différences morphologiques importantes.
Étude de l’apotèle chez la larve
Comme le montrent les tableaux I et II, chez la larve l’apotèle est présente
sur tous les appendices. Ainsi, sur les chélicères par exemple, c’est le doigt mobile
qui doit être considéré comme apotèle ; comme le montre la figure 1 les tendons
— 1031 —
sont fixés à la base. Les pattes-mâchoires de la larve présentent, après le tarse,
un long segment à base élargie, ayant la forme d’une grossière ébauche de
griffe. C’est à la base de ce segment que viennent s’insérer les tendons exten¬
seurs et fléchisseurs de la griffe. Nous proposons d’interpréter ce segment formé
par l’apotèle et par l’ébauche de la griffe. Toutes les pattes ambulatoires de la
larve présentent une apotèle et une griffe unique. Nous indiquons, dans chaque
cas, leur morphologie et le point d’insertion des tendons de la griffe.
Étude du tarse, de l’apotèle et formation des griffes chez la première nymphe
Chez la première nymphe, le nombre des articles du tarse est identique à celui
de la larve. Néanmoins, certaines différences sont à noter tant dans la mor¬
phologie de l’apotèle que dans le nombre des griffes.
Morphologie de V apotèle. La structure de l’apotèle est, chez la nymphe, beau¬
coup mieux différenciée que chez la larve. Sur les première et deuxième paires
de pattes ambulatoires, elle présente l’aspect d’un cône tronqué, lisse, bien
chitinisé et dépourvu d’ornementation. Sur les paires de pattes 3 et 4, l’apo-
tèle beaucoup plus grand se présente sous la forme d’un organe rectangulaire,
légèrement incurvé ; sur son extrémité distale, viennent s’implanter deux
griffes ; son bord antérieur supporte l’arolium et une petite griffe impaire infé¬
rieure ; c’est cette petite griffe impaire que Sôrensen appelle « pseudony-
chium » et que Silhavy décrit sous le nom de « unguiculus ». Nous adopterons,
quant à nous, le terme prioritaire de pseudonychium. Par contre, sur la patte-
mâchoire, une griffe puissante se différencie et le territoire apotélien régresse.
La figure 3 montre, chez la larve juste avant l’éclosion, la présence de cette
future griffe, grâce à la transparence de la cuticule larvaire. Chez la nymphe,
l’apotèle larvaire de la patte-mâchoire régresse donc totalement.
Morphologie des griffes. Elles sont mieux différenciées que celles de la larve ;
à vrai dire, chez cette dernière, on ne peut parler que d’ébauches de griffes ;
par contre, chez la nymphe, les griffes présentent déjà l’aspect de celles de
l’adulte. Ainsi, les griffes des pattes-mâchoires sont, comme chez l’adulte,
longues, puissantes, recourbées et lisses et se terminent par une extrémité
émoussée. Sur la première paire de pattes, la griffe vient s’articuler directe¬
ment sur l’apotèle ; elle est lisse et recourbée. La griffe de la deuxième paire de
pattes présente un talon, alors que celles des paires de pattes 3 et 4 n’en pos¬
sèdent pas.
Apotèle. Les troisième et quatrième paires de pattes présentent, chez les
LÉGENDE DES FIGURES 1 à 9.
Fig. 1. — Deuxième article de la chélicère de la larve.
Fig. 2. — Deuxième article de la chélicère de la larve avant l’exuviation.
Fig. 3. — Extrémité du tarse, apotèle et bourgeon de la griffe
de la patte-mâchoire de la larve. En pointillé, nous avons figuré les tendons.
Fig. 4. — Tarse de la patte-mâchoire de la larve ; les futurs organes
de la nymphe, visibles par transparence, sont figurés en pointillé.
Fig. 5. — Extrémité du tarse de la p2 de la larve, vue latérale.
Fig. 6. — Extrémité du tarse de la pl de la larve, vue latérale.
Fig. 7. — Extrémité du tarse de la pl de la larve, vue ventrale.
Fig. 8-9. — Extrémités du tarse de la pl et de la p4 de la larve ;
par transparence, on distingue déjà le tarse de la nymphe.
s
si
Fig. 10-1 G. — Évolution de l’extrémité du tarse p4, de la lre à la 7e nymphe.
Fig. 17. — Extrémité du tarse p4, de l’adulte.
'•> giiffes ; ap., apotèle ; ar., arolium ; ps., pseudonychium ; p.ta., processus tarsal
1033
nymphes, un arolium et un pseudonychium implantés sur l’apotèle. Leur pré¬
sence entre la première et la sixième nymphes nous permet d’affirmer que ces
organes ont un caractère juvénile. En effet, à partir de la septième nymphe,
ils disparaissent et l’apotèle montre les premiers signes de régression. Cette
régression implique un rapprochement du corps de l’apotèle vers l’extrémité
du tarse, laissant l’implantation des griffes au niveau de celui-ci. La mobilité
de l’apotèle se voit ainsi diminuée par la réduction de l’angle d’implantation
sur le tarse.
Tableau I. Tableau récapitulatif des différents articles des appendices
chez la larve.
Troch. : Trochanter ; F. : Fémur ; Pat. : Patella ; Tib. : Tibia ; Mét. : Métatarse ; T. :
Tarse ; Apt. : Apotèle ; Grif. : Griffes.
X : présent
O : absent.
Tableau II. Éléments composant l’extrémité tarsale
chez la larve et la première nymphe.
Larve
X : présent
O : absent
R : régression
1034 —
Nous avons étendu l’étude de l’apotèle à une espèce de Laniatores apparte¬
nant à la famille des Phalangodidae Scotolemon lespesi Lucas. Chez les spé¬
cimens jeunes de S. lespesi, nous avons retrouvé un apotèle de forme semblable
à celle de P. quinamavidensis, un arolium d’implantation plus distale et l’absence
de pseudonychium ou troisième griffe impaire. La régression de l’apotèle, sur¬
venue à l’état adulte, nous montre un organe dépourvu d’arolium. Sur les
première et deuxième paires de pattes la réduction de l’apotèle se réalise aussi
à partir de la septième nymphe.
Discussion
L’interprétation donnée par Roewer (1912) quant au pseudonychium, qui
serait un organe juvénile et présent chez l’adulte, ne concorde pas avec les
faits établis chez Pachylus. D’après les travaux de Roewer, en particulier
dans ses diagnoses des familles Assamidae, Gonyleptidae et Cosmetidae, la pré¬
sence du pseudonychium est un critère de différenciation. Comme nous venons
de le démontrer, le pseudonychium disparaît à la septième nymphe et la for¬
mation anatomique dorsale correspond au processus tarsal qui est dorsal ; ce
processus ne fait pas partie de l’apotèle et persiste chez l’adulte. C’est à cet
organe que Roewer fait allusion et qu’il confond avec un pseudonychium.
Roewer sépare ainsi les sous-familles de la famille Assamidae en Trionexellinae
avec pseudonychium bien net, et Dampetrinae et Assaminae sans pseudony-
chium. Pour séparer les Cosmetidae et les Gonyleptidae, d’une part, des Pha¬
langodidae et des Assamidae, d’autre part, cet auteur donne, entre autres
caractères, la présence de pseudonychium pour les deux premières familles. Il
ajoute que, dans le cas où Phalangodidae et Assamidae présenteraient un pseu¬
donychium, le distitarse de la première patte présenterait toujours deux articles.
Mello-Leitao (1949) modifie les catégories systématiques de Roewer en
se basant sur la présence ou l’absence du pseudonychium, sépare certaines
familles et élève la sous-famille Trionyxellinae au rang de famille. Ainsi les
familles Gonyleptidae et Phalangodidae se différencieraient par la présence,
chez les Gonyleptidae, d’un pseudonychium au tarse des troisième et quatrième
paires de pattes.
Canals (1933) attire l’attention sur la valeur relative du pseudonychium
pour différencier les familles Gonyleptidae et Phalangodidae. Dans sa descrip¬
tion du genre Daguerreia (Gonyleptidae), il mentionne un pseudonychium
rudimentaire et ajoute que les exemplaires immatures présentent un arolium.
Canals recommande alors de suivre la diagnose de E. Simon pour la famille
Phalangodidae et, dans le cas où on n’observe pas les caractéristiques des lobes
maxillaires de la hanche de la deuxième paire de pattes, ni les caractéristiques
des hanches de la quatrième paire, de classer les genres sud-américains dans
la famille des Gonyleptidae.
Conclusions
L’analyse du développement post-embryonnaire du tarse nous a permis de
suivre et de comprendre la formation du processus tarsal, la transformation
de l’apotèle et la formation des griffes. Nous avons insisté sur le travail de
— 1035 —
W. Sôrensen (1879) dont les recherches et la terminologie sont à l’origine de
cette étude. En quelque sorte nous avons complété les observations de cet
auteur et pouvons ainsi tirer les conclusions suivantes :
1° Nous adoptons la terminologie de F. Grandjean et M. Vachon et appelons
« apotèle » le septième article, ou article terminal primitif, connu sous les noms de
pretarsus, postarsus, transtarsus et que W. Sôrensen appelle « foodspids » chez les
Gonyleptidae.
2° Le « processus tarsal » est une formation qui se différencie à partir d’un long poil
à l’extrémité du dernier article du tarse des troisième et quatrième paires de pattes
ambulatoires. Il poursuit son évolution de la première nymphe à l’adulte. Chez ce
dernier, il est bien développé et surplombe dorsalement les griffes ; il est toujours
présent.
3° Le pseudonychium est une petite griffe ventrale qui appartient à l’apotèle ; il
est présent de la première nymphe à la sixième et disparaît à partir de la septième.
C’est donc un organe strictement juvénile.
4° Processus tarsal et pseudonychium ne sauraient être confondus puisqu’ils se
distinguent tant par leur origine que par leur forme et leur position.
5° Chez les Laniatores, l’un des critères de différenciation entre la famille des Gony¬
leptidae et celle des Phalangodidae devient le suivant :
Gonyleptidae . processus tarsal présent
Phalangodidae . processus tarsal absent
Cette confusion de terminologie écartée, l’absence de processus tarsal chez
les Phalangodidae devrait être étudiée à la lumière du développemenl post-
embryonnaire, si l’on veut lui assigner sa véritable valeur taxonomique.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
Laboratoire souterrain du C.N.R.S.,
09-Moulis.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2<> Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 1037-1053.
CHAMBRE GÉNITALE, ARMATURE GÉNITALE
ET CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES
CHEZ QUELQUES ESPÈCES DE PSEUDOSCORPIONS
( ARACHNIDES ) DU GENRE WITHIUS
Par J. HEURTAULT
Le genre Withius (Cheliferidae, Withiinae) comprend actuellement quinze
espèces dont la répartition témoigne du hasard des études lié au hasard des
récoltes :
W. hispanus (L. K., 1873), Europe méridionale.
W. faunus (E. S., 1879), sud de la France.
W. neglectus (E. S., 1878), Afrique du Nord.
W. piger (E. S., 1878), Afrique du Nord, France. Syn. : W. subruber (E. S., 1879),
W. oculatus Beier, 1929, Syrie.
W. vagrans J. C. C., 1925, Amérique du Nord.
W. pekinensis (Balzan, 1891), Chine.
W. caecus Beier, 1929, Cyrénaïque.
W. despaxi Vachon, 1937, sud-ouest de la France.
W. persicus (Redik., 1934), Perse.
W. soderbomi Schenkel, 1936, Chine.
W. texanus (Banks, 1891), Texas.
W. cubanus (Banks, 1909), Cuba.
W. japonicus Morikawa, 1954, Japon.
W. lohmanderi Kobachidze, 1965.
W. rebierei Heurtault, 1970, Sahara.
Les difficultés de détermination des espèces de Withius de France et d’Afrique
du Nord nous ont amenée à rechercher des caractères spécifiques autres que
les rapports morphométriques des pinces qui sont habituellement utilisés.
Nous avons, suivant en cela M. Vachon (1938), utilisé la morphologie de
l’appareil génital des espèces du genre Withius de la collection du Muséum
national d’Histoire naturelle et revu les types décrits par Simon en 1878-1879.
Chambre génitale et armature génitale mâle
A) Plan général d’organisation (M. Vachon, 1938, fig. 1)
La chambre génitale est une invagination tégumentaire située entre la
deuxième plaque (opercule génital) et la troisième plaque (plaque génitale
postérieure) abdominales.
— 1038 —
Différents plis partagent la chambre génitale en plusieurs régions :
— les plis parasagittaux ;
— les plis latéraux ;
— les plis ventraux antérieur et postérieur.
Les diverticules génitaux sont compris entre les divers plis :
— le diverticule sagittal ou sillon éjaculateur est impair ; il est logé entre les plis
sagittaux ;
— les diverticules dorsaux sont pairs ;
— les diverticules latéraux sont pairs ;
— les diverticules ventraux.
Fig. 1. — Chambre génitale et armature génitale d’un Pseudoscorpion (£ ; plan général d’organisation
(d’après Vachon, 1938).
dla : diverticule latéral antérieur ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dva : diverticule ventral
antérieur ; dvp : diverticule ventral postérieur ; pla : pli antérieur ; plp : pli postérieur ; pga : plaque
génitale antérieure ; pgp : plaque génitale postérieure ; gla : glande antérieure ; glpd : glande posté¬
rieure dorsale ; sgm : sac génital médian ; cd : canal déférent.
M. Vachon, quant à lui, distingue trois étages dans la chambre génitale :
l’étage ventral qui correspond aux diverticules ventraux, l’étage médian qui
correspond aux diverticules latéraux et l’étage dorsal aux diverticules dor¬
saux.
L’ensemble des épaississements chitineux de la chambre génitale constitue
l’armature génitale (fig. 2) qui est d’aspect variable suivant le groupe étudié.
Elle comprend un épaississement médian complexe et deux épaississements
latéraux, symétriques :
— l’épaississement médian ou apodème génital dorsal (agd) est impair, oblique,
situé dans le plan sagittal, à l’intérieur du sillon éjaculateur ;
— les épaississements latéraux possèdent, eux, trois fourches ouvertes vers l’avant
qui constituent :
— 1039 —
1. les branches dorsales de l’apodème dorsal (bdagd) ;
2. les baguettes latérales ( bl ) qui encadrent le sillon éjaculateur ;
3. les branches ventrales de l’apodème dorsal (bvagd) dont une partie, élargie,
constitue l’apodème génital latéral (agi).
DEF
Fig. 2. — Armature génitale d’un Pseudoscorpion <$ (d’après Vachon, 1938). A vue de profil ;
B : vue dorsale ; C : coupe parasagittale ; D, E, F : coupes transversales.
agd : apodème dorsal ; agi : apodème latéral ; bl : baguette latérale ; bdagd , bvagd : branches dor¬
sale et ventrale de l’apodème dorsal ; plp : pli postérieur.
B) Chambre génitale et armature génitale de Withius piger (fig. 3) 1
Elles ont été étudiées par M. Vachon (1938). Le sillon éjaculateur et les
diverticules dorsaux sont enveloppés par les plis latéraux et forment ainsi un
vrai canal éjaculateur. De l’apodème génital dorsal (agd) partent deux fourches
contournées dont les branches sont ouvertes vers l’avant. Les branches agi
1. Nous remercions M. J. Rebière, auteur de l’iconographie du présent article.
1040 —
sont ventrales par rapport aux branches bdagd, très développées. Ce type d’ar¬
mature à baguettes latérales ouvertes à l’avant et soudées à l’apodème génital
dorsal est du type Cheliféride. La chambre génitale est surtout constituée par
les diverticules dorsaux ; le sillon éjaculateur déborde peu l’arc chitineux de
l’armature. Les diverticules ventraux postérieurs et latéraux postérieurs forment
des « sacs » de chitine transparente, de part et d’autre du sillon éjaculateur.
Fig. 3. — Chambre génitale et armature génitale de Withius piger
a : vue dorsale ; b : vue ventrale.
dv : diverticule ventral ; dd : diverticule dorsal ; dla : diverticule latéral antérieur ; dlp : diverticule
latéral postérieur ; dvp : diverticule ventral postérieur ; se : sillon éjaculateur ; bl : baguette latérale.
agd : apodème génital dorsal ; agi : apodème génital latéral ; bdagl : branche dorsale de l’apodème
génital.
C) Chambre génitale et armature génitale de W. hispanus (fig. 4)
Elles se caractérisent par le très grand développement du canal éjaculateur
dorsal par rapport au testicule qu’il surplombe en partie. Les baguettes laté¬
rales, parallèles postérieurement, divergent à l’avant, au niveau de l’élargisse¬
ment de la chambre génitale.
Deux arcs de chitine très sculptés et ornés de spiculés servent d’apodèmes
et soutiennent en partie la chambre génitale. Les diverticules dorsaux médians
et latéraux ont des formes contournées compliquées ; sensiblement de même
longueur, ils ne dépassent pratiquement pas le niveau des arcs chitineux. Les
diverticules ventraux sont visibles antérieurement. Des saillies en forme de
pointes — déjà décrites par With — ornent l’intérieur de la chambre génitale.
Des coupes histologiques de Withius hispanus ont montré (fig. 5) l’existence
d’une glande postérieure ventrale ou sac génital médian ( sgm ) et de glandes
antérieures latérales (sgi). M. Vachon (1938) a signalé l’absence de ces glandes
1041 -
chez W. subruber. Ces glandes sont essentiellement formées d’un épithélium
simple et d’une cavité plus ou moins remplie d’une substance très fluide dont
les propriétés chimiques sont inconnues. A des armatures très différentes comme
celles de W. piger (syn. W. subruber) et de W . hispanus correspondent donc des
différences anatomiques importantes.
Fig. 4. — Chambre génitale et armature génitale de Withius hispanus.
a : vue dorsale ; b : vue ventrale.
dl : diverticule latéral ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dm : diverticule médian ; ce : canal
éjaculateur ; dv : diverticule ventral ; hl : baguette latérale ; spi : spiculés ; arc chit. : arc chitinisé.
D) Chambre génitale et armature génitale de W. faunus (fïg. 6)
Les structures décrites chez W. hispanus se retrouvent ici mais avec des
différences appréciables. Les deux arcs chitineux de l’armature enserrent davan¬
tage latéralement la partie élargie de la chambre génitale ; ils ne portent pas
de spiculés et sont peu ornementés (chez l’exemplaire type de Simon). Les
baguettes latérales, très proches l’une de l’autre et parallèles dans la région
postérieure, divergent au niveau des arcs chitineux. Nous n’avons pas trouvé
d’apodème génital dorsal.
Les diverticules dorsaux médians sont nettement plus longs que les diver¬
ticules dorsaux latéraux ; ceci constitue une différence supplémentaire avec
66
Fig. 5. — Coupe parasagittale de Withius hispanus S
(triple coloration de A. Prenant, variante Gabe).
gla : glande antérieure ; glpd : glande postérieure dorsale ; sgm : sac génital médian ; T : testi¬
cule ; rs : réceptacle séminal ; sgi : sac génital latéral ; cg : chambre génitale ; ce : canal éjaculateur :
pga : plaque génitale antérieure ; pgp : plaque génitale postérieure.
1043 —
W. hispanus chez qui les diverticules sont presque de même longueur. L’obser¬
vation de la chambre et de l’armature génitales du type de W. faunus (fixé
par l’alcool à 70° depuis 1879) a été faite sur un exemplaire monté en prépa¬
ration après passage à la potasse (solution à 10 %G). D’autres détails d’archi¬
tecture pourront vraisemblablement être donnés ultérieurement après examen
d’autres spécimens.
Fig. 6. — Chambre génitale et armature génitale de Withius faunus
a : vue dorsale ; b : vue ventrale.
ce : canal éjaculateur ; dm : diverticule médian ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dv : diverti¬
cule ventral ; bl : baguette latérale ; arc chit. : arc chitinisé.
E) Chambre génitale et armature génitale de W. neglectus (fig. 7)
Les deux arcs chitineux de l’armature sont de même type que ceux de W. fau¬
nus. Le canal éjaculateur, très important, augmente considérablement le volume
de la chambre génitale : les baguettes latérales, minces, sont parallèles sur le
tiers distal de leur longueur, elles divergent ensuite nettement et s’interrompent
au niveau des extrémités apodématiques latérales. Les diverticules ventraux
sont semblables à ceux de W. hispanus. Les diverticules dorsaux latéraux sont
plus courts que les diverticules dorsaux médians ce qui est aussi le cas chez
W. faunus.
1044 —
Fig. 7. — Chambre génitale et armature génitale de Withius neglectus
a : vue dorsale ; b : vue ventrale.
dm : diverticule médian ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dv : diverticule ventral : bl : baguette
latérale ; ce : canal éjaculateur.
Les spermathèques
A) Plan général d’organisation de la chambre génitale (d’après M. Vachon,
1938) (fig. 8, 9)
Comme chez le mâle, la chambre génitale est une simple invagination de la
chitine ventrale entre la deuxième plaque abdominale et la troisième plaque
(M. Vachon, 1938). Bien que la topographie de cette chambre se modifie sui¬
vant que la femelle porte ou non sa couvée, certains éléments restent cons¬
tants :
Deux plis saillants tombant du plafond de la chambre et possédant chacun
un muscle rétracteur particulier constituent les gonopodes qui maintiennent
la chambre incubatrice des femelles ayant pondu. La région comprise entre
les deux gonopodes est le diverticule médian ; c’est un sillon sagittal. Anté¬
rieurement le diverticule médian reçoit l’oviducte commun et se termine dor-
— 1045 —
salement par deux poches symétriques, chitinisées, qui reçoivent les sperma¬
tozoïdes : les spermathèques (fig. 8, 9).
Les deux régions, symétriques, logées entre les gonopodes et les parois laté¬
rales de la chambre génitale sont appelées diverticules latéraux. Ces diverti¬
cules latéraux sont indépendants. La chambre génitale possède un diverticule
impair peu profond à l’arrière : c’est le diverticule postérieur.
Fig. 8. — Coupe parasagittale schématisée d’un Pseudoscorpion $
(d’après M. Vachon, 1938).
spth : spermathèque ; glm : glande médiane ; dm : diverticule médian ; dp : diverticule postérieur ;
ovdc : oviducte.
Le montage des Pseudoscorpions en préparations nécessite le passage à la
potasse ; la chitine de la chambre génitale est conservée par la potasse, elle
forme un sac plissé prolongé en avant par deux petites poches : les sperma¬
thèques. Les plaques de chitine sont criblées de pores qui constituent les débou¬
chés des glandes accessoires médiane et latérales. Chaque cellule glandulaire
évacue son produit de sécrétion dans la chambre incubatrice par un pore cir¬
culaire (M. Vachon, 1938).
B) Les spermathèques de W. hispanus (fig. 10 b)
Elles sont trapues, les deux branches courtes sont renflées à l’extrémité,
elles atteignent les deux tiers de la hauteur sternale. Elles sont associées à une
plaque criblée médiane courte et trapue dont les deux calottes latérales occupent
chacune le tiers de la longueur totale.
C) Les spermathèques de W. piger (fig. 10 a)
Les deux spermathèques sont beaucoup plus longues et contournées, leur
longueur est environ deux fois celle de la hauteur sternale. Elles sont renflées
1046 —
à leur extrémité qui est étranglée sub-distalement par un anneau chitineux
incomplet criblé de pores. La plaque criblée médiane qui leur est associée est
longue, mince, renforcée latéralement par une petite calotte.
La forme de la spermathèque et celle de la plaque criblée médiane sont cons¬
tantes pour des femelles d’une même espèce de stations différentes. Elles
diffèrent pour les deux espèces étudiées : W. piger, W. hispanus.
Fig. 9. — Coupe transversale schématisée d’un Pseudoscorpion $
(d’après M. Vachon, 1938).
go : gonopode ; dm : diverticule médian ; dld : diverticule latéral dorsal ; dlv : diverticule latéral
ventral ; gll : glande latérale ; td : tube digestif ; cog : conduit gonopodial.
Les caractères sexuels secondaires
A) Histologie des aires sétigères sternales
Les mâles de Withiinae se caractérisent par des aires sétigères sternales de
forme plus ou moins triangulaire (fig. 12). La fonction de ces structures était
supposée sensorielle par Chamberlin (1931) et Beier (1963). Weygoldt (1969),
sans rejeter cette hypothèse, en avance une autre : les aires sétigères seraient
analogues aux sacs coxaux des mâles de Cheliferinae et auraient un rôle glan¬
dulaire. « L’étude du comportement ne permet, dit-il, aucune déduction mais
— 1047 —
10 a : spermathèques de Withius piger $ ; 10 b : spermathèques de Withius hispanus $ ; 11 : sper-
matophore de Withius subruber (d’après P. Wf.ygoldt, 1969).
on peut cependant avancer l’hypothèse qu’il s’agit d’organes sensoriels à l’aide
desquels les mâles testeraient la nature du substrat, comme les Scorpions avec
leurs peignes (Carthy, 1966) et établiraient s’il est adéquat pour la transmission
du sperme. » Les coupes histologiques de Withius hispanus ^ montrent la struc¬
ture caractéristique des soies « glandulaires » (fig. 13 b). Il s’agit de petites soies
trapues, percées d’un canal rempli de gouttelettes de sécrétion érythrophiles,
colorées en rose par la méthode de la triple coloration de Prenant modifiée
par Gabe (1954). La cellule « glandulaire » (fig. 13 c) est petite et son noyau ne se
différencie pas des noyaux des cellules du tissu interstitiel voisin (fig. 13 a).
Le cytoplasme est coloré en rose. Des leucocytes granuleux sont toujours situés
au niveau du tissu interstitiel compris entre l’intestin ou le testicule et l’épi¬
derme. Nous n’avons pas observé de cellules nerveuses en relation avec ces soies.
Les sternites 1 à 9 des mâles portent, chez les deux espèces étudiées, des lyri-
fissures dont l’existence a été décrite chez l’ensemble des Arachnides. Ces
organes sensoriels sont plus ou moins abondants suivant les régions du corps
1049 —
Fig. 13. — Coupe parasagittale de Withius hispanus au niveau
des soies « glandulaires ».
tissu interstitiel et testicule ; b : soies ; c : leucocytes granuleux.
- 1050
et suivant les groupes de Pseudoscorpions étudiés. Il y en a relativement peu
chez les Withiinae : les lyrifissures sont éparses. C’est sur les sternites 10 et 11,
pourvus en outre de longues soies tactiles, qu’elles sont le plus abondantes.
Les fonctions des fentes lyriformes et des aires sétigères semblent donc indé¬
pendantes.
B) Les suies « glandulaires » des femelles de W ithiinae (fig. 12 b)
Les femelles de Withius piger, par exemple, portent trois à quatre soies sur
les sternites 5 et 6, quatre sur le sternite 7, une à trois sur le sternite 8, deux à
trois sur le sternite 9.
C) Importance des caractères sexuels secondaires dans la systématique des Che-
liferidae
Les mâles de Cheliferinae se caractérisent par l’existence de sacs coxaux et
d’organes cylindriques à fonction glandulaire, les mâles de Withiinae, par
l’existence d’aires sétigères triangulaires sternales. Nous avons montré, dans
une précédente note, que la forme des sacs coxaux pouvait être un caractère
spécifique ou supra-spécifique 1. La forme, le nombre des aires sétigères sem¬
blent avoir la même importance taxonomique :
1 Vithius hispanus (fig. 12 c) : soies « glandulaires » sur les sternites 6. 7. 8. 9.
W. neglectus (fig. 12 d) : soies « glandulaires » sur les sternites 5. 6. 7. 8. 9.
W . piger (fig. 12 a) : soies « glandulaires » sur les sternites 4... 10.
W. rebierei : soies « glandulaires » sur les sternites 4.... 10.
Conclusions
A) La morphologie génitale et la systématique des espèces du genre Withius
Seuls les rapports morphométriques des différents articles de la patte-mâchoire
ou de la patte ambulatoire 4 sont utilisés pour différencier les espèces de ce
genre ; les limites de variabilité de ces rapports ne sont pas connues ou ne le
sont qu’accidentellement et empiriquement. Chambre et armature génitales,
spermathèques et plaque criblée médiane, aires sétigères glandulaires des mâles
présentent des différences d’ordre spécifique qui complètent les données de
M. Vachon (1970) relatives à la trichobothriotaxie des espèces du genre Withius.
1. W. faunus (E. S., 1879) n’est pas synonyme de W. hispanus (L. K., 1873).
Les deux espèces diffèrent par le rapport Longueur/largeur du fémur (2,8 chez
W. faunus, 2,5 chez W. hispanus) , par le rapport Longueur/largeur du tibia (2,5 chez
W. faunus, 2,3 chez W. hispanus), par la structure de leur chambre génitale : arcs
chitineux avec des spiculés chez W. hispanus, sans spiculés chez W. faunus, arcs chi-
tineux plus concaves chez W. faunus que chez W. hispanus. Les diverticules dorsaux
médians sont nettement plus longs que les diverticules dorsaux latéraux chez W. fau¬
nus alors qu’ils sont sensiblement égaux chez W. hispanus (fig. 4-6).
2. L’espèce Withius subruber (E. S., 1879) est synonyme de W. piger (E. S., 1878).
Le montage en préparations des types des espèces de Simon conservés dans la col¬
lection du Muséum d’ Histoire naturelle a permis de vérifier la similitude des struc-
1. Bull. Mus, llist. nat., Paris, 2e sér., 42, n° 4, 1070 (11171), pp. 685-707,
1051
tures génitales et apporte un argument supplémentaire en faveur de la synonymie.
L’étude de W. oculatus reste à faire.
3. La morphologie génitale, critère d’ordre spécifique ou supraspécilique ?
Certaines espèces ont des appareils génitaux semblables. Chez W. piger et W. rebierei
la chambre génitale et l’armature génitale des mâles sont identiques, la répartition
des aires sétigères est la même, les femelles ont des spermathèques semblables. En ce
cas, ce sont les différences existant entre les rapports morphométriques d’une part, et
certains caractères chétotaxiques (nombre des soies au-dessus des stigmates) d’autre
part qui permettent seuls de conclure à l’existence de deux espèces.
B) Nature excrétrice (?) des aires sétigères sternales
A chaque aire sétigère sternale correspond un tissu que nous avons appelé
interstitiel, car il équivaut en tous points au tissu interstitiel des Aranéides
décrit par Millot (1926). Ce tissu est situé entre le testicule ou l’intestin et
l’épiderme auquel il est accolé ; il baigne dans des lacunes sanguines. Différents
types de cellules ont été observés :
— un type à cytoplasme « spongieux » formant un réseau de mailles circonscrivant
des vacuoles. Le contenu vacuolaire sera étudié ultérieurement.
— un type à cytoplasme bordant la membrane ; le reste de la cellule, à part le noyau
souvent multilobé, est une énorme vacuole.
— des leucocytes à granulations éosinophiles pouvant confluer en flaques plus ou
moins grosses aux abords des poils. Des gouttelettes ont été observées dans les poils,
qui amaient donc une fonction excrétrice.
Les techniques d’imprégnation argentique de Llolmes (adaptées aux Pseudoscorpions)
et de coloration vitale par le bleu de méthylène n’ont pas permis de mettre en évidence
l’innervation possible des aires sétigères.
C) La chambre génitale, moule du spermatophore
La comparaison de la chambre génitale de W. piger (syn. W. subruber) et du
spermatophore (fig. 11) décrit par P. Weygoldt (1969), ainsi que l’observa¬
tion de coupes histologiques de W. hispanus (fig. 5) montrent que la chambre
génitale sert de moule au spermatophore. Ce moule est de forme constante chez
les mâles adultes des Withiinae. Il n’en est pas ainsi chez l’ensemble des Cheli-
feridae. M. Vachon (1938) signale la formation chez Chelifer cancroides d’un
moule éphémère résultant d’une modification de la topographie des cavités
génitales au moment de la construction du spermatophore.
La terminologie de P. Weygoldt (1969) diffère de celle de M. Vachon (1938) ;
les « canaux éjaculateurs pairs » de P. Weygoldt correspondent aux « diverti¬
cules latéraux postérieurs » de M. Vachon ; la « structure tubuliforme impaire
flanquée de deux formations latérales paires » est, à notre avis, ce que M. Vachon
appelle « canal éjaculateur » flanqué des diverticules ventraux postérieurs.
D) Variations de la morphologie de la chambre et de V armature génitales chez
les Withiinae
L’armature génitale présente un maximum de différenciation chez W. piger :
elle est constituée par une cage souple et solide formée de deux lames contour¬
nées dont l’une possède deux cornes orientées vers l’avant du corps ; les baguettes
latérales ont deux renflements successifs ; elles soutiennent les diverticules dor-
1052
saux et latéraux et sont soudées à l’apodème génital dorsal dont les branches
latéro-dorsales sont particulièrement développées. Chez les autres espèces :
W. hispanus, W. neglectus, W. faunus, l’armature très simplifiée se résout à
deux arcs chitineux, dont la face concave est orientée vers l’avant et qu’il est
difficile de rapporter à l’ensemble apodème génital latéral (agi), apodème géni¬
tal dorsal ( agd ). La simplification de l’armature est peut-être la conséquence des
variations de volume du canal éjaculateur : d’abord long et mince chez W. fau¬
nus, il s’élargit chez W. hispanus et agrandit la chambre génitale chez W. neglec¬
tus.
Chez les trois espèces précitées, les baguettes latérales sont indépendantes
des apodèmes génitaux latéraux.
Les proportions relatives des diverticules latéraux postérieurs et ventraux
postérieurs varient aussi suivant les espèces : ces diverticules sont égaux chez
W. piger et W. hispanus ; chez W. faunus et W. neglectus les diverticules ven¬
traux postérieurs sont nettement plus longs que les diverticules latéraux pos¬
térieurs.
Les diverticules dorsaux n’ont pas, non plus, le même développement sui¬
vant les espèces ; mais pour étudier ces variations d’autres observations doivent
être faites à partir d’un matériel plus abondant, le passage à la potasse d’exem¬
plaires conservés dans l’alcool depuis une centaine d’années donnant des résul¬
tats discutables et aléatoires.
E) Comparaison des données morphologiques et des données biologiques dans
le genre Withius
Les danses nuptiales des Pseudoscorpions Cheliferinae ont été décrites par
trois auteurs : M. Vachon (1938 : Chelifer cancroides), P. Weygoldt (1965 :
Dactylo chelifer latreillei ), L. Boissin (1969 : Hysterochelifer meridianus). Le mâle
cherche à introduire le spermatophore dans les voies génitales femelles en sai¬
sissant les fémurs des pattes-mâchoires de la femelle dans ses pinces, puis en
glissant son prosoma sous celui de la femelle afin d’amener cette dernière au-
dessus du spermatophore.
Les danses nuptiales d’autres espèces de famille ou sous-famille différentes
ont été décrites par P. Weygoldt (1965-1969 : Chernes cimicoides et Withius
subruber). A partir des différences observées, il propose des hypothèses sur
l’évolution du groupe. Chez Chernes cimicoides, les pinces du mâle saisissent
les pinces de la femelle, le mâle amène ainsi la femelle au-dessus du sperma¬
tophore mais il ne glisse pas son prosoma sous celui de la femelle. Chez Withius
subruber, la femelle est amenée sur le spermatophore par le mâle qui lui a préa¬
lablement enserré le prosoma à l’aide de ses pinces. P. Weygoldt pose alors
le problème de savoir si Withiinae et Cheliferinae appartiennent bien à la même
famille ; d’après lui, elles constitueraient plutôt deux familles différentes : la
danse nuptiale des Withiinae ne pouvant dériver de celle des Cheliferinae et
inversement. Cependant, P. Weygoldt pense à une autre éventualité : les deux
groupes pourraient provenir d’un ancêtre commun Chernetidiforme ; les diffé¬
rentes danses nuptiales seraient d’abord apparues chez les Cheliferidae ; la
réunion des Withiinae et des Cheliferinae dans la famille des Cheliferidae serait
donc alors parfaitement convenable. Nous pensons qu’il en est des danses nup¬
tiales comme des caractères sexuels secondaires : ils sont, suivant les détails
considérés, d’importance générique ou spécifique. Si les mâles des Withiinae
— 1053 —
et des Cheliferinae diffèrent par leurs caractères sexuels secondaires, l’étude
morphologique des nymphes et des adultes montre qu’ils se rapprochent par
la présence d’un appareil venimeux et par l’absence de dents accessoires aux
deux doigts des pinces.
D’autre part, il y a plus de différences entre l’armature de Withius piger et
celles de W. hispanus, W. faunus, W. neglectus qu’entre l’armature de W. piger
et celles de représentants de la sous-famille des Cheliferinae.
Les différences dans la morphologie de la chambre et de l’armature génitales
du genre Withius montrent que l’on passe aisément du plan général d’organi¬
sation donné par M. Vachon (1938, thèse, p. 23) à un plan plus particulier.
Le schéma de l’organe mâle du type Cheliferide donné par M. Vachon ( ibid .,
p. 24) est valable pour les deux sous-familles Withiinae et Cheliferinae, il est
très différent du type Chernetide (Vachon, ibid., p. 48).
La deuxième hypothèse de P. Weygoldt, déjà exprimée dans l’arbre phy¬
logénétique donné par J. C. Chamberlin (1931) rend donc mieux compte, à
notre avis, des affinités entre les deux sous-familles Withiinae et Cheliferinae
et confirme leur appartenance à la famille des Cheliferidae.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum d’ Histoire naturelle, Paris
BIBLIOGRAPHIE
Beif.r, M., 1930. — Ann. naturhistor. Mus. Wien, 44, p. 209.
— 1932. — Zool. Jahrb., Syst., 62, p. 610.
— 1932. — Das Tierreich. Pseudoscorpionidea II, pp. 194-200.
Boissin, L., 1970. — Thèse Fac. Sci. Montpellier, n° CNRS AO 4242.
Chamberlin, J.C., 1931. — - The Arachnid Order Chelonethida. Biol. Sci., 7, 1,
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Heurtault, J., 1970 (1971). — Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 42, 4, pp. 685-707.
Simon, E., 1878. — Ann. Soc. entom. Fr., sér. 5, 8, p. 148.
— 1879. — Les Arachnides de France, 7, pp. 29-30.
Vachon, M., 1938. — Ann. Sci. nat., Zool., 11e sér., pp. 1-207.
— 1970. — Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 42, 1, p. 185.
Weygoldt, P., 1969. — Z. Tierpsychol., 26, pp. 230-235.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1054-1062.
ÉTUDE DES MYGALES
II. Premiers résultats sur la biologie
et le métabolisme respiratoire
de différentes espèces tropicales en captivité *
Par L. DRESCO-DEROUET
Les Mygalomorphes constituent un groupe à part parmi les Araignées. Ils
ont pour caractéristiques principales d’avoir les crochets des chélicères dirigés
suivant l’axe du corps et de posséder quatre poumons. Ces Araignées sont diffi¬
ciles à déterminer, les caractères fournis par les organes génitaux ne permet¬
tant guère de distinguer les espèces : les femelles n’ont pas d’épigyne diffé¬
rencié et les mâles ont un bulbe génital peu compliqué et de type uniforme.
Les travaux publiés sur la biologie des Mygales exotiques sont relativement
peu importants, ils ne mentionnent guère que des faits isolés observés sur des
individus maintenus plus ou moins longtemps en captivité (Bonnet, 1930,
1940, et Bibliographia, 1958).
Buchli (1961, 1962, 1965, 1968) a publié avec précision des observations
faites dans la nature et en captivité sur des Mygales maçonnes, d’espèces médi¬
terranéennes (France et Espagne).
En juin 1964, ayant reçu au laboratoire deux Mygales provenant d’un régime
de bananes, nous avons commencé l’étude de cet intéressant sous-ordre d’ Arai¬
gnées.
Matériel
Nous avons disposé de 38 animaux vivants d’origines diverses : Guadeloupe (1),
Amérique du Sud (5), Afrique centrale (23), Asie, Cambodge (9) L Treize de ces
Mygales actuellement adultes sont encore vivantes au 30 avril 1970. L’une
d’elles, Avicularia avicutaria (L.), originaire de la région de Cayenne (Guyane
française), reçue avec son cocon en novembre 1967, a permis d’obtenir le déve¬
loppement complet de cette espèce au laboratoire (Dresco-Derouet, 1970).
La deuxième génération est en élevage.
En attendant la détermination complète de ce matériel, dont l’étude sys¬
tématique est confiée à E. Dresco (travaux en cours), les Mygales non encore
déterminées sont désignées par leur lieu d’origine.
* Première note in : C. R. Acad. Sri., Paris, 1970, 270. pp. 2299-2301.
1. Nous remercions vivement MM. Pujol et Boulard, de TIRAT, Boukoko, République Centra¬
fricaine, M. Adam, de TORSTOM, Brazzaville, Congo, et M. Boutin, Faculté des Sciences, Pnom-
Penh, Cambodge, qui nous ont fait parvenir des Mygales.
Habitat et comportement au laboratoire
Chaque animal est isolé dans un terrarium de 35 X 18 X 22 cm, dont les
parois verticales sont en verre. Une moitié contient une épaisseur de terreau
avec des fragments d’écorces et des branchages, tandis que dans l’autre moitié,
le fond est seulement recouvert d’une couche de sable sur laquelle repose un bac
plein d’eau et un récipient empli de mousses saturées. L’humidité est ainsi
maintenue élevée (environ 90 % d’humidité relative). Les terrariums sont enfer¬
més dans une armoire dont la température peut varier de 16 à 25°C.
Nos Mygales sont nourries avec des criquets ou des grillons élevés au labo¬
ratoire ; les plus gros individus reçoivent parfois des petites souris ou des gre¬
nouilles, de préférence anesthésiées, ceci pour éviter que, étant donné l'exi¬
guïté de la cage, ces proies, en sautant, ne retombent sur la Mygale dressée et
lui cassent une patte, ce qui est arrivé une fois. Quelques individus acceptent
des morceaux de beefsteack ou de foie très saignants, à condition qu’ils soient
agités devant eux jusqu’à ce qu’ils y aient enfoncé leurs chélicères. Tous les
aliments sont broyés et le suc en est extrait ; le résidu de cette nutrition est
transporté hors de l’endroit où se tient l’Araignée et, pour l’espèce de Guadeloupe,
toujours dans le bac d’eau.
Les animaux organisent leur habitat de manière différente selon l’espèce à
laquelle ils appartiennent. Les Araignées originaires de Boukoko (centre Afrique)
creusent un terrier dont la profondeur est probablement limitée par l’épais¬
seur de terreau mis à leur disposition. L’entrée est obstruée par un fin réseau
de soie bleutée qui recouvre également plus ou moins les parois. L’espèce de
Guadeloupe ne creuse aucun terrier, elle profite des anfractuosités dont elle
dispose et ne tisse pas de toile. Deux individus, l’un d’Afrique (localité incon¬
nue), l’autre de Cayenne (Guyane), tissent une sorte de hamac qui est parti¬
culièrement solide et de texture serrée ; au moment de la mue, ils l’accrochent
entre les branchages ou contre la paroi verticale du terrarium, paroi sur laquelle
ils se déplacent facilement. Deux individus du Brésil grimpent au sommet des
branches et se logent dans les anfractuosités formées ; ils ne tissent que des
fils lâchement entrelacés. Les animaux de Skouni (Cambodge) se fabriquent
une niche en soie dans un terrier qu’ils ont au préalable creusé, ou bien sous
une écorce, ou entre le bac à eau et la paroi.
Quelle que soit l’espèce considérée, il existe dans le comportement des diffé¬
rences individuelles parfois assez grandes. De plus, l’animal, dérangé, peut
modifier totalement son comportement.
Les Mygales étudiées se tiennent en général tout le jour dans leur repaire et
sortent la nuit pour chasser et aussi pour remanier leur habitat. Parfois, dans
la journée, on les trouve immobiles à l’extérieur, sur le sol ou sur les branches,
suivant l’espèce. Les individus de Boukoko se tiennent souvent sur la mousse
humide ou même dans leur bac d’eau ; cette espèce, très sensible à la sécheresse
(en août 1969, trois individus sont morts par suite d’une dessication partielle
de leur terrarium), accepte très volontiers la douche et se réfugie souvent dans
l’eau où elle peut rester entièrement immergée plus d’un quart d’heure. Nos
Mygales provenant d’Amérique ne sont pas agressives ; certaines ont un réflexe
de défense qui consiste à se gratter le dessus de l’abdomen, à l’avant des filières,
avec la dernière paire de pattes, ce qui projette des poils urticants. Les espèces
— 1056 —
de Boukoko et de Skouni sont au contraire très agressives : elles se dressent sur
les pattes postérieures, céphalothorax à la verticale, chélicères prêtes à frapper.
Les animaux de Boukoko dressés en position d’attaque stridulent ; cette stri¬
dulation est parfaitement audible. L’appareil stridulatoire, que nous avons pu
observer sur des sujets morts, est composé de deux parties : la hanche de la
patte-mâchoire porte des épines fortes et la partie correspondante sur la patte 1
porte des tiges vibrantes ; c’est le frottement des deux hanches qui produit la
stridulation.
Mues
Les Mygales muent régulièrement en captivité. Elles cessent de s’alimenter
huit ou quinze jours avant la mue, qui s’effectue l’animal couché sur le dos.
Cette position est prise 24 ou 48 heures avant l’exuviation qui, parfois, ne par¬
vient pas à son terme. L’animal meurt au cours de l’extraction de son ancienne
peau ou pendant la courte période de durcissement du nouvel épiderme. La
durée de l’intermue à un stade donné varie avec les espèces et avec les condi¬
tions extérieures : température, humidité, abondance de la nourriture ; elle
s’allonge progressivement au cours de la croissance.
Dans le tableau I nous donnons la liste des mues ainsi que le poids moyen
durant la période d’intermue pour quatre individus d’origine différente :
(A) Afrique, localité inconnue ; (B) Boukoko, centre Afrique ; (C) Guadeloupe ;
(D) Équateur.
A la mue, les Mygales régénèrent parfaitement une patte complète, tout au
moins tant que leur croissance n’est pas achevée. Les femelles, arrivées à l’état
adulte, effectuent encore au moins deux ou trois mues espacées de 11 à 13 mois.
Un individu de Boukoko, reconnu mâle à la mue du 18-IX-1967, fait une nou¬
velle mue le 30-vn-1968, mais sans régénérer le palpe perdu le l-m-1968 lors
d’une bataille avec une femelle. Ce mâle et une femelle placés dans la même cage
le 9-xi-1967 demeurent éloignés jusqu’au 2-H-1968 ; à cette date, les deux
animaux sont face à face, pattes se touchant, la femelle dans son terrier, le mâle
à l’entrée ; cette position se renouvelle les 13 et 28 février. Les 27 et 28 février,
ils sont tous les deux dans le terrier, le mâle au-dessus de la femelle ; le len¬
demain matin, ils sont hors du terrier, la femelle a perdu deux pattes et une
patte-mâchoire, elle meurt quelques heures après ; le mâle a perdu un palpe.
Il n’est pas possible d’affirmer la réalisation de l’accouplement. Une femelle
de l’espèce de Boukoko qui avait mué le 30-vii-1968 pond un cocon le 26-m-
1969 sans fécondation préalable. Elle le transporte dans les chélicères lorsqu’elle
est dérangée. Le 8-iv-1969 elle a mangé son cocon dont il ne subsiste qu’un débris
de soie.
Métabolisme respiratoire
Technique
L’intensité respiratoire (I.R.) a été mesurée selon deux techniques différentes.
La méthode eudiométique donne la valeur moyenne d’I.R. pour une période
donnée, ainsi que le quotient respiratoire (Q.R.). L’animal est enfermé dans un
1057
Tableau I
1. Le 08. vu. 1965 : ponte d’un cocon qui disparaît en août (période des vacances).
2. Le 09. v. 1967 : ponte d’un cocon qui avorte en novembre.
3. A cette mue, régénération d’une patte.
L : longueur ; 1 : largeur.
67
— 1058 —
récipient hermétiquement clos dont le volume est choisi en fonction de la taille
de l’animal et de la durée de l’expérience ; un échantillon d’air prélevé au début
et à la fin de l’expérience est analysé à l’eudiomètre de Fry (1949).
La méthode manométrique permet de suivre l’évolution de la consomma¬
tion d’oxygène pendant un temps déterminé. L’animal est placé dans l’une
des deux chambres d’un respiromètre différentiel métallique de type à pression
constante, la diminution de volume est notée toutes les minutes ou toutes les
5 ou 10 minutes pendant une ou plusieurs heures. Toutes les mesures ont été
faites à une température comprise entre 20° et 23°. L’I.R. est exprimée en mm3
de gaz (dans les conditions standard de température et de pression) par heure
et par gramme de poids frais.
Résultats
Le tableau II renferme la moyenne des résultats obtenus chez les adultes.
Tableau II. Intensité respiratoire (I.R.) de différentes espèces de Mygales.
Le taux de la consommation d’oxygène varie avec le poids de l’animal ; les
Mygales de petite taille respirent plus que les grosses. Cette relation existe entre
les six espèces étudiées (coefficient de corrélation 0,88) et à l’intérieur d’une
espèce (coefficient de corrélation 0,77 pour l’espèce de Roukoko). Les droites de
régression, calculées d’après les logarithmes de T I.R. et des poids sont repré¬
sentées figure 1.
L’I.R. varie au cours des 24 heures, elle est plus élevée en fin de journée et
dans le courant de la nuit (fig. 2). La figure 3 montre que la respiration se fait
à certaines périodes par séries de pulsations de fréquence et d’amplitude très
variables ; les valeurs les plus élevées de ces pulsations peuvent atteindre, chez
certaines espèces, plus ou moins 60 % de la valeur moyenne de la consomma¬
tion d’oxygène pendant la période considérée. Entre ces pics d’I.R. se situent
des pulsations d’amplitude et de fréquence beaucoup plus faibles.
0
5
10 15 20 30 40 logPg
Fig. 1. — La formule de régression pour l’ensemble des espèces ( traits pleins) est : log 02 = 2,56427
— 0,81 log P (forme exponentielle : 02 = 366 P-0,81). La formule de régression pour l’espèce de
Boukoko ( traits interrompus ) : log 02 = 3,04021 — 1,06 log P (soit : 02 = 1097 P-1,06).
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 1 2 5 éheures
Fig. 2. — Chaque plateau représente la moyenne de la consommation d’02
pendant l’heure, pour un individu de l’espèce de Boukoko.
1060
Fig. 3. — Consommation d’02 mesurée de minute en minute. Pendant 40 mn à partir de 6 h 30
et pendant 25 mn à partir de 23 h, pour un individu de l’espèce de Boukoko.
Discussion
L’I.R. moyenne des espèces de Mygales étudiées (35 mm3 gh) est faible com¬
parée à celle de diverses espèces d’ Araignées : Pisaura mirabilis Cl., 278 mm3 gh ;
Amaurobius ferox (Wlck.), 156 ; Teutana grossa C.K., 235 ; Araneus diadematus
Cl., 332 (mesures personnelles et Anderson, 1970).
Il ne semble pas que la différence de poids suffise à justifier ces différences
d’I.R. ; tout au moins la même droite de régression ne convient pas à l’en¬
semble des Araignées. Le coefficient de régression interspécifique est plus
élevé que le coefficient intraspécifique (espèce de Roukoko), ce qui peut s’expli¬
quer par le fait que, dans le cas des individus de la même espèce qui sont à
des stades différents de leur croissance, des facteurs d’ordre physiologique inter¬
viennent dans les variations d’I.R.
Les variations plus ou moins rythmiques de la consommation d’oxygène
que l’on observe chez les Mygales existent également chez différents Insectes
(Punt, 1950 ; Buck et Keister, 1955) et peuvent être dues en partie à un pro¬
cessus analogue de blocage des stigmates pulmonaires, blocage qui paraît indis¬
pensable lors de l’immersion prolongée de l’animal. Ces « burst » respiratoires
ont été trouvés également chez Araneus diadematus et A. marmoreus (Robin-
— 1061 —
son, 1969). Le phénomène diffère cependant, par certains côtés, du « burst »
respiratoire-type des Insectes qui présente une grande régularité ; il se rapproche
de ce que Punt (1956) 1 a enregistré chez les Ephestia, pupe et chenille : irrégu¬
larité, absence de rythme. 11 est possible, en attendant d’approfondir le méca¬
nisme respiratoire des Mygales, de faire les mêmes hypothèses que Punt : pos¬
sibilité d’échanges cuticulaires et production de gaz non absorbés par la potasse.
Laboratoire de Zoologie ,
Faculté des Sciences de Paris .
Résumé
Cinq espèces différentes de Mygales exotiques ont été conservées au laboratoire ;
le comportement en captivité et l’échelonnement des mues ont été observés.
Des mesures d’intensité respiratoire ont permis de tracer une droite de régression
de la consommation d’oxygène par rapport au poids et de noter le caractère rythmique
de la respiration.
Summary
Five species of Mygales lived in the laboratory for several years in individual jars
35 X 18 X 22 cm. Numerous molts were noted.
OgConsumption was measured at 22-23° C, 80 % relative humidity. A positive corré¬
lation was detected between the amount of oxvgen consumed per hour and weight.
BIBLIOGRAPHIE
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Hétéropodes de la Guinée et sur deux Mygales de la Guyane, gardées en cap¬
tivité en France. Ann. Soc. ent. Fr., 99, pp. 49-64, 2 fig.
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Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 75, pp. 260-271.
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Buchli, H., 1961. — Observations préliminaires sur le rythme d’activité et la bio¬
logie de Nemesia caementaria Latr. Vie et Milieu, 12, 2, pp. 297-304.
— 1962. — Note préliminaire sur l’accouplement des Araignées mygalomorphes
Nemesia caementaria , Nemesia dubia et Pachylomerus piceus (Ctenizidae). Ibid.,
13, 1, pp. 167-178.
— 1965. — Notes préliminaires concernant le comportement de chasse et le
rythme d’activité de la Mygale maçonne, Nemesia caementaria La treille (1798).
Rev. Écol. Biol, sol, 2, 3, pp. 403-438.
— 1968. — Le rythme d’activité chez la Mygale maçonne, Nemesia caementaria
(Ctenizidae). Ann. Epiphyties, 19, 1, pp. 195-196.
Buck, J., et M. Keister, 1955. — Cyclic C02 release in diapausing Agapema pupae.
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1. D’après une citation dont la référence n’a pu être retrouvée.
— 1062 —
Dresco-Derouet, L., 1970. — Cycle de développement d’ Avicularia avicularia (L.),
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Punt, A., 1950. — The respiration of Insects. Physiol. Comp. Oecol., 2, pp. 59-74.
Robinson, G. L., 1969. — Régulation of external respiration by the book-lung spi-
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Canadian J. Zool., 47, pp. 355-364.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1063-1090.
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
SUR LES GROUPEMENTS NATURELS
CHEZ LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES
VIII. Synthèse et bibliographie
Par Danièle GUINOT
Dans la présente note, la dernière de cette série 1, nous exposons de façon
synthétique et abrégée certains des résultats que nous avons obtenus à la suite
de nos récentes mises au point systématiques. Il ne s’agit nullement d’une
classification : c’est une récapitulation de nos recherches, sous forme de liste
des genres et espèces étudiés dans les familles des Xanthidae, Goneplacidae
et Geryonidae sensu Balss (1957). La compréhension des résultats déjà acquis
et publiés de façon préliminaire en sera, nous l’espérons, plus aisée. Nous avons
également tenu compte de notre article « Sur divers Xanthidae, notamment
sur Actaea de Haan et Paractaea gen. nov. » ( Cah . Pacifique, n° 13, 1969).
Dans une première partie, nous exposerons certaines conclusions qui consti¬
tuent autant de changements par rapport à la classification de Balss (1957).
Fera suite la liste des divers genres révisés, avec pour chaque genre l’indi¬
cation des diverses espèces qui, selon nous, le composent et avec la mention de
l’espèce-type. Nous avons principalement mentionné les espèces qui nous
paraissent « sûres », (à savoir celles qui, à notre avis, appartiennent au genre indiqué
avec une certitude suffisante), en ajoutant parfois les espèces «incertaines », qui
figurent alors avec un point d’interrogation. Souvent, la liste des espèces se veut
complète, mais dans certains cas (notamment lorsque nous n’avons pas disposé
d’un matériel suffisant), celle-ci n’a pu être exhaustive (par exemple pour
Actaea, Carcinoplax, etc.). Un astérisque indique que l’espèce n’a pas été exa¬
minée. Un nom de genre entre crochets signifie que c’est là l’appellation
employée communément mais que nous n’acceptons pas : dans l’attente de la
précision d’une autre attribution générique, nous continuons à faire figurer
l’espèce dans le genre en question, pour pouvoir la nommer commodément
tout en marquant que l’espèce doit être exclue de ce genre. Les appellations
familiales ou sous-familiales que nous utilisons sont celles employées couram¬
ment ; elles ne figurent ici qu’à titre indicatif et provisoire, comme un rappel
de la nomenclature existante, et ne correspondent pas au système taxono¬
mique découlant de nos résultats. Néanmoins, pour les Goneplacidae, nous pré¬
sentons une esquisse de classification, avec groupement des genres en unités
1. Voir Bull. Mus. Hist. nat., Paris , 2e sér., 38, n° 5, 1966, pp. 744-762, fig. 1-24 ; n° 6, 1966 (1967),
pp. 828-845, fig. 25-41 ; 39, n° 2, 1967, pp. 345-374, fig. 1-42 ; n° 3, 1967, pp. 540-563, fig. 1-36 ; n° 4,
1967 (1968), pp. 695-727, fig. 1-60 ; 40, n° 1, 1968, pp. 149-166, fig. 1-19, pl. 1 ; n» 2, 1968, pp. 320-
334, fig. 1-16, pl. 1, 2 ; 41, n» 1, 1969, pp. 241-265, fig. 1-32, pl. 1 ; n° 2, pp. 507-528, fig. 33-82, pl. 2 ;
n° 3, pp. 688-724, fig. 83-146, pl. 3-5.
— 1064 —
taxonomiques distinctes mais sans en préciser, pour l’instant, le niveau. A côté
de l’intitulé de chaque genre figurent généralement la ou les références à notre
article où ce genre a été principalement étudié. Bull. Mus. signifie : Bulletin
du Muséum national d* Histoire naturelle , et Cali. Pacif., l’article paru dans les
Cahiers du Pacifique cité plus haut.
BRÈVES REMARQUES SUR LES XANTHIDAE ORTMANN, 1893
Balss (1957, pp. 1645-1654) sépare les Xanthidae en Xanthinae, Menippinae,
Pilumninae et Trapeziinae. Dans cette étude préliminaire, nous souscrivons
grosso modo à ces distinctions, avec toutefois certaines restrictions et réserves,
notamment :
Le genre Carpilius Leach n’est pas un Xanthinae typique (par exemple, pli <$ mas¬
sif, pl2 long). Contrairement à ce que l’on a cru généralement, ce n’est point un genre
banal, et il est doté de caractères tout à fait particuliers. Avec les genres fossiles f Palaeo-
carpilius A. Milne Edwards et f Ocalina Rathbun, il constitue un groupement à part,
dont le statut devra être précisé en tenant compte de liens éventuels non seulement
avec les Xanthinae mais aussi avec les Menippinae. Nous avons provisoirement utilisé
l’appellation de Carpiliinae Ortmann.
Le genre Gardineria Rathbun et le genre Euryozius Miers, considérés comme des
Xanthinae, nous paraissent avoir plus d’affinités avec Carpilius qu’avec les Xanthi¬
nae typiques. Nous rangeons provisoirement ces deux genres dans nos Carpiliinae ou
à leur voisinage.
Le genre Pseudozius Dana, rattaché par Balss (1957, p. 1651) aux Menippinae,
n’est pas un Menippinae typique, et ses rapports avec ces derniers comme avec les
Carpiliinae doivent être encore étudiés.
D’autres genres sont ambigus, notamment Globopilumnus Balss, actuellement rangé
dans les Menippinae. Le genre Pilumnoides H. Milne Edwards et Lucas, attribué aux
Pilumninae (cf. Balss, p. 1653), n’est nullement un Pilumninae typique : il possède
des caractères qui lui sont propres et doit avoir une autre place dans la classification.
Un autre genre incertae sedis est le genre Daira de Haan, encore rangé parmi les
Xanthinae par Balss (1957, p. 1647) malgré l’existence de certains traits non conformes
à la définition des Xanthinae. Daira offre peut-être des liens, comme on l’a longtemps
pensé, avec certains Xanthinae, mais il est difficile d’avoir une certitude à cet égard,
un hiatus réel séparant Daira des formes typiquement xanthiennes comme Actaea
de Haan. Par ailleurs, le si curieux genre Dairoides Stebbing, qui est probablement
apparenté aux Parthenopidae (dans ce cas, il n’y a pas, semble-t-il, un véritable hia¬
tus entre Dairoides et certains Parthenopidae), est-il vraiment lié à Daira ? Si l’on
répond par l’affirmative, peut-on raisonnablement considérer Daira comme issu de
Dairoides (ou de formes analogues), lequel possède plus de traits primitifs, et, par con¬
séquent, de certains Parthenopidae ? La question, déjà débattue, des rapports entre
Xanthidae et Parthenopidae se pose à nouveau, et peut-être le cas de Daira — Dai¬
roides aidera-t-il à la résoudre.
Plusieurs genres classiquement regardés comme des Xanthinae typiques doivent
être séparés de ceux-ci. Il s’agit de trois genres présentant d’étroites affinités : Pla-
tyxanthus A. Milne Edwards, Pelaeus Eydoux et Souleyet (genre mal connu, presque
oublié, non cité par Balss dans sa classification) et Homalaspis A. Milne Edwards.
Les pléopodes sexuels sont analogues à ceux des Menippinae, de certains Atelecyclinae,
1065 —
etc. ; d’autres traits sont tout à fait particuliers. Pour l’instant, nous dénommerons
ces genres les Crabes platyxanthiens. Le genre Paraxanthus A. Milne Edwards et Lucas,
bien que souvent accolé à Platyxanthus dans les descriptions, est distinct de nos Crabes
platyxanthiens.
Deux genres, actuellement séparés dans la classification, doivent être rapprochés
et regroupés dans la même catégorie systématique supragénérique. Il s’agit de Lybia
H. Milne Edwards (considéré comme un Pilumninae par Balss, 1957, p. 1652) et de
Polydectas H. Milne Edwards (considéré comme un Xanthinae, ibid ., p. 1649).
Les genres Parapanope de Man et Halimede de Haan forment un petit groupe natu¬
rel, ce dont il faudra tenir compte si l’on envisage une classification des Xanthidae
plus découpée que celle conçue par Balss.
Les genres Domecia Eydoux et Souleyet, rattaché aux Menippinae par Balss (ibid.,
p. 1651), et Maldivia Borradaile 1, inclus dans les Xanthinae (ibid., p. 1649), offrent
des caractères communs (outre ceux liés à l’adaptation à la vie récifale) et ne doivent
pas être séparés dans la classification. Il conviendra de bien voir leur situation par rap¬
port aux Trapeziinae des auteurs. Le genre Coralliope Guinot doit aussi être soigneu¬
sement comparé aux Trapeziinae.
Un autre groupe naturel se dégage à l’intérieur des Xanthinae sensu Balss. Il réu¬
nit les genres Xanthodius Stimpson, Gaudichaudia Rathbun, Paraxanthias Odhner,
Lachnopodus Stimpson, Paraliomera Rathbun et Lioxanthodes Caïman, Heteractaea
Lockington, Paraxanthodes Guinot, Pseudornedaeus Guinot, Zozymodes Heller.
Quatre genres présentent entre eux d’incontestables affinités. Ce sont Xantho Leach,
Leptodius A. Milne Edwards, Cataleptodius Guinot et Macromedaeus Ward. Quelques
espèces à l’attribution générique non encore rectifiée appartiennent également à cet
ensemble homogène.
Si du genre Xanthias Rathbun, on décide de séparer le genre Neoxanthias Ward,
ce dernier devra comprendre, outre l’espèce-type N. impressus (Lamark), le Xantho
lacunosus Rathbun, lequel deviendrait Neoxanthias lacunosus (Rathbun).
Xanthias inornatus (Rathbun, 1898) (= Xanthias vestitus Rathbun, 1922), que
Garth (1946, p. 437) a proposé de rattacher au genre Actaea de Haan, ne serait pas
un Xanthidae mais bien plutôt un Goneplacidae, sans doute primitif.
Un groupe naturel, extrêmement intéressant, est composé par les genres Zalasius
Rathbun, Banareia A. Milne Edwards, Banareiopsis Ward, et Calvactaea Ward, auxquels
il faut ajouter [Actaea] palmeri Rathbun, espèce à caractères de Zalasius et de Bana¬
reia. Il semble que toutes les espèces rapportées à ces genres soient commensales, le
plus souvent d’Alcyonaires. Une étude en cours sur cette série de formes nous per¬
mettra de montrer comment a pu se faire l’acquisition de la brachygnathie et, plus
largement, celle de la morphologie xanthienne dans son ensemble.
Les genres Euxanthus Dana, Hypocolpus Rathbun, Guinotellus Serène, Carpoporus
Stimpson, Edwardsium Guinot constituent un important groupe naturel, auquel pour¬
rait se rattacher également le genre Glyptoxanthus A. Milne Edwards.
1. Le genre Maldivia a pour espèce-type M. symbiotica Borradaile, petite espèce coralliophile,
jamais récoltée, semble-t-il, depuis sa description en 1902. Si les autres espèces attribuées à Mal-
divia, à savoir M. triunguiculata (Borradaile), M. palmyrensis Rathbun et M. galapagensis Garth, se
révélaient différentes de symbiotica, il serait possible d’utiliser pour elles le nom de Jonesius San-
karankutty, 1962.
— 1066 —
Medaeus rouxi Balss, 1935, n’est pas un Xanthinae sensu Balss mais un Pilumni-
nae, proche de certains Parapilumnus Kossmann. Nous avons déjà proposé ce trans¬
fert parmi les Pilumninae en 1967 (Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 39, 2, p. 374). A cette
même époque, nous avons communiqué nos remarques à ce sujet (ainsi que sur le
genre Parapilumnus ) au Dr. M. Takeda (in litt., 14 août 1967) qui les a reprises dans
le post-scriptum de l’article : Takeda et Miyaké in : Occ. Pap. Zool. Lab. Fac. Agric.,
Kyushu, 1969, 2, 7, p. 156.
Le Pilumnus spinulifer Rathbun, transféré et conservé dans le genre Medaeus Dana
par divers auteurs, n’est ni un Pilumninae comme l’ont cru les premiers carcinolo-
gistes, ni un Medaeus comme on l’admet actuellement, mais appartient à un genre,
sans doute de Xanthinae, encore à préciser. Le Pilumnus pelagius Glassell, également
transféré dans Medaeus, appartient au même genre (? à la même espèce : hypothèse
à vérifier) que spinulifer.
Platypodia digitalis Rathbun doit être soustraite du genre Platypodia Bell et des
Xanthinae pour être rattachée au genre Actumnus Dana. Nous avons publié ce chan¬
gement dès 1967 (Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 39, 3, p. 561, note) et, à la même époque
(in litt., 14 août 1967 et 21 novembre 1967) nous avons fait part de nos observations
au Dr Takeda, qui a partagé notre avis : en effet, dans le même travail que celui
cité plus haut au sujet de Parapilumnus ? rouxi ( ibid ., 1969, p. 101), l’espèce de Rath¬
bun figure sous le nom d’ Actumnus digitalis. Nos propres remarques détaillées sur
cette espèce ont paru en 1969 (Cah. Pacifique, n° 13, p. 225).
Parmi les Xanthinae sensu Balss, un ensemble de Crabes constituent un groupe
naturel homogène et bien distinct. C’est ce que nous avons appelé, pour la commo¬
dité, les Crabes panopéens, la lignée panopéenne ou même, provisoirement, les Pano-
peinae, d’après le nom créé par Ortmann en 1893. Ce sont principalement les genres :
Panopeus H. Milne Edwards, Eurypanopeus A. Milne Edwards, Hexapanopeus Rath¬
bun, Lophopanopeus Rathbun, Lophoxanthus A. Milne Edwards, Metopocarcinus Stimp-
son, Neopanope A. Milne Edwards, Rhithropanopeus Rathbun, Eurytium Stimpson
(à tort rangé par Balss, ibid., p. 1652, dans les Pilumninae), et, enfin, certaines espèces
de l’ancien genre Micropanope Stimpson que nous avons démembré en plusieurs genres.
A noter que chez les Crabes panopéens la morphologie n’est pas toujours strictement
cyclométope, l’abdomen mâle pouvant ne pas recouvrir tout l’espace entre les coxae
des p5 et une partie du sternite demeurant alors visible. Nous avons, du reste, montré
qu’il existait de francs Catométopes, donc des Goneplacidae, absolument inséparables
de ces Xanthidae panopéens. Il s’agit d’une même lignée de Crabes, les uns à l’état
cyclométope (xanthien), les autres à l’état catométope, avec tous les intermédiaires
entre orifice mâle coxal et orifice mâle sternal. Signalons à titre d’exemple : le genre
Neopanope où la disposition est complètement cyclométope (pas de portion du sternum
visible entre les p5) ; le genre Panopeus, où une petite portion du sternum est laissée
à découvert ; le genre Rhithropanopeus, avec une assez importante partie latérale du
sternite 8 découverte — ces trois genres classiquement attribués aux Xanthidae — ;
le genre Cyrtoplax Rathbun, avec une déjà large portion du sternite 8 apparaissant
entre l’abdomen et la coxa de p5 ; et le genre Prionoplax H. Milne Edwards, le plus
avancé quant à ce caractère, c’est-à-dire avec le sternite 8 très développé en largeur,
presque autant que le sternite 7, et avec la sortie du pénis déportée en position tout
à fait sternale — ces deux derniers genres étant traditionnellement rangés dans les
Goneplacidae. C’est ainsi que nous avons été amenée à considérer les Goneplacidae
(ou du moins, certains d’entre eux) comme un état, un niveau d’évolution.
Il importe de faire remarquer ici que plusieurs genres ou espèces traditionnellement
considérés comme cyclométopes quant aux rapports sternum — abdomen, ne le sont
pas. Nous citerons notamment le genre Liagore de Haan ; le genre Monodaeus Guinot,
établi pour recevoir des Crabes considérés comme des Xanthinae typiques (chez M. rouxi
— 1067
la tendance catométopienne est nette) ; [Paraxanthias] sulcatus (Faxon, 1893), qui
devra certainement être transféré parmi les Goneplacidae ; le curieux genre Tetraxan-
thus Rathbun, rangé par Balss (ibid., p. 1650) dans les Xanthinae et qui offre une
ébauche de disposition catométope ; le genre Eucratodes A. Milne Edwards, un Xan¬
thinae selon Balss [ibid., p. 1648) et pourtant, en fait, un franc catométope.
LISTE DES GENRES ET ESPÈCES
DE XANTHIDAE SENSU BALSS ÉTUDIÉS,
AVEC L’INDICATION BIBLIOGRAPHIQUE
Genre Platyxanthus A. Milne Edwards, 1863 Bull. Mus., 39, 4, 1967
P. orbignyi (H. Milne Edwards et Lucas, (1968), p. 695
1843). Espèce-type.
P. crenulatus A. Milne Edwards, 1879
P. pcitagonicus A. Milne Edwards, 1879
?* P. balboai Garth, 1940. Peut-être à soustraire de Platyxanthus ; serait
peut-être un Pelaeus (cf. infra).
Genre Pelaeus Eydoux et Souleyet, 1842 Bull. Mus., 39, 4, 1967
P. armatus Eydoux et Souleyet, 1842. (1968), p. 697
Espèce-type.
[. Platyxanthus ] cokeri Rathbun, 1930. Serait, soit un synonyme de Pelaeus
armatus, soit un Pelaeus distinct, à nommer dans ce cas Pelaeus cokeri
(Rathbun).
Genre Homalaspis A. Milne Edwards, 1863
H. plana (H. Milne Edwards, 1834). Espèce-
type.
Genre Paraxanthus A. Milne Edwards et Lucas,
1843
P. barbiger (Poeppig, 1836). Espèce-type.
Genre Cycloxanthops Rathbun, 1897
C. sexdecimdentatus (H. Milne Edwards et
Lucas, 1843). Espèce-type.
C. vittatus (Stimpson, 1860)
C. novemdentatus (Lockington, 1877)
* C. bocki Garth, 1957
C. truncatus (de Haan, 1837). Auparavant, Xantho truncatus.
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 699
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 699
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 699
Genre Neoxanthops Guinot, 1968
N. lineatus (A. Milne Edwards, 1867).
Espèce-type.
N. aff. lineatus, Guinot, 1968
N. quadrilobatus (Sakai, 1939)
? N. rotundus Guinot, 1968
Genre Xantho Leach, 1814
X. incisus incisus Leach, 1814. Espèce-type.
[= X. floridus (Montagu)].
À', incisus granulicarpus Forest, 1953
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 700
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 703
— 1068 —
X. poressa (Olivi, 1792) [= X. rivulosus (Risso)]
X. sexdentatus (Miers, 1881)
X. pilipes A. Milne Edwards, 1867. Espèce un peu à part.
Genre Leptodius A. Milne Edwards, 1863 Bull. Mus., 39, 4, 1967
L. exaratus (H. Milne Edwards, 1834). (1968), p. 704
Espèce-type.
L. sanguineus (H. Milne Edwards, 1834)
L. leptodon Forest et Guinot, 1961
L. nigromaculatus Serène, 1962
L. waialuanus Rathbun, 1906
L. gracilis (Dana, 1852)
L. nudipes (Dana, 1852) [= Xantho danae Odhner, 1925]. Espèce un peu
à part ?
Genre Cataleptodius Guinot, 1968 Bull. Mus., 39, 4, 1967
C. floridanus (Gibbes, 1850). Espèce-type. (1968), p. 704
C. aff. floridanus, Guinot, 1968. (Afrique occidentale)
C. occidentalis (Stimpson, 1871)
C. taboganus (Rathbun, 1912)
* C. snodgrassi (Rathbun, 1902)
Genre Macromedaeus Ward, 1942
M. nudipes (A. Milne Edwards, 1867).
Espèce-type : M. punctatus Ward, 1942,
l’espèce-type de Macromedaeus, celle-ci
étant sans doute synonyme de M. nudipes.
M. crassimanus (A. Milne Edwards, 1867)
M. distinguendus (de Haan, 1835)
M. voeltzkowi (Lenz, 1905)
M. quinquedentatus (Krauss, 1843)
M. demani (Odhner, 1925)
Au voisinage de Macromedaeus, et présentant éga¬
lement des affinités avec Leptodius et peut-être
aussi avec Cycloxanthops, trois — quatre espèces
apparentées :
[ Xantho ] denticulatus White, 1848. Parfois aussi, rangé dans Xanthodius.
[Xanthodius] stimpsoni (A. Milne Edwards, 1879)
[Paraxanthias] insculptus (Stimpson, 1871)
? Cycloxanthops occidentalis (A. Milne Edwards, 1867). Espèce un peu à
part des trois autres. Position à revoir.
Genre Xanthodius Stimpson, 1859 Bull. Mus., 39, 4, 1967
X. sternberghi Stimpson, 1859. Espèce-type. (1968), p. 710
X. hebes Stimpson, 1860
X. cooksoni (Miers, 1877)
X. inaequalis inaequalis (Olivier, 1791)
X. inaequalis convexus (A. Milne Edwards, 1869)
X. americanus (Saussure, 1858)
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 708
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), pp. 700, 712
1069 —
Genre Zozymodes Heller, 1861 Bull. Mus., 39, 4, 1967
Z. xanthoides (Krauss, 1843). Espèce-type. (1968), p. 714
Z. cavipes (Dana, 1852). C’est le Xantho ou Leptodius cavipes des auteurs.
Z. pumilus (Jacquinot, 1852)
Genre Gaudichaudia Rathbun, 1930 Bull. Mus., 39, 4, 1967
G. gaudichaudi (H. Milne Edwards, 1834). (1968), p. 714
Espèce-type.
G. tridentatus (Lenz, 1902). Anciennement, Leptodius tridentatus.
Genre Paraxanthias Odhner, 1925 Bull. Mus., 39, 4, 1967
P. notatus (Dana, 1852). Espèce-type. (1968), p. 714
* P. parvus (Borradaile, 1900)
P. eriphioides (A. Milne Edwards, 1867)
P. taylori (Stimpson, 1861)
P. pachydactylus (A. Milne Edwards, 1867)
P. elegans (Stimpson, 1858)
Genre Lachnopodus Stimpson, 1858
L. rodgersi Stimpson, 1858. Espèce-type
L. tahitensis de Man, 1889
* L. gibsonhilli (Tweedie, 1950)
L. bidentatus (A. Milne Edwards, 1867)
L. poncipensis (Rathbun, 1907)
L. subacutus (Stimpson, 1858)
Genre Lioxanthodes Caïman, 1909, et Paraliomera
Rathbun, 1930
L. alcocki Caïman 1909. Espèce-type.
L. pacificus Edmondson, 1935
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), pp. 718, 720
Bull. Mus., 39, 4, 1967
(1968), p. 716
P. longimanus (A. Milne Edwards, 1865). Espèce-type.
P. dispar (Stimpson, 1871)
Genre Heteractaea Lockington, 1877 Bull. Mus., 39, 4, 1967
H. lunata (H. Milne Edwards et Lucas, 1843). (1968), p. 721
Espèce-type.
H. ceratopus (Stimpson, 1860)
* H. peterseni Garth, 1940
Genre Paraxanthodes Guinot, 1968 Bull. Mus., 39, 4, 1967
P. obtusidens (Sakai, 1965). Espèce-type. (1968), p. 723
P. cumatodes (McGilchrist, 1905)
Genre Pseudomedaeus Guinot, 1968 Bull. Mus., 39, 4, 1967
P. africanus (Monod, 1956). Espèce-type. (1968), p. 726
P. agassizi (A. Milne Edwards, 1880)
— 1070
Genre Liocarpilodes Klunzinger, 1913
L. integerrimus (Dana, 1852). Espèce-type.
L. armiger (Nobili, 1906)
L. biunguis (Rathbun, 1906). Auparavant, Xanthodius ou Zozymodes biun-
guis.
L. harmsi (Balss, 1934). Auparavant, Pilodius harmsi. Nous avons examiné
en 1968 un spécimen à l’Allan Hancock Foundation, Los Angeles. Le
faciès comme les pléopodes sexuels sont très proches de ceux des autres
Liocarpilodes. A comparer soigneusement avec les trois premières espèces
citées.
Genre Zalasius Rathbun, 1897
Z. dromiaeformis (de Haan, 1841). Espèce
type.
* Z. australis (Baker, 1906)
Z. horii Miyaké, 1940
Z. sakaii Balss, 1938
* Z. indicus Sankarankutty, 1968
* Z. imajinai Takeda et Miyaké, 1969
Genre Banareia A. Milne Edwards, 1869 Bull, Mus. 38, 6, 1966
B. armata A. Milne Edwards, 1869. Espèce- (1967), p. 839
type. Cah. Pacif., 13, 1969,
B. kraussi (Heller, 1861) p. 237
B. subglobosa (Stimpson, 1858)
B. nobilii (Odhner, 1925)
* B. nobilii japonica (Odhner, 1925)
B. villosa Rathbun, 1906
B. acies (Rathbun, 1911)
* B. acies var. (Rathbun, 1924)
B. banareias (Rathbun, 1911)
? * B. inconspicua Miers, 1884
[. Actaea\ palmeri Rathbun, 1894. Espèce particulière, étroitement appa¬
rentée aux Zalazius, dont elle possède certains caractères, et aux Bana¬
reia.
Le genre Banareia comporte d’autres espèces, nouvelles, en cours de
description.
Genre Banareiopsis Ward, 1939. Validité du genre à discuter.
B. australis Ward, 1939. Espèce-type. Proche de certaines Banareia très
bombées.
Genre Calvactaea Ward, 1933 Bull. Mus., 38, 6, 1966
C . tumida Ward, 1933. Espèce-type. (1967), p. 839
Cah. Pacif., 13, 1969,
p. 237
Genre Actaea de Haan, 1833, emend. Bull. Mus., 39, 3, 1967
A. savignyi (H. Milne Edwards, 1834). pp. 553, 559; 40, 1,
Espèce-type. 1968, p. 161
Bull. Mus., 38, 6, 1966
(1967), p. 839
Cah. Pacif., 13, 1969,
p. 237.
— 1071 —
A. calculosa (H. Milne Edwards, 1834) Cah. Pacij., 13, 1969,
A. pulchella A. Milne Edwards, 1865 pp. 237-241
A. peroni (H. Milne Edwards, 1834)
A. glandifera Rathbun, 1914
A. fragifera (White, 1847)
A. polyacantha (Heller, 1861)
A. flosculata Alcock, 1898
A. hystrix Miers, 1886
A. petalifera Odhner, 1925
A. spinosissima Borradaile, 1902
A. perspinosa Borradaile, 1902
A. hieroglyphica Odhner, 1925
A. capricornensis Ward, 1933
A. squamulosa Odhner, 1925
? A. michaelseni Odhner, 1925
A ajouter ou à rapprocher : plusieurs espèces Bull. Mus., 39, 3, 1967,
jusqu’à présent rattachées au genre Zosimus : p. 560
[. Zosimus ] gemmula Dana, 1852 Cah. Pacij., 13, 1969,
[Zosimus] ceylonica Laurie, 1906 pp. 238-239
[Zosimus] demani Odhner, 1925
[Zosimus] pilosus A. Milne Edwards, 1867
? [Zosimus] kukenthali de Man, 1902
Genre Pseudoliomera Odhner, 1925 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
P. granosimana (A. Milne Edwards, 1865). p. 561
Espèce-type. Cah. Pacij., 13, 1969,
P. helleri (A. Milne Edwards, 1865) p. 228
P. violacea (A. Milne Edwards, 1873). Auparavant, Platypodia violacea.
P. lata (Borradaile, 1902). Auparavant, dans Actaea.
P. variolosa (Borradaile, 1902). Auparavant, dans Actaea
P. remota (Rathbun, 1907). Auparavant, dans Actaea
P. ruppellioides (Odhner, 1925). Auparavant, dans Actaea.
P. speciosa (Dana, 1851). Auparavant, dans Actaea. Espèce un peu
à part.
Genre Paractaea Guinot, 1969 Cah. Pacij., 13, 1969,
P. rufopunctata rufopunctata (H. Milne pp. 241-263
Edwards, 1834). Espèce-type.
P. rufopunctata f. illusoria Guinot, 1969
» f. plumosa Guinot, 1969
» f. primarathbunae Guinot, 1969
» f. tertiarathbunae Guinot, 1969
» f. intermedia Guinot, 1969
» f. africana Guinot, 1969
» f. nodosa (Stimpson, 1860)
Paractaea retusa retusa (Nobili, 1905)
P. retusa f. garretd (Rathbun, 1906)
» f. hippocrepica Guinot, 1969
— 1072 —
P. secundarathbunae Guinot, 1969 1
P. monodi Guinot, 1969
P. rebierei Guinot, 1969 1
P. sulcata (Stimpson, 1860)
P. excentrica Guinot, 1969
P. tumulosa (Odhner, 1925) 2
? * P. quadriareolata (Takeda et Miyaké, 1968)
Genre Actaeodes Dana, 1851
A. tomentosus (H. Milne
Espèce-type.
A. areolatus (Dana, 1852)
A. hirsutissimus (Rüppell, 1830)
Edwards, 1834).
Bull. Mus., 39, 3, 1967,
PP. 553, 561
Cah. Pacif., 13, 1969,
p. 237
\Actaea\ consobrina A. Milne Edwards, 1873
* [ Actaea ] (Cyclable pas) semoni Ortmann, 1894. A vérifier.
Genre Lipaesthesius Rathbun, 1898 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
L. leeanus Rathbun, 1898. Espèce-type. pp. 553, 561
A son voisinage : [Actaea] cavipes (Dana, 1852). Rattachée à tort au genre
Glyptoxanthus.
Genre Pseudactaea Serène, 1962
P. multicristata (Zehntner, 1894). Espèce-
type.
P. corallina (Alcock, 1898)
Bull. Mus., 40, 1, 1968,
p. 160
Genre Zosimus Leach, 1818, emend.
Z. aeneus (Linné, 1758). Espèce-type.
Z. actaeoides (A. Milne Edwards, 1867). Au¬
paravant, Platypodia actaeoides.
? [ Platypodia ] maculata (de Man, 1888)
? [Platypodia] hawaiiensis (Rathbun, 1906). Sinon un véritable Zosimus,
du moins proche de ce genre.
Bull. Mus., 39, 3, 1967,
p. 559
Cah. Pacif., 13, 1969,
p. 238
Genre Glyptoxanthus A. Milne Edwards, 1879
G. erosus (Stimpson, 1859). Espèce-type.
G. labyrinthicus (Stimpson, 1860)
G. meandricus (Lockington, 1877)
Bull. Mus.. 39, 3, 1967,
pp. 551, 554
Cah. Pacif., 13, 1969,
pp. 237, 239
1. Dans la clef des Paractaea que nous avons établie dans les Cahiers du Pacifique (n° 13, 1969,
pp. 244-245), une erreur de transcription attribue à secundarathbunae un lobule 5L échancré et à
rebierei un lobule 5L non échancré, alors que c’est l’inverse. Il faut donc lire :
A. 5L non échancré. 3M légèrement tripartite ; IR séparé de S . secundarathbunae
B. 5L échancré. 3M ainsi que IP pratiquement indivis; IR réuni à S . rebierei
2. Paractaea excentrica Guinot, 1969, apparaît comme très proche de Y Actaea tumulosa d’Odhner
(1925, p. 61, pl. 4, fig. 10) qui doit entrer dans le genre Paractaea. La tumulosa, de la mer de Java,
figurée par Odhner diffère d’ excentrica par une carapace relativement plus étroite et ornée de lobes
plus saillants, plus pointus, notamment la fraction externe de 2M et 5L, également par les lobes IM
et surtout 2F plus proéminents. Nous possédons plusieurs petites Paractaea de Dar-es-Salaam (J. R.
Heath coll.) que nous rapportons à excentrica plutôt qu’à tumulosa, bien qu’Odhner (loc. cit.) signale
tumulosa dans cette localité. Est-ce à dire que là aussi, comme chez les autres Paractaea, il n’existe
pas de caractères bien fixés, constants et que nous sommes en présence de formes plutôt que d’es¬
pèces ?
— 1073
* G. hancocki Garth, 1939
* G. vermiculatus (Lamarck, 1818). Cette espèce est-elle valide ?
G. angolensis (Brito Capello, 1866)
G. cavernosus (A. Milne Edwards, 1878)
G. corrosus (A. Milne Edwards, 1869)
? * G. meandrinus (Klunzinger, 1913)
Genre Euxanthus Dana, 1851 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
E. sculptilis Dana, 1852. Espèce-type. pp. 551, 556 ; 40, 1,
E. exsculptus (Herbst, 1790) ; E. punctatus 1968, p. 160
A. Milne Edwards, 1865 Cah. Pacif., 13, 1969,
E. rugosus Miers, 1894 pp. 239-240
? * E. maculatus Haswell, 1882. Sans doute, non valide.
E. herdmani Laurie, 1906
E. boletarius (Rathbun, 1911). Auparavant, Actaea holetaria.
Genre Guinotellus Serène, 1971
G. melvillensis Serène, 1971. Espèce-type.
Genre Hypocolpus Rathbun, 1897 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
H. diverticulatus (Strahl, 1861). Espèce-type. p. 551 ; 40, 1, 1968,
Hypocolpus sp. Guinot, 1960 p. 160
H. granulatus (de Haan, 1837)
H. perfectus Guinot, 1960
' H. rugosus rugosus (Henderson, 1893)
H. rugosus (Henderson) stenocoelus Guinot, 1960
* H. punctatus (Miers, 1884)
//. abbotti (Rathbun, 1894)
Genre Carpoporus Stimpson, 1871 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
C papulosus Stimpson, 1871. Espèce-type. p. 551
C. orientalis Sakai, 1935
Genre Edwardsium Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
E. spinimanus (H. Milne Edwards, 1834). p. 365 ; 3, 1967, p. 551
Espèce-type. Cah. Pacif., 13, 1969,
j E. lobipes (Rathbun, 1898) p. 237
E. crosslandi (Finnegan, 1931)
* [Actaea] crockeri Glassell, 1936. Ressemble beaucoup à E. lobipes ; donc,
à comparer soigneusement.
Genre Medaeus Dana, 1851, emend. Bull. Mus., 39, 2, 1967,
M. ornatus Dana, 1852. Espèce-type. p. 363
M. elegans A. Milne Edwards, 1867
Genre Medaeops Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
M. granulosus (Haswell, 1882). Espèce-type. p. 366
M. neglectus (Balss, 1922)
M. edwardsi Guinot, 1967
68
— 1074
Genre Monodaeus Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
M. couchi (Bell in Couch, 1851). Espèce-type. p. 369
M. rouxi (Capart, 1951)
M. rectifrons (Crosnier, 1967)
M. tuberculidens (Rathbun, 1911)
Genre Paramedaeus Guinot, 1967
M. simplex (A. Milne Edwards, 1873)
Espèce-type.
M. planifrons (Sakai, 1965)
Genre Atergatopsis A. Milne Edwards, 1862 Cah. Pacif., 13, 1969,
A. signata (Adams et White, 1848). Espèce- pp. 231-232
type.
A. germaini A. Milne Edwards, 1865
A. lucasi Montrouzier, 1865
A. granulata A. Milne Edwards, 1865
A. tweediei Balss, 1938
A. immigrons (Edmondson, 1962). Auparavant, dans Neoliomera.
Genre Platyactaea Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
P. dovii (Stimpson, 1871). Espèce-type. p. 561
P. setigera (H. Milne Edwards, 1834)
Genre Platypodiella Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 3, 1967,
P. spectabilis (Herbst, 1794). Espèce-type. p. 562
P. picta (A. Milne Edwards, 1869)
P. rotundata (Stimpson, 1860)
* P. gemmata (Rathbun, 1902). Difficilement séparable de rotundata.
Genre Neoliomera Odhner, 1925
N. insularis (White, 1848)
N. pubescens (H. Milne Edwards, 1834)
N. demani Forest et Guinot, 1961
N. intermedia Odhner, 1925
N. sabaea (Nobili, 1905)
N. richtersi (de Man, 1889)
N. nobilii Odhner, 1925
N. themisto de Man, 1899
* N. variolosa (A. Milne Edwards, 1873)
* N. sundaica (de Man, 1888)
* N. praetexta (Rathbun, 1906)
* N. striata Buitendijk, 1941
Genre Demania Laurie, 1906
D. splendida Laurie, 1906. Espèce-type
D. scaberrima (Walker, 1887)
D. reynaudi (H. Milne Edwards, 1834)
D. scaberrima cultripes (Alcock, 1898)
D. scaberrima baccalipes (Alcock, 1898)
Cah. Pacif., 13, 1969,
pp. 234-237
Cah. Pacif., 13, 1969,
pp. 231, 232
Bull. Mus., 39, 2, 1967,
p. 373
— 1075 —
D. rotundata (Serène, 1969)
D. intermedia Guinot, 1969
D. afï. intermedia, Guinot, 1969
Genre Etisus H. Milne Edwards, 1834, et genre Cali. Pacif., 13, 1969,
Etisodes Dana, 1851 (p. 126, note) p. 234
E. dentatus (Herbst, 1785). Espèce-type du genre Etisus.
E. laevimanus Randall, 1839
E. splendidus Rathbun, 1906
E. utilis Lucas, 1852
E. anaglyptus (II. Milne Edwards, 1834)
* E. molokaiensis (Rathbun, 1906)
* E. deflexus Dana, 1852
E. rhynchophorus A. Milne Edwards, 1873
E. australis (Ward, 1936)
E. demani Odhner, 1925
E. electra (Herbst, 1801). Espèce-type du genre Etisodes.
E. frontalis Dana, 1852
E. bifrontalis (Edmondson, 1935)
E. afï. bifrontalis, Guinot, 1964
E. ? paulsoni (Klunzinger, 1913)
? Etisus sp. Guinot, 1964 (= Chlorodopsis paulsonii de Monod, 1938
= Etisodes frontalis de Nobili, 1906).
? * E. godeffroyi (H. Milne Edwards, 1873). À l’origine, Cycloxanthus
godeffroyi.
* E. albus (Ward, 1934)
? * E. armatus (Ward, 1942)
* E. sakaii Takeda et Miyaké, 1968
E. maculatus (Stimpson, 1860). Seul Etisus américain connu. Auparavant,
rattaché au genre Phymodius.
Genre Micropanope Stimpson, 1871, emend. Bull. Mus., 39, 2, 1967,
M. sculptipes Stimpson, 1871. Espèce-type. p. 349 ; 40, 2, 1968,
M. lobifrons A. Milne Edwards, 1881 p. 334
Genre Gonopanope Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
G. angusta (Lockington, 1877). Espèce-type. p. 351
G. nitida (Rathbun, 1898)
G. areolata (Rathbun, 1898)
Genre Nanocassiope Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
N. melanodactylus (A. Milne Edwards, p. 355
1867). Espèce-type.
N. polita (Rathbun, 1893). Espèce de la côte pacifique américaine mise
en synonymie avec melanodactyla, l’espèce ouest-africaine, par Chace
(1966, p. 637, fig. 7). Nous préférons pour l’instant maintenir les deux
espèces séparées.
N. alcocki (Rathbun, 1902)
* N. granulipes (Sakai, 1939)
1076 —
? * [Micropanope] truncatifrons Rathbun, 1898. Nous ne sommes pas cer¬
taine de l’appartenance de truncatifrons à N anocassiope ; cette espèce,
de la côte américaine atlantique, ressemble, au moins superficiellement,
à melanodactylus (cf. Chace, 1966, p. 638).
Genre Microcassiope Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
M. rufopunctata (A. Milne Edwards, 1869). p. 358
Espèce-type.
M. xantusii xantusii (Stimpson, 1871)
* M. xantusii taboguillensis (Rathbun, 1907). Serait probablement syno¬
nyme de M. xantusii xantusii.
* M. granulimanus (Stimpson, 1871). Nous incluons le Pilumnus granu-
limanus Stimpson (attribué à Micropanope par Rathbun, 1930, p. 439,
pl. 180, fig. 1, 2) dans notre genre Microcassiope. Cette espèce a été mise
en synonymie avec Micropanope rufopunctata par Chace (1966, p. 639,
fig. 8), mais pour l’instant nous la maintenons séparée de l’espèce ouest-
africaine.
Genre Coralliope Guinot, 1907 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
C. parvula (A. Milne Edwards, 1869). p. 353
Espèce-type.
C. armstrongi (Garth, 1948)
Trois espèces jusqu’à présent rattachées au genre Bull. Mus., 39, 2, 1967,
Micropanope doivent être exclues de celui-ci et p. 355
être réunies dans un genre non encore défini
(en cours d’étude).
[ Micropanope ] spinipes A. Milne Edwards, 1880
[ Micropanope] barbadensis (Rathbun, 1921)
[Micropanope] fraseri Garth, 1946
Genre Miersiella Guinot, 1967 Bull. Mus., 39, 2, 1967,
M. haswelli (Miers, 1886). Espèce-type. p. 359
Genre Nanoplax Guinot, 1967. Près de Pseu- Bull. Mus., 39, 2, 1967,
dorhombila-Oediplax ; cf. p. 1080. p. 362 ; 41, 3, 1969,
iV. xanthiformis (A. Milne Edwards, 1880). pp. 704, 705
Espèce-type.
N. garthi Guinot, 1969. Nom. proposé pour Pseudorhombila xanthiformis
Garth, 1940. (Nous n’avons pas examiné de spécimen mâle).
Genre Liagore de Ilaan, 1835
L. rubromaculata de Haan, 1835. Espèce-type.
L. erythematica Guinot, 1971 [in : Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
42, n° 5, 1970 (1971, p. 1091.)]
Genre Menippe de Haan, 1833 Bull. Mus., 40, 1, 1968,
M. rumphii (P’abricius, 1798). Espèce-type. p. 156
M. nodifrons Stimpson, 1859
M. mercenaria (Say, 1818)
M. frontalis A. Milne Edwards, 1879
M, obtusa Stimpson, 1859
1077 —
Genre Myomenippe Hilgendorf, 1878 Bull. Mus., 40, 1, 1968,
M. fornasinii (Bianconi, 1851). Espèce-type. p. 156
M. hardwicki (Gray, 1831)
Genre Carpilius Leach (in Desmarest, 1825) Bull. Mus., 40, 1, 1968,
C. maculatus (Linné, 1758). Espèce-type. p. 157 ; 2, 1968, p. 321
C. convexus (Forsskâl, 1775)
C. corallinus (Herbst, 1783)
Genre f Palaeocarpilius A. Milne Edwards, 1862 Bull. Mus., 40, 1, 1968,
f P. macrocheilus (Desmarest, 1822). Espèce- p. 159 ; 2, 1968, p. 323
type.
Au total : une quinzaine d’espèces connues (une espèce en Amérique du
Nord, f P. brodkorbi Lewis et Ross, 1965), auxquelles nous avons ajouté
| Harpactocarcinus mississipiensis Rathbun, 1935.
Genre Euryozius Miers, 1886 Bull. Mus., 40, 1, 1968,
E. bouvieri (A. Milne Edwards, 1869). p. 156 ; 2, 1968, p. 325
Espèce-type.
Genre Gardineria Rathbun, 1911. Très proche, Bull. Mus., 40, 1, 1968,
sinon synonyme, A’ Euryozius. p. 156 ; 2, 1968, p. 325
G. canora Rathbun, 1911. Espèce-type.
Genre f Ocalina Rathbun, 1929 Bull. Mus., 40, 1, 1968,
f O. floridana Rathbun, 1929. Espèce-type. p. 159 ; 2, 1968, p. 325
Genre Pseudozius Dana, 1851 Bull. Mus., 40, 2, 1968,
P. caystrus (Adams et White, 1848). Espèce- p. 330
type.
P. inornatus Dana, 1852
P. paci ficus Balss, 1938
[Pseudozius sp. Bennett, 1964, serait synonyme, à tout le moins très
proche, d ’Eriphia norfolcensis Grant et McCulloch],
LISTE DES GENRES DE GERYONIDAE SENSU BALSS,
avec l’indication bibliographique
Genre Geryon Krpyer, 1837 Bull. Mus., 41, 3, 1969,
Geryon tridens Krpyer, 1837. Espèce-type. p. 690
Et plusieurs autres espèces.
Genre Progeryon Bouvier, 1922 Bull. Mus., 41, 3, 1969,
P. paucidens Bouvier, 1922. Espèce-type. p. 692
Genre Platypilumnus Alcock, 1894 Bull, Mus. 41, 3, 1969,
P. gracilipes Alcock, 1894. Espèce-type. p. 692.
— 1078
Genre Paragalene Kossmann, 1878. Un peu à part Bull. Mua., 41, 3, 1969,
des trois genres précédents qui forment un p. 694
groupe homogène.
P. longicrura (Nardo, 1869). Espèce-type.
? Genre Bathyplax A. Milne Edwards, 1880. Cf. p. 1082.
? Genre Platychelonion Crosnier et Guinot, 1969. Peut-être, certaines affi¬
nités avec Neopilumnoplax Serène, cf. p. 1082.
ESQUISSE D’UNE CLASSIFICATION DES GONEPLACIDAE
constituant dans Balss (1957, pp. 1655-1658)
les sous-familles : Carcinoplacinae, Goneplacinae, Prionoplacinae
et Rhizopinae pro parte. (Listes non exhaustives)
I. — Goneplacidae dérivés des Xanthidae
A. Goneplacidae pilumniens sensu stricto
(apparentés aux Xanthidae Pilumni-
nae)
Genre Ceratoplax Stimpson, 1858 (au moins pro
parte ; nécessité de revoir l’espèce-type, C. ci-
liata Stimpson).
Genre Typhlocarcinus Stimpson, 1858 (au moins pro parte)
Genre Typhlocarcinops Rathbun, 1909 (au moins pro parte)
Genre Mertonia Laurie, 1906 (au moins pro parte)
? Genre Lophoplax Tesch, 1918
Genre Litocheira Kinahan, 1856, pro parte : seulement les espèces rattachées
par Balss (1933) au genre Heteropilumnus de Man (et afï.) ou susceptibles
de l’être b [Le genre Litocheira emend., représenté par son espèce-type
L. bispinosa Kinahan, est bien distinct].
Bull. Mus., 41, 1, 1969,
p. 245 ; 2, 1969, p. 519 ;
3, 1969, pp. 697-699
B. Goneplacidae pilumniens sensu lato (distinction provisoire. A noter :
le pl2 pilumnien)
1) Genre Galene de Haan, 1833
G. bispinosa (Herbst, 1783). Espèce-type.
G. granulata Miers, 1884
2) ? Genre R.hizopa Stimpson, 1858
B. gracilipes Stimpson, 1858. Espèce-type.
Bull. Mus., 41, 1, 1969,
p. 245 ; 3, 1969, p. 699
Cah. Pacif., 13, 1969,
p. 225
Bull. Mus., 41, 3, 1969,
p. 698
Nous ne partageons pas l’opinion de R. Serène (1964 a ) quant à l’identité de R. gra¬
cilipes. L’espèce d’Australie dont Serène a figuré le pli est un vrai Goneplacidae
1. Par exemple, l’espèce récemment décrite sous le nom de Litocheira amakusae Takeda et Mivake,
19G9, nous paraît être un C.oneplacidae de nature pilumnienne, nullement congénérique de l’espèce-
type du genre Litocheira, L. bispinosa , et doit être soustraite de Litocheira,
— 1079
pilumnien ; ce que nous considérons comme la gracilipes de Stimpson et de Rathbun
(1910) est bien difïérent (cf. Guinot, Bull. Mus., 41, 3, 1969, p. 698, fig. 110 a, b). De
même, la gracilipes, également australienne, de Griffin et Campbell (1969, p. 142, fig.
2 A-C, 6 A) n’est pas conforme, à notre sens, à ce que Rathbun (1910) regarde comme
étant R. gracilipes : les spécimens de Griffin et Campbell seraient la même espèce
que celle de Serène, pour laquelle il faudrait peut-être ressortir le nom de [Speocar-
cinus\ luteus McNeill, 1929, une attribution générique restant à trouver puisque le
genre Speocarcinus, américain, apparaît comme différent (cf. Guinot, Bull. Mus.,
41, 3, 1969, p. 706). Ce luteus McNeill serait un Goneplacidae pilumnien, devant donc
entrer dans le paragraphe précédent IA.
Une caractéristique de ce que nous considérons comme la gracilipes de Stimpson
a été bien figurée par Rathbun (1910, p. 343, fig. 27 b) : c’est la forte dent distale
sur la face externe de la main « projecting over the dactylus ». A noter aussi l’abdomen
très typique (ibid., fig. 27 a).
Il est bien évident que, si les carcinologistes adoptent notre point de vue, le terme
de Rhizopinae ne pourra plus s’appliquer à l’ensemble de Crabes qu’il englobe à présent
mais devra être réservé aux formes strictement apparentées à Rhizopa Stimpson.
? * Rhizopa ? sasekumari Serène, 1970
C. Goneplacidae panopéens (issus des Xan- Bull. Mus., 41, 1, 1969,
thidae de nature panopéenne — genre Pano- pp. 246, 249-263
peus et ses alliés — ou Xanthidae pano¬
péens). Éventuellement, utiliser les appella¬
tions : Eucratopsinae Stimpson, 1871 =
Prionoplacinae Alcock, 1900.
Genre Prionoplax H. Milne Edwards, 1852 Ibid., p. 251
P. spinicarpus H. Milne Edwards, 1852. Espèce-type.
P. ciliata Smith, 1870 (? = Speocarcinus ostrearicola Rathbun = Cyrto-
plax valeriana Rathbun).
Genre Cyrtoplax Rathbun, 1914 Ibid., p. 255
C. spinidentata (Renedict, 1892). Espèce-type.
C. schmitti Rathbun, 1935
* C. panamensis Ziesenhenne, 1940
Genre Tetraplax Rathbun, 1901 Ibid., p. 256
T. quadridentata (Rathbun, 1898). Espèce-type.
Genre Eucratopsis Smith, 1869 Ibid., p. 258
E. crassimanus (Dana, 1851). Espèce-type.
Genre Glyptoplax Smith, 1870 Ibid., p. 258
G. pugnax Smith, 1870. Espèce-type.
(L’autre espèce attribuée à Glyptoplax, G. smithi A. Milne Edwards, semble
devoir être exclue du genre.)
Genre Malacoplax Guinot, 1969 Ibid., p. 259
M. californiensis (Lockington, 1877). Espèce-type.
Genre Cycloplax Guinot, 1969 Ibid., p. 261
C. pinnotheroides Guinot, 1969. Espèce-type.
1080 —
? Genre Panoplax Stimpson, 1871 Ibid., p. 264
P. depressa Stimpson, 1871. Espèce-type. (? = Eucratoplax elata A. Milne
Edwards = Micropanope laevimanus Chace).
* P. mundata Glassell, 1935
D. Autres Goneplacidae apparentés aux Bull. Mus., 41, 3, 1969,
Xanthidae (Pseudorhombilinae Alcock, p. 704
1900).
? Genre Pseudorhombila H. Milne Edwards, 1837
P. quadridentata (Latreille, 1828). Espèce-type.
P. octodentata Rathbun, 1906
? Genre Oediplax Rathbun, 1893
O. granulata Rathbun, 1893. Espèce-type.
? Genre Nanoplax Guinot, 1967. Cf. supra, p. 1076. Bull. Mus., 39. 2, 1967,
N. xanthiformis (A. Milne Edwards, 1880). p. 362 ; 41, 3, 1969,
Espèce-type. pp. 704-705
N. garthi Guinot, 1969. Nom. nov. pro Pseudorhombila xanthiformis Garth.
(Pas de spécimen mâle examiné).
II. — Goneplacidae euryplaciens Bull. Mus., 41, 2, 1969,
(Euryplacinae Stimpson, 1871) pp. 507-519
Genre Euryplax Stimpson, 1859 Bull. Mus., 41, 2, 1969,
E. nitida Stimpson, 1859. Espèce-type. p. 512
E. polita Smith, 1870
Genre Eucrate de Haan, 1835
E. crenata de Haan, 1835. Espèce-type
E. dorsalis (White, 1848)
* E. sulcatifrons (Stimpson, 1858)
* E. sexdentata Haswell, 1881
* E. affinis Haswell, 1881
* E. tripunctata Campbell, 1969
* E. haswelli Campbell, 1969
Genre Heteroplax Stimpson, 1858. Très proche Ibid., p. 511
d 'Eucrate, peut-être synonyme. A revoir con¬
jointement avec ce dernier.
* H. transversa Stimpson, 1858. Espèce-type.
* H. dentata Stimpson, 1958. Généralement rapportée au genre Eucrate.
* H. nagasakiensis Sakai, 1934
? * Heteroplax ? nitida Miers, 1879
Genre Frevillea A. Milne Edwards, 1880. N’est Ibid., p. 513
pas synonyme de Goneplax Leach
F. barbata A. Milne Edwards, 1880. Espèce-type.
F. rosaea A. Milne Edwards, 1880
F. hirsuta (Borradaile, 1916)
Ibid., p. 508
Également d’après Camp¬
bell, 1969
1081
Genre Trizocarcinus Rathbun, 1914 Ibid., p. 518
T. dentatus (Rathbun, 1893). Espèce-type.
T. tacitus Chace, 1940
Autres Euryplacinae (attribution générique à pré- Ibid., pp. 515-518
ciser)
? * [ Pilumnoplax ] elata de Boone, 1927 (nec A. Milne Edwards)
[. Pilumnoplax ] atlantica Miers, 1881
[ Pilumnoplax] oxyacantha Monod, 1956
? * [ Goneplax ] maldivensis Rathbun, 1902 (? et aussi maldivensis de
Stephensen, 1945 ; pas la maldivensis de Tesch, 1918).
III. - — Goneplacidae carcinoplaciens — gonépla- Ibid., p. 519
ciens (Carcinoplacinae Dana -|- Goneplacinae
Dana)
A. Carcinoplacinae 1
Genre Carcinoplax H. Milne Edwards, 1852, sensu Ibid., p. 524
lato
C. longimanus (de Haan, 1835). Espèce-type.
C. vestita (de Haan, 1835)
C. indica Doflein, 1904
C. barnardi Cap art, 1951
* C. purpurea Rathbun, 1914
* C. victoriensis Rathbun, 1923
* C. meridionalis Rathbun, 1923
C. cooki (Rathbun, 1906). Auparavant, Pilumnoplax cooki.
* C. abyssicola (Miers, 1886). Auparavant, Pilumnoplax abyssicola.
C. inaequalis (Yokoya, 1933). Auparavant, Pilumnoplax inaequalis.
C. surugensis Rathbun, 1932
Sans doute, encore beaucoup d’autres espèces : revoir notamment toutes
les Carcinoplax ? décrites des Philippines par Rathbun (1914).
Genre Psopheticus Alcock, 1894 Ibid., p. 528
P. stridulans (Wood-Mason, 1892). Espèce-type.
P. hughi Rathbun, 1914
P. insignis Alcock, 1900
B. Goneplacinae 1
Genre Goneplax Leach, 1814, sensu lato Ibid., p. 520
G. rhomboides (Linné, 1758). Espèce-type.
G. sigsbei (A. Milne Edwards, 1880)
* G. renoculis Rathbun, 1914
* G. nipponensis Yokoya, 1933
? * G. sinuatifrons Miers, 1886
Genre Ommatocarcinus White, 1852 Ibid., p. 523
O. macgillivrayi White, 1852. Espèce-type.
1. La distinction entre Carcinoplacinae et Goneplacinae est ici surtout maintenue pour rendre
plus clair l’exposé mais ne sera peut-être pas justifiée dans une classification peu découpée.
1082 —
* O. fibriophthalmus Yokoya, 1933
* O. orientalis Tesch, 1918
* O. pulcher Barnard, 1950
Genre Neoommatocarcinus Takeda et Miyaké, 1969
* O. huttoni Filhol, 1885. Espèce-type.
C. Autres Carcinoplacinae — Goneplacinae
? Genre Neopilumnoplax Serène, 1969 Bull. Mus., 41, 3, 1969,
N. heterochir (Studer, 1883) p. 689
N. americana (Rathbun, 1898)
? * N. sainclairi (Alcock et Anderson, 1899)
? Genre Bathyplax A. Milne Edwards, 1880. Bull. Mus., 41, 3, 1969,
A revoir ; comparer avec les Geryonidae ; cf. p. 696
p. 1078.
B. typhlus A. Milne Edwards, 1880. Espèce-type.
Rectification de la numérotation
des planches concernant les Goneplacidae
Une erreur dans la mise en pages a interverti trois planches d’un article de
cette série : VII. I jes Goneplacidae (suite et lin), Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 41, n° 3, 1969, pp. 688-724. Le texte et les légendes sont corrects mais
l’ordre des planches s’est trouvé changé : les planches portent des numéros
erronés et ne correspondant pas à la légende placée sur la page en regard. Étant
donné que ces planches comportent les ligures de plusieurs genres décrits pour
la première fois et celles d’espèces nouvelles, l’erreur est difficilement repé¬
rable, et c’est pourquoi une rectification nous a paru s’imposer.
Les légendes restant à leur place et telles quelles,
— la planche III doit être rectifiée en planche IV ;
— la planche IV doit être rectifiée en planche V ;
— la planche V doit être rectifiée en planche III.
Voici les références rectifiées des espèces figurant dans ce travail :
Pseudorhombila quadridentata, Guinot, 1969, pl. V [recte III], fig. 1.
Pseudorhombila octodentata, Guinot, 1969, pl. V [recte III], fig. 2.
Trapezioplax tridentata, Guinot, 1969, pl. V [recte III], fig. 3.
Neopilumnoplax heterochir, Guinot, 1969, pl. V [ recte III], fig. 4.
Speocarcinus carolinensis , Guinot, 1969, pl. III [recte IV], fig. 1.
Speocarcinus lobatus Guinot, 1969, pl. III [recte IV], fig. 2.
Speocarcinus sp. Guinot, 1969, pl. III [ recte IV], fig. 3.
Speocarcinus spinicarpus Guinot, 1969, pl. III [recte IV], fig. 4.
Robertsella mystica Guinot, 1969, pl. IV [recte V], fig. 1.
Thalassoplax angusta Guinot, 1969, pl. IV [recte V], fig. 21.
Euphrosynoplax clausa Guinot, 1969, pl. IV [recte V], fig. 3.
Chacellus filiformis Guinot, 1969, pl. IV [recte V], fig. 4.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
du Muséum national d’Histoire naturelle ,
61, rue de Buffon, Paris 5e
1. Pour Thalassoplax angusta Guinot, les figures des pléopodes sexuels sont : fig. 130-131 (au lieu
de : fig. 132-133). Nous remercions le Dr. H. Roberts de nous avoir signalé cette erreur.
1083
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1091-1098.
SUR L'EXISTENCE D'UNE DEUXIÈME ESPÈCE
DE LIAGORE DE HAAN,
L. ERYTHEMATICA SP. NOV.
( Crustacea Decapoda Brachyura )
Par Danièle GUINOT
En examinant le matériel carcinologique récolté au cours de l’Expédition
de la « Galathea », 1950-1952 J, nous avons trouvé un joli Crabe du genre Lia-
gore de Haan, qui ne nous semble pas identifiable à l’unique espèce connue du
genre, L. rubromaculata de Haan. Nous le décrivons ci-après sous le nom de
L. erythematica sp. nov.
Liagore erythematica 1 2 sp. nov.
(Fig. 1-3)
Liagore rubromaculata, Kemp, 1923 (nec de Haan, 1835), p. 408, pl. 10, fig. 2. — Chopra,
1935, p. 508, fig. 16.
Matériel examiné. — Holotype, Ç 24 X 34 mm, Ceylan-Calcutta, 20°51'N,
87°58'E, Exp. « Galathea », 1950-1952, st. 305, mud, 43-52 mm, 26-4-1951.
(Déposé à l’Universitetets Zoologiske Muséum, Copenhague).
Diagnose. — Carapace (fig. 1, 3) dépourvue de lobulation (région cardiaque seule
latéralement délimitée), lisse, très finement ponctuée, convexe d’avant en arrière.
Bord antéro-latéral relativement long, muni de quatre denticules, les deux premiers
faibles, les deux postérieurs plus marqués. Bords postéro-latéraux courts, droits et
convergents. Front bilobé, avec les angles latéro-externes indiqués. Chélipèdes égaux,
lisses, comme polis, avec main et doigts allongés ; doigts longs et pointus, armés de
dents fortes mais émoussées. Pattes ambulatoires longues, grêles et inermes.
Pour le pléopode 1 mâle, voir Chopra ( loc . cit., fig. 16 a, b).
En ce qui concerne les rapports sternum-abdomen mâle, cf. infra.
Coloration consistant en taches rouges, se détachant sur fond clair, disposées sur la
carapace et les pattes ; à noter la présence, sur la région gastrique, d’une tache impaire
antérieure et de deux paires de taches postérieures (cf. fig. 1, 3).
Historique. — Le genre Liagore a été décrit par de Haan (1835, p. 19)
pour une espèce du Japon et de Chine, L. rubromaculata de Haan (1835, p. 49,
pl. 5, fig. 1), et n’est actuellement connu que par cette seule espèce, caracté¬
risée par la présence de taches rouges sur le corps et les pattes.
1. Nous remercions très vivement le Dr T. Wolff, Directeur de V U niversitetets Zoologiske Muséum,
Copenhague, de nous avoir confié l’étude des Xanthidae, Goneplacidae et Grapsidae récoltés par la
« Galathea ».
2. Du grec èpû07)p,a : couvert de rougeurs.
1092 —
L. rubromaculata a été signalée par plusieurs auteurs en diverses localités de
P Indo-Pacifique, mais ni le genre ni l’espèce n’a donné lieu à de nombreux
commentaires. Néanmoins, en 1923 ( loc . cit.), Kemp a fait remarquer que ses
spécimens du golfe du Bengale et du golfe Persique (pour lesquels il conserve
l’appellation de rubromaculata) différaient d’exemplaires de Hongkong et de la
description originale de de Haan par un bord antéro-latéral non pas entier
mais obscurément divisé en quatre lobes, et, par ailleurs, que les mêmes spéci¬
mens indiens, à la coloration préservée (représentée par Kemp, loc. cit., pl. 10,
fig. 2), offraient des taches rouges plus grandes que celles observées sur la
figure de de Haan. Un peu plus tard, Chopra (loc. cit.) retrouve ces mêmes
traits sur des Liagore provenant de la même région de l’Inde et de la même
expédition (Sandheads, « Lady Fraser »). Par contre, Buitendijk (1960, p. 265),
qui examine du matériel d’Amboine conjointement avec les « cotypes » du
Japon et de Chine déposés à Leyde, observe un bord antéro-latéral entier,
sans traces de lobes, conformément à la figure de de Haan (loc. cit.) et comme
on peut le voir sur les figures données plus récemment par Sakai (1939, p. 446,
pl. 55, fig. 3 ; 1965 b, p. 128, pl. 66, fig. 2).
Remarques. — - La Liagore recueillie au sud de Calcutta par l’Expédition
de la « Galathea » n’est manifestement pas la rubromaculata typique et peut
immédiatement être distinguée de cette dernière par son bord antéro-latéral
ainsi que par l’emplacement de certaines des taches colorées. Elle correspond
sans doute aux exemplaires de Kemp et de Chopra. Nous la décrivons donc
sous le nom de Liagore erythematica sp. nov. Nous l’avons comparée à de vraies
L. rubromaculata provenant : du Viet Nam (1 £ 20 X 27,6 mm, Viet Nam,
« Orlik », st. 203, 2-7-1960, N. Zarenkov coll. ; 2 $ 21,5 X 29,4 mm et 25
X 35 mm, 1 Ç 28 X 38,6 mm, de l’Institut Océanographique de Nhatrang,
R. Serène 1 coll. 1963 et det. L. rubromaculata) ; et de la mer de Java (1 juv.
7,4 X 10 mm, Exp. « Galathea », 25-8-1951, Univ. Zool. Mus., Copenhague).
Liagore erythematica sp. nov. offre les mêmes caractères fondamentaux que
rubromaculata, ainsi qu’une coloration consistant également en taches rouges
se détachant sur fond clair et distribuées sur la carapace et les pattes. Les prin¬
cipales différences résident dans :
— le bord antéro-latéral, entier et arrondi chez rubromaculata (fig. 2, 4),
ondulé et marqué de quatre denticules (les deux postérieurs étant seuls accusés
et la carapace apparaissant plus large en cet endroit) chez erythematica sp.
nov. (fig. 1, 3) ;
— les pinces (portion palmaire et doigts) plus grêles chez erythematica sp.
nov. ;
— les pattes ambulatoires, également plus grêles chez erythematica sp. nov. ;
— la coloration. Alors que nous disposons de rubromaculata bien colorées,
notre unique erythematica sp. nov. a déjà beaucoup pâli : aussi notre compa¬
raison devra-t-elle être révisée et complétée.
La différence essentielle porte sur les taches de la région centrale de la face dorsale
de la carapace. Chez rubromaculata (fig. 4), il y a sur la région gastrique une tache
impaire avec, placées latéralement au-dessous, deux taches, puis une grosse tache
impaire cardiaque, comme on le voit sur les figures de de Haan et de Sakai (loc. cit.).
1. Nous remercions le Dr R. Serène de l’envoi de ces spécimens.
— 1093 —
Fig. 1. — Liagore erythematica sp. nov., holotype, $ 24 X 34 mm, Ceylan-Calcutta, 20°51/N, 87°58'E,
Galathea Exp. 1950-1952, st. 305, 43-52 m, mud (Universitetets Zoologiske Muséum, Copen¬
hague).
Fig. 2. — Liagore rubromaculata de Haan, <$ 25 X 35 mm, Viet Nam, 26-10-1968, Serène det. et leg.
— 1094 —
Chez erythematica sp. nov. (fig. 3), la tache gastrique impaire est flanquée postérieu¬
rement de deux paires de taches gastriques puis, plus bas, d’une tache cardiaque
impaire, comme on le voit bien sur la figure de Kemp (loc. cit., pl. 10, fig. 2). Kemp
indique que les taches de son spécimen encore coloré sont plus grandes que sur la figure
de de Haan ; pour notre part, nous avons sous les yeux des rubromaculata dotées de
larges taches et nous pensons que peut-être, au cours de l’atténuation de la coloration,
la surface des taches se réduit.
Fig. 3. — Liagore erythematica sp. nov., holotype, ? 24 X 34 mm, Ceylan-Calcutta,
Galathea Exp. 1950-1952, st. 305, 43-52 m, mud.
Fig. 4. — Liagore rubromaculata de Haan, ^ 25 X 35 mm, Viet Nam, 26-10-1968,
Serène det.
Les taches représentées ont pâli et sont sans doute réduites en comparaison de celles de spécimens
plus frais. C’est donc surtout leur emplacement qui doit être noté ici.
En cc qui concerne le premier pléopode mâle, que nous ne pouvons pas figurer
chez erythematica sp. nov. puisque l’holotype est une femelle, la figure de Cho-
pra [loc. cit., fig. 16 a, b) se rapporterait à erythematica sp. nov., celle de Bui-
tendijk [loc. cit., fig. 5 a-b) représentant rubromaculata. Nous sommes incer¬
taine quant à la Liagore du golfe Persique dont Stephensen (1945, fig. 39 A)
a publié l’appendice sexuel (cf. infra).
1095 —
Dans la littérature, les Liagore qui, à notre avis, appartiennent non pas à
rubromaculata mais à erythematica sp. nov. seraient celles de Kemp (1923) et
de Chopra (1935), au sujet desquelles ont justement été mentionnées des diffé¬
rences par rapport à la description de de Haan.
Seraient de vraies rubromaculata de Haan, en plus des cotypes du Japon
et de Chine : les Liagore de Buitendijk (1960), d’Amboine ; celles de Sakai
(1934, p. 310 ; 1939, p. 446, pl. 55, fig. 3 ; 1965 b , p. 128, pi. 66, fig. 2), du
Japon ; vraisemblablement aussi celles de Rathbun (1902, p. 24), également
japonaises.
Sont sans doute aussi rubromaculata les spécimens de Chine signalés par
Parisi (1916, p. 178) et de Hongkong (Gordon, 1931, p. 528), hypothèse basée
sur des raisons d’ordre biogéographique, l’espèce ayant été signalée par de
Haan du Japon comme de Chine 1 et Buitendijk ( loc . cit.) n’ayant pas, à
l’examen des cotypes de Chine, remarqué les différences relevées par Kemp
et par Chopra.
Il est difficile de se prononcer à la lecture de la description d’ALcocK (1898,
pp. 93-94), qui a eu sous les yeux des exemplaires de l’Irrawaddy Delta et de
Hongkong : cet auteur spécifie que le bord est entier. Est-ce rubromaculata
ou Alcock a-t-il eu entre les mains les deux espèces sans les séparer ?
Il en va de même pour les Liagore signalées du golfe Persique par Stephensen
(1945, p. 154, fig. 39 A) qui, ayant eu aussi sous les yeux du matériel de Naga¬
saki déterminé par Odhner, c’est-à-dire certainement rubromaculata, ne men¬
tionne rien de spécial. Pourtant, nous savons que les Liagore de Chopra [loc.
cit.) qui sont des erythematica sp. nov. proviennent du golfe Persique. Les deux
espèces cohabiteraient-elles ?
L. rubromaculata a été signalée en Australie, sur les côtes du Queensland,
par Rathbun (1923, p. 105), et tout récemment par Campbell et Stephenson
(1970, p. 277) : aucune précision n’est donnée quant à la morphologie et à la
coloration, aussi, ne sommes-nous pas en mesure d’affirmer qu’il s’agit vrai¬
ment de rubromaculata.
Répartition biogéographique
Les localités sûres pour L. erythematica sp. nov. seraient donc : un peu au sud
de Calcutta (holotype) et golfe du Bengale (Kemp, 1923 ; Chopra, 1935) ; golfe
Persique (Kemp, 1923).
Pour L. rubromaculata, les localités sûres seraient : Japon (de Haan, 1835 ;
Rathbun, 1902 ; Sakai, 1934 ; 1939 ; 1965 b) ; Chine (de Haan, 1835 ; Parisi,
1916) et Hongkong (Gordon, 1931) ; Amboine (Buitendijk, 1960) ; mer de
Java (présent travail) ; Viet Nam (présent travail). Il reste à préciser si l’espèce
habite effectivement l’Australie (Rathbun, 1923 ; Campbell et Stephenson,
1970).
1. Miers (1878, p. 407, note ; 1886, p. 111, note) a suggéré que le Carpilius praeterrnissus Gibbes,
1850 (p. 10), de Chine, était sans doute identique à Liagore rubromaculata , idée également adoptée
par Buitendijk (1960, p. 267).
— 1096 —
Remarques sur le genre Liagore
Le genre Liagore de Haan, 1835, est actuellement rangé parmi les Xanthidae
Xanthinae (cf. Balss, 1957, p. 1648), mais, en fait, ses rapports avec les autres
genres de la famille des Xanthidae n’ont pas été vraiment précisés. Déjà, Dana
(1852 b, p. 148) le fait entrer dans ses Xanthinae, avec Carpilius, Liomera,
Alergatis ; de même, Alcock (1898, pp. 78, 93) qui, à l’intérieur des Xanthinae,
inclut Liagore dans son alliance des Carpilioida. Serène (1968, p. 72) adop¬
tera ce même point de vue. C’est près (ou non loin) de Carpilius que l’on fait
le plus souvent mention de Liagore : chez Sakai (1939, p. 446) ; chez Buiten-
dijk (1960, p. 265), etc. Pour Chopra (1935, p. 508) et pour Stephensen (1945,
p. 154), Liagore appartient, comme Galerie, à la sous-famille des Xanthininae.
A noter, qu’en le décrivant, Sakai (1965 a, p. 97) considère le genre Parater-
gatis comme intermédiaire entre Liagore et Atergatis.
Fig. 5. — Rapports sternum — abdomen dans le genre Liagore de Haan. Ici, L. rubromaculata de
Haan, ^ 20 X 27,6 mm, Viet Nam, Exp. « Orlik », st. 203, 2-7-1960, N. Zarenkov coll. et leg.
st. 7, st. 8 : sternites 7 et 8 ; 1, 2, 3 : segments abdominaux 1, 2, 3.
Or, une caractéristique du genre Liagore n’a pas été mentionnée : une por¬
tion, certes petite mais néanmoins bien visible, du sternite 8 est laissée à décou¬
vert au niveau de la coxa des p5, entre le 2e et le 3e segment abdominal (fig. 5).
Ce n’est pas un trait de Xanthidae typique (pour les cas particuliers, cf. Gui-
not, Bull. Mus. Hist. nat., Paris, vol. 41, n° 1, 1969, pp. 247, 250 et ibid., n° 3,
1969, pp. 697, 700), et c’est en fonction de cet élément que devra être envisagée
la position taxonomique du genre. Nous nous sommes déjà posé la question
(Guinot, ibid., vol. 41, n° 2, 1969, p. 511) de l’appartenance éventuelle de
Liagore à ce que nous avons appelé la lignée euryplacienne ou Euryplacinae.
Liagore ne rappelle-t-il pas vaguement, par sa forme, son habitus, le genre
Eucrate de Haan ? Et puisque Liagore offre une ébauche de disposition cato-
métope, n’est-ce pas avec Eucrate qu’il offre des liens phylogénétiques ? Idée
— 1097
séduisante, mais que nous avons dû abandonner, la plupart des caractères
fondamentaux des Euryplacinae étant, semble-t-il, absents chez Liagore.
On peut se demander si, chez Paratergatis Sakai (cf. notamment la figure
de l’abdomen mâle de P. longimanus donné par Sakai, 1965 a, fig. 1 d), une
portion du sternite 8 n’est pas également visible au voisinage du condyle arti¬
culaire de la coxa des p5. Sakai ne mentionne rien à ce sujet. Si une telle dis¬
position, qui ne se rencontre ni chez les Liomera ni chez les Atergatis, caracté¬
rise Paratergatis, pourra-t-on conclure, malgré par exemple des pléopodes
sexuels assez différents, à la parenté de Liagore et de Paratergatis ?
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
du Muséum national d’Histoire naturelle,
61, rue de Buffon, Paris-5e.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 1099-1107.
PAGURISTES SYRTENSIS,
ESPÈCE NOUVELLE DES CÔTES TUNISIENNES
( Crustacea Decapoda Diogenidae )
Par Michèle de SAINT LAURENT
Au mois de novembre 1969, au cours d’une série de chalutages effectués par
la « Thalassa », navire océanographique de l’Institut Scientifique et Technique
des Pêches maritimes, dans le golfe de Gabès, par 10-15 mètres de profondeur,
nous avons récolté un grand nombre de Pagurides appartenant au genre Pagu-
ristes. La seule espèce du genre jusqu’à présent connue en Méditerranée était
P. oculatus (Fabricius). Or, les spécimens récoltés par la « Thalassa » présen¬
taient, sur le vivant, deux types de coloration bien distincts : la moitié environ
avaient des pédoncules oculaires rouge orange vif, et une tache circulaire vio¬
lette sur les faces externe et interne du mérus des chélipèdes ; chez les autres,
les pédoncules oculaires étaient blanc crème, et la tache violette du mérus des
chélipèdes manquait.
Une comparaison détaillée des exemplaires de chacun des groupes nous a
permis de relever l’existence de différences morphologiques, peu accusées certes,
mais très nettes et constantes, et d’établir qu’il s’agissait de deux espèces :
la première, à pédoncules oculaires rouge orange, correspond à Paguristes ocu¬
latus (Fabricius) et la seconde, à pédoncules oculaires blanc crème, représente
une forme nouvelle que nous décrivons ici sous le nom de Paguristes syrtensis
(de Petite Syrte, autre appellation géographique du golfe de Gabès).
Les deux formes étant très voisines et existant côte à côte à faible profon¬
deur dans le golfe de Gabès, elles pouvaient avoir été confondues dans le passé.
Nous avons donc procédé à l’examen de tous les spécimens conservés dans nos
collections et identifiés à P. oculatus, en provenance de différentes localités
méditerranéennes. A l’exception de quelques individus récoltés par Chevreux
en 1896, précisément dans le golfe de Gabès, de quelques autres dragués à faible
profondeur aux environs du laboratoire de Salammbô par G. Chehbonnier en
1955, et de quatre mâles capturés au large du golfe de Tunis par E. Postel
la même année, tous les exemplaires de la collection appartiennent bien à l’es¬
pèce de Fabricius.
Paguristes oculatus est représenté sur les côtes ouest-africaines par une forme
différente, P. oculatus var. rubropictus A. Milne Edwards et Bouvier (cf.
Forest, 1954, p. 172), à laquelle il convient d’attribuer un statut spécifique
propre, sous le nom de P. rubropictus. Nous avons également recherché
la présence éventuelle de P. syrtensis parmi le matériel identifié à la variété
de Milne Edwards et Bouvier. Ces recherches ont été négatives, et l’on peut
supposer que l’espèce nouvelle décrite ici a une distribution restreinte, limitée
actuellement aux côtes tunisiennes.
— 1100 —
Paguristes syrtensis sp. nov.
Paguristes oculatus , Forest et Guinot, 1956, p. 31 ( pro parte).
Matériel examiné
— Golfe de Gabès, Chevreux coll. (« Melita ») 1896 : 3 5 à 8 mm, 1 Ç
ovig. 5 mm.
— Devant le laboratoire de Salammbô, golfe de Tunis, 4.8.1955, 5-10 m,
drague, herbier à Posidonies, G. Cherbonnier coll. : 3 (J, 9 à 13 mm, 1 Ç 10 mm.
— Au large du golfe de Tunis, 30.4.1955, 250 m, chalut, E. Postel coll. :
4 (J, 11 à 16 mm, dont Phototype 14 mm.
— Campagne de la « Thalassa » en Méditerranée orientale, nov. -décembre
1969, stations V453 à V460, V463-Y464, 27-19.11.1969, golfe de Gabès, 10-20m,
herbier à Posidonies : nombreux spécimens, <$ 4,5 à 10 mm, Ç 5 à 8 mm.
Description
Ecusson céphalothoracique (fig. 1) allongé, représentant plus de la moitié de la lon¬
gueur de la carapace, garni de faibles tubercules spiniformes sur les aires latérales.
Rostre long, étroit, atteignant le milieu des écailles oculaires, son extrémité plus ou
moins arrondie et souvent surmontée d’une spinule.
Pédoncules oculaires subcylindriques, légèrement renflés à la base et au niveau des
cornées. La longueur du pédoncule gauche, toujours légèrement supérieure à celle du
droit, atteint environ les trois quarts de celle de l’écusson. Ecailles oculaires trian¬
gulaires entières, leur extrémité aiguë.
Pédoncules antennulaires atteignant presque la base des cornées.
Premier article des pédoncules antennaires inerme. Prolongement antéro-latéral du
deuxième article assez long, à sommet bifide. Ecaille atteignant l’extrémité du dernier
article, bordée du côté externe par trois épines aiguës et, du côté interne, par trois
ou quatre épines situées sur la moitié proximale. Dernier article atteignant le tiers dis¬
tal des pédoncules oculaires.
Chélipède gauche (pl. I, fig. 1) plus fort que le droit. Main massive, sa plus grande
largeur comprise entre la moitié et les trois quarts de sa longueur, mais effilée vers
l’extrémité des doigts. Face dorso-externe du carpe et de la main couverte de petits tuber¬
cules perliformes très réguliers, peu saillants, à sommet non corné sauf au voisinage des
bords et sur la région digitale.
Main du chélipède droit (pl. I, fig. 2) environ deux fois plus longue que large. Bord
supéro-interne du carpe et de la paume orné respectivement de 6-7 et de 6 dents
fortes, obtuses, irrégulières, à sommet corné. Face dorso-externe du carpe et de la
main couverte des mêmes tubercules perlés que sur la main gauche.
Pattes ambulatoires p2 et p3 dépassant de peu l’extrémité des chélipèdes, légère¬
ment plus longues à droite. Mérus des p2 avec le bord ventral garni de très faibles
spinules, le bord dorsal du carpe et du propode respectivement orné d’environ 8-9
et 10-11 dents à pointe cornée, aiguë. Bord dorsal du dactyle (fig. 2) assez fortement
denticulé sur toute sa longueur.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1 et 2. — Paguristes syrtensis sp. nov., <£16 mm :
1, extrémité du chélipède gauche, X 5 ; 2, extrémité du chélipède droit, X 4,5.
Fig. 3 et 4. — Paguristes oculatus A. Milne Edwards et Bouvier, <£ 16 mm :
3, extrémité du chélipède gauche, X 4,5 ; 4, extrémité du chélipède droit, X 4,5.
Michèle de SAINT LAURENT
PLANCHE I
Bull. Mus. llist. nat., Paris, 2e série, t. 42, n° 5, 1970 (1971).
— 1101
Fig. 1. — Paguristes syrtensis sp. nov., S holotype 14 mm :
écusson céphalothoracique et appendices céphaliques, X 8,5.
Pattes p3 présentant les mêmes denticulations, mais très atténuées.
Pléopodes sexuels du mâle présentant la même structure que chez P. oculatus. Les
pli (Fig. 4) ont cependant le lobe proximal de la lame supérieure plus étroit, formant
avec le lobe distal un angle plus aigu 1.
Une large bractée abdominale formant poche incubatrice chez la femelle.
Telson divisé en quatre lobes par une constriction latérale et par une large inden¬
tation médiane. Lobes postérieurs nettement asymétriques, le lobe gauche plus déve¬
loppé que le droit.
Pilosité générale faible.
1. Pour la terminologie employée ici, voir Forest, 1954, p. 164, qui a décrit et figuré les pli de
Paguristes oculatus.
1102 —
Coloration générale du corps et des appendices thoraciques orange clair, avec d’assez
nombreuses ponctuations orange vif correspondant notamment aux tubercules des
faces supéro-externes du carpe et de la main des chélipèdes. Sur le mérus de ces appen¬
dices, une tache rouge distale, du côté externe comme du côté interne. Un large anneau
rouge orange occupe la portion distale des dactyles des chélipèdes et des pattes ambu¬
latoires. Pédoncules oculaires hlanc crème.
Remarques
Paguristes syrtensis est très proche de P. oculatus (Fabricius), avec lequel
il peut facilement être confondu, sauf si l’on dispose de spécimens vivants ou
fraîchement fixés, dont la coloration est encore bien apparente.
La forme et les dimensions relatives de la carapace et des appendices cépha¬
liques et thoraciques diffèrent très peu chez les deux espèces. Comme chez
beaucoup de Paguristes , la forme du rostre, la longueur des pédoncules oculaires
et l’ornementation des appendices céphaliques sont assez variables, et l’éten¬
due de ces variations tend à recouvrir les différences spécifiques. On peut toute¬
fois noter que, chez syrtensis, le rostre est habituellement un peu plus large,
et les pédoncules oculaires en moyenne plus courts (rapport moyen de la lon¬
gueur des p.o. à celle de l’écusson 0,73 chez syrtensis, 0,76 chez oculatus). En
outre, les épines du bord interne de l’écaille antennaire sont au nombre de trois
ou quatre, s’étendant au plus sur la moitié proximale de ce bord, alors que
chez oculatus, elles sont en général plus nombreuses, de quatre à six, et occupent
de la moitié aux deux tiers proximaux de l’article. Les fouets antennaires sont
légèrement plus longs chez l’espèce nouvelle.
Les différences morphologiques les plus significatives affectent la forme et
l’ornementation des chélipèdes (pl. I) : chez oculatus, la main gauche est plus
massive, avec des doigts plus larges sur leur portion distale ; les tubercules
qui ornent la face dorso-externe du carpe et de la main sont plus forts, plus
aigus, et présentent tous un sommet corné ; ils sont aussi moins nombreux
et paraissent moins réguliers. Le bord dorso-interne du carpe et de la main
du chélipède droit ont un aspect bien différent : chez l’espèce de Fabricius,
il est marqué par une crête de tubercules spiniformes réguliers et à peine plus
— 1103 —
forts que ceux de la face dorsale (pl. I, fig. 4) ; chez l’espèce nouvelle, il est
formé d’une crête très saillante de véritables dents irrégulières (pl. I, fig. 2).
Les pattes ambulatoires p2 et p3 présentent, chez les deux formes, des pro¬
portions et un aspect très voisins. Cependant, on note que le bord dorsal du
dactyle des p2 possède des denticulations spiniformes assez faibles et partiel¬
lement cachées par une frange de soies serrées chez oculatus (fig. 3), alors que,
chez syrtensis (fig. 2), il existe des dents plus fortes et très apparentes, les so es
de ce bord étant beaucoup moins nombreuses et éparses.
Fig. 4-6. — Premier pléopode mâle : 4, Paguristes syrtensis sp. nov. ;
5, P. oculatus (Fabricius) ; 6, P. rubropictus A. Milne Edwards et Bouvier, X 24.
Les pléopodes sexuels du mâle (fig. 4 et 5) sont, nous l’avons dit, de même
type, mais avec le lobe proximal de la lame supérieure plus étroit et formant
avec le lobe distal un angle plus fermé chez syrtensis.
Les lobes postérieurs du telson présentent une inégalité moins accusée chez
oculatus que chez syrtensis.
Enfin, les caractères de coloration, que nous résumons dans le tableau II,
distinguent parfaitement les deux espèces.
Paguristes syrtensis est également voisin de Paguristes oculatus var. rubro¬
pictus A. Milne Edwards et Bouvier, dont les différences avec la forme typique
ont été partiellement relevées par A. Milne Edwards et Bouvier (1900,
Tableau 1. — - Principales différences morphologiques séparant Paguristes syrtensis sp. nov.,
P. oculatus (Fabricius) et P. rubropictus A. Milne Edwards et Bouvier.
1104
Tableau II. — Principaux caractères de coloration de Paguristes syrtensis sp. nov.,
P. oculatus (Fabricius) et P. rubropictus A. Milne Edwards et Bouvier A
1. En ce qui concerne P. rubropictus, les indications portées dans ce tableau sont tirées de la description de A. Milne Edwards et Bouvier (1900, p. 165).
1105
— 1106 —
p. 165, sous le nom de P. oculatus var. brunneo pictus), puis par Forest (1954,
p. 172, ubi syn.), qui en a fait une sous-espèce (1961, p. 214 ; 1966, p. 142).
Nous pensons que ces différences ont une valeur spécifique, et nous résumons
dans les tableaux I et II les caractères qui séparent les trois espèces.
Il faut cependant mentionner un caractère particulier à P. rubropictus : c’est
la gracilité du dactyle de la p3 gauche, beaucoup plus étroit que l’article cor¬
respondant de l’appendice droit et légèrement tordu sur lui-même. Ceci appa¬
raît comme une ébauche de la différenciation de la p3 gauche, fréquente chez
plusieurs Diogenidae (certains Dardanus, Calcinus et Clibanarius), mais rarement
observée dans le genre Pagurisles. Chez Paguristes syrtensis et P. oculatus, le
dactyle de la p3 gauche est très légèrement plus court et plus grêle que celui
de la p3 droite.
Il convient enfin de noter que les Paguristes récoltés par la « Thalassa » en
décembre 1969, qu’il s’agisse de P. syrtensis ou de P. oculatus, étaient atteints
d’une maladie provoquant une nécrose de différentes régions du corps : bran¬
chies, branchiostèges, extrémité de certains appendices (maxillipèdes, p4, p5),
mais dont nous n’avons pas pu établir la nature. Cette maladie n’empêchait
pas la mue normale et la survie des animaux, dont quelques-uns ont été con¬
servés vivants plusieurs mois dans un aquarium en circuit fermé.
Distribution
Paguristes syrtensis n’a jusqu’à présent été récolté qu’au large des côtes
tunisiennes, golfe de Tunis (5-10 et 250 m) et golfe de Gabès (10-15 m). Les
exemplaires récoltés à faible profondeur sont d’une taille moyenne très infé¬
rieure à celle des spécimens capturés au chalut par 250 mètres de fond et repré¬
sentent probablement, comme c’est le cas pour les P. oculatus récoltés dans le
même biotope, une population de jeunes. Il est donc fort possible que P. syr¬
tensis soit plus largement répandu dans les eaux profondes du sud de la Médi¬
terranée, bien que sa distribution apparaisse notablement plus restreinte que
celle de P. oculatus.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum, et Laboratoire de Carcinologie
et d' Océanographie biologique (E.P.H.E.).
Résumé
Une espèce nouvelle de Paguristes, récoltée en Méditerranée, sur les côtes tunisiennes,
est décrite ici sous le nom de P. syrtensis. Elle est proche de P. oculatus (Fabricius),
jusqu’à présent seul représentant de ce genre connu en Méditerranée, et de P. rubro¬
pictus A. Milne Edwards et Bouvier, des côtes ouest-africaines.
BIBLIOGRAPHIE
Forest, J., 1954. — Les Paguristes des côtes occidentales et méridionales d’Afrique.
Ann. S. Afr. Mus., 41, 4, pp. 159-213, fig. 1-70, pl. 4.
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— 1107
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Sao Tomé et Annobon (1956). 17. Crustacés Décapodes : Pagurides. Rés. sci.
Camp. Calypso, VII, Ann. Inst. Océanogr., 44, pp. 125-172, flg. 1-25.
— et D. Guinot, 1956. — Sur une collection de Crustacés Décapodes et Stoma-
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et Anomoures. Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman pen¬
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1108-1126.
CROISSANCE AU LABORATOIRE
DE CRANGON SEPTEMSPINOSA SAY
(CRUSTACEA DECAPODA, NATANTIA),
DE LA MÉTAMORPHOSE
A LA MATURITÉ SEXUELLE
Par Michèle REGNAULT
Dans une étude précédente nous avons exposé les résultats de l’élevage au
laboratoire de Crangon septemspinosa Say (Régnault et Costlow, 1971). Son
développement larvaire complet est apparu possible à des températures com¬
prises entre 15°C et 23°C, la température optimale étant voisine de 20°C. Cette
espèce supporte des salinités comprises entre 20 %0 et 30 %0 et une augmen¬
tation progressive de la salinité au cours du développement (au niveau du
3e stade zoé) améliore la survie générale des larves.
Pour compléter les données actuelles (Price, 1962) sur la biologie de cette
espèce, dont l’intérêt économique n’est pas à négliger, nous avons poursuivi
les élevages au-delà de la métamorphose jusqu’à l’obtention de l’adulte, étu¬
diant plus spécialement son mode de croissance.
La plupart des connaissances sur la croissance absolue chez les Décapodes
ont été résumées dans le vaste travail de synthèse de Kurata en 1962. Chez
les Natantia, des travaux plus récents (Zein-Eldin, 1963 ; Hubschman, 1969 ;
Reeve, 1969) ont abordé l’étude de la croissance pendant les phases larvaire
et post-larvaire. Par suite des difficultés rencontrées en élevage, peu d’auteurs
se sont penchés sur l’augmentation de taille durant la longue phase dite « juvé¬
nile », c’est-à-dire de la métamorphose à la maturité sexuelle.
Nous rapportons ici les observations faites sur l’allure générale de la crois¬
sance (croissance absolue) de C. septemspinosa durant sa phase juvénile, telle
qu’elle a été définie précédemment, puis envisageons l’influence de la salinité,
du régime alimentaire et de l’effet de groupe sur la vitesse de croissance.
Conditions expérimentales
Les larves écloses au laboratoire fin mai 1969 sont élevées suivant les méthodes
habituelles (Régnault et Costlow, 1971). Après leur métamorphose, qui a
lieu entre les jours D20 et D23, elles sont gardées un mois dans les mêmes con¬
ditions de température et de salinité, ceci afin de ne conserver pour les lots
expérimentaux que des animaux robustes ayant franchi la période délicate qui
suit la métamorphose. L’étude de la croissance porte ainsi sur la période allant
du jour D66 (deux mois) à l’âge de cinq ou sept mois selon les cas. Quelques
lots expérimentaux ont cependant été formés aussitôt après la métamorphose.
1109 —
Pour tous les lots la température était maintenue à 20°C et la salinité restait
celle du début du développement.
Deux modes d’expérimentation sont utilisés :
1) Les animaux sont isolés, un par compartiment d’une boîte en plastique, soit un
individu pour 70 ce d’eau. Ceci permet de connaître avec précision l’accroissement
individuel à chaque mue et la durée de l’intermue.
2) Les animaux sont répartis par groupes de 15 à 30 dans de grands cristallisoirs
de deux litres (1 500 cc d’eau). Les mesures sont faites à intervalles réguliers : tous
les quatre jours, puis tous les huit jours. Tous les animaux sont mesurés et la valeur
exprimée représente la longueur moyenne du groupe à un jour donné.
Nous désignons par longueur totale (L.t.) la distance du bord antérieur de
l’écaille antennaire au bord postérieur du telson (mesures faites au micromètre
oculaire).
La représentation de la croissance est donnée soit par des diagrammes
longueur/temps (croissance en groupe), soit par les diagrammes de Hiatt, où
la longueur à une intermue donnée (Ln) est rapportée à la longueur à l’inter-
mue suivante Ln -)- 1 (croissance individuelle). Le rapport de ces deux lon¬
gueurs Ln -j- 1/Ln est appelé taux de croissance et la pente de la droite de
régression du diagramme de Hiatt, b, est appelée coefficient de croissance, selon
la définition de Kurata (1962, p. 31) L
I. Allure générale de la croissance de C. septemspinosa
Pour analyser la croissance absolue chez C. septemspinosa nous l’étudions
sur des individus isolés pour lesquels la succession des mues peut être établie
avec certitude.
Nous avions douze individus en début d’expérience (jour D66) et dix en fin
d’expérience (jour D180) ; ils provenaient de la même ponte mais leur taille
variait de 7,5 mm à 12,1 mm ; ils ont été maintenus à 25 %0, salinité à laquelle
ils avaient été élevés, à 20°C, et nourris quotidiennement en excès avec des nau-
plii d’Artemia.
a) Croissance en fonction du temps
Une estimation globale de la croissance est donnée en rapportant la longueur
totale au temps (fig. 1). Les points se répartissent suivant une progression géo¬
métrique, mais une rupture de pente se dessine vers le troisième mois, période
de la différenciation sexuelle. Si nous utilisons comme repère pour chaque indi¬
vidu l’apparition des caractères sexuels externes (ou caractères sexuels secon¬
daires, d’après la morphologie de l’endopodite de la première paire de pléopodes)
et si nous calculons les deux droites de régression correspondant aux périodes
précédant et suivant ce repère théorique, nous obtenons deux droites qui
s’ajustent parfaitement à l’ensemble des points. La pente de ces droites, b1,
est égale à 0,320 puis à 0,186. La rupture de pente matérialisée par la chute
de bt se produit vers le jour D98 ; signalons que la période de différenciation
chez les individus observés s’étalait sur 25 jours — des jours D85 à D112 —
la moyenne étant située à D96.
Il y a donc un ralentissement de la croissance dès l’acquisition des carac¬
tères sexuels externes.
1, Nous remercions M. Jacques Rebière pour la représentation graphique de cet article.
Longueur totale en
— 1110 —
Fig. 1. — Croissance absolue, en fonction du temps, de jeunes Crangon septemspinosa,
des jours D66 à D170. Individus isolés, température de 20°C, salinité de 25 %Q .
b) Taux de croissance et fréquence des mues
La vitesse de croissance dépend de deux facteurs, le taux d’accroissement à
chaque mue et la fréquence des mues. Le diagramme classique de Hiatt (fig. 2)
montre la variation du taux d’accroissement au cours de la période observée.
Le rapport Ln + 1/Ln n’est pas une fonction linéaire continue (dont la pente
serait b = 1,118) mais, comme précédemment, une progression géométrique
dont le coefficient change à l’apparition des caractères sexuels externes. Les
deux droites de régression calculées en tenant compte du repère théorique choisi
auparavant accusent également un changement de pente ; celle-ci, b, ou coeffi¬
cient de croissance, passe de 1,119 à 0,918 ; le point de flexion correspond à
Ln = 19,4 mm, taille moyenne à laquelle s’observe la différenciation sexuelle
— 1111 —
des stades juvéniles ; celle-ci apparaît chez les individus de 18 mm à 22 mm,
quel que soit leur sexe.
Quant à la fréquence des mues, elle passe très régulièrement pour chacun des
dix individus, de cinq au cours du mois précédant la différenciation (D66 à
D96), à trois au cours du mois la suivant (D96 à D126). On observe ainsi, entre
la forme juvénile, dont le sexe ne peut être identifié, et la forme mâle ou femelle
Fig. 2. — Taux de croissance (diagramme de Hiatt) de jeunes Crangon septemspinosa, des jours
D66 à D170. Individus isolés, température de 20°C, salinité de 25 %0. Ln : longueur à l’intermue n,
Ln-j-1 : longueur à l’intermue suivante.
immature un changement du mode de croissance. Si l’on adopte les critères de
Kurata (1962, p. 31), la croissance de C. septemspinosa est du type progressif
(PG) dans la première phase (b = 1,119) et du type rétrogressif (RG) dans la
seconde phase (b = 0,918).
Les travaux antérieurs sur la croissance absolue des Décapodes ont été résu¬
més par Kurata (1962). S’appuyant sur de nombreux exemples, il reconnaît
— 1112
dans ce domaine trois étapes au cours du cycle biologique des Crustacés : une
phase larvaire, une phase juvénile et une phase adulte. Au cours de chacune,
la croissance suit une progression géométrique mais son coefficient est variable
et décroît de la phase larvaire à la phase adulte. Les deux périodes de rupture
correspondent, la première à la métamorphose, la seconde à la maturité des
gonades. Certaines espèces ne présentent qu’une seule de ces deux disconti¬
nuités de croissance : à la métamorphose ( Cambaroides japonicus) ou à la matu¬
rité sexuelle ( Hemigrapsus sanguineus ) ; d’autres ne présentent aucune rupture
nette et croissent régulièrement avec apparemment, car la phase larvaire est sou¬
vent négligée, un coefficient constant ( Paralithodes brevipes, Eriocheir japonicus).
En aucun cas cependant, l’apparition des caractères sexuels externes n’est
mentionnée comme période de discontinuité. En 1955, Kurata indique bien
une discontinuité dans la croissance de Pandalus kessleri entre la huitième et
la neuvième mue, mais indique par la suite que les caractères sexuels externes
n’apparaissent vraiment qu’entre la onzième et la treizième mue.
Teissier (1960) et Mayrat (1964) ont signalé chez les Décapodes, dans la
croissance allométrique au cours de la phase immature, un changement de pente
correspondant à une mue spéciale dite de prépuberté mais qui paraît davantage
liée à l’apparition de la maturité sexuelle qu’à celle des caractères sexuels
externes.
Seul Weber (1967) rapporte une flexion de la courbe de croissance chez Para¬
lithodes camtschatica à une taille de 60 mm, donc vers le milieu de sa phase
immature, celle-ci comprenant des individus de 2 à 95 mm de long. Il pense
que cette flexion traduit l’entrée du jeune crabe dans une phase prépubérale.
Nous retiendrons l’appellation de Weber et reconnaîtrons quatre phases
dans le cycle biologique de C. septemspinosa : larvaire, juvénile, prépubérale
et adulte.
Nous pouvons comparer le taux de croissance obtenu au cours de nos éle¬
vages à celui que nous avons calculé d’après les données de Nouvel (1933)
chez Crangon vulgaris. On observe que le rapport Ln -f- 1/Ln décroît avec l’âge
et varie avec les groupes de taille constitués expérimentalement par cet auteur.
11 serait de 1,30 chez les animaux de 5 mm, de 1,10 à 1,15 chez ceux d’environ
10 mm et de 1,02 au-delà de 35 mm. Calculé chez C. septemspinosa en élevage,
Ln -f- 1/Ln est égal à 1,10 — 1,18 pour des tailles de 10 à 12 mm et 1,00 — 1,02
pour celles de 30 à 35 mm. Les taux de croissance des deux espèces et leurs
variations apparaissent donc comme voisins. Ceci présente un double intérêt.
11 s’agit, en effet, d’une part d’une espèce est-atlantique vivant à une tem¬
pérature moyenne de 16°C, et d’une espèce ouest-atlantique élevée constam¬
ment à 20°C, d’autre part d’animaux sauvages gardés en élevage le temps
d’une mue (C. vulgaris) et d’animaux élevés entièrement en laboratoire ( C . sep¬
temspinosa).
Il reste à faire remarquer, toutefois, que la courbe de croissance donnée ici
pour C. septemspinosa est très différente de celle que donne Meixner (1968)
— 1113 —
pour C. oulgaris. Selon cel auteur, eu effet, la courbe est une sigmoïde typique
et la période de croissance maximale se trouve comprise entre le cinquième et
le huitième mois, période où le taux de croissance a justement diminué chez
C. septemspinosa.
Sachant que le taux de croissance peut varier pour une même espèce au
cours de son cycle biologique et en fonction de certains facteurs externes, nous
nous bornerons à signaler une similitude certaine entre la croissance des espèces
suivantes : C. septemspinosa, C. oulgaris (en dépit de la remarque précédente)
et Pandalus kessleri (Kurata, 1955). Par contre, la croissance de Palaemon
serratus (Reeve, 1969) apparaît nettement plus lente que chez les formes pré¬
cédentes.
II. Influence de i.a salinité sur la croissance
La marge des salinités permettant le développement larvaire étant comprise
entre 20 %0 et 30 %0, nous avons étudié la croissance des jeunes crevettes
aux trois valeurs suivantes : 20 %0, 25 %0, et 30 %0. Dans chaque cas, la sali¬
nité adoptée correspondait à celle du développement larvaire. Deux séries
d’expériences menées parallèlement ont été réalisées :
- — trois lots de dix individus étaient isolés, un animal par compartiment, et placés à
chacune des trois salinités désignées ci-dessus ;
— les individus étaient répartis dans de grands cristallisons de deux litres, à raison
de trente (lot A) ou de soixante (lot A') par cristallisoir. Dans ce cas, deux salinités
seulement, 20 %0 et 30 %0, étaient expérimentées, le matériel élevé à 25 %0 faisant
défaut.
a) Croissance des animaux isolés
La croissance à 25 %0 et 30 %0 a pu être suivie durant quatre mois et demi
(des jours D66 à D205) ; à la suite d’un accident, les observations sur la crois¬
sance à 20 %0 ont été interrompues au jour D121, ne couvrant ainsi qu’une
période de deux mois. Les valeurs moyennes relatives au nombre de mues, à
la durée de l’intermue, aux taux d’accroissement et à la taille des individus
en fin d’expérience sont rapportées dans le tableau 1.
Tableau I. Croissance absolue de C. septemspinosa, individus isolés,
à trois salinités différentes et 20°C.
Les valeurs moyennes sont calculées sur dix individus
pour chaque salinité.
Ln +
1114 —
Fig. 3. — Taux de croissance (diagramme de Hiatt) de jeunes Crangon septemspinosa, des jours
D60 à D205, à différentes salinités. Individus isolés, température de 20°C. Ln : longueur à l’inter-
mue n, Ln + 1 : longueur à l’intermue suivante.
Les diagrammes de Hiatt correspondants sont représentés dans la figure 3.
Pour la clarté du graphique, la droite de régression a été calculée sur l’ensemble
des mesures faites, sans tenir compte de l’apparition des caractères sexuels
externes.
On constate sur le tableau comme sur le diagramme que les différences appa¬
rues dans la croissance entre les trois salinités expérimentées sont extrême¬
ment faibles.
b) Croissance des groupes
Les mesures sont faites dès la métamorphose pour le lot A' et à partir du
jour D60 pour le lot A. Nous avons représenté dans la figure 4 la variation de
la taille moyenne de chaque groupe en fonction du temps.
Dans ces conditions, un écart sensible est mis en évidence entre les deux
— 1115 —
salinités étudiées. Si la vitesse de croissance au début de l’expérience est du
même ordre de grandeur pour les deux salinités, quel que soit le groupe, elle
change de façon significative dès le jour D90, fin du troisième mois.
La croissance est alors plus rapide à 20 %0 qu’à 30 %0. Quant à la survie
des différents groupes, elle est en moyenne de 32 % à 20 %0 et de 21,5 % à
30 %0.
Fig. 4. — Croissance absolue, en fonction du temps, de jeunes Crangon septemspinosa, des jours
D23 à DI 60, à deux salinités différentes. Individus en groupes de 15 par cristallisoir de deux litres.
Température de 20°C.
Ainsi la salinité à 20 %0 présente ici un double avantage sur celle à 30 %0
puisque la croissance y est plus rapide et la mortalité plus faible.
Des expériences précédentes, nous pouvons déduire que l’influence de la
salinité sur la croissance, à température constante, pour des animaux de même
taille et de même âge, est très différente selon que les animaux sont isolés ou
en groupe. Pratiquement sans effet dans le premier cas, elle n’est pas à négliger
dans la croissance en groupe, mode habituel en élevage. Il est pourtant classique
(Templeman, 1936 ; Zein-Ei.din, 1963 ; Kurata, 1962 et Reed, 1969) de con¬
sidérer que la salinité n’a pas d’influence notable sur la croissance.
Réduits comme nous le sommes à une marge de salinité étroite, nous ne pou¬
vons discuter plus avant nos résultats ; nous retiendrons cependant que, pour
C. septemspinosa, une salinité de 20 %0 pendant la phase juvénile et prépubé-
rale est préférable, pour la croissance et la survie, à celle de 30 %0.
— 1116 —
III. Influence du régime alimentaire sur la croissance
L’importance de l’alimentation du point de vue qualitatif aussi bien que
quantitatif dans l’élevage des Décapodes n’est plus à démontrer. Il suffit de
se reporter aux travaux de Templeman (1936), Broad (1957), Kurata (1962)
et Cuzon (1970) pour constater son influence sur les modalités du développe¬
ment larvaire et de la croissance. Nous avons donc observé l’augmentation
de taille des jeunes C. septemspinosa en fonction du type de nourriture proposé
et de son abondance.
a) V ariations qualitatives de la nourriture
Pour cette expérience, les jeunes crevettes choisies ont toutes effectué leur
développement larvaire avec un régime uniforme composé de nauplii d’Ar-
temia. Des lots d’animaux sont constitués peu de temps après la métamorphose
et répartis par groupes de quinze à vingt individus dans de larges cristallisoirs.
L’expérience s’étend du jour D30 au jour D130. Trois régimes sont étudiés :
Lot témoin : nauplii d ’Artemia (témoins déjà utilisés dans l’expérience précédente) ;
Lot B : nauplii d’ Artemia et œufs fécondés d ’Arbacia ;
Lot C : nauplii d’ Artemia associés à deux algues unicellulaires : Monochrysis et
Cyclotella.
Chaque lot se subdivise en deux groupes, les groupes 2 ayant éclos quelques
jours après les groupes 1, ce qui explique, d’ailleurs, les variations de taille
au début de l’expérience ; tous les animaux cependant ont été mesurés pour
la première fois au jour D30. Les œufs d' Arbacia et les algues, cultivées sur
milieu de Miquel modifié (Ketchum et Redfield, 1938), étant à 30 %0, nous
avons maintenu tous les élevages à cette salinité. Toutefois, comme il est apparu
que la croissance à 30 %0 avec des nauplii d’ Artemia était, en groupe, plus
lente qu’à 20 %0, nous avons rappelé dans la figure 5, à titre indicatif, la courbe
moyenne obtenue précédemment avec les groupes A et A' à 20 %0 (cf. p. 1115).
Nous donnons dans le tableau II, la composition des groupes en début et en
fin d’expérience, le pourcentage de mortalité et la taille moyenne du groupe à
l’issue des quatre mois d’observation.
La croissance en fonction du temps est représentée sur la figure 5.
Il semble tout d’abord que la nature du régime alimentaire imposé soit déci¬
sive pour la croissance ; très vite le lotBl se détache des autres groupes, donnant
l’impression que les Arbacia associés aux Artemia créent des conditions de crois¬
sance particulièrement favorables. En fait, la vitesse de croissance reste pra¬
tiquement la même pour tous les groupes, à l’exception de B1 et de C2, et ceci
pendant les deux premiers mois que dure l’expérience. Cette homogénéité dans
la croissance des différents groupes peut tenir au fait que les trois régimes pro¬
posés ont le même aliment de base : des nauplii d ’Artemia. Les écarts observés
entre les trois régimes sont donc liés principalement à l’aliment de complé¬
ment : Arbacia ou algues.
Il est peut-être utile d’indiquer que la survie pendant une longue période
n’était pas possible avec le régime algal pur ou avec des œufs fécondés d’Ar-
bacia seuls (observation personnelle, non publiée).
— 1117 —
Tableau II. Croissance absolue de C. septemspinosa en groupe,
soumise à trois types de régimes alimentaires,
à la salinité de 30 %0 et à 20°C.
Fig. 5. — Croissance absolue, en fonction 1 1 temps, de jeunes Crangon septemspinosa après la méta¬
morphose (jours D23 à DI 60), suivant le i* égime alimentaire. Individus en groupes de 15 à 20 par
cristallisoir de deux litres, température de 20°C. Lot témoin : nauplii d 'Artemia seuls ; salinité
de 20 %0 et 30 %G. Lot B : nauplii d’ Artemia -f œufs fécondés d ’Arbacia, salinité de 30 %Q. Lot Ç ;
nauplii d' Artemia + algues, salinité de 30 %ç.
1118 —
A partir du jour D90 cependant, une divergence apparaît dans les courbes
de croissance. Le complément Arbacia confère au régime B une supériorité
certaine, particulièrement dans le groupe Bl. Cette supériorité est d’autant
plus marquée que la croissance à 30 %0 avec des Artemia seules est retardée
(cf. ci-dessus). Comparée à la croissance avec des Artemia seules à 20 %0, cette
supériorité devient bien moindre. Il est clair toutefois que le complément Arba¬
cia a un effet positif net sur la croissance de C. septemspinosa pendant la période
envisagée.
Les effets du régime mixte, Artemia et algues, par rapport au régime Artemia
seules (lot témoin) semblent soit voisins, soit moins favorables, mais en aucun
cas plus favorables. L’addition d’algues au régime de base n’améliore donc pas
les conditions de croissance ; elle semble même la freiner. Des faits analogues
ont été signalés au cours du développement larvaire d’une autre Caridea, Hip-
polyte inermis (Régnault, 1969). Nous supposons que l’ingestion d’algues,
dont la valeur nutritive est faible, réduit celle à' Artemia ; le ralentissement
de la croissance serait alors fonction de l’importance de la fraction algale absor¬
bée.
D’autre part, l’accroissement de la mortalité dans le groupe C2 étant très
régulier au cours de l’expérience, la survie moyenne du lot C reste la plus faible.
La nature du régime alimentaire paraît influencer parallèlement et la crois¬
sance et la survie au cours de la période étudiée. Cet effet conjugué de plusieurs
régimes donnés sur la croissance et la survie a déjà été signalé (Zein-Eldin,
1963) chez les post-larves de Pénéidés.
Récemment, Cuzon (1970) a démontré l’importance de la composition du
régime alimentaire pour l’entretien et la croissance en élevage de plusieurs cre¬
vettes. Utilisant des régimes artificiels variés, il a mis en évidence le rôle pri¬
mordial du taux des glucides, en particulier chez Crangon vulgaris, et de la nature
de la source protéinique.
Ceci ouvre la voie à de nouvelles hypothèses de travail, mais dans le domaine
de la nutrition et de ses rapports avec la croissance, il est essentiel d’améliorer
nos connaissances sur le métabolisme des Crustacés aux diverses phases de leur
cycle biologique.
b) V ariations quantitatives de la nourriture
Deux lots E et F sont établis, de cinq individus chacun, provenant de la
même ponte et ayant effectué leur développement larvaire dans les mêmes
conditions. Leur taille moyenne est la même au début de l’expérience (9,4 à
9,9 mm) ; chaque animal est isolé ; la salinité est de 30 %0. Les deux lots diffèrent
par la quantité de nourriture reçue :
— le lot F est nourri tous les jours ; chaque animal reçoit une demi-pipette de
nauplii à’ Artemia concentrés, dose chaque jour excédentaire ;
— le lot E est nourri exactement de la même façon, mais une fois tous les cinq
jours ; la quantité de nourriture reçue est donc égale à un peu plus du cinquième de
la quantité reçue par le lot F, car l’excédent d 'Artemia du jour où ils sont nourris sera
utilisé les jours suivants, où ils ne reçoivent rien.
L’expérience a duré environ cinq mois, des jours D66 à D205. Les données
permettant d’estimer la croissance des deux lots sont résumées dans le tableau III
et la figure 6.
1119 —
Tableau III. Influence de la quantité de nourriture disponible
sur la croissance de C. septemspinosa ;
régime : nauplii à’ Artemia ; durée : 140 jours (D66 à D205) ;
température : 20°C, salinité : 30%o
La quantité de nourriture reçue influe sur la vitesse de croissance en agis¬
sant simultanément sur le nombre de mues, la durée des intermues et le taux
d’accroissement. Il suffit de comparer la taille finale des deux lots pour juger
de l’importance de ce facteur.
Il intervient également sur la différenciation sexuelle puisque celle-ci ne se
produit pas dans le lot E. L’apparition des caractères sexuels externes n’est
donc pas liée à l’âge mais à la taille des animaux et elle est, de ce fait, systé¬
matiquement retardée par une sous-alimentation prolongée.
Mais le résultat le plus intéressant est mis en évidence à la construction des
diagrammes de Hiatt et de leur droite de régression. Pour le lot F, le coefficient
de croissance b est en début d’expérience égal à 1,019 puis tombe à 0,930 à la
différenciation sexuelle. Pour le lot E, b en début d’expérience a sensiblement
la même valeur que pour F (1,022) et cette valeur est conservée jusqu’à la fin
de l’expérience, la différenciation sexuelle ne se manifestant pas.
Une relation directe entre le taux de croissance et la quantité de nourriture
a déjà été signalée par Reeve (1969) pendant la phase larvaire de Palaemon
serratus et par Kurata (1962) chez Cambaroides japonicus élevé durant quatre
mois dans des conditions expérimentales analogues à celles décrites ici. Mason
(1963) évalue de même la croissance d’ Artemia salina en fonction de la con¬
centration des solutions algales dont elle se nourrit. Templeman (1936) et
Kurata (1962) indiquent, par ailleurs, une corrélation inverse entre la durée
des intermues et la quantité de nourriture disponible. Mais aucun des auteurs
ayant étudié les effets de l’alimentation sur la croissance n’a signalé le main¬
tien, après une période de sous-alimentation prolongée, d’un coefficient de crois¬
sance constant, égal à celui qui correspond à une alimentation régulière et
suffisante.
— 1120 —
10 15 20 25 30
Ln en mm
Fig. 6. — Influence de la quantité de nourriture sur le taux de croissance (diagramme de Hiatt)
de jeunes Crangon septemspinosa, des jours D66 à D205 : lot E, nourriture tous les cinq jours ;
lot F, nourriture tous les jours. Individus isolés, température de 20°C, salinité de 30 %0. Ln : lon¬
gueur à l’intermue n, Ln + 1 : longueur à l’intermue suivante.
IV. Effet de groupe sur la croissance
Quatre lots sont formés :
G1 = 2 groupes de 15 animaux dans des cristallisoirs de deux litres ; les conditions
expérimentales restent celles du début de leur développement ; la salinité
est de 20 %Q et ils continuent à être nourris quotidiennement avec des
Artemia.
— 1121
G2 = 2 groupes de 15 animaux. Les conditions expérimentales sont identiques à
celles de Gl, sauf la salinité qui est de 30 %0.
S2 =15 animaux isolés (un par compartiment de boîte en plastique = 70 cc d’eau) ;
ils sont nourris chaque jour ; la salinité est de 30 %D.
SI = 15 animaux isolés de la même façon ; ils sont nourris une fois tous les cinq jours
comme le lot E du paragraphe précédent ; la salinité est de 30 %0.
Age en jours
Fig. 7. — Comparaison de la croissance absolue, en fonction du temps, de jeunes Crangon septemspi-
nosa, des jours D23 à DI 60, élevés isolément ou en groupes. Température de 20°C, nourriture de
nauplii d ' Artemia. Gl et G2, groupes de 15-20 individus par cristallisoir de deux litres, nourris
tous les jours : Gl, salinité de 20 %0 ; G2, salinité de 30 %0. SI et S2, individus isolés, salinité de
30 %0 : SI, nourris tous les jours, S2, nourris tous les cinq jours.
Gl et G2 sont observés de la métamorphose au jour D160, SI et S2 des jours
D66 à D160.
La figure 7 indique les variations de la taille moyenne dans chaque lot en
fonction du temps.
Deux remarques s’imposent d’abord, qui viennent confirmer les observa¬
tions des paragraphes précédents : d’une part, l’écart entre les lots Gl et G2,
71
— 1122 —
qu’explique seule la différence de salinité ; d’autre part, l’écart entre les lots
SI et S2 attribuable à la quantité de nourriture reçue.
Deux faits nouveaux apparaissent :
— la croissance immédiatement plus rapide du lot S2, montrant que les individus
élevés isolément grandissent beaucoup plus vite que lorsqu’ils sont en groupes. (Dans
les trois lots Gl, G2 et S2, la nourriture était toujours en excès.)
— la similitude de la croissance des lots SI et G2. Ainsi, la croissance d’individus
isolés et maintenus en sous-alimentation constante est comparable à celle d’animaux
en groupe nourris quotidiennement.
Nous nous bornerons pour l’instant à souligner cet effet de groupe, sans
essayer de l’interpréter ; la faible croissance du lot G2, comparable à celle
des animaux sous-alimentés du lot SI, ne peut être mise sur le compte d’une
insuffisance de nourriture puisque celle-ci leur a été fournie en excès.
V. Maturité sexuelle
Nos études sur la croissance ont porté essentiellement sur la période juvénile
et le début de la phase prépubérale. Nous donnons à présent quelques observa¬
tions relatives à la fin de la phase prépubérale et à l’acquisition de la maturité
sexuelle, rapportées à titre indicatif en raison de la brièveté de l’expérience
(un mois et demi) et de l’hétérogénéité des animaux étudiés.
A l’issue des expériences précédentes, tous les animaux survivants étaient
transférés (sans que la salinité ni la température ne soient modifiées) dans des
aquariums de huit litres avec fond de sable. L’eau de mer avait été filtrée au
moment de leur installation mais n’était ni aérée, ni renouvelée par la suite.
Deux séries d’une vingtaine d’individus ont été constituées : l’une nourrie
avec du muscle de poisson (sea-mullet), frais ou congelé (série P), l’autre avec
des morceaux d’abdomen de Pénéidés (série R). Les Crangon étaient nourris
une fois par jour, hors de leurs aquariums, pendant deux heures environ. L’expé¬
rience a été arrêtée fin décembre, l’âge moyen des animaux étant de sept mois
et demi. Nous donnons dans le tableau IV, d’une part, la taille moyenne des deux
séries en fin d’expérience et, d’autre part, les mesures faites sur des animaux
récoltés en dragage pendant la période de reproduction, soit d’avril à juin,
pour deux années consécutives, 1969 et 1970.
Tableau IV. Dimensions de C. septemspinosa en fin d’élevage, à 7,5 mois,
et comparaison avec les animaux récoltés en mer d’avril à juin.
— 1123
La croissance de la série R est plus uniforme que celle de la série P, l’écart
entre les tailles extrêmes de chaque série en fin d’expérience étant moindre
dans le premier cas. En outre, mâles et femelles ont sensiblement la même
taille dans la série R alors qu’un certain dimorphisme apparaît dans la série P.
Dans les échantillons de population récoltés en mer, deux modes de taille
sont trouvés simultanément pendant toute la période de reproduction : le
mode supérieur correspond à des animaux âgés de deux à trois ans, et le mode
inférieur à ceux d’environ un an (Price, 1962).
On peut constater, d’après le tableau IV, que la taille moyenne atteinte en
sept mois par les animaux élevés en laboratoire est comparable à celle des
animaux sauvages âgés d’un an ou plus. L’influence de la température, maintenue
à 20°C pendant toute la durée des élevages a certainement joué un rôle dans la
croissance plus rapide des animaux de laboratoire. Les conditions de nutrition
ayant toutefois été très inégales, on peut supposer que la croissance serait encore
améliorée si on fournissait aux animaux, à chaque phase de leur cycle biologique,
une nourriture appropriée.
Par contre, en élevage, les femelles sont ovigères beaucoup plus tardivement
qu’en mer. La maturité sexuelle est facile à reconnaître chez les femelles grâce
aux caractères indiqués par Meyer (1935, p. 25). Or, nous n’avons observé
ces caractères que sur trois spécimens dont les tailles étaient comprises entre
38 et 42 mm. Aucun indice du développement des ovaires n’a pu être observé
chez les autres, de même âge, mais plus petites (de 24 à 32 mm). Chez les femelles,
donc, une taille minimale paraît nécessaire à la maturation des ovaires. La
dimension des ovigères d’environ un an, récoltées par dragage, va de 28 à
40 mm, et nous avons même observé deux spécimens, de 23 à 26 mm, portant
respectivement 150 et 200 œufs.
Chez les mâles, la reconnaissance de la maturité est plus difficile ; elle n’a
pu être décelée chez les individus de 25 à 32 mm, et toutes les tentatives
de fécondation des femelles mûres avec des mâles supposés mûrs (32 à 37 mm)
échouèrent.
Meredith (1952) suggère que l’acquisition de la maturité sexuelle est liée
non seulement à l’âge et à la taille des individus, mais aussi à la température.
Si l’on compare, en effet, les dimensions minimales des femelles ovigères indi¬
quées par Price (1962) chez C. septemspinosa et par Tiews (1954) chez C. vul-
garis, une relation nette apparaît entre la taille où a lieu normalement la
maturité sexuelle et la température des eaux dans lesquelles vivent les deux
espèces.
Si une température plus élevée favorise l’acquisition de la maturité sexuelle,
pourquoi nos animaux d’élevage, ayant réalisé la totalité de leur développement
à 20°C, température supérieure à celle que l’on observe dans leur milieu natu¬
rel, ont-ils réalisé leur maturité sexuelle si tardivement ? Il est probable que
d’autres facteurs interviennent : certains éléments nutritifs dont la carence
n’entrave pas la croissance, mais seulement le développement normal des
gonades, et peut-être les conditions physico-chimiques du milieu, à des périodes
déterminées du cycle biologique. On peut, par exemple, supposer que la matu¬
ration des glandes génitales nécessite un ralentissement préalable du métabo¬
lisme trophique correspondant à la période hivernale et impliquant l’effet de
températures plus basses.
Ceci ne représente que des hypothèses à partir desquelles nous nous propo¬
sons par la suite de résoudre le problème.
— 1124 —
Conclusion
De nos observations sur la croissance de C. septemspinosa élevée en labora¬
toire à la température constante de 20°C, nous pouvons retenir les principaux
faits suivants :
Un ralentissement de la croissance s’observe au moment de l’apparition des
caractères sexuels externes, ce qui permet de diviser le cycle biologique de
cette espèce en quatre phases : larvaire, juvénile, prépubérale et adulte. La
phase juvénile définie ici est donc beaucoup plus courte que celle reconnue
habituellement. La différenciation sexuelle dépend de la taille et non de l’âge
des individus ; elle s’accompagne d’une variation du coefficient de croissance b,
qui passe de 1,119 à 0,918. Le taux d’accroissement Ln + 1/Ln est compa¬
rable à celui de l’espèce est-atlantique C. vulgaris, calculé d’après les données
de Nouvel (1933). Nos élevages ne se sont pas poursuivis au-delà d’un âge
moyen de sept mois, période au terme de laquelle certaines femelles, de 38 à
42 mm de longueur totale effectuèrent leur première ponte. Les individus de
même âge mais de taille inférieure n’étaient pas sexuellement mûrs.
Plusieurs facteurs affectent la croissance de C. septemspinosa. Dans tous les
cas, la croissance des individus isolés est supérieure à celle des animaux élevés en
groupe. La salinité semble n’intervenir que sur la croissance des groupes. Enfin,
l’influence du régime alimentaire, tant par sa qualité que par sa quantité, est pri¬
mordiale. En associant une température voisine de l’optimum à un régime alimen¬
taire approprié, il paraît possible d’accélérer la croissance et d’anticiper le seuil de
sept mois, âge auquel nous avons obtenu la maturité sexuelle. Le nombre d’œufs
portés par les femelles étant proportionnel à la taille des animaux (Price, 1952),
toutes les expériences de forçage au cours des phases juvénile et prépubérale,
pendant lesquelles le coefficient de croissance est le plus élevé, présentent un
intérêt indéniable pour la culture de cette espèce.
Remerciements
Cette étude, supportée par une bourse de l’OTAN et une bourse de spécialisation
du CNEXO, a été réalisée au Duke Marine Laboratory. Ma vive gratitude va aux Dr.
J. D. Costlow et C. G. Bookhout pour leurs conseils, leurs encouragements et les
très grandes facilités de travail offertes par leur laboratoire. Mes remerciements
s’adressent également à Mme de Saint-Laurent pour son analyse critique des résul¬
tats et son aide pour la rédaction du manuscrit.
Laboratoire de Carcinologie
et d’ Océanographie biologique, (E.P.H.E.)
61 rue de Buffon, Paris
et Duke Marine Laboratory, Beaufort, N.C. 28516.
Résumé
La croissance de C. septemspinosa à température constante (20°C) a été observée
de la période suivant la métamorphose jusqu’à la maturité sexuelle.
1) La vitesse de croissance a été évaluée d’après le taux d’accroissement et la fré¬
quence des mues. Nous avons signalé une chute du coefficient de croissance à l’appari¬
tion des caractères sexuels externes. Ceci permet de distinguer deux phases entre la
métamorphose et la maturité sexuelle : une phase juvénile et une phase prépubérale.
— 1125
2) La salinité n’intervient pas — sinon dans les cultures en masse — sur l’allure
générale de la croissance.
3) Le type de régime proposé influence peu la vitesse de croissance à condition que
l’aliment de base soit représenté par des Artemia. Par contre la quantité de nourriture
disponible détermine de façon définitive l’accroissement, donc la taille finale, et la
fréquence des mues, sans altérer le coefficient de croissance.
4) La croissance des groupes est plus lente que celle des individus isolés.
5) La différenciation sexuelle et la maturité sexuelle semblent liées, entre autres
facteurs, à la taille des individus plus qu’à leur âge.
Summary
The growth of C. septemspinosa at a constant température of 20°C. has been observed
from metamorphosis to sexual maturity.
1) The growth rate has been estimated from size incrément and moll-frequency.
A decrease of the growth coefficient, occuring immediately after the appearance of the
external sexual characteristics, has been pointed out. So, the time between meta¬
morphosis and sexual maturity may be divided into two growth phases : the juvénile
and the prepuberal phases.
2) The salinity has no appréciable efîect on the growth rate except in mass culture.
3) The nature of the food has only a slight influence on the growth rate if Artemia
are included as part of the diet. In contrast, the final size and the molt frequency
are definitely determined by the quantity of available food. However, even in a
semi-starvation condition, the slope of the growth rate is unchanged.
4) The growth in mass culture is slower than the growth of isolated animais.
5) For C. septemspinosa, the development of the external sexual characteristics and
sexual maturity are determined, among other factors, more by the size than the âge
of the organisms.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1127-1142.
SUR QUELQUES ISOPODES
MARINS D’AUSTRALIE
I. Arcturidae
Par Théodore MONOD
Le Dr A. J. Bruce a bien voulu me communiquer un lot d’Isopodes prove¬
nant d’une station située au large des côtes du Queensland, région de Brisbane :
F. V. « Nimbus », Cr. 1/68, Station 25, 27°00'S — 153°36'E, 136 m, à 19.56 h,
fond : gravier fin.
Le premier article sera consacré à la famille des Arcturidae représentée par
dix spécimens, dont un juvénile indéterminable.
Antarcturus dentatus (Whitelegge, 1904)
(Fig. 1-12, 25-26)
1904 Arclurus dentatus Whitelegge, p. 408-410, fig. 115 a-c [3 ex. (Ç ad., env. 9 mm),
au large de Botany Bay, « Thetis », Station 37, 91-95 mj.
1 $ ovigère, env. 7,5 mm et 1 ex. juvénile de sexe indéterminé (sans appen-
dix masculina), env. 4 mm.
— 1128 —
Fig. 2-7. — Antarcturus dentatus : 2, antenne; 3, antennule ;
4, P 1 ; 5, P 7 ; 6, uropode ; 7, extrémité de l’uropode, face interne.
Un premier problème se pose à propos de l’attribution générique. Stephensen
(1947, p. 10) avait placé les cinq espèces de Whitelegge ( simplicissimus , denta¬
tus, alcicornis, nodosus et serrulatus ) dans le genre Microarcturus Nordenstam,
1933. Mais si l’on accepte la diagnose de ce dernier (p. 128) on y notera : « anten-
nae shorter than the body, with a short flagellum consisting of three joints
(occasionally two or four) », alors que pour Antarcturus on aurait ( ibidem ,
p. 129) : « flagellum in adult specimens consisting of at least five joints » et
antennes « at least equal in length to the body ». Comme nous avons ici (fig. 1)
une antenne plus longue que le corps et à flagelle 8-articulé, je pense qu’il faut
placer l’espèce dans Antarcturus plutôt que dans Microarcturus.
Quant à l’espèce, il ne semble pas douteux qu’il s’agisse de Y Arcturus denta •
— 1129 —
tus de Whitelegge, que je ne connais évidemment que par sa description,
très médiocrement illustrée (P 1, 4 et 5 seulement).
Fig. 8-12. — Antarcturus dentatus : 8, P 2 ; 9, P 3 ; 10, P 4 ; 11, P 5 ; 12, P 6.
Quelques détails doivent être signalés :
1° Whitelegge ne signale pas l’épine, très forte cependant, de l’article basal anten-
nulaire (fig. 3).
2° P 1 (fig. 4) : je n’ai pas trouvé l’ischium « nearly as long as the two following
combined » [mérus + earpus] (Whitelegge, 1904, p. 409) et pas non plus le propode
« nearly twice as long as the seventh » [dactyle] : le dactyle avec sa griffe est à peu près
égal au propode.
— 1130 —
3° P 2 (fig. 8) : Whitelegge (1904, p. 409, fig. 115 a) ne signale et ne figure que
trois épines au basis ; à l’ischium et mérus, je trouve, comme Whitelegge, une épine ;
au carpe Whitelegge ne figure qu’une épine mais écrit : « one or two spines on the
proximal half of the upper border » : j’ai trouvé deux épines.
4° P 3-4 (fig. 9-10) : il n’y aurait pas d’épines au carpe (Whitelegge, p. 410,
fig. 115 6), cependant j’en trouve une sur P 3.
5° P 5 (fig. 11) : une seule épine au basis pour Whitelegge (p. 410, fig. 115 c)
alors que j’en trouve toute une série.
6° Les uropodes (fig. 6) portent bien la « sériés of about eight small denticles »
signalée par Whitelegge (p. 410).
7° Le sympode des PI 1 est fortement denté (fig. 25-26).
8° Le rameau accessoire des uropodes (fig. 7) porte une sétule latérale et trois soies
apicales.
Fig. 13-17. — Microarcturus nodosus : 13, <? ; 14, P 1 ; 15, P 2 ; 16, P 3 ; 17, PI 1.
— 1131 —
Malgré les petites différences constatées entre la description de l’espèce et
le présent spécimen, je pense que leur identité spécifique peut être admise
et que, lorsque davantage d’échantillons seront connus, on devra reconnaître
une certaine variabilité dans la disposition des épines appendiculaires.
A. dentatus semble si voisin d’A. johnstoni Haie, 1946, qu’une comparaison
détaillée des deux espèces s’imposera.
Distr. : côtes orientales de l’Australie (au large de Botany Bay (Sydney),
N.S.W. et de Brisbane, Queensland).
Fig. 18-22. — Microarcturus nodosus : 18, P 4 ; 19, P 5 ; 20, P 6 ; 21, P 7 ; 22, antenne (incomplète).
Microarcturus nodosus (Whitelegge, 1904)
(Fig. 13-24)
1904 Arcturus nodosus Whitelegge, p. 412-414, fig. 117 a-d [4 ex. (Ç ad., 8 mm), au
large de Botany Bay, « Thetis », stations 35 et 37, 37-51 m].
— 1132 —
I env. 4,5 mm.
II ne fait aucun doute que ce spécimen appartient à l’espèce de Whitelegge
et il suffira pour s’en convaincre de comparer les figures de l’antenne (22 = W.
117 a), de P 2 (15 = W. 117 b), de P 4 (18 = W. 117 c) et de P 5 (19 = W.
117 d). Les petites différences relevées (basis de P 2, de P 4 et de P 5, ischium
de P 4, par exemple) paraissent sans importance étant donné le très petit nombre
d’exemplaires en cause. La disposition des épines du pléon est exactement con¬
forme à la description de Whitelegge.
Fig. 23-26. — Microarcturus nodosus : 23, antennule ; 24, idem, extrémité de l'uropode ;
Antarcturu8 dentatus : 25-26, sympodes PI 1.
La dilatation plus ou moins claviforme de la région distale de l’ischium, du
carpe et du propus des péréiopodes et, dans une moindre mesure, des articles
antennaires II-III, semble un bon caractère de l’espèce, dont l’épithète (« nodo¬
sus ») est bien choisie.
Quant au genre, c’est d’un Microarcturus qu’il s’agit, du moins si l’on se
réfère à la taille et à la morphologie antennaires ; je suis par contre moins cer¬
tain que la taille relative du pléon, introduite dans la diagnose du genre par
son créateur (Nobdenstam, 1933, p. 128), soit toujours un bon caractère pour
— 1133 —
la séparation d ' Antarcturus et de M icroarcturus : ici, en tous cas, il ne semble
pas que le pléon soit plus court que la somme des quatre derniers somites
péréiaux.
Distr. : côtes orientales de l’Australie (au large de Botany Bay (Sydney),
N.S.W. et de Brisbane, Queensland).
Pseudarcturella oculata (Beddard, 1886)
(Fig. 27-44)
a) Pseudarcturella oculata oculata (Beddard, 1886)
1886 Arcturus oculatus Beddard, p. 112.
1886 a Arcturus oculatus Beddard, p. 102-104, pl. XXV/fig. 1-4 [5 ex., le plus grand :
6 mm, « Challenger », Station 161, au large de l’entrée de Port Philip (Victoria),
38°22'30"S — 144°36'30"E, 58 m].
Fig. 27-30. — Pseudarcturella oculata : 27, vue latérale; 28, réticulation du tégument (uropode) ;
29-30, uropodes.
— 1134 -
1933 Microarcturus oculatus Nordenstam, p. 128 [cit.].
1947 Microarcturus oculatus Stephensen, p. 10 [cit.].
b) Pseudarcturella oculata cava Haie, 1946
1904 Arcturus oculatus Whitelegge, p. 408 [3 ex., 2 $ ovig., env. 6,5 mm dont le type
Ç de la sous-espèce et 1 (J, env. 7 mm, au large de Botany Bay et de Wata
Mooli (New South Wales), « Thetis », stations 37 et 57, 91-108 m].
1946 Pseudarcturella oculata cava Haie, p. 208-211, fig. 29-30 [New South Wales. 1
type <$ de la sous-espèce, au large d’Eden, 60 m ; ibidem , 120 m ; 1 Ç juv.,
3,7 mm, Brush Island, Ulladulla, 82 m]. Type $ : South Austr. Mus., No.
C. 2886 ; type ? : Austr. Mus.
Fig. 31-35. — Pseudarcturella oculata : 31, vue dorsale ; 32, antennule ; 33-34, P 1 ; 35, P 2.
1135 —
J’ai examiné un exemplaire (sexe ?, probablement Ç juv.) d’environ 5,5 mm
et dont l’identification ne fait pas de doute, comme suffiraient à l’établir le carac¬
tère très saillant, presque pédoneulé, des yeux et la forme comme l’ornementa¬
tion du pléon.
Fig. 36-40. — Pseudarcturella oculata : 36, antenne ; 37, bord interne d’un article antennaire ;
38, P 3 ; 39, P 4 ; 40, P 5.
L’antenne (fig. 36) est tout à fait semblable à celle figurée par Hale (fig. 29,
« ant. 1 » = ant. 2), sans les épines distales des articles 2-4 figurés par Bed-
dard pour la sous-espèce oculata (pl. XXV, fig. 3). L’extrémité de P 2 (fig. 35)
est bien conforme au dessin de Hale (fig. 29, prp. 2). Les uropodes sont inermes,
alors qu’ils sont figurés spinuleux par Beddard (pl. XXV, fig. 1) et par Hale
chez un des mâles étudiés (fig. 30 B).
Beddard (p. 104) avait noté pour les uropodes un caractère très important :
« I did not observe any trace in these appendages of the minute distal joints
1136 —
which occur in other species and represent the endopodite and exopodite of the
limb. » L’absence, en effet, non seulement de la branche accessoire, mais de tout
rameau est très surprenante ; l’absence de branche accessoire avait déjà été
signalée chez M. digitatus Nordenstam (1933, p. 171), cet auteur qualifiant
(p. 127) ce caractère de « feature which only otherwise occurs in the family
Idotheidae of the Valvifera ».
Dans le spécimen du « Nimbus » (fig. 29-30), je ne suis pas parvenu à décou¬
vrir la moindre trace d’articulations individualisant un article terminal et une
branche accessoire : l’uropode se termine simplement en une pointe portant
deux spinules apicales (fig. 29-30). Hale cependant figure, chez un <$ (fig. 29,
urop. (J) et une $ juv. ( ibidem , urop. juv. Ç), « a minute lappet (secondary ramus)
armed with two stout distal setae » [<J] ou « a very faint suture marking off a
latéral ramus » [Ç juv.]. Il faut reconnaître que sur la figure 29 (urop. juv. Ç),
il suffirait de supposer la « very faint suture » juste comme un peu plus indis¬
tincte encore pour passer à ce que j’ai cru observer moi-même (fig. 29-30).
En tous les cas, ce caractère des uropodes est important et devra se voir très
attentivement noté au fur et à mesure de la découverte de nouveaux spécimens :
il serait, par exemple, nécessaire de connaître l’uropode de Pseudarcturella chil-
toni.
Fig. 41-44. — Pseudarcturella oculata : 41, P 6 ; 42, P 7 ; 43, P 7, griffe ; 44, PI 1.
— 1137 —
Astacilla attenuata Haie, 1946
(Fig. 45-55)
1946 Astacilla attenuata Haie, p. 177-179, fig. 9-10 [$ ovig. (7,5 mm), $ (8-9,8 mm),
New South Wales : au large d’Eden, 60 m; Brush Island, Ulladulla, 82 m,
types : South Austr. Mus., No. C. 2880-2881], 1 Ç ov. (env. 6,5-7 mm), 2 $
(env. 7-7,5 mm), 1 juv. incomplet1.
Fig. 45-49. — Astacilla attenuata : 45, ? ; 46, idem , région antérieure ; 47, idem, pléon ;
48, idem, extrémité antennaire ; 49, idem, P 1, extrémité.
Il me semble que ces spécimens du Queensland doivent être rattachés à Asta¬
cilla attenuata. La femelle ovigère correspond en effet très bien à la descrip¬
tion et aux figures données par Hale, les seules différences à signaler étant :
1° la présence, ici, de deux petits tubercules spiniformes impairs situés sur le
1. Il n’est pas du tout certain que ce très petit spécimen appartienne à cette espèce plutôt qu’à
V Astacilla sp. citée plus loin.
72
— 1138 —
céphalus, en arrière de la paire d’épines inter-oculaires, petits tubercules d’ail¬
leurs légèrement indiqués par Hale à la figure 9, Ç, mais invisibles sur les
figures 9, céph. 1 Ç et 9, céph. Ç ; — 2° la taille plus faible des tubercules dor¬
saux des deux premiers péréionites libres. Chez le mâle, le 3e péréionite libre
fait à peu près trois fois la somme céphalon -)- péréionites libres 1-2, mais il
m’a semblé plus ou moins égal ou à peine supérieur à la moitié de la longueur
totale, alors que Hale (p. 179) dit : « distinctly more than one-half of total
length of animal. »
Fig. 50-55. — Astacilla attenuata : 50, P 3 ; 51, P 4 ; 52, P 3 ; 53, P 6 ; 54, P 7 ;
55, uropode, extrémité.
Je crois cependant pouvoir rapprocher mes trois spécimens de l’espèce atte¬
nuata.
On connaît, de l’espace indo-pacifique lato sensu, un assez grand nombre
d’espèces à' Astacilla, dont la taxinomie est rendue difficile par l’absence de
tout essai général de révision critique, ou, simplement, de clé de détermina¬
tion ; certaines sont, de plus, mal connues et imparfaitement décrites ou figurées.
Voici d’abord une liste chronologique des descriptions des Astacilla en cause :
Arcturus tuberculatus Thomson, 1879 : Nouvelle-Zélande.
Arcturus brevicornis Haswell, 1881 : New South Wales.
Astacilla marionensis Beddard, 1886 : Ile Marion.
Astacilla magellanica Ohlin, 1901 : Détroit de Magellan.
— 1139 —
Astacilla amblyura Stebbing, 1907 : Ceylan et Quilon (Travancore).
Astacilla kerguelensis Vanhoffen, 1914 : Kerguelen.
Astacilla bacillus Barnard, 1920 : Afrique du Sud : Cape Province et Natal.
Astacilla mediterranea Koehler : Barnard, 1920 : Afrique du Sud.
Astacilla levis (Astacilla sp. à la fig. p. 115) Thomson, 1921 1 : Détroit de Cook, Nou¬
velle-Zélande.
Neastacilla algensis Haie, 1924 : Golfe St Vincent, South Australia.
Neastacilla deducta Haie, 1925 : Port Adelaide, South Australia.
Astacilla attenuata Haie, 1946 : New South Wales.
Astacilla fusiformis Haie, 1946 : Nouvelle-Zélande.
Astacilla macilenta Haie, 1946 : New South Wales.
Astacilla sheardi Haie, 1946 : South Australia.
Astacilla vicaria Haie, 1946 : New South Wales.
Astacilla inaequispina Guiler, 1949 : Canal d’Entrecasteaux, Tasmanie.
Astacilla derwenti Guiler, 1949 : ibidem.
Astacilla monoseta Guiler, 1949 : ibidem.
Astacilla oculata Guiler, 1949 : ibidem.
Astacilla unicornis Guiler, 1949 : ibidem.
Astacilla gibbosa 2 Pillai, 1954 : Travancore, Inde.
Comment tenter de diviser cet ensemble ? Plutôt que d’utiliser dès l’abord
des caractères d’ornementation dont le dimorphisme sexuel risquerait de com¬
pliquer l’emploi, je crois qu’on peut essayer de séparer les espèces d’abord par
la chétotaxie du rameau uropodial accessoire et d’avoir recours ensuite au
flagellum antennaire puis à l’ornementation.
On aurait alors :
m Hameau uropodial accessoire obsolète ou absent . A. attenuata
( Hameau uropodial accessoire apparent . 2
! Hameau accessoire portant 3 soies . A. levis
Rameau accessoire portant 2 soies (pouvant être très inégales) . 3
Rameau accessoire portant 1 soie . 4
Flagellum antennaire 3-articulé
A. algensis A. kerguelensis
A. amblyura A. marionensis 3
A. deducta A. sheardi
A. fusiformis
A. gibbosa
A. inaequispina
Flagellum antennaire 2-articulé
A. attenuata A. macilenta A. attenuata 5
A. bacillus A. vicaria 4
1. Il n’est pas si facile de déterminer la paternité du nom d’espèce ; Hurley (1957, p. 13) donne
« Thomson & Anderton », mais il ne paraît pas douteux que le Chapitre xi, « The Crustacea of Otago
Harbour and neighbouring areas » (p. 97-119) est de Geo. M. Thomson : en effet, Mr. Anderton
y est cité à la troisième personne (p. 104), mais on y trouve à plusieurs reprises, explicitement employée,
la première personne : « I hâve very seldom seen..., I think..., I hâve not been able..., Dr Chilton informs
me..., I hâve taken it..., This species was first. discovered by me... », etc. D’ailleurs, même pour Asta¬
cilla tuberculata, l’auteur écrit (p. 114) : « I hâve not meet with it since », ce qui est tout à fait clair.
Et d’ailleurs parfaitement normal, Anderton n’ayant pas été, comme Thomson, un carcinologiste
de renom.
2. « Astacilla gibbossa » (sic).
3. Je ne connais pas le nombre des soies apicales du rameau accessoire.
4. Dans Hale, 1946, fig. 8, les légendes A1 et A2 sont interverties.
5- Cité à nouveau ici puisque Hale a figuré un ranjeau accessoire.
1140 —
!' Flagellum antennaire 3-articulé
A. magellanica1 A. unicornis A. monosela
Flagellum antennaire 1 -articulé
A. oculata : l’antennaire serait terminée par une « claw » (Guiler, 1949, fig. 8 f)
qui est figurée d’un seul tenant : est-ce vraiment le cas ?
Je n’ai pu placer ni A. derwenti (flagellum antennaire ?) ni A. tuberculata.
Il est évident que le genre Astacilla a grand besoin d’une révision détaillée,
au moins régionale, car trop d’espèces sont insuffisamment décrites, ou figurées.
On devra par exemple comparer A. bacillus d’Afrique du Sud aux espèces
australiennes à mâle inerme et très allongé, par exemple A. deducta et A. maci-
lenta.
Fig. 56-66. — Astacilla sp. : 56, vue latérale ; 57, uropode, extrémité ; 58, extrémité postérieure ;
59, région antérieure ; 60, P 1, extrémité ; 61, P 2 ; 62, P 3 ; 63, P 4 ; 64, P 5 ; 65, P 6 ; 66, P 7,
1. Le flagellum A 2 est-il bien 3-articulé ?
1141 —
Astacilla sp.
(Fig. 56-66)
1 Ç ovig., env. 8,5mm.
L’échantillon a malheureusement perdu ses antennes. Il est évidemment
extrêmement proche de l’exemplaire Ç que j’ai rapporté à A. attenuata et sans
doute d’ailleurs un peu plus jeune à en juger par l’aspect des œufs. Mais il
est à peu près inerme, la face dorsale du céphalon simplement ondulée ; les
deux premiers péréionites libres portent, comme attenuata, un tout petit tuber¬
cule. Il pouvait être tentant d’admettre, les deux formes ayant été récoltées
ensemble, une variabilité A' attenuata assez étendue pour englober à la fois des
céphalons lisses et d’autres tuberculés : il m’a paru plus prudent, pour le moment,
de signaler simplement ce spécimen sans en proposer d’identification. J’ajoute
qu’à la rigueur, on pourrait même supposer que les mâles que j’ai déterminés
attenuata appartiennent à la forme à $ inerme.
Laboratoire des Pêches Outre- Mer ,
Muséum national d’ Histoire naturelle,
57, rue Cuvier, Paris-5e.
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118 a-c.
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Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ;
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Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬
nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur :
M. R. Portères, Laboratoire d’Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬
ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubréville, Laboratoire
de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel; abonnement, France,
40 F ; Etranger, 50 F.
Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬
gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Etran¬
ger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬
togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis
1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12,
rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de
Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger,
70 F.
Acarologia. Directeur : M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬
nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 B (collectivités).
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (D. 2399). - 30-7-1971
2e Série, Tome 42
Numéro 6
Année 1970
Paru le 30 septembre 1971.
SOMMAIRE
Communications : Pages
A la mémoire de René Jeannel . 1145
J. Nouvel, G. Chauvier et L. Strazielle. Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1969 . 1161
P. Geistdoerfer, J. C. Hureau et M. Rannou. Liste préliminaire des espèces de Poissons de
profondeur récoltées au cours de la campagne Noratlante du N. O. « Jean Charcot » en
Atlantique nord (août-octobre 1969) . 1177
Y. Le Danois. Description de Chirolophius monodi, nouvelle espèce de la famille des Lophiidae
(Pédiculates Haploptérygiens) . 1186
C. Monniot et F. Monniot. Quelques Ascidies de l’Adriatique . 1189
C. Monniot. Quelques Ascidies infralittorales de Sâo Miguel (Açores) . 1200
R. Fenaux. Sur les Appendiculaires de la Méditerranée orientale . 1208
A. Badonnel. Liposcelis (Psocoptera, Liposcelidae) de l’île de Chypre . 1212
L. Dresco-Derouet et M. Gros. Étude des Mygales. III. Élevage d’une espèce de Guyane :
Avicularia avicularia (L.) . 1224
J. Denis. Notes sur les Érigonides (Arachnides). XL. Les Érigonides du nord de la France. . 1228
A. Munoz Cuevas. Étude du développement embryonnaire de Pachylus quinamavidensis
(Arachnides, Opilions, Laniatores) . 1238
B. Condé et M. Nguyen Duy. Pénicillates d’Israël rassemblés par G. Levy . 1251
M. de Saint Laurent. Capture, en Méditerranée, d ’Upogebia talismani Bouvier, 1915 (Crusta-
cea Decapoda Callianassidae) . 1259
Th. Monod. A propos d’un Rhopalorhynchus australien (Pycnogonide) . 1263
J. Renaud-Mornant. Tardigrades marins des Bermudes . 1268
E. Fischer-Piette et D. Vukadinoviô. Suite aux Mollusques terrestres de l’île Europa . 1277
E. Fischer-Piette et B. Métivier. Les Dosinia (Moll., Biv.) indéterminées de Calcutta. . . . 1282
G. Vassiliadès et J. Richard. Heterorchis senegalensis n. sp. (Trematoda ; Fellodistomatidae),
parasite de Protopterus annectens Owen, 1893 (Poisson; Lepidosirenidaç) . 1288
N. Gourbault. Triclades obscuricoles des Pyrénées. IV. Dendrocoelum lescherae sp. n . 1293
B. G. M. Jamieson. Descriptions of the type-species of the earthworm généra Plutellus and
Digaster (Megascolecidae : Oligochaeta) . 1300
R. Catala-Stucki. Longévité d’organismes marins à l’Aquarium de Nouméa . 1311
M. H. Laur et C. Guervin. Les lipides des frondes sporifères du Scolopendrium bulgare Sm. . 1315
A. Puget. Contribution à l’étude de l’élevage en captivité étroite de Lcpus europaeus Pallas,
1778 . 1325
E. Heintz. Présence de Gazella (Bovidae, Artiodactyla, Mammalia) dans les sables marins
pliocènes de Montpellier, Hérault, France . 1334
Actes administratifs . 1337
Distinctions honorifiques . 1339
Table des Matières du tome 42 . 1340
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 6, 1970 (1971), pp. 1145-1345.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1970. - N» 6
500e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
8 octobre 1970
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. GUIBÉ
COMMUNICATIONS
A LA MÉMOIRE DE RENÉ JEANNEL
Allocutions prononcées le 9 octobre 1969
lors de l'inauguration du buste de René Jeannel
Le 9 octobre 1969, sous le patronage de son Excellence M. Constantin Flitan,
Ambassadeur de la République Socialiste de Roumanie, et sous la présidence
de M. Gheorghe Baltac, Conseiller scientifique de cette ambassade, s’est dérou¬
lée une cérémonie en hommage à René Jeannel.
A l’occasion de l’inauguration, dans la cour du Laboratoire d’Entomologie,
d’un buste du grand savant, offert par l’Etat roumain, plusieurs allocutions
ont été prononcées.
73
1146 —
I. Allocution prononcée par le Professeur Maurice Fontaine, Membre de F Insti¬
tut, Directeur du Muséum national d’IIistoire naturelle.
Nous vous sommes infiniment reconnaissants, Monsieur le Conseiller, d’avoir
bien voulu représenter ici Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la Répu¬
blique socialiste de Roumanie à cette cérémonie. Cet hommage solennel que
vous rendez au nom du Gouvernement roumain au Professeur René Jeannel,
ce témoignage d’intérêt que vous donnez, après tant d’autres, à ce Muséum
national d’Histoire naturelle qui s’honore des multiples collaborations qu’il
entretient avec les savants de votre pays, ajoutent encore à l’émotion qui est
aujourd’hui la nôtre.
Une cérémonie du souvenir, en effet, est toujours émouvante mais combien
plus encore quand, derrière la silhouette du Savant qui la motive, apparaît
le majestueux décor d’une amitié fraternelle entre deux peuples qui se sont
toujours aimés et compris.
Ce sentiment si pur, le souvenir, qui tend hélas ! à se raréfier en notre époque,
sans doute est-il assuré d’une durée particulièrement longue quand il a pris
racine dans le sol et dans ce sous-sol généreux qui livrent aux spéléologues
d’admirables secrets. Cependant, vous l’avez voulu inaltérable et c’est pour¬
quoi vous nous apportez ici, chers Amis roumains, offert par vous-mêmes,
sculpté dans le bronze par votre grand artiste Romul Ladea, l’admirable buste
du Professeur Jeannel. Croyez bien que nous sommes extrêmement sensibles
à ce geste et de ce don magnifique soyez chaleureusement remerciés.
Nos collègues roumains, les professeurs Codreanu et Orghidan, notre collègue
français Serge Ralachowsky diront les grands mérites scientifiques qui furent
ceux, en des domaines variés, de René Jeannel. Il ne m’appartient que de rap¬
peler ici les liens indissolubles qui l’attachaient à la Roumanie. Il eut l’honneur,
en effet, d’être appelé par votre pays, Monsieur le Conseiller, à participer à
l’organisation de la nouvelle Université de Cluj et en particulier à fonder, avec
Racovitza, le célèbre Institut de Spéléologie dont il assuma la codirection près
de celui qui fut son Maître et son Ami. Il ne fut pas seulement, en Roumanie,
un chercheur ardent, infatigable, mais aussi un enseignant remarquable et
j’en eus le témoignage lors d’un récent voyage en votre pays au cours duquel
furent évoquées, par certains collègues roumains, les leçons de R. Jeannel,
leçons si fondamentales que le temps n’en avait point effacé le souvenir. Elles
existent toujours d’ailleurs publiées en votre langue, sous forme d’un impor¬
tant volume pieusement conservé. La Roumanie a reconnu les mérites du Pro¬
fesseur Jeannel en le désignant comme Membre correspondant, puis comme
Membre d’ Honneur de l’Académie roumaine.
Je sais que les enfants du Docteur R. Jeannel qui ont passé plusieurs années
dans votre merveilleux pays, chers Amis roumains, ont gardé de leur vie là-bas
un impérissable souvenir. Je ne doute pas que l’affection dont ils ont, avec
leur mère, entouré le Professeur Jeannel, ait été pour beaucoup dans son excep¬
tionnelle capacité de travail et dans une si remarquable fécondité scientifique.
Je veux saluer ici leur présence et évoquer aussi respectueusement la mémoire
de Madame Jeannel. Puis-je rappeler l’appui qu’elle apporta, ici aussi, en France,
— 1147 —
à son mari, particulièrement au cours du temps où il remplit les fonctions de
Directeur du Muséum, fonctions auxquelles l’avait préparé la codirection du
grand Institut de l’Université de Cluj.
Ceux qui n’ont point eu la chance de se rendre en Roumanie peuvent se deman¬
der pourquoi René Jeannel avait aimé si intensément ce pays. Je crois que la
réponse en est fort simple. On éprouvait devant le Professeur René Jeannel
une impression d’optimisme souriant, d’équilibre physique et intellectuel, de
chaleur humaine, de confiance et d’espoir. Or, ce sont ces mêmes sentiments
que nous ressentons dès que nous entrons en Roumanie, dès que nous pénétrons
dans la société roumaine. En votre pays, Jeannel avait trouvé le cadre naturel
parfaitement adapté à sa personnalité. D’ailleurs si nos deux peuples furent
à l’origine d’une science nouvelle, la biospéléologie, avec Racovitza et Jeannel,
et s’ils contribuèrent tant par la suite à son développement grâce à de nom¬
breuses et éminentes personnalités, ce n’est sans doute pas pur hasard, mais
parce qu’ils sont, selon l'expression d’Henri Focillon « deux peuples debout sur
un même socle paysan », deux peuples profondément attachés à cette terre qui
non seulement les nourrit mais où ils viennent puiser aux sources claires de la
poésie qu’elle inspire. Car la terre, ses saisons, l’aspect de son monde végétal
et animal ont suscité les plus beaux vers des plus grands poètes roumains. Il
n’est pas jusqu’au Jardin des Plantes où nous sommes actuellement qui n’ait
eu la faveur de les inspirer et c’est ainsi qu’Ilarie Yoronca dans son célèbre
poème « Ulysse » écrit de Paris :
« C’est au Jardin des Plantes que j’ai poli le métal de mes nerfs ».
Chez nous aussi, cet amour de la (erre et de la nature a suscité dans notre
histoire les dévouements les plus nobles et les pages les plus belles. Quand Miche¬
let fut destitué de sa chaire au Collège de France, pour avoir applaudi la Révo¬
lution de 1848 et refusé le serment à l’Empire, c’est vers la contemplation de
la nature qu’il se tourna et c’est alors qu’il écrivit l’Insecte. Comment ne pas
évoquer cette œuvre en cette chaire d’ Entomologie que dirigea si longtemps
le Professeur Jeannel et qui nous reçoit aujourd’hui ? Mais je voudrais surtout
rappeler cette phrase célèbre de notre grand historien « La structure physique
d’un pays oriente une partie de son histoire, le sol est le théâtre de l’action ».
Le sol sans doute, mais aujourd’hui nous pouvons dire que le sous-sol aussi
est le théâtre d’une étonnante action et nous comprenons aisément, à la lumière
de ce que je viens d’évoquer, qu’il appartint à un Roumain et à un Français
d’assurer, de ce nouveau théâtre, le lever du rideau. Nous avons célébré ensemble
à Ranyuls, il y a quelques années, et perpétué par l’inauguration d’un buste
la mémoire de Racovitza. Vous venez aujourd’hui d’accomplir avec nous le
même pieux devoir en ce qui concerne René Jeannel. Au nom du Muséum natio¬
nal d’ Histoire naturelle et de tous les biologistes, au nom de mon pays, je vous
en remercie très vivement car ces deux hommes non seulement ont assuré les
magnifiques progrès scientifiques qui vont nous être rappelés mais ils ont puis¬
samment contribué à ce que « les Roumains aient la France dans le sang »,
selon l’expression d’Eisenberg, cependant que les Français portent la Roumanie
dans leur cœur.
II. Allocution prononcée par le Professeur Radu Codreanu, Membre de V Académie
roumaine des Sciences, Professeur à la Faculté des Sciences de Bucarest.
Je suis heureux d’apporter mon hommage profondément sincère à la mémoire
d’un des plus illustres savants français, non seulement parce que j’ai eu le pri¬
vilège d’approcher pendant de longues années le Professeur René Jeannel
(1879-1965), mais surtout pour relever les traces durables que son rayonnement
créateur a laissées en Roumanie.
En effet, une étroite collaboration de plus de quarante ans l’ayant uni à
Emile Racovitza (1868-1947), il passa après la première guerre mondiale une
décennie toute entière à ses côtés à Cluj, qu’il ne quitta que pour prendre la
succession de E.-L. Bouvier à la chaire d’Entomologie du Muséum, où nous
sommes justement réunis en cet instant.
A son départ de Cluj, où il avait enseigné la Biologie générale, l’Université
l’avait proclamé professeur d’honneur (1931), et son souvenir fut tellement
vivace que notre Académie, dont il était membre correspondant depuis 1928,
l’accueillit en 1965 parmi ses membres d’honneur. C’est pourquoi, en tant
qu’ancien professeur de la Faculté des Sciences de Cluj, à la même chaire qu’il
avait illustrée, et membre de la section des Sciences biologiques de notre Aca¬
démie, dont il a fait partie, je prends la parole pour célébrer sa mémoire au nom
de nos deux hautes institutions, qu’il a servies avec prestige et dévouement.
Une force infléchissable a soutenu sa vie de travail incessant pendant soixante
ans accomplis (510 travaux, parus de 1905 à 1965, édifient une œuvre biolo¬
gique monumentale par ses proportions et sa solidité) : ce fut certainement sa
puissante vocation de naturaliste, découverte à la Société entomologique par
Alfred Giard et décidée par sa rencontre avec Émile Racovitza au Laboratoire
Arago en 1905. Bien que fils et petit-fils de médecins, il renonce à sa carrière
médicale, qu’il ne nous rappellera que par sa signature, et va se vouer entière¬
ment à la recherche entomologique et aux exploits biospéléologiques.
Il y poursuivra ses tendances propres, qui l’avaient amené, encore tout jeune
étudiant, à découvrir dans la grotte de Camou (Basses-Pyrénées) deux Coléo¬
ptères anophtalmes qui portent son nom ( Bathyscia et Aphaenops jeanneli) et
par lesquels il avait d’ailleurs retenu l’attention de Racovitza. Celui-ci, par
une remarquable coïncidence, découvrait la même année (1904) aux Baléares
sa fameuse Typhlocirolana moraguesi, qui devait l’amener à fonder la Biospéo-
logie.
Un séjour de quatre ans comme préparateur à Banyuls-sur-mer (1908-1912)
ui permet d’élaborer sa magnifique thèse de doctorat, « Révision des Bathys-
ciinae » (1911), et de commencer avec Racovitza l’exploration des grottes « dans
le but d’établir sur des bases scientifiques l’histoire naturelle du domaine sou¬
terrain ». Cette période est également celle de l’activité biospéléologique la
plus féconde de Racovitza, son aîné de dix ans, et c’est ensemble qu’ils orga¬
nisent l’entreprise internationale de la « Biospeologica » alliant 1’ « Énuméra¬
tion des grottes visitées » à la systématique évolutive des lignées troglobies.
Mais laissons la parole au Dr. Jeannel lui-même (1931, p. 7) : « Grâce à Raco¬
vitza, aujourd’hui mon meilleur ami, mais qui fut longtemps mon principal
René Jeanne l et son épouse.
1149
maître, je me suis trouvé aiguillé dans les voies de la véritable « Histoire natu¬
relle » : observation des animaux vivants dans leur milieu, combinée avec la
recherche zoologique basée « sur une notion juste de l’espèce, entité non seule¬
ment morphologique, mais aussi historique et géographique ». Et il ajoute
(1948, p. 10) : « Dès le début de notre première campagne pyrénéenne, Raco-
vitza avait fixé le programme de nos travaux et ce programme a été fidèlement
suivi pendant quarante ans. » Leur première exploration commune porte sur
les grottes de la vallée d’Aure, Pyrénées centrales, en août 1905, en compagnie
de Mme Hélène Racovitza, selon les notes du Dr. Jeannel.
L’attrait de l’inconnu lointain le fait également s’associer à Ch. Alluaud
(1861-1949), pour explorer, en 1911-1912, pendant huit mois, en Afrique orien¬
tale, la faune des monts Kenya, Aberdare et Kilimandjaro. De retour, il est
attaché pour la première fois au Laboratoire d’Entomologie du Muséum, sous
les auspices de E.-L. Rouvier (1856-1944), où il va dépouiller les riches collec¬
tions de l’expédition africaine. Partagés entre de nombreux spécialistes, ces
matériaux feront l’objet d’une importante série de publications, paraissant
parallèlement à la Biospeologica, et où R. Jeannel s’est réservé l’étude non
seulement des Coléoptères Silphidae, mais aussi des Hémiptères, Proctotrupides
et Strepsiptères.
L’éclatement de la première guerre mondiale le trouve, ainsi que Racovitza,
en campagne spéléologique dans le haut Aragon et le force à suspendre pendant
cinq ans ses recherches de prédilection. Ce qui exprime bien sa robuste vaillance,
c’est sa participation comme chirurgien aux plus retentissantes batailles de
cette guerre : Eton, Ippécourt-Osches, Eparges, Somme, Hartmannwiller et
deux fois à Verdun.
Démobilisé en 1919, il n’occupe que peu de temps le poste de Maître de Confé¬
rences de Zoologie à Toulouse, où il sera suivi par M. A. Vandel, qui y fit en
revanche la brillante carrière que nous connaissons tous. En effet, à l’issue
de la guerre, la Roumanie qui avait combattu les Puissances Centrales comme
alliée de la France, regagne ses frontières légitimes et doit procéder à la réorga¬
nisation de l’Université transylvaine de Cluj. Racovitza se trouve parmi les
savants qui y sont appelés et, visant plus haut qu’à un enseignement classique,
il obtient par une loi spéciale du 26 avril 1920, la création de V Institut de Spéo-
logie, premier au monde, pour fournir un siège officiel à la Biospeologica. L’une
de ses conditions majeures fut la nomination de son inséparable compagnon
comme professeur de Riologie générale et sous-directeur du nouvel institut.
A cette époque, l’installation du professeur Jeannel avec toute sa famille
à Cluj n’a cependant pas été un cas isolé, car, toujours par les démarches de
Racovitza, une véritable mission permanente d’universitaires français est venue
renforcer les rangs de leurs confrères roumains : tels furent J. Guiart de Lyon
pour l’histoire de la médecine, J. Thomas à la biochimie, R. Ficheux à la géo¬
graphie, Y. Auger pour la littérature française, qui n’ont jamais cessé de
témoigner d’une sympathie intacte pour notre pays.
R. Jeannel faisait en français ses cours de Biologie générale, mais à l’aide
de son assistant, M. Valeriu Puscariu, il les réunit en un beau manuel (« Curs
de biologie generalà. Evolutia si ereditatea », Cluj 1930), abondamment illustré,
qui fut le premier de ce genre en langue roumaine et pare son auteur du mérite
d’avoir été un bâtisseur dans ce domaine de notre enseignement supérieur.
11 consacre néanmoins la plus grande partie de son temps aux campagnes souter¬
raines dans les montagnes de Transylvanie et aussi en vieille Serbie, Italie,
— 1150 —
Turquie, Amérique du Nord, Sahara, qui lui valent d’innombrables captures
intéressantes sur lesquelles il fait paraître plus d’une dizaine de travaux par
an. 11 avoue à ce propos (1931, p. 8) : « C’est dans le calme des laboratoires de
notre institut qu’aura été élaboré le meilleur, peut-être, de ma production scien¬
tifique. » Dans les derniers tomes de « l’ Enumération des grottes visitées », la
majorité des descriptions de grottes lui appartiennent ; il aide Racovitza à
éditer non seulement la Biospeologica, mais aussi les « Travaux de l’Institut
de Spéologie » et le « Bulletin de la Société des Sciences de Cluj ». C’est de Rou¬
manie qu’il donne une excellente mise au point sur la « Faune cavernicole de
la France » (1926), et, à partir de 1927, il partagera son activité entre l’Institut
de Spéologie à Cluj et la direction du Vivarium à Paris.
Il a la chance de s’entendre à merveille avec le zoologiste suisse Pierre Alfred
Chappuis (1891-1960), que Racovitza avait fait attacher depuis 1922 à la direction
de l’Institut de Spéologie, comme spécialiste de la faune aquatique souterraine.
Jeannel et Chappuis parcourent ensemble les principales régions karstiques de
Roumanie et de l’Europe, en y entraînant diverses personnalités : l’abbé H. Breuil,
préhistorien réputé, l’entomologiste viennois A. Winkler, le commandant Magde-
laine, le coléoptérologiste hongrois J. Mallasz, etc. Pendant ces randonnées,
Jeannel s’intéresse tout particulièrement à la population montagnarde de
Transylvanie, les « Motzi », et son recueil de souvenirs publié sous le titre « Qua¬
rante années d’explorations souterraines » (1950) abonde en épisodes pitto¬
resques se déroulant en Roumanie ou ailleurs.
Il souligne comme suit les qualités d’excellents naturaliste de P. A. Chap¬
puis (1950, p. 43) : « Vigoureux, d’un caractère toujours égal, ayant appris à
se tirer d’affaire en toutes circonstances..., il a été pour moi un compagnon
dévoué... ». C’est pourquoi ils traversent ensemble en automobile le Sahara
algérien en 1929 pour enrichir en animaux vivants le Vivarium du Jardin des
Plantes, et il le prend comme collaborateur indispensable dans la mission de
C. Arambourg à l’Omo, au nord du lac Rodolphe et à l’ancien volcan éteint,
le mont Elgon (1932-1933). Je suis fier d’avoir pu assister à la magnifique confé¬
rence qu’il a faite à son retour d’Afrique dans le grand amphithéâtre de la Sor¬
bonne. Le Pr. C. Motas, qui dirigea ultérieurement l’Institut de Spéologie,
a publié une étude biographique approfondie sur R. Jeannel (1966) où il évo¬
que également ses brillants dons d’orateur scientifique à l’occasion de sa tour¬
née de conférences en 1937 en Roumanie, la dernière fois qu’il est revenu dans
notre pays.
Le cycle de ses grandes explorations fut clos avec sa participation à la croi¬
sière du Bougainville aux îles australes françaises Kerguelen et Crozet (1939).
Il nous a confié lui-même la signification fondamentale que ses multiples voya¬
ges avaient pour ses recherches (1950, p. 5) : « J’ai sans cesse été attiré par
ces êtres d’un autre âge, dont les lignées survivent au fond des grottes, et je
me suis efforcé de tirer de leur connaissance approfondie des enseignements
sur les causes de leurs transformations et sur l’histoire de leurs lignées au cours
des périodes géologiques révolues... La répartition actuelle de leurs espèces est
aussi une source précieuse d’informations sur les vicissitudes géographiques
des continents... dans le passé. Ce côté historique de la zoologie m’a conduit
à entreprendre d’autres explorations lointaines... mais cela toujours en liaison
avec mes recherches sur les cavernicoles pour poursuivre dans d’autres domaines
la solution des problèmes posés par ces derniers ».
Gagné dès sa jeunesse à la conception historique des espèces qui conduisit
1151 —
Racovitza à faire rénover la taxonomie en « une phylogénie appliquée », Jeannel
a entrepris l’effort gigantesque de reconstituer en termes taxonomiques l’évo¬
lution des insectes les plus nombreux du globe, les Coléoptères. Ayant été le
premier à démontrer l’importance paléogénétique de leur armature copulatrice,
il s’en est servi pour les ordonner en « séries phylétiques » dans la superbe suite
de ses monographies sur les Bathysciinae (1924), Trechinae (1926-1930), Cato-
pidae (1936), Calosomes (1940), Carabiques (1941-1942), Psélaphides (1949,
1952, 1956, 1960, 1962), Anillini (1963), etc..., dont la massivité apparaîtrait
écrasante pour n’importe quel autre entomologiste contemporain.
Du même coup, sa vision écologique et évolutionniste le classe comme le plus
éminent continuateur de Racovitza à la fondation de la Biospéologie moderne,
dont aucun aspect ne lui a échappé, car n’est-ce pas toujours lui qui a désigné
l’emplacement de l’actuel laboratoire expérimental du CNRS à Moulis ? De
plus, par l’importance qu’il a accordée aux Coléoptères endogés en tant que
relictes, il a su intégrer de façon magistrale le peuplement cavernicole dans les
grands problèmes de la biogéographie, celle qu’il aimait appeler « historique » :
voies de la colonisation souterraine, massifs de refuge, centres d’attraction,
permanence des asiles, plaidoyer pour la dérive des continents selon Alfred
Wegener, etc.
Bien qu’ayant souvent affirmé sa confiance dans les explications lamarckien-
nes, sa parfaite lucidité à interpréter les faits l’amène à reconnaître la prédo¬
minance des facteurs intrinsèques dans les orthogenèses. Jeannel souligne conti¬
nuellement la haute portée théorique de la distinction radicale faite par Raco¬
vitza entre les séclusions libératrices et les adaptations spécialisantes ( sténapties ),
dont il montre l’importance nettement différentielle pour l’évolution dans ses
ouvrages généraux « La genèse des faunes terrestres » (1942) et la « Marche
de l’Évolution » (1950).
A travers cette vie d’un immense labeur, Jeannel a conservé sa bonhomie, un
caractère infiniment affable, démontrant combien le flux créateur de ses œuvres,
qui nous force à l’admiration, lui était aisé.
Pour la Roumanie, sa figure demeure inséparable de celle de Racovitza, tous
deux symbolisant la haute valeur de la fraternité scientifique franco-roumaine.
C’est donc pour des raisons d’une profonde sympathie spirituelle que le buste
de Racovitza, que nous avons eu la joie d’installer en 1965 au Laboratoire Arago
à Banyuls, aura désormais la plus heureuse réplique dans le buste dû au maître
roumain R. Ladea, et que nous inaugurons aujourd’hui au Laboratoire d’Ento-
mologie du Muséum, dont R. Jeannel a été un si illustre maître.
Ce faisant, l’Université de Cluj et l’Académie de la République Socialiste
de Roumanie prient la glorieuse institution française de bien vouloir en prendre
possession et renouvellent ainsi leurs hommages de gratitude à la mémoire
de René Jeannel, qui a bien mérité non seulement de sa patrie, mais également
de la nôtre, et adressent un cordial message d’estime à sa famille, qui garde
toujours une parcelle de notre âme roumaine.
— 1152 —
III. Allocution prononcée par le Professeur Traïan N. Orghidan, Directeur de
l’Institut de Spéologie « Emile Racovitza » de V Académie de la République
Socialiste de Roumanie.
C’est avec une profonde émotion que je prends la parole — au nom des spé¬
léologues roumains et au nom des chercheurs de l’Institut « Emile Racovitza »
de l’Académie de la République Socialiste de Roumanie - — afin d’essayer d’expri¬
mer le tumulte de mes impressions à l’occasion de l’inauguration du buste de
l’éminent Professeur René Jeannel.
Si l’État roumain fait aujourd’hui ce don à la France, c’est avec la secrète
satisfaction que peut donner la conviction que, par ce geste, il témoigne
une infime partie de l’ardente, de l’inébranlable gratitude que nous gardons
tous, nous autres Roumains, à la mémoire du grand savant français.
La personnalité du Professeur Jeannel était le creuset de qualités exception¬
nelles. Grâce à ces qualités, tout ce qu’il a entrepris et tout ce qu’il a achevé
reste encore debout de nos jours, avec une valeur permanente de même que
pour son ami et collaborateur Emile Racovitza, dont nous avons fêté le cente¬
naire l’année passée à Bucarest, à Cluj, puis à Paris. C’est de leur collaboration
qu’ont jailli les voies nouvelles d’une science qu’ils furent les premiers à sortir
des ténèbres.
Cet inlassable labeur qui, dans le cas de René Jeannel, s’est soldé, à la clôture
d’une activité sans relâche, par un apport de plus de 20 000 pages imprimées,
s’est vu finalement couronné par des réalisations exceptionnelles. On peut
affirmer que, tout comme Emile Racovitza a démontré — avec ses travaux
sur les Isopodes — la valeur de la pratique de la systématique évolutive, grâce
à laquelle la taxonomie devrait devenir une « philogénie appliquée », René Jean¬
nel a prouvé, à son tour, que les études de zoogéographie peuvent pénétrer,
à l’aide de la conception historique, jusqu’aux âges les plus reculés et trahir
ainsi l’origine et le sens de la migration des animaux dans le temps. Combien
grandiose est son entière construction, bâtie brique après brique, sur le squelette
d’une théorie — celle de Wegener — que lui, l’entomologiste, a réussi à renfor¬
cer à l’aide de petits Coléoptères. Il est arrivé finalement à sonder, avec une
raison pénétrante, les réalités d’un passé immémorial, en les reconstituant
non pas à travers des couches géologiques, mais grâce à l’union qu’il a réalisée
entre la signification des caractères de parenté des espèces et la connaissance
de l’actuelle expansion géographique de celles-ci.
Certes, comme presque toutes les théories, celle de Wegener a connu elle
aussi, depuis plus de quarante ans, plusieurs variations. Elle fut tantôt certifiée,
tantôt infirmée, au fur et à mesure que les nouvelles données, obtenues par des
moyens de plus en plus modernes, s’ajoutaient aux anciennes par les efforts
des géologues et des géophysiciens, afin d’élucider les secrets de l’ancienne
configuration de notre planète — l’origine de nos continents.
Le grand biologiste assistait, pendant la deuxième moitié de sa vie, aux chan¬
gements d’interprétation auxquels les nouvelles mensurations géophysiques
donnaient lieu et — nous le savons tous — il y a eu des moments où la fameuse
théorie était en train de tomber définitivement. Malgré l’importance que pou-
— 1153
vait avoir l’infirmation de la théorie de Wegener pour le magnifique échafau¬
dage de son système paléozoogéographique, René Jeannel a regardé, avec la
sérénité qui le caractérisait, les menaces successives qui se retournaient contre
le chapitre le plus aimé de sa création synthétique. Il appuyait sa conviction
sur des centaines de témoins minuscules étudiés pendant sa vie, non
seulement sous leurs aspects anatomiques et morphologiques en général, mais
en cherchant à expliquer leurs aventures dans le temps, les inconnues de leur
passé lointain.
Il n’a pas pu savoir, vers la fin de sa vie, que pendant les dernières années
les nouvelles données de la science allaient rendre raison à Wegener et à lui-
même. La mort l’a surpris trop tôt, à un âge avancé, il est vrai, mais qui ne
l’empêchait pas à travailler de toutes ses forces, comme jadis, à côté de son ami
aimé Emile Racovitza.
Il a accompli sa tâche en rendant à la théorie de Wegener le contenu et la
qualité d’une méthode de travail biologique. Il a ainsi donné, en même temps,
à la biogéographie et à la systématique des Coléoptères, leur caractère moderne,
car pour arriver à une synthèse d’envergure, en partant d’une activité minu¬
tieuse, René Jeannel a dû travailler durement et incessamment. Son travail
s’est vu, à la fin, non seulement couronné par l’extrême éclat de la synthèse
que je viens d’évoquer, mais sur le chemin, le grand savant a accompli aussi
la lourde tâche de reconstruire la systématique des Coléoptères. Il a découvert
l’importance de l’appareil génital qui lui a permis — ■ plus que n’importe quel
autre caractère — de découvrir les liens de parenté entre les groupements taxo¬
nomiques et l’histoire phylogénétique de chaque lignée. Il a démontré la valeur
de ce critère pour l’entomologie en général et j’ajouterai, à ce sujet, encore une
convergence avec Racovitza qui, d’une manière analogue, a démontré l’impor¬
tance de l’étude des appendices et des phanères pour la systématique des Crus¬
tacés.
D’autre part, les deux savants ont énormément contribué à l’essor de l’éco¬
logie. L’activité de recherche biospéologique les a conduits au problème de la
liaison existant entre les espèces cavernicoles et les facteurs de leur milieu de
vie. Ils étaient tous deux d’incomparables observateurs ainsi que des collecteurs
de données rigoureusement scientifiques, ce qui leur a permis de mettre au
jour un riche trésor de renseignements qui représente aujourd’hui encore la
majeure partie de ce que nous connaissons en écologie souterraine.
Il ne s’agit certes pas d’analyser devant vous l’œuvre scientifique, immense
et de premier ordre, du professeur René Jeannel, ni même de citer les plus
importants de ses volumes ou de ses travaux. Du reste, tous les naturalistes les
connaissent. Je me bornerai à évoquer uniquement l’un des aspects de cette
personnalité incomparable qu’a été René Jeannel.
Dès le moment où Jeannel eut rencontré Racovitza, d’étroits liens s’établirent
entre eux. Le jeune élève devint peu après le meilleur ami du maître et son
futur collaborateur dont la puissante activité allait s’avérer bientôt exception¬
nelle.
Une fois établies cette amitié et cette parfaite collaboration, les deux jeunes
savants envisagèrent des exploits qui aujourd’hui, dans la perspective de l’épo¬
que, revêtent un éclat de légende.
A l’aube de notre siècle, alors que la collaboration scientifique internationale
n’en était qu’à ses premiers pas, Racovitza et Jeannel, avec une sereine hardiesse
et une énergie têtue, posent les fondements de l’Association internationale
1154 —
« Biospeologica », constituant ainsi la toute première base de l’essor futur de
la biospéologie et, d’une manière générale, de l’étude des grottes.
De Paris où ils se trouvaient à ce moment-là, Jeannel et Racovitza dirigèrent
l’activité de nombreux spéléologues des différents pays du monde, en ayant
soin de mettre à leur portée des brochures contenant des enseignements clairs
et d’un incalculable intérêt pour tout naturaliste s’étant voué à l’étude de la
faune souterraine.
Ayant décidé, dès les premières années de cette fructueuse collaboration,
d’approfondir les problèmes de la systématique, de l’écologie et de la philogénie
des Coléoptères souterrains, René Jeannel non seulement réalisa un apport
colossal pour la connaissance des formes retirées dans ce milieu, mais il enrichit
également par là le contenu de la biospéologie, relevant de passionnants pro¬
blèmes concernant la vie des innombrables espèces retirées dans l’écorce de la
terre.
L’on sait que les deux savants étaient tenus en grande estime dans le monde
scientifique, leurs noms constituant à eux seuls la meilleure garantie de la
téméraire entreprise que représenta, aux yeux de bien des confrères, la « Biospeo¬
logica » à ses débuts.
C’est là le secret de l’attrait que la prestigieuse publication exerçait sur bon
nombre de spécialistes accrédités, tels Eugène Simon, H. Brôleman, de
Beauchamp, Louis Fage, etc., collaborateurs qui furent dès la première
heure aux côtés des deux illustres promoteurs, déployant à leur tour une féconde
activité dans l’étude des groupes dont ils étaient les spécialistes.
« Biospeologica », revêtant la forme de publication en séries dans les « Archi¬
ves de Zoologie expérimentale et générale », exigeait de Racovitza un travail
considérable qui fut méritoire. Cette publication constitua le moyen le plus
efficace pour la fructification des résultats accumulés d’une année sur
l’autre à un rythme trépidant, qui nous semble avoir été la préfiguration
■ — mutcitis mutandis — du rythme actuel de la science dans son incessante accé¬
lération.
Pour un spéléologue, et surtout pour un biospéologue d’aujourd’hui, la lec¬
ture de la série « Grottes visitées », publiée par Jeannel et Racovitza, est un
moyen sans égal de s’acclimater à une méthode rigoureusement scientifique
de l’exploration des grottes et d’apprendre la manière de se l’approprier. Par¬
ticulièrement saisissants sont, en ce sens, certains passages où nos naturalistes
prouvent leur infaillible maîtrise en abordant des problèmes appartenant aux
disciplines extérieures à la biospéologie.
Voilà donc une raison de plus pour laquelle la « Biospeologica » demeure —
et demeurera bien longtemps encore — le fondement de granit pour tout explo¬
rateur du monde souterrain.
A partir de 1920, Emile Racovitza regagne sa patrie et s’installe à Cluj où il
crée le premier Institut de Spéléologie du monde. Aussitôt René Jeannel, afin
de partager les nouvelles besognes avec son maître, s’établit lui aussi à Cluj
avec sa famille. Il ne rêve que de s’associer au dur labeur d’organisation, puis
de recherche, qui l’y attendait aux côtés de Racovitza. Une nouvelle source
d’intérêt paraît dans sa vie à ce moment : la jeunesse universitaire roumaine,
pour laquelle il publie le premier traité de biologie de notre pays. Dans ce traité,
comme ailleurs, Jeannel fait preuve d’une parfaite clarté et d’une méthode
infaillible, qualités éminemment françaises, qui furent pour nous inépuisables.
Aussi René Jeannel est-il considéré, honoré et aimé par tout le peuple roumain.
1155
Cependant à Cluj se poursuivent des campagnes fécondes auxquelles vient
se joindre, à partir de 1924, Pierre Alfred Chappuis, gagné à l’œuvre des deux
glorieux fondateurs du premier Institut de Spéologie, où, durant 35 ans, l’émi¬
nent savant suisse donna inlassablement le meilleur de lui-même.
Bien qu’aujourd’hui ces trois figures indissolublement liées aient disparu
à jamais, le temps n’a pas encore englouti le souvenir de leurs traces en Rou¬
manie. Car les initiés aux mystères de la vie souterraine, poursuivant les traces
de leurs illustres devanciers, rencontrent encore de nos jours quelque vieux
montagnard qui s’approche, et timidement, se met à évoquer sur un ton de
légende : « Il était une fois un homme costaud, portant barbiche, qui arrivait,
suivi de deux autres, l’un grand de taille, l’autre plus petit, fouillant nuit et
jours ces sacrées grottes... » Et, à son récit, les trois ombres, tellement recon¬
naissables, ressuscitent des ténèbres ; et c’est comme si l’on sentait soudain,
entre ses mains, un flambeau invisible vous guider sur leurs pas.
M ais Jeannel et Racovitza surent transmettre le flambeau à leurs successeurs,
leur ayant inculqué la rude discipline, indispensable pour arracher au monde
souterrain ses jalons secrets. Ils ont mis sans réserve tout leur savoir, leur expé¬
rience et leur énergie au service du progrès de cette nouvelle science. Ils se sont
intéressés à l’avenir de cette science en préconisant la recherche expérimentale
basée sur l’aménagement des laboratoires souterrains. Rien ne justifie mieux
leur attitude que les résultats obtenus au laboratoire souterrain de Moulis.
Enfin, ils ont publié des ouvrages constituant le fondement d’une science qu’ils
ont tirée des ténèbres. Cependant, leur plus grand mérite réside dans le fait
qu’ils ont montré, dans ce labeur, des trésors d’honnêteté spirituelle, de modestie
et de générosité, en témoignant de leur grand amour pour les hommes, en pré¬
conisant l’entente entre les peuples et le travail en commun, enfin en aspirant
à une paix universelle.
Nous avons là le modèle, idéal et anticipé, des futures collaborations parfaites,
fondées sur les affinités et la bonne volonté, collaborations universelles, tant
souhaitées et qui tardent cependant à se faire sentir, mais dont Racovitza et
Jeannel n’ont jamais désespéré.
J’ajouterai que, dans ces affinités de deux grands génies de la science, nous
aimons voir, nous autres Roumains, le symbole éloquent des affinités existant
entre les peuples roumain et français, qu’une commune aspiration à la frater¬
nité universelle et à une paix constructive unit depuis toujours.
IV. Allocution prononcée par le Professeur Alfred-Serge Balachowsky, Membre
de l’Institut, Professeur au Muséum national d’ Histoire naturelle.
Je n’ai pas l’intention de retracer devant vous l’œuvre gigantesque de René
Jeannel qui fut sans conteste l’un des plus éminents entomologistes de notre
époque. Il nous faudrait des mois pour analyser ses travaux consignés dans
plus de 500 ouvrages, mémoires ou communications entièrement originaux.
Cette œuvre forme aujourd’hui une véritable encyclopédie, consultée chaque
jour tant par les spécialistes que par les jeunes entomologistes.
Personnellement, je n’ai pas été l’élève de R. Jeannel, ayant été formé à l’école
d’autres grands maîtres contemporains tels que Paul de Peyerimhofî, Paul
Marchai, Étienne Rabaud, François Picard, qui eux aussi ont marqué leur
époque ; mais, dès le début de ma carrière, j’ai eu pour R. Jeannel une grande
admiration. Elle n’a fait que s’accroître avec le temps et au fur et à mesure des
travaux du maître qui développa des théories nouvelles, souvent hardies,
sans négliger pour autant des monographies de systématique classique d’une
remarquable précision.
Avec le temps, nos rapports devinrent plus étroits surtout dans la dernière
décennie de son existence durant laquelle des contacts permanents permirent
de nous mieux connaître. Sous un aspect bourru, Jeannel s’est révélé à moi
comme une personnalité sensible et des plus attachantes.
Ce sont donc ces quelques souvenirs personnels, concernant la vie de ce grand
entomologiste que je voudrais faire ressortir ici en laissant à ses élèves le soin
d’analyser son œuvre scientifique.
L’opiniâtreté au travail était un des traits les plus marquants du caractère de
R. Jeannel qui pouvait rester 12 à 14 heures par jour à sa table de rédaction sans
désemparer, rédigeant ses manuscrits, presque sans rature ni surcharge. Grâce
à cette puissance créatrice, au service d’une vive intelligence, Jeannel a
pu réaliser une œuvre considérable et immédiatement parfaite. D’autre
part, R. Jeannel avait fait le don total de sa personne à l’Entomologie. Il ne
vivait que pour cette science à laquelle il consacrait toutes ses vacances et ses
loisirs en dehors de quelques heures laissées à sa vie familiale, car il fut un excel¬
lent époux et un père aimé.
Cependant, malgré une vie en apparence sédentaire, Jeannel était avant
tout un biologiste de terrain, de la nature, qu’il aimait et dont il cherchait sans
cesse à percer les secrets.
En 1911-1912, à une époque où il n’y avait en Afrique ni avions, ni voitures
« tout terrain », ni même de pistes mais seulement des sentiers de portage,
Jeannel entreprend une expédition mémorable au cœur des plus hautes montagnes
au continent : Rouwenzori, Kenya, Kilimandjaro. A cette époque, atteindre
ces contrées et séjourner dans les neiges éternelles de l’Afrique équatoriale
était une aventure aussi difficile que de circuler aujourd’hui sur la lune.
Dans les hautes montagnes d’Afrique, Jeannel découvre toute une faune
nouvelle gravitant autour de 4000 m d’altitude, associée aux Lobélies et aux
Senecio géants. Il étudie à fond ce biotope, compare entre eux les différents
peuplements et, au retour de ce périple, publie une série d’ouvrages et de mémoi-
— 1157
res sur la vie dans les hautes montagnes de l’Afrique orientale. Ces œuvres
sont désormais classiques, elles n’ont pas perdu leur valeur avec le temps.
Dans ce voyage africain, Jeannel était accompagné d’un autre de mes très
regrettés collègues, Charles Alluaud, auquel l’unissait une solide amitié. Alluaud
explora les grottes de l’Afrique orientale où il découvrit toute une faune ento-
mologique cavernicole remarquable qui n’a pas été revue depuis étant donné
les difficultés d’accès de ces régions.
En 1914-1918, Jeannel est mobilisé comme médecin d’une unité chirurgicale du
front et interrompt donc ses travaux entomologiques pour accomplir son devoir.
Après la guerre, Jeannel, toujours attiré par la répartition des faunes ter¬
restres, concentre ses recherches sur l’étude des insectes troglobies et découvre
des centaines d’espèces cavernicoles. Racovitza fait créer pour lui une chaire
à l’Université de Cluj, en Transylvanie roumaine, région située au milieu des
grottes, des excavations profondes et des rivières souterraines. Jeannel y tra¬
vaillera cinq ans en se passionnant pour l’étude des endogés et deviendra rapide¬
ment un des grands maîtres de la biospéologie. Il rassemble la plus importante
collection mondiale de Coléoptères cavernicoles (aujourd’hui au Muséum de
Paris), explore grotte après grotte et démontre que les insectes troglobies ne
sont pas répartis au hasard dans la profondeur du sol. Ils suivent les tracés
d’anciennes vallées antéglaciaires disparues en surface mais maintenues en
profondeur, formant autant de bassins souterrains indépendants les uns des
autres et ne communiquant pas entre eux.
Jeannel, devenu le maître incontesté de l’Entomologie souterraine, est en
rapport avec le monde entier et devient le chef d’une vaste école aujourd’hui
en plein épanouissement.
En 1932, il repart en Afrique, cette fois dans le massif de l’Elgon, dépassant
la cote 4000 au cœur de l’Éthiopie où son collaborateur Chapuis l’accompagne.
Un autre de mes très regrettés collègues, Camille Arambourg, professeur de
Paléontologie au Muséum, fait aussi partie de cette expédition. Laissant Jeannel
à ses Lobélies d’altitude et à ses cavernicoles, Arambourg s’enfonce vers le Sud,
vers les frontières incertaines et les zones d’insécurité du Nord du Lac Rudolf.
Il y découvrira toute une faune de Mammifères fossiles du quaternaire récent
dans les terrains lacustres en voie de dessèchement qui le conduiront, de décou¬
verte en découverte, vers les plus anciens hominiens fossiles du monde.
La mission de l’Elgon apporte à Jeannel une nouvelle moisson de documents,
d’où il dégage une faune nouvelle, différente mais apparentée à celle de l’Afrique
orientale. Dans les failles profondes du sol, sur les sommets inviolés, à la limite
de la végétation, il cherche le secret de l’origine des peuplements terrestres.
Adepte de plus en plus fervent de la théorie de Wegener sur la dérive des conti¬
nents, il consacre le meilleur des vingt dernières années de son activité scienti¬
fique à des travaux sur la géonomie des faunes terrestres.
Quelques observations manquent encore à son expérience personnelle et,
en 1939, ce sédentaire, un peu alourdi par l’âge, bien peu sportif d’allure, s’embar¬
que brusquement sur l’Aviso « Rougainville » dans une expédition lointaine
où il va bourlinguer pendant des mois et des mois sur les mers de l’Antarctique,
les plus houleuses du globe. Il débarquera dans les îlots sauvages et inhabités
au prix de mille difficultés : Crozet, Marion, Amsterdam, Saint-Paul, Kerguelen
sont successivement visités. Partout il observe, il récolte, et apporte une contri¬
bution fondamentale à la connaissance de la faune entomologique de ces terres
lointaines où il découvre des espèces reliques inconnues avant lui.
— 1158 —
Mais, je ne voudrais pas non plus passer sous silence son rôle d’organisateur :
Jeannel a bâti des Instituts comme l’ORSTOM, dirigé le Muséum national
d’Histoire naturelle pendant plusieurs années, créé des Revues scientifiques
nouvelles, aujourd’hui de réputation mondiale, comme Biospeologia , la Revue
française d’ Entomologie, etc. En 1963, il s’associe à la création des Nouvelles
Annales de la Société enlomologique de France, assurant ainsi une continuité
de haute valeur scientifique à la plus ancienne revue mondiale d’Entomologie.
En 1965, hélas, Jeannel nous quitte alors qu’il continuait à travailler
quotidiennement dans son Laboratoire ; il ne l’abandonnera que pour la salle
d’opération et la mort. Il accepte celle-ci avec un grand courage et en pleine
lucidité, ayant conscience d’avoir rempli une vie exemplaire.
C’est donc avec émotion que tous les élèves et amis du Dr. R. Jeannel assis¬
tent aujourd’hui à l’inauguration du monument, offert par ses amis roumains,
qui perpétue sa mémoire.
Pour nous le maître continue à vivre et vivra toujours dans notre mémoire
et dans nos cœurs, il vivra par ses écrits, par ses travaux sans cesse consultés,
par la valeur de ses théories qui sont sorties du stade de l’hypothèse pour prendre
forme dans la réalité.
Nous sommes fiers de pouvoir rendre hommage à ce grand savant qui a tant
donné à la Science et qui passe désormais à l’immortalité.
1159 —
V. Allocution prononcée par M. André Jeannel.
C’est non seulement au nom de ma famille que je prends la parole, mais aussi
à celui de tous les amis de mon père rassemblés ici en si grand nombre pour
venir témoigner de la fidélité de leur souvenir et de la chaleur de leur affec¬
tion.
Nous vous remercions de votre présence, Monsieur le Conseiller Culturel,
et nous sommes infiniment reconnaissants au gouvernement de la République
Populaire Roumaine d’avoir tenu à offrir ce buste exécuté par un artiste rou¬
main. Nous y voyons une marque de considération particulièrement flatteuse.
Parmi les paroles que vous avez bien voulu prononcer, Monsieur le Directeur
du Muséum, il en est une qui m’a tout particulièrement ému lorsque vous avez
associé la mémoire de ma mère à la réalisation de l’œuvre de son mari. C’est
bien vrai : elle a été auprès de lui la meilleure des compagnes, sachant le dis¬
traire de ses préoccupations scientifiques quand il le fallait, et l’entourer d'un
halo de sympathie dont nous sentons encore aujourd’hui la vivacité et la pro¬
fondeur.
Je remercie le Muséum de l’accueil qu’il nous réserve dans ces laboratoires
auxquels mon père a consacré le meilleur de sa vie, et des paroles que vous avez
prononcées pour évoquer son souvenir.
Nous sommes très touchés, Monsieur le Professeur Codreanu, par le grand
honneur que vous avez tenu à souligner en prenant la puissante amitié qui
unissait votre grand savant roumain, Emile Racovitza, à mon père comme le
symbole de l’amitié franco-roumaine.
Soyez assuré que cette amitié est parmi celles qui nous sont les plus chères
et je fais des vœux pour qu’elle se renforce toujours pour le bien des savants
de nos deux pays.
J’espère que de plus en plus les chercheurs roumains prendront le chemin
de la France et que réciproquement les nôtres iront revoir ou faire la connais¬
sance de votre si beau pays pour y goûter le charme et la tradition de l’hospi¬
talité roumaine.
A l’Institut de Spéologie de Cluj dont, Monsieur le Professeur Orghidan,
vous assurez maintenant la direction, mon père a trouvé, dans une jolie ville
qu’il a tant aimée, l’ambiance de travail à laquelle il avait toujours rêvé. Auprès
d’Emile Racovitza et de Pierre Alfred Chappuis, à proximité des Monts du
Bihar, réservoir de cavernicoles particulièrement riche, mon père a eu à sa dis¬
position tous les moyens en matériel et en personnel dont il pouvait avoir besoin ;
c’est là qu’il a vécu dans votre Institut de si productives années et préparé le
meilleur de son œuvre.
Monsieur le Professeur Balachowsky, nous sommes profondément émus par
la grande chaleur humaine que vous avez su mettre dans cette réception et
dans les paroles que vous avez prononcées. Vous avez évoqué les activités de
mon père, ses voyages, ses courses enthousiastes, sa pensée toujours tournée
vers la vie, d’une façon si amicale et si vivante qu’il nous a semblé qu’il était
encore très près de nous.
Mon père a donné beaucoup de lui-même au laboratoire souterrain de Moulis,
— 1160
comme Monsieur le Professeur Vandel vient de nous le dire. Les animaux caver¬
nicoles y sont étudiés dans leur milieu naturel, et les spécialistes y disposent
d’une bibliothèque particulièrement féconde, dont un grand nombre d’éléments
proviennent de la collection personnelle de mon père, conformément à sa volonté.
Moulis me rappelle un souvenir d’enfance que je me permets d’évoquer devant
vous :
Désirant réussir l’élevage des protées, mon père en apportait quelques-uns
de la grotte de Postumia dans un thermos spécial, de façon à conserver l’eau
de la grotte à sa température habituelle. Bien que ces protées aient droit à mille
égards, voici qu’en sortant de la voiture, près de la frontière italienne, une
de mes sœurs bouscule malencontreusement le précieux récipient ; je le vois
encore renversé sur la route, les protées misérablement nus, en plein soleil, sur
l’asphalte noir, cherchant peut-être à « passer les Alpes à pied ». 11 a fallu se
précipiter pour donner un peu d’eau à ces malheureux qui n’avaient encore
jamais vu la lumière. Il faut croire cependant que cette aventure ne leur a pas
tellement déplu puisqu’il en est encore aujourd’hui quelques-uns qui vivent
toujours au Vivarium.
Monsieur le Conseiller Culturel, vous voudrez bien présenter nos vifs remer¬
ciements à son Excellence Monsieur Constantin Flitan, qui vous a prié de le
représenter à cette cérémonie, témoignant en cela de la fidélité des souvenirs
que mes parents ont laissés dans votre pays. Ils y ont vécu, comme ils se plai¬
saient à le dire, des années parmi les plus belles de leur existence.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1161-1176.
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
À LA MÉNAGERIE DU JARDIN DES PLANTES
PENDANT L'ANNÉE 1969
Par J. NOUVEL, G. CHAUVIER et L. STRAZIELLE
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères
Au cours de l’année 1969, sur un effectif de 730 têtes, les pertes en Mammi¬
fères se sont élevées à 49 adultes acclimatés, 11 sujets récemment incorporés
aux collections, 11 jeunes nés à la Ménagerie et âgés de 10 jours à 6 mois et enfin
26 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours, soit un total de 97.
Tableau I
Parmi les divers ordres de Mammifères, les morts ont été provoquées par
les causes suivantes :
74
— 1162 —
Ordre des Primates
Famille des Hylobatidés
1 Gibbon lar, Hylobates lar lar Linné, atteint de néphrite aiguë, succombe à
la suite de l’administration d’un neuroleptique.
1 Gibbon à favoris blancs, Hylobates concolor leucogenys (Ogilby), est atteint
de pseudotuberculose avec entérite hémorragique.
Famille des Cercopithécidés
1 Mandrill, Mandrillus sphinx L., âgé de quelques semaines, succombe à un
état de dénutrition.
1 Drill, Mandrillus leucophaeus (F. Cuvier), jeune femelle, est victime d’une
congestion pulmonaire bilatérale a frigore.
1 Babouin anubis, Papio anubis F. Cuvier, meurt dans les mêmes circonstances.
1 Magot, Macaca sylvanus (L.), vieux et paralysé, a dû être sacrifié.
1 Mangabey à ventre doré, Cercocebus chrysogaster Lydekker, présente des
lésions de pneumonie bilatérale, de myocardite et de péricardite fibri¬
neuse, des kystes rénaux et une entérite parasitaire à Subulura sp.
1 Mangabey à collier, Cercocebus torquatus (Kerr), s’électrocute au contact
d’un système d’éclairage défectueux.
1 Cynopithèque noir, Cynopithecus niger Desmarets, mâle, présente une perfo¬
ration de l’urèthre pelvien provoquée par l’introduction maniaque de
brins de paille dans le méat urinaire.
1 Cercopithèque hocheur, Cercopithecus nictitans nictitans (L.), succombe aux
graves blessures que lui inflige un paradoxure évadé d’une cage voisine.
1 Cercopithèque blanc-nez, Cercopithecus nictitans petaurista Schreber, ne pré¬
sente que des signes de sénilité.
1 Cercopithèque de Schmidt, Cercopithecus nictitans schmidti, Matchie, est
atteint de néphrite aiguë, d’hépatite et de congestion pulmonaire.
1 Cercopithèque de Brazza, Cercopithecus neglectus Schlegel, mort-né.
1 Cercopithèque à gorge blanche, Cercopithecus mihs albogularis Sykes, âgé,
présente une endocardite valvulaire, des pétéchies sur le myocarde et
une hypertrophie de la rate qui renferme des diplocoques.
1 Cercopithèque de Stuhlman, Cercopithecus mitis stuhlmani, anémique, suc¬
combe à une infestation stomacale massive avec réactions nodulaires dues
à Physaloptera tumefaciens.
2 Cercopithèques callitriches, Cercopithecus aethiops sabaeus Scopoli, dont un
jeune, âgé de deux mois, tué par les adultes ; l’autre, très vieux, est sacrifié
à cause d’un prolapsus rectal récidivant.
1 Cercopithèque grivet, Cercopithecus aethiops aethiops Linné, est atteint d’enté¬
rite et de myocardite.
— 1163 —
2 Patas, Erythrocebus patas Schreber, dont l’un est mort-né et l’autre, âgé de
4 mois, est atteint de congestion pulmonaire.
Famille des Cébidés
1 Sajou, Cebus apella apella (L.), présente une hypertrophie des surrénales
avec congestion intense de la médullaire, une hypertrophie thyroïdienne,
des foyers de pneumonie rouge, une congestion rénale et surtout des
lésions d’ostéomalacie des membres, et de raréfaction de la substance
osseuse au niveau de la boîte crânienne.
2 Saïmiris, Saimiri sciureus L., dont l’un est déjà atteint d’une fracture grave
de l’humérus gauche, lorsqu’il nous est donné, tandis que l’autre présente
une cachexie de dénutrition.
Famille des Hapalidés
2 Ouistitis, Hapale jacchus (L.), l’un présente une congestion pulmonaire bila
térale, l’autre doit être sacrifié en raison d’une paralysie incurable.
Famille des Lémuridés
3 Makis mongoz, Lemur mongoz (L.). Deux sont atteints de dégénérescence
hépatique et présentent sur la muqueuse duodénale de larges zones d’ulcé¬
ration et de nécrose, vestiges d’une ancienne infestation par acanthocé-
phales. Le troisième succombe à la suite de l’amputation de la jambe
gauche gravement infectée.
1 Maki fauve, Lemur fuluus E. Geofï., atteint d'obésité, présente une dilata¬
tion du cœur droit et une pneumonie bilatérale.
1 Maki à front roux, Lemur rufifrons Bennett, présente une tumeur abdominale
de la taille du poing, intéressant le rein gauche et une partie de l’intestin
grêle.
Ordre des Rongeurs
Famille des Dasyproctidés
\ Agouti, Dasyprocta aguti (L.), très âgé, montre des lésions de néphrite et
d’endocardite chroniques.
Famille des Hystricidés
1 Athérure, Atherurus africanus Gray, est porteur d’une tumeur splénique dont
le volume atteint celui d’une orange.
Famille des Sciuridés
2 Écureuils fossoyeurs, Xerus erythropus E. Geoff. L’un meurt des suites d’une
fracture du fémur, l’autre est retrouvé en état avancé d’autolysc.
1164 —
Ordre des Ongulés
Sous-ordre des Artiodactyles
Famille des Bovidés
2 Bisons d’Amérique, Bison bison L. L’un, nouveau-né, est piétiné par sa mère,
l’autre meurt à 4 mois d’une entérite salmonellique.
2 Watusis, Bos indicus L., (var. domestique) : une mère qui succombe à la suite
d’une dystocie nécessitant l’hystérotomie et son jeune, mort in utero,
présentant une difformité crânienne.
4 Bouquetins des Alpes, Capra ibex L. : une femelle victime du tétanos puerpé¬
ral, un jeune atteint d’entérite hémorragique et deux mort-nés.
2 Bouquetins de Sibérie, Capra ibex siberica Meyer, dont un mort-né et un
nouveau-né présentant une imperforation congénitale de l’anus et de la
vulve avec fistule recto-vaginale.
1 Bouquetin Markhor, Capra falconeri (Wagner), âgé d’un mois, présente des
lésions de pneumonie bilatérale et de myocardite dégénérative.
1 Thar, Hemitragus jemlahicus (H. Smith), est atteint de pleuro-pneumonie
fibrineuse.
7 Mouflons de Vigne, Ovis vignei Blyth : une femelle d’un an victime d’une
fracture des deux premières vertèbres cervicales, et six jeunes atteints
de myopathie, compliquée dans trois cas de coccidiose massive.
2 Mouflons de Corse, Ovis musimon Pallas, présentant des signes de décrépi¬
tude sénile, ont dû être supprimés.
1 Gnou à barbe blanche, Connochoetes taurinus albojubatus Thomas, succombe
à une paracolibacillose subaiguë.
1 Oryx, Oryx beisa (Rüppell), âgé d’un mois, meurt subitement et présente à
l’autopsie une congestion généralisée, plus accusée au niveau des poumons,
de l’intestin et des méninges.
1 Kob de Thomas, Adenota kob thomasi Sclater, mort-né.
2 Kobs des roseaux, Bedunca arundinum Boddaert, jeunes de quelques mois,
sont atteints de pasteurellose.
2 Antidorcas, Antidorcas marsupialis (Zimm.), dont un mâle qui, par frayeur,
s’élance contre les grilles de son enclos et se brise l’encolure et un nou-
veau-né victime d’une fausse déglutition pendant l’allaitement artificiel.
1 Hippotrague, Hippotragus niger (Harris), est atteint d’une tumeur étendue,
intéressant le rumen, le rein gauche et le colon spiral, et provoquant une
occlusion intestinale.
— 1165 —
Famille des Cervidés
3 Daims, Dama dama (L.), de la variété mouchetée, dont deux sont atteints de
tuberculose intestinale tandis que le troisième succombe à une septicémie
puerpérale.
3 Cerfs axis, Axis axis Erxleben, dont l’un atteint d’endocardite valvulaire
aiguë, et deux mort-nés.
1 Cerf sika, Sika nippon (Temminck), mort-né.
1 Cerf de Duvaucel, Cervus duvauceli Cuvier, se fait une fracture comminutive
du canon postérieur gauche, en se coinçant la patte dans la grille de son
enclos et succombe après l’intervention chirurgicale.
Famille des Camélidés
3 Àlpacas, Lama pacos L., dont une femelle qui succombe à une rupture de
l’utérus, par dystocie, un mort-né, et un jeune atteint de paracolibacil-
lose.
Sous-ordre DES PÉRISSOD ACTYLES
Famille des Equidés
1 Onagre, Hemionus onager (Pallas), nouveau-né, trouvé asphyxié le matin
dans les enveloppes fœtales.
Ordre des Carnivores
Famille des Canidés
1 Renard d’Europe, Vulpes vulpes (L.), très vieux et présentant une tumeur
périanale inopérable, a dû être supprimé.
2 Renards à pattes courtes, Cerdocyon microtis (P. L. Sclater), nouveau-nés,
sont dévorés par leur mère.
Famille des Procyonidés
1 Kinkajou, P otos flavus Schreber, âgé d’un mois, est lui aussi tué par sa mère.
1 Coati brun, Nasua narica L., non allaité, meurt le lendemain de sa naissance.
3 petits Pandas, Ailurus fulgens F. Cuvier, succombent peu après leur arrivée,
victimes du virus de Carré.
— 1166 —
Famille des Mustélidés
1 Fouine, Martes foina (Erxleben) est atteinte de bronchopneumonie.
1 Blaireau, Meles meles (L.), présente une néphrite aiguë et une pleurésie puru¬
lente.
Famille des Viverridés
2 Mangues rayées, Mungos mungo Gmelin, présentent toutes deux des lésions
de néphrite et d’endocardite chroniques.
1 Xénogale, Xenogale microdon J. A. Allen, succombe à une occlusion intesti¬
nale.
2 Genettes tigrines, Genetta tigrina fieldina du Chaillu, l’une âgée, a dû être
sacrifiée en raison d’une paralysie incurable de l’arrière-train, l’autre est
un nouveau-né, mort quelques heures après la naissance.
Famille des Félidés
2 Ocelots, Felis pardalis (L.), mort-nés.
1 Lynx du Canada, Lynx canadensis Kerr, très âgé, ne présente que des lésions
de néphrite chronique.
Famille des Hyénidés
1 Hyène tachetée, Crocuta crocuta (Erxleben), atteinte d’une tumeur de la corne
utérine gauche et de pyomètre, meurt après 27 ans de captivité à la Ména¬
gerie.
Ordre des Marsupiaux
Famille des Didelphidés
2 Opossums, Didelphis marsupialis L., dont l’un est tué par ses congénères et
l’autre atteint de tuberculose.
Famille des Macropodidés
1 Wallabie de Bennett, Macropus rufilatus bennetti Gould, présente des lésions
tuberculeuses au niveau des appareils respiratoire et digestif.
Observations sur les causes de la mortalité
Le tableau II montre la répartition des principales causes de mortalité et la
fréquence des lésions des divers appareils.
1167 —
Tableau II
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas
^ Tuberculose .
Maladies microbiennes < Pseudotuberculose
( Paracolibacillose. .
Maladies parasitaires .
Affections de l’appareil digestif
intestin
foie. . .
Affections de l’appareil respiratoire
Affections de l’appareil circulatoire
poumons,
plèvre . . .
péricarde .
myocarde
endocarde.
Affections de l’appareil génito-urinaire
( reins .
I organes génitaux
Maladies du système nerveux ....
Traumatismes et accidents divers
Sénilité .
4
1
2
5
11
3
12
2
1
5
5
9
4
4
18
10
Observations sur les causes de la mortalité
Déduction faite du nombre des cas de sénilité, légèrement supérieur à 10 %,
et compte tenu de l’augmentation d’effectif, on constate que la mortalité totale
résultant d’autres causes est un peu plus faible que l’année précédente. Cette
diminution est particulièrement sensible en ce qui concerne le nombre de lésions
cardiaques observées (11 au lieu de 21), mais elle se manifeste aussi pour les
affections digestives et pulmonaires. Il est regrettable que la même remarque
ne puisse être faite au sujet des cas de morts résultant de traumatismes. Ceux-
ci ont été la conséquence tantôt de l’attaque inopinée de jeunes carnivores
par leur mère, ou de jeunes primates par des congénères adultes, tantôt d’acci¬
dents divers, aussi peu prévisibles. Deux cas seulement résultent directement
de certains défauts d’installation et sont ceux de ruminants de taille moyenne
se blessant irrémédiablement sur les lourdes grilles de leur enclos.
II. — Oiseaux
Au cours de l’année 1969, sur 856 oiseaux enregistrés dans les collections
de la Ménagerie, les pertes ont été de 104 sujets dont 16 sur 122 récemment
incorporés.
La répartition mensuelle de la mortalité, par catégorie, est présentée dans
le tableau III.
1168 —
Tableau III
La liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, avec les indications de
leurs causes est la suivante :
Ordre des Pélécaniformes
Famille des Phalacrocoracidés
2 Cormorans, Phalacrocorax carbo L., l’un, âgé, présente une dégénérescence
hépatique, l’autre, jeune, est atteint d’aspergillose.
Famille des Sulidés
1 Fou de Bassan, Sula bassana (L.), meurt hydrocachectique.
Ordre des Ciconiiformes
Famille des Ciconiidés
1 Cigogne d’Abdim, Sphenorhynchus abdimii (Licht.), présente des lésions
d’entérite hémorragique.
Famille des Ardéidés
1 Héron cendré, Ardea cinerea L., très âgé, est atteint de gelures et d’arthrite
tarso-phalangienne.
1 Héron à tête noire, Ardea melanocephala Vig. et Child., succombe à une enté¬
rite hémorragique.
1169
Ordre des Ansériformes
Famille des Anatidés
3 Cygnes muets, Cygnus olor (Gmelin), jeunes en état de dénutrition, présen¬
tent une dégénérescence hépatique.
1 Oie d’Égypte, Alopochen aegyptiaca (L.), est atteinte de péritonite purulente
par ponte abdominale.
1 Bernache à tête grise, Chloephaga poliocephala Sclater, et
1 Bernache à cou roux, Branta ruficollis (Pallas), présentent des lésions de
myocardite et de dégénérescence hépatique.
1 Casarca de Paradis, Tadorna varie gata (Gmelin), est tué par une cigogne.
1 Casarca roux, Casarca ferruginea (Pallas), a des lésions de dégénérescence
hépatique.
1 Casarca du Cap, Casarca cana (Gmelin), est atteint de myocardite et de péri¬
cardite.
1 Nyroca, Aythia nyroca (Guld.), ne présente aucune lésion macroscopique
décelable.
1 Canard mandarin, Aix galericulata (L.), ne présente que des signes de séni¬
lité.
1 Dendrocygne veuf, Dendrocygna viduata (L.), succombe à une entéro-hépa-
tite.
1 Sarcelle formose, Anas formosa Georgi, est tuée par d’autres Anatidés.
Ordre des Lahiformes
Famille des Laridés
2 Goélands, Larus argentatus Pont., sont tués par leurs congénères.
1 Sterne inca, Naenia inca (Less.), succombe à une entérite hémorragique.
Ordre des Charadriiformes
Famille des Charadriidés
1 Vanneau armé, Hoplopterus spinosus (L.), ne présente que des signes de séni¬
lité.
1 Vanneau teru-teru, Belonopterus cayennensis (Vieillot), a des lésions de dégé¬
nérescence hépatique.
1 Grand gravelot à collier, Charadrius hiaticula L., succombe à un processus
irréversible de dénutrition.
— 1170 —
1 Barge rousse, Limosa lapponica (L.), est sacrifiée en raison de fractures acci¬
dentelles irrémédiables.
1 Chevalier gambette, Tringa totanus (L.), présente une dégénérescence hépa¬
tique.
3 Bécasseaux variables, Erolia alpina (L.), en état de dénutrition, sont trouvés
noyés.
1 Tournepierre à collier, Arenana mterpres L., est également atteint de cachexie.
Famille des Glaréolidés
1 Glaréole à collier, Glareola pratincola (L.), a des lésions d’hépatite et d’enté¬
rite.
Ordre des Gruiformes
Famille des Gruidés
1 Grue cendrée, Crus grus (L.), est atteinte de tuberculose.
1 Grue couronnée, Balearica pavonina (L.), cachectique, présente un parasi¬
tisme intestinal massif (ascaridiose) et est sacrifiée à la suite de fractures
accidentelles irréparables.
2 Grues de Numidie, Anthropoides oirgo (L.), sont victimes de la tuberculose.
Famille des Rallidés
1 Poule d’eau d’Australie, Gallinula tenebrosa Gould, atteinte d’entérite cocci-
dienne, succombe à la tuberculose.
1 Poule sultane, Porphyrio porphyrio (L.), est tuée par des congénères.
1 Râle d’eau, Rallus aquaticus (L.), est trouvé en état d’autolyse avancé.
Ordre des Galliformes
Famille des Phasianidés
1 Paon spicifère, Pavo muticus L., atteint de myocardite, présente en outre
une dégénérescence hépatique.
1 Dindon ocellé, Agriocharis ocellata (Cuvier), succombe à une pneumonie avec
exsudât fibrineux dans la cavité thoracique.
1 Faisan doré, Chrysolophus pictus (L.), est tué par ses congénères.
1 Faisan de Horsfield, Lophura leucomelana lathami (Vigors), présente des
foyers de nécrose du myocarde et une entérite hémorragique.
1 Faisan prélat, Lophura diardi (Temminck), est atteint également d’entérite
hémorragique.
1171 —
2 Cailles peintes de Chine, Excalfactoria chinensis (L.) ; l’une est victime des
attaques d’autres oiseaux, l’autre est atteinte de tuberculose.
Ordre des Colombiformes
Famille des Colombidés
1 Goura couronné, Goura coronata (L.), est tué par un de ses congénères.
1 Pigeon Wonga, Leucosarcia picata Gould, ne présente que de la dégénérescence
hépatique.
2 Pigeons Nicobar, Caloenas nicobarica (L.), succombent à la pseudotubercu¬
lose.
2 Colombes lumachelles, Phaps chalcoptera (Lath.) ; l’une est atteinte de myo¬
cardite, l’autre est retrouvée en état avancé d’autolyse.
1 Colombe à masque de fer, Oena capensis (L.), est victime de traumatismes
infligés par d’autres oiseaux.
Ordre des Accipitriformes
Famille des Accipitridés
1 Vautour de Kolbe, Gyps kolbei (Daud.), d’arrivée récente, présente une cachexie
d’origine parasitaire (ascaridiose intestinale massive).
3 Buses variables, Buteo buteo (L.), dont deux succombent à des traumatismes
infligés par leurs congénères ; la troisième est atteinte de tuberculose.
4 Crécerelles, Falco tinnunculus L., sont tuées par des congénères.
Ordre des Strigiformes
Famille des Strigidés
2 Chouettes hulottes, Strix aluco L., l’une est tuée par d’autres chouettes,
l’autre est retrouvée en état d’autolyse avancée.
1 Hibou moyen-duc, Asio otus (L.), et
1 Hibou des marais du Cap, Asio capensis (A. Smith), sont également tués par
leurs congénères.
Ordre des Psittaciformes
Famille des Psittacidés
1 Ara ararauna, Ara ararauna (L.), présente une tumeur volumineuse de l’ovaire.
2 Perroquets You-you, Poicephalus senegalus (L.), sont tués tous deux par leurs
congénères.
— 1172
1 Perruche souris, Myopsitta monachus (Boddaert) présente une endocardite
végétante chronique.
1 Inséparable à face rose, Agapornis roseicollis Vieillot, et
1 Inséparable de Fisher, Agapornis fisheri (Rchnw.), tous deux tués par leurs
congénères.
2 Perruches ondulées, Melopsittacus undulatus (Shaw.), dont une atteinte de
congestion pulmonaire, la seconde tuée par ses congénères.
Ordre des Piciformes
Famille des Capitonidés
2 Barbus à tête grise, Thereiceryx lineatus (Vieillot), d’arrivage récent, suc¬
combent respectivement à une péritonite et à des blessures infligées par
d’autres oiseaux de volière.
Ordre des Passeriformes
Famille des Corvidés
1 Geai des chênes, Garrulus glandarius (L.), meurt d’indigestion ingluviale.
1 Corneille noire, Corvus corone L., est tuée par d’autres corneilles.
1 Pie de l’Himalaya, Urocissa flavirostris (Blyth.), âgée, présente de la dégéné¬
rescence hépatique.
1 Geai du Mexique, Xanthura luxuosa (Lesson), est atteint d’une nématodose
intestinale massive.
Famille des Plocéidés
2 Tisserins Cap-Mohr, Hyphantornis cucullatus (Müller), dont l’un succombe à
une amputation accidentelle d’un membre postérieur, l’autre à une péri¬
tonite.
2 Calfats, Munia orizivora (L.), et
3 Diamants, Taeniopygia castanotis (L.), font partie d’un lot de passereaux
ayant souffert pendant leur transit et arrivent mourants.
1 Tisserin masqué, Sitagra intermedia (L.), est retrouvé en état d’autolyse.
1 Veuve à épaulettes jaunes, Coliuspasser macrocercus (Licht.), est retrouvée
morte, pendue au grillage de sa cage par une griffe anormalement longue.
1 Veuve à collier d’or, Steganura paradisea (L.), est atteinte de dégénérescence
hépatique.
2 Capucins à tête noire, Munia atricapilla (Vieillot) ; l’un ne présente aucune
lésion macroscopique, l’autre succombe à une péritonite par ponte abdo¬
minale.
2 Cordons bleus, Uraeginthus bengalus (L.), tous deux retrouvés en état de décom¬
position.
1173 —
Famille des Timaliidés
2 Rossignols du Japon, Liothrix lutea (Scopoli), sont atteints tous les deux de
dégénérescence hépatique.
1 Garrulaxe à tête blanche, Garrulax leucolophus (Hardw.), succombe à des
blessures infligées par d’autres oiseaux de volière.
Famille des Fringillidés
1 Cardinal rouge, Cardinalis cardinalis (L.), est tué par ses congénères.
2 Évêques bleus du Brésil, Cyanocompsa cyanea (L.) ; l’un est un mâle en acti¬
vité sexuelle, tué par un congénère, le second ne présente aucune lésion
macroscopique.
1 Pape de Louisiane, Passerina ciris (L.),
1 Pape de Nouméa, Erythrura psittacea (L.),
1 Pape des prairies, Erythrura prasina (L.),
meurent d’épuisement peu après un long transit.
Famille des Sturnidés
1 Mainate, Gracula religiosa L., succombe à une entérite et une péritonite
fibrineuse.
Famille des / rénidés
1 Oiseau bleu des fées, Irena puella (Latham), présente des lésions d’entéro-
hépatite.
Le tableau IV donne la répartition des principales causes de mortalité.
Tableau IV
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas
Maladies microbiennes
Maladies parasitaires j
^ Tuberculose .
I Pseudotuberculose
Helminthoses .
Aspergillose .
[ endocarde
Affections de l’appareil circulatoire ' péricarde.
f myocarde
Affections de l’appareil respiratoire .
. „ . ... •» ( intestins.
Attectmns de 1 appareil digestif 1
Traumatismes et accidents divers. .
Maladies de la nutrition et cachexie
5
2
3
1
1
1
6
2
8
15
35
18
— 1174 —
III. — Reptiles
Ordre des Crocodiliens
Famille des Crocodilidés
1 Crocodile du Nil, Crocodilus niloticus Laurenti, juvénile, présente des lésions
de tuberculose.
Ordre des Squamata
A. - SoUSR-ODRE DES SAURIENS
Famille des Iguanidés
1 Iguane, Iguana iguana L., est atteint de cachexie de dénutrition.
B. - SoUS-ORDRE DES OPHIDIENS
Famille des Boïdés
1 Python royal, Python regius (Shaw), présente des plages de nécrose du myo¬
carde et une occlusion intestinale.
1 Python réticulé, Python reticulatus Schneider, meurt cachectique.
Observations sur les causes de la mortalité
On peut enregistrer une diminution de moitié des cas de tuberculose, par
rapport à l’année précédente. Le nombre des autres infections a légèrement fléchi,
mais dans le cas des oiseaux plus encore que dans celui des mammifères, ces
résultats satisfaisants dans l’ensemble arrivent à être masqués en raison du
nombre élevé des morts accidentelles.
Celles-ci sont très souvent la conséquence des traumatismes que s’infligent
les oiseaux entre-eux.
1175 —
B. — NATALITÉ
Le nombre des parturitions pendant l’année 1969 a été de 103, parmi lesquelles
16 ont donné des mort-nés ; 9 jeunes sont morts avant le 10e jour, et 14 avant
le 6e mois d’existence, ce qui laisse 64 sujets vivants au 31 décembre.
Chez les Oiseaux, hormis les éclosions d’espèces banales, comme le Canard
colvert, 21 autres ont été enregistrées notamment celle, rare en captivité, de
2 Grands-Ducs d’Europe.
Le tableau V donne la répartition mensuelle des parturitions et des éclo¬
sions, et les tableaux VI et VII récapitulent sans commentaires les faits obser¬
vés.
Tableau V
Tableau VI
Mammifères
1176 —
Remarque : Le nombre des jeunes morts avant le 6e mois s’est trouvé accru
d’environ 1/4 par le fait qu’une proportion élevée (5/8) des jeunes Mouflons
de Vigne a succombé à la « myopathie dégénérative des agneaux » d’étiologie
encore mal élucidée.
Tableau Vil
Oiseaux
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1177-1185.
LISTE PRÉLIMINAIRE DES ESPÈCES DE POISSONS
DE PROFONDEUR RÉCOLTÉES
AU COURS DE LA CAMPAGNE
NORATLANTE DU N. O. « JEAN CHARCOT »
EN ATLANTIQUE NORD
( AOÛT-OCTOBRE 1969) 1
Par P. GEISTDOERFER, J. G. HUREAU et M. RANNOU
La collection de Poissons provenant de la Campagne Noratlante est parti¬
culièrement importante : en effet les 45 prélèvements ichtyologiques ont permis
de récolter 1352 individus dont 937 proviennent de profondeurs égales ou supé¬
rieures à 1000 mètres et 335 de profondeurs égales ou supérieures à 500 mètres.
Les échantillons de la zone aphotique se répartissent entre 87 espèces apparte¬
nant à 32 familles, la plupart représentatives de la faune bathybenthique ou
bathypélagique.
Parmi ces 87 espèces, deux sont nouvelles pour la Science :
Bathytyphlops azorensis 2 (famille des Ipnopidae)
Lycenchelys labradorensis 2 (famille des Zoarcidae)
et huit autres espèces sont nouvelles pour le Nord-Est Atlantique :
Torictus allanticus (Roule et Angel, 1931)
Holtbyrnia ( Holtbyrnia ) macrops Maul, 1957
Rhadinesthes lucberti Blanc et Blache, 1963
Lampadena ( Lampadena ) braueri Zugmayer, 1914
Lampanyctus iselini Parr, 1934
Myctophum (Scopelus) humboldti (Risso, 1810)
Derichthys serpentinus Gill, 1884
Nezumia bairdii (Goode et Bean, 1877)
La capture de l’espèce Sternoptyx diaphana Hermann, 1781, est actuel¬
lement son point de récolte le plus septentrional.
La liste qui suit indique pour chaque espèce le numéro des stations et prélève¬
ments (par exemple : 49 (129) signifie station 49, prélèvement 129), l’engin
de pêche utilisé (I : filet Isaacs-Kidd ; B : chalut double perche Blake ; C : cha¬
lut à crevettes Marinovitch ; E : drague traineau épibenthique ; F : chalut à
poissons), la profondeur maximum atteinte par l’engin de pêche et le nombre
d’individus récoltés.
1. Résultats scientifiques de la Campagne Noratlante du N. O. « Jean Charcot » en Atlantique Nord
août-septembre-octobre 1969, publication n° 14.
2. Description originale in : Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 1970, 2e sér., 42, 3, pp. 452-459, Résultats
scientifiques de la Campagne Noratlante, publication n° 12.
75
— 1178 —
Les coordonnées géographiques des stations figurent en annexe.
Nous publierons ultérieurement un rapport détaillé qui décrira les espèces
les plus remarquables.
— 1179
— 1180 —
— 1181 —
1182 —
Evermannellidae
Evermannella balbo Risso, 1820 . 2(4) 1.01 500 1
— 1183 —
1184 —
Nematonurus armatus (Hector, 1875)
Nezumia aequalis (Günther, 1887)
Nezumia bairdii (Goode et Bean, 1877)
Gadidae
Urophycis chuss (Walbaum, 1792) .
Moridae
Lepidion lepidion Risso, 1810 .
Mora mediterranea Risso, 1810 .
Antimora rostrata (Günther, 1878) .
Moridae indéterminés (mauvais état) .
Melamphaidae
Melamphaes suborbitalis (Gill, 1883)
Melamphaes sp. (mauvais état) .
Poromitra capito Goode & Bean, 1883 . .
Poromitra megalops (Lütken, 1877)....
Scopeloberyx opisthopterus (I’arr, 1933) . .
Scopeloberyx rubrivcnter (Koefoed, 1953)
Scopelogadus beanii (Günther, 1887) ....
Melamphaidae indéterminé (mauvais état)
Stephanoberycidae
Acanthochaenus lutkeni Gill, 1884 .
Chiasmodontidae
Chiasmodon niger Johnson, 1863 .
ZoARCIDAE
Lycenchelys labradorensis Geistdoerfer, Bu¬
reau et Rannou, 1970 . .
ScORPAENIDAE
Trachyscorpia cristulata (Goode et Bean,
1896) . . .
1185
ANNEXE
Coordonnées géographiques des stations
Les coordonnées ci-dessous sont celles du début de chaque station.
Laboratoire des Pêches Outre-Mer
du Muséum d’ Histoire naturelle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1186-1188.
DESCRIPTION DE CHIROLOPHIUS MONODI,
NOUVELLE ESPÈCE
DE LA FAMILLE DES LOPHIIDAE
( Pédiculates Haploptérygiens)
Par Yseuli LE DANOIS
Cinq spécimens provenant des Antilles françaises et hollandaises présentent
tous les caractères du genre Chirolophius : fente branchiale entourant en avant
et en dessous la base de la pectorale ; trois rangées de dents à la mâchoire infé¬
rieure ; grand développement des rayons haplotriches de la première dorsale ;
forme générale du museau court et large.
Chirolophius monodi sp. nov.
Diagnose. — La longueur du disque céphalique, mesurée à partir de l’angle arrière
de la pectorale, est égale à la moitié de la longueur totale. De nombreuses épines gar¬
nissent la tête de chaque côté : trois en avant des narines, quatre au-dessus des arca¬
des supraorbitaires très en relief, trois derrière l’œil, une un peu au-dessus, une ou
deux au tournant du préopercule, trois au-dessus du post-temporal et de la supracla-
vicule. L’épine humérale, de très grande taille chez le jeune, avec quatre pointes aiguës
et divergentes, s’atténue avec l’âge et ne montre plus que deux ou trois pointes peu
importantes.
De nombreux lambeaux cutanés forment des franges le long de la ligne latérale et
autour de la mandibule ; ils ornent également le relief operculaire et le premier rayon
de la seconde dorsale.
L’illicium est formé par une tige longue et mince terminée par un lambeau charnu,
en sac ovoïde chez le jeune, et se déroulant en une petite volute dans les stades plus
évolués. Le premier rayon du vertex est égal ou plus long que l’illicium ; le deuxième
rayon est encore plus long et fdamenteux ; ils portent quelques lambeaux cutanés.
La première dorsale ne compte qu’un ou deux rayons minces. La deuxième dorsale
comprend huit rayons. Les nageoires pectorales comportent dix-huit ou dix-neuf
rayons ; elles sont marbrées de sombre sans bordure distincte à la face interne. Les
ventrales sont petites et grisâtres.
Le péritoine est noir. Les pores du système muco-sensoriel sont larges et espacés,
en forme de cuvettes claires, bien visibles ; on en compte dix ou onze dans la partie
préorbitaire du canal supraorbitaire, séparés en deux groupes : six ou sept au-dessus
de la narine, quatre sur le préfrontal. La ligne jugo-malaire forme une courbe atté¬
nuée et rejoint le canal préoperculo-mandibulaire au-dessus de l’épine préoperculaire
qu’elle n’entoure pas. Ce dernier canal comprend de dix-sept à vingt pores. Il existe
une ligne carunculaire allant de la ligne latérale au premier rayon de la seconde dorsale.
La coloration en alcool est brun clair avec des marbrures sombres ; les nageoires
caudale et dorsale sont parsemées de taches sombres ; les pectorales et l’anale sont
noirâtres. Le ventre est blanchâtre avec des zones pointillées grises.
Fig. 1. — Chirolophius monodi n. sp. Partie antérieure du corps. Longueur totale : 173 mm. Pêché au chalut à crevettes au large de la Martinique,
par 500 m de profondeur. (Coll, de la Smithsonian Institution).
1188 —
Cette espèce est voisine du Chirolophius spilurus (Garman, 1899) du Paci¬
fique oriental, dont elle diffère toutefois par de nombreux caractères.
Nous avons dédié cette nouvelle espèce au Professeur Th. Monod en recon¬
naissance de l’amitié qu’il veut bien nous témoigner et de la bienveillance si
efficace qu’il a toujours montrée à l’égard de nos travaux.
Spécimens étudiés : Holotype : spécimen de 173 mm, décrit et figuré, Mar¬
tinique (15°36'N-61°13'W), 500 m de prof., Exp. de 1’ « Orégon » (1966), Coll,
de la Smithsonian Institution. - — Paratypes : Coll, de la Smithsonian Inst. :
345 mm, même provenance. — Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris :
n° 1970-63, 220 mm, 1970-64, 150 mm, même provenance ; - — 1970-65, 310 mm,
Antilles hollandaises (T1°53'N-69°25'W), 630 m de prof., Exp. de 1’ « Orégon »
(1966).
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Garman, S., 1899. — Deep Sea fishes. In : Reports on an Exploration ofî the West
Coasts of Mexico, Central and South America, and ofî the Galapagos Islands,
in charge of Alex. Agassiz, by the U. S. Fish Comm. steamer « Albatross », during
1891. Mem. Mus. Comp. Zool., Harvard coll., XXIV — The fishes, XXVI,
pp. 75-80 du vol. de texte (431 p.).
Munro, I. S. R., 1967. — The fishes of New Guinea. Départ. Agric. Stock Fish., Port
Moresby (650 p., 1095 fig.), pp. 580-581, fig. 1085.
Norman, J. R., 1935. — Coast fishes. Part. I., The South Atlantic. In : Discovery
Reports, XII, pp. 34-35.
Regan, C. Tate, 1903. — A révision of the Fishes of the Family Lophiidae. Ann. Mag.
nat. Hist., 11, 7, pp. 277-285.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1189-1199.
QUELQUES ASCIDIES DE L'ADRIATIQUE
Par Claude MONNIOT et Françoise MONNIOT
Le Mediterranean Marine Sorting Center nous a confié l’étude de plusieurs
collections d’Ascidies récoltées dans l’Adriatique par différentes expéditions.
L’ensemble des collections comprenait 37 espèces d’Ascidies, dont une est nou¬
velle. Certaines espèces rares ou mal connues nécessitent quelques remarques.
Nous décrirons donc : Polyclinella azemai, Aplidium haouarianum, Ascidia
ingeri.a, Ascidia colleta n. sp., Polycarpa gracilis et P. discoidea.
Polyclinella . azemai Harant, 1930
(Fig. 1, A et B)
Polyclinella azemai Harant, 1930, p. 418, 1 fig.
Station 13, 20.8.1968, 44°24'00" N et 14°38'30" E, 85 m, 1 exemplaire, chaluté
par le R. Y. Argonaut IL
Cette espèce, décrite par Harant sur deux colonies récoltées à Banyuls, a
été signalée depuis à deux reprises par Pérès en 1956 au large des côtes tuni¬
siennes et en 1959 aux îles Baléares.
Seule espèce du genre Polyclinella, P. azemai se différencie des Polychnum
Savigny par son estomac rayé et l’absence de papilles sur les sinus transverses
de la branchie.
Le genre Polyclinella se rapproche également du genre Sidneioides Kesteven,
mais dans ce dernier l’ovaire est situé dans le thorax.
Enfin, Polyclinella s’apparente étroitement au genre Aplidiopsis Lahille.
Ce genre a été utilisé par de nombreux auteurs, pour des espèces qui ne cor¬
respondent pas à la diagnose originale du genre (la boucle intestinale est plus
ou moins tordue, le post-abdomen est pédonculé ou non). Mais chez les Apli¬
diopsis l’estomac est lisse, et il n’y a pas de papilles sur les sinus transverses.
La seule originalité du genre Polyclinella est la structure plissée de l’estomac.
Cette différence (la seule avec Aplidiopsis) n’est probablement pas valable au
niveau générique, surtout si l’on considère la variabilité du nombre des pli¬
catures chez P. azemai et leur relief parfois très atténué. Cependant, pour ne
pas compliquer la systématique, je crois préférable de conserver le genre Poly¬
clinella tant qu’il ne contiendra qu’une espèce, la diagnose du genre étant con¬
fondue avec celle de l’espèce.
Les individus provenant de l’Adriatique ne diffèrent pas de ceux de Banyuls.
Le siphon buccal est sixlobé, le siphon cloacal surmonté d’une longue languette
où se prolongent les fibrilles musculaires (fig. 1, A).
La branchie possède 12 à 16 rangs de stigmates. Les sinus transverses ne sont
pas surmontés de papilles. Les têtards sont incubés en petit nombre dans la
cavité thoracique.
L’abdomen contient le tube digestif qui subit une forte torsion, l’œsophage
est large, l’estomac est presque cylindrique et épaissi de bourrelets longitudi¬
naux en nombre variable et plus ou moins interrompus (fig. 1, A et B). Ce ne
sont pas des « marbrures », telles qu’elles sont citées dans la description originale,
mais de véritables épaississements. L’intestin est ensuite divisé en trois poches
séparées par des étranglements. La forme du tube digestif est constante. Le
rectum débute, après un étranglement marqué, par deux cæca peu allongés
mais nets. Le post-abdomen s’insère dans la boucle intestinale par un pédoncule
mince. Sa longueur est très variable. Il contient dans son renflement postérieur
de nombreux follicules testiculaires et un ovaire. Dans la partie tout à fait
distale du post-abdomen se place le cœur.
Les colonies conservées dans le formol sont de couleur grise, ensablées sur
toute leur surface. Les systèmes, s’ils existent, deviennent alors invisibles.
— 1191 —
Aplidium haouarianum (Pérès, 1956)
(Fig. 1, C et D)
Amaroucium haouarianum Pérès, 1956, p. 291, fig. 9.
Station 2, 20.8.1968, 44°40'00" N et 14°20'00" E, 49 m, 1 exemplaire chaluté
par le R.V. Argonaut II.
Cette espèce, décrite du littoral tunisien, est caractérisée par sa languette
cloacale à l’extrémité bifurquée et son estomac allongé à six côtes saillantes.
L’aspect de la colonie que nous avons examinée est semblable au type de
l’espèce. La colonie est incrustée de sable dans toute sa masse. Elle est épaisse,
mais encroûtante. Le siphon cloacal est situé assez bas. La languette cloacale
est insérée nettement au-dessus de lui, elle est toujours longue. La branchie
comprend de 15 à 20 rangs de stigmates (fig. 1, C) (nettement plus que les zoïdes
types) et environ 16 stigmates par demi-rang. Des larves étaient incubées à la
base du thorax.
L’abdomen a une longueur environ égale au post-abdomen. Pérès signale
une torsion de la boucle digestive. Dans la colonie observée, cette torsion est
faible quand elle existe, elle est variable d’un zoïde à l’autre. L’estomac est
allongé quand il n’est pas contracté. Il est marqué de six côtes très nettes (fig. 1,
D) chez tous les zoïdes, telles qu’elles ont été figurées par Pérès. Il existe un
post-estomac annulaire. Le rectum débute par deux cæca très marqués.
Le post-abdomen peut atteindre une grande longueur. Il contient un ovaire
toujours situé très loin de la courbe intestinale puis un grand nombre de lobules
testiculaires disposés sans ordre.
La larve bien que peu développée montre trois ventouses, séparées par trois
papilles allongées et une couronne de très nombreuses vésicules épidermiques.
La présence de cette espèce en Mer Adriatique n’est pas surprenante.
Ascidia ingeria (Traustedt, 1883)
(Fig. 2, A)
? Ascidia aspersa non O. F. Müller, 1776, Heller, 1875, p. 13, pl. V, fig. 2-3.
Phallusia ingeria Traustedt, 1883, p. 465, pl. 33, fig. 16-17 ; pl. 34, fig. 18 ; pl. 35,
fig. 13 et 27.
Station B4Q10, golfe de Piran, 45°30'50"N et 13°34'05"E, 7 à 8 m, 1 exem¬
plaire.
L’exemplaire, fixé par la totalité de la face gauche, mesure 2 X 1,5 X 1 cm.
La forme générale du corps est quadrangulaire, assez irrégulière. La tunique,
épaisse, un peu coriace, même au niveau de la surface de fixation, est peu trans¬
lucide. Sa surface est sale, en partie recouverte par une éponge et ornementée
de gros tubercules irréguliers séparés par des sillons. Les siphons sont invisibles
sur l’animal contracté. Dans le fixateur, la coloration est blanchâtre.
La musculature est confinée à la face droite du corps. Les tentacules, au
nombre d’une trentaine, sont longs et presque égaux. Le tubercule vibratile
est petit ; il s’ouvre au centre d’une aire pérituberculaire couverte de petites
papilles. La glande hyponeurale est très éloignée du tubercule vibratile (fig. 2, A).
— 1192 —
Le raphé, formé de deux lames dans le premier quart de son trajet, double
de hauteur avant l’entrée de l’œsophage pour disparaître dans la partie posté¬
rieure. Les contreforts sont nets et dépassent la marge du raphé pour former
des languettes. Il existe en outre quelques languettes intermédiaires.
L’entrée de l’œsophage se situe aux quatre cinquièmes postérieurs. Le « raphé
droit » est formé d’une quinzaine de lobes triangulaires qui ne sont pas en rela¬
tion nette avec les sinus transverses. L’endostyle est strictement ventral.
La branchie, beaucoup plus étroite que la masse viscérale, ne se prolonge
pas en arrière de celle-ci. On compte dans cet exemplaire 27 sinus à droite et
26 à gauche. Sur les deux faces des sinus longitudinaux se raccordent au raphé
et à l’endostyle. Le gaufrage de la branchie est peu prononcé. Les papilles bran¬
chiales sont bien développées en forme de crosse, il n’y a pas de papilles inter¬
médiaires. Les mailles branchiales sont carrées et contiennent quatre à six stig¬
mates peu allongés. Il n’y a pas de sinus parastigmatiques.
Le tube digestif (fig. 2, A) est extrêmement massif. Il occupe les quatre cin¬
quièmes de la face gauche. Les deux boucles intestinales sont très marquées.
Le rectum, très court, se termine par un anus lisse. La structure des gonades
n’a pu être observée en détail, l’ensemble de la masse viscérale étant masquée
par une énorme quantité de grandes vésicules d’accumulation.
Remarques
L’échantillon que nous avons examiné correspond très exactement à la des¬
cription de Traustedt, à l’exception près du nombre de tentacules : 30 au lieu
de 45.
A. ingeria fait partie des Ascidia du groupe d’A. conchilega, mais se distingue
du type de l’espèce (échantillons Scandinaves vivant libres sur les fonds coquil-
liers) par de nombreux caractères : absence d’expansion postérieure de la bran¬
chie, forme du tube digestif, maturité sexuelle à une taille beaucoup plus réduite,
épaisseur et consistance de la tunique, etc.
La position systématique et la valeur de l’espèce A. ingeria ne peuvent être
remises en cause que dans le cadre d’une étude complète des Ascidia du groupe
A. conchilega des côtes d’Europe.
Ascidia colleta n. sp.
(Fig. 2, B et C)
Station 2 bis, 20.8.1968, 44°40'00"N et 14°20'00"E, 49 m, chalutage par le
R.V. Argonaut II, 4 exemplaires.
Station F, 26.8.1968, 42°42'00"N et 17°57'10"E, 43-47 m, chalutage par le
R.V. Argonaut II, 1 exemplaire.
L’espèce est dressée, fixée par le tiers postérieur de la face ventrale. Le siphon
cloacal est dirigé vers le bas. Il est très proche de la surface de fixation. Par
contre, le siphon buccal en est éloigné par les deux tiers de la face ventrale.
L’aplatissement latéral est assez peu marqué. Le corps est couvert de papilles
tunicales qui deviennent plus grandes autour des siphons. La tunique est peu
épaisse, 1 à 1,5 mm, mais coriace et assez rigide.
Les tentacules, une trentaine, sont longs et fins. Ils se disposent en trois ou
quatre ordres irrégulièrement distribués. Le sillon péricoronal est formé de
Fig. 2, A. — Ascidia ingeria : face gauche du corps.
Ascidia colleta n. sp. : B, face gauche du corps ; C, tubercule vibratile çt zone orale.
1194
deux lèvres très inégales, la lèvre antérieure étant au moins deux fois plus déve-
oppée que la lèvre postérieure.
1 L’espace situé entre le cercle de tentacules et le sillon péricoronal est toujours
constitué d’une large bande de tissu blanchâtre couvert de fines papilles (fig. 2,
C). Cette structure est divisée en champs par de profonds sillons longitudinaux.
Le tubercule vibratile est très variable. Sur les cinq individus étudiés, trois
possédaient un tubercule vibratile typique (fig. 2, C), un : deux petites fentes
pratiquement invisibles situées à la base du collier blanchâtre, le dernier mon¬
trait un tubercule vibratile formé de six petits trous d’aspect très semblable
à ceux des orifices accessoires chez Phallusia.
Le ganglion nerveux est situé très loin du tubercule vibratile, aux trois-quarts
de la face dorsale (fig. 2, B). Le canal de la glande hyponeurale est net, il ne
présente ni ramifications ni orifices accessoires dans la cavité cloacale.
Des coupes histologiques ont été effectuées dans cette structure. Le collier
blanchâtre est constitué par une accumulation de granules dans un mésenchyme
extrêmement lâche. Cette accumulation est limitée vers la cavité branchiale
par un épithélium cubique qui semble sécréteur. Par contre, vers le manteau
les accumulations de granules ne sont pas distinctement limitées, elles se diluent
dans un mésenchyme banal. Le canal de la glande hyponeurale est toujours
indivis et s’ouvre au fond du tubercule vibratile. Dans le cas où celui-ci est invi¬
sible, l’histologie permet de le retrouver sous le bourrelet blanchâtre.
Les granules, de sept à huit microns de diamètre, ont un contenu hyalin,
aucun noyau n’a pu être mis en évidence. Ces granules sont également présents,
mais en petite quantité, dans le sang contenu dans les sinus sanguins.
Le raphé, formé de deux lames parallèles sur le premier quart de son parcours,
est élevé. Sa marge est garnie de papilles correspondant aux contreforts nets,
eux-mêmes en continuité avec les sinus transverses. Il existe de place en place
quelques papilles latérales analogues à celles que l’on peut observer chez A.
virginea et A. conchilega. Il est remplacé, après l’entrée de l’œsophage (située
aux cinq sixièmes du corps), par une série de languettes correspondant aux
sinus transverses. A ce niveau, sur la face droite, les sinus transverses se termi¬
nent aussi par des languettes identiques. L’endostyle reste sur la face ventrale.
La branchie est régulière. On compte chez un spécimen de 7cm 60 sinus
longitudinaux à droite et 53 à gauche. Les sinus vont d’un bout à l’autre de la
branchie sans se raccorder au raphé. Le gaufrage de la branchie est bien marqué.
Les papilles principales, en forme de crosse, sont larges et élevées. Les intermé¬
diaires, toujours présentes, ont une taille moitié moins grande que les papilles
principales. La forme générale des mailles est carrée et on compte en moyenne
de sept à neuf stigmates allongés, non recoupés par des sinus parastigmatiques.
La branchie de cette espèce possède une particularité visible seulement après
coloration. Les sinus sanguins externes transverses ou longitudinaux (ces der¬
niers n’étant aucunement liés aux sinus longitudinaux internes), ainsi que
certains des sinus longistigmatiques situés dans la partie la plus externe sont
couverts de papilles digitiformes irrégulières.
Le tube digestif (fig. 2, B) massif est localisé dans le tiers postérieur du corps.
L’estomac globuleux ne présente pas d’ornementations externes visibles. L’intes¬
tin forme une double boucle très prononcée. Le rectum horizontal est très court
et se termine par un anus lobé. La partie femelle des gonades est localisée à la
face interne du tube digestif. L’ensemble de la masse viscérale est enrobée dans,
une masse de grandes vésicules très grosses et blanchâtres.
— 1195 —
Remarques
Aucune Ascidia européenne ne présente cette structure de l’espace situé
entre les tentacules et le sillon péricoronal. En revanche, par l’ensemble de ses
caractères : branchie, tube digestif, position des siphons et du ganglion nerveux,
cette espèce paraît très proche de Phallusia fumigata. Mais P. fumigata a un
aspect très différent et possède constamment pour des individus d’une taille
analogue des ouvertures du canal de la glande hyponeurale dans la cavité cloa-
cale. De plus, sa tunique est lisse et épaisse et nous n’avons jamais observé chez
cette espèce le collier blanchâtre.
Polycarpa gracilis Heller, 1877
(Fig. 3, A-C)
Polycarpa gracilis + P. sabulosa Heller, 1877, p. 262, pl. V, fig. 4-7.
Polycarpa ( Pandocia ) gracilis : Hartmeyer, 1912, p. 27.
Polycarpa gracilis : Hartmeyer, 1923, p. 283 (part.).
Station 2 bis, 20.8.1968, 44°40'00"N et 14°20'00"E, 49 m, chalutage par le
R.V. Argonaut II, 2 exemplaires.
Station F, 26.8.1968, 42°42'00"N et 17°57'10"E, 43-47 m, chalutage par le
R.V. Argonaut II, 1 exemplaire.
Les trois individus récoltés correspondent bien à la description de P. gra¬
cilis donnée par Heller.
Le plus grand échantillon mesure 3,5 cm de long sur 1,8 cm de large. Il était
fixé par la partie postérieure de la face gauche. Les siphons sont peu marqués
mais bien visibles, ils sont munis de quatre lobes obtus. Le siphon cloacal est
un peu antérieur au milieu de la face dorsale. La tunique mince mais coriace,
non nacrée intérieurement, agglutine de fines particules sédimentaires. Quelques
épibiontes peuvent s’y fixer.
La musculature est extrêmement peu développée. Le manteau est transpa¬
rent, très vascularisé. Les vaisseaux sanguins forment un réseau blanc crayeux
très net. L’ensemble de la structure est visible par transparence.
Les tentacules sont courts, leur longueur ne dépasse guère le tiers du diamètre
du siphon. Ils sont au nombre de 26 de deux ordres. Il en existe quelques-uns
très petits, intercalés. La tunique réflexe qui pénètre dans les siphons est
tuberculée.
Le sillon péricoronal décrit des anses irrégulières non liées aux plis bran¬
chiaux. Le tubercule vibratile plutôt petit est en forme de U, les cornes enrou¬
lées vers l’intérieur. Le raphé lisse est élevé et sa marge s’enroule sur la face
droite. Il augmente lentement de hauteur du tubercule vibratile à l’entrée de
l’œsophage. 11 est brusquement coupé à ce niveau.
La branchie est fine ; les quatre plis sont élevés.
G. R. 0 11 4 11 4 11 3 8 3 E
D. R. 1 10 4 12 3 11 4 10 3 E
Les sinus qui se disposent entre les plis sont en réalité les sinus ventraux
du pli précédent, à l’exception du sinus se trouvant dorsalement par rapport
au premier pli à droite. Les sinus sont rubannés. La forme des mailles est varia-
— 1196
ble, on compte en moyenne sept stigmates allongés par maille souvent recoupés
par un fin sinus parastigmatique.
Le tube digestif (fig. 3, C) occupe la moitié postérieure de la face gauche.
Il décrit une double boucle ouverte. L’œsophage court et courbé débouche
dans un estomac en olive peu marqué, parcouru par quelques plis irréguliers
internes. Il n’y a pas de cæcum. L’intestin se rétrécit peu â peu pour se ter¬
miner par un anus à bord retourné divisé en une quinzaine de lobes obtus.
Fig. 3, A, B et C. — Polycarpa gracilis : A, face droite ; 13, face gauche ; C, individu ouvert, branchie
eidevée.
Fig. 3, D, E et F. — Polycarpa discoidea : D, face droite ; E, individu ouvert, branchie enlevée ;
F, face gauche.
1197 —
Les gonades (fig. 3, C) sont des polycarpes allongés disposés de chaque côté
en une rangée parallèle à l’endostyle. Le plus grand exemplaire (3 cm) en compte
quinze à droite et cinq à gauche, un petit exemplaire (1,2 cm) huit à droite,
cinq à gauche. Les canaux génitaux s’ouvrent dorsalement par une papille
courte.
Il n’y a ni endocarpes ni vélum cloacal.
Les tentacules cloacaux, de deux ordres, sont filiformes et se disposent selon
un cercle.
Polycarpa discoidea Heller, 1877
(Fig. 3, D-F)
Polycarpa discoidea Heller, 1877, p. 263, pl. 5, fig. 8.
Polycarpa gracilis : Hartmeyer, 1923, p. 283 (part.).
Station Pruic F/30, 21.12.1965, 44°55'18"N et llo50'48"E, 30 m, récolté en
plongée, 1 exemplaire.
L’exemplaire de cette collection est un individu isolé de 3 X 1,5 X 1 cm.
Sa tunique blanc jaunâtre est opaque, tuberculée, surtout au niveau des siphons
et de 1 à 2 mm d’épaisseur.
Le manteau est très fin et transparent, la musculature est presque inexistante.
Le sang de cette espèce ne semble pas coloré. Les vélum buccal et cloacal
sont formés d’un tissu très lâche d’aspect réticulé.
On compte 16 tentacules de deux ordres régulièrement alternés. Ils sont
courts, écartés les uns des autres et disposés sur un bourrelet très fin. Le sillon
péricoronal très fin lui aussi, rectiligne, est éloigné du cercle de tentacules. Le
tubercule vibratile est toujours petit, sa forme est mal définie. Le raphé lisse est
étroit, il n’augmente que peu de hauteur, il se raccorde au niveau du tiers
antérieur de l’entrée de l’œsophage par une diminution progressive de hauteur.
La branchie est très fine et très régulière. Les quatre plis sont peu élevés.
G. R. 09 48 49 47 3 E.
D. R. 16 47 49 47 4 E.
Les sinus longitudinaux sont très fins, pratiquement égaux sur les deux faces
des plis. Les mailles sont carrées, elles contiennent trois à quatre stigmates
rectangulaires, peu allongés, quelquefois recoupés par un fin sinus parastigma-
tique. Les sinus les plus basaux des plis s’étalent dans l’espace entre les plis
dans la partie tout à fait antérieure de la branchie.
Le tube digestif (fig. 3, E) forme une boucle largement ouverte (la boucle
secondaire étant réduite à une légère courbure de l’intestin) qui occupe le tiers
postérieur de la face gauche. L’œsophage, un peu courbé, débouche dans un
estomac lisse et peu marqué extérieurement, mais pourvu de sillons internes
très nets. L’intestin se rétrécit régulièrement pour déboucher par un petit anus
à marge finement dentée.
Les gonades sont petites, irrégulières, nombreuses et disposées sans ordre
dans la partie ventrale du corps. Les canaux génitaux sont courts. Il y a un
plus grand nombre de gonades à droite (36) ‘qu’à gauche (22).
Il n’existe aucun endocarpe. Les tentacules cloacaux peu nombreux et tous
égaux sont disposés sur un cercle.
— 1198 —
Remarques sur i.es Polycarpa du groupe P. gracilis
La présence sur les côtes d’Europe de Polycarpa à manteau très lin et dépour¬
vus d’endocarpes a été signalée depuis le siècle dernier. Si l’on excepte la cita¬
tion sans description de Ansted et Latham, 1862, d’une Cynthia humilis Aider,
c’est Heller qui, en 1877, décrivit en Méditerranée le premier ces spécimens
sous les noms de Polycarpa gracilis, P. sabulosa et P. discoidea. Seule la descrip¬
tion de la première espèce est assez complète, P. sabulosa et P. discoidea n’étant
définis que par comparaison avec P. gracilis.
Comme le signale Hartmeyer, 1912, dans sa révision des Ascidies de Heller,
P. gracilis et P. sabulosa sont synonymes, P. sabulosa correspondant simple¬
ment à une forme plus abondante de P. gracilis dont les spécimens sont souvent
aggrégés, à tunique plus épaisse et dont les polycarpes sont moins réguliers.
Par contre, cet auteur émet des réserves concernant P. discoidea, en particulier
à cause du nombre réduit de tentacules (16) et de l’irrégularité des gonades.
Nous pensons que l’exemplaire de cette collection correspond bien à cette der¬
nière espèce nettement différente de P. gracilis.
Par contre, la synonymie communément admise des espèces de la Manche
et de l’Atlantique : P. tenera Lacaze-Duthiers et Delage, 1892, Styela humilis,
S. obscura et S. depressa Aider et Hancock, 1907, n’est à notre sens pas suffi¬
samment démontrée.
Microcosmus polymorphus Heller, 1877
Microcosmus polymorphus Heller, 1877, p. 243, pl. 1, fig. 9-11, pl. 2, fig. 1-4.
Microcosmus polymorphus : Monniot, C., 1962, p. 410, fig. 1, 5, 6, a-b, 7, a-c.
Il faut noter la taille particulièrement grande de cette espèce dans l’Adria¬
tique. Elle peut atteindre 15 cm alors qu’elle ne dépasse guère 8 cm dans le
golfe du Lion. Il n’y a aucune autre différence morphologique entre les deux
populations.
L’un des exemplaires examinés possédait huit plis branchiaux de chaque
côté, ceci est un caractère monstrueux qui n’avait encore jamais été observé
chez cette espèce.
Muséum national d' Histoire naturelle,
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins.
BIBLIOGRAPHIE
Harant, H., 1930. — Une Synascidie nouvelle Polyclinella azemai n. g., n. sp. Bull.
Soc. zool. France, 55, pp. 418-421.
Hartmeyer, R., 1912. — Révision von Heller’s Ascidien aus der Adria. II. Die Arten
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2, 6, pp. 1-368.
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telmeeres. II. Denkschr. K. Akad. Wien, 34, pp. 107-129.
— 1199 —
— 1877. — Untersuchungen über die Tunicaten des Adriatischen und Mittel-
meeres. III. Ibid., 37, pp. 241-272, 6 pl.
Kesteveis, II. H., 1909. — Studies on Tunicata. Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, 34,
pp. 276-295.
Lahilli:, 1*’., 1890. — Contributions à l’étude anatomique et taxonomique des Tuni-
ciers. Thèse, Paris, 1890, 328 p.
Monniot, C., 1962. — Les Microcosmus des côtes de France. Vie et Milieu, 13, 3, pp. 397-
432.
Pérès, J. M., 1956. — Ascidies. In : Résultats Scient. Camp. Calypso, II. Ann. Inst.
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— 1959. — Ascidies. In : Résultats Scient. Camp. Calypso, IV. Campagne de la
Calypso en mer d’Alboran et dans la baie Ibéro-marocaine, 1958, XIII. Ibid.,
37, pp. 295-313.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’IIISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1200-1207.
QUELQUES ASCIDIES INFRALITTORALES
DE SÂO MIGUEL ( AÇORES )
Par Claude MUNNJOT
A l’occasion de la campagne du bathyscaphe « Archimède » dans l’Archipel
des Açores, H. Zibrowius a eu l’occasion de récolter en plongée un certain
nombre d’ Ascidies sur le littoral de l’île Sâo Miguel.
La collection est particulièrement intéressante du fait de la très petite taille
des exemplaires récoltés. Nos connaissances sur les Ascidies simples de moins
de 1 cm sont très fragmentaires. De plus, la faune ascidiologique des Açores
n’a jamais été prospectée systématiquement.
APLOUSOBRANCHES
Famille des Polycitoridae
Cystodytes dellechiajei (Délia Valle, 1877)
1 colonie, st. 30/38, Caloura (19 et 20.7.1969), 6-15 m, sur coquille de Pinna.
1 colonie, st. 33, Caloura (19.7.1969), 15 m, sous de petits surplombs.
Une dizaine de colonies, st. 49, Sâo Roque près de Ponta Delgada (21.7.1969), 5 m,
sous une petite falaise surplombante.
4 colonies, st. 62, vers l’extrémité intérieure de la jetée de Ponta Delgada (23.7.1969),
18 m, dans un grattage.
La présence de Cystodytes dellechiajei aux Açores est tout à fait normale,
l’espèce étant abondante en Méditerranée et sur la côte atlantique d’Afrique.
Famille des Polyclinidae
Plusieurs petites colonies de Polyclinidae ont été récoltées : malheureusement
aucune n’était adulte et par conséquent leur identification spécifique, ou mérité
générique, est impossible,
1201 —
PHLÉBOBRANCIIES
Famille des Ascidiidae
Ascidia fistulosa C. et F. Monniot, 1967
1 exemplaire jeune, st. 55, vers l’extrémité intérieure de la jetée de Punta Delgada
(22.7.1969), 5-10 m, en grattage.
1 exemplaire immature, st. 56, au même endroit que la st. 55 (22.7.1969), 14 m, en
grattage.
1 exemplaire, st. 78, au large de Mosteiros, (27.7.1969), 30 m, plafond de grotte
formé par des blocs superposés.
L’espèce a été décrite pour la première fois des îles du Cap Vert, la morpholo¬
gie des exemplaires des Açores est très semblable à celle du type de l’espèce.
STOLIDOBR ANCHES
Famille des Styelidae
? Distomus hupferi (Michaelsen, 1904)
1 colonie, st. 77, Mosteiros, grand rocher au large (27.7.1969), 25 m, grattage sous
un surplomb.
Aucun des zoïdes de la colonie n’était adulte ; aussi, c’est seulement par la struc¬
ture branchiale et l’aspect des zoïdes que l’on peut rapprocher ces échantillons
du Distomus hupferi. Cette espèce est commune sur la côte atlantique du Maroc
et du Sénégal. Sa présence en Méditerranée est douteuse.
Polycarpa scuba n. sp.
(Fig. 1, A)
5 exemplaires dépouillés de leur tunique, st. 30/38, Caloura (19 et 20.7.1969), 6 à
15 m, sur coquille de Pinna.
En fonction de sa morphologie interne (présence de plis branchiaux et de
polycarpes), cette espèce pourrait appartenir soit au genre Polyandrocarpa si
elle était coloniale, soit au genre Polycarpa si elle était solitaire. N’ayant pu mettre
en évidence aucune trace de stolon sur le manteau, et compte tenu de plusieurs
caractères : épaisseur du manteau, disposition des tentacules atriaux, nombre
et disposition des polycarpes et des endocarpes, nous pensons que cette espèce
doit être solitaire et appartenir au genre Polycarpa.
— 1202 —
L’aspect externe de cette espèce est inconnu, les animaux ayant été extraits
de leur tunique au moment de la récolte. Le manteau est opaque, blanchâtre.
Les individus globuleux mesurent environ 5 mm de diamètre.
Le nombre des tentacules varie de 12 à 20, ils sont assez trapus, de plusieurs
tailles, disposés sans ordre. Le sillon péricoronal est fin et ne décrit pas d’anse
au niveau des plis. Le tubercule vibratile gros et saillant a une ouverture anté¬
rieure circulaire. Le raphé lisse est élevé, sa hauteur croît régulièrement du
tubercule vibratile à l’entrée de l’œsophage.
La branchie, d’aspect irrégulier (peut-être dû à une fixation brutale), est
composée de quatre plis nets.
G. R. 06 15 17 13 1E.
D. R. 0 7 15 17 13 1 E.
Comme chez beaucoup de Polycarpa le pli n° 2 est moins élevé que les plis
n° 1 et n° 3. Les sinus longitudinaux sont assez épais et de diamètre presque
égal sur les deux faces du pli. Les sinus transverses, souvent interrompus ou
bifurqués, sont très plats. De ce fait, la forme des mailles de la branchie est
très variable ; le nombre de stigmates par maille entre les plis, variable lui
aussi, est en moyenne de cinq. Les stigmates sont arrondis. On observe de nom¬
breuses néoformations de stigmates et il n’existe pas de sinus transverses para-
stigmatiques.
Le tube digestif (fig. 1, A) massif est situé dans le tiers postérieur du corps.
Il débute par un œsophage court et un estomac globuleux, lisse extérieurement,
possédant quelques côtes irrégulières internes. Le cæcum vestigial est en forme
de bouton. L’intestin forme une boucle fermée. Le rectum court se termine
par un anus très faiblement lobé, presque lisse.
Les gonades (fig. 1, A) en forme de polycarpes hermaphrodites sont saillantes
dans la cavité cloacale. Elles se disposent en deux rangs peu nets de chaque
côté : 7 à 9 à droite, 4 à 6 à gauche. L’ovaire est central et les acini testicu¬
laires sont répartis sur les faces latérales et externe. Les papilles génitales
sont courtes.
Les endocarpes, un peu moins volumineux que les polycarpes, sont nombreux.
Le vélum cloacal court est prolongé par une série de fins tentacules cloacaux.
D’autres tentacules se trouvent isolés sur la face interne du siphon et d’autres
groupés dans la partie antérieure du cercle de tentacules (fig. 1, A).
L’espèce n’est pas incubatrice.
Remarques
Bien que le genre Polycarpa compte un nombre considérable d’espèces (plus
de 300), rares sont les espèces décrites dont la taille est inférieure au cm. Dans
l’Atlantique, nous ne pouvons citer que les espèces interstitielles vivipares
P. pentarhiza et P. arnbackae d’Europe et P. quadricarpa et P. distomaphila
décrits par Millar, 1953, de la Côte de l’Or.
P. scuba se distingue de ces deux dernières espèces à la fois par la forme et
la structure du tube digestif (présence de sillon externe et de cæcum bien déve¬
loppés). Les endocarpes sont aussi différents.
Curieusement, P. scuba se rapprocherait plus des Polycarpa européens du
groupe P. pomaria s. lato en particulier, par l’estomac lisse qui est un caractère
de grande espèce. Mais ceux-ci, même à des tailles réduites, possèdent toujours
— 1203 —
un tube digestif plus volumineux, un anus franchement lobé et dès que les
gonades apparaissent, il en existe à l’intérieur de la boucle intestinale.
Famille des Pyuridae
Pyura tessellata (Forbes, 1848)
1 exemplaire, st. 78, Mosteiros, grand rocher au large (27.7.1969), 30 m, plafond de
grotte formée par des blocs superposés.
La découverte de P. tessellata aux Açores contribue à combler une vaste
lacune dans la distribution connue de l’espèce qui s’étend sans discontinuité
sur les côtes d’Europe du Cap Nord à la rade de Brest, et que l’on retrouve
en Méditerranée et sur les côtes du Sénégal.
Famille df.s Molgulidae
Molgula plana n. sp.
(Fig. 1, B, C et D)
2 exemplaires de 5 et 7 mm, st. 24, épave du « Doria » (Ponta Delgada) (18.7.1969),
12 m, à l’intérieur de l’épave sous un plafond à Pycnodonta cochlear.
Seul l’un des deux exemplaires était utilisable. Cette espèce se présente sous
une forme nettement aplatie. Elle est fixée par la face ventrale, sa tunique
est fine à ce niveau. Dorsalement la tunique plus épaisse est couverte de sédi¬
ment et de débris. Les lobes des siphons sont simples. Les muscles radiaires
se disposent sur le siphon buccal en deux champs latéraux (fig. 1, B) de dix-
huit fibres chacun. La disposition est semblable sur le siphon cloacal où l’on
trouve de 15 à 16 muscles de chaque côté. L’absence de muscles dans l’axe
longitudinal du corps est probablement liée à l’aplatissement de cette espèce.
Les tentacules très trapus, portant des ramifications d’un ou deux ordres,
sont au nombre d’une dizaine disposés irrégulièrement en trois ordres. Le sil¬
lon péricoronal (fig. 1, C) est très développé. La lame postérieure hypertrophiée
est au moins dix fois plus large que la lame antérieure. Le tubercule vibratile,
en forme de croissant, est isolé sur un petit mamelon. Le raphé lisse et élevé
se raccorde aux quatre premiers plis gauches.
La branche assez fine est composée de six plis.
G. R. 02 04 05 05 05 03 0 E.
D. R. 02 04 05 05 05 05 0 E.
L’état de contraction de la branchie ne permet pas de la figurer. Les stigmates
sont assez grands.
Le tube digestif (fig. 1, C) est en grande partie cantonné à la face ventrale
gauche. L’œsophage est très court, l’estomac peu net est couvert d’une vaste
glande hépatique. Les deux branches de l’intestin sont indépendantes. Le rec¬
tum est lié à la face dorsale du corps, l’anus est simple.
Les gonades (fig. 1, B, C, D), une de chaque côté, ont une disposition parti¬
culière due à la forme du corps. Au lieu d’être, comme à l’ordinaire, aplaties
— 1204 —
sur la face ventrale, elles sont collées soit au rein, soit au tube digestif. Ainsi
elles se présentent de profil. Elles sont constituées d’un ovaire central se ter¬
minant postérieurement par un large oviducte qui s’ouvre par une vaste papille.
Les acini testiculaires, surtout cantonnés sur les faces ventrales et interne,
émettent des spermiductes qui débouchent dans une papille unique située aux
deux tiers antérieurs de l’ovaire.
Fig. 1, A. — Polycarpa scuba n. sp. : individu ouvert, branchie enlevée.
Fig. 1, B, C et D. — Molgula plana n. sp. : A, face dorsale ;
B, individu ouvert, branchie enlevée ; C, face ventrale.
L’espèce incube ses œufs jusqu’au stade de têtard urodèle.
Le rein est étroitement appliqué à la gonade droite. Le vélum cloacal est
très petit.
Position systématique
La structure de M. plana est tout à fait originale. Elle ne se rapproche d’aucune
espèce à six plis connue de l’Océan Atlantique, pas plus des espèces du groupe
M. manhattensis , M. socialis que du groupe M. occidentalis. Par la structure
de sa gonade, elle est plus proche des Molgula à sept plis, telles que M. citrina,
— 1205 —
M. bleizi ou M. echinosiphonica. Son aplatissement et la structure du sillon
péricoronal (si ce n’est pas un caractère monstrueux) ne permettent pas de la
classer dans une espèce connue.
Molgula complanata azorensis n. ssp.
(Fig. 2)
2 exemplaires, st. 30-38, Caloura (19 et 20.7.1969), 6 à 15 m, sur coquille de Pinna.
1 exemplaire, st. 54, Sâo Roque (21.7.1969), 5 m, sur des pierres à la limite du sable.
2 exemplaires, st. 77 et 78, Mosteiros grand rocher au large (27.7.1969), 25 m, grattage
dans un surplomb, 30 m, au plafond d’une grotte formée par des blocs superposés.
1 exemplaire, st. 104, Caloura (3.8.1969), 15-20 m, dans des surplombs sur un échan¬
tillonnage de Madréporaires Caryophyllia et Paracyathus.
La taille des échantillons varie entre 3 et 5 mm. La tunique mince et transpa¬
rente est couverte de sable et de débris. Les siphons toujours très développés
sont saillants et leur marge est déchiquetée. Le corps est globuleux et la fixation
ventrale. La musculature, banale, est constituée d’une trentaine de fibres radia¬
les à chaque siphon.
La forme du corps et la disposition des organes les uns par rapport aux autres
sont assez variables ( fig. 2, A-F), elles dépendent surtout de la place que
l’individu a pu trouver au cours de sa croissance.
Les tentacules, au nombre d’une douzaine, se disposent irrégulièrement en
deux ordres. Les ramifications sont le plus souvent digitiformes. Le vélum buc¬
cal est très développé et indivis. Le sillon péricoronal ne présente pas de carac¬
tères particuliers. Le tubercule vibratile s’ouvre sur un mamelon au centre
d’une aire pérituberculaire vaste. Le raphé est bordé par des lobes digitiformes.
La branchie est composée de sept plis.
G. R. 05 05 05 05 0 5 05 03 0 E.
Le dernier pli à droite est quelquefois réduit ou absent.
La structure fine de la branchie (fig. 2, H) présente quelques caractères par¬
ticuliers. Dans la partie la plus dorsale, les infundibula sont formés de deux
stigmates imbriqués alors que dans les parties moyenne et ventrale on ne
rencontre généralement que des apex formés d’un seul stigmate. L’espèce ne
semble pas avoir la possibilité de former des infundibula secondaires complets.
On observe en outre des débuts de formation d’exoinfundibula monostigma-
tiques entre les plis.
Le tube digestif occupe une bonne part de la face gauche. L’œsophage court
débouche dans un estomac peu marqué couvert d’une glande hépatique généra¬
lement lobée. Les deux branches de l’intestin sont contiguës sur une bonne
partie de leur parcours. L’anus est lisse.
Les gonades (fig. 2, G), une de chaque côté, sont constituées d’un ovaire rond
central entouré d’une couronne de lobules testiculaires qui s’interrompt sur
la face dorsale de l’ovaire. L’oviducte court et large s’ouvre en direction de la
face dorsale. Les lobes testiculaires émettent des spermiductes qui, passant
sur la face interne de l’ovaire, se réunissent en une grande papille unique conti¬
guë à l’oviducte. L’espèce est incubatrice. Le vélum cloacal est lisse.
— 1206 —
Fig. 2. — Molgula complanata azorensis n. ssp. : A et B, faces gauche et droite d’un exemplaire ;
C et D, autre individu ; E et F, troisième exemplaire ; G, détail de la gonade vue par la face interne ;
H, détail de la branchie.
Position systématique
Un seul caractère différencie les exemplaires des Açores du type de l’espèce :
la structure des gonades.
M. complanata possède une aire de répartition extrêmement vaste dans tout
l’Atlantique nord, des côtes du Maine et du Massachussetts au Golfe de Gas¬
cogne. L’espèce n’a jamais été trouvée sur les côtes de la péninsule ibérique.
La variabilité observée aux Açores est du même ordre que celle observée sur
les côtes européennes ; en particulier la tendance à la disparition d’un pli à droite
— 1207 —
est un caractère souvent cité. En 1969, nous avons étudié la variabilité de la
gonade chez les exemplaires de la côte bretonne et conclu à l’identité de tous
ces types morphologiques. Curieusement la gonade des exemplaires des Açores
est très constante et sa structure est sensiblement différente de celle du type
de l’espèce. Aux Açores (fig. 2, G), oviducte et spermiducte débouchent côte
à côte du côté dorsal alors que l’oviducte de M. complanata débouche loin du
spermiducte et du côté ventral.
Nous pensons que les exemplaires des Açores représentent une sous-espèce
de M. complanata isolée géographiquement. 11 est probable que M. complanata
azorensis est un endémique de cet archipel.
Muséum national d’ Histoire naturelle,
Laboratoire de Biologie des Invertébrés Marins,
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 - N° 6, 1970 (1971), pp. 1208-1211.
SUR LES APPENDICULAIRES
DE LA MÉDITERRANÉE ORIENTALE
Par R. PENAUX
Au cours d’un séjour en Israël1, j’ai passé quelques jours à la Sea Fisheries
Research Station de Haïfa où j’ai pu examiner, dans le laboratoire du Profes¬
seur Kimor, un certain nombre de pêches planctoniques. Ces prélèvements
proviennent de croisières, effectuées par le navire R.V. Shikmona dans l’extrême
Est du bassin Méditerranéen, et baptisées « Cyprus Cruises ». Elles font parties
du programme « Riota of the Eastern mediterranean and the Red Sea », mis
sur pied conjointement par l’Université Hébraïque de Jérusalem et par la
Smithsonian Institution.
Fig. 1. — Carte des prélèvements :
* Croisière Cyprus n° 7. zx Croisière Cyprus n° 8. • Croisière Cyprus n° 10.
Les Appendiculaires de la méditerranée orientale ont été très peu étudiés.
La seule mention provient, à ma connaissance, de Kiortsis and coll. (1969),
qui signale la présence, dans le nord de la mer Égée, de Fritillaria pellucida,
Oikopleura longicauda et Oikopleura fusiformis.
1. Ce séjour s’est effectué grâce à l’appui financier de l’Université Hébraïque de Jérusalem, que
je remercie ici.
— 1209 —
L’examen de seize pêches horizontales et d’une pêche verticale de 200 mètres
à la surface, provenant des croisières « Cyprus » nos 7, 8 et 10 (voir la carte,
fig. 1) m’a permis de déterminer treize espèces d’Appendiculaires. La famille
des Oikopleuridae est représentée par six espèces et celle des Fritillaridae par
sept espèces. Toutes sont bien connues dans le bassin occidental de la Médi¬
terranée.
Liste des espèces rencontrées
Famille des Oikopleuridae
Genre Oikopleura
O. cophocerca (Gegenbaur, 1855)
O. dioica Fol, 1872
O. fusiformis Fol, 1872
O. intermedia Lohmann, 1890
O. longicauda (Vogt, 1854)
Genre Megalocercus
M. abyssorum Chun, 1888
Famille des Fritillaridae
Genre Appendicularia
A. sicula Fol, 1874
Genre Fritillaria
F. borealis f. sargassi Lohmann, 1905
F. formica f. tuberculata Lohmann et Biickmann, 1926
F. megachile Fol, 1872
F. messanensis Lohmann, 1899
F. pellucida (Busch, 1851)
F. tenella Lohmann, 1896
La répartition de ces espèces dans les différentes stations étudiées est indiquée
sur le tableau I.
77
— 1210 —
Tableau 1. Répartition des différentes espèces dans les stations étudiées.
X : pêches horizontales ; • : pêche verticale.
Croisières
Les stations étudiées dans les différentes croisières ne représentent pas la
totalité des prélèvements effectués. Elles ont été choisies de façon à recouper
les mêmes zones à différentes époques de l’année, ce qui permet d’avoir un pre¬
mier aperçu sur les variations saisonnières. J’ai déjà souligné l’importance de
ces dernières en méditerranée occidentale (Fenaux, 1959, 1963, 1966 et 1967).
Ici, la lecture du tableau I fait ressortir l’homogénéité des résultats entre les
stations d’une même croisière, ainsi que la grande disparité entre les différentes
croisières.
C’est ainsi que pendant la croisière n° 7, effectuée au mois de février, le nombre
des espèces récoltées dans les différentes stations horizontales varie de 4 à 8.
Au cours de la croisière n° 8, qui a eu lieu en juin, il varie seulement de 1 à 3,
alors que dans la dernière, qui s’est déroulée en septembre, une seule espèce
— 1211 —
a été déterminée. La richesse du mois de février n’est pas faite pour m’étonner
puisque j’ai déjà constaté un phénomène semblable en méditerranée occidentale
(Fenaux, 1959 et 1963). Il en est de même pour la rareté des espèces dans les
pêches de surface du mois de juin. Par contre, si d’autres investigations con¬
firment l’extrême pauvreté en espèces des prélèvements pratiqués en septembre,
nous aurons là une caractéristique différentielle de la zone est de la méditer¬
ranée par rapport à la zone ouest. Dans cette dernière, en effet, les pêches de
septembre sont nettement plus riches en espèces d’ Appendiculaires que celles
pratiquées en juin. Nous en trouvons un exemple sur le tableau II.
Tableau II. Variation du nombre d’espèces d’ Appendiculaires
dans les pêches de surface de l’année 1958, en rade de Villefranche-sur-Mer.
L’apparition, dans la pêche verticale n° 21, d’espèces absentes dans les pêches
horizontales est un phénomène trop connu pour qu’il soit utile d’y revenir
(Fenaux, 1963 et 1968).
En résumé, l’analyse de seize pêches planctoniques horizontales en médi¬
terranée orientale a permis de faire passer le nombre des espèces signalées dans
cette région, de trois à douze. Les prélèvements effectués en hiver ont fourni
onze espèces alors que ceux pratiqués à la fin du printemps et à la fin de l’été
n’ont apporté respectivement que trois et une espèces. Dans une pêche verti¬
cale une treizième espèce a été déterminée. O. longicauda est l’espèce de loin
la plus fréquente.
Station Zoologique , 06-Villefranche-sur-Mer.
AUTEURS CITÉS
Fenaux, R., 1959. — Observations écologiques sur les Appendiculaires du plancton
de surface dans la baie de Villefranche-sur-Mer. Bull. Inst, océanogr. Monaco,
56, n° 1141, 26 p.
— 1963. — - Écologie et biologie des Appendiculaires méditerranéens (Villefranche-
sur-Mer). Vie et Milieu, 8, suppl. n° 16, 142 p. (Thèse Sci. nat. Paris, 1963).
— 1966. — Synonymie et répartition géographique des Appendiculaires. Bull.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1212-1223.
LIPOSCELIS ( PSOCOPTERA , LIPOSCELIDAE)
DE VILE DE CHYPRE
Par A. BADONNEL
La faune de Psocoptères de l’île de Chypre est restée jusqu’à présent prati¬
quement inconnue ; l’unique espèce signalée est Liposcelis pictus Bail, décrit
d’après 181 Ç prises en 1932 par cet auteur à Larnaca, sous des écorces à' Euca¬
lyptus. Au cours d’une mission effectuée au printemps 1962, Mme Françoise
Monniot, du Laboratoire d’Écologie du Muséum d’Histoire naturelle de Paris,
a récolté dans l’île une petite collection dans laquelle figurent quatre formes
inédites de Liposcelis. Deux de celles-ci constituent des variantes d’espèces
communes en Europe continentale et en Asie mineure, et représentent des
exemples de la dérive génétique caractéristique des faunes insulaires ; ce sont
L. silvarum palpalis ssp. nov. et L. terricolis monniotae ssp. nov. ; des deux
autres, L. kyrosensis n. sp. est indubitablement une espèce valable, le statut
définitif de L. montanum n. sp. pouvant être réservé jusqu’à la redécouverte
de Liposcelis priesneri Enderlein, 1925, décrit d’Albanie d’après un exemplaire
unique et jamais retrouvé depuis L
Liposcelis kyrosensis n. sp. ((J et Ç)
Coloration. — Ç : corps entièrement brun marron clair brillant dorsalement,
le clunium plus foncé ; tergites abdominaux 3 à 8 bordés antérieurement par
une ligne brune, celle du tg 5 flexueuse et celle du tg 8 très courte ; tergites
5 à 7 avec une large bande postérieure plus claire (cf. L. silvarum (Kolbe), Badon-
nel 1943, fig. 353) ; antennes du même brun que la tête, progressivement éclair¬
cies ; palpes maxillaires : premier article très pâle, les autres brun marron,
sauf le tiers apical du dernier, pâle ; pattes : même brun que le thorax, à l’excep¬
tion des articles t2 et f3, incolores. Face ventrale jaune ocracé pâle, excepté
la plaque subgénitale et les paraproctes, du même brun que la face dorsale ;
bord des sternites brunâtre. Quelques granulations de pigment hypodermique
brun rouille sur le vertex (en particulier le long de la suture frontale et en avant
des yeux), le clypeus, le thorax (lobes thoraciques soulignés de brun) et l’abdo¬
men, surtout latéralement ; ces granulations ne forment pas de dessins définis.
(J : même coloration d’ensemble, mais plus pâle ; en outre, sur le 8e tergite
abdominal, une bande transversale médiane pâle reliée à un espace étroit éga¬
lement pâle entre le tg 8 et le tg 9 (fig. 3, limites en pointillé).
Morphologie. — Ç. Sculpture : vertex à aréoles étirées transversalement,
seulement chagrinées et séparées par de fins intervalles clairs ; tergites thora-
1 . L’espèce est mentionnée par Giese (1964), qui rappelle la diagnose d’ENDERLEiN, mais n’indique
pas de nouvelle capture.
Fig. 1-7. — Liposcelis kyrosensis n. sp.
1, tergites thoraciques (?) ; 2, apex abdominal (?), vue dorsale ; 3, apex abdominal (<£), vue dorsale ;
4, phallosome ; 5, lacinias, vue ventrale (?) ; 6, sclérite de la plaque subgénitale, $ ; 7, base des
gonapophyses. Échelles : A, fîg. 1-4 ; 13, fig. 5-7.
— 1214 —
ciques et abdominaux sans sculpture visible, à l’exception des zones sclérifiées
des tg 1 et 2 de l’abdomen, à aréoles transverses finement granuleuses, et des
zones membraneuses striées d’aréoles très étroites avec un rang de très petits
granules.
Chaetotaxie : poils du vertex très courts (7 p.) et très espacés (intervalles
de 30 p environ) ; soie post-oculaire courte (15 p). Tergite prothoracique (fig. 1) :
lobes latéraux avec une grande soie humérale 5, ; pas de soies antéro-dorsales ;
1, 2 ou 3 poils postérieurs (6 lobes avec 1, 23 avec 2, 3 avec 3), la disposition
étant symétrique chez 7 Ç seulement (2 poils de chaque côté) ; sternite : une Ç
avec 2, 15 avec 3 soies antérieures (les deux latérales fortes, la médiane fine
et plus courte) ; synthorax (même fig.) à pilosité très courte et très espacée ;
un seul poil parapsidal ; soie humérale 5„ bien différenciée mais de longueur
très variable (cf. tableau I) ; soies sternales : 8 $ avec 5, 7 avec 6, une avec 7.
Abdomen : deux rangs de poils très courts et très espacés sur tous les tergites
jusqu’au 8e inclus (fig. 2) ; sur celui-ci M et P longues (P < M) ; 9e segment :
Md longue (Sa mesurée), flexueuse, à apex acuminé ; Mv plus courte, recti¬
ligne ; latérale L longue, séparée de Mv par une soie plus courte ; entre les deux
L, 4 poils alignés transversalement, de longueur variable ; 10e segment : Md
et Mv longues, subégales, L décalée vers l’avant ; discales D bien différenciées,
parfois légèrement incurvées apicalement ; 4 apicales A, les deux latérales plus
fortes ; en général pas de poils entre les discales et les apicales (10 $), mais un
poil de position variable (jamais médian) chez 5 Ç et deux poils chez une Ç ;
épiprocte : 2 petits poils latéraux antérieurs ; un rang avec deux longues soies
flexueuses (Se) et une petite soie médiane, un groupe irrégulier de poils posté¬
rieurs et deux soies apicales fines, aiguës, flanquant de petits sensilles trichodes.
Toutes les soies remarquables rigides de l’abdomen progressivement plus étroi¬
tes, à apex tronqué mais non évasé en entonnoir.
Autres caractères : 7 ommatidies (pas d’exceptions) ; lacinias (fig. 5) à dents
courtes, la médiane peu développée ; suture médiane du vertex absente (pas
d’épaississement interne du tégument) ; sutures médianes des tergites pro et
mésothoraciques nettes, fines ; parapsidales mal différenciées ; divisions des
deux premiers tergites abdominaux semblables à celles de L. silvarum ; coa¬
lescence des tergites 3 à 5 nette, surtout latéralement ; sclérite en T de la pla¬
que subgénitale (fig. 6) ; base commune aux gonapophyses courte et assez large
(fig- 7).
(J. Caractères généraux semblables à ceux de la Ç, avec les différences sui¬
vantes : 5 ommatidies ; soies sternales prothoraciques : 2 latérales antérieures
(tous les çj) ; soies mésothoraciques : 4 (4 (J)-5 (1 <(J) ; un seul petit poil sur chaque
lobe latéral du protergum, au voisinage de 5, (pas d’exception) ; un seul rang
de 6 ou 7 poils sur les tergites abdominaux 3 à 8 ; apex abdominal (fig. 3) à
chaetotaxie semblable à celle de la Ç, mais avec davantage de soies fines et
incurvées ; phallosome (fig. 4) à paramères non soudés antérieurement, sans
autres caractères particuliers.
Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations). $$ : moyenne 1,17 mm
(16 mesures), extrêmes 1,10-1,22 mm ; (§<§ : moyenne 0,85 mm (5 mesures),
extrêmes 0,82-0,87 mm.
Autres mesures : voir tableau I.
Tableau I
Nota. — Unité : le micron ; o = écart type ; v % = variabilité % ; moyenne et écart type non
calculés pour les Se (les maxima correspondent à des soies presque rectilignes, les minima à la corde
de l’arc formé par chaque soie) ; articles des tarses mesurés sur toute leur longueur. Remarquer la
forte variabilité de /1? /2, t.z, t3, Sa, et surtout de Si et Sii ; leurs mesures ne pourraient être utilisées
dans une étude de corrélations.
Larves. — Chaetotaxie abdominale identique à celle des D’après les
dimensions et le nombre d’ommatidies, on peut distinguer :
1 — Une petite larve à 3 ommatidies (antennes brisées), 4 soies mésoster¬
nales thoraciques ; correspond probablement au 2e stade.
2 — 4 larves à 5 ommatidies, antennes de 15 articles, 4 soies mésosternales ;
une de ces larves montre par transparence la chaetotaxie et le phallosome d’un
à 5 soies mésosternales ; il s’agit donc d’un 3e stade ; les dimensions des autres
larves varient trop d’un individu à l’autre pour qu’il soit possible de les attri¬
buer avec certitude à un stade précis (3e ou 4e).
3 — Une larve à 6 ommatidies, 5 soies mésosternales, que ses dimensions
placent exactement entre les $ et les Ç ; elle correspond peut-être à un 5e stade
supplémentaire, puisque le 4e stade larvaire conduisant aux $ devrait avoir des
dimensions voisines de celles des ; mais l’extensibilité des téguments larvaires
laisse un doute sur l’exactitude de cette interprétation.
Origine. — Chypre : chaîne du Troodos, sommet du Mont Olympe (ait.
6000 pieds), 20. iv. 1962 ; 5 (J, 15 $, 6 larves, pris sur un tronc de Pin (syntypes) ;
— route du Troodos à Nicosie, au pied de la chaîne (ait. 800 pieds), 1 $, sous
une pierre, dans un fond de vallée très sec.
— 1216 —
Discussion. — L. kyrosensis peut être confondu au premier examen avec
L. silvarum , qui a le même habitus ; les chaetotaxies sont presque identiques,
mais les longues soies flexueuses de l’épiprocte et la sculpture sans granula¬
tions ni aréoles abdominales de L. kyrosensis constituent des critères justifiant
la séparation ; les exemplaires typiques de L. silvarum sont en outre plus grands.
Les Ç de L. kyrosensis diffèrent de celles de L. liparus Broadhead, 1947, espèce
européenne à longues soies épiproctales flexueuses, par leur coloration plus
sombre, l’absence de poils antéro-dorsaux sur les lobes latéraux du prothorax,
la chaetotaxie sternale thoracique, la présence chez L. liparus d’un rang de
soies plus ou moins régulier entre discales et apicales, le tronc commun aux
gonapophyses plus large chez L. kyrosensis ; aux différences morphologiques
s’ajoutent des différences biométriques : le test de la différence des moyennes,
déterminé pour les éléments dont les valeurs sont données pour L. liparus par
Broadhead (1947, table I, p. 51) est hautement significatif, sauf pour tv En
ce qui concerne les la distinction est plus difficile, car ceux de L. liparus
ne possèdent pas de soies antéro-internes sur les lobes latéraux du prothorax
et les phallosomes sont identiques ; aux dimensions plus grandes des £ de L.
liparus on peut ajouter les différences chaetotaxiques abdominales mentionnées
pour les Ç.
Dans l’échantillon de L. kyrosensis pris au sommet du Mont Olympe il y a quatre
exemplaires à soies épiproctales courtes et rectilignes. Deux de ceux-ci, de coloration
et de taille identiques à celles de L. kyrosensis , appartiennent, par leur habitus, la
chaetotaxie et la sculpture du tégument, à l’espèce L. silvarum (Kolbe) telle que l’a
redécrite Roesler en 1954 (voir aussi Badonsel, 1943, fig.). Il existe toutefois entre
les exemplaires typiques de L. silvarum et ceux du Mont Olympe des différences con¬
duisant à considérer ces derniers comme représentant une sous-espèce.
Liposcelis silvarum palpalis ssp. nov. ($)
Coloration, sculpture et chaetotaxie identiques à celles de L. silvarum s. str.
à l’exception de la présence de poils surnuméraires entre discales et apicales
et seulement 1 ou 2 petits poils sur chaque lobe latéral du prothorax (fig. 8
et 9) ; soies prosternales thoraciques : 3 (1 Ç)-4 (1 Ç) ; soies mésosternales :
7 (1 Ç)-8 (1 Ç). 7 ommatidies ; lacinias semblables à celles de L. silvarum ; tronc
commun aux gonapophyses court et étroit (fig. 10).
Longueur du corps (sur préparation) : 1,25 mm.
Autres dimensions : voir tableau IL
Discussion. — Diffère de L. silvarum s. str. par les caractères suivants :
1 — Taille plus petite (cf. tableau II), avec des anomalies : Pi nettement
plus long en valeur absolue, de sorte que sur les diagrammes de dispersion
(V/Pi par exemple) ses points représentatifs sont très éloignés du « nuage »
correspondant à L. silvarum ; anomalie semblable, mais moins accusée, pour
le diagramme F(L)j V, mais pas pour celui de F(L)jT ; il existe donc entre
certains caractères métriques des différences témoignant d’une dérive géné¬
tique.
2 — Chez L. silvarum s. str., pas de poils entre discales et apicales ; chez
L. silvarum palpalis, 2 poils chez une Ç et 3 chez l’autre.
— 1217 —
3 — Inversement, chez L. silvarum s. str., 4 à 6 petits poils, en plus de Sn
sur chaque lobe latéral du prothorax ; chez la forme cypriote, seulement 1/2
chez une $ (fig. 8) et 2/2 chez l’autre.
Nota. ■ — Les chaetotaxies thoracique et abdominale de L. silvarum silvarum
n’ont pas été représentées jusqu’à présent ; les figures relatives à L. silvarum
palpalis peuvent être utilisées pour la forme typique, en tenant compte des
différences mentionnées ; remarquer le rang antérieur de 4/5 poils sur l’épi-
procte (différence avec L. kyrosensis).
Les deux autres exemplaires de l’échantillon du Mont Olympe appartiennent à un
taxon différent des doux précédents, malgré un habitus qui ne se distingue au premier
examen que par la taille.
Fig. 8-10. — Liposcelis silvarum palpalis ssp. nov. {$)
8, tergites thoraciques ; 9, apex abdominal, vue dorsale ; 10, base des gonaphyses Échelles : A, fig. 8-9 ;
B, fig. 10.
Liposcelis montanum n. sp. (?)
Coloration. ■ — Tête et synthorax brun sombre ; abdomen brun marron,
semblable à celui de L. süvarum (Badonnel, 1943, fig. 137) ; prothorax jaune
ocre chez une ? (holotype), un peu plus sombre chez l’autre (paratype), mais
plus clair que la tête et le synthorax. Antennes (incomplètes) brun marron ;
palpes maxillaires brun très pâle, l’apex du 4e article incolore ; labre brunâtre
pâle. Pattes : fémurs brun marron clair, tibias un peu plus pâles, tarses presque
Fig. 11-14. — Liposcelis montanum n. sp. (?)
11, tergites thoraciques ; 12, apex abdominal, vue dorsale ; 13, lacinias, vue ventrale ; 14, base des
gonapophyses. Echelles : A, fî g. 11-12 ; B, fig. 13-14.
incolores. Nombreux granules de pigment hypodermique brun chocolat dis¬
persés sur tout le corps.
Morphologie. — Sculpture (holotype) : vertex avec aréoles en écailles imbri¬
quées, limitées par une ligne continue et très finement granuleuse ; antérieure¬
ment, aréoles progressivement plus étroites et granulations plus petites ; pro¬
thorax sans granules, synthorax avec aréoles antéro-médianes granuleuses, les
1219 —
postérieures étroites, nues ; abdomen : sculpture semblable à celle de L. silvci-
rum, mais plus discrète. Chez la Ç paratype, granulations du vertex peu dis¬
tinctes et aréoles plus étroites.
Chaetotaxie : poils du vertex de 13 à 15 p., leur distance de 18 à 25 p chez
la Ç holotype (33 p chez la $ paratype) ; prothorax (fig. 11) : lobes latéraux
avec 5, assez longue, plus 2/3 (holotype) — 2/2 (paratype) petits poils, le laté¬
ral un peu plus long ; 3 soies sternales ; synthorax (même figure) : Sn diffé¬
renciée, plus courte que S, ; 2 poils parapsidaux ; 7 soies mésosternales ; abdo¬
men : deux rangs de poils très courts (9 p) et très fins sur chaque tergite, ces
poils devenant plus nombreux vers l’arrière (fig. 12, tg VIII) ; P et M du tg 8
différenciées ( P<M ) ; segment 9 (même figure) : Md et Mv subégales, L longue,
séparée de Md par un poil ; segment 10 : Md ( Sa ) et Mv subégales, un peu plus
longues que leurs homologues du segment 9 ; 2 discales D, 4 apicales A (les
deux médianes plus courtes) ; 3 poils entre D et A ; pilosité banale courte et
rare ; épiprocte : un rang antérieur de 4 poils, puis les deux Se rectilignes, enca¬
drant un poil plus court. Toutes les soies remarquables rectilignes, fines, à apex
tronqué à peine évasé.
Autres caractères : 7 ommatidies ; lacinias (fig. 13) à dent externe nettement
plus longue que les deux autres ; suture médiane du vertex indiquée seulement
par une modification de la sculpture ; celle du prothorax très fine et réduite
à sa partie antérieure, celle du mésothorax très nette ; parapsidales obsolètes ;
sclérites des deux premiers tergites abdominaux comme ceux de L. silvarum ;
tergites 3 à 5 eoalescents (abdomen du type compact) ; tronc commun aux
gonapophyses : figure 14.
Dimensions. — Longueur du corps (sur préparation) : 1,1 mm.
Autres mesures : voir tableau II.
Tableau II
Les valeurs en italique sont celles qui dépassent significativement celles de L. « luridus ».
— 1220
Origine. — Comme L. kyrosensis, sommet du Mont Olympe : 1 Ç, holotype,
1 Ç, paratype.
Discussion. — Appartient comme les deux formes précédentes au groupe
I B, et présente de nombreux points communs avec L. siloarum palpalis, dont
il se distingue par la taille plus petite, la forme différente des aréoles du vertex
et surtout par le contraste de coloration entre prothorax et vertex-synthorax.
Ce contraste se retrouve chez L. priesneri Enderlein, décrit d’Albanie ; cette
espèce a la même longueur, mais diffère par la coloration « jaune chitine » de
l’abdomen et des pattes, en plus du prothorax 1 ; il est possible que L. monta-
num représente seulement une variante mélanique de L. priesneri ; toutefois,
on ne connaît aucun des caractères morphologiques de ce dernier et L. monta-
num sera considéré provisoirement comme une espèce différente.
Liposcelis terricolis monniotae ssp. nov. ( 2
Coloration. — Jaunâtre pâle, le clypeus brunâtre et les antennes brunâtre
très pâle. Taches brun rouille de pigment hypodermique réparties le long des
sutures du vertex et de la suture épistomale, autour des orbites antennaires,
en arrière des yeux, sur le 4e article des palpes maxillaires et le pédicello des
antennes ; dispersées sans former de dessins définis sur les lobes du vertex ;
denses sur les côtés du synthorax et latéralement sur les tergites abdominaux,
éparses au milieu de ceux-ci ; ventralement, dispersées sur la gula et la partie
antérieure de l’abdomen.
Morphologie. — Sculpture semblable à celle de L. terricolis, mais beaucoup
plus discrète, les granulations des aréoles du vertex, plus fines et difficilement
visibles, étant nettement orientées en stries parallèles.
Chaetotaxie : poils du vertex assez longs (16 à 18 p), espacés (distance trans¬
versale 27 p) ; prothorax (fig. 15) : lobes latéraux avec une grande soie humé¬
rale 5,, pas de soies antéro-dorsales et 2 poils postérieurs ; 6 soies sternales
en demi-cercle (fig. 16) ; synthorax (fig. 15) : soies humérales Su longues ;
en outre deux soies semblables (25 p) parmi les poils du bord antérieur ; un
poil parapsidal seulement, assez long ; 7 soies mésosternales ; abdomen : deux
rangs de poils courts, très fins, espacés, sur tous les tergites jusqu’au 7e, dont
la soie post-stigmale est longue (50 p) ; soies remarquables du clunium (fig. 17) :
segment 8, M très longues (Sa), P tombée des deux côtés, probablement un
peu plus courte que M d’après les pores sétigères ; segment 9, Mo et Md très
longues, Md (88 p) > Mo (77 p), L longues (71 p), chacune séparée de Md par
une soie plus fine et plus courte ; entre les deux L un rang de 4 soies plus fortes
que celles du rang antérieur ; segment 10, Md tombées et une seule Mo de 86 p
(celle de droite tombée) ; un rang antérieur de 6 soies, dont deux latérales L
et les deux discales D (70 p) encadrant deux soies à peine plus courtes ; un rang
intermédiaire de 4 soies et le rang postérieur des 4 apicales (les deux externes
plus longues : 70 p) ; épiproctes : un rang antérieur de 4 poils ; puis le rang des
deux Se avec la soie intermédiaire habituelle (tombée) et un groupe de 4 poils
apicaux. Toutes les soies remarquables rectilignes, à apex tronqué et nettement
évasé.
1. C’est par erreur que cette espèce a été attribuée à la section à abdomen brun sombre dans la
table donnée en 1943 (Faune de France, p. 136).
U
KBfcflWHBH
FiG. 15-19. — Liposcelis terricclis monnotiac ssp. nov. (?)
15, tergites thoraciques; 16, sternites thoraciques; 17, apex abdominal, vue dorsale; IX, lacinias
vue ventrale ; 19, base des gonapophyses.
Fig. 20-21. — Liposcelis terricolis terricolis Badonnel
20, lacinias, vue centrale; 21, base des gonapophyses.
Échelles ; A, üg. 15-17; B, ftg. 18-21.
— 1222 —
Autres caractères ; 7 ommatidies, les yeux relativement petits ; lacinias
(fig. 18) à dents nettement plus courtes que celles de L. terricolis (fig. 20) ; suture
médiane du vertex marquée postérieurement par un épaississement interne et
extérieurement par le pigment hypodermique, celles des tergites thoraciques
I et II très discrètes, incolores ; parapsidales non différenciées ; tronc commun
aux gonapophyses (fig. 19) large et court, nettement différent de celui de L.
terricolis s. str. (fig. 20).
Dimensions. — - Longueur du corps (sur préparation) : 1,2 mm ; le prothorax
et les deux premiers tergites abdominaux étant partiellement cachés, la longueur
réelle est au moins 1,3 mm.
Autres dimensions : voir tableau II.
Origine. — Route de Nicosie à Morphou, 21. iv. 1962, bois à! Eucalyptus
près de la mer, dans les écorces à terre, 1 Ç, holotype.
Discussion. — Au premier examen, l’exemplaire étudié paraît identique aux
grandes formes de L. terricolis décrites par Broadhead sous le nom de L. luri-
dus et par Pearman sous celui de L. divinatorius ; il s’en distingue néanmoins
par plusieurs caractères morphologiques de valeur inégale : coloration très
pâle (liée probablement au biotope), sculpture obsolète, lacinias et tronc commun
aux gonapophyses très différents. Biométriquement, les longueurs de V, f2,
F (Z), tj, t2 et t3 restent dans les limites de celles de L. « luridus » ; par contre
les longueurs des soies remarquables dépassent de beaucoup celles des soies
homologues de L. « luridus » ; en particulier, la marginale M du 8e tergite abdo¬
minal atteint ici une longueur inhabituelle. On peut considérer comme signi¬
ficatives les différences entre les lacinias, les troncs communs aux gonapophyses
(ces caractères sont stables chez L. terricolis s. str.) et les dimensions des soies ;
encore qu’on ne dispose que d’un seul exemplaire, elles indiquent une modi¬
fication du génome justifiant au moins la création d’une sous-espèce que son
isolement insulaire peut faire supposer stabilisée.
Nota
Le matériel étudié dans cette note est dans la collection de l’auteur ; il sera
déposé ultérieurement à l’Institut d’ Entomologie du Muséum d’Histoire natu¬
relle de Paris.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum, Paris.
BIBLIOGRAPHIE
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Ball, A., 1940. — Contribution à l’étude des Psocoptères. II. Description d’une espèce
nouvelle de Liposcelis de l’ Ile de Chypre et du Liban. Bull. Mus. Hist. nat.
Belg., 16, pp. 1-3, 2 fig., 1 pl.
Broadhead, E., 1947. — New species of Liposcelis Motschulsky (Corrodentia, Lipos-
celidae) in England. Trans. B. ent. Soc. Lond., 98, pp. 41-58, 9 fig., 1 pl.
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Giese, B., 1964. — Ergebnisse der Albanien-Expedition 1961 des Deutschen Entorno-
logischen Institutes. 20 Beitrag. Psocoptera. Beilr. Ent., 14, pp. 245-249.
Pearman J. V., 1946. — A spécifie characterization of Liposcelis divinatorius (Muel-
ler) and L. mendax sp. n. (Psocoptera). Entomologist, 79, pp. 235-244, 18 fig.
Roesler, R., 1954. — Neue Gattungen und Arten der deutschen Psocopteren-fauna
(Psocoptera). Beitr. Ent., 4, pp. 559-574.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° G, 1970 (1971), pp. 1224-1227.
ÉTUDE DES MYGALES.
III. Elevage d’une espèce de Guyane :
Avicularia avicularia (L.)
Par L. DRESCO-DEROUET et M. GROS
Les élevages de Mygales tropicales mentionnés dans la littérature se limitent
au maintien en captivité de ces animaux pendant des temps plus ou moins
longs, à l’obtention de mues et à l’observation de quelques animaux récoltés
adultes (Bonnet, 1930 ; Didlake, 1937).
Des espèces méditerranéennes (France, Espagne) ont été élevées par Buchli
(1960).
Nous avons reçu de Kourou (environ de Cayenne, Guyane) une tige de bambou
renfermant une femelle A' Avicularia avicularia avec son cocon, ce qui nous a
permis d’entreprendre un élevage 1.
Le 27-xi-1967, les bébés (90) sortent du cocon dans lequel restent 30 œufs
avortés. Les jeunes Mygales, de poids frais moyen 30 mg, sont isolées, quelques-
unes par deux, dans des boîtes rectangulaires en plastique de 6 X 9 X 4,5 cm,
dont le fond est recouvert de sable et de mousse humides et renfermant un réci¬
pient de verre avec de l’eau car les Araignées boivent beaucoup. Des boîtes de
taille supérieure (11,5 X 17,5 X 7 cm) se sont révélées mieux adaptées car l’ani¬
mal attrape plus facilement ses proies. Au bout d’un an environ, on a doublé
la dimension des boîtes. Aux premiers stades, les jeunes Mygales sont nourries
tous les deux ou trois jours avec des Drosophiles, puis avec des Grillons et des
Criquets de taille croissante au fur et à mesure que l’animal grandit. Il est pos¬
sible que la nourriture exclusive de Drosophiles entraîne une sorte de carence
alimentaire, car quelques individus ont présenté à la mue des accidents ressem¬
blant à des crises nerveuses, suivies de mort. Ce fait ne s’est jamais
présenté chez les Mygales qui ont eu la possibilité de manger une congénère.
Très vite, l’animal s’habitue à saisir la proie à la pince.
La température de 28-30° C semble très bien leur convenir ; appétit et acti¬
vité sont plus grands qu’à la température de 22° C primitivement essayée.
Modifications morphologiques (coloration)
A la naissance, les jeunes Mygales ont le corps noir, les pattes roses sauf
l’extrémité qui est très noire. Deux lignes de points orangés se précisent sur
l’abdomen dès la première mue, les pattes foncent progressivement. Au cours
des mues suivantes, les points roux fusionnent, leur couleur s’atténue, puis
ils disparaissent. A la septième mue, l’apparence définitive est atteinte : le
1. Nous remercions M. Goudey, ingénieur au CNES, qui nous a rapporté ce matériel.
— 1225 —
céphalothorax et l’abdomen sont noirs, les pattes sont noires, sauf l’extrémité
qui est rose orangé. Les pattes couvertes de très longs poils et le céphalothorax
présentent aussitôt après la mue des reflets métalliques qui s’atténuent les
jours suivants ou même disparaissent complètement.
Mues
Le tableau I montre la succession des mues ainsi que le poids moyen durant
l’intermue pour un mâle et une femelle pris au hasard.
Tableau I
La durée de l’intermue augmente progressivement au cours du développement :
d’un mois au premier stade (hors cocon), elle atteint trois à quatre mois aux
quatrième et cinquième stades, puis cinq à six mois aux stades ultérieurs. La
fréquence des mues est d’ailleurs liée à diverses conditions extérieures, prin¬
cipalement température et abondance de nourriture, ces deux facteurs inter-
78
— 1226
fèrent ; à la température de 28-30° C, les animaux sont plus actifs et mangent
davantage. Des variations brusques de température, de l’ordre de 8-10° C, qui
ont été essayées à plusieurs reprises, semblent accélérer le développement des
premiers stades. Chez les très jeunes individus, l’approche de la mue est visible
par l’apparition d’une ligne foncée le long des pattes. La mue s’annonce toujours
par un refus de nourriture et, chez les individus plus âgés, par le tissage d’une
sorte de nid en soie serrée. L’exuviation proprement dite dure environ 45 minu¬
tes ; il faut encore 30 minutes avant que l’animal se retourne pour se mettre
sur les pattes qu’il garde plus ou moins repliées. Le poids de la mue représente
de 2,1 à 3,3 p. 100 du poids total du corps.
La mue est un moment critique du développement. Parfois, l’animal sort
difficilement de son exuvie ; il n’y parvient qu’en laissant une patte qu’il régé¬
nérera à la mue suivante, ou il meurt sans réussir à s’extraire complètement.
Les mâles peuvent devenir adultes à trois stades différents : après la 10e, la
11e ou plus rarement la 12e mue hors cocon. Il faut une ou deux mues supplé¬
mentaires aux femelles pour parvenir à l’état adulte.
Accouplement
L’attraction sexuelle n’existe que si le mâle et la femelle sont tous les deux
à l’état de maturité. Même dans ces conditions il y a des périodes d’indifférence.
S’il y a réceptivité, le mâle se soulève et s’abaisse sur ses pattes en pianotant
des palpes sur la toile de la femelle qui fait vibrer ses pattes. Le mâle s’approche
et face à la femelle, procède à des attouchements des pattes et des palpes, puis
il la soulève à l’aide de la première paire de pattes dont le tibia possède près
de l’extrémité un court appendice : « l’éperon » ; il l’immobilise et la maintient
avec sa deuxième paire de pattes glissée entre la deuxième et la troisième paires
de la femelle. La copulation se fait en plusieurs temps avec un palpe différent ;
entre chaque opération, le mâle se passe les palpes entre les chélicères. L’ensemble
des manœuvres d’accouplement dure environ un quart d’heure. Plusieurs accou¬
plements ont eu lieu ; dans un cas sur cinq, le mâle n’a pu s’échapper et la femelle
l’a dévoré.
Deux mois après l’accouplement, une femelle a pondu un cocon après s’être
tissé un nid comme pour la mue. Après la ponte, le nid est entièrement clos, la
femelle repose en partie sur son cocon qu’elle maintient entre les deux premières
paires de pattes et qu’elle déplace chaque jour en le retournant. Elle ne mange
plus et ne sort plus du nid. Les œufs ont éclos un mois après la ponte.
En janvier 1970, soit 25 mois après l’éclosion, dans les conditions d’élevage,
nous avons obtenu 16 mâles et 18 femelles adultes.
La mortalité au cours de l’élevage a été de 56 %, elle peut se répartir ainsi :
8,6 % dûs à une mue ratée, 3,3 % à une maladie constatée, 10 % à un accident,
le reste à des causes inconnues.
Le cocon obtenu de la deuxième génération contenait 97 œufs dont 94 sont
éclos.
Laboratoire de Zoologie, Faculté des Sciences de Paris.
Résumé
Une Mygale de Guyane, Avicularia avicularia (L.), a été élevée au laboratoire à par¬
tir d’un cocon. L’une des femelles obtenues, accouplée à un mâle de l’élevage, a pondu
un cocon qui a donné naissance à la deuxième génération.
— 1227
Summary
A female Avicularia avicularia (L.) (Guyane) was brought into the laboratory witli
her cocoon. The eggs hatch soon and were separated in individual containers.
Rearing 34 specimens through the life cycle from egg to egg (27 months) provided
data on number and length of stadia.
BIBLIOGRAPHIE
Bonnet, P., 1930. — Les Araignées exotiques en Europe. I. Observations sur deux
Hétéropodes de la Guinée et sur deux Mygales de la Guyane, gardées en capti¬
vité en France. Ann. Soc. ent. Fr., 99, pp. 49-64.
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chez la Mygale maçonne Nemesia caementaria Latr. (Mygalomorphe). C. R.
Acad. Sci., Paris, 251, pp. 2773-2775.
Didlake, M. L., 1937. — Keeping Avicularia avicularia in the laboratory. Culture
methods for Invertebrate animais. Dover Publication, N. Y.
Dresco-Derouet, L., 1970. — Cycle de développement d’ Avicularia avicularia (L.),
Araignée Mygalomorphe, en captivité. C. R. Acad. Sci., Paris, 270, pp. 2299-
2301.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1228-1237.
NOTES SUR LES ÉRIGONIDES ( ARACHNIDES )
XL. Les Érigonides du nord de la France
Par J. DENIS
Les obligations professionnelles d’une longue carrière passée aux environs de
Valenciennes ne m’ont pas laissé le loisir de chasses très fréquentes et mes
moments de liberté m’éloignaient d’une région assez rébarbative pour le natu¬
raliste parce que surpeuplée et trop bâtie. Cependant, comme je l’ai signalé
il y a bien longtemps déjà, Simon avait cité (1926) une seule Araignée du dépar¬
tement du Nord et, chose curieuse, c’était un Érigonide peu fréquent, Tapi -
nocyba biscissa (O. P. Cambr.) ; aussi, tout ce que je pouvais trouver devait
être nouveau pour le département et l’expérience a montré que ce nouveau
était bien souvent intéressant. Les meilleures captures ont été signalées dans
de courtes notes (voir bibliographie) et la liste, complète à l’époque, des Éri¬
gonides a été publiée dans le Bulletin de la Société entomologique du nord de la
France. Avec 81 espèces et 3 formes secondaires, au point de vue de nos con¬
naissances elle place le Nord au cinquième rang des départements français
derrière les Pyrénées-Orientales (105 espèces, 1 sous-espèce), l’ancienne Seine-
et-Oise (100), les Alpes-Maritimes (86, 2) et le Calvados (82). Mais ce Bulletin,
reproduit au duplicateur, est d’accès difficile et de plus les numéros corres¬
pondants sont épuisés ; pour éviter que ces renseignements demeurent ignorés
des chercheurs futurs, je crois utile de les présenter à nouveau, ce qui fournit
l’occasion de quelques commentaires et aussi de quelques additions ou rectifi¬
cations.
A cette liste s’ajoute celle, beaucoup plus courte, des espèces capturées dans
le Pas-de-Calais qui n’était guère mieux connu sous le rapport qui nous occupe,
mais pour lequel ma contribution personnelle est beaucoup plus réduite.
Pour compléter le nord de la France en tant que région, il conviendrait d’ajou¬
ter au moins une bonne partie des départements de la Somme et de l’Aisne.
En ce qui concerne ce dernier département, toutes les localités que j’ai pu rele¬
ver dans la littérature ou dans lesquelles j’ai moi-même chassé se situent dans
la partie méridionale au sud de Guise, aussi n’en est-il pas tenu compte ici.
Quant à la Somme mon apport personnel est presque nul ; cependant les espèces
les plus communes n’ont pas été reprises dans les « Arachnides de France » de
Simon et, comme les notes de du Roselle (1887, 1881, 1891) ne sont pas tou¬
jours faciles à trouver, j’ai pensé qu’il était également utile de l’inclure dans
ce catalogue dans lequel, par mesure de simplification, je n’ai pas distingué la
partie située au nord de la Somme de celle qui se trouve au sud et qui normale¬
ment aurait dû être exclue.
J’ai indiqué autrefois (1948) que je considérais les Meionetinae et les Cen-
tromerinae comme faisant partie des Érigonides en raison de la position de
leur stigmate trachéen, conception révolutionnaire qui trouve sa justification
dans un détail anatomique dont, à mon avis, la valeur ne doit pas être négligée j
— 1229 —
cependant, si les Porrhomma me paraissent devoir être rapportés aux Liny-
phiides, je conserve quelque doute au sujet des Macrargus et des Oreonelides pour
lesquels la question serait à revoir. D’autre part, les opinions des auteurs con¬
temporains' divergeant beaucoup sur les ailinités des espèces entre elles, celles-
ci seront citées par ordre alphabétique en maintenant toutefois séparées les
trois sous-familles, Erigoninae, Meionetinae et Centromerinae.
Pour réduire autant que possible une bibliographie déjà abondante les réfé¬
rences antérieures à 1940 et figurant dans la bibliographie de Bonnet (1945)
ne sont pas reproduites. Par ailleurs, pour alléger le texte, les citations se rap¬
portant au Bulletin de la Société entomologique du nord de la France ne sont
pas reprises. Dans le même dessein, les noms des auteurs les plus fréquemment,
et presque exclusivement, cités sont indiqués par leurs seules initiales : E. S.,
Simon ; F. R., du Roselle ; J. D., Denis. Il en est de même pour les trois
départements : N., Nord ; P.-de-C., Pas-de-Calais ; S., Somme.
Erigoninae
Acartauchenius scurrilis (O. P. Cambr.). — S. : Le Crotoy (E. S., 1884, 1926 ;
F. R., 1887).
Araeoncus humilis (Blackw.). — N. : Douchy 1, Lourches ! S. : Saint-Valéry-
sur-Somme (E. S., 1884 ; F. R., 1887) 2.
Aulacocyba subitanea (O. P. Cambr.). — N. : Denain, 1 Ç, 5-V-1947, dans
les herbes d’une pelouse ! S. : La Boutillerie ( T apinocyba s., E. S., 1884 ; F. R.,
1887) ; moulin de la Louque à Guémicourt (sur la Bresle) près Montmarquet,
1 (J, lO-ix-1962, errant dans une pièce d’habitation !
Ceratinella brevipes (Westr.). — N. : Douchy, 1 Ç, 24-V-1942 ! 1 2-V-1943 !
Peu fréquente, semble-t-il. S. : Le Crotoy (E. S., 1884, 1926 ; F. R., 1887).
Cette espèce doit se trouver vraisemblablement tout le long du littoral, elle
a été signalée de Knokke (Flandre occidentale) par Becker (1896).
Ceratinella brevis (Wider). — P.-de-C. : Marais de Dannes, 1 (J, 30-V-1936 !
Ceratinella scabrosa (O. P. Cambr.). — N. : Forêt de Mormal (J. D., 1939 b) ;
Douchy, 2 (J, 2-V-1943 et 24-V-1944, dans les hautes herbes !
Cnephalocotes obscurus (Blackw.). — N. : Douchy (J. D., 1934 c) ; Denain !
S. : Marais de Formanoir (E. S., 1884, 1926 ; F. R., 1887) ; Amiens (ms E. S.) ;
il s’agit sans doute de la même capture. C’est encore une espèce que l’on doit
trouver sur tout le littoral jusqu’à Heyst et Knokke (Becker, 1896).
Cornicularia cuspidata (Blackw.). — N. : Douchy, 1 ll-xi-1944 ! Forêt
de Vicoigne, 1 <$, 23-ix-1948 ! Dans les herbes et les feuilles mortes (chênes
et noisetiers). Espèce appartenant à la faune du littoral belge (Knokke,
I.R.N.S.B.).
Cornicularia dulciacensis Denis. — - N. : Douchy, 1 $, 26-iu-1944 (J. D., 1949).
Espèce décrite sur une seule femelle qui semble avoir été égarée ou perdue acci¬
dentellement.
1. Devenu officiellement Douchv-les-Mines... bien qu’il n’y ait plus d’exploitations minières.
2. On pourrait sans doute trouver dans la région de Maubeuge Asthenargus paganus (Simon) qui
a été recueilli à Barbençon dans le liainaut belge (collections de l’Institut Royal des Sciences natu¬
relles de Belgique, T.R.S.N.B.).
— 1230
Cornicularia unicornis (O. P. Cambr.). — - N. : Marais et bois de Douchy
(J. D., 1934 c) 1 ; forêt de Vicoigne ! Bois de Phalempin près Lille (M. Gouil-
liart) ; forêt de Nieppe ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais, 1 $, 5-VI-1955 ! S. :
Bois de Trou Wargnier à Saint-Fuscien (F. R., 1891). Connue du littoral belge
(La Panne, Coxyde, Blankenberge ; I.R.S.N.B.) ; également du Hainaut.
Dicymbium nigrum (Blackw.). — N. : Forêt de Mormal, Douchy, Denain,
forêt de Marchiennes ! Bois de Phalempin (M. Gouilliart) ; forêt de Nieppe !
S. : Amiens, Le Crotoy, Ault (E. S., 1884 ; F. R., 1887). Le seul mâle capturé
dans le marais de Douchy appartient à la forme brevisetosa Locket (J. D., 1962).
Dicymbium tibiale (Blackw.). — N. : Douchy, 1 Ç, 15-viii-1944 ! Forêt de
Marchiennes, 1 23-vi-1960 !
Diplocephalus cristatus (Blackw.). — N. : Denain, 1 Ç, 22-ix-1946, sous une
pierre ! 1 ll-vn-1968, dans les herbes ! L’espèce n’est vraiment pas fréquente,
alors qu’habituellement elle est banale. S. : Ault (ms E. S.).
Diplocephalus latifrons (O. P. Cambr.). — N. : Douchy !
Diplocephalus permixtus (O. P. Cambr.). — N. : Wavrechain-sous-Denain,
1 ll-xi-1945, dans le marais ! Marais de Douchy (J. D., 1943 b ; d’autres
captures assez nombreuses depuis) ! P.-de-C. : Dannes, dans la dune ( Strepto -
sphaenus p., J. D., 1937 d).
Diplocephalus picinus (Blackw.). — N. : Douchy (Plaesiocraerus p., J. D.,
1945) ; forêt de Marchiennes, 1 $, 3-vi-1951 ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais,
1 $, 5-vi-1955 ! L’espèce se trouve dans le Hainaut belge (I.R.S.N.B.).
D. picinus humiliceps (Denis). — N. : Marais de Douchy, 1 23-V-1944
(J. D., 1945). Connu par un seul mâle dont le lobe céphalique a complètement
disparu ; il est possible qu’il s’agisse là d’une variation individuelle ; je n’ai
en tout cas pas rencontré d’anomalie analogue sur le matériel assez nombreux,
de provenances diverses, qu’il m’a été donné d’examiner.
Dismodicus bifrons (Blackw.). — N. : Forêt de Mormal (D. elevatus, J. D.,
1944) ; Douchy, forêt de Marchiennes ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais ! S. :
Canaples (E. S., 1884, 1926 ; F. R., 1891). L’espèce se trouve dans les dunes
du littoral belge (La Panne, I.R.S.N.B.).
Dismodicus eleoatus (C. L. Koch). — N. : Forêt de Marchiennes, 1 Ç, 25-vi-
1960 ! 2 Ç, 16-vi-1963 ! Sur Pin sylvestre. L’espèce appartient également à la
faune des dunes belges (La Panne, I.R.S.N.B.).
Donacochara speciosa (Thor.). — N. : Marais de Douchy (J. D., 1943 b). Espèce
qui en France n’est connue que de trois stations ; comme elle vivait sur la végé¬
tation au plus profond du marais inondé, il est à espérer qu’elle a réussi à subsis¬
ter. S. : Marais de Fortmanoir (E. S., 1884, 1926 ; F. R., 1887).
Drepanotylus uncatus (O. P. Cambr.). — N. : Wavrechain-sous-Denain, 1 Ç,
ll-xi-1945, dans le marais ! Espèce très rare en France, dont la présente station
est aussi menacée de disparition.
Entelecara acuminata (Wider). — N. : Douchy ! P.-de-C. : Forêt de Clairma¬
rais ! S. : Saint-Valéry-sur-Somme (F. R., 1888).
1. L’espèce était assez fréquente autrefois dans le marais de Douchy dont j’avais signalé (1947 6)
la richesse faunistique ; depuis, ce marais a été longtemps inondé et une partie a été convertie en
dépôt d’ordures. Quant au bois de Douchy, il doit disparaître pour livrer passage à une autoroute.
On peut regretter que ces biotopes intéressants, et surtout le premier, n’aient pu être sauvegardés ;
de tels biotopes ne sont pas si fréquents dans le Nord.
— 1231 —
Entelecara aestiva Simon. — N. : Forêt de Raismes, 1 $, 19-VI-1960, sous
un tronc abattu ! Capture assez inattendue d’une espèce plutôt méridionale
qui n’était pas connue au nord de la Nièvre et du Maine-et-Loire ; cependant
la détermination ne me semble pas prêter au doute.
Entelecara erythropus (Westr.). — N. : Douchy (J. D., 1945) ; forêt de Rais¬
mes, 1 $, 19-vi-1960, dans les herbes rares d’un talus ! S. : Le Crotoy (E. S.,
1884, 1926 ; F. R., 1887). Il s’agit de l’espèce qui par suite d’une erreur de Tul-
gren a un moment été appelée à tort E. media Kulcz. par les auteurs allemands
et britanniques (cf. Locket & Millidge, 1962) ; elle se trouve sur le littoral
belge (La Panne, Zeebrugge, Knokke ; I.R.S.N.B.).
Entelecara flavipes (Blackw.). — • S. : Amiens (F. R., 1888).
Erigone atra (Blackw.). — N. : Anzin, Hérin, Wavrechain-sous-Denain,
Douchy, Rœulx ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais ! S. : Saint-Valéry-sur-Somme,
Ault (E. S., 1884 ; F. R., 1887) L
Erigone dentipalpis (Wider). — N. : Hérin, Douchy, forêt de Raismes, Lille !
P.-de-C. : Forêt de Clairmarais ! S. : Dunes du Crotoy, molières de Saint-Valéry-
sur-Somme, marais de Bétheneourt-Rivière (Bétheneourt-sur-Somme) (F. R.,
1891) ; Ault (ms E. S.).
Erigone longipalpis Sund. — P.-de-C. : Embouchure de la Slack (Solland,
1925). S. : Saint-Valéry-sur-Somme (E. S., 1884 ; F. R., 1887) ; Amiens (ms
E. S. ; il s’agit sans doute d’une capture différente, car elle est accompagnée
de la mention « du Roselle, 21-viii-1887 » et n’aurait donc pu être citée en
1884). L’espèce existe sur tout le littoral belge (Becker, 1896, et I.R.S.N.B.).
Erigone vagans Sav. & Aud. — S. : Ault (E. S., 1884 ; F. R., 1887). L’espèce
a été prise à Ostende (I.R.S.N.B.).
Erigonella hiemalis (Blackw.). — N. : Avesnes-le-Sec ( Araeoncus h., J. D.,
1943 a). P.-de-C. : Forêt do Clairmarais, 1 Ç, 15-vi-1958 !
Erigonella ignobilis (O. P. Cambr.). — S. : Longueau (Troxochrus i., E. S.,
1884, 1926 ; F. R., 1887) ; île Sainte-Aragone (Troxochrus i., E. S., 1926).
Erigonidium graminicola (Sund.). — N. : Douchy, bois de Wallers ! S. : Marais
de Boves (Gongylidium gr., E. S., 1884; F. R., 1887).
Gnathonarium dentatum (Wider). — N. : Wavrechain-sous-Denain, Douchy,
Lourches, Neuville-sur-Escaut, forêt de Raismes, forêt de Vicoigne, Wavre-
chain-sous-Faux, Wasnes-au-Bac, Hem-Lenglet, Brunemont, bords de la Lys
à Erquihem, bois Clébert près la Motte-au-Bois, forêt de Nieppe ! S. : Sailly-
Bray (sans doute entre Sailly-le-Sec et Bray-sur-Somme) (Gongylidium d.,
F. R., 1888) ; bords de la Somme à Corbie ! Ault (ms E. S.).
Gonatium corallipes (O. P. Cambr.). — S. : Bois de Bacouël-sur-Selle (F. R.,
1891 ; E. S., 1926).
Gonatium rubellum (Blackw.). — N. : Bois d’Ilartin près Wallers !
Gonatium rubens (Blackw.). — N. : Douchy, bois d’Hartin, forêt de Vicoigne,
Fontaine-Notre-Dame ! S. : Bois de Cise (E. S., 1884 ; F. R., 1887).
1. Erigone arctica (White) forme maritima Kulcz. serait à rechercher sur le littoral du Nord et du
Pas-de-Calais ; cette espèce nordique est connue en effet du littoral britannique et semble assez abon¬
dante à Knokke et à La Panne (I.R.S.N.B.) ; ant également été trouvées sur le littoral belge les espèces
suivantes qui n’cnt pas été signalées du territoire français étudié ici : Phaulothrix hardyi (Blackw.),
Prosopotheca rnonoceros (Wider), Silometopus ambiguus (O. P. Cambr.) [non S. curtus Simon], Stij-
loctetor romanus (O. P. Cambr.) et T y phochraestus digitatus (O. P. Cambr.).
1232 —
Gongylidiellum latebricola (0. P. Cambr.). — P.-de-C. : Forêt de Clairmarais,
1 <$, 15-vi-1958 !
Gongylidiellum murcidum Simon. — N. : Marais de Douchy (J. D., 1943 b ;
d’autres captures postérieures assez nombreuses).
Gongylidiellum vivum (0. P. Cambr.). — N. : Wavrechain-sous-Denain,
3 $, ll-xi-1945 ! Douchy, 3^1$, l-v-1944 ! Rœulx, 1 $, 31-X-1943 ! Hem-
Lenglet, 1 (J, 14-X-1943 ! Dans le marais ou dans les herbes très humides. L’espèce
se trouve sur le littoral belge (La Panne, I.R.S.N.B.).
Gongylidium rufipes (Linné). — N. : Avesnes-le-Sec, Douchy ! Bois de Pha-
lempin (M. Gouilliart). P.-de-C. : Forêt de Clairmarais ! S. : Rue, Amiens,
Ault, bois de Cise (E. S., 1884 ; F. R., 1887).
Hypomma bituberculatum (Wider). — N. : Douchy, Lourches, Neuville-
sur-Escaut, forêt de Marchiennes, Wasnes-au-Bac ! P.-de-C. : Marais de Dan-
nes ! S. : Corbie ! Rue, fossé des Prairies ( Gonatium b., E. S., 1884 ; F. R., 1887 ;
le fossé des Prairies correspond sans doute à la mention de Longueau, E. S.,
1884 ; par contre l’indication « Amiens, du Roselle, 21-vn-1887 » relevée
dans les notes manuscrites de Simon doit se rapporter à une autre capture
puisqu’elle est postérieure à 1884).
Hypomma cornutum (Blackw.). — N. : Forêt de Marchiennes, 11 Ç, 16-vi-
1963, sur Pin sylvestre et Chêne ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais, 1 Ç, 15-vi-
1958 ! 2 Ç, 4-vi-1961 !
Hypomma fuloum (Bts.). — N. : Marais de Douchy ( Hypomma mallezi, J. D.,
1943 a; J. D., 1943 b, 1944); Neuville-sur-Escaut (J. D., 1943 b, 1944). C’est
encore une espèce menacée de disparition dans une de ses rares stations fran¬
çaises, et précisément dans celle où elle était la plus abondante ; elle a été prise
dans le Hainaut belge et sur le littoral à Nieuport (I.R.S.N.B.).
Lessertia dentichelis (Simon). — N. : Anciennes mines de Douchy à Douchy
et à Lourches (J. D., 1930) ; l’espèce était très abondante dans les galeries humi¬
des et chaudes de 100 à 750 m de profondeur ; ces stations ont disparu par
suite de l’abandon des exploitations ou du moins elles sont devenues inacces¬
sibles, mais cette Araignée doit se retrouver dans les autres travaux souter¬
rains du Bassin présentant des caractéristiques analogues ; je l’ai en particulier
revue dans les travaux de la fosse de Vieux-Condé en 1954 ; quelques rares
captures ont été faites dans le marais de Douchy (J. D., 1934 c).
Lophomma punctalum (Blackw.). — N. : Wavrechain-sous-Denain, 1 $,
ll-xi-1945 ! Marais de Douchy (J. D., 1934 e, 1943 a, 1943 b). S. : Bords de
la Somme à Corbie, 3 (J, 8-ix-1945 ! Longueau (E. S., 1926) ; Ault (E. S., 1884,
1926 ; F. R., 1887).
Maso gallicus Simon. — N. ; Forêts de Raismes, de Vicoigne et de Marchien¬
nes ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais, Dannes, Camiers !
Maso sundevalli (Westr.). — N. ; Douchy, forêts de Mormal, de Raismes,
de Vicoigne, de Marchiennes et de Nieppe ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais,
Dannes !
Mecopisthes silus (O. P. Cambr.). — P.-de-G. : Forêt de Clairmarais, 1 Ç,
4-vi-1961 !
Metopobractus prominulus (O. P. Cambr.). — S. : Le Crotoy (E. S., 1884,
1926 ; F. R., 1887). Il est possible que l’espèce se trouve sur tout le littoral
sablonneux, elle a été prise en Belgique de La Panne à Knokke (I.R.S.N.B.).
— 1233 —
Micrargus herbigradus (Blackw.). — N. : Forêt de Mormal, Douchy, Denain,
forêts de Vicoigne et de Marchiennes !
Micrargus subaequalis (Westr.). — N. : Douchy ! Denain, 1 Ç, 30-ix-1946 !
S. : Le Crotoy ( Lophomma laudatum, F. R., 1891 ; Nothocyba s., E. S., 1926).
Minyrioloides trifrons (O. P. Cambr.). — S. : Le Crotoy ( Entelecara tr., E. S.,
1884, 1926 ; F. R., 1887). L’espèce a été trouvée sur le littoral belge de La Panne
à Knokke (I.R.S.N.B.).
Minyriolus pusillus (Wider). — N. : Denain ! A été trouvée à Heyst et Knokke
(Becker, 1896) L
Monocephalus fuscipes (Blackw.). - — N. : Forêt de Mormal, 1 $, 14-VI-1959 !
Douchy, 1 Ç, 21-vi-1944 ! Cette espèce paraît assez commune dans le Hainaut
belge (I.R.S.N.B.) ; il semble en être de même de sa congénère M. castaneipes
(Simon) (I.R.S.N.B.) qui en outre a été capturée dans la réserve du Zwyn à
Knokke (P. L. G. Benoit).
Nematogmus sanguinolentus (Walck.). — N. : Avesnes-le-Sec, Noyelle-sur-
Selle, Douchy, Denain, Rœulx, Anneux, Fontaine-Notre-Dame, forêts de
Vicoigne et de Nieppe, bois Clébert ! S. : Corbie ! Longueau (F. R., 1888).
Oedothorax agrestis (Blackw.). — S. : Saint- Valéry-sur Somme ( Gongylidium
a., E. S., 1884 ; F. R., 1887) (J. S., 1947 a) 1 2.
Oedothorax apicatus (Blackw.). — N. : Douchy! S. : Ault ( Gongylidium a.,
E. S., 1884 ; F. R., 1887) ; moulin de la Louque !
Oedothorax fuscus (Blackw.). — N. : Forêt de Trélon ! Douchy ! Mare de
Sabatier dans la forêt de Raismes 3 ! S. : Le Crotoy, Saint- Valéry-sur-Somme,
Ault ( Gongylidium retusum, E. S., 1884; F. R., 1887), moulin de la Louque !
Oedothorax gibbosus (Blackw.). ■ — N. : Douchy, forêt de Marchiennes ! S. :
Saint-Quentin-en-Tourmont ( Gongylidium g., E. S., 1884; F. R., 1887).
Oedothorax retusus (Westr.). ■ — N. : Douchy ! P.-de-C. : Wissant. S. : Le Cro¬
toy, Saint-Ouentin-en-Tourmont, Saint-Valéry-sur-Somme ( Gongylidium fus-
c um, E. S., 1884 ; F. R., 1887).
Oedothorax tuberosus (Blackw.). — N. : Douchy, Neuville-sur-Escaut, Wasnes-
au-Bac ! S. : Le Crotoy, Saint-Quentin-en-Tourmont ( Gongylidium t., E. S.,
1884 ; F. R., 1887).
Pelecopsis parallela (Wider). — N. : Douchy, 1 <$, s.d. ! 2 Ç, 24-V-1942 ! S. :
Bois de Cise ( Lophocarenum p., E. S., 1884, 1926 ; F. R., 1887).
Pelecopsis nemoralis (Blackw.). — P.-de-C. : Marais d’Hardelot ( Lophoca¬
renum n., E. S., 1926). La détermination est un peu douteuse, car une certaine
confusion semble avoir existé dans l’identification des espèces du groupe (voir
J. A. L. Cooke, 1967) ; cependant il y a quelque chance pour qu’il s’agisse
de la véritable P. nemoralis, d’autant plus que Simon n’a pas cherché à dis¬
tinguer la plupart des femelles du genre et que cette citation concerne certai¬
nement le mâle.
1. Moebelia penicillata (Westr.), qui a été signalée de Braine-le-Comte (Becker, 1896), pourrait
se trouver dans le Nord.
2. Il y a peu à ajouter à cette dernière note dont la référence ne sera pas répétée.
3. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un Érigonide, il est intéressant de rappeler la présence dans cette
station de Linyphia impigra O. P. Cambr. (2 $ pris pour mémoire, 19-vi-1960 !), espèce connue de
la Somme, mais très rare en France où c’est seulement sa quatrième localité.
1234 —
Perimones britteni (Jackson). — S. : Tourbières de Longueau ( Maso serra-
tipes, E. S., 1926).
Pocadicnemis pumila (Blackw.). — N. : Avesnes-le-Sec, Noyelle-sur-Selle,
Douchy, Lourches, forêt de Marchiennes ! P.-de-C. : Marais de Dannes ! S. :
Le Crotoy, Saint-Quentin-en-Tourmont, marais de Boves (E. S., 1884 ; F. R.,
1887).
Prosopotheca corniculans (O. P. Cambr.). — N. : Forêt de Marchiennes, 1 Ç,
27-vi-1961 ! S. : Bois du Trou Wargnier (F. R., 1891).
Saloca diceros (O. P. Cambr.). — N. : Forêt de Trélon, 1 Ç, l-v-1958, dans
les feuilles mortes dans le Bois de Grand Fresseau en bordure de la route de
Pont-de-Sains à Glageon !
Savignya frontata Blackw. — N. : Marais de Douchy (J. D., 1943 a, 1943 b) ;
espèce qui était assez fréquente autrefois dans la localité L
Tapinocyba biscissa (O. P. Cambr.). — N. : Lille ( Tapinocyba b., E. S., 1926).
L’espèce, qui est rare, devrait être retrouvée ailleurs dans la région du nord
puisqu’elle est connue aussi des Ardennes (Neufmanil ; ms E. S.), de la province
de Namur et du Luxembourg belge (I.R.S.N.B.).
Tapinocyba insecta (L. Koch). — N. : Douchy ( Colobocyba i., J. D., 1943 a,
1943 b) ; Lourches, 1 Ç, 23-V-1944, dans les herbes rares d’un crassier métal¬
lurgique ! Bois d’Hartin ( Gongylidiellum vivum , J. D., 1934 c; Troxochrus i.,
J. D., 1937 d). S. : Yillers-au-Bois ( Colobocyba i., E. S., 1926).
Tapinocyba pallens (O. P. Cambr.). — S. : Ault (E. S., 1884 ; F. R., 1887 ;
Colobocyba p., E. S., 1926).
Tapinocyba praecox (O. P. Cambr.). — N. : Denain, 1 çj, 5-V-1948 !
Tiso vagans (Blackw.). — N. : Douchy ! S. : Saint-Quentin-en-Tourmont,
bois de Cise (E. S., 1884 ; F. R., 1887).
Trachynella nudipalpis (Westr.). — N. : Marais de Douchy ( Trachynotus ri.,
J. D., 1934 c) ; Neuville-sur-Escaut (J. D., 1943 b) ; forêt de Vicoigne, 1
23-ix-1948, dans les joncs humides de la Mare à Goriaux !
Trachynella obtusa (Blackw.). — N. : Douchy, 1 4-xii-1944, dans les feuil¬
les mortes ! Rœulx (J. D., 1943 b). S. : Marais d’Ault ( Walckenaera o., E. S.,
1884 ; F. R., 1887 ; le Hable d’Ault, Trachynotus o., E. S., 1926).
Trematocephalus cristatus (Menge). — N. : Douchy (J. D., 1943 b).
Trichoncus affinis Kulcz. — P.-de-C. : Forêt de Clairmarais (J. D., 1956 b) ;
1 <J 2 Ç, 15-vi-1958 ! 5 <? 4 ?, 4-vi-1961 !
Troxochrus scabriculus (Westr.), — N. : Douchy, Denain, Lourches ! S. :
Amiens (F. R., 1891).
Tr. scabriculus cirrifrons (O. P. Cambr.). — N. : Denain, 1 1 $, 23-IX-1946 !
Les auteurs récents considèrent habituellement cette forme comme un simple
dimorphisme du mâle.
Walckenaera acuminata Blackw. — N. : Douchy, forêt de Vicoigne ! S. :
Bois de Gentelles (E. S., 1884 ; F. R., 1887).
Wideria antica (Wider). — N. : Denain ! S. : La Boutillerie (F. R., 1891).
1, Silometopus réussi (Thor.), qui a été trouvé dans le Iiainaut belge (I.R.S.N.B.), pourrait exister
dans le Nord.
1235 —
Wideria cucullata (C. L. Koch). — N. : Forêt de Raismes ! S. : Bois du Petit
Léon à Vers (F. R., 1891).
Wideria incisa (0. P. Cambr.). — N. : Douchy ( Prosopotheca i., J. D., 1946).
J. Wunderi.ich (1970) a établi que cette femelle est celle de W. polita Simon,
le nom incisa ayant la priorité. Le mâle, connu par un seul exemplaire
semblant avoir disparu, qui a été décrit par Simon (1884, 1926) sous le nom de
Prosopotheca incisa, est celui d’une autre espèce, Walckenaera vidua Wund.
Wideria melanocephala (O. P. Cambr.). — N. : Douchy, 1 Ç, 24-VI-1944 [W .
atrotibialis , J. D., 1955) ! P.-de-C. : Forêt de Clairmarais, 1 Ç, 4-vi-1961 !
Meionf.tinae
Agyneta subtilis (O. P. Cambr.). — N. : Bois Devigne près Avesnes-le-Sec
(J. D., 1943 a) ; Wavrechain-sous-Faux, 1 Ç, 16-V-1943 !
Meioneta fuscipalpis (C. L. Koch). — N. : Douchy, Denain, forêt de Mar-
chiennes !
Meioneta mollis (O. P. Cambr.). — N. : Wavrechain-sous-Faux ! S. : Ault
( Simula pusio, E. S., 1884 ; F. R., 1887).
Meioneta rurestris (C. L. Koch). — N. : Anzin, Wavrechain-sous-Denain,
Denain, Douchy, Anneux ! Féchain (E. Cavro) ; forêts de Saint-Amand et de
Marchiennes, Lille ! S. : Moulin de la Louque !
Meioneta saxatilis (Blackw.). — N. : Forêt de Mormal ( Aprolagus s., J. D.,
1939 d) ; Douchy ( Aprolagus s., J. D., 1943 a) ; 2 3 Ç, 25-V-1944 ! S. : Bois
de Cise ( Leptyphantes euchirus, E. S., 1884 ; Aprolagus s., E. S., 1929).
Meioneta simplicitarsis (Simon). — N. : Douchy ! Il semble que c’est par
erreur que j’ai indiqué cette espèce de la Somme à propos d’une capture dans
le Puy-de-Dôme.
Microneta viaria (Blackw.). — N. : Anzin, Douchy ! S. : Bois de Bacouël (F. R.,
1891).
Centromehinae
Centromerita bicolor (Blackw.). — N. : Anzin, Denain, Douchy, forêt de Vicoi-
gne ! S. : Saint-Fuscien ( Tmeticus b., F. R., 1887).
Centromerita concinna (Thor.). — N. : Hérin !
Centromerus aequalis (Westr.). — - N. : Forêt de Mormal, 1 Ç, 26-m-1959 !
Douchy, 1 $, 23-V-1944 ! L
Centromerus dilutus (O. P. Cambr.). — N. : Wavrechain-sous-Denain, Douchy,
Rœulx ! S. : Ault ( Sintula d., E. S., 1884 ; F. R., 1888).
Centromerus expertus (O. P. Cambr.). — N. : Wavrechain-sous-Denain, 1
4 Ç, ll-xi-1945, dans le marais ! Douchy (J. D., 1934 c, 1943 b), assez fréquent ;
Lourches, 1 Ç, 23-V-1944, dans les mousses humides ! Rœulx (J. D., 1943 b) ;
forêt de Vicoigne, 1 23-ix-1948, au bord de la Mare à Goriaux ! S. : Ile Sainte-
Aragone, marais de Saint-Sauveur ( Tmeticus e., F. R., 1891).
1. Centromerus capucinus (Simon), qui a été capturé dans le Hainaut belge, devrait se retrouver
dans le Nord.
1236 —
Centromerus pabulator (0. P. Cambr.). — S. : Ault ( Tmeticus p., E. S., 1884,
F. R., 1887 ; E. S., 1929).
Centromerus prudens (0. P. Cambr.). — N. : Douchy, 2 Ç, 12-xi-1944 !
Centromerus silvaticus (Blackw.). — N. : Avesnes-le-Sec, Wavrechain-sous-
Denain, Douchy, Rœulx, forêt de Vicoigne, forêt de Marchiennes ! S. : Amiens,
Ault ( Tmeticus s., E. S., 1884; F. R., 1887).
Oreonetides abnormis (Blackw.). — N. : Forêt de Mormal, Douchy, Wallers,
bois d’Hartin ! S. : Bois du Trou Wargnier (F. R., 1891).
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1237 —
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ÉTUDE DU DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE
DE PACHYLUS QUINAMAVIDENSIS
( Arachnides, Opilions, Laniatores)
Par A. MUNOZ CUEVAS
Introduction
I. Matériel et méthodes
II. Etude de la période embryonnaire :
Variation de la taille des œufs
Les différentes phases du développement embryonnaire
III. Étude du développement en rapport avec la température :
Table chronologique du développement à 20°C
Table chronologique du développement à 12°C
Étude à températures constantes
Étude à températures variables
Conclusions
Introduction
L’étude du développement embryonnaire des Opilions a fait l’objet d’un
nombre considérable de travaux. Tous ces travaux, excepté ceux de C. Juber-
thie sur Siro rubens Latreille (Cyphophthalmi), sur Scotolemon lespesi Lucas
et Querilhacia querilhaci Lucas (Laniatores), ont été réalisés sur des représen¬
tants du sous-ordre Palpatores. Le but de cette étude sur Pachylus quinamavi-
densis Munoz est une meilleure connaissance de la famille néotropicale des
Gonyleptidae (Laniatores) et des tables chronologiques de son développement
en rapport avec la température.
I. — Matériel et méthodes
Depuis 1967, année de leur capture au Chili, les animaux ont été maintenus
en élevage au Laboratoire souterrain de Moulis. Immédiatement après la ponte,
nous avons déposé les œufs dans des boîtes de Pétri sur du papier Joseph humide.
Les observations ont été réalisées à la loupe binoculaire après immersion des
œufs dans l’huile de paraffine pour rendre le chorion transparent,
— 1239
II. • — Étude de la période embryonnaire
Variation de la taille des œufs
La taille des œufs croît régulièrement de la ponte jusqu’à l’éclosion, comme
le montre le tableau suivant :
Les différentes phases du développement embryonnaire
La vie d’un Opilion se divise en quatre grandes périodes qui sont les pério¬
des embryonnaire, larvaire, nymphale et adulte. D’après G. Juberthie, on
appelle période embryonnaire chez les Opilions celle qui s’étend de la ponte
à la première mue non comprise. La période embryonnaire s’arrête lorsque
l’organisation de l’embryon est terminée et avant que ne commencent dans le
chorion les processus préparatoires de la première mue.
Le développement embryonnaire de P. quinamavidensis peut être divisé en
cinq phases principales :
I. La segmentation
II. La formation de la bandelette germinative
III. La métamérisation du prosoma
IV. L’inversion de l’embryon
V. L’organogenèse larvaire
III. — Étude du développement en rapport avec la température
Table chronologique du développement à 20°C
La durée moyenne de chacune des phases a été déterminée :
I. Segmentation : de la ponte au 5e jour
II. Formation de la bandelette germinative : du 5e au 10e jour
III. Métamérisation du prosoma : du 10e au 13e jour
IV. Inversion de l’embryon : du 13e au 21e jour
V. Organogenèse larvaire : du 22e au 29e jour
Larve : du 30e au 37e jour
— 1240 —
Phases I et II
L’étude des phases de la segmentation et de la formation de la bandelette germina¬
tive. est seulement ébauchée ; ceci est dû à la méthode que nous avons employée.
Phase III
Elle est caractérisée par d’importantes migrations cellulaires, par la formation des
ébauches appendiculaires du prosoma, de la plaque céphalique et de la plaque anale.
Au début de cette phase se différencient simultanément six somites, la plaque cépha¬
lique et la plaque anale. Par des migrations cellulaires de la face dorsale vers la face
ventrale, les somites et les plaques se regroupent à la face ventrale du vitellus. Cette
phase est la plus courte et ne comporte que trois stades.
Phase IV
Elle est caractérisée par l’inversion de l’embryon. Au cours de cette phase, on observe :
la formation des replis oculaires, le rapprochement des chélicères vers la ligne médio-
antérieure, la formation de l’orifice buccal, des griffes et des phanères, la croissance
des appendices et un début de pigmentation de l’embryon.
L’inversion de l’embryon a de multiples conséquences, la plus importante étant
l’enfoncement de la partie médio-ventrale des premiers sternites entre les ébauches
des pattes 3 et 4 ; l’ébauche de l’orifice génital est alors déplacée vers l’avant entre
les hanches des pattes.
La croissance des ébauches appendiculaires commence et se termine avec cette
phase. Les ébauches des appendices qui, au début du stade IV 1, ne sont représentés
que par un bourrelet de la paroi et sont donc difficilement observables, grossissent
rapidement. Au stade IV 5, les ébauches de la 2e paire de pattes ambulatoires croissent.
Au cours de leur croissance les appendices présentent l’aspect de renflements et d’étran¬
glements alternés ; ces étranglements correspondent aux futures articulations de l’appen¬
dice larvaire. Les griffes apparaissent au stade IV 6. Les deux replis oculaires commen¬
cent à se différencier sur la plaque céphalique au stade IV 2 ; ces replis ont la forme de
croissants. Au même stade, se différencie le rostre ou lèvre supérieure. Au moment
de son apparition le rostre occupe une position pré-chélicérienne. Au stade IV 4, nous
observons un déplacement des chélicères vers la ligne médio-ventrale ; c’est au cours
de cette même période que le rostre se déplace vers l’arrière et que les lobes maxillaires
des pattes-mâchoires se différencient. Les lobes maxillaires de la première paire de
pattes ambulatoires se différencient au stade IV 5 et la lèvre inférieure au stade IV 6
en achevant la formation d’un orifice buccal. Nous observons les lignes de sutures des
hanches à partir du stade IV 4, ces lignes qui se feront plus nettes au fur et à mesure
du déroulement de la phase IV. La phase IV se termine avec l’apparition de la pigmen¬
tation sur la partie dorsale de l’embryon.
Phase V
Au cours de cette phase s’effectuent la formation des cæcums digestifs et la diffé¬
renciation des yeux et du cœur ; les tissus commencent à se pigmenter. Cette phase
se termine avec le premier battement du cœur.
La formation des cæcums digestifs : elle commence dès le premier stade et dure
presque toute la phase V. La partie dorsale du vitellus se segmente tout d’abord sur
ses bords en délimitant les futurs cæcums digestifs, en même temps que se différencie
1241
à l’avant une gouttière sagittale, dans laquelle se forme le cœur. Dès le début du
stade V 2, la formation de trois grands cæcums (antérieur, moyen et postérieur) est
visible grâce à l’apparition des premières scissures du vitellus. Au stade V 3, on peut
déjà observer la présence de lignes qui indiquent l’emplacement des futurs cæcums
accessoires antérieurs. Au stade V 6, apparaissent sur le cæcum postérieur des lignes
délimitant les cæcums accessoires dorsaux. Au stade V 7, les trois grands cæcums sont
différenciés. Les cæcums antérieur et postérieur possèdent des sacs accessoires dorsaux,
alors que le cæcum moyen n’en possède pas.
Le cœur : la gouttière dorsale qui commence à se différencier au stade V 2 et qui
donnera le cœur se développe tout au long de cette phase jusqu’au stade V 8, stade
auquel le cœur commence à battre.
La différenciation des yeux : elle commence dès le stade V 2 ; ce ne sont
d’abord que deux aires à peine visibles. Au stade V 3, l’emplacement des
yeux n’est représenté que par deux taches dont la pigmentation s’accentue progressi¬
vement. Le cristallin ne commence à être visible qu’à partir du stade Y 7.
La pigmentation : le processus de pigmentation commence à se manifester dès le
stade V 1. Le premier pigment qui apparaît est un pigment marron jaune de faible
intensité, qui se dépose sur l’aire dorsale de l’embryon. Au stade V 4, apparaît un
second pigment marron violacé qui se dépose au niveau du trochanter, du fémur,
de la patella et du tibia. Sur le corps, ce pigment délimite des aires correspondant aux
futurs segments de l’opisthosoma. Peu à peu ce pigment devient gris. Au stade V 7,
il se dépose au bord antérieur du prosoma, en arrière des yeux, formant un demi cercle
derrière chaque œil et bordant la gouttière à partir de laquelle se différencie le cœur.
Période larvaire
Du 30e au 37e jour se déroule, à 20°C, la période larvaire. Elle se caractérise par la
pigmentation de la larve et par les processus préparatoires à la mue. Pendant cette
période, la pigmentation s’accentue et la larve commence à se dessiner. Au stade L 1,
on observe une pigmentation grise des hanches et jaune des lèvres et des lobes maxil¬
laires. La pigmentation des appendices s’achève et le pigment gris se dépose sur les
tarses. Au stade L 2, se manifeste le premier signe du processus de mue : la rétraction
des griffes. La pigmentation des chélicères, dernier appendice à se pigmenter, commence
à paraître. Le pigment jaune se dépose au niveau de l’articulation des appendices.
A partir du stade L 3, le pigment gris se dépose sur l’aire correspondant à la future
glande répugnatoire. Les lignes de démarcation des aires opisthosomiennes corres¬
pondant au scutum apparaissent et tous les tergites libres, ainsi que les stérilités,
sont délimités par une pigmentation grise. Au stade L 5 de la période larvaire appa¬
raissent certaines plaques colorées en jaune ; ces plaques sont presque symétriques
et occupent les aires du scutum. Le pigment gris forme dans la région médiane une
zone plus claire et allongée qui correspond à la zone cardiaque.
La région qui entoure les yeux est, elle aussi, moins pigmentée et s’étend de chaque
côté jusqu’à la glande répugnatoire. Au 7e et dernier stade de la période larvaire, le
dessin formé par les pigments est plus élaboré ; des zones latérales minces, bien nettes
sont colorées en jaune, comme les aires symétriques arrondies du scutum. Le pigment
gris se dispose en deux bandes latérales qui entourent une zone médiane ou zone car¬
diaque à pigmentation grise beaucoup plus claire. La pigmentation et la démarcation
des tergites libres et de l’opercule anal sont nettes. A partir du stade L 6, la mobilité
des griffes, et en particulier decelles des paires de pattes 3 et 4, se traduit par des mou¬
vements brusques d’extension et de rétraction. Le deuxième article des chélicères est
animé d’un mouvement latéral accompagnant le mouvement des pinces. Comme la
larve de P. quinamavidensis ne présente pas de dent d’éclosion, contrairement à beau¬
coup d’Opilions, et que la rupture du chorion s’effectue au niveau des chélicères, nous
pensons qu’il est possible que les mouvements des chélicères jouent un rôle dans le
processus de rupture du chorion.
79
— 1242 —
Table chronologique du développement à 12°C
A 12°C la succession des stades est la même qu’à 20°C. Néanmoins, la durée
de ces stades est supérieure. En effet, les œufs ont besoin de 70 jours pour arri¬
ver à éclosion. Il faut noter, en particulier, la disproportion de la phase larvaire
à l’une et l’autre température (tableau II).
Tableau II. Tableau comparatif de la durée des différentes phases
du développement
I et II
III 1
III 2
III 3
IV 1.
IV 2.
IV 3.
IV 4.
IV 5.
IV 6.
IV 7.
V 1.
V 2.
V 3.
V 4.
V 5.
V 6.
V 7.
L 1.
L 2.
L 3.
L 4.
L 5.
L 6.
L 7.
Étude à températures constantes
Afin de déterminer la température optimale pour le développement embryon¬
naire, nous avons soumis 20 œufs à des températures constantes différentes,
allant de 5° à 25°C (tableau III).
— 1243 —
Tableau III
A 5°C les œufs ne se développent pas ; ils conservent un aspect normal et
sont potentiellement capables de développement s’ils sont portés à des tempé¬
ratures plus élevées.
A 8°C ils présentent un écartement exagéré des bourgeons appendiculaires.
Leur masse vitelline présente l’aspect de lobes mal délimités et, à partir du
stade V 3 — V 4, l’arrêt du développement survient.
A 11°C les œufs se développent jusqu’à l’éclosion dans un laps de temps qui
varie de 60 à 79 jours.
A 12°C les œufs se développent jusqu’à l’éclosion en 70 jours.
A 17°C la durée du développement est de 44 jours ; à 20°C, de 37 jours.
A 25°C les œufs n’arrivent pas à éclore ; la première malformation observée
est un aplatissement des appendices qui commence à se manifester au stade
IV 4 ; sur 20 œufs maintenus à 25°C, 4 seulement sont parvenus au stade d’orga-
nogenèse larvaire ; les embryons ne montrent ni fonctionnement du cœur, ni
mobilité des appendices ; leur pigmentation est irrégulière, les appendices étant
plus pigmentés que le corps ; aucun embryon n’a donné de signes de rétraction
des griffes. Nous pensons que la température de 25°C n’est pas léthale pour
toute la période du développement, mais seulement à partir de la phase IV.
Étude à températures variables
Nous avons mis plusieurs pontes à une température moyenne de 14°C avec
une amplitude thermique variant de 10° à 17°C. Sur quatre pontes, comportant
un nombre total de 402 œufs, nous avons obtenu 308 éclosions de larves, soit
76 % de fertilité jusqu’à l’éclosion. La durée du développement embryonnaire
dans de telles conditions est de 49 jours. Il est à signaler que la température
moyenne de l’année dans la région de Quinamavida (Chili), où ont été récoltés
ces Opilions, est de 14,8°C, la moyenne du mois le plus froid étant de 8,5°C et
la moyenne du mois le plus chaud de 22,1°C. L’amplitude de l’oscillation ther¬
mique journalière est de 14,4°C.
Fig. 1-54. — Tables de développement de Pachylus quinamavidensis (X 12).
1. Segmentation ; II. Formation de la bandelette germinative ; III. Métamérisation du prosoma :
IV. Inversion de l’embrvon ; V. Organogenèse larvaire ; L. Période larvaire ; j. jours de développe
menl.
1. — Phase I. 2. — Phase II. 3 et 4. — Phase III, stades 1 à 3. 5 à 7. — Phase IV, stade 1, vues laté
raie, antérieure et ventrale de l’embryon. 8 à 10. — Phase IV, stade 2. 11 à 13. — Phase IV, stade:
L245 —
15
16
1248
Conclusions
Les températures auxquelles se développent normalement les œufs de Pachy-
lus sont comprises entre 11° et 20°C. La durée moyenne de chacune des phases
du développement embryonnaire à 20°C est la suivante :
I. Segmentation : de la ponte au 5e jour
II. F ormation de la bandelette germinative : du 5e au 10e jour
III. Métamérisation du prosoma : du 11e au 13e jour
IV. Inversion de l’embryon : du 14e au 21e jour
V. Organogenèse larvaire : du 22e au 29e jour
Larve : du 30e au 37e jour
La rétraction des griffes, premier signe du processus de mue, se manifeste
au stade L 2. La larve ne présente pas de dents d’éclosion, contrairement à
beaucoup d’Opilions. Les mouvements des pinces des chélicères jouent un rôle
dans le processus de rupture du chorion.
La température moyenne de 14°C, avec des températures extrêmes de 10°
et 17°C, s’est révélée particulièrement favorable au développement embryon¬
naire.
A 12°C toutes les phases du développement sont plus longues qu’à 20°C ;
par ailleurs, la durée de la phase de segmentation et de formation de la bandelette
germinative ainsi que de la phase larvaire est à 12°C double de celle à 20°C.
La température constante de 5°C empêche le développement.
A 8°C, des malformations apparaissent dès le stade V 1 et sont suivies d’un
arrêt du développement aux stades V 3 et V 4.
A 25°C les malformations sont observées à partir du stade IV 4 et les œufs
n’arrivent pas à éclosion.
Laboratoire souterrain de Moulis C.N.R.S.
Laboratoire des Arthropodes
du Muséum d’ Histoire naturelle , Paris
Summary
In Pachylus, the eggs usually develop at températures comprised between 11°C
and 20°C. At 20°, the average duration of each of the embryonic instar is as follows :
1. Segmentation : from the egg-laying to the 5th day
2. Germe layer formations : from the 5th to the lOth day
3. Prosomatic métamérisation : from the llth to the 13th day
4. Inversion of the embryo : from the 14th to the 21th day
5. Larval organogenesis : from the 22th to the 29th day
Larva : from the 30th to the 37th day
The rétraction of the claws, which is the first indication of the moult process, occurs
at the L 2 instar. On the contrary to many other Opilionids, the larva has not took
like hatching organ. The movements of the chelicera fingers contribute to rupture
the brood-sac wall.
The average 14° température, the extremes being 10° and 17°, is particularly favou-
rable to the embryonic development.
1249 —
At 12°, ail the instars are longer than at 20° ; on the other hand, at 12°, the dura¬
tion of the segmentation, of the germ-layer formation and of larval instars is twice
as long as at 20°.
At 5°, the emhryo cannot develop.
At 8°, malformations occur from the V 1 instar ; they are followed by a stopping
of the development at the Y 3 and V 4 instars.
At 25°, the malformations can be observed from the IV 4 instar ; the eggs not hatch.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1251-1258.
PÉNICILLATES D'ISRAËL
RASSEMBLÉS PAR G. LEVY
Par B. CONDÉ et M. NGUYEN DUY
Cette collection nous a été soumise par le Dr. G. Levy, de l’Université hébraï¬
que de Jérusalem (Department of Entomology and venomous Animais). Elle
comprend 128 spécimens récoltés en cinq stations, par G. Levy ou P. Amitai,
entre 1962 et 1966. Signalés d’Égypte et du Liban (Condé, 1951, 1954, 1955),
les Pénicillates n’ont pas, à notre connaissance, été mentionnés d’Israël ; même
s’ils l’ont été dans le cadre d’un travail général de faunistique, ils n’ont fait
l’objet d’aucune détermination précise. Parmi les cinq espèces reconnues, une
est inédite et deux autres sont caractéristiques de la zone méditerranéenne
orientale. Nous ajoutons à cette étude quatre spécimens, recueillis sur l’île
d’Eubée (Grèce) par P. Cassagnau, qui appartiennent à l’espèce nouvelle et
permettent d’en proposer une diagnose plus complète.
Polyxenus lagurus L., race bisexuée
Stations. — Nahal Rubin (n° 1) : 1 $ à 13 pp. (ad.), 4 $ à 13 pp. (ad.), 3 $
à 12 pp., 1 (J à 10 pp., 3 $ à 10 pp., 3 ind. à 8 pp., 1 ind. à 5 pp., 10.1.62 (P. Ami-
tai). Au total 16 exemplaires, dont 5 et 7 $ (sex-ratio = 0,71).
Nahal Rubin (n° 6) : 6 £ à 13 pp. (ad.), 3 $ à 13 pp. (ad.), 10 $ à 12 pp.,
18 Ç à 12 pp., 16 $ à 10 pp., 12 Ç à 10 pp., 12.iv.64 (G. Levy). Au total 65
exemplaires dont 32 çj et 33 Ç (sex-ratio = 0,97).
37 ^
Pour les deux récoltes de cette station : ---- — — = 0,925.
40 ÿ
Shemurat Ha Hula (n° 3) : 5 £ à 13 pp. (ad.), 17 $ à 13 pp., 3 $ à 12 pp.,
5 $ à 12 pp., 2 ^ à 10 pp., 5 $ à 10 pp., 1 ind. à 8 pp., 3 ind. à 6 pp., 1 ind.
à 5 pp., 25. xii. 63 (G. Levy). Au total, 42 exemplaires dont 10 $ et 27 $ (sex-
ratio = 0,37).
En résumé, 123 spécimens, parmi lesquels 114 individus sexués (47 çj, 67 $)
et 9 larves à 5, 6 et 8 pp.
Sex-ratio. — L’écart important dans le rapport des sexes entre les deux
populations les plus nombreuses (0,37 et 0,97) peut s’expliquer par l’époque
de collecte (décembre et avril), en relation avec la période de reproduction.
Vandel (1926), étudiant la race bisexuée de la région de Toulouse, précise
que « les numérations doivent être faites au moment de la reproduction, c’est-
à-dire, à Toulouse, en hiver et au printemps » ; dans ces conditions, la sex-ratio
y est de 0,71. Ce rapport est de 0,69 en janvier-février dans la province de Gerona
(Espagne), d’après les récoltes de H. Coiffait. Ajoutons que la proportion
de 0,97, constatée en avril dans la station n° 6, est la plus élevée que l’on con¬
naisse chez un Polyxenus ; elle correspond à l’égalité numérique des sexes.
1253
Antennes. — Le groupe de sensilles de l’article VI comprend une série de
phanères alignés suivant une ligne légèrement courbe dont la concavité fait
face au bord distal de l’article. A partir du bord antérieur, on trouve dans l’ordre,
chez les adultes, un sensille bacilliforme grêle, le sensille sétiforme à base renflée,
le sensille bacilliforme épais, un nombre variable (4 — 9) de sensilles bacilli-
formes grêles et le sensille conique. Le nombre total des sensilles grêles varie
donc de 5 à 10. Le tableau ci-dessous a été établi d’après 21 antennes apparte¬
nant à 12 (J et 34 antennes portées par 23 $.
Nombre de sensilles grêles
Nombre de cas ! „
) ?
5 6 7 8 9 10
1 5 10 5
2 II 14 9 3
Les Ç sont donc, dans l’ensemble, mieux fournies en sensilles que les
Polyxenus chalcidicus n. sp.
Stations. — Grèce. Ile d’Eubée (n° 12, 16, 21, 24), presqu’île de Lichas,
flanc nord, dans de la litière, l’humus et les mousses humides, épaisses ou rases,
sous les Pins ou les Lentisques : 1 à 13 pp. (ad.), 1 $ à 12 pp., 1 ^ à 10 pp.,
1 ind. à 5 pp., 4. iv. 67 (P. Cassagnau).
Israël. Lahav ( n° 7), « inside stem of Asphodellus sp. in an arid area » : 1 Ç
à 13 pp. (ad.), 20. vu. 66 (P. Amitai).
Holotype : $ à 13 pp., Eubée.
Longueurs. — Corps : ^ (ad.) = 1,95 mm ; Ç (ad.) = 2,5 mm ; $ à 12 pp. =
1,75 mm ; Ç à 10 pp. = 1,60 mm ; ind. à 5 pp. = 0,90 mm. 2e tarse de la dernière
pp. : $ (ad.) = 76 p. ; $ (ad.) = 82,5 p ; $ à 12 pp. = 78,5 p ; $ à 10 pp. =
77 p ; ind. à 5 pp. = 62,5 p.
Tète. — Plages postérieures de trichomes coalescentes (holotype) ou à peine
séparées sur la ligne médiane. Les deux rangs de phanères, subparallèles et très
rapprochés l’un de l’autre, comprennent respectivement 24 et 12 éléments
(<? ad.), 22 et 16 (Ç ad.), 23 et 12 (<J à 12 pp.), 19 et 10 ($ à 10 pp.), 18 et 10
(ind. à 5 pp.). Les trichomes de la rangée antérieure sont dirigés vers l’avant,
ceux de la rangée postérieure vers l’arrière ; à la rangée antérieure, les submé¬
diaux sont beaucoup plus courts et épais que les latéraux, tandis qu’à la rangée
postérieure ils ont tous une forme intermédiaire entre les deux types précédents.
En arrière, 1 + 1 trichomes parasagittaux f Ç ad.) ou 2 + 2 (tous les autres) ;
un 5e (médian et antérieur) est présent chez le + ad.
Les longueurs relatives des articles antennaires sont montrées sur les figures 2,
A et II. Article VI avec 3 sensilles bacilliformes, l’antérieur et le postérieur
grêles, l’intermédiaire plus épais ; un sensille sétiforme à base renflée est entre
l’antérieur et l’intermédiaire, un petit sensille conique se trouve au voisinage
du postérieur. Chez les exemplaires d’Eubée, la longueur de l’intermédiaire
est comprise entre celle des deux autres : 23, 26, 38 (^ ad.) ; 15, 22, 31 (+ à
12 pp.) ; 16, 22, 34 ( Ç à 10 pp.). Chez l’individu à 5 pp., le sensille grêle antérieur
manque, mais les longueurs relatives des deux autres phanères (17, 28) sont
comparables à celles des spécimens plus âgés. Chez le spécimen d’Israël, l’inter¬
médiaire (13) est deux fois plus court que le postérieur (26), lui-même un peu
plus long que l’antérieur (22).
— 1254 —
Fig. 2. — Polyxenus chalcidicus n. sp.
ad. (holotype) de Fîle d’Eubée. — A, antenne gauche, face sternale ; B, sensilles des articles VI
et VII de l’antenne précédente ; C, labre ; D, palpe gauche du gnathochilarium ; E, épine tarsienne
de la patte XIII droite ; F, télotarse de la patte précédente,
c? à 12 pp. de l’île d’Eubée. — G, sensilles de l’article VI de l’antenne gauche.
Ç ad. de Lahav. — //, antenne gauche, face sternale ; J, sensilles de l’article VI de l’antenne précédente»
A et H X 820 ; C et D X 1780 ; les autres X 3100.
— 1255
L’article YII présente, dès le stade à 5 pp., une disposition banale : deux
sensilles grêles antérieurs subégaux, suivis de deux sensilles plus épais et d’un
sensille conique, un sensille sétiforme à base renflée se trouvant entre les deux
sensilles épais.
ti stemmates subégaux, disposés de façon typique (5 tergaux, 1 sternal anté¬
rieur) ; 5 stemmates chez l’individu à 5 pp. Trichobothries typiques.
Labre du même type que celui de P. lagurus , sa face externe couverte de
tubercules acuminés, ceux des 3 ou 4 rangées marginales volumineux, tous
les autres beaucoup plus petits, surtout à Eubée ; lamelles marginales peu nom¬
breuses : 4 + 4 chez les spécimens d’Eubée, 5 -J- 5 chez celui d’Israël.
Palpes du gnathochilarium avec 17 sensilles sur le mamelon et des bras laté¬
raux bien développés, environ 3 fois aussi longs que le plus grand diamètre
du mamelon chez le $ ad. et 2 fois chez la Ç ad. Ces expansions portent chacune
12 sensilles chez la plupart des spécimens, à l’exception de la $ ad. et de l’indi¬
vidu à 5 pp. qui n’en possèdent que 9.
Tronc. — Collum avec 3 rangées de trichomes ; la rangée intermédiaire se
compose de 8 trichomes subsphériques, dirigés vers l’avant, chez le ad., de
4 seulement chez la Ç ad. Les tergites suivants portent chacun 2 rangées sub¬
rectilignes de trichomes, rapprochées l’une de l’autre et réunies latéralement
par quelques phanères formant l’ébauche d’une rosette. Les phanères de la
rangée antérieure, dirigés vers l’avant, sont très courts et épais, les plus médiaux
subsphériques, les autres s’allongeant légèrement et progressivement vers les
extrémités latérales ; ceux de la rangée postérieure sont environ 2 fois plus
longs, à bords latéraux légèrement divergents ou subparallèles.
Soies biarticulées des pattes, griffes et processus télotarsaux comme chez
P. lagurus.
çj. Les subcoxas YI II portent chacun une invagination glandulaire typique
chez nos deux spécimens (Eubée), les subcoxas IX en étant totalement dépour¬
vus. Papille génitale (« pénis ») sans zone glabre.
Telson. — Identique à celui de P. lagurus. Le groupe médio-tergal comprend
21 trichomes barbelés chez la $ ad. et 34 chez le $ ad.
Discussion f.t affinités. — Nous avons signalé au passage les divergences
constatées entre le adulte d’Eubée (holotype) qui est identique aux autres
exemplaires de l’île et la $ adulte d'Israël. Rappelons qu’elles concernent les
longueurs relatives des sensilles bacilliformes du VIe article antennaire, le nom¬
bre des lamelles marginales et les dimensions relatives des tubercules du labre,
et le nombre des sensilles de l’expansion latérale des palpes du gnathochilarium
(12 et 9 à des stades identiques ou comparables). Ces différences ne sont pas
suffisantes pour placer les spécimens d’Eubée et ceux d’Israël dans deux espèces
distinctes, mais il est assez vraisemblable qu’ils appartiennent à des races géo¬
graphiques particulières ; il serait cependant prématuré de nommer ces races,
d’autant que celle d’Israël ne serait fondée que sur un seul exemplaire Ç.
L’absence d’invagination glandulaire sur les subcoxas IX des 2 $ en notre
possession est particulièrement intéressante, car on peut l’interpréter comme
la subsistance d’un caractère juvénile ; chez les Polyxénidés, en règle générale,
l’individu à 10 pp. n’acquiert que l’invagination du subcoxa VIII, celle du
subeoxa IX apparaissant au stade à 12 pp. qui précède immédiatement l’adulte.
Par la forme des trichomes tergaux, P. chalcidicus se rapproche de P. lapi-
dicola Silvestri et plus encore de P. macédoniens Verhoefî. Cette dernière espèce
— 1256 —
fut confondue, à l’origine, avec lapidicola et, sa description originale ne tenant
pas compte des caractères des sensilles antennaires, il nous a été nécessaire
de revoir le matériel typique qui nous a été aimablement communiqué par le
Dr. H. Fechter, Conservateur de la collection K. Verhoeff (Zoologische
Staatssammlung, München).
Fig. 3. — Polyxenus macédoniens Verhoeff, syntypes de Skoplje.
A , sensilles des articles VI et Vil de l’antenne droite de l’ind. à 10 pp. ; B, sensilles de l’article VI de
l’antenne gauche de l’ind. à 12 pp. ; C, id. de l’antenne droite de l’ind. à 13 pp. ; D, trichornes
submédians de la rangée antérieure du tergite IV de l’ind. à 10 pp. ; E, trichornes médian, latéral
court el latéral long de la rangée antérieure du tergite IV de l’ind. à 12 pp. ; F, trichornes médian,
sublatéral et latéral de la rangée antérieure du tergite IV.
Toutes les figures X 1100.
Polyxenus macedonicus Verhoeff4, 1952 (Compléments à la diagnose)
Matériel. — Une seule préparation portant 3 spécimens syntypes montés in toto
dans le baume du Canada. Une mince fente ancienne, vers le milieu de la lamelle couvre-
objet, au niveau des exemplaires, a permis une lente entrée d’air et la formation de
nombreuses bulles qui gênent beaucoup l’observation. Les animaux sont de plus très
fortement aplatis, leurs papilles génitales sont illisibles et les appendices troncaux
ne sont que très partiellement visibles. Par contre, les stades de développement ne font
point question : 10 pp., 12 pp., 13 pp. (ad.).
Etiquette. « Polyxenus macedonicus Verh., Skoplje ».
Antennes. — Le groupe de sensilles de l’article VI présente une disposition géné¬
rale identique à toutes les antennes, quel que soit le stade ; seul varie le nombre des
sensilles bacilliformes grêles qui est respectivement de 9, 10 et 11. L’unique sensille
bacilliforme épais, situé dans la moitié antérieure du groupe, est entouré par les sen¬
silles grêles qui sont disposés sur 2 rangs arqués, plus ou moins nettement concen¬
triques.
Tronc. — Les trichornes de la rangée antérieure des tergites sont courts et renflés,
principalement ceux qui occupent la portion médiane de la rangée ; ils s’allongent
progressivement dans les régions sublatérales et latérales. On peut néanmoins rencon-
— 1257 —
trer côte à côte des phanères de tailles différentes, mais, dans ce cas, leur forme et
leurs proportions sont comparables.
Affinités et répartition. — Le nombre et la disposition des sensilles du VIe arti¬
cle de l’antenne éloignent considérablement P. macédoniens de P. chalcidicus ; en outre,
les trichomes des tergites sont moins globuleux chez la première espèce que chez la
seconde.
D’autre part, cette révision conduit à rapporter à P. macédoniens Verh. les spéci¬
mens de France méridionale et de Corse, trouvés loin du rivage marin et attribués par
Condé (1953) à P. lapidicola Silv.
Propolyxenus trivittatus Verhoefï, 1941 (sub Polyxenus)
Station. — Tel Dan (n° 5) : 2 $ à 13 pp. (ad.), 26.xn.63 (G. Levy).
Nous avons comparé nos spécimens aux quatre syntypes de l’espèce, conser¬
vés à Munich x, et sommes donc en mesure d’affirmer leur identité. La diagnose
originale, bien qu’elle ait fait mention des caractères les plus saillants de cette
remarquable espèce, n’était pas suffisante pour acquérir une certitude ; c’est
peut-être la raison pour laquelle K. Strasser (1967) a mentionné l’espèce de
Grèce septentrionale de façon dubitative.
En raison des grandes dimensions des échantillons, les préparations de Ver-
hoeff, montées dans le baume du Canada, sont trop épaisses pour être exami¬
nées à l’immersion ( X 50 ou X 100) ou même à l’aide d’objectifs forts à sec
(X 40). Nous ne pouvons donc pas en donner une description détaillée.
Miopsxenus mootyi Condé, 1951
Station. — Nahal Gerar (Berosh) (n° 2) : 1 $ à 13 pp. (ad.), 10.iv.63 (G. Lf.vy).
Découverte en Basse-Egypte, l’espèce a été retrouvée à Chypre (Nguyen
Duy et Condé, 1964).
Lophoproctus sp.
Station. — Tel Dan (n° 4) : 1 à 13 pp. (ad.), 26.xn.63 (G. Levy).
Ce spécimen isolé appartient au groupe jeanneli-litoralis, mais la disposition
des sensilles de l’article VI est atypique et il est nécessaire de le confronter avec
d’autres échantillons de même origine.
Université de Nancy 1, Zoologie approfondie.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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1. Les quatre lames portent l’étiquette « Polyxenus trivittatus Verh. Türkei, Garnlica » .; les échan¬
tillons sont : 1 ç? à 13 pp. (ad.), 2 Ç à 13 pp. (ad), 1 ind. de sexe et de stade indéterminables (région
ant. disséquée).
80
— 1258 —
— 1954. — Diplopodes Pénicillates d’Afrique septentrionale. Bull. Mus. Hist. nat.,
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aufsatz. Rev. Fac. Sciences Univ. Istanbul, 6, pp. 278-310.
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Zyperns. Senck. biol., Frankfurt a/M., 48, pp. 269-293.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1259-1262.
CAPTURE, EN MÉDITERRANÉE,
D’UPOGEBIA TALISMANI BOUVIER, 1915
( Crustacea Decapoda Callianassidae )
Par Michèle de SAINT LAURENT
Trois Thalassinides du genre Upogebia ont été récoltées au large des côtes
lybiennes au cours de la campagne effectuée par le navire océanographique
« Thalassa », de l’Institut scientifique et technique des Pêches maritimes, en
Méditerranée orientale, pendant les mois de novembre et décembre 1969. Leur
examen a montré qu’il ne s’agissait pas de l’une des espèces de ce genre actuelle¬
ment connues de Méditerranée, mais d’une forme nouvelle pour cette région.
Ils correspondent en fait à Upogebia talismani Bouvier, 1915, espèce décrite
d’après deux femelles récoltées par le « Talisman » en 1883 au large du Cap
Blanc du Nord, sur les côtes marocaines, et qui n’a plus jamais été signalée sous
ce nom.
Upogebia talismani Bouvier, 1915
Upogebia Talismani Bouvier, 1915, p. 184.
Gebicula Hupferi Balss, 1916, p. 35, fig. 11-13.
Upogebia Talismani, de Man, 1927, p. 56 ; 1928, pp. 24, 47.
Matériel examiné
« Talisman » 1883, station 23, 15.6.1883, 33°16'N, 08°53'W, au large du cap
Blanc du Nord 1 (Maroc), 120 m, roches, coquilles : 2 Ç, 20 à 30 mm de longueur
totale.
« Thalassa » 1969, station V 438, 22.11.1969, 19°48'N, 30°59'E, chalut, 120 m,
vase sableuse : 2 22 et 28 mm, 1 Ç 21 mm.
Nous ne redonnerons pas ici une description de l’espèce, celle de Bouvier,
pourtant surtout établie par comparaison avec Upogebia pusilla (Petagna)
— sous le nom d’U. littoralis (Risso) — étant assez complète. Cependant, comme
l’auteur n’a donné aucun dessin, nous figurons la région antérieure de la cara¬
pace, avec les appendices céphaliques, vue de profil (fig. 1), la première patte
thoracique droite, pl, (fig. 2) et la rame caudale (fig. 3).
Nous n’avons noté aucun dimorphisme sexuel dans la dimension ou la forme
des chélipèdes.
Upogebia talismani diffère des trois espèces d’ Upogebia méditerranéennes
de ce genre citées dans le travail récent de Zariquiey Alvarez sur les Déca-
1. D’après le titre donné à la note dans laquelle est décrite cette espèce : « Thalassinides nouveaux
capturés au large des côtes soudanaises par le « Talisman » », il est probable que Bouvier a cru qu’il
s’agissait de l’autre cap Blanc, situé, lui, beaucoup plus au sud.
1260
podes des côtes ibériques (1968), U. pusilla (Petagna), U. deltaura (Leach) et
U. tipica (Nardo), par une série de caractères, dont nous citerons les principaux :
1) Face inférieure du rostre armée de trois ou quatre fortes épines (inerme chez les
autres formes méditerranéennes).
2) Bord antéro-latéral de la carapace orné d’une rangée de petites épines aiguës
(une seule, ou parfois deux, chez pusilla et tipica , aucune chez deltaura).
3) Bord ventral des 2e, 3e et 4e articles des pédoncules antennaires armé respecti¬
vement de 1, 3 et 3 ou 4 épines acérées (ces articles inermes, ou le 2e seulement armé
d’une épine distale, chez les autres formes).
4) Très faible développement du doigt fixe des chélipèdes, lequel est précédé d’une
très longue dent épineuse sur le bord ventral (ce doigt plus long, et le bord ventral
du propode inerme chez deltaura, pusilla et tipica).
5) Forte armature épineuse des régions dorsales du carpe et du propode des chéli¬
pèdes (spinulation réduite chez les autres formes).
Fig. 1. — Upogebia talismani Bouvier, $ 28 mm :
région antérieure de la carapace et appendices céphaliques, X 12,5.
Fig. 2. — Upogebia talismani Bouvier, 22 mm :
première patte thoracique droite (pi), face interne, X 9. Les soies n’ont pas été figurées.
1261
Compte tenu de la présence de cette quatrième espèce, on peut proposer
pour les Upogebia méditerranéennes la clef de détermination suivante, établies
d’après celles de Bouvier (1940, p. 106) et de Zariquiey Alvarez ( op . cit .,
p. 230) :
1 — Face inférieure du rostre armée de trois ou quatre fortes épines .
talismani Bouvier
— Face inférieure du rostre inerme . 2
2 — Longueur du doigt fixe des chélipèdes égale aux deux tiers environ de celle du
dactyle. Bord antéro-latéral de la carapace inerme . deltaura (Leach)
— Longueur du doigt fixe des chélipèdes inférieure à la moitié de celle du dactyle.
Bord antéro-latéral de la carapace avec une ou deux épines au niveau du pédon¬
cule oculaire . 3
3 — Propode des chélipèdes environ 1,5 fois plus long que large, non dilaté au niveau
du doigt fixe, qui s’écarte beaucoup du dactyle . pusilla (Petagna)
— Propode des chélipèdes environ trois fois plus long que large, non dilaté au niveau
du doigt fixe qui s’en écarte peu . tipica (Nardo)
Fig. 3. — Upogebia talismani Bouvier, <$ 22 mm :
telson et uropodes, X 11.
Si Upogebia talismani n’a pas été signalée sous ce nom depuis la publica¬
tion de Bouvier, il semble qu’il faille identifier à la même espèce la Gebicula
hupferi décrite par Balss (1916, p. 35, fig. 11-13) d’après des exemplaires
provenant l’un de Fernando Po, l’autre de Guinée espagnole. Les dessins
donnés par Balss, entre lesquels existent quelques discordances dans la
spinulation des p1, laissent peu de doute sur cette synonymie. L’appartenance
de l’espèce de Bouvier au genre Upogebia plutôt qu’a Gebicula Alcock
— 1262
sera discutée dans un travail en cours de rédaction en collaboration avec
B. Bozic.
La récolte d’ Upogebia talismani par la « Thalassa », dans le sud de la Médi¬
terranée, est intéressante pour plusieurs raisons. En premier lieu, il s’agit
d’une espèce rare connue par les seuls exemplaires types du « Talisman »,
récoltés au sud du Maroc et, suivant la synonymie proposée ici, par les
types de Gebicula Hupferi Balss, provenant de la baie de Biafra.
D’autre part, la présence sur les côtes lybiennes d’une forme atlantique afri¬
caine dénote certaines affinités de la faune méridionale du bassin oriental de
la Méditerranée avec celle des côtes subtropicales et tropicales de l’Atlan¬
tique oriental. Ceci est à rapprocher de la récolte dans le golfe de Tunis
d’une espèce typiquement ouest-africaine, Spiropagurus elegans (Miers) (Forest
et Guinot, 1956, p. 33). Il est probable qu’une exploration systématique des
côtes nord-africaines, encore très mal connues, qui s’étendent de la Tunisie
à l’Égypte apporteraient des éléments qui confirmeraient ces affinités.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum, et Laboratoire de Carcinologie
et d' Océanographie biologique (E.P.IJ.E.)
Résumé
Cette note mentionne la capture en Méditerranée orientale d’ Upogebia talismani
Bouvier, précédemment connue par une récolte du « Talisman » sur les côtes ouest-
africaines. La Gebicula Hupferi Balss paraît synonyme d' Upogebia talismani. L’es¬
pèce est figurée, et une clef des Upogebia méditerranéennes est établie.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1263-1267.
À PROPOS D'UN RHOPALORHYNCHUS AUSTRALIEN
( Pycnogonide )
Par Théodore MONOD
En triant un lot d’Isopodes provenant de la Station 25, Cr. 1/68 du F.V.
« Nimbus » (région de Brisbane, 27°00'S, 153°36'E, 75 fathoms), j’ai trouvé
un exemplaire, incomplet, d’un Pycnogonide à plusieurs égards intéressant.
L’identification de ce spécimen devait poser quelques
problèmes ; l’histoire du genre Rhopalorhynchus a connu,
en effet, trois phases, une première au cours de laquelle
sont décrites cinq espèces distinctes (Rh. kroyeri, tenuis-
sirnus, clavipes, gracillimus, articulatus ) — une seconde,
qui verra le genre tenu pour monotypique, avec une
seule espèce, Rh. kroyeri [= tenuissimus, clavipes, gra¬
cillimus, articulatus] (Calman 1923, Stock 1953, Bar-
nard 1954) — une troisième enfin, caractérisée par un
retour à la multiplicité des espèces, Stock (1958) en
acceptant douze, les cinq déjà citées auxquelles s’ajou¬
teront plusieurs Colossendeis.
Le spécimen australien, de sexe indéterminé, est pro¬
bablement un jeune, vu sa faible taille (3,3 mm, trompe
comprise, celle-ci longue de 1,5 mm).
Quelques remarques morphologiques orienteront sans
doute l’identification :
1. — Trompe (fig. 1-2) : la partie renflée est assez
régulièrement fusiforme- ovoïde, sans segment étiré et
aminci ; la petite dent dorsale est assez reculée, posté¬
rieure au diamètre maximum du renflement ; le « pédon¬
cule » est relativement très court, par rapport, par
exemple, aux figures de Wood-Mason (Rh. kroyeri),
de Carpenter (1893 : Rh. gracillimus), de Loman (1908 :
Rh. kroyeri), de Calman (1923 : Rh. kroyeri ) ou de Stock
(1958 : Rh. sibogae, pedunculatus, mortensenï) : il res¬
semble davantage au spécimen, petit lui aussi, de
Haswell (Rh. clavipes) ou à celui de Bahnard (Rh.
gracillimus), pourtant bien plus grand. Mais le caractère le plus insolite de la
trompe de notre exemplaire est évidemment l’apparence d’articulation que l’on
note au sommet du « pédoncule » (fig. 1-2). 11 ne s’agit pas, bien entendu, d’une
véritable articulation, ni d’ailleurs d’une sorte d’invagination d’une portion tubu¬
laire distale dans une partie proximale, ce qui aurait été très visible sur un animal
aux téguments aussi transparents : il s’agit d’une sorte de « froissement » irré¬
gulier d’une paroi particulièrement fragile. On peut d’ailleurs se demander
Fie. 1.
Rhopalorhynchus
afï. clavipes
(environs de Brisbane).
— 1264 —
s’il ne s’agirait pas du résultat de quelque accident, même peut-être survenu
après la capture de l’animal, un choc par exemple.
2. — Tubercule oculaire (fig. 1, 7) : celui du spécimen de Brisbane est sur¬
monté d’un mucron bas à extrémité arrondie, ressemblant assez à celui de Rh.
mortenseni Stock (1958, fig. 61) alors que celui de Rh. clavipes est décrit comme
« lowly conical » ( ibidem , p. 127). La forme du tubercule oculaire peut être
assez variable dans une même espèce, par exemple pour Rh. lomani Stock (1958,
fig. 17).
Fig. 2-3. — Rhopalorhynchus afï. clavipes : 2, fausse articulation au niveau de l’unicn de la partie
renflée de la trompe avec le « pédoncule » — 3, apex de la trompe, avec l’orifice buccal tripar-
tite.
3. — Dernier somite pédigère (fig. 1) : sur le nouvel exemplaire australien
le somite est très court et exactement semblable à celui que figurent Barnard
(1954, fig. 2, « Rh. kroyeri » = Rh. gracillimus fide Stock) ou Stock (1958,
fig. 35, holotype de Rh. clavipes ).
4. — Extrémité de V ovigère (fig. 5) : plusieurs parmi les figures publiées ne sont
pas très précises, par exemple celles : de Haswell (fig. 7 : Rh. tenuissimus ) qui
représente l’épine terminale de la rangée marginale de l’article dista 1 comme
une dent de l’article, de Carpenter (1893, pl. II, fig. 7 : Rh. clavipes), de Loman
unut'O
— 1266 —
(1908, pi. XV, fig. 216, la griffe mal figurée : Rh. [sp. ?]) ; les figures de Car-
penter (1907, fig. 30 : Rh. gracillimus) et de Calman (fig. 1 d : Rh. kroyeri )
sont correctes quant à la forme si caractéristique de la griffe. Quand Caïman
écrit (p. 270) : « the short terminal claw is broad and scoop-shaped and 1 in some,
perhaps in ail cases, it has a deep notch on one side », on se demande pourquoi
le « and » puisque le profond sinus et la forme en écope semblent bien dériver
l’une de l’autre. Quant à l’armature de l’article apical, en dehors de la griffe,
elle me semble représentée par plusieurs rangées d’épines dont une, marginale,
plus forte (5) et deux latérales (5, 2) ; ces épines robustes, coniques (et qui ne
sont pas des soies) sont peut-être faiblement pectinées : je n’ai pas pu en avoir
la certitude ; la figure 1 d de Calman (Rh. kroyeri) montre une rangée marginale
de treize soies, assez longues, sous lesquelles on en devine d’ailleurs d’autres.
L’exemplaire de Brisbane ressemble bien davantage, à cet égard, à celui de
Maldives figuré par Carpenter (1907, fig. 30 : Rh. gracillimus).
En utilisant la clef de Stock (1958), l’exemplaire de Brisbane se placerait
dans le groupe clavipes- gracillimus-mortenseni ; notre spécimen étant dépourvu
de pattes, il est impossible d’utiliser des caractères pourtant importants. Les
caractères de la trompe semblent cependant devoir orienter l’identification
plutôt vers Rh. clavipes Carpenter, 1893 : c’est d’ailleurs l’avis qu’a bien voulu
me donner le Dr STOck lui-même (in litt., 7-vii-70). L’holotype de Rh. clavipes
provenait du Détroit de Torrès et l’espèce la plus proche géographiquement
est Rh. lenuissimus (Haswell, 1885) de Port Denison, Queensland. Flynn (1919,
pp. 71-72) avait mis en synonymie Rh. lenuissimus et clavipes, spécifiant même :
« The length and proportions of the joints of the trunk, palps, and legs agréé
perfectlv in the two species ». Stock, qui n’a pas vu l’holotype, rejette (1958,
p. 125) i ette synonymie « since tenuissimus is a longitarsal, and clavipes a bre-
vitarsal species ».
La distribution verticale de Rhopalorhynchus (à partir de 24 fathoms en tous
les cas) 1 2 et sa petite taille permettent-elles de considérer les Colossendeidae
comme « a family of large, deep-water forms... » (Hedgpeth, 1948, p. 268) ?
Laboratoire des Pêches Outre-Mer ,
Muséum national d'Uistoire naturelle.
BIBLIOGRAPHIE
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2. Colossendeis geofjroyi a été trouvé par 130 m (Mané-Garzon, 1944, p. 6), C. dofleirii par 100-
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— 1267 —
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1268-1276.
TARDI GRADES MARINS DES BERMUDES
Par J. RENAUD-MORNANT
Au cours d’une mission dans l’archipel des Bermudes *, F. Monniot 2 a récolté
des Tardigrades en différents points du littoral. Les Tardigrades marins de
cette région n’ayant fait l’objet que d’une seule référence (Coull, 1970), il m’a
paru intéressant de signaler ici les espèces capturées. Elles comprennent des
représentants de deux familles les plus primitives du sous-ordre des Arthro-
tardigrada (Halechiniscidae et Batillipedidae) et d’une famille intermédiaire
entre les Arthrotardigrada et les Echiniscoidea (Stygarctidae). Ces espèces
étaient déjà connues de» sables de l’intertidal ou de l’infralittoral, de divers
points du globe.
Famille Halechiniscidae, Puglia, 1959
Genre : Florarctus Delamare D. et Renaud-M., 1965
Décrit des sables coralliens de la Nouvelle-Calédonie, ce genre comprenait
deux espèces en provenance de la localité type. Récemment Van der Land
(1968) décrivait une nouvelle espèce des sables coralliens de Curaçao ; c’est
celle-ci qui se trouve aux Bermudes.
Florarctus antillensis Van der Land, 1968
Diagnose : Longueur du corps : 300 pi, région caudale tronquée possédant des cro¬
chets latéraux-postérieurs. Expansions aliformes antérieures et antéro-latérales pré¬
sentes, deux paires de ces expansions correspondant aux deux segments du corps.
Expansion aliforme postérieure avec quatre lobes. Ongles des doigts internes sans
épines accessoires (Van der Land, 1968).
Distribution : Curaçao, sable corallien, 3 m de profondeur. Les exemplaires
des Bermudes proviennent des stations de Saint David et Ferry Point respec¬
tivement à — 4-5 m et — 1 m de profondeur. Saint David se caractérise par
des ripple-marks géants formés de graviers très grossiers (5 à 6 mm de diamètre)
et Ferry Point est constituée de sable grossier avec des éléments de 1 à 2 mm
de diamètre (286 AA, 289 AA, 291 AA, 363 AA, 364 AA).
Les individus qui furent récoltés aux deux stations correspondent à la des¬
cription de Van der Land mais présentent des différences portant sur la taille
1 . Contribution n° 492 de la « Bermuda Biological Station for Research ».
2. Je remercie vivement F. Monniot d’avoir bien voulu me confier l’étude de ce matériel et me
donner tous les renseignements stationnels qui figurent dans le texte.
— 1269
du corps et des appendices et également sur des caractères morphologiques
de la cuticule. Il est intéressant d’analyser ces différences et d’ajouter ici la
description de l’appareil buccal qui n’avait jamais été figuré dans sa totalité
par les auteurs ayant décrit des Florarctus.
Pour la taille du corps et la dimension des appendices j’ai réuni les mensu¬
rations de neuf individus des Bermudes dans le tableau I, où figurent également
les mesures données par Van der Land b II apparaît que toutes les dimensions
sont nettement inférieures à celles de l’espèce de Curaçao, sauf pour les cirres
médians externes. La forme des Bermudes possède donc des cirres ventraux
proportionnellement plus grands que la forme de Curaçao. Les différences de
taille des cirres qui portent sur dix microns et plus me paraissent valables.
Cependant, les mesures des cirres céphaliques doivent être interprétées avec la
plus grande prudence : en effet, ceux-ci sont très difficiles à mesurer pour diffé¬
rentes raisons. En premier lieu, le scapus (base en forme de trompette d’où
sort le cirre) est souvent confondu avec la partie distale du cirrophore et ses
limites difficiles à déterminer ; de plus, le flagellum du cirre est formé de deux
parties, la partie distale étant extrêmement fine, elle est parfois cassée ou très
peu visible et n’entre pas toujours dans les mesures du cirre. Dans le cas présent,
les différences sont si grandes que l’on peut affirmer que la forme des Bermudes
est, dans son ensemble, nettement plus petite. La taille du corps et celle des appen¬
dices céphaliques et pédieux sont réduites dans des proportions semblables,
à l’exception toutefois des cirres médians externes ventraux qui sont de plus
grande taille, proportionnellement.
Tableau 1. — Comparaison de la dimension des appendices et de la taille du corps
chez l’espèce-type de Florarctus antillensis et les exemplaires des Bermudes.
(Mesures en p). S. = Scapus, F. = Flagellum.
1 Les échantillons des Bermudes ont été fixés à l’alcool comme ceux de Curaçao.
— 1270
D’autres différences existent entre la forme-type et celle des Bermudes, elles
portent sur la morphologie de la cuticule, c’est-à-dire son ornementation et
ses expansions. Van der Land signale une fine ponctuation sur les « alae » ;
la forme des Bermudes possède une cuticule uniformément ponctuée sur tout
le corps y compris le tronc et les « alae ». Quant aux expansions, elles se pré-
Fig. 1. — Florarclus antillensis Van der Land, 1968. Vue ventrale d’un exemplaire des Bermudes.
A. a. : apophyse cuticulaire antérieure ; An. = anus ; B. : bouche ; B. b. : bulbe pharyngien ; C. E :
cirre E ; C.l. : crochet cuticulaire latéral ; C. l.p. : crochet latéro-postérieur ; C. p. : crochet posté¬
rieur ; G. : gonopore ; V. I. : vésicule latérale.
sentent chez Fl. antillensis type sous forme d’épaississement figurant deux
robustes crochets au-dessus des pattes IV et soutenant les « alae » latéro-posté-
rieures ; chez la forme des Bermudes, il existe un épaississement continu de la
cuticule entourant le tronc mais interrompu seulement dans la partie céphalique
antérieure aux pattes I. Cette ceinture forme des excroissances soutenant les
— 1271 —
expansions aliformes comme chez les espèces Fl. heirtii et Fl. salvati, mais celles-
ci sont moins importantes. Elles comprennent une apophyse formant une pointe
entre les pattes I et II (celle-ci se termine par un épaississement des « alae »
latérales), un fort crochet entre les pattes II et III soutenant l’extrémité posté¬
rieure des « alae » latérales, une apophyse et un crochet entre les pattes III et
IV soutenant les « alae » latéro-postérieures et enfin un crochet de plus faible
taille appartenant à 1’ « alae » caudale (fig. 1). Chez certains genres de Tardi-
grades, tels Batillipes, Halechiniscus et Stygarctus, une certaine valeur systé-
Fig. 2. — Appareil buccal de Florarctus antillensis. A gauche, stylets en position de repos ; à droite,
un des stylets faisant saillie au-delà de la bouche.
A. : apophyses des écarteurs du bulbe, B. : bulbe pharyngien ; B. a. : baguettes des écarteurs du bulbe ;
F. : furca ; G. b. : gaine buccale ; O. b. : ouverture buccale avec cône en extension ; S. : stylet ;
T. b. : tube buccal.
matique a été accordée aux expansions de la cuticule présentes entre les paires
de pattes. Chez Florarctus divers épaississements existent chez les trois espèces
connues, mais la valeur que l’on doit leur attribuer comme caractère spécifique
n’est pas encore établie étant donné le petit nombre d’exemplaires connus. C’est
pourquoi, malgré les différences relatives à ce caractère, observées chez la forme
des Bermudes, je préfère surseoir pour l’instant à l’établissement d’une nouvelle
forme ou espèce pour ces individus.
Les expansions aliformes sont très semblables chez la forme-type et celle
des Bermudes, sauf en ce qui concerne 1’ « alae » caudale dont l’échancrure cen¬
trale est beaucoup plus prononcée chez les individus des Bermudes.
Il est intéressant de donner ici quelques détails d’anatomie en particulier
sur l’appareil buccal qui était bien visible sur cinq exemplaires des Bermudes
(fig. 2).
1272 —
La bouche est entourée d’un fort repli extensible de 15 p de diamètre qui
peut former un cône assez saillant. Le tube buccal très étroit aboutit à l’ouver¬
ture buccale flanquée de l’extrémité des deux stylets. Ceux-ci mesurent 45 à
60 p de long. Ils sont constitués à la partie antérieure par une pointe acérée
très fine, et à la partie postérieure par une furca de 10 p de large en forme de
palette. Il n’y a pas de supports de stylets, cependant ces derniers peuvent se
déplacer vers l’avant et sortir à l’extérieur du cône buccal sur une longueur
de 18 à 20 p. Dans cette position (fig. 2) les furcas se trouvent situées nettement
au-delà du bulbe pharyngien auquel elles sont habituellement accolées à l’état
de repos. Une gaine pré-buccale maintient les stylets contre le tube buccal.
Le tube buccal d’un diamètre constant (4 p) et d’une longueur moyenne
de 50 p possède un épaississement important à la hauteur du bulbe. Trois gros¬
ses apophyses triangulaires sont présentes à l’intérieur du bulbe.
Chez certains individus examinés, qui possédaient un gonopore en rosette,
j’ai constaté qu’il existait une paire de vésicules dorsales (dm = 10 p) situées
latéralement au-dessus de la patte IV, dans une position similaire à celle obser¬
vée chez Stygarctus et Parastygarctus, mais dont la nature et la fonction sont
encore inconnues (Renaud-Mornant, 1970). Une femelle ovigère de 170 p
de longueur contenait plusieurs œufs dont le plus gros atteignait 40 p de dia¬
mètre.
Famille Batillipedidae Riggin, 1962
Genre : Batillipes Richters, 1909
Parmi les dix espèces actuellement connues, deux d’entre elles ont une vaste
répartition géographique, il s’agit de B. mirus Richters 1909 et B. pennaki
Marcus, 1946. Cette dernière espèce se trouvait avec une certaine abondance
aux Bermudes.
Batillipes pennaki Marcus, 1946
Diagnose : piquant caudal simple porté par un fort mamelon ; clava courte avec
une constriction médiane ; de courtes soies sur chaque patte.
Distribution : B. pennaki est un habitant des plages (intertidal ou zone
de mélange). Décrit de Woods Hole, Mass., et du Brésil (Marcus, 1946), il est
connu de l’Atlantique occidental (Renaud-Debyser, 1959), de la Méditerranée
(de Zio, 1962, 1964) et de l’Océan Indien (Rao et Ganapati, 1968). Il est signalé
par d’Hondt (1970) à Roscolï. Les exemplaires des Bermudes furent récoltés
dans la plage d’Horse Shoe Bay où un trou Karaman-Chappuis avait été creusé.
Le sable y était relativement fin et la faune pauvre (284 AA, 285 AA).
Tous les individus récoltés étaient nettement plus petits que ceux de l’espèce-
type. Marcus signale une longueur de 200 p alors que nos exemplaires mesurent
entre 150 et 170 p de long. Ils sont donc à ranger dans la catégorie de taille
150 — 199 p définie par Pollock (1970) dans son travail sur les Batillipes de
Woods Hole, et se rattachent aux populations de la côte Est des États-Unis.
Il est normal que les mesures des appendices des individus des Bermudes don-
1273
nent des valeurs inférieures à celles de Woods Hole, puisque aucun n’atteignait
la taille maximum de 199 y, pour le corps et que tous se situaient au-dessous
de 170 (X. Les valeurs moyennes sont les suivantes (six individus). Cirre médian :
11,8, cirre médian interne : 13,0, cirre médian externe : 12,1, cirre latéral (A) :
22,5, clava : 7,8, cirre E au-dessus de P IV : 17,2, piquant caudal : 21,4 et épines
des pattes : 11,8.
Les pattes IV sont pourvues d’une paire de doigts médians extrêmement
courts pour lesquels il n’existe pas de pédoncule, le disque terminal étant inséré
directement sur le mamelon pédieux.
Genre : Orzeliscus Bois-Reymond Marcus, 1952
Décrit des côtes du Brésil, ce genre comprend deux espèces dont l’une, O.
belopus, semble avoir une vaste répartition. C’est l’espèce qui se trouve aux
Bermudes.
Orzeliscus belopus Bois-Reymond \L, 1952
Diagnose : cirre latéral et clava portés par un socle commun, une forte papille ter¬
minée par une soie au-dessus de la patte IV, des soies simples sur chaque patte ; quatre
doigts porteurs de palettes.
Distribution : Orzeliscus belopus est un habitant de l’infralittoral vivant
à quelques mètres de profondeur. Il a été trouvé à Arcachon (Renaud-Deby-
ser, 1963 ; Renaud-Mornant et Jouin, 1965) et dans le Pacifique : Nouvelle-
Calédonie (Renaud-Mornant, 1967). Il est signalé des Bermudes par Coull
(1970).
Un exemplaire fut récolté à la station Saint David par 4 à 5 m de fond dans
un sable très grossier (287 AA).
Famille Stygarctidae Schulz, 1951
Genre : Parastygarctus Renaud-Debyser, 1965
Décrit des côtes de Madagascar, ce genre comprend deux espèces dont l’une
provient de la Méditerranée ; une espèce des Bermudes présente de très fortes
affinités avec cette dernière.
Parastygarctus aff. sterreri Renaud-Mornant, 1970
Diagnose : tronc divisé en trois parties portant de grandes expansions latérales
formées d’une seule épine. Pour la forme des Bermudes, le cirre E est court (12 p).
Distribution : l’exemplaire (363 AA) en provenance de la station Saint
David est rattaché provisoirement à l’espèce de l’Adriatique Parastygarctus
sterreri à laquelle il correspond dans son ensemble, à une exception près : la
taille du cirre E. La valeur spécifique de ce caractère n’est pas établie. En effet,
81
— 1274
les mesures concernant ce cirre n’ont pas fait jusqu’à maintenant l’objet d’étude
poussée chez les Tardigrades marins et je pense laisser pour l’instant cette forme
dans une position non tranchée, jusqu’à ce que la validité de ce caractère puisse
être infirmée ou confirmée. De plus l’exemplaire des Bermudes est un mâle
et la description ayant été effectuée sur une femelle, on ne peut statuer des
variations du cirre E sans connaître d’autres représentants des deux sexes.
L’animal mesure 135 p de long de la bouche à l’anus et 40 p de large (à la
jonction des plaques du tronc). Il est nettement plus petit que l’exemplaire
méditerranéen. La tête est identique à celle de P. sterreri : étirée en quatre
lobes dorsaux portant les cirres céphaliques et les clavas ; les cirres médians
internes sont voisins du cône buccal comme chez toutes les espèces du genre.
Les dimensions des cirres sont indiquées ci-après ; elles comprennent deux
mesures, les cirres articulés étant formés d’un scapus basal et d’un flagellum.
Cirre médian : 15 et 9 p, cirres médians internes : 10 et 8 p, cirres médians exter¬
nes : 12 et 9 p, cirres latéraux (A) : 18 et 12 p. Clavas antérieures : 18 p, clavas
postérieures : 22 p.
Les trois plaques du tronc caractéristiques de l’espèce P. sterreri sont pré¬
sentes dans la forme des Bermudes. L’expansion latérale unique mesure 35 p
sur chacune des trois parties. Dans la partie caudale, latéralement, au-dessus
des pattes IV le cirre E de 12 p est porté par un mamelon de 10 p. Ce cirre
simple atteint 35 p chez l’espèce-type. La papille de la P. IV est présente chez
la forme des Bermudes, mais je n’ai pu voir l’épine secondaire qui existe chez
P. sterreri. Les pattes sont conformes à la description de P. sterreri ; les soies
des griffes médianes atteignent 25 p de long et une fine membrane rattache
ces griffes médianes au mamelon pédieux.
L’appareil buccal n’a pu être vu avec précision ; le bulbe pharyngien était
situé au même niveau que chez l’espèce-type.
L’exemplaire examiné était un mâle ; au-dessus de l’anus se trouve un pénis
de 8 à 9 p de long sur 5 de large, légèrement renflé à son extrémité. Des faisceaux
de sperme s’étendent dorsalement dans les deux derniers segments du tronc.
Les vésicules annexes latérales décrites chez la femelle sont absentes.
Ces quelques remarques sur les Tardigrades marins des Bermudes semblent
montrer que Florarctus est un genre lié au sable corallien et vivant dans l’infra-
littoral ; que Batillipes pennaki et Orzeliscus belopus sont des espèces à répar¬
tition circummondiale, la première habitant les plages (intertidal ou mer sans
marée), la seconde l’infralittoral. Quant au genre Parastygarctus, il semble
avoir une vaste répartition que des prospections intensives viendront proba¬
blement confirmer.
Laboratoire de Zoologie (Vers), associé au C.N.B.S.,
Muséum national d'Hisioiie naturelle, Paris, 5e.
Résumé
Florarctus antillensis Van der Land, 1968 (Halechiniscidae), Batillipes pennaki
Marcus, 1946 (Batillipedidae) et Parastygarctus afî. sterreri Renaud-Mornant, 1970
(Stygarctidae) sont signalés pour la première fois aux Bermudes. Comparaisons avec
des formes de régions voisines.
— 1275 —
Summary
First record of the Arthrotardigrada Florarctus antillensis Van der Land, 1968
(Halechiniscidae), Batillipes pennaki Marcus, 1946 (Batillipedidae) and Parastygarctus
afï. sterreri Renaud-Mornant, 1970 (Stygarctidae) from Bermuda ; and comparions
with species from adjacent areas.
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— 1964. — Distribuzione dei Tardigradi in spiagge pugliesi. Ibid., 16, pp. 1-8.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1277-1281.
SUITE AUX MOLLUSQUES TERRESTRES
DE LÂLE EUROPA
Par E. FISCHER-PIETTE et D. VUKADINOVlC
La petite île du Canal de Mozambique qui porte le nom trompeur d’île Europa
(car elle fut reconnue en 1774 par le navire anglais « Europa ») est située à 300 km
de Madagascar et 500 km de la côte africaine. Elle n’a que 8 km de long sur 6
de large, et est basse, de sorte qu’on peut penser que la liste des Mollusques
terrestres qui l’habitent ne sera jamais longue.
Cette île est fort peu visitée ; seuls G. Petit et R. Paulian y ont fait des
récoltes de Mollusques, qui donnèrent lieu à une publication en 1964 au Bulle¬
tin du Muséum (pp. 502-506) par E. Fischer-Piette et J. Redoucha. Cette
note concernait quatre espèces. Deux étaient déjà connues d’autres régions :
Pupoides calaharicus Boettg., d’Afrique du Sud, et Achatina fulica Bodw., de
Madagascar et Afrique du Sud et qui est devenue pan-tropicale. Les deux autres
furent décrites comme nouvelles, Ena gaillardi, paraissant être d’affinité asia¬
tique, et H armogenanina petiti (intitulée par erreur Harmogenanina cycliscus petiti,
voir rectification dans le Bulletin du Muséum, 1965, p. 818), d’attribution géné¬
rique très discutable, donc d’affinités incertaines (peut-être avec les Masca¬
reignes).
Or, nous avons retrouvé, dans les réserves de matériaux non triés du Muséum,
un sachet contenant une poignée de sable récoltée en 1921 par G. Petit avec
l’étiquette : « Ile Europa (Atoll), sable provenant de l’intérieur de l’île (peut-
être ancienne lagune) » et contenant de petits Mollusques. Le tri de cette récolte
nous a procuré quelques espèces à ajouter à celles qui étaient déjà signalées.
Nesopupa petiti n. sp.
Espèce fondée sur deux échantillons très semblables.
Voici la description de celui que nous désignons comme type (fig. 1).
Hauteur 2 mm; largeur 1,2 mm. Quatre tours un quart, le premier assez aplati,
le second beaucoup plus large, le troisième aussi large que le dernier ce qui donne à la
coquille un aspect sub-cylindrique. Suture assez profonde. L’ouverture a son bord
supérieur assez incliné de sorte qu’elle est relativement haute, et, du fait que son bord
externe, lui aussi, est oblique, sa forme ne peut pas être dite sub-circulaire. Une seule
dent, petite, sur le bord supérieur. Le haut de la columelle présente un élargissement
dans l’ouverture qui est évidemment l’homologue d’une dent, mais qui est trop faible
pour recevoir cette appellation. La coquille est blanche, brillante, lisse à première vue,
mais sous un fort grossissement la surface se montre granuleuse ; des stries de croissance
existent, elles-mêmes granuleuses, obliques, irrégulières et pouvant manquer sur une
partie d’un tour tout en allant d’une suture à l’autre.
Rapports et différences. Cette espèce est proche de N. decaryi F. et B.
(1965, Bull. Mus., p. 144, fig. 2 et p. 146) par sa forme générale et par sa sculp-
1278
ture, mais elle a les sutures moins profondes, l’ouverture moins arrondie et
une seule dent au lieu de trois. Mlle n’est pas éloignée non plus de N. waterloti
F. et B. ( ibid ., p. 145, fig. 1), mais l’enroulement est moins irrégulier, le deuxième
tour plus élevé, les stries de croissance sont continues au lieu d’être limitées
soit au bord soit au bas du tour, et il y a une dent au lieu de quatre.
Fig. 1. — Nesopupa petiti n. sp., type.
Il pourrait s’avérer que N. waterloti, N. decaryi et N. petiti ne soient que
trois aspects différents d’une seule et même espèce très variable.
Cette forme est donc, à notre avis, d’affinité malgache.
Gastrocopta seignaciana Crosse et Fischer
(Fig. 2)
1879. Pupa seignaciana
1881. — — Cr. et F.
1882. — tripunctum
1889. — seignaciana Cr. et F.
1920. Gastrocopta (Falsopupa) madagas-
cariensis
1954. Gastrocopta seignaciana Cr. et F.
1954. Gastrocopta tripunctum Morel.
1954. — madagascariensis Bav.
et Germ.
1965. — seignaciana Cr. et F.
1965. — madagascariensis Bav.
et Germ.
Crosse et Fischer, Journ. Conchyl., 27,
p. 49.
Crosse et Fischer, Journ. Conchyl., 29,
p. 199, pl. VIII, fig. 4.
Morelet, Journ. Conchyl., 30, p. 189,
pl. 10, fig. 4.
Crosse et Fischer, in Grandidier, Hist.
Nat. Madagascar, pl. 19, fig. 7, 7 a, 7 b.
Bavay et Germain, Bull. Mus. Hist. nat.,
26, p. 156, fig. 3 et 4.
W. Adam, Vol. Jubil. van Straelen,
p. 798, (fig. 2 A à D, p. 801 et fig. 22 A
et B, p. 803).
W. Adam, ibid., p. 800, fig. 21 E, 22 C.
W. Adam, ibid., p. 803, fig. 21 I et J,
p. 801, fig. 22 E, p. 803.
Fischer-Piette et Bedoucha, Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 37, p. 145.
Fischer-Piette et Bedoucha, Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 37, n° 1, p. 149,
fig. 3, p. 146.
— 1279 —
Dans un travail sur Madagascar en cours d’impression, nous mettons G.
rnadagascariensis dans la synonymie de G. seignaciana.
Cette espèce n’était connue que de Madagascar d’où elle avait été décrite,
et des Comores, où elle fut retrouvée sous le nom tripunctum Morelet.
Or la récolte de G. Petit à l’île Europa en contenait une cinquantaine d’indi¬
vidus. Cette trouvaille augmente beaucoup l’aire de répartition de cette espèce.
Dans cette abondante récolte se trouvaient des individus de tout âge, dont
nous représentons une série (fig. 2).
Fig. 2. — Gastrocopta seignaciana Cr. et F. Âges successifs.
Pupoides calaharicus Boettg.
(Fig- 3)
1886. Buliminus ( Leucochiloides ) calaha¬
ricus
1921. Pupoides calaharicus Boettg.
1938. — — —
Boettger, Ber. Senck. Nat. Ges., p. 24,
pl. 2, fig. 3 a-c.
Pilsbry in Tryon, Manual, XXVI,
p. 138, pl. 14, fig. 10 et pl. 17, fig. 8.
Connolly, Ann. S. Afr. Mus., XXXIII,
p. 395.
Fischer-Piette cIBedoucha, Bull. Mus.
Hist. nat., p. 502.
1964.
1280
Fig. 3. — Pupoides calaharicus Bcettg.
En 1964, nous avons mentionné un échantillon (récolté par R. Paulian) sous
ce nom, en écrivant qu’il s’agit d’une attribution incertaine et en évoquant
brièvement les rapports entre cette espèce et P. coenopictus Hutton qui a une
très large répartition.
La récolte de G. Petit en contenait quatre autres spécimens, dont un très
jeune dont la présence indique que cette espèce n’était pas incapable de pondre
dans l’ile où elle fut introduite.
Nous donnons des figures (fig. 3) pour que puisse être discutée notre déter¬
mination.
Fig. 4. — Punctum petiti n.
sp., type.
Punctum petiti n. sp.
(Fig. 4)
Espèce basée sur quatre échantillons. Nous prenons pour type le plus grand.
Le type a à peu près 0,7 mm de haut et 1,5 mm de large. Quatre tours à enroulement
serré très régulier, les premiers assez aplatis. Ombilic assez large. Ouverture un peu
moins haute que longue, mais qui descend cependant notablement. Sculpture très
faible, consistant en ce que la surface porte de légers granules peu serrés et quelques
très légères stries de croissance espacées très irrégulièrement. Avec les plus forts grossis-
sements on peut deviner une striation spirale très serrée. Ces sculptures s’atténuent
sur la base, sauf pour les granules. La coloration est d’un blanc sale un peu jaunâtre.
Les trois autres spécimens sont moins âgés.
Cette espèce a des traits de ressemblance avec P. morseanum Pilsbry, du
Japon (Nautilus, 16, 1902, p. 5), par l’analogie de sa très déficiente sculpture
de croissance, mais elle est un peu moins aplatie, compte un demi-tour de plus,
son ombilic est beaucoup moin . large, et Pilsbry ne décrit ni sculpture spirale
ni granulations.
On peut aussi la comparer à P. hottentota Melvill et Ponsonby (An. Mag.
Nat. Hist., 1891, p. 239, pl. 4, fig. 6, 1892), d’Afrique du Sud (Port-Elisabeth),
qui mesure 0,75 mm de haut sur 1,25 mm de large, mais peut atteindre 2 mm
(Connolly, Ann. S. Afr. Mus., 33, 1938, p. 257). Cette espèce est proportion¬
nellement plus haute que la nôtre, son sommet étant moins aplati et son ouver¬
ture descendant davantage. Sa sculpture, tout en étant faible, est différente de
celle de notre espèce, car elle est presque visible à l’œil nu, elle comporte deux
systèmes de costules de croissance, les unes fines et serrées, les autres espacées
et de force irrégulière, et elle ne comporte pas de granules.
Par la présente étude, le nombre des espèces connues de Mollusques terres¬
tres de l’île Europa se trouve porté à sept, par addition de trois formes dont
une vivant aussi à Madagascar et aux Comores et deux décrites comme nou¬
velles, l’une d’elle étant d’affinités malgaches, et l’autre d’affinités sud-afri¬
caines.
Au total, en plus de VAchatina fulica qui vit à la fois à l’Est et à l’Ouest,
les affinités sont plutôt orientales (4 espèces) qu’occidentales (2 espèces).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1282-1287.
LES DOSINIA (MOLL., B IV.) INDÉTERMINÉES
DE CALCUTTA
Par Édouard FISCHER-PIETTE et Bernard MÉTIVIER
Le genre Dosinia ayant fait récemment l’objet d’une révision à laquelle l’un
de nous a participé ( Mémoires du Muséum, Zoologie, 47, 1967, fasc. 1),
nous nous trouvions à même de nommer les échantillons indéterminés pouvant
nous être adressés. Les échantillons indéterminés que nous a envoyés le Zoolo-
gical Survey of India étaient peu nombreux, mais ils sont d’un intérêt certain.
Nous exprimons nos remerciements aux autorités du Zoological Survey of
India pour avoir bien voulu nous confier ce travail. Tous les échantillons exa¬
minés ont été retournés à Calcutta, où se trouvent donc les types des espèces
nouvelles que nous décrivons.
Dosinia (Sinodia ceylonica Dunker
Deux échantillons (Karachi).
Décrite de Ceylan, connue de Karachi, cette espèce a été aussi citée de l’Inde
(Mekran Coast) sous le nom de D. globa Ad., mis en synonymie de D. ceylonica
par Fischer-Piette et Delmas (1967, loc. cit., p. 11).
Dosinia (Sinodia) katiawarensis n. sp.
(Fig. 1)
Espèce fondée sur deux valves gauches, l’une grande et l’autre jeune.
Description du type, provenant de Katiawar. Largeur : 32,5 mm ; hauteur :
32,5 mm ; épaisseur pour une seule valve : 10 mm. Couleur blanc jaunâtre.
Forme assez régulièrement arrondie, sauf le crochet, assez important, mais
modérément incliné. La lunule s’étend sur la majeure partie du bord antérieur
et mesure 16 mm de long et 5 mm de largeur maximale ; elle est très légère¬
ment enfoncée par rapport au reste de la valve, circonscrite par un sillon assez
net, et elle formerait si les deux valves étaient présentes une carène très marquée,
à peine obtuse. Le ligament serait visible de l’extérieur s’il avait été conservé ;
son logement a 12,5 mm de long. L’aréa ligamentaire est assez creuse, assez
nettement délimitée, longue de 23,5 mm et large de 2 mm pour cette valve
gauche. Les côtes concentriques ne sont pas très nombreuses. Leur décompte,
sur la ligne médiane entre deux points situés respectivement à 1 et 2 cm du
sommet, donc sur une longueur de 1 cm, donne 23 côtes. Ces côtes sont lamel-
leuses, séparées par des sillons aussi larges qu’elles, inclinées en direction du
sommet. En approchant du bord postérieur de la coquille on les voit s’affaiblir,
progressivement, ce qui ne se produit pas aux approches du bord antérieur.
1283 —
L’extrémité du sinus palléal est presqu’au centre de la valve : en position
légèrement plus antérieure et légèrement plus haute. Ce sinus palléal, très
ascendant, très large à sa base, a ses deux côtés qui sont, à partir de la base,
pre que parallèles, sur les deux tiers du trajet ; à ce niveau chacun d’eux marque
un angle brusque à partir duquel le côté antérieur va tout droit jusqu’au sommet
du sinus, alors que le côté postérieur, formé de deux segments rectilignes, dont
le second assez court se redresse brusquement pour rejoindre le côté antérieur
et former un sommet très pointu, est situé dans l’axe même du sinus palléal.
Le plateau cardinal, assez peu sinueux, a une hauteur assez grande : 3 mm au
milieu. Des trois dents cardinales, la plus large est la médiane, et la plus étroite
la postérieure en forme de lame ; elles sont normalement divergentes et incli¬
nées. La dent latérale, mousse, peu saillante, est peu allongée et peu oblique.
Fig. 1. — Dosinia katiawarensis n. sp., x 1,1.
Paratype, provenant de Sind.
Largeur : 19 mm ; hauteur : 19 mm ; épaisseur (d’une valve) : 6 mm.
Ses caractères correspondent exactement à ceux du type, y compris ceux qui
concernent la forme du sinus palléal.
Rapports et différences. Cette espèce est très proche de Dosinia gibba
décrite de Tatiyama (Japon) par A. Adams (1869, Ann. Mag. nat. Hist., 4e sér.,
3, p. 234) et figurée par Dunker (Ind. Moll. mar. Jap., p. 204, pl. 8, fig. 4 à
6). La seule différence réside dans le sinus palléal : sur la figure de gibba, il
est arrondi à son extrémité et ses deux côtés s’écartent régulièrement sans que
pour cela la base soit très large, tandis que chez nos deux échantillons de Dosi¬
nia katiawarensis, le sommet est nettement anguleux, et les deux côtés presque
parallèles et très écartés. En outre, chez notre espèce il est un peu plus ascen¬
dant. Le sinus palléal rappelle dans une certaine mesure celui de Dosinia tripla
décrite par Rômer (1860, Proc. Zool. Soc. London, p. 122) et figurée par Fischer-
Piette et Delmas (1967, Mém. Mus. Hist. nat., Paris, n. s., Zool., 47, fasc. 1,
pl. I, fig. 8 à 10), mais cette espèce est sub-trigone, tandis que la nôtre est presque
circulaire. La lunule de notre espèce est plus grande et plus saillante, le plateau
cardinal est plus haut.
1284 —
Il n’est pas impossible que notre espèce soit mise un jour en synonymie avec
Dosinia gibba, au cas où il s’avérerait que le sinus palléal est variable d’un
individu à un autre, ou d’une valve à l’autre.
Dosinia (Sinodia) eudeli Fischer-Piette et Delmas
Cette espèce n’était connue que de Penang et d’Amoy (Fischer-Piette et
Delmas, loc. cit., p. 12) et par quatre échantillons seulement. Un échantillon
indéterminé de celle-ci se trouvait au Musée de Calcutta, avec comme prove¬
nance Sandheads (Bay of Bengal), localité située sur la côte ouest du golfe du
Bengale. Cette trouvaille étend beaucoup vers l’ouest son aire de répartition
connue. D’autre part, le Professeur W. Adam, de Bruxelles, nous a soumis
pour détermination une valve de Dosinia marquée « Vignal Bangkok », ce qui
ajoute une quatrième provenance. Cet exemplaire dépasse nettement les autres
par ses dimensions, ayant 25 mm de haut, 24 mm de large et 8 mm d’épaisseur
(ce qui ferait 16 mm environ pour les deux valves), alors que le plus grand
échantillon connu, le type, mesure 18 X 18 X 11.
Dosinia (Asa) fibula Rve
Deux échantillons de Vizagapatam.
L’espèce était déjà connue de l’Inde (Tranquebar, Madras). Sa répartition,
selon Fischer-Piette et Delmas (loc. cit., p. 22), va de Ceylan à Bornéo et aux
Philippines.
Dosinia (Asa) indica n. sp.
(Fig. 2)
Espèce fondée sur une valve gauche provenant de Vizagapatam (H. Hosten).
Largeur 16 mm ; hauteur 16 mm ; épaisseur : 4 mm (ce qui ferait environ
8 mm pour les deux valves).
Coquille très fragile x, blanchâtre, passant au blanc jaunâtre dans les régions
umbonale et ventrale. Contour présentant un demi-cercle ventral parfait, s’arrê¬
tant à l’arrière par un angle des plus marqués et très franc, au-dessus duquel
le bord postérieur fortement dentelé est rectiligne jusqu’à mi-distance du som¬
met, puis courbe. En avant du sommet, vient le golfe lunulaire peu creusé, qui
ne laisse pas voir la lunule de profil. La lunule est très courte, dépassant à peine
la moitié de la largeur du golfe lunulaire.
Le rempart bordant l’avant du golfe lunulaire, au lieu de constituer une
crête, est aplati en un petit triangle isocèle dont le plan, perpendiculaire au plan
de séparation des deux valves, apparaît comme horizontal si l’on dresse la coquille
le sommet vers le haut. L’area ligamentaire est étroite et très peu déprimée.
Les côtes, assez nombreuses, sont importantes, inclinées vers l’avant, aiguës,
elles sont nettement saillantes et le sont davantage encore à leurs extrémités,
1. Cette fragilité est telle, que les manipulations nécessitées par l’examen ont rompu l’exemplaire,
qui est figuré recollé.
— 1285 —
surtout à l’arrière où elles se terminent par des lamelles dentelant le talus de
bordure de l’area.
Du fait de la saillie de ces côtes, la surface dorsale de la valve est mate. En
comptant ces côtes sur la ligne médiane, sur un centimètre commençant à 5 mm
du sommet, on en trouve 46. Un bon nombre de ces côtes ont une discontinuité
en un point ou en un autre de leur trajet, consistant en un décrochement avec
chevauchement. Le plateau cardinal est peu élevé ; son bord inférieur est peu
flexueux.
Fig. 2. — Dosiriia indica n. sp., X 3,4.
Les trois dents cardinales sont normalement divergentes. La médiane, trian¬
gulaire, est la plus large ; la longue dent postérieure, bien plus étroite, est
presqu’une lamelle ; la dent antérieure est une fine lamelle, de direction obli¬
que, d’une bonne longueur, plus du double de la latérale dont le court ovale
la prolonge presque.
La ligne palléale est à 3 mm du bord ventral de la coquille. Le sinus palléal,
modérément ascendant, assez large à sa base, n’est pas beaucoup moins large
à son extrémité qui est bien arrondie et située à peu près au centre de la valve.
Rapports et différences. Du fait de l’aplatissement occupant la place de
la crête périlunulaire, cette espèce s’adjoint au groupe formé par D. dautzen-
bergi Fischer et Delmas, 1967, p. 26, et D. brevilunata 1 Fischer et Delmas,
1967, p. 27, D. kuiperi Fischer et Delmas, 1967, p. 27, et D. tebblei Fischer et
Delmas, 1967, p. 28.
Par rapport à D. dautzenbergi, notre espèce a un aspect mat et légèrement
rugueux, non luisant et presque poli, ce qui est la conséquence du caractère
très saillant des côtes et de leur plus grand espacement : au lieu de 42 trouvées
\. Le nom brevilunata est incompréhensible, c’est brevilunulata qui avait été choisi et c’est par
erreur que la substitution s’est faite.
1286 —
sur le centimètre de D. indica, nous en avons compté 72 sur le centimètre cor¬
respondant du paratype de D. dautzenbergi du Muséum (Coll. Denis, 1945).
Elle s’en distingue par sa dent cardinale antérieure faisant plus du double
de la largeur de la dent latérale, au lieu d’être fort courte et de paraître moins
importante que celle-ci. La distance existant entre la ligne palléale et le bord
inférieur de la coquille est de 3 mm, et de 6 mm chez le type de D. dautzenbergi.
Mais nous devons dire que chez D. dautzenbergi , il y a une variabilité qui n’avait
pas été exprimée par Fischer et Delmas : sur le paratype, dont la taille est
assez comparable à celle de notre D. indica, la distance n’est que de 3,5 mm.
Le sinus palléal est plus ascendant que chez le type de dautzenbergi, mais
là aussi il y a une variabilité qui n’avait pas été exprimée par Fischer et Del¬
mas : chez leur paratype, qui est entre nos mains, il est aussi ascendant que
chez notre D. indica.
Par rapport à D. brevilunata, nous n’avons pas ici les linéoles colorées de
cette espèce ; la différence des côtes est encore plus marquée qu’avec D. dautzen¬
bergi, puisque celles de brevilunata sont encore bien plus nombreuses (voir
Fischer et Delmas, p. 27) ; le plateau cardinal est moins flexueux ; l’aplatisse¬
ment du golfe lunulaire est horizontal au lieu d’être un peu plongeant ; le bord
postéro-dorsal de brevilunata n’est pas dentelé ; enfin, chez notre espèce, le
sinus palléal est moins ascendant, moins long, plus large.
D. kuiperi a des côtes plus nombreuses et dont les extrémités ne déterminent
pas de denticulations du bord postéro-dorsal. L’entourage de sa lunule est
incliné vers l’avant et ne peut pas être assimilé à un triangle, parce qu’il est
formé de deux parties. Sa dent cardinale antérieure a un trajet vertical et non
oblique, et elle est beaucoup plus courte. Son sinus palléal inséré beaucoup
plus haut est plus horizontal, plus long et plus étroit par rapport à sa longueur.
Par rapport à D. tebblei, notre espèce a son crochet plus couché et son golfe
lunulaire plus marqué ; ses côtes sont moins nombreuses et plus saillantes et
le renforcement qui marque leurs extrémités n’existe pas chez D. tebblei ; l’apla¬
tissement périlunulaire est horizontal au lieu d’être en forte pente ; le plateau
cardinal est plus long avec un bord inférieur moins flexueux ; son sinus palléal
est beaucoup plus ascendant.
Dosinia (Asa) tumida Gray
Un échantillon de Sind. Deux échantillons de Vizagapatam et un échantillon
de Cheduba (20/30 fathoms).
Cette espèce, qui reçut bien des noms parmi lesquels un des plus communé¬
ment employés était D. pubescens Phil. , doit en définitive, comme l’ont montré
Fischer et Delmas (loc. cit., p. 38), être appelée D. tumida Gray. Selon ces
auteurs, son aire d’habitat va du Natal à Tahiti ou tout au moins à la Nouvelle-
Zélande.
— 1287 —
Dosinia (Orbiculus) exoleta L.
subsp. amphidesmoides Rve
Un exemplaire de Sind.
Rappelons que Fischer et Delmas ( loc . cit., p. 57) ont considéré que D.
amphidesmoides Rve (= D. erythraea Rômer), de l’ Indo-Pacifique, devait être
réunie à D. exoleta L., de l’Atlantique, dont rien ne la sépare morphologique¬
ment ; mais, pour des raisons de simple commodité, ils l’ont traitée en sous-
espèce géographique, en dépit du fait que la notion de sous-espèce devrait être
réservée à des formes de morphologie distincte.
Cette Dosinia était déjà citée de l’Inde mais, à notre connaissance, avec une
seule provenance : Madras (Melvill et Standen, 1898).
Dosinia (Dosinellaj hepatica Lmk
Trois échantillons de Sandheads (Bay of Bengal).
Cette trouvaille étend beaucoup vers l’est la répartition de cette espèce,
qui n’était connue que du Cap de Bonne-Espérance à la Mer Rouge (Fischer
et Delmas, loc. cil., p. 84). Le plus grand des échantillons a pour dimensions :
15,5 mm de haut et 17 mm de large.
Résumé
Dans ce court article sont mentionnées huit espèces. Deux d’entre elles sont nouvelles,
Dosinia ( Sinodia ) katiawarensis et Dosinia : - 1 sa) indica. Deux autres sont citées pour
la première fois de l’Inde, Dosinia ( Sinodia ) eudeli Fischer et Delmas et Dosinia (Dosi-
nella ) hepatica Lmk. Pour l’une comme pour l’autre, ces provenances nouvelles augmen¬
tent beaucoup l’aire de répartition.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1288-1292.
HETERORCHIS SENEGALENSIS N. SP.
( TREMA TODA ; FELLODISTOMATIDAE),
PARASITE DE PROTOPTERUS ANNECTENS OWEN, 1893
( POISSON ; LEPIDOSIRENIDAE )
Par G. VASSILIADÈS et J. RICHARD
Heterorchis senegalensis n. sp.
Matériel étudié
28 exemplaires (22 adultes et 6 immatures) récoltés dans l’intestin d’un Pois¬
son Lepidosirenidae : Protopterus annectens Owen, 1839, capturé dans les envi¬
rons de Dakar (Sénégal) le 10 novembre 1969.
Mis en collection au laboratoire d’Helminthologie du Laboratoire National
de Recherches Vétérinaires de Dakar sous le numéro A 25. Cinq exemplaires
adultes déposés dans les collections du Muséum national d’ Histoire naturelle
de Paris (Laboratoire de Zoologie, Vers) sous le numéro 726 z.
Description (lig. 1)
Dimensions du spécimen holotype :
Longueur totale . 1200 p
Largeur maximale . 480 p
(Les dimensions des exemplaires sexuellement mûrs ne varient que très faible¬
ment : 1100 à 1250/400 à 480 p)
Ventouse orale . 140/160 p
Ventouse ventrale . 225/275 p
ventouse ventrale
Rapport - ; . . 1,6 à 1,7
ventouse orale
Pharynx .
Cæcums gauche.
droit. . .
Ovaire .
Testicules gauche
droit . .
Œufs .
100 p
775 p
700 p
75/125 p
60/210 p
75/160 p
10 à 15/20 à 30 p
Corps ovale, allongé, largeur maximale au milieu du corps ; extrémité antérieure
régulièrement arrondie, extrémité postérieure sacciforme, déformée par l’utérus gonflé
d’œufs. Cuticule finement spinulée sur toute la surface du corps à l’exception de l’extré¬
mité postérieure. Ventouse orale circulaire, sub-terminale et s’ouvrant ventralement.
Fig. 1. — lleterorchis senegalensis n. sp.
Spécimen holotvpe, vue ventrale. Échelle 100
1290 —
Ventouse ventrale également circulaire, à ouverture très large, située entièrement
dans la moitié antérieure du corps et distante de la ventouse orale d’une longueur
approximativement égale à la moitié de sa plus grande dimension.
Diamètre de la ventouse ventrale supérieur de près du double à celui de la ventouse
orale. Rapport ventouse ventrale /ventouse orale égal à 1,6-1, 7.
Appareil digestif. Prépharynx court, pharynx globuleux, très musculaire, entouré
de cellules glandulaires nombreuses (« salivary glands », Baylis, 1915). Œsophage
pratiquement inexistant. Deux cæcums dirigés d’abord transversalement puis posté¬
rieurement, se terminant à 200 p. de l’extrémité postérieure, non loin du pore excré¬
teur.
Appareil excréteur. Pore excréteur dorsal, à 160 p. de l’extrémité postérieure du corps ;
vessie sacciforme volumineuse, haute jusqu’au niveau de l’acétabulum, deux branches
latérales atteignent antérieurement la région pharyngienne.
Appareil génital
Femelle. Ovaire bilobé, situé dorsalement du côté droit, juste en arrière de l’acéta-
bulum. Glande de Mehlis compacte, bien développée. Réceptacle séminal et canal
de Laurer non observés du fait de l’invasion de la région ovarienne par l’utérus. Bran¬
ches utérines nombreuses, ascendantes et descendantes, occupant dans la moitié posté¬
rieure du corps tout le volume laissé libre par l’ovaire, les testicules, les vitellogènes,
les cæcums digestifs et la vessie. Vagin à parois musculaires, remontant parallèlement
à la poche du cirre, à sa gauche ; pore génital marginal s’ouvrant sur le côté gauche
dans un atrium génital où aboutit également le cirre et situé à mi-distance des centres
des deux ventouses. Œufs ellipsoïdes très nombreux, petits, à coque fine, brunâtres.
Follicules vitellogènes nombreux, plurilobés, situés latéralement de part et d’autre
des cæcums et s’étendant du niveau du milieu du corps, en arrière de l’acétabulum,
jusqu’à proximité de la terminaison des cæcums intestinaux.
Mâle. Deux testicules allongés « en saucisse » situés latéralement, dans l’axe des
cæcums digestifs, l’un à droite dans le prolongement de l’ovaire qu’il déborde légère¬
ment, l’autre à gauche plus grand et en situation postérieure par rapport au testicule
droit. Poche du cirre longue de 450 p., allongée et étroite, située dans l’axe longitudinal
du corps, sa base atteignant en arrière la région ovarienne. Vésicule séminale volumi¬
neuse, bipartite. Cirre sinueux, inerme, débouchant dans l’atrium génital, à proximité
immédiate du pore génital femelle.
Discussion
Notre espèce appartient à la famille des Fellodistomatidae (Nicoll, 1913)
(sous-famille des Heterorchiinae Dollfus, 1950). Elle se rattache plus précisé¬
ment au genre Heterorchis défini par Baylis (1915, p. 95).
Le genre Heterorchis n’est actuellement représenté, à notre connaissance,
que par trois espèces :
1) H. crumenifer Baylis, 1915, chez Protopterus aethiopicus Heckel (Poisson, Lepi-
dosirenidae), en Uganda. Egalement signalée au Cameroun par Dollfus, 1929 (= Dis-
toma protopteri « species inquirenda ») et au Congo ex-belge (Dollfus, 1950) chez Pro¬
topterus anneclens.
2) H. protopteri Thomas, 1958, chez Protopterus anneclens (Owen, 1839), au Ghana.
3) II. ghanensis Fischthal et Thomas, 1968, chez Hyperolius nilidulus Peters (Arnphi-
bien, Racophoridae), au Ghana.
Les mensurations et la disposition respective des glandes génitales de ces
trois différentes espèces et celles de notre Trématode sont représentées sous
forme d’un tableau comparatif (tabl. I).
— 1291 —
Tableau I. Tableau comparatif des dimensions des quatre Heterorchis
Il apparaît ainsi que notre Trématode ne peut être rattaché à aucune des
trois espèces précitées.
En effet, H. crumenifer diffère de notre espèce par des dimensions bien supé¬
rieures du corps, des ventouses (rapport égal à 1,4 — 1,5), des glandes génitales
et des œufs. Le testicule gauche est plus petit que le droit, de près de la moitié,
et il est situé très antérieurement.
H. protopteri est également une espèce plus grande que la nôtre (rapport
des ventouses variant de 1,7 à 2), avec des glandes génitales plus volumineuses,
deux testicules de dimensions sensiblement égales, le testicule gauche étant
antérieur par rapport au testicule droit.
H. ghanensis, bien que décrite chez un Amphibien, présente des caractères
spécifiques très voisins de ceux des autres espèces du genre. Elle diffère de notre
Trématode par des dimensions plus grandes, un rapport de ventouses égal à
1292
1,3 • — 1,7, des glandes génitales plus volumineuses et un testicule gauche éga¬
lement en position antérieure.
En conclusion notre espèce se différencie des trois Helerorchis déjà décrits
par des dimensions plus réduites et surtout par la disposition de ses testicules,
le testicule gauche étant toujours postérieur chez tous les exemplaires que nous
avons examinés, alors que chez les autres espèces il est toujours nettement
antérieur.
Nous pensons donc que notre espèce est nouvelle et nous proposons de la
nommer Helerorchis senegalensis n. sp.
Nous remercions Monsieur le Professeur Mattéi, de la Faculté des Sciences
de Dakar, de nous avoir fourni cet intéressant matériel.
Laboratoire national de Recherches vétérinaires ,
Dakar ( Sénégal J
et Laboratoire de Zoologie (Vers)
associé au C.N.ll.S. ,
Muséum national d' Histoire naturelle.
Résumé
Description d’une nouvelle espèce Helerorchis senegalensis n. sp. (Trematoda ; Fello-
distomatidae), parasite de Protoplerus annectens (Poisson ; Lepidosirenidae), au Séné¬
gal. Cette espèce est essentiellement caractérisée par ses dimensions très réduites et
la disposition de ses testicules.
BIBLIOGRAPHIE
Baylis, H. A., 1915. — A trematode from Protopterus. Ann. Mag. nat. Hist., 8, 16,
pp. 85-96.
Dollfus, R. Ph., 1929. — Helmintha 1. Tiematoda et Acanthocephala. Faune des
Colonies françaises, 3, 2, pp. 73-114.
— 1950. — Trématodes récoltés au Congo Belge par le Professeur Paul Brien.
Ann. Mus. Congo Belge, C., Zool., 5, 1, pp. 1-136.
Fischthal, J. H., et J. D. Thomas. 1968. — Digenetic trematodes of Ampliibians
and Reptiles from Ghana. Proc. Helminth. Soc. Wash., 35, 1, pp. 1-15.
Thomas, J. D., 1958. - — Two new digenetic trematodes. Helerorchis protopteri n. sp.
(Fellodistomidae) and Acanlhoslomum bagri n. sp. (Acanthostomidae Acantho-
st >minae) from West Africa. Proc. Helminth. Scc. Wash., 25, 1.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1293-1299.
TRICLADES OBSCURICOLES DES PYRÉNÉES
IV. Dendrocoelum lescherae sp. n.
Par Nicole GOURBAULT
Dans les Pyrénées, les recherches concernant la faune hypogée qui peuple
le sous-écoulement de rivières de moyenne altitude, faune prélevée directement
par pompage dans le lit de ces rivières, ont débuté par l’étude du peuplement
du ruisseau de Lachein (Bol et Rouch, 1967 ; Rol ch, 1968, p. 89). Celle du
ruisseau Le Nert (Godrbauit et Lescher-Moutoué, 1967 et 1968) a
permis d’établir la présence dans le milieu interstiel de Plagnolia vandeli, Pla-
nariidae jusqu’alors tenue pour une forme inféodée aux eaux de grottes. Des
prospections ultérieures nous ont amenée à récolter, toujours dans ces mêmes
biotopes mais dans le sous-écoulement du Voip, un Dendrocoelidae oculé et
dépigmenté dont l’étude anatomique a entraîné la mise en évidence de son
appartenance au genre Dendrocoelum.
Dendrocoelum (Dendrocoelides) lescherae sp. n. 1
I. Loc. typ. : France. Département de l’Ariège ; canton de St-Lizier, commune
de Montesquieu- Avantès. Coordonnées : carte au l/20.000e, Mas d’Azil n° 6 ;
82,20 X 707,5 ; altitude 443 m. Ruisseau le Voip.
D. lescherae a été obtenu par pompages, selon la méthode Bou-Rouch,
après pose d’appâts durant six à douze heures, en deux stations situées dans
le cours d’eau, l’une à une vingtaine de mètres, l’autre à une centaine de mètres
en aval de la résurgence pénétrable qu’est la grotte du Tue d’Audoubert.
La station t. 2, la plus proche de la résurgence du Voip, a fourni un total
de douze Dendrocoelides ; la station la plus éloignée, t. 1, n’a donné qu’un unique
exemplaire, cependant qu’elle laisse apparaître à son niveau la présence de
quelques formes adultes de Stenasellus oirei virei Magniez (dét. G. Magniez).
La température a été relevée pour les deux stations ainsi que pour la résur¬
gence.
1. Dédié à M1,e F. Lescher-Moutoué (Laboratoire souterrain du C.N.R.S.) qui a toujours aima¬
blement collaboré aux récoltes des individus de cette espèce, ce dont je la remercie vivement.
1294 —
La température présente un maximum en août, un minimum en janvier,
soit une amplitude de 8,3° pour le ruisseau et de 6,6° pour le sous-écoulement
à la station la plus en aval ; celle-ci n’est plus que de 7,6° pour le ruisseau et
4,6° pour le sous-écoulement de la station 2.
Nous avons effectué, par ailleurs, des prélèvements en amont de ces deux
stations 1, aussi bien dans le sous-écoulement du cours subaérien du Voip que dans
son cours souterrain, alors qu’il traverse la barre de calcaire compact aptien
dans laquelle il a creusé plusieurs galeries correspondant aux trois grottes
d’Enlène, des Trois Frères et du Tue d’Audoubert. Aucun Dendrocoelides n’a
été récolté en ces différents points. Seul, un sondage Karaman-Chappuis fait
sur la berge de la rivière dans la grotte d’Enlène a fourni une petite Planaire
asexuée que l’on pourrait rapporter au groupe des Phagocata [F onticola) vitta
(Dugès).
II. Diagnose
1. Caractères externes
Sur le vivant, l’animal, totalement dépigmenté, montre cependant deux taches ocu¬
laires sur la partie antérieure céphalique dorsale. Ces yeux très réduits semblent plus
petits que ceux des Fonticola ; ils sont aussi éloignés entre eux qu’ils le sont
des bords latéraux, alors qu’ils se situent plus en arrière du bord frontal. Le nombre
de deux n’est pas absolument fixe ; certains exemplaires ne présentent qu’une seule
tache ; un œil supplémentaire peut apparaître chez les plus grands individus, qui sont
probablement les plus âgés.
L’organe céphalique adhésif simule une ventouse apicale, de part et d’autre de laquelle
s’observent deux petits lobes arrondis, relevés pendant la marche ; les bords de l’ani¬
mal, très ondulés, peuvent également adhérer au substrat en se déformant.
En extension, la longueur des individus récoltés varie de 6 à 16 mm alors que leur
largeur est comprise entre 1 et 3,5 mm.
Fixé et observé in toto, D. lescherae présente un aspect typique de Dendrocoele. Le
pharynx s’insère légèrement au-dessus de la moitié du corps et occupe moins du sixième
de la longueur totale. Les cæcums digestifs sont au nombre de 14 à 16 sur la branche
antérieure, 20 à 25 sur les branches paires.
L’orifice génital s’ouvre au 5 /7e du corps.
2. Étude histologique
L’observation de cinq individus sexuellement mûrs, fixés au liquide de de Beauchamp,
colorés à l’hémalum-érythrosine ou au bleu alcian-hémalum-phloxine, a permis de
donner une description de cette nouvelle espèce ; les coupes ont été effectuées en sec¬
tion sagittale (deux individus), transversale (deux individus) et frontale (un indi¬
vidu).
L’épiderme est bien conservé ; les rhabdites sont en général peu nombreux.
Le pharynx présente les caractères du type Dendrocoelidae ; sous la basale de l’épi¬
thélium, on distingue une couche de muscles longitudinaux puis circulaires. Cette zone
externe, étroite, occupe à peine le neuvième de l’épaisseur radiaire. La zone interne,
à épithélium cilié, montre un manchon musculaire dense constitué par quatre à cinq
couches de fibres longitudinales alternant avec autant de couches de fibres circulaires
et atteignant le quart de l’épaisseur radiaire. Entre les deux zones, la partie moyenne
présente une concentration des glandes vers l’extérieur.
1. Les résultats de ce travail paraîtront dans les Annales de Spéléologie, 1971, t. 26, sous le titre :
« La faune hypogée du sous-écoulement du Voip, au niveau et aux abords immédiats de son trajet
souterrain ».
1296 —
Les testicules se trouvent, généralement, en position dorsale mais peuvent occuper
par endroit toute l’épaisseur du corps ; ils sont nombreux et s’étendent depuis le niveau
du troisième cæcum, au-dessous des ovaires, jusqu’à l’extrémité postérieure, en arrière
de l’appareil copulateur, alternant régulièrement avec les diverticules du tube diges¬
tif.
Les ovaires sont bien développés, de grande taille, en position classique, entre les
quatrièmes et cinquièmes cæcums. Les glandes vitellogènes, peu abondantes, débou¬
chent le long des oviductes pairs.
L’appareil copulateur (fig. 1 et 2)
Sur l’animal monté in toto il occupe le sixième de la longueur du corps, faisant immé¬
diatement suite au pharynx. L’organe musculo-glandulaire est situé à gauche du pénis ;
il laisse apparaître une musculature épaisse au niveau de la papille.
La bourse copulatrice (b.c.), ovoïde et aplatie dorsalement, est spacieuse, l’épithé¬
lium élevé et papilleux. Elle renferme une abondante sécrétion muqueuse, mêlée à
du sperme lorsqu’il y a eu copulation ; l’épithélium est alors bas et irrégulier. Sa posi¬
tion se situe au voisinage immédiat du pharynx ; elle est plus éloignée du pénis.
Le canal de la bourse (c.b.) s’insère à la base de la bourse et, légèrement sinueux,
va en s’élargissant ; son diamètre augmente. De section ronde à l’origine, il s’aplatit
au niveau de l’organe musculo-glandulaire et se trouve déporté vers la droite. Son
épithélium élevé et papilleux rappelle et prolonge celui de la bourse ; il emplit le canal
dont il rétrécit beaucoup la lumière. Sous l’épithélium on distingue une couche de
fibres musculaires circulaires et une couche de fibres longitudinales, régulières sur
toute la longueur du canal.
Le pénis (p.) se compose de deux parties distinctes de taille analogue. Le bulbe,
haut et arrondi, présente une musculature périphérique en coupole ainsi que quelques
fibres radiaires. La vésicule séminale de forme mal définie, ramifiée, est supérieure
aux canaux déférents qui descendent parallèlement l’un à l’autre jusqu’à un niveau
un peu supérieur à celui des culs-de-sacs de l’atrium mâle.
La papille, légèrement inclinée vers la face ventrale, est entourée par une épaisse
musculature circulaire qui débute à la hauteur des culs-de-sacs de l’atrium mâle et va
en diminuant vers la pointe de l’organe ; au tiers inférieur elle disparaît. C’est à partir
de là que peut se produire l’invagination de la papille qui s’observe chez un individu
coupé transversalement (pl. I, 1).
L’atrium mâle (a.$) gaîne la papille qui n’occupe que sa partie supérieure ; l’épithé¬
lium est plat. Ensuite, il prend une forme d’entonnoir, son diamètre se réduit régulière¬
ment et l’épithélium est alors élevé et papilleux, rappelant celui du canal de la bourse.
A ce niveau également on observe l’apparition d’une importante musculature composée
par une couche de fibres circulaires et plusieurs couches longitudinales.
L’atrium mâle reçoit à sa base, dorsalement et un peu au-dessus de l’étroite commu¬
nication qui le relie à l’atrium commun (pl. I, 2), l’oviducte impair qui se prolonge
postérieurement jusqu’au-dessous de l’orifice génital accompagné de nombreuses
glandes coquillières.
L’atrium commun n’est pas très vaste ; le canal de la bourse y débouche par une
large ouverture dans laquelle pénètre le plus souvent la pointe de la papille de l’organe
musculo-glandulaire (pl. I, 3). L’épithélium bas est doublé d’une très faible musculature
irrégulière.
L’organe musculo-glandulaire, situé nettement à gauche du pénis, bien au-dessous
du niveau des culs-de-sacs de l’atrium mâle, est de grande taille, un peu plus grand
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Planche I. — Dendrocoelum lescherae , coupes transversales de l’appareil copulateur (x 90) :
1. — Coupe au niveau du bulbe pénien.
2. — Abouchement de l’oviducte commun.
3. — Extrémité de la papille de l’organe musculo-glandulaire.
4. — Organe musculo-glandulaire au niveau des atriums.
N. COURBAULT
PLANCHE 1
Bull . Mus. Ilist. nat Paris , 2e sér., t. 42, n° 6, 1970 (1971).
— 1298 —
que le pénis ; son bulbe est une fois et demi plus long que la papille. La lumière de
section ovoïde est remplie d’une sécrétion amorphe (pl. I, 4) ; autour d’un paren¬
chyme à nombreuses glandes, une épaisse musculature en coupole se prolonge dans
tout l’organe sous forme de fibres longitudinales denses enveloppant ce parenchyme
central et atteignant la pointe de la papille. C’est ce qui s’observe également chez D.
oaillanti.
III. Affinités. Position systématique
Dendrocoelidae du fait de la constitution histologique de son pharynx, cette
nouvelle espèce présente par ailleurs les caractères significatifs du genre Dendro-
coelum, puisqu’elle est pourvue d’un organe musculo-glandulaire saillant direc¬
tement dans l’atrium commun alors que les oviductes fusionnés débouchent
dans l’atrium mâle. La simplicité du pénis à faible différenciation et l’analogie
entre vésicule séminale et canal éjaculateur la placent dans le vaste sous-genre
Dendrocoelides.
Dans le sud-ouest de la France les Dendrocoelides étaient jusqu’à ce jour
représentés par quatre espèces dépigmentées.
L’espèce géographiquement la plus proche est D. tuzetae Gourbault, 1965,
mais D. lescherae ne présente aucune affinité avec elle sur le plan de la morphologie
de l’appareil copulateur. Le pénis est très différent chez les deux espèces, D.
tuzetae ne montrant jamais d’invagination de la papille, qui au contraire offre,
le plus souvent, une pointe dilatée à lumière spacieuse.
D. regnardi (Beauchamp, 1919), type du sous-genre, et D. barbei Beauchamp,
1956, présentent des affinités certaines avec cette nouvelle espèce, ne serait-ce
qu’en raison de la topographie génitale qui est tout à fait semblable. D. coif-
faiti Beauchamp, 1956, s’en rapproche extérieurement par la présence de deux
yeux ; cependant, la musculature de son pénis est plus développée et elle ne
possède pas de vésicule séminale distincte du canal éjaculateur.
Enfin, D. lescherae rappelle surtout une espèce oculée d’Algérie, D. vaillanti
Beauchamp, 1954, qui cependant ne possède pas non plus de vésicule séminale,
pas de trace d’organe adhésif céphalique et dont l’appareil copulateur est deux
fois et demi plus petit en volume.
La comparaison de l’espèce qui vient d’être décrite avec les autres représen¬
tants du sous-genre Dendrocoelides confirme bien l’originalité de celle-ci, qui
tient essentiellement à la musculature limitée en certaines parties de la papille
pénienne et de l’atrium mâle. Par ailleurs, D. lescherae correspond parfaitement
au Dendrocoelides type dont il présente tous les caractères classiques.
Muséum national cl' Histoire naturelle , Paris ,
et Laboratoire souterrain du C.N.R.S., 09-Moulis.
Résumé
Description d’une nouvelle espèce de Dendrocoelidae du genre Dendrocoelum, sous-
genre Dendrocoelides. Espèce hypogée, oculée, récoltée dans le sous-écoulement du Voip,
affluent de rive droite de la Garonne.
— 1299 —
Abstract
The description of a new species of Dendrocoelidae of the genus Dendrocoelum and
subgenus Dendrocoelides is given. This oculate species is hypogeous and was collected
from the underflow of the Voip, and affluent of Garonne right bank.
OUVRAGES CITÉS
Beauchamp, P. de, 1919. — Diagnoses préliminaires de Triclades obscuricoles. Bull.
Soc. Zool. France , 44, pp. 243-251.
— 1954. — Nouvelles diagnoses de Triclades obscuricoles. VIII-IX. Ibid., 79,
5-6, pp. 418-427.
— 1956. — Deux Dendrocœles obscuricoles de la région pyrénéenne. Notes biospéo-
logiques , 11, pp. 133-140.
Bou, C., et R. Rouch, 1967. — Un nouveau champ de recherches sur la faune aqua¬
tique souterraine. C. R. Acad. Sci., Paris, 265, pp. 369-370.
Gourbault, N., 1965. — Triclades obscuricoles des Pyrénées. Une nouvelle espèce
française du genre Dendrocoelum (Oersted). Ann. Spéléo., 20, 4, pp. 469-476.
— et F. Lescher-Moutoué, 1967. — Sur la faune hypogée peuplant le sous-écou¬
lement d’une rivière de moyenne altitude. C. R. Acad. Sci., Paris, 265, pp. 1813-
1816.
— — 1968. — Recherches sur les eaux souterraines. 4 — Étude de la faune
hypogée peuplant le sous-écoulement du Nert. Ann. Spéléo., 23, 4, pp. 735-
742.
Rouen, R., 1968. — Contribution à la connaissance des Harpacticides hypogés (Crus-
tacés-Copépodes). Ann. Spéléo., 23, 1, pp. 5-167.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1300-1310.
DESCRIPTIONS O F THE TYPE-SPECIES
OF THE EARTHWORM
GENERA PLUTELLUS AND DIGASTER
(. MEGASCOLECIDAE : OLIGOCHAETA)
By B. G. M. JAMIESON
INTRODUCTION
Since Perrier (1873) described the type-species of Plutellus, P. heteroporus,
some 104 species from the Australian Région, New Zealand, the Pacific Nearctic,
the northern Neotropical and the Oriental Région hâve been added to the genus.
The supposedly Pennsylvanian origin of P. heteroporus has been questioned
by Gates (1961). Jamieson (1970 a, 1971) suggested that the type-species was
Australian as its morphology was extremely close to that of Plutellus mani-
festus from New South Wales, the similarity extending to a peculiar alternation
of nephropores unknown elsewhere in the Oligochaeta though approached in
the Australian genus Heteroporodrilus Jamieson, 1970 a. The morphological
heterogeneity and widely disjunct distribution of the genus indicates that the
genus will hâve to be split into several independent and not necessarily closely
related généra. Redescription of the type-species is fundamental to révision
of the genus and is attempted below.
The genus Digaster was ereeted by Perrier (1872) for a single species, D.
lumbricoides , from the vicinity of Port Macquarie in northern New South Wales.
Subséquent additions to the genus were I). armifera Fletcher, 1887, and D.
perrieri Fletcher, 1889, both from New South Wales, and seven Queensland
species, D. brunneus Spencer, 1900 ; ü. gayndahensis Spencer, 1900 ; D. lamingto-
nensis Michaelsen, 1916 ; D. longmani Boardman, 1932 ; D. minor Spencer,
1900, and recently D. anomala and D. bradburyi both of Jamieson, 1970 b. A des¬
cription of an eighth Queensland species from Springbrook is in préparation.
Inclusion of these species in the genus as it had been defined by Perrier was
indicated by the occurrence of two gizzards with a single pair of combined male
and prostatic pores, the prostates being racemose. The genus was extended
by Beddard (1895), Sweet (1900) and Jamieson (1963) to include species
with three gizzards which had initially been placed in Perissogaster Fletcher,
1887.
Jamieson (1970 b) showed that the Queensland species formed a species-
group characterized by presence of gizzards in segments VI and VII and of
stomate nephridia médian to micromeronephridia in posterior segments. It
was suggested that D. lumbricoides also belonged to this group and that the
affinities of the group lay with a Digaster-Megascolides group of généra (Jamie¬
son, 1971) by virtue of the condition of the nephridia described above. It
— 1301 —
was shown that Perissogaster must be resurrected as the type-species, P. exca¬
vata, lacked posterior stomate nephridia as did P. nerrioralis. The status of
Perissogaster queenslandica requires further élucidation. That the Queens¬
land Digasters were congeneric with D. lumbricoides remained uncertain, howe-
ver, as Perrier had not described its nephridia and stated that a gizzardless
segment intervened between the two segments containing the gizzards. Fur¬
ther uncertainty was introduced into the définition of the genus by doubts
expressed by Perrier as to énumération of segments in the type-specimens.
The courtesy of Dr. Renadd-Morna.nt in permitting the author to examine
the type-specimens allows redescription of the morphology and élucidation of
the affinities of this species.
Plutellus heteroporus Perrier, 1873
(Fig. 1 A-H)
Plutellus heteroporus Perrier, 1873, pp. 245-268, fîg. 1-3.
Plutellus heteroporus : Beddard, 1895, p. 487 ; Michaelsen, 1900, p. 174.
Length ? ; width (segment 15) = 2.7 mm ; number of segments ? Pigment-
less buff in alcohol. Segments anteriorly simple, becoming triannulate in XX
posteriorly. Prostomium damaged but apparently tanylobous as noted by
Perrier. First dorsal pore in 7/8 (perforate) ; a suggestion of a pore (imper-
forate) at 6/7, in which Perrier observed the first pore. Setae clearly visible,
in 8 longitudinal rows throughout, in II posteriorly ; ab absent, cd présent
in XVIII.
Table 1
Intersetal distances in segment XII in Plutellus heteroporus
* Standardized to u = 100.
Nephropores only sporadically visible externally ; locations from sites of
nephridial vesicles : présent but location not determinable in 1/2 ; in c fines
in 2/3, 3/4 (?), 4/5 and 5/6 (as Perrier) ; in b fines in 6/7 (d fines, Perrier) ;
in d fines in 7/8 ( d right, and b, left, Perrier) ; in 8/9, posteriorly, alternating
regularly between b and d fines (vice versa, Perrier) (determined as far poste¬
riorly as 25/26 ; data of Horan, personal communication). Clitellum not
visibly developed but dorsal pores faint or absent in 12/13 — 19/20, possibly
— 1302 —
indicating a clitellar extent of approximately XIII — XIX ; extent noted by
Perrier XIII, XIV — XVII. Male génital field : low indistinct male poro-
phores in XVIII in and extending laterally of ab, bearing the male pores in
b lines. Accessory génital markings a pair of low suboval tumescences fîlling
ab but mainly presetal in XIX ; 3 pairs of circular glandular markings presetal
and médian to a lines, in XX, XXI and XXII. Female pores not visible (a
pair of circular prominences with central pores in a lines of segment X considered
by Perrier to be female pores were presumably accessory génital markings
as occur in Plutellus manifestus). Spermathecal pores small approximately
circular markings, 5 pairs, in 4/5 — 8/9, in b lines.
Septa 4/5 very délicate ; 5/6 slightly to moderately thickened ; 6/7 — 10/11
strongly and increasingly thickened but never very strong ; 11/12 and 12/13
moderately strong ; the remainder thin. Septal glands on the pharynx, the
last voluminous in IV. Dorsal blood vessel single, continuous onto the pha¬
rynx ; dorsoventral commissurals in (IV ?) V (ventral connections not ascer-
tained), VI — XII ; those in VI — IX each with a pariétal branch shortly above
the junction with the ventral vessel ; those in X — XII lacking such branches
and forming large latero-oesophageal hearts ; each receiving a connective from
a barely recognisable supra-oesophageal vessel ; this vessel apparently paired
in X-XII, a slender filament in IX being apparently its (unpaired ?) anterior
extension. Nephridia : holonephridia throughout, the first pair of nephridia
lying in segment II. Structure in intestinal segments as follows : from a single,
round preseptal funnel the neck passes posteriorly through the septum to the
body of the nephridium in the succeeding segment. The nephridium has a
large ectal bladder one face of which is drawn out where it is joined by the
narrow terminal duct of the nephridium ; between this duct and the neck of
the funnel the nephridium forms an intermediate tube which is looped back
on itself. The position of the bladder differs according to the position of the
nephropore but the length of the terminal duct does not vary ; where the blad¬
der discharges in b line the terminal duct is reflexed on itself but is straight
where the pore is in d line. In segments preceding the intestine, nephridial
structure is similar but the intermediate tube is more coiled, the funnel is extre-
mely small and the neck very narrow. At the hind end nephridia resemble
those of the anterior intestinal région and paired coiled organs, seen also in
P. manifestus, are présent (Horan, personal communication).
Pharynx ending in III but covered by the septal glands which extend to the
posterior limit of IV in which they conceal the narrow oesophagus. Gizzard
in V, strongly fusiform, fïrm and muscular ; moderately large. Calciferous
glands 4 pairs, in X — XIII, reniform, with long curved stalks which enter
the oesophagus dorsolaterally ; each gland subdivided by internai lamellae
(observed only in X, XI and XII by Perrier). Intestine commencing in XV ;
typhlosole absent but dorsal wall of intestine forming a low internai longitudinal
ridge. Small testes and large much subdivided iridescent sperm funnels free
in X and XI. Séminal vesicles racemose, 2 pairs, in IX and XII (the latter
considered to be the sole pair of testes by Perrier). Prostate glands sinuous
tubes extending through XVIII and XIX ; each with a convoluted muscular
duct about one-seventh as long, narrow entally but ectally much widened,
straight and at least half the width of the glandular portion ; lumen of gland
narrow and apparently unbranched. Vasa deferentia ? Penial setae absent.
Female organs not seen. Spermathecae 5 pairs, discharging anteriorly in
1303 —
their segments, each a simple narrow pouch, narrowing to about half width
ectally to form an indistinctly demarcated duct ; each with a long clavate
diverticulum with dilated free extremity ; the duct of the diverticulum swollen
and muscular over about half of its length prior to entering the spermathecal
duct. The spermathecae uniform in form and size ; length of left spermatheca
of IX = 1.05 mm ; ratio of length spermatheca : length duct = 4.5 ; ratio of
length spermatheca ; length diverticulum = 1.6.
Material examined : The type sériés, consisting of 1 sexual but aclitellate
undissected portion here designated the lectotype ; 2 posterior ends ; 2 inter-
calary portions and 1 previously dissected portion restricted to the clitellum.
Digaster lumbricoides Perrier, 1872
(Fig. 1 I-K)
Digaster lumbricoides Perrier, 1872, pp. 94-96, pl. 1, fig. 24, pl. IV, fig. 64, 65.
Digaster lumbricoides : Fletcher, 1887, pp. 559-560 ; 1889, pp. 1531-2 ; Beddard, 1895,
p. 485 ; Michaelsen, 1900, p. 197 ; Jamieson, 1970 6, p. 44.
Length 82 mm, w (midclitellar) = 3.3 mm ; 158 segments (paralectotype).
Form moderately stout, circular in cross section throughout ; pigmentless bufî
in alcohol, clitellum pigmented brick red. Prostomium small, prolobous.
First dorsal pore 4/5 (imperforate) with 5/6 perforate (lectotype) or 4/5 (?),
5/6 (imperforate) with 6/7 perforate (paralectotype). Setae small and diffi-
cult to discern, in 8 regular longitudinal rows throughout, in II posteriorly ;
ab absent, cd présent in the segment bearing the male pores (XVII).
Table 2
Intersetal distances in segment XI in Digaster lumbricoides
* Standardized to u — 100.
Nephropores presumably represented by scattered white specks, équatorial
and anterior, visible in the clitellar segments. Clitellum annular, strongly
protubérant, embracing the posterior 1/3 XII — 1/2 XVII, the posterior limit
distinct dorsally but indefinite ventrally ; dorsal pores retained and perforate ;
setae and intersegmental furrows retained but less distinct than elsewhere.
Male pores defmite transverse slits in XVII, centred in ab and lying in a common
— 1304
approximately rectangular tumid field which extends to the equators of seg¬
ments XVI and XVIII respectively ; an approximately oval translucent glan-
dular area located at each corner of the field, in XVI and XVIII, in and latéral
of b fines. Female pores anteromedian of setae a of XIII, conspicuous owing
to white halos and a common glandular field (lectotype ; unrecognizable owing
to damage in paralectotype). Spermathecal pores 2 pairs of distinct gaping
transverse slits on prominent elliptical papillae in setal rows ab, in 6/7 and
7/8.
Internai anatomy. To facilitate comparison with related megascolecoid
worms, in which with very few exceptions the spermathecal, female and male pores
are one segment behind their locations in D. lumbricoides, the segmentai énumé¬
ration given below has been augmented by an incrément of 1.
Septa : 4/5 slightly thickened ; 5/6 moderately thickened ; 6/7 — 7/8 (lecto¬
type) or 8/9 (paralectotype) strongly and increasingly thickened ; 8/9 — 10/11
(lectotype) or 9/10 — 10/11 (paralectotype) moderately strongly thickened ;
the succeeding septa rapidly decreasing in thickness and becoming délicate.
Septal glands on the pharynx in II — IV, the intervening septa seeming to be
présent at least centrally. Dorsal blood vessel single, continuons anterior to
the brain, which fies in III. Dorsoventral commissural vessels présent in V
— XII, those in VI and VU ramifying on the gizzards but continuing ventrally
to join the ventral vessel ; those in VI II and IX each with a pariétal branch
near their junctions with the ventral vessel ; those in X — XII forming 3 pairs
of latero-oesophageal hearts, each of which receives two connectives, one from
the dorsal vessel, the other from the roof of the oesophagus, there being no
discrète supra-oesophageal vessel. Nephridia (paralectotype) micromerone-
phridia throughout the forebody ; those in III (Il by external segmentation)
more numerous and larger than elsewhere and forming transverse aggregations
of very many spiral loops which send, on each side, at least two thick compo¬
site ducts to the junction of the first and second (external) segments, one duct
(the thicker) runs near the pharynx and collects from the majority of the nephri¬
dia of this segment ; the other is latéral. Micromeronephridia of IV send,
on each side, a composite duct anteromedianly to the parietes at approximately
the site of the ventral setal couple ; by the segment in front of the first gizzard
(V) the nephridia hâve each a separate thin duct running to the anterior border
of the segment ; by VI they are for the first time purely pariétal before this
being attached to the posterior septa ; by segment VII (the segment of the
posterior gizzard) discreteness of the individual nephridia is clearly marked,
these being 10 separate exonephric micromeronephridia on each side, attached
to the body wall. This condition persists posteriorwards through the forebody
and clitellum but the nephridia in X posteriorly become V-shaped, with two
major rami. In posterior segments there is a stomate exonephric megame-
ronephridium on each side médian to about 8 closed exonephric micromerone¬
phridia ; the preseptal funnels of the former are large. Pharynx ends in IV ;
in V the o esophagus is dilated to the size of a gizzard but in both specimens its
walls are very thin and carry a distinctly developed réticulum of blood vessels ;
gizzards 2, in VI and VI I, large (though neither fills its segment), globose and
lirai with pronounced muscular sheen, the two gizzards separated by a région
of unmodified narrow oesophagus anteriorly in VU. Oesophagus narrow and
simple to XI II ; in XIV and XV swollen and in each segment with a pair of
circumferential vessels which join the dorsal vessel ; chloragogenous and externally
1305
Fig. 1 A-H. — Plutellus heteroporus Perrier, 1873 (lectotype). A, male génital field ; B, right prostate
gland ; G and I), anterior and posterior views of a calciferous gland ; E and F, dorsal and ventral
views of a spermatheca ; (i and 11, nephridia with bladders discharging in d and b Unes respec-
tively.
Fig. 1 1-K. — Digaster lumbricoides Perrier, 1872 (paralectotype). T, forebody, showing male and
spermathecal f:elds ; J, right prostate gland ; K, ventral view of a spermatheca.
Ail bv caméra lucida. Clitellum shaded.
Ca.g, calciferous gland ; ca.g.s, stalk of calciferous gland ; g.m, accessory génital marking ;
in.t, intermediate tubule of nephridium ; <-?, male pore ; ne, neck of nephridium ; np, nephropore ;
nst, nephrostome ; pr.d, prostate duct ; pr.g, glandular part of prostate ; sp.amp, spermathecal
ampulla ; sp. div, spermathecal diverticulum ; sp.p, spermathecal pore ; t.d, terminal duct of
nephridium ; ves, nephridial vesicle.
83
— 1306
rugose in XVI ; intestine commeneing at 1/2 XVII, with a definite oesophageal
valve ; typhlosole and muscular thickening absent (condition of canal in XV — ■
XVIII not determinable in lectotype owing to previous damage). Small testes
and simple funnels free in X and XI ; spermatozoal iridescence on the funnel
of the lectotype only. Séminal vesicles racemose, in XI and XII, a very large
body présent in both specimens in XII below the gut and attached to the ante-
rior septum is apparently a much hypertrophied séminal vesicle. Prostate
glands each a subrectangular, loliulated, flattened lobe limited to XVIII and
with a straight muscular duct running medianwards to its pore ; the duct about
three fourths the length of the glandular part the ectal portion of which it
deeply bisects. Penial setae absent. Female organs not seen. Spermathe-
cae 2 uniform pairs, each with a subspherical ampulla and a wide, longer cylin-
drical duct, the whole spermatheca with the form of a pouch dilated at its free
end ; a subspherical sessile diverticulum with spermatozoal (?) sheen joining
the antérolatéral aspect of the duct immediately before the latter enters the
body wall ; length of left spermatheca of IX (paralectotype) = 2.2 mm ; ratio
of length of spermatheca : length duct = 1.6 ; ratio of length spermatheca :
length diverticulum = 5.3.
Material examined : 2 clitellate syntypes, one of which had previously
been dissected and was in two portions, labelled “ Digaster lumbricoides E. P. Nou¬
velle Hollande, M. J. Verreaux, 1846 ”. The previously dissected specimen is
here designated the lectotype and the other specimen the paralectotype.
Discussion
Plutellus
The new account of Plutellus heteroporus considerably augments and largely
confirms Perrier’s description with which comparisons are drawn. Major
divergences are the démonstration of four pairs of calciferous glands, as against
three pairs, and location of the gizzard in segment V, not VI as observed by
Perrier.
The previously postulated relationship with Plutellus manifestus, which lias
four pairs of calciferous glands of identical and unusual structure and the gizzard
in V, is thus confirmed. Similarity of the two species is such as to leave no
doubt that they are congeneric and are generically distinct from other species
assigned to the genus. Formai restriction of the genus is, however, deferred
pending révision and review of the other species. The following common
description of the two species comprises a définition of Plutellus as it will hâve
to be restricted.
Plutellus s. strict.
Moderately large terrestrial worms (50-150 mm long) with less than 200
segments. Prostomium tanylobous. Dorsal pores commeneing at 6/7-8 /9.
Setae 8 per segment, in regular longitudinal rows, commeneing on II ; ventral
setal couples ( ab ) wide, dorsal setal couples (cd) much wider and only a little
smaller than the intervening distance ( bc ) ; dorsal médian setal distance (dd)
— 1307 —
0.24-0.26 of the circumference (u). Nephropores large, first in c lines (on II
or III to V or VI) ; thereafter (VI or VII posteriorly) alternating from d (or
slightly below this) to b lines. Clitellum annular, on XIV-XVII or part of XIII
also. A pair of combinée! male and prostatic pores on XVIII in ab ; the pros¬
tates with thickly tubular tortuous glands and muscular, ectally dilated ducts.
Penial setae absent. Accessory génital markings présent. Spermathecal pores
4 or 5 pairs, the last at the anterior margin of IX.
Some preelitellar septa strongly thickened. Gizzard strong, in V. Large,
paired reniform caleiferous glands with very long stalks, 4 pairs, in X-XIII ;
intestine beginning in XV ; typhlosole absent. Supra-oesophageal vessel in IX,
X-XII, XIII. Dorsoventral commissural vessels in V to XII ; those in X-XII
forming large latero-oesophageal hearts which receive connectives from the
supra-oesophageal vessel or from the caleiferous vessels, before these join the
supra-oesophageal vessel, and from the dorsal vessel. Nephridia stomate
holonephridia ; the duct of each with a large, elongate, subspherical ectal blad-
der. Testes and funnels free in X and XI ; séminal vesicles in IX and XII.
Ovaries and funnels in XIII ; ovisacs absent (P. manifestus). Spermathecae
discharging anteriorly in their segments ; each with a single fairly long clavate
diverticulum.
Diagnosis : Holonephric with large nephridial bladders ; nephropores in
a few anterior segments in c lines, thereafter alternating from d to b lines. Cal¬
eiferous glands with long stalks présent. Combined pores of a pair of (tubular)
prostates and the vasa deferentia in XVIII.
Digaster
The new description of Digaster lumbricoides confirais that it is morpholo-
gically very close to the eight known Queensland species of the genus, and that
it resembles Z), anomala Jamieson, 1970 b, in having the male, female and sperma¬
thecal pores dislocated one segment forward. If an incrément of 1 be added
to the segmentai énumération of these two anomalous species, the morpholo-
gical homogeneity of the group represented by lumbricoides and the eight Queens¬
land species which is- revealed is such as to indicate unequivocally that they
must be considered strictly congeneric. A common description of the nine
species is as follows :
lumbricoides species-group
Small to very large terrestrial worms (38 mm to more than a métré long).
Prostomium zygolobous to tanylobous. Circular in cross section throughout.
First dorsal pore in 4/5 or 7/8 (rarely far posterior ?). Setae 8 per segment,
in straight longitudinal rows throughout ; fairly closely paired ; cd conspicuously
wider than ab ; dd : u>0.4 in the forebody. Nephropores scattered, only spo-
radically visible. Clitellum annular, occupying 4 whole segments and some-
times a part of each adjacent segment, the first segment fully occupied being
XIV or rarely XIII. Combined male and prostatic pores a pair on XVIII in
a to b lines. Accessory génital markings présent or absent. Female pores
paired or, rarely, single ; anteromedian to setae a of XIV. Spermathecal
pores 2 to 3 pairs, intersegmental, the last in 8/9.
- 1308
Dorsal blood vessel single, continuons onto the pharynx ; last hearts in XII
or less commonly XIII ; supra-oesophageal vessel présent ; the hearts in and
posterior to X latero-oesophageal ; dorsoventral commissurals présent ante-
riorly to the hearts. Subneural vessel absent. Gizzards 2, in VI and VII,
contiguous or separated by unmodified oesophagus. Oesophagus vascular and
internally folded and often dilated, in a few to most segments occupied, but
extramural calciferous glands absent ; intestine commencing in XVIII or
rarely (D. lumbricoides ) in XVII. Typhlosole and muscular thickening of the
intestine absent.
Wholly meronephric ; micromeronephridia in anteriormost segments loosely
or closely aggregated to form pharyngeal or exonephric tufts ; succeeding
nephridia exonephric astomate micromeronephridia ; in the hindbody the
medianmost nephridium on each side possessing a preseptal funnel and usually
(and typically) enlarged as an exonephric megameronephridium. Testes and
funnels a pair in each of X and XI or in XI only ; testis-sacs absent ; séminal
vesicles in IX and XII or in XII only. Prostates one pair, racemose and single
or bipartite, the vasa deferentia joining the junction of gland and duct. Ova-
ries one pair, in XIII ; ovisacs absent. Spermathecae two or three pairs, with
one or two diverticula. Ail structures sometimes (D. lumbricoides and D.
anomala ) homeotically displaced one segment forward by suppression of an
anterior metamere.
Diagnosis : Gizzards 2 in VI and VII or their homeotic équivalent. Mero¬
nephric, with a stomate nephridium médian to micromeronephridia on each
side of the body in each segment of the posterior région of the body. Combi-
ned pores of a pair of (racemose) prostates and the vasa deferentia on XVIII
or its homeotic équivalent.
Digaster arrnifera and D. perrieri, both from the Sydney Basin in New South
Wales, comprise a distinct group difîerentiated from the lumbricoides group
by location of the gizzards in V and VI (without homeosis) and the possession
of penial setae. Médian stomate megameronephridia hâve been demonstrated
in posterior segments ( Jamieson, 1970 b) in D. arrnifera but hâve yet to be recor-
ded for D. perrieri. At présent these must be retained in Digaster but it seems
possible that they may hâve replicated the gizzard independently of the lum¬
bricoides group.
Zoology Department, University of Queensland.
Synopsis
Plutellus heteroporus, the type-species of a genus which has a circummundane distri¬
bution and contains over one hundred known species, is shown to be morphologically
close to only P. manifestus from New South Wales. Evidence is presented for restric-
ting the genus to these two species though this step is deferred pending révision of
Plutellus s. lat.
Digaster lumbricoides , the type-species of its genus, is shown to hâve the metameric
abnormality previously shown for Digaster anomala and to be représentative of a group
of 9 species from Queensland and northern New South Wales. The afïinity of the
remaining species of the genus with this lumbricoides species-group is discussed. Pré¬
sence of médian stomate nephridia, in addition to closed micromeronephridia, indi-
cates that Digaster is assignable to a Dichogaster-Megascolides group of généra and that
affinities with Megascolex are less close than was previously considered.
— 1309 —
Résumé
Description des types des genres de Lombriciens
Plutellus et Digaster ( Megascolecidae : Oligochaeta )
L’auteur démontre que Plutellus heteroporus, espèce-type d’un genre cosmopolite
comprenant plus de cent espèces, n’est morphologiquement proche que de la seule
espèce P. manifestus en provenance de la Nouvelle-Galles du Sud. Il conviendrait
donc de restreindre le genre à ces deux espèces, tout au moins jusqu’à ce que la révision
complète du genre Plutellus s. lat. ait été effectuée.
Digaster lumbricoides, espèce-type du genre, présente l’anomalie métamérique déjà
observée chez D. anomala et se trouve être représentatif d’un groupe de neuf espèces
en provenance du Queensland et du nord de la Nouvelle-Galles du Sud. Les affinités
des autres espèces du genre avec ce groupe d’espèces lumbricoides sont discutées.
La présence de néphridie médiane avec pavillon, en plus de microméronéphridies
sans pavillon, permet de rattacher Digaster au groupe de genres Dichogaster-Megasco-
lides, et de penser que ses affinités avec Megascolex sont moins grandes qu’on ne l’avait
cru jusqu’à maintenant.
Acknowledgements
The kind coopération of Dr. Renacd-Mornant of the Natural History Muséum
Paris, in allowing the author to examine type specimens is gratefully acknowledged
My student, Miss Carden Horan, is thanked for data on the nephridia of Plutellus
The work was completed during tenure of an Australian Research Committee grant
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971!, pp. 1311-1314,
LONGÉVITÉ D'ORGANISMES MARINS
À L'AQUARIUM DE NOUMÉA
Par R. CATALA-STUCKI
Au mois d’octobre 1970, l’Aquarium de Nouméa (Fondation R. Catala-
Stucki) avait déjà fonctionné de façon ininterrompue depuis quatorze années.
Voici une énumération des organismes dont la longévité est, ou a été, la plus
remarquable.
INVERTÉBRÉS
Hexacoralliaires
Le plus ancien corail est un Plerogyra sinuosa (Dana). Espèce de croissance
relativement lente, il a quadruplé de volume en quatorze ans. A noter, chez
lui, un renversement complet du rythme d’expansion et de rétraction des ten¬
tacules. Ceux-ci, pendant les premières années, étaient toujours rétractés aux
heures diurnes et ne commençaient à s’épanouir qu’à la nuit tombante, restant
en totale extension jusqu’aux premières lueurs de l’aube L Le fait de recevoir
le premier repas tôt dans la matinée et les suivants au cours de la journée a
suscité peu à peu un comportement absolument inverse. Il était intéressant
de signaler un des cas les plus typiques de réflexe conditionné chez un Corail.
D’autres espèces de Madrépores témoignent aussi d’une remarquable péren¬
nité, bien que, pour la plupart d’entre eux, les biotopes d’origine se situent
à des profondeurs de 20 à 40 mètres. Ainsi en est-il des espèces suivantes dont
les entrées à l’Aquarium s’inscrivent entre 1959 et 1965 :
Euphyllia glabrescens (Chamisso et Eysenhardt)
Catalaphyllia sp. (Wells) = Euphyllia picteti (Bedot)
Goniopora lobata (Dana)
Alveopora mortenseni (Dana)
Psammocora exesa (Dana)
Pachyseris sp.
Polyphyllia talpina (Lam.)
diverses espèces de Fungia
Il est curieux de constater — sans, pour autant, pouvoir en trouver l’expli¬
cation — que les spécimens de profondeurs (25-40 mètres) montrent une résis-
1. Cf. fi g. 10, in R. Catala, Carnaval sous la Mer. Sicard Édit., Paris.
— J 312 —
tance beaucoup plus grande que la majorité des espèces de faible profondeur
(2 à 10 mètres) 1.
OcTOCOR ALLIAI RES
Certains Alcyonaires survivent de nombreuses années et, là encore, ce sont
des colonies de profondeur qui « tiennent » le plus longtemps. Il s’agit de grosses
colonies des genres Sinularia et Sarcophyton. (Des Pennatulacées vivent aussi
plusieurs années).
Actiniaires
La longévité de plusieurs Actinies remonte à plus de treize années, mais le
fait n’a rien d’extraordinaire puisqu’il a été observé déjà dans d’autres Aqua¬
riums, et même dans quelques-uns ne fonctionnant qu’en circuit fermé. A noter
toutefois, dans quelques bacs de l’Aquarium de Nouméa, la grande fréquence
de divisions de certaines Anémones.
ÉcHINODERMES
Chez les Astérides, des Linckia laevigata installées à l’Aquarium en 1956 sont
encore vivantes. Il en est de même, parmi les Ophiurides, de la plus grande
de cette classe, Ophiarachna incrassata.
Mollusques
Bien que cet embranchement fournisse à l’Aquarium la plus grande diversité
de sujets, seuls vivent très longtemps (7-12 ans) des Gastéropodes, tels que
Charonia tritonis (se nourrissant d’étoiles de mer, dont Acanthaster planci ), et
des « porcelaines », telles qu 'Ovula ovurn, monophage d’ Alcyonaires du genre
Sinularia, et Cypraea tigris, s’alimentant de micro-organismes dont les parois
des bacs sont abondamment tapissées.
Crustacés
Brachyoures. Le Crabe dont la longévité a été la plus remarquable (10 ans)
a été Parthenope horrida.
Anomoures. Survivent depuis neuf années des spécimens du superbe Pagure
Dardanus megistos.
Macroures. Les belles Crevettes Stenopus hispidus vivent deux ou trois ans,
ce qui est peu en comparaison des Hymenocera elegans dont nous avons quelques
1. Il est intéressant de signaler aussi qu’à la suite d’aménagements techniques nouveaux, des
Madrépores dont les planules se sont fixées spontanément sur les parois de certains bacs y croissent
à un rythme normal. Il s’agit, d’une part, de plusieurs spécimens de colonies de faible profondeur
(Acropora forrnosa) dont les larves ont été amenées par l’eau captée en mer (un million de litres par
24 heures), d’autre part, de spécimens de Seriatopora histrix , provenant de colonies récoltées en pro¬
fondeur (35 mètres) et qui se trouvaient à demeure dans ce bac. Ces fixations remontent à 8 mois
environ au cours desquels ces coraux branchus ont atteint déjà une dizaine de centimètres.
1313 —
couples depuis six ou sept ans. La longévité d ' Hymenocera, à l’Aquarium, est
due au fait que lui est fournie très régulièrement la petite Astérie qu’elle préfère ;
Echinaster luzonicus 1.
Quant à la longévité des Langoustes, elle est remarquable, puisque des spé¬
cimens de Palinurus ornatus, P. longipes et P. versicolor ont vécu six et sept
ans. En fait, elles vivraient beaucoup plus longtemps si elles n’étaient pas vic¬
times d’accidents de mue. Que celle-ci, en effet, commence trop avant dans la
nuit ou soit retardée par un dégagement trop laborieux de l’exuvie, et l’animal,
parce que sa nouvelle carapace n’est pas assez durcie, devient au petit jour,
la proie des poissons.
VERTÉBRÉS
Poissons
Les doyens d’âge de l’Aquarium sont trois Platax pinnatus (quatorze années)
et un Balistapus aculeatus (treize années).
Par la suite, les années d’introduction des spécimens les plus marquants
et qui sont encore, au 30 novembre 1970, en excellente condition, s’inscrivent
comme suit :
1958 Coris angulata
1959 Synanceia verrucosa
1960 Pomacanthus semicirculatus
1960 et 1961 Brachyrus zébra
1961 Pomacanthus imperalor
1963 Lienardella fasciata
» Holocentrus spiniferum
» Holocentrus diadema
» Centropyge bicolor
» Centropyge bispinosus
» Plectorynchus pictus
» Lepidaplois perditio
» Acanthurus sp. ( fuliginosus ?)
» Glyphisodon polyacanthus
» Zebrasoma oeliferum
» Amphiprion ephippium
1964 Hoplochromis coeruleus
» Lepidaplois hirsutus
» Thalassoma aneitense
» Thalassoma hardwicki
» Thalassoma lunare
» Abudefduf aruanus
1. Au sujet de V Hymenocera elegans , espèce fort rare, on a récemment prétendu, bien hâtivement,
qu’elle était capable de détruire la tristement fameuse étoile de mer Acanthaster planci, dévoreuse
de coraux. Toutes les expériences effectuées par nous ont été strictement négatives, les Hymenocera
montrant une véritable répulsion à l’égard de ces grandes Astéries.
— 1314 —
19G4 llepatus ( Microcanthus ) strigatus
» Choerodon sp.
» Pseudoscarus vaigiensis
» Pseudochromis novaehollandiae
1965 Megalops cyprinoides
» Lo vulpinus
» Canthigaster valentini
» Zanclus cornutus
» Chaetodon falcula
» Chaetodon citrinellus
» Canthidermis rotundatus
» Gomphosus varions 1
» Scarus gobban
Nota — Une très grave épidémie s'est déclarée au mois de juin 1970 dans le
plus grand bac, à la suite de l’introduction d’un Tétraodon ( Ovoïdes implutus).
Elle a décimé en moins de quinze jours un grand nombre de sujets qui vivaient
à l’Aquarium depuis des années et y avaient grandi. Entre autres :
Plectropomus maculatus var. melanoleucus
( ’hromileptes altivelis
Cephalopholis pachycentron
Epinephelus hoevemi
Variola louti
Platycephalus crocodilus
La perte la plus déplorable fut celle de sept magnifiques Carangues. Elevées
patiemment depuis trois années (elles mesuraient à peine deux centimètres lors
de leur capture), elles avaient atteint un poids de 2,750 kg.
Aquarium de Nouméa
(Fondation Tl. Catala-Stucki)
Nouvelle-Calédonie.
1. Cette espèce montre un dimorphisme sexuel remarquable, la robe des mâles étant d’un très beau
vert, celle des femelles étant brun noir avec le « bec » rose. En 1956, le Dr. Earl Herald, directeur
du Steinhart Aquarium de San Francisco, nous demandait, en vue de contrôler une récente remarque
de capturer des Gomphosus mâles et de les observer dans nos bacs de Nouméa. Dans des délais de
temps variables, ils devinrent tous des femelles. Bien mieux : un spécimen mâle capturé en 1957 et
mesurant une dizaine de centimètres devint femelle au bout de quelques mois, le resta pendant deux
années pour redevenir mâle, variation qui s’effectua en moins de douze jours. La couleur verte est plus
intense que la première fois, avec de très beaux reflets violacés sous certaines incidences et une bande
violette dans la région distale des pectorales. Il sera fort intéressant de voir si cette alternance sexuelle
se produit de nouveau et à quel rythme. Au moment de sa dernière variation, en août 1970, ce sujet
avait atteint une vingtaine de centimètres.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1315-1324.
LES LIPIDES DES FRONDES SPORIFÈRES
DU SCOLOPENDRIUM YULGARE SM.
Par M. H. LAUR et C. GUERVIN
Dans une précédente note nous avons rapporté quelques résultats concernant
les acides gras des lipides totaux des frondes sporifères d’une Filicinée (Guervin
et Laur, 1969). Les données bibliographiques sur les lipides chez ces végétaux
étant peu nombreuses (Schrenk et Gellerman, 1965 ; Radünz, 1967 et Haig
et al., 1969), il nous a semblé intéressant de continuer à en préciser la nature ;
aussi présentons-nous dans cet article les résultats relatifs aux principales clas¬
ses de lipides rencontrées dans les sporophytes adultes du Scolopendrium bul¬
gare Sm. (Filicinée Leptosporangiée), ces recherches s’inscrivant dans le cadre
d’une étude lipochimique de certaines Cryptogames.
Matériel et méthodes
Le matériel utilisé, des frondes sporifères du S. bulgare, a été récolté dans un
thalweg humide de la forêt de Compiègne (exposition Nord), pendant la période
des mois de novembre et de décembre.
Ce matériel est fixé par le mélange méthanol/chloroforme (1/2, v/v), après
un court passage dans l’azote liquide. La solution ainsi obtenue étant recueillie,
nous avons procédé à des épuisements successifs par le même mélange des restes
du matériel végétal préalablement broyés ; ces épuisements sont poursuivis
jusqu’à décoloration totale du broyât. Les liqueurs d’extraction réunies sont
évaporées sous vide, à une température d’environ 25°C.
L’extrait lipidique brut total ainsi obtenu est lavé selon la technique de
Folch et al. (1957) et repris par le chloroforme.
Le fractionnement des lipides totaux de cette solution chloroformique a été
réalisé à l’aide de deux méthodes.
1. — Séparation directe sur couche mince. Dans ce cas les couches minces
utilisées sont de deux types : soit des plaques préparées finies de Silice F 254
(Merck 20 X 20 cm), soit des plaques de verre recouvertes d’une couche uniforme
d’une épaisseur de 0,25 mm de silica-gel G. Ces plaques étant, avant utilisation,
activées à 110°C pendant 30 minutes.
Nous avons employé comme solvant de développement le mélange hexane-
oxyde d’éthyle-méthanol (60/30/3, v/v/v) ; le temps moyen de l’élution est
alors de 45 minutes.
Une première révélation à l’iode nous a permis de mettre en évidence les
principales taches, mais nous avons également révélé les chromatogrammes
avec le mélange acide sulfurique-acide acétique (50/50, v/v), utilisé autant
comme révélateur général que, plus spécifiquement, pour déceler les stérols.
1316 —
Enfin, de manière à préciser la nature de certaines taches observées, nous avons
eu recours, d’une part, à quelques révélateurs plus spécifiques comme les tri
et pentachlorure d’antimoine, le réactif de Molisch (a-naphtol), celui de Zin-
zadze, etc..., et, d’autre part, à l’emploi de témoins commerciaux chimiquement
purs.
2. — • Chromatographie sur couches minces après séparation sur colonne. La
chromatographie sur colonne en verre de 1 cm de diamètre a été réalisée avec
de l’acide silicique Bio-Sil H. A. 325 mesh transformé en bouillie épaisse à l’aide
de 50 ml de chloroforme ; le poids d’acide silicique employé est égal à 40 fois
le poids de lipides chromatographiés, qui est d’environ 0,5 g. Les élutions suc¬
cessives ont été effectuées avec 300 ml de chloroforme, 200 ml d’acétone et
300 ml de méthanol. Une légère surpression est créée à l’entrée de la colonne à
l’aide d’un courant d’azote, comme le préconise Mazliak (1967).
La nature des éluats est contrôlée par chromatographiés sur couche mince
comme précisé ci-dessus ; toutefois, les solvants utilisés sont différents et dépen¬
dent de la fraction considérée. Pour la fraction extraite par le chloroforme,
après avoir essayé les solvants suivants :
A) chloroforme / méthanol / acide acétique / eau (170 / 25 / 25 / 4),
B) diisobutylcétone / acide acétique / eau (80 / 50 / 10),
C) chloroforme / méthanol / acide acétique (65 / 25 / 10),
D) hexane / oxyde d’éthyle / acide acétique (90 / 10 / 1),
nous n’avons retenu pour la présentation que le mélange D qui nous a donné
les meilleurs résultats.
Pour la fraction éluée par l’acétone, c’est avec le solvant A que nous avons
obtenu les séparations les plus nettes ; enfin, pour la fraction entraînée par le
méthanol, après avoir fait appel aux mélanges A, B et C indiqués ci-dessus,
c’est également avec le mélange solvant A que nous avons réalisé les chroma-
togrammes les plus expressifs.
Les révélateurs généraux utilisés sont l’iode et le mélange acide acétique-
acide sulfurique (1/1, v/v) ; des révélations plus spécifiques, comme celles à
l’anthrone pour les glycolopides ou encore la fluorescence en U.V. des différentes
taches de phospholipides après dispersion sur les chromatogrammes de Rho-
damine 6G, ont été pratiquées quand cela s’est avéré nécessaire ; par ailleurs,
nous avons eu également recours à l’emploi de témoins commerciaux chimique¬
ment purs, comme indiqué précédemment.
Résultats
A. — • Les lipides totaux
La teneur en lipides totaux varie aux environs de 8,5 g-9 g pour cent grammes
de matière sèche, ce qui représente environ 2 % du poids frais.
Le développement chromatographique sur couche mince d’un extrait des
lipides totaux a donné les différentes taches reproduites sur la figure 1. Le
tableau I rapporte les principales caractéristiques concernant ces taches.
L’analyse de ces résultats nous permet d’identifier, à partir des taches numé¬
rotées de 1 à 10, un certain nombre de composés.
Tableau I
Tableau synoptique des résultats concernant les lipides totaux du S. vulgare après chromatographie sur couche mince
— 1318
Fig. 1. — Chroma togramme sur couche mince de Silica-gel G. Solvant : hexane-oxyde d’éthyle-
méthanol (60-30-3).
S.v. : lipides totaux extraits des frondes sporifères du S. bulgare ; St : stigmastérol ; Ch : cholesté¬
rol ; I, II, III : mélange de mono, di et triglycérides.
— 1319 —
Les taches 1, 1', et 2 renferment les phospholipides et galactolipides comme
l’attestent les réactions spécifiques ; de plus, les valeurs de Rf indiquent,
plus précisément, que la tache 1' migre à peu près comme des monoglycérides ;
la tache 2 qui migre également comme des monoglycérides a une réaction clas¬
sique permettant de penser qu’elle renferme en outre des caroténoïdes (réactif
de Carr et Price). Les taches 3, 4 et 5, par leurs couleurs naturelles et de fluo¬
rescence aux U. Y., montrent qu’elles correspondent aux pigments chlorophyl¬
liens ; la tache 5 contient également des stérols et des acides gras libres ainsi
que le précisent le Rf et les réactions spécifiques. Les taches 6 et 7 très faiblement
pigmentées ont un Rf voisin de celui d’un diglycéride. La tache 8 est de nature
inconnue ; néanmoins, elle correspond en chromatographie en phase gazeuse
à un corps antérieurement appelé « Y » (Guervin et Ladb, lue. rit.) et qui pos¬
sède une L.E.C. 1 nous permettant de supposer qu’il se rapproche chimiquement
d’un acide hydroxypalmitique. La tache 9 par son Rf correspond aux trigly¬
cérides ; quant à la tache 10, ses réactions spécifiques nous permettent de dire
que nous avons affaire à des esters de stérols.
R. — Les lipides après chromatographie sur colonne
Ce type de chromatographie nous livre avec les éléments utilisés les fractions
suivantes :
— une fraction extraite par le chloroforme qui contient les lipides neutres et qui
représente 58 % du poids des lipides totaux ;
— une fraction extraite par l’acétone qui comporte essentiellement des glycolipides
et des pigments (chlorophylliens et autres) et qui correspond à 26 % du poids des
lipides totaux ;
— enfin, une fraction extraite par le méthanol renfermant les lipides les plus polai¬
res où les phospholipides sont les plus abondants et qui équivaut en moyenne à 16 %
du poids des aliquoles utilisés.
1° Les lipides neutres
Le chromatogramme de ces lipides neutres (i, fig. 2) nous donne huit taches.
La comparaison avec les témoins choisis (p-sitostérol, mélange de mono, di
et triglycérides) et les valeurs de Rf reproduites dans le tableau II, nous per¬
mettent les identifications suivantes :
les taches n08 1 et 2 correspondent à des pigments ;
la tache n° 3 (double tache) correspond pour partie aux stérols libres et pour partie
aux monoglycérides ;
la tache n° 4 est un produit non identifié actuellement ;
la tache n° 5 est assimilable aux diglycérides ;
la tache n° 6 a une position telle que, en se référant d’une part aux résultats obtenus
par Di Costanzo et coll. (1967) et d’autre part aux témoins employés, nous sommes
conduits à penser qu’elle est composée d’acides gras libres : notons qu’ils sont parti¬
culièrement abondants dans ce matériel ;
la tache n° 7 correspond aux triglycérides ;
quant à la tache n° 8, la plus élevée, la couleur rosée qu’elle prend avec le mélange
acide acétique / acide sulfurique nous laisse supposer qu’il s’agit d’esters de stérols
(stérides) .
1. L.E.C. = Longueur équivalente de chaîne.
Tableau II
Tableau synoptique des résultats concernant les différentes fractions des lipides totaux du S. vulgare
après séparation sur colonne d’acide silicique et chromatographie sur couche mince.
1320
2° La fraction éluée par V acétone
Le développement du chromatogramme (2, fig. 2) met en évidence treize
taches. Trois d’entre elles sont rapportées à des glycolipides et sulfolipides en
raison de la présence de sucre révélé par l’anthrone : ce sont les taches 3, 6 et 8.
Leurs Rf sont respectivement 0,18 — 0,46 — 0,60 (fig. 2) avec le mélange éluant
utilisé.
Une étude ultérieure nous permettra de préciser la nature chimique de chacun
de ces glycolipides.
Les taches nos 9, 11, 12 et 13 correspondent à des pigments ; les autres : 1,
2, 4, 5, 7 et 10, sont de nature indéterminée actuellement.
3° Les lipides polaires
Une identification des neuf taches obtenues après séparation des constituants
de cette troisième fraction (3, fig. 2) est permise grâce à l’utilisation de témoins
commerciaux, de certaines colorations spécifiques et de l’observation aux U.V.
après révélation à la rhodamine 6G.
la tache n° 1 est composée principalement de phosphatidylsérine (bleuâtre en U.V.
à la rhodamine 6G) ;
les taches nos 2 et 3 s’interpénétrent et migrent comme la phosphatidylcholine ;
la tache n° 4, par sa couleur de fluorescence orangée pâle après évaporation de rho¬
damine 6G et par sa valeur de Rf, laisse supposer qu’elle est constituée de phospha-
tidyléthanolamine ;
la tache n° 5 a un Rf proche de celui d’un diphosphatidylglycérol (cardiolipine) ;
la tache n° 6 n’a pas été identifiée ;
la tache n° 8 est très probablement constituée par de l’acide phosphatidique ;
quant aux taches 7 et 9, elles correspondent à des pigments.
Discussion et conclusion
La teneur en lipides totaux (9 %) des frondes sporifères du S. vulgare est
importante comparée à celle d’autres végétaux ( D i Costanzo, 1967). Elle se
rapproche du taux des lipides correspondant à certaines graines de Phanéro¬
games (Mazliak, 1968).
Si nous confrontons les résultats obtenus précédemment sur les acides gras
(Guervin et Laur, loc. cit.) à ceux rapportés dans cette note, nous pouvons
en déduire certaines précisions sur les lipides totaux présents dans les sporo-
phylles de cette Fougère.
ABRÉVIATIONS DU TABLEAU II
Pig. : pigments
PC : phosphatidylcholine
PS : phosphatidylsérine
PE : phosphatidyléthanolamine
PGP : diphosphatidylglycérol (cardiolipine)
Pf : phosphatidylinositol
A. P. : acide phosphatidique
Phvtost. : phytostérol (3-sitostérol)
MG, DG, TG-glvcérides : mélange de mono, di et triglycérides.
fO CO
— 1322 —
S.V. S» 1,11,111. S.V. Ps Pe Pgp S.V. IPc Pc Pi
1 2 3
Fie. 2. — Chromatogrammes sur couche mince après séparation des lipides totaux sur colonne d’acide
silicique.
1. Phase des lipides neutres ; solvant : hexane — oxyde d’éthyle — acide acétique (90-10-1). 2. Phase
des lipides extraits par l’acétone ; solvant : chloroforme — méthanol — acide acétique — eau
, 1 70-25-25-4). 3. Phase des lipides polaires; solvant: chloroforme — méthanol — acide acétique
— eau (170-25-25-4).
Les taches représentées à l’aide de traits entrecroisés correspondent aux pigments.
S.v. : lipides du S. bulgare ; St : 3'sitostérol ; I, II, III : mélange de mono, di et triglycérides ; Ps :
phosphatidylsérine ; Pe : phosphatidylétanolamine ; Pgp : diphosphatidylglycérol ; lpc : Ivso-
phosphatidvlcholine ; Pc : phosphatidylcholine ; Pi : phosphatidylinositol.
— 1323 —
— La composition en acides gras de la tache « 1 », (jui renferme les phospholipides
et où l’on trouve 27 % d’acide palmitique, 16 % d’acide linoléique et 35 % d’acide
linolénique, est très proche de celle qui se retrouve chez les chloroplastes de Fougères
(Wolf et al, 1965) et chez certains végétaux supérieurs (Di Costanzo et al., 1967).
— La tache « 2 », qui contient également des phospholipides mais qui, surtout,
migre comme des monoglycérides, est essentiellement constituée (50 %) d’acide pal¬
mitique.
— Les taches « 3 » et le groupe « 4 — 5 et 6 » colorés par les pigments chlorophylliens
ne diffèrent que par leurs taux en acides palmitique et palmitoléique, qui représentent,
pour « 3 » comme pour « 4 — 5 — 6 », environ 50 % des acides gras mis en évidence.
— Les taches « 9 » et « 10 », qui migrent pour partie (« 9 ») comme des triglycérides,
sont surtout composées d’acides gras insaturés (acides oléique et linoléique) alors que
l’acide palmitique y est deux fois moins abondant. Ces résultats sont conformes à ceux
rapportés par Schlenk (1965) pour d’autres Fougères et semblent caractéristiques
de ce type de matériel par rapport à d’autres Cryptogames où, au contraire, l’acide
palmitique est prépondérant dans les triglycérides (Laur, 1965).
Après séparation des lipides totaux sur colonne d’acide silicique, nous voyons
que les pourcentages en poids des différentes fractions obtenues sont très voi¬
sins de ceux rencontrés chez le Dactylis glomerata par Di Costanzo et al. ( loc .
cit.) ; il semble donc que ces résultats soient significatifs non pas des Ptérido-
phytes, mais bien plutôt de certains végétaux chlorophylliens. Enfin, il appa¬
raît que les frondes sporifères du S. bulgare , caractérisées, quant aux acides
gras, par la présence de C16 et surtout par celle des C18 mono, di et tri-insaturés
en proportions sensiblement équivalentes, contiennent, d’une part, des lipides
neutres où acides gras libres et triglycérides sont les plus représentatifs, et,
d’autre part, des lipides polaires composés, outre trois glycolipides, de phospho¬
lipides parmi lesquels il faut souligner la présence certaine des composés acylés
de la phospliatidylsérine, de la phosphatidylcholine, de la phosphatidylétha-
nolamine et du diphosphatidylglycérol.
Équipe Paquot , C.N.R.S., rue H. Dunant, 94-Thiais
et Laboratoire de Biologie végétale appliquée
61, rue de Buffon, Paris 5e.
Résumé
Une analyse des lipides extraits de frondes sporifères du Scolopendrium vulgare Sm.
a été réalisée après chromatographie sur colonne d’acide silicique et chromatographie
sur couche mince. Elle nous a permis de mettre en évidence la présence, d’une part,
de lipides neutres principalement représentés par des acides gras libres et des trigly¬
cérides et, d’autre part, de lipides polaires composés, outre trois glycolipides, de phos¬
pholipides parmi lesquels il convient de souligner l’existence de phospliatidylsérine,
de phosphatidylcholine, de phosphatidyléthanolamine et de diphosphatidylglycérol.
Summary
An analysis of lipids extracted from sporifered fronds of Scolopendrium vulgare,
was made after column chromatography of silicic acid and thin-layer chromatogra-
phy. It enabled us to reveal the presence on the one hand of neutral lipids mainly
1324
represented by iree fatty acids and triglycerids and on the other hand of polar lipids
niade n p with 3 glycolipids and pliospholipids among which it is necessary to point
out the existence of phosphatidylserine, pliospliatidylcholine, phosphatidylethano-
lamine and diphosphatidylglycerol.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1325-1333.
CONTRIBUTION À U ÉTUDE DE L'ÉLEVAGE
EN CAPTIVITÉ ÉTROITE
DE LEPUS EUROPAEUS PALLAS, 1778
Par A. PUGET
L’élevage du Lièvre d’Europe s’est nettement accru au cours des dix dernières
années mais les travaux scientifiques et les résultats publiés sur ce sujet demeu¬
rent rares. Hediger (1941) fut le premier à obtenir des reproductions régulières
de cette espèce de Lagomorphe. Avant ses travaux, quelques naissances avaient
été signalées dans certains parcs zoologiques : Paris et Stockholm notamment.
La première reproduction en captivité aurait été observée en 1883 en Westpha-
lie. L’élevage constitué par Hf.diger à Berne était installé dans le jardin zoo¬
logique de la ville et pratiqué dans des cages allongées qui mesuraient 4 m X 1 m
et 1,80 m de haut. Le toit était constitué de tôles ondulées, le sol pavé
et recouvert d’une épaisse couche de litière. Cette méthode présentait de nom¬
breux inconvénients : possibilité de parasitose accrue par le contact avec le
sol, nécessité de nettoyer et de renouveler fréquemment la litière, coût élevé
de la construction et encombrement important. Il fallut attendre encore de
nombreuses années pour que ces cages soient modifiées, leur surface réduite
et l’emploi du grillage comme élément de sol répandu. Le Suédois Notini,
en 1940, avait obtenu quelques résultats et utilisé le grillage comme plancher.
Chardon, de 1946 à 1954, publia des études sur l’élevage du Lièvre qu’il avait
pratiqué avec succès. En 1951, Albert, instituteur dans les Charentes, créa
un élevage et modifia les cages Hediger en leur adjoignant un sol grillagé, un
parcours circulaire et des « caisses dortoir ». Depuis cette date, de nombreux
éleveurs utilisent ce principe et des résultats très positifs sont à l’actif de tous
les amateurs. Montet, en 1967, publia les résultats acquis dans son élevage.
Beaucoup d’autres spécialistes ont publié des notes sur divers sujets concernant
le lièvre d’Europe. Liennahdt (1940) écrivit un article sur la durée de gestation.
Bujalska (1963) étudia le squelette ; Hesterman et Kogon (1963) déterminèrent
les parasites endogènes. Raczynski (1964) donna des détails sur l’évolution des
organes reproducteurs des lièvres sauvages. En 1964, Cabon-Raczynska se
pencha sur l’évolution de l’ossification du crâne. Horacek et Uher (1965)
contribuèrent à l’étude du cycle sexuel et de la superfétation. .Iezif.rski (1968)
et Rajska étudièrent respectivement l’écologie et la densité des populations.
Pilarska (1969) approfondit les problèmes de nutrition et calcula les coeffi¬
cients de digestibilité dans les conditions de laboratoire.
Nous nous proposons dans cet article de rapporter les résultats de nos obser¬
vations portant sur dix années d’élevage de Lepus europaeus en captivité étroite.
Nous décrirons successivement le matériel utilisé, l’alimentation et la reproduc¬
tion.
1326 —
Matériel
Les cages
L’expérience a prouvé que la forme de la cage avait peu d’importance et que
l’on pouvait obtenir des reproductions régulières avec des éléments simples
ayant la forme d’un couloir. L’aménagement intérieur de la cage n’a aucune
influence sur la reproduction, il peut simplement éviter ou tout au moins réduire
la mortalité par écrasement des levrauts. Au début de nos travaux sur le Lièvre,
nous avons utilisé des cages à sol grillagé de grandes dimensions avec des cou¬
loirs disposés de façon circulaire. Ces cages étaient conçues sur le « type Char¬
don » mais présentaient des différences essentielles dans la disposition des cou¬
loirs et des refuges ainsi que du réfectoire. Nous avons, dans une précédente
note, donné le détail de l’organisation de telles cages (Puget, 1966). Bien qu’au
point de vue reproduction ce type d’habitat ait donné satisfaction avec une
bonne moyenne de naissances par femelle (10 jeunes), il était néanmoins trop
grand et trop coûteux à construire. C’est pour essayer d’obtenir une reproduc¬
tion en nombre que nous avons été amenés à concevoir des cages de dimensions
minimales, permettant aux animaux de se reproduire normalement. Le type
que nous allons décrire est prévu pour recevoir un couple de géniteurs (fig. 1).
Les dimensions sont de 2 m X 1 m, avec une hauteur de 60 cm du sol grillagé
au plafond, le tout étant supporté par quatre pieds de 40 cm. L’ossature est
constituée par du bois de 6 cm de section. Les parties couvertes sont confec¬
tionnées avec de l’éverite, et l’onduline d’aluminium est employée pour les
côtés et a pour but d’amortir les chocs des animaux qui viendraient buter dessus
au cours de leur affolement. Le sol et une partie du toit sont réalisés en gril¬
lage soudé à mailles rectangulaires de 3 cm X 1 cm. Dans ce type de cage nous
avons supprimé les couloirs et aménagé à chaque extrémité un abri de 50 cm
de large. La façade de chaque abri est constituée par une plaque d’éverite sur
laquelle on a pratiqué deux ouvertures de 15 cm de large qui permettent aux
animaux de circuler et à la femelle de se mettre hors d’atteinte du mâle lorsque
celui-ci est trop ardent. Les angles des refuges sont reliés deux à deux par une
planche de 15 cm de large qui constitue une protection pour les levrauts. La paroi
externe de l’un des deux abris porte la trémie pour l’aliment complet, le râte¬
lier pour le fourrage et le récipient pour l’eau. Nous avons adapté, sur la péri¬
phérie au niveau des pieds, des panneaux amovibles d’éverite qui protègent,
à la fin de l’hiver et au début du printemps, les jeunes animaux contre les cou¬
rants d’air froid qui peuvent leur être fatal. La partie intermédiaire entre les
deux abris est grillagée pour assurer une bonne aération de l’ensemble et per¬
mettre aux animaux de recevoir les rayons bienfaisants du soleil sans avoir à
craindre de s’exposer en plein jour aux regards du soigneur ou du visiteur éven¬
tuel. Le fait que toute la périphérie de la cage soit entièrement constituée de
matériaux opaques évite que les Lièvres ne viennent effectuer un va-et-vient
incessant devant la partie grillagée qui équipe en général de nombreux modèles
de cages. Ce déplacement peut provoquer chez les jeunes sujets des déformations
du squelette qui sont très préjudiciables aux futurs géniteurs. Au-dessous de
chaque abri nous avons disposé deux plans inclinés d’éverite qui permettent
de rassembler les excrétats vers l’extérieur. En effet, nous avons remarqué
que la majorité des animaux crottent surtout au niveau des mangeoires et dans
les abris.
1328 —
1) Aliment complet . Nous distribuons pendant toute l’année un aliment de type
Lapin renfermant :
16 % de matières protéiques brutes,
2 % de matières grasses,
14 % de matières cellulosiques,
10 % de matières minérales.
Chaque individu reçoit en moyenne 150 grammes par jour et cette quantité est
augmentée de 50 grammes pour les femelles gestantes et allaitantes. Les jeunes reçoi¬
vent 75 grammes par jour à partir du sevrage et les quantités peuvent être augmentées
en fonction des besoins de chaque individu qui sont parfois très variables.
2) Les grains : En hiver nous avons fréquemment distribué un épis de maïs par
cage, mais cette pratique ne doit pas être généralisée et poursuivie trop longtemps
car les géniteurs ont tendance à engraisser. L’embonpoint est, dans certains cas, le
prélude à une mauvaise fécondité et nous avons observé une accumulation très impor¬
tante de graisses au niveau de la grappe ovarienne chez de nombreuses femelles. L’avoine
a également été distribuée avec discernement à la fin de l’hiver et au début du prin¬
temps.
3) Les aliments verts : Au cours du printemps et de l’été nous distribuons principale,
ment de la chicorée sauvage (barbe de capucin) à laquelle nous additionnons des gra¬
minées diverses selon l’époque : blé et avoine au printemps, chiendent en automne-
La luzerne est également utilisée par de nombreux éleveurs mais nous lui préférons
la chicorée pour ses qualités diurétiques. Pendant l’hiver, en absence de chicorée,
nous avons donné une fois par semaine quelques feuilles de choux fourragers. On ne
doit en aucun cas exagérer la fréquence et la quantité de choux, car il est souvent à
l’origine de certaines diarrhées. Nous avons fait accepter par les animaux de notre
élevage les feuilles d’artichaut qui constituent un complément vert non négligeable
pendant les grands froids, au moment où il est difficile de s’approvisionner en végétaux
frais. Dans la mesure du possible, il est intéressant de distribuer des branches de saule
ou de genévrier qui permettent aux animaux d’user leurs incisives sans détériorer le
bois de la cage.
4) Aliment sec : Pendant toute la mauvaise saison, et principalement au cours de
l’hiver, tous nos animaux reçoivent en plus de leur ration d’aliment complet du foin
de luzerne de bonne qualité.
5) Racines et fruits : Les carottes et les fruits tels que poires ou pommes sont utili¬
sés occasionnellement et bien acceptés en général.
En résumé, notre alimentation est basée sur la distribution d’aliment complet en
toute saison, de chicorée sauvage additionnée de graminées diverses au printemps
et en été, de foin de luzerne en hiver.
6) Aliments à éviter : Tous les aliments verts trop aqueux sont à éviter, sinon à
proscrire, si l’on ne veut pas que des conséquences fâcheuses s’ensuivent. Le chou
fourrager comme nous l’avons vu est à déconseiller et à ne distribuer qu’épisodique-
ment. La betterave est, selon nous, à éviter et ne devra être donnée qu’exceptionnelle-
ment, car elle peut entraîner des troubles digestifs. Toutes les plantes connues comme
étant toxiques pour le Lapin sont à rejeter.
En règle générale nous procédons journellement à l’évacuation des débris végétaux
qui pourraient rester dans les râteliers (même dans le cas où ils ne paraissent pas souil¬
lés). Les végétaux sont toujours distribués frais sitôt après la récolte. On ne laisse
jamais les herbes se fanner à l’ombre comme le font les éleveurs de lapins. Par temps
pluvieux nous avons toujours donné de l’herbe mouillée sans inconvénient.
7) La boisson : L’eau est présentée journellement dans une bouteille siphoïde qui
est désinfectée par un bain de javel dilué. La consommation varie énormément d’un
individu à un autre mais la moyenne se situe entre 300 et 400 ml par jour. Une bou¬
teille siphon de 1 litre est en principe suffisante pour un couple de géniteurs, même au
cours de l’été.
1329 —
B. Reproduction
1) Origine des animaux
Dans notre élevage, nous avons utilisé des animaux d’origines différentes
qui se sont avérés plus ou moins bons géniteurs. Au début de notre expérimen¬
tation, nous avons eu des animaux provenant d’Europe Centrale, ensuite des
lièvres de pays et enfin des lièvres nés en captivité. Selon leur âge et leur état
sanitaire, les lièvres d’importation sont de qualité très variable. Nous avons
élevé des Hases et des Bouquins dont les résultats de reproduction étaient
excellents ; par contre, certaines années, les lièvres d’importation que nous
avons mis en élevage n’ont absolument pas reproduit ou ont donné des portées
très médiocres. Si l’on désire entreprendre la reproduction avec de telles souches,
il est impérieux de choisir judicieusement les animaux les plus jeunes, car il
est fréquent de trouver dans le commerce des individus très vieux qui sont à
la fin de leur possibilité de reproduction.
Dans un deuxième temps nous avons acheté des lièvres récupérés au cours
des fenaisons et qui avaient été élevés par les agriculteurs. Si les jeunes ont été
entretenus dans des conditions d’hygiène correctes, on peut obtenir de cette
façon de bons géniteurs. Dans un troisième temps nous avons sélectionné dans
notre élevage des animaux provenant de Hases qui présentaient le taux de
fécondité le plus important. Les géniteurs ainsi obtenus par sélections succes¬
sives donnent de bonnes souches.
Le choix des reproducteurs est primordial, car nous avons relevé de graves
inconvénients avec des animaux élevés sans hygiène, en captivité trop étroite
et généralement sans lumière. De telles conditions d’élevage entraînent, fré¬
quemment, une mauvaise formation du squelette en général et des os du bassin
en particulier, ainsi qu’une fécondité médiocre. Ce mauvais développement
condamne le plus souvent les femelles à périr lors des premières mises-bas, la
délivrance ne pouvant s’effectuer normalement. Pour nos futurs géniteurs nous
utilisons de grandes cages à couloir où les animaux peuvent faire de l’exercice
au cours de la période critique de la croissance. Pendant les années sèches nous
avons un petit enclos de 180 m2 où nous entretenons quelques levrauts jusqu’à
l’âge de trois ou quatre mois. La mise au sol n’est pas à conseiller en terrain
humide car les animaux seraient condamnés à mourir de coccidiose.
2) Méthodes d’ accouplement
a. Polygamie : A l’origine notre élevage était constitué de trios : un Bouquin
et deux Hases (Puget, 1966). Ce procédé présente des avantages mais aussi
des inconvénients. Il permet d’obtenir, avec un minimum de mâles à entretenir,
un maximum de portées qui se succèdent au cours de la saison. La difficulté
majeure est, dans certains cas, la mésentente entre les femelles. Il peut en résul¬
ter des combats et la mort par écrasement des jeunes. Les conditions idéales
sont réalisées lorsque les deux femelles mettent bas dans un intervalle de temps
très rapproché. Si, par contre, les portées se suivent à 10 ou 15 jours, on doit
craindre une mortalité élevée chez les levrauts de la première Hase. Le mâle
qui accouple deux à quatre jours avant la mise-bas, ou le lendemain de celle-ci,
— 1330
risque dans son ardeur de tuer, par écrasement, les jeunes de la première Hase.
Si l’on veut avoir de bons résultats avec des trios, il est nécessaire de choisir
les femelles et d’entretenir les futurs géniteurs ensemble depuis le sevrage.
b. Monogamie : A l’heure actuelle, nous avons réduit le nombre des trios de
notre élevage et la tendance des autres éleveurs va également dans ce sens. La
monogamie est certainement préférable pour le léporiculteur qui n’a matérielle¬
ment pas le temps de choisir des trios qui soient harmonieusement unis. Le
nombre de mâles est aussi important que le nombre de femelles, mais il permet
de réduire au maximum les risques de stérilité. Le retrait du mâle après accou¬
plement peut s’avérer nécessaire dans le cas d’un animal trop ardent qui épuise
la femelle et qui peut être la cause d’avortements. Pour pouvoir séparer les
géniteurs il est nécessaire, dans nos conditions d’expérimentation, qu’une pre¬
mière mise-bas ait eu lieu afin de pouvoir fixer approximativement la suivante.
Nous avons exclu la méthode du frottis qui a pour but la recherche des sperma¬
tozoïdes car elle est irréalisable dans un élevage important, nécessitant la mani¬
pulation trop fréquente des animaux. Lorsqu’une femelle a mis bas pour la
première fois de la saison, on retire les jeunes le matin vers 8 h et on introduit
le mâle jusqu’à 12 h. A 12 h on retire le mâle et on redonne les levrauts à la Hase.
On procède de la même façon pendant les trois ou quatre jours qui suivent la
mise-bas et on isole ensuite définitivement le mâle jusqu’au sevrage. Le 25e
jour, au moment du sevrage, nous remettons le mâle avec la femelle jusqu’au
39e ou 40e jour selon les Hases. On peut vérifier en les pesant le 35e jour si les
femelles sont gravides. Dans 80 % des cas nous avons une saillie. La mise-bas
s’effectue généralement le 42e ou 45e jour après la première naissance. Nous
procédons selon ce protocole pendant toute la durée de la saison de reproduc¬
tion. Cette méthode d’élevage a pour intérêt d’assurer une garantie de survie
supplémentaire aux jeunes levrauts en leur évitant d’être piétinés et tués lors
des accouplements. Les cycles irréguliers de reproduction sont un obstacle à
cette méthode et la difficulté majeure est la manipulation fréquente des géni¬
teurs mâles. Avec un Bouquin pour deux Hases dans des cages distinctes nous
avons eu de bons résultats : quinze levrauts pour une femelle et huit pour l’autre.
Comparativement à deux autres femelles en accouplement permanent, la mor¬
talité a été réduite de 50 %.
3) Mises-bas et importance numérique des portées
Les mises-bas se produisent 42 jours après l’accouplement. Les jeunes nais¬
sent couverts de poils et 20 minutes en moyenne après la naissance ils sont en
mesure de se déplacer. Les Hases mettent bas directement sur le grillage qui
constitue le sol de la cage et aucune litière n’est mise à leur disposition. Nous
avons fréquemment observé des portées de un, deux, trois et quatre levrauts
rarement cinq et exceptionnellement huit, la moyenne par portée étant de
trois. On doit considérer qu’une bonne Hase produit huit à douze levrauts
par an. Certains animaux exceptionnels peuvent donner jusqu’à vingt levrauts.
Pendant l’année, le nombre des jeunes par portée est assez variable et on peut
noter parfois une augmentation du nombre de petits entre les premières mises-
bas et les dernières. Certaines Hases ont un à deux levrauts en janvier et ensuite
trois ou quatre au cours des dernières mises-bas. Il y a également une variabilité
dans le nombre de jeunes que porte une Hase au cours de sa vie. La première
année est parfois marquée par une reproduction irrégulière et caractérisée chez
1331
certaines femelles par un nombre faible de levrauts. La deuxième année, les
jeunes Hases prennent en général un rythme plus régulier avec des portées se
succédant chaque 39 à 45 jours. On peut constater, parfois, des périodes de repos
de 30 à 50 jours entre deux gestations. Le nombre de portées par femelle peut
varier de deux à six et une bonne Hase en effectue cinq en moyenne.
4) Le sevrage
Effectué le 25e jour, il permet à la femelle de récupérer le maximum de forces
avant la mise-bas suivante. Il offre également aux levrauts un optimum de
chances de se développer sans interruption de croissance (ce qui n’est pas tou¬
jours le cas lors de sevrages plus précoces). Lorsqu’il y a un seul levraut dans
une portée, il peut arriver qu’après le sevrage il dépérisse. Nous avons en effet
constaté que les animaux isolés mangeaient nettement moins et qu’il s’ensuivait
souvent des troubles digestifs qui pouvaient entraîner la mort de l’animal. Si
l’on a la possibilité d’attendre 8 à 10 jours, il est préférable de mettre des levrauts
d’une autre Hase en sa compagnie.
Dans une précédente note (Puget, 1969) nous avons étudié l’influence de
différents facteurs sur la croissance pondérale du Lièvre d’Europe élevé en
captivité et une nouvelle série d’expériences a permis de reconsidérer certains
points. L’allaitement artificiel des levrauts avec du lait entier de vache a été
poursuivi avec un succès variable. Le lait de vache étant quatre à cinq fois
moins riche en certains éléments que le lait de Hase, il est nécessaire de faire
absorber aux jeunes animaux des quantités considérables si l’on désire que la
croissance s’effectue normalement. Ces volumes importants de liquide à résor¬
ber entraînent fréquemment la mort. Les analyses de lait de Hase que nous
avons effectuées montrent que sa composition est sensiblement différente de
celle du lait de Lapine (le lait de Hase renferme 6,43g /I de Ca et 3,05g/l de P,
alors que le lait de Lapine de race petit russe ne contient que 3,57g/l de Ca et
l,48g/l de P).
Une nouvelle expérience réalisée sur les sevrages précoces nous a permis de
déterminer que la résistance des levrauts était variable. En effet, dans une
publication antérieure nous avons signalé que les levrauts d’un jour avaient
survécu à 48 h de jeûne, alors que, dans la dernière expérience, ils étaient très
faibles au bout de 18 h et certains étaient morts après 12 h seulement.
Remarques
Depuis la publication de notre dernière note, nous avons observé des levrauts
malformés : exencéphalies et fentes du palais. Dans notre élevage aucune mal¬
formation n’a été signalée, mais pour la première fois nous avons noté des
cas de cannibalisme. La cause de cette anomalie n’a pu être déterminée avec
précision et il est difficile d’incriminer une carence alimentaire. Il est intéres¬
sant de noter que les jeunes n’étaient pas malformés à la naissance et qu’ils
ont été mangés par la Hase entre le 5e et le 13e jour. Certaines femelles n’ont
tué qu’une partie de la portée ce qui pourrait laisser supposer qu’il s’agissait
d’un déficit de la lactation que la Hase avait régulé elle-même en éliminant
une partie des jeunes.
- 1332 —
Conclusions
Le régime alimentaire nous apparaît comme étant une des bases principales
du succès pour l’élevage du lièvre en captivité étroite. Il est un fait indéniable
qu’une connaissance particulière des besoins de chaque couple est nécessaire
si l’on veut conduire à bien cet élevage. Une nutrition basée, comme nous l’avons
vu, sur l’aliment complet et un apport de verdure judicieusement choisie en
été et de foin en hiver peut permettre d’envisager avec optimisme une bonne
reproduction. Si toutes les règles d’hygiène sont respectées, il est certain que
le nombre des maladies qui peuvent atteindre les animaux sera réduit au mini¬
mum. La reproduction des Lièvres d’Europe peut, à l’heure actuelle, être obte¬
nue de façon régulière, le seul écueil rencontré dans cet élevage est le plus sou¬
vent la conséquence d’une mauvaise nutrition.
Comme l’a judicieusement signalé Hediger (1949), le Lièvre d’Europe sera
certainement appelé à devenir un animal de laboratoire au même titre que le
lapin. Il est cependant nécessaire de réduire encore la surface des cages et de
les adapter aux conditions du laboratoire. L’étude des principales maladies
qui peuvent frapper ce Lagomorphe en captivité, notamment l’antérotoxémie,
devra être faite de façon approfondie pour réduire les causes principales de
mortalité.
La chasse consommant des milliers de Lièvres provenant d’Europe Centrale
trouverait dans cet élevage une source importante d’animaux sains et bien
acclimatés. Les résultats obtenus, pour le repeuplement, avec les lièvres d’éle¬
vage sont éloquents. En effet, des levrauts lâchés à 45 jours se cantonnent en
général dans un rayon d’un k ilomètre autour du point de lâcher, alors que les
animaux d’importation parcourent parfois des dizaines de kilomètres et sont
tués sur les routes dans une proportion pouvant atteindre 70 à 80%.
A côté de cet aspect purement cynégétique et économique, il présentera sur
le plan scientifique un intérêt certain. L’étude de la superfétation et de l’interac¬
tion des différentes hormones chez le Lièvre offre des possibilités uniques dans
le règne animal. Toutes les branches de la science en général et la Pharmacologie
en particulier trouveront là un terrain d’investigation encore vierge et riche
en enseignements.
Centre de Recherches sur les Toxicités.
205, route de Narbonne, Toulouse.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1334-1336.
PRÉSENCE DE GAZELLA
(. BOVIDAE , ARTIODACTYLA , MAMMALIA)
DANS LES SABLES MARINS PLIOCÈNES
DE MONTPELLIER , HÉRAULT, FRANCE
Par E. HEINTZ
La présence de Gazella dans la faune de Perpignan (Roussillon) et son absence
dans celle de Montpellier 1 2 (Languedoc) constituent l’une des différences que
les auteurs ont soulignées lors de la comparaison et de l’interprétation de ces
deux faunes. Un spécimen des collections de l’Institut de Paléontologie du
Muséum, Paris (n° 1877-726), provenant des « sables marins de Montpellier »,
montre, cependant, que les deux faunes ne diffèrent pas sur ce point particulier.
Le spécimen en question est une cheville osseuse incomplète, brisée non loin
de l’apex et dépourvue de région basilaire, c’est-à-dire du pédicule et du bour¬
relet basilaire. L’attribution de ce spécimen au genre Gazella est justifiée par
les caractères suivants :
— la faiblesse de toutes les dimensions (longueur : 85 mm suivant la courbure du
bord antérieur convexe ; diamètre : voir figure 1) ;
— la forme de la section, ovale dans la partie inférieure avec un indice de compres¬
sion de 77,7, ovale mais très aplatie transversalement dans la partie supérieure où
l'indice de compression atteint 55,5 ;
— la courbure vers l’arrière ;
— l’absence de torsion ;
— l’absence de carène.
La détermination spécifique de la gazelle de Montpellier soulève quelques
difficultés, car sa cheville diffère de celles de toutes les autres gazelles plio-
pléistocènes de l’ouest de l’Europe.
Chez Gazella deperdita (Gervais, 1847) a, du Pontien du Mont Lubéron (Vau¬
cluse, France), la cheville possède une face externe aplatie et une face interne
convexe ; son aplatissement transverse, peu prononcé à 7 cm au-dessus du
bourrelet basilaire (pour 27 chevilles, l’indice de compression reste compris
entre 64,3 et 82,9 avec une moyenne de 75,13), n’égale jamais celui qu’on observe
sur la cheville de Montpellier (55,5 dans la partie supérieure).
Gazella schreuderae Hooijer, 1945, du Pliocène de Grubbenvorst (Limburg,
Pays-Bas), connue seulement par une cheville osseuse, est morphologiquement
identique à G. deperdita et diffère donc de la gazelle de Montpellier (E. Heintz,
1971).
1. Les gisements de Vertébrés de la région montpelliéraine ont fait l’objet d’une mise au point
par J. Michaux en 1969.
2. Une nouvelle étude de Gazella deperdita est actuellement sous presse aux Annales de Paléon¬
tologie.
1335 —
Sur les chevilles de Gazella borbonica Depéret, 1884, la courbure vers l’arrière
est moins prononcée alors que l’aplatissement transverse à la base est plus
important que sur la cheville de Montpellier. Pour 85 chevilles de G. borbonica
de La Puebla de Valverde (Teruel, Espagne), l’indice de compression varie
entre 60 et 76 avec une moyenne de 68 ; celui de 25 chevilles de G. borbonica
de St. Vallier (Drôme, France) varie de 63 à 72 avec une moyenne de 67. L’apla¬
tissement qu’on observe sur la partie apicale de la cheville de Montpellier est
semblable à celui des chevilles de G. borbonica.
Fig. 1. — Gazella sp. des sables marins pliocènes de Montpellier. Vue latérale d’une cheville incom-
p-ète, n° 1877-726 des collections de l’Institut de Paléontologie du Muséum, Paris. Échelle X î.
D’après une étude actuellement en cours, les nombreuses autres gazelles
villafranchiennes de l’ouest de l’Europe diffèrent de la gazelle de Montpellier
et se rapprochent de G. borbonica , peut-être même s’identifient avec elle. Ce
sont : G. julieni Munier-Chalmas, 1889, de Roccaneyra (Puy-de-Dôme, France),
G. burgundina Delafond et Depéret, 1893, de Chagny (Saône-et-Loire, France) ;
G. anglica Newton, 1884, du Norwich Crag (Grande-Bretagne) ; G. daviesii
Hinton, 1906, du Norwich Crag (Grande-Bretagne) ; G. fucinii Del Campana,
1918, du Valdarno inférieur de Dianella près Empoli (Italie).
Il serait, enfin, très intéressant de comparer la gazelle de Montpellier à Gazella
cf. borbonica de Perpignan. Malheureusement, cette dernière n’est connue que
par quelques dents et ossements, les chevilles osseuses n’ayant jamais été trou¬
vées. Il est donc actuellement impossible de se prononcer sur les relations qui
peuvent exister entre ces deux gazelles.
Ces remarques conduisent à laisser en suspens la détermination spécifique
de la gazelle de Montpellier et à la désigner provisoirement par Gazella sp.
— 1336
L’existence de Gazella dans la faune de Montpellier supprime donc une des
différences qui séparent la faune du Languedoc de celle du Roussillon, différence
qui, avec d’autres, conférait à cette dernière un cachet plus steppique.
Institut de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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gîtes de lignites et de minerais de fer. Minislr. Trav. Publ. Étud. Gîtes Miner.
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— 1969. — Le dimorphisme sexuel des appendices frontaux chez Gazella deperdita
(Gervais) (Bovidae, Artiodactyla, Mammalia) et sa signification phylogénique.
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J., London, 40, part 2, n° 158, pp. 280-293, 1 pl.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Jean-François Leroy est nommé Professeur à la chaire de Phanérogamie à comp¬
ter du 21 octobre 1969 (Décret du 22-1-1970).
M. Jacques Sornay est nommé Professeur sans chaire à compter du 1er juin 1970
(Paléontologie) (Décret du 23-vn-1970).
M. le Professeur Edouard Fischer est admis à faire valoir ses droits à la retraite
à compter du 3 juillet 1970 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1970
(Arrêté ministériel du 6-iv-1970).
M. le Professeur Jean-Pierre Lehman est nommé Assesseur au Directeur pour l’année
1970 (A. m. du 31-xii-1969).
Approbation de l’arrêté déléguant M. le Professeur Jean-Louis Hamel dans les
fonctions d’Assesseur pour l’année 1970 (A. m. du 31-xn-1969).
M. Paul Bullier, Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire au Parc
Zoologique, est admis à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er septembre
1969 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1970 (A. m. du 5-iii-1970).
M. René Santus est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire
à la chaire de Biophysique à compter du 1er août 1969 (A. m. du 29-X-1969).
M. Pierre Viette est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire
à la chaire d’Entomologie, et M. Pierre Bonnet est nommé Maître de Conférences
Sous-Directeur de laboratoire au Parc Zoologique à compter du 1er février 1970 (A. m.
du 14-iv-1970).
M. Jean-Claude Hureau est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de labo¬
ratoire à la chaire des Pêches Outre-Mer à compter du 1er avril 1970 (A. m. du 6-v-
1970).
M. François Parra est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de labora¬
toire à la chaire de Physique appliquée à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 21-vm-
1970).
M. Jean Raynal est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire
à la chaire de Phanérogamie à compter du 1er juillet 1970 (A. m. du 7-ix-1970).
M. Yves-Alain Fontaine est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de labo¬
ratoire à la chaire de Physiologie générale à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du
7-ix-1970).
M. Henri Hugot est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire
à la chaire de Préhistoire à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 23-ix-1970).
Mlle Simone Kelner-Pillault (Entomologie) et Mme Annick Le Thomas (Phané¬
rogamie) sont titularisées dans leurs fonctions de Maîtres-Assistants à compter du
1er octobre 1969 (A. m. du 4-xi-1969).
Mme Françoise Ardré (Cryptogamie) et M. Jean-Claude Quentin (Zoologie, Vers)
sont titularisés dans leurs fonctions de Maîtres-Assistants à compter du 1er octobre
1970 (A. m. du 21-viii-1970).
M. Christian Fuchs est titularisé dans ses fonctions de Maît^Assistant au labo¬
ratoire de Biologie végétale appliquée à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 5-x-
1970).
Mme Paule Reichlen est nommée Maître-Assistant stagiaire au Musée de l’Homme
à compter du 1er août 1969 (A. m. du 29-X-1969).
1338 -
Mme Josette Richard (Zoologie, Vers) et MM. Alain Sournia (Pêches Outre-Mer)
et Jean-Marc Thibaud (Ecologie générale) sont nommés Maîtres-Assistants sta¬
giaires à compter du 1er janvier 1970 (A. m. du 19-iii-1970).
MM. Roger Cailleux (Cryptogamie), André Descarpentries (Entomologie géné¬
rale), Pierre Ciarpaglini (Parc Zoologique), André Langaney (Musée de l’Homme)
et Mme Evelyne Lopez (Physiologie générale et comparée) sont nommés Maitres-Assis-
tants stagiaires à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 24 août 1970).
Mlle Raymonde Ribeyrol est titularisée dans ses fonctions d’Assistante au Musée
de l’Homme à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 4-xi-1969).
Mme Colette Cusset est titularisée dans ses fonctions d’Assistant au laboratoire
de Phanérogamie à compter du 1er novembre 1969 (A. m. du 4-xi-1969).
Mme Françoise Boulineau (Zoologie, Reptiles et Poissons) et MM. Maxence Revault
d’Allonnes (Océanographie physique) et François Terrasson (Conservation de la
Nature) sont titularisés dans leurs fonctions d’ Assistants à compter du 1er octobre
1969 (A. m. du 10-xi-1969).
M. Michel Ricard est titularisé dans ses fonctions d’Assistant au laboratoire de
Cryptogamie à compter du 1er novembre 1969 (A. m. du 9-1-1970).
Mme Geneviève Dournon est titularisée dans ses fonctions d’Assistant au Musée
de l’Homme à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 26-1-1970).
Mme Maryvonne Leclerc (Parc Zoologique), Doris Lexa (Biophysique) et Fran¬
çoise Perrin (Parc Zoologique) sont titularisées dans leurs fonctions d’Assistants à
compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 13-X-1970).
MM. Jacques Repérant (Anatomie comparée), Pierre Robbe (Musée de l’Homme),
Mmes Françoise Perrin (Ethologie des animaux sauvages), Doris Lexa (Biophysique)
et Janine Weulersse (Entomologie) sont nommés Assistants stagiaires à compter
du 1er octobre 1969 (A. m. du 21-1-1970).
MM. Bernard Battail (Paléontologie), Yves Boulard (Zoologie, Vers), Mlle Nicole
Boulfroy (Musée de l’Homme), MM. Vincent Favaudon (Biophysique), François
Lacan (Parc Zoologique), Bernard Métivier (Malacologie), Louis Mougin (Zoologie,
Mammifères et Oiseaux) et Mme Marie-France Roquebert (Cryptogamie) sont nommés
Assistants stagiaires à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 10-viii-1970).
M. Pierre Denieul (Physique), Mlle Marie-France Fauvet (Musée de l’Homme),
Mme Coryse Blancheteau (Physiologie générale) sont nommés Assistants stagiaires
à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 23-ix-1970).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’ Honneur
Par décret du 26 décembre 1969 paru au Journal Officiel du 1er janvier 1970,
M. Pierre Biberson est nommé Chevalier.
Par décret du 10 juillet 1970 paru au Journal Officiel du 14 juillet 1970, M. Pierre
Rougeot est nommé Chevalier.
Palmes Académiques
Par décret du 23 juillet 1970 paru au Bulletin Officiel des Décorations du 30 juillet
1970,
sont promus Officiers :
Mme Gabrielle Carayon, Collaborateur technique au C.N.R.S. au laboratoire d’Ento-
mologie générale, M. Robert-Daniel Etchecopar, Directeur du Centre de Recherches
sur les Migrations des Mammifères et des Oiseaux, M. Pierre Rougeot, Maître de
conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire d’ Entomologie générale,
Mme Colette Witkiewicz, Collaborateur technique au C.N.R.S. au laboratoire de
Cryptogamie.
sont nommés Chevaliers :
Mme Christiane Blanc-Louvel, Maître de conférences Sous-Directeur de labora¬
toire à la chaire de Paléontologie, Mme Marie-Madeleine Chevey, Collaborateur tech¬
nique au C.N.R.S. à la Bibliothèque centrale, M. Yves Coppens, Maître de conférences
Sous-Directeur de laboratoire au Musée de l’Homme, M. Gilles Doisy, Aide tech¬
nique principal au Service des Cultures, M. Léonard Ginsburg, Maître de conférences
Sous-Directeur de laboratoire à la chaire de Paléontologie, M. Jacques Sornay, Pro¬
fesseur sans chaire (Paléontologie).
Au titre du C.N.R.S. est promu Officier :
M. Claude Levi, Professeur au laboratoire de Biologie des Invertébrés marins.
T A B L E DES MATIE R E S
du Tome l\-i. — 2' Série.
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1969 . 5
Travaux faits dans les laboratoires et accroissement des collections du Muséum en 1969 . 8
Actes administratifs . 1 337
Distinctions honorifiques . 1339
Avertissement . 300, 448
Communications :
A la mémoire de René Jeannf.l. Allocutions prononcées le 9 octobre 1969 lors de l’inaugura¬
tion du buste de René Jeannel . 1145
Afchain (D.). Voir Capron (A.).
Almaça (C.). Sur les Rarbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord . 141
— Sur un Cyprinidé nord-africain : Barbus issencnsis ou Varicorhinus issenensis ? . 159
— Sur la spéciation des Barbeaux nord-africains . 853
Anthony (J.). Hommage à Georges Cuvier. Allocutions prononcées à l’occasion des cérémo¬
nies du bi-centenaire de la naissance de Georges Cuvier . 97
Aubenton (F. D’), Daget (J.) et Spillmann (J.). Classification numérique des Blageons Leu-
ciscus (Telestes) soufia (Pisces, Cyprinidae) (8e note) . 839
Badonnel (A.). Anlarclopsocus daviesi, nouvelle espèce des îles Cro/.et (Psoeoptera, Elipso-
cidae) . 355
— Liposcelis (Psoeoptera, Liposcelidae) de l’ile de Chypre . 1212
— et f Pearman (J. V.). Mascaro psocus, nouveau genre d’Ectopsocinae des îles Mascarei¬
gnes (Psoeoptera : Peripsocidae) . 857
Banarescu (P.). Siniichthjfs brevirostris nov. gen., nov. sp., nouveau Cyprinidé de Chine (Pis¬
ces, Cyprinidae) . 161
— Données sur la forme nominale de Gobio uranoscopus (Pisces, Cyprinidae) . 165
Bastida (R.) y Torti (M. R.). Chaetilia argentina sp. nov., un nuevo aporte al conocimiento
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— Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VI. Étude de cinq espèces, parasites
de Rongeurs Dasyproctidés . 590
— Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VII. Études de trois espèces nouvelles,
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— Étude du développement embryonnaire de Pachylus quinamavidensis (Arachnides,
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genidae) . 1099
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Vilar Fiol (R.). Discrimination des formations endo-nasales des Mammifères . 126
Vitali-di Castri (V7.) et Castri (F. di). L’évolution du dimorphisme sexuel dans une lignée
de Pseudoscorpions . 382
Vukadinovic ( D. ) . Voir Fischer-Piette (E.).
Le Gérant : D. Grmek-Guinot.
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