BULLETIN /
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* SÉRIE — TOME IV
IM° 5 — J u i n 1 932
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1932
Président : R. Anthony.
Secrétaire : Ed. Lamy.
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS-VI»
Publication périodique mensuelle.
AVIS
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Labo -
ratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’histoire naturelle.
Ce recueil étant mensuel et destiné essentiellement à de courtes notes permettant
des prises de date, son impression doit être rapide : MM. les Auteurs sont donc ins-
tamment priés, dans l’intérêt général, de vouloir bien accepter la réglementation sui-
vante :
L’ensemble des notes de chaque Auteur ne peut excéder, par an, trente-deux pages,
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’enga-
geront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante-deux
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser huit feuilles.
Les Auteurs désirant faire des communications sont priés de se faire inscrire avant
la séance (x).
Toute remarque verbale faite en séance à propos d’une communication devra, si
son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit dans les
vingt-quatre heures.
Les manuscrits doivent être définitifs pour éviter les remaniements et écrits tria lisi-
blement, ou, de préférence, dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
Ils ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux carac-
tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une fois
dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés d’un
trait tremblé.
Il est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de différente
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison, Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titre des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés
d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pour-
raient désirer (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications doivent être
remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publica-
tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte ne
seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision du Bureau.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
(l) Pour tout ce qui concerne 3a rédaction, s'adresser à M. Ed. Lamy, 55, rue de Buf-
fon. Paris (Ve).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1932. — N° 5.
^ — •»'*?* — ^
271e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 juin 1932.
PRÉSIDENCE DE M. R. ANTHONY,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. Souny, Assistant, a été admis à faire valoir ses droits à une
pension de retraite, à dater du 4 avril 1932 (Arrêté du 5 avril 1932).
M. Gravat, Gardien de Ménagerie, a été nommé Garçon de Labo-
ratoire stagiaire (Arrêté du 25 juin 1932).
Un congé d’un mois a été accordé à M. Gravouil, Jardinier
(Arrêté du 7 juin 1932).
M. Belot, Jardinier, a donné sa démission.
Un arrêté du 20 mai 1932 a fixé la composition du Comité du Zoo.
Bulletin du Muséum , 2" s., t. IV, 1932. 30
- 458 —
Ont été nommés Correspondants du Muséum (Assemblée des
Professeurs du 19 mai 1932) :
Sur la proposition de M. le Professeur R. Jeannel :
M. Henri Clavareau, de Bruxelles : a fait don au Muséum de sa
collection de Chrysomélides. Cette collection est de première im-
portance, non seulement par la richesse considérable en matériaux
de tous les pays du monde, mais aussi par l’abondance des types ou
des exemplaires comparés au type.
Sur la proposition de M. le Professeur J. Costantin :
Mlle Valérie Jaudel, Professeur au Lycée Molière, ancienne
Élève de l’École Normale supérieure de Sèvres, Agrégée des Sciences
physiques et naturelles : réserve pour le Laboratoire d’Orgaiio-
graphie végétale les heures libres que lui laisse le lycée. Avec
abnégation elle s’est transformée en agent technique et aide
l’Assistant M. Lebard pour les préparations anatomiques, travail
long, minutieux, exigeant du soin et de l’intelligence. En 1924, elle
a été au jardin alpin italien de la Chanousia, au Petit St-Bernard
(qui est le premier jardin montagnard d’Europe et du monde) et
elle a rapporté des documents précieux. M. Costantin et elle ont
publié en collaboration un mémoire intitulé : Influence de la cul-
ture sur les plantes à mycorhïzes [avec MM. Magrou et Lebard]
[Ann. Sc. nal. Bot., 10e s.,, 1929).
M. le Président a le regret de faire part de deux décès :
Mme Petit-Renaud, ancienne chargée de mission du Muséum ;
M. Alfred Baudon, Administrateur des Colonies, Correspondant
du Muséum, décédé à Marseille le 27 mai 1932 : il avait adressé de
l’Afrique équatoriale au Muséum d’importantes collections bota-
niques et zoologiques, principalement de Poissons.
DONS D’OU NR AGES
M. le Professeur Louis Roule présente, pour en faire don à la
Bibliothèque du Muséum, deux ouvrages qu’il vient de publier :
1° Manuel de pisciculture. Hachette, Paris (Encyclopédie des
connaissances agricoles) : 158 pages, 45 dessins.
2° Les Poissons et le monde vivant des eaux, Tome V, Larves et
— 459 —
Métamorphoses. Delagrave, Paris : 308 pages, 16 planches hors
texte en couleurs, et 74 dessins.
M. le Professeur H. Humbert dépose, au nom de l’auteur,
l’ouvrage suivant :
La flore des Montagnes de la Saletie ( Haut-Dauphiné ), par
A. Cuny, Grenoble, 1.932,
La Bibliothèque a reçu les ouvrages suivants :
Arnaud (Gabriel) : Traité de pathologie végétale, par (Gabriel
Arnaud et Madeleine Arnaud. T. I, vol. 2 : Maladies du poirier,
du cognassier, des pomacées diverses, des arbres à noyau, des ar-
bustes fruitiers, du fraisier et des cultures méditerranéennes. Paris,
P. Lechevalier et fis, 1931, In-8°, paginé 995 à 1831, fig. ( Encyclo-
pédie mycologique, T. IV).
Benedict (Francis Gano) : The Physiology of large Reptiles,
with spécial reference io the heat production of snakes, lortoises,
lizards and alligators, Washington, Carnegie Institution, 193.2.
Gr. in-8°, x-539 p. et fig. ( Carneqie Institution of Washington,
Public. N° 425).
Berg (Kaj) : Sludies on the genus « Daphnia » O. F. Muller, with
especial reference to the mode of reproduction. Copenhagen, printed
by B. Luno, 1931. In-8°, n-222 p. et pl. (Reprinted from Videns-
kabelige Meddelelser fra Dansk naturhistorisk forening, Vol. 92).
Blondel (F.) : La Géologie et les mines de V Indochine française.
Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales,
1932. In-fol., 148 p. et cartes (Extrait du Tome V des Annales de
F Académie des Sciences coloniales ).
Blondel (F.) : La Géologie et les mines à V Exposition coloniale
de Paris, 1931. Saint-Étienne, Société anonyme de l’impr. Théo-
lier, 1932. In-4°, 20 p. et fig. (Publications du Comité d’études mi-
nières pour la France d’outre-mer : Extrait de la Revue de l'indus-
trie minérale, n° du 15 déc. 1931).
Dalloni (Marius) : Élude géologique des Pyrénées catalanes,
Alger, J. Carbonel, 1930. In-4°, 373 p., carte en coul., fig. et pl.
(Extrait des Annales de la Faculté des Sciences de Marseille,
T. XXVI, fasc. III).
Henry (Yves) : Économie agricole de V Indochine. Hanoï [Impr.
d’Extrême-Orient], 1932. In-4°, 696 p., cartes et graphiques en
noir et en coul. (Gouvernement général de l’Indochine. Inspection
générale de l’agriculture, de l’élevage et des forêts).
— 460
Jensen (C.) : Danmarks mosser, eller beskriuelse af de i Danmark
med faeroerne fundne Bryofyler II. Andreaeales og Bryales. Koben-
havn, Nordisk Forlag, 1923. In-8°, xix-569 p., et pl. avec texte
explicatif en ^regard.
Maire (Dr René) : Les Progrès des connaissances botaniques en
Algérie depuis 1830. Paris, Masson, 1931. Petit in-4°, 235 p.,
portr. et fac-similé (1830-1930. Collection du Centenaire de l’Al-
gérie. Études scientifiques).
Vernier (Louis) : Contribution à l'étude hydrologique du Jura
méridional. Lyon, Bosc frères, M. et L. Riou. 1931. In-8°, 219 p.
et l’errata. (Lyon, Th. Pharm. (Univ.) 1931).
Exposition bronzes et ivoires du Bénin au Musée d'ethnographie,
Palais du Trocadéro : Bénin, par le Dr Hermann Baumann; Les
Bronzes à cire perdue du Bénin, le déclin d'un art et d'une technique,
par Henri Labourot; Les Bronzes du Bénin, par Charles Ratton.
Paris, éditions « Cahiers d’art », 1932. In-fol., 20 p. et fig. ( Cahiers
d'art, numéro spécial).
L'Université de Neuchâtel en Suisse. Küssnacht am Rigi, F.
Lindner [1932] In-4°, 55 p. illus., front, en coul.
— 461 —
COMMUNICATIONS
Supplément a l’Inventaire des Manuscrits de Risso
CONSERVÉS A LA BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D’HlSTOIRE NATURELLE
(Risso an a IV),
par M. Théodore Monod.
Depuis la publication de l’Inventaire ( Arch . Mus. Hist. Nat., (6),
VII, 1931, pp. 101-133, 10 figs.). M. Joseph Risso a bien voulu
remettre à la Bibliothèque du ;Muséum les quelques documents
qui demeuraient en sa possession et dont l’existence avait été
brièvement signalée (loc. cit., p. 133). Ils ont pris place, à la
Bibliothèque, sous la cote Ms. 2064 I-VII.
I. — Généralités et travaux d'ensemble concernant à la fois plu-
sieurs groupes. [Ms 2064 I].
a) 1 cahier (350 x 230 mm.), « Époques naturelles des environs
de Nice », 43 p. et div. pièces. [Calendrier, incomplet, des appari-
tions de plantes et d’animaux].
II. — Botanique. [Ms 2064 II].
b) 1 cahier (190 x 150 mm.), « Histoire naturelle des Orangers »,
1840, 150 + 102 p. et div. pièces.
c ) 1 cahier fl 75 x 135 mm.), « Plantes indigènes & exotiques
acclimatées & naturalisées aux environs de Nice », 1840, 103 p.
d ) 1 cahier (290 x 185 mm.), « Discours sur la Botanique, pro-
noncé le 1er mai 1803 dans la salle d’hist. ne des écoles centrales
de Nice, Dép1. des Alps-Mars » et listes de plantes, 178 [p. et div.
pièces.
III. — Zoologie [Ms 2064 III].
e) 1 cahier (240 x 190 mm.), « Échinidés vivants, fossiles et
pétrifiés observés dans les Alpes-Maritimes & aux environs de
Nice », 1841, 97 + 90 + 116 (170 x 120 mm.) p. et div. pièces,
1 atlas de 50 pis. (noires et col.).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1 932.
— 462 —
1. Scutella gibbosa; 2. Sculella diluviana, Sc. umbrella; 3. Scutella
festiva; 4. Fibularia birecessus, F. Lamarckii, Discoidea glabrella;
5. Discoidea depressa, D. telraslriolala, D. crassaciculata ; 6. Dis-
coidea agaricus, D. praealla, D. Goldfussi; 7. Discoidea dilalala ,
D. Valenlinii, D. subuculum ; 8. Discoidea Parkinsonii, D. magna;
9. Discoidea clypeus; 10. Clypeaster scilla, Cl. gibbifer, Cl. Buc-
klandii, Cl. squamulosus ; 11. Globalor Gray, Gl. Tholus, Gl. apen-
ninus; 12. Clypeus slella, Cl. crux mallæ; 13. Echinus brevispina,
E. purpureus [les 2 spp. col.]; 14. Echinus miliaris [col.]; 15. Echi-
nus coralinus [2 figs. 1 col.]; 16. Pedina peresia, P. bifrons, P. gra-
nulosa; 17. Echinopsis corona, Cidarites dèpressus, C. AUioni;
18. Hemicidaris longiradiaius, H. judaicus, H. granulalus, Cydci-
rites hislrix [col.]; 19. Cidarites anomalus, Echinolampas prisma-
ticus; 20. Echinolampas pyramidalis, Hiboclypus cordalus ; 21. Gale-
rites mamma; 22. Galerites Smolini ; 23. Cassidulus chloriteus,
C. Agassis; C. castanea ; 24. Gatopygus stellatus, Cassidulus acu-
minatus, Nucleolites limbatus ; 25. Schizaster lagunosus ; 26. Schi-
zaster bilunulatus. Sch. veluslus; 27. Schizaster ventricosus ; 28. Schi-
zaster Æoclus; 29'. Spatangus Breynius , Sp. sphericus, Sp. chronos ;
30. Spatangus laovetar Sp. præallus, Sp. carinalus; 31. Spatangus
pumiius, Sp. stellatus, Sp. Bonani, Sp. Phillips, Sp. paieloides, Sp.
Duvernoi ; 32. Spatangus canaliferus, Sp. cor, Sp. Duvali; 33. Spa-
tangus tulipiformis, Sp. caliciformis ; 34. Spatangus glaucanius; Sp.
fauvonius, Sp. bullosus, Sp. inclinatus ; 35. Spatangus elegans, Sp.
ambulacralus, Sp. Michelini ; 36. Spaganîus fea, Sp. bigibosus, Sp.
pyramidalus ; 37. Spatangus Mazzii, Sp. Nestii [au crayon : nes-
tianus\; 38. Ftolaster Agassis, H. ventricosus, H. g aléa ; 39. Holaster
globosus, H. subalpinus ; 40. Brissus pelagicus ; 41. Micraster meri-
dionalis [col.]; 42. Micraster meridionalis [col.]; 43. Amphinetus
triaculeatus ; 44. Micraster placenta, M.cristalus; 45. Micraster Gra-
lelupi, M. aslreinum ; 46. Ananchites pistacia, A. carinalus : 47.
Ananchites bilobalus, A. rolundaius ; 48. Ananchites foveolalus,
A. salurninus, A. [Hemineustes] Gualtieri ; 49. Prolerostoma
rostrata, P. oleifolia ; 50. Prolerostoma Huoli ;
f ) 1 carnet (280 x 100 mm.), listes et diagnoses d’insectes,
132 p . et div. pièces.
g) 1 cahier (340 x. 210 mm.),. « Lépidoptères du département
des Alpes-Maritimes avec l’indication des époques & endroits où
on les trouve, disposé d’après les familles de P. A. Latreille ».
1807, 20 p.
IV. — Géologie et Minéralogie [Ms 2064 IV].
h) 1 cahier (220 x 140 mm. ), « Aperçu géologique sur les Alpes-
Maritimes », 1837, 418 p. [Quelques listes d’espèces concernant
la faune et la flore actuelles].
463 —
i) 1 cahier (280 x 200 mm.), « Aperçu géologique sur les Alpes-
Maritimes divisé en faits & en idées », 1837, 459 p. et div. pièces.
[Quelques listes d’espèces concernant la faune et la flore actuelles].'
/') 1 cahier (300 x 190 mm.), « Notice de faits d’histoire natu-
relle des environs de Nice », 36 p.
k) 1 cahier (190 x 115 mm.), « Notes de l’Essai sur la géographie mi-
néralogique desenvirons de Paris, par Cuvier & Broun1, 1811 », 24 p.
l) I cahier (286 x 190 mm.), « Tableau méthodique des miné-
raux suivant leurs différentes natures & avec des caractères dis-
tinctifs apparens ou faciles à recconoitre, par Daubenton», 88 p.
V. — Météorologie et Climatologie [Ms 2064 VJ.
. m) 1 liasse d’observations à Nice et de divers documents météo-
rologiques et hypsométriques.
VI. — Technologie, Astronomie [Ms 2064 VI].
n) 1 cahier (300 x 180 mm), « Notice sur l’époque présumable
de la correction de l’année », 2 copies, 18 et 22 p.
o) 1 cahier (310 x 195 mm), « Cours de bibliographie », 81 p.
p) 1 cahier (230 x 185 mm), « Dissertation sur l’origine et l’an-
tiquité du verre », 18 p. [Lettre qui n’est pas de la main de Risso,
datée d’Altona, 1763, avec quelques annotations de Risso].
VII. — Archéologie , Régionalisme . [Ms 2061 VII].
q) 1 cahier (295 x 190 mm), « Scursion de Nice à Gènes par
la nouvelle route littorale des Alpes maritimes & des Apennins
liguriens », 70 p. et div. pièces. [Quelques documents épigra-
phiques].
r) 1 cahier (295 x 190 mm.), 43 p. et div. pièces. [Suite du pré-
cédent].
s) 1 cahier (295 x 190 mm.), 36 + 20 p. et div. pièces [Notes sur
la côte ligure, sa faune, etc.].
t ) 1 cahier (295 x 190 mm), 60 p. et nombreuses pièces [Notes
sur Nice : origines, population, langue, archéologie (documents
épigraphiques), hommes illustres, etc.].
u ) 1 cahier (295 x 190 mm.), 8 p. et div. pièces [plan d’un ou-
vrage sur les Alpes-Maritimes].
v) 1 dossier (295 x 190 mm.), [Notes sur les industries et le
commerce de Nice].
w) 1 cahier (300 x 190 mm), « Notices historiques sur les Alpes
Maritimes », 78 p. et div. pièces [Documents épigraphiques].
x) 1 cahier (185 x 145 mm.), « Notices historiques surles'Alpes
Maritimes. Époque aborigène », 27 p. [Documents épigraphiques].
y) 1 cahier (200 x 150 mm.), « Osservazioni sulle tre prime
lettere del Viaggio nella Liguria maritima di Davide Bertelotti.
Turino 1834 », 8 p. [Pas de la main de Rtsso].
— 464 —
z) 1 cahier (245 x 165 p.), « Observations sur les deux premières
lettres du Viaggio nella Liguria maritima di Davide Bertolotti.
3 vol. Turin 1834. », 38 p.
aa ) 1 cahier (205 x 145 p.), « Observations sur les trois premières
lettres du Viaggio nella Liguria maritima di Davide Bertelotti »,
61 p.
bb) 1 cahier (290 x 185 mm.), « Voyage de Nice à Gènes & à la
Spezzia où (sic) des frontières méridionales de France à celles de la
Toscane par la nouvelle route litorale des Alpes maritimes & des
Apennins liguriens » (faux-titre : « Scursion de Nice à Gènes & à la
Spezzia. Itinéraire géographique & descriptif des frontières de
France à celles de la Toscane, par la route litorale des Alpes mari-
times & des Apennins Liguriens », 1840, 284 p. [Documents épi-
graphiques, monographie de Nice].
Mission de S. A. R. Mgr. le Prince Sixte de BOURBON.
dans le Sahara, Tibesti, Borkou, Wadaï.
Notes sur la faune,
par le Prince Sixte de Bourbon.
La Mission était ainsi composée :
S. A. R. Mgr le Prince Sixte de Bourbon, chef de Mission;
M. le Comte Hector de Bearn, capitaine de corvette de réserve;
M. le comte Jean de Neufbourg, lieutenant pilote aviateur de
réserve ;
M. le capitaine Firmin Bruneaux, du 61e bataillon de chars
d’assaut, de Bizerte;
M. Laufear Norrie.
Un cinéaste et un mécanicien.
Le but de la Mission était d’explorer le parcours Méditerranée-
Tchad, en partant de Tunis, par Fort-Saint, Fort-Flatters, Amguid,
In Afelalah, Djado, Bilma. De ce point, obliquant vers l’est, elle
devait contourner le Tchad en un vaste demi-cercle, par le Tibesti,.
le Borkou et le Wadaï, descendre jusqu’à Fort-Archambault, et
remonter ensuite à Fort-Lamy, la Nigéria Anglaise, le Niger Fran-
çais, l’Aïr, le Hoggar et la piste du Gassi Touil jusqu’à Ouargla,
d’où elle devait rejoindre Alger et Tunis.
D’In Afelahah jusqu’à Bilma, la Mission s’était réunie à celle du
commandant Carbillet, commandant le Territoire des Oasis. De
Bilma à Oum Chalouba, elle explorait un pays dans lequel aucune
automobile n’avait encore pénétré.
Les principaux points d’arrêt sont Sherda, dans le Tibesti, d’où
une reconnaissance fut poussée à méhari dans les montagnes du
Tibesti, Aïn Galaka et Faya dans le Borkou, Oum Chalouba dans
l’Ennedi, Abéché dans le Wadaï.
Pendant ce parcours, la Mission s’est attachée à recueillir toutes
les indications utiles au sujet de la faune et de son habitat, dont
nous donnons ici un aperçu général.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
I
— 466 —
. — Le Sud Tunisien et Algérien.
Dans le tout Sud Tunisien et Sud Algérien, de Gabès à Fort-
Saint, Fort Flatters, In Afelalah jusqu’à Bilma, nous avons vu extrê-
mement peu de gibier, huit Gazelles Dorcas en tout, sur un parcours
de plus de 2.000 kilomètres. Dans les dunes de Tihodaïne, entre
Amguid et Djanet, nous avons poursuivi vainement deux Addax.
Dans le Tassili d’Amguid et celui des Azgueurs, il y a beaucoup de
— 467 —
Mouflons, évidemment, d’après les descriptions verbales des rési-
dents, le Mouflon à manchettes ( Ammotragus lervia ). Les sous-
ofïîciers méharistes ont souvent l’occasion de le chasser. Il est facile
à approcher, pourvu que l’on fasse attention au vent, car, disent-
ils, il voit très mal.
Très peu d’oiseaux.
II. — Le Tibesti et le Borkou.
Mammifères.
Les renseignements suivants recueillis au Tibesti sont dus à nos
observations personnelles et à celles de M. le capitaine Vicaire, de
l’infanterie coloniale, commandant le Tibesti, qui connaît mieux
que personne, et de longue date, ce pays.
Dans tout le Tibesti, le Mouflon à manchettes est fréquent. On
le trouve à toutes les altitudes jusqu’au delà de 2.000 mètres. Plus
bas, c’est-à-dire depuis le pied de la montagne, qui est à 800 mètres
d’altitude, jusqu’aux premiers contreforts du massif central, on
trouve de nombreuses Gazelles Dorcas, très claires, de taille
moyenne, sans raies noires sur les flancs, où les poils prennent seu-
lement une teinte un peu plus brune. L’ Ariel ( Gaz. dama permis-la )
est plus rare que la Dorcas; on la trouve mêlée aux Dorcas dans
les oueds appelés, en langue toubou, « Enneris », où poussent, entre
autres arbres, de nombreux épineux.
Anes sauvages. — Appelés localement « Onagres ». Nous en
avons vu des traces à l’est de Sherda où il y a, paraît-il, plusieurs
troupeaux qui s’abreuvent dans les « Guettas », trous d’eau dans
les rochers. D’autres troupeaux sont connus à Zouar. Le capitaine
Vicaire en a tué dans cette région, sur le plateau de Daski. Il mi
les décrit comme ayant la taille d’un fort Ane domestique, le sabot
d’un Mulet, le pelage plus foncé que celui d’un Ane domestique, la
crinière fournie, une ligne noire dorsale de la tête à la queue et une
autre ligne noire descendant des épaules aux pattes antérieures
jusqu’au paturon. Le capitaine en a vu dans tout le Tibesti aux
demi-altitudes, à Ogou, près de Bardai, dans l’Enneri Bardaïgué, à
Yebbi, Souma, au Zoumeri, entre Wour et Bardai.
Des Lièvres, de très petite taille ( Lepus ægyptius Aud. et Geoffr. )
sont fréquents ainsi que les Fennecs, Chacals et Hyènes tachetées.
Chiens sauvages ( Canis sp.?j. — - La question de l’identité des
Chiens sauvages du Tibesti reste encore difficile à élucider, bien
qu’il semble certain qu’il existe dans la région au moins une espèce
de Canidé sauvage autre que le Chacal ordinaire et le Cynhyène.
Voici ce que me communique à leur sujet le capitaine Vicaire :
Ce sont des animaux de 1 mètre de haut, avec une tête forte et
ramassée, une mâchoire courte comme celle de la Hyène, des oreilles
longues et nettes, sans plumets de poils, et la queue longue, basse
et fournie, les griffes développées, le poil gris noir. Ils attrapent à
la course les Gazelles Dorcas et même les Ariels, et s’attaquent vo-
lontiers aux troupeaux d’Anes domestiques. Dernièrement, ils ont
causé de véritables ravages parmi les troupeaux d’Anes du Zouar,
à 25 kilomètres au nord de Sherda, sur la route de Bapdaï. Généra-
lement un seul Chien est en chasse; il attire les autres en aboyant
lorsqu’il poursuit un animal. Toute la bande arrive alors très rapi-
dement et entoure sa proie en lui coupant la route. Ces Chiens très
féroces ne sont par contre pas nécrophages. Il ne paraît pas que
l’on puisse les domestiquer ou tout au moins ne l’a-t-on jamais
essayé. Le capitaine ne connaît pour le moment aucun croise-
ment entre eux et les Chiens domestiques. Ces derniers sont du reste
très rares au Tibesti, pays extrêmement pauvre où la nourriture
fait souvent défaut aux indigènes.
Damans ( Procavia sp.). — Appelé en langue toubou « Njii », cet
animal qui rappelle un peu par ses allures la Marmotte, vit par
bandes dans les rochers, loin de l’eau. Il est herbivore et a la cu-
rieuse particularité de déposer ses excréments toujours au même
endroit. Sa taille est aussi celle de la Marmotte, mais l’extrême
brièveté de la queue l’en distingue aisément de loin. Il est très
timide et difficile à approcher. Nous avons été, mais en vain, à la
chasse de cet animal à Kayougué, à 30 kilomètres dans le N.-N.-E.
de Sherda, à l’endroit où l’Enneri Yoo descend des montagnes à
travers des canons impressionnants. Les indigènes m’avaient indi-
qué cet endroit m’assurant que j’v trouverais des « Njii ». Mais bien
que, à quatre chasseurs et pendant trois jours, nous ayons battu
le pays et grimpé à travers les rochers, nous n’avons pu en voir.
Notre chasse fut d’ailleurs très infructueuse en cette région. L’es-
poir que nous avions eu de tirer au moins des Mouflons, à défaut
de Damans, fut également déçu. Seul le squelette d’un jeune mou-
flon a été trouvé.
Par contre, dans le Baguirmi (colonie du Tchad), entre Abéché
et le Chari, nous avons vu une trentaine de ces Damans qui cou-
raient dans les rochers et disparurent immédiatement dans des trous
sans que nous puissions les observer plus de quelques secondes. Un
village de noirs se trouvait à proximité de ce rocher. Nous avons
vainement exploré tous les recoins; les animaux s’étaient terrés
dans des fissures profondes et n’en sortirent plus. Nous n’avions
pas d’interprète avec nous à ce moment pour poser des questions
aux noirs. Us me lirent comprendre par signes qu’il y avait beau-
coup de Damans et qu’ils étaient bons à manger. Je ne puis affir-
469 —
mer, n’ayant pas vu les Damans du Tibesti, s’il s’agit exactement
de la même forme que ceux du Baguirmi. Ces derniers, que j’ai vus,
étaient brun rougeâtre, quelques-uns un peu plus foncés; ils cou-
raient également comme des Marmottes dont ils avaient la taille.
Les seuls Singes qui existent au Tibesti sont les Cynocéphales
( Papio sphinx Geofïr.) Il y en a un peu partout, mais ils affec-
tionnent surtout le versant ouest du massif où nous en avons vu,
notamment à Kayougué.
Chameaux. — Les Chameaux- Dromadaires du Tibesti pro-
viennent en grande partie du Fezzan. Ils sont petits, poilus et ont
la particularité d’être coprophages.
Rongeurs. — Comme partout dans le désert, on trouve égale-
ment dans le Tibesti de petites Gerbilles à longue queue.
Oiseaux.
Nous avons vu des Pigeons ( Columbia livia targia Geyr.) par
bandes dans les Enneris, analogues apparemment à ceux du Hoggar,
de même que les Tourterelles à teintes roses (probablement
Streptopelia lurtur hoggara. Geyr.), des Charognards, les adultes
blancs et les jeunes bruns, des Gangas ou Perdrix du désert, des
Traquets noirs et blancs ( Oenanthe leicopyga ægra Hart.) dits
«marabouts», très respectés par les indigènes, et qui, en conséquence,
sont très familiers, des Hirondelles cendrées des rochers (probable-
ment Ptyonoproggre ohsoleta Buchanani (Hart.), des Traquets de
différentes espèces qu’on trouve également partout dans le désert.
Les Corbeaux noirs ( Corvus corax ruficollis (Less.) sont très nom-
breux. Je n’ai vu par contre nulle part le Corbeau à collerette
blanche ( Corvus albus Mull.). Celui-ci ne paraît que plus au sud,
dans le Wadaï, alors que dans P Air on le voit à partir d’In Gall et
Agadès. Dans les montagnes où les Enneris forment de nombreuses
gueltas pleines de poissons, il y a des Hérons cendrés ( Ardea cine-
rea. L.).
Nous avons encore vu fréquemment des Outardes grandes et
petites, dans le Tibesti. Ces dernières ne semblent pas monter à
plus de 800 ou 1.000 mètres d’altitude. Dans l’oued Berdaïgué, où
il y a quelques petits étangs, près de Bardai, des Canards et Sar-
celles viennent tous les ans de la mi-octobre à la mi-janvier.
Reptiles.
On trouve dans le Tibesti des Varans, grands Sauriens avec une
queue dans le genre de celle du Crocodile, le ventre jaune et la tête
plate. Nous avons vu partout des Lézards, même dans les endroits
— 470 —
les plus désertiques. Ceux que j’ai rapportés pour le Muséum pro-
viennent du désert de sable entre In Afelalah et Djado et entre le
Kaouar et le Tibesti.
Entre Tibesti et Borkou, les difficultés pour trouver notre che-
min en pays pratiquement inconnu et d’en faire un levé d’itiné-
raire ne nous ont pas permis de nous occuper de chasse ou d’étude
d’animaux. Sur tout ce parcours, nous n’avons du reste pas rencon-
tré âme vivante, et les officiers méharistes du Borkou n’ont eux-
mêmes pu me donner que des indications extrêmement vagues sur
la faune.. Nous avons vu des troupeaux de Dorcas, toujours du
même type et les mêmes oiseaux qu’au Tibesti. Entre Borkou et
Wadaï, l’amoncellement des dunes et l’immense désert sablon-
neux ne sont pas propices au développement de la vie animale. Ce
n’est qu’à une centaine de kilomètres au nord et nord-ouest de
Oum Chalouba (limite de l’Ennedi et du Wadaï) que la végétation
recommence et forme savane, puis brousse, cette fois sous un aspect
nettement tropical, caractérisé par les Palmiers-Doums. Nous y
avons tiré deux Addax parmi un troupeau d’une dizaine de têtes.
Les Gazelles vivent par grands troupeaux. Nous avons également
vu des Autruches, des Chacals, et en général tous les animaux qui
peuplent les régions que nous venions de traverser.
A Oum Chalouba, commence la brousse et le pays des grandes
chasses. Près du Chari, nous avons vu, la nuit, aux phares de l’auto >
deux Cynhyènes tout proches.
Crocodiles. — La présence de Crocodiles dans les oasis du
Sahara Oriental est une question particulièrement intéressante pour
l’étude de la faune de cette région. Nous avons pu vérifier l’exacti-
tude des renseignements qui ont été donnés sur l’existence de ces
Reptiles dans le Tassili des Azgueurs, au nord de Dider„ Le temps
nous a manqué pour nous y rendre. Il eut fallu une véritable expé-
dition à Chameau et à pied d’une dizaine de jours au moins. Le
Crocodile dont la dépouille a été rapportée à la Faculté des Sciences
d’Alger provient véritablement de là. Il a été tué non par le lieu-
tenant qui l’a rapporté à Alger, mais par un de ses brigadiers méha-
ristes français.
Le même phénomène de faune résiduelle se trouve dans l’Ennedi
où il y a des Crocodiles dans les montagnes entre Fada et Oum
Chalouba; ils vivent dans les trous d’eau bien connus sous le nom
de « grottes aux Crocodiles ».
— 471 —
Il nous paraît que dans ces deux massifs montagneux ces reptiles
ou plutôt leurs lointains ancêtres doivent bien être venus du Tchad,
car ils se trouvent dans la zone d’affluents du Tchad. Cela était
connu pour les Crocodiles de l’Ennedi, puisque les eaux de ce massif
se déversaient dans le lac. C’était par contre ignoré pour les cro-
codiles Azgueurs. Jusqu’ici en effet on croyait que l’oued Tafa-
sasset, qui prend sa source dans le grand massif du Tassili des
Azgueurs, passait à In Azaoua entre Hoggar et Air pour continuer
sous le nom de Timmersoï, de Tessalaman, puis d’In Azaouak et se
jeter dans l’actuelle vallée du Niger près de Boumba. La reconnais-
sance que le capitaine Duprez a faite à méhari d’In Afelalah à
Djado, en décembre 1931, a prouvé ce que le lieutenant Toubeau
avait deviné l’année précédente, et ce que nous pûmes vérifier à
notre tour en janvier 1932, à savoir que le Tafasasset ne s’incline
pas vers le S. -O. mais descend en direction générale S.^-E. et sud,
c’est-à-dire en direction du Tchad. On en perd la trace à quelques
250 kilomètres au sud d’In Afelalah, lorsqu’il disparaît dans le
Ténéré, désert de sable absolu et total qu’il a probablement formé
jadis.
Il apparait aussi comme fort peu vraisemblable que les Croco-
diles Azgueurs soient remontés du nord vers le sud par l’oued
fmiroh. Dans l'état actuel des connaissances que nous avons de la
structure du Tassili des Azgueurs, de son passé géologique et même
de sa topographie exacte, un prudent scepticisme est tout indiqué
sur ce point.
Poissons.
Dans les gueltas, trous d’eau souvent temporaires au milieu des
rochers, on trouve des Silures pesant jusqu’à 6 kilogrammes et des
Tilapia borkuana Pellegrin, dont deux exemplaires ont été rap-
portés au Muséum. Même faune dans le Tassili d’Amguid (Sud
Algérien).
— 472
Notes a propos d’un jeune Orang (Pongo pygmæus Hoppius )
né a la Ménagerie du Jardin des Plantes,
par MM. E. Bourdelle,
Professeur,
et P. Rode,
Assistant au Muséum d’Histoire naturelle.
Les observations relatives aux jeunes Anthropomorphes nés en
captivité de parents eux-mêmes captifs depuis un certain temps
sont rares. Leur rôle est cependant des plus importants car elles
permettent d’intéressantes précisions biologiques et morpholo-
giques. Outre les conditions de la gestation et de la naissance,
de telles observations permettent en effet de noter les particula-
rités relatives au comportement du jeune et de la mère pendant les
premiers mois ou les premières années de la vie, d’enregistrer le
rythme de la croissance, de préciser les formes et les dimensions
organiques relatives aux différents âges.
A ces titres divers nous avons pensé que la relation de l’histoire
d’un jeune Orang ayant vécu à la Ménagerie du Jardin des Plantes
devait être rapportée.
Le sujet qui en fait l’observation naquit le 14 juillet 1930 d’un
mâle et d’une femelle capturés dans la forêt de Bornéo en 1926 et
vivant en captivité à la Ménagerie du Jardin des Plantes depuis
janvier 1928.
La femelle possédait déjà un fds de deux ans environ, dont le
mâle n’était pas le père; mais celui-ci se comporta très vite vis-à-
vis de ce jeune en véritable père adoptif. Peut-être y eut-il là de
sa part une attitude très consciente qui devait lui permettre de
conquérir les faveurs de la femelle farouchement jalouse de son
enfant, au début.
Assez rapidement d’ailleurs la famille fut très unie, les trois
animaux vivant dans la même cage, le mâle jouant volontiers
avec le jeune, lui abandonnant et lui offrant même certains élé-
ments de sa nourriture.
Le mâle, d’abord arrivé à Paris en mauvais état, se refit assez
vite et dès 1928 fut plus étroitement associé à la femelle. Une pre-
mière période d’amour resta cette année-là sans résultats. En
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 473
1929, le mâle étant dans un état physique splendide, eut lieu une
deuxième période d’amour des plus actives au cours de la belle
saison. On dut d’ailleurs interrompre la vie commune des ani-
maux fin octobre, afin de soulager la femelle qui paraissait vouloir
se soustraire au mâle et dans le but de ménager aussi celui-ci.
Assez rapidement la femelle présenta des signes de grossesse cer-
tains : disparition de toute période de chaleur et de règles, aug-
mentation de volume du ventre et mouvements du fœtus, accrois-
sement des mamelles et, même, émission précoce de lait. Une
issue à cette situation fut cependant longue à venir et pendant un
certain temps on douta que cette issue fût heureuse.
Cependant les signes précédents ne faisaient que s’accuser, la
femelle préparait, semblait-il, avec un soin tout particulier, le lit
de paille dans lequel elle vivait. Le 14 juillet naissait enfin un jeune
Orang qui paraissait en excellent état sous tous les rapports. La
mère, absolument farouche, s’opposa dès le début à se laisser sépa-
rer de son enfant et, à vouloir prendre celui-ci de force, on eût
certainement risqué d’en compromettre l’existence. A notre grand
regret nous dûmes renoncer à tout examen de détail du jeune
sujet, à toute pesée ou mensuration, aux vaccinations que nous
nous proposions de pratiquer, en particulier à celle du B. C. G.
du Dr Calmette. Par la suite cette femelle d’Orang conserva la
même attitude intransigeante vis-à-vis de sa progéniture et le désir
que nous avions de conserver celle-ci nous priva ainsi de constata-
tions qui auraient cependant été très précieuses.
Le jeune Orang s’éleva donc exclusivement sous les soins ja-
loux de sa mère. Pendant les dix à douze premiers mois de son
existence, il vécut littéralement accroché au corps de celle-ci qui
ne l’abandonna pas un instant, même dans les évolutions les plus
risquées qu’elle pouvait faire à l’intérieur de sa cage. En dehors
de la position d’attache aux mamelles dans laquelle le jeune se
trouvait d’ailleurs plus soutenu par lui-même que par les bras de
sa mère, la position la plus ordinaire occupée par le jeune est celle
du pli inguinal. Il est maintenu là tantôt d’un côté, tantôt de
l’autre entre la paroi abdominale et la face antéro-interne de la
cuisse de la mère d’une façon qui paraît très naturelle et très sûre,
qui ne semble en tout cas nécessiter aucun effort spécial de la
mère, ni la gêner en quoi que ce soit dans ses mouvements. Ce
n’est guère que vers un an que le jeune a commencé à se séparer de
sa mère, pour faire, semble-t-il, en même temps quelques tenta-
tives par une alimentation autre que le lait maternel. La mère
paraît cependant avoir conscience du danger que court son nour-
risson. Souvent elle le reprend, très brusquement même et elle
s’oppose à ce qu’il mange quoi que ce soit. On a même l’impres-
sion sous ce dernier rapport d’une certaine inconscience de la mère
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
31
— 474
qui, dans une période où certainement la sécrétion lactée était
amoindrie et insuffisante, s’opposait vivement à toute tentative
autre d’alimentation que faisait son fils.
Y a-t-il eu ainsi un acte volontaire et délibéré de la part de la
mère, qui a amoindri le développement et la résistance physique
du jeune et cela a-t-il été pour quelque chose dans l’accident dont
fut victime le jeune Orang par la suite?
Ayant échappé à sa mère du haut de la cage, le jeune animal
tomba malheureusement sur la planche inférieure de repos et
s’assomma littéralement, la tête ayant seule porté par la face dans
cette chute. L’animal avait vécu dix-huit mois d’une vie parfai-
tement normale et tout nous faisait augurer une plus longue exis-
tence.
La naissance d’Orangs en captivité a été relatée une dizaine
de fois et nous devons à notre collègue, le Dr Brandès, ^directeur
du Jardin zoologique de Dresde que nous sommes heureux de re-
mercier ici, d’intéressantes précisions à ce sujet. Cependant, à une
ou deux exceptions près, les observations connues se rapportent
à des naissances chez des femelles d’Orang au cours d’importa-
tion ou récemment importées. Très rares sont les observations
relatives à des naissances dans des familles d’Orangs en capti-
vité depuis une ou plusieurs années, ce qui est le cas de celle que
nous relatons aujourd’hui. Nos Orangs étaient en captivité depuis
deux ans et demi au Muséum d’Histoire Naturelle quand l’évé-
nement s’est produit : il n’y a donc aucun doute quant à sa signi-
fication. Cela nous permet donc d’affirmer que la captivité, même
en cage dans des conditions assez étroites, n’est pas un empêche-
ment absolu à la reproduction dans de bonnes conditions des
Primates et même de certains Anthropomorphes. Il apparaît
que l’état physique des animaux, résultat des conditions alimen-
taires,"domine de telles possibilités'et que la reproduction reste
ainsi essentiellement fonction de l’alimentation.
L’observation que nous avons faite nous permet d’apporter
ainsi une indication sur la durée de gestation chez les Orangs. Le
mâle ayant été séparé de la femelle fin octobre et la naissance
ayant eu lieu le 14 juillet, on doit estimer que la durée de gestation
n’est pas inférieure à huit mois et demi (255 jours) et qu’elle est
probablement de neuf mois (270 jours) comme chez l’Homme et
sans doute la plupart des Anthropomorphes. Sous ce rapport nous
ne sommes pas d’accord avec Jennisson qui attribue 218 jours
seulement à la gestation des Orangs.)
Au moment de la naissance le jeune est dans un état avancé
de constitution. Il a les yeux ouverts, il est couvert de poils et il
manifeste déjà une activité qui lui permet de se déplacer sur le
corps de la mère et sans l’aide de celle-ci.
— 475 —
Bien que n’ayant pu faire, à notre grand regret, aucune pesée ni
aucune mensuration sur le jeune Orang, nous avons pu noter la
lenteur de son développement et de sa croissance après la naissance.
Contrairement à ce que nous pensions, l’animal était en excellent
état au moment de la mort accidentelle dont il a été victime. Nous
pouvons donc considérer qu’à l’âge de dix-huit mois son poids, ses
dimensions, son état organique (dentition, squelette, etc...) étaient
normaux.
A ce titre, les précisions que nous donnons ci-dessous ont donc
une valeur documentaire indéniable.
Mesure s prises sur le jeune Orang le 23 octobre 1931,
jour de sa mort.
A. Poids : 2 kg. 130.
B. Dimensions générales.
Longueur totale (du vertex ou sommet du crâne à l’ongle du
majeur du pied) : 0m,53.
Longueur du corps (du vertex à l’anus qui se trouve exactement
à l’extrémité de l’abdomen) : 0m,32.
Circonférence thoracique au niveau des mamelons : 0m,24.
Circonférence abdominale au niveau de l’ombilic : 0m,28.
C. Tête :
Hauteur faciale totale (du vertex au point mentonnier) : 0m,14.
Circonférence de la tête (mesure prise au-dessus des yeux et des
oreilles : 0m,305.
Longueur du vertex à la base des narines : 8 cm.
Intervalle interorbitaire externe : 5 cm.
Intervalle interorbitaire interne : lcm,6.
Hauteur naso-labiale supérieure : 2cm,5.
Largeur de la bouche : 4cm,5.
Hauteur "maximum de l’oreille : 3 cm.
Largeur maximum de l’oreille : 2cm,5.
Largeur des narines : lcm,8.
Longueur : du trou auditif à l’œil (angle externe) : 6 cm.
Longueur : du trou auditif à la mâchoire supérieure : 7cm,7.
D. Dentition.
Formule dentaire : I : —■ C : PM : = 20 dents.
2.2 1.1 2.2
Mâchoire supérieure : les deux incisives médianes sont très dé-
veloppées : largeur: 9 mm; hauteur de la partie libre : 6 mm.
Les deux autres incisives sont à peine sorties et leur partie libre
ne dépasse pas 2 à 3 mm. de hauteur.
Les canines sont très bien développées : largeur au bord de l’ai-
476 —
véole : 5 mm. Hauteur de la partie libre : 8 mm. Les molaires
sont encore peu sorties. Leur diamètre est de 7 mm.
Mâchoire inférieure. Les quatre incisives sont également pous-
sées, mais elles sont plus petites que celles de la mâchoire supé-
rieure.
Largeur : 5 mm. Hauteur libre : 4 mm.
Les canines ont une largeur de 5mm,5 au bord alvéolaire.
Leur hauteur est de 6 mm.
Les molaires sont semblables aux supérieures.
E. Membre antérieur.
Bras. De l’acromion à la cupule radiale : 11 cm.
Avant-bras. De la cupule radiale à l’apophyse styloïde du radius:
11 cm.
Main : De l’apophyse styloïde du radius à l’extrémité du majeur :
10 cm.
Doigts : pouce : 2cm,5.
index : 5cm,5.
majeur : 6cm,5.
annulaire : 6 cm.
auriculaire : 5cm,3.
F. Membre postérieur.
Cuisse : de la tête du fémur au plateau tibial : 8 cm.
Jambe : du plateau tibial à l’extrémité du péroné : 8 cm.
Pied : 12cm,5.
Doigts : pouce : lcm,8.
index : 5 cm.
majeur : 5cm,6.
annulaire : 5Gm,2.
auriculaire : 4cm,5.
G. Poils et Ongles.
Le système pileux est très développé sur le crâne, le dos et au
niveau du coude et du genou. Sur le reste du corps les poils sont
beaucoup moins longs.
Longueur des poils (maxima).
Sur le sommet de la tête :1 1 cm.
Au niveau du coude : 13 cm.
Au niveau du genou : 13 cm.
Sur le dos : 13 à 14 cm.
La plus grande longueur se trouve dans la région dorsale au
niveau des omoplates : 15 cm.
Favoris : 3Cm,5 à 4 cm.
Sur le ventre : 4 à 5 cm.
Au pubis : 3cm,5.
Dos de la main : 3Cm,5.
Dessus du pied : 3Cm,5 à 4 cm.
477 —
Coloration. — La teinte générale du pelage varie entre le brun
acajou et le roux vif. Toutefois les poils du ventre sont dorés et
ceux du pubis jaune.
La face nue est légèrement bleuâtre, la paume des mains et la
plante des pieds sont jaunes.
Les ongles sont bien développés, sauf ceux des pouces qui ne sont
pas encore apparents.
Ces ongles sont très recourbés. Leur longueur totale est de 10
à 12 cm. et leur diamètre de 4 à 5 mm.
H. Appareil génital externe et mamelles.
La verge a une longueur de 7 mm. Les testicules ne sont pas des-
cendus.
Les mamelles sont très peu développées. Chacune d’elles a la
forme d’un petit bouton de 2 cm. de diamètre à peine saillant,
blanc, sur le fond jaunâtre de la peau du thorax.
Chaque mamelle est située à lcm,5 de l’aisselle et l’intervalle
entre les deux mamelles est de 6cm,5.
Ménagerie et Laboratoire de Marmnalogie du Muséum.
Faits nouveaux concernant les Damans de ijAhaggar,
par MM. H. Heim de Balsac et Max Bégouen.
L’existence de Damans dans les massifs du Sahara central a été
soupçonnée depuis déjà longtemps : Duveyrier j1) avait signalé
dès 1864 l’existence d’un petit animal appelé par les indigènes
« Akaoka » et que les Naturalistes supposaient être un Daman. Ce
n’est cependant qu’en 1912 que Kollmann put décrire sous le nom
de Procavia bounhioli (2), et comme forme nouvelle, un Hyracidé
que lui avait adressé le professeur Bounhiol. Celui-ci le tenait du
Père de Foucauld et le massif de l’Ahaggar fut assigné à ce mam-
mifère comme lieu de capture. Nous verrons plus loin qu’il n’est
pas impossible que ce Daman provienne d’un autre massif saharien.
Depuis la description de Kollmann ce type de Daman saharien
était resté unique, et partant peu connu.
Nous venons d’avoir la bonne fortune de pouvoir grouper, grâce
à l’obligeance de collègues et de correspondants dévoués, une petite
série ^5) de Damans, provenant avec certitude du massif de l’Ahag-
gar,et dont voici l’histoire chronologique :
En 1931, l’un de nous (Bégouen) recevait pour le Muséum de
Toulouse une peau et un crâne de Daman envoyé de Tamanrasset
(Ahaggar) par le Ll Darque.
Au printemps 1932, le professeur Seurat communiquait à
H. Heim de Balsac un spécimen en chair, conservé en formol, qu’il
venait de recevoir de la Station météorologique de Tamanrasset.
Enfin, peu de temps après, notre infatigable Collègue, Th. Mo-
nod, apprenait l’existence de trois Damans (peaux et crânes) au
Musée de Nîmes et obtenait de les recevoir en communication aux
fins d’étude. Ces animaux proviennent également de l’ Ahaggar.
Cette série s’est- révélée tout à fait intéressante en ce qu’elle
montre l’existence d’une forme nouvelle, différente de Procavia
bounhioli, forme représentée par des spécimens d’âges et de sexes
différents, et affectant deux types de coloration. Nous proposons
de la dénommer :
P) Les Touareg du Nord, 1864.
(2) Bull, du Muséum, t. 18, p. 281, 1912.
Bulletin du Muséum, 2e t. n° 5, 1932.
Procavia (Heterohyrax) antineæ sp. nov. (x).
Diagnose. — Forme d’assez petite taille, appartenant par ses
caractères crâniens au groupe des « Heterohyrax », caractérisée par
une teinte foncée assez uniforme, et surtout par l’absence de
« tache » dorsale. Présente un dichroïsme individuel marqué.
Type : Ç adulte (croissance des dents définitives achevée) mais
encore jeune. Nous prenons pour type un individu dont la colora-
tion est du type « clair », coloration qui nous semble être la plus
normale chez les Hyracidés. Provenance ; Ahaggar, Sahara central.
Caractères externes : Tête. — Sur la face et le front poils courts,
gris brun à la base, jaunâtres au sommet. Menton et gorge un peu
plus clairs, plus gris. La coloration générale ne diffère pas sensi-
blement de celle du dos et en tout cas ne tranche pas avec elle.
Oreilles peu velues, bordées de poils courts brun foncé ou noirs.
Face supérieure. — Les poils les plus longs se trouvent sur la
nuque et diminuent ensuite régulièrement de taille jusqu’à la
région lombaire. La nuque et la région dorsale sont couvertes de
poils brun jaunâtre et brun, entremêlés. Région lombaire unique-
ment recouverte de poils courts brun jaunâtre. Il en résulte une
teinte générale un peu plus claire sur cette partie du corps.
« Tache » dorsale. — Pr. ( Heterohyrax ) antineæ ne présente aucune
trace de « tache » dorsale,
La « tache » dorsale des Damans est constituée de la façon sui-
vante :■ dans la région dorso-lombaire et sur la ligne médiane existe
une petite surface cutanée, glabre, qui correspond à une glande.
Autour de cette surface glabre les poils prennent une coloration
très différente de celle du reste du pelage, généralement claire
(blanche,, crème, jaune, orangée, parfois noire), formant une tache
ovoïde ou oblongue. Ce caractère est considéré comme très impor-
tant au point de vue systématique. De fait, il constitue un critère
commode et apparent pour différencier les formes très variées
d’ Hyracidés. Cette « tache » existe dans presque toutes- les- espèces.
Cependant Procavia erlangeri Neumann- des régions Abyssines,
n’en possède pas. Procavia burfoni Gray de la Haute-Égypte serait
dans le même cas d’après Bonhote (2). Cependant Gray, dans sa
description originale, à laquelle nous nous sommes référés, men-
tionne l’existence d’une petite tache.
P) Le professeur Maire a déjà désigné sous ce nom légendaire une espèce végétale
nouvelle de f Ahaggar.
(2) P. Z. S., II, 1909, p. 788.
— ,480 —
Dans nos cinq spécimens de Pr. ( Helerohyrax ) anlineæ, nous
voyons une surface cutanée glabre, de petite taille, ovoïde à grand
axe antéro-postérieur (adulte, environ 2 centimètres de long sur
1 centimètre de large). Mais autour de cette plage, les poils ont les
mêmes caractères chromiques que ceux du dos; il n’apparaît, donc
pas de tache.
Face inférieure. — De la gorge à l’anus poils courts, réguliers et
fins, d’une teinte générale brun clair avec un léger reflet soyeux.
Membres. — Velus et de la couleur du dos sur leurs faces externes,
fortement dénudés sur leurs faces internes et dans les régions ingui-
nale et axillaire. Face supérieure des phalanges donnant insertion
à des poils brun noir entourant et dépassant les ongles.
Dichroïsme. — Bien que le type que nous venons de décrire pré-
sente une coloration foncée et uniforme dans l’ensemble, il existe
des spécimens encore beaucoup plus foncés, que l’on pourrait qua-
lifier de « mélaniques ».
De tels sujets montrent une teinte presque uniforme brun
chocolat, à peine plus claire sur la poitrine, le ventre et la face.
Semblables individus ne montrent pas non plus de « tache ». Il
existe une grande différence d’aspect entre ces Damans de type
« foncé » et ceux que nous appellerons par opposition : type « clair ».
Ce dichroïsme n’a pas été nettement signalé par les auteurs dans
les diagnoses d’Hyracidés. Peut-être s’agit-il là d’un cas rare.
Cependant Thomas f1), dans sa description de la sous-espèce Pro-
cavia ruficeps marrensis du Dj. Marra (Darfour), parle de spéci-
mens très variables quant à la teinte du pelage. J. Aharoni (2)
indique avec précision que Procavia syriacus des rives de la Mer
Morte, apparaît sous deux « phases » : l’une grise, l’autre plus ou
moins jaune.
Chez Pr. ( Helerohyrax ) anlineæ, le type « clair » et le type « foncé »
semblent exister à peu près en nombre égal : Nous avons sous les
yeux deux sujets « foncés » et deux autres « clairs ». Le cinquième
(qui est monté à Toulouse) paraît bien se rapporter au type « foncé ».
Ce dichroïsme est indépendant du sexe et de l’âge; nous avons
une $ jeune et un <$ presque adulte du type « foncé »; deux $ $
l’une adulte et l’autre un peu plus jeune du type « clair ».
Mamelles. — Deux adulte et sub-adulte, montrent deux
paires de mamelles inguinales et une paire pectorale, soit six
mamelles.
(1) P. Z. S., 1923, p. 271.
(2) Zeits. /. Saügetierkunde, t. 5, 1930, p. 330.
481 —
Dimensions externes. — Trois individus en peau sèche
PIED OREILLE
Adulte type 65 millimètres 22 millimètres
Subadulte 63 — 21 —
Subadulte 63 — 21 —
Ostéologie. — Côtes. — Le squelette de l’individu jeune, envoyé
en chair par M. le professeur Seurat, montre vingt côtes.
Crâne. — La morphologie du crâne et les caractères dentaires
montrent que Pr. antineæ se place dans le sous-genre ou section :
Heterohyrax. Les anciens auteurs et encore Lataste avaient
réparti les différentes espèces du genre unique Procauia en trois
sous-genres, caractérisés comme suit :
Procavia, sensu stricto : Dents hypsodontes, ressemblant à celles
des Rhinocéros. Interpariétal apparent toute la vie, par persistance
des sutures. Orbites non fermées en arrière. Mamelles 6.
Heterohyrax : Dents brachyodontes, ressemblant à celles de
Paloplolherium ou de Anchilopus. Chute des prémolaires de lait
postérieure au plein développement de la deuxième molaire vraie.
Interpariétal disparaissant de bonne heure par effacement des
sutures. Orbite non fermée en arrière, les apophyses restant
toutefois très rapprochées. Mamelles 6.
Dendrohyrax : ïnterpariétal et dentition comme Heterohyrax.
Mais orbites fermées en arrière de très bonne heure. Crâne géné-
ralement déprimé. Mamelles 2 (dans tous les cas ?)
Thomas (1) a préconisé le rejet de ces sous-ge ires, étant. donné
qu’il existe des formes plus ou moins intermédiaires et que Hete-
rohyrax forme transition entre les extrêmes. Il a sans doute raison
au point de vue strictement anatomique et nous ne sommes pas per-
sonnellement partisans des coupures subgénériques. Mais dans un
groupe comme celui-ci, qui s’enrichit sans cesse de formes nou-
velles, et où l’on en a décrit une soixantaine, il est commode,
pour fixer les idées, de se servir de coupures et de distinguer des
sections.
Notre Procavia antineæ se place dans la section Heterohyrax. Les
mensurations du crâne sont données dans le tableau ci-dessous.
Le crâne a un aspect relativement gracile, son profil est à peu
près plan depuis la pointe des nasaux jusqu’à la région interpa-
riétale, les crêtes temporales sont très rapprochées chez la $ adulte
(presque comme chez les Procavia, s. stricto), l’orbite montre, en
arrière, un hiatus d’environ 2 millimètres (cependant plus accusé
0) P. Z. S., 1892, p. 50.
r
— 482 -
au stade de croissance qui correspond à l’éruption des incisives
supérieures définitives), les bulles tympaniques sont relativement
développées, les prémolaires (sup. et inf.) ne subissent pas de réduc-
tion.
Comparaisons. Comparé à Procavia bounhioli, son plus proche
voisin géographique, Pr. ( Hel .) antineæ en est aisément distin-
guable. Les teintes de Pr. bounhioli sont en effet claires (sable) et il
montre une large « tache » dorsale jaune. De plus, Pr. bounhioli
rentre dans la section des Dendrohyrax, à orbite complètement fer-
mée. Son crâne est un peu plus long, bien plus large, assez déprimé
et d’aspect massif. Ses incisives supérieures sont beaucoup plus
développées, les premières prémolaires (sup. et inf.) semblent ré-
duites (chez le type elles sont très usées et les inférieures n’ont plus
que la racine).
Pr. (Hel.) anlineæ se rapproche peut-être de Pr. burloni, si,
toutefois, l’absence de « tache » est bien réelle chez celui-ci. En tout
cas, la coloration est assez différente Q). L’aire de répartition de bur-
loni (Haute Égypte) et celle de antineæ (Ahaggar) sont séparées
par une distance de l’ordre de 3.000 kilomètres.
Considérations générales. — L’un de nous (Bégouen), a pu ob-
tenir des naturels de l’ Ahaggar quelques renseignements sur la
biologie des Damans : Ils vivent par petites troupes ou familles
dans les vallées rocheuses, à proximité des arbres (Acacias). Ils
grimpent sur ceux-ci et se nourrissent de leurs feuilles. Ils seraient
partiellement carnassiers. Cette surprenante assertion a déjà été
rapportée par Kollmann à propos de Pr. bounhioli, et doit avoir
même origine.
Diurnes et très craintifs, les Damans se cachent dans les fentes de
rochers à la moindre tentative d’approche de l’homme. Les Touaregs
ont bien remarqué qu’il existait dans [une (même troupe des indi-
vidus de couleurs différentes (dichroïsme), mais ils prennent, à tort,
ce dichroïsme pour un caractère sexuel.
Pr. antineæ est évidemment 1’ « Akaoka » que Duveyrier a si-
gnalé comme étant de couleur noire, car ce caractère ne cadre nulle-
ment avec ceux de Pr. bounhioli..
Le fait que Pr. bounhioli est resté jusqu’ici unique, et que nos
cinq sujets de l’Ahaggar appartiennent à une forme différente,
nous laisse supposer que le sujet transmis par le Père de Foucauld,
pouvait peut-être provenird’unautre massif (Tassili ou Iforas encore
mal connus au point de vue zoologique). Quoi qu’il en soit, ces deux
formes sahariennes appartiennent, par leur dentition, à des
groupes que l’on peut considérer comme plus archaïques que les
P) P. burtoni appartient du reste à la section Procavia s. stricto.
483 —
Procavia s. stricto. Peut-être l’absence de « tache » chez Pr. antineæ
est-elle également un caractère ancestral des Hyracidés. Den-
drohyrax et Heterohyrax présentent moins de formes que Procavia
et ont une répartition géographique plus nettement résiduelle. Le
caractère relicte des Damans ne peut du reste faire de doute dans
les massifs sahariens centraux. Mais il s’agit là de reliques essen-
tiellement éthiopiennes, comme d’ailleurs la plupart des autres
Mammifères actuellement connus de ces régions.
TABLEAU
Mensurations en mm. des crânes de Pr. antineæ et de Pr. bounhioli.
(Grâce à l’obligeance de M. le professeur Bourdelle, nous avons eu la possibilité
d’examiner le type unique de Pr. bounhioli et de le mesurer nous-mêmes. Nous l’en
remercions bien vivement.)
Laboratoire de Mammàlogie et Ornithologie du Muséum, ■
Remarques sur la note de M. Rode
‘ A PROPOS DES NOCTULES DE FRANCE ” (r),
PAR M. H. Heim de Balsac.
Dans la séance du 25 février 1932, de cette Réunion, nous avons
présenté une note sur : « Un Chiroptère nouveau pour la faune
française ( Nyclalus maximus Fatio) ». Une note de M. Rode
« A propos des Noctules de France » (Séance du 28 avril 1932)
semble tendre à démontrer que : la forme maximus distinguée par
Fatio, élevée au rang d’espèce par Miller, n’est pas une espèce
valable, et que, par suite, nous n’étions pas autorisé à parler d’un
Chiroptère nouveau pour la faune française. Nous avons, dès la
séance du 28 avril, formulé nos réserves sur les conclusions de
M. Rode, nous promettant, à la parution du texte de sa note, de
vérifier le bien-fondé et la portée de son argumentation.
Le Bulletin du Muséum, contenant compte rendu de la séance
du 28 avril, a été distribué vers le 30 mai.
M. Rode prétend établir qu’il existe une série continue de
formes entre les deux Chiroptères : Nyclalus noctula Schreber. et
Nyclalus maximus (Fatio). Chiffres et arguments sont en réalité
inacceptables.
M. Rode fournit, d’une part, un tableau de treize individus
comportant certaines mensurations extérieures, et, d’autre part,
un tableau de certaines dimensions de cinq crânes pris parmi les
sujets précités. Dans chacun de ces tableaux, deux spécimens
(nos 9 et 10) constitueraient, précisément, selon les mensurations
données par l’auteur, des spécimens intermédiaires. Or, ces spéci-
mens ne peuvent être pris en considération pour les raisons sui-
vantes :
Le n° 9 est représenté par un squelette seulement. Les dimen-
sions de son crâne sont intermédiaires entre celles de N. noctula
et de N. maximus ; mais la longueur de l’avant-bras ne dépasse que
de 1 millimètre les maxima, constatés jusqu’ici chez N. noctula.
Le spécimen qui a fourni ce squelette est de provenance géogra-
phique inconnue; or on sait que la détermination des formes du
0) Bull, du Muséum, 2e série, t. IV, n° 3, avril 1932, p. 222.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— - 485 —
genre Nyclalus ne peut se faire avec le seul secours de l’ostéologie
en l’absence de caractères externes ou de provenance géographique
certaine. Ainsi ce spécimen n° 9 peut très bien appartenir à une
des espèces asiatiques du genre Nyclalus et n’a, vraisemblablement,
rien de commun ni avec N. noctula, ni avec N. maximus. Il est donc
interdit d’en faire état dans une discussion de ce genre.
Le n° 10, lui, est un - des trois spécimens que nous avons pu exa-
miner, antérieurement au dépôt de notre note. Ces tfois spécimens
ont été mentionnés par nous avec indication de leur sexe, numéro
d’entrée au registre du laboratoire, longueur de l’avant-bras, de la
façon suivante :
Ç n° 2.431, avant-bras 65mm,5.
$ n° 2.432, avant-bras brisés, mesurant néanmoins plus de
60 millimètres.
$ n° 2.430, avant-bras 65 millimètres.
Le (n° 2.430) était seul dans un flacon portant sur l’étiquette
le n° 2.430, et exposé dans les galeries publiques où, depuis long-
temps, sa dénomination « noctula » nous avait semblé peu con-
forme à sa grande taille.
Les deux $$ se trouvaient ensemble, dans un flacon, au labora-
toire de Mammalogie, flacon portant sur l’étiquette les deux
nos 2.431 et 2.432; nous avons attribué à la $ dont les avant-bras
étaient brisés le n° 2.432 et à l’autre $ le n° 2.431; les trois spéci-
mens étaient ainsi parfaitement déterminés par leurs numéros
d’inscription, les numéros correspondant à un sexe déterminé ou à
une particularité (avant-bras brisés). M. Rode, dans ses tableaux,
n’indique pas de sexe, et surtout ne mentionne pas qu’un des spé-
cimens a les ailes brisées et ne peut prêter, de ce fait, à mensuration
(les fractures sont esquilleuses; il est impossible de rétablir la con-
tinuité de l’avant-bras d’autant plus que les tissus sont rétractés
par l’alcool ; nous avions eu la précaution de l’indiquer dans notre
note). Néanmoins, M. Rode donne, pour chaque sujet, une mesure
précise sans autre explication.
L’une des mensurations de ces trois sujets est donc illusoire; le
spécimen indiqué par nous sous le n° 2.432 dont les avant-bras
sont brisés, se voit attribuer par M. Rode une longueur d’avant-
bras de 65 millimètres. Le spécimen indiqué par nous sous le
n° 2.431 ( $ en bon état), sur lequel nous avions mesuré un avant-
bras long de 65mm,5, ne donne à M. Rode, comme longueur de ce
même avant-bras, que le chiffre de 60 millimètres. Or ce spécimen
constitue, en dernière analyse, la seule forme de passage entre
noctula et maximus.
De ce qui précède, nous sommes en droit de n’accorder aux men-
surations de M. Rode qu’une valeur très relative et de considérer
notre propre mensuration comme plus proche de la réalité. Nous
— 486 —
attribuons ce spécimen à la forme maximas; d’ailleurs les men-
surations de son crâne (en prenant les chiffres mêmes de M. Rode)
entraînent, à 5 dixièmes de millimètres près, le spécimen dans le
groupe maximus.
La sériation, imaginée par M. Rode entre noclula et maximus,
repose donc sur la mensuration :
a) D’un spécimen qui rentre dans le groùpe maximus ;
b) D’un spécimen sans provenance établie, donc inutilisable.
Le hiatus entre le groupe des Noctules de grande taille ( maximus )
et des Noctules de petite taille ! noclula ) reste parfaitement carac-
térisé jusqu’à plus ample informé.
Nous sommes donc autorisé à maintenir notre point de vue : à
savoir que les trois spécimens, recueillis par Mazet dans la France
centrale, appartiennent bien à la grande forme de Noctule, que,
N. nortula et N. maximus, dans l’état actuel de nos connaissances
et de nos conceptions systématiques, constituent de ux espèces dis-
tinctes, non reliées par des intermédiaires. Ce en quoi, du reste,
nous sommes d’accord avec des Mammalogistes des plus autorisés,
tels que Miller, l’homme connaissant le mieux les mammifères
d’Europe, au surplus spécialiste en Chiroptères et systématicien
d’une grande prudence. Wettstein (que cite M. Rode dans sa
bibliographie, mais dont il a sans doute négligé de lire le texte) se
range à l’avis de Miller comme nous-même.
Il est regrettable que M. Rode ne nous ait pas, au Laboratoire
de Mammalogie, fait part de ses objections, avant de provoquer ,
devant la Réunion, la présente discussion. La seule chose à retenir
de sa note est l’existence effective d’un spécimen de Nyclalus maxi-
mus, dans la collection Rollinat (n° 12 du tableau de M. Rode);
ce qui porte à quatre le nombre des spécimens de cette espèce cap -
turés en France à ce jour.
Nous étions donc parfaitement autorisé à parler d’une espèce
nouvelle pour notre faune.
P. -S. — Désireux de corriger nos erreurs, M. Rode aurait pu et
même dû relever que dans le texte de notre note du 25 février 1932,
le chiffre « 23 « donné comme étant le nombre des espèces de Chi-
roptères authentiquement capturés en France (y compris nos
addenda) était inexact. Nous avons en effet oublié de corriger
cette faute d’impression, et les spécialistes de la faune française
savent que le chiffre réel est de 25 (y compris N. maximus), à
l’heure présente.
- 487 —
Note sur le sympathique abdomino-pel vien de la Civette
du Congo,
par J. Botar D. M.
de l’Université de Szeged (Hongrie).
La littérature du système nerveux sympathique ne contient
qu’un seul travail apportant des données relatives aux plexus
sympathiques abdomino-pelviens de la Civette ( Viverra civella
Schreb) : c’est le mémoire important que mon Maître, M. le Pro-
fesseur Kiss, a consacré à l’étude des rapports qui existent entre le
pneumogastrique et le sympathique (').
Au cours de mes recherches que je poursuis dans le Labora-
toire d’Anatomie comparée du Muséum et qui ont pour but une
meilleure connaissance de la morphologie de cette partie si impor-
tante du système nerveux, j’ai eu l’occasion de travailler sur une
Civette (n° 1.923-489) etremarquer plusieurs particularités intéres-
santes dans la partie abdominale et pelvienne de son système sym-
pathique qui m’ont paru dignes d’être décrites.
La chaîne latéro-vertébrale (fig. 1 et 2 -n), très forte dans sa par-
tie thoracique, devient plus mince à partir de la région où le nerf
grand splanchnique se sépare d’elle, c’est-à-dire du XII. segment
thoracique. Plus bas elle s’épaissit de nouveau jusqu’à la hauteur
du promontoire environ, pour s’amincir encore une fois à partir de
cette région. Dans les régions lombaires supérieure et moyenne
la chaîne descend appuyée contre le muscle 'psoas, près du bord
interne de celui-ci, alors que dans la partie lombaire inférieure elle
se place contre la colonne vertébrale, en dedans du muscle ; cepen-
dant si elle s’appuie directement contre les disques interverté-
braux, elle n’est pas en contact avec les corps mêmes des vertèbres.
Dans la région sacro-coccygienne elle se place derrière les deux
bords de l’artère sacro-coccygienne médiane et s’appuie contre la
colonne vertébrale. L’unique rapport entre les chaînes des deux
côtés se trouve dans le V. segment coccygien à l’endroit où elles se
réunissent pour se terminer avec quelques fins filets le long de
f) F. Kiss. Le rapport entre le pneumogastrique et le grand sympathique. Archives
du Muséum d’Histoire naturelle, 6e série, t. VII, p. 147-172, 1931.
Bulletin du Muséum. 2e s., t.. IV. n° 5. 1932.
— 489 —
l’artère coccygienne médiane. La chaîne est unie dans tout son
trajet, excepté une petite partie au niveau du promontoire où l’on
voit une bifurcation.
Les ganglions sont bien séparés aussi bien dans la partie lom-
baire que dans la région sacro-coccygienne ; ils sont triangulaires,
quadrangulaires ou pentagonaux, fusiformes dans la partie coc-
cygienne. Dans les derniers segments thoraciques l’on voit des
fusions ganglionnaires, notamment entre les 11 et 12 et les 13 et 14
(flg. l-g). Le ganglion est absent dans quelques-uns des segments
coccygiens.
Les deux groupes bien distincts des rameaux communicants
que j’ai décrits dans plusieurs de mes travaux D), rameaux com-
municants transversaux et obliques, se retrouvent chez la Civette
avec leurs particularités bien caractéristiques. Le rameau com-
municant transversal (flg. 1 et 2-1) existe dans tous les segments;
il prend son origine du ganglion de la chaîne et chemine en arrière
dans la concavité des vertèbres, sous le muscle psoas dans la région
lombaire, sous le muscle sacro-coccygien inférieur dans la région
sacro-coccygienne, toujours accompagné de l’artère et de la veine
correspondante ; il se fond ensuite dans le nerf spinal du même
(P J. Botàr : Die Anatomie des lumbosacxalen und coccygealen Abschnittes des
Truncus sympathicus bei Haussâugetieren. Zeitschrift für die gesamte Anatomie,
Bd. 97. H. 3-4. S. 382-424. 1932.
— : Recherches anatomiques sur les rameaux communicants et les rameaux vis-
céraux et sur leurs rapports réciproques chez les Vertébrés. Bulletin du Muséum nat.
d: Histoire naturelle, 2e série, t. III, n° 8, p. 727-736, 1931.
— : Etudes sur les rapports des rameaux communicants thoraco-lombaires avec
les nerfs viscéraux chez l’Homme et chez l’Animal. Annales d’Anat. path. et d’Anat.
norm. méd.-chir. t. IX, n° 1, p. 88-100, 1932.
— : Études anatomiques sur le système nerveux sympathique de l’Éléphant des
Indes. Bulletin du Muséum nat. d’ Histoire naturelle, 2e série, t. III, n° 8, p. 722-726,
1931.
— : A hasi és medencei truncus sympathicus morpliologiaja. Magyar Orvos
Hetilap. 75 évf. 13 z. 1931. (hongr.).
— : Sur la classification des rameaux communicants du sympathique. Comptes
Rendus de l’Association des Anatomistes, 27e Réunion, Nancy, 1932.
Fig. 1. — Partie thoracique inférieure et lombaire supérieure de la chaîne latéro-verté-
brale; côté gauche. — X., XII., XIV., dixième, douzième et quatorzième nerfs tho-
raciques. — II., IV., deuxième et quatrième nerfs lombaires. — a., nerf grand
splanchnique avec un ganglion splanchnique. — &., nerf petit splanchnique avec un
petit ganglion. — c., nerfs splanchniques lombaires supérieurs. — d., nerfs splan-
chniques lombaires inférieurs. — g., ganglions thoraciques fusionnés. — n., chaîne
latéro-vertébrale. — o., rameaux communicants obliques. — t., rameaux communi-
cants transversaux.
Fig. 2. — Partie lombaire inférieure, sacrée et coccygienne de la chaîne latéro-verté-
brale; côté gauche. — VI., sixième nerf lombaire. — I., III., premier et troisième
nerfs sacrés. — II., IV., deuxième et quatrième nerfs coccygiens. — n., chaîne latéro-
vertébrale. — t., rameaux communicants transversaux.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932.
32
— m
segment. Sa couleur est gris rosâtre, sa substance homogène, sa
forme arrondie, son épaisseur plus ou moins proportionnelle à celle
des nerfs spinaux. Le rameau communicant oblique (fîg. l-o)
n’existe que dans les segments thoraciques et les segments lom-
baires supérieurs, le dermer partant du IV. nerf lombaire; nais-
sant du nerf spinal, il chemine en bas et en avant, soit entre les
faisceaux du muscle psoas, soit — en partie au moins — sur la sur-
face du muscle, indépendamment des vaisseaux, et atteint la
chaîne par son bord externe, à peu près au niveau du ganglion
suivant. Sa couleur est blanche, sa forme aplatie, sa structure est
quelquefois flbrillaire.
En ce qui concerne les rapports réciproques des rameaux com-
municants obliques et des nerfs splanchniques, nous voyons chez
la Civette — ainsi comme c’est le cas chez d’autres Mammifères —
une grande partie des fascicules des rameaux se continuer directe*
ment dans les nerfs splanchniques ; le fait est particulièrement net
pour le nerf petit splanchnique (fig. 1-6) qui se compose de fasci-
cules des rameaux obliques des XII. et XIII. nerfs thoraciques,
ainsi que pour le premier nerf splanchnique lombaire inférieur
(fig. 1-d) qui est la continuation du rameau oblique issu du III.
nerf lombaire.
Les nerfs splanchniques thoraco-lombaires forment deux
groupes. Le groupe supérieur se compose du nerf grand splanch-
nique (fîg. 1-a) qui reçoit ses fibres jusqu’au niveau du IX. seg-
ment thoracique (mais prend également un petit fascicule du nerf
petit splanchnique), du nerf petit splanchnique (fig. 1-6) et des deux
nerfs splanchniques lombaires supérieurs (fig. 1-c); ces derniers
prennent leurs fibres des rameaux obliques du XIV. nerf thora-
cique et du I. nerf lombaire. Le nerf petit splanchnique quitte la
chaîne au-dessous du 14. ganglion thoracique, les splanchniques
lombaires supérieurs plus bas, au niveau des I. et 2 ganglions
lombaires. C’est entre le muscle psoas et l’aile lombo-costale du
diaphragme que les splanchniques gagnent la cavité abdominale,
Fig. 3. — Le ganglion semilunaire et ses plexus périphériques; l’innervation de l’es-
tomac (face postérieure), de la rate, du pancréas et de la glande surrénale; côté
gauche. L’estomac est attiré en haut et à droite, la rate en haut et à gauche. — A.,
aorte abdominale. — B ., diaphragme. — C., cardia. — D., duodénum. — E., esto-
mac. — L., rate. — N., pancréas. — O., œsophage. — P., pylore. — <S., glande
surrénale. — V., vésicule biliaire. — a., nerf grand splanchnique. — b., nerf petit
splanchnique. — c., nerfs splanchniques lombaires supérieurs. — d., nerf pneumo-
gastrique droit. — e., plexus coronaire stomachique. — g., ganglion semilunaire. —
h., plexus hépatique. — i., vaisseaux courts. — &., plexus aortique abdominal. —
l., plexus splénique. — m., plexus mésentérique supérieur. — n., rameaux pancréa-
tiques. — o., rameaux cardio-gastriques du pneumogastrique postérieur. — p., pneu-
mogastrique postérieur. — q., plexus gastro-duodénal. — r., plexus rénal gauche
— s., ganglion triangulaire. — u., veine cave inférieure. — veine porte.
exception faite toutefois pour le dernier qui, lui, nait dans l’abdo-
men ; quant à leur disposition, le nerf grand splanchnique se
trouve le plus en dehors (fig. 3 -a), le petit splanchnique étant au
Fig. 4. — L’innervation de l’estomac; face antérieure. — C., cardia. — E., estomac. —
O., œsophage. — P., pylore. — a., pneumogastrique antérieur. — b., anastomose
entre les deux pneumogastriques. — c., rameaux cardiaques du pneumogastrique
antérieur. — d., pneumogastrique droit. — p., rameaux gastriques du pneumogas-
trique antérieur. — p., pneumogastrique postérieur. — s., pneumogastrique gauche.
— t., rameaux terminaux du pneumogastrique antérieur.
milieu (fig. 3 -b), et le lombaire supérieur en dedans (fig. 3-c). Au
niveau du bord externe du grand et du petit splanchnique on voit
de petits ganglions, situés directement sous le diaphragme. Les
— 493 —
splanchniques du groupe supérieur se fondent dans le ganglion
semi-lunaire ainsi que dans les ganglions rénaux et surrénaux.
Le groupe inférieur contient trois ou quatre nerfs splanchniques
lombaires (flg. 2 -d) qui reçoivent leurs fibres par l’intermédiaire
des rameaux communicants obliques des IL III. et IV. nerfs
lombaires; ils quittent la chaîne au niveau de 4. et 5. ganglions et
se terminent dans le ganglion mésentérique inférieur (fig. 5 -d).
Le nerf grand splanchnique en s’élargissant forme un ganglion
triangulaire (fig. 3-s) au côté de l’aorte; ce ganglion a une doubla
connexion avec le ganglion semi-lunaire (fig. 3 -g) comportant une
partie fibrillaire supérieure et une partie ganglionnaire inférieure,
les deux dirigées en haut et en avant. Le ganglion semi-lunaire
entoure par en bas l’artère mésentérique supérieure et — au côté
droit — s’allonge jusqu’au tronc cœliaque; il donne naissance à de
forts faisceaux longeant l’artère mésentérique supérieure et le
tronc cœliaque et forme, par de multiples divisions et anasto-
moses, un riche plexus entourant les deux artères sous forme
d’un réseau commun ; de petits ganglions se trouvent là où les filets
du plexus s’entre-croisent. Ces faisceaux extrêmement abondants
sont à l’origine du plexus cœliaque en haut et du plexus mésenté-
rique supérieur un peu plus bas (fig. 3-m). Le plexus cœliaque
reçoit la branche terminale du pneumogastrique postérieur
(fig. 3-p).
Au niveau du tiers inférieur de l’œsophage les pneumogastriques
des deux côtés se trouvent reliés par une forte connexion (fig. 4-6}
qui transporte plus de la moitié des fibres du pneumogastrique
gauche (fig. 4 -s) au pneumogastrique droit (fig. 4-cf). En consé-
quence le pneumogastrique postérieur (fig. 3 et 4-p) dans la cavité
abdominale est presque trois fois plus gros que le pneumogastrique
antérieur (fig. 4-a). Ce dernier nerf, très mince, donne plusieurs
branches antérieures et postérieures pour le cardia et le fond de
l’estomac (fig. 4-c) et se ramifie ensuite sur la petite courbure ainsi
que sur la partie voisine de la face antérieure de l’estomac (fig. A-g) ;
ses branches terminales (fig. A-l) n’atteignent pas le pylore. Le gros
pneumogastrique postérieur donne quelques faibles branches
pour le cardia et le fond de l’estomac (fig. 3-o) ; il se joint ensuite à
l’artère coronaire stomachique et donne plusieurs branches, de
dimensions variables, au plexus coronaire stomachique (fig. 3-e)
qui entoure ce vaisseau; enfin près de l’origine du plexus coronaire
il se fond dans le plexus cœliaque; ses rameaux se perdant com-
plètement dans le plexus, ils ne peuvent pas être suivis plus loin.
La partie supérieure du plexus cœliaque donne naissance au
grêle plexus coronaire stomachique (fig. 3-e) qui, renforcé par les
rameaux du pneumogastrique postérieur, innerve la partie voisine
de la petite courbure de la face postérieure de l’estomac. Il est
— 494 —
également à l’origine du plexus splénique (fig. 3-1) qui se dirige au
hile de la rate entourant l’artère splénique; quelques-uns de ses
rameaux (fig. 3 -i) suivent l’artère gastro-épiploïque gauche et les
vaisseaux courts jusqu’à la grande courbure de l’estomac. La plus
Fig. 5. — L’innervation du côlon; côté gauche. Le côlon est attiré à droite. — A., aorte
abdominale. — B., côlon. — C., cæcum. — G., intestin grêle. — veine mésenté-
rique supérieure. — a., plexus aortique abdominal. — b., petits ganglions du plexus
aortique abdominal : ganglions aortiques et aortico-spermatiques. — c., nerf splan-
nique lombaire supérieur. — d., nerfs splanchniques lombaires inférieurs. — g.,
ganglion mésentérique inférieur. — h., nerfs hypogastriques. — i., plexus intermé-
sentérique. — l., plexus colique inférieur. — m., plexus mésentérique inférieur. —
n., plexus colique supérieur. — o., plexus iléo-cæco-colique. — q., anastomose entre
les plexus coliques. — s., plexus spermatique gauehe.
— 495 —
grande partie des fibres du plexus cœliaque participent à la forma-
tion du plexus hépatique (fig. 3 -6); ce plexus donne, près de son
origine, plusieurs branches indépendantes pour la tête de pan-
créas (fig. 3-n) ; plus loin on voit quelques filets se grouper 'autour
de l’artère gastro-duodénale et, longeant les branches de celle-ci,
innerver la région pylorique, une partie de la grande courbure et
du duodénum et la tête du pancréas (fig. 3-g) ; quant au plexus
hépatique lui-même, il s’enforce, en suivant les ramifications de
l’artère, dans le hile du foie; quelques-uns de ses minces filets se
terminent autour du canal cholédoque et à la vésicule biliaire.
La première portion du plexus mésentérique supérieur donne
également quelques filets (fig. 3-n) qui vont soit seuls, soit le long
de l’artère duodéno-pancréatique gauche au pancréas et au duo-
dénum ; cependant la plus grande partie du plexus est destinée à
l’innervation de l’intestin grêle ; des filets accompagnant l’artère
ilio-cæco-colique se rendent au cæcum (fig. 5-o), d’autres, avec
l’artère colique supérieure, à la partie supérieure du côlon (fig. 5-n).
Ces derniers filets le mettent en rapport, par l’intermédiaire du
plexus colique inférieur (fig. 5-/), avec le plexus mésentérique infé-
rieur (fig. 5-m) ; d’autres rapports analogues sont représentés par
le plexus intermésentérique (fig. 5 -i) situé le long de la veine mé-
sentérique inférieure.
Le nerf petit splanchnique (fig. 3-6) et le premier nerf splanch-
nique lombaire (fig. 3-c) cheminent derrière la glande surrénale,
sous forme d’un arc, dirigé en avant et en dedans, et se fondent
dans l’anastomose ganglionnaire qui relie le ganglion triangulaire
(fig. 3-s) du grand splanchnique avec le ganglion semi-lunaire
(fig. 3-g). Au cours de leur trajet derrière la glande surrénale ils
donnent plusieurs courtes branches à cet organe ; des rameaux à
destination analogue naissent également des anastomoses ganglion-
naires et fibrillaires que nous avons décrites plus haut.
Le ganglion semi-lunaire (fig. 3-g) forme au-dessous de l’artère
mésentérique supérieure un prolongement ganglionnaire assez
important qui se continue par en bas en deux faisceaux nerveux
(fig. 3 -k et fig. 5-a). Le faisceau gauche faible envoie des
rameaux assez bien développés au rein gauche (fig. 3-a), un rameau
plus faible à la glande surrénale et se continue vers en bas le long
de l’aorte abdominale jusqu’au ganglion mésentérique inférieur.
Dans son trajet on trouve plusieurs petits ganglions (fig. 5-6); le
dernier est plus gros et reçoit des nerfs splanchniques lombaires
inférieurs (fig. 5 -d), alors que dans le ganglion le plus haut situé se
fond le deuxième nerf splanchnique lombaire supérieur (fig. 3
et 5-c). De minuscules fascicules vont des ganglions à la paroi de
l’aorte et de la veine cave ; plusieurs filets se rendent au plexus
spermatique gauche (fig. 5-s). Le faisceau droit du prolongement
— 496
ganglionnaire, plus gros, se compose de plusieurs fascicules; il
chemine dans la gouttière entre l’aorte et la veine cave inférieure
et relie directement le ganglion sémi-lunaire (flg. 3 -g) au ganglion
Fig. 6. — Les plexus sympathiques pelviens; côté droit. La vessie et l’urètre sont
attirés en avant. — A., anus. — B ., urètre. — D., canal déférent. — O., prostate.
R., rectum. — U., uretère. — V., vessie. — II., racine supérieure du nerf honteux
interne, née du deuxième nerf sacré. — III., racine inférieure du nerf honteux interne,
née du troisième nerf sacré. — a., rameaux hémorroïdaux du nerf hypogastrique. —
b., rameaux hémorroïdaux du plexus pelvien. — c., rameaux urétraux du ntrf
dorsal de la verge. — d., rameaux au canal déférent. — e., plexus urétral. — g., gan-
glions pelviens. — h., nerf hypogastrique. — m., nerf dorsal de la verge. — n., ra-
meaux moteurs et sensitifs du nerf honteux interne. — o., plexus prostatique. —
p., nerf pelvien. — «., rameaux urétériques. — v., plexus vésical.
mésentérique inférieur (flg. 5 -g). Pendant son trajet il reçoit les
nerfs splanchniques lombaires droits et envoie des filets à l’aorte
et à la veine cave inférieure, ainsi qu’au plexus spermatique droit.
Le plexus rénal droit prend son origine directement du ganglion
semi-lunaire.
— 497 —
Le ganglion mésentérique inférieur impair (fig. 5 -g), de forme
rectangulaire, situé au-dessus de l’origine de l’artère mésentérique
inférieure, réunit les deux faisceaux du plexus aortique abdominal
(fig. 5-a) et reçoit par l’intermédiaire de ces faisceaux les nerfs
splanchniques lombaires inférieurs (fig. 1 et 5 -d), exception faite
pour le dernier nerf qui se fond directement dans le ganglion. Le
ganglion donne naissance à un gros plexus contenant plusieurs
petits ganglions. Une partie de ce plexus se joint à l’artère mésen-
térique inférieur (fig. 5-m) pour former le plexus colique inférieur
(fig. 5-/) et le plexus hémorroïdal supérieur (fig. 5-/2) ; le premier
innerve la partie inférieure du côlon et est en rapport avec le plexus
mésentérique supérieur aussi bien par l’intermédiaire des plexus
coliques (fig. 5 -g) que par celui du plexus intermésentérique
(fig. 5-/); le dernier se ramifie à la partie supérieure du rectum.
L’autre partie du plexus descend et forme — en se divisant — les
deux nerfs hypogastriques (fig. h-h) qu’on voit sous le péritoine
pariétal se rendre dans le bassin.
Le nerf hypogastrique (fig. 6-/2 ) donne plusieurs branches hé-
morroïdales (fig. 6-a) ; une partie de ces branches atteint directe-
ment le rectum, une autre partie croise d’abord le plexus pelvien.
Il envoie également une forte branche (fig. 6 -u) à la vessie qui suit
l’uretère et possède, à son embouchure dans la vessie, des rapports
avec les branches vésicales (fig. 6-1») du plexus pelvien. Le nerf
hypogastrique se divise ensuite en plusieurs branches terminales
qui se fondent dans le plexus pelvien.
La racine principale du plexus pelvien (ou plexus hypogas-
trique) est, de toute évidence, le nerf pelvien (nerf érecteur
d’Eckhard) (fig. 6-p) qui se détache de la racine supérieure du nerf
honteux interne (fig. 6-1 1) et se rendant en avant, sous le péritoine
pariétal, se divise en plusieurs branches; ses branches s’anasto-
mosent entre elles et avec les branches terminales du nerf hypo-
gastrique pour former le plexus pelvien. Les petits ganglions
(fig. 6 -g) que nous trouvons aux points où les filets du plexus
s’entre-croisent (ganglions pelviens) envoient leurs branches à la
vessie (fig. 6-11), au rectum (fig. 6-6), à l’urètre (fig. 6-e) et à la pros-
tate (fig. 6-0). Le plexus envoie en outre des filets à l’urètre (fig. 6 -u)
et au canal déférent (fig. 6 -d).
Les filets ascendants (fig. 6-c) issus du nerf dorsal de la verge
(fig. 6-m) participent également à l’innervation de l’urètre; ils
peuvent être suivis jusqu’à la prostate.
La chaîne sacro-coccygienne ne donne pas naissance à des
branches viscérales ; la dernière quitte la chaîne au niveau du V.
segment lombaire : c’est le nerf splanchnique lombaire inférieur.
(. Recherches faites au Laboratoire d’ Anatomie comparée
du Muséum national d' Histoire naturelle.)
L’ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS ORNITHOLOGIQUES DU M USÉUM
AU COURS DE L’ANNÉE 1931-1932,
par M. J. Berlioz.
• L’année scolaire 1931-1932 a été pour le laboratoire d’Ornitho-
logie du Muséum de Paris une année particulièrement favorable
par l’importance des collections et le nombre de sujets rares qui
sont venus l’enrichir. Il nous semble utile d’en notifier ici les plus
remarquables.
En tout premier lieu, il faut mentionner la collection très consi-
dérable d’Oiseaux de Madagascar, rapportée par la Mission franco-
anglo-américaine de M. J. Delacour et remarquable tant par le
nombre des spécimens que par leur qualité. Cette collection ayant
déjà fait l’objet de plusieurs autres communications, il suffit de
rappeler ici que non seulement elle a procuré au Muséum une série
à peu près complète de tous les Oiseaux indigènes dans l’île, mais
elle a permis en outre de réaliser des échanges particulièrement
intéressants avec d’autres Musées Ornithologiques, médiocrement
dotés quant à la faune malgache. C’est ainsi qu’ont été acquis :
— du Muséum de Berlin, une collection d’Oiseaux de l’ile
Célèbes, provenant de la récente Mission Heinrich et comprenant
quelques types très particuliers à cette île, qui ne figuraient pas
encore dans les collections du Muséum de Paris, comme les Malia,
le Centropus celebensis Q. et G., des Meliphagidés, etc. ;
— du Musée de Francfort, une petite série de Tanagridés et de
Trochilidés particulièrement précieux (dont un couple d’Oreonym-
pha nobilis Gould), provenant de l’ancienne collection vonBerlepsch,
une des plus célèbres collections privées d’Oiseaux néotropicaux ;
— du Musée de Stockholm, une série d’Oiseaux de l’Afrique
équatoriale, provenant de la mission suédoise de 1921 en Ouganda
et au Kivu;
— • du Musée de Cambridge (E. U.), uncouple de Colinus Ridgwayi
Brewst., un des plus rares Phasianidés de l’Amérique du Nord, et
un spécimen d’un Drépanididé éteint des îles Sandwich, YHima-
tione Faithii Roths., qui est venu allonger la liste déjà notable des
Oiseaux hawaïens éteints ou presque éteints, dont le Muséum de
Paris a le privilège.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 499 —
A M. Delacour, voyageur et collecteur infatigable, le Muséum
doit encore cette année une série remarquable d’Oiseaux du Laos,
provenant de son dernier voyage en Indochine, au cours de l’hiver
1931-1932, et comprenant entre autres un spécimen du très rare
Turdidé, Cochoa Rothschildi St-Bak.
D’autre part, le laboratoire s’est aussi rendu acquéreur de plu-
sieurs collections également importantes :
— de l’Ecuador, une collection réunie par Messieurs Olalla
dans les provinces de Los Rios et de l’Oriente et dont l’étude dé-
taillée a été( publiée ici même (Bull. Mus., 1932, p. 228), ainsi
qu’une autre collection provenant de diverses localités des environs
de Quito et de Sarayacu et comprenant entre autres un spécimen
du rare Trochilidé Topaza pyra Gould ;
— une partie de l’ancienne collection Bouvier, collection d’Orni-
thologie générale, qui fut, à l’époque de sa constitution (fin du
xixe siècle), très réputée pour sa richesse; parmi elles se trou-
vaient encore, entre autres, de longues séries d’espèces aus-
traliennes, difficiles à obtenir à l’heure actuelle (Meliphagidés,
Dicœidés, etc.) et des Oiseaux du Congo appartenant à des espèces
assez rares ou localisées, rapportés par la Mission Lucan et Petit
en 1876 ( Chlorophoneus Viridis (Vieill.), Lagonoslicia Landanæ
Sharpe, Meropogon Breweri Cassin, etc.) ;
— la collection Baër, constituée presque entièrement par
des Oiseaux de l’Amérique centrale et méridionale (Perro-
quets, Trachéophones, Tyrannidés, Tanagridés, etc.), provenant
entre autres de l’isthme de Chiriqui, du Brésil central, du nord de
l’Argentine (Tucuman) et du nord du Pérou (Tumbez). De cette
dernière région, que le naturaliste Baër visita lui-même alors qu’elle
n’était encore que peu explorée, il ne restait malheureusement
qu’une petite part de la collection rapportée par lui et acquise en
grande partie vers cette époque (1901) par le Musée de Tring, d’où
elle est passée tout récemment, avec le reste des collections orni-
thologiques, au Musée de New-York.
Grâce à ces divers apports, il résulte donc que, pour les faunes
coloniales françaises, celle de Madagascar et de l’Indo-Chine, et,
pour l’ornithologie générale, la faune néotropicale sont particuliè-
rement bien représentées dans les Collections du Muséum de Paris,
qui tient, sur ces points, une des premières places, après le British
Muséum, parmi les collections scientifiques d’Europe.
— 500 —
Notice préliminaire
SUR UN NOUVEAU GENRE DE POISSON ABYSSAL PROVENANT
DES COLLECTIONS DU MUSÉE OCÉANOGRAPHIQUE DE MONACO,
par MM. L. Roule et F. Angel.
Ce genre, voisin de Caulophryne, appartient comme lui au sous-
ordre des Cératioïdes. Nous lui donnons le nom de Ceratocaulo-
phryne, destiné à exprimer ses affinités immédiates et ses carac-
tères distinctifs. (Étymologie : Caulophryne cornu.)
Diagnose. — Corps court, trapu. Prémaxillaires protractiles.
Maxillaires longs, s’étendant en arrière et en bas pour former une
pointe dépassant le profil ventral (comme cela existe dans les
genres Acentrophryne et Lophodolus). Bouche très ample, peu
oblique. Dents très fortes, nombreuses, aux deux mâchoires. Pala-
tius et vomer dentés. Ilicium allongé, portant des filaments sur ses
côtés, et sur son extrémité libre où ils forment une pelote à fils
enchevêtrés. Dorsale, anale, caudale, longues et largement étalées.
Anale montée sur une base d’insertion volumineuse et saillante.
Une corne de chaque côté du front, au-dessus et en avant de l’œil.
Ouverture branchiale étroite, sous l’insertion de la pectorale. Peau
nue. Appendices trichoïdes nombreux sur la tête et sur le corps.
L’unique espèce du genre, Ceratocaulophryne Regain, est
dédiée à l’itchhyologiste anglais C. Tate Regan.
L’échantillon, en bon état, a été pris, le 23 août 1912, à l’ouest
des Açores, par filet vertical, de 0 à 3.000 mètres. Sa longueur to-
tale est de 59 millimètres.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
Sur les Poissons de v Étang de T h au,
par M. Paul Mathias.
L’étang de Thau, situé au voisinage immédiat de la ville de Sète
(Hérault), se compose de deux parties :
1°) Le grand étang ou étang de Thau proprement dit, qui s’étend
parallèlement à la côte, depuis Les Onglous jusqu’à Balaruc-le-
Vieux, sur 19 kilomètres de long environ, avec une largeur moyenne
de 5 kilomètres.
2°) L’étang des Eaux-Blanches, qui se trouve au nord de la ville
de Sète; son petit axe est sensiblement perpendiculaire à la côte et
à la direction du grand axe de l’étang de Thau proprement dit.
Le grand étang ne présente aucune communication directe avec
la mer, mais il communique largement avec l’étang des Eaux-
Blanches, au niveau de la pointe deBalaruc et de la pointe de Bar-
rou, par un détroit au milieu duquel se dresse le rocher de Ro-
querols.
L’étang des Eaux-Blanches est en relation directe avec la mer
par le canal des Bordigues qui débouche dans cet étang près de la
station zoologique de Sète. Il présente d’autre part une comihuni-
cation indirecte avec la mer, par le canal des étangs qui prend nais-
sance sur la rive nord, non loin des usines de produits chimiques. Si
l’on excepte l’Abysse, fosse de 200 mètres de diamètre environ et
de 30 mètres de profondeur, au large de Balaruc-les-Bains, au début
de la crique de l’Angle, la profondeur du grand étang ne dépasse pas
sensiblement 10 mètres suivant l’axe longitudinal et elle va en
décroissant progressivement et rapidement jusque sur les bords,
qui sont partout très plats. Dans l’étang des Eaux-Blanches, la
profondeur est moins forte et ne dépasse nulle part 7m,80.
•Suivant les endroits, comme l’a montré Sudry (1), les fonds de
l’étang de Thau sont formés par des vases plus ou moins putrides,
des sables coquilliers, des herbiers d’ Algues et de Zostères.
Somme toute, dans son ensemble, l’étang de Thau représente
une vaste nappe d’eau saumâtre peu profonde, qui ne présente que
de faibles communications avec la mer et qui reçoit d’importants
i}) Sudry. L’étang de Thau. Ann. Institut Océanographique, 1910.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 502 —
apports d’eaux douces soit par les pluies, soit par les rivières qui s’y
jettent. Cependant, au cours de ces toutes dernières années, les
communications avec la mer ont été bien facilitées, car le canal des
Bordigues, entre la station zoologique et le pont du chemin de fer,
a été creusé jusqu’à 7m,80 de profondeur. De plus un chenal de
7m,80 de profondeur et de 70 mètres de large environ a été
creusé à travers l’étang des Eaux-Blanches depuis l’entrée du canal
des Bordigues jusqu’aux usines de la Cle Bordelaise des produits
chimiques et de la Société des ciments Pavin-Lafarge, etc., situées
sur la rive nord. Ce chenal remonte ensuite, en longeant la côte
nord, jusqu’aux réservoirs à mazout près de Balaruc-les-Bains,
permettant ainsi aux navires d’assez fort tonnage d’accéder jus-
qu’à ce point.
En 1896-97, Gourret f1) fit une étude de la faune de l’étang
de Thau et en particulier de la faune ichtyologique. La population
animale de l’étang de Thau étant considérée comme s’appauvris-
sant rapidement depuis quelques années, j’ai cherché à faire l’in-
ventaire de cette faune et j’ai été ainsi amené à voir quels étaient
les Poissons que l’on capture actuellement dans cet étang.
Par suite de la faible profondeur des eaux, on ne peut s’attendre
à y rencontrer que des Poissons côtiers ou de surface, susceptibles
de vivre dans les eaux saumâtres.
Les Poissons de l’étang de Thau appartiennent à des familles
très variées et peuvent être groupés en trois catégories distinctes,
comme Gourret l’a du reste déjà indiqué.
1° Les Poissons sédentaires;
2° Les Poissons migrateurs;
3° Les Poissons accidentels ou exceptionnels.
POISSONS SÉDENTAIRES
Ces Poissons, que l’on pêche toute l’année dans l’étang de Thau,
s’y reproduisent normalement et y passent ou peuvent y passer
toute leur existence. Parmi ceux-ci, j’ai trouvé :
Fam. des Syngnathidés
Syngnalhus rubescens Risso. — Très commun partout où il y a
des herbiers d’Algues et de Zostères, principalement dans la crique
de l’Angle où on recueille des individus de 10 à 15 cm. de long.
(1) Gourret (P.). Documents zoologiques sur l’étang de Thau. Travaux de l’Institut
de Zoologie de Montpellier , 1896, mémoire n° 5.
Gourret (P.). Les étangs saumâtres du midi de la France et leurs pêcheries. Annales
du Musée Hist. Nat. Marseille, t. V, Mémoire n° 1, 1897.
— 503
Typhle Rondelelii Del. — Très commun dans les herbiers d’Al-
gues et de Zostères.
Hippocampus gutlulalus Guv. — Assez commun, surtout dans
la crique de l’Angle où on les prend fixés après les ülets des pê-
cheurs. Leur abondance varie suivant les années. Quelques-uns
peuvent atteindre une taille très forte.
Fam. des Labridés.
Crenilabrus massa Risso. — - Très commun partout où il y a des
plantes marines.
Crenilabrus chlorosochrus Risso. - — Très commun; se rencontre
avec Cr. massa principalement dans la crique de l’Angle; — se
reconnaît facilement à sa coloration vert jaune très vif.
Crenilabrus mediterraneus L. — Assez commun mais cependant
moins abondant que les deux espèces précédentes.
Fam. des Blenniidés
Blennius pauo Risso. — Très commun sur toutes les rives de
l’étang.
Je n’ai jamais rencontré Bl. ocellaris L. signalé par Moreau ( 1 )
comme très commun dans l’étang de Thau. Gourret n’y avait
pas non plus constaté sa présence.
Fam. des Gobiidés.
Gobius capito Guv., Val. — - Très commun partout; se tient sur
les bords pierreux.
Gobius niger L. — Assez commun sur les bords pierreux.
Gobius lola Cuv. Val. — Assez fréquent dans les herbiers d’Al-
gues et de Zostères.
Gobius paganellus L. — Très commun dans les herbiers d’Algues
et de Zostères et sur les fonds de sable.
Gobius jozo L. — Assez rare dans l’étang de Thau.
Fam. des Pleuronectidés.
Solea variegata Donov. — - Assez commune un peu partout sur
les fonds vaseux mais principalement dans l’étang des Eaux-
Blanches.
Rhombus lævis Gott. — Assez commun aux mêmes endroits
que Solea variegata Donov.
(x) Moreau (Dr E.). Histoire naturelle des Poissons de la France, Paris, Masson,
1881.
— 504
Flesus italicus Gunt. ( = Pleuronecles passer Risso). — Assez
commun comme les deux précédents.
Fam. des Athérinidés.
Atherina Rissoi Cuv., Val. var. lacuslris Bonap. — Très com-
mune partout.
POISSONS MIGRATEURS
Ces Poissons pénètrent dans l’étang, soit pour y pondre, soit pour
s’y engraisser, puis, après quelques mois de séjour, retournent à la
mer. La montée dans l’étang et la descente à la mer se produisent
à époques fixes pour une espèce donnée.
Parmi ces Poissons migrateurs, relativement nombreux, j’ai
constaté la présence de :
Fam. des Mustélidés.
Galeus canis Bonap. — Il pénètre dans l’étang de mars à mai à la
suite des bancs de sardines et d’athérines dont il fait sa nourriture
puis redescend à la mer de juillet à septembre. Bien que sa présence
ne soit pas constatée tous les ans, c’est le seul Sélacien que l’on
trouve à peu près régulièrement dans l’étang de Thau.
Fam. des Mugilidés.
Mugil cephalus Risso. — - Commun partout.
Mugil auratus Risso. — Assez commun partout.
Mugil ramacla Risso. ( = M. capito Cuv., Val). — Très com-
mun partout.
Mugil chelo Cuv. — Assez commun.
Mugil saliens Risso. — Commun; contrairement à ce que dit
Gourret (1896), ce Muge n’est pas rare actuellement dans l’étang
de Thau.
Les Muges ou Mulets forment une partie très importante de la
faune ichtyologique de l’étang de Thau et donnent lieu à une pêche
très active. Ils descendent à la mer, pour pondre, d’octobre à dé-
cembre. Les jeunes alevins remontent dans l’étang de mars à mai.
Cependant un certain nombre de Muges adultes semblent séjourner
toute l’année dans l’étang et au moment des grands froids ils se
rassemblent par bandes dans les fonds les plus importants, en par-
ticulier près de l’Abysse. D’une façon générale les Muges sont très
abondants dans tout l’étang de Thau.
— 505 —
Fam. des Athérinidés.
Atherina hepselus L. — Très commune; remonte dans l’étang
de mars à mai et redescend à la mer de juillet à septembre en for-
mant des bancs, très nombreux. Ces Poissons sont la proie de quel-
ques Poissons carnassiers.
Fam. des Clupéidés.
Alosa pilchardus Walb. ( = A. sardina Cuv.). — Très abondante.
Les adultes et les jeunes alevins opèrent leur montée de mars à
mai en bancs très nombreux et se répandent dans toute l’étendue
de l’étang. Les sardines redescendent à la mer depuis août jusqu’à
octobre.
Engraulis encrasicholus L. — Pas très commun; la montée
s’effectue de mars à mai et la descente à la mer a lieu en fin sep-
tembre, octobre.
Clupea phalerica Risso (Melette). — Commune par moments;
ces dernières années, a été particulièrement peu abondante; monte
dans l’étang avec les athérines et redescend un peu après celles-ci :
Fam. des Combrésocidés.
Belone bellone L. — Assez commun; la montée a lieu depuis le
début de mars jusqu’à la fin avril et la descente se produit en sep-
tembre-octobre. Dans ses déplacements ce poisson longe les bords
et se pêche beaucoup à la roumagniola, principalement le long des
quais du canal des Bordigues à son entrée dans l’étang des Eaux-
Blanches. La roumagniola est formée de quatre gros hameçons
liés ensemble et attachés à une corde fixée à une canne à pêche.
La roumagniola est déposée au fond de l’eau et lorsque le Belone
passe à portée, elle est retirée vivement. Le poisson peut être ainsi
accroché par une partie quelconque du corps.
Fam. des Mullidés.
Mullus barbatus surmuletus L. — Peu commun; la montée se
produit de mars à fin mai et la descente à la mer a lieu en octobre-
novembre.
Fam. des Scombridés.
Scomber scombrus L. — Relativement peu commun mais son
abondance varie avec les années. Monte de mars à mai à la
suite des bancs de sardines et d’anchois et le retour à la mer a lieu
de juillet à septembre.
Bulhlin du Muséum , 2* s., t. IV, ^932.
33
— 506
Fam. des Carangidés.
Caranx trachurus L. (= Trachurus trachurus L.) (Gaseon).
Jamais abondant; pénètre dans l’étang à la poursuite des sar-
dines et des anchois et retourne à la mer en août-septembre.
Fam. des Triglidés.
Trigla lucerna L. (= T. corax Bonap.). — Très peu abondant;
quelques spécimens seulement de temps à autre dans l’étang des
Eaux-Blanches.
Fam. des Percidés.
Labrax lupus Cuv., Val. — Très commun; montée de mars à fin
mai, descente à la mer en novembre-décembre, mais certains indi-
vidus peuvent séjourner dans l’étang pendant tout l’hiver. Bien
que beaucoup moins abondants que les Muges, ils forment avec
ceux-ci les principales ressources de la pêche dans l’étang de Thau.
Fam. des Ménidés.
Mæna vomerina Cuv., Val. — Assez rare.
Fam. des Sparidés.
Diplodus vulgaris Geof. St-Hil. ( = Sargus vulgaris G. St-Hil.),
(Sarguet négré). — Peu commun; montée de mars à mai et des-
cente à la mer en août-septembre.
Diplodus- sargus L. ( = Sargus Rondelelii Cuv., Val.) (Sarguet). —
Assez commun; montée de mars à mai et descente à la mer de
septembre à octobre.
Diplodus annularis L. ( = Sargus annularis L.), (Pataclet). —
Assez commun; montée de mars à mai et descente à la mer en
septembre-octobre. C’est le plus commun des sargues de l’étang
de Thau.
Diplodus vetulus Cuv., Val. ( = Sargus velulus Cuv., Val.). —
Relativement assez commun.
Boops vulgaris Risso ( = Box boops Bonap.), (Bogue). — Assez
rare; montée de mars à mai et descente à la mer en septembre-
octobre.
Boops salpa L. (= Box salpa Cuv., Val.), (Saupe). — Relative-
ment assez commun; montée de mars à mai, descente à la mer de
septembre à octobre.
Chrysophrys aurata L. (Dorade). — Très abondante; montée en
mars-avril et descente à la mer de septembre à octobre. Elle fait
— 507 —
l’objet d’une pêche active, surtout au moment de la descente à la
mer.
Dentex vulgaris Cuv. (Denté). — Assez rare.
Pagellus mormyrus L. — Peu commun; son abondance varie
avec les années (abondant en 1932). La montée a lieu en mai-juin
et la descente à la mer s’effectue en novembre-décembre.
Fam. des Anguillidés.
Anguilla vulgaris Turton. — Assez abondante; montée de jan-
vier à avril et descente à la mer d’octobre à décembre.
POISSONS ACCIDENTELS OU EXCEPTIONNELS
Ce sont des Poissons que l’on ne rencontre que très rarement
dans l’étang de Thau, toujours en petite quantité et souvent même
à un seul exemplaire. C’est en général après une période de mau-
vais temps qu’on les trouve dans l’étang de Thau où ils ont été
chassés par les tempêtes.
— Moreau signale parmi ces Poissons : Pristipoma Bennetii
Lowe et Clupea pontica Eichwald.
Gourret cite : Scorpæna porcus L., Naucraies duclor Cuv.,
Pagellus erythrinus Cuv., Val.; Alosa vulgaris Cuv.; Petro-
myzon marinus L.
Les Poissons exceptionnels capturés ces dernières années dans
l’étang de Thau sont :
Fam. des Spinacidés.
Acanlhias vulgaris Risso. — Très rare; un exemplaire pêché en
mars 1932 dans la crique de l’Angle après un coup de mer.
Centrina vulpecula Cuv. — Très rare; un exemplaire capturé en
février 1930 dans l’étang des Eaux-Blanches, en face de la Station
zoologique.
Il est intéressant de constater la présence de ces deux Sélaciens
dans l’étang de Thau.
Fam. des Labridés.
Crenilabrus pavo Brunn. — Relativement rare; ce poisson, très
abondant dans les rochers à l’entrée du port de Sète, peut se ren-
contrer dans l’étang de Thau pendant les périodes de mauvais
temps.
508
Fam. des Scombridés.
Thynnus vulgaris Cuv., Val. — Très rare; un exemplaire cap-
turé en 1926, après un coup de mer, dans l’étang des Eaux-Blanches,
à l’entrée du canal des Bordigues.
Fam. des Scorpénidés.
Scorpæna porcus L. — Rare; tous les ans, quelques spécimens
sont pris çà et là par les pêcheurs.
Fam. des Cyprinidés.
A côté de ces Poissons marins, il y a lieu de signaler la rencontre
dans l’étang de Thau d’un Poisson qui normalement habite les
eaux douces.
Phoxinus phoxinus L. — Un seul exemplaire (*) de 10 centimètres
de long recueilli dans les fdets des pêcheurs à la fin d’avril 1932.
11 est très remarquable de constater la présence d’un vairon dans
l’étang de Thau. L’unique exemplaire observé jusqu’à présent
provient de la crique de l’Angle où les herbes marines sont abon-
dantes et où la salure des eaux est plus faible que dans le reste de
l’étang de Thau. Il sera intéressant de voir si de nouveaux spé-
cimens de Phoxinus phoxinus L. peuvent être récoltés dans les
mêmes parages. Il est possible que le vairon soit susceptible de vivre
dans les eaux saumâtres, mais il se peut aussi que l’exemplaire re-
cueilli ait tout simplement été entraîné par les crues de printemps
des rivières tributaires de l’étang et qu’il ait survécu quelque temps
dans l’eau salée.
En résumé, la faune des Poissons de l’étang de Thau ne semble
pas avoir varié beaucoup depuis le travail de Gourret. J’ai re-
trouvé la plupart des formes signalées par cet auteur et j’ai ren-
contré en plus des Sélaciens dont il ne fait aucunement mention
et un Cyprinidé.
La pêche est pratiquée avec activité, dans l’étang de Thau,
par un certain nombre de pêcheurs. Cependant, depuis le creu-
sement du chenal à travers l’étang des Eaux-Blanches et l’appro-
fondissement du canal des Bordigues, la pêche semble être moins
productive. C’est principalement au moment des périodes de mau-
vais temps et lors de la descente vers la mer des Poissons migra-
teurs que les pêcheurs font leurs meilleures récoltes. Or la plupart
des Poissons, lorsqu’ils redescendent vers la mer ou lorsqu’il fait
(9 Ce poisson a été déterminé par M. le Dr J. Pellegrin, Sous-Directeur au Muséum
national d’Histoire naturelle.
509
du mauvais temps, recherchent les profondeurs les plus importantes;
ils suivent donc tout naturellement le fond du chenal, dans lequel
les pêcheurs ne peuvent disposer leurs engins.
En terminant ce travail, je tiens à adresser mes meilleurs re-
merciements à M. le Dr J. Pellegrin, sous-Directeur au Muséum
national d’ Histoire naturelle qui a vérifié certaines de mes déter-
minations, ainsi qu’à M. Cielle, gardien de la Station zoologique
de Sète, dont le concours m’a été particulièrement précieux pour
la récolte du matériel et les renseignements auprès des pêcheurs.
— 510
Lépidoptères nouveaux du Moyen Atlas
(Noctuidae, Lasiocampidae),
par M. F. le Cerf.
Euxoa liouvillei n. sp.
<J. Ailes antérieures blanc ocracé, avec tous les dessins vigou-
reusement marqués en noir. Ligne basale indiquée par deux points,
un à la côte, l’autre sous la base de la cellule ; extrabasilaire oblique
à la côte, très incurvée en dessous, non dentée, légèrement con-
vexe sous la cellule, sa partie terminale, sous 1 6, moins nette et un
peu rejetée vers l’extérieur; extramédiane commençant à la côte
par un fort point noir, fine, régulièrement dentée sur les nervures
entre lesquelles elle se divise en chevrons, le dernier, au bord in-
terne, prolongé en pointe dans la direction de la base, elle est dou-
blée extérieurement d’une étroite ombre maculaire, graduellement
atténuée du bord dorsal vers la côte; traits sagittés en forme de
chevrons presque égaux placés dans tous les intervalles internervu-
raux de 16 à 8; un dernier, linéaire, se trouve sous l’extrémité
de 16, ligne marginale formée de lunules à peine séparées; tache
orbiculaire ronde, à centre brunâtre entouré d’ocracé; réniforme
brun foncé, divisée et bordée en haut d’un peu plus clair; clavi-
forme allongée, à centre ocracé sombre ; aire basale et espace ter-
minal saupoudrés de noirâtre, plus densément sur le second.
Franges gris foncé, à base blanc ocracé. Dessous gris ocracé pâle,
éclairci vers la base, avec une large ombre centrale commençant
à la côte, couvrant les discocellulaires et descendant en s’effaçant
jusqu’au-dessous de 2; en arrière de l’origine de cette ombre la côte
est blanc ocracé sur 2,5 mm. de large.
Ailes postérieures blanc sale, un peu lavées de grisâtre très pâle
vers la marge qui est bordée de gris ocracé clair. Dessous du même
ton, avec une forte ombre extramédiane, formée d’un semi d’écailles
noirâtres descendant sur 6 et se prolongeant vers la base en sau-
poudré plus léger. Franges blanches.
Tête ocracé roussâtre; antennes fortement pectinées, à tige
blanc ocracé; palpes à second article brun; collier gris ocracé,
divisé transversalement par une ligne noire surmontée d’un éclair-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1982.
— 511 —
cissement blanchâtre; thorax, en dessus, de la couleur des ailes;
face antérieure du prosternum et hanches antérieures gris noirâtre ;
sommet des fémurs et des tibias gris brunâtre, tarses gris noirâtre
annelés d’ocracé.
Envergure : 29 à 33 mm.
Types : 7 (1 H. T.), Maroc, Moyen Atlas, ich bou Naçeur,
3.100-3.200 m., 18 au 20-VIII, 1930.
Dédiée en témoignage de haute estime au Dr J. Liouville, Di-
recteur de l’Institut scientifique chérifien, cette remarquable
espèce est très variable. La description ci-dessus ne s’applique bien
qu’à l’holotype, qui est seul à présenter le maximum de dessins.
Les autres individus manifestent une tendance graduelle à l’efface-
ment de l’ombre linéaire doublant en dehors la ligne extramédiane,
puis de cette ligne elle-même, et de l’extrabasilaire. Chez l’un
d’eux les traits sagittés, quoique tous présents, sont réduits et
moins nets; chez un autre la ligne extramédiane, modifiée dans son
parcours, monte en droite ligne du bord dorsal à l’angle inférieur
de la réniforme sur lequel elle se termine. Il n’y a que les taches
orbiculaire, réniforme et claviforme [qui, chez tous, restent aussi
fortement marquées.
Cet Agrolis n’est voisin d’aucun de ceux qui me sont connus en
nature. Par la forte pectination des antennes, le nombre et la dispo-
sition des traits sagittés, la forme et le développement de la réni-
forme et de la claviforme, il rappelle quelque peu Rhyacia uestigia-
lis-albidior Stg. i. L, de Russie méridionale, mais il en diffère trop
par tous les autres caractères pour qu’on puisse évoquer l’idée d’une
parenté des deux espèces.
J’avais découvert, sous des pierres entre lesquelles croissaient
quelques touffes minuscules d’une petite Graminée (? Fesluca), une
chrysalide de cette espèce qui a donné naissance à une femelle.
Malheureusement celle-ci, éclose dans mes bagages au cours du
voyage de retour à la côte, fut complètement abîmée. J’ai pu
cependant reconnaître qu’elle a les dessins du mâle, mais qu’elle
est bien plus grande et que son abdomen est très volumineux. Il
est possible qu’elle ne vole pas, à l’inverse du mâle qui est extrême-
ment vigoureux et résiste parfaitement, dans son vol, au vent vio-
lent qui règne presque en permanence sur les cimes dénudées où
cette Noctuelle est localisée.
Euxoa theryi n. sp.
cj. — Ailes antérieures gris rougeâtre avec une aire costale
bien tranchée blanc rosé dépassant un peu la réniforme, et une
fine ligne de même couleur sur le bord inférieur de la cellule; pas
de lignes transversales, l’emplacement de l’extrabasilaire seulement
— 512
indiqué sous la cellule par l’écart séparant le trait longitudinal
basal noir, existant à cet endroit, de la base de la claviforme;
celui de l’extramédiane par la limite externe sinuée d’un léger
obscurcissement du fond en arrière de la réniforme et sous la cel-
lule qui est noirâtre ; sur ce fond obscur se détachent l’orbiculaire,
arrondie, finement cerclée de noir, à centre gris rougeâtre ; réni-
forme également bordée de noir, avec le centre gris brunâtre et la
partie inférieure blanc grisâtre ; claviforme assez longue, à centre
grisâtre et contour noir ; pli de 1 c. et nervure 2 écaillés de noirâtre
jusqu’à l’emplacement de l’extramédiane ; espace terminal obscurci
de gris noirâtre, sauf à l’apex où existe une petite tache carrée
claire, précédée du côté proximal par une ombre grisâtre ; sur cet
obscurcissement sont inscrits les traits sagittés, noirâtres, inégale-
ment développés, assez rapprochés du bord externe auquel ils sont
parallèles, chacun étant appuyé distalement d’un très petit point
gris rougeâtre ; lunules marginales petites, noires, bien séparées.
Dessous gris clair, layé d’ocracé rougeâtre à la côte et à l’apex,
saupoudré de gris noirâtre sur le disque et l’espace terminal, avec
les lunules marginales aussi nettes qu’en dessus et une légère indi-
cation de point discocellulaire. Franges, en dessus, gris ocracé
rougeâtre, plus claires à l’extrémité et précédées à la base d’une
ligne jaune ocracé; en dessous gris ocracé clair uniforme.
Ailes postérieures blanc ocracé, un peu obscurcies à la côte et
sur l’espace terminal par un semis grisâtre qui remonte un peu vers
la cellule entre 4-2 ; ligne marginale gris clair. Dessous blanc, légère-
ment saupoudré de gris roussâtre sur le champ costal ; point dis-
cocellulaire vertiginal. Franges blanc grisâtre à base ocracée, en
dessus, monochromes en dessous.
Tête et thorax brunâtres, angles inférieurs du front ocracé clair;
antennes moyennement pectinées, à tige blanc ocracé; prothorax
avec une ligne transversale noire précédée d’une mince ligne ocra-
cée; abdomen blanc ocracé; pattes mêlées de brunâtre et d’ocracé
pâle; prosternum et hanches antérieures gris brun; tarses blanc
ocracé annelés de gris noirâtre à la base.
Envergure : 31 à 35 mm.
Types : 4 <$ (1 H. T.).
id. f. ahmed nova.
c?. — Fond uniformément gris argileux ocracé, sans éclaircie
costale, avec les mêmes dessins que chez le type, mais avec l’inté-
rieur de la cellule gris brunâtre seulement entre la réniforme et
l’orbiculaire.
Envergure : 33,5 mm.
Type (H. T.) : 1 <?.
Maroc, Moyen Atlas, massif du bou Iblane, Afraou des béni
Abdallah, 2,500-2.600 m., 22 et 23-VIII-1930.
Cette espèce, qui est dédiée amicalement à M. A. Théry, Adjoint
au Directeur de l’Institut scientifique chérifien, est aussi instable
que la plupart des espèces du groupe d ' Euxoa tritici L., dans lequel
elle se place. Comme ses congénères : tritici, aquilina, disiincla, dis-
tinguenda, etc., elle se présente sous deux formes principales, l’une
à coloris vif et tranché — type décrit en détail ci-dessus — ,
l’autre homochrome, grisâtre (f. ahmed), entre lesquelles il existe
des transitions.
Parmi les espèces contenues dans la collection du Muséum, c’est
apparemment d'E. vilia Esp., des Alpes de France, Suisse, et Eu-
rope centrale, et d'E. christophi Stg., de Russie méridionale et du
Turkestan, qu’elle se rapproche le plus. Toutes deux sont en effet
dépourvues de l’éclaircie longitudinale, qui, en dessous des ailes
antérieures, se détache sur le fond en arrière des discocellulaires,
et possèdent le même champ terminal obscurci et les traits sagit-
tés appuyés sur une antéterminale peu sinueuse et plus rappro-
chée du bord externe, les lignes extrabasilaires et extramédiane
obsolètes. Toutefois, c’est avec vitla que Théryi a le plus de res-
semblance par la forme des ailes, des dessins et aussi la pectination
des antennes, pectination qui est notablement plus longue chez
christophi.
Epipsilia helvetina B., ssp. lhassen nova.
2. — Diffère de la race typique par la coloration générale gris
ocracé, sur laquelle se détachent plus nettement, en jaune ocracé,
la réniforme, l’orbiculaire, la ligne marginale des deux paires d’ailes,
et moins distinctement l’extrabasilaire. Le dessous des ailes et du
corps est aussi plus clair, lavé d’ocracé pâle ; enfin les angles infé-
rieurs du front et l’extrémité des palpes sont jaunes d’ocre clair.
Envergure : 41,5-45 mm., Ç 43,5 mm.
Types : 4 $ (1 $ H. T.) 1 $ Maroc, Moyen Atlas, ich bou Nageur,
3.100-3.200 m., 18 au 20-VIII-1930.
E. helvetina B. n’était jusqu’ici connu que des Alpes, des Pyré-
nées (ssp. pyrenaica Brsn.) et d’Arménie. C’est le premier Lépidop-
tère de caractère purement alpin qui ait été trouvé jusqu’ici dans
l’Afrique du Nord.
Epipsilia turbeti n. sp.
<J. — Ailes antérieures d’un gris cendré, uniforme, assez foncé et
légèrement ocracé, sur lequel les lignes ordinaires se distinguent à
peine en un plus obscur. Extrabasilaire oblique de la côte au pli
de 1 c, un peu rentrante de ce point au bord dorsal ; extramédiane
— 514 —
brièvement denticulée de la côte à 3, formant au-dessous une dent
saillante sur 16; elle est bien écartée de la réniforme, qui n’est indi-
quée que par un léger obscurcissement diffus, avec une petite
éclaircie linéaire centrale ; ombre médiane située à égale distance
des deux lignes principales ; espace terminal uniformément de la
couleur du fond, sans trace de ligne antéterminale ni de traits sagit-
tés ; lunules marginales très petites, à peine distinctes ; marge
bordée de jaune ocracé clair. Franges gris foncé à sommet plus
clair. Dessous blanc ocracé grisâtre, avec une légère indication de
ligne extramédiane.
Ailes postérieures grises, un peu éclaircies vers la base et au bord
abdominal. Dessous blanc ocracé. Franges blanches, légèrement
lavées d’ocracé pâle à la base. Tête et corps de la couleur des ailes.
Envergure 40 mm.
Type (FL T.) : 1 Maroc, Moyen Atlas, ieh bou Naçeu-r, 3.100-
3.200 m., 18-20- VI II- 1930.
Cette espèce est dédiée à mon ami le Capitaine Turbet, à qui je
suis redevable de toutes les facilités qui m’ont permis d’accéder aux
grands massifs du Moyen Atlas et d’y séjourner.
Elle se place au voisinage d ' E. simulairix Hb. ( = nyctymera B.)
de France centrale et méridionale, Espagne, Dalmatie et Taurus.
Elle s’en distingue par la forme plus étroite des ailes, surtout des
antérieures qui ont aussi le bord externe coupé plus droit, la colora-
tion plus grise et plus uniforme, les lignes moins fortement dentées
et non bordées de clair, la tache réniforme encore moins marquée,
l’orbiculaire complètement absente, le dessous beaucoup plus
blanc, et sans obscurcissement terminal.
Dendrolimus fini L., ssp. atlantica nova.
c?. — Ailes antérieures à fonc blanc grisâtre fortement saupou-
dré de brun noirâtre ; ligne médiane fine et peu nette ; extramédiane
presque aussi mince mais mieux marquée ; discale fortement fes-
tonnée sur les nervures, épaissie en macules noires entre 4-5 et
entre le bord dorsal et 2; espace compris entre cette ligne et la
précédente faiblement lavé de brun chocolat au-dessous et au-des-
sus de la saillie rentrante maculaire de la ligne discale ; un trait
longitudinal noir, continu, large de 1,5 à 2 mm., part de la base,
passe sur le point blanc discocellulaire, et rejoint l’extramédiane
entre 4-5; marge lavée de brun noirâtre. C’est dans l’espace com-
pris entre la médiane et l’extramédiane que le fond blanc grisâtre
apparaît le plus nettement, sur toute cette aire il est divisé longi-
tudinalement par de minces traits brun noir peu définis marquant
remplacement des nervures. Dessous brun, éclairci de grisâtre sur le
disque, avec une ombre basale et trois lignes transversales macu-
laires brun foncé. Franges concolores. Ailes postérieures en dessus
brun rougeâtre foncé, un peu éclairci vers la base. Dessous brun,
lavé de grisâtre vers la base, avec la côte et deux bandes discales
diffuses et maculaires brun foncé. Franges concolores.
Corps de la couleur des ailes ; antennes brun noir, à tige blanche ;
tarses de toutes les pattes noirâtres, largement annelés de blanc à
l’extrémité de chaque article.
Envergure : 68 mm.
Type (H. T.) : 1 Maroc, Moyen Atlas, Forêt de Timelilt,
1.600-1.750 m., 23-VI-1928.
Cette espèce, nouvelle pour l’Afrique, qui vit exclusivement en
Europe et dans toute l’Asie paléarctique (y compris le Japon) sur
les Pins, s’est adaptée dans le Moyen Atlas au Cèdre, seul Conifère
de la région où je l’ai découverte.
— 516 -
Notes sur les Fourmis du Sahara ,
PAR M. LE Dr F. Santschi.
I. — Fourmis de Touggourt, Reggan et de l’Aïr récoltées
par MM. Auguste Chevalier et Leclercq, 1931 a 1932.
Les Fourmis constituent un des organismes le plus répandu dans
le désert et leur importance est d’autant plus grande que la végé-
tation est plus restreinte. D’une part, les Messor si nombreux,
diurnes ou nocturnes, moissonnent les graines de beaucoup de
plantes, disséminant les plus mauvaises mais diminuant le rende-
ment des bonnes; d’autre part, les Cataglyphis, non moins com-
muns, sont les plus grands chasseurs du Sahara et détruisent une
quantité de vermine plus ou moins nuisible à l’agriculture. Il im-
porte donc que ces petites bestioles soient plus attentivement
observées par les explorateurs et colons sahariens. Il serait inté-
ressant de suivre les Messor dans leurs nids pour en retirer les
graines et les déterminer. La détermination des captures faites par
les Cataglyphis réserve aussi quelques surprises et démontrera
leur utilité. Mais nous sommes loin de connaître suffisamment les
Fourmis du Sahara. Les formes diurnes, assez grandes pour at-
tirer l’attention, sont presque toujours les mêmes que rapportent
les explorateurs, et si l’on s’en tenait à celles-là, on pourrait consi-
dérer sa faune myrmécologique comme très pauvre en espèces
alors qu’au contraire les recherches des fourmis nocturnes et des
petites espèces me paraît devoir démontrer une richesse insoup-
çonnée. Il ne faut pas oublier non plus que les espèces des Oasis
sont pour la plupart introduites par les caravanes et les cultures
et ne présentent pas l’intérêt des faunes réellement déserticoles qu’il
faut capturer aussi loin que possible des agglomérations humaines.
Messor subl/eviceps, Sants. st. posfcquadratus n. st.
Çg long : 4,5 à 7,5 mm. Thorax, parfois le pédoncule et le bord
terminal des mandibules d’un rouge plus ou moins sombre; les bas
côtés du thorax souvent noirâtres. Funicule (surtout la massue),
articulations des pattes et petits tarses d’un roux brunâtre. Reste
des antennes et tibias d’un brun noirâtre. Dessous de la tête,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932
517 —
tempes, face occipitale hanches et gastre lisses et très luisants. Le
reste est mat ou submat très finement et densément ponctué cha-
griné, mais, suivant les individus, cette sculpture s’efface en partie
et devient plus luisante, par exemple sur les côtés du front, les
épaules pronotales et le dessus des nœuds. En outre, des rides très
fines et irrégulières font un faisceau entre les crêtes frontales mais
ne dépassent pas le milieu du front; d’autres s’étendent transver-
salement sur le devant du pronotum et les côtés du thorax. L’épi-
notum est fortement ridé en travers. Psammophore bien déve-
loppé. Quelques poils sur la tête et dessous le gastre, parfois un
ou deux sur le mesonotum, le reste du corps glabre. Une pubes-
cence espacée sur les cuisses, plus dense sur les tibias.
Tête carrée, les angles postérieurs arrondis, comme chez su -
blæviceps, les yeux un peu plus grands. L’aire frontale peu im-
primée, lisse ou finement striolée. Le scape dépasse le bord basal.
Convexité promesonotale un peu plus allongée. L’épinotum est
plus allongé, sa face basale plus de deux fois plus longue que la
déclive, toutes deux font un angle droit très apparent, la déclive
étant verticale dans sa moitié ou ses trois quarts supérieurs, selon
les exemplaires. Parfois la face basale un peu arquée derrière, chez
les petites ouvrières. Pétiole plus haut que le postpétiole, mais un
peu moins que chez sublæviceps. Le bord antérieur droit, le posté-
rieur en angle plus ou moins arrondi, le sommet entier. Post-
pétiole une demi à deux tiers plus large que le pétiole.
Voisin de la race hoggarensis Sants, par son épinotum carré,
mais cette dernière est plus fortement ridée, son pétiole plus bas et
plus épais. Chez sublæviceps et ses variétés l’angle épinotal est
nettement obtus, ainsi que chez medioruber For.
Tougourt : 11 XII, 1932 (A. Leclercq) plusieurs ? communiquées
par le Muséum de Paris et portant la mention : (Fourmis des
dunes) (x).
Crematogaster (Acrocœlia) auberti Em. st. oasium Sants.
v. aïrensis n. var.
Long : 4mm,2. Noire; antennes, mandibules, col, pédicule du
pédoncule et articulations des pattes d’un brun rougeâtre; tarses
brun jaunâtre; reste des pattes brun noir. Tête lisse et luisante.
Joues striées. Aire frontale et côtés des crêtes frontales striolés.
Pronotum lisse et luisant au milieu, ses côtés et le mésonotum
espacément et faiblement ridés. Épinotum et mésépisternum
striés avec des réticulations dans le fond des stries de ce dernier.
Abdomen lisse. Pilosité dressée clairsemée. Pattes seulement pu-
f) Messor semirufus André v. nigricans n. nov. = M. semirufus v. nigriceps
Santschi 1929 (n. praec. Santschi, 1925).
518 —
bescentes. Tête près d’un tiers plus large que longue (comme
chez oasium). Le scape dépasse de 1/6 à 1/5 le bord postérieur de
la tête. Épinotum très brièvement denté, bien plus que chez oasium.
Le trapèze du pétiole aussi large devant que de côté, plat dessus.
Du reste comme oasium, mais plus petit et autrement coloré.
cj Long : 4mm,6. Brun foncé; tête noirâtre; appendices brun
de poix. Lisse et luisant avec une assez forte ponctuation plus ou
moins espacée, sur la tête et le mésonotum. Tête un peu plus large,
plus anguleuse derrière et articles du funicule distinctement plus
longs que chez auberti. Ailes hyalines, pour le reste comme chez
auberti, mais plus grand.
Sahara nigérien Aïr, Tasolé. (A. Chevalier).
Émery, 1922, fait de oasium une simple variété de la race
antaris, dont la tête est carrée, les yeux plus petits et l’habitat
montagneux. Je considère oasium comme race ou sous-espèce
distincte en raison de sa tête beaucoup plus large que longue, ses
yeux relativement grands et son habitat déserticole.
Cataglyphis (Cataglyphis) bicolor F. st. lævior Stitz
v. rufidens n. var.
<£. Couleurs tranchées rouge et noir comme chez le type læuior
dont cette variété diffère par le gastre moins luisant, presque
aussi mat que chez oasium Sants. et desertorum For. Outre sa
vive coloration, rufidens diffère de ces deux dernières variétés
par ses dents rouges, concolores à la tête et au thorax. Les scapes
n’ont que rarement un ou deux poils dressés.
$. Long : 11 millimètres. Tête et ses appendices, dessus du
thorax, dessous du pétiole, articulations des pattes rouge assez
vif. Tarses roussâtres. Reste des pattes et de l’abdomen noir,
côtés du pronotum et mésépisternum noirâtres. Occiput et côtés
du gastre lisses et luisants, le reste mat ou submat comme chez
l’ouvrière. L’écaille est plus haute que chez celle-ci et plus mince
que chez desertorum $. L’épinotum plus convexe que chez cette
dernière, le reste semblable.
Reggan (x) (= en arabe Halebou) 26 I 1932. (A. Leglerco),
plusieurs et Ç au Muséum de Paris et dans ma collection.
Cataglyphis (Cataglyphis) albicans Roger st. livida André
v. arenaria Forel 1909, Santschi 1929.
Reggan 26, 1, 1932. Plusieurs Ç>.
Cataglyphis (Machæromyrma) bombycina Roger.
Aïr : Tasolé, plusieurs Ç. Cette espèce se montre ainsi répandue
dans tout le Sahara.
Z1) Reggan ss trouve par 26,40 lat. N. à l’entrée du grand désert Tanezrouft.
— 519
II. - — Fourmis du Tibesti récoltées
PAR LA MISSION ÜALLONI, 1931.
Messor ægyptiacus Em. v. foreli Sants.
Région de Bardai, Alt. 1.000 mètres Tibesti nord. <£. — - D’Eni
Bou à Guezenti, Tibesti est. Janvier Ç>.
Pheidole jordanica Saule.
Entre Goumeur et Aozi, ait. : 1.200 mètres. Tibesti est. Ç>.
Camponotus (Myrmoturba) maculatus F. variété voisine de
lohieri Sants.
Environs d’Ouri, Tibesti est. <£, Ç. — Entre Gouneur et Aozi
1.200 mètres.
Entre Guezenti et Bardai, Tibesti nord. <£. — Région de Bardai
Cette variété n’est pas déterminable sans les ouvrières major.
Camponotus (Myrmoturba) magister Sants. v. tibestiensis
n. var.
Ç>-. Long : 15 millimètres. Noire; funicule, hanches, moitié basale
des cuisses et tarses roussâtres; souvent l’écaille et une ou deux
petites taches superposées de chaque côté des bords latéraux de la
face basale du gastre d’un brun plus ou moins roussâtre; ces taches
sont parfois indistinctes. Bord postérieur des segments du gastre
jaunâtre. Mate, côtés du gastre assez luisants. Tête longue de 4mm,6
(de l’angle postérieur à l’angle antérieur), large de 3mm,9. Scapelong
de3mm,6. Tibias postérieurs 5mœ,3. Du reste, comme chez laharensis
Sants. du Hoggar, mais celui-ci a les cuisses entièrement roussâtres,
ainsi que les bas côtés du thorax; les taches de la base du gastre
plus développées. L’impression transversale des côtés de la tête
est encore moins fréquente chez tibestiensis .
Ressemble aussi à la var. fellah Em. d’Éypte, mais celle-ci a
la tête relativement plus large et les pattes plus courtes. Le tho-
rax est aussi un peu plus court.
D’Eni Bou à Guenenti 3 (types). — Vallée de Yebbi 2 Ç. — -
Région de Boudai, 1.000 mètres, <?.
Il est intéressant de retrouver dans le Tibesti cette forme du
Hoggar. La légère modification de couleur qui distingue celle de
chaque massif montagneux indique que le désert qui les sépare
comme une mer est suffisant pour intercepter tous passages actuels
de cette fourmi monticole et leur permet une évolution indépen-
dante. M. W. Wheeler a relevé le même phénomène chez le Cam-
ponotus macilentus Sm. des îles Galapagos qui, pour huit îles dif-
férentes, donne autant de variétés distinctes.
J’ai réuni autrefois le C. magister comme sous-espèce au C. eri-
gens Forel en raison de plusieurs caractères communs (longueurs
— 520 —
des pattes, impressions transversales des joues); mais je pense
actuellement pouvoir en faire deux espèces distinctes caractérisées
par la pilosité du dessous de la tête, abondante chez erigens, nulle
chez magisler.
Camponotus (Myrmotrema) galla Forel.
De Bardai à Verbi 1 Cette espèce provient de l’Afrique orien-
tale.
Cataglyphis (Cataglypuis) bicolor F. st. nodus Brui. v.
oasium Sants.
Vallée de Yebbi, Tibesti nord, une $ un peu plus foncée sur le
thorax que oasium, d’ailleurs semblable.
Cataglyphis (Machæromyrma) bombycinus Roger.
Entre Guezenti et Bardai, Région de Bardai. Vallée de Misky,
Tibesti est Ç>. Espèce essentiellement arénicole, habite tout le
Sahara.
C’est la première fois que la faune myrmécologique du Tibesti
peut être étudiée. Malgré le matériel encore restreint, on peut cons-
tater quatre espèces sahariennes, deux d’Égypte et Afrique Orien-
tale, une de l’Afrique Occidentale et Soudan. Pas trace de formes
de l’Afrique mineure alors que celles-ci sont bien représentées
dans le Hoggar.
521
Compte rendu d une mission dans le Sud-Algérien (mai 1932 )
POUR L’ÉTUDE D’UN ACARIEN NUISIBLE AU DATTIER,
par M. Marc André.
Le Dattier ( Phœnix dadylifera L.) fait la base de l’alimentation
des populations sahariennes et, d’autre part, l’exportation de ses
produits dans le monde entier représente pour l’Algérie une ri-
chesse des plus appréciables.
Des trois principales variétés les plus courantes, deux donnent
les dattes communes, qui servent à la nourriture des indigènes
résidant dans le Sud- Algérien.
C’est d’abord la variété à dattes très molles, la Rhars, datte des
caravanes par excellence. Sa production moyenne annuelle est de
600000 quintaux environ.
En second lieu vient la variété à dattes très sèches, la Degla-
Beïda, utilisée sur place comme la précédente, mais offrant, en
plus, des facilités d’exportation. Sa production moyenne est de
400000 quintaux.
Ensemble, ces deux variétés ont donc une production de
1000000 de quintaux, d’une valeur de 70 millions de francs.
Enfin les dattes fines constituent une troisième variété, celle à
dattes demi-molles : c’est la Deglet-Nour, datte de luxe du Sahara
Sud-Constantinois, qui fait l’objet d’une exportation grandissante
vers l’Europe et l’Amérique. Sa production annuelle se monte à
110000 quintaux, dont la valeur est approximativement de 30 mil-
lions de francs.
Au total, le revenu annuel général brut des palmeraies du Sud
Algérien s’élève donc à la somme de 100 millions de francs et la
valeur foncière de l’ensemble des plantations de dattiers repré-
sente, dès lors, un milliard de francs au minimum (1).
On voit combien il est important de maintenir le rendement des
palmiers-dattiers et de prendre toutes les mesures nécessaires pour
lutter contre leurs maladies et leurs parasites.
(0 Cf. J. Lemmet, Le Sud- Algérien au point de vue agricole et économique (Alger,
1931), p. 7.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932
34
— 522 —
En Algérie, au cours de ces dernières années, l’attention a été
particulièrement attirée sur de sérieuses attaques causées aux dat-
tiers par les invasions d’un Acarien du groupe des Tétranyques
tisserands et on a donné le nom de « Bou-Faroua » à la maladie (4)
provoquée par ce parasite, puis à l’animal lui-même.
Il commit en 1927 de graves dégâts à Biskra, Sidi-Okba (2),
Aïn Naga, Zeribet-el-Oued.
Depuis, il s’est chaque année multiplié, parfois d’une façon inquié-
tante, en des points variables : El Arfiane, Touggourt, Ourh-
lana, etc.
Voici le résumé des observations faites sur ce parasite par M. Ro-
ger Pasquier, Professeur à l’Institut Agricole d’Algérie (Maison
Carrée) (3).
Ce Tétranyque (fîg. 1), de couleur jaune ou verdâtre, est à peine
visible à l’œil nu et apparaît comme un petit grain de sable sur
l’épiderme du jeune fruit. Mais son existence est révélée par la
présence de toiles soyeuses blanches ou grisâtres, dont les fds assez
lâches relient les dattes ou leurs pédoncules entre eux (fîg. 2 et 3)
et auxquelles restent attachées les nombreuses exuvies abandon-
nées par les Acariens lors de leurs mues (4).
On sait que, d’une manière générale, la reproduction et le déve-
loppement des Tétranyques sont favorisés et hâtés par une saison
chaude et sèche; ils sont, au contraire, retardés par un temps froid
et humide.
L’influence dominante étant celle de l’état hygrométrique, les
conditions favorables pour le parasite se trouvent donc réalisées
par l’absence de pluies et une chaleur excessive.
Aussi les invasions se développent-elles pendant la saison chaude,
à une date variant de mai à juillet, ou bien lors d’une période de
vent et particulièrement de sirocco venant des contrées brûlantes
du Sud. Elles attaquent généralement en premier lieu les palme-
raies pauvrement irriguées et les arbres du pourtour des planta-
tions, sans atteindre ordinairement le centre des peuplements,
qui jouit d’une humidité relativement élevée.
La maladie paraît débuter dès que les dattes viennent de nouer
et elle se développe avant leur maturation.
Les Tétranyques et leurs toiles, qui retiennent les poussières
soulevées par le vent, forment autour du fruit une sorte d’enve-
(9 L. Trabut, La défense contre les Cochenilles et autres Insectes fixés (1910), p. 93.
(2) Le Cheik de Sidi Okba aurait observé le Bou-Faroua deux ans auparavant et se
rappellerait une attaque remontant à une trentaine d’années.
(3) Cf. Delassus et Pasquier, Les ennemis du Dattier, 1931.
(4) Ces toiles elles-mêmes semblent être désignées sous les noms de « Ranna » et
« Seddada » (ou « Seddaïa »).
loppe (fig. 4) (x) qui s’oppose au développement normal de ceux-ci.
De plus, ces animaux percent de leur rostre l’épiderme de ces
fruits pour se nourrir de leurs sucs et les blessures répétées qu’ils
provoquent ainsi déterminent des dégâts variables suivant le
nombre des parasites.
Si l’attaque est très intense, la totalité de l’inflorescence peut
se dessécher. Certaines dattes tombent, leurs pédoncules ayant
noirci et s’étant détachés. D’autres restent sur le régime, mais on
constate que, sur leur épiderme, vert et lisse à l’état normal, appa-
raissent des zones rugueuses rougeâtres, parsemées d’exsudats
globuleux brunâtres (2), et le fruit, vers la maturité, prend une
teinte grisâtre et une apparence papyracée. Parfois il se ride et se
crevasse, ce qui détermine sa pourriture par les agents de décompo-
sition.
Dans l’alternative la plus favorable, le fruit mûrit, mais il ac-
quiert un vilain aspect, qui le rend impropre à la vente pour l’expor-
tation. Certains indigènes se refusent même à le consommer, sous
prétexte qu’il est susceptible de rendre malade.
La multiplication abondante du parasite s’arrête avant l’époque
de la maturité des dattes et, dès la fin d’août, on ne retrouve sur
celles-ci que peu d’Acariens vivants.
On suppose que les Tétranyques passeraient l’hiver à l’état
adulte soit sur les Palmiers eux-mêmes, à l’abri du tissu feutré des
feuilles encore jeunes, dans la fibre (lif des indigènes) qui garnit
toujours la partie supérieure des stipes, soit sur certaines autres
plantes ou dans les débris végétaux du voisinage.
Il est probable que seules les femelles hiverneraient et, au prin-
temps, quand cessent les grands froids nocturnes, elles repren-
draient leur vie active, monteraient sur les arbres et produiraient
de nouvelles colonies.
Comme ennemis naturels du Bou-Farouaona signalé des Insectes,
Sur les dattes attaquées se rencontre un Coléoptère Nitidulide, le
Cybocephalus semilunum Baudi, qui est précieux dans la lutte
contre la Cochenille du dattier ( Parlaloria Blanchardi Targ.-Tozz.),
mais qui doit faire sa nourriture également des Tétranyques.
Ceux-ci sont aussi pourchassés activement par les larves d’un>
Névroptère Hémérobiide.
Ils doivent être encore détruits par des Acariens prédateurs,,
comme VAnystis baccarum L. = Actineda vilis Schr.
j1) D’où le nom de « Bou-Faroua » : « bou », celui qui produit; « faroua » (mot ber-
bère), enveloppe, revêtement.
(2) Au mois d’août, sur des dattes non encore mûres, on voit sortir du fruit une-
espèce de sirop, de consistance mielleuse, qui colle aux mains et se présente sous forma
de petites boules grosses comme des têtes d’épingles.
524 —
Le remède curatif qui, à la suite d’une série d’expériences, est
préconisé par M. R. Pasquier contre la maladie, est, dès l’appari-
ion des premiers parasites sur les régimes, l’emploi du soufre en fleur,
qui agit, à petite distance, par ses émanations : par mesure d’éco-
nomie on le mélange, dans la proportion d’un tiers, à une poudre
inerte, chaux ou plâtre, suffisamment fine pour être d’une adhé-
rence parfaite.
Dans les plantations encore jeunes, où la plupart des régimes se
trouvent à hauteur d’homme, ce procédé peut être appliqué aisé-
ment et dans les palmeraies âgées les indigènes grimpent facile-
ment au sommet des dattiers élevés.
Le traitement doit être effectué dès le début de l’attaque des
Acariens, mais, comme leurs œufs ne sont pas détruits par le
soufre et qu’ils ont une période d’évolution variant de sept à douze
jours (suivant la température), on devra faire, à cet intervalle de
temps, un second soufrage.
M. Pasquier, qui avait reconnu qu’il s’agissait d’un Tétranyque,
a cru pouvoir le rapporter au Paratetranychus heteronychus Ewing
(1922, Proc. Entom. Soc. Washington, XXIV, p. 105), découvert
sur des dattiers en Californie, où il aurait été introduit avec des
rejets ou drageons (djebars) de provenance Nord- Africaine (*).
Mais il était désirable que la détermination du Bou-Faroua pût
être précisée et, sur l’intervention bienveillante de M. le Profes-
seur J.-L. Dantan, de la Faculté des Sciences d’Alger, le Gouverne-
ment Général de l’Algérie m’a chargé d’une mission pour faire des
recherches sur ce parasite si redoutable pour les palmeraies du Sud-
Algérien, où toutes les variétés de dattiers sont attaquées sans dis-
tinction et dont les récoltes peuvent se trouver réduites de moitié,
ou même des trois quarts (2).
En compagnie de guides aussi compétents que M. R. Pasquier
et M. A. Dubuis, Expert Principal de la défense des cultures, j’ai,
pendant le mois de mai, pu, grâce à leur obligeance, voir les princi-
pales palmeraies de l’Oued Rhir et de l’Oued Souf.
Partis le 16 mai d’Alger, nous avons passé par Bou-Saada et nous
sommes arrivés le 17 à Biskra, après avoir visité, à 8 kilomètres
(1) Un autre Tétranyque a été signalé sur le palmier à dattes en Mésopotamie : le
Tetranychus simplex Banks (1914, Journ. Entom. Zool. Claremont , Cal., VI, p. 57;
1920, St. Hirst, Proc. Zool. Soc. London, p. 60), qui a été identifié par Mc Gregor (1920,
Proc. TJ. S. Nat. Mus., LVI, p. 672) au Paratetranychus viridis Banks (1894, Trans.
Amer. Entom. Soc., XXI, p. 218), dont les types avaient été recueillis au Texas sur les
feuilles du pécan ( Carya olivæformis Nutt.), grand arbre fruitier de la famille des
Juglandacées.
(2) En 1927, un propriétaire d’Ain Benoui a vu le prix de sa réeolte baisser à
12000 francs, alors qu’elle avait valu 35000 francs l’année précédente.
T K M AC / t\ A
Palmeraies visitées dans le Sud-Algérien,
— 526 —
de cette ville, à Ain-Benoui, la station pour la défense des cultures.
Nous partions ensuite le 18 pour Sidi-Okba, en traversant Ou-
mach.
Le 19, nous arrivâmes à El Arflane où se trouve la Station Agri-
cole et Expérimentale « Louis Trabut », dirigée par M. Marcel
Schlaich.
De cette localité nous sommes allés, du 20 au 27 mai, inspecter
diverses palmeraies : d’abord celles de l’Oued Rhir : Ourir, Mrhaier,
El Berd, Tenedla, El Arflane, El Melah, Zaouiet Riab, Ourhlana,
Tiguedidine, Djamâa, Sidi Yatiia, Sidi Amrane, Ain Sahra, Ghamra,
Megarine, Schmourra, Touggourt, Témacine; puis, dans l’Oued
Souf, celles d’El Oued.
Nous avons ensuite, du 28 au 30, effectué notre retour par El
Arflane, Djamâa, Sidi Yahia, Sidi Okba, Ain Benoui.
Voici les principales observations que j’ai pu faire au cours de
•cette brève randonnée.
Sidi Okba (18 mai [matinée]).
Dans la palmeraie du Cheick, assez mal entretenue, sans être
cependant sèche, se trouvent des figuiers, grenadiers, citronniers,
.sur lesquels il n’y avait pas d’Acariens.
Sur les dattiers, qui sont en majeure partie des Deglet-Nour,
•avec quelques Rhars, je n’ai observé aucun Tétranyque, pas plus
sur les djérids (palmes), les cornafs (gaines) et le lif (flbrillium) que
•sur les djebars (rejets) ou les régimes de dattes, qui, à cette époque
de l’année, étaient seulement grosses comme des pois.
Au pied des palmiers, sur des feuilles de Chiendent pied de poule
(Cynodon daclylon L.), j’ai recueilli quelques rares Tétranyques.
Sur les autres plantes basses, je n’ai rien découvert, sauf, au
milieu du chiendent, sur une Ombellifère ( Daucus ?) où se trou-
vaient trois ou quatre de ces Acariens, dont la présence était peut-
être accidentelle.
Dans une autre palmeraie de la même localité qui, appartenant
à un propriétaire nommé Boukhalfallah Larbi Ben Mustapha, est
extrêmement mal irriguée et dont le sol sec est envahi par le chien-
dent, les quelques rares grenadiers et figuiers qui s’y trouvent ne
montraient pas trace de parasites, mais au pied d’un palmier Ha-
loua (d’une cinquantaine d’années environ), dont le tronc ne pré-
sentait aucun Acarien, j’ai observé, sur les feuilles de chiendent,
une grande quantité de Tétranyques avec de très petites toiles.
Sur le sol circulaient d’assez nombreux Anystis ( = Adineda).
Toujours à Sidi Okba, dans le jardin de l’Instituteur, j’ai recueilli
quelques Bou-Farouas à la face inférieure des feuilles d’un Mûrier
.( Morus alba L.) et d’autres sur un Figuier ( Ficus carica L.).
— 527
Ce jardin ne renferme qu’une dizaine de palmiers sur lesquels je
n’ai rencontré aucun Acarien ni sur les djérids, ni sur les régimes de
dattes.
L’année dernière, dans ce jardin, comme dans la palmeraie du
Cheick et celle de Boukhalfallah, les dattiers ont été fortement
bou-faroués.
M’ Cid (18 mai [après midi]).
Dans cette localité, qui est un faubourg du vieux Biskra, nous
avons visité la palmeraie de M. Toureng : j’y ai récolté un petit
nombre de Tétranyques sur le chiendent et quelques-uns sur les
dattiers où ces Acariens avaient formé de très petites toiles à la
base des fruits.
El Arfiane (19 mai).
Dans la Station « Louis Trabut », sur un dattier, qui est bou-
faroué tous les ans, je n’ai rien trouvé ni sous les cornafs, ni dans le
lif ; mais, par contre, j’ai recueilli sur les dattes quelques Tétra-
nyques et il en existait une grande qnantité, la plupart à l’état
larvaire, dans les rares touffes de chiendent, au pied même de ce
palmier.
Touggourt, Ourhlana, Tiguedidine, Sidi Amran (20 mai).
De rares Tétranyques ont été rencontrés, par places, particulière-
ment dans les palmeraies indigènes, parmi les touffes de chiendent.
Ain Sahra et Sidi Yahia (21 mai [matinée]).
Pas plus à Aïn-Sahra, dans la propriété de la Société Agricole du
Sud-Algérien, qu’à Sidi Yahia, je n’ai observé aucun Acarien ni sur
les dattes d’arbres bou-faroués l’an dernier, ni dans le chiendent à
leur pied. .
El Melah et Zaouiet Riab (21 mai [après midi]).
Dans la propriété Paul Gaillard, à El Melah, localité située à
1 kilomètre N. -O. d’Ourhlana, et dans un vieux jardin, à Zaouiet
Riab, j’ai recueilli quelques Tétranyques toujours au milieu du
chiendent.
Tinedla, El Berd, Mrhaier, Ourir (22 mai [matinée]).
A Ourir, dans la palmeraie appartenant à la Société Agricole du
Sud Algérien, d’après un colon, M. Bonhoure, l’infestation serait
toujours beaucoup plus forte sur les palmiers situés près de l’eau.
528
Dans cette propriété, près du Bordj, se trouve un jardin contenant
de nombreux pieds de violettes au bas des palmiers : M. Bonhoure
affirme qu’elles dépérissaient par suite des attaques d’une grande
multitude d’Acariens tissant des toiles sous leurs feuilles et qu’il
se serait débarrassé de ces animaux par des arrosages abondants.
En effet, je n’ai pu trouver un seul parasite sur ces violettes, pas
plus que sur aucune des plantes qui garnissaient ce même jardin :
œillets, luzerne, rosiers, lauriers-roses, vigne (grimpant sur les
palmiers), abricotiers, figuiers. Cependant j’ai découvert quelques
rares Tétranyques au pied d’un palmier, dans un endroit relati-
vement sec.
Djamaa (22 mai [après midi]).
Aux environs de Djamâa on ne rencontre guère sur le terrain
salé (chlorures de sodium et de magnésium) que des touffes de sali-
cornes et quelques tamarins : aucune de ces plantes ne présentait
trace d’Acariens.
El Oued (23 mai).
Les indigènes d’El Oued, dans l’Oued Souf, m’ont dit avoir
connu de tout temps le Bou-Faroua, mais les infestations n’avaient
jamais eu la virulence de celles qui ont été constatées en 1927
et 1931 (x).
Mais, même ces deux années, l’invasion a été beaucoup moins
forte à El Oued que dans l’Oued Rhir.
Alors que, dans l’Oued Rhir, les dattiers, grands ou petits, sont
également attaqués, les petits palmiers (djebars), dans l’Oued Souf,
sont particulièrement atteints : cela tient sans doute à ce que, dans
cette dernière région, où les palmeraies occupent le fond de dépres-
sions creusées au milieu des dunes de sable, les petits dattiers sont
soumis à une chaleur presque constante, tandis que les grands ont
leur sommet plus ou moins rafraîchi pendant la nuit, ce qui peut
retarder le développement de l’Acarien.
Au dire des indigènes (Bachaga, Aga) et du chef d’annexe, le
Capitaine Mariaud, le Bou-Faroua envahit surtout les Deglet-Nour,
tandis que les Rhars restent presque indemnes.
Bien que les arbres soient, par suite du mode de culture, abrités
de tous côtés, l’invasion commence toujours par le Sud. L’année
dernière, elle a débuté par le Sud-Ouest, point d’où vient le si-
rocco, et est apparue le 20 juin (arrivée de ce vent) : elle s’est con-
tinuée jusqu’en septembre.
Les indigènes affirment que, dans le désert, la même maladie
P) Il n’en a pas été signalé en 1929.
529 —
s’observe sur le Tarfa [Tamaris), l’Arta ( Ephedra ) et le Baguel
( Anabasis arliculala Ch.) : j’ai vainement recherché l’Acarien sur
ces plantes et n’y ai rencontré que quelques toiles d’Araignées : il
y a certainement confusion de la part des habitants.
Dans les palmeraies d’El Oued on cultive de la luzerne, du
sorgho, des poivrons, des figuiers, des grenadiers : je n’ai pas trouvé
de Bou-Faroua sur ces végétaux, sauf un individu sur une feuille
de sorgho.
Sur les dattes elles-mêmes je n’en ai recueilli aucun : c’est seule-
ment sur de jeunes feuilles de dattier qu’il existait quelques très
jeunes Tétranyques.
El Oued : retour par Chega (24 mai) .
El Arfiane et Djamaa (25 mai).
A El Arfiane, le 25 mai, sur un palmier Deglet Nour j’ai observé,
courant librement et ne tissant pas de toiles, des Tétranyques sur
les toutes jeunes feuilles non encore épanouies (à leur face infé-
rieure et non dans le feutre) et aussi entre les pinnules, de même
que sur les régimes de dattes.
Touggourt, Megarine, Ghamra (26 mai).
A Ghamra, dans le caïdat de Megarine, à 9 kilomètres de Toug-
gourt, on trouve, sur des dunes, des palmeraies dont une partie est
complètement détruite par suite de manque d’eau souterraine : il
n’y a aucune végétation à la base de ces arbres, qui sont bou-
faroués tous les ans. Je n’y ai observé d’Acariens ni sur les régimes,
ni dans le lif : il en existait seulement quelques très rares et très
jeunes individus à la base des jeunes feuilles.
Schmourra et Temacine (27 mai).
Près de Touggourt, à Schmourra-Est, il y a une palmeraie
assez sèche dont le bord a été bou-faroué l’an dernier et qui est
envahie par le chiendent. Je n’ai pas rencontré de Tétranyques
sur cette dernière plante, mais ces Acariens étaient assez nombreux
sur un dokar (dattier mâle) dans les jeunes feuilles et surtout dans
les fleurs.
Dans la palmeraie de l’Aga de Temacine, au sud de Touggourt,
tous les dattiers, même les Rhars, ont été bou-faroués l’année der-
nière et, selon cet Aga, le parasite apparaît lorsque s’élèvent les
vents qui viennent ici du S. -S. -Est. Dans cette palmeraie, j’ai ré-
colté des Tétranyques seulement sur te chiendent, près du lac.
— 530 —
El Arfiane (28 mai).
Ce jour-là, comme déjà le 25, à la Station Expérimentale, je n’ai
plus trouvé de Tétranyques sur le chiendent, mais, par contre, j’en
ai recueilli, au cœur des dattiers, entre les pinnules des jeunes,
feuilles.
Djamaa et Sidi-Yahia (29 mai).
Dans les palmeraies visitées, je n’ai observé cette fois-ci aucun
Acarien.
Ain Bénoui, Sidi-Okba, M’Cid (30 mai).
Bien que les années précédentes quelques Dattiers fussent bou-
faroués à la Station d’A. Bénoui, et qu’une invasion importante
ait été signalée l’an dernier dans une palmeraie indigène voisine,
je n’ai découvert de Tétranyques ni sur le chiendent, ni sur les
dattes. Par contre, à Sidi Okba, aux points déjà visités le 18 mai,
j’ai retrouvé, mais en moins grand nombre, le Bou-Faroua parmi
les feuilles de chiendent et quelques rares individus de ce parasite
couraient sur les dattes. A M’Cid, les dattiers, sur lesquels j’avais
trouvé (le 18 mai) des Tétranyques ayant tissé leur toile à la base
des fruits, ne portaient plus aucun Acarien.
A la suite de ces observations, je crois pouvoir présenter deux
remarques générales.
I. — Pour tous les Tétranyques, en général, on a constaté que,
quand la plante nourricière habituelle est morte ou épuisée, il se
produit un exode pour trouver d’autres végétaux sauvages ou
cultivés offrant des ressources alimentaires abondantes.
En particulier pour le Tetranychus bimaculatus Harvey, qui at-
taque le coton aux États-Unis, Mc Gregor (1913, The Red Spider
on Cotton, U. S. Dept. Agric., Bull. 172, p. 6; 1917 [en collabora-
tion avec Mc Donough], ibid., Bull. 416, p. 23 et 24) a constaté
que la violette est une de ces plantes sur lesquelles l’Acarien passe
l’hiver, soit autour des racines, soit sur les feuilles qui, pendant
cette mauvaise saison, restent quelque peu vertes, mais sont cou-
chées sur le sol, ce qui les rend facilement accessibles aux Té-
tranyques errant à la recherche de nourriture (]).
Or, nous avons vu précisément qu’à Ourir M. Bonhoure m’a
affirmé que, dans un jardin, des violettes, au pied des palmiers,
avaient été attaquées par une multitude d’ Acariens.
P) Ce fait offre un intérêt pratique, car il montre la nécessité de détruire dans le
voisinage des cultures toutes les plantes sauvages qui, pendant l’hiver ou au début du
.printemps, pourraient servir d’hôtes au parasite.
— 531 —
D’autre part, dans les palmeraies dont le sol sec est envahi par
le chiendent (Cynodon daclylon L.), j’ai constaté que l’on rencontre
un certain nombre de Tétranyques dans les touffes de cette plante
au bas des dattiers.
Notamment, à El Arfiane, lors de mes premières recherches le
19 mai, c’était au pied d’un palmier, sur les feuilles de ce chiendent,
que j’avais trouvé une grande quantité de jeunes Tétranyques. Au
contraire, à la fin de mai, les Acariens étaient devenus très rares
sur cette plante et se rencontraient alors au cœur des dattiers, à la
base des jeunes feuilles.
On serait donc tenté d’admettre que le Bou-Faroua hivernerait
sur le chiendent (ou sur d’autres plantes basses, comme la vio-
lette).
Mais il y a des localités (par exemple Ghamra, près Megarine),
où il n’y a aucune végétation à la base des dattiers qui se déve-
loppent sur le sable de la dune, et on observe cependant des Té-
tranyques au cœur des palmiers entre les pinnules des jeunes
feuilles. Peut-être, dans ce cas, le parasite aurait-il hiverné sur l’arbre
ou bien aurait-il été apporté par le vent (x) ?
Il me paraît également admissible qu’il puisse simplement passer
l’hiver dans le sable, au pied des dattiers.
Une question reste d’ailleurs ouverte au sujet du Bou-Faroua :
l’hivernation est-elle le fait de femelles adultes (cas des Telrany-
chus s. str. : T. telarius L., T. bimaculatus Harv.) ou bien est-elle
assurée par des œufs d’hiver (cas des Paratetranychus : P. unun-
guis Jac., P. pilosus Can. et Fanz.)?
II. — Gomme il a été déjà dit plus haut, la reproduction et le
développement de tous les Tétranyques, en général, sont favo-
risés par la chaleur et la sécheresse, tandis qu’ils sont retardés par
le froid et l’humidité.
Or nous avons vu qu’au contraire, à Ourir, d’après M. Bon-
houre, les palmiers poussant auprès de l’eau seraient toujours
plus fortement infestés.
De même, à Touggourt, au centre de la palmeraie, il y a, près
d’un puits, un dattier qui serait bou-faroué tous les ans, malgré
la grande humidité de l’endroit. (*)
(*) Il est à rappeler que l’invasion du Bou-Faroua dans les palmeraies commence
toujours par le Sud, c’est-à-dire du côté d’où vient le sirocco.
Des observations ont montré que, d’une manière générale, les Tétranyques peuvent
être convoyés à des distances considérables par les grands vents et, comme on a remar-
qué que, pendant les périodes de sécheresse ou de pénurie alimentaire, ces Acariens
gagnent l’extrémité des plus hautes branches, on a pensé que cette habitude pouvait
être en relation avec le mode de dispersion par le vent (1917, Mc Gregor et Mc Donough,
The Red Spider on Cotton, U. S. Dept. Agric., Bull., 416, p. 32).
— 532
Cependant, en admettant que certains arbres se développant
ainsi dans des lieux humides puissent être attaqués par les Aca-
riens, il est à croire que cette humidité doit provoquer un retard
dans l’évolution des parasites : car, en fait, toujours là où j’ai ren-
contré le plus de Tétranyques, il s’agissait de palmeraies sèches ou
mal entretenues, c’est-à-dire de celles où l’irrigation est insuffisante
et où on laisse pousser le chiendent.
Dans les plantations bien arroséesje développement du Bou-
Faroua est sans doute empêché ou du moins retardé par l’humi-
dité et aussi par la présence du sel déposé par l’eau.
Ce m’est un devoir agréable que d’exprimer toute ma gratitude
à M. le Professeur J.-L. Dantan pour l’amabilité de l’accueil qu’il
a bien voulu me réserver.
Qu’il me soit permis d’adresser mes respectueux remerciements
à MM. le Général Meynier, Directeur des Territoires du Sud,
A. Rozis, Sous-Directeur, le Colonel Gauthier, commandant militaire
du territoire de Touggourt, le Commandant Texeire, de Biskra, le
Capitaine Pinon, de Touggourt, et le Capitaine Mariaud, d’El Oued,
pour l’appui bienveillant qu’ils ont accordé à mes recherches.
Je remercie également MM. Delassus, Chef du Service de l’Ins-
pection de la Défense des Cultures (Gouvernement Général de
l’Algérie), J. Lemmet, Chef du Service Agricole des Territoires du
Sud, R. Pasquier, Professeur à l’Institut Agricole de Maison Carrée,
A. Dubuis, Expert Principal au Service de la Défense des Cul-
tures et M. Schlaich, Chef de Culture à la Station Expérimentale
« Louis Trabut » à El Arfiane, qui ont obligeamment mis à ma dis-
position un ensemble de précieux renseignements, pour lesquels je
les prie d’agréer l’assurance de ma vive reconnaissance.
L’étude zoologique du Bou-Faroua fera l’objet d’un travail
ultérieur.
533 —
Pêches nocturnes a la lumière dans la baie d’Alger.
III. — Isopodes (x) lTe partie Valvifera.
PAR Mme H. Mazoué.
Nous remercions vivement M. le professeur Gravier qui nous a
confié le soin de déterminer les Isopodes recueillis au cours des
Pêches nocturnes à la lumière faites dans la baie d’Alger de 1923
à 1927.
Nous sommes heureux de pouvoir ainsi apporter notre modeste
contribution à l’établissement de la liste des Isopodes du littoral
méditerranéen de l’Afrique du Nord, Faune qui, en dehors de
Lucas (2) (1849) et Th. Monod (3) (1925) n’a jamais été étudiée.
Cette première partie concerne uniquement les espèces du
groupe des Valvifera (G. O. Sars) caractérisé surtout par le déve-
loppement particulier des uropodes qui, repliés sous le telson, re-
couvrent les pléopodes comme des valves.
Les Valvifera sont représentés dans cette collection par trois
espèces du seul genre Idotea (4) (Fabricius), ce sont : Idotea
linearis (Pennant), Idotea baltica (Pallas) et Idotea metallica
(Bosc), toutes trois ayant déjà été trouvées dans la Méditerranée.
Ordre ISOPODA
Tribu Valvifera (G. O. Sars)
Fam Idoteidæ
Genre Idotea (Fabricius)
(*) Voir : I. Annélides Polychètes, par Ch. Gravier et J.-L. Dantan, Annales de
rinstitut océanographique, tome V, fasc. I, août 1928.
II. Mysidacés et Euphausiacés, par Mme H. Mazoué, Bull, du Muséum, 2e série,
t. III, n° 5, 1931, p. 459.
(2) H. Lucas, Hist. Nat. des An. artic. Explor. Scient, de l’Algérie, 1840-41-42,
Zool., I, pp. 59-88, 1849.
(3) Th. Monod, Tanaïdacés et Isopodes aquatiques de l’Afrique occidentale et sep-
tentrionale. Bull. Sciences Nat. Maroc, T. V, 1925, p. 61.
(4) L’orthographe du terme ( Idotea ou Idothea) est très discutée, nous adoptons la
forme la plus simple.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 534
Idotea lineakis Pennant.
1777. Oniscus linearis, Pennant, Brit. Zool. IV, pl. XVIII, fig. 2.
1867. Idotea linearis , Bâte et Westwood, Brit. Sessile eyed Oust., pp. 388-390 (fig.).
1911. — — Tattersall, Nord. Plank. Isop., p. 229, fig. 117.
1916. Idothea — Dahl, Isop. Dcutschl., pp. 23-24, fig. 60.
1917. Idotea — Collinge, Rev. Brit. Idot. trans. Roy. Soc. Edimb., vol. LI,
pp. 747, 748, planche IX.
Un exemplaire 12 millimètres, 21 février 1924 à Saint-Eugène.
Un exemplaire 9 millimètres, 17 février 1925 à la Pointe Pescade.
Ces exemplaires sont des jeunes individus, la taille normale de
cette espèce est de 25 à 35 millimètres.
Th. Monod en signale de 40 millimètres recueillis en juin sur la
côte Marocaine (1).
Distribution : Côtes du Danemark, d’Allemagne, d’Ëcosse,
d’Irlande, d’Angleterre, de France (Manche, Océan, Méditerranée)
Naples, Algérie, Maroc.
Idotea baltica Pallas.
1772. Oniscus balticus, Pallas, Spic. Zool. vol. IX, p. 67, pl. IV.
1868. Idotea tricuspidata, Bâte etWESTwooD. Brit. Sessile eyed Oust., pp. 379-383 (fig.)
1897. Idothea baltica , Sars, Account of the Crust. of Norway. II, Isop., p. 80,
pl. XXXII.
1905. — — Richardson, Monogr. Isop. of North Amer., pp. 364-365 (fig.)
1911. Idotea — Tattersall, Nord Plank Isop. pp. 219-220 (fig.).
1916. Idothea — Dahl, Isop. Deutschl. pp. 24-26-27 (fig.).
1917. Idotea — Collinge, Rev. Brit. Idot. Trans. Roy. Soc. Edimb. vol. LI,
pp. 737-739, pl. I.
Le 19/janvier 1924, une $ ovif. dans le port d’Alger.
Le 23 avril 1925, une $ ovif. dans le port d’Alger.
Le 3 ''juin 1924, un g adulte dans le port d’Alger.
Le 29 juin 1925, douze jeunes dans le port d’Alger.
Distribution : Cette espèce très répandue a été trouvée sur les
côtes de la Baltique, de Norvège, d’Angleterre, d’Irlande, d’Es-
pagne, la Méditerranée, la mer Noire, la côte est d’Amérique, la
mer Rouge, l’Océan Indien.
Idotea Metallica Bosc.
1802. Idotea metallica, Bosc, Hist. Nat. Crust. II, p. 179, pl. XV.
1881. — — Miers, Journ. Linn. Soc. London, XVI, p. 35-38.
1895. — — Hansen, Isop. Plank Exp. p. 14, pl. I.
1905. Idothea — ' Richardson, Monogr. Isop. N. Amer., p. 362-363 (fig.).
1911. — — Tattersall, Nord. Plank. Isop., pp. 227-228 (fig.).
1917. — — Collinge, Rev. Brit. Idot. Trans. Roy. Soc. Edimb., vol. LI,
pp. 746-747, pl. VIII.
(q Tanaïdacés et Isop. aquatiques de l’Afrique occidentale et septentrionale, Bull.
Soc. Sci. Nat. Maroc, T. V, 1925. p. 61.
535
Distribution. — Cette espèce vraiment pélagique a été rencontrée
sur les côtes d’Écosse, d’Irlande, dans l’Adriatique, la Méditerranée,.
l’Amérique du Nord (côte Atlantique), le Groenland, l’Islande, la
Patagonie, le Japon, en Australie et à Bornéo.
POLYCHÈTES NOUVELLES DE CHE-FOO (CHINE),
par M. Pierre Fauvel.
Les deux Polychètes nouvelles dont, nous donnons ci-dessous
la description préliminaire ont été recueillies à Che-Foo par le
R. P. Pierre Leroy.
Nephthys sinensis n*. sp.
Diagnose. — Corps subtétragone, peu effilé. — Prostomium rec-
tangulaire, à bord antérieur rectiligne ou légèrement arqué. Pas
d’yeux visibles. Quatre antennes coniques subégales. Au 1er séti-
gère, un cirre ventral aussi long que la 2e antenne. Pas de cirre dorsal
ni de lamelles. — Trompe cylindrique, à 14 rangées longitudinales
de papilles diminuant de taille et devenant, à la base, très petites
et très nombreuses, formant des groupes à 3-5 rangs serrés, irré-
guliers (flg. 1, a). En outre, 12 à 14 courtes rangées de 1 à 3
grandes papilles alternant avec les autres et formant ainsi, en
tout, 26 à 28 rangées. Pas de grande papille antérieure impaire.
A l’embouchure de la trompe, 22 papilles bifurquées réparties
sur 2 lèvres latérales, soit 11 de chaque côté. — Parapodes à
rames écartées, de longueur peu différente (fig. 1, b, c ). Mamelons
pédieux coniques, aplatis. A la rame dorsale, lamelle antérieure
très courte, bilobée, lamelle postérieure plus grande, à 2 lobes, le
supérieur arrondi, l’inférieur lancéolé, dépassant peu le mamelon
sétigère. A la rame ventrale, lamelle antérieure très réduite, à deux
lobes allongés. Une papille cirriforme au bord dorsal de la rame.
Lamelle postérieure assez grande, lancéolée, redressée. Cirre ventral
lancéolé, foliacé (fig. 1, b, c). — Branchies à partir du 2e sétigère
jusqu’aux avant-derniers pieds; elles sont cylindriques, enroulées
en dedans, à cirre foliacé, lancéolé. Aux pieds antérieurs ce cirre est
large, mucroné. Petite et dépourvue de cirre au 2e sétigère, la bran-
chie est déjà bien développée au 3e. — Un long urite filiforme
impair. — Soies semblables aux deux rames, les antérieures sont
courtes, droites, à plaquettes ; les postérieures, beaucoup plus
longues, foncées, arquées, un peu aplaties, sont complètement
lisses. Elles sont croisées obliquement par quelques soies plus fines,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TV, n° 5, 1932.
— 537
mais semblables. Pas de soies bifurquées en forme de lyre. —
A la face ventrale, à la base des parapodes, des lamelles bien
marquées.
L. = 8 à 10 centimètres, sur 6 à 8 millimètres de large, soies
face postérieure. X 15; c, parapode, face antérieure X 15, les soies ne sont pas figu-
rées. — Nicolea sinensis. — d, fragment de branchie X 60; e, soie capillaire X 150; /,
g, uncini thoraciques $, face et profil X 380; h , i, k, uncini thoraciques <$, profil,
trois quart et face X 380.
comprises. — Coloration, dans l’alcool; blanc nacré, une large
tache de pigment sur le prostomium, soies jaunes ou brun assez
foncé.
Localité. — Che-Foo, dans le sable à marée basse.
Nicolea sinensis n. sp.
Diagnose. — Corps mou, fragile, 40 à 70 segments, 17 sé-
tigères thoraciques. — Lobe céphalique à gros bourrelet tentacu-
lifère. Lèvre supérieure concave. Une bande transversale de nom-
breuses petites taches oculaires. Tentacules nombreux, inégaux,
Bulletin du Muséum , 2” s., t. IV, 1932.
35
— 538
peu caduques. Segment buccal formant lèvre inférieure épaisse. Pas
de lobes latéraux aux segments suivants. — 13 à 17 écussons ven-
traux, d’abord larges, ensuite étroits, carrés ou rectangulaires.
Des glandes ventrales bien développées. — 2 paires de branchies
fortement ramifiées en dichotomie plus ou moins régulière, à
rameaux terminaux nombreux et grêles (flg. 1, d). La première
paire est nettement plus grande que la seconde. — Papilles néphri-
diennes très petites au 3e segment; puis, du 6e au 9e, quatre
paires, peu marquées chez la femelle, longues et cylindriques chez
le mâle à malurilé. — Pygidium avec anus terminal entouré de
quelques courtes papilles arrondies. — Soies dorsales capillaires, à
limbe étroit, à pointe unie (flg. 1, e). Uncini en rangée simple aux
premiers segments uncinigères, alternante aux suivants (du 6e
au 16e). Uncini à base ramassée, avec 2 à 3 dents au-dessus du
rostre, un éperon sous-rostral et ligament fixateur (flg. 1, f-k). Des
soies de soutien abdominales. Les tores uncinigères se transfor-
ment en pinnules saillantes dans la région abdominale. — Tube
membraneux, assez mince, plus ou moins incrusté de vase.
L. = 20 à 40 millimètres sur 3 à 4 millimètres de large. — Colo-
ration dans l’alcool, blanc jaunâtre piqueté de blanc avec traces de
minces bandes transversales rougeâtres au dos des premiers seg-
ments. Chez la femelle, une bande d’un blanc crayeux de chaque
côté du thorax, dans la région des néphridies. Branchies brun rou-
geâtre.
Localité. — Che-Foo, dragage, 4 juillet 1931.
Nota. - — Cette espèce, qui ressemble beaucoup à la Nicolea venus-
lula Montagu, s’en distingue surtout par ses quatre paires de né-
phridies postérieures à longues papilles, chez le mâle, aulieude deux.
Ce caractère est même exceptionnel dans le genre.
539 —
Mission saharienne Augiéras Draper. 1927-1928.
Cestodes de Reptiles,
Par M. Robert Ph. Dollfus.
Deux reptiles seulement, un Agama et un Cerastes, ont fourni
des Cestodes adultes, dans leur intestin; ce sont des Oochoristica
(Famille des Anoplocephalidæ. Sous-famille des Linslowinæ ).
Oochoristica agamæ H. A. Baylis 1919.
(Fig. 1-5)
Le matériel consiste en plusieurs spécimens dont le plus long,
Fig. 1. — 0. agamæ H.-A. Baylis, d’ Agama inermis Reuss. Habitus d’un scolex
(Exemplaire récolté par Théodore Monod).
paraissant presque complet, atteint 45 millimètres, et de nombreux
fragments de chaîne et proglottis isolés.
Le scolex est arrondi antérieurement (flg. 1), sans rostellum,
les ventouses, orbiculaires, ont un diamètre de 0mm,14 environ,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 540
pour une largeur du scolex d’environ 0mm,43. Lestrobile, au début,
a même largeur que le scolex, sa largeur s’accroît lentement. Les
proglottis sont d’abord beaucoup plus larges que longs (flg. 2), ils
deviennent carrés, puis plus longs que larges lorsqu’ils sont gra-
Fig. 2. — O. agamæ H. -A. Baylis (même provenance). Fragment de chaîne.
vides (fig. 3). Les pores génitaux sont irrégulièrement alternes, à
l’union des deux premiers tiers de chaque proglottis.
L’ovaire, à deux ailes lobées, est à peu près exactement au centre
du proglottis; immédiatement en arrière et au milieu se trouve la
glande vitellogène, globuleuse, non lobée. Entre l’isthme de l’ovaire
et le bord antérieur de la glande vitellogène se trouve, un peu dorsa-
lement, la glande coquillière, très petite.
Les testicules, ovales, sont peu nombreux; j’en ai compté de
vingt-huit à trente-six, tous dans la partie du proglottis posté-
— 541 —
rieure à l’ovaire et dans le tiers moyen de la largeur du pro-
glottis.
La poche du cirre, pour un proglottis large de lmm,58 et long
de 0mm,94, est longue de 210^ environ, avec un diamètre de 55jx en-
viron; elle s’ouvre dans l’atrium génital un peu en avant du vagin,
son axe longitudinal est perpendiculaire aux bords latéraux du
proglottis. Le vagin part à peu près du milieu du proglottis, s’in-
Fig. 3. — O. agamæ H.-A. Baylis (même provenance). Proglottis gravide.
Fig. 4. — O. agamæ H.-A. Baylis (même provenance), oncosphères avec leur enveloppe chitinoïde irrégulièrement déformée.
— 542 —
fléchit aussitôt en dehors et son trajet devient rectiligne, il suit, un
peu ventrale ment, le bord postérieur de la poche du cirre, jus.qu’à
l’atrium.
Le vaisseau excrét eur longitudinal dorsal, de chaque côté, croise
les poches du cirre tout près de leur extrémité proximale.
L’atrium génital est pourvu d’un très fort appareil musculaire
qui peut produire son occlusion complète; cet appareil (flg. 5)
forme une masse globuleuse, dont le diamètre atteint environ 0,2
à 0,25, mais qui n’est pas nettement séparée du parenchyme
cortical environnant.
La première ébauche de l’utérus que j’aie pu observer était
située en avant de l’ovaire, transversalement et ventralement;
elle se présentait sous forme de noyaux dispersés (Fig. 2 u ), la paroi
du sac utérin n’était pas visible.
Dans les proglottis gravides, les embryons hexacanthes avaient
un diamètre de 30 à 32 g, les crochets étaient longs de 17 à 19 g,
environ; chaque embryon était inclus dans une enveloppe chiti-
noïde de 50 à 60 g environ de diamètre. Cette enveloppe chitinoïde,
vraisemblablement par suite de la fixation était très déformée et
ratatinée dans les derniers proglottis, présentant des prolongements
irréguliers spiniformes et arqués, rappelant les appareils piri-
formes de certains œufs d'Anoplocephala. Entourant l’enveloppe
chitinoïde -se trouvait une autre enveloppe, d‘un diamètre d’en-
viron 100 g, paraissant correspondre à la loge du parenchyme occu-
pée par l’œuf.
Hôte : Agama inermis Reuss, dans l’intestin.
Localité : Tin Aberda, lisière méridionale du Tanezrouft (Sahara
méridional).
Date : 29.11.1927 (Théodore Monod, leg. N° Z. 375).
Remarques. — Le matériel à ma disposition ne m’a pas semblé
exactement conforme, en tous points, à la description originale
d’O. agamæ Raylis; cependant je ne crois pas qu’il s’agisse d’une
espèce différente, étant donné ce que l’on sait actuellement de la
variabilité des caractères des Oochoristica.
Le matériel de Baylis (1919, p. 409-412, 414, pl. XXI, Fig. 6-7)
provenait pour une part d’un Agama sp. de l’Est Africain Portu-
gais, pour une autre part d’un Agama sp. présumé d’Afrique.
Baylis a compté trente-neuf à quarante-six testicules, a indiqué
0,15 sur 0,08 pour la poche du cirre, 37 g pour l’oncosphère, 60g de
diamètre pour la membrane externe de l’œuf. Ces chiffres, évi-
demment, ne correspondent pas aux miens, mais la morphologie
interne, dans l’ensemble, est la même et le caractère principal
de l’espèce : le puissant appareil musculaire de l’atrium génital
— 543
est parfaitement net chez tous les proglottis que j’ai examinés (1).
Meggitt (1926, p. 230) a rapporté à agamæ Baylis un Oochoristica
d 'Hemidadylus gleadovi Murray, de Rangoon (Burma), malheureu-
sement sans donner de description.
Meggitt (1927 p. 320) a identifié agamæ Baylis chez plusieurs
Fig. 5. — O. agamæ H. -A. Baylis (même provenance), atrium génital.
reptiles d’Égypte : Dendropus sp., Agama sp., Cerasles vipera L.;
les spécimens provenant de ce dernier hôte étaient longs de 80 milli-
mètres, larges de 1 millimètre; dans les segments mûrs, la poche du
cirre mesurait 0,14 — 0,2 sur 0,27 — 0,4 et dans trois segments
adjacents : 0,25 sur 0,027, 0,14 sur 0,04, 0,145 sur 0,031, elle s’éten-
dait jusqu’aux vaisseaux excréteurs longitudinaux, les dépassant
tout juste ou pas tout à fait selon son degré d’expansion; il y avait
de 35 à 40 testicules.
(9 Jean G. Baer (1927, p. 181) indique que, chez O. zonuri Baylis 1919, l’atrium
génital est entouré de fibres musculaires permettent de le fermer complètement.
J’ignore d’où Jean G. Baer a tiré ce renseignement, car il ne dit pas avoir examiné
personnellement zonuri et Baylis, dans la description originale de l’espèce, n’a fait aucune
allusion à l’existence d’un tel appareil musculaire chez zonuri. Cet appareil musculaire
atrial a été observé par Fuhrmann (1924, p. 506, fig. 1 A-l B) chez O. theileri Fubrm.,
mais .J.- G. Baer (1927, p. 179, fig. 41), quia pourtant examiné personnellement fMfcrè,
n’en a pas fait mention.
544 —
OoCHORISTICA TUBERCULATA (Rudolphi 1819).
(Fig. 6-8)
Le matériel consiste en une dizaine de fragments en médiocre état
mais dont plusieurs ont leur scolex; quelques fragments de chaînes,
sans scolex, atteignent 10 à 12 millimètres de long sur 2 à 2,5 de
large.
Le scolex, arrondi antérieurement, est dépourvu de vrai jrostel-
lum; les ventouses, en ellipse, mesurent 190-200 g sur 140 g pour
Fig. 6 a-b. — O. tuberculata (Rud..), de Cerastes ripera L. Habitus de deux scolex
(Exemplaires récoltés par Théodore Monod).
un spécimen à scolex large de 0,42 (fig. 6a) et 225 g sur 160-180 g
pour un spécimen à scolex large de 0,65 environ à sa base (fig. 6 b) .
Les proglottis, d’abord plus larges que longs, deviennent carrés
puis plus longs que larges, deux proglottis gravides mesurent res-
pectivement lmm,8 de long sur 1 millimètre et lmm, 7 de long sur 1,05.
L’état de conservation des fragments de chaînes ne m’a pas permis
une étude détaillée de la morphologie interne; autant qu’il m’a été
possible de les compter, les testicules étaient au nombre d’environ
22-25, en un seul groupe, en arrière de l’ovaire, dans le champ mé-
dian.
L’atrium génital, situé vers l’union des deux premiers tiers de
la longueur du proglottis, est dépourvu d’appareil musculaire parti-
culier; il y a bien quelques éléments musculaires dans sa paroi, mais
rien qui rappelle la puissante musculature caractéristique de l’es-
545
pèce précédente. La poche du cirre, relativement petite, est longue
d’environ 165 g avec un diamètre d’environ 45 g pour un proglottis
gravide large de 1 millimètre.
Le vagin ne paraît pas se dilater en un réceptacle séminal.
Les embryons hexacanthes ont un diamètre moyen de 20 à 32 g
environ, le plus souvent 28 p., quelques-uns cependant, beaucoup
plus gros, mesurent jusqu’à 36 et 38 p; ils sont entourés d’une enve-
0.3
Fig. 7. — O. tuberculata (Ruâ.) (même provenance), atrium génital; remarquer l’absence
d’appareil musculaire de fermeture.
loppe chitinoïde dont le diamètre varie beaucoup selon qu’elle est
plus ou moins irrégulièrement déformée et ratatinée; elle est alors
presque en contact avec l’embryon et présente une surface à aspect
échinulé avec prolongements gros et courts; normalement, lors-
qu’il n’y a pas de déformation, cette enveloppe chitinoïde a un dia-
mètre moyen de 33 à 36 p. Chaque oncosphère est en outre pour-
vue d’une enveloppe périphérique très nette dont le diamètre
moyen varie de 60 à 68 p. La longueur des crochets varie de 12 à 18 p
selon la taille de l’embryon, elle est le plus souvent de 16-17 p.
Hôte : Cerastes vipera L., dans l’intestin.
Localité : In Azaoua, tassili de Timissao (Sahara central).
— 546 —
Date : 20.11.1927 (Théodore Monod leg. N° Z 295 pars).
Remarques. — C’est tout à fait provisoirement et en attendant
d’avoir à ma disposition des spécimens bien conservés et des maté-
riaux de comparaison suffisants, que je rapporte les fragments
ci-dessus décrits à O. luberculata (Rud.). — La distinction entre les
espèces ou formes appartenant au groupe « luberculata » est délicate,
c’est pourquoi, dans beaucoup de cas, les auteurs ont simplement
1 I U L
4 ÎOp- ,
Fig. 8. — O. tuberculata (Rud.) (même provenance), oncosphères avec leur enveloppe
chitinoïde irrégulièrement déformée.
mentionné sous le nom d ' Oochorislica sp. des spécimens provenant
de reptiles d’Afrique, faute de pouvoir identifier l’espèce avec
quelque certitude.
Si nous considérons les Oochorislica trouvés chez des reptiles
d’Europe méridionale, d’Afrique et Asie méridionale (Turkestan,
Inde, Ceylan, Birmanie, Indochine, Malaisie), nous pouvons tout
de suite distinguer quatre groupes :
Groupes A-B.
Atrium génital pourvu d’un puissant appareil occlusif à musculature radiaire.
A. Moins de 50 testicules. — Ce sont : O. agarnæ Baylis et O. iheikri Fuhrmann.
Chez agamœ les testicules ne forment pas deux groupes distincts, alors que chez
theileri ils sont en deux groupes complètement séparés G).
B. Plus de 50 testicules. C’est- O. lagrangei Joyeux et Houdemer.
(') Cette disposition des testicules en deux groupes bien séparés se retrouve par
exemple chez O. trachysauri (G. A. Mac Callum 1921), mais chez cette dernière espèce
il y a 56-60 testicules et l’atrium génital ne présente pas d’appareil musculaire occlusif
à musculature radiaire.
— 547
Groupes C-D.
Atrium génital complètement dépourvu de puissant appareil musculaire occlusif à
musculature radiaire, ou ne présentant qu’un très faible sphincter.
C. De 50 à 60 testicules. — Ce sont : O. rostellata Zschokke 1905, de Naples et
O. cryptobothrium (von Linstow 1906), de Ceylan — qui ont été réunis en une
seule espèce par Jean G. Baer (1927, p. 176) — et O. zonuri Baylis 1919.
D. De 15 à 50 testicules (environ), généralement de 20 à 40. — Ce sont : O. tuberculata
(Rud. 1819), O. rotundata (Molin 1859) (1), O. pseudopodis (Krabbe 1879),
O. truncata (Krabbe 1879). Ces quatre espèces ont été réunies en une seule par
Jean G. Baer (1927, p. 161). O. fusca F. J. Meggitt 1927, O. crassiceps Baylis 1920,
O. sigmoïdes Moghe 1926. (Cette espèce a été réunie à la précédente par Baer, 1927,
p. 169), O. fibrata Meggitt 1927, O. parva Baylis 1929.
Plusieurs des formes de ce groupe D ont été incomplètement
décrites, n’ont pas été figurées ou l’ont été insuffisamment.
Le matériel de la mission Augiéras-Draper provenant de Cerastes
vipera appartient évidemment au groupe D et présente des carac-
tères communs avec tuberculata et crassiceps; mais entre les diverses
formes du groupe, c’est-à-dire celles qui ont été rapportées à tuber-
culata [Baer sensu], à crassiceps [Baer sensu], à fusca, fibrata et
parva, il semble y avoir tous les passages; les différences deviennent
minimes et très difficiles à préciser dès que l’on cesse de s’appuyer
sur les dimensions des individus décrits ou de comparer des formes
extrêmes; l’on sait en outre que la même espèce peut exister sous
une forme major et une forme minor.
Le nombre des testicules a évidemment son importance, mais nous
n’avons pas une idée bien précise de la mesure dans laquelle il peut
normale ment varier chez une même espèce. Pour pseudopodis, Krabbe
a figuré treize testicules, mais pour truncata, Joyeux en a compté
jusqu’à quarante (chez la variété major ) et, d’après J. G. Baer,
pseudopodis et truncata sont tous deux synonymes de tuberculata !
Les dimensions de l’oncosphère et des crochets ne semblent pas
peuveir fournir de caractères discriminatifs des espèces, tout au
moins dans la généralité des cas, car deux oncosphères voisines
du même segment gravide n’ont pas obligatoirement le même dia-
mètre et des crochets de même longueur.
Peut-être certaines dispositions de l’appareil excréteur sont-elles
des caractéristiques d’espèces, mais cela ne ressort pas clairement
des descriptions et, bien souvent, une partie ou la totalité des ca-
naux excréteurs échappe à l’observation.
Une révision des diverses formes composant le groupe D (groupe
tuberculata-crassiceps) est donc désirable et l’on peut espérer que,
lorsqu’elle aura été effectuée, elle permettra de rectifier ou de con-
firmer l’identification proposée ici pour V Oochorislica de Cerastes
rapporté par la mission Augiéras-Draper.
(x) À. Cerutti (1902, p. 311) considérait tuberculata et rotundata comme très proba-
blement une même espèce.
— 548 —
Hôtes et Répartition géographique
NOM soirs LEQUEL LE PARASITE A ETE DESIGNE
REFÉRE'CE BIBLIOGRAPHIQUE
Taenia tuberculata Rudolphi 1819
id.
Rudolphi 1819. p. 150, 496-497, 692.
Diesing 1850, p. 511-512
Oochoristicatuberculata (Rudolphi 1819) . Max Lühe 1898, p. 650-652
Taenia tuberculata Rud C. Parona 1887. p. 306-307, pl. V,
fïg. 18-20.. . .'
T. ( Oochoristica) tuberculata Rud C. Paroua 1900, p. 3; 1912 p. 101 .
Oochoristica tuberculata (Rud.) P. Barbagallo 1901, p. 545
Tœnia tuberculata Rud A. Rizzo 1902, p. 30
Oochorist ica tuberculata (Rud.) A. Cerutti 1902, p. 311
id. Fr. Zschokke 1905, p. 59, 65
id. Jean G. Baer 1927, p. 161-163 fig. 37-
38
id. Jean G. Baer 1928, p. 35
. , Joyeux et Baer in Joyeux. Gendre
a> et Baer 1928, p. 24
Tœnia rotundata Molin 1859 R. Molin 1859, p. 12-13, pl. I fig. 1.
id. Rizzo 1902, p. 30
id. E. Ficalbi 1890, p. 212 (x)
Oochoristica rotundata (Molin) C. Parona 1900. p. 3
Tœnia pseudopodes Krabbc 1879 H. Krabbe 1879, p. 18 fig. 88
« Lacerta n. sp. »
= Chrysolamprus ocellatus Fit-
zinger
= Chrysolamprus ocellatus Fit-
zinger
Chalcides ocellatus (Forsk.).
id.
id.
id.
Lacerta muralis (Laurenti) .
Oochoristica pseudopodis (Krabbe 1879). Fr. Zschokke 1905, p. 60-65
Tœnia truncata Krabbe 1879 Krabbe 1879, p. 17-18, fig. 82-87 .
Oochoristica truncata (Krabbe 1879) .... Fr. Zschokke 1905, p. 60, 65. . . .
id. .... Rudin 1916, p .75-78, 81-85, fig. 1-3
id. .... Ch. Joyeux 1923, p. 160
id. .... Ch. Joyeux 1923, p. 161
Oochoristica truncata major Ch. Joyeux
1923 Ch. Joyeux 1923, p. 161-162
Oochoristica sp. (cf . truncata major J oyeux
1923) Ch. Joyeux 1923, p. 159-162
Oochoristica tuberculata (Rud.) R. Ph. Dollfus 1932, p. 00, fig. 6-8
Oochoristica truncata (Krabbe 1879). ... F. J. Meggitt 1927, p. 321
Oochoristica sp. Ch. Joyeux 1923 Ch. Joyeux 1923, p. 162 ; 1927, p.510
Oochoristica fusca F. J. Meggitt 1927 ... F. J. Meggitt 1927, p. 320-321.. . .
Oochoristica sp. Max Lühe 1898 Max Lühe 1898, p. 650
Eumeces schneideri Daudin
Psammophis sibilans (L.) ...... .
Serpent indéterm
Agama colonorum Daudin
Lacerta muralis (Laurenti)
Lacerta agilis Linné
Lacerta viridis (Laurenti)
Lacerta muralis (Laurenti)
Lacerta viridis (Laurenti)
Ophisaurus apus (Pallas)
= Pseudopus pallasi Gray.
Agama sanguinolenta (Pallas) . . .
Agama sanguinolenta (Pallas) . . .
Uromastix acanthinums Bell. . . .
A canthodadylus pardalis (Licht.) .
Ch. Joyeux 1923, p. 161-162.
\ Agama colonorum Daudin.
1923) Ch. Joyeux 1923, p. 159-162 Varanus griseus (Daudin)
Oochoristica tuberculata (Rud.) R. Ph. Dollfus 1932, p. 00, fig. 6-8. Cerastes ripera L
Oochoristica truncata (Krabbe 1879). ... F. J. Meggitt 1927, p. 321 Eryx jaculus (L.)
Oochoristica sp. Ch. Joyeux 1923 Ch. Joyeuxl923,p.l62;1927,p.510. Cerastes cornutus (L.)
Oochoristica fusca F. J. Meggitt 1927 ... F. J. Meggitt 1927, p. 320-321 Eryx jaculus (L.)
Oochoristica sp. Max Lühe 1898 Max Lühe 1898, p. 650 Acanthodactylus pardalis (Licht.)
forma deserti (Günther)
id. id. id. Stenodadylus guttatus Cuvier . . . .
id. id. id. Chalcides ocellatus (Forsk.)
= Scincus ocellatus (Forsk).
ici. id. id. Agama stellio (L.)
= Stellio vulgaris Latreille.
id. F. J. Meggitt 1927 F. J. Meggitt 1927, p. 321 Agama stellio (L.)
= Stellio vulgaris Latreille.
id. Max Lühe 1898 Max Lühe 1898. p.'650 Agama imrmis Reuss
id. F. J. Meggitt 1927 F. J. Meggitt 1927, p. 321 Agama sp.
Oochoristica crassiceps H. A. Baylis 1920. H. A.Baylis 1920, p. 292-295, fig. 8-9 . Psammophis subtœniatus Peters .
id. " . F.- J. Meggitt 1927, p. 320 Agama stellio (L.)
= Stellio vulgaris Latreille.
C) Ficalbi (1890, p. 212) chez un Oniscus murarius Cuvier, qui avait ingéré des excréments de Lacerta muralis
à ce cestode, d’où l’hypothèse que les Oniscides qui, d’une part, sont mangés par les Lacerta et, d’autre part,
L’hypothèse de Ficalbi n’a pas, à ma connaissance, été vérifiée et les expériences n’ont pas été reprises. Ac-
Oochoristica crassiceps H. A. Baylis 1920. H. A.Baylis 1920, p. 292-295, fig. 8-9.
F.- J. Meggitt 1927, p. 320.
549
des Oochoristica de Reptiles.
(Laurenti) parasité par 0. rotundaia (Molin), a trouvé un cysticercoïde qu’il a supposé pouvoir correspondre
mangent les excréments de ceux-ci, seraient hôte intermédiaire dans le cycle évolutif d’O. rotundata (Molin).
tuellement, on ne sait donc absolument rien encore du cycle évolutif des Oochoristica.
550
Hôtes et Répartition géographique
NOM SOUS LEQUEL LE PARASITE A ETE DESIGNE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Oochoristica crassiceps H.A.Baylisl920.
id.
Oochoristica sigmoïdes M. A. Moghe 1926 .
Oochoristica agamæ H. A. Baylis 1919. .
Oochoristica pana H. A. Baylis. . .
Oochoristica theileri O. Fuhrmann .
Oochoristica rostellata F. Zschokke 1905.
Ichthyotœnia cryptobothrium v. Linstow.
Oochoristica cryptobothrium (y. Linstow) .
Oochoristica Lagrangei Ch. Joyeux et
E. Houdemer 1927
Oochoristica fibrata F. J. Meggitt 1927. .
F. J. Meggitt 1927, p. 320
F. J. Meggitt 1926, p. 231; 1927.
p. 208
Jean G. Baer 1927, p. 169-170 ....
M. A. Moghe 1926, p. 53-55, fig. 1-3.
H. A. Baylis 1919, p. 409-412, 414,
pl. XXI, fig. 6-7
F. J. Meggitt 1927, p. 320
id.
id.
F. J. Meggitt 1926, p. 230; 1927,
p. 208
R. Ph. Dollfus 1932, p. 00, fig. 1-5.
H. A. Baylis 1929, p. 262-263
O. Fuhrmann 1924. p. 505-509.
fig. 1 A-l B
Jean G. Baer 1927, p. 178-179, fig. 41 .
Fr. Zschokke 1905, p. 53-59, 67.
pl. I, fig. 1-4
Jean G. Baer 1927, p. 176-177
Ch. Joyeux 1927, p. 510, 518
O. von Linstow 1906, p. 185, pl. III,
fig. 41-42
G. R. La Rue 1911, p. 481; 1914.
p. 268
O. Fuhrmann 1927, p. 396-398,
fig. 11-12
Ch. Joyeux et E. Houdemer 1927,
p. 291-294, fig. 1
F. J. Meggitt 1927, p. 141-142,
pl. VIII, fig. 4
Gongijlus
Calotes versicolor (Daudin) .
Calotes versicolor (Daudin) .
Agama sp
Agama sp
Dendropus sp. . . .
Cerastes viper a L
Hemidactylus gleadovi Murray. .
Agama inermis Reuss
Lygosoma chalcides (L.)
Agama hispida (L.) var. distans. .
Zamenis genionensis (Laurenti)
var. viridiftavus (Lacépède). . .
Cerastes cornutus (L.
Chrysopetala ornata (Shaw).
Liolepis belli Gray.
F. J. Meggitt 1927, p. 208
F. J. Meggitt 1927, p. 209
Oochoristica zonuri H. A. Baylis 1919. . .
Tænia trachysauri G. A . Mae Callum 1921 .
Oochoristica trachysauri (G. A. Mac Cal-
lum 1921)
Oochoristica Bresslaui Fuhrmann 1927 . .
H. A. Baylis 1919, p. 406-409. 412.
414. pl. XXI, fig. 1-5
H. A. Baylis 1920, p. 291
Jean G. Baer 1927, p. 180-181 ....
G. A. Mac Callum 1921, p. 229-231,
fig. 118
Dipsadomorpha cyaneus (Dum.
Bib.)
= Boiga cyaneus (Dum.Bibron) .
Dipsadomorpha multimaculata
(Boie)
Zonurus tropidosternum Cope. . . .
id.
Trachysaurus rugosus Gray.
Linstowia ameivœ Beddard 1914
Oochoristica ameivœ (Beddard 1914) .
Oochoristica brasiliensis Fuhrmannl927 .
Tænia amphisbœnœ Rud. 1819
Oochoristica amphisbœnœ (Rud.) Lühe.
id.
Jean G. Baer 1927, p. 180
O. Fuhrmann 1927, p. 393-395,
fig. 6-8 Tropidurus hispidus (Spix)
Jean G. Baer 1927. p. 169
Beddard 1914, p. 263-269, fig. 1-3,
4 B Ameiva surinamensis (Laurenti). .
Jean G. Baer 1925. p. 25 (ef. 1924.
p. 244)
Jean G. Baer 1927, p. 164-165
O. Fuhrmann 1927, p. 395-396,
fig. 9-10 Ameiva ameiva (L.) lœta Cope. . .
Jean G. Baer 1927, p. 168
Rudolphi 1819, p. 175 Amphisbœna alba L
Lühe 1898, p. 651 id.
Jean G. Baer 1927, p. 165-166,
«g. 39
551
des Oochoristica de Reptiles (Suite).
Égypte
19-28
Rangoon 25-32
20-30
Nagpur (G. P., India) 22-24
Est Africain Portugais et Afrique. 39-46
Égypte
Egypte
Égypte 35-40
Rangoon
Tin Aberda (Sahara méridional) . . 28-36
Samarang (Java) 14-16
Prétoria 26-30
26-30
plus de
Naples 100
86-100
Bou-Saâda (Algérie)
Kurunegala (Ceylan) ?
O. crassicaps H. A. Baylis 1920. . ,
id.
.... Synon. fide Baer 1927.
O. agamœ H. A. Baylis 1919 .
id.
id.
id.
O. pana H. A. Baylis 1929 . . .
O. theileri O. Fuhrmann 1924.
id.
O. rosteïïata F. Zschokke 1905
cf. Baer, 1927, p. 163-164.
Syn. fide Baer 1927.
Nha’Trang (Indochine) .
types de v. Linstow.
O. Lagrangei Ch. Joyeux et
E. Houdemer 1927
Rangoon (Burma) 35-36
id.
O. fibrata F. J. Meggitt 1927.
id.
Est Africain Portugais 60-70
Dodoma 80-90
60-90
O. zonuri H. A. Baylis 1919
id.
id.
Australie (Jardin zool. New-York). [56] \0 .trachysauri 6. A. Mac Callum 1921 56_testic. d’après la figure 118.
Penha (Brésil) 60
60
O. Bresslaui O. Fuhrmann 1927 .
id.
Surinam 200 O. ameivæ (Beddard 1914).
Dois Irmâos (Brésil) 40-50
' 40-50
Musée de Vienne ?
Amérique du Sud ?
O. brasiliensis O. Fuhrmann 1927 . .
id.
0.amp/jîsi>œnœ(Rud.l319)Lühcl898
id.
70-80
id.
Types de Rudolphi.
id.
552
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE (Q
1924. Baer (Jean G.). — Contribution à la faune helminthologique sud-africaine.
Note préliminaire. Annales de Parasitologie. Paris, II, n° 3, juillet 1924, p. 239-
247.
1925. Baer (Jean G.). — Contribution to the Helminth-Fauna of South Africa. Thèse
Fac. Sc. TJniv. Neuchâtel. Prétoria. The Government Printing and Stationery
Office, p. 1-79, fig. 1-43, carte.
1927. Baer (Jean G.). — Monographie des Cestodes de la famille des Anoplocephalidæ.
Suppléments au Bulletin biolog. France et de la Belgique. Suppl. X. VI + 241 p.
+ explic. pl., 43 fig. texte, pl. I-IV, fig. 1-24.
1928. Baer (Jean G.). — Contributions à la faune helminthologique de la Suisse.
Revue suisse de Zoologie, XXXV, n° 3, mai 1928, p. 27-41, fig. 1-5.
1901. Barbagallo (Pietro). — Richerche sperimentali sulla durata délia vitalita
degli endoparassiti animali racchiusi entro gli organi dopo la morte dei loro
ospiti.
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from lizards. Parasitology, vol. XI, n08 3-4. Oct. 31, 1919, p. 405-414, pl. XXI,
fig. 1-7.
1920. Baylis (Henry A.). — Note on some parasitic worms from East Africa. Ann.
Mag. Nat. Hist., ser. 9, VI, sept. 1920, p. 283-295, fig. 1-9.
1929. Baylis (Henry A.). — Some new parasitic Nematodes and Cestodes from Java.
Parasitology , XXI, n° 3, 30 sept. 1929, p. 256-265, fig. 1-9.
1914. Beddard (Frank E.). — Contributions to the Anatomy and Systematic Arran-
gement of the Cestoidea XIII. On two new species belonging to the généra
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Proc. Zool. Soc. London, 1914. Part. II. N° XVIII-XIX, June, p. 263-283,
fig. 1-8.
1902. Cerutti (A.). — Sull’ Oochoristica (Tænia) tuberculata Rud. Bull. Soc. Natu-
ralisa Napoli, ser. 1, vol. XVI, p. 311.
1850. Diesing (Cari Moritz). — Systema helminthum. Vol. I. XIII + 679 p. + 1 p.
corrig.-Vindobonæ 1850.
1890. Ficalbi (Eugenio). — La Tænia rotundata Molin, e il suo ciclo vitale. Breve
cenno preventivo. Monitore Zoologico Italiano, I, n° 10, 30 ottobre 1890, p. 211-
212.
1924. Fuiirmann (Otto). — Two new Species of Reptilian Cestodes. Ann. Trop. Med.
and Parasitology, XVIII, n° 4. Dec. 30, p. 505-513, fig. 1-2.
1927. Fuhrmann (Otto). — Brasilianische Cestoden aus Reptilien und Vogeln. Abhandl.
der Senkenberg. Naturforsch. Gesellsch. XL, Hc-ft 3, p. 389-401, fig. 1-21.
1923. Joyeux (Charles). — Recherches sur la faune helminthologique africaine.
Archives Institut Pasteur Tunis , t. XII, fasc. 2, juillet 1923, p. 119-167, fig. 1-17.
(’) La présente liste ne concerne que les ouvrages cités à propos des Oochoristica de
Reptiles.
N’ayant pu consulter un ouvrage où il est question d’O. tuberculata Rud., je ne l’ai
pas cité à propos de cette espèce, il s’agit de : Pio Mingazzini. Ricerche sul vario modo
di fissazione delle tenie alla parete intestinale e sul loro assorbimento. Ricerche fatte
nel laboratorio di anatomia normale délia R. Vniv. di Roma. Vol. X, fasc. 1, 1904, p. 5-24,
:pl. I-II.
553 —
1927. Joyeux (Charles). — Recherches sur la faune helminthologique algérienne
(Cestodes et Trématodes), Archives Institut Pasteur Algérie, t. V, fasc. 4, dé-
cembre 1927, p. 509-528, fig. 1.
1927-1928. Joyeux (Charles) et Houdemer (E.). — Recherches sur la faune helmin-
thologique de l’Indochine (Cestodes et Trématodes). Ann. Parasitologie. Paris,
V, n° 4, oct. 1927, p. 289-309, fig. 1-6; VI, n° 1, janv. 1928, p. 27-58, fig. 7-14.
1928. Joyeux (Charles) et Baer (Jean G.). — Cestodes, p. 17-54, fig. 5-44.
In : Joyeux (Ch.), Gendre (E.) et Baer ( J.-G.). Recherches sur les helminthes
de l’Afrique occidentale française. Collection de la Société de Pathologie exotique.
Monographie II.
1879 Krabbe (Harald). — JleHToniiwe (Cestodes). — üy remecTBie bt> TypuecTairb.
Au. <I>e4'ieuko. Tomt> III. 3ooreorp. ii3CJilmOBaHin. HacTb II, Vernies.
Terpaas 1 lïserbcmn ÜMnep. Oôtgecm. Jlioôum. Ecmecm. T. XXXIV. 1.
p. 1-23, fig. 1-88.
1911. La Rue (George R.). — A Révision of the Cestode family Proteocephalidæ.
Zoolog. Am. XXXVIII. Nr. 22/23. 21 nov. 1911, p. 473-482.
1914. La Rue (George R.). — A Révision of the Cestode family Proteocephalidæ.
Illinois biological Monographs, vol. I, nos 1-2, july-oct. 1914, p. 1-351, pl. I-XVI,
fig. 1-199.
1906. Linstow (Otto von). — Helminthes îrom the collection of the Colombo Muséum.
Spolia zeylanica. Pt. XI, vol. III, janv. 1906, p. 163-188, pl. I-III, fig. 1-55.
1898. Lühe (Max). — Oochoristica nov. gen. Tæniadarum. Zoolog. Anz. XXI, n° 576,
29 déc. 1898, p. 650-652.
1921. Mac Callum (G. A.). — Studies in Helminthology. Zoopathologica, New-York,
vol. I, n° 6, Aug. 1921, p. 135-284, fig. 69-151.
1926. Meggitt (F.-J.). — On a collection of Burmese Cestodes. Parasitology, XVIII,
n° 2, 16 july 1926, p. 230-237, fig. texte 1, pl. X, fig. 1-7.
1927. Meggitt (F.-J.). — On cestodes collected in Burma. Parasitology. XIX, n° 2,
26 Aug. 1927, p. 141-153, fig. texte 1-5, pl. VIII, fig. 1-8.
1927. Meggitt (F.-J.). — Report on a collection of Cestoda, mainly from Egypt. Part
I. Families Anoploeephalidæ, Davaineidæ. Parasitology, XIX, n° 3, 30 sept. 1927,
p. 314-327, fig. 1-6.
1926. Moghe (M.-A.). — Two new species of Cestodes from Indian Lizards. Records
of Indian Mus. Calcutta. XXVIII. Part I. March 31 st 1926, p. 53-60, fig. 1-10.
1859. Molin (Raffaele). — Cepbalocotylea e nematoïdea. Sitzungsher. K. Akad. Wis-
sensch. Wien. Math.-Naturw. Classe, XXXVIII, n° 23, p. 7-38, pl. fig. 1-7.
1887. Parona (Corrado). — 'Elmintologia Sarda. Ann. Mus. Civ. Genova (2 a ser.),
IV, janv.-fév. 1887, p. 275-382, pl. V-VII, fig. 1-58.
1900. Parona (Corrado). — Ilelminthum ex Conradi Paronæ Museo Catalogus. Sect. II.
Cestodes; oct. 1900, p. 1-6.
1912. Parona (Corrado). — L’Elmintologia italiana da’suoi primi tempi all’anno 1910.
Vol. IL Sistematica-corologia-storia. Novara in-8°, 540 pages.
1902. Rizzo (Agostino). La fauna elmintologica dei rettili nella provincia di Catania.
Archives Parasitol. Paris, VI, n° 1, 25 juillet, p. 26-41, fig. 1-12.
1916. Rudin (Eduard). — Oochoristica truncata Krabbe. Zoolog. Anz. XLVII, 2-3
(11 April), 4 (18 April), 1916, p. 75-78, 81-85, fig. 1-3.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932.
36
— 554 —
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Berolini, 1819.
1905. Zschokke (Fritz). — Das Genus Oochoristiea Liihe. Zeitschr. /. wiss. Zoologie.
LXXXIII (Fcstschrift E. Ehlcrs IL), p. 53-67, Taf. I, fig. 1-4.
( Muséum national d’ Histoire naturelle.
Laboratoire de, M. le professeur Abel Gruvel).
— 555 —
Missiom saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
T RÉMAT ODES DE MAMMIFÈRES, OlSEAUX ET POISSONS
pah M. Robert Ph. Dollfus.
Les Trématodes de Mammifères, Oiseaux et Poissons, récoltés
au cours de la mission saharienne Augiéras-Draper, appartiennent
à six espèces. L’intérêt de cette petite collection est surtout biogéc-
graphique, elle montre que les mêmes espèces se retrouvent dans
les bassins du Nil et du Niger. L’exemple d’ Acanihochasmus spi-
niceps (Looss) est particulièrement significatif.
P AR AMPHIST OMAT IDÆ Fischœder 1901.
Paramphistomatinæ Fischœder 1901.
Paramphistoma cervi (Zeder 1790) Fischœder 1901 (x).
Hôte : Ovis aries L., dans la panse .
Localité : vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Date : 12-2-1928 (Théodore Monod leg. N° Z 939).
Remarques. — Trois cent trente-quatre individus furent récoltés
dans la panse du même mouton.
La forme générale du corps, l’absence de poche du cirre, l’absence
(9 Plusieurs, auteurs écrivent P. cervi (Schrank 1790), au lieu de : (Zeder 1790).
La priorité du nom spécifique appartient-elle à Zeder ou à Schrank?
Fasciola cervi Schrank et Festucaria cervi Zeder ont été publiés tous deux en 1790 et
il est difficile de savoir si le fascicule pour avril juin 1790 de l’Académie de Stockholm
a été mis en distribution avant le fascicule pour 1790 du tome X des Schriften der
Gesellschaft naturf. Freunde zu Berlin. Néanmoins nous admettons Zeder comme
l’auteur de l’espèce, car si Schrank (1790, p. 123) l’a signalée en quelques lignes dans
son « Verzeichniss », c’est d’après des exemplaires qu’il avait reçus de son élève Zeder
(cf. Zeder 1800, p. 150, note) et provenant du même lot que ceux utilisés par Zeder
(1790, p. 66-74, pl. III, fig. 8-11) pour la description morphologique et anatomique.
Rappelons que la première mention et les premières figures publiées de ce parasite
sont dues à Daubenton (1753, p. 492, pl. XVI, fig. 3 et 1766, p. 189, pl. XVI, fig. 3),
qui l’observa « dans la panse et le bonnet» de tous les bœufs dont il avait fait ouvrir
l’estomac. Malheureusement Daubenton ne proposa pas de nom pour ces « vers courbés
et de couleur rougeâtre» dont il trouva « jusqu’à près de cent dans un seul bœuf» et
dont il donna la description.
Bulletin du Muséum, 2e s. ,t. IV, n° 5, 1932.
de diverticules buccaux, l’absence de poche ventrale, permettent
immédiatement de reconnaître qu’il s’agit d’une espèce du genre
Paramphistoma.
L’absence d’une vraie ventouse génitale permet d’éliminer le
sous-genre Cotylophorum (T. Fukui 1929 sensu) [= genre Cotylo-
pliorum Stiles et Goldberger 1910]. Les testicules n’étant pas glo-
buleux à bords entiers et l’un à côté de l’autre presque au même
niveau « diagonally one.slightly behind the other » (Leiper), il ne
s’agit pas du sous-genre Buxifrons Fukui 1929 (créé pour Param-
phistoma buxifrons Leiper 1910, d’ Hippopotamus de l’Uganda).
La position en « tandem » des testicules montre qu’il ne s’agit pas
du sous-genre Explanatum Fukui 1929 (créé pour Paramphistoma
explanatum (Greplin 1847) de Bos taurus L., Buffelus indicus (L.),
Ovis aries L.), chez qui les testicules sont toujours « diagonally
situated on overlapping the other, both laterally and anterio-
posteriorly, in fully grown worms » (Maplestone). Il s’agit donc
d’une espèce du sous-genre Paramphistoma [ T. Fukui 1929 sensu].
La forme irrégulièrement lobée des testicules, l’absence d’épines
à la ventouse orale, la petitesse de l’atrium génital, la papille géni-
tale simple (non hermaphrodite) et très petite (fig. 1), montrent
qu’il s’agit de P. cervi (Zeder) (2).
On aurait pu penser à P. orlhocœlium Fischœder 1901 (connu
de Bos Kérabau Sundervall [ = Bubatus bubalis (L.)], Buffelus indi-
cus (L.), Cervus eldi Guthrie. Ovis aries L.) qui diffère de cervi prin-
cipalement par son canal de Laurer s’ouvrant en avant du pore
excréteur, alors que, chez cervi, le canal de Laurer croise le canal
évacuateur de la vessie pour s’ouvrir en arrière du pore excréteur.
Même sur de bonnes- coupes, il n’est pas toujours facile de recon-
naître l’emplacement respectif du pore excréteur et de l’orifice du
canal de Laurer; l’on doit faire appel à d’autres caractères, en
particulier à ceux des vitellogènes.
P. A. Maplestone (1923, p. 145, note) a indiqué que, chez cervi,
les vitellogènes sont formés de très nombreux groupes de follicules,
comparativement petits, ne dépassant jamais un diamètre d’envi-
ron 300 g, et montrant une tendance marquée à empiéter sur les
faces dorsale et ventrale du ver, alors que, chez orlhocœlium, les
groupes de follicules sont beaucoup moins nombreux, les follicules
sont considérablement plus grands, dépassant un diamètre d’en-
(2) Ainsi que l’a fait remarquer Maplestone (1923, p. 116, note), chez les jeunes cervi,
les testicules sont un peu en diagonale, mais l’axe longitudinal du corps coupe toujours
les deux testicules, alors que chez les jeunes explanatum les testicules en diagonale sont
assez éloignés de l’axe longitudinal du corps pour que celui-ci puisse passer entre eux
sans les couper, mais une ligne transversale les coupe tous les deux, alors que, chez
circi, elle peut passer entre eux deux sans les toucher.
— 557
viron 700 p, et cantonnis presque exclusivement dans les champs
latéraux extérieurs aux cæea intestinaux.
Fig. 1. — Paramphistoma cervi (Zeder). (Th. Monod leg. 12-2-1928).
Coupe passant par l’orifice génital. A, atrium génitahinvaginé. D, duetusRermaphro-
diticus. É, canal éjaeulateur, PP, parsprostatica, M, métraterme, U, utérus avec
œuf. La papille génitale est rétractée; lorsque l’atrium est évaginé, le ductus herma-
phroditicus disparaît et les’deux orifices de la papille s’ouvrent séparément à l’exté-
rieur, alors que dans le cas d’une papille hermaphrodite, il y a un seul orifice, à la
fois $ et s’ouvrant à l’extérieur.
BIBLIOGRAPHIE
1753. Daubenton (Louis, Jean, Marie). — In : Buffon. Histoire naturelle générale
et particulière, avec la description du Cabinet du Roi. Paris, 1753. Tome IV,
XVI + 544 p., pl. I-XXIII.
1766. Daubenton (Louis. Jean, Marie). — Id. Nouvelle édition. Amsterdam, 1766.
Tome IV, VI + 211 pages, pl.. I-XXIII.
1903. Fischceder (F.). — Die Paramphistomiden der Sâugethiere. Zoolog. Jahrh.
System. XVII. Heft 4/6; 9 Feb. 1903, p. 485-660, fig. texte A-R.,,pl. XX-XXXI,
fig. 1-105.
1929. Fukui (Tamao). — Studies on Japanese Amphistomatous Parasites, with Révi-
sion of the Group. Japanese Journal of Zoology, II, n° 3, Aug. 20, 1929, p. 219-
351, fig. 1-45.
— 558
1910. Leiper (Robert T.). — The Entozoa of the Hippopotamus. Proc. Zool. Soc.
London, 1910, J. Febr. 1910, n° XV-XVI. p. 223-25:1, fig. texte 26-35.
1923. Maplestone. (P. -A.). — A Révision of the Amphistomata of Mammals. Annals
of Tropical Medicine and Parasitology , vol. XVII, n° 2, july 12, 1923, p. 113-212,
fig. texte 1-32, pi. V-VIII.
1790. Schrank (Franz von Paula). — Fœrtekning pâ nâgra hittils oberkrifne intes-
tinal-Krâk. Ilongl. Vetenskaps Acad, nya Handlingar Stockholm, vol. XI.
April-junins 1790, p. 118-126.
1792. Schrank (Franz von Paula). — Verzeichniss einiger noch unbeschriebener Ein-
geweidewürmer. Der Konigl. Schwedischen Akad. der Wissensch. N eue Abhand-
lungen aus der Naturlehre, etc... auf das Jahr 1790; aus dem Schwedischen
übersetzt... Leipzig. 1792. Bd. XI, p. 111-118.
1790. Zeder (Johann, Georg, Heinrich). — Beschreibung des Hirsch = Splitten-
wurms Festucaria cervi. Beobachtungen und Entdeckungen aus der Naturkunde
von der Gesellschaft naturforschender Freunde zu Berlin. IV ten Bd., 1 stes Stück.
Schriften der Gesellschaft naturforsch. Fr. zu Berlin, X. Bd. (1790-1792). 1. Stück
(1790), p. 65-74, pl. III, fig. 8-11.
1800. Zeder (Johann, Georg, Heinrich). — Erster Nachtrag zur Naturgeschichte der
Eingeweidewürmer von Johann August Ephraim Gœze, mit Zufâssen und An-
merkungen herausgegeben von D... Leipzig, 1800. XX + 320 p., pl. I-VI.
Pour les autres ouvrages concernant les Paramphistomatidœ, se reporter aux index
bibliographiques publiés par Fischœder, Fukui et Maplestone.
Gastrodiscinæ Monticelli 1892.
Gastrodiscus ægyptiacus (Gobbold 1876) Looss 1896.
Syn. G. polymastos Rudolf Leuckart 1877 mss.
G. Sonsinoi Cobbold 1877.
G. minor Leiper 1913.
Hôte ; Phacochœrus africanus Gmel., partie antérieure du gros
intestin.
Localité : Niafounké, vallée du Niger entre le lac Débo et Kabara
Date : 2-2-1928 (Théodore Monod leg. N° Z 848).
Remarques. - — • Soixante-dix-neuf spécimens mesurant de 5 à
11 millimètres de long furent récoltés chez le même phacochère.
Depuis sa découverte à Zagazig (Égypte) par Sonsino, en 1876,
dans l’iléon et le gros intestin de deux chevaux, ce trématode a été
très fréquemment signalé chez divers hôtes, en Afrique et hors
d’Afrique (Indes, Guadeloupe, Guyane hollandaise). Hors d’Afrique
il s’agissait peut-être d’animaux importés. On sait que les animaux
en captivité gardent longtemps ce parasite : le zèbre de Grévy,
chez lequel neuf spécimens furent trouvés par G. M. Vevers
(1920, p. 406, 407), était au jardin zoologique de Londres depuis
six ans.
A ma connaissance, ce parasite n’a été antérieurement mentionné
559 —
chez le phacochère que deux fois, une fois par P. A. Maplestone
(1923 p. 190, 202), de Ngoa (nord-east Rhodesia) et une fois par
E. Roubaud (in Joyeux, Gendre et Baer, 1928, p. 11) à Goungoun
(Haut- Dahomey).
G. ægypliacus (Cobbold 1876) se distingue immédiatement de
G. secundus Looss 1907 (décrit d’après des spécimens mesurant
7,8 à 8 millimètres de long sur 4mm,5 à 5 millimètres de large,
trouvés par Giles dans une mule, en Assam) par l’emplacement du
pore génital, qui est à peu près au niveau du bord antérieur du
disque, à la base du cône céphalique, alors que, chez secundus, il
est à une certaine distance (1,35 à 1,5) en arrière de la base du cône
céphalique (cf. Maplestone 1923, p. 193 et flg. 27).
BIBLIOGRAPHIE
1928. Joyeux (Charles) et Baer (Jean G.). — Trematodes, p. 9-15, flg. 2-4. In Ch.
Joyeux, E. Gendre, J. -G. Baer. Recherches sur les helminthes de l’Afrique occi-
dentale française. Collection de la Soc. de Pathologie exotique. Paris, Monogr. II
1920. Vevers (G.-M.). — Report on Entozoa collected from Animais which died in
the Zoological gardens of London during eight months of 1919-1920. Proc.
Zool. Soc. London, 1920, part III, sept. 1920, n° XXVII, p. 405-410.
Pour la bibliographie de Gastrodiscus se reporter aux ouvrages déjà cités de Fis-
chœder, Fukui et Maplestone.
ACANTHOCHASMIDÆ W. Nicoll 1914. .
Acanthochasminæ W. Nicoll 1914.
Acanthochasmus spiniceps (Looss 1896) Looss 1901.
Syn. Acanlhosloma spiniceps (Looss 1896) Looss 1899.
Hôtes : A. Bagrus filamentosus Pellegrin, intestin;
B. Chrysichlhys furcatus Günther, intestin.
Localité : Niger, en amont du lac Débo.
Date : 11-2-1928 (Th. Monod leg. : a, N° Z 928; b, N° Z 930.)
Remarques. — Cette espèce a d’abord été décrite comme Dis-
loma spiniceps Looss (1896, p. 114-118-242, pl. VIII, flg. 79-80),
d’après trois exemplaires récoltés au début de l’intestin grêle d’un
Bagrus bayad Cuv. Val., pêché dans le Nil, au Caire.
A l’état de contraction (cas de la figure 80 de Looss), le pré-
pharynx est très court; à l’état d’extension (cas de la figure 79), il est
très long. Chez beaucoup de mes spécimens, le pré pharynx est
totalement invisible, chez d’autres il fait complètement saillie, en
s’évaginant, dans la cavité de la ventouse orale.
Les épines céphaliques étaient au nombre de vingt-six chez les
spécimens décrits par Looss en 1896, mais Looss (1901, p. 630)
— 560 —
ayant obtenu un abondant matériel, observa que ce nombre variait
de 26 à 32 et était, le plus souvent, de 29.
Chez mes exemplaires récoltés dans Bagrus, j’ai compté 24, 25,
26, 27 épines céphaliques et chez ceux récoltés dans Chrysichthys 26,
27, 28, 29.
La longueur du corps des exemplaires que j’ai mesurés était
d’environ 3 millimètres, en moyenne extension, avec une largeur
de 0,5; mais les exemplaires contractés étaient longs seulement
de 1,8, avec une largeur de 0,7; le diamètre de l’acetabulum attei-
gnait presque celui de la ventouse orale, l’œsophage était toujours
court, moins long que le pharynx.
Pour les œufs, Looss (1901, p. 630) a indiqué 29 g sur 13 y. Les
œufs que j’ai mesurés avaient des dimensions très variables :
22 g x 13,5, 22,5 x 14, 24 x 13, 26 x 13,5, 26 X 14, 26 X 16,
28 x 13, 28 x 14, 28 x 16,5, 29 x 16.
Dans l’ensemble, mon matériel est conforme à celui étudié par
Looss (1901, p. 629-63’, fig. 7), des Bagrus bayad Cuv. Val. et
Bagrus docmac (Forsk.) du Nil.
BIBLIOGRAPHIE
1896. Looss (Arthur). — Recherches sur la faune parasitaire de l’Égypte. Première
partie. Mém. Institut Egyptien , Le Caire, vol. III, p. 1-252, pl. I-XVT, fig. 1-193.
1901. Looss (Arthur). — Ueber die Faseiolidengenera Stephanochasmus, Acantho-
chasmusund einige andere. (Fortsetzung). Centrabbl. f. Bdkt. I Abt., XXIX Bd.,
15. Heft, 4. Mai 1901, p. 628-634, fig. 7-10.
FASCIOLIDÆ Railliet 1895.
Fasciolinæ Stiles et Hassall 1898.
Fasciola gigantica Cobbold 1855.
Hôte : Ouis aries L. (ou Capra hircus L., ?) dans le foie.
Localité : Kabara sur Niger.
Date : 27-1-1928 (Th. Monod leg. N° Z 821).
Remarques. — Environ quarante exemplaires de cette douve
furent trouvés dans le foie d’un animal abattu pour la boucherie
(le foie seul ayant été à la disposition de Th. Monod, il n’a pas été
possible de préciser s’il s’agissait d’un mouton ou d’une chèvre).
Ces douves mesuraient en moyenne 40 millimètres de long sur
8 à 9 millimètres de large.
D’après H. G. Jackson (1921, p. 54-55), on doit considérer
Fasciola Nyanzæ Leiper (1910, p. 237-238, fig. 28, du foie d ’Hippo-
potamus de l’Uganda) comme une espèce différente.
— 561 —
BIBLIOGRAPHIE
1921. Jackson (Harold G.). — A Révision of the Genus Fasciola with particular refe-
rence to F. gigantica (Cobbold) and F. Nyanzi (Leiper). Parasitology, XIII,
n° 1, 14 march 1921, p. 43-56, fig. texte 1-4, pl. III, fig. 1-4.
1910. Leiper (R. T,). — Op. cit.
ECHINOSTOMATIDÆ Looss 1902.
Ecliinostomatinæ Looss 1899.
Echinostoma famelicum T. Odhner 1910.
Hùte : Pseudotanlalus ibis (L.), dans l’estomac.
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Date : 18-2-1928 (Th. Monod leg. N° Z 971).
Remarques. — Le même tantale a fourni quatre exemplaires de
cet échinostome, mesurant en moyenne 5 millimètres de long
sur 1 à lmm,5 de large.
Ces spécimens sont conformes à la description originale de l’es-
pèce par Odhner (1910, p. 126-127, 169, pl. IV, fig. 2), d’après un
unique spécimen, de l’intestin de Pseudotanlalus ibis (L.), mesu-
rant 8mm,65 de long sur lmm,55 de large. J’ai compté vingt-quatre
épines céphaliques, comme Odhner.
D’après Odhner (1910, p. 127), Ech. crocodili (Poirier) et Ech.
famelicum Odhner semblent représenter un groupe particulier
ayant la valeur d’un genre, voisin cependant d ’ Echinochasmus
Dietz.
BIBLIOGRAPHIE
1910. Odhner (Teodor). Nordostafrikamsche Trematoden, grosstenteils von Weis-
sen Nil. Results of the Swedish Zoological Expédition to Egypt and the White
Nile 1901, under the Direction of L.A. Jàgerskiold. N : o 28 A. 1910, p. 1-170,
fig. texte I-XIV, pl. I-VI.
CLIN OST OMATIDÆ (Max Lühe 1901) Odhner 1902.
Clinostomatinæ Odhner 1902.
Euclinostoma heterostoma (Rudolphi 1809) Travassos 1929.
Hôte : Ardeola ralloides Scopoli, dans le pharynx.
Localité : Vallée du Niger, près du lac Débo.
Date : 7-2-1928 (Th. Monod leg. N° Z 888).
Remarques. — Un seul spécimen a été trouvé chez le héron
disséqué le 7 février 1928; il ne diffère pas des spécimens généra-
— 562
lement rapportés à cette espèce et trouvés chez divers oiseaux d’eau
en Europe méridionale, Afrique, Indochine (1).
Il existe peut-être plusieurs espèces du genre Euclinostoma, en
Europe méridionale, Afrique et Asie méridionale, mais, jusqu’à
présent, helerosloma est la seule décrite à l’état adulte.
Euclinostoma rlarias (Georges Duhois 1930) est un immature
(apparemment une métacercaire libérée de son kyste) ; il a été
décrit par G. Dubois (1930, p. 64-65, 69-70, fig. A, pl. I, üg. 1-3;
1931, p. 78-80, 82, 83, fig. 13 pharynx), d’après un spécimen trouvé
dans la cavité du corps d’un Clcirias angolensis Steindachner
d’Afrique; il serait utile de vérifier si les différences indiquées par
Dubois (1930, p. 65) entre clarias et helerosloma ne tiennent pas
simplement, d’une part, à l’état de maturité sexuelle, d’autre part
à la variation individuelle, qui est, chez heterostoma, parfois très
étendue.
Euclinostoma africanum (Stossich) [in B. Galli-Valerio 1906,
p. 49, fig. 21, d’un silure appelé « nyosi » par les galo-a, indigènes de
Ngômo sur Ogooué (Congo français), semble bien être une méta-
cercaire libérée de son kyste, mais, d’après les renseignements
publiés par Galli-Valério, aurait été trouvé dans l’intestin; les
cæca intestinaux sont ramifiés, caractère propre au genre Eucli-
nostoma et il est très regrettable que la description et les figures
originales soient trop imprécises pour permettre de savoir s’il
s’agit d’une espèce différente d 'heterostoma ( Rud.) et de clarias
(G. Dubois).
Pour nous, la superfamille des Clinostomatoidea comprend seule-
ment deux familles : Clinoslomatidæ et Nephrocephalidæ. Dans la
première famille, nous admettons quatre genres : Clinostoma
Leidy 1856, Euclinostoma Travassos 1929, Ilyoclinostoma Witen-
berg 1925 et Clinoslomalopsis nob. Ce dernier genre a pour type
Cl. sorbens Braun 1899, adulte; il comprend aussi Cl. reticulatum
(Looss 1885) (2). Dans la seconde famille, nous admettons deux
genres : Nephrocephala Odhner 1902 ( = O pisiho phallus J. G. Baer
1924) et Odhneriolrema Travassos 1929.
(M C’est par suite d’un lapsus calami que Joyeux et Houdemer (1928. p. 48-49,
fig. 12, in Garzelta garzetta Sharpe en Indochine) ont attribué E. heterostoma (Rud.),
au genre « Ithyoclinostomum ».
(2) Braun (1900, p. 35) avait lait remarquer que Cl. sorbens Braun pourrait très bien
être placé dans un genre particulier et, un peu plus tard, Braun (1902, p. 129) proposa
de reprendre, pour les Clinostoma à pore génital situé en arrière du testicule antérieur,
le genre Mesogonimus Monticelli 1888, pour lequel Monticelli (1888. p. 92) avait choisi
comme type Distoma reticulatum Looss. Un grand nombre d’espèces disparates ayant
été placées dans le genre Mesogonimus , celui-ci fut, par la suite, complètement aban-
donné et Odhner (1902, p. 42) reprocha à Braun de l’avoir repris.
Au lieu de reprendre Mesogonimus Monticelli avec pour type la métacercaire Distoma
reticulatum Looss, nous avons proposé Clinostomatopsis avec pour type l’adulte Cl. sor-
bens Braun.
— 563
BIBLIOGRAPHIE
1899. Braun (Maximilian). — Ueber Clinostomum Leidy. Zoolog. Anzeiger XXII,
n0B 602 et 603, 27 nov. et 11 déc. 1899, p. 484-488, 489-493.
1900. Braun (Maximilian). — Die Fascioliden-Gattung Clinostomum Leidy. Centraîbl.
für Bakt. Abt. I., XXVII, n° 1, 6 janv. 1900, p. 24-32.
1 900. Braun (Maximilian). — Die Arten der Gattung Clinostomum Leidy. Zoolog.
Jahrb. System. XIV, 1. Heft, 22 Okt. 1900, p. 1-48, pl. I-II, fig. 1-20.
1902. Braun (Maximilian). — Faseioliden der Vôgel. Zoolog. Jahrbücher System. XVI,
1. Heft, 6. Mai 1902, p. 1-162, pl. I-VIII, fig. 1-99.
1930. Dubois (Georges). — Deux nouvelles espèces de Clinostomidæ. Bull. Soe. neu-
châteloise des Sc. natur., LIV (1929), p. 61-72, fig. texte A-B, pl. I-II, fig. 1-5.
1931. Dubois (Georges). — Trematoda. Matériaux de la mission scientifique suisse en
Angola. Bull. soc. neuchâteloise des Sc. natur., LV (1930), p. 73-88, fig. 1-15.
1906. Galli-Valério (Bruno). — Michèle Stossich und seine helminthologischen
Arbeiten. Centraîbl. /. Bakt. Abt. I. Origin., XLII, 1. Heft, p. 47-50, fig. 1-2.
1928. Joyeux (Charles) et Houdemer (E.). — Recherches sur la faune helmintho-
logique de l’Indochine. Deuxième partie. Trématodes. Annales de Parasitai.
VI, n° 1, janvier 1928, p. 45-58, fig. 12-14.
1888. Monticelli (Fr. Sav.). — Saggio di una morfologia dei Trematodi. Napoli.
18 Agosto 1888, p. 1-131.
1902. Odhner (Teodor). — Trematoden aus Reptilien nebst allgemeinen systematis-
chen Bemerkungen. Kongl. V etenskaps- Akademiens Fôrhandlingar. Stockholm,
1902. N : ol, p. 19-45, fig. 1-3.
[Muséum National d’ Histoire Naturelle,
Laboratoire de M. le professeur Abel Gruvel).
564 —
Mission saharienne Au giéras -Draper, 1927-1928.
Sur une nouvelle espèce de Nautile éocène
du Soudan Français ,
Par M. Alexandre Keller.
Dans une note précédente (L) nous avons, M. J. Bourcart et moi,,
signalé l’existence dans l’ Éocène du Sahara méridional des nou-
velles formes de Nautiles récoltés en 1928 par la mission Augiéras-
Draper.
Je pensais d’abord pouvoir distinguer deux espèces nouvelles
parmi les échantillons de la mission, mais une étude plus détaillée
m’oblige aujourd’hui plutôt à considérer l'une de ces formes comme
une variété de Naulilus senegalensis Douv. Ce groupe des Nautiles,
comme on le sait depuis les travaux de M. H. Douvillé (2), offre
une particularité intéressante dans l’évolution de la coquille :
celle-ci présente une section triangulaire ou ogivale dans l’âge
moyen de l’animal, puis elle s’arrondit en s’épaississant progressi-
vement sur le parcours du dernier tour avant d’arriver à l’ouver-
ture de l’animal.
Dans notre échantillon la section est très nettement ogivale dans
les premiers tours, mais en s’approchant de la bouche, la section
tend à s’arrondir à l’extrémité tout en restant très aplatie. C’est
là que se montre une différence essentielle avec les formes décrites
par M. Douvillé.
Les cloisons sont caractéristiques de l’espèce et analogues à
celles de la figure 3a (PI. 1) de M. Douvillé.
L’autre spécimen représente une espèce nouvelle pour laquelle
je proposerai le nom de Naulilus sahariensis.
Nautilus sahariensis , n. sp.
Le type de l’espèce est représenté par deux moules internes de
très grande taille qui proviennent de la région d’Asselar. Le plus
(9 J. Bourcart et A. Keller. Résultats géologiques de la mission saharienne
Augiéras-Draper (Crétacé et Eocène). G. R. Ac. Sc., 10 juin 1929.
(2) H. Douvillé. L'Éocène au Soudan et au Sénégal. Bull. Gom. Et. hist. et scient.de
VA. O. F ., n° 2, 1920, pp. 139 et 141-143.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
grand échantillon atteint 235 millimètres de diamètre; il serait
encore plus grand si le moule était complet (il lui manque les tours
internes ainsi qu’une petite partie près de la bouche). Son épais-
seur maximum arrive à 181 millimètres.
L’autre moule est plus petit et complet avec 185 millimètres de
diamètre et 172 millimètres d’épaisseur.
Description. — Coquille globuleuse et renflée, formée par l’en-
roulement d’une spire qui croît très rapidement en largeur, de sorte
que la section de l’ouverture est plus large que haute. Rapport de
la hauteur à la largeur : 0,5 près de la bouche de notre échantillon
complet, celui de l’épaisseur au diamètre : 0,9, rapport de l’épais-
seur au diamètre au milieu du dernier tour : 0,6.
Ombilic très étroit et profond; il atteint environ ^ du diamètre
pour les deux cas et dans les moules. La section de la coquille est très
Fig. 1. — Nautilus sahariensis. nov. sp.
a. Vue latérale de l’animal avec ses cloisons.
b. Ouverture de la bouche d’un autre individu.
b
arrondie et tombe brusquement sur l’ombilic, surtout vers la fin
du dernier tour qui devient très embrassant.
Les cloisons dessinent une ligne sinueuse et forment à partir de
l’ombilic une selle étroite et accentuée, suivie par un large lobe
latéral, concave et régulièrement arrondi. En arrivant vers la
région externe, le lobe latéral passe insensiblement à une autre selle
deux fois plus large que la selle ombilicale et moins accentuée que
cette dernière. Enfin, la région externe est parcourue dans sa partie
médiane par un autre lobe, régulièrement concave et à peu près
aussi large que le lobe latéral. La suture (fig. 2) représenterait donc
une ligne sinueuse à éléments adoucis qui passent très progressive-
— 566
ment les uns aux autres, les deux selles ombilicales sont les seuls
éléments accentués.
Les deux dernières cloisons sont plus rapprochées que les autres.
Le siphon est large; il atteint 6 millimètres de diamètre dans le
plus grand échantillon et se trouve reporté du côté intérieur de la
coquille et se place à environ 15 millimètres du bord interne. C’est
ainsi au moins qu’il se présente au passage par la septième cloison
à partir de la chambre d’habitation. Celle-là est grande et occupe-
rait environ les trois quarts du dernier tour.
Fig. 2. — Allure schématique des cloisons de Nautilus sahariensis. nov. sp.
Rapports et différences. — Le Nautilus sahariensis se dis-
tingue par sa grande taille et la forme de coquille très globuleuse et
renflée.
Le grand Nautilus major Carter du Nummulitique de l’Inde
n’a pas été figuré par auteur (x), de sorte qu’il est difficile de se
rendre compte des analogies et des différences entre les deux espèces.
Le bord anguleux du dernier présenterait déjà une différence avec
notre échantillon. Les cloisons de Nautilus major à double inflexion
s’éloignent également de celles de Nautilus sahariensis.
Le Nautilus Forbesi D’Arcii. et Haime par la forme de ses cloi-
sons se rapproche de notre spécimen. Les deux espèces possèdent les
mêmes éléments de la ligne suturale et montrent une analogie frap-
pante dans leur disposition. Les cloisons de la figure de d’Archiac et
Haime (2) offrent cependant cette différence que le lobe externe
est plus accentué et les deux selles externes sont proportionnelle-
ment moins larges que dans le Nautilus sahariensis. Les cloisons
des figures de M. IL Douvillé (3) de Nautilus Forbesi du Sind se
rapprochent davantage de celles de notre échantillon. De plus la
position du siphon est analogue dans les deux espèces.
Malgré cette analogie des éléments cloisonnaires, on ne peut pas
assimiler le Nautilus sahariensis à l’espèce de l’Inde à cause de
P) Carter. Summary of the geology of India. Journ. of Bomb. Br. of the r. asiat.
Soc. t. V.
(2) D’Archiac et J. Haime. Description de s animaux fossiles du groupe nummuli-
tique de l’Inde. Paris, 1853, pl. XXXIV, flg. 12 et 12 a.
(3) H. Douvillé. Les couches à Cardita Beaumonti dans le Sind. Fasc. 2, Palæon -
tologia Indien , 1929, pp. 30-32, pl. V, fig. 1 a et 1 6.
567
la forme toute différente de la coquille. Celle-ci est de beaucoup-
plus grande et surtout de beaucoup plus renflée dans notre spé-
cimen et s’éloigne de la coquille de Naulilus Forbesi, de telle sorte
qu’il n’y a plus de comparaison possible.
Le Naulilus Blanfordi Douv., par contre, se rapproche davan-
tage par la forme de sa section du Naulilus sahariensis, mais il en
diffère par ses cloisons qui traversent la région externe normale-
ment au plan de symétrie.
Enfin, le Naulilus Labechei D’Arch. et Haime ne peut être con-
fondu avec notre échantillon par sa taille plus petite, par ses cloi-
sons, ainsi que par son siphon placé presque au bord interne de la
coquille.
Le Naulilus sahariensis peut être envisagé, en somme, comme
une forme géante et voisine du groupe des Nautiles à coquilles ren-
flées si abondamment représentés dans l’Éocène de la province
indo-africaine. Il se placerait par ses cloisons aux voisinages de
Naulilus Forbesi D’Archiac et Haime et se rapprocherait par la
forme de sa coquille du groupe de Naulilus Blanfordi Douv.
Gisement. — Le Naulilus sahariensis provient d’un oued situé
à 2 kilomètres environ à l’ouest du poste d’Asselar et a été récolté
en surface au fond de l’oued. Mais son véritable gisement, comme
on peut le voir dans le carnet de route de la mission, est repéré
dans le calcaire éocène qui couronne la falaise sur les rives de
l’oued, où notre espèce est associée au Naulilus senegalensis Douv.,
Naulilus Molli Douv., Heligmotenia Molli Dou v., Eovasum souda~
nense Douv., Linthia sudanensis Bather et Plesiolampas saharæ
Bather.
— 568
Spongillides du Nigee,
Par M. Émile Topsent.
Des grands fleuves de l’Afrique, le Niger est celui dont la faune
de Spongillides est restée le plus longtemps tout à fait inconnue,
puisque la première note parue à son sujet ne date que de 1919 (x).
Pourtant, dix ans auparavant, J. Stephens (2) comptait déjà vingt-
neuf espèces et variétés d’ Éponges des eaux douces du continent
africain, sans y comprendre celles publiées en 1914 par Annan-
dale (3).
C’est sur des valves d ' Ælheria elliplica Lamarck rapportées par
la mission saharienne Augiéras-Draper que Burton découvrit les
deux premières Spongillides du Niger : Spongilla ( Eunapius ) Car-
teri Bowerbank, sous forme de quelques fragments recueillis à
Bourem, et Potamolepis Leubnilziæ Marshall, trouvée en deux
points du fleuve qu’indiquent simplement des numéros de stations.
Du matériel provenant d’une exploration toute récente de
M. le professeur Auguste Chevalier permet d’accroître notablement
nos connaissances.
Deux parts en sont à faire. Dans la zone d’inondation du Niger?
entre Bamba et Tombouctou, M. Chevalier a recueilli en mars der-
nier, après la période des crues, sur des tiges et des rhizomes de
Graminées laissés à sec et destinés à rester exondés près de six mois
(de février à juillet), pas moins de quarante petits spécimens de
Spongilla ( Eunapius ) nilens Carter, pourvus de gemmules. Les con-
ditions auxquelles cette Éponge se trouve ainsi exposée sont tout
à fait remarquables. Elle paraît être organisée pour y résister, car,
très solide, elle assure à ses gemmules une protection très efficace,
à la condition que le contenu de celles-ci soit apte à l’anhydrobiose.
D’autre part, à hauteur de Djenné, à 100 kilomètres environ
en amont de Mopti, point où le Bani se jette dans le Niger, M. Che-
fl) Burton (M.), Mission saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Porifera. [Bull
du Muséum (2e sér.), vol. I, p. 157-158. Paris, 1929].
(2) Stephens (J.), Two new African Freshwater Sponges (Ann. and Mag. of Nat.
Hist., (ser. 9), vol. III, p. 95-97 et fig. London, 1919).
(3) Michaelsen (W.), Beitrage zur Kenntniss der Land und Süsswasserfauna Deutsch
Sudwest Ajrikas. Hamburg, 1914.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. IV, n° 5, 1912.
— 569 —
valier a trouvé dans cet affluent des bancs puissants d 'Ætheria
elliplica var. tubifera, qu’on exploite pour en faire de la chaux. Cou-
vertes seulement de 30 à 40 centimètres d’eau, de mars à juin, ces
coquilles sont à 5 mètres de profondeur au moins, d’août à octobre,
quand le Bani coule à pleins bords. Il fut loisible de choisir, dans un
tas énorme d’Ëthéries que les indigènes venaient d’extraire, un lot
important destiné au Muséum.
Divers auteurs, et d’abord Annandale, ont fait la remarque qu’en
Afrique, les valves des Ætheria servent beaucoup de support aux
Spongillides. J. Stephens en a tiré un bon parti et découvert deux
Spongillides nouvelles sur des Æ. elliplica tubifera de Benguela. A
Djenné, c’est toute une faune de Spongillides que portent ces Mol-
lusques. Il ne m’en a encore été communiqué que six valves ou
petits groupes de valves et je n’y ai pas trouvé moins de cinq espèces
de Spongillides. L’une des valves n’était partiellement recouverte
que d’une seule de ces Éponges, mais les autres offraient des repré-
sentants de plusieurs de ces espèces et l’un des groupes en portait
même de toutes les cinq.
Ce sont les suivantes, toutes probablement communes dans la
localité, d’après ce qui vient d’être dit : une Spongilla que, jus-
qu’à plus ample informé, je considère comme nouvelle, Spongilla
( Euspongilla ) mucronala ; les deux Spongilla de Benguela décrites
par J. Stephens et qu’il est intéressant de retrouver ensemble ici,
Spongilla ( Euspongilla ) macrospiculala, sous forme d’une variété
que j’appelle lylotina à cause du renflement constant et sans mu-
cron des extrémités de ses mégasclères, et Spongilla ( Strato -
spongilla ) benguelensis, à mégasclères plus épais que dans les spé-
cimens de l’Angola; une variété de Spongilla ( Slratospongilla )
sumatrana Weber, la variété baniensis, bien plus semblable à celles
observées par Annandale dans l’ Inde qu’à celles décrites par Weltner
du Nil et de l’est africain allemand; enfin, une variété elegans de
Corvospongilla Bôhmi Hilgendorf, Éponge du voisinage du Tan-
ganika (et peut-être du bassin du Nil). Spongilla nitens ne s’est
pas retrouvée parmi elles et les Spongilla Carteri et Potamolepis
Leubnitziæ de la collection Augiéras-Draper ne figuraient pas non
plus dans ce petit lot. Mais la faune des Spongillides du Niger
compte ainsi déjà huit Spongillides et de nouvelles observations
en augmenteront certainement le nombre.
J’ai en effet noté dans une préparation de surface de Spongilla
mucronala une birotule de Trochospongilla, genre dont aucun
représentant n’a, que je sache, encore été signalé en Afrique. Elle
est à rotules égales, avec un petit bouton apical, et mesure 10 g de
longueur, 10 g également de diamètre des rotules et 2 g 5 d’épais-
seur de tige, sa taille, faible, étant, par conséquent, voisine de celle
des birotules de Trochospongilla horrida Weltner.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
37
Spongilla (Eunapius) nitens Carter.
La provenance du type en restant ignorée, l’existence de Spon-
gilla nitens n’avait encore été signalée que dans l’Ugalla, affluent
Fig. 1. — Spongilla ( Eunapius ) nitens Carter, a, strongyle du squelette, X [375; b, mé
gaselère inachevé, X B75; c, acanthoxes des gemmules, X 375; d, contour 'd’une
gemmule montrant son micropyle tubuleux, X 65; e, cellules de la couche aérif ère
d’une gemmule vues de face, X 375; /, partie d’une section de l’enveloppe d’une
gemmule montrant la couche aérifère et la coque chitineuse avec ses ponctuations,
X 375; g, groupe de gemmules artificiellement rapprochées et montrant les unes
leur micropyle et les autres leur hile, X 22.
oriental du lac Tanganika et, à deux reprises, dans le Nil Blanc (1).
L’aspect des nombreux échantillons recueillis par M. Aug. Che-
valier sur des Éthéries du Bani, est, avec des inégalités de taille,
conforme à celui dont Weltner a publié une photographie en
1896 (2). De teinte gris brun pâle, de consistance dure, ils émettent
à leur surface de longues pointes rigides, plus ou moins compli-
quées, terminant des lignes principales de la charpente. Celle-ci se
compose de gros strongyles lisses, doucement courbés (fig. 1 a),
longs de 315 à 330 g, épais de 25 à 28 a, par bandes plurispiculées
compactes qui se croisent irrégulièrement. De forme généralement
pure, ces spiculés n’ont jamais les renflements terminaux de celui
figuré par Carter (3) et ne montrent que bien rarement un indice de
son renflement médian. D’ailleurs, Carter a seulement dit les stron-
gyles du type « sometimes very slightly inflated in the centre and
at the extremities, which are round », et Weltner a à peine marqué
d’un renflement médian le spiculé choisi par lui dans un spécimen
de l’Ugalla. Les mégasclères inachevés, très peu nombreux, sont de
taille un peu plus faible (250 à 270 g sur 16 à 22), avec les bouts co-
niques obtus (fig. 1 b). Dans les mailles de la charpente se distri-
buent en outre, clairsemés, des microxes épineux de même sorte
que ceux qui renforcent l’enveloppe des gemmules.
Nombreuses dans la profondeur du corps, solitaires, faciles à
détacher, les gemmules sont subsphériques, un peu inégales, et
varient entre 385 et 455 g de diamètre. Weltner a négligé d’indi-
quer si celles des spécimens de l’Ugalla ressemblent exactement à
celles décrites par Carter. Contrairement à celles-ci, les gemmules de
la S. nitens du Niger ont toutes un micropyle tubuleux qui dépasse
de 70 g leur surface générale (fig. 1 d ). Elles présentent un large
hile brunâtre au pôle opposé (fig. 1 g). Leur couche aérifère, épaisse
de 60 à 70 g et assez semblable à du liège, est faite de cellules vides,
larges de 8 ou 10 g, empilées par prismes hexagonaux; elles se con-
tinuent sur le micropyle tubuleux pour en former le revêtement
externe. Leur capsule de spongine est jaune et se crible de ponc-
tuations fines et serrées (fig. 1 /). Des microxes épineux s’entre-
croisent lâchement à la surface de la couche aérifère ainsi qu’à la
surface de la capsule de spongine.
Inégaux, ils mesurent de 105 à 165 g de longueur et de 4 à 6 g
d’épaisseur. Courbés, fusiformes, à extrémités peu acérées, ils (*)
(*) Weltner (W.), Süsswasserschwâmme ( Spongillidæ ) der Deutschen Zentralafrika-
Expedition, 1907-1908, p. 475-485. Leipzig, 1913.
(2) Weltner (W.), Die Cœlenteraten und Scliwàmme des susses Wassers Osl-Afrikas
(Ost-Afrika, IV, p. 1-8, 1896).
(3) Carter (H.- J.), History and Classification of the knoivn Species of Spongïlla (Ann.
and Mag. of Nat. Hist. (sér. 5), vol. VII, pl. VI, fig. 18. London, 1881).
— 572 -
s’ornent d’épines assez faibles, moins nombreuses dans leur por-
tion médiane que vers leurs bouts, où Carter les a, très exactement,
vues plus fortes et récurvées (flg. 1 c).
Spongilla (Euspongilla) mucronata , n. sp.
Les premiers représentants de cette espèce s’étendent sur- des
Ætheria du Bani en croûtes d’épaisseur faible ou médiocre, à sur-
face inégale, sans oscules distincts. L’aspect en est celui des Spon-
Fig. 2. — Spongilla ( Euspongilla ) mucronata n. sp. a, pointes mucronées d’oxes du
squelette, X 970; h, micro sclères, X 375; c, microscTères des -gemmules du type,
X 375; c’, microseleres de gemmule d’un second spécimen, X 375.
gilla lacusiris encroûtantes des eaux d’Europe. Leur charpente est
réticulée, fragile, sans spongine, et présente des lignes ascendantes
continues assez longues, qui peuvent être bispiculées.
La spiculation n’est celle d’aucune des espèces africaines du
genre Spongilla énumérées par Weltner en 1913, J. Stephens, en
1919 ou Burton en 1929 (1), ni des Spongilla connues d’autres pays.
Toutefois, n’ayant pu consulter le mémoire d’Annandale, de 1914,
qui contient la description de deux Spongilla du Zambèze, S. afri-
0) Bubton (M..), Éponges Au Cameroun (Faune des Colonies françaises, III, p. 65-7L
Paris, 1929).
cana et S. Michaelseni, j’apporte cette réserve à considérer l’espèce
comme nouvelle.
Le plus grand des spécimens, assez étendu, est garni de nom-
breuses gemmules, rapprochées les unes des autres mais aisémant
isolables. De deux autres,, de moindre importance, l’un est dé-
pourvu de gemmules et l’autre n’en possède que peu.
Chez tous, les mégaselères sont des oxes lisses, peu courbés, peu
fréquemment centrotylotes, remarquables par leurs extrémités qui
s’effilent soudain en un court mucron (fig. 2 a). Plutôt élancés, ils
mesurent de 245 à 275 g de longueur sur 10 g ou tout au plus 11g
seulement d’épaisseur au centre.
Les membranes et surtout la surface se sèment de microsclères
assez nombreux, microxes fusiformes, parfois centrotylotes, droits
ou peu courbés, à pointes fines, inégaux (fig. 2 b), longs de 35 à
90 g, épais de 1 n, 2 à un peu plus de 2 g. Ils correspondent évidem-
ment aux microsclères épineux dont plusieurs Spongilla parsèment
leur chair, et ils s’en distinguent par le fait qu’ils restent toujours
lisses. C’est une autre caractéristique de S. mucronata. En présence
de microxes semblables chez l’Éponge américaine Spongilla aspi-
nosa, Potts a émis l’avis (x) qu’ils ne seraient peut-être que des
formes de début des oxes du squelette. Mais l’existence à leur place
de micracanthoxes chez d’autres Spongilla conduit plutôt à penser
qu’en principe, ces petits spiculés ont atteint leur taille définitive
et j,ouent le rôle de microsclères.
Enfin, les gemmules, sphériques, de 365 à 490 g de diamètre, à
capsule unie de spongine jaune, munies d’un micropyle non suré-
levé, large de 40 g, sont protégées par des spiculés propres assez
nombreux qui se placent autour d’elles à la façon de ceux des
gemmules de Spongilla Iravancorica Annandale (2), auxquels ils
ressemblent beaucoup, sans ordre dans une couche granuleuse
mal délimitée, plus près, pour la plupart, d’une position perpendi-
culaire que tangentielle à la gemmule.
Ce sont des acanthoxes courbés, assez courts (95 à 120 g) mais
plutôt épais (8 g, quelquefois 9 g, sans les épines), un peu variables
d’aspect suivant la richesse de leur ornementation. Le plus sou-
vent, leurs épines sont assez fortes, augmentent de nombre au
voisinage de leurs extrémités, et, laissant peu dépasser leurs pointes,
font d’eux presque des acanthostrongyles. Mais les épines peuvent
rester clairsemées et quelquefois très petites en même temps. Ces
spiculés revêtent alors plus nettement la forme d’oxes (fig. 2 c).
(q p0TTS (E.), Fresh water Sponges. A Monograph, p. 186, PI. VIII, fig. 6e. Phila-
delphia, 1887.
(2) Annandaee (N.), Notes on Freshwater Sponges. X. Report on a small collection
jrom Tramncore, p. 101, pl. XII, fig. 1 d (Rec. Indian Muséum, III. Calcutta, 1009).
— 574 —
Pourtant, ceux entourant une gemmule extraite de l’un des petits
spécimens, quoique ornés d’épines faibles, arrondissent tous leurs
extrémités et se présentent à l’état d’acanthostrongyles purs
(fig. 2 c').
Dans le grand spécimen, de nombreux spiculés pareils à ceux de
ses gemmules accompagnent les oxes lisses d’une partie des lignes
de la charpente et contribuent à rendre celles-ci bispiculées.
Spongilla (Euspongilla) macrospiculata Stephens,
var. tylotina, n. var.
L’espèce n’était encore connue que de l’Angola, J. Stephens
l’ayant décrite d’après un spécimen unique encroûtant une valve
de Ætheria elliptica var. tubifera, de Benguela (x).
Des Ætheria de même sorte, du Bani, recueillies par M. Cheva-
lier, en portent cinq ou six spécimens dont les mégasclères sont
marqués d’une amphitylotie si constante, si pure et si accusée que
je crois bon de les considérer comme des représentants d’une variété
tylotina.
Par leur aspect et leur structure ils ne diffèrent pas du type.
Ce sont des croûtes épaisses, blanchâtres, montant parfois le long
d’épines des coquilles. Leur surface inégale, à pointements gros-
siers, leur consistance très ferme, leurs mégasclères robustes en de
forts paquets constituant un réseau irrégulier leur prêtent au pre-
mier abord une certaine ressemblance avec Spongilla nitens. Mais
les gemmules qu’on peut y trouver sont de toute autre nature et,
d’ailleurs, les spiculés de leur charpente ont les bouts trop renflés
pour qu’en l’absence de ces organes, l’identification à S. nitens ne
semble pas impossible.
Ces mégasclères (fig. 3 a), lisses, courbés, sont encore plus robustes
que ceux du type. Ils mesurent le plus souvent 330 g de longueur
et 30 g d’épaisseur au milieu, 35 à 38 g aux extrémités. Mais leur
longueur peut être comprise entre 250 et 375 g, et il en est qui
atteignent 40 g d’épaisseur au milieu et 48 g au niveau de leurs
renflements. Leur canal axial cesse à une petite distance de leurs
extrémités. Celles-ci sont plus renflées que sur les spiculés de toutes
les Spongillides connues, exception faite de ces spiculés que Evans
a trouvés dans une préparation microscopique de vase du lac Tan-
ganika (2), qu’il a attribués sans preuve à quelque Potamolepis et
qui pourraient bien, après tout, avoir été produits par une Spongilla
de l’espèce dont il s’agit maintenant.
(0 L. c., 1919, p. 95.
(2) Evans (R.), A Description of Two New Species of Spongilla from Lake Tanganyika
(Quart. Journ. of Micr. Sci., vol. 41, p. 471-488, pl. 37 et 38. London, 1899).
- 575 -
A noter que les renflements terminaux sont ici bien arrondis
et égaux, ce qui donne à ces spiculés l’aspect d’haltères courbés.
Surtout, cela contraste avec ce que J. Stephens a vu sur le type,
dont les mégasclères « slightly swollen at the ends » s’effilent
Fig. 8. — Spongilla (Euspongilla) macrospiculata Stephens, var. tylotim n. var. a, tylote
du squelette, X 875; b, deux mégasclères inachevés, X 375; c, groupe de tylotes,
X 100; d , spiculé anormal, X 100; e, schéma d’une moitié de gemmule vidée, pour
montrer le micropyle, X 65; /, spiculés des gemmules, X 375.
« abruptly at each end to a small sharp point into which the axial
canal extends » et parmi lesquels apparaissent comme exception-
nels ceux qui manquent de cette pointe à l’un des bouts ou aux
deux. Même sur les mégasclères inachevés, d’ailleurs en nombre
— 576
très restreint, des spécimens du Bani, dont les bouts ne se renflent
pas et que le canal axial traverse de part en part (fig. 3 b), il ne
m’est arrivé qu’une fois de distinguer les courts muerons qui ter-
minent normalement les mégasclères du type. Les spiculés les
plus faibles mesurent 252 g de longueur sur 10 g d’épaisseur et ont
les bouts atténués, obtus. La centrotylotie est plutôt rare, tou-
jours faible. Un spiculé monstrueux (fig. 3 d) m’a paru présenter
le summum de la polytylotie.
Les gemmules mesurent environ 500 g de diamètre et sont con-
formes à celles du type. Leur capsule de chitine, jaune, lisse, ho-
mogène, s’entoure, sur une épaisseur de 55 et 60 g, d’un feutrage
de microstrongyles épineux, couchés pour la plupart er^ position
tangentielle dans un ciment incolore, granuleux, non stratifié, qui
s’enlève en de larges plaques mieux qu’il ne se dissocie. Elle com-
munique avec le dehors par un seul micropyle, tubuleux, cylin-
drique, dépassant à peine la couche protectrice de spiculés et pourvu
d’un orifice circulaire large de 60 g, à marge brune. Les spiculés
des gemmules (fig. 3 /), longs de 45 à 100 g, épais de 10 à 13, plus
couramment renflés au centre que ceux de l’Éponge de Benguela,
se montrent comme eux surtout épineux aux deux bouts, où les
épines, récurvées vers la tige, jouent au mieux le rôle de crampons
destinés à les maintenir en place.
Spongilla (Stratospongilla) benguelbnsis Stephens.
Découverte sous forme de petites plaques sur les valves d’une
Æiheria elliplica tubifera de Benguela (x), cette Spongille doit être
commune dans la région du Bani où M. Chevalier a recueilli du
matériel, car, sur les six valves ou groupes de valves de cette
même Éthérie qu’il m’a été donné d’examiner, trois en portaient
plusieurs spécimens.
Leur aspect est bien celui indiqué par J. Stephens d’ Éponges
en plaques unies, minces, denses, qui se moulent sur les déclivités
des coquilles. Pouvant s’étendre sur plusieurs centimètres carrés
sans excéder beaucoup 1 millimètre d’épaisseur et souvent sans
l’atteindre, elles sont grisâtres et fragiles à l’état sec et paraissent
homogènes à l’œil nu; mais la loupe en montre la surface percée
d’orifices étroits et comme finement conuleuse. Les petites pointes
qui se dressent à la limite des pores, écartées d’environ 350 g et
rarement plus hautes que 0mm,3, se composent en bas de trois
ou quatre mégasclères accolés, puis n’en montrent qu’un ou deux
au sommet; elles ne sont pas la terminaison de lignes squelettiques
internes distinctes. La charpente est réticulée, à trame souvent
{*) Loc. citr, 1919, p. 97.
— 577 —
composée de deux ou trois spiculés de front, sans lignes principales,
et à mailles polygonales, étroites, puisque leur diamètre varie entre
140 et 210 p.
Les mégasclères sont des strongyles courbés, uniformément
couverts d’épines basses, assez serrées (flg. 4 a). Ils mesurent sur-
tout 140 à 155 p de longueur sur 22 g d’épaisseur, mais leur lon-
Fig. 4. — Spongilla ( Stratospongilla ) benguelenm Stephens, a, mégasclères; a\ mégas-
clère anormal; b, mégasclères inachevés; c, microsclères; d, spiculés de gemmules.
Le tout X 375.
gueur varie entre 130 et 180 p et leur épaisseur s’abaisse quelquefois
à 16 p. Ils sont donc sensiblement plus gros que ceux des spéci-
mens qui ont servi à créer l’espèce. Ils ont assez souvent les extré-
mités renflées mais ne se montrent guère centrotylotes. On sait,
d’ailleurs, que chez beaucoup d’ Éponges, la centrotylotie n’a que
la valeur d’un caractère individuel. Ils sont sujets à quelques
anomalies, notamment à la production de hernies qui, poussée à
l’extrême, peut donner des organites massifs, verruqueux, avec
l’ornementation habituelle (flg. 4 a'). Ils se développent sous
forme d’oxes longs de 130 p, épais de 6 à 7, n’ayant que quelques
épines, au voisinage de leurs pointes. Puis, ils revêtent celle de
substrongyles de 140 p sur 8 ou de strongyles de 145 p sur 12, où
l’on peut parfois encore distinguer des épines aux deux bouts.
Quelques strongyles de taille plus élevée se montrent cependant
— 578 —
tout à fait lisses, comme si l’ornementation des mégasclères n’appa-
raissait qu’en dernier lieu (fig. 4 b).
Les microsclères sont nombreux et se- rencontrent, sans ordre,
aussi bien vers la base du corps qu’à sa surface, ce qui explique
que Stephens ait pu les observer. Ce' sont des microxes à pointes
très effilées, couverts d’épines excessivement fines (fig. 4 c); ils sont
rarement centrotylotes. Leur longueur varie entre 35 et 110 g et
leur épaisseur entre 2 et 4 g. Aucun terme de passage n’existe
entre eux et les mégasclères à l’état d’ébauche, oxes n’ayant que
quelques épines plus grossières. C’est une raison de plus de dou-
ter, contre l’avis de Potts, que les microxes lisses de Spongilla
aspinosa représentent des formes de début de ses mégasclères.
Aucun des spécimens que j’ai étudiés ne m’a paru contenir de
gemmules. La grosseur de leurs mégasclères a pu me faire hésiter
à identifier ces Éponges à Spongilla benguelensis. Cependant, des
dissociations m’ont fourni quelques petits spiculés pareils aux spi-
culés de gemmules décrits par J. Stephens, à épines semblables à
celles des mégasclères (fig. 4 d) et mesurant de 31 à 57 g sur 7 à
8 g (dans un cas 35 g sur 14). En présence des trois sortes d’orga-
nites propres à S. benguelensis, je ne vois pas d’autre raison que la
grosseur de leurs mégasclères qui pourrait conduire à établir pour
les Éponges du Bani, si l’on y tenait, une variété locale de cette
espèce.
Spongilla (Stratospongilla) sumatrana Weber,
var. baniensis , n. var.
Plusieurs plaques se rapportant à cette espèce semblent en repré-
senter une variété. Elles forment sur les Ætheria examinées du
Bani des croûtes d’étendue variable, dont l’épaisseur ne dépasse
pas 2 millimètres et reste presque partout moindre. De couleur
grisâtre, sans oscules distincts, elles sont assez molles, à cause de
leur structure lâche et de la taille médiocre de leurs spiculés. La
charpente en est, en effet, à lignes principales dressées, continues,
longues, le plus souvent unispiculées, quelquefois bi- ou tout au
plus trispiculées, à spongine très peu abondante, croisées par des
spiculés solitaires.
La détermination spécifique de ces Spongilla est facilitée par
tout ce qu’Annandale a écrit au sujet des S. sumatrana de la pro-
vince de Bombay en 1919. (x) et par la planche dont il a illustré son
texte. On peut reconnaître sur les diverses, figures de cette dernière
des spiculés semblables à ceux ici dessinés, et, les comparant à ceux
(L) Annandale (N.), The Fauna of certain small streams in the Bombay Presidency,
p. 160, pl. VII (Rec. of the Indian Mus., vol. XVI, P. I, n° 6. Calcutta, 1919.)
579
décrits par Weltner en 1898 (1) d’après des variétés (a, du Nil, et
P, de l’Est africain allemand) de S. sumalrana, ainsi qu’à un spiculé
de Heteromeyenia repens de la monographie de Potts auquel cet
auteur a renvoyé, constater que l’Éponge en question du Bani se
montre bien plus proche par sa spiculation des Éponges de l’Inde
de même espèce que de celles déjà rencontrées sur le continent
africain. Je la confondrais même volontiers avec S. sumalrana var.
indica Annandale si sa charpente n’était si lâche et si ses mégas-
«lères n’étaient nettement moins forts. L’avenir établira ce que
Fig. 5. — Spongilla (Siratospongiïïa) sumalrana Weber, var. baniensis a. var.
a, mégascières; b, microsclères; c, spiculés de gemmules. Le toutx 375.
valent ces variétés indica, rivularis, centralis et baniensis; elles
se tiennent, il faut l’avouer, de bien près.
Les mégascières de -S. s. baniensis sont presque tous à l’état
d’acanthostrongyles purs, un peu courbés (Fig. 5 a). Ils mesurent
130 et 150 p, quelquefois 170 p de longueur et leur épaisseur
habituelle est de 10 p sans les épines. Certains, qui restent relati-
vement courts, atteignent 13 p d’épaisseur. Leurs épines sont
assez fortes; elles deviennent plus nombreuses et se serrent da-
vantage au voisinage des extrémités. La forme imparfaite de ces
spiculés est celle d’acanthoxes, clairsemés, obtus, à épines plus
(1) Weltner (W.), Ostafrikanische Süssivasserschwâmme, p. 10-12 (Mittheil. aus
dem naturhist. Mussum, vol. XV. Hamburg, 1898).
— 580 —
abondantes aux deux bouts que le long de la tige, à l’inverse
*de ce qui existe dans les S. sumatrana étudiées par Weltner.
Les microsclères libres, abondants dans les membranes, sont
des mieracanthoxes courbés, pointus, à épines hautes, quelquefois
épineuses elles-mêmes (11g. 5 b). Ils mesurent 45 à 50 g de lon-
gueur sur 5 g d’épaisseur, sans compter les épines, dont le beau
développement peut leur donner jusqu’à 15 g de largeur.
Acanthostrongyles et mieracanthoxes ont été déjà rencontrés à
l’état sporadique sur une Ætheria du Niger par Burton p), qui les
a figurés à titre d’indication.
Les spécimens obtenus par M. Chevalier ne contenaient pas de
gemmules. Néanmoins, il y a lieu de penser que les quelques acan-
thostrongyles trapus, à épines très faibles (fig. 5 c), longs de 40 à
50 g, épais de 6:q5 à 7 g, que j’ai trouvés dans des dissociations de
spiculés de l’un d’eux, proviennent de ces organes ou leur étaient
destinés. Ils ressemblent beaucoup aux spiculés des gemmules
de variétés diverses de 5. sumatrana dessinés par Annandale.
Corvospongilla Bôhmi Hilgendorf, var. elegans n. var.
Mieux que par Hilgendorf, en 1883, l’espèce a été décrite par
Weltner, surtout en 1898 (2). Becueillie d’abord par R. Bôhm dans
l’Ugalla, près du lac Tanganika, elle l’a été de nouveau par F. Stuhl-
mann, en 1888-1889, à peu près sous la même latitude mais plus
près de la côte orientale d’Afrique, dans la Rukagura (Usegua).
Il est surprenant qu’en décrivant Corvospongilla scabrispiculis ,
trouvée sur des Ætheria habitant « probably the Nile basin », An-
nandale, en 1913 (3), l’ait comparée à C. micramphidiscoides Welt-
ner, publiée la même année, mais n’ait fait aucune allusion à
C. Bôhmi. Il est difficile cependant de maintenir ces deux espèces
comme distinctes : les mégasclères en sont des strongyles courbés,
finement épineux, à épines basses, arrondies, souvent renflés aux
bouts, à peu près de mêmes dimensions, longs de 140 g, épais de
14 g chez C. Bôhmi, longs de 147 g, épais de 16q8 chez C. sca-
brispiculis ; les microsclères en sont des amphidisques grêles, à
peu de dents, longues de 33 q6 dans la première, de 25 g dans la
seconde. Les spiculés des gemmules n’y affectent aucune difïé -
rence spécifique.
Je ne sépare pas spécifiquement de ces Éponges deux Corvospon-
gilla qui encroûtent, sur une épaisseur peu supérieure à 1 millimètre,
(*) Loc. cit., p. 157.
(2) Loc. cit., p. 6, fig. 6-12.
(*) Annandale (N.), Notes on Freshwater Sponges, XV. Sponges front shells of the
genus Ætheria. (Rec. Itidian Mus., vol. IX, P. IV, n° 15, p. 238. Calcutta, 1913).
581 -
des valves d 'Ælheria rapportées du Bani par M. Chevalier. Leur
charpente forme, comme l’a indiqué Weltner, un réseau aux noeuds
duquel peuvent se compter jusqu’à huit et neuf spiculés. Seule-
ment, je leur applique un nom de variété d’abord parce que ces
spiculés restent notablement plus minces que dans les Éponges
précitées, l’épaisseur de leur tige n’étant généralement que de
10 g, quelquefois de 11 g, pour une longueur de 120 à 150 g.
Puis, c’est d’une façon à peu près constante que ces spiculés
renflent leurs extrémités (fig. 6 a), comme c’est le cas pour toutes
Fig. 6. — _ Corcospongilla Bôlmii Hilgendorf, var. elegans n. var. a, mégasclères;
b, mégasclère inachevé; e, oxe; d, amphidisques; e, spiculé de gemmule. Le tout
X 375.
les Spongilla macros piculala de la même localité comparées à celle
de Benguela étudiée par J. Stephens. Leur ornementation, légè-
rement différente aussi, se compose d’épines petites mais pointues,
ce qui se perçoit à l’examen de leurs contours. Surtout, il existe
chez Corvospongilla Bôhmi var. elegans, en quantité appréciable,
quoique épars, des oxes de taille comprise entre 80 g sur 2 et 97 g
sur 3a,5, à bouts effilés (fig. 6 c), qui se couvrent entièrement de
fines épines dans l’un des individus mais restent généralement
lisses dans l’autre. Nulle mention n’en a été faite par Weltner ni
par Annandale. Ils correspondent probablement à ceux signalés
par Kirkpatrick chez Corvospongilla zambesiana en 1906 et par
Weltner chez C. micramphidiscoides en 1913. Ils ne semblent
pas représenter l’état jeune des acanthotylotes de la charpente,
qui est plus reconnaissable dans des spiculés à tige lisse et à
— 582 —
bouts renflés et un peu épineux, longs de 110 à 120 p, épais de 6 p
(flg. 6 b).
Les amphidisques, ici nombreuses, varient entre 24 et 31 p de
longueur, conciliant ainsi, à peu de chose près, les mesures rele-
vées sur ces microsclères chez C. Bôhmi et chez la prétendue C. sca-
brispiculis. Leur tige grêle, droite ou courbée, plus mince au milieu,
qu’aux extrémités, ne porte à chaque bout que quatre ou cinq dents
étroites qui s’en écartent beaucoup avant de se récurver (flg. 6 d). La
largeur des disques est de 10 à 12 p.
Les spécimens ne contiennent pas de gemmules. J’ai rencontré
cependant un microstrongyle épineux, irrégulier (flg. 6 e), qui paraît
être un spiculé de gemmule et qui, mesurant 14 p d’épaisseur sur
43 p de longueur, est ainsi plus gros que les mégasclères du sque-
lette, au contraire de ce qui a été observé chez C. Bôhmi par
Weltner et par Annandale.
— 583 —
Plantes nouvelles ou peu connues récoltées
en Afrique occidentale,
par M. Aug. Chevalier.
J’ai accompli, de décembre 1931 à avril 1932, un voyage de
10.000 kilomètres à travers le Sahara et l’Afrique occidentale.
Au cours de cet itinéraire, j’ai traversé le Sahara de Biskra et
Touggourt à Adrar (Touat), puis d’Adrar à Gao (Soudan central)
par le Tanezrouft. Enfin j’ai encore abordé le Sahara dans l’ex-
trême sud : de Tahoua à Agadès (Air), puis à Tasolé (lisière du
grand désert Ténéré); enfin j’ai revu la région de Bourem, Tom-
bouctou, Goundam sur le Niger, mais aux confins du Sahara,
région que j’avais déjà explorée en 1899.
J’ai suivi un itinéraire de près de 2.000 kilomètres dans la colonie
du Niger français (au nord de la Nigéria britannique), vaste pays
qui n’avait pas encore été étudié au point de vue de la botanique.
J’ai ensuite circulé sur le Niger sur plus de 1.000 kilomètres (je
l’ai Jongé de Gao à Niamey, puis je l’ai remonté d’Ansongo à Mopti)
en bateau en m’arrêtant fréquemment. J’ai pu étudier ainsi la
flore des rives et la végétation fluviatile. Enfin j’ai revu le Soudan
français et le Sénégal, pays auxquels j’ai consacré des études
antérieures.
De ce long voyage j’ai rapporté environ 500 numéros d’herbier.
Deux de mes collaborateurs, MM. Leclercq et Rogeon, conti-
nuent à rassembler pour le Muséum d’autres collections botaniques
dans la partie du Soudan français qui confine au Sahara ainsi que
dans la colonie du Niger. Ce n’est donc que plus tard que je pourrai
donner un aperçu d’ensemble sur la végétation de ces régions..
La présente note a seulement pour but de faire connaître
quelques formes nouvelles rencontrées au cours de mon récent
voyage.
Nymphaea Lotus L. var. Rogeoni var. nov.
Folia parua sinuata, flores albo-lutei, stigmate 22-radiato.
Soudan français : dans le Niger à Gao. 16 janvier 1932.
Diffère du type par les feuilles et les fleurs beaucoup plus grêles;
les feuilles n’ont que 12 à 15 centimètres de diamètre. Les fleurs
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 584 —
d’un blanc crème ou jaunâtre très odorantes, n’ont que 12 centi-
mètres de diamètre quand elles sont épanouies. Sépales 4, lan-
céolés-obtus, de 6 centimètres de long; 12 à 13 pétales étalés,
lancéolés de 5 à 6 centimètres de long et 6 à 7 pétales dressés contre
les étamines. Fruit globuleux de 3 centimètres à 3,5 cm de long.
Mærua Rogeoni sp. nov.
Frutex humilis subherbaceus glaber, foliis breviter petiolalis,
anguste-lanceolatis vel linearis, acuminatis, glabris, floribus in apice
caulis aphyllos in racemos multifloros dispositis longipedicellatis ;
cupula angusle infundibuliforme; sepalis ouato-lanceolalis, acumi-
nalis, petalis linearibus, fructu manifeste toruloso.
Soudan français : Brousse sèche entre Koutiala et Ségou et de
Ségou à Koulicoro, sur les plateaux ferrugineux après le passage du
feu de brousse.
Plante à rhizome ligneux traçant, émettant chaque année des
touffes annuelles herbacées, de 10 centimètres à 15 centimètres de
haut, glabres, dimorphes, les unes feuillées, les autres aphylles
florifères. Tiges stériles hautes de 10 à 15 centimètres, grêles,
pruineuses, simples ou rameuses. Feuilles lancéolées-linéaires ou
linéaires, acuminées au sommet, arrondies ou cunéiformes à la
base, trinerviées, subcoriaces, d’un vert glauque, longues de
4-8 centimètres, large de 10-15 millimètres. Petiole court (2 à
3 millimètres). Tiges florales affleurant au ras du sol, très courtes,
terminées par une grappe florale de 3 à 15 fleurs, longue de 2 à
10 centimètres. Pédicelles de 8 à 10 millimètres dressés; bractées
très petites et fugaces. Fleurs odorantes. Cupule en tube évasé,
long de 5 à 8 millimètres surmonté de 4 sépales ovales-lancéolés,
acuminés, de 12 à 15 millimètres de long, légèrement velus sur
les bords et en dedans. Pétales blancs verdâtres, lancéolés-linéaires,
petits (3 à 8 millimètres de long), souvent inégaux. Étamines
blanches, très nombreuses, longues de 3 centimètres. Gynophore
d’abord blanc, puis verdâtre, long de 3 à 4 centimètres, au moment
de la maturation, Fruit toruleux, avec de nombreuses graines,
long de 2 à 3 centimètres, large de 4 millimètres.
Plante adaptée au feu de brousse. La partie aérienne est brûlée
chaque année et après le passage du feu le rhizome émet de nou-
velles pousses qui fleuriront au ras du sol, rappelant en cela le
mode de vie des Cochlospermum.
Commiphora airica, sp. nov.
Frutex vel arbor mediocris albo-ramulis cinereis, glabris, spines-
cenlibus divaricatis ; foliis sparsis, simplicibus, tenuiter membra-
naceis, utrinque glabris, laie ovalis, oblusis, inlegris vel apice plus
— 585 —
minus inciso-serratis, petiolo 1 cm. longe, drupis ovoideis 1 cm. longis,
pgrena ossea subovoidea. Pedicelli fructiferi 1,5-2 mm, longi.
Niger français : sud de l’Air, au bord du Kori (Oued) de Tasolé,
500 mètres à 700 mètres ait., ÎT^O' de lat. N.
Diffère des autres espèces de Commiphora par ses feuilles simples.
Arbuste ou petit arbre, dénudé pendant la saison sèche, rameux dès
la base, s’élevant de 3 mètres à 5 mètres de haut, à branches diva-
riquées, les plus grosses de la grosseur de la cuisse; écorce lisse,
d’un blanc cendré, s’écaillant par pellicules très minces. Jeunes
rameaux très noueux, terminés en épines caduques, longues de
1 centimètre à 3 centimètres, l’extrémité se desséchant et laissant
un rameau court, noueux, garni à la base de 2 ou 3 bourgeons
dormants, roussâtres-écailleux, tronqués, courts, avec un exsudât
de résine blonde sur le pourtour. Feuilles alternes, caduques,
minces, glabres, largement ovales ou suborbiculaires, obtuses, de
lcm,5-2 centimètres de long, entières ou finement denticulées au
sommet. Fleurs. Fruits isolés le long des rameaux, desséchés en
saison froide, glabres, ovoïdes, longs de 1 centimètre, portés par
des pédicelles de lmm,5-2 millimètres. Pyrènes ovoïdes, comprimés,
à bords aigus de 8 mm. x 5 mm.
Le tronc et les rameaux fraîchement coupés laissent exsuder une
grande quantité d’oléo-résine, d’un blanc légèrement blond, à
odeur d’élemi, qui se solidifie bientôt en résine. Le chameau est très
friand des rameaux.
Nom vernac : Adaras (temacheq). Ce nom s’applique aussi au
Commiphora africana Engler qui existe dans la même région; mais,
d’après Foureau, l’espèce que nous venons de décrire serait
V Adaras mâle.
Rotala elatinoides (D. C.) Hiern forma terrestris f. nov.
Cette forme est celle qu’a décrite Fliern [Fl. trop. Afr., II, 1871,
p. 466). Les tiges dressées, très grêles, toutes de 3 centimètres à
10 centimètres, sont groupées en touffes et s’insèrent à la base sur
un petit stolon couché sur le sol et qui a été autrefois une tige aqua-
tique. La plante est donc vivace. La forme terrestre croît sur les
bancs de sable exondés des bords du Niger ou sur les îles périodi-
quement inondées après le retrait des eaux. Commun de Gao à
Tombouctou (janvier à mars).
R. elatinoides (DC.) Hiern forma fluviatilis f. nov.
Caule notante, foliis submersis ouato-ellipticis, pellucidis, foliis
emersis minimis.
Cette forme aquatique florifère constitue l’état aquatique de
R. elatinoides. Les tiges flottantes, molles et grêles, s’enracinent
au fond de l’eau; elles ont de 0m,50 à 2 mètres et 3 mètres de long,
Bulletin du Muséum, 28 s., t. IV, 1932. 38
l’extrémité supérieure émerge de 2 centimètres à 3 centimètres
au-dessus du niveau de l’eau. Feuilles submergées sessiles, rou-
geâtres, pellucides, ovales-elliptiques, de 15 à 25 millimètres de
long, 6 à 8 millimètres de large, les exondées plus petites, vertes,
sessiles, ovales-cordées, de 4-5 millimètres de long sur 3 à 4 milli-
mètres de large. Fleurs petites, de 2mm,5 de long; sépales 4, lan-
céolés, subulés, pétales 4, rosés, longs de lmm,5.
Dans le Niger, à Gao, au moment de l’inondation (janvier); flotte
parmi les Nymphæa et les Utricularia. Au milieu des touffes d’herbe
fraîchement exondées on rencontre des termes de passage entre la
forme fluviatilç et la forme terrestre.
Rolala tenella Hiern, souvent mêlé à l’espèce précédente sur les
bancs de sable entre Gao et Tombouctou, a aussi des stolons ram-
pants. Il doit donc offrir aussi une forme fluviatile que nous n’avons
pas observée.
Hygrophila tumbuctuensis sp. nov.
Humilis herbacea vel sufjruticosa, hirsuta, basi repens, caule
quadrangulo, foliis oblongo-lanceololis, repando-crenalis, obtusis
Fig. 1. — Buissons d’Euphorbia sudanica à Koulicoro
in peiiolum aüenuatis, floribus dimidiato-verticillatis , calgcis quin-
quefidi laciniis subulalis ciliatis, corollâ calgce duplo longiore.
Soudan français : Iles du Niger entre Bourem et Bamba,fprès
Tombouctou, 3 mars 1932.
Plante débile, ramifiée dès le collet, à tiges grêles, couchées puis
redressées; hautes de 6 à 10 centimètres, quadr angulaires, légère-
ment et finement pubescentes. Feuilles opposées, oblongues-lan-
céolées, crénelées sur les bords, obtuses au sommet, atténuées à
— 587 —
la base en pétiole court, longues de 8 à 12 millimètres, larges de
3 à 4 millimètres, finement velues sur les deux faces au moins à
l’état jeune. Fleurs par faux verticilles de 1 à 6, à l’aisselle des
feuilles, subsessiles, longues de 10 à 12 millimètres bleues, bila-
biées. Calice divisé presque jusqu’à la base en 5 sépales filiformes
subulés, velus-ciliés, longs de 5 à 7 millimètres. Corolle velue à
l’extérieur, la lèvre supérieure plus petite blanchâtre bilabiée,
l’inférieure à 3 lobes d’un bleu foncé; gorge un peu velue en dedans,
palais blanchâtre. Etamines 4, à filets velus, soudés par 2 à la base,
inclus, style long hérissé. Capsule oblongue, aplatie, de 6 milli-
mètres de long, tronquée et hérissée de quelques poils au sommet.
Graines nombreuses, aplaties.
Glossostigma diandra (L.) comb. nov. = G. spathulatum Arn.
= Microcarpæa spalhulaia Benth. = Limosella diandra L. Mant.
252 (1767).
Soudan français : dans une île du Moyen Niger, entre Gao et
Tombouctou, par 16° lat. N., banc de sable à peine exondé.
Cette plante, assez répandue dans l’Inde, est incontestablement
celle qui a été décrite par Linné sous le nom de Limosella diandra,
mais indiquée à tort comme venant du Cap de Bonne-Espérance.
Linné, dans son Mantissa, indique Kœnig comme collecteur. Jean-
Gérard Kœnig (1728-1785), élève de Linné, séjourna en 1767 à
Tranquebar dans la Péninsule de l’Inde. Or Tranquebar sé trouve
au sud de Pondichéry, localité où notre Glossostigma a été récolté
par Perrottet. Glossostigma diandra est une des plus petites Pha-
nérogames connues. Il vit par petits coussins verdâtres sur le sable
humide et a tout à fait l’aspect, vu à distance, de F Hépatique,
Riccia fluitans. Il faut le regarder de près pour voir ses fleurs et ses
fruits.
Limnophila fluviatilis sp. nov.
Glabra, caule lenui, foliis omnibus verlicillatis setaceo-multifidis
floribus axillaribus subsessilibus soliiariis.
Soudan français : Niger moyen, de Tombouctou à Gao, et plus
au sud.
Plante dimorphe, submergée et plus ou moins flottante quand
elle croît dans les eaux du fleuve ou formant un gazon de 2 centi-
mètres à 4 centimètres dans les lieux exondés.
Forme aquatique (forma fluviatilis) : Tiges submergées très
grêles, souvent longues de plusieurs mètres, l’extrémité dressée
au-dessus de l’eau longue de 5-10 centimètres. Feuilles verticillées
par 8-10, longues de 2 à 3 centimètres fortement laciniées mul-
tifldes, celles de la partie exondée lancéolées et pennées fimbriées
— 588 —
sur les bords. Fleurs blanches, sessiles, de 5 millimètres de long;
étamines 4 insérées à la base de la corolle. Calice persistant adossé
à l’ovaire à la base, à 5 lobes lancéolés aigus rabattus sur le fruit.
Fruit ovoïde-allongé, subquadrangulaire, de 5 millimètres de long.
Forme exondée (forma terrestris) : Tiges dressées de 2 centi-
mètres à 4 centimètres de long, insérées le plus souvent sur un
rhizome radicant couché (anciennes tiges flottantes) par groupes
de 1 à 3. Feuilles très petites verticillées ou alternes, rouge brun,
lancéolées linéaires, finement serrées, laciniées, glabres, de 3 à
5 millimètres de long, à lobes divariqués charnus. Fleurs petites,
sessiles, alternes. Calice rougeâtre, dilaté à la base, glabrescent ou un
peu velu, de 4 à 5 millimètres de long, y compris les lobes aigus,
appliqués sur la capsule. Corolle blanche.
Dans le Moyen Niger. La forme aquatique flottait dans le fleuve
à Gao (janvier 1932); la forme terrestre était commune sur les bancs
de sable bordant le Niger de Gao à Tombouctpu (mars 1932). On
observe des termes de passage d’une forme à l’autre. La forme ter-
restre paraît voisine de L. Barteri Skan; la forme aquatique se
rapprocherait de L. ceralophylloides Skan.
Utricularia kalmaloensis sp. nov.
Hçrba amphibia 10-15 cm. longo, foliis lacinialis, capillaceis,
Utriculi subor bicular es gibbosis, os terminale ad marginem 2-cilia
gracillima gerens. Scapus erectus, simplex, nudus, 1 (-2-) florus.
Corolla lulea 3-5 mm. longa, labrum superius rolundalum, integrum;
labium inferius Irilobalum. Calcar conicum acutum.
Nigéria du Nord : Lac de Kalmalo, à 8 kilomètres de Birni
N’Koni (Niger français), en fleurs février 1932 !
Tiges vertes, assez robustes, de 10 à 15 centimètres de long,
flottant entre deux eaux pendant l’inondation et couchées sur la
vase humide lors du retrait des eaux qui correspond à l’époque de
la floraison. Feuilles laciniées multifides, longues de 20 à 30 milli-
mètres, à pinnules alternes filiformes, celles du bas plus longues
portant de 1 à 4 utricules blanc-diaphanes, gibbeux, subsessiles,
de lmm,5 de diamètre, terminés près de la bouche par deux longs
cils entiers ou divisés; ordinairement un ou deux stolons à la base.
Scape dressé, long de lCm,5 à 2Cm,5, terminé par une seule fleur,
portant à 4 ou 5 millimètres sous la fleur une petite bractée. Fleur
jaune de 3 à 5 millimètres de long; calice glabre, à deux lobes large-
ment ovales-arrondis, de lmm,5 de long; corolle à lèvre supérieure
arrondie, lèvre inférieure trilobée, éperon conique, aigu, très large
à la base, long de 2 millimètres à 2mm,5. Fruit globuleux de 2 milli-
mètres de diamètre.
— 589
Euphorbia (Biaculeatae) sudanica sp. nov.
Frulicosa, subverlicillatim ramosa, ramis cylindricis, aculeis
slipularibus divaricalis. foliis obovato-lingulatis, denliculaiis, trun
Fig. 2. — Euphorbia sudanica à différents états : 1 et 2 rameaux en fleurs,
3, 4, 5 jeunes plantes à différents âges.
— 590 —
calis ml retusis breve mucronatis, basi sensim in peliolum breuem
altenualis, cymis axillaribus, breviter pedunculatis, bicephalis,
involucri hemisphæriei parvi, glandulis fimbriatis, capsulæ longe
slipilalæ profunde irisulcalæ.
Soudan français : Koulicoro, au bord du Niger, dans les rochers
(type).
Arbuste charnu, ligneux à la base, lactescent, haut de 1 mètre à
2 mètres, composé d’une tige principale de la grosseur du bras et
de nombreux rameaux dressés épineux. Jeunes rameaux charnus-
assulascents (d’un vert glauque ou rougeâtre, non anguleux, mais
avec des protubérances obtuses de 5 millimètres de saillie, disposées
en spirale sur cinq lignes. Épines par paires à la partie supérieure des
protubérances (étalées, d’un blanc noirâtre, très piquantes, longues
de 5 millimètres. Feuilles oblongues-deltoïdes, longuement atté-
nuées à la base, sessiles), tronquées ou brusquement acuminées au
sommet, denticulées à la partie supérieure, longues de 5 à 8 centi-
mètres, caduques, tombées en saison sèche, au moment de la flo-
raison. Pédoncules fourchus, glabres, insérés au-dessus de la cica-
trice des feuilles, longs de 3 à 5 millimètres, portant deux fleurs sur
des pédicelles de 3 à 4 millimètres, avec deux petites bractées
ovales scarieuses à la fourche. Involucre vert jaunâtre, petit,
à cinq lobes largement ovales-tronqués de 2 millimètres de long
et cinq glandes fimbriées. Bractées staminales très petites, flmbriées.
Gynophore long de 5 à 7 millimètres, glabre, courbé en hameçon.
Fruit profondément trilobé, glabre, de 7 millimètres de diamètre
(à l’état jeune), déhiscent à maturité (mai) à graines petites, sub-
globuleuses, noirâtres, marbrées de gris, finement chagrinées.
Très commun dans les rochers de grès et de latérite dans la vallée
du Niger moyen, Bamako, Kati, Koulicoro (en fleurs, mars 1932).
Le latex est très caustique. La plante est considérée comme poison
par les indigènes.
— 591 —
Huit genres nouveaux D’Orchidées indochinûises
par M. F. Gaotn-kp ain.
Allochilus Gagnep., nov. gen.
Ail. Eberhardtii Gagnep., n. sp.
Herbu lerrestris. Caulis 60*70 cm. allm, basi vaginatus, vaginis
brevibus aphyllis, hiantibus remolis, supremis laminas gradatim
longas longasque munitis. Folia maxima 2-3 lanceolala, 15-20 cm.
longa, 5 cm. lata, basi in petiolum 2-5 cm. longum attenuata ; nervis 5
remotis, apice conniventibus. Inflorescenlia terminalis, 40-50 cm.
longa, basi bracteis sterilibus munita, apice 25 cm. florifera, breviler
glanduloso-pubescens; floribus minutis, numerosis, viridi-luleis ;
bracteis sterilibas lanceolatis, 2 cm. longis, floriferis lanceolato-
acuminatis, 7 mm. longis, glanduloso-cilialis . — Sepalum dorsale
cum petalis coalitum, cucullum oblongum, apice tridentalum 7 mm.
longum, 4 mm. latum, breviler pulverulenlo-pilosum efformans ; sep.
lateralia oblonga, acuminalo-obtusa, 7 mm. longa, 1,8 lata, 3 -mr±
vata. Labellum superum, basi concavum, 3-lobum y 6- mm. longum,
inter lobos latérales 2,8 mm. latum ; lobis lateralibus vix prominen-
tibus, oblusis ; l. terminale lineari, 3 mm, longo, 0,4 lato, obtusissimo ;
nervis 6,3 lobum terminalem percurrenlibus. Columna 6 mm. cum
anthera, teres, infra anlhera incrassata subcupulata; clinandrium
oblongo-acuminalum, 3 mm. longum, dorso labellum vergente ad
medium stigmatifero. Anthera ovaio-acuminala, 2,6 mm. longa,
bilocularis. Pollinia 2, ad retinaculum confluentia, claviformia,
2,6 mm. longa. Ovarium fusiforme subsessile, 12 mm. longum,
glanduloso-pubescens.
Tonkin : Chu-too, prov. de Bae-kan, n° 4701et à Siam-Khong,
même prov., n° 4633 ( Eberhardl ).
Le genre Allochilus (xÀXo;, tout autre; y^Aa;, lèvre,, labelle)
appartient à la tribu des Neottiées et par la longueur de sa co-
lonne se place auprès de Hæmaria dont il est bien différent par la
forme de> son labelle.
Il se rapproche du genre Macodes, mais s’en distingue : 1° par
son sépale impair et ses pétales cohérents pour former le capu-
chon; 2° par le labelle sans callus marginaux; 3° par la colonne
dépourvue d’ailes dressées; 4° par les feuilles non marbrées.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
— 592 —
Dans notre genre, le labelle, étant supérieur, l’éloigne de Hylo-
phila.
Lepidogyne possède bien une colonne allongée, mais notre genre
est différent : 1° par les feuilles pétiolées; 2° par les bractées beau-
coup plus courtes; 3° par le labelle dépourvu de callosités basi-
laires; 4° par le stigmate non accompagné d’écailles.
De Hælaria, il n’a pas les pétales soudés par la base, ni la co-
lonne courte, ni le stigmate avec 2 crêtes.
Anaphora Gagnep., n. g.
A. liparioides Gagnep., n. sp.
Herba lerreslris, rupicola 25-35 cm. alla. Rhizoma horizontale ,
radicibus flbrosis tomenlosis, caulos approximalos emittens. Caules
10-12 cm. alli, basi vaginali, apice 3-5 -foliali. Folia lanceolata, acu-
minala, acuta, basi altenuata, inconspicue ad vaginam petiolala,
10-14 cm. longa, 3-7 cm. lata, tenuiter 5-nervata. Inflorescenlia
17-25 cm. exserta, ad lertiam parlem supremam 5-15 cm. fiorifera,
spicato-racemosa, densissima, ob bracteas ad apicem comosa; bracleis
subulalis, flexuosis, 7-4 mm. longis, ereciis dein reflexis ; floribus
albidis, minutissimis, 6 mm. diam., subconliguis. — Sepalum dor-
sale lineare, oblusum, 3,2 mm. longum, 0,6 mm. latum, 3-nerualum ;
sep. lateralia ovato-oblonga, oblusa, 2 mm. longa, 1 mm. lala, 3 -ner-
vata. Petala linearia angustissima, 3 mm. longa, 0,2 mm. lala,
l-nervata. Labellum coalescens, ad medium columnæ inserlum, ses-
sile, ampleclens, ovato-acuminatum, basi valde concavum, 2,3 mm.
longum, 1,4 supra basin latum; disci callus basalis transver salis.
Columna 1,4 mm. lola longa, apice paullulum capitata, exalata, ad
medium labellum gerens ; stigma infra clinandrium situm. Anthera
cordalo-oblusa, suborbicularis, 0,7 mm. diam., modice convexa,
bilocularis. Pollinia 2, clavata, relinaculo inconspicuo. Ovarium cum
pedicello 4-5 mm. longum. Capsula ovoidea, 6 mm. longa, 3,5 crassa,
pedicello 2 mm. longo.
Annam : col des Nuages, près Tourane, n° 7941 ( Poilane ); Dran,
n° 823 ( Hayata ) ; entre Dak-ha et Dak-kô, prov. Kontum, n° 18478
[Poilane). — Cambodge : île de Phu-quoc, n° 78 ( Contest-Lacour ).
Très voisin des Liparis, le genre Anaphora a tout l’aspect d’un
Liparis de la sect. Mollifoliæ ; mais il diffère de ce genre : 1° par
les sépales latéraux plus larges que le dorsal; 2° par le soulève-
ment (1) du labelle porté à moitié de sa hauteur par la colonne;
3° par le labelle beaucoup plus étroit à son sommet qu’à sa base;
4° surtout par les 2 pollinies au lieu de 4.
P) ava cpopâ, soulèvement.
593
Donacopsis Gagnep., n. g.
D. laotica Gagnep., sp. unica.
Caulis et folia more graminearum uaginis imbricalis, valide
striatis. Folia dislicha, ad vaginam sessilia, haud basi arliculala,
linearia, longe acuminala, 10 cm. sæpe 15-20 cm. longa, basi 8-12 cm.,
lata, utrinque nervoso-striata. Inflorescenlia uniflora [an semper?)
lerminalis, inter folia suprema approximala sessilis, flore inter
mediis, firtno, luleo. — Sepala 3 simillima lineari-acula, 23 mm.
longa, 2,5 mm. lata, h-nervata. Pelala lineari-oblonga,obtusa, 18 mm.
longa, 5 mm. lata, h-nervala, nervis lateralibus furcalis. Labellum
oblongum explicalum subpanduriforme, 2 cm. longum, supra basin
10 mm. latum, ad medium puberulum anguslatum, apice rotundalo-
undulalum, disco lævi. Ccilcar cglindricum, clependens, 5 mm. lon-
gum. Columna lamellata, sal crassa, apice dilatata, 4 mm. lata,
10 mm. longa, stigma sub anlhera silum, laminis 2, obliquis litle-
ram V referentibus marginalum. Anthera convexa, apicalis, postice
cordala cum eminente globosa ornata, antice rostrata. Pollinia 2,
subconligua, globosa, ad caudiculum elongalum sessilia, retinaculo
scutata. Ovarium cum pedicello 15 mm. et ultra longum.
Laos : sans localité ( Massie ).
Par la forme des pollinies, ce genre appartient certainement
à la tribu des Vandeæ. Parmi celles-ci, il faut éliminer Eulophia
qui a 4 pollinies; les Cymbidieæ qui ne présentent pas d’éperon; les
Cyrlopodieæ dont la colonne a un menton; les Sarcantheæ qui n’ont
pas de feuilles plissées-veinées, etc... En sorte que ce genre a des
affinités et un voisinage difficiles à préciser. Son port le rapproche
des Arundina, des Épidendrées, d’où le nom proposé Donacopsis
(Sova?, roseau, o4, ressemblance).
Epigeneium Gagnep., nov. gen.
M. Krænzlin (x) a placé dans le genre Desmotrichum, le Dendro-
bium Fargesii Finet (2). Il m’apparaît que ces deux auteurs, Finet
et Krænzlin, (ont méconnu des caractères tant floraux que végé-
tatifs qui font que cette espèce n’appartient ni au genre Dendro-
bium, ni au genre Desmotrichum. Dans le premier de ces genres, les
pétales sont toujours insérés normalement sur la colonne et à sa
base; leur base n’est jamais décurrente sur le prolongement de cette
colonne que l’on appelle pied ou menton. Quant aux sépales laté-
raux, ils s’insèrent à la base de la colonne et ils sont décurrents en
descendant par leur base oblique sur le menton qu’ils contribuent
f1) Pflanzenreich, IV, 50, Dendrob. p. 358.
(2) Bull. Soe. bot. Fr. L (1903), p. 374, tab. XII, 11-18.
— 594 —
à former; mais jamais ils ne s’insèrent à l’extrémité du menton et
latéralement, avec une décurrence qui remonte vers la colonne.
Dans le genre Desmolrichum Bl. (x) la position, la décurrence des
pétales et sépales latéraux est la même que dans le genre Dendro-
bium, et je ne connais pas d’exceptions à cette règle fournie par les
nombreuses espèces que M. Krænzlin a ajoutées à celles de Blume.
Le D. Fargesii Finet est construit sur un tout autre type, car
les pétales sont décurrents sur le menton et ainsi leur ligne d’in-
sertion devient oblique. Quant aux sépales latéraux, ils sont in-
sérés vers l’extrémité du menton et remontent vers la colonne par
leur décurrence.
A ces caractères différentiels floraux s’en ajoutent d’autres qui
sont tirés de l’inflorescence, et de ses bractées, de la forme et de la
position des pseudobulles.
Il devient donc nécessaire de sortir cette espèce du genre Den-
drobium où Finet l’avait placée, et même du genre Desmolrichum
dans lequel Krænzlin l’avait comprise.
De plus, il existe trois autres espèces, indochinoises celles-ci,
qui sont certainement du même genre que l’espèce de Finet.
Les raisons sont donc plus que suffisantes pour décrire le genre
nouveau dont le type est Dendrobium Fargesii et que je propose
de nommer Epigeneium (sm, sur; yévstov, menton) pour rappeler la
position des pétales et sépales latéraux sur le menton.
On trouvera ci-après la description du genre nouveau et des es-
pèces nouvelles qui s’y ajoutent.
Epigeneium Gagnep., n. g.
Herba epiphylica. Rhizoma elongalum pseudobulbos numerosos
gerens, moniliforme. Pseudobulbi monophylli, uniflores vel stériles,
basi vagina spathiformi cincti. Folia solitaria, oblongci vel obovata,
■coriacea, sublerminalia. Inflorescentiæ pedunculus solilarius, ter-
minons, basi braciea spathiformi ornatus, ad medium bracteola am-
plexicauli munilus, uniflorus ; flos atro-purpureus. Sepalum dor-
sale columnam amplectans ; sep. lateralia majora, ad apicem menti
lateraliter inserta. Pelala triangula, longe secus mentum decurrentia.
Labellum panduriforme, oblongum, biparlilum : parle infuna cu-
neata bilobulata, lobulis partem anlieam equitantibus, parte antica
obovata vel obcordala ; disco laminas et lobulos exhibente. Columna
brevis, stelidiis haud prominentibus subnullis, mento lato elongato ;
anthera modice convexa ; polliniis 2 vel paria 2. — Species typica :
Dendrobium Fargesii Finet.
f1) Bigdr. Tabellen XXXV.
— 595 —
Les quatre espèces de ce genre se différencient ainsi :
A. Ornements du labelle 2.
a. Ornements en lames oblongues contiguës.
a Feuilles longues de 20 millimètres environ E. Fargesii.
p F. longues de 50 millimètres E. Clemensiœ.
. b. Ornements en lames linéaires, séparées;
Feuilles de 30 millimètres environ E. Delacowrii.
B. Ornements du labelle 4, en forme de lobules de la partie inférieure;
2 médians plus larges, 2 latéraux plus étroits E. chapaense.
Epigeneium Clemensiæ Gagnep., n. sp.
Rhizoma elongatum, radicosum. Pseudobulbi haud conligui,
ovoideo-conici, leviter incurvait, 10-12 mm. longi, monophglli,
uniflori, vaginis ovatis, sicco nervatis, scariosis, brunneis, sal fragi-
libus, nervo medio mucronatis. Folia obovato-oblonga, in petiolum
basi attenuata, apice emar ginalo-rolundata, coriacea, margine sub-
revoluia, 45-53 mm. longa, 10-17 mm. lala. Inflorescentiæ flores
numerosi ad pseudobulbos 12-15 mm. longi, atropurpurei, solitarii
pedunculo 2 cm. longo, basi bractea spalhiformi vaginalo el ad me-
dium bracteola amplexicauli. — Sepalum dorsale...; sep. lateralia
ad apicem menti inserta, ovoto-oblonga, sinuosa, acuminata, 16 mm.
longa, 5 mm. lata ad basin obliquam rolundala. Petala triangulo-
obliqua, 7 mm. longa, secus 7 mm. decurrentia, 3 mm. lata. Label-
lum ambitu oblongum, subpanduriforme, 15 mm. longum, 8 mm. lar
tum, parte basali breviter unguiculata, 10 mm. longa, obcordala, parle
termiûali suborbiculari vel transverse elliptica, apice rotundato-
emarginata, 7 mm. longa; disco Icimellas 2, lacrgmif ormes, ad me-
dium labelli altingentes efformanle. Columna 3 mm. longa, menlo
lato, 10 mm. longo.
Annam : mt Bana, épiphyte au sommet des arbres, assez com-
mun, n° 4327 ( Mrs Clemens).
Epigeneium Delacourii Gagnep., n. sp.
Rhizoma radicosa. Pseudobulbi ovoideo-conici, 1 cm. longi, sub-
contigui, leviter inflexi monophglli, uniflori, vaginis ovatis, obtusis,
vel subemarginalis, nervosis, fragilibus, mox laeeratis cincli. Folia
obovato-oblonga, basi attenuata, apice rolundalo-emarginala, 35 mm.
longa, 11-12 mm. lata, coriacea, margine revoluta. Inflorescentiæ
pedunculus 15 mm. et ultra longus, braclea spathacea, 5 mm. longa,
obiusa ornaius, flore 3 cm. longo, aurantiaco (?). — Sepalum dorsale
ovato-obtusum, 8 mm. longum, 6 mm. latum, columnam cingens,
'ô-nervalum, nervis anastomosantibus ; s. lateralia ad apicem menti
lateraliter inserta, oblongo-acuminata, acuta, leviter flexuosa,
18 mm. longa, 1-nervata. Petala Iriangula, anguslissima, subli-
596 -
nearia, 3-nervala, ad mentum decurrenlia, 12 mm. longa, vix 2 lata.
Labellum oblongum, panduriforme, 20 mm. longum, ad apicem
8 mm. latum biparlilum : parle basali unguiculata, apice obcordala,
12 mm. longa, 7 mm. [lata, p. lerminali obovata, emarginala, fere
obcordala, 10 mm. longa, disco laminas lineares, anguslas apice
oblique truncalas efformans. Columna lata, stelidiis truncalis,
appendice dorsali claviformi, mento 17 mm. longo.
Laos : environs de Napé, sans n° ( Delacour ).
Epig-eneium chapaense Gagnep., n. sp.
Rhizoma elongatum, radicosum, pseudobulbos contiguos gerens.
Pseudobulbi ovoideo-oblongi, 12-15 mm. longi, monophylli, vaginis
brunneis, fragilibus cindi. Folia elliptica, basi in petiolum altenuala,
17-30 mm. longa, 7-11 mm. lata, apice rotunda, emarginala, coriacea,
margina revolula. Inflorescentia flos solitcirius, atro-purpureus,
bractea basali spathiformi, 1 cm. longa, bracleola ad medium inserta
amplexicauli, pedunculo circa 2 cm. longo. Sepalum dorsale trian-
gulo-acuminatum, 12 mm. longum, 5 -latum, 1-nervalum ; sep. Icile-
ralia eum subsimilia, sed falciformia et secus mentum decurrenlia ,
1-nervala, 23 mm. longa, 7 mm. lata. Petala anguste Iriangula, longe
acuminaia, 13 mm. longa, 2 mm. lata, secus mentum leviter decur-
renlia. Labellum laie, unguiculalum, obovalo-panduriforme, trilo-
bum, 2 cm. longum, 11 mm. latum, lobis lateralibus rolundis, se-
miorbicularibus, ad medium labellisese exhibenlibus ; lobulis 4, inæ-
qualibus ad medium inter lobos sitis; lobo lerminali Iransverik ellip-
lico, subsessile, 7 mm. longo, 11 mm. lato, leviter emarginalo.
Columna 6-7 mm. longa, stelidiis subnullis, antice ductis ; appendice
dorsali brevi, operculo convexo.
Tonkin : col de Lo-qui-ho, près Cha-pa, n° 12605 et 12607 bis
( Poilane ).
Evrardia Gagnep., n. g.
E. Poilanei Gagnep., n. sp.
Herba terreslris, saprophytica, aphylla, 15-20 cm. alla, e basi
ramosa, vel simplex. Rhizoma horizontale, albidum. Caulis squa-
mosus, vaginis brevibus, aphyllis, 5-6 mm. longis, remolis, apertis,
ad medium subimbricalis, [supremis bracieiformibus. Inflores-
centia lerminalis, 5 cm. longa, 2 cm. lata, racemosa, densiuscula,
breviier glanduloso-pilosa ; bracteis 12-10 mm. longis, ovalis, obtusis,
dorso margineque pilosis ; ftoribus circa 10, brunneis, labello luleo,
supero. — Sepalum impar triangulo-acuminalum, 5 mm. longum,
2 latum, liberum; sep. lateralia oblongo-falciformia, obtusa, 10 mm.
longa, 3 lata, basi cohæreniia saccalaque, nervo medio curvalo, brun-
— 597
neo. Pelala longe triangula, valde falcata, acuminala, 5 mm. longa,
1- neruata, neruo valde excentrico. Labellum 12 mm. longum, 9 mm.
unguiculalum, apice dilalalum; ungue canaliculato, crasso, margini-
bus brunneis, angustis, denliculalis ; lamina transver sali, 4-5 mm.
longa, 12 lata, reclangula, lobis divaricalis, oppositis, grosse laci-
nialis, vel 3-lobulatis, lobulis 3, inæqualibus, dentalis. Calcar
nullum. Columna perbrevis ; clinandrium iriangulum, acuminatum,
2 mm. longum, dorso stigmaliferum, infra 2-lamellalum, lamellis
lunalis, obtusis, substipitatis. Anlhera ovalo-acuminala, 2 mm. longa,
2 - locularis. Pollinia 4, albida, clavala, ad caudiculum longum
sessilia, relinaculo subnullo. Ovarium cylindro-fusiforme, papil-
loso-pilosum, 9 mm. longum.
Annam : Dalat, arboretum, n° 1807 [Evrard); montagne Mam-
ray, prov. Kontum, n° 18204 ( Poilane ).
Le genre Evrardia diffère de Cheirostylis : 1° parce que aphylle à
port de Phelipea ; 2° par le sépale dorsal non cohérent avec les
pétales; 3° par les stigmates saillants, en forme de verrue; 4° par
les appendices du clinandre en forme de croissant.
Par l’absence de feuilles peut être comparé aux Diuridées, mais
ce n’est certainement ni Lecanorchis, ni Aphyllorchis, ni Stereo-
sandra qui ont le rostellum très court. Parmi les genres à labelle
supère, comme Evrardia, il ne peut être comparé utilement à
Cryptoslylis et Prasophyllum qui portent une feuille développée
au moins.
Je propose pour ce genre, que je crois nouveau, le nom de Evrar-
dia, en remerciement à M. Fr. Evrard, qui a donné au Muséum une
importante collection de plantes d’Indochine, dont beaucoup sont
accompagnées d’un excellent dessin analytique.
Parhabenaria Gagnep., n. g.
P. cambodiana Gagnep., n. sp.
Caulis foliosus, 32 cm. altus, vaginis infimis aphyllis. Folia 6,
infima deminuta, suprema bracteiformia, ad medium caulis 10 cm.
longa, 25 mm. lata, acuminato-acuta, basi amplexicaulia ad vagi-
nam sessilia. Inflorescenlia pauciflora, floribus 3, speciosis, 4 cm.
latis; bracteis lanceolaio-acuminalis, 7-5 cm. longis, 15 mm. latis. — -
Sepala orbicularia bel late ovala, oblusissima, 15-17 mm. diam. ;
nervis 3 simplicibus, alleris laleralibus ramosis. Petala linearia,
anguslissima, acuminalissima, basi latiora, brévia, 10 mm. longa,
anlheram vix superantia. Labellum 3-lobum, basi canaliculatum,
nervosum, lobis laleralibus obovatis, apice subretusis, 13 mm. longis
lalisque ; lobo lerminali lineari-oblongo, apice altenuato-obtuso,
13 mm. longo, 3 mm. lato, laleralibus longiore ; disci lamina e basi
usque ad medium labelli procurrens. Calcar lubulosum, teres, ad
— 598 —
apicem paullulo dilaialum, arcualum, 5 cm. longum. Columna perbrevis
antice ad basin sligmaiijera ; stigmate concavo. Anthera obcordala,
bilocularis, 8 mm. alla lalaque, subsessilis. Pollinia... Ovarium
30-35 mm. longum, sessile,
Cambodge : région de Kampot, mont Kamchay, n° 36463
(A. Chevalier).
Ainsi que son nom l’indique, ce genre nouveau est très proche
du genre Habenaria. Il s’en distingue : 1° par la brièveté de son
épi pauciflore; 2° par la brièveté de ses pétales dépassant à peine
l’anthère; 3° par la colonne plus large à son sommet; sans aucun
tube saillant pour les pollinies, sans stigmate proéminent.
Les pollinies, que je n’ai pas vues, sont verticales; autant que
j’ai pu en juger par la forme des loges, elles ont le caudicule infé-
rieur.
Semiphajus Gagnep., n. g.
Rhizoma horizontale, pseudobulbis nullis. Folia lempore florum
minuta, haud explicala, plicato-nervosa. Inflorescentia radicalis, basi
usque ad medium vaginala, vaginis supremis remotis ; flores ± nume-
rosi, sat majusculi, strialo-nervosi, longe racemosi. — Sepala oblongo-
lanceolata, lateralia asymelrica. Petala iis simillima, breviora. La-
bellum basi concavum, subinlegrum, lobis lateralibus obsoletis vel
vix prominentibus. Calcar nullum. Columna dorso convexa, anlice
concava, lata, haud anthera latiora ; stigma transversale infra an-
theram siium. Anthera apicalis, opercularis, loculis 2. Pollinia 4,
biseriala, pgriformia, ad basin acutam inter se cohærenlia. Ovarium
cum pedicello bractea longius. — Genus indochinense.
Ce genre appartient aux Bletiæ, mais s’en distingue par 4 polli-
nies et non 8.
11 se rapproche des Phajus par les caractères généraux; mais
il s’en distingue : 1° par 4 pollinies et non 8; 2° par l’absence
d’éperon proprement dit: 3° par le labelle entier n’embrassant pas
la colonne, à lobe médian non dilaté.
Comme notre genre ne possède que la moitié des pollinies du
g. Phajus, je propose de lui donner le nom de Semiphajus.
Deux espèces, dès maintenant, appartiennent à ce genre. En
voici les descriptions :
S. Chevalieri Gagnep., n. sp.
Caulis circa 20 cm. altus, basi vaginatus, vaginis aphgllis. Folia
juniora, haud explicala, plicato-nervosa, 14 cm. longa ; petiolo incons -
picuo, nervis pallidis infra prominentibus. Inflorescentia 60 cm.
longa, apice 24 cm. florifera, basi vaginala, vaginis supremis spathi-
- 599 —
formibus 2,4-3 cm. longis, remotis ; bracteis 20-15 cm. longis, lanceo-
latis, lenuiter acuminatis, floribus numerosis (12 et ultra ) roseis,
explanaiis 35 mm. diam. — Sepalum dorsale oblongo-acuminatum,
17 mm. longum, 6-lalum, 7-nerualum ; sep. lateralia oblonga ^ acu-
minala, 23 mm. longa, 7 mm. lata, secus labellum ad basin decur-
rentia, 7-ÿ-nervala. Petala breuiter oblonga, acuminala, 18 mm.
longa, 6 mm. lata, ad columnam laleraliler et basi labellum inserla,
7 -nervata. Labellum ad mentum columnæ insertum, gibbum obluswn
cum eo efformans, basi intus bifoveolatum, limbo basi angustalo,
ascendente, dein patente apice rolundaio sublruncaio, 2 cm. longo,
9 mm. lato. Columna 7 mm. longa, lamellata ; stigma transverse
ellipticum. Anthera opercularis, 4 mm. lata, 2 alla, bilocularis, haud
articulata, apice bimucronala. Pollinia 4, paribus ovoideis basi acutis,
ad aniheram latere insertis. Ovarium cum pedicello glabrum, 23 mm.
longum.
Annam : Lang-bian, Dran, savanes incendiées, inondées à la
saison des pluies, n° 40.598 (A. Chevalier).
S. Evrardi Gagnep., n. sp.
Herba 40 cm. alla. Rhizoma caules et scapum emitlens, radicibus
validis. Caulis junior 9 cm. longus, basi arcte vaginalus, foliis non
jam auctis. Folia... Inflorescenlia violacea, 40 cm. alta, radicalis,
apice 10 cm. florifera, infra medium vaginata, vaginis spalhiformi-
bus 4-5, haud imbricatis, 3 cm. longis; floribus circa 5, purpureo-
viridis, 17-20 mm. longis. Sepala triangulo-acuminala, 17 mm.
longa, 6 lata, conspicue7 -nervata. Petala lanceolala 14 mm. longa, 6 lata
conspicue 7 -nervata. Labellum linguiforme, explanatum obscure
lobaium, 20 mm. longum, basi 8 mm. latum; lobi latérales vix promi-
nentes ; l. anticus triangulo-acuminalus, 8-12 mm. longus, supra
lenuiter papillosus ; disci laminæ 2, elevatæ, submedianse, inter lobas
latérales conspicuæ. Columna 10 mm. longa, mentum sub nullum
Calcare 0. Anthera valde convexa. Pollinia 4, subglobosa, basi
cohærentia. Ovarium glabrum, cum pedicello 18-20 mm. lon-
gum.
Annam : Lang-bian, Dalat, arboretum, n° 1 354 [F. Evrard).
Thylacis Gagnep., n. g.
Herbæ nanæ, epiphylicæ. Rhizoma ( vel caulis) radicosum, folio-
sum. Folia canaliculala, dislicha, ad vaginam brevissimam articulata.
Inflorescentiæ filiformes, latérales, apice capilaio-floriferæ, bracteis
minutis, floribus parvis, luteis vel albidis. Sepala oblonga vel ovaia,
obtusa. Petala oblonga, obtusa, sepalis paullo minora. Labellum
apice saccalum, Cgpripedium referens, basi unguiculalum. Co-
600
lumna breuissima ; stigma infra anlheram antice situm. Anlhera
bilocularis, opercularis, columnam terminans. Pollinia 4, biseriata,
pyriformia, per paria ad basin ( parte acuta ) adhærentia. Ouarium
pedicello indistinctum.
Ce genre nouveau, du groupe des Epidendræ, présente l’aspect
de certains Dendrobium de la section Bolbodium. Comme ce genre il
possède 4 pollinies. Mais il ne peut être un Dendrobium : 1° parce
que la colonne ne possède pas de menton; 2° parce que les pollinies
sont distribuées en deux séries ou paires, une dans chaque loge;
3° je ne crois pas qu’aucune espèce de Dendrobium offre un labelle
si semblable à celui des Cypripedium et qui suffirait pour caracté-
riser un genre, tellement il est particulier dans les Epidendræ.
C’est ce labelle bizarre qui a valu à ce genre le nom proposé, ôuXaxîç,
petit sac.
Deux espèces, à ce jour, constituent le genre Thy lacis, ce sont
les suivantes :
T. Poilanei Gagnep., n. sp.
Herba epiphylica. Rhizoma 2 mm. crassum, 3-9 mm. lonyum,
radicosum, cicatricibus triangulis foliorum noiatum. Folia carno-
sula, supra canaliculata, 3-1,5 cm. longa, 5 mm. lata, oblonga, sub-
obtusa, 5 mm. remota, dislicha. Inflorescenliæ plures, latérales, foliis
oppositæ, 6-10 cm. longæ, filiformes, apicefloriferæ, circa medium
vaginalæ, vagina obliqua , acuminata, 2 mm. longa ; floribus albidis,
odoralissimis, dense aggregatis ; brcicleis 8-10, subimbricatis, ovatis,
oblusis, 1,5 mm. longis, 1 mm. latis. — - Sepalum dorsale, obovalum,
obtusum vel apice rotundaium, 5 mm. longum, 4 latum, h-nervatum ;
sep. laleralia eo similia, paullo obliqua, 1-nervata. Pelala oblonga,
obtusissima, b-nervata, 5 mm. longa, 1,5 lata. Labellum obovatum,
subtrilobum, 5,7 mm. longum, 6,5 latum, e medio usque ad apicem
saccalum, basi breuiter (1,5 mm.) unguiculatum inlus et extra in
medio pilosulum ; lobis lateralibus lunatis, vel semiorbicularibus,
2 mm. longis, 3 mm. latis, ad saccum alas efformantibus ; lobo antico
angusto, 4 mm. lato, 0,25-0,50 longo saccum marginanle ; lamina
rectangula ad medium labelli ore inserta, antice directa. Columna
brevis. Anthera apicalis. Ovarium cum pedicello 5 mm. longum.
Annam : Lao-bao, prov. Ouang-tri, n° 1345 ( Poilane ).
T. Fleuryi Gagnep., n. sp.
Herba epiphylica. Rhizoma 1-2 cm. longum, ascendens, parte
inflma mox deslructa, radicibus filiformibus numerosis munitum,
4-5 -phyllum. Folia supra canaliculata, 3,5-9 cm. longa, explicata
3 mm. lata, apiculala. Inflorescenliæ filiformes, 8 cm. longæ, latérales,
axillares, apice capitalo-floriferæ, basi et circa medium vaginalæ ;
vagina infima 2-3 mm. longa, angusia, media 2 mm. longa, obliqua ;
bracteis 4-6, deltoideis, subimbricatis 1 mm. longis ; floribus 1-3 eodem
lempore, aurantiacis, labello albido aurantiaco-puncialo, brunneo-
vermiculato . Sepalum dorsale oblongo-lanceolatum, obtusum, 7,5 mm.
longum, 2,5 latum, 5-nervatum ; sep. laieralia obouata, 7,5 mm. longa ,
4 lata, 7 -nervala . Petala oblanceolata, obtusa, paullulum falciformia,
6.5 mm. longa, 2,25 mm. lata, basi 3 -nervala, ad apicem h-nervata.
Labellum supra medium saccatum, exalatum 7,5 mm. longum ,
4.5 mm. latum, basi 2 mm. unguiculatum, apice obtusum vel
obscure emarginaium, ore biauriculato dilatato, tomentosum lateraliier
bimaculatum, maculis aureis, intus aurantiacum et brunneo-
vermiculatum. Columna 2 mm. alla, valida. Anthera convexa, postice
cordala, anlice obtusoapiculata, bilocularis. Pollinia 4, biseriata,
pyriformici, ad basin cicuiam per paria adhærenlia. Ovarium cum
pedicello 10 mm. longum.
Tonkin : prov. de Phu-tho, réserve forestière de Chan-mong
n° 32.129 ( Fleury in herb. Chevalier); Yen-bay, C. sur les Goya-
viers (Rives).
Bulletin du Muséum, 2° s.,'t. IV, 1932.
39
Un genre nouveau d’H ippocratéacée rr Abyssinie
PAR LE P. SACLEUX,
Correspondant du Muséum
Dillonia, Sacleux.
Omnia Hippocrateæ, disco et ovario exceptis, disco cupulari 5-lobali,
ouario l-loculari, placentis 3 in specie unica adhuc nota 2-ovulatis,
ovulis in una sérié pendulis superpositis. Adde quod stamina sunt 5,
quorum 3 tantum, interdum 4 sunt perfecta, antheris polliniferis
dotala, quod numerum 5, rarissimum est in Hippocratea.
Planta lignosa, foliis simplicibus oppositis. Flores regulares.
Sepala 5 imbricata. Pelala 5 imbricata. Stamina 5, 3 v. interdum 4
tantum perfecta cum antheris polliniferis, slamen ullimum effetum ;
alternipelala sunt, in sinibus disci cupulari lobali inter lobos insila ;
filamentis parum latis, posl anlhesin exlrorsum recurualis. Antheris
subglobosis 2 -locularibus, loculis exlrorsum dehisceniibus, supra
confluentibus. Stylus perbrevis apice sligmalosus, stigmate 3 -lobalo,
lobis claviformibus. Ovarium in medio fundi disci insitum, liberum,
l-loculare, placentis 3 bene evolutis in medio confluentibus, ovulis
pendulis, 2 in quaque placenta 1 -serialis. Semina 6, compressa,
inferne alata. Fructus?
Par son ovaire 1-loculaire à placentas pariétaux ce genre a des
affinités avec les polypétales pariétales. Mais c’est davantage avec
la famille des Samydacées, rattachées aujourd’hui aux Bi^acées,
qu’on est tenté de lui trouver quelque rapport. D’autre part, son
disque cupuliforme profondément divisé jusqu’à la base en lobes
dressés en couronne autour de l’ovaire, s’il n’est peut-être pas
entièrement comparable à la couronne de certaines passiflorées,
apparaît néanmoins comme très particulier, beaucoup plus déve-
loppé que dans le genre Hippocratea, où sa forme parfois aussi
cupuliforme est courte portant les étamines à l’intérieur et non
entre ses lobules. Le caractère des graines nettement ailées, en
tout semblables à celles des Hippocrateæ, joint aux autres particu-
larités des verticilles floraux et du port général de la plante, sont
tels qu’on ne peut hésiter à regarder celle-ci comme très proche des
Htppocraleæ. Les genres Dillonia, Hippocratea et Campyloslemon
apparaissent dès lors comme les trois stades d’une même évolu-
Bulletin du Muséum,, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
tions : dans Dilionla ovaire 1-loculaire à 3 placentas libres, dans
campylostemon ovaire entier à la base se séparant au-dessus en
3 loges distinctes, dans Hippocralea enfin 3 carpelles distincts?
légèrement soudés à la base.
Le nom du genre Dillonia est un faible hommage à la mémoire
du célèbre explorateur que fut. Quarter Dillon, mort victime de la
science au cours de ses voyages en Abyssinie : on sait qu’il a suc-
combé à un accès de fièvre pernicieuse en 1840. Son fidèle compa-
gnon de voyage et ami, Petit, eut lui-même plus tard une fin pré-
maturée, entraîné sous l’eau par un crocodile.
Dillonia abyssinica, Sacleux.
Planla lignosa, glabra, ramulis læuibm, redis, teretibus vel subte-
retibus, junioribus (in sicco) longitudinaliter slriolatis,. Folia sim-
plveia, opposita, 3-9,5 cm. longa 1,5-3, 5 cm. lata, 3,5 mm. longe
peliolala, internodiis 2-7 cm. longa, glabra, supra nitida brunescenli-
olivacea (in sicco), subtus pallidiora, utrinque prominenli-venulosa,
crenato-serrata, lanceolata v. interdum rarius oblongo-obovala, basi
acuta in petiolum sensim altenuala, apice gradatim acuminaia vel
raro lobusa usque rolundata, cosla media sublus prominula, nervis
lateralibus utrinque subprominulis et dense reticulalis, reliculo con-
spicuo, peliolis linea vix prominula leviter villosa confundis. Inflo-
rescentiæ in axillis superioribus solilariæ, laxæ, paucifloræ, 1 cm.
circiler longe pedunculatæ, dicholome 2-3-furcalæ, pedicellis 1 mm.
longis, pedunculo 2-bradealo, bracleis oppositis subulalis 2,5-3 mm
longis, pedicellis et bracleolis decrescentibus. Flores parvi, sub
anihesi expansi circiter 2,5 mm. diam., alabasiris sub-globosis 1 mm.
diam. Sepala minima, imbricala, sub-æqualia fere 1 mm. diam.,
rotundato-ovoidea, sub-crassa, obtusa, leviter (sub lente) erosa. Petala
..imbricala, sub-æqualia, ovalia, 2 mm. longa, 1 mm. lata, expansa,
leviter (sub lente) erosa. Discus cupulalus in 5 lobos profonde divisus,
lobis rolundatis, ereclis, fere 0,6 mm. longis. Stamina 5, quorum
3 tantum , interdum 4 habznt antheras perfedas, aller nip étala, in
sinubus disci inter lobos inserla; filamenlis parum halls, posl anlhe-
sin extrorsum recurvalis, vix petala æquanlibus ; anlheris sub-glo-
bosis 2-locularibus, loculis extrorsum de.hiscentibus supra confluen-
iibus. Stylus brevissimus apice sligmatosus , siigmalibus 3 clavi-
formis crassis primum eredis confluenlibm demuas reflexis.
Ovarium sub anihesi ovalum, slalim ellipiicum, eliamnunc çar-
nosum, 1,5 mm longum,1 sulcis 5 longiludinalibus inscripum sub
lente conspicuis, in medio disci insidens, l-loculare, placentis 3 bene
eyolulis, charlaceis, in medio confluenlibm verumlamen ibidem libe-
ris ; ovulis pendulis, 2 superpositis in una sérié in quaque placenta.
Semina 6, juniora compressa, inferne alala, Frudusl
Coll. Quarter Dillon et Petit. Abyssinie.
OLDENLANDIA ( RuBIACÉES ) NOUVEAU DU SÉNÉGAL,
PAR M. J. Trochain.
r Parmi les échantillons botaniques que j’ai rapportés d’un voyage
d’études au Sénégal se trouve une Rubiacée du genre Oldenlandia
Plum. qui paraît n’avoir jamais été décrite. Sa faible taille, 2,5 cm.,
peut expliquer que jusqu’ici elle ait échappé aux nombreux bota-
nistes ou collecteurs qui ont circulé dans cette région d’Afrique.
J’ai récolté cette plante naine en Basse-Casamance, près de
Ziguinchor, le 5 février 1931. Elle figure dans mon Herbier sous le
numéro 1536.
D’après sa taille je la nommerai Oldenlandia parva J. Tro-
chain sp. nov.
Planta bisannua, cespitosa, 2,5 cm. alla. Caulis prima lignosa,
caulis secondæ herbaceæ vel basi sublignosæ.
Radix lignosa, simplex, 8 cm. longa. Caulis nodis inflala, vix
scabra. Ramuli erecli, simplices vel obscure semel divaricali. Folia
linearia, subssessilia, opposila, basi et apice attenuata, inlerdum
breviler acuminala, hispida, in sicco longitudiner plicala, marginibus
scariosis, 5-10 mm. longa X 1-2 mm. lata. Nervus conspicuus.
Raphidi subtus numerosi. Slipulæ basi folii connalæ in brevi vagina
membranacea, 2-3 selis 2 mm. longis desita.
Flores parvi lelrameri, solilarii, axillares vel subterminales. Pédi-
cellus glabrus 2-3 mm. longus, post anlhesim accrescens usque ad
7 mm.
Calyx obconica-oblongus, subcoriaceus, raphidis numerosis obtectus
dentibus 4 æqualibus, lanceolatis, æquanlibus vel superantibus tu-
basse, margine setigera et scariosa.
Corolla alba, subroiacea, caduca, fauce glabra, lobis 4 obtusis,
æqualibus, valvatis.
Stamina et Stylus includi ; sligmata bifida.
Capsula subglobosa paullo compressa laieraliter, sero laculicida,
3 mm. in diametro. Semina parva, numerosa, obscure trigona.
Oldenlandia parva croît dans les terrains sablonneux, non
inondables, des rives du fleuve Casamance. L’échantillon type, en
fleurs et fruits, provient d’une jachère couverte de Crotalaria. Son
système radiculaire, relativement puissant, s’enfonçant dans un
sol humide par suite des infiltrations de la rivière, permet peut-être
Bulletin du Muséum, 2e t. IV, n° 5, 1932.
(505
d’expliquer sa floraison et sa fructification tardives. En effet, les
pluies, dans la région de Ziguinchor, ne commencent pas avant le
mois de mai, et se terminent au mois de novembre. La phase de
Fig. 1. — Olderilandia pana J. Troehain sp. nov. A. Plante entière grossie 2 lois.
B. Bouton floral, avec calice riche en raphides, grossi 8 lois. C. Coupe longitudinale
de la fleur lécondée (la corolle est caduque), grossie 8 lois. D. Fragment de tige,
montrant la disposition des îeuilles et des stipules.
repos végétatif doit être alors réduite à un court laps de temps,
avant le début de l’hivernage. Au point de vue type biologique,
cet Olderilandia est un Hémicryptophyte, alors que la plupart
des autres espèces de ce genre sont des Thérophytes.
606 —
Oldenlandia parva, par sa corolle subrotacée fait partie de la
section Euoldenlandia de Boissier (Fl. Or., III, p. 11, 1875) qui ne
comprenait que deux espèces : O. capensis Thaub. et O. hedyoto'ides
Boiss., représentées dans l’Herbier d’Afrique occidentale du Mu-
séum, revu tout récemment par M. F. Pellegrin.
Oldenlandia parva se distingue de O. capensis par sa taille
(2,5 contre 10 à 22 centimètres), par ses fleurs axillaires isolées
(bien que paraissant réunies par deux à l’extrémité des rameaux
par suite du rapprochement des entre-nœuds terminaux), à gorge
glabre, par ses longs pédicelles (surtout lors de la fructification)
et par ses rameaux non tétragones.
Par sa capsule tardivement déhiscente, par son calice divisé en
quatre dents, et non, secondairement, en huit, par ses rameaux
lisses et ses fleurs solitaires, on ne peut pas non plus l’assimiler à
O. hedyoloides Boiss.
Par contre, les affinités avec O. lenuissima Hiern, décrit dans
l’ouvrage de Oliver : Flora Tropical Africa (t. III, p. 61) sont
plus étroites. Malheureusement nous n’avons pu voir l’exsiccata
de Kirk, correspondant à la diagnose. Les seules différences
résident dans la forme de la corolle et des feuilles, dans le port
général de la plante et dans sa biologie. C. tenuissima Hiern, ainsi
que l’indique son nom, est une plante grêle et annuelle ( *= very
slender annual, about an inch high...), à corolle infundibuliforme,
à feuilles supérieures et inférieures subspatulées alors que O. parva ,
quoique naine, est vigoureuse. L’échantillon type de Kirk a été
récolté dans les Iles du lac Victoria et O. parva est très probable-
ment une race géographique ou une forme écologique, adaptée à
des conditions de sécheresse plus grande de O. tenuissima Hiern,
dont les graines, très petites et obtusément anguleuses, auront
été transportées par des oiseaux.
Sur la désarticulation des gousses d’Aeschynomene,
par M. W. Russell (x).
Les Æschynomene possèdent, comme on sait, des gousses divi-
sées en logettes séparées les unes des autres par des cloisons issues
de la paroi interne du péricarpe.
Ces gousses, rétrécies dans l’intervalle des graines, se partagent
assez généralement à maturité en articles indéhiscents.
La séparation des articles s’ effectue, par suite de la mise en jeu,
d’un tissu spécial localisé au niveau des étranglements où il cons-
titue une sorte d’anneau irrégulier. Les cellules de ce tissu, à l’en-
contre des autres éléments parenchymateux du péricarpe, ont un
contour très irrégulier et leurs parois fortement épaissies sont
presque entièrement de nature pectique.
Quand le fruit approche de la maturité, les cellules de l’anneau se
dissocient soit par contraction, soit peut-être aussi par gélification
de leur membrane et le moindre choc provoque la rupture de la
gousse.
L’opération est d’ailleurs facilitée par l’absence de tissu sclé-
rifié au voisinage de l’insertion des cloisons. La fente se poursuit
à travers les cloisons séparatrices qui, formées d’assises de cellules
régulièrement étagées et à minces parois, se dédoublent aisément
en deux feuillets.
(l) Travail fait au Laboratoire d 'Agronomie tropicale dirigé par M. À. Chevalier.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 5, 1932.
Cattleya dolosa Reichb. F. et Cattleya Walckeriana Gardn,
par M. A. Mettler.
Ayant eu, lors d’un séjour à Sâo-Paulo (Brésil), l’occasion d’ac-
quérir d’un « parasiteiro » un lot de plants de Cattleya dolosa Reichb.
f. l’un d’eux me permit, lors de sa floraison, de constater un fait qui
prouve indubitablement que le Cattleya dolosa Reichb. f. n’est
qu’une variation morphologique du Cattleya Walckeriana Gardn.
ou peut-être inversement.
En effet, la plante en question se composait d’un rhizome princi-
pal s’étant divisé ensuite entrois branches, chacune de ces dernières
en état d’accroissement. Or leurs trois pousses annuelles donnèrent
chacune :
Une fleur sur un pédoncule sortant d’un pseudobulbe à deux
feuilles;
Deux fleurs sur un pédoncule sortant d’un pseudobulbe à une
feuille;
Et deux fleurs sur un pédoncule basilaire, avec bractées engai-
nantes, mais sans pseudobulbe.
Les deux premières de ces pousses annuelles sont précisément du
C. dolosa tandis que la dernière est du C. Walckeriana, les trois
issues de la même plante-mère. Il est donc bien évident que le
C. Walckeriana Gardn. est une espèce dimorphe dont le C. dolosa
Reichb. f. n’est qu’une des deux formes, comme il est supposé
dans : Williams, Orchid Grower's Manual, 7 th. ed., page 160).
L’opinion que le C. dolosa n’est qu’une variété de Cattleya nohi -
lior est erronée (Schlechter ; Die Orchideen, 2e éd. 1927, 222) : la
distribution géographique des deux espèces, comme du reste leurs
fleurs, sont différentes.
Cattleya dolosa Reichb. f. — Williams, Orchid Grower's Manual, p. 160, cum tab.;.
Martius, Flor. Brasil., vol. III-Pars V, p. 196; Rolfe, Orchid Review, II, 206 (1894).
Cattleya Walckeriana Gardn.— Williams, toc. cit., p. 193; Martius, loc.cit., p. 192,.
tab. 53.
Le Gérant,
J. Caroujat.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA.
2-8-1932-
SOMMAIRE
Actes administratifs : Page®
Admission à la retraite de M. Souny, Assistant 457
Nomination de M. Gravat comme Garçon de Laboratoire stagiaire 457
Congé accordé à M. Gravouil, Jardinier 457
Démission de M. Belot, Jardinier 457
Arrêté fixant la composition du Comité du Zoo 457
Nomination de M. H. Clavareau et de Mlle V. Jaudel comme Correspondants
du Muséum 458
Décès de Mme Petit- Renaud et de M. A. Baudon 458
Présentation d’ouvrages par MM. L. Roule et H. Humbert 458
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 459
Communications :
Th. Monod. Supplément à l’Inventaire des manuscrits de Risso conservés à la
Bibliothèque du Muséum d’histoire naturelle (Rissoana, IV) 461
Prince Sixte de Bourbon. Mission de S. A. R. Mgr. le Prince Sixte de Bour-
bon dans le Sahara, Tibesti, Borkou, Wadaï. Notes sur la faune [Carte] . 465
E. Bourdelle et P. Rode. Notes à propos d’un jeune Orang ( Pongo pygmœus
Hoppius) né à la Ménagerie du Jardin des Plantes 472
H. Heim de Balsac et M. Begouen. Faits nouveaux concernant les Damans de
l’Ahaggar 478
H. Heim de Balsac. Remarques sur la note de M. Rode «A propos des Noetules
de France » 484
J. Botar. Note sur le sympathique abdomino-pelvien de la Civette du Congo
[Figs.] 487
J. Berlioz. L’accroissement des Collections ornithologiques du Muséum au
cours de l’année 1931-1932 498
L. Roule et F. Angel. Notice préliminaire sur un nouveau genre de Poisson
abyssal provenant des collections du Musée Océanographique de Monaco. 500
P. Mathias. Sur les Poissons de l’Étang de Thau 501
F. Le Cerf. Lépidoptères nouveaux du Moyen Atlas ( Noctuidœ , Lasiocampidœ). 510
Dr F. Santschi. Notes sur les Fourmis du Sahara 516
M. André. Compte rendu d’une mission dans le Sud-Algérien (mai 1932) pour
l’étude d’un Acarien nuisible au Dattier [Figs, et Carte] 521
Mme H. Mazoué. Pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger. III. Iso-
podes : lre Partie, Valvifera 533
P. Fauvel. Polychètes nouvelles de Che-Foo (Chine) [Figs.] 536
R.-Ph .Dollfus. Mission Saharienne Augieras-Draper, 1927-1928 :
Cestodes de Reptiles 539
Trématodes de Mammifères, Oiseaux et Poissons 555
(Voir la suite à la page 4 de la couverture) .
A. Keller. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Sur une nouvelle
espèce de Nautile Eocène du Soudan Français [Figs.] 564
E. Topsent. Spongillides du Niger [Figs.] 568
A. Chevalier. Plantes nouvelles ou peu connues récoltées en Afrique Occi-
dentale [Figs.] 583
F. Gagnepain. Huit genres nouveaux d’Orchidées, indochinoises 591
P. Sacleux. Un genre nouveau d’Hippocratéacée d’Abyssinie 602
J. Trochain. Olderilandia (Rubiacées) nouveau du Sénégal [Fig.] 604
W. Russell. Sur la désarticulation des gousses d ’Aeschynomene 607
A. Mettler. Cattleya dolosa Reich, f. et Gattleya Walckeriana Gardn 608
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France et Étranger ? 50 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e SÉRIE — TOME IV
N° 6 — Octobre 1932
ANNÉE 1932
Président : R. Anthony.
Secrétaire : Ed. Lamy.
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
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Il ne sera envoyé qu 'une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
(') Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lamy, 55, rue de Buf-
fon. Paris (Ve).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1932. — N° 6.
272e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 OCTOBRE 1932.
PRÉSIDENCE DE M. R. ANTHONY,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur J. Oostantin a été admis à faire valoir ses
droits à la retraite à compter du 16 août (Arrêté du 8 juillet 1932).
M. P. Allorge, Sous-Directeur de Laboratoire, a été nommé
Professeur de la Chaire de Cryptogamie (Arrêté du 27 juillet 1932).
M. J. Trociiain a été nommé Assistant titulaire à la Chaire
d’Agronomie coloniale (Arrêté du 30 septembre 1932).
M. Grand, Gardien-chef au Musée d’Ethnographie, et Chèze,
Gardien de Galerie, ont été admis à faire valoir leurs droits à la
retraite (Arrêtés du 1er octobre et du 16 juillet 1932).
Bulletin du Muséum , *2* s., t. IV, 1932.
40
— 610 —
M. Maingaud a été nommé Gardien de Laboratoire (Arrêté du
2 juillet 1932).
MM. Decaens, Aubert, et Feuillebois ont été nommés Gar-
diens de Galerie (Arrêtés des 2 juillet, 12 août et 30 septembre 1932).
M. Delier a été nommé Gardien de Ménagerie (Arrêté du
12 août 1932).
M. Valleron a été nommé Gardien stagiaire au Musée d’Ethno-
graphie (Arrêté du 12 août 1932).
M. Moreau a été nommé Jardinier permanent (Arrêté du
12 août 1932).
M. Serres, Commis à la Bibliothèque, a été admis à faire valoir
ses droits à la retraite à partir du 24 mai (Arrêté du 29 juin 1932).
Mme DE Mouricaud, Commis à la Bibliothèque, a obtenu un
congé d’un an, pour convenances personnelles (Arrêté du 18 oc-
tobre 1932).
M. Malon a été autorisé à faire un stage à la Bibliothèque (Ar-
rêté du 15 septembre 1932).
M. Belot, Jardinier, a donné sa démission.
M. le Dr Arnault, Secrétaire général de la Société des Amis du
Muséum, a donné sa démission.
Par décret du 21 octobre 1932 ont été nommés dans l’ordre de
la Légion d’honneur.
Grand-Officier : M. le Gouverneur Général Ollivier, Membre
du Conseil supérieur du Muséum, Président de la Société des Amis
du Muséum.
Commandeurs : Mrae de Vilmorin, Présidente du Comité de
patronage de l’Agronomie coloniale; M. P. Fleurot, Membre du
Conseil de la Société des Amis du Muséum.
Officier : M. P. Lemoine, Directeur du Muséum.
Chevaliers : MM. G. Petit et R. Dollfus, Assistants au Muséum;
M. Delacour, Associé du Muséum; M. François, Correspondant
du Muséûm à Tananarive.
MM. Chevreaux et Bourgeois, Commis à l’Administration,
ont été nommés Officiers d’Académie.
M. Beauciiamps (Frédéric), Gardien à l'Administration, a été
décoré de la Médaille militaire.
611 —
La séance solennelle de la Société des Amis du Muséum sTest
tenue le 5 juillet 1932, dans le Grand Amphithéâtre du Muséum,
sous la présidence de M. de Fontenay, Président du Conseil
Municipal de Paris,
Après des discours de M. de Fontenay, de M. le Gouverneur
Général Olivier, Président de la Société, et de M. P. Lemoine,.
Directeur du Muséum, un film sur le Parc Zoologique du Bois de
Vincennes a été présenté et M. E. Aubert de la Rüe a fait une
conférence sur les Terres Françaises Australes inconnues, avec
projections fixes et films.
Mlle M. Friant fait une communication : A propos de la den-
tition d'un représentant èoc'ene du groupe des Tubulidentata.
DONS D’OUVRAGES
M. le Directeur P. Lemoine a offert à la Bibliothèque du Muséum
l’ouvrage suivant :
La Géologie et les mines de la France d' Outremer . Paris, Société-
d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1932. Gr. in-8°,
viii-604 p., cartes (Publications du Bureau d’études géologiques et
minières coloniales).
La Bibliothèque a reçu en outre :
Société enlomologique de France. Livre du Centenaire. Paris, au
Siège de la Société, 1932. Gr. in-8°, xn-729 p., front, color., fig.,.
portr., pl. en noir et en coul,
La Pesca nei mari e nelle acque interne d' Italia. Roma, Istituto
poligrafico dello Stato, 1931.AnnoX. 3 vol. gr. in-8°, cartes et
diagr. color., fig. (Ministero dell’Agricoltura e delle Foreste).
Aubert de La Rüe (Edgard) : Étude géologique et géographique
de l'Archipel de Kerguelen. Paris, 1932. Gr. in-8°, 231 p., pl. et
cartes (Extr. de la Revue de géographie physique et de géologie
dynamique, Vol. V, fasc. 1 et 2, 1932).
Babet (V.) : Observations géologiques dans la partie méridionale
de V Afrique équatoriale française ( Bassins du Niari, de la Nyanga,
du Djoué et du Haut Ogooué) Paris, Larose, 1932. Gr. in-8°, vin-
152 p., fig., pl. (Afrique équatoriale française : Mission permanente-
de recherches).
Bailey (I. W.) et Spoehr (H. A.). The Rôle of research in the-
development of forestry in North America. New York, the Mac-
millan Co, 1929. Petit in-8°, xvi-118 p.
— 612
Bigelow (Henry B.). Oceanography. Boston et New-York, Hough-
ton Mifflin C°, 1931. Petit, in-8°, vii-263 p.
Burthe d’Annelet (L* G1 de) : A travers l'Afrique française.
Du Cameroun à Alger ( septembre 1928 -juin 1931). Paris, P. Roger,
1932. In-4°, 418 p., fig., cartes, portrait.
Corrf.a (Pio) : Diccionario das plantas uleis do Brasil e das exo-
iicas cultivadas. Vol. I et II (A-E). Rio de Janeiro, Impr. nacional,
1926-1931. 2 vol. petit in-fol., fig., pl. (Ministerio da Agricultura,
Industria e Commercio).
Damboviceanu (Aristie) : Composition chimique et physico-
chimique du liquide cavitaire chez les Crustacés décapodes. Physio-
logie de la calcification. Paris, Masson, 1932 (Strasbourg. Th. Sc.
nat., 1932.)
Danmanvili.e (P.): Contribution à la connaissance de la physio-
logie de la créatinine et de la créaline. Lons-le-Saunier, L. De-
clume, 1931. In-8°, 77 p. (Strasbourg. Th. Sc. Univ., 1932).
Danser (B. H.) : The Loranlhaceæ of the Netherlands Indies.
Buitenzorg, Archipel Drukkerij, 1931. In-8°, paginé 233-519, fig.
(Extr. du Bull, du Jardin botanique de Buitenzorg, Série III, Vol. XI,
Livr. 3-4. Nov. 1931. — Contributions à l’étude de la flore des
Indes néerlandaises. XIX).
Fricker ( J.-M.) : Contribution à la biologie du Bacille d'Ærlrycke.
Toulouse, 1932. In-8°, 103 p., pl. (Toulouse, Th. Sc. nat., 1932).
Galibert (Henri) : Dix-huit années de chasse aux Coléoptères
dans le bassin de l'Agout (Tarn). Catalogue des espèces recueillies.
Toulouse, impr. H. Basuyau, 1932. In-8°, paginé 27-476, carte.
Lefèvre (Marcel) : Monographie des espèces d'eau douce du genre
Peridinium Ehrl. Caen, 1932. In-8°, 210 p., fig., pl. (Extr. des
Archives de botanique, T. II [1928], Mémoire n° 5. Mars 1932).
Miller (A. K.) : A Pennsylvania Cephalopod fauna from South-
Cenlral New Mexico. In-8°, paginé 59-93, fig., pl. (Reprint i'rom
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Mogensen ( Johan) : Argenlinas Dyr. Kobenhavn, Græbes Bog-
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Nobre (Augusto) : Conlribuicoes para o estudo dos Cœlenlerados
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(Inst, de Zoologia da Universidade do Porto).
613 —
Nobre (Augusto) : Cruslaceos décapodes e Slomatopodes marinho s-
de Portugal. Porto, Impr. Portuguesa, 1931. In-8°, 307 p., fig., pl.
(Inst, de Zoologia da Universidade da Porto).
Nobre (Augusto) : Échinodermes de Portugal. Porto [e Barcelos,.
Ca editora do Minho] 1930-1931. In-8°, 176 p., fig. et pl. (Inst, de
Zoologia da Universidade da Porto).
Nobre (Augusto) : Materials paro o estudo da fauna dos Açores..
Porto [e Barcelos, O editora do Minho] 1930. In-8°, 108 p., fig.
(Inst, de Zoologia da Universidade da Porto).
Nobre (Augusto) : Moluscos terrestres, fluuiais e das aguas solo-
bras de Portugal .Porto [e Barcelos, C° editora do Minho] 1930. In-80,.
259 p., pl. (Ministerio da Agricultura).
Nobre (Augusto Ferreira) : Animais venenosos de Portugal. U
Porto, Aranjo e Sobrinho, 1928. In-8°, m-93 p., fig. (Inst, de Zoo-
logia da Universidade do Porto).
Ranjan (Shri) : Recherches sur la respiration des végétaux. Tou-
louse, Impr. régionale, 1932. In-8°, 182 p., pl. (Toulouse, Th. Sc.
nat., 1932).
Risbec (Jean) : Étude de quelques Gastéropodes opislobranches
de la côte atlantique du Maroc. Rabat, et Paris, E. Larose, 1931.
In-8°, paginé 67-89, fig. (Extr. du Bull, de la Société des Sciences
naturelles du Maroc, T. XI, Nos 4-6, 30 juin 1931).
Strômgren (Hedvig Lidforss) : Det Danske Tandlaegevaesen.
1903-1927. Kobenhavn, Levin et Munksgaard, 1930. In-8°, 291 p.
Strômgren (Hedvig Lidforss) : T andlâkarkonstens hisloria.
Stockholm, Wahlstrôm et Widstrand [1927]. In-8°, 197 p., fig.
Strômgren (Hedvig Lidforss) : T andlakekonslen hos romarna.
Kobenhavn, H. Koppel, 1919. In-16, 88 p., fig.
Tanaka (Tyôzaburô) : A Monograph of the Satsuma orange.
[S. 1. n. d.] Gr. in-8°, vm-626 p. et pl. (Contributions from the Hor-
ticultural Institute Taihoku Impérial University N° 8, Horticul-
tural monograph N° 2. — Reprint. from the Memoirs of the Faculty
of Science and Agriculture Taihaku Impérial University, Vol. IV.
Taihoku, Formosa, Japan. May, 1932).
Viénot (John) : Le Napoléon de V intelligence : Georges Cuvier ,
1769-1832. Paris, Fischbacher, 1932. In-16, 249 p., portr., pl.
Wu (Hsien-Wen) : Contribution à V étude morphologique, biolo-
gique et systématique des Poissons hétérosomes (Pisces Heterosomata )
de la Chine. Paris, Jouve, 1932. In-8°, 179 p., fig. (Paris, Th. Sc.
Univ., 1932).
— 614 —
COMMUNICATIONS
Notice sur Jean-François Rogeon,
par M. A. Chevalier.
Un câble que nous a communiqué le Ministère des Colonies, il y
a quelques semaines, nous a appris la mort brutale en Afrique de
M. J. -F. Rogeon, auquel M. le Gouverneur Général Brevié avait
confié, sur notre proposition, la mission d’aller explorer au point
de vue botanique les régions peu étudiées de la Colonie du Niger,
notamment les montagnes de l’Aïr et la contrée comprise entre ce
massif et le Tchad.
M. Rogeon, né à Gençay (Vienne), le 12 novembre 1906, mort à
Niamey (Niger français) le 10 août 1932, était attaché depuis 1928
au Service Zootechnique du Soudan français lorsqu’il vint en 1931
travailler au Laboratoire d’Agronomie coloniale du Muséum pour
y déterminer des plantes fourragères qu’il avait récoltées au Sou-
dan nigérien. Son ardeur au travail, sa passion pour les plantes le
‘firent bientôt remarquer. M. Brevié voulut bien nous l’adjoindre
comme aide dans la mission que nous avons effectuée il y a quelques
mois en Afrique centrale. Il nous accompagna dans la traversée
'du Sahara, de la Colonie du Niger et du Soudan; sa collaboration
<et son dévouement nous furent extrêmement précieux. Dans l’Aïr,
Il fit seul, pendant que nous étions occupé par ailleurs, l’ascension
des monts Baguezan (1.400 mètres d’altitude) et en rapporta une
trentaine de plantes intéressantes. 11 nous accompagna jusqu’à
notre embarquement à Dakar, le 4 avril 1932. Sur le désir qu’il
nous en avait exprimé, M. le Gouverneur Général Brevié le renvoya
dans le Haut-Soudan (région de Tombouctou-Goundam, de Ban-
diagara et Monts Hombori) pour y rassembler des collections. Il
devait se rendre ensuite dans la Colonie du Niger pour y continuer
les recherches que nous avions commencées ensemble. Il est mort
au moment où il y arrivait, enlevé par une intoxication septi-
cémique, victime des fatigues qu’il avait endurées en descendant
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 615 —
une grande partie du cours du Niger et traversant la boucle du
fleuve en pleine saison des pluies.
Rogeon était un travailleur passionné, d’un courage à toute
épreuve, d’une rare droiture, gagnant vite la sympathie de toutes
les personnes qui l’approchaient. Nous perdons en lui un précieux
collaborateur. Nous lui avions dédié déjà le Nymphæa Lotus var.
Rogeoni et Mærua Rogeoni {Bull. Muséum , 1932, n° 5).
Quelques semaines avant sa mort, il avait découvert dans les
Monts Hombori, au sud de Tombouctou, alors qu’il voyageait en
compagnie de M. Leclercq, notre autre collaborateur, deux plantes
dont la présence en cette région était tout à fait inattendue : une
remarquable fougère, Aclinoptsris auslralis Link, et une curieuse
Lauracée-Hernandiée, Gyrocarpus asiaticus Willd. qui constitue
une relique de l’époque où le climat de ces régions était beaucoup
plus humide que de nos jours.
Nous possédons de lui un herbier d’environ 500 plantes (et no-
tamment de nombreuses Graminées) actuellement à l’étude qui
viennent enrichir les collections du Muséum.
— 616 —
A PROPOS DES NOCTULES DE FRANCE (SUITE) (1)j
par M. P. Rode.
Nous avons trouvé, dans la collection Siepi de Chiroptères en
alcool, des spécimens de Noctules intéressants qui complètent notre
documentation sur cette question.
Ces Chiroptères récoltés entre 1882-1889 à Coudai en Saône-et-
Loire sont entrés dans les Collections du laboratoire de Mamma-
logie en 1921.
Six spécimens de Noctules ont été répartis en deux flacons, l’un
étiqueté Nyctalus nodula (n° 1921-85) (18), l’autre Nydalus nodula
var. maximus (n° 1921-68) (18).
Ces Noctules constituent une série fort intéressante, dont les
dimensions s’étagent entre 44 millimètres d’avant-bras et 65 milli-
mètres. Voici les mesures que nous avons prises sur les spécimens
avant l’extraction des crânes, et sur les crânes préparés pour l’étude.
A. — Mesures générales (La longueur de la queue est très approxi-
mative, étant donné l’enroulement dans l’alcool).
Flaeon 18.
N° 1. £. Avant-bras 44 millimètres.
Longueur tête + corps 57 —
Longueur de la queue 36 —
N° 2. (J. Avant-bras 53
Longueur tête + corps 63 —
Longueur de la queue 40 —
N° 3. <^. Avant-bras 54 —
Tête + corps 66 —
Queue 42 —
Flacon 19.
N° 4. Avant-bras 58 —
Tête + corps 69 —
Queue 44 —
N° 5. $. Avant-bras 63mm,5.
Tête + corps 84 millimètres.
Queue. 45 —
N° 6. (J. Avant-bras 65 —
Tête + corps 87 —
Queue 52 —
(l) Voir : Bull. Mus., 2e série, tome IV, n° 3, avril 1932, p. 222.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 617 —
B. — Longueur des crânes. (Le crâne du n° 4 est en mauvais
état, la Chauve-souris ayant probablement reçu un coup sur la.
tête. La longueur totale est cependant mesurable.)
N° 1 : 17 millimètres; n° 2 : 19mm,5; n° 8 : 20 mm; n° 4 : 20mm,5; n° 5 : 22 mm; n° 6 r
23 mm.
Si nous ajoutons ces résultats à ceux que nous avons donnés
précédemment, nous nous trouvons en présence d’une série de-
19 spécimens de Noctules de France qui ne montrent pas précisé-
ment deux formes distinctes mais des individus dont la taille peut
varier dans des proportions peu communes. Si on crée deux espèces,
l’une pour les Noctules de petite taille allant de 44 millimètres
d’avant-bras à 55 millimètres, l’autre pour les Noctules de grande
taille allant de 64 millimètres à 68 millimètres, où placerons-nous
les intermédiaires (par exemple n° 9 et n° 10 de ma précédente note-
avec 56 et 60 millimètres de longueur d’avant-bras et n° 4 de la
présente note avec 58 millimètres) ?
Est-il permis de penser, d’ailleurs, que le seul caractère (x) basé
sur des différences de dimensions aussi faibles (intervalle de moins
de 9 millimètres entre les longueurs des avant-bras) suffise à justi-
fier le maintien de deux espèces ?
C’est sur des faits et sur l’étude des spécimens de Noctules de
France que nous nous basons pour répéter que Fatio avait agi très
prudemment en n’accordant que le nom de variété aux Noctules
de grande taille. Pour créer une espèce, il faut des arguments indis-
cutables basés sur des caractères nets, des différences morpholo-
giques ou anatomiques stables, faute de quoi les études de systé-
matique, nécessaires même pour la Biologie, perdront de leur intérêt
et de leur rigueur scientifique.
NOTE
Voici quelques précisions qui nous ont paru indispensables à
donner, en réponse à la note (2) provoquée par mon précédent
article.
1° Le n° 9 de ma série, mis en cause comme non valable, corres-
pond à un squelette de Noctule ayant 56 millimètres de longueur
d’avant-bras. Ce spécimen provient des collections du Laboratoire
d’Anatomie comparée. Il appartenait à une Noctule de France
(9 Voici ce que dit Miller au sujet de Nyctalus maximus : « Except for the conspi-
cuously greater size and conséquent more robust form, there appears to be no tangible
character by which the animal can be distingiushed from N. noctula. (Miller.,
Catalogue of the tnammals of Western Europe, p. 244.)
(2) H. Heim de Balsac. Remarques sur la note de M. Rode : « A propos des Noctules
de France ». Bull. Mus., 2e série, tome IV, n° 5, juin 1932, p. 484, 486.
— 618 —
(nous n’en aurions pas tiré argument s’il avait été d’un autre pays
puisque nous avions choisi précisément pour cette note tous nos
exemples dans les seules Noctules de France). L’animal a été cap-
turé en 1880 à Lamorlaye (Oise) et porte le n° d’inventaire : 1880
(1887).
D’ailleurs, en supposant qu’il s’agisse d’une Noctule dans un autre
pays, ceci n’enlève pas l'intérêt du problème, les Noctules ayant
une très large répartition géographique. Si la question est valable
pour la France, elle peut l’être également pour toutes les contrées
habitées par les Noctules. Nous aurons du reste l’occasion de revenir
sur cette question plus tard.
L’origine géographique, dans la détermination d’un spécimen
zoologique, ne doit entrer en ligne de compte que secondairement,
car c’est avant tout par ses caractères propres qu’un tel spécimen
doit être déterminable.
2° Les chiffres de nos mensurations prises sur les Chauves-Souris
des bocaux nos 1896 (1430) et 1896 (2431, 2432) sont contestés de
façon arbitraire.
Nous avons repris les mensurations de ces Noctules :
1° 1896 (2430). — Nous maintenons notre chiffre de 44 milli-
mètres d’avant-bras.
2° 1896 (2431-2432). — Nous avions attribué le n° 2431 à la
Noctule dont les avant-bras sont brisés et le n° 2432 à l’autre. Ce
numérotage nous était plus pratique pour établir notre tableau de
dimensions croissantes. Nous étions en droit d’opérer ainsi, car les
numéros portés sur l’étiquette qui est à l’extérieur du bocal n’ont
pas été répétés sur les animaux eux-mêmes.
$ n° 2431. — Les avant-bras sont brisés, mais la longueur est
parfaitement mesurable grâce à la membrane alaire durcie par
l’alcool qui maintient les deux parties du membre en place.
Nous maintenons le chiffre de 60 millimètres de longueur d’avant-
bras. Si les tissus sont rétractés par l’alcool, nous ne pouvons que
bénéficier de ce défaut pour notre point de vue.
$ n° 2432. — Nous maintenons le chiffre de 66 millimètres de
longueur d’avant-bras.
3° Le fait qu’un Mammalogiste éminent tel que Miller, dont la
compétence est indiscutable, ait indiqué, dans sa faune des Mammi-
fères d’Europe, deux espèces de Noctules, ne nous interdit nulle-
ment de chercher s’il existe des formes intermédiaires entre les
deux espèces. — Il y a donné les dimensions de 40 Nycialus noclula.
Par contre sa documentation en ce qui concerne Nydalus maxi-
mum est beaucoup plus faible, puisqu’elle comprend 6 spécimens.
4° Le nombre de Chiroptères, ou d’espèces de Chiroptères au-
thentiquement capturées en France, est d’un intérêt tout à fait
relatif. Pour ceux qui admettent que Nycialus maximus soit une
— 619 —
■espèce, ce nombre est peut-être de 25. Pour ceux qui ne l’admettent
pas, il est peut-être de 24.
Quand il s’agit d’animaux à vie aérienne, ayant pour la plupart
une large répartition géographique, de telles considérations perdent
de leur importance. Nous sommes persuadé que même les spécia-
listes de la faune française ont sur ces questions des idées assez
larges et plus conformes à l’esprit scientifique.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
Nouvelle contribution a l’étude des Oiseaux de L’Ecuador,
par M. J. Berlioz.
La collection d’Oiseaux de l’Ecuador faisant l’objet de cette
étude a été réunie, pour le Muséum de Paris, par M. Manuel Olalla,
en janvier et février 1932, dans la province andine de Azuay. Cette
région, dont le centre le plus important est la ville de Cuenca, est
surtout connue, au point de vue ornithologique, par les chasses
qu’y fit,, vers la fin du siècle dernier, le célèbre collecteur Baron,
qui y découvrit, entre autres parmi les Trochilidés, quelques
formes particulières. Cette collection, bien que ne comportant
aucune nouveauté, apporte néanmoins un supplément d’informa-
tions inédites à l’ouvrage fondamental de Chapman, « Bird-life
in Ecuador », 1920, et renferme même un spécimen d’une espèce
considérée jusqu’à présent comme très rare, l’ Allapeles leuropis
(Sel. et Salv.).
M. Olalla a eu l’heureuse idée de joindre à sa collection un ré-
sumé de son voyage, rendu assez aventureux par des conditions
météorologiques souvent défavorables en cette saison et par la
nature essentiellement montagneuse du pays. Les localités visitées
par lui sont les suivantes :
Arrivé à Cuenca vers le milieu de janvier, il se rendit d’abord
à Las Palmas, dans la haute montagne à l’est de Gualaceo, c’est-
à-dire aux confins les plus orientaux du bassin de Cuenca, et y
séjourna du 23 au 30 janvier;
— puis les abords mêmes de Cuenca, les 1er et 2 février;
— enfin il s’établit, du 3 au 11 février, au « Portete de Tarqui »,
au sud-ouest de Cuenca, sur le versant méridional des montagnes
de Jiron, qui dominent la route de Zaruma et de Loja.
Bien que ces localités soient situées à des altitudes assez consi-
dérables, surtout Las Palmas apparemment, on peut y remarquer
un certain mélange des espèces de la zone subtropicale et de la
zone humide tempérée, — celles-ci dominant toutefois de beau-
coup, — telles que les a définies Chapman en son ouvrage. On
peut ainsi être amené à penser que, sur les confins du vaste bassin
montagneux de Cuenca, les conditions biologiques de la distribu-
tion des espèces ne sont peut-être pas aussi nettement distinctes
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
621 —
que dans d’autres régions de l’Ecuador. Toutes les espèces sans
•exception appartiennent bien néanmoins à la faune Andine si
caractéristique de ce pays.
Scolopacidés.
Capella nobilis (Sel.), G ad Las Palmas.
Gracidés.
Penelope Montagnii Brooki Chubb, G ad. . El Portete de Tarqui.
Chamœpetcs Goudoli Goudoli (Less.), G ad.
El Portete de Tarqui.
Columbidés.
Columba albilinea albilinea Bp., G ad.. . El Portete de Tarqui.
Melriopelia melanoplerci saturatior Chubb, Ç ad. . . Las Palmas.
Leptopiila Verreauxi Verreauxi Bp., 2 G ad.
El Portete de Tarqui.
Ces spécimens ne présentent pas de différence sensible avec des
spécimens topotypiques de Colombie.
Oreopcleia Bourcieri Bourcieri (Bp.), ad.
El Portete de Tarqui.
Strigidés.
Speotylo cunicularia (Mol.) subsp.?, G ad Cuenca.
Les sous-espèces de cet Oiseau, largement répandu, sont encore
imparfaitement établies.
Psittacidés.
Pionus seniloides (Mass, et Souancé), cJÇ ad.
El Portete de Tarqui.
Picidés.
Veniliornis niyriceps æqnifasciatus Chapm., 2 $ ad.
El Portete de Tarqui.
Rhamphastidés .
Andigena hypoglaucus hypoglaucus (Gould), 2 G ad.
El Portete de Tarqui.
L’un de ces spécimens a le dessous du corps d’un bleu gris uni-
forme; l’autre présente sur les flancs les marques blanc jaunâtre,
— 622
par lesquelles se caractérise la race lateralis Chapm., ce qui con-
firme l’inconstance de ce caractère chez les spécimens écuadoriens,
ainsi que le notifie très justement Chapman.
Trogonidés.
Trogon temperalüs? (Chapm.), ad.. El Portete de Tarqui.
Les caractères de ces deux spécimens correspondent bien à ceux
donnés par Chapman comme distinctifs de cette forme : bec petit,
^ à tête bleuâtre et ondulations blanches des rectrices en grande
partie effacées, $ à couvertures alaires vermiculées de blanc. Mais
les rapports de cette soi-disant espèce et de son congénère si voi-
sin Tr. personatus (Gould) me paraissent encore insuffisamment
précis : en comparant le spécimen $ précité à deux autres prove-
nant de Mindo, Ecuador nord-occidental, où habiterait seule la
forme Tr. pars, assimilis (Gould), je ne puis trouver de différence
sensible ni dans la force du bec, ni dans la coloration du plumage.
Quant au caractère des marques blanches et noires des rectrices,
il est particulièrement variable chez les $, dont, parmi notre série
de huit $ et douze $ de Trogon personatus de l’Ecuador, il n’y a
sans doute pas deux spécimens exactement semblables à ce point
de vue.
Trochilidés.
Pelasophora iolata Gould, 4^, $ ad Cuenca.
Lafresnagea Lafresnayei Gayi (Bourc. et Muls.), 2 <? ad.
Las Palmas.
Diphlogena hesperus Gould, 3 ad., imm., 4 Ç ad.
Las Palmas.
Cette superbe espèce, dont la série collectée montre les va-
riations de plumage, est une des plus caractéristiques de la région
de Cuenca, à laquelle elle est exclusivement confinée.
Docimastes ensiferus (Boiss.), ad.. . . El Portete de Tarqui.
Adelomyia melanogenys melanogenys (Fras.), 2^, $ ad.
El Portete de Tarqui.
Heliotrypha micraster (Gould), $ ad. en mue.
Monte Verde, 24 janvier.
Cet Oiseau paraît remplacer tout à fait dans le sud de l’Ecuador
et le nord du Pérou VHel. exorlis (Fras.) plus septentrional : il
possède exactement les mêmes caractères morphologiques, sauf
la teinte du plastron guttural et la queue moins profondément
fourchue.
Heliotrypha viola (Gould), 4 <?, 3 $ ad.. El Portete de Tarqui.
Metallura primolina Bourc., 4 £ ad Las Palmas.
623 —
Ces quatre spécimens, bien caractérisés, posent, quant à l’exis-
tence, encore jamais signalée, de cette espèce en une localité aussi
méridionale, un problème inattendu. En effet le naturaliste Baron
avait rapporté d’une localité apparemment voisine, « environs de
Sigsig, sud-est de Guenca » [voir : E. et C. Hartert, Nov. Zool. I,
1894, p. 49] une longue série d’un autre Metallura, le M. atrigu-
laris Salv., si voisin morphologiquement du primolina qu’on pou-
vait le considérer comme une forme locale de celui-ci, atteinte chez
le (J d’un mélanisme partiel, sur la gorge. Depuis cette époque, le
M. atrigularis a été retrouvé plus au sud encore (Taraguacocha, sec.
Chapman, /. c.), mais le statut respectif et la limite de dispersion
de ces deux Oiseaux si semblables restent encore à élucider. Les
quatre spécimens de Las Palmas ne présentent pas une seule
plume noire sur la gorge, simulant un passage vers atrigularis.
Metallura iyrianlhina tyrianthina (Lodd.), 2 2 ad.
* Las Palmas.
Rhamphomicron microrhynchum (Boiss.), 4 ad.
El Portete de Tarqui.
Lesbia Victoriæ Victoriæ (Bourc.), 3 <$, $ ad Cuenca.
Lesbia nuna gracilis (Gould), 2 2 ad. El Portete de Tarqui.
Nous nous rangeons à l’opinion de Zimmer (Field Mus., Zool.
ser., vol. XVII, N° 7, p. 285, 1930) pour considérer les trois formes
bien connues nuna, gracilis et Gouldi comme représentatives d’une
même espèce.
Formicariidés .
Grallaria quiiensis quitensis Less., $ imm Las Palmas.
Grallaria rufula. rufula (Lafr.), ad Las Palmas.
Furnariidés.
Schizœaca griseo-murina? (Sel.), $ ad Las Palmas.
Faute de matériel de comparaison — les Oiseaux de ce genre
sont rares en collection, - — il est difficile d’affirmer l’identité de
ce spécimen, dont la teinte brun rougeâtre du dos et surtout des
rectrices s’accorde certainement mieux avec les caractères donnés
pour la forme colombienne, S. / uliginosa (Lafr.), que pour la forme
écuadorienne griseo-murina. Mais en réalité on peut douter forte-
ment de la distinction spécifique des deux formes.
Synallaxis unirufa unirufa Lafr., $ ad Las Palmas.
Synallaxis gularis gularis Lafr., £ ad.. . El Portete de Tarqui.
2 ad. . . . Las Palmas.
De ces deux spécimens, celui de Las Palmas est, d’une teinte plus
foncée et plus chaude que les spécimens du nord de l’Ecuador,
— 624 —
mais l’autre est absolument semblable à ceux-ci. Des différences
decet ordre ne sauraient avoir de signification pour la nomenclature.
Cranioleuca anlisiensis anlisiensis (Sel.), Ç ad Guenca.
Margarornis squamigera perlata (Less.), 3 2 $ ad.
El Portete de Tarqui.
Pseudocolaptes Boissonneaui (? intermedianus Chapm.), 1 $,
2 $ ad El Portete de Tarqui.
Si l’un de ces spécimens $, par son bec exceptionnellement long
(25 mill.) comparativement à celui de quatorze autres spécimens
du Vénézuéla, de Colombie, de l’Ecuador et du Pérou, ne tendait
à justifier la race intermedianus, — décrite justement de l’Ecuador
méridional — , il faudrait bien convenir que les deux autres ne se
distinguent en rien de leurs homologues de l’Ecuador oriental,
appelés généralement Ps. Boiss. Johnsoni Lônnb. et Rend., ni
même de certains spécimens de Bogota. Les races décrites de cette
espèce nous paraissent donc des plus aléatoires et, si, dans une pré-
cédente étude (Bull. Mus., 1932, p. 240), nous avons attribué un
spécimen <$, provenant du Rio Pastaza, à la forme déjà douteuse
P. B. Johnsoni, quoiqu’il fût doté lui-même d’un très long bec
(24 mill.), la série des trois spécimens cités ici (dont le $ a le bec
seulement de 21 mill.) nous incline à penser qu’il est très arbi-
traire de maintenir ces diverses sous-espèces, dont les soi-disant
caractères différentiels de coloration sont aussi variables que la
taille du bec.
Thripadecles flammulalus flammulatus (Eyt.), ^ ad.
El Portete de Tarqui.
Dendrocolaptidés .
Lepidocolaptes lacrymiger æquatorialis (Men.). ^ Warscewiczi
(Cab. et Heine), ad El Portete de Tarqui.
Ces spécimens, de teinte générale moins rousse que ceux de
l’Ecuador septentrional, sont intermédiaires par ce caractère avec
la forme péruvienne et ne sont même pas très sensiblement diffé-
rents de ceux de la Sierra de Santa-Marta en Colombie. Des spé-
cimens de ces différentes localités montrent combien sont faibles
les caractères distinctifs invoqués par les auteurs pour séparer
les différentes races de cette espèce : seule la race typique, de Bo-
gota, paraît bien distincte par la bordure noire apicale des plumes
pectorales.
Tyrannidés.
Ochthœca rufipecloralis rufopeclus (Less.), $ ad.. . Las Palmas.
cJÇ ad.. . El Portete de Tarqui.
625
Ochîhœca diadema gratiosa (Sel.), ad Las Palmas.
Mecocerculus leucophrgs rufomarginalus (Lawr.), $ ad.
Las Palmas.
Mecocerculus slicloplerus slicloplerus (Sel.), 3 <$, 3 $ ad.
El Portete de Tarqui.
Cotingidés.
Heliochera rubrocristata (D’Orb. et Lafr.).
3 2 $ ad. . . Las Palmas.
$ ad El Portete de Tarqui.
Turdidés.
Turdus serranus Tsch., $ ad El Portete de Tarqui.
Turdus fuscater gigantodes Cab., 2 ad Las Palmas.
$ ad El Portete de Tarqui.
Le bec et les pattes, jaunes chez le spécimen marqué $, ont une
teinte rouge très prononcée chez les deux spécimens
Cinclidés.
Cinclus leuconotus Sel., <$ ad Las Palmas.
Tr oglo dy ti dé s .
Cinnicerlhia unibrunnea (Lafr.), $ ad. . . El Portete de Tarqui.
3 $ ad Las Palmas.
Pheugopedius euophrys longipes (Allen), $ ad., $ imm.
Las Palmas.
Ces spécimens correspondent bien, par leur coloration et la
faible maculature de la gorge, à la race orientale de cette espèce.
Celui noté $ est même, bien que par ailleurs apparemment adulte,
presque entièrement dépourvu de mouchetures, ainsi que Chap-
man le note chez les jeunes.
Troglodytes solshlialis solstilialis Sel. $ $ ad Las Palmas.
Mniotiltidés.
Myioborus Bairdi (Salv.), 3 $ ad Las Palmas.
2 (J, $ ad El Portete de Tarqui.
Cœrebidés.
Diglossa Lafresnayei (Boiss.), 2 ad Las Palmas.
Diglossa alerrima Lafr., $ ad Las Palmas.
Bulletin du Muséum , 2* s., t. IV, 1932.
41
— 626 —
Diglossa albilatera albilnlera Lafr., ad. El Portete de Tarqui.
Diglossa personala per sonatci (Fras.), 2^2$ ad.
El Portete de Tarqui.
Coniroslrum sitticolor sillicolor Lafr., 2 <$, 2 $ ad.
El Portete de Tarqui.
Coniroslrum Fraseri Sel., & $ ad El Portete de Tarqui.
Coniroslrum alrocyaneum alrocijaneum Lafr., $ ad.
El Portete de Tarqui.
Chapman (/. c .) a bien indiqué les rapports mutationaux appa-
rents de cet Oiseau avec le Con. albifrons Lafr. de Colombie.
J’ajoute que, chez alrocyaneum, les deux sexes paraissent se dis-
tinguer d 'albifrons par leur bec noirâtre et non brun corne. Mais
à part ce caractère, dont nous ne saurions affirmer la constance
d’après un seul spécimen, les $ des deux formes sont essentielle-
ment similaires; toutefois, par comparaison avec ce spécimen de
l’Ecuador, six autres, de Bogota, ont le bleu de la tête généralement
plus mauve.
Tanagridés.
Procnopis Vassori (Boiss.), 3 <$, 2 $ ad. El Portete de Tarqui.
Pœcilothraupis lunulala atricrissa Cab., 2 C ad.. . Las Palmas.
2 (J, 3 $ ad... El Portete de Tarqui.
Pœcilothraupis palpebrosa palpebrosa (Lafr.), 2 2 $ ad.
Las Palmas.
Par comparaison avec une série de spécimens de l’Ecuador
moyen (Oyacachi, Quito, etc.), ceux-ci ne présentent aucune diffé-
rence. Ne connaissant pas de spécimens topotypiques de la race
cœrulescens Berl., du nord du Pérou, nous hésitons à employer
ce nom, les auteurs ne s’accordant pas quant à la distinction de
cette soi-disant sous-espèce : Berlepsch, dans sa description ori-
ginale (Rev. Tanagr., Orn. Kongr., 1910, p. 1040) y référant aussi
les spécimens de l’Ecuador moyen, Chapman au contraire la res-
treignant à l’Ecuador méridional et au Pérou. Sans doute ce nom
ne s’appl'ique-t-il vraiment qu’à des individus un peu plus bleuâtres
en dessus, intermédiaires par conséquent au lacrymosa (Du Bus),
qui n’est lui-même sûrement aussi qu’une sous-espèce, mais mieux
caractérisée, du palpebrosa.
Compsocoma sumptuosa Alamoris Chapm., 4 C ad.
El Portete de Tarqui.
Cette série s’accorde bien avec les caractères distinctifs donnés
par Chapman pour cette sous-espèce d’un Oiseau, dont tant de
races locales, souvent peu précises, ont été nommées. En réalité,
cette race est elle-même extrêmement voisine du C. s. Antioquiæ
Berl., de Colombie, et du C. s. cyanopiera Cab., de l’Ecuador
627 —
moyen. Elle ne diffère de ce dernier que par l’uropygium plus nette-
ment vert et la teinte bleue très légèrement plus claire des bordures
alaires; mais, ainsi que l’a signalé Chapman, ce dernier caractère
est un peu inconstant et un spécimen de Gualea, topotypique par
conséquent de cyanoplera, ne diffère pas sur ce point de la série
de Cuenca.
Dubusia tœniala (Boiss.), $ ad El Portete de Tarqui.
Thraupis Darwini (Bp.), 3 3, 2 $ ad. ... El Portete de Tarqui.
Thraupis cyanocephala cyanocephala (D’Orb. et Lafr.), $ ad.
El Portete de Tarqui.
Pyranga rubriceps Gray, $ ad El Portete de Tarqui.
Ainsi qu’on peut le remarquer d’après cette localité, l’habitat
de cette espèce est sensiblement plus étendu vers le sud que ne le
mentionne Chapman dans son ouvrage, et le Muséum de Paris en
possède même un spécimen provenant de Cumpang, nord du
Pérou (Coll. G. A. Baer, août 1900).
Hemispingus superciliaris nigrifrons (Lawr.), $ ad. Las Palmas.
2 $ ad.. . . El Portete de Tarqui.
Les deux spécimens $ ont la tête très fortement pigmentée,
typique de nigrifrons ; mais, chez les $, ce caractère est bien moins
accentué.
Fringillidés.
Pheuciicus chrysopeplus chrysogasier (Less.), 2 <J, 3 $ ad. Cuenca.
ad El Portete de Tarqui.
Spinus capilalis (Gab.), $ ad Las Palmas.
2 $ ad Cuenca.
Les deux spécimens de Las Palmas ont respectivement la teinte
jaune plus vive et plus accentuée que leurs homologues de Cuenca.
Brachyspiza capensis (Müll.), subsp. ?
3 (J, 2 $ ad El Portete de Tarqui.
Selon Chapman., les différentes races de cette espèce, pourtant
si répandue, sont encore imparfaitement connues.
Phrygilus plcbeius ocularis Sel., $ ad Cuenca.
Ailapeles latinucha lalinucha (Du Bus), 2 $ ad.. . . Las Palmas.
Cette localité paraît marquer à peu près la limite septentrionale
de dispersion de l’espèce, propre à l’Ecuador méridional et au
Pérou.
Ailapeles pallidinucha Papallactæ Hellm., 5 <$, 3 $ ad.
Las Palmas.
Cette belle série de spécimens, qui se font remarquer par la cou-
leur très sombre, noirâtre, du dos, selon le caractère de la race
Papallactæ, étend sensiblement vers le sud l’habitat jusqu’alors
connu de l’espèce.
— 628 —
Allapeles leucopis (Sel. et Salv.), $ ad Las Palmas.
Ce spécimen, particulièrement précieux, reproduit exactement,
jusque dans les plus petits détails, les caractères donnés par la
description originale et la planche coloriée (Cat. of Birds, XI,
pl. XIV) de cette espèce encore fort rare, dont Chapman souligne
le petit nombre de spécimens connus dans les Musées : le cercle
blanc péri-ophthalmique, prolongé un peu en arrière de l’œil, et le
menton noirâtre lavé de fauve la distinguent entre autres aisément
de tous ses congénères. Je pense que probablement la localité ori-
ginale assignée jusqu’à présent par les auteurs à cet Oiseau, et
parfaitement inidentifiable, n’est en réalité qu’une altération ortho-
graphique pour : « Sarayacu ». Bien que, comme tous ses congé-
nères, cette espèce soit évidemment montagnarde et n’habite pas
les régions basses avoisinant cette localité célèbre, il ne faut pas
oublier que celle-ci, dans les collections anciennes, a souvent servi
à désigner simplement le versant oriental des Andes écuadoriennes.
En ce cas, la nouvelle localité donnée ci-dessus viendrait confirmer
pleinement cette manière de voir.
Catamblyrhynchidés .
C alamblyrhynchus diaderna Lafr. $ ad Las Palmas.
$ ad El Portete de Tarqui.
Icteridés.
Cacicns leucorhamphus (Bp.), 2 $ ad.. . . El Portete de Tarqui.
Corvidés.
Cyanolyca lurcosa Bp., $ $ ad Las Palmas.
3 $ ad El Portete de Tarqui.
En résumé, cette collection, bien que fragmentaire, traduit assez
exactement le caractère général de l’avifaune du bassin de Cuenca,
essentiellement constituée par un mélange d’espèces andines de
l’Ecuador oriental et de l’Ecuador méridional, auxquelles s’ajoutent
quelques formes particulières, dont le Diphlogena hesperus est le
plus brillant représentant. Un fait, qui mérite aussi d'y être noté
est l’absence complète de migrateurs de l’Amérique du Nord,
comparativement aux collections réunies vers la même époque de
l’année dans l’Ecuador septentrional, qui en renferment presque
toujours un assez grand nombre.
Étude d’une petite collection D’Oiseaux de Madagascar,
par M. L. Lavauden,
Conservateur des eaux et forêts,
Ancien chef du service forestier de Madagascar.
Les Oiseaux qui composent la petite collection'que j’ai offerte
au Muséum font partie de la série plus importante recueillie pen-
dant mon séjour de trois années à Madagascar, et déposée, pour la
plus grande partie, au Musée d’histoire naturelle de Grenoble (Isère).
Le Muséum de Paris est particulièrement riche en Oiseaux mal-
gaches. Il a, en effet, reçu, dans la première moitié du xixe siècle,
les récoltes de Sganzin, Goudot, Bernier, Rousseau, Lantz, Hum-
blot, et Verreaux (x); puis, celles de A. Grandidier (1865-1870) qui
méritent une mention spéciale, tant par leur importance que par
leur intérêt; un peu plus tard, celles de Bastard, de Geay (2), et
de G. Grandidier; enfin une partie de celles faites en 1930-1931
par la mission franco-anglo-américaine organisée par M. Delacour(3).
En raison de cette richesse, il était bien inutile d’apporter au Mu-
séum des espèces dont il possédait [déjà un grand nombre de spé-
cimens, venant de toutes les parties de la colonie.
Mes fonctions dans celle-ci ne m’ont point permis de me livrer
à des recherches systématiques. Je n’en avais pas le temps. Mes
récoltes ont. été, le plus souvent, effectuées au hasard de tournées
dont le but essentiel n’était pas l’étude des Oiseaux. D’autres cap-
tures ont été faites pour moi par ceux des membres de mon per-
sonnel qui s’étaient intéressés aux sciences naturelles, et qui ont
bien voulu leur consacrer une partie de leurs loisirs. L’ensemble de
ces récoltes s’est, bien évidemment, ressenti de ce caractère acci-
dentel. Des régions entières fort intéressantes (par exemple les
marécages et étangs de la côte ouest) ont été entièrement négligées.
Des indications intéressantes n’ont pu être suivies. Des recherches
(1) J. Verreaux n’est pas allé lui-même à Madagascar. Mais, pendant un long séjour
au Cap, il a recueilli de nombreux échantillons d’Oiseaux malgaches, dont il a fait
bénéficier le Muséum.
(2) Cf. A. Menegaux. Liste des Oiseaux rapportés en 1906 par M. Geay du Sud-
Ouest de Madagascar. (Bull, du Muséum, 1907, n° 2, p. 104.)
(3) Cf. J. Delacour. Les Oiseaux de la Mission zoologique franco-anglo-américaine
à Madagascar. ( L'Oiseau et la Revue française d’ Ornithologie, 1932, n° 1, p. 1.)
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 630 —
pleines de promesses ont dû être abandonnées. Cependant, dans les
sujets recueillis, il s’est trouvé des espèces rares, parfois nouvelles,
parfois méconnues dans leur nature ou leur distribution géogra-
phique, parfois très peu communes, ou possédées à peu d’exem-
plaires par le Muséum; parfois enfin présentant des conditions
d’âge non encore décrites.
Tous ces spécimens devaient, naturellement, revenir au Muséum.
C’est leur étude qui fait l’objet de la présente notice.
Sterna fusc.ata L. 1766.
( Sterna juliginosa Gmel., auctorum)
cJ ad. Bords de la Vohitra (environs de Rogez) (Est de Mada-
gascar). 1er mai 1928.
J’ai signalé déjà cette capture en 1928 f1). En effet, la présence de
la Sterna fuscata à Madagascar n’avait point été, jusqu’alors,
authentiquement constatée. Elle reste, d’ailleurs, accidentelle,
et doit être attribuée au cyclone qui, du 27 au 29 avril 1928, a
ravagé la côte orientale de l’Ile, entre Vatomandry et Manakara.
Cette Sterne habite normalement les mers tropicales, à l’excep-
tion toutefois des côtes du Pacifique. Elle a été signalée à Zan-
zibar, aux Mascareignes ( Rodriguez et Maurice), à Aldabra, et aux
Glorieuses. Grandidier la cite aux Seychelles, sans références pré-
cises, et indique qu’elle fréquente certainement les côtes de Mada-
gascar. Mais notre échantillon est la première capture effectuée
authentiquement sur le continent malgache.
Hydroprognf, caspta (Pallas).
La Sterne tschegrava.
3 ad. Lac Kinkony (Ouest de Madagascar). 2 octobre 1929.
Cette grande Sterne n’était connue de Madagascar, jusqu’en
1929, qu’à un seul exemplaire, récolté par Sganzin en 1838, sans
indication précise de localité, et conservé au Muséum de Leyde-
La provenance de ce spécimen était même douteuse, au dire d’Hart-
laub.
Nous avons pu observer un certain nombre de ces Sternes sur le
lac Kinkony, et il semble que l’Oiseau, s’il reste toujours rare à
Madagascar, n’y soit pas absolument exceptionnel. La mission
franco-anglo-américaine a récolté deux 2, l’une à Vohémar (Côte
N.-E. de Madagascar) en septembre; l’autre à Soalala (Côte W. de
Madagascar) en février. Cet Oiseau semble localisé en colonies.
(9 Cf. L. Lavauden. Rev. fr. d’ Ornithologie, n° 230, 7 juillet 1928.
— 631 —
Sa présence sur les côtes du Cap, où il vit ainsi, est bien connue
depuis longtemps. Nous avions signalé cette capture en son
temps (1).
Numenius phaeopus (L.).
Le Courlis corlieu.
Ç ad. Ambila. 6 novembre 1928,
Nous avons tué cette femelle près d’Ambila, sur la côte est de
Madagascar, un peu au sud de Tamatave, le 6 novembre 1928.
Elle possédait, dans l’ovaire, deux œufs en cours de développement,
dont le plus gros ne mesurait pas moins de 3 centimètres de dia-
mètre. Il nous paraît donc probable que ce Courlis niche à Mada-
gascar. C’était l’opinion d’Hartlaub qui croyait l’espèce sédentaire
dans la grande île (2). Il semble, du reste, que ce soit une erreur. Le
Corlieu est absent de Madagascar d’avril à septembre. Les récoltes
de la mission franco-anglo-américaine ont été très démonstratives
à ce sujet (3).
E. Newton, qui avait constaté que l’espèce ne nichait pas en
septembre à Madagascar, en avait conclu qu’elle ne nichait pas
du tout (4). Mais, s’il y a nichée, celle-ci est bien plus tardive, et ne
se produit que dans la seconde quinzaine de novembre. Du reste,
nous devons reconnaître qu’aucune ponte n’a été récoltée jusqu’ici.
Mais, pour toutes les espèces, on n’a jamais recueilli beaucoup
d’œufs à Madagascar.
Ainsi le Courlis corlieu ferait deux nichées. L’une dans l’extrême
nord, au printemps (mai-juin); puis, il émigrerait jusque dans l’hé-
misphère sud — à Madagascar, notamment — où, rencontrant
des circonstances favorables, il nicherait une seconde fois, à l'ar-
rière-automne (novembre-décembre).
L’examen d’un globe terrestre (il faut écarter, pour ces études,
les planisphères de Mercator) montre que Madagascar peut être
l’aboutissement de migrations provenant, soit de l’Europe sep-
tentrionale (le long de la Mer Rouge et de la Côte d’Afrique),
soit de la Sibérie orientale, le long des côtes de Chine, à travers
l’Indo-Chine, par Ceylan, les Maldives et les Seychelles (5). Il est
donc logique qu’on trouve à Madagascar, à la fois les deux formes
orientale et européenne du Numenius phæopus.
(x) Cf. L. Lavauden. Alauda, 1930, 2, p. 136.
(2) Cf. Hartlaub. Die Vôgel Madagascars, 1877, p. 323.
(3) Cf. J. Delacour. Loc. cit., p. 21.
(4) Cf. Ibid, 1862, p. 275, et 1863, pp. 165, 333, 452.
(5) Cf. L. Lavauden. Journal für Ornithologie, 1929, II, p. 230.
— 632 —
Toutes ces questions ont une grande importance pour l'interpré-
tation théorique générale du phénomène des migrations.
Lophotibis cristata ursciii Lavauden.
L 'Akohanala de l’Ouest.
2 ad. Ankarafantsika (S.-E. de Majunga). 16 octobre 1928 (Type).
cJ ad. Ankarafantsika (S.-E. de Majunga). 6 juillet 1929 (Type).
Cet Oiseau, dont nous avons donné la description antérieure-
ment (1), est très différent de son congénère de la grande forêt
de l’est, que les naturalistes connaissaient seul. Il y a, en réalité,
deux sous-espèces séparées, habitant l’une la grande forêt de l’est
et du nord (montagne d’Ambre); l’autre les forêts sèches de l’ouest
et du sud-ouest, et les bords terrestres de la Mangrove. Cet exemple
d’endémisme, de localisation, est pour ainsi dire la règle à Mada-
gascar, tant chez les Oiseaux que chez les Mammifères.
Nous avons vainement recherché Y Akohanala dans les lambeaux
de forêts qui subsistent dans les grandes montagnes du centre de
Madagascar (Massifs de l’Ankaratra et de l’Andrigintra). S’il y a
existé autrefois , ce qui est vraisemblable, il y est éteint aujour-
d’hui.
Mesœnas variegata (I. Geoff.).
Nom indigène : Tolonala
2 ad. Forêt de l’ Ankarafantsika (Ouest de Madagascar). 12 juil-
let 1929. Iris rouge. Tarses gris de plomb.
2 Œufs (1 ponte). Octobre 1929.
Nous avons découvert, ou plutôt redécouvert cet Oiseau, qui
n’avait pas été revu depuis 1834. dans la forêt sèche de l’Ankara-
fantsika, au sud-est de Majunga.
Nous avions été très vivement intrigué par l’indication qui nous
avait été donnée, dans cette forêt, d’une sorte de Râle dont la
description ne correspondait à aucune espèce connue. C’est la
recherche de ce soi-disant Râle qui nous a amené à retrouver le
vrai Mesœnas variegata. Nous avons déjà expliqué (2) la question
de nomenclature qui a fait substituer Mesœnas au nom, univer-
sellement répandu, de Mesites. Il est inutile d’y revenir. Nous avons
de même exposé les raisons qui ont empêché cette espèce d’être
retrouvée plus tôt, puisqu’on la cherchait où elle n’était pas. Nous
(1) Cf. L. Lavauden. Alauda, n° 4, septembre 1929, p. 233.
(2) Cf. L. Lavauden. Note préliminaire sur les Oiseaux des genres Mesœnas et
Monias ( Alauda , 1931, n° 3, p. 393-400).
— 633 —
examinerons un peu plus loin la position systématique qui peut
lui être attribuée.
Cette espèce a été retrouvée par M. Rand, de la mission franco-
anglo-américaine l1) dans l’ extrême nord de Madagascar. Elle
semble donc pouvoir être rencontrée dans les régions intermédiaires,
notamment dans la région d’Analalava, et dans le Haut-Sombi-
rano.
Mesœnas unicolor (Des Murs).
Nom indigène : Roatelo
$ ad. Forêt des Antsihanaka (Est de Madagascar), mai 1930.
Iris rouge. Tarses bruns.
Cette espèce, qui a longtemps porté le nom de la précédente,
habite les forêts de la côte orientale, depuis Vohémar jusqu’à
Farafangana. Elle est particulièrement répandue au sud de Mar-
oantretra, dans la forêt des Antsihanaka (région de Fito). Mais,
ainsi que nous l’avons dit, elle est l’objet, d’un fady (tabou) très
puissant chez les indigènes, et il est impossible de s’en procurer par
leur intermédiaire. Comme l’Oiseau vole peu et mal, on ne le voit
presque jamais, et il glisse, insaisissable, dans la végétation épaisse.
Nous n’avons pu nous procurer les œufs de cette espèce. Nous
savons seulement qu’elle niche sur des buissons bas, tout comme la
précédente, et que ses poussins sont également des præcoces, cou-
verts d’un duvet noirâtre, à la manière des poussins de Rallidés.
Monias benschi Grand, et Oustalet.
Nom indigène : Nahka.
cJ juv. Environs d’Ambovonosy (N.-E. de Tuléar), 28 juin 1929.
2 œufs : Une ponte (la ponte normale est de 2). Janvier 1931.
Cet Oiseau était resté assez rare dans les collections. Le Muséum
de Paris avait reçu les quelques spécimens envoyés par Bensch et
G. Grandidier (par M. Lescure, colon à Tuléar) (2). Le Muséum de
Tring en possédait deux, et les Muséums américains quelques
autres, récoltés près de Tuléar, en 1915, par Wulsin (3). La mis-
sion franco-anglo-américaine en a récolté un bon nombre (4).
Mais la fixation de la position systématique de cet Oiseau reste
P) Cf. J. Delacour. Loc. eit., p. 30.
(2) Cf. G. Grandidier. (C. R. Acad. Sc., 6 décembre 1909.)
(3) Cf. Vertebrata of Madagascar, Aves, by O. Bangs [Bull, of the Mus. of compa-
rative zoology, Cambridge, U. S. A., février 1918, p. 495).
(4) Cf. J. Delacour. Loc. cit., p. 31.
634 —
tout particulièrement difficile. G. Grandidier (x), Hartert (2) et
nous-même sommes enclins à le rapprocher des Rallidés, affinités
qu’imposent ses relations de voisinage étroites avec les Mesœnas.
Malheureusement les œufs du Montas et certaines particularités
de son anatomie rendent cet Oiseau absolument aberrant. Nous
pensons que c’est un Oiseau tout à fait archaïque, voisin des an-
cêtres des Râles; et il convient sans doute de former, avec les deux
genres Mesœnas et Montas, une famille spéciale, et peut-être un
ordre particulier, celui des Mesœnales.
COTURNIX DELEGORCUF.I Deleg.
La Caille harlequine.
<3 ad. Environs d’Ambato-Boéni (Ouest de Madagascar). 15 dé-
cembre 1930.
$ ad. Environs d’Ambato-Boéni (Ouest de Madagascar). 15 dé-
cembre 1930.
O juv. Environs d’Ambanja (près Nossi-Bé). février 1930.
La présence de cette Caille africaine à Madagascar était restée
inconnue des naturalistes jusqu’à ces dernières années. C’est d’au-
tant plus étonnant qu’un couple, très correctement étiqueté,
existait au Muséum de Saint-Denis, à la Réunion, où il avait été ap-
porté par Lantz, en 1873. Ce couple provenait de Nossi-Bé (3). Un
autre spécimen, existant au Muséum de Tananarive, avait été
signalé par nous dès 1929, alors que nous ignorions encore l’exis-
tence des deux spécimens ci-dessus (4). La provenance exacte de
l’échantillon de Tananarive n’a pu être établie.
Nous avons, à plusieurs reprises, retrouvé cette Caille dans l’ouest
de Madagascar, et en avons reçu un jeune spécimen, venant d’Am-
banja, près de Nossi-Bé.
La mission franco-anglo-américaine a rencontré cet Oiseau dans
le nord de l’Ile, et en a capturé 17 exemplaires. D’après J. Dela-
cour (5), ils sont semblables à ceux du continent africain. Mais il
nous semble qu’il ne saurait être question de considérer cette
Caille comme émigrant d’Afrique à Madagascar. Elle y est cer-
tainement sédentaire — bien qu’assez rare — - puisqu’elle y niche
et s’y rencontre en toute saison.
(1) Cf. G. Grandidier. ( C . R. Acad. Sc ., 6 décembre 1909.)
(2) Cf. E. Hartert ( Novit . zool., 1912, 19, p. 373.)
(3) Cf. L. Lavauden. Les Cailles de Madagascar. Alauda, II. 4 décembre 1931.
(4) Cf. L. Lavauden. Journ. für Orn. 1929, IL, p. 281.
(5) Cf. J. Delacour. Loc. cit., p. 32.
— 635 —
Eutriorchis astur Sharpe.
Nom indigène : Fandrara-Pera-bé.
Grande forêt de l’est, près Rogez, décembre 1928.
Yeux jaune rougeâtre; pattes jaune citron.
Ce Rapace, spécial à Madagascar, est fort rare, et très farouche.
Il habite la grande forêt, et vole parfaitement sous bois, exercice,
que la longueur de sa queue paraît lui faciliter. Il attaque les Lé-
muriens, et à l’occasion les volailles des gardes installés en maisons
forestières. Il n’est, alors, pas très difficile de les tuer à l’affût.
C’est de cette manière que nous avons obtenu nos spécimens (1).
Astur hensti Schleg.
cj ad. Analamazaotra (Est de Madagascar), avril 1930.
$ ad. Analamazaotra, février 1929.
O juv. Analamazaotra, mai 1929.
Cet Oiseau est évidemment très voisin de notre Autour d’Eu-
rope. Il a cependant la queue plus développée, et les tarses plus
longs. Sa livrée de jeune, d’autre part, est bien plus foncée : le
fond des parties inférieures est d’un blanc grisâtre, et les taches
sont plus étendues et plus nombreuses. La présence de ce Rapace
à Madagascar soulève un curieux problème de biogéographie, et
souligne, à notre avis, le caractère archaïque du genre.
L 'Astur hensti, découvert d’abord dans l’ouest de l’Ile (région
de Morondava) a été retrouvé dans le sud-ouest de Madagascar
(Befandriana, Tabiky) par la mission franco-anglo-américaine.
Nos spécimens viennent de la grande forêt de l’est.
Accipiter madag asc arif.n sis Smith.
$ ad. Ambovonosy (S.-W. de Madagascar), 28 juin 1929.
cj. $ ad. sub nido, Forêt d’ Analamazaotra, décembre 1930.
Cette espèce est assez rare (et sporadiquement distribuée). Nous
pensons qu’il conviendrait d’examiner avec soin les spécimens
venant de la grande forêt de l’est, et ceux venant du sud et du sud-
ouest. Contrairement à l’avis émis par M. Delacour (2), nous pen-
sons qu’il doit y avoir des différences correspondant à deux formes
subspécifiques distinctes.
(1) Un spécimen, monté, déposé au Muséum de Grenoble (Isère).
(2) Cf. J. Delacour. Loe. cit., p. 38-39.
— 636
Gymnogf.nys radiatus radiatus (Scop.)
Nom indigène : Fihiaka, Fielia
o ad. Marolaka (S.-W. de Madagascar), 8 septembre 1928.
2 juv. Forêt du Vohitsoakolahy (Est de Madagascar), sep-
tembre 1928.
plumage de transition. Forêt, Sianaka, mars 1931.
Les Oiseaux de Madagascar nous paraissent devoir constituer
une sous-espèce de la forme d’Afrique; la forme de Madagascar
ayant été décrite en 1786 par Scopoli, et la forme d’Afrique en 1830
seulement par Smith, la première constitue très évidemment le
type G. radiatus radiatus (Scop.) et la seconde G. radiatus typicus
(Smith) (x).
Nos spécimens sont particulièrement intéressants en ce qu’ils
montrent clairement les deux livrés, tout à fait différentes, du
jeune et de l’adulte, et le passage de l'une à Vautre.
Les individus jeunes sont communément considérés comme des
femelles par les Colons de Madagascar.
Tyto soumagnei (Grand.)
cJ ad. Analamazaotra, mars 1930.
Ce très rare Rapace nocturne a été rangé par Milne-Edwards
et Grandidier dans un genre spécial qui, à vrai dire, n’a pas de
sérieuse raison d’être. Les auteurs ont, en croyant faire la démons-
tration de la nécessité de ce genre, montré au contraire tous les
liens qui rattachent cet Oiseau aux vraies Strix, aujourd’hui
nommées Tyto. La multiplicité des genres est à nos yeux un sérieux
inconvénient. Et nous croyons devoir rendre à l’espèce le nom géné-
rique de Tyto, qu’elle mérite à beaucoup de titres.
Elle se distingue, à vrai dire, très nettement, des Effraies mal-
gaches ( Tyto alba hyperrnelra Grote) par ses teintes, par sa taille
plus petite, et aussi par ses proportions, le corps étant petit et les
ailes relativement très grandes. L’iris est noir, largement cerclé
de rouge clair. Les deux spécimens que nous avons obtenus (2)
ont été tués, non loin de la Maison forestière d’Analamazaotra,
par le brigadier forestier ThouvenoL avec qui nous avions observé
un des individus quelques jours auparavant. Il connaissait bien
« la Chouette jaune », mais sans soupçonner son intérêt. Cet Oiseau
est du reste tout à fait rare. Il vit par couples isolés, est nettement
nocturne, et se nourrit des Batraciens innombrables qu’il trouve
dans les clairières de la forêt.
(9 Cf. Sclater. Systema Avium Æthiopicarum, I, p. 74.
(2) Un des spécimens (monté) est déposé au Muséum de Grenoble (Isère).
Un autre spécimen existe (en assez mauvaise condition) au Mu-
séum de Tananarive; il a été procuré par M. Herschell Chauvin.
Ce naturaliste en possédait un couple dans sa collection, anéantie
en 1927 par le cyclone qui dévasta Tamatave. Ce sont les seuls
échantillons qu’il ait jamais vus en quarante années de séjour à
Madagascar.
Coracopsis vaza DRouiiARDi I.avauden
cJ Tongobory (S.-W. de Madagascar), 3 juin 1929 (Type).
Cette sous-espèce représente dans l’ouest le grand Perroquet
Yaza de la grande forêt de l’est; de même que le Coracopsis nigra
libs représente dans le sud-ouest le Coracopsis nigra, qui habite
aussi la grande forêt.
Elle est plus claire que le type, et son bec est plus réduit. Ses
sous-caudales sont également plus claires.
Apus melba willsi (Hart.).
$ Andranomafana (lac Aloatra, centre de Madagascar),
13 août 1928.
Cet Oiseau était connu par le seul type, recueilli en 1895 par le
Missionnaire Wills, et conservé au Muséum de Tring, lorsque nous
l’avons retrouvé, en août 1928, près du lac Alaotra. Nous en avons
envoyé, à l’époque, un spécimen au Muséum. En réalité, cet Oiseau
n’est pas très rare. Mais, en raison de la rapidité de son vol, il ne
peut être tiré avec succès par des indigènes. C’est ce qui explique
qu’il soit resté si longtemps inconnu, et qu’il n’ait, été recueilli
(à vrai dire en assez grand nombre) que le jour où les européens
se sont employés eux-mêmes, sérieusement, à la prospection orni-
thologique de l’île.
Atelornis crossleyi Sharpe.
O juv. (1er plumage) Analamazaotra (Est de Madagascar),
28 mars 1928.
Cet Oiseau, assez rare, est localisé à la forêt de l’est. Le premier
plumage paraît n’avoir pas encore été décrit.
Le jeune Oiseau présente, sur toute la fête, une calotte d’un
bleu-violet métallique, entièrement absente chez l’adulte. 11 ne
possède pas non plus les taches gulaires blanches et noires qui,
chez les individus âgés, sont si caractéristiques de l’espèce.
— 638 —
Bernieria tenebrosa Stres.
2 (?) Nord d’Analamazaotra (Est de Madagascar), 8 mai 1929.
o juv. Forêt Sianaka (Est de Madagascar), 7 avril 1929.
Le jeune a toutes les parties inférieures d’un brun légèrement
olivâtre, sans trace de jaune. Cette espèce est peu commune.
Nesillas typica mon ticola Hart, et Lav.
2 Sommet du Tsaratanana (2.750 mètres environ), octobre 1929
(Type).
Cet Oiseau a été rencontré au sommet du Tsaratanana, dans des
conditions d’isolement telles, par rapport aux autres Nesillas
lypica que je connaissais, que je n’ai pas hésité à y voir une sous-
espèce spéciale. J’ai soumis mon sentiment au Dr Hartert, en lui
communiquant l’Oiseau, et il a été de mon avis. C’est alors que,
conjointement, nous avons donné la description de ce spécimen,
dans le Bull, o/ the Br il. Orn. Club du 31 janvier 1931.
PSEUDOCOSSYPHUS SIIARPEI ERYTHRON OTE S (LaV.).
g ad. Montagne d’Ambre, janvier 1929. (Type.)
Forme bien caractérisée de la montagne d’Ambre, où elle n’est
pas rare.
Il conviendra, à notre avis, d’étudier les Pseudocossyphus rap-
portés des forêts montagneuses de l’Ankaratra, par la mission
franco-anglo-américaine. Ils me semblent, à première vue, différer
des Pseudocossyphus sharpei typiques de la grande forêt de l’est.
Xenopirostris damii (Schlegel).
$ ad. Plateau de l’Ankarafantsika (S.-E. de Majunga), 9 oc-
tobre 1928.
O juv. Plateau de l’Ankarafantsika, 5 juillet 1929.
Cette espèce, fort rare, est tout à fait différente de X. xenopi-
rostris Lafresnaye. Elle a la calotte plus métallique, les parties
supérieures d’un gris beaucoup plus foncé et plus pur; aucune trace
de blanc au croupion; le bec plus foncé et plus petit. Enfin, elle
est sensiblement plus petite (Aile pliée 112 mm. ^ ; 110 mm. juv.,
au lieu de 125 mm.).
Nous avons rencontré cette espèce dans la forêt d’Ankarafan-
tsika, au S.-E. de Majunga. Elle y vit tout à fait isolée, et y est
certainement très rare. C’est un habitat sensiblement plus méri-
— 639
dional que la baie de Pasandava, indiquée par Pollen et par Lantz.
Nous devons ajouter que nous n’avons pas vu, au Muséum de
Saint-Denis (Réunion), les sujets signalés par Milne-Edwards et
A. Grandidier.
Le X. xenopirostris n’est pas trop rare dans le sud, à partir de
Tuléar; mais il ne semble pas remonter plus au nord, et ne saurait
être confondu avec la présente espèce.
Xenopirostris polleni (Schlegel).
<?. Forêt des Antsihanaka, octobre 1929.
Cet Oiseau a le dessous du corps d’un roux clair, caractère que
Milne-Edwards et Grandidier attribuent aux jeunes. Il nous
semble cependant que notre spécimen était adulte. Nous en avons
vu deux ou trois autres, — notamment le spécimen rapporté par
la Mission franco-anglo-américaine, qui présentaient la même colo-
ration. A notre avis, ce n’est que chez les vieux Oiseaux que les
parties inférieures deviennent blanches. Mais l’Oiseau est trop rare
pour que la question puisse être élucidée d’une façon précise, sur
le vu de nombreux échantillons.
Appendice.
Sur quelques espèces de la faune ornithologique malgache.
Ainsi que je l’ai écrit au début de ce travail, il est un certain
nombre d’Oiseaux malgaches, que je n’ai pu me procurer, soit parce
que, localisés, je n’ai pu me rendre à leur emplacement, soit parce
que j’ai manqué de temps pour les rechercher là où je passais,,
soit enfin parce qu’ils étaient trop rares et sont restés inconnus
de moi.
C’est ainsi que je n’ai pu me rendre aux endroits où l’on peut
trouver Philepilla schlegeli et Zoonauena grandidieri.
C’est ainsi que je n’ai pu voir, au Tsaratanana, Ortygomelra
walersi, ni au Tsiafajavona, Dromœocercus seebohmi.
C’est, ainsi, enfin, que dans l’ouest, je n’ai rencontré qu’une fois
Machæramphus anderssoni, que je n’ai d’ailleurs pu tuer; que je
n’ai pas vu Anas bernieri, très peu répandu; et enfin que, dans
l’est, je n’ai pu me procurer ni Coua delalandei ni Cuculus aude-
berti (1). Ces deux dernières espèces méritent du reste un petit
examen.
Le Coua delalandei n’est pas éteint; il habite toujours la région
p) Tout comme M. J. Delacour, je ne vois pas la nécessité de créer, pour chacune de
ces espèces, des genres particuliers : Cochlnthraustes et Pachycoccyx.
— 640 —
située entre Fito et Maroantsetra, dans les forêts les plus profondes,
et son habitat se réduit, d’ailleurs, de plus en plus, avec l’étendue
de ces forêts. Les indigènes le connaissent; mais il est très rare
et très farouche; ils ne l’attrappent guère que dans des pièges; et
dans ce cas, en se débattant, il perd la majeure partie de ses plumes,
qui tiennent, paraît-il, très mal. Ces détails m’ont été donnés par
un indigène très sûr, qui savait parfaitement de quel Oiseau je vou-
lais parler. Le Coua delalandei habitait jadis l’île de Sainte-Marie,
en face de son habitat continental actuel. Mais cette île ayant été
entièrement déboisée, il en a, bien entendu, disparu.
Le Cuculus audeberll n'est représenté en Europe que par un seul
exemplaire, conservé au Musée de Leyde; il en existe un second,
dû à M. Herschell Chauvin, au Musée de Tananarive. Nous avons
eu la surprise d’en retrouver deux spécimens, qui n’avaient point
été signalés jusqu'ici, au Muséum de St-Denis (Ile de la Réunion).
Ces spécimens proviennent des voyages de Lantz à Madagascar.
Le Cuculus audeberli habite la même région que le Coua dela-
landei. C’est la région la plus forestière, la plus malaisée à parcourir
de l’île. Cela explique que l’Oiseau soit si peu représenté dans les
collections. Mais l’espèce est rare, toujours isolée, et très farouche.
Elle est du reste connue des indigènes, car ses sous-caudales
blanches rayées de noir sont très visibles sur l’Oiseau au vol. Mais
il est très difficile de se le procurer, et ni la mission franco-anglo-
américaine, ni moi-même, n’avons pu y parvenir.
Sur la présence de l’ovaire potentiel (organe de Bidder)
CHEZ LES BUFONIDAE.
( Deuxième communication),
par M. R. Stohler.
Grâce à l’amabilité de M. le professeur L. Roule, Directeur du
Laboratoire d'Herpclologie du Muséum National de Paris, j’ai eu
l’occasion d’examiner un grand nombre d’espèces de Crapauds
représentées dans les Collections de ce Musée. Je suis également
reconnaissant à M. F. Angel, Assistant d’Herpétologie, pour son
infatigable assistance à me procurer des spécimens d’étude.
Les résultats de cette investigation sont groupés dans la deuxième
table*. J’ai essayé d’y donner les noms qui sont acceptés à présent.
Pour éviter des erreurs, les noms synonymes, utilisés dans la nomen-
clature de la collection, sont énumérés dans la première table
ci-dessous.
TABLE I
Synonymes, appliqués dans les collections
du Musée Nat'onal de Paris. Noms en coursa présenl.
Anaxyrus melancholicus Tschudi
Bufo alatus Thominot
B. americanus Le Conte
B. anomalus Jan
B. biporcatus Tschudi
B. chilensis Duméril et Bibron
B. gracilipes Boulenger
B. granti Boulenger
B. gutterosus Latreille
B. isos Lesson
B. latifrons Boulenger
B. molitor Tschudi
B. nebulifer Girard
B. ornatus Spix
B. pantherinus Boie
B. peltocephalus Duméril et Bibron ....
Peltaphryne empusa Cope
Phryniscus albifrons Dum. et Bibr ....
Phryn. australis Dum. et Bibr
Phryn. nigricans Wiegmann.
Rhynophrynus rostratus Brocchi
Bufo compactais Wiegmann.
B. typhonius (L.).
B. americanus Holbrook.
B. intermedius Gunther.
B. biporcatus biporcatus Gravenhorst.
B. spinulosus Wiegmann.
B. regularis Reuss.
B. gariepensis A. Smith.
B. gutturosus Daudin.
B. melanostidus Schneider.
B. polycerus Werner.
B. pæppigei Tschudi.
B. valliceps Wiegmann.
B. crucifer Wied.
B. angusticeps, A. Smith,
B. mauritanicus Schlegel, ou
B. regularis Reuss.
B. peltocephalus Bibron.
Bufo empusus (Cope).
Pseudoplnyne australis (Gray).
Pseudophnjne bibronii Gunther.
Bufo nigricans (Wiegmann).
Rhynophrynus dorsalis Dum. et Bibr..
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
42
— 642 —
MALES
FEMELLES
TABLE II
présent
ad.ljuv
absent
ad. I juv
incert.
ad . I juv
présent
ad. Ijuv
absent
ad.ljuv
incert.
ad.ljuv
Bufo :
alvarius Girard
americanus Holbrook
andersonii Boulenger
* angusticeps A. Smith
arenarum Hensel
asper Gravenhorst
beddomii Gunther
biporcatiis biporcatus Gravenhorst
* blanfordii Boulenger
canaliferus Cope
celebensis Schlegel
* coccifer Cope
compactais Wiegmann
* coniferus Cope
crucifer Wied
divergens Peters
* dodsoni Boulenger
empusus (Cope)
* gariepensis A. Smith
glaberrimus Gunther
granulosus Spix
gutturosus Daudin
hœmatiticus Cope
** intermedius Gunther
leptopus Gunther
macrotis Boulenger
mauritanicus Schlegel
melanostictus Schneider
** microtympanum Boulenger
nigricans Wiegmann
* parietalis Boulenger
parvus Boulenger
peltocephalus Bibron
pentoni John Anderson
* pœppigei Tschudi
polycerus Werner
* punctalus Baird et Girard
raddei Strauch
regularis regularis Reuss
spinulosus Wiegmann
sternosignatus Gunther
* superciïiaris Boulenger
typhonius (L.)
valliceps valliceps Wiegmann
* woodhousii Girard
Pseudobufo :
subasper Tschudi.
2
1
1
1
1
2
1
Pseudophryne :
* australis (Gray)
bibronii Gunther
Rhinophrynus :
* dorsalis Duméril et Bibron
— 643 —
Les quatre genres Bufo, Pseudobufo, Pseudophryne et Rhino-
phrynus sont représentés respectivement par 45, 1, 2, 1 espèces.
L’ovaire potentiel (organe de Bidder) n’apparait pas dans deux
espèces seulement, à savoir dans Pseudophryne auslralis (Gray) et
dans Rhynophrynus dorsalis Duméril etBiBRON. Dans les 47 autres
espèces l’organe est visible assez nettement soit dans des mâles,
soit dans des femelles. La présence était douteuse dans 7 spéci-
mens seulement. Dans ces cas je n’ai pas osé ouvrir les animaux
conservés à la formaldéhyde par crainte de les détruire. C’est donc
dans 17 espèces que cet organe a été observé pour la première fois,
tandis que pour deux espèces ces résultats ne sont que des confir-
mations des faits publiés par d’autres auteurs (Spengel, 1876; Rau
et Gatenby, 1923), et pour 34 espèces ces observations confirment,
supplémentent et élargissent les résultats d’une précédente publi-
cation (Stohler, 1931). Les deux espèces, dans lesquelles l’ab-
sence de l’ovaire potentiel a été constatée, ne sont pas mentionnées
dans la littérature relative au sujet.
Avec les observations déjà publiées par Knappe (1886), Leydig
(1853), Ponse (1924), Rau et Gatenby (1923), Spengel (1876),
Stohler (1931) et von Wittich (1853 a et h) la présente communi-
cation élève le nombre des espèces dans lesquelles l’ovaire potentiel
a été observé, soit dans le mâle, soit dans la femelle, de 51 à 68.
BIBLIOGRAPHIE
Knappe, Emil. — Das Bidder’sche Organ. Ein Beitrag zur Kenntnisder Anatomie,
Histologie und Entwicklungsgesehichte der Geschlechtswerkzeuge einigerAm-
phibien, besonders der einheimischen Bufoniden. Gegenbauers Morph. Jahrb.
11 : 489-552, 1886.
Leydig, Franz. — Anatomisch-histologische Untersuchungen liber Fische und Rep-
tilien. Berlin, Georg Remuer, 1853.
Ponse, Kitty. — L’organe de Bidder et le déterminisme des caractères sexuels secon-
daires du Crapaud (Bufo vulgaris). Rev. Suisse Zool., 31, n° 7, 177-336, 1924.
Rau, A. Subba and J. Bronté Gatenby. — Notes on the distribution, morphology.
and cytology of the organ of Bidder. Journ. Roy. Micr. Soc. London, 1923, 19-36.
Spengel, J.-W. — Das Urogenitalsystem der Amphibien. I. Theil : der anatomische
Bau des Urogenitalsystems. Arb. a. d. Zool.-Zoot. Inst, in Würzburg, Bd. 3, H. 1,
1-114, 1876.
Stohler, R. — Das Vorkommen des potentiellen Ovars bei den Bufoniden. Verh.
Naturforsch. Ges. Basel, Bd. XLII, 196-210, 1931.
Von Wittich. — Beitràge zur morphologischen und histologischen Entwicklung der
Harn-und Geschlechtswerkzeuge der nackten Amphibien. Zeitschr. wiss. Zool.,
4, 125-167, 1.853 a.
Von Wittich. — Harn-und Geschlechtsorgane von Discoglossus pictus und einiger
anderer aussereuropâischer Batrachier. ibid. pp. 168-177, 1.853 b.
— 644 -
Note sur le Pseudophoxinus oxycephalus
(Pisces, Cyprinidae),
par M. Léo S. Berg.
H. E. Sauvage et Dabry de Thiersant ont décrit dans les An-
nales des Sciences naturelles (6), Zoologie, I, 1874, N° 5, p. 11, un
Cyprinoïde provenant de la Chine auquel ils ont donné le nom de
Pseudophoxinus oxycephalus « Bleeker ». C’est en vain que je cher-
chais cette espèce parmi celles décrites par Bleeker (j’ai consulté,
parmi les autres, le remarquable travail de M. Weber et L.-F. de
Beaufort. Fishes of the Indo-Australian Archipelago, vol. I, Lei-
den, 1911, où une énumération complète des espèces décrites par
Bleeker est donnée). Aussi il faut nommer cette espèce Pseudo-
phoxinus oxycephalus Sauvage et Dabry de Thiersant.
J’emprunte à l’article des auteurs sus-nommés la diagnose de
leur Ps. oxycephalus que je reproduis ci-après :
D. 8; A. 8; L. 1. 70; dents pharyngiennes sur une seule rangée,
au nombre de quatre, crochues; tête 4 1/2 dans la longueur sans la
caudale (je suppose qu’il faut lire : avec la caudale, L. B.); bouche
antérieure; espace entre les yeux plat, égal à une fois et demie le
diamètre de l’œil; ligne latérale peu interrompue. Dorsale insérée
plus près de la base de la caudale que du bout du museau, un peu
derrière les ventrales. Ventrales reculées, arrivant à l’anus. Colo-
ration du Vairon d’Europe. Longueur 10 cm. — - Pékin, Si-Wan,
Shen-si méridional.
Pendant presque les 60 années qui suivirent la publication de cette
description l’espèce en question n’a pas été trouvée en Chine,
quoique les environs de Pékin eussent été explorés assez bien au
point de vue ichthyologiquo.
Avant conçu le soupçon que nous avions à faire ici avec une
erreur de description et que l’espèce décrite par Sauvage et Dabry
n'est autre chose que Phoxinus lagowskii variegalus, je m’adressai
à M. le Dr Jacques Pellegrin, le priant de bien vouloir m’apprendre,
si les types du Pseudophoxinus oxycephalus conservés au Muséum
National d’ Histoire naturelle avaient les dents pharyngiennes
sur une seule rangée, comme l’indiquent Sauvage et Dabry, ou
bien sur deux. M. J. Pellegrin, avec son amabilité bien connue
parmi les ichthyologistes, m’a répondu comme suit :
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
« Vous avez raison, les dents pharyngiennes sont bien sur deux
rangées. Sur le plus grand des exemplaires types de la collection
du Muséum (N° 3374. Provenance Yen-kiatsoun, Shensi méri-
dional) je trouve comme formule 4.2-2. 5. Les dents sont pointues,
crochues en général. » Ainsi je n’ai plus aucun doute que Pseu-
dophoxinus oxycephalus n’est qu’un synonyme de Phoxinus
lagowskii variegalus. La synonymie de ce petit poisson est fort
compliquée.
Quelques mots d’abord sur le genre Pseudophoxinus Bleeker 1860.
Heckel en 1843 (Fische Syriens, p. 49-50) a créé le genre Phoxi-
nellus contenant deux espèces :
Phoxinellus Zeregi Heckel 1843 (nommé p. 50, décrit p. 73);
Phoxinellus alepidotus Heckel 1843 (nommé et décrit p. 50).
En 1860 Bleeker (Acta Soc. scient, indo-neerlandicæ, vu [1859],
Batavia, 1860, p. 281,395) a établi pour Ph. zeregi un genre à
part, Pseudophoxinus, laissant Phoxinellus alepidotus dans le genre
Phoxinellus (Bleeker, 1. c., p. 284, 423). En 1863, Bleeker, suivant
sa pratique de considérer comme le type la première espèce nommée,
changea sa nomenclature : comme type de Phoxinellus il choisit
maintenant Ph. zeregi et pour Ph. alepidotus il propose un nouveau
nom, Paraphoxinus (Bleeker. Nederlandsch Tijdschrift voor de
Dierkunde, I, 1863, p. 209; aussi dans l’Atlas des Cyprins, 1863,
p. 31). Cette dernière manière de voir, quoique non correcte, a été
adoptée par moi-même (Faune de la Russie, Poissons, III, livr. 1,
1912, p. 82, 83; « Zoogeographica », I, 1932, p. 136) et par plusieurs
autres auteurs. La synonymie correcte des deux genres en question
est donc la suivante :
Phoxinellus Heckel 1843, type : Ph. alepidotus Heckel 1843,
choisi par Bleeker 1860; = Paraphoxinus Bleeker 1863, le même type.
Pseudophoxinus Bleeker 1860, type : Phoxinellus zeregi
Heckel 1843; = Phoxinellus Bleeker 1863, non Heckel, le même
type.
Les représentants de ces deux genres ont les dents pharyn-
giennes sur une seule rangée, 5-4 (5 sur le côté gauche, 4 sur le côté
droit) ou 4-4. Le genre Phroxinus a les dents pharyngiennes ordi-
nairement 2, 5-4, 2, plus rarement 2. 5-5. 2. Parmi les synonymes du
Phoxinus Agassiz 1835 on peut citer ceux qui suivent créés pour le
Ph. lagowskii Dybowski 1869 :
Rhynchocypris Günther. Ann. Mag. Nat. Hist., 1889, sept.,
p. 225 (type : Rh. variegata).
Lagowskiella Dybowski. Pamietn. Fizjograf., XXIII, Varsovie,
1916, p. 101 (type : Ph. lagowskii).
Moroco Jordan and Hubbs. Mem. Carnegie Mus. X, N° 2,
1925, p. 180 (type : Pseudaspius bergi Jordan et Metz).
Maintenant que la nature vraie du Pseudophoxinus oxycephalus
— 646 —
vient d’être établie, la synonymie de la subspecies méridionale
du Phoxinus lagowskii se présente comme suit :
Phoxinus lagowskii oxycephalus (Sauvage et Dabry de
Thiersant).
P seudo phoxinus oxycephalus Sauvage et Dabry de Thiersant.
Annales des Sciences natur., Zool., I, 1874, p. 11 (Pékin; bassin
du fleuve Jaune).
Rhynchocypris variegala Günther, 1. c., 1889, p. 225 (Yang-tze-
kiang : Kiu-kiang, Ichang); Günther in Pratt : To the snows of
Tibet, London, 1892, p. 247, pl. II, flg. B, pl. III, tête (dans les
mêmes lieux).
Phoxinus lagowskii variegatus Berg. Faune de la Russie. Pois-
sons, vol. III, livr. 1, 1912, p. 231, flg. 13, 14 (Oussouri, Joungari,
les rivières du versant oriental du Sikhota-alin, les rivières appar-
tenant au bassin de la baie Pierre-le-Grand, Corée occidentale
[Pung-tung], Port-Arthur).
Pseudaspius bergi Jordan and Metz. Mem. Carnegie Mus., VI,
1913-14, p. 22, pl. III, fig. 2 (Corée occidentale : Chinnampo = le
port de Pyeng-yang).
Pseudaspius modestus Jordan and Metz, 1. c., p. 23, pl. III,
fig. 3 (dans le même lieu).
Moroco bergi Jordan and Hubbs. Mem. Carnegie Mus., X, N° 2,
1925, p. 18 (— Ps. bergi + Ps. modestus).
Phoxinus lagowskii chorensis Rendahl. Arkiv for Zoologi, XX A,
N° 1, 1928, p. 58 (rivière Khor dans le bassin de l’Oussouri).
Moroco lagowskii Mori. Journal Chosen Nat. Hist. Soc., N° 11,
1930, p. 6 (fleuve Foumen-oula dans la Corée nord-est).
Moroco oxyrhynchus Mori, 1. c., p. 7, pl. III, fig. 2 (dans le même
endroit, avec le précédent; = exemplaires adultes avec le museau
allongé, l’allongement ayant été produit par la croissance des
parties molles).
Phoxinus lagoskii (sic) variegatus Y. Chu. Fishes of the West
Lake, Kangchow, 1932, p. 12, flg. 5 (une belle figure).
Phoxinus lagowskii variegatus Berg. Les poissons des eaux
douces de la Russie, 3e éd., p. 363, fig. 247 (sous presse).
La formule du Ph. lagowskii oxycephalus, basée sur les spécimens
provenant du bassin de l’Amour, des rivières qui se jettent dans la
baie Pierre-le-Grand et de la Chine septentrionale est comme suit :
D. III 7 (8) ; A. III 7 ; 1. 1. 83-87 ; branchiospines 8-9. Cette subspecies
est répandue depuis le Yang-tze-kiang jusqu’aux affluents méridio-
naux de l’Amour (le Soungari, l’Oussouri), dans la Corée occidentale
ainsi que l’orientale, dans les rivières qui se jettent dans la baie
Pierre-le-Grand et dans la mer du Japon vers le nord de ladite baie
presque jusqu’à l’embouchure de l’Amour. Yalou, Port- Arthur,
Liao-ho.
647 —
La forme typique, Ph. lagowzkii lagowskii Dybowski (Verhandl.
zool. bot. Gesell. Wieri, XIX, 1869, p. 952, pl. XV, fig. 4), prove-
nant du système de l’Amour supérieur (fleuves Onon et Ingoda),
est répandue dans tout le bassin de l’Amour depuis le cours supé-
rieur jusqu’à l’embouchure et dans le cours supérieur de la Léna.
Dans la Corée orientale (Genzan) (*) on trouve des exemplaires
impossibles à discerner de la forme typique.
Une forme voisine de Ph. lagowskii et sa subsp. oxycephalus se
rencontre dans le Japon méridional. C’est le Ph. sleindachneri Sau-
vage 1883 qui a été décrit d’après des exemplaires provenant du lac
de Diwa. Leuciscus dorobæ Ishikawa 1904, Pseudaspius airilalus
Jordan et Thompson 1914 (2), Moroco sleindachneri Jordan et
Hiibbs 1925 (3)? Moroco gamamolis Jordan et Hubbs 1925 — tous
provenant du Japon méridional — sont des synonymes du Ph. slein-
dachneri. Cette dernière forme est tout au plus une subspecies du
Ph. lagowskii.
Tribolodon punclalus Sauvage 1883 du lac de Biwa qui n’a pas
été rencontré depuis lors, me paraît être plutôt le synonyme du
Leuciscus hakonensis Günther 1880 que du Phoxinus sleindachneri.
P) L. S. Berg. Annuaire Musée Zool. Acad. Sciences St-Pétersbourg, XII, 1907,
p. 7 — Nemitremia logowskyi (sic) Jokdan et Metz. L. c., p. 18 (d’après Berg).
(2) Mem. Carnegie Mus., VI, 1914, p. 281, pl. XXV, f. 3 (lac de Diwa; une belle
figure).
(3) L’identité de Lemisais dorobæ et Pseudaspius atrilatus avec Phoscinus slein-
dachneri a été indiquée par Jordan et Hubbs. L. c., p. 181-182.
648 —
Note sur un nouveau poisson chinois appartenant
AU GENRE LuCIOGOBIUS,
par M. Johnson T. F. Ciien.
En étudiant et classant les Gobiidés de Chine, j’ai trouvé trois
exemplaires très intéressants appartenant au genre Luriogobius,
dont aucun représentant n’avait été jusqu’ici signalé dans ce pays.
En effet, comme l’a indiqué le Dr F. P. Koumans (1931), le genre
est connu seulement par deux espèces du Japon : L. gultalus Gill
et L. elongalus Regan.
Deux des trois exemplaires recueillis par le Dr H. W. Wu à Chifoo,
Chantung, sont, sans doute, le L. gutlatus Gill. Un autre capturé
le 12 août 1928 par le professeur H. N. Fey de Sun Yat-Sen Uni-
versity, Canton, au nord de l’île Hainan, doit être considéré comme
une espèce nouvelle, dont voici la description.
Luciogobius brevipterus , nov. sp.
La hauteur du corps est contenue 9 fois 3/5 dans la longueur sans
la caudale, la longueur de la tête 5 fois 7/8. L’œil est relativement
petit, son diamètre est compris au moins 10 fois dans la longueur
de la tête, la longueur du museau 4 fois 1/2, l’espace interorbitaire
3 fois 1/5. Le corps allongé est arrondi antérieurement et comprimé
postérieurement. La tête est assez déprimée, sa largeur est 1 fois 1/2
dans sa longueur. Le museau est large et aplati. La mâchoire infé-
rieure est plus avancée que la supérieure. La bouche est oblique, et
arrive en arrière presque au-dessous du bord antérieur de l’œil. Les
dents sont en plusieurs rangées formant une bande sur chaque
mâchoire, celles de la série externe sont les plus grandes. L’ouver-
ture branchiale est réduite et située à la base de la pectorale. Les
branchiospines sont au nombre de 9 ou 10 sur le premier arc. Le
corps est nu ainsi que la tête. Les myotomes segmentaires sont
évidents, au nombre de 35 entre la base de la pectorale et la der-
nière vertèbre. La première nageoire dorsale est absente ; la deuxième
est située sur le tiers postérieur du 21e au 28e myotome. L’anale
commence un peu en avant de l’origine de la dorsale. Les rayons
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 6. 1982.
tottrni
Fig. 1.
Fig. 1. — Luciogobius brevipterus nov. sp.
Fig. 2. — Dentition de L. brevipterus nov. sp.
— 650 —
les plus longs de ces deux nageoires sont de longueur égale et font
le 1/3 de la longueur de la tête. La pectorale est arrondie, elle fait
les 2/5 environ de la longueur de la tête. Les. ventrales réunies
forment un petit disque. La caudale est légèrement arrondie, sa
longueur fait les 2/3 de la longueur de la tête.
La coloration est brun chamois, un peu plus claire sur le ventre.
Il y a des mouchetures brunes irrégulières sur la tête, les côtés, les
pectorales et la caudale.
D. 14; A. 14; P. 16; G. 5-20-7 (?).
Longueur totale sans la caudale : 72 mm.
Lieu de récolte : île Hainan.
Cette espèce se distingue clairement des deux autres du genre par
les caractères indiqués dans la clef suivante :
a. Dorsale à 7 rayons branchus; corps fort allongé L. elongatus
-aa. Dorsale à 13 rayons branchus au moins.
b . Pectorale contenue 1 fois 1/2 à 1 fois 3/4 dans la longueur de la tête. L. gultatus
bb. Pectorale contenue 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. . L. brevipterus
Notes sur les Coléoptères Térédiles,
par M. P. Lesne.
22. Diagnoses de Bosxrychides nouveaux
de l’Asie orientale.
1. Stephanopachys himalayanus , n. sp.
Long. 3,5-5 mm. — - S. substriato Payk. simillimus et pro-
pinquus, sed pilis ereclis elylrorum multo brevioribus foveisque sexua-
libus ultimi sterniti abdominalis $ multo remotioribus facile dignos-
cendus.
Faciès et coloration du S. subslriatus Payk. Funicule antennaire
moins épais et épines des bords latéraux et des angles postérieurs
du prothorax plus courtes que chez cette espèce. Les poils dressés
des élytres sont localisés, comme chez le subslriatus, sur la déclivité
apicale et à ses abords, mais ils sont beaucoup plus courts que chez
celui-ci.
Fossettes du dernier sternite abdominal apparent petites et
très écartées, séparées entre elles par un intervalle plus grand que
le double de la longueur d’une fossette ( 1 ).
Cette espèce a été rencontrée par M. le professeur C. -F. -C. Beeson
en mai et juin à Kathian et à Tharoch, aux environs de Tchakrata
(Chakrata), non loin de Simla (Pendjab), par 2.200 m. d’altitude
environ. Elle vit dans l’écorce du Pinus longifolia.
Types au Forest. Research Institute de Dehra Dun et au Muséum
de Paris.
2. Dinoderus perplexus, n. sp.
Long. 2,8 mm. — D. minuto Fabr. habita et statura subsimilis.
Corpus subangustum, brunneum, elylris antice pronotoque lalera-
liler ru fis, antennarum funiculo larsibusque ru fis, clava femori *
busqué brunneis. Aniennæ 10-arliculatæ absque selis longis. Prolho-
(x) Chez le S. substriatus , l’intervalle séparant les mêmes fossettes est notable-
ment moins grand que la longueur d’une de celles-ci.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 652 —
rax poslice fortiter dilalaio, sutura laterali anlice evanida absque selis
longioribus ; area postica bifoueala pundisque majusculis haud ocel-
lalis insculpta. Elytra dorsaliter anlice glabra, in declivitate apicali
pilis brevibus crassis claviformibus haud squamiformibus insiruda ;
punctis latis impressissimis subcircularibus, antice haud contiguis,
in declivitate apicali densissimis, subpoly gonalibus ( intervallis egra-
nulalis) insculpta; margine laterali absque setis longis.
Taille, proportions et faciès du D. minutus F., dont il diffère par
de nombreuses particularités, notamment par la ponctuation
beaucoup plus forte et nullement ocellée des élytres.
Front sans pubescence spéciale. Antennes de 10 articles, leur
funicule sans longs poils, le deuxième article de la massue à peine
une fois et demie aussi large que long. Prothorax fortement élargi
et ventru en arrière, ses côtés nullement parallèles; rangée marginale
de la râpe pronotale composée d’une dizaine de dents obtuses, à
pointe nullement émoussée, peu saillantes; suture latérale effacée
en avant; aire postérieure du pronotum fortement bifovéolée à la
base, marquée latéralement de gros points non ocellés. Élytres.
sans poils dressés sur les parties antérieures de leur région dorsale;
ponctuation des parties dorsales composée de larges points très
enfoncés, mais subcirculaires et non contigus; en arrière, les points
de la rangée justasuturale, qui sont beaucoup plus petits que ceux
de la rangée immédiatement extérieure, ne sont nullement séparés
de celle-ci par un intervalle costiforme élevé. Points enfoncés de la
déclivité apicale très serrés, subpolygonaux, mais beaucoup moins
profonds que chez les D. pundatissimus Lesne et D. favosus Lesne;
pas de grains dans les intervalles; poils de la déclivité apicale très
courts (plus courts que chez le D. minutus F.), épais, légèrement
arqués vers le bas (vus de profd), nullement terminés en pointe
acérée, d’ailleurs non squamiformes. Bords latéraux du prothorax
et des élytres sans longues soies. 1er article des tarses très court, du
même ordre de grandeur que chacun des trois suivants.
Forme remarquable par ses antennes et ses élytres bicolores, et
par la sculpture particulière des élytres. Elle se placera auprès des
D. minutus F., D. favosus Lesne et D. pundatissimus Lesne.
Le type unique est un mâle. Son armure génitale, qui se trouve
évaginée, est remarquable par la longueur des branches du para-
mère, branches qui se recourbent en dedans et en dessus à leur
extrémité. Leur courbe convexe apicale porte quelques soies dres-
sées. Le pénis est lui-même mucroné à l’apex.
Inde britannique, Monts Nilghiris, vers 1.350 m. d’altitude, au
début de février, dans le bois du Mallotus philippinensis (DrBeeson).
Type au Forest Research Institute de Dehra Dun.
— 653 -
3. Dinoderus (Dinoderastes) exilis, n. sp.
Long. 2,5 mm. — Corpus anguslum, parailelum, subsurdum,
brunneum, appendicibus rufescenlibus. Anlennæ 10-articulatæ
absque seîis longis, clavæ arliculo 2° longitudine sesquilaliore. Pro-
thorax subedongalus, anlice semicirculalim arcualus , poslice laleribus
parallelis, sutura lalerali omnino expressa, usque ad denîem radulæ
exlernum perducla; area poslica bifoveala. Ehjira fortiter dmsissime
punclala ( punclis compressissimis, polygonalibus), egranulala, in de-
cliuilale apicali pilis ereclis subseliformibus hirsuta. Tarsorum arti-
culus 1 quam arliculi singuli 2-4 mullo longior.
Corps allongé, étroit, parallèle, brun foncé, avec les élytres, les
parties antérieures de la tête et les appendices roussâtres; cal us
huméral rouge. Téguments dorsaux d’aspect mat. Front sans pilo-
sité spéciale, les soies de cette région étant courtes et peu abon-
dantes. Antennes de 10 articles, ceux du funicule portant des soies
très courtes et peu nombreuses, les articles de la massue transverses,
le 2e étant une fois et demie aussi large que long. Prothorax aussi
long que large, ses côtés parallèles en arrière sur plus de la moitié
de sa longueur; suture latérale reliée à la rangée de dents marginale,
cette rangée composée de 8 dents aiguës, toutes pointues, non con-
tiguës, les deux médianes moins courtes et plus aiguës que les laté-
rales. Aire postérieure du pronotum bifovéolée et marquée de
larges points ocellés circulaires, superficiels, contigus. Écusson
rectangulaire, transverse, rugueux. Élytres plus d’une fois et demie
aussi longs que le prothorax, leur région dorsale et leur déclivité
postérieure très densément couvertes de gros points plus ou moins
polygonaux par compression, tandis que la ponctuation des parties
latérales est semblable à celle des côtés du pronotum; pas de grains
dans les intervalles de la ponctuation sur la déclivité postérieure;
moitié antérieure de la région dorsale des élytres glabre, les parties
postérieures de la même région et la déclivité apicale hérissées de
crins dressés sétil'ormes assez longs; des soies assez courtes au bord
externe des élytres; suture nullement saillante sur la déclivité.
1er article des tarses plus large et beaucoup plus long que chacun
des trois suivants, qui sont très courts, ce premier article étant
notablement moins long que le cinquième; deuxième article seule-
ment un peu plus long que chacun des deux suivants. De longues
soies rousses sous les deux premiers articles des tarses.
Le caractère de la saillie des dents médianes du bord antérieur
du pronotum se retrouve chez le Dinoderastes japonicus Lesne.
Quant au tarse, à part la largeur relative du premier article, il est
remarquablement semblable à celui du D. seabricauda Lesne. C’est
— 654 —
auprès de cette espèce qu’il faudra, du moins provisoirement,
ranger le D. exilis.
Bengale : Buxa. Un exemplaire unique capturé le 10 no-
vembre 1913 par M. le Dr Beeson, qui a bien voulu l’abandonner
au Muséum de Paris.
4. Trogoxylon auriculatum, n. sp.
Long. 2-3.7 mm. — Corpus latiusculum, suboblonyum, depressum,
rufo-brunneum, capile pronotoque surdis, elylris subnilidis ; clypeo
anlice arcuatim emarginato, lateribus ample reflexis, cum lobis fron-
lalibus susantennalibus coalescenlibus, fronle ulrinque ad oculos
dente lato inslruclo ; anlennarum funiculo gracili, articulis plus mi-
nusve elongatis, absque setis erectis, composito. Prothorace Iransverso,
subrectangulari, poslice leviter anguslalo, tenuissime ac densissime
punctulaio, laleribus anguslissime vix perspicue fimbriatis, angulis
omnibus redis, expressissimis. Elylris basi arcualim emarginalis,
ibique tenuiter marginatis , tenuissime subdense pundulalis, pube
appressa lenui indutis. Proslerni processu. intercoxali anguslissimo.
Metasterno haud sulcato, impressionibus posticis nullis.
Corps déprimé, parallèle, assez large, mat et très finement pu-
bescent en dessus, entièrement d’un brun roux y compris les ap-
pendices. Front marqué d’une ponctuation fine et dense, super-
ficielle, lui donnant un aspect finement rugueux. Épistome large-
ment échancré au bord antérieur, très finement ponctulé et relevé
latéralement en un lobe saillant qui est soudé avec la saillie adja-
cente du front, de manière à former avec celle-ci, au-dessus de
l’insertion de l’antenne, une sorte d’auricule, développé surtout
chez le mâle. Au bord supérieur de l’œil, le front présente en outre
une dent pointue au sommet. Funicule antennaire grêle, les ar-
ticles 3-7 nettement allongés, sans revêtement de soies épaissies;
premier article de la massue subtriangulaire, aussi long que le
deuxième, qui est arrondi. Menton légèrement tronqué au bord
antérieur. Prothorax subrectangulaire, transverse, son bord anté-
rieur largement avancé au milieu où il est légèrement renllé en
bourrelet; bords latéraux droits, finement rebordés mais non den-
ticulés, leur frange pileuse extrêmement courte, visible seulement
à un fort grossissement; les quatre angles droits, pointus, les anté-
rieurs légèrement retroussés et parfois émoussés. Surface du pro-
notum marquée d’une ponctuation très fine et très serrée et portant
des poils dressés spinuliformes, extrêmement courts, qui ne sont
guère visibles qu’au microscope; offrant l’impression normale en Y
partant de la base. Élytres un peu plus de deux fois aussi longs que
— 655 —
larges, marqués d’une ponctuation extrêmement fine, confuse, peu
serrée, leur pubescence composée de fines et courtes soies appri-
mées dirigées en arrière; base largement et peu profondément
échancrée, finement rebordée depuis l’écusson jusque sur le calus
huméral. Lobe prosternai très étroit ; sa largeur équivaut à peu près
dans sa partie la plus étroite au sixième de la largeur de la hanche
antérieure. Métasternum non sillonné longitudinalement au milieu,,
ses impressions précoxales nulles. Cuisses postérieures comprimées,
ellipsoïdes. Tibias complètement inermes.
Derniers sternites abdominaux simples ( £). Pygidium hérissé
de soies raides, dressées.
cJ hétéromorphe. Corps plus court que chez la femelle. Tête plus
grosse, presque aussi large que le prothorax (yeux compris). Aile
clypéale beaucoup plus développée que chez la femelle, la courbe
de son bord libre prolongeant celle du lobe frontal susantennaire.
Menton portant de longues et fines soies blondes, perpendiculai-
rement dressées.
$ Tête (yeux compris) notablement moins large que le prothorax.
Contour de l’aile clypéale formant une ligne angulée à angle presque
droit avec celui du lobe frontal-susantennaire. Menton sans soies
dressées. Pygidium plus étroit que chez le mâle.
Ce qui caractérise cette espèce, c’est principalement sa forme rela-
tivement, courte et le développement remarquable de l’auricule sus-
antennaire chez le mâle. Elle se rapproche surtout du T. præustum
Er., de l’Amérique du Sud.
Elle n’a encore été rencontrée que dans le nord-ouest de l’Inde
britannique, dans la région de Lahore et dans celle de Dehra Dun.
Pandjab : Lahore, notamment à la fin de septembre, dans le bois
de V Acacia modesta (R.-M. Parker).
Dehra Dun et Lachiwala, en mai, notamment dans le bois du
Combrelum decandrum (J.-G.-M. Gardner). Jarna Range, Gonda
Division, U. P., en juin, dans le bois du Garuga pinnata. Chaudi
Range, Landowne, U. P., en avril, dans le bois du Shorea robusla
(R.-C. Singh). — Types au Muséum de Paris et au Forest Research
Institute de Dehra Dun..
5. Sinoxylon oleare, n. sp.
Long. 3, 7-4,8 mm. — S. circuito Lesne affine, sed slalura majore,,
pube aurea dorsaliter manifesta, declivitale apicali absque carina
marginali producia, etc., facile dignoscendum. Corpus parallelum,
elongatum, branneum, inlegumenlo suboleare; antennis, femoribus
tarsisque ru fis ; pube subaurata, oppressa sat dense indulum. Frons
inermis. Anlennæ arliculo clavæ secundo transverso, longitudine haud
- 656 —
duplo laliore. Elytra antice subtenuiler, postice fortins punclata,
declivilate apicali punctis magnis circularibus dense insculpta, supra
irregulariter cosialim marginala haud luberculala , spinis juxtasu-
luralibus contiguis, brevibus, apice obtusiusculis, in sutura inserlis.
Corps parallèle, assez allongé, brun, le tégument offrant un
éclat gras assez prononcé et revêtu d’une pubescence blond doré
bien apparente, assez dense, apprimée; pattes (surtout les cuisses et
les tarses), antennes et bord postérieur des segments abdominaux
roux.
Front à peine granuleux, sans dents individualisées, déclive en
avant, où il porte des soies assez courtes, rebroussées vers le haut.
Suture fronto-clypéale presque effacée. Bord antérieur de l’épis-
tome presque droit, denté de chaque côté de la base du labre. Yeux
relativement petits, fortement surélevés au bord postérieur. Premier
et deuxième articles de la massue antennaire transverses, le pre-
mier à peu près égal en longueur à l’ensemble des cinq précédents
réunis, le deuxième moins de deux fois aussi large que long; dernier
article de la massue plus long que large. .Prothorax subcarré, un
peu transverse, ses bords latéraux à peine ar-qués en arrière; angles
antérieurs armés d’une dent à peine uncinée; angles postérieurs
arrondis; aire suscéphalique finement et densément granuleuse;
aire postérieure du pronotum couverte de granules très fins et très
denses, non allongés, et présentant en outre une pubescence dorée,
apprimée. Écusson très petit, quadrangulaire. Élytres non amincis
en lame à leur bord basilaire, marqués sur la région dorsale d’une
ponctuation dense, assez fine, mêlée de points très fins et légère-
ment masquée par une fine pubescence dorée, apprimée, en grande
partie orientée transversalement ; au voisinage des bords de la décli-
vité apicale les points deviennent très gros. La déclivité apicale
elle-même est abrupte, limitée dans ses deux tiers supérieurs par
une carène épaissie et irrégulière, et, dans son tiers inférieur, par un
rebord modérément saillant; son disque est marqué de larges
points circulaires ou subcirculaires, denses, à fond plat, et est garni
d’une pubescence apprimée plus courte que celle du reste des
élytres, tandis que sur le tiers inférieur la ponctuation devient fine.
Suture renflée, sur la déclivité, en un bourrelet à surface rugueuse,
de largeur uniforme, mais plus élevé vers le milieu de la hauteur de
la déclivité ; en ce point il supporte deux épines pointues, contiguës,
non défléchies à l’apex. Angle suturai simple; postépipleure très
étroit; carinule limitant l’épipleure abrégée au niveau du tournant
apical de l’élytre. Abdomen finement et densément pubescent.
Tibias postérieurs sans soies dressées au côté externe. Dernier ar-
ticle des tarses postérieurs plus court que les précédents réunis.
£ Dernier sternite apparent de l’abdomen simple.
- 657 —
$ Carène marginal^ de la déclivité postérieure moins acc ^sée que
chez le mâle, parfois remplacée par des saillies irrégulières et comme
érodées. Bord postérieur du dernier sternite apparent de l’abdo-
men offrant en son milieu une profonde encoche partiellement oc-
cupée par une dent, et paraissant, par suite, tridenté au milieu.
Le S. oleare se place à côté du S. circuitum Lesne, qui est égale-
ment une espèce indienne. Il s’en rapproche notamment par son
faciès, par les caractères du front, des antennes, des dents sutu-
rales de la déclivité postérieure, et par les caractères sexuels très
particuliers du dernier sternite apparent de l’abdomen. Il en dif-
fère par sa taille plus grande, sa pubescence dorée très apparente,
par l’absence de carène régulière, élevée, circonscrivant la décli-
vité apicale, etc.
Il n’a encore été trouvé qu’aux environs de Dehra Dun, où M. le
Dr Beeson l’a obtenu du bois de Dalbergia Sissoo (Légumineuses),
en juin, et de celui du Mallotus philippinensis (Euphorbiacées),
en juillet (x). — Types au Muséum de Paris et au Forest Research
Institute de Dehra Dun.
6. Sinoxylon Marseuli convexicauda subsp. n.
Long. 4-4,5 mm. — A forma typica corpore latiore, elylrorum
decliviiale apicali convexissima, spinis suluralibus remolioribus ,
crassioribus, leviter incurvatis, differl.
Cette forme se distingue du S. Marseuli Lesne typique par la
déclivité apicale des élytres beaucoup plus convexe et par les
épines juxtasuturales plus épaisses et plus écartées, légèrement
recourbées en dedans et parfois fortement incurvées à la pointe.
Comme chez la forme type, la coloration est tantôt uniformé-
ment noire, tantôt noire avec la base des élytres brune.
Tandis que la forme typique habite l’Insulinde (Sumatra, Java,
Célèbes), la race convexicauda paraît être localisée dans le nord
de la presqu’île indo-chinoise, où elle a été trouvée en Assam
et au Tonkin.
Assam : Cachar, Jiri Forests, en juin (S. N. Chatterjee). Tonkin :
Hoa Binh (A. de Cooman). — Types au Muséum de Paris et au
Forest Research Institute de Dehra Dun.
7. Sinoxylon eucerum n. sp.
Long. 4, 8-6, 5 mm. — Corpus parallelum, subelongalum, supra
brunneo rufescens, capite angulisque poslicis prolhoracis nigris ,
P) En outre, un exemplaire porte l’étiquette « New Cantonments, Road Dehra
Dun, 16. 6. 1917 ».
Bulletin du Muséum , 2e s., t. 1Y, 1932. 43
sublus nigrum; antennarum funiculo, genubus, tibiis larsisque ru fis ,
clava femorumque basi nigris. Fronte convexa, bidenliculata, anlice
brevissime decliui, setis paucis longioribus lateraliler hirsula. Oculis
sat parvis. Clavæ anlennalis articulis maximis, flabelliformibus,
secundo longitudinem lolam antennæ attingenle. Prothorace subqua-
drato, retrorsum leviler angustato, anlice truncato, lateribus retror-
sum leviler arcuatis, angulis posticis reclis retrorsum prominulis,
anticis dente subuncinato marginali instructis, margine antico setis
suberectis haud densis hirsuto, area pronoli postica nilida, linea
mediana leviler sulciformi, pube oppressa rufa lateraliter induta,
antice granulis densis, magnis, elongatis (in medio squamiformibus),
posiice parvis, remotis, cuneiformibus vel granuliformibus nolata.
Sculello parvo. Elytris elongatis, parallelis, margine antico haud
laminalim compresso, fortiter denseque punclalis, pilis rufis elon-
gatulis dorsaliler apiceque appressis, lateraliter longioribus, sube-
rectis, indutis; declivitale apicali punctis magnis densis, profundis,
circularibus, intervallis angustis, convexis partim subgranulosis, ins-
culpta, luberculis marginalibus in utroque elytro tribus ( laleralibus
exceptis) subindistindis, dentibus juxtasuturali bus remotis, crassis,
nullo modo compressis, apice truncatis plus minusve cuneiformibus
vel subuncinatis ; sutura in declivitate cariniformi haud inflala ;
angulo sulurali simplici.
Du fait de sa forte sculpture, la déclivité apicale des élytres a un
aspect rugueux particulier. Les saillies marginales sont à peine
apparentes, sauf les latérales, les saillies des deux paires internes
étant comme noyées dans la sculpture grossière de la région du
bord supérieur de la déclivité. Les saillies externes, un peu plus
saillantes et légèrement costiformes, sont situées au niveau de la
hauteur des dents juxtasuturales ; comme les saillies des autres
paires, elles sont le point d’aboutissement de nervures longitudi-
nales mal dessinées. Les épines juxta-suturales, épaisses et nulle-
ment comprimées, sont insérées à distance de la suture ; elles sont
rugueuses et pubescentes à la base, lisses et brillantes au bout, où
elles sont tronquées et terminées tantôt en coin oblique, tantôt
comme par un crochet obtus et recourbé vers le haut. 11 n’existe
pas de côte saillante au bas de la déclivité apicale. Bord inféro-
apical des élytres en gouttière étroite, non élargie au tournant ex-
terne. Poitrine et abdomen couverts d’une très fine pubescence
grise, apprimée. Quelques longues soies à demi dressées tant au
côté externe qu’au côté interne des tibias postérieurs.
Cette espèce est voisine du S. japonicum Lesne (1895), du Japon
et de Quelpaert, et, à un moindre degré, du S. rejeclum Ilope
(1845), de la région de Canton. Elle possède en commun avec ces
deux espèces, outre une ressemblance de faciès et diverses autres
— 659 —
particularités, une conformation très spéciale des épines juxta-
suturales des élytres. Elle diffère du S. japonicum par le grand
développement de la massue antennaire. par la pilosité moins
fournie du front et du bord antérieur du pronotum, par la présence
de dents frontales, par la sculpture autre de l’aire postérieure du
pronotum; du S. rejectum notamment par le développement de la
massue antennaire et par la sculpture de la déclivité apicale des
élytres.
Elle habite la Chine centrale, où elle a été recueillie à Sin Ngan,
capitale de la province de Chen si, où, d’après les renseignements
que m’a transmis M. le Dr Breuning, elle se montre très nuisible
à la Vigne cultivée en taraudant le bois des ceps des plants en
pleine vigueur.
8. Xylion biïer, n. sp.
Long. 2,7-3 mm.
Corpus oblongum, nitidum, rufescens, postice infuscalum. Capul
supra glabrum, antennis 10-arliculalis, articulis 3-7 minutissimis.
Fig. 1. — Xylion bifer — A, Élytres vus de trois quarts, en dessus, et montrant
leur échancrure préapieale. B, apex de l’abdomen. Le tergite (VIII t) et le sternite
(VIII s) du 8e segment ont été écartés pour montrer l’anus (an) s’ouvrant au centre
du 9e tergite (IX t) qui forme un anneau incomplet. IX s, sternite 9; p, pénis.
clavæ articulis maximis, compressis, foveolis sensilibus maximis nul-
lis. Prothorax margine antico truncato, area pronoti. postica minulis-
sime sparsim punclala. Elylra tenuiier liaud dense punctaîa, mar-
gine laterali postice emarginalo ; declivitate apicali ( præsertim in $)
ampla, concava, supra tenuiier punclala, medio et infra lævis, in
margine superiore minute tuberculala, laterali foriiter carinata.
$ Frons utrinque ad oculos unidentata, medio inermis. Pronotum
antice oblique decliui ibique multidentalo, angulis anticis denlalis.
Sternilum abdominis ultimum suturis pleuralibus nolalum. Tarsi
antici simplices.
$ Frons utrinque ad oculos unidentata, medio dentibus duobus
660 —
connalis armala. Oculi majores. Pronotum antice abruple verticaliter
Iruncalum ibique inerme, angulis anticis inermibus. Sternitum abdo-
minis ultimum haud sulcalum. Tarsi aniici inlus ciliati.
Corps oblong, parallèle, glabre en dessus, roux, rembruni dans
la région de la râpe prôthoracique; région postérieure des élytres et
tibias bruns.
Front glabre, sans couronne de soies ( <J $). Épistome denté de
chaque côté au niveau du bord latéral du labre. Mandibules atté-
nuées au sommet. Antennes de 10 articles, le premier hérissé de
longues soies raides sur sa face externe, soies qui sont plus abon-
dantes chez le mâle que chez la femelle; articles 3-7 très petits, très
courts et très serrés, atteignant à peine, pris ensemble, la demi-lon-
gueur du premier article de la massue; articles de la massue com-
primés, le premier subrectangulaire, plus large que les suivants, le
deuxième subcarré, le troisième oblong, plus long que chacun des
précédents et environ deux fois et demie aussi long que large. Pas
de grandes dépressions sensorielles sur les articles de la massue.
Prothorax sans cornes, complètement privé de suture latérale, sa
râpe antérieure composée de dents mêlées de fins denticules, son
bord antérieur, vu d’avant, anguleusement échancré. Aire posté-
rieure du pronotum lisse et brillante sur les côtés, offrant au milieu,
en arrière, une très fine ponctuation râpeuse éparse, qui devient
plus forte et plus nettement râpeuse en avant.
Région cylindrique des élytres finement et peu densément ponc-
tuée, avec quelques rides irrégulières; angles postéro-latéraux
presque lisses. Bord latéral de l’élytre échancré immédiatement en
avant de la carène latérale de la déclivité apicale ( $ $). Déclivité
apicale semblable dans les deux sexes, mais plus développée chez le
mâle (où elle rappelle par son aspect celle du Xylion collaris Er. $),
ample, légèrement concave, brillante, lisse sur la majeure partie
de son étendue, n’offrant que des dents marginales rudimentaires
et seulement à son bord supérieur, où l’on observe un ou deux
tubercules mousses sur chaque élytre. Il n’y a, par conséquent, pas
de grandes dents latérales, mais il existe une carène marginale laté-
rale plus accusée vers le bas; apex non rebordé. Ponctuation de la
déclivité apicale assez fine, localisée dans le tiers supérieur. Suture
formant, sur la déclivité, une côte faiblement saillante. Pas de faux
épipleure.
Tibias antérieurs à bords parallèles (vus par la face antérieure).
Stigmates prothoraciques très grands.
$ Front armé de chaque côté d’une dent très proche de l’œil;
sans dents médianes. Râpe prothoracique normale, occupant la
déclivité antérieure du pronotum, qui est oblique comme à l’ordi-
naire. Angles antérieurs du prothorax armés chacun d’une dent
— 661 —
légèrement uncinée. Dernier sternite apparent de l’abdomen
offrant des pièces pleurales étroites, atteignant presque la ligne
médiane en arrière. Tarses antérieurs simples.
$ Front armé, de chaque côté, d’une dent très proche de l’œil,
comme chez le mâle, mais offrant en outre, sur la ligne médiane,
deux dents géminées. Yeux plus gros que chez le mâle. Déclivité
antérieure du pronotum, très abrupte, angulée à 90° sur l’aire pos-
térieure du pronotum et formant, au-dessus de la tête, comme une
haute paroi inerme, les dents de la râpe étant localisées dans la
région de l’angle formé par les aires antérieure et postérieure du
pronotum. Bord antérieur du prothorax inerme, sans uncus. Der-
nier sternite abdominal simple. Galcar des tibias antérieurs plus
fort que chez le mâle. Tarses antérieurs frangés de longues soies au
côté interne.
Ce Xijloperlhini mériterait peut-être de devenir le type d’un
genre spécial, d’autant plus que chez lui l’armure génitale se
fait remarquer par une particularité très exceptionnelle chez les
Bostrychides, à savoir l’atrophie du tegmen. C’est avec les Xylion,
genre qui demandera lui-même à être scindé, que je lui trouve le
plus d’affinités et auquel je le rattache provisoirement.
Ses antennes sont celles des Enneadesmus, avec toutefois un
article funiculaire en plus; mais il diffère, par ailleurs, de ce genre
par l’absence de couronne frontale et par le grand développement
des stigmates de la première paire.
Les tarses antérieurs de la femelle rappellent tout à fait ceux des
Xylobosca $.
Cette espèce doit être répandue dans une grande partie de la ré-
gion indo-malaise. Elle a été recueillie jusqu’à présent dans les
points suivants :
Inde britannique, Province de Madras : Nilambur (C.-F.-C. Bee-
son et B.-M. Bhatia), en janvier 1924, notamment du bois de Tec-
tona grandis. — 9 individus, $ $ (Institut forestier de Dehra Dun
et Muséum de Paris).
Tenasserim (Helfer in Musée de Prague). — 1 $.
Java, MontPandan, ait. 500m., enmaiet juin 1924 (L. -G. -E. Kals-
shoven). $ 2. — (Institut de pathologie végétale de Buitenzorg et
Muséum de Paris).
D’après les caractères des dents marginales de la déclivité posté-
rieure des élytres, il y a lieu de distinguer deux races : une race
continentale, celle qui a été trouvée dans la province de Madras et
au Tenasserim, et une race javanaise.
1° Race continentale ( forma typica de l’espèce) : Une dent
comprimée tangentiellement, large et très obtuse, au bord supé-
rieur de la déclivité apicale, cette dent prolongeant la carène mar-
— 662 —
ginale. — $ Dent du bord supérieur de la déclivité apicale tubereu-
liforme, libre; carène marginale de la déclivité légèrement épaissie
à son bout supérieur.
2° Race javanaise ( X y lion bifer javanicus ) : Au bord supérieur de
la déclivité apicale, deux paires de tubercules mousses nullement
comprimés ni rattachés à la carène marginale ( $).
9. Octodesmus minutissimus , n. sp.
Long. 1,8*2, 2 mm. — Corpus elongalum, parallelum, brunneum,
pronoli area poslica elylrisque glabris, ore, anlennis pedibusque tesla-
ceis, tibiis anlicis parlim brunneis. Fronte depressa, setis ereclis
sursum directis præsertim laleraliler hirsula ( çj $); clypei rnargine
antico levissime arcuatim emarginalo ; anlennarum arliculis 3-5minu-
tissimis brevissimisque, simul sumplis dimidium longitudinis arti-
culi 6l æquanlibus, 7 subcirculari, 8 elongalo subpyriformi ; man-
dibulis utrisque apice acutis, dexlra crassiora. Proihorace laliludine
æquilongo, antice fortiter anguslalo, laleribus forliîer arcualis, anyulis
poslicis carina breui, arcuala nolatis, area pronoli suscephalica iner-
mi, lenuiler punclulala, radula dentibus grossis, sparsis, dentieulis
inter mixtis nullis composita, area postica lævi nilidissima punclulis
minulissimis vix perspicuis, sparsis, insculpta. Elytris nitidis, dor-
saliter sparsim tenuissime', ad ambitum declivilalis poslicæ dense
ac forlissime ( ibique intervallis punctorum tenuissime punclulatis)
punclaiis ; margine lalerali poslice plus (2) uel minus {<$) exciso,
apicali leuiter incrassalo ; declivitate apicali explanata in ulroque
elytro longitudinaliter bicarinalo, carina superna subdiscoidali, apice
amie dentiformi, exlerna lalerali, marginali, poslice incisionem mar-
ginis exlerni attingenle ; sutura in declivitate æquabiliter incrcissata
ac porrecla ibique surda, rugosa. Epislerni metalhoracici margine
interno recto. Tibiis anlicis in dimidio apicali incrassalis.
Chez la femelle, le bord latéral de l’élvtre offre, au tournant
apical, une échancrure en anse étroite mais profonde, arrondie au
fond. Le bord apical de l’élytre est brièvement lobé : 1° immédiate-
ment en arrière de cette échancrure latérale; 2° immédiatement
avant l’angle suturai. 3e sternite abdominal plus long que chacun
des précédents et muni, au milieu du bord postérieur, de deux larges
dents obtuses mais pointues au sommet; 4e sternite armé de deux
épines longues et minces au milieu de son bord postérieur.
Chez le mâle, l’échancrure du bord externe du tournant latéral de
l’élytre est simplement en angle obtus. Les carènes de la déclivité
postérieure des élytres sont plus accusées que chez la femelle, tandis
— 663
que les lobes du bord apical des élytres sont moins saillants. Les
sternites 1-4 de l’abdomen sont normaux, le 5e offrant des pièces
pleurales bien accusées et délimitées par de profonds sillons.
Cette espèce, parfaitement tranchée, est actuellement le plus pe-
tit Bostrychite connu. Elle est surtout apparentée à l’O. parvulus
Lesne, espèce également indienne. Sa connaissance révèle l’exis-
tence d’une parenté entre les Oclodesmus d’une part, et les Xylion,
Xylobosca et Xylionulus d’autre part, parenté que des recherches
ultérieures permettront sans doute de confirmer.
Elle habite l’Inde britannique, où elle a été observée dans les
points suivants :
Nilghiris, vers 1.300 m. d’altitude, en février, dans le bois du
Mallotus philippinensis (Dr Beeson). Province de Madras, Nilam-
bur : Nedungayam, en mai (Dr Beeson). Provinces Centrales :
Mandla, Banjar, Kanha, en décembre, dans le bois du Flemingia
conyesta (B.-M. Bhatia).
Types au Muséum de Paris et au Fornst. Research Institute de
Dehra Dun.
— 664 —
Nouvelle espèce de Liodes de l’Inde,
PAR M. G. PORTEVIN.
Les Liodidæ de l’Inde, dont j’ai donné la révision (Coleoptera,
I, p. 75-83, 1926) sont peu nombreux; le genre Liodes, en particu-
lier, n’était jusqu’ici représenté que par trois espèces. Voici la des-
cription d’une quatrième, très remarquable, comme on le verra,
par les caractères distinctifs du <J.
L. longispina nov. sp. Brunneo rubra, ovalis, forliler convexa,
parum nilida. Capul sai forliler et dense punctatum, fronle quadri-
punctata, anlennis sat gracilibus ; pronotum parum transversum, an-
gulis posticis redis, dense et sat forliler puncialum ; elylra regulariier,
slriis grosse punclalis ornata, humeris curta stria obliqua munitis
intervallis tenuissime et laxe punctatis, alternis grossis pundis
sparse munitis. $ Femoris posterioribus subtus angulatim obtuse
dilatatis, libiis gracilibus, bisinualis, ad apicem dilatatis, angulo
exlerno longe prolongato, exlus parce spinis munitis. Long. 5 mm.
1 de Simla (collection Grouvelle).
A peu près de la taille et du faciès de L.cinnamomea et L. major
Fig. 1. — Extrémité du fémur et tibia postérieur du mâle
chez le Liodes cinnamomea [G) et chez le Liodes longispina [L).
Port, mais de couleur plus foncée et bien plus convexe. Le prono-
tum n’est nullement rétréci en arrière, de sorte qu’il forme une
courbe continue avec les élytres, comme chez major; les élytres
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
ont également, comme cette dernière espèce, une strie subhumérale,
mais plus courte et plus rapprochée de la marge, avec laquelle elle
se confond rapidement. C’est donc de major qu’elle se rapproche
le plus, mais elle en diffère par la couleur plus foncée, la convexité
du corps plus grande, et la pohctuation de l’avant-corps plus forte
et plus serrée. Le $ a les tibias postérieurs grêles, bisinués, dilatés
au bout, avec l’angle externe prolongé en une longue apophyse,
disposition unique jusqu’à présent dans le genre, et à cause de
laquelle je crois devoir créer pour cette espèce une nouvelle coupe
sous-générique que j’appellerai Acanlholiodes.
Il serait intéressant de pouvoir comparer à celui-ci le de
L. major , qui provient de la même région : malheureusement
l’unique exemplaire typique est une Ç, contrairement à ce que
j’ai dit lors de sa description.
Cryptocéphalides nouveaux de Madagascar [Coz..],
par M. M. Pic.
Les Cryptocéphalides (Coléoptères Phytophages) décrits dans
cet article proviennent de la riche collection de feu le major Sicard,
qui a été léguée au laboratoire d’ Entomologie du Muséum d’ His-
toire Naturelle de Paris, et les types en font partie. Des co-types
des nouveautés suivantes : C. Sicardi, v. irilriparlilus, ambrensis,
minimus v. inlineolalus et var. subbrunneofascialus figurent, en
outre, dans la collection Pic.
Cryptocephalus luteoannulatus n. sp.
Oblongus , valde convexus, niger, supra diverse luleo signaius,
mem bris ru fis aut luteis, infra corpore nigro, abdomine apice rufo.
Oblong, très convexe, dessus brillant, noir et jaune, dessous du
corps peu brillant, éparsément pubescent, noir, abdomen roux au
sommet, membres roux et jaunes. Tête jaune, à macule frontale
noire, labre foncé, finement ponctué, yeux écartés ; antennes tes-
tacées, peu grêles; prothorax bombé, court et large, rétréci en
avant, peu ponctué, largement jaune sur les côtés avec une macule
incluse latérale noire, noir sur le milieu avec une ligne médiane
jaune; écusson noir; élytres bombés, assez courts et très atténués
postérieurement, à rangées de points très fins et espacés, noir, avec,
sur chacun, trois fascies jaunes de formes différentes, la lre basale,
courte, la 2e médiane sinuée, isolée de la suture mais touchant le
bord où elle s’élargit, la 3e arquée, près du sommet ; pygidium noir
à grande macule jaune; pattes rousses et jaunes, assez robustes.
Long. 7 mm.
Madagascar, sans localité mentionnée.
Espèce pouvant prendre place dans le voisinage de C. fraclis-
criptus Frm., caractérisée par sa forme robuste et très convexe
conjointement à sa particulière coloration.
Cryptocephalus luteoannulatus v. nov. luteointerruptus.
Signaluris luteis reduclis, supra niger infra corpore rubro, lale-
raliter et apice nigro.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 667
Cette variété est caractérisée par les dessins jaunes réduits ët
ainsi composés : sur le prothorax à un demi-cercle latéral jaune et
deux macules, antérieure et postérieure médianes ; sur les élytres,
et sur chacun, à 1 macule basale, deux médianes transversalement
disposées et une fascie antéapicale arquée en sens contraire, de
celle (analogue) de la forme typique. Long. 5,5 mm.
M* d’Ambre, en octobre (Dr Sicard).
Cryptocephalus luteovittatus n. sp.
Oblongo-elongalus, parum nilidus, rufo-brunnescens, elylris in
disco luteo et sinuale lineaiis.
Oblong-allongé, peu brillant, roux brunâtre avec chaque élytre
orné d’une bande discale jaune, un peu sinuée, partant de la base
sans atteindre le sommet. Tête fortement ponctuée, yeux écartés ;
antennes grêles, foncées, à base rousse; prothorax court, rétréci
en avant, à ponctuation moyenne et écartée ; élytres peu longs,
atténués postérieurement, à rangées de points médiocres ; dessous
un peu pubescent, roux avec les pattes un peu plus claires. Long.
4 mm.
M* d’Ambre, en mai (Dr Sicard).
Sans doute voisin de C. semivitlatus Frm., mais coloration ély-
trale moins foncée et forme non ovalaire.
Cryptocephalus testaceopectoralis n. sp.
Oblongus, nilidus, rufus aul ieslaceus, sculello elytrisque nigris.
Oblong, brillant, roux, en partie testacé, écusson et élytres noirs.
Tête peu ponctuée, faiblement sillonnée, yeux foncés, écartés; pro-
thorax roux, court et large, un peu rétréci en avant, à peine ponc-
tué ; élytres peu longs, subparallèles, à rangées de points assez
gros ; dessous du corps avec les pattes plus ou moins testacés,
pygidium testacé. Long. 3 mm.
Madagascar, sans localité mentionnée.
Voisin de C. alropecloralis Pic, s’en distingue par la forme moins
robuste, la poitrine claire, etc.
Cryptocephalus Sicardi n. sp.
Oblongus, nilidus, rufus, elylris ad basin et apice viridi-melallicis,
membris pro majore parte nigris.
Oblong, brillant, roux avec les élytres d’un vert métallique à la
base et à l’extrémité, membres foncés, base des antennes et aussi
en partie celle des cuisses rousses. Tête modérément ponctuée,
668 —
impressionnée entre les yeux, qui sont assez écartés; antennes
grêles ; prothorax assez court, atténué en avant, peu ponctué ;
écusson roux ; élvtres assez courts, atténués postérieurement ; à
rangées de points assez forts, nettement impressionnés en avant ;
dessous du corps roux, un peu pubescent.; pattes peu robustes.
Long. 4 mm.
Tananarive et M* d’ Ambre, février et novembre (Dr Sicard).
Peut se placer près de C. cæruleomaculatus Frm. ; s’en distingue
par les dessins foncés des élytres qui sont différents et le prothorax
immaculé.
Cryptocephalus brunneoannulatus n. sp.
Oblongus, parum convexus, nitidus, tiiger, capite anlice, Ihorace,
elytris, sutura nigra excepta, pedibusque pro parte testaceis, femo-
ribus brunneo annulatis.
Oblong, peu convexe, brillant, en partie noir, en partie testacé
avec le milieu du prothorax et des cuisses teintés de brun. Tête
noire avec les parties antérieures testacées, modérément ponctuée,
yeux un peu écartés; antennes noires, à base testacée, grêles; pro-
thorax, court, rétréci en avant, finement et éparsément ponctué ;
écusson noir; élytres testacés, à suture noire, assez courts et sub-
parallèles, nettement, mais non profondément striés-ponctués, peu
impressionnés en avant; dessous du corps peu pubescent; pattes
peu grêles, tibias antérieurs un peu arqués. Long. 5 mm. environ.
M* d’Ambre, en septembre (Dr Sicard).
Peut se placer près de C. subslriatus Frm.; en diffère par la colo-
ration différente, la suture noire, etc.
Cryptocephalus 5-maculatus n. sp.
Robuslus et brevis, nitidus, cmlennis ad basin, libiis, tarsis, tho-
race pro parte et etytris luteis, his quinque viridi maculalis.
Robuste et court, brillant, noir avec partie des membres testa-
cés; prothorax noir, à large bordure sinuée jaune latérale et anté-
rieure avec, en plus, deux grandes macules postérieures jaunes;
élytres d’un jaune paille avec 5 macules vertes, l’une commune,
placée sur la suture derrière l’écusson et deux discales, sur chacun
de ces organes, la première placée sur les épaules, la 2e en dessous
du milieu. Tête diversement ponctuée, yeux assez rapprochés;
antennes jaunes, rembrunies à l’extrémité, grêles; prothorax
bombé, rétréci en avant, large en arrière avec la partie postérieure
médiane surélevée au-dessus de l’écusson, peu ponctué; écusson
noir; élytres courts et larges, atténués postérieurement, un peu
669 —
déhiscents au sommet, fortement impressionnés en avant, à ran-
gées de points assez forts; pattes grêles, cuisses foncées, le reste
clair; dessous du corps et pygidium noirs, densément revêtus de
poils argentés ; pygidium fovéolé postérieurement. Long. 6 mm.
Grande Terre.
Espèce remarquable par sa forme courte et robuste jointe à sa
particulière coloration du dessus du corps. Peut se placer près de
C. robuslissimus Pic.
. Cryptocephalus bipartitipennis n. sp.
Oblongus, nitidus, nigro-piceus supra viridi melallicus, elylris
postice testaceis, antennis ad basin pedibusque pro parle lestaceis.
Tête nettement et non densément ponctuée, yeux peu écartés ;
antennes grêles et longues, noires à base testacée ; prothorax court,
atténué en avant, élargi en arrière, fortement rebordé, d’un vert
métallique foncé avec la marge en partie teintée de clair, peu
ponctué ; écusson vert ; élytres peu longs, un peu étranglés derrière
les épaules et atténués postérieurement, à rangées de points forts
un peu embrouillés près de l’écusson, peu impressionnés en avant,
verts sur près de la moitié basale, testacés avec des reflets irisés
sur le reste ; dessous du corps foncé à pubescence argentée ; pygi-
dium foncé à base testacée ; pattes testacées avec les fémurs, ou
tarses, en partie foncés, les tibias noirs. Long. 4,5 mm.
Md d’Ambre, en octobre (Dr Sicard).
Cette espèce, de coloration particulière, peut prendre place près
de C. Gallienii Pic; elle s’en distingue, à première vue, en plus de
la coloration bicolore des élytres, par leur ponctuation plus forte.
Cryptocephalus tripartitus, v. nov. intripartitus.
Niger, Ihorace aliquol paulo rufo notato, elylris testaceis. Long.
4 mm.
M 1 d’Ambre, en décembre (Dr Sicard).
Variété distincte, à première vue, de la forme typique, par les
élytres concolores, clairs.
Cryptocephalus ambrensis n. sp.
Oblongus, nitidus, rufus, antennis apice tarsisque nigris, articulis
3-5 antennarum elongatis el testaceis, sequenlibus dilatatis et nigris.
Oblong, brillant, roux avec les articles 6 et suivants des antennes,
ceux-ci épaissis, noirs ainsi que les tarses. Tête à ponctuation fine
et écartée; yeux écartés, foncés ; antennes grêles à la base, épaissies
— 670
sur leur deuxième moitié, bicolores; prothorax court et large,
atténué en avant, finement et éparsément ponctué ; écusson roux ;
élytres assez courts, atténués postérieurement, à rangées de points
médiocres ou fms, peu impressionnés en avant; dessous du corps
peu pubescent; pattes un peu robustes et longues, tarses élargis.
Long. 4,5 mm.
M4 d’Ambre, en octobre et décembre (Dr Sicard).
Ressemble à C. piceorufus Frm. ; distinct, à première vue, par la
particulière structure, celle-ci mi-épaissie, des antennes.
Cryptocephalus minimus n. sp.
Oblongus, nitidus, rufus, antennis apice, tibiis pro parle tarsis-
que nigris, arliculis 3-5 antennarum elongatis, 6 et sequentibus valde
dilalatis.
Oblong, brillant, roux avec les antennes noires et dilatées sur
leur deuxième moitié, le sommet des tibias et les tarses noirs;
élytres à rangées de points médiocres ou fms, pattes assez robustes.
Long. 2-2,5 mm.
M* d’Ambre. Janvier et décembre (Dr Sicard).
Diffère du précédent par sa petite taille et les tibias bicolores.
Cryptocephalus minutus, v. nov. inlineolatus.
Supra fere uniformiler rufus, signaturis luteis indislindis, pedi-
bus laie flavis. Long. 2 mm.
M4 d’Ambre, février et décembre (Dr Sicard).
Variété caractérisée par l’oblitération des dessins jaunes de la
forme typique, notamment les linéoles des élytres.
Cryptocephalus Perrieri, v. nov. subbrunneofasciatus.
Elglris bruntieo bifascialis. Long. 2 mm. M4 d’Ambre.
Élytres avec les dessins de la forme typique, mais tirant sur le
brun, non maculiformes en arrière mais fasciés, les fascies étant
plus ou moins sinuées.
— 671 —
Sur le « palolo japonais » [Tylorrhynchtjs heterochætus
(de Quatrefages) = Tylorrhynchus chinensis Grube =
Ceratocephale osawai (Izuka)],
par MM. Ch. Gravier et J. L. Dantan.
1865. Nereis heterochœta , de Quatrefages (A.). — Histoire naturelle des Annelés ma-
rins et d’eau douce. Vol. I, p. 552.
1867. Tylorrhynchus chinensis, Grube (Ed.). — Anneliden. Reise des ôsterreichischen
Fregatten Novara, p. 22, fig. 3, 3a“».
1901. Osawa (K.). — Ueber die japanische Palolo, Verhandl. des V°n Intern. zoolog.
Kongr. Berlin (1901), Iena (1902), p. 751, 1 Taf.
1903. Ceratocephale osawai, Izuka (A.). — Observations onthe Japanese Palolo Cerato-
cephale osawai n. sp., Journ. of Coll. Science, imp. TJniv. Tokyo, Vol. XVII,
art. 11, 37 p., 2 pl., 4 fig. dans le texte.
1905. Ceratocephale osawai, Izuka (A.). — On some points in the organisation of
Ceratocephale osawai Yz. Annot. zool., Vol. V, p. 239-252.
1913. Ceratocephale osawai, Gravier (Ch.). — Sur l’évolution de la forme épigame
du Palolo japonais ( Ceratocephale osawai Izuka), IXe Congr. internat. Zool.,
Monaco, 1913, Rennes, 1914, p. 223-229, 4 fig. dans le texte.
1927. Nguyên-Công-Tiêu. — Note sur un Palolo du Tonkin, Inst, océanogr. del’Indo-
Chine, Stat. marit. de Cauda, Prov. de Nha-Trang, côte d’Annam, 16e note
p. 33-39, 1927.
[Dong-Hoî (Annam), 189 exemplaires] [1928. Province de Haî-Duong (Tonkin),
24 exemplaires].
Sous le nom de Palolo, les indigènes des Samoa et des îles des
mêmes parages du Pacifique désignent un ver qu’ils utilisent dans
leur alimentation et qu’ils recueillent en abondance, à la surface
de la mer, à des dates déterminées, les plus importantes, peut-être,
de leur calendrier. Le « Palolo » n’est autre chose que la partie anté-
rieure du corps, remplie d’éléments sexuels et détachée de la ré-
gion postérieure d’un Eunicien, VEunice viridis (Gray); cette Anné-
lide vit, sédentaire, dans les fissures d’une roche jusqu’à l’époque
de la maturité sexuelle; à cette époque, elle subit une profonde
métamorphose, en prenant la forme épigame, et elle devient alors
pélagique. Aux Samoa, c’est dans les mois d’octobre et de novembre
durant le dernier quart de lune que le Palolo apparaît à la surface
de la mer en très grande abondance. Les indigènes de toute la ré-
gion viennent, pour le recueillir, aux places favorables où il pul-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932
— 672 —
Iule; ils utilisent dans leur alimentation les matières grasses du
vitellus des œufs.
Dans l’Atlantique (mer des Antilles), un autre Eunicien ( Eunice
fucata Ehlers) étudié surtout par A. G. Mayer, qui l’a appelé
« Palolo atlantique », a une histoire semblable à celle de l 'Eunice
viridis (Gray).
Il existe en outre, sur les côtes orientales de l’Asie, un autre
Polychète d’une famille différente, celle des Néréidiens, dont l’évo-
lution rappelle, dans ses grands traits, celle des deux Euniciens
précédents et qui, pour cette raison, a été désigné sous le nom de
« Palolo japonais »; dont la curieuse histoire mérite d’être contée.
Cette singulière espèce fut décrite et figurée en 1867 par Grube,
d’après un exemplaire unique provenant de Shanghaï, sous le nom
de Tylorrhynchus chinensis Grube, sans doute à cause des papilles
molles dont est garnie la trompe (4).
En 1901, K. Osawa fit connaître, sous le nom de « Palolo japo-
nais », l’évolution d’un Néréidien vivant dans les eaux douces ou
peu salées de la région de Tokyo, dont Akira Izuka (1903, 1905)
reprit l’étude plus approfondie, et qu’il rattacha à tort au genre
Ceratocephale Malmgren; il l’appela Ceralocephale osawai.
Le Docteur Gauducheau rapporta de Canton, en 1910, des « Vers
de rizières » qui font partie de l’alimentation des Chinois et dont
je constatai (1913) l’identité avec le « Palolo japonais ».
C’est L. N. G. Ramsay qui reconnut en 1914 (2) que le nom de
Ceratocephale osawai devait disparaître de la nomenclature zoolo-
gique, attendu qu’il présente tous les caractères du Tylorrhynchus
chinensis Grube. Il rappela en outre que Grube (3) qui visita la col-
lection d’Annélides polychètes du Muséum d’histoire naturelle
de Paris, avait constaté que l’espèce décrite par de Quatrefages
(1868) sous le nom de Nereis heierochaeta n. sp. (4), recueillie à Java
par le duc de Luynes devait être identifiée au Néréidien de Shanghaï
étudié par lui.
En 1927 et 1928, l’Institut océanographique de Nhatrang a
rassemblé à Dong-Hoï (Annam) et dans la province de Haï-Duong
(Tonkin) plus de 200 exemplaires d’un Polychète qui présente tous
(fi De « tuXoct » callosité (papille); «pùyxoc», bec (trompe).
(2) 1914. Ramsay (L. N. G.). — On the généra Ceratocephale Malmgren et Tylorrhyn-
chus Grube Lond. Proc. Zool. Soc., p. 231-235.
(3) 1870. Gkube (Ed.). — Beinerkungen über Anneliden des Pariser Muséums,
Archiv. fur Naturgeschichte, p. 312.
(4) Dans ses remarques sur les Annélides du Muséum de Paris, où Grube (1870)
signale l’identité du Tylorrhynchus sinensis (sic) et de la Nereis heterochœta, l’auteur
allemand mentionne, chez cette dernière, l’existence d’un paragnathe corné au côté
inférieur du bourrelet antérieur de la trompe ; chez tous les exemplaires que nous
avons examinés, nous n’avons trouvé, sur les trompes dévaginées, que des papilles
molles.
673
les caractères essentiels du Tylorrhynchus chinensis Grube. Ré-
cemment (1927), Nguyên-Công Tiêu a fait connaître d’intéres-
sants détails sur l’essaimage, la pêche, le mode de préparation du
« con-ruoï » frais (nom indigène en Indo-Chine du Néréidien en
question ici) consommé également en conserve dite « Mam-ruoï »
dans l’alimentation des populations indo-chinoises. L’évolution
de ce Polychète rappelle bien, dans ses traits généraux, celle du
« Palolo » des îles Samoa. Il apparaît deux fois par an, en foule, la
nuit, à la surface, en mai-juin et en octobre-novembre, en se li-
vrant aux mouvements caractéristiques des « danses nuptiales ».
Les essaimages sont particulièrement abondants en octobre-no-
vembre; comme ils ont lieu à des périodes fixes de l’année, ils ser-
vent aussi à fixer certaines dates chez les Indo-Chinois : ils leur
indiquent, par exemple, l’époque de maturité du mandarinier,
dont le fruit sert à aromatiser les mets préparés avec ce Ver annelé
à l’état épigame.
Parmi les exemplaires des deux sexes récoltés en Indo-Chine
(Tonkin et Annam), de taille très inégale d’ailleurs, les plus longs
ne dépassaient guère 5Cm,5 de longueur, tout contractés qu’ils sont
dans l’alcool. A l’état immature, l’animal complet peut mesurer,
d’après Izuka, de 20 à 25 cm et compter 300 segments environ.
Certains mâles ont eu leur tégument déchiré, rompu -vraisembla-
blement avec violence, au moment de leur immersion dans le li-
quide fixateur. L’un d’eux qui avait évacué, par une rupture du
tégument, une partie de son sperme sous forme de boyaux irrégu-
liers, avait conservé à sa partie postérieure, un fragment de la
partie émaciée qui se détache à la période de maturité. Dans les
parapodes de cette partie caduque, toute flétrie, presque complè-
tement vide, il n’y avait que des soies composées, les unes à arête
longue, les autres à serpe.
La diagnose de Quatrefages est sommaire et elle n’est accom-
pagnée d’aucune figure; elle est insuffisante. Nous avons pensé
qu’il convenait à tous égards de reprendre l’étude des exemplaires
de la collection du Muséum qui sont véritablement les types de
l’espèce, d’autant plus qu’ils proviennent de Java, où elle n’a ja-
mais été signalée depuis, à notre connaissance, dans cette grande
île du Pacifique, qui possède, comme les côtes orientales d’Asie,
des rizières importantes.
Grube et surtout Izuka ont donné des descriptions approfondies
et exactes du « Ver des rizières »; nous ne mentionnerons guère ici
que quelques remarques relatives à la trompe et aux parapodes.
I. On ne trouve, sur la trompe dévaginée, que des papilles molles;
il n’y a point de paragnathes cornées. Mais, en ce qui concerne la
disposition des papilles, nous avons constaté qu’entre les indica-
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932. 4 i
- 674 —
tions de Grube, celles d’Izuka et nos propres observations, il
existe des divergences sensibles. Il ne faut pas en être surpris. Ces
papilles sont de tailles fort inégales et les plus grandes sont assez
fréquemment les moins saillantes. Il n’est pas toujours aisé, il
s’en faut, de les distinguer des inégalités de la surface causées par
]es contractions de la trompe et qui sont dues à l’action de l’alcool
dans lequel on conserve les exemplaires étudiés au laboratoire, par-
fois bien des années après leur récolte; c’est le cas, en particulier,
pour ceux de Java rapportés en 1868. L’auteur japonais a d’ailleurs
fait observer que les papilles paraissent augmenter en nombre avec
la croissance de l’individu.
En tout cas, chez tous les exemplaires que nous avons examinés,,
nous avons trouvé des papilles sur les deux anneaux de la trompe
dévaginée; suivant Izuka, l’anneau maxillaire seul en serait pourvu,
dans la forme japonaise qu’il a étudiée.
II. Lesparapodes ont été décrits, mais un peu schématiquement
figurés, par Grube, pour l’exemplaire recueilli à Shanghaï, et plus
tard, par Izuka, pour les individus provenant des environs de
Tokio. Nous avons estimé utile de faire connaître ici quelques
particularités et de représenter certains traits morphologiques
peut-être un peu plus marqués sur les exemplaires de Java étudiés
par de Ouatrefages et revus par Grube.
Dans les parapodes de la région agame et à quelque distance du
prostomium (fig. 1), à la rame dorsale, le cirre est situé sur un ar-
ticle basilaire fort volumineux; tout près, à la base et en dehors de
l’insertion du cirre, est une glande parapodiale également puis-
sante, que l’un de nous a observée également dans la partie épi-
game chez les Vers de rizières vivant dans les cultures de riz de la
région de Canton (1893). Près de l’acicule et au-dessus de lui, se
voient deux petits lobes, l’un à contour arrondi, l’autre de forme
triangulaire; au-dessous de l’acicule, est un troisième lobe plus
grand, également triangulaire. La rame ventrale porte également
deux lobes situés de part et d’autre de l’acicule. Le cirre ventral
a des dimensions comparables à celles du cirre dorsal.
On note, à chaque parapode dans toute la région antérieure,
agame, un nombre de soies plus considérable que dans la partie
correspondante chez les autres Néréidiens sexués; «à la rame ven-
trale surtout, où elles sont insérées sur deux arcs étendus au-dessus
et au-dessous de l’acicule, et constituant un faisceau compact.
Il faut noter ici une particularité des parapodes de la même
région antérieure du corps. On observe, au voisinage immédiat de
l’extrémité distale des acicules. une tache pigmentaire — parfois
plusieurs plus petites — simulant une sorte d’organe oculiforme;
souvent, cette tache oculiforme occupe l’extrémité même de l’aci-
-Cr- 0^5;
y
rame ventrale que sur la dorsale. Chacune de ces taches constituées
par des amas de pigment noir est fréquemment entourée d’une
auréole de pigment brunâtre. On peut aussi remarquer à ce sujet,
que chez les Tylorrhynchus à l’état de maturité, les yeux ont con-
servé des dimensions médiocres, tandis que chez les formes hétéro-
— 676
néréidiennes, les mêmes organes deviennent habituellement
fort grands. Il en est de même des lobes foliacés qui prennent d’or-
dinaire une taille considérable et qui sont ici très réduits, comme
l’un de nous l’a signalé (1913).
En revanche, les parapodes de la partie épigame de la forme de
Java que nous avons étudiés se distinguent de ceux de la même
espèce des côtes orientales d’Asie, en ce qu’ils sont un peu plus
développés, plus saillants de chaque côté du corps.
Chez la femelle (fig. 2) le cirre dorsal présente la même physio-
nomie que dans la première région du corps, avec sa large base
et son énorme glande parapodiale; au voisinage de l’extrémité de
l’acicule on peut discerner trois lobes dont un seul a une grandeur
comparable au lobe correspondant de la première région du corps.
La rame ventrale présente deux lobes de dimensions restreintes.
Par contre, chacune des rames possède un vaste éventail de soies
natatoires très serrées les unes contre les autres, très longues,
pourvues de palettes natatoires assez étroites (fig. 3) et formant
deux rames puissantes, empiétant un peu l’une sur l’autre, qui par
leur amplitude et leur consistance, compensent l’exiguïté des lobes
foliacés. Elles ont un développement semblable à celui que l’un
de nous a fait connaître chez le « Ver des rizières » de Canton, mais
bien plus grand que chez l’authentique « Palolo japonais >' des en-
virons de Tokio, comme on peut le constater en comparant la
figure 2 de cette note à celle de la page 23 du mémoire d’ Izuka (1903).
Quoi qu’il en soit, ce ne sont là que de faibles différences, de
quantité plutôt que de qualité, qui ne peuvent justifier en rien
des séparations d’espèces. On doit considérer les Tylorrhynchus,
du Japon, de la Chine (Canton), d’Indo-Chine (Tonkin et Annam)
et de Java, comme appartenant à une seule et môme espèce, dont
faire de répartition est considérable, puisqu’elle comprend ac-
tuellement toute la côte orientale de l’Asie avec Java, dans les
Indes néerlandaises. Il est probable qu’on la découvrira ailleurs
dans le Pacifique, notamment dans les contrées où l’on cultive
le riz.
Ainsi qu’on l’a vu plus haut, c’est de Quatrefages qui fit con-
naître le premier, en 1865, le Néréidien de Java dont la descrip-
tion précède, sous le nom de Nereis heterochæla. C’est donc ce
nom qui a la priorité et qui doit être consservé. La même espèce,
d’après un exemplaire de Canton, fut décrite et figurée deux ans
plus tard, en 1867, par Grube et appelée par lui Tylorrhynchus
chinensis, comme type d’un nouveau genre, Tylorrhynchus. Avec
sa trompe sans paragnathes cornés, l’espèce en question ne peut
plus être rangée dans le genre Nereis s. st., tel qu’il est défini aujour-
d’hui. Par suite, cette espèce doit prendre le nom de genre de Grube
qui a été fondé pour elle, depuis qu’on a dû démembrer le grand
— 677
genre Nereis Cuvier; comme nom spécifique, celui qui a été créé
par de Quatrefages pour les exemplaires provenant de Java.
Ceux-ci doivent être considérés comme les types de l’espèce qui
devra donc être appelée : Tylorrhynchus heierochælus (de Ouatre-
fages) = Tylorrynchus chinensis Grube = Ceratocephale osawai
Izuka.
— 678
Sur quelques Mélastomacées nouvelles ou peu connues
de l’Afrique Occidentale,
par M. Aug. Chevalier.
La famille des Mélastomacées comprenant plus de 3.000 espèces
en compte 150 environ en Afrique tropicale. Hutchinson et
Dalziel en mentionnent 75 espèces dans l’Ouest africain. Le
nombre des espèces connues dans cette contrée a presque doublé
depuis la Monographie de Cogniaux (1891).
Parmi les espèces décrites ci-après, les unes ont été déjà mention-
nées comme nomina nucla dans notre Exploration botanique de
l’A. O. F. (1920) (MM. Hutchinson et Dalziel ont conservé nos
noms), trois de ces espèces sont incomplètement décrites (x).
Les autres ont été récoltées en 1930-1932 par M. Jacques-Félix
en Guinée française aux environs de Kindia. Ce jeune botaniste,
dans un pays déjà partiellement exploré par nous et par M.
Pobéguin, a eu la bonne fortune de découvrir quelques espèces
remarquables et un genre nouveau, sur un territoire de quelques
kilomètres carrés. C’est la preuve qu’en s’attachant spécialement
à l’étude d’un petit groupe de plantes et en séjournant assez
longtemps au même point on peut glaner des nouveautés là où
d’autres botanistes n’ont fait que passer.
M. Jacques-Félix a en outre rapporté des notes prises sur le
vif relatives aux plantes récoltées par lui. Ces notes ont beaucoup
facilité nos descriptions. C’est, pourquoi il était juste d’associer le
nom de M. Jacques-Félix au nôtre pour la diagnose de quelques-
unes des espèces qu’il a découvertes.
Amphiblemma grandiîolium A. Chev. Explor. Bot., p. 276
{nom. nud.), Hutch. et Dalziel, Kew Bull., 1928, p. 221 ;
herbaceum, robustum, ramis tetragonis setulosis ; foliis ovalo-cor-
datis, acuminalis 7-9 nerviis, 20-30 cm. longis, 12-18 cm. latis,den-
ticulatis-ciliolatis, supra glabris, subtus hirtellis in nerviis, pecli-
cellis puberulis ; calgce glabro campanulato ; petalis oblongis,
carnosis, glabris.
p) Plusieurs cependant ont reçu une diagnose de MM. Hutchinson et Dalziel,
Kew Bulletin, 1928.
Bulletin du Muséum, 2e s.,'t. IV, n° 6, 1932.
— 679 —
Plante herbacée très robuste, haute de lm,50. Tiges quadrangu-
laires, simples, robustes, munies souvent de racines adventives,
hérissées de longues soies blanches sur les angles et sur toute la
surface dans le haut. Feuilles très grandes, cassantes, ovales-
cordées, longues de 20 à 30 cm. (limbe seulement) sur 12 à 18 mm.
de long, 7-9 nerviées, acuminées et souvent apiculées, finement
denticulées et ciliées sur les bords, glabres et d’un beau vert bril-
lant en dessus, rougeât.res-vineuses en dessous et pubescentes sur
les nervures et les nervilles, celles-ci transversales, grêles et dis-
tantes. Pétiole charnu, long de 6 à 12 cm., canaliculé en dessus,
cilié sur les bords. Fleurs d’un rose pourpre vif, en petite panicule
terminale dressée, non étalées. Panicule de 4 à 5 cm. de diamètre et
de 5 cm. de long, portée sur un pédoncule court, pubérulent, long
de 15 à 20 mm. Pédicelles finement pubescents, roussâtres, longs
de 7 à 8 mm. Calice campanulé obconique, à 5 angles peu mar-
qués, longs de 10 à 11 mm.; lobes 5, courts, arrondis, avec une
petite crête médiane sur chaque lobe. Pétales oblongs ou ovales,
longs de 12 à 15 mm., épais, charnus. Anthères des longues éta-
mines rouges, de 10 à 12 mm. de long, avec 3 courts appendices à
la base, un médian droit très court et deux latéraux plus longs
recourbés ; anthères s’étendant dans toute la longueur du connec-
tif. Anthères des courtes étamines de 6 mm., sans appendices;
filets jaunes hérissés de poils blancs. Capsule urcéolée. Très belle
plante ornementale.
Côte d'ivoire occidentale : Bassin du Cavally, depuis Fort-Binger
jusqu’à la Côte. (Chevalier, nos 19.541, 19.710, 19.599).
Plante épiphyte, grimpant le long des troncs d’arbres, dans les
•endroits très frais de la forêt vierge, sur les troncs tombés pourris-
sants, au bord des ruisseaux. Fleurs en juillet-août.
Dicellandra gracilis A. Chev. Explor. Bot., p. 276 [nom. nud.) ;
ramis sublelr agonis, junioribus petiolis foliisque subtus setis patulis
rigidisque sparse liirsutis ; foliis lanceolatis-cordalis, acuminatis,
denliculatis ; petiolatis 5-6 cm. longis ; cymis glabris 15-25 mm.
longis, articulatis.
Plante dressée, herbacée, de 50 cm à un mètre de haut, à tiges
subquadrangulaires rameuses parsemées ainsi que la surface supé-
rieure du limbe et le pétiole de soies rigides dressées. Feuilles
lancéolées, glabres en dessous, cordées à la base, acuminées aiguës
au sommet, membraneuses, finement denticulées sur les bords,
•5-7 nerviées, de 8-15 cm. de long, 3-5 cm. de large. Pétiole de
1 cm. 5 à 6 cm., canaliculé en dessus. Cymes latérales, complète-
ment glabres, longues de 15 à 20 cm., grêles et lâches, pendantes.
Rameaux de l'inflorescence opposés 2 à 2 à l’aisselle de petites
680
bractées linéaires. Pédicelles très grêles, de 15 à 25 mm. de long,,
articulés au milieu. Tube.calicinal glabre, rouge, turbiné, adné à
l’ovaire, long de 5 à 7 mm. surmonté de 5 petites dents à peine
marquées persistantes. Corolle petite, d’un rose vif de 10 mm. de
diamètre. Pétales 5 ovales-aigus. Étamines 10, inégales, les plus
grandes à anthères longues de 4 mm., arquées, le prolongement
du connectif de 2 mm. de long se terminant au-dessus du filet par
deux cornes postérieures; anthères des petites étamines de 2 mm.
de long, brusquement courbées. Graines courbées, oblongues, rous-
sâtres.
Côte d'ivoire : Vallée du Cavally de Danané à Grabo, dans les
sous-bois de la forêt vierge (Chevalier: nos 19.360,19.361, 19.635,
19.733, 21.206). En fleurs pendant la saison des pluies.
Hutchinson et Dalziel ont décrit sommairement cette espèce
sous le nom de Phæoneuron gracile, 1. c., p. 206, Kew Bull., 1928,
p. 220.
Calvoa monticola A. Chev. Explor. Bot., p. 275 (nom. nud.),
Hutch. et Dalziel, Kew Bull., 1 928, p. 221 ; fruticosa glaberrima vel vix
furfuracea, foliis carnosis ovalis vel oblongis breviter acuminatis,
apiculatis, glabris, 5 nerviis, sinuato-dentalis ; cymis breviusculis
floribus breviler pedicellalis ; calyce companulalo.
Plante subfrutescente dressée, haute de 20 cm. à 80 cm., à tiges-
simples rameuses au sommet, les jeunes charnues, subquadrangu-
laires, finement pubérulentes. Feuilles charnues, d’un vert rou-
geâtre ovales-elliptiques ou oblongues, brusquement et brièvement
acuminées, apiculées, longues de 5 à 10 cm. sur 3 à 5 cm. 5 de large,.
glabrescentes,5-nerviées, lâchement dentées sur les bords, avec une
soie raide à l’extrémité de chaque dent. Pétiole charnu, cassant, de
2 cm. à 4 cm. de long. Inflorescences rigides, terminales, peu rami-
fiées. Pédoncules de 10 à 15 mm. Épis pauciflores de 2 à 10 fleurs,
toutes insérées d’un même côté ; rachis glabrescent,. Calice floral'
adné à l’ovaire, long de 3 à 4 mm. campanulé, turbiné, glabre ;
pétales 5, obovales, d’un rose pâle, de 5 à 6 mm. de long; étamines
10, égales. Capsule de 6 mm. de long, turbinée, surmontée de
5 écailles tronquées.
Côte d'ivoire occidentale : Bassins du Cavally et du Sassandra
depuis Danané et Man jusqu’à la région côtière (Chevalier,
nos 19.218, 19.476, 19.537,21.187, 21 .259). Fleurs d’avril à juillet.
Croît dans les sous-bois de la forêt vierge, tantôt comme épiphyte,
tantôt sur les rochers de granit ombragés, recouverts d’humus.
S’élève jusqu’à 500 m. d’altitude sur le mont Niénokué près de
Fort-Binger.
— 681 —
Tristemma controversa A. Chev. et Jacques ( sp . nov.) ;
ramis longe patenlibus hispidis, subquadrangularis ; foliis subses-
silis, lanceolalo-linearibus, subulatis, 4-5 cm. longo, 6-10 mm. lato,
denticulatis, supra sparse, adpresseque pilosis, subtus brevissime
selulosis ; floribus capitatis ; calgce glaberrimo.
Plante vivace, en touffes hautes de 50 cm. à un mètre. Tiges
ligneuses, ramifiées, subquadrangulaires, parsemées de points noirs
violacés, glanduleux, surmontés de poils simples étalés, présentant
à chaque nœud une collerette de soies fauves dressées-étalées.
Feuilles subsessiles, lancéolées-linéaires, cunéiformes à la base,
subulées à l’extrémité, longues de 4 à 5 cm., larges de 6 à 10 mm.,
trinerviées, mais à nervures latérales peu visibles, finement den-
ticulées et glanduleuses, ciliées sur les bords ; surface supérieure
couverte de longs poils blancs apprimés, l’inférieure velue hérissée,
au moins sur les nervures. Pétiole de 1 à 3 mm. portant des cils
raides. Fleurs groupées en glomérules compactes, formant des
têtes de 15 à 20 mm. de diamètre, bractées ^largement ovaies-lan-
céolées, les extérieures plus ou moins velues, les intérieures glabres,
étroitement imbriquées. Calice ovoïde-urcéolé, complètement glabre
surmonté de 5 lobes ovales-arrondis, de 4-5 mm. de long, étalés,
persistants, glabres. Pétales 5, ovales, d’un blanc pur, bordés de
petits poils glanduleux. Étamines 10, dont 5 un peu plus grandes,
violettes, à long connectif muni de deux cornes et 5 étamines
jaunes un peu plus courtes, avec un connectif court, prolongé à la
base par deux appendices rapprochés. Fruit libre dans le calice,
conique au sommet; surmonté au centre d’un pinceau de longues
soies.
Guinée française : Kindia et mont Gangan (Jacques-Félix,
n° 104). Floraison en octobre.
Bourdaria nov. gen. (sect. Medinillæ). Herba subacaulis bul-
bosa. Flores terminales, 4-meri, solitarii, longissime pedicellati .
Stamina 8, subæqualia; antheræ elongato-lruncalæ porosæ. Connec-
tivæ 3-appendiculalæ. Ovarium 4-gonum, 4-loculare basi calgcis
inclusum. vertice libero 4-lobum. Capsula tronc ala-ovoidea, 8 -alaise,
dehiscens. Semina minuta, numerosa, clavata.
Plante subacaule bulbeuse, le tubercule étant surmonté d’un
court rhizome vertical, montrant les traces de l’insertion des
anciennes feuilles et hérissé de longues soies noires. Feuilles nom-
breuses en rosettes, portant à leur aisselle des pédoncules fili-
formes plus courts que les feuilles et terminés chacun par une fleur
4-mère. Pétales étalés. Calice campanulé adné à l’ovaire sans lobes
682 —
distincts. Étamines 8, toutes semblables, les connectifs portant
3 petits appendices très courts, dont 2 antérieurs et un postérieur.
Anthères à 2 loges, obtuses à l’extrémité, le pore étant situé au-
dessous du sommet. Capsule largement campanulée ou ovoïde,
subtétragone, déhiscente par 4 fentes portant 4 appendices coriaces,
velus et dépassée par le sommet libre du calice; la partie de celui-ci
adnée à l’ovaire porte 8 petites ailes, dont 4 plus fortes. Graines
nombreuses, claviformes.
Voisine de Cincinnobolrys Gilg. En diffère par les fleurs soli-
taires, les appendices des étamines, les capsules tétragones, les
niles du tube du calice qui présente quatre fentes au sommet.
Bourdaria Felicis A. Chev. (sp. nov.) ; foliis cordaloovatis,
vel ovato-oblongis, crenulalo serrulatis, membranaceis, 3-nerviis,
supra sparse setosis, subtus glabris ; calyce demum distincte 8 -cos-
tato, gtabro.
Plante herbacée bulbeuse; bulbe globuleux aplati, de 1 cm. 5 à
2 cm. de diamètre donnant parfois insertion en son milieu à un
court rhizome vertical de 5 à 10 mm., au haut, sur lequel s’insèrent
les feuilles et les pédicelles, hérissé au sommet, entre les pétioles
de longues soies noires. Feuilles au nombre de 3 à 6 par rosette
ovales ou ovales lancéolées, atténuées subobtuses au sommet, par-
fois un peu cordées à la base, de 2 cm. 5 à 6 cm. de long sur 12 mm.
à 3 cm. de large, minces membraneuses, trinerviées faiblement cré-
nelées sur les bords, parsemées de longs poils fauves espacés en
dessus, glabres en dessous. Pétioles très grêles, longs de 1 cm. 5 à
3 cm, hérissés de quelques rares poils. Pédicelles floraux très grêles,
au nombre de 5 à 22 par rosette, plus courts que les feuilles au
moment de la floraison (5 à 8 cm.), s’allongeant ensuite et arrivant
parfois à les égaler, glabrescents ou hérissés de quelques poils glan-
duleux. Fleurs petites de 6 à 8 mm. de diamètre ; pétales ovales
d’un blanc rosé, non ciliés. Calice des fleurs oblong, glabrescent ou
avec quelques petits poils glanduleux, le fructifère coriace, tétra-
gone, glabre, haut et large de 4 mm. Ovaire inclus, tronqué,
déhiscent en haut par quatre fentes, surmonté de quatre écailles
dressées, velues au sommet.
Guinée française : Rives du Bady près Kalifayagbé (cercle de
Conakry) et gorges du Taouli (cercle de Kindia) (Jacques-
Félix, n° 163).
Croît dans les rochers humides pendant l’hivernage.
Dissotis Gilgiana (A. Chev.) Ilutch. et Dalziel : D. incana
Triana var. Gilgiana A. Chev. Explor. Bot., p. 274 [nom. nud.)\
ramis leiragonis, densiuscule furfuraceis ; foliis sessibus laie rolun-
Bouedaria Felicis A. Chev. -- 1, Plante (grandeur naturelle), — 2, Base de la tige
avec le rhizome (x 2). — 3, Bouton floral (X 4/3). — 4, Fleur (x 6). — 5, Pétale
(x 9). — 6, Étamine à long éperon vue de profil (x 19). — 6A, Étamine à court
éperon vue de profil (x 24). — 6B, Étamine vue de face (x 20). — 7. Capsule
vue de profil (x 3,5). — 7A, Capsule vue de dessus (x 6). — 8, Graine (x 25).
— 684 —
datis vel subcordatis, ulrinque stellalo-iomentosis, calyce canescenli ,
dense furfuraceo non setuloso, lobis cum denlibus subulalis, brevibus
alier nanti bus.
Herbe ligneuse croissant en touffes hautes de 0m,80 à un mètre.
Tiges ligneuses, ramifiées dans le haut, quadrangulaires, les jeunes
un peu ailées, entièrement couvertes d’un tomentum court, fur-
furacé, ferrugineux. Feuilles opposées, sessiles et demi-embras-
santes, largement ovales, plus ou moins arrondies au sommet, de
1 cm. 5 à 3 cm. de long sur 1 cm. à 2 cm. 5 de large, 5-7 nervées,
tomenteuses, ferrugineuses ou blanchâtres à poils étoilés sur les
deux faces. Inflorescences en panicules feuillées, étroites; bractées
caduques, tomenteuses, de 3 à 5 mm. de long. Calice à tube ovoïde,
subglobuleux de 6 mm. de long; lobes oblongs obtusiuscules, de
6 mm. de long. Pétales d’un beau rouge vif, ovales de 12-15 mm.
de long. Étamines d’un jaune rouge.
Voisin du D. incana Triena qui en diffère par ses feuilles étroites.
Soudan français : bords du Sankarani près Bomako (Chevalier,
n° 228), entre Taranoro et Kangala (A. Ch. n° 846); Guinée fran-
çaise : de Toukan à Bouria (A. Ch., n° 12.924), Douné, bords du
Bafmg (Caille, n° 14.624); Côte d’ivoire: entre Briandougou et
Marabodiassa (A. Ch. n° 21.997).
Dans les marais tourbeux et le long des rivières de la zone sou-
danaise; en lleurs presque toute l’année.
Dissotis humilis A. Chev. et Jacques (sp.nov.); coule decum-
bente redicante, vel ascendente ; ramis sparsissime adpresseque selu-
losis ; foliis membranaceis ovalo-lanceolalis, 3-5 nerviis, ulrinque
vix setulosis vel subglabris ; floribus 3-8 aggregatis ; calycis tubo
glaberrimis, lobis lanceolalis.
Plante annuelle rampante, stolonifère, puis redressée ou ascen-
dente dès le collet, haute de 5 cm. à 25 cm. Tiges très grêles, qua-
drangulaires, à angles aigus, parsemées de poils dispersés, raides et
opprimés. Feuilles opposées, au nombre de 2 à 6 paires ovales-
lancéolées, atténuées très aiguës aux deux extrémités, 3-5 nerviées,.
longues de 3 à 7 cm., larges de 1°,5 à 3°, 5, membraneuses, entières,
mais bordées de cils raides apprimés sur le pourtour, presque
glabres à l’état adulte, les jeunes parsemées de cils raides couchés
en dessus; surface inférieure finement scabride. Pétiole rouge,,
aplati, de 8 à 15 mm. de long. Inflorescences en épis terminaux et
latéraux feuillés composés de 3 à 8 fleurs ± écartées, les terminaux
ordinairement sessiles, les latéraux ± longuement pédonculés
(pédoncule de 2 à 8 cm.) ; feuilles florales, petites, lancéolées, très
aiguës, assez fortement velues sur les deux faces; bractées d’un
685 --
vert blanchâtre, suborbiculaires, glabres, finement ciliées sur les
bords, longues et larges de 5 à 8 mm. Calice à tube glabre, subglo-
buleux, étranglé au-dessous du sommet, terminé par 5 sépales
persistants lancéolés subulés, glabres, de 5 à 6 mm. de long,
appendices, épi-et alternisépales 10, filiformes, munis de longs cils
étalés. Pétales 5 rosés, ovales, de 10-12 mm. de long. Androcée
composé de 10 étamines dont 5 épisépales à connectif long et an-
thères roses et 5 étamines épipétales à connectif court et anthères
jaunes. Style recourbé en crosse,, entouré à la base d’une collerette
membraneuse qui surmonte l’ovaire. Celui-ci est globuleux, tron-
qué au bout, caché par le sommet du tube du calice sans appen-
dices le surmontant au moment de la maturité.
Guinée française : Kindia, près du mont Gangan, sur les terrasses
gréseuses avec suintements d’eau (Jacques-Félix, n° 220). Florai-
son en saison des pluies jusqu’au début de novembre; à cette
époque la plante est entièrement rougeâtre. Voisin de D. rupi-
eola Hutch. et Dalziel.
Dissotis pygmæa A. Chev. et Jacques ( sp . nov.). Caulis repen-
tis vel ascendenlihus, 2 cm. -10 cm. longis, ramis longuiscule pelo-
sulis ; foliis petiolatis ovato-lanceolalis, 3 -nerviis ulrinque pilosulis ;
floribus solitariis-lernis bractealis, 5 -meris ; calgce hirsulo globo.so,
pilis simplicibus, lobi lineari-subulatis.
Tiges annuelles simples, très grêles, décombantes ou redressées,
parfois gazonnantes en touffes, hautes de 2 cm. à 10 cm., hérissées
au sommet de longs poils fauves. Feuilles opposées membraneuses,
trinerviées, ovales-lancéolées, atténuées aiguës aux deux extrémités,
de 8 mm. à 35 mm. de long, de 5 mm. à 20 mm. de large, par-
semées de longues soies fauves ou rougeâtres sur les deux faces,
finement dentées, sétacées sur les bords, souvent rouges en des-
sous et fortement gaufrées en dessus. Pétiole de 5 à 15 mm. de
long, longuement cilié. Fleurs 5-mères (rarement à 4 pétales), iso-
lées ou par 2 ou 3 à l’extrémité des rameaux, brièvement pédon-
culées, avec une ou deux petites bractées de 5 mm. de long, à la
base des pédicelles. Calice à tube subglobuleux de 5 mm. de long
et de large, couvert de longs poils simples, fauves, étalés; lobes 5,
lancéolés-linéaires, subulés, de 0-8 mm. de long, étalés et persis-
tants ; appendices intersépolaires, linéaires, grêles, longuement ciliés.
Pétales ovales obtus, roses, de 12 mm. de long, 8 mm. de large.
Étamines subégales à anthères jaunes, tronquées à appendice très
réduit. Ovaire globuleux, surmonté autour du style d’une colle-
rette de petits appendices dressés.
Guinée française : Kindia et mont Gangan, entre 500 et 800 m.
d’altitude, dans les anfractuosités des rochers ombragés humides
— 686 —
(Jacques-Félix, n° 195). Fleurs en novembre (fin de la saison des
pluies).
Dissotis Jacquesii A. Chev. (sp. nov.) ; ramis sarmentosis,
stricilis, lomentosis ; foliis ovato-lanceolalis vel oblongis, acuminatis,
basi sæpius rolundatis vel cunealis, ulrinque densiuscule pilosis ;
floribus solitariis subsessilibus ; calyce tomentoso, tubo ovoideo, lobis
lancealato-linearibus glandulosis ; petalis laie ovatis, 4 cm. longis.
Tiges ligneuses, dressées sarmenteuses, croissant par touffes,
s’élevant parfois à plusieurs mètres et retombant ensuite en longs
rameaux pendants, arrondis, striés, rougeâtres, plus ou moins
tomenteux, fortement hérissés et munis de soies raides aux nœuds.
Feuilles opposées, ovales-lancéolées ou oblongues, arrondies ou
cunéiformes à la base, acuminées au sommet, entières sur les bords,
longues de 3 cm. à 8 cm., larges de 1 cm. 5 à 3 cm. 5, 3-5 nerviées,
membraneuses ; surface supérieure d’un vert sombre, couverte de
longs poils blancs apprimés, l’inférieure d’un vert blanchâtre velue,
roussâtre sur les nervures couvertes de poils hérissés ; réticules
transverses peu visibles. Pétioles tomenteux hérissés, longs de
5 mm. à 25 mm. Fleurs grandes 5-mères, disposées sur de longues
grappes simples feuillées, très écartées les unes des autres et tour-
nées du même côté. Bractées foliacées, lancéolées ou lancéolées-
linéaires tomenteuses, longues de 15 à 25 mm., promptement
caduques. Pédicelles floraux, longs de 2 à 5 mm., rougeâtres, velus
hérissés de poils glanduleux. Calice velu tomenteux, à poils simples,
apprimés, à tube ovoïde, long de 5 à 6 mm., étranglé au sommet
puis surmonté de 5 sépales lancéolés linéaires, longs de 12 à 18 mm.,
couverts de poils simples les uns blancs allongés, les autres rouges
capités glanduleux. Appendices intrasépalaires nuis.
Pétales largement ovales, d’un beau mauve violacé, ayant jus-
qu’à 4 cm. de long. Grandes étamines d’un rose vif, avec un appen-
dice stipité à la base du connectif, les petites à anthères jaunes
sans appendice. Calice fructifère ovoïde, do 12 mm. de long, sur-
monté des sépales étalés, persistants. Extrémité du fruit inclus dans
le calice à sommet convexe, s’ouvrant par 5 lobes velus hérissés.
Guinée française : Kindia et Mont-Gangan, dans la brousse, spé-
cialement au flanc des falaises gréseuses (Jacques-Félix, n° 240).
Dissotis splendens A. Chev. et Jacques (sp. nov.); caule ereclo
4 - alalis, foliis peliolalis ovato-oblongis, subcordatis, acutiusculis ,
5- 7 nerviis, denliculatis, ulrinque glabris, supra plicalis, sublus
pallido-reticulatis ; paniculis mullifloris ; calycis tubo sparse longeque
seloso, apice appendiculatis, setosisque, tubo longioribus.
— 687
Plante vivace de lra,50 à 2 m. de hauteur. Tiges dressées qua-
drangulaires, à angles étroitement ailés. Feuilles coriaces, gaufrées,
denticulées sur les bords, lancéolées acuminées, arrondies ou sub-
cordées à la base, longues de 7 à 15 cm., larges de 3 cm. 5 à 6 cm..
5- 7 nerviées presque glabres sur les deux faces, sauf des poils
appliqués sur les nervures en dessous et épars sur toute la face
supérieure. Pétiole de 1 cm. 5 à 2 cm. (et parfois 4 cm. pour feuilles
basilaires), couvert de poils raides opprimés. Panicule étalée termi-
nale. Bractées ovales acuminées de 6 à 12 mm. finement velues.
Calice long de 15 à 18 mm. à tube couvert d’appendices orbicu-
laires étoilés de poils blancs sur les bords, plus ou moins imbriqués,
lobes dressés, plus courts que le tube. Pétales très grands, peu fu-
gaces, d’un rose violacé, pileux sur les bords. Étamines de deux
grandeurs, mais toutes les anthères jaunes.
Guinée française : Kindia et Mont Gangan, sur les rochers gré-
seux, à 500-600 m. d’altitude (Jacques-Félix, n° 207). Fleurit à
la fin de la saison des pluies, les feuilles tombent en saison sèche.
Memecylon sessile A. Chev. Explor. Bot., p. 278 {nom. nud.) ;
ramis teretibus, glabris, 4 -subalaiis ; foliis sessilibus vel breviler
peliolaiis, ovato-lanceolatis, basi cordata vel angulata, oblusiuscule
acuminatis ; cymis, 2-3 -floris glabris, baccatis breviler pedicellatis ,
subglobosis.
Arbuste de 2 m. à 3 m. de haut, très ramifié. Branches renflées
aux nœuds. Jeunes rameaux glabres, quadrangulaires, légèrement
ailés sur les angles. Feuilles papyracées-coriaces, sessiles ou briè-
vement pétiolées (pétiole de 1 à 3 mm.), glabres, ovales-lancéolées
ou oblongues longues de 5 à 15 cm., larges de 2 cm. 5 a 6 cm.,
tantôt cordées à la base, tantôt arrondies ou même cunéiformes,
acuminées, obtuses au sommet, trinerviées ; nervures secondaires
6- 8 paires, saillantes en dessous et aussi fortes que les deux ner-
vures latérales.
Fleurs en petits glomérules de 2 ou 3 fleurs sessiles à l’aisselle des
feuilles; sépales ovales-arrondis, scarieux, imbriqués-glabres.
Fruits d’un noir violacé de 6-8 mm. de diamètre, sessile ou à pédi-
celle de 1-2 mm. Calice persistant sur le sommet du fruit.
Côte d’ivoire : dans les sous-bois de la forêt vierge, entre le Sas-
sendra et le Cavally (Chevalier, nos 19.243 et 19.283), dans le Sanvi,
région littorale forestière (Chevalier, n° 17.836).
— 688
Contributions .4 la Flore de la Nouvelle-Calédonie.
par M. A. Guillaumin.
LVI. — Plantes recueillies par M. Franc (M.
(8e supplément.)
Hibbertia ebracteala Bur. ex Guillaum. — Bords de la N’ Goye
(2.443).
H. Pancheri Briq. — La Coulée (2.257).
Zygogynum Baillonii v. Tiegh. — Environs de Païta, M1 Mou
(sans n°).
Capparis arlensis Montr. — Ouen Toro (2.294).
Pittosporum Deplanchei Brong. et Gris. — Environs de Païta
(sans n°).
P. Pancheri Brong. et Gris. — Ouen Toro (2.464).
* P. paitense Guillaum. sp. nov.
Frulex 2-4 m. altus, ramis gracilibus, primum fuluo lanuginosis,
mox glabris et coriice griseo clesquamala purpureis, foliis verlicil-
lalim congeslis, oblanceolalis ( usque ad 10 cm. x 3 cm.) apice subito
rolundalis brevissimeque acuminatis, basi sensim in petiolum
1-45 cm. longum altenuatis, primum in ulraque facie fulvo lanugino-
sis, mox glaberrimis et pagina inferiore pallidiore, rigidis, costa
supra impressa, sublus prominenle, nervis immersis, floribus apice
fasciculatis vel in pedunculo brevissimo (5 mm. longo) umbellalis,
bracteis linearibus, brevibus, fulvo lanuginosis, peclicello 1-1,5 cm.
longo, capillari, recurvo, sparse fulvo lanuginoso, sepalis linearibus
4 mm. longis, extra sparse fulvo lanuginosis, petalis ad tertiam supre-
mam pariem arcle cohereniibus, lubum cylindricum formanlibus,
linearibus, 1,5 cm. longis, apice rolundalis, ulrinque glabris, stami-
nibus lubum slamineum æ juanlibus, filamentis linearibus glabris,
anlheris apiculatis filamentis 3 -plo brevioribus, ovario elliptico elon-
i1) Voir Bull. Mus., 1913, p. 519; 1919, p. 213, 288, 372; 1920, p. 254; 1921, p. 119,
598; 1922, p. 103, 196, 545; 1925, p. 480; 1926, p. 231; 1927, p. 272; 1929, p. 121;
1930, p. 165.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, u° 6, 1932.
— 689 —
gato rubro villoso, in stylum cylindricum aniheribus æquilongum
attenuato.
Val Suzon (Païta) (sans n°), environs de Païta, Mont Mou (sans n°).
P. pronyense Guillaum. — Environs de Païta, M* Mou (sans n°).
Garcinia amplexicaulis Vieill. — Environs de Païta, M1 Mou
(sans n°).
Calophyllum Inophyllum L. - — N’Goyé (2.445).
Abulilon indicum G. Don. — I. Sainte-Marie (311).
Elæocarpus Beaudouinii Brong. et Gris. — Rives de la N’Goyé
{2.444).
* Boronella crassifolia Guillaum. sp. nov.
Fruiex nanus, 50 cm. allas, valde ramosus, ramis validis, contortis,
■ cortice squamata, foliis ad ramulorum apicem dense congestis, valde
carnosis, spalhulalo-cordatis ( usque ad 2,5 cm. x 2 cm.), apice
emarginatulis, basi cunealis, margine ± undulalis, recurvis , costa
supra impressa, subtus immersa, nervis inconspicuis, glandulis nigris
non pellucidis in ulraque pagina, præcipue subtus, sparsis, petiolis
validis, brevissimis (2-4 mm.) axillis sordide rubiginose furfuraceis,
floribus albo roseis, apice ramulorum dense fasciculatis, pedicello
2 mm. longo, glabro, sepalis 4, lanceolatis, 2 mm. longis, pellucide
glandulosis, petalis 2-plo longioribus, lanceolatis, carinalis, acutis,
pellucide glandulosis, slaminibus 8, disco inserlis, filamenlis com-
planaiis, apice glanduloso verrucosis, minoribus vix 1 mm. longis,
majoribus fere 2 -plo longioribus, antheris minimis, filamenlis haud
lalioribus, disco annulari, ovario disci basi immerso, 4 lobo, carpellis
apicem staminum minorum altingenlibus, stylis basi distinctis apice
in stylum cylindricum connalis, stigmate 4 -lobo ; fructus sepalis peta-
lisque comilalus,coccis 1-4, ellipticis, apice acutis, ad apicem dehiscens,
pericarpio brunneo, pellucide glanduloso, endocarpio luteo, cruslaceo,
semine luteo, levi.
Haute Tontouta (2.439).
J’ai déjà (x) montré que la B. Francii Schltr. était identique au
B. Pancheri Baill. non Schltr. ; il me paraît impossible d’en séparer
le B. parvifolia Bak. f.
Les trois espèces néo-calédoniennes du genre se distinguent donc
ainsi :
Pédicelle nettement plus long que les fleurs et les fruits :
Pétales lancéolés, feuilles de 1-3 centimètres B. Pancheri.
Pétales ovales, feuilles atteignant 5 centimètres B. verticillata.
Pédicelle nettement plus court que la fleur, au plus égal au fruit, feuilles ne dépas-
sant pas 2cra,5 B. crassifolia.
(1) Notulæ Systematicœ II, p. 94 (1911).
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
43
— 690
B. verticillata Baill. ex Guillaum. — Sans localité (sans n°).
Melicope lasioneura Baill. ex Guillaum. — Prony (1.851).
Evodia drupacea Labill. — Dumbéa (2.072).
* Dutaillyea sessilifoliola Guillaum. sp. nov.
Frulex 3-4 m. allas, ramis primum stellato-rufo veluiinis, mox
glabris, foliis usque ad 20 cm. longis, petiolo 2-6 cm. longo, ut ramis
piloso, folioliis 3, sessilibus, coriaceis, supra primum sparse, in costa
densius, slellalo pilosis, citissime glabris, infra sparse stellato simpli-
cique pilosis, nervis 10-13 jugis, nervo inlermedio inlermixis, infra
bene prominenlibus, nervis reticulatis prominulis, cenlrali obovalo
(5,5-14 cm x 2,5-7 cm.), basi longe cuneato, apice acute acuminato,
rotundato, emarginatove, lateralibus valde asymmelricis, apice acute
acuminalis, basi lalere exteriore rotundalis, inleriore auguste acutis.
Inflorescentia axillaris, paniculata, usque ad 3,5 cm. longa, stellato
rufo pilosa, pedicellis 1. mm. longis, similiter pilosis, sepalis 4, acute
triangularibus, 0,5 mm. longis, dense glandulosis, extra stellato-
puberulis, intus glabris, petalis 4, valvalis, ovatis, acutis, apice inlus
horizontaliter apiculalis, 2,5 mm. longis, dense glandulosis, extra
slellalo-pilosis, inlus primum lanuginosis, deinde linea media longi-
tudinaliter elevata excepta glabris, siaminibus 4, petalis aller nantibus,
petalis fere dimidio longioribus, filamentis subulalis, dimidio infe-
riore inlus pilosis, anlheris ovatis, filamentis 2 -plo brevioribus, ovario
conico, dense stellato piloso, 4 lobato, stylo brevi cylindrico, stellato
piloso, stigmate vix capiialo, nigro, ovulis in quoque loculo 2, super-
positis.
Val Suzon (sans n°).
Bien distinct de la seule espèce connue du genre par ses folioles
sessiles.
Comptonella albiflora Bak. f. — Val Suzon (2.474), bords de la
Caricouyé (112).
Bauerella auslraliana Borzi. — Ouen Toro (2.454).
Soulamea lomenlosa Brong. et Gris. — Nouméa (2.379).
Guioa gracilis Radlk. — Ouen Toro (2.457).
Cupaniopsis trigonocarpa Radlk. - — Ouen Toro (2.453).
Salacia neo-caldonica Loes. — 1VR Mou (sans n°).
Licania rhamnoides Guillaum. — Couvélée (2.411).
Terminalis litoralis Seem. — Prony (1.940).
Crossostylis biflora Forst. — N’ Goyé (2.442).
Moorea angustifolia Guillaum. nom. nov. = Cloezia angustifolia
Bak. f. — Bords de la Tontouta (2.436).
— 691
* Xanthostemon Francii Guillaum. sp. nov.
Frutex 2-3 m. allus, ramosus, ramis primum dense albo-lanugino-
sis, mox glabris, foliis ovalis (usque ad 8 cm. x 4 cm.), apice rotun-
dalis relusisue, basi laie cunealis uel eliam sub rolundalis, supra
albo-puberulis deinde glabrescenlibus, in sicco luleis, sublus dense
rufo, deinde sordide albido puberulis, cosla subtus valde prominente,
nervis 8-10 jugis, prominentibus, venis reliculatis parum conspicuis,
valde coriaceis, ± bullatis, petiolo valido, 5-8 mm. longo, ut pagina
inferiore puberulo. Flores 1-5, sessiles, bracteis circa 1,2 cm. longis,
foliis simillimis nisi minoribus, receptaculi tubo turbinalo, 8-costato,
fere 1 cm. longo, extra dense alboroseo lanuginoso, lobis 4, iriangula-
ribus, fere 2-plo brevioribus, intusei extra dense alboroseo lanuginosis,
petalis 4, spathulatis (1 cm. x 0,6 cm.), roseis, ulrinque alboroseo
lanuginosis, staminibus liberis, 2 cm. longis, antheris anguste ellip-
iicis, ovario semi-supero, dense rufo lanato. Fructus globosi, 1,2 cm.
diam., 3-4 loculares, receplaculo pileolato ± coslalo insidenles.
Pentes de la haute Tontouta (2.438).
Remarquable parmi les espèces à fleurs sessiles par la pilosité des
feuilles et des fleurs.
* X. longipes Guillaum. sp. nov.
Frutex 1-1,50 m. allus , ramis validis, fere 1 cm. diam., foliorxim
delapsorum cicalricibus creberrime notalis, primum sparse lanugi-
nosis gummosisque, deinde glabris, foliis elliptico-lanceolatis (usque
ad 12 cm. x 5,5 cm.), apice rotundatis retusisve, basi cunealis, supra
cosla dense lamine sparse lanuginosis, subtus densius albo-lanugi-
nosis, concoloribus, Costa supra subtusque prominente, brunneo-
rosea, nervis 20-25 jugis, subtus prominulis, in nervum margine
parallelum conjunctis, venis reticulatis, rigidis, petiolo 2, 5-3, 5 cm.
longo, brunneo roseo, albo lanuginoso, bracteis linearibus, 1 cm.
longis, albo-lanuginosis, pedunculis valde compressis, 1,5-2 cm.
longis, glabris, 3-4 floris, bracteolis bracteis similibus, roseo-tinctis,
subglabris, pedicellis 0,5-1 cm. longis, lerelibus, sparse lanuginosis,
receptaculi tubo cupulari, 8 mm. longo, sparsissime lanuginoso,
lobis 8, spathulatis (13 mm. x 7 mm.), ulrinque glabris, rubris, sta-
minibus liberis, 3-3,5 cm. longis, antheris anguste ellipticis, ovario
semi-supero, glabro. Fructus globosi, 1,2 cm. diam., 3-4 loculares,
receplaculo hemisphærico insidenles, pedicello 1-1,5 cm. longo.
Rives de la Tontouta (2.434).
Très distinct de toutes les autres espèces par ses feuilles lon-
guement pétiolées.
Myrtus rufo-punctatus Panch. ex Brong. et Gris. — Païta (sansn0).
— 692
Eugenici horizonlalis Panch. ex Brong. et Gris. — Couvelée (2.397).
Sonneralia alba Sm. — Oucn Toro (2.295).
Casearia melisiaurum Spreng. — Prony (1.511 série A, 1927).
* Homalium inlermedium Briq. var. ngoyense Guillaum. var.
nov.
Frutex 5 m. alius, elalus, ramis angulosis, brunneo griseis, nigro
maculatis, deinde nigrescentibus, foliis ovalo-ellipiicis, magnis
( usque ad 19 cm. x 10 cm.), apice rotundatis, obtusis uel obtuse acu-
minatis, basi cunealis, inîegris, rigidis, petiolo gracili, circa 1 cm.
longo, nervis 7-8 jugis, supra vix prominenlibus, subtus ut vends
valde reliculalis, prominentibus, costa peiioloque subtus leviter prui-
nosis, glaucescentibus ; inflorescenliis gracilibus, ereclis vel reflexis,
usque ad 15 cm. longis, basi in 1,5-2 cm. denudatis, hispido puberutis,
floribus 7-8 mm. longis, pedicello brevissimo sed distincto suffultis,
bractea 1, subulala, 0,5 mm. longa, pedicello æquilonga, calycis tubo
4 mm. longo, hispide puberulo, lobis 8, linearibus, aculis, 3,5 mm.
longis, extra adpresse puberutis, inlus hispide lanuginosis, petalis 8,
simillimis sed leviter longioribus (4 mm. longis), et latioribus, extra
adpresse puberutis, intus hispide lanuginosis carinatisque, stamini-
bus circa 32, 8 fasciculatis, perianlhio brevioribus, filamentis basi
liispidis, disco lanuginoso, stylis 3, aile connatis, basi lanuginosis,
apice glabris.
Rives de la N’goyé (2.441).
. Ne diffère de VH. intermedium Briq. que par les feuilles plus
grandes et surtout par le pédicelle floral accompagné d’une bractée
courte et subulée aussi longue, au lieu de 3 subulées-linéaires le
dépassant nettement.
* H. paitense Guillaum. sp. nov.
Arbor 6 m. alla, ramis gracilibus brunneo griseis, foliis ovalis
{ usque ad 4 cm. x 5,5 cm.), apice allenuato-oblusis, basi cunealis
sæpe inæqualiier, margine serratis vel crenato undulatis, rigide mem-
branaceis, petiolo 5-7 mm. longo, nervis 6-8 jugis ut venis reliculalis
in utraque pagina prominulis ; inflorescenliis gracilibus, ereclis,
usque ad 13 cm. longis, leviter puberutis, deinde glabris, basi in
1,5-2, 5 cm. denudatis, floribus griseo luteis, 5 mm. longis, pedicellis
cano-puberulis 1,5-2 mm. longis, bracteis 3, triangulari-acutis, mini-
mis, pedicello mullo brevioribus, calycis tubo 3 mm. longo, cano pube-
rulo, lobis 8, triangulari-acutis, 1,5 mm. longis, margine serratis,
extra adpresse puberulis, intus glabris, petalis 8, sepalis æquilongis,
ovalo-lanceolalis, aculis, marginibus integris, extra dense cano pube-
rulis, inlus lanuginosis, ecarinalis, slaminibus 24-32, 8 fasciculatis,
perianlhio longioribus, filamentis glabris, disco dense lanuginoso,
— 693 —
slylis 4, aile connatis, dense lanuginosis, ad apicem tantum glabris.
Paita (M* Mou) (2.451). .
Très remarquable par ses sépales et ses pétales ; l’espèce la plus
voisine paraît être VH. Francii Guillaum.
* H. pronyense Guillaum. sp. nov.
Arbor media, elata, rarnis gracilibus, brunneo-griseis, rugosis ,
foliis late ovatis ( usque ad 15 cm. x 8 cm.), apice obtusis, rotundalis,
emarginatisve, basi truncalo roiundatis, marginibus crenato-undula-
tis, coriaceis, glaberrimis, nitidis, petiolo robusto, 1-2 cm. longo,
nervis 6-7 jugis et venis reticulatis supra subtusque prominentibus ;
inflorescentiis erecto patulis, usque ad 13 cm. longis, basi in 1-2 cm.
denudatis, glabris, floribus 3-4 mm. longis, pedicello brevissimo sed
distincto suffultis, bracteis 3, ovato acutis, pedicello æquilongis,
calycis lubo 2,5 mm. longo, cano puberulo, lobis 8-10, lineari-acutis,
2,5 mm. longis, extra ut tubo puberulis, intus carinalis, margine
lanuginosis, petalis 8-10, simillimis sed ad margines apicemque
densius lanuginosis, staminibus 40-50, 8-10 fasciculatis, disco lanu-
ginoso, stylis 3-4, basi coalitis lanuginosisque, apice glabris.
Prony (1.657, série A).
Ressemble beaucoup à VH. austro-caledonicum Seem. = H.mon-
tanum (Vieill.) Briq. mais s’en distingue par ses fleurs très courte-
ment mais cependant nettement pédicellées et les inflorescences
moins denses. Les fleurs (dont les sépales sont aussi longs que les
pétales tandis qu’ils sont plus courts chez H. austrocaledonicum)
ont à peu près la taille de celles de VH. arboreum Briq.
Schefflera elongala Bail!.? M1 Mou (sans n°).
Tieghemopanax simabæfolius R. Vig. — Paita (sans n°).
* Psidiomyrtus locellatus Guillaum. gen. etsp. nov. (Voir plus
loin p. 696), M1 Dzumac (686).
Bikkia artensis Guillaum. — Val Suzon (2.475).
Ixora collina Beauvis. — Pointe de l’Artillerie (2.466).
Randia ngoyensis Hutchins. ex S. Moore. — Val Suzon (sans n°).
Guettarda plalycarpa Guillaum. — Bords de laTontouta (2.435).
Gardénia Urvillei Montr. — Ouen Toro (2.468).
Normandia neo-caledonica Hook. f. — Vaz Suzon (sans n°).
Maba fasciculosa F. Muell. — Nouméa (2.465).
Notœlea collina Schltr. — Val Suzon (sans n°).
Melodinus celastroides Baill. — Nouméa (2.446).
Solanum Seaforthianum Andr. — Nouméa (1810) importée de
Tahiti. (La plante est originaire du nord de l’Amérique du Sud.)
Oxera neriifolia Beauvis. subsp. cordifolia Dub. — Val Suzon
(2,472).
694
Cenarrhenes paniculala Brong. et Gris. — Paît, a. M* Mou
(sans n°).
Codiæum Inophyllum Müll.-Arg. — Sans localité ni n°.
Excœcaria Agallocha L. — Nouméa (1.572).
Balanops Vieillardii Raill. — Val Suzon (2.462).
Sparattosyce dioica Bur. — M1 Koghi (2.396).
Casuarina Poissoniana Schltr. — Baie des Pirogues (sans n°).
Zingiber Zerumbel Sm. — Yahoué (sans n°).
Podocarpus Vieillardii Parlât. — Hermitage (2.322).
LVII. — Plantes recueillis par M. et Mme Le Rat de 1900 à 1910.
(7e supplément) (l).
Oceanopapaver neo-caledonicum Guillaum. — Prony (sans n°).
Dulaillyea sessilifoliola Guillaum. — M* Koghi (1042).
C’est la plante que j’avais cru devoir rapporter avec doute
[Bull. Mus., 1911, p. 353) à VEvodia drupacea. Il semble que les
filets des étamines s’allongent beaucoup après l’ouverture de la
fleur et que ce soit à ce moment que se développent les poils, car
dans le bouton de la fleur s’entrouvrant les filets staminaux pa-
raissent glabres et aplatis, à peine plus longs que les anthères.
Guioa glauca Radlk. — M* Dzumac (1533, 2.873).
Cupaniopsis Irigonocarpa Radlk. — Sans localité (493).
Fleur encore inconnue :
Inflorescenlia racemosa vel paniculala, 2,5-5 cm. longa, rufo-pul-
verulento-puberula, pedicellis 3-4 mm. longis, sepalis 4-5, inæqua-
libus, concavis, palulis, deinde deflexis, ovatis, maximo 2 mm. longo,
extra rufo-puberulis, intus basin versus rufo lanuginosis, apicem
versus rufo-puberulis, pelalis 4, minimis, squamiformibus, ereclis,
squamis 2 æquilongis, intus pilosis, disco annulari, 8 crenato, glabro,
slaminibus 8, filamentis filiformibus, I mm. longis, rufo-lanuginosis,
apicem versus glabris, antheris filamentis 2-plo brevioribus, pistillo
3 -gono, dense rufo-piloso, 2,5 mm. longo, stylo brevissimo.
Casearia Melislaurum Spreng. —C. sylvana Schltr.- — Anse Vata
(324, 503, 567), Prony (344).
* G. puberula Guillaum. sp. nov.
Arbor 4-5 m. alla, ramis virgatis, dense lenticellis verrucosis,
primum dense papilloso puberulis, foliis distichis, ovalo lanceolalis
t1) Voir Bull. Mus., 1911, p. 349, 453, 558; 1912, p. 39, 91; 1913, p. 380; 1919,
p. 499; 1920, p. 174; 1923, p. 112; 1926, p. 229; 1929, p. 117.
695 —
( usque ad 24 cm., vel etiam 70 cm x 9 cm), apice acule altenuatis, basi
obtuse vel acule cuneatis, margine inlegris vel leviter undulalis, gla-
bris, rigidis, cosla robusta, subtus valde prominente, nervis 7-9 jugis,
sublus prominenlibus, venis immersis, parallelis, in cosla perpendi-
cularibus, petiolo robusto, circa 1 cm. longo. Flores rosei, in axillis
foliorum dense glomeratis, bracteis laie ovato-lriangularibus, dorso
margineque ± puberulis, pedicello usque ad 6 mm. longo, infra
medium articulato, primum dense puberulo, deinde parte supra arli-
culari ± glabrescente, inféra dense albo puberula, calycis segmenlis
5-6, laie ovatis, interioribus minoribus, concavis, nigro punclalis,
exlerioribus 4 mm. longis, extra minulissime puberulis glabrisve,
petalis 0, slaminibus 10-12, basi cum slaminodiislubum 1 mm. lon-
gum formanlibus, 5-6 brevioribus, 5-6 maforibus sepalis fere æqui-
longis, filamenlis filiformibus, glabris, anlheris ovatis, breviter
apiculatis, glabris, staminodiis 10-12, slaminibus aller nanti bus,
loratis, apice panicillalis, slaminum breviorum filamenlis æquilongis,
ovario glabro, in stylum puberulum longe attenuato, stigmate capiialo,
anlheras majores haud excedenle.
Base du M* Mou (201), M‘ Dzumac (2.831).
C’est à cette espèce et non au C. Melislaurum Spreng. qu’il faut
rapporter l’échantillon Garrigou in While 2.037 qui a cependant
les étamines toutes égales et très probablement les échantillons :
M* Mou (Le Rat, 582), Nouméa (Franc, 61, 188), sans localité
( Vieillard 2.499, Franc 3.064) qui sont en boutons très jeunes mais
pubescents.
Les 3 espèces néo-calédoniennes peuvent se reconnaître ainsi :
A. Pédicelle glabre :
a) Ovaire hirsute, feuilles serretées C. Comptonii.
b) Ovaire glabre, style pubescent, feuilles entières ou seulement ondulées.
C. Melistaurum.
B. Pédicelle velu, ovaire glabre, style pubescent, feuilles entières ou légèrement
ondulées C. puberula.
* Homalium Le Ratiorum Guillaum. sp. nov.
Arbor, ramis gracilibus griseo-flavis, foliis ovatis (3,5-5 cm.
X 2, 5-3, 5 cm.), apice oblusis rotundatisve, basi Iruncato rolundatis,
rigidis, margine grosse serratis, ulrinque glabris, supra nitidis,
petiolo circa 7 mm. longo suffullis, nervis 5-6 jugis, in ulraque pagina
prominulis, venis valde reticulatis ; inflorescentiis ereciis, 3-5 cm.
longis, basi in 0,6-1 cm denudatis, lineis puberulis exceplis glabris,
floribus, 4-5 mm. altis, pedicello 1 mm. longo, bracteis 3, acute trian-
gularibus, apice recurvis, pedicello æquilongis, calycis tubo 2 mm.
longo, sparsissime brevissimeque piloso, lobis 8, linearibus, 3 mm.
longis, extra fere glabris, margine intusque sparse lanuginosis,
— 696 —
petalis 8, simillimis, staminibus 24-30, 8 -fasciculatis, disco lanugi-
noso, slylis 3, basi coalilis, lanuginosis, apice liberis glabrisque.
Anse Vata (545).
Espèce se rapprochant beaucoup de VH. Francii Guillaume
mais, chez ce dernier, les sépales sont différents des pétales et les
bractées, qui ont un autre aspect, sont plus courtes que la partie
sous-articulaire; voisine aussi d’H. Guillainii Briq. qui ne m’est
connu par aucun échantillon authentique mais dont les feuilles
paraissent bien différentes d’après la description.
Psidiomyrtus Guillaum. (fiomen). Bull. Mus., 2e sér., IV, p. 693,
gen. nov. — Adspectu Psidii, ovarium Octamyrti sed floribus vulgo
5 -meris, corolla calyce isomera, staminibus numerosioribus et semi-
nibus glandulis superficie scrobiculalis .
P. locellatus Guillaum. (nomen). Bull. Mus., 2e sér., IV, p. 693,
sp. nov.
Bamis rufo-puberulis, deinde glabrescenlibus griseisque, foliis ad
ramulorum apicem congestis, ovatis ( usque ad 16 cm. x 7 cm.), apice
basique cunealis, glabris, subtus primum densissime, deinde tantum
in Costa, nervis venisque rufo-puberulis, cosia supra impressa, sublus
valde prominente, nervis circa 8 jugis, subtus prominulis, leviter
sinuatis, venis dense reticulatis, supra conspicuis, subtus prominulis.
Flores axillares vel pseudo-terminales, 1-3 -ni vel 5 cymosi, usque
ad 4 cm. diam., pedunculo robusto, 0,2 cm. longo, dense rufo-pube-
rulo, pedicello ut pedunculo puberulo, 3-5 mm. longo, basi bracteis
linearibus 5-6 mm. longis, apice bracleolis 2,4 mm. longis, linea-
ribus, similiter puberulis, tnunilo, ovario obconico, circa 7 mm. longo ,
extra cinereo-puberulo, calycis lobis 4-5, ovatis, inlerioribus sæpius
brevioribus, 3-6 mm. longis, intus et extra cinereo-puberulis, mar-
gine ciliolatis, petalis 4-6, laie ovaio-subdiscoideis, circa 2 cm. longis ,
concavis, margine tantum albo-lanuginosis, creberrime pellucide
glandulosis, staminibus valde numerosis, liberis, circa 1,2 cm. longis,
in alabastro ad apicem deflexis, filamenlis linearibus, antheribus
basifîxis, loculis parallelis, longiludinaliter dehiscentibus, ovario vec-
tice convexo et griseo-velutino, stylo robusto, cylindrico, staminibus
fere æquilongo, sparsissime piloso, stigmate peltalo, supra umbilicato ,
3-4 lobalo, loculis 3-4 verticale et horizonlaliter septatis, locellis
1 -ovulatis. Fruclus baccati, carnoso-coriacei, ovati, circa 1,5 cm.
diam., segmentis calycinis ereclis vel ereclo-patulis coronali, apice
leviter convexi et siyli basi apiculali, griseo-rufo puberuli, seminibus
numerosis, horizonlalibus, valde compressis, luteo cruslaceis, valde
numerosis, glandulis nigris scrobiculalis, embryone hyppocrepico,
radicula longa basi incrassaia, coiyledonibus mini mis.
Nouméa (199]), M4 Dzumac (15S2, 1 57 2, 2.906).
Dyzygolheca Reginæ Hemsl. — M* Koghi (311).
— 697 —
Jasmimim Magentae Guillaum. Bull. Mus., 2e sér., II, p. 169'
(nomen).
Frutex ramis flexuosis, tenuiler puberulis, folia unifoliolata,
lamine ovalo-iriangulari (3-5 cm. x 2, 5-3, 5 cm.), apice obtuso, basi
roiundalo-truncalo, rigido, glabro, petiolo 1-1,5 cm. longo, tenuiler
puberulo, basin versus arliculalo. Inflorescentiæ satis densæ, axillares,
corgmbosæ, puberulæ, bracteæ subulatæ vel inferiores foliaceæ, pedi-
celli filiformes, usque ad 1 cm. longi, sparse puberuli, calyx campa-
nulatus, dentibus foliaceis triangularibus, acutis, tubo æquilongis
vel leviter longioribus, corolla 3 cm. longa, tubo cylindrico, apicem
versus vix dilatato, lobis 4, triangularibus, acutis, tubo 3 -plo brevio-
ribus, stamina apicem lubi allingentia vel sub-attingentia, sub-
sessilia, anlheris ovalis, apiculaiis, ovarium obovoideum, stylo glabroT
lubi medium haud attingente, stigmate subulato, apice bifido.
Magenta (574, 578).
Voisin de J. neo-caledonicum Schltr., en diffère par les rameaux
finement pubérulents, les inflorescences ± velues, les lobes du
calice triangulaires et foliacés, non subulés.
LVIII. — Plantes recueillies par Godefroy.
M. C. d’Alleizette, autrefois attaché au Service de Culture du
Muséum, actuellement capitaine d’administration, a bien voulu
me communiquer, pour détermination, une petite collection re-
cueillie à son intention en 1910-1911, en Nouvelle-Calédonie, par
Godefroy, soldat d’infanterie coloniale, mort pour la France à
Charleroi.
En voici la liste :
Oceanopapaper neo-caledonicum Guillaum. — Presqu’île Ducos.
Hybanihus austro-caledonicus Schinz et Guillaum. — La Coulée...
Pittosporum Deplanchei Brong. et Gris. — Dumbéa.
P. dzumacense Guillaum. — - Païta.
P. Pancheri Brong. et Gris. — - Dumbéa?
P. pronyense Guillaum. — Prony.
P. Simsonii Montr. — Ml Mou, Prony?
Garcinia Hennecartii Pierre — Prony.
G. Pancheri Pierre — Prony.
Heritiera littoralis Ait. — M1 Dore.
Maxwellia lepidola Baill. — Le long de la côte vers Dumbéa.
Solmsia calophylla Baill. var. chrysophylla Guillaum. — Dumbéa..
Melochia odorata L. — Prony.
Elæocarpus alaternoides Brong. et Gris. — M* Mou, Dumbéa.
E. rolundifolius Brong. et Gris. — - Prony.
E. sp. — Prony.
— 698
E. sp. cf. E. oreogena Schltr. — Ml Koghi.
Hugonia P enicillanlhemum Baill. ex Brong. et Gris. — Dumbéa.
Boronella Pancheri Baill. — Prony.
Mgrlopsis N ovœ-Caledoniæ Engl. — Nouméa.
Evodia Iriphglla DC. — Prony.
Complonella albiflora Bak. f. — IVP Koghi.
Dulaillgea sessilifoliola Guillaum. — Yahoué.
Acrongchia læuis Forst. — Ml Koghi.
Bauerella australiana Borzi. — Sans localité, Prony.
Phelline comosa Labill. — Prony.
Picrocardia resinosa Radlk. — Région de Prony.
Inflorescentiæ racemosæ, 2,5 cm. longæ, rufo velulinæ, bradeis
subulaiis minimis, pedicello brevissimo, sparse breviler piloso glan-
dulosoque, sepalis 5, auguste deltoideis 1 mm longis axilla glandulosa,
pelalis deltoideis,fere3-plo breuioribus, axilla glandulosa, slaminodii s
10, sepalis leviler breuioribus, filamenlis peialis æquilongis, antheris
■capiialis, disco tumide pulvinari, pelalis æquialto, margine undulato,
extra foueolato, ovario laie obcordalo, valde compresso, 2 loculari,
2 mm longo, margine appresse rufo piloso, marginibus glabris, obtuse
incrassalis, stigmalibus puncliformibus lateralibus.
Le genre n’était connu que par un échantillon en fleur et
"2 autres en fruit.
Dysoxylum Balansæ C. DC. — Prony.
Carapa obovata Bl. — Pouéta.
Ilex Sebertii Panch. et Seb. — Koghi, Prony?
Pterocelaslrus marginatus Bail). — Dumbéa.
Salacia neo-caledonica Loes. — Ml Mou.
Podonephelium Homei Radlk. — Yahoué.
Guioa glauca Radlk. — Ml Koghi, sans localité.
Cupaniopsis chytradenia, Radlk. — Dumbéa.
C. frulicosa Radlk. - — Prony.
C. trigonocarpa Radlk. — Prony.
Storthocalyx chryseus Radlk. — Prony.
Elaltoslachys apeiala Radlk. — Nouméa, Ml Mou.
Euroshinus verrucosus Engl. M1 Dzumac. — Les folioles ne
dépassent pas 4 paires mais il semble bien cependant que cet échan-
tillon doit être rapporté à cette espèce.
E. sp. Prony.
Peut-être espèce nouvelle à folioles très obtuses, au nombre de
4 paires, se rapprochant beaucoup de celles d E. obtusifolius Engl,
mais les panicules, complètement glabres, naissent sur le tronc et
non à l'extrémité des rameaux; les fleurs rougeâtres sont unique-
ment <J.
Semecarpus neo-caledonicus Engl. — Nouméa.
Sanlaloides Balansæana Schellenb. — Prony.
— 699 —
Tephrosia purpurea Pers. — Nouméa.
Desmodium pentaphyllum Harms. — M4 Mou.
D. umbellalum DC. — M4 Mou.
Arlhroclianlhus Deplanchei Hochr. — M4 Dzumac.
A. sanguineus Baill. — M4 Mou.
Glycine labacina Benth. — Nouméa.
Sophora lomentosa L. — Prony.
Albizzia oboata Benth. — Dumbéa.
A. lenuispica Harms. — Nouméa.
Licania Balansæ Guillaum. — Païta.
Dedea major. Baill. — M4 Mou.
D. resinosa Schltr. — M4 Mou.
Spiræanthemum auslro-caledonicum Brong. et Gris. — M4 Mou.
S. pedunculalum Schltr. — Prony.
Cunonia alrorubens Schltr. — Baie de Boulari.
C. Balansæ Brong. et Gris. — Dumbéa.
C. plerophylla Schltr. — Prony.
Terminalia Catappa L. — Prony.
Bœckea pinifolia DC. — - Prony.
B. virgata Andr. — M4 Mou.
Callistemon suberosum Panch. ex Brong. et Gris. — M4 Koghi.
Melaleuca gnidioides Brong. et Gris. — Prony.
Tristania capitulala Panch. ex Brong. et Gris. — Prony.
T. glauca Panch. ex Brong. et Gris. — Prony, Baie de Boulari.
T. Guillainii Heck. — Prony.
Moorea arlensis Montr. — Yahoué, Païta.
M. Deplanchei Guillaum. — Prony.
Calycorecles rubiginosus Guillaum. — - Prony.
Metrosideros dolichandra Schltr. - — Prony.
M. Engleriana Schltr. — M1 Dzumac.
M. nitida Brong. et Gris? — M4 Mou.
M. porphyrea Schltr. - — M4 Koghi.
Xanlhoslemon aurantiacum Heck.
X. Beauvisagei Pampan. — Prony.
X. multiflorum Beauvis. — Baie de Boulari.
Bhodomyrtus andr omedo ides. Brong. et Gris. — Prony.
Psidiomyrlus locellalus Guillaum. - — Sans localité.
Myrlus rufo-punclalus Panch. ex Brong. et Gris — M4 Mou,
Païta.
M. supra-axillaris Guillaum. — M4 Mou.
M. turbinatus Sehltr. — Païta.
Eugenia Gacognei Montr. — Prony.
E. horizonlalis Panch. ex Brong. et Gris. — M4 Mou.
E. stricta Panch. ex Brong. et Gris. — Païta.
Caryophyllus densiflorus Vieill. mss. — Prony.
— 700 —
Syzygium multipelalum Panch. ex Brong. et Gris. — Baie de
Kouétoukouéta.
S. païens Panch. ex Brong. et Gris. — Dumbéa.
S.sp. novd. — Prony (identique à un échantillon aussi incomplet
recueilli par M. et Mme Le Rat).
S. u>agapense Brong. et Gris. — Nouméa.
Pemphis acidula Forst. — Baie de Boulari.
Sonneratia alba Sm. — Baie de Boulari.
Casearia Melistaurum Spreng. — Bouraké.
Homalium kanalense Briq. — M* Mou.
H. Le Ratiorum Guillaum. — Koghi.
Eremopanax angustala Baill. — Ml Koghi.
E. grandifolia Guillaum. — Yahoué.
T ieghemopanax dioicus R. Vig. — - Prony.
Dizygotheca Beginæ Hemsl. — Prony.
Alangium Bussyanum Harms. — Prony.
Morierina monlana Vieill. — Dumbéa.
Chomelia microcarpa Guillaum. — Prony, Dumbéa.
Ixora Francii Schltr. — Dumbéa.
I. aff. I. longiloba Guillaum., mais inflorescences et fruits com-
plètement glabres et feuilles plus épaisses. — M4 Mou.
I. yahouensis Schltr. — Ml Koghi.
Atradocarpus plalyxylon Guillaum. — Nouméa.
Gueilarda plalycarpa Guillaum. — Dumbéa.
G. splendens Baill. — Sans localité.
Morinda Candollei Beauvis. var .sub villosa Guillaum. — Prony.
Cœlospermum corymbosum Baill. — - Ml Mou.
Psycholria Baillonii Schltr. — Nouméa.
P. cardiochlamys Schltr. — Nouméa.
P. collina Labill. — Yahoué, Baie de Boulari.
P. Faguetii Schltr. — Ml Mou.
P. Le Ralii Guillaum. — M4 Koghi.
P. monanthos Schltr. — Prony.
P. rubefada Guillaum. — M‘ Mou.
P. rupicola Schltr. — Prony, Dumbéa.
P. semperflorens Panch.? — Prony.
P. speciosa S. Moore. — Sans localité.
Normandia neo-caledonica Hook. f. — Ml Mou.
Scævola Beckii Zahlbr. var. sericea Guillaum. — Baie de Boulari.
S. saligna Forst. f. — Prony.
Leucopogon longislylis Brong. et Gris. — Prony.
Cyathopsis floribunda Brong. et Gris. - — Prony.
Tapeinosperma deflexum Mez. — Yahoué.
Planchonella Baillonii Dub. — Prony.
P. Baueri Dub. — Cap N’dua.
— 701 —
P. crebrifolia Pierre — Mou.
La partie supérieure des rameaux présente des fasciations attei-
gnant 3,5 cm. de largeur.
P. Wakere Pierre? — - Dumbéa.
Symplocos defoliata Brand. — Koghi.
S. flauescens Brand. — Nouméa, Dumbéa.
S. iorluosa Vieill. ex Guillaum. — Sans localité.
Nolœlea Badula Vieill. — Dumbéa.
Jasminum didymum Forst. var. — M* Koghi.
J. pulchrefoliatum Guillaum. — Prony.
Melodinus Balansæ Baill. — Prony.
M. scandens Forst. — M* Mou.
Rauwolfia semperflorens Schltr. — Baie de Boulari.
Alyxia disphærocarpa v. Heurck et Müll.-Arg. — Nouméa.
Alstonia filipes Schltr. — Baie de Boulari.
A. lanceolata v. Fleurck et Müll.-Arg. — Païta.
A. Legouixiæ v. Heurck et Müll.-Arg. — Ml Dzumac, Dumbéa.
A. Lenormandii v. Heurck et Müll.-Arg. — Prony.
Parsonsia glaucescens Bail!. — Dumbéa.
Geniosloma densiflorum Baill. — Prony.
G. oleifolium S. Moore — Prony.
G. Pancheri Baill. — Prony, Païta.
G. vestitum Baill. var. dombeense Guillaum. — Païta.
Coronanlhera pedunculosa C. B. Clarke var. slellaia C. B. Clarke.
— Prony.
C. sericea C. B. Clarke. — Ml Koghi.
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore. — • Nouméa, Prony.
Gmelina neo-caledonica S. Moore. — Prony.
Vitex trifolia L. — Nouméa.
Oxera palmalinervia Dub. — Prony.
O. pulchella Labill. var. grandi flora Dub. — Nouméa.
Calpidia gigantocarpa Heimerl. — Prony.
Deeringia allissima F. Muell. — Dumbéa.
Ascarina rubricaulis Solms. — Dumbéa.
Litsea triflora Guillaum. — Païta.
Beauprea elegans Brong. et Gris. — Prony.
Garnieria spalhulæfolia Brong. et. Gris. — Prony.
Wickstrœmia indica C. A. Mey.? — Prony.
Elythranthe tenuifolia Engl. — M1 Mou.
Apodella scandens v. Tiegh. — Prony.
Glochidion Billardieri Baill. — Nouméa.
G. wagapense Müll.-Arg. — Dumbéa.
Longetia buxoides Baill. — Yaté.
L. depauperala Baill. — St. Vincent.
Bureavia carunculala Baill. M1 Mou.
— 702 —
B. clusiacea Baill. — - Baie de Boulari, Prony.
Foniainea Pancheri Heck. — Mou.
Bocquillonia sessiliflora Baill. — - Dumbéa.
Cleidion Vieillardii Baill. var. genuinum Müll.-Arg. — Prony.
Macaranga coriacea Müll.-Arg. — M1 Koghi.
M. Vieillardii Müll.-Arg. — Prony.
Ficus Webbiana Miq. — Yahoué.
Microstglis taurina Reichb. f. — Prony.
Liparis Layardii F. Muell. — Prony.
Dendrobium slealoglossum Reichb. f. — Ml Mou.
D. verruciferum Reichb. f. — Prony.
Phrealia oubatchensis Schltr. — M1 Mou.
Spalhoglottis Vieillardii Reichb. f. — Païta.
Phajus grandiflorus Lour. — Dumbéa.
Farina Deplanchei Reichb. f. — - Dumbéa.
Ceratostylis micrantha Schltr. — Ml Mou.
Calanlhe Balansæ Finet. — M* Mou.
Dipodium viridescens Krânzl. — Prony.
Appendicula Vieillardii Reichb. f. — - M4 Mou.
Coilochilus neo-caledonicus Schltr. — Dumbéa.
Thelymilra longifolia Forst. — - Prony.
Acianlhus nanus Rendle. — Prony.
Liperanlhus gigas Reichb. f. — - Ml Mou.
L. glandulosus Schltr. - — - Païta, Ml Mou.
L. latissimus Schltr. — Dumbéa.
Caladenia carnea R. Br. — - Prony.
Habenaria ngoyensis Schltr. — - Dumbéa.
Campynemanthe viridiflora Baill. — Yahoué.
Eriocaulon neo-caledonicum Schltr. — Prony.
Podocarpus minor Parlât. — M1 Mou.
LIX. — Plantes de collecteurs divers (suite).
Pillosporum scylhophyllum Schltr. — M* Humboldt ( Balan -
sa 2.497).
* Oxalis Balansæ Guillaum., sp. nov.
Fruiex ad 30 cm. altus, caule simplice, dense squarroso, lignosor
2 mm. crasso, densissime basibus petiolorum emarcidis persislen-
tibus, squarroso, apics foliis dense obsito, foliis numerosis, foliolis 3,
sessilibus, glaucis, usque ad 1/4 obcordalis, basi cuneaVs, margine
inlegris, in utraque pagina dense papillosis, peliolo 3 cm. longo T
703
primum sparsissime rufo-piloso, mox glaberrimo apice tantum pilis
rufis penicillato, rigido. Pedunculi usque ad 9 cm. longi, glabri, brac-
teis numerosis, linearibus, sparse pilosis, 2 mm. longis, pedicel-
lis 5-7, filiformibus, usque ad 1 cm. longis, glaberrimis, sepalis tan -
ceolalis, glaberrimis, 3 mm. longis, pelalis luteis, oblongis, 1 cm.
longis, glabris, slaminibus majoribus minoribus 2-plo longioribus ,
5 mm longis, glaberrimis, slylis glaberrimis.
M4 Poume ( Balansa 3.182).
Rentre évidemment dans le môme groupe que les O. Nouæ-Cale-
doniæ Knuth et Schlechter (1919) = O. neo-caledonica Guillaum.
(1920) et O. Elsæ Knuth (4) et les espèces néo-calédoniennes se
distinguent ainsi :
Plante herbacée, traînante O. corniculata.
Plantes ligneuses," dressées.
Tige ramifiée, feuilles en bouquets à l’extrémité de rameaux
courts.
Fleur isolée, pétiole' à touffe de poils bruns au sommet
O. Novæ-Caledoniæ .
Fleurs plusieurs sur un pédoncule pas plus long que les feuilles,
pétiole sans touffe de poils roux au sommet O. Elsæ.
Tige simple terminée par un bouquet de feuilles, fleurs plusieurs
sur un pédoncule bien plus long que les feuilles, pétiole à
touffe de poils roux au sommet O. Balansæ .
Boronella crassifolia Guillaum, — M4 Pénari ( Balansa 3.537).
Complonella albiflora Bak. f. — Nouvelle-Calédonie ( Pancher 312)
M4 Koghi ( Pancher 24,300), Ferme modèle ( Balansa 378), Canala
(Vieillard 2.272, Balansa 1.795a), Canala, 1VP Arago ( Balansa 1.796)^
baie de Tupiti (Deplanche 2.272), Néoué ( Deplanche 308), Balade
( Vieillard 300), Gatope ( Vieillard 2.462, Deplanche 309), Poume
( Balansa 3.370), de Art ( Balansa 3.370a).
Dutaillgea sessilifoliola Guillaum. — - M4 Koghi (Pancher 292),
La Conception ( Balansa 2.794), N. E. de La Conception (Ba-
lansa 1.017), Sommet du Nékou ( Balansa 1.017a), Wagap ( Vieil-
lard 2.452).
Le fruit n’était pas encore connu dans le genre :
Fructus sepalis persislentibus coriaceus, indehiscens, 2-4 lobus,
lobis parum dislinctis, supra 2-4 apiculatus, 8 mm. altus. 2,5 mm.
laïus, aurantiacus, supra sparse stellato-pilosus, seminibus 2-4,
nigris, nitentibus, albumine copioso, embrgone in medio ereclo.
p) Il est à noter que la clef dichotomique de Knùth ( Pflanzenreich , IV, 1B0, p. 44)
indique pour l’O. Elsæ « pedunculis unifions » mais que la description (p. 182) men-
tionne des pédicelles au nombre de « cire. 5 ».
704
Terminalia Calappa L. — Nouvelle-Calédonie ( Deplanche 503),
Nouméa ( Balansa 1.313).
T. liioralis Seem. — Nouvelle-Calédonie ( Kay 48, Petit 112,
Pancher 48, Germain, Beaudouin, Vieillard 557), Nouméa (De-
planche 107, Balansa 408), Hienghébane ( Deplanche 350), île des
Pins (Germain).
Xanlhoslemon aurantiacum Heck. — Sud de la Nouvelle-Calé-
donie (Raoul), île des Pins (J eanneney) .
Syzygium laleriflorum Brong. et Gris. — Nouvelle-Calédonie
(. Pancher 39, 46, 55, Deplanche 359), Mou (Brousmiche),
M4 Nékou (de Pompéry), Bourail (de Pompéry).
Homalium Deplanchei Warb. — Nouvelle-Calédonie (Pan-
cher 36).
T abernæmonlana orientalis R. Br. — Balade ( Labillardière ).
Ipomæa conyesla R. Br. — Bourail (Pennel 17).
Ocimum Basilicum L. var. purpurascens Benth. — Lifou
( Thiébaut 257, Deplanche).
— 705
Orchidacées nouvelles ou critiques,
par M. F. Gagnepain.
I. — Tainia ou Nephelaphyllum ?
D’après Bentham et Hooker (x) le genre Nephelaphyllum se dis
tingue du genre Tainia : par ses sépales non fixés au pied de la
colonne; par son labelle éperonné, par sa colonne longue, ailée,
sans pied.
D’après Hooker ^2) le genre Nephelaphyllum se différencie du
genre Tainia : par ses feuilles cordées ou ovales, ses sépales non
insérés sur le menton, son labelle éperonné, ses 8 pollinies paral-
lèles, adnées à un appendice linéaire.
Avant d’autres comparaisons, il est utile de remarquer : que
le caractère des pollinies ne se retrouve pas dans les N. grandi flo-
rum, pulchrum et cordifolium ; que l’on connaît un Tainia qui pré-
sente des feuilles cordées: c’est le Tainia eordala de Hooker lui-
même.
D’après King et Pantling (3) le genre Nephelaphyllum se dis-
tingue du genre Tainia : par les feuilles ovales ou cordées à court
pétiole, par les sépales insérés ou non sur le pied de la colonne qui
■existe ou non, par le labelle éperonné.
Ici l’insertion des sépales n’est plus un caractère distinctif puis-
qu’il s’applique à la fois aux Nephelaphyllum et aux Tainia.
Ainsi ces divers auteurs ne sont guère logiques entre eux, ni l’un
envers lui-même et il en résulte que les 2 genres, bien voisins,
ne peuvent plus guère être séparés par une différence bien cons-
tante et s’appliquant à toutes les espèces.
Mais rien ne vaut les diagnoses princeps et il sera bon de remon-
ter à Blume, l’auteur des deux genres.
Blume (4) écrit que le genre Tainia est extrêmement voisin du
genre Nephelaphyllum, dont il se distingue facilement néanmoins
(*) Gèn. plant. III, p. 467.
(2) Fl. Brit. India V, p. 818 et 819.
(3) Ann. bot. Gard. Calcutta VIII, p. 102 et 104.
(4) Bijdr., p. 354.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
46
— 706 —
par la colonne semi- cylindrique avec un onglet (ou pied) et le la-
belle non éperonné.
Admettons que les Tainia sont dépourvus d’éperon, mais pour-
quoi Hooker (/. c., p. 819) fait-il 2 catégories dans les Tainia : ceux
qui ont un éperon libre et ceux qui ont un menton sur lequel s’in-
sèrent les sépales latéraux?
Mais Blume donne comme une des caractéristiques de son genre
Tainia qu’au lieu de présenter une colonne ailée comme Nephela-
phyllum, elle est seulement semi-cylindrique. Or j’ai rencontré une
espèce chinoise qui par tous les autres caractères est un Nephela-
phijllum mais qui possède une colonne parfaitement cylindrique et
non ailée comme elle devrait l’être dans le genre Nephelaphyllum.
A l’origine des groupes, quand deux genres voisins sont repré-
sentés chacun par une espèce, ils peuvent être séparés. Plus tard,
les botanistes, découvrant d’autres espèces de l’un et de l’autre
genre, ne peuvent plus les classer dans 2 genres, tellement les es-
pèces deviennent intermédiaires entre eux et les rendent confluents.
Il semble que nous en soyons arrivés à cette période limite et
que la nécessité impose la réunion des genres Nephelaphyllum et
Tainia.
Les deux genres étant de Blume, publiés dans le même ouvrage»
il paraît judicieux de prendre des deux noms celui qui est le pre-
mier imprimé’: Tainia, Bijdr. p. 354; Nephelaphyllum. I. c., p. 372.
C’est donc le genre Tainia qui doit survivre.
Les combinaisons nouvelles suivantes deviennent obligatoires :
N. cordifolium Lindl devient Tainia cordifolia.
— pulchrum B1 — — pulchra.
— seapigerum Bot. Mag . — — scapigera.
— tenuiflorum B1 — — tenuiflora.
— grandiflorum Hook ... — — grandiflora.
— latilabre Rolfe.. ...... . — — latilabra.
— chinense Rolfe — — chinensis.
— cristatum Rolfe — — cristata.
— papuanum — — papuana.
— bormense Schlecht. ... — ■ — borneensis.
— gracile — — gracilis.
— mindorense Ames .... — — mindorensis.
— Beccarii — — Beccarii.
— flabellatum Ames — — flabellata.
Quelques espèces nouvelles de la section Nephelaphyllum ont
naturellement leur place marquée ci-après :
Tainia (Nephelaphyllum) Balansæ Gagnep., n. sp.
/ H - ! ’ d
Rhizoma gracile, repens. Pseudobulbi subcylindracei, .graciles }
6 cm. remoti, vagina mox lacer ato-fibrosa cincti. Folia ovato-oblonga,
— 707
basi vix vel non cor data, acuminala, acuta, 13-16 cm. longa, 5-6,5 cm.
lata, 1-nervaia; petiolo 12 mm. longo, canaliculato-striato. Inflo-
rescentiæ scapus 15 cm. longus, basi 2-vaginatus, pseudobulbum
comilalus, apice 6 cm. racemosus, bracleis ovato-acuminalis, 15 mm.
longis, 5 lalis, 1 -nervalis ; floribus 5-6, albidis, ex extremitale cal-
caris 24 mm. longis. — Sepala viridia, lanceolalo-acuta, 12 mm.
longa, 4 mm. lata, 5-nervala. Petala eis conformia, pallidiora, 11 mm.
longa, 4 mm. lata. Labellum obcordatum, oboualum, breviter ad
basin altenualum, 13 mm. longum, infra apicem 12 latum; lobi
latérales deltoidei, paullulum patentes, ad medium labelli inserti,
2,5 mm. lati ; lobus terminalis, obcordatus, lobulis 2 rotundatis sinu
brevi separatis ; disci laminæ deltoideæ, basales, ad apicem longe
decurrentes ; nervi basales 5. Calcar claviforme 8 mm. longum, obtu-
sum. Columna 8 mm. longa, ad apicem dilalata, bicornula, cornibus
deltoideis, ad marginem decurrentibus, cum stigmate enatis ; anthera
convexa, bilocularis ; pollinia 8, glomerala. Ovarium cum pedicella
8 mm. longum.
Tonkin : forêts du mont Bavi, vers 800 m., dans le terreau,
n° 1998 ( Balansa ).
Diffère de N. pulchrum Bl. : 1° par les feuilles obtuses ou arron-
dies plutôt que cordées à la base; 2° par l’inflorescence plus longue
sous les fleurs; 3° par le labelle à 3 lobes, le médian obcordé;
4° par les 2 lames élevées, décurrentes longuement jusqu’au milieu
du lobe médian; 5° par la colonne avec 2 cornes deltoïdes, en face
du stigmate.
Cette espèce appartient nettement au groupe Nephelaphyllum .
Tainia chapaensis Gagnep. n. sp.
Herba terreslris vel epiphyiica. Rhizoma gracile, elongatum, pseu-
dobulbos emittens. Pseudobulbi graciles, fusiformes, 3-4 cm. longi, ad
medium 3-4 mm. crassi, 5 cm. remoli, primum vaginali, mox nudi.
Folia pseudobulbos terminaniia, solitaria, 9-14 cm. longa, 3-5 cm.
lata, lanceolala, membranacea, apice acuminalo-acuta, basi in petiolo
brevi, 1 cm., abrupte anguslata ; nervi 5-7, infra prominentes. Inflo -
rescentia ad apicem rhizomatis inseria, adscendens, 20-27 cm. longay
7-9 cm. florifera, vaginis 2, scariosis, remoiis, 3 cm. longis vestita;
bracleis ferülibus lineari-acuminalis, 13-10 mm. longis, mollibus,
mox p alentibus dein reflexis, floribus 5-10, remoiis, subsecundis,
viridibus vel violaceis. — Sepala linearia, acuminata, 16 mm. longa,
2 lata, 3-nervata, lateralia leviter falcala. Petala sepalis simillima,
3 -nervata. Labellum 6 mm. longe unguiculaium, ovato-orbiculare ,
3-lobum, 14 mm. longum, 10 mm. latum; lobi latérales semi-ovali
ad basin semi-cor dati, acuminali, 7 mm. longi, A mm. lati; lobus
terminalis obovatus, apice denticulalus 6,5 mm. longus, 3,5 laïus;
708 —
disci laminæ 2, longitudinales, elevatæ, abrupte in lobo mediodeminutæ.
Calcar cylindricum, obtusum, 4 mm. longum. Columnci elongata,
11.5 mm. longa, basi laliora, infra apicem breviler el auguste alala.
Anthera convexa, bilocularis. Pollinia 2, subglobosa, ad caudiculam
Iransversam sessilia. Ovarium cum pedic.ello 1 cm. longum.
Tonkin : Cha-pa, 1.500 m. ait., nos 5148 et 5165 ( Pételot ).
Cette espèce est comparable au T. Delavayi Gagnep.; mais
elle en diffère : 1° par les fleurs au nombre de 5-10 et non 2-3; 2°. par
les sépales et pétales un tiers plus grands; 3° par le lobe terminal,
ne dépassant pas les latéraux, denticulé seulement au sommet et
non serreté sur le pourtour, obovale et non pas orbiculaire.
Tainia (Nephelaphyllum) cristata Gagnep., n. sp.;
N. crislatum Rolfe. Ilerba repens, rhizomaîe gracile. Folia cordato-
driangula, acuta mucronataque, 4-7 cm. longa, 3-4 lata, margine
leviler erosa, uiridia, nervis 5, minute sparsimque lenticellatis ; petio-
ius 3-5,5 ( cum pseudobulbo ) longus, longe vaginalus, vagina
itubulosa. Inflorescentia 20-23 cm. longa, e medio florifera, vagina
scariosa et longi lubulosa comitala ; bractea ( vel squama) sleriiis
suprabasilaris cm. longa ; bracleis fertilibus lineari-acuminahs
8-4 mm. longis ; floribus 9-16, 15 mm. cum calcare longis. — Se-
pala oblanceolata, sublinearia, 3-nervata, dorsale subobiusum 9 mm.
longum, 2 mm. latum, laleralia 10 x 2.5 mm., acuminata. Petala
oblonga, obiusa sed mucronata, 10 mm. longa, 3 mm. lata, 3 -ner-
vala. Labellum ovatum, infegrum, 12 mm. longum, 7 mm. latum,
apice subtruncalum, secus nervos pilosum ; disci nervi 5, latérales 2
apice confluentes ; cristæ 3 subapicales, valde lacinialæ. Calcar utri-
culatum, apice inflatum, 3-4 mm. longum, basi columnæ breviter
unguiculatum. Columna 5 mm. longa. Ovarium cum pedicellod mm.
longum.
Tonkin: forêts du montBavi, vers 900 m. dans le terreau n° 2001
• {Ralansa).
Diffère du Nephelaphyllum cordifolium Lindl. : 1° par les fleurs
plus nombreuses; 2° par le labelle non lobé, les lames du sommet
fortement laciniées; 3° par les 5 nervures du labelle devenant 3 à
la base des lames ou crêtes.
Tainia (Nephelaphyllum) Delavayi Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens gracilis pseudobulbos et scapos gerens, radicibus
tomentosis gracillimis. Pseudobulbi parvi, 10-12 mm. longi, peliolo
terminait , vaginis 1-2 cincti. Folia solitaria, breviter peliolala ovala,
breviter acuminata, basi rolunda vel paullulum cordata, apice suba-
xula, 5 cm. longa, 22 mm. lata, nervis numerosis percursa, peliolo
— 709 —
3 mm. longo suffulta. Inflorescenliæ scapus, infra medium 2-3 vagi -
naius, vaginis lubulosis, circiter 1 cm. longis, 13 cm. longus.apice-
florifer ; floribus minutis, paucis (2-3). — Sepala linearia, basi
attenuala, 10-8 mm. longa, ad apicem 2 mm. lata, laleralia paullu-
lum falciformia, omnia 3-nervata, apice magis colorata. Petala oblan -
ceolata, basi altenuata, apice rolunda vel obtusa, 8 mm. longa, 2 mm.
lala, 3-nervaia, ad apicem magis colorata. Labellum ambitu orbiculare ,
basi unguiculatum, 3-lobum, 10 mm. longum ; unguis 3 mm. longus ;
lobi. latérales oblongo-curvati, apice unguis enali, 3 mm. longi, 2 vice
lati, obtusi, ad apicem serraii ; lobus lerminalis transverse ellipticus,.
suborbicularis, apice rolundus, margine serraio, 5 mm. longus r
7 laïus; disci laminæ 2, e basi unguis usque ad apicem excurrentes,
inter lobos latérales prominenliores, deinde parvulæ parvulæque ;
inter laminas cosia paullulo prominens, obtuso, inter lobos latérales:
abrupte desinens. Calcar cylindricum 3 mm. longum, apice bifidum..
Columna gracilis, cylindrica, abrupte ad apicem capitata. Ovarium
cum pedicello 6-7 mm. longum.
Yunnan : sans localité, ni numéro (Delavay ).
Diffère de N: Evrardii Gagnep. : 1° par la présence d’un éperon;
2° par le sépale dorsal et les pétales plus larges au sommet, plus
intensément colorés vers l’extrémité supérieure; 3° par les 2 crêtes-
brusquement plus basses entre les lobes latéraux; 4° par le lobe
terminal suborbiculaire et denté en scie; 5° par la colonne grêle,,
régulièrement cylindrique, mais brusquement renflée en tête au
niveau du stigmate.
Par la forme des feuilles, le pétiole court, le scape bref, la pré-
sence de l’éperon, cette espèce appartient bien au genre Nephela-
phyllum, mais elle s’en éloigne par la colonne cylindrique.
Tainia (Nephelaphyllum) Evrardii Gagnep., n. sp.
Bhizoma repens, gracile. Pseudobulbi petiolum simulantes, 2-3 cm»
remoli, graciles, 1-2.5 cm. longi, vagina angusta mox lacerato-fîbrosa
cincli. Folia ad apicem pseudobulbi solitaria, oualo-acuminata, basi
rolunda vel subinconspicue emarginala, apice acutissima, 45-80 mm»
longa, 20-40 mm. lata ; nervi 15 circiter valde approximaii, subæquales ;
petiolus 6-10 mm. longus. Inflorescenliæ scapus filiformis, 18-22 cm.
longus, extremitate rhizomalis natus, vaginis 3 angustis, fragilibusy
infra medium cincius ; bracteis 5 mm. longis, lanceolato-acuminalis,
patenlibus, mox ref radis; floribus circiter 10, minutis, purpureo-
lividis. — Sepala lineari-acuminata, 8 mm. longa, 1 mm. lata, 3-ner-
vata, laleralia falciformia. Petala eis simillima sed paullulum angus-
liora, 3-nervata. Labellum obovatum, 3-lobum, 6 mm. longum, ad
apicem 3 mm. latum, vix unguiculatum ; lobi latérales basales, ellipticiy
modice patentes, 1 mm. longi ; lobus lerminalis 4 mm. longus, oblususy
— 710 —
■obovalus ; disci laminae 2, submedianæ, parallelæ, elalæ, crassiusculæ,
usque ad apicem decurrenles decrescenlesque. Calcar gibbum simulons,
haud conspicuum. Columna 4 mm. longa; anlhera bilocularis, 1. mm.
lala; pollinia 2-4?, oblonga. Ovarium cum pedicello 8 mm. longum.
Annam : Dalat, arboretum, n° 1250, réserve du Camly n° 254
et ruisseau de Prenh, n° 1943 {Evrard).
Diffère de N. tenuiflorum Bl. : 1° par les feuilles arrondies à la
base, à nervures beaucoup plus nombreuses; 2° par l’éperon réduit
à une gibbosité, non dressé; 3° par le labelle trilobé, à lobes laté-
raux basilaires, avec 2 lames médianes épaisses et saillantes sur-
tout vers sa base.
Est un N ephelaphgllum par les feuilles ovales, le pétiole court, le
scape peu fleuri; mais le scape est long, la colonne a un menton, le
labelle est sans éperon et les sépales latéraux sont insérés sur le
menton, ce qui en fait un Tainia.
II. — Geodorum nouveaux d’Indo-Chine.
Les espèces de Geodorum sont affines; ce n’est que par une ana-
lyse soignée de la fleur que l’on peut les distinguer entre elles.
Elles se présentent avec des hampes contemporaines des feuilles
ou les précédant. Ces dernières sont disposées sur une fausse tige,
appelée pseudocaule, constituée par des gaines aphylles inférieures
et les gaines terminées par un limbe foliaire. Les hampes naissent à
la base des pseudocaules, entre les gaines, ou sur les tubercules en
chapelet d’un rhizome plus ou moins apparent.
On trouvera dans la clef suivante des espèces indochinoises la
position et les affinités des espèces nouvelles décrites en dernier
lieu.
A. Labelle avec 2 crêtes médianes près du sommet 1. G. purpureum Br.
B. Labelle sans crêtes distinctes vers le sommet :
a) Labelle onguiculé courtement au-dessus de sa gibbosité; sépales latéraux
insérés sur celle-ci, fortement nervés 2. G. Pierrei, n. sp.
b) Labelle non onguiculé au-dessus de la gibbosité.
a Lab. obtus au sommet;
— Lab. ovale-tronqué, presque en violon.
I. Sép. et pét. elliptiques, obtus; feuilles et fleurs contemporaines.
3. G. dilatatuni Br.
II. Sép. et pét. aeuminés; fleurs avant les feulles
4. G. Regnieri, n. sp.
= Lab. orbiculaire ; fleurs jaunâtres et feuilles contemporaines
5. G. siamense Rolfe.
£ Labelle aigu ainsi que les sépales et pétales; fleurs et feuilles contemporaines.
I. Sép. longs de 22 mm.; feuilles atteignant 8 cm. de large
6. G. cochinchinense , n. sp.
II. Sép. longs de 8 mm.; feuilles ne dépassant pas 4 cm. de large.
7. G. parviflorum, n. sp.
— 711 —
Geodorum cochinchinense Gagnep., n. sp.
Herba foliis floribusque coetaneis. Bhizoma... Pseudocaulis 13 cm.
et ultra longus, basi vaginatus, apice 3-4 foliatus. Folia late lanceo-
lata, ad vaginam propriam arliculata, petiolo inconspicuo, apice
acuminalo-acula, basi gradaiim altenuata, 15-25 cm. longa, 5-8 cm.
lata in sicco rufa; nervis 5-7, sal tenuibus. Inflorescenliæ scapus .
7 cm. et ultra longus, vaginas 2-3 acuminalas ad basin gerens ; flori-
bus racemosis nuiantibus, dense disposais, racemo ovoideo, 4 cm.
lato, albidis, labello luteo violaceo-maculato. — Sepalum dorsale
lineari-acuminatum 16 mm. longum, 2.5 mm. latum, h-nervatum;
sepala lateralia eo conformia 17 mm. longa 4 lata, h-nervata. Pelala
oblanceolata, breviter acuminata, acuta, basi conspicue attenuata,
15 mm longa, 4 lata, 9-nervata. Labellum basi saccatum, explicatum
obovaio- acutum, 12 mm. longum, 8 latum, nervis numerosis sub-
parallelis, cenlralibus 2, majus conspicuis. Columna 10 mm. alla,
apice dilaialo-lriangula ; anthera brevissime galeata, 4.25 mm.
lata, postice A-denlata; pollinia 2, verlicalia. ovoidea, sessilia, cau-
diculo subquadrato, breviter loriformi; reiinaculo transversim elli-
plico'. Ovarium cum pedicello 10 mm. longum.
Cochinchine : Caï-cong, C. n° 138 (A. Regnier).
Geodorum parviflorum Gagnep., n. sp.
Herba nana, 20 cm. circiter alla. Pseudocaulis 6-7 cm. longus,
3-vaginalus, vaginis aphyllis imbricalis, apice 2-3 -phyllis. Folia in
peliolum 15-25 mm. longum valde altenuata, apice acuminata,
6- 17 cm petiolo longa, 2-4 cm. lata, supra pallide maculala, nervis 5.
Inflorescenliæ scapi 1-2, inter vaginas inflmas pseudocaulis enati,
8-16 cm. longi, sub filiformes, 3 -vaginaii, vaginis spalhiformibus,
suprema 3 cm. longa, ad basin racemi inserla, racemo nutante, 2,5 cm.
longo, bracteis lineari-acuminalis, 15-10 mm. longis, 2-1 mm. latis,
floribus aperlis inter minores. — Sepala oblonga, abrupte acuminalo-
acula, 7 mm. longa, 3 lata, b-nervata. Pelala ovalo-acuta, 7 mm. longa,
4 lata, nervis 5, laieralibus ramosis. Labellum supra concavum,
explicatum orbiculare vel transversim ellipticum 7 mm. longum,
7- 8 latum, apice aculo, basi haud gibbosa. Columna 3.5 mm. longa,
ad apicem dilalala, ^anthera brevissime galeata, subbiglobosa, di-
dyma, 2.5 mm. lata, postice apiculala; pollinia sphærica, libéra?
Ovarium cum pedicello 6 mm. longum .
Cochinchine : vers Bao-chiang, prov. Bien-hoa, 9-1865 (Pierre).
Geodorum Pierrei Gagnep., sp. n.
Herba 35 cm. et ultra alta. Rhizoma validum, fibrosum, radicibus
crassis. Pseudocaulis 10 cm. longus, vaginas 3-4, nervosas foliaque
2-3 gerens. Folia lineari-lanceolata, tempore florum, circiter 10 cm.
longa, 10-12 mm. lata, sessilia deinde plus minusve peiiolata, 30-40 cm
longiludinem altengentia; nervi ultimi laminam striantes. Inflo-
rescentiæ scapus laleralis, 40 cm. longus, vaginas 2-3, oblusas, ner-
vosas gerens, ad medium florifer, floribus circiter 10, remotis, ma-
jusculis, luteis deinde purpureis, bracleis lineari-acuminalis, 10-
12 mm. longis, plus minusve patentibus. — Sepalum dorsale oblongo-
lanceolatum, 15 mm. longum, 4 mm. latum, 7 -nervatum ; sep. lateralia
ad basin labelli enala, basi obliqua, falciformia, obiusa, 1-nervala.
Pelala elliptico-oblonga, obtusa, 15 mm. longa, 5 lata, 1-nervala _
Labellum supra saccum unguiculalum ; lamina 15 mm. longa, basi
dilalala, explicalci 7mm. lata ad medium paullulo conslricla, apice
rolunda, crenata, crispa, subemarginata ; nervis numerosis, paral-
lelis, apice divergenlibus. Calcar brevissimum, ( saccus ) latissime
conicum, oblusum. Columna b-lmm. longa, anlice canaliculata ;
anlhera brevissime galeata, 2,5 mm. lata: pollinia 2, per basin oppo-
sita, ovoidea, ad laminam [vel caudiculum ) lalam, brevem sessilia.
Ovarium cum pedicello 16-18 mm. longum.
Cambodge : monts Schron, nos 541 et 6576 (Pierre):
Geodorum Regnieri Gagnep., n. sp.
Herba terrestris, foliis tempore florum haud adullis. Rhizoma...
Pseudocaulis 8 cm. longus, 3-vaginalus, vaginis spalhiformibus
acutiusculis, viridibus ; folia 2, anlhesi reducla. Folia elliptica
subsessilia, basi arliculata, abrupte acuminata, primum 3-4 cm.
longa, 1-1.5 lata, deinde 14 cm x 5; nervi 5. Inflorescentiæ' scapus
basi pseudocaulis natus, 14-16 cm. longus, 2-vaginatus, vagina su-
prema supra medium enala; racemo hemispherico, nulanle, 3,5-4 cm.
lato, floribus densis albidis, labello aurato, bracleis lineari-acumi-
nalis, pallidis, 20-10 mm. longis, 1 lalis. — Sepala lineari-oblonga
oblusiuscula, 13-14 mm. longa, 2,5-3 mm. lata, nervis 5, lenuibus
parallelis. Petala oblanceolata, basi allenuata, obtusa, 13 mm. longa,
4.5 lata, b-nervata. Labellum valde concavum, basi haud gibbosum,
sessile, explicalum ovalum, 10 mm. longum, 7-8 latum, subtrilobum
apice rolundo-emarginalum, nervosissimum, disco inconspicuo,
Columna 8 mm. longa, sub apice dilalala, apice triangulo ; anthera
brevissime galeata, 3,5 mm. lata, postice 4-lobulata; pollinia 2,
ovoidea, ad caudiculum sessilia, caudiculo lorato, longiore quamlalo,
relinaculolransverse elliptico. Ovarium cum pedicello 6 mm. longum .
Cochinchine : Caï-cong, sans n° (A. Régnier).
— 713 —
Nouvelles espèces malgaches du genre Crossandra
( A CAN THACÊES ),
par M. Raymond Benoist.
Crossandra Humbertii nov. sp.
Frulex ramis cylindricis, pubescenlia alba satis densa vestilis _
Folia opposita, breviter petiolala ; limbo lineari vel lineari-lanceolato
ad basim sensim allenualo, ad apicem obtuso vel roiundalo, nervis
secundariis utrinque 5-10, valde obliquis, parum dislinclis, pagina
utraque pubescenlia alba brevi, magis densa in pagina inferiore,
vestita. Infloresceniiæ primum terminales, deinde latérales ex audit
gemmæ axillaris ; rami floriferi folia 4-6 deminuta approximala
gerentes. Bracteæ quadriseriales, omnes florigeræ, ovatæ, ad basim
parum attenualæ, subcuneiformes, apice spina minuta desinenter
margine 6-7 déniés acutos spinosos ulroque lalere gerenle, pagina
exteriore pilis minutis glandulosis parum densis ornala. Bracieolæ
duæ lineari-lanceolatæ, ad apicem aculæ, apice obliquo. Sepala
5 lanceolata, inæqualia, poslicum longius et lalius, lateralia duo mi-
nora. Corollæ roseæ tubus cylindricus, elongatus, pubescenlia e pilis
glandulosis erectis conslituta veslilus ; limbus unilabiatus, quinque-
lobus, lobis parum profundis. Stamina quator unilocularia, in parle
ierminali lubi inserla; antherarum margine barbato ; pollinis gra-
nula elongala, subcylindrica cum tribus rirais longitudinalibus _
Ovarium glabrum.
Dimensions. — Feuilles longues de 5-10 centimètres, larges
de 5-7 millimètres ; inflorescences longues de 3-6 centimètres; brac-
tées longues de 20-23 millimètres, larges de 13-15 millimètres;
bractéoles longues de 11 millimètres, larges de 2 millimètres; sé-
pale postérieur long de 10 millimètres, large de 4 millimètres;
tube de la corolle long de 3 centimètres.
Madagascar : plateaux et vallées de l’Isalo, grès et sables sili-
ceux. Arbuscule de 3-5 décimètres; fleurs roses (Humbert n° 2.806)..
Cette jolie espèce se distingue bien par son port et ses feuilles-
étroites de toutes les autres espèces du genre.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
Grossandra vestita sp. nov.
Frutex, ramis cylindricis pubescentia albo-grisea salis densa ves-
titis. Folia opposita, breviter peliolata, limbo lanceolalo, ad basim
acuto, ad apicem allenualo, apice ipso rotundato ; nervis secundariis
ulrinque 12-13; pagina superiore pilis raris albis, brevibus, infe-
riore pubescentia alba mediocriler densa veslitis. Inflorescenliæ ter-
minales sessiles. Bracteæ quadriseriales, omnes florigeræ, ovatæ, ad
apicem oblusæ. Bracleolæ duæ ovatæ, glabræ. Sepala 5, posticum
ovatum, binerve, laleralia lanceoîata, anlica ovato-lanceolaîa. Corollæ
tubus elongalus minute pubescens, limbus quinquelobus, lobis roiun-
datis. Stamina quatuor unilocularia in parle terminait tubi inserla ;
anlherarum margine barbalo ; pollinis granula elongala, subcylin-
drica cum tribus rimis longiludinalibus. Ovarium glabrum. Stylus
et capsula glabri.
Dimensions. • — Feuilles longues de 5-9 centimètres, larges de
16-22 millimètres; bractées longues de 18 millimètres, larges de
12 millimètres ; bractéoles longues de 5 millimètres, larges de 2 mil-
limètres; sépale postérieur long de 6 millimètres, large de 4 milli-
mètres, les latéraux longs de 5 millimètres, les antérieurs longs de
5mm,5.
Madagascar : district d’Ambovombe : Androv; fleur rouge
orange, clairière de forêt, sur gneiss. (Decarv n° 2.583.)
Cette espèce se rapproche par son port et la forme de ses sépales
du C. Humbertii décrit ci-dessus; elle en diffère par ses feuilles et
par ses bractées à bord entier et glabres.
Crossandra Cloiselii S. Moore, var. brevis R. Ben.
A speciminibus lypicis differt bradeis laie ovalis, ad apicem
obtusis, æque longæ ac latæ.
Madagascar : province de Tulear, forêt de Kavelana; fleur jaune
d’or, 15 avril 1922. (Poisson n° 504.)
Grossandra long-ispica sp. nov.
Rami cylindrici, pubescentia brevi salis densa, saiurale grisea,
vestiti. Folia opposita breviter peliolata, limbo lanceolalo, ad basim
in peliolo decurrente, ad apicem acuialo, apice ipso rotundato ; nervis
secundariis ulrinque 13-14, pagina utraque glabra. Inflorescenliæ
terminales, elongatæ. Bracteæ quadriseriales, omnes florigeræ, obo-
valæ, apice rotundato, glanduloso-pubescenles. Bradeolæ duæ lineari-
lanceolalæ, acutæ, glanduloso-pilosæ. Sepala 5 : posticum lanceola-
ium obiusum, binerve, laleralia linearia, anlica lanceolato-linearia,
omnia ad apicem glanduloso-pubescenlia. Corollæ tubus elongalus,
— ■ 715 —
glaber, ad apicem pilis glandulosis, raris, sparsis ornala. Stamina
4 in parte superiore tubi inserta, antherarum margine barbato, pollinis
granula dongala subcylindrica eum tribus rimis longitudinalibus.
Ovarium glabrum.
Dimensions. — Feuilles longues de 9-15 centimètres, larges de
3-5 centimètres; inflorescences longues de 11-13 centimètres;
bractées longues de 17-18 millimètres, larges de 11-12 millimètres.
Madagascar : province de Diego Suarez : Antongobato près de
l’usine de conserves alimentaires dans les petits bois au pied du
pic Froger (basalte). Belle Acanthacée à fleur rouge cinabre ou
orangé foncé, très ornementale et tenant très bien en fleur coupée.
12 avril 1917 (Poisson n° 113). Retrouvée à Anosivaro (calcaire)
sur la Montagne des Français.
Ce Crossandra est remarquable par la longueur de ses épis;
comme le C. vestila décrit ci-dessus, il a les bractées entières,
mais il s’en éloigne par son port, sa pilosité, les sépales bien plus
allongés.
Crossandra Poissonii nov. sp.
Frutex ramis pubescentia alba salis densa vesliiis. Folia opposita,
satis breuiter petiolata, limbo obovato ad basim allenuato, ad apicem
rolundalo, nervis secundariis utrinque 3-4, pagina utraque pilis albis
sparsis, brevibus ornala. Inflorescentiæ terminales salis compactæ,
sessiles. Bracteæ quadriseriales, omnes florigeræ, ovalæ, ad apicem
obtusæ, margine 15-20 déniés aculos spiniformes ulroque latere ge-
renle, pagina exleriore pilis minulissimis, sparsissimis ornala. Brac-
leolæ lanceolatæ, apice parum obliquo. Sepcila 5 inæqualia lanceo-
lata, poslicum oblusum, binerve, parle basilari incrassala, laieralia
oblusa, antica subacula, omniaplus minus convolula. Corollæ lubus
elongatus, puberulus, limbus quinquelobus, lobis ovatis. Stamina
quatuor unilocularia in parte lerminali tubi inserta, antherarum
margine barbato ; pollinis granula elongala, subcylindrica cum tribus
rimis longitudinalibus. Ovarium glabrum. Stylus pilis longis sparsis
ornât us.
Dimensions : Feuilles longues de 12-26 millimètres, larges de
6-13 millimètres; inflorescences longues de 2-6 centimètres. Brac-
tées longues de 18-20 millimètres, larges de 11-12 millimètres;
bractéoles longues de 5 millimètres; sépale postérieur long de
10 millimètres; tube de la corolle long de 3 centimètres.
Madagascar : Province de Tuléar, environs d’Anpambe, pic
Emotosamby. Acanthacée à fleurs jaune d’or, 14 avril 1922 (Pois-
son n° 463.)
Mêmes localité et date, Acanthacée à fleurs rouge écarlate (Pois-
son n° 464.)
— 716 —
Cette espèce se rapproche du C. Humbertii par la forme de ses-
bractées, mais elle en diffère par ses petites feuilles et par la forme
de ses sépales.
Crossandra albolineata nov. sp.
Frutex caule juniori pilis albo-griseis brevibus salis dense vesiiior
velustiori glabrescenle. Folia brevissime peliolala, auguste lanceolala,
ad apicem acuta, nervis secundariis utrinque 9-14 obliquis; pagina
utraque pilis albis parum densis veslita. Inflorescenlia lerminalis
sessilis. Bracteæ quadriseriales, omnes floriferæ, ovaiæ, ad apicem
acuminatæ et spinosæ, margine utrinque 6-10 spinas graciles, salis
longas, gerenle ; limbo venis 9 e basi oriis, longitudinalibus prædiio ;
pagina utraque pilis longis albidis sparsis ornata. Bracteolæ duæ
lineares, aculæ, albo-pilosæ ; calicis segmenta albo-pilosa, poslicum
fere ad medium bideniaium, segmenta antica et lateralia linearia .
Corollæ tubus elongatus, cylindricus, pubescens, præserlim in parle
superiore ; limbus unilabialus quinquelobus, lobo medio semiorbicu-
laris, aliis ovaiis. Slamina quatuor unilocularia, versus apicem lubi
inserta ; anlherarum margine barbalo ; pollinis granula elongata,.
subcglindrica, cum tribus rimis longitudinalibus.
Dimensions. — Feuilles longues de 12-18 centimètres, larges de
23-34 millimètres; inflorescence longue de 7 centimètres; bractées
longues de 30 millimètres, larges de 22-24 millimètres; bractéoles
longues de 20 millimètres; sépale postérieur long de 12 millimètres'
tube de la corolle long de 3 centimètre!?.
Madagascar: Ankaladina sur le Betsiboka (Boeny). Bois sablon-
neux. Plante à tige dure de 30 à 50 centimètres de haut; tige dépour-
vue de feuilles à la base, qui sont au contraire fort rapprochées
dans le haut. Fleur à une seule lèvre orangée à base jaune soufre,
à 5 divisions étalées, libres et arrondies au sommet, bien marquées-
jusqu’à la base; tube jaunâtre; feuilles à nervures blanches;,
mars 1901 (Perrier de la Bathie n° 1.265).
Cette espèce ressemble beaucoup au C. quadridenlata R. Ben..
par son port, et par la formeMe ses feuilles et de ses bractées, mais
elle en diffère par ses bractéoles plus longues, ses sépales plus petits,
dont le postérieur est seulement bidenté; les lobes de la corolle sont
plus profonds et plus dictincts.
Crossandra citrina nov. sp.
Bami cylindrici griseo-pubescentes. Folia opposita, breviier petio -
lata; lamina lanceolala, ad basim acuta, in peliolo decurrenle, ad
apicem obiusiuscula, nervis secundariis 5-8 utrinque gerenle; pagina
superiore primum sparse pilosa, deitide glabrescenle, inferiore gla-
— 717 —
bra. Inflorescentiæ terminales, sessiles. Bracleæ quadriseriales, otnnes
florigeræ, ovalæ, glabræ, ad apicem aculæ, spinosæ ; margine in
ulroque lalere denlibus 5-8 salis longis spinosis ornalo ; limbo venis 5
e basi ortis longiludimdibus prædiio. Bracteolæ lanceolato-acutæ
parutn et minute puberulæ. Calicis segmenta 5 lanceolalo-acuia,
minute et sparse puberula, posticum latins , binerve. Corollæ lubus
elongalus , subcglindricus, pubescens, præserlim in parle superiore ;
limbus uniiabiaius quinquelobus , lobis ouato-oblongis. Stamina
quatuor unilocularia, versus apicem tubi inserta ; anther arum margine
barbalo ; pollinis granula elongata, subcylindrica cum tribus rimis
longiiudinalibus. Ovarium glabrum.
Dimensions. — Feuilles longues de 4-14 centimètres, larges de
7-38 millimètres; inflorescences longues de 3-4 centimètres; brac-
tées longues de 18-20 millimètres, larges de 10-11 millimètres;
bractéoles longues de 10 millimètres; sépale postérieur long de
10-12 millimètres.
Madagascar. — Bassin supérieur du Mandrare (Sud-Est) som-
met de Vavara. Rocailles gneissiques du flanc d’un ravin. Suffru-
tescent, 4-6 décimètres. Corolle jaune citron. Altitude 1.650 mètres.
10 novembre 1928 (Humbert n° 6.584.)
Les affinités de cette espèce me paraissent^être avec le C. fruli-
culosa Lindau de Lourenço-Marquès. Maisde C. citrina a les brac-
tées plus larges et glabres et les lobes de la corolle plus allongés.
718 —
Vacciniacées, Cléthracées et Éricacées
RÉCOLTÉES EN INDOCHINE PAR M. PETELOT
par M. Paul Dop et Mme Yvonne Trochain.
M. Pételot, professeur à l’École supérieure d’ Agriculture
d’Hanoi, qui explore avec tant de zèle et de dévouement l’Indo-
chine et particulièrement le Tonkin, a bien voulu, ce dont nous
le remercions, nous envoyer un certain nombre d’Éricales, dont la
détermination nous a permis de compléter les renseignements
donnés par l’un de nous dans la « Flore générale de l’Indochine » (1).
On trouvera ci-dessous les localités signalées par M. Pételot
ainsi que les espèce et variété nouvelles.
Vacciniacées.
Agapetes bullata P. Dop. — Tonkin : Massif du Tam Dao,
vers 1.000 m. Épiphyte sur un tronc pourri mais dressé. (Pételot
4.221).
Vaccinium Dunalianum Wight. — Tonkin : Massif du Tam Dao,
vers 1.400 m. ; arbuste buissonnant (Pételot 4.223).
Glétrhacées (2).
Clethra Petelotii, P. Dop et Y. Trochain, sp. n.
Arbor 8-10 m. alla ; ramuli brevissimo densi cinereo stellaio tomenlo
obiecti, mox glabri cortice brunneo. Folia elliptico-oblonga, basi lon-
giler acula, apice acuta et longiter acuminala, basi integra sed supra
denliculis minulissimis remotis obteda, chartacea, supra brunnea
et glaberrima, subtus densiter et brevissime albo-cinereo farinoso-
lomenlosa, 12-15 cm. longa 3-4 cm lata; nervus valde prominens,
costæ 16-18 prominenles, tenues, abrupte recurvatæ et ascendentes,
venæ et reliculaliones paullo conspicuæ ; petiolum 10-12 mm. lon-
gum. Racemi brachiati 10-15 cm. longi ; rachis cinereo-tomeniosus ;
bracieæ minimæ breviores quam flores ; pedicelli 1-2 mm. longi flores
p) Paul Dop in H. Lecomte. — Flore generale de V Indochine, t. III, 1930, p. 698-748.
(2) Paul Dop. — Les Cléthracées asiatiques. Bull. Soc. Bot. de France, t. 75, p. 729.
1928.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV. n° 6, 1932.
— 719
albi, 4 mm. longi. Calyx pilis slellalis albidis breviter tomentosus ,.
sepalis triangularibus, aculis, dorso carinatis, 2 mm. longis. Petala
obovato-rotundata, apice mucronulata, glabra, 4 mm. longa 1,5 mm.
lata. Stamina inclusa filamentis glabris, 2,5 mm. longis. Ouarium
villosum ; stglus corollam superans, 4,5 mm. longus. Fructus... ?
Tonkin : Massif du Fan tsi pan, mamelon en face la Cas'cade,
vers 1.400 m. (Pételot 4.209).
Cette espèce est très voisine du C. Poilanei Gagnepain du Laos.
Elle se distingue nettement par la forme des feuilles elliptiques-
oblongues et non obovales, les grappes brachiées sur un rachis
principal et non fasciculées; les bractées plus courtes que la fleur.
En outre le tomentum est beaucoup moins épais que dans l’espèce
du Laos.
C. annamensis P. Dop. — Tonkin : Massif de Fan tsi pan, en
face du village de Sin Choy, vers 1.400 m. (Pételot 4.222).
Il est intéressant de noter que cette espèce connue jusqu’ici
uniquement dans l’Annam, remonte dans le Tonkin près de Chapa.
Éricacées.
Pieris chapaensis P. Dop var. glabra var. n.
Differt ramulis et petiolo glaberrimis, foliis minoribus (4, 5-5. 5 cm.
X 2-2,5 cm.).
— Tonkin : Massif du Tarn Dao (Pételot 3.214).
Dans la Flore générale de l’Indochine, P. chapaensis est mention-
née parmi les espèces insuffisamment connues. Il nous est possible
ici de compléter la diagnose d’après les échantillons en fleurs de la
variété :
Corolle urceolée, glabre, longue de 5 mm., à dents très courtes
triangulaires, aiguës. Étamines 10 incluses; filets pubérulents,
fortement repliés au sommet; anthères ovoïdes, tronquées, dé-
pourvues de cornes. Ovaire globuleux, pubescent-soyeux.
Rhododendron Petelotii P. Dop. — Tonkin : Massif de
Fan tsi pan, vers 1.400 m. (Pételot 4.208).
R. Simsii Planchon. — Tonkin : Massif de Fan tsi pan, route du
col de Lo qui Ho, vers 1.800 m.
. Laos : Muong Ngan, prov. de Tranninh (Pételot 3.826-4.218).
R. Saravanense P. Dop. : Tonkin Massif de Fan tsi pan, vers
1.500 m. (Pételot 4.210).
— 720
Espèces nouvelles de plantes de l’Amazonie brésilienne,
par M. A. Ducke,
du Jardin botanique de Rio de Janeiro, Correspondant du Muséum de Paris.
Les plantes nouvelles dont je commence à publier les diagnoses
ont été presque toutes récoltées dans une série d’excursions à tra-
vers les états brésiliens du Para et Amazonas, au service du Jardin
botanique de Rio de Janeiro. La numération des spécimens d’her-
bier cités dans ce travail se référé a l’Herbier de ce Jardin (H. J.
B. R.), chaque fois qu’il n’y a pas d’autre indication spéciale. Les
types de ces plantes sont conservés dans le dit herbier, mais des
doubles ont été distribués à plusieurs musées et instituts congé-
nères d’Europe et d’Amérique.
Le Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris a reçu au
moins un double, pour chacune des espèces décrites ci-après.
MORACEÆ
Ogcodeia venosa Ducke n. sp.
A specie O. amara differl ramulis dense el sat persistenler ferrugi-
neolomenlosis, slipulis dense tomentosis caducissimis, foliis peliolo
fulvoiomenloso, lamina basi acula, nervis et venulis sublus forliler
prominenlibus, costis laleralibus multo minus curvatis et ante mar-
ginem distincte arcualoconjonclis. Receptacula mascula ( sola nota )
usque ad 8 mm. pedunculaia, diameiro 1-1 1/2 cm., bracleis magnis
tenuiter sericeis involucrala, anthesi albula. Arbor parva.
Habitat in silvis non inundalis vicitate Amazonas : prope Porto
Vellio (Rio Madeira ) leg. J. G. Kuhlmann H. J. B. R. n. 19.806
( dupl . Mus. Paris.); prope Manaos leg. A. Ducke H. J. B. R. n.
19.491 (dupl. Mus. Paris.). Arbor secundum Kuhlmann « quina »
appellaîur.
J’ai pris, d’abord, cette espèce nouvelle-pour le mâle du O. amara
(voir « Archivos « V. p. 102), mais le revêtement des deux plantes,
les stipules, les nervures des feuilles sont fort différents. Son nom
vulgaire serait cependant le même que celui de l’espèce citée.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 721 —
Ogcodeia amara Ducke, Arch. Jard. Bot. Rio de Janeiro V
(1930) p. 102.
Cette espèce est connue du moyen Tapajoz (environs des cata-
ractes du Mangabal, Herb. Amaz. Mus. Paran. 16.757 (dupl. Mus.
Paris) et H. J. B. R. n. 13.029, spécimens fructifères; environs
de la cataracte Fléchai. H. J. B. R. n° 18.291 (spécimens femelles
florifères), de la région de Maués (H. J. B. R. n. 19.490, spécimens
fructifères) et du bas Madeira (jeunes plantes cultivées au Jardin
Botanique de Rio de Janeiro, provenant de ladite rivière sous le
nom vulgaire de « balsamo » ou « quina »).
Helicostylis heterotricha Ducke n. sp.
Speciei H. pedunculata R. Ben. similis, differt pilositale ramulo-
rum et peliolorum triplice aliisque nolis minoribus. - — Arbor media
ramulis ut in specie H. pedunculata strictis et crassis ; ramuli ju-
niores et petioli lomento brevi denso subvelulino ferruqineo, pilis
albis brevibus crebris maculas parvas formantibus et pilis albis lon-
gioribus subsparsis lomento immixtis. Stipulæ pro genere magnæ,
ad 1 1/2 cm. longæ, subpersistentes : folia peliolo 1 1/2-2 cm. longo,
crasso, lamina in speciminibus nostris 20-38 cm. longa et 9 1/2-17
cm. lata, lanceolato-vel obovaio-elliplica, basi rotundala, apice abrupte
cuspidato acuminala, dure coriacea, sublus discolore nervis venulisque
valde prominenlibus et pilosis. Receptacula mascula ( sola cognita )
in fasciculo sat numerosa, anthesi 1-1 1/2 cm. in diametro, anlheris
exserlis, alba, pedunculis ad 1 1/2 cm. longis dense subsericeo-flavi-
dotomentosis. Arbor feminea ignota.
Habitat prope Tonantins ( Rio Solimôes, civilate Amazonas),
silva non inundabili, 8-11-1927 1. A. Ducke, H. J. B. R. n. 19.486
(dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce est curieuse par le revêtement des rameaux et des
pétioles où l'on peut distinguer trois qualités de poils : le fond de
tomentum roux ferrugineux est tacheté de nombreux petits flo-
cons composés de poils blancs et denses et parsemé de poils blancs
plus longs, clairsemés.
Helicostylis lancifolia Ducke n. sp.
A specie H. Poeppigiana Tréc. differt ramulis novellis tenuiter
tomentellis, foliis conslanter minoribus præseriim angustioribus,
sæpissime lanceolatis parum dense et brevissime puberulis, venulis
reliculalis sublus tenuissime prominulis, pedunculis gracillimis spar-
sim canopuberulis, recepiaculis ( masculis , solum cognitis ) tertio
minoribus. — Arbor media ramulis sat lenuibus, cito glabratis.
Folia peliolo 2/3-1 cm. longo tenuiter lomenlello, 9-15 cm. longa et
Bulletin du Muséum, 2* s., t. IV, 1932. 47
— 722 —
2 1/2-4 1/2 cm. lata, lanceolata vel oblanceolala vel lanceolato-
oblonga, basi acuta, apice longe acuminata, subcoriacea tenuia,
parum nitida, sublus pallida nervis brunneis, coslis lateralibus cum
nervo præmarginali valde conspicuo conjunclis. Receplacula mascula
anthesi vix 5 mm. diamelro antheris exserlis alba, pedunculis 8-10
mm. longis. Receptacula feminea ignola.
Habitat prope Tonantins ( Rio Solimôes, civitate Amazonas),
silva non inundabili, 11-11-1927 leg. A. Ducke, H. J. B. R. n. 19.483
( dupl . Mus. Paris.).
Cette espèce nouvelle se reconnaît par les formes grêles, le revê-
tement faible, les feuilles lancéolées avec veines réticulées fines
peu évidentes.
Noyera glabrifolia Ducke n. sp.
A specie N. molli ( Poepp .) Ducke differl ramulis non patenter
pilosis, foliis tenuibus subglabris, receptaculis femineis longiuscule
pedunculatis. Arbor media; parles vegetativæ glabræ vel subglabræ,
exceplis ramulis novetlis parce flavido-lepidotis et stipulis flavido-
sericeis. Folia peliolo 1/2-2/3 cm. longo subglabro vel parce pilosulo,
lamina 12-18 cm. longa et 3-7 cm. lata, sublanceolaio-oblonga vel
ovata, basi obliqua oblusa vel auguste roiundala vel angustissime sub-
cordata, apice plus minus sensitn acuminata, vix subcoriacea, sublus
hinc illinc pilosula et margine sparsim ciliata. Receptacula feminea
( fruclifera , nondum malura ) ad 1 cm. pedunculata, iis speciei N.
mollis simillima, pedunculo et bractearum dorso et acumine canopu-
berulis, perianthiis dense et longe fulvohirsulis, slilis filiformibus
glabris. Arbor mascula ignola.
Habitat prope Sào Paulo de Olivença ( Rio Solimôes, civitate
Amazonas), silva non inundabili ad marginem loci paludosi, 21-
8-1929 leg. A. Ducke, H. J. B. R. n. 23.620 {dupl. Mus. Paris.).
Brosimopsis obovata Ducke n. sp.
Speciei B. acutifolia affinis, at foliis vulgo obovalis et receptaculis
albidosericeis in utroque sexu longe pedunculatis. Arbor dioica,
magna, latice aquoso virescente. Ramuli novelli canopubescentes mox
glabrati. Slipulæ parvæ lanceolatæ albosericeæ, valde caducæ. Folia
peliolo circa 1 cm. longo canopiloso, lamina vulgo 8-12 cm. longa et
4-6 cm. lata, plus minus obovata vel obovato-oblonga, basi vulgo
acuta sæpe subcuneato-anguslala rarius oblusa, vulgo parum obliqua,
apice plus minus rolundato-oblusa et medio breviter apiculata {in
novellis sæpe in selam clemum caducam terminala), subcoriacea vel
tenuiter coriacect, in utroque pagina scabrida pilis minimis albidis
parce conspersa, supra nitida, subtus opaca et pallidiore, coslis laie-
— 723
ralibus utrinque 8-10 sublas prominenlibus, venulis reliculalis sub-
tils prominulis. Receptacula mascula ad axillas foliorum sæpe bina,
pedunculo usque ad 2 cm. longo patente sat valido tenuiier albido-
sericeo, globosa diametro usque ad 1 cm., ienuissime albidosericea
bracteolis pellatis glabro-marginatis numerosissimis, perianthiis
nullis, staminibus numerosis. Receptacula feminea ad axillam 1 vel 2,
pedunculo usque ad 11/2 cm. longo, cælerum masculis simillima,
pistillis 1 vel paucis, sligmatibus brevissime exsertis. Fructus ignoli.
Habitat in silvis non inundalis civilalis Amazonas parte occidentali
leg. A. Ducke mense augusto 1923 : inter flumina Jacurapâ et Pu-
ruité fluminis Içâ inferioris affluentes (mas., H. J. B. R. n. 23.623,
dupl. Mus. Paris.), et circa Sào Paulo de Olivença ( femina , H. J.
B. R. n. 23.624, dupl. Mus. Paris.) ; « mururé » appellatur.
Cet arbre remplace, dans le haut Amazone, le « mururé » du
Para ( Brosimopsis aculifolia [Hub.j Ducke, aussitôt reconnaissable
par ses feuilles longuement acuminées) dont le latex est renommé
comme dépuratif dans la médecine populaire. Tous les deux se
distinguent, parmi les espèces du genre Brosimopsis, par leurs
feuilles rudes et par l’absence des périanthes dans les réceptacles
mâles.
Pourouma myrmecophila Ducke n. sp.
Arbor parva. Ramuli crassi, novelli dense rufo-pilosi pilis longio-
ribus hispidis pallidis intermixlis, demum glabrati. Slipulæ magnæ
sæpe usque ad 7 cm. longæ breviter acuminatæ, rufæ vel brunneæ,
striatæ, exlus glanduloso-granulosæ breviter rufopilosæ et pilis longis
pallidioribus villoso-hispidæ, caducæ. Foliorum peliolus vulgo
10-25 cm. longus strialo-sulcalus pilis rufis subglandulosis brevis-
simis et pilis pallidis brevibus et longis parum densis, demum plus
minus glabratus, basi inflaius bursam circa 11/2 cm. latam a for-
micis minutissimis habilatam formans. Foliorum lamina quinque-
loba vel lobis exterioribus obsolelis poiius triloba ( ai costis constanler 5)
basi profunde cordala, supra pilis brevibus pallidis sparsis scabrida,
subtus albido-araneoso-tomeniella et in venis pilosula ; lobi 3 inter-
medii vulgo usque ad 1/4 a folii basi partili, sat divergentes, elongalo-
subelliptico-oblongi margine undulati apice acuminali, horum
cenlralis lateralibus mullo vel parum maior sæpe 20-30 cm. longus
et 9-14 cm. laius ; lobi basales reliquis mullo breviores oblique ovali
basi convexi imbricalo-tegentes apice vulgo oblusi rarius breviter
acuminaii, sæpe parum evoluli rarius subnulli ; loborum omnium
cosla mediana subtus crassa, in utraque pagina pallido-appresso-
pilosa, co.slæ latérales et venulæ reliculalæ supra parum conspicuæ,
subius prominentes et pilosulæ. Inflorescenliæ masculæ cum pedun-
culo ( brevi ) 10-15 cm. longæ graciliter ramosæ floribundæ undique
724 —
pilis rufis subglandulosis densis et pilis albidis brevioribus et lon-
gioribus paucioribus veslitæ, florum capitulis diametro 1 1/2-2 mm.,
perianthii phgllis vix ad 1 mm. longis longissime et pulchre albo-
' ciliatis . Inflorescenliæ femineæ masculis dimidio breviores, pauci-
floræ, pedunculo et ramis crassis, his paucis et breuibus, perianihio
tenuiler cinereo-sericeo et pilis albidis longis paucioribus villoso,
stigmatibus dense fulvolomenlosis et sparsim longe albidovillosis.
Fructus ignolus.
Habitat civitale Amazonas prope Manâos, silvis non inundatis
locis paludosis circa riuulos, leg. A.Ducke loco Cachoeira do Mindû
8-7-1929 (mas., H. J. B. R. n. 23.607, dupl. Mus. Paris.), loco Estrada
do Aleixo 19-9-1929 ( femina , H. J. B. R. n. 23.606); prope Porto
Velho (Rio Madeira ) leq. J. G. Kuhlmann (mas. et femina, H. J.
B. R. n. 19.843).
Cette espèce est remarquable par la base des pétioles renflée
et creuse, habitée par des fourmis très petites comme on en ren-
contre dans les bourses des pétioles de certaines mélastomacées
(genre Tococa, etc.). La morsure de ces fourmis minuscules produit
une démangeaison forte et assez persistante.
MYRISTICACEÆ
Virola villosa Ducke n. sp.
Arbor usque ad 10 m. alla. Ramuli validi indumento denso rufo c
lomenlo breui et pilis sublanalo-villosis longis composito, velusliores
tomento solo diu persistenle. Folia petiolo 3-8 mm. longo crasso dense
villoso, lamina vulgo 15-30 cm. longa et 5-10 cm. lata, lanceolatc-
oblonga, basi cordala, apice sensim longe et acute acuminata, margi-
nibus lateralibus subparallelis vel parum arcuatis, adulta rigide
subcoriacea fragilia, supra mox glabrala nitidula, subtus pilis lanato-
villosis rufis præsertim in coslis persistentibus, costis supra im-
pressis subtus prominenlibus mediana basi crassa, lateralibus (in
utroque latere 17-25) basi parallelis (solum inflmis arcuatis) ante
marginem arcualo-conjunclis, venulis transversalibus supra demum
rugoso-impressis subtus tenuiler prominulis. Inflorescenliæ femineæ
( sola notæ) axillares, pendulæ, 10-30 cm. longæ, dense rufo-tomen-
tosæ et villosæ, floribus sessilibus 2-2 1/2 mm. longis urceolatoovalis
apice sat breviter trilobatis exlus rufotomenlosis, ovario rufovilloso.
Fructus ( nondum malurus) usque ad 2 cm. longus, subgloboso-
ellipticus, brevissime pedicellalus, undique pilis ru fis usque ad 8 vel
9 mm. longis pulchre arliculatis et apicem versus breviter subspi-
nuloso-ramosis densissime villosus, semine non bene evoluto.
725
Habitat prope Iquilos Peruviæ orienlalis, silva non inundabili,
leg. A. Ducke 27-10-1927 (H. J . B. R. n. 17.983) et J. K. Kuhlmann
22-2-1924 (H. J. B. R. n. 17.984, dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce nouvelle est remarquable, parmi toutes les myris-
ticacées, par ses inflorescences pendantes et par sa pilosité en partie
longue et presque laineuse. Les fruits surtout sont densement velus
de poils articulés très longs d’aspect, singulier. Le faciès de l’arbre
rappelle certaines espèces d 'Hirlella, de la famille des Rosacées.
ROSACEÆ
Licania (Moquilea) longipedicellata Ducke n. sp.
Arbor parva ramulis glabris ru fis. Stipulæ sæpe ad 1 cm. et ultra
longæ, lanceolato-subulatæ, glabræ, diu persistentes. Folia petiolo
vulgo ad 1 cm. longo valido, 16-28 cm. longa et 5-10 cm. lata, lanceo-
lato-vel lineari-oblonga, basi obtusa vel roiundata rarius subacuta,
apice vulgo longe cuspidato-acuminata, subcoriacea tenuia, glauca,
præsertim supra subnilida, supra glaberrima, subtus squamulis
microscopicis subcanescentia , coslis mediana et lateralibus ( utrinque
11-14) prominenlibus, venulis transversalibus subobsoletis. Panicula
lerminalis ampla foliis non mulio brevior, ramis inferioribus vulgo
paucis et longis, plus minus pgramidalis, minime canopuberula,
bracieis brunneis puberulis lanceolatis apice subulalis, ad ramos
primarios usque ad 1 cm. longis ad ramulos secundarios et lertiarios
( pedunculos ) et ad pedicellos multo brevioribus, pedunculis bre-
vibus vulgo cymoso-trifloris superioribus sæpe unifloris, pedicellis
vulgo 6-7 mm. longis ad 2/3 longitudinis articulatis ebracteolatis,
infra arliculalionem gracilioribus quam supra. Flores albi odore
grato ; calix anthesi circa 4-5 mm. longus et laïus, campanulalus ,
apice lobis brevibus triangularibus reflexis, extus lenuiter cinereo-
sericeus, inlus tubo albolanalo lobis albido-tomentellis ; petala oblonga
obtusa calicis lobis duplo longiorci extus et marginibus inlus subse-
ricea ; slamina 35-45, in orbem disposita, lobis calicis triplo longiora,
filamentis basi rufolanatis ; ovarium pubescens ; stilus infra lanatus.
Fructus ignoius.
Habitat prope Fonlebôa ( Rio Solimôes, civitate Amazonas), silva
paludosa ad rivulum, 4-9-1929 leg. A. Ducke, H. J. B. R. n. 23.603
{dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce appartient à l’affinité de L. (M.) guianensis (Aubl.)
Griseb. mais en diffère par les feuilles beaucoup plus grandes, les
stipules et les bractées longues, persistantes, les pédoncules le.
plus souvent en cymes, triflores, les pédicelles beaucoup plus longs,.
— 726 —
le calice au dehors soyeux, les pétales plus longs. L’arbre fleuri
ressemble à certaines espèces de Prunus ; ses fleurs d’un blanc pur
dégagent une odeur très agréable.
LEGUM1NOSÆ
Peltogyne altissima Ducke n. sp.
Arbor maxima ul videtur 45-50 m. alla, Irunco corlice lævi rufo-
ferrugineo, ligno læle violaceo ; præler inflorescentias undique glabra.
Folia peliolo 20-30 mm., peliolulis 8-10 mm. longis ; foliola 6-9 cm.
longa et 3-4 cm. lata, plus minus subfalcalo-obovalo-oblonga basi
inæqualia oblusa medio in peliolulum acutata, apice longe el abrupte
acuminala, subcoriacea lenuia, ulrinque nitida subconcoloria, supra
distincte subtus obsolète venulosa. Paniculæ in ramulis aphyllis
numerosæ in inflorescenliam magnam densifloram composilæ, rha-
chidibus solum parlibus novissimis ferrugineopilosis ; pedicelli bre-
vissimi (ad 2 mm.); bracleolæ lalæ exlus carinatæ et lenuiler flavi-
dosericeæ, caducissimæ. Calix exlus undique dense flavidosericeus,
lubo discifero circa 3 mm. longo a stipite 2-3 mm. longo inlerdum
non bene separato, limbi segmentis circa 6 mm. longis vix ad 4 mm.
latis inlus marginibus glabris exceplis tenuiter albidosericeis ; pelala
alba ad 8 mm. longa supra 2-3 mm. lata, lineari-spatulata, eglan-
dulosa ; slamina alba, glabra, maiora fere 2 cm. longa (ut stilus) ;
pistillum glabrum ovario breviter stipitato. Legumen ignolum.
Habitat in silva non inundabili prope SàoPaulo de Oliuença ( Rio
Solimôes, civitale Amazonas), 21-8-1929 1. A. Ducke. H. J. B. R.
n. 23.279 (dupl. Mus. Paris.).
Encore une espèce de la parenté du P. Lecointei, mais qui se
distingue de celui-ci aussitôt par son ovaire glabre. Remarquable
est l’écorce lisse ferrugineuse du tronc, très différente de celle de
l’espèce citée et plutôt semblable à l’écorce de P. paniculata.
Hymenaea reticulata Ducke n. sp.
Speciei H. courbaril formæ typicæ similis, differt foliolis amplio-
ribus utrinque dense el fortiler prominenti-reticulatis vix nitidis,
floribus parum minoribus al pelalis dimidio angustioribus distincte
unguiculatis. Arbor magna; foliola 15-18 cm. longa el 6-9 cm. lata
(suprema minora); flores albi canosericei petalis siaminibus et pis-
tillo glabris, ovario mediocriler stipitato; legumen ( semiadullum ?)
leguminibus H. courbaril simile al fortius compressum.
Habitat prope Manàos (civitale Amazonas) loco Eslrâda do Aleixo
727
silva non inundabili ad ripas rivuli, 2-11-1929 1. A. Ducke, H. J.
B. R. n. 23.281 ( dupl . Mus. Paris.).
Voisin du vulgaire H. courbaril mais aussitôt reconnaissable par
ses feuilles presque mates, densement réticulées de veines élevées.
Hymenaea adenotricha Ducke n. sp.
Speciei H. intermedia Ducke primo adspeclu sat similis, differl
/ oliolis basi exlus forlius rolundalo-prolraclis (ai minus quam in
specie H. velutina), sublus pallido-pilosis pilis basi e glandula tu-
berculata ferruginea oriundis, nervis sublus valde prominentibus
arcuato-conjunctis, inflorescentia cum floribus magis ferrugineo-
tomenlosa, floribus parum minoribus. Arbor magna foliis rigide
coriaceis apice breviler abrupte acuminatis ; flores albi petalis sta-
minibus pislilloque glabris ovarii stipite apice uno latere barbellalo ;
legumen 4-7 cm. longum 3-4 cm. lalum 2 1/2-3 cm. [crassum, basi
valde obliqua ex stipite brevissimo excentrico, ovoideum vel oblique
oblongum, modice vel sat fortiter compressum, dense verruculoso-
rugosum, nitidulum, brunneum.
Habitat silva non inundabili prope Sào Paulo de Olivença ( civi -
laie Amazonas ), 19-8-1929 1. A. Ducke H. J. B. R. n. 23.282 [dupl.
Mus. Paris.).
Très remarquable par les poils à base glanduleuse de la face
inférieure des folioles.
Elizabetha leiogyne Ducke n. sp.
A specie affini E. princeps ( descriptione ) differt foliolis aliquanto
minoribus ( maximis vix usque ad 2 cm. longis), floribus in racemo
demum usque ad 1 dm. elongalo 'apice florifero, distincte ’ pedicellaiis ,
pislillo et legumine glaberrimis. Arbor parva vel media, ramulis no-
vellis gemmarum squamis proleclricibus ( vel siipulis ?) linearibus
subpersisleniibus ornaiis (ut [in speciebus vicinis princeps et pa-
raensis), ramulis junioribus ut foliorum rhachis rufovillosis, foliolis
inflorescentiis et floribus omnino glabris; bracleolæ et calix exlus
albido-virides, hic inlus ut petala ( caducissima ) et filamenla albus ;
ovarium rubrum.
Habitat regione calaraclarum Rio Negro ( civ . Amazonas) secus
rivulos silvestres, l. A. Ducke prope Sâo Gabriel [H. J. B. R. n.
23.285, dupl. Mus. Paris.) et radicibus montium Curicuriarg (H. J.
B. R. n. 23.286). 30-11-1929 florifera.
Arbre avec feuillage très élégant, fréquent au long des ruis-
seaux à eaux claires (non noires !) des environs de Sao Gabriel et
du pied de la voisine Serra Curicuriary.
Eperua oleifera Ducke n. sp.
Arbor magna, Irunco corîice fusco-cinereo. Ramuli novelli et folio-
rum petiolus et rachides parce et minute griseotomenlelli mox
glabrati. Stipulas paruæ obtusissimæ. Foliota 3-juga ( rarius 2-vel
A-juga), peliolulo circa 1/2 cm. longo, vulgo 5-8 cm. longa et
3-5 cm. lata, plus minus ouata ( rarius oblongo-vel lanceolata-ovala) ,
basi parum obliqua vulgo complicala laie rolundala sæpe subcordala
rarius obtusa, apice sal breviter acuminala, inierdum subfalcala,
tenuiter coriacea, supra valde, subtus minus nitida et hic pallidiora,
venulis reticulatis lenuibus supra magis quam subtus conspicuis,
punctis pellucidis numerosis conspersa. Racemi ad apices ramulo-
rum plurimi in paniculam usque ad 1 dm. longam et laiam compositi,
canopuberuli (ut pedicelli et bracieolæ extus) ; pedicelli ( infra
bracleolas) usque ad 6 mm. longi apicern versus sensim incrassali,
hic bracleolis duabus parvis concavis ovalis acuminalis anthesi
caducis fulti ; calix extus tenuiter cano-vel griseo-sericeus lubo dis-
cifero ( cum stipile) 3-4 mm. longo, limbi segmenlis 7-8 mm. longis
inæqualiter latis ovali-oblongis obtusiusculis vel subacutis submem-
branaceis posl anlhesin caducis; petalum pallide lilacinum circa
3 cm. longum et 3 1/2-4 cm. latum, complicalum, glabrum, basi bre-
vissime unguiculaium ; slamina 10 valde inæqualia, longiora peta-
lum æquanlia, omnia antherifera, 9 basi in lubum longe villosum
connata, decimum liberum basi villosum; pislillum glabrum ovario ^
stipitalo siilo longissimo. Legumen 15-18 cm. longum 6-9 cm. la-
tum, breviter slipilalum, inclinalum, glabrum, brunneum, nilidum,
valvis crassis lignosis elaslice dehiscentibus.
Habitat silvis non inundatis locis humidis ( sæpe prope margines
paludum) circa Borba ( Rio Madeira inferiore, civitate Amazonas),
florifera 16-1-1930, leguminum valvis sub arbore leciis, H. J. B. R.
n. 23.290 ( dupl . Mus. Paris.); arbores stériles prope Maués in
eadem civitate, H. J. B. R. n. 20.217. Specimina omnia 1. A. Duché.
Nomen vulgare : « jacaré-copahiba ». Truncus oleum resinosum
brunneum præbet.
Var. campestris Ducke n. var. a typo differt slatura parva, folio-
lis rigidioribus distinctius prominenti-venosis, pelalo pulchre roseo-
purpureo sæpe ad 5 cm. lato, legumine dimidio minore. Silvulis
in campo humoso-arenoso prope Borba frequens, 17-1-1930 1. A.
Ducke, H. J. B. R. n. 23.291 (dupl. Mus. Paris.).
La variété ne se distingue du type de l’espèce que par les quel-
ques caractères mentionnés dont la couleur du pétale paraît le plus
remarquable. Elle habite le campo, au contraire de la forme typique
qui croît exclusivement dans la forêt vierge. La forme typique
fournit le baume de « jacaré-copahiba » employé pour faire du vernis
— 729 —
et qui est exporté du bas Madeira et quelques localités à l’est de
celui-ci (Ganumà et Maués).
E. oleifera est la plus méridionale des espèces de ce beau genre
répandu surtout dans la partie nord-est de l’hyléa (Guyanes).
Elle a des affinités avec E. purpurea, des « catingas » du haut Rio
Negro, mais les feuilles abondamment parsemées de points trans-
parents (faibles et peu visibles chez VE. purpurea ) et le revêtement,
des fleurs ne permettent pas de la confondre avec ce dernier.
Macrolobium debile Ducke n. sp.
A specie afflni M. gracile differl stipulis parvis e basi crassa seta-
ceis, foliolis 20-30 -jugis \lineari-oblongis supra subglabris sublus
solum ad costæ mediæ basin unilaleraliler dense pilosis cæterum
parce pilosulis, subtus crebre tenuiler subparallele penninerviis,
legumine adulto 7-10 cm. longo 3-4 cm. lato. Arbor debilis longira-
mosa (vel frulex) ; foliota maiora vulgo 13 mm. longa, 2 mm. lata,,
rarius usque ad 21 mm. longa et ad 5 mm. lata.
Habitat prope Manâos frequens in silva humosa aliquanlo palu-
dosa loco Cachoeira do Mindü, l. A. Ducke, 5-10-1927 florif.,
10-12-1927 fructif., H. J. B. R. n. 20.318 [dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce diffère du M. gracile, des « catingas » du haut Rio
Negro, seulement par les folioles beaucoup plus nombreuses,
beaucoup moins poilues et avec nervures parfaitement visibles,,
et par la grandeur double de la gousse. Certaines feuilles rap-
pellent la forme des fouillés du taxifolium.
Macrolobium microcalyx Ducke n. sp.
Arbor parva vel media, præter infloresceniias undique glabra.
Folia petiolo et rachi canaliculatis ; foliola fere semper A-juga
( interdum 3 -juga), subsessilia, maiora usque ad 5 cm. longa et ad
2 1/2 cm. lata, oblonga, basi inæquilaîera obliqua oblusa, apice
relusa, tenuiler elasiice coriacea, tenuissime crebre subparallele
penninervia, subtus pallidiora. Racemi in axillis solitarii vel rarius
pauci, 3-4 cm. longi, tenuissime tomentelli ; bracteæ brunneæ brèves
ovatæ acuminatæ subglabræ margine cilialulæ ; pedicelli ad 2 mm.
longi; bracteolæ 4-6 mm. longse oblongæ vulgo acuminatæ, novis-
simæ albosericeæ, demum ( anthesi ) canopuberulæ ; calix glaber,
tubo 1 mm. breviore, limbi segmentis minimis membranaceis ; peta-
lum album 7-8 mm. longum longe unguiculatum ; stamina purpurea
ultra 1 cm. longa filamentis dimidio inferiore sparsim longe alboci-
liatis ; ovarium stipitalum albovillosum stilo elongato glabro. Legu-
men novissimum jam glabralum eo M. debilis sal simile, certe demum
maius.
— 730 —
Habitai prope Manâos loco Estrada do Aleixo silva non inunda-
bili ai paludosa ad rivulum, 20-9-1929, H. J. B. R. n. 23.298 ( dupl .
Mus. Paris.). Etiam prope Catnanâos ( Rio Negro superiore, civi-
tate Amazonas), in silvis « catinga », 30-11-1929, H. J. B. R. n.
23.299. Specimen ulrumque l. A. Ducke.
Cette espece nouvelle ne peut être confondue avec aucune autre.
La seule qui lui ressemble un peu, M. urupænse Hœhne (Campos
dos Urupàs, partie nord-ouest de Matto Grosso) a 6 paires de
folioles, les inflorescences glabres, les fleurs beaucoup plus grandes
et (excepté les étamines) glabres.
Cassia scarlatina Ducke n. sp.
E. subgenere Fistula. Arbor parva ramulis glabris. Stipulée non
uisæ. Foliorum rhachis glabra, supra auguste canaliculata ; foliola
4- ( rarius 3-) juga, ad 5 mm. peliolulata, maiora 10-12 cm. longa et
4-5 cm. lata, oblonga vel ovalo-oblonga, basi obtusa, apice mediocriter
acuminala, subcoriacea tenuia, supra glabra nitida , subtus sparsim
minulissime pilosula subopaca et subpallidiora , utrinque lenuiter
elevato-penninervia et laxiuscule reticulala. Racemi in ratnis e li-
gno vetere et in ramulis veiustioribus infra folia vulgo bini vel trini,
simplices, erecti et demum arcualo-reflexi, robusti, pedunculati,
demum aecrescentes et usque ad 2 dm. elongati al parle florifera sem-
per brevi pgramidali densiflora, rhachide cum bracleis, pedicellis
et calicibus lenuiter canopuberula ; bradeæ parvæ laie ovalæ acu-
minaiæ, diu ante anthesin caducæ ; pedicelli circa 1 1/2 cm. longi.
Calicis segmenta usque ad 13 mm. longa et ad 9 mm. lata, inæqualia,
plus minus obovala, apice obtusa, siccitale fusca. Pelala scarlatina,
inæqualia, oblongo-obovata apice laie obtusa, venosa, glabra, an-
ihesi 16-18 mm. longa et 9-10 mm. lata, unguiculo brevi, lamina
basi juxta unguem utrinque auriculo minimo fulta; petalum sum-
mum a reliquis valde diversum, lamina circa 12 mm. longa et 7 mm.
lata, ungue 8 mm. longo super basin utrinque appendice foliaceo
fimbriato circa 5 mm. longo et lato auriculalo. Staminum filamenla
glabra, complanata ; 3 maiora petalis mullo longiora ( circa 30 mm.)
basi breviter flexuosa demum arcuala ; staminum inlermediorum
2 filamenta erecta siricia, 3 lalissima falcalo-incurva ; slamina 2 mi-
nima. Antheræ omnes basi emarginatæ, staminum maiorum pilo-
sulæ. Ovarium griseosericeum. Legumen ignolum.
Habitat prope Sno Paulo de Olivença ( Rio Solimôes, civitate
Amazonas) silva non inundabili , 1. A. Ducke 20-8-1929, H. J. B. R.
n. 23.307 [dupl. Mus. Paris.). Arbor unica.
Espèce des plus remarquables, par les pétales entièrement écar-
lates et par la forme singulière du pétale supérieur. La forme des
— 731
inflorescences rappelle C. swarlzioides Ducke, mais les fleurs sont
très différentes.
Dicorynia macrophylla Ducke n. sp.
A specie affini D. paraensis differl foliis magnis ( vulgo 35-45 cm.
longis) plus minus deflexis vel reclinatis, foliolis sæpissime 11, maio-
ribus 15-20 cm. longis et 5-9 cm. lalis, polius herbaceis quam coria-
ceis, floribus aliquanlo maioribus, sepalis exlernis vix minus quam
interna dense et æqualiter fulvido-brunneo-sericeis, petalis longius
unguiculalis. Arbor magna, præter inflorescentias glabra, foliolis
longiuscule petiolulalis ovato-oblongis basi vulgo cordaiis apice longe
acuminaiis ulrinque prominulo-venulosis, infloresceniiis amplissimis
rufosericeis, alabastris ovoideis, petalis albis, staminis maioris fila-
menio anthera multo longiore, staminis minoris filamenlo anlheræ
æquilongo, legumine ut in speciebus D. paraensis et D. ingens.
Non rara in regione Rio Negro, civilale Amazonas, l. A. Ducke
circa Igarapé Iria prope Sào Gabriel, 2-12-1929 florif. (H. J. B. R.
23.321), et prope Manâos, 11-2-1930 fruclif. (H. J. B. R. n. 23.322,
dupl. Mus. Paris.); habitat silvas paludosas terris altioribus nec a
fluvio inundaiis.
Cette espèce a un faciès assez particulier, par ses très grandes
feuilles plus ou moins pendantes avec folioles plutôt herbacées que
coriaces. Elle habite la forêt marécageuse au long des ruisseaux des
hautes terres, et je ne l’ai jamais rencontrée dans la forêt inondable
par la crue périodique du Rio Negro.
Swartzia lamellata Ducke n. sp.
Speciei S. Benthamiana Miq. affinis, differl foliolis minoribus
tusque ad 7-10 cm. longis et ad 3-4 cm. lalis), magis lanceolalo-ovatis,
basi obtusis vel acutis, racemis gracilioribus cum alabastris pallide
subaureo-sericeis, bracieis subulalis 2-3 mm. longis subpersistentibus,
legumine ( semiadullo ) persislenter subaureo-sericeo et crasse irre-
gulariter transverse lamellato-rugoso ( fere ut in Mucuna urens).
Arbor parva vel media floribus albis pistillo ut in specie citata, legu-
mine viridi oblique obovato valde compresso, basi stipitato, apice in-
curvo-apiculato, ad 4 cm. longo et 2. 1/2 cm. lato at nondum adullo.
Habitat circa Manâos ( civilate Amazonas ), in silvis non inundaiis
locis humidis l. A. Ducke : prope cataractas fluminis Tarumù,
5-10-1927 florif., H. J. B. R. n. 20.359 (dupl. Mus. Paris.), et loco
Eslrada do Aleixo, 10-12-1929 fruclif., H. J. B. R. n. 23.349.
Cette espèce ressemble, à l’état florifère, au vulgaire Sw. Ben-
thamiana dont elle diffère seulement par les caractères mentionnés
dans la diagnose. Sa gousse est très caractéristique; celle du Sw.
— 732
Benthamiana qui lui ressemble en forme et grandeur, devient vite
glabre et est complètement dépourvue de rugosités lamellées.
SwartzLa reticulata Ducke n. sp.
Ad seriem III. Arbor parva Irunco sulcato, partibus omnibus
( etiam floribus !) glaberrimis. Foliola 5 longiuscule et crassissime
peliolulaia, maiora 12-28 cm. longa et 6-14 cm. lata, ouata vel ovato-
elliplica, basi subcordata, apice complicalo-acuminala, coriacea,
uirinque valde nilida subconcolora dissite elevato-penninervia et
eximie prominenti-reliculala. Racemi e ramorum ligno vetere, sim-
plices, usque ad 15 cm. longi, validi, pedicellis usque 8 mm. longis
crassis, bracteis parvis acuminalis, bracleolis minimis ; alaôastra
ad 8-9 mm. in diamelro, brunnea ; petalum violaceum, circa 20 mm.
longum 19 mm. latum, suborbiculatum, basi breviter unguiculaium ;
stamina maiora 5-6; ovarium stipitalum falcalum slilo brevi inflexo
obiuso. Legumen ignotum.
Habitat circa Manàos ( ciu . Amazonas ) situa paludosa prope rivum
Mindü superiorem, 22-10-1929 /. A. Ducke, H. J. B. R. n. 23.348
( dupl . Mus. Paris.).
Cette espèce est remarquable par la glabréité de toutes ses par-
ties et par ses belles feuilles fortement réticulées. Elle doit être
rare, parce que je n’ai rencontré qu’un seul individu.
Alexa bauhiniiîlora Ducke n. sp.
A specie A. grandiflora differt slalura parva, foliis mullo maio-
ribus vulgo 35-50 cm. longis, foliolis vulgo dimidio maioribus sublus
molliter cano-pubescenlibus ( vetusiis demum glabralis), inflores-
centiis et floribus mulio longioribus et legumine pluriseminalo.
Arbor parva debilis vel frulex elalus, ratnulis glabris. Racemi validi
stricti demum ad 40 vel 50 cm. accrescentes at solum parie terminali
floriferi, rhachidis parle juniore ut pedicelli et alabaslra ( angus -
tius subelliptico-oblonga ) tenuius canoferrugineo-tomentella ; brac-
teæ 7-8 mm. longæ subpersislentes ; calix circa dimidio longior quam
in specie citala et multo lenuior, magis herbaceus, apice obliquus
anthesi sæpius uno latere fissus subspaihaceus rarius irregulariler
pluridentatus, inlus pallido-lepidolus, fruclifer non accrescens ;
pelala interiora (4) circa 70 mm. 4-6 mm. lata subspatulato-oblongo-
linearia, membranacea lenuia, glabra linea mediana extus sericea,
exlimum circa 90 mm. longum superne 15-24 mm. latum longitu-
dinaliter concavo-plicalum subspathaceum, magis coriaceum, extus
marginibus exceptis sericeum ; stamina anthesi circa 80 mm. longa,
ut pelala ochroleuca et valde patenlia ; pislillum anthesi 90-100 mm.
longum, ovario cum stipile elongato canosericeis, slilo elongato glabro.
— 733 -
Legumen maturum ut speciei A. grandifloræ sed calice'ciio plus minus
destructo, longius stipitatum, seminibus numerosioribus ( sæpius 6)
magis ellipticis.
Non rara in silua riparia rarius inundala circa cataradam Tapu-
ruquara super Santa Izabel, Rio Negro ( ciu . Amazonas), 14-11-1929
flor. et frud. I. A. Ducke, H. J. B. R. n. 5.308 ( dupl . Mus. Paris.).
La quatrième espèce de ce genre diffère de toutes les autres par
sa petite taille, les folioles (non trop vieilles) en dessous densément
pubescentes, les grappes très longues, les pétales longs et étroits,
les étamines longues. Les fleurs ouvertes ressemblent à première
vue à celles de certains Bauhinia du sous-genre Pauletia. Elle
habite la forêt des rives non trop profondément inondables, près
des rapides inférieurs du Rio Negro. Des trois autres espèces con-
nues, A. imperatricis (Schomb.) Baker habite les parties centrales
de la Guyane anglaise, A. Wachenheimi R. Ben. la Guyane fran-
çaise, et A. grandiflora Ducke les régions des rivières Tocantins,
Xingù, Tapajoz, Madeira et la partie méridionale de l’estuaire
amazonien.
Poecilanthe effusa (Ilub.) Ducke nov. comb.,
— Amphiodon effusus Hub.
Le genre Amphiodon se distinguerait de Pœcilanlhe par les pé-
tales alaires biauriculés, les étamines diadelphes, la gousse obo-
voïde. Mais les ailes ne sont pas proprement biauriculées; elles
sont auriculées d’un côté, mais de l’autre côté elles sont plusieurs
fois ondulées et un peu plissées. Les étamines ne sont pas rigoureu-
sement diadelphes, parce que la base extrême de l’étamine appa-
remment libre est unie à la base des autres. La gousse diffère des
gousses des espèces méridionales de Pœcilanlhe surtout en forme
et grandeur. J’ai comparé les spécimens suivants, tous de l’État
du Parà jusqu’à la région limitrophe de l’État d’Amazonas : Peixe-
boi, chemin de fer de Bragança, flor. et fruct., Herb. Amaz. Mus.
Parà n. 8.273 et n. 8.786 (dupl. Mus. Paris.) ; Approaga, Rio Capim,
flor., H. A. M. P. n. 733 (dupl. Mus. Paris.); Ipanema près de San-
tarem, flor., H. A. M. P. n. 16.352 (dupl. Mus. Paris.); Rio Cuminâ-
mirim affluent du Trombetas, flor. et fruct., H. A. M. P. n. 14.977;
Serra do Dedal près du lac de Faro, flor., H. A. M. P. n. 8.585;
Rio Xingü entre Victoria et Altamira, flor., H. J. B. R. n. 12.168;
Moyen Tapajoz, Seringal Francez, fruct., H. J. B. R. n. 12.172.
P. ovalifolia Kleinh., de Surinam, doit être voisine de cette es-
pèce, mais ses folioles sont beaucoup plus courtes et relativement
plus larges, les fleurs bleues, les pétales alaires sans les plisse-
ments caractéristiques de notre espèce (d’après la description et le
dessin dans : Recueil Trav. Bot. Néerland. XXII).
734 —
Poecilanthe amazonica Ducke nov. comb.,
= Cyclolobium amazonicum Ducke 1922.
Feuillesunifoliolées,dansdes cas exceptionnels trifoliolées. Grappes-
latérales sur les rameaux (généralement au-dessous des feuilles),
longues de 2 à 5 ou 6 cm., solitaires, simples, paucillores. Fleurs
assez semblables à celles du P. effusa (Hub.) Ducke, un peu plus
grandes (calice long de 7 à 8 mm., étendard 9-10 mm.), les ailes
auriculées d’un côté, mais de l’autre côté presque droites, sans
plis ni ondulations. Les étamines sont comme chez P. effusa, l’éta-
mine vexillaire est donc soudée dans son (extrême base avec la
base des autres. La gousse est obovoïde et 1-2 séminée comme
chez l’espèce citée, mais longuement (1 cm.) stipitée et un peu plus
grande (longue de 4 1/2-7 cm., sur 2-2 1/2 cm. de large).
Cette espèce est un petit arbre du sous-bois des forêts périodique-
ment inondables du bas Rio Negro. Je l’ai récoltée près de Barcel-
los (H. Amaz. Mus. Parà n. 7.188), et récemment en état florifère
et fructifère dans les « igapos » du cours inférieur de l’Apuahu,
affluent gauche du bas Rio Negro (H. J. B. R. n. 23.375, dupL
Mus. Paris.). J’ai comparé encore des échantillons florifères de
Manâos, coll. Schwacke n. 354. Herb. Mus. Nacional n. 3.468. Elle
se rapproche, dans les détails de la fleur et par son fruit, de
deux autres espèces habitantes de l’hyléa; les feuilles, cependant,
rappellent certaines espèces méridionales. Sa gousse déhiscente,
outre la structure du calice, etc., ne permet pas de la confondre
avec le genre Cyclolobium où je l’ai d’abord placée par erreur,
faute de matériel botanique complet.
Machaerium multifoliolatum Ducke n. sp.
Ad par. 2, oblonga Benlh. — Frutex scandens inermis vel slipulis
raris subspinescenlibus, ramulis fuscopubescentibus. Folia vulgo
6-11 cm. longa petiolo communi ( brevi ) et rhachi fuscopubescentibus ;
foliota vulgo 40-90 inierdunri ultra 100, tnaiora circa 10 mm. longa
et 1 1/2 mm. lata, laie sessilia, oblongolinearia subfalcata, apice
sublruncaia et retusa, margine recurva, coriacea, supra nitida avenia
subius cosla mediana sola conspicua ( prominenle ) et præier margines
nerviformes glabros nitidos fuscos tomento microscopico pallentia
et opaca. Inflorescenlia ad apices ramulorum sæpe pyramidala longa
et ampla, e racemis plurifasciculalo-ramosis composita, aphylla,
rufofusco-pubescens, bracleis ad dicholomias ovaio-lanceolalis, ad.
flores minutis. Flores odorati, brevissime pedicellali bracteolis parvis
suborbiculatis ; calix circa 2 mm. longus basi et apice parce sericeopu-
bescens medio subglaber ; petala alba, subæquilonga ( circa 5 mm.).
— 735 —
omnia glabra vexillo extus vix microscopice puberulo ; slamina 10
monadelpha ; ovarium stipitalum dense flavescenti-griseo-sericeum
stilo glabro. Legumen vix semiadultum viride, tenuissime sericeum
( cerle cito glabralum), usque 7 cm. longum ala 11/2 cm. lata, ad
semen fortiler curvatum et intrusum.
Habitat regione Rio Negro inferioris, civitate Amazonas : prope
Manâos circa Igarapé da Cachoeirinha ad margines paludis, l. A.
Ducke 17-12-1929 florif., 30-1-1930 fruclif. {H. J. B. R. n. 23.386,
dupl. Mus. Paris.) ; ad ripas affluentis Rio Apuahu inferioris l.
J. G. Kuhlmann 31-12-1923 florif. {H. J. B. R. n. 18.198).
Facile à reconnaître par ses feuilles élégantes avec folioles très
nombreuses, entièrement dépourvues de nervures outre la côte
moyenne de la page inférieure, et par la petitesse des fleurs.
L1NACEÆ
Hebepetalum parviflorum Ducke n. sp.
A specie H. calophyllo ( Planch .) Ducke differi foliis minoribus
( iis speciei H. Schomburgkii similibus), floribus dimidio brevioribus,
sepalis suborbicularibus distincte glanduloso-marginatis. Arbor
parva undique glabra ( folia juniora subtus parcissime pilosula),
alabastris novissimis fusco-glulinosis, floribus aureis odoratis.
Habitat prope Manâos ( civ . Amazonas) silva humida loco arenoso
et humoso circa Cachoeira do Mindü, 17-12-1929 leg. A. Ducke,
H. J. B. R. n. 23.423 [dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce nouvelle, quoique jusqu’ici connue par un seul
individu, se distingue aisément des espèces voisines calophgllum
et Schomburgkii : de la première, surtout par ses feuilles beaucoup
plus petites et par ses fleurs plus courtes (surtout le calice) ; de la
seconde, par sa glabréité et par ses inflorescences très courtes et
denses.
Hebepetalum punctatum Ducke n. sp.
Arbor parva, pariibus vegetativis omnibus glabris. Foliorum dis-
tiche alternorum petiolus 1-1 1/2 cm. longus latiuscule marginalus
supra concavus, lamina vulgo 15-30 cm. longa et 5-10 cm. lata,
oblonga, basi in peliolum angustata apice sat breviter abrupte acumi-
nala, margine subinlegro ( vix obsoletissime crenulato) sublus nervi-
formi et (Humiriæ floribundæ var. guianensis modo ) glanduloso-
punclato, rigide herbacea, vix nitida, sublus parum pallidiora et
glandulis puncliformibus brunneis conspersa, cosla mediana crassa -
— 736 —
nervis laleralibus creberrimis et tenuissimis parallelis, subtus alteris
parum magis conspicuis et dislaniioribus immixlis parum ante mar-
ginem nervo bene conspicuo conjunctis. Panicula lerminalis vulgo
aphylla demum usque ad 10 cm. alta et ad 20 cm. lata valde ramosa
multiflora, parce canopuberula, pedicellis brevissimis crassis, brac-
teis ( parvis , brunneis ) et bracleolis glanduloso-marginatis, floribus
( non plane evolulis) iis H. calophylli similibus, glabris, odoratis,
petalis flavis. Fructus ( semiadullus visus) maior quam speciei H.
humiriæfolium et magis elliplicum.
Habitat in silvis non inundalis circa Manàos ( civitate Amazonas ),
locis arenosis et humosis humidis, l. A. Ducke floribus junioribus
mense octobre 1929, fruclibus semiadullis februario 1930 (H. J.
B. R. n. 21.708, dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce se détache parmi ses congénères par ses inflores-
cences paniculées amples et multiflores [H. humiriæfolium, qui a
des inflorescences paniculées mais toujours plus petites, se distingue
de toutes les autres espèces par ses pétales laineux) et par les points
glanduleux de la page inférieure des feuilles. Les fleurs (que je
n’ai vues qu’en bouton) se rapprochent de celles de H. calophyllum.
L’espèce n’est pas trop rare aux environs de Manâos, près des
cataractes de la rivière Tarumà et du ruisseau Mindü.
MALPIGHIACEÆ
Pterandra arborea Ducke n. sp.
Arbor media vel sat magna, ramulis vetuslioribus glabris cinereis,
ramulis novellis et slipulis intus rufosericeis, stipulis extus glabris.
Folia apiceramulorum congesta peliolo 1-1 1/2 cm. longo canaliculato,
lamina usque ad 10 cm. longa et ad 5 cm. lata obovato-elliptica vel-
oblonga basi acuta apice plus minus obtusa et sæpe brevissime cipicu-
lala, subtus pallidiore, cosia supra (ut peliolus) rufosericea, subtus pal-
lide puberula (folia adulla cerle glabraia, adsunl solum folia novella ),
cosiis laleralibus utrinque 7-8 in ulraque pagina prominulis venulis
sublus bene conspicuis. Flores rosei petalis albis, infra folia in ramu-
lorum parle velustiore e nodis lignosis bracteis parvis fultis fasciculali
(vulgo 3-5 in fasciculo ), pedicellis anthesi 12-15 mm. longis parce
adpresse pilosulis apice sensim incrassa\is. Flores expansi diamelro
8-9 mm.; sepala vix vel parum revoluta laie ovala apice roiundala,
maiora usque ad 3 mm. longa, glandulis 10 valde conspicuis medio
tenuiter albidosericeis usque ad 2 rarius 2 1/2 mm. longis et ad
1 1/4 mm. lalis ; petala (ut sepala) extus tenuiter et sæpe fugaciter seri-
cea intus glabra, sepalis vix duplo longiora, unguiculata, lamina
— 737 —
ovata parum crispula ; siamina et pislillum ut in icône speciei Pt.
pyroidea in : Saint- Hilaire, Flora Brasiliæ meridionalis t. 179.
Fruclus ignolus.
Habitat prope Manâos ( civilale Amazonas ) regione calaraclarum
fluminis Tarumà silva non inundabili, l. A.Ducke 3-8, 1929, H. J.
B. R. n. 23.649 ( dupl . Mus. Paris.}.
Seconde espèce d’un genre jusqu’ici monotype; diffère de la pre-
mière espèce par sa taille (arbre d’environ 15 à 20 mètres), ses
feuilles (très jeunes) faiblement poilues (les feuilles adultes seront
probablement glabres), ses fleurs plus petites mais avec glandes
du calice relativement grandes. Compte parmi les arbres les plus
grands, dans cette famille des malpighiacées où il est à peine dé-
passé par quelques espèces du genre Bgrsonima.
DICHAPETALACEÆ
Gonypetalum lanceolatum Ducke n. sp.
Arbor parva uel vix media ramulis irregulariter angulosis et rugu-
losis, junioribus rufls et sublilissime canotomentellis. Folia petiolo
1/2-1 cm. longo valido ruguloso subglabro, lamina 5-9 cm. longa,
2-3 1/2 cm. lata, oblongo-lanceolata vel lanceolata acuta apice sensim
acuminata, margine subtus ienuiler lineiformi-prominulo, adulia
coriacea, utrinque glaberrima nitida, subtus pallidiore, costis late-
ralibus et venulis reticulatis utrinque ienuiler vel tenuissime promi-
nulis. Flores albidi, in cymis capitalis parvis petiolo adnalis ; sepala
inæqualia usque 2 mm. longa extus partim albidopubescenlia ; pelala
inæqualia, maiora circa 6 mm. longa usque ad medium in lubum
connata demum longe unguiculata distincte geniculaia apice in lim-
bum oblongo-obovatum subcucullatum leviter emarginalum exeuntia,
siamina subæqualia ( maiorum 3 filamenta parum longiora et vix
laliora, antheræque vix vel parum maiores quam in duobus mino-
ribus) filamenlis longis valde albo-arachnoideolanosis ; ovarium
tomentosum slilo longo glabro apice breviter trifido. Fruclus ignoius.
Habitat prope Manâos ( civ . Amazonas ) silvis paludosis non inun-
daiis, l. A. Ducke 2-2-1930 loco Cachoeira Grande (H. J. B. R.
n. 23.657, dupl. Mus. Paris.) et super calaraclas fluminis Tarumà
(H. J. B. R. n. 23.658, dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce se distingue des autres surtout par les feuilles lan-
céolées parfaitement glabres et par les étamines presque égales.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
48
738 —
VOCHYSIACEÆ
Vochysia angustifolia Ducke n. sp.
Ad seriem III (Micranthæ). Arbor parva, Ramuli angulali,
non decorlicantes, cinnamomei vel brunnei, pilis appressis canis
vel cinereis parum densis. Stipulas parvæ subulatæ. Folia opposita
inlernodiis subbrevibus, petiolo 3/4-1 cm. longo oppresse piloso,
lamina vulgo 5-7 cm. rarius 8 cm. longa et 2-2 1/2 cm. lala, anguste
oblonga, basi in peliolum allenuata, apice oblusa et distincte relusa,
rigide coriacea, supra nitidula glabra, subtus pallida vel ferruginea
subopaca sparsim appresso-pilosa, ulrinque lenuiter prominulo-
penninervia et reliculata costis laleralibus numerosis subparallelis
usque ad nervum præmarginalem dislinclis. Inflorescenlia solum
parlibus novissimis puberula, cglindrica usque ad 12 cm. longa,
cicinnis sæpius 2-3 floris, bracleis parvis subulatis caducis, pedun-
culis et pedicellis brevibus ; alabastra circa 5 mm. longa recurvata
cglindrica, apice oblusa. Flores aurei ; calicis extus minime pilosuli
laciniæ anteriores vix 1 mm. longæ rolundalæ, lacinia poslica anlhesi
circa 6 mm. longa calcare usque ad 8 mm. longo patente subconico-
cylindrico parum vel modice curvato ; petala staminé dimidio bre-
viora, lenuia, apice ciliolalo excepto glabra; siamen glabrum, an -
lheræ laleribus minime ciliatulis ; pistillum glabrum. Capsula ignola.
Habitat sat frequens ad ripas fluminis Curicuriary affluentis
Rio Negro superioris ( civ . Amazonas), I. A. Ducke 28-11-1929,
H. J. B. R. n. 23.499 (dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce ressemble plutôt à certaines espèces du Brésil cen-
tral qu’aux autres espèces amazoniennes. Elle est caractérisée par
ses feuilles étroitement oblongues faiblement pubescentes, et par
ses fleurs petites mais longuement éperonnées avec pétales, étamine
et pistil glabres.
Vochysia complicata Ducke n. sp.
Characleribus plurioribus ad seclionem III (Micranthæ) spécial,
al floribus magnis ut in seclione IV (Lutescentes). Arbor sat magna
fere undique glaberrima, ramulis angulatis non decorlicanlibus.
Folia opposita inlernodiis sat magnis, petiolo 1 1/3-2 cm. longo,
lamina 8-13 cm. longa et 3-5 cm. lata, oblonga vel subelliptico-ovalo-
oblonga, basi et apice complicata, basi in peliolum aculala, apice
breviter acuminata, rigide coriacea, ulrinque nitida sublus discolore,
utrinque lenuiter prominenli-penninervia et reticulala costis lalera-
libus numerosis subparallelis usque ad nervum præmarginalem dis-
- 739 —
tinctis. Inflorescentia vulgo subpyramidalo-cylindrica usque ad 2 dm.
longa rarius subcorymbosa brevis, cicinnis sæpius 3-5 -floris, brac-
teis parvis ovatis caducissimis, pedunculis usque ad 1 cm. et ultra
longis, pedicellis vix ultra 1/2 cm. longis. Alabastra vulgo 11/2 cm.
longa recurvata clavalo-cylindrica apice obtusa. Flores aurei ; calicis
laciniæ anleriores vix ad 3 mm. longæ late ovatæ apice cilialæ et
medio acuiæ, lacinia poslica usque ad 18 mm. longa, calcare 3-6 mm.
longo deflexo subcylindrico sat tenui parum curvato ; pelala glabra
stamini æquilonga tenuissima ; slamen glabrum anthera laleribus
minime ciliatula; pistillum glabrum. Capsula ignota.
Habitat prope Manâos ( civitaie Amazonas) silva leviter paludosa
prope rivum Mindü, l. A. Ducke 29-10-1929, H. ,J. B. R. n. 23.498
(dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce dont j’ai vu plusieurs arbres rappelle à première
vue le commun V. obscura, mais ce dernier a les feuilles obovales,
les fleurs plus petites, l’ovaire pubescent. Les feuilles, chez notre
espèce nouvelle, sont fortement condupliquées aux deux extrémités,
caractère que je n’ai observé chez aucune autre espèce de ce genre.
Vochysia maxima Ducke n. sp.
A V. grandi f. typica differl ramulis non decorlicanlibus, foliis
sæpissime opposiiis solum supremis interdum verticillalis (tribus),
magnitudine et forma ut in V. grandi var. uaupensi at rigidioribus,
venulis reticulatis supra inconspicuis subtus tenuibus, inflorescen-
tiarum rhachidibus obscuris. floribus maioribus ( alabastra adulta
10-12 mm. longa), sepalis sat conspicue canopuberulis, pelalo maio.re
(stamini æquilongo) exlus et anthera inius dense adpresse canofer-
rugineo-pubescenlibus (pubescentia anthesi sæpe plus minus deter-
gibili). Arbor vulgo maxima, trunci altissimi et crassi cortice longi-
tudinaliter crasse rugoso (ut in V. ferruginea et in meliacearum
genere Cedrela), floribus aureis.
Habitat civitate Parâ silva primaria locis altis : regione fluvii
Tocanlins prope stationem Breu Branco viæ ferreæ super Alcobaça,
flor. 2-1-1915 l. A. Ducke (Herb. Amaz. Mus. Parâ n. 15.595, dupl.
Mus. Paris.); radicibus monliculi Pico Ricardo Franco dicti juxta
montes Tumuc- Humac, flor. 11-12-1928 l. A. Sampaio n. 5.857,
Herb. Mus. Nacional n. 19.198. Vidi arbores circa Forte Ambé
(prope Altamira medii fluminis Xingü) nec non in collibus Serra
do Aramun (inter Almeirim et Prainha) et Serra de Santarem. « Qua-
ruba » vel « cedro-rana » appellalur.
Arbre parmi les plus grands de la forêt amazonienne, atteignant
peut-être 60 m. de hauteur; largement dispersé à travers l’État
du Para mais partout limité aux points les plus élevés. Son nom
vulgaire est « quaruba » (d’ailleurs appliqué à tous les Vochysia ).
740 —
à Santarem plus souvent « cedro-rana » (faux cèdre), à cause de la
ressemblance de l’écorce de son tronc et même un peu de son bols
avec ceux des Cedrela.
Erisma bracteosum Ducke n. sp.
Arbor magna ramulis subterelibus glabris rufescentibus, sæpe
in laminulas parvas decoriicantibus, Folia opposita inlernodiis
modice longis, glaberrima, peliolo 1/2 cm. vel usque parum ultra
1 cm. longo crasso depresso et sulcalo, lamina 8-16 cm. longa et 4-8 cm.
lata, non complicata, elliptico-oblonga vel rarius ovato-oblonga, basi
acuta, apice brevissime obtuse acuminata et mucronulala vel relusa,
lenuius coriacea, parum niiida, supra glauca sublus pallida vel brun-
nescenle, costis centrali et lateralibus ( ulrinque 8-10, ante marginem
arcuaio-conjundis ) supra subimpressis subtus distincte prominen-
tibus, venulis reliculatis supra obsolelis subtus tenuiter prominulis.
Panicula terminalis, in vivo flavescenti-alba, sæpe usque 1 1/2 dm.
longa, pedunculata, ramulis compressis canotomentellis, bracleis
omnibus æqualibus diu persislenlibus ferrugineis orbicularibus
diamelro 8-13 mm., basi subcordatis, in ulraque pagina minute slel-
lalo-tomentellis. Flores odorati, breviter pedicellali ; calicis laciniæ
minores ovato-oblongæ ulrinque dense canolomenlellæ, duæ 3-4 mm.
longæ, duæ alleræ 8-9 mm. longæ, lacinia maior (demum decidua )
10-12 mm. longa et fere æqualiter lata exlus dense canolomentella
intus maxima ex parle glabra auranliaca margine laie albolanosa,
calcare patente circa 6 mm. longo cylindrico sat incurvo ; pelalum
cilrinum macula parva rufa, circa 20 mm. longum, obcordalum, apice
profunde emarginalum, glabrum ; stamen glabrum ; pistillum pilo-
sum slilo dimidio apicali glabro. Frucius ignolus.
Habitat circa Borba ( prope Rio Madeira inferiorem, civitate
Amazonas), silva non inundabili locis humidis non rara, l. A.
Duché 16-1-1930, H. J. B. R. n. 23.502 ( dupl . Mus. Paris.).
Remarquable par les bractées orbiculaires persistantes qui
donnent aux inflorescences un aspect très particulier.
Erisma bicolor Ducke n. sp.
Ad sedionern I. Arbor circa 40 -melralis trunco cylindrico crasso.
Ramuli angulosi, juniores cum peliolis, foliorum pagina inferiore,
inflorescenliis, bracleis et calicis magna parte pilis siellalis parvis
testaceis ( inflorescentiâ , in vivo pallidis fere albidis) dense vesliti.
Folia opposita inlernodiis longis, petiolo vulgo 2 1/2 cm. longo valido
supra depresso et plurisulcalo, lamina vulgo 15-20 cm. longa et
5-10 cm. lata, sæpe Iota longitudinaliter complicata, plus minus
oblongo-obovala, basi acuta apice breviter abrupte acuminata, ri -
741 —
gide coriacea, supra glabra glauca parum nitidula nervis lenuiler
impressis venulis obsolelis, sublus cosla mediana crassa et nervis
lateralibus (15-18 in ulroque lalere, sat approximalis usque ad ner-
vum præmarginalem distinclis ) forliler prominentibus venulis trans-
versalibus subobsoletis. Panicula terminalis usque ad 30 cm. et ultra
alla et basi ad 25 cm. lala, ample pgramidala mulliflora, ramulis
gracilibus subcompresso-angulosis, cicinnis plurifloris braclea
exlerna concava 6-7 mm. longa et 4-5 mm. lata plus minus elliptico-
ovala. Alabaslra adulta circa 8 mm. longa. Flores odoralissimi,
breviter pedicellali ; calicis laciniarum minorum duæ ovatæ 2 mm.
longæ, duæ oblongæ 2 1/2 mm. longæ, lacinia maior ( decidua )
circa 8 mm. longa et lala, exlus uno laterc apicem versus et intus
maxima ex parle glabra nigroviolacea pelaloidea, intus basi et late-
raliter ante apicem macula e pilis lanalis albis composila notata,
calcare 2-2 1/2 mm. longo adscendente parum curvato ; pelalum al-
bum. (in vivo), glabrum, circa 14 mm. longum et apice 12 mm. la-
tum, obcordatum, apice profunde emarginatum ; slamen glabrum;
pistillum pilosum slilo apice gîabro. Fructus ignolus.
Habitai prope Borba ( Rio Madcira inferiore, civitate Amazonasj
silva non inundabili ad marginem palüdis, l. A. Ducke 20-1-1930,
H. J. B. R. n. 23.500 ( dupl . Mus. Paris.).
Espèce très remarquable, facile à reconnaître par ses grandes
feuilles à nervures saillantes, ses inflorescences très grandes, son
calice bicolore : brun jaunâtre clair et noir violacé.
ANACARDIACEÆ
Tapirira retusa Ducke n. sp.
A specie vulgari T. guianensi Aubl. differt foliolis apice cons-
tater late profundeque retusis ( subbilobis ), formis robustioribus,
indumento ramulorum et petiolorum subvelulino rufo, nervis folio-
lorum sublus valide prominentibus, fruclibus circiter duplo maioribus.
Arbor media rarius parva vel sctt magna, foliolis vulgo obovatis vel
oblongo-obovaiis usque ad 18 cm. longis et ad 11 cm. lalis basi cu-
nealis acutis vel obtusis, floribus subsessilibus albidoviridibus odo-
ralis.
Habitat in silvis non inundatis, locis humidis rivulis vel paludibus
vicinis : prope Jurulg Velho ( civitate Para), H. J. B. R. n. 23.580
( specimina mascula florifera), dupl. Mus. Paris.; prope Manâos
( civ . Amazonas), H. J. B. R. n. 23.581 ( specim . mascula florifera)
et n. 23.582 ( specim . feminea fruclifera). Specimina omnia legit
A. Ducke, décembre florifera.
— 742 —
GUTTIFERÆ
Garaipa heterocarpa Ducke n. sp.
Speciei C. reticulatae magniludine et forma foliorum et inflores-
cenliarum similis, al ramulis eliam junioribus glabris, foliis apice
uulgo aliquantum longius acuminaiis supra nilidis sublus opacis
ferrugineis, glabris, vix ad nervos sparsissime et minime pilosulis,
coslis secundariis utrinque solum 10-12, venulis foveolato-reticulatis
supra vix conspicuis, venulis reiiculato-transversis sublus sal obso-
lelis, sepalis basi minus profunde solulis, ovario ferrugineo-hirsuto,
capsula ( semiadulta ?) brunneotomentella, in speciminibus nostris
bicarpellata, oblique compresso-ovala, ad 4 cm. longa, ad 3 cm. lala,
vix 11/2 cm. crassa, semine unico. Arbor parva.
Habitat silva riparia humiliore rivi Mindû prope Manâos ( civi -
late Amazonas), l. A. Ducke floribus nondum aperlis 29-10-1929,
fruclibus ut videtur semiadultis 1-2-1930 (H. J. B. R. n. 23.456,
dupl. Mus. Paris.).
Caractérisée, parmi les espèces voisines (C. reticulata, excelsa
et punctulala), par ses feuilles de grandeur moyenne, totalement
dépourvues de points transparents et presque entièrement glabres,
avec vénulation assez fine et peu saillante; par son ovaire hirsute,
et surtout par sa capsule (duveteuse) beaucoup plus grande, bicar-
pellaire chez nos spécimens.
SAPOTACEÆ
Sideroxylon resiniferum Ducke.
Revue bot. appliquée, vol. X (1930) p. 3, descr. provis.
Arbor magna vel maxima ( usque 50 m. alla), trunco basi radicibus
pluribus aile emersis fullo, cortice fusco valde rugoso. Ramuli vetus-
liores glabri cinerei, novelli ut innovationes omnes rufotomentosi.
Folia petiolo 3-5 cm. longo valido supra canaliculato, lamina 10-18
cm. longa et 6-9 cm. lala, sæpissime elliplico-ovala, rarius obovato-
elliptica, basi obtusa vel subcordata, apice obtusa vel acuta sæpe
acumine brevissimo apiculata, velusia rigide coriacea, novella supra
parce pallidopilosula demum glabrata, subtus lomento minulissimo
pulchre cupreo-sericeo cito cinerascente induta, cosla mediana subtus
crasse elevata, costis lateralibus utrinque 20-25 sal dislaniibus valide
prominenlibus margine arcualo-conjunclis, cum costis tenuibus inter-
jeclis alternantibus, venulis reticulatis margines versus sat conspi-
— 743 —
cuis. Pedunculi communes latérales et axillares ramuliformes crassi
accrescenles demum usque ad 2 cm. longi, cicatricibus regulariter
notati ; pedicelli primum subfasciculali demum racemosi 8-10 mm.
longi vix ad 1 mm. crassi rufolomenlosi ; calix 4-5 mm. longus exlus
rufotomenlosus phyllis fere ad basin solutis ovatis ; corolla læte viridis
circa 6 mm. longa glabra, tertio apicali in lobos 5 ovatos apice rotun-
datos partita ; stamina 5 et slaminodia 5 æquilonga, hæc crassa apice
acuta; ovarium b-loculare, rufo-hirsulum, slilo glabro. Frucius vidi
nondum adultos pulredine inius destructos extus iis S. cyrtobotryi
similes.
Habitat siluis non inundatis circa Tonantins ( regione fluuii Soli-
tudes, civitate Amazonas), l. A. Ducke florif. 9-11-1927, H. J. B. R.
n. 22.259 ( dupl . Mus. Paris.). Latex resinam « balata rosada »
præbet.
Speciei S. cyrtobotryum Miq. affine, al foliis floribusque multo
maioribus et foliorum neruatione valde diversum.
Étroitement allié au S. cyrtobotryum, mais feuilles et fleurs beau-
coup plus grandes, et nervures de la feuille tout à fait différentes.
Fournit du « balata rosada », actuellement à peine exploité à cause
du bas prix.
Ecclinusa abbreviata Ducke n. sp.
Ut E. ramiflora, ai arbor parva vel arbuscula vulgo pauciramosa,
foliis durius coriaceis multo fortius elevato-reticulalis, bacca malura
elliptica vel subglobosa 3 1/2-4 cm. lohgacl 3-3 1/2 cm. lata, seminum
tesiæ area pallida supra abbreviata solum 2/3 marginis dorsalis
occupante. Calix extus pilosus inius glaber ; corolla glabra; bacca
malura flavida, ferrugineo-pubescens, seminibus vulgo 4 præter
aream pallidam opacam brunneis nitidissimis, exalbuminosis.
Habitat sal frequens in silvis circa Manâos civitate Amazonas,
locis arenosis humosis plus minus paludosis, l. A. Ducke, H. J.
B. R. n. 22.249 (dupl. Mus. Paris.), flor. junio et septembre, fructi-
bus maturis februario.
Ecclinusa spuria Ducke n. sp.
Arbor media speciei E. balatæ Ducke similis, lalice minus copioso
non usilaio, ramulis gracilioribus, indumento innovationum obso-
letiore, foliis (in speciminibus examinalis) non ultra 20 cm. longis
nec ultra 11 cm. latis, sæpius ovatis quam obovatis, rigidius coriaceis
ulrinque glaberrimis, costis secundariis utrinque 11-15, venulis
transversalibus magis conspicuis. Flores ut in specie citata e ramu-
lorum partium inferiorum nodis fasciculati, pedicellis 2-3 mm. longis
canotomenlellis, calice vix 3 1/2 mm. longo exlus canolomentoso inius
— 744 —
glabro, corolla ulrinque glabra lubo angustiore quatn in specie citata
ovario (5 -loculari) modice piloso. Bacca adulta calici lignoso vix
ad 1 1/2 cm. diametri aucio insidens, subglobosa, 4 cm. longa et vix
minas lata ( junior subpiriformis ) glabra vel glabrata et obsolète
multistriata pericarpio crasso ; semina ab insectis deslructa.
Habitat prope Manàos ( civ . Amazonas ) silvis non inundatis circa
flutnen Tarumâ superius, l. A. Ducke, florif. 13-6-1927 et 20-6-1929,.
Herb. Jard. Bot. Rio n. 22.252 ( dupl . Mus. Paris.). « Ucuquirana
bravo » (« ucuquirana » spurius ) appellalur.
Cette espèce a beaucoup d'affinité avec l’espèce E. balata, mais
en diffère par les caractères énumérés dans la diagnose; elle est
rejetée par les « balateiros » (extracteurs de balata). Par son calice
fructifère endurci mais moins grand, elle établit une transition
entre les espèces sanguinolenta (type du genre Ragala Pierre)
et E. balata, d’un côté, et les espèces du type commun ù'Eccli-
nusa (E. ramiflora, etc.) de l’autre côté.
Chrysophyllum eximiuxn Ducke n. sp.
Ad seclionem III, Aneuchrysophyllum Engl. Arbor magna co-
piose lactescens, ligno rufescenti-albido, ramulis fertilibus crassis
glabralis, innovationibus omnibus aureorufo-sericeis. Folia apice
ramulorum congesla, peliolo 2/3-1 cm. longo robusto rufoserico supra
depresso parum profunde canaliculato, lamina 8-16 cm. longa et
5-8 cm. lata obovala basi acuta apice oblusa nonnunquam medio bre-
viter apiculala, margine revoluta, novella herbaceo-coriacea supra
glabra cosla mediana rufo-tomenlosa sublus dense ac pulchre aureo-
rufo-sericea, velusta rigide coriacea supra glabra nilida subtus lo-
mento brunnescenie, coslis utrinque 7-9 remotis adscendentibus mar~
ginem versus arcuatis supra immersis subtus valde prominenlibus,
venulis obsoletis. Flores latérales infra folia numerosi fasciculali,
extus ( corolla excepta) dense aureoferrugineo-sericei; pedicelli
5-7 mm. longi ; calix 5-6 mm. longus phyllis profunde solutis oblon-
goovalis obtusis intus glabris ; corolla 6-7 mm. longa, alba, glabra,
adulta radiato-explanala, tubo laciniis triplo vel quadruplo breviore,
his ovatis obtusis; stamina glabra a tubi medio libéra, filamenlis
antheræ oblongoovatæ subæquilongis ; ovarium longe ac dense palli-
dohirsutum stilo glabro. Fruclus junior 2 cm. longus ellipticus vel
subglobosus subaureobrunneo-lomenlosus semine unico nondum
bene evolulo.
Habitat prope Manàos ( civitate Amazonas) silva paludosa secus
rivulos regione Igarapé do Mindü superioris loco Eslrada do Aleixo
proxima, flor. 26-9-1929, frucl. 4-2-1930, H. J. B. B. n. 22.234
/. A. Ducke (dupl. Mus. Paris.). « Massaranduba-rana » appellalur
( cum speciebus aliis ?).
— 745
Species pulcherrima inler reliquas hujus sedionis foliis magnis
obovatis subtus aureorufosericeis floribusque magnis corolla demum
radiata tubo brevi insignis et inconfundibilis.
Cette espèce splendide n’est pas trop rare dans la forêt maré-
cageuse qui accompagne les ruisseaux d’eau noirâtre, formateurs
de l’Igarapé do Mindü, à quelques kilomètres au nord-est de Ma-
nâos. On me l’a désignée par le nom de « massaranduba-rana »,
ce qui veut dire faux « massaranduba » (non que l’on donne, en
Amazonie, au Mimusops Huberi et parfois à d’autres espèces du
même genre botanique), mais ce nom est parfois appliqué encore
à d’autres sapotacées. Les rameaux desséchés de cette plante ré-
pandent une odeur résineuse très agréable qui rappelle l’odeur
des fleurs sèches de certains Clusia ( C . grandi flora et d’autres).
LOGANIACEÆ
Strychnos ramentifera Ducke n .sp.
E sedione Longifloræ. Fruiex valde robuslus altissime scandens,
inermis, sparsim cirrhifer, ramulis subtetragonis, vetustioribus cine-
reis dense albidolenlicellosis, novellis rufofuscis. Ramulorum basis
squamis persistentibus decussalo-imbricalis valde conspicuis ob-
sessa, interioribus sæpe ad 1/2 cm. longis lanceolatis, exterioribus
gradalim brevioribus et lalioribus apice distincte carinatis. Partes
vegetativæ omnes glaberrimæ. Folia peliolo vulgo 1-1 1/2 cm. longo,
lamina sæpe ad 15 cm. longa et ad 7 cm. lata ( folia superiora semper
minora, inferiora interdum maxima), plus minus oblongo-vel ovato-
elliplica basi acuta vel subrotundata, apice breviler acuminala,
coriacea ( vetusta rigida), utrinque nitida et concolora, 3-5-nervia et in
utraque pagina dense prominulo-reliculala. Cgma terminalis pedun-
culata tricholoma glabra, bracleis ( lanceolatis ) et bradeolis ( ovalis )
margine ciliatulis, floribus modice numerosis subsessilibus, suave-
olentibus ; calix2 mm. longus glaber laciniis ovalis margine ciliatulis ;
corolla 21-25 mm. longa in vivo sordide aurantiaca, glaberrima, la-
ciniis (1/5 longitudinis lotæ ). inlus flavido-pulverulis ; anlheræ sub-
sessiles lineares infra biacuminatæ vix exserlæ ; ovarium et stilus
glaberrima. Fructus ignolus.
Habitat ad urbem Belem do Para loco Calû silva non inundabili,
l. A. Ducke 26-7-1926, H. J. B. B. n. 22.363 {dupl. Mus. Paris.);
planta subsimilis in regione medii fluminis Tapajoz circa locum
Francez lecla (H. J. B. B. n. 18.542) ob flores nondum salis evolulos
dubia manet.
Speciei centrali-americanæ Str. chlorantha Prog. affinis {e des -
— 746 —
criplione ) ai foliis magnis, floribus multo longioribus el slilo gla-
berrimo diversa, ramulorum ( præcipue slerilium) basi squamis
valde evolulis persisientibus ( generis Erythroxylum rememor antibus)
insignis.
Strychnos trichostyla Ducke n. sp.
E sedione Longifloræ. Frulex robuslus aile scandens, inermis,
cirrhifer, ramulis novellis angulosis rufescentibus, vetuslis cinereis.
Parles vegelativæ omnes glaberrimæ. Folia petiolo vulgo ad 1 cm.
longo, lamina 10-15 cm. longa et 6-9 cm. lata, elliptica uel ovato-vel
obovato-elliptica, basi late subcordato-rotundata vel rarius subacuta
vulgo oblique plicala, apice medio abrupte acuminata, coriacea,
ulrinque nitida, concolora, trinervia, subtus distincte prominulo-
transversoreticulata. Cymæ axillares brèves multifloræ vulgo iricho-
tomæ, minime tomentellæ, bracteis bracleolisque acuminalis mar-
ginibus ciliatis, floribus subssesilibus ; calix vix 1 mm. longus lobis
brevibus erectis ovatooblongis oblusis margine ciliatis; corolla alba
circa 10 mm. longa, ad 1/4 ab apice in lacinias divisa, glabra solum
basi laciniarum intus parce lanata ; antheræ subsessiles lineares
infra biacuminatæ, vix exsertæ ; ovarium glabrum, slilo basi el apice
■exceplis sparsim longe piloso. Frucius ignoius.
Habitat prope fluminis Tapajoz caiaraclas inferiores loco Poçâo
( civitate Parâ), silva non inundabili, leg. A. Ducke 12-10-1922,
H. J. B. R. n. 18.540 ( dupl . Mus. Paris.). Species partibus vege-
lativis et corolla præter laciniarum basin glaberrimis al slilo longe
piloso el foliis latis ab affinibus (Str. Erichsonii, Gardneri, etc.)
facillime dislinguenda.
Stryclmos divaricans Ducke n. sp.
E. seclione Longifloræ. Frulex robuslus aile scandens, inermis,
cirrhifer, ramulis valde divaricalis viridifuscis. Parles vegelativæ
omnes glabræ. Folia petiolo 5-8 mm. longo, lamina 5-9 cm. longa
et 2-3 cm. lata ( folia superiora inferioribus semper minora),
lanceolata basi sæpissime acuta apice longe acuminata, membra-
nacea vel ( vetusla ) subcoriacea ulrinque nilidci subtus parum palli-
diora, triplinervia, laxe et tenuissime transv ers aliter reticulata. Cyma
terminalis breviler pedunculata vulgo pentaloma, minime tomen -
lella, floribus parum vel modice numerosis pedicellatis ; calix 1 mm.
longus glaber laciniis ovalis margine ciliatulis, corolla 13-15 mm.
longa usque ad 4/5 in tubum concreia, exlus in vivo flavidovirens
dimidio inferiore glabra dimidio superiore minulissime tomentella,
intus lubo sub filamentorum inserlione piloso laciniis dense albo-
— 747 —
pulverulentis ; antheræ exserlæ breviier oblongæ filamenlis sal lon-
gis; ovarium cum slilo glabrum. Fruclus ignotus.
Habitat terris elevalis argillosis ultra lacum Juruly Velho in silva
primaria, l. A. Ducke 19-12-1926, H. J. B. R. n° 22.362 ( dupl . Mus.
Paris.). Speciei Str. medeolæ forma corollæ similis, diffcrl foliis
maioribus, minus tenuibus, lanceolatis, basi aculis, calicis lobis
ovalis, aliisque noiis.
CONVOLVULACEÆ
Maripa rugosa Ducke n. sp.
A specie M. reticulata Ducke differl : foliorum uenulis rugoso-
reliculatis confluenlibus, pilis fasciculalis subnullis vel minimis et
obsoletis, al pilis dibrachialis sparsis bene conspicuis ; pedicellis et
calicis basi dense pubescenlibus ; sepalis inlernis aliquanlum longio-
ribus ; semine exalbuminoso colyledonibus simpliciter arcuaiis nec
plicalis. Frulex robustus aile scandens, foliis 5-10 cm. longis 3-7 cm.
lalis, plus minus obovatis, basi aculis, apice obtusis medio mucro-
nulatis vel brevissime apiculalis, tenuiter coriaceis, discoloribus,
corolla alba ut in M. reticulata al lenuiore. Fruclus malurus e calice
persislenle aucto non appresso, niger, subovalo-globosus diametro
1 1/2-2 cm., glaber. rugulosus, nitens, semine unico pulpa parum
copiosa viscida circumdalo.
Habitat prope Sâo Paulo de Olivença ( civilate Amazonas ad ftu-
vium Solimôes), silva non inundabili l. A. Ducke 20-8-1929, H. J.
B. R. n. 22. 575 [dupl. Mus. Paris.).
Cette espèce se rapproche beaucoup de l’espèce variable M. reti-
culata et ne sera peut-être qu’une variété de celle-ci. Mais les coty-
lédons, chez la seule graine de M. reticulata que j’ai examinée,
présentent des plis remarquables et de l’endosperme bien déve-
loppé, caractères qui n’existent pas chez les graines de M. rugosa.
SOLANACEÆ
Marcka parviflora Deucke n. sp.
Fruliculus epiphyticus ramis crassis subspongiosis, angulosis vel
lerelibus, glabris, siccitate pallidis. Folia usque ad 2 cm. peliolala,
usque ad 15 cm. longa et ad 8 cm. lata, sæpius plus minus ovala basi
vulgo subcordata apice subacuminata ( obtuse vel acuté), herbacea sal,
lenuia, subtus vix pallidiora, nervis pinnatis paucis supra obsoletis
748
adulla glabra margine obsolele dentato vel sinuoso breviler et sparsim
ciliato. Inflorescentia in pedunculo 1-2 dm. longo glabro pendent
breviter racemo-cymosa multiflora, pedicellis dense ochraceotomen-
tosis usque 11/2 cm. longis apicem versus sensim incrassatis, slriatis.
Flores in vivo « virides slaminibus albis »; calix dense ochraceolo-
mentosus, circiter 11/2 cm. longus anlhesi basi in pedicellum an-
guslatus demum ( fruciifer ) campanulatus apice in lobos 5 circa
8 mm. longos lanceolalo-ovatos acutos vel breviter acuminalos parli-
lus ; corolla 20-22 mm. longa, tubo basi 4 mm. lato apicem versus
parum dilalato hic 6 mm. lato, limbo breviler 5 -lobato lobis revolutis
subæqualibus breviter ovatis 3 mm. longis, lenuiter tomentella tubo
intus et basi exlus glabro; sîamina 5 æquilonga filamentis parum
supra tubi medium insertis brevibus glabris, antheris 5 mm. longis
linearibus apice subexsertis ; ovarium breviter conicum glabrum
disco annulari quinquecrenalo basi circumdalum, slilo filiformi 2 cm.
longo apicem versus incrassato, stigmate bituberculaio. Capsula bilo-
cularis ovata glabra calici persistenti inclusa slili rudimento apiculata,
seminibus numerosis 4-4 1/2 mm. longis subreniformibus testa
foveolato-reticulaia embryone recto albumine bene conspicuo.
Habitat civitate Amazonas in silvis alluviorum fluvii Solimôes
loco Paciencia, 23-1-1924 l. J. G. Kuhlmann, H. J. B. R. n. 14.805
( dupl . Mus. Paris.).
Encore une espèce de Solanacée épiphyte de l’hyléa, et certai-
nement myrmécophile comme le sont les autres, excepté Solandra
grandiflora. Notre espèce nouvelle se rapproche, par la forme des
inflorescences et de la corolle, plutôt de M. coccinea que des autres
espèces amazoniennes; elle diffère cependant de toutes par le
revêtement des pédicelles et du calice, par la petitesse relative
de la corolle, et par les filets très courts insérés au-dessus de la
moitié du tube.
VERBENACEÆ
Petraea brevicalyx Ducke n. sp.
Frutex scandens vel subscandens vulgo humilis, parlibus omnibus
( corolla excepta ) scaber, foliis petiolatis usque ad 12 cm. longis et
ad 7 cm. latis vulgo obovalo-oblongis, basi acutis apice oblusis, ri-
gide coriaceis, præter pilositalem minusculam scabridam glabris,.
supra parum nitidulis, nervis et venulis ( densissime reliculalis)
supra immersis subtus prominentibus. Racemi terminales et in
axillis superioribus pauci, erecti, demum usque ad 40 cm. longi,
rhachi striata, bracteis subulato-lanceolatis concavis caducissimisr
— 749
pedicellis demum usque ad 1 1/2 cm. longis. Flores inodori ; calix
fuscus campanulatus anlhesi 5-6 mm. longus et apice vix minus laïus
lobis brevissimis ovatis, demum ( fruclifer ) ad 10 mm. diametri auc-
tus lobis 2-3 mm. longis ; corolla salunate violacea calicem duplo su-
perans apice rotala, lubo glabro apice distincte sericeo, limbo sub-
sericeo.
Sal frequens circa urbem Manâos ( civ . Amazonas ) ad ripas inun-
datas Rio Negro et riuulorum affluenlium nec non in paludibus,
florel per totum annum ( frequentius novembre et décembre). Specimina
noslra l. A. Ducke (H. J. B. R. n. 22.544, dupl. Mus. Paris.), et
J. G. Kuhlmann (H. J. B. R. n. 1.266, H. Commiss. Rondon n. 2.276) ;
vidi olim specimen E. Ule n. 5.982.
Cette espèce est très facile à reconnaître par son calice dépourvu
des longues laciniures qui se rencontrent chez toutes les autres; je
ne la trouve nulle part décrite, malgré son faciès éminemment ca-
ractéristique et sa relative fréquence aux environs de la ville
de Manâos.
750 —
Note sur les Pyraria,
par Mlle Lucienne George.
Les Pyraria connus actuellement sont des hybrides ayant tou-
jours comme parents d’une part le Pirus communis L., d’autre part
le Sorbus aria Crantz, ou un hybride ayant parmi ses deux ascen-
dants le Sorbus aria. Ce sont :
1° Pirus Bollywlleriana D. C. = P. Pollweria L. = P. auricularis
Knopp = Pyraria auricularis Knopp comb. nov. — Sorbopyrus
auricularis Schneider (x) = S. Bollywlleriana Guillaumin (2). L’exis-
tence de ce Poirier- Alisier a été signalée pour la première fois par
Bauhin (1590) dans les jardins du village de Bollwiller (Alsace)
Cet hybride résulte du croisement Pirus commuais L. x Sorbus aria
Crantz. C’est un arbre pouvant atteindre 9 à 10 mètres de hauteur,
à branches formant une tête ovale-arrondie; les feuilles, elliptiques,
acuminées, subcordiformes à la base, avec certains denticules sem-
blables à ceux de l’Alisier blanc, floconneuses sur leur face infé-
rieure quand elles sont jeunes, ainsi que les pétioles, présentent
ensuite un tomentum régulier blanchâtre.
La structure de la feuille se rapproche beaucoup plus de celle de
S. aria que de P. communis, mais les localisations chimiques sont
plus voisines de celles que j’ai observées chez le Poirier. En effet,
le parenchyme du limbe et du pétiole renferme, comme celui de
P. communis, mais en moins grand nombre, certains éléments con-
tenant un glucoside, Yarbuline, colorable en jaune orange par
l’acide azotique dilué à raison de deux volumes d’acide pour un
volume d’eau, en bleu par le perchlorure de fer. Ce glucoside n’existe
pas chez le S. aria. Les tannins sont plus abondants chez l’hybride
que chez les parents, ainsi que je l’ai observé aussi chez Sorbus
confusa (3).
La caractéristique du pétiole (flg. 1) contient un faisceau scléro-
libéro-ligneux en croissant comme dans S. aria (flg. 2) mais avec,
de part et d’autre, deux petits faisceaux, tandis que dans P. com-
(1) Schneider (C. K.). Handb. Laubholzk. I. 1906.
(2) Guillaumin (A.). Pyro-cydonia et X Pyronia. Bull. Soc. dendrol., 1925.
(3) George (L.). Observations sur le Sorbus conjusa Gremli. C. R. Acad, sciences,
22 février 1932.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
— 751
munis (fig. 3) le faisceau médian est à branches fortement rentrantes-
surmontées chacune d’un petit faisceau. Le collenchyme (fig. 4)
qui occupe tout le reste du pétiole, est à parois très irrégulière-
ment épaissies, comme le collenchyme hypodermique pétiolaire
de S. aria; les épidermes des pétioles sont également identiques..
Le limbe (fig. 5) renferme deux palissades comme dans S. aria
(fig. 6). Le faisceau conducteur (il s’agit toujours de la troisième ner-
vure latérale à partir de l’extrémité proximale du limbe) repose
entièrement sur du collenchyme comme dans P. commuais (fig. 7),
mais il n’est pas entouré, même localement, de sclérenchyme, con-
trairement à ce qui existe chez les deux parents. L’épiderme infé-
rieur (fig. 8), tomenteux, se rapproche davantage de celui de S. aria
(fig. 9) que de l’épiderme glabre des feuilles adultes de P. commuais
(fig. 1.0).
2° Pyraria malifolia Spach = Pirus malifolia Spach = Sorbo-
pyrus malifolia Guillaumin (*) = P. cydonia Jackson (2).
D’après Chevalier (3), cet hybride a comme ascendants, d’une
part, le Poirier cultivé, d’autre part « soit Aria Hoslii Jacq., soit
Aria Mougeoli Beck ».
Les caractères anatomiques de la feuille différent de ceux que
j’ai observés (4) chez S. Mougeoli Soy. et chez S. Hoslii pro parte =
S. Sudelica Nyman ( = S. Chamemespilus (L.) Crantz x S. Mou-
geoli Soy.), ce qui fait penser que, vraisemblablement, ces deux
Alisiers ne sont pas intervenus dans la constitution du P. malifolia.
Par contre, l’anatomie et la morphologie foliaires présentent des
caractères de P. commuais et de S. Hoslii pro parte = S. ambigua
Michalet (= S. Chamemespilus (L.) Crantz x S. aria Crantz).
Les feuilles de cet arbre d’une dizaine de mètres de hauteur,
à port de Pommier, sont obtuses ou acuminées, arrondies ou
subcordiformes à la base, floconneuses en dessus, légèrement co-
tonneuses en dessous, ainsi que les pédoncules, quand elles sont
jeunes, glabres en dessus, légèrement tomenteuses en dessous à
l’âge adulte. Elles sont souvent doublement denticulées comme
celles de S. ambigua.
La caractéristique du pétiole (fig. 11) est très voisine de celle de
S. ambigua (fig. 12) et contient dans son parenchyme des oursins
et des cristaux clinorhombiques d’oxalate de calcium, comme chez
P. commuais, tandis que l’autre ascendant ne renferme que des
oursins. Chez S. ambigua, il n’y a pas de collenchyme dans le pé-
H Guillaumin (A.). Loc. cil.
(2) Index Keivensis.
(3) Chevalier (A.). Les Pyraria ou Poiriers Alisiers. Revue de Pot. appliquée et
d' Agriculture coloniale, 1925.
(4) George (L.). Observations sur quelques Sorbus et leurs hybrides. Congres des
Sociétés savantes, Besançon, 1932.
— 752 —
tiole, chez P. communis presque tout l’espace entre le faisceau et
l’épiderme est collenchymateux, chez l’hybride, il y a seulement
5 à 6 assises hypodermiques collenchymateuses.
La structure du limbe (fig. 13) se rapproche davantage de celle .
de S. ambigua (fig. 14). L’épiderme inférieur légèrement tomen-
teux (fig. 15) des feuilles adultes, présente des caractères intermé-
diaires entre l’épiderme glabre de P. communis et l’épiderme to-
menteux de S. ambigua (fig. 16), non seulement au point de vue
pilosité, mais aussi forme et disposition des cellules. Le P. malifolia
serait donc un hybride de P. communis et S. ambigua.
En ce qui concerne le chimisme cellulaire, les tannins sont plus
abondants que chez les parents et il y a localisation d 'arbutine
comme chez le Poirier tandis que ce glucoside n’existe pas chez le
S. ambigua (non plus que chez les S. Mougeoli et S. sudetica). Mais
si la présence d’arbutine montre dans les deux Pyraria l’interven-
tion du Poirier, les caractères anatomiques, tout en restant inter-
médiaires entre ceux des ascendants sont beaucoup plus voisins de
ceux des Alisiers (S. aria et S. ambigua ).
Planche I. — Fig. 1 : P. Bollwylleriana. — Fig. 2 : S. aria. — Fig. 3 : P. communis. —
Fig. 4 : P. Bollwylleriana. — Fig. 5 : P. Bollwylleriana. — B. Bois; C. Collenchyme
Cl. Cristal Clinorhombique ; L. Liber; O. Oursin; S. Sclérenchyme ; P. Tissu palis
sadique; ST. Sac à tannin.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. IV, 1932.
49
— 756
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Phanéro cames.
( Liste des récoltes classées par ordre géographique)
avec une introduction
par M. Th. Monod.
Les Phanérogames que j’ai récoltés au cours de la Mission Augié-
ras-Draper sont actuellement à peu près tous déterminés; ils ont
été étudiés par MM. Raymond Benoist, René Maire et Fran-
çois Pellegrin. M. le Docteur R. Maire a déjà publié, ici même (1),
la liste de ceux qu’il avait examinés lui-même et Mlle Aimée Camus
a décrit une espèce nouvelle de Graminée (2). Je dois des remercie-
ments tout spéciaux à MM. R. Benoist et F. Pellegrin qui m’ont,
très aimablement autorisé à reproduire la liste des plantes déter-
minées par eux.
Étant donné que l’itinéraire parcouru s’est étendu, dans le sens
méridien, de l’Atakor-n-Ahaggar aux rives du Niger et intéresse
par conséquent plusieurs provinces floristiques et, en particulier,
la limite, très importante au point de vue biogéographique, du
Sahara central et de la zone sahélienne, il ne m’a pas semblé entiè-
rement inutile de donner de mes récoltes une liste non pas systé-
matique mais topographique, de façon à mettre en évidence cer-
tains faits phytogéographiques.
Le problème intéressant est celui des limites méridionales du
désert. De même que, vers le nord, à une certaine latitude, l’in-
fluence des pluies régulières d’hiver impose à la végétation saharo-
septentrionale les modifications qui la font passer à la steppe inter-
calée entre le désert et le Tell, de même, au sud, dans la zone
extrême atteinte parles pluies d’été, on observe des formations végé-
tales intermédiaires entre le désert saharo- méridional et le Soudan
botanique à Borassus, Tamarindus, Butyrospermum, Kigelia, etc.
(1) Mission saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Plantes du Sahara central.
(Bull. Mus., [2], III, n° 6, juin 1931, pp. 521-538).
(2) Cœlachyrum nouveau de l’Afrique centrale (Bull. Mus., [2], III, n° 6, juin 1931,
p. 546).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 6, 1932.
757
Choisissons, pour entrer dans quelques détails, une « tranche »
saharienne méridienne soustraite, pour simplifier notre exposé,
tant aux influences maritimes qu’à celles de l’altitude, étrangère
par conséquent à la fois à la province saharo-atlantique comme à la
Fig1. 1. — Croquis de l’itinéraire de la Mission Saharienne Augiéras-Draper
entre l’Ahaggar et le Niger.
province saharo-montagnarde; prenons-la un peu à l’ouest du
massif central et jalonnée par exemple par El Goléa, le Tadmaït, le
Tidikelt, l’enceinte tassilienne septentrionale dans l’Emmidir ou
l’Ahnet, un grand lambeau, effroyablement désertique, de pays
— 758 —
cristallin, le Tassili de Ti-m-Missao, l’intersection de la frontière
algéro-soudanaise avec le 21° de latitude Nord, l’extrémité septen-
trionale de l’Adrar des Ifor’as, le Tiipétrine, le Tilemsi, enfin le
Niger à Bourem. (Cf. Th. Monod, Les animaux et les plantes in
Augiéras, etc. D’Algérie au Sénégal. Mission Augiéras-Draper
1927-1928, Paris, 1931, pp. 201-252, 27 figs., pi. 36.)
La division en provinces biogéographiques et, en particulier
phytogéographiques, des régions désertiques qui séparent la Ber-
bérie mériterranéenne de l’Afrique soudanaise est peut-être plus
délicate qu’on ne le suppose. L’observateur le moins expérimenté
— mieux encore, le touriste le plus ignorant se lançant à la « con-
quête » du Sahara sur une piste carossable déjà mille fois parcou-
rue — ne peut pas ne pas remarquer que l’itinéraire Algérie-Soudan
traverse [s’il passe en dehors des régions hautes (> 1.500 m.) du
massif central] trois grandes provinces naturelles, à savoir, du
nord au sud : une province septentrionale à Limoniaslrum guyo-
nianum et Rælama rætam et à végétation plus ou moins diffuse (I),
une province centrale à Acacia et à Panicum lurgidum, à végéta-
tion contractée, strictement limitée aux étroits sillons que cons-
tituent les oueds (II) — enfin une province méridionale à Cenchrus,
Boscia, Combrelum, Grewia et Euphorbia balsamifera, à végétation
de nouveau plus ou moins diffuse (III).
Comment grouper ces trois provinces et les rattacher aux for-
mations contiguës au nord comme au sud? Les uns font de I et II
le Sahara proprement dit avec un « secteur algérien » (I) et un
« secteur soudanais » (II) tandis que III appartiendrait déjà à la
région intertropicale dont elle serait le terme septentrional extrême
ou Sahel. D’autres considèrent encore I comme une dépendance
désertique de la région méditerranéenne et réservent le nom de
« région désertique » proprement dite à II et III seulement, cette
dernière étant un terme de passage entre II, le vrai Sahara, et les
régions méridionales soudanaises. A vrai dire, cette dernière mé-
thode, si elle a le gros avantage de souligner la très grande impor-
tance biogéographique de la limite entre I et II — c’est-à-dire la
lisière nord des Mimosées — a par là même le défaut de rejeter en
dehors du Sahara sensu stricto tout le territoire séparant le steppe
nord-africain des premiers Acacia, c’est-à-dire, sur notre méridien,
tout ce qu’on nomme habituellement le « Sahara algérien » : or il
est devenu tout à fait impossible de restreindre à ce point l’ac-
ception du terme « Sahara » : Ghardaïa et Fd Goléa doivent demeu-
rer des localités sahariennes. Autre remarque : restreindre le désert
aux provinces II et III, dans le premier cas, ou aux provinces I
et II dans le second, c’est consacrer une asymétrie — regrettable à
mon avis — et à laquelle peut, seule remédier une division non plus
bi- mais tripartite de la région désertique. Je m’explique : dans un
— 759
■cas on nous présente un Sahara composé d’une province septentrio-
nale à végétation diffuse (I), et d’une province méridionale (cen-
trale) à végétation contractée (II), et, dans l’autre, le même désert
est fait d’une centre à végétation contractée (II) et d’un Sahel à
végétation diffuse (III).
Il n’est pas étonnant que le Sahara, désert essentiellement clima-
tique intercalé entre deux zones de pluies régulières, d’hiver au
nord et d’été au sud, puisse, très naturellement, supporter une
division en trois parties : une province centrale où les précipita-
tions sont très faibles, milles souvent pendant plusieurs années
en un point donné, et essentiellement irrégulières, alimentant une
végétation contractée (II), symétriquement encadrée entre deux
provinces « marginales », l’une au nord (I), l’autre au sud (III)
caractérisées par des précipitations plus abondantes [ pluies moins
irrégulières (ou déjà régulières) ou rosée ] et une végétation soit
déjà franchement diffuse soit, suivant la latitude considérée, ten-
dant seulement à le devenir.
La météorologie saharienne est encore très imparfaitement con-
nue, mais il n’est pas improbable que les provinces I et III ne
soient pas pluviométriquement symétriques et n’aient pas pour
limites les mêmes isohyètes : il est possible que III s’avère, à l’étude,
mieux arrosée que I qui semble recevoir partout, en moyenne,
moins de 100 à 150 mm. Si ce fait est établi, ce serait peut-être
un argument en faveur de la réunion de I + II en un « Sahara »
opposé à un « Sahel » (III). Cependant l’existence, dès maintenant
constatable sur le terrain, d’une remarquable similitude de «mode »
entre les végétations, diffuses l’une et l’autre, de I et de III, aux
deux bords de la province à végétation contractée, semble pouvoir
autoriser la division proposée ici. D’ailleurs, si les pluies étaient
inégales en I et III, il ne s’ensuivrait pas le moins du monde, ipso
facto, que les quantités d’eau disponibles de part et d’autre pour la
végétation soient affectées d’une inégalité identique : le rôle des
rosées dans le Sahara septentrional, est peut-être, à cet égard,
■considérable, comme elle l’est sur le littoral atlantique où une flore
relativement développée et plus ou moins diffuse ne reçoit à peu
près aucun autre apport d’eau que celui des rosées puisque, à Port-
Étienne, pour 16 années, la moyenne du nombre annuel des jours
de pluies est de 5 et la moyenne des chutes d’eau annuelles (pour
17 années) de 90 millimètres, avec des valeurs annuelles pouvant
s’abaisser à 0 mm 2, 2 mm 5, 3 mm 5, 5 mm, 12 mm 2, etc.
L’ « homologie » des provinces I et III à végétation plus ou moins
diffuse n’aura, bien entendu, la valeur que je lui attribue que si les
caractères qui rapprochent ces provinces pour les opposer à II
sont d’origine climatique, indépendants des facteurs édaphiques.
Bien que, dans le Sud Algérien, la limite entre le Sahara septentrio-
— 760 —
liai et le Sahara central coïncide indéniablement, grossissirno modo,
avec un contour géologique, séparant un pays calcaire, crétacico-
tertiaire, d’un pays silico-cristallin, il ne semble nullement que le
passage de la flore septentrionale diffuse à la flore centrale contrac-
tée se trouve conditionné par la composition du sol. Le Tadmaït,
géologiquement très uniforme, appartient à la fois aux deux modes,
par sa partie nord et sa partie sud, les calcaires de la plage pré-tassi-
lienne ont une végétation rigoureusement contractée, les cipolins
du Tanezrouft méridional également, tandis que le mode diffus
réparait sur les sommets de V Ahaggar, dans le Sahara atlantique, et
dans le Sahara sahélien, indépendamment de la composition pétro-
graphique des substrata.
J’ai longtemps admis moi-même — et utilisé dans plusieurs
publications récentes (*) — une division du Sahara en deux pro-
vinces (I et II), le Sahel (III) étant considéré comme appartenant
déjà à la région intertropicale africaine : je crois aujourd’hui qu’il
n’est pas possible, si I fait partie du Sahara, d’en exclure III et que
la seule alternative logique est celle-ci: ou restreindre le vrai Sahara
à II en en excluant à la fois I et III, formations symétriques, et,
mutatis mulandis, « homologues », ou se résigner à diviser le
Sahara en trois provinces. C’est ce que je me résouds à faire au-
jourd’hui.
Non sans hésitations d’ailleurs, car l’autre manière de remédier
à la dissymétrie des coupures actuelles a aussi ses avantages : ne
considérer comme proprement « saharienne » que la province
médiane (II), à l’exclusion des provinces marginales (I et III)
rattachées, à titre de dépendance désertique ou de « zone de tran-
sition », l’une à la Berbérie, l’autre au Soudan; le Sahara sensu
slriclo (II) apparaîtrait alors nettement ce qu’il est en réalité, une
zone de mélange, un Mischgebiet à faible endémicité (au moins
générique) où se juxtaposent, sur un fond relativement pauvre
d’endémiques paléogéniques sahariens, la double influence d’un
apport paléarctique (Méditerranée) et d’un apport tropico-africain
(ou plus précisément : soudano-oriental).
Théoriquement cette solution est séduisante, mais, comme
je l’ai signalé plus haut, elle implique la restriction du terme
« Sahara » (biogéographique) à une petite fraction seulement du
Sahara géographique : sur notre « tranche » méridienne, ne seraient
« sahariens » que les pays séparant le bord sud du Tadmaït du
bord nord de l’Adrar des Ifor’as. Or il serait, semble-t-il, regret-
table de consacrer par la nomenclature une disproportion de pa-
(l) Par exemple : Remarques biologiques sur le Sahara. ( Revue gén. des Sc., Paris,
XLII, n° 21, 15 novembre 1931, pp. 609-616.)
— 761 —
reille envergure entre le Sahara botanique et le Sahara du langage
courant.
Toutes les difficultés que nous éprouvons dans le groupement des
trois provinces proviennent du fait que I n’a pas de nom utilisable;
si elle en avait un, II serait tout simplement le « Sahara » et III le
« Sahel ». Faute d’un substantif — qu’il serait sans doute aujourd’hui
ridicule de créer — on est obligé ou de laisser I en dehors du « Saha-
ra » (même biogéographique), ou d’appeler « Sahara » I et II, ce qui
implique à mon avis l’extension du terme (au moins sensu lato ) — à
III, symétrique méridional de I. J’admets volontiers que mon
groupement a le défaut — inéluctable d’ailleurs si l’on tient à
marquer le « balancement » des deux provinces à végétation diffuse
de chaque côté du Sahara central — de placer les formations
méridionales de III, par exemple des bois-taillis à Acacia Sénégal,
A. albida, A. arabica, Bauhinia, etc., dans une province dont le
nom comprend le mot « Sahara », évocateur de paysages plus arides.
Je ne vois pas de moyen d’éviter cet inconvénient, d’ailleurs mi-
nime à coté de l’avantage que je crois trouver dans un Sahara
(sensu lato) tripartit. Je ferai remarquer de plus que, si l’étude du
Sahara avait débuté par Tombouctou au lieu de commencer par
Biskra, nous aurions moins de répugnance à admettre que les no-
tions d’ «arbre» et de «désert» sont en pratique infiniment moins
disjointes sur le terrain que dans nos esprits et qu’il serait à peine
paradoxal d’opposer à I, « Sahara des buissons », tout le reste
sous le nom de « Sahara boisé ».
La province I sera qualifiée de saharo-médilerranéenne ou saharo-
seplenirionale, la province II de saharo-africaine (pour marquer
l’opposition entre le Sahara central à Acacia, renfermant déjà de
nombreux éléments tropicaux) ou de saharo-médiane : « saharo-
soudanaise » (le « Sahara soudanais », in loto ou pro parte de bien des
auteurs) n’est pas acceptable parce que le Soudan botanique n’est
pas contigu à cette province vers le sud, occupé par le Sahel;
« saharo-cenlral », d’usage banal (« Sahara central ») ne semble pas
non plus à recommander parce qu’il s’agit d’une désignation géo-
graphique beaucoup trop étroite, la province II dépassant infini-
ment les limites d’un « centre » saharien topographique : de vastes
zones du Sahara occidental semblent appartenir à cette province
et il serait bizarre de les décrire comme dépendant d’une province
du Sahara central; il faut, autant que possible, éviter les conflits
entre les nomenclatures géographique et biogéographique. On doit
aussi renoncer aux termes renfermant des allusions à telle ou telle
unité politique, comme « Sahara algérien » (Algérie) et « Sahara
soudanais » (Soudan français); cela permet d’étendre l’acception
de ces termes en leur en substituant de plus généraux, puisque les
provinces visées débordent largement les frontières administra-
— 762 —
tives des territoires auxquels elles empruntaient leur désignation.
Reste la province III, qui est le Sahara méridional ou Sahel des
auteurs : je propose les dénominations de saharo-sahélienne ou de
saharo-méridionale. 11 n’y a pas là de difficultés.
Je n’insisterai pas sur les caractères floristiques de la province
saharo-africaine, bien connus : c’est, sur notre « tranche » déser-
tique, le Sahara central typique à Acacia fasciculata (= iortilis ),
A. seyal, Balanites ægyptiaca, Mærua crassifolia, Leptadenia pyro-
lechnica, Saluadora persica, Calolropis procera, Panicum turgidum,
Ærva tomenlosa, Crozophora brocchiana, Solenostemma oleifolium
( = argel) Tephrosia purpurea, Pergularia lomenlosa, Colocynthis
vulgaris, Schouwia purpurea, etc.
Passons à la limite entre les provinces saharo-africaine et saharo-
sahélienne : elle est à la fois brutale et graduelle, nette et confuse.
Il peut exister en effet, entre le territoire saharo-africain et la
latitude où le territoire tout entier est indubitablement sahélien,
une zone où les oueds ont déjà une végétation sahélienne, tandis
que les regs qui les séparent sont encore de caractère saharien. La
limite des provinces n’est donc nullement une ligne précise et les
représentations graphiques qu’on tenterait d’en donner sur une
carte ne seront jamais que de grossières approximations : à leur
■contact mutuel les provinces s’interpénétrent inextricablement.
Lorsque l’on vient du Sahara, le premier oued vraiment sahélien
ne passe pas inaperçu : sur notre itinéraire ont bien apparu vers
21°5 les premiers pieds de Cenchrus calharticus mais dans l’oued
Izelilène (20°27'45" lat. N.), tout à coup, apparait une végétation
relativement luxuriante où les éléments nouveaux jouent un rôle
important puisqu’aux trois ou quatre espèces ligneuses du Sahara
adjacent s’en ajoutent, à la fois, trois autres: Boscia senegalensis,
Combretum aculeatum, Grewia populifolia. La liste des plantes
recueillies à Izelilène (p. 771) montrera parmi les espèces herbacées
des exemples analogues d’éléments méridionaux atteignant en ce
point, sur notre itinéraire, leur limite septentrionale.
La limite de la province saharo-sahélienne me semble marquée,
négativement, par la disparition du Cornulaca monacanlha j1), et
positivement par l’apparition des genres Boscia, Combretum,
Grewia, Sesamum ( alatum ), Bouchea ( marrubiifolia ), Plycholobium
( plicalum ), Abulilon ( mulicum ), Cenchrus (calharticus) : on doit citer
aussi Penniselum Chudeaui, et un Aristida sp. (? Sieberiana ou
funiculala), etc. Le Cenchrus et le Bouchea semblent de bons indi-
cateurs.
Plus au sud apparaissent des types nouveaux, Euphorbia balsa-
(') Et probablement de familles entières; Cf. infra la citation de Hagekup, p. 763.
- 763 —
mifera, des espèces des genres Acacia, Bauhinia, Commiphora,
Cadaba, Loranlhus, Capparis, Hyphæne, etc.
La province saharo-sahélienne est le domaine par excellence des
dunes mortes à graminées, qui sont un steppe et qui débutent sur
notre itinéraire aux environs du 18°, d’abord par des sables à
Cyperus conglomeraius nains puis par la forme typique à Panicum
turgidum et Cenchrus catharlicus auxquels s’ajoutera, beaucoup
plus au sud, Euphorbia balsamifera, etc.
On doit se demander si la province saharo-sahélienne ne devrait
pas être divisée en deux sous-provinces. Je suis d’avis qu’une telle
distinction est possible. Voici, très sommairement, quelques carac-
tères de ces deux sous-provinces que l’on peut nommer sahélo-
déseriique (V et sahélo-soudanaise.
1° Sous-province sahélo-déserlique : Acacia fasciculata, A. seyal,
Balanites ægyptiaca, Mærua crassifolia, Boscia senegalensis, Com-
brelum aculeatum. Grewia populifolia, Leptadenia pyrolechnica,
Calotropis procera, Abutilon mulicum, Sesamum alatum, Tephrosia
purpurea, Plycholobiam plicalum, Rhynchosia memnonia , Bouchea
marrubii folia, Cenchrus cathdrticüs, Pennisetum Chudeaui, Aris-
tida cf. Sieberiana ou funiculata, Panicum turgidum, Cyperus con-
glomeralus (dominante parfois).
2° Sous-province sahélo-soudanaise : en plus des mêmes espèces :
Euphorbia balsamifera, Hyphæne thebaica, Acacia Sénégal, A. al-
bida, A. scorpioides { — arabica ), Bauhinia reticulata, B. rufescens,
Commiphora africana, Cadaba farinosa, C. glandulosa, Grewia spp.,
Combretum spp., Capparis spp., Cratævci religiosa, Loranlhus, etc.
Dans le sud de la sous-province peuvent s’aventurer quelques arbres
soudanais, Adansonia ou Tamarindus par exemple. Hagerup
(Biol. Meddel. Kgl. Danske Vidensk. Selsk., IX, 4, 1930, p. 113)
a fait remarquer à propos d'une localité saharo-sahélienne (sous-
province sahélo-soudanaise) que « les familles suivantes, qui carac-
térisent les régions désertiques plus septentrionales, y sont absentes:
Caryophyllaceæ, Chenopodiaceæ, Polygonaceæ, Typhaceæ, Rese-
■daceæ, T amaricaceæ, Plumbaginaceæ, Labialæ, et [qu’j en fait de
Cruciferæ, on n’en trouve qu’une seule espèce » [Farsetia ramosis-
sima Hochst.].
Ces deux sous-provinces peuvent avoir des extensions très va-
riables. Sur notre itinéraire, la sous-province sahélo-désertique est
largement développée et les Euphorbia balsamifera n’apparaissent
qu’à une faible distance du Niger (environ 50 kilomètres); dans la
Mauritanie occidentale, au contraire, YEuphorbia balsamifera re-
monte jusque dans l’Agneïtir et l’Akchar, en bordure de la partie
(0 Sahélo- saharienne serait meilleur mais trop voisin du nom de la province (saharo-
sahélienne) pour ne pas donner lieu à des confusions
— 764
sud-ouest de l’aftout du Tidjirit et n’est séparée du Sahara que
par une sous-province sahélo-désertique à Boscia très étroite, limi-
tée, sur mon itinéraire, au Tidjirit.
S’il fallait caractériser d’un mot la province, on pourrait peut-être
dire : le territoire à Cenchrus calharticus, Euphorbia balsamifera et
Hyphæne thebaica, très souvent couvert de dunes mortes, et inter-
calé entre le Sahara à Cornulaca monacanlha et le Soudan à Boras-
sus, Butyrospermurn, Tamarindus et Adansonia. Engler (1925,
р. 8) la nommait très justement : « Ubergangsprovinz mit bis-
weilen viel Graassteppe und weniger laubwerfenden ± dornigen
Gehôlzen, unter dem Einfluss schwacher, aber selten ausbleibender
Sommerregen. »
Immédiatement au sud commence la province soudanaise, très
bien connue, à Adansonia digitata, Borassus flabelliformis var.
Ælhiopum, Butyrospermurn Parki, Kigelias pp., Khaya senega-
lensis, Paradaniella Oliveri (= Daniella thurifera auct. mult. nec
Benn.), Diospyros mespiliformis, Ficus spp., Lophira, etc.
Une dernière remarque : l’essai qui précède est certainement pré-
maturé. Nous ne parviendrons à préciser les limites phytogéogra-
phiques qui nous préoccupent que le jour où, pour un assez grand
nombre de points de la région envisagée, aura été effectué le calcul
statistique des « types biologiques » suivant la méthode de Raun-
KIÆR.
Le spectre floristique de Tombouctou (O. Hagerup, 1930)
fournit une analyse biologique très intéressante d’une localité
saharo-sahélienne, « semi-désert » caractérisé par l’abondance des
с. haméphytes (36 0/0; 9 0/0 dans le « spectre normal », 13 0/0 à El
Goléa, dans le Sahara septentrional). L’absence d’analyses con-
cernant les régions voisines, situées plus au nord, en particulier
l’absence d’analyses intéressant la province saharo-africaine, rend
encore impossible des comparaisons indispensables : Hagerup
compare Tombouctou à El Goléa, ce qui peut-être le conduit à
surestimer l’importance phytogéograpliique de la limite nord
du « semi-désert » sahélien.
OUVRAGES CITÉS DANS LE TABLEAU
1927. Chevalier, A. — Les régions botaniques continentales ctEmm. de Martonne.
Traité de géographie physique. Paris, 1927, III. chap. vi, pp. 1281-1332, fig. 446-
451.
1910. Engler, Adolf. — Die Pflanzenwelt Afrikas, insbesondere seiner tropischen
Gebiete. Grundzüge der Pflanzenverbreitung in Afrika und die Charakterpflanzen
Afrikas [in A. Engler et O. Drude, Die Végétation der Erde : Sammlung
765 —
pflanzengeographischer Monographien, IX]. I. Band. Allgemeiner Überblick
über die Pflanzenwelt Afrikas und ihre Existenzbedingungen. 1. Heft, Leipzig,
1910, XXVIII + pp. 1-478, 404 flg., 20 pl., 5 cart. col. h. t. — 2. Heft, XII
-f- pp. 479-870, 304 fig. — 3. Heft, pp. 871-1029, 1 fig., 1 pl. [cartes col.].
1925. Engler, Adolf. — Idem , V. Band, 1. Heft. Ausführliche Schilderungen der
Vegetationverhâltnisse des tropischen Afrika : 1. Teil, 1925, XVI + 341 p.,
5 cartes texte, 1 carte h. t.
1923. Shantz, H. L. et C. F. Marbut. The végétation and soils of Africa, with a sec-
tion on the land classification of Africa by the joint authores and anote on a
rainfall map of Africa by S. B. Kincer. American geographical Society Research
Sériés, n° 13, 1923, X + 263 p., 48 fig. (dont 47 phot.), 2 cartes h. t. col. en
portefeuille.
Je désire signaler aux botanistes sahariens un intéressant article
qui, publié dans une revue de vulgarisation, risque d’échapper à
l’attention des naturalistes : Demoulin, La flore saharienne (La
Nature, Paris, n° 2.795, 15 octobre 1928, pp. 349-357, 11 figures).
Th. Monod.
t
Nordafrikanisch-indische Wüstengebiet Mediterrangebiet
H. L. Shantz et C. F. Marbut (1923)
— 767 —
LISTE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE
des plantes recueillies par M. Th. Monod au cours
de la Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928.
A. - PLATEAU DU TADMAÏT
I. Falaise méridionale du Tadmaït, source d’Aïn el
Hadjaj : 17-X-1927 : Capparis spinosa L. var. coriacea Cosson [1],
B. - TASSILIS INTERNES
II. Emmidir, Tahount Arak : 22-X-1927 : Trichodesma afri-
canum (L.) R. Br. [2], Cassia ohovala Colladon [3], Farsetia ramo-
sissima IIochst. var. Garamantum Maire [4], Launea mucronata
(Forsk.) Musciiler [5], Linaria sagittala Steud. var. linearifolia
Batt. [6], Heliolropium undulatum Vahl [7a], Pulicaria crispa
(Forsk).) G. H. Schultz [7 b], Tribulus macroplerus Boiss. var..
ochroleucus Maire. (?, spec. jun.) [8],
C. - BAS AHAGGAR
III. I-n-Ameg’el : 23-X-1927 : Veronica anagallis-aqualica L.[9],
Solanum nigrum L. var. lanceolalum Batt. et Trab. [10].
IV. Tamanrasset : 25-X-1927 : Malcomia ægqpliaca Sprf.ng.
var. longisiliqua (Coss.) [131, Mentha longifolia Huds. [14-15].
Cynodon daclylon (L.) Pers. [16], Poiamogelon pusillus L.. [17],
Asleriscus graveolens (Forsk.) D. C. var. genuinus Tiiell. [18],
Chlamydophora pubescens (Desf.) Coss. et Dur. [19] — Ibidem,
26-X-1927 : Senecio hoggariensis Batt. et Trab. var. eradiatus
Maire [20], Gnaphalium luteoalbum L. [21], Euphorbia granulala
Forsk. [22], Fagonia glutinosa Del. [23], Heliolropium undulatum
Vahl [24], Cleome arabica L. [25], Tribulus lerresler L. ssp. pentan-
drus (Forsk.) Maire var. tomentosus Batt. [26], Coriandrum sali-
vum L. (cultures) [27-281. Linum usitatissimum L. (cultures) [29-30],
Amaranthus polygamus L. [31] — Ibidem, 5-XI-1927 : Centaurea
pungens Pomel [192-192 bis], Sonchus oleraceus L. (cultures) [193],
Polypogon monspeliensis (L.) Desf. [194]. Eragrostis bipinnala (L.)
Muschler [196], Farsetia ramosissima Hochst. var. Garaman-
lum Maire [197], Atriplex halimus L. [198], Colocynthis vulgaris
Schrad. [199], Aizoon canariense L. [200], Malcomia ægyptiaca
Spreng. var. longisiliqua (Coss.) Maire [201], Salsola fœlida Del.
(avec cécidies) [202], Sclerocephalus arabicus Boiss. [203]. — Ibi-
dem, 7-XI-1927 : Tamarix aphylla (I,.) Karst. [195].
768 —
V. De Tamanrasset à Silet : Oued Ag’enar, 3-X 1-1927 :
Paacralium Sciharæ Coss. [190-191]. — Ibidem, 8-XI-1927 : Lotus
Jolyi Batt. [207-208], Crolalaria Saharæ Coss. [209], Moreltia ca-
nescens Boiss. [210-211], Farselia ramosissima Hochst. var. Gara-
mantum Maire [212], Dœrhavia repens L. [213], Monsonia helio-
tropioides (Cav.) Boiss. [214], Picris albida Bai.l var. C hevallieri
(Batt.) Maire [215], Caylusea canescens (L.) Saint-Hil. [216],
Fagonia glutinosa Del. [217], Ziziphus lotus Desf. ssp. Saharæ
(Batt.) Maire [218], Crozophora brocchiana (Vis.) Schweinf.
[219] — - Oued Tit, 9-XI-1927 : Tamarix aphylla (L.) Karst.
[220-223], Nucularia Perrini Batt. [224-225], Lepladenia pyro-
technica (Forsk.) Dec. [226-227]. — Abalessa, 10-XI-1927: Ricinus
commuais L. [230-231]. — Entre Abalessa et Silet, 10-X1-1927 :
Cassia obovala Colladon [232], Cassia lanceolala Forsk. [233] et
ll-XI-1927 : Tephrosia lepiostachya D. C. [234], Solenostemma olei-
folium (Nect.) Bull, et Bruce [235, en fleurs]. — Silet, 12-XI-1927:
Cyperus lævigalus L. [236, 246], Salvadora persica L. [237-238 avec
cécidies d’Eryophyide, 253 en fleurs ( 14-XI-1927)], Ziziphus lotus
Desf. ssp. Saharæ (Batt.) Maire [239], Hyoscyamus muticus
L. ssp. falezlez (Coss.) Maire [240, 243], Pulicaria inuloides D. C.
[241-242], Ficus carica L. [244], Astragalus pseudo-trigonus Batt.
et Trah. [245] — Ibidem, 13-XI-1927 : Phragmites commuais
Trin. var. isiacus (Del.) Coss. [247].
D. - ATAKOR-N-AHAGGAR
(28-X — 2-XI-1927).
VI. — Ephedra allissima Desf. [66, 81-82], Ephedra major Host.
var. suggarica Maire [98], Aadropogoa laaiger Desf. [59], Aadro-
pogoa aaaulalus Forsk. [171], Aadropogoa hirlus L. [127], Aadro-
pogoa foveolatus Del. [180], Paaicum lurgidum Forsk. [176],
Peaaiselum oriealale Rich. [93], Cyaodoa daclyloa (L.) Pers.
[119], Papophorum scabrum Kunth [166], Aristida ciliata Desf.
[100], Aristida sahelica Trabut [172], Scirpus holoschœaus L.
[108, 140], Forskalea leaacissima L. [55], Bœrhavia uerticillata Poi-
ret [116], Bœrhavia repeas L. [88], Bœrhavia aggluliaaas Batt. et
Trab. [34,45], Aerva tomeatosa Forsk. [67], Betamoaodiaaa Maire
[114], Atriplex halimus L.[40, 86], Cheaopodium murale L.[87, 168],
Cheaopodium vulvaria L. [144, 151, 153, 157-158], Aaabasis arlicu-
lata Moo. [57, 118], Silene Kiliaai Maire[135, fleur rose], Paroaychia
chlorothyrsa Murb. var. haggarieasis (Diels) Maire [174]. Aizooa
caaariease L. [44], Portulaca oleracea L. [89], Capparis spiaosa L.
var. coriacea Cosson [84], Moreltia caaesceas Boiss. [56, 97, 129,
143], Farselia ægyptiaca Turra [50, 123, 161-162], Moricaadia
arvensis (L.) D. C.[var. Garamanlum Maire [128, 146-148, 150, 167],
Schouwia purpurea (Forsk.) Muschler var, Schimperi ( Jaub. et
Spacii) Muschler [46, 65, 145, 165], Crambe Kraliki Coss. var
garamas Maire [96, 110], Zilla spinosa (L.) Prantl. [163], Anasta -
tica hierochuntica L, [181], Caylusea canescens (L.) Saint-Hil.
[49, 71, 101, 104], Réséda uillosa Coss. et Dur. [126], Trigonella
anguina Del. [139], fLolus Jolyi Batt. [63, 137], Tephrosia leplosta-
chya D. C. [37, 175], Astragalus Vogeli (Webb) Hutch. [39, 41, 177],
Rhynchosia memnonia (Del.) D. C. [42], Cassia obovata Colladon
[68], Monsonia niuea (Dec.) Webb [36], Monsonici heliotropioides
(Cav.) Boiss. [48], Fagonia Flamandi Batt. [47, 72, 182], Fagonia
Bruguieri D. C. [53], Tribulus lerresler L. ssp. eu-lerrester Maire
[170], Euphorbia dracunculoides Lamk ssp. eu-dracunculoides Maire
var. africana Rikli et Schrôter [115, 159], Rhus oxyacanlha Cav.
[92], Tamarix gallica L. ssp. nilolica (Eiirenb.) Maire var. brevi-
bracleald Maire [112], var. longibracleala Maire [122], Helian-
themum Lippi Pers. [61], Myrtus Nivellei Batt. et Trab. [75, 111],
Piluranlhos scoparius (Coss. et Dur.) Bentii. et Hook. var. fallax
(Batt.) Maire [51], Olea Laperrinei Batt. et Trab. [74, 76 et deux
bocaux de fruits mûrs [183-184] récoltés sur l’arbre le 30-X-1927]
Periploca lævigala Ait. [64,83, 131], Pergularia lomentosa L. [179],
Heliolropium undulalum Vahl [43], Trichodesma africanum (I..)
R. Br. [35,60,94], Megasloma pusillum Coss. et Dur. [38], Echium
humile Desf. var. saharicum Maire [33. 69, 113, 136, 229] Lavari-
dula Antineæ Maire [52, 78-79, 156 ], Lavandula coronopifolia Poi-
het [178], Salvia ægypliaca L. [62, 132], Salvia Chudeaui Batt. et
Trab. [70], Ballota hispanica (L.) Murby var. saharica (DIelb)
Maire [134], Teucrium polium L. ssp. seuratianum Maire [90],
Solarium nigrum L. var. lanceolatum Batt. et Trab. [73], var
alalum Moench [91], Wiihania somnifera (L.) Dunal. [109], Celsia
longiroslris Murb. [77], Liriaria sagiilala Steud. var. linearifolia
Batt. [125, fleurs jaunes], Linaria ægypliaca (L.) Dum. Cours.
ssp . fruticosa (Desf.) Maire [99, 117, 121, 124, 133], Anlirrhinum
orontium L. [169], Pulicaria undulala (L.) D. C. var. alveolosa (Batt.
et Trab.) Maire [85,95,141], Asteriscus graveolens (Forsk.) D. C.
var. villosus Thell. [54, 160], Chlamydophora pubescens (Desf.)
Coss. et Dur. [138], Penlzia monodiana Maire [149], Arlemisia
herba-alba Asso [105], Arlemisia campeslris L. ssp. glulinosa (Gay)
Batt., Brio, et Cavill. [142, 154], Arlemisia judaica L. ssp. saha~
riensis (Chevallier) Maire [58], Senecio hoggariensis Batt. et
Trab. var. typicus Maire [102-103], var. eradialus Maire [155],
Alractylis arislala Batt. [164], Centaurea foucauldiana Maire [107,
120,152], Launæa nudicaulis (L.) Hook. fil. [49 bis, 80, 106, 13Q*
173]. Crossidium lævipilum Thériot et Trabut (Muscinée) [187]*
HuUetin du Muséum , 2r s., t. IV- 193‘2.
50
— 770 —
E. - LISIÈRE MÉRIDIONALE DU TANEZROUET
VIL — De Silet à Ti-m-Missao ( 14 à I8-X 1-1927) : Ærva tomen-
tosa Forsk. [248], Pulicaria crispa (Forsk.) C. H. Schui.tz [249],
Aslragalus Vogeli (Webb) Hutch. [250-251] Cornulaca mona-
cantha Del. [250 bis],~Seelzenia orienlalis Dec. [252], Salsola fœlida
Df.l. [254], Bœrhevia repcns L. [255], Acacia segal Del. [256-257].
VIII. — Tassili-n-Adrar ou Tassili de Ti-m-Missao :Ti-m-
Missao, 18-X 1-1927 : Calotropis procera Ait. [258], Balanites
ægyptiaca Del. [259]. — I-n-Azaoua, 19-XI-1927 : Panicum turgi-
durn Forsk. [260], Pulicaria crispa (Forsk.) C. H. Schultz [261],
Andropogon laniger Desf. [262], Ærva tomentosa Forsk. [263],
Mærua crassifolia Forsk. [264-265]. — Source de Tigueurt,
21-XI-1927 : Mollugo cerviana Ser. [266], Veronica ariagallis-
aqualica L. [267], Phragmiles commuais Trin. var. isiacus (Del.)
Coss. [268], Adiantum capillus-V eneris L. [269-272], Samolus Vale-
randi L. [273-274], Ment ha longijolia Duos. [275], Pulicaria uridu-
lata (L.) D. C. var. alveolosa (Batt. et Trab.) Maire [276-279],
Cyperus lærigalus L. [280], Polamogeton perfoliatus L. [281]. — I-n-
Azaoua, 22-XI-1927 : Crozophora brocchiana (Vis.) Schweinf.
[302-304]. — Oued I-n-Nefls, 22-XI-1927 : Beseda villosa Coss. et
Dur. [284-285, 299], Asleriscus graveolens (Forsk.) D. C. var. viB
losus Thell. [286], Pulicaria undulata (L.) D. C. var. alveolosa
(Batt.) Maire [287, 292], Ærva tomentosa L. [288], Corchorus de-
pressas (L.) Stocks. [289, 293, 296], Euphorbia granulata Forsk.
[290, 294], Crozophora 'brocchiana (Vis.) Schweinf. [291, 302, 304],
Aslragalus Vogeli (Webb) IIutch. [297, 300, 301], Morettia ca-
nescens Boiss. [298]. — Ibidem, 23-XI-1927 : Convolvulus micro-
phyllus Sieb. et var. longipes Maire [306, 312-312 bis]. Neurada
procumbens L. [307], Solenostemma oleifolium (Nect.) Bull, et
Bruce [308], Andropogon laniger Desf. [309], Fagonia Jolyi Batt.
[310], Tribulus alalus Del. [311], Colocynthis vulgaris Sciirad.
[313-314], Arislida adscensionis L. var. pumila (Dec.) Coss. [315],
Euphorbia ' granulalaÆ orsk. [316].
IX. — Du Tassili-n-Adrar à Ifeï: 25-XI-1927 : Aslragalus
Vogeli (Webb) Hutch. [321-322], Bœrhavia repens L. [323], Seetze-
nia orientalis Dec. [324-326],' Farselia ramosissima Hochst. var.
Garamantum Maire [325]. — 26-XI-1927 : Tribulus lerr ester L. ssp.
penlandrus (Forsk.) Maire var. bimucronatus (Viv.) Maire [317],
Schouwia purpurea (Forsk.) Muschler var. Schimperi ( Jaub. et
Spach) Muschler [318, 331], Fagonia arabica L. var. viscidissima
Maire [319], Chloris meccana Hochst. [320], Crotalaria saharæ
— 771 —
Coss. [327, 332], Astragalus Vogeli (Webb) Hutch. [328], Atraclylis
aristata Batt. [329], Tributs alalus Del. [330]. Cleome arabica
L. [336], Eragroslis pilosa (L.) P. B. [337], Cenchrus calharlicus
Del. [339]. — 27-XI-1927 : Indigofera semitrijuga Forsk. [333,
344-345], Heliotropium erosum Lehm var. Kraliki (Pomel) Maire
[334], Fagonia arabica L. var. viscidissima Maire [335, avec
cécidies], Acacia seyal Del. [342], Indigofera sp. (an rov. sp.?
aff. viscosa ) [343]. — 28-XI-1927 : Farsetia ramosissima Hochst.
var. Garamanlum Maire [340], Tribulus alatus Del. [341], Schouwia
purpurea (Forsk.) Muschler var. Schimperi (Jaub. et Spach.)
Muschler [352], Fagonia Jolyi Batt. [353], Ziziphus lotus Desf.
ssp. Saharæ (Batt.) Maire [354]. — 30-XI-1927 : Acacia seyal
Del. — 3-XII-1927 : Schouwia purpurea (Forsk.) Muschler
var. Schimperi (Jaub. et Spach.) Muschler [406]. — 5-XII-
1927 : Farsetia ramosissima Hochst. var. Garamanlum Maire
[404-405], — 8-XII-1927 : Fagonia arabica L. var. viscidissima
Maire [400], Fagonia Jolyi Batt. [401], Roiibœllia hirsuta (Forsk.)
Vaiil [402]. — 9-XII-1927 : Pergularia tomeniosa L. [398-399],
Cyperus conglomérats Rottb. [409-410], Cenchrus Prieuri (Kunth)
Maire [411], Bouchea marrubiifolia Schauer [412], Morellia ca~
nescens Boiss. [413], Arislida adscensionis L. var. pumila (Dec.)
Coss. [414], Pappophorum cenchroides Liciit. [415], Heliotropium
undulalum Vaiil [416] — 10-XII-1927 : Cislanche phelipæa (L.)
P. Cont. [440], Cyperus conglomérats Rottb. [418]. — 1 l-XII-1927 :
Combretum aculeaium Vent. [419-420].
F. - ZONE SAHÉLIENNE (RÉGION NORD)
X. — Limite septentrionale de l’Adrar des Ifor’as, Izeli-
lène: 1-2-XII-1927 : Boscia senegalensis Lamk. [355, 368], Farsetia
ramosissima Hochst. var. Garamanlum Maire [356], Tephrosia
vicioides A. Rich. [358], Tephrosia purpurea, Pers. [370, 382],
Ptycholobium plicaium (Oliv.) Harms [392], Indigofera sessiliflora
D. C. [361, 395], Indigofera senegalensis Lam. [350], Indigofera
anabaplista Steud. [371], Pennisetum Chudeaui Maire et Trabut
var. Monodi Maire [347, 349, 362], Cleome papillosa Steud. [363],
Cleome arabica L. [374], Heliotropium slrigosum Willd. [366],
Bouchea marrubiifolia Schauer [367, 390-391], Bœrhavia repens
L. var. [369, 383], Rhynchosia memnonia (Del.) D. C. [372, 380-
381], Sesamum alalum Thonn. [375-376], Polygala Iriflora L. [379],
Corchorus depressus (L.) Stocks. [384], Corchorus trilocularis L.
[407] Abulilon mulicum Del. (Webb). [385, 387-388], Pulicaria
crispa (Forsk.) C. H. Schultz [386], Lepiadenia pyrolechnica
(Forsk.) Dec. [393-394], Cœlachyrum oligobrachiaium A. Ca-
mus [373].
— 772 —
XI. — Timétrine, d'Ifeï àl-n-Ouri: 12-XI1-1927 : Combre-
lum aculeatum Vent. [417, 439], Cleome brachycarpa Vahl [424,
434], Abutilon albidum (Willd.) Webb var. submulicum Maire
[425-426, 428], Grewia populifolia Vahl [430, 442], Farsetia ramo-
sissima Hochst. var. Garamanlum Maire [433], Ærua lomentosa
Forsk. [435, 437-438], Pavonia Kotschyi Hochst. [436], Euphor-
bia granulata Forsk. [441]. — 14-XII-1927 : Schouwia purpurea
(Forsk.) Muschler var. Schimperi (Jaub. et Spacii) Muschler
[445-446, 447 (f. trans. ad S. purpuream ), 448-449]. — 16-XII-1927
Balanites ægypliaca Del. [450, en fleurs, cécidies]. — 17-XII-1927:
Cyperus conglomeratus Rottb. [451-452, 454-455], Indigofera sp.
(an nov. sp.?) [453], Danthonia Forskâli (Vahl) Trin. [456], Cen-
laurea senegalensis D. C. [457-459],
XII. — Tilemsi, d’I-n-Ouri à Bourem (Niger) : 24-XII-
1927 : Aristida plumosa L. var. floccosa Coss. et Dur. [461], Indigofera
sp. (an nov. sp.?) [462, = 453], Farsetia ramosissima Hochst. var.
Garamanlum Maire [463], Fagonia Jolyi Batt. [464]. — 25-XII-
1927 : Tephrosia anlhylloides Hochst. [465-466]. — 26-XII-1927 :
Cenchrus calharticas Del. portant Surosporium catharticum
Maire [467]. — 29-XII-1927 : Aristida adscensionis L. var.
pumila (Dec.) Coss. et Dur. [469], Pennisetum Chudeaui Maire
et Trabut [470], Indigofera sp. (an nov. sp.?) [471], Heliotropium
undulatum Va-hi. [472-473]. — 31-XII-1927 : Cassia nigricans V ahi.
[476, 479], Polycarpæa corymbosa Lamk. [477], Cleome arabica L.
[478], Cadaba glandulosa Forsk. [480].
G. - BORDS DU NIGER
(ZONES SAHÉLIENNE ET SOUDANAISE)
XIII. — De Bourem à Kabara et Tombouctou : 1. I. 1928 :
Zizyphus jujuba Lam. var. orthacanlha D. C. [482], Zizyphus cf. Sci-
haræ Batt. [483], Mærua crassifolia Forsk. [484]. — 2-1-1928:
Limnanthemum senegalense N. E. Br. [485-487], Nymphéa slellala
Willd. [492-494], — 3. I. 1928 : Naias horrida A. Br. [495-496],
Eichornia natans Solms. [498-501, ?502], Nymphæa lotus L. [503 a],
Æschynomene aspera L. [503 b], Pycreus albomarginatus Nees.
[507, 526], Oryza Barthi A. Chev. [508, 523-524], Otlelia lancifolia
Rich. var. fluilans Ridl. [509, 530, 532-533, 536-539], Melochia
corchorifolia L. [514], Hibiscus asper Hook. f. [515], Scirpus corym-
bosus Roth. [516], Æschynomene indica L. [517], Senecio Perrotteti
D. C. [518-519], Ipomæa aqualica. Forsk. [520], Etricularia stel-
laris L. f. [528-529, 531], Chenopodium murale L. [534]. Æschyno-
mene crassicaulis Harms [535]. — 4-1-1928 : Crinum sanderia-
— 773 —
num Baker [510-544], Æschynomene crassicaulis Harms. [545], Jus-
siæa diffusa Forsk. [546-548]. — - 5-1-1928 : Azolla pinnala R. Br.
[821, 826] Otlelia lancifolia Rich. var. fluiîans Ride. [549-551], Nym-
phæa stellata WIlld. [552], Utricularia stellaris L. f. [553, 829],
Spermacoce ylobosa Sch. et Th. [554-555], Limnophila ceralo-
phylloides Skan [830] — 6-1-1928 : Indigofera viscosa Lam. [556],
Jussiæa diffusa Forsk. [557-558], Heliolropium undulatum Vahl
[559-560], Otlelia lancifolia Rich. var. fluiîans Ride. [561],
Lemna sp. [650], Gymnosporia senegalensis (Lamk.) Loes [562, 564],
Euphorbia balsamifera Ait. [563], Bauhinia rufescens Lam. [566]. —
8-1-1928 : Momordica balsaminea L. [567.]. — 9-1-1928 : Senecio
Perrotteli D. G. [568, 576], Jpomæa aquatica Forsk. [571], Cynodon
daclylon (L.) Pers. [575]. — 10-1-1928 : Bergia suffrulicosa Fenzl.
[578]. — - 12-1-1928, Rharous : Gymnosporia senegalensis (Lamk.)
Loes [602], Ærva tomentosa Forsk. [603-604], Momordica balsa-
minea L. [606]. — 14-1-1928 : Panicum burgu A. Chev. [580-581],
Oryza Barthi A. Chev. [582], — Janvier 1928, bords du Niger :
Solanum incanum L. [583, 589], Withania somnifera (L.) Duvai.
[584-585], Cephalandra indica Naud. [586-587], Achyranthes aspera
L. [588], Sesbania pachycarpa D. G. [590-591], Tephrosia polysta-
chya E. Mey [592-593], Trianlhema pentandra L. [594-595], Sesa-
mum alalum Thonn. [596-597], Tribulus alalus Dee. [598], Hy-
phæne thebaica Mart. [600]. — - Kabara, 24 et 26-1-1928 : Melia
azedarach L. [607], Aristida plumosa L. var. floccosa Coss. et Dur.
[611], Pavonia hirsuta Guill. et Perr. [612], Ærva lomenlosa
Forsk. [613], Leptadenia helerophylla Dec. [614-615], Abulilon
albidum (Wield.) Webb var. submulicum Maire [616-617], Cen-
laurea senegalensis D. C. [618-619, 626], Heliolropium undulatum
Vahl (?) [620], Senecio Perrotteli D. C. [621-622], Chenopodium mu-
rale L. [623].
XIV. — De Kabara à Mopti: 28-1-1928 : Hibiscus asper Hook
f. [629, 632, 647], Æschynomene- indica L. [631, 633], Cyperus auri-
comus (Spreng.) Sieber [634-635], Solanum incanum L. [636],
Momordica balsaminea L. (?) [637], Phyllanthus reticulatus Poir.
[640-641], Cassia occidentalis L. [642-643], Eichornia natans Solms
[644, 652-653], Utricularia stellaris L. f. [643], Ipomæa aquatica
Forsk. [646], Scirpus corymbosus Rotii. [648-650], I. Eschynomene
aspera L. [651], — 29-1-1928 : Cistanche linctoria (Forsk.) Beck.
[654], Oryza Slapfi Roshev [656], Mitragyne af ricana Korth.[659],
Nymphæa lotus L. [660], Polygonum lomentosum Willd. [661]
Polygonum lanigerum R. Br. (?) [662], Cistanche phelipæa (L.)
P. Cont. [663, 667], — 30-1-1928. Dalura metel L. (?) [6681. —
31-1-1928 : Heliolropium undulatum Vahl [669, 676], Grewia belu-
lifolia Juss. [671-672, 684], Bauhinia rufescens Lam. [674-675],
- 774 —
Cadaba farinosa Forsk. [678-679], Pulicaria crispa (Forsk.)
G. H. Schultz [680-681], Cucumis propheiarum L. [682-683]. —
1-II-1928 : Heliotropium zeylanicum Lam. [686, 693], Crolalaria
obouata Don. [687-688, 691], Heliotropium pterocarpum Hochst. et
Steud. [689-690], Otlelia lancifolia Rich. var. fluitans Ride. [692],
Guiera senegalerisis Lam. [694], Pycreus albomarginalus Nees.
[695]. — 2-II-1928 : Scoparia dulcis L.' [696, 704-705], Abutilon
albidum (Willd.) Webb [697, 700], Trichodesma africanum (I..)
R. Br. [698-699], Momordica balsaminea L. [701-703], — 3-II-1928 :
Milragyna africana Korth. [706-707, 722], Altemanthera nodiflora
R. Br. [712], Rotala elatinoides Hiern. [714], Heliotropium ovalifo-
lium Forsk. [716], Pistia stratiotes L. [717], Guiera senegalerisis Lam.
[718-720]. — 4-II-1928 : Oltelia lancifolia Rich. var. fluitans Ridi..
[724-726, 731-732], Indigofera microcarpa Desv. [727-729], — 5- II-
1928 : Launæa integrifolia Hagerup [737-739]. — - 6-II-1928 -
Gynandropsis pentaphylla D. C. [744-745], Puppalia lappacea Juss.
[749, 753], Grewia villosa Wiled. [752], Ærua lomenlosa Forsk.
[754], Rogeria adenophylla Gay [755]. — 7-II-1928 : Ficus Lecardi
Warb. [756-757]. — 9-II-1928 : Ziziphus jujuba Lam. [760], Cap-
paris lomenlosa Lamk [762 a], Ipotnæa zebrina Perr. in D. C.
[762 b], Caralluma tombucluensis (A. Chev.) N. E. Br. (6-II-1928,
Lac Débo) [840].
XV. — De Mopti à Koulikoro : 10-11-1928 : Achyranihes aspera
L. [765, 778], Celosia trigyna L. [766, 784], Gossypium puncialum
Sch. et Tu. [769 a, 770-771]. Commelina nudiflora L. [769 b], Ipo-
mæa eriocarpa R. Br. [772-774], V ernonia cf. cinerea Loes [775],
Crolalaria cylindrocarpa D. C. [779, 782/)], V ernonia cinerea Loes
[780-781], Ipomæa kenlrocarpa Hochst. (?) [782 a]. — 12-11-1928 :
Sesbania punctata D. C. [785]. Salix Cheualieri Seemen [786]. —
13-11-1928 : Tephrosia purpurea Pers. [787-788]. — 14-11-1928 :
Sesbania punctata D. C. [789-791]. — 15-11-1928 : Porlula oleracea
L. [792-793], Crotalaria lalhyroides Getilr. et Pf.rr. [795]. —
22-11-1928 : Cochlospermum linclorium Rich. [800, 802], Lippia
adoensis Hochst. [801]. — Grangea ceruanoides Cass. (?) [date?].
Note : Tephrosia leplostachya D. C. = purpurea Pers.
Note sur deux Mousses récoltées par M. Ho ceux
dans le Nord du Soudan français,
par M. T. Thf.riot.
Les Muscinées sont extrêmement rares dans les régions déser-
tiques et semi-arides. Au Soudan français on n’en trouve que quel-
ques-unes au N. du 14e parallèle, et sous la latitude de Tombouctou
il n’en existe plus. Dans le Sahara R. Maire en a signalé quelques-
unes dans le Massif du Hoggar; partout ailleurs elles font défaut,
même dans les oasis.
Les deux espèces mentionnées ci-après ont été récoltées au som-
met de la boucle du Niger par notre regretté compagnon de voyage
dans la traversée du Sahara et du bassin du Niger, M. J. -F. Rogeon.
Nous en avons confié l’étude à M. Thériot et c’est de lui les lignes
qui suivent.
Aug. Chevalier.
1. Archidium petrophilum Pot.de la V., var. nov. Rogeoni
Thér. — Cæspites densi, luiescenti-virides. Caulis sterilis pusillus,
simplex, caulis fertilis fasligialim ramosus. Folia sicca, erecta, im-
bricala, apice parum palula, inferne minuta, superne sensim majora,
0, 7-0,9 mm. x 0,20-0,25 mm., lanceolalo-acuminala, acuta, arislaia,
marginibus planis, inlegerrimis, costa tenui, basi 30 g, in cuspidem
aculam, integram excedente, cellulis elongate hexagonis, 40-60 g
X 10-12 g, parietibus tenuibus, basilaribus quadraiis vel breviter
reclangularibus. Folia perichælialia fere duplo longiora, 1,5 mm.
X 0,4 mm., oblongo-lanceolata, integra, longe arislaia, relilaxiore,
cellulis mediis 50-70 g x 15 g; capsula ( immatura ) immersa, sessilis,
globosa.
Hab. — ■ Soudan français : falaises de Bandiagara, sur la terre
sablonneuse, leg. Rogeon, 25-5-1932.
Parmi les caractères qui éloignent du type la var. Rogeoni, je
souligne les suivants :
1. Les feuilles sont toutes ou presque toutes aristées par l’excur-
rence de la nervure.
2. Les feuilles périchétiales sont deux fois plus longues que les
caulinaires, tandis que chez le type elles les dépassent peu. .
Bulletin du Muséum, 2e: s., t. IV, n° G, 1932.
— 776 —
La plupart des espèces du genre Archidium ont une inflorescence
autoïque ou synoïque ; la plante du Soudan est vraisemblablement
dioïque, car en disséquant une tige fructifiée, je n’ai rencontré
ni fl. <? sur la tige, ni anthéridie dans le voisinage des capsules.
Mon ami Potier de la Varde, qui a eu l’amabilité de me commu-
niquer pour comparaison la mousse de l’Oubangui, me dit qu’il a
fait la même constatation pour A. pelrophilum.
2. Brachymenium commutatum (C. M.) Jag. var. altenualum
Thér. et Trabut forma angustifolia.
Soudan français: rochers deLSangha, entre Bandiagara et Dou-
entza, 14 juin 1932. Coll. J. Rogeon.
Cette plante ne peut pas être séparée spécifiquement de l’une des
Mousses rapportées du Hoggar par M. le Dr Maire : Brachy-
menium commulalum var. attenualum ; mais elle en diffère toutefois
par sa taille un peu plus grêle et ses feuilles étroites, mesurant au
plus en largeur 0,2 mm. Il y a identité quant au tissu. Cette ré-
colte démontre que Brachymenium commutatum trouvé en des loca-
lités fort éloignées les unes des autres est un des éléments carac-
téristiques de la flore bryologique saharienne.
Enfin l’envoi de M. Rogeon contenait un Biccia indéterminé
vivant sur le sol humide pendant la saison des pluies.
- 777 -
Remarques sur le poids des graines hybrides
CHEZ LE PlSUM EN lre GÉNÉRATION,
PAR MUe C. Bourdouil.
Le tégument de la graine, chez l’hybride de lre génération, appar-
tient à l’ovule, c’est-à-dire à la plante mère. Par contre les Cotylé-
dons appartiennent à l’embryon et sont par conséquent hybrides
(Fj) .Nous allons montrer que l’on retrouve le caractère maternel
dans le poids de la graine qui est, chez le Pisum, fonction du poids
des cotylédons.
Nous avons croisé un certain nombre de variétés de pois à graines
rondes et à graines ridées, en quantité suffisante pour que l’on
puisse établir un poids moyen de la graine hybride. Les hybrides
et les parents ont été récoltés sur les mêmes plantes. Les expé-
riences ont été faites à la Station Berthelot à Bellevue (S.-et-O.)
et sur un même carré de terrain. Les graines sont pesées dans des
états de dessiccation comparables.
Les variétés étudiées sont les suivantes :
Variétés à grains ridés.
Variétés à grains ronds.
Nombre de graines dans 100 grammes.
Le Délicieux 253
Ridé de Knight 295
Merveille d’Amérique 440
P. arvense (Pois gris de printemps). 650
Très hâtif d’Arras 360
Nain vert 380
Avec lesquels nous avons effectué les combinaisons suivantes :
Pois ridé Ç X Pois rond | Pois rond $ X Pois ridé <$.
Nombre de graines dans 100 grammes.
Délicieux X P. arvense 243
Ridé de Knight X Nain vert.... 260
Merveille d’Amérique X T. h. d’Ar-
ras 360
P. arvense X Délicieux
Nain vert X Ridé de Knight ....
Arras X Merveille d’Amérique . . .
635
352
330
Pour mettre en évidence les relations entre la graine de l’hybride,
et celle de la plante mère faisons le rapport des poids :
Ridé $ x Rond c? Rond $ X Ridé $
Ridé X Ridé Rond X Rond.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 6,61 32.
D’autre part, pour marquer la différence de poids entre les pa-
. , Ridé
reiits taisons le rapport : — :•
1 1 Rond
Nous avons :
$ Ridé X Rond Ridé $ Rond X Ridé
Ridé Rond Rond
Ajoutons les résultats trouvés pour la combinaison de deux pois
ronds P. très hâtif d’Arras et P. arvense.
Pois hâtif d’Arras X P. arvense
T. h. Arras
- 0.98
Arras
P. arvense
-= 1.75
P. arvense X Arras
P. arvense
1.00.
Dans les cas observés, le rapport entre les poids de la graine
hybride d’une part et de la graine de la plante mère d’autre part
est voisin de 1, quel que soit le rapport des poids des parents.
Ce rapport est souvent un peu supérieur à 1. 11 y a donc une
certaine augmentation du poids de la graine due à la fécondation
croisée. Darwin avait déjà mis en évidence le fait que la vigueur
de la plante se trouve souvent accrue par la fécondation croisée;
cette remarque a été refaite depuis par de nombreux génétistes.
Dans les graines étudiées, ce bénéfice de poids semble d’autant
plus grand que les parents sont de taille plus voisine. Dans ce der-
nier cas nous obtenons, pour la combinaison Ridé Ç x Rond
l’aspect arrondi le plus voisin de celui de la combinaison inverse
(merveille d’Amérique x très hâtif d’Arras), alors que, dans
les autres cas, les graines présentent des dépressions plus ou moins
nombreuses et diffèrent par cet aspect des graines RondÇ x
Ridé J.
Si l’on examine le pourcentage des réussites dans l’opération
d’hybridation, pour ces diverses variétés, on voit que ce nombre
est plus grand lorsqu’on s’adresse à la combinaison Ridé $ x
Rond^, et non à l’inverse; mais dans les cas étudiés la taille du
pois ridé est parfois plus grande que celle du pois rond, ce qui
peut aussi jouer un rôle. En effet, dans la combinaison: très hâtif
d’Arras x P. arvense (variétés à grains arrondis) on obtient plus
de réussites pour l’hybride Arras $ x P, arvense que pour l’in-
verse.
Voici l’ordre de grandeur de ces réussites pour l’année 1932 :
Ridé 9 X Rond
Rond 9 x Ridé J
Délicieux X P. arvense 70 0/0
R. de Knight X nain vert 80 0/0
Merv. d’Amérique X G, d’Arras. 70 0/0
P. arvense X Délicieux 30 0/0
Nain vert X R. de Knight .... 65 0/0
P. d’Arras X merv. d’Amérique 60 0/0
Pour la combinaison Rond x Rond nous avons :
F. d’Arras X P. arvense 55 0/0 t P. arvense X P. d’Arras 25 0/0
Ces chiffres ne peuvent êtfe attribués seulement au hasard du
temps ou à des facteurs personnels. Leur explication semble fonc-
tion de deux caractères : le caractère ridé ou rond de l’ovaire, le
caractère de taille de l’ovaire.
En résumé, ce qui paraît le mieux établi, c’est que, chez le Pi -
sum et pour les cas étudiés, le poids des cotylédons des hybrides
est voisin en lre génération du poids de la graine de la plante mère.
On peut supposer que ce poids est fonction de la quantité de maté-
riaux fournis par l’ovule et indirectement par la plante mère. On
peut donc considérer le caractère de poids des cotylédons comme
antérieur à F1 puisqu’il dépend de la nutrition de l’ovule.
Le Gérant ,
J. Cauoujat.
rOURS. ~ IMPRIMHRIB RKNK ET PAUL J&RSLIS, 6, RUE (iAMBKTTA. — 29-11-1932.
SOMMAIRE.
Actes administratifs: Pages
Admission à la retraite de M. J. Costantin, Professeur 609
Nomination de M. P. Allorge comme Professeur de la Chaire de Cryptogamie. 609
— de M. J. Trochain comme Assistant titulaire à la Chaire d’Agronomie
coloniale 609
Admission à la retraite de MM. Grand, Gardien-chef au Musée d’Ethnographie
et Chèze, Gardien de galerie 609
Nomination de M. Maingaud comme Gardien de laboratoire 610
— de MM. Decaens, Aubert et Feuillebois comme Gardiens de galerie . . . 610
— de M. Delier comme Gardien de ménagerie 610
— de M. Valleron comme Gardien stagiaire au Musée d’Ethnographie 610
— de M. Moreau comme Jardinier permanent 610
Admission à la retraite de M. Serres, Commis à la Bibliothèque 610
Congé d’un an accordé à Mme de Mouricaud, Commis à la Bibliothèque. . . 610
Autorisation accordée à M. Malon de faire un stage à la Bibliothèque 610
Démission de M. Belot, Jardinier 610
— de M. le Dr Arnault, Secrétaire de la Société des Amis du Muséum 610
Nomination de M. le Gouverneur Général Olivier comme Grand-Officier
de la Légion d’honneur 610
— de Mme de Vilmorin et M. P. Fleurot comme Commandeurs de la Légion
d’honneur 610
— de M. le Directeur P. Lemoine comme Officier de la Légion d’honneur. ... 610
— de MM. G. Petit, R. Dollfus, Delacour, François comme Chevaliers
de la Légion d’honneur 610
— de MM. Chevreaux et Bourgeois comme Officiers d 'Académie 610
— de M. Fr. Beauchamps comme Médaillé militaire 610
Séance solennelle de la Société des Amis du Muséum 611
Communication faite par Mlle M. Friant 611
Dons d’ouvrages 611
Communications :
A. Chevalier. Notice sur Jean-François Rogeon 614
P. Rode. A propos des Noctules de France (Suite) 616
J. Berlioz. Nouvelle contribution à l’étude des Oiseaux de l’Écuador 620
L. Lavauden. Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Madagascar 629
R. Stohler. Sur la présence de l’ovaire potentiel (organe de Bidder) chez les
Bufonidœ : 641
L. S. Berg. Note sur le Pseudophoxinus oxycephalus ( Pisces , Cyprinidæ) . . . . 644
J. T. F. Chen. Note sur un nouveau Poisson chinois appartenant au genre
Luciogobius [Figs.] 648
P. Lesne. Notes sur les Coléoptères Térédiles : 22. Diagnoses de Bostry-
chides nouveaux de l’Asie orientale [Figs.] 651
(Voir la suite à la page 4 de la couverture).
G. Pobtevin. Nouvelle espèce de Liodes de l’Inde [Fig.] 664
M. Pic. Cryptocéphalides nouveaux de Madagascar (Col.) 666
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. Sur le « Palolo Japonais » ( Tylorrhynchus hete-
rochætus (de Quatrefages) = Tylorrhynchus chinensis Grube = Gera-
tocephale osawai Izuka) [Fig.] 671
A. Chevalier. Sur quelques Mélastomacées nouvelles ou peu connues 678
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie :
LVI. Plantes recueillies par M. Franc (8e supplément) 688
LVII. Plantes recueillies par M. et Mme Le Rat de 1900 à 1910 (7e supplé-
ment) 694
LVIII. Plantes recueillies par Godefroy 697
LIX. Plantes de collecteurs divers (suite) 702
F. Gagnepain. Orchidacées nouvelles ou critiques. 705
R. Benoist. Nouvelles espèces malgaches du genre Crossandra (Acanthacées) . 713
P. Dop et Mme Y. Trochain. Vacciniacées, Clethracées et Erieacées récoltées
en Indochine par M. Petelot 718
A. Ducke. Espèces nouvelles de plantes de l’Amazonie brésilienne 720
MUe L. George. Note sur les Pyraria [Figs.] 750
Th. Monod. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Phanérogames
(Liste des récoltes classées par ordre géographique) avec une introduc-
tion 756
I. Thériot. Note sur des Mousses récoltées par M. Rogeon dans le Nord du
Soudan français 775
MUe C. Bourdoüil. Remarques sur le poids des graines hybrides chez le Pisurn
en lre génération 777
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps
que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part
brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL :
France et Étranger ; 50 fr.
S"-
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e SÉRIE — TOME IV
N° 7 — Novembre 1932
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1932
Président : R. Anthony.
Secrétaire: Ed. Lamy.
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS-VT*
Publication périodique mensuelle.
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages
Nomination de MM. Babet, Claeys, Mlle Colani, MM. Vignon, Lhote comme
Correspondants du Muséum 781
Prix décernés à MM. Dalaudiwre, Moreau, Cavalié, Aublet, Lomont, Vi-
gneron, Cueille 782
Décès de M. l’abbé J. de Joannis, Correspondant du Muséum 782
Présentation d’ouvrage par M. E. Bourdelle 788
Communications :
L. Bultingaire. A propos du centenaire de la mort de Victor Jacquemont :
quatre lettres inédites au Professeur Cordier 784
G. Petit. Compte rendu d’une mission à Madagascar et notes sur la question
des réserves naturelles 792
M. Reymond. Note sur les Équidés sauvages rencontrés en Asie Centrale par la
mission Haardt-Audouin Dubreuil 807
E. Bourdelle. Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de Prze-
walski 810
P. Chabanaud. Poissons recueillis dans le Grand Lac Amer (isthme de Suez),
par M. le Professeur A. Gruvel en 1932 [Figs.] 822
E. Heinze. Ueber madagassischeCriocerinenaus dem Pariser Muséum : 20. Bei-
trag zur Kenntnis der Criocerinen (Col. Chrysomel.) [Figs.] 836
E. Fi.eutiaux. Révision des espèces Malgaches du genre Dorygonus Candèze
( Coleoptera , Elateridœ) 856
L. Chopard. Orthoptères recueillis au Tibesti par les missions Dalloni et Sixte
de Bourbon 868
O. Parent. Étude sur quelques types de Macquart (Diptères Dolichopodidès)
conservés au Muséum National d’Histoire naturelle de Paris [Figs.]. .. 872
M. André. Sur deux espèces du genre Smaris (Acariens) [Figs.] 882
Mme L. Nouvel. Détermination des Crustacés Natantia rapportés par l’Expédi-
tion du « Pourquoi-Pas? » (1932) 886
L. Germain. Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équatoriale :
LXIV. Mollusques subfossiles recueillis dans le Sahara par M. le Colonel
Roulet 890
Ed. Lamy. Notes sur les espèces Lamarckiennes du genre Pinna Linné, 1758. 895
Dr R. Maire. Plantes nouvelles du Tibesti (Mission Tilho et Dalloni) 903
MUe A. Camus. Quelques Chênes nouveaux de l’île d’Haïnan et de la péninsule
Malaise 912
R. Heim. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Champignons [Figs.]. 915
Sur la proposition de M. le Professeur P. Rivet :
M. Claeys, Membre de l’École Française d’Extrême-Orient,
à Hanoï : a été chargé, à la suite du voyage en Indochine de
M. Rivet, de centraliser les recherches ethnologiques en Indo-
chine. En l’espace d’une année, il a fait de magnifiques récoltes
ethnographiques qui appartiennent toutes au Musée [d’ Ethnogra-
phie du Trocadéro.
MUe Madeleine Colani : travaille depuis plus de trente ans en
Indochine, où, d’abord au Service Géologique, ensuite à l’École
Française d’Extrême-Orient, elle a poursuivi sans relâche, avec la
collaboration de M. Mansuy, ensuite seule, l’étude de la préhis-
toire indochinoise. Grâce à elle, les collections ostéologiques pré-
historiques que possède le Muséum sont uniques au monde.
Sur la proposition de MM. les Professeurs R. Anthony et
R. Jeannel :
M. le Dr P. Vignon, à Paris : depuis plusieurs années collabora-
teur du Muséum auquel il a rendu les plus grands services : il a
publié notamment dans les Archives du Muséum de remarquables
travaux sur les Sauterelles-feuilles.
Sur la proposition de M. le Professeur L. Roule :
M. Lhote, à Paris : naturaliste explorateur de mérite, qui a
rapporté au Muséum d’intéressantes collections d’erpétologie et
d’anthropologie recueillies dans le Sahara et qui s’apprête à y
retourner avec la mission Lebaudy.
Les prix suivants ont été attribués :
Prix Frémy : MM. Dalaudière et Moreau, Jardiniers; M. Ca-
valié, Surveillant militaire; M. Aublet, Gardien de Galerie;
Prix Guérineau : M. Lomont;
Prix Alibert : M. Vigneron;
Prix Paul Serre : M. Cueille.
M. le Président a le regret de faire part du décès, survenu
le 27 octobre 1932, de M. l’Abbé J. de Joannis, Correspondant du
Muséum, donateur de sa Collection de Lépidoptères.
DONS D’OUVRAGES
M. le Professeur E. Bourdelle offre, de la pari de l’auteur, pour
la Bibliothèque du Muséum, l’ouvrage suivant :
Les Rongeurs de France et la lutte contre les Rongeurs nuisibles ,
par A. Chappellier [ Archives d'histoire naturelle publiées par la
Société nationale d' Acclimatation de France, Paris, 1932].
784
COMMUNICATIONS
A PROPOS DU CENTENAIRE DE LA MORT DE VICTOR JACQUEMONT.
Quatre lettres inédites au Professeur Cordier,
publiées par M. L. Bultingaire.
Il y aura exactement cent ans le 7 décembre prochain que mourut à Bombay, épuisé
par la maladie et les fatigues de sa mission, un des voyageurs naturalistes dont s’honore
le plus notre établissement.
Nous ne retracerons pas ici la carrière si courte mais si bien remplie de Victor Jacque-
mont, que l’on trouvera exposée dans d’autres publications du Muséum. Nous renver-
rons à la « Notice sur M. Victor Jacquemont » parue l’année après sa mort dans les
« Nouvelles Annales du Muséum » (tome II, 1833, pp. 360-364) et au discours prononcé
par A. Milne-Edwards, le 29 novembre 1893, devant le caveau de la Galerie de Zoologie
où l’on avait transféré les restes de l’illustre voyageur, discours publié dans les « Nou-
velles Archives du Muséum » (tome IV, 1894, pp. ix-xvi).
Par sa profonde, culture littéraire, par la vivacité et le charme de son esprit, par
l’aisance de son style, ce naturaliste s’est trouvé être un homme de lettres, dont la
Correspondance, en particulier, a conquis les suffrages de tous les gens de goût. De son
vivant déjà, on avait inséré dans les « Nouvelles Annales du Muséum » des lettres ou des
extraits de ses lettres adressées aux professeurs-administrateurs pour leur rendre
compte de sa mission. Au lendemain de sa mort, en 1833, on publia la « Correspondance
de Victor Jacquemont avec sa famille et plusieurs de ses amis pendant son voyage
dans l’Inde (1828-1832) », qui atteignit le chiffre de six éditions. Un autre recueil, la
« Correspondance inédite de Victor Jacquemont avec sa famille et ses amis (1824-1832)»
publiée par Prosper Mérimée, qui avait été lui-même son correspondant et son ami,
fut publié en 1867 et eut deux éditions. M. Henri Omont, en 1896, a fait paraître, dans
la « Revue d’histoire littéraire de la France », la Correspondance de Victor Jacque-
mont avec le capitaine de vaisseau Joseph Cordier, puis avec M110 Noizet de Saint-
Paul. Il faudrait enfin, pour être complet, mentionner quelques lettres ou fragments
de lettres parus dans des revues diverses.
Toutes ces publications n’ont pas épuisé l’œuvre épistolaire de Jacquemont qui avait
d’assez nombreux amis et semble avoir trouvé en leur écrivant le plaisir ou le délasse-
ment que d’autres goûtent dans la conversation. Nous sommes heureux de pouvoir
apporter de nouvelles contributions à la publication de cette œuvre épistolaire.
La Bibliothèque du Muséum possède, parmi ses manuscrits, la copie de toute une
série de lettres absolument inédites qu’entre 1822 et 1828 Victor Jacquemont avait
adressées à Jean de Charpentier, géologue d’origine allemande habitant la Suisse,
avec lequel il était uni par les liens d’une étroite amitié. Cette Correspondance assez
étendue formera un volume complet qui paraîtra en 1933 à l’occasion des cérémonies
organisées pour commémorer le Centenaire de sa mort.
Pour marquer la date exacte de ce Centenaire, nous nous bornerons à publier les
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
785 —
quatre lettres qui suivent, adressées à P.-L.-A. Cordier, professeur de géologie au
Muséum, qu’il ne faut pas confondre avec le* Capitaine d e vaisseau Cordier, auquel sont
adressées les lettres publiées par M. Henri Omont. Le professeur > Cordier' eut sur la
carrière de Jacquemont une influence considérable, puisque ce fut lui qui le désigna
aux suffrages de ses collègues pour cette mission aux Indes qui devait consacrer sa
réputation. La première de ces quatre lettes date de l’époque où, 'tout jeune encore,
Jacquemonts’initiaità l’étude ides sciences naturelles. Les trois autres se rattachent
étroitement àil’octroi de cette mission et à son accomplissement.
Nous exprimons ici nos remereiementsà.M.le Professeur Alfred. Lacroix; qui. a bien
voulu nous signaler l’existence de ces lettres, parmi les manuscrits de Cordier, déposés
par ses soins à la Bibliothèque de l’Institut.
L. B.
Grenoble, le 28 juin 1822.
Monsieur,
La bienveillance que vous m’avez témoignée et «celle que vous
portez aux jeunes gens jaloux de s’instruire sont les titres qui me
fout prendre la (liberté de vous «écrire et qui me font espérer que
vous voudrez bien me donner quelques renseignements «que j<ose
vous demander. Mme Micoud (x) vous aura sans doute «informé
de ses projets de voyage pour cet été et je pense que vous saviez
que M. H'ippolyte que j’accompagne devait faire un tour «en
Suisse, ;après avoir vu le (Dauphiné, où nous «sommes depuis un
mois et demi. Une petite maladie qu’il a gagnée en parcourant les
montagnes des environs d’Allevard, ne lui permet plus de songer à
«continuer son voyage; et lorsque la (faiblesse qui suit la «fièvre
intermittente, dont il est heureusement parfaitement guéri, sera
passée, il retournera avec Mme sa mère à iHerry, pour achever de
se remettre entièrement. Il restera, je pense ainsi, encore une
quinzaine de jours ici; pendant ce «temps je continuerai de faire
des excursions dans les environs, d’où je lui rapporterai de quoi
faire chez lui, sans fatigue, un ipeu de botanique. Mais désirant
profiter de la «belle saison, de la proximité et d’un mois que j’ai
pour me rendre d’ici, après leur départ, en Bourbonnais, où je
passerai le reste de l’été, ij lai pensé, Monsieur, à m’en retourner
par le Mvarais, dont je suis très curieux de voir les volcans, pour
ajouter un peu à ce que j’ai vu l’année dernière en Auvergne, mi
M. Ramond (2) m’a fait faire un séjour si instructif et si agréable
au Mont-Dore. Saint-Étienne, que je ne connais pas et où il y a de si
(1) La mère d’Hippolyte Jaubcrt,. lequel (levait se faire connaître comme savant et
homme politique, avait épousé en secondes noces le baron Micoud d’Umons, ancien
préfet de Liège.
(2) Ramond de Carbonifères, géologue français (1753-1827) connu par ses (études
sur les Pyrénées.
beaux établissements et une si grande richesse minérale, se trou-
verait sur mon chemin du Vivarais en Bourbonnais et je pourrais
encore voir les montagnes granitiques de la rive droite de l’Ailier
dans le département du Puy-de-Dôme, Ambert, Thiers, que je
n’ai vues l’année dernière que du Mont-Dore.
Voici donc, Monsieur, l’itinéraire que je m’étais tracé à vue de
pays sur la carte et que j’ose vous prier de vouloir bien rectifier
s’il ne devait me conduire que dans des lieux peu intéressants : de
Grenoble à Valence par le Villard-de-Lans et en suivant cette
chaîne de montagnes calcaires qui présentent, je crois, la plus
grande uniformité dans leur constitution géologique, — puis, dans
l’Ardèche, de Valence à Privas, Aubenas, Montpesat, Annonay
et dans le Forez, Saint-Étienne, Montbrison, Ambert, Thiers, d’où
je compte descendre à Moulins par Vichy.
Il y a, je pense, Monsieur, peu de choses à changer à cet itinéraire
depuis Saint-Étienne, parce qu’à partir de là, je ne crois pas qu’il y
ait rien de particulier à voir; mais dans l’Ardèche où je vais pour
un objet spécial, pour voir des volcans éteints, j’espère, Monsieur,
que vous voudrez bien me donner d’utiles indications, par lesquelles
je pourrai me guider de manière à tirer de ce voyage le plus de fruit
possible.
Ce serait trop abuser de vos bontés sans doute et je craindrais
d’importuner trop votre obligeance si je réclamais encore d’elle
un mot de recommandation pour des amis que vous pourriez avoir
dans les lieux dont vous me conseillez de visiter les environs. Je
ne connais personne dans le Vivarais, mais je ne doute pas que
vos instructions ne me suffisent pour me diriger de la manière la
plus instructive; et d’ailleurs j’ai le bonheur d’avoir une santé
qui me rend assez inutiles en voyage ces sortes de garanties.
Mon père, que je prie de vous porter cette lettre, appuyera ma
prière, auprès de vous, Monsieur, et j’attendrai ici pour aller dans
le Vivarais qu’il m’ait fait parvenir la petite instruction, à laquelle
j’espère que vous voudrez bien perdre quelques-uns de vos moments
précieux. Ils ne seront point perdus dans ma reconnaissance qui
sera sans bornes.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect et la plus haute
considération, Monsieur,” votre très humble et obéissant servi-
teur.
Victor Jacouemont.
P. S. — Mme Micoud et M. Hippolyte me chargent de les rap-
peler à votre souvenir; j’oserai vous prier de présenter à M. et
Mme Ramond l’hommage de mes respects et de ma reconnais-
sance.
New-York, le 27 janvier 1827.
Monsieur,
Il y a dix jours que j’ai appris par des lettres de mon père que
vous vouliez me proposer à vos collègues pour faire un voyage
dans l’Inde, en remplissant la place laissée vacante par la retraite
de M. Guvart (-1) ; mon père me mandait en outre que vous désiriez
savoir de suite si j’accepterais une telle mission.
Je cherche encore, Monsieur, les titres que je puis avoir à tant
d’intérêt de votre part et à une opinion si flatteuse. Je ne puis les
trouver. Ma reconnaissance pour vous n’en est que plus vive.
Quelque séduisante que fût votre proposition, pour mon âge,
mes goûts, mes aptitudes peut-être, je me suis imposé dix jours de
réflexion avant que de vous répondre. J’avais à peser bien des
considérations diverses pour me décider dans une si grande affaire,
l’avenir de ma vie.
Maintenant, c’est après avoir envisagé cet objet sous toutes ses
faces, après en avoir vu et mûrement examiné les côtés défavo-
rables, que j’ai l’honneur de vous répondre que je consens à me
charger de cette mission, si je suis agréé par vos collègues. C’est
à vous, Monsieur, à leur parler de l’aptitude que vous me croyez
à m’en acquitter dignement. A moi, il'n’y a qu’une chose dont il
me soit permis de parler : c’est du zèle infatigable que j’y mettrai,
et que je regarderai en toutes circonstances comme un devoir
impérieux de probité. Il importe aussi au Jardin du Roi que ses
voyageurs ne meurent pas; et je crois que ma constitution phy-
sique me rend plus propre que bien d’autres à voyager entre les
Tropiques. Au reste, je vais en faire très prochainement l’essai;
car, demain ou ce soir même, peut-être, je m’embarque pour
Saint-Domingue. Je vais y rejoindre un frère que j’espérais trou-
ver en ce pays-ci quand j’y suis venu. J’ai lieu d’espérer que j’aurai
à Saint-Domingue toutes sortes de facilités pour m’occuper d’his-
toire naturelle. Je compte y rester environ trois mois. Si vous
jugiez que je dois revenir plus tôt, je reviendrais avant ce terme.
Quelque court qu’ait été mon séjour aux États-Unis, il a néan-
moins presque suffi à me donner la connaissance de la langue
anglaise. A mon retour, je ne saurai point l’écrire correctement,
mais je la parlerai avec une grande facilité. D’ailleurs, la saison,
bien défavorable en elle-même à toutes les recherches d’histoire
naturelle auxquelles je désirais me livrer, l’a été plus encore cette
année, d’une manière inaccoutumée. L’hiver est d’une extrême
(fl Guyard avait quitté le service du Muséum pour entrer à celui des colonies néer-
landaises.
— 788 —
rigueur ici, la terre est couverte de neige depuis 32 jours et les
rivières sont gelées jusque dans la Géorgie orientale, au bord de
la mer, à Savannah. Les glaces retiennent ici, depuis quelques
jours, le navire sur lequel je dois m’embarquer. Je n’ai pu faire
d’excursions que dans les premiers jours de mon arrivée.
Si vous jugiez qu’un séjour de quatre mois à Saint-Domingue
peut m’être, plus que toute autre chose, utile comme préparation
au voyage de l’Inde, veuillez avoir la bonté de me l’écrire. Dites-
moi à quel genre de recherches je dois me livrer de préférence, car
je manque absolument de détails sur l’objet précis du voyage pour
lequel vous avez bien voulu me proposer.
Recevez, Monsieur, l’expression de mon respect et de ma recon-
naissance, permettez moi de dire aussi, de mon attachement, car
vous avez fait vous-même pour moi de ce sentiment un devoir
envers vous; veuillez aussi présenter à Mme Gordier mes hommages
respectueux (1).
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Victor Jacquemont.
New-York, le 10 juillet 1827.
Monsieur,
Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez fait l’honneur
de m’écrire le 21 mars. Vous m’informiez dans cette lettre des
dispositions bienveillantes de Messieurs vos collègues à mon égard,
et vous me donniez quelques détails précieux sur les devoirs que
j’aurais à remplir dans la mission pour laquelle vous aviez bien
voulu me proposer à leur choix. Mon père m’écrit le 14 avril (et
je reçois sa lettre en même temps que la vôtre, toutes deux me
viennent de Saint-Domingue par la même occasion), mon père
m’écrit que la Commission, nommée par le Muséum pour examiner
votre proposition, vient de faire son rapport au dernier Conseil,
et que le Muséum a décidé qu’un voyage serait fait (soit dans
l’Inde, soit dans le Mexique) et que j’en serais chargé. Je ne puis
vous exprimer, Monsieur, à quel point je suis honoré et reconnais-
sant du suffrage de Messieurs vos collègues. Je m’efforcerai de le
justifier par un dévouement sans réserve aux devoirs de ma place.
Il y a près d’un mois que je suis revenu de Saint-Domingue,
(x) Note de Cordier : « Répondu le 21 mars en donnant des renseignements, et an-
nonçant la communication du projet à l’Assemblée et en promettant de transmettre
la décision aussitôt qu’il y en aura une. »
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1932. — N° 7.
H— •
273e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
24 NOVEMBRE 1932.
PRÉSIDENCE DE [M. R. ANTHONY,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
Ont été nommés Correspondants du Muséum (Assemblée des
Professeurs du 20 octobre 1932) :
Sur la proposition de M. le Professeur A. Lacroix :
M. V. Babet, Docteur ès Sciences, Géologue du Gouvernement
général de l’Afrique Équatoriale Française, Lauréat de P Institut :
a fait dans la partie méridionale de l’A. E. F. des observations
géologiques et minéralogiques d’un grand intérêt; il a donné au
Muséum tous les matériaux d’études qu’il a recueillis au cours de
ses missions et particulièrement de beaux cristaux de dioptase
de Mindouli et de Réneville.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
51
789 —
et je compte demeurer encore le même temps aux États-Unis,
avant que de retourner en France. Ici, près de la mer, je ne puis
me procurer de poissons d’eau douce, mais quand je m’en éloigne-
rai dans mes excursions, je ne manquerai pas de satisfaire les
désirs de M. Cuvier si cela m’est possible.
Agréez, Monsieur, l’ expression de la reconnaissance profonde
et du respect avec lesquels j’ai l’honneur d’être votre très humble
et très obéissant serviteur,
Victor Jacquemont.
Garden Reach, près de Calcutta, le 29 août 1829.
Monsieur,
Je viens d’écrire à l’instant au Muséum sur mes affaires une
lettre oui m’évite presque la peine de vous en entretenir; (je dis
la peine, c’en est une réelle), car les nouvelles que j’ai reçues de
ma famille ces jours-ci, après en avoir été privé pendant ce mois,
m’apprennent qu'en voire absence de Paris, le projet des comptes
du Muséum a été présenté au Conseil, approuvé, rectifié de suite
par le Ministre et que je ne suis porté pour aucune augmentation
de traitement. Elles m’informent enfin qu’à la date récente du
1er avril, les démarches que j’avais commencées près du Ministère
et dont j’attendais un résultat bien autrement important que le
supplément que je puis espérer d’obtenir de vos fonds de voya-
geurs, n’en avaient encore eu aucun; [démarches] poursuivies en
mon absence par quelques amis de cœur, qui sont bien députés, il
est vrai, mais non de la couleur convenable en une telle affaire.
Le Jardin ne pourrait-il pas prendre en ma faveur une résolu-
tion tendant à prier le Ministre de considérer ce que diverses cir-
constances favorables, d’appui local, me permettraient de faire
sur le pays, n’était l'insuffisance de mes fonds qui ne me permets pas
de profiter de ces chances précieuses? Comme j’ai eu l’honneur
de vous le mander dès les premiers jours de mon arrivée ici, je
trouve partout, mais surtout chez les hommes les plus élevés en
dignité et en pouvoir, un accueil bienveillant et une disposition
serviable qui me seconderaient bien efficacement et multiplie-
raient singulièrement mes moyens propres d’action, si j’en possé-
dais de suffisants pour commencer à en faire usage. Les bontés de
Lord et de Lady William Bentinck (*) qui, dès le moment de mon
arrivée, m’avaient servi d’introduction partout où je pouvais en
(’) Lord William Bentinck, gouverneur général de l’Inde anglaise de 1827 à 1833.
790 -
manquer', ne se sont pas démenties. Je suis devenu depuis ce
temps-là une connaissance pour eux; et après tout ce qui s’est dit
entre nous, je ne pourrais, sans mal penser d’eux, croire qu’ils ne
me portent un véritable intérêt. Toutes les fois qu’il y aura sur
ma route un officier de son gouvernement, Lord William m’v fera
trouver un lit et un dîner; mais ce n’est pas de cela que j’ai besoin.
C’est de l’argent qu’il me faut pour acheter des bêtes et payer des
gens. Or, avec son immense pouvoir, le Gouverneur général,
contrôlé dans ses décisions par la petite opinion publique euro-
péenne de ce pays, ne saurait guère trouver de prétexte, de prétexte
utile aux intérêts de la chose qu’il régit, pour m’accorder des fonds.
C’est d’ailleurs un homme sévère, ennemi de toutes sortes de com-
plaisances. Ce ne pourrait donc être que sur la promesse de lui
chercher des mines de houille et avec quelque espoir d’en trouver,
que Milord Bentinck se croirait peut-être autorisé en conscience à
me donner des indemnités de voyages ; mais il le ferait avec bonne
foi, dans la pensée que cet objet deviendrait le principal objet de
mes recherches et je ne pourrais alors me dispenser de l’y placer en
première ligne. Au reste, je ne lui en ai jamais parlé et ne le ferai
pas à moins de pouvoir préjuger avec une forte probabilité du suc-
cès de mon ouverture; auquel cas j’en instruirais de suite le Muséum
pour le service duquel je ne manquerais pas de faire sur mes in-
demnités anglaises des épargnes supérieures à tout, ce qu’il peut me
donner et qui gagnerait bien plus à cet arrangement que moi-même,
décidé à dépenser pour lui tout ce que je pourrai faire d’argent-
Mais je vous le répète, Monsieur, la possibilité d’un tel arrangement
est bien invraisemblable.
Je crains de n’avoir pas le temps d’écrire à M. de Mirbel et à
mon ami Ad. de Jussieu avant l’heure où mon paquet doit être
porté au vaisseau de M. Dussumier Ç). Veuillez donc, Monsieur,
prendre près d’eux l’initiative privée de mes intérêts et voir, avec
M. de Mirbel surtout (Jussieu est un jeune homme encore qui ne
peut rien) les moyens de me tirer de la position fâcheuse où je me
trouve, fâcheuse, non jusqu’à présent, mais qui deviendrait telle
si elle devait se prolonger. Ce qui est confié aux soins de plusieurs
est suivi ordinairement avec mollesse, chacun se reposant sur son
voisin; ainsi j’ai bien plus de confiance au succès des démarches
privées que vous ou M. de Mirbel pourriez faire en ma faveur qu’à
l’intervention officielle du Muséum en Conseil d’administration.
Un Corps auquel on répond avec toutes les formes évasives de la
politesse ministérielle non ! n’insiste pas, tandis qu’un individu
(x) Dussumier (J. -J.) qui avait longtemps voyagé pour son propre compte et fait des
dons nombreux au Muséum obtint, en 1833 seulement, une subvention sur les fonds
de cet établissemenl.
791 —
insiste et sur le Ministre, de guerre las, peut l’emporter. Mais ce
qui vaudrait mieux que tout, ce serait que vous, Monsieur, qui
avez tant d’influence sur l’esprit de M. Cuvier, vous réunissant à
M. de Mirbel, lui fissiez prendre à cœur mon affaire, car je ne puis
douter qu’il n’ait le pouvoir de la faire régler à ma satisfaction et
à l’avantage du Jardin en même temps. Peut-être me déciderai-je
à lui écrire directement à cet égard, lui rappelant ce qu’il ne sait
que trop bien par l’expérience de son beau-fils (x), probante quoique
mal faite. Si je le fais, je vous en avertirai.
J’espère qu’aucune des lettres que j’ai eu l’honneur de vous
écrire depuis mon départ ne se sera perdue. Celle-ci est la troi-
sième (1). La première était datée de Bourbon, d’où j’ai écrit aussi
à Mme Ramond. Adieu, Monsieur, recevez l’assurance de ma grande
considération, de ma gratitude pour la bienveillance que vous
m’avez tant de fois témoignée et de l’attachement bien sincère
qu’elle m’a inspirée.
Que dirais-je à Mme Cordier qu’elle ne connût de mon profond
et respectueux attachement. Veuillez, Monsieur, me rappeler à
son souvenir.
Victor Jacquemont.
fl) Alfred Duvaueel, beau-fils de Georges Cuvier, était mort à Madras en 1824 après
un long voyage dans l’Inde.
(2) Les deux premières lettres, auxquelles Jacquemont fait ici allusion, ne se trouvent
pas dans les papiers de Cordier, conservés à la Bibliothèque de l’Institut. D’autre part,
dans le Memento que Jacquemont tenait de sa correspondance, il est bien noté qu’une
lettre a été adressée de Bourbon à M. Cordier à Paris, le 3 février 1829, mais on ne trouve
pas mention d’une autre lettre adressée au même correspondant entre celle du 3 février
1829 et la lettre du 29 août 1829 ci-dessus. A cette dernière date, mention est faite sur
le Memento, sans doute par erreur, d’une lettre adressée à M. J. Cordier à Chander-
nagor. Toujours dans ce Memento, enfin, il est question d’une dernière lettre adressée
à M. Cordier à Paris le 21 février 1831, lettre dont nous n’avons pas eu connaissance.
— 792 —
Compte rendu d!une mission a Madagascar
ET NOTES SUR LA QUESTION DES RÉSERVES NATURELLES ,
par M. G. Petit.
1. Organisation et but de la mission. — On sait tout l'intérêt qne
présentent la flore et la faune autochtones de Madagascar et com-
bien l’une et l’autre sont menacées d’une complète et irrémédiable
extinction. Sur la proposition de Perrier de La Bathie, Louvel et
moi-même, M. le Gouverneur général Olivier avait bien voulu faire
constituer par décret, dix réserves naturelles situées dans les régions
les plus caractéristiques de l’île au point de vue biogéographique.
Je m’étais personnellement efforcé d’obtenir que ces réserves
soient placées sous le contrôle scientifique du Muséum d’Histoire
naturelle.
M. le Professeur Lemoine, Directeur du Muséum, se préoccupant
du sort des réserves malgaches que divers indices révélaient assez
précaire et voulant exercer, sur ces vastes étendues, le contrôle
dont notre grand établissement scientifique a la charge, proposa
en Février 1931, à l’Assemblée des Professeurs, l’envoi d’une
mission spéciale à Madagascar. L’Assemblée voulut bien me dési-
gner pour l’accomplir. L’époque choisie pour cette mission pouvait
coïncider avec le voyage du prince Léopold de Belgique, dans la
Grande Ile. Le prince, naturaliste averti et apôtre de la protection
de la nature, aurait certainement désiré — ne serait-ce qu’en tant
que Président du Parc national Albert, au Kivu — être conduit dans
certaines de nos réserves et le délégué désigné du Muséum, ayant
déjà accompli deux voyages d’étude, de longue durée, à Madagas-
car, aurait pu lui servir de guide.
Le Muséum désirant assumer les frais de la mission, à l’exclusion
des transports dans la Colonie, que M. le Gouverneur général Cayla
voulut bien accorder, le voyage ne fut possible que grâce aux sub-
ventions de l’Académie des Sciences (legs Loutreuil), du Muséum
national d’Histoire naturelle (Assemblée des Professeurs et Service
de la Ménagerie), du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro, de la
Société des Amis du Muséum, de la Société nationale d’Acclima-
tation de France. Nous nous devons d’exprimer à ces Institutions,
Bulletin du Muséum, 2e s., ï. IV, n° 7, 1932.
— 793 —
sous l’égide desquelles notre mission avait l’honneur d’être placée,
notre vive gratitude.
J’avais songé, en outre, combien il serait intéressant de tenter
de réaliser, à l’occasion de ce voyage, un film documentaire (his-
toire naturelle en général, et ethnographie) sur la Grande Ile.
Je soumis donc à M. Albert Mourlan, cinéaste éprouvé, spécialisé
dans les films documentaires et d’enseignement, un scénario indi-
quant les grandes lignes d’un film possible. M. Albert Mourlan
consentant un gros sacrifice personnel, voulut bien me confier son
fils, Roger Mourlan, qui obtint du Muséum une mission gratuite
et se révéla opérateur remarquable et excellent compagnon de
brousse.
La mission, embarquée sur « L’Explorateur Grandidier » le
1er avril 1932, était le 23 avril à Majunga et le 27 à Tananarive.
Elle reçut aussitôt le meilleur accueil de M. le Gouverneur général
Léon Cayla, qui suivit de très près ses travaux scientifiques et
cinématographiques. M. Léon Cayla connaît parfaitement l’excep-
tionnel intérêt de la nature malgache et en est un protecteur con-
vaincu. Il voulut bien accueillir favorablement quelques sugges-
tions que j’ai eu l’occasion de lui soumettre au cours de mon séjour.
Qu’il reçoive ici l’expression de ma respectueuse reconnaissance.
M. Louvel, chef du Service des Forêts, conservateur des réserves
naturelles, voulut bien se charger des détails administratifs de
notre mission; son aide fut des plus efficaces. Grâce à lui, notam-
ment, un certain nombre d’animaux vivants purent être réunis et
nourris aux postes forestiers d’Ambila (côte Est) et d’Ambato-
Boeni (région occidentale) et convoyés jusqu’au port d’embar-
quement (Tamatave et Majunga). Il prit l’initiative de désigner
un garde forestier indigène qui s’occupa des animaux embarqués
à Tamatave, depuis Diego jusqu’à Majunga, où je les retrouvai
moi-même. Je dois à M. Louvel mes plus vifs remerciements.
M. Gardés, Commissaire divisionnaire, dont j’avais pu appré-
cier l’affabilité au cours de mes voyages antérieurs, m’offrit la plus
large hospitalité, m’abandonnant une partie de la vaste maison
qu’il habite aux environs de Tananarive, acceptant d’y accueillir
et d’y soigner mes six Propithèques et les neuf Lémuriens divers
qui constituaient le lot d’animaux vivants que je conservais à
Tananarive; je lui exprime ma très grande reconnaissance.
Je n’aurais garde d’oublier, parmi tous ceux qui se sont inté-
ressés à notre mission : M. le Gouverneur Bernard, le capitaine Re-
noncial, MM. Ribard, Secrétaire général adjoint, correspondant du
Muséum, Berge, Directeur adjoint du Cabinet civil, le Dr Fontoy-
nont, Président de l’Académie malgache, le Dr Robic, Directeur
p. i. de l’Institut Pasteur de Tananarive, MM. François, Directeur
du Jardin Botanique, Gouzy, Jaeglé, Lamberton. En brousse, nous
794
avons reçu le meilleur accueil de MM. Cadié, chef de la région du
Sud, Decary, chef du District de Fort-Dauphin, correspondant du
Muséum, Delorme, chef du district de Tsiroanomandidy, Tiverné,
chef du district d’Antsalova, Ursch, brigadier principal des forêts.
Le prince Léopold de Belgique ayant différé son voyage à Mada-
gascar, je me trouvais dès lors dans la possibilité ou de me fixer
dans une réserve déterminée pour tenter d’en dresser l’inventaire
zoologique ou de consacrer les quatre mois prévus de séjour à l’ins-
pection d’un certain nombre de réserves. Étant donné que la sai-
son sèche se prête mal aux récoltes zoologiques et que le cinéaste
que je devais guider avait intérêt à prendre un aperçu du plus
grand nombre possible de régions, j’ai choisi la seconde alternative.
2. Visite de la réserve de Betampona (’). — La petite réserve du
massif de Betampona (région de Tamatave) est destinée à conser-
ver un type de forêt orientale de basse altitude. Elle occupe envi-
ron 1.600 hectares et comprend une série de lignes de crêtes et de
hauteurs : Betampona, Anjiro, Vohimarangitra. Deux petites
rivières torrentueuses y prennent notamment leur source : la Font-
simava et un de ses affluents, la Ranomena. Cette réserve peut être
assez facilement atteinte (2) : de Tamatave à Ambodiriaha, route
carrossable (47 kilomètres); de ce dernier village, piste pour filan-
zane jusqu’à Rendrirendry (2 heures 15), d’où l’on a une vue splen-
dide et d’où l’on peut atteindre le piton de Betampona, et Ambodi-
rafia (3 heures 15) d’où l’on peut atteindre Anjiro et la vallée de la
Ranomena.
Toute la région est entièrement soumise à la culture du riz par
la méthode des tavys, tavys actuellement établis sur savoka. La
forêt qui couvrait les pentes des crêtes et des pitons englobés par la
réserve, ainsi que les flancs de la vallée de la Ranomena, au cœur
même de l’ensemble du massif, est complètement détruite. Tout
cet ensemble est occupé par une savoka dense, avec ravenales, lon-
goza, dingadingana, harongana, sévabé, etc...
La forêt primaire persiste cependant, étroitement localisée, sur
les crêtes, pitons et aux sources des petites rivières. Elle est parti-
culièrement belle aux abords des sources de la Ranomena.
Parmi la faune mammalogique observée, nous citerons : Indri
indri Gmelin (une bande; cet animai est fady pour les indigènes de
la région), Lemur variegatus Kerr; Lemur fulvus Et. Geoffroy,
Hapalemur griseus E. Geoffroy; Ericulus setosus Schreber.
(1) Nous donnerons dans un travail spécial d’autres détails sur chacune des réserves
visitées par nous, suivis d’une contribution à leur étude faunistique.
(2) M. Ursch, qui nous accompagnait dans ce voyage, fut le plus dévoué des compa-
gnons de route.
— 795 —
Cette réserve est extrêmement menacée, cernée par des villages
temporaires de 3 ou 4 cases, installés sur les crêtes. Il y a plus : un
tavy de l’année, établi sur les pentes du piton de Betampona, inden-
tait la lisière de la forêt. Des renseignements pris par M. Ursch,
il résulte que l’indigène fixé là se trouve muni d’un titre provisoire
de propriété qui lui a été accordé peu avant la date de parution
du décret instituant les réserves naturelles à Madagascar. Ajoutons
que des boeufs divaguaient dans la vallée de la Ranomena.
Il y a lieu, toutefois, d’espérer une amélioration : 1° par la pré-
sence d’un garde indigène, d’origine antaimour, affecté par M. Lou-
vel à la surveillance de la réserve; 2° par le fait que M. Ursch tra-
vaille actuellement à sa délimitation topographique et à l’éta-
blissement, d’uue piste limite.
Ce n’est pas ici le lieu d’insister sur les déplorables conséquences
d’ordre économique et social qu’entraîne le mode de culture par le
tavy. Or, d’une conversation que j’ai eue avec M. Pont, chef de la
région de Tamatave, il semble résulter que l’Administration est
décidée à obtenir la suppression de cette méthode. Je pense que la
dispersion des habitations, l’abandon des villages fixes, entraînant
une grande difficulté de surveillance, de recrutement et de percep-
tion des impôts, sont des faits de nature à déclancher, plus que
tous autres, une action administrative.
La méthode à employer est simple. Dans la région visitée par
nous, elle sera encore facilitée par la présence de bas-fonds extrê-
mement fertiles et en friche.
3. Voyage dans le sud-ouest et le sud. — La réserve du lac Manam-
petsolsé. — De retour à Tanariarive le 26 mai, nous repartions le
7 juin en automobile, pour le sud. Nous avions la bonne fortune
d’être accompagnés par M. Perrier de La Bathie, se rendant en
mission sur les bords du Menarandra et du Mandraré.
Par petites étapes, nous arrêtant, soit pour des récoltes, soit
pour des prises de vues cinématographiques, nous avons atteint
Tuléar. De cette dernière ville, nous repartions pour Ampanihy,
où nous arrivions le 16. Entre temps, nous profitions de l’occasion
pour explorer le ravin de l’Andranolahy, qui s’ouvre dans la vallée
de l’Onilahy, entre de puissantes assises de travertins. Déjà, en
1922, nous avions admiré, sur quelques kilomètres, en remontant
le ruisseau, coupé de vasques profondes où l’eau revêt une teinte
bleu verdâtre, un site plein de majesté. Dans la voûte des grands
arbres, aux lianes escarpés des falaises, s’ébattaient de nombreux
Propitlièques et Lémurs. En 1932, nous avons pu constater qu’il
ne restait rien de tout cela : arbres abattus en travers du ravin très
encaissé, paysage sans vie. Les travailleurs occupés à l’établisse-
ment de la route de Tuléar à Tongobory avaient détruit l’admi-
796 —
rable futaie, dans le seul but d’établir des passerelles destinées à
tendre des pièges aux Lémuriens. Le cas du ravin de l’Andranolahy
est un exemple typique, mais commun, de l’action destructive,
rapide, irrémédiable, de l’homme sur la nature malgache.
Notre exploration de cette petite vallée nous a permis, en outre,
de constater que l’existence d’un vaste lac dont le ruisseau serait
l’émissaire et dans lequel auraient vécu, encore tout récemment,
des Hippopotames, n’était qu’une « histoire » malgache, dont cer-
tains européens s’étaient fait l’écho.
Abandonnant M. Perrier de La Bathie à Ampanihy, nous nous
rendions, M. Mourlan et moi, sur les bords du lac Manampetsotsé,
en remontant, en filanzane, le long de la côte, depuis Androka.
Ce lac et les rocailles du plateau mahafale qui le dominent à l’est,
constituent la dixième réserve naturelle de Madagascar, selon le
décret du 31 décembre 1927.
Elle est destinée à conserver un des endroits les plus curieux et
les plus pittoresques de l’île. La végétation est représentée par le
busch à Euphorbes et à Didierea, si remarquable à divers titres.
Ce lac, dont les rives sont peuplées de fdaos, offre un fond d’une
boue très blanche, mise en mouvement par le clapotis que soulève
le vent. Les eaux apparaissent alors d’une teinte laiteuse d’un sai-
sissant effet. Les oiseaux d’eau sont assez abondants et à certaines
époques de l’année s’y voient des bandes de Flammants : Phœrii-
conaias minor (Geoffroy).
En 1926, j’avais noté de nombreuses bandes de Lemur catta et
des familles de Propithecus Verreauxi dans les rocailles et la brousse
de la falaise. Les Tortues ( Tesludo radiala ) étaient abondantes.
Cette réserve nous paraissait devoir rester intacte, protégée natu-
rellement par sa situation loin de toute voie de communication,
dans un pays fort peu peuplé. En outre, des fadys indigènes inter-
disaient l’accès de la rive orientale du lac et s’appliquaient, aussi,
aux Tortues et aux Propithèques.
Quelle ne fut pas notre surprise, en constatant, dès notre arrivée,
la présence de troupeaux de bœufs dans l’étroite plaine comprise
entre le pied de la falaise et le lac; les peuplements de filaos avaient
été en partie détruits par le feu et des restes d’habitations mal-
gaches dénotaient, aux abords du point d’eau, dit Manava, une
occupation récente et d’assez longue durée. Au cours de notre
séjour, nous n'avons pu voir une seule bande de Propithèques.
Quelques Lémurs ( Lemur calla), que l’on peut considérer comme les
plus confiants des Lémuriens, s’enfuirent, effrayés, à notre approche
et ne reparurent plus. Les tortues terrestres elles-mêmes, malgré
quelques ondées, se montrèrent très rares. Enfin, les peuplements
de Poinciania, des flancs et du sommet de la falaise, étaient presque
totalement anéantis. L’histoire des déprédations commises dans
— 797 —
cette réserve est facile à reconstituer. Des indigènes d’une autre
race que les autochtones y ont été envoyés pour recueillir la gomme
des Poinciania qu'un colon s’était imaginé avoir quelque valeur
industrielle et commerciale. Ne respectant pas les fadys locaux, ils
ne se privèrent point de massacrer, pour s’en nourrir, durant leur
séjour, Propithèques, Lémurs et Tortues. Saisi d’une lettre de
protestation par l’intermédiaire de M. Louvel auquel je l’avais
adressée, M. le Gouverneur général Cayla voulut bien trans-
mettre aussitôt le télégramme suivant (1) :
Gouverneur général à chef région Tuléar.
-( Petit, chargé de mission Réserves naturelles, signale état déplo-
rable réserve lac Tsimanampetsotsa où feux brousse ont détruit
principales essences Stop. Indigènes auraient dévasté arbres à
gomme, détruit lémuriens et oiseaux divers Stop. Vous prie avertir
dans plus bref délai populations indigènes région lac Tsimanam-
petsotsa que feux, chasse, pêche, coupes bois et circulation des
indigènes en général sont formellement interdits intérieur réserve
Stop. Délits commis devront être réprimés conformément art. 4,
décret du 31 décembre 1927. »
Signé : L. Cayla.
De retour à Ampanihy, où nous retrouvions M. Perrier de La
Bathie, nous reprenions l’automobile pour nous rendre à Fort-
Dauphin. Notre intention était de visiter la réserve proposée par
M. le Professeur Humbert, et qui doit comprendre « le massif fores-
tier couronnant les montagnes qui constituent le bassin de récep-
tion du Mandrare et des principaux affluents, ainsi que celui de
quelques rivières aboutissant à la côte Est. » Très en retard sur
notre itinéraire, nous n’avons pu réaliser notre projet, faute de
temps. Du moins, avant notre départ de Tananarive, M. Louvel
avait-il bien voulu accepter l’idée de cette création, et nous nous
sommes mis d’accord, à ce sujet, avec M. Perrier de La Bathie,
M. Decary et le chef de la circonscription forestière de Fort-
Dauphin.
Cette réserve offre un intérêt scientifique et économique de pre-
mier ordre. Sa création s’impose au moment où il est question d’éta-
blir l’irrigation des plaines si fertiles et si méconnues, à ce point de
vue, du bas Mandrare.
Nous étions de retour à Tananarive le 20 juillet, pour organiser
notre voyage dans le Bemaraha.
(l) Il n’est pas inutile de le publier ici, ne serait-ce que pour montrer l’attention
que M. le Gouverneur général Cayla porte à la question des réserves.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932.
52
— 798 —
4. Voyage dans la réserve du Bemaraha. — La réserve compre-
nant les Tsingy du Bemaraha, parfois appelée réserve de l’Ant-
singy, est la plus vaste de la grande île (environ 83.000 hectares)
et sans conteste la plus particulière par ses aspects, l’une des plus
intéressantes par sa flore, sa faune et la question ethnographique
des Behosy, qui s’y rattache.
Nous avons côtoyé, en descendant le cours du Manambolo, sa
lisière méridionale. Elle constitue le versant nord des admirables
gorges de ce fleuve, versant couvert d’une admirable forêt intacte.
Grâce à la présence d’un ancien chef de bande, devenu chef de
canton, qui se dit d’origine Behosy et qui a vécu dans l’ Antsingy f1),
nous avons pu pénétrer au cœur des gorges de Miakaka et de Sala-
panga, lieux fady, où nul européen n’avait eu accès jusqu’à nous.
Couloirs sinueux et profonds, entre de hautes murailles calcaires,
eaux souterraines, labyrinthes de grottes, abris sous roches, massifs
déchiquetés, nul ne peut se faire une idée de l’étrange sauvagerie
de la région. La flore, protégée par les escarpements rocheux, est
intacte; dans quelques bas-fonds cernés par les falaises calcaires,
se trouvent cependant des clairières où cultivaient les anciens habi-
tants du pays. Les vestiges d’occupation et d’une occupation de
longue durée sont nombreux dans les abris sous roches et les extra-
ordinaires défenses et systèmes d’alarme dans un pays si bien for-
tifié naturellement ne sont certainement pas le fait d’irréguliers et
de voleurs de bœufs. Nous reviendrons ailleurs sur la question.
La réserve du Bemahara a été en outre traversée par nous en
suivant la piste qui, à environ 9 kilomètres à l’est d’Antsalova,
s’engage dans l’Antsingy, pour atteindre Tsiandro.
Contrairement à mon attente, la forêt n’a été détruite tout le
long de la piste qu’autour des points d’eau où les malgaches s’ar-
rêtent pour cuire leur repas. Il y a là des clairières dont la plus vaste
est celle de Ranogidro. D’autre part, la déforestation s’accentue à
mesure qu’on approche deTsiandro et elle bat son plein deux heures
(en filanzane) avant d’atteindre ce poste. Aux environs même de
Tsiandro, les feux de brousse qui semblaient avoir été interdits du
temps de l’occupation militaire, reprennent de plus belle et des
îlots intéressants de végétation sont actuellement fort menacés.
Malgré cela — et bien que le versant oriental, à peu près complète-
ment dénudé, du Bemaraha soit, chaque année, soumis au feu — la
partie occidentale de cette réserve, dans l’ensemble de l’étendue
visitée par nous, c’est-à-dire entre la piste Antsalova-Tsiandro et
le Manambolo, naturellement bien protégée, reste intacte.
Ajoutons que là nous avons pu visiter et fouiller, aux prix de
(fi C’est à M. Tiverné, chef du district d’Antsalova que nous devons ce guide. Nous
lui adressons, à nouveau, tous nos remerciements.
— 799 -
mille difficultés, une sépulture qui, au dire des indigènes, serait
vazimba. Elle est située à deux heures en filanzane, à l’est de
Tsiandro.
5. Jardin zoologique de Tananarive. — On sait qu’un Jardin Bota-
nique a été créé par un arrêté local du mois d’août 1925, à Tanana-
rive. Il se situe au pied de la muraille rocheuse que domine le
Palais de la Reine, et autour du petit lac Tsimbazaza (1). M. le gou-
verneur général Gayla a bien voulu en confier à nouveau la direc-
tion à M. François, qui déjà répare avec activité les pertes et les
désordres occasionnés par un abandon momentané.
Nous avions pensé, à la suite de notre voyage à Betampona, à
demander à M. Louvel l’installation d’un parc zoologique d’accli-
matement auprès du poste forestier d’Ambila, situé sur la côte Est,
à 100 kilomètres au sud de Tamatave. Après avoir visité les abords
du Jardin botanique de Tananarive, nous avons considéré qu’il
serait d’un très grand intérêt d’y créer ce jardin zoologique. Magni-
fique bois d’ Eucalyptus, partie, actuellement en friche, abritée par
des manguiers, ravin agrémenté de rocailles où naissent des sources,
il y a là tout un ensemble de terrains abrités, accidentés, pitto-
resques, qui réalisent ce que l’on s’efforce de reproduire artificiel-
lement dans les jardins zoologiques d’Europe. D’autre part, le lac
Tsimbazaza se prêterait admirablement à l’installation d’oiseaux
aquatiques et l’on pourrait même aménager un diverticule du lac en
une rivière à Crocodiles. J’ai donc soumis l’idée de cette création à
M. le Gouverneur général Cayla, qui l’a acceptée d’emblée et a
même abandonné au futur jardin une très vaste verrière devant
servir aux ébats des Lémurs.
En compagnie de MM. Perrier de La Bathie et François, nous
avons choisi l’emplacement à assigner aux différentes espèces et
discuté sur la manière de les présenter au public.
Au cours d’une réunion convoquée par M. Léon Cayla et à
laquelle assistaient MM. François, Louvel, Perrier de La Bathie,
Rollot et moi-même, les choses se sont précisées touchant le jardin
zoologique et la possibilité d’agrandissement du jardin botanique.
M. L. Cayla a bien voulu prévoir une somme de 200.000 francs sur le
budget de 1933 pour les premiers aménagements : enceintes, gardien-
nage, adduction d’eau, etc... Une route circulaire permettra l’accès
des deux jardins aux automobiles; le principe d’un droit d’entrée
a été admis. J’ai suggéré à M. le Gouverneur général la possibilité
d’envisager la création d’une Société des Amis des Jardins botaniques
(0 Pour des renseignements sur ce jardin, voir l’excellent article de Bd. François r
le Jardin botanique de Tananarive (Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture tropi-
cale, XI, 1931, p. 544-553, 5 pl.).
— 800 —
el zoologiques et d’aménager la maison à étage, qui s’élève à la
limite des deux jardins, en un Laboratoire de Zoologie et un Labo-
ratoire de Botanique. M. L. Cayla s’est montré très partisan de
l’amorce, au sein même du jardin, d’un herbier de plantes mal-
gaches.
On ne saurait trop remercier le Gouverneur général actuel de
Madagascar d’avoir accueilli l’idée d’une telle réalisation. Son im-
portance est grande d’un point de vue général et particulier; je
dirai même d’un point de vue international. Madagascar se met à
la tête de nos colonies pour l’organisation de ces parcs zoologiques
coloniaux, réclamés à plusieurs reprises au cours des Congrès pour
la Protection de la Nature (x).
6. Documents scientifiques el cinématographiques rapportés par
la mission. — La saison sèche se prête toujours fort mal aux re-
cherches botaniques et faunistiques dans les colonies et peut-être
à Madagascar plus qu'ailleurs. Dans le Bemaraha, par exemple, où
nous avons pourtant exploré avec soin, nos récoltes zoologiques
ont été particulièrement décevantes. Nous avons néanmoins rap-
porté quatorze caisses de collections diverses, parmi lesquelles
nous mentionnerons les documents ethnographiques, anthropo-
logiques (fouilles de Tsiandro) anatomiques et embryologiques.
En quatre mois de séjour, M. Roger Mourlan, cinéaste, a pu
impressionner 2.400 mètres de pellicules. Ceci représente un effort
de tous les instants, étant donné les conditions météorologiques
presque partout défavorables, au cours de nos voyages. M. Mourlan
a bien voulu prolonger son séjour à Madagascar afin de compléter
sa documentation sur la région orientale et la région occidentale.
Les 2.400 mètres de pellicules rapportés par moi et aujourd’hui
développés constituent, du point de vue photographique, un succès
réel.
En dehors des aspects généraux de la grande île, nous citerons
parmi les scènes « tournées » par nous :
Est : culture du riz (méthode du tavy) ; séance de coiffure;
tissage des rabanes; pêche dans les lagunes.
Centre : habitation; rizières; marchés; sylve à Lichens.
Sud-ouest ': scènes de pèche et de mer chez les Vezos; types ethno-
graphiques mahafales; métier à tisser; filage du coton; séance
d’exorcisme; vol de bœufs; documents concernant la végétation
xérophyte.
Ouest : vues de la réserve du Bemaraha; villages, etc...
(1) Voir par exemple le vœu présenté par M. le Professeur Bourdelle à l’occasion
du Deuxième Congrès international pour la Protection de la Nature (Paris, 1031).
— 801 —
7. Animaux vivants. — J’avais pu réunir, soit seul, soit grâce à
l’aide de M. Louvel, un certain nombre d’animaux vivants ras-
semblés en trois endroits différents de l’île. J’ai donc pu m’embar-
quer à Majunga avec : six Propithèques (5 Propilhecus coronalus,
1 Propithecus Coquereli), sept Lepilemur ruficaudaius ; deux Micro-
cebos murinus ; treize Lémurs divers; un Gryptoprocte ; deux Ci-
vettes; deux Cenletes ; quatre Serpents; six Crocodiles; six Tortues,
dont un beau spécimen d’Erymnochelys madagascariensis ; cinq
oiseaux. Soit un total de cinquante-quatre animaux. Malgré tous les
soins dont je les ai entourés trois Propithèques (2 coronaius et
l’unique spécimen de Coquereli) sont morts entre Mombassa et Suez.
Entre Aden et Marseille, j’ai perdu trois oiseaux et cinq Lepilémurs.
8. Notes sur les réserves naturelles. — Leur étal actuel. Questions
diverses. — Depuis le décret du 31 décembre 1927, deux réserves
ont été délimitées et bornées, l'une et l’autre, par M. Ursch, bri-
gadier principal des Forêts dont le dévouement à notre cause est
entier : celle de Namoroka (environ 5.900 hectares) et celle de
l’Ankarafantsika (67.000 hectares). Ces réserves appartiennent
donc au domaine occidental.
En 1932, M. Louvel a bien voulu affecter M. Ursch à la surveil-
lance et à la délimitation des réserves du domaine oriental, en l’al-
légeant de tout ce qui incombe au service général des forêts. Il
convient de remercier M. Louvel et de le féliciter d’une telle me-
sure. C’est ainsi que, de ce fait, par les soins de M. Ursch, la délimi-
tation de la réserve de Betampona, actuellement en cours, sera
achevée d’ici très peu. Comme je Fai dit ci-dessus, un garde indi-
gène a été également affecté à cette réserve.
D’autre part, en septembre dernier, M. Perrier de la Bathie s’est
rendu à Nosy-Bé en vue d’explorer et de délimiter la rései’ve de
Lokobé.
Enfin, l’arrêté organisant la conservation des réserves naturelles,
arrêté préparé par M. Louvel et qu’il avait bien voulu me sou-
mettre, a été publié au Journal Officiel de la Colonie du 25 juin 1932.
Cet arrêté est joint, à titre d’annexe, à la présente note. Je signa-
lerai notamment à notre point de vue l’intérêt de l’article 5 et au
point de vue local l’intérêt de l’article 7.
Nous avions été fort préoccupés par la question de F immatricu-
lation des réserves, qui implique un travail fort long et coûteux,
auquel ne saurait, du reste, pour diverses raisons, coopérer l’avia-
tion (*). Mais d’une conversation que j’ai eue avant mon départ, en
(F C’est ainsi que l’immatriculation de la réserve de l’Ankarafantsika ne pourrait
être réalisée qu’après un travail préliminaire d’une durée de deux années, travail
effectué par une équipe de quatre hommes.
— 802 —
compagnie de M. Perrier de La Bathie, avec M. Loniewski, Direc-
teur des Domaines, il résulte que son service accepterait non seule-
ment un plan de chaque réserve du type de ceux établis par
M. Ursch, mais encore que ce service serait prêt à collaborer avec
le service forestier, par le moyen de ses topographes et géomètres
assermentés, pour la délimitation des réserves. Offre essentielle
pour l’organisation définitive de nos réserves et que retiendra, il
faut l’espérer, M. Louvel.
Autre question d’une importance capitale : celle des gardes
indigènes. Sans eux, les réserves naturelles resteront une création
« en l’air », une illusion. J’ai pensé être d’accord avec M. Louvel en
prévoyant, dans un rapport succinct adressé à M. le Gouverneur
général, 12 gardes indigènes (1).
Un troisième point de grande importance est l’établissement
sans tarder, pour la plupart des réserves, de pistes limites. Elles
sont indispensables, d’un point de vue moral, tant vis-à-vis des
européens que des indigènes — d'un point de vue pratique, pour
l’arrêt des feux de brousse qui, dans certains cas, menacent pério-
diquement les peuplements forestiers englobés dans les réserves.
Corrélativement, j’ai suggéré, dans mon rapport, que les routes
d’accès aux réserves et les pistes-limites, du moins en des endroits
convenablement choisis, soient pourvues de poteaux-indicateurs (2).
Mesure à mon sens très importante encore, d’un point de vue moral,
pour les indigènes comme pour les européens; pour les indigènes,
qui manifestent un certain égard vis-à-vis de ce qui semble être
propriété, domaine privé; dans le cas particulier, nos lieux réservés
risqueront de leur apparaître comme un « fady » à l’usage des Euro-
péens.
Enfin, par tous les moyens, nous devons nous attacher à orga-
niser, à soutenir une propagande constante en faveur des réserves.
Car, si le chef de la Colonie actuel, connaissant leur signification
profonde, en est un partisan convaincu, si, tout autour de lui l’idée (*)
(*) Bien avant son départ, M. Perrier de la Bathie a signalé à M. Louvel deux gardes
particulièrement qualifiés l’un pour Lokobé, l’autre pour le Manampetsotsé. La sur-
veillance de cette dernière réserve peut apparaître particulièrement ingrate. En juillet
dernier, un garde indigène ayant lait des difficultés pour rejoindre son poste a été révo-
qué.
(2) Ces poteaux indicatifs pourraient porter, par exemple, la mention suivante :
Colonie de Madagascar et Dépendances.
Réserve naturelle de (... hectares), placée sous le contrôle scientifique
du Muséum national d’IIistoire naturelle.
Pour éviter des frais à la Colonie, j’ai pensé que telle ou telle firme d’automobiles
ayant multiplié ses panneaux indicateurs sur telle ou telle route de Madagascar, four-
nirait bien volontiers les panneaux nécessaires à la signalisation de nos réserves. Simple
suggestion à débattre.
a déjà des adeptes, il faut bien reconnaître qu’il n’en est pas ainsi
dans l’ensemble de l’Administration.
Ces réserves, on les ignore ou on feint de les ignorer, on ironise
à leur sujet, on les confond avec les réserves forestières, on les
accuse de servir de refuge aux irréguliers ou aux prisonniers évadés.
Nous avons à surveiller et à guider une grande œuvre à Mada-
gascar; mais nous avons à remporter une victoire peut-être moins
sur le terrain que dans les esprits... Et bien que cela puisse étonner,
ce point de vue se rattache directement à la question des missions
scientifiques.
La question des missions scientifiques. — La disparition progres-
sive de l’antique faune malgache n’est pas un leit-motiv à l’usage
de naturalistes hantés par la protection de la nature. Ayant sé-
journé à trois reprises différentes, coupées par un éloignement de
plusieurs années, dans les mêmes régions de la grande île, je suis à
même d’apporter, à ce sujet, quand il le faudra, des faits d’une
cruelle exactitude. Un des caractères essentiels de la faune mal-
gache actuelle, c’est la localisation de plus en plus étroite de ses
espèces et de ses sous-espèces. Plus une espèce restreint son habitat,
plus elle est vulnérable. Un chasseur inconscient peut faire com-
plètement disparaître, dans une région donnée, telle ou telle forme
d’Indrisidés, par exemple, se maintenant dans quelques boque-
teaux épars, échappés aux feux annuels, comme un feu de brousse
peut anéantir les derniers représentants d’espèces végétales ayant
un intérêt botanique et biogéographique considérable.
L’état de la faune malgache est tel qu’à l’heure actuelle toute
mission chargée de constituer des collections en séries de Mammi-
fères et d’Oiseaux est indésirable dans la grande île. Et j’ajouterai,
pour être tout à fait franc, qu’il ne faut pas, lorsque nous entrepre-
nons une croisade en faveur des réserves malgaches, qu’on puisse
dire que notre action cache une arrière-pensée et que ces réserves
constituent, en réalité, des chasses gardées pour ceux qui en ont le
contrôle scientifique.
On objectera que le décret du 19 mai 1931 réglementant Vexercice
de la chasse dans la colonie de Magasdacar et Dépendances, définit ce
qu’est le permis de chasse ou de capture scientifique (art. 10) et
prévoit que le nombre des animaux abattus ne peut en aucun cas
« dépasser le maximum de trois unités de l’espèce recherchée »
(art. 10, d). En effet, mais il est bien difficile de s’assurer du contenu
des bagages d’un chargé de mission, et la douane locale, lorsqu’ils
sont munis d’étiquettes spéciales, ne les ouvre point. Si l’abus est
constaté, le mal demeure. La seule mesure préventive efficace est
sans conteste de renoncer, pendant un certain nombre d’années, à
envoyer à Madagascar des zoologistes chargés d’y constituer des
collections importantes d’ordre mammalogique, ornithologique,
embryologique. Et j’ai écrit, dans le rapport adressé à M. le Gou-
verneur général L. Cayla, que je poserai la question auprès de
M. le Directeur du Muséum, dès mon retour à Paris. En revanche,
je me suis permis, en tant que délégué du Muséum à Madagascar,
de demander à M. Léon Cayla, de bien vouloir rappeler par une cir-
culaire spéciale adressée aux chefs de région, l'existence, mais
aussi la signification, l’intérêt scientifique et économique des
réserves naturelles, de rappeler aussi à tous ceux qui sont chargés
de les faire respecter, administrateurs et agents des douanes, à
ceux qui doivent les respecter, chasseurs amateurs ou profession-
nels, les différents textes réglementant la chasse en général, fixant
les espèces animales protégées en tout temps et en tous lieux, inter-
disant la capture et la sortie des Lémuriens vivants. Car le fait
d’avoir, à Madagascar, des réserves naturelles, d'espérer qu’elles
seront bientôt toutes délimitées et surveillées, n'implique point
qu'il faille abandonner à une destruction systématique tout ce qui
reste, en dehors d’elles, de la Nature malgache. Et les textes
ci-dessus indiqués visent précisément à limiter de tels abus.
Je tiens à ajouter en terminant que cette nécessité d’enrayer la
course aux collections pour ce qui a trait à la faune avienne et
mammalogique de Madagascar s’est imposée à moi uniquement en
raison des faits constatés sur le terrain; une telle mesure restrictive,
si on veut bien la faire connaître, est de nature à produire vis-à-vis
de l'Administration locale, en l’état actuel de la question des ré-
serves naturelles, un effet moral des plus importants.
( Laboratoire des Pêches et Productions coloniales).
ANNEXE
JOURNAL OFFICIEL MADAGASCAR DU ”25 JUIN 1932
Service des Forêts.
Arrêté organisant la conservation des réserves naturelles créées
par le décret du 31 décembre 1927.
Le Gouverneur général de Madagascar et dépendances,
Commandeur de la Légion d’honneur,
Vu les décrets des 11 décembre 1895 et 30 juillet 1897;
Vu le décret du 31 décembre 1927 créant des réserves naturelles;
Le Conseil d’Administration entendu :
ARRÊTE :
Article premier. — La conservation des réserves naturelles
constitue un service spécial, rattaché à celui des Eaux et Forêts.
Sa direction est confiée à un officier forestier qui prend le titre de
805 —
conservateur des réserves naturelles. Ce fonctionnaire est nommé
par le Gouverneur général pour une période de cinq années renou-
velables.
Art. 2. — Cet officier est assisté, provisoirement, de gardes euro-
péens et indigènes, détachés du service forestier de la Colonie, le
personnel des réserves naturelles devant, autant que possible, être
recruté directement parmi les anciens militaires ou fonctionnaires
retraités.
L’importance et la répartition de ce personnel sont réglées sur
la proposition du conservateur des réserves naturelles, par le Gou-
verneur général.
Art. 3. — Les gardes européens et les agents indigènes des ré-
serves naturelles sont placés sous la surveillance des chefs de cir-
conscription forestière ou, à défaut, des chefs de district.
Art. 4. — La liquidation des dépenses et les prévisions budgé-
taires incombent au service des forêts.
Art. 5. — - Le délégué du Muséum d’Histoire naturelle donne au
Conservateur des réserves naturelles les instructions utiles pour ce
qui concerne la conservation et la protection de la flore et de la
faune, les missions scientifiques, les collections diverses, botaniques
et zoologiques et, d’une manière générale, règle toutes les questions
ayant un caractère exclusivement scientifique.
Le conservateur des réserves naturelles est chargé :
1° De la délimitation des réserves naturelles établies par le dé-
cret du 31 décembre 1927 et d’en provoquer, auprès du chef de la
circonscription domaniale et foncière du ressort, l’immatriculation
au nom de l’État;
2° De la surveillance et de la protection de ces réserves contre le
feu et les déprédations de toute nature;
3° De l’exécution de tous travaux en vue de faciliter la surveil-
lance ou la protection des réserves;
4° De la création et de l’entretien des parcs zoologiques d’ac-
climatation.
Le conservateur des réserves naturelles correspond directement
avec les chefs de région et pour les questions d’ordre scientifique,
avec le Muséum d’histoire naturelle ou son délégué dans la colonie,
sous le couvert du Gouverneur général.
Il adresse, en fin d’année, un rapport de gestion au secrétariat
général (Service des Affaires Économiques).
Art. 6. — Les infractions aux articles 1 et 4 du décret du 31 dé-
cembre 1927 sont constatées et réprimées dans les conditions pré-
vues par les textes établissant le régime forestier dans la Colonie :
1° Par le conservateur et les agents des réserves naturelles;
2° Par les administrateurs chefs de district;
3° Par les chefs et agents des circonscriptions forestières et tous
autres agents habilités, à cet effet, par le Gouverneur général.
Art. 7. — Les chefs de district réservent, chaque année, pour
être mises à la disposition du conservateur des réserves naturelles,
des journées de prestation destinées aux travaux de délimitation
et de protection des réserves. Le nombre de ces journées sera fixé
par le Gouverneur général, sur la proposition du conservateur,
après avis des chefs de région.
Art. 8. — Le Secrétaire général du Gouvernement général, le
Procureur général, chef du service judiciaire, le Directeur des Do-
maines, de la propriété foncière et du cadastre, les chefs de région
et de district, le chef du service des forêts, le délégué du Muséum
d’histoire naturelle et le conservateur des réserves naturelles sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
arrêté qui sera inséré au Journal officiel de la Colonie et publié par-
tout où besoin sera.
Tananarive, le 16 juin 1932.
Léon Cayla.
807 —
Note sur les Équidés sauvages rencontrés en Asie Centrale
par la Mission Haardt-Audouin-Dubreuil,
par M. Reymond,
Zoologiste de la Mission Centbe-Asie.
Du 15 mai au 6 juin, le Groupe Chine de la Mission Haardt-Au-
douin-Dubreuil a parcouru d’est en ouest toute la portion du désert
de Gobi constituant la partie désertique de la Mongolie intérieure
chinoise, s’étendant de Kalgan (province de Tchagar) à YEdsirt Gol
(lacs du Soko Nor et du Gashiun nord) 450 kilomètres N.-E. de
Sou Tchéou.
Cet itinéraire est jalonné par les points suivants les plus impor-
tants :
Pei Li Miao. — Lamaserie, principauté mongole, halte de cara-
vanes, 150 kilomètres N. de Paotou, 615 kilomètres O. de Kalgan.
Wu Ni Wu Su (point d’eau rivière). — 260 kilomètres O. de
Pei Li Miao.
Hogu Haramalu. — 200 kilomètres O. de Ouni Oussu, 400 kilo-
mètres E. de Karakholo (Edsin Gol).
De Ouni Oussu à Pagh Motlou Sumu (I.amaserie) l’itinéraire tra-
verse de grands bassins de terre rouge légèrement ensablés (bas-
sin d’Aberru), et aborde à Paghmoitou Sumu l’extrémité orientale
d’une longue arête montagneuse étendue jusqu’à 50 kilomètres à
l’O. de la dépression des lacs Sokho Nor et Gashiun Nor, et formant
la ligne de frontière naturelle entre les bassins d’Urga et d’Uhassu-
tai (Mongolie extérieure soviétique au nord) et les grands bassins à
dunes de l’Ala Chan au sud.
C’est à l’extrémité orientale de cette chaîne que la Mission
Haardt-Audouin-Dubreuil a, pour la première fois, rencontré des
chevaux sauvages.
Cette rencontre a eu lieu le 30 mai sur un petit plateau de gneiss
dévoré de soleil. Rencontre d’un mâle à bonne portée de pistolet
par moi-même, mais étant sans armes je ne pus avoir cet animal.
J’ai pu cependant l’observer suffisamment pour noter la colora-
tion café crème clair de son pelage, la coloration plus foncée de ses
membres et de ses crins, le développement de ceux-ci au niveau de
la crinière et surtout de la queue qui paraissait très fournie.
Bulletin du Muséum, 2e t. IV, n° 7, 1932.
- 808 —
Le soir, au pied de ce même plateau, découverte parle R. P. Teil-
hard de Chardin d’une carcasse de cheval dévorée par les loups
(le crâne et une patte antérieure ont été remis au Muséum). L’exa-
men qui a été fait de ses pièces osseuses par le Professeur Bour-
delle, qui s’intéresse tout spécialement aux Équidés asiatiques, a
mis en évidence leurs caractères caballins, et il ne semble pas qu’il
puisse y avoir de doute qu'elles appartiennent bien à un Cheval de
Prjewalski.
D’autre part, les chevaux sauvages nous ont été signalés comme
hantant volontiers le plateau des Pei Ghan, occupant le triangle
extrême occidental de la Mongolie intérieure au-delà de l’Edsin-
Gol (rive gauche). Les chevaux sauvages se rencontrent plus parti-
culièrement dans la partie la plus centrale et la plus élevée de ce
massif.
Au pied des Mattungshan (nom sino-mongol : Monts de la Cri-
nière de Cheval) entre Ming Shui, frontière du Sinkiang et Ya Ma
Chuanel occupant une région comprise entre le 95° et le 98° méri-
dien oriental et le 40° au 42° parallèle avec un espace d’environ
60.000 kilomètres carrés de plateaux arides à hautes graminées
(Sighi) et dont l’altitude varie de 2.000 à 2.500 mètres, 3.000 à
3.500 mètres d’altitude aux crêtes de Malung Chan.
809 -
La Mission a rencontré dans cette région deux chevaux sauvages
isolés :
1° Le 23 juin 1931, dans un bassin de terre rouge, à 20 kilo-
mètres à l’O. de IIou Hung Chuan, un cheval, à 9 heures du
matin, est manqué. Lieutenant de vaisseau Point, Dr Dei. astre,
M. Chauvet;
2° Le 13 décembre 1931 à 4 kilomètres de PO. de Hsin Hsin Chia,
un cheval isolé manqué par MM. Audouin-Dubreuil, Sivei, et
Chauvet.
Ces animaux présentaient les mêmes caractères de coloration et
de crins que celui que j’ai observé moi-même.
Le dernier de ces chevaux marque la limite méridionale des
chevaux sauvagss rencontrés par la Mission Maardt-Audouin-
Dubreuil au cours de son expédition en Asie Centrale, avril 1931-
à février 1932.
La rencontre des chevaux sauvages en Asie Centrale, Mission
Haardt-Audouin-Dubreuil se résume en somme à trois loca-
lités indiquées sur la carte ci-jointe :
Première localité. — Cho Lun Hurre Gol, puits au pied de chaîne
de gneiss 105° 30 E. (30 mai 1931). 40° latitude nord. Vu, un étalon
vivant et carcasse dévorée par les loups (crâne et extrémité anté-
rieure donnés en juin 1932 au professeur Bourdelle du Muséum.
Deuxième localité. — 20 kilomètres à T O. du Puits de I Iou I lung
Chuan (23 juin 1931), 96° long. O., 40° latitude N. un cheval isolé
vu par Lieutenant de vaisseau Point, Dr Delastre, M. Chauvet.
Troisième localité. — Chin Chin llsia, frontière du Kansou-Sin-
kiang (13 décembre 1931), route Sou Tcheou Ansichow H ami .
un cheval isolé rencontré par MM. Audouin-Dubreuil, Chauvet
et Sivel.
Paris, 2 novembre 1932.
810 —
Notes Ostéologiques et Ostéométriques
sur le Cheval de Przewalski,
par M. E. Bourdelle,
Professeur au Muséum.
Le Cheval de Prjewalski ( Equus caballus Prjewalski Poliakow),
le Taka des Mongols ou Kerlag des Kirghises, est le Cheval sauvage
de Dzoungarie. Il constitue à l’heure actuelle la seule espèce d’Equi-
dé caballin réellement sauvage et il représente sans doute, d’après
Trouessart, le type primitif originel de toutes nos races de Chevaux.
Son habitat est limité à la Dzoungarie, c’est-à-dire à la région
désertique située à l’ouest de la Mongolie, au sud de l’Altaï, où il fut
découvert en 1879 par Prjewalski. Une dépouille rapportée par ce
dernier et montée au Musée de Saint-Pétersbourg fut décrite par
Poliakow qui en fit le type de l’espèce. Par la suite en 1892, en 1896
et en 1901 de nouveaux matériaux et des sujets vivants permirent
des études plus complètes de cet animal. En particulier, l’expédi-
tion Hagenbeck en 1901, ramena en Europe un contingent impor-
tant de 28 sujets jeunes ou demi-adultes qui enrichirent les Jardins
zoologiques Européens dans certains desquels on trouve encore
leur descendance et qui fournirent à nos musées d’importants
matériaux d’étude.
Si à l’heure actuelle aucun doute ne peut exister sur la véritable
nature du Cheval de Prjewalski, sur son apparentement étroit avec
les chevaux de l’époque quaternaire et en particulier avec le cheval
de Solutré, peut-être aussi, selon Trouessart, avec le cheval actuel
de la Camargue, on est encore assez mal fixé sur ses relations de
parenté avec les autres équidés asiatiques, Hémioniens ou Asiniens.
La situation du Cheval de Prjewalski vis-à-vis des Hémiones pro-
prement dits qui sont ses voisins géographiques immédiats et
avec lesquels on l’a sans doute confondu pendant longtemps,
vis à vis des Kiangs, peut-être aussi des Hémippes et même de
l’Onagre, n’est pas définie d’une façon absolument précise. A relire
les textes originaux relatifs aux descriptions de ces divers animaux
on a d’ailleurs parfois la sensation que les mêmes appellations ne
s’appliquent pas aux mêmes types et que les mêmes types sont
décrits sous des dénominations différentes. La classification des
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 811 —
Équidés asiatiques souffre ainsi, certainement, d!un manque de
précisions fondamentales, et c’est en vue de rechercher celles-ci
que nous nous sommes livrés, ces dernières années, à l’étude ostéo-
logique et surtout ostéométrique de ces animaux. Déjà, Georges,
dans l’important mémoire qu’il a publié en 1868 sous le titre
d’ « Étude zoologique sur les Hémiones et quelques autres espèces
Chevalines », donne d’intéressantes précisions ostéométriques sur
l’Hémione, l’Hémippe et l’Onagre, comparativement au Cheval
arabe et à l’âne domestique. Mais, à ce moment-là, Georges ignorait
l’existence du Cheval sauvage de Prjewalski et il ne donne aucune
indication à son sujet. On peut se demander cependant si certains
matériaux d’ Hémiones étudiés par lui n’appartenaient pas à des
chevaux sauvages recueillis sous le nom d’Hémione.
La documentation matérielle que possède actuellement le
Muséum National d’Histoire Naturelle en matière de Chevaux de
Prjewalski provient de l’importation d’Hagenbeck (J). Son authen-
ticité zoologique est indiscutable. C’est sur elle que portent exclu-
sivement les observations que nous publions aujourd’hui. Cette
documentation ostéologique se rapporte : 1° à un étalon introduit
à la Ménagerie en 1902 et mort en 1929; 2° à une pouliche née de
l’étalon précédent à la Ménagerie, en 1909, et morte en 1929.
Ces matériaux appartiennent aux collections du Laboratoire
d’Anatomie Comparée du Muséum et je suis particulièrement
reconnaissant au Professeur Anthony qui les a fait préparer à mon
intention et qui a bien voulu me les communiquer.
En principe nous avons subordonné toutes nos études ostéolo-
giques et ostéométriques sur les Équidés asiatiques aux connais-
sances très précises et bien acquises que nous possédons eh ce mo-
ment sur l’Ane et sur le Cheval domestiques, grâce en particulier
aux travaux de F. X. Lesbre. Nous disposons ainsi de deux tests
de comparaison, l’un caballin, l’autre asinien, auxquels nous pou-
vons rapporter les différentes formes étudiées en même temps que
nous pouvons les comparer entre elles.
I. — Colonne vertébrale.
La formule vertébrale du Cheval de Prjewalski comprend : 7 Ver-
tèbres cervicales, 18 Vertèbres dorsales, 5 Vertèbres lombaires,
(l) L’histoire de la famille de Chevaux sauvages de la Ménagerie du Jardin des
Plantes a été décrite dans le Bulletin du Muséum par le Colonel Parvulescu en 1929
(2e s., t. I, 298). Nous renvoyons à cette description ceux de nos lecteurs que cela peut
intéresser.
— 812 —
5 sacrées, 15 à 18 caudales. Elle relève à la fois de la formule ver-
tébrale du Cheval de type oriental et de celle de l’Ane.
1° Les Vertèbres cervicales accusent dans l’emsemble des carac-
tères caballins. Le rapport -- de l'axis affirme bien cette
longueur
ressemblance avec une valeur de 0,692 chez le Cheval de Prjewalski
par rapport à 0,67-0,70 chez les chevaux en général et 0,60-0,64
chez l’Ane.
2° Les vertèbres dorsales sont nettement du type caballin.
3° Les vertèbres lombaires sont au nombre de 5 comme chez les
Anes. Mais on sait que ce même nombre se retrouve chez les che-
vaux actuels qui relèvent d’un type ou d’une origine orientale. Il
n’y a donc rien d’étonnant dans la présence de 5 vertèbres lom-
baires chez le Cheval de Prjewalski et on ne peut voir là un carac-
tère exclusivement asinien. Ces vertèbres relèvent d’ailleurs, excep-
tion faite du développement des tubercules mammillaires, des ca-
ractères caballins.
4° Le sacrum constitué par 5 vertèbres sacrées offre un rapport
ai--U--'- > 1 comme chez l’Ane, alors que ce rapport est < 1 chez
longueur
, .... , _ „ . , hauteur moyenne „ . . , A . . ,
le Cheval. De meme le rapport 0,41 a 0,42 chez
longueur
le Cheval de Prjewalski est sensiblement égal à celui de l’Ane,
0,40 alors que celui du cheval est ordinairement de 0,45. On peut
donc considérer que le sacrum est plus asinien que caballin chez
le Cheval sauvage.
5° Les vertèbres caudales n’offrent, pas plus chez le cheval de
Prjewalski que chez le cheval domestique et chez l’âne, de carac-
tères nettement différenciés.
IL — Thorax.
1° Les cotes du Cheval de Prjewalski se présentent plus courbées
sur plat que sur champ à la façon de celle des chevaux en général
alors que la courbure sur champ l’emporte sur l’autre chez les
ânes.
2° Le sternum forme un ensemble peu recourbé, presque recti-
ligne, ce qui est encore un caractère asinien, cette pièce étant assez
fortement recourbée chez les chevaux.
III. — Membres.
En principe tous les chiffres que nous donnons par la suite pour la
mensuration des os des membres, tant chez le Cheval de Prjewalski,
813 —
De même on peut noter encore que le rapport
que chez l’Ane et chez les chevaux domestiques, sont des chiffres
ramenés à 1 mètre de taille. Cette façon de procéder donne des pos-
sibilités de comparaison très démonstratives.
A. Membre thoracique. — 1° L’ omoplate offre des caractères
nettement caballins. La longueur de cet os mesurée suivant son
grand axe, cartilage de prolongement non compris, représente
0,234 chez le Cheval de Prjewalski. Ce chiffre se rapproche ainsi du
chiffre de celui de 0,231 observé chez le Cheval, et dépasse sensible-
ment celui de 0,205 observé chez l’Ane.
On note encore chez le Cheval de Prjewalski que le rapport
largeur au col de l’omoplate
— , ■ A rrA — r— = 0,375 se présente nettement
largeur au bord vertébral
supérieur à celui de l’Ane 0,30 à 0,32, dépassant même celui du Che-
val domestique 0,35 à 0,38.
De même on peut noter encore que le rapport 3ar^eui qe ia
longueur
cavité glénoïde est nettement caballin avec 0,86-0,876 chez le
Cheval de Prjewalski, 0,85 à 0,90 chez le Cheval domestique, 0,70 à
0,75 chez l’Ane.
2° L 'humérus se caractérise par une longueur absolue de 0,189
intermédiaire à celle de l’âne 0,184 et du cheval domestique 0,196.
Il apparaît ainsi plus petit que le métatarsien principal chez le
Cheval de Prjewalski alors qu’il égale ou même dépasse légèrement
. ... „ . , longueur humérus
cet os chez 1 Ane. En revanche le rapport avec
longueur radius
0,80 chez le Cheval de Prjewalski, reste inférieur à celui du Cheval
domestique avec 0,84-0,86 pour égaler sensiblement celui de l’Ane
à 0,80.
3° Le radius l’emporte nettement en longueur absolue chez le
Cheval de Prjewalski avec 0,242 par rapport à l’Ane et au Cheval
domestique chez lesquels cet. os n’a que 0,225. On note aussi que
pno locûii r»
le rapport » mesuré à la partie moyenne de l’os, est de 0,705
chez le Cheval de Prjewalski bien inférieur à celui des chevaux
domestiques 0,75 à 0,80 et se plaçant à la limite supérieure de
celui des Anes avec 0,60 et 0,70.
4° Le cubitus rappelle assez exactement par sa forme et les
dimensions de son olécrane celui des chevaux domestiques. C’est
. , longueur du bec au sommet de l’olécrane
ainsi que le rapport — 2 r : —
longueur du radius
est de 0,25 comme chez les chevaux domestiques alors que ce rap-
port est de 0,21-0,22 chez les Anes.
5° Les os du carpe n’offrent que des particularités difficiles à
apprécier sous le rapport différentiel.
Bulletin du Muséum , 2* s., t. TV, 1932.
ainsi que le rapport
53
814
6° Le métacarpe se caractérise par une longueur absolue du
métacarpien principal de 0,162 chez le Cheval de Prjewalski, qui
est un maximum comparativement à l’Ane et au Cheval dômes--
tique qui n’ont l’un et l’autre que 0,15 pour cet os. On note aussi
, , épaisseur d’avant en arrière .
que le rapport t, ; . , , — : — est de 0,71 a peu près
largeur d un cote a 1 autre
comme chez le cheval 0,70 au lieu de 0,60 chez l’Ane. L’indice
métacarpo
avec 0,69 est asinien, alors que l’indice
métacarpo.
radial huméral
avec 0,85 est intermédiaire entre celui de l’Ane égal à 1 et celui
du Cheval 0,70 à 0,80.
7° Les phalanges offrent surtout des caractères caballins. La
, , , , . , largeur minima
première phalange se caractérisé par un rapport - — ,
1 1 J 1 11 longueur
de 0,466 très supérieur à 0,40 alors que ce rapport est toujours
inférieur à ce chiffre chez l’Ane et qu’il lui est égal ou légèrement su-
périeur chez le Cheval domestique. On note un fait de même nature
, ... . . , , larereur minima .
pour la deuxieme phalange dont le rapport — "hauteur — ou > 1
chez le Cheval de Prjewalski supérieur à 0,85-0,90 qu’on observe
chez le Cheval domestique et 0,80-0,85 chez l’Ane. Pour la troisième
phalange, si sa forme générale est plutôt caballine, on note,
distance crête semi-lunaire à bord plantaire
largeur maxima de la face plantaire
de 0,034 inférieur à celui du Cheval domestique avec 0,045-0,050
et encore plus à celui de l’Ane avec 0,055-0,060.
Quant au petit sésamoïde, annexé à la troisième phalange, on
constate que le rapport ^Pai^seur varie de 1/4 comme chez le Cheval
n c longueur
à 1/3 comme chez l’Ane.
que le rapport
est
B. Membre abdominal. — 1° Le coxal se fait remarquer par
une brièveté relative chez le Cheval de Prjewalski avec 0,273 com-
parativement au Cheval domestique qui a 0,285, l’Ane ne possédant
que 0,255 pour cet os. Le rapport très variable chez les
Équidés est en moyenne de 0,70 chez le Cheval de Prjewalski
dépassant les chiffres observés chez l’Ane avec 0,61-0,63-0,67 et
encore plus ceux du Cheval domestique avec 0,50-0,55-0,60.
2° Le fémur mesure 0,25 chez le Cheval de Prjewalski dépas-
sant nettement celui du Cheval domestique avec 0,245 et encore
plus celui de l’Ane avec 0,235. La largeur de la trochlée fémorale-
l’emporte légèrement sur la hauteur mesurée au niveau de la gorge,,
comme chez le Cheval domestique alors que ces deux dimensions,
tendent à l’égalité chez l’Ane.
— 815
3° La rotule présente des caractères de même ordre que la
trochlée fémorale avec prédominance marquée de la largeur de la
surface articulaire sur la hauteur.
4° Le tibia avec 0,25 de longueur absolue dépasse de beaucoup
celui de l’Ane avec 0,23 et encore plus celui du Cheval avec 0,225.
L.’indice avec q 90 est à la limite inférieure de celui des
fémoral
chevaux domestiques qui varie de 0,90-0,98 et très inférieur à
celui de l’Ane qui est de 1 en moyenne.
5° Le péroné reste à l’état très rudimentaire comme chez tous
les équidés et ne peut fournir aucune indication ostéométrique
valable.
6° Les os du tarse comme ceux du carpe n’ont que des particu-
larités morphologiques de détail délicates à apprécier dont il est
difficile de faire état. Nous noterons cependant que le rapport
largeur
ï du cuboïde qui est de 0,45 à 0,50 chez les ânes, de 0,69
longueur n ’ ’ ’
à 0,77 chez les chevaux, entre dans cette dernière catégorie avec
0,50 chez le Cheval de Prjewalski.
7° Le métatarse possède un métatarsien principal dont la lon-
gueur absolue de 0,195 chez le Cheval de Prjewalski, dépasse de
beaucoup la longueur de ceux du Cheval, 0,182 et de l’Ane 0,180.
_ , épaisseur , , .
Le rapport -f- mesure au quart inferieur de l os donne
largeur
0,83 chez le Cheval de Prjewalski et se présente un peu supérieur
au même rapport chez l’Ane, 0,80 et à celui du Cheval 0,75. Il y a à
ce titre une inversion de ce qu’on observe chez le métacarpe.
L’indice metatarso res^e cepen(jant comme chez le Cheval domes-
femoral
tique de 0,77-0,78 environ par suite de la longueur du fémur alors
que chez l’Ane cet indice varie de 0,69 à 0,77.
8° Les phalanges postérieures offrent des caractères ostéo-
métriques qui varient dans le même sens nettement caballins ou
hypercaballins que ceux des phalanges antérieures. La première
, , , largeur minima , „ T
phalanqe offre un rapport — — de 0,40 a 0,47. La
^ a longueur
deuxième phalange permet de constater que le rapport
largeur
- — *7 est — ou > 1 et que pour la troisième phalange le rapport
lia. Il LOU r
distance crete semi-lunaire a bord plantaire A ,
— — : : *- = 0,034: reste encore
largeur plantaire maxima
inférieur à celui du cheval et encore plus à celui de l’âne. Le petit
, épaisseur . , . ,
sesamoide avec un rapport rp- varie comme dans le membre
longueur
inférieur de 1/4 à 1/3.
— 816
IV. — Tête.
La tête osseuse offre à considérer de très nombreux carac-
tères morphologiques et ostéométriques qui sont parfois assez
contradictoires quant aux types auxquels ils correspondent. Envi-
sagée dans sa forme générale la tête osseuse du Cheval de Prjewalski
n’offre pas de coudure accentuée du crâne sur la face. La ligne de la
face latérale allant de la saillie de la protubérance occipitale
externe au corps des intermammillaires coupe l’ouverture orbi-
taire comme chez le Cheval, au lieu de passer en dessous comme
chez l’Ane. Cette ouverture orbitaire limitée en avant par une apo-
physe orbitaire de type nettement caballin, tend à l’égalité de ses
diamètres avec une forme presque circulaire chez le Cheval de
Prjewalski, alors que cette ouverture est ovale dans le sens longitu-
dinal chez les chevaux domestiques, à grand axe transversal chez
les ânes. L’encoche orbito-jugale nettement marquée des ânes fait
aussi défaut chez le Cheval de Prjewalski.
Quant à la valeur et aux rapports des grandes dimensions on
constate que la longueur de la tête pour un mètre de taille est de
0,398, c’est-à-dire à peu près dans les mêmes proportions que
chez le Cheval et que chez l’Ane qui possèdent l’un et l’autre 0,39
à 0,41 de longueur de tête pour un mètre.
longueur du crâne
longueur de la face
occipital et de l’extrémité des os incisifs à une ligne passant au
travers du front par les trous sourciliers est de 0,54 chez le Cheval
de Prjewalski, supérieur à celui du Cheval 0,45-0,50 à la limite infé-
rieure de celui de l’Ane 0,55-0,60.
^ A longueur crâne r, A ....
De meme le rapport - — 3 — — avec 0,3û3 est intermediaire
longueur tete
Le rapport
mesurée de l’extrémité du sommet
entre celui des chevaux 0,33 et de celui des ânes 0,36-0,38.
L 'angle facial assez difficile à mesurer est de 12°5 environ chez le
Cheval de Prjewalski à la limite de celui des chevaux avec 11°-13°
et de celui des ânes avec 12°-16°.
Envisagé à l’intérieur, la tête osseuse offre une cavité crânienne
dont la capacité est de 338 cc. pour 100 kilogrammes de poids
vif alors que cette cavité est seulement de 150 à 200 cc. envi-
ron chez le Cheval et un peu inférieure chez l’Ane pour le même
poids. Ces chiffres accuseraient un caractère hypercaballin des
plus remarquables.
Enfin notons que les sinus maxillaires sont séparés par une cloi-
son osseuse complète et imperforée chez le Cheval de Prjewalski
comme chez le Cheval, alors que ces deux sinus sont toujours
en communication chez les asiniens.
— 817 —
Les tableaux ci-joints résument les caractères ostéométriques
principaux que nous venons d’examiner. Le dernier de ces tableaux
établit une synthèse générale de ces caractères laquelle fait res-
sortir la prédominance très nette des caractères caballins sur les
caractères asiniens des équidés actuel chez le Cheval de Prjewalski.
Parmi ces caractères caballins, il en est même qui se présentent
exagérés, hypercaballins, qui affirment hautement la place éle-
vée qu’occupe le Cheval de Prjewalski au point de vue zoologique
dans la série des équidés en général et des équidés asiatiques en
particulier. On doit noter cependant quelques caractères asiniens
et même hyperasiniens indiscutables, ainsi qu’un certain nombre
de caractères qui sont à la limite des caractères des équidés cabal-
lins et des équidés asiniens actuels.
Nous ne voulons pour le moment que prendre acte de cette oppo-
sition nous réservant d’essayer de l’interpréter quand nous aurons
envisagé les caractères ostéométriques des autres équidés, asia-
tiques ou africains, et quand nous pourrons également faire entrer
en ligne de compte un certain nombre de faits ou de considéra-
tions d’ordre différent et plus général.
818
I. Tableau comparatif de la longueur des os des membres chez le Cheval de Prjewalski,
le Cheval et VAne domestiques , pour une taille corporelle mesurée au sommet du garrot
ramenée à 1 mètre.
II. — Tableau des principaux indices ostéomêtriques des membres et de la t-He
chez le Cheval de Prjewalski, chez le Cheval et VAne domestiques.
Membre thoracique Thorax Colonne vertébrale.
III. —'Tableau synthétique général des caractères ostéométriques du Cheval de Prjewalski par rapport au Cheval et à l’Ane domestiques.
Membre abdominal. Membre thoracique.
III. — Tableau synthétique général des caractères ostéométriques du Cheval de Prjewalski par rapport au Cheval et à l’Ane domestiques (suite).
CARACTERES CABALLINS
CARACTERES LIMITES
Hypercaballins.
CARACTERES ASI.NIENS
Hyperasiniens.
r largeur „ , , ,
Indice r — - — 2e pliai. A.
, largeur
Indice 3e phal. Anterieure. Indice ; — petite scsamuïde.
longueur
Longueur du coxal.
labeur
Indice — — trochlée fémorale.
longueur
Indice iHSÊHî surf> artio. rotule,
hauteur
T .. ischium ,
Indice — tt; du eoxal.
ilium
Forme générale.
T . , T metatarso
Longueur du métatarsien Indice — — — •
fémoral
largeur
Indice-- lrephal. F
longueur
T largeur „ , , „
Indice : — 2e phal. P.
hauteur
Indice 3e phal. Post.
Capacité crânienne. Ouverture orbitaire.
„ , longueur crâne
Rapport - — 2 — —
longueur tete
Rapport
longueur crâne
longueur face
Angle facial.
Longueur du tibia.
Indice — métatarsien.
largeur
821
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS
Beddard. — Mammalia ( The Cambridge naluràl History, vol. X, 1902, Londres).
Chauveau, Arloing et Lesbre. — Anatomie comparée des animaux domestiques,
(5e édition, 1905. Librairie Baillière, Paris).
Blandford. — The Fauna of British India (Mammalia) (1888-91. Londres).
Georges. — Études zoologiques sur les Hémiones et quelques autres espèces cheva-
lines. ( Annales des Sciences Naturelles, 1869).
Flower. — Mammals living and extmct, 1901. Londres.
F. X. Lesbre. — Études hippométriques.(.Reune de Médecine vétérinaire et de zootechnie
de l’École Vétérinaire de Lyon, 1894).
— Précis d’extérieur des animaux domestiques. (3e édition 1930, librairie Vigot,
Paris).
Lesbre et Panisset. — Applications de l’anatomie à l’inspection des viandes de
boucherie. {Bull, de la Société des Sciences Vétérinaires de Lyon, 1910, p. 185).
Oustalet. — Le Cheval de Prjewalski. ( Bulletin du Muséum, 1902, p. 244).
Trouessart. — Gatalogus Mammalium 1898 et 1905.
— Le cheval sauvage de Dzoungarie. {La Nature, 1890, p. 369).
— Le cheval sauvage de Dzoungarie. (Le Naturaliste, 1902, p. 209).
822 —
Poissons recueillis dans le grand lac Amer ( isthme de Suez )
par M. le Professeur A. Gruvel, en 1932.
par M. Paul Chabanaud.
Au cours de la mission dont il s’est chargé, en cette même année
1932, dans le but de poursuivre l’étude biologique des lacs Amers
de l’isthme de Suez, M. le Professeur A. Gruvel a recueilli une
collection de poissons dont il a bien voulu me confier l’étude.
Rassemblée en l’espace de moins de deux mois (mars-avril) et
limitée aux seules ressources du Grand lac Amer, cette collection
ne saurait évidemment comprendre la totalité des formes déjà
connues pour appartenir à la faune ichthvologique de l’ensemble
du canal de Suez.
Forte de 45 espèces, elle est néanmoins presque égale, en nombre,
au bilan précédemment établi, pour cette faune, par J. -R. Nor-
man (x), d’après sa propre étude du matériel récolté par la Cam-
bridge Expédition (1924) et compte tenu des recherches antérieures,
notamment de celles de Tillier (2).
A la liste de 47 espèces dressée par Norman, il convient d’ajou-
ter un Soléidé, Pegusa lascaris Risso, dont la présence à l’extré-
mité sud du canal est attestée par l’existence d’un spécimen de
177 millimètres de longueur totale, que j’ai examiné à Berlin, dans
la collection du Zoologisches Muséum der Universitât, où ce pois-
son figure sous la rubrique : « Solea synophthalmos Hemprich und
Ehrenberg, Rothes Meer » (3). D’accord avec Norman, on peut
considérer le Solea lascaris de Tillier comme synonyme de Solea
vulgaris Quensel.
D’un intérêt considérable, sous plus d’un rapport, la collection
dont l’étude fait l’objet du présent mémoire enrichit la faune
ichthyologique du canal de Suez de 80 espèces qui n’étaient encore
(1) Trans. Zool. Soc. London, 22, 1927, pp. 375-390. — Proc. Zool. Soc. London,
Part. 4, 1929, pp. 615-616.
(2) Mém. Soc. Zool. France, 14, 1901, pp. 279-318.
(3) J’ai déjà mentionné ce fait, in Riviera Scientifique ( Association des Naturalistes
de Nice et des Alpes-Maritimes), 1931, Mémoire 2, p. 32.
En ce qui concerne Solea vulgaris Quens., voir également la note publiée sous ma
signature, in Bull. Soc. Zool. France , 55, 1930, p. 222.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
connues que des environs plus ou moins immédiats de ce milieu
biologique de constitution récente.
Sur les 8 espèces citées dans le présent mémoire, comme nou-
velles pour la faune du canal de Suez, une seule ( Blennius rouxi
Cocco) est venue de la Méditerranée; les 7 autres ( Dussumieria
hasselti Bleek., Spraielloides gracilis Schleg., Saurida lumbil Bloch,
Dollfusichthys sinus-arabici Chab., Epinephelus chlorostigma C. V.,
Gerres acinaces Bleek. et Diplogrammus goramensis Bleek.) sont
originaires de la mer Rouge.
Ainsi que le laissait prévoir la situation géographique du Grand
lac Amer, beaucoup plus voisin de la mer Rouge que de la Méditer-
ranée, les apports marins d’origine érvthréenne, représentés par
25 espèces, surpassent sensiblement le contingent d’origine médi-
terranéenne, qui ne compte ici que pour 15 unités spécifiques. A
ces données certaines s’ajoutent trois formes marines, dont l’habitat
originel ne saurait être aisément précisé. Restent enfin deux espèces
primitivement considérées comme aphalobies, parce qu’elles
habitent les eaux douces arabiques ou éthiopiennes, mais qui se
sont adaptées à un milieu de salinité extrêmement élevée.
Dans la liste qui suit, des 45 espèces capturées par M. Gruvel,
mention est faite des observations biologiques et, dans certains cas,
morphologiques, afférant à chacune d’entre elles (1).
Clupeidæ.
1. Sardinella eba C. V.
Nom local : sardine.
6 spécimens, de 88 à 158 millimètres de longueur totale.
Espèce méditerranéenne, précédemment signalée du lac Timsah,
2. Harengula punclala Rüppell.
1 spécimen, 73 millimètres.
Espèce érythréenne, signalée du marché d’Ismaïlia et du lac
Timsah.
DUSSUMIERIIDÆ.
3. Dussumieria hasselti Bleeker.
Nom local : sardine mabroun.
5 spécimens, de 115 à 147 millimètres.
Espèce érythréenne, nouvelle pour la faune du canal de Suez.
H Le nom des espèces rencontrées pour la première fois dans les limites du canal
de Suez est imprimé en caractères gras.
— 824 —
4. Spratelloid.es gracilis Schlegel.
7 spécimens, de 45 à 50 millimètres.
Espèce érythréenne, nouvelle pour la faune du canal.
Engraulid/e.
5. Engraulis encrasicholus Linné.
Nom local : antchonga.
1 spécimen, 103 millimètres. D. 14. A. 18. Pect. 14. Pelv. 7.
Espèce méditerranéenne, signalée de Port-Saïd, du lac Timsah
et du marché d’Ismaïlia.
Plotosidæ.
6. Plolosus anguillaris Bloch.
Nom local : gabahr.
5 spécimens.
Espèce érythréenne, signalée, par Norman, du marché d’Ismaïlia
et de Kabret. C’est vraisemblablement 1 ePlotosus arab. de Tillier.
Synodidæ R).
7. Saurida tumbil Bloch.
Nom local : ahret.
3 spécimens, 212 à 255 millimètres.
Espèce érythréenne, nouvelle pour la faune du canal.
Cyprinodontidje.
8. Cyprinodon dispar Rüppell.
5 ê, 1 $.
Espèce originaire des eaux douces du pourtour de la mer Rouge
et du golfe Persique, déjà signalée du lac Timsah, de Toussoum,.
de Kabret et de Port-Tewfigk ; probablement introduite à la suite
de l’ouverture du déversoir (1869), dans le Grand lac Amer, dont
la densité des eaux s’est, dès lors, abaissée, tout au moins à la péri-
phérie, au-dessous du degré de concentration du sel et du gypse.
(1) Dans la classification de Jokdan (A Classification of Fishes, Stanford Univer-
sity Publications, Univ. sériés, Biological Sciences, 3, 1923, p. 153), cette famille porte
le nom de « Synodontidœ »; conséquence évidente d’un lapsus calami, car la famille
en question a pour type le genre Synodus Scopoli, et non le genre Synodontis Cuv.,
lequel, dans cette même classification (p. 150), appartient à la famille des Mochokidæ .
— 825
Hemirampiiidæ.
9. Hemiramphus dussumieri C. V.
4 spécimens.
Nom local : aboum-mounahr.
Espèce érythréenne, signalée de Kabret. et du marché d’Ismaïlia.
Soleidæ.
10. Solea vulgaris Quensel.
3 spécimens.
Nom local : Moussa ou samac Moussa (poisson de Moïse).
Espèce méditerranéenne, précédemment signalée par Norman,
de Port-Saïd et de Kabret, et par moi-même (*), du marché de
Suez.
Cynoglossidæ.
11. Dollîusichthys sinus arabici Chabanaud.
2 spécimens en mauvais état.
Espèce type d’un genre inédit et que j’ai récemment décrite (a),
sur 24 exemplaires découverts dans la mer Rouge, par M. R.-
Ph. Dollfus.
Syngnathidæ.
12. Hippocampus breviroslris Cuvier.
7 spécimens.
Nom local : ossan bahr (cheval marin).
Espèce méditerranéenne, connue de Port-Saïd, du lac Timsah,
de Kabret et de Port-Tewfîgk.
C.ENTRISCIDiE.
13. Æoliscus punclulalus Rianconi.
1 spécimen.
Espèce érythréenne, signalée d’El Ferdan.
Atherinidæ.
14. Alherina caspia Eichwald (—- mochon C. V.).
1 spécimen, 45 millimètres.
(1) Bull. Soc. Zool. France, 55, 1930, p. 222.
(2) Bull. Soc. Zool. France, 56, 1931, p. 304.
Nom local : abou zoubara.
Espèce méditerranéenne, signalée de Port-Saïd et du marché
d’Ismaïlia.
15. Hepselia pinguis Lacépède.
7 spécimens dont les caractéristiques individuelles sont les sui-
vantes :
oc. D. v-i 10. A. i 14.
p. D. v— i 9. A. i 13.
y. D. vi-i 10. A. i 12.
S. D. v— i 9. A. i 12.
e. D. v-i 9. A. i 13.
G D. iv— i 9. A. i 13.
7). D. vi-i 9. A. i 13.
Espèce indo-pacifique et, par conséquent, érythréenne, dont les
variations numériques des rayons de la dorsale et de l’anale
appellent quelques remarques, car aucun exemplaire n’a encore
été signalé, que je sache, comme ne possédant que 4 rayons acan-
thoïdes à la dorsale antérieure; de même, en ce qui concerne la
dorsale postérieure, dont la formule, numériquement la plus basse,
est i 13, observée sur des spécimens de la région malgache (Cuvier
et Valenciennes) et de l’Afrique australe (Barnard). Parmi les
7 spécimens du Grand lac Amer, on trouve les formules suivantes :
D. vi-i 10. A. i 12;
D. v-i 9. A. i 12;
D. iv— i 9. A. i 13.
Par contre, le nombre 15, le plus élevé pour les rayons articulés
de la dorsale, n’est mentionné que par Day, pour des spécimens de
l’Inde péninsulaire, et aussi par Günther, peut-être pour des indi-
vidus de provenance analogue. Ces considérations militent en
faveur de l’opinion de Jordan et Hubbs (x), suivant laquelle Hep-
selia pinguis, dont la répartition géographique est énorme, serait
susceptible d’une division subspécifique.
Signalé par Norman de Port-Tewlîgk, de Kabretet de Port-Saïd,
Hepselia pinguis s’est, de longue date, répandu au sein de la Médi-
terranée orientale, où sa présence a été constatée par Jordan et
Hubbs ( loc . cit.) et, plus récemment, par Norman lui-même (1929),
qui le mentionne d’Haïfas ainsi que de Mersa Matruh, à 200 milles
W d’Alexandrie.
P) Jordan et Hubbs : A Monographie Review of the family of Atherinidæ or Sil-
versides, p. 32 ( Leland Stanford Junior University Publications, 1919).
827 —
Mcjgilidæ.
16. Mugil cephalus Linné.
1 spécimen, 160 millimètres.
Nom local : bouri.
Comparaison faite entre de nombreux exemplaires de la mer
Rouge et de l’Atlantique oriental, aucun des caractères proposés
pour la discrimination de Mugil cephalus L. et de Mugil œur Forsk.
n’est décisif. L’ouverture de l’angle de la fente buccale varie selon
les individus et aussi, semble-t-il, selon l’âge; en outre, ce caractère
se combine de toutes manières avec la présence ou l’absence de la
tache noire de la base de la pectorale. Ainsi paraît fondé le point
de vue de Barnard, pour qui Mugil œur n’est qu’un simple syno-
nyme de Mugil cephalus (x).
L’hypothèse de la coexistence, sur le pourtour entier du conti-
nent africain, de deux espèces voisines, mais distinctes, n’est cepen-
dant pas à rejeter, mais il est impossible, dans l’état actuel de nos
connaissances, d’assigner une origine certaine aux individus qui se
sont introduits dans le canal de Suez. D’accord avec Norman
(1929), toute réserve doit être faite sur la détermination, particu-
lièrement difficile, des espèces du genre Mugil.
Mugil cephalus a été mentionné du lac Timsah, par Norman.
Il se peut que les spécimens rencontrés par Tillier dans la rade de
Suez soient originaires de la mer Rouge.
17. Mugil auratus Risso.
Nom local : halili.
4 spécimens de 190 à 224 millimètres.
Espèce méditerranéenne, citée par Tillier.
18. Mugil saliens Risso.
Nom local : garana.
4 spécimens, de 122 à 152 millimètres.
Espèce méditerranéenne, signalée de Port-Saïd et du lac Timsah.
19. Mugil capito Cuvier.
Nom local : dobara.
1 spécimen, 285 millimètres.
Espèce méditerranéenne, signalée de Port-Saïd et du lac Timsah.
Trichiuridæ.
20. Trichiurus haumela Forskâl.
Nom local : seif (sabre).
(0 Ann. South Ajrican Mus., 21, 1925-1927, p. 302.
828
1 spécimen, 363 millimètres.
Espèce érythréenne, connue de Kabret et de Port-Saïd (Nor-
man), voire même d’Alexandrie (Tillier).
Carangidæ.
21. Caranx djedaba Forskâl.
Nom local : ariana.
1 spécimen, 128 millimètres.
Espèce érythréenne, signalée de Kabret et du lac Timsah.
Leiognathidæ.
22. Leiognathus lineolalus Cuvier et Valenciennes.
1 spécimen, 90 millimètres.
Espèce érythréenne, citée de Port-Saïd par Norman (1929).
Ciiilodipterid/e.
23. Apogon Ihursloni Day.
Nom local : atsa.
3 spécimens, de 73 à 80 millimètres.
Le système de coloration comporte : 3 larges bandes verticales,
brunes, très apparentes, dont l’antérieure, un peu oblique, descend
de l’origine de la dorsale antérieure et passe par la tache ocellée;
la moyenne traverse la moitié antérieure de la deuxième dorsale et
atteint l’extrémité postérieure de la base de l’anale; la postérieure
est placée sur la base de la caudale; la dorsale antérieure est noire
jusqu’à la 4e épine; les pelviennes et l’anale sont noires à leur
sommet.
Espèce érythréenne, connue de Kabret, du lac Timsah et de
Port-Saïd.
Moronidæ.
24. Morone labrax Linné.
Nom local : arous.
1 spécimen, long de 263 millimètres et possédant 6 rayons bran-
chiostèges, à droite, et 7, à gauche.
Le « bar », autrement dit le « loup » du littoral provençal, bien que
n’ayant pas été capturé par l’expédition de Cambridge, est toute-
fois considéré par Tillier comme se rencontrant par toute l’éten-
due du canal; mais, l’été venu, la plupart des individus retourne-
raient en Méditerranée.
- 829
Epinephelidæ.
25. Epinephelus chlorostigma C. V.
Nom local : ouhârr hager (poisson de pierre).
3 spécimens de 125 à 225 millimètres.
Espèce érythréenne, nouvelle pour la faune du canal.
26. Epinephelus æneus Geoffroy Saint-Hilaire.
Nom local : ouhârr.
3 spécimens, de 112 à 205 millimètres.
Espèce méditerranéenne, signalée, par Norman, de Port-Saïd et
du lac Timsah, et, par Tillier, du Grand lac Amer.
POMADASIDÆ.
27. Prislipoma stridens Forskâl.
Nom local : chocroum.
5 spécimens, de 62 à 202 millimètres.
Espèce érythréenne, signalée, par Norman, du golfe de Suez,
de Port-Tewflgk et de Kabret; se rencontrerait même, suivant
Tillier, à Port-Saïd.
Girellidæ.
28. Crenidens crenidens Forskâl.
Nom local : dinis.
16 spécimens, de 93 (1 $) à 113 millimètres.
Espèce érythréenne, signalée du golfe de Suez, de Kabret et du
lac Timsah.
Gerridæ.
29. Gerres acinaces Bleeker.
2 spécimens, 125 à 193 millimètres.
Espèce érythréenne, nouvelle pour la faune du canal.
30. Gerres œyena Forskâl.
4 spécimens, de 83 à 91 millimètres.
Espèce érythréenne, signalée de Port-Tewflgk, de Kabret et du
lac Timsah. Ce peut être le Gerres oblongus de Tillier.
Mullidæ.
31. Mullus barbatus Linné.
Nom local (italien) : barbani.
3 spécimens, de 101 à 189 millimètres.
Espèce méditerranéenne, signalée de Port-Saïd et de Kabret.
Bullelin du Muséum , 2' s., t. IV, 1932. 54
830 —
SCIÆNIDiE.
32. Sciæna aquila Lacépède.
Noms locaux : lout (arabe), khalile (italien).
2 spécimens, 270 millimètres.
Déjà signalé, par Norman, de Port-Saïd et du lac Timsah, vit
aussi bien dans la mer Rouge que dans la Méditerranée; ce qui rend
difficile la détermination du sens de son invasion dans le Grand lac
Amer. Notons cependant le fait que les premières captures dans le
canal se sont effectuées dans la partie nord; d’où l’on serait en droit
de conclure, avec Norman, à une immigration d’origine septen-
trionale. Tillier ne cite, en effet, cette espèce que de la rade de
Suez et du marché d’Ismaïlia.
33. Umbrina cirrhosa Linné.
Nom local : chepeha.
2 spécimens, 153 et 190 millimètres et possédant tous deux la
formule suivante des nageoires : D. x-i 25. A. n 7.
Espèce méditerranéenne, connue de Port-Saïd et du lac Timsah;
est citée par Tillier sous le nom d’ Umbrina vulgaris.
Siganidæ.
34. Siganus siganus Forskâl.
Nom local : segan.
6 spécimens.
Espèce érythréenne, mentionnée de Kabret et qui, suivant
Gruvel (1), se serait déjà répandue le long de la côte de Syrie.
Norman (1929) signale, en outre, Siganus nebulosus Quoy et Gai-
mard de Chypre.
Platycephalidæ.
35. Platycephalus insidialor Forskâl.
Noms locaux : rouhad, sole de Suez.
1 spécimen, 325 millimètres.
Espèce érythréenne, connue de Kabret et de Port-Saïd.
ClCHLIDiE.
36. Tilapia zilli Gervais.
Nom local : chabar ahrdar.
(1) A. Gkuvel : Les États de Syrie [Bibliothèque de la Faune des Colonies françaises,
Paris, 1981, p. 98).
— 831
4 spécimens, dont les caractéristiques individuelles sont les sui-
vantes :
a. 155 mill. D. xvi 11. A. ni 8. L. lat. 21 + 12.
p. 108 mill. D. xv 11. A. ni 7. L. lat. 20 + 11.
y. 100 mill. D. xvi 9. A. ni 8. L. lat. 20 + 12.
8. 90 mill. D. xvi 10. A. in 8. L. lat. 20 + 11.
Largement répandu au sein des eaux lacustres et fluviales de
l’Afrique septentrionale, ainsi que dans celles du bassin du Niger et
de celui du Nil, cité aussi du lac de Génézareth, Tilapia zilli est
connu, de longue date, pour vivre dans l’eau saumâtre du lac
Menzaleh (x); il est mentionné, par Norman, de Port-Saïd. La pré-
sence de Tilapia zilli dans l’eau du Grand lac Amer, dont la densité
actuelle, en surface, oscille annuellement entre 1053 et 1037 (2),
confère à ce Cichlidé une euryhalinité exceptionnelle dans ce groupe
essentiellement aphalobie et dont seuls quelques représentants des-
cendent jusque dans l’eau saumâtre des estuaires.
Le spécimen (3 est remarquable par l’infériorité numérique des
rayons acanthoïdes de sa dorsale.
Gobiidæ.
37. Gobius niger Linné.
3 spécimens dont les caractéristiques individuelles sont les sui-
vantes :
a. 120 millimètres. D. vi-i 13. A. i 11.
[L 50 millimètres. D. vi-i 13. A. i 11.
y. 43 millimètres. D. vi-i 12. A. i 9.
Les deux derniers rayons articulés de la dorsale sont extrême-
ment rapprochés l’un de l’autre, à leur base, mais considérés ici
comme distincts. Le dernier rayon de l’anale est double (bifide dès
sa base) ; ses deux branches ne comptent ensemble que pour un
seul rayon.
Espèce méditerranéenne, signalée de Port-Saïd et du lac Timsah.
Serait-ce le Gobius « gozo » de Tillier?
38. Gobius ocheticus Norman.
2 spécimens.
oc. 63 millimètres. D. vi-i 11. A. i 10.
p. 47 millimètres. D. vi-i 9. A. i 9.
(b Boulenger (G.-A.) : Catalogue of the fresh-water Fishesof Africa, 3, 1915, p. 199.
(2) Munro-Fox (H.) : Trans. Zool. Soc. London, 32, 1926, p. 23, %. 2.
— 832 —
Décrit par J. -R. Norman (*) sur de nombreux exemplaires
capturés, par l’expédition de Cambridge, d’une extrémité à l’autre
du canal de Suez (Port-Saïd, lac Timsah, Toussoum, Kabret, Port-
Tewfigk), ce Gobius, qui appartient au groupe III de Face (2),
groupe minutus de De Buen (3), est considéré, non sans un doute
légitime, par son descripteur, comme un apport issu de la Méditer-
ranée. Étant donné la médiocre capacité que semblent manifester
les espèces méditerranéennes à leur adaptation au milieu bio-
logique de la mer Rouge, du fait qu’aucune d’entre elles n’a encore
été rencontrée au large de Suez, tandis que l’envahissement de la
Méditerranée orientale, et plus particulièrement des abords de la
côte de Syrie, par diverses formes venues de l’océan Indien, est
une certitude acquise (4), la capture de Gobius ochelicus au sein
de la Méditerranée orientale ne constituerait pas un argument
décisif pour la solution du problème de la géonémie originelle de
cette espèce. Que cette capture vienne, par contre, à s’effectuer en
pleine mer Rouge, et l’origine indienne ou tout au moins érythréenne
de ce Gobius pourrait, dès lors, être affirmée avec le minimum de
doute.
Callionymidæ.
39. Calliurichthys filamentosus G. V.
1 <$, 160 millimètres. D. iv 9. A. 9.
Espèce érythréenne, signalée par Norman (1929), du lac Timsah.
40. Diplogrammus goramensis Bleeker.
2 spécimens :
a. 62 millimètres. D. ni 8. A. 7.
(B. 53 millimètres. D. iv 8. A. 7.
La ligne latérale véritable (c’est-à-dire exception faite du simple
pli cutané longitudinal de la partie ventrale du flanc et figurant
une ligne latérale supplémentaire) apparaît constituée d’une série
de replis transversaux, inclinés vers l’arrière et s’imbriquant for-
tement les uns les autres. Chacun de ces replis est soutenu par une
(q Op. cit., 1927, p. 381, fig. 92 et 93.
(2) Rept Danish Océan. Exped. Médit., 190S-1910, vol. 2, Biology A 3, 1918, p. 90.
(3) Memorias del Instüuto Espanol de Oceanografia, tomo 3, mcm. 3 a, 1923.
(4) A. Gruvel. De l’influenee du percement du canal de Suez sur la faune marine
des côtes de Syrie ( C . R. Acad. Sc., t. 188, 1929, pp. 1697-1999). Les richesses marines
etfluviales en Syrie (Revue Scientifique, 1930, pp. 33-41). Les Étatsde Syrie (Bibliothèque
de la Faune des Colonies françaises, Paris, 1931).
Monod (Th.). Custacés de Syrie (apud Gruvel, Les États de Syrie, 1931, pp. 397-435).
Moazzo (G.). Contribution à la faune malacologique marine des côtes libano-
syriennes (apud Gruvel, op. cit., pp. 437-453).
— 833 -
squamule en forme d’arceau semi-circulaire, protégeant le canal
de l’organe et contenue tout entière dans l’épaisseur de l’épiderme
(fig. 1 et 2). Toutes les principales ramifications de l’organe pleuro-
grammique, en particulier la branche post-oculaire, la commissure
nuchale et la ligne abdomino-caudale (ligne latérale proprement
Fig. 1. — Diplogrammus goramensis. Ligne latérale du côté gauche; les squamules vues
en perspective, par leur bord externe et inclinées vers l’arrière du corps (l’une d’entre
elles inclinée à contre-sens, parle montage de la pièce); les limites du canal indiquées
par la trace de plissements longitidunaux. On voit quelques petites plages de pigment
non détruites par l’hypochlorite de potasse. X 6.
dite), sont constituées de la sorte. Cette espèce ne possède pas de
commissure caudale pleurogrammique (traversant dorsalement le
pédoncule caudal).
La ligne latérale de l’espèce précédemment citée, Calliurichthys
Fig. 2. — Diplogrammus goramensis. L’une des squamules de la ligne latérale, isolée
et vue parallèlement à l’axe du tube sensoriel. Même grossissement que celui de la
fig. 1.
fllamentosus, paraît constituée de façon analogue, mais seulement
dans sa partie la plus voisine de la nageoire caudale.
Diplogrammus goramensis est une espèce indienne, capturée pour
la première fois à l’intérieur de l’isthme de Suez.
Blenniidæ.
41. Blennius pavo Risso.
1 spécimen, 73 millimètres. D. 32. A. 24. Pect. 14. Pelv. 2.
Espèce méditerranéenne, signalée de Toussoum, par Norman,
du lac Timsah et de l’entrée du Grand lac Amer, par Tillier.
834
42. Blennius rouxi Cocco.
4 spécimens :
a. 61 millimètres. D. x 24.
p. 63 millimètres. D. x 23.
y. 53 millimètres. D. x 24.
S. 48 millimètres. D. x 24.
A. 25. Pect. 16. Pelv. 2,
A. 24. Pect. 16. Pelv. 2,
A. 23. Pect. 17. Pelv. 2,
A. 24. Pect. 16. Pelv. 2.
A chaque mâchoire : 32 dents, sans compter la canine.
Espèce méditerranéenne, fort rare, nouvelle pour la faune du
canal.
43. Pelroscirtes ancylodon Rüppell.
Nom local : samac hager (poisson de pierre).
4 spécimens de 92 à 109 millimètres :
La narine est pourvue d’un rebord membraneux, peu élevé dans
sa partie antérieure, mais lobé dans sa partie postérieure; l’espace
compris entre la narine de l’un des côtés et son homologue du côté
opposé mesure les deux tiers de la largeur de l’espace interorbitaire
et est un peu plus large que la distance qui sépare l’une de ces
narines de l’œil. Un court tentacule ciliaire, spatulé, est inséré un
peu en arrière du diamètre vertical de l’œil; un tentacule plus
allongé, acuminé, est inséré beaucoup plus près du plan de symétrie
et sur l’amplomb du bord postérieur de l’orbite. Les deux derniers
rayons de la dorsale sont légèrement et progressivement raccourcis,
par suite de quoi l’extrémité postérieure de cette nageoire est arron-
die; le dernier rayon est pourvu d’une membrane postérieure, qui
s’attache au pédoncule caudal, jusqu’à la base de la nageoire cau-
dale. L’extrémité postérieure de l’anale est de forme identique à
celle de la dorsale, mais cette anale n’atteint pas exactement
l’aplomb de l’extrémité postérieure de la dorsale. La membrane
de la caudale est profondément émarginée entre les rayons, surtout
les médians. Le rayon médian de la pelvienne est beaucoup plus
long que les deux autres, l’interne étant lui-même un peu plus
long que l’externe.
Le spécimen y ne possède pas de tentacules ciliaires, mais seule-
ment les tentacules postoculaires.
En dépit de certaines dissemblances, ces 4 individus me paraissent
devoir être rapportés à Pelroscirtes ancylodon Rüppell, espèce éry-
thréenne que Norman a déjà sgnalée du lac Timsah.
835 —
Monacanthidæ.
44. Monacanlhus setifer Bennett.
Nom local : khauzir (cochon).
4 spécimens.
Espèce érythréenne, connue de Kabret et d’Ismaïlia, signalée
aussi de la côte de Syrie (x).
Tetraodontidæ.
45. Telraodon ( Gastrophysus ) lunaris Bl. Schn.
Nom local : arrat.
1 spécimen, 234 millimètres.
Espèce érythréenne, qui aurait été déjà rencontrée par Tillier
dans le Petit lac Amer, où sa présence paraît inconstante.
P) Grtjvel (A). C. R. Acad. Sri., loc. cit.
Muséum National d'Histoire Naturelle;
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine animale.
- 836
UhBER MADAGASSISCHE CrIOCERINEN AUS DEM PARISER MUSEUM
(20. Beitrag zur Kenntnis der Criocerlxex
(Col. Clirysomel.).
Von Erich Heinze,
Berlin- Ste glitz .
Durch Monsieur Lesne wurden mir die afrikanischen und mada-
gassischen undeterminierten Griocerinen des Muséum National
d’Histoire Naturelle, Paris, zur Durchsicht übersandt. Nachste-
hend gebe ich zunàchst von den Madagassen die Fundorte an,
indem ich einige Bemerkungen über bekannte und die Beschre-
bungen bisher unbekannter Arten anfüge. Da dies das erste,
einigermassen umfangreiche Material an Criocerinen von Mada-
gaskar ist, das mir unter die Augen kommt, wagte ich, auch einige
neue Arten aus meiner eigenen Sammlung, die in nur einzelnen
Exemplaren vorhanden sind, zu beschreiben. Mehrere andere
Stücke in meiner Kollektion halte ich ebenfalls noch für neu. Da
ich aber einige Arten anderer Autoren noch nicht gesehen habe,
môchte ich mit der Publikation noch warten. Ueber die walir-
scheinlich sehr variablen Arten aus der verwandtschaft der Lema
sakanana Clav. konnten mir die vorliegenden Kollektionen
leider auch noch keine Klarheit geben. Ein Artikel über die Arten
des afrikanischen Festlandes aus dem Pariser Muséum ist in Vor-
bereitung.
Wo ich nichts Besonderes er wahnt habe, handelt es sich um
Stücke aus dem Pariser Muséum.
Brachydactyla microdf.ra Lacord.
2 Elxemplare von Diego Suarez (Ch. Alluaud, 1893) und 24 Exem-
plare vom Montagne d’ Ambre (coll. A. Sicard, 1930) sind in der
Skulptur in geringem Masse verânderlicli. Einige besitzen eine le-
diglich gerunzelte Stirn, was der Lacordaireschen Beschreibung ent-
spricht, bei anderen jedoch ist der ganze Kopf einschliesslich des
Halses mit groben Punkten, die mit feineren untermischt sind,
dicht besitzt. Runzeln fehlen oft fast vôllig, dagegen hat die Stirn,
eine tiefe, schmale Langsfurche in ihrcr hinteren Halfte, die
Biuïïetn du Muséum , 2e s., t. TV, n° 7, 1932.
— 837 —
haufig auf ein kurzes, lângliches Pünktchen reduziert ist, aber nie
ganz fehlt. Die Farbung variiert in folgender Weise : An den
Fühlern sind die ersten 4 Glieder, oder auch das 5. Glied ganz
oder teilweise rôtlich, aile übrigen Glieder schwarz. An den Beinen
sind entweder nur die Tarsen oder auch die Schienen (wenigstens
an der Spitze, selten fast ganz). manchmal auch die Schenkel an
der Basis und der Spitze mehr oder weniger angedunkelt. Die
Unterseite des Kôrpers ist einfarbig hellbraun bis tiefschwarz, und
der Hais wird manchmal (oben und unten) braun bis schwàrzlich.
Für diese Art und die mir unbekannte Brach. annulipes Pic
hat, Pic die Untergattung Pseudocrioceris vorgeschlagen : « Collo
brève oculis vctlde prominulis ; Ihorace brève, subquadrato, angulis
posticis nullis », jedoch scheint mir diese, mindestens was die
Hinterecken des Halsschildes betrifft, falsch begründet zu sein,
denn die mir vorliegenden Stücke haben fast genau rechtwin-
klige Hinterecken. Ein unbedingtes Erfordernis für die Aufteilung
dieser artenarmen Gattung liegt schliesslich m. E. auch nicht
vor.
Ovamela ornatipenmis Fairm.
Madagaskar : Baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Das Stück
misst 10 mm. in der Lange. Annahernd die gleiche Grosse haben
aile Stücke, die ich bisher gesehen habe mit Ausnahme eines
Exemplars aus der vorliegenden Kollektion mit der Angabe :
Montagne d’ Ambre (Coll. A. Sicard, 1930) und eines weiteren
Exemplars aus meiner eigenen Samlung, ebenfalls vom Amber
Gebirge. Diese beiden messen nur 7, 8 bis 8,5 mm.; sie sind ausser-
dem auffàllig flach gegenüber normalen Stücken und gewahren
hierdurch einen ziemlich abweichenden Anblick. Ausserdem schei-
nen die letzten Fühlerglieder stârker quer als bei anderen Stücken
zu sein. Die Zeichnung der Flügeldecken ist bei beiden die gleiche
wie bei den Picschen Koloritformen inlerrupta und pallidilarsis,
jedoch sind die Tarsen schwarz. Ich halte die beiden Stücke für
Vertreter einer vielleicht ôrtlich gebundenen Unterart, für die
ich den Namen vorschlage : subsp. nov. montana.
Crioceris cylindricollis Jac.
Von dieser der Cr. nigropunctala Lacord. vom afrikanischen
Festlande verwandten Art liegen 10 Exemplare vor mit folgen-
den Fundortsbezeichnungen : Madagascar, Région de l’Androy,
Ambovombe (Dr J. Decorse, 15 au 30 nov. 00, 15 au 30 avril 01);
Région de Maevatanana, Morarana (J. Decorse, 16 févr. 00);
Suberbieville (H. Perrier); Diego Suarez (Ch. Alluaud, 1893).
Die Farbung variiert in der folgenden Weise :
— 838 —
Fühler : schwarz, oder die beiden Basalglieder dunkelrot, oder
die ersten 4 Glieder braunlich gelb, oder auch noch das 5. Glied
teil weise bis gànzlich aufgehellt.
Kopf rôtlich gelb, oder von vorn her progressiv (bis auf den
Hais) braunlich bis schwârzlich (die Seiten des Halses bleiben
scheinbar stet.s ausgenommen.
Halsschild manchmal mit 2 breiten braunlichen Langswischen
jederseits der Mitte.
Unterseite gelblich, allmàblich (ohne Fleckenbildung) braun bis
tiefschwarz.
Beine gelb mit schwarzen Tarsen, oder ausserdem die Schienen-
spitzen geschwârzt, oder ausserdem die Mitte der Schenkel innen
und aussen mit einem schwarzen Fleck.
Die Punktierung des Halsschildes ist angeordnet in 2-3 Lângs-
reihen über die Mitte, die oft etwas miteinander verwirrt sind
(besonders im vorderen Teil) und etwas hinter die Mitte nach
hinten reichen, hinter dem Vorderrand nach den Seiten laufen
und sich in den Vorderecken zu einer grossen Gruppe erweitern.
Ausserdem ist die ganze Oberseite des Halsschildes dicht mit flach
skulptierter, in der Stârke verânderlicher Punktulierung oder Run-
zelung bedeckt. Manchmal ist die Scheibe jederseits der Mitte
seicht eingedrückt und hinter dem Vorderrand seiten mit einer
seichten Querrinne versehen. — Lange 4 1/2 bis 5 3/4 mm.
Lilioceris antennalis Lacord.
Madagaskar (Humblot, 1885), H. Coutière, 1903), (Perrier
de la Bathie, 1906); Diego Suarez (Ch. Alluaud, 1893); Baie d’An-
tongil (A. Mocquerys, 1898); Prov. de Fénérive, Rég. de Soanie-
rana (A. Mathiaux, 1905); Prov. de Fianarantsoa (J. Descar-
pentries, 1923).
Lacordaire beschreibt die Art mit schwârzlichen Schienen und
Tarsen. Letztere sind dies auch oft, die Schienen dagegen nur sei-
ten und bei den Stücken, die ich bisher gesehen habe, auch nur
in der Spitzenhàlfte.
Lilioceris dimidiatic.ornis Lacord.
Madagascar, Antongil (Sud), (Mocquerys, 1897); Forêts au Nord
de Ft. Dauphin (Alluaud, 1900); Diego Suarez (Alluaud, 1893);
Diego Suarez ? (Lég. Étrangère, 1903); Forêt d’Ambre et Maeva-
tanana (Cervoni, 1907); Env. de Tamatave (A. Fauchère,1907) ;
Plateau de l’Ankara, Mont Tsitandroina, Ankirihitra (Dr J. De-
corse, janv. 1900); Boeni, Basse Betsiboka, Ankaladina (Dr J. De-
corse, 20 janv. 1899); Région de Maevatanana, Morarana (Dr J.
Decorse, 16 févr. 1900); Bobavitsika, Forêt d’Ambre; Atsinana
(coll. A. Sicard, 1930); Montagne d’Ambre (coll. A. Sicard, 1930);
Prov. de Fénérive, Rég. de Soanierana (A. Mathiaux, 1905).
Die Art, die sich von anlennalis durch stârkere Punktierung
von Halsschild und Fiügeldecken (insbesondere dureh die meist
deutlich punktierten Zwischenrâume der Flügeldeckenpunktrei-
hen) unterscheidet, ist in der Grosse ziemlich verànderlich, das
grôsste Stück ist 9, das kleinste 7 1/4 mm. lang. An den Fühlern
ist manchmal auch das 7. Glied schwarzblau, die Tarsen sind
mancbmal rôtlich, meistens angedunkelt, manchmal tief schwarz.
Bradylema crassipes 01.
Madagascar (Grandidier, 1875), (Majastre, 1878), (Humblot,
1885), (A. Sallé, 1887); (F. Geay, 1911); Baie d’Antongil (A. Moc-
querys, 1898); Forêt Tanala (Alluaud, 1901); Ikongo (G. Grandi-
dier, 1902); Région de Sakarami (Maurice de Rothschild, 1905);
Antanambé (coll. Ch. Alluaud); Prov. de Fianarantsoa (J. Des-
carpentries, 1923) ; Prov. de Fénérive, Rég., de Soanierana (A. Ma-
thiaux, 1905). Die ££ sind sehr in der Ueberzahl.
Bradylema paulocephala n. sp.
Gelblich bis rôtlich, Fühler vom 6. Gliede an schwarz, Schienen-
spitze und Tarsen pechbraun. Kopf klein, Stirn stark tuberkuliert,
Halsschild am Vorderrande und in einem Lângsstreifen, der seit-
lich durch Vertiefungen begrenzt wird, grob punktiert. Flügel-
decken schlank, hinten schwach erweitert, Punktreihen grob,
Zischenràume gereiht punktiert. — Lange 7 1/4 bis 8 1/2 mm.
Die Art gehôrt unmittelbar neben Bradylema microcephala
Lacord., von der sie sich ohne Schwierigkeit durch die grobe
Punktirung von Halsschild und Fiügeldecken unterscheiden lâsst.
Kopf klein, in den stark vorquellenden Augen merklich schmaler
als der Halsschild am Vorderrande, hinter den Augen tief einge-
schnitten, letztere mit dreieckigem Einschnitt neben den Fühlern.
Stirn mit 2 kraftigen, fast kegelfôrmigen Tuberkeln, die durch die
krâftige Mittelfurche geschieden werden und hinten steil gegen den
Hais abfallen, gegen den sie durch eine tiefe Querfurche begrenzt
sind. Fühler ziemlich robust, die Halsschildbasis etwas überragend,
Glied 3 und 4 je etwa 13/4 mal so lang wie breit, die folgenden
erheblich dicker, aber nicht abgellacht, 5 ca. 2 mal so lang wie breit,
6 und 7 progressiv kürzer, 8 und folgende annàhernd quadratisch,
meist sind die Glieder 6 bis 11, manchmal auch die Spitzenhâlfte
des 5. Gliedes schwarz. Halsschild etwas langer als vorn oder hinten
breit, Vorderrand in der Breite des Halses gerade, dann schrâg zu
— 840 —
den Vorderecken abfallend, letztere abgestumpft, Hinterrand
geschweift, Seiten vorn und hinten paralle], in der Mitte breit
viereekig eingeschnürt, die Einschnürung durch einen eckigen
Wulst gegen die Scheibe begrenzt, Basalfurche kraftig, in ziemli-
chern Abstand von der Basis, in der Milte mit einem tiefen Punkt
versehen, sonst ziemlich glatt, vor ihr st.ehen zwei nicht scharf
begrenzte, aber grosse und tiefc Langsvertiefungen, die einen etwas
erhohten Lângsstreifen in der Mitte einfassen; dieser Streifen ist
mit groben, sehr tief eingestochenen Punkten massig dicht besetzt,
gleiehe Punkte stehen entlang dem Vorderrande und in den Vorde-
reeken. Schildchen fast quadratisch, hinten in weitem Bogen aus-
geschnitten. Flügeldecken verhâltnismassig schlank, aber hinten
leieht bauchig erweitert (ahnlich wie Lema foramonisa Lacord.
und armaia F.), ihre grôsste Breite hinter der Mitte, mit selir regel-
rnassigen, groben Punktreihen besetzt. Nach hinten zu stelien die
Punkte dichter, werden aber nur wenig schwàcher, sodass sie hier-
durch rinnenartig werden. An dieser Stelle sind die Zwischenrâume
rippenfôrmig. Letztere tragen in ihrer ganzen Ausdehnung eine
regelmâssige Reihe ziemlich kraftiger Pünktchen. Unterseite auf-
fâllig wenig behaart, Hinterschenkel nur wenig dicker als die
anderen.
Madagascar, Ambongo (Perrier de la Bathie, 1906), 5 Exem-
plare ; Boeni, Maevatanana (Dr J. Decorse, 5 déc. 99, 16 fév. 00),
je 1 Exemplar.
Lema vittulata Fairm. (Fig. 1 und 2).
Madagaskar, Rég. de Fort Dauphin, Route de Vinangbe, Rég.
de FAndroy, Ambovombe (Dr J. Decorse, 1901).
Fig. 1 et 2. — Lema vittulata Fairm..
Die in geringem Masse variable Zeichnung der Oberseite geht
aus den hier beigefügten Skizzen liervor. Das Exemplar mit der
841 —
stârksten Ausdehnung der schwarzen Zeichnung hat einfarbig
rôtliche, die beiden anderen Exemplare einfarbig schwarze Fühler.
Auf der Unterseite sind die Nâhte der ThorakaI- und Abdomi-
nalsegmenLe schwarz gesâumt, Schenkel und Schienen tragen in
der Mitte innen und aussen je einen schwarzen Fleck, die Tarsen
sind ganzlich schwarz. Die Vertiefungen auf dem Halsschild folgen
ungefahr der inneren Halfte der schwarzen Zeichnung des dunkle-
ren Exemplars der beifolgenden Skizze.
1 Exemplar in meiner Sammlung von Madagaskar ohne nahere
Fundortsangabe, das ich bisher (fraglich) für eine Kolorritform
dieser Art hielt, ist — wie ich jetzt erkenne — eine neue Art, deren
Diagnose hier folgt :
Lema nigrohumeralis n. sp. (Fig. 3).
Gelblich-braun, Kopf schwarz gefleckt, Halsschild an den Seiten,
2 Langslinien auf der Scheibe und 1 Fleck vor der Basis, Schulter-
beulen der Flügeldecken, die Naht der letzteren und ein lànglicher
Fig. 3. — Lema nigrohumeralis Hz.
Fleck vor der Mitte schwarz, Unterseite, Fühler und Beine schwarz
gefleckt. Stirn mit verkürzter Mittelfurche, Halsschild mit 2 Lângs-
furchen, Flügeldecken stark gereiht punktiert, die Punkte schwarz-
lich. — Lange ca. 5 1 / 2 mm.
Von Lema vittulata Fairm. ist diese neue Art insbesondere und
leicht zu unterscheiden durch die fast geraden Lângsfurchen des
Halsschildes, die der Lage der schwarzen Zeichnung auf der hier
beigefügten Skisze entsprechen. Die Vertiefungen der vittulata
sind etwa hakenfôrmig.
Kopf nur auf der Stirn dicht und fein punktuliert, letztere kaum
gewôlbt, und hinten unmerklich gegen den Hais abgesetzt und
mit einem Lângseinschnitt versehen. Augen stark vorstehend, tief
eingeschnitten neben den Fühlern. Schwarz sind die Seitenfurchen
und die Mittelgrube der Stirn sowie die Unterseite des Halses (die
Kehle). Fühler schlank, von fast halber Kôrperlânge, Glied 5 und
— 842 —
folgende nur wenig dicker als die Basalglieder, 5 ca. 2 1/4 mal,
6 und folgende (mit Ausnahme des eine Spur lângeren 7. Gliedes).
ca. 2 mal so lang wie breit. Farbung : Glied 1 hellbraun, 2 bis 4 auf
der Oberseite schwarz, unten braun, 5 bis 7 gânzlich hellbraun,
8 bis 10 mit Ausnahme der rôtlichen Spitze zchwarz, 11 hellbraun.
Halsschild : Form und Zeichnung gehen aus der beigefügten Skizze
hervor, Basalfurche kraftig.der von denbeiden Lângsfurchen einge-
schlossene Raum massig dicht. punktiert. Die schwarze Farbung
der Seiten sendet in der Seitenverengung einen Ast auf die in der
Mitte schwarze Unterseite der Vorderbrust. Schildchen hinten
gerade abgeschnitten. Flügeldecken mit schwachem Quereindruck
hinter dem Schildchen und sehr groben, sehr regelmâssigen Punkt-
reihen. Die schwarze [Zeichnung ergibt sich ebenfalls aus der
Skizze. Unterseite sparlich behaart. Schwarz sind ausser den be-
reits erwahnten Stellen samtliche Nahte der Mittel-und Hinter-
brust und der innere Rand der Epipleuren. Die Beine sind wie folgt
schwarz gezeichnet : Schenkel an der Basis und der Spitze in ge-
ringer Ausdehnung, Schienen am Knie, in der Mitte und an der
Spitze, Tarsenglieder einzeln an der Spitze und die Krallen.
1 Exemplar. Madagaskar (ohne nâhere Bezeichnung), meine
Sammlung.
Lema lesnei n. sp.
Robust. Hellbraunlich, letzte 5 Fühlerglieder, Spitzen der Tar-
senglieder, je ein Fleck in der Mitte samtlicher Schenkel und
Schienen, Mittel- und Hinterbrust, Abdomen teilweise und der
grôsste Teil der Punkte der Flügeldecken (manchmal sogar die von
ihnen gebildeten Rinnen) schwarzlich. Stirn schwach gewôlbt,
gegen den Hais schwach abgesetzt, sparlich punktiert, hinten mit
einem Lângsgrübchen versehen, Augen stark vorstehend, neben
den Fühlern schmal, aber tief ausgeschnitten. Fühler ziemlich
kurz und kraftig, die Halsschildbasis erreichend, Glied 5 wenig
mehr als 1 1 /2 mal so lang wie breit, 6 fast quadratisch, 7 ca.
11/2 mal so lang wie breit, 8 und folgende annahernd quadratisch.
Halsschild an den Seiten massig tief verengt, mit schmaler Basal-
furche und im vorderen Teil mit 2 Lângsfurchen, die vorn tiefer
und breiter als hinten sind, der zwischen ihnen liegende Raum und
der Vorderrand des Halsschildes etwas in die Hohe gedrückt, die
ganze Oberseite ziemlich grob punktiert, am dichtesten in der
Mitte. Schildchen hinten breit gerundet. Flügeldecken breit,
ziemlich flach, ohne jeden Eindruck hinter dem Schildchen,
Punktreihen sehr grob, sehr regelmâssig, hinten kaum schwàcher
werdend, Zwischenrâume fast überall rippenfôrmig gewôlbt, un-
punktiert. Unterseite sparlich greis behaart.
Ebenfalls neben viliulata Fairm. gehôrig und insbesondere der
843 —
vorstehend beschriebenen nigrohumeralis m. ahnlich, von der
letzteren aber leicht schon durch die vie! kürzeren Fühlerglieder
zu unterscheiden.
1 Exemplar, Madagascar, Région de l’Androy, Ambovombe
(Dr. J. Decorse, 15 au 30 avril 1901). — Herrn P. Lesne, Paris, als
geringes Zeichen meiner Verbundenheit für die Bereitwilligkeit, mit
der er mir das Pariser Museumsmaterial überliess, gewidmet.
Lema glyptodera Lac.
Madagascar (Humblot, 1885), (Perrier de la Bathie, coll. Léon
Fairmaire) ; Forêts au Nord de Ft. Dauphin (Alluaud, 1900); Baie
d’Antongil (A. Mocquerys, 1898); (coll. L. Fairmaire); Madagascar
Est, Prov. de Fénérive, Rég. de Soanierana (A. Mathiaux, 1905).
Lema glyptodera Lacord. f. impressithorax Pic.
Madagascar (Col. Perrier de la Bathie, 1906); Diego Suarez?
(Lég. Étrangère, 1903).
Es besteht, wohl kein Zweifel, dass die als selbstàndige Art
beschriebene impressithorax lediglich eine Koloritform der glypto-
dera darstellt, die in Bezugauf die Fârbung der Unterseite ziemlich
variabel ist. Die Unterseite wird manchmal gânzlich rôtlich-gelb,
die Beine hellen sich mit Ausnahme der Tarsen ebenfalls auf. Bei
einem Exemplar in meiner Sammlung sind auch die Fühler vom
1. bis 4. (teilweise) Glied rôtlich.
Lema semirufa Fairm.
2 Exemplare von Morondava et Mahabo, Côte Ouest (G. Gran-
didier, 1899), und Prov. de Fort Dauphin, Antanimora (R. Deca-
ry, 1926) an Hand deren ich folgendes zur Beschreibung nachtra-
gen môchte :
Stirn in ihrer ganzen Lange durch eine tiefe Lângsfurche lângs-
geteilt, in der vorderen Hâlfte dicht punktiert, im hinteren Teild
quer gefaltelt, gegen den Hais schwach abgesetzt. Fühler (laut
Fairmaire « crassiusculis ») ziemlich schlank, von etwa halber Kar-
perlânge, Glied 3 und 4 ca. 2 1 /2 mal, 5 mindestens 3 mal, 6 und
folgende je ca. 2 mal so lang wie breit. Halsschild an den Seiten
winklig verengt, von der Verengung nach vorn und hinten in fast
gerader Linie erweitert. Die beiden Lângsfurchen in der Mitte der
Scheibe reichen von kurz hinter dem Vorderrande bis etwa in die
Mitte nach hinten. Der zwischen ihnen liegende Raum vereinzelt
punktiert und verloschen quer gefaltelt, seitwârts von den Furchen
844 —
istdie Scheibe stark quer gefâltelt, die tiefe Basalfurche ist verwor-
rengerunzelt, hinter ihrstehen noch 3 Querfalten, vori hr (d. h. zwi-
sehen ihr und dem Ende der Langsfurchen) istdas Halsschild leicht
emporgewôlbt und vereinzelt punktiert.
Die Begrenzung der roten Schulterfârbung der Flügeldecken
beginnt an der Basis etwa an der 2. (ganzen) Punktreihe und wendet
sich in schrâger Linie nach dem Seitenrande etwas hinter der
Schulterbeule. Die Farbung des einen Tieres von Morondava
weicht insofern von der Beschreibung ab, als die ganze Unterseite
einschliesslich der Gliedmassen schwarz ist.
Lema subparallelosulcata n. sp.
Schwarz, Kopf (oline Clypeus) und Prothorax (ohne Unterseite)
gânzlich, erste Fühlerglieder, Schienen und Schildchen (nicht
immer) teilweise dunkel rôtlich, Flügeldecken mit Erzglanz. Stirn
dicht punktiert oder gerunzelt, mit einer Lângsfurche versehen,
Halsschild an den Seiten màssig tief verengt, an der Basis quer
gefurcht und im vorderen Teil mit 2 sehr krâftigen, annahernd
parallelen Langsfurchen, im übrigen vereinzelt punktiert. Flügel-
decken mit starken Punktreihen und schwachem Eindruck hinter
dem Schildchen. — Lange 5 bis 5 1 / 2 mm.
Diese Art gehôrt in die Yerwandtschaft der L. glyplodera
Lacord. und semirufa Fairm., denen sie in der Halsschildskulptur
âhnelt. Insbesondere die letztere stimmt in verschiedener Hinsicht
mit ihr iiberein, jedoch ist subparallelosulcata bedeutend klei-
ner und hat, abgesehen von den Ouer-und Langsfurchen, einen
viel glatteren Halsschild. In der Farbung erinnert sie an die erheb-
lich grôssere L. perrieri Fairm., jedoch ist bei der letzteren die
Rinnenbildung der Flügeldecken viel stârker ausgepragt, wâhrend
die Langsfurchen des Halsschildes fehlen.
Kopf einschliesslich des Clypeus und bis auf den Hais herauf
dicht und grob punktiert. Auf der Stirn, die in fast ihrer ganzen
Lange durcli eine krâftige Lângsfurche geteilt ist, verbinden sich
die Punkte (besonders im hinteren Teil) manchmal zu Ouerrunzeln.
Augen stark vorstehend, neben den Fühlern mit tiefem, schmalem
Einschnitt. Fühler mâssig schlank, die Halsschildbasis leicht über-
ragend, Glied 3 ca. 1 1 / 2 mal. so lang wie breit, 4 eine Spur langer,
5 ca. 2 1/4 bis 2 1/2 mal, 6 und 7 knapp 2 mal, 8 bis 10 ca. 1 1 /4 mal
so lang wie breit, die 1 bis 3 Basalglieder (meist auf der Unterseite)
leicht brâunlich, sonst schwarz. Halsschild ungefâhr ebenso breit
wie lang, vorn und hinten sehr wenig gerundet, an den Seiten in
der Mitte mâssig tief verengt, davor und dahinter fast geradlinig
erweitert, Vorderecken krâftig tuberkuliert. Basalfurche krâftig,
gerade, von einigen Querfalten am Basalrande begleitet, vor ihr
— 845
sind zwei annâhernd parallèle Lângsfurchen eingegraben, die nach
vorn nur wenig divergieren, neben diesen ist die Scheibe manchmal
nach aussen zu niedergedriickt und dann leicht quergerunzelt, im
übrigen ist die ganze Oberseite vor der Basalfurche verstreut mit
massig starken Punkten besetzt. Schildchen annâhernd quadra-
tisch, spàrlich punktuliert und mit sehr feinen Ilârchen zerstreut
besetzt, schwarz, oder in der Mitte mehr oder weniger rôt.lich.
Flügeldecken annâhernd parallel, hinter den Schultern wenig
ausgebuchtet, hinter dem Schildchen seicht niedergedriickt.
Punktreihen stark, hinten wenig schwâcher, Zwischenrâume hinten
rippenfôrmig, nirgends punktiert. Unterseite sehr fein, aber ziem-
lich dicht greis behaart. Beine schwarz, aber Schenkel und Schie-
nen manchmal auf den inneren und âusserenKanten etwas brâun-
lich gefârbt.
6 Exemplare, Madagascar, Majunga (Perrier de la Bathie, coll.
Léon Fairmaire, 1906, 1 Exempl.) ; Soalala (Perrier de la Bathie,
coll. Léon Fairmaire, 2 Exemplare) ; Forêts au Nord de Ft. Dau-
phin (Alluaud, 1900, 1 Exemplar) ; ohne nâheren Fundort (Perrier
de la Bathie, coll. Léon Fairmaire, 1906, 2 Exemplare).
Lema marsh alli Jac. f. macrodera Weise.
Es liegen 2 Exemplar von Diego Suarez vor, die sich scheinbar
in nichts von solchen von Ostafrika oder Kapland unterscheiden
lassen.
Lema hæmatodera Lacord.
|Madagaskar (Perrier de la Bathie) ; Morondava et Mahabo, Côte
Ouest (G. Grandier, 1899); Boeni, Prairies inondées par l’Ikopa.
Maevatanana (Dr. J. Decorse, 1901).
Lema herbigrada Weise.
Baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898).
Lema herbigrada Weise f. testaceipennis Pic.
Baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898); Madagaskar (Perrier de
la Bathie, coll. L. Fairmaire, 1906).
Bei einem der Stücke ist die Naht der Flügeldecken am Schild-
chen in der Lânge der abgekürzten Punktreihe schwârzlich, bei
einem weiteren etwas angebrâunt. Diese Zeichnung bildet den
Übergang zwischen den Var. b und c Weises. (Die letztgenannte
Koloritform wurde von Pic mit leslaceipennis benannt.)
Bulletin du Muséum , 2* s., t. IV, 1932.
55
— 846 —
Lema bitransversosui.cata Hz.
Madagascar, Tamatave (Gh. Alluaud, 1893) ; Antanambé (Ch. Al-
luaud, 1904); Baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898); Boeni, Prai-
ries inondées par Plkopa, Maevatanana (Dr. J. Decorse, 1901);
Antongil, Sud (Mocquerys, 1897); Androy Sept., Haute Andran-
tina, Tsivory (Dr. J. Decorse, 1901); Prov. d’Ananalava, Maro-
mandia (R. Decary, 1923).
3 Stück hiervon, sowie 6 Exemplare aus dem Kongo-Museum,
Tervueren, von Vohémar (V.VI) aus der Coll. Clavareau, sind
entweder nur oberseits oder gânz,lich gelblich braun bis auf die
schwarzen Fühler (manchmal mit Ausnahme des ersten Gliedes)
und angedunkelten Schienenspitzen und Tarsen oder gânzlich
schwarzen Beine. Ich môchte sie trotzdem zunachst nicht auf eine
andere Art beziehen, weil 2 Stücke in der Schildcliengegend eine
etwas geschwârzte Flügeldeckennaht besitzen, sodass also hier
eine âhnliche Form vorliegen würde wie bei der hier neben erwahn-
ten herbigrada Ws. Wâre L. fairmairei Clav. ( fuscicornis Frm.)
nicht als 7 mm lang beschrieben, würde die Diagnose dieser Art
ganz gut auf die vorliegenden Tiere passen. Vielleicht gehôrt
L. curlula Frm. hierher?
Lema grandidieri n. sp.
Hellbraunlich, Fühler (mit Ausnahme des ersten pechbraunen
Gliedes) schwarz, Schienenspitzen und Tarsen schwârzlich, Flü-
geldecken in ihrer ganzen Lange mit je einem verwaschenen,
pechbraunen Langsstreifen, der etwa von der 3. bis zur 8. Punk-
treihe reicht, versehen, Halsschild manchmal ebenfalls mit zwei
schattenhaften Langsstreifen in der gleichen Farbe. Langgestreckt,
verhàltnismassig flach. — Lange 5 bis 5 3/4 mm.
Die Art gehort, in die Gruppe Lema liaemalodera Lacord.,
strangulata Lac., bitransversosulcala Hz. usw. In der langge-
streckten Form âhnelt sie am meisten der strangulata, in der
Halsschildbildung der bitransuersosulcuta, insbesondere durch
die stark entwickelte vordere Querfurche. Von allen genannten
Arten weicht sie ab durch die schmalen, flachen Flügeldecken und
durch die eigentümliche Fârbung, durch die sie gewissen Elisa-
bethana Arten âhnelt. Davon, sie für eine Koloritform der oben
erwàhnten verwandten Arten anzusehen, halten mich ausserdem
die dunklen Langsstreifen auf dem Halsschild ab, die gewisser-
massen eine Fortsetzung der Flügeldeckenlângsbinden bilden.
Stirn schwach gewôlbt, âusserst fein punktuliert, krâftig lângs-
geteilt, hinten bogig, scharf gegen den Hais begrenzt. Fühler
schlank, etwas kürzer als die halbe Kôrperlânge, Glied 5 ca. 11/2 bis
12/3 mal so lang wie breit, die folgenden unmerklich kürzer.
847
Halsschild unpunktiert, wenig langer als breit, an den Seiten breit
und krâftig eingeschnürt, Basalfurche tief, die davor liegende
weitere Ouerfurche fast so tief wie die Basalfurche, nur seiten in
der Mitte leicht unterbrochen. Schildclien kurz, hinten gerade
abgeschnitten, unpunktiert. Flügeldecken schlank, ziemlich flach,
parallel, hinter den Schultern nur unmerklich augeschweift, hinter
dem Schildclien ohne jede Quervertiefung. Punktreihen sehr regel-
mâssig, vorn ziemlich krâftig, zur Spitze abgeschwâcht und dort
in Streifen gestellt. Unterseite massig dicht fein pubeszent, einfar-
big, mit Ausnahme weniger undeutlicher Fleckclien oder Segment-
Rander von etwas dunlderer Fârbung.
5 Exemplare, Muséum d’ Histoire Naturelle, Paris : Madagas-
car, Tananarive (R. Decary, 3 Expi. février, 2 Expi. mars, 1921) —
Dem Andenken des 1921 verstorbenen Reisenden und Naturfors-
chers Alfred Grandidier gewidmet.
Lema amfoerensis n. sp.
Schwarz, Kopf, Halsschild, Schildclien, 5. bis 8. Fühlerglied,
Schienen in der Spitzenhalfte und der grôsste Teil der Tarsen rot,
Flügeldecken metallisch grün, stellenweise (besonders am Seiten-
rand) goldglânzend. Robust. Kopf unpunktiert, Stirn nicht gegen
den Hais abgesetzt, mit kurzer, feiner Mittelfurche, Augen stark
vorquellend, mit dreieckigem Einschnitt. Fühler schlank, langer
als die Hâlfte des Kôrpers, Glied 3 und 4 je ca. 2 mal so lang wie
breit, 5 und folgende etwas dicker als die Basalglicder, 5 ca. 4 mal,
6 ca. 2 1 /2 mal, 7 ca. 3 mal, 8 etwas mehr als 2 mal so lang wie
breit, 9 etwas langer als 8, 10 so lang wie 8, 11 ebenso, aber zuge-
spitzt. Halsschild an den Seiten wenig eingeschnürt, etwas breiter
als lang, nur in der Mitte undeutlich, sonst garnicht punktiert,
Basalfurche tief, breit, davor jederseits der Mitte ein tiefer, dreiecki-
ger Eindruck, der gegen die Mitte des Halsschildes durch einen
scharfen Rücken begrenzt ist und nach den Seiten zu seicht ver-
lâuft. Schildclien hinten breit gerundet. Flügeldecken stark glan-
zend, robust, hinter dem Schildchen mit sehr tiefem, gemeinsamem
Quereindruck, Punktreihen kraftig, hinten abgeschwâcht, Zwi-
schenrâume unpunktiert, 2., 8. und 9. Zwischenraum an der Spitzp
krâftig gewôlbt. Unterseite spârlicli greis behaart. — Lânge 4,8 mm.
Diese Art ist am besten neben haematodera Lac., slrangulata
Lac., bitransversosulcala Hz. und herbigrade Ws. zu stellen, von
denen sie sich aber durch erheblich gedrungenere Gestalt und
die Skulptur des Halsschildes unterscheidet. Eigen tümlich ist
die Fârbung der Gliedmassen. Es istdies die erste mir bekannt
gewordene Art mit fast ganz schwarzen Beinen, an denen die
Tarsen hell sind.
1 Exemplar, Madagaskar, Amber-Gebirge, meine Sammlung.
Lema strangulata Lacord.
Diego Suarez (Ch. Alluaud, 1893); Majunga (do. 1897); Mada-
gascar Sud, Fort Dauphin (do. 1900); Madagascar (Perrier de la
Bathie) ; Prov. de Fort Dauphin, Antanimora (R. Decary, 1926);
Prov. d’Analalava, Maromandia (R. Decary, 1923).
Lema rufula Lacord.
1 Exemplar von Madagaskar, Sainte-Marie (Perrier de la
Bathie, coll. Léon Fairmaire, 1906).
Vorausgesetzt, dass das ca. 5 1 /2 mm lange Stücke richtig von
mir auf rufula bezogen ist, hat auch diese Art — wie übrigens
aile mir bekannt gewordenen madagassischen Lemen mit 2 Quer-
îurchen auf del Halsschild — eine Làngsfurche auf dem Prothorax
in der Mitte. Die Schenkel stehen in der Fârbung etwa in der Mitte
zwischen rufula Lac. und der Var. a der lacertina Lac. Es scheint
nicht ganz ausgeschlossen, dass letztere eine Doppelbeschreibung
der rufula ist, bei der vielleicht die vordere Halsschildquerfurche
mndeutlich war. Auch curlula Fairm. kônnte noch die gleiche
_Art sein.
Lema soalalensis n. sp.
Gelblich-braun, Krallen und Augen schwarz, Fühlerglieder auf
'Oberkante manchmal etwas dunkler. Stirn unpunktiert, sanft
•gewôlbt, hinten scharf gegen den Hais abgesetzt und durch eine
vorn verkürzte Làngsfurche geteilt.. Fühler etwas langer als die
Hâlfte des Kôrpers, schlank, Glied 5 ca. 4 mal, 6 und folgende ca,
3 mal so lang wie breit. Halsschild an den Seiten stark verengt,
mît krâftiger Basalfurche, davor ziemlich gewôlbt, ohne Querver-
tiefungen, âusserst fein punktuliert, in der Mitte mit einigen, ein
wenig starkeren unregelmàssigen Punktreihen. Schildchen hinten
verschmàlert und leicht ausgeschnitten. Flügeldecken ziemlich pa-
rallel,mit schwachem bis mâssigem Quereindruck hinter dem Schild-
«chen, Punktreihen ziemlich krâftig, Zwischenraume hinten leicht
irippenfôrmig. Unterseite spârlich behaart. - — Lange 5 mm.
Die Art, die in die Verwandtschaft, der Arten des afrikanischen
Festlandes um pauperaia Lacord. und fuscilarsis Jac. gehôrt,
kann durch die Gestalt des Halsschildes mit den übrigen, ahnlich
.gefarbten madagassischen Arten nicht verwechselt werden.
Madagascar (Perrier de la Barthie, coll. Léon Fairmaire, 1906),
3 Exemplare, 2 davon mit der Angabe « Soalala », Pariser Muséum.
Nd. Madagascar, Vohémar (coll. Clavareau, V/VI), 1 Exemplar,
Musée du Congo Belge, Tervueren.
— 849 —
Lema suturata Lacord.
Madagascar, Androy sept., Imanombo (Dr. J. Decorse, 1901}».
Ein Exemplar, bei dem der gelbe Nahtsaum bis an die zweite
Punktreihe reicht, wâhrend diese Fârbung am Aussenrand verwas-
chen begrenzt noch die neuntc Punktreihe bedeckt. Die Fühler
sind vom 1. bis 7. Glied nur oberseits, vom 8. bis 11. ganzlich
schwarz.
2 Exemplare von Tananarive (R. Decary, 1921), bei denen der
rôtliche Nahtsaum nur bis an die erste Punktreihe reicht. Die
Fühlerglieder 1 bis 5 sind oberseits angedunkelt, 6 und 7 lieli.
brâunlich, 8 bis 11 fast ganzlich schwarz.
Bei einem weiteren Stück aus meiner Sammlung von Ananalava;
(N. W. Madagaskar) ist nur noch der Nahtsaum und der gewôlbte
Aussenrand der Flügeldecken scharf begrenzt von rôtlich-gelber
Fârbung. Die Fühler sind bei diesem Stock im 3 und 4. Glied pech-
braun, im 5. bis 7. oberseits angedunkelt, im 8. bis 11. ganzlich
schwarz.
Schliesslich liegt noch ein Exemplar von Madagascar Sud, Forêts
au Nord de Ft. Dauphin (Alluaud, 1900) vor, bei dem die ganze
Unterseite (ausschliesslich des Prothorax und einschliesslich der
Beine) schwarz ist. Die Flügeldecken sind ohne gelbe Zeichnung
und die Fühler im 1 bis 7. Glied an der Basis undeutlich rôtlich, im
übrigen schwarz, im 8. bis 11. ganzlich schwarz — /. nov. insutu-
rata.
Bei den beiden letztgenannten Stücken ist die vorderc Ouer-
furche ziemlich schwach entwickelt, im übrigen stimmen aber
aile Tiere durchaus überein.
Lema sakanana Glav. [luberculosa Ws.).
1 Exemplar von Tananarive (R. Decary, 1921) môchte ich für
diese Art halten. Es ist 3 1 /2 mm lang, dunkelbraunerzfarbig mit
einem schwachen Anflug von Grün auf der Oberseile; an den
Fühlern sind die Glieder 1 — 4 schwarz, 5 braun, 6 und 7 helt
rôtlich, 8 und 9 schwarz, 10 und 11 hell rôtlich ; an den Beinen ist
die Schienenspitze und die Farsen schmutzig gelb, ailes Übrige
schwarz.
Die von Weise beschriebenen Hôcker des Halsschildes müssenr
wenn ich die Art richtig dcute, unmittelbar am Yorderrande liegen.,
Aussen neben diesen Hôckern liegt bei dem mir vorliegenden Exem-
plar, ebenfalls unmittelbar am Yorderrande je ein tief eingesto-
chener, grober Punkt. Im übrigen stimmt das Tier mit der ziem-
lich detaillierten Beschreibung Weises überein.
Lema vexilla Duviv. Ibispina Fairm.)
Ich bin mir nicht ganz schlüssig, ob Weises Zusammenziehung
der beiden obigen Arten wirklich berechtigt ist. Vor mir liabe ich
je 1 Exemplar von Soalala (Perrier de la Bathie, coll. L. Fair-
maire) und Tananarive (R. Decary, 1921), nach denen icb geneigt
wâre, sie als zwei verschiedene Arten im Sinne Duviviers und
Fairmaires anzusehen. Da man aber an Hand so geringen Mate-
rials (auch den beiden Autoren haben wohl nur einzelne Exem-
plare vorgelegen) nichts Sicheres sagen kann und die vorhandenen
Abweichungen immerhin im Bereich der Variabilitât liegen kôn-
nen, beschrânke ich mich darauf, nachstehend die abweichenden
bzw. übereinstimmenden Merkmale gegenüberzustellen. Merk-
würdig erscheint mir insbesondere die Ubereinstimmung je eines
der beiden vorliegenden Exemplare mit den Angaben über Grosse,
Fühlerfârbung und Halsschildskulptur. Sollten trotzdem die bei-
den Namen die gleiche Art bezeichnen, so wâre es auch môglich,
dass Lema nodosipennis Pic noch damit zu vereinigen ist. Ich
fiige daher auch aus dieser Beschreibung die charakteristischen
Merkmale der Tabelle an.
00
CR
— 852
Lema nigroaenea, n. sp.
Schwarz, oberseits bald (1) mit undeutlichem grünlichem Glanzr
bald (2) stellenweise messingfarbig, blâulich oder violett undeut-
lich angelaufen, Stirn am Hinterrande neben den Seitenfurchen
mit (1) kleinen oder (2) grôsseren dreieckigen Flecken, Fühler (1)
rôtlich braun, Glied 1 bis 5 in der Spitzenhâlfte schwârzlich, Glied
8 bis 11 oberseits angedunkelt oder (2) die schwarze Fârbung
nimmt so zu, dass nur die Glieder 6 und 7 noch dunkelbraun und
das Spitzenglied unterseits rôtlich sind. Beine (1) von der Fârbung
des Kôrpers oder (2) braunrot. [Die Angaben unter (1) und (2) sind
nach je einern Tier angefertigt.]
Diese Art kônnte die gleiche sein, wie die, die Pic bei der
Beschreibung seiner nodosipennis vorgelegen hat. Immerhin sind
die Differenzen sehr zahlreich. Vor allem sind bei nigroænea die
Flügeldecken durchaus regelmàssig punktiert, wàhrend diese bei
nodosipennis nach der Beschreibung denen von sakanana Clav.
und. vexilla Duv. âhnlich skulptiert sein müssen.
Stirn schwach gewôlbt, undeutlich gegen den Fiais abgesetzt,
dicht aber verloschen punktiert, matt, in der Mitte mit feiner, hin-
ten und vorn verkürzter Lângsfurche. Augen stark vorstehend,
mindestens so breit wie der Halsschild in den Vordereeken, mit
breitem, dreieckigem Einschnitt neben den Fühlern. Fühler schlank
Glied 5 fast 3 mal, 6 ca. 2 1 /4 mal so breit wie lang, 7 eine Spur
langer als 6. Halsschild so lang wie breit, Vordereeken knôtehen-
fôrmig tuberkuliert, Seiten ziemlich krâftig eingeschnürt, von der
Verengung zu den Vorder-und Hinterecken fast geradlinig erwei-
tert, Basalfurche sehr tief, davor (im vorderen Drittel) eine nur
wenig schwâchcre Querfurche, der Vorderrand wulstig empor-
gewôlbt und gegen die Mitte in zwei undeutlichen Hôckern erhôht,
zwischen der vorderen und der Basalfurche erhebt sich die Scheibe
ebenfalls in zwei verloschenen Hôckerchen; die ganze Oberseite
dicht, runzelig, mâssig tief punktiert, am schwâchsten in der Basal-
furche, hinterer letzterer stehen 1 bis 3 Querfalten. Schildchen
glatt, hinten schwach ausgekerbt. Flügeldecken parallel, ca. 2 mal
so lang wie zusammen in den Schultern breit, grob und regelmàssig
gereiht punktiert, Zwischenrâume zwischen den Reihen hinten
krâftig gewôlbt, Schulterfurche und Quereindruck hinter dem
Schildchen sehr krâftig. Unterseite spârlich behaart,. — Lange
4 mm.
2 Exemplare (1) Diego Suarez (Ch. Alluaud, 1893, im Muséum
d’IIistoire Naturelle, Paris), (2) Amber-Gebirge (meine Samm-
lung) .
— 853 —
Lema ænea Lacord.
Madagascar, Catat, ; Sud, Vallée d’Amboïo (Alluaud 1900); Soa-
lala (Perrier de la Bathie, coll. Léon Fairmaire, 1906); Baie d’An-
tongil (A. Mocquerys 1897/8); Forêts au Nord de Ft. Dauphin
(Alluaud 1900); Centre Sud (Alluaud 1900/01); Forêt Côte Est
^ Alluaud 1900); Antanambé (Alluaud, 1904); Sainte-Marie (Cloué,
1847); Prov. d’Analava, District d’Antsohiny, Basse Anjingo et
Basse Maevarana (J. Descarpentries, Nov. Déc. 1908); Forêt
Tanala (Alluaud, 1901); Andevorante (A. Mathiaux, 1899); Tana-
narive (R. Decary, 1921); I. Maurice (D. d’Emmerez); I. Maurice,
Curepipe (Ch. Alluaud, 1897); I. Maurice, Port-Louis (Thirioux,
1910).
Insgesamt 37 Exemplare. An diesen sowie den Stücken meiner
eigenen Sammlung erkenne ich, dass die Art sehr variabel ist.
Nicht nur die Metallfârbung variiert von blau bis kupfern oder
tiefschwarz, sondern es werden auch die Beine teilweise bis ganz-
lich oder sogar die ganze Unterseite kastanienbraun. Die Stirn
zeigt im hinteren Teile zwei mehr oder weniger grosse braune bis
hellrôtliche dreieckige Flecken, die nur selten undeutlich, stets
aber zu erkennen sind, und es ist daher eigentümlich, dass Lacor-
daire hiervon nichts erwahnt hat. Die Gestalt der Flügeldecken
und des Halsschildes andert, ebenfalls in der Breite ab, sodass
schlanke Tiere neben ziemlich robusten vorkommen. Besonders
breit sind einige Stücke von der Insel Maurice. Ferner ist das
Halsschild bald ziemlich dicht, fast runzelig punktiert, bald bei-
nahe glatt. Die vorderen Halsschildvertiefungen sind manchmal
nur schwach, manchmal deutlich, selten zu einer vollstàndigen
Querfurche vereint, sie werden jederseits der Mitte durch einen
grübchenfôrmigen Punkt prononciert, der nur selten verloschen,
manchmal aber sogar zu einer kurzen Langsgrube vergrôssert ist,
die in einem Falle bis fast an den Vorderrand des Halsschildes
reicht. Auch die Punktierung der Flügeldecken ist in gewissem
Umfange in der Stârke veranderlich und die ganze Oberseite ers-
cheint manchmal ziemlich matt, manchmal aber auch glânzend.
Es ist daher môglich, dass Lema pin guis Fairmaire lediglich
eine der zahlreichen Varianten bezeichnet.
Lema punctaticollis , n. sp.
Schwarz, oberseits grünlich-blau, hinter den Augen mit je einem
sehr undeutlichen rôtlichen Fleckchen. Ziemlich robust. Stirn
schwach gewôlbt, dicht, aber sehr fein punktuliert, durch eine
schwache Lângsfurche geteilt, gegen den Hais nicht abgesetzt.
Fühler schlank, langer als die Hâlfte des Kôrpers. Halsschild unge-
— 854 —
fâhr quadratisch, hinter der Mitte schwach eingeschnürt, davor
fast gerade, dahinter gerundet erweitert, Basalfurche seicht, in der
Mitte grübchenfôrmig vertieft, die ganze Oberseite sehr dicht,
aber âusserst fein punktuliert, dazwischen mit grôsseren Punkten
zerstreut besetzt, wovon ein Langsstreifen in der Mitte ausgenom-
men bleibt. Schildchen lânglich, hinten gerade abgeschnitten,
fein punktuliert. Flügeldecken ziemlich robust, Seiten fast parallel,
hinter dem Schildchen mit je einem ungewôhnlich tiefen, vierecki-
gen Eindruck, die sich im Bogen mit den grossen Scliulterfurchen
verbinden, die Gegend um das Schildchen herum ist etwas nieder-
gedrückt, Punktreihen mâssig stark, Zwischenraume nur unmittel-
bar an der Spitze leicht gewôlbt, sàmtlich unpunktiert. Unterseit.e
spârlich greis behaart. — - Lange 3 1 ,/2 mm.
Die Art erinnert etwas an die auf afrikanischen Festlande
beheimatete L. congoana Clav., ist aber in den Flügeldecken
robuster. Von madagassischen Tieren kommt hôchstens L. ænea
Lac. zum Vergleich in Frage, jedoch ist diese grôsser und hat die
bekannten Halsschildvertiefungen, von denen bei der neuen Art
keine Spur vorhanden ist.
1 Exemplar, Madagaskar, Amber-Gebirge, meine Sammlung;
a Exemplar, Madagaskar, ohne nahere Fundortsangabe (Pouillon
ex coll. Clavareau) ; (1 Exemplar aus dem Pariser Muséum von
Madagaskar, Isalo (G. Grandier, 1899) ohne Fühler wage ich nicht
für die gleiche Art anzusprechen, weil es im Ganzen schlanker
erscheint.)
Lema voeltzkowi Ws. und madecassa Pic.
Pic hat meiner Ansicht, 'dass seine madecassa mit der Weiset-
schen voeltzkowi identisch sei im Entom. Nachrichtsblatt V, 1931,
p. 40 widersprochen. Er wird also genügendes Material vor sich
gehabt haben, um zwei verschiedene Arten zu erkennen. Immerhin
ist aus den bisherigen Angaben Pics nicht klar erkennbar, wie
sich die beiden Spezies unterscheiden, wenn man von der Farbung
absieht, die wolil kein sicheres Merkmal bietet. Pic sagt a. a. O.,
dass madecassa gegenüber voeltzkowi « court et assez robuste »
sei, wâhrend Weise seine Art als « ayant une forme assez allongée »
beschrieben habe. Weise bezeichnet nun war das Tier in der latei-
nischen Diagnose als « sat elongata», sagt aber dann '< mit L. hir-
lifrons nahe verwandt... aber etwas kürzer gebaut und hôchstens
so lang als die kleinsten Stücke von hirtifrons ». Was schliesslich
die vordere Querfurche des Halsschildes betrifft, so ist diese Une-
benheit so variabel, dass sie, in der Mitte sowieso fast stets unter-
brochen, auch fast giinzlich fehlen kann.
— 855 —
Ich habe vor mir 2 Exemplare von [der Baie d’Antongil, die in
der Fârbung teils der Picschen teils der Weiseschen Beschreibung
entsprechen, ich vermag sie aber sonst nicht von einer Weiseschen
Type der voellzkowi zu unterscheiden und halte sie daher für diese
Art.
— 856
Révision des espèces malgaches du genre Dorygonus Candèze:
(COLEOPTERA - ElATERIDAe),
pau M. E. Fleutiaux.
Dorygonus.
Candèze, Mon. Élat., II, 1859, pp. 179 et 182.
Génotype : D. amaurus Candèze (sec. Hyslop, 1921). Ces insectes
appartiennent à la sous-famille des Conoderinæ. Leurs caractères
spéciaux sont les suivants : forme allongée, atténuée ou subparal-
lèle, convexe. Carène interoculaire entière. Deuxième et troisième
articles des antennes courts. Pronotum limité latéralement seu-
lement en arrière ou dans toute sa longueur; pli à la base, en de-
dans de l’angle postérieur, plus ou moins marqué. Sutures pros-
ternales dédoublées et subsillonnées. Hanches postérieures fai-
blement élargies en dedans, subanguleuses. Quatrième article des
tarses dilaté en dessous; cinquième articulé en dessus du précédent ;.
griffes simples.
Une seule espèce a été décrite de Ceylan; toutes les autres sont
propres à Madagascar.
I. Limites latérales du pronotum incomplètes
Dorygonus s. str.
i IL Limites latérales du pronotum entières .
Rygodonus n. subg.
I. Dorygonus s. str.
1. Antennes noires. Pattes testacées; tarses le plus souvent noirs ou obscurs. 2
Antennes et pattes de la même couleur ou à peu près 3
2. Pronotum fortement, très densément et rugueusement ponctué sur le dos. Tarses
rembrunis xanthobracus 1
Pronotum fortement, mais moins densément et non rugueusement ponctué sur
le dos, sommet des tibias et tarses noirs holomelas 2
3. Pronotum très fortement et rugueusement ponctué, traversé vers la moitié par
une raie de points orientés dans le sens" transversal. Élytres très fortement
ponctués-striés. Antennes et pattes testacées, celles-ci plus claires
Sicardi 10
Ponctuation du pronotum uniforme ^
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 857 —
*4. Élytresunieolores 5
Élytres noir brillant avec un reflet verdâtre, ornés d’une bande rouge obscur au
milieu, plus ou moins large, rejoignant la suture avant l’extrémité, parfois
apparente seulement en arrière Coquercli 3
5. Dessus du corps noir ou brunâtre 6
Dessus du corps testacé, parfois obscur 12
6. Dessus du corps noir 7
Dessus du corps brun noirâtre 10
7. Élytres atténués stygius (1) 4
Élytres subparallèles 8
8. Pronotum plus étroit que les élytres; ponctuation grosse, serrée et ombiliquée.
umbilicatus 11
Pronotum de la même largeur que les élytres; ponctuation nette et profonde. 9
9. Aspect terne amaurus 5
Aspect légèrement luisant impressifrons 6
10. Forme atténuée 11
Forme parallèle. Taille grande (12 à 14 millimètres) semiustus 7
11. Ponctuation du pronotum forte et assez serrée. Élytres conjointement arrondis
au sommet stygius 4
Ponctuation du pronotum moins dense. Forme générale ovalaire. Élytres ter-
minés au sommet par une épine Mocquerysi 12
12. Forme large. Insterstries des élytres toutà fait plans sur le dos. separatus 13
Forme étroite. Insterstices des élytres plus ou moins convexes 13
13. Pronotum sillonné au milieu dans presque toute sa longueur; ponctuation écartée.
Élytres terminés en pointe au sommet angustus 14
Pronotum impressionné au milieu seulement en arrière. Élytres conjointement
arrondis au sommet 14
14. Étroit et convexe testaceus 15
Taille plus grande, forme moins convexe Blairi 16
II. Ryg-odonus subgen.
(subgénotype : D. Alluaudi).
1 . Front largement déprimé en avant. Antennes dépassant la moitié du corps. . 2
Front étroitement déprimé le long du bord antérieur. Antennes n’atteignant pas
la moitié du corps 3
12. Noir terne. Rebord du front formant un mince bourrelet. Ponctuation du prono-
tum très dense. Élytres rugueux Alluaudi 17
Brun peu brillant. Rebord du front formant un gros bourrelet saillant. Ponctua-
tion du pronotum moins grosse et moins serrée. Élytres non rugueux. .....
cavifrons 18
3. Téguments noirs ou brunâtres 4
Téguments ferrugineux. Ponctuation légère. Antennes et pattes testacées.
îerrugineus 19
(1) Varie du noir au brun.
— 858 —
4. Angles postérieurs du pronotum débordant notablement les élytres; ponctuation
régulière et serrée, non rugueuse. Élytres terminés en pointe... acutus 20
Angles postérieurs du pronotum ne débordant pas sensiblement les élytres, ceux-ci
conjointement arrondis au sommet 5
5. Pronotum sillonné au milieu dans toute sa longueur ou à peu près 6
Pronotum non sillonné au milieu ou simplement impressionné à la base 7
6. Antennes et pattes testacées Humbloti 21
Forme subparallèle plus étroite. Antennes testacées, pattesnoirâtres. Goudoti 22
7. Antennes et pattes noires 8
Antennes et pattes testacées 9
Antennes noires, pattes testacées, tarses bruns nigricornis 23
8. Pronotum plus long que large, sinué sur les côtés, impressionné au milieu à la
base; ponctuation ombiliquée nigripes 24
Pronotum pas plus long que large, arqué sur les côtés, faiblement impressionné
au milieu de la base ; ponctuation simple brevicollis 25
9. Étroit, parallèle; brun noirâtre opaque, très rugueux parallelus 26
Noir brillant 10
10. Cylindrique; noir très brillant; pubescence obscure. Ponctuation du pronotum
peu serrée sur le dos pumilus 8
Oblong; noir moins brillant; pubescence grise. Ponctuation du pronotum très
serrée, non rugueuse rufipes. 27
Nota. — Je n’ai pu faire entrer dans l’un de ces tableaux D. brunneus Candèze, qui
ne correspond à aucune des espèces ci-dessus. J’ai vu autrefois le type; sa forme est
elliptique, mais je ne puis dire à présent s’il se place dans l’une ou dans l’autre de ces
deux divisions 9
Espèces anciennes.
1. D. xanthobracus Candèze, Mon. Élat., 11,1859, pp. 183 et
184 (Type : British Muséum); D. famelicus Candèze, loc. cit.,
pp. 183 et 184, t. 4. ff. 2 et 2 ac (Type : British Muséum); D. sor-
didus Schwarz, Soc. Ent., 1909, p. 122 (Type : Musée Berlin-
Dahlem).
Muséum de Paris : Madagascar (Goudot); Tamatave (Waterlot);
Mahatsinjo (coll. J. Chatanay); province de Fianarantzoa (J. Des-
carpentries) ; Madagascar (Guillot > coll. Ch. Alluaud); forêts,
nord de Fort-Dauphin (Ch. Alluaud); Tananarive (Sicard); Ma
collection : Miarinarivo; Mahatsinjo; forêt Tanala.
Seize individus. Le S est plus étroit que la $, atténué en avant
et en arrière; antennes larges et serriformes, atteignant la moitié
du corps. La $ est plus robuste, plus parallèle; antennes plus
minces, ne dépassant guère la base du pronotum. La pubescence
est généralement obscure; cependant, chez un individu déterminé
famelicus par Candèze (1895), et chez un autre comparé au type de
xanthobracus par M. Blair, la pubescence est grise. C’est à cette
forme que se rapporte sordidus Schwarz.
— 859 —
2. D. holomelas Fairmaire, Ann. Soc. Ent. France, 1903,
p. 203 (Type : Muséum, Paris).
Muséum Paris : Fort Dauphin (col!. Fairmaire); Fort Dauphin
(Ch. Alluaud); province de Fianarantzoa (J. Descarpentries).
Six individus bien conformes au type. Deux autres, de taille
moindre, sont probablement des <$. Pubescence obscure. Extré-
mité des tibias et tarses franchement noirs.
3. D. Coquereli Candèze, Mon. Élat., II, 1859, pp. 183 et 186
(Type : British Muséum).
Muséum Paris : Baie d’Antongil (A. Mocquerys); province de
Fénérive, région de Soaniérana (A. Mathiaux); Betsimisaraka du
centre (Fauchère, Nicolas, Houreau). Ma collection : Baie d’An-
tongil (A. Mocquerys); Betsimisaraka du centre (Fauchère, Nicolas,.
Houreau).
Seize exemplaires. Jolie espèce chez laquelle le pronotum est
tout à fait noir, ou rougeâtre avec le milieu et les bords noirs; la
ponctuation peu serrée. La bande rougeâtre des élytres n’est sou-
vent apparente que vers le sommet.
4. D. stygius Candèze, Mon, Élat., II. 1859, p. 183 (Type :
British Muséum).
Muséum Paris : province de Fénérive, région de Soaniérana
(A. Mathiaux). Ma collection : Madagascar (coll. Chevrolat);
Tamatave; Brickaville (Refroîgney > coll. Gruardet).
Six individus. Varie du noir au brun et, pour la taille, de 8 à
10 mm. 1/2. Certains exemplaires sont plus fortement ponctués
que celui de la collection Chevrolat vu par Caudèze lors de sa
Monographie.
5. D. amaurus Candèze, Mon, Élat., II. 1859, pp. 183 et 186
(Type : British Muséum).
Muséum Paris : Nossi-Bé (Perrier de la Bathie); Madagascar
(Perrier de la Bathie) Diégo-Suarez (Ch. Alluaud); Montagne
d’ Ambre, octobre, décembre (Sicard); Fénérive (Sicard); Tama-
tave (Sicard). Ma collection : Diégo-Suarez.
Quatorze individus. Ceux récoltés par Sicard sont presque tous
de taille plus petite et de forme plus étroite que l’exemplaire com-
paré au type par M. Blair (Nossi-Bé); leurs antennes sont plus
longues, ce sont des <$.
6. D. impressifrons Schwarz. Soc. Ent., 1909, p. 118 (Type :
Mus. Berlin-Dahlem).
Muséum Paris : Montagne d’Ambre (Sicard). Ma collection :
Montagne d’Ambre (Lavauden).
Deux individus. Chez celui de la collection Sicard, les stries des
élytres sont mieux marquées jusqu’au sommet.
— 860 —
7. D. semïustus Candèze, Mon, Élat., II. 1852, pp. 183 et 185
•fType : British Muséum).
Muséum Paris : province de Fénérive, région de Soaniérana
(A. Mathiaux); Montagne d’Ambre, décembre, janvier (Sicard).
Ma collection : Montagne d’Ambre (Sicard); Madagascar.
Treize exemplaires. Les exemplaires comparés au type par
M. Blair ont le pronotum sillonné au milieu dans presque toute sa
longueur, alors que, chez ceux récoltés par Sicard, il n’est que
brièvement impressionné en arrière.
8. D. pumilus Candèze, Élat. nouv., V, 1893, p. 24 (Type :
Musée Bruxelles).
Muséum Paris : Baie d’Antongil (A. Mocquerys). Ma collection :
Baie d’Antongil (A. Mocquerys).
Six individus, tous un peu plus grands que le type. La forme est
parallèle et subcylindrique. Appartient au sous-genre Rygodonus.
9. D. brunneus Candèze, Élat. nouv., V, 1893, p. 25 (Type :
Musée Bruxelles).
N’est pas représenté parmi les exemplaires du genre que j’ai
•étudiés.
Espèces nouvelles.
Dorygonus s. str.
10. D. Sicardi nov. sp. — 8 mm. Allongé; noir brillant; pubes-
cence obscure. Tête fortement rugueuse, déprimée le long du bord
antérieur, arrondie et rebordée en avant. Antennes testacés ferru-
gineux, subliliformes, dépassant peu la base du prothorax. Prono-
tum un peu plus long que large, sinué latéralement, à peine rétréci
en avant, convexe; ponctuation grosse et rugueuse formant vers
la moitié une raie transversale de points dirigés en travers ; angles
postérieurs aigus, divergents, débordant un peu des élytres, non
carénés. Tout son plan, ponctué. Élytres atténués, convexes, con-
jointement arrondis au sommet, fortement striés-ponctués ; in-
terstries rugueux. Dessous noir, Pattes testacé clair.
Madagascar, côte est (Sicard). Muséum Paris, un exemplaire.
Plus étroit que D. slygius, plus grossièrement rugueux.
11. D. umbilicatus nov. sp. — -61/257 mm. Allongé; noir
opaque; pubescence grise. Tête grossièrement ponctuée, subru-
gueuse, déprimée le long du bord antérieur, arrondie et rebordée
en avant. Antennes testacé obscur, très légèrement serriformes,
dépassant peu la base du prothorax. Pronotum plus long que large,
graduellement rétréci en avant, faiblement sillonné au milieu en
— 861
arrière; ponctuation forte et ombiliquée; angles postérieurs aigus,
divergents, très légèrement carénés. Élytres plus larges que le pro-
notum, subparallèles, légèrement arrondis sur les côtés, conjoin-
tement arrondis au sommet, convexes, rugueux, striés-ponctués.
Dessous noir. Pattes testacé plus ou moins obscur, quelquefois
noirâtres.
Montagne d’Ambre, décembre, janvier (Sicard). Muséum Paris,
quatre individus — - Diégo-Suarez. Ma collection, un individu.
Forme étroite; moins grand que D. Sicardi, noir mat, moins
brillant, moins fortement rugueux; pronotum non sinué sur les
bords latéraux.
12. D. Mocquerysi nov. sp. — 11 à 11 mm. 1 / 2. Allongé, ova-
laire; brun foncé brillant; pubescence gris obscur. Tête peu con-
vexe, fortement et peu densément ponctuée, déprimée le long du
bord antérieur, arrondie en avant. Antennes fines, brunes, dépas-
sant légèrement la base du prothorax. Pronotum plus long que
large, rétréci en avant, sinué sur les côtés, convexe, fortement et
peu densément ponctué, sillonné au milieu dans presque toute sa
longueur; angles postérieurs longs, aigus, divergents, carénés.
Élytres arrondis latéralement, terminés au sommet par une épine,
fortement striés-ponctués; interstries convexes et presque lisses.
Dessous noirâtre. Pattes testacé clair.
Baie d’Antongil (A. Mocquerys). Ma collection, deux individus.
Espèce très reconnaissable à sa forme ovalaire et à l’extrémité
des élytres épineuse.
13. D. separatus nov. sp. — 10 mm. 1/2. Oblong, subparal-
lèle ; testacé, peu brillant : pubescence gris obscur. Tête convexe,
déprimée en avant; ponctuation grosse et rugueuse; bord antérieur
arrondi et rebordé. Antennes testacé clair, très faiblement serri-
formes, ne dépassant pas la base du prothorax. Pronotum à peu
près aussi long que large, légèrement arrondi en avant, peu con-
vexe, fortement et densément ponctué, impressionné à la base,
brièvement sillonné au milieu en arrière ; angles postérieurs courts,
non divergents, carénés. Élytres subparallèles, conjointement
arrondis au sommet, légèrement ponctués-striés ; interstries plans,
finement pointillés. Dessous de même couleur. Pattes testacé clair.
Madagascar. Muséum Paris (coll. Fairmaire), un exemplaire.
Se distingue par sa forme subparallèle, peu convexe, sa couleur
testacé obscur, ses stries des élytres légères.
14. D. angustus nov. sp. — 8 mm. 1 /2. Etroit, atténué, tes-
tacé obscur, brillant; pubescence grise. Tête grossièrement ponc-
tuée, déprimée sur le bord antérieur, arrondie et rebordée en avant.
Antennes testacées, fines, dépassant un peu la base du prothorax.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932. 56
— 862 —
Pronotum plus long que large, sinué sur les côtés, peu rétréci près
des angles antérieurs, sillonné au milieu sur presque toute sa lon-
gueur; ponctuation peu serrée, notamment au milieu; angles pos-
térieurs longs, aigus, à peine divergents, obtusément carénés.
Élytres atténués en arrière, terminés en pointe, fortement ponc-
tués-striés ; interstries pointillés. Dessous de même couleur. Pattes
testacées.
Province de Fénérive, région de Soaniérana (A. Mathiaux). Sept
individus, Muséum Paris.
Plus étroit que D. stygius Candèzejde couleur plus claire; pro-
notum plus nettement sillonné au milieu ; élytres terminés par une
pointe. Les interstries des élytres sont finement pointillés ou légè-
rement rugueux.
15. D. testaceus nov. sp. — 8 1 /2 à 9 mm. 1 /2. Allongé, étroit,,
subparallèle; testacé; pubescence grise. Tête déprimée en avant;
bord antérieur arrondi et rebordé; ponctuation grosse, peu pro-
fonde, assez serrée. Antennes subfiliformes, dépassant la base du
prothorax, testacées, plus claires que le corps. Pronotum un peu
plus long que large, point ou peu rétréci en avant, droit sur les
côtés, convexe, sillonné au milieu à la base, fortement et densément
ponctué ; angles postérieurs aigus, peu divergents, subcarénés.
Élytres convexes, conjointement arrondis au sommet, fortement
striés-ponctués ; interstries finement pointillés ou légèrement ru-
gueux. Dessous de même couleur, pattes testacé clair.
Betsileo. Ma collection, un exemplaire. Montagne d’Ambre
(Sicard). Muséum Paris, deux exemplaires.
16. D. Blairi nov. sp. — 12 à 14 mm. Allongé, peu convexe;
testacé ; pubescence jaune. Tête déprimée en avant ; bord antérieur
sinué et rebordé. Antennes longues, atteignant et même dépassant
la moitié du corps (Brit. Mus.), fines, filiformes, testacé plus ou
moins obscur. Pronotum parallèle ou légèrement rétréci en avant,
sillonné au milieu en arrière ; ponctuation grosse et serrée en avant,
plus légère vers la base; angles postérieurs aigus, plus ou moins
nettement carénés. Élytres légèrement plus larges que le prono-
tum subparallèles, conjointement arrondis au sommet, ponctués-
striés ; interstries légèrement pointillés. Dessous de même couleur,
parfois noirâtre. Pattes testacé clair.
Mahatsinjo, près Béforona (coll. J. Chatanay). Muséum Paris,
trois individus; Manérinérina (Meunier). Muséum Paris, un indi-
vidu. — Imérina et Mahatsinjo. Ma collection, deux individus. — -
Madagascar. British Muséum, deux individus.
Espèce plus grande et moins convexe que D. teslaceus. Je la
dédie à M. Blair, du British Muséum, qui a bien voulu comparer
— 863
certains de mes matériaux aux types de Candèze, et qui m’a géné-
reusement abandonné un des exemplaires, du British Muséum.
Rygodonus subgen.
17. D. Alluaudi nov. sp. — 11 mm. Noir mat; pubescence
jaune. Tête creusée en cuvette en avant, criblée d’une ponctuation
forte et serrée ; bord antérieur arrondi, rebordé, lisse. Antennes
longues, dépassant la moitié du corps ; noires, serriformes à partir
du 4e article : 1er épais, globuleux; 2e et 3e courts égaux, moins
gros et moins longs ensemble que le premier ; suivants comprimés,,
beaucoup plus longs et graduellement allongés. Pronotum à peu
près aussi long que large à la base, rétréci en avant, légèrement:
sinué sur les côtés; ponctuation forte et serrée; angles postérieurs-
faiblement divergents, aigus, obtusément carénés. Élytres atté-
nués, densément rugueux, striés-ponctués ; interstries plans. Des-
sous noir. Pattes longues, noires.
Forêts au nord de Fort-Dauphin (Ch. Alluaud). Deux individus.
Muséum Paris.
La longueur des antennes et des pattes, comme l’excavation de
la tête le rapprochent de D. cavifrons ; mais il est plus convexe,
moins allongé, d’un noir mat, et rugueux.
18. D. cavifrons nov. sp. — 12 mm. 3/4. Allongé; brun peu
brillant; pubescence grise. Tête largement creusée en cuvette*
ponctuation forte et peu serrée; bord antérieur arrondi, fortement
rebordé. Antennes longues, dépassant la moitié du corps ; testacées,
légèrement comprimées à partir du 4e article ; 2e et 3e très courts,
globuleux; suivants beaucoup plus longs et graduellement allongés.
Pronotum un peu plus long que large à la base, faiblement rétréci
en avant, presque droit sur les côtés, peu convexe; ponctuation
moins grosse que sur la tête, peu serrée ; angles postérieurs aigus,
faiblement divergents, brièvement carénés. Élytres graduellement
rétrécis, arrondis au sommet, striés-ponctués; interstries pians,
finement pointillés. Dessous brun. Pattes longues, brunes ; tarses
plus clairs.
Tananarive (Sicard) un individu. Muséum Paris.
Très différent de D. Alluaudi par la forme plus allongée; la cou-
leur brune; la large excavation de la tête et le fort bourrelet du
bord antérieur; les antennes plus fines; le pronotum moins con-
vexe, la ponctuation moins grosse ; les élytres nullement rugueux.
19. D. ferruginens nov. sp. — 6 mm. 1 /2. Oblong, peu con-
vexe; ferrugineux, brillant; pubescence grise. Tête peu convexe,
déprimée le long du bord antérieur, arrondie et rebordée en avant ;
ponctuation forte et serrée. Antennes testacées, subfiliformes, dé-
864 —
passant à peine la base du pronotum. Pronotum aussi long que
large, arrondi sur les côtés et rétréci en avant, peu convexe, sil-
lonné au milieu en arrière ; ponctuation légère et peu serrée ; angles
postérieurs aigus, non divergents, non distinctement carénés.
Élytres atténués dans la seconde moitié, légèrement striés-ponc-
tués; interstries plans, finement et éparsement pointillés. Dessous
de même couleur. Pattes plus claires.
Majunga (Sicard). Muséum Paris, un individu.
Paraît voisin de D. brunneus Gandèze, mais s’en distingue par les
stries des élytres légères, les interstices plans et finement pointillés.
20. D. acutus nov. sp. — 9 1 /2 à 10 mm. Oblong, atténué;
noir brun peu brillant; pubescence gris obscur. Tête peu convexe,
déprimée en avant; bord antérieur arrondi et rebordé; ponctua-
tion serrée. Antennes ferrugineuses, fines, subfiliformes, ne dépas-
sant pas le sommet des angles postérieurs du pronotum. Pronotum
plus long que large, sinué sur les côtés, arrondi et rétréci aux angles
antérieurs, convexe, sillonné au milieu en arrière, régulièrement et
densément ponctué; angles postérieurs grands, aigus, divergents,
débordant notablement les élytres, nettement carénés. Élytres
plus étroits que le pronotum, atténués en courbe en arrière, ter-
minés en pointe; convexes, striés-ponctués, interstries pointillés.
Dessous plus brun. Pattes noires; tarses bruns.
Baie d’Antongil (A. Mocquerys). Ma collection, deux exemplaires.
Très différent des autres par son pronotum ample, plus large que
les élytres; les angles postérieurs grands, aigus, divergents; les
élytres pointus au sommet.
21. D. Humbloti nov. sp. — 9 mm. 1 /2. Oblong, atténué, con-
vexe; noir peu brillant ; pubescence grise. Tête peu convexe, dé-
primée en avant; bord antérieur arrondi et rebordé; ponctuation
forte et serrée. Antennes testacées, fines, subfiliformes, dépassant
à peine la base du prothorax. Pronotum plus long que large, sinué
latéralement, arrondi et rétréci en avant, convexe, légèrement
sillonné au milieu ; ponctuation serrée, non rugueuse ; angles pos-
térieurs longs, aigus, divergents, carénés. Élytres atténués, con-
vexes, striés-ponctués ; interstries rugueux. Dessous de même cou-
leur ou brunâtre. Pattes testacées.
Madagascar (Humblot). Muséum Paris, deux individus; entre
Soaniérana et Foulpointe (J. Descarpentries), un individu.
Ressemble à D. nigripes ; plus grand, antennes et pattes tes-
tacées.
22. D. Goudoti nov. sp. — 8 1 /2 à 9 mm. Allongé, étroit, con-
vexe; noir peu brillant; pubescence gris sombre. Tête convexe,
déprimée en avant; bord antérieur arrondi et rebordé; ponctua-
tion grosse, serrée, ombiliquée. Antennes testacées, subfiliformes,
ne dépassant pas la base du prothorax. Pronotum plus long que
large, sinué latéralement, peu rétréci en avant, convexe, légèrement
sillonné au milieu ; ponctuation grosse, ombiliquée, très serrée et
rugueuse sur les côtés; angles postérieurs aigus, divergents, caré-
nés. Ëlytres subparallèles, arrondis au sommet, striés-ponctués ;
interstries rugueux. Dessous de même couleur. Pattes noirâtres;
tibias bruns.
Madagascar (Goudot). Muséum Paris, deux individus.
De forme plus étroite et plus parallèle que D. Humbloti ; pattes
noirâtres.
23. D. nigricornis nov. sp. — 8 mm. 3/4. Allongé, subcylin-
drique; noir à peine brillant; pubescence noirâtre. Tête convexe,
étroitement sillonnée le long du bord antérieur, arrondie et rebor-
dée en avant, fortement et densément ponctuée. Antennes noires,
subfiliformes, ne dépassant pas la base du prothorax. Pronotum
notablement plus long que large, légèrement sinué latéralement,
arrondi aux angles antérieurs, convexe, brusquement déclive à
la base, sillonné au milieu en arrière, fortement et densément ponc-
tué; angles postérieurs aigus, divergents, carénés. Élytres sub-
cylindriques, légèrement atténués en arrière, striés-ponctués; in-
terstries rugueux. Dessous noir. Pattes testacées; tibias moins
clairs; tarses bruns.
Forêts au nord de Fort-Dauphin (Ch. Alluaud). Muséum Paris,
un exemplaire.
Très convexe; pronotum relativement long, peu rétréci tout à
fait en avant.
24. D. nigripes nov. sp. — 7 mm. Oblong; noir, peu brillant;
pubescence grise. Tête convexe, faiblement déprimée le long du
bord antérieur, arrondie et rebordée en avant, densément et rugueu-
sement ponctuée. Antennes noires, subfdiformes, ne dépassant pas
la base du prothorax. Pronotum plus long que large, sinué sur les
côtés, rétréci en avant, convexe, sillonné au milieu en arrière;
ponctuation serrée, ombiliquée ; angles postérieurs grands, aigus,
divergents, carénés. Élytres légèrement arqués latéralement, ré-
trécis en arrière, conjointement arrondis au sommet, convexes,
striés-ponctués; interstries rugueux. Dessous et pattes noirs.
Mahatsinjo, près Béforona (coll. J. Chatanay) un individu,
Muséum Paris.
Voisin de D. nigricornis ; taille plus petite; moins parallèle et
moins convexe; ponctuation du pronotum moins grosse, ombili-
quée; pattes noires.
866 —
25. D. brevicollis nov. sp. — 7 mm. 1 /2. Oblong; noir peu bril-
lant ; pubescence grise. Tête convexe, légèrement déprimée le long
du bord antérieur, arrondie en avant; ponctuation forte et peu
serrée. Antennes noires, légèrement serriformes, ne dépassant pas
la base du prothorax. Pronotum pas plus long que large à la base,
arqué sur les côtés et rétréci en avant, peu convexe, faiblement
impressionné au milieu à la base; ponctuation nette, peu serrée;
angles postérieurs aigus, non divergents, subcarénés. Ëlytres con-
vexes, arqués sur les côtés et rétrécis en arrière, conjointement
arrondis au sommet, striés-ponctués ; interstries légèrement ru-
gueux. Dessous et pattes noires; tarses brunâtres.
Madagascar. British Muséum, un exemplaire.
Voisin de D. nigripes ; plus large; pronotum plus court et moins
convexe ; ponctuation simple et moins serrée ; angles postérieurs
moins longs.
26. D. parallelus nov. sp. — 6 à 6 mm. 1 / 2. Allongé, étroit,
convexe ; brun noirâtre opaque, aspect rugueux ; pubescence obs-
cure. Tête convexe, déprimée le long du bord antérieur, arrondie et
rebordée en avant ; ponctuation large, peu profonde, ombiliquée,
serrée. Antennes testacées, subfdiformes, dépassant légèrement la
base du prothorax. Pronotum plus long que large, subparallèle,
faiblement arrondi aux angles antérieurs, convexe, impressionné
au milieu en arrière ; ponctuation grosse, peu profonde, ombiliquée,
serrée; angles postérieurs aigus, légèrement divergents, carénés.
Élytres subcylindriques, striés-ponctués ; interstries rugueux. Des-
sous de même couleur. Pattes testacées.
Madagascar (Goudot). Muséum Paris, deux individus.
Se distingue par sa forme étroite, sa couleur brune noirâtre, sa
rugosité.
27. D. rufipes nov. sp. — 7 mm. Oblong, noir peu brillant,
pubescence grise. Tête peu convexe, déprimée le long du bord an-
térieur, arrondie et rebordée en avant; ponctuation grosse, om-
biliquée, très serrée. Antennes testacées, subfiliîormes, dépassant
légèrement la base du prothorax. Pronotum plus long que large,
rétréci en avant, convexe, impressionné au milieu en arrière, dé-
primé de chaque côté à la base; ponctuation grosse et serrée;
angles postérieurs aigus, peu divergents, non carénés. Élytres pa-
rallèles, arrondis au sommet, peu convexes, ponctués-striés ; inters-
tries rugueux. Dessous noir. Pattes testacées.
Montagne d’ Ambre, décembre (Sicard). Muséum Paris, un indi-
vidu.
Diffère de D. pumilus Gandèze par sa forme moins cylindrique;
son aspect moins brillant; son pronotum graduellement rétréci
en avant.
— 867 —
LITTÉRATURE
1859. Candèze. — Monographie Élatérides, II ( Mémoires Société royale sciences Liège,
XIV).
1893. Candèze. — Élatérides nouveaux, V ( Mémoires Société royale sciences Liège, 2
XVIII).
1895. Candèze. — Les Élatérides de Madagascar ( Annales Société entomologique Bel-
gique, XXXIX).
1902. Alluaud. — Liste des Insectes Coléoptères delà région malgache ( Grandidier%
Histoire Madagascar, XXI).
1903. Fairmaire. — Matériaux pour la faune des Coléoptères de la région malgache
( Annales Société entomologique France, LXXII).
1909. Schwarz. — NeueElateriden ans Afrika und Madagaskar ( Societas entomologica,
XXIV).
1921. Hyslop. — Génotypes of the Elatsrid beettes ofthe world ( Proceedings United
States National Muséum, vol. 58).
— 868 —
Orthoptères recueillis au Tibesti par les missions
Dalloni et Sixte de Bourbon,
par M. L. Chopard.
J’ai réuni dans cette note le matériel d’Orthoptères récolté au
Tibesti par les deux Missions qui ont récemment traversé cette
région, la mission Dalloni (janvier-mars 1931) et la mission Sixte
de Bourbon (février 1932).
Ce matériel est peu abondant, une vingtaine d’espèces en tout, et
il semble peu douteux que la région soit pauvre en Orthoptères.
Toutefois, l’époque de l’année à laquelle ont été faites les récoltes
était peu favorable à la recherche de ce groupe d’insectes et on ne
peut tirer que des renseignements un peu provisoires de l’étude des
formes représentées; cette étude n’en présente pas moins un cer-
tain intérêt, étant donné que nos connaissances sur cette région
étaient entièrement nulles.
La grande majorité des espèces d’Orthoptères recueillies sont
des formes steppiques ou franchement désertiques : Heterogamodes
ursina, Elæa Marchali, les Eremiaphila, Blepharopsis mendica,
Magrellia Pegerimhoffi, Gralidia Fourniali, les Plalyplerna, Sphin-
gonotus rubescens, Eremocharis insignis. A cette faune désertique
se joignent :
1° Quelques formes méditerranéennes telles que Sphodromanlis
viridis, Acrida nasuta, Acridella unguiculata ; Calephorus com-
pressicornis ;
2° Des espèces de faune subtropicale : les Tarachodes, Pyrgo-
morplia cognata;
3° Enfin deux espèces à la fois demi-cosmopolites et domestiques :
Supella supellectilium et Gryllus domesticus; la première est très
répandue dans les régions tropicales et subtropicales et a sans doute
été apportée avec des bagages. Quant à la seconde, elle semble
d’origine désertique et il est possible qu’elle existe normalement au
Tibesti.
Si l’on compare cette faune à celle du Hoggar, on constate qu’elle
a presque exactement le même caractère et que presque toutes les
espèces se trouvent à la fois dans les deux massifs montagneux du
Sahara central. Toutefois la présence des Mantides du genre Tara-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 869
chodes au Tibesti indique l’intrusion d’un nouvel élément sub-
tropical qui ne semble pas exister au Hoggar.
Enfin, il est bon de signaler que quelques exemplaires du Criquet
pèlerin ont été capturés au Tibesti; un seul d’entre eux appartient
à la forme grégaire typique; les autres sont, soit franchement soli-
taires, soit transiens et beaucoup plus voisins de flavivenlris que
de gregaria typique. Déjà, au Hoggar, on a trouvé à plusieurs
reprises des exemplaires de Schislocerca gregaria forme solitaire.
Il ne semble donc pas impossible que les montagnes du Sahara
central soient un des centres de multiplication du Criquet pèlerin
dans les périodes d’accalmie succédant aux grandes invasions.
1° MISSION DALLONI
Blattidæ.
Blatlella germanica L. — • Vallée de Misky, 1 Ç.
Mantidæ.
Elæa Marchait R. et F. — Vallée de Y ebbi, février, 1 £ ; — région
de Barbai (ait. 1.000 m.), février, 1 Ç; — Goumeur (ait. env.
1.000 m.), janvier, 1 $, plusieurs larves; — vallée de Misky, mars,
2 larves.
Eremiaphila typhon Lef. — Env. d’Ouri, janvier, 1 $.
Eremiaphila Foureaui Bol. — Région de Bardai (ait. 1.000 m.),
1 $.
Eremiaphila hovei Lef. — Vallée de Misky, mars, 1 $.
Cet individu est bien semblable au type, d’ailleurs en fort mau-
vais état, de l’espèce. Je dois signaler à son sujet que Giglio-Tos
fait erreur en lui attribuant 2 épines seulement à la face externe
des tibias antérieurs; ces épines sont au nombre de 4 ou 5, mais
elles sont très courtes et obtuses à l’exception de la dernière.
Sphodromantis uiridis Forsk. — Vallée de Yebbi, février, 1 larve;
vallée de Misky, mars, 1 oothèque semblant appartenir à cette
espèce.
Blepharopsis mendica F. — Goumeur (ait. env. 1.000 m.), jan-
vier, 2 larves.
Tettigoniidæ.
Phaneroptera nana Fieb.? — Goumeur (ait. env. 1.000 m.), jan-
vier, 2 larves. Il est très probable que ces larves appartiennent
bien à l’espèce indiquée, qui est très répandue en Afrique.
— 870
Gryllacridæ .
Magreltia peyerimhoffi Chop. — Vallée de Yebbi, février, 1 $.
Cet individu n’est malheureusement pas tout à fait adulte; la
plaque sous-génitale semble triangulaire avec un prolongement
apical assez long.
Gryllidæ.
Liogryllus bimaculalus De G. — Vallée de Yebbi, février, 1 larve.
Phasmidæ.
Gratidia fourniali Bol. — Vallée de Misky, mars, 1 larve $;
vallée de Gebbi, février, 1 <$.
Acrididæ.
Calephorus compressicornis Latr. — Vallée de Misky, mars, 1 $.
Pyrgomorpha cognala Kr. - — Entre Goumeur et Aozi (ait.
1.200 m.), janvier, 1 <J, 1 $; environs d’Ouri, janvier, 1 $; Gou-
meur (ait. 1.000 m.), janvier, 1 $.
Sphingonotus rubescens Walk. — Environs d’Ouri, janvier, 1
Eremocharis insignis Luc. - — Vallée de Misky, mars, 3 $.
Schistocerca gregaria Forsk. — - De Bardai à Yebbi, février, 1 $;
plateau de Kredo, janvier, 2 $.
Tandis que la femelle de Bardai est un gregaria typique, les deux
individus du plateau de Kredo sont des transiens, plus voisins de
la forme solitaire ( flaviuentris Burm.) que de la forme grégaire.
2° MISSION SIXTE DE BOURBON
Blattidæ.
Supella supelleclilium Serv. — Sherda, Kagougué, 1 $.
Heteragamodes ursina var. quadrispina Chop. — De Sherda à In
Galaka, 3 <J.
Cette forme est un peu plus robuste que le type; comme je l’ai
-déjà indiqué ( Eos , V [1929], p. 329), elle semble localisée dans la
partie la plus méridionale de l’habitat de l’espèce.
Mantidæ.
Tarachodes Saussurei Giglio-Tos. — Faya, 2 <J.
Tarachodes gilvus Charp. — Faya, 1
Sphodromantis viridis Forsk. — Faya, 1 <$.
Blepharopsis mendica F. — De Sherda à In Galaka, 1 G-
— 871 —
Gryllidæ.
Gryllus domeslicus L. — Sherda, Kagougué, 2
Phasmidæ.
Gratidia fourniali Bol. — Paya, 1
Acridæ.
Acrida nasula L. — De Sherda à In Galaka, 1 1 $.
Acridella unguiculaia Ramb. — Faya, 1 larve
Plqtijpterna geniculata Bol. — De Sherda à In Galaka, 2 $.
Plaigplerna Harlerti Bol. - — - De Sherda à In Galaka, 1 $.
Sphingonotus rubescens Walk. - — Sherda, février, 1 $.
Schistocerca gregaria Forsk. — Sherda, Kagougué, 1 d1 de la
forme solitaire flauiventris.
Étude sur quelques types de Macquart
(Diptères Doljchopodides) conservés au Muséum National
D’Histoire Naturelle de Paris,
par M. l’abbé O. Parent.
1. Dolichopus pusillus = Sarcionus pusillus (Fig. 1).
cJ. Front vert métallique. Face plane, blanche, étroite, moins
large que le troisième article antennaire. Cils postoculaires infé-
rieurs blancs. Antennes jaunes, article 3 guère plus long que large,
bruni au coin apico-dorsal, soie plumeuse. Thorax vert. Abdomen
bronzé. Hypopyge noir, bien développé, lamelles externes arron-
dies, non laciniées sur les bords, jaunes, à étroite bordure noire, et
cils bruns. Hanches i et ni jaunes, n noircies. Trochanters et pattes
jaunes, tarses progressivement brunis. Fémurs épais, surtout les
postérieurs. Pattes i : tibia deux séries de chétes dorsaux, tarse un
peu plus long que le tibia. Pattes ii : tibias avec deux séries de
chétes dorsaux, 2 ventraux. Pattes ni : fémur, un préapical, tibia :
deux séries de chétes dorsaux, protarse plus court que l’article sui-
vant. Aile (Fig. 1) hyaline, moitié apicale de la 4e arquée con-
vexe vers l’avant. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils noirs. Lon-
gueur : 3 mm.
$. Semblable au <J, cependant toutes les hanches jaunes, le
3e article antennaire sans trace de coloration sombre, face large
comme les 2/3 d’un travers d’œil.
Remarque : j’ai décrit le $ d’après un exemplaire étiqueté de la
main de Macquart et figurant dans la collection Bigot (dans les
mains de M. Collin). Le Muséum de Paris ne possède que des $,
mais j’ai pu me rendre compte que le $ de la collection Bigot se
rapporte sans aucun doute au type de Paris.
2. Psilopus candidus Macquart in collection = Chrysosoma
candidum, espèce inédite (Fig. 2 et 3).
<J. Front violet à poils follets blancs. Face violette, à poudré
blanc. Palpes noirs, à soies noires. Trompe jaune. Favoris blancs.
Antennes noires, article 2 à soies longues comme le 3e article, celui-ci
conique, deux fois aussi long que large, soie apicale, presque aussi
longue que l’abdomen, terminée par une palette ovalaire, deux fois
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 873 —
aussi longue que large, noire sur la moitié basilaire, blanche au
delà. Dos du thorax vert varié de bleu, plutôt terne, soies acrosti-
Fig. 1 à 8.
cales grandes; d. c. seulement à l’arrière. Métaépimère noire. Écus-
son : 2 chétes, deux externes de moitié aussi longs. Abdomen bleu
violacé, une bande noire aux incisions, une seule série transver-
874 —
sale de chétes, mais une pilosité sétiforme, longue. Hypopyge
(flg. 2) et ses appendices noirs. Hanches noires toutes à pilosité
blanche, et chétes pâles. Trochanters et fémurs noirs, ces derniers
jaunes à l’apex, tibias jaunes (pattes ni tombées), le tibia n jaune
brun à l’apex, tarse i jaune, bruni vers l’apex; n : protarse blanc
sur le cinquième basilaire et sur les 2/5 apicaux, la partie intermé-
diaire jaune brun, le reste jaune brun. Pattes i : fémur, face ven-
trale, une série de longues soies jaunes, les deux basilaires surtout
longues; tibia, face dorsale une série de 4 soies longues et rigides
de longueur croissante; près de l’apex, face ventrale, ligne posté-
rieure, un très long chéte, tarse 1 fois 1/2 aussi long que le tibia,
protarse 1 fois 1/2 aussi long que le reste, face ventrale, une cilia-
tion dense, blanche, formant peluche. Pattes ii : une longue pilo-
sité à la face ventrale du fémur, blanche, égale au travers, tarse
1 fois 2/3 aussi long que le tibia, protarse nettement plus long que
le tibia, aplati et un peu élargi sur le 1/5 basilaire et sur les 2/5 api-
caux. Aile (flg. 3) jaunâtre. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils
blancs. Long : 7 mm.
Patrie : Otahiti (Taïti).
3. Sciopus clathratus — Condyloslylus rjalhratus (Fig. 4).
$. Mal conservée. Antennes noires, article 2 à soies courtes, soie
dorsale. Quatre chétes scutellaires. Abdomen vert, une seule série
de chétes, une étroite bande noire aux incisions. Hanches i jaunes
à pilosité jaune et 2 chétes noirs, ii et ni noires. Trochanters ii et
ni noirs, pattes jaunes, fémur ni noir à l’apex, tibia ni noir à l’ex-
trême apex, tarses i et n noirs à partir de l’apex, tibia ni noir à
l’extrême apex, tarses i et n noirs à partir de l’apex du protarse, ni
entièrement. Pattes sans pilosité ni chétosité remarquables. Ailes
(flg. 4) brunies sur presque toute la moitié distale, avec une tache
fenêtre blanche. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils noirs. Long :
5 mm.
d inconnu.
4. Psilopus Desjardinsi ■— Sciopus Desjardinsi.
$. En mauvais état. Front violacé. Face violette, à satiné gris
blanc* de largeur moyenne égale à un demi-travers d’œil. Palpes et
trompe brun jaune. Favoris blancs. Antennes noires, article 2 à
cils courts, 3 triangulaire un peu plus long que large, soie, presque
basilaire, longue comme le thorax. Dos du thorax effondré. Deux
chétes scutellaires. Abdomen métallique, une seule série de chétes.
Hanches i jaunes, n et ni noires. Hanches i avec une série externe
de 5-6 épines noires. Trochanters jaunes. Pattes jaunes, les tarses
brunis à partir de l’apex du protarse. Pattes i : fémur muni de
5 épines noires à la face ventrale, longues comme deux fois le tra-
— 875
vers, tarse deux fois aussi long que le tibia, protarse égal au tibia,,
articles 2 et 3 égaux entre eux. Pattes n : protarse aussi long que
les autres articles réunis. Pattes ni tombées. Ailes sans tacite,
rameau antérieur de la furca naissant à angle droit.
5. Psilopus discrelifascialus = Sciopus Genevievei. Parent. Ann.
Soc. Scientifique de Bruxelles, ser. B, T. LU, 1932, 2e part.
Mémoires, p. 168.
6. Psilopus flavimanus == Condyloslylus flavimanus (Fig. 5).
G- Tête tombée. Thorax vert, à poudré gris blanc, 3 acrosticales-
grandes, 5 d. c. 4 scutellaires, métaépimère noire. Abdomen moni-
liforme, une seule série de chétes, des bandes noir mat. Hypopyge
petit, noir ainsi que ses appendices, lamelles externes très courtes.
Hanches noires, i à pilosité blanche longue, et chétes noirs apicaux.
Fémurs noirs, tibia i jaune, ii brun jaunâtre, ni noir. Tarse i noir
à partir de l’apex du protarse, n et ni noirs. Patte i : fémur, face
ventrale, deux séries, l’une antérieure, de soies noires, l’autre pos-
térieure, de soies blanches, deux fois aussi longues que le travers,,
tibia, face dorsale, deux séries de chétes peu remarquables, tarse
1 fois 1/2 aussi long que le tibia, protarse égal au reste, face ven-
trale, ligne postérieure, moitié basilaire, avec une ciliation blanche
courte et délicate, face postérieure, sur la moitié apicale avec une
série de 4 chétes remarquables. Patte n, fémur, face ventrale, une
pilosité blanche, tibia, face antérieure, une ciliation grossière faite
d’une vingtaine de chétes; sur le protarse, face antéro-dorsale,
une ciliation fine, simple, longue deux fois comme le travers, une
autre ciliation faite de poils écailleux très courts formant serra tion,
plus ventralement et à la face ventrale une série de 5-6 chétes;
tarse long comme 1 fois 1/2 le tibia, protarse plus long que le reste.
Patte ni, tibia, face antérieure, muni d’une véritable ciliation,
tarse assez épais, au plus égal au tibia, protarse un peu plus long
que le reste. Ailes (fig. 5) hyalines. Cuillerons à cils noirs. Balan-
ciers jaune brunâtre. Long : 5 mm.
$ inconnue.
Remarque. — Cette espèce se place très près de C. radians Macq.
et C. chrysoprasius Walker.
7. Psilopus guyanensis = Condyloslylus guyanensis.
$. Front vert violacé, à pilosité folle, pâle. Face verte au fond,,
à satiné blanc. Trompe noire. Palpes noirs, à pilosité noire. Favoris
jaunes. Antennes noires, article 2 à soies longues, les inférieures
2 fois 1/2 aussi longues que le 3e article. Celui-ci pas plus long que
large, soie dorsale, ou plutôt subapicale, courte. Dos du thorax
vert métallique, 4 acrosticales longues 5 d. c. 4 scutellaires. Abdo-
men vert, à bandes noires sur les incisions, une seule série de chétes..
— 876
Hanches toutes noires, i à pilosité longue, jaune, m avec un chéte
noir. Trochanters et fémurs noirs, tibias i et n jaunes, ni noir.
Tarses noirs, l’antérieur à partir de l’apex du protarse. Fémurs à
pilosité ventrale blanche. Tibias et tarses sans chétosité particu-
lière. Ailes sans tache. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils noirs.
Long : 4, 5 mm.
8. Psilopus Leprieuri — Condylostylus Leprieuri (Fig. 6).
$. Front violacé, étroit, brillant. Face à satiné blanc, à côtés
parallèles, de largeur égale à un demi-travers d’œil. Trompe jaune.
Palpes noirs à chétes noirs. Favoris blancs. Antennes noires,
article 2 à soies courtes, 1 au plus aussi long que large, soie dorsale
longue comme le thorax. Dos du thorax vert, violacé sur la ligne
médiane, 5 d. c. 3 acrosticales longues, 4 scutellaires. Abdomen
bleu violacé, des bandes noires aux incisions, une seule série de
chétes, pilosité courte. Hanches i jaunes à pilosité jaune, 3 robustes
soies noires à l’apex, n et ni noires, ni avec une soie noire. Tro-
chanters jaunes. Fémurs jaunes, tibias i et ii jaune brunâtre, m
brun noir, tous les tarses noirs. Patte i : tarse 1 fois 2/3 aussi long
que le tibia, protarse presque égal au tibia, muni à la base face
postérieure, de quelques chétules. Patte n, tarse un peu plus long
que le tibia; protarse égal au reste. Patte m : tarse égal aux 3/4 du
tibia, protarse égal au reste. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils
noirs. Ailes brunies sur les 2/3 apicaux, une tache fenêtre blanche.
Long : 6, 5 mm.
inconnu.
9. Psilopus nigrifasciatus = Chrysosoma regale Parent. Ann.
Soc. Scient. Bruxelles, sér. TLII, 1932, 2e part. Mémoires, p. 111.
Disque de l’écusson à la base, muni de deux paires de soies folles,
noires.
10. Psilopus pachygyna — Sciopus pachygyna (Fig. 7).
Cette espèce a été bien interprétée par Becker. J’ajouterai à sa
-description que le tibia n (Fig. 7) porte à son extrémité un long
-chéte, et que les articles 1 et 2 du tarse ii présentent à l’apex
1-2 chétes remarquables.
11. Psilopus parallelus = Sciopus parallelus (Fig. 8).
Ç. Décapitée. Dos du thorax vert à poudré jaune, deux séries de
soies acrosticales nombreuses et très réduites, 5 d. c. 2 chétes scu-
tellaires très écartés. Métaépimère noire. Abdomen vert bleu, une
seule série de chétes peu développés, pas de bandes noires. Hanches
i jaunes, à pilosité blanche, au bord externe sur toute la longueur,
une série d’épines noires, une autre série au bord interne à éléments
plus fins de même couleur; soies terminales noires. Hanches ii et
877 —
in noires, m avec un chéte noir. Trochanters et pattes jaune clair,
tarses i et n bruns à partir de l’apex du protarse, ni entièrement
brun. Fémur i face ventrale, une série de quatre épines noires, plus
longues que le travers, tarse 1 fois 1/3 aussi long que le tibia, tibia,
face dorsale, 3 postérieurs, 1 antérieur, protarse un peu plus court
que le reste. Patte n, tibia, face dorsale, 3 antérieurs, 3 postérieurs,
robustes, 2 ventraux, tarse un peu plus long que le tibia, protarse
presque égal au reste. Patte m fémur, un vrai chéte préapical;
tibia, face dorsale, 3 antérieurs, 3 postérieurs, pas de ventral, tarse
égal au tibia, protarse plus long que l’article suivant. Ailes (fîg. 8)
de couleur rouille. Balanciers jaune brunâtre. Cuillerons à cils
noirs. Long : 3, 5-4 mm.
$ inconnu. ' •••*:..*• ;•••
12. Psilopus pilipes — Condylostylus pilipes (Fig. 9).
$. Front violet avec poils follets blancs. Face verte; à satiné
blanc, de largeur moyenne égale aux 2/3 d’un travers d’œil. Palpes
et trompe noirs. Favoris blancs. Antennes noires, le 2e article à
soies longues, 2-3 fois aussi longues que le 3e article, celui-ci aussi
long que large, à soie subapicale, dorsale, rigoureusement parlant.
Dos du thorax vert bleu, 4 chétes scutellaires. Abdomen vert mé-
tallique, des bandes noires étroites aux incisions, une seule série de
chétes. Hanches noires, i à pilosité blanche, et chétes noirs à l’apex.
Fémurs noirs, tibias i et n jaune clair, m jaune brun, tarses noirs
à partir de l’apex du protarse, m entièrement. Fémur i, face ven-
trale, une série de soies jaunes, les 3 basilaires très longues, tibia,
face dorsale, une série de 4 longs chétes égaux. Tibia n face dorsale,
une série de 4 longues soies. Ailes (flg. 9) blanchâtres, au bord anté-
rieur, moitié apicale une trace brune. Balanciers jaunes. Cuillerons
à cils noirs. Long : 5 mm.
13. Psilopus pusillus = Chrysosoma integrum. Beck (Fig. 10).
14. Psilopus rufwentris = Sciopus rufwentris (Fig. 11).
$. Front violet, étroit. Face à côtés parallèles, large comme le
tiers d’un travers d’œil, à satiné gris blanc. Palpes et trompe
jaunes. Favoris jaunes. Antennes jaunes, le 3e article un peu bruni,
article 2 à soies très courtes, 3 un peu plus long que large, à soie
dorsale, presque basilaire. Dos du thorax vert terni par un poudré
gris jaune, 5 d. c., acrosticales très réduites, 2 scutellaires. Méta-
épimère jaune. Abdomen jaune, bord postérieur des segments
noirs. Hanches toutes jaunes, i avec une herse de 5 épines jaunes,
m avec un chéte noir. Pattes jaunes, les derniers articles des tarses
brunis. Fémur i à la base, face ventrale, avec une série de 4 épines
insérées sur des tubercules. Balanciers jaunes. Cuillerons jaunes à
Bulletin du Muséum , 2° s., t. IV, 1932.
Tt
— 878 —
cils noirs. Ailes (flg. 11) jaunâtres, à nervation remarquable. Long :
4, 5 mm.
15. Psilopus sinualus = Condyloslylus sinualus (Fig. 12).
$-m En mauvais état. Front violet. Face blanche, de largeur
moyenne égale à un demi-travers d’œil. Favoris blancs. Antennes
noires, article 2 à soies courtes, 3 tombé (d’après la figure de Mac-
quart, article 3 à peine plus long que large, soie dorsale). Quatre
— 879
chétes scutellaires. Abdomen (moisi), une seule série de chétes.
Hanches i jaunes, n et ni noires, i à pilosité jaune et chétes noirs.
Fémurs et tibia jaunes, fémur ni noir sur le 1/5 apical, tarses noirs
à partir de l’apex du protarse, ni entièrement. Tarse i, 1 fois 1/2
aussi long que le tibia. Protarse ii, 1 fois 1/2 aussi long que le reste.
Balanciers jaunes. Guillerons à cils noirs. Ailes (fig. 12) brunies sur
la moitié apicale, avec une tache fenêtre. Rameau antérieur de la
furca deux fois coudé à angle aigu. Long : 5 mm.
Ç semblable au en particulier pour la coloration des pattes,
cependant le fémur ni est moins largement noir à l’apex.
16. Psilopus stigma = Condylostylus stigma (Fig. 13).
<J. Front violet brillant, avec poils follets noirs. Face verte à
satiné blanc, rétrécie vers l’avant, sa largeur moyenne égàle aux
2/3 d’un travers d’œil. Trompe et palpes noirs, ceux-ci à chétes
noirs.
Favoris blancs. Antennes noires, article 2 à soies courtes, 3 tombé.
Dos du thorax violacé, 5 d. c. ,3 acrosticales longues, 4 scutellaires.
Abdomen métallique, une seule série de chétes. Hypopyge et ses
appendices noirs, lamelles externes courtes. Hanches et trochanters
noirs. Hanches i à pilosité pâle et chétes apicaux noirs. Fémurs
noirs, face ventrale, à pilosité blanche, rigide, un peu plus longue
que le travers. Tibias jaune rouge, les tarses bruns à partir du
milieu du protarse. Patte i : tibia, face postérieure, une série de
5 chétes longs, égaux, tarse deux fois aussi long que le tibia, pro-
tarse égal au reste, et muni de 2 chétes à la fa.ce ventrale. Patte n,
tibia, face antérieure, une ciliation grossière, chétiforme, et l’amorce
d’une semblable, à la racine, face postérieure. Tarse 1 fois 1/2 aussi
long que le tibia, protarse sensiblement égal au tibia, face anté-
rieure, avec une ciliation de poils capitulés, à pédoncule très court,
face postérieure, une série de chétules. Patte iii, tarse égal au tibia,
protarse égal au reste, les 4 derniers articles épais. Ailes (fig. 13)
brunies dans leur moitié apicale, une tache fenêtre blanche. Balan-
ciers noirs, cils des cuillerons noirs. Long : 5, 5 mm.
17. Psilopus trifasciatus = Sciopus trifascialus (Fig. 14, 15 et 16).
cj. Front violet terni par un givré jaune, une soie orbitaire. Face
entièrement ternie par un givré blanc, à côtés convergents vers
l’apex, sa largeur moyenne égale aux 2/3 d’un travers d’œil.
Trompe et palpes jaunes. Favoris blancs. Antennes jaunes, article 3
noir, arrondi, pas plus long que large, article 2 avec, au bord dorsal,
une soie très longue, soie antennaire presque apicale, simple,
longue comme le thorax. Dos du thorax vert varié de violet, 2 d. c.
à l’arrière, précédées d’autres plus réduites, 3 acrosticales longues.
2 scutellaires. Métaépimère jaune. Abdomen vert violet, une bande
880
bronzée à la base de chaque segment. Hvpopyge (flg. 14) noir, les
appendices jaunes, à pilosité jaune, les soies apicales longues,
noires. Hanches jaunes, n et ni noircies extérieurement. Hanches i
à pilosité jaune, les soies apicales jaunes. Trochanters jaunes.
Pattes jaunes, les tarses ni bruns. Pas de pilosité ventrale aux
fémurs, tibias sans chétosilé remarquable. Tarse i, un peu plus
long que le tibia, simple. Pattes n (fig. 15), tarse un peu plus long
que le tibia, protarse 1 fois 2/3 aussi long que le reste, le tarse orne-
menté. Pattes in tarse plus court que le tibia, protarse égal aux
deux articles suivants réunis. Ailes (fig. 16) : blanchâtres, avec
3 bandes transversales brunes, les deux basilaires réunies jusqu’à
la 3e longitudinale, les deux apicales jusqu’à la 2e, la basilaire inter-
rompue. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils pâles. Long : 7 mm.
Ç. Hanche ni jaune, ou presque, même nervation et mêmes des-
sins à l’aile, cependant la partie antérieure de la bande basilaire
très effacée. Cuillerons à cils jaunes. Pour le reste semblable au J.
18. Psilopus bituberculatus — Condyloslylus bituberculatus
(Fig. 17).
Une $ décapitée. 4 chétes scutellaires. Segments de l’abdomen
avec une seule série de chétes, les incisions étroitement noires.
Balanciers jaunes. Cuillerons à cils noirs. Long : 6, 5 mm.
19. Psilopus violaceus = Condyloslylus uiolaceus (Fig. 18 et 19).
(J. En mauvais état. Corps violacé. Antennes noires, article 2 à
soies courtes, 3 arrondi, à soie dorsale, simple, longue comme le
thorax (fig. 18). Chétes scutellaires : 2? 4? Segments de l’abdomen
avec une seule série de chétes. Hvpopyge (fig. 18) et ses appendices
noirs. Pattes noires, tibias et protarses brun rouge. Protarse i avec
2 chétes assez remarquables. Patte n : tibia, face antérieure, avec
une eiliation grossière faite de chétes, protarse muni d’une courte
ciliation. Balanciers jaunes. Cuillerons à cils jaunes. Long : 4 mm.
Ailes (fig. 19) blanchâtres, bordées de brun sur les 2/3 apicaux du
bord antérieur, les nervures largement nimbées.
20. Hydrophorus cupreus. Genus? (Fig. 20).
L’exemplaire est en très mauvais état. J’ai pu constater que le
fémur antérieur est complètement dépourvu d’épines, ce qui me
fait penser que nous sommes en face d’un genre autre que Hydro-
phorus. Les hanches i sont jaunes, les autres noires. Je donne par
ailleurs un dessin de l’aile (fig. 20) où l’on peut voir que la nervation
s’écarte de la nervation normale au genre, en particulier, la nervure
transverse postérieure est plus courte que sa distance au bord
de l’aile.
— 881
21. Hydrophorus albidus — Epilhalassius albidus (Fig. 21).
Le type n’existe pas au Muséum de Paris, mais dans la collection
Bigot actuellement entre les mains de M. Collin de Newmarket,
Fig. 19 à 21.
qui a bien voulu me le communiquer. Il est en très mauvais état.
J’ai pu cependant y reconnaître un Epilhalassius qui se rapproche
beaucoup de E. elegantulus Villnv. mais qui en est distinct au
moins par l’abdomen entièrement sombre au fond. Albidus se dis-
tingue d’autre part d 'africus Par. par le nimbe de la transverse
postérieure qui n’existe pas chez cette dernière espèce.
22. Medeterus trislanensis Macq.
= Elydrophorus trislanensis. Macq. En très mauvais état.
Le type in collection Bigot.
882
Sur deux espèces du genre Smaris (Acariens),
par M. Marc André.
Smaris squamata Hermann.
Le genre Smaris a été créé en 1796 par Latreille (Précis car. gén.
Ins., p. 180), qui indiquait comme type V Acarus sambuci Schrank :
mais celui-ci est un Tétranyque (Telranychus althææ Hanst.
= urlicæ Koch), tandis que l’espèce décrite par Latreille est, en
réalité, le Trombidium squamalum Hermann (1804, Mém. Apt.,
p. 29, pl. II, flg. 1-lb, pl. 9, fig. K.), qui doit donc être pris pour
type du genre Smaris. En 1804, Latreille (Hist. nat. Crust. Ins.,
VIII, p. 54), s’étant aperçu de sa méprise, a cru pouvoir attribuer
le nom générique Smaris au véritable Acarus sambuci Schrank :
mais cette rectification est contraire aux lois de la nomenclature
(Oudemans, 1929, Krit. hist. Overz. Acarol., II, Tijdschr. v. Enlom.,
LXXII, p. 271, 283 et 595).
Berlese (1893, Acari, Myr., Scorp. Italia, Prostigmata, p. 84)
avait distingué deux genres :
L’un, auquel il attribuait le nom de Smaris, renferme des espèces
qui n’ont ni crête métopique, ni boucliers dorsaux, et chez lesquelles
le rostre (gnathosoma), exsertile, vraiment infère, peut se rétracter
complètement dans le corps et devient invisible à l’état de repos.
Elles sont en Europe au nombre de trois : 5. expalpis Herm.
[= Hardy i Cambr.], S. lyncæa Berl., S. Leegei Oudms. et consti-
tuent actuellement le genre Calyplostoma Cambridge, 1875, qui
forme une famille distincte : celle des Calyptostomidæ (x).
L’autre genre, auquel Berlese donnait le nom de Smaridia
Latreille, 1817 [in Cuvier, Règne anim., III, p. 121), correspond
aux véritables Smaris Latreille, 1796, qui composent la famille des
Smarididæ : ils ont deux boucliers dorsaux (S. squamata Herm) (*)
(*) Toutes ces espèces ont quatre yeux; outre les deux couples d’yeux latéraux, on
avait autrefois admis qu’il existerait chez C. lyncœum deux yeux médians : cette 3epaire
de taches oculiformes correspond, en réalité, à des organes pseudostigmatiques, qui,
dans cette espèce, et également chez le C. Leegei , sont fortement saillants, tandis que
dans le C. expalpe ils sont enfoncés dans une fovéole (1929, Vitzthum, Acari, in Tierwelt
Mitteleuropas, Bd. III, Lief. 3, p. 68).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 883
ou bien une crête métopique (S. papillosa Herm. et S. ampulligera
Berl.) et le rostre, subapical, y est moins rétractile que dans les
Calyptostoma et reste, au repos, partiellement à découvert.
J’ai recueilli, le 31 mars 1929, entre Monaco et le Cap d’Ail, sous
des pierres, un exemplaire de S. squamala, d’après lequel je peux
compléter, sur certains points, la description donnée par Berlese
(1883, Acari, Myr. Scorp. Ital., fasc. V, n° 4).
Fig. 1. — Smaris squamata Hermann.
S, soie pseudostigmatique ; A , poils de l’abdomen (face et profil).
Le corps, aplati, s’étire en avant en une longue apophyse subcy-
lindrique en forme de trompe, qui représente un véritable « naso »
ou épistome.
Le derme est revêtu de papilles épaisses, aplaties et foliiformes,
qui sont infléchies sur la peau et dont la face libre est hérissée de
petites aspérités ayant la forme d’aiguillons et disposées en files
régulières.
Le dos est muni de deux boucliers et il n’y a pas de crête méto-
pique.
En 1894 (Ac., M., Sc. Ital., fasc. LXXI, n° 4) Berlese, en même
temps qu’il représentait, fig. 1, un S. squamala avec une longue
apophyse céphalothoracique et deux boucliers dorsaux, a attribué
à cette même espèce une fig. 4 qui correspond à une forme dépour-
vue de « naso » et munie d’une crête métopique présentant trois
aréoles sensilligères (antérieure, médiane et postérieure) : il y a eu
(2) Il existe aussi des boucliers dorsaux chez une forme du Brésil, S. depilata, Berl.
884
là certainement une erreur, car Berlese, à plusieurs reprises (1885,
Note al fasc. XV et XVI, Fasc. II, p. 12, et 1893, Prostigmata,
p. 84), a affirmé l’absence de crête métopique chez le S. squamata.
Berlese a d’abord, en 1883 (fasc. V, n° 4, fig. 2), signalé la présence
de deux yeux seulement, puis, en 1887 (fasc. XXXIX, n° 10 [note]),
il affirmait encore que si, chez S. papillosci Herm., de chaque côté,
au-dessous du grand œil, il y en a un autre petit, il n’avait pu dé-
couvrir celui-ci dans S. squamata-, enfin, en 1894 (fasc. LXXI, n° 4,
fig. 1), il a dessiné quatre yeux chez cette espèce. C’est en effet, ce
que j’ai constaté.
D’autre part, dans cette même figure, Berlese indique, sur le
bord postérieur du premier bouclier, l’existence d’une paire d’or-
ganes pseudostigmatiques, ce qui est exact. Mais, de plus, j’en ai
observé une autre paire située dans la partie antérieure de ce bou-
clier. Les soies sensorielles de ces organes sont garnies de quatre
rangées longitudinales de fines barbules.
Smaris magnifica Berlese.
J’ai proposé, en 1927 {Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord,
XVIII, p. 170), le nom de Phanolophus nasica pour un Acarien
recueilli en Algérie par M. H. Gauthier.
Les principaux caractères de cette forme sont les suivants :
Le céphalothorax, non distinct de l’abdomen, se prolonge anté-
rieurement au-dessus du rostre en une apophyse formant un « naso »
ou épistome.
Outre les saillies humérales entre les pattes II et III, le tronc en
présente deux autres, plus antérieures, entre les pattes I et IL
La crête métopique, s’étendant postérieurement jusqu’au-delà
des épaules, porte deux aréoles bi-piligères : la première est située
à son extrémité antérieure, à la base du naso, la seconde s’observe
vers le tiers postérieur de la crête (1).
Toute la surface du tronc (dorsale et ventrale) est recouverte
uniformément de courtes papilles lamelleuses, sub triangulaires,
munies d’une nervure médiane assez forte et revêtues d’une pilosité
très dense, composée de petites soies extrêmement fines.
H. Graf Vitzthum (1931, Acari, in Grumbach, Handbuch d.
Zoologie, III, H. 2, p. 148) a reconnu que cette espèce appartient au
genre Smaris Latreille.
Elle se distingue des S. squamata Herm., papillosa Berl. et ampul-
p) D’après Vitzthum (1929, loc. cit., p. 69), il n’y aurait chez les Smarididœ qu’une
seule aréole sensilligère (la postérieure).
ligera Berl. par la réunion de ces trois caractères : existence d’une
crête métopique (absente chez squamata, où il y a deux boucliers
dorsaux), présence d’une apophyse céphalothoracique antérieure
(qui fait défaut chez papillosa et ampulligera ) (!), corps revêtu de
papilles foliiformes (tandis que, chez ampulligera, elles sont verru-
ciformes avec arêtes denticulées).
Fig. 2. — Smaris nasica M. André.
. Pi, tibia et tarse de la lre paire de pattes; À, poils de l’abdomen (face et profil);
R, rostre recouvert par le « naso ».
Par contre, le S. nasica se montre très voisin d’une espèce
italienne décrite par Berlese, en 1919 (Centuria quarta di Acari
nuovi, Redia, XIII, fasc. I, p. 181), sous le nom de Smaridia ma-
gnifica.
En effet, celle-ci possède également : une crête métopique se
prolongeant jusqu’au niveau des épaules, une apophyse céphalo-
thoracique ( mucro ) conique, des papilles trigono-foliiformes lamel-
leuses hérissées d’acicules.
Peut-être même, en parlant d’ « humeris antice angulalo-promi -
nulis », Berlese a-t-il eu en vue non 'pas les saillies humérales ordi-
naires situées entre les pattes II et III, mais celles, plus antérieures,
signalées entre les pattes I et II chez le S. nasica?
Bien que malheureusement l’absence de figuration ne permette
pas d’être absolument affirmatif, je crois que l’on peut admettre
l’identité de notre S. nasica avec ce Smaris magniflca Berl.
(x) Berlese (fasc. XXXIX, n° 10) a admis que chez le S. ampulligera il existerait une
saillie eéphalothoraeique antérieure, bien que beaucoup plus courte que chez le S. squa-
matai mais elle se montre si peu développée que Vitzthum (1929, loo. cit., p. 70) a pu
la considérer comme nulle.
— 886 —
Détermination des Crustacés Natantia rapportés
par l’Expédition du « Pourquoi-pas ? » (1932),
par Mme L, Nouvel.
M. le Professeur Ch. Gravier m’a confié la détermination des
Crustacés Natanlia récoltés au Groenland, lors du voyage effectué
par le « Pourquoi-Pas? » sous le commandement de M. le Dr Char-
cot, durant l’été 1932. Ces animaux ont été recueillis par le
Dr M. Parat et P. Drach.
Les dragages ont été effectués au début du mois d’août dans la
baie de Rosenomy (Scoresby Sund) par 70°22’ de latitude nord.
Le fond de cette baie est constitué par un mélange de vase et de
cailloux roulés. Les animaux ont été capturés à une profondeur ne
dépassant pas 60 mètres.
J’ai trouvé les sept espèces suivantes :
1. Sclerocrangon boreas [ Ph.).
2. Sclerocrangon salebrosus (Ow.).
3. Neclocrangon lar (Ow.).
4. Sabinea seplemcarinata (Sab.).
5. Spironlocaris polaris (Sab.).
6. Spirontocaris spinus (Sow.).
7. Hippolyte borealis (Ow.).
1. Sclerocrangon boreas (Ph.) Sars. 1882.
1774. Cancer boreas. Phipps.
1780. Cancer homaroides Fabricius.
1793. Astacus boreas Fabricius. •
1798. Crangon boreas Fabricius.
1877. Cheravhilus boreas Miers.
Distribution géographique : est du Groenland, 7-50 mètres
(Buchholz); ouest du Groenland, jusqu’à 81°44' (Miers) : Karajak-
Fjord (Vanhôffen); Norvège (G. O. Sars Danielssen); mer de Ba-
rents et Nouvelle Zemble 46-255 mètres (Hoek); terre de François-
Joseph (Miers); Spitzberg (Hoek, Sars, Pfeffer); Islande (Krôyer);
détroit de Davis (Sabine); détroit de Davis et baie de Bafïin,
10-65 mètres (Ortmann); côtes nord-est de l’Amérique, du Labra-
dor jusqu’à la baie de Massachusetts, 10-60 mètres (Smith); côtes
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 887 —
nord-ouest de l’Amérique jusqu’au détroit de Bering, 18-47 mètres
(Stimpson); Alaska: Pointe Franklin et Port Clarence (Murdoch);
Sibérie (Brandt, Stuxberg); mer Blanche (Rômer et Schaudinn).
Cette espèce semble donc être très abondante dans les mers
boréales et sa répartition circumpolaire est bien connue.
Observations (x) : Parmi les 16 individus rapportés, il y avait
3 mâles et 13 femelles dont 3 étaient ovigères. Taille (2) : <$, 8, 6 à
9,4 centimètres; $, 5 à 12 centimètres.
Parasites : certains exemplaires étaient porteurs de sangsues.
2. Sclerocrangon salebrosus (Ow.) Sars 1885.
1839. Crangon salebrosus Owen.
1877. Cheraphilus ferox Sars.
Distribution : Spitzberg : Jan Mayen; Norvège, 180-840 mètres
(Sars); mer de Kara, 100-110 mètres (Stuxberg); Kamtschatka
(Owen); baie de Avatska, 18 mètres (Stimpson).
Cette espèce est circumpolaire. C’est la première fois qu’elle ait
été rencontrée à une profondeur aussi faible dans les mers boréales.
Observations : un seul individu : un mâle dont la taille est de
80m,25.
3. Nectocrangon lar (Ow.) Stimpson 1860.
1839. Crangon lar Owen.
1842. Argis lar Krôyer.
Distribution : Alaska : Pointe Barrow (Murdoch); détroit de
Bering : baie de Avatska, 18-36 mètres (Stimpson); Groenland :
Fj. de Godthaab (Krôyer), Fj. de Karajak (Yanhôffen); détroit
de Davis : baie de Baffîn, 10-65 mètres; (Ortmann); Labrador
(Smith); golfe de Saint-Laurent (Smith); Nouvelle Terre de Feu
(Stimpson); Nouvelle-Écosse, 108 mètres; Halifax, 47-95 mètrçs
(Smith); Amérique arctique.
Observations : 2 exemplaires, tous deux femelles, dont un est une
femelle ovigère. Taille : 8Cm,7 et 9Cm,05.
4. Sabinea septemcarinata (Sab.) Krôyer 1842.
1824. Crangon septemcarinatus Sabine.
1879. Sabinea sarsi Smith.
Distribution : Norvège, jusqu’à 194 mètres (Sars, Metzger); mer
de Barents (Hoek); Spitzberg (Krôyer, Sars, Pfeffer); Islande
(Krôyer); Groenland (Reinhard, Lütken); détroit de Davis (Sa- (*)
(*) Des observations sur les caractères sexuels de ces diverses espèces paraîtront
dans un prochain travail.
(2) La taille est mesurée depuis l’extrémité du rostre jusqu’à l’extrémité du telson.
— 888
bine); baie de Bafïin (Ortmann); Terre de Grinnell (Miers); Amé-
rique du Nord : du golfe de Saint-Laurerft jusqu’à la baie de Mas-
sachusetts, 46-156 mètres (Bâte, Smith); Sibérie (Stimpson,
Stuxberg); Nouvelle-Zemble; cap Platen, 40 mètres; baie de Wide,
112 mètres; ouest du Spitzberg (Expédition de l’Olga).
Observations : 2 individus dont un mâle et une femelle ovigère.
Taille : <?, 5e™, 1; Ç, 7e™, 25.
5. Spirontocaris polaris (Sab.) Scott 1899.
1780. Cancer squilla Fabrieius.
1821. Alpheus polaris Sabine.
1835. Hippolyte polaris Owen.
Répartition : Norvège, 80-600 mètres; Groenland (Krôyer,
Miers) sur les côtes ouest, 10-185 mètres (Buchholz); nord du
Spitzberg (Hoek); ouest du Spitzberg (Pfeffer); Amérique du nord,
du Labrador au cap Cod, 18-120 mètres (Packard, Smith) nord
et ouest du Spitzberg et en moindre abondance à l’est.
Observations : Sur 22 individus, nous n’avons eu que des femelles
dont 12 étaient ovigères. Taille : de 5Cm,5 à 10e™, 4.
Parasite : une femelle de 6Cm,2 porte un Bopyrien : Piiryxus
abdominalis, Krôyer. Distribution : Iles britanniques (Sp. Bâte);
Spitzberg; Groenland (Krôyer); mer de Kara (Hansen).
6. «Spirontocaris spinus (Sow.) Bâte 1888.
1805. Cancer spinus Sowerby.
1814 . Alpheus spinus Leach.
1817. Hippolyte sowerbyi Leach.
1847. Hippolyte spinus Whitc.
Distribution : Norvège; Spitzberg (Krôyer); Islande (Milne-
Edwards); Groenland (Krôyer); Amérique du Nord (Krôyer,
Smith); détroit de Bering (Stimpson); Kamtschatka (Richter).
Observations : un seul exemplaire, une femelle ovigère. Taille :
4Cm,6.
7. Hippolyte borealis Owen 1835.
1851. Hippolyte sitchensis Brandt.
1851. Hippolyte st. pauli Brandt.
Distribution : analogue à l’espèce précédente (6), excepté que
Hippolyte borealis manque à l’ouest du Spitzberg et dans toutes
les grandes profondeurs.
Observations : Sur 5 individus, il y avait 3 mâles et 2 femelles.
Taille : çj, 5,25 et 5Cm,8; Ç, 5,7 et 7 cenlimèires.
I
— 889 —
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Stuxberg. — Vega-Exped., Bd. V, 1887, p. 53.
890
Contributions a la Faune malacologique
de l’Afrique équatoriale,
par M. Louis Germain.
LX1V (l)
Mollusques subfos^iles
recueillis dans le Sahara par M. le Colonel Roulet.
M. P. Fischer m’a communiqué une série de Mollusques recueil-
lis subfossiles, par M. le Colonel Roulet, en divers points du
Sahara. Comme en beaucoup d’autres localités du désert, ces Mol-
lusques sont abondants sur le sol, soit dans des dépressions plus
ou moins étendues, soit dans le lit desséché des oueds ou dans leur
voisinage. Dans certaines stations, notamment à l’est de Kedda-
mou, M. le Colonel Roulet a récolté une brèche sableuse, évidem-
ment de formation très récente, pétrie de coquilles appartenant à
deux espèces très communes : le Melania tuberculata Müller et le
Corbicula Audoini Germain. Il s’y mêle, plus rarement, un autre
Pélécypode, le Cælatura Lacoini Germain.
Les espèces subfossiles signalées dans cette note sont toutes
abondamment répandues depuis le Hodji à l’ouest jusqu’au
Djérab à l’est. Elles sont surtout intéressantes parce qu’elles four-
nissent de nouvelles localités : ainsi se précisent, peu à peu, les
notions que nous possédons sur la répartition des Mollusques sub-
fossiles des régions désertiques de l’Afrique.
Limicolaria Chudeaui Germain.
1920. Limicolaria Chudeaui Germain, Bulletin Muséum Paris , XVI, p. 529.
1931. Limicolaria Chudeaui Germain, Bulletin Muséum Paris, 2e série, III, p. 356,
fig. 39.
1932. Limicolaria Chudeaui Germain, Bull. Comité hist. scient. Afrique occidentale
française, p. 1, fig. 1.
p) Cf. : Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, 2e série, t. III, n° 4, 1931, p. 360.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 891 —
Les plus grands individus mesurent 54 et 59 millimètres de lon-
gueur, 30 et 31 millimètres de diamètre maximum et 25,5 et 26 mil-
limètres de diamètre minimum; leur ouverture atteint 26-26,5 mil-
limètres de hauteur et 15-15,5 millimètres de largeur maximum.
Le test est solide, un peu épais, garni de stries longitudinales
obliques, inégales, assez médiocres, coupées de fines stries spi-
rales.
Subfossile : 95 kilomètres au nord d’Araouan (28 novembre
1912), 100 kilomètres au nord d’Araouan, sur les bords de l’Oued
El Hadjar. Je renvoie, pour la répartition géographique de cette
espèce récemment éteinte, à mon mémoire de 1932 cité ci-dessus.
Planorbis (Coretus) Stanleyi E. A. Smith.
1888. Planorbis Stanleyi Smith, Proceed. Zoolog. Society London, p. 35 (juin).
1888. Planorbis Bridouxianus Bourguignat, Iconogr. malacolog. lac Tanganika, p. I,
fig. 9-12 (Novembre).
1927. Planorbis bridouxianus Pilsbry et Bequaert, Bull. American Muséum Nat.
Hist., LUI, p. 119.
1927. Planorbis stanleyi [= Bridouxianus Bourg. J, Connolly, Journal of Conchology,
XVIII, n° 6, p. 173.
1929. Planorbis Bridouxi Germain, Bulletin Muséum Paris, 2e série, I (1929), p. 413
et III (1931), p. 366.
1932. Planorbis ( Coretus ) Bridouxi Germain, Bull. Com. hist. scient. Afrique occidentale
française.
1932. Planorbis stanleyi E.-W. Gardner, Mémoires hist. d'Égypte, XVIII, le Caire
p. 16, pl. II, fig. 12 à 18.
Les nombreux individus recueillis ont une forme un peu aplatie
rappelant celle du Planorbis sudanicus Martens. Les plus grands
mesurent 10-10,25 millimètres de diamètre maximum pour 7,25-
7,75 millimètres de diamètre minimum et seulement 3-3,25 milli-
mètres d’épaisseur. Leur dernier tour est bien dilaté; l’ouverture,
toujours très oblique, a son insertion supérieure placée plus ou
moins bas, le dernier tour étant plus ou moins descendant à son
extrémité. Par ailleurs, il existe parfois un bourrelet interne assez
marqué et, sur quelques exemplaires, le péristome est légèrement
épanoui et le dernier tour montre, près de l’ouverture et parallèle-
ment au péristome, deux ou trois plis assez saillants.
En 1929 le Major M. Connolly m’a communiqué, sous le nom
de Planorbis Stanleyi Smith, quatre exemplaires d’un Planorbe
identique au Planorbis Bridouri Bourguignat. Le major M. Con-
nolly ayant identifié ces échantillons au type du Planorbis Stan-
leyi Smith conservé dans les collections du British Muséum ( Natu -
— 892
ral History ) a repris, avec raison, le nom plus ancien proposé par
E.-A. Smith (x) pour désigner cette espèce si répandue, aussi bien
à l’état vivant qu’à l’état subfossile.
Subfossile : 100 kilomètres au nord d’Araouan, dans le lit de
l’Oued El Hadjar.
Bullinus (Isidora) strigosa Martens.
1898. Isidora strigosa Martens, Beschalle Weichthie.ro Deutsch-Ost-Afrikas, p. 139,
pl. VI, flg. 11.
1911. Physa ( Isidora ) strigosa Germain, Notice malacol., Documents scient. Mission
Tilho, II, p. 183 (23), pl. I, fif. 23-24 et 29-30.
1931. Bullinus (Isidora) strigosa Germain, Bullet. Muséum Paris, 2e série, III, p. 357.
1932. Bullinus ( Isidora ) strigosa Germain, Bull. Comité hist. scient. Afrique occidentale
française.
Subfossile : 100 kilomètres au nord d’Araouan, dans le lit de
l’Oued El Hadjar. Deux exemplaires l’un de grande taille (11,5 mil-
limètres de longueur), l’autre mesurant seulement 7,75 milli-
mètres de longueur.
Melania (Melanoides) tuberculata Müller.
1774. Alerita tuberculata Muller, Verni, terr. et fluviat. Hist., II, p. 191.
1931. Melania ( Melanoides ) tuberculata Germain, Bulletin Muséum Paris, 2e série, III,
‘ p. 358.
1932. Melania ( Melanoides ) tuberculata Germain, Bullet. Comité hist. scient. Afrique
occidentale française.
Subfossile : 10 kilomètres à l’est de Keddamou (12 février 1912).
Monatiel, à 10 kilomètres à l’ouest du puits de Touiginet (16 fé-
vrier 1912); individus de taille moyenne (28-32 millimètres de lon-
gueur), mais très allongés.
A 10 kilomètres à l’est de Tichit (17 février 1912); {individus
assez trapus à sculpture spirale plus accentuée que la sculpture
longitudinale.
A 100 kilomètres au nord d’Araouan, dans le voisinage de
l’Oued El Hadjar; à 200 kilomètres au nord d’Araouan, dans le
lit de l’Oued El Hadjar.
p) Cf. : Comolly (Major M.), The Mollusca of Lake Albert Nyanza, Journal of
Conchology, XVIII, n° 6 (décembre 1917), p. 173. Le Planorbis Starileyi Smith a été
publié en juin 1888, le Planorbis Bridouxi Bourguignat seulement en novembre de la
même année.
— 893 —
A 50 kilomètres au sud de Taoudeni.
A 45 kilomètres au nord de Tombouctou; individus de taille
médiocre mais à forte sculpture : stries longitudinales très sail-
lantes et olbiquement arquées; costules spirales fortement mar-
quées.
Sud du Faguibine; petits individus à sculpture très faiblement
indiquée.
C/elatura Lacoini Germain.
1905. Vnio ( Nodularia ) Lacoini Germain, Bulletin Muséum, Paris, XI, p. 489 (sans
deseript.).
1911. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Notice Malacol., Documents scientif. Mis-
sion Tilho, II, p. 208 (48), pl. II, fig. 25 et pl. III, fig. 4.
1931. Cælatura Lacoini Germain, Bulletin Muséum Paris, 2e série, III, p. 358.
1932. Cælatura Lacoini Germain, Bulletin Comité hist. scient. Afrique occidentale
française.
Cette espèce est très polymorphe. Les individus recueillis à
10 kilomètres au sud-est d’Ayoum el Kaher ont jusqu’à 45 et
même 48 millimètres de longueur maximum, 25-30 millimètres de
hauteur maximum et 22-23 millimètres d’épaisseur maximum;
ceux provenant du sud du Faguibine varient seulement entre 28 et
32 millimètres de longueur maximum. La forme, qui est générale-
ment ovalaire allongée, est parfois plus courte, tous les intermé-
diaires existant entre ces deux modalités. La région postérieure
peut se prolonger en un rostre relevé et subtronqué. Le maximum
d’épaisseur des valves reste constamment plus voisin des sommets
que du bord inférieur. Les stries d’accroissement du test sont irré-
gulières, les rides et petits tubercules des sommets toujours bien
marqués. Chez les individus jeunes, recueillis à 10 kilomètres
à l’est de Keddamou, ces rides et tubercules sont particulièrement
accentués et forment même de véritables chevrons relativement
saillants.
Subfossile : 10 kilomètres au sud-est d’Ayoun el Kaher, soit à
60 kilomètres au nord-ouest de Oualata (8 février 1912).
A 10 kilomètres à l’Est de Keddamou (11 février 1912).
A 45 kilomètres au nord de Tombouctou.
Au sud du Faguibine.
Corbicula Audoini Germain.
1909. Corbicula Audoini Germain, Bulletin Muséum Paris, XV, p. 475.
1911. Corbicula Audoini Germain, Notice Malacolog., Documents scientif. Mission
Tilho, II, p. 218 (58) et p. 236 (76), pl. II, flg. 35 à 37.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932.
58
— 894
1931 . Corbidula Audoini Germain, Bulletin Muséum Paris , 2e série, III, p. 359.
1932. Corbicula Audoini Germain, Bulletin Comité kist. scient. Afrique occidentale
française.
Subfossile : A 10 kilomètres à [Test de Keddamou (11 février
1912).
A 50 kilomètres au sud de Taoudeni.
A 45 kilomètres au nord de Tombouctou.
— 895
Notes sur les espèces Lamarckiennes
DU GENRE PlNNA LlNNÉ, 1758,
par M. Ed. Lamy.
Plusieurs des espèces de Pinna admises par Lamarck sont repré-
sentées dans la collection du Muséum par des spécimens indiqués
comme ayant été déterminés par lui, mais, seul, un exemplaire de
P. saccata est accompagné d’une étiquette de sa main.
Pinna rudis Linné.
(Lamarck, Anim. s. vert., VI, lre p. [1819], p. 130).
Ainsi que le disent MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1889,
Moll. mar. Roussillon, II, p. 122), le Pinna rudis Linné (1758,
Syst. Nat., ed. X, p. 707) est une espèce des Indes Occidentales
bien représentée par Chemnitz (1785, Conch. Cab., VIII, p. 218,
pl. 88, fig. 773) et par Reeve (1858, Conch. Icon., pl. X, fig. 19) :
c’est une coquille de coloration rouge orangée, assez solide, garnie
de côtes larges,' arrondies, portant des squamules peu nombreuses,
grandes et irrégulières.
C’est à tort que Poli (1795, Test. Utriusq. Sicil., II, p. 226,
pl. XXXIII, fig. 3) et Jeffreys (1863, Brit. Conch., II, p. 99) ont
attribué ce nom de P. rudis au P. peclinata L. des mers européennes.
P. flabellum Lamarck.
(Lamarck, loc. cil., p. 130).
Lamarck a cité comme référence pour son P. flabellum le Pinna
haud ignobilis de Chemnitz (1785, Conch. Cab., VIII, p. 212, pl. 87,
fig. 769).
Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. 61) a fait de cetle
espèce une variété du P. rudis L.
Lamarck rattachait comme var. [b] au P. flabellum le Pinna
carnea Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3.365), établi sur une
figure de Knorr (1764, Vergniig. d. Augen, pl. 23, fig. 1) (1).
(*) Lamarck ajoutait, à propos de ce P. flabellum, que la fig. 17 de la pl. IX de Sehrœ-
ter, in « Geschichte Flussconchylien » (1779) « n’est assurément point le P. saccata L. »
et Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 61) a fait remarquer que cette figure
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
896 —
Nous verrons plus loin que W. Dali a identifié à ce P. carnea des
Antilles aussi bien le Pinna haud ignobilis que le P. pernula Chemn.
et le P. varicosa Lk.
P. seminuda Lamarck.
(Lamarek, loc. cit., p. 131).
Lamarck a basé cette espèce sur la figure 775 de Chemnitz
(1785, Conch. Cab., VIII, p. 224, pl. 89), qui avait déjà servi à
Dillwyn (1817, Descr. Calai. Rec. Sh., p. 327) pour établir son
P. rigida [Solander mss.] et qui représente une coquille dont toutes
les côtes sont squameuses.
Mais, dans la collection du Muséum, le spécimen (mesurant
105 x 45 mm.) qui est indiqué comme le type Lamarckien du
P. seminuda et qui a été rapporté du Brésil par Delalande (1817),
présente des côtes alternativement lisses et épineuses : or c’est le
caractère indiqué par d’Orbigny (1843, Voy. Amer, mérid., Moll.,
p. 641, pl. 85, fig. 1) pour son P. Lisleri, qui a été basé sur une
figure de Lister (1685, Hisl. Conchyl., pl. 370, fig. 210) représentant
une coquille de la Jamaïque (x).
Le P. seminuda ne peut donc pas être, ainsi que l’a admis Des-
hayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 62), synonyme de
P. rigida [Sol.] Dillw., mais, par contre, nous verrons plus loin,
qu’il pourrait bien être identique au P. muricata L. (2).
Lamarck admettait une variété [b] établie sur. la fig. D de la
pl. 79 de Gualtieri (1742, Index Test. Conch.) et il lui assimilait
avec doute le P. exusta de Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII,
p. 3.366), qui a nommé ainsi le P. adusta de Chemnitz (1785, Conch.
Cab., VIII, p. 237, pl. 91, fig. 782), lequel est, pour Deshayes (1836,
loc. cit., p. 62), une espèce bien distincte.
représente, en effet, le Solen coardaUis Gmel. : mais il évident qu’il y a eu là une erreur
de citation et que Lamarek a voulu parler de la fig. 17 de la planche IX de Schrœter,
in « Einleitung Conchylienkenntniss », t. III (1786), où est figuré un Pinna.
(1) D’après von Ihering (1907, Moll. foss. tert. Argentine , Anal. Mus. Nac. Buenos
Aires , XIV, p. 242), ce P. TÂsteri a pour variété lisse le P. patagonica d’Orbigny (1843,
loc. cit., p. 641, p. 85, fig. 2).
(2) Selon Dali, le P. seminuda Reeve (1858, Conch. Icon., pl. II, fig. 2) est une espèce
différente, identique au P. serrata Sowerby (1825, Cal. Shells coll. Tankerville, Suppl.,
p. V; 1825, Gen. Rec. Shells, pl. 102). Celui-ci est une coquille Australienne (Queens-
land) appelée d’abord P. serra par Reeve (1858, Conch. Icon., pl. XXIII, fig. 43), puis
indiquée à tort (ibid., pl. XXXIV, fig. 65) comme une forme des Indes Occidentales
sous le nom de P. serrata « Solander » (1906, Hedley, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales,
XXX [1905], p. 537).
P. angustana Lamarck.
(Lamarck, loc. cit., p. 131).
Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 62) s’est demandé
si cette espèce de la Méditerranée n’était pas le P. saccata Poli
(1795, Test. Utriusq. Sicil., II, p. 229, pl. XXXIV, fig. 3).
Mais Monterosato (1884, Nomencl. gen. et spec. Conch. Médit.,
p. 8) est d’avis qu’il s’agit de deux espèces différentes : il attribue
au P. saccata Poli [non L.] le nom de P. ensiformis, tandis qu’au
P. angustana, qu’il maintient comme bien distinct, il identifie une
variété Sicilienne du P. nobilis L. figurée par Maravigna (1851,
Monogr. g. « Pinna », Atti Accad. Gioenia Se. Nat. Calania, pl. 9,
fig. 1) t1).
P. nobilis Linné.
(Lamarck, loc. cit., p. 131).
Le Pinna nobilis Linné (1758, Sgst. Nat., ed. X, p. 707), qui est
le plus grand Pélécypode des mers d’Europe, se reconnaît aux nom-
breuses squamules plus ou moins tubuleuses qui garnissent son
test.
MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1889, Moll. mar. Roussillon,
II, p. 129) prennent pour forme typique la coquille trigone à bord
postérieur arrondi, représentée par d’Argenville (1742, Conchgl.)
dans la fig. B de sa pl. 25, qui est l’une des références citées par
Linné.
P. squamosa Gmelin.
(Lamarck, loc. cit., p. 132).
Gmelin (1791, Sgst. Nat., ed. XIII, p. 3365) a donné le nom de
Pinna squamosa à cette même figure de d’Argenville indiquée par
Linné à titre de référence pour son P. nobilis. Par suite, MM. Buc-
quoy, Dautzenberg, Dollfus (loc. cit., p. 128) regardent le P. squa-
mosa comme synonyme du P. nobilis, et, d’après eux (p. 129),
Lamarck comprenait sous le nom de nobilis des coquilles à squa-
mules tubuleuses, tandis qu’il réservait celui de squamosa à celles
dont le test porte des squamules plus foliacées et plus aplaties.
Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 63) avait proposé
de réunir ce P. squamosa au P. rolundala Linné, mais nous allons
voir que celui-ci est une coquille jeune difficile à identifier.
(l) Iieeve (1858, Conch. Icon , pl. XXVII, fig. 51) a figuré sous le nom de P. angustana
une coquille des Moluques qui a été appelée P. moluccensis par dessin (1891), Conch.
Cab., 2e éd. Malleacea, p. 82, pl. 33, fig. 1) et qui est d’ailleurs identique au P. atropur-
purea Sow. (1929, Winckworth, Proc. Malac. Soc. London , XVIII, p. 283).
— 898 —
P. marginata Lamarck.
(Lamarck, loc. cit., p. 132).
Lamarck a attribué le nom de P. marginala au Pinna bullcila
Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3367) et Petit de la Saussaye
(1869, Cal. Moll. test, mers Europe, p. 72) pensait qu’il s’agissait là
d’une forme jeune du P. nobilis.
Ce P. bullala a été établi sur la fig. C de la pl. 79 de Gualtieri ( 1 742
Index Test. Conch.), pour laquelle Linné (1758, Syst. Nat., ed. X,
p. 707) avait déjà institué son Pinna rotundata : MM. Bucquoy,
Dautzenberg, Dollfus (1889, Moll. mar. Roussillon, II, p. 128) sont
d’avis que cette figure représente une mince coquille très jeune,
presque impossible à déterminer.
J. -G. Hidalgo (1905, Cal. Mol. test. Filipinas, p. 371) a identifié à
ce P. marginala Lk. = bullala Gmel. une coquille des Philippines
et il lui rapporte la forme représentée par Reeve (1858, Conch. Icon.,
pl. IX, fig. 16) sous le nom de P. bullala Swainson mss., tandis que
cette figure de Reeve a été assimilée par W. Dali (1898, Terl. Fauna
Florida, p. 661) au P. carnea Gmelin, des Antilles.
P. muricata Linné.
(Lamarck, loc. cit., p. 132).
Le P. muricata Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 707; 1764,
Muséum Lud. Ulricæ, p. 545) est une espèce à côtes alternativement
inermes et squameuses : d’après MM. Rucquoy, Dautzenberg, Doll-
fus (1889, Moll. mar. Roussillon, II, p. 128), ce caractère s’applique
d’une manière satisfaisante à une espèce des Indes occidentales
figurée sous ce nom par Chemnitz (1785, Conch. Cab., VIII, p. 235,
pl. 91, fig. 781) et Reeve (1858, Conch. Icon., pl. XIII, fig. 23).
Nous avons vu plus haut que le type du P. seminuda Lk. offre
la même disposition.
Or, ce caractère d’avoir des côtes alternativement lisses et épi-
neuses est précisément celui qui est attribué par d’Orbigny (1843,
Voy. Amér. mérid., Moll., p. 641, pl. 85, fig. 1) à son P. Listeri et
par lequel il le distingue du P. rigida Dillw., dont toutes les côtes
sont squameuses (x).
On arrive donc à cette synonymie possible : P. muricata Chemn.
= seminuda Lk. = Listeri d’Orb., tous ces noms s’appliquant à la
même forme des Indes occidentales.
Mais, d’autre part, au P. muricata L. a été rapportée une espèce
p) A ce P. rigida Dillw. W. Dali (1898) Tert. Fauna Florida, p. 663) assimile le P. pec-
tinaia Born [non L.] (1780, Test. Mus. Cœs. Vindob., p. 132) et le P. muricata des auteurs
Américains ( non Linné, nec Reeve).
— 899
du Mozambique (1879, von Martens, Monatsber. Acad. Wiss. Wien,
p. 741) et de Madagascar (1909, Lamy, Mém. Soc. Zool. France,
XXII, p. 340; 1932, Dautzenberg, Journ. de Conchyl., LXXVI,
p. 93) : or ce serait, d’après M. R. Winckworth (1929, Proc. Malac.
Soc. London, XVIII, p. 285), cette espèce répandue dans tout
l’Océan Indo-Pacifique, depuis la mer Rouge jusqu’à l’Océanie, qui
est le véritable P. muricala Linnéen, auquel serait identique le
P. semicostata Conrad (1837, Journ. Acad. Nal. Sc. Philad., VII,
p. 245, pi. 20, fig. 11).
Enfin une coquille Méditerranéenne a été nommée P. muricala
par Poli (1795, Test. Ulriusq. Sicil., II, p. 228, pl. XXXIV, fig. 1) :
c’est, selon Monterosato (1884, Nomenc. gen. e spec. Conch. Médit.,
p. 8), une espèce bien distincte, tandis que MM. Bucquoy, Daut-
zenberg, Dollfus (1889, Moll. mar. Roussillon, II, p. 130) l’ont rat-
tachée, sous le nom de P. Polii, comme variété au P. nobilis L.
P. pectinata Linné.
(Lamarck, loc. cit., p. 133).
Le Pinna pectinata Linné (1767, Syst. Nal., ed. XII, p. 1.160) a
été considérée comme une espèce des côtes Européennes (Atlantique
et Méditerranée), de grande taille, à côtes rayonnantes non squa-
meuses.
D’après MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1889, Moll. mar.
Roussillon, II, p. 122), ce serait l’espèce nommée P. ingens, par
Pennant (1777, Rrit. Zool., Moll., p. 115), P. rudis par Poli (1795,
Test. Ulriusq. Sicil., II, p. 226, pl. XXXIII, fig. 3) et P. truncala
par Philippi (1844, Enum. Moll. Sicil., II, p. 54, pl. XVI, fig. 1).
Dans l’ancienne collection du Muséum se trouvait une coquille
(mesurant 152 x 56 mm.) étiquetée P. pectinata et indiquée comme
ayant été déterminée par Lamarck : elle paraît bien pouvoir être
rapportée à cette espèce Linnéenne, mais une indication au crayon
porte « Péron et Lesueur » (1803); si cette mention est exacte, il
s’agirait d’une forme exotique et, dans ce cas, ce spécimen serait à
identifier au P. Chemnitzi Hanley (1858, P. Z. S. L., p. 136), établi
sur la figure 770 du Conchy lien-Cabinet (1785, VIII, p. 213, pl. 87),
dans laquelle Chemnitz a représenté, sous le nom de P. pectinata L.,
une coquille de l’Océan Indien (côte de Coromandel) ressemblant
beaucoup à l’espèce d’Europe.
M. R. Winckworth (1929, Proc. Malac. Soc. London, XVIII,
p. 288) pense d’ailleurs que le P. pectinata L. est bien, en effet, non
pas une forme Européenne, mais une espèce Orientale à laquelle
est identique le P. Chemnitzi Hanl.
— 900 —
P. saccata Linné.
(Lamarck, loc. cit p. 138).
Au Muséum on trouve un exemplaire de cette espèce qui est
accompagné d’une étiquette manuscrite de Lamarck et qui mesure
83 X 34 mm.
Ce Pinna saccata Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 707), de
l’Océan Indien, est une coquille irrégulière plus ou moins tordue (*).
P. varicosa Lamarck.
(Lamarck, loc. cit., p. 133).
Cette espèce a été établie par Lamarck sur les deux pénultièmes
figures latérales de la pl. XCII de Seba (1758, Rer. Nat. Thés., III),
que Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 65) pensait repré-
senter une variété du P. rudis L.
On trouve au Muséum pour type de cette espèce un grand spéci-
men (mesurant 202 x 90 mm.) qui, ainsi que l’indique Lamarck,
provient de la Trinité (M. Robin) : c’est effectivement un P. rudis.
Lamarck mentionne avec doute pour synonyme possible le
P. carnea Gmel., qu’il avait déjà rattaché comme variété à son
P. flabellum.
D’Orbigny (1853, in Sagra, Hist. Cuba, Moll., II, p. 325) a cru
pouvoir assimiler ce P. varicosa Lk. au P. pernula Chemnitz (1785,
Conch. Cab., VIII, p. 242, pl. 92, flg. 785) des Antilles.
W. Dali (1898, Test. Fauna Florida, p. 661) a identifié, d’autre
part, ce P. pernula Chemn. (2), ainsi que le Pinna haud ignobilis
Chemnitz (1785, ibid., p. 212, pl. 87, flg. 769), au Pinna carnea
Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3365) et il rapporte à cette
espèce des Antilles les coquilles figurées par Reeve (1858, Conch.
(l) Le P. saccata Chemnitz [non L.] (1785, Conch. Cab., VIII, "p. 231, pl. 90, fig. 779)
est, d’après M. Dautzenberg (1929, Moll. test. mar. Madagascar, p. 567), le P.œquilatera
von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius, p. 317, pl. XXII, fig. 4), de
file Maurice et de Madagascar.
D’autre part, Poli (1795, Test. Utriusq. Sicil., II, p. 229, pl. XXXIV, fig. 3) a donné
le nom de P. saccata à une coquille Méditerranéenne que Deshayes (1836, Anim. s.
vert., 2e éd.. VII, p. 62) était disposé à assimiler au P. angustana Lk. et que Montero-
sato (1884, Nomencl. gen. e spec. Conch. Médit., p. 8) a considérée comme une espèce dis-
tincte qu’il nomme P. e nsiformis.
Le Dr Jousseaume (1928, in Lamy, Bull. Muséum, XXXIV, p. 353) pensait d’ail-
leurs que sous ce nom de P. saccata les auteurs ont réuni les monstruosités d’espèces dif-
férentes, qui, gênées dans leur développement, sont obligées de faire prendre à leur
coquille la direction et le contour du corps qui les renferme.
(a) Dali regarde le P. pernula de Reeve (1858, Conch. lcon, pl. XII, fig. 22 a-b)
comme une espèce différente qu’il assimile au P. rudis L.
— 901 —
Icon., pl. X, fig. 18, et. pl. IX, fig. 16) sous les noms de flabellum Lk.
et de bullala Swainson.
P. dolabrata Lamarck.
(Lamarck, loc. cit., p. 133).
Dans l’ancienne collection du Muséum se trouvaient deux indi-
vidus (mesurant 210 x 111 et 215 x 91 mm.) étiquetés P. dola-
brata, sans que d’ailleurs rien n’indique qu’il s’agisse des types de
Lamarck : ils se rapportent, en tout cas, bien plutôt à la figure
donnée par Chemnitz (1785, Conch. Cab., VIII, p. 238, pl. 91,
fig. 783) pour le P. vexillum Born.
Lamarck assimilait à son P. dolabrata la coquille de la mer Bouge
représentée dans la figure 780 de Chemnitz (1785, Conch. Cab.,
VIII, p. 90, pl. 780) sous l’appellation de Pinna bicolor. : aussi
Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 65) a-t-il eu raison
de faire remarquer que le nom de P. bicolor (Gliemn.) Gmelin (1791,
Syst. Nat., éd. XIII, p. 3366) a la priorité pour cette espèce Éry-
thréenne, ornée de quelques rayons noirâtres sur un fond corné
jaunâtre.
P. ingens Pennant.
(Lamarck, loc. cit., p. 134).
D’après MM. Bucquov, Dautzenberg, Dollfus (1889, Moll. mar.
Roussillon, II, p. 122), le Pinna ingens Pennant (1777, Brit. Zool.,
Moll., p. 115) est la même espèce Européenne que son P. fragilis
( ibid ., p. 114) et ces deux noms seraient synonymes de Pinna pec-
tinata Linné; mais nous avons vu que cette espèce Linnéenne est
plutôt une forme de l’Océan Indien (P. Chemnitzi LIanl.).
P. vexillum Born.
(Lamarck, loc. cit., p. 134).
Le Pinna vexillum Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 134,
pl. 7, fig. 8), de l’Océan Indien, est une coquille triangulaire, qui
est ornée de rides rayonnantes munies d’écailles irrégulières et qui
offre une couleur noire, devenant ferrugineuse vers les bords.
P. nigrina Lamarck.
(Lamarck, loc. cit., p. 134).
On trouve au Muséum, indiqués comme types de cette espèce,
neuf jeunes individus (dont la taille varie de 1 13 x 87 à 60 x 27 mm
rapportés de Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur (1803).
— 902 —
Lamarck a attribué ce nom de P. nigrina à la grande coquille
arrondie et noire, de l’Océan Indo-Pacifique, qui a été appelée
Pinna nigra par Chemnitz (1785, Conch. Cab., VIII, p. 221, pl. 88,
flg. 774), et qui est assimilée par M. R. Winckworth (1929, Proc.
Malac. Soc. London, XVIII, p. 287) au P. vexillum Born.
P. subquadrivalvis Lamarck.
(Lamarck, loc. cit., p. 134).
Lamarck a donné ce nom à un fossile des environs de Parme,
qui, d’après Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2e éd., VII, p. 67)
n’aurait été que la partie antérieure d’un grand individu de P. no-
bilis.
Il rattachait à cette forme une variété [6] de Belgique que Des-
hayes regarde comme une espèce très distincte.
903 —
Plantes nouvelles du Tibesti.
(. Missions Tilho et Dalloni).
par M. le Dr P». Maire.
Nous donnons ci-dessous les diagnoses des nouveautés que nous
avons trouvées dans les récoltes faites sur les montagnes du Tibesti
par les missions Tilho (1912-1917) et Dalloni (1930-1931). Le
présent travail n’est qu’une note préliminaire, et sera suivi d’un
mémoire sur la Flore du Tibesti, mémoire qui sera publié dans les
résultats de la Mission Dalloni. Nous sommes heureux de remer-
cier ici notre collègue Dalloni, qui a bien voulu récolter de nom-
breux spécimens végétaux au cours de ses explorations, et MM. les
Professeurs Lecomte et Humbert, du Muséum, qui ont bien voulu
nous confier pour l’étude une partie du matériel de la Mission
Tilho, ainsi que M. Pellegrin, sous-directeur du Laboratoire
de Phanérogamie du Muséum, qui nous a fait profiter de sa pro-
fonde connaissance de la Flore de l’Afrique tropicale.
Les types des plantes décrites ci-dessous sont déposés dans
l’Herbier du Muséum de Paris (plantes de Tilho) et dans l’Herbier
général de l’Université d’Alger (plantes de Dalloni). Les diagnoses
ci-dessous sont rangées dans l’ordre de la classification d’ENGLER.
Ephedra Tilhoana Maire, n. sp. — - Frulex ramosissimus,
densus, usque ad 60-80 cm altus, ramis glaucescentibus, erectis,
confertis, rigidis, sulcalis, scabris, ad nodos subfragilibus, foliis 2
ad vaginas brunneas ornnino scariosas, connalas reductis, præditis.
Gemmæ terminales pirif ormes acutæ. Galbuli fæminei 2-flori,
solilarii, pedunculati pedunculo longiusculo galbulum fructiferum
plerumque superante. Braciearum paria 4; inferum brevissimum ;
secundum ad basim florum pertinens ; terlium 1/2 florum adtingens,
c. usque ad 1/2 connalum; quarlum flores subæquans, vix usque
ad 1/2 connalum. Flores parum exserti ; lubillus reclus, vix 1 mm.
longus, apice breviter ligulatus. Galbulus malurus 6-8 mm. diam.,
subglobosus, carnosus, ruber ; semina ovalo-oblonga, parum exserla,
plano-convexa.
In monte Emi-Koussi (Tilho). In oropediis vulcani Tousidé,
solo ryolithico, ad ail. c. 2.000 m, martio (Dalloni).
Bulletin du Muséum. 2e ?.. t . IV, n° 7, 1932.
904 —
Plante voisine de VE. distachya L., dont elle diffère par ses ra-
meaux plus épais, glaucescents, moins fragiles, par ses feuilles
entièrement scarieuses et brunes, à partie libre triangulaire peu
saillante; par ses bractées femelles moins connées; par ses graines
plus saillantes, par ses bourgeons terminaux piri’ormes (et non
lancéolés).
La plante est broutée par les chameaux et les chèvres; ses fruits
sont mangés par les chacals.
Nom indigène — Gorane : zebo (Tilho).
Epiiedra altissima Desf. var. tibestica Maire, n. var. — A var.
algerica Stapf et a var. mauritanica Stapf recedit anlheris 3-4 -nis ;
perianthio masculo bradeam vix superante. His nolis ad E. foliatam
Boiss. et Kotschy accedit, a qua tamen differt spicis masculis taxe
paniculalis ; columna slaminati valde exserla ; bradeis basi tantum
connatis.
Hab. in rupeslribus basalticis in convallibus inter Torros et mon-
tem Tuchussou , ad ail. c. 1.800 m., januario florentem leg. Dalloni.
Aristida pogonoptila Jaub. et Spach. ssp. tibestica Maire,
n. ssp. — A ssp. eu-pogonoptila Maire, n. nom., lypo speciei, recedit
slalura minore ( vix ultra 25 cm.) ; foliis brevioribus ( lamina vix ultra
3 cm long a) ; panicula saepius conspicue exserla, vix ultra 10 cm.
longa; glumis brevioribus, inferiore 6-7 mm., superiore 9-10 mm.
longa ; glumarum nervis lateralibus apice tantum et parum conspicue
cum nervo meclio confluentibus ; glumella inferiore breviore (c. 3 mm.
longa, callo 0,75 mm. longo incluso ); arislæ columna breviore (c.
5 mm. longa), lacinia media apice breviter nuda.
Hab. in arenis vulcanicis ad Yebbi-Bou et Aouzi, ad ail. 1.300-
1.350 m, januario et mariio (Dalloni).
Rumex simpliciflorus Murbeck var. micrccarpus Maire,
n. var. — Ab aliis varielalibus speciei recedit valvis frudiferis valde
minoribus, c. 5x5 mm; achaenio 3 x 1,5 mm. ad var. libycum
Murb. accedit, a quo differt valvis minoribus planiusculis callum
haud occullanlibus. Folia oblusa, ovala, basi iruncalo-cordala et
simul plus minusve adlenuata.
Hab. in rupeslribus ryolithicis prope Aouzi, ad ait. c. 1.350 m,
januario (Dalloni).
Silene Kilianii Maire, Gontr. 654, 1929; var. dolicbocalyx
Maire, n. var. — A lypo (var. tvpica Maire, n. nom.) recedit calyce
longiore (30 mm.).
Hab. in monte Emi-Koussi (Tilho).
Nom indigène — Gorane : aledinga (Tilho).
Obs. — Cette plante n’est représentée, dans les récoltes de Tilho,.
— 905 —
que par deux fragments broutés avec 2 fleurs en bon état, mais
sans fruits. A moins d’une surprise, toujours possible lorsqu’on
connaîtra les fruits, la plante ne nous paraît pas, après comparai-
son attentive, spécifiquement distincte du S. Kilianïi du Hoggar
et du Tassili-n-Ajjer.
Dichilus Dallonianus Maire, n. sp. — - Suffrutex (?) valde
ramosus ramis ereclis l. erccto-palulis, virgalis, remole folialis,
viridibus, leretibus, lævibus. Herba Iota (prætcr foliolorum pagi-
nam superiorem glabram ) pilis basifixis adpressis albidis sericeo-
villosa, in partibus juvenilibus incana. Folia exslipulala, longe
petiolala ( peliolo usque ad 20 mm. longo ), trifoliolala ; foliola au-
guste lanceolata l. lineari-lanceolala, medium majus usque ad 22 x 5
mm., lateralia paullo minora, omnia basi adtenuala, apice subacu-
minala acuta, mucronata. Flores in racemos oppositifolios 2-3-
floros, pedunculatos, disposili ; racemi sub anthesi folium oppositum
subæquanles, posl anlhesim pedunculo elongalo longiores. Pedun-
culus et pedicelli, etiam. fructiferi, graciles. Bracteæ lineares herba-
ceæ pedicellum floriferum subæquanles, pedicello fruclifero bre-
viores. Pedicelli supra medium bibracteolali bracleolis herbaceis
linearibus basim cahjcis sub anthesi parum superantibus, floriferi
usque ad 2 mm., fructiferi usque ad 4 mm. longi. Calgx c. 7 mm.
longus, post anlhesim marcescens haud deciduus, bilabialus, exlus
adpresse et taxe uillosus ; tubus brevis (c. 2 mm. longus), campanu-
laius, 12-13 neruius ; labia subæqualia, superius usque ad basim
bifldus, laciniis lanceolatis longe acuminatis, apice plus minusve
incurvis acutissimis, trinerviis, inferius parum ultra trientem irifi-
dus, laciniis æquilongis, laieralibus e basi triangulari subulalis,
media angustiore e basi subulala, omnibus trinerviis nervis tenuibus
anastomosantibus. Corolla atropurpurea calijcem æquans, undique
glabra ; vexillum obovalo-rolundalum, limbo rolundato c. 6 mm . longo,
apice emarginalo, in unguemc. 1 mm. longumcontraclo ; alæ oblongc -
cultriformes, vexillum æquanles, basi in unguem c. 1 mm. longum
unilater aliter abrupte conlractæ, vix auriculatæ, apice incurvæ ob-
lusæ ; carina alas parum superans, c. 7,5 mm. longa, dorso valde
convexa, ventre vix concava, apice concolore obtusa, basi in ungues
c. 1 mm. longos contracta, exauriculala. Andrœcæum monadel-
phum; stamina 10 in vaginam postice fissam coalita; filamenta
usque ad trientem libéra; antheræ allernalim oblongo-lineares
basiflxæ et ovoideæ brèves dorsifixæ. Ovarium dense et adpresse
villosum ; Stylus glaber stigmate capitalo introrso coronatus. Legumen
usque ad 40 mm. longum, 4 mm. latum, valde compressum, adpresse
sericeo-villosum, sessile, apice oblique abrupte adlenuatum, acutum,
9-10 -spermum. Semina ovato-rolundala, 2, 2-2, 5 x 2 mm, com-
pressa, lævia, opaca, haud perfede matura olivacea.
906
Hab. inter Torros et Aouzi, in conuallibus lapidosis oropedii ba-
saltici. ad ait. c. 1.800 m. januario florens et fruclifer (Dalloni).
Nom indigène — Gorane : Kosenjia (Dalloni).
Lotus tibesticus Maire, n. sp. (sect. Eupedrosia Brand). —
Perennis ; caulis a basi ramosus ramis patulis l. erecio-palulis ;
herba tola pilis longis ( usque ad 0,65 mm), flexuosis, patulis l. in
caulibus interdum subadpressis villosa, viridis, in parlibus juveni-
libus cinerascens. Folia 5 -foliolaia, sessilia, sed rhachide inter ju-
gum inferiorem et foliota 3 superiora usque ad 2 mm. elongato præ-
dita ( inde ab auctoribus nonnullis petiolata dicenda), rhachide fo-
liolis breviore ; foliola superiora obovata l. obovalo-oblonga, usque
ad 7 mm. longa et ad 3 mm. lata, inferiora ovala usque ad 6 mm.
longa et ad 3,5 mm. lata, omnia apice plus minusve in apiculurn
abrupte contracta. Glandulæ stipulares nigræ conspicuæ. Flores
soliiarii l. bini, pedunculati pedunculo folium superanfe. Bracleæ
3-4-phyllæ, oblongo-obovatæ, calyce breviores, usque ad 4 mm. longæ,
glandulis stipularibus nigris præditæ. Pedicelli brevissimi, vix
usque ad 1,5 mm. longi. Calyx 8-9 mm. longus, exlus patule villosus,
haud conspicue bilabiaius, laciniis omnibus subæquilongis ; lubus
obconicus, 4,5-5 mm. longus ; laciniæ posieriores triangulari-lan-
ceolatæ, 5 x 1,6 mm, latérales 4,5 mm. longæ, subulalæ, antcrior
5 mm. longa, subulata, omnes apice subaculæ. Corolla undique gla-
bra, purpurea (1), c. 11 mm. longa, calycem conspicue superans ;
vexillum obovatum apice rolundatum et leviter emarginalum, basi
sensim in unguem adtenuatum, c. 11 x 4 mm; alæ oblongo-cultri-
formes, c. 10,5 mm. longæ ( ungue 3 mm. longo incluso ), unilatera —
Hier auriculatæ auric.ula deflexa obliqua, apice rolundatæ ; carina
alas æquans (c. 10,5 mm. longa), basi in ungues c. 2,5 mm. longos
abrupliuscule adienuaîa, dorso infra medium abruptiuscule
curuata, ventre infra rostrum convexiuscula, apice in rostrum rec-
tum vix obliquum, saluralius purpureum, obtusum producla. An-
drœcæum monadelphum ; fllamenta vix usque ad trientem libéra,
allernalim sub anlhera dilatata. Ovarium glabrum; stylus glaber
sub apice dentalus, stigmate capitato minuto coronalus. Legumen
glabrum, malurum obscure fulvum, subcylindraceum, calyce sub-
duplo longius; semina olivaceo-brunnea, subglobosa, c. 1,5 mm.
diam., lævia, opaca, hilo rotundo minuto prædita.
Hab. in lapidosis vulcanicis montis Fmi-Koussi, ad ait.
3.000-3.500 m. (Tn.no).
Nom indigène — Gorane : bedeoudi.
Cette espèce se rapproche, par ses fleurs purpurines et ses brac-
(l) E speciminibus çorsiccatis.
— 907
tées plus courtes que le calice, des L. macranthus Lowe, L. argen-
leus Webb, L. Loweanus Webb, mais elle s’en distingue à première
vue par sa villosité étalée non soyeuse.
Alhagi brevispinum Maire, n. sp. ad intérim — Ab A. græço-
rum Boiss. cum quo indumento conuenit, differl spinis brevioribus,
usque ad 15 (nec ad 25) mm. longis. Flores et fruclus ignoii.
Tigui; Yebbi Bou in alueo amnis Yebbigué, ad ait. c. 1.300 m;
in oropedio ad meridiem Yebbi Bou, solo vulcanico, 1.400 m.,
marlio (Dalloni).
Noms indigènes. - — Gorane : halobo; arabe : agoul.
Obs. — Nachtigal, indique au Tibesti un Alhagi pour lequel
il donne comme nom indigène « akoul ». Il s’agit évidemment
de notre plante.
Erodium malacoides (L.) Willd. ssp. Garamantum Maire,
Contr. 665, pro var. ; var. tibesticum Maire, n. var. — A lypo
subspecAei (var. suggaricum Maire, nov. nom.) recedii carpidiorum
foveola et sulco eglandulosis.
Hab. in monte Emi-Koussi, ad ail. 2.000-3.000 m (Tilho).
Cette plante est extrêmement affine à celle du Hoggar (E. m.
ssp. Garamantum var. suggaricum ), et comme elle, est bien carac-
térisée par le rostre du fruit extérieurement poilu, alors qu’il est
glabre dans les autres sous-espèces de VE. malacoides .
Fagonia Tilhoana Maire, n. sp. — Frulicosa, 25-35 cm alla ,
trunco lignoso, usque ad 2 cm crasso, rhgtidomate longiludinaliter
lacinioso veslilo, plerumque a basi ramoso. Rami juvéniles glauces-
centes, teretes, sulcaii, plus minusve glandulosi glandulis subsessi-
Ubus l. breviter pedicellatis, interdum glabrescenles. Spinæ stipu-
lares ita ut rarnuli glandulosæ, reclæ, usque ad 15 mm. longæ, pa-
tentes. Folia glandulosa, minuta, slipulis valde breviora, inferiora
3-foliolala ; petiolus c. 3 mm. longue ; foliola lanceolata parum
inæqualia, apice aristala. usque ad 5x1 mm; folia superiora
1 -foliolaia subsessilia l. breviter peliolala. Flores sub anthesi breviter
pedicellati, pedicello calyce breviore, glanduloso, ereclo-patulo.
Sepala e basi ovata longe acuminaia, arisiulala, dorso glandulosa,
viridia. Petala rosea calyce c. duplo longiora, obovalo-oblonga basi
sensim in unguem longiusculum adtenuata. Ovarium dense villosum.
Capsula pedicello accrelo ( usque ad 5 mm. longo ) recurvo suffulta,
c. 6 x 5-6 mm, pilis lecioribus erecto-palulis brevibus l. longiusculis
obsiia. Teste Tilho a decembri usque martium floret.
Var. typica Maire, n. var. — Planta valde glandulosa; folia
1 -foliolaia brevissime peliolala; sepala posl anthesim decidua ; cap-
sula pilis longiusculis villosa.
— 908 —
Hab. prope Yen, Tozeur, Alahida, Odoughé, Maro, Yoo, Ogoui,
Zouar (Tilho).
Var. brevipila Maire, n. var. — - Planta magis glauca, parce
glandulosa ramis inlerdum glabrescentibus ; folia 1 -foliolata longius
petiolala ; folia 3-foliolala haud visa ( forsan nulla?); sepala posi
anthesim persistenlia ; capsula pilis brevibus villosa. An species
dislinda ?
Hab. prope Yen (Gtjibout, mission Tilho).
Nom indigène — - Gorane : mogouni (Tilho).
Les deux formes de ce beau Fagonia sont affines au F. arabica L.,
dont elles se distinguent facilement par les feuilles, au moins les
supérieures, unifoliolées, bien plus petites, beaucoup plus courtes
que les stipules. Ce caractère les rapproche du F. Bruguieri D. C.,
dont elles se distinguent à première vue par le port dressé, frutes-
cent, le tronc ligneux épais et les jeunes rameaux non tétragones.
Cette plante est très appréciée des chameaux, malgré ses épines.
Fagonia arabica L. var. brevispina Maire, n. var. — A typo
(var. cu-arabica Maire Contr. 663) recedit spinis plerisque folio
brevioribus.
Hab. in convallibus lapidosis vulcanisis nec non arenaceis, ad
ail. 1.000-1.400 m, prope Aouzi, Aozou, Goumeur, Madigué, ubi
florentem et fructiferam a januario usque ad martium leg. Dalloni.
Echium humile Desf. var. subtrygorrhizum Maire, n. var. — -
A var. fallaci Maire, Contr. 708, non differt nisi indumenlo conspi-
cue duplici, qua nota ad E. trygorrhizum Pomel vergii, corolla
gamolepide et habitu lamen dislindum.
Hab. in convallibus lapidosis arenaceis nec non basalticis mon-
lium Tibesli, ad ail. 1.000-1.500 m, februario et mariio florens
(Dalloni).
Salvia Ciiudaei Batt. et Trab. var. tibestiensis (A. Chevalier)
Maire, Contr. 1311 bis - — S. tibestiensis A. Chevalier, Bull. Soc.
Bot. France, 78, p. 322, tab. 2, 1931 — A typo (var. typica Maire,
Contr. 1311 bis) recedit herba Iota longius et densius villosa, inc-ana ;
axi inflorescenliæ longius et patule (nec brevius et relrorsum ) villoso ;
dentibus calycinis anterioribus et lateralibus longioribus ovalis
sensim in cuspidem adtemiatis ( nec ovato-rolundalis in cuspidem
abrupte contraclis), posteriore lanceolalo lateralibus angusliore et
breviore (nec laie ovato lateralibus laliore et æquilongo).
Hab. in alveis torrenlium montium Tibesti, ad ait. 1.000-1.500 m
(Tarrieux; Dalloni).
Ballota hirsuta Benth. — B. hispanica (L.) Munby non Bentb.
Var. tibestica Maire, n. var. — A var. saharica (Diels sub B.
— 909 —
acuta) Maire, comb. nov., cui valde affinis, differt limbo calycino
minore, eliam in statu frudifero eredo-patulo ( nec palulo) ; brac-
leolis omnibus linearibus, calyce brevioribus, apice mucronalis ;
foliis minoribus longius lanatis ; verticillastris paucifloris.
Hab. in monte Emi-Koussi, ad ait. 1.000-1.500 m. (Tilho). Inter
Bardai et montem Tousidé, in convallibus arenaceis nec non basal-
licis, ad ait. c. 1.500 m, specimina slerilia leg. Dalloni.
Nom indigène — Gorane : ouniseremi (Tilho).
Hyoscyamus tibesticus Maire, n. sp. — Annuus (?), ereclus,
ramosus. Herba Iota pilis articulatis glandulosis longioribus et bre-
vioribus immixtis palule villosa, plus minusve viscida et arenam
adglutinans. Folia peliolata peliolo adplanato limbo breviore;
limbus ovato-rotundalus basi plus minusve cordatus, in foliis
superioribus plus minusve cunealus, apice plus minusve acutus,
lobatus lobis brevissimis triangularibus acutis, palmatinervius.
Flores inferiores pedunculati, medii et superiores sessiles, in cincin-
num demun valde elongalum densum disposili. Folia floralia infima
breviler petiolata, ouata, plus minusve lobala l. integra, cælera sessi-
lia, bracteiformia, herbacea, lanceolata, acuta, calyce breviora.
Calyx frudifer accreius, ereclus, eylindraceo-campanulatus,
usque ad 22 mm. longus et ( sub denlibus) usque ad 11 mm. diam.,
breviter et patule glanduloso-villosus, nervis 10 prominenlibus et
nervis 10 humilioribus ( déniés haud adlingenlibus) præditus, nervis
anastomosantibus vix nevix prominulis, reliculalus, dentibus trian-
gularibus acutis usque ad 5 mm. longis coronatus. Corolla exius
breviter et palule villosula, ochroleuca, haud venosa, in fundo
pallida l. inlerdum alroviolacea, usque ad 19 mm. longa, calyce c.
sesquilongior ; limbus obliquus ; lobi 5 inæquales, omnes rolundati,
anleriores 3 subæquales, posieriores 2 minores ; genitalia haud exser-
ta. Filamenta palule villosa, sub anthera glabra; anlheræ glabræ
ochroleucæ. Stylus stamina parum superans, glaber, apice haud in-
crassatus, incurvus. Semina dilute mellea, subreniformia, c. 1 x 0,9
mm., tuberculis hemisphæricis pellucidis exasperata.
Affinis H. albo L. a quo differt præcipue foliorum limbo magis
roiundato, palmalinervio, apice acuto ; inflorescenliis densis haud
foliosis ; calycibus breviter villosis ( pilis vix usque ad 2 mm., nec
usque ad 4 mm., longis) ; corolla minore.
Hab. in convallibus arenaceis nec non vulcanicis. In monte Emi
Roussi (Tilho); in alveo amnis Bardagué, ad ait. c. 1.200 m; prope
Guezenti, ad ait. c. 935 m; prope Aouzi ad ait. 1.350 m.,a januario
usque ad martium florens (Dalloni).
Nom indigène — Gorane : mochitaba (herba musimonis) (Tilho).
Tibestina Maire, n. gen. — Capitula helerogama, floribus radii $
slenlibus, disci £ fertilibus, solitaria, haud foliis bracteiformibus
Bulletin du Muséum, 2 • s., t. IV, 1932. 59
— 910 —
involucrata; phylla involucralia spinescentia, radiantia nulla,
Anlheræ basi caudatæ. Achænia valide coslala costis glabris, in
valleculis longe villosa. Pappus e setis basi brevissime connalis,
2-seriatis, aliis undique setaceis, aliis basi paleiformibus, omnibus
superne breviter plumosis. Stylus longe bifidus, sub dichotomia
concolor vix incrassatus, glaber, basi sensim bulbosus ; laciniæ apice
obluso tantum pilis brevibus præditæ, in marginibus stigmaliferæ.
Habitus Atractylidis.
Genre très remarquable par son style qui se rapproche plutôt
des styles des Senecioneæ que de ceux des Cynareæ. Il nous semble
toutefois difficile de l’éloigner des Cynareæ Carlininæ, dont il se
rapproche par ses caractères généraux. 11 diffère nettement des
genres voisins Carlina, Atractylis, Thevenolia, dont il a les soies
pappiques plumeuses, par divers caractères. C’est ainsi que le
style longuement bifide, l’absence de phylles involucrales rayon-
nantes, les capitules hétérogames, le pappus à soies non rameuses
l’éloignent des Carlina; l’absence d’involucre supplémentaire et
le style le séparent des Atractylis; les capitales hétérogames, le
style et les soies pappiques courtement plumeuses le distinguent
des Thevenotia.
Tibestina lanuginosa Maire, n. sp. — Annua (/. forsan in-
lerdum perennans ?) pluricaulis ; caules prostrati l. adscendentes, in
speciminibus suppetentibus usque ad 8 cm. longi, simplices !.. parum
ramosi, dense foliati, leretes. Herba iota albo-tomentosa indutnento
lanuginoso plus minusve adpresso. Folia alterna, interdum suboppo-
sila, ovalo-lanceolala, apice obluso l. acutiusculo spina fulva brevis-
sima (0,20-0,30 mm. longa) mucronata, usque ad 20 x 6 mm. basi
in peliolum c. 1/3 limbi æquantem l. breviorem adtenuala, margine
integra sed valde undulata. Capitula in apice ramorum usque
ad capitulum foliatorum insidentia. Involucrum ( anthodium ) sub-
hemisphæricum, c. 15 mm. longum, apice c. 17 mm. crassum, ara-
neosum; phylla imbricata, numerosa, omnia adpressa, exteriora
brévia, e basi lanceolala in spinulam fulvam, lenuem, vix pungeniem
producta, media longiora e basi latius ovala in spinam crassiorem
sed vix pungeniem adtenuala, intima linearia, fere glabra, c .
usque ad medium viridia, ultra medium subcoriacea fulva, apice in
cuspidem subpungentem acuminata, haud radiantia. Flores invo-
lucro breviores, ut videiur ochroleuci ; flosculi radii breviores $ sté-
riles, corolla c. 5,5 mm. longa, tubulosa, extus glandulosa, c. ad 1/3
5 -fida laciniis linearibus obtusis, stylo exserlo breviter bifido, cæ-
lerum stylo flosculorum disci conformi, ovario abortivo brevi, longe
et valde lanuginoso, pappo e setis numerosis, liberis L basi plus
minusve coalilis, omnibus setiformibus, inferne dentatis, [ superne
breviter plumosis, albido-fulvescenlibus, constante, florem valde
superante ; flosculi disci longiores, corolla c. 6,5 mm. longa, exlus
glandulosa, superne dilatata, c. usque ad 1/3 5 -fida laciniis lineari-
bus oblusis ; antheræ basi caudatæ caudiculis longe ciliatis, apice
in appendicem longe linguiformem 1/2 aniheram c. æquanlem pro-
ductæ, filamenla glabra, superne e cellulis scleriflcatis contexta.
Stylus glaber, basi sensim bulbosus scleriflcatus, sub dichotomia
sensim leuiter incrassalus haud sclerificalus, longe bifidus laciniis
linearibus c. 1,75 mm. longis apice obluso tantum pilis brevibus præ-
ditis, margine a basi usque ad apicem stigmatiferis. Recepiaculum
planum nudum. Achænia obconica, 3-3,5 mm. longa, fusca, kilo
minimo basait, valide costata coslis glabris, in valleculis pilis longis
adpressis, superioribus achænium superantibus, apice emarginatis
l. breviter bifldis, villosa, basi circa hilum pilis brevioribus densis-
simis ereclo-palulis valde hirsuta. Pappus flore longior, phyllis invo-
lucralibus intimis brevior, albidus, e selis basi brevissime connalis
conslans, inde intégré deciduus ; seiæ biseriatæ biformes, exlernæ
undique selaceæ, internas basi laie lanceolalæ ( usque ad 0,3 mm.
latæ ) paleif ormes, omnes inferne denlatæ, superne breviter plumosæ
( pilis usque ad 0,4 mm. longis).
Hab. in vulcani Emi Roussi clivis lapidosis, ad ait. c. 1.200 m.
(Tilho).
Nom indigène — Gorane : fergui.
Picris albida Bail var. Chevallieri (Batt.) Maire, Contr.
700, forma atrosetosa n. forma. — A typo non differl nisi anlhodii
seti nigris l. olivaceo-airis apice decoloranlibus ( nec albidis I. ru-
fescentibus).
Hab. in clivis lapidosis et convallibus vulcani Emi Roussi ad
ait. c. 3.000 m. (Tilho).
Nom indigène - — Gorane : metesqui (Tii.ho). Excellent aliment
pour les chèvres et les ânes.
Quelques Chênes nouveaux de vile d’Hainan
ET DE LA PÉNINSULE MALAISE,
par Mlle Aimée Camus.
1. Lithocarpus (vel Pasania) Fenzeliana A. Camus, nov. sp.
Arbor. Rami novelli pilosi. Folia lanceolata, basi allenuata, acu-
minala, 8,5-11 cm. longa, 3-4 cm. lala, glabra, margine integra, nervis
lateralibus 10-11 subtus prominentibus, venis inconspicuis; peliolus
2,5 cm. longus, glaber. Spica fructifera 5-7 cm. longa. Cupula obscure
transverse zonala glandem præler ullimum apiculum toiam includens.
Glans depressa, 8-9 mm. alla, 15 mm. diam., apice mucronala ;
cicairix convexa.
Chine : Hainan (Fenzel, année 1929; herb. Mus. Hist. nat. Vin-
dobon.).
Cette espèce m’a été communiquée par M. le Dr Ilandel-Mazzetti.
Ses cupules et ses glands la distinguent nettement de toutes les
espèces du genre. Les jeunes cupules sont munies d’écailles dis-
posées en zones concentriques serrées, les cupules adultes sont ses-
siles, sphériques, de 1,5-1, 9 cm. de diamètre, couvrant tout le fruit,
mais non entièrement soudées à lui, elles sont peu épaisses, cen-
drées, un peu verruqueuses, munies de 5 zones peu marquées, por-
tant des écailles très peu visibles, les zones inférieures espacées.
Le gland est sublenticulaire, presque biconvexe, le mucron soyeux
sortant seul de la cupule. La cicatrice est relativement très grande,
de 1,5 cm de diamètre, très convexe.
Les espèces suivantes m’ont été communiquées par M. le Direc-
teur de l’herbier de Kew et par M. le Directeur de l’Institut fores-
tier de Kepong, Selangor.
2. Lithocarpus (vel Pasania ) Rangeriana A. Camus,' nov. sp.
Arbor. Rami glabri. Folia ovata, basi rolundala, breviter acumi-
nata, cuspidata, 8-11 cm. longa, 3,8-5 cm. lata, supra glabra, nitida,
subtus puberula , margine integra, tenuiter 11-12 nervata, peliolus
1-1, 2 cm. longus, glaber. Spica fructifera elongata, 14-18 cm. longa.
Cupulæ sessiles turbinatæ, 1,5-1, 8 cm. diam., crassæ, concentrice
lamellato-zonatæ, zonarum marginibus crenatis. Glans iurbinala,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
— 913 —
depressa, apice mucronatci, 7 mm. longa, 13 mm. diam., glabra,
superne sericea ; cicatrix subconvexa, 1 cm. diam.
Péninsule malaise : Jeram Pachau (Ranger, Forest flora Malay.
Peninsula, n° 5.912, herbiers de Kew et de l’Institut forestier de
Kepong, Selangor).
Dans cette espèce les zones de la cupule sont très ondulées, bien
plus que dans les autres espèces du genre, autant que dans cer-
taines espèces du genre Quercus sous-genre Cyclobalanopsis, mais
les styles sont bien ceux d’un Lithocarpus et l’épi fructifère est
très long.
3. Lithocarpus (vel Pasania) Ridleyana A. Camus, nov. sp.
Arbor. Rami glabri. Folia ouata, apice cuspidata, basi altenuata,
8-12 cm. longa, 3, 5-4, 5 cm. lata, glabra, margine integra, nervis
lateralibus utrinque 10-11; petiolus 5-8 mm. longus, glaber. Spica
fruclifera 10 cm. longa. Cupulæ solitariæ, pedicellatæ, 6-7 mm. altæ,
20-22 mm. lalæ, sublignosæ, ore intégras, basi conlraclæ, concentrice
zonaiæ. Glandes iurbinalæ, mucronatæ, basi truncalæ, 10 mm. altæ,
18 mm. diam.
Péninsule malaise : Gunong Mas Reserve Kedah (Meh, Fl. of
Malay Peninsula, Forest Department, n° 8.916).
Proche du L. Wenzigiana Redher, mais cupule moins épaisse,
gland plus déprimé, moins atténué au sommet, à cicatrice presque
plane et non très concave, pédicelle de la cupule bien plus allongé,
atteignant 6-7 mm. et portant deux ou trois anneaux semblables à
ceux de la cupule.
A aussi quelques affinités avec le L. cyrlorhyncha Rehder, mais
cupule pédicellée, à zones plus marquées, fruit à sommet plus
obtus, bien moins rouge, feuilles moins rousses sur le sec.
4. Lithocarpus (vel Pasania) Symingtoniana A. Camus,
nov. sp.
Ramuli juniores pilosi. Folia ouato-lanceolata, apice suboblusa,
basi altenuata, 3-3,5 cm. longa, 1,4-1, 8 cm. lata; glabra, margine
integra, nervis lateralibus utrinque 9-10; petiolus 2-4 mm. longus.
Spica fructifera 3-4 cm. longa, oligocarpa. Cupulæ sessiles, hemis-
phæricæ, 7-8 mm. altæ, 12 mm. latæ, 3-4 zonaiæ. Glans subovoidea,
apice mucronata, glabra, fusca; cicatrix concava.
Péninsule malaise : Camerous Highlands (Symington, Flora of
Malay Peninsula, Forest Department, n° 25 961).
Ce Chêne qui, comme les espèces de la Péninsule malaise décrites
ci-dessus, se trouve dansl’herbier de l’Institut forestier de Kepong,
Selangor, diffère du L. Rassa par ses feuilles bien plus petites, ses
cupules plus hautes, munies d’anneaux plus nombreux, plus larges,
disposées en épi fructifère bien plus court.
— 914 —
5. Lithocarpus (vel Pasania) pseudoplatycarpa A. Camus,
nov. sp.
Arbor. Folia ouata vel subelliptica, basi atlenuata, apice acumi-
nala, 10-20 cm. longa, 4, 5-9, 5 cm. lata, margine integra, supra gla-
bra, subtus cano-lepidota, nervis lateralibus utrinque 8-9 prominenli-
bus ; peliolus 1,5-2, 2 cm. longus, glaber. Cupula crassa, lignosa,
depressa, basi contracta, 2,4 cm. alta, 3,7-4 cm. diam., obscure zonala.
Glans depressa, 1,5 cm. alta, 3,5 cm. diam., sericea; biconvexa,
medio umbonata, pro majori parte cupula immersa; cicatrix rotun-
dala, rugosa.
Péninsule malaise : Perak (Symington, Flora of Malay Peninsula,
Forest Department, n° 24 629).
Si le fruit de cette espèce rappelle beaucoup celui du L. cornea,
sa cupule est bien différente, puisqu’elle n’est pas marquée d’écailles
vers le sommet, mais de zones concentriques rappelant celles du
L. plalycarpa. Le gland, déprimé, en forme de lentille, à partie
libre convexe et cicatrice bien plus haute que la partie libre et très
rugueuse, rappelle beaucoup celui du L. magnifica (Brandis), mais
il est plus déprimé, plus large, à partie libre seulement convexe^
non subhémisphérique, vue de profd, dépassant beaucoup la cica-
trice; enfin la cupule n’est pas écailleuse.
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Champignons,
par M. Roger Heim.
Les champignons qui font l’objet de la note suivante ont été
recueillis par M. Monod au cours de la mission Augiéras-Draper
dans le Sahara central, au Hoggar et dans le Sahara soudanais,
en 1927 et 1928. Quoique peu nombreux, ils fournissent par l’in-
térêt qui s’attache spécialement à quelques-uns d’entre eux une
précieuse contribution à la flore d’une région encore très mal con-
nue au point de vue mycologique.
Peu de travaux, en effet, se réfèrent aux champignons sahariens.
Indépendamment de ceux qui concernent les confins algéro-saha-
riens et le sud de la Tunisie — relatifs à une flore dont les affinités
avec celle de Mauritanie sont nombreuses — , on ne peut guère
mentionner que les notes d’HARiOT et Patouillard, relatives aux
matériaux rapportés de Mauritanie par Chudeau, de la région
Chari-Tchad par A. Chevalier, et celles, en partie inédites, de
René Maire sur le Iloggar Q). Si l’on étend les données bibliogra-
phiques à l’ensemble de l’Afrique occidentale, on doit les compléter
par les résultats des diverses missions de Chevalier au Soudan
occidental et au Sénégal, de Lechmere sur la Côte d’ivoire, par
les notes isolées de Lutz, Fron, Berthault, et surtout par les
publications anciennes et classiques de Elias Fries et de Mon-
tagne (2).
(9 M. René Maire, à la suite de l’importante mission qu’il entreprit en 1928 dans
le Hoggar, a publié en partie le résultat de ses récoltes myeologiques (Champignons
nord-afrieains nouveaux ou peu connus. Fasc. 5, in Bull. Soc. Hist. Natur. Afriq. du
Nord, XXII, p. 13-24, 7 fig., 1931) qui comporte lesdescriptionsde six espècesnouvelles.
Une autre note, actuellement sous presse et dont il a eu l’amabilité de nous transmettre
un extrait du manuscrit, comprend la liste de 21 espèces, dont 5 ont été retrouvées par
M. Monod ( Montagmtes Candollei, Tülostoma laceratum et xwlvulatum, Podaxon ægyp-
tia.cus et indicus ).
Signalons, en outre, que dans une note concernant les plantes recueillies par ce dernier
au Hoggar, M. Maire a signalé la présence d’un Sorosporium, le S. catharticum sp. nov.,
Ustilaginée croissant sur Genchrus catharticus (in Bull. Muséum Hist. Natur. Paris,
2e sér., III, n° 6, 1931).
(r) On trouvera, d’autre part, la liste des publications relatives à la flore mycologique
de cette région, accompagnées des références précises (Roger Heim, Révision des tra-
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 7, 1932.
916 —
J’ajouterai avoir reçu en 1928 du regretté Bruneau de Laborie
une petite collection de champignons qu’il avait recueillis lors de
son dernier voyage en Mauritanie, et je profiterai de la présente
note pour en donner la liste : Lenlinus Chudæi Har. et Pat.,
Montagnites Candollei Fr., Batlarræa Guicciardiniana Cav., Phel-
lorina Delestrei (Dur. et Mont.) Fisch., Podaxon ægyptiacus Mont.,
Podaxon indicus (Spreng.), Ganoderma colossum (Fr.) Pat.
On comprendra d’autant mieux l’intérêt des récoltes de M. Mo-
nod quand on saura qu’il est parvenu à découvrir des états jeunes
de plusieurs espèces de Gastéromycètes, notamment de Tulostoma.
De tels échantillons m’ont donc permis d’en préciser le développe-
ment ontogénétique. Quant aux Podaxon, leur examen approfondi
m’a révélé des particularités remarquables d’ordre anatomique,
résumées ci-après. C’est dire que l’intérêt des récoltes mycolo-
giques de M. Monod dépasse le cadre de la simple floristique.
AGARICACÉS
Panæolus papilionaceus Fr., Hym. Eur., p. 311, 1874.
Tahount-Arak (Emmidir), Sahara central; 22-X-1927.
Forme réduite de l’espèce européenne dont elle possède les
caractères essentiels, macroscopiques et microscopiques. Spores
de 17-19,5 x 10,5-1 1,5g. Basides piriformes-ventrues, à 4 stérig-
mates courts et épais. Poils marginaux plus ou moins cylindriques-
sinueux, à membrane mince.
Psathyra spadiceo grisea (Fr. ex Schaef.) Quél.; Hym. Eur.,
p. 306.
Dans le coffrage en bois d’un puits, à Tamanrasset (Hoggar), le
6-XI-1927.
Spores à profd oboval, de 8,5-9-(ll) x 5-5,5-(6)g. Poils mar-
ginaux cylindracés, légèrement rétrécis vers le milieu, de 40-50
X 15 g environ.
Leucocoprinus molybdites (Fr. ex Meyer) Pat., Hym. Eur.,
p. 30, (= Lepiota esculenla Massee = L. guadalupensis Pat.
= L. Morgani Peck = L. ochrospora Cooke — gen. Chlorophyllum
Massee).
Dans le sable, Izelilène, l-XII-1927.
Spores de 7,5-9-11 x 6, 5-8, 8 g. Stipe formé dTiyphes légères
de largeur inégale (depuis 1,5 g), à membrane très mince. Les spores,
ocre citrin pâle et ventrues, sont portées sur des basides à 1-4 sté-
rigmates.
vaux parus jusqu’en 1928 sur la flore cryptogamique africaine. Champignons et Phyto-
pathologie, in Ann. de Crypt. exot., III, fasc. 2-3, p. 109-156, 1930).
917 —
Cette espèce, qui fait place au Leucocoprinus excorialus dans les
régions chaudes, est commune en Amérique du Nord (Colombia,
Virginie, etc.) et du Sud (Vénézuela), aux Antilles, en Indo-Chine,
à Madagascar.
Lentinus Chudæi Har. et Pat. in Champ, de Mauritanie réc.
p. M. R. Chudeau, Bull. Soc. Myc. de Fr., XXVIII, fasc. 2, p. 145,
fie. 1912.
Sur du vieux bois, confins nord-est du Timétrine (Sahara Sou-
danais), ll-XII-1927.
Cette espèce remarquable, bien caractérisée par son faux sclé-
rote allongé, n’a été recueillie précédemment qu’à trois reprises,
toujours en Mauritanie, par Chudeau (Talmeust, El Moïnam) et
par Bruneau de Laborie. Elle paraît être par conséquent une
endémique du secteur mauritanien.
Montagnites Candollei Fr., Hym. Eur., p. 319.
Dans le sable, Izelilène, l-XII-1927; Iféï, 12-XII-1927; entre
Tin Aberda et Izelilène, sous des Acacia seyal Del., 30-XI-1927;
Tin Kar, 14-XII-1927; entre In Ouri et In Rhar, 24-XII-1927.
POLYPORACÉS
Hexagona Hystrix (Cooke) Har. et Pat.; Cooke in Grevillea,
IX, p. 98, 1880; Hariot et Patouillard in Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, n° 2, p. 84, 1909.
Bords du Niger, région de Diafarabé.
Espèce africaine, propre à l’île Maurice, à la Réunion et à Mada-
gascar d’une part, à l’Afrique occidentale (Mauritanie, Sénégam-
bie) d’autre part.
Ganoderma colossum (Fries) Pat.; Nov. Symb. Myc., p. 56,
1851.
Dans le sable, à Kabara, près Tombouctou, 26-1-1928.
Échantillon arénicole, muni d’un faux sclérote typique, corres-
pondant à la forme saharienne signalée déjà par Patouillard (x),
que j’ai figurée d’autre part (2) et que j’ai reçue à diverses reprises,
notamment de Mauritanie d’où Bruneau de Laborie l’avait rap-
portée.
Cette espèce est essentiellement tropicale et subtropicale :
(1) Travaux posthumes de N. Patouillard réunis par Roger Heim. I. Quelques
champignons du Venezuela (Bull. Soc. Mycol. de France, XIII, p. 289-294, pl. XIV-XV,
1926).
(2) in Patouillard, loc. oit., pl. XIV, 1926.
— 918
Costa Rica, Vénézuela, Annam, Australie, Madagascar, et toute
l’Afrique occidentale et équatoriale.
GASTÉItACÉS
Lycoperdon gdabrum sp. nov.
Dans le sable, à Izelilône, lisière nord de l’Adrar des Ifor’as
(Sahara soudanais). Globosum, sessile, basi plicala, longe radica-
lum ; exoperidio lenuissimo, fragili, evanescente, pallido vel flauo ;
endoperidio primum candido, dein in basim flavo vel brunneo, persis-
tenle, subgranuloso, demum sublilibus areolis impresso; gleba flaves-
cente-olivaceo; basi slerili parva, minute cellulosa; capillitio luleo-
virescenle, hyphis majoribus ochraceis, sæpe perforalis, ramosis,
p. 2,5-5 latis; sporis globosis, levibus, luleo-olivascenlibus, breviter
pedicellatis, g. 4,5-7 diatn.
Caractères macroscopiques. — Globuleux, de moins de 3 centimètres de diamètre, ses-
sile, muni d’un prolongement rhiziforme simple et tenace, marqué souvent de sillons
à la base; d’abord entièrement blanc, puis jaunissant dans la partie inférieure.
Fig. 1. — Lycoperdon glabru m Heim sp. nov. :
é eliantillons à divers états (grand, nat.) (éch. Monod).
ExopéridiumAénu, fugace, subsistant çà et là sous forme de petites plaques adhé-
rentes, crème ou fauve.
Endopéridium subgranuleux ou finement duveteux, blanc, puis ocracé à la base du
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péridium; marqué d’un réseau peu visible formé d’aréoles de un à deux millimètres de
diamètre; épais (environ 1/3 à 1/2 millimètre), persistant.
Gleba pulvérulente, fauve olivâtre.
Base stérile très peu développée, à cellules petites.
Caractères microscopiques. — Capillitiüm formé de filaments de 2,5 à 5n de diamètre,
sinueux, contournés, mais de largeur peu variable, rameux; à membrane simple, fauve
puis brun olivâtre clair, de 0,7s. d’épaisseur, très fréquemment perforée.
Spores globuleuses, de 4,5 à 7s de diamètre, parfaitement lisses, fauve olivâtre; à
membrane double de 0,6-0, 7s de diamètre, composée d’une exospore hyaline et d’une
endospore brune et plus mince; brièvement pédicellées.
Cette espèce, de forme globuleuse et à base stérile presque nulle,
est bien caractérisée par son exopéridium évanescent, son endo-
péridium épais, sa gleba pulvérulente et olivâtre, ses spores lisses.
h, filaments de capillitiüm, montrant les perforations (X 1200); c, capillitiüm (X 600).
Ses caractères macroscopiques la rapprochent du Lycoperdon can-
didum (Rostk.) Bon. (= Calvatia candida (Rostk.) Holl.), qui en
est très voisin, ne s’en distinguant physionomiquement que par
son endopéridium nettement plus mince. Mais les caractères
microscopiques des deux espèces diffèrent notablement. Les don-
nées bibliographiques et l’examen de plusieurs échantillons de
Calv. candida , déterminés par Holt.os et que m’a aimablement
920 —
communiqués M. le Dr Mœsz, Directeur du Muséum d’Histoire
Naturelle de Budapest, m’ont montré que cette dernière espèce se
différencie du Lyc. glabrum : 1° par ses spores un peu plus petites
(4-5 [x diam.), possédant quand elles sont mûres une remarquable
Fig. B. — Tulostoma volvulatum Borszez. : a, spores (fortement pigmentées) (X 1000) ;
b, filaments de capillitium montrant la membrane double (X 750) (éch. Monod, voir
PI. I, fig. 9-10).
périspore recouvrant des verrues cylindriques adhérant à l’exospore
proprement dite; 2° par ses fdaments de capillitium fréquemment
septés et renflés aux cloisons (x).
p) Le Calv. candida a été retrouvé récemment en Roumanie par V. Alexandri
( Contrib . la Cunoasterea Gasteromycetelor din Romania, Bucarest. 1932), qui en a donné
une description et quelques dessins, mais sans mentionner la particularité des renfle-
ments visibles snr les filaments de capillitium à l’insertion des cloisons.
921 —
Le Lyc. pusillum, de taille comparable, très voisin physionomi-
quement, se distingue du Lyc. glabrum par son exopéridium coloré
et persistant quoique ténu, et par ses spores plus petites (3,5-4 jx)
et verruqueuses.
Fig. 4. — Tulostoma volvulatum Borszcz. : forme laceratum (Fr.) : a, spores (fortement
pigmentées) (X 1000); b, filaments de capillitium montrantja membrane simple,
parfois double (X 750) (échantillons Chudeau, PL II, fig. 6).
Tulostoma volvulatum Borszcz., in Sorokin Mat. pour la fl.
crypt. de l’As, centr., T. V., fig. 58-59, 1889-1890.
Dunes mortes entre le Timétrin cristallin et In Ouri (Sahara
soudanais), 17-XII-1927; Tilemsi, un peu au nord de Tabankort
— 922
(Sahara soudanais), 27-XI 1-1927; Ti-n-Aberda, bord sud du
Tanezrouft, et également plus à l’est, 27-XI-1927.
Le Tulostoma volvulalum Borszcz., fréquent dans la zone déser-
tique subtropicale africaine et asiatique (Tunisie, Algérie, Maroc,
Sud-Algérien, Haute-Égypte, Syrie, Asie centrale) est un champi-
gnon extrêmement polymorphe, caractérisé parmi les Tulostomes
par sa volve membraneuse, généralement non radicante, et par le
mode de déhiscence de son péridium dépourvu d’ostiole différen-
ciée; ce dernier offre en son sommet à l’état adulte une ouverture
circulaire; finalement il se déchire en étoile : alors la gleba est entraî-
née par le vent et il ne subsiste plus du chapeau que son enveloppe
fragmentée.
Patouillard (x) a signalé la variabilité à laquelle la volve était
soumise, tantôt « bien développée et non radicante », tantôt atro-
phiée, « à peine marquée ou même nulle ». Cette dernière particu-
larité s’applique au Tulostoma Boissieri Kalch.; d’autres exem-
plaires, à volve hypertrophiée au contraire, terminée par une racine
simple ou rameuse, répondent au T. Barbeyanum Henn. Lloyd (2j
ajoute à ces synonymes le T. Ruhmerianum P. Henn., et René
Maire (3) le T. torluosum Ehrenb.
Les nombreux échantillons rapportés par M. Monod offrent de si
intéressantes variations qu’ils m’ont amené à reprendre l’étude des
diverses formes affines au volvulalum et à préciser en même temps
leurs caractères microscopiques.
D'autre part, l’aspect lacéré que revêt le péridium âgé dans
divers échantillons du volvulalum m’a donné à penser que le Schizos-
toma laceratum, dont le chapeau offre également des déchirures
caractéristiques, pourrait être proche parent de l’espèce de Borsz-
czow. En fait, après examen des échantillons du S. laceratum con-
servés dans l’Herbier du Muséum de Paris, je dois conclure que ce
champignon ne peut être distingué spécifiquement du volvulalum
dont il est une forme robuste, à volve nettement différenciée et
fibreuse, à capillitium très coloré et relativement large (10 à
20 p en général), à spores brun ocracé, offrant une endospore à
pigment brun foncé.
Le Tut. volvulalum typique, à péridium non lacéré, possède des
spores deTdimensions et forme identiques à celles du laceratum,
mais nettement plus pâles (paille ou ocracées vues isolément), à
(0 N. Patouillard. Catalogue raisonné des plantes cellulaires de la Tunisie. Paris,
1897, p. 68-69.
(2) C.-G. Lloyd. TheA’ylostorneæ. Cincinnati, 1906, p. 19, p. 81.
(3) R. Maire. Contributions à l’étude de la flore myeologique de l’Afrique du Nord
{Bull. Soc. Botan. de Fr., 54, p. CCXV, 1907).
endospore à peine marquée, à capillitium également peu coloré
mais de forme et de dimensions tout à fait comparables aux fila-
ments de capillitium du laceralum.
Des échantillons semblables recueillis également par M. Monod,
Fig’. 5. — Tulostoma volvulatum Borszcz. : a, spores (peu pigmentées) (X 1000);
b, filaments de capillitium (X 750) (éch. Monod, voir PI. 1, fig. 10).
mais à péridium déchiré, m’ont offert par contre des spores
pareilles à celles du laceralum à la fois sous le rapport de la pigmen-
tation et des dimensions. Enfin, le T al. fusipes Pat., dont le type
924 —
■est déposé au Muséum de Paris, à spores et filaments de capillitium
identiques à ceux du laceratum, ne doit être considéré que comme
une forme de cette dernière espèce, à volve nulle et stipe aminci
vers la base.
D’ailleurs, Patotjillard (x) a déjà signalé la parenté entre les
Tul. laceratum et volvulatum, et montré que le genre Schizostoma
créé par Ehrenberg pour la première de ces deux espèces, res-
suscité par Lloyd, n’avait pas de raison d’être maintenu. Cepen-
dant, il se contente de rapprocher ces deux champignons dans un
même groupe générique « constituant dans le genre Tulostoma une
section particulière, caractérisée par la déhiscence étoilée du péri-
dium court». Patouillard estime que dans le cas du volvulatum
« les déchirures n’intéressent que la partie apicale du péridium »,
« disposition intermédiaire entre celle du T. laceratum dont elle est
une réduction et celle des Tulostomes à bouche définie ». Nous
venons de voir que les échantillons rapportés par M. Monod, insé-
parables spécifiquement du volvulatum par l’ensemble de leurs carac-
tères et la présence d’une volve courte, offraient cependant des
déchirures encore plus complètement manifestes que le laceratum.
D’autre part, les critères distinctifs basés sur la pigmentation des
spores se sont révélés insuffisants. Il s’ensuit que l’identité entre
les deux champignons s’impose en quelque sorte.
Il résulte de cette discussion que le Tul. volvulatum offre de
nombreuses variations qui ne sont peut-être pas fixées, mais seule-
ment sous la dépendance de conditions météoriques et de l’état de
maturation des échantillons. Il convient de mettre en évidence
parmi elles, d’une part celles qui ont trait à la volve (membra-
neuse, fibreuse, esquissée ou nulle) et à la taille (jusqu’à 11 centi-
mètres de haut.), et, d’autre part, celles qui concernent la pigmenta-
tion des spores.
Podaxon indicus (Spreng.), Syst. Veg., IV, p. 518, 1828.
Dans le sable, aux bords du Niger, environs de Diré (entre
Tombouctou et Niafoundé), le 31-1-1928; Izelilène, l-XII-1927;
dans un oued, au Hoggar, 8-XI-1927; entre Tin Aberda et Izeli-
lène sous des Acacia seyal Del., 30-XI-1927.
Description (2).
Caractères macroscopiques. — Forme relativement petite, de 8-12 centimètres de
hauteur.
P) Patouillard in Bull. Soc. Mycol. de France , XXVI, p. 196-198, 1910; Hariot
et Patouillard in Bull. Soc. Mycol. de France, XXVI, p. 207, 1910.
(*) Cette description est tirée du seul examen des 18 échantillons rapportés par
M. Monod provenant de 4 localités sahariennes et nigériennes différentes.
Péridium ovoïde, de 3,5-7 centimètres de hauteur sur 2 à 3 centimètres environ de
largeur, blanchâtre, puis paille parfois maculé de roux orangé; à enveloppe mince
papyracée, couverte partiellement de larges écailles apprimées de même nature qu’elle;
à paroi interne généralement rougeâtre au moins partiellement; d’abord clos, puis s’ou-
vrant inférieurement par déchirures irrégulières.
Stipe rigide, plutôt grêle (de 4 à 15 millimètres de diamètre), cylindrique, légèrement
renflé à la base qui est enterrée mais non radicante; étiré au sommet, concolore au cha-
peau, brunâtre ou parfois maculé d’orange dans la partie inférieure, nettement strié
de fibres verticales; couvert de larges écailles apprimées, plus ou moins rectangulaires,
et également striées; creux, farci d’une moelle flbro-soyeuse ; chair brun orangé vif dans
la partie périphérique, blanchâtre ou blanc citrin à la base.
Gleba brun noir, laineuse.
Caractères microscopiques. — Spores ovoïdes ou subglobuleuscs, le plus souvent de 8
à 13e-, mais parfois beaucoup plus volumineuses quand elles se produisent par suite de
l’avortement des basides et d’une accélération dans le rythme de la sporulation (elles
atteignent alors 20 et jusqu’à 32^de longueur et peuvent garder la forme elliptique ou
irrégulière du sporophore distrophié); à épispore épaisse, brun foncé; à pore germinatif
profond.
Basides en rosettes, piriformes, brièvement pédicellées, le plus souvent de
12-1.7 X 9-12n, à membrane mince, hyaline ou brune.
Pseudobasides formant des spores géantes provenant d’un avortement partiel ou
total des basides; elliptiques, cylindriques, globuleuses ou à profil plus compliqué,
atteignant 20 et même 32i->- de longueur ou de largeur; à membrane épaisse et brune;
à pore germinatif nul, unique ou double.
Capilütium abondant, laineux, formé de filaments sinueux, de 4,5 — 6,5 — 9[* de
diamètre, paille, non spiralés mais fragiles; à membrane assez mince (l,5n en général),
unique.
Observations systématiques.
Le Pod. indicus est une espèce voisine du Pod. ægyptiacus
(Mont.) avec laquelle elle a été plus d’une fois confondue. Ces deux
Podaxon présentent d’ailleurs des caractères microscopiques à
peu près identiques : spores subglobuleuses ou ovales (de 8-13 p
environ chez le Pod. indicus, de 10-15 x 9-1 1 p le plus souvent chez
le P. ægyptiacus) dont la coloration brun rouge s’accentue sous
l’action de l’acide lactique, même capillitium à membrane mince
et non spiralé, correspondant à une gleba également laineuse,
mêmes rosettes de basides brièvement piriformes et le plus souvent
de coloration brunâtre. Les caractères physionomiques des deux
espèces sont également très proches.
En fait, je ne suis arrivé à différencier nettement ces dernières
qu’après avoir repris l’étude de tous les échantillons de Podaxons
que renferme l’Herbier cryptogamique du Muséum de Paris, et
des quelques exemplaires que Bruneau de Laborie m’a rapportés
de Mauritanie en 1928. Il résulte de ces observations que Vægyp-
tiacus, tel que Montagne l’a décrit sur un échantillon récolté par
Bové dans les sables mouvants entre Suez et Gaza, se différencie de
Yindicus par sa grande taille (jusqu’à 18 centimètres de hauteur
alors que l’espèce de Sprengel ne dépasse pas 12 centimètres),
Bulletin du Muséum, 2” s., t. IV, 1932. 60
- 926 —
son stipe à fibres épaisses, tordues et non obliques (elles sont verti-
cales chez Vindicus), sa chair fauve, grise ou brunâtre (alors que
Vindicus l’offre rouge orangé, au moins dans la zone corticale du
stipe), enfin par ses spores un peu plus grandes. Quant à la colora-
Fig. 6. — Podaxon indicus (Spreng.); coupe dans le stipe montrant en a les écailles
superficielles provenant d’une enveloppe primordiale, en 6 l’enveloppe sous-jacente,
blanchâtre, de même nature que les écailles, en c la couche externe de la partie colo-
rée d ou chair proprement dite, en e les fibres formant la moelle, en s le faux sclérote,
en g quelques filaments appartenant à la gleba. On a figuré en haut et à droite une
portion grossie de cette coupe (éch. Monod).
tion de la gleba, elle paraît constituer également un caractère
distinctif, mais difficile à apprécier étant donné les variations de
teintes auxquelles elle est soumise selon l’état de conservation et
d’évolution des échantillons. Cependant, on peut dire que Vægyptia-
cus possède à l’état de maturité une gleba pourpre noirâtre un
peu plus rouge que celle de Vindicus qui se montre presque noire.
Du moins ces distinctions concernent-elles un ensemble de don-
nées sur lesquelles notre interprétation personnelle s’est exercée.
Les indications bibliographiques sont trop imprécises, les descrip-
tions des auteurs trop insuffisantes, les échantillons trop incomplets
pour qu’il s’agisse dans mon esprit de proposer des délimitations
définitives. Les exemplaires rapportés par les auteurs à Vægyptiacus
et ceux qu’on serait tenté d’identifier à cette espèce, offrent entre
eux des différences microscopiques et macroscopiques notables.
Il n’est pas deux récoltes qui soient superposables. Cependant, à
côté de ces indices variables, un caractère sur lequel les auteurs
n’ont pas insisté me paraît susceptible d’être spécifique : c’est celui
qui concerne la coloration de la chair du stipe, rouge orangé ou
brun grisâtre. Ce critère semble concorder avec la nature de la
moelle du stipe et avec celle de la direction des fibres. Autre-
ment dit, la structure du pied permet, à mon avis, de délimiter deux
types distincts confondus parfois sous le terme d 'ægyptiacus,
séparés parfois sous les dénominations d 'indicus et d 'ægyp-
liacus (1).
Je me suis appuyé surtout sur le type de Montagne auquel le
terme d 'ægyptiacus s’identifie. De cette comparaison j’ai déduit
que certaines déterminations faites par Fischer, Hariot, Patouil-
lard, demandaient à être rectifiées. Je n’ai pu identifier à l’espèce
de Montagne que les échantillons recueillis par Blanc, en Tunisie
(à Bir Matrea, Rogaa, d’une part, à Tachouchet Zebha, d’autre
part, avril 1887), ceux que le regretté Bruneau de Laborie m’a
rapportés, en 1928, de Mauritanie, et enfin un spécimen récolté par
la mission A. Chevalier dans les dunes de FJ-Oualadjé (Soudan),
en mai 1932.
J’y joins l’indication fournie par M. Maire sur la présence de
cette espèce au Hoggar (2).
Les autres déterminations concernant les récoltes faites par
Dybovsky au sud d’El-Golea, par Chevalier au Baguirmi, par
Schinz sur la côte du territoire actuel du Tanganyika, doivent
être à mon sens rapportées, et c’est au Podaxon indicus que j’iden-
tifie ces diverses récoltes. Si l’on joint à ces dernières localités
celles fournies par la bibliographie relative à l’Afrique du sud,
Madagascar, l’Abyssinie, l’Inde et l’Australie, on peut tirer de
l’ensemble de ces données d’utiles indications concernant les aires
d’extension de ces deux Podaxon. On voit, en effet, que le Podaxon
(L) Je dois cependant signaler que parmi trois exemplaires'recueillis par M. Monod
en la même localité (entre Tin Aberda et Izelilène, 30, XI, 1927) l’un d’eux n’offrait
dans la chair du stipe aucune indication de teinte orangée.
(2) M. René Maire a retrouvé au Hoggar les deux espèces : ægyptiacus et indicus
[in lût., 2 janvier 1932).
— 928 —
ægyptiacus est une espèce nettement nord-africaine et saharienne,
Fig. 7. — Podaxon indiens (Spreng.) : caractères microscopiques; a, rosette de basides
montrant 3 pseudobasides et insérée sur un filament de capillitium, b et c basides
normales portant respectivement 2 et 4 spores, d à i pseudobasides ou basides hyper-
trophiées équivalentes à des spores géantes, offrant’ parfois un pore germinatif
(/, g) et pouvant porter (h et i) des spores secondaires, j deux spores normales,
k, l, m spores géantes provenant de pseudobasides libérées (X 1000); », o filaments
de capillitium (X 1000) (éch. Monod).
alors que le Podaxon indicus s’étend au littoral de l’Océan Indien
et au domaine de l’Afrique tropicale, subtropicale et australe.
— 929
Observations anatomiques.
Je rappellerai brièvement ici les observations d’ordre microsco-
pique que j’ai faites sur les Podaxon rapportés par M. Monod;
elles ont été résumées d’autre part (1) :
A côté des sporophores piriformes, subhyalins ou brun roux
clair, groupés en rosettes abondantes, et produisant des spores
normales de 8-13 p. de diamètre, j’ai observé qu’un grand nombre
de ces basides manifestaient, au cours de leur développement, une
importante transformation : elles subissent partiellement ou entiè-
rement une hypertrophie en même temps qu’une membrane
épaisse, brun foncé, de même nature que celle des spores, enveloppe
la portion modifiée. En outre, le caractère de symétrie axiale delà
baside normale se perd en général. Un nouveau sommet organique,
deux parfois, apparaissent lorsque cette baside distrophiée achève
sa croissance; une échancrure puis un pore germinatif se formeront
quelquefois en un point correspondant à l’épaisseur maximum du
tégument coloré. Puis la baside modifiée se libérera des cellules
sous-hyméniales, ne se distinguant plus des spores normales que
par son volume supérieur et sa forme souvent plus allongée.
Mais cette transformation ne marque pas le terme final de la
maturation modifiée. Il peut se dérouler ensuite le phénomène
normal de sporulation, tel qu’il est connu chez les Agarics homo-
basidiés, tel que de Bary (2), Patouillard (3) et Ed. Fischer (4)
l’ont décrit chez les Podaxon. J’en-tends que de même qu’une baside
piriforme à membrane mince (hyaline ou colorée) peut produire
simultanément ou successivement une à quatre spores, ces dernières
peuvent apparaître successivement sur le sporophore distrophié.
Cependant, dans ce dernier cas, je n’ai observé que moins de quatre
spores, non symétriquement disposées par rapport à l’axe de la
baside modifiée. Cette dernière remarque permet de considérer la
partie hypertrophiée de cet organe comme équivalent à une spore,
parfois même à deux (fig. d) (5), les deux phénomènes — autotrans-
formation de la baside en spore géante et sporulation normale —
étant complémentaires. J’appellerai pseudobasides ces sporophores
modifiés, équivalents à des macrospores.
J’ai retrouvé ces organes non seulement sur la plupart des dix-
(1) Roger Heim. La formation des spores chez les Podaxon ( Comptes rendus Ac. des
Sc., 194, p. 1182, avril 1932).
(2) De BARY.Vergl. Morphol. u. Biol, des Pilze, p. 543, 1884.
(3) N. Patouillard. Le genre Podaxon [Bull. Soc. Mijco. Fr., VI, p. 159-167, pl.XVII,
1890).
(4) Ed. Fischer, loc. cit., 1889.
(5) Dans ce cas, l’existence de deux pores germinatifs peut être constatée.
— 930
huit échantillons rapportés par M. Monod, mais sur certains exem-
plaires, identifiés à tort au Pod. ægyptiacus et déposés dans l’Her-
bier du Muséum de Paris. Il n’est donc pas permis de parler d’ano-
malie; tout au plus pourrait-on supposer que sous l’influence de
conditions nutritives ou climatiques défavorables à la sporulation,
une accélération dans celle-ci s’est produite. Il en est résulté que la
Fig. 8. — Podaxon ægyptiacus Mont. : a, spores (X 1500); b, détail du spore germinatif;
c, filaments du capillitium (X 750) (écliant. réc. par Bruneau de Laborie).
formation des spores a précédé la maturation de la baside, mais sans
que le mécanisme même de la sporulation soit modifié. Il y a syn-
chronisme entre la formation de la baside et celle des spores, ou
si l’on veut avortemenl (et non pas enkystement ) de la baside.
Je n’insisterai pas sur les conclusions que j’ai tirées de cette re-
marquable disposition. Le fait que le rythme de la sporulation est
indépendant de l’état d’évolution de la baside affaiblit notable-
ment en tout cas la valeur rigide que les systématiciens contempo-
rains attachent à la présence soi-disant obligatoire de la baside
dans la sporogénèse des Basidiomycètes.
— 931 —
Le caractère de variabilité des organes reproducteurs de ce
Podaxon est d’ailleurs confirmé par le fait qu’on peut observer
sur la gleba du même échantillon des modifications significatives
selon les prélèvements qu’on y effectue. Ainsi, le même échantillon
(n° 825, Izelilène, l-XII-27) nous a offert au microscope : 1° des
spores régulièrement sphériques, de 9-10 g de diamètre, et des
basides égales, toutes très fortement colorées, mais sans intermé-
diaires entre ces deux sortes d’éléments; 2° des spores régulièrement
sphériques, de 8-10 [x de diamètre, des basides colorées normales
et des pseudobasides analogues à celles décrites précédemment;
3° des spores sphériques bien conformées, mais de taille différente,
Fig. 9. — Podaxon indiens (Spreng.) : spores provenant de la même portion de la gleba
d’un même échantillon et offrant une grande variabilité (X 1000) (éch. Monod).
les unes de 5,5 à 6 g de diamètre, les autres, ovoïdes, atteignant
10-12 g de longueur, à côté de basides normales et brunes.
Un autre exemplaire (n° 817, bords du Niger) montre une grande
régularité dans la forme des spores presque toutes sphériques, mais
de taille variant de 7 à 17 ^ de diamètre. Quant aux basides, on les
observe toujours en touffes, mais soit colorées et plus ou moins
hypertrophiées,, soit hyalines de 14-17 x 10-13 ^x.
L’échantillon n° 736 m’a révélé d’autre part une organisation
sporale assez différente de celle présentée par les autres spécimens
rapportés par la mission. A côté des basides en rosettes, abondantes,
colorées et non hypertrophiées, les spores se montrent essentielle-
ment variables dans leur forme et leurs dimensions, mais sans qu’il
soit permis de supposer qu’elles dérivent de basides modifiées. La
figure 9 représente quelques-unes de ces spores souvent allongées
ou irrégulièrement polygonales, traduisant le polymorphisme de la
sporée, polymorphisme résultant d’un dérèglement généralisé du
phénomène de la sporogénèse. On retrouve ici un exemple à rap-
procher de ceux que j’ai mis en évidence parmi les Inocybes et qui
— 932 —
m’ont conduit à interpréter d’une façon nouvelle la morphogénèse
sporale de certains Basidiomycètes (1).
Podaxon axatum (Bosc) Fr.; Bosc in Ann. Soc. Hist. Nat., I,
p. 47, pl. 11; Fries, Syst. Myc., 3, p. 63.
Dans le sable, aux bords du Niger, environs de Diré (entre Tom-
bouctou et Niafoundé); 31-1-1928.
Espèce essentiellement africaine, parfois littorale, propre sur-
tout au Sénégal et au Dahomey. Dybowski a retrouvé dans le sud-
algérien une forme naine que Patouillard a rattachée à l’espèce
de Bosc.
Indépendamment de ses particularités physionomiques connues,
signalons que les fdaments du capillitium, peu abondants, sont
incolores et larges de 2-4 g, et que les spores, ovoïdes, de 6,5-8
X 6-6,5 g, paille ou ocre pâle, ne subissent dans l’acide lactique,
même à chaud, aucune altération de teinte.
Phellorina Delestrei (Dur. et Mont.) Fischer; Dur. et Mont.
in Ann. Soc. Nat., 3e sér., IV, p. 364, 1845; Ficher in Engler u.
Frantl, I, 1, p. 334.
Dans le sable, entre Timétrine et Tin Kar (Sahara Soudanais);
le 14-XII-1927; à Asselar, près Tilemsi (Sahara Soudanais), le
20-XII-1927.
LÉGENDES DES PLANCHES
Planche I.
Tulostoma volvulatum Borszcz. : 1 à 4, jeunes échantillons d’une forme sans volve (éch.
Monod); 5 à 8, jeunes échantillons coupés longitudinalement et montrant les pre-
miers indices de rupture dans le réceptacle (éch. Monod); 9 et 10, échantillons
adultes, mais petits d’une forme à volve (éch. Monod); 11 et 12, échantillons âgés,
sans volve, et à péridium lacéré réduit à l’enveloppe (éch. Monod); 13, Tul. fusipes
Pat. (Chudeau, Bou Djebeha, 10-V-1909, type, Herb. Mus. Paris) (gr. nat.).
Planche II.
Tulostoma volvulatum Borszcz. : 1 à 5, échantillons d’une forme luxuriante à volve (éch,
Monod); 6, Tulostoma laceratum Fr. (échantillon recueilli par Chudeau à Atar,
Mauritanie, det. Patouillard, conf. par Lloyd, Herb. Mus. Paris) gr. nat.).
Planche III.
1 et 2, Podaxon indiens (Spreng.) (= pistillaris Fr.) (éch. Monod);
3 à 4, Podaxon ægyptiacus Mont. (Bruneau de Laborie) (gross. 9/10).
(1) Roger Heim. Le genre Inocybe, précédé d’une introduction générale à l’étude des
Agarics Ochrosporés. Paris, Leclievalier, édit., 1931.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 21-12-1932,
Bulletin du Muséum.
N° 7, 1932.
Planche I.
( Roger Heim)
Tulostoma volvulatum Borszcz. (1 à 12) et fusipes Pat. (13)
Bulletin du Muséum ,
N° 7, 1932.
Planche II.
(Roger Heim)
Bulletin du Muséum.
N° 7, 1932.
Planche III.
(Roger Heim).
Podaxon indiens (Spreng.) (1 et 2) et œgyptiacus Mont. (3 et 4).
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(') Pour tout ce qui concerne la rédaction, s'adresser à M. Ed. Lamy, 55, rue de Buf*
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e SÉRIE — TOME IY
N° 8 — Décembre 1932
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1932
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faire inscrire avant la séance (x).
AVIS
Les manuscrits doivent être définitifs, écrits très lisiblement , ou, de préférence,
dactylographiés , seulement au recto de feuilles isolées.
Ils ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux carac-
tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une fois
dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés d’un
trait tremblé.
Il est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de différentes
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison, Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses.
i1) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lamy, 55, rue de Buf-
fon, Paris (Ve).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1932. — N° 8.
274e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 DÉCEMBRE 1932.
PRÉSIDENCE DE M. R. ANTHONY,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. A. Guillaumin a été nommé Professeur de la Chaire de Cul-
ture (Décret du 10 décembre 1932).
M. G. Petit a été nommé Sous-Directeur de Laboratoire à la
Chaire de Malacologie, à partir du 1er janvier 1933 (Arrêté du
20 décembre 1932).
M. L. Chopard a été nommé Assistant stagiaire à la Chaire
d’Entomologie (Arrêté du 29 novembre 1932).
MUe Jean a été déléguée comme Commis à la Bibliothèque
(Arrêté du 29 novembre 1932).
Bulletin du Muséum , 2' s., t. IV, 1932. 61
934 —
M. O. Caille, Jardinier en chef, a été admis à faire valoir ses
droits à une pension de retraite, à partir du 1er décembre 1932
(Arrêté du 30 novembre 1932).
M. Théve.neau a été nommé Jardinier titulaire à partir du
1er décembre 1932 (Arrêté du 22 décembre 1932).
M. Carrai., Garçon de Laboratoire, a obtenu un congé d’un
mois, pour raisons de santé (Arrêté du 26 novembre 1932).
M. Bouchonnet, Gardien de Galerie, a obtenu un congé d’un
mois, pour raisons de santé (Arrêté du 24 décembre 1932).
M. de Martonne a été nommé membre de la Commission du
« Pourquoi-Pas? »
M. le Professeur P. Allorge a été élu Secrétaire de l’Assemblée
des Professeurs pour 1933.
M. le Professeur H. Humbert a été élu Président de la Réunion
des Naturalistes pour 1933.
M. le Professeur R. Anthony a été élu Secrétaire général du
Bulletin du Muséum.
M. R. Franouet, Assistant, a été nommé Chevalier du Mérite
agricole.
Fondation Paul- Adolphe Serre. — M. Serre, Associé du Muséum.
Consul de France, a fait donation au Muséum d’une somme de
10.000 francs pour l’attribution d’un prix annuel.
En attendant l’accomplissement des formalités légales, la Société
des Amis du Muséum a décidé de prendre ce prix à son compte, et
les premiers lauréats sont :
Exercice 1931. M. Saul aïs, Agent technique du Vivarium
(séance solennelle de 1932).
Exercice 1932. M. Cueille, Gardien de Ménagerie (séance solen-
nelle de 1933).
Legs Lhosie. — Le Muséum vient d’être envoyé en possession du
legs universel fait par Mme Lhoste pour la construction d’une
fauverie. L’Assemblée des Professeurs a autorisé la vente des biens
et valeurs composant la succession. Le produit en sera employé,
conformément aux conditions du testament, et en plein accord
avec les exécuteurs testamentaires, à l’édification d’un pavillon
au Jardin Zoologique du Bois de Vincennes.
- 935
Legs Marmottan. — L’Assemblé des Professeurs a décidé d’ac-
cepter le legs fait au Muséum par M. Paul Marmottan pour la
reconstruction de l’ancienne Orangerie et la réfection du Grand
Amphithéâtre du Muséum.
DOiNS D’OUVRAGES
M. le Professeur Louis Roule présente l’ouvrage suivant qu’il
vient de publier :
Lacépède et la sociologie humanitaire selon la nature. Ernest
Flammarion, Éditeur, Paris, 1932.
« Cet ouvrage est le sixième et dernier de la série que j’ai con-
sacrée à la bibliographie des grands naturalistes qui ont fondé et
illustré le Muséum. Les volumes précédents ont été consacrés à
Buffon, Daubenton, Cuvier, Lamarck, et Bernardin de Saint-Pierre.
Lacépède, premier titulaire de la chaire que j’occupe aujourd’hui,
clôture cette pléiade de savants.
Bernard-Germain-Étienne de la Ville-sur-Illon, Comte de Lacé-
pède, ne fut pas seulement un erpétologiste et un ichthyologiste
de grande qualité, mais il fut aussi un homme d’État et un haut
fonctionnaire administratif. Après avoir publié ses Traités géné-
raux sur les Reptiles, les Poissons, les Cétacés, qui conservent tou-
jours leur importance technique, il devint, sous le Premier Empire,
Sénateur de Paris, Ministre d’État, Président du Sénat, et Grand
Chancelier de la Légion d’Honneur. L’Empire tombé, il consacra
les dernières années de sa vie à rédiger un volumineux ouvrage
sur l’histoire de l’Europe. Ses inclinations d’esprit l’avaient con-
duit vers une sociologie humanitaire qu’il basait sur l’étude de la
nature. Je me suis efforcé de faire revivre de mon mieux cette
curieuse et grandiose figure, assez méconnue jusqu’ici. »
M. le Professeur H. Humbert présente les ouvrages suivants :
Les Aspléniées du Tonkin, par Mme Tardieu-Blot [Thèse de
Doctorat ès Sciences naturelles (Faculté des Sciences de Paris).
Imp. IL Basuyau et Cie, Toulouse, 1932];
Flore de /’ Indo- Chine, tome VI, fascicule 2 (paru en no-
vembre 1932) : Marantacées (fin), Cannacées, Musacées, par F. Ga-
gnepain; Orchidacées, par F. Gagnepain et A. Guillaumain.
— 936 —
M. le Professeur A. Guillaumin dépose :
Index seminum Musei Parisiensis anno 1932 colleclorum [Service
des Échanges], par A. Guillaumin et C. Guinet. Paris, 1932.
M. A. Menegaux présente l’ouvrage suivant, qu’il vient de
publier.
Les Oiseaux de France, Vol. I. P. Leclievalier, Éditeur, Paris,
1932.
« Le volume que j’ai l’honneur de déposer sur le bureau de l’As-
semblée pour la Bibliothèque du Muséum est le premier d’une
Faune des Oiseaux de France, dont j’ai entrepris la publication
pour moderniser la systématique de ce groupe. Le but que je me
suis proposé, c’est de présenter aux « Amis de la Nature » un ou-
vrage moderne, pratique, simple, d’un maniement facile leur per-
mettant de déterminer rapidement, à l’aide de clefs dichotomiques
et d’illustrations, un oiseau quelconque de la faune de France. Cet
ouvrage sera complet en 3 volumes, chacun d’eux sera illustré de
nombreuses figures noires et de 64 planches en couleurs d’après les
aquarelles de MM. Mahler et Eudes. Les planches dans ce volume
sont au nombre de 40 pour les Rapaces, 11 pour les Gallinacés,
4 pour les Colombins et 9 pour les Pies et les Coucous. En plus il y a
107 figures noires.
La première partie du volume comprend une étude des migra-
tions, un vocabulaire ornithologique complet en six langues,
l’étude de la morphologie et de l’anatomie des Oiseaux, la façon de
loger et de conserver de petites collections de peaux et d’œufs,
des conseils sur l’étiquetage des spécimens, car c’est l’étiquette
qui donne à un spécimen toute sa valeur documentaire.
A la fin de cette partie, M. Séguy, donne la liste des parasites qui
se rencontrent sur les Oiseaux vivants que je signale.
La deuxième partie est réservée à la classification et dans la troi-
sième se trouvent les planches en couleurs qui toutes ont leur texte
sur la page en regard. Ce texte donne le nom français le plus usuel,
suivi du nom latin admis maintenant d’après la loi de priorité. J’ai
ajouté les noms en usage dans certaines provinces, ainsi que ceux
employés par les Anglais, les Allemands, les Espagnols, les Italiens
et les Portugais et, pour faciliter les recherches dans les ouvrages
étrangers, tous ces noms sont invoqués dans l’index alphabétique
qui termine le volume.
Je donne ensuite tous les caractères nécessaires pour les dia-
gnoses, ainsi que le régime qui permet de se faire une idée du degré
d’utilité et de nuisibilité d’une espèce donnée, puis la description
des nids, des œufs, la durée de l’incubation, et enfin la répartition
géographique des espèces et des sous-espèces.
C’est la première fois qu’on publie une avifaune de la France
— 937
avec des planches en couleurs. Tel qu’il est compris, mon travail
répond donc à un besoin pratique, puisqu’avec des illustrations
nouvelles et artistiques, il apporte la mise au point, la modernisa-
tion de la systématique des Oiseaux de France. »
M. Ed. Lamy dépose des tirés à part de ses publications :
1° Faits de ressemblance chez les Mollusques teslacés [Extrait du
Journal de Conchyliologie , vol. LXXVI, 1932];
2° Coquilles doubles chez les Bivalves [Ibid.];
3° Noies sur les espèces Lamarckiennes de Cirripèdes (En colla-
boration avec M. Marc André) [Extrait des Comptes rendus du
Congrès des Sociétés Savantes [Besançon), 1932].
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les ouvrages sui-
vants :
Delmont (Joseph) : Vingt ans autour du monde; la capture des
grands fauves et des pachydermes ; adapté de l’allemand par Eugène
Gautier. Paris, Les petits-fils de Plon et Nourrit [1932]. In-16,
iv-298 p., pi.
Depape (Georges) : La Flore tertiaire du Wei-Tch ’ ang [province
de Jehol, Chine). Tien-Tsin, Mission de Sien-Hien, 1932. In-8°,
26 p., fig. (Publications du Musée Hoang ho Paiho, n° 6).
Eyma (Pierre-Joseph) : The Polygonaceæ, Gutliferæ and Lecy-
Ihidaceæ of Surinam. Amsterdam, J. -H. de Bussy, 1932. In-8°,
vi-223 p., fig., pi., carte.
Fournier (P.) : La contribution des missionnaires français au
progrès des sciences naturelles auxxixeel xxe siècles. Paris, P. Leche-
valier et fils, 1932. In-8°, 258 p., portr. (Paris, Th. lettres).
Fournier (P.) : Les Voyageurs naturalistes du clergé français
avant la Révolution. Paris, P. Lechevalier et fils, 1932. In-8°,
108 p., portr. (Paris, Th. complém. de lettres).
Frouin (Albert) : Travaux scientifiques de Albert Frouin, 1870-
1926; publiés par les soins de Lisa Albert Frouin. Paris, Le
Triangle [s. d.]. In-8°, 572 p., portr., fig., graphiques.
Lesueur (Émile) : Mon Pays d'Artois. I. Paris, E. Figuière
[1933]. In-16, 255 p., pl.
Parvui.escu (Dr V.). Étude anatomique des os de la tête et des
dents du bœuf de la race de steppe, var. à longues cornes. Cluj (Rou-
manie). Tip. nationalà, 1932. In-8°, 79 p., fig. [Extr. din Bul. Acad,
de Inalte Studii Agronomice, Cluj, Vol. III, n° 1, 1932].
— 938 —
Py (Germaine) : Recherches cytologiques sur l'assise nourricière
des microspores et les microspores des plantes vasculaires et en par-
ticulier sur le comportement des constituants morphologiques du
cytoplasme. Paris, Libr. générale de l’enseignement, 1932. In-8°,
150 p. et 19 pl. (Paris, Th. Sc. nat.).
Rode (Paul) : Contribution à la connaissance de la durée de la
vie des mammifères, d'après le major Stanley S. Flower. [Château-
roux, Impr. Centrale, 1932]. In-8°, 45 p. [Extr. du Bull, de la
Société nationale d' Acclimatation, nos 6, 7 et 8, 1932].
Roy (Jean) : Copépodes et Cladocères de l'ouest de la France;
recherches biologiques et faunistiques sur le plancton d'eau douce des
vallées du Loir et de la Sarlhe. Gap. impr. L. Jean, 1932. In-8°,
224 p., fig., graphiques.
Serrano (Antonio) : Exploraciones arqueologicas en el Rio Uru-
guay medio. Paranà, Casa Predassi, 1932. In-8°, 89 p., fig., pl.,
cartes.
Sunamoto (Etsujiro) : [« Éléphant »]. [Osaka, Sesonfuken-Kai,
1931]. In-8°, 1151 p., pl. (Texte japonais).
Turton (IA-C1 W.-H.) : The Marine Shells of Port Alfred,
S. Africa. Oxford, University Press, 1932. In-8°, xvi-331 p., front.,
pl.
939 —
COMMUNICATIONS
Les principales sources de documentation concernant
LES NATURALISTES DE L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE,
par M. Paul Pallary.
Correspondant du Muséum.
On sait que parmi les membres de la Commission des Sciences
et Arts que Bonaparte avait emmenés avec lui en Égypte se trou-
vaient plusieurs naturalistes dont voici les spécialités :
Zoologie. — Geoffroy, Savigny.
Botanique. — Nectoux, Delile, Coquebert fils.
Minéralogie. — Dolomieu, Rozière, Dupuis, Berthe, Descotils
et Régnault.
Deux dessinateurs d’histoire naturelle, Redouté jeune et Rin-
guet, leur étaient adjoints.
Or, malgré l’importance de l’œuvre accomplie par ces natura-
listes, les dictionnaires biographiques sont très sobres de détails
sur eux et leur nom, pour la plupart, est tombé dans l’oubli.
C’est qu’à part Dolomieu, Geoffroy Saint-Hilaire et Savigny,
aucun historien n’a fait de recherches approfondies pour faire
revivre leur existence et leurs œuvres. Ce sont cependant des figures
originales dont le bagage scientifique est important et qui méritent
d’être mieux connues.
Parmi ces naturalistes, Geoffroy Saint-Hilaire fut professeur au
Muséum et Delile le fut à la Faculté de médecine de Montpellier.
Il n’est pas facile, aujourd’hui, de se documenter sur ces savants.
Les archives qui les concernent sont très dispersées et hélas,
manquent pour une bonne partie.
En effectuant des recherches pour la biographie de Savigny,
nous avons retrouvé une importante documentation se rapportant
à ces naturalistes.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1982.
— 940 —
Aussi pour éviter à nos confrères des recherches longues et dif-
ficiles, nous allons leur indiquer les principales sources d’informa-
tion qui concernent les travaux des membres de l’Institut d’Égypte
et ceux de la Commission d’Égypte instituée par Napoléon pour la
publication du magistral ouvrage, connu de tous les savants, qui se
nomme la Description de V Égypte.
Bibliothèque du Muséum.
Nous avons déjà signalé ici même (1) que la documentation
scientifique, provenant de la succession Savigny, était centralisée
maintenant au Muséum. Elle comprend :
10 volumes de manuscrits figurant au Catalogue de la biblio-
thèque sous les indices : Ms. 2065 à 2074;
et 5 volumes de vélins sous les cotes : Ms. 2097 à 2101.
Grâce à une indication relevée dans les Registres de la Commis-
sion d’Égypte (. Bibliol . nai. Manuscrits, Reg. VII, 28 mars 1821;
nous avons pu retrouver les dessins originaux des Oiseaux, Rep-
tiles, Mammifères et Plantes qui figurent dans le 1er volume con-
sacré à l’histoire naturelle dans la Description de l'Égypte.
Ces vélins acquis par le Muséum, sont mélangés à ceux qui
forment la belle et célèbre collection conservée à la Bibliothèque.
Les dessins ont pour auteurs Redouté le jeune et Geoffroy Saint-
Hilaire.
Enfin il existe encore un album de dessins découpés par Audouin
dans les planches de l’Atlas de Zoologie du même ouvrage et dont
il s’est servi pour l’explication des planches dont il est l’auteur. Il
est catalogué : Ms. 2102.
C’est là tout ce qui existe à notre connaissance, dans la biblio-
thèque du Muséum concernant les publications.
Bibliothèque Nationale.
Dans notre grande Bibliothèque Nationale, au département des
manuscrits, sont conservés onze registres des délibérations de la
Commission d’Égvpte et la correspondance qui s’y rapporte.
Leur recherche n’a pas été facile parce que ces pièces n’ont pas-
été groupées ensemble dans le précieux Catalogue général des ma-
nuscrits français : Nouvelles acquisitions par M. Henri Omont.
Voici les cotes de ces importants documents, relevées dans le
vol. 2 (1900) :
3577 à 3587. Registre des lettres et délibérations de la Commis-
(x) Bull, du Muséum, 1931, III, n° 8, pp. 711-721.
941
sion nommée pour la préparation et la publication du grand
ouvrage intitulé Description de l'Egypte (1802-1827).
11 volumes, in folio, cartonnés.
Mais nous avons constaté qu’il manque dans ces registres les an-
nées 1819 et 1820.
Ce n’est que dans le volume 4 (1918), seulement, du Catalogue
précité qu’est, mentionné :
21 934 à 21 992. Correspondance et papiers relatifs à la publica-
tion de la Description de l'Égypte.
25 volumes de Correspondance classée alphabétiquement.
Cet ensemble de documents, d’une grande importance, est très
précieux pour ceux qui s’intéressent aux savants de l’expédition
et aux collaborateurs du grand ouvrage. C’est une mine très riche
qui ne paraît pas du tout avoir été exploitée jusqu’à présent.
Département des Estampes.
Là sont conservés les vélins originaux des planches de minéralo-
gie par Ringuet sous la rubrique :
Ub 181e, tome \Ver ; Gart. max. Comm. d’ Égypte-Minéralogie.
Nous espérions retrouver les dix planches d’ Hyménoptères et les
dessins originaux des Coléoptères et Lépidoptères qui manquent
dans l’œuvre de Savigny. Mais nos recherches ont été vaines.
Archives Nationales.
Les documents concernant l’Expédition d’Égypte constituent
un très important dossier étiqueté : F. 17A-1909 à 1108B, qui, s’il
contient beaucoup de pièces originales, renferme aussi des lettres
qui font double emploi avec celles qui figurent dans les registres de
la Commission d’Égypte, à la Bibliothèque Nationale.
On trouvera encore quelques pièces dans les dossiers :
AF. III*, 100, No 1899.
AF. IV, plaq. 3143, Ne 97 bis.
+ + FId. IV — S4 et F17 * 420 (4).
On trouve dans le premier carton (F 17A) les manuscrits de
quelques communications faites à l’Institut du Caire, mais le
registre lui-même ne s’y trouve pas. Jusqu’à plus ample informé la
seule source d’information qui nous reste aujourd’hui est la Décade
égyptienne publiée au Caire pendant la durée de l’occupation et qui
fut l’organe officiel de l’Institut d’Égypte.
(*) Notons, on passant, l’existence, aux Archives, d’un volumineux dossier concer-
nant spécialement le Muséum.
— 942
Archives Historiques
Aux Archives Historiques du Ministère de la Guerre sont con-
servés les documents se rapportant principalement aux opérations
militaires. Mais il s’en trouve toutefois un certain nombre qui con-
cernent l’Institut du Caire et plus spécialement l’évacuation des
membres de l’Institut de la Commission des Sciences et Arts, de
leur matériel et de leurs collections.
Ces matériaux se trouvent dans le dossier :
Armée d’Orient, registres L2 et N2.
Si l’on considère que les publications consacrées exclusivement
aux naturalistes de l’expédition ne sont, à ce jour, qu’au nombre
de trois, savoir :
Dr IIamy. - — - Lettres écrites d’Égypte par Geoffroy Saint-Hi-
laire, recueillies et publiées par le Dr IIamy. Hachette, 1901 ;
Lacroix et Daressy. — Dolomieu en Égypte (30 juin 1798-
10 mars 1799). Mém. Inslii. Égypt., 1922;
Pallary. — Savigny. Sa vie et son œuvre. Mém. Inst. Égypte,
1931 et 1932.
On voit combien il reste encore pour faire revivre les figures
des autres savants. De plus, il y a même beaucoup à publier sur
Geoffroy Saint-Hilaire spécialement.
Nous espérons que ces quelques indications seront très utiles aux
naturalistes et leur éviteront un temps précieux pour la recherche
des documents.
Nous remercions M. Bultingaire qui a bien voulu nous seconder
dans ces recherches pour ce qui concerne les documents du Muséum.
943
Notes ostéologiques et ostéométriques sur les H ém ion es,
PAR M. E. BoüRDELLE.
Professeur au Muséum,
Les Hémiones ( Equus hemionus, Pallas), constituent une impor-
tante population d’équidés de l’Asie centrale et occidentale que
l’on désigne encore sous les noms d 'Anes sauvages asiatiques,
d 'Anes hémiones ou sous l’appellation locale de Dsiggelei en Mon-
golie. D’une façon générale, on classe ces animaux à côté d’autres
Équidés asiatiques, tels que le Kiang (Equus kiang, Moorcroft), de
l’Ane onagre ( Equus onager, Gray), de l’Ane hémippe ( Equus
hemippus, I. Geoffr.), avec lesquels on les a d’ailleurs longtemps
plus ou moins confondus et avec lesquels beaucoup veulent encore
les confondre ou tout au moins les associer d’une façon étroite
dans un même groupe d’Équidés asiniens. Certains, cependant ont
bien senti que ces animaux, pas plus d’ailleurs que les Onagres et
que les Hémippes, n’étaient pas de véritables asiniens. Les déno-
minations d 'Anes mulets, de Mulets féconds, d’ Hémiones même ou
demi-ânes que leur avaient donné les anciens, témoignent déjà d’une
certaine incertitude à leur égard. Linné n’osa même pas en faire
état et ne voulut distinguer que trois espèces dans le genre Equus;
le Cheval, Y Ane et le Zèbre et c’est seulement, Pallas qui, en 1774,
ajouta une quatrième espèce YEquus hemionus, à la suite de
l’étude d’une dépouille de Dsiggetei ou Mulet fécond d’Aristote,
rapportée précédemment de Daourie par Messerschmid et déposée
dans le Musée de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg.
Par la suite, Frédéric Cuvier et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire,
appliquèrent la dénomination d 'Equus hemionus à divers sujets
asiniformes de l’Inde recueillis par Duvaucel et par Dussumier.
Mais cette opinion fut combattue par Gray ainsi que par Sclater
qui soutinrent que ces spécimens de l’Inde étaient des Ghor-Khurs
ou des Koulans, c’est-à-dire des Onagres, et qu’il fallait les dis-
tinguer des Hémiones. Gray en revanche assimilait d’autre part
le Kiang du Thibet à ces derniers animaux et des appréciations di-
verses étaient ensuite portées au sujet des Hémippes nouvellement
découverts, certains voulant voir dans ces animaux le véritable
Hémione d’Aristote. Afin de ne pas préjuger trop hâtivement de
la position zoologique exacte des Équidés asiatiques qui gravitent
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TV, n° 8, 1932.
— 944 —
autour du Cheval sauvage de Prjewalski, vis-à-vis des Chevaux ou
des Anes proprement dits, Alph. Milne-Edwards a établi un groupe
d ' Hémioniens constituant un sous-genre, dans lequel les diverses
formes en question peuvent prendre place soit au titre de sous-
espèces, de races ou de variétés distinctes. C’est afin d’essayer
d’établir la parenté de ces formes entre elles, aussi bien qu’avec le
Cheval de Prjewalski ou avec les Anes vrais que, conformément à
ce que nous avons déjà fait pour le Cheval de Prjewalski, nous
publions cette note sur les caractères ostéologiques et ostéomé-
triques des Hémiones. Elle se rapporte exclusivement à l’Hé-
mione proprement dit ( Equus hemionus, Pallas), ou Dsiggetei.
Elle a été établie grâce à des matériaux mis obligeamment à notre
disposition par le Laboratoire d’Anatomie Comparée du Profes-
seur Anthony, en particulier sur le squelette complet d’un Hémione
ayant vécu à la Ménagerie de 1884 à 1893 et dont l’authenticité
est absolue. Ainsi que nous l’avons fait pour l’étude ostéométrique
du Cheval de Prjewalski toutes les mensurations ont été ramenées
à un mètre de taille au sommet du garrot de manière à avoir une
échelle exacte de comparaison avec les chiffres caballins et assiniens
correspondants ainsi qu’avec ceux qui se rapportent au Cheval de
Prjewalski.
I. — Colonne vertébrale.
La formule vertébrale des Hémiones avec 7 vertèbres cervi-
cales, 18 vertèbres dorsales, 5 vertèbres lombaires, 5 vertèbres sa-
crées, 15 à 18 vertèbres caudales relève à la fois de la formule
vertébrale du Cheval de type oriental qui est aussi celle de l’Ane.
1° Les Vertèbres cervicales brèves, minces, très évidées, ac-
cusent plutôt dans l’ensemble, des caractères asiniens. Ces carac-
tères sont manifestes dans V Atlas, très bref de corps et dont les
cavités articulaires antérieures offrent de profondes échancrures
latérales caractéristiques des Anes. L'axis possède une apo-
physe épineuse très basse, le rapport ^au^eur qe o,568 est infé-
J longueur
rieur à celui de l’âne, 0,62, et encore plus à celui du cheval, 0,685
ou même 0,69 pour le Cheval de Prjewalski. Il y a là un caractère
hyperasinien intéressant à noter. La troisième vertèbre cervicale
est, comme chez l’Ane, aussi large que longue, alors qu’elle est plus
longue chez le Cheval. La quatrième est même plus large que
longue comme chez l’Ane encore, alors que la longueur l’emporte
dans cette vertèbre sur la largeur chez le Cheval.
2° Les Vertèbres dorsales offrent, comme les vertèbres cervi-
cales, un ensemble de caractères asiniens. C’est ainsi que presque
— 945
toutes les échancrures postérieures destinées à la formation des
trous de conjugaison sont transformées en trous complets, comme
-chez l’Ane, et que les tubercules mamillaires, à l’instar de ceux de
-cet animal, sont très développés. En revanche, les apophyses épi-
neuses du garrot, quoique très obliques en arrière sont cependant
moins inclinées que chez l’Ane.
3° Les Vertèbres lombaires sont au nombre de cinq comme chez
l’Ane et chez le Cheval de Prjewalski. Le développement en lan-
guettes étirées de leurs apophyses mamillaires, la réduction de
leurs articulations intertransversaires accusent des caractères asi-
niens, lesquels sont cependant en défaut par l’étroitesse marquée
des apophyses épineuses.
4° Le Sacrum constitué comme chez le Cheval et chez l’Ane,
par cinq vertèbres, offre une largeur à la base moins grande que la
largeur
longueur soit un rapport 52 < 1 comme chez le Cheval alors
longueur
que ce rapport est plus grand que > 1 chez l’Ane. D’autre part
le rapport
hauteur moyenne
= 0,515 alors que ce rapport est de
longueur
0,40 chez l’Ane, 0,41 chez le Cheval de Prjewalski, 0,45 en moyenne
•chez les chevaux, ce qui constitue un caractère hypercaballin, très
accusé.
5° I.es Vertèbres caudales n’offrent, comparativement au Che-
val et à l’Ane, aucun caractère différentiel important.
IL — Thorax.
1° Les Côtes, se présentent comme chez les Anes, plus courbées
•sur plat, peu ou pas courbées sur champ, alors que l’importance de
•ces courbures est inversée chez les chevaux.
2° Le Sternum, rappelle celui de l’Ane par sa forme générale,
l’étroitesse de sa carène cartilagineuse, et peut-être aussi par la
tendance à la réduction du nombre de ses sternèbres en raison
de la soudure plus ou moins complète des deux ou trois dernières
de ces pièces.
III. — Membres.
En principe, comme nous l’avons déjà dit et ainsi que nous l’avons
fait à propos du Cheval de Prjewalski, tous les chiffres que nous
donnons ici, sont établis en fonction de un mètre de taille mesurée
au sommet du garrot.
— 946 —
A) Membre thoracique. — 1° L'Omoplate de l’Hémione offre
des caractères nettement caballins. La longueur de cet os mesurée
suivant son grand axe, cartilage de prolongement non compris, est
de 0,233, égalant presque celle du Cheval de Prjewalski avec 0,234,
mais bien supérieure à celle de l’Ane avec 0,205.
On note encore, en raison de la grande largeur du col de l’omo-
, , , ,,TT, . , , largeur du col
plate chez 1 Hemione que le rapport-; 2 — : — — — ;
1 1 ^ largeur au bord vertébral
= 0,40 et se présente ainsi bien supérieur au même rapport, 0,31
chez l’Ane et 0,365 environ chez le Cheval ce qui constitue un carac-
tère hypercaballin des plus nets.
Quant à la cavité glénoïde, le rapport ar&eur. (je cette cavité
c longueur
donne 0,83 chiffre bien supérieur à celui de l’Ane, 0,725 en moyenne,
quoique encore un peu inférieur à celui du Cheval avec 0,875.
2° L 'Humérus possède chez l’Hémione une longueur absolue de
0,193 bien supérieure à celle du même os chez l’Ane avec 0,184, et
très voisine de celle du Cheval avec 0,196. Il apparaît ainsi, comme
chez ce dernier animal, nettement plus grand que le métatarsien
principal alors qu’il tend à égaler cet os chez l’Ane, et qu’il est plus
petit que lui chez le Cheval de Prejwalski. Quant au rapport
IPn?aaiir humérus^ .j eg^ q 33 exactement intermédiaire entre
longueur radius
celui du Cheval 0,85 en moyenne et celui de l’Ane 0,80.
3° Le Radius avec 0,232 de longueur chez l’Hémione se présente
plus long que chez l’Ane et que chez le Cheval où il est de 0,225.
On note aussi à propos de cet os chez l’Hémione que le rapport
épaisseur megur^ ^ parye moyenne vaut 0,666 et se présente
largeur r
ainsi déjà inférieur à ce rapport chez l’Ane avec 0,675 mais encore
plus à celui du Cheval sauvage avec 0,705 et surtout des chevaux
domestiques avec 0,775.
4° Le Cubitus de l’IIémione est ordinairement complet, comme
chez l’Ane et n’avorte pas, quoique très grêle, par la partie inférieure
de sa diaphyse. Par ses dimensions et par sa forme l’olécrâne reste
cependant plus caballin qu’asinien. Le rapport :
longueur du sommet au bec de l’olécrâne
longueur du radius
est de 0,233, chiffre qui s’éloigne de celui de l’Ane 0,215 pour se
rapprocher de celui du Cheval 0,245.
5° Les os du carpe n’offrent que des caractères de détail secon-
daires difficiles à apprécier. On constate cependant que l’os sus-
carpien par la courbure accusée de ses facettes articulaires, le
grand os par son aplanissement général ont des caractères mixtes.
6° Le Métacarpe de l’Hémione se caractérise par une longueur
— 947 —
absolue de métacarpien principal de 0,158 sensiblement supérieure
à celle du même os qui ne mesure que 0,15 chez le Cheval et chez
l’Ane domestiques alors que le Cheval de Prjewalski possède 0,162
pour cet os. On note d’autre part que le rapport
épaisseur d’avant en arrière
largeur d’un côté à l’autre
est de 0,73 dépassant un peu la valeur de ce rapport chez les
chevaux domestiques et sauvages 0,70-0,71 et qu’il se présente très
fortement supérieur à celui de l’Ane 0,60 dont le métacarpien prin-
cipal est beaucoup plus aplati d’avant en arrière.
L’indice ^-tacarpo de l’Hémione avec 0,683 est caballin avec
radial ’
0,55-0,70 chez le Cheval domestique, 0,69 chez le Cheval de
Prjewalski, alors que cet indice est de 0,80 chez l’Ane. De même
l’indice avec 0,82 s’éloigne beaucoup de celui de l’Ane,
à peu près égal à 1, pour se rapprocher de celui des Chevaux qui
est de 0,70 — 0,80.
7° Les Phalanges offrent sauf pour la première phalange des
caractères caballins prédominants. La première phalange par le
rapport ■ minima _ q 34g inférieur à celui du Cheval 0,40-
longueur
comme celui de l’Ane.
La deuxième phalange au contraire offre le rapport
largeur minima
hauteur
est de 0,94 supérieur à celui du Cheval 0,877, mais qui dépasse de
beaucoup celui de l’Ane 0,825.
La troisième phalange de son côté reste, dans sa forme générale,,
plus caballine qu’asine et le rapport :
distance crête semi-lunaire à bord plantaire
largeur maxima de la face plantaire
chiffre un peu inférieur à celui du Cheval 0,475, mais bien au-des-
sous de celui de l’Ane 0,575.
B) Membre postérieur. — 1° Le Coxal de l’Hémione n’a pas la
brièveté générale de celui de l’Ane. Il mesure 0,279, c’est-à-dire à
peu près la même longueur que chez les chevaux domestiques et
sauvages 0,285 et 0,275, alors qu’il n’a que 0,255 chez l’Ane. Le
rapport est de 0,59 chez l’Hémione plus voisin de celui du
Cheval qui est de 0,57 que de celui de l’Ane avec 0,64.
Dans les particularités morphologiques on remarque la forme
ovalaire très allongée du trou ovalaire, la forme obovale dans le sens
vertical du détroit antérieur qui sont des caractères caballins,
l’abaissement de la crête sus-cotyloïdiennes, l’encoche profonde-
948 —
•située sous l’épine iliaque antérieure et supérieure qui sont des
-caractères asiniens.
2° Le Fémur de l’Hémione est relativement long avec 0,255 com-
parativement aux chevaux domestiques et sauvages, qui ont res-
pectivement 0,245 et 0,25 et à l’Ane chez lequel cet os a seulement
0,235. La largeur de la trochlée fémorale l’emporte sur la hauteur
-au niveau de la gorge comme chez le Cheval alors qu’elle est plus
petite ou tout au plus égale à la hauteur chez l’Ane.
3° La Rotule présente le même caractère caballin que la trochlée
fémorale dû à la prédominance marquée de la largeur sur la hau-
teur de sa surface articulaire.
4° Le Tibia de l’Hémione avec une longueur absolue de 0,244
•dépasse la longueur de cet os chez le Cheval qui est de 0,225, celle
■de l’Ane qui est de 0,23 et se rapproche de celle de 0,25 que l’on
•observe chez le Cheval sauvage de Prjewalski. L’indice ^bio
lemoral
avec 0,87 chez l’Hémione est inférieur à ceux des Chevaux sau-
vages et domestiques qui sont de 0,90 et de 0,94, et très au-des-
sous de celui de l’Ane qui est de 1,03.
5° Le Péroné reste à l’état rudimentaire chez l’Hémione comme
■chez les autres Équidés et n’a pas tendance à se prolonger jusqu’à
l’extrémité inférieure du tibia.
6° Les os du tarse sont difficiles à apprécier quant à leur confor-
mation. On remarque cependant que l’astragale est plus caballin
qu’asinien et que le rapport ---ar,~’cul du cuboïde est à la limite
1 longueur
supérieure 0,50 de celui des Anes bien inférieur à celui des che-
vaux 0,69 à 0,77.
7° Le Métatarse a un métatarsien principal dont la longueur
absolue est de 0,186 chez l’Hémione, dépassant légèrement ceux
de l’Ane et du Cheval qui mesurent 0,182, mais qui reste bien infé-
rieur à celui du Cheval sauvage avec 0,195.
T . épaisseur d’avant en arrière , . . .
Le rapport P — A , , . ,, — : — mesure au quart inferieur
largeur d un cote a 1 autre
de l’os est chez l’Hémione de 0,962 dépassant déjà de beaucoup à
l’exemple de celui du Cheval de Prjewalski, celui de l’Ane, qui est
de 0,80 et encore plus celui du Cheval domestique qui n’est que
de 0,75.
TT| Pfrî friT’SO
L’indice — — 7- est de 0,66 chez l’Hémione, inférieur à celui
fémoral
du Cheval 0,73 et à celui de l’Ane 0,775.
8° Les Phalanges postérieures, la première phalange avec un rap-
, largeur minima , n , .
port — ^ de 0,347; la deuxieme phalange avec un rap-
longueur
949 —
port
largeur minima
hauteur
de 0,90; — la troisième avec un rapport
distance crête semi-lunaire a bord plantaire „ , , „„ .
; r j — : — ; — de 0,44, offrent chez
largeur maxima de la face plantaire
l’Hémione des caractères très voisins de ceux des phalanges anté-
rieures, asiniens pour la lre phalange, caballins pour la 2e et la 3e
phalanges.
IV. — Tète.
Envisagée dans sa forme générale la tête osseuse de l’Hémione
n’offre pas de caractéristique bien affirmée et ne rappelle celle des
Anes que par la dépression du chanfrein qui entraîne la forme sub-
concave ou concave de son profil. Contrairement à ce qui existe
chez l’Ane, la coudure du crâne sur la face, tout en étant plus indi-
quée que chez le Cheval, est beaucoup moins accusée que chez l’Ane
et la ligne de la face latéraledela tête qui va delà protubérance occi-
pitale externe au point d’implantation des incisives dans l’inter-
maxillaire, coupe encore l’ouverture orbitaire, comme chez le Che-
val, mais plus bas, dans ses parties inférieures. L’ouverture orbi-
taire, assez irrégulière de forme chez l’Ane, offre une légère prédo-
minance du diamètre longitudinal sur le diamètre transversal
comme chez le Cheval. En revanche, l’apophyse orbitaire forme à
son extrémité une encoche orbito-jugale, profonde, caractéristique
des asiniens. Dans les particularités morphologiques de détail il
faut noter encore le développement du tubercule de la partie extra-
orbitaire du lacrymal, du tubercule qui surmonte la suture des
corps des os intermaxillaires, particularités qui constituent des
caractères asiniens des plus nets.
Quant à la valeur et aux rapports de grandes dimensions on
constate que la longueur totale de la tête pour un mètre de taille
est chez l’Hémionede 0,391, c’est-à-dire dans la limite des chiffres
0,39 à 0,41, qu’on observe chez le cheval et chez l’Ane.
Le rapport ^)n^U--r-Ctfra-- est de 0,55 chez l’Hémione, légèrement
1 1 longueur face
supérieur à celui du Cheval 0,45, 0,50, à la limite inférieure de celui
de l’Ane 0,55 — 0,60.
Inversement le rapport ^Qn^ueur — est de 0,354 chez
longueur tete
l’Hémione, à peu près égal à celui du Cheval sauvage de Prjewalski
et intermédiaire entre celui du Cheval domestique 0,33 et celui de
l’Ane 0,37.
h' Angle facial avec une valeur de 12°, 5 place l’Hémione, comme
le Cheval de Prjewalski, entre les Chevaux propremont dits chez
Bullelin du Muséum , 2e s., t. IV, 1932.
62
— 950 —
lesquels cet angle varie de 11° à 13°, et les Anes chez lesquels le
même angle mesure 12° à 16°.
La cavité crânienne offre une capacité de 280 à 300 centimètres
cubes environ chez l’Hémione pour 100 kilos de poids vif, chiffre
qui est un peu inférieur à celui de 300 à 350 centimètres cubes
qu’on observe chez le Cheval de Prjewalski, mais qui est bien supé-
rieur à celui de 150 à 200 centimètres cubes qu’on constate chez le
Cheval et de 150 centimètres cubes qui existe chez l’Ane domes-
tique.
Enfin les sinus maxillaires supérieur et inférieur sont, contraire-
ment à ce qui existe chez le Cheval et plus encore que chez l’Ane,
en large communication et confondus en une cavité unique par
suite de l’avortement total de la cloison qui sépare complètement
ces sinus chez le Cheval et incomplètement chez l’Ane.
IfLes tableaux ci-joints résument les principaux caractères que
nous venons d’examiner comparativement aux caractères clas-
siques des Chevaux et des Anes domestiques. Par rapport à ces ani-
maux, ces tableaux, principalement le dernier, font ressortir les
caractères ostéométriques indécis du squelette de l’Hémione, et un
mélange assez confus de caractères caballins et asiniens avec
une prédominance des caractères caballins qui s’affirme dans les
tableaux I et II. On remarque cependant une certaine tendance
à des groupements régionaux de ces caractères. C’est ainsi que le
squelette du tronc, colonne vertébrale et thorax est nettement
asinien, alors que celui des membres est dans l’ensemble plus
orienté vers les formes caballines que vers les formes asiniennes.
Quant à la tête, elle participe dans sa forme générale, dans ses par-
ticularités et dans ses dimensions, des caractères caballins et
asiniens avec une certaine prédominance et parfois une accen-
tuai ion de certains de ces derniers.
Tout comme pour le Cheval de Prjewalski, nous ne voulons pas
aujourd’hui aller au delà de ces constatations générales, nous
réservant, plus tard, quand nous aurons étudié de la même façon
les Hémippes et les Onagres, de comparer entre eux les différents
Équidés asiatiques par rapport aux Anes et aux Chevaux.
951
I. Tableau comparatif de la longueur des os des membres chez VHémione, chez le Cheval
et chez l'Ane domestiques , pour une taille corporelle mesurée au sommet du garrot
et ramenée à 1 mètre.
Cheval
domestique
Ane
domestique
Hémione
Membre abdominal
Métatar-
Fémur Tibia sien
principal
0,245 0,225 0,1.82
0,285 0,230 0,182
0,255 0,244 0,186
II. — Tableau comparatif des principaux indices ostéométriques des membres et de la tète
chez le Cheval, VAne domestiques et VHémione.
Membre thoracique Thorax Colonne lerliU
III. — Tableau synthétique général des caractères ostéométriques de VHémione par rapport au Cheval et à l’Ane domestiques.
Tête. Membre abdominal.
III. — Tableau synthétique général des caractères ostéométriques de l’Hémione par rapport au Cheval et à l’Ane domestiques (suite).
CARACTERES CÀBALLINS
Hypercaballins.
CARACTERES LIMITES
CARACTERES ASINIENS
Hyperasiniens.
Coxal (longueur).
largeur trochlée
emur ]£au^-eur trochlée
, largeur surf. art.
° U 6 hauteur surf. art.
T , . tibio
Indice -■
fémoral
Astragale (forme).
Métatarsien (longueur).
2e phalange.
3 e phalange.
Fémur (longueur).
métatarso
Tibia (Longueur).
longueur
Métatarsien (longueur).
lre Phalange.
Forme générale.
Capacité crânienne. Longueur totale tête. Profil subconcave.
, ... . _ , longueur crâne , longueur crâne
Dimensions ouverture arbitraire Rapport — -2 — Rapport r-2 : •
longueur tete longueur face
Sinus maxillaire.
Apoph. orbitaire.
(encoche jugale du sourcil).
Tubercule Lacrymal.
Tubercule incisif.
— 954
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS
Beddard. — Mammalia. The Cambridge natural History, vol. X, 1902, Londres.
Chauveau, Arloing et Lesbre. — Anatomie comparée des animaux domestiques ,
5e édition, 1905, Librairie Baillière, Paris.
Blandfobd. — The fauna of British India. Mammalia , 1888-91, Londres.
F. Cuvier. — Mammifères, 1823.
I. Geoffroy -Saint-Hilaire. — A nnales du Muséum, IV. p. 77, pl. 8.
Georges. — Études zoologiques sur les Hémiones et quelques autres espèces chevalines.
Annales des Sciences Naturelles, 1901, Londres.
Gray. — Catal/Pach., 1869, p. 271.
- P. Z. S., 1849, p. 29.
F. X. Lesbre. — . Études Hippométriques. Revue de Méd. Vétérinaire et de Zootechnie de
V École Vétérinaire de Lyon, 1894.
— Précis d’ Extérieur des animaux domestiques, 3e édition, 1930, librairie Vigot, Paris.
Lesbre et Panisset. — Applications de l’Anatomie à l’Inspection des viandes de
boucherie. Bull, de la Soc. des Sciences Vétérinaires de Lyon, 1910, p. 185.
Sclater. — Cat. Mam. Ind. Mus. Cale., II, 1891, p. 198.
Trouessart. — Catalogus Mammalium, 1898 et 1905.
— 955 —
Note sur les Gazelles rencontrées en Asie Centrale
par la Mission Haardt-Audouin-Dubreuil,
par M. A. Reymond,
Zoologiste de la Mission Centre Asie.
Au cours de la traversée de la Mongolie intérieure et du Kansou
en direction du Sin Kiang, la mission Haardt-Audouin-Dubreuil a
traversé les aires de distribution de deux espèces différentes de
Gazelles.
1° Gazella ( Procapra ) gutturosa gutturosa, Pallas, Gazelle typique
de Mongolie à queue très courte;
2° Gazella subgutturosa Guldenstein, à queue longue, forme plus
occidentale et franchement plus désertique que la précédente.
Gazella ( Procapra ) gutturosa est caractéristique de la Mongolie
verte ou « pays des herbes ». On commence à la rencontrer à partir
de Chia ba shu, poste de soldats chinois à la limite de la plaine
basaltique cultivée qui couvre le rebord oriental du plateau au-
dessus de Kalgan et dès le début de l’ondulation des bosses de
granité de la grande pénéplaine mongole.
Les puits sont fréquents, ainsi que les cours d’eau coulant vers
l’intérieur et les sables où ils se perdent. Nombreux villages de
tentes mongoles (yourts) et les Gazelles sans être rares n’y vivent
qu’en petites troupes. On les rencontre par files d’une dizaine de
têtes, peu farouches, courant à croiser la route des voitures, mais
prudentes et difficiles à approcher. Autour de Pei-Iing-Miao, der-
nier centre de formation des caravanes avant la traversée du
désert, elles pullulent au contraire et c’est par troupes innom-
brables (plusieurs centaines de têtes) que nous les avons rencon-
trées, promptes à fuir en masse au premier coup de feu.
Mais dès Asha tu, poste militaire mongol, à la limite de la
zone des grandes steppes à Sighis (graminée à tiges pleines), du
faciès subdésertique et de la région franchement désertique à sol
presque nu, la Procapra gutturosa fait place à la Gazella subgul-
turosa, vivant par troupes très réduites, deux à cinq individus dans
les régions plus arides de l’intérieur.
Nous l’avons rencontrée par troupes beaucoup plus rares autour
•des bassins de terres rouges, une première fois à Kuanto, au pied
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
956
du Kara-Narin-Ola, dans un oued à la sortie du massif granitique
de Wu Ni Wu Su où notre chef de groupe Victor Point put en
abattre un mâle.
Nous la revîmes encore, beaucoup plus loin vers l’ouest dans les
bad-lands au pied du massif gneissique de Pagh-Motton-Sumu, et
une autre femelle fut abattue par MM. Balourdet et Remillier,
mécaniciens des chenilles à Hoyer Haramatu, à 200 kilomètres de
Wu Ni Wu Su, le 1er juin 1931.
A partir de ce point et jusqu’à l’Edsin Gol nous ne rencontrâmes
plus un seul mammifère sauvage. La région que nous parcourûmes
à ce moment est la plus aride de toutes celles que nous avons pu
rencontrer en Asie centrale; les pluies y sont exceptionnelles —
une fois tous les sept ans — à Pante Tologoi — et la rare végétation
des nitraires et des saksaouls y est réduite à des troncs brûlés,
tués par le manque d’eau, quand le cours souterrain de l’oued qui
les nourrit a changé de trajet sous le sable et les blocs.
Dans l’Edsin Gol •au contraire, une fois sorti de la forêt de
Populus euphratica, les Gazelles sont nombreuses, toujours la sub-
gultorosa, toujours en petites bandes, dans les prairies à sophoras
et à sighis (grandes graminées à tiges pleines) et on les rencontre
jusqu’aux abords des villes et des villages. Tchin Ta-Mao Mu Hsien
et Sou-Tchéou (deux femelles en doublé par Victor Point le 18 dé-
cembre 1931) actuellement exposées au pavillon des expositions
Citroën, boulevard des Batignolles.
C’est encore la s ubgutturosa qui peuple à elle seule les étendues
désertiques du centre du Turkestan chinois et les pentes dénudées
des glacis d’alluvions des Tian Chan et des plateaux des Pei
Chan (x).
A ce sujet le « Catalogue of Ungulate Mammals » de Lydekker and
Blaine distingue plusieurs sous-espèces de subgutturosa.
Le type subgutturosa subguttorosa ou Gazelle persane est carac-
téristique de la Perse et de l’Afghanistan. Elle donne dans le Tur-
kestan chinois la sous-espèce Gazella subgutturosa sairensis
Lydekker des montagnes de Dzoungarie. A côté d’elle, Gazella
yarkandensis Blandford à tache faciale beaucoup plus développée
dont plusieurs auteurs ne font qu’une sous-espèce de Gazella sub-
gutturosa est caractéristique du bassin du Tarim au sud des Monts
Célestes.
La Mission Haardt a rapporté en Europe un exemplaire de cha-
cune de ces formes dues au coup de fusil du lieutenant de vaisseau
P) Gazelle subguttorosa abattue par M. Chauvet dans le Ma Tung Shan. Une petite
bande en fuite à Mingshui frontière du Sin Kiang et quelques troupes vues régulière-
ment à 50 kilomètres au sud d’Ouroumsti sur les terrasses d’alluvions sub désertique s
dominant la grande rivière d’Ouroumsti, descendant des Monts Tian Chan.
— 957
Victor Point, chef du groupe Chine de l’expédition Citroën Centre
Asie.
Point a été assez heureux pour tuer un bel exemplaire femelle de
Gazella sairensis sur les pentes occidentales du Bogdo Oula, vers
2.900 mètres, le 14 octobre 1931. Et le 4 décembre 1931 il tuait
un exemplaire de Gazella yarkandensis aux passes de Chikuchinge
dans les Monts Célestes à environ 200 kilomètres de distance du
premier point.
Ces deux exemplaires prennent en fourchette d’assez près la
limite d’extension des deux formes. La sairensis de Dzoungarie se
rencontre sur la face nord des Monts Célestes jusqu’au Bogdo
Oula, la montagne sainte des nomades Khirghijes qui domine de
près la ville d’Urumtsi, capitale du Sin Kiang, et d’autre part la
yarkandensis de Yarkand, et du Taklamakan (désert du Lob
Nor et du bas Tarim) déjà signalée de Kuldsa-d’Aksu et d’Hami et
qui s’étend jusqu’à Chikuchinze dans les passes du sud des Tian
Chan.
Les exemplaires de Sou Tchéou, beaucoup moins marqués de
noir à la face que la yarkandensis semblent appartenir à la forme
typique subgulturosa subgutturosa, répandue à travers les Pei Chan
et le Gobi jusqu’aux abords occidentaux du Kara Narin Oula, au
nord de la bouche du fleuve Jaune.
Au retour vers Pékin, en février 1932, la mission Haardt a tra-
versé de nouveau le plateau mongol par la route aller du groupe
Chine entre Pei li Miao-Shara muren Miao (grande Lamaserie)
Serben et Chia ba su et nous y avons rencontré de même les
énormes troupeaux de Procapra gullurosa, fusionnés alors enbandes
immenses d’environ mille têtes, pullulant dans les dernières zones
de végétation brûlées par le froid.
Cette concentration des troupes de Gazelles en hiver semble être
due à la fois à la raréfaction des zones où subsiste encore la végé-
tation herbacée grillée sur place, et à la présence de quelques bandes
de loups, dont nous avons croisé une petite troupe de cinq adultes
aux environs de Sharamuren.
— 958 —
Description dun Poisson nouveau de la région du Kivu
APPARTENANT AU GENRE VaRICORHINUS,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
A deux reprises, j’ai déjà eu l’occasion d’étudier ici (x) les col-
lections de Poissons récoltées au Congo belge par M. Guy Babault.
Parmi les spécimens adressés récemment par lui au Muséum
se trouve encore le type d’une espèce nouvelle dont on trouvera
ci-dessous la description et qui vient s’ajouter à la vingtaine déjà
connue en Afrique du genre V aricorhinus Rüppell. Ce Cyprinidé
a été recueilli, toujours au Congo belge, dans une rivière à l’ouest
de Bukavu (ou Costermanville), à l’extrémité sud-ouest du lac
Kivu (2).
Varicorhinus Babaulti nov. sp.
Le corps est comprimé, sa hauteur est comprise 4 fois dans
la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 5 fois 1/2. La
largeur de la tête est contenue 1 fois 1/2 dans sa longueur. Le museau
est arrondi, proéminent, environ aussi long que la portion post-
oculaire de la tête(3). L’œil, latéral, est compris 4 fois 1/4 dans la
longueur de la tête, deux fois dans l’espace interorbitaire. La bouche
est large, légèrement courbée; elle fait un peu plus de la moitié de
la longueur de la tête. Il existe un barbillon minuscule à son angle.
Les écailles à stries nombreuses, parallèles, sont au nombre de 37
5 v
en ligne longitudinale, r-jy en ligne transversale, 3 entre la ligne
O 72
latérale et la ventrale, 12 autour du pédicule caudal. La dorsale
est environ aussi distante du bout du museau que de l’origine de
la caudale; son bord supérieur est droit; elle comprend 4 rayons
(1) Dr J. Pellegrin. Mission Guy Babault. Poissons du lac Tanganyika, Bull. Mus.,
XXXIII, 1927, p. 499 et Poissons de la région des lacs Kivu et Edouard, ibid., XXXIV,
1928, p. 82, fi g. 1-3.
(2) M. Guy Babault a envoyé aussiun petit Siluridé, VAmphilius platychir Günther,
recueilli à l’ouest du Kivu, à Kitembo, à une altitude de 2.000 mètres.
(3) Sur une aquarelle envoyée par M. Guy Babault, il y a des tubercules indiqués
au-dessous de l’œil.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
simples, le dernier mince, non ossifié et 10 rayons mous, l’antérieur
un peu plus court qqe la tête. L’anale, formée de 3 rayons simples
et de 5 branchus, n’atteint pas la caudale. La pectorale, pointue,
aussi longue que la tête, est loin d’arriver à la ventrale qui débute
sous le 3e rayon branchu de la dorsale et n’atteint pas l’anus. Le
pédicule caudal est 1 fois 3/4 aussi long que haut. La caudale est
fourchue, à lobes pointus.
La coloration est brune sur le dos, avec une ligne longitudinale
noirâtre, peu distincte, au niveau de la ligne latérale; le ventre est
blanc jaunâtre. Les nageoires sont grisâtres, nuancées de jaune.
D. III 10; A. III 5; P. I 13; V. I 8; Sq. 5% | 3 | 7r>1/2.
N° 82-181. Coll. Mus. — Région du Kivu : Guy Babault.
Longueur : 167 + 45 = 212 millimètres.
Ce Poisson que je dédie bien volontiers à M. Guy Babault, associé
du Muséum, vient se placer auprès du V. neelspruitensis Gilchrist
et Thompson (x), de Neelspruit (Transvaal), dépourvu de barbillons
et à dorsale plus courte (D. III 8-9), à bord supérieur légèrement
émarginé, et du V. Ruwenzorii Pellegrin (2), de la rivière Ouimi
(massif du Ruwenzori), à bouche plus étroite, à dorsale à bord
émarginé, à écailles un peu plus nombreuses (Sq. 6}4-7}4 I 39-
40 | 10).
'Cette espèce vit dans les eaux vives, sous les pierres.
(0 Gilchrist et Thompson. Ann. Mag. N. H. (8), VIII, 1911, p. 478 et Ann. S. Afr.
Mus., XI, 1913, p. 366, fig.
(a) Dr J. Pellegrin. Bull. Soc. Zool. Fr., XXXIV, 1909, p. 156 et Mém. Soc. Zool.
Fr.,.XX II, 1910, p. 284, pl. XIV, fig. 1.
— 960 —
Galerucini de la Collection du Muséum national
D'Histoire naturelle recueillis dans vHimalaya
PAR LE DT J. H ARMAND,
PAR M. V. Laboissière,
Correspondant du Muséum.
Ire Note.
Gen. Sastra Baly.
Sastra acutipennis nov. sp.
Fauve plus ou moins rougeâtre; quatre derniers articles des an-
tennes noirs; élytres violet pourpre foncé peu brillant et couverts
d’une fine pubescence couchée brune ou noire; labre et palpes
plus ou moins rembrunis; extrême sommet des tibias et tarses
bruns.
la tête est moins large que le pronotum avec les yeux légère-
ment saillants; palpes grêles, le vertex est marqué de points assez
gros mais peu profonds; les antennes sont un peu moins longues
que le corps, le deuxième article est petit, ovalaire, le troisième qui
est le plus grand de tous est plus long que le premier et le deuxième
réunis, les suivants sont égaux entre eux.
Le pronotum est moins de deux fois plus large que long, ses bords
latéraux subparallèles sur la moitié basale sont obtusément dilatés
en avant et fortement convergents vers les angles antérieurs qui
sont obtus et légèrement saillants, les angles postérieurs sont à
peine obtus, tous sont surmontés d’une spinule pourvue d’un pore
piligère; la base, oblique de chaque côté, est faiblement sinuée
devant l’écusson. La surface est éparsément et finement ponctuée,
sauf sur le disque qui est lisse, et creusée de cinq impressions peu
profondes disposées comme suit : deux situées une de chaque côté
du milieu; deux placées sur la base, une en dedans de chaque angle
qui paraît relevé; la cinquième triangulaire se trouve devant le
milieu de la base et se continue par un sillon lisse, s’étendant sur
le milieu du disque jusqu’au bord antérieur. Écusson ogival fine-
ment ponctué avec une fine pubescence jaune peu serrée.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
—■ 961 —
Élytres beaucoup plus larges que le pronotum à la base, arrondis
aux épaules très légèrement dilatés après le milieu, ils s’arrondissent
séparément au sommet et sont ensuite échancrés avant l’apex qui
forme de ce fait un prolongement anguleux; le bord latéral n’est
pas visible en avant l’insecte regardé de dessus, mais, à partir du
premier tiers, il forme une explanation assez large qui disparaît
vers l’angle latéral avec les épipleures; ceux-ci sont assez larges,
horizontaux, fauves sur la partie basale et noirs en arrière. La sur-
face très convexe est couverte d’une fine ponctuation assez serrée;
de chaque point part un petit poil couché de couleur sombre; une
profonde impression creuse le côté sur le premier tiers; une autre
transversale s’observe sur le disque au même niveau; une très
faible limite en dedans le calus huméral; au-dessous de l’écusson, la
région suturale est déprimée et ensuite la suture est élevée, plus
fortement après le milieu.
Dessous fauve garni de pubescence claire; pattes robustes;
tibias bisillonnés longitudinalement en dessus, mutiques au som-
met; métatarse postérieur de la longueur des deux articles sui-
vants réunis; ongles arqués profondément bifides, la dent interne
plus forte et un peu plus longue que l’externe. Sommet de l’ab-
domen creusé d’une profonde impression triangulaire. Long. :
9-11 mm.; larg. : 4,5-5 mm.
Sikkim; quatre <J.
S. aculipennis se sépare de toutes les autres espèces par l’échan-
crure apicale des élytres. Sa forme assez massive rappelle davan-
tage celle des Periclitena dont il diffère par ses antennes. Une
étude plus complète du genre conduira probablement à la création
d’un genre nouveau.
Sastra Harmandi nov. sp.
Testacé sale un peu plus fauve en dessous; palpes bruns; an-
tennes rembrunies à partir du sixième article, les quatre derniers
noirs; tibias en majeure partie bruns; tarses noirs.
forme allongée. Tête aussi large que le pronotum en com-
prenant les yeux qui sont très gros et saillants; palpes grêles; an-
tennes un peu moins longues que le corps, le troisième article est le
plus grand de tous; vertex creusé d’une longue et assez profonde
impression dans son milieu au-dessus des calus surantennaires qui
sont saillants, marqué de quelques points près des yeux.
Pronotum à peine de moitié plus large que long, bords latéraux
très faiblement dilatés arrondis en avant du milieu et fortement
convergents vers le sommet; base arrondie, à peine sinuée devant
l’écusson, échancrée en dedans des angles postérieurs qui sont
aigus et saillants en arrière; angles antérieurs obtus avec une spi-
nule saillante en dehors; surface lisse, brillante, creusée de cinq
impressions placées comme chez acutipennis mais plus accentuées,
celles situées sur la base la coupent complètement. Écusson en
triangle allongé, obtus au sommet; pubescent.
Ély tres allongés, arrondis aux épaules, parallèles sur la première
moitié très faiblement dilatés arrondis en arrière et obtusément et
séparément arrondis au sommet; surface normalement convexe
faiblement impressionnée latéralement; l’impression transversale
sur le disque est à peine indiquée, l’infrahumérale est assez forte;
toute la surface est densément et finement ponctuée et couverte
d’une pubescence grise ; épipleures étroits disparaissant vers l’angle
latéral.
Le dessous est couvert de pubescence grise; les pattes sont peu
robustes; les tibias sont carénés en dessus et à peine sillonnés; mu-
tiques au sommet; les tarses postérieurs manquent en partie, il ne
reste que le métatarse, mais par comparaison on peut évaluer sa
longueur à celle des deux articles suivants réunis; ongles arqués
profondément bifides, la dent interne plus longue et plus forte que
l’externe. Sommet de l'abdomen creusé d’une profonde impression
triangulaire. Long. : 9,5 mm.; larg. : 4,25 mm.
Sikkim; un d1.
Par la forme de son pronotum non dilaté sur les côtés S. Hctr-
mandi pourrait prendre place dans le sous-genre Sastracella de
Jacoby, mais chez celui-ci les épipleures sont plus courts et le
métatarse postérieur aussi long que les trois articles suivants
réunis.
Gen. Doryxena Bal y.
Doryxenci geniculatci Baly, 1879. list. Ent. IL, p. 451.
Sikkim; un exemplaire.
Gen. Merista Ghap.
Merista trifasciala Hope 1831, in Gray, zool. Mise., p. 28, ab.
spiloia Hope 1. c. p. 28.
Sikkim.
Merista fallax Har. 1880, Stet. Ent. Zeitschr. XL1, p. 143.
Sikkim.
Merista flavivenlris Har., 1. c., p. 144.
Sikkim; un exemplaire.
Merista Dohrni Bsly, 1861, Journ. of. Ent. I, p. 203 (Leptarthra).
Sikkim.
— 963
Merisla sexmaculata Redtb., 1848, in Hügel, Kaschmir IVr
p. 553.
Sikkim.
M. sexmaculata s. sp. grossepunctata nova. Dans la forme
typique chaque élytre est orné de trois grandes taches jaunes:
d’après Duvivier ces taches sont rouges sur les insectes, à l’état
frais; 1892, Ann. Soc. ent. Belg., p. 441 — couvrant un espace aussi
long que les intervalles, qui sont violet pourpre ; sous la tache basale
se trouve une petite tache ovalaire à cheval sur l’épipleure et le bord
latéral, très visible; toutes, sont à peine séparées de la suture.
Chez grossepunctata les taches sont beaucoup plus réduites et plus
largement séparées de la suture et du bord latéral, la tache sous-
humérale est à peine indiquée; la couleur foncière des élytres est
plus nettement bleue et la ponctuation beaucoup plus grosse et
plus serrée. Long. : 9-11,5 mm.
Simla; sept exemplaires.
Gen. Agetocera Hope.
Ageiocera flavivenlris Jac. 1879, Proc. zool. Soc. Lond. p. 787, Ç.
L’auteur dans sa description a omis de mentionner que chez la
femelle de cette espèce le sommet de l’abdomen était creusé d’une
large échancrure triangulaire et que le sommet du pygidium était
également pourvu d’une échancrure plus petite en demi-cercle.
Long. : 9-11 mm.
Sikkim; quatre $.
Agetocera Hopei Baly, 1865, Trans. Ent. Soc. Lond. (3), p. 438.
Sikkim.
Gen. Lochmaea Weise.
Subgen. Tricholochmaea nov.
Forme des Lochmæa, mais le corps est recouvert d’une fine pubes-
cence couchée; le pronotum est deux fois plus large que long avec
les bords latéraux anguleux, sa surface est déprimée et creusée
de deux larges impressions latérales et d’une ou deux médianes, le
bord antérieur est élevé. Les élytres sont couverts d’une ponc-
tuation très fine et leur bord latéral limité en dessus par un bour-
relet, les épipleures sont larges et s’arrêtent à proximité de l’apex.
Le troisième article des antennes est plus long que le quatrième.
Les cavités cotvloïdes antérieures sont ouvertes (x); les pattes assez
(]j Les Lochmœca ont également les cavités cotyloïdes ouverts, ils doivent donc pren-
dre place à la suite des Galerucella et non des Galeruca où 4. Weise les fait figurer dans le-
Catalogus (pars. 78), p. 79.
964 —
robustes, les tibias bisillonnés et carénés en dessus, les intermé-
diaires chez le mâle, sont terminés par une petite épine, ils sont
tous mutiques chez la femelle; ongles bifides.
Type: Tricholochmæa semifulva Jac. 1885, Proc. Zool. Soc. Lond.,
p. 745, t. 47, f. 11. ( Galerucella ) = T. japonicdW eise, 1922, Tijdschr.
Ent. LXV, p. 67.
Espèce du Japon.
Lochmaea - Tricholochmaea - indica nov. sp.
Jaune vif assez brillant recouvert en dessus d’une fine pubes-
cence de la même couleur; labre noir; moitié externe des épisternes
mésothoraciques, épisternes métathoraciques, poitrine — sauf
dans le milieu — et abdomen, noirs à pubesbence grise; une petite
partie de la base et le sommet chez ce dernier sont jaunes; tibias
légèrement fauves vers le sommet, troisième et quatrième articles
des tarses également plus sombres.
Tête petite, courte, finement ponctuée sur le vertex, antennes
filiformes sur les six premiers articles — les autres manquent —
le troisième article est beaucoup plus long que le quatrième, les
suivants sont égaux à ce dernier.
Pronotum transversal, deux fois plus large que long, bords laté-
raux régulièrement dilatés, anguleux dans le milieu; base large-
ment sinuée devant l’écusson, angles antérieurs peu saillants,
droits, les postérieurs légèrement obtus avec une spinule saillant
en dehors; surface peu convexe, creusée de deux larges impressions
situées une de chaque côté du milieu et atteignant presque la
marge, deux autres impressions sont placées l’une devant la base
et l’autre au-dessous du bord antérieur qui est élevé en bourrelet
et lisse; le milieu est finement et densément ponctué, le reste de la
surface est recouvert de points plus gros. Écusson tronqué au
sommet, pubescent.
Élytres plus larges à la base que le pronotum, arrondis aux
épaules, faiblement élargis en arrière et séparément arrondis au
sommet, surface convexe, marquée d’une faible impression infra-
humérale et d’une transversale, peu visible, sur le premier tiers;
très finement et densément ponctuée et pubescente, sauf sur le
bourrelet longeant le bord latéral qui est lisse. Long. : 5 mm.
Sikkim; une 2.
Gen. Harmandinia nov.
Tête aussi large que le pronotum, yeux légèrement saillants, gra-
nuleux; labre transversal; palpes maxillaires à deuxième article
assez fortement évasé au sommet, le troisième article épais, cylin-
— 965
drique, le dernier très petit, conique, aigu; clypeus élevé, tronqué
obliquement à la base, son sommet est prolongé par un avancement
à côtés parallèles et anguleux à son extrémité qui s’intercalle entre
les calus surantennaires; ceux-ci sont très élevés soudés entre eux,
au-dessus de chacun se trouve une petite fossette; vertex grand,
convexe ; antennes de la longueur du corps, légèrement pubescentes ;
premier article gros, épaissi à partir de la base, le deuxième est
ovalaire court, le troisième deux fois plus long, le quatrième presque
aussi grand que les deux précédents réunis; les suivants sont un
peu moins longs et égaux entre eux,
Pronotum un peu plus long dans son milieu que large à son bord
antérieur où il s’évase assez fortement, il est étranglé devant la
base et celle-ci s’avance au-dessus des élytres ; ses bords sont immar-
ginés sauf les latéraux sur leur moitié basale; les angles antérieurs
sont légèrement aigus et saillants, le bord antérieur échancré; la
base est creusée d’une échancrure anguleuse allant d’un angle à
l’autre, ceux-ci sont presque aigus et rejetés en dehors, au-dessus
sur le bord latéral se trouve une petite épine saillante; la surface
convexe en avant, est plane sur la moitié basale et creusée de deux
larges impressions séparées par une étroite carène longitudinale,
le bord externe de ces impressions est également caréniforme.
Écusson en demi-cercle, convexe.
Élytres plus larges que le pronotum à la base, un peu saillants
aux épaules et emboîtant l’abdomen sur toute sa longueur; paral-
lèles en avant, ils s’élargissent légèrement en arrière et s’arron-
dissent séparément au sommet, leur surface est déprimée, une
carène part du calus et longe le côté jusqu’à proximité de la suture
où elle se termine en un large bourrelet se confondant avec une
élévation de cette dernière; la partie antérieure présente une élé-
vation ovalaire limitée par : une impression infrahumérale, une
autre postscutellaire suturale et une très grande dépression sur le
disque; une autre impression triangulaire s’observe sur le côté
vers le milieu; les élytres sont dépourvus d’épipleures.
Le prosternum est invisible entre les branches, il est de moitié
moins long que le pronotum, celui-ci le dépasse en arrière de toute
la partie plane creusée de deux fossettes; les sommets des épimères
antérieurs sont distants et les cavités cotyloïdes ouvertes; les
hanches sont fortement coniques et contiguës; le métasternum
est grand; les pattes sont normales avec les cuisses postérieures un
peu épaisses; les tibias sont arrondis en dessus et nautiques au
sommet, les postérieurs sont coudés dans leur milieu; le métatarse
postérieur est aussi long que les deux articles suivants réunis; les
ongles sont appendiculés.
Ce genre rappelle par la structure de ses élytres les Japonia mais
chez ceux-ci le pronotum est près de trois fois aussi large que long.
Bulletin du Muséum , 2" s., t. IV, 1932. 63
— 966 —
L’absence d’épipleures place Harmandinia dans le groupe des
Phyllobroticites.
Géno-type : Harmandinia paradoxa nov. sp.
Harmandinia paradoxa nov. sp.
Tête lisse, fauve en dessous, brune en dessus, presque noire sur
le vertex; palpes bruns; les antennes ont les cinq premiers articles
testacés sombres, le cinquième étant rembruni au sommet, le
Fig. 1.
siNième est brun foncé, le septième brun avec le sommet blanc; le
huitième est entièrement blanc, les suivants sont noirs; pronotum
jaune légèrement fauve, parfois rembruni dans son milieu, brillant,
lisse; élytres noir brillant, paraissant lisses mais en réalité marqués
d’une ponctuation élevée extrêmement fine plus nette au fond des
impressions qui sont moins brillantes.
Côtés du métasternum, mésosternum et abdomen noirs; pattes
jaune pâle; tibias légèrement enfumés sur leur milieu en dessus;
extrémité des deux premiers articles des tarses assombrie.
Les caractères sont ceux que j’ai indiqués dans la description du
genre. La ponctuation des élytres est formée de très petites éléva-
tions lenticulaires percées d’un pore. Long. : 3-3,6 mm.
cJ, sommet de l’abdomen creusé d’une faible échancrure sur-
montée sur le segment d’une légère impression.
Sikkim. Dix exemplaires.
Gen. Parexosoma nov.
Ce genre rappelle par sa forme les Exosoma dont il s’éloigne par
la présence sur les élytres d’une impression transversale sur le pre-
mier tiers et de petits poils dressés espacés sur leur moitié posté-
rieure; chez la femelle ces organes sont légèrement costulés en
arrière; enfin le prosternum est invisible entre les hanches.
Les antennes atteignent le milieu des élytres, le deuxième article
est court ovalaire, le troisième près de deux fois plus long, le qua-
trième aussi long que les deux précédents réunis. Le pronotum est
de moitié plus large que long à bords latéraux divergents de la
base au tiers antérieur, où iis s’arrondissent pour converger en
avant, tous les angles sont obtus et pourvus d’un pore pilifère;
surface lisse non impressionnée. Élytres faiblement dilatas en
arrière, impressionnés sur le premier tiers éparsément garnis de
poils en arrière; sur la partie déclive postérieure la suture s’élargit
intérieurement en lame horizontale; les épipleures sont assez larges
et atteignent l’angle latéral. Pattes normales, les tibias sont arron-
dis et lisses en dessus, ils sont tous terminés par une épine; méta-
tarse postérieur presqu’aussi long que les deux articles suivants
réunis; ongles appendiculés. Les cavités cotyloïdes antérieures sont
ouvertes; le dernier segment abdominal est aussi long que les trois
segments précédents réunis.
Géno-type : Parexosoma flaviventris Baly ( Malacosoma ).
Parexosoma flaviventris (Ç Baly, 1878, Cist. Ent. II, p. 379.
Malacosoma Baliji (2) Duv. 1884. C. r. Soc. ent. Belg. XXVIII,
p. 33.
L’auteur a décrit cette espèce sur des individus femelles dont
l’abdomen est échancré au sommet, devant cette échancrure un
sillon assez large et lisse s’étend sur le dernier segment.
(9 Je possède dans ma collection deux femelles recueillies par Jeanvoine à Chapa-
Tonkin —, de forme un peu massive, le pronotum est bleu sombre brillant; les élytres
vert sombre légèrement bronzés; la tête et les antennes — moins les premiers articles
bronzés — sont noires; l’épistôme marginé de fauve à la base, le dessous etles pattes sont
noirs: bronzé sur la poitrine et les cuiss s; l’abdomen est fauve. Le troisième article
des antennes est plus court et à peine de moitié plus long que le deuxième; les élytres
sont très finement ponctués et subcostulés en arrière. Le sommet de l’abdomen n’est
pas échancré et l’impression sur le segment est plus large. En attendant la possibilité
d’étudier le mâle, je considère cette forme comme une race, pour laquelle je propose le
nom de : tonkinensis .
(2) Duvivier, loc. cit., avait donné le nom de Balyi pour éviter la confusion avec
Exosoina flaviventris Motsch., du Japon; placé à tort par J. Weiss (Catalogus p. 115)
parmi les Luperus ( Galormcrus )• le prosternum élevé, séparant les hanches place l’espèce
de Motschoulsky dans le genre Exosoma.
— 968
Chez le mâle les élytres ne sont pas costulés en arrière; le pre-
mier article des tarses des deux paires antérieurs est dilaté en
forme de lyre et le dernier segment abdominal est incisé de chaque
côté, trilobé et garni de longs poils.
La forme typique est vert bronzé obscure; parmi les individus
que j’ai examinés, l’un tire sur le vert bleu et l’autre est entière-
ment bleu sombre.
Sikkim.
Gen. Mimastra Baly.
Mimaslra arcuata Baly, 1865, Ann. Mag. Nat. Hist. (3), XVI,
p. 253.
Sikkim.
Gen. Paridea Baly.
Paridea perplexa Baly, 1879, Cist. Ent. II, p. 447 ( Aulacophora ).
Sikkim; deux exemplaires.
Paridea liuida Duv.. 1892, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVI, p. 432.
Sikkim; un g, une $.
Paridea Harmandi Laboiss., 1930, Ann. Soc. eut. Fr., p. 340.
Sikkim.
Paridea oculala Laboiss., 1. c., p. 346.
Sikkim.
Paridea bimaculata nov. sp.
.Jaune pâle brillant; le vertex et les antennes, à partir du troi-
sième article, un peu plus foncés; chaque élytre est orné d’une petite
tache ovalaire brune placé sur le côté vers le quart antérieur, les
épisternes mésothoraciques, le métathorax et ses épisternes sont
noirs; chaque segment abdominal — sauf le dernier — est orné de
trois taches transversales noires, situées : une de chaque côté et
une sur le milieu.
tête lisse; antennes atteignant le milieu des élytres, épaissies
sur les articles 3 à 7 ; le deuxième article est globuleux, les suivants
beaucoup plus longs.
Le pronotum est de moitié plus large que long, les bords latéraux
divergent de la base au sommet et sont légèrement arrondis en
avant; les angles antérieurs sont droits et saillants, les postérieurs,
obtus; la surface est lisse, sauf quelques points sur la partie latérale
antérieure, elle est coupée au-dessous du milieu d’un large et pro-
fond sillon légèrement interrompu dans son milieu.
('} XVI. p. 253.
969 —
Les élytres sont plus larges que le pronotum à la base, ils em-
boîtent la poitrine et se dilatent légèrement en arrière, les épaules
sont assez saillantes; la surface est marquée de lignes irrégulières
de points assez gros sur le disque, et mélangée de points plus fins;
la ponctuation est extrêmement fine sur le tiers apical; les épi-
pleures se prolongent étroitement en arrière jusqu’à l’angle latéral.
Sommet de l’abdomen trilobé. Long. : 4,5 mm.
Sikkim, un
Faridea sikkimia nov. sp.
Jaune pâle, labre et une grande tache occupant tout le vertex,
sans cependant atteindre les yeux, noirs; antennes brun noir, un
peu plus claires sur les premiers articles, au moins en dessous; écus-
son noir; chaque élytre est orné de deux grandes taches noires, la
première couvre la base et occupe plus du premier tiers ; elle est à
peine séparée de la suture et s’arrête à proximité du bord latéral,
son bord postérieur est presque droit, la deuxième est arrondie,
elle commence vers le milieu et se termine non loin de l’apex, elle
s’arrête près de la suture et du bord latéral; dessous — sauf le pros-
ternum — noir, l’abdomen est bordé de jaune pâle; hanches tes-
tacées ou brunes, pattes jaune pâle avec les bords supérieurs des
cuisses et des tibias et les tarses bruns.
Variétés, a. La tache élytrale postérieure est plus développée en
avant et rejoint la tache antérieure dans son milieu et sur le côté,
la partie jaune se trouve réduite à une petite bande latérale trans-
versale, et une grande tache commune sur la suture en forme de
losange allongé.
b. Élytres entièrement jaune pâle.
Cette espèce a la forme de la précédente mais la ponctuation
sur les élytres est plus nette et en lignes plus régulières, on observe
entre le calus et la suture, en dehors d’une petite ligne suturale,
quatre lignes de points légèrement rapprochées par deux, seule la
ligne infrahumérale part de la base, toutes se terminent vers le
milieu où elles sont un peu confuses. Les épipleures assez larges en
avant se rétrécissent fortement en arrière et disparaissent vers
l’angle latéral. Long. : 3-5 mm.
d1, sommet de l’abdomen trilobé, le lobe médian est entièrement
noir.
Sikkim, type, deux $; variété a, un b, une $.
La variété b est de taille plus petite, la ponctuation des élytres
est un peu plus confuse, mais les autres caractères sont iden-
tiques.
Paridea fasciata nov. sp.
Jaune pâle, un peu ocracé; labre et vertex, entièrement, noirs,
calus surantennaires brun noir; antennes testacées, le premier
article brunâtre en dessus; les élytres sont noirs avec une étroite
bande médiane jaune située immédiatement avant le milieu et
allant de la suture au bord latéral; sommet jaune; les parties noires
recouvrent les épipleures sur la même étendue; dessous — sauf le
prosternum — entièrement noir brillant; pattes testacées avec le
bord supérieur des cuisses et des tibias et les tarses, bruns.
P. fasciata semble à première vue être une variété de P. sikkimia,
elle s’en éloigne par la ponctuation des élytres beaucoup plus fine
avec quelques lignes régulières. Long. ; 4,5-4,75 mm.
Sikkim., deux $.
— 971
Un Hymênoptère rubicole
DEVENU ACCIDENTELLEMENT NUISIBLE,
par M. Lucien Berland.
Le Laboratoire d’entomologie a reçu récemment un envoi d’un
de ses correspondants, M. V. Ellenberger, à Johannesburg
(Afrique du sud) où se trouvaient des Sphégiens nuisibles à des
cultures de Glaïeuls.
Ces Hyménoptères, qu’il était facile de déterminer grâce aux
excellents travaux de M. Arnold sur les Sphégiens sud-africains,
étaient des Crabro ( Dasyproctus ) bipunctatus Lep. race jucundus
Arnold. L’espèce est fort répandue en Afrique, le sous-genre Dasy-
proctus étant lui-même tropical, contrairement à de nombreux
Crabro.
Les Crabro sont en général rubicoles et, bien entendu, élisent
domicile dans des tiges variées, mais on remarque que les Dasy-
proctus choisissent celles qui sont fraîches, dédaignant le bois mort.
11 s’est trouvé que les Glaïeuls étaient fort à leur goût, et ils leur
ont donné la préférence, au plus grand dommage de ces plantes.
Ce fait est à rapprocher de la communication faite dans les
Annales de la Société, entomologique de France de 1875 (p. 303),
par Laboulbène, qui signala les dégâts causés à des tiges d’Ëglan-
tier servant de porte-greffes, par un autre Spliégien rubicole, le
Cemonus unicolor.
Il s’agit là de dommages occasionnels, bien entendu; mais cela
s’accorde avec ce que Howard expose dans son récent livre « The
Insect menace » : c’est le plus souvent l’homme lui-même qui met
bénévolement à la disposition des Insectes le moyen de se multi-
plier abondamment, et d’accroître l’étendue de leurs dommages.
Avec les Sphégiens se trouvaient de petites Mouches, qui en
étaient certainement les proies; M. Séguy a eu l’amabilité de les
déterminer, ce sont des Chrysomyza ænea F.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
— 972 —
Aranearum species novae II,
Auctorf, Prof. S. Spassky.
Novotcherkassk, U. R. S. S.
Pholcus alticeps nov. sp.
Feminà. — Céphalothorax 1,65-1,84 mm. longus, 1,84-2,13 mm.
latus, in lateribus rotundatus, dorso partis thoracicæ arcuato in
longitudinem, parte cephalicâ in tuber elevatâ magnum, pilosum,
oculos gerens, in lateribus sulco profundo limitatum. Clypeus
æque fere altus atque area oculorum lata et sescuplo fere altior
quam mandibulæ longæ, sub oculis leviter impressus, inferius
convexus, proclivis.
Oculorum anticorum margines superiores lineam insigniter cur-
sum curvatam, eorum margines inferiores-lineam pæne rectam
désignant. Oculi medii antici inter se fere diamet.ro, a lateralibus
anticis spatio sescuplo eorum diametro paullo minore remoti.
Area oculorum mediorum sescuplo longior quam ante lata, pone
ca. 2 1/2 latior quam ante. Oculorum sériés posterior desuper visa
fortiter, anterior-paullum recurvata; oculi posteriores subæquales;
oculi medii postici inter se circiter sescuplo diametro suo majore,
a mediis anticis fere diametro remoti.
Mandibulæ apice intus dente sat forti armatæ; maxillæ in
labium fortiter inclinatæ. Pars tarsalis palporum apicem versus
sat æquabiliter attenuata, subconica, ca. 2 1/2 longior quam pars
tibialis.
Pedes inermes; I. 42 1/2, II. 31, III. 24, IV. 31 mm. longi [in
exemplo cujus céphalothorax 1,84 mm. longus est].
Abdomen 3,98-4,35 mm. longum, 2,17-2,53 mm. latum, dorso
arcuato, subter fere rectum aut concavum, supra mamillas fere
ad perpendiculum directum.
Epigyne e laminâ constat 0,73 mm. latâ, 0,33 mm. longâ corneâ,
sat crassâ, nitidâ, triangulari, apice anteriora versus directâ,.
impressione media parum profundâ notatâ, lateribus leviter con-
cavis et impressis, margine postico fere recto. Laminæ pars ante-
rior in tuberculum desinit parvum, durum, obtusum, anteriora
versus et paullum deorsum directum.
Epigynes lamina commemorata in area sita convexâ, transversâ.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
subsemicircularà, sat regulariter concentrice subtiliter rugosâ.
Céphalothorax testaceus; dorsum partis cephalicæ sat dense
pilosum, pars thoracica parce pilis tecta, Pars cephalica macula
ferrugineâ parvâ transversâ, forma irregulari, inter oculos anticos
latérales si ta, notata.
Pars thoracica macula ornata rnagnâ, fere triangulari, ferrugi-
Fig. 1. Pholcus alticeps Spassky : Palpus dexter maris a latere exteriore visus (bulbo
omisso). — Fig. 2. Palpi dextri maris bulbus a latere interiore visus. — Fig. 3. Epi-
gyne. — Fig. 4. Salpi dextri maris pars tarsalis desuper visa (palpo porrecto). —
Fig. 5. Bulbi dextri processus medio-anterior desuper visus (palpo porrecto). —
Fig. 6. Bulbi dextri processus medio antérior a fronte visus (palpo porrecto).
neo-fuscâ, opacâ, reticulatâ, lineâ média, longitudinali, pallidâ,
parum expressâ persectâ, marginibus irregulariter oblique incisis.
Macula haec, cephalothoracis marginem posticum non attingens.
in parte cephalica in lineam fuscam, tenuem, longitudinalem,
parum expressam, producta.
Oculi antici medii in macula nigrâ communi siti.
Mandibulæ ferrugineæ, pilis tectæ. Labium et maxillæ pallide-
ferrugineæ, apicibus testaceæ; palpi fulvi. Sternum fulvum, mar-
gine infuscato, nonnunquam utrimque maculis tribus parvis, tes-
taceis, coxis sex posterioribus oppositis, notatum.
Pedes, pilis tecti, ferruginei, apicem versus obscuriores; femo-
rum et tibiarum apices testacei.
— 974 —
Abdomen testaceum, mamillæ testaceæ, colore nigrofusco suf-
fusæ.
Area epigynes colore valde variabilis : nonnunquam area haec
fere testacea, nonnunquam ferruginea, aut ferrugineo-fusca, sed
semper antice area fasciâ sat latâ nigrofusca plus minusve definitâ
limitata. Epigastrium ante epigynes aream utrimque macula
nigrofusca parvâ notatum.
Lamina triangularis epigynes ferruginea, posteriora versus
obscurior, lineâ mediâ longitudinali obseuriori notata.
Mas. — Céphalothorax 1,54-1,7 mm. longus, 1,69-1,8 mm. latus.
Pars cephalica in tuber elevata magnum, longe pilosum, altius
quam in feminâ, desuper sulco sat profundo divisum, lateribus
profunde impressis; a parte anteriore seu posteriore visum tuber
bipartitum vidctur, ramis sursum et foras directis.
Mandibulæ, antice leviter excavatæ, armatæ P) antice ad basim
tuberculo parvo obtuso, 2) extus, in dimidio basali, dente corneo,
triangulari, sursum, foras et paullum anteriora versus directo,
3) intus, in dimidio apicali, dente obtuso et paullo superius et
interius aculeis paucis, brevibus, in fasciculum conjunctis; dens
et aculei a basi communi abeuntes, deorsum, intus et anteriora
versus directi 4) intus in apice dente acuto, intus et deorsum
directo, simili atque in femina.
Palporum pars trochanterica in latere exteriore in processum
producta magnum subconicum, paullo pone basim leviter flexum,
ceterum fere rectum.
Palporum pars femoralis, dorso in dimidio basali leviter con-
cavo, non procul a basi angustatâ in latere superiore exteriore
tuberculo parvo, pallido ornata; subter pars femoralis tuberculo
paullo pone medium sito instructa pallido magno, antice parum
distincto sed postice angulum fere rectum, insigniter prominen-
tem formanti.
Pars patellaris brevis, cuneiformis; pars tibialis crassa, ovata,
subcompressa; partes hæ similes atque in Ph. phalangioidi.
Pars tarsalis longior quam lata, supra convexa, postice truncata,
angulis posticis supra piceis, lateribus fere parailelis, ad apicem
infra, in latere exteriore tuberculo parvo nigro armata, apice rotun-
dato, longe piloso. Partis tarsalis latus exterius in processum pro-
ductum maximum, corneum, ferrugineum, pilosum, anteriora ver-
sus directum, latere interiore excavato, margine superiore carinato,
sinuato, margine inferiore tuberculo magno, in longitudinem
sulcato instructo. Processus dimidium apicale desuper adspectum,
a dimidio basali intus incisurâ sat profundâ separatum, intus for-
titer et sat subito dilatatum, apice pallido intus rotundato in
parte exteriore dentibus tribus pallidis munito, quorum unus,
— 975 —
ceteris minor, infra; — duo ceteri — supra siti; præterea processus
pars apicalis in latere superiore interiore cristâ instructa corneâ,
oblique anteriora versus et intus directâ margine nonnunquam
serrulato.
Bulbus subter processibus tribus armatus, quorum interior cor-
neus, piceus, in dimidio suo apicali depressus, a latere visus api-
cem versus æquabiliter fortiter angustatus, — fere unguiformis
— deorsum et anteriora versus curvatus, ad basim dente corneo,
piceo, foras directo ornatus, — similis atque in Ph. phalangioidi.
Processus exterior longus, gracilis, pallidus, deorsum et ante-
riora versus directus, sursum et anteriora versus curvatus, apice
depresso membranaceo et leviter emarginato.
Processus tertius — medio-anterior — lamellam format cras-
sam corneam, piceam, depressam, supra concavam, subter con-
vexam, basi angustatam, lateribus concavis, apicem versus dila-
tatam et apice truncatam, itaque fere malleiformem; processus
pars apicalis supra unco armata corneo, a latere interiore exeunti
et hic in lamellam pellucidam producto, fere transverso et in
apice in denticulos duos, — ■ raro très — desinenti.
Processus medio-anterior et processus exterior, apicibus con-
tingentes, foramen elongatum limitant.
Bulbi pars basalis subter tuberculo piceo et subter in latere
exteriore tuberculo minore, pallido instructa.
Pedes inermes; I. 43 1/2, II. 32 1/2, III. 25, IV. 31 1/2 mm.
longi [in exemplo cephalothorace 1,65 mm. longo].
Color maris similis atque in feminâ.
Patria : Rossia meridionalis, Novotcherkassk; exempla multa
in domibus et domiciliis aliis legi.
Nesticus ponticus nov. sp.
Femina. — Céphalothorax 1,36-2,5 mm. longus, 1,17-2,21 mm.
latus, lævis, nitidus, impressionibus cephalicis modice deflnitis et
foveâ média magnâ notatus, dorso deplanato, lateribus fortiter
rotundatis, antice fortiter angustatus, fronte plus duplo angus-
tiore quam céphalothorax.
Oculi postici subæquales, in seriem leviter procurvam dispositi,
inter se spatio diametro suo paullum majore remoti. Oculorum
anticorum margines inferiores bineam leviter deorsum, margines
superiores — lineam leviter sursum curvatam désignant; oculorum
lateralium diameter ca. sescuplum diametrum mediorum æquans;
oculi medii antici a lateralibus anticis fere diametro suo, inter se
spatio minore remoti. Area oculorum mediorum postice multo
— 976 —
latior quara longa et plus quam diametro oculi postici latior quam
antiee. Clypeus sub oeulis mediis æque fere longus atque area ocu-
lorum mediorum, sub oeulis leviter excavatus, tum convexus,
insigniter projectus.
Mandibulæ clypeo ca. 2 1/2 longiores, ad sulcum unguicularem
antiee dentibus tribus armatæ.
Maxillæ in labium inclinatæ apice oblique truncatæ, angulo
antico exteriore rotundatæ.
Labium ca. 11/2 latius quam longum, trapezoideum; maxilla-
rum pars ultra labii apicem prominens, longitudine labium fere
æquans. Pedes : I. 21,7,11.16,8, III. 12,7. IV. 16,8 mm. longi [in
exemplo cephalothorace 2,5 mm. longo.]
Abdomen 2, 4-3, 9 mm. longum, 1,6-2, 5 mm. latum, 1,8-2, 9 mm.
al tum, antiee rotundatum, postice leviter acuminatum.
Epigyne magna, latitudine maxillas cum labio fere æquans,
sescuplo latior quam longa, convexa, margine antico leviter pro-
eurvo, angulis anticis et posticis rotundatis. Epigynes pars media
ligulâ occupata magnâ convexâ, paullo prominenti, triangulari,
apice rotundato marginem epigastrii attingenti; in utroque latere
ligulæ tuberculum situm humile, elongatum, marginem epigastrii
pertinens: tubercula haec posteriora versus inter se approximata,
intus, antiee et in parte anteriore lateris exterioris sulco limitata
optime expresso; sulcus tuberculi dimidium posticum extus limi-
tans parum expressus.
Céphalothorax flavus, lateribus partis thoracicæ plus minusve
nigricantibus; pars cephalica lineis tribus nigricantibus, longe
pilosis, ex foveâ media abeuntibus, anteriora versus inter se disce-
dentibus et antiee oculos attingentibus notata; præterea pars
cephalica instructa pilo uno ceteris longiore, in lineâ mediâ pone
oculos anticos medios sito, et utrimque pilo breviore, inter ocu-
lum posticum medium et laterulem exeunti.
Oculi antici medii nigri, ceteri pallidi, cingulis nigris circumdati ;
area oculorum et clypeus in medio plus minusve nigricantes.
Mandibulæ flavæ, colore rufo plus minusve suffusæ. Maxillæ
flavæ, rufo suffusæ, angulo anteriore interiore pallido, margine
anteriore nigro. Labium flavum, rufo suffusum, apice pallido. Ster-
num flavum, nigro suffusum. Palpi et pedes flavi rufo suffusi: præ-
terea palporum tibiæ subter, pedum femora ad apicem, tibiæ ad
basim et ad apicem plus minusve nigro suffusæ.
Abdomen cinereum, maculis nigricantibus pictum : dorsum
paribus macularum 7-8 ornatur; maculæ anticæ inter se disjunctæ,
maculæ 2-dæ, 3-tiæ et 4-tæ per paria plus minusve conjunctæ et
confusæ; macularum paria cetera inter se — præsertim partibus
suis lateralibus — confusa; abdominis latus macula nigrâ ornatur,
nonnunquam cum macula 2-dâ et 3-tiâ conjunctâ; venter cine-
977
reum modo concolor, modo maculis duabus nigris, nonnunquam
cum maculis anticis conjunctis pictum.
Mamillæ rufescentes. Epigyne ferruginea rubra.
Mas. — Parum difïert a feminâ.
Palporum pars femoralis subrecta, cylindrata; pars patellaris
supra paullum longior quam lata, lateribus fere parallelis, ad api-
cem pilis duobus longis ornata, apice rotundato.
Pars tibialis supra paullo longior quam pars patellaris. in dimidio
Fig. 7. Nesticus ponticus Spassky : Palpi sinistri maris partes tibialis et tarsalis ab
imo visse. — Fig. 8. Nesticus ponticus Spassky : Epigyne. — Fig. 9. Ulesanis minuta
Spassky : Femina a latere visa cutis structura umbilieato-(punctatâ omissâ).
basali a basi apicem versus pæne æquabiliter dilatata, in dimidio
apicali lateribus fere parallelis, dorso valde convexo, pilis longis
tecto, margine apicali interiore et exteriore paullum producto.
Pars tarsalis pilosa — præsertim in parte apicali — , a latere exte-
riore visa, processu basali incluso, æque fere longa atque pars
femoralis; pars tarsalis desuper visa ad apicem fortiter in fl ata
videtur.
Partis tarsalis processus basalis maxiinus, sursum, foras et
paullo rétro directus, foras, sursum et denique subito anteriora
versus curvatus, basi longe pilosâ; processus pars basalis, incisurâ
— 978 —
profundâ in margine superiore sitâ a parte apicali distincta, crassa,
æque fere longa atque pars apicalis; partis basalis latus anterius
excavatum, in margine anteriore exteriore processu ornatum cor-
neo, compresso, basi angustato, tum dilatato, apice truncato, ad
basim pilis duobus valde longis munito; præterea partis basalis
latus anterius dentibus duobus corneis, nigris, ad incisuram supra
dictam oblique dispositis, instructum. Processus pars apicalis
depressa, lamelliformis, desuper visa fere unguiformis, primum
lata, anteriora versus sat æquabiliter angustata, deinde subito in
calcar excurrens longum, anteriora versus et foras directum;
partis latæ margo superior exterior in dimidio apicali denticulis
minutissimis armatus.
Bulbus tamiâ ornatus fere circulari, corneâ, nigrâ, e latere bulbi
superiore exeunti, rétro et deorsum directâ, circa bulbi latus pos-
ticum, inferius et anticum curvatâ, ad apicem leviter dilatatâ,
apice exciso ultra tarsi marginem superiorem longe prominenti.
Bulbi pars anterior superior lamellâ ocupata magnâ corneâ, nigro-
fuscâ translucenti, supra leviter convexâ, in latere inferiore pro
receptione tæniæ commemoratæ partis apicalis excavata; lamella
haec in bulbi parte anticâ initium capiens, fere transversa, foras
et sursum directa, ultra tarsi marginem superiorem prominens,
apice truncata. In parte bulbi superiore pone lamellam supra dic-
tam processus exit corneus, maximam partem niger compressus,
basi crassus, a latere visus apicem versus æquabiliter angustatus,
rétro et deorsum curvatus, tæniæ parti basali parallelus, apice
leviter foras et rétro curvatus. In medio bulbi processus situs insi-
gniter prominens, corneus, nigrofuscus, depressus triangularis,
anteriora versus, foras et deorsum directus et leviter curvatus.
Inter basim processus liuius et lamellam supra dictam processus
corneus, uncinatus situs, sursum; foras et anteriora versus directus.
Patria. — Transcaucasia occidentalis, ad Mare Ponticum, Cbosta ;
12 feminas adultas et 1 marem VIII. 1928, in doliario legi.
Ulesanis minuta nov. sp.
Femina. — Corpus 1,3 mm. longum, cephalothorace 0,55 mm. longo,
0,55 mm. lato, parte cephalicâ tuber rotundatum, insigniter ele-
vatum, formanti.
Oculorum sériés antica in cephalothorace directo a frontc acls-
pecto insigniter deorsum curvata : oculorum mediorum margines
inferiores cum punctis mediis lateralium lineam deorsum curvatam
désignant. Area oculorum mediorum antice paullo angustior quam
postice. Oculorum sériés posterior desuper visa lineam fortiter
recurvam désignât.
Clypeus sub oculis mediis 0,18 mm. altus, primum convexus,
tum valde impressus, mandibulis paullo brevior. Labium sub-
triangulare multo latius quam longum.
Sternum æque fere longum ac latum, antice late truncatum,
postice truncatum, leviter emarginatum et impressione brevi, sat
latâ notatum.
Coxæ I II et III subter ad basim lateris posterions dente
parvo, deorsum et rétro directo, armatæ; coxæ IV loco eodem
angulatæ solum.
Abdomen cephalothoraci fortiter impendens, cute durinsculâ
umbilicato-punctatâ tectum, 1,1 mm. longum, 1,1 mm. latum,
1,3 mm. altum [tuberculo dorsali et mamillis inclusis]. Abdominis
dorsum tuberculo uno magno, obtuso, sursum fere directo, et pone
eum tuberculis duobus minoribus, obtusis, sursum et rétro directis,
a mamillis multo longius quam a tuberculo dorsali distantibus
ornatum; in abdominis declivitate posticâ plicæ duæ transversæ
dispositæ, in latera plus minusve productæ. Abdominis pars,
mamillas gerens, in annulum producta plagulis impressis ocelli-
formibus, ellipticis circumdatum; tuberculum dorsale plagulis
similibus sed subrotundatis et sat irregulariter dispersis cinctum;
præterea abdominis, latera plagulis similibus ornata, utrimque in
sériés très, inter se fere parallelas dispositis; sériés hæ, quarum
duæ inferiores in plicis transversis supra dictis sitæ, in abdominis
declivitate posticâ inter se per paria conjunctæ.
Céphalothorax fulvus margine nigro. Mandibulæ flavæ. Labium
et maxillæ fulvæ. Sternum umbrinum. Pedes testacei; femora et
tibiæ annulis umbrinis, vix indicatis, ornatæ. Abdomen umbri-
num, maculis quatuor albidis, parvis, parum expressis, supra
mamillas dipositis, ornatum.
Mas ignotus.
Patria. Transcaucasia occidentalis, ad Mare Ponticum, Chosta;
feminam unicam, fortasse nondum adultam, VIII. 1927. C. Mi
nenkova legit.
980
SUR I.A PRÉSENCE EN FRANCE DE A M P L 1 C A E C T J M BrUMPTI
K nALii. 1926 [Nématode]
par MM. Hervé Harant et Pierre Gazai..
Au cours de pêches en eau douce effectuées dans la région de
Lodève (Hérault), nous avons capturé trois individus femelles de
Rana esculenta L. Ces trois Grenouilles provenaient du ruisseau
de la Maloudetta, petit affluent de la Lergue, aux environs immé-
diats de la ville. En autopsiant ces Batraciens pour rechercher
leurs parasites, nous avons trouvé dans la région pylorique de
l’estomac et dans les premiers centimètres de l’intestin un écheveau
-composé de cinq ou six longs Nématodes distendant considérable-
ment cette région qui avait pris l’aspect d’une dilatation ampul-
laire post-stomacale. La grande taille de ces vers, la banalité de
leur hôte, nous en fit négliger provisoirement l’étude car nous
croyions à leur relative fréquence dans nos pays et à la facilité de
leur détermination.
Quand nous avons repris les préparations in loto de ces helminthes,
nous avons consulté longtemps le répertoire pourtant riche et pré-
cieux de Yorke et Maplestone, « The Nematodes parasites of Ver-
tebrates », mais nos recherches furent vaines. En réalité, en con-
frontant les dessins de ce parasite et les mensurations que nous en
avions faites avec la description récente donnée par Khalil d'Am-
plicæcum brumpti, nous pouvons conclure que cette diagnose s’ap-
plique bien à notre Nématode. Ces exemplaires qui nous restent
sont cinq femelles dont les caractères si particuliers de l’extrémité
antérieure, du cæcum unique et de l’œsophage simple concordent
avec ceux de l’espèce sus-nommée. Les cinq femelles, toutes à
maturité sexuelle, ont respectivement les longueurs 8 centimètres.
7 centimètres, 5 centimètres, 4 centimètres, 4 centimètres. Leur
plus grande largeur est parallèlement de 0mm,94, 0mm,94, 0mm,8L
0mm,51, 0mm,49. La vulve est placée dans tous les cas sensiblement
à la fin du tiers antérieur. Il résulte de ces données que les dimen-
sions de notre parasite présentent suivant les individus considérés
des variations aussi grandes que celles qui séparent les espèces
coluTum Bayle 1919. africanum Taylor 1924, gedoëlsti Yorke et
Maplestone 1926 et brumpti, dont les longueurs sont respective-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
ment 4,6 cms, de 3,2 à 5 centimètres, 3,5 cms, et 7 centimètres.
Aucune des espèces décrites chez les Batraciens n’atteint la grande
largeur de 0mm,94 que nous avons notée chez deux individus. Seul
A. colurum a une largeur maxima de 1 millimètre. Malgré ces varia-
tions qui étaient intéressantes à signaler et qui rendent, dans le
cas particulier, toute détermination suspecte, en dehors de la
notion de l’hôte, nous avons précisément, à cause de la spécificité
parasitaire possible mais toujours hypothétique, adopté la déter-
mination de Amplicæcum brumpli qui provient de la même espèce
de Batracien et de la Corse, -le point le plus rapproché de nous dans
la répartition géographique des Amplicæcum; toutes les espèces
étant africaines ou asiatiques.
En résumé, nous signalons pour la première fois en France ce
grand Nématode décrit récemment dans une Grenouille de Corse,
et dont nous supposons la rareté puisqu’il a échappé jusqu’ici aux
observateurs. D’ailleurs, si nous avons eu la chance de le rencon-
trer dans trois Grenouilles différentes provenant du même point
d’eau, il ne nous a pas été possible de le retrouver dans aucun des
Batraciens anoures et urodèles de la région de Lodève ou de Mont-
pellier autopsiés par nous depuis plus d’un an.
TRAVAUX CITÉS
Khalil (M.). — Un nouvel ascaride chez Rana esculenta de provenance corse. Ann.
de Paras., IV, 4 octobre 1926, pages 323-326.
Yorke et Maplestone. — The nematodes parasites of vertebrates. London, 1926.
Rullelin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932.
64
— 982 —
Liste de Lamellibranches recueillis en Nouvelle-Calédonie
par M. J. Risbec (1928-32),
par M. Ed. Lamy.
M. J. Risbec, alors Chef de la Mission Permanente d’ Etudes
Biologiques à Nouméa, a envoyé, de 1928 à 1932, au Laboratoire
de Malacologie, une série de Lamellibranches Néo-Calédoniens,
dont voici l’énumération, permettant de rectifier certains noms
employés autrefois par le Dr P. Fischer dans ses « Notes pour servir
à la Faune malacologique de l’Archipel Calédonien » (1859, Journ ,
de Conchyl., VIT, p. 334).
Area navicularis Brug. (*).
— imbricala Brug. var. avellana Lk.
A. ( Barbalia ) fusca Brug.
— nivea Ghemn. — Helblingi Brug.
— - decussata Sow.
A. ( Acar ) plicata Chemn.
A. ( Fossularca ) afra Gmel.
A. ( Anadara ) scapha Meusch.
Oslrea sinensis Gmel.
Chlamys crislularis Ad. et Rve.
— livida Lk.
— coruscans Hinds.
Pallium vexillum Rve.
— Janus Montrz. 1 2)
Æquipecten pallium L.
Spondylus ducalis Chemn.
Lima lima L.
L. ( Manlellurn ) fragilis Chemn. (3)
i1) Le type du genre Area est, d’après Lamarck (1799, Prodr. nouv. class. Coquilles,
p. 87), l’A. Noe L., tandis que Schumacher (1817, Essai nouv. syst. habit. Vers test.,
p. 172) a choisi l’A. antiquata L. Sn fait, la lre espèce citée par Linné est l’ A. tortuosa L.
(2) A. Bavay (1905, Journ. de Conchyl., LUI, p. 27) regardait ce P. Janus comme
étant à peine une variété du P. vexillum.
(3) M. R. Winckworth (1930, Proc. Malac. Soc. London, XIX, p. 115) propose d’adop-
ter le nom de Limaria pour les Mantellum H. et À. Adams [non Bolten)..
Bidletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1982.
— 983 —
Brachydontes ( Hormomya ) variabilis Kr.
— subramosus Hanl.
Seplifer bilocularis L.
Modiola auriculala Kr.
— Hanleyi Dkr.
Modiolaria Cumingiana Dkr. (1)
Lithophaga leres Phil.
— lævigata Q. et G.
Pleria ( Pinctada ) uulgaris Schum.
— crocala Swains.
— nigra Gld.
— perviridis Rve.
Malleus dæmoniacus Rve.
Crenalula picta Gmel.
Isognomon perna L. = sulcala Lk. (2)
— fémorale Lk.
caninum Lk.
Pinna semicoslata Conr.
— fumala Rve.
Cardila variegata Brug.
Trapezium angulalum Lk. (3)
Coralliophaga coralliophaga Chemn.
Cardium ( Trachycardium ) impolilum Sow.
- — dupuchense Rve.
C. ( Papyridea ) tenuicostatum Lk.
C. ( Fragum ) Guichardi Bern.
Lepton translucidum Sow.
Scintilla rosea Desh.
anomala Desh.
— Hanleyi Sow.
— ouulina Desh.
— limorensis Desh.
Chaîna lazarus L.
— - brassica Rve.
— fragum Rve.
Antigona ( Periglypta ) Listeri Gray. (*)
(*) M. T. Iredale (1915, Trans. New Zealand Inst., XLVII [1914], p. 484) a proposé-
de remplacer le nom de Modiolaria Beck, 1840, par celui de Musculus (Bolten) Roding,
1798. ffm. Dali (1923, Proc. U. S. Nat. Mus., LXIII, art. 10, p. 2) n’a pas accepté cette
substitution, parce que, dès 1787, Martyn avait employé le mot Musculus dans le sens
de Mytilus.
(2) Isognomon (Klein, 1753) Solander, 1786, a la priorité sur Mélina Retzius, 1788,.
et Perna Lamarek, 1799.
(3) Le genre Trapezium a été établi par Hwass dans le « Muséum Calonnianum li-
en 1797.
Pitarici inflala Sow.
Lioconcha ornala Dillw. = picla Lk.
Circe scripta L.
— undatina Lk.
— lenliginosa Chemn.
C. ( Crisla ) gibbia Lk.
æquivoca Chemn.
Hemitapes slriatus Chemn. = calédoniens Fiera.
Tapes (Ruditapes) variegatus Hanl.
Venerupis macrophylla Desh.
Lucina edentula L. (1).
Loripes assimilis Angas.
Codokia ligerina !..
— punclata I..
Corbis fimbriata L.
Maclra maculata Chemn. = Reevei Desh.
cuneala Chemn.
Mesodesma ( Atactodea ) striatum Chemn.
Solecurlus albus O. et G.
Cultellus marmoralus Dkr.
Donax iinctus Gld.
Tellina ( Tellinella ) virgala L.
— petalina Desh.
— rugosa Rom.
— chlorolenca Lk.
T. ( Fabulina ) rubella Desh.
T. ( Arcopagia ) discus Flanl.
T. ( Arcopaginula ) inflala Chemn. (2).
Psammobia ornala Desh.
Anatina analina L. (3).
(L) Avec cette espèce, qui est une forme édentule, il ne faut pas confondre le Lucina
globularis Lamarck, qui appartient, en réalité, au genre Diplodonia Bronn.
(2) Le Dr Jouseaume (1918, Lamy, Bull. Mus., XXIV, p. 168) a proposé de prendre
cette espèce pour type d’un genre Arcopaginula , qui diffère du groupe des Arcopagia
par la forme, la troncature de l’extrémité postérieure et la charnière.
(3) Au lieu d ’ Anatina Lamarck (1809, Philos. Zool., I, p. 319) [non Schumacher, 1817]
les auteurs récents croient devoir adopter le nom générique Laternula, sous lequel
Bolten (1798) rangeait deux espèces bien différentes : Mya truncata L. et Solen ano-
tinus L.
Observations sur les variations
DE LA DENT LATÉRALE DE LA RADULA DES ThEODOXIA,
Mollusques Gastropodes Néritidés,
par M. le Docteur E. J. Roger.
Les Theodoxia D. de Montf. sont, comme nous le savons, d’après
les caractères de leur radula des Rhipidoglosses, possédant une
forte dent latérale ou dominante dont le bord libre porte un cer-
tain nombre de denticules.
Le nombre de ces denticules avait attiré notre attention au
cours d’examens de radulas prélevées sur des individus apparte-
nant aux deux espèces françaises : Theodoxia fluvialilis L. et
Theodoxia Bourguignali Réel. (Germain 1931); nous avions remar-
qué une différence notable dans le nombre de ces denticules, sui-
vant que nous nous adressions à l’une ou l’autre espèce.
Nous avons songé alors à rechercher, d’une part, quelles étaient
les variations du nombre des denticules de la dent latérale de la
radula suivant l’espèce de Theodoxia envisagée et, d’autre part,
comme nous possédions des Theodoxia Bourguignali de plusieurs
régions de la France, nous avons étudié ces variations suivant la
station chez Theodoxia Bourguignali.
Cas des Theodoxia fluvialilis. — Ces Theodoxia fluvialilis nous
viennent des environs de Nancy. Les dents latérales de leur radula
ont de forts denticules, triangulaires, bien espacés les uns des
autres. Ils sont peu nombreux, ainsi qu’en témoignent les mul-
tiples relevés que nous avons faits.
La plupart des dents latérales que nous avons examinées portent
de 4 à 7 denticules.
Certaines radulas ont le même nombre de denticules sur toutes
leurs dents latérales, d’autres, au contraire, nous montrent sur
des dents voisines un nombre de denticules légèrement différent,
5 et 6 par exemple, d’autres encore présentent une plus grande
irrégularité dans le nombre de ces denticules qui varie de 4 à 7.
Dans quelques cas, bien rares il est vrai, nous avons relevé 8, 9
et une seule fois 10 denticules.
Nous avons fait la moyenne pour chaque radula examinée du
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
— 986
nombre de ces denticules et nous avons obtenu des nombres
variant entre 4 et 9.
Cas des Theodoxia Bourguignati. — Nous avons eu à notre dis-
position du matériel provenant de trois stations assez éloignées :
Salses. (Pyrénées-Orientales); Orsay (Seine-et-Oise) et Alençon
(Orne).
En examinant les radulas de Theodoxia Bourguignati de l’une
ou l’autre station on remarque que les denticules portés par la
dent latérale sont plus nombreux et plus petits que ceux que nous
avons observés chez Theodoxia fluuiatilis des environs de Nancy,
ils ont une forme arrondie et sont assez rapprochés les uns des
autres.
Nous verrons pour chaque station le nombre de denticules que
nous avons trouvé.
a) Chez Theodoxia Bourguignati de Salses (Pyrénées-Orientales),
c’est une vingtaine de denticules (18 à 22) que nous avons le plus
souvent observée sur la dent latérale de la radula de ces individus.
Nous avons ici également noté des variations de deux à trois den-
ticules entre dents voisines d’une même radula.
Dans un cas nous avons examiné une radula dont quelques dents
ne portaient que 13 denticules et les autres 16.
Les moyennes que nous avons établies varient entre 15,5 et 20,6.
b) Chez Theodoxia Bourguignati d’Orsay (Seine-et-Oise). C’est
encore des nombres voisins de 20 que nous avons le plus souvent
notés. Nous avons observé plus de régularité dans le nombre des
denticules de la dent latérale que dans les cas précédents; nous
n’avons pas trouvé en effet de chiffre inférieur à 17 ou supérieur à
20, dans les tableaux faits pour cette station.
Les moyennes sont comprises entre 17,5 et 19.
Les dents latérales de ces radulas ne diffèrent sensiblement pas
de celles de Salses.
c) Chez Theodoxia Bourguignati d’Alençon (Orne). Nous n’avons
pas observé ici autant de denticules sur la dent latérale de la radula
que dans les deux cas précédents (Th. B. d’Orsay et Th. B. de
Salses). Nous avons surtout compté de 11 à 14 denticules. Excep-
tionnellement nous avons trouvé 10 et 15 denticules (ces deux
chiffres étant les extrêmes rencontrés).
Les moyennes varient entre 10,1 et 14,5.
Nous nous sommes demandé également si le sexe ou l’âge des
individus n’intervenaient pas dans ces variations de nombre de
denticules. Les recherches que nous avons effectuées à ce sujet
n’ont rien révélé de caractéristique et les variations constatées
dans chaque station semblent tout à fait indépendantes de ces
facteurs.
— 987
Conclusions. — • Des variations dans la morphologie de la radula
et tout particulièrement, dans le nombre des denticules des dents
de radulas de divers mollusques ont été signalées au sujet de
la valeur de la radula en systématique par Pelseneer 1920,
Pruvot-Fol 1926.
Nous-même, ainsi que nous l’avons noté au cours de cet exposé,
avons trouvé des variations de plusieurs denticules sur les dents
latérales du Theodoxia d’une même espèce recueillie dans une
même station et également sur une même radula. Toutefois il nous
a semblé intéressant de publier le résultat de nos premières re-
cherches qui permettent de remarquer :
1° Que pour une station et une espèce donnée le nombre de
denticules de la dent latérale de Theodoxia varie dans des limites
assez rapprochées;
2° Ou’entre Theodoxia fluvialilis des environs de Nancy et
Theodoxia Bourguignati des trois stations signalées il y a une diffé-
rence dans le nombre moyen de denticules de cette dent latérale
et qu’il serait peut-être possible de rechercher là un caractère dif-
férentiel d’ordre spécifique s’ajoutant à ceux déjà connus tirés de la
coquille et de l’opercule;
3° Que dans une même espèce (Th. Bourguignati), nous avons
trouvé, suivant la station, une différence notable du nombre moyen
de denticules de la dent latérale de la radula ( Theodoxia Bourguignati
d’Alençon, Orne, d’une part et Theodoxia Bourguignati d’Orsay,
Seine-et-Oise, et de Salses, Pyrénées-Orientales), ce qui pourrait
faire supposer l’existence de races locales.
( Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Rennes).
BIBLIOGRAPHIE
1847. Loven. — Œfversigt of Iiongl Vetenskaps Akad. Forhandl (p. 175, 199).
1855. Moquin-Tandon. — Traité de Zoologie. Histoire naturelle des Mollusques ter-
restres et fluviatiles de France.
1884. Claus. — Traité de Zoologie traduit par Moquin-Tandon, Paris-Savy.
1893. Sterki. — Changes with âge in the radula of land mollusca. Proceedings of the
Academy of Natural Sciences of Philadelphia.
1899. Lenssen. — Système digestif et système génital de la Neritina fluviatilis.
« La Cellule », T. XVI, 1er fascicule.
1920. Pelseneer. — Les Variations et leur hérédité chez les Mollusques. Mémoire de
l’Académie Royale de Belgique , 2e s., t. V.
1926. Mmc Pruvot-Fol. — La Radula. Thèse présentée à la Faculté des Sciences de
Paris, le 10 juillet 1926, Paris, le Soudier.
1931. L. Germain. — Faune de France. T. 22. Mollusques terrestres et fluviatiles,
Paris, Lechevalier, 1931.
— 988 —
Révision de la Collection des Méduses du Muséum National
D’Histoire Naturelle (précédée de quelques conseils aux
naturalistes sur la conservation de ces animaux ),
par M. Gilbert Ranson.
M. le Professeur L. Joubin m’a chargé de l’étude de ce groupe
d’invertébrés. La connaissance des espèces de la collection du
Muséum peut être utile aux spécialistes étrangers.
Fdle n’est pas extrêmement riche, mais renferme cependant
quelques échantillons intéressants. M. A. Billard, doyen de la
Faculté des Sciences de Poitiers, a fait don, récemment, au Muséum
d’un certain nombre d’Anthoméduses et Leptoméduses des côtes
de France. Celles qui sont bien conservées y seront ajoutées.
J’ai trié, d’autre part, le plancton, expédié par le commandant
Charcot, provenant des croisières du « Pourquoi-Pas? » J’y ai
trouvé de nombreuses Méduses de ces deux mêmes ordres. Elles
feront l’objet d’une étude spéciale et les plus beaux exemplaires
viendront enrichir la collection.
Le Muséum en a reçu, en outre, un lot important de MM. Krempf
et Chevey, récoltées sur les côtes de l’Indochine.
Les Scyphoméduses sont plus abondantes, mais en majorité très
mal conservées. Cela tient à deux causes. Elles sont très vieilles
et, d’autre part, elles étaient sans doute dans un état très médiocre
lorsqu’elles ont été mises en bocaux. -Il est malheureux que nous
possédions si peu de représentants de cette classe, provenant de
nos colonies. C’est ainsi que les Cassiopées, si abondantes dans les
Mers de l’Inde et d’Océanie, avec de nombreuses et belles variétés,
ne sont représentées que par quelques mauvais échantillons. On
pourrait cependant, avec quelques précautions, en obtenir de très
beaux car elles sont très résistantes.
Les Hydroméduses, en général, ne se prêtent pas beaucoup à la
mise en collection, parce qu’elles sont très fragiles ; elles demandent
à être traitées délicatement. Certaines, comme beaucoup de Sarsia ,
sont microscopiques et il devient difficile de les manipuler. On a
toujours pensé que pour obtenir de bons échantillons de Méduses,
il était nécessaire de les soumettre à de longues préparations très
spéciales. Le matériel qui provient des croisières est évidemment
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
989 —
dans un état très médiocre. On a souvent bien de la peine à l’iden-
tifier. Les Méduses sont très contractées, les tentacules sont presque
tous brisés, les organes sensoriels font le plus souvent défaut.
Les laboratoires maritimes de Naples et de Villefranche ont
essayé de préparer, entre autres, des Méduses susceptibles de res-
sembler, dans les bocaux exposés au public, à ces êtres lorsqu’ils
sont vivants et de conserver toutes leurs particularités anato-
miques pour le déterminateur. Salvatore Lo Bianco a signalé, en
1891, les procédés employés à Naples pour conserver tous les ani-
maux marins. Il préconise l’eau de mer alcoolisée à 3 0/0 pour l’anes-
thésie, l’acide acétique concentré, en général, pour tuer la Méduse,
et divers mélanges fixateurs, dont le plus courant est le mélange
chromo-osmique (acide chromique 1 0/0 : 100 centimètres cubes;
acide osmique 1 0/0 : 2 centimètres cubes), qu’on laisse agir plus
ou moins longtemps suivant les dimensions de la Méduse: puis
lavage à l’eau douce et graduellement alcool de 35 à 70°, où elles
sont conservées.
Je n’ai pas eu l’occasion de voir la collection des Méduses de
Naples; mais nous possédons plusieurs échantillons provenant du
Laboratoire russe de Villefranche-sur-Mer. Il est difficile, je crois,
d’obtenir un meilleur résultat. Je donne plus loin la reproduction
d’une photographie de Neoturris pileata, ayant cette origine. Si le
systématicien avait à sa disposition du matériel semblable, les
listes de synonymes seraient plus courtes. On aurait perdu beau-
coup moins de temps à les préparer ainsi qu’à recopier indéfini-
ment ces listes. Malheureusement, ce dernier Laboratoire n’a
jamais donné, à ma connaissance, d’indications sur ses procédés.
On a dit qu’ils étaient longs et délicats. On dit aussi qu’il se pro-
curait beaucoup d’échantillons à Naples.
Ouoiqu’en dise Salvatore Lo Bianco, il me semble extrêmement
difficile d’anesthésier une Méduse avec une solution d’eau de mer
alcoolisée à 3 0/0. Les animaux que j’ai traités de cette façon étaient
toujours contractés. Il ne s’agit là, en effet, que d’une fixation des
tissus avec déshydratation. La seule anesthésie possible sans déshy-
dratation, c’est l’asphvxie simple, comme je vais l’indiquer plus
loin.
Le naturaliste en croisière a le tort de croire que ces masses
gélatineuses vont être soumises rapidement et facilement à la dé-
composition, et il a tendance à les placer immédiatement dans des
solutions très fortes d’alcool et surtout de formol. C’est une erreur.
Les Méduses sont constituées par un protoplasma extrêmement
résistant qui n’est pas facilement attaqué par les bactéries. Une
très faible proportion d’alcool et surtout de formol suffit à en
assurer la conservation et à éviter une contraction trop brutale qui
entraîne la destruction des tentacules et autres organes délicats.
— 990 —
Voici quelques indications simples, très faciles à mettre en pra-
tique en croisière. Elles donnent de très beaux résultats, sans ce-
pendant atteindre la perfection obtenue à Naples ou à Villefranche.
Fig. 1.
A gauche : Verelillum recueilli et préparé à bord de « la Tanche ».
À droite : Neoturris pileata (Forskâl) provenant du laboratoire russe de Villefranche.
11 ne faut jamais plonger les Méduses, immédiatement après
leur récolte, dans un liquide fixateur quelle que soit la proportion
de ce dernier. En effet, même avec quelques gouttes d’alcool, l’ani-
mal se contracte irrémédiablement et des tentacules fragiles se
— 991 —
brisent. Elles doivent être placées dans un bocal contenant, en
quantité strictement nécessaire pour qu’elles puissent s’y mouvoir,
de l’eau de mer pure. On ne doit pas renouveler l’eau. Au bout de
deux ou trois jours elles sont mortes. I. 'asphyxie lente a permis un
gonflement général des animaux dont les tissus se sont hydratés;
leurs organes s’étalent largement. C’est exactement le contraire
qui se produit avec les fixateurs. On s’assure que les Méduses sont
bien mortes en les piquant avec une aiguille ou en ajoutant quelques
gouttes de formol. L’essai mécanique est préférable car la contrac-
tion qu’il provoque n’est que momentanée. Lorsque la piqûre ne
donne plus aucune réaction, si petite soit-elle, on ajoute goutte à
goutte de l’alcool à 90°. Il faut attendre quelques heures ou même
vingt-quatre heures pour recommencer si la moindre contraction
est constatée. Enfin, on place définitivement les animaux dans
l’alcool très faible auquel on ajoute quelques centimètres cubes de
glycérine par litre. On peut utiliser le formol de la même façon.
Il donnerait peut-être un meilleur résultat. Les Méduses du Labo-
ratoire russe de Villefranche sont conservées dans le formol. Ce-
pendant le formol du commerce présente souvent une grande aci-
dité qui peut nuire à la conservation des organes sensoriels; il
faudrait le neutraliser.
On obtient ainsi de très belles préparations dont toutes les par-
ticularités anatomiques ressortent parfaitement. Elles sont excel-
lentes pour l’exposition mais surtout pour l’étude. Ce procédé m’a
permis de préparer, lors de la croisière de « La Tanche » en 1924, en
collaboration avec M. G. Belloc délégué de l’Office des Pêches à La
Rochelle, un bel échantillon de Veretillum de La Méditerranée. Le
corps entier est fortement gonflé et tous les polypes sortent avec
leurs calices parfaitement étalés. C’est un très beau spécimen qui
n’a pas subi, depuis cette date, le moindre changement, malgré des
manipulations renouvelées. Sa photographie est reproduite ci-
contre. Il est d’autant plus remarquable que fous les exemplaires
de Veretillum de la collection sont d’indéfinissables masses dont on
reconnaît très difficilement l’origine. Dans tous les cas, ils ne
donnent aucune idée de ce que peut être l’animal vivant.
Nous aurions, par la pratique de ces prescriptions, de très jolies
collections de Cœlentérés permettant de renouveler les anciennes,
composées, le plus souvent, de corps informes. Il est difficile, pour
le systématicien, de travailler sur des animaux contractés, dépig-
mentés, rabougris, plus ou moins détériorés. 11 faut faire preuve,
souvent, d’une grande imagination pour déterminer l’animal exa-
miné. Certains auteurs ont commis de grosses erreurs en utilisant
du matériel mal conservé. De très importants travaux ont cepen-
dant été exécutés dans ces conditions. L’intérêt du procédé que
j’indique ici est donc essentiellement scientifique.
992 —
Je citerai, à titre d’exemple, le cas d’Hartlaub qui a désigné
sous le nom de Rotundula brochii n. g., n. sp., une Méduse contrac-
tée, mal préparée, qui n’est en somme que Tiaranna rotunda (Ouoy
et Gaimard). P. L. Kramp et D. Damas l’ont reconnu et signalé
après avoir eu sous les yeux des échantillons vivants de cette
espèce. Bien des noms ont passé ainsi en synonymie et il reste
encore beaucoup d’espèces douteuses qui sont dans le même cas.
Je prendrai un second exemple, au hasard, dans les travaux sur
les Leptoméduses. Browne, en 1903, puis Bigelow en 1909, ont
montré que les genres Polycanna et Mesonema de Hæckel, le pre-
mier maintenu en 1904, par O. Maas, ne sont pas distincts du
genre Æquorea. Hæckel les distinguait par la différence du déve-
loppement des parois de l’estomac et par la bordure plus ou moins
déchiquetée de la bouche. Or, il est facile de s’en rendre compte,
il s’agit là tout simplement d’états divers de contraction d’une
même forme.
Les essais suivants démontrent qu’il n’y a pas de différence entre
Polycanna rissoana O. Maas et Æquorea forskalea Péron et Lesueur :
si l’on place une Méduse vivante de cette espèce directement dans
un liquide fixateur, les parois de l’estomac se contractent à l’ex-
trême; la bouche devient très large. « On ne voit ni sac, ni long
manubrium, ni pharynx, mais seulement une poche aplatie à la
sous-ombrelle, avec un bord plissé » (O. Maas 19Q4). Les franges
peuvent être, d’ailleurs, présentes ou absentes autour de la bouche.
Au contraire, si on traite cette Méduse comme je l’ai indiqué plus
haut, on assiste, au cours de l’asphyxie, à toutes les variations de
formes de l’estomac et de la bouche signalées et retenues comme
caractères génériques. Une piqûre de pointe sèche entraîne une
contraction des parois de l’estomac qui réalise la forme décrite
précédemment. Par contre, sans aucune excitation extérieure et
plus l’animal s’asphyxie, les parois stomacales s’étalent démesu-
rément, la bouche devient plus étroite et bordée de franges.
« L’estomac est alors bien étendu avec un pharynx; la bouche
semble portée au bout d’un long manubrium sortant loin de la
sous-ombrelle aplatie ». (O. Maas 1904). Cet état caractérise le
genre Polycanna tel que le concevaient O. Maas et Hæckel. C’est
dans cette phase que la Méduse meurt et qu’elle se conserve.
Je me contenterai de ces deux exemples. On pourrait en citer
bien d’autres du même ordre.
La mise en pratique de cette simple technique pour les Cœlen-
térés donnerait en croisière d’excellents résultats et faciliterait
beaucoup la tâche des zoologistes qui hésitent bien souvent pour
affirmer s’ils se trouvent en présence d’une variation réelle ou
simplement d’un artéfact.
Pourquoi persister à employer les vieilles méthodes de récolte
— 993
consistant à mettre tout et rapidement dans le formol sans se préoc-
cuper de l’état où le naturaliste trouvera ce matériel lors de son
étude. Il serait cependant nécessaire de se persuader désormais,
après l’expérience passée, que le prospecteur doit préparer tout
spécialement chaque matériel pour son étude ultérieure. 11 est
maintenant inutile de partir en croisière avec une autre conception
sous peine de travailler inutilement.
En ce qui concerne les Méduses, il est nuisible, dans tous les cas,
de concentrer la solution en alcool ou en formol pour les conserver
convenablement.
IIYDUOZOA
Anthomedusæ Hæckel, 1879.
Les Anthoméduses de la Collection du Muséum ne sont pas nom-
breuses. Elles renferment cependant quelques espèces rares comme
Neolurris papua (qui a fait l’objet de ma Note parue, en 1929,
dans le Bulletin du Muséum ' et Willia stellata.
Famille CODONIDÆ Hæckel, 1879, sens, emend.
Genre Sarsia Lesson, 1843.
Sarsia proliféra Forbes, 1848.
J’ai figuré cette petite Méduse, en 1925, dans le Bulletin du
Muséum National d' Histoire Naturelle, n° 4, p. 326.
Elle a été récoltée à Roscoff par M. Billard, en septembre 1911.
Elle est relativement rare et n’avait été signalée que des côtes sud
de l’Angleterre. Cependant, comme l’indique A. Mayer, en 1910.
il est à peu près certain que Codonium codonophorum Hæckel est
la même espèce. Ainsi, sa répartition s’étendrait de la Méditerranée
à l’Angleterre. L’hydroïde dont elle provient est inconnu.
Genre Corymorpha Sars, 1835.
Corymorpiia nutans Sars, 1835.
Cette Méduse a été désignée sous le nom de Steenstrupia rubra
par Forbes, en 1848. On a reconnu depuis qu’elle provenait de l’hy-
droïde Corymorpha nutans. Je considère, comme beaucoup d’au-
teurs, en particulier Delage et Hérouard puis Hartlaub, qu’il est
hautement désirable d’unifier les deux classifications.
— 994 —
Elle est bien connue et très commune. Elle a été signalée dans
la Méditerranée sous d’autres noms. Il s’agit de la même espèce.
Elle possède donc une aire de répartition extrêmement vaste sur-
tout si les observations de A. Mayer sont exactes. Cet auteur pense,
à juste titre d’après ses dessins, que la Méduse qu’il a trouvée sur
la côte sud des États-Unis, ressemble à celle de la Méditerranée.
On la rencontre, au nord, jusqu’à Bergen et aux Iles Lofoten
où M. Sars a trouvé, pour la première fois, l’hydroïde.
Les échantillons de la collection du Muséum ont été recueillis par
M. A. Billard, à Tatihou et à l’ Ile de Batz.
Genre Cytæis Eschscholtz, 1829.
Cytæis tetrastyla Eschscholtz, 1829.
Ce genre a toujours été considéré comme appartenant à la
famille des Margelidæ. Je le place délibérément dans la famille
des Codonidæ. Les arguments développés par P.-L. Kramp, tout
récemment (1), en faveur de ce changement me paraissent très
convaincants. Les gonades de Cytæis ne sont pas séparées par des
gouttières stomacales perradiaires. Elles encerclent complètement
la paroi stomacale comme chez les Codonidæ. Le manubrium pos-
sède, de plus, quatre bandes musculaires perradiaires.
Les Margelidæ ont des tentacules marginaux pleins; leur endo-
derme est réellement constitué par une seule rangée de cellules
cylindriques. Chez Cytæis, il n’en est pas de même; l’endoderme
est formé de plusieurs rangées de cellules qui s’accolent suivant
l’axe du tentacule sans laisser de cavité centrale.
Les Margelidæ possèdent des tentacules oraux diversement dis-
posés. On a confondu les organes qui entourent la bouche de
Cytæis avec des tentacules. Il s’agit, en réalité, de boutons néma-
tocystiques pédonculés. Or, quoiqu’en dise Hartlaub en 1907, chez
les genres Euphysa, Steenstrupia, Margelopsis, Eciopleura et Hybo-
codon, le bord de la bouche est garni d’un bourrelet de némato-
cystes. Chez Hybocodon, ces derniers sont groupés sur des boutons
proéminents nettement individualisés; cette disposition rapproche
ce genre de Cytæis.
Cette Méduse a été trouvée dans toutes les mers. Mais elle reste
confinée dans les eaux chaudes, (voir la carte ci-dessous).
Trois exemplaires ont été recueillis par MM. Vélain et Rochefort
à l’Ile Saint-Paul, dans l’Océan indien. Deux d’entre eux sont
actuellement en mauvais état. Le troisième est relativement bien
conservé.
(') Vidensk. Meddel. fra Dansk Nat. For., vol. 92, 1932.
995
Famille MARGELIDÆ Hæckel, 1879.
Genre Kollikeria L. Agassiz, 1862.
Kôllikeria fasciculata (Péron et Lcsueur, 1809).
Hartlaub puis P.-L. Kramp ont très justement fait remarquer
que la forme des tentacules oraux est plus importante pour la
définition du genre que le groupement des tentacules sur le bord
de l’ombrelle, contrairement à ce que pensait O. Maas. C’est Hart-
laub qui a raison lorsqu’il montre l’importance primordiale de la
forme de la bouche et des caractères généraux des tentacules oraux
dans la famille des Margelidæ.
A. Mayer, en 1910, a donné de très beaux dessins d’ensemble et
de détails de cette Méduse.
Elle est très commune dans la Méditerranée. Elle y semblait
confinée. Il est possible que Ralhkea blumenbachii, de la Mer Noire,
soit la même espèce; mais Ralhkea oclopunclala de l’Atlantique est
très différente par ses tentacules oraux.
Les recherches du « Thor » ont montré, pour la première fois,
qu’elle vit, aussi dans le bassin est de la Méditerranée. On ne la
connaissait que du bassin ouest. Mais le « Thor » l’a trouvée égale-
ment de chaque côté du détroit de Gibraltar, dans la Mer d’Alboran
d’une part, et, ce qui est plus important, dans l’Atlantique, près
de Cadiz. P.-L. Kramp pense qu’elle doit avoir une plus large dis-
tribution dans l’Atlantique.
La collection du Muséum en possède un jeune exemplaire pro-
venant de la croisière de « La Tanche » en 1924. Il a été récolté
dans la Méditerranée près d’Alger.
Deux très beaux exemplaires adultes, parfaitement conservés,
proviennent du Laboratoire russe de Villefranche.
Genre Oceania Kôlliker, 1853.
Océan ia armata Kôlliker, 1853.
Un très bon dessin de l’animal vivant a été donné par A. Mayer
en 1910. Cette Méduse est fréquente dans toute la Méditerranée.
Callitiara polijophlhalma de Hæckel désigne la même espèce. Elle
se trouverait donc dans l’Atlantique, mais ce serait une Méduse
d’eaux chaudes.
Le Muséum en possède deux beaux exemplaires bien conservés
provenant du Laboratoire russe de Villefranche.
Famille PANDÆIDÆ Bigelow, 1913 .
Hartlaub n’a pas accepté cette nouvelle dénomination de l’an-
cienne famille Tiaridæ de Hæckel. Il remplace cependant le nom
de genre Tiara par celui de Neoturris. Dans son travail récent, cité
plus haut, P.-L. Kramp reconnaît la nécessité de diviser l’ancienne
Famille Tiaridæ en deux, Pandæidæ et Bylholiaridæ.
Bigelow a également élevé Amphinemidæ au rang de Famille.
Je crois qu’il a raison. Je pense même qu’il est nécessaire d’en
faire autant pour Protiaridæ. J’en exposerai les raisons dans un
autre travail..
Les Pandæidæ sont caractérisées, tout d’abord, par leurs go-
nades interradiaires qui présentent, le plus souvent, deux bourre-
lets adradiaires réunis par leur sommet. Mais la disposition très
spéciale des canaux radiaires est plus importante puisqu’elle per-
met de les distinguer des familles voisines. Le canal radiaire ne
part plus, en effet ici, du sommet de l’estomac, mais du centre de
la paroi stomacale, considérée dans le sens de la hauteur. Vers le
haut et vers le bas lui font suite les gouttières stomacales divisant
longitudinalement la surface de l’estomac en quatre parties sur
lesquelles se développent les gonades. Ces gouttières ont déjà fait
leur apparition chez les Margelidæ où nous avons vu apparaître la
ségrégation des gonades, comme conséquence, sur les parois sto-
macales. Mais dans les familles précédentes les canaux radiaires
partent encore du sommet de l’estomac. Nous avons chez les Pan-
dæidæ une nouvelle complication fondamentale. Je montrerai son
importance morphologique dans un prochain travail en reprenant
la question du « mesenterium ».
Genre Neoturris Hartlaub, 1917.
Neoturris pileata (Forskâl, 1775).
Hartlaub, contrairement à A. Mayer, fait passer Turris digitalis
Forbes en synonymie. C’est Hartlaub qui a raison. Je viens de
revoir l’échantillon récolté par « La Tanche » en 1923, à la station
700 et que j’ai signalé en 1925 sous le nom de Turris digitalis
Forbes. U s’agit de Neoturris pileata. Il est mal conservé, l’estomac
est très détérioré.
Hartlaub a créé le terme Neoturris pour désigner l’ancien genre
Tiara, dont le nom était déjà employé pour un Mollusque. Cet
auteur donne, en 1917, un dessin de Neoturris pileata d’après un
exemplaire de Trieste (lig. 277 in Nord. pl.). Mais ce dernier devait
être quelque peu contracté car l’adulte possède, comme la jeune
Méduse, un renflement apical. La reproduction ci-dessus, d’une
— 997 —
photographie d’un exemplaire adulte provenant du Laboratoire
russe de Villefranche, le montre nettement .
Cette Méduse est commune dans la Méditerranée où elle a été
trouvée dans la Mer Adriatique, à Monaco, Villefranche, Nice,
Genève et Naples. On la trouve également en abondance dans
l’Atlantique Nord, d’où elle semble originaire, jusqu’au Groenland.
Elle apparaît très nettement comme une Méduse d’eaux froides
ou tempérées. Dans les mers du Nord on ne rencontre au prin-
temps, que de jeunes exemplaires; en été on en récolte de plus
Fig. 1.
• Cytœis tetrastyla Eschscholtz.
A Neoiurris | pileata (Forskâl).
grands et possédant des gonades mures. C’est donc là une forme
d’été.
Dans la Méditerranée, par contre, elle ne paraît se développer
qu’en hiver. C’est ainsi qu’au voisinage de Trieste on ne la ren-
contre, d’après Graeffe (1884) que de novembre à avril, montrant
des stades immatures en février et mai. Neppi et Stiasny, en 1913,
signalent, dans cette même région, Turris cæca, qui est synonyme,
de décembre à mars.
Bulletin du Muséum , 2' s., t. TV, 1932.
Cio
Au premier examen, cette Méduse spéciale aux eaux froides et
tempérées semblait susceptible de s’accommoder de très larges
variations de température, puisqu’elle s’est adaptée aux eaux
méditerranéennes. Nous ne sommes pas étonnés de la voir se
développer seulement en hiver dans ces dernières. La nécessité
d’une température plutôt basse pour le développement de cette
Méduse paraît donc évidente. Ce fait est intéressant à noter pour
des recherches expérimentales.
Le « Thor », lors de sa croisière de 1910, en a cependant récolté
cinq spécimens en juin dans la mer d’Alboran. P.-L. Kramp (1924)
• Cytœis tetrastyla Esehscholtz .
A Neoturris pileata (Forskâl).
signale qu’ils sont très jeunes et n’ont que de 6 à 12 millimètres
de haut. Ils ont été capturés dans les eaux de surface, c’est-à-dire
dans les eaux provenant de l’Atlantique et venant de traverser le
détroit de Gibraltar. Il est cependant possible, d’après cet
auteur, que le développement de cette Méduse ne se produise pas
pendant la même saison dans la mer d’Alboran et dans le reste de
la Méditerranée. Celle-là présente des conditions très particulières
qui en fait une aire faunistique spéciale.
Il est intéressant de comparer, sur une même carte, la répar-
tition de cette espèce et de Cytœis tetrastyla qui apparaît, au con-
traire, comme une Méduse des mers chaudes et appartient aussi à
la faune méditerranéenne.
Sur le planisphère, la répartition des deux espèces ne pouvait
— 999 —
s’inscrire dans la Méditerranée. J’ai dû le faire sur une carte spé-
ciale à plus grande échelle.
Nous assistons ici, évidemment, au fait banal de l’empiètement
des aires de répartition à leurs limites extrêmes. Les conditions
réalisées dans la Méditerranée constituent une moyenne qui a
permis à ces deux espèces de cohabiter malgré leurs affinités bio-
logiques opposées. Mais ce fait banal prend, dans ce cas, une impor-
tance particulière par suite de la présence, à cette limite de dis-
persion des deux espèces, d’un bassin presque fermé constituant
une entité géographique. Si nous l’associons à d’autres faits signa-
lés pour d’autres Méduses par moi-même en 1925 et parP.-L. Kramp^
en 1924, nous constatons que nous nous trouvons dans la Méditer-
ranée, pour ce qui concerne les Méduses, en présence d’un mélange
d’espèces atlantiques. Cette mer nous apparaît, toujours de ce
point de vue, comme un simple diverticule de l’Atlantique à la
limite de deux grandes aires faunistiques : Atlantique Nord et
Atlantique équatorial.
Nous possédons un très bel échantillon de cette espèce. Il pro-
vient du Laboratoire russe de Villefranche et a été recueilli à cet
endroit. C’est lui qui est figuré ici.
Dans un autre bocal, le Muséum possède quatre échantillons
adultes bien conservés qui ont été récoltés par M. Paris à Alger,
en mai 1896.
Neoturris papua (Lesson, 1843).
Je ne reviendrai pas ici sur cette Méduse. J’en ai parlé longue-
ment dans une note parue en 1929, dans le Bulletin du Muséum
(T. I, no 3).
La collection possède l’exemplaire récolté par MM. Eydoux et
Souleyet en 1849, lors du voyage de la Bonite et figuré par ces
auteurs en 1852.
J’ai placé dans un autre bocal l’exemplaire récolté par MM. Bon-
nier et Pérez sur les côtes d’Arabie (mission 1901, St. LXVI).
Genre Pandæa Lesson, 1843.
Pand/ea conica (Quoy et Gaimard, 1827).
Cette Méduse a fait l’objet de nombreuses discussions parce que
ses gonades ne sont pas nettement en fer à cheval. Elles sont bien
interradiaires et séparées par quatre gouttières stomacales. Cette
espèce a cependant été prise comme type de la Famille. Il faudra
bien convenir que le caractère essentiel de celle-ci ne réside pas
dans la forme des gonades. C’est le départ des canaux radiaires du
1000
milieu de la hauteur stomacale qui est essentiel. L’embryologie
de cette espèce nous permettra de comprendre l’importance pri-
mordiale de ce caractère morphologique pour définir la Famille.
J’aurai l’occasion d’y revenir ailleurs.
Le Muséum en possède trois échantillons assez bien conservés,
d’un âge moyen; le cratère apical est encore très prononcé. On sait
que chez l’adulte, il fait place à un renflement conique. Ils ont été
remis par M. Ach. Vimont en 1883 et proviennent de la Méditer-
ranée.
Cette Méduse est en effet très fréquente dans cette mer. Mais,
comme Cytæis tetrasîyla, et contrairement à Neolurris pileata,
elle se répand dans les mers équatoriales. Elle a été récoltée dans
l’Atlantique Sud et récemment en Océanie et au Japon.
Famille WILLIADÆ Forbes 1848.
La famille des Williadæ a été créée par Forbes qui a très bien
figuré Willia stellata. Hæckel en faisait une famille de Lepto-
méduses. O. Maas a montré qu’il s’agit d’Anthoméduses. Il est
certain que par la disposition de leurs poches stomacales avec leurs
gonades, elles constituent « un terme de passage » aux Lepto-
méduses. Tandis que Chromalonema rubrum est une Leptoméduse
dont les poches stomacales s’identifient aux canaux radiaires,
Willia stellata est encore une Anthoméduse dont les poches sto-
macales ne sont pas encore individualisées et desquelles partent les
canaux radiaires. Si ces deux espèces sont apparemment très voi-
sines, elles présentent néanmoins deux organisations morpho-
logiques essentiellement différentes.
Genre Willia L. Agassiz, 1862.
Willia stellata Forbes, 1848.
Cette espèce est connue des côtes de l’Angleterre et de Norvège
près de Bergen. Elle est signalée de Concarneau et de Saint-N azaire.
Mais elle n’a pas encore été trouvée au sud de l’embouchure de
la Loire. Uchida la signale, en 1927 et en 1930, au Japon.
Le Muséum en possède quatre échantillons. Le bocal porte la
mention « Hæckel, Croisic, Bretagne, n° 2, 1879 ».
(.4 suivre.)
Documents sur des Spongillwes d’Afrique,
par M. E. Topsent.
Sur deux paquets d’Éthéries de Djenné, l’un de sept coquilles,
l’autre d’une vingtaine, complétant un apport de M. le professeur
A. Chevalier au laboratoire de Malacologie du Muséum, j’ai non
seulement retrouvé les cinq Spongillides du Bani citées dans une
note récente Q) mais fait au sujet de plusieurs d’entre elles quelques
remarques qu’il m’a semblé bon de noter.
Potamolepis Leubnitziæ Marshall, Spongilla Carteri Bowerbank
et S. nitens Carter, connues comme faisant partie de la faune du
Niger, m’ont encore paru manquer dans cette station si riche en
autres Spongillides. Les deux premières, signalées dans ce fleuve
par Burton, étaient cependant représentées, parmi les récoltes de
la mission Augiéras-Draper, par des spécimens établis aussi sur des
Ætheria ellipiica. Quant à S. nitens, c’est seulement autour des
Graminées que je l’ai revue, sous forme de deux individus massifs,
de belle taille, desséchés, recueillis par M. A. Leclercq, le 30 avril
1932, au bord du marigot de Goundam. J’en ai vérifié la détermi-
nation au moyen d’une préparation de spiculés prélevée sur un
fragment d’ Éponge de cette espèce, pris dans l’Ugalla et conservé
au Musée zoologique de Strasbourg.
Mes investigations pour découvrir in situ un représentant de la
Trochospongilla dont j’avais rencontré un amphidisque libre ont
également échoué.
Mais, sur les deux paquets de coquilles, je n’ai pas rencontré
moins de 24 spécimens de Spongillides, dont 10 Spongilla sumatrana
baniensis, 7 S. macrospiculata, 4 S. benguelensis, 2 Corvospongilla
Bôhmi elegans et 1 Spongilla mucronata. Ces nombres peuvent ne
pas correspondre exactement au degré de fréquence de chacune des
espèces, car un galet roulé portant des Podostémonacées et une
assez petite Ætheria nue, ramassé dans le Niger, le 16 avril 1932, à
la ferme de Niemibali, et reçu de M. Chevalier après ma publica-
tion sur ses trouvailles, m’a donné 4 Spongilla benguelensis, 2 S. ma-
crospiculala lylolina et 1 Corvospongilla Bôhmi elegans. Il devient
(l) Topsent (B.). Spongillides du Niger. Bull, du Muséum (2e sér.), t. IV, p. 568.
Paris, 1932.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
__ 1002 —
très vraisemblable, cependant, que la Corvospongilla et surtout
Spongilla mucronala sont moins communes que les autres dans
cette région, et l’on peut être frappé de l’abondance où s’y montrent
les deux Spongillides découvertes par J. Stephens à Benguela.
Ayant pu m’assurer que Spongilla mucronala est bien une nou-
veauté, sans confusion possible avec les Spongilla af ricana et S. Mi-
chaelseni Annandale, du Zambèze, j’ai contrôlé sur un quatrième
échantillon de l’espèce, en croûte assez étendue mais mince et sans
gemmules, la constance des détails que j’ai donnés de ses mégas-
clères et de ses microxes.
Sur les sept spécimens nouvellement examinés de Spongilla
macrospiculala, six possèdent les caractéristiques de ce que j’ai
appelé S. m. tglotina, tout en pensant qu’il peut s’agir simplement
d’une race régionale. Leurs mégasclères ont tous les deux bouts
très renflés, sans mucron, à l’exception naturellement de ceux
qui ne sont pas achevés, ces derniers eux-mêmes ne se terminant
cependant pas par des muerons. La centrotylotie y est assez rare-
ment indiquée et toujours faiblement. Mais, à côté de globules
sphériques solitaires, de 40 à 50 g de diamètre, à centrum souvent
distinct, se voient des corps siliceux composés d’une agglomération
en disposition variable de 4 ou 5 globules, égaux ou inégaux, soudés
sans perdre leurs contours, tels que j’en ai figuré un ailleurs (1). Le
septième individu est exceptionnel du fait que ses mégasclères, de
mêmes dimensions que ceux des autres, renflent généralement
moins leurs extrémités, mais ils ne présentent non plus jamais les
muerons de ceux du type. C’est une croûte de petite taille, irrégu-
lière, ne couvrant guère plus d’un demi-centimètre carré de coquille,
et fort voisine d’un spécimen tout à fait normal.
Plus intéressante est une toute petite plaque de Spongilla ma-
crospiculala, large de 5mm,5 sur 3mra,5, épaisse de moins de 1 milli-
mètre, située entre une grande plaque de Corvospongilla Bôhmi
et une Spongilla benguelensis, à la face inférieure du galet à Podo-
stémonacées provenant de la ferme de Niemibali, dans le Niger.
Les mégasclères de la plus grande taille n’y sont pas très nombreux,
n’y atteignent que 220 à 250 g de longueur sur 16 à 20 jx d’épaisseur
et ne renflent pas sensiblement leurs extrémités. Il est de ces stron-
gyles purs dont les bouts, bien arrondis, portent quand même un
petit mucron en continuité de leur canal axial. En quantité au
moins égale sont des mégasclères de longueur à peine moindre mais
de 15 [j. seulement d’épaisseur, qui atténuent grossièrement leurs
extrémités en cône très obtus avec mucron terminal soudain et
très net. S’amenuisant davantage aux deux bouts et perdant les
muerons, d’autres encore, nombreux aussi, passent à des oxes
fi) Loc. cit., p. 575, fig. 3 d.
— 1003 —
courbés, purs, à pointes effilées, dont la taille s’abaisse à 150 g sur
8 et au-dessous. Ces divers spiculés sont souvent centrotylotes. Si,
pour certains de ces détails, on peut être tenté de voir en cette
Éponge un représentant de S. m. typica, il faut remarquer que l’in-
fériorité numérique des plus grands de ses mégasclères ainsi que leur
faiblesse relative, en même temps que l’inachèvement à des degrés
divers de la plupart de ses spiculés, engageraient plutôt à la consi-
dérer comme un individu jeune, n’ayant pas encore acquis les carac-
téristiques de la variété lylolina. Toutefois, l’absence habituelle de
muerons sur les spiculés inachevés des S.m. lylolina bienconformées
ôte de la force à cette hypothèse, de sorte qu’en définitive, le cas
reste embarrassant.
L’une des quatre Spongilla benguelensis des Ælheria présente
aussi dans sa spiculation des particularités un peu déconcertantes
à première vue. Contrairement à ce qui se voit d’habitude, ses spi-
culés demeurent lisses, en très grande majorité. Les mégasclères
sont surtout des strongyles lisses, assez souvent centrotylotes, très
fréquemment courbés en deux temps, de part et d’autre et à
quelque distance du renflement médian, et à bouts quelquefois
renflés légèrement. Ils atteignent 210 à 220 g sur 22 à 24 g d’épais-
seur mais acquièrent le plus souvent des dimensions un peu
moindres. Quelques-uns subissent des malformations, poussent
•des hernies, se coudent brusquement, etc. Il en existe, en propor-
tion assez faible, de plus courts un peu que les précédents (125 à
165 g) et surtout de plus minces (10 à 5 g), qui, atténuant leurs
•extrémités, figurent des substrongyles ou des oxes à bouts assez
■obtus, comme ces formes de développement que j’ai dessinées (x)
d’après une S. benguelensis ordinaire. Ceux-là aident à la recon-
naissance de l’espèce parce qu’ils portent de petites épines parfois
sur toute leur longueur, tout au moins en leurs extrémités. Les
strongyles vrais ne sont d’ailleurs pas constamment dépourvus
d’ornementation : il en est quelques-uns, de 165 g sur 13, par
exemple, et même de plus gros encore, de 190 g sur 16, dont quelques
•épines faibles parsèment les bouts. Très finement épineux, chez les
S. benguelensis étudiées jusqu’àprésent, les microsclères demeurent,
au contraire, chez celle-ci également lisses. Ce sont des microxes à
bouts effilés, souvent centrotylotes, et, pour la plupart, courbés en
deux temps d’un même côté. Ils sont bien moins nombreux que
d’habitude et je n’en ai presque pas vu de petits (56 g sur 3); leur
taille est surtout comprise entre 125 g sur 4 et 180 g sur 8, sans pour-
tant qu’ils se confondent avec les mégasclères à bouts atténués.
D’après cela, l’Éponge en question, très petite croûte de peu d’épais-
seur au fond d’une valve d’Éthérie, est un spécimen doublement
P) Loc. cit., p. 577, f îg. 4 b.
1004
curieux de Spongilla bcnguelensis. Comme les Éponges normales
peuvent laisser lisses quelques-uns de leurs strongyles, il est pro-
bable qu’on peut s’attendre à des variations de fréquence de cette
simplification, qui serait ici poussée à l’extrême, sans qu’il y ait
lieu de proposer d’après elle un nom de variété. Il n’est pas surpre-
nant qu’elle s’étende aussi aux microsclères.
J’ai rapporté à Spongilla sumalrana Weber, comme variété
baniensis, l’une des plus communes des Spongillides fixées sur les
Éthéries de Djenné. Depuis, je me suis rendu compte qu’il faut
la comparer non seulement à des variétés de cette espèce, de la pro-
vince de Bombay, décrites par Annandale en 1919 (x), mais aussi
à Spongilla africana Annandale (2), dont je regrettais de n’avoir pu
prendre connaissance. Dépourvues de gemmules, les Éponges du
Niger paraissent, en effet, ne pas différer beaucoup pour le reste
de celles du Zambèze. Mais, en décrivant celles-ci sous le nom de
S. africana, Annandale avait noté leurs ressemblances avec sa
Spongilla indica, de 1908 (3). Il n’y a pas fait allusion, en 1919, à
propos des variétés indiennes de S. sumalrana ; elles sont cepen-
dant indéniables, et S. africana pourrait passer pour une variété
de S. sumalrana au même titre qu’elles, si toutefois cette espèce
comporte réellement tant de variétés.
Weltner a fait connaître deux variétés africaines de Spongilla
sumalrana Weber, var. oc, du Nil, et var. B, du Rukagura (4), ayant
toutes deux pour mégasclères des acanthoxes à bouts libres
d’épines. Ce caractère est à souligner, en opposition avec l’orne-
mentation de plusieurs des autres variétés rapportées à l’espèce,
notamment S. s. centralis, S. s. rivularis, S. s. baniensis, dont les
acanthostrongyles multiplient les épines sur leurs extrémités.
Annandale a séparé, en 1914, S. africana de S. sumalrana comme
ayant, la première, des acanthostrongyles, et la seconde, des acan-
thoxes. Plus tard, en 1919, il a admis comme variété typica des
S. sumalrana à acanthoxes de Medha, et distribué dans d’autres
variétés de la même espèce des Spongilla de l’Inde produisant sur-
tout des acanthostrongyles pour mégasclères. S’il a eu raison de
grouper tout cela, l’empaquetage des gemmules de S. africana
dans une cage de spiculés (peut-être une base d’individu désagrégé),
justifie-t-il le maintien à part de cette prétendue espèce ou ne
(9 Annandale (N.). The fauna of certain small streams of the Bombay Presidency
p. 160, pl. VII. Rec. ofthe Indian Mus., vol. XVI. Calcutta, 1919.
(2) Annandale (N.). Spongillidœ, p. 240, Pl. VI, fi g. 1 A-C et 2. Michaelsen’s Land
und Süsswasserfauna Deutsch. Sudwestafrikas. Ilamburg, 1914.
(3) Annandale (N.). Notes on Freshwater Sponges, p. 25. Rec. of the Indian Mus.,
vol. II. Calcutta, 1908.
(4) Weltner (W.). Ostafrikanische Süsswasserschwâmme, p. 11. Miftheil. aus dem,
Naturhisi. Muséum, XV. Ilamburg, 1898.
— 1005 —
devrait-on pas la tenir aussi pour une variété de S. sumairana ? II
me semble, en somme, qu’on se trouve dans l’alternative de ratta-
cher les S. baniensis à S. sumairana en même temps que les S. indica
et S. africana, dont elles diffèrent, comme race régionale, surtout
par les dimensions plus faibles de leurs mégasclères, ou bien de
séparer à la fois S. indica, S. africana et S. baniensis de S. suma-
trana comme possédant des acanthostrongyles à bouts épineux; et
alors, l’espèce à maintenir comme chef de fde de ces formes serait
S. indica, qui jouit de la priorité sur S. africana. De toute façon, il
est bon d’appeler l’attention sur la ressemblance entre elles de ces
Spongillides, les unes de l’Inde, les autres de l’Afrique.
En ce qui concerne Corvospongilla Bôhmi, var. elegans . je me
borne à faire remarquer sa présence sur un galet de Niemibali
comme sur les Ætheria de Djenné, parce qu’en 1914 (x), Annandale
a manifesté quelque étonnement de trouver sur des pierres sa
Corvospongilla Vicioriæ, forme si voisine de la Corvospongilla du
Niger que leurs microxes permettent peut-être seuls de les distin-
guer. Cet auteur semble avoir supposé jusque-là les Corvospongilla
incapables de vivre autrement qu’associées à d’autres animaux,
comme si une pierre pouvait constituer pour une Spongillide un
support bien différent d’une valve vide d’Éthérie.
Les Spongilla benguelensis et S. macros piculata, vues d’abord,
par J. Stephens et par moi, sur des Ætheria, se sont de même retrou-
vées en plaques sous le galet de la ferme de Niemibali. N. africana,
si proche parente de S. sumairana baniensis des Éthéries du Bani,
a été découverte par Annandale sur une pierre du Zambèze. S. ni-
ions, enfin, que j’ai dit avoir observée seulement sur des Graminées,
avait été signalée sur des cailloux de l’Ugalla.
Dans le même mémoire, se livrant à des considérations sur la dis-
tribution des Spongillides à travers le continent africain, Annandale
a rappelé (2) que la seule forme du genre Ephydatia dont l’existence
y avait été constatée est une race locale de la cosmopolite E. fluvia-
tilis, appelée par Kirkpatrick (3) variété capensis et trouvée seule-
ment au sud du Limpopo. Gela tient à ce que les Éphydaties se
cantonnent surtout dans les climats tempérés. Aussi, comme on
devait s’y attendre, l’Afrique septentrionale n’est pas sans en
contenir.
M. L. Seurat m’ayant demandé la détermination de spécimens
recueillis par lui et par M. H. Gauthier, en 1921, notamment dans
l’oued Lekral, sur des pierres, d’une Spongillide assez fréquente
fi) Loc. cit., p. 244.
fi) Loc. cit., p. 247.
(3) Kirkpatkick (R.). Notes on Two Specics of Àfrican Freshwater Sponges, p. 524.
Ann. and Mag. of nat. hist., ser. 7, vol. XX. London. 1907.
— 1006
aux environs d’Alger, j’ai reconnu qu’il s’agissait encore de repré-
sentants d ' Ephydalia fluvialilis.
L’exposé méthodique par J. Stephens (x) des variations dont
cette espèce est capable dans les eaux de l’Irlande laisse à beau-
coup de variétés qu’on a cru pouvoir y distinguer tout au plus la
valeur de races. Aussi est-ce uniquement pour des comparaisons,
soit avec les E. fluuiatilis de l’Europe occidentale, soit avec E. f.
capensis précitée, de l’Afrique méridionale et avec E. f. syriaca
Topsent 1909, plus orientale sur le pourtour méditerranéen, qu’il
me paraît à propos de noter les détails de la spiculation de spéci-
mens algériens.
En premier lieu, il faut remarquer que leurs amphidisques sont
de taille supérieure à celle indiquée par J. Stephens (25-27g) d’après
les Éphydaties d’Irlande ou relevée par moi-même sur des Éphy-
daties de France (25 g au plus). Ils atteignent couramment 30 g
de longueur et descendent rarement au-dessous de 25 g. La tige
en est souvent épaisse de 5 y; parfois lisse, elle se parsème le plus
souvent de petites rugosités et, fréquemment, par exagération de
quelqu’une de ces excroissances, elle porte une épine pouvant avoir
jusqu’à 5 g de longueur et elle-même épineuse sur sa partie termi-
nale conique; le cas où se dressent ainsi plusieurs grandes épines
est plutôt rare. Les disques, larges de 20 g, ou moins, jusqu’à 15 jx
seulement, ont un plateau verruqueux sur sa face libre et sans bou-
ton médian, et des dents coniques, courtes, raboteuses au nombre
d’une vingtaine; peu profondes, leurs incisions marginales ne s’ac-
cusent que par places, entre des groupes d’épines plus ou moins
•concrescentes. Ces spicujes ressemblent surtout à ceux des Ephy-
dalia fluvialilis de Syrie (2); ils restent cependant de taille un peu
moindre, et, au moins dans les spécimens étudiés, ils ont les disques
moins entaillés. Ils se disposent en une seule couche à la périphérie
de gemmules de 400 à 475 g seulement de diamètre.
Sans se répartir en deux catégories, les mégasclères se montrent
les uns lisses et les autres épineux, à épines éparses et basses. Ils
rappellent donc aussi, à cet égard, ceux de T. f. syriaca, mais égale-
ment ceux de ces E. fluvialilis d’Europe où un mélange d’oxes et
d’acanthoxes a déjà été observé. Les descriptions ont établi qu’il
existe chez T. f. syriaca des variations individuelles concernant
l’abondance relative des acanthoxes. Elle est élevée dans les spé-
(1) Stephens (-J.). The freshwater Sponges ol Ireland. Proc. Roy. lrish Acad.,
vol. XXXV, p. 205-254, pl. xxvi-xxix, Dublin, 1920.
(2) Topsent (E.). Description d’une variété nouvelle d’Éponge d’eau douce. Epliy-
datia fluviatüis Auct. var. syriaca Tops. Bull. Soc. des Amis des Sc. Nat., Rouen, 1909.
Annandale (A.). A Report on the Biology of the Lake of Tiberias, p. 59. Journ.
■and Proceed. Asiatic Soc. of Bengal, vol. IX, 1913.
— 1007 —
cimens algériens en question. Inégaux comme partout, les mégas-
clères de ces derniers sont assez élancés, car il n’atteignent que 10 à
12 p d’épaisseur pour 350 et même 400 p de longueur. Les plus
grands ont des pointes brèves rappelant celles des tornotes. Plus
ils diminuent de taille plus les autres effilent leurs extrémités.
Kirkpatrick a distingué chez E. /. capensis des oxes de 288 p sur 8
et des tornotoxes plus courts et plus gros (240 p sur 12), les uns et
les autres lisses ou épineux. On ne peut relever ici une telle division,
les spiculés les plus longs y étant en même temps les plus gros.
Par la force et la spination de ses amphidisques, E. /. capensis se
relie cependant à E. f. syriaca, et il semble que ces Ephydaties afri-
caines et syrienne s’apparentent bien entre elles. Cependant, celles
des formes européennes de Ephydatia fluvialitis qui, avec ou sans
acanthoxes, rendent épineuse la tige plus courte de leurs amphi-
disques n’en sont évidemment pas éloignées. Ainsi, des Éphydaties
de l’Yerre, affluent du Loir (Eure-et-Loir), donnent à leurs amphi-
disques, longs de 21 à 25 p seulement, une ornementation tout à fait
pareille à celle des amphidisques des Éphydaties d’Alger. Il fau-
drait être certain que les Éphydaties de toute l’Algérie, d’une part,
et d’autre part, toutes celles du Cap, se ressemblent, comme cela
semble être le cas des Éphydaties de Syrie, pour oser, à leur pro-
pos, parler de races régionales.
— 1008
Sur un Corrigiola de l’Afrique tropicale
par M. Auguste Chevalier.
Nous avons récolté il y a 33 ans au Soudan français, aux environs
de Djenné, à proximité de la zone d’inondation du Niger, par moins
de 350 mètres au-dessus du niveau de la mer une petite plante
annuelle que nous avions rangée dans les Paronychiées, sans pou-
voir la rattacher à aucun genre connu en Afrique occidentale.
L’exiguïté de ses organes floraux en rendait l’examen délicat.
Nous en avons repris récemment l'étude avec notre excellent
collaborateur M. W. Russell et notre surprise a été grande en
constatant que la plante qui nous avait tant intrigué constitue
une nouvelle espèce de Corrigiola dont tous les organes d’une
extrême petitesse, rappellent cependant ceux de l’espèce paléo-
arctique C. littoralis L.
Nous la décrivons ci-après en la dédiant à M. W. Russell.
Corrigiola Russelliana sp. nov.
Stirps bietmis. Caules herbacei, numerosi, 3-6 cm. longi. Folia
densa, quam foliis C. littoralis multo minora, ceterum similia. Flores
dirnidio ierque breviores minores. Capsula minus , globosa subtri-
quelra.
Soudan français : Niala près Djenné, lieux sablonneux arides
de la brousse (Chevalier, n° 1131, 30 juin 1899, en fleurs et en
jeunes fruits).
Plante bisannuelle couchée, d’un vert glauque à l’état frais,
prenant une teinte gris-noirâtre en séchant, formant de petits
cercles de 6 à 12 centimètres, appliqués sur le sol, la rosette radi-
cale de feuilles, détruite au moment de la floraison. Tiges très
grêles, longuement dénudées à la base, très ramifiées en fausse
dichotomie à l’extrémité.
Feuilles alternes, très serrées, glauques, charnues, glabres,
oblongues, arrondies, très petites, de 2 millimètres à 2mm,5 de long
au maximum, larges de 1 millimètre, rétrécies à la base en pétiole
long de 0mm,5 à peine.
Stipules d’un blanc scarieux très petites. Fleurs en grappes
feuillées terminales, insérées par 1-5 à l’aisselle des feuilles supé-
rieures, petites (2/3 de mm. de long), portées sur des pédicelles-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
1QQ9 —
très courts (0mm,3 à 0mm,5). Sépales 5, ovales obtus verts au
milieu avec une marge scarieuse. Pétales rudimentaires ou nuis.
Ovaire subglobuleux, surmonté de 3 petits styles coalescents à la
base. Fruit globuleux subtriquètre de 1 millimètre de diamètre,
contenant une seule graine.
Par sa gracilité cette espèce est au G. litloralis L., ce que le Tele-
phium exiguum Battandier (Bull. Soc. Bot. France, 1907, p. 546)
d’Algérie est au T. Imperati L. de la région méditerranéenne.
Corrigiola Busseliana est la seule espèce du genre connue jus-
qu’à ce jour dans les plaines basses de l’Afrique tropicale.
C. litloralis existe dans l’Afrique du Nord et dans l’Afrique du
Sud, ainsi que sur les montagnes des régions tropicales intermé-
diaires (Abyssinie, Kilimandsharo). Le C. capensis Willd. est une
variété de C. litloralis à fleurs sessiles que Cooke (in Th. Dyer,
Fl. Cap. VI, 1, 1902, p. 401) ne distingue même pas du type. Par
contre il indique aussi au Cap, le C. telephiifolia Pourr., race médi-
terranéenne vivace de C. litloralis. Il est probable que le C. Russe-
liana n’est aussi qu’une race (ou petite espèce) de C. liltoratis
adaptée au climat tropical semi-aride. Les trois ou quatre autres
espèces de Corrigiola sont localisées dans la Cordillière des Andes
et spécialement au Chili.
— 1010
Sur quelques Clématites de l’Ouest et du Centre Africain
par M. Auguste Chevalier.
Les Clemalis de la Sect. Viorna Prantl. sont très répandues en
Afrique tropicale. Les formes les plus communes rappellent
C. Wigtiana Woll. et C. grala Wall, de l’Inde mais un examen
attentif des formes du centre et de l’ouest africain montre qu’elles
s’en différencient. Oliver et quelques botanistes anglais qui l’ont
suivi ont rattaché ces formes africaines à une espèce du Natal le
C. Thunbergii Steud. (1840). Le C. hirsuta Perrottet et Guillemin
(1831) qui a été décrit antérieurement lui est généralement rat-
taché comme synonyme.
En réalité ces deux espèces sont bien distinctes. C. Thunbergii
est confiné au sud de l’Équateur, C. hirsuta paraît spécial à la
Sénégambie. Il existe à travers l’Afrique tropicale, d’autres espèces
géographiques affines présentant des variétés homologues, les
unes à feuilles velues par exemple et les autres à feuilles glabres;
certaines ont des fleurs petites et d’autres des fleurs qui dépassent
2Gm,5 de diamètre: il en est qui n’ont que peu de parfum, d’autres
ont des fleurs très odorantes. Il existe aussi des races orophiles
comme C. inciso-dentata Ricb. C. glaucescens Fres. et une espèce
du Fouta-Djalon, décrite ci-après.
Dans les lignes suivantes je me bornerai à décrire les formes que
j’ai observées à l’état vivant et desquelles j’ai rapporté des spéci-
mens en fleurs conservées dans l’Herbier du Muséum.
Glematis djalonensis sp. nov. ; affinis C. hirsuti sed foliolis
laie ovatis grosse crenalo-deniatis ; differl floribus dense fasciculatis,
lobis calycis lanceolalis acuminalis.
Guinée française : Labé dans le Fouta-Djalon à 1.300 mètres
d’altitude sur les plateaux arides (Chevalier, 34545).
En fleurs 16 novembre 1930.
Liane héliophile s’élevant de 3 mètres à 5 mètres de haut dans
les buissons. Rameaux bruns, anguleux, striés, finement pubes-
cents dans le haut. Feuilles à pétiole et rachis commun grêle,
pubescent au moins dans le jeune âge, long de 5 à 15 centimètres
portant 3 ou 5 folioles dont la terminale ordinairement plus grande.
Folioles pétiolulées, largement ovales, arrondies, largement tron-
Bülletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
— 1011 —
quées, rarement cordées ou décurrentes, parfois subtrilobées,.
grossièrement dentées sur les bords, à dents mucronées, subaiguës au
sommet, de 3Cm,5 à 7 centimètres de long, 2Cm,5 à 5 centimètres
de large, membraneuses parcheminées, blanchâtres, tomenteuses
en dessous, à poils blancs apprimés, finement pubescentes en des-
sus à l’état jeune, noircissant ordinairement en séchant. Inflores-
cences en panicules terminales et latérales, très florifères, longues-
de 7 à 15 centimètres. Bractées et bractéoles, très petites 4 à 8 mil-
limètres entières ou trilobées sessiles, entourant des bouquets de
3 à 8 fleurs pédicellées. Pédicelles grêles pubescents blanchâtres,,
longs de 5 à 8 millimètres. Boutons floraux globuleux, tomenteux
blanchâtres.
Fleurs épanouies petites, blanches à l’état frais et odorantes,
18 à 22 millimètres de diamètre, à sépales lancéolés acuminés,
tomenteux blanchâtres en dehors, finement pubescents en
dedans et à poils roussâtres. Étamines nombreuses courtes
(6 à 8 millimètres), à filets d’un brun jaunâtre, glabrescenls mais
portant de longs poils roux étalés dans le deuxième quart, la partie
inférieure et la moitié supérieure glabres. Anthères courtes,
cunéiformes; carpelles longuement velus. Akènes plumeux.
Var. latipaniculata var. nov. ; foliolis subglabris ; lobis calgci-
nis majoribus.
Guinée française : Ymbo-Orobé, Fouta-Djalon (O. Caille in
Herb. Chev., n° 14814).
Folioles plus grandes, subtrilobées, glabrescentes même à l’état
jeune. Panicule grande (25 centimètres de long) à rameaux étalés.
Fleurs grandes de 25 à 30 millimètres de long, sépales oblongs
aigus ou subobtus de 16 à 18 millimètres de long, faiblement
velus en dessus.
Clematis djalonensis A . Chev. var. hirsutissima var. nov. ; foliolis
nouellis hirsulissimis.
Panicules très amples; folioles hérissées de poils blancs sur les
deux faces.
Guinée française : Mali, à 1.400 mètres d’altitude dans les hal-
liers(Chev. n° 34528), Mont Loura, 1.490 mètres d’altitude (Chev..
34329).
Clematis iiirsuta Guill. et Perr. var. giabrescens A. Chev. loliis
ulrinque glabris. Sénégal, dans les Niayes près Daker (Chev.,
n° 2536) type. Soudan français : Balani (Chev. n° 2538).
Dans leur description Guillemin et Perrottet indiquent le
C. hirsuta comme ayant les feuilles villeuses; dans la variété gia-
brescens elles sont entièrement glabres même à l’état jeune. Les
1012 —
fleurs blanches odorantes, avec les sépales étalées mesurent 2Cm,5
à 2Cm,8 de diamètre.
Clematis Thunbergii Steud. var. congensis A. Chev. foliis
ulrinque glabris, lobis calyce oblongo-lanceolatis acuminatis.
Moyen Congo : environs de Bénéville dans le Pays Batéké (Chev.
n° 27466).
Dans cette variété remarquable les feuilles même à l’état jeune
sont complètement glabres. Les panicules florales sont très flori-
fères, longuement pédonculées; les boutons floraux sont ovoïdes,
terminés en pointe. Les fleurs aussitôt après l’anthèse ont les
sépales disposés en cloche; plus tard ils s’étalent en croix; elles
mesurent alors 2em,5 de diamètre.
Clematis chariensis sp. nov. ; rcimulis gracilis, angulabo-
slrialis, sulcalis, nouellis pilosis, adullis glabralis , foliis 2 -jugis, fo-
liolis subcoriaceis puberulis, ovatis, denticulatis , basi oblusis vel
truncatis ; nervis laleralibus subtus valde prominentibus lobis calyce
ovatis, sericeis-lomenlosis, slaminibus hirsulis.
Haut-Chari : entre Dekoua et la Nana (Chev., n° 6192) type.
Pays des Ndis, village de Mpokou (Chev., n° 6074), Fort-Crampel
(Chev,, n° 6400), Ndellé (Chev., n° 6802).
Plante sarmenteuse basse, vivant parmi les herbes et ayant ses
parties aériennes brûlées annuellement; tiges de 0ra,50 à 3 mètres
de long, anguleuses, profondément striées, finement pubescentes
dans les parties jeunes. Pétiole étalé à angle droit, court et robuste,
terminé par un rachis grêle, finement pubescent portant ordinaire-
ment 5 folioles subcoriaces, d’un vert clair ou même glaucescentes,
pétiolulées, ovales acuminées, arrondies ou tronquées à la base,
rarement un peu cunéiformes, irrégulièrement crénelées sur les
bords, parfois trilobées, à dents apiculées, longues de 2 centimètres
à 5 centimètres, larges de lcm,5 à 4 centimètres, finement pubes-
centes sur les deux faces, à poils opprimés dans leur jeunesse, plus
tard glabrescentes, fortement nerviés en dessous. Fleurs en panicule
terminales et latérales, celles-ci ordinairement plus courtes que les
feuilles axillantes, assez florifères, mais à fleurs ordinairement
isolées, non groupées par faisceaux. Boutons florifères subglobu-
leux, cotonneux blanchâtres. Fleurs de 2cm,5 à 2cm,8 de diamètre,
à sépales ovales, arrondis ou subaigus à l’extrémité, cotonneux
blanchâtres sur les deux faces. Étamines à fdets hérissés de poils
blancs en leur milieu. Carpelles avec de, longs poils blancs étalés.
Voisin de C. hirsula dont il paraît être une forme adaptée aux
feux de brousse.
— 1013 —
Sur deux Astérées nouvelles de Madagascar
EN VOIE D EXTINCTION,
par M. H. Humbert.
Les deux Composées-Astérées décrites dans cette note offrent un
intérêt particulier à divers égards : d’une part en raison de leur
caractère d’espèces endémiques orophiles vouées à l’extinction
totale à bref délai, par suite de la régression continue des îlots de
brousse éricoïde dont elles font partie, type de végétation très
inflammable par temps sec, et que les feux ont presque partout
anéanti; d’autre part, en raison de ce fait qu’elles constituent,
avec quelques autres espèces malgaches, un petit groupe d’Astérées
frutescentes offrant à la fois des affinités avec les Olearia d’Austra-
lie, Tasmanie et Nouvelle-Zélande, et les Diploslephium des Andes.
Nous avons découvert ces deux espèces en 1928 au cours de
notre 3e mission à Madagascar, dans les montagnes du sud-est
de 1 ’ Ile, dont les sommets n’avaient jamais été gravis par un bota-
niste. Depuis le massif de l’Andoliahelo, qui culmine à près de
2.000 mètres, et ses dépendances (chaînons de Taviala, Beampinga-
ratra, Vavara, etc.) jusqu’au mont Papanga de Befotaka (vallée
de ITtomampy) et à l’Ivakoany, nous avons particulièrement
exploré les témoins intacts de la végétation primitive de ces som-
mets, et nous n’avons cependant trouvé qu’un seul individu de
chacune de ces deux espèces.
Ce sont — nous pourrions presque dire c’étaient, car ils ne seront
peut-être jamais retrouvés, comme tant d’autres végétaux de la
flore malgache — de beaux arbustes à feuillage persistant, à capi-
tules d' Aster aux ligules d’un blanc crème, vivant dans cette sorte
de « bush » d’un type très particulier, si riche en espèces étroite-
ment localisées, qui constituait des peuplements denses au-dessus
de la limite altitudinale imposée à la forêt proprement dite par le
jeu combiné des facteurs édaphiques et climatiques locaux aux
abords des crêtes.
Le groupe d’Astérées malgaches auquel se rattachent ces deux
espèces nouvelles comprenait, jusqu’ici, 5 espèces propres égale-
ment aux montagnes du domaine central. Les deux plus ancienne-
ment connues avaient été découvertes par Bojer il y a un siècle,
Bulletin du Muséum , '2e s., t. IV, 1932. 66
1014 —
et décrites par de Candolle qui avait créé pour elles le genre
Rochonia, R. cinerarioides et R. cuneata ; la première, arbuste de
2-3 mètres dans la brousse érieoïde vierge, a subsisté çà et là, sous
forme de rejets de souche, dans diverses localités du centre de l’île,
sur des points où les feux ne sont pas trop fréquents; la seconde,
autre arbuste de la brousse érieoïde, n’a été revue que deux fois
depuis Bojer, dans l’Ankaratra par Perrier de la Bathie en
1913, et dans l’Andringitra par nous-même en 1924.
Ces deux espèces sont homochromes (ligules jaune vif comme les
lleurons), contrairement aux espèces du genre Olearia, duquel
Bentham et Hooker (x), rapprochent avec raison les Rochonia ,
en disant : « Habitus Oleariæ sed corollae homochromæ » et en
ajoutant aux commentaires relatifs aux Olearia : « Rochoniæ mada-
gascarienses, Oleariæ similes, difïerunt ligulis llavis ».
Plus tard, Baron découvrit dans le nord-est de l’Imerina une
espèce décrite en 1890 par Baker sous le nom de Rochonia sene-
cïonoides, à ligules « pale yellow » d’après la description originale.
Cette espèce n’a jamais été retrouvée.
Une quatrième Astërée du même groupe, mais à ligules d’un
beau bleu et à fleurons jaunes fut trouvée par Catat d’abord, vers
la même époque, puis par nous-même en compagnie du regretté
R. Viguier ainsi que par Perrier de la Batiiie en 1912, sur des
cimes de quartzites auxquelles elle paraît propre, et où elle est
très rare, dans le centre de l’île. Nous l’avions appelée Diplosle-
phium madagascariense (2), non sans avoir hésité à la placer dans ce
genre plutôt que dans le genre Olearia ou dans le genre Aster.
Enfin, dans l’Andringitra, M. Perrier de la Bathie récoltait
en 1922 une nouvelle espèce de ce groupe, que nous avons retrouvée
en 1924; celle-ci est franchement homochrome (corolles jaune vif) ;
c’est, notre Rochonia aspera.
La découverte des deux espèces décrites plus loin nous a, de
nouveau, placé devant la même difficulté d’attribution générique
que la quatrième espèce mentionnée ci-dessus : devions-nous les
rapporter au genre Diploslephium, ou au genre Olearia, ou bien les
faire rentrer dans le vaste genre Aster auquel ont été déjà rattachés
bien des genres anciens 2
Nous avons minutieusement comparé les 7 espèces malgaches
dont il est question ici, d’une part entre elles, d’autre part avec les
Olearia et les Diploslephium de l’herbier du Muséum, enfin avec
divers groupes d’ Aster. Nous avons fait appel à tous les caractères
susceptibles de fournir une discrimination générique, d’abord ceux
généralement invoqués dans les ouvrages classiques : bractées
(l) Généra Plantarum, II, pars. I, pp. 259 et 277.
'(*} ïn : Les Composées de Madagascar. Mém. Soc. Linn. Normandie , 1923.
— 1015
involucrales terminées en appendice herbacé (la plupart des Aster )
ou non (*), ligules homochromes ( Rorhonia ) ou hétérochromes,
anthères entières ou brièvement auriculées à la base, akènes plus
ou moins atténués, plus ou moins comprimés, pappus à soies
égales ou inégales, les soies externes pouvant former une couronne
•plus courte, plus ou moins distincte, etc.; ensuite les caractères
anatomiques, spécialement la structure de l’akène(2).
Ces comparaisons nous ont amené aux conclusions suivantes :
aucun des caractères attribués aux genres Olearia et Diplostephium
ne peut être retenu, soit isolément, soit corrélativement avec tel ou
•tel autre, comme distinctif : ces deux genres ne sont définis que
■par leur distribution géographique, ce qui ne suffît pas à justifier
leur autonomie vis-à-vis du genre Aster. La nature ligneuse des
Olearia et Diplostephium ne saurait évidemment être considérée
comme caractère générique; d’ailleurs maints Aster, austro-afri-
cains surtout , sont suffrutescents, quelques-uns même frutescents (3) .
D’autre part, le caractère d’homochromie reste seul distinctif
des Rochonia vis à vis des trois autres espèces malgaches, hétéro-
chromes, de ce groupe. Or ce caractère est difficile à constater
in sicco, et il peut même prêter à quelque hésitation in vivo, par
exemple dans le cas de teinte jaune pâle (d’après Baker) des
ligules de R. senecionioid.es (4) .
(1) Toutes les transitions existent, selon les espèces, entre les bractées à appendice
herbacé plus ou moins net et les bractées non appendiculées.
{-) Entre les akènes très comprimés à 2 côtes marginales seulement de nombreux
Aster et les akènes peu comprimés à côtes ± nombreuses de nos espèces malgaches,
tous les degrés s’observent. L’anatomie de l’akène, qui peut rendre de grands services
dans la délimitation des genres de cette famille, s’est révélée, dans ce groupe d’Astérées.
très uniforme. Le mésocarpe intercostal, mince, offre le plus souvent une assise de
cellules épaissies en U renversé (convexité de l’épaississement vers l’extérieur). Le
mésocarpe costal est épaissi en massif de sclérenchyme . Certaines espèces offrent un
canal séeréteur à la face externe de ce massif costal : parmi les 7 espèces malgaches de
-ce groupe mentionnées dans cet article, seuls les 2 Aster ici décrits sont dépourvus de
tels canaux costaux; de même, chez les « Olearia » d’Australie, les deux cas se pré-
sentent; ce caractère se montre dans ce groupe comme ayant une valeur spécifique
mais non générique.
(3) Otto Kitntze (Revisio generum Plantarum, 1, 310) était d’ailleurs arrivé à la
même conclusion au sujet des Olearia et de plusieurs autres genres qu’il réunissait au
.genre Aster.
(*) Les fleurs ligulées violettes, bleues, rougeâtres ou blanchâtres des Aster offrent
un pigment anthoeyanique dissous dans le suc cellulaire et formant un groupe spécial
(par ses réactions chimiques) étudié par Willstatter. Baser, comme on Ta fait jue-
qu’ici, une partie de la classification des Astérées surrhomoehromie ou l’hétérochromie
des capitules est sans doute commode pour faire des coupures dans ce vaste groupe,
mais les coupures établies ainsi peuvent séparer artificiellement des espèces à affinités
évidentes, et c’est le cas ici. Il est exagéré de donner une valeur générique à de tels
caractères. Tel est aussi l’avis de M. Guilliermond qui a bien voulu nous communi-
quer d’intéressants .'renseignements à ce sujet.
— 1016
Dès lors, nous décrirons comme Asler nos deux nouvelles espèces,
sous les noms respectifs de A. andohahelensis et A. mandrarensis :
Andohahelo est le nom du sommet d’où provient la première, et le
Mandrare est un petit fleuve qui, dans son cours supérieur longe le
chaînon de Beampingaratra d’où provient la seconde. En outre,
nous rattacherons à ce genre le Diploslephium madagascariense
ainsi que les quatre Rochonia.
Aster andohahelensis sp. nov. — Frulex (1-2 m. alius) ratnis
ereclis ; rami juniores leretes, tomento denso, pallide fulvo, adpresse
ueslili. Folia alterna ( internodiis 6-10 mm. longis), coriacea, pelio-
lata, integra, in peliolo el in pagina inferiore limbi eodem tomento
obtecla ; peliolus (10-20 mm. longus) subteres, supra anguste canalicu-
lalus ; limbus subellipticus, obtusus vel subacuius (35-70 mm. lon-
gus, 15-35 mm laïus), basi secus peliolum abrupte decurrens,apice
mucronatus, mox discolor ( pagina superiore tomento araneoso caduco
in juuenta tantum onusta ), pinnatineruius ; nervus médius validus,
supra impressus, subtus prominens ; nervi secundarii (5-10 utroque
lalere) obliqui, ad marginem inter se arcualim anastomosati, subtus
prominentes ; réticulum tertiarium supra conspicuum, sublus in
tomento occultatum. Capitula heterogama, radiata, in corymbos ter-
minales subsimplices vel compositos (6-2h-cephalos) disposila ; ramuli
corymborum et pedunculi (3-5 cm. longi) more ramorum adpresse
lomentosi, bracteis axillantibus foliaceis sed valde diminutis ( circa
1 cm. longis ), sublinearibus ; bracleolæ in pedunculis plerumque
1-2, minulæ, lomentosæ. Involucri campanulati ( circa 5 mm. longi)
bracteæ 3-A-seriatæ, coriaceæ, rigidulæ, inferne slramineæ, margini-
bus scariosis, integris, superne lenuiores el fuscescentes vel purpuras-
centes, tomento minuto, laxo, floccoso, exlus præditæ ; exteriores
oblongo-deltoïdeæ. acutæ vel subaculæ ; mediæ sensim elongatæ,
allenuatæ, inlimæ sublineares, apice sæpe subspatulalæ, oblusæ ;
omnes uninerviæ, nervo fusco, in dimidio superiore bracteæ dilalato.
Receplaculum ( circa 3 mm. in diam.) convexum, alveolaium. Ligu-
læ ( circa 12) patentes, oblongo-sublineares ( circa 8 mm. longæ, 2 mm;
latæ), oblusæ, apice minute 3-dentatæ, lacteæ ; styli fl. Ç rami lineares.
oblusæ, marginibus stigmaliferis revolutis. Corollæ $ lubulosæ, in
dimidio superiore sensim dilatatæ (5 mm. longæ), dentibus 5 aculis
(1 mm. longis), luleolæ. Anlheræ (2 mm. longæ) basi minute auricu-
lalæ, auriculis inter se liberis sed secus filamenium applicalis,
inde parum distinctis ; appendix terminalis lanceolato-sublinearis,
apice subacuto, quariam parlem anlheræ circiler æquans. Styli fl.
rami lineares, complanati, marginibus stigmaliferis, appendice
terminali delloideo exlus papilloso, quintam partem rami æquanle.
Achænia (3-3,5 mm. longa) compressa, exteriora (e fl. $) oblongo-
fusiformia, e triente superiore vel e media parte ad basim sensim
— lui/ —
anguslala, superne paulum allenuala, cætera ( e fl. angustiora,
coslis 5-8 validis ornata, pilis minulis erectis in costis et inter costas
prædita, purpureo-maculata. Pappi seiæ irregulariter biseriatæ,
rigidulæ, minutissime denticulatæ, exteriores 10-15, inæquales, fili-
formes, pleræque tertia parte inlerioribus breuiores, vel minores, inte-
riores circa 25, superne leviter incrassatæ (5 mm. longæ).
Massif de l’Andohahelo (Sud-Est), lambeaux de brousse éricoïde
vierge, à Philippia, restés intacts au rebord oriental du sommet
vers 1900 mètres d’altitude. (H. Humbert, 6160, 22 octobre 1928).
Vu un seul individu.
Aster mandrarensis n. sp. — Frulex (1-2 m. ait.) ramis erectis ;
rami juniores teretes, tomento fusco vestiti. Folia alterna, apice
ramorum conferla, subcoriacea, petiolala, fere omnino glabra, sed in
pagina inferiore secus nervum medium, et in peliolo plus minusve
fusco-lomenlosa ; peliolus (5-10 mm. longus) supra canaliculatus ;
limbus oblanceolalus, ca. triplo longior quam lalior (25-75 mm.
longus, 8-25 mm. laïus ) e trienle vel e quarto superiore ad apicem
acutum vel cuspidalum, mucronulatum, plus minusve abrupte alte-
natus, ad basim secus petiolum decurrentem longe alienuatus,
marginibus sublus leviter incrassatis, inlegris vel laxe mucronulaiis ,
superne nonnunquam laxe dentatis ; nervus médius validus, supra haud
impressus, sublus prominens ; nervi secundarii (4-6 utroque latere)
obliqui, ad marginem inter se arcucclim anaslomosati, subtus vix pro-
minentes ; réticulum terliarium haud distinclum. Capitula hetero-
gama, radiata, in corgmbos terminales 3-9 -cephalos disposita ; ramuli
corgmborum et pedunculi tomento fusco, denso, subhirlo, vestiti;
bracleæ axillantes lineares (5-15 mm. longæ)-, pedunculi (2-6 cm.
longi) ebracteati vel sæpius bracteolis 1-2, linearibus ( circa 5 mm.
longis), sicut bracleæ fusco-lomenlosis muniti. Involucri campanulali
{ca. 5 mm. longi) bracleæ 3-4-seriatæ, coriaceæ, rigidulæ, slramineæ,
marginibus scariosis, inlegris, superne tenuiores et fuscescentes vel
fusco-virides, pilis undulalis fuscis margine et apice sæpe tenuiter
fimbriato præditæ, celerum glabræ, exteriores et mediæ oblongo-del-
toideæ, acutæ, interiores elongalæ, apice subspatulatæ, obtusæ ;
omnes uninerviæ, nervo fusco, in dimidio superiore bracleæ dilatato.
Receptaculum ( circa 2 mm. in diam.) parum convexum, areolalum.
Ligulæ ( circa 12) patentes, oblongo-sublineares (5-6 mm. longæ,
1,5-2 mm. laiæ), olusæ, apice minute 3-denlatæ, lacleæ. Stgli
fl. $ ut in præcedente. Fl. ut in præcedente ; corollæ pallide luleæ,
anlheræ brevissime auriculatæ. Achænia (3,5-4 mm. longa) com-
pressa, exteriora auguste fusiformia, e quarto superiore ad basim
sensim anguslala, superne paulum allenuala, cetera angustiora,
5-8 -costala, pilis minulis erectis in costis et inter costas prædita,
fusca. Pappi selæ 20-22, rigidulæ, minutissime denticulatæ, subbi-
— 1018
seriatæ , pleræque ( majores , 4 mm. longæ), superne leviler incrassatæ,
exleriores nonnullæ breviores, filiformes.
Massif de Beampingaratra (Sud-Est) : mont Papanga, dans la
brousse éricoïde du sommet, à 1.575 mètres d’altitude. (H. Hum-
bert, 6347, 3 novembre 1928). Vu un seul individu.
La synonymie des Rochoriia et Diplostephium malgaches que
nous rattachons au g. Aster s’établira ainsi :
Rochoriia cinerarioides = Aster cinerarioides.
R. cuneata — Aster Bojeri {l).
R. senecionoides — Aster Baroni.
R. aspera = Aster andringitrensis.
Diplostephium madagascarien.se — Aster madagascariensis.
(l) Le nom spécifique ne peut être maintenu, pour cette espèce comme pour les
deux suivantes, parce qu’il est déjà employé dans le genre Aster.
1-4, Àsder andohaàelensis : 1, rameau florifère, X 2/3; 2, bractées invalucrales,. X 4
(externe, moyenne.', interne, de droite à gauche);, 3, réceptacle, X 4; 4, akène externe,
X 4. — 5-14, Aster mandrarensn ; 5, rameau florifère, X 2/3; 6, autre forme de feuille,
X 2/3;; 7’, bractées invalucrales, X 4; 8, style fl. $ X 2Q; 9, fl. Q X 4; 10, anthères,
X 20; 11, style fl. H, X 20; 12, akènes (externe et interne), X 4.
— 1020 —
Floraisons observées dans les serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1932
(AUTRES QUE CELLES SIGNALÉES DANS LES LISTES PRÉCÉDENTES) (x) ,
par MM. A. Guillaumin et J. Poupion.
MONOCOTYLÉDONES
Acampe papillosa Lindl.
Æchmea fulgens Brong. (Guillaumin, det.).
Aerides quinquevulnerum Lindl.
Aloe aculissima Perr. de la Bâthie. Madagascar ( François f. 177,
1929).
A. Viguieri Perr. de la Bâthie. Madagascar ( François f. 177,
1929).
Anthurium Lindenianum G. Koch et Augustin (2).
— nymphæfolium C. Koch et Bouché (3).
Bilbergia X Wilimachiana Hort. ex Eh. Witte ( amœna x viitala )
Brassovola cordata Lindl.
X Brassocattleya Ilène Veitch (X Brassocailleya Mme Maron x
. Callleya Dowiana).
Calalhea virginalis Lind. var. Mazellii Ilort. Paris. (4).
X Brassolæliocattleya amabilis Sander ( X Brassolælia Helen x
Læliocattleya Martinetii) .
Bromelia latifolia Willd. ex Schult. f.
B. Moensi Linden. (Guillaumin det.)
(1) Voir les années précédentes du Bulletin du Muséum à partir de 1920.
(2) Correspond à la planche 5848 du Botanical Magazine (sub. A. ornatum Hook. f.)
sauf que la spathe est rayée et teintée de rose et que le spadice rose tandis qu’Engler
[P flanzenreich, IV, 23, p. 210) dit la spathe blanc pur et le spadice blanchâtre. (A. G.).
(3) Cette plante, déjà signalée en 1922 {Bull. Mus., p. 537), est remarquable par
sa spathe non « ex albo-vireseens » mais blanche teintée de rouge surtout vers l’extré-
mité et par la forte odeur d’anis de son spadice rouge violacé terne (A. G.).
(4) La plante a figuré pour la première fois sous le nom de Maranta Mazelli à l’Ex-
position de Londres le 5 juillet 1871, présmtée par Linden (Cfr. III. hort., XVIII,
p. 131, 1871), Schumann ( Pflanzenr ., IV, 48, p. 90, 1902) qui l’appelle M. Marzellii
Hort. ex Gard. Chron. l’a identifiée avec Galathea virginalis Lind., ; enfin L. H. Bailey
(■ Cyclop . Hort., p. 621, 1914) orthographie le nom Calathea ( Maranta ) Mar-
celin. (A. G.).
Bulletin du Muséum, 2e s., t, IV, n° 8, 1932.
1021 —
Bulbophijllum barbigerum Lindl.
— grandi florum Bl.
— mirum J. -J. Sm.
Calanthe veslila Lindl. var. rubro-oculata Veitch.
Catasetum cernuum Reichb. f. $. Brésil : île Santa Catherina
( Mercier , f. 256, 1924) [Guillaumin det.].
barbalum Lindl. var. labello albo (form. Mganthus )
Guyane Delacour f. 206, n° 5, 1925. [Guillaumin det] (1).
macrocarpum Rich. ex Kunth. Guyane : Cayenne
Lomont, f. 185, n° 2, 1929. [Guillaumin det.].
Catllega x Cypheri Cypher ( Harrisoniana x Hardyana).
X Dormaniana Reichb. f. ( Lælia pumila X Cattleya
bicolor).
X Hardyana Reichb. f. ( Dowiana x Warscewiczii).
inlermedia R. Grah.
— - — — var. alba Hort.
— - x Kienestiana Sander ( Downiana x Lueddemanniana) .
— - labiata Lindl. var. Trianæ Duchartre quadricolor.
— X Porlia Veitch ( Bowringiana x labiata ).
Chlorophytum comosum Bak. var. variegalum.
Cirrhopelalum gracillimum Rolfe.
— pulchrum. N. E. Br.
Cocos Weddelliana Wendl.
Cyclanthus biparlitus Poit.
Cypripedium x aureum J. Hye var. Œdipe Cogn. ( Spicerianium
var. magniftcum x nitens var. Sallieri Hayeanum).
Cypripedium X beechense Lee, var. Sanderæ ( Curlisii X super-
biens).
Cypripedium x Columbus Gratrix (Christopher x nitens-Leea-
num).
Cypripedium x Gowerianum Ilort. ex Gard. Chron. ( Curlisii
X Lawrenceanumvar. albens).
Cypripedium x Loris Handbury (Aclurus x Leander).
X Morganiæ Reichb. f. ( Stonei x superbiens).
Dendrobium Brymerianum Reichb. f.
formosum Roxb.
- — formosum Roxb., var. giganleum van Houtte.
Dendrobium helerocarpum Wall, ex Lindl. (2) Philippines (prove-
(1) Le labelle très légèrement fimbrié sur le bord extrême des lobes latéraux du
labelle fait penser à la var. umbrosa Cogn. mais la fleur n’est pas uniformément verte
comme dans cette variété mais tachetée de brun fauve comme dans le type (A. G.).
Signalé en 1927. Bull. Mus., 1927, p. 540 comme C. macrocarpum Rich. (À. G.).
(2) Les auteurs signalent que la fleur répand une odeur de « violette » ou de « prime-
vère », je n’ai constaté la présence de cette particularité qu’au moment de l’ouverture
de la fleur, le bouton et la fleur épanouie étant totalement inodores. (A. G.).
nant de l’Exposition coloniale, donné par le Gou-
verneur général Olivier, f. 380, 1931).
secundum Wall. Philippines (provenant de l’Expo-
sition coloniale, donné par le Gouverneur général
Olivier, f. 380, 1931).
Epipremnum mirabile Schott.
Habenaria Susannæ R. Br.
X Regnieri Regnier ( earnea x militaris'.
Hæmanthus magnifiais Herb.
Haworlhia papillosa Haw.
Hedychium spicalum Buch-Ham.
Karatas leucophæa Bak.
— striata Hort. (K. Innocenta Ant. var. striata).
X Læliocattleya bletchleyensis x Mariinelii ?
Maxillaria porphyrostete Reichb. f.
Odonloglossum grande Lindl.
Oncidium bicallosum Lindl.
— Lanceanum Lindl.
- — ligrinum La Llave et Lex.
— varicosum Lindl. var. Rogersii Reichb. f.
Paphiopedium callosum Kerch. var. Sanderæ Hort.
- — Rolhschildianum Kerch.
Phalænopsis amabilis Bl.
amabilis Bl. var. Rimesiadiana L. Lind.
Aphrodite x Aphrodite var. gloriosa x Sanderiana
(hybride nouveau obtenu par Liouville) (*).
Esmeralda Reichb. f. var. candidula Rolfe x violacea
Teijsm. et Binn.
Esmeralda Reichb. f. x Hebe Rolfe [Esmeralda
x ( Sanderiana x rosea)], hybride nouveau obtenu
par Liouville.
x leucorrhoda Reichb. f. var. Cynthia Veitch x ama-
bilis Bl. x Sluarliana, hybride nouveau obtenu par
Liouville.
— Lindenii Loher, Philippines (provenant de l’Exposi
tion coloniale, donné par le Gouverneur général
Olivier, f. 380, K. 591, 1931).
Lindenii x Sanderiana x amabilis, hybride nouveau
obtenu par Liouville.
Mannii x Schilleriana x Sluarliana [Guillaumin det .]
Schilleriana Reichb. f.
Pistia spatiales L.
(1) Ne diffère du P. Aphrodite var. gloriosa et Sanderiana que par la fleur plus large
(7 centimètres) d’un rose plus vif. (A. G.).
Pilcairnia alla Hassk.
- — maidifolia Dene. ex Planch. — Colombie ( Claèsî . 129,
1925) [Guillaumin det.].
Plalyclinis Cobbiana Hemsl.
Polystachya leonensis Reichb. f.
Rodriguezia secunda H. B. et K.
Selenipedium x grande Reichb. f. ( longifolium x caudatum ).
X Schrœderæ Nichols. ( caudalum X Sedenii).
Sophronitis grandi flora Lindl.
Stenoglottis longifolia Hook. f.
Syngonium podophyllum Schott var. Œrstedianum Engl. [Guil-
laumin det.].
Tillandsia Balbisiana Schult. f.
fasciculala Sw. var. latispica Mez. San Salvador
(collection Roland- Gosselin f. 260. 1925). [Guillau-
min det.].
----- Lindenii Regel var. intermedia Hort.
— pruinosa Sw.
vestila Cham. et Schlecht.
Trichoglottis rosea Ames, Philippines (provenant de P Exposition
coloniale donné par le Gouverneur général Olivier f. 380, K. 589,
1932). [O. Ames det.].
Vanda cœrulea Griff. ex Lindl.
Zygopetalum citrinum Nichols.
DICOTYLÉDONES
Acacia Gageana Craib.
— Howittii F. Muell.
Acocanlhera speclabilis Hook. f.
Anacampseros Telephiastrum DC.
Bégonia Dregei Otto et Dietr. [Guillemin det.].
— maculata Raddi.
— x piclaviensis Hort. Bruant. ( Scharffiana x melallica).
[Guillaumin det.].
subpeltala Wight.
Cabomba caroliniana A. Gray.
Cereus x Maynardæ Lem. (grandiflorus x speciosissimus).
Chamæcereus Silvestrii Britt. et Rose.
Cistus saluifolius L.
Coleus Penzigii Schweinf.
Columnea scandens L.
Cotylédon Desmeliana Hemsl.
1024
Cotylédon undulala Haw.
Davidsonia pruriens F. Muell.
Echidnopsis cereiformis Hoolc. f.
Echinopsis calochlora Schum.
Epiphyllum truncalum Haw. var. Wagneri R. Roland-Gosselin
mss (*); Argentine : Grand Chaco.
Eucalyptus x algeriensis Trabut ( rostrata x rudis ).
Euphorbia bubalina Boiss.
Euryale ferox Salish.
Fraxinus pistaciæfolia Torr.
Harrisia pomanensis Britt. et Rose.
Heliocereus speciosissimus Britt. et Rose.
Isoloma x Luciani Hort. (2) ( digilalifolia x pardina).
Kalanchoe ægyptiaca DC.
— pubescens Bak. form.
Leea coccinea Planch.
Lonicera conferta DC.
Mesembryanthemum Haworthii Donn.
— Pultkammerianum Dinter et Berger.
Myriocarpa cordifolia l.iebm.
Neviusia alabamensis A. Gray.
Nymphæa slellala Willd.
Peperomia incana A. Dietr.
— prostrata Hort. Williams.
Phyllanthus carolinensis Walt. Équateur ( Benoist f. 216, 1932).
[R. Benoit det.].
— Urinaria L.
Polygala myrlifolia L.
Rhipsalis Bauctnenii Hort.
— - Iloulleliana Lem.
— Lindbergiana K. Schum. form. Brésil? ( Dybowski ).
[Guillaumin det.] l3).
Sedurn multiceps Coss. et Dur.
— spathulifolium Iiook.
Victoria regia Lindl.
i1) Reçu en plante vivante de R. Roland-Gosselin, f. 142, 1910 qui le tenait du
Muséum qui l’avait reçu de Wagner, f. 104, 1902.
(2) Le nom de cet hybride qui a été décrit et figuré par Ed. André. RL Hort., XXI,
p. 151, t. 182, 1874, sous l’appellation Sciadocalyx X Luciani est parfois attribué à
Bentham et Hookor, mais, si ces auteurs ont réuni le genre Sciadocalyx au genre Isoloma,
ils n’ont jamais créé le binôme. Je n’ai relevé celui-ci que dans Bellair et Saint-Léger.
( Plantes de serres, p. 954). (A. G.).
(3) Ressemble exactement au type du Brésil et de l’Afrique tropicale, cependant
l’ovaire et les pétales sont jaunâtre pâle, légèrement teintés de rose et ne rappelle pas
le R. Shaferi Britt. et Rose qui a l’ovaire nettement vert et les pétales absolument
blancs. (A. G.).
1025
Floraison s observées a l’École de Botanique du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1932
( AUTRES QUE CELLES SIGNALÉES EN 1931/
Par M. C. Guinet.
PLANTES D’AFRIQUE BORÉALE
Brassica integrifolia O. Schulz (1). Matthiola maroceana Coss. (1).
— maurorum Dur. (x). Rytidocarpus moricandioides Coss.
Bupleurum plantagineum Desf. Scilla lingulata Poir.
Gonvolvulus gharbensis Batt. et Pit. Senecio Perrottetii DC. (M.
— mauritaniens Boiss. ! Silene Aristidis Pomel.
— suffmticosus Desf.
— — var. sulfureus Batt.
Hemicrambe fruticulosa Webb.
Linaria Broussonnstii Chav.
PLANTES D’AFRIQUE AUSTRALE
Aster rotundifolius Thunb. Lasiospermum radiatum Trev.
Ghœnostoma fœtidum Benth. Mesembryanthemum pyropæum Haw.
— polyanthum Benth. Pélargonium alchemilloides L’Herit.
Cryptostemma calendulaceum R. Br. Phygüius capensis E. Mey.
Dipcadi filamentosum Medic. (2). Relhania sessiliftora Thunb.
Dischisma arenarium E. Mey. Venidium decurrens Less.
Gnidia carinata Thunb. Zaluzianskia selaginoides Walp.
Heliophila amplexicaulis L.
PLANTES D’AMÉRIQUE DU SUD
Acicarpha tribuloides Juss. ] Moscharia pinnatifida Ruiz et Pav.
— incarnata L.
Galandrinia umbellata DC.
Collomia coccinea Lehm.
Gronovia scandens L.
Hebenstreitia dentata L.
Margyricarpus setosus Ruiz et Pav.
(1) Mission Chevalier 1931.
(2) Guillaumin det.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
Nierembergia frutescens Dur.
Nolana prostrata L.
Schizopetalon Walkeri Sims.
Urceolina miniata Benth. et Hook. f.
Ursinia anthemoides Gaertn.
— • Benoistii Maire.
— macrotheca Br.-Bl. et Maire.
— volutabilina Br.-Bl. et Maire.
1026 —
PLANTES
Abronia arenaria Menzies.
Actœa alba Mill.
Adlumia cirrhosa Raf.
Anémone dichotoma L.
— virginiana L. *
Anïïrrhinum maurandioides A. Gray.
Anychia polygonoides Raf.
Aplopappus crocens A. Gray.
Aster ericoides L.
— lœvis L.
— squamatus Spreng. (1).
Bacharis halimifolia L.
Berlandiera lyrata Benth.
Boltonia latisquama A. Gray.
Chrysogonum virginianum L.
Clematis ochroleuca Ait.
Diarrhena americana Beauv.
Dioscorea villosa L.
Echinacea purpurea Moeneh.
Erythronium americanum Ker.
Euchariâimn concirmm Fisc!) . et Mc y.
Euphorbia macülata L. •(*■).
— Preslii Guss. (3j.
(falinsoga aristulata Bicknell. (4).
— parviflora Car.
(rillenia trifoliata Moeneh.
llunmmannia fumarioides Sweet.
Ledmn latifolimn Jacq.
heucothoe Catesbæi A. Gray.
Liatris scariosa Willd.
— spicata O. Kuntze.
Lobelia in flata L.
— cardinal is L.
— syphylitica L.
Mimiüm nmschatus Dougl. (*).
PLANTES DE L’F
Aizoon canariense L.
Althœa cannabina L.
AMium narcissiflorum Yill.
Ambrosinia Bassii L.
''AMÉRIQUE DU NORD
Minmlus ringens L.
Nasturtium sessilifloruni Nuit. (®)_
Œnothera fruiicosa L.
— missouriensis Sim s.
— speciosa Nutt.
Parthenium argentatum A. Grayi(7).
— hysterophorus L.
Penthorum sedoides L.
Platystemon californiens Benth.
Portulaca pilosa L.
Poletnonium reptans L.
Pluchea camphorata DC.
Pterostegia drymarioides Fiseli. et Mey.
Rudbeckia bicolor Nutt.
— flirta L.
Sanguinaria canadensis L.
Saxifraga peliata Torr. et Gray.
— pensylvanica L.
Senecio suaveolcns Eli.
Silphium Astericus L.
— integrifoUum Miehx.
— laciniatum L.
— trifoliatum L.
; Sisymbrium canescens Nutt.
| Sniilacina racemosa De sf .
| Stokesia cyanea L’Herit.
I Symplocarpus fœtidus Nutt.
Talinum calycinum Engelm.
! Thalictrum dasycarpum Fisch. et Mey.
I Thelesperma fili folium A. Gray,
j Townsendia Wilcoxiana Wood.
Troximon heterophyllum Greene.
Viola cucculata Ait.
-- sagittata Ait.
j Zauschneria californica Presl.
UROPE MÉRIDIONALE
Anarrhinum bellidifolium Desf.
Andropogon distachyos L.
; Arenaria balearica L.
| Argyrolobium Linnæanum Walp.
(L) Espèce récemment découverte en Camargue où elle est naturalisée. (M. Léandri
dot.)
(2) Espèce naturalisée depuis longtemps dans les lieux sablonneux et arides du
Jardin Botanique. Elle croît concurremment à E. Chamæsyce L. avec laquelle elle fut
souvent confondue.
(3) Plante récemment naturalisée dans nos cultures, s’étendant rapidement.
’4) P. Jovet. Une nouvelle plante introduite. Bull. Soc. Bot. Fr., 1928, p. 967.
(5) Espèce naturalisée dans les lieux frais du jardin Botanique.
(“) Plante également naturalisée et largement répandue dans le Jardin.
y) Plante -vivace dans son pays d’origine, cultivée avec succès comme espèce an-
nuelle.
— 1027
PLANTES DE L’EUROPE
Aristolochia rotunda L.
Arum pictum L. f.
Artemisia Mutellina Vill.
Asphodeline liburnica Reichb.
Asterolinon stellatum Hoffm. et Link.
Atractylis cancellata L.
— gummifer L.
Atriplex crassifolia Gr. et God. non G. A.
Mc y.
Atriplex portulacoides L.
Brassica sabularia Brot.
Bupleurum filicaule Brot.
Campanula dichotoma L.
Garlina G inara Pourr.
Centaurea iberica Trevir.
— macrocephala Puschk.
— rupestris L.
— sempervirens L.
Convolvulus althœoides L.
— cantabrica L.
Corrigiola telephiifoUa Pourr.
Crocus biflorus Mill.
— — var. Weldeni Bak. (i).
Dianthus nitidus Waldst. et Kit.
Delphinium fissurn Waldst. et Kit.
Digitalis ferruginea L.
— lanata Elirh.
— Thapsii L.
Drypsis spmosa L.
Draba olympica Sibtli.
Endymion Vincent inus Hoffm. et Link. (2).
Erodium corsicum Léman.
Eryngium corniculatum Lam.
Euphorbia angulata Jaek.
Fritillaria lusitanien Wikstr.
— — var. stenophylla Contin.
— tenella Bieb.
Géranium macrorrhizum L.
Helichrysum Stæchas DC.
— serotinum Boiss.
Hibiscus roseus Thore.
Hyacinthus fastigiatus Bertol.
lonopsidiurn acaule Reichb.
Jasione Jankœ Neilr.
Jasonia tuberosa DC.
Kochia aremria Rotli.
MÉRIDIONALE (Suite)
Leucojum longifolium J. Gay.
— pulchellunt Salisb .
— roseum Mart.
— trichophyllum Scliousb.
Lilium croceum Chaix.
— pomponium L.
Linaria œquitriloba Spreng.
— origanifolia DC.
pilosa DC.
— sapphirina Iloff. et Link.
— triornithophora Willd .
— triphylla Mill.
Lysimachia ephemerum L.
Matthiola valesiaca J. Gay.
Morisia hypogæa J. Gay.
Ophrys fusca Link.
— Scolopax Cav.
Orchis longibracteata Biv.
Ornithogalum tenuifolium Guss.
— unifolium Ker-Gawl.
Paronychia argentea Lam.
— capitata Lam.
— echinata Lam.
Plantago albicans L.
— macrorrhiza Poir.
— nivalis Boiss.
— subulata L.
Plumbago europœa L.
Primula Clusiana Tau set.
— frondosa Janka.
— glaucescens Moretti.
— Palinurii Petagn.
Ranunculus bupleuroides Brot.
— Marschlinsii Steud.
— millefoliatus Vahl.
Sternbergia lutea Ker-Gawl.
Silene campanula Pers.
— muscipula L.
— Portensis L.
Tulipa Didier i Jord.
— præcox Tenore.
Vella Pseudocytisus L.
Viola arborescens L.
— Jooi Janka.
Valisneria spiralis L.
PLANTES EUROPÉENNES DE RÉGIONS ALPINES ET ARCTIQUES
Achillea chamœmelifolia Pourr. [ Achillea rnacropnyïïa L.
— ligustica Ail. | — moschata Jacq.
(1) Variété spéciale à la Dalmatie où elle est très rare. ‘(Guillaumin det).
(2) P. Chotjaud. Remarques sur la Phylogénie du genre Endymion. Bull Muséum T
Hist. No!. Paris. 2*‘ S6i\. p. 354 (1932).
1028 —
PLANTES EUROPÉENNES DE RÉGIONS ALPINES ET ARCTIQUES
(Suite)
Achillea Herba-rota Ail.
Adonis pyrenaica DO.
Alchemilla subsericea Reuter.
Antirrhinum molle L.
— sempervirens Lapeyr.
Androsace carnea L.
— var. brigantiaca Car. rt St.-
Lager
— lactea L.
— s eptentrionalis L. (').
Arenaria laricifolia L.
— norvégien Gann.
Artemisia nana Gaud.
Aster pyrenæus DC.
Athamantha vestita A. Knrn.
Carduus carlinoides Gouan.
Centaurea Rhaponticurn L.
Cnicus heterophyllus Roth.
— ochroleucus Spreng.
— rulescens Loisel.
Crépis pygmeea L.
Crocus nudiflorus Sm.
Delhaicia tenuifolia Engelm.
Douglasia Vitaliana Benth. et Hook. f.
Draba alpina L.
Eryngium alp inuni L.
Erodium macradenum L’Herit.
Fritillaria pyrenaica L.
Galium pyrenaicum Gouan.
Géranium Endresiî .T. Gay.
— palustre L.
— sylvaticuni L.
Hieracium cæsium Fries.
— humile Jaeq.
— phlomoides Froel.
— scorzonerifolium Vill.
— staticifolium Vill.
Ligusticum pyrenaicum Gouan.
simplex Ail.
Lilium pyrenaicum Gouan.
Ononis cenisia L.
Potentilla frigida Vill.
nivalis Lapeyr.
— nivea L.
Ranunculus parnassifolius L.
— rutœfolius L.
Rubus arcticus L.
Saxifraga aquatica Lapeyr.
— decipiens Ehrh.
— geranioides L.
— hirculus L.
— lingülata Bell.
— mixta Lapeyr.
Serratüla cynaroides DC.
Streptopus distortus Michx.
Sisymbrium pinnatifidum DC.
Valeriana globulariœfolia Ram.
Xatartia scabra Meissn.
PLANTES DE L’EUROPE ORIENTALE, DU CAUCASE, D’ASIE MINEURE
Acantholvmon androsaceum Boiss.
— glumaceum Boiss.
Acanthophyllurn spinosum C. A. Me y.
Æthionema cristatum DC.
Ajugx chia Schreb.
Allium Dioscoridis Sibth. et Sm.
— flavum L.
Anchusa myosotidijolia Lelirn.
Artemisia Cina Berg.
Asphodeline brevicaulis J. Gay.
Campanula bononiensis L.
— pulla Gueldenst.
— strigosa Russ.
— Aucheri A. DC.
Gamphorosma ruthenicum Bi b.
Celsia glandulosa Bouché.
Ooluteocarpus reticulatus Boiss.
Cousinia umbrosa Bunge.
Géranium albanum Bieb.
Hyacinthus azureus Baker.
— dubius Gu ss.
Onobrychis cretica Desv.
Pr émula Juliæ Kusnez.
Ranunculus illyricus L.
Saxifraga Iluetiana Boiss. (2).
Silene compacta Fisch.
Thlaspi ceratocarpon Murr.
Tulipa dasystemon Regel.
— Kaufmanniana Regel.
Q) Espèce naturalisée sur les sables et graviers arides du Jardin Botanique.
(2) Espèce très répandue sur les rochers, les plates-bandes de terre de bruyère et les
sentiers ombrés et frais du Jardin Botanique.
1029 —
PLANTES RARES D’EUROPE CENTRALE ET OCCIDENTALE
Anemone slavica Reuss.
Galla palustris L.
Carex pilosa Scop.
Gardamim enncaphylla Crantz.
Dracocephalum moldavica L.
Ruijschiana L.
Euphorbia pilosa L.
Ealium arenarium Loisel.
Helichrysum arenarium Mœnch.
Omphalodes verna Mœnch.
scorpioides Schrank.
Primula longiflora Ail.
Senecio Ligularia Ilook. f.
Saussurca discolor I)C.
Serratula heterophylla Desî.
PLANTES D’ASIE TEMPÉRÉE, HIMALAYA, SIBÉRIE
Androsace sarmentosa Wall.
Anemone baicalensis Turcz.
Aster sibiricus L.
Bupleurum aureum Fisch.
Circœister agrestis Maxim.
Glaytonia sibirica L.
Godonopsis ovata Benth.
— viridiflora Maxim.
Goluria potentilloides R. Br.
Dracocephalum peregrinum L.
tanguticum Maxim.
Fritillaria pallidiflora Schrenk.
Hallenia elliptica D. Don.
Holbcdlia latijolia Wall.
Iris dichotoma Pal!.
Mertensia sibirica D. Don.
Paracaryum heliocarpum Kern.
Parrotia J acquem.ontiana Dcne.
Plumbago micrantha Ledeb.
Podophyllum Emodii Wall.
Potentilla argyrophylla Wall.
Primula denticulata Sm.
Sauromatum guttatum Schott.
Saxifraga ciliata Royle.
— cordifolia Haw.
— crassifolia L.
— ligulata. Wall.
Sedum populifolium Pall.
Trollius pumilus D. Don.
Tulipa stellata Ilook.
PLANTES DE CHINE ET DU JAPON
Adinidia chinensis Planch.
Akebia quinata I)C.
Garyopteris mongholica Bunge.
Gorylopsis Willmottiæ Rehder et Wils.
Daphné odora Thunb.
Geratostigma plumbaginoides Bunge.
Disporum pullum Salisb.
Hamamelis japofiica Sieb. et Zucc.
— . var. arborea Masters.
Funkia lancifolia Spreng.
Hemerocallis Forrestii Diels.
Middendorfii Trautv.
— minor Mill.
Iris ensata Thunb.
Lilium Henryi Baker.
Lonicera fragrantissima Lindl.
PLANTES D’AUSTRALIE
Acœna adscendens Vahl.
Brachycome iberidifolia Benth.
Graspedia uniflora Forst.
Helipterurn corymbiflorum Sclilecht.
— Humboldtianum DC.
Isoloma axillaris Lindl.
M azus Pumilio R. Br.
Bulletin du Muséum, 2'
Lonicera Standishii Hook.
Lysimachia barystachys Bunge.
Platy codon grandiflorum A. DC.
Primula cortusioides L.
glycosma Petitm.
Rohdea japonica Roth.
Saxifraga Delavayi Franch.
Sedum Ellacombianum Praeger.
Sycopsis sinensis Oliver.
Thladiantha dubia Bunge.
Olivieri Cogn.
Tricyrtis hirta Hook.
Viburnum Carlesii Hemsl.
— rhytidophyllum Hemsl.
— theiferum Rehder.
ET DE NOUVELLE-ZÉLANDE
Muehlenbeckia axillaris Hook. f.
Plagiantlius Lyallii Hook. f.
Selliera radicans Cav.
Soliva anthemidijolia R. Br.
Trachymene cœrulea R. Grah.
— pilosa Sm.
s., L IV, 1932.
67
PLANTES DES RÉGIONS TROPICALES
Achyranthes aspera L.
Boussaingaultia baseïloides H. B. et K.
Bryonopsis laciniosa Naud.
Gelosia trigyna L.
Cleome monophyïla L. (1).
Drymaria cordata Willd.
Eclipta erecta L.
Guisotia abyssinica Cass.
Hibiscus Solandra L’Herit. (-).
Ipomœa rubro-cærulea Hook.
Kyllingia monocephala Rottb. (3).
Momordica Balsamina L.
Richardsonia pilosa H. B. et K.
Siegesbeckia flosculosa L’Herit.
Tridax trilobata Hemsl.
V rena lobata L.
En outre, parmi les floraisons de plantes rares ou intéressantes observées au cours
de l’année, nous signalerons :
Cratœgo-Mespilus Asnieresii Schneid. « Hybride de greffe ».
Cratœgo-Mespilus Rivieri Daniel. « Hybride de greffe ».
Pœonia. Souvenir du Professeur Maxime Cornu, L. ^Henry. ( Moutan X Delavayi
Franck, var. lutea Finet et Gagnep. (1900).
Lilium X testaceum Lindl. (L. candidum X L. calcedonicum). Hybride peu répandu
dans les collections.
(1) Cette Capparidacée d’Afrique tropicale, introduite depuis peu d’années dans nos
collections, se reproduit d’elle-même par graines, avec régularité malgré les rigueurs
hivernales de notre climat.
(2) Même observation pour cette Malvacée d’Afrique et d’Asie tropicales.
(3) Cette espèce considérée généralement comme plante de serre réussit très bien
comme plante annuelle de plein air.
1031 —
Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum
par M. A. Guillaumin.
67. x Gastrolea et x Gasteraloe.
Par raison de priorité, le nom de x Gasteraloe Guillaumin
(avril 1931) doit être remplacé par Gastrolea Walther (septembre
1930) mais dans la liste que ce dernier a donnée ( Journal of the Cac-
tus and Succulents Society of America II, p. 307, 1930) il y a lieu
d’ajouter :
X Gas^ïiolea Lapaixii Guillaum. nom. nov. = x Gasteraloe
Lapaixii Guillaum. = Aloe Lapaixii Radl. ( Gasteria acinacifolia
X Aloe striata).
X G. Pfrimmeri Guillaum. nom. nov. = x Gasteraloe Pfrim-
meri Guillaum. ( Gasteria sp. § Parvifoliæ x Aloe variegatal).
X G. Simoniana Guillaum. nom. nov. = x Gasteraloe Sirno-
niana Guillaum. = Aloe Simoniana Deleuil ( Aloe aristata x Gas-
teria disticha ).
68. Hybrides nouveaux de Phalænopsis obtenus par feu Liou-
ville.
P. Esmeralda Reichb. f. x Hebe Rolfe [Esmeralda x ( Sande -
riana x rosea )].
Se rapproche beaucoup du P. Esmeralda mais les sépales et les
pétales sont à peine rejetés en arrière, les sépales latéraux sont
plus larges et le lobe médian du labelle est plus court et plus obtus.
Les sépales et les pétales sont violet améthyste, plus foncés au
centre, les bords inférieurs des sépales étant presque libres, le
labelle est violet clair avec raies violet foncé se fondant dans une
teinte uniforme violet très foncé sur les bords postérieurs des
lobes latéraux et à l’extrémité antérieure du lobe médian.
P. x leucorrhoda Reichb. f. var. Cynthia Veitch x amabilis Bl.
X Sluarliana Reichb. f.
Sépale supérieur uniformément très légèrement verdâtre,
sépales latéraux à moitié supérieure blanche et moitié inférieure
jaune verdâtre ponctué de rouge, pétales blancs, labelle ayant
la forme de celui de P. x Ariadne Rolfe ( Aphrodite x Sluarliana ),
à lobe médian jaune verdâtre ponctué de rouge à la base et lobes
latéraux blancs marqués de rouge dans la moitié basilaire, des raies
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
— 1032 —
•étant en arrière et des points en avant avec un peu de jaune sur le
bord en avant.
P. Litidenii Loher x Sanderiana Reichb. f. x amabilis Bl.
Sépales très légèrement jaune verdâtre, les latéraux tachés de car-
min dans leur moitié interne sur les 3/4 de la largeur, pétales avec
une très légère transparence rose, labelle à lobes latéraux analogues
à ceux de P. amabilis mais plus rayés de rose en arrière et tachés de
rose en avant vers la base, bord antérieur teinté de jaune terne
verdâtre, lobe médian panduriforme, teinté de jaune verdâtre dans
les angles et de rose vers la base, cirrhes analogues à ceux du
P. Sanderiana.
69. Epiphyllum Iruncatum Haw. var. Wagneri Rol.-Goss. mss.
Diffère du type par les articles uniformément violet sombre,
l’ovaire sans aucune écaille vers le sommet, les pièces externes du
périanthe rouge brique à peine plus claires au centre, les pièces
internes rouge brique à centre blanc rosé et base violet vif, le style
nettement plus long que les étamines.
Argentine : Grand Chaco ( Wagner , f. 104, 1902).
— 1033 —
La Victoria régi a au Muséum,
PAR M. J. POUPION.
La Victoria regia Lindl. qui a fleuri cette année dans une des
serres publiques tropicales du Muséum aménagée l’an dernier grâce
à l’aide financière apportée par la Société des « Amis du Muséum »,
est incontestablement la plus belle et la plus curieuse des Nym-
phéacées connues jusqu’à ce jour.
Depuis 1893, pour des causes diverses, indépendantes de la
Direction du Muséum, sa culture avait dû être abandonnée. Reprise
cette année, malgré des difficultés prévues, dues à la présence
d’algues trouvant dans une eau chauffée à une moyenne de 26° cen-
tigrades, un milieu idéal à leur développement, les résultats ont
couronné les efforts conjugués de tous ceux qui ont contribué dans
la mesure de leurs moyens à en assurer le succès.
L’affluence des visiteurs qui se sont pressés autour du vaste bas-
sin, ou cinq exemplaires en pleine végétation ont donné jusqu’à
quarante cinq feuilles à la fois dont quelques-unes ont atteint près
de lm,40 de diamètre, suffit à démontrer tout l’intérêt qu’il y avait
à mettre sous les yeux du public l’une des merveilles du monde
végétal.
Une abondante floraison (cinquante-sept fleurs bien épanouies
sur soixante-trois boutons floraux contrôlés) a tenu en haleine la
curiosité et l’intérêt des 9.000 visiteurs qui ont défilé pendant cette
période de près de deux mois, du 30 août au 24 octobre.
Des fleurs de 0m,35 de diamètre ont été obtenues, et enfin des
graines qui permettront d’en continuer la culture dans le même
milieu, où de nombreuses plantes exotiques utiles et ornementales
disposées sur une couronne de rocailles encadrent si bien cette reine
des eaux.
Bulletin du Muséum, 2e s., tV. I, n° 8, 1932.
1034
1035
Deux Ornithogales du Jardin des Plantes :
LEURS ANOMALIES FLORALES ET LEUR HISTOIRE
(Ornithogalum trigyntjm Red., O. pyramidale F..),
par M. Pierre Ciiouard.
L’ « École de Botanique » du Muséum possède deux belles Lilia-
cées qui sont remarquables sous plusieurs rapports. Elles pré-
sentent en effet des anomalies florales nombreuses et variées, et
leur position systématique, déjà passablement ambigüe, est rendue
plus complexe par les vicissitudes qu’elles ont subies dans leur cul-
ture.
I. — Description des Anomalies.
L’une des plantes, étiquetée sous le nom d’ « Ornithogalum sessi-
florum », est l’0. trigynum (Delile) Redouté. Cette plante produit
chaque année des hampes vigoureuses garnies de nombreuses
fleurs de teinte jaunâtre. Un grand nombre de fleurs, mais non
5op
Fig. 1. — Ornithalum trigynum. — 1, fleur à style trifide et grosses anthères presque
vides: gr. nat. — 2, ovaire avec style normal, simple. — 3, ovaire avec style trifide. —
4, grains de pollen restant en tétrade. — 5, grains de pollen mal conformés.
toutes, ont le style trifide, formé de trois branches filiformes dis-
tinctes jusqu’à la base ( cf . fig. 1). Les trois carpelles formant
l’ovaire ne sont que très incomplètement soudés, et même dans
la portion ovulifère, les cloisons de l’ovaire montrent un large
décollement (c/. fig. 2)’ Un cas semblable de disjonction par dia-
lyse du pistil a été observé par Vuillemin (1), chez Hemerocallis
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
fulua L. Masters (2) cite des cas semblables, avec disjonction des
carpelles, chez Lilium auralum Gawl., Convallaria maialis L., etc.
Ce même Ornithogale semble toujours stérile. Je l’observe depuis
3 ans sans lui voir produire jamais de graines. En 1932, en tentant
sur lui des essais d’hybridation, restés d’ailleurs infructueux jus-
qu’ici, j’ai constaté que les anthères, malgré leur apparence bien
conformée, sont soit vides de pollen, soit pourvues de grains peu
Fig. 2. — Ornithagalum trigynum. — Coupes transversales dans le pistil à différentes
hauteurs, montrant la dialyse complète des styles (1 et 2), et la dialyse partielle de
F ovaire. — 3, partie apicale de l’ovaire, montrant les carpelles presque entièrement
séparés. — 4, partie médiane-basale de l’ovaire, montrant la soudure incomplète
des parois des loges.
nombreux, mal formés ou demeurés infantiles et groupés en té-
trades ( cf . fîg. 1, nos 4 et 5).
L’autre plante, étiquetée sous le nom d 'Ornilhogalum narbo-
nense », est l’O. pyramidale !.. Il fleurit chaque année, donnant
des hampes très vigoureuses, hautes d’environ 1 mètre ou davan-
tage, garnies de très nombreuses fleurs blanches longuement pédi-
cellées. Tous les pieds existants portent, à côté de fleurs normales,
des fleurs monstrueuses de types variés.
Les pédicelles sont souvent insérés par 2 à 10 au même niveau
sur la hampe florale très épaissie, montrant par là un commence-
ment de fascie.
Certaines fleurs sont soudées, présentant par exemple 2 ovaires
normaux, soudés à la base, entourés de 8 étamines et d’un périgone
unique formé de 8 pièces.
D’autres fleurs présentent des cas très nets de pétalodie des éta-
1037 -
mines, un limbe pétaloïde s’adjoignant aux anthères, ou bien de
staminodie de quelques pièces du périanthe.
Mais le cas le plus fréquent est celui où pétales et étamines sont
soudés et plus ou moins malformés. On observe tous les cas, depuis
la simple « collision déformante », la « concrescence », par « adhé-
rence », et plus souvent par « cohérence » et la « connation », pour
reprendre les termes de Vuillemin ( loc . cil., p. 115-124), et désigner
ainsi la soudure plus ou moins complète et plus ou moins précoce
Fig. 3. — Ornithagalum pyramidale. — Fleurs présentant des anomalies, gr. nat. —
1, deux fleurs soudées, 7 étamines, 1 staminode, 8 pétales, 2 ovaires. — 2, fleur avec
2 étamines connées aux pièces du périanthe, et un ensemble pétale -j- étamine réduit
à une aile pétaloïde soudée à l’ovaire; en 2 bis, cet ovaire grossi. — 3, fleur avec
2 étamines connées avec un pétale, une troisième étant soudée par son filet latérale-
ment à l’une de ces étamines pétaloïdes. — 4, fleur avec 2 pétales déformés et anthé-
rifères. — 5, fleur à 4 étamines seulement, mais avec 2 pétales déformés et ovaire
anthérifère : en 5 bis, cet ovaire grossi, a : son anthère, s : le résidu de son style.
des deux pièces situées en regard l’une de l’autre. Le plus souvent
la fleur n’offre que 4 pétales normaux avec 4 étamines normales;
les deux autres pétales et étamines sont fusionnés en une pièce
plus ou moins difforme où l’anthère apparaît dans les positions les
plus diverses par rapport au limbe pétaloïde qui la porte. Les
Figures ci-jointes montrent quelques-uns de ces cas. On pourrait
en représenter beaucoup d’autres ( cf . fig. 3 et 4).
Enfin, le gynécée lui-même est altéré, quoique plus rarement.
Tantôt on observe la concrescence d’une étamine avec l’ovaire.
Plus souvent, c’est la transformation plus ou moins complète
d’une des loges, c’est-à-dire d’un carpelle, et surtout de sa portion
1038 —
stylaire, en anthère. Dans ce cas, les loges voisines sont plus ou
moins béantes et incomplètement soudées par leurs cloisons. Celle
qui est modifiée en anthère porte un sac pollinique difforme mais
garni de tissu mécanique et d’assise nourricière, et parfois de grains
de pollen plus ou moins mal formés (c/. fig. 5).
O. Penzig (3) citant J. Camus, signale des cas de pétalodie chez
Fig. 4. — Ornithogalum pyramidale. — Pièces tératologiques. — 1, pétale normal, —
2, pétale déformé avec soudure latérale d’une étamine. — 3, pétale avec une étamine
soudée sur la face ventrale de côté. — 4, pétale porteur d’une étamine, soudé latéra-
lement avec le filet d’une étamine presque normale. — 5, pétale partiellement trans-
formé en anthère, et étamine en voie de métamorphose de son filet en pièce péta-
loïde.
O. narbonense L., mais cet exemple n'approche pas de la richesse
tératologique montrée par la plante du Muséum.
II. Position taxinomique des deux Ornithogales.
O. Irigynum a été décrit et figuré par P.- J. Redouté (4), en 1813,
sur un exemplaire provenant du Jardin des Plantes. Frappé par la
présence du style trifide, il en avait fait une espèce particulière. Les
auteurs suivants mentionnent encore cette soi-disant espèce, par
exemple Kunth (5), en 1843. Mais J. -G. Baker (6) en 1872, obesr-
— 1039
vant sans doute que la plante n’a pas d’autre origine connue que le
Jardin des Plantes et qu’on ne l’a jamais vue ailleurs, fait tomber
son nom en synonymie avec O. narbonense L. : « O. trigynum Red.
est forma monstrosa horlensis carpellis discretis ». Cet avis est adopté
désormais tant par Y Index de Kew que par Ascherson et Græb-
ner, etc.
O. pyramidale a reçu ce nom de Linné (7) en 1753. Sa descrip-
Fig. 5. — Orniihogalum pyramidale. — Coupes transversales dans l’ovaire anthérifère
dont la fig. 3, n° 5 bis, donne l’aspect extérieur, — 1 et 2, coupes passant par le style
rudimentaire (s) et par la portion médiane de l’anthère (a). Le dessin de détail 4
montre l’assise nourricière ( t ), l’assise mécanique (m) et l’épiderme de ce sac polli-
nique. — 3, coupe passant par l’extrémité en direction apicale, de la portion ovuli-
fère de l’ovaire, et au niveau de la partie inférieure du sac pollinique (a); on voit que
c’est le bord d’un des carpelles, resté ouvert , qui s’est transformé en anthère; l’ovaire,
malformé, ne comporte que 2 loges (oi et o2) qui soient développées.
Lion est très brève : « racemo conico, floribus numerosis adscendenli-
bus », et il attribue la plante à la flore portugaise.
Mais bientôt les auteurs complètent cette diagnose. Lamark (8)
décrit l’espèce de Linné d’après des échantillons vivants au Muséum.
Kunth [toc. cit) et les auteurs de la première moitié du xixe siècle,
reprennent ces descriptions, et leurs figures, quand ils en donnent,
correspondent à la plante du Muséum. Il en est de même encore
— 1040
pour la plante figurée sous ce nom en 1914 par Kirchner, Lœw
et S cii r ôter (9).
Mais à partir de 1872, Baker range O. pyramidale L. comme
synonyme d’O. narbonense L. : « est forma robusla grandiflora
hortensis » ( loc . cil.). L’ Index de Kew et la plupart des flores adop-
tent cette synonymie. Cependant, les auteurs de langue allemande,
en particulier Ascherson et Græbner (10), Kirchner, Lœw et
Schrôter [loc. cii.), IIegi (11), etc., reprennent le nom d’O. pyra-
midale, et à juste titre, car le binôme O. narbonense L., quoique très
antérieur à Linné, n’a été consacré par lui qu’en 1755 (12), deux
ans après O. pyramidale. Les auteurs de l’Europe centrale prennent
donc O. pyramidale pour espèce principale, dont le type serait d’ail-
leurs peu fréquent (chaînes Dinariques, Asie Mineure, ?), tandis que
la sous-espèce narbonense serait la plus répandue. A mon sens, les
deux plantes différant plus l’une de l’autre que narbonense diffère
de pyrenaicum, je suis d’avis de conserver les deux noms comme
termes spécifiques distincts jusqu’à plus ample information, sur-
tout d’ordre caryologique.
III. — Histoire horticole des deux Ornithogales.
L’examen des vieux registres du service de Culture, obligeam-
ment communiqués par M. Guillaumin: catalogue de Desfon-
t ain es (1829) (13), catalogues manuscrit de Daveau (1871) (14),
et anonymes de 1884 et 1931 (15 et 16), l’étude des documents
conservés à la Graineterie, à l’Herbier de la Culture et à l’Herbier
général, permettent de retracer en quelques lignes l’histoire de ces
deux plantes.
L’une, O. trigynum, était déjà cultivée « dans les couches du
jardin du Muséum », en 1813, d’après Redouté (loc. cil.), et la
provenance en était « ignorée ». Jusqu’à la parution de V Index de
Kew, t. II, en 1895., la plante est toujours citée dans les registres
de la Culture. Mais, à partir de cette époque, elle est réunie en syno-
nymie à O. narbonense L. cultivé également depuis aussi longtemps.
Tl est certain que l’O. trigynum ne produisit jamais de graines, au
moins de 1850, date des plus anciens échantillons de la graineterie,
jusqu’à 1895, date où il a été inscrit sous le nom de narbonense : et
depuis ces trois dernières années, comme je l’ai noté. D’autre part,
en 1921, l’O. sessiflorum Desf. est apporté à l’École de Botanique,
mais il en disparaît probablement à la suite de l’hiver rigoureux
de 1929, sans pour cela disparaître des registres. En effet une erreur
matérielle d’étiquetage avait fait remonter l’O. trigynum des
1041
Couches à la place de l’O. sessiflorum. Il va désormais reprendre
son nom exact.
L’autre, O. pyramidale, est cultivée depuis des temps encore
plus anciens : nous avons vu que Lamark, en 1796, l’indique au
Jardin des Plantes. Redouté, en 1816, mentionne qu’il est utilisé
«depuis longtemps comme plante d’ornement», qu’il a déjà été
figuré par Besler en 1613. Il continue à être cultivé au Muséum,
sous son nom, jusqu’à la parution de V Index de Kew. Ii fructifie
rarement (1890). A partir de 1895, il est inscrit comme synonyme
d’O. narbonense. En 1927 se trouve la dernière récolte de graines
de l’authentique O. narbonense L. Ce dernier dut aussi succomber
à l’hiver de 1929, et la confusion des synonymies entraîna son
remplacement par l’O. pyramidale, qui va reprendre son nom exact.
CONCLUSION
L’examen des herbiers est très suggestif pour apprécier la signi-
fication de ces deux Ornithogales.
Pour l’un, O. trigynum Red., on ne trouve pas d’autres échan-
tillons que ceux qui proviennent de la plante du Muséum, qui
servit à Redouté, et qui n’a pas sensiblement varié depuis lors.
La teinte et les dimensions des fleurs conduisent à situer cette
plante entre O. narbonense L. et O. pyrenaicum L. Sa stérilité fait
penser à une origine hybride. C’est l’hypothèse la plus vraisem-
blable, qui ne pourra être élucidée qu’après une étude caryologique
complète, d’autant plus délicate que les nombres de chromosomes
sont un peu variables dans les méristèmes radiculaires des Ornitho-
gales (17).
Pour l’autre, O. pyramidale L., il faut d’abord rejeter l’origine
portugaise qu’aucun document ne vient confirmer (18), car les
plantes portugaises sont de vrais O. narbonense L. sensu stricto. Les
exemplaires d’herbier proviennent en général de l’École de Bota-
nique. Ils ressemblent parfaitement à la plante actuellement vi-
vante. Mais il faut noter que certaines parts semblent avoir des
fleurs normales, tandis que d’autres montrent la tendance à la
fascie et les nombreuses pétalodies qui sont la règle sur toutes les
hampes actuelles. Les individus sans anomalies auraient donc
disparu au cours de la culture durant ce dernier siècle.
.J’ai observé aussi d’autres Ornithogales, dans l’herbier général,
sous les noms de narbonense ou de pyramidale, mais qui diffèrent
nettement du narbonense L. vrai, par leur hampe conique, densé-
ment fournie, leurs fleurs blanches sans raie verte au dos, à peine
jaunâtre, leurs pédicelles extrêmement longs, leurs bractées dou-
1042
cernent atténuées en pointe. Ces plantes proviennent de l’Asie
Mineure, l’une d’Arménie, l’autre de Yexsiccala Manissadjian
(N° 1107), et, sauf l’absence d’anomalies, ressemblent étroitement
à la plante du Muséum. Je suis donc fondé à admettre que l’O. py-
ramidale, encore vivant au Jardin des Plantes, provient d’une
introduction orientale très ancienne. Choisi parmi les individus
les plus vigoureux, les plus florifères, il a été ainsi sélectionné dès
l’origine parmi ceux qui avaient quelque tendance à la fascie, et
les plantes actuelles, après plusieurs siècles de culture, présentent
une grande variété d’anomalies florales, de plus en plus nombreuses
et fréquentes, semble-t-il.
Résumé.
Après de nombreuses vicissitudes dans les cultures du Muséum,
deux Ornithogales apparaissent comme des produits d’une longue
conservation horticole : l’un, qui est le type même qui servit à
Redouté pour établir son « Ornilhogalum Irigynum », présente
une fréquente dialyse du style, l’infécondité des anthères, et
semble être une forme hybride. L’autre est riche en anomalies
diverses : fascie, coalescences, métamorphoses, pétalodies, trans-
formations du style ou des carpelles en étamines, etc. Il semble
résulter de la sélection horticole très ancienne d’une espèce orien-
tale, O. pyramidale L., qui doit être provisoirement conservée
comme espèce distincte et voisine d’O. narbonense L. circum-
méditerranéen.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Vuillemin (P.). — Les anomalies végétales, Paris (1926), p. 126.
2. Masters (M.-T.). — Vegetable teratology, London (1869), p. 73.
3. Penzig (O.). — Pflanzenteratologie, II, Genua (1894), p. 413.
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5. Kunth (C.-S.). — Enumeratio plantarum omnium hucusque cognitarum, (1843),
t. IV, p. 357.
6. Baker (J. -G.). — Révision of the généra and species of Scilleœ and Chlorogaleæ
The journ. of the Linn. Soc. Bot. 13 (1872-1873), p. 271.
7. Linné (C.). — Species plantarum., éd. I, t. I, Holmiæ (1753), p. 306-307.
8. Lama rk. — Encyclopédie méthodique, Botanique, t. IV, Paris (1796), p. 613-614
et ses « Illustrations », t. I, pl. 242, fig. 2.
9. Kirciiner (O. von), Lœw (E.), Schrôter (C.). — Lebensgeschichte der Blüten-
pflanzen mittel-europas, Stuggart, Bd. 1,3 abt.,Lieferung 19 (1914), p. 590-592.
10. Ascherson (P.) und Graebner (P.). — Synopsis der Mitteleuropaischen Flora ,
Leipzig, III (1905-1907), p. 255-256.
— 1043 —
11. Hegi (G.J. — Illustrierte Flora von Mitteleuropa, München, II, p. 255.
12. Linné (C.) Gensuria I plantarum, Upsal (1755) : Amænitates academicœ..., IV, Hol-
miæ (1759), p. 261-296.
13. Desfontaines (R.). — Gatalogus plantarum Horti Regii Parisiensis , 3e éd., Paris
(1829), p. 43.
14. Daveau (J.). — Cataloçfus plantarum Horti botanici pariensis, manuscrit (1869-
1874), f. 139.
15. Anonyme. — Gatalogus plantarum Horti botanici pariensis, manuscrit (1884).
16. Anonyme. — Gatalogus plantarum Horti botanici pariensis, manuscrit) (1931).
17. Sprumont G. — Chromosomes et satellites dans quelques espèces d’Ornithogalum.
La Cellule, XXXVIII (1928), p. 271-292.
18. Coutiniio (A. -P.). — A Flora da Portugal, Paris-Lisboa (1913), p. 134.
1044 —
Dendrocalamus birmanicus, Bambou nouveau de Birmanie
par Mlle Aimée Camus.
Dendrocalamus birmanicus A Camus, nov. sp.
Laminæ e basi atienuata in petiolum brevissimum contracta lan-
ceolalo-lineares, apice acuminalæ, cuspiclatæ, 20-22 cm. longæ,
2, 5-3, 5 cm. l'atæ, supra glabræ, subius pilosulæ, margine scabræ,
nervis laleralibus primariis utrinque 9, secundariis 5-7 inter jectis.
Vaginæ hirtæ , superne hirsulæ, truncatæ. Ligulæ hirlæ, brevis-
simæ, truncatæ. Rachis rigida, lomentosa. Capiiulum globosum, den-
sum, 1,5-3 cm. diam. Spiculæ numerosæ, 7 mm. longæ, 3 floræ.
Glumæ vacuæ 2-3, ovatæ, oblusæ, plurinerviæ, superne carinalæ,
margine ciliolatæ, sup. 4 mm. longa. Fl. Ia : gluma fertilis
ovata, 4,5-5 mm. longa, plurinervia, margine ciliolata ; palea
glumam subæquans, oblonga, margine implicata, ciliata. Fl- IF:
gluma fertilis 5,5 mm. longa, oblusa, submucronulala, plurinervia,
glabra, margine ciliolata; palea glumam subæquans, margine impli-
cata, ciliata. Fl. II F : gluma fertilis 5,5 mm. longa, ovata, submu-
cronulala, plurinervia, margine ciliolata; palea ecarinata, angusta,
oblonga. Anlheræ apiculaiæ, 3 mm. longæ, exsertæ. Filamenla elon-
gata, pilosula, alba. Stylus elongalus, pilosus ; stigma elongatum,
crassum ; ovarium subovoideum, basi contraclum, pilosum.
Birmanie : Muang Leu (Rock, Plants of Southeastern Shan
States, Keng Tung Territory, Burma, n° 2066; herbier Muséum
Paris).
La portion de gaine qui existe dans l'un des deux échantillons
envoyés au Muséum de Paris est dépourvue de son limbe; il est
impossible par elle de déduire la forme générale de la gaine entière.
Elle doit être très grande et probablement glabre.
Les épillets, qui sont souvent fertiles, sont disposés, en nom-
breux glomérules arrondis, rapprochés, espacés de 0,5-1 centimètre,
sur un axe densément tomenteux, muni d’un tomentum noirâtre.
Ces épillets sont formés de glumes vides et de trois fleurs fertiles.
Les glumes fertiles sont très largement ovales, comme les glumes
stériles, et munies, sur les bords et vers le sommet seulement, de
cils fins, blancs, très courts, visibles seulement à la loupe.
Ce Dendrocalamus rappelle beaucoup le D. membranaceus Munro
Bulletin du Muséum, 2e s., t. 1Y, n° 8, 1952.
1045 —
qui croît dans l’Inde et l’Indo-Chine, mais il s’en distingue par le
rachis de l’inflorescence tomenteux, les glomérules d’épillets bien
plus rapprochés, les glumes fertiles à bords ciliés, obtuses, les
gaines foliaires très tomenteuses.
Cette espèce se distingue du D. Collelianus Gamble, récolté en
Birmanie, par ses épillets glabres, seulement à glumes ciliées
très finement sur les bords, ses glomérules arrondis formés
d’épillets bien plus nombreux et plus gros.
Elle diffère du D. Parishii Munro, vivant dans le Punjab et
l’ Himalaya, par le rachis de l’inflorescence densément tomenteux
les glumes florales plus obtuses et les étamines exsertes.
Par le rachis de l’inflorescence et les feuilles poilues, elle rappelle
le D. hirtellus Ridley, mais les capitules d’épillets sont bien plus
gros, plus arrondis, plus rapprochés, les glumes fertiles sont moins
aiguës, les épillets fertiles plus abondants.
Ce Dendrocalamus très différent du D. longifnnbrialus Gamble, de
Birmanie, dont les épillets et les groupes d’épillets sont très petits,
les épillets formés seulement d’une ou deux fleurs fertiles, les
anthères non exsertes, la ligule des feuilles courte, très longuement
ciliée.
Du D. Brandisii Kurz il a l’axe de l’inflorescence tomenteux,
mais dans cette espèce l’inflorescence est formée de rameaux flagel-
liformes, portant beaucoup de bractées, les gaines foliaires sont
glabres et les gaines caulinaires poilues sur le dos, les glumes plus
fortement ciliées, les glomérules d’épillets sont moins gros, formés
d’épillets moins nombreux.
Diffère du D. callostachyus Kurz, de Birmanie, par ses gaines cau-
linaires glabres, ses groupes d’épillets formés d’épillets plus nom-
breux à trois fleurs fertiles et non quatre ou six, les glumes florales
très glabres et lisses sur le dos.
Du D. Hookeri Munro, qui vit dans les monts du Khasia, l’Assam
et la Birmanie, il diffère par les gaines foliaires, glabres, les
verticilles d’épillets plus gros, plus rapprochés, plus sphériques,
formés d’épillets plus nombreux, les glumes fertiles plus obtuses,
les étamines à anthères très exsertes, l’ovaire de forme très diffé-
rente, plus renflé au-dessus de la base rétrécie.
Se distingue du D. Hamiltonii N. et A. par son rachis tomenteux,
les verticilles globuleux et non semiglobuleux d’épillets, les épillets
plus fermés à l’anthèse, non largement ouverts et élargis au som-
met, les gaines foliaires poilues.
Le fruit nettement rétréci à la base, dans cette espèce, rappelle
ce qui existe dans un certain nombre de Bambusées. Il y a un rétré-
cissement de la base du fruit qui a pu faire penser à un pédicule.
Bulletin du Muséum, 2' s., L IV, 1932.
68
— 1046 —
Graminées nouvelles ou mal connues
de la Guinée-Française,
par M. A. Rezisik.
Parmi les Andropogonées de la Guinée Française des collections-
de M. Auguste Chevalier, nous avons eu l’occasion de trouver
un nouveau Monium , envoyé par M. Jacques-Félix des environs
de Kindia. Il nous a été possible d’identifier également, parmi les
plantes examinées, un Ischæman rugosum Salisb., qui, à notre con-
naissance, était inconnu pour ladite colonie. Nous donnons
ci-après les descriptions de ces deux Graminées.
Monium trichaetum A. Reznik, sp. nov.
Affinis M. macrochætum Stapf {FI. Trop. Afr., vol. IX, pars 3,.
p. 400, 1919).
Herba cæspilosa. Culmi 25-35 cm. alti, graciles, erecti, 3-6 nodi,
sæpe ratnosi. Vaginæ cylindricatæ vel leviler compressée, supra sparse
pilosæ, pili gracillimi, 3-4 mm. longui. Ligula glabra, usque 3 mm,
longa, membranacea. I.aminæ angustæ, acuminalæ, 7-25 cm. longæ,
0mm,5-3 mm. latæ, infra pilosæ, marginibus exlerius involulis.
Panicula contracta, usque 25 cm. longa ; spatha propria usque
3 cm. longa; ratnuli secundarii graciles, angulosii, supra rugosi,
cum 2-4 racemis in cyma unilatérale. Vaginæ spathiformi 1 cm.
5-2 cm. longæ, racheos fragilis ariiculi filiformes, oblique disjugentes »
Spiculæ lineari-lanceolatæ, 6-7 mm. longæ, 0mm,5 latæ, fuscæ, supra
rugosæ, ceterum glabræ, callo pilis mollis ru fis usque 2 mm. longui.
Glumci prima obscure 6-7 nervis, in selas 2 æquales abeuntes.
Gluma secunda 1 -nervis, in seta 7 mm. longa abeuns. Pedicelli
2 stériles, tenui- filiformes, subalbi, pilis ru fis pennalo-ciliali ; tertia
hyalina , 3 mm. longa; enervis ; quarta 3-3mm,5 longa, bifida, e sinu
aristam rugosam emittens, 20-30 mm. longa. Palea O. Stamina 3;
antheræ lmm,5-2 mm. longæ ; stigmata 1 mm. longa. Lodiculæ minulæ,
glabræ.
Differt a M. macrochætum caule ramoso ; vagina supra pilosa ;
ligula plerumque acuminata, glabra; lamina longiore et laiiore, intus
infra sparse villosa, marginibus exlerius involulis. Panicula Ion-
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1982.
— 1047 —
giore ; vagina spalhiforme breviore. Glutna prima biseta ; glumæ
secundæ seia longiore ; pedicelli 2 stériles ; arisla biloria.
In Guinea gallica : Kindia (Jacque^-Felix, n° 184).
Herbe cespiteuse. Tige de 25 à’35 centimètres de haut (l’inflo-
rescence terminale non comprise) grêle, de 1 à 2 millimètres de dia-
mètre à la base, cylindrique, glabre, lisse, de couleur brun jaunâtre
clair, droite, souvent ramifiée à partir de nœuds médians, de 3 à
6 nœuds, émettant des racines à partir du premier nœud au-dessus
du niveau du sol. Les entre-nœuds du milieu de la tige mesurent
6 à 7 centimètres, la longueur de ceux situés vers chacune des
extrémités décroit progressivement; ces entre-nœuds sont épaissis
dans leur partie basale.
Les rameaux, généralement en petit nombre, sont très grêles,
presque filiformes et surmontés d’une panicule contractée de
20 centimètres de long environ.
La gaine foliaire, cylindrique ou légèrement aplatie, embrasse
la tige sur les deux tiers inférieurs de sa longueur et se rétrécit gra-
duellement de bas en haut dans le tiers supérieur. Elle est scabre
sue toute sa face externe. Sur une certaine portion de cette surface
externe, voisine de l’endroit de l’insertion du limbe, elle est cou-
verte de poils très fins de 3 à 4 millimètres de long.
La ligule est membraneuse, pointue, à bords souvent enroulés
vers l’intérieur chez les feuilles basales et plus ou moins tronquée
chez celles disposées plus haut, de même que chez les spathéoles qui
entourent les racèmes; elle est glabre sur les deux faces, transpa-
rente ou colorée parfois en jaune brun dans sa partie inférieure;
elle atteint jusqu’à 3 millimètres de longueur.
Le limbe d’une couleur jaune brun plus ou moins foncé, parfois
même roux, est étroitement linéaire avec un sommet finement
pointu; il mesure 7 à 25 centimètres de long et 0mm,5 à 3 millimètres
de large ; sa face supérieure et les marges sont scabres, sa face infé-
rieure est lisse ou peu rugueuse. La nervure principale et les ner-
vures latérales primaires quoique grêles sont proéminentes. Quelque
poils rares, aussi longs que ceux qui se trouvent sur la gaine, sont
situés sur la face interne de la partie inférieure du limbe, dont les
deux bords sont repliés sur la face externe vers le nervure centrale.
La panicule spathée, contractée, possède 25 centimètres en lon-
gueur ; ses branches inférieures, dont la longueur peut atteindre
celle de la panicule, sont ramifiées. Chaque rameau terminal porte
2 à 4 racèmes disposés en cyme unipare. Les ramifications de l’in_
florescence sont grêles, angulaires et scabres vers le haut. Un
racème comprend un seul épillet entouré par une spathéole.
La spathéole est très étroite et fortement enroulée; elle est
longue de lCm,5 à 2 centimètres, terminée souvent par un rudiment
1049 —
de limbe, scabre, de couleur verte plus ou moins foncée à marges
hyalines. Le pédoncule du racème est composé de deux articles
finement filiformes. L’article supérieur, de 5 millimètres de long
environ qui s’épaissit vers le haut, est enfermé dans la spathéole.
Il est très obliquement tronqué au niveau de l’insertion de l’épillet
et laisse, après la désarticulation de ce dernier, une trace très étroite
et allongée sur l’extrémité du callus. La séparation des épillets
s’effectue assez aisément.
L’épillet présente une forme linéaire, presque cylindrique, à
cause des marges infléchies, il mesure 6 à 7 millimètres de long
(le callus compris) sur 0mm,5 de large. Cet épillet est glabre à matu-
rité, de couleur brun marron. Les glumes sont égales, scabres dans
leur tiers supérieur, lisses et brillantes dans leurs deux tiers infé-
rieur, excepté le callus qui porte sur sa face ventrale de poils
soyeux roux ayant jusqu’à 2 millimètres de long. Elles sont coriaces
sauf le sommet de la glume inférieure qui reste transparente et ver-
dâtre. Cette glume inférieure possède 6 à 7 nervures visibles sur-
tout au sommet où elle apparaît finement bicarénée; les deux ner-
vures marginales se prolongent en deux soies de longueur égale
(4 millimètres). La glume supérieure est parcourue par une nervure
proéminente sur sa face interne, elle se continue en une soie de
7 millimètres de long.
Sur le côté ventral de l’épillet on observe deux pédicelles fili-
formes et blanchâtres de 2 et 3 millimètres de long respectivement.
Ces pédicelles portent des poils en disposition pennée et de même
nature que ceux disposés sur le callus.
Chaque épillet comprend deux fleurs. La fleur inférieure est ré-
duite à une glumelle hyaline, sans nervures, de 3mm,5 de long. La
fleur supérieure est <?. La glumelle inférieure de cette fleur fertile
mesure 3 à 3mm5; elle est également hyaline, bifide au sommet et
porte une arête rugueuse de 20 à 30 millimètres de long. Cette arête
est courbée deux fois : genouillée au niveau du passage de la colonne
à la subule et tordue vers le milieu de la colonne; la colonne est
d’une couleur brun foncé, la subule est plus claire. Les étamines
sont au nombre de trois; les anthères possèdent lmm,5 à 2 milli-
mètres de long. Les styles sont terminaux. La glumelle supérieure
est absente. Les deux glumellules sont petites et glabres.
Explication de la planche. — 1. — Port de la plante (X 3/8). 2. — Fragment d’in-
florescence (X 3/4). 3. — Marges de la base du limbe (X 4 1/2). 4. — Poils à la base du
limbe et à la partie supérieure de la gaine (X 2). 5. — Épillet sessile (X 41/2). 6. — Épil-
let sessile, face antérieure (X 4 1/2). — 7. Glume inférieure de l’épillet sessile (X 4 1/2).
8. — Glume supérieure de l’épillet sessile (4 1/2). 9. — Glumelle de la fleur inférieure
(X 4 1/2). 10 .- Ovaire (X 9). 11. - Fruit jeune (X 4 1/2). 12. - Anthère (X 4 1/2).
13. — Glumellule (X 9). 14. — Glumelle inférieure aristée (X 4 1/2). 15. — Coupe trans-
versale du limbe (X 56).
Un Ischæmum nouveau pour la Guinée Française
par M. A. Re/.nik.
La plupart des espèces du genre Ischæmum Linn. sont répandues
au sud de l’Asie et en Australie. Trois d’entre elles existent en Amé-
rique tropicale et cinq ont été décrites par Stapf pour l’Afrique tro-
picale. Il faut ajouter à ce nombre Ischæmum rugosum Salisbury
var. segetum Hackel (x) ( — I. segelum Trin (2); Andropogon sege-
ium Steud) (3), collecté par M. Auguste Chevalier en Guinée
Française dans les localités suivantes : au Fouta Djallon (n° 34686),
à Dubreka (n° 34613) et à Mamou sur une hauteur de 1.200 mètres.
M. Jacques-Félix en a récolté également aux environs de Kindia
(n° 178).
Cet Ischæmum rugosum est surtout connu aux Indes Orientales,
aux Iles Phillippines, dans l’Archipel Malais. Tout récemment
MUe Camus a identifié des I. rugosum parmi les plantes collectées
par M. Perrier de la BÂthie à Madagascar. Ces Andropogonées
ont été récoltées dans la vallée de Mananava (n° 14652) et dans les
marais de la baie de Bombetoke (n° 11058).
Le I. rugosum, trouvé pour la première fois en Afrique tropicale,
diffère de son congénère asiatique par quelques caractères. Nous
croyons utile de signaler ces variations qui permettront de con-
naître l’espèce d’une manière plus complète.
Les gaines foliaires de cette Graminée sont le plus souvent cou-
vertes sur toute leur surface externe de poils blancs, très fins, de
2 millimètres de long. Les racèmes spiciformes possèdent jusqu’à
10 centimètres en longueur (au lieu de 3 à 7 centimètres). Les
articles de la base de ces racèmes mesurent 5mm,5; vers le haut leur
longueur se réduit progressivement pour atteindre 3 millimètres
seulement à la partie supérieure du racème.
Le sommet herbacé de la glume inférieure de l’épillet sessile est
parcouru par des nervures anastomosées, de couleur verte et envi-
ron au nombre de dix. Les nervures de la glume supérieure sont très
P) Hackel. D. G. Monogr. Phanerog., vol. VI, p. 206-208, 1889.
(2) Trinius. Mém. Acad. Petersb., ser. 6, vol. II, p. 294.
(3) Steudel. Syn. Graminearum, p. 376, 1855.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
— 1051 —
Unes et à peine perceptibles. Les anthères sont de 2 millimètres de
long, au lieu de lmm,5.
L’épillet pédicellé, de 4mm,5 de long, est coloré comme l’épillet
sessile : couleur jaune paille dans la moitié inférieure et vert dans la
partie supérieure. Le sommet de la glume inférieure est ailé sur un
des bords et possède une forme triangulaire. La glumelle inférieure
est pourvue d’un rudiment d’arête dont la longueur est inférieure
à 1 millimètre. Les épillets pédicellés de la partie supérieure du
racème ne mesurent que 2 millimètres; ils sont stériles et réduits
à la glume inférieure.
La plante récoltée par M. A. Chevalier à Mamou, à une altitude
de 1.200 mètres, est une forme écologique bien curieuse. Sa tige ne
possède que 7 à’30 centimètres de haut. Elle ne comprend générale-
ment que trois entre-nœuds et est genouillée au niveau du premier
nœud au-dessus du sol. Ses gaines foliaires sont presque complète-
ment glabres; très rarement on aperçoit quelques poils le long des
marges, au voisinage de la ligule. La ligule mesure 1 à 3 milli-
mètres. Elle est membraneuse sur toute sa surface ou uniquement
sur la partie cachée par le limbe; son extrémité est tronquée et sou-
vent, divisée, elle est colorée en jaune orangé clair. Le limbe, à base
généralement arrondie, est lancéolé.
Les raeèmes mesurent 2 à 5 centimètres. Les articles les plus
inférieurs ne dépassent pas 4 millimètres; à l’extrémité libre du
racème ils ne possèdent que 2 millimètres en longueur. La longueur
de l’arête est de 12 à 15 millimètres seulement. Tous les épillets
pédicellés sont réduits et stériles.
( Travail du Laboratoire d’ Agronomie tropicale du Muséum d’Histoire naturelle , dirigé
par M. Aug. Chevalier).
Un nouveau genre de Verbénacées,
par M. Paul Dop.
Parmi les Verbénacées Indochinoises de l’Herbier du Muséum,
dont l’étude m’a été confiée par M. le Professeur H. Lecomte, j’ai
trouvé deux échantillons l’un en fleurs, l’autre en fruits, d’un arbre
récolté par M. Poilane en Annam, qui me paraît incontestablement
appartenir à un genre nouveau de Verbénacées de la tribu des Clé-
rodendrées. Voici tout d’abord les caractères du genre.
Karomia Paul Dop n. gen.
Arbor foliis oppositis, simplicibus, integris. Cymæ dicholomæ
et Irichotomæ, in paniculam terminalem foliatam coarctatæ. Calyx
obconicus fere integer, sub fruclu valde amplialus. Corollæ iubus
brevis ; limbus subbilabiatus, labio posteriore bifldo, inferiore Irifido.
Stamina, 4, longissime exserla, fere æqualia, anlheræ dorso insertæ,.
loculis divaricatis, rima hiante longitudinale dehiscentibus. Ouarium
2 loculis bilocellatis, locellis uniovulalis ; stigma breuiter bifxdum.
Drupa sublurbinala, supra fere plana et leviter 1 — sulcata, tubo calycis
immersa, 4 rimis prope apicem dehiscens ; exocarpium tenue, duobus
coriis formatum, externo molle, interno cruslaceo ; endocarpium in
4 nucleis diuisum, nuclei trigoni, separali, monospermi. Semen
exalbuminosum, ereclum; radicula brevis, inféra; cotyledones ellip-
ticæ. Calyx fructiger hypocrateriformis, membranaceus, nervalus. e
tubo brevissimo in limbum palenlem, roiundalum, fere inlegrum,
obscure 5 — lobatum, mullo ampliatus.
Par sa graine sans albumen, sa drupe à 4 noyaux ce genre se
classe dans la tribu des Glérodendrées. Tl se rapproche du g. Holms-
kioldia Retz par son calice. Cependant dans ce dernier genre le
calice au moment de l’anthèse est déjà subarrondi campanulé et
10 fois plus large que le tube de la corolle. Dans le g. Karomia au
contraire au même stade de l’évolution de la fleur le calice est petit,
obconique, de même dimension que le tube de la corolle. Ce n’est
que plus tard, sous le fruit, que le calice accru aura pris une forme
et une dimension assez comparables à celles que l’on rencontre
dans le g. Holmskioldia. En outre dans le g. Holmskioldia les lobes
Bulletin du Muséum , 2e s., t. IV, n° 8, 1932.
1053 —
de la corolle sont courts et le tube généralement long. Dans le
g. Karomia les lobes de la corolle sont très grands et le tube très
court. A cet égard la corolle ressemble assez à celle du g. Teucri-
dium Hook f. Si j’ajoute que dans le nouveau genre les étamines
sont insérées au sommet du tube de la corolle et non au milieu, que
les loges des anthères sont divergentes et non parallèles, sa validité
semble suffisamment établie.
Le genre Karomia ne comprend qu’une seule espèce :
Karomia fragrans P. Dop, n. sp.
Arbor 12-13 m. alta ; 0m,45 in diamelro. Ramuli teretes, tenuissime
puberuli, mox glabri et cortice nigro lenticellalo oblecli. Folia ouata,
apice acuta vel breviter acuminala, basi roiundala uel oblusa, integra,
chartacea, rigida, glaberrima, supra brunnea, sublus pallidiora in
sicco, 9-11 cm. x 4-6 cm.; nervus tenuis, leres, subtus ualde promi-
nens, supra impressus ; costæ 10-12, lenuissimæ, ad margines paullo
recurvalæ ; venæ et reticulationes conspicuæ ; peliolum gracile, supra
canaliculatum, 10 mm. longum. Inflorescentiæ : cymæ puberulæ
dichotomæ et interdum trichotomæ, multifloræ, in paniculam folia-
tam terminalem coarctalæ, 10 cm. longæ et latæ, pedunculi graciles
15-20 mm. longi; ramuli flexuosi, capillacei ; bracieæ foliaceæ, pube-
rulæ, ad flores minuenles et ibi lineares et 3 mm. longæ; pedicelli
puberuli 1-2 mm. longi ; flores cærulei salurali, grale odoratissimi,
12 mm. longi et lati. — Calyx obconicus, laleraliter paullo incurvalus,
tenuiter pubescens, 5 — - neruatus, fere inleger sed lobis 5 rotundatis
brevissimis, 2 mm.longus et laïus; corollæ tubus cylindricus , exlus
pubescens, inlus glaber, 3 mm. longus ; limbus subbilabialus praeser-
tim basi puberulus et glandulosus pilis capiiaiis, labio superiore
bifido, inferiore irifido ; lobi 4 superiores suberecti, oblongi, rotundati,
6 mm. x 4 mm. ; lobus inferior dilalatus, cucullatus, inleger, 10 mm-
X 6 mm. Stamina fere æqualia, longissime exserla; filamenla glabra
tubi apice inserta, 25 mm. longa, inter corollæ lobos superiores egre-
dientia ; anlheræ glandulosæ, ovalæ, dorso insertæ, loculis divarica-
tis, 1 mm. longis. Ovarium subturbinatum, uillosum et glandulosum,
1 mm,5 latum; stylus filiformis, stamina vix superans. — Fructus :
drupa sublurbinata, supra fere plana, pubescens et glandulosa,
4 mm. longa x 3 mm. lata; nuclei capsulæ centra separati. Calyx
fructiger subinleger, obscure 5 lobis rotundatis, 3 cm. in diamelro,
nervi 5 radiali ; reticulationes numerosæ, firme conspicuæ.
Annam : Dans la province de Phanrang à Cana (Poilane 17865)
et à Ka rom (Poilane 9892). — Essence forestière croissant vers
400 mètres sur un sol très sableux.
Nom moï : Ca dien.
Usages : Bois léger de mauvaise qualité.
— 1054
Étude des possibilités d’alimentation en eau
PAR LES NAPPES SOUTERRAINES DU PARC ZOOLOGIQUE
DE V 1NCENNES,
par M. B. Soyer.
Le Parc Zoologique du Muséum National d’Histoire Naturelle
doit être édifié dans le bois de Vincennes, sur remplacement déli-
mité par l’Avenue Daumesnil, l’Avenue de Saint-Maurice, la route
de ceinture du Lac; sa superficie sera d’environ 12 hectares, à la
limite du bois de Vincennes et de l’ancienne enceinte de Paris.
L’altitude du sol est à cet endroit : 44-45 mètres, c’est-à-dire à
15 mètres en moyenne au-dessus du niveau de la Seine.
Le sous-sol est constitué par les alluvions anciennes : sables et
graviers de la terrasse de 10-15 mètres, d’environ 5 mètres d’épais-
seur. La terrasse quaternaire repose sur les sables de Beauchamp,
d’épaisseur irrégulière, ravinés par les sables et graviers; quelques
lambeaux de calcaire de Saint-Ouen subsistent à leur sommet.
Sous le Bartonien, le Lutétien présente une épaisseur moyenne
de 20 mètres.
Les sables et argiles Sparnaeiens subordonnés sont très puissants,
ainsi que les Marnes de Meudon (15 mètres).
La craie semble atteindre la côte — 50, à 95 mètres du sommet
de la terrasse quaternaire :
Deux coupes géologiques perpendiculaires annexées à cette étude,
ont pu être établies d’après les renseignements recueillis sur cette
partie de la Banlieue Est de Paris; elles illustrent l’hydrographie
souterraine de la région.
L’eau a été rencontrée dans tous les étages constituant le sous-sol
du bois de Vincennes. Pour la plupart, il ne s’agit que de nappes
discontinues et sans intérêt pratique : c’est ainsi qu’il n’y a pas
lieu de rechercher les eaux du Bartonien et du Lutétien, formations
situées au niveau des eaux de la Seine et de la Marne, et dont le
niveau pièzométrique varie avec la cote d’eau des deux rivières. Il
en est de même pour les sables sparnaeiens où quelques filets argi-
leux déterminent des niveaux aquifères discontinus, de débit aléa-
toire tandis que l’argile plastique présente des niveaux connus et
utilisables.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. TV, ti° 8, 1932.
— 105:5 —
Quatre nappes aquifères importantes ont été reconnues par
forages dans la région :
1° la nappe des sables et graviers quaternaires;
2° — argiles sparnaciennes;
3° — de la craie;
4° — du Gault.
1° Nappe des sables et graviers quaternaires.
Située à la côte 4430 dans la localité de Vincennes, aux environs
immédiats du Fort, elle est importante et alimente quelques puits
particuliers. La nappe est déterminée par les eaux des collines de
Montreuil, Bagnolet, Fontenay-sous-Bois et du plateau du Bois de
Vincennes, dont l’infiltration, dans le tréfond est arrêtée par les
couches imperméables du Ludien inférieur et des Calcaire et Tra-
vertin de Saint-Ouen.
Le volume d’eau accumulé dans les sables et graviers est consi-
dérable, ainsi que les travaux en cours pour le prolongement du
Métropolitain (Ligne N° 1) l’ont mis en évidence. La nappe atteint
son maximum dans l’Avenue de Paris, à Vincennes, en face du Fort
Neuf, où fonctionnent actuellement sans arrêt trois pompes, qui
évacuent 3.000 mètres cubes en 24 heures. Le pompage exercé
depuis plusieurs mois n’a pas fait baisser sensiblement le niveau des
puits avoisinants; son action permet seulement l’exécution des
travaux dans les cônes de pompage.
La circulation des eaux est rapide dans le sous-sol constitué par
des éléments meubles; la pente du calcaire de Saint-Ouen accumule
une grande quantité d’eau à cet endroit. Il faut noter que le débit
indiqué a été évalué en période sèche (hiver 1931-1932) et qu’en
période pluvieuse il augmenterait de manière sensible.
2° Nappes du Sparnacien.
Les nappes du Sparnacien ont été reconnues dans deux forages
exécutés dans les fossés du Fort de Vincennes, de 1830 à 1846,
pour les besoins du génie militaire (I).
Le premier forage, exécuté en 1831, dans l’angle N.-E. du fossé
du Vieux-Fort, avait pour but la recherche d’un niveau suscep-
tible d’alimenter en eau potable les troupes casernées dans le Fort.
Foncé à partir de la côte 4L (Fond du fossé) il rencontra à —
llm,30, c’est-à-dire à 9m,30 sous le Lutétien, dans un sable noi-
râtre argileux, un niveau abondant. Les eaux, ascendantes, remon-
— 1056 —
tèrent à la côte 4150, à 50 centimètres au-dessus du fond du fossé,
et s’y stabilisèrent.
En 1840, il fallut perdre ces eaux devenues stagnantes et conta-
minées. Un forage fut alors entrepris par le génie dans l’angle
S.-W. du fossé; un premier niveau aquifère fut atteint à la côte 230;
un second fut traversé à — 52.10; le sondage atteignit un pre-
mier niveau absorbant vers la côte — 53, mais dut descendre à la
côte — 64 pour perdre complètement les eaux.
Les profils annexés montrent l’allure synclinale du Sparnacien,
en direction E.-W., et sa forte inclinaison au N dans le synclinal
de Saint-Denis, mais l’allure des nappes ne semble pas être affectée
par cette pente, car l’étage remonte fortement aux environs de
Dugny, où le sommet du Sparnacien retrouve des côtes positives;
+ 2592 à Tremblay-les-Gonesse; + 24.60 à Roissy en France. Le
Sparnacien constitue une réserve certaine, mais les données numé-
riques manquant pour les sondages de Vincennes, il est difficile
d’évaluer son débit. Seule la côte + 4130, sous pression au Fort de
Vincennes, atteste l’importance de la nappe qui s’y stabilisa pen-
dant dix ans.
3° Nappe de la Craie.
Les eaux du Crétacé supérieur sont en pression dans toute la
région, et trois sondages très caractéristiques mettent leur intérêt
en évidence.
1° Le sondage de Paris-Bercy (V), destiné à alimenter la Gare
frigorifique, profond de 70 mètres rencontra, à la côte — - 3610, dans
la Craie à Silex, à 8 mètres en dessous des Marnes de Meudon, un
niveau ascendant qui fournit 108m3 à l’heure. L’eau remonta très-
— 1057 —
près du sol, en conservant la température de 13°. Le diamètre du
forage, au fond, est de 400 m/m.
2° Le sondage de Champigny (V) à l’usine de l’Ovomaltine, fut
poussé à 60 mètres de profondeur (côte — 22), et rencontra la
nappe du sondage précédent, à 3 mètres sous les argiles sparna-
ciennes (les Marnes de Meudon n’étant pas signalées à cet endroit),
W , , ... Vincennes
2oo de Vincennes sondai de.Le rorc
Paris , ,
, sondage de
c id pans
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PROFIL GÉOLOGIQUE
ÿjs de la SeinelParisBertyl
Craie 3Ilulf'ére à Champigny
Les eaux ascendantes remontèrent à la côte 3360 (à 4m,50 du sol) et
l’on obtint par simple pompage un débit horaire de 150 mètres
cubes. Température : + 10°. Diamètre au fond : 710 miili-
mètres.
3° Le sondage exécuté à Vincennes en 1911 par l’entreprise
Arrausond, dont M. Brochot, Ingénieur-Directeur, nous a obligeam-
ment communiqué les caractéristiques :
Sondage pour recherche d’eau exécuté en 1911 par Entreprise Arrausond
à l’Usine Pathé Frères. 24, Rue des Vignerons , à Vincennes.
Sol à 53.00
Epaisseurs
»
1058 —
Le forage rencontra un premier niveau d’eau à la côte 47.30, à la
base de la terrasse quaternaire. Une deuxième nappe fut tra-
versée à 26m,70, dans les marnes et caillasses lutétiennes (direc-
tement alimentée par les eaux de la Marne). Puis un troisième
niveau fut rencontré à la base de l’argile plastique, à — 40. Enfin
dans le Maestrichtien, une alimentation abondante put être
obtenue à — 8410, à 27m,60 au-dessous du sommet de la Craie.
Les eaux ascendantes remontèrent à la côte 46.50, c’est-à-dire
à 6m,50 de l’orifice du sondage. Après la mise en marche, le niveau
descendit à 40m,30 en donnant un débit horaire de 70 mètres cubes.
Ultérieurement, le débit atteint 100 mètres cubes heure. Diamètre
au fond du puits : 280 m/m.
Le sommet du Maestrichtien renferme donc une nappe impor-
tante, en pression sous les Marnes de Meudon et les Argiles Sparna-
ciennes dont l’exploitation présente de grandes possibilités de
succès.
t° Nappe du Gault.
La nappe des Sables verts a été reconnue à Vincennes par le
puits foré en 1900. dans l’enceinte de l’ Exposition Universelle
(II, III, VI).
Le puits de Vincennes fut surtout un forage de démonstration.
Exécuté par MM. Dumont, Gondin et Cie pour le compte d’une
Société Américaine, en un temps très court : 6 mois à peine, il était
destiné à démontrer la rapidité d’exécution obtenue par le procédé
canadien de sondage « à la corde ». — Profond de 597 mètres, il
trouva la nappe à la côte — 547, après avoir traversé 70 mètres de
sables et argiles du Gault. Les caractéristiques du puits n’avaient
pas été bien établies, et l’ouvrage, dont on espérait un débit quoti-
dien de 6.000 mètres cubes, ne fournit qu’une quantité d’eau insi-
gnifiante. Le diamètre de départ, trop faible, ne permit pas le
tubage jusqu’au fond, c’est-à-dire dans la partie la plus ébouleuse,
située entre 442 mètres et la nappe. La légèreté du trépan, non
lesté de tiges de sonde, ne permit pas de traverser convenablement
l’argile du Gault, enfin le diamètre au fond : 130 millimètres était
insuffisant. L’ensablement et les éboulements rendirent l’ouvrage
immédiatement inutilisable.
Le sondage de Vincennes, exécuté dans des conditions défavo-
rables a fourni cependant une eau ascendante, et la nappe de Gault
peut être considérée comme exploitable dans la région de Vin-
cennes.
Il résulte de cet exposé qu’il est possible de trouver à divers
PUITS ARTÉSIEN DE VINCENNES
Altitude 50 T
— 1060 -
niveaux des eaux susceptibles d’être utilisées au sol, dans la région
de la Porte-Dorée.
1° Nappe du Quaternaire. — Cette nappe ne doit pas retenir
l’attention, car les conditions favorables à Vincennes (Fort) le
sont infiniment moins à la Porte-Dorée.
Indépendamment de la perte en charge de la nappe des sables et
graviers, l’altitude du sol s’abaissant de 50 mètres à 45 mètres, les
eaux sont arrêtées par de grands ouvrages : Chemin de fer de Paris-
Bastille, fossés des Forts, etc.; la couverture discontinue de cal-
caire de Saint-Ouen permet la descente des eaux dans les sables
de Beauchamp et les caillasses lutétiennes, où elles rejoignent les
eaux de la Seine.
La nappe quaternaire ne présente aucune possibilité d’emploi.
2° Nappes du Sparnacien. — Les nappes Sparnaciennes ont un
intérêt certain : l’allure générale des sables et de l’argile plastique
permet d’espérer un débit important, que les documents consultés
ne permettent pas d’évaluer toutefois.
3° Nappe de la Craie. - — Le contact du Maestrichtien et des
Marnes de Meudon a lieu, sous l’emplacement du Parc Zoologique,
environ 20 mètres plus bas qu’à Paris-Bercy, sous une couverture
de marnes montiennes et d’argiles sparnaciennes. Les eaux doivent
être en pression et on peut escompter, à 100 mètres de profondeur,
avec un diamètre au fond de 600/700 millimètres, un débit horaire
de 100 à 130 mètres cubes d’une eau ascendante arrivant à la sur-
face à la température de 10/11°.
4° Nappe du Gault. — - Elle est certainement aussi abondante à
Vincennes que dans les autres points de la région parisienne où elle
a été atteinte par sondages. La coupe du puits de l’Exposition per-
mettrait de fixer la technique et les caractéristiques de l’ouvrage à
établir en vue d’un rendement suffisant.
L’alimentation en eau du Zoo de Vincennes pourrait être réalisée
^ur place, suivant le débit et la température exigés :
1° par la nappe du Gault;
2° par les eaux du sommet de la Craie;
3° par les nappes Sparnaciennes.
BIBLIOGRAPHIE
1. Le Blanc. - B. S. G F (1). T. 12. 1840-1841, p. 312-313.
2. G.-F. Dollfus. — Puits artésiens de la Basse-Seine et de Paris. La Nature, 1905,
p . 306-311 et 341-346.
3. G. Caye. — Le Puits artésien du Bois de Vincennes. La Nature, 1900, 15-12.
4. G.-F. Dollfus. — Notes hydrologiques et géologiques sur les environs de Paris.
G. R. Collab. Bull. Serv. C. G. F. N° 162. T. XXX, 1925-1926.
5. G.-F. Dollfus. — Notes Géologiques et hydrologiques sur les bassins de la Seine
et de la Loire. G. R. Collab. Bull. Serv. C. G. F. N° 176. T. XXVIII, 1929.
45. Paul Lemoine. — Résultats géol. des Sondages profonds du Bassin de Paris. B. C.R
mensuels Soc. Ind. Miner., 1910, pp. 367, 345.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IV, 1932.
69
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
CONFÉRENCES DU DIMANCHE
FAITES A 15 HEURES
DANS
LE GRAND AMPHITHÉÂTRE DU MUSÉUM
ANNÉE 1932
22 mai
29 mai
5 juin
12 juin
19 juin
Voyage en Indo-Chine M. P. Rivet.
Voyage d’études à travers le Sahara et sur les
Confins Soudanais M. A. Chevalier,
Les richesses marines et fluviales des États de
Syrie ; leur exploitation actuelle ; leur avenir. M. A. Gruvel.
Les réserves naturelles de Flore et de Faune à
Madagascar M. H. Humbert.
Les mœurs et l’alimentation des Animaux des
parcs zoologiques M. Ach. Urbain.
1063 —
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DD
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1932
CORRESPONDANTS
MM. Babet (V.) .. 20 octobre 1932.
Borcea (I.) 17 mars 1932.
Claeys 20 octobre 1932.
Clavareau (H.) 19 mai 1932.
Mlle Colani (M.) 20 octobre 1932..
M. Engelbach (Dr) 13 mai 1932.
Mlle Jaudel (V.) 19 mai 1932.
MM. Lhote 20 octobre 1932..
Louvel 18 février 1932.
Perrier de la Bathxe (H.) 18 février 1932.
Régnier (P.) 13 mai 1932.
Ribard 17 mars 1932.
Vignon (P.) 20 octobre 1932
CORRESPONDANTS DÉCÉDÉS EN 1932
MM. Baudon (A.) 27 mai 1932.
Joannis (J. de) 27 octobre 1932.
Thomas (J.) 23 janvier 1932.
— 1064 -
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS
DANS CE VOLUME
Pages
Abrakd (R.). Coupes de quelques forages exécutés en Seine- et-Marne 364
Allorge (P.). Nomination de Professeur de la Chaire de Cryptogamie 609
— Nomination de Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs 934
Alluaud (Ch.). Don d’ouvrage 193
André (M.). Mission pour le Sud-Algérien 370
— Crustacés recueillis par M. E. Aubert de la Rue aux îles Kerguelen, Saint-Paul
et de la Nouvelle Amsterdam 174
— Note sur un Acarien ( Penthaleus major Dugès) nuisible aux plantes potagères
[Figs.] 284
— Compte rendu d’une mission dans le Sud-Algérien (mai 1932) pour l’étude
d’un Acarien nuisible au Dattier [Figs, et carte] 521
— Sur deux espèces du genre Smaris (Acariens) 882
Angel (F.). Sur quelques Reptiles et Batraciens du Sahara 385
— et Roule (L.). Notice préliminaire sur un nouveau genre de Poisson abyssal
provenant des collections du Musée Océanographique de Monaco 500
Anthony (R.). Présentation du tome VII de la 6e série des Nouvelles Archives
du Muséum 7
— Nomination de Secrétaire général du Bulletin du Muséum 934
— Communication : A propos d’une défense anormale d’Éléphant : L’ivoire des
Proboscidiens et celui de l’Hippopotame 8
— Communication : La dentition de l’Oryctérope 370
Arnault (Dr), Secrétaire de la Société des Amis du Muséum. Démission 610
Aubert. Nomination de Gardien de Galerie 610
Aublet, Gardien de Galerie. Prix Frémy 782
Babet (V.). Nomination de Correspondant du Muséum 781
Barret (MUe). Nomination d’Assistant titulaire à la Chaire d’Anthropologie. . . 6
Baudon (A.), Correspondant du Muséum. Décès 458
Beauchamp, Surveillant militaire. Congé d’un mois 370
Beauchamps (Fr.). Nomination de Médaillé militaire 610
Begouen (M.) et Heim de Balsac (II.). Faits nouveaux concernant les Damans
de l’Ahaggar 478
— 1065
Belot, Jardinier. Démission 457, 610
Bénard (G.). Nomination d’ Assistant &
Benoist (R.). Mise à la disposition du Ministère des Affaires Étrangères 6
— Nouvelles espèces malgaches du genre Crossandra (Acanthacées) 713
Berg (L.-S.). Note sur le Pseudophoxinus oxycephalus ( Pisces , Cyprinidæ ) 644
Berland (L.). Un Hyménoptère rubicole devenu accidentellement nuisible.. 971
Berlioz (J.). Contribution à l’étude des Oiseaux de l’Ecuador 228:
— Note sur les Oiseaux de l’Afrique centrale 374
— L’accroissement des Collections ornithologiques du Muséum au cours de l’an-
née 1931-1932 498
— Nouvelle contribution à l’étude des Oiseaux de l’Ecuador 620
Blot (MUe). Nomination de déléguée dans les fonctions d’ Assistant à la Chaire
de Phanérogamie 192
Boidé (C.), Garçon du Laboratoire d’Organographie végétale. Décès 370
Bois (D.), Professeur. Admission à la retraite 5
— Nomination d’Officier de la Légion d’honneur 6
— Notice sur les serres tropicales du Muséum national d’histoire naturelle 341
Borcea (I.). Nomination de Correspondant du Muséum 192
Botar (J.). Présentation d’ouvrages 371
— Note sur l’anatomie comparée du nerf vertébral et des rameaux communi-
cants cervicaux [Figs.] 151
— Note sur le sympathique abdomino-pelvien de la Civette du Congo [Figs.] . . . 487
Bouchonnet, Gardien de Galerie. Congé d’un mois 370, 934
Bourbon (Prince Sixte de). Mission de S. A. R. Mgr. le Prince Sixte de Bourbon
dans le Sahara, Tibesti, Borkou, Wadaï. Notes sur la faune [Carte] 465
Bourdelle (E.). Présentation d’ouvrage 783
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de Przewalski 810
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones 943
— et Rode (P.). Notes à propos d’un jeune Orang ( Pongo pygmœus Hoppius)
né à la Ménagerie du Jardin des Plantes 472
Bourdouil (MUe C.). Nomination d 'Assistant titulaire à la Chaire de Physique
végétale 369
— Dominance du caractère amylacé chez un Maïs hybride de première généra-
tion 337
— Quelques caractères des matières grasses chez un Maïs hybride de première
génération 339
— Remarques sur le poids des graines hybrides chez le Pisum en lre génération . 777
Bourgeois. Nomination d’Officier d’Académie 610
Bouteille (MUe). Nomination d’Aide-technique titulaire à la Chaire d’Anthro-
pologie 369
Bouvier (E.-L.). Nomination de Professeur honoraire 191
Bultingaire (L.). A propos du centenaire de la mort de Victor Jacquemont:
Quatre lettres inédites au Professeur Cordier 784
— 1066 —
Caille (O.), Jardinier en ehef. Congé d’un mois 6
— Admission à la retraite 934
Camus (MUe A.). Quelques espèces nouvelles de Chênes 122
— Quelques Chênes nouveaux de l’île d’Hainan et de la péninsule malaise 912
— Dendrocalamus birrnanicus , Bambou nouveau de Birmanie 1044
Cabral, Garçon de Laboratoire. Congé d’un mois 934
Cavalié, Surveillant militaire. Prix Frérny 782
Cazal (P.) et Harant (H.). Sur la présence en France de 1 ’Amplicœcum Brumpti
Khalil, 1926 [Nématode] 980
Chabanaud (P.). Présentation d’ouvrages 8
— Poissons recueillis dans le Grand Lac Amer (isthme de Suez) par M. le Profes-
seur A. Gruvel en 1932 [Figs.] 822
Chanseaulme (Dr). Nomination de Médecin du Muséum 127
Chen (J.-T.-F.). Note sur un nouveau Poisson chinois, appartenant au genre
Luciogobius [Figs.] 648
Chevalier (A.). Notice sur Jean-François Rogeon 614
— Plantes nouvelles ou peu connues récoltées en Afrique Occidentale [Figs.] . . 583
— Sur quelques Mélastomacées nouvelles ou peu connues 678
— Sur un Corrigiola de l’Afrique tropicale 1008
— Sur quelques Clématites de l’Ouest et du Centre Africain 1010
Chevreau. Nomination d’ Officier d’Académie 610
Chèze, Gardien de Galerie. Admission à la retraite 609
Chopard (L.). Nomination d’Assistant stagiaire à la Chaire d’Entomologie. . . 933
— Orthoptères recueillis au Tibesti par les missions Dalloni et Sixte de Bourbon. 868
Chouard (P.). Endymion vincentinus (Hoffm. et Link.). Remarques sur la phy-
logénie du genre Endymion [Figs.] 354
— Deux Ornithogales du Jardin des Plantes : leurs anomalies florales et leur
histoire ( Ornithogalum trigynum Red., O. pyramidale L.) [Figs.] 1035
Claeys. Nomination de Correspondant du Muséum 782
Clavareau (H.). Nomination de Correspondant du Muséum 458
Colani (Mlle M.). Nomination de Correspondant du Muséum 782
Cône a rd (L.). Détermination de plantes du Cambodge (Suite) 438
Convers (N.), Commis au Muséum. Admission à la retraite 192
Cooman (A. de). Neuf espèces d ’Acritus (Coléoptères Histeridœ) du Tonkin [Figs.[. 396
Costantin (J.), Professeur. Admission à la retraite 609
— Présentation d’ouvrages 371
— Lebard (P.) et Magrou (J.). Altitude et précocité du développement des
germes chez la Pomme de terre [Figs.] 332
Cueille, Gardien de Ménagerie. Prix Paul Serre 782, 934
Dalaudière, Jdrdinier. Prix Frémy 782
Dantan ( J.-L.) et Gravier (Ch.). Sur le « Palolo Japonais » (Tylorrkynchushetero-
cliætus de Q.uatrefages) [Fig.] 671
Decaens. Nomination de Gardien de Galerie 610
— 1067
Dëlacour (J.). Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 610
— Présentation d’ouvrage 193
— La mission zoologique Franco-Anglo-Américaine à Madagascar . . 212
Delier. Nomination de Gardien de Ménagerie 610
Dollfus (R.-Ph.). Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 610
— Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 :
Cestodes de Reptiles [Figs.] 539
Trématodes de Mammifères, Oiseaux et Poissons [Figs.] 555
Dop (P.). Un nouveau genre de Verbénacées 1052
— et Prochain (Mme Y.). Vacciniacées, Clethracées et Erieacées récoltées en
Indochine par M. Petelot 718
Drops y. Nomination d’Assistant provisoire à la Chaire de Minéralogie 369
Ducke (A.). Espèces nouvelles de plantes de l’Amazonie brésilienne 720
Engelbach (Dr). Nomination de Correspondant du Muséum 370
Fauvel (P.). Polychètes nouvelles de Che-Foo (Chine) [Figs.] 536
Feuillebois. Nomination de Gardien de Galerie 610
Fleurance. Nomination de Gardien titulaire au Musée d’Ethnographie 6
Fleurot (P.). Nomination de Commandeur de la Légion d’honneur 610
Fleutiaux (E.). Description de trois Elateridæ nouveaux (Col.) do la collection du
Muséum national d’histoire naturelle 71
— Description d’un Élatéride nouveau de Madagascar 169
— Gonoderinœ ( Elateridæ ) nouveaux de Madagascar 276
— Révision des espèces malgaches du genre Dorygonus Candèze ( Coleoptera-Elate -
ridœ ) 856
François. Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 610
Franquet (R.). Nomination de Chevalier du Mérite agricole 934
Friant (Mlle M.). Communication : L’influence de la taille somatique en mor-
phologie dentaire 8
— Communication : A propos de la dentition d’un représentant eocène du groupe
des Tubulidentata 611
Gagnepain (F.), Sous-Directeur de Laboratoire. Admission à la retraite 127
— Nomination de Sous-Directeur honoraire de Laboratoire 191
— Huit genres nouveaux d’Orehidées indochinoises 591
— Orchidacées nouvelles ou critiques 705
Gandolfi-Hornyold (Dr A.). Le sexe de la Petite Anguille de repeuplement du
Marais de la Grande Brière après un séjour de trois et quatre ans dans un
aquarium du Muséum 63
Gaubert (P.). Nomination de Sous-Directeur honoraire de Laboratoire 191
Genty (Dr), Médecin du Muséum. Démission 127
George (MUe L.). Note sur le genre Piras en Afrique du Nord [Figs.] 348
— Note sur les Pyraria [Figs.] 750
Germain (L.). Contributions à la faune malacologique de l’Afrique équatoriale :
LXIV. Mollusques subfossiles recueillis dans le Sahara par M. le Colonel
Roulet 890
— 1068 —
Grand, Gardien-chef au Musée d’ Ethnographie. Admission à la retraite. ...... 609
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (3e Série) [Figs.] 292
— Au sujet des Palæacariformes Trâgârdh [Figs.] 411
Gravat. Nomination de Gardien de Ménagerie stagiaire 192
— Nomination de Garçon de Laboratoire stagiaire 457
Gravier (Ch.) et Dantan (J.-L.). Sur le « Palolo Japonais » ( Tylorrhynchus
heterochœtus de Quatrefages) [Figs.] 671
Gravouil, Jardinier. Congé d’un mois 457
Guillaumin (A.). Nomination de Professeur de la Chaire de Culture 933
— Présentation d’ouvrage 935
— Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie :
LVI. Plantes recueillies par M. Franc (8e Supplément) 688
LVII. Plantes recueillies par M. et Mme Le Rat de 1900 à 1910 (7e Supplé-
ment) 694
LVIII. Plantes recueillies par Godefroy 697
LIX. Plantes de collecteurs divers (Suite) 702
— Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum 1031
— et Poupion (J.). Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant
l’année 1932 1020
Guinet (C.). Floraisons observées à l’École de Botanique du Muséum pendant
l’année 1932 1025
Harant (H.) et Cazal (P.). Sur la présence en France de VAmplicœtum Brumpti
Khalil, 1926 [Nématode] 980
Heim (R.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Champignons. [Figs.]. 915
Heim de Balsac (H.). Un Cheiroptère nouveau pour la faune française : Nyctalus
maximus (Fatio), représenté dans les collections du Muséum 162
— Remarques sur la note de M. Rode « A propos des Noctules de France » 484
— et Begouen (M.). Faits nouveaux concernant les Damans de l’Ahaggar. . . . 478
Heinze (E.). Ueber madagassischen Criocerinen aus dem Pariser Muséum.
20. Beitrag zur Kenntnis des Criocerinen (Col. Chrysomel.) [Figs.] .... 836
Humbert (H.). Présentation d’ouvrages 459, 935
— Nomination de Président de la Réunion de Naturalistes 934
— L’Herbier H. Perrier de la Bâthie (Plantes de Madagascar) 345
— Sur deux Astérées nouvelles de Madagascar en voie d’extinction 1013
— et Leandri (J.). La véritable position systématique de Vllex madagascarien-
sis Lam 118
Hustache (A.). Zygopini nouveaux de la collection A. Sicard ( Coleoptera Curcu-
lionidæ ) 73
Jaudel (Mlle V.). Nomination de Correspondant du Muséum 458
Jean (MUe). Nomination de déléguée comme Commis à la Bibliothèque 933
Jeannel (Dr R.). Leçon d’ouverture du Cours d’Entomologie 133
Joannis (J. de), Correspondant du Muséum. Décès. 782
Joubin (L.). Nomination d’Assesseur du Directeur 5
— 1069 —
Keller (A.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Sur une nouvelle
espèce de Nautile Eocène du Soudan Français [Figs.] 564
Laboissière (V.). Galerucini de la Collection du Muséum national d’histoire na-
turelle recueillis dans l’Himalaya par le Dr J. Harmand [Fig.] 960
Lacroix (A.). Nomination de Vice-Président du Conseil supérieur de l’instruc-
tion publique 127
— Don d’ouvrages 193
Lamy (Ed.), Sous-Directeur de Laboratoire. Admission à la retraite 127
— Nomination de Sous-Directeur honoraire de Laboratoire 191
— Présentation d’ouvrages 937
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Tridacnidœ 307
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Solenidœ 427
— Notes sur les espèces Lamarckiennes du genre Pinna Linné, 1758 895
— Liste de Lamellibranches recueillis en Nouvelle-Calédonie par M. J. Risbec
(1928-32) 982
Lavauden (L.). Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Madagascar 629
Leandri (J.). Nomination d’Assistant à la Chaire de Phanérogamie 192.
— et Humbert (H.). La véritable position systématique de Vllex madagasca-
riensis Lam 118
Lebard (P.) , Costantin (J.) et Magrou (J.). Altitude et précocité du dévelop-
pement des germes chez la Pomme de terre [Figs.] 332
Le Cerf (F.). Charaxes nouveaux du Congo belge (Lépid. Rhopal.) 405
— Lépidoptères nouveaux du Moyen Atlas ( Noduidæ , Lasiocampidœ) 510
Lecomte (H.). Nomination de Professeur honoraire 191
Lemoine (P.). Nomination de Directeur du Muséum 5
— Nomination d’Officier de la Légion d’honneur 610
— Communication : Quelques observations sur les Zoo de l’Europe continentale. 370
— Le rôle national du Muséum 144
Lesne (P.). Notes sur les Coléoptères Térédiles :
21. Description d’un Sinoxylon nouveau des îles Philippines 393
22. Diagnoses de Bostrychides nouveaux de l’Asie orientale [Figs.] 651
Liiote. Nomination de Correspondant du Muséum 782
Lomont. Prix Guérineau 782
Louvel. Nomination de Correspondant du Muséum 128
Magrou (J.), Costantin (J.) et Lebard (P.). Altitude et précocité du dévelop-
pement des germes chez la Pomme de terre [Figs.] 332
Maingaud. Nomination de Gardien de Laboratoire 610
Maire (Dr R.). Plantes nouvelles du Tibesti (Missions Tilho et Dalloni) 903
Malon. Stage à la Bibliothèque du Muséum 610
Mangin (L.), Directeur du Muséum. Admission à la retraite 5
— Nomination de Directeur honoraire du Muséum 191
— Nomination de Grand Officier de la Légion d’honneur 191
Martonne (de). Nomination de membre de la Commission du « Pourquoi-Pas? ». 984
- 1070 —
Mathias (P.). Sur les Poissons de l’Étang de Thau 501
Mazoué (Mme H.). Pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger. III. Iso-
podes : lre Partie. Valvifera 533
Menegaux (A.). Nomination de Sous-Direeteur honoraire de Laboratoire 191
— Présentation d’ouvrage 936
Metman. Nomination de délégué dans les fonctions d’Assistant à la Chaire de
Phanérogamie 127
— Nomination d’Àide-technique stagiaire à la Chaire de Phanérogamie 369
Mettler (A.). Cattleya dolosa Reich, f. et Cattleya Walckeriarm Gardn 608
Mode. Nomination de Gardien titulaire de Galerie 6
Monod (Th.). Supplément à l’Inventaire des manuscrits de Risso conservés à la
Bibliothèque du Muséum d’histoire naturelle (Rissoana, IV). 461
— Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Phanérogames (Liste des
récoltes classées par ordre géographique) avec une introduction 756
Moreau, Jardinier. Prix Frémy 762
Moreau. Nomination de Jardinier permanent 610
Morellet (L. et J.). Faune des Sables à Nunmmlites variolarius de Gaumont
(Seine-et-Marne) 446
Mouricaud (Mme de), Commis à la Bibliothèque. Congé d’un an 610
Nouvel (Mme L.). Dégénérescence expérimentale du télencéphale de la Gre-
nouille. Annexe : Cas de dégénérescence secondaire dans le tectum opti-
cum [Figs.] 265
— Les caractères sexuels secondaires de l’abdomen des Crustacés Natanlia. . . . 407
— Détermination des Crustacés Natantia rapportés par l’Expédition du « Pour-
quoi-Pas? » (1932) 886
Olivier. Nomination de Grand Officier de la Légion d’honneur 610
Orcel (J.). Nomination de Sous-Directeur du Laboratoire de Minéralogie 6
Pallary (P.). Inventaire de la collection mafacologique de Savignv 313
— Les principales sources de documentation concernant les naturalistes de l’Ex-
pédition d’Égypte 939
Parent (O.). Étude sur quelques types de Macquart (Diptères Dolichopodides)
conservés au Muséum national d’bistoire naturelle de Paris [Figs.] 872
Pasteur (F.) et Phisalix (Mme M.). Les rayons infra-rouges ne modifient pas la
toxicité globale du venin de Vipère-aspic, mais en diminuent légèrement
l’action vaccinante 262
Pellegrin (Dr J.). Description d’un Chrysichthys géant du Congo 165
— Description d’un Poisson nouveau de la région du Kivu appartenant au genre
Varicorhinus 958
Perrier de la Bathie (H.). Nomination de Correspondant du Muséum. 128
Petit (G.). Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 610
— Nomination de Sous- Directeur de Laboratoire à la Chaire de Malacologie. . . 933
— Compte rendu d’une mission à Madagascar et notes sur la question des réserves
naturelles 792
Petit-Renaud (Mme), ancienne chargée de mission du Muséum. Décès 458
1071 —
Phisalix (Mme M.). Action vaccinante réciproque des venins d’Abeille et de Vi-
père-aspic • ■ 388
— et Pasteub (F.). Les rayons infra-rouges ne modifient pas la toxicité globale
du venin de Vipère-aspic, mais en diminuent légèrement l’action vacci-
nante 262
Pic (M.). Description d’un Coléoptère Malacoderme nouveau des collections du
Muséum 395
— Cryptocéphalides nouveaux de Madagascar (Col.) 666
Portevin (6.). Nouvelle espèce de Liodes de l’Inde [Fig.] 664
Pothier, Gardien de Galerie. Congé de six mois 192
Poupion (J.). La Victoria regia au Muséum [Fig.] 1033
— et Guillaumin (A.). Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant
l’année 1932 1019
Pruvot-Fol (Mme A.). Notes de systématique sur les Opisthobranches 322
Ranson (G.). Révision de la Collection des Méduses du Muséum national d’his-
toire naturelle (précédée de quelques conseils aux naturalistes sur la con-
servation de ces animaux) [Figs.] 988
Régnier (R.). Nomination de Correspondant du Muséum 370
Renault. Nomination de Gardien titulaire à la Bibliothèque 6
Reymond (A.). Note sur les Équidés sauvages rencontrés en Asie centrale par la
mission Haardt, Andouin-Dubreuil [Carte] 807
— Notes sur les Gazelles rencontrées en Asie Centrale par la Mission Haardt-
Audouin-Dubreuil 955
Reznik (A.). Graminées nouvelles ou mal connues de la Guinée Française [Figs.]. 1046
— Un Ischœmum nouveau pour la Guinée Française 1050
Ribard. Nomination de Correspondant du Muséum 192
Rivière (MHe). Nomination d’Assistant titulaire à la Chaire d’Anthropologie . 369
Rode (P.). Nomination d’Assistant titulaire à la Chaire de Mammalogie 6
— Comparaison entre le pelage du Félidé trouvé par M. G. Babault dans la région
de Kivu (Congo belge) avec les pelages des Chats dorés d’Afrique et d’Asie.
Étude des poils 159
— A propos des Noctules de France 222, 616
— et Bourdelle (E.). Notes à propos d’un jeune Orang ( Pongo pygmœus Hop-
pius) né à la Ménagerie du Jardin des Plantes 472
Roger (Dr E.). Observations sur les variations de la dent latérale de la radula
des Theodoxia , Mollusques Gastéropodes Neritidés 985
Roule (L.). Présentation d’ouvrages 458, 935
— Répertoire succinct des Musées publics régionaux à collections d’IJistoire
naturelle de l’Académie de Clermont-Ferrand 208
— et Angel (F.). Notice préliminaire sur un nouveau genre de Poisson abyssal
provenant des collections du Musée Océanographique de Monaco 500
Russell (W.). Sur la désarticulation des gousses d ’ Aeschynomene 607
Sacleux (P.). Un genre nouveau d’Hippocratéacé d’Abyssinie 602
Saint-Yves (A.). Un Festuca nouveau de l’Afrique équatoriale [Fig.] 346
éantsciii (Dr F.). Notes sur les Fourmis du Sahara 516
— 1072 —
Saulais, Agent technique du Vivarium. Prix Paul Serre 934
Serres, Commis à la Bibliothèque. Admission à la retraite 610
Souny (J.), Assistant à la Chaire d’Organographie végétale. Admission à la re-
traite 457
Sousa (Dr A. da Silva e). Présentation d’ouvrage 9
— Conférence : Le progrès de l’Anatomie comparée au Portugal 8, 195
Soyer (R.). Étude sur les possibilités d’alimentation en eau par les nappes sou-
terraines du Parc Zoologique de Vincennes [Figs.] 1054
Spassky (S.). Aranearum species novæ [Figs.] 182, 972.
Stohler (R.). Sur la présence de l’ovaire potentiel (organe de Bidder) chez les
Bufonidæ 641
Theriot (I.). Note sur deux Mousses récoltées par M. Rogeon dans le Nord du
Soudan français 775
Théry (A.). Deux Conogmtha nouveaux de Colombie (Col. Buprestidæ) [Figs.]. . 171
Theveneau. Nomination de Jardinier titulaire 934
Thomas (J.), Correspondant du Muséum. Décès 6
Topsent (E.). Remarques sur les Éponges de Guettard 111
— Spongillides du Niger [Figs.] 568
— Documents sur des Spongillides d’Afrique 1001
'Prochain (J.). Nomination d’Assistant à la Chaire d’Agronomie coloniale 609
— Olderilandia (Rubiacées) nouveau du Sénégal [Fig.] 604
Trochain-Marquès (Mme Y.). Sur la présence de cellulose gélifiée dans une
feuille de Vaccinium 125
— et Dop (P.). Vacciniacées, Cléthracées et Érieacées récoltées en Indochine
par M. Petelot 718
Valleron. Nomination de Gardien au Musée d’Ethnographie 610
Verneau (R.), Professeur honoraire. Nomination de Commandeur de la Légion
d’honneur 6
Vienot (J.). Georges Cuvier était-il allemand? 202
Vigneron. Prix Alibert 782
Vignon (P.). Présentation d’ouvrage 128
— Nomination de Correspondant du Muséum 782
Vilmorin (Mmc de). Nomination de Commandeur de la Légion d’honneur 610
Walter (C.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Hydracariens
[Figs.] 104
Yen (K.-Y.). Étude d’une Collection d’Oiseaux du nord du Kwangtung (Chine). 243
— Description d’Oiseaux nouveaux de la Chine méridionale 380
1073 —
TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE
ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM
Admission à la retraite de M. L. Mangin, Directeur du Muséum 5
— de M. D. Bois, Professeur 5
— de M. J. Costantin, Professeur 609
— de M. F. Gagnepain, Sous-Directeur de Laboratoire 127
— de M. Ed. Lamy, Sous-Directeur de Laboratoire 127
— de M. J. Souny, Assistant 457
— de M. O. Caille, Jardinier en chef 934
— de M. N. Convers, Commis au Muséum 192
— de M. Serres, Commis à la Bibliothèque 610
— de M. Grand, Gardien-chef au Musée d’Ethnographie 609
— de M. Chèze, Gardien de galerie 609
Arrêté fixant la composition du Comité du Zoo 457
Autorisation accordée à M. Malon de faire un stage à la Bibliothèque 610
Circulaire du Comité permanent des Congrès internationaux de Zoologie 7
Conférences du dimanche en 1932 1062
Congé accordé à M. Bouchonnet, Gardien de Galerie 370, 934
— à M. Caille, Jardinier en chef 6
— à M. Carral, Garçon de Laboratoire 934
— à M. Gravouil, Jardinier 457
— à Mme de Mouricaud, Commis à la Bibliothèque 610
— à M. Pothier, Gardien de Galerie 192
Décès de M. A. Baudon, Correspondant du Muséum 458
— de M. C. Boidé, Garçon du Laboratoire d’Organographie végétale 370
— de M. J. de Joannis, Correspondant du Muséum 782
— de Mme Petit-Renaud, ancienne chargée de Mission du Muséum 458
— de M. J. Thomas, , Correspondant du Muséum 6
Déclaration de Vacance de la Chaire de Cryptogamie 192
— de la Chaire de Culture 370
Démission de M. le Dr Arnault, Secrétaire de la Société des Amis du Muséum. 610
— 1074
Démission de M. Belot, Jardinier 457, 640
— de M. le Dr Genty, Médeein du Muséum 127
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque du Muséum en 1932 128
193, 372, 459, 611, 937
— par M. A. Lacroix 193
— par M. P. Lemoine 611
Fondation Paul-Adolphe Serre 934
Leçon d’ouverture du cours d’Entomologie par M. le Dr R. Jeannel 133
Legs Lhoste 934
— Marmottan 935
Lettres inédites de Victor Jacquemont au Professeur Cordier, publiées par
L. Bultingaire 784
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommée en 1932 par l’As-
semblée des Professeurs 1063
Mise de M. R. Benoist à la disposition du Ministère des Affaires Étrangères. . . 6
Mission de M. M. André pour le Sud- Algérien 370
Nomination de M. P. Allorge comme Professeur de la Chaire de Cryptoga-
mie 609
— de M. P. Allorge comme Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs 934
— de M. R. Anthony comme Secrétaire général du Bulletin du Muséum . . . 934
— de M. Aubert comme Gardien de Galerie 610
— de M. V. Babet comme Correspondant du Muséum 782
— de MUe Barret comme Assistant titulaire à la Chaire d’ Anthropologie.. . 6
— de M. Fr. Beauchamps comme Médaillé militaire 610
— de M. G. Bénard comme Assistant 6
— de Mlle Blot comme déléguée dans les fonctions d’Assistant de la Chaire de
Phanérogamie 6
— de M. D. Bois comme Officier de la Légion d’honneur 6
— de M. I. Borcea comme Correspondant du Muséum 192
— de Mllc C. Bourdouil comme Assistant titulaire à la Chaire de Physique
végétale 369
— de M. Bourgeois comme Officier d’Académie , .. 610
— de Mlle Bouteille comme Aide-technique titulaire à la Chaire d’Anthropo-
logie 369
— de M. E.-L. Bouvier comme Professeur honoraire 191
— de M. le Dr Chanseaulme comme Médecin du Muséum 127
— de M. Chevreaux comme Officier d’ Académie 610
— de M. L. Chopard comme Assistant stagiaire à la Chaire d’Entomologie. 932
— de M. Claeys comme Correspondant du Muséum 782
— de M. II. Clavareau comme Correspondant du Muséum 458
— de MUe M. Colani comme Correspondant du Muséum 782
— de M. Decaens comme Gardien de Galerie 610
— de M. Delacour comme Chevalier de la Légion d’honneur 610
— 1075 —
Nomination de M. Delier comme Gardien de Ménagerie 610'
— de M. R. Dollfus comme Chevalier de la Légion d’honneur 610
— de M. Dropsy comme Assistant provisoire à la Chaire de Minéralogie 369
— de M. le Dr Engelbach comme Correspondant du Muséum 370
— de M. Feuillebois comme Gardien de Galerie 610
— de M. Fleurance comme Gardien titulaire au Musée d’Ethnographie .... 6
— de M. P. Fleurot comme Commandeur de la Légion d’honneur 610
— de M. François comme Chevalier de la Légion d’honneur 510
— de M. R. Franquet comme Chevalier du Mérite agricole 934
— de M. F. Gagnepain comme Sous-Directeur honoraire de Laboratoire.... 191
— de M. P. Gaubert comme Sous-Directeur honoraire dse Laboratoire 191
— de M. Gravat comme Gardien de Ménagerie stagiaire 192
— de M. Gravat comme Garçon de Laboratoire stagiaire 457
— de M. A. Guillaumin, comme Professeur de la Chaire de Culture....... 983
— de M. H. Humbert comme Président de la Réunion des Naturalistes.... 934
— de Mlle V. Jaudel comme Correspondant du Muséum 458
— de MUo Jean comme Commis délégué à la Bibliothèque 933
— de M. L. Joubin comme Assesseur du Directeur 5
— de M. A. Lacroix comme Vice -Président du Conseil supérieur de l’instruc-
tion publique 127
— de M. Ed. Lamy comme Sous-Directeur honoraire de Laboratoire 191
— de M. J. Leandki comme Assistant à la Chaire de Phanérogamie 192'
— de M. H. Lecomte comme Professeur honoraire 191
— de M. P. Lemoine comme Directeur du Muséum 5
— de M. P. Lemoine comme Officier de la Légion d’honneur 610
— de M. Lhote comme Correspondant du Muséum 782
— de M. Louvel comme Correspondant du Muséum.... 128
— de M. Maingaud comme Gardien de Laboratoire 610
— de M. L. Mangin comme Directeur honoraire du Muséum 191
— de M. L. Mangin comme Grand Officier de la Légion d’honneur 19à
— de M. de Martonne comme membre de la Commission du « Pourquoi-Pas? ». 934
— de M. A. Menegaux comme Sous-Directeur honoraire de Laboratoire . . . 191
— de M. Metman comme délégué dans les fonctions d’Assistant à la Chaire de
Phanérogamie 127
— de M. Metman comme Aide-technique stagiaire à la Chaire de Phanérogamie. 369
— de M. Mode comme Gardien titulaire de Galerie 6
— de M. Moreau comme Jardinier permanent 610
— de M. Olivier comme Grand-Officier de la Légion d’honneur 610
— de M. J. Orcel comme Sous-Directeur du Laboratoire de Minéralogie... 6
— de M. H. Perrier de la Bathie comme Correspondant du Muséum.... 128
— de M. G. Petit comme Chevalier de la Légion d’honneur 610
— 1076 —
Nomination de M. G. Petit comme Sous-Directeur de Laboratoire à la Chaire
de Malacologie 932
— de M. R. Régnier comme Correspondant du Muséum 370
— de M. Renault comme Gardien titulaire à la Bibliothèque 6
— de M. Ribard comme Correspondant du Muséum 192
— de MUo Rivière comme Assistant titulaire à la Chaire d’Anthropologie. . 369
— de M. P. Rode comme Assistant titulaire à la Chaire de Mammalogie ... 6
— de M. Tiiéveneau comme Jardinier titulaire 934
— de M. J. Trochatn comme Assistant titulaire à la Chaire d’Agronomie
coloniale 609
— de M. Yalleron comme Gardien stagiaire au Musée d’Ethnographie .... 610
— de M. R. Verneau comme Commandeur de la Légion d’honneur 6
— de M. P. Vignon comme Correspondant du Muséum 782
— de Mme de Vilmorin comme Commandeur de la Légion d’honneur 610
Présentation d’ouvrage par M. R. Anthony 7
— par M. J. Botar 371
— par M. E. Bourdelle 783
— par M. P. Chabanaud 8
— par M. J. Costantin 371
— par M. J. Delacour 193
— par M. A. Guillaumin 935
— par M. II. Humbert 459, 935
— par M. Ed. Lamy 449, 935
— par M. A. Ménégaux 936
— par M. L. Roule : 458, 935
— par M. A. Sousa 9
— par M. P. Vignon 128
Prix Alibert attribué à M. Vigneron 782
Prix Frémy attribués à MM. Dalaudière, Moreau, Cavalié, Aublet 782
Prix Guérineau attribué à M. Lomont 782
Prix Paul Serre attribué à MM. Saulais et Cueille 782, 934
Rôle national du Muséum (Le), par M. P. Lemoine 144
Société des Amis du Muséum : Assemblée générale du 27 février 1932 192
— Séance solennelle du 5 juillet 1932 611
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des collections du Muséum
pendant l’année 1931 10
ZOOLOGIE ET ANATOMIE
MAMMIFÈRES.
Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de Przewalski, par M. E.
Bourdelle 810
Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones, par M. E. Bourdelle. 943
— 1077 —
Notes à propos d’un jeune Orang ( Pongo pygmœus Hoppius) né à la Ménagerie
du Jardin des Plantes, par MM. E. Bourdelle et P. Rode 472
Comparaison entre le pelage du Félidé trouvé par M. G. Babault dans la région
de Kivu (Congo belge) avec les pelages des Chats dorés d’Afrique et
d’Asie : Étude des poils, par M. P. Rode 159
A propos des Noctules de France, par M. P. Rode 222, 616
Un Cheiroptère nouveau pour la faune française : Nyctalus maximus (Fatio),
représenté dans les collections du Muséum, par M. H. Heim de Balsac. 162
Remarques sur la note de M. Rode « A propos des Noctules de France », par
M. H. Heim de Balsac 484
Faits nouveaux concernant les Damans de l’Ahaggar, par MM. H. Heim de
Balsac et M. Begouen 478
Note sur les Équidés sauvages rencontrés en Asie Centrale par la Mission Haardt-
Audouin-Dubreuil [carte], par M. A. Reymond 807
Note sur les Gazelles rencontrées en Asie Centrale par la Mission Haardt-Audouin-
Dubreuil, par M. A. Reymond 955
Compte rendu d’une mission à Madagascar et notes sur la question des réserves
naturelles, par M. G. Petit 792
A propos d’une défense anormale d’Éléphant : L’ivoire des Proboscidiens et celui de
l’Hippopotame, par M. R. Anthony 8
La dentition de l’Oryctérope, par M. R. Anthony 370
L’influence de la taille somatique en morphologie dentaire, par Mlle M. Friant. 8
A propos de la dentition d’un représentant éocène du groupe des Tubulidentata,
par Mlle M. Friant 611
Note sur l’anatomie comparée du nerf vertébral et des rameaux communicants
cervicaux [Figs.], par M. J. Botar 151
Note sur le sympathique abdomino-pelvien de la Civette du Congo [Figs.], par
M. J. Botar 487
OISEAUX.
Contribution à l’étude des Oiseaux de l’Écuador, par M. J. Berlioz 228
Nouvelle contribution à l’étude des Oiseaux de l’Écuador, par M. J. Berlioz. 620
Note sur les Oiseaux de l’Afrique centrale, par M. J. Berlioz 374
L’accroissement des Collections ornithologiques du Muséum au cours de l’an-
née 1931-1932, par M. J. Berlioz 498
Étude d’une Collection d’Oiseaux du nord du Kwantung (Chine), par M. K.-
Y. Yen 243
Description d’Oiseaux nouveaux de la Chine méridionale, par M. K. Y. Yen. . . 380
Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Madagascar, par M. L. Lavauden. 629
reptiles et batraciens.
;Sur quelques Reptiles et Batraciens du Sahara, par M. F. Angel 385
Dégénérescence expérimentale du télencéphale de la Grenouille. Annexe : Cas de
dégénérescence secondaire dans le tectum opticum [Figs.], par Mme L. Nou-
vel 265
Bulletin du Muséum , 2 8 s., t. IV, 1932. "0
— 1078 —
Sur la présence de l’ovaire potentiel (organe de Bidder) chez les Bufonidœ, par
M. R. Stoiiler 641
POISSONS.
Notice préliminaire sur un nouveau genre de Poisson abyssal provenant des col-
lections du Musée Océanographique de Monaco, par MM. L. Roule et
F. Angel 500
Description d’un Chrysichthys géant du Congo, par M. le Dr J. Pellegrin. . . . 165
Description d’un Poisson nouveau de la région du Kivu appartenant au genre
Varicorhinus, par M. le Dr J. Pellegrin 958
Sur les Poissons de l’Étang de Thau, par M. P. Mathias 501
Le sexe de la Petite Anguille de repeuplement du Marais de la Grande Brière après
un séjour de trois et quatre ans dans un aquarium du Muséum, par M. le
Dr A. Gandolfi Hornyold 63
Note sur le Pseudophoxinus oxyceplialus (Pisces, Gyprinidœ) par M. L. S. Berg. 644
Note sur un nouveau Poisson chinois appartenant au genre Luciogobius [Figs.],
par M. J. T. F. Ciien 648
Poissons recueillis dans le Grand Lac Amer (isthme de Suez), par M. le Profes-
seur A. Gruvel en 1932, par M. P. Ciiabanaud 822
insectes.
Notes sur les Coléoptères Térédiles, par M. P. Lesne :
21. Description d’un Sinoxylon nouveau des îles Philippines 393
22. Diagnoses de Bostrychides nouveaux de l’Asie orientale [Figs]... 651
Neuf espèces d ’Acritus (Coléoptères Histeridœ ) du Tonkin [Figs.], par M. A. de
Cooman 396
Description de trois Elateridœ nouveaux (Col.) de la collection du Muséum
national d’histoire naturelle, par M. E. Fleutiaux 71
Description d’un Elatéride nouveau de Madagascar, par M. E. Fleutiaux. . . . 169
Conoderinæ ( Elateridœ ) nouveaux de Madagascar, par M. E. Fleutiaux. . . . 276
Révision des espèces malgaches du genre Dorygonus Candèze ( Coleoptera-Ela -
teridœ ), par M. E. Fleutiaux 856
Ueber madagassische Criocerinen aus dem Pariser Muséum : 20. Beitrag zur
Kenntnis der Criocerinen (Col. Chrysomel.) [Figs.], par E. Heinze.... 836
Zygopini nouveaux de la collection A. Sicard ( Coleoptera Curculionidæ), par M. A.
LIustache 73
Galerucini de la Collection du Muséum national d’histoire naturelle recueillis dans
l’Himalaya par le Dr J. Harmand [Fig.], par M. V. Laboissière 960
Description d’un Coléoptère Malacoderme nouveau des collections du Muséum,
par M. M. Pic 395
Cryptoeéphalides nouveaux de Madagascar (Col.), par M. M. Pic 666
Deux Conognatlia nouveaux de Colombie (Col. Buprestidæ ) [Figs.], par
M. A. Théry 6
1079
Nouvelle espèce de Liodes de l’Inde [Fig.], par M. G. Portevin 664
Gharaxes nouveaux du Congo belge (Lépid. Rhopal.), par M. F. Le Cerf 405'
Lépidoptères nouveaux du Moyen Atlas ( Noctuidæ , Lasiocampidce), par M. F. Le
Cerf 510'
Un Hyménoptère rubicole devenu accidentellement nuisible, par M. L. Ber-
land 971
Notes sur les Fourmis du Sahara, par M. le Dr F. Santschi 516
Orthoptères recueillis au Tibesti par les missions Dalloni et Sixte de Bourbon,
par L. Chopard 868
Étude sur quelques types de Macquart (Diptères Dolichopodides) conservés au
Muséum National d’Histoire naturelle de Paris, par M. l’abbé O. Parent
[Figs.] 872
ARACHNIDES.
Aranearum species novæ [Figs.], par M. S. Spassky 182, 972
Noté sur un Acarien (. Penthaleus major Dugès) nuisible aux plantes potagères
[Figs.], par M. M. André 284
Compte rendu d’une mission dans le Sud-Algérien (mai 1932) pour l’étude d’un
Acarien nuisible au Dattier [Figs, et carte], par M. M. André 521
Sur deux espèces du genre S maris (Acariens) [Figs.], par M. M. André 882
Observations sur les Oribates (3e Série) [Figs.], par M. F. Grandjean 292
Au sujet des Palæacariformes Tràgârdh [Figs.], par M. F. Grandjean 411
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Hydracariens [Figs.], par
M. C. Walter 104
CRUSTACÉS.
Crustacés recueillis par M. E. Aubert de la Rue aux îles Kerguelen, Saint-Paul
et de la Nouvelle-Amsterdam, par M. M. André 174
Pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger. III. Isopodes : lre Partie.
Valvijera , par Mme H. Mazoué 533
Les caractères sexuels secondaires de l’abdomen des Crustacés Natantia, par
Mme L. Nouvel 407
Détermination des Crustacés Natantia rapportés par l’Expédition du « Pour-
quoi-Pas ? » (1932), par Mmc L. Nouvel 88
VERS.
Polychètes nouvelles de Che-Foo (Chine) [Figs.], par M. P. Fauvel 536
Sur le « Palolo Japonais » ( Tylorrhynchus heterochætus de Quatrefages) [Figs.], par
MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan 671
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Cestodes de Reptiles; Tréma-
todes de Mammifères, Oiseaux et Poissons [Figs.], par M. R. Ph. Dollfus. 539
Sur la présence en France de AmpUcœcum Brumpti Khalil, 1926 [Nématode], par
MM. H. Harant et P. Cazal 980
— 1080 -
MOLLUSQUES.
Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équatoriale : LXIV. Mol-
lusques subfossiles recueillis dans le Sahara par M. le Colonel Roulet, par
M. L. Germain 890
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Tridacnidœ, par M. Ed, Lamy 307
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Solenidæ , par M. Ed. Lamy 427
Notes sur les espèces Lamarckiennes du genre Pinna Linné, 1758, par M, Ed.
Lamy 895
Liste de Lamellibranches recueillis en Nouvelle-Calédonie par M. J. Risbec (1928-
32), par M. Ed. Lamy 982
Notes de systématique sur les Opisthobranches, par Mme A. Pruvot-Fol. . . . 322
'Observations sur les variations de la dent latérale de la radula des Theodoxia,
Mollusques Gastropodes Néritidés, par M. le Dr E. Roger 985
Inventaire de la collection malacologique de Savigny, par M. P. Pallary. . . . 313
CŒLENTÉRÉS.
Révision de la Collection des Méduses du Muséum national d’histoire natu-
relle (précédée de quelques conseils aux naturalistes sur la conservation
de ces animaux), par M. G. Ranson 988
SPONGIAIRES.
Remarques sur les Éponges de Guettard, par M. E. Topsent 111
Spongillides du Niger [Figs.], par M. E. Topsent 568
Documents sur des Spongillides d’Afrique, par M. E. Topsent 1001
BOTANIQUE
Altitude et précocité du développement des germes chez la Pomme de terre
[Figs.], par MM. J. Costantin, P. Lebard et J. Magrou 332
Notice sur les serres tropicales du Muséum national d’histoire naturelle, par
M. D. Bois 341
Plantes nouvelles ou peu connues récoltées en Afrique Occidentale [Figs.], par
M. A. Chevalier 583
Sur quelques Mélastomacées nouvelles ou peu connues, par M. A. Chevalier. . 678
Sur un Corrigiola de l’Afrique tropicale, par M. A. Chevalier 1008
Sur quelques Clématites de l’Ouest et du Centre Africain, par M. A. Chevalier. 1010
L’Herbier H. Perrier de la Bâthie (Plantes de Madagascar), par M. H. Humbert. 345
Sur deux Astérées nouvelles de Madagascar en voie d’extinction, par M. H. Hum-
bert 1013
La véritable position systématique de Y liez madagascariensis Lam., par
MM. H. Humbert et J. Leandri 118
— 1081 —
Plantes nouvelles du Tibesti (Missions Tilho et Dalloni), par M. le Dr R. Maire. 903
Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, par M. A. Guillaumin :
LYI. Plantes recueillies par M. Franc (8e supplément) 688
LVII. Plantes recueillies par M. et Mme Le Rat de 1900 à 1910 (7e sup-
plément) 694
LVIII. Plantes recueillies par Godefroy 697
LIX. Plantes de collecteurs divers (Suite) 702
Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum, par M. A. Guillau-
min 1031
Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1932, par MM. A.
Guillaumin et J. Poupion 1020
Floraisons observées à l’École de Botanique du Muséum pendant l’année 1932,
par M. C. Guinet 1025
La Victoria regia au Muséum, par M. J. Poupion 1033
Huit genres nouveaux d’Orehidées indochinoises, par M. F. Gagnepain 591
Orchidacées nouvelles ou critiques, par M. F. Gagnepain 705
Nouvelles espèces malgaches du genre Crossandra (Acanthacées), par M. R. Be-
noist 713
Quelques espèces nouvelles de Chênes, par Mlle A. Camus 122
Quelques Chênes nouveaux de l’île d’Hainan et de la péninsule malaise, par
MUe A. Camus 912
Dendrocalamus birmanicus, Bambou nouveau de Birmanie, par MUe A. Camus. 1044
Détermination de plantes du Cambodge (Suite), par M. L. Conrard 438
Un genre nouveau d’Hippocratéacée d’Abyssinie, par le P. Sacleux ... 602
Note sur le genre Pirus en Afrique du Nord [Figs.], par Mlle L. George 348
Note sur les Pyraria [Figs.], par MUe L. George 750
Gattleya dolosa Reich, f. et Cattleya Walckeriana Gardn., par M. A. Mettler. 608
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Phanérogames (Liste des ré-
coltes classées par ordre géographique) avec une introduction, par
M. Th. Monod 756
Endymion vincentinus (Hoffm. et Link.). Remarques sur la phylogénie du genre
Endymion [Figs.], par M. P. Chouard 354
Deux Ornithogales du Jardin des Plantes : leurs anomalies florales et leur his-
toire ( Omithogalum trigynum Red., O. 'pyramidale L.) [Figs.], par
M. P. Chouard 1035
Un nouveau genre de Verbénacées, par M. P. Dop 1052
Vacciniacées, Cléthracées et Éricacées récoltées en Indochine, par M. Petelot,
par M. P. Dop et Mme Y. Trochain 718
Espèces nouvelles de plantes de l’Amazonie brésilienne, par M. A. Ducke.... 720
Sur la désarticulation des gousses A’Aeschynomene, par M. W. Russell 607
Graminées nouvelles ou peu connues de la Guinée Française, par M. A. Reznik. 1046
Un Ischœmum nouveau pour la Guinée Française, par M. A. Reznik 1050
Un Festuca nouveau de l’Afrique équatoriale [Fig.], par M. A. Saint-Yves. . . . 346
Oldenlandia (Rubiacées) nouveau du Sénégal [Fig.], par M. J. Trochain 604
— 1082 —
Sur la présence de cellulose gélifiée dans une feuille de Vaccinium, par Mme Y. Tro-
chain-Marquès 125
Note sur deux Mousses récoltées par M. Rogeon dans le Nord du Soudan français
par M. I. Thériot 775
Mission saharienne Augieras-Draper, 1927-1928 : Champignons [Figs.j, par
M. R. IIeim 915
Dominance du caractère amylacé chez un Maïs hybride de première génération,
par MUe C. Bourdouil 337
Quelques caractères des matières grasses chez un Maïs hybride de première géné-
ration, par MUe C. Bourdouil 339
Remarques sur le poids de graines hybrides chez le Pisum en lre génération, par
Mlle C. Bourdouil 777
PALÉONTOLOGIE ET GÉOLOGIE
Coupes de quelques forages exécutés en Seine-et-Marne, par M. R. Abrard. ... 364
Étude des possibilités d’alimentation en eau par les nappes souterraines du Parc
zoologique de Vincennes, par M. R. Soyer 1054
Faune des Sables à Nummulites variolarius de Caumont (Seine-et-Marne), par
MM. L. et J. Morellet 446
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Sur une nouvelle espèce de
Nautile Éocène du Soudan Français [Figs.], par M. A. Keller 564
PHYSIOLOGIE
Action vaccinante réciproque des venins d’Abeille et de Yipère-aspic, par
Mme M. Piiisalix 388
Les rayons infra-rouges ne modifient pas la toxicité globale du venin de Vipère-
aspic, mais en diminuent légèrement l’action vaccinante, par Mme M. Phi-
salix et M. F. Pasteur 262
— 1083
TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE
EUROPE
ZOOLOGIE.
Quelques observations sur les Zoo de l’Europe continentale, parM. P. Lemoine. 370
A propos des Noctules de France, par M. P. Rode 222, 616
Un Cheiroptère nouveau pour la faune française : Nyctalus maximus (Fatio),
représenté dans les collections du Muséum, par M. H. Heim de Balsac. 162
Remarques sur la note de M. Rode « A propos des Noctules de France », par
M. H. Heim de Balsac 484
Sur les Poissons de l’Étang de Thau, par M. P. Mathias 501
Le sexe de la Petite Anguille de repeuplement du Marais de la Grande Brière
après un séjour de trois et quatre ans dans un aquarium du Muséum, par
M. le Dr A. Gandolfi Hornyold 63
Sur la présence en France de Amplicæcum Brumpti Khalil, 1926 [Nématode],
par MM. H. Harant et P. Cazal 980
Note sur un Acarien ( Penthaleus major Dugès) nuisible aux plantes potagères
[Figs.], par M. M. André 284
Sur deux espèces du genre Smaris (Acariens) [Figs.], par M. M. André 882
BOTANIQUE.
Endymion vincentinus (Iioffm. et Link.). Remarques sur la phylogénie du genre
Endymion [Figs.], par M. P. Chouard 354
Deux Ornithogales du Jardin des Plantes : leurs anomalies dotales et leur histoire
[Ornithogalum trigynum Red. , O. pyramidale L.) [Figs.], par M. P. Chouard 1035
géologie.
Coupes de quelques forages exécutés en Seine-et-Marne, par M. R. Abrard. . . . 364
Étude des possibilités d’alimentation en eau par les nappes souterraines du Parc
Zoologique de Vincennes, par M. R. Soyer 1054
Faune des Sables à Nummulites variolarius de Caumont (Seine-et-Marne), par
MM. L. et J. Morellet 446
— 1084 —
AFRIQUE
ZOOLOGIE.
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 :
Hydracariens [Figs.], par M. C. Walter 104
Cestodes de Reptiles [Figs.], par M. R.-Ph. Dollfus 539
Trématodes de Mammifères, Oiseaux et Poissons, par M. R.-Ph. Dollfus. 555
Mission de S. A. R. Mgr. le Prince Sixte de Bourbon dans le Sahara. Tibesti,
Borkou, Wadaï. Notes sur la faune [Carte], par le Prince Sixte de Bour-
bon 465
La Mission Zoologique Franco-Anglo-Américaine à Madagascar, par M. J. Dela-
cour 212
Compte rendu d’une mission à Madagascar et notes sur la question des réserves
naturelles, par M. 6. Petit 792
Faits nouveaux concernant les Damans de l’Ahaggar, par MM. H. Heim de
Balsac et M. Begouen 478
Comparaison entre le pelage du Félidé trouvé par M. G. Babault dans la région
de Kivu (Congo belge) avec les pelages des Chats dorés d’Afrique et d’Asie :
Étude des poils, par M. P. Rode 159
Note sur le sympathique abdomino-pelvien de la Civette du Congo) [Figs.], par
M.J. Botar 487
Note sur les Oiseaux de l’Afrique centrale, par M. J. Berlioz 374
Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Madagascar, par M. L. Lavauden. 629
Sur quelques Reptiles et Batraciens du Sahara, par M. F. Angel 385
Notice préliminaire sur un nouveau genre de Poisson abyssal provenant des
collections du Musée Océanographique de Monaco, par MM. L. Roule et
F. Angel 509
Description d’un Chrysichthys géant du Congo, par M. le Dr J. Pellegrin 165
Description d’un Poisson nouveau de la région du Kivu appartenant au genre
Varicorhinus, par M. le Dr J. Pellegrin 958
Poissons recueillis dans le Grand Lac Amer (isthme de Suez), par M. le Profes-
seur A. Gruvel en 1932 [Figs.], par M. P. Chabanaud 822
Description de trois Elateridœ nouveaux (Col.) de la collection du Muséum
national d’histoire naturelle, par M. E. Fleutiaux 71
Description d’un Elatéride nouveau de Madagascar, par M. E. Fleutiaux. . . . 169
Gonoderinæ ( Elateridœ ) nouveaux de Madagascar, par M. E. Fleutiaux 276
Révision des espèces malgaches du genre Dorygonus Candèze [C oleoptera- Elate-
ridœ), par M. E. Fleutiaux 856
Zygopini nouveaux de la collection A. Sicard ( Coleoptera Curculionidæ), par
M. A. Hustache 73
Description d’un Coléoptère Malacoderme nouveau des collections du Muséum,
par M. M. Pic 395
Cryptocéphalides nouveaux de Madagascar (Col.), par M. M. Pic 666
Ueber madagassische Criocerinenausdem Pariser Muséum : 20.Beitrag zur Kenn-
tnis der Criocerinen (Col. Chrysomel.) [Figs.], von E. Heinze 836
1085 —
Charaxes nouveaux du Congo belge (Lépid. Rhopal.), par M. F. Le Cerf 405-
Lépidoptères nouveaux du Moyen Atlas ( Noetuidæ , Lasiocampidœ), par M. F. Le
Cerf 510-
Un Hyménoptère rubieole devenu accidentellement nuisible, par M. L. Berland. 971
Notes sur les Fourmis du Sahara., par M. le Dr F. Santschi 516
Orthoptères recueillis au Tibesti par les missions Dalloni et Sixte de Bourbon,
par M. L. Chopard 868
Compte rendu d’une mission dans le Sud-Algérien (mai 1932) pour l’étude d’un
Acarien nuisible au Dattier [Figs, et carte], par M. M. André 521
Crustacés recueillis par M. E. Aubert de la Riie aux îles Kerguelen, Saint-Paul
et de la Nouvelle-Amsterdam, par M. M. André 174
Pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger. III. Isopodes : lre Partie.
Valvifera, par Mme H. Mazoué 533
Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équatoriale : LXIV. Mol-
lusques subfossiles recueillis dans le Sahara par M. le Colonel Roulet, par
M. L. Germain 890-
Spongillides du Niger [Figs.], par M. E. Tofsent 568
Documents sur des Spongillides d’Afrique, par M. E. Topsent 1001
botanique .
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 :
Phanérogames (Liste des récoltes classées par ordre géographique) avec
une introduction, par M. Th. Monod 730
Champignons [Figs.], par M. R. Heim 915
Plantes nouvelles ou peu connues récoltées en Afrique Occidentale [Figs.], par
M. A. Chevalier 583
Sur quelques Mélastomaeées nouvelles ou peu connues de l’Afrique Occidentale
[Figs.], par M. A. Chevalier 678
Sur un Corrigiola de l’Afrique tropicale, par M. A. Chevalier 1008
Sur quelques Clématites de l’Ouest et du Centre Africain, par M. A. Chevalier. 1010'
L’PIerbier H. Perrier de la Bâthie (Plantes de Madagascar), par M. H. Humbert. 345
Sur deux Astérées nouvelles de Madagascar en voie d’extinction, par M. H. Hum-
bert [Figs.] 1013
La véritable position systématique de Y liez mcidagascariensis Lam., par MM. H.
Humbert et J. Leandri 118
Nouvelles espèces malgaches du genre Crossandra (Acanthacées), par M. R. Be-
noist 713
Plantes nouvelles du Tibesti (Missions Tilho et Dalboni), par M. le D1' R. Maire. 903
Un genre nouveau d’Hippocratéacée d’Abyssinie, par le P. Sacleux 602
Note sur le genre Pirus en Afrique du Nord [Figs.], par Mlle L. George 348
Un Festuca nouveau de l’Afrique équatoriale [Fig.], par M. A. Saint-Yves.. 34q
Graminées nouvelles ou mal connues de la Guinée Française [Figs.], par
M. A. Reznik 1046
— 1086 —
Un Ischœmum nouveau pour la Guinée Française, par M. A. Reznik 1050
Oldenlandia (Rubiacées) nouveau du Sénégal [Fig.], par M. J. Trochain 604
Note sur deux Mousses récoltées par M. Rogeon dans le Nord du Soudan français,
par M. I. Thériot 775
GÉOLOGIE.
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Sur une nouvelle espèce de
Nautile Êocène du Soudan Français [Figs.], par M. A. Keller 564
ASIE
ZOOLOGIE.
Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de Przewalski, par
M. E. Bourdelle 810
Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones, par M. E. Bourdelle. 943
Notes sur les Équidés sauvages rencontrés en Asie Centrale par la Mission Haardt-
Audouin-Dubreuil, par M. A. Reymond 807
Notes sur les Gazelles rencontrées en Asie Centrale par la Mission Haardt-Au-
douin-Dubreuil, par M. A. Reymond 955
Étude d’une Collection d’Oiseaux du Nord du Kwantung (Chine), par M. K. Y.
Yen 248
Description d’Oiseaux nouveaux de la Chine méridionale, par M. K. Y. Yen. . . 380
Note sur le Pseudophoxinus oxycephalus ( Pisces , Cyprinidœ), par M. L. S. Berg. 644
Notes sur un nouveau Poisson chinois appartenant au genre Luciogobius [Figs.],
par M. J. T. F. Chen 648
Note sur les Coléoptères Térédiles, par M. P. Lesne :
21. Description d’un Sinoxylon nouveau des îles Philippines 393
22. Diagnoses de Bostrychides nouveaux de l’Asie orientale [Figs.] 651
Neuf espèces d 'Acritus (Coléoptères Histeridœ ) du Tonkin [Figs.], par M. A. de
Cooman 396
Nouvelle espèce de Liodes de l’Inde [Fig.], par M. G. Portevin 664
Galerucini de la Collection du Muséum national d’histoire naturelle recuillies dans
l’Himalaya par le Dr J. Harmand [Fig.], par M. V. Laboissière 960
Aranearum species novæ [Figs.], par M. S. Spassky 182, 972
Polychètes nouveaux de Che-Foo (Chine) [Figs.], par M. P. Fauvel 536
Sur le « Palolo Japonais » ( Tylorrhynchus heterachœtus de Quatrefages) [Figs.],
par MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan 671
botanique.
Huit genres nouveaux d’Orchidées indochinoises, par M. F. Gagnepain 591
Orchidacées nouvelles ou critiques, par M. F. Gagnepain 705
Détermination de plantes du Cambodge (Suite), par M. L. Conrard 438
1087 —
Un nouveau genre de Verbénaeées, par M. P. Dop 1052
Vacciniacées, Cléthraeées et Éricacées récoltées en Indochine par M. Petelot, par
M. P. Dop et Mme Y. Prochain 718
Quelques Chênes nouveaux de l’île Haïnan et de la péninsule malaise, par Mlle A.
Camus 912
Dendrocàlamus birmanicus, Bambou nouveau de Birmanie, par Mlle A. Camus. 1044
OCÉANIE
ZOOLOGIE.
Liste de Lamellibranches recueillis en Nouvelle-Calédonie, par M. J. Risbec
(1928-32), par M. Ed. Lamy 982
BOTANIQUE.
Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, par M. A. Guillaumin :
LVI. Plantes recueillies par M. Franc (8e supplément) 688
LVII. Plantes recueillies par M. et Mme Le Rat, de 1900 à 1910 (7e sup-
plément) 694
LVIII. Plantes recueillies par Godefroy 697
LIX. Plantes de collecteurs divers (Suite) 702
AMÉRIQUE
• ZOOLOGIE.
Contribution à l’étude des Oiseaux de l’Ecuador, par M. J. Berlioz 228
Nouvelle contribution à l’étude des Oiseaux de l’Ecuador, par M. J. Berlioz. . . 620
Deux Conognatha nouveaux de Colombie (Col. Buprestidœ ) [Figs.], par M. A. Thé-
ry 171
Détermination des Crustacés Natantia par l’Expédition du « Pourquoi-Pas ? »
(1932), par Mme L. Nouvel SS6
BOTANIQUE.
Espèces nouvelles de plantes de l’Amazonie brésilienne, par M. A. Ducke... 720
1088
TABLE ALPHABÉTIQUE DES FORMES NOUVELLES
ZOOLOGIE
MAMMIFÈRES.
Procavia ( Heterohyrax ) antineœ Heim et B ég. n. sp 479
OISEAUX.
Alcippe cinereiceps Berliozi Yen n. subsp 381
— variegaticeps Yen n. sp 383
Turdus boulboul yaoschanensis Yen n. subsp 380’
POISSONS.
Ceratocaulophnjne (n. gen.) Regani Roule et Ang. n. sp 500-
Chrysichthys laticeps Pell. n. sp 166
Luciogobius brevipterus Chen. n. sp 648
Varicorhinus Babaulti Pell. n. sp 958-
INSECTES .
Acritus abundans Coom. n. sp 398-
— copricola Coom. n. sp 402
— egregius Coom. n. sp * 399
— exquisitus Coom. n. sp 399
— gibbipectus Coom. n. sp 397
— microsomies Coom. n. sp 403-
— pectinatus Coom. n. sp 400'
— tuberisternus Coom. n. sp 397
— Vacheri Coom. n. sp 402.
Anchastus Alluandi Fleut. n. sp 71
— propinquus Fleut. n. sp 72:
— unicarinatus Fleut. n. sp 71
Barystrabus oculatus Hust. n. sp 91
Bradylema paulocephala Heinze n. sp 839
Camponotus magister Sants. tibestiensis n. var 519
Cataglyphus bicolor F. rufidens n. var 51 8>
— 1089
Charaxes druceanus Btlr. cnjanœ Le Cerf n. subsp 406
— eudoxus Dry. Theresæ Le Cerf n. subsp 405
— numenes Hew. laiicatena Le Cerf n. subsp 405
Conognatha callioma Blanch. n. sp 471
— Rocher eaui Théry n. sp 472
Crematogaster Auberti Em. airensis Sants. n. var 517
Cryptocephalus ambrensis Pic n. sp 669
— bipartitipennis Pic n. sp 669
— brunneoannulatus Pie n. sp 668.
— luteoannulatus Pic n. sp 666
— — luteointerruptus Pic n. var 666
— luteovittatus Pic n. sp 667
— minimus Pic n. sp 670
— minutus inlineolatus Pic n. var. . . 670
— Perrieri subbrunneofasciatus Pic n. var 670
— quinquemaculatus Pic n. sp 668
— Sicardi Pic n. sp 667
— testaceopedoralis Pic n. sp 667
— tripartüus intripavtitus Pic n. var 669
Dendrolimus pini L. atlantica Le Cerf n. subsp 514
Dinoderus exilis Lesne n. sp 653
— perplexus Lesne n. sp 651
Diplophœnicus Candezi Fleut. n. sp 169
Dorygonus acutus Fleut. n. sp 864
— ( Rygodonus n. subg.) Alluaudi Fleut. n. sp 863
— angustus Fleut. n. sp 861
— Blairi Fleut. n. sp 862
— brevicollis Fleut. n. sp 866
— cavifrons Fleut. n. sp 863
— ferrugineus Fleut. n. sp 863
— Goudoti Fleut. n. sp 864
— Humbloti Fleut. n. sp 864
— Mocquerysi Fleut. n. sp 861
— nigricornis Fleut. n. sp 865
— nigripes Fleut. n. sp 865
— parallelus Fleut. n. sp 866
— rufipes Fleut. n. sp 866
— separatus Fleut. n. sp 861
— Sicardi Fleut. n. sp 860
— testaceus Fleut. n. sp 862
— umbilicatus Fleut. n. sp 860
1090 —
Epipsilia helvetina B. lhassen Le Cerf n. subsp - 513
— Turbeti Le Cerf n. 513
Euxoa Liouvülei Le Cerf n. 510
— Theryi Le Cerf n. 511
— — ahmed Le Cerf n. f 512
Faustiella quatuordecimmaculata Hust. n. sp 83
Harmandinia (n. gen.) paradoxa Lab. n. sp 966
Lema amberensis Heinze n. sp 847
— Grandidieri Heinze n. sp 846
— Lesnei Heinze n. sp] 842
— nigroænea Heinze n. sp 852
— nigrohumeralis Heinze n. sp 841
— punetaticoTlis Heinze n. sp 8o3
— soalensis Heinze n. sp 848
— subparallelosulcata Heinze n. sp 844
Liodes longispina Port. n. sp 664
Lobotrachelus difficilis Hust. n. sp 401
— longitarsis Hust. n. sp 99
— lueidus Hust. n. sp 98
— nemorosus Hust. n. sp 400
— puncticollis Hust. n. sp 97
— rugosicollis Hust. n. sp 96
— Sicardi Hust. n. sp 401
— strigicollis Hust. n. sp 95
— subàlutaceus Hust. n. sp 98
Lochmœa ( Tricholochmæa n. subg.) indica Lab. n. sp 964
Malacosomx Balyi Duv. tonkinensis Lab. n. 967
Malthodes Serandi Pic n. sp 395
Merista sexmaculata Red. grossepunctata Lab. n. subsp 963
Messor semirufus And. nigricans Sants. n. var 517
— sublæviceps Sants. postquadratus Sants. n. st 516
Metialma Alluandi Hust. n. sp 74
— gibbicollis Hust. n. sp 77
— liovana Hust. n. sp 76
— nuda Hust. n. sp 77
— subcylindrica Hust. n. sp 7o
Monocrepidius madagascariensis Fleut. n. sp 276
Ododesmus minutissimus Lesne n. sp 662
Osphüia ambrosica Hust. n. sp 79
— grisea Hust. n. sp 81
— tessellata Hust. n. sp 80
Osphiliades lateralis Hust. n. sp 79
— 1091 —
Othippia arcufer Hust. n. 92
— gibbicollis Hust. n. 93
— micros Hust. n. 93
— minuscula Hust. n. 94
— pygmea Hust. n. 94
Ovamela ornatipennis Frm. motana Heinze n. subsp • • • 837
Parexosoma (n. gen.) Lab 967
Paridea bimaculata Lab. n. sp 968
— fasciata Lab. n. sp 970
— sikkimia Lab. n. sp 969
Phedomenus apicalis Fie ut. n. sp 282
— elegans Fleut. n. sp 280
— gratiosus Fleut. n. sp 282
— nigriceps Fleut. n. sp 281
— pictus Fleut. n. sp 281
— rugosus Fleut. n. sp 279
— Sicardi Fleut. n. sp 280
Rhadinocerus bilineatus Hust. n. sp 192
Sastra acutipennis Lab. n. sp 960
— Harmandi Lab. n. sp 961
Sinoxylon eucerum Lesne n. sp 657
— luzonicum Lesne n. sp 393
— Marseuli convexicanda Lesne n. subsp 657
— oleare Lesne n. sp 655
Stephanopachys himalayanus Lesne n. sp 651
Strabus fallaciosus Hust. n. sp •• 89
— luteifles Hust. n. sp 90
— niger Hust. n. sp 89
— polychromus Hust. n. sp 87
— pygmæus Hust. n. sp 86
— sexmaculatus Hust. n. sp 84
— Sicardi Hust. n. sp 84
— viduatus Hust. n. sp 88
Tetragonopsclla ovata Hust. n. sp 82
Trogoxylon auriculatum Lesne n. sp 654
Xylion bifer Lesne n. sp 659
ARACHNIDES.
Acaronychus (n. gen.) Tràgardhi Grandj. n. sp 421
Anachipteria (n. gen.) deficiens Grandj. n. sp 301
— 1092 —
Apheiacarus Grandj. (n. gen.) 412
Argiope Ahngeri Spass. n. sp 182
Meta orientalis Spass. n. sp . 184
Nesticus ponticus Spass. n. sp 975
Palœacams araneola Grandj. n. sp 417
Passalozetes (n. gen.) africanus Grandj. n. sp 204
Pholcus alticeps Spass. n. sp 972
Ulesanis minuta Spass. n. sp
VERS.
Nephthys sinensis Fauv. n. sp 536
Nicolea sinensis Fauv. n. sp 537
MOLLUSQUES.
.. Nautilus sahariensis Kell. n. sp 564
SPONGIAIRES.
Porvospongilla Bôhtni Hilg. elegans Tops. n. var 580
Spongilla macrospiculata Steph. tylotina Tops. n. var 574
— mucronata Tops. n. sp 572
— sumatrana Web. baniensis Tops. n. var 578
BOTANIQUE
Alexa bauliiniiflora Ducke n. sp 732
Alhagi brevispinum Maire n. sp 907
Allochilus (n. gen.) Eberhardtii Gagn. n. sp 591
Amphiblemma grandifolium Chev. n. sp 678
Anaphora (n. gen.) liparioides Gagn. n. sp 592
Archidium petrophilum P. de la V. Rogeoni Thér. n. var 775
Aristida pogonoptila J. et S. tibestiea Maire n. subsp 904
Aster andohahalensis Humb. n. sp 1016
— mandrarensis Humb. n. sp 1017
Ballota hirsuta Benth. Tibestiea Maire n. var 908
Boronella crassifolia Guill. n. sp 689
Bourdaria (n. gen.) Felicis Chev. n. sp 681
Brachymenium commutatum la g. angustifolia Ther. n. 1 776
Brosimopsis obovata Ducke n. sp 722
’Càlvoa monticola Chev. n. sp 680
1093
Caraipa heterocarpa Ducke n. sp 742
Casearia puberula Guill. n. sp 694
Cassia scarlatim Ducke n. sp 730
Chrysophyllum eximium Ducke n. sp 744
Clematis chariensis Chev. n. sp 1012
— djalonensis Chev. n. sp 1010
— — hirsutissima Chev. n. var 1011
— — latipaniculata Chev. n. var 1011
— hirsuta G. et P. glabrescens Chev. n. var 1011
Clethra Petelotii Dop et Troch 718
Commiphora airica Chev. n. sp 584
Corrigiola Russelliana Chev. n. sp 1008
Grossandra albolineata Ben. n. sp 716
— citrina Ben. n. sp 716
— Cloisélii Moore brevis Ben. n. var 714
— Humbertii Ben. n. sp 713
— longispica Ben. n. sp 714
— Poissonii Ben. n. sp 715
— vestita Ben. n. sp 714
Dendrocalamus birmanicus .Caïn. n. sp 1044
Dicellandra gracilis Chev. n. sp 679
Dichilus Dallonianus Maire n. sp 905
Dicorynia macrophylla Ducke n. sp 731
Dillonia (n. gen.) abyssinica Sacl. n. sp 603
D\ssotis Gilgiana Chev. n. sp 682
— humilis Chev. et Jacq. n. sp 684
— Jacquesii Chev. n. sp 686
— pygmœa Chev. et Jacq. n. sp 685
— splendens Chev. et Jacq. n. sp 686
Donacopsis (n. gen.) laotica Gagn. n. sp 593
Drypetes madagascariensis (Lam.) Hymb. et Leand. n. nom 119
— — var. Perrieri H. et L. n. var 120
— — var. typica H. et L. n. var 120
Dutaillyea sessilifoliola Guill. n. sp • 690
Ecclinusa abbreviata Ducke n. sp •••• 743
— spuria Ducke n. sp 743
Echium humile Desf. subtrygorrhizimi Maire n. var 908
Elizabetha leiogyne Ducke n. sp 727
Eperua oleifera Duck n. sp 728
— — campestris Ducke n. var 728
Ephedra altissima Desf. tibestica Maire n. var 904
Bulletin du Muséum , 2" s., t. IV, 1932.
71
1094 —
Ephedra Tilhoana Maire n. sp 903
Epigencium (n. gen.) chapaense Gagn. n. sp 596
— Clemensiœ Gagn. n. sp 595
— Delacourii Gagn. n. sp 595
— Epiphyllum truncatum Haw. Wagneri Roi. Goss. n. var 1032
Erisma bicolor Ducke n. sp 740
— bracteosum Ducke n. sp 740
Erodium malacoides L. suggaricum Maire n. var 709
— — tibesticum Maire n. var 907
Euphorbia sudanica Chev. n. sp 589
Evrardia (n. gen.) Poilanei Gagn. n. sp 597
Fagonia arabica L. brevispina Maire n. var 908
— Tilhoana Maire n. sp 907
— — brevipila Maire n. var 908
Festuca congolensis St. Yves n. sp 346
Geodorum cochinchinense Gagn. n. sp 711
— parviflorum Gagn. n. sp 711
— Pierrei Gagn. n. sp 712
— Regnieri Gagn. n. sp 712
Glossostigma diandra Chev. n. comb 587
Gonypetalum enceolatum Ducke n. sp 737
Hebepetalum parviflorum Ducke n. sp 735
— pundatum Ducke n. sp 735
Helicostylis helerotricha Ducke n. sp 721
— lancifolia Ducke n. sp 721
Homalium intermedium Briq. ngoyense Guill. n. var 692
— Le Ratiorum Guill. n. sp 695
— paitense Guill. n. sp 692
— pronyense Guill. n. sp 693
Hygrophïla tumbuduensis Chev. n. sp 586
Hymenœa adenotricha Ducke n. sp 727
— reticulata Ducke n. sp 726
Hyoscyamus tibesticus Maire n. sp 909
Jasminum Magentæ Guill. n. sp 697
Karomia (n. gen.) flagrans Dop. n. sp 1053
Licania longipedicellata Ducke n. sp 725
Limnophila fluviatilis Chev. n. sp 587
— — terrestris Chev. n. f 588
Lithocarpus Fenzeliana Cara. n. sp 912
— pseudoplatycarpa Cam. n. sp 914
— Rangeriana Cam. n. sp 912
1095 —
Lithocarpus Ridleyana Cam. n.
— subnucifera Cam. n.
— Symingtoniana Cam. n.
Lotus tibesticus Maire n. ^06
Lycoperdon glabrum Heim n.
Machærium mültifoliatum Ducke n. 734
Macrolobium débité Ducke n. 729
— microcalyx Ducke n. 729
Mærua Rogeoni Chev. n. 584
Marcha parviflora Ducke n. 747
Maripa rugosa Ducke n. 747
Memecylon sessiïe Chev. n. 687
Monium trichœtum Rezn. n. 1046
Noyera glabrifolia Ducke n. 722
Nymphcea lotus L. Rogeoni Chev. n. var 583
Ogcodeia venosa Ducke n. 720
Oldenlandia parva Troch. n. sp ®04
Oxalis Balansœ Guill. n. sp 702
Parhabenaria (n. gen.) cambodiana Gagn. n. sp 597
Peltogyne altissima Ducke n. sp 726
Petrœa brevicalyx Ducke n. sp 748
Picris albida Bail, atrosetosa Maire n. f OU
Pieris chapaensis Dop glabra Dop et Troch. n. var 719
Pittosporum paitense Guill. n. sp 688
Poecilanthe amazonica Ducke n. comb 734
— efjusa Ducke n. comb 733
Pourouma myrmecophila Ducke n. sp 723
Psidiomyrtus (n. gen.) locellatus Guill. n. sp 693, 696
Pterandra arborea Ducke n. sp 736
Quercus Hendersoniana Cam. n. sp 123
— hypoleucoides Cam. n. sp 124
— taliemis Cam. n. sp 122
— Treleaseana Cam. n. sp 124
Rotala elatinoides (D. C.) Hiern fluviatilis Chev. n. f 585
— — terrestris Chev. n. f 585
Rumex simpliciflorus Murb. microcarpus Maire n. var 904
Salvia Chudaei B. et T. tibestiensis Maire n. var 908
Semiphajus (n. gen.) Chevalieri Gagn. n. sp 598
— Evrardi Gagn. n. sp 599
Sideroxylon resiniferum Ducke n. sp 742
Silene Kilianii Maire dolichocalyx Maire n. var 904
1096
Strychnos divarieans Ducke n. sp
— ramentifera Ducke n. sp
— trichostyla Ducke n. sp
Swartzia lamellata Ducke n. sp
— reticulata Ducke n. sp
Tainia Balansæ Gagn. n. sp
— chapaensis Gagn. n. sp
— cristata Gagn. n. sp
— Delavayi Gagn. n. sp
— Evrardii Gagn. n. sp
Tapirira retusa Ducke n. sp
Thylacis (n. gen.) Fleuryi Gagn. n. sp
— Poilanei Gagn. n. sp
Tibestina (n. gen.) lanuginosa Maire n. sp.
Tristemma controversa Chev. et Jaeq. n. sp
Utricülaria kalmaloensis Chev. n. sp
Virola villosa Ducke n. sp
Vochysia angustifolia Ducke n. sp
— complicata Ducke n. sp
— marima Ducke n. sp
Xcmthostemon Francii Guill. n. sp
— longipes Guill. n. sp
746
745
746
731
732
706
707
708
708
709
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600
600
910
681
588
724
738
738
739
691
691
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 30-1-4 932
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. A. Guillaumin comme Professeur de la Chaire de Culture. 933
— de M. G. Petit comme Sous-Directeur de Laboratoire à la Chaire de Mala-
cologie 933
— de M. L. Chopard comme Assistant stagiaire à la Chaire d’Entomologie . . 933
— de Mlle Jean comme Commis délégué à la Bibliothèque 933
Admission à la retraite de M. O. Caille, Jardinier en chef 934
Nomination de M. Theveneau comme Jardinier titulaire 934
Congé accordé à MM. Carral et Bouchonnet 934
Nomination de M. de Martonne comme Membre de la Commission du « Pour-
quoi-Pas? » 934
— de M. P. Allorge comme Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs 934
— de M. H. Humbert comme Président de la Réunion des Naturalistes 934
— de M. R. Anthony comme Secrétaire général du Bulletin 934
— de M. R. Franquet comme Chevalier du Mérite agricole 934
Fondation Paul-Adolphe Serre 934
Legs Lhoste et Marmottan 934
Présentation d’ouvrages par MM. L. Roule, H. Humbert, A. Guillaumin,
A. Menegaux, Ed. Lamy 935
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 937
Communications :
P. Pallary. Les principales sources de documentation concernant les natura-
listes de l’expédition d’Égypte 939
E. Bourdelle. Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones 943
A. Reymond. Note sur les Gazelles rencontrées en Asie Centrale par la Mission
Haardt-Audouin-Dubreuil 955
Dr J. Pellegrin. Description d’un Poisson nouveau de la région du Kivu appar-
tenant au genre Varicorhinus 958
V. Laboissière. Gàlerucini de la Collection du Muséum national d’histoire
naturelle recueillis dans l’Himalaya par le Dr J. Harmand [Fig.] 960
L. Berland. Un Hyménoptère rubicole devenu accidentellement nuisible 971
S. Spassky. Aranearum species novæ. II [Figs.] 972
H. Harant et P. Cazal. Sur la présence en France de Âmplicœcum Brumpti
Khalil, 1926 [Nématode] 980
Ed. Lamy. Liste de Lamellibranches recueillis en Nouvelle-Calédonie par
M. J. Risbec (1928-32) 982
Dr E. Roger. Observations sur les variations de la dent latérale de la radula
des Theodoxia, Mollusques Gastropodes Néritidés 985
G. Ranson. Révision de la Collection des Méduses du Muséum national d’his-
toire naturelle (précédée de quelques conseils aux naturalistes sur la
conservation de ces animaux) [Figs.] 988
E. Topsent. Documents sur des Spongillides d’Afrique 1001
A. Chevalier. Sur un Corrigiola nouveau de l’Afrique tropicale 1008
— Sur quelques Clématites de l’Ouest et du Centre Africain 1010
( Voir la suite à la page 4 de la couverture).
H. Humbert. Sur deux Astérées nouvelles de Madagascar en voie d’extinction
[Figs.] 1013
A. Guillaumin et J. Poupion. Floraisons observées dans les serres du Muséum
pendant l’année 1932 1020
C. Guinet. Floraisons observées à l’École de Botanique du Muséum pendant
l’année 1932 1025
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum 1031
J. Poupion. La Victoria regia du Muséum [Fig.] 1033
P. Chouard. Deux Ornithogales du Jardin des Plantes : leurs anomalies
florales et leur histoire ( Ornithogalum trigynum Red., O. pyramidale L.)
[Figs.] 1035
MUe A. Camus. Dendrocalamus birmanicus, Bambou nouveau de Birmanie . . . 1044
A. Reznik. Graminées nouvelles ou mal connues de la Guinée Française [Figs.] 1046
— Un Ischcemum nouveau pour la Guinée Française 1050
P. Dop. Un nouveau genre de Verbénaeées 1052
R. Soyer. Étude des possibilités d’alimentation en eau par les nappes souter-
raines du Parc zoologique de Vincennes [Figs.] 1054
Conférences du Dimanche en 1932 1062
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1932 1063
Table alphabétique des auteurs et des personnes cités 1064
Table par ordre méthodique 1073
Table par ordre géographique 1083
Table alphabétique des formes nouvelles 1088
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Us
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL :
France et Étranger ; 50 fr.