BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2” SÉRIE — TOME V
N° 1 Janvier 1933
ê-mÉhitê
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président : H. Humbert.
Secrétaire générât : R. Anthony.
MASSON ET C“, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS- VI*
Publication périodique mensuelle.
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux
faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 7 par an.
Chaque fascicule sera constitué de 5 feuilles (80 pages).
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages
d’impression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour
l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt
de fournir des illustrations de dimensions aussi réduites que pos-
sible et groupées de manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont
à la charge des auteurs; ils doivent être remis en même temps que
le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publication sera
renvoyée au Bulletin suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les rema-
niements ou par l’état des manuscrits seront à la charge des
Auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont
priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article
sera ajourné à un numéro ultérieur.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs
articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des
tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les Auteurs désirant faire des communications sont priés de se
faire inscrire avant la séance (^).
AVIS
Les manuscrits doivent être définitifs, écrits très lisiblement, ou, de préférence,
dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
Ils ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux carac-
tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une fois
dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés d’un
trait tremblé.
D est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de différentes
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison. Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses.
(‘) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lamy, 55, rue de Buf-
fon, Paris (V®).
BULLETIN
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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome V
E. MERITE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président : H. Humbert.
Secrétaire général : R. Anthony.
MASSON ET C‘^ ÉDITEURS
120, BOUUUVARD SAINT- GERMAIN
~ PARIS- Vie —
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1933. — NM.
275« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUxM
26 JANVIER 1933.
PRÉSIDENCE DE M. H. HUMBERT,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
LE Président donne connaissance des faits suivants :
M. Fedorosky a été nommé Aide-technique titulaire au Musée
d’Éthnographnie (Arrêté du 12 janvier 1933).
A été nommé Correspondant du Muséum, sur la proposition de
M. le Professeur L. Roule, appuyée par M. le Professeur P. Rivet
( Assemblée des Professeurs du 22 décembre 1932) :
M. P. Chevey, Directeur intérimaire du Laboratoire de Nha-
Trang (Indo-Chine' : a occupé pendant plusieurs années le poste
d’ Assistant au Laboratoire d’Ichthyologie, où il a fait sa thèse
de Doctorat, après avoir été Préparateur à la Faculté des Sciences
de Clermont. Il a envoyé au Muséum de nombreuses et intéres-
santes collections et s’attache à maintenir les relations nouées avec
le Laboratoire de Nha-Trang.
6 —
DONS D’OUVRAGES
M. le Professeur Ch. Gravier dépose un exemplaire du qua-
trième volume, tome VI, des Arachnides de France de E. Simon.
Il s’agit de l’œuvre posthume du savant arachnologiste, dont
MM. L. Berland et L. Page assurent la publication. Ce volume,
illustré de 388 figures entièrement de leurs mains, est consacré
aux familles des Thomisides et des Clubionides.
Il fait remarquer que c’est avec un zèle touchant que MM. Page
'et Berland poursuivent la publication de l’œuvre de leur Maître
regretté; les figures nombreuses et claires qu’ils intercalent dans
le texte enrichissent singulièrement ce dernier.
M. le Professeur R. Anthony présente le mémoire suivant ;
Contribution à V étude de ta différenciation des dents fugates chez
-les Mammifères : Essai d'une théorie de ta dentition, par M^i®
M. Friant [Thèse de Doctorat es Sciences naturelles, Paris]. Pré-
face de M. R. Anthony. Publications du Muséum national d’His-
toire naturelle, n° 1. Masson et C^®, Éditeurs, Paris, décembre 1932.
M. L. Berland dépose un ouvrage qu’il vient de publier :
Les Arachnides. Encyclopédie Entomologique : P. Lechevalier
et fils, Éditeur, Paris, 1932.
Ce livre est consacré à l’ensemble des Arachnides (Araignées,
Scorpions, Faucheurs, etc.) qui sont envisagés sous trois aspects :
morphologie, systématique, biologie. De la morphologie il n’est
donné que l’essentiel, ainsi que de la systématique, dont le cadre
seul est indiqué; cependant, pour chaque ordre, un tableau mène
avec précision jusqu’aux'familles, et dans celles-ci les types princi-
paux sont cités. Mais un soin particulier a été donné aux para-
graphes ou chapitres relatifs à la biologie ; mode de vie, réactions au
milieu, venins, unions des sexes, reproduction, etc. ; deux cha-
pitres, de 100 pages chacun, sont consacrés à la biologie des Arai-
gnées. Un chapitre traite de la répartition géographique des Arai-
gnées, et un autre résume ce que nous savons des Arachnides
fossiles.
M. Ch. Alluaud offre deux livraisons d’une publication rédigée
par lui :
« Afra », Cahiers d' Enlomotogie : nos 4 et 5. Librairie J. Leche-
valier, Paris, avril-décembre 1932.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1932.
Anatomie comparée.
Accroissement des Collections. — Il est entré en 1932 au service d’Anatomie comparée
608 pièces de collection ou d’études parmi lesquelles il convient surtout de citer :
un fœtus de Zèbre de Grévy du Jardin zoologique de Vinccnnes; un fœtus de
Zèbre de Hartmann de la Ménagerie; un fœtus de Tapir de Vlnde de la Ménage-
rie ; un Psamniornys obesus provenant du vivarium et dontM. A. Wacquet a pré-
paré le squelette pour les galeries; cinq exemplaires de Gymnote électrique de
Taquarium de Vincennes dont un a été préparé en squelette pour les galeries par
M. Wacquet; deux exemplaires A’Aniphiuma de Taquarium de Vincennes dont
un a été préparé en squelette pour les galeries par M. A. Wacquet; un ensemble
de Microcheiroptères (individus en gestation et fœtus ; Vespertelio murinus
Schreb, Rhinolophus hipposideros iBechst.) de la collection Rollinat; un
ensemble de fœtus et embryons de Microcèbus de la mission Bluntschli (Mada-
gascar); ossements A' Hemicentetes hemispinosus Cuv. et de Limnogale mergulus]
provenant de la mission franco-anglo-américaine et remis par le service de
Mammalogie; deux crânes de Solenodon paradoxus Braudt, don de M. Dubus,
pharmacien à Puerto Plato, Republique dominicaine; débris osseux de Mul-
lerornis (Madagascar) recueillis et offerts par M. G. Petit, Sous-Directeur
de laboratoire au Muséum.
A noter, en outre, que ; M. A. Wacquet a monté pour les galeries un squelette
de Spalax typhlus Pall; M. le D'' Sousa a réalisé le moulage du fœtus de Rhino-
céros simus Burchell offert par M. Guy Babault en 1927.
Travailleurs admis dans le laboratoire ou en ayant utilisé les matériaux. — M. le D® Al-
berto DA Silva e Sousa, Assistant à la Faculté de médecine de Porto; M*"® le
D'' Nathalie Zand, de la Société des Sciences de Varsovie; M. le Professeur
Vallois, de la Faculté de Médecine de Toulouse; M. Aeambourg, Professeur à
l’Institut agronomique; M. Philbeet, Assstant à la Faculté des Sciences de
Poitiers; M. le Professeur Sebileau, de la Faculté de Médecine de Paris;
M. le D^ Herpin, Professeur à l’École de Stomatologie de Paris; M. le Profes-
seur Champy, de la Faculté de Médecine de Paris; M. le D’’ Henri Martin,
Directeur à l’École des Hautes Études; M. Royer; M. Waterlot; M. Fean-
CHET, Secrétaire général de la Revue scientifique ; M. le D^^ Corsy, chargé de
Cours à la Faculté de Médecine de Marsiille; M. le D"^ Lebedinsky, Stomato-
logiste des Hôpitaux; M. Maraninchi, Chirurgien dentiste; M. le D' Benne-
JEANT, Professeur à l’École dentaire de Paris; M. le D” Guiraud (Asile de Ville-
— 8 —
juif); M. le D'' Mareschal (Asile Sainte-Anne); M"® Économo (Laboratoire
d’ Anatomie, Faculté de Médecine de Paris; M. le D’’ Libeeato, Assistant à
l’Institut médico-lég’al de la Faculté de Médecine de Paris; M. le D'' Bastin;
M. le D'' Pontier; M. Surcin, chirurgien dentiste; M. le D*' R. Patay (Faculté
des Sciences de Rennes); M. le Professeur Montané, de PUniversité de la
Havane; M. Marceau, Sculpteur; M“® Chivot, chirurgien dentiste; M. R. May,
Docteur ès Sciences; M. le D>^ Guilloteaux (Hôtel-Dieu); M. le D»" André.
Laboratoire des corps gras (Hautes Études); M. le D"' Augier de la Faculté de
Médecine de Paris; M. le D'' Foris, Assistant à PUniversité de Szeged (Hon-
grie); M. Briquemont, Sculpteur; M. Gros, Artiste peintre; M. Vaufrey,
Professeur à l’Institut de Paléontologie humaine; M. Soyer, Géologue et
paléontologiste; M. Garrault (Institut de Médecine légale de Paris); M. Gra-
ZI07I, de l’Institut anthropologique de Florence; M. Waldmann, sculpteur;
M. Mathis (P. C. N. Faculté des Sciences); M. le Professeur Joleaud, de la
Faculté des Sciences de Paris; M. G. Petit, Sous-Directeur au Laboratoire
des Productions coloniales d’origine animale au Muséum; M. W. Besnard,
laboratoire des Productions coloniales d’origine animale au Muséum; M. Rode,
Laboratoire de Mammalogie du Muséum; M. Piveteau, Laboratoire de Paléon-
tologie de l’École des Mines; M. le D’’ Jayle de PUniversité de Montpellier;
M. le Professeur J. P. Hill, University College, Londres; M. le Professeur
Patte, de PUniversité de Poitiers; M. le Professeur Petronievics, de PUniver-
sité de Belgrade; M. le Professeur F. Kiss, de PUniversité de Szeged (Hongrie).
Publications.
(A l’exclusion des travaux en cours)
R. Anthony, Professeur. — Identification et étude des ossements des rois de Navarre
inhumés dans la cathédrale de Lescar. Arch. du Muséum nat. d’Hist. nat.,
100 p., 7 fig., 5 pl.
— Une source importante de l’histoire de la Navarre : le Manuscrit inédit de Argaïz
Y Antillon aux Archives de la cathédrale de Pampelune. Rev. hist. et archéol.
du Béarn et des pays basques. Nov., déc. 1931, 10 p,
— Une « queue multiple de Procyon ». Bull. Muséum, 2® série, t. 3, N° 7, 1931.
— Fernande Coupin. Bull et Mém. Soc. Anthrop. de Paris 1931.
— Identification et étude des ossements des rois de Navarre. Addenda et Corri-
genda. Bull. Muséum, 2® s., t. 4, N° 1.
— Cuvier et la Chaire d’Anatomie comparée du Mus. nat. d’Hist. nat. Arch. du AIus.
Volume du Centenaire de Cuvier.
— Le Centenaire de Cuvier. Discours prononcé à Montbéliard, le 12 juillet 1932. 4 p.,
1 f. Revue scientifique, 13 août 1932.
— Rapport du Secrétaire général de la Soc. d’Anthropologie de Paris, pour Pan-
née 1931. Bull, et Mém. de la Soc. d’ Anthrop. de Paris.
R. Anthony et F. Coupin. — Tableau résumé d’une classification générique des Pri-
mates fossiles et actuels. Bull. Muséum, 2® s., T. 3, N° 7, 1931.
R. Anthony et I. de Grzybowski. — Le néopallium des Suidés. Étude de son déve-
loppement et interprétation de ses plissements. Arch. de Zool. expér. et gén.,
Volume jubilaire, T. 1, nov. 1931.
H. Neuville, Sous-Directeur du Laboratoire. — Recherches comparatives sur la den-
tition des Cétodontes. Étude de Morphologie et d’Éthologie. An. Sc. nat., zoolo-
gie, 1932, 176 pages et 63 figures, 16 planches hors texte.
IL Neuville, Sous-Directeur du Laboratoiie, — La classification des Gorilles,
L'Anthropologie : 1932, pp. 330-337.
L. Semiohon, Assistant. — Sur une matière qui accompagne le glycogène dans les cel-
lules vésiculeuses des Mollusques lamellibranches. C. R. Soc. Biologie. Paris.
T. III, No 38, p. 756-757.
Cla. VELIN, Assistant. — Sur les ossements trouvés à Billancourt. Bulletin municipal
officiel. Mars 1932.
M. Friant, Stagiaire. — La théorie de la trituberculie et l’influence de la taille sur la
forme des dents. Arch. du Mus. nat. d’Hist. nat., 1932. Vol. du Centenaire de
Cuvier.
— L’état de la dentition de l’Ours \>\d.ne[Vrsus {Thalassarctos) maritimus] nouveau-
né. C. R. Assoc. des Anatomistes, Nancy, 1932.
— La croissance en taille et en poids des Écoliers mosellans de 10 à 13 ans. Bull, et
Mém. Soc. d’Anthrop. Paris, 1931.
— Les écolières de la Moselle, accroissement de leur taille entre 7 et 12 ans et compa-
raison avec les écoliers mosellans. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 1931.
— Contribution à l’étude de la différenciation des dents jugales chez les Mammifères.
Essai d’une théorie de la dentition. Thèse de Doctorat es Sciences. Publications
du Muséum national d’Hist. Nat., N» I, 1932.
J. Botar, Boursier étranger. — Études sur le tronc collatéral thoracique du Sympa-
thique chez les Singes. Bull. Muséum, 2° s., T. III, p. 579-585, 5 fig., 1931.
— Études anatomiques sur le système nerveux sympathique d’Éléphant des Indes.
Ibid., p. 722-726, 4 fig., 1931.
— Recherches anatomiques sur les rameaux communicants et les rameaux viscéraux
et sur leurs rapports réciproques chez Ls Vertébrés (Note préliminaire). Ibid.,.
p. 727-736, 11 fig., 1931.
— Études sur les rapports des rameaux communicants thoraco-lombaires avec les
nerfs viscéraux chez l’homme et chez l’animal. Ann. d' Anatomie pathol. et d' Ana-
tomie norm. médico-chirurgicale, T. IX, N" 1, p. 88-100. 11 fig., 1932.
— Note sur l’Anatomie comparée du nerf vertébral et des rameaux communicants
cervicaux. Bull. Muséum, 2® s., T. IV, p. 151-158, 5 fig., 1932.
— Note sur le sympathique abdomino-pelvien de la Civette du Congo. Ibid., p. 487-
497, 6 fig., 1932.
— Der truncus sympathicus lumbalis. Acta Litterarum ac Scîentiarum Reg. Univer-
sitatis Hung. Francisco Josephinae.Sectio Medicorum,T. VI, S. 151-222, 66 Abb.,
1932.
— Sur la classification des rameaux communicants du sympathique. C. R. de l'Asso-
ciation des Anatomistes. Nancy, 1932.
— Sur les nerfs splanchniques pelviens. Ibid.
— Discussion à propos de la communication de MM. Cordier et Coulouma. Recherches
sur les nerfs du sinus carotidien et sur leurs variations. Ibid.
— Discussion à propos de la communication de MM. J. Delmas et 6.-E. Jayle. Contri-
bution à l’étude des nerfs intermédiaires et du carrefour colique. Ibid.
— Discussion à propos de la communication de MM. L. Thomas et J. Debeyre : Nerfs
du duodénum. Ibid.
P'' F. Kiss. — Le rapport entre le pneumogastrique et le grand sympathique. Arch. du
Mus. d’Hist. nat., 6<^ s., T. VII, 1931, p. 147-172, 49 fig.
— The relationship between vagus and sympathie in the Vertebrates. Journ. of Ana-
tomy. Vol. LXVI, oct. 1931, pp. 153-156.
— 10 —
P'' F. Kiss, — Das Verhàltnis zwischen vagus imd sympathieus. Acta Litterarwn ac
Scientiarum Reg. Univ. Ilung. Francisco Josephinae. Sectio Medicorum. T. VI,
1932. S. 129-150. 21 Abb.
W. Besnard et G. Petit. — Les relations de la musculature et des papilles de la langue
chez les Reptiles et les Mammifères. Arch. du Mus. nat. d'Hist. nat., 1932.
Volume du Centenaire de Cuvier.
P*" .T. -P. IIiLR. — The developmental history of the Primates. Phil. Transact. of the
Royal Soc. of London, Série B., vol. 221, 1932.
P’’ H.-V. Vallois. — La croissance de la main chez le Chimpanzé. C. R. Soc. de Bio
logie, 9 juillet 1932.
— L’omoplate humaine, étude anatomique et anthropologique. Bull, et Mém. Soc.
diAnthrop. de Paris, 1932, 150 pages, 46 fig.
P‘‘ B. Petronievics. — Aperçu historique sur les homologies de l’insula des Mammi-
fères. Arch. du Mus., 6‘‘ s., vol. VIII, 1932, 60 pages, 45 fig.
D' N. Zand. — Les olives inférieures, centre du tonus musculaire des muscles anti-
gravidiques. Rev. neurologique. T. I, N°'3, mars 1932.
P"' Et. Patte. — A propos d’un Elephas namadicus signalé en Annam. Quehiues mots
sur la fréquence laminaire. Bull. Soc. géol. de France, 5" s., t. I, 1931.
Anthropologie.
1» LABORATOIRE.
Collections reçues. — a) Pièces de collection : Sept crânes Ba-Wangi (Ba-N’zabi). Villege
de Poungui (25 km. S. de Lastourville). Gabon (don de M. Le Teste); deux
crânes d’Antandroy (Ambevombé). Madagascar (don de M. Decary); dix crânes
de Zellerndorf, Basse Autriche (échangés avec le Musée de Vienne); ossements
humains provenant d’Indo-Chine (don de M^'® Colani); crâne déformé prove-
nant de la lagune de Valencia (Vénézucla), (don de M™« Brumpt); ossements
humains particulièrement d’enfants provenant des fouilles de Tello, colline
des Tablettes, Syrie (don de l’abbé de Genouillac); ossements humains prove-
nant de Tell-As, Kan-Shoukoun, Mishrifé (Syrie), (don de M. du Mesxie du
Buisson); vingt-huit crânes Francs de Normée (Marne), (don de MM. Brisson
et Duval); vingt-sept crânes néolithiques de la grotte sépulcrale de Villeneuve-
Saint- Vistre (Marne) (don de M. Rolland).
b) Photographies : Soixante vues de l’Équateur (don de M. Léopoldo Go.mez) ;
soixants-six vues ethnographiques de l’Équateur, du Pérou, du Mexique et des
États-Unis (don du D*" Rivet); cent-trente épreuves photographiques du Chili
(don de M. Claude Joseph); dix-s?pt épreuves Equateur (don de M. de Wa-
vrin); types et vues du Tonkin (don du Gouvernement général de l’Indo-
Chine); vues de la Guyane française (don de la Mission Monteux-Richard) ;
tj'^pes et scènes du Cameroun (don de M. Boisson).
c) Clichés : 131 diapositifs sur verre pour projections et 72 négatifs, types
d’Afrique occidentale française (don de M™® de Zeltner); 21 diapositifs.
ethnographie de l’Amérique du Sud (don de M. Erland Nordenskiôld); le
laboratoire a, en outre, acquis 496 diapositifs surverre, 211 négatifs 81/2X 10,
39 négatifs 9 X 12, 56 négatifs 13 X 18, 41 négatifs 18 X 24, 1 négatif 24 X 30.
Travailleurs admis au laboratoire: MM. Jean de Villodon; Rousseau; Liber.ato;
Ferid; R. P.. C. Tastevin; Broufex; Villepreux; Jean Gorce; Roger Her-
vé; Armengaud; Louis Tauxier; R. Polin; D'" Valût; Michel Adler; Jean-
Gabriel Lemoine; Maxime Rodinson; Dino Camavitto; Pierre Glorieux;
11
Patrick O’Reilly; G. Sageret; C. Young; Mattéi; André Leroi; Paul Royer;
D"' Constant Joannidès; Lionel Filippoff, astronome à l’Observatoire d’Alger;
Btisnns Patte, Professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers; G. -H. Lu-
QUET, Professeur au Lycée Rollin; Vosy-Bourbon; Clémeyt; G. Montan-
don; Harper Kelley.
P iibli calions.
D'' P. Rivet, Professeur. — Les « Océaniens ». Étude des grandes migrations humaines
dans le Pacifique. Bull. Soc. d’ océanographie de France. Paris, XII'’ année, n“ 63,
15 janvier 1932, p. 1121-1130.
— A propos de quelques sculptures du Mexique et de l’Amérique centrale. Bull, du
Musée d'ethnographie du Trocadéro, Paris, n“ 2, juillet 1931, p. 42-47.
— L’anthropologie et les missions. L'Évangile et le monde. Congrès des Missions pro-
testantes, 9-11 juin 1931. Paris, Société des missions évangéliques, 1931, p. 115-
125.
- Organisation des études ethnologiques. Congrès des recherches scientifiques coloniales.
Exposition coloniale internationale, Paris, 1931. Paris, Association colonies-
sciences, 3 p., in-B®.
— Les Océaniens. The Frazer Lectures. 1922-1932, by divers hands edited by War-
ren R. Dawson. Londres, Macmillan and Co., Ltd., 1932, p. 231-247.
— Nils Erland Herbert Nordenskiôld. Journ. Soc. des Américanisies. Paris, nouv. série,
t. XXIV, 1932, p. 295-307.
— et Barret (Paule). — Bibliographie américaniste. Ibid., nouv. série, t. XXIV,
1932, p. 321-442.
Lester (P.), Sous-Directeur du Laboratoire. — Bibliographie africaniste. Journ. Soc.
des africanistes, Paris, t. II, 1932, p. 253-338.
— Annexe anthropologique, in : Azais (R. P.) et Chambard (R.). Cinq années de
recherches archéologiques en Éthiopie. Paris, Genthner, 1931, p. 311-320.
Barbet (Paule) et Rivet (P). — Bibliographie américaniste. Jonm. Soc. des américa-
nistes, Paris, nouv. série, t. XXIV, 1932, p. 321-442.
Tauxier (Louis). — Études soudanaises. Religion, mœurs et coutumes dos i'gnis de
la Côte-d’Ivoire (Indénié et Sanwi). Paris, Geuthner, 1932, 254 p.
Luquet (G. -H.). — L’art du Bénin au Musée du Trocadéro. La Nature. Paris, n° 2.886,
1®’' août 1932, p. 97-101.
MUSÉE D’ETHNOGRAPHIE DU TROCADÉRO.
Grâce aux crédits de 5.750.000 francs accordés en décembre 1931 au titre de l’Outillage
National, la réorganisation du Musée d’Ethnographie, entreprise lors de son
rattachement au Muséum National d’Histoire Naturelle, a considérablement
avancé au cours de l’année 1932, sans que l’activité proprement scientifique en
ait été interrompue.
I. — Mise en valeur des collections (’).
a) Constructions et aménagements ; Salle du Trésor, où se trouvent rassem-
blées et exposées à la lumière artificielle et très en valeur, quelques-unes des
(‘) On a distingué entre les constructions (maçonnerie, peinture, électricité et tous
grands travaux) et les aménagements (vitrines et placement des collections).
— 12 —
pièces les plus précieuses du Musée. Salle d’expositions temporaires. 3 vastes
magasins ethnographiques destinés à recueillir, systématiquement classée, la
partie (80 0/0 environ) des collections ethnographiques non exposée dans les
galeries publiques. Grand escalier de Paris (avec moulages précolombiens).
h) Constructions achevées : Galerie d’archéologie américaine. Salle d’archi-
tecture précolombienne. Salle d’ethnographie de l’Afrique blanche. Salle
d’ethnographie européenne. Grand escalier de Passy. Salle d’organologie musi-
cale.
c) Aménagements en cours et qui seront achevés en 1933 : Galerie d’archéolo-
gie américaine (présentation des admirables collections précolombiennes sui-
vant les principes de la muséographie la plus moderne), Salle d’organologie
musicale (avec collections comparatives d’instruments de musique exotique).
Salle de préhistoire africaine (avec musée d’art rupestre exécuté sous la direc-
tion de l’abbé Breuil, Professeur au Collège de France). Grand escalier Passy
(avec reproduction des bas-reliefs des palais royaux dahoméens).
d) Constructions en cours et qui seront achevées en 1933 : Galerie d’ethno-
graphie asiatique. Galerie d’ethnographie de l’Afrique noire. Galerie d’ethno-
graphie océanienne.
e) Expositions temporaires : au cours de 1932, ont eu lieu les expositions tem-
poraires suivantes : bronzes et ivoires du royaume du Bénin (avec le concours
de grands musées étrangers); mission Rivet en Indo-Chine; mission Mon-
TEUX en Guyane française; jouets annamites.
II. — Activité scientifique.
a) Services scientifiques : ils sont définitivement installés. Placée sous la
direction de Bouteiller, la salle de travail est non seulement destinée
au personnel scientifique du Musée, mais s’ouvre aux spécialistes et aux élèves
de l’Institut d’Ethnologie et de l’École Coloniale qui doivent manipuler les
objets ethnographiques et en faire l’étude scientifique.
C’est dans ce local que s’exécute le catalogue scientifique des collections.
Au cours de l’année 1932, l’effort a principalement porté sur le fonds d’archéo-
logis américaine et sur les nouvelles acquisitions. Le même modèle de fiche des-
criptive très détaillée est suivi au Musée et sur le terrain par les enquêteurs
travaillant pour le compte du Musée, innovation capitale. En annexe à la salle
de travail, un laboratoire de préhistoire exotique est confié à M. Kelley, sous
la direction de M. l’Abbé Breuil.
La Bibliothèque s’enrichit sans cesse et étend son public. Son catalogue, dressé
par M*i« Oddon, est un modèle au point de vue bibliographique.
La Photothèque, dirigée par M*''! Rivière, développe considérablement s:'S
collections. Ainsi, au cours de 1932, une épreuve de chaque cliché du très riche
fond américain du Laboratoire d’Anthropologie a été tirée et identifiée.
La Phonothèque, instituée en juin 1932, possède déjà un fonds abondant de
disques qui s’accroîtra prochainement des enregistrements musicaux auxquels
a procédé M. Schâeffner, membre de la Mission Dakar-Djibouti.
Au Laboratoire du Musée, dirigé par M. P'édorowsky, non seulement il est
exécuté un travail matériel considérable (réparation, désinfection) mais il est
constitué progressivement un fichier des procédés scientifiques de conserva-
tion des objets ethnographiques.
b) Publications : Le n“ 3 du Bulletin du Musée a paru et le n° 4 est sous presse.
Comme de coutume, d’importantes monographies sont consacrées à des objets
particulièrement importants appartenant au Musée.
c) Missions et Correspondants : Le Professeur Rivet a effectué en Indo-
Chine, à l’occasion du Congrès International de Préhistoire, une importante
mission, au cours de laquelle il a établi, sous la direction de M. Claeyes, un
organisme destiné à la récolte des collections ethnographiques.
M. Marcel Griaule, chef de la Mission Dakar-Djibouti, a poursuivi sans
encombre sa vaste entreprise. Au cours de 1932, plus de 3.000 objets ethnogra-
13 —
phiques ont été reçus au Musée, accompagnés d’une documentation considé-
rable (principalement boucle du Niger, Dahomey et Nord Cameroun).
M. G. Petit a rapporté de précieuses collections ethnographiques de sa mis-
sion à Madagascar.
Le Docteur Vellard a rassemblé une admirable collection des indiens Guyaki
(Paraguay).
Le Pasteur Rey Lescure a fait une récolte méthodique, avec documentation,
d’objets d’ethnographie néo-calédonienne, etc , etc
Mammalogie et Ornithologie.
1» LABORATOIRE ET GALERIES.
Travaux de collection au laboratoire et à la galerie. — Révision, remise en état et réor-
ganisation générale des collections d’Antilopes, Gazelles, Céphalophes, Tragué-
laphes, Némorrhèdes, Pinnipèdes et Cétacés de la galerie de zoologie; Révision,
rangement et catalogue des collections en alcool (fin des Rongeurs); Révision et
remise en état des pièces de la collection du Musée du Duc d’Orléans; Classement
et catalogue des ouvrages de la Bibliothèque du musée du Duc d’Orléans.
Collections reçues. — 27 Oiseaux divers acquis par échange avec le Musée d’Histoirc
Naturelle de Stockholm; 72 Oiseaux et Mammifères de Bogota (Colombie), don
du frère Apollinaire Marie et du Frère Nicéfore Maria; 8 Oiseaux et Mam-
mifères du Maroc, don du Capitaine vétérinaire Carpentier; 5 Oiseaux du
Mexique acquis par échange avec M. Barbour, Directeur du Musée de Cam-
bridge (E. U.) ; 2.324 Oiseaux de Madagascar, part du Muséum dans la Mission
franco-anglo-américaine; 25 Tanagridés et Oiseaux divers acquis par échange
avec le Musée de Francfort-sur-le-Main; 18 Oiseaux divers reçus en échange de
M. Bon de Poitiers; 468 Oiseaux de l’Équateur acquis par achat à M. Olalla,
Quito; 45 Oiseaux des Célèbes acquis par échange avec le Muséum de Berlin;
30 Oiseaux du Congo Belge et de l’Afrique Centrale, don de M. Guy Babault;
210 Mammifères de l’Équateur, acquis par achat à M. Olalla, à Quito; 166 Mam-
mifères de France, don de M. Rollinat; 3.33 Mammifères de Madagascar, part
du Muséum dans la Mission franco-anglo-américaine; 32 Oiseaux de Madagascar,
don de M. Lavauden; 1.400 Mammifères d’Europe acquis par achat à M*"® Mot-
taz.
Collections prêtées pour V étude. — A M. le P” Sébilleau : crânes d’Oiseaux; à M. Chap-
PELLiER : crânes de Mammifères; au D'' Percy Lowe du British Muséum, de
Londres : spécimens d’Oiseaux; à M. Delacour : spécimens d’Oiseaux; au
D"" Bennejeant : crânes de Lémuriens et de Simiens; à M’i® Friant : des clichés
de projections; au laboratoire des Pêches et protections coloniales du P"' Gru-
vel : pièces montées et clichés de projections relatifs à la faune des colonies
françaises; au laboratoire d’Anthropologiè et à l’Institut d’Ethnologie : pièces
squelettiques diverses.
Enseignement. — En dehors de l’enseignement ordinaire, donné par le Professeur, qui
fut consacré à l’étude des Équidés asiatiques, un enseignement spécial sur la
faune mammalogique et ornithologique des colonies françaises destiné aux vété-
rinaires coloniaux, fut donné par MM. Bourdelle , Professeur, Berlioz, Sous-
Directeur, Rode et Boudarel, Assistants, sous la forme de conférences, de pro-
jections, de démonstrations dans les galeries, à la ménagerie et au Zoo et de tra-
vaux pratiques de taxidermie.
Travailleurs admis au laboratoire. — 1“ Travaux scientifiques : M"® Dokine (Archéo-
logie); MM. D"^ Bennejeant (Lémuriens et Simiens); F.-E. Blanc (Oiseaux
d’Afrique); D. Blanchard de San Francisco (Oiseaux de France); Blancou
— 14 —
(Faune africaine); Bon (Oiseaux paléarctiques); D'' Bouet (Oiseaux d’Afrique);
Carpentier (Ornithologie générale); Carbou (Mammifères d’Afrique); Cos-
TREL DE CoRAiNviLLE (Oiseaux paléarctiques) ; Darnis (Ornithologie générale);
Dekeyser (Mammalogie générale, Marsupiaux et Simiens); Delacour (Orni-
thologie générale); Didier (Mammifères de France); Engelbach (Oi-
seaux d’Asie); Ghigi de Bologne (Phasianidés); D'' Gromier (Faune afri-
caine); M. Hachisuka (Ornithologie générale); H. Heim de Balsac (Mamma-
logie et Ornithologie); D"' vétérinaire Jeannin (Faune africaine); Léon (Études
sur les Auchenidés); Liberato (Poils des Mammifères); D*’ vétérinaire Mal-
brant (Faune africaine); P. Mathias (Mammalogie); N. Mayaud (Oiseaux
paléarctiques); Ménégaux (Ornithologie et Mammalogie générales); Moreau
(Ornithologie générale); — D*^ Okada de Tokio (Faune orientale); M. Planiol
(Faune paléarctique); J. Rapine (Oiseaux de France); Reymond (Mammifères
et Oiseaux de l’Asie centrale); Rousseau-Decelle (Trochilidés); F. Salomon-
sen, de Copenhague (Muscicapidés); D'' Schranke, de Berlin (Physiologie des
Oiseaux); P'' Sébilleau (Anatomie des Oiseaux); D^' Thibout (Oiseaux paléarc-
tiques); P. Tcherniakowsky (Oiseaux polaires); Yen de Canton (Oiseaux de
Chine).
2“ Travaux de taxidermie : MM. Bayrou, Bergot, Bourmont, Charitat,
Abel Faivre, D’’ Flandrin, Florence, Frappa, Lazarus, Léon, Le Mehauté,
D'' Malavoy, Michaz, D’’ Provost, Saint-Prix, Tcherniakowsky, Webert.
3“ Travaux de dessin : M”"* Barbey, Hanriot-Giraud, M"° O. Iversen,
MM. Delapchier, Eudes, Reboussin, Tricot.
Publications.
B. Bourdelle, Professeur. — Notes à propos d’un jeune Orang {Pengo pygmaeus,
Hoppius) né à la Ménagerie dn Jardin des Plantes (en collaboration avec
P. Rode), Bull. Muséum, 2*-' s., t. IV, n" 5, 1932, p. 472.
— Considérations sur quelques aspects de la morphologie et de l’organisation de l’ap-
pareil mammaire {Vol. jubilaire du P'^ Ch. Porcher. Imprimeries réunies, Cham-
béry, 1932, p. 103 à 118.
— Les Mammifères actuels de la France (Conférence faite au Muséum), résumé in
Bull, mensuel de V Art pour tous, n“ 64, avril 1932.
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval sauvage de Frjewalski, Bull.
Muséum, 2® s., n° 7, 1932, p. 810.
— Les Chats dorés d’Afrique et d’Asie (en collaboration avec P. Rcde), C. R. de la Soc.
de Bio géographie, n“ 78, 16 décembre 1932, p. 66.
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones. Bull. Muséum, 2® s.,
n° 8, 1932, p. 000.
~ Préface de la « Zoologie de Madagascar », par G. Grandidier et G. Petit. Société
d’éditions géogr., mar. et coloniales, Paris, 1932.
— Préface de l’ouvrage « Le Ragondin », par le D’’ Maurice, Arch. Hist. Nat. de la
Soc. Nat. d'Acclim., Paris, 1932.
— Préface de l’ouvrage « Les Rongeurs de France » et la lutte contre les Rongeurs nui-
sibles, par M. A. Chappellier, Arch. Hist. Nat. de la Soc. Nat. d’Acclim.,
Paris, 1932.
J. Berlioz, Sous-Directeur de Laboratoire. — Contribution à l’étude des Oiseaux de
l’Écuador. Bull. Muséum, 1932, p. 228.
— Note sur des Oiseaux de l’Afrique centrale. Ibid., 1932, p. 374.
J. Berlioz, Sous-Directeur de Laboratoire. — L’accroissement des Collections^
ornithologiques du Muséum en 1931-32. Ihid., 1932, p. 498.
— Nouvelle contribution à l’étude des Oiseaux de l’Écuador. Ihid., 1932, p. 620.
— Contribution à l’étude des Trocliilidés du Mexique. UOiseaii et Rev. fr. d’Orn., 1932,
p. 120.
— Note critique sur quelques Trochilidés du British Muséum. Ibid., 1932, p. 530.
— L’élevage et l’hybridation du Bison au Canada. Bull. Soc. AccKm., décembre 1932..
— Sur les hauts plateaux du Mexique. La Terre et la Vie, 1932, p. 351.
— Analyses bibliographiques et rédaction de « L’Oiseau et la Revue française d’Orni-
thologie ».
P. Rode, Assistant. — A propos des Noctules de France. Bull. Muséum, 2“ s., t. IV,
n° 3, 1932.
— Les Oiseaux de France. Conférence à la Société l’Art pour tous. Résumé au Bull.
de l’Art pour tous, mai 1932.
— Notes à propos d’une jeune Orang iPongo pygmeeus Hoppins) né à la Ménagerie
du Jardin des Plantes (en collaboration avec E. Bourdelle). Bull. Muséum,.
2^ s., t. IV, n» 5, 1932, p. 472. '
— Contribution à la connaissance de la durée de la vie des Mammifères, d’après S. Flo-
WER. Biül. Soc. Nat. Acclimat., nf^^ 0^ 7^ g, 1932.
— A propos des Noctules de France (suite). Bull. Muséum, 2*-' s., t. IV, n° 6, 1932.
— Les Rongeurs au point de vue économique. Conférence radio-diffusée {Assoc. franç^
Avanc. Sc.), 16 novembre 1932.
~ Les Chats dorés d’Afrique et d’Asie (en collaboration avec E. Bourdelle). C. R.
Soc. Biogéog., n“ 78, 16 décembre 1932.
— Préparation des Oiseaux et des Mammifères pour l’enseignement pratique des
Sciences Naturel!" s. Bull. Union des Naturalistes, décembre 1932.
Prince Sixte de Bourbon. — Mission de S. A. R. le Prince Sixte de Bourbon dans le
Sahara. Notes sur la faune. Bull. Muséum, 1932, p. 463.
Bl.\ncou. — Dans la Savane boisée de l’Oubanghi (Étude faunistique). La terre et la
vie : 2® année, n“ 4, avril 1932, p. 187 à 211.
J. Delacour. — La Mission franco-anglo-américaine à Madagascar. Bull. Muséum,.
1932, p. 212.
— Les Oiseaux de la Mission franeo-anglo-amérieaine à Madagascar. L’Oiseau et Rev..
fr. d’Ornih, 1932, p. 1.
H. Heim de Balsac. — Un Cheiroptère nouveau pour la faune française : Nyctalus
rnaximus (Fatio) représenté dans les collections du Muséum. Bull. Muséum,
1932, p. 162.
— Remarques sur la note de M. Rode « A propos des Noctules de France ». Ibid.,
p. 484.
— et M. Begouen. Faits nouveaux concernant les Damans de l’Ahaggar. Ibid.,
p. 478.
Léon. — Les Auchenidés. Notes phylogéniques et zoologiques. Étude zootechnique..
Thèse de Doctorat vétérinaire. Vigot, Paris, 1932.
M. Reymond. — Note sur les Équidés sauvages rencontrés en Asie centrale par la
mission Haardt-Audouin-Dubreuil. Bull. Mus., 2® s., n° 7, 1932, p. 807.
— Notes sur les Gazelles rencontrées en Asie centrale par la Mission Haardt-Audouin-
Dubreuil. Bull. Muséum, 2« s., n® 8, 1932, p. 000.
— 16 —
Y. K. Yen. — Étude d’une collection d’Oiseaux du Nord du Kivangtung- (Chine).
Bull. Muséum, 1932, p. 243.
— Description d’Oiseaux nouveaux de la Chine méridionale. Ibid., p. 380.
2» MÉNAGERIE DES MAMMIFÈRES ET DES OISEAUX
ET JARDIN ZOOLOGIQUE DE VINCENNES.
Mouvement des animaux pendant Vannée 1932.
„ ,.j , au 1®"' janvier 1932 . .
//®c décembre 1932
Augmentation de l’effectif en 1932 .
15 Antilopes, 19 Lions, 79 Singes, 4 Buffles, 8 Autruches, 29 Grues, 13 Cigognes,
38 Flamants, 6 Pélicans, 10 Cygnes, 24 Oies ou Bernaches, 23 Canards ou Sar-
celles, 10 Pintades, 6 Calaos acquis par achat à l’Exposition Coloniale ou à
Hagenbeck; 1 Girafe, 1 Lion, 3 Guépards, 1 Cob à croissant, dons du colonel
et de Raulet; 1 Girafe et 1 Buffle, don de M. Rémond ; 1 Chimpanzé,
1 Cercocèbe noir, 1 Patas, 3 Singes hocheurs, dons de M. et M*"® Hoyt; 2 Hyènes
rayées, 2 Aigles, 2 Faucons, 2 Buses, dons de l’Institut scientifique Chérifien
(Mission Le Cerf); 12 Makis, 3 Propithèques, 2 Chirogales, 2 Tanrecs, 1 Genette,
1 Civette de Madagascar (Mission G. Petit); 12 Microcèbes (Missions Bluntchli
et Brandès); 2 Panthères, 3 Mangabeys, 1 Guib, 1 Chat doré, 4 Pintades (Mis-
sion François Edmond Blanc); 1 Chimpanzé, 8 Singes divers, 3 Panthères,
4 Guépards, 2 Buffles, 1 Autruche, 4 Perroquets (Mission Berthollet).
— il —
Naissances. — Parmi les 50 naissances enregistrées, il faut signaler celle de 2 Zèbres,
1 Élan, 2 Oryx, 6 Cervidés divers, 2 Gazelles, 2 Makis, 2 Mouflons, 4 Ratons la-
veurs, 4 Myopotames, 3 Oies du Canada, 1 Ibis à tête noire.
Artistes admis à travailler à la ménagerie. — MM™®® et M'^es Apaetis, de Baysee, Han-
eiot-Gieaud, de Lajaeeije, Maesa, Peofilet, Tachou, Teesse; MM. Bou-
EEiLLE, Chopaed, Labouedette, Leymaee, Maegat, Maeceau, Pompon,
Reboussin, Saint-M.aece.au, Souey, Suisse, Teémont, Teicot; M. Méeite,
Professeur de dessin au Muséum et ses élèves.
Travaux scientifiques poursuivis à la Ménagerie. — MM. Guillaume et Meyeeson :
Recherches sur la psychologie des singes; P'’® Heim de Balsac et Henri Labbé,
Recherches sur l’alimentation des singes; M. David, élè\"e à l’École Vétérinaire
d’Alfort : Recherches sur les parasites endoglobulaires des oiseaux; D’’® Goiffon
et Sala-Roig : Recherches sur les matières fécales des carnivores et herbivores;
D' Lassablièee : Recherches sur le typhus des carnivores.
Publicalions.
D'' Aoh. Uebain, Sous-Directeur de Laboratoire. — Remarques à propos d’une note
de MM. Maetiny et Pretet : Sensibilisation rapide du cobaye à l’ovalbumine
diluée, introduite par injection sous-cutanée. C. R. Soc. Biol., t. CIX, 1932,
p. 800.
— Sur une petite épizootie do paratyphose constatée sur des ruminants (avec G. Guil-
lot). Bull. Soc. Path. exot., t. XXV, 1932, p. 230.
— Les conglutinines, in traité du « Sang » de Gilbeeg et Weinberg. Données nou-
velles sur le Sang (t. II), 1932, Baillère et fils, Paris, p. 23.
— L’Anaphylaxie. Ibid., p. 112 (avec Ch. Richet et Ch. Richet fils).
— Données nouvelles sur le séro-diagnostic des infections à streptocoques, pneumo-
coques, etc. des maladies exotiques, de quelques maladies communes à l’homme
et aux animaux. Ibid., p. 283.
— Séro-diagnostic des mycoses. Ibid., p. 315.
— Infection et vaccination des poules « peros » avec la pastcurella du choléra aviaire
(avec P. Goret). Ann. Inst. Past., t. XLVIII, avril 1932, p. 470.
— Sur un cas d’echinococcose secondaire chez un Magot (Simia Syvanus L.). Bull.
Acad. Vétér., t. V, mars 1932, p. 138.
— La mammite streptococcique dans le pays de Bray (avec L. Ricaud et J. Camus).
Le Lait, juin 1932, p. 489.
— Sur les pyréthrines et leur emploi dans les heminthiases équines. Deuxième Congrès.
International de Path. Comp., t. II, p. 173.
— Sur l’immunisation passive contre le tétanos par la voie cutanée. Ann. Inst. Past.,
juillet 1932, p. 103.
— Sur le pouvoir floculant de la toxine du bacille de Preisz-Nocard (avec G. Guillot).
G. R. Soc. Biol, t. ex, 1932, p. 1226.
— Sur l’immunisation locale passive contre le tétanos expérimental. Annales Théra-
peutique biologique, 19 novembre 1932, p. 11.
— Sur l’étiologie de la gastro-entérite infectieuse des chats (avec P. Lassablièee et
E. Voigniee), C. R. Soc. Biol, t. CXI, 1932, p. 680.
— Un cas de septicémie chez un éléphant marin [Macrorhinus leoninus L.) dû au
vibrion septique (avec J. Davesne, Menneeat et P. Bullier). Bull. Acad.
Vétér., t. V., novembre 1932, p. 413.
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. V, 1933.
2
— 18 —
D' Ach. Urbain, Sous-Directeur de Laboratoire. — Rapport du typhus des carnas-
siers de Ménagerie avec la gastro-entérite infectieuse des chats (avec P. Lassa-
BLiÊEE et P. Bullier). Bull. Soc. Path. Exot., t. XXV, 14 décembre 1932,
p. 1015.
D'' P. Bullier, Assistant. — Un cas de septicémie chez un Eléphant marin {Macrorhi-
nus leoninus L.) dû au vibrion septique (avec Ach. Urbain, J. Davesne et
Menneeat). Bull. Acad. Vêtér., t. V, novembre 1932, p. 413.
— Rapport du typhus des carnassiers de Ménagerie avec la gastro-entérite infectieuse
des Chats (avec Ach. Urbain et P. Lassablière).BmP. Soc. Path. Exot.,t. XXV..
14 décembre 1932, p. 1015.
D*' Mouquet, Sous-Directeur honoraire. — Au sujet des lavages intestinaux. Bull.
Acad. Vét.de France, p. 319, 1932.
— Maladie de Heine-Medin chez un Gorille jeune. — Exposé clinique d’un cas de polio-
myélite infantile constaté chez un Gorille, à la Ménagerie, en 1929 et suivi
jusqu’en 1933 (L’animal en parfait état général et toujours en vie, est atteint
de séquelles graves). RmIL Ac. Vét.de France, 2Q octobre 1932, p. 384et suiv.
— Entérite cachectisante des Lions, maladie non décrite et mai connue. Phénomènes
pathologiques respiratoires constatés chez un des malades et interprétés avec
les données nouvelles sur la Respiration (influence du pH). Bull. Ac. Vét. de
France, 17 novembre 1932, p. 389 et suiv.
— Les Carences et la queue. Étude sommaire des lésions caudales déterminées par
une alimentation insuffisante, au point de vue biologique. Soc. d’acclimatation.
Communication du 10 novembre 1932 (sous presse).
R. Goiffon et Sala-Roig. — Les acides organiques et l’ammoniaque dans les fèces-
des carnassiers. C. R. Soc. Biol., t. CIX, 1932, p. 853.
— Recherches do coprologie comparée. Arch. des maladies de l’appareil digestif, juil-
let 1932, p. 713.
D'^ P. Lassablière. — Sur l’étiologie de la gastro-entérite infectieuse des Chats (avec
Ach. Urbain et E. Voignier). C. R. Soc. Biol., t. CXI, 1932, p. 680.
— Rapport du typhus des carnassiers de Ménagerie avec la gastro-entérite infec-
tieuse des Chats (avec Ach. Urbain et P. Bullier). Bull. Soc. Path. Exot...
t. XXV, 14 décembre 1932, p. 1.015.
Zoologie : Reptiles, Batraciens, Poissons.
Collections reçues. — Reptiles : de Madagascar : M. R. Decary; du Congo belge :
M. Guy Babault; d’Indo-Chine : M. Poilane; du Sahara : P"' Chevalier;
de France : Collection Rollinaï; du Tibesü : Mission du Prince Sixte de
Bourbon; du Dahomey : M. Duquesnoy; de Madagascar : Mission Delacour;
du Brésil ; D’’ J. Vellard; du Soudan : P’' Chevalier; de Syrie : M. Pallary.
Poissons : de Madagascar ; M. R. Catala; de Madagascar : American Mu-
séum Natural History de New-York; de Madagascar ; R. Decary; du
Sahara et du Niger : P>^ A. Chevalier; du Sahara : H. Lhote; de Nouvelle-
Guinée : Musée zoologique d’Amsterdam; du Kiou (Congo belge) : Guy Ba-
bault; de Mauritanie ; G. Belloc; de Suisse : M. Perrot; de Madagascar :
G. Petit; du Tibesti : Prince Sixte de Bourbon; d’Algérie : G. Ponsot; de
Syrie : P. Pallary; de Tunisie : P"" Seurat; de l’Atlantique : P>^ J. Schmidt;
du Brésil, de Siam et de Luçon : Muséum Hanford University (Californie);
d’Afrique occidentale ; Alluaud et Chappuis.
19 —
Travailleurs admis au Laboratoire en 1932. — P'' Gandolfi Hornyold, de la Faculté
des Sciences de Fribourg (Suisse) ; Études sur les Anguilles; L. Bertin, Assis-
tant à la Faculté des sciences de Paris : Poissons; D'' STOHLERet Stohler :
Anatomie des Batraciens ; Okada, Professeur Zoologie Instit. de ToMo : Pois-
sons; MM. Malcolm Smith, du British Muséum (Nat. Hist.) de Londres : Examen
de Reptiles; Brongesma, Conservateur au Musée de Leyde : Reptiles; Karl
P.ATTERSON ScHMiDT, du FicM Muscum de Chicago : Reptiles; Clifford H. Pope
et M”® Pope, de P American Muséum de New- York : Reptiles; Henri Lhote,
Explorateur : Examen de Reptiles; Hsien-Wen-Wu, Étudiant : préparation
de Thèse; Chen, Étudiant : Préparation de Thèse; M*"® M. Phisalix: Recherches
sur les Veiiins; M. P. Carié : Recherches sur la Pisciculture; M^^® Verrier ;
Recherches bibliographiques; M. P. Chabanaud : Recherches bibliographiques.
Officiers des Eaux et Forêts : Cours de Pisciculture; Vétérinaires coloniaux;
Conférences sur Poissons et Reptiles des colonies
Publications.
Louis Roule, Professeur. — Manuel de Pisciculture; Hachette, Paris.
— La possibilité de la présence dans la Méditerranée des Hippocampinés appartenant
au genre Solenognathus Sw. Bull. Institut Océanographique, n° 596.
— Répertoire succinct des Musées régionaux d’histoire naturelle de l’Académie de
Clermont-Ferrand. Bull. Muséum, n® 3.
— Les Poissons et le monde vivant des eaux, tome V, Larves et Métamorphoses.
Delagrave Paris.
— Observations sur l’ontogénèse du Vérétille [Veretillum cynomorium). Arch.
Zool. expérimentale, tome 74.
— Notice sur l’état actuel du Saumon en France. Commission internai ionale pour
l’exploration de la mer.
— L’hypermétamorphose larvaire chez les Poissons. Revue scientifique, n° 11.
-- L’œuvre zoologique du P’' René Kœhler. Revue générale des Sciences, 15 juillet 1932.
— Notices sur Cuvier. Archives du Muséum, IX.
— L’œcologie de la Truite dans les bassins lacustres supérieurs de la Haute-Ariège.
Congrès international de Limnologie.
— Lacépède, Professeur au Muséum, Grand Chancelier de la Légion d’honneur.
E. Flammarion, Paris.
!)'■ Jacques Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Description d’un Chrysich-
thys géant du Congo. Bull. Muséum, 2® s., IV, 1932, p. 165.
— Description d’un Poisson nouveau de la région du Kivu appartenant au genre
Varicorhinus. Ibid., 2® s., IV, 1932, p. 000.
— Athérinidé nouveau de Madagascar appartenant au genre Bedotia. Bull. Soc. zool.
Fr., LVII, 1932, p. 84.
— Poissons du Tonkin recueillis par M. le Commandant V. Houdemer. Description
d’une espèce nouvelle. Ibid., LVII, 1932, p. 154.
— Poissons de Madagascar recueillis par M. Waterlot. Description d’une espèce nou-
velle. Ibid., LVII, 1932, p. 225.
— Poissons de Madagascar recueillis par M. Decary. Description d’une variété nou-
velle. Ibid., LVII, 1932, p. 291.
— Poissons nouveaux dcMadagascar recueillis par M. Catala. Ibid., LVII, 1932, p. 424.
. 20 —
D'' Jacques Pellegein, Sous-Directeur du Laboratoire. — La longévité chez le
Protoptère en captivité. La Terre et la Vie, 1932, p. 367.
— La station hydrobiologique de Plon (Holstein). Ibid., 1932, p. 559.
— Les Poissons de l’Atlas. L' Illustration, 9 janvier 1932, p. 59.
— Les Cyprinidés cavernicoles d’Afrique. Arch. zool. ital., XVI, Att. XD Congr.
int. zool. Padova, 1930, p. 622.
— Alfred Baudon. Bull. Soc. Aquie., XXXIX, 1932, p. 67.
— Les Poissons des eaux douces du Cameroun. Ac. Sc. coloniales, XII, 1928-1929, p. 369.
— VII® Congrès international d’Aquiculture et de Pêche. Paris, 1931, Comptes rendus
des travaux [En collaboration avec M. J. Pérard], 1 vol., Orléans, 1932.
F. Angel, Assistant. — Sur quelques Reptiles et Batraciens du Sahara. Bull. Muséum,
1932, p. 385.
— Sur Uroplatus phantasticus Boxûgr. et U roplatus Schneider i Lamberton. RîrH. Acad.
malgache, Nouv. sér., t. XIII, p. 105.
— Sur l’habitat d’un certain nombre de Lézards de Madagascar. Loc. cit., p. 109.
— Notice préliminaire sur un nouveau genre de Poisson abyssal des Collections du
Musée Océanographique de Monaco (en collaboration avec M. le P® Roule).
Bull. Muséum, 2® sér., t. IV, n® 5, p. 500.
Mme Phisaltx. — Le venin de quelques Poissons marins. Notes de la station océano-
graphique de Salammbô, novembre 1931.
— Prophylaxie et traitement des piqûres venimeuses de Poissons. Ibid.
— Action des Venins de Vipère aspic et de Céraste cornu sur quelques Poissons marins.
Ibid., novembre 1931.
— Action des diverses radiations sur les composants actifs du venin de Vipère (en
collaboration avec le médecin colonel P.asteur). C. B. Congres international
de la Lumière, Copenhague, août 1932.
~ Les rayons infra-rouges ne modifient pas la toxicité globale du venin de Vipère,
mais en diminuent légèrement l’action vaccinante. Bull. Muséum, p. 262-264.
— Action vaccinante réciproque des Venins d’Abeille et de Vipère. C. R. Acad. Science.s,
1932, t. 194, p. 2.086. Bull. Muséum, mai 1932, 2® sér., t. IV, p. 388-392.
•Johnson T. P. Chen. — Note sur un nouveau Poisson chinois appartenant au genre
Luciogobus. Bull. Muséum, 2® s., t. IV, n® 6, octobre 1932, pp. 648-650, fig.
Entomologie.
Collections reçues. — Coléoptères : Collection de Coléoptères de J. Sainte-Claire
Deville, léguée par lui au Muséum et comprenant principalement des espèces
de la faune française. Elle est contenue dans plus de 500 cartons. Elle est par-
ticulièrement précieuse par suite de la rigueur des déterminations et de sa
richesse en ce qui concerne les groupes généralement négligés. Elle contient
d’assez nombreux types. — Collection de Chrysomélides du globe (sauf l’Afrique)
offerte par M. Claveeeau, de Bruxelles. Elle est contenue dans 183 cartons et
comprend de nombreuses espèces déterminées et de nombreux types. Elle est
particulièrement inaportante pour l’étude des espèces austro-malaises et aus-
traliennes. — Une portion de la collection Bedel (environ 90 cartons) offerte
par la Société entomologique de France.
— 21
Lépidoptères ; Deux collections très importantes sont entrées dans le ser-
vice : celle de M. C. Dumont (France et Afrique du Nord) et celle des frères
L. et J. DE JoANNis (Hétérocères du globe).
En outre plus de 90 envois parmi lesquels il y a lieu de citer en premier lieu
ceux de M. Ch. Alluaud (Afrique du Nord), du R. P. de Cooman (Tonkin),
de M. Guy Babault (Kivou) et de Sir Guy Marshall (Curculionides exotiques
typiques), puis les envois de MM. Apfelbeck (Europe centrale); Fr. Apol-
linaire-Marie (Colombie); Berlioz (Canada); R. Biedermann (Amérique du
Sud); Frappa (Madagascar); A. Gaudin (Montagnes Rocheuses); Obenber-
ger (Sao Paulo); A. Seyrig (Madagascar); Van Swaluwenburg (Philippines
et Honolulu); Vadon (Cameroun); Winkler (Péninsule balkanique).
Collections communiquées. — Coléoptères ; Notamment à MM. Hustache, V. Labois-
sière, Méquignon, P. DE Peyerimhoff et M. Pic(France); P. deBasilensky
et A. d’Orchymont (Belgique); H. Eggers, H. Gœcke, Heinze, D’’ Walther
Horn (Allemagne), D’' Breuning (Autriche), K. Scheld (Canada), Buson
(Inde Britannique), Nevermann (Costa Rica).
Hyménoptères ; à MM. Blüthgen (Allemagne); Heinrich (Pologne); Ri-
chards (Angleterre); Soika (Italie); Santschi (Tunisie).
Névroptèrcs : au P. Louginos Navas (Espagne) et Mosely (Angleterre).
Rangement et classement de collections. — MM. Ch. Alluaud {Calosotna); Bénard
{Anihiini); M^'® Brin {Cetonini)-, MM. Chen [Alticini]; Desbordes {Histeridæ).
Gaudin (Perçus); Hoffmann (CurcuUonidœ); Lesne (Cleridœ); Lhoste (Chry-
so7nelini]; Portevin (Silphidce).
Travailleurs admis au laboratoire. — Coléoptères : Français : MM. Ch. Alluaud (Cara-
bides), J. Dayrem (Cérambycides), H. Desbordes (Histérides), E. Fleu-
TiAux (Elatérides), A. Hoffmann (Curculionides), Hustache (Curculionides),
P. Marié (Coléoptères de France), G. Portevin (Silpliides), A. Reymond
(Coléoptères de l’Asie Centrale), A. Théry (Buprestides). Allemand : M. van
Emden (Rhipicérides). Anglais : H. Andrewes (Carabides), Sir Guy Marshall
(Curculionides). Autrichien : A. Winkler (Coléoptères cavernicoles). Itahens :
Carlo Koch (Staphylinides), E. Schatzmayr (Staphilinides). Tchèque : Oben-
berger (Buprestides). Américains : Omer-Gooper (Dytiscides), Valentine
(Carabides). Canadien ; K. Scheld (Ipides). Philippin : Gonzalo Merino (Cocci-
nellides).
Hyménoptères ; Français : MM. Bernard, Picard, Seyrig, le F. Claude
Joseph. Allemande : M"® Skwarra. Espagnol ; M. Ceballos. Italien : M. Do-
dero. Hongrois : M. Szilady. Américain : M. Lewis H. Weld.
Thysanoptères : Anglais ; M. Bagnall.
Psocoptères ; Français ; M. Badonnel.
Trichoptères : Allemand : M. Wiiiler.
Lépidoptères : Le service a reçu plus de 300 visites, en particulier celles de
tous les Lépidoptéristes étrangers venus assister au Congrès international
d’Entomologie (VII-1932).
Hémiptères : Chinois : M. We-i-Yang.
Publications.
D’’ R. Je.annel, Professeur. — Leçon d’ouverture du cours d’Entomologie, faite au
Muséum, le 29 janvier 1932. Bull. Muséum, 1932, p. 133.
— Révision du genre Limnastis (Goleoptera, CaraJida;). Livre du Centenaire de la Soc.
Entom. de France, 1932, p. 167.
22
E.-L. Bouvier, Professeur honoraire. — Sur une collection de Saturnides du Congo
belge. Revue de zoologie et de Botanique africaines, XX, p. 342-348, 1931.
— Étude des Saturnioïdes normaux, famille de s Syssphingidés. Mém. Acad. des Sciences.
LX, N» 2, 398 p. avec 92 figures de texte et 3 planches, 1931.
— Sur la classification des Saturnioïdes de la famille des Hémileucidcs. Livre du
Centenaire de la Soc. entomol. de France, p. 225-231 avec figs. de texte, 1932.
— Étude des Saturnioïdes normaux, famille des Hémileucidés. l’’'^ partie : généralités
et section des Hémileucides. Ann. des Sc. naturelles (10), XV, p. 363-426. avec
22 figs. de texte et une planche, 1932.
E. -L. Bouvier et Ph. Riel. — Catalogue des Papillons séricigènes saturnioïdes. Lab.
d'études de la Scie, Lyon, XVII, p. 1-90, avec 2 planches, 1931.
P. Lesne, Sous-Directeur du Laboratoire. - Coléoptères des îles Mascareignes (Mission
Paul Carié) : Bostrychides, Clérides, supplément aux Buprestides. Ah?î. Soc.
ent. Fr., 1932, p. 1-24, pl. I.
— Notes sur les Coléoptères Térédiles. — 21. Description d’un Sinoxylon nouveau des
îles Philippines. Bull. Muséum, 1932, p. 393.
— Les formes d’adaptation au commensalisme chez les Lyctites. Soc. ent. de Fr.,
Livre du Centenaire, 1932, p. 619-627, 7 fig.
— Notes sur les Coléoptères Térédiles. — 22. Diagnoses de Bostrychides nouveaux de
l’Asie orientale. Bull. Muséum, 1932, p. 651-663, fig.
— Results of D'' E. Mjoberg’s Swedisch Scientific expéditions to Australia 1910-1913.
— 52. Bostrychidæ. Arkiv for Zoologi, XXIV, A, n° 14, p. 1-8, 3 flg.
M. Lesne a continué à diriger la publicationdes mémoires consacrés à ses récoltes ento-
mologiques au Mozambieiue. Ont paru en 1932 :
Elateridæ, par Ed. Fleuti.\ux. Mem. e Est. do Museu zool. da Univers, de
Coimbra, 1932, sér. 1, n“ 55.
Cicindelidæ, par Walther Horn. Ibid. 1932, sér. 1, n° 58.
Supplément aux Copéognathes, par A. B.'^donnel. Bull. Soc. zool. Fr.. 1932.
p. 105 et suiv.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — Nos connaissances actuelles des
Arachnides fossiles. C. R. somm. Soc. de Biogéographie, N° 70, p. 1-2.
— Araignées des Açores. Ann. Soc. entom. France, CI, 1932, p. 69-84, 11 fig.
— Étude d’une colonie d’insectes, principalement Hyménoptères. C. R. somm. Soc.
de Biogéographie, N“ 73, p. 21-25.
— Charles Janet, 1849-1932. Ann. Soc. entom. France, CI, 1932, p. 157-164.
— Voyageurs d’autrefois et Insectes historiques. Livre du Centenaire de la Soc. entom.
de France, 1932, p. 157-166.
— Recherches entomologiques faites aux îles Marquises par MM. Mumford et Adam-
son. C. R. somm. Soc. de Bio géographie, N" 76, p. 54-55.
— Les Arachnides (Scorpions, Araignées, etc.). Paris, 1932, Lechevalier, éditeur,
486 pages, 636 figures.
— Publication (en collaboration avec L. Page) de : Les Arachnides de France, ouA’rage
posthume de E. Simon, T. VI, fasc. 4. Thomisides et Clubionides.
F. Le Cerf, Assistant. — Un Papilio nouveau d’Afrique. Bull. Soc. ent. Fr., pp. 275-
278, 1931.
— Lépidoptères nouveaux du Maroc. Ibid., pp. 163-166, 1932.
— Charaxes nouveaux du Congo belge. Bull. Muséum, pp. 405-406, 1932.
— Lépidoptères nouveaux du Moyen-Atlas. Ibid., pp. 510-515.
Mission. — En août et septembre. M. Le Cerf a fait au Maroc un voyage zoologique
et géologique, au cours duquel il a séjourné dans les hautes chaînes du Moyen-
Atlas : chaînes de l’ich ou zarf et du Moussah ou Salah,, et plus tard sur le
littoral atlantique. Il a rapporté, avec des Vertébrés vivants pour la Ménagerie
et le Vivarium, plusieurs centaines de Fossiles et environ 2.000 Invertébrés.
Conférence. — Une conférence sur les Lépidoptères avec visite du service, a été faite
par M. Le Cerf, le 3® dimanche d’octobre pour la Société « l’Art pour
tous ».
E. SÉGUY, Assistant. — Quelques insectes parasites de l’Homme et des animaux dc-
mestiques. Le Petit. Jardin, XXXIX, n® 1431, p. 26-27, 4 figs.
— Description d’un Chloropide nouveau de la Somalie italienne. Aprometopis Silves-
trii, n. sp. Bollet del Lahor. di Zool. gen. e agraria R. Istituto Super, agrario di
Portici, XXVI, p. 119-120.
— Diptères parasites nouveaux ou peu connus de la Vallée du Loing. Sarcophaga
procax n. sp. Bull. mens. Assoc. Nat. Vallée du Loing, VIII (1932), p. 23-24,
1 fig.
— Les Moustiques de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée du Loing, II® partie.
Biologie et moyens d’action contre ces insectes. Travaux des Naturalistes de la
Vallée du Loing.
— Un Tephritis nouveau du midi de la France. Enc. Ent. (Tephritis Goberti) Diptera,
VI, p. 10.
— Études sur les Diptères parasites ou prédateurs des Sauterelles. Diptera, VI (1932)^
p. 11-40, 34 figs.
— Étude sur les Anthomyides, 6® note. Notes biologiques et taxonomiques sur les
Mouches de l’Œillet. Diptera, VI (1932), p. 71-81, 14 figs.
— Notes biologiques sur les Asilides Prytanines. Diptera, VI (1932), p. 81-82.
— Un Cœnosia nouveau de l’Amérique équatoriale {C. Benoisti). Diptera, VI (1932),
p. 94, 3 figs. Notes sur les Anthomyides, VIL
— Notes sur les Moustiques, IV. Id. (1932), p. 97, 3 figs.
— Insectes parasites des oiseaux vivants. Rapaces, Gallinacés, Colcmbins, Piei-
formes, in Les Oiseaux de France, I, par A. Ménégaux, p. CXIX-CXXIX,
fig. 27-38. E. P. N., XXVI (P. Lcchevalier et Fils).
— Un Gymnodia nouveau de la Chine orientale G. Notes sur les Anth. VIII. E. E. Dip-
tera, VI (1932), p. 123-124, 3 figs.
— Diptères nouveaux ou peu connus : Lasiopa Bertoni. Hirtea Surcoufi. Dumontiella
vespertilio. Antonia Bouillonæ. Heterotropus fulvipes. Ancylorrhynchus argyro-
gaster. E. E. Diptera, VI (1932), p. 125-132, 2 figs.
— Un Drosophile commensal d’un Cercopide de Madagascar. Ptyelusiniyia Decaryi.
Enc. Ent., Diptera, VI, (1932), p. 144.
— Contribution à l’étude des mouches phytophages de l’Europe occidentale.
E. E. Diptera, VI (1932), p. 145-193, 20 figs., 2 pl.
— Diptères parasites nouveaux ou peu connus de la Vallée du Loing IL Pseudolynchia
maura Bigot. Bull. Assoc. Nat. Vallée du Loing, VIII (1932), p. 33-34, 1 fig.
— Trois diptères nouveaux de Madagascar. Cyrtosia ornatifrons. Stylogaster Seyrigi.
Homops Alluaudi. Bull. Soc. ent. France, 1932, p. 160-163, 3 figs.
— Spedizione scientifica all’Oasi di Cufra, Marzoluglio 1931. Insectes diptères. Annali
Museo civico Storia naturale Genova, LV, 20 agosto 1932, pp. 490-511, 3 figs.
— Les Mouches parasites des Oiseaux, Biologie et Moyens de destruction. La Terre
et la Vie, t. II (1932), n® 9, p. 520-532, 14 figs.
— 24
E. SÉGUY, Assistant. — Trois nouveaux Stenopogons marocains. Bull. Soc. ent,
France, 1932, p. 259.
Lucien Chopard, Assistant. — Les Orthoptères cavernicoles de la Faune paléarctique.
Arch. zool. exp., t. 74, 1932, fasc. 15, p. 263-286.
— Un cas de microphthalmie liée à l’atrophi? des ailes chez une Blatte cavernicole.
Le Livre du Centenaire de la Soc. ent. de France, 1932, p. 485-496, pl. XXVI.
— On GrylUdæitom the malay Peninsula. Bull. Baffles M.us., Sing-apore,n° 6, déc. 1931.
— Orthoptères des Açores. Ann. Soc. ent. France, CI, 1932, p. 55-68, pl. V et VI.
— Sur la présence du Criquet migrateur en Normandie. Ibid., 1932, n° 8, p. 122.
— Orthoptères recueillis au Tibesti par les missions Dalloni et Sixte de Bourbon-
Parme. Bull. Muséum, nov. 1932.
S. -H. Chen. — Description d’un Lamprosonia nouveau de la Chine occidentale. Bull.
Soc. ent. Fr., 1932, p. 108.
— Nouvelles espèces d’Halticini (Col. Chrysomelidæ) appartenant aux genres Hespera
Weise et Parhespera n. g. Ibid., 1932, p. 193.
E. Fleutiaux, Correspondant au Muséum. — Melasidœ nouveaux provenant des col-
lections de la Experiment Station de Ilonolulu. Proc. Hawaiian Ent. Soc., VII,
1931, p. 453.
— Les Élatérides de Plndo-Chine française, 4<= partie. Esthesopinæ. Bull. Soc. Zool.
France, 1931, p. 306.
— Les Anchastus de la région malgache (Élatérides). Bull. Muséum, 1931, p. 611.
— Descriptions de trois Elatéridœ nouveaux de la collection du Muséum de Paris. Ibid.,
1932, p. 71.
— Elatéridœ nouveaux de Madagascar (1<^'' note). Bull. Soc. ent. France, 1932, p. 49.
— Description d’un Elatéridœ nouveau de Madagascar. Bull. Muséum, 1932, p. 169.
— Coléoptères des îles Mascareignes ; Melasidœ et Elatéridœ. Ann. Soc. ent. France,.
1932, p. 25.
— Contribution à l’étude de la faune du Mozambique (6® note). Voyage de M. P. Lesne :
Elatéridœ. Mem. Ent. Mus. Zool. Unie. Coimhra, série I, n° 55 (1932).
— Conoderinœ [Elatéridœ) nouveaux de Madagascar. Bull. Muséum, 1932, p. 267.
— Description d’un genre nouveau à’ Elatéridœ. Bull. Soc. ent . France, 1932, p. 148.
— Elatéridœ nouveaux de Madagascar (2'’ note). Ibid., 1932, p. 170.
— Sur quelques Elatéridœ de Madagascar. Soc. ent. France. Livre du Centenaire, 1932,
p. 189.
— Description d’un Melasidœ nouveau de l’Assam. Bull. Soc. ent. France, 1932,
p. 188.
— Contribution à la faune malgache : Elatéridœ. Bull, et Ann. Soc. ent. Belgique, 1932,
p. 152.
— Description de trois Coléoptères nouveaux. Bull. Soc. ent. France, 1932, p. 228.
— Synonymie d’un Elatéridœ paléarctique. Ibid., p. 254.
— Révision des espèces malgaches du genre Dorygonus (Elatéridœ). Bull. Soc. zool.
France, 1932, p. 856.
— Elatéridœ nouveaux de Madagascar. Ibid., 1932, p. 450.
— Melasidœ nouveaux des îles du Pacifique. Ent. Soc. London, « Stylops », 1932,
p. 264.
A. Théry. — Deux Conognatha nouveaux de Colombie. Bull. Muséum, 1932, p. 171.
We-i-Yang. — Description de trois Plastipidæ nouveaux de l’Asie tropicale. Bull. Soc^
ent. France, p. 280-282.
Vivarium.
Le Vivarium a exposé au public, pendant l’année 1932, 129 espèces d’animaux dont
48 petits Vertébrés et 81 Invertébrés. Parmi les Vertébrés, une grande place a été
accordée aux petits Mammifères et Reptiles de France, dont la plupart des espèces ont
pu être rassemblées; il y a lieu de signaler aussi spécialement un rare Insectivore d’In-
do-Chine, le Tupaia [Tiipaia Bekmgeri tonquinia Thomas) qui a été offert par
M. J. Delacour.
Les Invertébrés comprennent surtout des Insectes, dont le nombre d’espèces pré-
sentées s’élève à 61. Une grande cage nouvelle a été construite spécialement pour une
fourmilière de la Fourmi rousse {Formica rufa L.). Parmi les espèces intéressantes non
encore montrées au public, on peut citer les chenilles processionnaires du Pin {Thauma-
topriœa pityocampa Schiff.), le Criquet pèlerin d’Algérie {Schistocerca gregaria Forsk.),
Il grande Blatte américaine {Blabera gigantea L.), la Sauterelle des serres {Tachyemes
asynamorus Adel.).
Des échanges d’animaux ont été faits avec M. Polak, d’Anvers, et avec l’Aquarium
de Berlin, et des Insectes ont été fournis pour l’Exposition d’Insectes vivants de la
Société des Naturalistes belges.
Enfin, le Vivarium a procuré du matériel d’étude au Laboratoire de Zoologie de l’Uni-
versité de Coimbra, à l’Institut Pasteur d’Algérie et à M. H.-W. Brolemann qui a
décrit, d’après ce matériel, une espèce nouvelle de Myriapode de Gujmne [Orthoporus
Lomonti, Brol.).
Zoologie : Vers et Crustacés.
Collections reçues. — MM. R. Decaey : Crustacés. Myriapodes, Arachnides, Vers-
(Madagascar); C. R. Crosby ; Arachnides (Amérique); Aubert de la Rue ;
Vers, Crustacés (îles Kerguelen et Saint-Paul); Rémy : Myriapodes (France);
S. Spassky : Arachnides (U. R. S. S.); R. Legendre : Crustacés (France);
FL Cadeau de Kerville : Arachnides (France); Bessin ; Ver (France); R. An-
thony : Crustacés (France); A. Petrunkevitch : Arachnides (États-Unis
d’Amérique); W. Schmitt : Crustacé (États-Unis d’Amérique); R.-Ph. Doll-
Eus : Vers (France) ; J. Charcot : Vers, Crustacés (Campagne 1932 du « Pourquoi
Pas? »); G. Belloc : Crustacé (France); J. Kratochvil : Vers (Tchéco-Slova-
quie); G. Schellenberg : Crustacés (Magellan); M™® Ed. Cheveeux ; Crusta-
cés (collection Ed. Chevreux).
Ciillections prêtées pour études. — A MM. R.-Ph. Dollfus, à Paris (Vers, Crustacés);
C. Fr. Roewer, à Brême (Arachnides); C.-R. Crosby, à Ithaca (Arachnides);
A. Ghigi, à Bologne (Crustacés); F. Borg, à Uppsal (Foraminifères); Rémy, à
Nancy (Myriapodes); R. de Lessert, à Buchillon (Arachnides); Th. Monod, à
Paris (Crustacés); E. Sollaud, à Lyon (Péripate); Schellenberg, à Berlin
(Crustacés).
Tramïlleurs admis au Laboratoire. — MM. F. Grandjean, de Paris (Arachnides);
J. Borcea, de Jassy (Crustacés); W.-A. Macfadyen, de Cambridge (Forami-
nifères); H. WiEHLE, de Dessau (Arachnides); L. Clerget, de Paris (Vers, Crus-
tacés); A. Angelier, de Paris (Arachnides); S.-C. Yu, de Nankin (Crustacés);
J. Colas-Belcour, de Paris (Arachnides); M^'® S. Finnegan, de Londres
(Arachnides); M‘^® L. George, de Paris (Bibliographie); M”*® H. Mazoué, de
Paris (Crustacés); M"*® L. Nouvel, de Paris (Crustacés); M^'® I. Gordon, de
Londres (Crustacés).
Entret ien et accroissement des collections. — Classement des collections reçues, détermi-
nation de Vers, Crustacés, Arachnides, Myriapodes.
26 —
Publications.
Ch. Gravier. Professeur. — La ponte et l’incubation chez les Crustacés. Arm. Sc. Nai.
Zool., 1931, XIV, p. 303, 1932.
— Les Vers et les Arthropodes dans le « Règne Animal ». Arch. Mus., 6® s., IX, p. 63.
— et J.-L. Dantan. — Sur le « Palolo Japonais » Tylorrhynchus heterochœius (De
Quatrefages) = Tylorrhynchus chinensis Grube = Ceratocephale osmvai (Izuka).
Bull. Muséum, 1932, p. 671.
L. Page, Sous-Directeur du Laboratoire. — La migration verticale saisonnière des
Mysidaeés. [G. R. Acad. Sc., 1932, CXCIV, p. 313.
— La répartition des Cumacés dans les zones profonde et côtière de l’Est-Atlantique.
65® Congrès des Sociétés Savantes, 1932, p. 205.
— La phase pélagique des Amphipodes benthiques littoraux. C. R. Acad. Sc.. 1932
CXCIV, p. 164.
— Les branchies accessoires, les costégites et la sexualité des Cyames. Soc. Entom.
France : livre du centenaire, 1932, p. 127.
— Pêches planctoniques à la lumière, effectuées à Banyuls-sur-Mer et à Concarneau,
II, Pyenogonides. Arch. zool. exp. et gen., LXXIV, p. 249.
— Publication du vol. VI, 4® part, des Arachnides de France de E. Simon (en colla-
boration avec L. Berland).
JL André, Assistant. — Crustacés recueillis par M. E. Aubert de la Rue aux Iles
Kerguelen, Saint-Paul et de la Nouvelle-Amsterdam. Bull. Muséum, 1932,
p. 174.
— Note sur un Acarien [Penthaleus major] nuisible aux plantes potagères. Bull. Mu-
.séum, 1932, p. 284.
— Contribution à l’étude des Acariens de la faune française (4® note). Thromhidiidœ
recueillis par M. H. Gadeau de Kerville. Bull. Soc. Zool. France, 1932, LVII,
p. 185.
— Coquilles utilisées par les Araignées, Journ. Conchyl., 1932, LXXVI, p. 213.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cirripèdes [en collaboration avec Ed. La-
my] ; 65® Congrès des Sociétés Savantes, 1932, p. 212.
— La sécrétion de la soie chez les Acariens. Livre du centenaire de la Soc. Entom.
France, 1932, p. 457.
- — Un Acarien nouveau du Sud-Algérien appartenant au genre Thrombicula (T. alge-
rica, n. sp.). Bull. Soc. Zool. France, 19.32, LVII, p. 284.
— Compte rendu d’une mission dans le Sud-Algérien (mai 1932) pour l’étude d’un
Acarien nuisible au Dattier. Bull. Muséum, 1932, p. 521.
— Note sur un Acarien de Yougo-Slavie appartenant au genre Thrombicula Berlese
1905. C. R. Assoc. Franc. Avarie. Sc., Bruxelles, 1932.
— Le « Bou Faroua » Acarien nuisible au Dattier en Algérie. Rev. Bot. appl. et d'Agric.
trop., 1932, p. 3.
— Contribution à l’étude des Acariens de la faune française (5® note) : Thrombidii-
formes divers recueillis par M. IL Gadeau de Kerville. BuV. Soc. Zool. France,
1932, LVII.
— Sur deux espèces du genre Smaris (Acariens). Bull. Muséum, 1932, p. 882.
F. Grandjean. — Observations sur les Oribates (3® série). Bull. Muséum, 1932, p. 292.
— Au sujet des Palæacariformes Tragardh. Bull. Muséum, 1932, p. 411.
F. Grandjean. — La famille des Protoplophoridce (Acariens). Bull. Soc. Zool. France,
LVII, p. 10.
Mme M Mazoué. — Pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger, III. Isopodes,
1’’® partie Valvifera. Bull. Muséum, 1932, p. 533.
M"'® L. Nouvel. — Atrophie partielle du télencéphale de la Grenouille après section
des voies ascendantes. G. R. Soc. Biol., CIX, p. 729.
— Dégénérescence expérimentale du Télencéphale de la Grenouille. Bull. Muséum,
1932, p. 265.
— Les caractères sexuels secondaires de l’abdomen des Crustacés Natantia. Ibid.,
p. 407.
— Détermination des Crustacés Natantia rapportés par l’expédition du « Pourquoi
Pas ? » (1932). Ibid., p. 886.
S.-C. Yu. — On the molting and régénération of the Crab [Potarnon denticulatus Milne-
Edwards). Bull. Soc. Zool. France, 1932, LVII, p. 233.
— Parasitic Copepods of the flat-lisches from China. Bull. Fan Mem. Inst. Biol. Pei-
ping, 1932, III, p. 55.
— Chinese parasitic Copepods collccted by H.-W. Wu with descriptions of new gêna
and speeies. Bull. Fan Mem. Inst. Biol. Peiping, 1932, III.
C. Angelier. — Contribution à l’étude de la Faune hydracarienne de la Marne. Trav.
Labor. Ilydrob. et Pisc. de VUniv. de Grenoble, 1932, XXIII, p. 83.
S. Spassky. — Aranearum speeies novæ. Bull. Muséum, 1932, p. 182.
— Aranearum speeies novæ. Ibid. p. 972.
Malacologie.
Principales collections reçues. — MM. R. Decary, chargé de Mission : Cœlentérés,
Échinodermes, Mollusques de Madagascar; A. Chevalier, Professeur au Mu-
séum : Mollusques de l’x\drar; Ch. Alluaud : Mollusques fluviatiles de l’Afrique
occidentale; Pedro de Mesa : Mollusques terrestres des Philippines; Th. Mo-
nod, Assistant au Muséum : Invertébrés des côtes de Bretagne, du Cameroun et
de Mauritanie; D’' Jules Richard, Directeur du Musée Océanographique de
Monaco : Coquilles de la collection du Prince de Monaco; I. Boecea, Profes-
seur à l’Université de Jassy : Mollusques de la Mer Noire; G. Belloc : Mol-
lusques des Antilles; J. Risbec : Pontes de Mollusques de Nouvelle-Calédonie;
P"" A. Vayssière : Cyprées et Cônes; D’' Vellard : Coquilles terrestres et
fluviatiles du Brésil; M"'® la Comtesse de Dalmas : Éponges des croisières du
yacht « Chazalie » dans l’Atlantique; Guy Babault : Mollusques terrestres du
Congo Belge; D“' Th. Mortensen, du Musée Zoolngique de Copenhague : une
Euryale de l’île Maurice.
Liste des personnes ayant séjourné au laboratoire ou utilisé des matériaux d’études qui
leur ont été envoyés. — MM. Topsent, Professeur à l’Université de Strasbourg,
puis à Dijon : Spongiaires de la collection Lamarck, des croisières du « Travail-
leur », des missions de M. A. Chevalier en Afrique équatoriale; R. P. Teilhard
DE Chardin : Mollusques de Chine; M™® Pruvôt-Fol : Étude de la collection
d’Opisthobranches du Muséum; J. Risbec, Directeur de la mission permanente
scientifique en Nouvelle-Calédonie : Opistho branche s; Roussm, de Troyes :
Mollusques; H. Harant, Chef de Travaux à la Faculté de Montpellier : Asci-
dies; Th. Mortensen, Professeur à l’Université de Copenhague : Astéries;
A. Billard, Doyen de la Faculté des sciences de Poitiers ; Hydraires; Bouxin,
Agrégé de l’Université, Assistant à la Faculté des Sciences de Paris : Lamelli-
28 —
branches; P. Pallaby, Instituteur honoraire, Correspondant du Muséum,
à Ekmühl-Oran : Collection Savigny; Tcherniakowsky, Assistant à la Facultû
des Sciences de Montpellier : Préparation de l’année polaire; R.-Ph. Dollfus,
Assistant au Muséum ; Mollusques de la mer Rouge; Flandrin, Médecin de
la Marine : Préparation d’une mission aux îles Kerguelen; D’' Malavy, Médecin
de la Marine : Préparation d’une mission en Océanie; D’' Soubigou, Médecin
de la Marine : préparation d’une mission en Océanie; M'-‘® Basse : Mollusques;
Montage Cooke, de Honolulu : Mollusques; A. Vayssière, Correspondant de
l’Institut, à Marseille : Opisthobranches; P. Vayssière, Chef de Laboratoire à
l’Institut agronomique ; Lamellibranches, Tarets; Denis, à Neuilly : Mol-
lusques; P. Fischer, Assistant à la Faculté des sciences de Paris : Mollusques;
C. Châtelet, à Avignon : Mollusques; de l’Eprevier, à Vendôme : Mol-
lusques; Okada, Professeur à l’Université de Tokyo ; Spongiaires; de Maison,
à Reims : Mollusques; 1)'' E. Roger, à Rennes : Neritides; Weyland-Vau-
ghan, La Jolla, Californie ; Coraux.
Matériel. — Un crédit provenant de la taxe d’apprentissage du Muséum et des Hautes
Études a servi à transformer une pièce de l’ancien grenier en réserve à collec-
tion, par l’achat de meubles à tiroirs.
La bibliothèque du laboratoire s’est accrue par l’entrée de divers dons,
notamment de livres offerts par les héritiers du Professeur Koehler.
Publications.
L. .JouBiN, Professt'ur. — Études de Cuvier sur les Mollusques. Archives du Muséum.
Volume du centenaire de Cuvier, 6® série, t. IX, 1932.
— L’alimentation des animaux abyssaux. Bull. Soc. Océanographie de France, N° 64.
— Note sur l’appareil reproducteur d’un Céphalopode nouveau. Bull. Soc. Zoolog.
de France, t. 57, N" 4.
— Les Poissons marins d’Europe. Publications du Conseil international pour Vexplora-
tion de la mer. Cahiers 9, 10 et 11.
— Faune de la Méditerranée. Cahiers 15 et 16.
L. Germain, Sous-Directeur du Laboratoire. — Mollusques subfossiles recueillis dans
le Sahara par M. le Colonel Roulet. Bull. Muséum, 2*^ s., IV, 1932, pp. 890-895.
— Mollusques terrestres et fluviatiles recueills par le lieutenant Boëry à Oualata
(Sahara Soudanais). Bull. Comité Études histor. et scient. Afrique occid.
française, XIV, 1932, pp. 205-217, 1 fig.
— Origine de la faune malacologique des îles Fidji. Congrès des Sociétés savantes (65'=),
1932, pp. 209-212.
— Rapport sur les faunes insulaires de la mer Méditerranée occidentale, 6® rapport :
les îles Baléares. Comrniss. internat, explorât, scient, de la mer Méditerranée,
Rapport et Procès-V erhaux, VI, pp. 337-356, 2 cartes.
— Faune et Flore de la mer Méditerranée. Fiches de Chétognathes.
— La Faune malacologique des îles Fidji, ses caractères, ses relations et son origine..
Annales. Inst. Océanographique, t. XII, fasc. 2, 1932, pp. 37-64, 2 cartes.
— La vie des Animaux à la surface des Continents. Nouvelle édition : Paris, Alcan,
in-12, 250 pp. ^
— Études sur l’origine et l’évolution des faunes insulaires de l’Océan Pacifique. Mém..
Soc. de Bio géographie, t. IV (sous presse), 80 pp., 6 cartes.
Ed. Lamy, Sous-Directeur honoraire du Laboratoire. — Note sur le Djeddilia djeddilia
Jousseaume (Moll. Gastéropode). Bull. Muséum, 2*= s., III (1931), pp. 740-743.
— 29
Ed. Lamy, Sous-Directeur honoraire du Laboratoire. — Note sur le Capulus pulcher-
rimus Jousseaume (Moll. Gastéropode). Ihid., pp. 744-745.
— Faits de ressemblance chez les Mollusques testacés. Journ. de Conchyl., LXXVI,
pp. 143-181.
— 6. -F. Dollfus (Notice nécrolcgique). Ibid., pp. 199-205.
— Coquilles doubles chez les Bivalves. Ibid., pp. 253-255.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Tridacnidœ. Bull. Muséum, 2« s., IV,
pp. 307-312.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Solenidæ. Ibid., pp. 427-437.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes du genre Finna Linné, 1758. Ibid., pp. 895-902.
— Les Mytüidœ des eaux saumâtres. C. R. Congrès Soc. savantes Paris, 1929, pp. 149-
161 (paru en 1932).
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cirripèdes (en collaboration avec M. Marc
André). C. R. Congrès Soc. savantes, Besançon, 1932, pp. 212-228.
Gilbert Ranson, Assistant. — Sur les Méduses de la Collection du Prince de Monaco.
Une espèce nouvelle : Aglantha Krampi. Bull. Inst. Océanogr. Monaco, n° 593,
1932.
— Révision de la collection des Méduses du Muséum National d’Histoire Naturelle
(précédée de quelques conseils aux naturalistes sur la conservation de ces ani-
maux). I. Anthoniedusæ. Bull. Muséum, 2® s., IV, p. 988-1000.
Plusieurs mémoires, pour lesquels des matériaux provenant du Laboratoire
de Malacologie ont été utilisés, ont été publiés dans des journaux périodiques
par divers auteurs. A citer notamment ; les Éponges de Lamarck, par M. le Pro-
fesseur Topsent, Archives du Muséum ailes Éponges dePOubanghi dans
le Bulletin du Muséum.
Botanique : Organographie et Paléophytologie.
Collections reçues. Le Laboratoire de Paléobotanique a reçu de M. le Professeur
A. Lacroix des Angiospermes Dicotylédones (Laurinées et Urticinées) d’âge
tertiaire de Madagascar; de M. A. Loubière, Sous-Directeur, une série de végé-
taux paléozoïques recueillis au toit de la couche intermédiaire du bassin de
Meisseix (Puy-de-Dôme)
Travaux de collection à la galerie. — Remaniement et rangement de frondes de Ptéridos-
permes, Aléthoptéridées, Névroptéridées, Pecopteris Pluckeneti Schl. pourvues
de graines do Leptotesta Grand' Euryi Loub. — Exposition d’un échantillon, ren-
contré dans le Stéphanien inférieur de Carmaux, d’Odontopteris obtusa Brgt.,
dont l’association avec les graines à'Odontopterocarpus oblongus Loub. confirme
la nature ptéridospermique du remarquable genre Odontopteris Brgt. (don de
M. Loubière).
L’étiquetage explicatif des plantes fossiles rangées dans un ordre purement
systématique, sans préoccupation de l’âge des terrains auxquels elles appar-
tiennent, est achevé. Celui des flores classées suivant leur ordre d’apparition
se poursuit activement.
Collections prêtées pour cours et études. — A MM. le Professeur Boule (Principaux
représentants de la flore secondaire); Rousseau (Sphénoptéridées, Pecoptéri-
dées).
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — MM. Rousseau (Belgique); Paul Bec-
querel, Professeur à l’Université de Poitiers; D’' Heyn, de l’Université
d’Utrecht; Helye; l’Abbé Depape; Friedberg; Krempf; M*”® Trochain.
— 30 —
Entretien et accroissement des Collections. — Classement des collections reçues, détermi-
nation d’Angiospermes, de Filicales, Sphénophyllales, Equisctales, Lycopc-
diales.
Publications.
J. CoSTANTiN, Professeur. — La Pomme de terre au Sahara. C. R. Acad. Agric., t. 18,
n“ 2, p. 71, 13 janvier 1932.
— Dégénérescence climatérique. C. R. Acad, sciences, t. 194, p. 677, 1932.
— Technique de la lutte contre les maladies de la dégénérescence. Agric. prat. des pays
chauds, t. III, n° 23, p. 241-250; n° 24, p. 321-336, avec 9 photographies, avril
et mai 1932.
— Évolution. Problèmes aquatiques et montagnards. Ann. Sc. Nat. Bot., 10*^ série,
t. 13. Actualités biologiques (publiées seulement en 1932).
— L’origine des premières flores tei'restrc s. (Adwaliéés Biologiques. Idem, t. XIV,
p. I à XXIV, 15 dessins et photogravures.
— Importance de la Mosaïque de la Canne au point de vue de la dégénérescence.
C. R. Acad, sciences, t. 194, p. 1614, 1932.
— P. Lebard et J. Magrou. — Altitude et précocité de développement des germes
de la Pomme de terre. Bull. Muséum, 2® s., t. 4, n“ 3, p. 142-147, 2 pl. photo-
graphiques, 28 mai 1932.
— Précocité, productivité et résistance à la dégénérescence. C. R. Acad. Agric., t. 18,
1®"^ juin 1932.
— Hérédité montagnarde acquise de la Canne à sucre. C. R. Acad, sciences, t. 195,
1'^'’ avril 1932.
— La mosaïque de la Canne. Enseignement découlant de sa récente histoire 1915-
1932. Agronomie coloniale, t. 21, août 1932, n° 176, p. 41-52.
— Select pratique de la Pomme de terre en plaine et en montagne en vue de combattre
la dégénérescence. (Conférence faite le 20 octobre 1932 à la Ligue nationale de.
la lutte contre les Ennemis des cultures.)
— Le secret de Java. C. R. Acad, sciences, t. 195, n° 19, p. 741, 7 novembre 1932.
— Les certifleats phytopathologiques en Agriculture. C. R. Acad. Agric., t. 18, n® 28,
p. 951, 9 novembre 1932.
— Les Cannes sauvages de l’Inde. Rev. de Bot. appl. et d' Agric. coloniale, t. XII, n» 136,
déc. 1932.
— Les cas curieux de variétés mosaïquées à 100 pour cent. C. R. Acad. Agric., t. 18,
21 décembre 1932.
— P. Lebard et J. Magrou. — Expériences sur la culture en montagne de la pomme
de terre. Ann. Sc. Nat. Bot., 10‘- série, t. XIV, p. 327 à 340, 4 figures et photo-
graphies dans le texte, 2 planches photographiques.
A. Loubière, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur deux Bactériacées isolées d’un
Cancer végétant du sein. Bull. Soc. Bot. France, t. 79, p. 363, 1932.
— Sur la structure d’une nouvelle Coléospermée : le genre Spheerospermum de Ad. Brcn-
gniart (graine probable d’un Cedlipteridium) . Ann. Sc. Nat. Bot., 10*^ série, t. XV,
1 figure (à l’impression).
P. Lebard, Assistant. — Influence de l’altitude sur la tubérisation de la Pomme de
terre. Existence d’un optimum altitudinal. C. R. Acad. Sciences, t. 194, p. 199,
1932.
J. SouNY, Assistant. — Protégeons nos bons fruits. Bull. Soc. Ilort. de Saint-Maur.
Botanique : Phanérogamie.
M. IL Lecomte a été nommé Professeur honoraire.
M. F. Gagnepain a été nommé Sous-Directeur honoraire.
M. J. Leandri a été nommé Assistant à la Chaire.
Mme Tardteu-Blot a été délég'uée dans les fonctions d’ Assistante.
M. R. Metman a été nommé Aide-technique stagiaire.
M. J. Leandri a été chargé d’une mission à Madagascar.
Des conférences (suivies de travaux pratiques) destinées aux Officiers fores-
tiers sortis de l’École Nationale des Eaux et forêts et désignés pour les Colonies
ont été faites par MM. le Professeur H. Humbert, F. Pellegrin et R. Be-
noist.
Rangement et classement de collections. — Le personnel a revu et intercalé les
acquisitions nouvelles, déterminé un grand nombre de spécimens destinés à
l’herbier, et fourni de nombreux renseignements au public et à divers établisse-
ments scientifiques ; M. F. Gagnepain, Indo-Chine; M. P. Danguy, Madagas-
car; M. F. Pellegrin, Afrique occidentale et équatoriale; M. R. Benoist,
Amérique du Sud; M. L. Conrard, bois, graines, anatomie; M. J. Leandri,
Madagascar; M™® Tardieu-Blot, fougères d’Indo-Chine; M. R. Metman,
flore de France; M. L. Rodriguez, flore des Antilles françaises.
Principales collections reçues en 1932. — Herbier Perrier de la Bathie, Madagascar,
18.650 numéros (en plusieurs exemplaires); Institut bot. université Brno :
116 échantillons; R. -P. Tisserant : plantes de l’Oubangui, 426; M. Decary :
pl. de Madagascar, 1695; M. Mahoux : pl. du Togo, 147; M. Benoist : pl. de
l’Équateur, 1056; M. Aubreville (Service forestier de la Côte-d’Ivoire) i
pl. de la Côte-d’Ivoire, 1765; M. Poilane : pl. de l’Indo-Chine, 6.000; M. Franc :
pl. de Nouvelle-Calédonie, 1.187; R. -P. Quentin ; pl. de la Guadeloupe, 214;
Smithsonian Institution : pl. diverses, surtout Amérique, 841; Jardin Bota-
nique DU Buitenzorg ; pl. de Bornéo, Java, 223; Arnold Arboretum : pl. de
la Jamaïque, 306; M. Le Testu : pl. du Gabon, 7.500; M. H. -J. Schlieben ;
pl. E. Africain, Tanganyika, 603; National herbarium Pretoria ; pl. du Cap,
150; M. Petelot : pl. du Tonkin, du Laos, 611 ; Kew : pl. de Guyane anglaise, etc..
218; M. Embekger : pl. du Maroc, 15; P” Tanaka : pl. de Taiwan, 150; Gray
Herbarium : pl. cultivées au jardin Bot. de Rio de Janeiro, 30; Academia
Sinioa (Nanking) ; pl. de Chine, 156; M. Parodi : Graminées de l’Argentine, 8;
Frère Léon : pl. de Cuba, 23; New-York Botanical Garden : pl. de Floride,
110; Herb. Univ. Californie, Berkeley ; pl. de Californie, 444: M^*'^ Camus :
pl. de la Péninsule malaise, 23; M. Grebert : pl. de la Guadeloupe, 81 ; M. Bour-
cart ; Composées d’Albanie, 67; M. Canaby : pl. de la Grande Comore, 25;
Washington U. S. N. Muséum, Fougères de Chine, 34; M. Bergeret : pl, des
îles Loyalty, 101; M. Guillemet : pl. de la région Sud du Tchad, 36; M. Juhen
Gautier : pl. de Perse, 26; M. Hitchcock : pl. du Kenya, 33; M. Dalloni :
pl. du Tibesti, 53; M. H. Perrier de la Bathie : pl. de Madagascar, 189;
Mexia : pl. du Mexique et du Brésil, 522 ; M. von Rozinski ; pl. du Mexique,
287; M. Godefroy : Nouvelle-Calédonie, 4; M""® Lemoine (Herbier Dujardin-
Baumetz) ; pl. de File d’Anticosti, de Chine et du Transvaal, 187; M. Berlioz;
pl. du Canada, 25; M. Kerr : pl. d’Indo-Chine (Laos), 612; M. Babet : Afrique
équatoriale française, 73; Riksmuseet Bot. Stockholm ; pl. de l’Attique,
Cuba, Brésil, 377; M. Guillaumin : pl. cultivées, 23; M. Eig ; pl. de Palestine,
100; M. Phillip : pl. du Cap; 75, Cactacées du D>‘ Weber ; 103; Mission Ci-
troen, coll. Reymond : pl. de Chine, 510; M. Marius S.aint-Pierre : pl. du
Mexique, environ 900.
Total des entrées : 46.110 échantillons.
32
Botanistes étnvigers ayant travaillé au Laboratoire. — M. Smith, de New-York; Miss
Dorothy Hamilton; M. M. Posthumus, de Java; Killip, de Washington;
Liou Ho, de Chine; Ching, de Chine; P'’ Skottsberg, de Gothenbourg, Suède,
Okada, du Japon; Gustafson, de Trelleborg, Suède; et M. Exell, du
British Muséum; M. Steaen de Cambridge; Gunnar von Frenckell; Rehuke,
Curator de l’Arnold Arboretum; Beemekamp, de Rotterdam; Konoroff;
Mao, de Chine; Hutchinson et Dalziel, de Kew; P” Bureet, de Berlin.
Principaux botanistes français ayant travaillé au Laboratoire. — M. M. François;
R. -P. Saceeux; Clément-Maeot; Eveard; Pereier de la Bathie; P>^ Guil-
laumin; Hickel; Trociiain; Russell; P'' Allorge; Rothe; P’’ Combes;
Lemesle; Pfister; Le Testu; Simonet; de Scey Montbéliard; Monod;
Cherfils; Dollfus; Gaume; D’' Guétbot; P"" Hadamard; Dode; Normand;
Renaud; C'“ Weiller; P'" Chermezon; Maheu; M™® Trochain; M. M. le
C''‘ Saint-Yves; Gossot; P’’ Gard; Béraud; Hibon; Bejaijd; M*"® Al-
lorge; MM. DE Cugnac; Reznik; Ciiouard; P’’ Chevalier; Pottier; l’abbé
Fournier; Hedin; P‘‘ Heim de Balzac; Helye; J. Feidel; Buciiet; M"'<-“ Gou-
gerot; M*’“ Camus; MM. l’abbé Depape; Laurent; Goussot; M^^® Basse;
M^i'^ George; MM. Collardet; Jovet; Paisseau; Lebrun; P' de Litae-
dière; Guinet; P'’ Maire; R.-P. Bel val; Roberty; Cap"' d’Alleizette;
P*' Jumelle; Lemée; Reymond; P” Gaussen; Heldin; Hamet; Coudreau;
Klein; M™'^ Exbrayat-Durivaux; M. R. de Vilmorin.
Établissements, Professeurs, Botanistes ou Elèves ayant reçu des échantillo7is du Service.
— En prêt : MM. Pr. Chodat, 11; P’’ Murbeck, de Lund, 168; P’’ Choux, 175;
Standley, de Chicago, 1859 ; Ramsbotton, 1 ; P"" Christensen, 57 ; M*i® Vesque,
8; MM. Stearn, de Cambridge, 7; le D’' Winkler, 191; Cabrera, de la Plata, 4;
Weimarck, de Lund; 167, Jardin botanique, de Kew, 138; MM. Norman, 3;
P’’ Guillaumin, 1 paquet; Emberger, 2; Maekgraff, de Berlin, 458; Paul
Allen, 123; Alston, 1043; Douin, 13; Schweinfurth, de Cambridge (U. S.
A.), 3; Suessenguth, de Munich, 12; P’' Pulle, 14; Issler, 9; IIakanssonn, de
Lund, 30; Nyarady, de Cluj, 116; M‘*<= George, 1; Jardin principal de Lenin-
grad, 1; MM. Ching, de Nankin, 15; Choubert, 3; Martelli, de Florence, 46;
Nordlindh, de Lund, 295; Killip, 123; Exell, 27; Hamet et Perrot, 42;
Ginzberger, de Vienne, 2; Gain, 141; Burkill, 332; Fiel Muséum, Chicago,
38; MM. Copelang, de Berhclcy, 162; Pr Hannig, 11; M"'= Camus, 4; P'' Che-
valier, 12 paquets; MM. Wright Smith, 43; Isaburo Ohwi, 6; Hutchinson
et Dalziel, 433; Robyns, 31; M**® Friant, 4; M. Chermezon, 24.
En don : MM. Standley, de Chicago, 55; Lemesle, 25; P'' Moevillez, 10;
Markgraff, de Berlin, 4; Arnold Arboretum, 1.374; MM. Merrill, 1934;
D'' Eig, de Jérusalem, 106.
Publications.
Le fascicule 2 du tome VI de la Flore générale de VIndo-Chine a été publié et
mis en distribution : Marantaeées (fin), CannacécsetMusacées par F. Gagnepain,
Orchidacées, par F. Gagnepain et A. Guillaumin.
H. Humbert, Professeur. — L’herbier H. Pereier de la Bathie. Bull. Muséum,
avril 1932.
— Sur deux Astérées nouvelles de Madagascar en voie d’extinction, ibid., décembre
1932.
H. Humbert et Léandri. — La véritable position systématique de Vllex rnadagasca-
riensis Lam. Ibid., janvier 1932.
H. Lecomte, Professeur honoraire. — Loranthaceæ in Catal. pl. de Madagascar
publié par l’Académie malgache, avril 1932.
— 33 —
H. Lecomte, Professeur honoraire. — Sapotaceæ, ibid., avril 19.32.
F. Gagnepain, Sous-Directeur du Laboratoire. - Une décade d’Orchidacées nou-
velles d’Indo-Chine. Bull. Soc. bot. France, 1932, p. 32.
— Orchidacées nouvelles d’Indo-Chine. Ibid., p. 162.
— Rapport sur le prix de Coincy. Ibid., p. 899.
— Huit genres nouveaux d’Orchidacées indo-chinoises. Bull. Muséum, Paris, 1932,
p. 591.
— Orchidacées nouvelles ou critiques, ibid., p. 705.
— Marantacées (fin), Cannacécs, Musacées. Fl. gén. Indo-Chine, VI, fasc. 2, p. 129-142.
— Orchidacées (avec A. Guillaumin). Ibid., p. 142-288.
P. Pellegrtn, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les « bois d’or » d’Afrique occiden-
tale. Bull. Soc. Bot. France, 1932, p. 221 .
— Nombreuses analyses bibliographiques in : Bull. Soc. bot. France, 1932.
R. Benoist, Assistant. — Aperçu sur la végétation de la République de l’Équateur.
C. R. Soc. de Biogéographie, mai 1932.
— La phyllotaxie du Phyllactis rigida. Bull. Soc. Bot. France, 1932, p. 490.
M"*® Tardieu-Blot, Assistante. — Les Aspléniées du Tonkin. Thèse du Doctorat ès
Sciences, 180 pages, 50 pl. Basuyau, éditeur, Toulouse.
L. CoNRARD, Assistant. — Détermination des Plantes du Cambodge [suite). Bull.
Muséum, 1932.
R. Metman, Aide-Technique. — Contribution à la Revue Bibliographique. Bull. Soc.
Bot. France, 1932.
H. Perrier de la Bathie. — Les Polygala de Madagascar, in Bull. Academ. Malgache.
Nouvelle série, t. XIV, p. 1-30.
L. Rodriguez. — Notice sur le R. P. Duss. Bull. Soc. Bot. France, t. L. XXVIII,
p. 559.
— Sur un Solanum adventice de Gironde. Ibid., t. L. XXIX, p. 92.
A. Camus. — Sur une Graminée malgache Sclerodactylon macrostachyuni. Bull.
Soc. bot. France, 1932, p. 37.
— Sur une curieuse anomalie du Calendula officinalis. Ibid., p. 93.
— Quelques espèces nouvelles de Chênes. Bull. Muséum, 1932, p. 122.
— Quelques espèces Chênes nouveaux de la péninsule Malaise. Ibid., p. 912.
P"’ H. Chermezon. — - Les Cypéracées du Haut-Oubangui. Archives de Bot., t. IV,
Mém. 7, p. 1-56.
P’' R. Maire. — Plantes nouvelles du Tibesti (Mission Tilho et Dalloni). Bull. Muséum,
1932, p. 903.
P'' Dop et Y Prochain. — Vacciniacées, Cléthracées et Ericaeées récoltées on
Indo-Chinc par M. Petelot. Bull. Muséum, 1932, p. 718.
Botanique : Cryptogamie.
Collections reçues. — MM. Pierre Allorge (Muscinées de la Péninsule ibérique; échan-
tillons de sables des bords de la Loire pour l’isolement des Champignons du sol);
Aubert de la Rüe (Muscinées, Lichens et Champignons de Saint-Pierre et
Miquelon); Alluaud (Champignons et Muscinées de la Côte-d’Ivoire);
Mi'« E. Basse (Algues marines et d’eau douce, Muscinées et Champignons de
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. V, 19.33. 3
Madagascar); MM. Battoue (Champignons de la Charente); R. Benoist
(Miiscinées et Lichens de l’Équateur); E. Bethel (Champignons du Colorado);
Boubiquet (Champignons de Madagascar); P. Bugnon (Champignons du
Dijonnais); A. Chevalier (Champignons et Muscinées d’Afrique occidentale et
équatoriale); O. F. Cook (Champignons des États-Unis d’Amérique); Cobner
(Champignons des Indes); R. Decary (Champignons, Algues marines et d’eau
douce, Muscinées, Lichens de Madagascar); R.-Ph. Dollfus (Champignons
du Maroc); J. Duché (Champignons du sol et Champignons pathogènes isolés
de malades des Hôpitaux de Paris); Gamir (Muscinées et Lichens d’Espagne
orientale); R. Gaume (Muscinées de France): Gombault (Muscinées et Lichens
de Syrie); Grigoraki (Champignons pathogènes); Roger Heim (Champignons
et Muscinées de Catalogne; échantillons de sables des côtes du Portugal, de la
Galice et de la Catalogne pour l’isolement des Champignons du sol); Robert
Lami (Algues marines du Portugal); René Maire et M"*® Gauthier-Lièvre
(Échantillons de sables nord-africains pour l’isolement des Champignons du sol);
René Maire et H. Humbert (Champignons de Madagascar); M. R. Maxon
(Champignons et Lichens de la Jamaïque); Monguillon (Lichens de la Sarthe);
Poilane (Champignons et Muscinées de Cochinchine); H. Romagnesi (Cham-
pignons de la région parisienne); C. O. Rosendaiil (Champignons de l’Amé-
rique du Sud); Tr. Savulescu (Champignons parasites de Roumanie); frère
Sennen (Muscinées et Lichens de Catalogne); Fr, Veruoorn (Hépatiques de
l’Insulinde); J. R. Weir (Champignons du Brésil).
Expositions. — Une exposition, consacrée aux Algues marines, aux Muscinées, Lichens
et Champignons, a été organisée au printemps, et une autre, spécialement
mycologique, à l’automne. Grâce à l’amabilité de M. J. Duché et de M. le
D'" M. Langeron, une section de Champignons pathogènes figurait à chacune
de ces expositions.
Excursions. — Trois excursions publiques, au printemps, et plusieurs excursions à
petit comité, en automne, ont été dirigées par MM. P. Allorge et R. Heim
dans la région parisienne. •
Missions et voyxges d'études. — M. Pierre Allorge a poursuivi, durant les mois d’août
et septembre, ses recherches sur la flore bryologique de l’Espagne septentrionale
et sur les associations végétales du Pays basque, des Asturies et de la Castille..
M. Roger Heim a effectué en août un voyage d’études dans le nord du Por-
tugal. Il a été chargé, du 15 octobre au 15 novembre, par le Muséum des Sciences
Naturelles de Barcelone, d’une mission en vue d’étudier la flore mycologique de
la Catalogne. Au cours de son séjour en Espagne, il a organisé trois expositions
de Champignons à Olot, à Barcelone et à Gerona.
M. Robert Lami a continué ses recherches sur la végétation algale des côtes
portugaises (.dlgarve), en septembre et octobre.
É ihrmtillons communiqués : à MM. Kylin (Lund); A. H. Magnusson (Gôteborg);.
V. Gyelnik (Budapest); I. Thériot (Fontaine la Mallet); R. Potier de la
Varde (Siint-Pair-sur-Mer, Manche); Fr. Verdoorn (Utrecht); B. Lynge
(Oslo); M. Bizot (Dijon); M. Puzenat (Paris); Sauvage.au (Bordeaux); Hu-
Loussi Dehd JET (Stamboul); Grigoraki (Marseille); Laige (Lille); Malençon
(Rabat); René M.aire (Alger); H. Romagnesi (Paris).
Travailleurs admis au Laboratoire et à VHerhier. — M"*®® P. Lemoine, D'' ès Sciences,
L. Fbanquet; MM. d’Astis, correspondant du Muséum; S. Buciiet, Assistant
à la Sorbonne; E. Chemin, Professeur au Lj^cée Buffon ; M. Ch.adefaud,
Professeur à l’École Tui^ot; Ad. Davy de Virville, Assistant à la Sor-
bonne; G. Deflandre, docteur de l’Université; Hwang C. Chow; J. Duché,
chef de laboratoire à l’Hôpital Saint-Louis; C. Fauvel; J. Feldm.ann; R. Fran-
quet. Assistant au Muséum National d’Histoire Naturelle; R. Gaume; C. Gui-
net, chef de l’École de Botanique; P. Jovet; abbé Jungers, Assistant à l’Uni-
versité de Louvaia; Rob. Lami, préparateur à l’École des Hautes- Études;
Lefébure; M. Lefèvre, docteur de l’Université; René Maire, Professeur à
rUniversité d’Alger; G. Malençon, Inspecteur de l’Agriculture à Rabat;
A. Maublanc, Professeur à l’Institut d’Agronomie coloniale; Cli. Mauguin,
Professeur à la Sorbonne; Manguin; II. Romagnesi; IL Rose.
Visiteurs étrangers : 17.
Publications.
Pi’rre Allorge, Professeur. — Titres et travaux scientifiques, 96 p., 4 fig., 9 planches,
Maretheux et Paetat édit., Paris, 1932.
— La Chaire de Cryptogamie du Muséum National d’Histoire Naturelle et son avenir.
I broch., 14p., Paris.
-- Le Jubula Hutschinsiœ Dum. à la Rhune. Rev. Bryol., t. V, p. 52-53, 1932.
— Revue Bryologique, t. IV, fasc. 4; t. V, fasc. 1, 1932.
Pierre Allorge et Robert Lami. — Revue Algologique, t. VI, fasc. 3-4, 1932.
G mtran Hamel, Assistant. — Famille des Acinetosporaeées, in Phéophycées de France.
Rev. Algol., t. VII, p. 74-95, 1932.
Rogir Heim, Assistant. — Titres et travaux scientifiques, 76 p., 26 fig., Jouve, édit.j
Paris, 1932.
— Le laboratoire de Cryptogamie du Muséum National d’Histoire Naturelle : sugges-
tions sur son organisation et l’orientation des recherches. 1 broch., 11 p., Paris,
1932,
— La Commission d’études des ennemis des arbres, des bois abattus et des bois mis
en œuvre. Sos buts et ses travaux. Bull. Soc. Encour. pour Vlndustr. Nation.,
t. 131, n« 5, p. 335-342, 1932.
— Le Phæolm manihotis sp. nov., parasite du manioc à Madagascar, et considérations
sur le genre Phæolus Pat. Ann. Crypt. exot., t. IV, p. 175-189, %., 2 pl. hors
texte en noir, une pl. color., 1931, paru en 1932.
— La formation des spores chez les Podaxon. C. R. Acad. Sciences, t. 194, p. 1182-
1184, fig., 1932.
— Mission Augiéras-Draper. Champignons. Bull. Muséum, 2® s., t. 4, p. 915-932,
9 fig., 3 pl. hors texte, nov. 1932.
— L’œuvre de Giacomo Bresadola. Ann. Crypt. exot., t. V, p. 5-15, un portr., 1932.
— Fungi brigantiani. Troisième série. Bull. Soc. Mycol. de France, t. 48, p. 53-75,
II fig., 2 pl. color., 1932 (en coUab. avec L. Remy).
— Annales de Cryptogamie exotique. Tome V, 1932.
— Champignons in A. Chevalier, les productions végétales du Sahara, 1932, p. 898.
E. Fischer-Piette, Roger Heim et Robert L.ami. — Note préliminaire sur une maladie
bactérienne des Zostères. C. R. Ac. des Se., t. 195, p. 1420, 1932.
R. Lami, Préparateur à l’École des Hautes-Études. — Le rejet en épave de quelques
algues sur les grèves de Saint-Malo. Bull. Lahor. Marit. de St-Servan,ia.s,e.'Kl,
p. 13-18, 1932.
— Micro-Atolls et Micro-Récifs frangeants de Lithophyllum incrustans. Rev. Algolo-
gique, t. VI, p. 227-230, 3 fig., 1932.
— Récolte de Düophus Fasciola dans la région de Saint-Malo. Ibid., p. 353-354, 1932.
— Q lelques algues du Grand Lac Amer (Basse Égypte) récoltées par M. le P'' Gruvel, .
en avril 1932. Ibid., p. 355-356, 1932.
36 —
E. Lami, Préparateur à l'École des Hautes-Études. — Alg-ues marines nouvelles pour
la région de Saint-Malo. Bull. Labor. rnarit. de Saint-Servan, l’asc. X, 1932.
— Fréquence de quelques algues marines dans la région Malouine en 1932. Ibid.,
1932.
— Sur la salinité de l’eau contenue dans les Codium Bursa. Rev. Algologique, t. VI.
p. 356-357, 1932.
M. Lefèvre. — Sur le déterminisme des variations morphologiques et ornementales
chez quelques Bugléniens. Ann. de Protistologie, Vol. III, fasc. 4, p. 201-207,
25 fig., 1932.
— Monographie des espèces d’eau douce du genre Peridinium. Thèse de Doctorat do
l’Université de Paris. Areh. de Botanique, t. II (1928), Mémoire n° 5, p. 1-210,
915 flg., 6 pl. microphotogr., 1932.
— Sur la présence de Péridiniens dans un dépôt fossile des Barbades. G. R. Acad.
Sciences, 27 juin 1932.
— Recherches sur la biologie et la systématique de quelques algues obtenues en cul-
tures. Rev. Algol., vol. VI, fasc. 3-4, p. 313-336, flg., 2 planches microphot.,
1932.
— Sur la structure de la membrane des Euglènes du groupe Spirogyra. G. R. Acad.
Sciences, 19 décembre 1932.
Mti8 Paul Lemoine. — Les algues mclobésiées de la région de Saint-Servan. Bull.
Lab. Mm. Mus. Hist. Nat. Saint-Servan, faso. VII, 21 p., 2 pl., sept. 1931,
paru 30 oct. 1931.
Jacques Duché. — Action de l’éther et du chloroforme sur les Actinomyces. G. R.
Acad. Sciences. T. 194, n° 17, p. 1509, séance du 11 avril 1932.
— Aspergillus luiovici, nov. sp. Archives dermatosyphiligraphiques de VHôpital de
Saint-Louis, avril 1932.
— Les Classifications des Dermatophytes (en collaboration avec le P'’ Joyeux). Con-
férence à l’Hôpital Saint-Louis, mars 1932, Ibid., décembre 1932.
— Blastomycose ulcéro-végétante du nez (en collaboration avec le P” Gougeeot.
D>' Cohen, D"' Carteaud). Communication à la Soc. de Dermatologie et de
Syphiligraphie, juillet 1932.
J. Feldmann. — Trois Fiches d’Algues marines pour la Faune et Flore de la Médi-
terranée, publiée par la Commission internationale pour l’exploration de la
Méditerranée, sous la direction de M. L. Joubin {Vaucheria piloboloides Ana-
dyornene steïlata, Gyrnnogongrus nicœensis), 1931.
— Sur la répartition dans la Méditerranée occidentale du Melanopsamma Tregoubovi i
Ollivicr var. Gystoseirœ 011. Pyrenomycète marin, parasite du Gystoseira abro-
tanifolia J. Ag. Revue Algol., t. VI, fasc. 2, p. 225, 1932.
— Sur la Biologie des Trichodesmium Ehrh. Ibid., fasc. 3-4, p. 357-358, 1932.
— Qu’est-ce que le Sporochnus dicJiotomus Zanardini? Ibid., fasc. 3-4, p. 358-359,
1932.
— Sur l’existence de Cyanophyoées dans le tissu des Éponges de Banyuls. Arch. Zool.
exp. et gén. Volume Jubilaire (sous presse).
M. Chadefaud. — Sur le ohondriome des Algues vertes. G. R. Acad. Sciences, t. 194,
1®’’ février 1932.
— Sur la cytologie d’un Monas, comparée à celle de quelques autres organismes
flagellés. Ann. de Protistol., vol. 3, p. 181-191, pl. 18-19, 1932.
— ïSur les physodes des Phéophycées. G. R. Acad. Sciences, t. 194, 9 mai 1932.
37 —
31. Chadefaud. — Obs3r\^ation de Thamniochœte Huieri Gay en Vendée. Rev.
Algol., vol. VI, p. 221-224, 1932.
R. Gaume. — Notes bryologiques sur la forêt de Fontainebleau. Rev. Bryol., T. V, p. 37 ,
1932.
C. llw.ing' Chow. — Sîploh'jisidium lan%tum sp. nov. Ann. de Crypt. exot., T. V, fasc. 2,
2 p., flg., une pl. hors texte, 1932.
II. Romagnesi. — Qielques observations sur les Rhodogoniosporés. Bull. Soc. Mycol.
de France, T. 43, fase. 3-4, 16 p., fig., 2 pl. color., 1932.
R. Potier de la Varde. — Récoltes bryologiques en Afrique équatoriale. Ann.
Crypt. exoL, T. V, p. 53, fig., 1932.
R. Decary. — 3Iadagasoar. Son climat, sa végétation. Ann. Crypt. exot., t. V, fase. 2,
3 cartes, 1932.
G. Dismier. — Le Grinvni'i plagiopodia Hedw. existe bien en France. Rev. Bryot.,
T. IV, p. 200-201, 1931, paru en 1932.
— Bryum canxriense Brid. Ibid., p. 46.
— Note sur la présence du Tortula obîusifolia dans l’Oisans. Ibid., p. 47 .
J. Thériot. — Mousses de l’Annam. Rev. bryot., T. IV, p. 135-137, une pl., 1931,
paru en 1932.
B. Aubert de la Rue et H. N. Dixon. — 3Iousses fossiles des îles Kerguelen. Rev.
Bryot., N. S., T. V, p. 27, 1 pl., 1932.
E. 3Iangui.x. — Station accidentelle du Fissidens Julianus Savi dans Paris. Rev. Bryot.,
N. S., T. IV, p. 199-200, 1931, paru en 1932.
Gyelnik. — Was ist Sotorina sorediifera Nyl? Ann. Crypt. exot., T. V, fasc. 1, p. 41,
1932.
Culture.
Serres tropicales. — Le groupe de serres tropicales remis en état en 1931 grâce à une
subvention des « Amis du Muséum » ainsi que le Jardin d’hiver chaud renfer-
mant surtout des plantes utiles de grande taille ont été ouverts au public du
16 avril au 26 novembre. Accessibles au public en jours ouvrables, ils ont reçu la
visite de 14.355 personnes (contre 2.295 en 1931) attirées surtout par la Victoria
regia dont la culture a été particulièrement réussie cette année et dont il a été
question dans toute la presse quotidienne et dans les illustrés. Des conférences-
promenades dirigées par le Professeur, le Sous-Directeur du laboratoire ou le
Chef des serres ont réuni plus de 300 personnes appartenant au Comité de l’Art
des Jardins de la Société nationale d’ Horticulture de France, à la Fédération des
Universités populaires, au Congrès international d’ Horticulture, à la Société
d’ Horticulture d'’Elbeuf, à la Société des Sciences, Arts et Agriculture du Mans, à
l’École normale d’instituteurs d’Orléans, à la Société Pour l’Art.
Construction d’une deuxième serre à Orchidées. — Sur les revenus du legs fait au service
de Culture par feu Lionet, une serre chaude spéciale a été édifiée, ce qui a permis
d’augmenter la collection d’Orchidées de 253 espèces appartenant à 76 genres
et représentées par 266 plantes.
Collections reçues et collections données. — Le service est en relations d’échanges avec
377 jardins botaniques de France, des colonies et de l’étranger ainsi qu’avec
365 personnes s’occupant de botanique, d’agriculture ou d’horticulture et leur
envoie VIndex seminum Horti Parisiensis qui comprend, cette année, 2.754 es-
pèces. Il fournit en outre gratuitement des échantillons d’étude ou de démons-
38
tration aux autres services du Muséum, aux Universités, Instituts et autres
établissements d’enseignement primaire, technique, secondaire ou supérieur
ainsi qu’aux chercheurs ou artistes et des plantes d’ornement aux autres ser-
vices du Muséum, aux Écoles, Crèches, etc.
Pour l’année 1932 le mouvement se répartit ainsi :
L’accroissement des collections est particulièrement sensible pour les plantes
de serres où il est de 997 plantes en 637 espèces ou variétés appartenant à
228 genres dont 72 n’étaient plus représentés. Les Orcliidées y entrent en ligne
de compte pour 266 plantes en 253 espèces ou variétés appartenant à 76 genres
dont 42 n’étaient plus représentés dans nos collections : les Orchidées com-
prennent actuellement 611 espèces contre 359 en 1931.
Le service a présenté à la Société nationale d’Acclimatation, le 9 mai 1932,
une importante collection de plantes alpines fleuries.
— 39
Le travail du Jardin des Plantes (entretien, semis, multiplication, plantations
des végétaux, chauffage des serres, réparations du petit outillage, conduite des
véhicules, travail de bureau) a été effectué par:
5 chefs de carrés;
22 jardiniers permanents;
14 — auxiliaires permanents;
12 — auxiliaires journaliers (en moyenne).
Celui du Jardin de Jussieu par ;
1 sous-chef de jardin d’expériences;
16 ouvriers journaliers (en moyenne).
La Commission qui avait visité en détail les diverses parties du service au
début de 1925 avait estimé que le Jardin des plantes nécessitait au moins un
personnel de 58 ouvriers et, si à l’époque le Fruticetum et les pépinières se trou-
vaient encore à Paris, les 3 serres tropicales étaient abandonnées ainsi que plu-
sieurs serres coloniales. Le service a été en outre privé, pendant toute l’année,
de jardinier en chef.
Organisation du Jardin de Jussieu. — Les jardins potagers des employés du château de
Versailles qui ss trouvaient à un emplacement qui empêchait le tracé des grandes
voies de pénétration partant de la porte Saint-Antoine ont été reportés sur la
lisière nord. Il est entendu que leur maintien n’est que provisoire et qu’ils
devront plus tard céder la place aux plantations de l’Arboretum.
2.200 Conifères et feuillus, la plupart de forte ou même très forte taille, ont
été mis en place définitive et les plantations d’alignement ont été commencées.
Botanistes, horticulteurs ou amateurs ayant visité le jardin et les serres. — MM. Beesscu
(Société d’acclimatation). Clément (jardin botanique de Dijon), Clément-
Marot, Croton, Danielewicz (jardins publics de Varsovie), Dariee, Davin
(jardin botanique de Marseille), Delaitre, Belle, Fabre-Domergue, Florent,
François (M.), Gossot, abbé Gutllaumot, Graves (Brooklyn), D'' Guétrot,
IIagène (Dijon), abbé Hermann, Heurotan (écoles d’JIorticulture de Marie-
mont), Honoré (M.), Miss Ivimy (Melbourne), Lafont (marquis de), Lebrun
(Aix-en-Provence), Lemosse (arboretum des Barres), Lenoir (Nancy), Magnin
(M.), Marnier-Lapostolle, Pasquier (H.), Miss Piiilipps (S.an Francisco),
R.. P. Sacleux, Savare, Senior (Cincinnati), Skottsbkrg (Gôteborg), Songez,
Stern (Cambridge), Sunkson (Lund), Veissière (J.), Vladesco (Bucarest).
Artistes ayant travaillé dans les serres et le jardin. — MM. Desbœuf, Eudes, MM*i™ Du-
VAL, Grégoire, M. Létandy, M^if* Loiseau, M. Noireant. En outre de nom-
breux reporters ont photographié la Victoria regia.
Botanistes ou horticulteurs ayant travaillé au Laboratone, à la graineterie ou dans le jarrlin.
— M. Barthelet (plantes introduites), M^‘® Baumeister (cytologie), MM. Bou-
VRAIN {Circœaster agrestis), Benoist (plantes de l’Plquateur), M"'<^ Bloch (phy-
siologie), M'i« Camus [Acacia, Quercus], M™® Cotinat, Cézard, Professeur Che-
valier (plantes d’Afrique), Ciiouard (Liliacées), Calzavara (Soja), Cugnac
(de) [Bromus], Eichiiorn (Renoneulacées, Lonicérées), Feng- yen-an, Fkrard
(Cactées), Fauque, Gavaudan (Muscinées), M“® JIaccard-Chipot (Cucurbi-
tacées), P'^ Humbert, Jovet (plantes adventices, phytogéographie), K.vrsi-
kopoulos (Hamamélidacées, Oléacées), Keller (plantes officinales), Morelon,
Magnin (M.) (Cactées), M"*® Mahoux, M'i® Pezard (Phanérogames, Muscinées),
M*"® Reiss, MM. Sibille (plantes officinales), Simonet (Iridées), Trochain
(Ricin, Arachide), Trouvelot (Solanacées), Vilmorin (R. de) (Solanacées),
Weill (Espèces jordaniennes).
Demandes de renseignements, identification de plantes. — MM. Auxerre (identification
de plantes sculptées), Béraud, de la Maison Vilmorin-Andrieux et Cie, du Buys-
soN [identification des restes végétaux des fouilles de Donra (Syrie)], Cayeux,
Le Clerc et Cie, Cuisance, du jardin botanique d’Orléans, Durivault, du
40
jardin botanique de Xantes, François et Vayssièke, de la station d’essais de
semences de Paris, Genty, du jardin botanique de Dijon, Limage, Pommier
(plantes aquatiques), Venot, Roger et Gallet (identification de marque de
fabrique).
Travaux divers. — Guillaumin {A.), Professeur : Détermination et vérification des
plantes ayant fleuri dans les serres.
Guinet (C.), chef de l’École de botanique : détermination et vérification des
plantes cultivées au jardin botanique.
Rapport (manuscrit) sur les transformations projetées au jardin botanique
et au carré des couches. Plans et devis des travaux.
Publications.
A. Guillaumin, Professeur. — Espèces et localités nouvelles de Symploeos d’Indo-
Chine. Bull. Soc. bot. France, LXXXIX, p. 169-177.
— Matériaux pour la flore de la Nouvelle-Calédonie, XXVIII-XXX. Ibid., p. 225-226,
333-341, 515-516, 689-691.
— Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie, LVI-LIX. Bull. Mus., 2° sér., IV,
p. 688-704.
— Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum. Ibid., p. 1031-1032.
— Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1931. Ibid.,
p. 1019-1024 (en collaboration avec J. Poumon).
— Orchidacées, in Lecomte : Flore générale de Vlndo-Chine VI, p. 142-152 (en colla-
boration avec F. Gagnepain).
— Les Cactées. Rev. hort., 1932, p. 15-17, 38-40.
— Le Xe Congrès international d’Horticulture. Ibid., p. 134-135.
— Une nouvelle mine de plantes grasses : Madagascar. Cactus II, n° 2, p. 1-3, fig.
— Classification, origine et phylogénie des Hespérides d’après les travaux de Tanaka.
Rev. Bot. app., VIII, p. 543-547.
— Index seminurn Horli Parisiensis anno 1932 colleetorum [en collaboration avec
C. Guinet].
— Compte rendu des travaux de la Société nationale d’Horticulture de France pen-
dant l’année 1931. Bull. Soc. nat. Hort. France, 5“ sér., V, p. 5-9.
— Nombreuses analyses bibliographiques in Bull. Soc. nat. Hort. France, 5® sér. V.
et Bull. Soc. bot. France, LXXXIX.
D. Bois, Professeur honoraire. — Préface du Catalogue des collections horticoles de Baga-
telle (ville de Paris), Paris, 1932.
— Accroissement des collections de plantes vivantes du Muséum national d’histoire
naturelle. Bull. Soc. nat. d’acclimatation, p. 23-31, 1932.
— Le Victoria regia. La nature, p. 347 (2 photogravures), 1932.
R. Franquet, Assistant. — La genèse de l’amidon dans quelques plantes à réserves
amylacées. Rev. gen. Bot., p. 33-84, 97-132, 1932 et thèse de doctorat ès sciences.
— Sur quelques cas typiques d’amylogénèse. Bull. Soc. Chim. biol., p. 836, 1932.
— J. Poumon, Chef des serres. — Floraisons observées dans les serres du Muséum
pendant l’année 1931. Bull. Mus., 2'^ sér. IV, p. 1019-1024 (en collaboration
avec A. Guii.laumin).
— La Victoria regia au Muséum. Ibid., p. 1033-1034, 1 planche.
41
M. Roüyer, Chef de la Multiplication. — Rapport sur la visite à l’École d’apprentissage
horticole de Chamign3', à la Ferté-sous-Jouarrc. Bull. Soc. nat. Hort. France,
2® sér., V, p. 448-450.
— Rapport sur l’ouvrage de M. P. Léoolicr : A. B. C. horticole. Ibid., p. 457.
“ Compte rendu de l’Exposition d’automne de la Société nationale d’Horticulture
de France, Plantes diverses. Ibid., p. 567-571.
C. Guinet, Chef de l’École de botanique. — Procès-verbaux des séances de la section
botanique de la Société nationale d’Acclimatation. Bull. Soc. nai. Acclirn., 1932,
p. 39-86-183-389-481.
“ Organisation moderne des Jardins botaniques (Rapport au Congrès international
d’Horticulture, Paris, 1932) (sous presse).
— Index Seminum Musei parisiensis anno 1932 collectorum (en collaboration avec
A. Guillaumin).
— Floraisons observées dans l’École de botanique du Muséum pendant l’année 1932.
Bull. Mus., 2® sér. IV, p. 1025-1030.
— Analyses bibliographiques in Bull. Soc. nat. Hort. France, 1932. Bull. Soc. Bot
France, 1932.
Weill, Chef des cultures à la Ménagerie. — La Viola cornuta vivace. Le Petit Jardin^
p. 140, 1932.
— L’Angélique. Ibid., p. 275.
— L’Oignon blanc. Ibid., p. 277.
— U Asparagus verticillatus. Ibid., p. 330.
— Les pieds d’alouette vivaces. Ibid., p. 340.
— Un emploi peu répandu du Paulownia. Ibid., p. 359.
Paléontologie.
Collections reçues. — Environ 270 échantillons correspondant à 12 entrées.
A signaler particulièrement : moulage de la tête osseuse de l’Homme de Gam-
ble’s Cave n° 4 par échange avec M. Leakey; moulages de la tête de VAustra-
lopithecus et du Sinanthropus (voûte crânienne, moulage endocranien). Inverté-
brés fossiles du Jurassique et Crétacé de la région S. -O. de Madagascar, don de
M“® E. Basse; Invertébrés du Silurien de l’Ohio, don de M. L. W. Hook,
Manhattan, Kansas (U. S. A.); Invertébrés fossiles du Callovien, Miocène et
Quaternaire de divers gisements de Madagascar, don de M. R. Decary; une
tête de Sus des tourbières de la Somme, don de M. A. Defraiteur, par l’inter-
médiaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Il faut noter tout spécialement la belle collection de Bryozoaires actuels et
fossiles formée par M. F. Canu et léguée par ce Savant aux Collections de
Paléontologie du Muséum.
Principales Sorties [Échanges ou dons). — Moulages du crâne et de la mandibule de
l’Homme de La Chapelle-aux-Saints à M. Obermaier pour le Musée National
Anthropologique de Madrid et à la Société Jersiaise à Jersey; moulage de la
tête osseuse de l’Homme de Chancelade à M. Leakey; collection pour l’ensei-
gnement à M. Æcker, Directeur d’École (Groupe Pierre-Curie), à Goussainville
(Seine-et-Oise).
Travaux de Laboratoire et dans la Galerie. — En dehors des travaux courants nécessités-
par l’entretien de la galerie, il faut signaler la préparation d’un squelette humain
fossile et la remise en état d’un squelette de Glyptodon typus.
„ 42 —
Travailleurs admis au Laboratoire. — Parmi les Français : MM. J. Pivetkau, Docteur
ès Sciences, Chef des travaux pratiques à l’École des Mines: R. Vaufrey,
Docteur ès Sciences, Professeur à l’Institut de Paléontologie humaine;
M*‘e E. Basse, Agrégée, chargée de Mission à Madagascar: MM. Ae.^mboueg.
Professeur à l’Institut agronomique ; E. Aubeet de la Rue, Ingénieur-géologue ;
P. Bergougxoux, Professeur à la Faculté catholique de Toulouse; M^i'^ Boisse
de Black; M. J. Bourcart, Docteur ès Sciences, Chef des Travaux à la Faculté
des Sciences; M™® Cheveel; MM. M. Collignon, Capitaine d’État-Major;
J. DES Forest, Ingénieur diplômé; M"® M. Friant, Docteur ès Sciences;
MM. L. Glangeaud, Docteur ès Sciences, Assistant à la Faculté des Sciences
de Bordeaux; J. Goguel, Ingénieur au Corps des Mines; Général -Jouedy;
J. Keller, Licencié ès Sciences; G. Molez, Maître d’internat au Collège do
Meaux; E. Patte, Docteur ès Sciences, Professeur à la Faculté des Sciences de
Poitiers; M. et M"*® Saint-Just-Péquart, Correspondant de la Commission des
Monuments historiques; P. Teilh.ard de Chardin, Docteur ès Sciences, du Ser-
vice géologique de Chine; M™® Vaillant-Couturiee, Docteur ès Lettres;
D’’ IL Vallois. Professeur à la Faculté de Médecine de Toulouse; MM. II. Y.at -
TEiN, Ingénieur civil des Mines; P. Vignon, Professeur à l’Institut catholique.
Parmi les étrangers : MM. Aiimet Malik et IIamtt Nafiz, Professeurs de
Géologie à Stamboul; Childs Fetck, de Rew-York; M.ac Fadyen; Sousa
Torres de la Faculté des Sciences de Lisbonne.
Piiblicaiions.
ülarcellin Boule, Professeur. — Annales de Paléontologie, t. XXI, 1932.
— Georges Cuvier, fondateur de la Paléontologie. Archives du Muséum, 6® s., t. IX,
1932, pp. 33-46, avec 2 planches.
— L’IIommo fossile d’Asselar (-Sahara). Archives de V Institut de Paléontologie humaine.
Mémoire 9, 91 p., 33 flg., S planches hors texte (en collaboration avec II. Vallois).
Jean Cottreau, Sous-Directeur du Laboratoire. — Types du Prodrome de Paléon-
tologie stratigraphique universelle de d’Orbigny (collaboration aux). Annales
de Paléontologie, t. XX, 20 p., 4 planches hors texte, t. XXI, 31 p., 3 planches
hors texte.
Jean Pîveteau. — Les Chats des Phosphorites du Quercy. Annales de Paléontologie,
T. XX, 1931, 56 p., 21 fig. dans le texte, 7 planches hors texte.
— Nouvelle Étude sur le Cervus Ertbornii des Argiles de la Campine. Bull. Mus. Nouai
Hist. natur. de Belgique, t. VIII, n® 5, 12 p., 5 flg. dans le texte. (En collaboration
avec P. Teilhard de Chardin).
— Les Poissons du Miocène de l’Angola. Buletin Mus. Minerai, e Geol. da Faculdo.de
de Sc. de Lisboa, 1932, 10 p. et 2 planches hors texte.
— R'marques sur la structure et les affinités d’un Poisson du Trias inférieur de Mada-
gascar. C. R. somm. Soc. Géologique de France, fasc. 14, 1932.
Élianc Basse. — Contribution à l’étude du Jurassique supérieur (faciès corallien) en
Éthiopie et en Arabie méridionale. Mém. Soc. géol. de France. Noual série,
t. VI, Mémoire 14, 44 p. et 2 planches.
— Procédé simple permettant de reproduire les cloisons d’Ammonites et de Xautik s.
Bull. Soo. géol. de France, 4® s., t. XXX, 1930, 3 p., 1 flg.
— Observations géologiques sur les terrains secondaires fossilifères affleurant entre
l’Onilahy et le Fiherena (Sud-Ouest de Madagascar). C. R. Acad, Sciences.
— Phénomènes d’érosion dans la série sédimentaire du Sud-Ouest de Madagascar.
Congrès international de Géographie, Paris, 1931.
Élian? Basse. — Sur la structure du Massif du Mikoboka et du Plateau de l’Anavr-
lona (Sud-Ouest de Madagascar). C. R. Acad. Sciences.
— Étude géologique de la Région de Tongobory. Bull. Acad, malgache, 1931, pp. 175-
186, 8 flg., 2 pl. et 1 carte hors texte.
— Age des coulées basaltiques interstratifiées dans le Crétacé de la bordure sédimen-
taire de Madagascar. C. R. Acad. Sciences.
— Carte géologique 1 /lOO.OOO® du pays bara, Service des Mines de Madagascar. Tana-
narive, 1931.
— Exposé succinct des résultats essentiels de la Mission E. Basse (sud-ouest de Mada-
gascar). Bull. Muséum, 2<= s., t. IH, 1931, pp. 554-555.
— Les formes d’érosion des calcaires sénoniens et tertiaires dans le Sud-Ouest de Ma-
dagascar. Bull. Assoc. des Géographes français, 1932, 8 p.
Maurice Collignon. — Fossiles du Crétacé supérieur du Menabe. Annales de Paléon-
tologie, t. XXI, 1932, 56 p., 21 fig. dans le texte et 9 pl. hors texte.
■Général Joürdy. — Sous le voile de la Nature. Étude de philosophie biologicj[ue. Les
Presses universitaires de France, 1 vol. in-8”, 1932.
P. Teilhard de Chardin. — The Gcology of the Weichang area. Bull, of the Geolog.
Survey of China, n° 19, 1932, pp. 1-49.
— The litliic industry of the Sinanthropus deposits in Choukoutien. Bull, of the Geol.
Society of China, vol. XI, n" 4, 1932, pp. 315-358.
— New observations on the Khangai Sériés of Mongolia and some other allicd forma-
tions. Ibid., pp. 395-409.
Raymond Vaufrey. — Deux gisements extrêmes d’Ibéromaurusien. V Anthropo-
logie, t. XLII, 1932, pp. 449-490, 19 fig. (En collaboration avec le D’’ Gobert).
— Les plissements acheuléo-moustiériens des alluvions de Gafsa. Revue de Géographie
physique et de Géologie Dywtmique, t. V, 1932, pp. 297-319, 11 fig. et 7 pl.
— V Anthropologie, t. XLII, 1932 (en collaboration avec le D’^ IL Vallois).
Géologie.
'Collections reçues. — Roches du Soudan, coll. R. Fueon. Schistes à Graptolithrs de
Guinée, don de M. Moser. Roches de Djibouti, don de M. Dreyfuss, Géologue
du Gouvernement. Roches de Madagascar, don de M. Decary. Roches du Sahara
tripolitain, don de M. Solignac. Roches du Chari et du Lac Tchad, mission
A. Chevalier en 1905. Fossiles cambriens et siluriens de Bohême, provenant
d’échange avec la Karlovy University de Prague.
Rangement des collections. — Remaniement de la collection du Néogène de la Touraine
et du bassin aquitanien. Mise en tiroirs d’une collection de fossiles de Bois-
Gouët. Exposition à la galerie de séries nouvelles du Cambrien du Tcnkin, du
Jurassique de France et du Phocène de Belgique.
Travailleurs admis au Ixiboratoire. — MM. G. Ramond, Sous-Directeur honoraire du
Laboratoire; R. L.affitte, Préparateur aux Hautes-Études, Collaborateur au
Service de la Carte Géologique de l’Algérie; J. Lacoste, Chef du Bureau de
Recherches et de Participations minières à Rabat; 0. Kilian; P. Lamaee,
Licencié ès Sciences, Assistant à l’Institut Agronomique; R. Soyer; G. Le-
coiNTRE, Docteur ès Sciences; R. Furon, Géologue de l’A. O. F.; M‘i« O’Neill;
L. et J. Morellet; V. Babet, Géologue de TA. E. F.; Agalède; Yang-Kieh;
D"^ M. Royer, Correspondant du Muséum.
— 44
Publicalions.
Paul Lemoine, Professeur. — Le rôle National du Muséum. Bull. Muséum, p. 144-150,
1932.
R. Abkâud, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur la faunule des marnes inférieures
de Sainte-Marie-dc-Gosse (Landes). C. R. som. S. G. F., p. 92-93, 1932.
— L-' département de la Nièvre au point de vue liydrogéologique. Département de la
Nièvre, Conseil Général, session de mai 1932, p. 115-123, 1932.
— Coupe do quelques forages exécutés en Seine-et-Marne. Bull. Muséum Hist. Nat.^
p. 364-368, 1932.
-- Révision de la feuille de Provins au 80.000®. B. S. C. G. F., n® 176, XXXIII, p. 460,
1929.
— Révision de la feuille de Verdun au 80.000®. Ibid., p. 509-511.
— Étude de quelques Foraminifères des marnes d’Horsarrieu (Landes), et particuliè-
rement de Nunimulites pulehellus von Hantken. B. S. G. F. (5), II, p. 17-20,
1 pL, 1932.
G. R.\mond. — Observation relative à une note de M. L. Bertrand. C. R. som. S. G. F.,
p. 207, 1932.
J. Lacoste. — Sur quelques cas de plissements dysharmoniques dans les synclinaux
du Rif méridional. C. R. som. S. G. F., p. 64-66, 1932.
— Sur l’état du problème tectonique prérifain et rifain méridional. C. R. Ac. Sc.,
t. 194, p. 1589.
— Sur le massif des Saliadjas (Rif méridional). C. R. Ac. Sc., t. 194, p. 897, 1932.
— Observations sur la série nummulitique prérifaine et rifaine méridionale : niveaux
transgressifs et décollements. C. R. Ac. Sc., T. 194, p. 112.
L. ET J. Morellet. — Un exemple de ravinement au sein du Bartonien dans la région
de Marines (Seine-et-Oise). C. R. som. S. G. F., p. 33-34, 1932.
— Sur une variété bartonienne et Indienne de Bayania bordacea (Lk.) B. S. G. F,
(5), I, p. 535-536, 1 flg. (1931), 1932.
-- Faune des Sables à Nunimulites variolarius de Caumont (Seine-et-Marne). Bull.
Muséum, p. 446-455, 1932.
R. Soyer. — Le quaternaire de Champigny (Seine). Bull, naturalistes parisiens, n° 15,
p. 43 à 56 (1930-1931), 1932.
P. Lamaee. — Sur l’âge des mouvements ayant donné naissance à la nappe des
marbres des Pyrénées navarraises. C. R. som. S. G. F., p. 45-46, 1932.
— Les brèches du flysch de Leiza (Navarre). Ibid., p. 129-131.
R. Furon. — Notes de stratigraphie soudanaise. De l’extension des grès, conglomérats
ferrugineux et calcaires lacustres dans les vallées du Niger et du Bani. B. S.
G. F., (5), I, p. 581-588 (1931), 1932.
— Nouvelles observations sur les roches crétacées de la côte du Gabon (A. E. F.).
C. R. Ac. Sc., 1. 194, p. 739, 1932.
— De l’extension du Dévonien marin en Afrique occidentale. C. R. Ac. Sc., 1. 194,
p. 996, 1932.
— La sève schisto-calcaire du Soudan; son conglomérat de base et sa position strati-
graphique par rapport aux séries antérieures. C. R. Ac. Sc., t. 195, p. 56.
— Les roches phosphatées de la côte du Gabon. G. R. Ac. Sc., t. 194, p. 1959.
V. Babet. - Observations relatives à une note de M. Choubert. C. R. som. S. G. F.,
p. 62, 1932.
— Observations géologiques dans la partie méridionale de l’Afrique équatoriale fran-
çaise (Bassins du Niari, de la Nyanga, du Djoué et du Haut-Ogooué). 154 p.,
20 flg., 8 pl., 2 cartes, 1932.
H. Agalède. — Note préliminaire sur le Jurassique supérieur et les alluvions pliocènes
de la bordure sud-est de la feuille de Saint-Aftrique. C. R. Som. S. G. F., p. 168-
170, 1932.
Minéralogie.
Collections reçues. — Los acquisitions de la Collection de Minéralogie consistent prin-
cipalement en dons. 220 échantillons environ ont été placés dans la Galerie. An
nombre des donateurs nous citerons : MM. Aubert de la Rue, Bazzi, Besairie
(minéraux et roches de Madagascar), D” Bousquet, F. Blondel (Minéraux et
roches de Madagascar et de l’Afrique du Sud), le Professeur A. Chevalier,
R. Félix (figurine gravée dans nn cristal de quartz de Madagascar), Fon-
TOYNONT, J. Huré, Fromaget, lo Profosseur Gruvel, D’’ Imiioff, Isnel (grand
échantillon de cuivre natif de Saint-Véran, Hautes- Alpes), Koudrtavzeff,
Mugnier-Sérand (minéraux des Iles de Los), colonel A. Pelloux, Fr. IL Pough
Rossi (minéraux de Madagascar), Serpa Pinto (météorite du Portugal), Seryg
(minéraux des gisements de mica dn sud de Madagascar), Colonel Vésignié
(espèces nouvelles).
Compagnie générale de Madagascar, Compagnie de Mokta-el-Hadid,
Société des Mines de Boudoukha.
Un lot de topazes et de rubellites de l’Oural a été acheté à un minéralogiste
russe et complète notre série des minéraux, des pegmatites de cette région.
Notre collection des tectites de l’Indochine s’est accrue de nombreux échan-
tillons grâce anx envois de MM. Esserteau, Jabouille, Krempf, D'' Yersin.
Deux météorites de chutes nouvelles provenant de la Colonie du Niger et du
Béni Mellal (Maroc) ont été données l’une par M. A. Chevalier, la seconde
par M. J. Bourcart.
Les espèces nouvelles suivantes ont été incorporées à la Collection par voie
de dons ou d’échange : Coronadite, gillipsite, monrepite, norbergite, sanbornite.
Le classement des roches a été poursuivi au Laboratoire avec l’aide de
M“® E. Jérémine, de M. J. Richard, et de M. G. Choubert.
Travailleurs admis au Laboratoire. — Parmi les Français : MM. II. Arsandaux, Pro-
fesseur à l’École de Physique et Chimie, Aubert de la Rue; Babet, Géologue
du Gouvernement général de l’A. E. F.; M**® S. Caillère, Boursière de Doc-
torat; Choubersky, J. Goor, Ingénieurs-géologues de Nancy; Hoffet; Kou-
riatchy; J. Mallet, Ingénieur-chimiste I. C. P.; M^i® H. Miciiel-Lévy;
M‘i® A. O’Neill.
Parmi les Étrangers : MM. V. Agafonoff, ancien Professeur à l’Université de
Tauride; G. Choubert, Ingénieur-géologue de Nancy; St. Goldsztaub, B. Go-
LOSTCHAPOFF, Ingénieurs civils des Mines; G. Jouravsky, Ingénieur géologue
de Nancy; Li Shi Lin; M^^® V. Malycheff; St Pavlovitch; P. Piepoli, Assis-
tant à l’École des Mines de Rome; V. Syzonienko, Ingénieur-chimiste.
Élude microscopique des minerais métalliques. — Parmi les travailleurs ci-dessus plu-
sieurs se sont initiés aux méthodes d’examen microscopique des minerais métal-
liques en lumière réfléchie.
M. J. Orcel a achevé l’installation nécessaire à la mesure des pouvoirs
réflecteurs des minéraux opaques en lumière blanche et en lumière mono-
chromatique.
— 46 —
Il a continué, avec l’aide de S. CAiLLÈEE,le classement de la collection
des gîtes métallifères et des sections polies correspondantes.
Études effectuées en vue d’applications industrielles. — Quelques études spéciales ont été-
demandées au Laboratoire par diverses Compagnies industrielles. Elles ont été
effectuées par M. J. Oecel, avec l’aide de MM. U. Deopsy, Assistant, St. Pav-
LoviTCH et E. Dueeüil.
Ces études sont les suivantes :
1. Étude d’un échantillon de quartz aurifère de Colombie.
2. Étude microscopique de roches de Colombie.
3. Étude complémentaire sur les minerais de manganèse de l’Imini (Maroc).
Description de la coronadite.
4. Étude de minerais de manganèse provenant du sud-ouest marocain, au
sud de rimini.
5. Étude minéralogique de limonites stannifères du Laos.
6. Examen (au point de vue de l’origine du minerai) d’une limonite stannifère
de la Mine Bartholoni (Laos) renfermant une veine do quartz à cassitérite.
7. Étude micrographique du minerai d’El Auzouar.
8. Étude minéralogique de concentrés de wolfram, ilménite, cassitérite.
9. Étude minéralogique d’une roche lithinifère.
10. Recherche du glucinium dans le feldspath de la pegmatite à béryl du Val
Musul, près Bozen (Italie).
11. Étude de l’origine des zones rouillécs apparues sur les plaques de granité
formant le revêtement des colonnes du Musée des Colonies.
M. U. Deopsy, Assistant, a étudié les roches qu’il a rapportées de la Côte d’ivoire et a
fait de nombreuses séparations de minéraux qui ont servi à diverses recherches
du Laboratoire.
M. R. Beison, Aide-technique, a exécuté de nombreuses photographies microscopiques
et macroscopiques relatives aux études effectuées dans le Laboratoire.
Comité d’ Études minières pour la France d’Outre-Mer. — Le Laboratoire de Minéralogie
du Muséum prête son concours à cet organisme et a reçu deux stagiaires ;
M, Rose, Chimiste du Service des Mines de l’A. O. F. etM. Faucheux, Ingénieur
civil des Mines, minéralogiste du même Service. Le premier complète ses connais-
sances sur l’analyse chimique des minéraux silicatés et des roches; le second se
perfectionne dans l’examen microscopique des roches, et dans la détermination
des caractères physiques des minéraux.
Publications.
A. Laceoix, Professeur. — Les roches intrusives et filonienncs de la région granitique
et sédimentaire du nord du Tibesti. C. R. Acad. Sciences, t. 194, 1932, p. 670..
— La composition des laves orthosiques des volcans du Tibesti. Ibid., t. 194, 1932,
p. 757.
— Chutes récentes de météorites en Afrique occidentale. Ibid., t. 194, 1932, p. 1533.
— La météorite (diogénite) de Tataouine, Tunisie (27 juin 1931). Bull. Soc. franç. Min.^
t. 55, 1932, p. 101-122, pl. hors texte, 1 fig.
— Les tectites de l’Indo-Chine. Nouvelle Arch. Muséum, 6'^ série, t. VIII, 1932, p. 139-
240, 43 fig., 12 pl.
— Georges Cuvier et la Minéralogie. Ibid., G® série, t. IX, 1932.
— - La Guyane française, in La géologie et les Mines de la France d’Outre-Mer, p. 485-504.
— Le massif cristallin de Madagascar. Ibid., p. 295-320.
47 —
A. Lacroix, Professeur. — Rapport sur l’attribution du prix Gaudryà M. L. Cayeux.
G. R. sommaires de la Soc. gêol. de France, 11, 1932, p. 144-150.
— Notice historique sur les membres et correspondants de l’Académie des Sciences
ayant travaillé dans les Colonies françaises de la Guyane et des Antilles, de la
fin du XVII® siècle au début du xix®. Lecture faite à la séance annuelle de V Aca-
démie des Sciences du 12 déc. 1923, 99 p.
— Centenaire de la mort de Georges Cuvier. Discours prononcé à Montbéliard, le
12 juillet 1932.
— Présentation pour la médaille Penrose. Bull, of the geol. Soc. of America, vol. 42,
p. 206-213.
— Notice nécrologique sur le colonel Azéma. Bull, du Muséum, 2® s., t. III, 1931.
P. Gaubert, Sous-Directeur honoraire du Laboratoire. — Cristaux produits par solidi-
fication d’une substance fondue contenant en dissolution des matières colo-
rantes. G. R. Acad. Sciences, t. 194, 1932, p. 109.
— Sphérolites à enroulement hélicoïdal de l’hélénine. Ibid., p. 733.
— Teintes dues au pléochroïsme des cristaux et des sphérolites colorés artificiellement.,
Ibid., t. 194, p. 2223.
— Rotation des cristaux flottant à la surface des liquides. Ibid., t. 195, p. 1088.
— Sur la coloration artificielle des cristaux et leur polyehroïsme. G. R. Gongrès des
Sociétés savantes, 1932, p. 159.
— Modification du faciès des cristaux d’oxalate et de nitrate d’urée. Bull. soc. franc,.
Miner., t. 55, 1932 (sous presse).
J. Orcel, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur l’existence de la coronadite dans les
minerais de manganèse de Bou Tazoult (région de l’Imini) Maroc., C. R. Acad,
Sciences, t. 194, 1932, p. 1956.
— Données nouvelles sur l’origine des gisements stannifères de Pak Hin Boun (Laos).
G. R. Gongrès des Sociétés savantes, 1932, p. 190-196, 3 fig.
— Remarques sur la préparation de la liqueur de Clerici (en collaboration avec
M. S. Pavlovitch). Bull. Soc. franç. Miner., t. 55, 1932, p. 85.
E. Aubert de la Rue. — Étude géologique et géographique de l’Archipel de Kerguelen
(Thèse). Revue de géographie physique et de géologie dynamique, vol. 5, fasc. 1 et 2,
1932, 234, p. 25, pl. hors texte, 2 cartes.
V. Babet. — Sur la Géologie des bassins du Haut-Niari, du Haut-Ogooué et de la
Nyanga. G. R. Gongrès des Sociétés savantes, 1932, p. 139-141.
— Observations géologiques dans la partie méridionale de l’Afrique équatoriale fran-
çaise (Bassins du Niari, de la Nyanga, du Djoué, et du Haut Ogooué) (Thèse).
Paris, 1932, 154 p., 8 pl. hors texte, 1 carte géologique en couleurs et un schéma.
S. Goldsztaub. — Structure cristalline de la gœthite. G. R. Acad. Sciences, t. 195,
p. 964.
N. Kouriatchy. — Sur quelques roches cristallophylliennes du Togo. G. R. Congrès
des Sociétés savantes, 1932, p. 172-177.
Li-Shi-Lin. — Étude de quelques schistes à ottrélite de Chine. G. R. Acad. Sciences^
t. 195, 1932, p. 444.
F. Papp. — Examen microscopique des minerais métalliques de Hongrie. Bull. Soc.
franç. Min., t. 55, 1932, p. 93-99, 2 pl. hors texte, 1 carte.
.S. Pavlovitch. — Étude micrographique de quelques minerais métalliques de Yougo-
slavie. Bull. Soc. franç. Minér., t. 55, 1932, p. 125-138, 6 pl. hors texte, 1 carte.
Physique végétale.
Travailleurs admis au Laboratoire. — Cramer, M™® Rabaté, M""’ Nerveux,
CoLLOT, MM. Hsieh-Yü, Lavieille, Cortesi, Langlois, Molliex, Meu-
nier, C. Cîîaraux, Paris, Plouvier, Sosa-Garcia.
Publications.
J. Rabaté, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur la présence de robincside dans les
fleurs do Vinca minor var. alba. Bull. Soc. Chim. biol., 1932, novembre.
— Sur la présence d’amygdonitrileglucoside dans le Pêcher. Ibid., décembre.
— et Kahane. — Analyse polarimétrique de systèmes ternaires. Application au
mélange de 3 stérols. Ibid., 808.
Mi‘® C. Bourdouil, Assistante. — Dominance du caractère amylacé chez un Maïs
hybride de première génération. Bull. Muséum, t. IV, n» 3, 1932, p. 337.
— Quelques caractères des matières grasses chez un Maïs hybride de première généra-
tion. Ibid., p. 339.
— Remarques sur le poids des graines hybrides chez le Pisum en génération. Ibid.,
n° 6, p. 777.
— Relation chez les hybrides de Pisum, entre la synthèse de l’amidon et le poids des
graines. C. R. Acad. Sciences, t. 195, p. 1317.
— et M. Hsieh-Yu. Influence d’une macération aqueuse prolongée sur l’émulsine des
amandes. Bull. Soc. chim. biol., 1932, novembre, p. 646.
R. Lavieille. — Contribution à l’étude du Kâa-heô, Sievia RebaudianaBeit.TMsc
Doct. Univ. (Pharmacie), Paris, 1932.
P. Molliex. — Recherches biochimiques sur la nutrition azotée du Bacülus jœcalis
alcaligenes. Thèse Doct. Univ. Paris, 1932.
IIsieh-Yu. — Contribution à l’étude chimique du Buddleia variabilis Ilimsl. Thèse
Doct. Univ. Paris, 1932 et Bull. Soc. chim. biol., décembre 1932.
J. L.anglois. — Contribution à l’étude de la Synthèse et de l’hydrolyse biochimique de
quelques alcools a xylosides |3. Thèse Doct. Univ. Pharmacie Paris, 1932.
Physique appliquée aux Sciences naturelles.
Le Professeur, M. Jean Becquerel, avec l’aide de M. Louis Matout, Sous-Directeur,
a poursuivi l’étude des phénomènes magnéto-optiques dans les minéraux et les cristaux
magnétiques.
1“ La rotation paramagnétique du plan de polarisation de la lumière a été étudiée,
parallèlement à Taxe optique, dans les éthylsulfates de cérium et de dysprosium, ainsi
que dans deux minéraux : la sidérose et le pyrope . Les résultats offrent un grand inté-
rêt au point de vue de nos connaissances sur le mécanisme de l’aimantation; l’interpré-
tation de ces résultats, dans les théories modernes, nécessite des développements ma-
thématiques et de très longs calculs numériques qui ne sont pas encore terminés.
Jusqu’à la température de l’azote liquide (77 degrés absolus), les expériences ont été
faites au Muséum. Les expériences exigeant des températures plus basses (jusqu'à
1°,5 abs.) ont été réalisées par M. Jean Becquerel au laboratoire cryogénique de l’Uni-
versité de Leyde.
- 49 —
2° MM. Jean Becquerel et Louis Matout ont aussi étudié un effet mag'neto-optique
«qu’ils avaient découvert l’année- précédente : l’état de polarisation des composantes
des raies d’absorption du xénotime-, sous l’action d’un clmmp magnétique normal à
l’axe optique* et à la direction de propagation de la lumièrev dépend de l’orientatiGn
des axes binaires du cristal par rapport au champ magnétique. L’étude des nombreux
clichés obtenus au spectrographe n’est pas encore achevée.
Le Professeur a publié en 1932, en collaboration avec M. le Professeur W. J. de Haas,
Directeur du laboratoire cryogénique de Leyde, un mémoire intitulé « Rapport
sur la polarisation rotatoire paramagnétique » (livre du 6« Congrès International du
Froid, Buenos-Aires, août-septembre 1932).
IL M. Paul Becquerel, Professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers, a exécuté au
laboratoire du Muséum les recherches suivantes ;
1° La vie latente des spores des mousses aux basses températures. C. R. Acad,
sciences, t. 194, p, 1379, 18 avril 1932,
Lesexpériences ont porté sur les spores deDicraneTla hétéromaïla, Atrichumundulatum
Ilypnum sericeum, Leucobryum glaucum, Funaria hygrometrica, Brachyterium rutabu-
■lum. Ces spores déshydratées ont pu séjourner sans perdre leur pouvoir germinatif :
1° dans l’azote liquide à — 190° pendant 240 heures; 2° dans le vide au ^^qq^qqq ^ la
température de — 271°, 16, do l’hélium liquide pendant 10 heures.
2° L’anhydrobiose des tubercules des Renoncules dans l’azote liquide. C. R. Acad.,
.Sciences f t, 194, p„ 1975, 30 mai 1932.
Les tubereuks des Renoncules semi-doubles peuvent perdre 158 0/0 secs de leur eau, à
partir du mois d’octobre, et passer, à l’état d’anhydrebiose au cours de l’hiver. Dans
cet état, plongés dans l’azote liquide pendant 18 jours, ils ont supporté, sans périr, la
basse température de — 190°. Remis en terre, après hydratation ils ont donné au mois
de juin, d’aussi belles fleurs, que les tubercules témoins qui n’avaient pas subi l’action
de estte basse température. La résistance des plantes arctiques, aux grands froids s’ex-
plique par leur anhydrobiose qui empêche leur protoplasma de se congeler.
3° La reviviscence des plantules après l’action des basses températures. C. R. Acad.
Sciences, t. 194, p. 2159, 13 juin 1932),
Des germinations de Blé, de Seigle, de Luzerne, d’Helianthe annuelle, à divers stades
de leur croissance et dont on a déterminé la déshydratation, ont résisté pendant
420 heures au contact direct de l’azote liquide à — 190° C. et aux actions combinées
■d’un haut vide et de la très basse température de l’hélium liquide à — 271°, 16.
Chimie appliquée aux Corps organiques.
Travailleurs admis au Laboratoire. — MM. Rutgers, Brunel, De Graeitî, Thomas.
Publications.
R. Fosse, Professeur. — Un nouveau principe des végétaux : l’Ac. Urique (en collabo-
ration avec P. De Geaeve et P. E. Thomas). C. R. Acad. Sciences, t. 194,
p. 1.408.
— Un nouveau principe des végétaux : l’Ac. Urique. 11° Communication (avec P. de
Graeve et P., E. Thomas). Ibid., 1. 195, p. 1.198,
V. Hasenfeatz, SousrDireeteur du Laboratoire et M. Frèrejacqub, Assistant, ont
consacré l’année tout entière à la rédaction d’un important article (300 pages
environ) sur les « Oses et Holosides » qui doit paraître dans le Traité de chôme
Organique publié sous la direction de M. le Professeur Guignard (Masson,
éditeur).
Bulletin du Muséum, 2* s., t. V, 1933.
4
50 —
J.-J. Rutgers. — Sur uns nouvelle hormone sexuelle cristallisée retirée de l’urine des
Juments gravides (avec A. Girard, G. Sandulesco et A. Fridenson). C. R.
Acad. Sciences, t. 194, p. 909; t. 195, p. 981.
— Sur les hormones cristallisées retirées de l’urine des Juments gravides (avec A. Gi-
rard, G. S.ANDULESco, A. Fridenson et G. Gaudefroy). Ibid., 1. 194, p. 1.020.
P. De Graeve. — Un nouveau principe des végétaux : l’Ac. Uriquejavec R. Fosse
et P. E. Thomas). C. R. Acad. Sciences, t. 194, p. 1.408.
— tin nouveau principe des végétaux : l’Ac. Urique. IR Communication [avec R. Fosse
et P.-E. Thomas). Ibid., t. 195, p. 1.198.
P.-E. Thomas. — Un nouveau principe des végétaux : l’Ac. Urique (avec R. Fosse et
P. De Graeve). C. R. Acad. Sciences, t. 194, p. 1.408.
— Un nouveau principe des végétaux : P Ac. Urique. IR communication (avec R. Fosse
et P. De Graeve). Ibid., t. 195, p. 1.198.
Agronomie tropicale et Productions coloniales
d’origine végétale.
Malgré la diminution des ressources mises à la disposition du Laboratoire, le travail
courant a pu se poursuivre grâce au concours du Comité de Patronage du Laboratoire
reconnu d’utilité publique (décret du 12 juin 1928).
Collections reçues. — M. Chevalier, Prolesseur, a rapporté de son récent voyage au
Sahara, en Afrique centrale et occidentale environ 1.000 numéros d’herbier
qui s’ajoutent à la collection qu’il a déjà rassemblée en vue de la publication
d’une flore de l’Afrique occidentale française. Ses deux collaborateurs de mission
MM. J. Rogeon (décédé en cours de Mission) et A. Leclercq ont fait parvenir
en outre au laboratoire environ 1.200 numéros d’herbier, des graines et des
fruits. M. Chevalier a également recueilli une collection complémentaire de
bois d’Afrique occidentale.
Le Professeur a en outre rapporté ou reçu de différents correspondants saha-
riens des collections géologiques, minéralogiques, zoologiques, ethnographiques
et entomologiques remises aux Services intéressés du Muséum.
Le Laboratoire a, d’autre part, reçu en don les collections suivantes : Un her-
bier d’environ 1.500 numéros récoltés en Côte-d’Ivoire par M. Portères;
250 numéros d’herbier de la Guinée française donnés par M. Jacque-Félix;
Un lot de 47 échantillons récoltés par le Colonel Vignon et un lot de 115 numéros
donnés parle Capitaine Le Rumeur provenant de la Colonie du Niger français;
30 numéros d’herbier du Tibesti recueillis par l’Adjudant-Chef Tarrieux;
Une collection de l’Ouest africain anglais de 475 numéros envoyés en échange
par le Jardin royal botanique de Kew\ Une collection de 143 numéros d’herbier
du Libéria donnée en échange par le Jardin botanique de Berlin-Dahlem-, Une
collection do Raphias du Gabon et quelques autres plantes utiles de cette colonie
collectées et envoj^ées par M. l’abbé Walker; Une collection de divers échan-
tillons de cafés et caféiers provenant de Madagascar, du Tonkin, de Guinée-
française de Côte d’ivoire, du Cameroun; Une série de Blés du Soudan français;
50 échantillons de plantes fourragères cultivées à la Station expérimentale de
Rabat; divers échantillons de bois coloniaux et autres plantes envoyés pour
étude et identification. A la suite de l’Exposition coloniale nous avons reçu une
collection d’échantillons de bois des Antilles et une série de billonsde boisd’Indo-
Chine.
De nombreux périodiques provenant d’échanges avec la Revue de Botanique
appliquée et d’ Agriculture tropicale et d’importants ouvrages et brochures adres-
— 51
sés pour être analj^sas ou résumés dans ladite Revue, donnés au Laboratoire
par M. Chevalier.
M issions. — M. Aug. Chevalier, Professmr, Directeur du Laboratoire s’est embarqué
à Marseille à destination d’Alger, le 8 décembre 1931, appelé en mission par
M. J. Carde, Gouverneur général de l’Algérie et M. J. Brévié, Gouverneur
général de l’A. O. F. Au cours de cette importante mission qui a duré quatre
mois, il a parcouru accompagné de scs collaborateurs, MM. J. Rogeon et A. Le-
clercq, environ 10.000 kilomètres d’itinéraires. Il a d’abord visité les Stations
expérimentales agricoles des Territoires du Sud de l’Algérie. Il a tenté la créa-
tion d’un petit jardin d’essiis, à Reggan dans le Sahara, pour l’acclimatation
de plantes utiles. Après la traversée du désert, M. Chevalier a parcouru, en
compagnie de M. Rogeon, la Colonie du Niger, le Soudan Français et le Sénégal,
recueillant des collections botaniques et autres (roches, graines, météorite, etc.),
remises aux divers services du Muséum, lors de son retour qui a eu lieu
lo 16 avril. Il poursuit actuellement l’étude des plantes rapportées.
Invité par l’Institut international d’agriculture de Rome, M. Chevalier a
pris part à la réunion de la Commission pour l’agriculture des pays tropicaux et
sibtropieaux du Conseil international scientifique agricole qui s’est tenue à
Rome au mois de mai 1932.
M, J. Rogeon, des Services agricoles du Soudan français, a été mis par M. le Gouver-
neur général Brévié à la disposition de M. Chevalier pour continuer au Soudan
français et dans l’Air les recherches et la récolte de collections d’études com-
mencées avec lui de janvier à avril. Il est malheureusement décédé à Niamey
le 10 août 1932.
M. A. Leclercq, Ingénieur d’horticulture, attaché à la mission de M. Chevalier, a
poursuivi au Soudan (Adrar des Iforas) et au Niger la récolte de collections des-
tinées au Muséum. Une partie des frais de mission de M. Leclercq a été prise
à la charge du Soudan français, grâce à la bienveillance de M. le Gouverneur
Fousset.
M. A. Kopp, Ingénieur agronome, Préparateur sans traitement à l’École des Hautes-
Études, a terminé sa mission d’études sur la Canne à sucre à la Réunion et rentre
au Laboratoire pour mettre au point ses travaux.
C.mférences spéciales. — Au Muséum National d’IIistoire Naturelle : Voyage d’études à
travers le Sahara et sur les confins soudanais. A l’Institut international d’agri-
culture de Rome : Sur les mesures scientifiques à appliquer à l’agriculture tro-
picale pour remédier à la crise. Au Conservatoire national des Arts et Métiers
(Centre d’étude de Bromatologie) : les Caféiers.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — M. W. Russell, ancien Chef de travaux
à la Sorbonne, M. Hédin, MM. Portères, Jacques-Félix et Mancion des Ser-
vices agricoles de PA. O. F., M. J. de Vilmorin et ses collaborateurs, M*i<> M.-
Th. François, M. Raymond-IIamet, M. Reznik. Parmi les étrangers: MM. Hut-
CHiNSON et Dalziel, des Jardins de Kew, le D” Tachdjian, M. Bremekamp.
Chaque jour le Laboratoire reçoit en outre des visiteurs demandant des ren-
seignements sur l’agriculture tropicale, les bois coloniaux. Il leur est répondu
verbalement ou par écrit.
Piiblicalions.
Li Revue de Botanique appliquée et d’agriculture tropicale (Vol. XII, 1.110 pages) a été
publiée en 1932.
Table décennale (années 1921-1930) par Auteurs et par Matières de la Revue
de Botaniqiie appliquée et d’agriculture tropicale, 1 vol. in-S**, 272 pages.
Aug. Chevalier, Professeur, Directeur du Laboratoire. — Les Ressources végétale s
du Sahara et de ses confins Nord et Sud, 1 vol. in-8“, 256 pages.
— Les places dépourvues de végétation dans le Saliara et leur cause sous le rapport
de l’écologio végétale. C. R. Acad. Sc., 1. 194, 1932, p. 480.
— Sur la mer quaternaire de Tombouctou. Ibid., p. 1583.
— Sur la présence du Silurien et d’une flore paléozoïque entre le Kouar et le Tibe sti
(Sahara oriental). Ibid., t. 195, p. 718 (en collaboration avec M. C. Killian i.
- Plantes nouvelles ou peu connues récoltées en Afrique occidentale. Bulï. Muséum,
2« s., t. IV; p. 583-590.
— Notice sur Jean-François Rogeon. Ibid., p. 614-615.
— Sur quelques Mélastomacées nouvelles ou peu connues de l’Afrique occidentale.
Ibid., p. 678-687.
— Sur un Corrigiola nouveau de l’Afrique tropicale. Ibid., p. 1008.
— Sur quelques Clématites de l’Ouest et du centre africain. Ibid., p. 1018.
— Le Territoire géo-botanique de l’Afrique tropicale nord occidentale et ses subdivi-
sions, avec une carte. Bull. Soc. Bot. Fr. (en cours d’impression).
— Analogies et dissemblances entre les flores tropicales de l’Ancien et du Nouveau
Monde. G. R. Congrès luternational de Géographie, (en cours d’impression.)
— Rapport sur les Améliorations à apporter à la production de l’Arachide au Sénégal.
Manuscrit 12 p. remis au Comité des Oléagineux et Corps gras de l’Institut
colonial français.
— L’agriculture indigène pendant la crise en Afrique occidentale française. Manuscrit
10 p. remis à la Commission d’agriculture pour les pays tropicaux de l’Institut
international d’agriculture de Rome.
— Récoltes botaniques de Michel Vieuxehange dans l’Oucd Draa. Rev. Géographie
Marocaine, juin 1932.
— Sur deux haches polies de la région de Djado (Sahara). Bull. Soc. Africanistes, 1932
(en cours de publication).
— Compte rendu d’un voyage dans le Sahara. C. R. Acad. Sc. col. 1932 (en cours de
publication).
Articles publiés par M. Aug. Chevalier, dans la Revue de Botanique appli-
quée et d’agriculture tropicale, vol. XII, 1932 :
— Le Jardin de Chèvreloup annexe du Muséum national d’Histoire Naturelle, p. 1-1 4.
— L’Agriculture et l’Horticulture à l’Exposition coloniale de Yincennes, p. 20-32.
— Nouvelles recherches sur les Palmiers du genre Raphia, p. 93-104 et 198-213.
— Sur un Arbre à gousses fourragères : Bauhinia malabarica, p. 124-128.
— Les vrais et les faux Balatas, p. 261-282 et 347-358.
— Voyage d’études à travers le Sahara, sur ses confins soudanais et dans la vallée
du Niger, p. 423-431.
— Nouveaux documents sur les Acacias à gomme de l’Afrique occidentale française,
p. 438-445.
— ■ Nouvelles observations sur les Sauterelles du Sahara, du Niger et du Soudan fran-
çais, p. 509-517 et 622-628.
— Un Sorgho fourrager des régions désertiques du Sahara central, p. 525-530 (en col-
laboration avec M. A. Reznik).
— Sur un Poisson de l’Afrique occidentale très nuisible aux rizières, p. 547-548.
— Nouvelles contribution à l’étude systématique des Oryza, p. 1014-1032.
— 53 —
W. Russell. — Note sur la structure du Zygophÿllum Qeslini. R. B. A., XII, WSE,.
p. 518-520.
— - Sur quelques particularités du bois AMschymmem iniica. A. F. A. S., Congrès
de Bruxelles, juillet 1932.
— Sur la désarticulation des gousses AÆsàiynomene. Bull. Muséum, 2® s., t. IV,.
p. 607.
— Nombreux résumés et travaux d’analyses bibliographiques parus dans la R. B. A.
A. Kopp, Préparateur aux Hautes-Études. — La Vanilledans l’assolement de la Canne
à sucre à la Réunion. R. B. A., XII, 1932, p. 32-47.
J. Troch-\in, Assistant au Laboratoire. — Note sur la germination de la noix de Coco .
R. B. A., XII, 1932, p. 396-397.
— La protection des Palmiers au Sénégal. Ibid., p. 230-232.
— Les théories modernes sur le rôle du potassium dans le développement du Cancer
chez l’homme et chez les végétaux. Ibid., p. 308-311.
— .Inalyses bibliographiques parues dans la R. B. A.
— Les maladies du petit Mil au Sénégal. Bull. Soc. Uist.Nat. Toulouse, LXIV, 1932,
p. 170-174.
— Sur la biologie de deux Commelinacées.. C. R. Acad. Sc., Séance du 15 février 1932.
— Note sur l’Anatomie d’une feuille d’Asclépiadéc ; Le Leptadenin lancifolia Decne.
Bull. Soc. Bot. Fr., 1932, LXXIV, p. 28-32.
— Olderdandia nouveau (Rubiacée) du Sénégal. Bull. Muséum, 2® s., t. IV, 1932,.
p. 604-606.
— L’aviation et les études de géographie botanique tropicale. La Terre ei la Vie, II,.
1932, p. 278-286.
— L’aviation au service de l’agronome et du botaniste. Rev. Forces aérmines, 1932,
n° 40, p. 1227-1251.
— Note sur un Rhinopterix (Malpighiacées) peu connu du Sénégal. Bull. Soc. Bot. Fr ..
(à l’impression).
Louis Hedin. — La vocation des terres de la forêt tropicale africaine.. R. B. A., 1932 ,
p. 111-123.
M""® J. G.VLY-C.A.RLES. Traductions, résumés d’articles, analyses bibliographiques.
D. Noem.a.nd. — Examen du bois de Balata. R. B. A., XII, 1932, p. 351-356.
— Sur la présmee probable du Bossé au Cameroun. Ibid., p. 469-471.
— Résumés d’articles et analyses bibliographiques.
A. Reznik et Aug. Chevalier. — Un Sorgho fourrager des régions désertiques du
Sahara central. R. B. A., 1932, XII, p. 525-530.
~ Graminées nouvelles ou mal connues de Guinée française. Bull. Muséum, 2® s., t. IV,.
1932, n® 8.
— Résumés d’articles et analyses bibliographiques.
PÊCHES ET Productions coloniales d’origine animale.
Personnel. — M. Georges Petit, Docteur ès Sciences, dont on connaît la valeur scien-
tifique et technique, a été promu Sous-Directeur de Laboratoire à partir du
1®*^ janvier 1933. Le reste du personnel est resté sans changement.
— 54 —
Collections reçues. — Le Laboratoire a reçu notamment des collections : de M. A. Geu-
VEL : Poissons, Crustacés, Mollusques, Échinodermes, etc... du Grand lac Amer
(Canal de Suez); de M. Risbec, à Nouméa; de la mission G. Petit, à Madagas-
car ; 14 caisses de collections diverses qui sont en cours de distribution.
■Collections distribuées dans les différents services. — Malacologie : Ilydroïdes (A. Bil-
lakd, dét. ; A. Gruvel et R.-Ph. Dollfus, coll. : Maroc et voyage du « Pourquoi-
Pas ? »); Ilydroïdes; Cameroun (Th. Monod); Spongiaires, Échinodermes, Mol-
lusques : côtes de France, Mauritanie, Cameroun (Th. Monod). — Entomologie :
Insectes divers : côtes de France, Sahara, Cameroun (Th. Monod). — Ichthyo-
logie et Herpétologie : Poissons d’eau douce : Montagne d’Ambre, Madagascar
(G. Petit); un exemplaire de Podocnemis madagascariensis (Aquarium du Musée
des Colonies). — Anatomie comparée : une caisse, un sac d’ossements sub-fossiles :
sud de Madagascar (G. Petit). — Phanérogamie : Plantesde Madagascar (G. Pe-
tit). — Minéralogie : échantillons minéralogiques de Madagascar (de la part
de H. Peerier de la Bathie).
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — M™® Pruvot-Fol (Nudibranches et
Tectibranches des Colonies françaises et de la mer Rouge); Georges Witenbérg,
Professeur de Parasitologie à l’Université de Jérusalem (Helminthes parasites
des poissons comestibles des colonies françaises); M. P. Budker (Sélaciens);
M. le Commandant Denisart (Pêcheries coloniales).
En outre, un grand nombre de personnes sont venues, soit demander des ren-
seignements scientifiques et techniques, soit consulter la Bibliothèque sur des
points particuliers se rattachant à l’industrie des pêches coloniales.
Missions diverses dans les colonies et pays de protectorat. — Le Professeur Gruvel a
accompli, cette année, deux importantes missions, l’une en Égypte et en Pales-
tine et l’autre au Maroc.
Mission en Égypte et Palestine : Le Professeur Gruvel, après avoir visité le
Canal de Suez dans son ensemble, s’est attaché plus particulièrement, cette
année, à l’étude du grand lac Amer, qui se trouve à peu près vers le milieu du
Canal, entre Suez et Port-Saïd et constitue, pour les espèces animales et végé-
tales, une sorte de zone de balancement et de stabulation. M. Gruvel a rapporté
des collections importantes de poissons, crustacés, mollusques, vers, échino-
dermes, etc... dont un grand nombre d’espèces n’avaient jamais encore été
signalées ni dans le Canal dans son ensemble, ni, par conséquent, dans le grand
lac Amer. M. Gruvel a constaté que la plus grande partie des espèces zoolo-
giques appartiennent plus spécialement à la faune érythréenne, surtout on ce
qui concerne les crustacés, mollusques, etc... Quant aux poissons, sur 45 espèces
environ rencontrées dans le Grand lac Amer, 26 appartiennent à la faune éry-
thréenne, 16 à la Méditerranée et 3 aux deux mers en même temps.
Mission au Maroc: M. Gruvel, accompagné de M. Besnaed, Préparateur, s’est rendu,
comme chaque année, au Maroc, pour y continuer la préparation de la carte de
pêche de la côte occidentale, entre Sali et Mazagan. Il a découvert dans cette
région une zone sub-littorale fort riche en espèces, mais très limitée. Plus au
large, jusqu’aux fonds de 180 mètres, il y a presque impossibilité de chalutage,
les fonds étant parsemés de têtes de roche. Cette partie constitue donc une zone
de réserve importante pour la protection des espèces.
M. Gruvel a visité les principaux ports de pêche, les marchés au poisson des
principales villes, les usines de conserves les plus importantes, poursuivant, en
un mot, ses études sur le développement des pêcheries marocaines.
De plus, entré au Maroc par Oudja, il s’est rendu immédiatement à la pisci-
culture d’Azrou, aujourd’hui complètement terminée et installée de façon tout
à^ait moderne. Il a malheureusement constaté une diminution considérable des
truites capturées pour la reproduction et a préconisé des mesures de protection
extrêmement sévères de ces poissons, dont la raréfaction compromettrait irré-
médiablement l’œuvre poursuivie depuis de longues années.
— 55
^r. G. Petit, Sous-Directeur, a été chargé par l’assemblée des Professeurs du Muséum
(février 1932) d’une mission à Madagascar, pour l’étude des réserves naturelles.
La mission, embarquée le l®*" avril 1932, était de retour le 15 octobre. M. Petit
a inspecté les réserves de Betampona (Est), rocailles du plateau Mahafaly et
lac Manampetsotsé (S. O.), Bemaraha (O.). La publication des résultats scien-
tifiques et techniques de la mission est en cours. M. Petit, accompagné d’un
cinéaste, M. Roger Mouelan, apu réaliser un film documentaire sur la grande île.
M. W. Besnaed, Préparateur, a accompagné M. Geuvel dans sa mission au Maroc.
Sous la direction de ce dernier et avec le concours précieux du capitaine Peeeiee,
commandant du « Tassergal » il a étudié la faune et les fonds jusqu’à 180 mètres,
entre Safi et Mazagan, pour l’établissement de la carte de pêche dont il a été
parlé plus haut.
Enseignement. — Le Professeur Geuvel a fait, comme les années précédentes, un cours
normal; il a étudié : lo la pêche en eaux douces dans les États de Syrie; 2“ les
enseignements tirés de l’Exposition coloniale internationale de 1931, au point
de vue des pêcheries coloniales.
Comme chaque année également, M. Geuvel a fait un certain nombre de
leçons théoriques et pratiques aux officiers et agents forestiers se destinant aux
Colonies, sur la faune sauvage coloniale et les mesures prises ou à prendre en vue
de sa protection.
En outre, M. Geuvel a fait une série de conférences sur les pêcheries coloniales,
soit à l’Agence Économique de l’Indo-Chine, soit au Conservatoire des Arts et
Métiers, soit dans l’Amphithéâtre Cuvier,
L’enseignement magistral ainsi que ces conférences ont été particulièrement
suivis.
M. G. Petit, Sous-Directeur, a été chargé, comme précédemment, d’un cours à l’École
coloniale, sur les produits coloniaux d’origine animale.
^ Faune des colonies françaises. — La parution du tome V a été retardée par la carence
financière des Colonies; il n’a donc pu être terminé en temps voulu et, à l’heure
actuelle, deux fascicules seulement en sont parus ;
1. A. Hustache ; Curculionides de la Guadeloupe (suite et fin), 142 p. avec
figures dans le texte.
2. A. Geuvel : État actuel de l’Industrie des Pêches au Maroc (42 pages,
avec pl. hors texte).
Congrès international pour la protection de la nature. — La publication du compte rendu
des travaux de ce Congrès a été assurée, sous la direction du Professeur Geuvel,
par MM. Ch. Valois et G. Petit, avec la collaboration des secrétaires de sec-
tions. Ce volume comprend 584 pages, avec 16 planches hors texte et des figures
dans le texte. Il constitue un important ouvrage publié grâce au concours
financier du Commissariat général de l’Exposition coloniale internationale de
1931 à laquellq, nous l’espérons, il fera honneur.
Comité national pour la protection de la faune et de la flore coloniales. — ■ Sous la Prési-
dence de M. Capus, Sénateur de la Gironde, le comité a poursuivi son œuvre
tendant à la protection efficace de la Nature dans son sens le plus large. C’est en
grande partie sous ses auspices qu’a été organisé le Congrès International pour
la Protection de la Nature.
Au cours d’une de ses réunions, en mars dernier, le D' Gromiee, dans une
conférence accompagnée de nombreuses projections fixes, a attiré tout spécia-
lement l’attention du Comité sur l’état actuel de la faune sauvage africaine et
la nécessité impérieuse de sa protection effective.
La question des réserves forestières et faunistiques de Madagascar a fait l’ob-
jet de plusieurs réunions; à la dernière de ces séances, en novembre 1932,
M. G. Petit a fait un compte rendu de sa mission dans la grande île pour l’étude
de ces réserves.
— 56 —
Aqucü-ium du Musée des Colonies. — On sait que, à l’occasion de l’Expasition colo-siaie
internationale, il a été créé dans le rez-de-chaussée du Musée des Codonies, un
aquarium destiné à montrer au grand public une partie tout -an moins de la
faune aquatique de nos colonies et des régions tropicales en généraJ,. On sait
également le grand succès qu’a obtenu et qu’obtient encore ce-t aquarimn, car.
après diverses alternatives, il a été maintenu «n état de fonctionnemeat après
la fermeture de l’Exposition coloniale. Le Professeur Gruvfx, qui avait été
chargé de l’organiser, en continue la direction.
Depuis l’Exposition coloniale, cet aquarium ainsi que l’Exposition de syn-
thèse des produits des eaux qui l’accompagne ont été considérablement modi-
fiés, et surtout perfectionnés. Il a été remédié tout d’abord à l’insuffisance de
lumière, cause au début, d’une grande mortalité chez les animaux et, surtout,
chez les plantes. Actuellement, grâce aux heureuses modifications apportées
dans l’éclairage électrique, cette mortalité est excessivement réduite et cepen-
dant, animaux et plante:s vivent dans des bacs qui ne reçoivent jamais la lumière
d;u jour.
Il a été aménagé une installation spéciale pour la reproduction des espèces
et le traitement des animaux malades. En sorte qu’actuelleraent cct aquarium
est devcmi non seulement un centre d’éducation populaire très fréquenté, mais
aussi un centre d’études biologiques sur les animaux exotiques : poissons, crus-
tacés, reptiles, en particulier qui, sont entretenus dans les meilleures conditions
de vitalité.
Le planisphère qui occupe actuellement la partie centrale du grand aquarium
va être transformé en une sorte de jardin tropical, avec eau courante tempérée,
plantes tropicales et animaux divers aquatiques, do belle taille, de faqon à cons-
tituer un ensemble à la fois instructif et agréable.
Un lahoratok-c de recherches, aujourd’hui encore insuffisant, va y être ins-
tallé de façon tout à fait moderne.
Dans un avenir très proche, il sera donc possible de recevoir â l’aquarium du
Musée des Colonies un certain nombre de travailleurs désireux de poursuivre
des études biologiques sur la faune aquatique en général et sur les formes
tropicales en particulier.
Le personnel attaché à l’aquarium comprend, outre le Directeur : un Sous-
Directeur : M. W. Besnaed, un Agent technique : M. Gousseff, une Aide tech-
nique chargée spécialement de l’élevage et du traitement des animaux ma-
lades : M™® Besnaed, Docteur en médecine et un petit personnel subalterne
chargé de l’entretien de raquarium, de la nourriture des animaux, etc...
Pilbliealions .
A. Gruve’L, Professeur. — Nos pêcheries coloniales doivent alimenter le marché euro-
péen. La Science et la Vie, n° 77, mars 1932, p. 197.
— Présentation du numéro spécial de Togo-Cameroun, consacré à la pêche dans h s
territoires africains sous mandat, mars 1932.
— Sur quelques observations au sujet du grand lac Amer (Canal de Suez). C. R. Acad,
Sciences, 27 juin 1932.
— Les migrations à travers ie ©anal de Suez et la Faune des côtes palestino-syriennes.
Rapport à la Commission pmr l'exploration scierdifi'que 4e la Méditerranée,
27 judlet 1932.
— Conditions particulières de la Faune et de la Flore du grand lac Amer (Canal de
Suez). Communication à V Académie des Sciences coloniales, 21 décembre 1932,
— Etat actuel de l’Industrie des Pèches au Maroc. Faune des Colonies Françaises,
t. V, fasc. 2, n“ 25, 1932, 188 pages et 3 pl. hors texte.
— 57
A. GrU'Vel, Professeur. — De la Protection des Poissons dans ks colonies fran-
çaises. C. R. des Travaux du Congrès Iniernaiional 'pour la Protection de la
Nature, p. 178.
G. Petit, Docteur ès Seiences, Sous-Directeur (en mission à Madagascar d’avril à oc-
tobre 1932. — Les relations de la musculature et des papilles de la langue chez
les Eeptiles et les JVIammifères (avec W. Besnaed) {Archives du Muséum, 6® s.,
IX, 1932, p. 95-132, 35 flgs.
— La pêche en Albanie : la pêche dans le lac de Butrinto. Bull. Soc. centr. Aquicul-
ture et de Pêche, n° 4-6, avril-juin 1932, p. 33-45, 1 fig.
— L’Aquarium du Miusée des Colonies,. Science <et Monde, n° 48, avril 1932.
— .Analyse des ouvrages de MM. A. Geuvel, Chazelas, D’' Devez, Fbénée, etc....
dans La Te/rre et la Vie.
— Compte rendu d’une mission à Madagascar et notes sur la question 4es réserves'
naturelles. Bull. Mmséum, -n® 7, p. 792-804, 1932.
— Publication, sous la direction de M. A. Geuvel et en eollaboration avec Ch. Valois,
du volume des C. R. dw 11® Congrès international pour la Protection de la Nature..
Th. AIonod, Docteur ès sciences, Assistant. — Tanaidacés et Isopodes aquatiques de
l’Afrique occidentale et septentrionale. 3® partie. Sphæromatidæ. Mém. Soc.
Sc. nat. Maroc, n° XXIX, 31 déc. 1931; paru le 20 janvier 1932; 92 p-, 74 fig.
— Crustacés exotiques en Méditerranée. La Terre et la Vie, II, n® 2, février 1932,.
pp.. 65-73, 9 fig. 1 carte.
— Un problème à étudier : la question sao. Ibid., II, n® 4, avril 1932, pp. 239-241, 3 fig.
— Ub?r drei indopazifische Cypridiniden und zwei in Ostracoden lebende Krebstiere .
Zool. Anz., 98, heft 1 /2, 1932, pp. 1-8, fig. 1-10.
— Phoques sahariens. La Terre et la Vie, II, n° .5, mai 1932, pp. 257-261, 4 .fig.
— Supplément à l’inventaire des manuscrits de Risso conservés à la Bibliothèque du
Muséum d’ITistoire naturelle (Rissoana IV). BulL Muséum (2), IV, n° 15,
juin 1932, pp. 461-4’64.
— .Sur un Asdlus aberrant (A. Re.miji nov. sp.) du lac d’Ohrida (Albanie). Bull. Soc..
Zool. France, LVII, n® 3, 1®"’ juillet 1932, pp. 206-217, 4 fig.
— Contribution à l’étude de quelques Copépodes parasites de poissons. Annales de
Parasitologie, X, n° 4, juillet 1932, pp. 345-380, 23 fig.
— .Autour de l’exposition du Bénin. La Terre et la Vie, II, n° 9, septembre 1932,
pp. 542-555, 8 fig.
— L’Adrar Ahnct. Contribution à l’étude archéologique d’un district saharien. Trav..
et Mém. Inst. Ethnol.,, XIX, 1932, 201, p., 103 fig. 3 pL hors texte, 3 cartes
hors texte.
— Slissiosi saharienne Augiéras-Drapej, 1927-1928. Phanérogames (Liste des réooltes-
classées par ordre géographique) avec une introduction Bull. Mus..., i(2), IV,
n® 6, oet. 1932, pp. 756-7.74, 1 fig.
En collaboration avec R. Ph. Dolufus :
— Sur quelques animaux rapportés par E. Aubert de la Rüe des îles Australes (Ker-
.'guelen et Saint-Paul). SuB. Soc. Zool. France, LVII, n® 1, 15 mars 1932, pp. 56-
76, fig. 1-9.
— Les Copépodies parasites -de Mollusques. Ann. de ParasiL, X, n® 2, l®"" mars 1932,,
pp. 129-2,04, fig. 1-30.
— Les Copépodes parasitss de Mollusques, 1®*' supplément. Ibid., X, n® 3, 1®’’ mai 1932,.
pp. 295, fig. 1-6.
58 —
P. Chabanaud, Préparateur à l’École des Hautes Études. — Sur la ceinture et quelques
autres éléments morphologiques des Poissons hétérosoiaates. Bull. Soc. Zool.
France, t. 56, p. 386-398, 4 fig.
— Observations sur quelques Téléostéens marins de la Somalie Italienne. Bull. Soc.
Zool. France, t. 57, p. 197-201, 1 fig.
— Contribution à l’étude de la faune ichthyologique de la baie du Lévrier. Bull.
Comité d’Études historiques et scientifiques A. O, F., 13, p. 424-436, 3 fig.,
1 pl.
— Poissons recueillis dans le Grand lac Amer (Canal de Suez), par M. le Professeur
A. Geuvel. Bull. Muséum, 2<= s., t. IV, p. 822*835, 2 fig.
— Poissons de l’ordre des Heterosomata recueillis par M. le Professeur A. Gruvel
et par M. R. Ph. Dollfus sur la côte atlantique du Maroc. Além. Soc. natur. Maroc
(sous presse).
— Les Gonorhynchidés fossiles des musées de Marseille et d’Aix-en-Provence. Ann.
Musée Marseille (sous presse).
— Quenselia ocellata Linné. Fiches de la Commission Internationale pour l’exploration
de l’Atlantique Nord et do la Méditerranée.
R. Ph. Dollfus, Préparateur à l’Éicole des Hautes Études. — Amœnitates hrlmin-
thologicæ IL Qu’est-ce que le genre Corynesoma Leuckart? Bull. Soc. Zool.
France, séance du 27 octobre 1931, t. LVI, n“ 5, p. 410-419 (paru le 15 janv. 1932).
— Nouvel addendum à mon énumération des Cestodes du plancton et des Invertébrés
marins. Ann. Parasitologie, t. IX, n° 6, novembre 1931, pp. 552-560, fig. 1-7.
— Trématodes. Résultats scientifiques du voyage aux Indes orientales néerlandaises
de LL. AA. RR. le Prince et la Princesse Léopold de Belgique, vol. II, fasc. 10,
distribué le 15 février 1932, p. 1-13, fig. texte 1-3, pl. I-II, fig. 1-6, 1-4. Além.
Musée Royal d’Hist. nat. de Belgique. Hors série.
— (En collaboration avec Th. Monod). Les Copépodes des Mollusques. Ann. Para-
sitologie, t. X., n° 2. 1®’’ mars 1932, p. 129-204, fig. 1-30.
— (En collaboration avec Th. Monod). Sur quelques animaux rapportés par E. Au-
bert de la Rüe des îles australes (Kerguelen et Saint-Paul). Bull. Soc. Zool.
France, séance du 26 janvier 1932, t. LVII, n^ 1, paru le 15 mars 1932, p. 56-76,
fig. 1-9.
— (En collaboration avec Th. Monod). Les Copépodes parasites de Mollusques. Pre-
mier supplément. Ann. Parasitologie, t. X, n“ 3; 1'^'’ mai 1932; pp. 295-299,
fig. 1-6.
— Sur l’attaque de la coquille des Bigorneaux Littorina littorea (L.), de Hollande, par
Polydora. Revue des Travaux de l’Office des Pêches maritimes, t. V, fasc. 2, n° 18,
paru le 30 juin 1932, p. 273-277, fig. 1-4.
— Identification d’un Cestode de la collection du Laboratoire de Parasitologie de la
Faculté de Médecine de Paris. Bull. Soc. Zool. de France, t. LVII, n° 3, séance
du 10 mai 1932, paru le 1®"' septembre 1932, p. 246-258; fig. -texte 1-15.
— Jean Thomas (1890-1932). Nécrologie. Bull. Soc. centr. Aquicult. et de Pêche,
t. XXXIX, n® 7-9, p. 65-67, paru en juillet.
— ■ Mission saharienne Augiéras-Draper. Cestodes de Reptiles. Bull. Aluséum, 2® s.,
t. IV, n° 5, séance du 30 juin 1932, p. 539-554, fig. 1-8.
— Mission saharienne Augiéras-Draper. Trématodes de Mammifères, Oiseaux et
Poissons. Ihid., 2® s., t. IV, n° 5, séance du 30 juin 1932, pl. 555-563, fig. 1,
— Métacercaire progénétique chez un Planorbe. Ann. Parasitologie, t. X, n® 5. l®"" sep
tembrc 1932, p. 407-413. fig. 1-4.
59
E. Ph. Dollfus, Préparateur à PÉcole des Hautes Études. — Sur une monographie
des Cucullanidæ et Gamallanidæ par Nils Tôrnquist. Ibid., t. X., n*» 5,
septembre 1932, p. 458-462.
— Sur un Lepoderma de Batraciens anoures de l’île Maurice. Ibid., t. X, n° 6. no-
vembre 1932 (paru le 4 décembre 1932), p. 509-513, flg. 1-2.
— Sortie de douze Gordius par les stigmates d’un Dytiscus. Bull. Soc. Entomol. France,
t. XXXVII, n° 17, décembre 1932, p. 247-254.
W. Besnard, Préparateur à l’École des Hautes Études. — Les relations de la muscula-
ture et des papilles de la langue chez les Reptiles et les Mammifères (en collabo-
ration avec G. Petit), Archives du Muséum, 6® s., IX, 1932, pp. 95-132, 35 flgs.
Laboratoire maritime du Muséum a Saiist-Servan.
(ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES).
Le Professeur Gruvel qui a été nommé Directeur du Laboratoire maritime et de l’Aqua-
rium de Saint-Servan a passé une partie des grandes vacances dans cet établis-
sement, dont il a dirigé, avec le concours de M. Fischer-Piette les travaux
zoologiques et certaines excursions dans la baie de Saint-Malo.
Il a cherché à développer l’aquarium afin d’en augmenter le plus possible le
nombre des visiteurs payants.
Frappé de la pénurie du matériel navigant actuel, lequel ne permet pas de
s’éloigner de la côte dès que le temps est mauvais, M. Gruvel a cherché à doter
le Laboratoire de Saint-Servan d’un bateau sufQsant pour permettre l’explora-
tion complète de la partie maritime comprise entre la presqu’île du Cotentin
et la région de Saint-Brieuc, afin de rejoindre, en quelque sorte, la zone placée
dans la sphère d’action du Laboratoire de Roscoff.
Ce bateau, à voile, muni d’un moteur Baudoin permettra aux travailleurs
du Laboratoire de pouvoir, enfin, se livrer à des recherches sérieuses dans toute
la région sus-indiquée.
Le Laboratoire de Saint-Servan a été fréquenté cette année, en outre du Pro-
fesseur M.angin, Directeur honoraire et du Professeur Gruvel, par un certain
nombre de travailleurs qui, soit à Pâques, soit pendant la période d’été, ont par-
ticipé aux recherches du Laboratoire et aux excursions. Savoir :
M. et M™® Chauchard : recherches sur l’excitabilité; MM. E. Fischer-Piette : culture
des tissus de Crustacés; H. Hatton : bionomie expérimentale; Chadefaud.
Professeur à l’École Turgot : recherches cytologiques sur les Phéophycées;
Paul Chauchard : pouvoir réducteur de l’eau de mer; B. Chemin, Professeur
au lycée Buffon : recherches sur la germination des Floridées; M^i® M. Friant,
Assistant au Muséum : anatomie comparée des pinces de Crustacés; MM. Guil-
L. AUME, Professeur à la Faculté de Pharmacie de Strasbourg : faune et flore:
V. SuNGERS, Assistant à l’Université de Louvain : recherches cytologiques sur
les Algues; R. Lemesle, Assistant à la Faculté de Poitiers : flore algologique;
M. R. Lami, Assistant à l’École des Hautes Études ; recherches cytologiques
sur les Algues; M'*® Lockert : faune et flore; M. Moine, Professeur à l’École
Sigisbert, à Nancy : faune de la Rance; M'*® Nouel de Kerangub, Assistant à
l’École desHautes Études : recherches physiologiques sur les Crustacés; M. Obré,
Professeur au Lycée Saint-Louis : recherches sur l’action des hypnotiques sur
les Sélaciens et les Céphalopodes.
— 60 —
Publicalions.
Trois fascicules du « Bulletin du Laboratoire de Saint-Servan » ont été publiés cette
année; fascicules VIII, IX et X qui renferment les travaux suivants :
Fascicule VIII :
E. Fischer-Piette. — Sur l’habitat des Cirripèdes Balanus crenatus et Verruca strô-
mîa, pp. 8-11.
— Faune et Flore de Saint-Sorvan, en 1931, pp. 11-16.
II. IIatton. — Les petits Cii’ripèdes du littoral de la Loire-Inférieure, p. 16.
E. Topsent. — Remarques sur des Éponges de l’estuaire de la Rance, p. 1-7.
Fascicule IX :
P. Ch.\uchard. — Le pouvoir réducteur de l’oau de mer sur le littoral et au largc^
p. 6-12, 1 carte.
— Phanérogames maritimes de Tanse du Guesclin, p. 12.
P. Fischer. — A propos du caractère euryhalin des Littorines.
H. Hatton. — Quelques observations sur le repeuplement en Fucus vesiculosus des
surfaces rocheuses dénudées, p. 1-6.
R. Lami. — Le rejet en épaves de quelques algues sur les grèves de Saint-Malo, p. 13-16.
Fascicule X :
P. Ch-auchaed. — Repérage des variations de salinité par la méthode des conducti-
vités électriques, 12, p. 1, fig.
E. Fischer-Piette. — Vitesse de croissance de quelques organismes marins, 6 p., 1 fig.
— Faune et Flore do Saint-Servan, en 1932, 7 pages.
— Quelques nouveaux gisements d’espèces intéressantes, 2 pages.
— Date de floraison de Zostera nana, en 1932, 1 p.
R. Lami. — Quelques algues marines nouvelles pour la région malouine, 2 p.
— Fréquence de quelques Algues marines dans la région malouine en 1932, 3 p.
Autres 'publications des travailleurs attachés au Laboratoire :
E. Chemin. — Culture des Bxetéries des galles de Cystoclomum . C. R. du Congres de
Physiologie de Rome, 1932.
E. Fischer-Piette. — Culture de tissus de Crustacés. La glande lymphatique du
homard. Arch. Zool. exporiin. et générale, t. 74, p. 33-52, Il fig.
— Répartition des principales espèces fixées sur les rochers battus des côtes et des îles
de la Manche, de Lannion à Fécamp. Ann. Inst. Océanog., fasc. IV, p. 107-213.
17 cartes.
— et H. Hatton. — Observations et expériences sur le peuplement des côtes rocheuses
par les Cirripèdes. Bull. Inst. Océanog., n° 592, p. 1-15, 1 fig.
— R. Heim et R. Lami. — Sur une maladie bactérienne du Zostera marina. C. R,
Acad. Sciences, 26 décembre 1932).
— 61
Laboratoires de Recherches maritimes.
[Navire « Pourquoi-Pas? »]
(ÉCOLE PKATIQUE DES HAUTES ÉTUDES.)
Directeur du Laboratoire : J. -B. Charcot, Membre de l’Instiitut.
1^ En 1932, le « Pourquoi-Pas? » a effectué une campagne dans la mer d’Irlande,
sur la côte ouest d’Écosse, aux îles Féroë, en Islande, dans l’Océan Arctique, sur la
côte Est du Groenland, dans le Scoresby Sund et dans l’Océan Atlantique Nord.
Pendant le cours de cette longue campagne M. le D” J.-B. Charcot a lui-même pro-
cédé à des recherches océanographiques, à des travaux d’hydrographie et à des obser-
vations glaciologiques communiquées au Danske Metcorologiske Institut.
Une importante partie du matériel de la Mission de l’Année polaire 1932-1933 a été
transportée au Scoresby-Sund ou le « Pourquoi-Pas? » a séjourné, du 26 juillet au
21 août. Tout son personnel a contribué à l’installation et l’organisation de la Station
française..
M. le P” Mauratn, Membre de l’Institut, et M. Devaux ont effectué, au cours du
voyage,, une série de mesures de la conductibilité électrique de l’atmosphère et du
nombre des noyaux de condensation atmosphérique; au Scoresby-Sund, des mesures
par enregistrement de la radiation solaire globale.
Un rapport a été rédigé par le P'’ J.-L. Faure, Membre de l’Académie de Médecine,
sur les hôpitaux d’Islande, et des Féroë, ainsi qu’un récit anecdotique du voyage.
De riches’ collections biologiques recueillies par des dragages et pendant des excur-
sions à terre ont été remises au Muséum par le D’’ Parat et M. P. Deach. Ils ont éga-
lement effectué sur tout le trajet des observations de plankton, des recherches de salinité
de l’eau de mer et du pH.
M. Devaux a étudié la neige, la glace des icebergs et flocs au Scoresby-Sund.
Ces Messieurs,, dans des ascensions et des excursions ont, en outre, levé des plans
topographiques contribuant à la connaissance de la région. De nombreuses observations
concernant les glaces, la navigation et des phénomènes météorologiques ont été recueil-
lies par le personnel du bord.
Une belle collection de fossiles a été rapportée du cap Lesliéaufonddu Scoresby-Sund.
Le brise-glaces « Pollux » a pu, en se servant d’indications fournies par le « Pourquoi-
Pas? » et d’instruments prêtés par ce laboratoire, effectuer une série de coupes hydro-
logiques.
Plusieurs centaines de photographies ont été prises et une large documentation géné-
rale rapportée.
Un rapport préliminaire concernant tous ces travaux de la campagne de 1932 est
actuellement à la dactylograpliie et sera publié, en 1933 dans les Annales Hydrogra-
phiques.
2° Le Rapport préliminaire sur la campagne du «• Pourquoi-Pas? » en 1931, par
J.-B. Charcot a paru en juin 1932 dans les Annales Hydrographiques. II contient :
Généralités, et récits des croisières, par J.-B>. Charcot.
Météorologie et recherche d’emplacement des stations, par L. Gain.
Récoltes de plankton. Dragages. Récoltes à terre. Mesures du 23H, par R. Seeène.
Pouvoir réducteur dé l’eau de mer, par P. Chauchard.
Prises d’eau de surface par J.-B. Charcot.
Insolation au Scoresby-Sund. Observations d’optique atmosphérique. Observations
glaciologiques. Sondages pyenom étriqué s. Observations de magnétisme terrestre, par
P.-L. Meecanton.
Bibi.iothèque.
Ouvrages et brochures inscrits en 1932 : 685.
Périodiques et collections en cours : 1.300.
Prêts aux Laboratoires : 2.850.
Communications dans la Salle de Lecture : 7.500 imprimés et 120 manuscrits (non com-
pris ouvrages de référence).
Expositions. — La Bibliothèque a participé, par le prêt de livres anciens et de manus-
crits, à l’Exposition du Bénin et à celles de la Guyane française au Musée
d’Bthnographie du Trocadéro. Elle a participé également à l’Exposition des
sculptures françaises organisée au profit de la Caisse de chômage du Groupe-
ment syndical des Artisans d’Art par le prêt de six bustes.
Travaux extraordinaires. — 1° Inscription au registre d’entrée-inventaire de 450 ou-
vrages du fonds ancien.
2° En vue de la continuation du Catalogue imprimé de nos manuscrits, les
fiches descriptives de 80 manuscrits nouveaux ont été établies par M**® Margue-
rite Jean.
3“ Tous les plans et tous les documents iconographiques que nous possédons
de notre établissement depuis sa fondation ont été classés et catalogués par
M.11® G. Dollfus.
4° La mise en ordre de nos archives a été commencée et M^^e Bidal, Archi-
viste-paléographe, a pu établir l’Inventaire descriptif de toutes les pièces con-
cernant l’ancien Jardin du Roi, qui est actuellement sous presse.
5° Une partie du personnel de la bibliothèque a été distrait de ses occupations
ordinaires par suite du remplacement effectué cette année du mobilier en bois,
dans la grande salle des périodiques du rez-de-chaussée, par des rayonnages en
métal. La longueur des rayons qui, avec l’ancien système, était de 1.500 mètres
seulement, a été portée à 5.246 mètres. Les livres qui avaient dû être transportés
dans un local provisoire ont été eu partie remis en place.
Publications.
L. Bultingaike, Bibliothécaire en Chef. — Un vrai ou un faux portrait de Fagon.
La Terre et la Vie. T. II, n° 4, avril 1932, pp. 212-218.
— Iconographie de Georges Cuvier, Arehiv. Muséum, 6*= s., t. IX, 1932, pp. 1-10, 12 pl.
— Georges Cuvier et David d’Angers. Franche-Comté, Monts Jura et Haute-Alsace,
14® année, lU 155, juin 1932, pp. 82-85, fig.
— Les Insectes dans la Collection des Vélins du Muséum. Société entomologique de
France : Livre du Centenaire : 15 juin 1932, pp. 87-94, 2 pl.
— A propos du Centenaire de Victor Jacquemont. Quatre lettres inédites au Prof. Cor-
dier. Bull. Muséum, 2® s., t. IV, n° 7, 1932, pp. 784-791.
L. DE Nussac, Sous-Bibliothécaire. — La Renaissance d’une science française. La
Spéléologie, fille du Limousin. Rev. scientif. du Limousin, n° 369, janv.-févr.,
1932, pp. 1-6.
— 63
COMMUNICATIONS
Seconde Note préliminaire
SUR L’ORGANISATION DU PIED DES ÉlÉPIIANTS ,
PAR M. Henri Neuville.
Les caractères des ongles des Éléphants sont si spéciaux qu’après-
avoir mis à contribution la sagacité du Maître de Stagyre, ils ont
exercé celle de plusieurs, parmi les plus illustres, des anatomistes
modernes. Les rapports étroits, classiquement admis, entre les
rayons digitaux et les ongles, n’existent pas ici. Il y a toujours
cinq doigts à chaque pied, chez les Éléphants (je néglige, pour le
moment, le « sixième doigt » de Blair, sur lequel je me propose de
revenir), mais le nombre des ongles y est très variable, et, le plus
souvent, il ne correspond pas à celui des doigts. Chez les Éléphants
d’Asie, ce nombre varie, au total, de 16 à 20; chez ceux d’Afrique,
je l’ai vu varier de 10 à 20. Sur deux fœtus de Loxodon, j’ai
compté sur l’un cinq ongles à chacun des quatre pieds, et sur
l’autre, moins âgé, cinq ongles à chacun des pieds antérieurs et
quatre à chacun des pieds postérieurs. Sur deux très jeunes
Loxodon, âgés de quelques jours, j’ai compté dans un cas quatre
ongles aux pieds de devant et trois aux pieds de derrière (ce qui est
le cas le plus habituel pour le genre en question), et dans l’autre,
trois à chacun des quatre pieds, soit un total de douze ongles, dont
run rudimentaire au point d’être à peine discernable. Il y a donc,
dans les Éléphants actuels, et plus particulièrement dans le genre
Loxodon, une tendance à la diminution du nombre des ongles, par
rapport à celui des doigts.
Une étude récente de M. F. Frade a montré que les variations
du nombre des ongles suivent dans quelque mesure, pour les Élé-
phants d’Afrique, celles d’autres caractères, et font partie d’un
ensemble d’éléments de détermination (^). Cherchant à éclaircir
la classification des Éléphants d’Afrique, devenue d’une inextri-
(q Voir la première note dans ce Bulletin, 1927, n° 1, pp. 60-64, 1 fig-.
{-] F. Frade. Sur l’existence en Afrique de deux espèces d’Éléphants {Bull. Soc.
Portugaise des Sciences Naturelles, t. XI, n° 9, 1931, pp. 135-138).
Bulletin dit Muséum, 2® s., t. V, n° 1, 1933.
64
'Cable complication, M. Frade les divise en deux espèces : L. afri-
cana Blum., qui aurait notamment quatre ongles aux pattes
antérieures et trois aux pattes postérieures, et L. cyclolis Matsch.,
qui aurait cinq ongles aux pattes antérieures et quatre aux pattes
postérieures; le total des ongles varierait ainsi, dans le genre
Loxodon, de quatorze à dix-huit.
Indépendamment de ces variations qui paraissent devenues
normales, spécifiquement ou sub-spéciflquement fixées, même, dans
les cas envisagés par M. Frade, il en est d’anormales, qui en-
traînent les minima et les maxima ci-dessus mentionnés.
Il y a en tous cas dans les Éléphants actuels, et plus particu-
lièrement, semble-t-il, dans ceux d’Afrique, une tendance à la di-
minution du nombre des ongles par rapport à celui des doigts. En
principe, et suivant une règle banale, cette tendance s’affirme sur-
tout aux premiers et cinquièmes doigts, et même aussi aux seconds,
surtout aux pieds de derrière; mais cette régression s’opère d’une
façon tout à fait irrégulière. Je viens d*e mentionner l’avoir vue
plus accentuée sur le plus jeune de deux foetus; celui-ci était de
moitié moins grand que l’autre. Malgré quelques apparences,
elle ne suit pas les progrès de l’âge. Elle est en rapport avec celle
des phalangettes; ce rapport, lui aussi, est toutefois très irrégulier.
Chose absolument déconcertante à qui la jugerait du point de
vue classique, il peut exister ici des ongles parfaitement formés
au niveau de rayons digitaux dont la troisième phalange est
atrophiée au point de n’ètre plus reconnaissable comme telle que
par son emplacement, et dont la seconde phalange reste assez dis-
tante de cet ongle, qui, autrement, pourrait rappeler celui du pouce
humain. Et en outre, chose plus étrange encore à la juger du même
point de vue, il y a, chez les Éléphants d’Afrique ou d’Asie, et
il existait déjà chez les Mammouths,, une tendance à la formation
d’ongles supplémentaires, tout à fait indépendants des rayons di-
gitaux. Nous assistons à ce sujet, chez les Proboscidiens, à des phé-
nomènes qui durent être particulièreraent étendus et fréquents
chez les êtres éteints : ce sont la disparition de caractères
typiques et l’acquisition de caractères nouveaux. En ce qui
concerne le pied des Éléphants, ces derniers caractères sont
manifestement inadaptatifs r ils entraînent pour les formes ac-
tuelles une vulnérabilité bien connue, et peut-être ont-ils déjà
contribué à provoquer la disparition d’espèces comme le Mam-
mouth. J’ai développé ailleurs cette façon de voir.
La nature même des ongles est ici tout à fait particulière. Ces
formations n’appartiennent pas, il s’en faut, au type ongulé pro-
prement dit :: avec leur muraille plate et leur situation exclusive-
ment à la face dorsale de la phalangette ou de ce qui en reste, sinon
.simplement de l’emplacement où elle devrait être, elles se ratta-
— 65
•chent nettement, à mon sens, à cette fraction du type unguiculé
que représentent les ongles proprement dits; il est même permis
d’aller encore plus loin et de trouver qu’elles ressemblent plus à
celles de l’Homme qu’à celles des autres Primates, quant à leur
forme, en sont plus voisines quant à leur structure.
L’ongle humain est considéré jusqu’ici comme la phanère cornée
la plus simple; celui de l’Éléphant l’est plus encore. Sans entrer
à ce sujet dans des détails qui me feraient sortir du cadre dont je
dispose, je mentionnerai qu’il n’y a pas ici de véritable manteau;
une rainure unguéale existe parfois; souvent aussi elle est absente.
L’ongle des Éléphants n’a pas de racine étendue comme celle de
l’ongle humain; dans sa région basale, il ressemble davantage au
sabot des Ongulés; le tégument et sa partie cornée formant l’ongle
s’y succèdent parfois même sans limite tranchée; c’est donc bien
ici le tégument et non pas la sole pédieuse, comme on l’a cru, qui
engendre l’ongle pàr une kératinisation spéciale.
Au maximum de complication que puissent présenter les ongles
des Éléphants adultes, c’est-à-dire sous leur forme la plus voisine,
à mon sens, de celle de l’ongle humain, on peut, à la rigueur, distin-
guer une partie ressemblant, grosso modo, à un pérîonyx; mais je
n’ai jamais vu celui-ci s’étendre au point de rappeler le périople
des Solipèdes. Dans bien des cas, rien ne rappelle même un péri-
onyx, l’ongle faisant suite à l’épiderme sans que celui-ci s’inflé-
chisse en une rainure sus-unguéale; alors, il n’y a pas plus de
sertissure spéciale par ce «mastic» qu’est le périonyx, que d’enve-
loppement par cette « virole de raccord » qu’est le périople.
Sous l’ongle s’étend un lit, ou podophylle, dans les lames du-
quel s’engrène un kéraphylle. Il est très diflicile de mettre en évi-
dence une sole unguéale {sensu stricto), car la sole pédieuse cornée
et l’ongle se font suite de telle façon qu’il n’y a pas, normalement,
de bord libre saillant sous lequel un puisse chercher à coup sûr
une sole unguéale. Lorsque, comme c’est souvent le cas en Ména-
gerie, l’ongle croît démesurément, le kéraphylle devient apparent
à sa face inférieure, en contact avec le terrain, et c’est ce kéra-
phylle, non une sole unguéale comme chez les Ongulés proprement
dits, qui subit ce contact. Cependant, dans ces cas, il est parfois
permis d’assister au développement graduel d’une sole unguéale
sous une forme très fruste, ainsi que nous le verrons en finissant.
De la sole pédieuse, la figure 1 donnera une première idée que
j’espère pouvoir compléter dans la suite par d’autres documents. La
partie dermique et la partie épidermique s’y continuent sans qu’au-
cune basale leur soit interposée. Des sections parallèles à la surface
y montrent des coupes de papilles dont la ressemblance avec des
coupes de poils est particulièrement frappante; les cellules y sont
très grandes, tandis que les noyaux restent relativement petits.
Bulielin du Muséum, 2” s., t. V, 1933.
5
Éléphant d’Afrique [L. africana El.).
Fi^. 1. — Section sagittale dans un ongle bien développé; p, muraille de l’ongle; e, sou-
lèvements épidermiques à la jonction de l’ongle et de l’épiderme; p, sole pédieuse.
Un peu moins que X 2.
Fig. 2. — Section sagittale d’un ongle formant griffe; ni, muraille; p, sole pédieuse;
U, partie correspondant à une sole unguéale. Un peu moins que gr. nat.
— 67 —
Les figures ci-jointes mettent en évidence quelques-uns des dé-
tails précédents. La première, faite sur une pièce fraîche, repré-
sente une section sagittale d’un ongle, intéressant toute sa hauteur.
C4et ongle était à peu près du type le plus parfait que puissent pré-
senter les Éléphants; sa muraille (m) était verticale et n’avait pas
de bord libre saillant. Au-dessus de sa partie supérieure, on dis-
tingue des soulèvements épidermiques (e) rappelant un périonyx,
mais que l’on ne peut cependant assimiler à cette formation, car il
n’y avait pas ici de manteau de l’ongle. A sa partie inférieure, on
voit qu’il n’existe aucune rainure sous-unguéale; la sole pédieuse (p)
se prolonge jusqu’au bord inférieur du limbe. On remarquera tou-
tefois que l’épaisseur de la sole augmente au voisinage de ce bord;
on ne peut voir dans cette partie épaissie une sole unguéale.
La figure 2 représente une section sagittale d’un ongle dont la
muraille (m), au lieu de rester verticale, s’avance fortement, à la
fayon d’une griffe. Sur cette section, faite sur une pièce desséchée,
on remarque au voisinage de l’ongle, sous la sole pédieuse (p), une
partie qui, sur cette figure photographique, paraît plus sombre, et
qui l’était en effet sur la pièce, en raison surtout delà dessiccation
subie par celle-ci; dans cette partie, il est permis de voir l’équi-
valent d’une sole unguéale [u) ; même à l’œil nu, elle présente
une structure un peu différente de celle de la sole pédieuse : elle
est moins tubuleuse notamment. Cette sole unguéale est d’un type
particulier, dont l’originalité répond à celle des autres parties de
cet appareil unguiculé.
A un degré d’allongement et d’avancement de la muraille supé-
rieur à celui-ci, la sole unguéale ainsi formée ne suit plus cet allon-
gement, et la partie antérieure, ou inférieure, de l’ongle, devient
libre. Il se forme de cette façon une rainure sous-unguéale.
Lorsque, sous l’effet de l’allongement de la muraille, cette rainure
s’étend notablement, on ne trouve plus au fond une sole unguéale
restée au contact de la sole pédieuse : le kéraphylle devient dès lors
visible, et c’est par celui-ci que l’ongle prend contact avec le sol. Il
est facile de supputer les inconvénients pour la marche de faits de
ce genre, assez fréquents chez les Éléphants, et qui paraissent
aussi l’avoir été plus encore chez les Mammouths. Nous sommes
bien, ici, en présence de ces phénomènes inadaptatifs sur la
portée desquels j’ai précédemment appelé l’attention. De tous
les faits rapportés dans cette Note et dans la précédente, la
plupart méritent d’être considérés comme contribuant d’une
part à isoler les Proboscidiens, et, d’autre part, à accroître
la somme de nos connaissances sur certains modes d’organisation
de la matière vivante chez les animaux supérieurs.
( A suivre).
— 68 —
Sur quelques Reptiles et Batraciens du Nord
DU Soudan français,
PAR M. F. Angel.
Le Service d’herpétologie a reçu dernièrement, par l’intermé-
diaire de M. le Professeur Chevalier, une petite collection de Rep-
tiles recueillis par MM. Rogeon et Leclercq, au Soudan, dans les
localités de Bamdiagara, Diré, Goundam. Les renseignements ac-
compagnant l’envoi donnent : les noms vernaculaires des princi-
pales espèces, l’opinion des indigènes sur le danger qu’elles pré-
sentent pour l’homme, et la coloration, en vie, de certains animaux.
Un serpent de cette collection, Zamenis diadema, mérite une
mention spéciale, en raison de son habitat.
LACERTILIENS
Tarentola senegalensis Boulgr. — 2 ex.; Goundam; trouvés dans
les pierres et les rochers.
Agama colonorum Daudin. — 4 ex. : (J, Ç et jeunes; Goundam;
très nombreux sur les murs des cases et dans la brousse. — Colo-
ration en vie : S tête jaune, corps bleu métallique, queue jaune et
bleue. $ grise avec des taches jaunes et bleues.
Noms vernaculaires : en Bambara : Diéké; $ : Bassamsso ;
en Sonraye : M'Baga.
Varanus exanihematicus Bosc. — 1 ex. jeune de Goundam; au
bord d’un marigot. Signalé comme très rare, dans cet endroit,
par le voyageur.
LalaslialongicaudataBen^s,, forma tgpicaBonlgv. 2 ex. de Goun-
dam, capturés sur la dune.
Nom Sonraye : Mêla.
Écailles gulaires : 41; pores fémoraux : 10; lamelles sous le
quatrième orteil : 27.
Cette jolie forme, à coloration variable, montre une vaste répar-
tition géographique s’étendant de la Péninsule du Sinaï à l’Abys-
sinie, et de celle-ci au Tchad et au Sénégal.
Acanthodachjlus scutellalus Dumerili M. Edwards; 2 ex. de Goun-
dam et 2 autres de M’Bouna (rive sud du Lac Faguibine). — Très
nombreux dans les dunes au bord de l’eau (21 juin 1932).
Cette variété, bien connue des contrées Trarza en Mauritanie,
Dakar, Saint-Louis, Cap Vert, ne nous paraît pas avoir jamais été
Bulletin du Muséum, 2® g., t. V, n° 1, 1933.
69
signalée d’un point de l’intérieur aussi éloigné que l’endroit de
capture des échantillons présents.
M abuia quinquelæniala hicht. 1 ex. Goundam; dans la brousse.
— 34 rangs d’écailles autour du milieu du corps.
Forme largement répandue sur l’Afrique tropicale et du Nord-
Est, ainsi qu’en Arabie.
OPHIDIENS
Eryx Muellen Boulenger. — - 1 ex. de Bandiagara, signalé, à
tort, comme très venimeux.
Philolhamnus semivariegahis Smith. — 1 ex. de Bandiagara. —
Nom Habbé ; Alakara guindé; signalé peu venimeux. — Espèce
inoffensive.
Zamenis diadema Schlegel. — 1 ex. Goundam, dans la brousse.
Nom Sonraye : Koudi. Considéré, à tort, comme venimeux.
Cette espèce, bien connue de l’Algérie et la Tunisie sahariennes,
du Maroc, Tripoli, Nubie, Arabie, Syrie, Mésopotamie, Perse, n’a
jamais été, à notre connaissance, signalée du Soudan.
Psammophis elegans Shaw. — 1 ex. de Bandiagara et 1 ex. de
Diré. — Nom Habbé : Sabondo.
Considéré comme venimeux. — Espèce peu venimeuse, pour
l’homme.
Psammophis sibilans L. — 1 ex. de Bandiagara. Noms verna-
culaires : en Habbé : Sabondo; en Peulh; Danesnona; en Bam-
bara : Sadié.
Echis carinatus Schn. — 1 ex. de Bandiagara.
En Habbé : Kokodiou; en Peulh ; Fossokéréj en Bambara :
Fofoni.
Atractaspis Watsonii Boulgr. — 1 ex. de Bandiagara.
En Habbé : Nourodiou; en Peuhl : Balaiimna. Mentionné comme
Nxtja cracheur.
BATRACIENS
Bufo regularis Reuss. — 1 ex. Goundam; capturé sur la dune.
Nom Sonraye : Cormato.
— 70 —
Mission Saharienne Avciéras-Dbaper, 1927-1928.
Insectes Diptères,
PAR M. E. SÉGUY.
Les insectes diptères rapportés par M. Th. Monod, de la Mis-
sion Augiéras-Draper, comprennent surtout des formes para-
sites ou des nématocères suceurs de sang. Malgré le nombre res-
treint d’espèces (.36), cette collection contient sept formes nou-
velles dont on trouvera la description dans la liste suivante. J’ai
cru devoir étudier ou mentionner plusieurs spécimens mutilés
indéterminables spécifiquement, mais dont l’exposé des carac-
tères peut être utile pour des recherches ultérieures. La larve du
Culex 22 g, amputée du siphon et des soies motrices, offre encore
des caractères qui l’écartent de toutes les espèces connues. J’ai
donné, malgré tout, ses caractéristiques qui permettront de la
reconnaître plus tard lorsque la faune de la région où elle vit géra
mieux connue. Il est en outre intéressant d’ajouter une localité
pour l’établissement de la future carte culicidienne.
Sept larves de VAnopheles coslalis Tiieob., le plus important
vecteur du paludisme en Afrique, ont été trouvées à Silet. C’est
une des stations les plus septentrionales permettant le développe-
ment normal de ce moustique. Au delà vers le nord on ne signale
plus cette espèce que par exemplaires isolés. A ce même point
(Silet), on observe encore VAnopheles maculipennis et le Culex
pipiens : c’est une des limites extrêmes d’invasion vers le sud.
Je tiens encore à signaler une remarquable collection de larves
de V Hypoderma Corinnæ : 123 exemplaires ont été recueillis sur les
gazelles. Cette collection nous fait connaître la larve de l’Hypo-
derme dans ses premiers âges : deux exemplaires sont en effet au
deuxième âge, cinq autres au troisième âge. La première larve er-
rante nous manque encore.
Tipulidæ.
1. Pachyrrhina sp.
Une femelle caractérisée par la tonalité générale jaune. Antennes
avec les trois premiers articles roux. Mésonotum orange, les deux
bandes latérales noires, à extrémité courbées en dehors, bande
médiane rousse. Ailes légèrement et uniformément brunies, ptéro-
stigma bien marqué. Abdomen orange; tergites à bandes posté-
rieures noires entières, plus étroites sur les bords, dilatées suivant
la ligne médiane. — Long. 13 mm.
N“ Z 982, bords du Niger, entre Ké-Macina et Ségou, 18-11, 1928.
Bulletin du Muséum, 2« s., t. V, n° 1, 1933.
71
2. Conosia irrorala Adams.
N° Z 969 d, bords du Niger, entre Ké-Macina et Ségou, à la lampe, 17-11-1928.
Tipulide commun par places et répandu dans toute l’Afrique.
3. Gonomyia siletiana n. sp. — (fig. 1 et 2).
Entièrement jaune, légèrement bruni sur le disque. Palpes
formés d’articles épais, subégaux. Antennes composées d’articles
indistinctement décroissants en épaisseur et en longueur. Ailes
plus longues que l’abdomen, à membrane claire, fortement irisée,
le bord postérieur longuement cilié, nervures présentant des
Fig. 1-2. — Gonomyia siletiana.
Fig. 1. — Appareil eopulateur mâle vu par transparence, moitiéjgauche fs, forceps
supérieur; — p, pénis.
Fig. 2. — Aile gauche.
macrotriches courts, plus robustes et plus serrés sur les nervures
hautes MAi et CuAi et 2; nervures anales avec quelques cils à
l’apex seulement. Griffes des pattes I plus fortes et plus longues.
Balanciers à tige longuement ciliée. Abdomen quatre fois plus long
que le thorax. Appareil eopulateur égal au cinquième de l’abdo-
men, forceps supérieurs bilobés, longuement ciliés, portant deux
apophyses chitineuses nues, l’interne coudée, armée d’une dent
subapicale; forceps interne avec une longue soie à l’extrémité;
pénis en stylet (fîg. 1). — Long. 5 mm.
Ç. Comme le mâle, légèrement plus robuste et de couleur plus
sombre; pleures avec une tâche brune diffuse. Abdomen avec une
bande médiane longitudinale noirâtre; cerques allongés, pointus,
courbés en haut. — Long. 5,5-6 mm.
Z 206, oasis de Silet, Ahaggar occidental, à la lampe, 13-XI-1927.
4. Dicranola sp.
$. Jaune. Ptérostigma clair, jaunâtre. Pattes et antennes tom-
bées.
N» Z 206, oasis de Silet, Ahaggar occidental, 13-XI-1927.
Culigidæ:.
Quelques larves et adultes conservés dans l’alcool se rapportent
à des espèces banales mais il est très intéressant de les signaler si
loin de leur contrée d’habitat normal. Il est encore utile de remar-
quer que seuls les mâles adultes ont été capturés à la lumière des
lampesi La présence d’un Anopheles maculipennis à Silet doit être
retenue.
5. Anopheles maculipennis Meigen.
Z 193, oasis- de Silet, Ahaggar occidental, 12-XI-1927.
Cette espèce est surtout connue des contrées boréales de la région
paléarctique. Elle est infectieuse dans la région méditerranéenne.
Silet représente un des points extrêmes de l’extension de cette
espèce vers le sud.
6. Anopheles coslalis Theobald.
N'* Z 134, Tamanrasset, Ahaggar, novembre 1927. — Z 193, Oasis de Silet, Ahaggar
occidental, 12-XI-1927. — Z 196, Ibidem^ 12-13tXI-1927, larves. — Z 304 h,
Tassili de Timissao, source de Tigneurt, 21-XI-1927, larves. — Z 726, bords
Niger à Bourem, 3-1-1928. — Z- 828, bords du Niger, région de Tombouctou,
1-1928. — Z 991-992, bords du Niger, un peu en amont de Ségon, à la lampe,
21-11-1928.
Cet anophèle est le plus important vecteur du paludisme en
Afrique. La larve est commune partout; elle peut se développer
dans les trous de crabes, dans l’eau salée, etc.
7. Culex 22 g. — (fig. 3, 4, 5).
Tête un peu moins large que le thorax (.rapport avec la largeur
du thorax 55 : 80). Antennes tombées. Mandibules à cinq dents
comme chez les autres larves de Culex : les dents intermédiaires
fines, aiguës (fig. 4). Plaque mentale pointue, à dents nettement
- 73 -
détachées, toutes du même type, sauf la dent basale plus petite
(%. 5). Écailles du huitième segment abdominal élargies, épaisses,
à soies robustes (fig. 3). — Long. 6>5 mm.
N» Z 22(7, mare à Taliount Arak, Emmidir, 22-X-1927.
Fig. 3-5. — Culex 22 g; 3, écaille du segment VIII; 4, mandibule gauche;
5, plaque mentale.
8. Culex pipiens Linné.
Z188 c, oasis de Silet, Ahaggar oaeidental,, à la lampe, 12-XI-l 927, 2i adultes
mâles. — Z 206, ibidem, à la lampe, 1;3-XI-1927.
9.. ThûokaMia longeareoldta. MiacjQuart.
source d’Aïn el Hadjadj, bord sud du Tademaït, 17-X-1927, deux larves.
Z S4, AtakM-^HrAhaggar, 3P-XI-192.7, 1 larve.
Tabanidæ.
10. Tahanus biguttatus Wied. var. unimaculatus Macquart.
N° Z 1019, bords du Niger, entre Ségou et Koulikoro, 24-11-1928.
11. Tabanus socius Walker.
N° Z 1007, bords du Niger, entre Ségou et Koulikoro, 23-11-1928.
12. Therioplectes procédons n. sp. — (fig. 6).
Yeux à facettes petites, couvertes, d’une pilosité longue et
dispersée; espace interoculaire à bords parallèles n’égalant pas le
sixième de* la largeur totale de là tête (indice 40, 15, 40), couvert
d’une épaisse pruinosité grise parsemée de poils dorés; calus ocel-
laire indistinct; triangle frontal d’un noir luisant, prolongé en haut
74
par une ligne médiane dénudée brillante; joues et péristome cou-
verts d’un enduit gris perle; pilosité céphalique blanchâtre. Trompe
noire, aussi haute que l’œil. Palpes presque aussi longs que la
trompe, d’un blanc rosé, à pilosité blanche. Antennes très légère-
ment plus longues que les palpes, article basal épaissi en croissant,
gris blanchâtre, la pointe libre noircie, couvert de poils blancs;
Fig. 6. — Therioplectes procedens profil de la tête.
deuxième article gris, troisième roux; style brun noir (fig. 6). —
Mésonotum unicolore, gris, couvert d’une fourrure dorée mêlée
de poils noirs; pleures à pilosité blanche épaisse. Pattes rousses à
pilosité blanche; tarses brunis ou noircis à l’apex. Balanciers
blancs. Ailes vitreuses, nervures rousses. — Abdomen gris à pilo-
sité jaunâtre, deux tergites marqués par deux bandes longitudi-
nales indécises formées par des plages irrégulières de poils noirs,
plus longs; sternites blanchâtres à pilosité pâle, courte et soyeuse :
dernier segment à pilosité noire plus longue. — Long. 8,5 mm.
N° Z 990, bords du Niger à Ségou, 20-11-1928.
Bombyliidæ.
13. Anthrax leucoslomus Meigen.
Z 440, Sounfat, limite sud du Tanezrouft, 5-XII-1927. — Z 491, camp du 10-XII-
1927, Sahara soudanais, entre Tisserlitine et le Timétrine.
Espagne. Europe orientale et méridionale. Algérie, Tunisie. La
larve serait parasite d’une chenille de Conslantia qui vit sur VHa-
locnema sirobilaceiim (G. Dumont).
75
14. Anthrax sp.
Z 574, dunes mortes entre le Timétrine et In Ouri, 17-XII-1927.
Comme V Anthrax unicingulatus Macquart, de Scio, mais la
base de la costale absolument jaune, plus large, les tergites abdo-
minaux brun rouge au fond. Trop épilé pour être nommé avec pré-
cision.
15. Anastœchus stramineus Wied. ap. Meigen.
N°s Z 579, In Ouri, Sahara soudanais, 18-XII-1927. — Z 599, ibidem, XIM927.
Omphralidæ.
16. Omphrale Monodi n. sp.
Voisin de l’O. pilosa Séguy, en diffère par les ailes d’un blanc
laiteux à nervures jaune pâle et par les caractères suivants. ■ —
d*. D’un noir luisant couvert de poils gris, courts. Yeux cohérents
sur un espace triple de la longueur du triangle ocellaire, ce dernier
bien saillant. Yeux à villosité courte, dispersée, à facettes mé-
dianes trois fois plus larges que les supérieures, les grandes facettes
brusquement séparées des inférieures qui sont encore plus petites
que les supérieures. Triangle facial argenté. Antennes tombées.
Pattes noires, à soies grises, genoux et tarses roux; protarses
jaunes. Balanciers très épais, blancs, à tige noire, renflement avec
une petite callosité basale, hérissée de soies blanches. Aile : cel-
lule apicale (M) rétrécie sur la marge, nervure MA^. c séparée de la
petite transverse par un espace supérieur à sa longueur. Cuillerons
blancs. Abdomen court, tergum avec trois larges bandes blanches.
Long. 2,5 mm. — $. Comme le mâle. Espace interoculaire n’éga-
lant pas la largeur de l’œil (la largeur de la tête de face donne la
formule : 40, 36, 40) couvert de poils argentés; triangle ocellaire,
étendu sur presque toute la largeur de l’espace interoculaire;
orbites postérieures peu saillantes. Antennes épaisses, aussi
longues que la largeur de l’œil, troisième article piriforme, trois fois
plus long que les deux précédents réunis. Abdomen uniformément
noir. Long. 3 mm.
N° Z 672, entre Tabankort et in Tassit, Sahara soudanais, 28, XII. 1927.
Syrpiiid/e.
17. Asarcina ericetorum F.
N° Z 916, bords du Niger entre Mopti et Hé-Macina, 11-11-1928.
— 76 —
Muscidæ.
18. Leptoxyda longislyla Wied.
N'>® Z 153, Igelen, Abaggar occidental, sur Calotropis procera, lO-XI-1927. — Z 682,.
In Tassit, Sahara soudanais, sur Calotropis procera, 20-XII-1927. — Z 691,.
ibidem, sur Calotropis procera, 30-XII-1927.
La larve se développe dans les fruits du Calotropis procera.
19. Allotrichoma Augierasi n. sp. — (fig. 7).
Gris perle, mésonotum avec un reflet jaune sur le disque. Espace
interoculaire égal à la largeur de l’œil; orbites blanches, bande mé-
diane frontale brune. Soies ocellaires très courtes, soies croisées
fortes, dirigées en avant, rapprochées de l’ocelle antérieur; orbi-
tales faibles, rapprochées à la base. Antennes courtes : troisième-
article bruni, à pilosité blanche; chète antennaire avec quatre cils.
Palpes noirs. Présuturale faible; deux mésopleurales fortes; une
sternopleurale, la postérieure, l’antérieure réduite à un cil. Pattes
noires, à pruinosité grise; genoux et tarses roux, protarses jaunes.
Balanciers blancs. Ailes laiteuses à nervures jaunes. — d'. Appareil
Fig. 7. — Allotriehoma. Augeriasi (J, appareil eopulateur vu de profil.
copulateur placé à l’extrémité d’un tube formé par la fusion des
segments VI-IX, réduits à une longue plaque chitineuse dorsale,
ciliée à la base, ridée à l’apex et portant deux apophyses triangu-
laires ciliées; forceps allongés, le forceps interne plus épais hérissé
de soies à l’apex. Pénis court, tubulaire (fig. 7). Ç. Abdomen :
quatre segments visibles subégaux, cinquième et sixième très
étroits, cachés. Cerques courts, épais, mous, à ciliation médiocre.
Plaque sous-génitale négligeable. — Long. 1,75 mm.
N“ Z 991-992, bords du Niger, un peu en amont de Ségou, à la lampe, 21-11-1928.
(A suivre)^
77
Sur une petite collection de Stomatopodes recueillis
PAR M. Davydoff dans les eaux indo-chinoises,
PAR M. Ch. Gravier.
Au cours de ses recherches fauniques dans la région indochi-
noise, M. Davydoff s’est appliqué à recueillir les Stomatopodes
vivant sur les récifs; il me les a apportés au Laboratoire pour les
-déterminer.
Ces Crustacés se répartissent en trois genres et en quatre espèces,
toutes connues. L’une de ces formes. VOdontodactylus carinifer
(Pocoek) n’était connue que par un seul exemplaire du banc dos
Holothuries (mer de Chine); il est représenté ici par deux exem-
plaires de Poulo-Condore, ce qui étend singulièrement l’aire de
répartition géographique de l’espèce en question.
Genre Squilla J.-C. Fabricius.
Squilla costata de Haan (^).
1844. Squilla costata de Haan (W.), Crustacea in Siebold’s Fauna japonica, pl. II,
%• 5-
1849. Squilla costata de Haan (W.). Ibid., texte, p. 223.
1913. Squilla costata Kemp (St.), An Account of the Stomatopoda of the Indo-paciflc
Région. Mem. Indian Muséum. Vol. IV, n“ 1, p. 84, pl. VI, flg;. 70-72.
2 exemplaires jeunes. Poulo-Dama, golfe de Siam, novembre
1931.
Je rapporte à la Squilla costata de Haan, avec quelque réserve, les
deux exemplaires jeunes ci-dessus mentionnés; est-ce à cause de
leur état juvénile, mais le plus grand des deux paraît être un peu
plus abondamment caréné (surtout à la carapace) que la Squilla
costata de Haan et moins cependant que la Squilla multicarinala
White. Il n’y a guère de tubercules apparents, ni de crêtes, mais
bien plutôt des earinules, aussi bien sur la partie dorsale que sur les
parties latérales de la carapace chez le grand exemplaire. Le rostre
(fig. 1) a assez bien la forme d’un « chapeau de gendarme » français
et présente une carène médiane bien marquée. Le dactyle possède
six dents (flg. 2), la terminale incluse; ces dents sont relativement
plus longues et plus grêles que ne l’indique la figure 7, planche VI
du mémoire de Stanley Kemp. Ce grand exemplaire mesure
(^) Pour la bibliographie des espèces citées ici, voir Stanley Kemp, aux pages indi-
-quées.
Bulletin du Muséum 2® s-, t. V, n“ 1, 1933
— 78 —
37mm^5 environ du milieu du bord antérieur du rostre au fond de
l’échancrure médiane postérieure du telson. Sur la face dorsale des
segments abdominaux, on ne voit que peu ou point de tubercules,
ni de crêtes plus ou moins fusionnées, mais des carinules nettes. Sur
le telson, en dehors de la partie médiane bombée et présentant trois
crêtes bien saillantes, on observe, de chaque côté, des côtes assez
larges, un peu arquées, disposées presque parallèlement les unes
aux autres.
Le petit exemplaire, de 20*“™, 5 environ de longueur, a les mêmes
caractères généraux que le précédent. Le dactyle a six dents de
même forme que le grand exemplaire, mais les pectinations du
méropodite sont plus marquées. Les carènes sont relativement
moins saillantes. Le telson présente une ornementation du même
ordre; mais sur les côtes de cette région terminale du corps, on voit
de petites taches ocre clair qu’au ne trouve pas chez le grand exem-
plaire.
Cette espèce a été recueillie en divers points de la côte du Japon;
il en a été trouvé, en outre, un exemplaire sur la côte birmane.
Stanley Kemp cite un exemplaire mâle du golfe de Suruga (Japon),
de 65 mm. de longueur et Mary Rathbun en a mentionné un autre
de 87 mm. Les exemplaires jeunes de l’Indochine et ceux de la
côte birmane étendent la répartition de l’espèce vers le sud.
Genre Odontodactylus Bigelow.
Odontodactylus carinifer (Pocock).
1893. Gonodactylus carinifer Pocock (R. L), Report on the Stomatopod Crustaceans
obtaincd by P.-W. Basset-Smith, Esq., surgeon R. N. during the Cruise in thc
Australian and China seas, oî H. M. S. « Penguin », Commander W. U. Moore,
Ann. Mag. Nat. Hist. (6), vol. II, p. 478, pl. XX B. fig. 4, 4a, 4b.
1913. Odontodactylus carinifer, St. Kemp, An Account of the Indo-pacific Région,
Mem. Indian Mus., Vol. IV, n“ 1, p. 138.
2 exemplaires $. — Poulo-Gondore, Baie N.-E. — 2 mars 1931.
La longueur du plus grand des deux exemplaires, comptée du
milieu du bord antérieur du rostre à l’extrémité de la pointe termi-
nale de la carène médiane du telson, est de 65 mm; celle de l’autre
exemplaire est de 58 mm. La description de cette espèce a été faite
par Pocock, d’après un exemplaire mâle unique provenant de
l’Holothuria Bank, mers de Chine. La couleur des deux exemplaires
est ocre brun; chacun d’eux présente, de chaque côté, sur la face
dorsale du premier segment abdominal, une tache ocre rouge foncé
bien apparente. Le rostre est plutôt trapéziforme (fig. 3) et son
bord antérieur est presque rectiligne. Le dactyle est armé de trois
dents implantées obliquement (fig. 4), orientées obliquement vers
79
son extrémité libre; la partie terminale du dactyle présente, sur son
bord, de fines denticulations. La crête du telson paraît être un peu
Fig. 1 à 6.
plus marquée que ne l’indique la figure 4 de Pocock; peut-être se
modifie-t-elle un peu avec l’<âge (fig. 5).
On ne connaissait jusqu’ici que l’exemplaire unique de 24 mm.
de longueur, étudié par Pocock, qui s’est demandé si ce n’était pas
un exemplaire jeune de V Odontodaclylus cullrifer, dont le dactyle
n’est armé que de deux dents. Stanley Kemp considérait la chose
comme improbable et il paraît avoir raison. En tout cas, l’espèce
— -80 —
peut atteindre une taille bien plus eonsidëraWe que G€®e' de Fexem-
plaire unique de rWolothuria Bank (Mers de Chine), pni-s que l’indi-
vidu le plus grand de Poulo-Condore avait 65 mm. et l’autre,
58 mm de longueur.
Genre Gonodactylus Latreille.
Gonodactylus ciiiRAORA (Fabricius).
1781. Sqiiilla chiragra Fabricius (J. C.), Species Iiisectorum, Vol. 1, p. 515.
1913. Gonodaciylus chiragra Stanley Kemp, An Account of tlie Stomatopoda ol tlie
Indo-Paciflc Région, Mem. Indian Mus., Vol. IV, n« 1, p. 155, pl. IX, fig. 107,
2 fîg. dans le texte.
2 exemplaires : Ile de la Tortue, TXhatrang; l’un 81 mm. de
longueur; l’autre Ç de 92 mm. de longueur, juillet 1930.
2 exemplaires Poulo-Condore. Récifs le Bain; l’un 43 mm.
de longueur; l’autre $ de 38 mm. 15 avril 1931.
1 exemplaire, Poulo-Condore. Récifs de Baïcan. Un (J, 79 mm.
de longueur, avril 1931.
3 exemplaires Nhatrang. Récifs de Gulao, deux (J 46 mm. et
32 mm. de longueur, 1 femelle 33 mm., 25 août 1931.
1 exemplaire. Hon-Cohé, Annam. Un (j', 72 mm. de longueur,
septembre 1931.
2 exemplaires. Ile des Mamelles, Hon-Cohé, Annam. Deux (J
49 mm. de longueur, l’autre un peu plus petit, septembre 1931.
1 exemplaire. Lien Chiên, Tourane (Annam). Un ^ 87 mm. de
longueur, octobre 1931.
La plupart des grands exemplaires se rangent dans la forme
typique de l’espèce, avec son allure élancée, son rostre unique et la
carène médiane du telson encadrée dans une ancre très nette et son
pénis articulé, très saillant che^ les mâles, à bord généralement
teinté. Mais l’espèce peut présenter de nombreuses variations, sur-
tout chez les jeunes exemplaires, comme l’a fait remarquer Stanley
Kemp; il est probable, comme le dit cet auteur, que des modifica-
tions se produisent au cours des mues que subit l’animal. C’est sur-
tout dans la pigmentation que se produisent le plus de change-
ments.
Ainsi, l’exemplaire femelle du récif le Bain de Poulo-Condore, est
presque incolore; chez le mâle, on observe des taches grises sur la
carapace, les derniers segments thoraciques et les segments abdo-
minaux; ceux-ci ont une tache médiane et une autre sur le côté
de l’animal; le dernier segment abdominal et le telson ne parti-
(^) Dans l’Atlas Shradek et Vivien de Saint-Martin, Hon Coï, un peu au nord
'ée Nhatrang.
— 81
cipent pas à cette coloration. L’un des exemplaires jeunes, de 32 mm.
de longueur, du récif de Culao (de Nhatrang) est assez teinté avec
ses taches sur la carapace, les derniers segments thoraciques, les
segments abdominaux et le telson. Le dernier segment abdominal
a une série de points noirs, arrondis, très proches les uns des autres
formant une ligne presque continue. Chez plusieurs exemplaires,
notamment chez le plus grand des exemplaires recueillis à l’Ile des
Mamelles, en septembre 1931, les carènes du telson, la médiane
surtout, sont colorées en brun assez foncé et celle-ci est encadrée
par une ancre dont le bord est plus fortement teinté que le
reste. Toutes ces différences sont sans relation directe avec la
taille.
Recueillie dans les régions les plus diverses de l’Océan Pacifique,
cette espèce peut atteindre une grande taille, puisque certains
mâles du Musée de Calcutta ont jusqu’à 105 mm. de longueur.
Gonodactylus glabrous Brooks.
1886. Gonodactylus glabrous W. K. Brooks, Voyage of IL M. S. « Challenger » Zoo«
logy, Vol. XVI, p. 62, pl. XIV, flg. 7, 9.
1913. Gonodactylus glabrous St. Kemp, An Account on the Indo-Pacific Région,
Mem. Indian Mus., Vol. IV, n” 1, p. 167, pl. IX, fîg. 113.
1 exemplaire. Poulo-Condore, Baie N.-E. Un 54 mm. lon-
gueur, 8 février 1930.
1 exemplaire. Poulo-Condore. Une $ 39 mm. de longueur,
avril 1931.
1 exemplaire. Poulo-Condore. Un ÿ 25 mm. de longueur, no-
vembre 1931.
Le rostre (fig. 6), avec sa longue épine saillante n’est repré-
senté très exactement ni dans Brooks, ni dans Saint-Kemp. Les
caractères de ces exemplaires sont bien conformes aux caractères
généraux qui ont été indiqués par ces deux excellents auteurs. Il
n’y a guère à signaler que quelques légères différences concernant
la coloration. Les taches de la face dorsale sont d’un brun rouge
encore très vif et elles étaient noires dans l’exemplaire étudié par
Brooks; elles sont bien plus grandes et aussi plus nombreuses que
ne l’indique la figure 7, pl. XV du « Challenger ». Il y a aussi des
taches plus étendues tant en dehors de l’aire cardiaque qu’à
l’intérieur de cette aire. Il y en a dix sur chacun des segments
thoraciques VI, VII, VIII et six sur chacun des cinq premiers
segments abdominaux; on n’en voit aucune sur le dernier segment
abdominal, ni sur le telson. Les deux taches de la région médiane
dorsale sont les plus grandes.
Bulletin du Muséum, 2* s., t. V, 1933.
6
— 82
Au Muséum de Calcutta, les plus grands exemplaires mesurent,,
d’après Stanley Kemp, de 61 à 68 mm. de longueur.
Cette espèce est commune dans les parties les plus diverses de
la région indo-pacifique. Steuer (1911) en a cité un exemplaire
de la collection Heller, recueilli à Lésina (Adriatique), seul spéci-
men authentique du genre Gonodaclylus qui ait été signalé dans la
Méditerranée.
83 —
Sur une plante fossile de la Période fluviale saharienne,
PAR M. Aug. Chevalier.
Parmi les documents rapportés d’Afrique par mon collaborateur
M. Albert Leclercq qui m’accompagna l’an dernier dans le Sahara
et qui a pu, grâce à la bienveillance de M. le Gouverneur Fousset,
séjourner environ six mois dans les parties du Soudan français qui
pénètrent dans le Sahara méridional, se trouvent des concrétions
pierreuses blanches, plus ou moins tubulaires et creuses pour la
plupart dans lesquelles il avait cru voir des ossements fossiles. Un
examen attentif de ces concrétions et une coupe mince transversale
pratiquée dans l’une d’elles, à montré qu’elles n’étaient autre
chose que des fragments de tiges et de rhizomes fossiles d’une Gra-
minée de marais, encore abondante à l’état vivant autour du lac
Tchad et en beaucoup d’autres régions de l’Afrique tropicale et
subtropicale, le Phragmiles maxima (Forsk.) comb. nov.
Cette espèce que l’on connaît dans la plupart des régions tropi-
cales du globe fut tout d’abord trouvée à l’état vivant en Égypte
par Forskal qui la nomma Arundo maxima (^).
Ses synonymes sont : Arundo allissima Bnth., Arundo Karka
Retz., Phragmiles Karka Trin., Phragmiles giganlea Gay, Phrag-
miles Roxburghii Kunth, P. laxiflora Steud., P. isiacus Kunth.,
Arundo isiaca Delile, P. communis Trin. var. isiacus Cosson.
Elle est souvent regardée comme une variété de P. communis et
c’est sous l’appellation de P. communis var. isiacus Cosson que les
botanistes la désignent généralement.
Il s’agit en réalité d’une bonne espèce qui se différencie du type
par sa très haute taille (chaumes ayant 4 m. à 5 m. de haut dans
les pays tropicaux et 2 cm. de diamètre à la base); les feuilles
glauques et larges de 2 à 3 cm; la panicule très grande, subuni-
latérale fauve ou d’un brun jaunâtre (non violacée ou brune); les
glumes plus larges, obtusiuscules mucronées, tridentées. Les
rhizomes qui ont un diamètre double de ceux du P. communis
suffiraient à distinguer les deux espèces.
Le port de notre plante est celui du Grand Roseau de Provence
{Arundo Donax L.) mais la taille est encore plus élevée.
(^) Forskal dans Flora Ægi/ptiæ- Arabica (1775) décrit p. 24 Arundo maxima, à la
suite de A. donax dans les termes suivants : foliis margine ciliatis, basi albis, hirsute
ciliatis, striatis, planis, totis viridibus.
Dans les plantes que nous avons récoltées au Tchad et dans la zone soudanaise, les
feuilles ne sont velues ciliées que dans le tout jeune âge et même pas toujours.
Bulletin du Muséum, 2« s., t. V, n° 1, 1933. ■
— 84 —
Le Phragmiies maxima vit encore de nos jours en bordure de
toutes les grandes nappes d’eau douce de l’Afrique tropicale et
aussi de l’Asie chaude. On le trouve encore dans les oasis du Sahara
mais il y est de taille réduite (chaumes de 1™,50 à 2 m. ; rhizomes de
1 cm. à peine de diam.; (feuilles étroites, raides, piquantes, souvent
enroulées et velues à la base). C’est dans cet état le P. pungens
Chevallier = P. communis va.r. slenophglla Boiss. (1884).
Il existe aussi dans la région méditerranéenne d’autres variétés
de cette espèce; on en connaît en diverses localités de la Provence,
du Roussillon et de la Corse.
Souvent, en Afrique tropicale, comme dans la région Nord afri-
caine, le P. maxima est associé à Typha australis Schum. et Thon-
ning-
Le point où Leclercq a recueilli les Phragmiies fossiles se trouve
sur un petit plateau caillouteux, à 1 km. à l’ouest du puits d’As-
selar, sur la rive W de l’Oued Tilemsi, à 300 km. environ au nord
•de Gao.
On sait que c’est en cette même localité que T. Monod et Bes-
NARD ont déterré en 1927 l’homme quaternaire saharien étudié
par MM. Boule et H. Vallois et dont l’âge remonterait à une
époque reculée de l’âge du Renne.
Les Phragmiies fossiles d’Asselar se présentent habituellement
sous forme de tubes creux longs de 5 cm à 10 cm., larges de 2‘^“,5
à 3'“, 5, irrégulièrement brisés à chaque extrémité. Certains tubes
sont formés d’une gangue qui s’est déposée autour de la paroi
externe du chaume, en moulant parfois les nœuds qui portent un
verticille de petites cicatrices en creux correspondant à une cou-
ironne de racines adventives. Certains tubes ont l’ouverture ellip-
tique et non cylindrique ce qui indique qu’ils ont subi une com-
pression. Quelques-uns plus petits, sont pleins, étranglés aux nœuds
et correspondant à des rhizomes.
Les grands tubes à structure conservée ont une paroi épaisse
de 3 à 4 mm. et qui correspond à la paille du chaume; les parois
des cellules sont remarquablement conservées. Les faisceaux libéro-
ligneux apparaissent avec la plus grande netteté. Si l’on place ces
tubes dans l’acide azotique ils sont complètement dissous, ce qui
montre que la structure a été conservée grâce à l’imprégnation de
4îalcite. La fossilisation a dû se faire dans un milieu très alcalin, dans
les cuvettes de bordure où l’eau s’évaporait sur les morceaux de
chaumes desséchés jonchant la vase et qui avaient pu être apportés
là par flottaison (^).
(1) Le P. communis Trin. de nos régions supporte lui-même de fortes teneurs en sels
.dissous. On le trouve dansl’eau saumâtre à l’embouchure de la Vire où il est en compéti-
tion avec Spart ina Totmsendi Groves.
Le Roseau géant du Sahara et du Tchad a déjà été rencontré à.
l’état fossile en d’autres régions sahariennes.
C’est sans nul doute cette espèce, indiquée sous le nom de
Phragmites communis, qui a été trouvée par Blankenhorn en
Égypte, à l’état fossile avec d’autres débris végétaux, dans IC'
quaternaire de la période humide.
C’est encore la même espèce, dont nous avons recueilli nous-
même des empreintes sur tuf calcaire à Clitoua au Kanem,dans le-
lit du Bahr-el-Ghazal à plus de cent kilomètres à l’est des rives
actuelles du Tchad {U Afrique centrale française, 1908, p. 659).
Enfin à proximité des bords de ce lac, après plusieurs années de-
sécheresse, pendant lesquelles la masse d’eau se retire, on trouve
des paquets de rhizomes de Phragmites et de Papyrus desséchés de-
puis plusieurs années et jonchant le sol [toc. cit. p. 414). Ils sont;
déjà recouverts d’un enduit calcaire. Ce sont des débris analogues
qui se sont fossilisés au quaternaire et dont on retrouve actuelle-
ment les traces dans le Sahara méridional.
Enfin nous avons assisté en 1912, au creusement d’un puits,,
dans le village de Madaoua (Niger français) par 14“ de lat., dans un
endroit où il n’existe plus de dépression marécageuse depuis long-
temps. A 5 m. ou 12 m. de profondeur on a retiré une sorte d’argile
ferrugineuse ou noirâtre, se débitant en feuillets et passant par-
endroits à la tourbe. Sur certains feuillets on observe des empreintes
végétales dont quelques-unes rappellent des limbes foliaires de-
Phragmites (^). On se trouve là en présence d’une épaisse formationi
de tourbière; mais elle est située à plus de 150 km. en dehors de la
limite du Sahara. Il faut toutefois noter que la tourbe est recou-
verte d’un important dépôt sableux, ce qui semble indiquer qu’il y a
eu à un moment donné une transgression du désert, puis ensuite une
régression.
Un régime plus pluvieux que de nos jours et de grandes nappes-
d’eau douce permanentes (lacs et bras de fleuves) existaient alors
en plein N. du Niger moyen ainsi qu’à TE. On en retrouve les
traces, jalonnées de coquilles, d’ossements fossiles, et d’outils
paléolithiques, puis néolithiques en de nombreux points. On ren-
contre en effet dans tout le Sahara méridional, sauf sur les massifs
montagneux, des grandes haches qui sont peut-être des houes^
appartenant au paléolithique moyen, souvent associées aux outils
néolithiques soudanais. M. T. Monod a trouvé ces instruments
Ethiques en abondance dans l’Adrar Ahnet.
(^) Du reste à 90 km. à l’W. de Madaona existe encore près de Birni N’Koni, le lac
de Kalmalo, en grande partie comblé, mais encore entouré en certains endroits d’une
ceinture de Phragmites et de Typha, ceinture que l’on trou-ve aussi à la source de Miria,
aux environs de Zinder, c’est-à-dire en pleine steppe actuelle.
— 86 —
M. Leclercq, de son côté, nous a rapporté des environs d’Asse-
lar, deux haches éclatées qui rappellent tout à fait les outils chel-
léens.
L’une d’elles qui ne peut avoir été qu’une houe gisait à la surface
du sol dans la même région que les débris de Phragmites fossiles.
Il est vraisemblable que ces outils ont été fabriqués par l’homme
d’Asselar qui tout en vivant de la pêche et de la chasse aux abords
des grands fleuves du Sahara méridional, se livrait aussi à l’agri-
culture.
Il est probable que c’est dans cette région, comme je l’ai indi-
qué ailleurs, qu’a pris naissance la culture de certaines plantes.
Quant aux petites haches polies du néolithique soudanais on les
trouve en abondance dans les zones sahélienne et soudanaise depuis
l’Atlantique jusqu’au Nil; elles deviennent clairsemées dès qu’on
pénètre en plein Sahara.
Dans une étude sur « L’Atlantide et le Tritonis occidental » (Q
M. Jean Gattefossé émet l’hypothèse que l’Atlantide de Platon
était une vaste île qui se trouvait sur l’emplacement de la Mauri-
tanie, à l’entrée de la mer quaternaire de Tombouctou (^).
Le texte de Scylax de Caryandra dit « qu’on ne peut naviguer,
au delà de l’île de Cerné, car la mer est embarrassée par de la vase
et des herbes ». Ce passage qui a été interprété comme faisant
allusion à la mer des Sargasses, s’appliquerait, pense Gattefossé,
au golfe du Djouf lors de sa période d’assèchement au cours de
laquelle la mer disparut et fut remplacée par des lacs et de vastes
lits limoneux sur les bords desquels devaient croître des hautes
herbes.
Il n’est pas douteux que d’immenses nappes d’eau douce (bras
du Niger, de l’Oued Tamanrasset, de l’Oued Aaoura) ont coulé dans
le Sahara moyen occidental après la disparition de la mer de Tom-
bouctou. Le Phragmite maxima vivait sur le bord de ces fleuves,
comme il vit encore de nos jours sur les bords du Tchad, du lac
Kalmalo, du Nil et du Niger moyen. A la même époque le lac Tchad
envoyait aussi de vastes diverticules jusqu’au Borkou et dans la
direction de Bilnia. J’ai reçu récemment du colonel VTgnon com-
mandant les troupes du Niger, des ossements fossiles d’un Poisson
de grande taille {Laies niloticus) et des plaques de carapaces de
Tortues d’eau douce qui avaient été recueillis par le sergent Gobin,
du groupe nomade de Nguigmi, en plein Sahara, au N. du Tchad,
à 12 km. N.-E. de Bilabérim, c’est à dire à 200 km. au delà des bords
actuels du lac.
D’autre part, M. P. Faucheux, ingénieur au service des Mines
(^) Bulletin de la Société de Préhistoire du Maroc, 6® année, n“ 2, 1932, p. 53.
P) G. R. Acad, sciences, tome 132 (1901), p. 926 et tome 194 (1932), p. 1.93.
de TA. O. F. me signale qu’il a reçu du capitaine Poggi des osse-
ments recueillis sur la piste d’Araouan à Taouderi, à 40 ou 50 km.
au N. d’Araouan et qui se rapportent (d’après M. Roman) à Hippo-
potame, Crocodile, Trionyx, Silures.
On sait d’autre part, par les travaux de L. Geiimain, qu’il existe
dans le Sahara méridional des coquilles fossiles de nombreux Mol-
lusques lacustres.
En résumé de nombreux témoins provenant du règne animal
montrent qu’il a existé dans le Sahara soudanais à une époque ré-
cente de vastes nappes d’eau douce qui coulaient vers l’Atlantique
en venant se perdre dans des lacs intérieurs analogues au Tchad
ou au Faguibine (notamment lacuvettepaléotchadienne de Tilho).
Les débris de Phragmites que nous venons de décrire constituent
d’autres preuves, celles-ci du règne végétal, de l’existence au
quaternaire dans le Sahara d’une période fluviale. Elle explique
la présence au Sahara à cette époque (ou un peu antérieurement)
d’arbres tropicaux disparus, tel le Caesalpinioxylon Quirojoanum
Schenk dont le bois fossile a été trouvé au Rio-de-Oro.
— 88 —
Espèces nouvelles de Chênes,
PAR Mlle Aimée Camus.
Quercus malacotricha A. Camus, nov. sp.
Rami lomenlosi, deinde glabri, lenlicellosi. Gernmæ ovoideæ,
oblusæ. Folia crassa, obovata, utrinque alienuala, basi cuneala, supra
glabra, sublus lomenlosa, 7,5-14 cm. longa, 3-7 cm. lala, margine
denlata, nervis lateralibus utrinque 15, tertiariis inconspicuis ; pe-
iiolus 4-5 mm. longus, lomenlosus. Cupulæ sessiles, subverlicillalæ,
numerosæ, cgalhif ormes, sericeæ, 10-12 mm. diam., squamis oblon-
gis. Glans ovoidea, 1,5-1, 7 cm. alla, 0,9-1 cm. diam., mucronala,
glabra; cicairix 5 mm. diam.
Chine : Yun-nan, bois près du col de Hee-chan-men (Delavay,
4.235, 4.236, herb. Muséum Paris).
Ce Quercus qui, dans l’herbier du Muséum, avait été nommé,
par Franchet, Quercus Griffithii var. urlicæfolia, diffère de cette
espèce par ses feuilles adultes très densément tomenteuses à la
feuille inférieure, munies de poils mous très abondants et très
persistants.
Lithocarpus Burkillii A. Camus, nov. sp.
Arbor. Rami puberuli, deinde glabri, lenlicellosi. Folia ovalo-
lanceolala, apice acuminala, basi alienuala, 7,5-8 cm. longa, 3 cm.
lata, supra glabra, subtus pilosula, crassa, margine intégra; nervis
lateralibus utrinque 9-10 parum conspicuis ; peliolus glaber, 7-8 mm.
longus. Spica fruclifera 6-7 cm. longa, laxa. Cupula solitaria,
obovoidea, subpedicellala, lignosa, crassa, adnata, 2,2 cm. alla,
1,8 cm. diam., zonis 3 concenlricis ornala. Glans adnata, subsphæ-
roidea, 1,2 cm. diam., inclusa.
Péninsule malaise : état de Pahang, Fraser Hill, ait. 1.200-1.310 m.
{Burkill et Holttum, Forest Flora Malay Peninsula, n° 7.795).
L’épi fructifère bien que long porte seulement peu de fruits. Les
cupules entourent complètement le gland, elles sont atténuées à la
base en un pédicelle épais, obovoïdes, arrondies au sommet, à paroi
très épaisse, de 2 mm. environ, très ligneuse, entièrement soudée
au péricarpe du fruit, munie de trois zones parallèles, les deux infé-
rieures très espacées, peu marquées, entières. La cupule n’est pas
sillonnée longitudinalement. Le fruit, à péricarpe très dur, très li-
gneux, soudé même au sommet à la cupule, atteint environ 1,2-
1,4 cm. de diamètre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 1, 1933.
— 89 —
Cette espèce est très différente du L. Beccariana (Benth.) par
ses feuilles qui ne sont pas blanches en dessous, n’ont pas de ner-
villes marquées, par ses cupules à zones bien moins nettes, peu nom-
breuses, dépourvues de sillons longitudinaux.
Ce Chêne très intéressant m’a été communiqué par l’Institut
forestier de Kepong, Selangor, péninsule malaise.
90 —
Forages de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne)
ET d’Aubi gn y-s ur-Nère ( Cher ),
PAR M. R. Abrard.
T. — Saint-Sauveur-en-Puisaye.
Un forage pour recherche d’eau potable a été exécuté en 1932
nu N.-E. de la localité, à gauche de la route d’OuANNE, d’après les
indications de G. F. Dollfus dont la pensée était de rechercher une
nappe aquifère dans l’assise dite « Sables et grès ferrugineux ».
En réalité, le forage a été poussé plus loin jusque dans le calcaire
à Spatangues. L’eau est d’abord venue sans sable, puis lors d’es-
sais de débit à 8 ou 10 mètres cubes à l’heure, le forage s’est en-
sablé. C’est alors que j’ai été amené à étudier les causes de cet ensa-
blement avec M. Fijalkowski, Architecte- Ingénieur à Auxerre
qui m’a communiqué la coupe suivante :
Sol. Alt. 292 m.
Terre végétale 0,00
ێnom.\nihn. Sables de la Puisaye 1,00
A. de Myennes- Argile noire 14,00
i (Gault)
l I Sable ferrugineux 47,00
I Sable gris fin 47,05
Albien. - l Sable gris plus gros 48,50
1 \ Sable vert argileux 50,00
I , / Marne noire verdâtre 51,00
I . j Marne jaune friable 56,00
errugineux. I g,,jg jaune un peu sableuse 59,00
[ Sable gris vert marneux 61,00
1 Sable blanc gréseux 64,00
Hauterivien.
Argiles j
ostréennes (
Cale, à I
Spatangues.)
Argile grise blanchâtre
Marne grise argileuse
Calcaire gris avec passages de marne
Calcaire gris avec coquillages
Fin
71.50
73.50
76.00
77.00
82.00
Le niveau statique de l’eau s’établit dans le forage à 38 mètres
de profondeur. Le sable amené par pompage est du sable gris
quartzeux appartenant à l’assise des Sables et grès ferrugineux
immédiatement sus-jacents à l’argile grise ostréenne. On peut
penser que le pompage dans le calcaire à Spatangues jusqu’à la
limite du débit à diminué la résistance des argiles sus-jacentes qui
supportent des sables très imprégnés d’eau. Le forage étant tubé
d’une manière étanche jusqu’à la marne grise argileuse (73 m. de
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n“ 1, 1933.
91
profondeur) non comprise, il a suffi de l’effondrement de l’argile
sus-jacente pour livrer le passage aux Sables qu’elle supportait.
Le forage est actuellement abandonné. Son résultat est peu en-
courageant, G. Goujon cite (^) dans la même région lé forage de
Saint-Fargeau en 1883 et celui de Toucy en 1908 qui n’ont pas
donné de résultats satisfaisants. Il est vrai qu’il n’est pas indiqué
si le débit de 1.200 litres à l’heure pour le dernier est le débit maxi-
mum.
Dans l’interprétation de ces deux forages, G. Goujon a rapporté
des assises aux sables et argiles bigarrés (Barrémien) et aux argiles
à Plicatules (Aptien). Le forage de Saint-Sauveur-en-Puisaye
montre une lacune qui porte sur ces deux formations. En parti-
culier, les marnes comprises entre 51 et 61 mètres de profondeur
correspondent très bien à celles de la coupe de Toucy rencontrées
de 20“i,70 à 36«i,71 de profondeur. Elles ne peuvent à mon avis
être rapportées à l’Aptien.
IL — Aubigny-sur-Nère.
Le forage d’Aubigny-sur-Nère a été entrepris en 1932 sur les
conseils de M. Paul Lemoine qui avait insisté sur l’intérêt qu’il pré-
senterait, et qui ultérieurement m’a prié d’en suivre l’exécution.
Je dois à l’amabilité de MM. L. et P. Vincent, Ingénieurs à Ville-
neuve-Saint-Georges communication de la coupe et des échan-
tillons.
Sol. Alt. 195 m.
Terre végétale 0,00
. f Argile et gros graviers intercalés d’argiles à silex. 1,00
^ ^ Argile et graviers fins 24,00
Turonien I Craie blanche friable disloquée 26,10
Im. à Ostracées | Marne grise 42,50
Craie i Marne grise et blanche, silex noirs 57,50
glauconieuse. f Marne grise 59,00
/ Sables gris verts, gras, micacés 73,25
Sables de ) Grès gris micacé fossilifère 86,70
la Puisaye. i Marne grise micacée 90,00
l Fin 100,00
Au point de vue lithologique, un fait intéressant est la présence
de silex, fait déjà signalé dans la région, à la partie supérieure des
couches qui peuvent être considérées comme correspondant à la
craie glauconieuse cénomanienne.
Tout l’ensemble qui s’étend de 73“,25 de profondeur au fond du
(1) G. Goujon. La Puisaye. Revue de Géographie annuelle, T. V, fascicule 1, 1911.
Voir p. 64-65.
— 92 —
forage, doit être rapporté aux sables de la Puisaye. Ces sables
sont fins, micacés, fréquemment argileux et colorés en vert par de
la glauconie. L’assise de marne micacée de la base, très argileuse,
dépend sans aucun doute de cette formation et non des argiles de
Myennes sous-jacentes. On sait d’ailleurs qu’en Puisaye, les
Sables sont très argileux et souvent montrent des intercalations
d’argile franche.
Le grès gris micacé (86“,70 à 90 mètres) est piqueté de glauconie
et fossilifère; on y trouve des Pectinidés; une petite valve supé-
rieure peut être rapportée à Neilhea quinquecosvala d’Onn.
La fin du forage se trouve vers la base des Sables de la Puisaye,
mais non encore vers le contact avec les argiles de Myennes. Dans
le plan primitif, le forage devait être poussé jusqu’aux sables
sous-jacents à ces argiles, mais devant l’abondance des venues
d’eau, le débit fut mesuré : le niveau hydrostatique de l’eau s’éta-
blit dans le forage, à 178™, 60, c’est-à-dire à 17™, 60 au-dessous du
sol. Pour un pompage de 100 mètres cubes à l’heure, le niveau
dynamique s’établit à 175 mètres. Devant ces résultats extrême-
ment satisfaisants, le forage n’a pas été poussé plus loin. L’eau est
d’excellente qualité au point de vue chimique comme au point
de vue bactériologique.
— 93
Esquisse géologique des Iles Saint-Pierre et Miquelon,
PAR M. E. Aubert de La Rüe.
L’idée m’est venue, il y a quelques mois, devant l’absence à peu
près complète de tout renseignement précis sur la géologie des Iles
Saint-Pierre et Miquelon, d’aller entreprendre l’exploration géolo-
gique méthodique de cet archipel. M. Paul Lemoine, Directeur du
Muséum national d’ Histoire naturelle à bien voulu s’intéresser
à mon projet et m’aider à le réaliser.
La saison étant déjà très avancée, ma mission fut malheureuse-
ment de courte durée et je ne pus séjourner plus de six semaines
à Saint-Pierre et Miquelon. Bien que ces îles soient peu étendues,
elles sont extrêmement difficiles à parcourir en raison de la nature
souvent marécageuse du sol et de la présence de forêts peu élevées,
mais à peu près impénétrables. Le mauvais temps et surtout la
brume, persistant pendant des journées entières, rendirent, d’autre
part, mes recherches très malaisées.
La courte durée de mon séjour et l’étude encore inachevée des
matériaux rapportés ne me permettent de donner, pour l’instant,
qu’un aperçu très général de la géologie des îles Saint-Pierre et
Miquelon.
Les nouvelles recherches que je me propose d’entreprendre cette
année dans cet archipel m’amèneront vraisemblablement à mo-
difier dans la suite certaines des vues exposées aujourd’hui,
principalement en ce qui concerne la stratigraphie des terrains
rencontrés, que l’absence à peu près complète de fossile rend assez
difficile.
J’ai pu constater que l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon
présentait une structure géologique assez complexe et que les trois
principales îles du groupe : Saint-Pierre, Miquelon et Langlade,
diffèrent notablement les unes des autres par leur constitution.
L’île Saint-Pierre, d’origine éruptive, est essentiellement formée
de rhyolites calco-alcalines, accompagnées de brèches rhyoli-
tiques ayant une très large extension dans toute la partie sud de
l’île, entre le Gap Noir et la Pointe de Savoyard. Ces rhyolites
offrent une diversité d’aspects et de colorations vraiment éton-
nantes mais leur composition minéralogique est assez uniforme. Il
s’agit de roches très anciennes, généralement albitisées. Indépen-
damment de l’épidote verte qui est très commune dans ces rhyo-
lites, j’ai observé, en plusieurs points de l’île, la présence d’une
épidote rose manganésifère, voisine de la piémontite et parfois
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 1, 1933.
94
très abondante (Lac Noir, Étang de la Vigie, Anse à Marc-Cadet),
Au milieu de ces roches acides apparaissent, çà et là, des types
plus basiques. Ce sont notamment des andésites, assez rares
(Pointe à Henry) et des dolérites et des labradorites, beaucoup
plus fréquentes. Ces dernières, formant de nombreux dykes et
quelques coulées épaisses, sont bien représentées dans la région de
Savoyard et dans le centre de l’île.
L’île aux Vainqueurs et Pile aux Pigeons, deux des petites îles
situées le long de la côte orientale de Saint-Pierre, sont entièrement
formées par des rhyolites à piémontite. A l’île aux Marins, ces
mêmes roches, très riches également en épidote manganésifère qui
leur communique une belle coloration rose (Anse à Tréhouart),
voisinent avec des brèches éruptives et des filons de dolérite.
Le Grand Colombier, dont la masse imposante se dresse au nord
de l’île Saint-Pierre, est constitué par des rhyolites, sauf sa partie
orientale où affleure une curieuse brèche siliceuse, fortement miné-
ralisée par de l’hématite et de l’oligiste.
Les roches éruptives qui forment Saint-Pierre et les petites îles
voisines paraissent très anciennes, moins cependant que le socle
sédimentaire supportant l’archipel et qui comprend des terrains
allant vraisemblablement jusqu’à l’Ordovicien. J’ai trouvé en
effet, dans la brèche de Galantry, des fragments de schistes et de
quartzites qui prouvent que les épanchements rhyolitiques sont
postérieurs à ces formations.
Parmi ces formations d’origine sédimentaire, les plus anciennes,
très métamorphiques, appartiennent à l’Archéen et sont très pro-
bablement huroniennes. Elles apparaissent dans la partie nord de
Miquelon, formant deux bandes orientées N.-E.-S.-W. L’une affleure
le long de la rive orientale du Grand Étang de Miquelon, l’autre
constitue la presqu’île du Cap.
La série huronienne du Cap comprend des gneiss, des micas-
schistes, des quartzites à magnétite et différentes espèces de
schistes métamorphiques avec quelques intercalations de cipolins
et d’amphibolites. Les gneiss et les micaschistes dominent dans
les parties moyennes et nord de la presqu’île et les quartzites dans
le Sud, où ils constituent, en partie, la colline du Calvaire. Quant
aux schistes, ils affleurent, d’une part le long de la côte, au nord du
Cap Blanc et d’autre part à l’est, en bordure de l’Anse de Miquelon.
Ces différentes roches métamorphiques forment un ensemble
très plissé, injecté par de nombreuses roches éruptives plus ré-
centes. Ce sont notamment des granités, des aphtes, des pegma-
tites, des microgranites, des diorites, des gabbros quartzifères, des
hornblendites, des dolérites et des basaltes.
Toutes ces roches forment de nombreux affleurements dans la
— 95
presqu’île du Cap; l’un des plus étendu, allant de la colline du
Calvaire au Cap blanc, correspond à une ellipse de granité monzo-
nitique, qui a profondément modifié à son contact les schistes au
milieu desquels elle a fait intrusion.
En dehors de ces deux bandes huroniennes, l’île de Miquelon
paraît en grande partie formée par des rhyolites calco-alcalines,-
contrairement à Saint-Pierre, les brèches éruptives ne jouent ici
qu’un faible rôle. Au milieu de ces roches acides apparaissent des
venues basiques représentées par des labradorites et des brèches
basaltiques altérées, ainsi que par des filons de dolérite. Il existe
également quelques épanchements basiques importants entre
l’Étang du Chapeau et le Grand Étang, de même que dans l’Est,
entre l’Étang à la Loutre et les Pointes de Béliveau.
Les formations sédimentaires ont une grande extension à Lan-
glade où elles sont représentées par des couches schisteuses et gré-
seuses, disposées en bandes parallèles et orientées N.-E.-S.-W., di-
rection que j’ai déjà signalée à Miquelon et qui correspond à celle
des plissements huroniens.
.J’ai attribué les terrains les plus anciens de Langlade au Pré-
cambrien. Plissés et peu métamorphiques, ils occupent une large
zone dans la partie sud de Pile. Ce sont des phyllades vertes, bien
visibles le long de. la Baie et des quartzites roses, allant du Cap
Percé à l’Anse du Sud-Ouest.
Il existe une telle différence de style entre les dépôts huroniens
de Miquelon et la série précambrienne de Langlade, qu’il me
semble nécessaire d’admettre une discordance entre ces deux for-
mations. Toutefois, comme elles n’apparaissent pas ensemble dans-
la même île, je n’ai pu observer cette discordance.
Le Cambrien est formé à Langlade par des schistes ardoisiers
noirs, très développés entre l’Anse du Sud-Ouest et l’Anse aux Sol-
dats, où j’ai trouvé quelques fragments de Trilobites. Ces schistes
sont nettement discordants sur les quartzites du Précambrien.
Je range provisoirement dans le Cambro-Silurien un ensemble
de dépôts très plissés qui semble faire suite, sans discontinuité,
aux schistes cambriens précédents et qui occupe toute la partie-
nord de Langlade. Il s’agit principalement de grès rouges, associés
à des arkoses, des quartzo-phyllades et des phyllades et à des con-
glomérats siliceux.
Le fait que les dépôts cambriens et cambro-siluriens de Lan-
glade ne sont pas restés horizontaux, mais qu’ils ont été fortement
plissés lors de la formation de la chaîne calédonienne semble indi-
quer que les îles Saint-Pierre et Miquelon ne font pas partie du
bouclier canadien et appartiennent vraisemblablement au géo-
synclinal appalachien.
— 96 —
Les roches intrusives grenues, si fréquentes dans l’Huronien
de Miquelon, paraissent faire complètement défaut dans les ter-
rains moins anciens de Langlade où les seules roches éruptives
'Observées sont des rhyolites, des dolérites et des basaltes post-cam-
briens, localisées surtout dans le Nord-Est de File.
Les Iles Saint-Pierre et Miquelon montrent partout la trace
manifeste d’une ancienne glaciation. J’ai, en effet, observé sur
toutes les îles du groupe des roches moutonnées avec des surfaces
polies et striées ainsi que des dépôts erratiques considérables, dont
les matériaux roulés indiquent une moraine de fond.
J’ai rencontré, parmi les dépôts morainiques de l’archipel, de
nombreuses roches étrangères à la région et provenant de Terre-
Neuve, d’où elles n’ont pu être apportées que grâce à l’existence
d’un vaste inlandsis, qui s’est étendu, au Pléistocène, jusqu’aux
îles Saint-Pierre et Miquelon, en comblant le chenal, d’ailleurs peu
profond, qui devait alors séparer ces îles de la presqu’île de Fortune.
Je m’empresse d’ajouter qu’il existait peut-être alors une liaison
terrestre entre ces deux contrées et que la formation de ce chenal,
plus récente, doit être, dans ce cas, attribuée à un affaissement
post-glaciaire.
Il me reste à dire quelques mots des dépôts marins littoraux ré-
cents, si fréquents dans certaines parties de l’archipel. Leur grand
développement me paraît lié à l’ampleur des moraines pléistocènes
immergées existant sur le fond de la mer autour des îles Saint-
Pierre et Miquelon, comme l’ont démontré les travaux océanogra-
phiques. Ces moraines ont fourni aux courants marins et aux vagues
les matériaux qui leur ont permis d’édifier des cordons littoraux
très importants. L’exemple le plus caractéristique est l’Isthme de
Langlade formant un magnifique tombolo. Les dépôts sablonneux
ont joué également dans la formation de cet isthme, qui relie
aujourd’hui Miquelon à Langlade, un rôle important.
D’une manière générale, la plupart des cordons littoraux étudiés
correspondent à des levées de galets, souvent très larges. Ces chaus-
sées séparent de la mer des nappes d’eau plus ou moins étendues.
Les unes communiquent avec l’océan par un étroit goulet et sont
salées (Grand Barachois, Grand Étang de Miquelon), les autres
sont des étangs d’eau douce (Mirande, etc...).
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS.
IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 20-2-1933.
■ / ■
SOMMAIRE
Actes administratifs: Pages.
Nomination de M. Fedobosky comme Aide-techniqne titulaire au Musée
d’Ethnographie 5
— de M. P. Chevey, comme Correspondant du Muséum 5
Présentation d’ouvrages par MM. Ch. Gbâvieb, R. Anthony, L. Bebland,
Ch. Alluaüd 6
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle pendant l’année 1932 7
Communications :
H. Neuville. Seconde note préliminaire sur l’oi^anisation du pied des Élé-
phants [Figs.] 63
F. Angel. Sur quelques Reptiles et Batraciens du Nord du Soudan français . 68
E. Séguy. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Diptères [Figs.] . 70
Ch. Gbavieb. Sur une petite collection de Stomatopodes recueillis par M. Davy-
doff dans les eaux indo-chinoises [Figs.] 77
A. Chevalieb. Sur une plante fossile de la période fluviale saharienne 83
M“8 A. Camus. Espèces nouvelles de Chênes 88
R. Abbabd. Forages de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) et d’Auhigny-sur-
Nère (Cher) 90
E. Aubebt de la Rüe. Esquisse géologique des îles Saint-Pierre et Miquelon. . 93
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part
brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
Pranoe et Étranger ; 50 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2" SÉRIE — TOME V
N° 2 — Février 1933
E.mÉhite
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président: H. Humbert.
Secrétaire général : R. Anthony.
I I ■
MASSON ET C‘*, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint>Gennain, PARIS-VI*
Publicatioa périodique mensuelle
REGLEMENT
Le Bullelin du Muséum est réservé la publication des travaux
faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 7 par an.
Chaque fascicule sera constitué de 5 feuilles (80 pages).
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages
d’impression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour
l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt
de fournir des illustrations de dimensions aussi réduites que pos-
sible et groupées de manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont
à la charge des auteurs; ils doivent être remis en même temps que
le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publication sera
renvoyée au Bullelin suivant.
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niements ou par l’état des manuscrits seront à la charge des
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priés de la retourner dans les quaire jours. Passé ce délai, l’article
sera ajourné à un numéro ultérieur.
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articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des
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faire inscrire avant la séance (^).
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dactylngraphils, seulement au recto de feuilles isolées.
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trait tremblé.
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valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
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la tomaison. Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses. (*)
(*) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. L-wav, 55, rue de Bul-
fon, Paris (V^).
BULLETIN
D ü
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1933. — N“ 2.
276« RÉUNION DES NATURALISTES ÜU MUSÉUM
23 FÉVRIER 1933.
PRÉSIDENCE DE M. H. HUMBERT,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. LE Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur Ch. Gravier a été nommé Assesseur du Direc-
teur (Arrêté du 13 février 1933).
M. le Professeur P. Allorge a été nommé Secrétaire de l’Assem-
blée des Professeurs (Arrêté du 13 février 1933).
M. Charpentier, ex-Gardien de bureau à l’Administration cen-
trale, a été nommé Gardien de galerie au Muséum (Arrêté du
31 décembre 1932).
MM. Laury, Gardien de galerie, et Foulon, Manœuvre, ont
été admis à faire valoir leurs droits à la retraite (Arrêté du l®r fé-
vrier 1933).
Bulletin du Muséum, 2' s., t. V, 1933. 7
— 98 —
Un congé de deux mois (1®'^ janvier-28 février) a été accordé,
pour raison de santé, à M. Jourdain, Surveillant militaire (Arrêté
du 30 janvier 1933).
M. LE Président a le regret de faire part du décès de M. le Pro-
fesseur Johan Schmidt, de Copenhague, Correspondant de l’Ins-
titut et du Muséum.
M. L. DE Nussac fait une communication sur Le Centenaire
de Pierre-André Latreille, Professeur el Fondateur de la Chaire
d' Entomologie du Aiuséum.
DONS D’OUVRAGES
M, le Professeur A. Guillaumin dépose le 4^ volume des Guides
aux collections de plantes vivaces du Muséum national d'histoire
naturelle :
Plantes utiles, ornementales ou intéressantes des pays chauds :
U® Partie : Plantes utiles, par A. Guillaumin.
Ce petit guide est le 4® de la série commencée en 1923 et qui
comprend déjà : Les plantes économiques el officinales de plein air,
par A. Guillaumin; — Les plantes ornementales herbacées de plein
air el les rosiers, par J. Gérôme; — Les arbres el abrisseaux
utiles ou ornementaux de plein air, par A. Guillaumin, avec la
collaboration de R. Franouet.
Les suivants comprendront : Les plantes grasses ; — Les plantes
ornementales des pays chauds autres que les plantes grasses; et, si
un remaniement du carré des couches et de l’École de botanique
le permet : Les plantes alpines el les rocailles ; — L'École de bota-
nique.
M. le Directeur P. Lemoine a offert à la Bibliothèque du Muséum
les ouvrages suivantes :
Récamier (D^) : L'Ame de l'exilé ; souvenirs des voyages de Mon-
seigneur le Duc d'Orléans. Paris, Plon [1927]. Gr. in-8°, 372 p.,
portrait, pl.
Renault (Jules) : La Légion d'honneur..., l'Ordre souverain de
Malle, les anciens ordres français de chevalerie. Paris, les Éditions
d’art « le Document » [1931]. In-4®, 369 p., pl. noir, et color., portr.,
fac-simil.
— 99
COMMUNICATIONS.
A PROPOS DE LA CLASSIFICATION DES RAMEAUX COMMUNICANTS
DU Sympathique,
PAR M. J. Bqtar D. M.,
DE l’Université de Szeged (Hongrie).
Il y a quelques semaines, a paru une thèse de doctorat faite au
Laboratoire d’Anatomie de M. le professeur F. Villemin de Bor-
deaux, intitulée « Contribution à l’étude des rameaux communi-
cants du Sympathique thoracique, lombaire et sacré de l’Homme
adulte », dont l’auteur est M. Ch. Renon.
Ce travail est en grande partie un exposé des intéressantes re-
cherches antérieures de MM. Villemin et Dufour. Il fait aussi
allusion à mes publications de 1931 et 1932.
Au sujet de la classification des rameaux communicants en deux
catégories, superficiels et profonds, classification dont « il faut, dit
M. Ch. Renon, attribuer la découverte à M. le professeur Villemin »,
je me permets de rappeler que Vidée d'une telle classification est
très ancienne. C’est Longet (1842) le premier qui a désigné les deux
groupes des rameaux communicants sous les termes de rameaux
externes et rameaux internes, donnant à ces mots le sens de super-
ficiels et profonds. Cruveilhier (1877), Sappey (1889), Soulié
(1901) et d’autres se servaient déjà communément des termes
« superficiels » et « profonds » pour désigner les rameaux en question.
Au surplus, une classification n’est à retenir qu’à la condition
de pouvoir être généralisée.
Au Congrès de l’Association des Anatomistes de 1932, j’ai montré
que la classification basée sur les caractères topographiques précé-
demment indiqués ne peut être appliquée à tous les rameaux commu-
nicants :
1° Dans la région thoracique supérieure et moyenne de la plu-
part des Mammifères, les rameaux communicants sont situés non
pas dans deux plans, l’un superficiel et l’autre profond, mais dans
un seul plan;
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 1933.
— 100 —
2° Dans la région sacrée chez l’Homme, il y a bien deux plans
de rameaux communicants, l’un superficiel ou externe et l’autre
profond ou interne, mais ces rameaux accusent une structure his-
tologique parfaitement identique.
Après avoir montré que la classification des rameaux communi-
cants en superficiels et profonds ne peut être retenue par l’anato-
mie générale, il importe de noter qu’une telle distinction garde
toute sa valeur lorsqu’on se place sur le terrain médico-chirurgical.
Et à ce point de vue les données d’anatomie topographique de
MM. ViLLEMiN, Dufour et Renon demeurent à nos yeux pleines
d’intérêt.
C’est pour cette raison que nous avons cherché un autre mode
de distinction des rameaux communicants pouvant être appliqué
à toutes les régions.
Nous croyons l’avoir trouvé dans la différence de direction de ces
rameaux, et, pour nous, les rameaux communicants du Sympa-
thique doivent être classés en obliques et en transversaux qui ont
toujours une constitution histologique esssentiellement différente
correspondant à leurs rôles biologiques.
Les recherches très étendues d’anatomie humaine, d’anatomie
comparée et d’histologie que nous avons faites donnent un appui
solide à cette classification.
Après avoir montré que la classification des rameaux communi-
cants en superficiels et profonds ne peut être retenue par l’anato-
mie générale, il importe de noter qu’une telle distinction garde
toute sa valeur lorsqu’on se place sur le terrain médico-chirurgical.
Et à ce point de vue les données d’anatomie topographique
de MM. ViLLEMiN, Dufour et Renon demeurent à nos yeux
pleines d’intérêt.
{Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum national d' Histoire naturelle).
— 101 —
A PnOPOS DE LA DENTITION D’VN PEPRÉSENTANT EoCÈNE
DU GROUPE DES TuRULIDENTATA,
PAR M. Friant.
D’un travail que je viens de publier (i) se dégagent les conclu-
sions suivantes :
Le type primitif des molaires mammaliennes semble avoir été
un type plurituberculé, avec trois rangées longitudinales de tuber-
cules au niveau des molaires supérieures et deux seulement au
niveau des molaires inférieures. Ce type se rencontre, non seule-
ment chez les Multituberculés du Secondaire, mais aussi chez
certains Insectivores fossiles {Galerix exilis Blv., Miocène, par
exemple) et chez beaucoup de Créodontes et de Condylarthres.
La rangée longitudinale moyenne de tubercules des molaires supé-
rieures ayant disparu, on passe de ce type primitif à un autre type
ayant seulement deux rangées de tubercules aux molaires de l’un
et l’autre maxillaire. Ce processus de réduction peut s’observer
chez plusieurs Périssodactyles anciens de la famille des Hyraco-
thériinés {Hyracotherium, Propalæotherium] ; à partir de ce moment,
la molaire peut suivre deux voies de différenciation ; ou bien rester
à rangées longitudinales de tubercules (bélodontes) si les mouve-
ments de la mâchoire dans le plan horizontal sont prédominants
dans le sens de la latéralité (Ongulés évolués, tels que les Rumi-
nants), ou bien présenter ce que j’ai appelé le type tœchodonte
et qui est en rapport avec la prédominance des mouvements hori-
zontaux dans le sens antéro-postérieur. On surprend, en quelque
sorte, ce passage en train de s’accomplir chez les Proboscidiens
primitifs [Mœrilherium] où les molaires sont tœchodontes, alors
que les prémolaires supérieures présentent encore la disposition
de la bélodontie primitive.
Tl n’est point utile, ici, de poursuivre plus loin l’évolution des
molaires mammaliennes.
Les trois molaires de l’Oryctérope qui, à l’état adulte, sont des
dents abrasées, présentent, comme l’on sait, deux lobes : l’un
antérieur, l’autre postérieur.
On constate qu’à l’état vierge, la couronne de chacune de ces
molaires est constituée de deux cuspides se suivant dans le sens
sagittal, mais qui donnent l’impression de correspondre à quatre
tubercules primitifs s’étant d’abord fusionnés deux à deux dans le
(q Fkianï m. Contribution à l’étudo de la difl'érenciation des dents jugales chez les
Mammifères. Thèse de Doctorat ès Sciences. Publications du Muséum national d’ His-
toire naturelle, 1933, n° 1 .
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 1933.
102 —
sens transversal (labio-lingual) avant de se réunir longitudinale-
ment (1). Cette disposition est surtout nette au tubercule posté-
rieur de la seconde molaire supérieure
Il s’ensuit que, chez les ancêtres des Oryctéropes, on doit s’at-
tendre à rencontrer des molaires constituées de deux crêtes trans-
Fig 1.
versales formées chacune de deux tubercules bien individualisés
qui se seraient réunis au cours de l’évolution en raison de l’allon-
gement et de rétrécissement de la région faciale.
Il se trouve, justement, que la découverte très récente d’un
!
2
Fig. 2.
Tubulidentata de l’Éocène inférieur du Wyoming [Tubulodon
Taylori Jepsen) vient à l’appui de cette conception (^).
{'^) Friant M, Logo citât o, page 127, flg. 67.
Jepsen G.L. rMAMWoRlflyZon, A Wind RiveT Eocene Tubulidentata from Wyo-
ming. Proc. Amer. Phü. Soc. Philadelphia, 1932, u° 5.
103 -
Les restes de cet animal qui est adulte, ainsi que le signale
l’auteur, consistent en deux portions de mandibules et quelques
autres débris osseux. La mandibule gauche retiendra seule notre
attention : elle porte deux molaires : Mi et M2 et la dernière pré-
molaire.
La face triturante de la molaire présente quatre tubercules
nettement disposés deux à deux dans le sens transversal, ce qui
est bien visible sur la ligure 2 que je reproduis de Jepsen, et, où
l’on remarque que la vallée intercuspidienne transversale est plus
profonde que la vallée sagittale (antéro-postérieure), ceci étant
surtout net dans M2.
Cette observation nous conduit à penser que les Oryctéropes
dérivent vraisemblablement de Gondylarthres déjà dilTérenciés
dans un sens différent de celui suivant lequel ont évolué les Périsso-
dactyles et les Arliodactyles : chez ces derniers, les cuspides des
molaires s’alignent de manière à former des crêtes longitudinales
(bélodontes) ; chez les Oryctéropes au contraire, de même que chez
les Mœrithéridés, les cuspides des molaires s’alignent de manière à
former des crêtes transversales (tœchodontes).
Je rapellerai seulement pour mémoire que les molaires du Tubu-
lodon Taylori ne sont pas à croissance continue comme celles de
rOryctérope, mais à croissance limitée avec deux racines très
nettes, l’une antérieure, l’autre postérieure, ce qui montre bien qu’ici
comme ailleurs les formes primitives des types dont les dents sont
abrasées et à croissance continue présentaient des dents à couronne
cuspidée et à croissance limitée.
EXPLICATION DES FIGURES
Fig-. 1. — Orycteropus æthiopicus Sundrr., n“ 1911-551.
1. (Jeune). (Coll, de Mammalogie du Muséum nat. d’Hist. nat.).
[Série des dents jugales inférieures gauches avant l’abrasion pour montrer que les deux
tubercules de chaque dent jugale correspondent chacun à deux tubercules qui se sont
fusionnés. G. N. X. 34].
[Extrait de M. Frtaxt. Contribution à l’étude de la diiiérenciation des dents jugales
chez les Mammifères. Essai d’une théorie de la Dentition. Publications du Muséum
nat.. d’Hist. nat., n° 1. Paris, 1933].
Fig. 2. — Tubulodon taylop.i Jepsen.
1. Vue labiale du maxillaire inférieur gauche m.ontrant les couronnes de Mi et Ma et
les racines de la dernière prémolaire, bien visibles après dissection du maxillaire.
2. Vue .supérieure du même maxillaire.
(Figure reproduite de Jepsen, G.N.X 1,6).
Étude d une Collection dOiseaux du Sud du Hunan
[Chine),
PAR M. K. Y. Yen.
GetLe CollecLion d’Oiseaux, que le Professeur S. -S. Sin a fait
collecter dans le sud du Hunan et qu’il m’a ensuite envoyée pour
étude à Paris, compte 157 spécimens représentant 95 espèces et
sous-espèces. Parmi celles-ci, une race d'Alcippe cinereiceps a été
décrite par moi comme nouvelle sous le nom de A. c. Berliozi
[Bull. Mus. Hisl. Nat. Paris, 2® s., t. IV, 1932, p. 381). Outre ces
95 formes, le collecteur en a encore observé 19 autres qui ne sont
pas représentées dans cette collection. Je les mentionnerai au cours
de cet exposé, en y adjoignant les notes de l’observateur, M. Ho.
La région d’où provient cette collection est située dans le sud
du Hunan, vers le 26® degré de latitude nord et entre le 1 12®-1 13® de
longitude est. Elle consiste en deux districts, l’un s’appelle Woo-
kang et l’autre Chin-tung-chan. Notre collègue M. Ho y est
resté huit mois, de janvier jusqu’en août; mais la plupart des spé-
cimens que j’ai reçus sont datés des mois d’avril, de mai et de juin.
La faune avienne du Hunan est encore très mal connue. Sauf
O. -Grant qui a signalé dans The Ibis 1900, pp. 573-606, une série
d’Oiseaux collectés par le Capitaine Wingate dans cette province,
dont le premier mâle adulte de Merganser squamaius Gould ait
été connu, peu d’ Ornithologistes en ont parlé. Ma collection,
quoique assez peu nombreuse, montre nettement que l’avifaune
du sud du Hunan se rapproche beaucoup de celle du Kwangtung,
du Kwangsi et du Kwei-chow, c’est-à-dire est essentiellement
orientale. Plus au nord, vers la frontière du Hupeh, on trouve très
probablement un plus grand nombre de formes paléarctiques.
Cette étude, faite au Laboratoire d’ Ornithologie du Muséum de
Paris, — et je remercie une fois de plus M. le Professeur Bour-
delle et M. Berlioz, ainsi que M. Delacour, pour leur aide précieuse
— est la suite de celle déjà publiée sur les Oiseaux du Kwangtung
[Bull. Mus. Hisl. Nat. Paris, 2® s., t. IV, p. 243) et fait partie d’un
projet d’ensemble, par lequel je me propose d’étudier l’avifaune
des di^•erses provinces de la Chine.
I. - NOX-PASSERES
1. Podiceps ruflcollis Poggei (Reichw.). — « J’ai vu plusieurs
fois ce petit Grèbe dans des lacs de la région que j’ai explorée. Se-
BuJkiin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 1933.
— 105
Ion l’observation des paysans, cet Oiseau est sans doute sédentaire
et très commun » (Ho).
? 2. Phalacrocorax carbo sinensis (Shaw et Nod.). — « Très sou-
vent, sur les lacs et sur les rivières, j’ai vu des pêcheurs pêcher
à l’aide du Grand Cormoran qu’on appelle Yu-yia, c’est-à-dire :
Corbeau de Poisson. » (Ho). Mais cet Oiseau existe-t-il aussi à l’état
sauvage dans cette région ?
3. Ardea cinerea rectirostris Gould. . — « Cet Oiseau se trouve
toujours solitaire dans les rizières et dans les marécages à la re-
cherche de sa nourriture, plus rarement au bord des rivières. Il est
tellement craintif que, pas une fois, je n’ai réussi à en obtenir un
spécimen. » (Ho.)
4. Egretta intermedia intermedia (Wagl.). — et $ ad., 22 avril,
7 mai ; jeune, 5 avril 1930, Woo-kang. — « Assez commun. On le
voit au bord des fleuves et il ne visite que rarement les rizières. La
plus grande bande que j’aie vue était composée d’une vingtaine
d’individus. » (Ho.)
5. Egretta garzetta garzetta (L.). — « Cette petite Aigrette se mé-
lange toujours avec la précédente en formant des bandes assez con-
sidérables. Elle a presque les mêmes mœurs et visite les mêmes
endroits que son congénère. » (Ho.)
6. Ardeola bacchus (Bp.). — ■ 1 c? ad. (en plumage des noces),
15 avril 1930, Woo-kang. — « Ce Crabier est un des Ardéidés les
plus communs en cette région. On le trouve presque partout, où
il y a des rizières dans lesquelles il se cache toute la journée, en
cherchant sa nourriture. On l’appelle Wo-ho, c’est-à-dire : Cra-
bier de riz. Le soir, on le voit voler et se poser en petits groupes soit
sur le sommet des arbres, soit dans les jungles de Bambous. » (Ho.)
7. Nycticorax nycticorax nycticorax (L.). — « Plusieurs fois, j’ai
vu de loin quelques Hérons au vol qui devaient être des Nycti-
corax. » (Ho.)
8. Butorides striatus connectens Stresemann. — 1 3', 1 $ ad.,
15, 23 avril 1930, Woo-kang. — « Assez commun. Il a presque les
mêmes mœurs que V Ardeola bacchus et visite les mêmes endroits. »
(Ho.)
9. Tringa ochropus L. — 1 11 avril 1930, Woo-kang. — « Très-
commun, en cette saison, dans la région ». (Ho.)
10. Tringa hypoleucos L. ~ 1 cJ, 20 avril 1930, Woo-kang. —
« Aussi commun que le précédent. » (Ho.)
11. Capella stenura (Bp.). — 1 Ç, G mai 1930, Woo-kang. —
« Assez commun aussi à cette époque. » (Ho.)
— 106
12. Scolopax ruslicola rusticola L. — « Je n’ai vu voler qu’un
seul Oiseau de cette espèce, mais je n’ai pas réussi à l’obtenir. » (Ho.)
Gruidés. — « On m’a afTirmé qu’il se trouve parfois en cette ré-
gion des Grues .Mais je ne les ai jamais rencontrées. 11 est possible
qu’il y existe le Grus grus Lilfordi Sharp et le Grus nigricollis
Przewalski. » (Ho.)
13. Amaurornis fusca erylhrothorax (T. et S.). — « J’ai vu plu-
sieurs fois ce petit Râle dans les rizières, mais je n'en ai pas ob-
tenu un seul spécimen. » (Ho.)
14. Amaurornis phœnicura chinensis (Bodd.). — 1 1 ?
12 avril, 3 mai 1930, Woo-kang. — « Oiseau sédentaire et assez
commun. 11 se tient très souvent dans les buissons près des maré-
cages et ne vient que rarement dans les rizières. Pendant l’époque
des amours, le matin et le soir, il fait entendre de loin sa voix
sonore et monotone. On l’appelle Pa-mien-chi, c’est-à-dire : Poule
à face blanche. » (Ho.)
15. Gallicrex cinerea (Gm.). — « Selon les paysans, le Râle à
crête n’est pas rare en cette région. Mais pendant mon séjour je ne
l’ai vu qu’une seule fois. » (Ho.)
16. Gallinula chloropus indica Blyth. — « J’ai vu deux ou trois
fois cette Poule d’eau qui doit être assez commune dans cette ré-
gion. » (Ho.)
17. Fulica alra atra L. — 1 $ ad., 15 avril 1930. Woo-kang. —
« Assez rare. » (Ho.)
18. Phasianus lorqiialus lorquatus Gm. — 1 1 $ ad., 22,
24 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et commun. On le trouve
très souvent dans les collines herbeuses tout près des habitations.
Il se vend quelquefois au marché et à un prix très bas. » (Ho.)
19. Chrgsolophus piclus (L.). — le? ad., 5 juin; 1 $ ad., 25 mai
1930, Chin-tung-chan. — « Sédentaire et assez commun. 11 vit
toujours en petites familles dans les bois des hautes montagnes et,
contrairement à l’espèce précédente, ne visite jamais les petites
collines herbeuses proches des habitations. On l’appelle Chin-chi,
c’est-à-dire: Faisan doré. » (Ho.)
20. Tragopan Temminckii Temminckii (Gray). — 1 <? ad.,
Chin-tung-chan. — « Oiseau sédentaire et très rare, ne se trouve
que dans les bois des hautes montagnes. On l’appelle Ko-chi,
c’est-à-dire : Faisan à corne. » (Ho.) — 11 est très intéressant de
trouver en cette région cet Oiseau qui est assez rare partout. Dans
le nord du Kwangtung, région contiguë à celle-ci, le naturaliste
allemand, Mell, a collecté une belle série d’une autre espèce,
Tragopan Caboli (Gould), dont nous n’avons par contre aucun
— 107
spécimen du sud du Hunan. — La femelle du T. T. tonkinensis
Delacour du Tonkin, diffère de celle de la forme typique par le ton
général plus roux et les marques du dessus comme du dessous plus
noires et plus grandes.
21. Bambusicola Ihoracica Ihoracica Temm. — l ^ ad., 9 avril
1930, Woo-kang. — « Sédentaire et commun. Son nom indigène
est Chou-chi, c’est-à-dire : Poule de bambous. « (Ho.)
22. Colurnix coturnix japonica T. et S. — « On m’a alTirmé que,
chaque année, en automne, cet Oiseau arrive en bandes considé-
rables. On en capture un grand nombre d’individus vivants, des-
tinés à la consommation. » (Ho.)
« Je suis bien étonné de n’avoir pas trouvé dans cette région ni
le Faisan argenté [Gennœus nyclhemerus), ni le Francolin {Fran-
colinus pintadeanus), qui sont, par ailleurs, très communs dans
le sud de la Chine. » (Ho.)
23. Streplopelia orienlalis orienlalis (Lath.). — 1 J ad.,
15 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et assez commun. 11 vit
toujours dans les bois des collines et ne visite que rarement le voi-
sinage des habitations. » (Ho.)
24. Streplopelia chinensis chinensis (Scop.). — le? ad.,
12 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. On le
trouve partout. En captivité, il devient très familier. » (Ho.)
25. Œnopopelia tranquebarica humilis (Temm.). — 1 ad.,
6 mai 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et assez commun. Il vit
toujours dans les bois de Pins au pied des petites collines et ne vi-
site pas le voisinage des habitations. Son roucoulement est très
différent et facile à distinguer de celui des autres Tourterelles. »
(Ho.)
26. Falco peregrinus subsp. ? — « J’ai vu une fois un Falco pro-
bablement de cette espèce. Mais de loin, je n’ai pas pu le reconnaître
exactement. » (Ho.)
27. Falco suààufeo Sfreic/ii Hart, et Neum. — 1 J' ad., 3 mai 1931
Woo-kang. — « On ne rencontre que rarement ce Faucon. Son vol
est extrêmement rapide. » (Ho.)
28. Falco tinnunculus subsp. — « Vu deux ou trois fois. » (Ho.)
29. Buleo burmanicus Oates. — « Observé plusieurs fois. » (Ho.)
30. Milvus lineatus (Gray). — 1 ^ ad., 3 mai; 1 $ imm.,
12 avril 1930, Woo-kang. — « Oiseau sédentaire et très commun. On
le voit très souvent planer au dessus des rivières en quête de nour-
riture, sur laquelle il se précipite soudainement en l’attrapant
avec ses pattes bien exercées. Il n’éprouve aucune crainte du
voisinage immédiat des hommes, même armés d’un fusil. » (Ho.)
— 108 —
31. Accipiternisus nisosimilis {Tick.). — 1 $ imm., 24 avril 1930,
Woo-kang. — « Assez commun. Très souvent il chasse de petits
oiseaux sur les collines peu boisées et aux environs des habita-
tions. » (Ho.)
32. Accipiler gularis gularis (T. et S.). — 1 $ ad., 24 avril 1930,
Woo-kang.
33. Circus melanoleucus Forst. — 1 (J, 1 $ ad., 11, 12 avril 1930,
Woo-kang. — « Assez commun, comme le précédent. » (Ho.)
? 34. Circus cyaneus cyaneus (Linn.). — « Un paysan m’a ra-
conté qu’il avait tué plusieurs fois le Busard gris. Il est possible que
ce Busard gris soit C. cyaneus. » (Ho.)
35. Glaucidium cuculus Whiîeleyi (Blyth. ). — 1 <5^ ad., 2 mai
1930, Woo-kang. — « Sédentaire et commun. » (Ho.)
36. N inox scululala scululata (Baffles). — 1 ad., 6 mai 1930,
Woo-kang. — D’après la date de capture, il se pourrait que cet
Oiseau, d’ailleurs assez commun, niche dans cette région.
37. Cuculus canorus subsp. ? — « Vers la fin du mois de mai, j’ai
reconnu la voix du Coucou commun, Cuculus canorus, qui arrive,
paraît-il, un peu plus tard que le C. microplerus. » (Ho.)
38. Cuculus microplerus microplerus Gould. — 1 ad., 23 avril
1930, Woo-kang. — « Très commun à cette époque. » (Ho.)
39. Picus canus Ricketti Baker. — 1 $,19 avril 1930, Woo-
kang. — Cet exemplaire étant assez médiocre, il est difficile de
l’attribuer exactement à l’une des deux sous-espèces Guerini ou
Ricketti. A cause de sa teinte générale assez foncée et légèrement
bronzée, je l’attribue plutôt à Ricketti. — « Sédentaire et commun,
non seulement dans les bois des montagnes, mais aussi dans les
jardin des villes. » (Ho.)
40. Dryobates Cabanisi {mandarinus ?). — « Observé le 19 avril
1930, à Woo-kang. » (Ho.)
41. Blylhipiciis pyrrhotis sinensis (Richett.). — le? ad.,
ler juin 1930, Chin-tung-chan. ■ — « Sédentaire et commun. Il passe
sa vie entière dans les forêts des montagnes et ne visite jamais les
jardins des villes, contrairement au Pic vert. » (Ho.)
42. Caprimulgus indicus jolaka T. et S. — La femelle, particu-
lièrement développée, a une teinte générale plus grise et une aile
plus longue que le mâle (210 mm. contre 205 mm.). — « Oiseau
sédentaire et assez commun. Au crépuscule, il sort de la forêt et
vole parmi les endroits découverts à la chasse des petits insectes. »
(Ho.)
— 109
43. Alcedo allhis bengalensis Gm. — 1 1 $ ad,, 12,
14 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. On le
trouve presque partout pourvu qu’il y ait de l’eau, où il puisse
obtenir sa subsistance. » (Ho.)
44. Halcyon pileala (Bodd.). — 1 cj jeune, 18 avril; 1 $ ad.,
25 avril 1930, Woo-kang. — ■ Le jeune mâle a son collier roux et les
plumes de la poitrine bordées de noir. Son bec et ses pattes sont
également d’un rouge moins foncé et plus orangé que l’adulte. —
« Très commun. Dans son estomac, on trouve plus souvent des
restes d’insectes que de poissons. » (Ho.)
45. Ceryle rudis leucomelanura Reichenb. — « Près des cours
d’eau et des lacs, le Martin-pêcheur pie n’est pas rare. Je l’ai vu à
plusieurs reprises, mais, à cause de la grande distance, sans réussir
à l’attraper. » (Ho.)
46. Ceryle luyubris yuliulala Stejneger. — • « Je n’ai vu qu’une
seule fois ce grand Martin-pêcheur. » (Ho.)
IL - PASSERE.S
47. Hirundo ruslica yulturalis Scop. — « Au mois de juin, l’Hi-
rondelle de cheminée est très nombreuse au Hunan. » (Ho.)
48. Hirundo daurica nepalensis Hodgson. — ■ 1 cJ, 1 Ç ad.,
6 juin 1930, Chin-tung-chan. — « Assez commun. Au vol, cette
Hirondelle se mélange toujours aux bandes de H. r. yulturalis. » (Ho.)
49. Siphia rnuyimaki (Temm.). — ^ 1 o 15 avril 1930,
Woo-kang. — « Cette espèce est assez rare à Woo-kang. » (Ho.)
50. Muscicapula narcissina xanihopyyia (Hay.). — 1 o? 1 $ad.,
15 avril 1930, Woo-kang. — - « Pendant la période des passages, ce
Gobe-mouches n’est pas rare à Woo-kang. » (Ho.)
51. Tchitrea paradisi Incei (Gould.). — 1 8^, 1 $ ad., (phase
rousse), 25 avril, 7 mai 1930, Woo-kang. — « Assez commun. Je
n’ai jamais trouvé un seul individu au plumage blanc. » (Ho.)
52. Rhodophila ferrea Harinyloni (Hartert). — 1 ad., 5 juin
1930, Chin-tung-chan. — • « Très commun. Se trouve plus souvent
dans les champs cultivés que dans les forêts de montagnes. » (Ho.)
53. Enicurus Leschenaulti sinensis Gould. — 1 cj ,1 $ ad., 9,
12 avril. 1930, Woo-kang. — ■ « Sédentaire et très commun. Sa vie
est essentiellement aquatique et je ne l’ai jamais vu quitter le
bord des cours d’eau. » (Ho.)
54. Brachypleryx sinensis Rickeit. — 1 (J ad., 24 mai 1930, Chin-
tung-chan. — Cette espèce est très rare partout et son aire de dis-
tribution reste encore insuffisamment connue. Rickett, en mai 1897,
l’a découverte à Kuatun, dans le nord-ouest du Fohkien. Plus
tard, on l’a retrouvée dans l’Assam et dans le nord des Monts
Cachar. Elle se trouve également à Yaoschan dans le Kwangsi,
d’où j’en ai obtenu une série. Mais, chose curieuse, dans le Kwan-
gtung, province entourée par le Fohkien, par le Hunan et par le
Kwangsi, on n’a jamais signalé cet Oiseau, pas plus que dans le
Kwei-chow, dans le Yunnan et en Indochine. — « Très rare. C’est
le seul individu que j’aie vu pendant les deux mois de mon séjour
à Chin-tung-chan. Je ne l’ai jamais rencontré à Woo-kang. » (Ho.)
55. Brachypleryx leucophrys Carolinæ La Touche. — 1 çj ad.,
19 mai 1930, Chin-tung-chan. — « Très rare également. Cet exem-
plaire, comme celui de B. sinensis. a été obtenu à terre dans la
forêt, parmi un amoncellement de feuilles mortes. » (Ho.)
56. Copsychus saularis saularis (Linn.). — - 1 1 Ç ad., 12,
19 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. On le
garde précieusement comme Oiseau de chant et de combat. Il
s’adapte très bien à la captivité. » (Ho.)
57. Tardas merala mandarinas Bp. — 1 1 $ ad., 9, 12 avril
1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. « (Ho.)
58. Tardas cardis laleas Thayer et Bangs. — 2 J' ad., 24,
27 avril 1930; 1 $ ad., 12 avril 1930, Woo-kang. — Le mâle adulte
de cette forme diffère de celui de T. c. cardis Temm. par sa tête
et son cou qui sont d’un noir nettement séparé du gris ardoisé du
dos; les sous-alaires, au lieu de devenir ardoisé, restent rousses. — •
« Assez commun. On le voit toujours à terre dans les bois où il y a
des feuilles mortes, parmi lesquelles il cherche sa nourriture. » (Ho.)
59. Tardas eanomas Temm. — 1 ad., 20 avril 1930, Woo-
kang. — « On ne rencontre que rarement cet Oiseau. Il se tient,
comme beaucoup de Tardas, dans les sous-bois à la recherche de
sa nourriture. » (Ho.)
60. Phylloscopas regaloides distarbans (La Touche). — 1 ^3' £id.,
19 mai 1930, Chin-tung-chan. — Cet exemplaire, par le dessus du
corps d’un vert clair, la deuxième rémige de longueur intermé-
diaire à la neuvième et à la sixième, et le liseré interne des rectrices
assez étroit, correspond très bien au distarbans du Yunnan. —
« Vit en bandes avec d’autres petits oiseaux et n’est pas rare à cette
époque. » (Ho.)
61. Seicercas Barkii {Laloachei Bangs. ?) — 1 J' ad., 17 mai 1930,
Chin-tung-chan. — En l’absence de spécimens assez nombreux
pour étudier comparativement les nombreuses formes de cette
espèce, la détermination de cet exemplaire reste incertaine. —
« Assez rare à Chin-tung-chan et jamais vu à Woo-kang. » (Ho.)
{A saivre).
— 111 —
Note SUR un Coléoptère-Cérambycide de l’Amérique du nord,
LE Desmocerus piperi Webb,
PAR M. J. Berlioz,
La faune coléoptérique des Montagnes-Rocheuses Canadiennes
possède, de toute évidence, un faciès holarctique bien marqué et
bon nombre de types y rappellent de très près ceux des montagnes
européennes. Parmi le groupe des Cerambycides-Lepturides entre
autres, si abondamment représenté dans ces montagnes, la simi-
litude des formes est généralement frappante. Il est d’autant plus
zurieux de trouver auprès d’elles un type absolument sans homo-
logue dans la faune de nos montagnes : c’est le Desmocerus piperi
Webb, bel insecte très remarquable au premier chef par son
dimorphisme sexuel prononcé.
Chez ce Longicorne, long d’environ 18 à 23 mm., le mâle est d’un
noir bleu faiblement métallique, avec les élytres entièrement d’un
rouge rose vif, parfois un peu assombri sur le disque; la femelle,
généralement un peu plus grosse et plus massive, est entièrement
d’un vert noirâtre métallique avec seulement la marge des élytres
rouge. Le pronotum et les élytres sont fortement sculptés et ru-
gueusement ponctués chez le mâle, un peu moins chez la femelle;
les antennes sont légèrement dentées en scie.
Quoique ni localisé, ni à proprement parler rare, cet insecte,
connu seulement depuis 1905 (Webb, Proc. enl. Soc. Wash. VII,
1905, pp. 104-105), semble être demeuré toujours peu fréquent dans
les collections, peut-être à cause de la brièveté relative de la pé-
riode pendant laquelle l’adulte semble voir le jour. D’après la
Catalogue des Coléoptères de l’Amérique du Nord publié par Ch.
Leng en 1920, il aurait été signalé originellement dans l’Orégon
ainsi que dans plusieurs autres districts montagneux du nord-ouest
des États-Unis (Washington, Idaho); il a en outre été trouvé par
la suite dans le Montana et, au Canada, dans les montagnes du
sud de la Colombie britannique et de l’Alberta. Au cours de mes
trois voyages en ces régions, je ne l’ai rencontré, vers 1,100 à
1.500 mètres d’altitude, qu’à Glacier (Mts Selkirk, Colombie bri-
tannique : 2 et 1 Ç, dans les premiers jours d’août 1924), au Lac
Waterton (Alberta, fin juillet 1932), et surtout, en très grande abon-
dance, dans le Glacier National Park (Montana, U. S. A., fin juil-
let 1932). Je n’ai jamais observé le Desmocerus avant le 20 juillet,
ni après le 5 août et je pense que tout au moins dans cette région
des montagnes Rocheuses, qui correspond à la partie la plus sep-
tentrionale de l’habitat de l’espèce et celle où l’hiver est le plus
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 1933.
112
long, cette période de l’année doit être à peu près essentiellement
celle de la vie aérienne des adultes. Mais, bien entendu, les condi-
tions climatiques doivent la faire varier légèrement selon les an-
nées.
En réalité, il semble que la dispersion de ce Coléoptère soit pro-
bablement uniquement dictée par celle de sa plante nourricière, car
il est difïlcile d’imaginer un animal plus exclusif dans le choix de sa
subsistance : sa vie paraît en effet exclusivement liée à celle du
Sureau {Sambucus sp.?), dont les adultes eux-mêmes ne s’écartent
pas. De fait, dans les montagnes Rocheuses, je ne l’ai jamais ob-
servé ailleurs que sur cette plante et, s’il m’a paru faire défaut dans
toutes les collections provenant de la partie plus septentrionale de
cette chaîne de montagnes que j’ai visitée (Jasper, Mont-Robson),
c’est aussi que les Sambucus y sont sinon complètement absents,
du moins fort peu abondants. Au contraire, dans le sud, et sur-
tout dans le Glacier National Park, le Sureau constitue, entre
1.000 et 1.800 mètres d’altitude, presque jusqu’à la limite de la
végétation arborescente, une des plantes frutescentes les plus ré-
])andues dans les taillis et les sous-bois humides.
Les larves de Desmocerus, dont la vie est exclusivement sou-
terraine comme celle des larves de beaucoup de Lepturides, vivent
aux dépens des racines de Sambucus. En juillet, lorsque les inflores-
cences de cette plante ont déjà fait place aux grappes de fruits noirs
bien connues, apparaissent les adultes, qui, contrairement à tant
de Lepturides, ne sont pas des insectes floricoles : on ne les trouve
à cette époque que sur les tiges et les feuilles; mais, à la moindre
alerte, ils se laissent volontiers tomber et se dissimulent à terre au
pied de leur plante nourricière. Doués seulement d’une faible puis-
sance de vol, on les voit souvent exécuter, sous l’ardeur du soleil,
des déplacements aériens lourds et de courte durée, pour aller d’un
buisson de Sureau à un autre ou même d’une feuille à une autre, et
la brillante couleur carminée des élytres des mâles les désigne alors
de loin à l’observateur. On n’en voit jamais de grandes quantités
au même endroit, mais on peut dire qu’au moment de ma visite
en certains points du Glacier Park, il n’était guère de plant de
Sureau qui ne donnât alors asile au moins à un couple de ces in-
sectes.
Au point de vue biogéographique, le D. piperi paraît être le re-
présentant le plus septentrional d’un petit groupe d’espèces nord-
américaines, séparé par Ch. Leng et les systématiciens du Nou-
veau-Monde du groupe des Lepturides véritables. L’espèce la plus
anciennement connue est le D. pallialus (Forst.), propre à l’est du
continent et répandu depuis la Louisiane et l’Indiana jusque dans
le sud de l’Ontario (Canada : région des Grands Lacs); selon les
indications que m’a fournies Mr. A. Gibson, le distingué entomo-
— 113 -
logiste d’Ottawa, cet insecte, comme son congénère des montagnes
Rocheuses, semble vivre aussi exclusivement, tout au moins au Ca-
nada, aux dépens du Sureau. D’autres espèces voisines [auripennis
Chevr., cribripennis Horn, californicus Horn) ont été signalées
dans les régions montagneuses du sud-ouest des États-Unis (Cali-
fornie, Nevada, etc.). Il semble donc bien, d’après sa dispersion,
que le type Desmocerus ait vraiment une origine méridionale, pro-
prement américaine, et que le D. piperi, qui l’étend vers le nord,
ne soit qu’un élément originaire de cette faune, qui se serait mé-
langé, peut-être par invasion progressive, avec ceux de la faune ho-
larctique, qui dominent si nettement dans les montagnes Rocheuses.
Les vives couleurs dont cet insecte est paré, à Pinstar de ses con-
génères, lui octroient d’ailleurs un aspect assez en faveur de son
origine subtropicale, comparativement à la vestiture en général
très sobre des autres Cérambycides vivant à ses côtés dans ces
montagnes.
11 faut rappeler toutefois en terminant que cette belle couleur
rouge, caractéristique de tous les Desmocerus durant leur vie, pa-
raît être extraordinairement altérable et fugace : moins de huit
jours après la mort de l’insecte, elle a déjà presque toujours dis-
paru et fait place à cette teinte ochracée claire, qui est celle que
l’on connaît chez tous les spécimens desséchés de collection.
Bulleiin du Muséum, 2‘ s., t. V, 1933.
5
— 114 —
Variétés inédites ou peu connues des genres Agrias D.-H.
ET SiDERONE HbN.,
PAR M. R. Biedermann,
COERESPONDANT DU MUSÉUM.
agrias-claudia-sardanapalus Bâtés, f. ind. Annae nova.
(PL III, fig. 1, 2).
C’est une aberration caractérisée, dans les deux sexes, par le
mélanisme du champ discal compris entre les lignes transversales
du dessous des ailes postérieures.
A ces ailes, Paire basale est d’un gris pur. Elle contient les taches
noires habituelles, fragments d’une bande interne, courbée dans
l’espace entre la nervure 8 et le tronc cubital, et d’une courte bande
droite, entre la cubitale — au-dessus de la nervure 3 — et la base
de la nervure 7. L’aire subterminale a la couleur normale des spé-
cimens de l’Amazone, brun jaunâtre, séparée de la marge gris
jaunâtre par une étroite bande noire, et s’éclaircissant du côté
externe, surtout vers la partie inférieure des ocelles subterminaux.
Comme chez la plupart des spécimens normaux, il y a un mince
trait basal rougeâtre qui longe l’insertion de l’aile et le pli de 1 c
jusqu’à la limite de Paire submarginale où il devient ocracé.
Normalement, dans toutes les formes rattachées spécifiquement à
Claudia Schulz, le champ médian discal est défini par deux étroites
bandes noires, courbes : une interne, entourant Paire basale, et
une externe, parallèle à la précédente, bordant Paire sub-terminale
au-dessus des ocelles. Dans l’espace compris entre ces bandes il
existe en outre: une ligne jaunâtre accolée à la bande interne, une
ligne grise le long de la bande externe, et au milieu une ligne noirâtre.
Chez annæ tout l’espace compris entre les aires basale et sub-
terminale est comblé de noir, de sorte qüe le champ médian du
disque ne présente plus qu’une bande uniforme, large de 5 à 6 mil-
limètres traversant l’aile du bord costal, jaune, à la nervure 2.
Entre le pli de 1 c et 2 on aperçoit, dans son prolongement,
une petite tache ocracée, vestige du trait basal rougeâtre, et qui
est aussi entourée de noir.
Le dessous des ailes antérieures ainsi que la face supérieure des
deux paires d’ailes ne diffèrent en rien des exemplaires normaux
de sardanapalus Bâtes du Moyen Amazone.
Avec le mâle ci-dessus j’ai reçu une femelle, capturée en même
temps et au même endroit, affectée du même mélanisme, mais à
un degré un peu moindre. Il lui reste, en effet, deux fragments
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 19c3.
115 —
de la ligne grise précédant la ligne noire externe : l’un, large de
I millimètre environ, part de la nervure 8 et descend en pointe vers
la nervure 6, l’autre, large de 2 millimètres, placé entre 2 et 4. La
tache ocracée, entre le pli de 1 c et 2, est un peu plus grande
et non bordée de noir sur les cotés.
Types : 1 ^ (H. T.), 1 $, Saô Paulo de Olivenca, Amazone, Brésil.
A ma connaissance, on n’a pas encore signalé chez Agrias Claudia
Schulz de mélanisme semblable à celui que nous venons de décrire,
bien qu’il soit arrivé en Europe de grandes quantités de ce Nym-
phalide. Cette sorte d’aberration paraît donc rare dans le genre,
et cela est d’autant plus remarquable qu’elle est relativement
commune chez les Calagrammides des mêmes régions, qui ont le
même système dé coloration, en particulier dans le genre Caliicore
Hbn. où elle intéresse aussi ta face inférieure des ailes postérieures.
II n’est pas douteux qu’elle est purement individuelle.
Ma collection renferme un Agrias sardanapalus-lugina Frühst.,
du Rio Songo, en Bolivie, chez lequel le dessin de la face inférieure
de l’aile postérieure droite est normal, tandis qu’à l’aile gauche la
bande externe bordant l’aire subterminale et la ligne médiane du
champ discal sont réunies, supprimant ainsi la ligne grise et for-
mant une seule bande noirâtre continue, de 3 millimètres de lar-
geur, de la côte à la nervure 2.
Agrias claudia-lecerfi Lathy, f. Roberti Boy (PI. II fig. 1, 3).
Notre collection renferme maintenant deux exemplaires de Cette
variété remarquable, dont une description a paru dans le Bulletin
de la Société enlomologique de France, 1932, p. 204. Tous deux sont
des femelles provenant de Manaos, et qui possèdent le même
caractère au même degré de développement.
Dans la note précitée nous avons rappelé que l’apparition sur le
dessus des ailes postérieures de dessins qui correspondent à ceux
localisés habituellement à la face inférieure était déjà connu chez
Agrias Claudia Schultz : /. bipupillala Lathy, et chez Agrias
claudia-claudianus Stg. : /. margariüfera Bied.
Sans être communes, ces deux formes ne sont pas excessivement
rares puisqu’on les possède en plusieurs exemplaires, ce qui est
aussi le cas de roberti, mais il n’est pas sans intérêt de noter que ce
type de variation n’a été rencontré jusqu’ici que dans l’espèce
Claudia Schulz et qu’il paraît n’affecter que la femelle.
Agrias stuarti Godm. et Salv., f. ind. S (PI- 5 ôg- et 2, fig. 2).
Sur la face supérieure, les ailes antérieures sont d’un bleu pur,
ne montrant que sous la lumière incidente quelques traces de noir;
— 116 —
la bande submarginale grisâtre est large de 2 à 3 millimètres, bor-
dée du côté interne par une ligne festonnée d’écailles vertes, touche
la côte à 9 millimètres de l’apex et arrive, au bout de la nervure 4,
près du bord externe dont la sépare une ligne noire.
Aux ailes postérieures, la marge entre l’apex et l’angle anal est
d’un ton gris qui forme une bande s’élargissant à 5 millimètres au
bout de la nervure 6 et se rétrécissant à 2 millimètres au bout de
1 b. Sur la couleur noire du fond s’inscrit une grande tache bleue,
limitée par le bout de la cellule, les nervures 1 6 et 5, et la ligne
marginale grise; vers l’angle dorsal elle déborde un peu la ner-
vure 1 b.
La caractéristique principale de cette forme individuelle consiste
dans la présence, aux ailes postérieures, d’une grande tache oblongue
d’un rouge pur, recouverte d’un léger semis d’écailles noires, placé
dans l’aire costale. Elle remplit l’espace internervural entre les
nervures costale et radiale, commence à leur bifurcation et s’étend
sur 7 millimètres de long.
La face inférieure des deux paires a les dessins de la forme typique
sluarti Godm. et Salv., avec la grande aire basale rouge ocracé aux
postérieures. Il ne reste de la quatrième rangée de taches noires
(comptée du bord externe vers le disque) que trois petites taches
noires entre les nervures 4 et 7, et quelques rudiments de taches
internes qui ont la couleur du fond, mais un peu plus foncé.
1 cî, Florida, 160 mètres d’altitude, Rio Putumayo, Colombie
méridionale, en janvier.
Agrias piialcidon Hew., f. ind. (PL III, fîg. 3).
L’aspect variable de la face supérieure des quatre ailes chez
A. phakidon Hew. dépend du développement des couleurs sui-
vantes : du bleu, qui n’arrive jamais jusqu’à la côte ni au bord
externe; du noir, qui existe toujours à la côte et au bord externe
des anté.'ieures, sur tout le pourtour des postérieures, et pénètre
plus ou moins dans le bleu aux antérieures;
Du vert, qui forme aux deux paires une bande subterminale de
largeur très variable.
Du blanc, localisé aux antérieures sous forme d’une petite bande
subapicale.
Dans la forme xenagoras Stg. apparaît une cinquième couleur,
jaune ocracé, couvrant largement le champ basal des antérieures,
comme chez la ssp. hewüsonius Bâtes.
Sous le nom d’ab. viola, A. H. Fassl a fait connaître une forme
dans laquelle le jaune ocracé n’occupe que la cellule, en totalité ou
en partie, en même temps que le vert disparaît complètement, ou
se réduit à une mince ligne d’écailles.
— 117
Il existe aussi un développement inverse du jaune ocracé et dn
vert. Nous possédons des exemplaires qui ont aux quatre ailes une
bande vert brillant très large, beaucoup de bleu, et chez lesquels le
jaune ocracé n’est plus représenté que par une petite tache allongée,
placée vers le milieu du bord antérieur de la cellule des ailes anté-
rieures, juste contre la nervure radiale.
Dans un mâle provenant du Salto Auguste, sur le rio Tapajoz
supérieur, Matto-Grosso septentrional (PL TII, fig. 3), cette tache
est longue de 6 millimètres et large de Un autre mâle, du
rio Uruara, affluent méridional de l’Amazone inférieur, est sem-
blable au précédent, mais sa tache ocracée est un peu plus petite.
Par contre, un troisième mâle, d’Uxituba — en aval d’Itaituba
mais sur la rive droite du Tapajoz inférieur — a la même tache,
aussi longue que chez le premier, large de et d’un rouge pur.
Avec les deux derniers mâles ci-dessus, nous avons reçu des fe-
melles capturées aux mêmes endroits et en même temps : deux du
rio Uruara, une d’Uxituba. Très différentes l’une de l’autre, il n’en
est cependant aucune qui possède la petite tache cellulaire jaune
ocracé ou rouge des mâles.
Agrias narcissus Stgr., f. $ chrysotænia Fassl, aberratio
(PL I, flg. 1).
En 1927, j’ai publié dans Lepidoplera, II, p. 61, une forme
individuelle d'Agrias narcissus Stg. femelle iciericus Fassl, en
lui donnant le nom de prætexta, à cause de la bordure rouge qui
termine extérieurement la large bande jaune des ailes antérieures,
et en la considérant comme un degré évolutif intermédiaire aux
formes rouge et jaune. On trouvera, représentée sur la PL I,
fig. 2 et 3, le type demeuré jusqu’ici unique, de cette forme
prælexla.
L’an passé j’ai reçu d’Obidos une femelle qui, par son habitat
sur la rive septentrionale de l’Amazone, se réfère à la forme chryso-
lænia Fassl. Intact et parfaitement développé, cet individu est
remarquable de prime abord par l’assymétrie de sa coloration
participant à la fois du type narcissus et de la mutation chryso-
lænia.
Le côté gauche est normal, l’aile antérieure portant la bande
rouge foncé habituelle, mais à droite cette bande n’est rouge que
de la côte à la nervure 4 au delà de laquelle elle passe au jaune à
reflet légèrement rougeâtre, à l’exception du bord externe où le
rouge forme une bordure de plus en plus amincie. Les deux cou-
leurs se diffusent à la limite où elles se touchent. Cette limite est
une courbe qui commence à la nervure 4, près de l’angle inférieur
de la cellule, pour se diriger en angle ouvert en bas vers le bord
— 118 —
externe, et s’arrêtant sur 1 b. La nervure 2, écaillée de rouge, coupe
le jaune, et il existe une petite tache rouge triangulaire à l’angle
dorsal, au-dessous de l’extrémité de la nervure 1 b.
A la face inférieure, la bande rougeâtre de l’aile antérieure
gauche est un peu plus éclaircie que celle d’un exemplaire normal.
Sur l’aile droite, la même bande correspond par ses différentes
nuances au-dessus, mais le rouge et le jaune sont encore plus clairs.
I $, Obidos, rive septentrionale de l’Amazone inférieur, en mai.
SiDERONE MARTHESIA Cr. ^ (PI. II, flg. f)).
Dans les « Papillons exotiques », T. II, p. 143 (1779), Cramer a
décrit Siderone marthesia dans les termes suivants : « Il domine sur
le dessous des ailes postérieures de ce Papillon, un chatoyant ver-
dâtre. Les pattes antérieures sont courtes et sans onglets. En vertu
■des ailes unies et non dentelées il appartiendrait aux Danaïdes
bigarrées. On les trouve à Suriname. »
II serait bien difficile de reconnaître cette espèce si elle ne se
trouvait figurée, en dessus et en dessous, PL CXCI, fîg. A, B. Ces
figures ne sont pas d’une exécution très soignée, cependant celle
de la face supérieure donne bien la nuance brun jaunâtre des exem-
plaires qu’on reçoit de Guyane française, et qui sont tous — au
moins d’après ce que nous en connaissons — des femelles.
En 1888, Staudinger signale qu’une femelle brune aurait été
trouvée à Santarem, Amazone inférieur par Hahnel (Exotische
Tagfalter, p. 183). Il ajoute qu’un spécimen brun de la collection
Sommer, libellé : Surinam, a un abdomen mâle, mais que cet abdo-
men pourrait être postiche et recollé.
A. H. Fassl n’a envoyé de Taperinha, pr^'^s Santarem, deux exem-
plaires bruns qu’il croyait mâle et femelle, probablement à cause
de leur taille un peu différente. Ce sont tous les deux des femelles.
Nous n’avons jamais vu, et nous ne croyons pas qu’on ait publié
de mâle brun authentique, et il semble que cette couleur soit liée
au sexe femelle. Elle paraît même exclusive pour celles des Guyanes
française et hollandaise.
Le seul mâle que j’ai reçu de Guyane française appartient à la
forme dépourvue de la bande noire qui divise habituellement, chez
les Siderone, la grande aire rouge des ailes antérieures, ce cjui lui
donne un dessin analogue à celui de la femelle, mais en rouge au
lieu de jaune. Signalée d’abord par Godman et Salvin, qui la con-
sidéraient comme le mâle de marthesia Cr., cette forme fut figurée
par Staudinger, l. c., PL 62, sous le nom de « S. J. Hübn. var.
(J », puis appelée S. nernesis III. , var confluens dans le texte :
p. 182, d’après un exemplaire de Sao Paulo, Amazone.
La forme mâle de Siderone marthesia Cr. des Guyanes n’ayant ja-
— 119 —
mais été décrite, à ma connaissance, je crois intéressant de donner
une description de l’individu de ma collection arrivé en même
temps que des femelles typiques et par conséquent d’une authen-
ticité certaine.
Ce mâle diffère de la figure originale de confhiens Stg. par une
taille supérieure et une coupe d’ailes plus arrondie, rappelant celle
de la femelle. L’envergure est de 65 millimètres, la longueur de
l’aile antérieure, mesurée de l’origine de la cubitale à l’apex, de
.38 millimètres. La tache noire do l’angle dorsal pénètre moins dans
le disque et n’est pas prolongée à travers celui-ci par le semis noi-
râtre qu’on voit remonter jusqu’à la cellule sur la figure en question.
Aux ailes postérieures, l’aire costale est d’un rouge vif entre la
base et la tache rectangulaire rouge qui descend de la côte à la
nervure 5. Le dessous des deux paires montre à peu près la même
coloration que la figure de Staudinger, à l’exception de la mouche-
ture de taches oblongues noires représentée aux ailes antérieures.
Saint-Jean, Bas Maroni, Gujmne française.
La découverte de ce spécimen appuie l’opinion de Godman et
Salvin, rappelée plus haut, qui faisaient des individus rouges con-
fluens les mâles de rnarthesia Cr.
SiDERONE MARTHESiA Cr., f. $ Leonora Krügcr (PL II, fig. 4).
Sur les deux rives de l’Amazone inférieur, à Santarem au sud, à
Obidos au nord, vole une forme de Siderone dont le mâle porte,
aux ailes antérieures, deux bandes rouges — ce qui peut être assi-
milé à une plage unique divisée par une bande noire — et aux
ailes postérieures une bande médiane rouge ne dépassant nas le
milieu du disque. Felder, qui ne connaissait de cette région que ce
seul sexe, a nommé cette forme ihebais {Wiener Entomologische
Monalschrifl, VI, p. 422, 1862).
Aux mêmes endroits et en même temps on trouve une forme
femelle brune identique à rnarthesia Cr., et l’on m’a assuré que la
forme femelle avec du rouge pur n’y a pas encore été vue. Par
contre, on vient d’y découvrir une forme jusqu’ici inconnue, carac-
térisée par la teinte rose saumon des parties habituellement brun
jaunâtre ou rouge ponceau.
Sur la planche II je donne la figure d’un spécimen capturé à
Santarem, en même temps qu’une femelle brune, f.es dessins de
ces deux femelles ne diffèrent un peu qu’aux ailes postérieures,
exception faite d’un petit trait noir, de 3 millimètres de longueur,
qui longe la nervure 7 à partir de son origine au delà de la cellule
chez la femelle rose saumon, et qui manque chez la femelle brune.
Aux ailes postérieures, la tache rectangulaire claire commençant
au milieu de la côte descend, sur le spécimen saumon, jusqu’à la
— 120 —
nervure 6, qu’elle dépasse un peu, tandis que dans la femelle brune
elle s’arrête à cheval sur la nervure 7. En outre, chez la première
on trouve une seconde tache oblongue de même couleur, placée à
cheval sur la nervure 4, commençant à la base de celle-ci et finis-
sant avant la rangée de points submarginaux bleu pâle. Au-
dessous de la nervure 4, la partie inférieure de cette tache ne con-
siste qu’en un léger semis d’écailles. Dans les espaces internervu-
raux, la rangée des points submarginaux bleus est complète de
1 â à 8.
Chez la femelle brune, le point submarginal de l’intervalle 4-5
est éteint, les autres sont petits. Cette différence dans le dévelop-
pement des points en question n’est pas plus grande que ce qu’on
observe chez d’autres femelles brunes de l’Amazone inférieur.
D’autre part, M. Krüger m’a vendu une seconde femelle, appar-
tenant à la même variation, également capturée en même temps
qu’une femelle brune (toutes deux à Obidos), et d’une couleur un
peu plus foncée que l’individu de Santarem. Sur les ailes anté-
rieures, les deux taches apicales blanches, entre la côte et la ner-
vure 7 sont plus restreintes; une petite tache subapicale blanche,
présente entre les nervures 7-8 chez la première femelle fait ici défaut.
Le petit trait noir au-delà de la cellule est très faible. Aux posté-
rieures, la tache costale rectangulaire est plus large, et la tache
rougeâtre, à cheval sur la nervure 4, est bien développée des deux
côtés de cette nervure, mais les points submarginaux bleu pâle
sont réduits à trois, situés entre les nervures 1 â et 4 (i).
La femelle brune de même origine est un peu aberrante par
suite de l’absence de la tache costale des ailes postérieures.
Types : 1 $, Santarem, Amazone inférieur, Brésil; 1 $, Obidos,
Amazone inférieur, Brésil.
Nous noterons, en terminant, qu’à Iquitos, Amazone supérieur,
on trouve aussi la forme femelle brune, qui vole avec des mâles
d’une forme intermédiaire entre thebais Feld. et l’ab. confluens
Stg., mais elle s’y rencontre en même temps que la femelle rouge
foncé, comme à Saô Paulo d’Olivença et à Teffé. On peut donc
conclure que la forme rose saumon que nous venons de décrire est
transitionnelle entre les types extrêmes, brun et rouge, seuls connus
jusqu’ici et qu’il faut rapporter à l’espèce marlhesia Cr.
(q Contrairement à ce qui avait été convenu, M. Krüger vient de publier la descrip-
tion de cet exemplaire dans Faum exotica, 1, 133. Pour ne pas surcharger le. nomen-
clature, d’un nom nouveau, et bien que leonora ne représente en réalité qu’une modifi-
cation moins accusée, i’assimile à leonora la Ç de Santarem.
BULLETIN DU MUSÉUM, 1933.
PL. I
C. POLUZZI PINX.
P. André photosc.
AGRIAS
BULLETIN DU MUSÉUM, 1933.
PL. H
C. POLUZZI PINX.
P. André photosc.
AGRIAS & SIDERONE
BULLETIN DU MUSÉUM, 1933.
PL. III
H. Linck & L. Le Charles phot.
P. André photosc.
AGRIAS
— 121
EXPLICATION DES PLANCHES
Planche I.
Fig. 1. — Agrias narcissus-chrysotænia Fassl, 2 f. ind.
Fig. 2, B. — Agrias nareissus-ictericus Fassl, f. Ç prætexla Bied. « Type » (deS'
sous et dessus).
Fig. 4.-— Agrias stuarti Godm. et Salv., f. ind.
Planche IL
Fig. 1. — Agrias claudia-lecerfi Lathy, f. $ roberii Boy « Type » (dessus).
Fig. 2. — Agrias stuarti Godm. et Salv., f. ind. (dessous).
Fig. 3. — Agrias claudia-lecerfi Lathy, f. $ roherti Boy « Type » (dessous).
Fig. 4. — Siderom marthesia Cr., f. Ç leonora Krüger.
Fig. 5. — Siderone marthesia Cr., (^.
Planche III.
Fig. 1. — Agrias claudia-sardanapalus Bâtes, t. ind. annæ « Type ».
Fig. 2. — Agrias claudia-sardanapalus Bâtes, f. ind. annæ Ç « Type ».
Fig. 3. — Agrias phakidon Hew., f. ind.
Mission Sahari£:nne Av giébas-Drapem, 1927-1928.
Insectes Diptères,
PAR M. E. SÉGUY.
{Suite).
20. Hydrellia sp.
Comme V Hydrellia. griseola Fallén. Lunule argentée. An-
tennes d’un brun noir. Trompe courte; palpes jaunes. Soies acros-
ticales irrégulières, fortes; préscutellaires robustes presque aussi
fortes que la première soie dorsocentrale; deux soies dorsocentrales
postérieures, la paire préscutellaire très robuste. Ailes blanchâtres,
à nervures jaunes; nervure R2 + 5 longue; section apicale de
AIA2 a A b subégale à la précédente. — Long. 1,5 mm.
N® Z 983 k, bords du' Niger un peu en de Ségou, flaque dans un banc de sable,
19-11-1928.
21. Ephydra macellaria Egger.
N" Z 10, In Salali, Tidikelt, sur une mare dans la palmeraie, 19-X-1927.
Répandu et commun dans toute l’Afrique boréale. Tunisie
(C. Dumont). Libye : Mission italienne à Koufra.
22. Lispa Draperi n. sp. — (Fig. 11-13).
Très voisin du Lispa consanguinea Loew, de l’Europe tempérée.
Fig. 8-13. — 8-10. — Lispa consanguinea; 8-9, appareil copulateur; 10, sternite prégé-
nital. — 11-13, Lispa Draperi; 11-12, appareil copulateur; 13, sternite prégénital.
— Les lettres ont la même signification que sur les figures 15 et 16.
dont il présente la taille et les caractères chromatiques; gris brun
à taches blanches. Palpes jaunes. Tarses et tibias II et III roux.
Le Lispa Draperi se distingue par les caractères suivants :
Bullet in du Muséum, 2® s., t. V, n® 2, 1933.
— 123 —
3'. Palpes jaunes plus étroits. Mésonotum unicolore; soies acros-
ticales disposées en deux rangs; dorsocentrales. (2 + 3) fines et
longues. Scutellum avec quelques chètules discaux. Pattes grêles,
allongées. Sternite prégénital trilobé (flg. 13). Appareil copulateur ;
forceps externe à branches mucronées et recourbées en dehors;
forceps interne avec deux dents internes et apicales nettes ( flg. 1 2, fl) ;
apodème du pénis simple; gonapophyses pointues; pénis dilaté et
bilobé à l’apex. — Long. 6 mm.
Z 274, source d’In Azaoua, Tassili de Timissao, 19-XI-1927. (« Mouche semi-aqua-
tique »).
Le Lispa consanguinea LoEwse distingue par les caractères sui-
vants :
Palpes élai’gis, jaunes à pruinosité blanche. Mésonotum unicolore;
soies acrosticales disposées en 3-4 rangs; dorsocentrales (2 -f- 3)
épaisses; la deuxième présuturale et les deux postérieures plus
longues et plus fortes. Scutellum avec de nombreux chètules dis-
caux. Pattes robustes, moins longues. Sternite prégénital indistinc-
tement trilobé (flg. 10). Appareil copulateur : forceps externe à
branches mousses, non recourbées; forceps interne avec deux
petites dents internes (flg. 9, fl); apodème du pénis avec deux ren-
flements supérieurs. Gonapophyses cylindriques, un peu courbées,
non pointues. Pénis court, simple. — Long. 6 mm. Europe.
23. Musca anguslifrons Thomson.
N° Z 190, oasis de Silet, Ahaggar occidental, 12-XI-1927, 2 exemplaires.
24. Musca domeslica Linné.
X° Z 440, Sounfat, lisière sud du Tanezrouft, 5-XII-1927.
25. Musca senegalensis Macquart.
X" Z 920, bords du Niger, un peu en amont de Mopti, 10-11-1928.
OESTRIDAE
26. Œslrus ovis Linné.
N° Z 941, bords du Niger, entre Mopti et Ké-Macina, 14. II, 1928. Plusieurs larves sur
le mouton. Elles se développent dans les fosses nasales.
27. Cephalopsis Uiillaior Leach.
N“® Z 372, Tin Aberda, lisière sud du Tanezrouft, sur le sable, 29, x-1927, larve. —
Z 436, Sounfat, lisière sud du Tanezrouft, .b-xn-1927, larve.
La larve est un parasite spécifique des Camélidés. Elle se déve-
loppe dans les sinus frontaux. La métamorphose s’effectue dans le
sable.
— 124 —
28. Hypoderma corinnæ Crivelli (fig. 14).
Z 466 et 473, Sahara soudanais, entre Tisserlitine et le Timétrine, sur la Gazella
dorcas negleda n° Z 464, 8-xii-1927. — Z 594, In Ouri, Sahara soudanais,
sur la Gazella dorcas negleda n<'- Z 590, 19-xii-1927. — Z 647, In Rhas,
Sahara soudanais, sur Gazella dorcas negleda, 25-xii-1927. — Z 673, Sahara,
soudanais, entre Tabankort et In Tassit, Gazella dorcas negleda, 28-xii-1927,
Cet Hypoderme produit une myiase cuticole sur la gazelle et l’an-
tilope.
Larve au 2® âge. — Peau blanche, dure, paraissant inerme, sans
segmentation apparente et sans aucun ornement. Organes senso-
riels céphaliques indistincts. Bouche petite, en cône renversé for-
mant ventouse : appareil buccal mince, réduit; crochets buccaux
simples et pièce intermédiaire microscopique; pièce basale étroite
en baguette allongée (la longueur totale du complexe buccal par
rapport à la longueur du corps donne 4 : 240). Partie postérieure
du corps avec une petite plage couverte de plaques chitineuses
rondes, inégales, brunes avec une épine centrale noire, dressée.
Stigmates postérieurs courts, tubulés : chambre feutrée transpa-
rente un peu renflée; plaques stigmatiques à péritrème fortement
chitinisé, chaque stigmate avec une épine latérale externe, très
aiguë; ouverture stigmatique réduite, à grille simple. — Long.
8 mm.
Larve au 3® âge. — - Peau jaunâtre ou blanc sale, dure, à segmen-
tation peu apparente, chaque segment marqué par deux bandes
125 —
épineuses, l’antérieure formée d’épines épaisses, triangulaires, en
rétroversion, la postérieure formée d’épines plus grêles paraissant
plus serrées, en antéversion, les deux rangées d’épines de la face
tergale plus développées, mais s’amincissant sur les pleures; épines
sternales plus courtes : les rangées réduites ou nulles sur les seg-
ments postérieurs; derniers segments régulièrement couverts de
spinules incolores lancéolées.
Appareil buccal complet mais très petit (la longueur totale du
complexe buccal par rapport à la longueur du corps peut s’écrire
0,25-10.00); crochets mandibulaires simples, robustes, quadran-
gulaires; pièce intermédiaire étroitement jointe à la précédente;
pièce basale à partie dorsale plus développée; organes sensoriels
très réduits.
Stigmates postérieurs petits (fig. 14); ouvertures stigmatiques
aérifères rondes, serrées sur le pourtour de l’organe; chambre feu-
trée longue, à parois épaisses, étranglée derrière la plaque stigma-
tique. — Long. 9-12 mm.
TACHINIDÆ
29. Cordylobia anthropophaga Blanchard.
N" Tl 86S, région de Tombouctou, T, 1928.
Les larves au deuxième âge recueillies par M. Th. Monod, en
1926, au Cameroun, diffèrent de la larve adulte par une spinulation
moins serrée, les épines proportionnellement plus grosses compa-
rées à la taille de l’animal; segments thoraciques à épines faibles
et dispersées; segments abdominaux I-IV couverts de grosses
épines dressées et dispersées, plantées sans ordre, dirigées en avant
ou en arrière; les trois segments suivants armés d’épines beaucoup
plus faibles; derniers segments garnis de spinules très réduites, rares,
décolorées. Bouche grande, hérissée d’épines triangulaires serrées,
appareil buccal court, mais robuste à dents écartées; organes
sensoriels réduits. Stigmates antérieurs non perceptibles, posté-
rieurs simples. — Long. 3-4 mm.
30. Auchmeromyia luteola (Fabr).
N» Z 868, région de Tombouctou, I. 1928.
31. Rhynchomyia callopis Loew, var. flauipes Séguy.
N° Z 261, Timissao, sur les fleurs de Solenostemma oleifolia, lS-xi-1927.
Une femelle presque complètement blanche, pour le reste sem-
blable à la forme typique.
32. Somomyia albiceps Wiedemann.
N» Z 273, Tamanrassst, Ahaggar.
— 126
Mouche saprophage commune en Afrique, très commune sur les
bords de la mer Méditerranée. Elle remonte au nord jusque sur les
bords de la Manche.
33. Lucilia argyrocephaîa Wiedemann.
Z 1018, bords du Niger, un peu en aval de Koulikoro, 25-ii-1928.
34. Wohlfartia triquetra n. sp. _ (Fig. 15).
Comme le W. Irina Wied. avec lequel il peut être facilement con-
fondu. Mêmes caractères externes; chromatiques ou chétotaxiques.
La villosité du fond est seulement un peu plus longue et les macro-
chètes sont plus grêles.
$. Dernier tergite bordé de robustes macrochètes serrés en
Fig-, 15. — WoMfartia triquetra, appareil copulateur mâle.
Fig. 16. — W. Trina, id. — app., apodème du pénis; — fe, forceps externe ; — fi, for-
ceps interne; — ga, gonapophyse antérieure; — gp, gonapophyse postérieure; —
P, pénis; — pa, paraphallus; — pr ou pre, prépuce; — stg, sternite génital.
peigne, se touchant à la base; plaque sous-génitale arrondie, sail-
lante en arrière. Cerques en lames non coupantes, ne dépassant pas
la plaque sous-génitale. — <J. Hypopyge noir, à soies noires serrées.
Forceps externes légèrement courbés; gonapophyses postérieures
en croc raccourci armé d’une soie basale, deux fois plus longue que
la gonapophyse elle-même. Pénis allongé, renflé au milieu, aminci
à la partie distale; prépuce étranglé à la base, foliacé et dilaté à
l’apex, paraphallus non saillants (lig. 15). — Long. 10 mm.
Ç. Silet, Ahaggar occidental, 12-xii-1927. — Deux mâles ont été
capturés par M. Dali.oni, en janvier, dans l’est du Tibesti, aux
environs de Douri.
127 —
Le Wohlfarlia Irina Wiedemann qui est, dans ce genre, l’espèce
la plus anciennement connue, se distingue de la forme précédente
par les caractères suivants :
Tégument à villosité courte et robuste; macrochètes épais. Abdo-
men à taches noires, petites. — $ ; Dernier tergite bordé de petites
soies largement espacées à la base. Cerques aplatis, en lames cou-
pantes, dépassant la plaque sous-génitale. Cette dernière est une
lame quadrangulaire bordée de soies très fines. — d'. Hypopyge à
soies noires moins serrées. Forceps externes à branches plus étroites,
non courbées. Gonapophyses antérieures courtes, armées d’une
petite dent dressée à la partie moyenne. Gonapophyses postérieures
en crochet allongé, avec une soie sensorielle n’atteignant pas le
double de sa longueur. Pénis épais, en tube court, prépuce peu sail-
lant. Paraphallus mince, terminé par une râpe apicale douce
(flg. 16). — - Long. 8-12 mm.
Afrique boréale et moyenne.
HIPPOBOSCIDÆ
35. Hippobosca camelina Leagh.
N° Z 21, El Klienig, Emmidir, 20-X-1927.
36. Nycteribosca Kollari Frauenfeld.
N° Z Suppl. 8, Grotte 28 km. de Laghouat, Sud Algérien, sur chauve-souris (J. Tho-
mas Ug., 26-V1-1926).
Les ailes bien développées sont planes, robustes, beaucoup plus
longues que le corps.
Cet Hippobosque parasite les Rhinolophus euryale Bi.as., R. hip-
posidreos Bechst., R. Mehely Mascïï., R. ferrum-equinum Schreib.,
Hipposideros Iridens Geoffr., Vespertilio murinus Schreib., Mi-
nioplerus Schreibersi Kuhl, Rhinopoma microphyllum Geoff.
128 —
LiVONECA PONTICA NOV. SP., COPÉPODE PARASITE DES AlOSES
ET Sardines de la Mer Noire,
PAR M. I. Borcea,
Professeur a l’Université de Jassy.
Livoneca pontica n. sp.
Diagnose. — « Corpus adullorum asymelricum, margine dexlro
■vel sinislro paulo curvatiore, proul parasiius uno vel altero latere
hospilis fixas est; paene bis longius quam lalius, longiludo genera-
liler parum duplum latitudinis saperai.
« Capul a segmenta primo Ihoracis circumdalam, frons leniter
rolundata, oculi medii subpentagoni. Antennæ primi paris monili-
formes, brèves, ex oclo arliculis composilæ, rétro paulo longius an-
gulo anlero- inter iore primi segmenli ihoracis porrigunlur. Antennæ
secundi paris paulo longiores et tenuiores et acumine aculiores, pa-
riter ex oclo arliculis composilæ.
« Primum segmenlum Ihoracis nolabililer longius quam quod-
cunque aliud segmenlum ihoracis ; præ secundo segmenta 1/3 longius.
Segmenta sequenlia : 2, 3, pæne longitudine æqualia; 4, 5, 6 paulo
breviora quam superiora {seu : priora) seplimum vero nolabililer
brevius reliquis.
« Epimera segmentorum Ihoracis 2, 3, 4 angusla, longiuscula,
exlremilate rotundala, nec exlremilalem poslero-exleriorem segmenli
proprii ailingentia. Epimera posiica laliora, margine exleriore leniter
concavo, acuminibus leniter aculis ; angulum poslero-exleriorem seg-
menii proprii aitingunt el eliam superanl.
« Segmenta abdominis angusla el minus lata quam segmenta Iho-
racis, priora penitus in concavitatem ullimi annuli Ihoracis immersa.
Segmenlum ultimum abdominis semirotundum, lalius quam lon-
gius {plus quam 2/3 Ihoracis laliludine). Pedes caudales præ aliis
{relative) longi, tamen adullorum {inæquali cremenlo) breviores quam
ultimum segmenlum rémanent. Ramus interior paulo brevior el
latior, ramus exlerior nolabililer longior el paulo anguslior.
« Color subflavus cum minulissimis punclis pigmenti fusci.
« Longiludo : 21 mm. »
La littérature earcinologique de la mer Noire ne comporte
qu’une seule espèce de Gymothoïdes : Livoneca taurica Czer-
niavsky (i), qui se rapproche de Livoneca indica M. Edw. et de L.
lata D.
(P Czerniavsky V. (1868). Materialia ad. Zoogr. ponticam comp., I, p. 189.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 1933.
— 129
Notre espèce se rapproche davantage de Livoneca epimerias
Richardson (i) et, surtout, de L. propinqua Richardson {^), ces
trois espèces se caractérisant par leur premier segment thoracique,
sensiblement plus long que les autres segments postérieurs du tho-
rax. C’est un caractère constant et évident pour notre espèce, par
opposition avec L. taurica Czern., chez qui les quatre premiers
segments du thorax sont égaux en longueur.
Les épimères, eux aussi, se comportent différemment : tandis que
chez L. taurica tous les épimères sont étroits et atteignent à peine
l’angle postérieur du segment correspondant, chez L. ponlica, les
épimères des segments thoraciques antérieurs (2, 3, 4) sont étroits
et n’atteignent pas l’angle postérieur du segment correspondant;
les épimères des segments postérieurs (5, 6, 7) sont plus larges, à
bord extérieur légèrement concave, et leur pointe dépasse en lon-
gueur l’angle postérieur du segment correspondant.
En ce qui concerne la torsion ou l’asymétrie du corps, le rapport
entre la longueur et la largeur du corps, les dimensions du telson
et des uropodes, il y a des différences individuelles, lesquelles
peuvent se rapporter à des différences de croissance, celles-ci étant
en relation avec la position du parasite dans la cavité branchiale
de l’hôte.
Livoneca ponlica se loge dans la cavité branchiale des Aloses de
la Mer Noire : Caspialosa ponlica Eichw. et C. Nordmani Ant. Les
Aloses se rencontrent, parasitées par ce Cymothoïde, surtout au
printemps (mars-avril) et en automne (octobre-décembre), époques
où les Aloses quittent leur demeure des couches plus profondes pour
se rapprocher des côtes; on peut aussi rencontrer des Aloses com-
portant des parasites, même en plein été, lorsqu’il y a des courants
de profondeur qui viennent du large vers la côte.
Le parasite est logé le plus souvent entre les branchies de l’hôte,
plus rarement à l’intérieur des branchies, sur la paroi interne de la
cavité branchiale. La présence du parasite détermine une com-
pression et une atrophie partielle des branchies entre lesquelles il
est logé. La déformation reste évidente après l’extraction du para-
site.
Nous avons rencontré le même parasite sur quelques exemplaires
de Sardinia pilchardus Walbaum et, une seule fois, dans la cavité
branchiale de Temnedon sallalor L.
Nous exprimons nos remerciements cordiaux à M. le Professeur
Ch. Gravier de ce qu’il nous a aimablement permis de consulter
la collection et la bibliothèque de son Laboratoire du Muséum
d’ Histoire Naturelle de Paris.
(^) Richardson. Nordwest Pacific Isopods [Proc. TJ. S. Nat. Muséum, V, 37, p. 89).
(^) Idem. NatnralHistory of Isapoda [Proc. U. S. Nat. Muséum, V, 27, p. 37).
Bulletin du Muséum, 2' s., t. V, 1933.
9
— 130
Note sur Araignée rouge y: des serres du Muséum,
PAR M. Marc André.
Dans une note k Sur la désinfection des serres du Muséum par
le cyanure de potassium » [1903, p. 415], MM. Costantin, Gérome
et Labroy ont mentionné, au nombre des parasites détruits par
remploi de ce procédé, 1’ « Araignée rouge (?) ».
Sous ce nom collectif (« red Spider » des auteurs Américains)
on désigne des Acariens du groupe des Tétranyques tisserands
qui enveloppent de leurs fds soyeux les feuilles des plantes.
Un élève de Linné, Baeckner [1752, p. 17] a, le premier, signalé,
sous l’appellation (NAcarm lelarius, un Tétranyque qui vit « in
hybernaciilis », sur les végétaux rares. Théoriquement le nom de
îelarius devrait donc être donné à l’Acarien des serres; mais il y a
de nombreuses espèces que l’on rencontre dans ces conditions d’ha-
bitat et on ignore sur quelle plante était parasite le Tétranyque de
Baeckner.
En 1758, Linné [p. 616, n° 14] a réuni, sous ce nom d'A. lelarius,
trois formes différentes : la De se trouve sur les T ilia et avait été
appelée A. liliæ par Baeckner [1752, p. 28]; la 2« s’observe sur les
Malva et avait été nommée A. alceæ par Linné [1746, p. 347,
no 1196]; la 3® habite dans les serres : « in caldario inclusis ».
A. -G. Oudemans considère [1931 b, p. 221] que, l’espèce qui vit
sur les Tilia étant la D® citée en 1758 à laquelle Linné attribue
l’appellation de lelarius, on doit logiquement adopter pour elle
ce nom, en synonymie duquel tombe liliæ Baeckner (^).
En ce qui concerne la 2®, VA. alceæ L., qui est parasite sur les
Malva, Oudemans avait d’abord [1930, p. 164] admis que ce
nomen nudum, antérieur à la nomenclature binominale, devait être
remplacé par allhææ Hanstein, 1901, mais ensuite [1931 a, p. 198]
il a reconnu que cette espèce, vivant sur VAllhæa rosea Cav., est
identique à celle que l’on trouve sur VUrlica dioica L., et il fait,
par suite, T. allhææ synonyme de T. urlicæ G. L. Koch, 1836 (®).
Quant à la 3®, celle dont la présence dans les serres a été signalée
par Baeckner, c’est, pour Oudemans [1926, p. 111], le T. Ludeni
Zacher [1913, p. 40]. Gette espèce est très voisine du T. linlearius
Dufour et il ne serait pas impossible qu’elle lui fût identique
(^) Pour ce T. lelarius L. == tiliarium Herm., Oudemans a créé le genre Eotetranychus
[1931 b, p. 225].
(^) Ce T. allhææ Hanst. = urlicæ Koch appartient au genre Epitelranychus Zacher,
1916 = Tetranychus Dufour, 1832,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 2, 1933.
131 —
[Oudemans, 1931 b, p. 230]. Aussi a-t-elle été rangée par Fr. Za-
cher [1920 a, p. 187] dans son genre Epitelranychus, 1916, mais le
Oudemans [1931 b, p. 222] a établi que Epitelranychus est syno-
nyme de Telranychus Dufour, 1832 (qui a pour type T. linlearius
Duf.).
Ce T. Ludeni [1910, Zacher, p. 37-41; 1912, p. 3] a été d’abord
découvert dans des serres à Saint-Cloud, près Paris, sur le Salvia
splendens L., plante originaire du Brésil, mais cultivée en Europe
depuis deux siècles. 11 se trouve le plus fréquemment dans les serres,
mais aussi sur les végétaux en plein air : n’ayant jamais été ren-
contré sur des plantes indigènes sauvages, il est regardé comme une
espèce introduite. En Allemagne, Zacher [1920 a, p. 187; 1920 b,
p. 124; 1921, p. 94] a observé cet Acarien sur une quinzaine de
plantes, notamment sur V Acalypha marginala Williams et VA.
Wilkesiana Sean.
Or, en mai 1931 et avril 19.32, j’ai recueilli dans les serres du
Muséum, également sur deux espèces du même genre d’Euphor-
biacées, Acalypha Godseffiana Masters et A. Hamilloniana Hort.,
un très grand nombre de Tétranyques dont j’ai poursuivi avec
succès l’élevage au Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés)
sur un pied de Salvia splendens L. : on aurait donc pu penser qu’il
s’agissait du T. Ludeni. Mais, à l’examen microscopique, ces ani-
maux ont montré des caractères différents de ceux du T. Ludeni^
notamment en ce qui concerne l’empodium du tarse des pattes.
Ils appartiennent donc à une espèce distincte, qui me paraît nou-
velle et pour laquelle je propose le nom de T, inexspectatus n. sp.
En voici la description :
Le corps est ovalaire avec saillies humérales plus ou moins dé-
veloppées, aplati sur la face dorsale, arrondi en arrière. Il a chez
la femelle une longueur de 470[x (du bord antérieur du céphalo-
thorax à l’extrémité de l’abdomen) et une largeur de 230 g (au ni-
veau des épaules). Le mâle est presque aussi grand : 360 y x 200 g.
La couleur est d’un vert plus ou moins foncé.
Le corps paraît tout d’une venue, car il n’y a aucune ligne de
séparation entre le céphalothorax et l’abdomen : presque glabre,
il présente de longs poils espacés.
Dorsalement on observe 7 rangées transversales qui sont com-
posées typiquement de 4 poils, non portés par des tubercules et
garnis de très fines barbules difficilement visibles : 1° selæ verticales
ou frontales, au nombre de 2 seulement; 2° s. scapulares, compre-
nant 2 soies internes {sub frontales) et 2 externes; 3° s. humerales:
cette rangée paraît quelquefois composée de 6 soies, mais, en réa-
lité, les plus externes, placées sur le bord du corps, sont homo-
logues à des poils extra-coxaux des pattes III, qui sont marginaux
— 132 —
ou ventraux; 4° s. dorsales, 5° s. lumbales, 6° s. sacrales : ces trois
rangées comprenant chacune 2 soies externes et 2 internes; 7° s.
clunales, seulement au nombre de 2 internes (^).
Il y a de chaque côté, au dessus des pattes II, entre les soies sca-
pulaires externes et internes, deux yeux latéro-antérieurs volumi-
Fig. 1. - Eotetranychus inexspeciatus M. André, Ç X 100.
A, face dorsale; B, face verticale.
neux, teintés de rouge, dont l’antérieur présente une cornée semi-
globuleuse, tandis qu’elle est plus aplatie dans le postérieur, qui est
moins distinct.
Chez la femelle l’uropore, ou soi-disant anus, est ventral; chez
le mâle, il est terminal et forme une saillie médiane acuminée.
L’orifice génital est placé ventralement en avant de l’anus. Chez
la femelle il est transverse et entouré de stries diversement courbées.
(^) D’après le D’’ Oudemans [1930, p. 167, 1931 b, p. 225], chez le mâle du T. ur-
ticœ Koch les setæ clunales, tant internes qu’externes, font totalement défaut : dans
le T. inexspeciatus j’ai constaté l’existence des deux soies internes aussi bien chez
le mâle que chez la femelle.
133
Chez le mâle il est beaucoup moins visible et consiste en une simple
fente longitudinale par laquelle peut faire saillie un pénis chitinisé.
Dans ce pénis on distingue deux régions : l’une, logée dans le
corps et faiblement chitinisée, est le lobe interne ou pédoncule ; l’autre,
libre au dehors et fortement chitinisée, est le dard, comprenant une
partie proximale élargie, le lobe basal, et une partie distale forte-
ment recourbée près de l’extrémité, le crochet, avec un sommet
tronqué, muni de deux petites barbelures (^).
Il y a 8 pattes dont les deux paires antérieures s’étendant en
avant sont très éloignées des paires postérieures dirigées en ar-
rière. Les pattes ne sont pas beaucoup plus longues que le corps
et l’ordre de grandeur est le suivant : IV, I, III et II. Elles se com-
posent de 6 articles : 1° coxa ou hanche, 2° trochanter, 3° fémur
ou cuisse, 4° génual ou patella, 5° tibia, 6° tarse. Elles sont assez
grêles, cylindriques, munies de poils simples : il existe notamment
2 soies sur chacune des coxæ I, II et IV, tandis qu’il n’y en a pas
sur les coxæ III ; le tarse porte toujours sur le côté dorsal et externe
un très long poil.
Ce tarse (6® article) finit par un prolongement, Vonychium, com-
posé d’une partie proximale amincie en forme de tige cylindrique
et d’une partie distale élargie en bourrelet présentant une petite
11
(J
P’ig. 2. — Eotelranychus inexspectaius M. André.
Ambulacre des pattes I : a, cj; 6, $; c, pénis.
cavité sur laquelle s’adapte la base piriforme de l’ambulacre. Ce-
lui-ci comporte d’abord un système de 4 poils terminés par une
extrémité dilatée en un petit disque adhésif. Ils sont répartis en
(^) Cet organe ressemble à celui du T.telanusll\Tst {non L.) = urticæ Koch, tandis
que chez le véritable T. teïarius L. = tiliarium Herm., le pénis, très long et grêle, est
en forme de stylet presque droit [voir St. Hirst, 1920, p. 51, flg. i et fig. c et j].
Chez le T. Ludeni Zacher, le lobe basal présente une large saillie rectangulaire et le
.sommet du crochet est à peine barbelé [Mc Gregor, 1920, pl. 79, fig. 10].
— 134
deux couples dont chacun s’implante à l’extrémité du tarse par
une base commune à ses deux poils. Entre ces deux couples s’in-
sère l’empodium proprement dit, conformé d’une façon variable
selon le sexe.
Chez la femelle, à toutes les pattes, il consiste simplement en
une griffe qui est fortement courbée à sa base, puis se divise en
deux branches latérales dont chacune est, à son tour, bifurquée, de
sorte que cette griffe se divise en 4 soies longues, subégales, dis-
posées en 2 paires.
Chez le mâle il y a deux dispositions différentes : l’une pour les
pattes II à IV, l’autre pour les pattes I. Le tarse des pattes II à IV est
conformé comme chez la femelle. Dans le tarse des pattes I les4di-
visions de la griffe tarsale sont réduites à des denticules très courts.
Entre les deux pattes antérieures on aperçoit une masse sail-
lante conique, le rostre, représentant l’appareil buccal.
A sa face dorsale se trouvent les deux mandibules ou chélicères.
Elles sont constituées par deux articles : un basilaire et un apical.
Les articles basilaires sont concrescents entre eux et forment une
masse unique subovale offrant un contour parabolique, la plaque
mandibulaire, nettement arrondie en avant et présentant en ar-
rière une entaille entre deux lobes arrondis. Ces articles basilaires
se terminent chacun par un petit crochet pointu qui constitue le
doigt immobile. Ces doigts fixes sont très rapprochés l’un de l’autre
et forment une double pointe {spina) dirigée en avant.
Le 2® article, ou article apical, des mandibules constitue un
long doigt mobile styliforme. Ces doigts mobiles placés ventrale-
ment sont des organes aciculaires dont la partie postérieure re-
courbée sur elle-même forme une anse contenue à l’intérieur de la
plaque mandibulaire.
Au sommet de l’entaille séparant les deux lobes postérieurs de
cette plaque on trouve rapprochés l’un de l’autre les deux stigmates
trachéens qui ne sont pas ouverts, mais se continuent par deux
organes tubulaires, les péritrèmes, qui, appliqués sur la peau du dos,
se dirigent vers l’arrière et vers le dehors en constituant un a
quand l’animal est en extension, tandis qu’ils se coudent en for-
mant ainsi un aY lorsque les mandibules sont rétractées. L’extré-
mité postérieure de ces péritrèmes est courbée vers la ligne mé-
diane et présente six chambres qui sont séparées par des cloisons
et dont la postérieure est un peu dilatée.
A la face ventrale du rostre se trouvent les deux mâchoires ou
maxilles : leurs articles basilaires ou coxæ sont fusionnés pour
former V hyposlome portant sur ses côtés le reste des articles qui
constitue les palpes maxillaires. Cet hypostome offre une partie
postérieure très large présentant une paire de longues soies et une
partie antérieure triangulaire formée de deux pièces symétriques,
— 135
les lobes maxillaires, coalescentes sur la ligne médiane et mon-
trant chacune à l’extrémité distale deux très petits appendices
sétiformes.
Les palpes maxillaires sont composés de 4 ou 5 articles. L’in-
férieur (1®’^ + 2® = Irochanléro- fémur) est plus robuste et plus long
que les autres : chez le mâle de tous les Tétranyques il présente
dorsalement, sur le bord distal, une forte épine {éperon) courbée
Fig. 3. — Eotelranychus inexspectalus M. André.
Palpes maxillaires et Ç; poil dorsal; péritrèmes :
{a, en extension; b, en rétraction).
au sommet. L’article suivant (3® = génual) est très petit. L’avant-
dernier article (4® — tibia), assez court, finit dorsalement en un
ongle robuste, fortement saillant, dirigé du côté interne. Sur la
base du tibia est fixé le dernier article (.5® — tarse) renflé et cylin-
drique constituant le tentacule ou pouce.
Ce tarse des palpes, dans lequel on peut distinguer une partie
proximale courte et large et une partie distale plus étroite, porte
7 formations appendiculaires : 1° Il se termine par une extrémité
plate qui est surmontée d’un gros tubercule, ferm/na/, clavi-
forme, massif, un peu plus long que large. 2° Sur le côté dorsal il
— 136
existe une petite papille plus ou moins fusiforme, quatre fois plus
longue que large, doigt sensoriel dorsal, placée à mi-chemin entre
la base et le doigt terminal. 3° Près de l’angle supérieur distal se
voient deux bâtonnets coniques, les appendices bacilliformes ou
digitales. 4° Il y a trois poils tactiles courts, sétiformes, dont deux
sont dorsaux et se trouvent entre la base du tarse et le doigt dorsal,
tandis que le 3® est inséré latéro-ventralement au milieu du tarse.
Cette espèce se distingue nettement du T. Ludeni Zacher par la
disposition de l’empodium des pattes. En effet, chez elle, il con-
siste simplement en une griffe qui est fortement courbée à sa base,
puis se divise en deux branches latérales, dont chacune est, à son
tour, bifurquée, de sorte que cette griffe est fendue en 4 soies su-
bégales disposées en 2 paires. Au contraire, chez le T. Ludeni, l’em-
podium comprend, d’après Oudemans [1931 b, p. 228] : 1® une
partie dorsale qui consiste en une épine médiane, relativement
longue et mince, prolongeant le tronc de l’organe; 2® une partie
ventrale qui se partage en deux branches latérales elles-mêmes
trifurquées, de sorte qu’elle est fendue en un faisceau de 6 divi-
sions disposées en deux rangées de 3 (i).
En raison de ses différents caractères : 1® sept rangées transver-
sales de poils dorsaux non portés sur des tubercules et munis de
barbules extrêmement fines; 2® griffe empodiale simplement fen-
due en 4 divisions subégales (sans qu’il existe une épine impaire
dorsale) (^); 3® longs péritrèmes courbés en arrière et multi-
chambrés, notre espèce paraît appartenir au groupe du T. lelarius
L., c’est-à-dire au genre Eolelramjchus Oudemans [1931, p. 224] et
doit donc prendre le nom (V Eoletrangchus inexspeclatus.
Elle se différencie du lelarius par les deux caractères suivants :
1® chez elle les divisions de la griffe empodiale sont au nombre
de 4, tandis que, comme le dit St. Ilirst [1920, p. 5, 11g. 2 g et h],
il y en a 6 chez le T. lelarius L. = tiliarium Herm. (bien que
Mc Gregor [1920, p. 644, note] n’en ait indiqué que 4); 2® le pénis
chez V inexspeclatus est fortement recourbé et se termine par un
sommet tronqué muni de deux petites barbelures (^), alors que
dans le lelarius il est en forme de stylet presque droit.
(q Ces 6 ramifications consistent en longues soies chez la femelle à toutes les pattes
et chez le mâle aux pattes II à IV ; aux pattes I de celui-ci il existe aussi une épine
dorsale, mais les 6 divisions de la partie ventrale sont courtes et réduites à de petites
dents formant une sorte de peigne.
(^) L’existence d’un empodium comprenant à la fois une partie dorsale en forme de
griffe et une partie ventrale multiflde est, au contraire, un caractère du genre Tetrany-
ckus Dufour [= Epitetranychus Zacher], Voir St. Hirst, 1920, flg. 2e {lintearius Duf.)
et d [althϾ Hanst.).
(®) Par cette forme_(àu pénis, Vinexspectatus se rapproche, au contraire, des Tetrany-
chus s. str.
Tragârdh [1915, p. 39, fig. 19] a décrit, sous le nom de T. althææ,
une forme chez laquelle l’empodium tarsal serait simplement tri-
partite dans les pattes I du mâle et quadrifide dans toutes les autres.
Cette espèce paraît bien différente du T. althææ Hanst., tel que
le comprennent Zacher, St. Hirst et Oudemans, car, tandis que
celui-ci est le type des Epilelranychus = Telranychus s. sir., elle
semble se ranger bien plutôt dans les Eoîelranychus, à côté du T. le-
larius, et la comparaison des figures de Tragârdh avec les miennes
permet même de se demander si ce T. althææ Trâg. [non Hanst.) ne
serait pas VE. inexspeclatus.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1752. Baecknek (M. A.). Noxa In.sectorum (Upsala).
1902. CosTANTiN (J.), Gérome (J.) et Labroy (O.). Bull. Mus. Paris, IX.
1920. Hirst (St.). Révision Eng-lish species Red Spider P. Z. S. L.
1746. Linné (0.). Fauna .suecica.
1758. — Systema Naturæ, cd. X.
1920. Mc Gregor. The Red Spiders of America Proc. U. S. Nat. Mus., LVI.
1926. Oudemans (A. C.). Kritiseh historisch Overzicht der Acarologie, I.
1930. — Acarolog. Aanteek., CV. Ent. Ber. VIII, n° 176.
1931 a. — Acarolog. Aanteek., CVI. Ihid., n“ 177.
1931 h. — Acarolog. Aanteek., CVII. Ibid., n" 178.
1915. Trâgardh (I). Bidrag til Kânnedomen om Spinnkvalsten [Telranychus DuL).
Centralanst. fôrsôksv. jordbr. Meedel., n° 109, Ent. avdeln., n° 20.
1910. Zacher (Fr.). MitteAl. k. biol. Anst. /. Land-u, Forstw., n° 9.
1912. — Ibid., n° 12.
1913. — Ibid., n" 14.
1916. - lUd., no 16.
1920 a. — Zeitschr. f. angew. Entom., VII, Ht. 1.
1920 b. — Mitteil. k. biol. Anst. f. Land-u. Forstw., n° 18.
1921. - Ibid., no 21.
138 —
Contributions a la Faune Malacologique
DE L’Afrique équatoriale,
PAR M. Louis Germaix.
LXV (1)
Mollusques fluviatiles
DE LA RhODÉSIE septentrionale.
Je dois à M. le Professeur E. Brumpt la communication des Gas-
téropodes fluviatiles qui font l’objet de cette note. Ils ont été re-
cueillis, par M. P.-L. Leroux, en septembre 1932, aux environs
de Mazabuka, dans la Rhodésie septentrionale, et ils apportent
une nouvelle contribution à la faune peu connue de ce pays. Les
six espèces que je signale sont décrites depuis longtemps. Elles
ne sont pas cependant sans intérêt, les unes parce qu’elles montrent
quelques caractères assez particuliers, les autres parce qu’elles
n’avaient pas encore été rencontrées en Rhodésie.
SUCGINEA exarata Ki'auss.
1848. Succinea exarata Kbauss, Südafrik. Mollusken, p. 74, pl. 4, fig. 15.
1856. Succinea exarata Bourguignat, Aménités malacologiques, 1, p. 1.84.
1912. Succinea exarata Connolly, Annals South African Muséum, XI, p. 221, n” 4(1.
L’unique exemplaire recueilli par M. P.-I.. Leroux correspond
bien à la figuration publiée par F. Krauss, mais son test, au lieu
d’être blanchâtre, est assez foncé, d’une teinte ambrée ocharcée.
11 est brillant, mince, léger, transparent, garni de stries longitu-
dinales obliquement et irrégulièrement onduleuses, bien marquées
et assez serrées. Le péristome est mince, tranchant, intérieurement
bordé d’un étroit liseré blanc.
Longueur : 10,5 mm.; diamètre maximum : 5,2 mm.; diamètre
minimum : 3,5 mm.; hauteur de l’ouverture : 7,7 mm.; diamètre de
l’ouverture : 4,8 mm,.
A. Mousson (^) a signalé, « dans le calcaire marneux récent de
(p Cf. : Bulletin Muséum Histoire Naturelle Paris, 2® sérip, t. IV, n° 7, 1932, p. 880.
(®) Mousson (A.). Coquilles recueillies S. O. Afrique D'' H. Sciiinz {Journal de Con-
chyliologie, XXV, 1887, p. 298, n° 8).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 2, 1933.
139 —
Upinglonia, au S.-E. d’Ondonga » (Ovampoland) une forme fossile
très voisine mais à test lisse; retrouvée fossile au S. de Hardekol
Drift (Bechuanaland), cette forme a été décrite par le D*' E. von
Martens sous le nom de Succinea Moussoni Martens (>^).
Environs de Mazabuta (Rhodésie du Nord) [P.-L. Leroux].
Cette espèce du Natal et du Damaraland n’avait pas encore été
signalée en Rhodésie.
Limnæa (Radix) natalensis Krauss.
1841. Limnæi n'xtalensis Krauss, Süiafrik. Mollusken, p. 85, pl, 5, fig. 15.
1874. Limnæa natalensis Jickeli, Fauna d. Land, und Süsstv. -Mollusken N. O. Afrik.^
p. 190, pl. III, fig. 1.
1912. Limnæa natalensis Connolly, Annals South Ajrican Muséum, XI, p. 23.’!,
n° 491.
1920. Limnæa {Radix) natalensis Germain, Mollusques lerr. fluvial. Voy. G. Babault
Afrique Orient., p. 129, fig. 10 à 30 (dans le texte).
La coquille, assez variable, mesure de 15 à 21 millimètres de
longueur. Elle est généralement bien ovalaire avec un dernier
tour parfois un peu ventru, l’ouverture élargie à la base et le péris-
tome peu arqué. Le test est mince, fauve ambré brillant, presque
transparent, garni de fines stries longitudinales obliques. La spire,
courte et acuminée (sommet aigu) est un peu plus allongée chez
les jeunes.
Avec le type se trouvaient quelques exemplaires de la variété
exserla Martens (^) se distinguant par son galbe plus régulière-
ment ovalaire fusiforme et par sa spire plus élancée, mieux acu-
minée.
Environs de Mozabuka (Rhodésie du Nord) [P.-L. Leroux].
Cette espèce et sa variété habitent une grande partie de l’Afrique:
Égypte, Érythrée italienne, Abyssinie, bassin du lac Tchad,
Afrique Orientale, bassin du Congo, Rhodésie, Lorenzo-Marques,
Natal, Bechuanaland, Transvaal, État libre d’Orange, Colonie
du Cap.
Planorbis (Coretus) Pfeifferi Krauss.
1848. Planorbis Pfeifferi Krauss, Sïiâafrik. Mollusken, p. 83, pl. 5, fig. 7.
1877. Planorbis Pfeifferi Reeve, Conchol. Icon., pl. 4, fig. 33.
1912. Planorbis Pfeifferi Connolly, Annals South African Muséum, XI, p. 237, n“ 501.
Ÿ) Martens (D’’ E. von), Mollusken, in : Passarge, Die Kalahari, Berlin, 1904^
p. 755, fig. 2.
(■■^) = Limnæus natalensis A^ar. exserlus Martens, Malakoz, Blàtter, XIII, 1866,
p. 101, n“ 28, pl. III, fig. 8-9 ; = Limnæa exserta Bourguignat, Ilist.malacolog. Abyssi-
nie, 1883, p. 90 et p. 125; = Limnæa natalensis var. exserta Connolly, toc. supra cil.,
XI, part. III, 1912, p. 234; Germain, loc. supra cit., 1920, p. 131.
— 140 —
Deux exemplaires très jeunes (2 et 3 millimètres de diamètre?
maximum), mais bien reconnaissables à leurs tours de spire très-
arrondis et à leur haute ouverture, ont un test mince, transparent,,
corné blond, très finement strié.
Le Planorhis {Corelus) Bowkeri Melvill et Ponsonby (i), d«
Transvaal septentrional, est presque certainement synonyme. Le-
Planorbis {Corelus) Hermanni Bœttger (^) est une variété dépri-
mée avec le dernier tour plus ou moins fortement descendant (®)..
Environs de Mozabuka (Rhodésie du Nord) [P.-L. Leroux].
Le Planorbis Pfeifferi Krauss habite toute l’Afrique Australe r
Natal, Zuzuland, Lorenzo-Marques, Transvaal, Bechuanaland.
Rhodésie.
Physopsis africana Krauss.
1848. Physopsis africana Krauss, Südafrik. Moïïusken, p. 85, pl. 5, flg. 14.
1897. Physopsis africana Maetens, Beschalie Weichthiere Deutsch-Ost-Afrik., p. 142.
1912. Physopsis africana Connolly, Annals South African Muséum, XI, p. 249, n“ 527_
1920. Physopsis africana Germain, Mollusques terr. fluvial. Voy. G. Babault Afrique
Orient., p. 189.
En dehors des exemplaires normaux, M. P.-L. Leroux a re-
cueilli de très grands individus mesurant :
La forme générale varie. Les individus de 18 à 20 millimètres
(^) Annals and Magaz. Natur. History London, XII, 1893, p. 111, pl. III, fig. 19.
(^) Boettger (O.). Abhandl. Senckenherg. Naturf. Gesellschaft Frankfurt-a.-M
XXXII, 1910, p. 452, n° 35, pl. XXVIII, fig. 18; Cf. aussi : Connolly, loc. supra cit.^
XI, part III, 1912, p. 235, 498; Germain (Louis), Records Indian Muséum Calcutta,.
XXI, 1920, p. 20.
(®) Ce Planorbe est seulement connu, actuellement de deux localités : sub-fossile à
Okaputa Pan, dans le Damaraland [D‘‘ P. Hermann] et vivant à Omanbondé, dan&
rOvampoland [exemplaires du Musée de Calcutta].
(*) Y compris l’épaisseur du bord columcllaire.
141 —
de longueur pour 14 millimètres de diamètre correspondent à
l’exacte figuration donnée par F. Krauss. Quant aux exemplaires
■se rapprochant du n° 4, ils sont plus allongés, leur spire est moins
obtuse et leur dernier tour moins ventru. Ils appartiennent à une
forme major du Physopsis ouoideaBouRGuiGisAT (^), simple moda-
lité data, comme je l’ai montré en 1920 [toc. supra cil., p. 191],
de l’espèce de F. Krauss.
Une autre particularité des échantillons de Mazabuka est la
•solidité de leur test relativement épais, d’un corné marron brillant.
Parfois le péristome est notablement épaissi, surtout vers la base ; le
l)ord columellaire, fortement plissé, est encrassé et la callosité blan-
châtre, qui réunit les bords marginaux de l’ouverture, est un peu
«aillante.
En résumé, les intéressants individus de grande taille récoltés
par M. P.-L. Leroux sont des Physopsis africana Krauss présen-
tant à la fois les modes major et ponderosa alliés, soit au mode
data, soit aux modes ventricosa ou subventricosa.
Environs de Mazabuka (Rhodésie du Nord) [P.-L. Leroux].
Le Physopsis africana Krauss habite la plus grande partie de
l’Afrique orientale, la région Est du bassin du Congo et toute
l’Afrique Australe.
ViviPARA CAPiLLATA F’rauenfeld.
1885. Vivi'pxra czpillata Frauenfeld, Proceed. Zoolog. Soc. London, p. 659; et Ver-
hmîl. d. Zool. Botan. Gcsellsoh. Wien, XV, p. 533, pl. XXII.
1912. Vivipara capillaia Connolly, Annals South Afriean Muséum, XI, p. 206, n° 549.
1920. Vivipara capillata Germain, Mollusques terr. fluvial. Voyage G. Babault Afrique
Orient., p. 224, fig. 109-110, dans le texte.
Les individus de Mazabuka ont les tours bicarénés; la carène
Inférieure est bien marquée, formant une angulation au point où
die aboutit au péristome, mais la carène supérieure est fortement
■émoussée. Les bords marginaux de l’ouverture (^) sont réunis par
une callosité brillante, d’un fauve foncé noirâtre. La taille varie
-entre 23 et 26 millimètres de longueur, 17 et 18 millimètres de dia-
mètre maximum et 13 et 15 millimètres de diamètre minimum. Le
test est jaune brun brillant (premiers tours rougeâtres), garni de
•stries longitudinales obliques; les stries spirales, qui caractérisent
(^) Bourguignat ( J.-R.). Descripl. espèces terr. fluvial. Mollusques Égypte, Abyssinie.
Paris 1876, p. 16 [non Physopsis ovoidea Martens]; et Mollusques Afrique équatoriale,
Paris, mars 1889, p. 159. Cf. : Germain (Louis), Mollusques terr. fluvial. Afrique cen-
trale française, 1907, p. 503, pl. V, fig. 4.
(^) Cette ouverture mesure de 11,5 à 13 millimètres de hauteur et de 9 à 10 milli-
anètres de diamètre.
— 142 ~
cette espèce, sont à peine indiquées (comme dans la forme zam-
besiensis Sturany).
Environs de Mazabuka (Rhodésie du Nord) [P.-L. Leroux].
Le Vivipara capillala Frauenfeld vit dans la région comprise
entre le lac Tanganika et l’Océan Indien, dans le bassin du lac
Nyassa, dans la Rhodésie, le Lorenzo-Marques et le Zuzuland. La
forme zambesiensis Sturany (i) est une mutation ventrue avec les
carènes très atténuées et la sculpture spirale peu marquée; le Vivi-
para denseslriala Preston (^) ne diffère pas sensiblement du type
et doit être considéré comme synonyme.
Lanistes ovuim Peters.
1845. Lanistes ovum Peters in Teoschel, Archiv. fur Naturgeschichte, XI, p. 215.
1851. Ampullaria ovum Philippi in Martini et Chemnitz, Systemat. Conchyl. Cab.,
2'^ édit., p. 22, n“ 27, pl. VI, fig-. 2.
1889. Meladomus ovum Bourguignat, Mollusques terr. fluvial. Afrique équatoriale,
p. 173.
1897. Lanistes ovum [== Lanistes affînis Smith] Martens, Beschalte Weichthiere
Deutsch-Ost-Afrik., p. 166,
1912. Lanistes ovum Connolly, Annals South African Muséum, XI, p. 258, n° 547.
1920. Lanistes ovum Germain, Mollusques terr. fluvial. Voyage G. Babault Afrique
Orient., p. 235, fig. 112 à 114, dans le texte.
Un exemplaire très ventru (diamètre maximum 42 millimètres
pour seulement 45 millimètres de longueur) a le test d’un bel
olivâtre violacé très brillant et les sutures élégamment bordées
de blanc. Son ouverture, qui atteint 28 millimètre de hauteur
pour 22 millimètres de diamètre maximum, est lie de vin. Le test
est garni de stries longitudinales très obliques, assez fines sur les
tours supérieurs, plus grossières et partiellement transformées
en costules peu saillantes au dernier tour.
Environs de Mazabuka (Rhodésie du Nord) [P.-L. Leroux].
Cette espèce occupe une aire considérable depuis l’Abyssinie
jusqu’à la Colonie du Cap mais sans atteindre le lac Tchad à
l’ouest bien qu’elle vive sur les territoires du Chari. Plus au sud,
elle pénètre dans le bassin du Congo (jusqu’au Stanley Pool) et dans
l’Angola.
(1) = Vivipara unicolor var. Sambesiensis Sturany, Denkschr. d. liais. Akademie d.
Wissenschaft. Wien, LXVII, 1898, p. 621, pl. III, fig. 57 à 61 ; = Vivipara Sambesiensis
Connolly, loc. supra cil., 1912, p. 260, n° 551.
(^) Proceedings Malacological Society London, VI, 1905, p. 300, fig. 2, dans le texte.
__ 143
Mollusques testacés du Grand Lac Amer (CANAtL de Suez),
(Première liste),
PAR M. LE Professeur A. Gruvel et M. G. Moazzo.
Au cours de la mission biologique que nous avons accomplie en
mars, avril et mai, sur le Grand lac Amer du Canal de Suez, nous
avons recueilli, soit dans la zone littorale, soit dans nos différents
dragages et chalutages, un nombre assez considérable de mol-
lusques Gastéropodes et Pélécypodes ou Bivalves, dont nous don-
nons ici une première liste. Celle-ci, sera complétée, ultérieurement,
par une autre contenant, surtout, les petites espèces encore à l’étude.
Nous indiquons ici 21 espèces de Gastéropodes et 47 espèces de
Pélécypodes. Nous comptons encore au moins 35 formes du pre-
mier groupe et une vingtaine appartenant au second.
Ce n’est que lorsque toutes les espèces seront déterminées que
nous pourrons tirer les conclusions nécessaires au point de vue de
leur migration à travers le Canal. Dores et déjà, nous pouvons dire
que les formes érythréennes l’emportent de beaucoup sur les
espèces méditerranéennes, ce qui se conçoit facilement puisque les
larves de Mollusques étant pélagiques, sont entraînées par les cou-
rants. Le courant allant de la mer Rouge vers la Méditerranée
ayant plus d’intensité, de régularité et de durée que le courant
contraire, il est facile de comprendre que les larves des espèces
érythréennes entraînées soient plus nombreuses que les larves d’ori-
gine méditerranéenne.
I. — Gastéropodes.
1. Acanlhopleum spinigera Sow : quelques valves seulement
dans les sables du cordon littoral.
2. Siphonaria Kurracheensis Reeve : des valves un peu partout
dans le cordon littoral; vivant sur les cailloux, de Jéneffé à Ka-
bret.
3. Atgs alicula A. Adams ; commun dans les sables du cordon
littoral.
4. Dinia dentifera A. Adams : même observation que pour le
précédent.
5. Fusus marmoralus Philippi ; très commun, rejeté sur le rivage,
tout autour du lac et rencontré vivant, dans les dragages.
Bulletin du Muséum, 2® t. V, n° 2, 1933.
6. Melongena paradisiaca Bolten : rare dans le lac; un seul
exemplaire dans le cordon littoral près de Kabret.
7. Nassa erylhrœa Issel : commun, cordon littoral et dragages.
8. Murex Iribulus Linné ; extrêmement commun; cordon litto-
ral tout autour du lac et vivant, dans les dragages; cette espèce se
rencontre même dans la zone morte et gypseuse du lac.
9. Murex angulifer Lamarck : rare, un seul exemplaire.
10. Strombus Iricornis Lamarck : assez commun à peu près
partout.
11. Cerithium scabridum Philippi : très commun, cordon littoral
et dragages.
12. Pirenella conica Blainville et P. Cailliaudi Pot. et Mich. ;
les deux espèces sont communes partout.
13. Planaxis Savignyi Deshayes : assez commun dans le cordon
littoral.
14. Infundibulops carinifer Beck : commun; toujours dans le
cordon littoral.
15. Nerita polila Audouin : vivant sur les cailloux seulement
près de Kabret.
16. Phasianella variegala Lam. ; très commun dans les cordons
littoraux.
17. Slomalia phgmolis Linné : espèce peu commune dans les
cordons littoraux.
18. Fissurella Rüppelli Sowerby : commun; cordons littoraux.
19. Patella rola Issel : rare dans les cordons littoraux, mais
commun et vivant sur les cailloux de Jeneffé, Fayet et Kabret.
20. Gibbula Hemprichi Issel : assez commun dans les cordons
littoraux.
21. Euchelus bicinclus Philippi : très commun tout autour du
lac, dans les cordons littoraux.
Et au moins 34 autres petites espèces, qui sont encore à l’étude.
11. PÉLÉCYPODES ou BIVALVES.
1. Ostrea stentina Payr : rare dans le lac; deux petites valves
rejetées.
2. Radula [Mantetlum) inflata Chemnitz : rare; une seule valve
d’un exemplaire jeune.
3. Pecten jacobeus Linné : rare; un seul exemplaire dragué vivant
devant Kabret. Comestible.
— 145 —
4. Meleagrina occa Reeve : très commun partout dans le lac,
plusieurs importants gisements de Méléagrines vivantes au nord et
au sud de Fayed. Comestible.
5. Malleus régula Forskal : très commun, vivant sur tous les
poteaux des appontements placés dans le lac.
6. Vulsella rugosa Lamarck : dans des éponges rejetées sur la
plage.
7. Mytilus variabilis Krauss ou « Moule de Pharaon » : très
commune; cordons littoraux et sur les objets immergés dans le lac
(pieux de soutènement, bouées, tic...). Comestible, bien que très petit.
8. Modiola barbala Linné : très commune, cordons littoraux;
draguée vivantes, parfois. Comestible.
9. Modiola lignea Reeve : très commune, cordons littoraux et
dragages. Comestible.
10. Modiolaria coslulala Risso : assez commune; cordons litto-
raux et dragages, parfois vivante.
11. Modiolaria marmorala Risso : commune, cordons littoraux
et dragages.
12. Modiolaria picla Dunker : assez commune : cordons litto-
raux et dragages; souvent vivante.
13. Area [Fossularca) laclea Linné ; très commune; cordons lit-
toraux surtout, mais dans les dragages aussi. Quelques exemplaires
vivants.
14. Cardium edule Linné : très commune partout, mais surtout
dans la partie occidentale du lac. Comestible.
15. Cardium [Cerasloderma] arabicum Issel : assez commune :
cordons littoraux et dragages, mais jamais vivante.
16. Cardium papyraceum Gmelin : très commune; cordons litto-
raux et dragages; très souvent vivante.
17. Cardium auricula Forskal : assez commune; cordons litto-
raux. Dans les dragages, valves seulement.
18. Chama gryphoides Linné : espèce très commune partout.
19. Chama Broderipi (?) Reeve : rare, une seule valve.
20. Aslarle ( Goodallia) Iriangularis Montagu : assez commune
dans les cordons littoraux. On les trouve plus facilement dans l’es-
tomac des astéries si abondantes dans le lac [Aslropeclen polya-
canthus, Muller et Troscbel).
21. Callisla {Macrocallisla) florida Lamarck : très commune,
cordons littoraux et dragages; parfois vivante; comestible.
22. Circe corrugala Chemnitz : commune; cordons littoraux et
dragages; souvent vivante.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. V, 1931.
10
23. Crista peclinata Vaillant : très commune, cordons littoraux;
et dragages; très souvent vivante; espèce comestible.
24. Lioconcha arabica Chemnitz : commune; cordons littoraux
et dragages; souvent vivante; comestible,
2b. Dosinia erylhræa Rœmer : très commune; cordons littoraux
et dragages; souvent vivante. Comestible.
26. Tapes decussata Linné : pas très commune; cordons litto-
raux et dragages; vivante; comestible.
27. Tapes rhomboïdes Pennant : assez commune; cordons litto-
raux.
28. Tapes papillionacea Lamarck : assez commune dans
les sennes des pêcheurs; rare dans les cordons littoraux. Comes-
tible.
29. Venerupis iras Linné : assez commune; cordons littoraux
et dragages.
30. Petricola lithophaga Retzius : assez commune; cordons lit-
toraux.
31. Diplodonla globosa Forsk. : très commune; cordons littoraux
et dragages; souvent vivante.
32. Gari Weinkauffi Crosse : pas très commune ; cordons littoraux
surtout. Dans les dragages, un exemplaire vivant.
33. Psammobia Rüppelli Reeve : pas commune, quelques valves
rejetées.
34. Donacilla cornea (?) Poli; pas très commune, cordons litto-
raux.
3.3. Mesodesma striatum Chemnitz : assez commune; surtout
vivante dans le sable vaseux en face la gare du Déversoir. Sa pré-
sence dans le sable est signalée par une algue verte le plus souvent
une petite Ulve fixée sur la coquille. Comestible.
36. Maclra olarina Philippi : extrêmement commune partout
dans le lac; se rencontre vivante dans les dragages.
37. Corbulomya medilerranea Costa : assez commune, cordons
littoraux.
.38. Gaslrochæna dubia Pennant : assez commune dans les dra-
gages effectués surtout au milieu du lac ; fixée sur des valves de
Méléagrines, Crista, Cardium papyraceum et Callisla; le plus sou-
vent vivante.
39. P kolas daclylus Linné : pas commune, quelques valves.
40. Venus rœmeriana Issel : surtout dans l’estomac des Astéries
draguées {Aslropecten polyacanthus) ou rejetées sur le rivage ; cor-
dons littoraux.
147 —
41. Clemenlia Cumingi Dsh : pas très commune; dragages et
cordons littoraux. 4 oxempiaires morts.
42. Lucina edentula Linné : forma ovum (Refeve) Lamy : très
commune, cordons littoraux et dragages; rarement vivante.
43. Tellina balausîina (?) L-inmé : pas commune, 3 exemplaires;
cordons littoraux.
44. Tellina pellucida Philippi : pas très commune, cordons lit-
toraux et dragages.
45. Macoma cumana Costa : pas commune, deux exemplaires
morts.
46. Gastrana fragilis Linné : pas très commune; cordons litto-
raux; dragué : un exemplaire vivant.
47. Analina subrosîrata Lamarck : commune; cordons litto-
raux, et dragages; souvent vivante.
Et environ une vingtaine de petites espèces encore à l’étude.
148 —
Résultats généraux d'une prospection Malacologique
EFFECTUÉE EN SyRIE DE 1929 A 1932,
PAR M. Paul Pallary.
Durant quatre ans, j’ai prospecté la Syrie afin d’augmenter nos
■connaissances sur la faune de cette région et ce sont les résultats
sommaires de cette prospection que j’expose ici.
En 1929 ma mission a été subventionnée par le Muséum, l’Aca-
démie des sciences et le Ministère de l’Instruction publique. Mais
les deux autres ont été effectuées à mes frais avec le bienveillant
concours du Haut Commissaire de l’Université américaine de Bey-
routh et de mes amis MM. Gombault et Ltirin.
Cette note a pour but de faire connaître les résultats de ces
recherches au point de vue malacologique, car l’étude des autres
séries n’est pas encore terminée.
Mollusques continentaux.
Pour ce qui concerne la faune terrestre je dois signaler l’exis-
tence de quatre genres : Zonites, Vivipara, Pyrgula et Margaritana
qui n’avaient pas encore été signalés, à l’état vivant, en Syrie.
En outre, j’ai à mentionner la trouvaille de plus d’une cinquan-
taine d’espèces nouvelles qui viennent augmenter d’une très no-
table façon la faune de cette région.
Voici les dénominations de ces espèces :
Gastropodes. — Zonites Gombaulli, Hyalinia Germaini,
-H. Louisi, Metafruticicola saninensis, M. beraeana, Fruticicola
Birdeana, Theba Compinglæ, Issaurica amanusensis, Canlarelus
aperta alaouitensis, Xerophila Mairei, X. palmyrensis, X. veslalis
laodicensis, Cochlicella barbara orientalis, Trochoidea Florieni,
T. Gombaulli, Peiræus damascensis, Ena sidoniensis gracilis,
E. dispisthus auriculatus, E. VEpreuieri, Buliminus enabensis,
Chondrula Louisi, C. amanusensis, C. Massei, C. Florieni, Orcula
syriaca, Clausilia VEpreuieri, C. Florieni, C. Boissieri major,
Limnæa slagnalis syriaca, L. lagoiis mucronala, Cyclosloma Oli-
vieri libanica, Melanopsis Wagneri minor, L. chekirensis, M. pal-
myrensis, M. Gombaulli, M. Germaini, L. dircacana, M . cheragra-
giana, M. arrousiana, M. pachya, M. Mairei, Cleopalra syriaca,
Pyrgula syriaca, P. ,£uphrati^, Vivipara syriaca, Bythinia hami-
censis, Neritina Ponsoli, N. homsensis, N, Dianæ.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. n° 2, 1933.
— 149
PÉLÉGYPODES. — Anodonta {Euphrata) bahlikiana, Margari-
tana syriaca, Unio salamboana, U. tammouziana.
De plus j’ai institué la section Pene pour un groupe de Bulimi-
nidés et la section Euphrata pour un groupe d’Anodontes.
Au point de de vue des relations de la taille des Clausilies par
rapport à leur habitat, j’ai fait les curieuses observations sui-
vantes :
Les Clausilies, qui, sauf une espèce vivant à Antioche, sont can-
tonnées dans le grand Liban, en bordure du littoral, ont chacune leur
résidence qui est très étroitement localisér.
Chaque ravin n’héberge qu’une seule espèce de Clausilie et,'bien
que les vallons soient très rapprochés l’un de l’autre, chaque espèce
se tient dans un vallon et ne fréquente pas les autres.
Or, dans chacun de ceux-ci on observe à la base que des formes
minor, exclusivement, au milieu des formes normales (ou intermé-
diaires si l’on préfère) et, dans la partie supérieure du ravin, c’est-
à-dire dans la partie la plus élevée, des formes major.
Cette règle est constante, donc générale, en Syrie.
Une petite Hélicidée, Caracollina lenticula Fér. qui est très com-
mune dans la région circaméditerranéenne a été retrouvée par
nous à Palmyre, c’est-à-dire dans une région désertique, très éloi-
gnée du littoral, ce qui augmente notablement son aire d’extension
vers l’Orient.
Mentionnons encore la présence à Lattaquié des Candidula
subapicina Mesn. et Cochlicella conoidea Müller qui n’avaient pas
encore été signalés au Levant.
Mais c’est surtout au point de vue de la faune aquatique que nos
prospections ont été les plus fructueuses.
Les stations des Melanopsis eoslala Olivier et nodosa de Férussac
étaient restées inconnues et, de ce fait, ces noms spécifiques
avaient été attribués à un grand nombre de Melanopsis vivants et
fossiles qui n’y avaient aucun droit. J’ai retrouvé les stations origi-
nales de ces deux espèces savoir : Djisr ech Choghour sur l’Oronte
pour M. eoslala et Aïn Arous pour M. nodosa. J’ai pu ainsi distri-
buer des formes typiques de ces deux Melanopsis dont la connais-
sance exacte permettra désormais des rectifications et évitera des
erreurs pour l’attribution de ces noms.
Le genre Vivipara n’avait pas encore été signalé à l’état vivant
en Syrie. Seulement le paléontologiste allemand Blanckenhorn,
avait décrit une espèce fossile d’après les premiers tours [Paludina
apamea). 11 se peut que l’espèce actuelle soit identique à la forme
pléistocène.
Le genre Pyrgula avait bien été mentionné en Palestine par
M. Dautzenberg d’après les cueillettes faites par le Professeur Bar-
— 150 —
rois, de Lille. Mais il se trouve que la forme syrienne, découverte
par nous, est bien différente de la forme palestinienne. De plus,
dans le Nahr Bâhlik, j’ai constaté la présence d’une autre espèce
qui ne ressemble pas aux deux précédentes.
Les Pélécypodes d’eau ' douce sont très abondants dans les
rivières de la Syrie et un grand nombre d’espèces ont été déjà
décrites. Mais à part les Bivalves des grandes pièces d’eau, comme
celles de Homs et d’Antioche, les autres n’étaient guère connues
' que par la description donnée par leurs auteurs.
Dans le Nahr el kébir j’ai découvert une superbe Margaritane à
nacre d’un lilas intense qui pourra être utilisée par les artisans qui
travaillent cette matière. .Jusqu’à présent ceux-ci n’avaient à leur
disposition que la nacre bleuâtre clair des grandes Pintadines de la
mer Rouge.
Enfin dans le Nahr Bâhlik j’ai trouvé une magnifique Ano-
donte, de forme noduleuse, qui constitue une section nouvelle que
je nomme ; Euphrala.
Au point de vue hygiénique, la prospection que j’ai faite des
Mollusques vecteurs de la bilharziose et de la grande Douve m’a
I permis de signaler plusieurs stations de la Limnée tronquée.
Par contre les Bullins ne se trouvent plus, actuellement, qu’à
Saïda et dans le voisinage de cette station.
A ce sujet je crois bon de spécifier que Isidora Brocchii avait été
décrit par Ehrenberg d’après des échantillons provenant de Bey-
routh, alors qu’aujourd’hui cette espèce ne se trouve plus dans
cette localité.
Les résultats de la recherche des Bullins et Limnées ont fait l’ob-
jet d’une communication à l’Académie de médecine (séance du
11 mars 1930) d’où il résulte que la bilharziose qui sévit dans les
régions voisines de la Syrie a peu de chances de s’étendre en Syrie.
Les matériaux rapportés de Syrie m’ont permis d’entreprendre
une révision des Hyalines, Clausilies, Bulimes et Unionidés dont la
nomenclature était assez confuse jusqu’à présent.
Dans une autre note nous insisterons sur les relations physiques
et faunistiques qui existent entre le Maroc et la Syrie.
En résumé, les trois prospections que nous avons effectuées
dans ce pays nous ont permis de signaler : quatre genres qui y
étaient inconnus auparavant et plus de cinquante espèces de Mol-
lusques terrestres et d’eau douce.
En collaboration avec le Colonel Gombault nous avons pu cons-
tater que les Melanopsis ne peuvent se développer que dans les
eaux qui ont au moins une température de 14°. Ils ne vivent pas
dans les eaux plus froides.
Enfin nous avons retrouvé plusieurs stations d’Hélicidées et de
Clausilies.
151
Les premiers naturalistes qui ont exploré la Syrie, se sont bornés,
lorsqu’ils décrivaient des espèces, à indiquer comme habitat ce
seul nom : Syrie ou Liban.
Or, comme nous l’avons indiqué tout au début de cette note, les
Clausilies sont très localisées et ces indications générales de ré-
gions : Liban, Syrie ont beaucoup embarrassé les naturalistes
actuels. Aussi la recherche des stations originales a été assez ardue
mais nous avons eu la satisfaction de les retrouver en grande partie
et estimons que ces trouvailles ont, à nos yeux, plus d’importance
que celle de plusieurs espèces nouvelles.
La collection que nous avons formée au cours de nos recherches
et qui est parfaitement déterminée est maintenant au Muséum :
elle renferme les types des espèces et variétés nouvelles que nous
avons découvertes.
Nous éprouvons quelque fierté d’avoir fait profiter la science
française du résultat de nos prospections au Levant, avec les faibles
moyens dont nous disposions, car jusqu’à ce Jour ce sont surtout
■des zoologistes étrangers qui avaient le plus fait pour la connais-
sance de la faune de cette région.
Mollusques marins.
Les plages syriennes, sauf quelques exceptions, sont assez peu
■coquillières. Les deux plus riches sont celles de Haïzaran, un peu
au sud de Saïda et celle qui est un peu au nord de Lattaquié.
Les îlots de Tripoli sont bordés par un cordon de coquilles, mais
en très mauvais état.
En somme c’est surtout par les dragages que nous avons pu
■constituer une collection de Mollusques marins dont nous publie-
rons un inventaire lorsque nous aurons terminé la nouvelle pros-
pection que nous nous proposons de faire au cours de 1933.
Mais de l’étude que nous avons faite des matériaux provenant
des précédentes recherches nous avons pu tirer quelques conclusions
absolument inédites :
1° Une très grande partie des Gastropodes est d’une taille bien
inférieure à celle de leurs similaires de la Méditerranée occiden-
tale. Il y a donc une influence qui détermine la nanisme des Mol-
lusques sur les côtes du Levant, chose qui ne’se produit pas sur les
côtes voisines de l’Égypte.
2° Par contre, un très petit nombre d’espèces, au contraire,
dépassent la forme normale de l’espèce constituant ainsi des va-
riétés major.
3° Les apports de la mer Rouge se développent de plus en plus
et les espèces érythréennes s’avancent vers les] côtes septentrionales.
— 152 —
C’est ainsi que nous avons trouvé la petite Pintadine à Alexan-
drette, des Vulselles, des Cerithium scabridum et Potamides Cail-
liaudi à Lattaquié.
40 Sous l’influence d’un changement de milieu les Cérithes et
Vulselles ont subi des modifications de forme, ce qui était à prévoir.
5° Quelques espèces communes dans la Méditerranée occidentale,
comme les Mylilus galloprovincialis, manquent absolument sur le
littoral syrien tandis que VOstrea slenlina semble être arrivé à la
limite minimum de son développement.
6° Un certain nombre de Mollusques, surtout parmi les Gastro-
podes, paraissent bien être spéciaux à la Méditerranée orientale.
Nous citerons notamment : Eulritonium Seguenzai Aradas et Be-
noit, Nassa Louisi Plry, Murex Irunculus pagodula Plry, Rissoa
aspera Phil., Gibbula nebulosa Phil., Trochocochlea turbinata inler-
rupla Plry, Patella lusilanica orienlalis Plry, Ostrea slenlina syriaca
Plry, Syndesmia Collardi orienlalis Plry.
Tandis qu’en 1912 le premier relevé fait par nous, n’indiquait
que 118 espèces marines sur les côtes de la Syrie, nous avons porté
ce nombre à 157 en 1919. Actuellement nous sommes en possession
d’une liste qui comprend : 2 Céphalopodes, 1 Ptéropode, 210 Gas-
tropodes, 77 Pélécypodes et 1 Brachiopode, soit un total de 294 es-
pèces.
Nous sommes assuré que ce nombre n’est pas définitif et que nous
l’augmenterons encore de quelques unités au cours de nos pro-
chaines recherches. Car nos connaissances sont bien rudimentaires
en ce qui concerne les Céphalopodes, Ptéropodes et Brachiopodes.
Nous avons augmenté de quatre espèces nouvelles [Philberlia
syriaca, Nassa Louisi, Milrella aradusana et Cerilhium phænicia-
cum) et d’un grand nombre de variétés la faune de la Méditerranée
orientale.
Nous avons encore été frappé des deux faits suivants :
Le premier c’est la très grande rareté actuelle des Murex Irun-
culus et brandaris, dont les anciens faisaient une grande consomma-
tion pour la fabrication de la pourpre.
Le second c’est la présence à l’îlot de Rouad de variétés du Nassa
reliculala spécialisées en Égypte, qui manquent, par conséquent
sur le littoral syrien.
On sait que les Phéniciens avaient des fabriques de pourpre en
plusieurs points de la côte : Tyr, Sidon, Rouad, Laodicée. La
pourpre provenant des deux premières localités était particulière-
ment recherchée.
Or, l’examen du littoral de la Syrie nous a étonné par sa pau-
vreté actuelle en Murex. Cependant depuis l’abandon des fabriques
de pourpre la côte a eu très largement le temps de se repeupler en
Murex. D’autre part les amas de coquilles que l’on trouve dans les
— 153 —
localités énumérées ci-dessus prouvent bien que le traitement des
Mollusques purpurigènes se faisait sur place. Il faut donc exclure
l’hypothèse d’une importation de ces Muricidés.
Mais en examinant le littoral (à Saïda et Lattaquié notamment)
j’ai été frappé de voir que les bancs de grès coquillier pliocène
étaient découpés en petits bassins de forme rectangulaire, plus ou
moins profonds, mais offrant tous cette particularité de commu-
niquer entre eux et d’être remplis facilement par la mer.
J’ai donc supposé que ces bassins servaient à l’élevage des Murex
ce qui ne présente aucune difficulté, ces Mollusques étant littoraux
et pouvant être facilement nourris avec des déchets animaux :
intestins, morceaux de peau, débris de viande.
Il ne paraît pas douteux que ces bancs de grès ont été d’abord
exploités comme carrières, mais que les cavités laissées par l’enlè-
vement de la pierre à bâtir ont été ensuite utilisées comme bas-
sins d’élevage des Murex.
On s’explique alors que les anciens ont pu ainsi se procurer faci-
lement et à peu de frais les Mollusques qui leur étaient nécessaires
pour la fabrication de la pourpre.
Pour justifier la présence des variétés égyptiennes du Nassa
reiiculala à Rouad, petit îlot qui fait face à Tartour, voici ce que
nous supposons.
Sur cette plage, j’ai eu la surprise de trouver des Nasses qui font
partie de la faune littorale égyptienne et que j’ai publiées en 1912
in Mém. de VInsl. égypL, VII, sous les noms de N. reiiculala var.
ægypliaca P. Fischer et var. propria Monts, et figurées, pl. X\',
fig. 1 à 7. Or ces Nasses manquent sur tout le reste du littoral de la
Syrie. Leur présence à Rouad est donc une énigme.
Mais si l’on réfléchit que les navires phéniciens transportaient
d’Alexandrie ou de Damiette des colonnes de granit ou de por-
phyre et que les marins calaient ces colonnes en les noyant, dans
du sable, de façon à les immobiliser durant la traversée, l’énigme
s’explique.
A l’arrivée à Rouad, les colonnes étaient déchargées et le sable
qui les empêchait de rouler (ce qui aurait pu avoir des conséquences
désastreuses pour le navire) était déversé sur le rivage, où, par la
suite, il a formé la petite plage actuelle.
Comme ces Nasses sont roulées, cassées, perforées, il faut bien
admettre qu’il s’agit, non pas de coquilles vivantes, mais bien de
coquilles transportées avec le sable pris sur le littoral égyptien, soit
à Damiette, soit à Alexandrie.
Ainsi s’explique très facilement la présence de ces coquilles
égyptiennes sur quelques points de la côte syrienne qui ont servi
de ports aux navigateurs phéniciens.
Enfin pour terminer l’énumération de nos apports nous mention-
— 154 —
lierons la trouvaille d’un Polypier nouveau que M. le Professeur
Joubin nous a fait l’honneur de nous dédier {Hoplangia Pallaryi).
Nous l’avons retrouvé, l’an dernier, sur plusieurs points du litto-
ral syrien, et, spécialement à Lattaquié, preuve que l’espece est
bien développée dans cette région.
Nos dragages dans la baie de Beyrouth, nous ont encore procuré
deux algues du genre Caulerpa dont une espèce {C. scapelliformis)
de la mer Rouge est nouvelle pour la Méditerranée, d’après M. Ha-
mel.
Cet exposé très succinct, sera suffisant, nous l’espérons pour mon-
trer l’intérêt et l’importance de nos recherches en Syrie.
Il justifiera, nous l’espérons, la demande de mission que nous
nous proposons de faire en vue de terminer la prospection de
cette intéressante région.
— 155 —
Plantes nouvelles ou peu connues de l’afiuque tropicale. I,
PAR M. Aug. Chevalier.
Préparant actuellement un travail d’ensemble sur la flore de
l’Ouest et du Centre africain dont la publication demandera des
années, nous nous proposons de publier dans le Bulletin du Muséum
la description des espèces nouvelles et des notes sur les espèces mal
connues, tant au point de vue systématique qu’au point de vue
géographique, au fur et à mesure que se poursuivront nos recherches.
Ces travaux sont essentiellement basés sur l’Herbier de près de
40.000 numéros que nous avons rassemblé nous-même en Afrique
et aussi sur des matériaux qui ont été recueillis par nos collabora-
teurs ou par d’aimables correspondants.
Nous exprimons notre gratitude à notre collègue M. Humbert
professeur et directeur à l’Herbier du Muséum et à M. F. Pelle-
GRiN sous-directeur, pour les facilités que nous trouvons près d’eux
pour la comparaison de notre matériel avec celui de l’Herbier géné-
ral. Nous remercions aussi nos collaborateurs MM. Russell, Nor-
mand, Reznik pour l’utile concours qu’ils nous donnent dans la
préparation, la dissection et l’examen anatomique de nos spéci-
mens, nous facilitant ainsi beaucoup le travail descriptif.
1. Les espèces du genre zanha hiern (sapind âgées).
En 1896 Hiern a décrit sous le nom de Zanha golungensisV indi-
vidu mâle en fleurs d’une plante dioïque de l’Angola {PL Welwisch.
I, 128) qu’il rattachait à la famille des Burséracées.
En 1908, Radlkofer (in Engler, Pflemenfam., Nachlrag 111,
p. 208) décrivait une Sapindacée du Togo, sous le nom de Tali-
siopsis oliviformis, dont il ne connaissait que l’individu femelle
en fruits.
En 1927, MM. Dalziel et Hutchinson [Flora W. trop. Africa,
I, 505) groupent en une seule espèce le Zanha et le Talisiopsis,
auquel ils conservent le nom le plus ancien Zanha golungensis
Hiern et lui donnent comme habitat le Togo, le Cameroun français,
l’Angola et l’Est africain. Ils le placent définitivement dans la fa-
mille des Sapindacées.
En révisant nos récoltes botaniques africaines anciennes nous
avons constaté que nous avions recueilli cette espèce en deux
régions très éloignées l’une de l’autre. Notre Herbier renferme
également une nouvelle espèce de Zanha que nous décrivons plus
loin.
Bulletin du Muséum, 2« s., t. V, n“ 2, 1933,
— 156 —
A la diagnose de la première espèce nous ajoutons aussi les ren-
seignements qui suivent :
Zanha golungensis Hiern. — Nous avons récolté des rameaux
mâles en fleurs de cette espèce, en 1903, en Afrique centrale, dans
le Haut-Chari.
Dans nos échantillons les inflorescences mâles développées au-
dessous du bouquet terminal de feuilles sont contemporaines de
celles-ci. Les fleurs mâles en glomérules très serrés sont apétales :
le calice est à 4 lobes.
Nous avons trouvé l’espèce en fleurs en mars, dans les rochers à
Bor, Dar-Rounga, dans le Haut-Chari oriental (llerb. Chev.,
n° 7.750).
Le 28 mai 1910, nous avons retrouvé la même plante en fruits
mûrs dans la forêt clairière du Haut-Dahomey.
C’est un petit arbre de 6 à 12 mètres de haut, à tronc de 3 à
7 mètres sans branches et de 15 à 35 centimètres de diamètre. Le
bois est tendre, cassant; écorce lisse blanchâtre; jeunes rameaux
cendrés, grêles.
Feuilles composées (5 à 10 folioles), glabres, groupées en bou-
quets à l’extrémité des rameaux, complètement développées au
moment de la fructification et longues de 15 à 20 centimètres.
Les grappes fructifères simples ou ramifiées à leur base, pen-
dantes, sont insérées près de l’extrémité des rameaux, en dessous
du bouquet de feuilles et ont 5 à 12 centimètres de long. Elles
portent de nombreux fruits pendants.
Les rachis et pédoncules sont verdâtres et légèrement pubes-
cents.
Pédoncules articulés à la base, longs de 5 à 7 millimètres. Calice
persistant verdâtre, pubérulent en dehors, présentant 4 ou 5 lobes
courts ovales-arrondis.
Drupe ovoïde, de la taille d’une olive ( 18 à 20 millimètres de long,
sur 14-15 millimètres de diam. transversal) d’un jaune orange vif à
maturité, surmontée au sommet d’une pointe conique (reste du
style). Pulpe jaunâtre sucrée, non acide de 3 à 4 millimètres d’épais-
seur; endocarpe blanc membraneux, adhérent très intimement à la
pulpe. Graine ovoïde, arrondie de 15 x 8 millimètres; tégument
gris très mince; cotylédons deux, inégaux, blanc verdâtre.
Haut-Dahomey : dans la brousse entre Bédou et Bassila (Chev.,
11° 23.797) revu çà et là de Bassila à Djougou, surtout près des
rivières.
Vernac. : Sofamélé, Gouirana (Nago).
La pulpe est sucrée et comestible. Les graines renferment de la
saponine.
— 157
Zanha Vnilletii sp. nov. ; differl ab. Z, angolense foliis versus
apicem crmulato-denlaîis, longe abrupte acuminalis obîusis; racemis
laxifloris.
Arbre dioïque, moyen, à feuilles caduques; rameaux d’un gris
cendré rugueux; jeunes pousses glabres ou avec quelques poils
opprimés; bourgeons pubescents, à poils fauves. Feuilles disposées
en bouquets à l’extrémité des rameaux glabres, alternes, non stipu-
lées, paripennées, la foliole terminale réduite à un petit appendice
de 2 millimètres, longues de 15 à 25 centimètres y compris le pétiole
de 5-7 centimètres.
Folioles alternes ou subopposées, 4-5 paires, oblongues, atté-
nuées aux deux extrémités, obliquement cunéiformes à la base,
brusquement et longuement acuminées obtuses, subsessiles, mem-
braneuses-papyracées, de 5,5 à 10 centimètres x 2,5 à 3‘^“,5,
dentées dans la moitié supérieure. Pétiolule de 1-3 millimètres.
Inflorescences en panicules ou en grappes beaucoup plus courtes
que les feuilles, insérées immédiatement au-dessous; inflorescences
femelles très lâches; rachis et pédicelles finement pubérulents.
Calice cupuliforme de l“im,5 à 2 millimètres de long, y compris les
5 lobes arrondis tronqués, velus sur les bords.
Ovaire ovoïde, conique, glabre, surmonté d’un style capité,
pubescent-glanduleux. Fruit ovoïde, à péricarpe charnu, long
de 12 millimètres, large de 5-6 millimètres, entouré à la base par le
calice persistant, surmonté du style et du stigmate. Graine conique,
oblongue, entourée d’un feutrage arilliforme à la base.
Soudan français : sur le plateau de Goulouba près Bamako,
dans les rochers (Vuillet, n° 2.909). Même localité, en jeunes fruits
le 7 juin 1912 (Chev., n<J 25.988).
Vernac. : Telli dion (ouassolonké). Les fruits ont la grosseur, la
forme et la couleur de ceux de Spondias lulea, mais sont très véné-
neux (Vuillet).
M. Vuillet dit avoir retrouvé la même espèce à Tiétiguèla où
c’est un très gros arbre croissant au bord du Marigot. On le nomme
Ko-Minkon (Monbin des marigots) en Bambara. Le fruit rouge n’est
pas comestible.
2. Sur un nouveau genre de la tribu
DES Ochnacées-Euthémidées.
La petite tribu des Eulhemidæ (Planchon) que Bâillon Ben-
tham et Hooker, puis Engler placent dans les Ochnacées, à la
suite des Lophiraceæ et des Luxembourgiaceæ et dont P. van
Thieghem a fait la famille des Eulhemidacées (qu’il place dans les
Rhanmales, entre les Sauvagésiacées et les Vochysiacées), ne
— 158
comprenait jusqu’à ce jour que le genre Eulhemis Jacq (1820),
avec 6 espèces confinées dans l’Archipel Indo-Malais (Bornéo et
Sumatra).
La plante d’Afrique tropicale que nous décrivons ci-après en
constitue un deuxième genre si remarquable qu’il devient néces-
saire d’élargir la diagnose de la tribu.
Le limbe des feuilles est entier et non denté-cilié comme dans les
Euihemis. Les fleurs sont légèrement zigomorphes (et non actino-
morphes) par suite de la bilatéralité du gynécée ; chaque étamine ne
s’ouvre que par deux pores terminaux (et non par 4); enfin dans
chacune des 5 loges existent un grand nombre d’ovules attachés et
comme imbriqués sur deux segments placentaires accolés occupant
l’angle interne de chaque loge sous forme d’une ailette qui s’avance
dans chaque loge d’une extrémité à l’autre de la cavité.
Le fruit n’est pas une drupe à 5 noyaux, mais bien une capsule
ligneuse semblant s’ouvrir (nous n’avons pas vu la déhiscence,
nos fruits étant trop jeunes) au haut seulement par 5 valves.
Les graines sont ailées et non constituées par des pyrènes.
Les cellules à mucilage que van Tieghem signale dans la tige et
les feuilles de V Eulhemis paraissent manquer dans celles du nouveau
genre dont voici la diagnose :
Fleurydora, gen. nov.
Sepala 5, inæqualia imbricaîa, decidua. Pelala 5, calyce mullo
majora, convoluta. Staminodia O. Slamina 5, hypogyna, libéra,
æqualia, aller nipelala, filamenlis brevibus. Anlheræ lineares, apice
2-poræ. Ouarium sessile, pyramidalo-b-coslalum, b-loculare, elon-
galum, apice in slylum subulalo-aculalum produclum. Ovula in loculis
singulis numerosissima, minula, ad axis produclionem affixa,
2-seriala.
Capsula oblonga, lignosa, b-locularis. Semina numerosissima
affixa.
Frulices (?) glabri ; foliis allernalis, coriaceis lucidis, iniegerrimis ;
nervis creberrimis ; slipulis parvis, caducis ; floribus in racemos
lerminales composilos disposais.
Une espèce connue ;
F. Felicis sp. nov. Frulex [1)ramis alris glaberrimis. Folia brevi-
peliolala, lali-ovala, relusa, basi cuneata ; pelioli supra sulcali
8-12 mm longi ; laminæ 5-12 cm. longeæ, 3-7 mm. lalæ. Paniculæ
ereclæ, nodis 1-3 floris. Abalaslra conica acuminala. Sepala ovala,
oblusa, margine subdenlala. Slamina subsessilia, libéra, acuminala
8 mm. longa. Ovarium conicum b-angulalum. Slylus filifor-
mis, arcualis ; sligma simplex. Capsula ovoideo-oblonga, coriacea,
lignosa.
— 159 —
Guinée française : environs de Kindia, 500-600 mètres altitude.
(Jacques-Félix, n°s 34, 34 bis)
Arbuste ou petit arbre (?) très glabre. Rameaux à écorce brune
rugueuse. Feuilles alternes très rapprochées, groupées à l’extrémité
des rameaux, ovales, élargies et rétuses au sommet, cunéiformes à la
base, glabres et très entières, de 5 à 12 centimètres de long sur
3 à 7 centimètres de large, coriaces, luisantes en dessus, à nervure
médiane large et saillante sur les deux faces; nervures secondaires
très nombreuses et très fines, parallèles, perpendiculaires à la mé-
diane rappelant beaucoup les feuilles de Pœcilandra relusa Tul.
(Luxembourgiacée).
Pétiole de 8-12 millimètres de long. Stipules 2, très petites, aci-
culaires fugaces.
Fleurs jaunes, serrées, très grandes, glabres, formant de larges
panicules de 15 à 30 centimètres de long à l’extrémité des rameaux, à
axe et ramiflcations ± aplaties, isolées ou par 2-3, portées sur des pé-
dicelles de 10-12 millimètres, munies à la base de chaque pédicelle
d’une bractée caduque, tombée depuis longtemps au moment de
l’épanouissement de la Heur. Calice à 5 sépales imbriqués, les exté-
rieurs coriaces, plus gi’ands, les intérieurs un peu scarieux, tous
ovales-obtus, déchirés ou grossièrement émarginés au sommet, de
10-12 millimètres de long, caducs après la floraison. Pétales jaunes,
obovales, grands, chiffonnés mais entiers sur les bords. Étamines 5,
réunies en couronne autour de l’ovaire. Filets très courts de 1 milli-
mètre à peine ; anthères lancéolées, brunes et chagrinées à la surface,
chaque loge, longue de 9-10 millimètres, s’ouvrant au sommet par
une petite déchirure poricide. Ovaire ovoïde subpyramidal, à 5 angles
atténué aux deux extrémités, terminé au sommet par un style et
un stigmate obtus, non différencié. Capsule coriace, oblongue-
fusiforme, à 5 sillons, un peu arquée au sommet, un peu stipitée
à la base. Péricarpe ligneux. Graines nombreuses, petites, disposées
sur deux lignes dans chaque loge et imbriquées, petites, aplaties,
ailées, de 8 millimètres de long avec l’aile,
La structure anatomique des diverses parties de la plante ne
présente rien de bien particulier. L’anneau libéro-ligneux de la
jeune tige est cylindrique avec des rayons médullaires formés d’une
seule file de cellules; il existe des îlots scléreux dans l’écorce; la
moelle est lignifiée. L’anneau des inflorescences est aplati, allongé
en coupe transversale, mais non polystélique. Le pétiole a une
structure plus complexe; à sa base (initiale) il présente un grand
nombre de faisceaux dont les uns forment un arc et les autres sont
disposés en ligne; il en existe aussi à l’intérieur du cylindre central,
ainsi qu’en dehors (voir figure 2).
La feuille porte des stomates exclusivement à la face inférieure.
Les cellules de cette face ont des contours sinueux et de petites
— 161 —
-ornementations cuticulaires. Celles de la face supérieure sont sub-
polygonales et leur cuticule est lisse. Les épidermes ont des parois
Fig. 2. — Coupe transversale à la base du pétiole.
•épaisses; à la face supérieure existent des épaississements cellu-
losiques faisant saillie à l’intérieur de la cellule. L’assise palissa-
dique n’a qu’une seule épaisseur de cellules. C’est la structure clas-
sique des feuilles coriaces persistantes.
Explication de la figure 1.
Fleurydora Felicis A.Chev. — 1. Rameau florifère réduit à 2/5. — 2. Bouton floral, G :
2 1/2. — 3. Fleur dont deux pétales ont été abaissés pour montrer les étamines, gran-
deur naturelle. — 4. Bouton dont on a enlevé les sépales, les pétales et deux étamines, G.
== 2 1/2. — 5. Étamine de la fleur en bouton, vue de face, côté interne G. 2 1 /2. — 6.
coupe longitudinale d’un jeune fruit, G. = 2. — 7. Fruit plus âgé, grandeur naturellf,
— 8. Graine, G. == 2. — 9. Diagramme de la fleur.
Le genre Fleurydora perpétuera la mémoire de Francis Fleury, notre dévoué com-
pagnon d’exploration botanique en Afrique et en Asie, mort en 1919, à l’entrée de la
Mer Rouge.
L’espèce F. Felicis est dédiée à M. Ja.cques-Féltx qui l’a récoltée en Guinée française
■et à qui on doit déjà la découverte d’un genre remarquable {Bourdaria), de Mélasto-
macées.
Le Fleurydora Felicis établit un nouveau lien de parenté entre la flore de Malaisie et
■celle de l’Ouest africain.
Déjà en 1910 nous avions décrit le Mansonia altissima A. Chev. provenant de la forêt
vierge de la Côte d’ivoire et dont l’autre espèce {M. Gagei Drumm.) vit dans la forêt de
3a Péninsule Malaise.
Le genre Irvingia Hoot. compte aussi des représentants exclusivement dans l’Indo-
JMalaisie et dans l’Ouest africain.
Bulletin du Muséum., 2' s., t. V, 1933.
11
3. Autre espèce nouvelle.
Oldenlandia Leclercii sp. nov. ; iola papillis glandulosis sca-
bridis ; caule stricto filiformi, tereti ; foliis brevissime petiotatis, tan-
ceolinearibus, utrinque attenuatis, basi glandulosis ; slipulis truncato-
delloidis, subulalis ; racemis terminalibus, erectis, simplicis, nudiu-
sculis pauciftoris ; calgcis sessilis vel subsessilis, puberulo glandu-
losis, dentibus linearibus ; corolla tubulosa.
Sahara soudanais : Adrar des Ifoghas, bords de l’oued Sadibene,
30 sept. 1932. (A. Leclercq in Herb. Chev. n® 42.738).
Annuel. Tige grêle, droite, faiblement ramifiée dans le haut,
haute de 30 à 40 centimètres, couverte de petits poils glandulaires
scabres; entre-nœuds longs de 3 à 4 centimètres. Feuilles sessiles
ou subsessiles, lancéolées-linéaires, longuement atténuées-aiguës
aux deux extrémités, opposées, mais paraissant verticillées par
l’existence de bourgeons axillaires feuillés; finement glanduleuses-
scabres dans la partie inférieure, principalement sur les bords,
longues de 4 à 7 centimètres, larges de 5 à 10 millimètres, faible-
ment nerviées. Stipules tronquées, mais deltoïdes subulées, longues
de 3 à 4 millimètres, subscarieuses, finement glanduleuses. Fleurs
en longues grappes terminales pauciflores, à nœuds écartés, ordi-
nairement groupées par deux le long de l’axe et aussi en petits
glomérules terminaux; les terminales sessiles, les axillaires portées
sur des pédicelles de 0niin^5 à 2 millimètres; bractées linéaires subu-
lées, de 2 à 3 millimètres, glanduleuses. Calice globuleux, finement
pubérulent-glanduleux, de 1 millimètre de long à la floraison,
surmonté de 4 petites dents subulées de 1 millimètre à peine. Co-
rolle tubulaire, dilatée au sommet, de 4 millimètres de long, d’un
pourpre noirâtre. Capsule subglobuleuse, bilobée, de 3 millimètres
de long, finement scabre, déhiscente, loculicide. Graines très petites
grises, anguleuses.
(A suivre.)
163 —
Kalanchoe (Crassu lacées) nouveaux ou peu connus
DE Madagascar,
PAR M. H. Humbert.
Kalanchoe arborescens nov. sp. — Arbor parva {ad 4 m. ait.}
trunco simplici (5-8 cm. lato), ramis in caput parum amplum, ro~
tundatum, disposais; rami ultimi sæpius lernali, brèves (5-10 cm,
longi), crassiusculi (0,5 cm. lali), glabri. Folia iernata, verlicillis
alternantibus, conferla [internodiis 0,5-1 cm. longis), carnosa, crassa,.
intégra, glabra, spalhulala (3-6 cm. longa), limbo suborbiculari
vel obovalo (1, 5-2,5 cm. longo), apice obsolète mucronulato, in pe-
tiolum sensim angustatum, basi vix dilatatum, attenuato. Inflores-
centiæ apice ramorum terminales, scapo (5-10 cm. longo) glabro, nudOy
in cymam corymbiformem vel pyramidalem, basi saepius trichoto-
mam, dein inæqualiler ramosam, parum amplam (2-6 cm. lalam),
densiusculam, desinenle; cymæ ramuli glabri, bracleas ternatas
parvas, spalhulalas, gerentes. Flores pendulæ, pedicellis recurvis
(1-2 cm. longis). Calycis glabri, viridis, tubas cytindraceo-campanu-
latus, duplo latior quam longior {ca. 4 mm. longus), dessiccatione an-
nuliter basi disruptus ; dentes 4, deltoideæ, tubi longitudinem cir-
citer æquantes vel vix superantes (4-5 mm. longæ, 6 mm. basi lalæ).
Corolla crassa, carnosa, pallide viridis, basi, et in lobis, maculis
minimis pallide violaceis inlus ornala, in dimidio inferiore loborum
inlus papillosa, cælerum glabra; tubus quadrangularis, leviter ur-
ceolatus {ca. 9 mm. longus, 8 mm. laïus); lobi 4, oblongo-deltoidei,
attenuato- acuminali, acule carinati {loborum carinis angulos tubi
producentibus) , erecti sed ad apicem extus leviter recurvi, lubo æqui-
longi {basi 8 mm. lali), sinubus angustissimis discreti. Stamina
biseriata 8, glabra, filamenlis aller ni pet alis dimidia longiludine co-
rollæ tubi affixis, opposilipelalis vix superius insertis, omnibus mé-
dium longitudinem corollæ loborum altingentibus ; antheræ oblongæ
{ca. 2 mm. longæ, 1 mm. basi lalæ), e basi cordatæ ad apicem obtu-
sum paulum allenualæ, connectivo anguste lanceolalo, lerliam parlem
latiludinis antheræ circiler æquanle. Carpella 4, libéra, erecta, con-
tigua, ovario oblongo {sub anlhesi ca. 5 mm. longo, 2,5 mm. lato), cari-
nalo, carina longitudinaliter convexa, in slylum{ca. 5 mm. longum)^
crassum sensim anguslalo ; stigmata parum distincta, haud dilalala..
Disci glandulæ papillosæ 4 (0,5 mm. longæ et latæ) cum carpellis
alternantes; squamæ liguliformes, ereclæ, transverse sublineares
quadrupla laliores quam longiores (2 mm. latæ, 0,5 mm. longæ),.
margine leviter sinuatæ, basi carpellorum dispositæ.
Delta de la Linta (côte Sud-Ouest), sables (H. Humbert et
C. F. SwiNGLE, 5.415, 23 août 1928); Kotoala au S.-W. d’Ambo-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 2. 1933.
- 164
vombe, anciennes dunes(DECARY,9092, 5 août 1931 ; hauteur lm^50).
Ce curieux Kalanchoe paraît fort rare; nous n’en avons vu que
quelques individus dans le « bush » à Euphorbia slenoclada des envi-
rons d’Androka, notamment au bord de la piste allant vers Itam-
polo et au bord de celle allant vers Ampanihy, les uns et les autres
dans les alluvions sablonneuses du delta de la Linta.
Il est très distinct de tous ses congénères actuellement connus;
il est à rapprocher de K. Grand/dieri Bâillon, propre aussi au S.-W.
de Madagascar; il peut être placé dans le même groupe que cette
espèce (groupe 10 de la monographie de R. Hamet) (i), dont il
diffère beaucoup par le port général ( K. Grandidieri a un tronc
épais (10 cm.), court, ramifié presque dès la base en branches obli-
ques ascendantes, disposées en pyramide renversée, et des inflo-
/ rescences formées par toute une série de petites cymes opposées-
' décussées, échelonnées sur de longues hampes dressées) (^) ; par les
i feuilles beaucoup plus petites, bien moins épaisses, pétiolées et non
: sessiles, verticillées par 3 et non opposées, par la corolle bien plus
liarge par rapport à sa longueur, à lobes plus grands, par les écailles
du disque bien plus larges, etc.
K. arborescens est l’espèce la plus nettement arborescente de
ce genre; K. beharensis atteint des dimensions aussi élevées (en-
viron 4 m.); mais il a, comme K. Grandidieri, plutôt le port d’un
arbuste à tronc court et épais inférieurement, bientôt ramifié en
branches disposées en pyramide renversée.
Kalemchoe ambolensis(®) nov. sp. — Perennis, caule ereclo car-
rnoso basi sublignoso, ramis ascendentibus, glands, glabris (5-8 dcm.
lallus). Folia opposila [inferiora sub anlheri delapsa), decussala, carno-
■sa, glabra, petiolala {internodiis2-b cm. longis diducla) ; limbus oblon-
gus, oblusus (10-15 cm. longus, 3-6 cm. laïus), deniaîo-crenalus, den-
tibus parum obliquis rolundatis {2-3 mm. lotis, 1 mm. altis), simplex
• et basi rolundalo-pellalus, vel basi triparlitiis, parlilionibus laleralibus
amplissimis, oblusis (2-6 cm. longis, 1-2 cm. lotis), divaricatis, minute
rcrenmlis, inter se in laminam peltatam basi connatis, prædilus, vel
;parîilionem inferam unicam [altéra déficiente) præbens ; petiolus
{^-1 cm. longus) in vaginam obliquam inferne [secus quarlam parlem
■ longiiudinis)sensim dilalatus,vaginis opposilis connatis caulem annu-
■ litercingeniibus. Flores omnino glabri, in cymas dichotomas disposili ;
cymæ singulæ in inflorescenliam terminalem composilam corybifor-
(^) Raymond Hamet, Monographie du genre /èaZanchoe. Bull. Herb. Boiss., 2® série,
'T. VII, 1907, p. 878.
(^) K. Grandidieri est l’espèce photographiée in H. Humbert, Principaux aspects de
la Végétation à Madagascar. Mém. Acad, malgache, 1927, pl. XXXIX, flg. 102.
(*) Ambolo, nom de territoire (bassin de la Manampanihjô dans l’extrême S.-E. de
î’île.
165
mem amplam, ramis decussatis remotis elongaiis (10-15 cm. longis)^
nudis, ascendenlibus, sæpius ilerum dispositæ ; bracteæ basi ramulo-
rum inflorescentiæ foliaceæ, sensim diminutæ, oblongæ, sessiles, inter
se connatæ ; bracteæ axitlantes uttimæ cymarum tanceotatæ, acutæ, par-
væ ; pedicelti (1-2 cm. longi) apice recurvi, inde flores penduli ; bul-
billæ nonnullæ floribus intermixtæ. Calyx campanutatus, basi rotun-
dato-subtetragonus, minutissime purpureo-punctatus, tubo brevi {ca.
2 mm. tango, 4 mm. lato), dentibus 4 lanceolato-delloideis (5-6 mm.
longæ, 3-4 mm. basi lalæ), aculissirnæ. Corolla parum crassa, rubra, .
lineolis purpureis longitudinaliter striata, tubo basi vix anguslato,
telragono, angulis nervo medio pelalorum prominenle costalis {ca.
9 mm. longo, 4 mm. lato), lobis 4 oblongis, obtusis, apice emarginatis
vel erosis, dimidiam longiludinem lubi vix superantibus {ca. 5 mm.
longis, 4 mm. lalis), sinubus anguslissimis discretis. Stamina bise-
riala 8, siibæqualia, mediam longiludinem corollæ loborum attingentia;
fîlamenla ad basirn sensim dilalala, in quarto inferiore corollæ lubi
inserta ; antheræ in ambitu subdeltoideæ {ca. 1,2 mm. longæ., 1 mm. basi
lalæ), apice rotundato-obtusæ, basi profundecordato-sagittaiæ,connec-
liuo auguste lanceolato {ca. 0,7 mm. longo). Carpella 4. libéra, in di-
midio inferiore conligua, in dimidio superiore allenualo sensim diver-
genlia{ca. 5 mm. ton g a), inde slyli a basi inter se remoli,sed erecli ;
styli filiformes (6-7 mm. longi); sUgmala capitata, parua. Disci squamæ
ligulif ormes, latiores quam longiores vel subquadratæ {ca. 1 mm. lon-
gæ), emarginalæ vel Iruncalæ ; glandulæ inter squamas papillosæ.
Bassin de la Manampanihy (Sud-Est de nie) : col de Fitana, vers
700 mètres d’altitude. Rocailles gneissiques en forêt (H. Humbert,.
6.023 bis, 15 octobre 1928 (i).
Cette espèce fait partie du groupe, peu nombreux, caractérisé par
les carpelles divergents, au moins dans leur moitié supérieure, diver-
gence qui reporte vers la périphérie les sommets de 4 carpelles et
qui éloigne les uns des autres, dès leur base, les 4 styles redressés.
C’est au voisinage de K. pellala (Bak.) Baill. et surtout de sa
variété Slapfi (R. Hamet pro sp.) Perrier (^), dont elle se rap-
proche par le calice, qu’il convient de la placer, mais elle en diffère
notablement par divers caractères : forme des feuilles (à limbe ové,
bien moins long par rapport à sa longueur, dans K. pellala), lon-
gueur^des corolles (presque double dans K. pellala), longueur rela-
tive des lobes corollins (n’égalant que 1/5 environ de la longueur
tetale dans K. peltala), niveau d’insertion des étamines (insérées
dans la moitié supérieure du tube dans K. pellata), etc.
(9 La description ci-dessus a été faite sur des exemplaires que nous avons rapportés
vivants, et plantés dans le jardin botanique de l’Université d’Alger, où ils ont fleuri au
printemps de 1930. Plusieurs espèces de Kalanchoe malgaches se développent et fleu-
rissent très normalement sous le climat d’Alger.
(^) II. Peekiee de laBathie. Observations nouvelles sur le genre Kalanchoe. Arch.
de Bot., t. 2, n° 2, 1928, p. 21.
166 —
Kalanchoe Rosei R. Hamet et H. Perr. subsp. serratiîolia
nov. subsp. — Coulis erectus, vel basi prostrato-radicans {radi-
cibus gracilibus), biennis, inferne lignosus, carnosus, simplex vel
parum ramosus, rarnis erectis, glaber, inferne nudus, foliis infe-
rioribus sub anthesi delapsis (5-10 dcm. allus). Folia opposila,
decussata, carnosa, glabra, in media parle caulium floriferorum
disposita [iniernodiis 15-30 mm. longis diducla), parle superiore
coulis infra inflorescenliam lerminalem haud foliala ; rami sleriles
usque ad apicem foliis sensim approximalis munili ; limbus cras-
sus sed applanalus, lanceolalo-linearis (4-5 cm. longus, 0,5 cm.
laïus), laxe denlalo-serralus, denlibus 5-8 ulroque lalere, apice abruple
in denlem aculum desinens, inferne in peliolum gracilem basi haud
dilalalum (1,5-2 cm. longum) longe allenualus. Flores omnino glabri,
in cymam dicholomam corymbiformem amplam (10-15 cm. lalam),
nudam, dispositi: pedicelli adscendenles (10-15 mm. longi) sed in
media parle vel al apicem recurvi, inde flores penduli. Calyx leviler
urceolalus, basi rolundalus (12-14 mm. longus, 5-6 mm. laïus, den-
libus delloideis acuminalis quam lubus brevioribus [ca. 5 mm.
longis, 4 mm. basi lalis). Corolla parum crassa, rubra, longe lubu-
losa, pro rala angusla, lobis brevibus : lubus (22-26 mm. longus)
quadrangularis, inferne leviler dilalalus ica. 3 mm. laïus) in lerlio
inferiore anguslalus, dein ad lerlium superius sensim dilalalus
(5-6 mm. laïus), denique ad basim denlium ilerum sensim angusla-
lus; lobi 4, oblongo-spalhulali, oblusi vel subaculi (6-8 mm. longi,
4-6 mm. lali). sinubus anguslissimis discreli. Slamina biseriala 8,
subæqualia, in parle anguslala lerlii inferioris corollæ liibi inserla,
basim loborum paulo superanlia ; anlheræ oblongo-delloideæ (1 mm.
longæ, 0,7 mm. basi lalæ), e basi profundecordala ad apicem rolun-
dalum anguslalæ. Carpella 4, libéra, erecla, conligua, ovario oblongo
{sub anlhesi ca. 6 mm. longo, 2 mm., lalo) exlus Iransverse rolundolo,
longiludinaliler parum convexo, ad slylum gracilem [ca. 12 mm.
longum) longe allenualo ; sligmala minule capilala. Disci squamæ
lanceolalæ, apice Iruncalæ vel oblusæ (2 mm. longæ, 1 mm. lalæ)-,
glandulæ inler squamas papillosæ, minimæ.
Environs de Fort-Dauphin, sables (H. Humbert, 5.979, 6 oc-
tobre 1928): par petites colonies dans les clairières des bois litto-
raux à feuillage toujours vert établis sur les dunes anciennes entre
la base des montagnes et la mer, à 5-6 kil. au nord de la ville.
K. Rosei (^) est une espèce du Sud de Pile, dont la description
originale a été établie sur un exemplaire à feuilles un peu aber-
rantes par les incisions profondes des lobes principaux du limbe
(H. Perrier de la Bathie, 11.825) : dans la sous-espèce Rosei
(9 R. Hamet et H. Perrier de la Bathie. Contrib. à l’étude des Crassulacées mal-
gaches. Ann. Mus. Col. de Marseille, 1914, p. 114; et H. Perrier de la Bathie. Les
Crassulacées malgaches. Bull. Acad. Malgache, t. VI, 1922-1923.
— 167
nov. subsp., les feuilles offrent un limbe normalement trilobé-hasté
à lobes latéraux écartés à angle droit, à bords ± serrulés, et légère-
ment pelté. Cette sous-espèce se rencontre dans le bassin de l’Oni-
lahy (H. Perrier de la Bathie, 12.708 et 12.724, environs de
Benenitra, septembre 1919; H. Humbert et C. F. Swingle, 5.237,
vallée inférieure de l’Onilaby) et nous l’avons retrouvée dans le
bassin du Mandrare (H. Humbert et C. F. Swingle, 5.656, au
Sud de Behara).
K. Bouvieri (i) n’est, comme l’a noté M. Perrier de la Bathie
{mss. in herbario), qu’une monstruosité de K. Rosei (subsp. Rosei)
à calice raccourci, à corolle très profondément lobée, etc. Ce nom
est à rejeter (suivant les règles du Congrès de Vienne).
Kalanchoe Milloti R. Hamet subsp. brevisepala nov. subsp.
A lypo {subsp. Milloti nov. subsp.) differl calijce dimidio breviore
(3-4 mm. longo), tertiam longiludinem corollæ tubi circiter æquanle
[nec corollæ tubum subæquanle), tubo paulo breviore, dentibus valde
abbreviatis, lalioribus quam longioribus [laiissime delloideis). Folia
plerumque integra et gtabrescentia {nec folia plerumque denlata et
pubescenlia).
Cette sous-espèce a été recueillie par M. Decary en divers points
du domaine du Sud, dans le « bush » xérophile, à basse altitude :
3.232, Amboasary, district d’Ambovombe, 8 octobre 1924; 9.015,
Tranomaro, sol gneissique, 19 juin 1931; 9.316, Behara, 17 no-
vembre 1931; 9.883, Tsiombe, sur les calcaires récents, 7 juin 1932.
La sous-espèce Milloti croît dans le même domaine dont elle
déborde la limite Nord, se trouvant aussi dans les forêts sèches de
la partie méridionale du domaine de l’Ouest. Elle a été récoltée
par M. H. Perrier de la Bathie (11.789, grès du mont Androhi-
boalava sur l’ibohaika, juillet 1910; 12.748, grès du lanapera,
juillet 1919; 17.378, grès de la Sakoa, août 1925), par M. Decary
(2.875, lac Anongy, 11 juin 1924; 3.254, Ambovombe, 29 août 1924;
4.456, massif de l’Angavo à l’E. d’Antanimoro, 19 juillet 1926;
8.958, Imangoro, gneiss, 26 juin 1931; 8.978, mont Vohitsaombe
au nord d’Antanimoro, 10 juin 1931; 8.995, Lahimanaro près
d’Ambovombe, gneiss, 8 juin 1931); et par nous-même (H. Hum-
bert et C. F. Swingle, 5.666, entre Behara et Bevilany, 13 sep-
tembre 1928).
La corolle est en général blanc jaunâtre, parfois rosée; elle est
tantôt pourvue de poils glanduleux simples, mêlés aux poils ra-
meux, tantôt dépourvue de tels poils glanduleux.
(0 R. Hamet et H. Perrier de la Bathie. Contribution à l’étude des Crassulaeées
malgaches. Ann. Sc. Nat. Bot., 1912, p. 366.
— 168 —
Kalanchoe Jonglimansi R. Hamet et H. Perrier subsp.ivohi-
bensisnov. subsp. A tijpo (subsp. Jonghmansi nov. subsp.) difjerl
floribus duplo majoribus (25-30 mm. nec 12-15 mm. longis), corollæ
iubo pro rata longiore (triplam longiludinem corollæ loborum circiler
æquante, nec vix duplo longiore), disci sqaamis {ut in typo apice
emarginatis) anguste linearibus, decuplo longioribus quam latioribus
{ca. 2,5 mm. longis'^ nec vi.x longioribus quam latioribus { 1 mm. longis
in typo). Ptanta pilis simplicibus minutis apice glandutosis sparse
prædita.
Pie d’ivohibe, rochers siliceux suintants, 1.500-2.000 mètres
altitude. (H. Humbert, 3.218, 7 novembre 1924; R, Decary,
5.271 et 5.640, 23 septembre 1926).
La subsp. Jonghmansi croît dans le massif de l’Andringitra
dont le pic d’ivohibe est séparé par un seuil assez bas (l.lOO mètres
environ) et un intervalle d’une vingtaine de kilomètres. Ce cas de
différenciation subspécifique (microendémisrae local) entre les
deux massifs voisins est à rapprocher de celui de V Heiichrysum
slilpnocephalum Humberl, qui offre aussi deux sous-espèces propres-
respectivement à rAndringitra et à l’Ivohibe. Par contre, diverses
espèces orophiles se retrouvent inchangées de pari et d’autre du
seuil d’ivohibe, dont l’approfondissement par érosion est géolo-
giquement récent.
A ces descriptions d’espèces et sous-espèces nouvelles, ajoutons
les observations suivantes relatives à quelques Katanchoe sur les-
quels l’examen de nombreux exemplaires, tant dans la nature
qu’en herbier, nous a amené à opérer des regroupements.
1° Kalanchoe synsepala Bak. et K. Irichanlha Bak. Des portions
des types de ces deurK. Kalanchoe (Baron, 248, type de K. synsepala ;
Baron, 977, type de K. trichantha) existent dans l’herbier du
Muséum. L’examen comparatif de ces types entre eux et avec divers
exemplaires récoltés ultérieurement nous a prouvé qu’il s’agit
d’une même espèce, d’ailleurs polymorphe comme l’a indiqué
M. Perrier de la Bathie (^). La corolle est parfois glabre, le
calice, les péd icelles et les bractées ne présentant alors que de
minuscules poils épars (Baron, 248; Humbert, 4.892); mais habi-
tuellement elle est finement et densément pubescente, ainsi que le
calice, les pédicelles et les bractées, comme dans le type de K. Iri-
chanlha Bak. ; entre ces cas extrêmes il y a des formes intermédiaires
à pubescence minime et lâche. Notons que la couleur de la corolle
(‘) H. Perrier de la Bathie. Les Crassulaeécs malg’achcs. Bull. Acad, maïgactie..
Nouvelle série, t. VI, 1922-23.
— 169 —
est tantôt blanc rosé, tantôt rose; notons aussi que les feuilles,,
obîon»’ues-subspatulées, entières ou plus souvent dentées dans
la l/'â ou les 2/3 supérieurs, en rosette, peuvent atteindre des di-
mensions bien supérieures à celles indiquées dans les diagnoses
de Baker (^) et les descriptions de R. Hamet (^), soit jusqu’à 25
(•entimètres de long et 15 cm. de large ; elles sont souvent très épais-
ses. Les hampes florifères, terminées en cymes compactes, sont axil-
laires, nues ou pourvues d’une ou deux paires de bractées foliacées..
Cette espèce se rencontre par stations disjointes sur les rochers
siliceux nus. La disjonction des stations explique la tendance à la
ilifférenciation de races locales, qui toutefois restent ici nettement
englobées dans une même unité spécifique bien distincte par l’en-
semble de ses caractères et sa physionomie particulière. Son aire
s’étend depuis l’imerina où elle a été découverte par Baron et
récoltée notamment par Decary (7.358, massif de l’Angavo près
d’Ankazobe, 10 mars 1930; 6.065, Carion, 30 décembre 1927), jus-
qu’au pays Bara (Humbert et Swingle, 4.892, entre AmbalavaO'
et Ihosy, 27 juillet 1928; Poisson, 688, Isalo; H. Perrier de la
Bathie, 10.120 Isalo, juillet 1910) et à l’Androy (Decary, 8.980,.
mont Vohitsaombe au nord d’Antanimoro, 10 juin 1931 ).
En résumé, K. irichanlha Bak. n’est qu’une race, entre plusieurs
autres, de K. synsepala Bak. A cette espèce se rapportent égale-
ment K. brachycalyx Bak., dont R. Hamet avait déjà reconnu
Eidentité spécifique avec K. trichanlha, et K. Genlyi R. Hamet,
qui lui, peut être considéré comme une sous-espèce, plus distincte,,
à feuilles entières, lâchement pubescentes (et non glabres), à fleurs-
courtes, pubescentes, trouvée par M. H. Perrier de la Bathie
(11.089) dans les montagnes du bassin de la Mania (^).
2c Kalartehoe Aliciæ R. Hamet A) es-t une des races du K.
pu Bak. ,J. L. S. T. XXII, 1887, p. 470 (non AT. pu àescens R..
Br. ex Britt. in Oliv. Fi. of Trop. Africa, t. II, 1871, p. 396, uomen
nudurn), dont le type (Baron, 3.574) est représenté par un double-
dans l’herbier de Paris. Nous avons retrouvé (H. Humbert et G. F.
SwiNCLE 4.714) cette espèce aux environs d’Ambositra, d’où pro-
vient (Forsyth Major, 692) le type de if. Aliciæ\ M. Perrier de
LA Bathie l’a recueillie (13.174) dans les montagnes de la haute
Mania. L’aire de ce Kalanchoe, considéré jusqu’ici comme propre
.T. -O. Baker. Contrib. to the flora of central Madagascar. Journ. of Bot. n. ser.,
t. XI, 1882, p. 110 diagnose de K. synsepala; Contrib. to the Flora of Madagascar
Journ. of. Linn. Soc. Bot., t. XX, 1883, p. 140, diagnose de K. trichantha.
(“) R. Hamet. Monogr. du g. Kalanchoe. Bull. Herh. Boiss., 2*= série, t. VIII, 1908,.
pp. 24 et 34.
(^) Cf. H. Perrier de la Bathie. Loc. cif.
(^) R. Hamet. Kalanchoe Aliciæ sp. nova et K. behareyisis Drake del Castillo. Bull-
Soc. Bot. Fr., 1910, t. 57, p. 191.
170 —
aux montagnes du centre (^), s’étend, en réalité, jusqu’à celles de
l’extrême Sud-Est de l’île, où nous l’avons trouvée au mont Oniva
(Taviala) au nord de Ranopitso (H. Humbert, 5.886 bis, 25 sep-
tembre 1928, vers 800 mètres altitude). Il a été récolté en outre
par M. Decary, entre ces localités extrêmes, dans la province de
Farafangana, aux environs de Befotaka (4.929, août 1926) et de
Vondrozo (4.856, 5,416, 5.458, septembre 1926).
3° Kalanchoe floribunda Tul. in Ann. Sc. nat. sér. 4. T. VIII,
1.858 p. 150, et K. Adelæ R. Ilamet in Bull. Herb. Boiss. 2® sér.
1908, p. 24.
Tulasne avait décrit sous le nom de K. floribunda un Kalanchoe
récolté par Boivin sur le plateau de la grande Comore en mai 1850.
Le type conservé dans l’herbier du Muséum est en assez mauvais
état et ne possède plus que des jeunes fleurs.
R, Hamet a décrit sous le nom de K. Adelæ des exemplaires
récoltés par Humblot en juillet 1886 (n° 1.570) dans la même île,
et non à Madagascar comme l’a transcrit Hamet d’après une éti-
quette erronée; la comparaison des deux types prouve qu’il s’agit
de la même espèce; les seules diflérences apparentes portent sur la
longueur quelque peu variable, d’ailleurs très brève, du tube du
calice, et sur la grandeur des fleurs, mais Tulasne attribue dans
sa diagnose, sans doute d’après des fleurs adultes qui ont disparu,
une longueur de 15 millimètres à la corolle de K. floribunda, ce
qui est précisément la dimension des fleurs du K. Adelæ. L’identité
n’est pas douteuse. Mais il est à noter que le nom donné par Tu-
lasne avait été antérieurement appliqué à une autre espèce du
même genre par R.WiGHTet G. A. W. Arnoth pour une espèce de
T Inde et de Ceylan, celle-ci synonyme, d’après Hamet (^) de
K. laciniaia D. G. : K. Adelæ R. Hamet = K. floribunda Tul.
(non Wight et Arn.) (®). (A suivre.)
(1) H. Perrier de la Bathie. Observations nouvelles sur le genre Kalanchæ. Arcli.
de Bot. t. 2, n° 2, 1928, p. 20. Comme le dit M. Perrier de la Bathie, K. miniata et
K. pubescens se relient par plusieurs variétés rendant difficile leur caractérisation
spécifique : suivant les races, le calice est plus ou moins ample, les sépales subaigus ou
plus ou moins acuminés; la longueur de la corolle varie presque du simple au double;
elle est plus ou moins étranglée, plus ou moins anguleuse en section ; ses lobes sont
émarginés et cuspidés, ou non; les étamines s’insèrent entre le 1/4 inférieur et le
milieu environ du tube ; enfin chaque race offre des formes longistylées et brévistylées.
Les races à pubescence veloutée dense (y compris les var. glandulosa Perr. et tsinjoa-
rivensis Perr.) se groupent cependant assez naturellement et peuvent être rapportées
à K. pubescens Bak. Les diverses variétés de K. miniata sont glabres; seule la var.
anjirensis Perr. offre de rares petits poils glanduleux sur les rameaux de l’inflorescence.
(^) R. Hamet. Monogr. du g. Kalanchoe. Bull. Herb. Boiss., 2® série, t. VII, 1907,
n° de février, p. 898.
(®) M. R. Hamet nous dit avoir reconnu lui-même l’identité de K. Adelæ avec
K. floribunda Tul., ainsi que celle de K. Nadyœ avec K. bracteata. Sc. Eli., indiquée
plus loin au § 5. {Note ajoutée pendant V impression).
— 171 —
Descriptions de nouvelles espèces du genre Staurogyne
( Acanthacées ),
PAR M. Raymond Benoist.
Staurogyne major nov. sp.
Suffrulex, caulibus leretibus, pubescentibus. Folia opposita,
peiiolata, ad basim subacula, ad apicem obtusa auî subacuta, apice
ipso obtuso, margine inlegro vel repando, pagina superiore pilis
crebris, brevissimis, papilliformibus nolala, inferiore præseriim in
nervis pilosa; cosla nervos latérales 6-9 ulrinque gerente. Flores in
racemos satis laxos terminalem et axillares dispositi. Inflorescentiæ
axis, pedicelli et calices albo-pilosi. Bracleæ lineari-lanceolalæ, folia-
ceæ, pubescenles, unaquæque florum unicum ad axillam gerente.
Pedicelli sepalis paulo breviores, ad apicem bracteolas duas lineares,
pubescenles sub calice gerente. Calicis segmenta 5 parum inæqualia,
linearia glanduloso-pubescentia. Corollæ extus puberulæ lubus ad
basim cylindricus, superne sensim amplialus, lobi quinque ovati,
subæquales. Stamina quatuor, didynama, fdamentis sparse pilosis.
Pollinis granula triplicata, subsphærica, seclione transversali obscure
Irigona. Ovarium glabrum. Stylus glaber, ad apicem in 1res lacinias
divisas. Capsula ignola.
Dimensions : Feuilles : pétiole long de 1-4 cm., limbe long de
5-12 cm.; large de 2-5,5 cm., bractées longues de 5-6 mm., larges
de 1-1,5 mm.; bractéoles longues de 5 mm.; sépales longs de
10 mm.; corolle : tube long de 20-25 mm., lobes longs de 4-5 mm.
Tonkin : province de Thai Nguyen : Cho chu; plante de 50 cm.,
fleur blanche (Eberhardt n° 3981); Dinh Ca; plante de 1 mètre
à 1 m. 50 cm., fleur blanc violacé (Eberhardt n° 3.902).
Annam : mont Bani près de Tourane (J. et M. S.Clemens n° 3883).
Cette espèce par son port extérieur ressemble au St. elongala
Nees; elle en diffère par sa corolle plus grande, la pilosité blan-
châtre et plus abondante des diverses parties de l’inflorescence,
enfin par la forme des lobes de son style (bilabié chez St. elongala.)
Staurogyne vicina nov. sp.
Herba, caulibus pubescentibus. Folia peiiolata, petiolo pubescenle,
lamina lanceolata ad basim acuta, ad apicem acuta vel breviter acu-
minata, margine inlegro vel repando, pagina superiore glabra, infe-
riore præter nervos pubescenles glabra. Flores pédicellali in racemos
elongatos terminales dispositi, unusquisque ad axillam bracteæ linearis
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 2, 1933.
— 172
subglabræ inserla. Bracteolæ duæ lineares siibglabræ supra medium
pedicelli insertæ. Sepala quinque, linearia parum inæqualia viridia^
apice oblusiusculo macula rubrieanle nolalo. Corollæ exlus glabræ
iubus a basi sensim ampliatus, lobi quinque subæquales, anticus
paulo longior. Slamina quatuor didynama, anteriora allius affixa
quam posleriora. Ovarium glabrum. Stylus glaber, ad apicem bila-
bialum. Capsula ignola.
Dimensions ; Feuilles : pétioles longs de 2-4 cm.; limbe long
de 6-10 cm., large de 3-4, 5 cm. Bractée longue de 4-5 cm.; sépales
longs de 5 mm. Corolle à tube long de 16-17 mm., lobe antérieur
long de 4 mm.
Tonkin : Chapa, avril 1925 (Pételot n° 2.907).
Cette plante est voisine du Slaurogyne elongala Nees des Indes
néerlandaises, mais elle en diffère par ses feuilles plus allongées, son
inflorescence presque glabre, ainsi que la corolle, par ses étamines
antérieures insérées bien plus haut cjue les postérieures.
Staurogyne chapaensis nov. sp.
Herba, caule brevi ; foliis oppositis, peliolo satis longo, piloso ;
lamina ovala, vel ovalo-oblonga, ad basim cordala, ad apicem oblusa,
margine repando vel repando-crenato, pagina superiore pilis sparsis
raris longis ornala, inferiore in nervis pilosa ; nervis secundariis
ulrinque 7-9. Flores in racemum lerminalem dispositi, pedunculo
communi pubescenle. Bracleæ alternas, ovatozoblongæ, pilis longis
sparsis veslilæ bracteolæ apicem versus pedicelli pubescentis insertæ,
bracleis similes, sed paulo minores. Sepala quinque inæqualia, su-
perius et duo anteriora lineari-spatulata, duo laleralia linearia,
omnia obtusa, sparse pilosa. Corollæ lubus a basi sensim ampliatus,
lobi quinque subæquales, ovali. Slamina quatuor didynama, supra
medium lubi inserla, filemenlis ad apicem puberulis, anlheris ad
basim appendiciilalis . Pollinis granula typica. Ovarium puberulum ;
Stylus glaber. Capsula ignola.
Dimensions : Pétioles longs de 1-4,5 cm. ; limbe long de 2,5-5 cm.,
large de 1,5-3, 5 cm. Bractées longues de 4,5 mm.; larges de 1,5
mm. Sépale postérieur long de 10 mm., large à son extrémité de
1,5 mm. ; corolle ; tube long de 17 mm., lobes longs de 4 mm.
Tonkin : talus de la route de Chapa au col de La Oui Ho, vers
1.800 m., fleurs bleuâtres, février 1929 (Pételot n° 3.373).
Je rapporte à la même espèce un autre échantillon sans fleurs
ni fruits; ces derniers sont tombés et il ne reste que les calices âgés.
Sur cet échantillon les diverses parties de la plante ont les dimen-
tions suivantes : pétioles longs de 3-11 cm.; limbe delà feuille long
de 6-10 cm., large de 3-5,5 cm.; sépale postérieur long de 11 mm.,
large de 1,75 mm.
^ 173 —
Tonkin ; Chapa, fond humide d’un ravin : altitude 1.500 m.
juillet 1927 (Pételot n° 5.098).
Cette plante appartient au groupe des St. elongala Nees et Si. ma-
jor R. Ben., elle diffère de ces espèces notamment par son calice
dont 3 sépales sont spatulés.
Staurogyne amaena nov. sp.
Herba, caule humili, ereclo, pubescente. Folia opposita, peliolo
pubescenle prædila, anguste lanceolalo-oblonga, ad basim et ad
apicem acuta, apice ipso oblusiusculo ; margine repando, aliquando
subsinuaio, pagina superiore glabra, inferiore pallidiore, in nervis
dense pubescente. Flores alii in racemos axillares, alii in paniculas
terminales dispositi. J nfloresceniiarum axes, dense pilosi ; bracleæ,
bracieolæ, sepala, pilis palentibiis vestitæ. Bracleæ alternæ, lineares ;
bracteolæ duæ lineares, paulum infra apicem pedicelli inserla. Sepala
quinque parum inæqualia, linearia, Corollæ tubus a basi sensim
amplialus, lobi ovati subæquales. Slamina quatuor didynarna ad
quarlam parlem inferiorem. lubi inserla, fdamentis pilis sparsis
ornatis. Pollinis granula Iriplicata, sphærica. Ovarium glabrum ;
slylus glaber, ad apicem bilabialus, labio uno inlegro, altero profundc
lobato, lobis accutis. Capsula glabra.
Dimensions : Tige de 4-5 cm. ; feuilles : pétiole long de 5-15 mm. ;
limbe long de 4-14 cm., large de 1-4 cm. Bractées longues de 4-5
mm. bractéoles longues de 2-3 mm.; sépales longs de 13-14 mm.,
larges de 0,5-1 mm. Corolle : tube long de 17-18 mm. ; lobes longs de
4 mm. Capsule longue de 7 mm.
Annam : Bana, 250 m. d’altitude, fleurs blanches à fond et pour-
tour rougeâtres, 4 juin 1920 (Poilane n® 1500).
Cette petite plante est bien distincte des autres espèces du genre
par ses panicules terminales et ses sépales allongés.
Staurogyne subcordata nov. sp.
Herba caulibus elongalis, proslralis, radicanlibus, in parle ler-
minali ereclis. Folia opposita, peliolo pubescente prædila, lamina
ovata vel oblonga, ad basim rolundala, subcordata vel cordala, ad
apicem subacula, apice ipso oblusiusculo, margine inlegro, aliquando
obscure repando, pagina superiore glabra, inferiore pallidiore et in
nervis pubescenle. Flores in spicas densas paucifloras terminales,
sessiles dispositi. Bracleæ lanceolalæ vel ovalo-lanceolalæ, glabræ ;
bracieolæ lanceolalæ bracteis subsimiles. Sepala quinque anguste
lanceolata, subæqualia, glabra. Corollæ albæ tubus ad basim cylin-
dricus, in parte superiore sensim amplialus, lobi quinque subæquales ,
ovati. Slamina quatuor didynarna, glabra; ad quarlam partem infe-
— 174
riorem iubi inserta. Pollinis granula sphærica triplicata. Ovarium
glabrum ; stylus glaber, ad apicem bilabialum, labiis ovato lanceo-
latis. Capsula ignola.
Dimensions : Feuilles : pétioles longs de 1-3,5 cm., limbe long
de 3-6 cm., large de 12-30 mm. Bractées longues de 9 mm., larges
de 4,5 mm., sépales longs de 15 mm, larges de 2,5-3 mm.; Corolle :
tube long de 15 mm, lobes longs de 5 mm., environ.
Annam : province de Quang Tri dans la vallée de la haute
rivière de Cu Bi (Eberhardt n° 1.980); province de Thua thien,
haut cours du Bo giang (Eberhardt n° 2.839).
Tonkin : forêts du mont Bavi, près de Tu Phap. 26 mars 1887
(Balansa n° 4.323).
Cette espèce se rapproche du Slaurogyne argenlea Wallich, mais
elle en diffère par la forme de ses feuilles et par ses bractées et ses
sépales beaucoup plus larges.
Staurogyne tenera nov. sp.
Herba (?), caule fere gracili, pubescente, ad basim prosiraio el ad
nodos radicante, superne erecio. Folia opposita, peliolo pubescente
prædiîa, auguste lanceolalo-oblonga, ad basim subacuta, ad apicem
obtusiuscula, margine intégra vel obscure repando-crenato, pagina
superiore in nervis pubescente, inferiore pallidiore, puberula, et
in nervis pubescente, nervis secundariis utrinque 8-15. Flores in
racemum terminalem unilaleralem laxum pauciflorum dispositi.
Bracleæ alternæ lineares, puberulæ. Bracleolæ duæ lineares pedi-
celli salis longi ante apicem inserlæ. Sepala quinque linearia, gla-
bra, inæqualia, duobus laleralibus, brevioribus. Corollæ tubus a
basi sensim amplialus, lobi quinque ovati suæquales. Stamina qua-
tuor didynama ad quarlam parlem basilarem lubi inserta, filamenlis
pilosis, anlheris ad basim mulicis. Ovarium glabrum, stylus glaber,
ad apicem bilabiatus, labio uno altéra multo latiore. Capsula ignola.
Dimensions : Plante de 20-50 cm. Feuilles : pétiole long de
7-16 mm., limbe long de 3-11 cm., large de 10-28 mm. Bractées
longues de 4-5 mm.; bractéoles longues 4 mm. Sépales : 3 plus
longs mesurant 7 mm., les 2 latéraux longs de 5 mm.
Annam : Nhatrang : sur le sommet des berges du Do ut, forêt,
350 m., d’altitude, 29 mai 1922 (Poilane n° 3.834).
Voisin des St. debilis Clarke, St. ciliala Elm., St. scandens R. Ben. ;
mais diffère de toutes ces espèces par ses fleurs plus grandes et
ses inflorescences bien plus allongées.
Staurogyne brachystachya nov. sp.
Suffrulex caule erecio, subtereti, duabus lineis impressis oppositis
sulcalo, pilis brunneis appressis veslilo. Folia opposita, petiolata.
— 175 —
lanceolala, ad basim et ad apicem acuta, apice ipso oblusiusculo,
margine obscure repando, pagina superiore glabra, inferiore in
nervis pilis perpaucis appressis ornalo. Flores in racemos axillares
paucifloros et in lerminalem longiorem disposili ; inflorescentiæ axi
et pedicellis glabris. Braclæe et bracteolæ lineares, glabræ. Sepala
linearia, parum inæqualia, fere ad basim libéra, minute et sparse
puberula. Corollæ albæ exlus glabræ lubus a basi sensim amplialus,
lobi quinque subæquales. Stamina quatuor didynama, anteriora
paulo allius affixa quam posleriora ; staminodium posticum anlheris
minimis slerilibus. Ovarium glabrum ; stylus glaber, ad apicem bila-
bialum. Capsula ignola.
Dimensions : Feuilles à pétiole long de 5-10 mm., limbe long de
5-9 cm., large de 12-35 mm.; bractée longue de 4-5 mm.; bractéole
longue de 2-3 mm.; sépales longs de 8-9 mm.; corolle à tube long
de 14 mm., lobes longs de 3 mm.
Tonkin : Phu Thong Hoa, province de Bac Kan; plante de 60
à 80 cm. ; fleurs blanches (Eberhardt n° 4722).
Cette plante est voisine du SI. ciliata Elm. des Philippines, mais
elle en diffère par la forme de ses feuilles, par son calice non poilu
mais faiblement pubérulent, et par sa corolle plus grande.
.1 PROPOS DE LA PRÉSENCE DE NUMMULITES ATURICUS
Joly et Jæym. dans le Barton ien de Biarritz,
PAR M. René Abrard.
La forme mégasphérique de Nummuliles aluricus Jola" et
Leym. (= N. perforalus Monte.) a été trouvée par J. Bors-
SAC à 50 m. de l’extrémité de la diguo de la Côte des Basques.
Le fait que ces échantillons ont été rencontrés dans un bloc renfer-
mant N. Fabiani, ne laisse aucun doute sur la présence de celle
■espèce dans le BarLonien de Biarritz. Devant cette récolte, .J. Bous-
sac s’est demandé si l’échantillon microsphérique cité par Pcllat du
milieu de la côte des Basques, ne provenait pas en réalité de Barto-
nien. Il faut rappeler que si N. aiuricus mégasphérique se trouve
assez fréquemment dans les marnes bleues comprises entre les
calcaires à grandes Nummulideset le gisement des Pentacrines, la
forme microsphérique est fort rare et n’était connue que par deux
échantillons de la villa Marhella et quelques autres provenant de
la marnière du vallon de Beherecco. Dans ces conditions, la décou-
verte par M. L. Castex (^) de plusieurs individus microsphériques
dans le gisement des Bains, présente un intérêt tout particulier.
M. Castex a eu l’amabilité de me communiquer les échantillons en
question qui sont de grande taille, médiocrement renflés, et que
rien ne paraît distinguer des. formes typiques du Lutétien. Mais,
■comme l’a indiqué Boussac, il ne faut voir là qu’un accident, un fait
isolé sans intérêt stratigraphique. 11 n’y a, par exemple, aucun
rapprochement à faire avec ce que l’on observe dans les Alpes Mari-
times, à la Palarea et à l’Escarène, où des couches à âge discuté ren-
ferment à la fois N. slrialus et N. aluricus, cette dernière étant très
abondante sous ses deux formes A et B; dans ce cas on se trouve
■encore nettement dans le Lutétien.
(h J. Boussac. Études stratigrapliiques et paléontologiques sur le Nummulitique
de Biarritz. Annales Hébert, t. V, 1911. (Voir p. .^9 et 6S).
(^) L. Castex. Révision des Échinides du Nummuli tique du département des Landes.
Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. LXXXII, 19.30. (Voir p. 64).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 2, 1933.
l.e Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE REAÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 22-3-1933.
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. Ch. Gravieb comme Assesseur du Directeur 97
— de M. P. Allokge comme Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs. ... 97
— de M. Charpentier comme Gardien de galerie au Muséum 97
Admission à la retraite de MM. Laury, Gardien de galerie et Foulon, Ma-
nœuvre 97
Congé accordé à M. Jourdain, Surveillant militaire 98
Décès de M. le Professeur J. Schmidt, Correspondant du Muséum 98
Communication faite par M. L. de Nüssac 98
Présentation d’ouvrage par M. A. Guillaumin 98
Dons d’ouvrages par M. le Directeur P. Lemoine 98
Communications :
J. Botab. a propos de la classification des rameaux communicants du sympa-
thique 99
M“« M. Friant. A propos de la dentition d’un représentant Eocène du groupe
des Tubulidentata [Figs] 101
K. Y. Yen. Étude d’une collection d’Oiseaux du Sud du Hunan (Chine).... 104
J. Berlioz. Note sur un Coléoptère Cérambyeide de l’Amérique du Nord, le
Desmocerus piperi Webb 111
R. Biedebmann. Variétés inédites ou peu connues des genres Agrias D. H. et
Siderone Hbn. [Planches I-III] 114
E. SÉGUY. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. : Insectes Dip-
tères (Suite) [Figs.] 122
I. Borcea. Livoneca pontica nov. sp., Copépode parasite des Aloses et Sardines
de la Mer Noire 128
M. André. Note sur 1’ « Araignée rouge » des serres du Muséum [Figs] 130
L. Germain. Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équatoriale :
LXV. Mollusques fluviatiles de la Rhodésie septentrionale 138
A. Gruvel et G. Moazzo. Mollusques testacés du Grand Lac Amer (Canal de
Suez) [!'■« Liste] 143
P. Pallary. Résultats généraux d’une prospection malacologique effectuée
en Syrie de 1929 à 1932 148
A. Chevalier. Plantes nouvelles ou peu connues de l’Afrique tropicale : I
[Figs] 165
H. Humbert. Kalanchoe (Crassulacées) nouveaux ou peu connues de Mada-
gascar 163
R. Benoist. Description de nouvelles espèces du genre Staurogyne (Acantha-
cées) 171
R. Abrabd. a propos de la présence de Nummülites aturicus Joly et Leym. dans
le Bartonien de Biarritz 176
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s'en procurer à leurs frais un plus g'rand nombre,
aux conditions suivantes :
as ex. SOez. 100 ex.
4 pairea 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pagea 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 paffea 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même tempi-,
que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part
brochés au fU, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DB L’ABONNBMBNT ANNUEL :
Franee et Étranger ,* 50 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2“ SÉRIE — TOME V
IM° 3 — Mars 1933
; .
E.MEF\1T£
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président : H. Humbert.
Secrétaire général : R. Anthony.
MASSON ET C‘“, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE 1,'ACADÊMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Gennain, PABIS-Vi*
Eubücation périodique menauelîe
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux
faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 7 par an.
Chaque fascicule sera constitué de 5 feuilles (80 pages).
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages
d’impression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour
l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt
de fournir des illustrations de dimensions aussi réduites que pos-
sible et groupées de manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont
à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que
le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publication sera
renvoyée au Bulletin suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les rema-
niements ou par l’état des manuscrits seront à la charge des
Auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont
priés de la retourner dans les quaire jours. Passé ce délai, l’article
sera ajourné à un numéro ultérieur.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs
articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des
tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les Auteurs désirant faire des communications sont priés de se
faire inscrire avant la séance (‘).
AVIS
Les manuscrits doivent être déflnitils, écrits tris lisiblement, ou, de préférence,
dactytographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
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tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple ;
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une fois
dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés d’un
trait tremblé.
Il est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de différentes
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison. Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses. (*)
(*) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lamt, 55, rue de Buf-
fon, Paris (V®).
BULLETIN
DU
MUSEUM NATrONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1933. — N“ 3.
277' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
23 MARS 1933.
PRÉSIDENCE DE M. H. HUMBERT,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIES
M. LE PRÉSIDENT doRiie coniiaissance des faits suivants :
MM. H. Hissard et E. Mérite ont été autorisés à faire 75 leçons
de dessin en 19.33 (Arrêté du 21 février 1933).
M. le Professeur L. Joubin a obtenu un congé de trois mois, pour
raisons de santé (Arrêté du 23 février 1933).
M. Borrel, Garçon de Laboratoire, a obtenu un congé de trois
mois, pour raisons de santé (Arrêté du 25 février 1933).
M. le Professeur P. Allorge a été nommé Membre de la Com-
mission des Plantations (Préfecture de la Seine), en lieu et place
de M. le Directeur P. Lemoine (Arrêté du 7 mars 1933).
Bulletin du Muséum, 2" s., t. V, 1933.
12
178
M. le Professeur H. Humbert a été nommé, par décret du Roi
des Belges, Membre de la Commission du Parc National Albert
(Congo belge).
A été nommé Correspondant du Muséum, sur la proposition de
M. le Professeur Ch. Gravier (Assemblée des Professeurs du
16 mars 1933) :
M. C. Houard, Professeur de Botanique à la Faculté des Sciences
de Strasbourg : bien connu comme l’un des plus éminents spécia-
listes de Cécidies, il consacre depuis 25 ans tous ses efforts à la
création de la collection de Cécidies du Muséum. Cette collection,
probablement l’une des plus importantes qui soient, se trouve au
Laboratoire d’Entomologie du Muséum. Elle comprend actuelle-
ment plus de 4.000 exemplaires; constamment améliorée et aug-
mentée, elle contient en particulier les éléments de l’œuvre ma-
gistrale de C. Hou.ard : « Les Zoocécidies des plantes d’Europe,
d’Afrique, etc... »
M. J. Berlioz présente un film (prêté par le Service des Parcs
nationaux du Canada) sur La Vie des Castors au Canada.
DONS D’OUVnMÎES
M. J. Bot.ar offre plusieurs tirés à part.
Sur la classification des rameaux communicants du sympathique,
par J. Botar [Extrait des Comptes rendus de l’Association des Ana-
tomistes. Nancy, 21-23 mars 1932].
Sur les nerfs splanchniques pelviens, par .1. Botar [Ibid.]
Sur l’origine des fibres des nerfs splanchniques thoraco-lombaires,
par J. Bot.ar [Ibid.]
Der Truncus surnpalhicus tumbalis, von J. Botar [Extrait de
Acta Litlerarum ac Scientiarum R. Universitatis Ilung. Francisco-
Josephinæ, t. VI. Szeged, 1932].
Lymphatiques des ganglions de la chaîne sympathique chez le
nouveau-né, par F. Orts Llorca et J. Botar [Extrait des Annales
d' Anatomie pathologique et d' Anatomie normate médico-chirurgicale ,
t. IX, n® 7, juillet 1932].
Les anomalies du poumon par défaut : absence partielle du poumon
droit chez un nouveau-né humain, par J. Botar et F. Orts Llorca
[Ibid.]
— 179 —
Sur les ganglions thoraciques chez le nouveau-né, par J. Botar
[Ibid.]
Collecteurs lymphatiques de la prostate, par F. Orts Llorca et
J. Botar [Ibid., t. X, n<> 1, janvier 1933],
M. le Directeur P. Lemoine a offert à la Bibliothèque les ouvrages
suivants :
Jeans (Sir James) ; Le Mystérieux univers; traduit de l’anglais
par M. Billaudel et J. Rossignol. Paris, Hermmann, 1931. In-16,
xii-172 p., portrait, pl.
Jeans (Sir James) : Les Etoites dans teurs courses; traduit de
l’anglais par A. Sallin. Paris, Hermann, 1932. ln-16, xii-205 p.,
front., pl., cartes.
La Bibliothèque a reçu, en outre, les dons suivants ;
CosTANTiN (Julien) : Technique de la lutte contre les maladies de
dégénérescence. Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes
et coloniales, 1932. In-8°, paginé 321-336, fig. (Extr. de V Agricul-
ture pratique des Pays chauds. Nouvelle série, mai 1932, n» 23).
Davy de ViRviLLE (Adrien) : Les zones de Lichens sur le littoral
atlantique. Laval, Goupil, 1932. In-4<>, 34 p. et pl. (Extr. 'du Bull.
Mayenne- Sciences, 1931-1932).
Davy de Virville (Adrien) : Les zones de Lichens sur le littoral
atlantique ; un point d'historique. — [S. 1.] 1932. ln-8», 6 p.
Epiirussi (Boris) : Contribution à Vanaly.se des premiers stades
du développement de l’œuf ; action de la température. Liège, H. Vail-
lant-Carmanne, 1932. ln-8“, iv-147 p. fig., pl. (Paris, Th. Sc. nat.)
Epiirussi (Boris) ; Croissance et régénération dans les cultures des
tissus. Paris, Masson, 1932. ln-8<>, 65 p., fig. (Paris, Th. compl.
Sc. nat.).
Friant (Madeleine) : Contribution à l'étude de la diflérencialion
des dents jugales chez les Mammifères ; essai d’une théorie de la den-
tition. Paris, Masson, 1932. ln-8°, 132 p., fig. (Paris, Th. Sc. nat.)
Houard (C.) ; Les Zoocécidies des plantes de V Amérique du Sud
et de l'Amérique centrale. Paris, Hermann, 1933. ln-8°, 519 p.,
carte, fig.
Hsieh-Yü ; Contribution à l'étude chimique du Buddleïa {« Budd-
leia variabilis » Hemsl). Paris, les Presses modernes, 1932. ln-8“,
94 p. (Paris, Fac. des sciences. Th. doct. d’Univ.)
— 180 -
Hubbs (Cari Leavitt) : A New Cataslomid Fish from lhe Columbia
river, by Cari L. Hubbs and Leonard P. Schultz. Washington.
Universityof Washington press., 1932. In-8°, 13 p, {University of
Washington publications in Biologg, Vol. 2, n° 1, october 1932).
Jahandiez (Émile) et Maire (D*' René)f; Catalogue des plantes
du Maroc (Spermalophgles et Pléridophgles). T. 1. Pléridophgtes,
Gymnospermes et Monocoiglédones. Alger, impr. Minerva, 1931.
ln-8°, xl-159 p.
Kelso (Léon) : Synopsis of lhe American wood of lhe genus Ciccaba
Lancaster (Pennsyvania), Intelligencer Printing C®, 1932. ln-8°,
47 p.
Lassimonne (S. -Étienne) : Flore des plantes vasculaires du Bour-
bonnais ; synopsis des espèces linnéennes ou linéons. Moulins, les
Imprimeries réunies, 1932. In-8®, iii-261 p.
Mercier (Jean) : Études sur les Échinides du Balhonien de la
bordure occidentale du bassin de Paris. Caen, impr. Ch. Le Tendre,
1932. ln-4®, 273 p., fig. et pl. (Paris, Th. Sc. nat.).
Neuville (Henri) ; La Dentition des Célodonles. Paris, Masson,
1932. In-8®, paginé 186-361, flg., pl. (Paris, Th. sc. nat.).
Nobre (Augusto) : Brachiopodes de Portugal. Porto, impr. Por-
tuguesa, 1932. ln-8®, 20 p., planche {Anais da Faculdade de Ciên-
cias do Porto, publicados sob a direcçâo de F. Gomes Teixeira,
Éxtr. do t. XVII).
Nobre (Augusto) : Moluscos marinhos de Portugal. Porto, impr.
Portuguesa, 1931. In-8®, 466 p., fig., pl. (Instituto de Zoologia da
Universidade do Porto).
Nobre (Augusto) : Moluscos terrestres, fluviais e das aguas salo-
bras do Arquipélago da Madeira. Porto [e Barcelos, C* editora do
Minho] 1931. In-8®, 208 p., fig., pl. {Instituto de Zoologia da Uni-
versidade do Porto).
PÉRÉRASKiNE (Victor) : Contribution à l’élude géologique du Sou-
dan oriental. Paris, Agence générale des colonies, 1932. In-8°, 124 p.,
flg., pl., carte (Strasbourg, Fac. des Sciences, Th. doct. d’Univ.)
Porter (Carlos É.) : Les Naturalistes français au Chili. Santiago,
prensas de la Universidad de Chile, 1932. ln-8“, paginé 109-113,
portrait (Éxtr. de la Bevista Chilena de Hisloria nalural, Anno xxxv
(1932), p. 109-113).
— 181 -
COMMUNICATIONS
Étude d’une Collection d Oiseaux du Sud du Hunan f Chine),
PAR M. K. Y. Yen,
{Suite).
62. Garrulax cineraceus cinereiceps (Styan). — 1 $, 6 juin 1930,
Chin-tung-chan. — « Sédentaire et commun. Malgré la médiocrité
de son chant, il est parfois gardé comme Oiseau de cage ». (Ho.)
63. Garrulax canorus canorus (L.). — 1 (J, 1 $ ad., 12, 24 avril
1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. On le garde vo-
lontiers comme Oiseau de chant et de combat. » (Ho.)
64. Garrulax perspicillalus (Gm.). — 1 (J, 1 $ ad., 13, 19 avril
1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. Il vit toujours
en petites bandes et voltige de buisson en buisson près des champs
cultivés. Il est d’un naturel très criard, surtout en été, pendant
l’époque des amours » (Ho.)
65. Garrulax sannio Swinhoe. — 1 (?, 1 $ ad., 10, 11 avril 1930,
Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. Il a à peu près les
mêmes mœurs que son congénère, G. perspicillalus. » (Ho.)
66. Pomaiorhinus ruficollis slridulus Swinhoe. — 1 1 $ ad.,
17, 21 avril 1930, Woo-kang. — Ces deux spécimens, quoique bien
adultes, me semblent avoir l’aile plus courte que leurs homologues
du Fohkien et du nord du Kwang-tung ( $ 73 mm., $ 69 mm. contre
(J 75-77 mm., $ 70-74 mm.). Une plus longue série est nécessaire
pour étudier à fond cette question. — « Sédentaire et très commun.
Il se cache toujours soit dans les jungles de bambous, soit dans
d’autres buissons très denses, ce qui le rend très difficile à obte-
nir. » (Ho.)
67. Pomaiorhinus Swinhoei abbreviatiis Stresem. — 1 <J ad.,
4 juin 1930, Chin-tung-chan. — A cause de son aile un peu plus
courte (96 mm.), cet exemplaire paraît correspondre mieux à la
race de Yaoschan qu’à la race typique qui a une aile de 98-106 mm.
Bulletin du Muséum, 2^ <=., t. V, n'' 3, 1933.
- 182 —
pour le mâle, et 93-98 mm. pour la femelle, mais ces différences
sont en réalité assez faibles. — « Sédentaire et rare. » (Ho.)
68. Alcippe nepalensis Hueti A. David. — 1 cj, 8 juin 1930,
Chin-tung-chan. — « Sédentaire et très commun. » (Ho.)
69. Alcippe cinereiceps Berliozi Yen. {Bull. Mus. Hisl. N al.
Paris, 2« S., t. IV, 1932, p. 381). — 1 tî, 1 ? ad., 18 mai 1930, Chin-
tung-chan. — « Oiseau montagnard qui vit toujours dans la forêt
et ne descend jamais dans les plaines. Son cri ressemble beaucoup
à celui du Zoslerops. » (Ho.)
70. Siva torqueola Swinhoe. — 1 (J ad., 7 juin 1930, Chin-tung-
chan. — « Sédentaire et très commun. Il vit toujours en petites
bandes. » (Ho.)
71. Siva cyanouroplera Wingalei O. -Grant. — 1 <J, 1 $ ad.,
17, 20 mai 1930, Chin-tung-chan. — Par comparaison avec les
spécimens du Muséum de Paris, ces deux exemplaires sont tout
à fait semblables à ceux du Yunnan, localité typique de cette
race, tandis que neuf autres collectés en hiver par M. Delacour au
Tonkin, me semblent avoir une tête plus bleue et le dessous du
corps plus jaunâtre et moins gris. — « Oiseau sédentaire et très com-
mun. » (Ho.)
72. Leiolhrix lulea luiea (Scop.). — 1 cj, 1 $ ad., 16, 26 mai 1930,
Chin-tung-chan. — « Sédentaire et très commun. On le garde aussi
comme oiseau de cage à cause de son chant mélodieux et de sa
belle coloration. » (Ho.)
73. Minla ignolincla Jerdoni Verreaux. — 5 cJ ad., 18-26 mai;
3 $ ad., 16-23 mai 1930, Ching-tun-chan. — Chez cet Oiseau, le
dos est gris olive et le dessous du corps jaunâtre, flamméché d’olive
pâle, ce qui permet de le distinguer du M. i. Mariv La Touche du
Yunnan et de Laokay, qui a le dos brun olive et le dessous du corps
d’un jaune très vif. Mais entre ces deux formes, il existe à Yaos-
chan, dans le Kwangsi, une forme intermédiaire qui a le dos gris
olive comme le Jerdoni, et le dessous du corps d’un jaune vif
comme le Mariæ. Dr. Stresemann l’a nommé M. i. Sini. — « A
Chin-tung-chan, cet Oiseau est très commun. Il est très familier
et ne s’enfuit guère en présence des hommes. » (Ho.)
74. Microscelis leucocephalus (Gm.). — 1 (J ad., 3 juin; 1 $ ad.,
3 mai 1930, Chin-tung-chan. — Parmi ces deux exemplaires, la
tête, le cou et la poitrine du mâle, ainsi que le front de la femelle,
sont blancs. — « Très commun à cette époque de l’année. Il forme
des bandes considérables et cherche sa nourriture d’arbres en ar-
bres, toujours en criant. Dans chaque bande, les individus à tête
— 183 -
blanche sont beaucoup moins nombreux que ceux à tête noire. »
(Ho.)
75. Ixos Macclellandi Holti (Swinhoe). — 1 ad., 10 juin 1930,
Chin-tung-chan. — « Sédentaire et très commun. » (Ho.)
76. Pycnonolus sinensis Slresemanni La Touche. — 1 1 $ ad.,
9, 19 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. 11 vit
soit par petites bandes, soit par couples, mais jamais solitaire. Son
chant est assez sonore, mais simple, et il le fait entendre surtout
le matin. Sa nourriture consiste en fruits, en baies et en insectes
qu’il capture très souvent au vol comme les Gobe-mouches. »(Ho.)
77. Pycnonolus xanihorrhous xanlhorrhous And. — 1 (J ad.,
20 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. » (Ho.)
78. Spizixos sernilorques semilorques Swinhoe. — 1 1 $ ad.,
10, 14 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. »
(Ho.)
79. Lalage melaschistos avensis (Blyth.). — 1 tî; 1 $ ad., 14,
20 avril 1930, Woo-kang. — « Très commun à cette époque de
l’année. » (Ho.)
80. Pericrocolus Solaris mandarinus Stresemann. — 1 (J ad.,
4 juin 1930, Chin-tung-chan. — « Très commun. » (Ho.)
81. Pericrocolus roseus canlonensis Swinhoe. — 1 cj ad., 20 avril
1930, Woo-kang. — « Aussi commun que le précédent. » (Ho.)
82. Dicriirus macrocercus calhœcus Swinhoe. — 1 (J ad., 6 mai;
1 $ imm., 12 avril 1930, Woo-kang. — Chez le spécimen femelle,
les plumes des parties inférieures ainsi que les sous-alaires sont
terminées de blanc, caractère de jeune, assez surprenant à cette
époque. — « Très commun. » (Ho.)
83. Dicrurus leucogenys leucogenys (Walden). — 1 (J ad., 6 mai;
1 $ ad., 30 avril 1930, Woo-kang. — « Très commun. Ses mœurs
sont à peu près pareilles à celles de son congénère D. m. calhœcus,
sauf que ce dernier visite très souvent le sous-bois tandis que le
Drongo à face blanche reste toujours sur les plus hauts arbres.
Tous deux peuvent attraper les insectes au vol. » (Ho.)
84. Chibia hollenlolla breviroslris Cab. et Heine. — le? ad.,
3 mai 1930, Woo-kang. — « Aussi commun que les précédents. »
(Ho.)
85. Lanius schach schach Linn. — 1 cJ, 25 avril 1930, Woo-kang.
86. Lanius crislalus lucionensis Linn. — 3 c? ad., 24, 29 avril;
1 $ ad., 24 avril 1930. Woo-kang. — « Très commun, ainsi que
le précédent. » (Ho.)
184 —
87. Lanius tigrinus Drapiez. — 1 1 ? ad., 1®'' mai 1930,
Woo-kang, - « Moins commun que les deux précédents, mais
quand même assez fréquent. » (Ho.)
88. Parus major cinereus Vieillot. — 1 (? ad., 18 avril 1930, Woo-
kang. — « Oiseau sédentaire et très commun, se trouve non seule-
ment dans les forêts ]de montagnes mais aussi sur les arbres des
jardins. » (Ho.)
89. Parus monlicola monlicola Vigors. — - 1 cî ad., 24 mai 1930,
Chin-tung-chan. — « Oiseau sédentaire et assez commun. Contrai-
rement à l’espèce précédente, il se tient toujours dans les forêts
de montagnes et ne vient guère dans les plaines. » (Ho.)
90. Ægilhaliscus concinnus talifuensis Sharpe. — 1 <? ad.,
1 7 avril 1 930, Woo-kang. — Cet exemplaire est tout à fait semblable
aux spécimens du Yunnan qui se trouvent au Muséum de Paris :
sa tête est roussâtre au lieu de châtain foncé comme chez la forme
typique. Mais il est très curieux de trouver cette forme dans le
Hunan, province très éloignée de Talifu (Yunnan), dont elle est
séparée par le Kwei-chou et par le Kwangsi, d’où j’ai obtenu des
spécimens de la forme typique, Æ. c. concinnus (Gould.). Peut-être
les caractères distinctifs de ces sous-espèces sont-ils imparfaite-
ment établis.
91. Paradoxornis webbiana webbiana (Gray). — 1 (J ad., 7 mai
1930, Chin-tung-chan. — « Sédentaire et assez commun. » (Ho.)
92. Paradoxornis gularis fohkiensis (A. David.) — - 1 <J, 4 juin 1930
Chin-tung-chan. — « Assez commun. » (Ho.)
93. Siila europæa sinensis Verreaux. — • 2 cJ ad., 1 $ ad., 24,
30 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. » (Ho.)
94. Æihopyga Gouldiv Dabryi (Verreaux). — 1 (J ad., 1®' juin
1930, Chin-tung-chan. — « Dans la montagne de Chin-tung-chan,
cet Oiseau est très commun. 11 se tient toujours sur les grands ar-
arbres pour y chercher sa nourriture qui consiste principalement
en petits insectes. Quant à V Æihopyga Lalouchii Slater, assez
commun dans le Kwangsi, dans le Kwangtung et dans le Fohkien,
que j’ai spécialement recherché, il n’a pas encore été rencontré. »
(Ho.)
95. Molacilla Yarrelli leucopsis Gould. — 2 ad., 12 avril,
4 juin 1930, Woo-kang. — • « Très commun. » (Ho.)
96. Dendronanthus indicus (Gm.). — 2 (J ad., 27 avril, 4 mai 1930,
Woo-kang. — « Assez commun. » (Ho.)
97. Anlhus Hodgsoni Hodgsoni Richm. — 1 Ç ad., 27 avril 1930,
Woo-kang. — « Très commun à cette époque. » (Ho.)
— 185 —
98. Eophona migratoria migratoria Hart. — 1 <J ad., 20 avril;
1 Ç ad., 6 mai 1930, Woo-kang. — « Très commun à cette époque
de l’année. » (Ho.) — La Touche a décrit une forme de cette espèce
dans le Yunnan sous le nom de E. m. Harlerli, qui différerait de
VE. m. migratoria par la coloration plus foncée et les dimensions
plus fortes {Bull. B. O. C. vol. XLIIl, p. 150, 1923). Or, au Muséum
de Paris, se trouve un spécimen femelle adulte, collecté dans le
Yunnan en juillet 1910 par Mme Comby. Cet exemplaire, comparé
à plusieurs femelles de migratoria, ne me paraît présenter aucune
différence appréciable, ni dans la coloration, ni dans les dimensions
(aile : 94 mm.), ni dans la grandeur du bec. Quoiqu’on ne puisse
rien affirmer d’après une seule femelle, je crains toutefois que le
Harterti soit une sous-espèce très faiblement différenciée.
99. Chloris sinica sinica (L.). — 1 $ ad., 27 avril 1930, Woo-
kang. — « Très commun. » (Ho.)
100. Passer montanus saluralus Stejneger. — 1 <J ad., 30 avril
1930, Woo-kang. — « Oiseau sédentaire et très commun. » (Ho.)
101. Passer rutilans rulilans T omm. — 1 $ ad., 5 juin 1930,
Chin-tung-chan. — « Assez commun. » (Ho.)
102. Emberiza pusilla (Pallas). — 1 $ ad., 18 avril 1930, Woo-
kang. — « A cette époque de l’année, cet Oiseau est assez com-
mun. » (Ho.)
103. Emberiza elegans eleganlula Swinhœ. — 1 ad., 10 juin 1930
Chin-tung-chan. — Selon la date de capture, ce Bruant serait ni-
cheur en cette région.
104. Emberiza cioides casianeiceps Moore. — 1 (J ad., 28 avril 1930
Woo-kang. — « Assez rare, probablement sédentaire. » (Ho.)
105. Emberiza rutila Pallas. — 1 (J ad., 28 avril 1930, Woo-kang.
— « Assez commun, mais probablement seulement de passage. »
(Ho.)
106. Emberiza auréola Pallas. — 1 ad., 2 mai 1930, Woo-kang.
— « Assez commun. » (Ho.)
107. Melophus melaniclerus (Gm.). — 1 $, 6 juin 1930, Chin-
tung-chan. — « Sédentaire et commun. » (Ho.)J — « Tous les Em-
beriza et Melophus sont granivores. Ils cherchent’ toujours leur
nourriture dans les rizières, où ils causent de grands dégâts aux
récoltes. » (Ho.)
108. Spodiopsar sericeus (Gm.). — 1 <J 1 $ ad., 19 avril 1930,
Woo-kang. — « Migrateur très commun. Vit en bandes plus ou
moins nombreuses. » (Ho.)
109. Acridolheres crislalellus cristalellus (L.). — 1 <J, 15 avril 1930,
Woo-kang. — « Sédentaire et très commun. » (Ho.)
110. Oriolus chinensis diffusas Sharpe. — 1 (J, 1 $ ad., 25,
29 avril 1930, Woo-kang. — « Cet Oiseau passe tout l’été dans
le sud du Hunan. » (Ho.)
111. Corvus lorqualus Less. — 1 (J ad., 11 avril 1930, Woo-
kang.
112. Pica pica pica (L.). — 1 (J ad., 10 avril 1930, Woo-kang. —
« l.a Pie, ainsi que le Corbeau à collier blanc, sont sédentaires et
très communs dans le sud du Hunan. » (Ho.)
113. Urocissa erylhrorhyncha erythrorhyncha (Bodd.). — 1 cî,
1 $ ad., 8, 20 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et commun. 11
vit en petites bandes dans les bois des collines et ne visite guère
les villes. Par contre, la Pie vulgaire se trouve souvent aux en-
virons des habitations et plusrarement dans les bois sauvages. » (Ho.)
114. Garrulus glandarius sinensis Swinhoe. — 1 cî, 1 ? ad.,
15, 18 avril 1930, Woo-kang. — « Sédentaire et commun. » (Ho.)
La pbésence d’vn Ostêoglossidé dans le sud de l'Annam,
PAR LE Dr Jacques Pei.lf.grin.
La famille des Ostéoglossidés qui renferme des types archaïques
fort curieux est une des plus intéressantes en ce qui concerne la
distribution géographique des Poissons d’eau douce.
A. Günther a insisté sur la remarquable coïncidence qui existe
entre l’habitat des principaux types actuels d’ Ostéoglossidés et
celui d’un groupe également de première importance au point de
vue géographique les Dipneustes.
Aujourd’hui on ne connaît plus que quatre genres d’Ostéoglos-
sidés : Osteoglossum avec une espèce sud-américaine l’O. biccirrho-
sum Vandelli, des Guyanes et de l’Amazone, Arapaima avec aussi
une espèce des mêmes régions, l’énorme A. gigas Cuvier qui atteint
5 mètres de long, Helerolis avec une espèce de la région mégapo-
tamique sud-équatoriale africaine VH. nilolicus Cuvier du Nil, du
Tchad, du Sénégal, de la Gambie, du Niger, enfin Scleropages avec
deux espèces l’un le S. Leichardti Günther du nord de l’Australie
et de la Nouvelle-Guinée, l’autre le S. formosus Muller et Schlegel
connu seulement jusqu’ici de Sumatra, Banka et Bornéo.
Or, la mission de la Croisière jaune (Mission Haardt-Audouin-
Dubreuil) a été assez heureuse pour recueillir en Indo-Chine, à la
fin de sa randonnée, un spécimen fort intéressant qui étend dans
une notable mesure l’habitat de la dernière espèce indiquée ci-
dessus.
En effet, un des exemplaires figurant au Stand Citroën, à l’Expo-
sition de la Croisière jaune, à Paris, attira spécialement mon atten-
tion et on voulut bien le soumettre à mon examen.
Tl s’agit incontestablement du Scleropages formosus Muller et
Schlegel. L’individu, fort bien monté, est de bonne taille, 5.5 cen-
timètres de longueur tandis que Weber et de Beaufort (^) donnent
comme dimension pour l’espèce seulement 43 centimètres. Les
écailles sont grandes, au nombre de 22 en ligne longitudinale: on
compte 16 rayons à la dorsale, 27 à l’anale; la pectorale, bien déve-
loppée, est contenue environ 3 fois 1/2 dans la longueur du corps.
D’après les renseignements fournis par M. Reymond, zoolo-
giste de la mission, ce Poisson provient du Song Lagna, affluent de
la rivière de Saigon, environ à 150 kilomètres au nord-est de cette
ville, au pied du Nui-Ong, dans le district de Phan-Thiet, à la fron-
V) jM. Weber et L.-F. de Beaufort. The Fishes of the Indo-.lustralian .4rchipc-
lago, II, Leiden, 1913, p. i:i.
Bulletin du Muséum. 2® ?.. t. V, n" 3, 1933.
— 188 —
tière sud de l’Annain dt de la Cochinchine. Sa chair est savoureuse
et rappellerait celle de la Truite.
Cette découverte mérite d’être mentionnée car elle étend jus-
qu’au Continent asiatique une forme de type archaïque (^) qui n’y
avait jamais été signalée.
C’est là une addition des plus remarquables à la faune ichtyo-
logique indo-chinoise <j‘).
(‘) Les Scleropages sont voisins des Dapedoglossus de l’Eocène du Wyoming (États-
Unis.)
(“) Les Osteoglossidés ne sont mentionnés dans aucun des ouvrages récents sur la
faune ichtyologique indo-chinoise.
R. Boureet. La faune de l’Indo-Chine .Vertébrés, Société de géographie d’Hanoi,
1927, fasc. 3.
P. Chevey. Inventaire de la faune ichtyologique de l’Indc-Chine. 2® liste. Institut
Océan. Indo-chine, 19® note, station de Cauda. (1932).
— 189 —
Un Cyprinwé nouveau d’Indochine,
PAR MM. G. Petit et Tghung-lin Tchang.
Quelques jours avant son départ pour Peiping, Tchung-lin
Tchang, du Laboratoire d’Ichthyologie du Muséum, voulut bien
examiner avec moi deux exemplaires de Cyprinidés rapportés
d’Indochine par M. Buzy et remis par lui au Laboratoire de M. le
Professeur Gruvel. Ces poissons recueillis par M. Poilane, ap-
partiennent au genre Garra et constituent une espèce nouvelle dont
nous donnons ici la description.
Garra Poilanei sp. nov.
D. III 8; A. III 5; V. I 8; P. I 14; 1. 1. 47-49.
Tête grosse, aplatie, dépourvue d’écailles, marquée, en arrière
du museau par trois légères crêtes, correspondant aux os du crâne,
une médiane et deux latérales obliques de dehors en dedans et
d’avant en arrière. La longueur de la tête est comprise de 5,2
à 5,3 fois dans la longueur du corps (sans la caudale). Museau assez
long, large, nettement tronqué en avant, parsemé sur son bord
supérieur et sa face antérieure de fossettes arrondies ou ovalaires,
cupuliformes, dont la bordure présente parfois des filaments es-
pacés, très courts, visibles seulement au binoculaire. Cette zone de
fossettes s’élargit sur les côtés du museau.
La longueur du museau est contenue de 1,8 à 1,9 fois dans la
longueur de la tête.
Bouche ventrale, large, à bord antérieur arqué, dépourvue de
barbillons, suivie, en arrière, d’un disque concave, ovalaire dans
le sens transversal, jouant le rôle de ventouse et permettant à
l’animal de se fixer sur les pierres des torrents où il vit. Lèvre anté-
rieure frangée, cette frange s’élargissant en un vélum tendu obli-
quement, sur les côtés, par-dessus les angles de la bouche. Diamètre
antéro-postérieur de l’orifice buccal : 3 mm.; diamètre transversal,
pris au point où le vélum croise la lèvre intérieure : 15 millimètres.
Narines contiguës, la cloison séparative faisant légèrement sail-
lie à la surface du museau, en un repli contourné. Œil plutôt grand.
Son diamètre est contenu 21 à 22 fois dans la longueur du corps,
4,1 à 4 fois dans la longueur de la tête, 2,1 fois dans la longueur
du museau, 2 fois dans l’espace interorbitaire.
Dents pharyngiennes très petites, disposées sur trois rangées ;
1, 3, 5 — 5, 3, 1.
Corps allongé, paraissant aplati ventralement, triangulaire en
BuUetm du Muséum, 2® s., i. V, n° .S, 193.a.
— 190 —
avant, comprimé en arrière. Il est couvert d’écailles moyennes; 6 à
7 écailles entre la dorsale et la ligne latérale, 2 1/2 à ,3 entre la ligne
latérale et la ventrale. Ligne latérale droite, dans l’ensemble, ce-
pendant légèrement arquée en avant.
La hauteur du corps est comprise environ 6 fois dans la longueur
(sans la caudale).
Tranche de la pectorale légèrement acuminée. Les pectorales,
plus courtes que la tête, n’atteignent pas les ventrales. Leur lon-
gueur est contenue de 5,4 à 5,6 fois dans la longueur du corps et
0,9 fois dans l’espace compris entre la base des pectorales et celles
des ventrales.
Dorsale élevée, à base plutôt courte, à tranche concave, débutant
assez en avant des ventrales, et plus près de l’extrémité du museau
que de la racine de la caudale. La hauteur de la dorsale est com-
prise de 4 à 4,2 fois dans la longueur du corps. Longueur de la base
contenue 7 à 7,1 fois dans la longueur du corps.
Anus très près de la base des ventrales, qui sont plus courtes que
les pectorales. La longueur des ventrales est contenue de 5,4 à 5,5
fois dans la longueur du corps.
Anale à base plutôt courte, à tranche acuminée. La longueur de
la base est contenue de 14 à 15 fois dans la longueur du corps.
Caudale assez longue, échancrée.
Coloration {en eau formolée). — Brune sur la tête, le dos et les
flancs, avec reflets grisâtres à la limite des côtés et du ventre. Ab-
domen d’un gris jaunâtre. Pectorales brunes en dessus; gris jau-
nâtre en dessous. Ventrales et anale plus claires.
Taille. — Deux exemplaires en assez médiocre état de conserva-
tion mesurant respectivement 178 et 169 mm. de longueur (sans
la caudale).
Lieu de récolte. — « Lung Vân, village situé à une grosse journée
au nord de La Han (province de Thanh Hoa), Annam septen-
trional. Eaux torrentueuses. Altitude 1.000 mètres. » Collecteur :
M. PoiLANE, à qui l’espèce est dédiée.
M. A. Krempf, Directeur de l’Institut Océanographique de
l’Indochine, actuellement à Paris, a dit à l’un de nous avoir ren-
contré assez fréquemment ce poisson en quelques points de la
chaîne annamitique. 11 vit dans des torrents extrêmement rapides
où il apparaît, lixé aux galets, par sa ventouse. On le pêche dans
des poches du lit des torrents, à la dynamite. M. Krempf a eu l’oc-
casion d’en manger. Il n’est pas rare dans son habitat, mais cet
habitat est très localisé.
Remarques. — L’histoire, considérée du point de vue systéma-
tique, du genre Garra, est assez compliquée. Pour s’en rendre
compte, il est bon de se reporter à l’excellent travail de S.-L. liera
(1921) (1); toutefois pour se faire une idée personnelle de la ques-
tion il faudrait se livrer à une révision comparative des espèces de
ce dernier genre et de celles du genre Discognalhus. Nous ne
retiendrons ici que quelques faits. En 1912, S. Garman créait le
sous-genre Ageneiogarra pour une espèce provenant de la rivière
Min, à Kiating, dans la province de Se-ïchoue (s’écrit encore
Se-Tchuan, Szechwan), en Chine méridionale. Cette même espèce
avait été décrite et figurée, auparavant, sous le nom de Discogna-
lhus imber bis, par Vinciguerra (1890) (^), d’après trois exemplaires
venant de Birmanie.
S. Garman groupe les espèces du genre Garra en trois sous-genres
d’après le nombre des barbillons ou leur absence ; Garra (4 bar-
billons), Discognalhus (2 barbillons), Ageneiogarra (pas de bar-
billons).
En 1926, O. Koller, qui a pu examiner un cotype de Discogna-
lhus imberbis Vinc., attire l’attention sur les grandes variations
offertes par les Cyprinidés et conclut que Garra [Ageneiogarra] im-
berba Garman, doit être considéré comme synonyme de D. im-
berbis Vinc. Dès 1921, S. L. Hora (/oc. ci/.), s’était prononcé contre
le maintien du genre Ageneiogarra.
En outre cet auteur, qui, en collaboration avec Annandale s’était,
en 1920, attaché à séparer les genres Garra e.i Discognalhus revient
dans son travail de 1921 sur sa manière de voir et considère le
genre Discognalhus Heckel (1842) comme synonyme de Garra
Hamilton (1822). Telle est aussi l’opinion de Jordan et Evermann
[The généra of Fishes, Stanford Univ., Californie, 1917, p. 115).
En somme, d’après les travaux critiques ou les révisions ré-
centes : 1° le genre Garra est synonyme du genre Discognalhus-,
2° le nombre ou l’absence de barbillons ne justifient pas, à l’inté-
rieur du genre Garra, des coupures subgénériques.
Avec Garra Poilanei, deux autres espèces du genre, jusqu’ici
connues, sont dépourvues de barbillons : G. imberba Garman
(= Discognalhus imberbis Vinc.), découverte en Birmanie, retrou-
vée en Chine (Se-Tchouan) et G. apogon (Norman), [Discognalhus
apogon Norman), découverte au Tonkin (col des Nuages; 1..300 à
1.900 mètres ait.) et décrite en 1925 (“).
Ces trois espèces sont voisines. Garra Poilanei, plus proche de
(‘) S. L. Hora. Indian Cyprinoid Fishes bolonling to the genus G.irra, with notes en
related species Irom other countries. Rec. Indian Mus., XXII, 1921, p. 63.1-687, 5 figs,
PI. XXIV-XXVI.
(^) D. Vinciguerra. Pesci (di Birmania) Ami. del Mus. Civico di Storia Nat. Ge.nova.
S. 2‘, IX, p. 277-280, pl. IX, flg. 7, 2 figures dans le texte.
(“) J. R. Norman. Ann. a. Mag. Nat. Hist., 9 s., XV, 1925, p. 570.
G. apogon, se distingue toutefois tant de G. imberbis que de cette
dernière espèce, par la formule des rayons des nageoires, des dents
pharyngiennes, de la ligne latérale. Ces caractères paraissent, à
eux seuls, insuffisants pour la distinction d’une espèce nouvelle.
Mais G. Poilanei, d’une manière générale, offre un museau beau-
coup plus long, une région interorbitaire aplatie et non plus légè-
rement convexe, une dorsale débutant plus antérieurement et plus
élevée, une pectorale sensiblement égale à la longueur de la tête,
dépassant la moitié de la distance qui sépare la base des pectorales
de la base des ventrales. Le disque adhésif lui-même paraît se
montrer chez G. Poilanei, particulièrement élargi dans le sens trans-
versal.
Remarquer encore, à un autre point de vue, si Discognaihus est
bien synonyme de Garra, la très vaste répartition de ce genre :
Afrique orientale, centrale, équatoriale \{D. Baudoni J. Pelle-
grin, 1923), Abyssinie, Arabie (Aden), Palestine, Syrie, Perse,
Afghanistan, Baloutchistan. Ce genre, épanoui aux Indes, se re-
trouve en Birmanie, au Siam, en Indochine, en Chine et à Bornéo.
— 193 -
Note sur le genre Tabula (Coleoptera, Elateridae),
PAU M. E. Fleutiaux.
En décrivant récemment une seconde espèce du genre Tabula,
je ne me suis pas sufTisamment étendu sur les caractères de la sous-
famille des Phijsorhininæ (Physorhinites Candèze, 1859). Ce genre
Phijsorhinus Eschscholtz, a été créé dans un tableau publié par
Laporte de Castelnau en 18.36, {Revue entomologique de Silbermann),
sans désignation d’espèce type. C’est seulement quelques années
après, en 1840, que Germar a décrit le genre plus longuement sur
son P. xanlhocephalus, du Brésil.
Les principaux caractères sont : 3® article des tarses lamellé en
Fig. 1. Tabula depressissima. — 2. Tabula Nataliœ. — 3. Tarse postérieur.
dessous; 4® et 5® beaucoup plus minces que les autres; premier des
postérieurs au moins aussi long que les suivants ensemble. Corps
peu conve.xe. Front proéminent. Hanches postérieures très dilatées
en dedans.
Bulletin du Muséum, 2” s., t. V, 1933.
13
— 194 —
Chez Tabula depressissima (génotype), ces caractères sont en
quelque sorte plus accentués. La lamelle du 3® article des tarses
est très développée; les 4® et 5® extrêmement minces; le premier
des postérieurs plus long que les autres réunis. Forme très aplatie
des insectes qui vivent sous les écorces. Front très proéminent.
Hanches postérieures très étroites, presque nulles en dehors sur
plus de la moitié, brusquement dilatées en dedans et formant au
milieu deux plaques carrées contiguës.
Bord antérieur du front développé jusque sur les côtés en avant des yeux. Côtés
du pronotum dilatés en forme d’aüeron au-dessous des angles antérieurs.
deprississima.
B. Bord antérieur du front moins développé. Côtés du pronotum simplement arrondis
au-dessous des angles antérieurs Naialiœ.
Tabcl.^ Fleutiaux. Bull. Mus. Paris, 1899, p. 367. — Schwarz, apud Wystman,
Gen. Ins., Etat, 1906, pp. 83 et 88. — Fleutiaux. Bull. Soc. Zool. France, 1932, p. 452.
depressissima Fleutiaux. Bull. Mus. Paris 1899, p. 367. — Idem. Ann. Soc. Ent.
France, 1929, p. 244 Madagascar.
Naialiœ Fleutiaux. Bull. Soc. Zool. France, 1932, p. 452 Madagascar.
195
Histêrwes nouveaux du Tonkin (Coléoptères),
PAR M. A. DE COOMAN.
Pachylomalus inops, n. sp. — Oblongo-ovalus, convexus, niti-
dus, niger, membris rufis. Caput sparse puncticulaium, stria margi-
nali valida integra, fronte convexa, margine præoculari angulalo.
Pronolum antice bisinualum, stria marginali integra, leviter punc-
lulalum, punctis ad lalera et antice evanescentibus, sérié basali punc-
lorum in medio inlerrupla, depressione antescutellari laevi subqua-
drala carinulis subparallelis hinc inde tantum limitata. Elylra dis-
tinclius punclulata, apice subrugose punctis illic plus minusve con-
fluenlibus ; striis : humerait, prima dorsali discali brevi et altéra obli-
qua basali mediana, levissimis ; marginali apicem ambienle et se-
cundum suluram prolongala ; epipleurali in medio leviter inlerrupla.
Propijgidium læve, linea basali conspicua, angulis anlicis unipunc-
tatis.Pygidium : $ convexum, ulrinque cum sulco minimo longilu-
dinali laleribus conlinguo, plerumque obsolelo vel nullo ; Ç antice
convexum, dimidia parte apicali transversim aile excavata.
Sterna laevia, nitida ; mesoslernum perbreve, stria unica Irans-
versali apicali bisinuala, arcualim sub coxis prolongala cum foveola
supposita. Long. 1,8 à 2,5 mm. [cap. et pyg. excL).
Nombreux ex. récoltés à terre en forêt : Hoabinh (Tonkin), 10
et 10 $ types au Muséum de Paris.
La face ventrale et les pattes ne diffèrent que peu des caractères
de P. sulcatipygus, m., à part la réticulation réduite chez inops à
celle de la mentonnière et des angles du mésosternum. Les stries
dorsales indiquées sont très variables et manquent souvent, seule
la strie basale médiane oblique est presque toujours visible. Le
prolongement de la marginale sur la suture est aussi variable ;
ordinairement très court, il atteint ou dépasse même parfois le
milieu, comme on peut le constater sur le type $ n» 7. La dépres-
sion antéscutellaire est peu rétrécie et non délimitée en avant; sur
les côtés, elle est limitée par des bords élevés, soit droits, soit légè-
rement arqués en dehors. Le pygidium $ est bien caractérisé :
convexe sur sa moitié basale, il est profondément creusé en tra-
vers sur sa moitié apicale; le bord terminal de la partie basale est
très prononcé et se présente comme une carène transversale
surplombant le commencement du creux apical. Cette sculpture ne
m’a présenté aucune variation chez les 36 Ç examinées. Le pygi-
dium par contre ne possède que rarement le caractère signalé
dans la description ; sillon latéral très fin et contigu aux bords; sur
22 cj, je n’en ai trouvé que quatre ayant ce caractère bien visible
Bulletin du Muséum, 2* t. V, n" 3, 1933.
(en particulier le type S n° 2); chez les autres, il est tellement fin
qu’il n’est visible quesousuncertainjour, etsouvent aussi il estnul.
Inops appartient au groupe des Pachylomalus n’ayant pas de
stries latérales au mésosternum ; parmi ceux-ci, trois seulement
{viclor, foveipijgus et sulcatipijgus) ont, comme inops, la strie
marginale des élytres entière au sommet et remontant le long de
la suture : la nouvelle espèce se distingue aisément de viclor Mars,
et de foveipygus Bickh. par sa taille bien inférieure, sa sculpture
pygidiale... Par contre, inops a quelques caractères communs avec
sulcalipyyus, de Cooman dont les petits individus se trouvent être
de même taille que les grands de inops; leurs sterna sont sensible-
ment les mêmes, bien que le mésosternum de inops soit plus court;
leur dépression antéscutellaire est parfois peu différente, bien
qu’elle soit moins rétrécie en devant chez inops; cependant les Ç
des deux espèces se distinguent de suite à leur sculpture i>ygi-
diale, mais il serait possible de confondre les (J, dont la sculpture
l>ygidiale, quoique très différente, est moins apparente, et souvent
difficile à contrôler sans décoller les insectes; les différences de la
réticulation et surtout de la strie marginale des élytres empêche-
ront de les confondre.
Pachylomalus deficiens, n. sp. — Oblongo-ovalus, convexus,
niger, niiidus, supra distincte punctatus. Caput punclulatum, stria
marginali integra, fronle anlice plana, margine ante oculos sinuato.
Pronotum anlice bisinualum, posl oculos impressum, stria integra,
undique punclalum, depressione antesculellari obosolela, sérié basali
punctorum integra. Elylra, plaga scutellari excepta, punclala ; striis :
dorsalibus exlernis obliquis basalibus, prima longiore, levissimis ;
marginali valida apice prolongala suluram fere allingenle ; epipleuris
unislrialis. Propygidium obscure et sparse punclulatum, basi alu-
iaceum, linea basali Iransversali haud conspicua, punclo angulari
parvo; pygidium in utroque sexu convexum, vix punclulatum, sine
nota peculiari. Sterna nitida ; prosternum planum, striis fere paral-
lelis, lobo punclulato laleribus tantum marginato. Mesosternum sat
longum, striis laleralibus arcualis anlice haud conjunclis quanquam
approximalis, stria apicali Iransversa biangulala, parte mediana
brevi recta, posl angulum retroarcuata et arcualim sub coxis prolon-
gala, sine punclo supposito. Melaslernum convexum. Primum seg-
menlum abdominis ulrinque unislrialum.
Long. 1,8 à 2,1 mm. {cap. et pyg. excl.)
28 ex. récoltés sous papayers en décomposition, Hoabinh (Ton-
kin). 10 ex. types (collection du Muséum de Paris).
Cette espèce fait manifestement passage entre les Pachylomalus
et les Paromalus s. str. ; son habitat et l’ensemble de ses caractères
obligent de la ranger parmi les premiers, alors qu’un examen su-
— 197 —
perficiel la ferait plutôt ranger parmi les Paromalus, car elle semble
ne pas avoir deux des principaux caractères du genre Pac/îÿ/oma/us;
la dépression antéscutellaire et la ligne élevée transversale de la base
du propygidium; cpioique très réduits, ces caractères existent. La
dépression antéscutellaire est indiquée seulement par deux im-
pressions longitudinales plus ou moins marquées, occupant la place
des bords relevés limitant cette dépression chez les Pachylomalus.
Quant à la ligne élevée du propygidium elle est nulle, mais le seg-
ment, assez allongé, est bien celui d’un Pachylomalus : présence du
))oint spécial aux angles de la base, et surtout, bande basale réti-
culée située dans un plan oblique par rapport au reste du segment,
l'intersection des deux plans ne portant ni strie ni ligne élevée.
Les tibias, moins élargis et moins comprimés, sont intermédiaires
entre ceux des deux genres.
Pach. deficiens est la cinquième espèce ayant des stries latérales
au mésosternum; inutile d’insister sur ces différences avec leo
Mars., opulenlus et centenarius de Cooman. Quant à falcalus
Lewis, insuffisamment décrit, il diffère au moins par sa strie api-
cale mésosternale « moderately bowed », sa dépression antéscutel-
laire, etc.
.l’ajoute que j’ai cherché en vain parmi les Paro7ua/us indo-malais
une description pouvant convenir à Pachylomalus deficiens m.,
et il est prématuré de vouloir le comparer à un Paromalus de Hoa-
binh non encore décrit (espèce de collection n° 223).
x\.vec ces deux espèces, le genre Pachylomalus se trouve déjà
représenté au Tonkin par cinq espèces; les descriptions des trois
premières ont paru en 1932 dans le Bull. Soc. Enl. Fr. pp. 65, 67
et 201. Les données du tableau suivant permettront de les recon-
naître ;
1. Mésosternum sans autre strie que la strie transversale apicale,
celle-ci bisinuée. — Pygidium avec sculpture sexuelle 2
Mésosternum ayant en plus une strie marginale, ou stries laté-
rales arquées 3
2. Strie marginale des élytres contournant le sommet et remon-
tant le long de la suture. Dépression antéscutellaire peu rétrécie
en avant. Mésosternum plus court. Pygidium : sillonné latéra-
lement; Ç, excavé profondément dans sa moitié apicale. — Long.
1,8 à 2,5 mm inops, n. sp.
Marginale se terminant au milieu du sommet des élytres. Dé-
pression trapéziforme, nettement rétrécie en avant. Espèce en
partie réticulée. Pygidium ^ avec petite carène apicale flanquée
de deux courts sillons transversaux; $ avec grand dessin longitu-
dinal encadré de sillons.
Long. 2 à 2,8mm sulcalipygus de Cooman.
— 198 —
3. Mésosternum à stries latérales arquées, franchement réunies
derrière l’échancrure, et constituant ainsi une marginale entière
rétroangulée au milieu. Strie marginale de la tête nulle sur le de-
vant de l’épistome. Marginale des élytres contournant le sommet,
et un peu prolongée le long de la suture. Dépression antéscutellaire
transversale rectangulaire. Propygidium avec sillon oblique lon-
gitudinal de chaque côté, et pygidium bifovéolé et bisillonné. Un
seul sexe ( $ ?) connu. — Long. 3,5 mm. . cenlenariiis de Cooman.
Stries latérales du mésosternum non réunies en avant. Strie
marginale de la tête entière 4
4. Marginale contournant le sommet élytral et remontant un
peu le long de la suture. Strie apicale mésosternale bisinuée. Dé-
pression antéscutellaire large, arrondie sur les côtés. Pygidium ^ avec
petit sillon circulaire médian; $ avec large sculpture médiane cou-
verte d’un sillon basal. — Long. 2,2 à 3,2 mm opulentus de
Cooman.
Marginale longuement prolongée au sommet élytral, mais n’at-
teignant pas la suture. Strie apicale mésosternale biangulée. Dé-
pression antéscutellaire obsolète. Pygidium sans sculpture. — Long.
1,8 à 2,1 mm deficiens, u. sp.
Teretriosoma biforme, n. sp. — Cylindricum, nigriim, nili-
dum, fere undique punclalum. In ulroque sexu, iibiis intiis, scapo
anlennarum supra el labro longe cilialis. Meso et metasierno longi-
ludinaliier siilcalis. Tibiis aniicis 5-denialis.
S ; pygidium punclalum, anlice convexum, posiice excavalum el
dense reliculaturn, haud rugosum. Tibiæ iniermediæ exius in medio
dilalalæ.
$ : pygidium convexum punclalum sine nota speciali.
Long. 1,7 {cap. el pyg. excl.) lai. 1,1 mm.
5 (J et 1 Ç récoltés dans Hoabinli (Tonkin); types au Muséum
de Paris.
Petite espèce noire brillante, fortement ponctuée dessus et des-
sous. Tête avec les intervalles un peu plus larges que les points et
lisses; front convexe, épistome plan. Labre triangulairement al-
tongé et couvert de nombreux poils roux, longs et très serrés; des-
sus du scape antennaire orné de même. Pronotum à strie entière,
ponctuation un peu plus prononcée vers la base, mais, vers le tiers
postérieur les intervalles des points de la région médiane sont un
peu plus larges. Élytres : ponctuation simple mais plus serrée au
sommet, étroites bandes basale et suturale lisses, épaules con-
vexes et presque lisses. Propygidium à forte ponctuation ocellée.
Pygidium ^ à moitié basale convexe et densément ponctuée, in-
tervalles lisses et de la largeur des points; moitié apicale excavée
avec les points aussi larges mais moins profonds, et les intervalles
— 199 —
densément striolés; l’intersection du plan basal et de la partie api-
cale excavée est marquée par une ligne cariniforme transversale.
Pygidium $ convexe, régulièrement ponctué et les intervalles
lisses. Prosternum très légèrement échancré en devant et rebordé
le long du bord antérieur, visiblement plus large en avant qu’à la
base, disque entièrement ponctué, côtés régulièrement déclives,
base fortement échancrée. Mésosternum sans strie marginale, disque
couvert de gros points, base saillante au milieu en triangle aigu,
creusé d’un large sillon longitudinal médian qui se continue, mais
moins prononcé, jusqu’au sommet du métasternum. Suture méso-
métasternale droite, très line. Métasternum à points plus faibles
et plus espacés au milieu, forte strie latérale arquée se terminant
à égale distance des hanches intermédiaires et postérieures. Pre-
mier segment ventral entièrement ponctué. Tibias antérieurs à
cinq dents, leur partie interne portant de longs et nombreux cils
roux; tibias intermédiaires à quatre dents disposées par paires :
deux près du sommet et deux au milieu; chez le le tibia inter-
médiaire est visiblement épaissi et dilaté sous la paire de dents
médiane qui se trouve ainsi plus avancée en dehors que la paire
de dents apicale; tibias postérieurs avec groupe denté apical et un
seul denticule médian. Les tibias intermédiaires et les postérieurs
ont leur bord interne également cilié, mais leurs cils sont de cou-
leur pâle et moins nombreux qu’aux tibias antérieurs.
La ciliation du labre, du scape antennaire et des tibias est assez
caduque, surtoutaux tibias postérieurs : ces diverses ciliations (il ne
me semble pas superflu d’y insister) se trouvent aussi bien chez
les $ que chez les (J de biforme : les deux sexes sont faciles à recon-
naître aux caractères du pygidium et des tibias intermédidiaires.
Parmi les Teretriosoma indo-malais, il n’y a que le Ter. novæ-
guineæ Bickhardt, qui semble voisin de mon espèce du Tonkin;
mais Ter. biforme m. se distingue de suite par son sillon sternal,
par la forme du prosternum à bords simplement déclives, nulle-
ment droits ou coupants, par les caractères sexuels du pygi-
dium. etc,
La taille, le sillon méso-métasternal, les tibias antérieurs à
5 dents..., rapprocheraient Ter. biforme m. de l’espèce africaine
Ter. pusiUum Desb., dont il diffère au moins par la ciliation, la strie
entière du pronotum, le caractère sexuel du pygidium, etc.
Teretriosoma cariniger, n. sp. — Cglindricum, elongaturn ;
labro brevi ; clypeo antice transversim carinalo ; mesoslerno haud
sulcaio, processu basali antice roiundalo et transversim impresso ;
pygidio $ convexo rugose punctato. Long. 1,8 [cap. et pygid. exct.)
lat. 1 mm.
Un sujet $ de Hoabinh (Tonkin) au Muséum de Paris.
200 —
L’ensemble de ses caractères distingue nettement cet exemplaire
du Ter. hi forme m. décrit ci-dessus. Passant sur les caractères assez
semblables dans les deux espèces, je me contente d’indiquer ci-après
les différences principales, comparaison malheureusement incom-
plète du fait de l’absence du <J. Forme proportionnellement plus
étroite; épistome légèrement convexe, transversalement caréné
assez près du bord antérieur ; cette carène est longue, mais ses
extrémités n’atteignent pas tout à fait les bords latéraux de l’épis-
tome. Labre court, largement arrondi devant, dessus couvert de
cils très serrés. Scape antennaire paraissant glabre, mais le seul
individu examiné est assez défraîchi, et il se pourrait que l’espèce
soit en réalité pourvue de ciliation sur le scape. Région antéscutel-
laire du pronotum à ponctuation plus grosse et plus dense. Ponc-
tuation des élytres très serrée au sommet, bien moindre autour de
l’écusson. Pygidium Ç convexe; sa ponctuation, simple sur une
faible partie basale, devient ensuite de plus en plus dense et rugu-
gueuse jusqu’au sommet. Prosternum à échancrure basale arrondie
et moins profonde. Mésosternum sans sillon longitudinal, ponctua-
tion plus forte et plus espacée sur les côtés; lobe basal plus court,
arrondi devant et transversalement impressionné au milieu. Métas-
ternum avec un faible sillon longitudinal apical, sa strie latérale
profondément arquée sous les hanches et prolongée jusqu’aux
épipleures. Les quatre dents des tibias intermédiaires équidis-
tantes; tibias postérieurs ayant, en plus de leur groupe denté apical,
une dent isolée vers le tiers postérieur et un denticule plus proche
de la base que de l’apex. La ciliation existe à tous les tibias et
semble identique à celle de Ter. biforme, mais l’état défraîchi de
l’insecte examiné ne permet pas une comparaison satisfaisante.
Ter. cariniger m. semble plus voisin de Ter. novæ-guineæ
Bickhardt; d’après la description, l’espèce nouvelle en diffère par
la forme trapézoïdale de son prosternum plus large en avant qu’à
la base, par le pygidium sans impression, par la ponctuation autre-
ment distribuée ou différente du thorax, des élytres, etc. . sans comp-
ter les caractères dont il n’est pas question dans la description de
Bickhardt, en particulier la ciliation, et la carène si caractéristique
de l’épistome.
Scaphidister , Tribalinorum n. g. — Passa anlennali subtus
omnino obiecla, in margine pronoli siia ; elytris ex parle fortiter
slrialis.
Genre proposé pour un petit llistéride, Scap/ndïs/er velox, décrit
ci-après, et qui, vivant, présente une certaine ressemblance avec
des Scaphidiidæ de petite taille : découvert ou inquiété, cet insecte
ne fait pas le mort comme la plupart des Histérides, mais il s’enfuit
dressé sur ses pattes relativement grêles et ressemble alors éton-
201 —
namment à un Scaphosoma : cette illusion est provoquée par la
forme épaisse de son corps, son aspect lisse, brillant, et sa vive dé-
marche brisée de courts et brusques arrêts.
Scaphidisîer se distingue de suite du g. Tribalus par sa fossette
antennaire entièrement recouverte en dessous et placée à l’angle
du pronotum dont la marge est largement ouverte en ovale sur
environ le quart antérieur. Ce caractère le rapproche des genres
Cærosternus et Jdolia, mais il ne semble pas qu’on puisse le ratta-
cher à l’un ou à l’autre de ces genres américains. Cærosternus est
différent par ses marge et suture élytrales carénées, par sa forte
ponctuation, par la forme du corps, etc. Scaphidisîer semble plus
voisin du genre Idolia dont il se distingue par sa forte striation
élytrale, sa tête non rebordée, ses méso- et métasternum nettement
séparés, etc. Ce nouveau genre serait intermédiaire entre Tribalus
et Parepierus par l’ensemble de ses caractères signalés dans la
description suivante :
Scaphidister velox, n. sp. — Corps ovalaire subcylindrique,
peu rétréci à ses extrémités; aspect brillant, d’un brun plus ou
moins foncé, pattes et antennes de couleur plus claire; ponctuation
rare et fine. Tête rétractile, strie marginale réduite à une strie au
dessus des yeux, strie frontale transversale excessivement fine
rétroangulée au milieu; yeux visibles de dessus; pointillé très
clairsemé et très fin sur le front, un peu plus dense et mieux marqué
sur le devant de l’épistome; front convexe en arrière, déprimé
devant, épistome alutacé, chargé de chaque côté d’un bord élevé
oblique partant des angles de la base, ces deux carènes formant à
leur jonction une forte élévation médiane sur le devant; labre grand
convexe triangulairement allongé, subrugueusement pointillé,
creusé de chaque côté d’une fovéole émettant un long cil droit;
mandibules inermes, falciformes, acérées, coudées presque à angle
droit, rugueusement pointillées. Antennes insérées sous le bord du
front, scape long et robuste, paraissant binoduleux, sa base et son
sommet étant épaissis; funicule de 7 articles non dilatés, le premier
le plus long de tous et un peu épaissi, 2-6 courts, le septième un
peu plus long que le précédent et à peine plus gros; massue arti-
culée, pubescente, comprimée, sa base débordant largement l’extré-
mité du funicule, son sommet tronqué droit. Pronotum convexe
transversal assez long, base angulée, échancrure antérieure très
large mais très peu profonde, bords latéraux légèrement sinués,
fossette antennaire placée entre la lame pectorale et la lame dorsale
qui s’ouvrent largement sur le quart antérieur du bord et ont toutes
deux même développement, de sorte que la fossette n’est plus
visible dessous; une seule strie, marginale, entière et bien marquée,
parallèle aux bords dont elle est peu écartée; dépression antéscutel-
— 202 —
laire semi-circulaire, limitée par une ponctuation assez dense, qui
s’évanouit progressivement et très vite sur le disque, celui-ci avec
un pointillé microscopique.
Écusson petit en triangle très allongé. Élytres lisses, tronqués
droit au sommet, suture non élevée, trois stries dorsales très fortes
toujours présentes : première dorsale entière légèrement arquée,
quatrième basale obliqué s’étendant jusque vers le milieu, et une
suturale discale, droite et longue; humérale oblique très fine et
longue; subhumérale externe assez fine, apicale, atteignant l’épaule;
marginale assez forte entière, sinuée et abaissée sous l’épaule; épi-
pleures étroits et lisses. En plus de ces stries toujours marquées, on
voit, mais très fines et variables, des traces de la subhumérale in-
terne, et des stries dorsales 3 et 5. Propygidium transversal, pygi-
dium arrondi au sommet, tous deux inclinés perpendiculairement
et couverts d’un pointillé très fin.
Dessous entièrement lisse brillant, à part la ponctuation laté-
rale sur les épisternes mésothoraciques et sur les côtés du premier
segment ventral sous les hanches postérieures. Mentonnière très
courte un peu inclinée, tronquée devant, rebordée le long du bord
antérieur : celui-ci non incisé et couvrant entièrement la fossette
antennaire; prosternum large, plan, base presque droite, bistrié :
les stries, d’abord parallèles vers la base, divergent ensuite nota-
blement à partir du milieu. Mésosternum à base très légèrement
arrondie au milieu, marqué latéralement d’une strie sinuée partant
de la base en prolongement de la strie prosternale et continuée
sinueusement sur le côté du métasternum, où elle se termine devant
les hanches postérieures en se recourbant un peu vers l’intérieur.
Suture méso-métasternale bisinuée et très fine, doublée d’assez
près sur le sommet du mésosternum par une ligne sinuée à créne-
lures saillantes. Métasternum convexe, strie longitudinale médiane
très fine, apicale dépassant un peu le milieu. Premier segment
abdominal très long, unistrié près des hanches; les autres segments
lisses et très courts. Tibias progressivement mais peu élargis, leur
bord interne très finement et densément cilié; les antérieurs légè-
rement arqués et bord externe finement et densément denticulé ;
les intermédiaires avec une épine médiâne; les postérieurs inermes.
Articles des tarses : 1-4 courts et assez épais, cinquième allongé.
Long. 1.2 à 1.4 mm. (cap. et pyg. excl.)
Une trentaine d’exemplaires récoltés à Hoabinh (Tonkin) dans
les bois pourris, humides et couverts de moisissures. 6 ex. types
au Muséum de Paris.
203 -
Descriptions de trois nouveaux Galerucini du Tonkin,
PAR M. V. Laboissière,
CORKESPONDANT Dü MüSÉUM.
Gen. Desbordesius nov.
En ovale court, voûté d’avant en arrière; le pronotum est forte-
ment incliné et la tête perpendiculaire aux élytres; cette dernière
est moins large que le pronotum, les palpes maxillaires sont fdi-
formes mais assez robustes, le dernier article est allongé et conique;
labre transversal, entier; le clypeus est d’une seule pièce, peu élevé,
son sommet qui est anguleux s’avance entre les antennes; celles-ci
sont fdiformes environ de la moitié de la longueur du corps; le pre-
mier article est peu allongé et grêle, le deuxième court est plus gros
et un peu plus long que le troisième, les suivants, égaux entre eux,
sont plus grands; les calus surantennaires ne sont pas visibles, un
léger sillon creusé de chaque côté de la pointe du clypeus indique
leur emplacement et au-dessus sur la base du vertex se trouve une
petite impression; vertex convexe.
Le pronotum est de moitié plus large que long, rebordé sur son
pourtour; les bords latéraux légèrement arrondis convergent en
avant, le bord antérieur est droit, la base fortement arquée; les
angles antérieurs sont presque droits, émoussés, épaissis et sail-
lants; les postérieurs sont obtus arrondis; la surface est dépourvue
d’impression. Écusson en triangle rectiligne.
Les élytres ne sont pas plus larges à leur base que le pronotum
dont ils épousent la forme, mais ils s’élargissent immédiatement
à partir des épaules qui sont fortement arrondies; à peine arrondis
sur les côtés, ils sont obtus au sommet, laissant à découvert une
plus ou moins grande partie de l’abdomen; très convexe, leur sur-
face ne présente pas d’impression même en dedans des calus; les
épipleures larges en avant, disparaissent vers ie milieu.
Le prosternum est invisible entre les hanches qui sont coniques
et contiguës; les cavités cotyloïdes antérieures sont ouvertes; les
hanches médianes et postérieures sont très rapprochées. Les pattes
sont grêles; tous les tibias terminés par une épine, plus longue aux
tibias postérieurs; le métatarse postérieur est aussi long que la
moitié du tibia et double des articles suivants réunis.
Ce nouveau genre que je me fais un plaisir de dédier à mon excel-
lent collègue H. Desbordes, présente les caractères principaux des
Monolepia et plus particulièrement des Barombiella de la faune
africaine, il s’en éloigne par ses cavités cotyloïdes ouvertes; la
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. V, n° 3. 1933.
— 204 —
brièveté des articles des antennes; l’absence de calus suranten-
naires et sa forme très convexe l’éloignent également des Luperodes
et Microlepla.
Geno-type : Desbordesius lævigatus nov. sp.
Desbordesius laevigatus nov. sp.
Noir brillant; quatre premiers articles des antennes jaune pâle^
les autres noirs; cuisses brunes, plus ou moins testacées à leur
sommet; les tibias antérieurs sont testacés, les intermédiaires bru-
nâtres et les postérieurs presque noirs; les tarses sont bruns ou
noirs, sauf les antérieurs dont les premiers articles sont testacés.
Fig-. 1. — Desbordesius lævigatus.
Tout le dessus du corps paraît lisse, brillant; toutefois, à un fort
grossissement (25-30) on observe quelques points très fins sur
les côtés du pronotum et le disque des élytres. Les quatre angles
prothoraciques sont pourvus d’un pore piligère. Long. : 2,2-2, 5 mil-
limètres; larg. : 1,3-1, 5 millimètre.
(J, sommet de l’abdomen incisé de chaque côté, trilobé, le lobe
médian est légèrement concave.
Tonkin : Hoa-Binh (R. P. de Cooman); nombreux exemplaires;
Muséum de Paris et coll. Laboissière.
— 205 —
Gen. Erganoides Jac.
Erganoides pectoralis nov. sp.
Jaune testacé; labre brun, vertex, moins un petit espace en
demi-cercle au-dessus des calus surantennaires, noir brillant;
antennes testacées plus ou moins brunâtres sur les deux ou trois
premiers articles, les autres articles noirs; écusson, une étroite
bordure sur le pourtour des élytres et sur le bord interne des épi-
pleures noir brillant; le calus huméral est orné d’une tache brun
noir plus ou moins développée; métasternum brun ou noir bril-
lant, ses épisternes sonttestacés, parfois rembrunis, avec les sutures
noires; tibias et tarses noirs; le dessus des cuisses sur la moitié
apicale est liséré de brun.
Ovalaire; tête lisse, quelques rides obliques se remarquent de
chaque côté de la base du vertex, au-dessus des calus suranten-
naires qui sont grands et triangulaires; les antennes sont de la
moitié de la longueur du corps, leur deuxieme article est légère-
ment ovalaire, moins long que le troisième qui est lui-même plus
court que la quatrième, celui-ci est deux fois plus long que le second
et égal aux suivants.
Pronotum de moitié plus large que long, bords latéraux forte-
ment arrondis, la base continue cette courbe après une petite
échancrure au-dessous des angles postérieurs qui sont largement
obtus arrondis; angles antérieurs obtus un peu épaissis; bord
antérieur droit immarginé; surface lisse ou marquée de points
microscopiques. Écusson en triangle curviligne, lisse.
Élytres ovalaires, plus larges que le pronotum à la base, très
faiblement élargis en arrière et séparément arrondis au sommet;
la ligne noire bordant leur pourtour est plus large sur la base où
elle déborde pour recouvrir le calus, celui-ci est un peu saillant;
surface densément et finement ponctuée, les intervalles très faible-
ment ridés en travers.
Le prosternum est étroit, mais visible entre les hanches; les
cavités cotyloïdes antérieures sont fermées; tous les tibias terminés
par une courte épine; métatarse postérieur moins long que les deux
articles suivants réunis; ongles appendiculés. Long. : 3,5““; larg. ;
■J millimètres.
cJ, dernier segment abdominal sillonné dans son milieu et trilobé
au sommet.
Tonkin : Hoa-Binh (R. P. de Cooman); neuf exemplaires;
Muséum de Paris et coll. Laboissière.
Gen. Micrepitrix nov.
En ovale allongé. Tête moins large que le pronotum, même en
comprenant les yeux qui sont gros et saillants; mandibules bifides
— 206 —
au sommet, la dent supérieure aiguë, l’inférieure obtuse; labre
faiblement transversal non sinué au sommet; palpes maxillaires
petits, le troisième article est légèrement renflé, le dernier est
allongé et conique; clypeus court, déprimé, son milieu présente
une carène très étroite s’étendant entre les antennes; celles-ci
sont fdiformes à la base et épaissies sur les articles terminaux, elles
atteignent le milieu des élytres, elles s’insèrent au niveau du bord
inférieur des yeux; tous les articles, y compris le deuxième qui est
plus gros que les suivants, sont à peu près de la même longueur; le
vertex est grand, convexe; du bord interne de chaque œil part un
sillon oblique rejoignant le sommet de la carène faciale; dans le
triangle ainsi formé, sont creusées deux rangées de pores, de cha-
cun desquels part un long poil se dirigeant en arrière; les calus
surantennaires sont plans, étroits et très obliques.
Le pronotum est de moitié plus large que long, rebordé sur les
côtés et la base, le bord antérieur est immarginé et légèrement
convexe; les bords latéraux sont faiblement arrondis en avant et
convergent légèrement en arrière, ils sont pourvus sur leur partie
antérieure de trois à quatre spinules creusées d’un pore d’où part
un long poil recourbé s’étendant vers le disque; la moitié basale
présente quelques crénelures plus ou moins visibles; les angles
antérieurs sont légèrement aigus et saillants et les postérieurs
obtus; la surface est convexe, creusée de gros points profonds sauf
sur la partie basale qui est lisse et coupée d’un sillon large et pro-
fond, marqué au tond d’une rangée de points plus fins que ceux
du disque; ce sillon atteint les bords latéraux. Écusson plus large
que long, en triangle curviligne.
Élytres plus larges que le pronotum à la base et emboîtant
l’abdomen sur toute leur longueur, arrondis aux épaules ils sont
faiblement dilatés en arrière, faiblement déhiscents au sommet,
l’apex de chaque élytre étant légèrement conique; la surface est
convexe, creusée de stries ponctuées avec les intervalles élevés,
sur ceux-ci se trouvent des poils clairs, dressés, peu serrés et très
fragiles; une faible dépression transversale creuse le premier tiers;
les épipleures sont presque horizontaux, assez larges en avant, ils
se rétrécissent graduellement en arrière et se terminent près de
l’apex.
Le prosternum est large, non convexe et sépare complètement
les hanches qui sont transversales et peu élevées; les cavités coty-
loïdes sont fermées; le mésosternum est presque perpendiculaire; il
forme entre les hanches médianes un avancement carré, large, son
sommet présente une échancrure dans laquelle s’insère le sommet
du métasternum; ce dernier est grand, légèrement échancré au
sommet, les hanches postérieures sont fortement distantes; l’abdo-
men est éparsement pubescent, son premier segment est aussi long
que tous les autres segments réunis. Les pattes sont courtes, toutes
les cuisses un peu épaisses, les postérieures sont à peine plus grosses
que les autres; les tibias sont mutiques; le métatarse postérieur est
à peu près aussi long que les deux articles suivants réunis, le
deuxième article est très court, le troisième profondément bilobé
et les ongles appendiculés.
Ce genre rappelle par l’ensemble de ses caractères les Epitrix
et, à première vue, il paraît devoir prendre place dans la tribu des
Halticini, il ne s’en sépare que par la forme de ses cuisses posté-
rieures modérément renflées et dépourvues à leur sommet interne
de l’apodême caractéristique des Haliicini.
C’est le premier genre de la tribu des Galerucini dont le prono-
tum est pourvu d’un sillon devant la base, caractère particulier
à un grand nombre d' Halticini ; toutefois chez ceux-ci le sillon
est limité de chaque côté par une fossette ou un trait partant de
la base, tandis que chez Micrepiirix ce sillon atteint les bords laté-
raux.
Ce genre forme le passage des Haliicini aux Galerucini, l’espèce
type est décrite sur des insectes de taille très réduite qui sont certai-
nement les plus petits de la tribu.
Géno-type : Micrepiirix Coomani n. sp.
Micrepitrix Coomani nov. sp.
Brun noir brillant, plus sombre en dessus; bouche fauve pâle, le
clypeus est parfois de la même couleur mais dans ce cas la carène
reste sombre; palpes et antennes jaune pâle, le dernier article de
celles-ci un peu plus sombre; pattes jaune pâle; les cuisses posté-
rieures en majeure partie brunes, ongles noirs.
Les élytres sont creusés sur le disque de cinq lignes entières de
points, partant de la base et s’arrêtant non loin du sommet, les
intervalles sont plus fortement convexes sur le milieu ; entre la
strie suturale et la deuxième, s’étend une striole oblique rejoignant
la première vers le premier tiers, une autre strie secondaire se
trouve entre la quatrième et la strie humérale, elle s’amorce sur
cette dernière vers le premier tiers et elle s’étend en arrière au delà
du milieu; sous le calus se trouvent deux autres lignes de points et
une dernière limite la gouttière latérale. Long. : 1,1 — 1,4 milli-
mètre; larg. : 0,5 — 0,6 millimètre.
(J, un peu plus petit et moins fortement élargi en arrière; som-
met de l’abdomen faiblement échancré de chaque côté.
Tonkin : Itoa Binh (R. P. de Cooman); nombreux exemplaires;
Muséum de Paris et coll. Laboissière.
— 209
Note sur deux Scarabæidæ caractéristiques récoltés
EN Mongolie Intérieure, au cours de la Mission Citroen
Centre Asie,
PAR M. A. Reymond.
Notre traversée de la Mongolie intérieure (provinces du Tchahar
et de l’Ala Chan) s’est faite pendant les mois de mai et juin 1931,
à la période des pluies de printemps, de la floraison et des éclosions
massives d’insectes qui est la seule où cette contrée subdésertique
et désertique du Gobi mongol présente une apparence de vie vrai-
ment active. Malgré tout, les formes animales y sont représentées
par un nombre plutôt restreint d’espèces quoique par un très grand
nombre d’exemplaires.
Au cours de cette mission, et ayant eu l’occasion de le récolter
et de le rencontrer en grand nombre je peux donner ici quelques
notes biologiques sur un Géotrupine phytophage, le Lethrus Pota-
nini lakovleff, signalé des Ordos et de la Mongolie intérieure par
MM. lakovleff et Semenov dans les Horæ Ënlomologicæ Rossiæ.
Nous avons rencontré le Lelhrus Potanini pour la première fois,
lors de notre première station à Pei li Miao (Mongolie intérieure)
avec le Père Teilhard de Chardin. En explorant les coteaux de
schistes métamorphiques sur la rive est de la rivière de Pei li Miao,
j’ai remarqué des terriers semblables quoitjue un peu plus gros à
ceux du Bolboceras gallicus, dans les sables d’érosion de ces collines.
Ges terriers m’ont fourni deux couples de Lelhrus, le et la ?
associé dans chaque terrier.
Le nombre de ces terriers est devenu plus grand dans la partie
basse des ruisseaux érodant les collines, pour devenir très nom-
breux et parfois puilulant en petites colonies dans le bassin de dunes
fixées et de plages alluviales bordant le lit de la rivière de Pei li
Miao.
Ce Lethrus Polanini vit par couples dans les sables et les terres
meubles où il creuse son terrier en mai. Ce terrier s’ouvre sur l’exté-
rieur par un orifice cylindrique d’environ 1 centimètre 1/2 de dia-
mètre, entouré d’un petit cône de déblai. Il s’enfonce d’abord,
selon une obliquité s’approchant de la verticale sur une longueur
d’une dizaine de centimètres, puis se couche et repart en descente
douce par une galerie subhorizontale de longueur très variable
mais de direction régulièrement rectiligne pour aboutir par un
deuxième coude à un court puits subvertical qui est la loge
d’approvisionnement sur laquelle se trouve la femelle. Le mâle se
trouvait en général sensiblement plus haut à une distance variable
Bulletin du Muséum, 2" s., t. IV, 1932. 14
— 210 —
dans la galerie. L’ensemble de la galerie atteint ainsi une proton-
deur de 15 à 30 centimètres, sur un rayon de 40 centimètres à
1 mètre et s’enfonce en dessous du sable meuble jusqu’à la partie-
consolidée des sables où est creusé le puits d’approvisionnement.
La plage de dune fixée de Pei li Miao qui est en mai une riche
localité entomologique, où courent des Tenébrionides divers
{Tenlyria et Plalyope) avec la belle Cicindela iricolor, se trouve
ainsi criblée de terriers de tailles différentes, les premiers d’un petit
rongeur (Gerbille) de 5 centimètres de diamètre, les autres ovales
à grand axe de 3 centimètres 1/2 sur petit axe de 2 centimètres
d’un petit lézard du groupe des Agame, en robe nuptiale en mai,
les troisième les plus réguliers et les plus cylindriques du Lelhriis
qu oi! rencontre aussi mais assez rarement hors de ces trous.
.\u cours de la traversée de la Mongolie intérieure ce Lelhrus
s’est montré largement répandu avec des localisation sensiblement
différentes. C’est ainsi qu’après l’avoir vu disparaître pendant
environ 150 kilomètres nous l'avons retrouvé et cette fois absolu-
ment pullulant dans un bassin de terres rouges pléistocènes, extrê-
mement arides et peuplées seulement d’Ephedra. Le Lelhrus creu-
sait alors des terriers très courts, en plein désert et au hasard de
la plaine à [iroximité des ephedra et on rencontrait le mâle courant
en plein jour, aux heures les plus chaudes de la journée pour mois-
sonneries bourgeons des Ephedra qu’il transportait vers son terrier.
La femelle .se trouvait également fréquente, aussi bien à l’extérieur
que dans le terrier, terrier court, subverlical et cependant toujours
à double coudure, la première en-dessous du puits d’entrée, la
deuxième avant le puits d'approvisionnement.
Ce Lethrus, caractéristique en somme de la frange subdésertique
du Gobi, s’est rencontré outre Pei li Miao, à 150 kilomètres au
nord de Pao tou, dans le bassin de terre rouge après Ha Sha Tu,
à 130 kilomètres à l’W de Peili Miao, à \Vu Ni Wu Su, dans les
sables au bord de la petite rivière descendant des granités du Kara
Naen Oula, et au delà de Wu Ni Wu Su, dans l'ouest d’un nou-
veau bassin de terres rouges, dit bassin de Aberhu, aux frontières
de la Mongolie extérieure, où ce Leihrus se trouvait ainsi courant
et moissonnant en plein jour au pied du grand témoin d’érosion de
terre rouge de Sol llar Khotok.
Une dernière station s’est trouvée juste au delà du bassin
d'Aberhu, dans les sables et arènes provenant de la désagrégation
des granités de Pagh Motton Sumu, où le Leihrus vivait dans le
fond plat des vallées entaillant ces granités, et creusant ces mêmes
terriers dans les fonds de terre occupant les thalwegs des ruisseaux
temporaires. Une végétation buissonneuse de Zygophyllées, de
Légumineuses et de Fagopyrum épineux semble son aliment, au
lieu du tapis d’Ëphedra qui lui sert de nourriture plus à l'est, dans la
— 211 —
partie herbue de la Mongolie verte. Quoi qu’il en soit nous voyons le
Lelhrus Polanini mener en Mongolie verte le même genre de vie
que le Lethrus Cephaloles dans la plaine hongroise, associant l’acti-
vité fouisseuse des Geolrupes elMinauiaurus, à la récolte et l’emma-
gasinement de bourgeons végétaux aux dépens de l’ephedra alors
(jue son congénère de Hongrie vit aux dépens de la vigne à laquelle
il arrive à nuire sensiblement.
I.e Lethrus Polanini décrit par lakovlcv de Mongolie et des-
Ordos appartient au sous genre Hele.roplistodus qui contient des
espèces répandues depuis le Turkestan russe jusqu’en Mongolie
orientale.
Dans la même région j’ai pu rencontrer en nombre en trois-
stations distinctes le Trox eximius, décrit de Mongolie par Fal-
deinann.
La première fois, six exemplaires dans des rognons de laine de
mouton près des yourtes (tentes) du village mongol de Sain Hotok
à 1 19 kilomètres à l’ouest de Serben sur la piste d’Ourga.
La deuxième lois, le soir, pullulant et courant à même le sable
ou rongeant la fourrure desséchée d’un chameau mort dans le désert
aux environs du puits d’Ulan Bulach, à Ibb kilomètres à l’ouest
de Pei li Miao.
La troisième fois, également en très grand nombre, une centaine
d’exemplaires, dans la carcasse desséchée et aux trois quarts enterrée
dans le sable de Wu Ni Wu Su, au bord du désert, point à partir
duquel les faciès désertiques commençaient à s’afbrmer.
On peut noter à propos de ces deux Scarabéides la tendance-
naturelle des formes déserticoles à présenter de grandes pullulations
individuelles pour un nombre assez restreint de formes spécifiques
siiécialisées à la vie aride.
— 212
Formes nouvelles de Lépidoptères Ruopalocères,
PAR M. F. Le Cerf.
Argynnis hyperbius Johans., f. ind. Coomani nova.
Caractérisée principalement par la disparition de la majeure
partie des dessins noirs sur les deux faces des ailes.
En dessus, les antérieures ont conservé la ligne discale de huit
points noirs inégaux placés au milieu des intervalles nervuraux
entre 1 6 et 9; ces points sont plus petits que chez les exemplaires
normaux. En dehors de ces points il n’existe plus qu’une trace
légère de l’anneau médio-cellulaire, une ligne discocellaire, une
tache diffuse entre 6-7, et une ombre terminale gris noirâtre, décou-
pée en taches triangulaires fondues entre 16 et 5 où elle est suivie
d’un léger éclaircissement marginal de la couleur du fond. En
dessous la réduction est un peu plus accentuée : le point discal
inférieur a disparu, la région apicale est lavée de gris ocracé ver-
dâtre jusqu’à la nervure 4, les taches nacrées entourant les gros
points des intervalles 5-7 sont réduites à un semis léger. Taches
triangulaires marginales noires un peu plus allongées qu’en dessus.
Aux ailes postérieures il n’y a plus, en dessus, que 5 points dis-
caux — entre 2 et 7 — et une série de taches submarginales trian-
gulaires diffuses, noirâtres, séparées du bord par une mince ligne
interrompue, de la couleur du fond. Le dessous, de l’aile est occupé,
de la base aux deux tiers, par une teinte gris ocracé verdâtre uni-
forme, un peu éclaircie sur les nervures; sa limite externe est cons-
tituée par la rangée discale des taches nacrées qui ont conservé
leur forme générale, mais sont peu marquées et mal définies. Les
points gris olivâtre à centre nacré qui les suivent, et correspondent
à ceux du dessus, sont à peu près normaux. Entre ces points et le
bord de l’aile s’étendent de grandes taches triangulaires diffuses,
gris ocracé verdâtre, séparées de la marge par une mince ligne
jaunâtre coupée par les nervures.
Envergure : 67 millimètres.
Type : 1 montagnes de Man-Son (500 à 800 mètres altitude),
près Lang-Son, Tonkin, 1933, ex. P. A. de Cooman, coll. Muséum
Paris.
Bien que ce Nymphalide soit très commun dans l’Asie tropicale
et l’Insulinde, et que les formes individuelles ne semblent pas rares
chez les Argynnes, hyperbius n’a fourni jusqu’ici qu’une seule
aberration décrite du nord de l’Inde, par Moore, sous le nom
à'aruna. A l’inverse de Coomani, c’est une forme mélanienne, dont
BuUetin du Muséum, 2“ s., t. V, n’’ 3, 1933.
213
les ailes portent des macules noires réunies en forme de bande sur
le dessus de toutes les ailes, le dessous des antérieures, et qui a la
majeure partie des postérieures blanche.
Morpho menelaus L., f. $ pulchra nova.
Diffère des femelles normales par le développement, aux deux
paires d’ailes, d’une bordure terminale grise large de 8 à 10 milli-
mètres, et l’apparition d’une teinte rouge en dessus des postérieures.
Aux ailes antérieures les points blancs subterminaux sont exces-
sivement grands, coupés droits à leur bord proximal qui coïncide
avec la limite interne de la bande terminale grise. Du côté distal
ils sont prolongés en pointe diffuse plus ou moins près du bord de
l’aile. Aux ailes postérieures, la bande terminale est légèrement
teintée de bleuâtre et, par transparence, de rougeâtre entre l’apex
et le milieu de l’intervalle des nervures 3-4. Les points subtermi-
naux blancs n’y forment que des éclaircies confuses. De l’extré-
mité de la nervure 16 à la nervure 3 le gris est remplacé par du
rouge sombre, partiellement bordé de gris pâle du côté interne, et
divisé en deux taches inégales par le noir du fond qui s’avance le
long des nervures 2 et 3.
Le dessous des ailes est, comme le dessus, normal jusqu’à l’espace
terminal où la bande du dessus se retrouve, divisée longitudinale-
ment en trois zones inégales, parallèles : une interne gris lilas, une
médiane, rougeâtre pâle aux antérieures, plus foncée et plus large
aux postérieures, et une terminale brunâtre. Les lignes qui par-
courent habituellement cet emplacement ont disparu.
Envergure : 129 millimètres.
Type : 1 $, Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane Française, ex.
L. Séraphin, coll. Jean Gazel.
Les quantités considérables de M. menelaus importées depuis
une douzaine d’années ont montré que la variabilité individuelle de
cette espèce est assez fréquente. Elle reste cependant peu étendue.
La forme que nous décrivons ici représente un degré évolutif qui
dépasse de beaucoup tout ce que nous avons vu sur les centaines de
spécimens choisis qui nous ont été soumis.
SiDERONE MARS Bates, Ç ined.
A notre connaissance, la femelle de Siderone mars, espèce com-
mune et largement répandue de la Colombie au Pérou et dans tout
le bassin du Haut-Amazone, n’a jamais été signalée ni décrite.
Elle est semblable au mâle pour la taille et la répartition des
couleurs, le noir est seulement moins foncé et le rouge plus terne,
un peu plus clair, tirant légèrement sur le rouge minium.
— 214 —
Dans la forme on remarque les différences suivantes : ailes anté-
rieures un peu plus étroites, postérieures un peu plus larges, à bord
externe convexe, bord anal excavé, lobe anal large, arrondi et
non en pointe comme chez le mâle. L’ensemble ra[)pelle la coupe
des ailes des femelles des autres Siderone, notamment S. neinesis 111.
En outre, 1a moitié terminale des tarses antérieurs est du même
jaune pâle que les hanches, les tibias médians et postérieurs, et le
dessous des palpes.
Envergure : 6.3 millimètres.
Type : 1 $, Chanchamayo, Pérou, ex. L. Séraphin, 11124, coll.
Muséum de Paris.
La similitude de forme de cette femelle avec celle de S. nemesis,
s’ajoutant à des observations précédentes d’un autre ordre, nous
rconfirment dans l’opinion qu’il n’y a qu’une seule espèce de Sidc-
rone, ce que nous espérons démontrer dans un travail ultérieur.
— 215 —
Observations sur les Oribates (i" série),
PAR M. F. Grandjean.
I. — Les poils du labium (fig. 1 et 2).
On reconnaît, dans le labium d’un Orlbate, les parties suivantes
en arrière Vhijposlome, pièce impaire, portant toujours 2 poils sauf
Fi?. 1. — Perlohmannia dissimilis (Hewiit) (X516). A, face intérieure du labium;
B. palpe droit vu latéralement avec le bord supérieur du labium; h, hypostonie ;
mx, mx', maxilliooxæ toudé» aux maxillc» m, /»'; IV, langue avec ses 6 poils figurés
d’un seul côté (2 paires sont fourchues); ell, épine latérolabiale ; pn, poil antérieur;
pmi, à pnts, poils médians: ph, poil de l’hypostomo.
dans Ceraloppia (4) et Mexoplophora (0); en avant la langue, organe
pair, formé de 2 moitiés triangulaires symétriques avec 3 poils au
maximum sur chaque moitié; au milieu les 2 p/écea maxillicoocales
Bulletin du Muséum, s., t. V, n“ 3, 193”.
— 216
ou maxillicoxæ qui portent 4 à 10 poils. Ces 2 organes symétriques
sont presque toujours soudés aux mâchoires (qui sont glabres) et
ils se meuvent avec elles, mais la coalescence n’est pas complète au
bord extérieur.
Hypostome. — Dans la plupart des Oribates l’hyj)ostome est
une grande plaque très bien définie et son bord antérieur sert de
charnière aux maxillicoxæ pendant la mastication; mais il n’est
pas différencié dans certains genres [Aphelacarus, Ilijpochlhonius)
ou il l’est très incomplètement. Si l’hypostome n’est pas différencié
on voit néanmoins la fente médiane, entre les maxillicoxæ, s’arrê-
ter avant d’atteindre la limite postérieure du labium, de sorte que
c’est la région impaire située en arrière de cette fente qui représente
l’hypostome. Saut dans Mesoplophora on voit toujours, implantés
sur cette région impaire, les 2 poils postérieurs du labium, c’est-à-
dire les mêmes poils que sur un hypostome différencié.
Langue. — La langue a 3 paires de poils chez les « Palæacari-
Fi»;. 2. — Moitiés gauches de la langue (X 13-70). A, vue de des.sous et un peu oblique-
ment avec ses .S poils dans Hypochthonius rujulus Koch- B, vue latéralement et de
l’intérieur avec ses 2 poils dans Belba clavipes (Herm.); Z, langue; mx, pièce maxilli-
coxale avec son bord interne b; pa, poil antérieur (maxillicoxal).
formes » (ou Aslegasima) et dans les genres Hypochthonius, Perloh-
mannia, Trhgpochlhonius, Eulohmannia, Epilohmannia, Herman-
nia, Oribolrilia, Pseudolrilia, Phthiracarus, Sleganacarus. Dans
Nolhrus, Neoliodes, Belba, Ccraloppia, Fiiscozeles, Galumna, je n’ai
— 217 —
vu que 2 paires de poils. Il semble que ce dernier chlfïre soit habi-
tuel chez les Oribates supérieurs. J’ai écrit dans un travail précé-
dent [Bull. Mus. Hisi. Nal. Paris, 2® série, vol. 4, 1932, p. 426) que
dans révolution générale des Oribates la langue, primitivement
externe, entre à l’intérieur de la bouche en gardant d’abord ses
6 poils, puis en les perdant. Je crois que la perte se limite en
général à une seule paire. Par « pénétration à l’intérieur de la
bouche » j’entends que la langue est en retrait sur les maxillicoxæ,
c’est-à-dire au-dessous d’eux dans l’orientation de la figure 1. Sa
base est donc cachée et on ne la voit que par transparence, même
quand la mâchoire est complètement ouverte : c’est la dispo-
sition habituelle chez les Oribates. Dans les formes très primi-
tives, au contraire, la langue est dans le même plan que le reste
du labium [Asîegasima, Hypochîhonius).
Les poils de la langue sont intéressants par leur spécialisation
que l’on remarque dès les formes les plus primitives. Les poils
fourchus, dentés ou dilatés de diverses manières se rencontrent
souvent, par exemple dans Hypochîhonius, Lohmannia, Perloh-
tnannia, Epilohmannia, Nolhrus, Hermannia, Neoliodes, Meso-
plophora.
Mâxillicox.^e. — Il faut distinguer de chaque côté le poil anté-
rieur, le poil latéral le plus externe [lalérolabial) et le ou les poils
médians.
Le poil antérieur est souvent le plus près du bord interne. A ma
connaissance il ne manque jamais.
Le poil lalérolabial ne manque jamais non plus. C’est presque
toujours un poil spiniforme, ou même une véritable épine qui naît
derrière l’insertion du palpe, sur le bord du labium ou près de ce
bord. Il est donc toujours voisin de l’articulation du labium avec
le propodosoma et je pense qu’il joue un rôle sensitif dans les mou-
vements du labium. Une épine latérolabiale très courte, mais nette,
existe chez tous les Palœacariformes de ma note de 1932. Je ne
l’avais pas remarquée lors de mon travail de sorte que j’ai eu tort
de dire {loc. cil., p. 426) que le poil externe du groupe des 14 (Tra-
GÂRDH 1932, Arkiv for Zoologi, vol. 24 B, n° 2, p. 4) devient cette
épine dans l’évolution générale des Oribates. Elle existe au con-
traire dans les formes très primitives et il est singulier de la retrou-
ver, presque la même, dans des genres très évolués comme Pelops
et Galumna. Dans d’autres genres comme Oribolritia et Pseudotri-
tia le poil lalérolabial n’est pas spiniforme. Il a la même apparence
que les autres poils du labium.
Les poils médians sont implantés au voisinage de la base du
palpe, ou bien entre cette base et le poil antérieur, toujours sur la
face externe des maxillicoxæ. Leur nombre varie de 0 à 3 paires.
— 218 —
J’en ai trouvé 3 paires chez le seul Perlohmannia dissimilis; 2 paires
■chez Hypochlhonius rufulus. Lohmannia sp., Nolhrus silvestris
Nie., Hermannia gibba (Koch) et les Aslegasima; 0 chez le seul
Trhypochlhonius leclorum (Berl.). Dans tous les autres genres que
i’ai étudiés à ce point de vue il n’y a qu’une paire de poils médians.
Il résulte de ce qui précède que le labium d’un Oribate a le jilus
souvent 14 ou 12 poils suivant que la langue en a G ou 4. Dans la
plupart des formes primitives, y compris les « Palaeacariformes »,
ce nombre s’élève à 16 (les 14 poils signalés par Tragârdh et les
'2 épines latérolabiales). D’après mes nouvelles observations Iler-
mannia a 16 poils et Belba 12. Perlohmannia en a 18.
IL — Structure de la région ventrale (flg. 3).
On peut partir d’une espèce comme Perlohmannia dissimilis
dont la région ventrale est composée de nombreuses plaques. Dans
l’animal distendu ou disséqué ces plaques sont très visibles, de
couleur brune, et bien séparées les unes des autres par une peau
presque incolore fig. 3 A).
Chaque plaque génitale porte 8 poils [génüaiix) et elle est divisée
en une génitale antérieure à 6 poils et une génitale postérieure
à 2 poils. Chaque plaque anale porte 3 poils (anaux). De part et
d’autre des plaques anales sont les plaques adanales portant cha-
cune également 3 poils (adanaux) lesquels sont précédés de la fis-
sure adanale (iad). Les plaques génitales sont également flanquées,
de chaque côté, d’une plaque adgénilale ou aggénitale portant
2 poils (aggénitaux). En avant des plaques anales est une plaque
impaire, la plaque préanale, qui est ici très petite et qui apparaît
sous la forme d’un triangle isocèle aplati. Quand les plaques anales
sont bien fermées elles cachent, sous leur extrémité antérieure,
une grande partie de la plaque préanale. Cette partie cachée est
très déclive, de sorte qu’entre la préanale et l’extrémité antérieure
des anales le ventre est creusé d’un pli transversal très profond.
On voit encore en avant de chaque plaque aggénitale, en face des
épimères IV, une plaque bien séparée à laquelle je ne donne pas
de nom pour le moment car je ne l’ai vue que dans cette espèce.
Enfin derrière l’ouverture anale est une grande plaque rectangu-
laire que l’on peut appeler postanale. De toutes ces plaques seules
les génitales, anales, aggénitales et adanales peuvent porter des
poils. Les autres n’en ont jamais.
Entre les plaques adanale et aggénitale d’une part et le noto-
gaster de l’autre, se trouve, de chaque côté, la bande de plicalure
ventrale. Cette bande est un peu chitinisée et colorée en face de la
— 219 —
partie antérieure de la plaque adanale, mais presque incolore j)ar-
tout ailleurs (^). Pareillement entre la plaque anale et l’adanale, de
chaque côté, se trouve la bande de plicature anale. Elle est chitinisée
Fi^. S. — Perfo/imannia (Kssimi'ii's. A, région ventrale distendue (X 120); T5, la même,
contractée (X 120); G, région anale distendue, vue de l’arrière (x 218); hpj
(bpad), partie adanale de la bande de plicature venirale; bpa. bande de plicature
anale; opi, opt, poils opisthopleuraux; - plaeiups ; génitale antérieure; g„ génitale
postérieure; ag, aggénitale; a, anale; ad. adanale; q, postanale; ng, notogaster;
CTs, C.T4, épimères ou coxæ. Dans la figure B je n’ai ponctué à droite que la plaque
adanale et l’aggénitale.
de la même manière que la précédente, c’est-à-dire en face de la
partie antérieure des plaques anales, mais moins encore, la colora-
tion étant à peine perceptible. Ces 2 bandes de plicature sont tout (*)
(*) La bande de plicature ventrale peut être uniforme dans toute la longueur de
l’opisthosoma [Bkiphthiraearidae) ou différenciée en une partie postérieure (bande de
plicature adanale) et une antérieure (bande de plicature aggénitnle). Dans le 2® cas on
observe habituellement que la partie postérieure est plus chitinisée que l’antérieure et
qu’il existe entre elles une ligne ou zone de séparation assez peu distincte.
— 220 —
à fait semblables. Si l’on se déplace transversalement depuis l’ou-
verture anale jusqu’au notogaster on franchit donc un double pli
très accusé, en W, les lignes de fond se trouvant l’une au pied de
la plaque anale, l’autre au pied de l’adanale (flg. 3 C).
Quand il y a contraction le notogaster devient très plat et ses
bords se rapprochent beaucoup en arrière. La bande de plicature
ventrale se rabat sur la plaque adanale et la bande de plicature
anale sur la plaque anale. I.e notogaster recouvre alors à moitié
les adanales et celles-ci cachent aussi la moitié externe des anales
de sorte qu’il ne reste plus qu’une fente assez étroite laissant voir
une partie des plaques anales et adanales avec leurs poils (flg. 3 B)(i)
En face de l’ouverture génitale les bords du notogaster ne se rap-
prochent pas autant et la plicature est moins forte. En outre elle
n’a pas le même caractère imbriqué. Le bord externe d’une plaque
génitale se trouve enfoncé de sorte que la plaque se dresse verti-
calement. Ainsi dans l’animal contracté, avec l’orientation ven-
trale ordinaire, les plaques aggénitales se voient sur la tranche tan-
dis que les plaques adanales sont à plat (flg. 3 B).
Oribates inférieurs. — Avec quelques variantes ce type de
structure est celui des Oribates intérieurs. Dans les Hypochlhoniidæ
les plaques aggénitales sont différenciées dans plusieurs genres et
alors bien séparées des adanales. Chez les Lohmaniidæ les plaques
aggénitales sont nulles ou réduites de chaque côté à un petit
triangle en face de l’angle antéro-latéral de l’ouverture génitale de
sorte que le notogaster arrive au contact des plaques génitales.
Les plaques adanales et la préanale sont grandes. Dans les Mala-
conothridæ les plaques préanale et aggénitales ne sont pas diffé-
renciées ou le sont incomplètement. La plicature est particulière-
ment bonne. Les plaques anales sont incolores et peuvent se cacher
presque entièrement sous les adanales dans Malaco- et Trimala-
conothrus. Avec les Camisiidæ commence la coalescence de l’ada-
nale avec l’aggénitale, de chaque côté, par exemple dans Nothrus.
On peut appeler ventrale la plaque qui en résulte et qui consiste
en 2 moitiés symétriques et ne se touchant pas. Encore la coales-
cence est-elle souvent incomplète.
Oribates supérieurs. — La plaque ventrale d’un Oribate supé-
rieur résulte de la fusion des 2 plaques aggénitales et des 2 plaques
(') n’uue manière générale les bandes de plicature permettent la déformation de
l’abdomen chez les Oribates inférieurs, leurs bords latéraux fonctionnant comme des
charnières. La rotation peut être très grande ou très petite suivant les genres et elle
s’accompagne toujours d’une déformation des bandes de plicature car les charnières
ne sont pas rectilignes. Les bandes de plicature peuvent être bien chitinisées et former
de véritables plaques comme le fait par exemple la bande de plicature ventrale ehez les
Ewphthiracaridae, mais ces plaques ou bandes sont toujours glabres.
— 221 —
anales en une plaque unique. Cette plaque ventrale sépare les ou-
vertures anale et génitale et elle passe derrière l’ouverture anale;
de plus elle est soudée au metapodosoma. Les poils aggénitaux et
adanaux sont alors implantés sur la même plaque; ce sont les poils
ventraux; mais il vaut mieux les distinguer en aggénitaux et ada-
naux, ce qui est ordinairement très facile. Dans cette fusion les
bandes de plicature disparaissent. La plaque préanale (ou peut-
être sa partie postérieure seulement) reste distincte mais se cache
sous l’extrémité antérieure des plaques anales et devient un organe
chitineux interne, Vorgane préanal, qui est pourvu souvent d’un
long processus. Dans quelques espèces une partie de l’organe préa-
nal, c’est-à-dire de la plaque préanale, se voit encore à l’extérieur
[Belba geniculosa, Eremæus hepalicus).
Groupes intermédiaires ou spéciaux. — Dans les Diagaslres
les plaques aggénitale et adanale, de chaque côté, sont largement
séparées par le notogaster qui semble traverser en dessous le plan
de symétrie entre les ouvertures génitale et anale mais dont les
bords, entre ces ouvertures, sont effacés. 11 y a toujours une bande
de plicature anale. La bande de plicature adanale n’existe pas chez
Nanhermannia car les adanales sont soudées au notogaster. Dans
Hermannia {H. gibba Koch) la plaque préanale est soudée à la
plaque ventrale, incomplètement d’ailleurs, et il y a une plaque
de plicature anale chitinisée qui ne semble guère mobile. Si le pont
de la plaque ventrale, entre les ouvertures anale et génitale, n’existe
pas, celles-ci sont séparées par la plaque préanale bien distincte et
visible à l’extérieur [Neoliodes, Plaiyliodes) ou bien cachée sous les
plaques anales ( Gymnodamæus bicosiatus). Comme cas très parti-
culier [Epilohmannia) il peut arriver que les 2 plaques aggénitales
se soudent en avant de l’ouverture génitale et les 2 plaques ada-
nales en avant de l’ouverture anale mais qu’elles restent séparées
entre elles suivant une ligne transversale (Iransvenlrale).
La division transventrale n’est pas particulière à Epilomannia,
bien qu’elle se présente d’une manière spéciale dans ce genre; car
on la trouve, sans compter plusieurs genres de PlycUma, dans
Perlohmannia et les Hypochthoniidæ et elle n’est pas complètement
effacée dans certains Camisiidæ. Les Oribates supérieurs eux-
mêmes en gardent parfois la trace. On voit dans plusieurs d’entre
eux [Zelorchestes, Plaleremæus) un sillon transventral passant
entre les ouvertures anale et génitale et analogue, quoique incom-
plet, aux sillons qui séparent les épimères.
Eupiithiracaridæ: ( = Euphihricarini .Jacot). — On assiste à la
fusion de la plaque génitale avec la plaque aggénitale contiguë.
La fusion est nulle dans Oribolritia, partielle dans Indolrilia, totale
222 —
dans Pseudolrilia. La fusion de l’anale avec l’adanale est moins
avancée; elle est nulle dans les 2 premiers genres et seulement par-
tielle dans Pseudolrilia. Dans tous ces genres il y a coalescence plus
ou moins complète entre l’aggénitale et l’adanale pour former de
chaque côté une plaque venlrale longue et étroite portant les poils
aggénitaux et adanaux. La plaque ventrale peut donc être fusion-
née avec les plaques génitale ou anale. Elle est toujours séparée du
notogaster par une plaque de plicature ventrale. Cette dernière
est relativement large, très bien formée et aussi chitinisée (ou
presque) que la plaque ventrale.
PiimiRACARiDiE (= Phlhiracarini .Jacot). — De chaque côté la
coalescence est comiilète entre la plaque génitale et l’aggénilale
pour former une plaque génilo-aggénilale et pareillement entre
l’anale et l’adanale pour former une plaque ano-adanale; mais les
plaques génito-aggénitale et ano-adanale sont entièrement sépa-
rées. 11 n’y a pas de plaque ventrale dans cette famille {Phlhira-
cnrus, Sleganacarus).
— 223 —
Révision de la Collectios des Méduses du Muséum National
d H ISTOWE Natubelle (Suite I),
PAR M. Gilbert Ranson.
ORDRE IL — Leptomedusæ Hæckel, 1879.
L’ordre I. Anlhomedusæ, précédemment étudié, correspond aux
llydroïdes Gymnoblaslidæ ; celui-ci aux Hydroïdes Calyploblas-
iidæ.
On connaît déjà, d’une façon absolument certaine, quelques
Hydroïdes avec leurs Méduses correspondantes. Un très grand
nombre de cas sont encore douteux. Mais d’une façon générale les
observations qui ont été faites à ce sujet sont fragmentaires. C’est
accidentellement que l’on cite l’Hydroïde d’où provient la Méduse.
On a j)u établir, grâce aux faits déjà connus, une correspondance
entre les Ordres. Lorsqu’il s’agit des Familles et des Genres, il en va
tout autrement.
Quelques auteurs ont fait vivre en aquarium les Hydroïdes qu’ils
récoltaient. Browne en particulier, s’est attaché à rechercher cons-
tamment, par l’examen sur le vivant, la correspondance entre les
deux formes. Ces observations de zoologie expérimentale étaient
absolument passives. Très peu de faits ont pu être signalés par ce
inxK'édé. En aquarium, en effet, les conditions extérieures ne sont
plus les mêmes que dans la nature et l’Hydroïde, à moins d’être
recueilli à l’instant même où il va expulser ses Méduses, ne pour-
suit plus correctement son dévelopixîment; il s’étiole. L’observa-
liou passive ne sufiit pas. L’expérimentation est au contraire cons-
tamment active. Elle tend, tout d’abord, à réaliser aussi exactement
que possible les conditions naturelles et à les modiller, ensuite, pour-
établir successivement le rôle de chaque facteur. Il est bien évident
que dans un aquarium, l’Hydroïde n’a pas, en particulier, les élé-
ments de nutrition requis pour sa croissance. Pour des raisons sur
lesquelles je ne peux pas m’étendre ici, ceux-ci ne sont pas présents,
contrairement à ce qu’on pourrait penser, dans un aquarium à
eau courante de Laboratoire maritime. C’est pourquoi l’IIydroïde
s’étiole ou du moins continue à vivre sans émettre de produits gé-
nitaux ou de Méduses.
D’autres naturalistes ont examiné la fécondation et le dévelop-
pement de l’œuf des Méduses dans l’espoir d’en obtenir l’Hy-
droïde. Mais Tœuf, pour se développer et donner successivement
une gastrula, une blastula et une planula ou larve ciliée nageante,
peut se contenter des conditions naturelles relativement rudimen-
BuUetin du Muséum, 2“ s., t. V, n“ 3, 1933.
— 224 —
taires d’un aquarium et même d’un cristallisoir, car il possède en
lui-même un des facteurs essentiels à ces premiers stades. La larve
se fixe et donne, dans quelques cas, un jeune Hydroïde dont le
développement s’arrête rapidement et qui très rarement peut être
identifié. Ces observations ont fait l’objet de nombreux et impor-
tants travaux qui nous ont fait connaître l’embryologie de ces ani-
maux. Ceux de Metschnikoff sont particulièrement importants.
Plus récemment, avec Child et Tessier, ces recherches ont suivi une
autre voie. Ce sont les facteurs internes du développement de
l’œuf qui sont étudiés. Historiquement, nous pouvons dire que
l’étude expérimentale des facteurs internes (en premier iieu des
facteurs essentiellement subjectifs et verbaux : polarité, gradient,
ou potentialités) fait suite à l’étude expérimentale des facteurs
externes qui a été très approfondie en ce qui concerne la mor-
phogenèse. Elle n’est que le début de l’analyse expérimentale du
problème protoplasmique ou chimique de l’espèce, dont la solu-
tion est encore bien lointaine.
Il serait cependant possible, avec les moyens dont nous dispo-
sons actnellement d’obtenir le développement normal d’un œuf
de Méduse jusqu’à l’Hydroïde adulte ou inversement d’élever ce
dernier dans des conditions extérieures telles qu’il puisse arriver
à maturité et émettre ses Méduses. Ce que la Zoologie expérimen-
tale passive n’a pu obtenir, la biologie expérimentale active et
objective le peut. Il suffit pour cela d’analyser les conditions du
milieu extérieur concernant la nutrition de ces animaux qui a tou-
jours été délaissée. La technique des élevages pratiquée par cer-
tains généticiens modernes donnerait certainement les résultats
que l’on désire obtenir. Il est inutile d’insister sur l’importance de
ces derniers. L’unification de la classification des Hydroïdes en
résulterait. De nombreuses Familles et de nombreux genres seraient
précisés. Les conditions du phénomène de l’alternance des généra-
tions seraient déterminées.
Tout le progrès de la classification zoologique de ce groupe réside
dans la pratique d’une nouvelle technique basée sur une nouvelle
méthode, les résultats acquis par les techniques anciennes servant
de base. Ces dernières ne peuvent plus, en effet, donner que des
■connaissances secondaires qui ne sont plus en rapport avec le but
poursuivi.
La position des gonades constitue le caractère morphologique
essentiel qni différencie les Anthoméduses des Leptoméduses.
Elles se développent, on le sait, sur les parois stomacales des pre-
mières et sur les canaux radiaires des secondes. P. L. Kranip,
en 1919, a tenté d’expliquer le passage du premier de ces Ordres
au second, à partir des Pandæidæ. Nous ne pouvons pas le suivre
dans ses considérations par trop idéales et assez complexes. C’est
— 225 —
la comparaison de leur développement qui doit nous expliquer
leurs différences.
La position des gonades n’est qu’une résultante du fonctionne-
ment physiologique. Les Anthoméduses sont d’abord aussi hautes
que larges, puis, au cours des stades suivants, elles croissent beau-
coup plus vite en hauteur qu’en largeur. Nous examinerons ailleurs
■en détail ce processus chez une espèce typique. Les Leptoméduses
lorsqu’elles sont émises par leurs Hydroîdes sont presque aussi
hautes que larges, mais elles croissent ensuite beaucoup plus rapi-
dement en largeur qu’en hauteur. Les premières sont hautes, en
cloche, les secondes aplaties, hémisphériques. Ce caractère diffé-
rentiel, essentiel, profond, entre ces deux Ordres résulte sans
nul doute de deux constitutions protoplasmiques absolument
dissemblables. C’est là que réside la base des différences entre ces
deux types formels.
Si nous devons chercher un passage possible entre eux, nous ne
pourrons le faire que sur le plan protoplasmique, et surtout expé-
rimental. Toute tentative morphologique est superficielle, pure-
ment idéale, subjective et peut donner lieu, comme on l’a vu en
maintes circonstances, aux fantaisies verbales les plus extraordi-
naires.
Nous reviendrons sur ce rapport entre le mode de développement
des Méduses et la position des gonades. C’est ainsi que nous trou-
verons, chez les Trachyméduses des cas intéressants venant for-
tement à l’appui de cette façon de voir.
Ce mode de croissance des Méduses, lié à leur constitution pro-
toplasmique, doit entraîner un mode particulier de projection du
« bol alimentaire ». C’est très probablement cette dernière qui
détermine l’emplacement de la gonade par excitation fonctionnelle
du point atteint. Je ne fais que résumer ici très rapidement des
vues qui ont leur point de départ dans un ensemble de faits obser-
vés dans les deux grands groupes, Hydromediisæ et Scyphomedusæ.
Famille LAODICEIDÆ Browne, 1907.
Cette Famille a été révisée par Browne en 1907. Elle est essen-
tiellement caractérisée par la présence de cordyles sur le bord de
l’ombrelle. Ces organes ont été décrits pour la première fois par
Brooks, en 1895, qui a supposé qu’il s’agissait d’organes senso-
riels.
Cependant, comme le rappelle Browne, ils ne possèdent ni néma-
tocystes ni otolithes ou autres concrétions comme on en trouve
généralement dans les organes des sens. Ils sont, malgré tout,
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. V, 1933.
13
226 —
iiettemont distincts des bulbes marginaux, des (entacule^, des
bourgeons et des cirres.
P. L. Kramp, en H)19, a fait une étude vcritablcinenl complète
de ces appendices. Il en a dressé l’anatomie comparée en les étu-
diant dans les tlifférents genres de la Famille et en les comparant
aux tentacules nains de Tiaranna rotunda.
l'n cord.yle typique et bien développé a la forme d'une massue,
la base |)roximale étant elïilée et l’extrémité distale renflée- Son
endoderme est formé d’une rangée de cellules cubiques qui peuvent
parfois laisser, au centre, un espace vide, mais s’accolent toujours
dans la partie effilée. Il est dépourvu de nématocystes.
Si on compare des espèces variées de cette Famille comme
Ptijcho:!jen<i anlarcU-ca Broviie, Chromalonema ruhnim Fewkes,
Chromaionerna erylhrogonon lligelovv et Chromaionema Jleriuigi
\ anhoffen, on s’aperçoit que les cordyles n'ont pas toujours la forme
typique. Les uns sont cylindriques ou en aiguillons avec un bou-
quet distal de nématocystes, soit en aiguillons ou massues avec ou
sans nématocystes et entin pour les formes I y piques en massues
sans nénïalocystes.
D'après Hartlaub (1897), les cordyles seraient de Jeunes stades
de tentacules. Mais les observations de Browne (1907) et de
P. L. Kramp (1919) ont démontré qu’il s’agit de deux formations
difféi'enles. Accidentellement, un tentacule peut pnmdre naissance
à la place d’un cordyle, mais son dévelop]iernenl ullérieur est
absolument spécial el sans rapport avec ta })fésence du cordyle
qui, en quelque sorte, finit par être résorbé.
Genre Laodicea, Lesson, 1843.
La'odîcea undulata (Forbes et Ooodsir 1851).
ThaiimanHaa unâulata Foekes ot Goodsie, 1851. Trans. Roy. Soc. Edinb., vol. XX.
p. 313, pl. 10, %. 7.
Thaumantiaa mediterranea Gegeniî.vur, 1856. Zeit. Wiss. Zoot.Bd. VIU. p. 237,
Taf. 8, figs. 1-3.
iModicea calcardla A. Agassiz, in L. .\o.vssiZ 1862, Contr. Nat. Ilist. U. S., vol. 4.
p. 350.
Lnodice uloihrix Haeckel, 1879. Syst. der Medussn, p. 133, Taf. 8, flgs. 5-7.
Laodicea marama A. Agas.siz and Mayer. 1899. Acaleplis Fiji, Islands. Bull. Mus.
Coinp. Zool., Vol. XXXII, p. 162, pl, 3, figs. 7-8.
Lnodice indica Browne, 1905. Pearl Oyster Fisherics, Suppl. Rcp.' 27. p. 136, pl. 1,
fig. 5, pl. IV, figs. 7-11.
— Browne, 1907. Révision of the Medusæ belonging to tho Family Laodiceidœ.
Ann. Mag. Xat. Hist., Vol. XX, p. 460.
Laodice cmciàta O. Maas, 1904. Késult. des Camp, srient, dn Prince de Monaco,
lase. XXVIII, p. 18.
Liodicea crminta A. Mayer, 1910. Medusæ of thc World, p. 201, flg.s. 104-105, pl, 21.
fiîs. 4 et 5, pl. 22, figs. 2-6, pl. 23, flgs. 1-3.
iModicea Bigelowi ÎSlEPri et Stiasny, 1911. Zool. Am., Bd. 38, p. 396.
Laodicea fiiiana .4. Ag.a.s31Z et Mayer, 1899. Bull. Mus. Comp. Zool., vol. 32, p. 163'-
pl. 3, figs. 9-10.
Laodice fijiana var. mdica O. Maas, 1905. Crasp. Med. Siboga Exped. Monog. X,.
p. 25, Tat. 2, figs 14-15, Tat. 5, figs. 32-35.
L'todice Maafsi Browne, 1907. Révision ol tlie Medusæ belongiiig to the Family Lao-
diceidæ. Loc. cif., p. 466.
Laodice Maasi Vanhôffen, 1911. Deutsche Tielsee Exped., Bd. 19, p. 221.
Laodice undulata Vanhôffen, 1912. Die Crasp. Med. der Deut. Südpolar Exped..
1901-1903, Bd. XIII, Zool. V, p. 305.
Laodicea undulata P. L. KE.wir. 1919. The Dan. Ing. Exped. -Medusæ. Part. I..
Leptomedusœ, vol. V, part. 8, p. 16, Cbart. Il, pl. II, flgs. 1-8.
— 1921. Rep. Dan. Océan. Exped. 1908-1910 to the Médit, and. ad;, seas. vol. II.,
II. !. Medusæ, p. 16, lig. 12.
— 1925. Les Méduses de la Norvège, in Vidensk. medd.fra Dansk. naturh. Foren.
Bd. 80.
— 1927. The Rydrornedusæ of the Dan. waters. in Mém. de l’.4cad. des Sc. et des
Lettres de Danemark, t. XI 1, n“ 1, p. 103.
— 1930. Hydromedusm collected in the south-W. Part of the'North Sea and in the
eastern Part of the Channel, in 1903-1904. Mém. du Mus. Boy. d’Iîist. Nat. de Belgieiue,
n« 15, 1930. p. 19.
La synonymie de celle espèce a été tellement embrouillée par-
IJjcekel qu'il est nécessaire de la faire connaître exactement.
On avait l’habitude d’appeler cette Méduse, Laodicea cruciaki
O.. .Vyassiz), mais il est de toute évidence ffue la description de
Medimi cniciala par Forskâl en 1775, ainsi d’ailleurs que le dessin
qu'il en donne (p. 110 et pl. XXXIII, lig. A, ai, 02) ne sont pas
identifiables à une Méduse connue. Le nom générique a été créé
par Lesson, en 18-1.3, pour désigner cette dernière sous le nom de
« Laodicea criicigera ». Browne, en 1895, a démontré que sur les
•75 synonymes fournis par Ilæckel, un seul seulement se rapporte
à cette espèce, c’est Thaumanlia.s rnediterranea Gegenbaur.
Elle a été décrite, pour la première fois, d’une façon assez nette
])ar Forbes et Goodsir en 1851. Ils lui ont donné le nom de Thau-
mnniias nndulala. Browne, en 1907, propose donc le nom de Laodi-
cea undulata qui a été accepté par Vanhôffen en 1911. Plus récem-
ment, au cours d’une longue étude, P. L. Kramp appuie fortement
la façon de voir de Browne. 11 déitionlre, d’autre part, que les
formes décrites sous les noms de Thaumaniias rnediterranea, Lao-
dicea Bigeloivi, /.. calcarala, L. uloihrix. L. marmara, L. Fijiana,
!.. Maasi. L. itidica, appartiennent à la même espèce, Laodicea
undulata Forbes et Goodsir. Certaines peuvent être considérées
comme des variétés locales plus ou moins bien définies. Dans
- 228 —
quelques cas, les difïérences constatées peuvent être dues simple-
ment à une mauvaise conservation des échantillons décrits. C’est
évidemment là une question qui ne pourra jamais être résolue par
la discussion des textes. Il faudra rechercher du matériel nouveau,
armé cette fois d’un bon procédé de conservation.
L’examen du tableau comparatif dressé par cet auteur, nous *
suggère en particulier l’idée que la pigmentation extrêmement
variable de l’estomac et des gonades (rouge, pourpre, brun, bleu,
violet, verdâtre) est véritablement un caractère secondaire. Nous
avons là une espèce assez bien définie morphologiquement et à ré-
partition géographique extrêmement vaste, une espèce cosmopo-
lite. Dans ces conditions, nous sommes obligés d’émettre l’hypo-
thèse que la pigmentation chez les Méduses ne doit pas être con-
sidérée comme un caractère important pour la classification, la
distinction des espèces. Il est plutôt en relation avec les conditions
du milieu extérieur, le pigment étant très probablement d’origine
externe, et aussi avec des caractères individuels. Ce n’est évidem-
ment qu’une hypothèse de travail et la solution particulière de ce
grand problème biologique des pigments animaux qui ne peut uti-
lement s’étudier qu’expérimentalement, apportera certainement
de très nombreuses précisions à la classification des espèces.
La répartition géographique doit nous retenir. Elle est intéres-
sante à signaler en détail, car on a tendance, en général, à faire des
espèces nouvelles avec de simples variétés locales.
Dans son travail de 1919, P. L. Kramp avait cité avec réserves,
les récoltes de Ilartlaub à Tromso. Dans celui de 1925, il signale
les nombreuses récoltes faites par le Michaël Sars, le long de la
côte de Norvège. D’autre part, on ne la connaissait que de l’Atlan-
tique Nord et de la Méditerranée, mais on ne l’avait pas signalée
entre la Manche et le Détroit de Gibraltar. Or, [lendant la croisière
de » La Tanche », en 1923 et 1924, elle a été récoltée en été, au
large des côtes du Portugal. Le contraire serait d’ailleurs bien ex-
traordinaire et nous serions étonnés de trouver une espèce de
Méduse dans l’Atlantique Nord et la Méditerranée alors qu’elle
serait absolument absente dans la zone intermédiaire. Nous sommes
persuadés, en effet, que cette espèce a pénétré secondairement dans
la Méditerranée comme Neolurris pileata et Cylæis lelraslijla.
Sa répartition géographique est donc la suivante :
a) Côte atlantique de l’Europe. Tout l’Atlantique Nord jusqu’à
Gibraltar.
b) Méditerranée. Bassin ouest et Bassin est.
c) Côte atlantique de l’Amérique du Nord.
d) Atlantique tropical ; Iles Canaries, Bahama, Torl uga. Floride.
e) Iles Fidji.
/) Détroit de Torrès.
229 —
g) Côte de Nouvelle Guinée et Archipel Malais.
h) Côte ouest de Ceylan.
i) Golfe d’Aden.
1,’tlydroïde de cette Méduse est connu. C’est une espèce litto-
rale du genre Cmpidella, probablement Cuspidella coslala Hincks.
Miss Delap (cité par Browne) l’a vue émettre cette Méduse dans un
aquarium, en juin 1906.
On ne la rencontre que sur le bord des côtes. Accidentellement,
livrée aux courants marins, on peut en trouver quelques individus
plus ou moins isolés au large de la zone littorale. On la récolte à
toutes profondeurs, jusqu’à 800 mètres.
Dans l’Atlantique Nord, elle acquiert son plein développement
comme Neoturris pileata, en été. L’Hydroïde doit la rejeter au
printemps, époque où l’on rencontre les jeunes avec des produits
génitaux à peine apparents. Par la suite, elle croît beaucoup plus
rapidement en largeur qu’en hauteur ; ses produits génitaux arrivent
à maturité en août. A la fin de ce mois, les récoltes se font plus
rares et les gonades sont vides. L’œuf a dû se développer, se fixer
et donner un llydroïde qui émettra une nouvelle Méduse au prin-
temps suivant. En ce qui concerne la maturation des produits
génitaux nous notons, en passant, qu’elle a lieu à la même époque
pour tous les animaux marins, dans ces régions.
Il est curieux de constater que dans le Bassin ouest de la Médi-
terranée elle a lieu à la même époque tandis que dans le Bassin est
la reproduction de cet Hydroïde se fait en hiver. C’est à ce moment
qu’on trouve, en effet, la Méduse adulte. Cela ferait croire que
cette espèce est bien originaire des eaux tempérées froides, (comme
Neoturris pileata) ainsi que nous l’avons supposé plus haut. Ces
faits demandent cependant de nouvelles confirmations.
La collection du Muséum possède les deux récoltes de « La
Tanche » faites au large des côtes du Portugal.
1» Été 1923, St. 651 (41° 36' N et 9<> 24' W). Exemplaires récol-
tés en surface. Leur état est médiocre. L’un d’eux, mieux conservé,
m’a permis de constater la présence d’un cordyle entre chaque
bulbe tentaculaire.
2“ Juin 1924, St. 761 (39° 50' N et 9“ 45' W). 90 jeunes échantil-
lons dont le plus large atteint 10 mm. Leur état est médiocre.
3° 1 échantillon assez bien conservé provient de la Collection
du Prince de Monaco. Il a été récolté en surface à la station 1109
(Port de Monaco) en mai 1901. Il a 15 mm. de large, les gonades
sont bien développées et atteignent presque le bord de l’om-
brelle. Les tentacules bien conservés sont au nombre de 150 envi-
ron. Par contre les cirres et les cordyles sont en grande partie
détruits.
(.4 suivre.)
— 230 —
Pr.A.XTES .NOUVELLES OU PEU CO.\:\rES
DE L'Afrique tropicale 11,
PAR M. Auo. Chevalier.
Légumineuses.
Crotalaria paludosa sp. nov. : caiilibiis ereclis, rnmosis, tciuiis-
simis ; foliis Irifolialis. lonçje peliolatis ; foliolis linearibus mucvo-
nalis ; racemis opposilifoliis. lenuiÿsiinis, paiiciftoribus. Iaxis ; li'i/ii-
minibus oblonç/is, minute villosis, 'Z-4-spermis.
Sénégal ; Tivaouane (Chev.. n<> ,3.’208), 9-12-11)00, dans les marais
/^type).
Guinée française : entre Conakry eL Dubréka (Chev. n» 31.315),
26-11-1930, prairies inondées.
Plante dressée ou diffuse, annuelle ou bisannuelle, haute de
.30 centimètres à 50, très raniilléc, à rameaux très grêles, étalés,
glabres ou pubérulents, à poils apprimés. Feuilles trifoliolées. pé-
tiolées; folioles sessiles, linéaires ou aciculaires, de 2 à 4 centimètres
de long, 1-2 millimètres de large, subulées au sommet, glabres ou
très linement pubérulentes. Stipules très iietites, caduques. Pétiole
très grêle, dressé, de 15 à 20 millimètres. Fleurs en grappes latérales,
simples, grêles, pauciflores, longues de 2 à 8 centimètres, à Heurs
très écartées, à rachis linement pubérulent portant 1 à 5 fleurs
petites, espacées, jaunes, striées de pourpre. Pédicelles ascendants,
de 3 à 10 millimètres, insérés chacun à l’aisselle d'une petite bractée
de 2 millimètres de loiiff. Calice long de 3 à 4 millimètres, à tube
court, canqianulé, à lobes lancéolés, subulés, subégaux, linement
pubescents. Corolle longue de 6 millimètres, à carène courbée à
angle droit, aiguë. Gousse de 15 à 20 millimètres de long, 5 milli-
mètres de large, arrondie aux deux extrémités, surmontée du style
persistant, finement pubescente, à [loils appliqués.
Convolvulacées .
La famille des Convolvulacées compte de nombreux représen-
tants dans les pays tropicaux; sur 1.000 espèces connues, près de
500 se rapportent au genre Ipomæa L. et à des genres voisins (Mer-
remia, Quamoclit, etc.), spéciaux aux pays chauds. Ce sont pour la
jilupart des plantes herbacées annuelles ou vivaces, couchées ou
volubiles, très répandues dans les savanes nues ou arborées, mais
manquant dans la forêt dense où elles sont remplacées par des
Bulldin du Muséum, 2® r., t. V, n“ 3, 1933.
— 231
lianes ligneuses [Prevoslen, N europellis). de la même famille s'éle-
vant jusqu’à la cime des grands arbres. Ce sont des plantes de
lumière, étalant au soleil leurs corolles en entonnoir aux colora-
tions très variées suivant les espèces. On oonnais.sait on lOOG en
Afrique tropicale 150 Ipomæa et 25 Merremia (Baker et Rendte).
.\ux espèces déjà oonnues nous ajoutons les suivantes provenant
de l’Afrique Occidentale et Centrale.
Ipomaea camporum A. Cbev. Explor, Ilot. 454 (nom. nud.):
llutch. et Dalziel Fl. W. Afr. II, 215; caille hirsulo voluhili,
pilis paiiilis albidis ; foliis ovalo-cordalis, acuminalis 8-15 cm. longis
6-12 cm laîis, ulrinque jnlosis, longe peîiolalifs ; pediinculis petiolos
mulio superanlibus corymhose miitliftoris ; bracleis tanceolato-linea-
ribus margine glandulosis ; •sepali.'i linearibm aciilis ; corotlâ albâ
sericeâ ba.si pnrpnreû; capsula subglobosû uillosâ ; seminibusbreviler
iomeniosis.
Guinée française : Faranna (Chev. n« 20390). Croît parmi les
herbes et les buissons dans les endroits marécageux de la brousse.
Plante grimpante, à tiges herbacées couvertes de soies blanches
opprimées ou un peu étalées s’élevant à 2 ou 3 mètres dans les buis-
sons. Feuilles entières, profondément cordées, ovales, acuminées
de 8 à 15 centimètres de long, 6 à 12 centimètres do large, avec des
poils blancs épars sur les deux faces, un peu aranéeuses en dessous à
l'état jeune; sinus basal large. Pétiole de R'", 5 à 0 centiiTiètres de
long, pubescent ainsi que les pédoncules et les jeunes pousses. Pé-
doncules dépassant les pétioles des feuilles axillantes, mais plus
courts que le.s fouilles. Fleurs nombreuses en cymes denses allon-
gées pubescentes. Bractées foliacées, sessilcs, opposées deux à deux,
linéairesdancéolées ou lancéolées, de 8-15 millimètres de long, plus
grandes sur les spécimens fructifères, couvertes de poils blancs op-
primés et présentant sur les bords des poils jaunfitres, glanduleux
courts, sépales subégaux, linéaires, lancéolées, aigus, de 12 milli-
mètres do long, avec des jioils blancs opprimés et des poils glandu-
leux jaunâtres sur les bords. Corolle en entonnoir blanchâtre, d'un
rose vit au fond, longue de 2*’™, 5, pubescent e sur les aréas. Capsule
subsphérique, surmontée du style persistant, pubescente à poils
apprimés, de 8 ndllimètres de diamètre, renfermant quatre graines
pubescentes, longues de 6 à 7 millimètres.
I. bella sp. nov. ; eaule hirsulo voluhili; foliis amplis eardatis
laie ovalis ; peliolo hirsulo, 2-4 cm. longe, peduncuUs peliolos mullo
superanlibus muliiftoris ; cymis omhelliformis ; bracleis lanceotalo.
subulalis villosis ; corollâ luhiilosa^campanulaia purpureâ ; eapsulâ
globosà, hirsutâ.
Haut-Chari ; Pays de Senoussi, Ndellé (Chev., n“ 6.826, 6.826 bis,
6.744, 6.843). Au bord des eaux, fleurit en saison sèche.
— 232 —
Tiges grimpantes, robustes, s’enroulant autour des chaumes des
graminées ou s’élevant dans les buissons à 3-5 mètres, couvertes
dans les parties jaunes d’une pubescence blanc jaunâtre. Feuilles
largement ovales, cordées à la base, à sinus basal étroit, à lobes
arrondis, à sommet rétréci apiculé, mais sans acumen, longues de
8-12 centimètres et presque aussi larges, les feuilles des jeunes
pousses beaucoup plus petites (2 à 3 centimètres de long); surface
supérieure finement pubescente dans le jeune âge, plus tard gla-
brescente; surface inférieure tomenteuse blanchâtre, même à l’état
adulte. Pétioles de 2-4 centimètres do long, hérissés de poils jau-
nâtres à l’état jeune, plus tard finement tomenteux. Inflorescences
en larges panicules étalées, très florifères, égalant les feuilles axil-
lantes, parfois plus courtes ou les dépassant. Pédoncules de 3-7 cen-
timètres, robustes, pubescents, jaunâtres. Panicules composées
de cymes assez denses corymbiformes. Bractées lancéolées-linéaires,
subulées, ± arquées au sommet, finement velues, longues de 8-12 mil
limètres. Pédicelles tomenteux blanchâtres longs de 5 millimètres,
sépales ovales-lancéolés, très acuminés, longs de 8 millimètres.
Corolle en entonnoir, de 2 centimètres à 2<=”',5 de long, à tube étroit,
d’un beau rose pourpre; aréoles du limbe tomenteuses blanchâtres.
Capsule velue, hérissée de poils blancs.
Voisin de I. camporum dont il diffère par les feuilles plus briève-
ment pétiolées, non acuminées, avec un tomentum blanchâtre en
dessous, les fleurs en plus larges panicules d'un beau rose rouge.
Plante très ornementale.
Ipomaea atacorensis sp. nov. ; caule proslralo herbaceo hirsulo
pilis paluliü ; foliis ovalo-lanceolalis hirsuUs, apice oblusis mucro-
nulaiis ; pedunculis unifions, peliolo mullo longioribus, sepalis lan-
ceolatis acuiissimis hirsutis, corollâ roseû iubulosa infiindibuliformi,
exius villosulâ.
Haut-Dahomey, Monts Atacora, près des sources de la Pendjari,
à 450 mètres altitude (Chev., n° 24.138). En fleurs en juin au début
de la saison des pluies.
Plante vivace, à souche ligneuse, hérissée sur les tiges, les feuilles
et les inflorescences de longs poils fauves. Tiges grêles couchées.
Feuilles ovales-lancéolées, plus ou moins hastées à la base, de
5-8 centimètres de long, 3““', 5 à 5 centimètres de large, arrondies
et apiculées au sommet, tronquées à la base, sans sinus, couvertes
sur les deux faces de longs poils fauves. Pétiole de 8-15 millimètres
hérissé. Pédoncules floreux, axillaires, uniflores, de 5-10 centimètres
de long. Pédicelles de 8-10 millimètres. Calice velu, à lobes lancéo-
lés-subulés, de 8-12 millimètres de long, hérissés à l’extérieur.
Corolle rose en entonnoir, longuement rétrécie à la base velue à
l’extérieur. Capsule et graines...
— 233
Ipomaea tenuicaulis sp. nov. ; caille ienui volubili glabro ; foliis
ovalo-cordalis, longe acuminatis, suboblusis apiculalis glabris, lobis
laleralibus rolundalis ; pedunculis gracilis, glabris, 3-5 floris subom-
bellalis, sepalis elliplico-ovalis, obtiisissimis, marginis ciliaiis, cæle-
riiin glabris; corollâ infundibiiliformi, 1 cm. longâ, exliis in plicis
sericeâ.
llaut-Chari : Brousse entre Crauipel et la Moyenne Koddo,
7° lat. N. (Chev., n<> 6.398).
Plante grimpante, à tiges très grêles et glabres. Feuilles ovales-
cordées, longuement rétrécies-acuminées au [sommet, à acumen
subobtus apiculé, membraneuses, glabres, longues de 3-6 centi-
mètres, larges de à 3'="', 5; sinus large, arrondi, peu profond;
lobes arrondis. Pétiole très grêle, glabre, long de 2-3 centimètres.
Pédoncules grêles, glabres, longs de B™, 5 à 2'=“', 5 portant une
cyme de 3-5 fleurs subombellées. Bractées linéaires, finement pubes-
centes, de 3-5 millimètres. Pédicelles de 6-8 millimètres glabres,
sépales ovales-elliiitiques, très obtus, glabres, ciliés sur les bords.
Corolle infundibulitorme, de 1 centimètre de long, velue. Capsule
et graines...
Ipomaea Fleuryana sp. nov.; caille herbaceo tenui ; foliis lineari-
lanceolaiis vel linearibus, ulrinqiie aculis in peiiolum aUenualis,
siiperne pilosis ; pedunculis brevibus unifloris vel 2-floris; pedicelli
8-15 mm. longis ; sepalis exterioribus ovalo-aculis, verriicoso-muri-
calis ; corollâ, campanulaia albo-lilaceâ ; capsulâ lævi ; seminibus
villosis.
Guinée française : Hauteurs du Fouta-Djalon, 600-1.400 mètres
altitude, entre Irebéleya et Timbo (Chev., n<> 18.294) et entre Soum-
balato et Boulivel (Chev., n» 18.640).
Plante annuelle très grêle, à tiges filiformes tenues, couchées ou
enroulées, glabescentes ou parfois hérissées de quelques poils.
Feuilles lancéolées-linéaires ou linéaires, atténuées aux deux extré-
mités, acuminées au sommet, cunéiformes à la base et brièvement
pétiolées, de 4-7 centimètres de long, de 4-16 millimètres de large,
membraneuses, finement velues en dessus à poils apprimés, glabres
en dessous. Pétiole de 2 à 6 millimètres de long glabre ou pubescent.
Fleurs isolées ou par deux. Pédoncule de 2-4 millimètres glabre
ou pubescent; bractées très petites, linéaires de 1-2 millimètres de
long. Pédicelles glabres de 8-15 millimètres ; sépales ovales-aigus,
longs de 4-5 millimètres, glabres, les trois extérieurs munis de petits
tubercules. Corolle d’un blanc lilas, longue de 4-5 centimètres, à
tube de l’entonnoir étroit, entièrement glabre. Stigmate capité.
Capsule globuleuse, glabre, de 6-8 millimètres de diamètre, glabre,
s’ouvrant en cinq lobes. Graines noires, triquètres, très finement
veloutées à la surface.
— 234
Ipomaea kourankoensis sp. nov. ; caule herbaceo lemii hirsulo
volubili ; foliis cordato-ovcrtis, (irnlisshnis, ulrinque piibescentibus :
peduncutis brevis puhesceniihits 1-5 florin; nepalis mmlo aciiminntis
pilosis; corollâ villosâ, albâ aiit roseâ ; rapsiilâ lævi ; seminibus
vitlosis.
Guinée française : Saralinian. canton du Kouratiko, dans les
anciennes cultures, (Chev., n»'itMi38).
Annuel. Tiges grêles, griinpanics, puhescenics. l'^euilles entières,
cordées, ovales, acuminées très aisruës, avec les lobes de base arron-
dis, un peu pubescentes sur les deux faces, longues de 3-7 centi-
mètres, larges de 2‘=«‘,5-6 centimètres. Pétiole de 2-0 ccntimèires
de long. Fleurs solitaires ou p:ir paniculos de 2 à 5 à l’aisselle des
feuilles; pédoncules courts, pubescents, longs de 5-25 milti!nètre>.
Bractées j)elites, ovales, caduques. Calice pubesceni, long de
■6-7 millimètres; sépales ovales ou lancéolés-aigus. Corolle en enlon-
noir, de 16-18millimètres de long quand elle est épanouie, pubescente
sur les aréas, blancludre avant son épanouissement, ensuite d'un
rouge ])âlo et d’un beau pourpre à l'intérieur. Capsule sphcri([ue
glabre, surmontée par la base du style épaissie en cône, contenant
quatre graines noirâtres, linement pubescentes, subiriquètres,
longues de ,3 millimètres, ^'oisin de I. Morsoni Baker de Sierra-l.é
I.éone, mais ce dernier a les sépales et les graines glabres.
Ipomaea senegambica sp. nov.; canle tomenloso volubili ; foliin
late ovalis cordalis, apice rolundfifis, velntinis, superne qlabris, lobin
rotundatis ; peliolis lomenlosis ; pedanculis sericeo-lanatis, 2-3 florin;
bracleis lanceolalo-lînearibus pilonin ; nepalin late ovalis, apice obliisis,
pilosissimis ; corollâ injundibnlijormi-campanulala, purpureâ, extus
in plicis sericeâ.
Sénégal : dans les Niayes (Chev., n“ 2.855).
Plante grimpante; tiges robustes, tomenteuses à la surface.
F'euilles largement ovales, cordées à la base arrondies au sommel,
à échancrure étroite, assez profonde, à lobes arrondis, longues de
4-5 centimètres, larges de 3-3'=”', 5, linement velues sur les deux
faces à l’état jeune, plus tard glabres en dessus, pubescentes en
dessous. Pétioles pubescents, longs de 2 à Pédoncules robustes
tomonteux blanchâtres, longs de 2 à 2'“, 3, portant 2-3 fleurs;
bractées lancéolées linéaires, très velues, de 4-5 millimètres de long;
pédicclles floraux de G-12 millimètres, pubescents. Calice très velu,
à sépales largement ovales, très obtus, longs de 6-8 millimètres,
à poils d’un blanc roussâtre. Corolle en entonnoir, velue en dehors
sur les aréoles, longue de 3‘’“>,5, large de 4 centimètres à l’ouverture,
d’un rose vif sur les bords et d’un pourpre noirâtre au fond de la
corolle. Calice et graines,,.
235
Ipomaeasudanicasp.nov.; radice perennis lignoso ; caille antiiio
prosirato glabro, raropiloso ; foliis ovato-lanceolaiis, c&rdalix, acurni-
nalis, glabris ; lobi& rolundalU ; petiolis glabris vel hirsiiUs, filiformis ;
pedunculis filiformis, glabris, petialos subæquantilms 1-2 floris :
hradeis lancealalo-linearibus glabris; sepalis ovato-lanceolaiis,
subulalis ; corollâ flavâ. glabrû ; capsulâ globosâ glabrâ ; seminibus
nigrescentibus glabris.
Guinée française : Koundian (Chev., n° 416); Moriquéniéba
(Chev., n» 446). Fleurs en février-mars, après que les ti;?es anciennes
ont été brûlées par le feu de brousse.
Souche ligneuse vivace, émettant chaque année au collet des
pousses annuelles, couchées ou volubiles, longues de 25-80 centi-
mètres, ligneuses à la base, herbacées, grêles, glabres ou hérissées
à l’extrémité. Feuilles ovales-laneéolées, profondément cordées
à la base, longues de 2-4 centimètres, larges de 1-1'’“, 5, glabres,
chagrinées en dessous, entières ou un peu sinuées sur les bords;
sommet acuminé, aigu; lobes arrondis, sinus basal étroit. Pétiole
glabre ou hérissé, long de 12-30 millimètres. Pédoncules filiformes,
glabres, uniflores, rarement biflores, longs de 15-25 millimètres,
portant vers le milieu deux petites bractées laneéolées-linéaires,
glabres. Pédicelles de 8-12 millimètres, glabres, recourbés après la
floraison. Boutons ovoïdes, subaigus. Sépales ovales lancéolés
subulés, de 5-6 millimètres de long, hérissés de quelques poils au
moins à la base. Corolle en entonnoir jaune pâte, glabre de 2““, 5 de
long; limbe de 2'’“, 5 de large. Capsule globuleuse de 5 millimètres
de diamètres, glabre surmontée du style persistant. Graines noires
glabres.
Ipomaea pyrophila sp. nov.; radice perennis lignoso ; caule an-
nuo prosirato, tarncntoso, fulvo ; foliis lancenlaio-lr tan gui arts, has-
latis, vel lanceolata-linearibus, ulrinque fitlui.'s velutinis, lobis
rotundatis ; petiolis brevibus ; pedunculis 2-4 cm longis, 1-3 floris :
pedicellis gracilis ; bracleis linearibus ; sepalis lanceolaüs suboblusis ;
velutinis; corollâ purpiireâ hirsiilâ ; capsulâ glabrâ globosâ; semini-
bus glabris.
Haute-Guinée française ; Koundian (Chev., n® 421). En fleurs
en février.
Plante vivace, entièrement couverte d’un tomentum gris jau-
nâtre, souche ligneuse émettent chaque année des tiges herbacées
couchées qui se dessèchent après la fructification et sont ordinaire-
ment brûlées par le feu de brou.sse. Feuilles lancéolées triangulaires,
hastées à la base, les supérieures laneéolées-linéaires pubescentes,
a poils courts jaunâtres sur les deux faces, de 3 à 4'’™, 5 de long,
1 à 1*®,5 de large, pointues subobtuses et apiculées au sommet;
lobes de la base arrondis, peu saillants. Pétiole de 5 à 8 millimètres
— 236 —
de long. Pédoncule de 2 à 4 centimètres de long portant de 1 à
3 Heurs; pédicelles de 5-8 millimètres; bractées petites linéaires.
Sépales lancéolés, subobtus, longs de 8-10 millimètres, finement
velus en dehors. Corolle en entonnoir, de 2'=™, 5 à 3 centimètres de
long et de même largeur au sommet, rose, d’un rouge foncé au
centre, velue à l'extérieur. Capsule globuleuse, glabre de 5-6 milli-
mètres de diamètre, surmontée du style persistant. Graines glabres.
Voisin de I. convolvulifolia Hall. f. dont il diffère par les feuilles
lancéolées hastées et par les pédoncules floraux beaucoup plus longs.
Merremia geophiloid.es sp. nov. ; caule herbaceo hirsulo ; foliis
ovalo-cordalis, aciiminaiis, subulalis, superne viridibus, sublus
incano-pilosis ; pedunculis mullifloris taxe paniculalis ; sepalis ovalis,
acuiiusciilis ; corollâ hibuloso-companalalâ, glabrâ, flavâ; capsulâ
ovoideâ, glabrâ, seminibus glabris, brève punclalis.
Guinée française : Sarafinian dans le Kouranko (Chev., n® 20.637)
entre Kouloundala et Kaba (Chev., n° 20.388).
\'ivace. Tiges grêles, grimpantes, hérissées de longs poils blancs,
rugueuses-glanduleuses à la base. Feuilles ovales, cordées, entières,
acuminées subulées à limbe long de 3-6 centimètres, large de
2, 5-5'=“, 5, glabres et d’un vert sombre en dessus, pâles en dessous
et ordinairement un peu pubescentes à la base des nervures. Pétiole
finement pubescent, long de 1,5 à 3 centimètres. Pédoncules axil-
laires, ramifiés en panicule pauciflore et non en ombelie, pubes-
cents, longs de 10-15 millimètres; pédicelles grêles, gtabrescents
élargis au sommet, longs do 10-25 millimètres; bractées petites
ovales,, caduques. Calice glabre, à 5 sépales ovales apiculés au som-
met, longs de 7 millimètres. Corolle en entonnoir, entièrement
glabre même sur les aréas, d’un jaune primevère avec une tache
rouge au centre, longue de 3 centimètres à 3““, 5. Étamines à filets
pubescents à la base. Capsule glabre, ovoïde, atténuée en pointe
au sommet, contenant quatre graines finement ponctuées, mais non
pubescentes.
Merremia hastifolia sp. nov.; caule non alalo, glabro vel hirsu-
lo; foliis Irilobis, haslalis, lanceolalo lincearibus, oblusalis ; lobis
lineari-lanceolalis, oblusis, mucronulalis ; pedunculis peliolos subæ-
quanîibus vel paulo superanlibus, 3-8 floris ; pedicellis subquadran-
gularis ; sepalis 6-8 millimèlres longis ; corollâ companulalâ purpureâ
capsulâ glabrâ, globulosâ ; seminibus lomenloso-cinereis.
Dahomey : Pays des Hollis, entre Massé et Kétou (Chev.,
no 22.992).
Bas-Chari : Sud du Baguirmi, Corbol (Chev., no 9.283).
Voisin de M. plerygocaulos Hall. f. dont il diffère par les tiges
non ailées, parfois hérissées; les feuilles hastées lancéolées-li-
~ 237 —
néaires, subobtuses, de 6-10 centimètres de long, 1 à l‘=">,5 de
large, les deux lobes de la base linéaires, de 3-4 centimètres de long,
5-8 millimètres de large, obutses et apiculées. Pétiole de 1,5-2 cen-
timètres. Pédoncule floral de 1-4 centimètres, anguleux', terminé
par une ombelle de 3-8 fleurs; pédicelles de 3-6 millimètres, sub-
quadrangulaires. Calice de 6-8 millimètres. Corolle pourpre, glabre
dans le bouton, longue de 3-5 centimètres. Capsule globuleuse.
Graines subtriquètres de 3 millimètres de large, recouvertes d’une
pubescence cendrée appriméo.
KaLANCHOE (CliASSULACÉES) NOUVEAUX OU PEU CONNUS
DE Madagascar,
PAR M. II. Humbert.
(Suite).
1“ Kalanclioe Beauverdi H. Hamet, K. Cosianlini R. Hamel et
H. Perrier, K. Guignardi R. Hamel el H. Perrier, K. Jueli R. Ha-
mel et H. Perr., K. scandens H. Perr. Ici aussi un regroupement
s’impose, comme il arrive souvent lorsqu'un matériel abondant
démontre la faible valeur de caractères considérés d’abord comme
spécifiques sur un matériel restreint. I.’e.xamen des types respectifs
(à l’exception du type de K. Constaniini, qui semble avoir disparu),
des diagnoses originales (*), et de nombreux individus, tant dans
la nature que sur le sec, notamment de la belle série recueillie par
M. Decary dans l’extrême Sud, nous a amené à rattacher spécifi-
quement au i)remier de ces noms, énumérés dans l'ordre de leur
publication, les quatre suivants. Il s’agit d’une espèce très dis-
lini'te, entre antres caractères, par son port de petite liane grêle,
glabre à feuilles simples, opposées-décussées, espacées, d’un vert
terne brunâtre ainsi que les rameaux et les calices, et, i)ar sa corolle
à teinte de fond vert bronzé, tachetée de linéoles et de points vio-
lacés brunâtres; espèce polymorphe, surtout quant à la forme des
feuilles et aux dimensions de la corolle.
Les feuilles très épaisses (charnues comme dans tous les Kalan-
choe) sont tantôt franchement sessiles, à limbe ovale ou oblong ou
lancéolé-linéaire, plus ou moins élargi, parfois subcordé, à la base;
tantôt rétrécies inférieurement en une sorte de pétiole large, peu
distinct du limbe; ce dernier, oblong ou lancéolé, s’élargit parfois
latéralement de façon à devenir trilobé-haslé; elles sont entières
ou munies de quelques petites dents vers le sommet.
Les fleurs offrent une assez grande marge de variations dans la
longueur relative du tube et des lobes du calice ainsi que du tube
et des lobes de la corolle; celle-ci peut avoir de 20 à 35 millimètres
de long et ses lobes, médiocres, ovés-subaigus dans les formes à
(') Cf. R. Hamet. Monogr. du g. Kulanchoe. BuIL Herb. Boiss., 2= série 1907; p. 887
(K. Beauverdi) et p. 889 (K. Constaniini); R. Hamet et H. Perrier de la B.athie.
(7)iitrib. à l’étude des Crassulacécs malgaches. Ann. Sc. Nat., 9“ série, t. XVI, 1912,
p. ,868 (K. Guignardi), et Ann. Mus. Colonial Marseille, 3® série, 2® vol., 1914, p. 135
(K. Jueli); H. Perrier de la Bathie. Obscrv. sur le g. Kalanchoe. Arch. de Bot.
t. If, p. 28 (K. scandens).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 3, 1933.
corolie rolativemenf, petite, deviennent amples, suborbiculaircs
dans les formes à corolle grande; l’insertion des filets staminaux se
fuit entre le 1/5 inférieur et la l/'2 du tube corollin.
l.a ganunc de ces variations se présente ici de telle manière qu’il,
est difficile de définir des variétés ou races (quoique les « espèces »
décrites, ou du moins quelques-unes d’entre elles, notamment
K. Guii/nardi, puissent être considérées comme telles), car les
caractères foliaires et floraux indiqués ci-dessus interfèrent parfois
d'un exemplaire à l'autre, et certains d’entre eux n’ont .peut-être
(pi'nne valeur individuelJe ou saisonnière. A propos des caractères
uonnés comme distinctifs par les auteurs, il convient de faire une
remarque au su.jet des carpelles du K. Gui-gnardi : sur le type, en
fruits, les carjvelles sont, comme il est dit dans la diagnose originale,
rLX'ourbés en dehors de bicon à devenir divergents; mais cette
divergence tardive, jilus ou moins accusée dans les diverses formes
de K. Beaiiverdi, est différenle de la divergence offerte dès l’an-
tlic'se parles espèces comme K. gracilip/'s, K. campnnulaia, K. pel-
lala, où c.haquo carj>el!-e prés<uite une convexité longitudinale ac-
cusée suivant la ligne de sulure de ses deux bords affrontés, con-
vexité qui re|K)rte vers la ixù'ipliérie de la Weur les sommets des
4 ovaires et qui éloigne dès leur base les 4 styles plus ou moins
redressi's, tandis que dans la ^diipart des antres espèces, notam-
ment celle considérée ici, cetle 'ligne de sulure est à (mmi près droite
à l'anthèse, et les sommets des o^'^d^es ainsi que les styles sont
alors rapprochés de l’axe de la fleur.
K. Bcauverdi est répandu c;i et là dans le « busli » xéropbile du
domaine -du Sud, à basse aililmle; son aire déborde largement les
limites 'de ce domaine, ]misqu'on le retrouve non scnloment dans
les bois secs de la partie méridionale dm domaine de J'OueSt, mais
encore .jusque dans la vallée d'ibosy, vallée à climat sec, à
85'ü mètres ail itude (ofi il vit en compagnie d'autres représentants
du busli du Sud, comme Kalmuiwe ’beharemis, Vernonia rnhlm-
iea. etc.), et aussi dans les bois sablonneux très socs de l’Ambongo,
à Manongarivo (^), d’oi'i vient le type de K. Gmifinnrdi.
Il est représenté dans riierbier du Muséum par les numéros sui-
vanls : Ge.xy, C.3.5'2, Sud (type de/v. Tiemiverdi)\ H. Perrier de ua
Rathie. 1.8(11, bois sablonneux très secs, Manongarivo, Ambongo,
janvier l’t>05 (type de K. Guignardi)-, 10.088, bas Menarandra et
côte Mahafaly, juin 1910 (type de K. Jaeli]; 12.7b0, Tongo’bory
(Onilahy, bois sur calcaire, août 1919); 17.884, provenant des
gorges du Filierenana, mais re]danté à Tananarive dans un jardin :
(9 Ce Manongarivo ne doit pas être confondu avec le massif du même nom, dans le-
domaine du Sambirano.
— 240
feuilles robustes, plus grandes, plus allongées qu’elles ne le sont
habituellement dans le pays d’origine à climat plus sec (type de
K. scandens); Decary, sans n°, Faux-Cap, 20 août 1917; sans n»,
Ampotaka, novembre 1917; 2.864, Ambovombe, 21 mai 1924;
2.891, Beaniky, sur calcaire, 10 juillet 1924; 3.255, Andrahomana,
5 septembre 1924; 4.267, Antanimoro, 10 juillet 1926; 9.026, Tra-
nomaro, forêt broussailleuse, sur cipolins, 19 juin 1931; 9.07b,
Behara, 30 juin 1931; 9.084, Ambovombe, 1®' août 1931; 9.090,
Kotoala au S.-W. d’Ambovombe, dunes anciennes, 5 août 1931;
9.164, Ambovombe, sur les calcaires littoraux, 18 août 1931;
9.282, près du lac Anongy, sur terrain cristallin, 20 octobre 1931;
H. Humbert et C. F. Swingi.e, 4.949, vallée d’thosy, 850 mètres
altitude, 29 juillet 1928; 5.417, entre Itampolo et le delta de la
Linta (côte Mahafaly), 23 août 1928; 5.667 1er, Behara (bassin du
Mandrare), 10 septembre 1928.
5» Kalanchoe bracleaia Sc. EH. in .lourn. Linn Soc. Bot., XXIX,
p. 15, 1891 et K. Nadyæ R. Itamet in Bull. Herb. Boiss. 2® série,
1907, p. 892.
La comparaison d’un fragment du type de Scott Ei.liot (2.992),
provenant des dunes des environs de Fort Dauphin, et des numéros
cités comme types de K. Nadyæ (Geay, 6.358; .Ai.lu.aud, 16; Gâ-
tât, 445) nous a montré leur identité spécifique : K. Nadyæ
Hamet = K. bracleaia Sc. Eli.
Notons que K. bracleaia a les feuilles pétiolées{ pétiole de 5-7 milli-
mètres,'comme le dit Scott Elliott dans sa diagnose originale), et
non sessiles comme l’indique Hamet dans sa clé et dans sa diagnose.
Scott Elliot a récolté cette plante dans les dunes sablonneuses des
environs de Fort Dauphin; Decary l’a recueillie également près
de Fort Dauphin (4.066, rochers gneissiques, 17 juin 1926), sur des
dunes fixées à Andrahomana (10.650, 21 septembre 1932) et en
diverses localités du district d’Ambovombe (2.880, Elakeiaka,
rocailles gneissiques, 29 avril 1931; 8.975, mont Vohitsaombe,
rochers gneissiques, 10 juin 1931 ; 9.066, Behara, gneiss, 30 juin 1931
9.184, Ambovombe, sables, 7 septembre 1931; 9.251, Amboasary,
sur le cristallin, 1®'' octobre 1931 ; 9.281, près du lac Anongy, dunes
anciennes, 2 octobre 1931. Nous l’avons récoltée nous-même aux
environs de Tsihombe (H. Humbert et C. F. Swingle, 5.582, 8 sep-
tembre 1932) et revue à Behara. Elle paraît propre à l’extrême Sud
de l’île.
Cette espèce est très voisine de K. orgyalis Bak. [K. anlanosiana
Drake) [^) dont elle pourrait être considérée comme une sous-
(1) R. Hamet. Sur quelques Kalanchoe de la flore malgaclic. Ann. Mus. Colonial
Marseille, 1915, p. 127.
— 241 —
espèce. Elle s’en disüngue, facilement in vivo, difllcilement in sicco,
par les feuilles plus petites, à limbe (de 2 à 4 centimètres de long)
brusquement contracté en pétiole relativement long (égalant
1/2 à 1/3 de la longueur du limbe), par les sépales sensiblement
plus longs (pie larges, très aigus, par les corolles rouges, un peu
plus grandes (environ 1 centimètre) à tube moins nettement télra-
gonc.
Dans K. orgyalis les feuilles sont en moyenne deux à trois fois
plus longues et plus larges (limbe de 6 à 10 centimètres de long,
parfois 15); le pétiole n’égale que 1/5 à 1/10 de la longueur du
limbe; les sépales sont non ou à peine plus longs que larges, peu
aigus, les corolles jaunes (longues de 6-9 millimètres), nettement
tétragones.
K. bracleala et K. orgyalis ont un indûment de poils-écailles très
caractéristiques, à trois branches longuement triangulaires-aigucs
dont deux plus rapprochées (rappelant la forme du limbe de Sagit-
taire), fixés par le centre commun des 3 branches {'■). Ces poils sont
abondants et peu opprimés sur les jeunes rameaux et pédoncules
et se retrouvent sur le calice; sur les feuilles ils sont très apprimés;
dans K. bracleala ils sont plus ou moins caducs, plus ou moins tôt
englués dans une sécrétion épidermique cireuse qui donne à la
feuille un aspect blanc grisâtre argenté; dans K. orgyalis ils sont
ordinairement persistants et non ou moins englués et la teinte de
feuille un aspect blanc grisâtre argenté; dans K. orgyalis ils sont
ordinairement persistants et non ou moins englués et la teinte de
la feuille est plutôt brunâtre bronzée. C’est sur les [lédoncules qu'ils
restent le mieux visibles même dans les formes où, sur les feuilles,
ils sont caducs ou englués, formes qui paraissent « glabres » (qualifi-
catif employé par Baker puis par R. Hamet au sujet de K. orgyalis)
à première vue.
K. orgyalis s’étend depuis les bassins de l’Onilahy (Grandidier
et du Mangoky (Perrier de la Bathie, 1 1.788) jusque dans l’Ouest
du Betsileo, Baron, 105, 249) et dans la vallée de la Menarahaka
à l’Est d’ihosy (H. Humbert, 3.048, vers 800 mètres altitude,
31 octobre 1924).
['■) K. HildebrandtüBaiWon, espèce voisinemais plus distincte à flenrspetites(corolles
d’environ 5 mm. de long), bien plus nombreuses, d’abord blanc de lait puis jaunâtres,
offre des poils de structure analogue mais pour la plupart à branches bifides ou multi-
fides, ± stellés. 11 a à peu près la même aire que K. orgyalis.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. V, 1933.
16
242 —
Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie,
PAR M. A. Guillaumin.
LX. — Plantes recueillies par M. Franc (^),
(9« supplément) .
J. Franc, ayant pris sa retraite et quitté la Nouvelle-Calédonie,
a remis au Muséum un important lot de plantes provenant de
récoltes anciennes ou fruit de ses dernières herborisations avant
de rentrer en France.
Son œuvre botanique en Nouvelle-Calédonie s’échelonne donc
de 1905 à 1930 et 3.187 échantillons (beaucoup représentés par
plusieurs parts) sont entrés, directement ou non, dans notre her-
bier national.
L’énumération ci-après ne comprend que des numéros non
encore mentionnés ou, s’ils ont été cités, avec des indications de
série ou de localité différentes.
Clemalis glycinoides DC. — Anse Vata (2.227).
Hibbertia lucens Brong. et Gris. — M‘ Koghi (2.254), Hermitage
(2.421).
Capparis neo-caledonica Vieill. — Nouméa (569).
Hybanihus ilicifoUus Schinz et Guillaum. form. linearifolia
Guillaum. — Nouméa (2.217).
Pillosporum Deplanchei Brong. et Gris. — Val Suzon (2.502).
P. dzumacense Guillaum. — M‘ Dzumac (2.301).
P. gracile Panch. ex Brong. et Gris. — Prony (1.551 sérié A),
« Sanguin ».
P. loniceroides Brong. et Gris. — Couvelée (2.491).
P. paniculalum Brong. et Gris? — Prony (1.521 série A, 1845,
1863 série A). — Les échantillons très pauvres ne présentent aucun
ovaire ceux-ci ayant été dévorés par les insectes, cependant les
sépales aigus semblent indiquer qu’il ne faut pas les rattacher au
P. pronyense Guillaum.
P. Simsonii Montr. — Hermitage (2.365).
P. suberosum Panch. ex Brong. et Gris. — Nouméa (2.231).
Hypericum gramineum Labill. — .Sans localité ni n“.
Monlrouziera sphæroidea Panch. ex Planch. et Triana. — Cou-
velée (2.410).
(>) Voir Bull. Mus., 1913, p. 519; 1919, p. 213, 288, 372; 1920, p. 254; 1921,
p. 119, 598; 1922, p. 103, 186, 545; 1925, p. 480; 1926. p. 231; 1927, p. 272; 1929,
p. 121; 1930, p. 165; 1932, p. 688,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n“ 3, 1933.
Garcinia amplexicaulis Vieill. ex Pierre. — Baie du Sud (211 sé-
rie A).
G. neglecta Vieill. — Hermitage (573 = 4).
Calophylluni caledonicum Vieill. — bords de la Caricouyé (39 sé-
rie A).
C. neurophijllum Schltr. — Hermitage (547).
Sida acula Burm. f. — Nouméa 1.375, 2.274).
*.S. cordifolia L. — Nouméa : M‘ CofTm (2.268)
Thespesia populnea Cav. — Nouméa (1.799).
Sterculia auslro-caledonica Hook. f. — M‘ Koghi (2.300)
S. bullata Panch. et Seb. — Port Despointes (556, 556 série A).
S. dzumacensis Guillaum. — M‘ Dzumac (531 série A).
Commersonia Barlramia Merr. — Hermitage (48 série A).
Maxwellia lepidola Bbill. — Couvelée (65).
Triumfella rhomboidea Jacq. — Ouen Toro (571).
Solmsia calophylla Baill. var. chrysophylla Guillaum. — Couvelée
(2.481).
Elæocarpus alalernoides Brong. et Gris. — Couvelée (2.213).
* E. yateensis Guillaum. sp. nov.
Arbor 10 m. alla, ramis validis, nodosis, primum argenleo ad-
presse pilosis, mox glaberrimis, foliis ovaiis (10-13 cm x 5-6 cm),
coriaceis, apice acuminalis vel aculis, basi cunealis, margine serratis,
supra primum argenleo adpresse pilosis, cilo glabris, subtus argenleo
adpresse pilosis, nervis 10-13 jugis, subtus prominenlibus, venis
densis, parallelis, petiolo valido, 3-5 cm. longo, apice iumido. Inflo-
rescenliæ circa 2 cm. longæ, sparse hirsulo pilosæ, apice flores 2-6 ge-
renles, pedicellis [alabaslra inaperta lanlurn vidi) 5 mm. longis, dense
rujo albido pilosis, alabaslris globosis, 5 mm. diam., calycis phyllis
triangularibus, crassis. Mus extraque dense adpresse pilosis. Mus
carinalis, petalis ovaiis, extra valde Mus lanlurn ad basin adpresse
pilosis, apice 6-9 lobulatis, slaminibus dense barbalis. Infrulescenliæ
3-4 cm. longæ, sparse pilosæ, pedicellis 1 cm. longis validis, densius
adpresse pilosis, fruclibus ovaiis (2,5 cm x 2 cm.).
Yaté (2.054).
\ oisin d’ZÎ. geminiflorus mais feuilles non bullées et pédicelles
inliuiment plus courts; les feuilles ont la forme de celles d'É. casla-
neifolius mais les inflorescences sont très différentes.
Hugonia Penicillanlhemum Baill. ex Panch. et Seb. — Hermitage
(2.427).
Dubouzeüa acuminala Sprague. — Prony (1.560 série A, 1899).
Myrtopsis macrocarpa Schltr. — Couvelée (77), M‘ Dzumac
(2.483).
Phelline macrophylla Baill. — Hermitage (2.489).
244 —
Dulailhjea sessilifoliola Guillaum. — Hermitage (•2.463).
Acronychia lævis Forst. — Couvelée (1.342).
Halfordia Kendack Guillaum. — Prony (223 série A).
Ryssopleris discolor Gdr. — Anse Vata (1496).
Soulamea fraxinifolia Brong. et Gris. — Hermitage (201).
S. Pancheri Brong. et Gris. — Couvelée (2.403).
Dysoxylon atbicans Vieill. ex C. DC. — Doumbéa (1.396 série A).
D. Francii Guillaum. ■ — Hermitage (2.2‘24).
D. galopense G. DC. — Prony (17.07).
Aglaia elæagnoides Benth. — Nouméa (sans n«).
Sphenostemon plalycladum Baill. — Païta (sans n°).
Gymnosporia bupleuroides Guillaum. — Yaté (2.041, 2.060).
G. Fournieri Loes. — Hermitage (2.230).
Plerocelaslrus marginalus Bail!. — SansHocalité (2.302).
Colubrina asiaiica Brong. — Prony (1.704), baie de rOriihe-
linat (2.273).
Gouania Le Ratii Schltr. — Yahoué (817 série A).
Allophyllus lernaius Radlk. . — Maré (1.224).
Guioa fusca Radlk. — Hermitage (2.242).
G. glaiica Radlk. — Prony (1922).
G. villosa Radlk. — Sans localité (2.359, 2.361, 2.362), Hermi-
tage (26, 2.360).
Cupaniopsis œdipoda Radlk. — Prony (693 série A, 1.610 série A).
Storthocalyx chryseus Radlk. — Hermitage (534), Couvelée (2.485)
S. Pancheri Radlk. — Prony (1.684).
Arylera coltina Radlk. — Ouen Toro (825).
Gongrodiscus parvifolius Radlk. — M‘ Dzumac (565 série A).
G. sulJerrugineus Radlk. — Hermitage (2.395).
Dodonæa viscosa Jacq. — Ouen Toro (2.460).
Euroshinus verrucoms Engl. — Hermitage (153 “).
Lotus australis Andr. — • Maré (1.067 série A).
Indigofera Anil L. — Sans localité (1.606).
Tephrosia purpurea Pers. — Ile Sainte-Marie (2.282).
Desmodium adscendens Sw. — Nouméa (1339).
D. helerophyllum DC. — M* Coffin (2.223, 2.269).
D. polycarpum DC. — Yaté (2.059, 2.083).
Arlhroclianthus Deplanchei Hochr. — Yaté (2.048) et sans localité
ni n°.
Abrus precatoriiis L. — M‘ Coffin (2.267).
Glycine labacina Benth. — Nouméa (2.276).
G. lomentosa Benth. — Dombéa (2.321).
Pueraria neo-caledonica Harms. — Hermitage (734 série A).
Canavalia obtusifolia DC. — Yaté (2.061).
Phaseolus semi-ereclus L. — Nouméa (2.244).
Derris uliginosa Benth. — Anse Vata (1640).
— 245 —
Cæsalpinia sæpiaria Roxb. — Nondoué (2.239).
’ Cassia hispida L. — Yahoué (2.240).
C. occidenialis L. — Yahoué (640 série A).
Acacia simplicifolia Seliinz et Guillauiii. — Maré (1.164 série A).
A. spirorbis Labill. — üuen Toro (57).
Alhizzia Callislemon Guillaum. et Beauvis. - - Prony (794 série A).
A. granulosa Benlli. — Yahoué (757 série A).
A. obouala Benth. — Col d’Amieu (2.352).
Serianthes calycina Benth. — Hermitage (741).
S. Peliiiana Guillaum. — Prony (1.548 série A) « Faijefaye ».
Licania aff. L. Balansæ Guillaum. — Prony (2.026).
L. rhamnoides Guillaum. — Yaté (2.075).
Argophytlum ellipliciim Labill. var. oblongifolium Guillaum.
Haute-Tonlouta (2.431).
Dedea major Baill. — >B Dzumao (1.289).
Pancheria alalernoides Brong. et Gris. — Baie des Pirogues
(2.292).
P. Seberlii Guillaum. — M‘ Koghi (312 série A), Yaté (2.109).
Geissois pruinosa Brong. et Gris. — A’até (2.022).
Spiræanihemuin etlipUcum Vieill. ex Pampan. — Dombéa (2.290).
Cunonia pulchella Brong. et Gris. — M‘ Koghi (562).
‘ Crossosiylis grandiflora Brong. et Gris. — Prony (1.615 série A).
* Phaseolus luleolus Gagnep. — Prony (1.989).
Terminalia CaUippa L. — lie Sainte-Marie (2.281).
Lumnilzera racemosa Willd. — Nouméa (2.298).
Trisiania capilulaia Panch. ex Brong. et Gris. — Yaté (2.038).
Mooria floribunda Guillaum. — La Coulée (1.978 a).
Calycorecles rubiginosus Guillaum. var. — M‘ Dzumac (2.495).
Xnnlhoslemon myrlifoUiim Pampan. — Dombéa (197 série A).
X. nibrurn Ndzu. — Yaté (2.053).
AL siilfureum Guillaum. — Yaté (2.019).
Myrlus ngoijensis Schltr. — M‘ Dzumac (528 série A).
M. pailensis Schltr. — Prony (1.553 série A).
M. rnfo-punclalus Brong. et Gris. — M‘ Dzumac (208).
Psidiomijrlus locellalus Guillaum. — M* Dzumac (686 série A)
« Faux Goyavier ».
Eugenia Brakenridgei A. Gray. — Prony (1.748 série A).
E. clusioides Brong. et Gris. — Yaté (2.084).
E. pauper Guillaum. — - Nouméa (2.218).
Syzygium arlense Montr. ex Guillaum. et Beauvis. — Dombéa
(321 série A) Prony (1.744 série A) « Noirol »
S. laleriflorum Brong. et Gris. — Yahoué (625), Paita (1.283),
Hermitage (2.428).
S. multipetalum Panch. ex Brong. et Gris. — Val Suzon (2.476).
.S. rhopalanlhuin Schltr. — Yaté (2.017).
— 246 —
s. ienuiflorum Brong. et Gris, var. capillaceum Brong. et Gris.
Prony (2.044).
Barringlonia neo-caledonica Vieill. — Yaté (2.073) « Faux
bananier ».
Bien que les feuilles soient absolument entières, je n’hésite pas
à rapporter cet échantillon au B. neo-caledonica à cause de l’ovaire
à 4 loges.
Piliocalyx laurifolius Brong. et Gris. — Prony (1.772 série
1.773 série A) M* Dzumac (2.496).
L’échantillon : M* Koghi (550) que Bonati a rapporté à cette
espèce est, en réalité Syzggium macranthum Brong. et Gris.
Pemphis acidula Forst. — Yaté (2.057).
Sonneralia alba Sm. — Nouméa (Ouen Toro) (2.295).
Casearia sylvana Schltr. — Plaine des lacs (1.955).
C. puberula Guillaum? — Nouméa (188 série A).
Homalium ausiro-caledonicum Seem. — Baie du Sud (248 sé-
rie A).
H. Deplanchei Warb. — Dombéa (327).
H. Francii Guillaum. — Hermitage (507 série A).
Fl. kanalense Briq. — Sans localité (216).
Passiflora auranlia Forst. — Ouen Toro (2.271), Nouméa (2.389).
P. fœlida L. — Prony (840 a^).
Didiscus Cussoni Guillaum. et Beauvis. — Ile Sainte-Marie
(2.284).
Cenlella asialica Urb. — Yaté (866).
Myodocarpus crassifolius Brong. et Gris, forme de jeunesse.
Yaté (2.018).
M. involucratus Brong. et Gris. — M‘ Dzumac (2.499).
Nolhopanax Scopoliæ Harms. • — M‘ Dzumac (288).
Meryla coriacea Baill. — M‘ Dzumac (578 série A).
Schefflera Golip Baill. — Prony (1.596 a série A).
S. Le Bain R. Vig. — M‘ Mou (646, série A).
Tieghemopanax microcarpus R. Vig. — Col d’Amieu (2.351).
T. Schlechieri R. Vig.? — Couvélée (2.424).
T. simabæjolius R. Vig. — Couvélée (2.487, 2.490).
Dizygolheca Lecardii R. Vig. — Sarraméa (2.350).
L’échantillon comprend une feuille adulte assez profondément
et irrégulièrement dentée et deux feuilles de jeunesse étroites et
profondément dentées, absolument semblables à un échantillon
que je n’avais pu, jusqu’ici rattacher à aucune espèce.
D. Reginæ Hemsl. — Prony (1.665 série A, 1.915).
Remarquable par les folioles plus larges que dans le type (jus-
qu’à 4 centimètres) mais les styles ne sont soudés qu’à l’extrême
base.
Bikkia campanulala Brong. et Gris. — Prony (1.536, 1.826).
— 247
Deniella repens Forst. — Rivière de Koumac (2.255), Yaté
(2.015 série A).
Chomelia leioloba Guiilaum. — (227).
Ixora Francii Schltr. et Krause. — Baie du Sud (240).
/. moniana Schltr. — M‘ Koghi (2.286).
Neofranciella plerocarpon Guiilaum. — Prony (1718).
Randia nyoyensis Hutch. et S. Moore. — Couvélée (581) Prony
(1.849) baie du Sud (1.570).
— var velutina Guiilaum. var. nov.
A lypo differl foliis usque ad 32 cm x 16 cm, infra velulinis —
Couvélée (2.409).
Alraclocarpus heîerophyllus Guiilaum. et Beauvis. — Prony
(1.766).
* A. simulans Guiilaum. sp. nov.
Frulex3 m. allas, trunco circa 7 cm. diam., ramis breviler pube-
rulis, primum compressis, deinde leretibus, foliis oblanceolalis {usque
ad 45 cm. x 15 cm.), basi acuie cuneatis, apice aculis, supra glabris,
sublus breviler velulinis, nervis 14-19 fugis, venis in nervis lalera-
libus perpendicularibus. Iaxis, peliolo valida, 4-5 cm. longo, brevis-
sime puberuk), slipulis lanceolalis, 2 cm. longis, brevissime puberulis.
Inflorescenliæ juvéniles supra axillares, filiformes, reciæ, simplices,
usque ad 17 cm. longæ, breviler puberalæ, foliis floralibus parvis,
ovalis (2-4 cm x 1-2 cm), basi rolundalis, apice valde aculis, supra
glabris, infra breviler velulinis, nervis 5-6 fugis, peliolo brevissimo,
veleres in Irunco denudalo, robusliores, valde angulatæ, ramosæ, usque
ad 30 cm. longæ, parlibus junioribus breviler puberulis, aliis glabris,
foliis floralibus minoribus, vulgo 1 cm’, minoribus, in ulraque pagina
sed præcipue infra breviler velulinis, brevissime petiolalis, slipulis
peliolo longioribus, exlra breviler puberulis, floribus griseo-violaceis,
1-3 nis, pedicello gracili, circa 1,5 cm. longo, apicem versus in ova-
rium sensim dilalalo, brevissime puberulo, calyce conico, exlra pube-
rulo, circa 4 mm. longo, usque ad medium lobis 5, subulalis, fisso,
corolla 2 cm longa, îubo dimidio inferiore cylindrico, exlra subglabro
basin versus glaberrimo, inlus supra basin pilis ereclis dense slri-
gilloso, dimidio superiore subilo dilalalo ampulliformique, exlra
dense puberulo, inlus glabro, lobis lubo æquilongis, palulis, lanceo-
lalis, in ulraque pagina glabris, slaminibus lubi orem altingenlibus,
anlheris lanceolalis, 5 mm. longis, filamenlis brevibus lerlia infima
parle inserlis, slylo cylindrico, sligmale ellipsoideo, 2-fido, lubi orem
allingenle, slylo æquilongo.
M‘ Koghi, forêts, 500 mètres (2.314).
Espèce présentant l’aspect du Neofranciella plerocarpon Guiilaum.
qui a l’ovaire ailé ou de V Alraclocarpiis‘1 aragoensis Guiilaum.
248
qui a les feuilles membraneuses, plus petites, très obtuses ou sub-
arrondies à la base et obtuses au sommet et dont les fleurs sont
subisolées, sessiles ou à l’extrémité d’un pédoncule y;arni de
bractées au sommet.
Scijphiphora hydrophijllacea Gærtn. — Yaté (2.016).
Gueltarda eximia Schltr. — Prony (1.577, 1.846).
G. ioensis Baill. — Nondoué (630).
G.speciosaL. — Prony (1.590).
G.? trimera Baill. — Prony (1.709).
Gardénia Aubry i Vieill. — Prony (1.493, 1.627).
Paveita opulina DG. — Ouen Toro (622).
Morinda Candollei Beauvis. — (2.286).
M. kanalensis Baill. ex Guillaum. — Yaté (2.082).
Cœlosperinurn coryrnbosum Baill. — Prony (1.5811).
Psychotria coltina Labill. — Nouméa (557).
P. Deplanchei Guillaum. — M‘ Koghi (2.393).
P. Ferdinandi-Muelleri Guillaum. — Couvélée (2.415).
P. oleoides Schltr. — Prony (1.805, 1.898).
P. Pancheri Schltr. — Puïta (23).
P. riipicola Schltr. - — M‘ Dzumac (2.482).
P. speciosa S. Moore. — Prony (1.503).
yormandia neo-caledonica Hook. f. — Hermitage (294).
Geophila herbacea O. Ktze. — Yahoué (2.275).
Spermacocce verticillala L. — La Coulée (2,305).
Ayeralum conyzoides DC. — Nouméa (2.235).
Erigeron bonariensis L. — Prony (1.952).
E. neo-caledonicus S>. Moore. — Nouméa (883 série A).
Gnaphaliiim purpureum. L. Nouméa (2.306).
G. japonicum Thunb. — • Prony (2.035).
G. luleo-album L. — Nouméa : Anse Vata (2.307).
Helichrysum neo-caledonicum Schltr. — Sarraméa (455).
Siegesbeckia orienlalis L. — ■ Ouen Toro (432).
Wedelia biflora DC. — lie Sainte-Marie (220).
Lipochæla lifuana Hochr. — Nouméa : Anse Vala (2.243).
Emilia soneinfola DC. — La Coulée (2.266).
L’espèce n’était pas encore signalée à la Nouvelle-Calédonie
mais l’£. sagittata DC. déjà trouvé par Sarasin n’en est probable-
ment qu’une variété.
* Leucopogon coryphilus Guillaum. sp. nov'.
Eriilex parviis, 40 cm. allas, ramis torliiosis, dense folialis, pri-
rniim brevisime puberulis, cito glabris, foliis elliplicis [circa 1,5 cm.
X 0,6 cm.), apice basique rolundatis, supra lucidis longiludinali-
erque striatis, infra papilloso albidis, coriaceis, petiolo brevissimo,
— 249 —
vix disUncto, margine puberulo ; spicis valde abhreviaiis, 5 mm.
longis, pedunculo bracteis dorso puberulis, margine ciliolulatis obleclo
floribns sessilibiis, 3 mm. longis, braclea 1, bracteolis 2, bractea simi-
libus sed valde carinalis, cahjcis segmenlis laie ovatis, apice roiun-
datis. margine ciliolulatis, concavis, corolla [ianlum inaperla) 3 mm.
longu, usque ad medium lobala, lubo ovalo, extra glabro, intus ad
apicern ut lobis lanalo, staminibus tubi faiice insertis, filamentis
antheribus leviter longioribus, glabris, aniheris pendulis, glabris,
disci squamis allé connatis, apice rotundatis, ovario subæquilongis,
ovario laie ovoideo, glabro, stylo subulaio, glabro, ovario breviore.
Yalé, coteaux escarpés peu couverts (2.012).
Voisin de L. longislijlis Brong. et Gris mais feuilles non mucro-
nées au sommet, très blanches en dessous, inflorescences plus
courtes, à bractées pubérulentes sur le dos, pièces du calice ovales
et arrondies au sommet et non lancéolées aiguës et style très court.
Carthamus lanalus L. — Nouméa (1.327 série A).
Xanlhium spinosum !.. — Nouméa (1.346 série A).
Scævola frutescens Krause. — lie Sainte-Marie (2.279).
■S’, monlana Labill. — La Coulée (sans n»), Hermitage (2.426).
L. Cgmbulæ Labill. — Prony (1573).
L. salicifolium Brong. et Gris. — M‘ Koghi (2.383).
Dracocephalum ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — M‘ Dzu-
mac (19), Prony (1.519 série A), Hermitage (2.420).
Plumbago zeylanica L. — Ouen Toro (2.094).
Rapanea lanceolata Mez. — Prony (2.024, 2.025).
R. macrophylla Mez. — Prony (1.538).
R. rnodesta Mez. — M‘ Dzumac (525).
R. novo-caledonica Mez. — Nouméa (1.379).
Tapeinosperma robustum Mez. — Prony (1.914).
T. sessilifolium Mez. — Bords de la Téné, à Bourail (783).
— 250 —
ISACHNE TrOCHAINII A. CaMUS
ESPÈCE NOUVELLE DE vAfBIQUE TROPICALE,
PAR M"8 Aimée Camus.
Isachne Trochainii A. Camus, nov. sp.
Planta annua, circiier 20-25 cm. alla. Culmi graciles, ascendenles,
plurinodi, glabri, superne nudi, nodis puberulis. Foliorum vaginæ
siriatæ, glabræ, superne sæpe piliferæ. Ligulæ anguslæ, Iruncalæ,
pilosæ. Laminæ planæ, firmæ, lanceolaiæ, aculæ, basi rotundalæ,
2.5- 4 cm. longæ, 3-6 mm. lalæ, supra glabræ vel pilosæ, sublus gla-
bræ. Panicula exserta, ambilu ovala, 4-5 cm. longa, 3-5 cm. lata;
axis sulcato-angulalus ; rami primarii flexuosi, ramosi, glabri, inf.
2.5- 3 cm. longi ; pedicelli 2 mm. longi, glabri, apice paulo incrassali.
Spiculæ 1,8-2 mm. longæ, suborbiculatæ, bifloræ. Glumæ vacuæ
subæquales, 1,6-2 mm. longæ., herbaceo-membranacæ, violaceæ, ova-
læ, rotundalæ, 5-nerviæ, nervis lenuibus. F. inf. ^ : gluma ///a
1.5- 6 mm. longa, ovala, apice rolundala, alba, superne violacea, gla-
bra, b-nervia ; palea glumam æquans ; anlheræ oblongæ, sligrnala
exserla, elongala. Fl. sup. ÿ : gluma IV^ 1,2-1, 5 mm. longa, ovala,
subacuta, coriacea, dorso convexa, alba, nilida, rugulosa ; palea glu-
mam æquans.
Sénégal : Casaraance, rizière près Bignonia (Trochain, n® 1.438);
rizière de Fogny (Trochain, n® 1.472); terrains salés.
Les feuilles de cette espèce sont munies de poils épars en dessus.
La fleur supérieure est un peu plus courte et bien plus coriace que
l’inférieure; celle-ci atteint au sommet la partie supérieure des
glumes.
Cette espèce se rapproclie surtout de V Isachne hirusla Trinius, du
Brésil, mais ses feuilles et ses gaines foliaires sont presque glabres,
les deux fleurs sont presque égales, la supérieure ne dépassant pas
l’inférieure, les glumelles de la Heur supérieure ne sont pas densé-
ment poilues.
L’7. Trochainii rappelle un peu 1’/. Kunlhiana Trinius, du Bré-
sil, mais ses feuilles sont plus étroites, ses glumes vides plus arron-
dies au sommet, les deux fleurs de texture plus différente.
Il ressemble un peu comme port à 1’/. rigens Trinius, des Indes
occidentales, mais la glume de la Heur inférieure n’est pas aussi
coriace, la panicule est plus large, les deux glumes vides poilues
ne dépassent pas les Heurs et ne sont pas dépassées par elles.
Enfin par son inflorescence de forme ovale, à rameaux très si-
nueux, ses glumes poilues, il rappelle beaucoup 1’/. Perrieri
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n'’ 3, 1933.
— 251 —
A. Camus, de Madagascar, mais il en diffère par sa souche fibreuse,
non traçante, ses feuilles ovales, non étroitement linéaires, enfin par
ses glumes très arrondies au sommet.
Enfin, il diffère de 1’/. Chevalieri A. Camus, espèce d’Indo-Chine,
dont il a un peu le port, par sa panicule moins étroite, ses glumes
arrivant presque à la même hauteur que les fleurs, non bien plus
courtes, ses deux fleurs moins inégales, ses feuilles plus larges, sa
souche cespiteuse et non rampante.
Svit UI^E PARTICULARITÉ DU PÉRIDERME
DE GyUOCARI’US asiaticus Willd.
PAR M. W. RrSSEI.L.
Le Gyrocarpus asialicus Wild, csl une Henicindiacée qui croît
dans les régions tropicales de l’Asie et de l’Afrique il secrète
une huile essentielle localisée dans des cellules isolées de l’écorce,
du liber et de la moelle. La tige, dans le jeune âge, est revêtue d’un
épiderme pilifère à forte cuticule doublé d’un hypoderme sclérilié;
de bonne heure ces deux assises sont exfoliées par suite de la forma-
tion aux dépens de la deuxième assise corticale d’un périderme qui
atteint en peu de temps une épaisseur considérable. Ce périderme a
une structure assez curieuse; en effet, l’assise génératrice qui lui
donne naissance au lieu de former en direction centrifuge unique-
ment du suber produit alternativement des assises de cellules fai-
blement subéritiées et, des rangées de sclérites tabulaires à lumen
très réduit.
Travail fait au Laboratoire d’ Agronomie tropicale
du Muséum dirigé par II. A. Chevalier.
(*) Le Gyrocarpus asiaticus connu depuis longtemps en Abyssinie, au Mozambique
et dans l’Angola (cf. Oliver. Flora of tropical .Mrica) a pour la première fois été trouvé
dans le Soudan français en 1932. (X. d’Herbier 306 bis), par M. Regeon, collecteur zélé
que la mort a trop tôt ravi à la Science.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 3, 193.3.
253 —
Coupe da.\s j.e Bartoaiea' de Lévignen (Oise).
PAR MM. L. ET ,J. Morellet.
La Société des Pierres silico-calcaires de l’Oise, à laquelle iiou.s
renouvelons ici nos très sincères remerciements, a bien voulu nous
autoriser à étudier la marnière et la sablière qu’elle exploite près
de la gare de Lévignen (Oise), ce qui nous a permis de relever une
coupe à peu près complète du Bartonien de cette localité.
Cette coupe est de liant en bas la suivante :
a
1. Brouillis
i 2. Marne beige, pouvant manquer par places de 0 à
I 3. Sable sans fossiles, grisâtre ou jaunâtre, en poches ou lits ir-
j réguliers de0™,10à
4. Marne beige, présentant vers sou sommet un lit discontinu
de blocs calcaires à moules de fossiles d’eau douce (Bi-
thinella) de 1 à
5. Argile verte à moules de Potamides
6. Calcaire marneux, Assuré, beige clair, à rares moules de
(petits fossiles d’eau douce
7. Argile un peu sableuse, légèrement verdâtre
8. Marne beige clair à moules de petits fossiles d’eau douce. .
9. Calcaire marneux gris beige à diaidases rousses et moules
de fossiles d’eau douce {Bilhinella, Stemtliyra, PlorwTbis)
et de rares petits Cérithes
10. Calcaire verd.âtre à grains de quartz, marneux par places, à
très nombreux moules de coquilles : Potamides scalaroides,
Polamides perditus, Tympanotonus conarius, Ampuüina
parisiensis, Nystia microstmna, etc de O^ilO à
11. Argile verte sableuse, humide, à coquilles ayant consen é
I leur test (Polamides scalaroides, etc.)
12. Filets noirs argileux
13. Sable roux et blanc à Cerithium tuberculosum, etc., visible
sur
, 14. Lacune d’observation estimée à
1 15. Banc discontinu de grès sans fossiles
\ 16 a. Calcaire friable jaune
! h. Sable jaune pétri de Cerithium tiarella et de Balillaria
i bicarinata
I c. Sable argileux ou caloareux à Hydrobies et Bithinellcs. . . .
I 17. Sable sans fossiles, jaune et gris violacé avec lits ligniteux
\ et blocs de grès disséminés
18. Banc de grès curviligne, ne renfermant que des débris
I végétaux 0“,40à
19. Sable sans fossiles, avec minces intercalations argileuses
passant à
20. Sable à Nummulites variolarius et coquilles disséminées
(Suneiia trigonuîa, Cardium poruîosum, etc.), puis sable
très fossilifère, souvent agglutiné en un grès tendre, avec
lits de N. variolarius, stratiAcations entre-croisées, rares
galets; vers la base un banc est presque uniquement
composé de Sunella trigonuîa; visible sur. ... 8 m. à
1 m.
0'",20
0'”,50
1 , 50
0">,75
0"',60
Ü"',25
0"',.35
O"!, 25
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2 m.
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1 m.
7 m.
10 m.
Bulletin du Muséum, 2« s., t. V, n“ 3, 1933.
— 254 —
D’après les renseignements tournis par les carriers, les sables se
poursuivraient en profondeur sur une dizaine de mètres, alors que
l’existence d’un niveau d’eau au plancher de la sablière eût pu faire
croire à la proximité du Lutétien. En ce point, les Sables moyens
auraient donc une puissance comparable à celle qu’ils atteignent
à Cuvergnon (^) et à Antilly (^) où ils ont 34 et 35 m. respective-
ment.
Certaines des couches de cette coupe méritent quelques observa-
tions.
La couche n° 20 à Nummulites variolarius appartient au « faciès
d’Auvers », mais les Polypiers y sont rares; par l’abondance et la
variété de ses coquilles elle est un des meilleurs gisements barto-
niens actuels, comparable à ce qu’étaient autrefois ceux d’Antilly
et d’Acy-en-Multien. Nous y avons récolté plus de 260 espèces dont
nous donnerons ultérieurement la liste (“), mais, dès à présent, nous
signalerons que, en dehors de quelques formes thanétiennes, spar-
naciennes et cuisiennes certainement non en place, existe ici, plus
encore qu’à Gaumont {*), un grand nombre d’espèces lutétiennes.
Certaines sont roulées, mais la plupart sont dans un état parfait
de conservation, ce qui comme nous l’avons déjà signalé à propos
de Macro pneusles minor Ao. {^), rend difflcile d’admettre pour elles
l’hypothèse d’un remaniement.
La couche n° 16 c est un niveau laguno-lacustre, constant dans la
région, mais souvent raviné (Nanteuil-le-Haudouin(®). La Ramée
près Douy); il renferme ici quelques jeunes Cérithes du groupe
crenatulatum-tiarella, des fragments de Limnées et de Dissosloma
mumia (Lk), de nombreux oogones de Chara et en abondance
Hydrobia subulata (Desii.), H. tuba (Desh.), H. Marceauxi (Desh.),
H. cyclostomæformis (Cii. d’Orb.) et Bilhinella pupina (Desh.).
{'■] Hérioart-Febband. b. S. G. F., 111,1832-1833, pp. 75-70.
P. Lemoine. Géologie souterraine entre Meaux et Villera-Cotterets. B. S. G. F. (4),
XXIX, 1929, pp. 452-453.
(’“) H. Thom.as. Révision de la feuille de Soissons. B. Sero. Carte Géol. Franee, VI,
n» 38, 1894-1895, pp. 15-18.
(*) On peut se faire uue idée de cette faune par la liste sommaire que notre Confrère
il. Lorin a publiée des coquilles trouvées par lui dans une ballastière située à environ
1.000 m. à l’W. de la station de Lévignen, le long de la voie ferrée de Mareuil-sur-Ourcq
à Ormoy-Villers. Lorin. Les gisements fossilifères de Lévignen et de Hautemanche.
C. R. Som. S. G. F., 1929, p. 228.
(*) L. et J. Morellet. Faune des sables à Nummulites variolarius de Caumont
(S. et M.). Bull. Mus. Hist. Nat. (2), IV, n“ 4, 1932, pp. 446-455.
(®) L. et J. Morellet. Sur la survivance de Macropnettstes minor ag. dans le Barto-
nien du bassin de Paris. C. R. Som. S. O. F., 1927, pp. 128-129.
(*) L. et J. Morellet. Les Sables moyens de Nanteuil-le-Haudouin (Oise), B. S. G. F.
(4), XXX, 1930, pp. 444-45.5.
L. et .1. Morellet. Coupe dans le Bartonien de La Ramée près de Douy (Seine-et-
Mame). Bull. Mus. Hist. Nat. (2), III, n» 1, 1931, pp. 198-199.
— 255
La couche n° 16 b est lagunaire; elle est caractérisée par la pré-
dominance de Cerilhium liarella Desh. var. æquistriatum Desh. (i)
et de Batillaria bicarinala (Lk), auxquels s’associent :
Hijdrobia subulata (Desh.).
Slenolhyra mediana (Desh.).
Bayania hoidacea (Lk).
Sandbergeria decussaia (Lk).
Polamides perdilus (Bayan).
Elle nous a également fourni quelques échantillons de Nummu-
liles nariolarius (Lk). C’est elle que nous avons désignée, dans
notre note sur Nanteuil-le-Haudouin, sous le nom de « niveau
inférieur à Cérithes » et assimilé au niveau à Potamides mixlus de
Nanteuil malgré l’absence de ce fossile.
Le n° 13 que, dans la même note, nous avons baptisé « niveau
supérieur à Cérithes » correspond pour nous à la partie supérieure
des couches à Ceriîhium luberculosum et à Cerithium maryense de
Nanteuil-le-Haudouin. On y trouve Cerithium luberculosum (Lk)
var. Brocchii Desh. C. liarella Desh. vâr. æquistriatum Desh.,
Balillaria bicarinala (Lk). Polamides perdilus (Bayan), Sand-
bergeria decussaia (Lk), Bayania hordacea (Lk), etc.
Le n“ 11 et le n» 10 se présentent sous le faciès lagunaire d’Ezan-
ville; avec de nombreux individus de Polamides scalaroides (Desh.)
et de Polamides perdilus (Bayan), nous avons récolté dans le n” 11 :
Trinacria crassa Desh.
Ampullina parisiensis (d’Orb.).
Slenolhyra mediana (Desh.) var. cuneala Cossm.
Nyslia microsloma (Desh.).
Bayania hordacea (Lk).
Cerilhium crenalulalum Lk.
— lurrilellalum Lk.
Limnæa sp. (fragments).
Planorbis nitidulus Lk.
La même faune occupant la même position stratigraphique
existe à Nanteuil-le-Haudouin où elle a été signalée par H. Tho-
mas (^) au-dessus des couches à Cerilhium luberculosum avec les-
quelles s’arrête la coupe que nous avons publiée de cette localité.
P) Pour nous. C. æquistriatum Desh, n’est pas une espèce, mais une simple variété
de C.h'arelîa Desh., variété qui, rare dansl’W du bassin d’où provient cependant le type
(Vaimondois), est surtout répandue dans la région de Nanteuil-le-Haudouin où elle se
substitue à G. tiarella, comme l’a d’ailleurs indiqué Deshayes.
(’’) H. Thomas. Coupe du talus du chemin de fer au N. de la station de Nanteuil..
Révision de la feuille de Soissons. C. R, Collab., IX, 1897-1898, pp. 13-16.
Il ressort de cette analyse que la succession observable à Lévignen
concorde entièrement avec celle que présente la localité voisine de
Xanteuil-le-Haudouin.
Mais, à nos yeux, le principal intérêt de la coupe de Lévignen est
de montrer que, de même qu’à Beauchamp, les couches à Cerithium
luberculosum sont surmontées d’un niveau saumâtre à Polamides
scalaroides (couches n»s 11 et 10), puis de formations laguno-la-
custres (couches n°^ 9 à 4), de sorte que, malgré la distance qui
sépare Lévignen de Beauchamp, l’évolution du bassin de Paris à
cette époque du Bartonieii [)araît avoir été analogue en ces deux
points, les mêmes épisodes s’y succédant dans un ordre identique.
La seule différence est qu’à Lévignen, au sein des formations laguno-
lacustres (couches n«s 9 à 4), s’intercale une récurrence saumâtre à
Potamides (couche n“ 5), inconnue à Beauchamp où le régime ne
s’est modifié qu’avec la transgression morfontienne à Aviciila De-
francei, vraisemblablement re|)résentée ici par la couche sans fos-
siles n® 3.
Cette récurrence ainsi (jue la présence de Cérithes dans l'assise
n® 9 semblent indiquer que nous nous trouvons à la limite de la
lagune où se sont déposées les couches laguno-lacustres n“s 9 à 4 et,
de fait, un peu plus à l’W. le long de la voie ferrée Mareuil-Ormoy.
Thomas {'■) a signalé que ces formations calcaro-marneuses faisaient
totalement défaut et que le faciès arénacé se poursuivait sans inter-
ruption depuis les sables à Nummuliles variolarius jusqu’au niveau
<le Mortefontaine, bien caractérisé en ce point par sa faune.
Il y aura donc lieu de modifier la carte schématique où nous avons
indiqué la répartition géographique des différents dispositifs obser-
vables à la partie supérieure des Sables moyens (^), mais, pour le
moment, nous ne pouvons que signaler son inexactitude en ce
point, faute de données sulfisantes pour la corriger d’une façon
sinon certaine, du moins vraisemblable.
(*) Thomas. Réviaon de la feuille de Soissons. G. R. Collab., VI, 1894-1895, pp. 15-18.
(^) L. et J. Mokellet. Observations sur les couches à Avicula Dcfrancei. B. S. d. F.,
(4), XXV, 1925, pp. 59-66.
I.c Géranl,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRI.MERIE BEXÉ ET PAUL DESLIS, 6, HUE GAMBETTA. — 19-4-1933.
SOMMAIRE
Actes administratifs: Pages.
Autorisation donnée à MM. H. Hissabd et E. Mérite de faire 75 leçons de dessin
en 1933 177
Congé accordé à M. le Professeur L. Joubin 177
— à M. Boebel, Garçon de Laboratoire 177
Nomination de M. P. Allobge comme Membre de la Commission des Plan-
tations (Préfecture de la Seine) 177
— de M. H. Humbebt comme Membre de la Commission du Parc National
Albert (Congo belge) 178
— de M. C. Hoüabd comme Correspondant du Muséum 178
Présentation par M. J. Berlioz d’un film sur « La vie des Castors au Canada ». 178
Présentation d’ouvrages par M. J. Botab 178
Don d’ouvrages à la Bibliothèque par M. le Directeur P. Lemoine 179
Dons de divers ouvrages à la Bibliothèque 179
Communications :
K. Y. Yen. Étude d’une collection d’Oiseaux du Sud du Hunan (Chine) [Suite]. 181
Di J. Pellegein. La présence d’un Ostéoglossidé dans le Sud de l’Annam 187
G. Petit et Tchung-lin Tchang. Un Cyprinidé nouveau d’Indochine 189
E. Fleutiaux. Note sur le genre Tabula (Coleoptera, Elateridœ) [Figs.] 193
A. DE CoOMAN. Histerides nouveaux du TonMn (Coléoptères) 195
V. Laboissièee. Description de trois nouveaux Galerucini du Tonldn [Figs.]. . . 203
A. Reymond. Note sur deux Scarabceidæ caractéristiques récoltés en Mongolie
Intérieure, au cours de la Mission Citroen Centre Asie 209
F. Le Cerf. Formes nouvelles de Lépidoptères Rhopalocères 212
F. Geandjean. Observations sur les Oribates (4® série) 215
G. Ranson. Révision de la Collection des Méduses du Muséum national d’His-
toire naturelle (Suite I) 223
A. Chevalier. Plantes nouvelles ou peu connues de l’Afrique tropicale, II. . . . 230
H. Humbert. Kdlanckoe (Crassulacées) nouveaux ou peu connus de Mada-
gascar (Suite) 238
A. Guillaumin. Contributions à la fiore de la Nouvelle-Calédonie : LX. Plantes
recueillies par M. Franc (9® Supplément) 242
M“® A. Camus. Isachne Trochainii A. Camus, espèce nouvelle de l’Afrique tro-
picale 250
W. Russell. Sur une particularité du périderme de Gyrocarpus asiaticus Willd.. 252
L. et J. Morellet. Coupe dans le Bartonien de Lévignen (Oise) 253
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 23 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
as ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 Ir. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même terapt
que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir do véritables tirages à part
brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte*
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant 1e tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
Franee ot Étranger ; 60 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' SÉRIE — TOME V
NO 4 — Avril 1933
E.MEniTE
RÉUNION MENSUELLE ,DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président : H. Humbert.
Secrétaire général : R. Anthony.
MASSON ET C‘% ÉDITEURS
LIBRAIRES DE E’AàUJÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint«Gennain, PARIS-VI*
Publication périodique mensueUe.
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux
faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle.
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Chaque fascicule sera constitué de 5 feuilles (80 pages).
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages
d’impression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour
l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt
de fournir des illustrations de dimensions aussi réduites que pos-
sible et groupées de manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont
à la charge des auteurs; ils doivent être remis en même temps que
le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publication sera
renvoyée au Bulletin suivant.
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niements ou par l’état des manuscrits seront à la charge des
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priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article
sera ajourné à un numéro ultérieur.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs
articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des
tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les Auteurs désirant faire des communications sont priés de se
faire inscrire avant la séance {^).
AVIS
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dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
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tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
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dans le manuscrit.
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trait tremblé.
Il est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de différentes
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison. Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses. (*)
(*) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lamy, 65, rue de Buf-
fon, Paris (V«).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1933. — N“ 4.
278« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 AVRIL 1933.
PRÉSIDENCE DE M. V. HASENFRATZ,
SOUS-DIRECTEUR DE LABORATOIRE AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. LE Président donne connaissance des faits suivants :
MM. D. Bois et J. Costantin ont été nommés Professeurs hono-
raires (Arrêté du 18 mars 1933).
M. Weill a été nommé Chef de Carré titulaire (Arrêté du
24 mars 1933).
M. Le Perff a été nommé Gardien de Galerie titulaire au Musée
d’ Ethnographie (Arrêté du 24 mars 1933).
Un congé de deux mois a été accordé, pour raison de santé, à
M. Pothier, Gardien de Galerie (Arrêté du 21 mars 1933).
Un congé de trois mois a été accordé, pour raison de santé, à
M. Jourdain, Surveillant militaire (Arrêté du 3 avril 1933).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, 1933. 17
— 258
Un congé de deux mois a été accordé, pour raison de santé, à
M. Bouvier, Gardien de Laboratoire (Arrêté dn 10 avril 1933).
M. Berger a été nommé Architecte en chef du Muséum, en rem-
placement de M. Ghaussemiche, relevé de ses fonctions.
M. LE Président a le regret de faire part du décès de M. De-
NiEUL, Garçon de Laboratoire, le 18 avril 1933.
L’Assemblée générale annuelle de la Société des Amis du Muséum
s’est tenue le 1®^ avril 1933 dans le Grand Amphithéâtre du Mu-
séum sous la présidence de M. P. Lemoine, Directeur du Muséum
et de M. L. Mangin, Directeur honoraire.
Après le Compte rendu moral de la Société par M. M. Duvau,
Secrétaire général, le Rapport financier de M. G. Masson, Tréso-
rier, il a été procédé au vote pour le renouvellement d’une partie
du Conseil d’Administration.
A l’issue de cette Assemblée, une Conférence sur : La N ature est en
péril, il faut la proléger, a été donnée par M. le Directeur P. Le-
moine, avec le concours de M. G. Petit, Sous-Directeur au Mu-
séum, Th. Monod, Assistant, et Bressou, Secrétaire général de
la Société Nationale d’Acclimatation de France.
M. A. Kopp fait une communication(avec projection d’un film) :
Les grandes divisions naturelles de Vile de la Réunion.
M. R. Soyer fait une communication : Le profil géologique de la
ligne métropolitaine 9.
M. le Professeur H. Humbert fait une communication (avec
projections) : Sur un projet de constitution de réserve naturelle à
Vile de Porl-Cros (Var).
DONS D’OUVRAGES
La Bibliothèque du Muséum a reçu les ouvrages suivants :
Shabetai (Clément R.) : Recherches sur l'action de la chloropicrine
sur le ver rose du colon, la graine de colon, le charançon du blé et la
graine de blé. Paris, Jouve, 1932. In-8°, 75 p., fig., tableaux (Paris,
Fac. des Sc., Th. doct. d’Univ.).
Storrow (V.) : Changes in uealher and climate during lhe Sal-
mon's history. Manchester, Sherratt and Hughes, 1932. In-4°,
16 p., figure. (Reprint. from the Salmon and Troul Magazine,
March 1932.).
Tardieu-Blot (Mme) ; Les Aspléniées du Tonkin. Toulouse,
impr. H.Basuyau, 1932. In-S®, 190 p., fig., pl. (Paris, Th. Sc. nat.)
WuiTNER (Émile) -. Flore algologiquè de Belle- Ile-en-Mer. [Saint-
Lô, impr. Jacqueline] 1931. In-8°, 64 p.
Artinian (Artin) ; Éludes chimico- physiologiques des hématies
de la Tortue marine en comparaison avec quelques animaux domes-
tiques. Nancy, Société d’impressions photographiques, 1932. In-8°,
88 p. (Nancy, Th. Pharm., Univ., 1932).
Bardoux (André) : Élude du mécanisme de V activation des terres.
Nancy, impr. G. Thomas, 1932. In-8», 82 p., diagr. (Nancy, Th. Sc.,
Univ., 1933).
Blaire (Jean) : U Eau potable à Sainl-Dié {sources communales)-,
élude historique, chimique et bactériologique. Saint-Dié, type G. Cuny,
1932. In-8°, 113 p., fig., carte. (Nancy, Th. Pharm., Univ., 1932).
Bolla (Fernand) : Contribution à l'élude des eaux d'alimentation
de la région de Gray {étude géologique, chimique et bactériologique) .
Belfort, Société générale d’imprimerie, 1932. In-8°, 169 p., figure,
carte. (Nancy, Th. Pharm., Univ., 1932).
Bridges (Thomas) : Yamana-English, a diclionary of the speech
fo Tierra del Fuego, edited by Ferdinand Hestermann, and Mar-
tin Gusinde. [Môdling in Austria, print. by Missiondruckerei
St. Gabriel, 1933]. In-8o, XXIV-665 p., portrait, planche.
Florentin (P.) : Recherches sur l'histologie et V hislo physiologie
de la glande thyroïde des Mammifères. Nancy, impr. G. Thomas,
1932. In-8°, 207 p., fig. (Nancy, Th. Sc. nat., 1932).
Gaffier (L.) : Étude morphologique et anatomique des Podostéma-
cées [de Madagascar. Marseille, impr. de jla Société du Petit Mar-
seillais, 1932. In-8°, 140 p., fig., pl. (Marseille, Th. Sc. nat., 1932).
Gattefossé (R.-M.) : La Lavande française; emplois thérapeu-
tiques de l'essence de lavande. [S. 1. n. d.]. In-8°, 11 p.
Georgin (B.) : Figures universitaires de l'époque révolutionnaire ;
les professeurs de l'École centrale du département des Vosges. [S. 1. n.
d.]. In-12, 16 p.
Jahandiez (E.) et Maire (D^ René) : Catalogue des plantes du
Maroc {Spermatophyles et Pléridophyles) . T. II, Dicotylédones Archi-
chlamydées. Alger et Paris, P. Lechevalier, 1932. In-8°, paginé 161-
557.
— 260 —
Lwoff (André) ; Recherches biochimiques sur la nutrition des
Protozoaires; le pouvoir de synthèse. Paris, Masson, 1932. In-8°,
158 p., fig. (Monographies de l’Institut Pasteur).
Marchal (J. -G.) : Contribution à V étude de la variation en micro-
biologie. Nancy, Impr. G. Thomas, 1932. In-8°, 307 p., flg., pl. color.
(Nancy, Th. Sc. nat., 1932).
Morisot (Mil®) ; Recherches sur la composition glucidique de
quelques espèces du genre « Géranium » L. Nancy, Société d’impres-
sions typographiques, 1932. In-8°, 78 p. (Nancy, Th. Pharm.,
Univ., 1932).
Rode (P.) : Les Rongeurs au point de vue économique. [Paris,
Soc. gén. d’Imp. et d’Éd., S. d.]. In-8®, paginé 19-28. (Association
française pour l’avancement des sciences).
Souche (Georges) : Morphologie comparative des muscles éléva-
teurs de la mandibule chez les Poissons. Bordeaux, Impr. Gounouil-
hou, 1932. In-8®, 293 p., fig., pl. (Bordeaux, Th. Sc. nat., 1932).
Soui.AS (Édouard) : Les « Anlhyllis » français ; systématique, ana-
tomie, pharmacognosie. Lons-le-Saunier, impr. Declume, 1932.
In-8°, 168 p., flg. (Nancy, Th. Pharm. Univ., 1932).
Strabus (Walahfrid) : Henri Leclerc, Le Petit Jardin
[Hortulus] de Walahfrid Strabus ; texte latin et traduction française,
précédés d’une étude sur la vie et sur les œuvres poétiques de l’au-
teur. Paris, A. Legrand, 1933. In-16, 110 p., pl.
SuNAMOTO (Etsujiro) : [« L'Éléphant », vol. IL Osaka, Sesonfu-
ken-Kai, 1932]. (Texte japonais).
Tétau (Auguste-Jean) : Les Apothicaires de Nancy au
XVIII® siècle. Paris, Éditions Occitania, 1932. In-8®, 190 p. (Nancy,
Th. Pharm. Univ., 1932).
Vigneron (Jean) : Recherches botaniques et biochimiques sur
deux espèces du genre « Epilobium » L. Nancy, Société d’impressions
typographiques, 1932. In-8®, 228 p., flg. (Nancy, Th. Pharm., Univ.,
1932).
WiOLAND (Henri) : Recherches biochimiques sur quelques espèces
du genre « Potentilla » L. Belfort, Société générale d’imprimerie,
1932. In-8®, 78 p., diagr. (Nancy, Th. Pharm. Univ., 1932).
COMMUNICATIONS
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Oiseaux,
PAR M. H. Heim de Balsac.
Les Oiseaux récoltés ou observés au cours de la Mission Augié-
ras-Draper proviennent de régions encore fort peu connues au
point de vue ornithologique. Le long de l’itinéraire saharien de
la Mission, soit depuis l’Ahaggar jusqu’à Bourem, la faune était
totalement inconnue. Quant à la boucle du Niger elle-même, nous
ne possédions jusqu’ici que des informations tout à fait fragmen-
taires sur son avifaune.
En 1915, Hartert (^) a publié une liste d’oiseaux provenant
surtout du pays Hausa, mais renfermant quelques spécimens de
la région de Tombouctou. Récemment le naturaliste anglais Bâtes
a parcouru cette région. Mais les résultats de son voyage n’ont
pas encore été publiés, à l’exception de quelques diagnoses de races
nouvelles (^), qui appartiennent d’ailleurs à des espèces différentes
de celles que nous signalons plus loin.
Les recherches ornithologiques antérieures concernant le Sou-
dan ou le Sahara méridional ont porté sur une région plus orientale
(pays Hausa, Nigeria, Air, Tchad). On peut cependant citer pour
l’Ouest une étude de Menegaux(^) portant sur quelques oiseaux
des environs de Bamako.
La boucle du Niger constitue une hernie en région saharienne,
et le fleuve entraîne le long de ses rives une série d’espèces stricte-
ment éthiopiennes plus ou moins inattendues. C’est sans doute là
leur limite d’extension vers le Nord.
Nous renonçons à citer toutes les espèces nouvelles pour la région
et il est plus simple d’indiquer seulement celles qui ont été déjà
antérieurement signalées.
(9 Nov. zoologicæ, XXII, 1915, pp. 244-266.
(9 Bull. B. O. C., n»® CCCLXII, octobre 1932 et CCCLXIV, décembre 1932.
(9 R. F. O,, no 105, 1918, pp. 185-189.
BuVeiin du Muséum, 2® s., t. V, n” 4, 1933.
— 262 —
En dehors de ces faits intéressants au point de vue de la distri-
bution géographique des espèces, les récoltes effectuées surtout
par M. Monod ont pu mettre en évidence un phénomène biolo-
gique important qui affecte au moins certains oiseaux dans le
Sahara méridional. On sait que dans nos régions tempérées ou
froides les oiseaux (à quelques rares exceptions près) y sont soumis
à une période d’activité sexuelle nettement limitée, période qui a
lieu au printemps et au début de l’été. Dans l’Afrique du Nord et
dans le Sahara septentrional, cette période se place sensiblement à
la même époque qu’en Europe. Par contre, dans le Sahara méri-
dional, nous voyons s’exercer une activité sexuelle à l’automne ou
au début de l’hiver. Il est même possible que la reproduction ne
soit plus soumise à aucune période déterminée et qu’elle se pro-
duise à une époque quelconque de l’année. C’est là un fait que l’on
observe couramment dans les régions tropicales mais qui est assez
inattendu en zone saharienne.
Parmi les espèces mentionnées ci-dessous il en est un certain
nombre que M. Monod a simplement observées ou examinées sans
pouvoir les rapporter. Les oiseaux dont la détermination présen-
tait un doute de la part de Monod ne figurent naturellement pas
dans cette liste.
En ce qui concerne la situation des localités sahariennes men-
tionnées, le lecteur peut se rapporter au croquis {Bull. Muséum,
n° 6, oct. 1932, p. 757) antérieurement paru et qui indique pour
chaque étape la longitude et la latitude.
Corvus corax ruficollis Lesson. N° Z. 548, Ifei, 13. XII. 1927;
n° Z. 686. In-Tassit, 29. XII. 1927; observé le 8. XII. 1927 entre
Tisserlitine et l’Adrar Timétrine; observé à Bourem dans la pre-
mière quinzaine de janvier.
Le Corbeau brun, si caractéristique des milieux sahariens, des-
cend jusqu’au Niger et se mélange ainsi à la faune soudanaise.
Lynes avait déjà observé le même fait au Darfour et Hartert
signale un spécimen de Sokoto. Dans le Sahara septentrional, cette
forme reste strictement désertique et n’atteint même pas l’Atlas
saharien.
Corvus albus P. L. S. Muller. Observé à In-Tassit, 29. XII.
1927 et à Bourem dans la première semaine de janvier.
Le Corbeau blanc était considéré jusqu’ici comme une espèce
typiquement éthiopienne ne pénétrant pas dans le Sahara propre-
ment dit. Sa découverte récente et inattendue en Tripolitaine nous
oblige à considérer l’espèce comme une nouvelle relicte tropicale
subsistant dans l’Afrique du Nord.
Lamprotornis caudalus (P. L. S. Muller). Observé le 2. IL 1928
entre Diré et Niafounké, dans la zone d’inondation du Niger.
— 263 —
Ploceus cucullalus (P. L. S. Muller). Observe à Bourem dans la
première semaine de janvier.
Lagonoslicla senegala senegala (L.). N° Z. 807 ( et $), Tom-
bouctou, 18. I. 1928.
Bucaneles githaginea zedlitzi (Neum.). N° Z. 402, Izelilène, 1.
XII. 1927.
Le Bouvreuil githagine a été rencontré au point d’eau d’ Izelilène,
à la bordure septentrionale extrême de l’Adrar des Iforas. L’es-
pèce a été observée par Buchanan dans l’Aïr et tout autour de ce
massif. Par ailleurs cet oiseau se retrouve dans l’Ahaggar. L’es-
pèce a une distribution assez générale dans le Sahara. Mais la répar-
tition et la densité de l’oiseau sont variables selon les années et
dépendent des chutes de pluies; ce Bouvreuil a un besoin impé-
rieux de boire, fait assez rare parmi les espèces sahariennes.
Passer simplex [saharæ Erl.?) N° Z. 361, Tin-Aberda, 28. XL
1927; nos z. 399 S, 400, 401, Izelilène, 1. XII. 1927; sans n°s ^
et jeune, entre Tiserlitine et l’Adrar Timétrine, 7 et 8. XII. 1927;
observé entre In-Nefis et Tin-Aberda, 26. XL 1927, et dans l’oued
Ifei, 13. XII. 1927.
Le cî no 399 d’ Izelilène est revêtu d’un plumage d’adulte très
frais et vient de terminer une mue complète. La mandibule supé-
rieure est noirâtre. Les plumes fraîches du cou et du dos sont de
teinte cendrée à la base mais leurs extrémités sont de couleur
sable. Il est difficile de savoir à quelle sous-espèce se rapporte cet
individu : Hartert dit (^) que P. s. saharæ se distingue de P. s.
simplex par sa face supérieure gris lavé de teintes sableuses, mais
dans son Erganzungsband, 1932, p. 85, il donne comme caractère
de P. s. saharæ. une face supérieure couleur de cendre pure. Il
semble y avoir là contradiction, et il serait nécessaire d’examiner
le type de P. s. simplex.
Les autres spécimens sus-mentionnés sont : un individu en plu-
mage juvénile (no 401). Deux spécimens (no 400 et sans n°, 8, XII,
1927) en mue post-juvénile. Un spécimen qui vient de muer ses
rectrices et toutes ses rémiges (sauf la première primaire et les
polliciales). Les oiseaux en plumage juvénile ou en mue post-
juvénile montrent qu’ils sont nés depuis peu de temps (2 mois
environ, semble-t-il). Il y aurait donc pour Passer simplex une re-
production d’automne dans le Sahara méridional. Ce même fait
sera mis en évidence plus loin pour d’autres espèces.
Dans les divers points ci-dessus indiqués le Moineau blanc a été
observé en nombre. Il a toujours été rencontré dans des oueds à
végétation arborescente, principalement dans des Acacias. La ré-
(^) Vôg. palaa. Fauna, p. 163.
— 264 —
gion où se placent ces observations n’est formée ni de dunes (ergs)
ni de plages de sable. Il s’agit simplement de regs, çà et là hérissés
de gours ou de rochers, et entrecoupés d’oueds plus ou moins pro-
fonds. Le sable n’apparaît que dans le lit étroit de ces oueds. Ces
faits confirment ce que nous avons déjà dit (^) de la biologie de
Passer simplex : dans le Sahara le Moineau blanc n’est qu’ac-
cessoirement une espèce des grandes régions de sable. Son
véritable «biotope » est constitué par les étroits rubans que cons-
tituent les cours sableux des oueds, peuplés de végétaux arbo-
rescents.
Ammomanes deserli subsp. ou Alæmon alaudipes. Monod a
trouvé le 7. XII. 1927, à Tisserlitine, un nid d’Alaudidé contenant
un œuf, et le 8. XII. 1927 un autre nid renfermant un œuf et un
poussin venant d’éclore. Ces œufs ne peuvent appartenir qu’à
Ammomanes désertion à Alæmon alaudipes; mais le diagnostic dif-
férentiel est à peu près impossible d’après les œufs seuls (les nids
n’ont pas été rapportés). Le grand intérêt de cette trouvaille est
de montrer que sous la latitude de Tisserlitine Ammomanes ou
Alæmon ont une reproduction d’automne ou d’hiver, alors que
dans le Sahara septentrional ces mêmes espèces se reproduisent
au printemps. Buchanan avait trouvé une ponte A Ammomanes
deserli dans les Monts Baguezan (Aïr) le 30 juin, et une autre non
loin d’Idelès (Ahaggar) le 23 avril. Le même naturaliste avait
recueilli une ponte d'Œnanlhe leucopyga ægra (Hart.) à Aguellal
(Aïr) le 16 juin, une ponte de Plyonoprogne obsolela buchanani le
6 septembre dans l’Aïr et une ponte de Lanius excubitor leucopygos,
le 6 août, à Agadès. Tous ces faits indiquent qu’au moins pour cer-
taines espèces, il existe dans le Sahara méridional une époque de
reproduction inverse de celle des régions européennes et du Nord
de l’Afrique; peut-être même la reproduction se produit-elle à
une époque quelconque de l’année ou au moment des pluies comme
c’est la règle dans les zones tropicales.
Lanius excubitor subsp? Monod a observé à Izelilène, 2. XII.
1927, et à In-Tassit, 29. XII. 1927, des oiseaux qu’il rapporte à
Lanius excubitor; cette détermination est très probablement
exacte. A In-Tassit existe sans doute la race tropicale. L. ex. leu-
copygos Hemp. et Ehr., connue de Nubie, Kordofan, Air et que
Hartert cite de Tombouctou. A Izelilène, par contre, on pour-
rait rencontrer encore la race L. ex. elegans Swains du Sahara sep-
tentrional. Les Pie-grièches grises observées par Lavauden dans
les vallées du Tassili des Azdjers ne sont pas déterminées subspé-
cifiquement. Le point le plus méridional où la présence de la race
(^) Alauda, 1929, n“ 2 : Remarques sur VéihoJogie de Passer simplex.
— 265 —
elegans ait été constatée avec certitude est Hassi-Maroket, au sud
d’El-Golea (Heim de Balsac).
Laniarius barbarus barbarus L. Observé entre Kabara et Diré^
29. I. 1928.
Cet oiseau était connu de la Nigéria septentrionale (Farniso).
Phylloscopus Irochilus subsp. n° Z. 257. 17. XI. 1927. Ce Pouillot
se trouvait dans des Acacia fasciculala du bord du Tassili de Tim-
Missao, en bordure du Tanezrouft. Il s’agit vraisemblablement
d’un migrateur très tardif. On sait que la migration chez cette
espèce dure un temps fort long et l’on connaît quelques observa-
tions de semblables retardataires. Néanmoins l’hivernage ne semble
pas impossible en ce point, car l’espèce est très éclectique quant au
choix de ses quartiers d’hiver.
Il serait hasardeux de chercher à déterminer la race géogra-
phique à laquelle appartient ce spécimen, étant donné l’absence
d’indication de sexe.
Turdoides fulvus subsp. n° Z. 687, In-Tassit, 29. XII. 1927;
observé dans l’oued Ifei, 12. XII. 1927.
L’Oued Ifei, creusé dans un reg absolument stérile, à la lisière
de l’Adrar Timétrine, est peuplé d’une végétation luxuriante; non
seulement il existe là de nombreux arbres, mais encore des Gra-
minées entremêlées de buissons touffus formant des sortes de
haies denses le long des rives. C’est là que furent observés plusieurs
couples de Cratéropes. Cette végétation frutescente croissant dans
un milieu désertique constitue un biotope de choix pour T. fulvus.
D’autres Cratéropes furent rencontrés à In-Tassit, oasis située à
deux journées de marche au Nord du Niger (Bourem) et où la végé-
tation est fort abondante. En ce point Turdoides, espèce typique-
ment saharienne, se mélange à la faune soudanaise (Pintades,
Euxerus). Le spécimen d’ In-Tassit est un oiseau très jeune : plu-
mage juvénile, queue courte, commissures du bec encore dévelop-
pées. Son âge ne doit guère dépasser un mois ou six semaines. Il
existe donc aussi pour cette espèce une reproduction d’automne (^).
Le spécimen d’ In-Tassit, en raison de son jeune âge, est de déter-
mination subspécifique difficile. Il appartient sans doute à la forme
T. f. buchanani Hart, connue de l’Ahaggar et de l’Aïr.
Œnanlhe deserli subsp. n»s z. 362 et 363, Tin-Aberda, 28. XL
1927.
Le Traquet du désert semble rare dans le Sahara méridional
alors qu’il est fort répandu sur la rive septentrionale du désert.
Monod ne le signale qu’en un seul point et Buchanan n’a rencon-
(^) L. Chopard nous a dit avoir observé en janvier 1933 à Ghardaïa, Algérie, des
Cratéropes qui semblaient être des jeunes encore soignés parleurs parents.
— 266
t.ré que quelques individus isolés à l’Ouest de l’Aïr. Hartert rap-
porte deux spécimens de cette région à la race de Nubie Oe. d.
deserii (Temm.), tandis que le Sahara septentrional est occupé par
la forme Oe. d. hdmochroa (Tristram). Les points extrêmes ]où ce
dernier a été observé sont : l’Oued Saret (Tadmaït) (H. de Balsac)
et Fort-Polignac (Lavauden).
Plyonoprogne obsoleia subsp. Monod a observé le 10. XL 1927,
dans la cour du bordj de Tamanrasset des Hirondelles grises qui
appartenaient probablement à l’espèce obsoleia. C’est d’ailleurs la
seule espèce d’Hirondelle qui niche dans le Sahara central. Y est-
elle sédentaire? Geyr a vu Pty. ob. spatzi construire son nid près
d’Amgid déjà à la mi-février, et Buchanan a trouvé des œufs de
Pty. ob. buchanani en septembre dans l’Aïr. Le sédentarisme paraît
donc établi en ces points. 11 se pourrait néanmoins que les spéci-
mens observés en novembre à Tamanrasset fussent des hivernants
ou des migrateurs venus de l’Atlas saharien. Comme nous l’avons
établi Ply. obsoleia remonte nicher jusque dans les montagnes
du Figuig, mais cette Hirondelle abandonne la région en hiver et
on n’en voit aucune en janvier.
Merops nubiens nubiens Gm. Observé entre Diré et Niafunké,
31. I. 1928.
Cette espèce a été citée par Menegaux de Lassa (Bamako).
Merops [Aerops] albicollis albicollis (Vieill). Observé entre
Kabara et Diré, 29. 1. 1928.
Espèce déjà signalée du Nord de la Nigéria et aussi d’Agadès
(Air).
Upupa epops subsp. Observée entre Diré et Niafunké, 2. IL
1928.
Il peut s’agir soit de Huppes en hivernage venues d’Europe ou
d’Afrique du Nord, soit de la race tropicale sédentaire U. e. soma-
liensis Salvin, qui remonte d’ailleurs jusqu’à l’Aïr.
Coracias abyssiniens minor Neum. Observé entre Niafunké et le
lac Débo, 4. IL 1928.
Cette espèce remonte jusqu’à Aouderas (Air).
Ceryle rudis rudis (L.). Observé communément tout le long du
Niger. Espèce largement répandue en Afrique.
Megaceryle maxima maxima (Paul.). Observé entre Ké Macina
et Ségou, 17. 11. 1928.
Espèce largement répandue en Afrique occidentale.
Centropus senegalensis senegalensis (L.). Observé entre Diré et
Niafunké 2. IL 1928 et entre Niafunké et le lac Débo, 4. IL 1928.
(1) Alauda, n« 1, 1932, et R. F. O. n° 234, 1923.
— 267 —
Cette espèce a laissé une intéressante colonie relicte en Basse-
Égypte (C. s. ægyplius (gm.).
Crinifer piscaior (Bonn.)- Observé entre Diré et Niafunké 2. IL
1928 et entre Niafunké et le lac Débo 4. II. 1928.
Les localités les plus voisines d’où l’espèce était connue sont ;
environs de Bamako (Menegaux) et le pays Hausa (Hartert).
Poiocephalus senegalus subsp. Observé entre Kaye et Thiès.
Ce Perroquet est largement répandu au Sénégal. Signalé à
Sognafi (Bamako) par Menegaux.
Torgos tracheliotus nubiens (H. Smith). No Z. 712. 15 k. au Nord
de Bourem, 1. I. 1928.
Nous avons déjà insisté sur l’intérêt de cette capture de Vau-
tour oricou [Alauda, n° 1. 1932, p. 115).
Neophron percnoplerus percnoplerus (L.). N° Z. 667 entre Taban-
kert et In-Tassit, 28. XII. 1927; n° Z. 690 ( (J), In-Tassit, 29. XII.
1927.
Le Perenoptère, largement répandu dans l’Est et le Sud du con-
tinent noir, est par contre rare en Afrique occidentale à l’exception
des îles du Cap-Vert. On connaissait jusqu’ici quelques captures
seulement : une en Gambie, une autre sur le Tchad et trois à
Zinder. En zone saharienne, dans le massif de l’Aïr, l’espèce paraît
constante et sédentaire. Les sujets rapportés par la Mission Au-
giéras-Draper, et qui peuvent être des hivernants venus d’Eu-
rope ou de Berbérie, ne sont ni l’un ni l’autre en plumage d’adultes.
Necrosyrles monachus monachus (Temm.). N° Z. 1.002, entre
Segou et Koulikoro, 22. IL 1928: observé à Agamour, 30. XII.
1927.
Espèce largement répandue en Afrique occidentale. Remonte
jusqu’à l’Air méridional.
Cuncuma vocifer damans (Brehm). Observé à Mopti, 10. IL
1928 et entre Ké Macina et Ségou, 17. IL 1928. Ce Pygargue est
fort répandu sur les cours d’eau et les lacs du Sénégal, de la Gambie
et de la Nigeria.
Circus æruginosus (L.). N° Z. 894 ( (J), entre le lac Débo et Mopti,
7, IL 1928.
Le Busard Harpaye pousse ses migrations jusqu’en Afrique tro-
picale, mais il a surtout été observé dans l’Est du continent. Dans
l’Ouest, au contraire, il semble très rare, et on ne connaît que
quelques captures faites sur le Tchad et au Cameroun. Geyr le
vit en migration dans le Sahara central près de Temassinin en
mai. Le spécimen ci-dessus mentionné peut être considéré comme
hivernant sur le Niger. Beaucoup de sujets nidificateurs en Eu-
rope hivernent déjà dans l’Afrique du Nord.
— 268
Milvus {migrans) parasitus (Daud.). N° Z. 907, Mopti, 10. II.
1928.
Le Milan parasite est très répandu en Afrique occidentale; com-
mun dans le Nord de la Nigeria, il remonte jusqu’à l’Aïr.
Anaslomus lamelligerus Temm. Observé entre Mopti et Ké
Macina, 11. II. 1928.
Ce singulier Ciconidé a été signalé çà et là en Nigeria. Il vit isolé
ou par couples et semble toujours rare, d’où l’intérêt de sa présence
près de Mopti.
Ephippiorynchus senegalensis (Shaw). Observé entre Niafunké
et le lac Débo, 4, IL 1928.
Comme l’espèce précédente, le Jabiru semble vivre surtout à
l’état isolé. 11 paraît peu répandu en Afrique occidentale bien qu’il
ait été signalé du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée portugaise,
du Togo, du Gabon et de la Nigeria.
Leploplilos crumeniferus (Lesson). Observé entre Mopti et
Ke Macina, 11. IL 1928.
Le Marabout est assez répandu en Afrique occidentale.
Ibis ibis (L.). Observé entre Mopti et Ké Macina, 11. IL 1928
et entre Ké Macina et Ségou, 18. IL 1928.
Le Tantale est assez rare en Afrique occidentale, sauf en Gambie,
et il semble localement distribué.
Scopus umbrelta subsp. Observé entre Diré et Niafunké, 2. IL
1928 et entre Mopti et Ké Macina, 12. IL 1928.
L’Ombrette est largement répandue en Afrique occidentale. En
l’absence de spécimens nous ne pouvons savoir à quelle forme appar-
tiennent les sujets de la boucle du Niger. La race nominale
habite le Sénégal, la Gambie, Sierra-Leone, la Côte-d’Or et le
Sud de la Nigeria. La race Sc. u. bannermani O. Grant s’étend du
Nord de la Nigeria et du Cameroun au reste de l’Afrique tropicale.
Plalalea sp. Observé entre Niafunké et le lac Débo, 3 et 4. 11.
1928.
Monod n’est pas certain de l’espèce qu’il a observée. Il peut
s’agir soit de la Spatule africaine PL alba Scopoli, soit de la Spa-
tule blanche PL leucorodia L. La première a été signalée de
quelques points de l’Afrique occidentale, m.ais elle semble toujours
peu commune et localement distribuée. Quant à PL leucorodia,
surtout paléarctique, elle pousse en hiver jusqu’en Afrique orien-
tale, mais on ne sait rien de ses migrations à travers le Sahara ou
en Afrique occidentale. D’ailleurs, il existe dans les observations
de nombreuses confusions entre les deux espèces.
{A suivre.)
— 269 —
Note sur le mode de terminaison du Pneumogastrique
ANTÉRIEUR CHEZ QUELQUES MAMMIFÈRES,
PAR J. Botar D. M.,
DE l’Université de Szeged (Hongrie).
La littérature contient de nombreuses données relatives à la
terminaison du nerf pneumogastrique postérieur chez les Mam-
mifères [récemment vient d’être publié un mémoire sur ce sujet par
mon Maître, le Kiss(^)]; par contre le mode de terminaison du
nerf pneumogastrique antérieur nous est bien moins connu.
Les recherches que j’ai entreprises au Laboratoire d’ Anatomie
comparée du Muséum montrent que la terminaison du pneumo-
gastrique antérieur peut se faire, suivant les animaux, selon des
modes différents.
Si l’on veut énoncer les propriétés communes chez tous les
Mammifères, on peut dire que le nerf se ramifie sur la face anté-
rieure de l’estomac, au voisinage de la petite courbure et qu’il en-
voie des branches au cardia et à une partie du fond de l’estomac;
enfin que ses branches terminales s’anastomosent souvent avec le
plexus coronaire stomachique du Sympathique.
Dans certains cas cependant le mode de terminaison est tout à
fait particulier.
Voici d’ailleurs les résultats de mes dissections :
1° Chez la Civette [Viverra ciuella Schreb. n° 1923-489) ’le nerf
pneumogastrique antérieur suit partout la petite courbure. Il
participe uniquement à l’innervation de l’estomac. Ses branches
terminales n’atteignent pas le pylore (fig. 1).
2° Chez le Cercocèbe couronné [Cercocebus lunulalus Tem-
minck. n° 1931-563) le parcours du nerf est indépendant de la
petite courbure. Il se divise sous le diaphragme en quatre ou cinq
branches qui cheminent, selon des lignes presque radiales, vers
le fond, le corps et la petite courbure de l’estomac. Les filets ner-
veux longeant la petite courbure se terminent cependant bien
avant d’avoir atteint le pylore. Une branche assez forte du nerf
se rend, entre les lames du petit épiploon, au hile du foie; de fins
filets se détachant de cette branche se terminent dans le petit
épiploon (fig. 2).
Nous rencontrons des conditions analogues chez le Hamadryas
[Hamadryas hamadryas L. n° 1931-391), encore que son pneu-
(9 F. Kiss : Le rapport entre le Pneumogastrique et le grand Sympathique.
Archiv. Mus. nat. hist. nat., 6® s., t. VII, p. 147.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 4, 1933.
mogastrique antérieur ait un tronc plus fort, des branches plus
développées et plus nombreuses (fig. 6).
Fig. 1. — Civette du Congo. — C., cardia.. — D., duodénum. — E., estomac. —
F’., foie. — O., œsophage. — P., pylore. — a., pneumogastrique antérieur. —
anastomose entre les deux pneumogastriques. — c., rameaux pour le cardia et
le fond de l’estomac. — d., pneumogastrique droit. — e., filets nerveux pour le
petit épiploon. — g., rameaux pour le corps de l’estomac. — h., rameaux hépa-
tiques. — 0., rameaux oesophagiens. — p., pneumogastrique postérieur. — s., pneu-
mogastrique gauche. — t., rameaux terminaux.
Parfois on trouve une anastomose en forme d’arcade soit entre
la branche de la petite courbure et l’une des branches innervant
le corps de l’estomac (comme c’est le cas chez le Gercocèbe cou-
— 271 —
ronné), soit entre cette première et la branche allant au hile du
foie (comme chez le Ilamadryas).
Chez le Gorille [Gorilla gorilla Wym., n° 1931-601) les branches
gastriques sont beaucoup plus nombreuses et plus fortes; par
contre les branches se dirigeant vers le foie sont moins importantes :
la plupart n’atteignent pas le hile, mais se terminent entre les lames
du petit épiploon. Une partie des branches de la petite courbure
se joignent au plexus coronaire stomachique (fig. 3).
3° Chez le Cabya {Hydrochoerus capybara Erxl. n° 1931-634)
le corps de l’estomac reçoit des branches faibles; la plus grande
partie du nerf se termine au niveau de la petite courbure. La
branche qui chemine entre les lames du petit épiploon vers le hile
du foie se comporte d’une façon tout à fait particulière ; après
avoir donné un filet au plexus hépatique, elle continue sans changer
de direction et se termine au niveau du pylore et de la partie supé-
rieure du duodénum (fig. 4).
4° Chez le Lion {Felis leo L. n° 1931-578) le tronc du nerf pneu-
mogastrique antérieur, après avoir donné naissance à des branches
pour le hile du foie et le fond de l’estomac, se place entre les lames
du petit épiploon et y descend dans la direction du pylore; arrivé
à ce niveau, le nerf s’incline sous la forme d’un arc, vers le hile du
foie pour aller ensuite se fondre dans le plexus hépatique. La partie
descendante du nerf envoie toute une série de branches au corps
de l’estomac, à la région pylorique et au pylore même ; la partie
ascendante donne plusieurs faibles filets pour la première partie
Fig. 3. — Gorille. — plexus coronaire stomachique du Sympathique.
p., plexus pylorique du Sympathique.
du duodénum, la tête du pancréas, le canal cholédoque et la paroi
de la veine porte. Les branches gastriques du nerf pneumogastrique
antérieur échangent des anastomoses multiples avec les branches
analogues du nerf pneumogastrique postérieur (fig. 5).
50 Chez le Hamadryas le nerf pneumogastrique antérieur se
trouve en rapport direct avec le ganglion cœliaque, rapport ana-
logue à celui qui existe entre ce même ganglion et le nerf pneumo-
.gastrique postérieur :
Immédiatement sous le diaphragme, le nerf pneumogastrique
antérieur donne naissance à une forte branche qui se dirige d’abord
f
Fig’. 4. — Cabya. — b., plexus hépatique du Sympathique. — d., rameaux duodénaux.
presque transversalement vers la face postérieure du foie, se plaçant
contre cet organe; il longe ensuite la veine cave inférieure pour des-
cendre jusqu’au ganglion cœliaque et s’y fondre en un même point
Bulletin du Muséum, 2° s., t. V, 1933. 18
g-, 5. — Lion. — A., canal cholédoque. — B., pancréas. — V., veine porte. —
b., plexus hépatique du Sympathique. — d., rameaux duodénaux. — e. rameau
pancréatique. — p., rameaux pyloriques. — r., rameau gastrique du pneumogas-
trique postérieur. — v., filets nerveux pour le canal cholédoque et la veine porte.
275 —
avec la branche terminale du nerf pneumogastrique postérieur.
Plusieurs fins filets issus de cette connexion se terminent à la face
postérieure du foie, à la paroi de la veine cave et — le dernier —
au niveau de la glande surrénale droite (fig. 7).
Fig’. 6. -- Hamadryas. — Le foie et l’estomac sont écartés l’un de l’autre.
X., rameau anastomotique au ganglion cœliaque.
Ces recherches anatomiques évidemment très limitées nous
montrent cependant les faits suivants :
1° Les divers groupes de branches du nerf pneumogastrique
antérieur des Mammifères peuvent présenter des degrés de déve-
loppement différents. Chez les uns les branches de la petite cour-
bure sont les plus fortes et les plus nombreuses, alors que chez
d’autres ce sont celles du fond ou encore du corps de l’estomac.
2° Le nerf pneumogastrique antérieur peut participer en plus
de celle de l’estomac, à l’innervation du foie, du petit épiploon, du
pylore, rarement à celle du pancréas, du canal cholédoque et de la
veine porte; mais on peut aussi rencontrer des filets pour la capsule
de Glisson, pour la veine cave inférieure, enfin pour la glande sur-
rénale droite.
— 276 —
3° Si les deux pneumogastriques s’anastomosent entre eux dans
le thorax au niveau du hile pulmonaire et autour de l’oesophage,
ils peuvent être aussi en rapport dans l’abdomen par l’intermédiaire
de leurs branches destinées à la petite courbure de l’estomac.
Fig. 7. — Hamadryas. — Le foie, le rein et la glande surrénale droits sont fortement
attirés vers la gauche (vu du côté droit). — G., ganglion cœliaque et le nerf grand
splanchnique droit. — R., rein droit. — S., glande surrénale droite. — F., veine
cave inférieure. — b., anastomose entre les denx pneumogastriques. — c., rameaux
cardiaques du pneumogastrique postérieur. — d., pneumogastrique droit. — g., ra-
meaux gastriques du pneumogastrique postérieur. — h., filets nerveux du rameau
anastomotique pour la capsule de Glisson. — o., branche surrénale du rameau anas-
tomotique. — p., pneumogastrique postérieur. — r., plexus rénal du Sympathique.
— s., plexus surrénal du Sympathique. — x., rameau anastomotique du pneumogas-
trique antérieur allant au ganglion cœliaque. — v., filets nerveux pour la veine cave
inférieure.
4° Une des branches du nerf pneumogastrique antérieur peut se
fondre dans le ganglion cœliaque, pareillement à la branche termi-
nale du nerf pneumogastrique postérieur.
[Laboratoire W Anatomie comparée du Muséum).
— 277 —
U NÉ Vipère nouvelle de l’Annam,
PAR M. F. Angel.
M. Reymond, attaché en qualité de Naturaliste à la Mission
Hardt-Audouin-Dubreuil, au Centre-Asie, organisée par M, Ci-
troen, a bien voulu nous faire communiquer pour étude, quelques
Reptiles récoltés au cours de cette Mission. Un Vipéridé du genre
Ancistrodon nous paraît devoir être décrit comme type d’une espèce
nouvelle.
Ancistrodon annamensis nov. sp.
Muèeau se terminant en pointe obtuse, légèrement relevé dans
la région internasale. Rostrale aussi haute que large, peu visible
d’au-dessus.. Une paire d’internasales, aussi longues que larges.
Quatre préfrontales subégales, sur un rang transversal. Frontale
aussi longue que sa plus grande largeur et q,ue sa distance de l’ex-
trémité du museau, plus courte que les pariétales. Rréoculaire
supérieure séparée de la nasale postérieure par une loréale; une
seconde loréale, inférieure, forme le bord antérieur de la fossette.
Trois préoculaires, la supérieure grande, les deux autres petites.
Œil complètement séparé des labiales.
Une postoculaire petite, et une sous-oculaire formant une bande
longue et étroite, en contact, en avant, avec la troisième labiale
supérieure. Deux écailles séparent les quatrième et cinquième la-
biales supérieures, de la sous-oculaire.
Fosse loréale séparée des labiales. Une écaille entre la préocu-
laire inférieure et la seconde labiale. Plaques temporales plus grandes
que celles qui les suivent. Huit (neuf, d’un côté) labiales supérieures,
les deuxième et quatrième plus petites que les autres. Onze labiales
inférieures, les deux antérieures formant une large suture derrière
la plaque mentonnière. Cinq paires de plaques gulaires, la paire
antérieure la plus grande et en contact avec les 3 labiales anté-
rieures. Pariétales bordées, en arrière, par une ceinture d’écailles
sub-égales au nombre d’une douzaine.
Écailles lisses sur 21 rangs. Ventrales : 159; anale entière; sous-
caudales; 38 paires.
Coloration. Dessus et côtés de la tête, bruns, avec une ligne
blanchâtre, de chaque côté, s’étendant du bout du museau à la
partie postérieure en passant sur le « canlhus rostralis » et au-des-
sus de l’œil; labiales tachées de blanc. Dos, grisâtre pâle avec de
grandes taches brunes latérales alternant parfois entre elles, mais
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 4, 1933.
le plus souvent s’unissant sur la ligne médiane dorsale. Entre ces
taches, d’autres, plus petites et de teinte moins foncée, sont sé-
parées des premières par une zone blanchâtre. Une fine ligne verté-
brale noire. Au-dessous, blanc grisâtre, piqueté ou tacheté de brun,
sauf dans la région médiane des ventrales et des sous-caudales qui
est peu ou n’est pas tachée. Labiales inférieures et sillon gulaire,
marqués irrégulièrement de brun.
Un exemplaire. ■ — Longueur totale : 267 millimètres; queue : 30.
Fig. 1. — Ancistrodon annamensis nov. sp.
1. Face supérieure de la tête. X 2,5. — 2. Vue latérale.
Provenance. — Sud Annam : Vinh-Hoa, dans le Binh-Thuan
(altitude : 30 mètres).
Récolté par M. Reymond, sur le seuil d’une maison, pendant le
jour. L’espèce est signalée comme ayant des mœurs nocturnes,
se déplaçant et chassant la nuit. Causerait des accidents.
Affinités. — Par ses écailles entièrement lisses sur 21 rangs, le
nombre des ventrales et des sous-caudales et par sa coloration,
cette espèce se rapproche beaucoup d' Ancislrodon rhodostoma. Ce-
pendant, les deux paires de préfrontales (à symétrie parfaite) et la
présence, de chaque côté de la tête, d’écailles séparant les qua-
trième et cinquième labiales supérieures de la sous-oculaire, jointes
à l’habitat particulier de cet échantillon, nous autorisent à penser
qu’il représente le type d’une espèce nouvelle. On sait que l’habitat
jusqu’à présent connu d'' Ancistrodon rhodostoma n’embrasse que
Java, la Péninsule malaise et le Siam (i).
(M Nous adressons nos vifs remerciements à M. Malcolm Smith, de Londres, qui a
bien voulu examiner, pour nous rens''igner, les échantillons d’ Ancistrodon rhodostoma
faisant partie de ses collections.
— 2?9
COCCIDIOSE INTESTINALE A CyCLOSPORA VIPERAE
CHEZ LA COULEUVRE VIPÉRINE, LA COULEUVRE LISSE
ET LA Couleuvre a échelons,
PAR M. Phisalix.
J’ai précédemment décrit le cycle évolutif complet d’une Coc-
cidie du genre Cyclospora, rencontrée d’abord chez la Vipère aspic,
et que, pour ces raisons, j’ai nommée Cyclospora Viperæ (1, 2).
Par la suite, l’examen comparatif des Goccidies que j’ai trouvées
chez d’autres Serpents, m’a montré que, s’il se produit quelques
légères variantes dans les dimensions des corps à mérozoïtes,
l’ookyste est invariable dans sa forme, ses dimensions et son con-
tenu; ainsi les espèces Vipera berus Lin., Cœlopellis monspessulana
Hermann, Coluber Esculapii Lacépède, Zamenis viridiflavus Lacé-
pède et Tropidonolus nalrix Lin., sont infectées par la même Coc-
cidie que Vipera aspis (3 à 6).
Ce n’est pas tout : trois autres espèces de nos Couleuvres, plus
récemment examinées : Tropidonolus viperinus Latreille, Coro-
nella Auslriaca Laurenti, et Coluber scalaris Schinz, sont pareille-
ment envahies; soit en tout 9 espèces sur 11, qui composent la
faune ophidienne de France.
Les deux espèces restantes Vipera Ursinii Bonaparte, et Coro-
nella Girondica Daudin, n’ont pu être encore suffisamment exa-
minées en raison de leur rareté en France.
Une dissémination aussi ample de la Coccidie chez des espèces
dont l’habitat, les mœurs, l’alimentation sont si variés, le pour-
centage élevé de l’infection, qui n’est jamais inférieur à 75 et peut
même atteindre 100, le développement simultané chez la plupart
des adultes des deux modes de multiplication de la Coccidie, la
chronicité de l’infection à partir de l’invasion, la facilité enfin de se
procurer et de conserver en captivité les unes ou les autres des
espèces, font que nos Serpents indigènes constituent un matériel
précieux pour l’enseignement, car il permet, pendant toute l’an-
née, de voir vivre et se développer cette coccidie.
Dans les quelques centaines d’individus d’espèces diverses que
j’ai l’occasion d’examiner chaque année, même chez une quaran-
taine d’aspics capturés dans le département de l’Isère, je n’ai
jamais rencontré que Cyclospora Viperæ, alors que chez des Vipères
provenant des environs d’Uriage, M. L. Léger a trouvé et décrit
en 1904 deux autres coccidies intestinales, Caryospora simplex
et Diplospora frayilis.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 4, 1933.
— 280
En fait, si l’on en excepte quelques infusoires ciliés, habitants
usuels du cloaque des adultes, la Vipère est, de tous nos Serpents,
le moins envahi par les divers parasites,, soit externes, soit internes,
des Reptiles; elle est aussi une des plus résistantes aux essais d’in-
fection expérimentale : je n’ai pu effectivement l’infecter en lui
inoculant sous la peau et dans le péritoine des kystes ou du sang
renfermant des hémogrégarines de Vipères d’autres espèces; par
contre, j’ai pu infecter les Vipéreaux naissants, avec les kystes de
la Coccidie des adultes, et saisir ainsi les détails de la première
invasion.
Les formes de développement de Cyclospora Viperæ, ayant été
suffisamment décrites et figurées dans des notes précédentes, je me
bornerai dans celle-ci à signaler les particularités de l’infection chez
les espèces récemment explorées, à rappeler les caractères de l’in-
vasion, l’aspect et les dimensions du parasite, et à montrer l’al-
lure chronique et bénigne de l’infection vis-à-vis des Serpents.
Des trois espèces qui font l’objet de cette note, c’est la Cou-
leuvre vipérine qui se rapproche le plus de la Vipère-aspic quant au
pourcentage élevé et à l’étendue sur place de l’infection : les 10 Vi-
pérines examinées, 8 Coronelles sur 10, 3 Couleuvres à échelons sur 4,
montraient toutes les formes de la Coccidie.
Première invasion. — - Les Vipéreaux prélevés dans la mère ou
examinés au moment de leur naissance sont indemnes de toute
forme de la Coccidie. Ils peuvent être infectés expérimentalement
en portant dans leur estomac, au moyen d’une sonde, une suspen-
sion dans l’eau des kystes mûrs trouvés dans les adultes. Dans la
nature, l’invasion s’effectue dans les premiers mois de la vie libre;
en captivité par cohabitation avec des adultes, dont les déjections
qui contiennent les ookystes mûrs, souillent l’eau des récipients
où ils boivent. C’est par l’eau généralement que se produit l’inva-
sion des ookystes, avant même que les jeunes aient avalé aucune
proie. Dans tous les cas, la période de première invasion est marquée,
dans les cellules épithéliales de l’intestin, par l’existence, sur
l’épithélium vu à plat, d’un fin piqueté, d’aspect finement granu-
leux. Ce piqueté, dont les éléments ont de 1 à 2 g de diamètre, ré-
sulte de la pénétration de la cuticule épithéliale par les sporozoïtes,
que la digestion dans l’estomac de la membrane des ookystes a mis
en liberté. Tous ces petits corps restent un certain temps accolés
à la face interne de la cuticule, ils y grossissent sous trois aspects
— 281 ~
différents : les uns les plus nombreux et les plus apparents parce
qu’ils forment des aires où toutes les cellules les contiennent, s’al-
longent en un fuseau à contenu finement granuleux et à noyau
central : ce sont les macrogamétocytes, dont chacun donnera à ma-
turation un macro gamète ou ovule. Les autres, en s’accroissant, res-
tent sphértques, mais se distinguent aisément à l’état frais, tant
par leur a,spect que par leur contenu : ceux qui ont un contenu
hyalin dans lequel sont éparses quelques granulations très réfrin-
gentes sont des microgamétocytes, ils donneront à maturation les
gamètes mâles ou microgamètes.
Ceux qui sont remplis par des granulations assez grosses (2 g)
serrées les unes contre les autres et d’aspect terne, sont les corps
à mérozoïles, qui donnent les éléments de multiplication sur place
de la Coccidie, les mérozoïles.
Après fixation par l’alcool-éther et coloration au Giemsa, on
voit dans ces divers éléments chaque noyau coloré en violet, le
protoplasme en bleu, et ressortant en blanc pur, les vides laissés
par la dissolution dans le fixateur, des granulations graisseuses.
Ces réactions restant les mêmes au cours du développement, per-
mettent d’en suivre de très près les phases.
Cyclospora Viperæ effectue tout son développement à l’intérieur
des cellules de l’épithélium intestinal : à maturation des ookystes,
des corps à mérozoïtes, des microgamétocystes, le plus grand
nombre occupant la région sous-corticulaire des cellules, font
saillie, restent cependant encore quelque temps partiellement
assises dans le protoplasme, puis se libèrent, tout en restant à la
surface qu’elles revêtent, suivant les aires qu’elles occupaient.
Souvent il y a abrasion de toute une aire de cellules, qui libèrent
ensuite les parasites inclus. Pendant le jeûne hivernal, la lumière
intestinale étant virtuelle, toutes les formes restent accolées à la
paroi, celles qui sont mises en liberté par l’épanouissement des
barillets, et la déhiscence des microgamétocytes, c’est-à-dire les
mérozoïtes et les microgamètes rampent sur cette paroi en quête,
les unes d’une cellule saine à parasiter, les autres d’un macroga-
mète à féconder.
Remarquons toutefois que certains éléments, des ookystes sur-
tout, sont parfois refoulés vers la profondeur de l’épithélium lorsque
le pavage superficiel est trop compact; ils gagnent alors l’espace
conjonctivo-capillaire sous-jacent, où ils ont conquis une sépul-
ture qui semble définitive, à moins de desquamation épithéliale.
C’est la partie spprogonique du cycle total qui présente la plus
longue durée; elle débute à l’invasion même de l’épithélium par
282 —
les sporozoïtes, les jeunes macrogamétocytes dominant les autres
formes; elle termine l’infection quand celle-ci est simple, car il
arrive parfois que l’on ne rencontre plus que des ookystes, les
mérozoïtes ayant cessé de réinfecter l’intestin.
L’évolution de la CoCcidie étant la plupart du temps lente et
continue, affectant une allure chronique, c’est la période de jeûne
hivernal, qui est la plus favorable à l’observation des formes mo-
biles, et même des formes incluses, car l’intestin est au repos physio-
logique, à la diète hydrique, s’il s’agit de serpents tenus en capti-
vité, et ne contient, sauf dans la région cloacale, aucun résidu ca-
pable de troubler l’observation. Un simple lavage de l’intestin à
l’eau salée physiologique ramène tout ce qui recouvre l’épithé-
lium : corps à mérozoïtes que l’on peut voir s’épanouir et disperser
les mérozoïtes, microgamétocytes, microgamètes libres, ookystes
dont on peut voir les sporozoïtes tourner sur place dans la mem-
brane qui les renferme.
Schizogonie. — Alors que chez la plupart des Coccidies, à une
même catégorie d’ookystes, correspond une seule forme de méro-
zoïtes, chez Cyclospora Viperæ, on]en trouve constamment au moins
trois. Les corps à mérozoïtes sont de forme générale sphérique,
quelquefois un peu surbaissée. Ils mesurent respectivement sui-
vant leur grand axe 4 [j. 2 à 6,3, 8 p. 4 et 13 à 15 (x.
A leur maturité, les mérozoïtes, en lesquels ils se divisent inté-
gralement, sont orientés régulièrement en barillets, dont les élé-
ments s’étalent, non sans quelques oscillations et tiraillements, puis
se dispersent isolément ou par petits groupes. Par le colorant de
Giemsa, on voit le noyau de chaque mérozoïte se colorer en violet,
le protoplasme uniformément en bleu clair; ce dernier ne contient
pas d’inclusions.
Les corps à mérozoïtes ne diffèrent pas seulement par la taille,
mais aussi par la forme et le nombre des mérozoïtes qu’ils pro-
duisent.
Les plus petits barillets s’étalent en une rosace de 4 à 6 méro-
zoïtes ayant la forme d’une petite poire de 4 g. 5 de long; le noyau
est situé dans la portion renflée. Les moyens s’ouvrent en 6 à
8 mérozoïtes ayant la forme d’un petit croissant trapu de 6[x3
de long, et à noyau central. Les plus gros donnent de 12 à 18 méro-
zoïtes, en croissant aminci de 8 [x 4 à 10^x5 de long, et à noyau central.
Tous ces vermicules sont un peu aplatis, et les deux derniers
incurvés sur leur plus large face : Suivant le côté sous lequel ils
se présentent, leur diamètre moyen varie de lp.2 à 2[xl. Il existe
parfois une quantité énorme de ces mérozoïtes qui, après épanouis-
— 283 —
sement de leur barillet, laissent à l’extrémité par laquelle ils étaient
tous retenus, un petit cercle nuageux et incolore.
Sporogonie. — Les formes les plus nombreuses du cycle sexué
sont les macrogamèttocyes, qui ne donneront chacun qu’un macro-
gamète ou ovule. Ils forment sur la muqueuse intestinale des plages
})lus ou moins étendues, des pavages continus. Au stade voisin
de la conjugaison, leur membrane mince est perméable aux colo-
rants et aux fixateurs, qui en dissolvent les granulations grais-
seuses, ce qui permet d’en voir nettement le noyau.
Lorsque l’ookyste est définitivement constitué, il mesure 16 g 8
de long sur 10 g 5 de diamètre. Le travail intérieur y aboutit à la
segmentation en 2 sporoblastes ovoïdes mesurant 10 g 5 de long
sur 8jJ.4 de large. Dans l’intérieur de chacun d’eux se différencient
2 sporozoïtes, disposés tête-bêche sur un reliquat granuleux. L’un
des bouts est aminci; ils sont pourvus d’un noyau arrondi cen-
tral, et mesurent chacun 8 [i. 4 de long sur un diamètre maximum
de 2 [X.
Pour les observer en liberté, il suffit d’examiner, après une dizaine
d’heures, le contenu stomacal du Vipéreau nouveau-né, ayant reçu
un repas d’ookystes mûrs, car ceux-ci n’éclosent jamais dans le
milieu intestinal du sujet qui les a élaborés. Au cours de son ac-
croissement, le jeune microgamétocyste conserve la minceur, la
souplesse et la perméabilité de sa membrane; le noyau se divise,
et les bipartitions répétées aboutissent à la formation d’une qua-
rantaine au moins de noyaux de forme irrégulière, qui se portent
à la périphérie. A maturité complète, le microgamétocyste atteint
et peut dépasser 30 et 20 g suivant ses deux axes. Les granulations
réfringentes qu’il montrait au début ont été peu à peu utilisées.
Lorsque la condensation protoplasmique s’est effectuée autour
des noyaux, les microgamètes qui en résultent occupent toujours
une position périphérique. Ils ont alors la forme de petits vermi-
cules légèrement aplatis, ayant l’une des extrémités incurvée
sur la plus large face, l’autre amincie. Ils mesurent 8g4 de long
sur 1 g2 à 2,4 de diamètre moyen. Ils se distinguent aisément des
mérozoïtes de même longueur par la position excentrique de leur
noyau qui, refoulé vers l’extrémité amincie^ semble parfois ter-
minal, et aussi par les granulations chromatiques que renferme
toujours sa moitié la plus large.
La conjugaison des gamètes et la maturation de l’ookyste
s’effectuent sur place dans les cellules épithéliales, et les ookystes
mûrs expulsés par éclatement forment souvent un revêtement plus
ou moins continu à la surface de la muqueuse temporairement
d3squamée.
-r 284
Malgré l’infection, parfois étendue et souvent chronique, que
détermine Cyclospora Viperæ, je n’ai jamais observé qu’elle ré-
tentisse sur l’état général des sujets parasités : pendant la période
active de la vie du Serpent, du milieu de mars au début de no-
vembre, son appétit n’est pas amoindri, et sa sécrétion gastrique
intacte suffit à son régime carnivore; pendant la période hivernale,
il n’use pas plus vite sa réserve de graisse périviscérale que le rare
sujet non parasité. La Coccidie se comporte donc comme un para-
site économe et discret; l’hypertrophie des parois intestinales n’est
pas constante; mais on note à peu près toujours une hyperémie
légère de l’intestin. On n’a pas encore signalé d’émission de
toxines par les Coccidies; mais Cyclospora Viperæ en secrète-
rait-elle, que le milieu humoral, à la fois toxique et antitoxique
des Serpents, ne permettrait guère de la déceler autrement que
par un amaigrissement, qu’on n’observe pas.
1. M”®Phisalix. —Essai d’infection de la Vipèrc-aspie et des Couleuvres Tropidonotes
par l’hémogrégarine de Lachesis altermtus. C. R. Soc. Biol.,
t. LXXV, 1913, p. 110.
2. — — Coccidiose intestinale de la Vipère-aspic, à Cyclospora Viperæ nov.
sp. Bull, du Mus., 1923, t. 29, p. 585, figs.
3. — — Note complémentaire sur Cyclospera Viperæ. Bull, du [Mus., 1924,
t. 30, p. 497. figs.
4. — — Cyclospora zamenis, Coccidie à localisation intestinale de Zamenis
viridiflavus Lacep. Bull. Mus., 1924, t. 30, p. 501.
5. — — Cyclospora BabauUi, Coccidie parasite de l’intestin de Vipera
berus. Bull, du Mies., 1925, t. 31, p. 96.
6. — — Cyclospora tropidonoti, Coccidie parasite de l’intestin de Tropi-
donotus natrix. Id., p. 93.
7. — — Cyclospora Viperæ, Coccidie parasite de l’intestin de la Vipère-
aspic, infecte également la Couleuvre d’Esculape et la Couleuvre
de Montpellier. Id.. p. 423.
— 285 —
Variabilité de Lirus ovalis C. V. (Pisces Stromateidae),
PAR M. Paul Ciiabanaud.
Le Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine ani-
male, du Muséum National d’Histoire Naturelle, a été récemment
enrichi d’un Poisson de grande taille, appartenant aune espôcepeu
commune, Lirus ovalis C. V. Don gracieux de M. le D^' vétérinaire
Gaston Doré, chef de service à l’Inspection Sanitaire de la Ville de
Paris, ce remarquable spécimen, d’une longueur totale de 790 mil-
limètres (600 millimètres, non compris la nageoire caudale), est le
plus grand qui soit connu de cette espèce, pour laquelle la dimension
de 60 centimètres était considérée jusqu’ici comme un maximum.
Prélevé aux Halles Centrales, sur un stock de marchandises
en provenance de La Rochelle, la capture de ce Lirus ovalis a cer-
tainement eu lieu dans l’Atlantique, sans qu’il me soit possible d’en
connaître le point. Ses formules et ses proportions (celles-ci cal-
culées en centièmes), sont les suivantes :
Dorsale : vi 23. Anale : iii 18. Branchicténies du rameau inférieur
du l®r arc : 15. Écailles : ligne latérale cca 95; entre la dorsale et
la ligne latérale (nombre moyen des séries) 16.
Dans la longueur totale : hauteur du corps 29; longueur de la
tête 23, Dans la longueur sans la caudale : hauteur 38; tête 30.
Dans la longueur de la tête : œil 25; museau 28; espace interor-
bitaire 40; pectorale 76; pelvienne 52; caudale 102. Dans la hau-
teur du corps : le plus long rayon (3® rayon articulé) de la dor-
sale 27. Dans la longueur de la pelvienne : distance comprise entre
la base de la pelvienne et l’origine de l’anale 209; distance comprise
entre la base de la pelvienne et l’anus 146. Iris doré.
Coïncidence notoire, presque à la même date, le Muséum rece-
vait de M. Belloc, Directeur du Laboratoire de La Rochelle de
l’Office Scientifique des Pêches maritimes, un autre exemplaire
de la même espèce, provenant vraisemblablement aussi de l’Atlan-
tique, mais de taille un peu moins forte (770 millimètres) et ayant
pour formules : dorsale vi 25, anale iii 17; branchicténies 16.
Le tableau suivant contient, rangés par ordre décroissant du
total des éléments constitutifs de la nageoire dorsale (total com-
prenant les rayons acanthoïdes et les rayons articulés), l’ensemble
de tous les individus décrits précédemment, ou mentionnés par
Taxe Regan (^) dans sa révision des Poissons de la famille des
(q Tate Regan. A Révision of the Fishes of the family Stromateidæ [Ann. Mag.
Nat. Hist., [7], 10, 1902, pp. 115 et 194).
Aux synonymies mentionnées ou admises par Regan, pour Centrolophus niger Gm,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 4, 1933.
286
Stromatéidés, sans excepter ceux que j’ai étudiés moi-même; ces
derniers marqués d’un astérisque.
Regan admet comme probable, en raison de la différence du
nombre des rayons de la dorsale et de l’anale, la disspécificité de
Lirus valenciennesi Moreau et de Liras ovalis C. V. Comparaison
faite entre les types de ces deux formes, les proportions relatives
des diverses parties du corps et la formule des écailles se révèlent
identiques. Le type de Centrolophus valenciennesi possède 16 bran-
chicténies, nombre considéré par Regan comme caractéristique
de Lirus ovalis, mais qui ne peut être vérifié sur le type de cette
espèce, vidé de ses arcs et de ses viscères, ainsi d’ailleurs que le
type de Schedophilus crassus C. V.
L’état du type de Crias berlheloli Val. (n° 2 du tableau), peau
desséchée sur laquelle la vérification du nombre des épines de la
dorsale est irréalisable, m’oblige à laisser cette donnée dans une
imprécision relative.
Le spécimen n° 5, type de Centrolophus ovalis C. V., possède une
dorsale dont la formule (ix 29 = 38) est en désaccord avec le texte
de la diagnose originale (vi 32 = 38); texte entaché d’un lapsus
évident, puisque le total obtenu avec les chiffres de Valenciennes
est exact. Le l®’’ rayon acanthoïde est excessivement court et à
peine saillant.
Le n° 12 et le n° 14 sont les deux exemplaires entrés récemment
et presque simultanément au Muséum.
Cas habituel chez nombre de Percoïdes, le dernier rayon de la
dorsale est, de même que le dernier rayon de l’anale, divisé dès
(p. 195), il convient d’ajouter : Centrolophus crassus Canestrini (nec C. V.). Memorie
R. Acad. Scienze Torino, (2), 21, 1864, p. 362, tab. 2, fig. 1. « Mare Ligustico ».
287 —
sa base et susceptible de figurer dans le compte, soit pour un seul
élément, soit pour deux. D’aussi minimes différences excédent bien
rarement l’importance de simples particularités individuelles.
Les spécimens n°s 12, 13 et 14, parmi lesquels se trouve le type
de Cenlrolophus valenciennesi. sont séparés de tous ceux qui les
précèdent par une différence de 3 unités dans le total des éléments
constitutifs de la dorsale, ainsi que par une différence de 3 unités
dans le nombre des rayons articulés de l’anale. Pour ces 3 individus
(n°s 12, 13 et 14), le total le plus élevé des rayons de la dorsale est
de 31 (n° 12) et le maximum numérique des rayons articulés de
l’anale est de 18 (n^ 14); tandis que, dans le lot précédent, le total
le plus faible des rayons de la dorsale est de 35 (n° 11) et le nombre
le plus réduit des rayons articulés de l’anale est 20 (n° 11 et pro-
bablement aussi n° 9). Hiatus médiocre, destiné à être comblé
tôt ou tard et qui ne saurait, en tout état de cause, prévaloir, à
titre de caractère spécifique, contre la concordance des autres par-
ticularités morphologiques. En outre, les 8 épines de la dorsale de
Cenlrolophus valenciennesi apparentent évidemment cet individu
au type même de Liras ovalis, qui possède, en réalité, 9 épines.
Incontestablement Cenlrolophus valenciennesi Moreau, et, avec
lui, les spécimens n^s 12 et 14 ne sauraient être considérés comme
spécifiquement distincts de Liras ovalis G. V., forme extrêmement
variable quant à la composition de sa dorsale et de son anale. Les
rayons acanthoïdes de la dorsale se montrent eux-mêmes affectés
de la grande instabilité numérique dont les rayons articulés sont
le siège; instabilité plus accusée que celle de l’anale, où l’on n’en-
registre d’autres modifications individuelles que celles qui portent
sur la proportion quantitative des rayons articulés.
Chez Liras ovalis, ainsi que dans la très grande majorité des Per-
ciformes, la formule i 5 des pelviennes est immuable, de même que
le nombre iii des rayons acanthoïdes de l’anale.
La stabilité morphologique des parties hypaxonales serait donc
acquise avant celle des parties épaxonales, tout au moins quant à
la région abdomino-caudale, que ces parties soient d’origine ecto-
blastique (peau, rayons dermaux) ou mésoblastique (squelette,
muscles, etc.).
Le fait est particulièrement frappant dans l’espèce en question,
dont les principaux caractères externes peuvent, dans l’état actuel
de notre documentation, être formulés ainsi :
Dorsale vi-ix 29-40. Anale iii 17-25. Pelviennes i 5. Écailles :
ligne latérale 90-100; entre la dorsale et la ligne latérale, 16
(moyenne). Branchicténies du rameau inférieur du 1er ^rc : 16.
Regan (1) voit aussi dans Liras ovalis G. V. et dans Cenlrolophus
(0 Op. cii., pp. 196 et 201.
— 288 —
roiundicauda Costa (^) deux espèces distinctes, mais que ne sépa-
reraient d’autre différence que celle de la forme des nageoires et
celle du nombre des écailles.
Or la description de Centrolophus roiundicauda s’accorde aussi
bien avec l’image de Crius berlheloli Val. (®) qu’avec celle de Cen-
trolophus porosissimus Can. (®); ce dernier serait, en outre, remar-
quable par la forme arrondie de sa pectorale. Faut-il attribuer ces
divergences à une réelle hétérogénéité spécifique, à une variabilité
individuelle, à l’âge des spécimens ou, plus simplement, à l’inexac-
titude des dessins? La réponse est impossible sans la comparaison
directe des types, en admettant même que leur état de conserva-
tion permette une saine appréciation de leur morphologie. Quant
à Centrolophus porosissimus, la formule de ses écailles me semble
devoir être considérée comme presque certainement erronée. En
effet, étant donné la difficulté opposée par la petitesse de ces pha-
nères à leur dénombrement exact, les 85 écailles de la ligne laté-
rale peuvent, en fin de compte, se ramener aux évaluations nor-
males; en revanche, le nombre 30, indicatif des séries comprises
entre la ligne latérale et la nageoire dorsale, ne saurait s’accorder
avec la donnée arithmétique concernant la série pleurogrammique
et impliquerait nécessairement une morphologie très spéciale, si
ce nombre 30 ne pouvait s’interpréter comme un total englobant
les petites écailles fixées sur la base même de la nageoire et que,
seule, une délimitation topographique des plus conventionnelle
permet de distinguer de la pholidose subjacente.
Manifestes chez les spécimens méditerranéens autant que chez
ceux qui ont été capturés dans l’Atlantique, les modifications in-
dividuelles observées chez Liras oualis ne semblent en rapport
avec aucune localisation géographique.
Citant Dussumier, Cuvier et Valenciennes ajoutent cette
remarque à leur description de Centrolophus crassus (^) : « Il se
trouvait avec une troupe de la même espèce autour d’un bois
flottant, couvert d’anatifes. » On ne saurait dire si cet attroupement
est imputable à une attraction d’ordre alimentaire, exercée par les
Cirrhipèdes, ou à la recherche d’une ombre protectrice. Ce dernier
tropisme, d’une manifestation fréquente, est couramment exploité
par les pêcheurs Indochinois, qui laissent flotter une pièce de bois
ou une brassée de végétaux au-dessous desquels, au bout de quel-
ques heures, la récolte ichthyologique se fait en abondance; ce
(‘) Dans l’impossibilité de consulter le texte original, introuvable à Paris, force m’est
de ne citer Costa que sur la foi de Regan.
(q Valenciennes, apud Webb et Berthelot. Histoire naturelle des îles Canaries,
Ichthyologie, p. 45, tab. 9, fig. 1. 1850.
(») Mem. Acad. Torino, (2), 21, 1864, p. 365, tab. 2, fig. 5.
{*) Histoire naturelle des Poissons, 8, p. 351. 1831.
289 —
même phototropisme négatif peut encore être mis en cause dans
l’interprétation du rassemblement de jeunes poissons et, notam-
ment, de Liras medusophagas Gocco, sous l’ombrelle des Méduses
Acalèphes (^).
Rapproché de l’observation de Dussumier, le fait que nombre
d’individus de forte taille viennent d’être simultanément pêchés
dans l’Atlantique permet d’attribuer à Liras ovalis des mœurs
grégaires, dont la constance peut toutefois n’être pas absolue. La
rareté de ce Stromatéidé dans les collections serait donc moins la
conséquence de sa sporadicité individuelle que de ses préférences
pour la haute mer, où sa fréquentation habituelle de certaines
profondeurs le protège contre les engins dérivants de surface, alors
que les chaluts traînants ne le rencontrent qu’exceptionnellement
sur les hauts fonds des plateaux continentaux.
Ces captures, tout à la fois rares et relativement massives, ne
sont vraisemblablement pas sans rapport avec la périodicité des
translations hydrothermiques marines (^), auxquelles obéissent
plus d’un poisson migrateur, tels que Clapea harengas L., Gadas
morrhaa L., Scomber scombras L., probablement aussi Sardina
pilchardas Walb., etc.
L’étude d’un contingent suffisamment riche d’individus, per-
mettant le calcul du mode de fréquence numérique des éléments
de la dorsale et de l’anale de Liras ovalis, divulguerait peut-être
la coexistence de groupes consanguins, susceptibles d’une discri-
mination subspécifique des plus plausible, mais invérifiable sans le
secours d’une notation précise, de la part des observateurs, des
lieux et des dates de captures.
Muséum National d' Histoire Naturelle;
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'Origine animale.
(h Chabanaud ot Trégouboff. Observations morphologiques et biologiques sur un
Centrolophus niger Gmelin, ayant vécu dans l’aquarium de Villefranche-sur-Mer.
Bull. Soe. zool. France, 55, 1930, p. 479.
(^) Le Danois. Les Transgressions océaniques {Bull. Inst. Océan., Monaco, 613, 1933).
— Il est regrettable de voir ces grands mouvements périodiques des eaux océaniques
désignés, par l’auteur de leur découverte, sous un terme consacré par l’usage à des phé.
nomènes géologiques d’un ordre tout différent.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. V, 1933.
19
— 290
Description d’un Bacanius nouveau (Coléoptère Histérwe),
PAR M. A. DE COOMAN,
COEKESPONDANT DU MuSÉUM.
Bacanius papulatus , n. sp.
Ovalus, convexus, niger, nilidus. Capul convexum, fronle sparse
puncliilala, clypeo densius et fortins. Pronotum punctatum, depres-
sione antescutetlari semicirculari punctis majoribus confluentibus
cincta, stria marginali integra. Elytra regione scutellari fere lævia,
in disco subseriatim punctata, punctis latis parum impressis, plaga
humerali et sutura etevata lævigatis ; striis : suturait nulla, ast ejus
loco linea granulosa discali recta; dorsalibus exlernis obliquis levis-
simis ; subhumeralibus conspicuis : interna apicali medium superante
et introrsum antice inclinata ; externa basait dimidiata ; marginali
valida integra. Propygidium læve perbreue, pygidiurn punctatum.
Prosternum læve, quadralum, lobo sat brevi antice haud margi-
nalo. Mesoslernum bisinualum, striis laleralibiis validis obliquis
arcuatirn sub coxis prolongalis, disco triangulariter impresso ; sutura
meso-melaslernali recta ægre conspicua. Melaslernum laleribus mar-
ginalum sulco recto inlegro plagam orlhogoniam lævigalam limi-
tante, extus grosse punctatum. Primum segmentum abdominis lale-
ribus punctatum, stria laterali curvala coxas ambiente. Tibiæ anlicæ
Iridenticiilalæ, intermediæ bispinosæ, poslicæ spina unica.
Long. 0.7 à 1 millimètre; larg. 0.5 à 0.7.
Une vingtaine d’exemplaires récoltés sous les écorces dans Hoa-
binti (Tonkin); 10 ex. types au Muséum de Paris.
Petite espèce d’un beau noir brillant. Mandibules finement bi-
fides au sommet. Labre grand, arrondi devant. Épistome à bord
déclive latéral étroit. Intervalles des points, sur le pronotum, plus
larges que les points; les gros points limitant la dépression antéscu-
tellaire sont contigus et leur bord antérieur forme une ligne élevée
semi-circulaire irrégulière. La ponctuation élytrale, large et peu
profonde, est disposée en lignes assez régulières; la strie suturale
est remplacée par une série de carinules (souvent au nombre de
cinq) formant une ligne discale élevée; les stries dorsales externes
obliques sont trop fines et surtout trop variables d’un exemplaire
à l’autre, pour qu’il soit utile d’insister à leur sujet; par contre les
subhumérales, bien marquées, offrent un bon caractère : l’interne,
apicale, progressivement inclinée vers l’intérieur, remonte au-delà
du milieu; l’externe, basale, descend jusqu’au milieu et reste paral-
lèle à la marginale, celle-ci entière. Les élytres sont largement
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 4, 1933.
291
arrondis ensemble au sommet et ne recouvrent nullement le pro-
pygidium (je signale ce caractère du propygidium découvert,
parce que, malgré ce qu’en ont dit divers auteurs, les quelques
espèces du genre Bacanius que j’ai pu voir, sont également ainsi
conformées, ayant leur propygidium très court et normalement
entièrement découvert; comme ce segment est très court et diffi-
cile à voir, certains auteurs le déclarent caché par les élytres : c’est
vite dit, mais inexact, et Schmidt n’est pas tombé dans cette erreur
(cf. sa description de Bacanius Gestroi). Pygidium à ponctuation
très visible et régulièrement répandue. Prosternum aussi large que
long, stries presque parallèles et base à peine échancrée; menton-
nière relativement courte, non rebordée devant. Mésosternum con-
vexe devant et le long de la strie latérale, celle-ci à bord externe
élevé et prolongée en demi-cercle sous les hanches. Métasternurn
rebordé de chaque côté d’un large sillon à bord externe plus élevé,
délimitant un long rectangle lisse légèrement plus étroit en avant
qu’au sommet, et qui apparaît coiffé sur le mésosternum par un
espace triangulaire, plus ou moins délimité par des points et un
peu incliné vers le métasternurn ; bords externes grossièrement ponc-
tués. Premier segment abdominal ponctué sur les côtés et strié :
ces stries, avant de se recourber sous les hanches, se rapprochent
sensiblement vers le sommet et délimitent ainsi un espace tra-
pézoïdal dont la grande base est la base même du segment. Tibias
antérieurs larges, bord interne bisinué, bord externe tridenté, obli-
quement tronqué au sommet et largement échancré ensuite, la
première dent proéminente avant cette échancrure; après celle-ci
le bord, armé de deux denticules, est arrondi jusqu’à la base. Bord
apical des tibias postérieurs creusé d’une gouttière où les tarses
au repos sont reçus en partie, avec une épine plantée au sommet
de cette gouttière; les tibias intermédiaires ont de plus une autre
épine vers le tiers antérieur.
Par sa structure sternale, papulalus m. voisine avec Bac. per-
mirus Mars., dont il se distingue àe suite par les granulations de sa
ligne suturale, caractère qui n’a été signalé chez aucun des Baca-
nius décrits d’Extrême-Orient.
~ 292
De novis Prionus (F.) formis e fauna palaearctica
(COLEOPTERA, CerAMB YCIDAE),
AUCTORE Andréas Semenow-Tian-Shanskti.
Prionus zarudnii, sp. n.
Mesoprionus f sensu nostro 1900) (^). Pr. angustato B. Jak.
(imprimis genuino) haud dissimilis, sed antennis 2/3 longitudinis
elytrorum vix superantibus, arliculis 30-10° angulo apicali externo
mullo longius in processum aculissimurn producto, eliam arliculo
11° angulo apicali externo producto acuminatoque, 12° cum præ-
cedente non connalo, libero, ejus longitudinem absque processu
apicali superante; prothorace spinâ laterali intermediâ breviore et
acutiore, magis extrorsum quam retrorsum directâ, haud incurva,
angulis posticis et præsertim anticis acutius spinosis; pronoti disco
crebrius punctato (semperne?); elytris crebre coriaceo-punctatis,
subopacis, utroque costulis duabus dorsalibus manifestis signato;
sterne ad latera sat longe piloso; tarais lalioribus, minus depressis,
arliculo pænultimo non solum in 4 anterioribus, sed etiam in pos-
ticis lobis latiusculis apice subroiundatis spinosisque (fere ut in
Pr. asialico Fald.).
Long. (J 34,5, lat. 14,5 mm.
Ç nondum nota.
Bücharia MONTANA : Chodzha-galton, non procul (cire. 40 km.)
a Kulab {N. Zarudnyj : 14. VIL 1910). — Solum specimen (J in
coll. P. Semenov-Tian-Shanskii, nunc in Museo Zool. Acad. Scient-
Ross.
A Pr. [Mesopriono) asialico Fald. differt imprimis antennis
12-articulatis, articule 12° libero, longitudinem præcedentis absque
ejus processu apicali excedente, hoc sat longo, acuminato; a Pr.
persico L. Redt. cui præsertim proximus similisque, discrepat
præcipue antennis ^ gracilioribus, haud nodosis, valde compressis^
articulis 30-II0 apice nullo modo corniculatis, processibus apica-
libus magis porrectis et acutis, articule 12° longiore, longitudinem
IR manifeste excedente, minus folioliformi, elytris fortius et
copiosius, imprimis toto dimidio anteriore, coriaceo-punctatis,
pronoto spinis lateralibus acutioribus et magis extrorsum directis
(semperne?); a Pr. besicano Fairm. differt structura tarsorum,
antennarum, elytris etsi fortiter, tamen minus confertim coriaceo-
punctatis, multo minus opacis; a Pr. lefebvrei Mars., cui magis
(0 A. Semenov, Rorae Soc. Ent. Ross., XXXIV, 1900, p. 327.
Bulletin du Muséum, 2« s., t. V, n° 4, 1933.
— 293 —
similis, differt tarsis imprimis posticis angustioribus, articula
30 lobis spinosis, antennis gracilioribus, valde compressis, arti-
culis 30-II0 angulo apicali externe longius et multo acutius pro-
ducto, articule ultime lengiere et angustiere.
Memeriæ amici mei, illustrissimi perscrutateris faunæ turanicæ
et iranicæ, Nicelai Zarudnyi grate anime banc speciem dedico.
Prionlis persicus compressicornis , subsp. n.
cJ. A Pr. [Mesoprioni) persici L. Redt. forma genuinâ (e Farsis-
tan : Shiraz et montants confinibus Chusistani) differt solum anten-
nis multo magis compressis, nulle modo nodosis, articulis 3o-ll^>
fere non corniculatis, magis obliquis, apice externe longius pro-
ductis, quibus processibus inter se paulo magis arte applicatis.
Ceterum Pr. persico similis.
Long. ^ 37, lat. 14,5 mm.
$ ignota.
Persia occidentalis : Luristan : Deh-i-Diz (exped. N. Zarud-
nyi ! 23-25. XII. 1903). — Solum specimen (1 emortuum in-
completum (coll. P. Semenou-Tian-Shanskii, nunc in Museo Zool.
Acad. Sc. Ross.).
Prionus lesnei, sp. n.
Psilolarsus Motsch. (sensu nostro 1900). <^. Mediocris, sat cur-
tus et latus, validiusculus, totus niger, supra parum, subtus satis
nitidus, glaber, sterne parce breviterque fulvescenti-griseo-pubes-
centi. Antennis dimidium elytrorum parum superantibus, 12-arti-
culatis, sat gracilibus, valde compressis, haud nodosis, articulis
30-11° apice nulle modo corniculatis, angulo apicali externe longe
acuteque fere lamelliformiter producto, quibus processibus longi-
tudinem ipsorum articulorum manifeste excedentibus serram acu-
tam formantibus, articulis inde a 3° externe opacis, hoc (processu
apicali excluso) scapo vix nisi sesqui longiore, 4° (sine processu
apicali) tertio saltem sesqui breviore, longitudinem insequentis
paulo superante, articule 12° libero, anguste lamelliformi, longi-
tudinem IR superante, apice rotundato. Palpis articule ultime
longitudinem præcedentis haud attingente, crassiusculo, apice
recte truncato. Capite sat brevi, supra subtusque ommino fere
glabro, fortiter crebreque etiam totâ fronte, in epistomate tan-
tum laxe et subtilius punctato, fronte longitudinaliter profonde
canaliformiter sulcatâ, temporibus sat brevibus, subparallelis,
leviter postice tantum subrotundatis; genis infra modice deorsum
productis, minus acuminatis; oculis minus evolutis haud convexis.
— 294 —
ad inserendas antennas profunde et late excisis, parte superiore
angustâ, diametro transversal! longitudine temporum saltem ses-
quis breviore, distantiâ oculorum in vertice scutello haud angus-
tiore; inferiore parte capitis fortiter rugosâ; mandibulis sat bre-
vibus, latiusculis, longitudinaliter valde convexis, lævibus, parce
disperseque punctatis, externe longius ante apicem obtuse denti-
formiter eminentibus. Pronoto spinis lateralibus exclusis capite
sesqui, longitudine suâ duplo latiore, dentibus lateralibus bene
evolutis, antico breviter lobuliformi, intermedio lato et valido
acute spiniformiter terminato, nonnihil retrorsum incurvo, pos-
tico plus minusve late anguliformi ; disco convexo, inæquali,
glabrOj fortiter crebre inæqualiterque punctato, quam ob rem
parum nitido. Scutello lato, linguiformi, nitido, laxe punctato.
Elytris latis et breviusculis, summâ pronoti latitudine spinis exclu-
sis ad humeros sesqui latioribus, summâ latitudine suâ circiter
1,6 longioribus, lateribus ab humeris retrorsum sat fortiter rec-
teque angustatis, apice latis, late singulatim rotundatis, angulo
suturali perobtuso spinâ nullâ armato, dorso minus convexis,
æquabiliter crebre, ad apicem confertim et fere coriaceo-punctatis,
haud nitidis, nervis dorsalibus omnino fere obliteratis (sem-
perne?); humeris eminentibus; epipleuris in quadrante apicali
evanescentibus. Prosterno glabro. Meso- et metasterno nitidis,
parce nec fortiter punctatis. Abdomine glabro, nitido, subtiliter
disperseque subpunctato. Pedibus haud longis, fortiusculis, femo-
ribus posticis sternitum abdominale multo superantibus,
tibiis sat latis, valde compressis, externe late obsoleteque subsul-
catis; tarsis 4 anterioribus subdilatatis planta anticorum totâ,
intermediorum majore ex parte tomentosâ, articule 3° anti-
corum brevi, lobis angustis sed apice subrotundatis et spinâ brevi
terminatis, intermediorum apice spinoso-productis; tarsis pos-
ticis angustis plantâ utrinque tomentosâ, articule 3° lobis angustis
apice spinoso-productis.
Long. ^ 31,5, lat. 14,5 mm.
Ç. Antennis verisimiliter 12-articulatis (in specimine nostro
unico antennæ incompletæ sunt), quam in mare tenuioribus, arti-
cule 3° longiore, longitudinem scapi cire. 1,3 excedente, angulo
apicali externo hujus articuli non producto, 4‘ breviter porrecto
sed modice acuminato, 5‘ et insequentium longius, etsi multo
minus quam in (J producto et fortiter acuminato. Capite oculis
minus adeo evolutis, in vertice latius inter se distantibus, distantiâ
inter eos dimidio apicali scutelli manifeste latiore; mandibulis
minoribus, minus evolutis, externe ante apicem non dentatis. Pro-
noto paulo magis transversal! disco minus inæquali (semperne?),
dentibus lateralibus similiter atque in ^ formatis, sed antico et
postico breviter lobiformibus plus minusve obtuse angulatis, inter-
295
medio lato et valde longe acuteque spiniformiter terminato.
Coleopteris similiter configuratis sed a humeris retrorsum non
angustatis, fere ut in Pr. brachyptero Gebl. ultima tergita abdomi-
nalia non obtegentibus, paulo nitidioribus. Sterno abdomineque
omnino glabris^ modice nitidis, metasterno cum episternis sat laxe
subrugoso-punctato. Metasterno inter coxas posticas sat late dis-
tantes arcuatim exciso. Abdomine elongato processu intercoxali
sterniti 1‘ sat late lobiformi vel potins linguiformi summo apice
subacute angulato. Tarsis omnibus paulo angustioribus, tamen
multo minus angustis quam in Pr. brachyplero Gebl., plantâ plus
minusve pilosâ (non tomentosâ ut in Ceterum cum ^ con-
gruens.
Long. 9 41, lat. 17 mm.
Persia occidentalis : Chusistan : jug. mont, inter Susa et
Ispahan (ait. inter 60 et 4.500 m. s. m.) (1 d'); Pusht-i-kuh (in ait.
1.410 m. s. m.) (1 Ç) (J. de Morgan: 1904). — Duo specimina
(1 (J, 1 9) in Museo Historiée Naturalis Parisiensi, quorum ^
« Prionus sp., peut-être Balassogloi var. brevis Sem. », 9 « Prionus
coriarius L. » (sic !) a M. Pic anno 1905 in schedulis nominata sunt.
Species egregia, subgenus Psilotarsus Motscli. (sensu nostro
1900) cum Mesoprionis (B. Jak.) et Lobarlhro (Sem.) copulans.
Pr. lesnei ob abdominis 9 tarsorumque structuram potius Pr.
brachyplero Gebl., quam Mesoprionis appropinquat; a Pr. [Lobar-
thro) balassogloi B. Jak. antennis nullo modo corniculatis, articulis
3o_iio non appendicibus foliiformibus, sed processibus acutis sim-
plicibus instructis, tarsis minus angustatis plantâ in ^ magis
tomentosâ, pronoti dente laterali intermedio multo magis evoluto,
pronoti et elytrorum sculpture fortiore, etc. valde divergit.
Meritissimo coleopterologo gallico, Petro Lesne, emerito Musei
Parisiensis curatori, grato animo speciem descriptam dedicavi.
— 296 —
Coléoptères du Japon recueillis par M. E. Gallois,
PAR M. M. Pic.
Les insectes faisant l’objet du présent article ont été capturés
au Japon, principalement dans le Nippon moyen, par M. E. Gallois,
et font partie des importantes récoltes de ce chasseur. Ces maté-
riaux se trouvent au laboratoire d’Entomologie du Muséum d’His-
toire Naturelle de Paris et une partie de ceux-ci proviennent de la
collection Bonhoure G). Afin de prendre date, j’ai publié précé-
demment (Mél. exot.-ent. fasc. 59, 1932, p. 1 à 3) les diagnoses des
nouveautés, étudiées au commencement de l’année 1932. En outre
des formes nouvelles plus complètement décrites ici, je dirai
quelques mots concernant plusieurs espèces intéressantes et ancien-
nement décrites.
Horatocera nipoxica Lewis [Rhipiceridæ]. Cette espèce a été
recueillie en un certain nombre d’exemplaires dont la coloration
varie quelque peu. A la forme type doivent se rattacher les exem-
plaires à élytres plus ou moins foncés (sauf leur extrême base
d’ordinaire rousse), tandis que le prothorax varie du roux au
noir presque complet. J’ai donné précédemment (Mél. exot. 59,
1932, p. 1) le nom de var. Galloisi aux exemplaires dont la colo-
ration élytrale est rousse et le prothorax roux, ou en partie obscurci.
Cette espèce provient des localités suivantes :
Alpes de Sosago près de Kofu, 27 juillet, août 1908; Kumano-
taira, 12 août et 26 septembre 1907; Chuzeuji, 31 juillet 1909.
Themus Galloisi Pic [Malacodermata], Fere opacus, niger aut
supra paulo olivaceus, mandibulis, membris {femoribus nigris
exceplis), ihorace laleraliter el irregulariter abdomineque circa les-
taceis, elytris viridibus, apice auraniiacis, his parum elongalis el
valde allenualis. Long. 15 mm.
Allongé, rétréci postérieurement, presque opaque, dessus fine-
ment pubescent de gris ou de fauve, dessous à pubescence argentée,
noir, en partie à reflets olivâtres, élytres verts à sommet orangé,
côtés du prothorax sinueusement testacé, membres, sauf les cuisses
foncées, testacés. Tête brillante en avant, subalutacée et finement
ponctuée postérieurement; prothorax un peu plus large que long,
subsinué sur les côtés, largement impressionné transversalement
en avant, et un peu moins en arrière, peu et irrégulièrement ponc-
tué, testacé, orné d’une large bande médiane olivâtre, élargie en
(^) Quelques co-types se trouvent en outre dans ma collection : Horatocera v. Galloisi,
Cantharis v. Edmei et Bolitoneus Galloisi.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 4, 1933.
dessous du milieu, puis rétrécie vers la base; élytres un peu plus
larges que le prothorax, peu longs, atténués fortement en arrière,
un peu avant le milieu, densément granuleux et faiblement bicos-
tulés antérieurement; dessous foncé, abdomen marginé de testacé.
Tmng. 15 millimètres.
Kiou Siou (Kinshiu), 1906.
Voisin de T. midas Kiesw. par la coloration bicolore des élytres,
en diffère, à première vue, par la coloration verdâtre des élytres,
et le prothorax bicolore, largement clair sur les côtés.
Cantharis japonica var. Edmei Pic. Cette variété est carac-
térisée, à première vue, par la coloration foncée des pattes et les
élytres ayant leur base entièrement noire.
Japon, sans indication de localité (ex coll. Bonhoure).
Pyrocœlia umbrosa E. 01. Un exemplaire de cette petite espèce,
à coloration générale noire avec le prothorax bifénestré de blanc
antérieurement, a été recueillie à Kumanotaira, le 13 juillet 1908.
Bolitonaeus Galloisi Pic [Hétéromère]. Sal curliis et laïus,
opacus, niger, anlennis tarsisque ieslaceis ; capite non denlaio ; tho-
race lato, laleraliler crenulato, angulis anlicis valde prominulis,
supra granulalo, antice ^ arcuale bicornulo, $ binoduloso ; elylris
lalis et brevibus, fortiler punclaiis, mulli linealo-luberculalis et pro
parle carinalis.
Assez court et large, opaque, noir, parfois à revêtement un peu
terreux, éparsément pubescent en dessous, antennes et tarses
roux. Tête inégale au milieu, à 3 rangées de petites carènes inter-
rompues ou de faibles tubercules ; antennes à avant-derniers
articles épaissis, dernier plus petit que les précédents; prothorax
court et large, très crénelé, entaillé sur les côtés, fortement échan-
cré en avant avec les angles antérieurs avancés, faiblement sinué
sur la base, orné en dessus de nombreuses granules ou petits tuber-
cules, un peu creusé sur le milieu antérieur et muni en avant chez
(J de 2 cornes assez courtes, arquées, fasciculées au sommet, chez
$ fortement bigibbeux; élytres courts et larges, convexes, déclives
à l’apex, fortement ponctués et en partie en rangées, sans stries
appréciables avec, sur chacun, 3 rangées de tubercules moyens ou
petits et des traces de carènes sur les côtés avec quelques petits
tubercules supplémentaires, irrégulièrement disposés. Long. 5-
6 millimètres.
Mont Takao près Hachioje, 7 juin 1908, dans des champignons.
Voisin de B. ionkineus Pic, en diffère par les cornes thoraciques
du (J plus courtes, les rangées de tubercules des élytres en partie
surélevées avec les tubercules plus gros.
Stenocephaloon Pic. Les principaux caractères distinctifs de
ce genre d’Hétéromères sont : ongles fendus, leur partie supérieure
— 298
étant pectinée, leur partie inférieure en forme de long filament
assez mince; tibias postérieurs particuliers, un peu robustes, incisés
et fortement bidentés à leur extrémité; yeux rapprochés sans être
joints; prothorax à contours non réguliers; élytres bien plus larges
que le prothorax.
Ce genre, proche voisin de Stenotrachelus Sert, (et s’en distin-
guant, à première vue, par ses ongles à branche supérieure pec-
tinée et la structure particulière des tibias) est curieux par la struc-
ture de ses ongles, celle-ci se rapproche de celle du genre Cephaloon
New. par la branche supérieure pectinée et en diffère par celle
inférieure non épaissie mais mince et longue. En résumé, mon nou-
veau genre présente une structure tarsale intermédiaire entre les
deux anciens genres Stenotrachelus Bert. et Cephaloon Newm. En
outre, le faciès de S. melallicum Pic est celui de certaines espèces
de Strongylium Kirby, mais avec une tête de structure différente.
Stenocephaloon metallicum Pic [Hétéromère] Anguslalum,
nilidum, sparse griseo pubescenle, rufum, pro parte piceum, supra
ænescens ; capite minute et dense punclato, posl oculos allenuato,
oculis prominulis, approximalis sed non junctis ; Ihorace parum
elongalo, anlice ualde allenuato, lateraliter sinuato, ad basin fere
recto, postice sinuato, supra diverse impresso, parum forliter et dense
punclato; elytris elongalis, postice allenualis, pro parle striatis aut
coslulalis, irregulariler punclalis, supra Iransverse Iriimpressis ; pe-
dibus elongatis, posticis, tarsis exceptis, crassioribus et parlicularibus.
Étroit, brillant, orné d’une courte pubescence grise éparse, roux
un peu plus foncé, d’un brun de poix, par places avec le dessus du
corps à reflets bronzés. Tête longue, à ponctuation fine et dense,
rétrécie, mais sans cou, en arrière des yeux qui sont saillants et rap-
prochés; prothorax un peu allongé, étranglé, sinué sur les côtés,
très rétréci en avant, presque droit sur la base, sinué postérieure-
ment, à ponctuation un peu forte et rapprochée, marqué en des-
sus de plusieurs impressions; écusson opaque, pubescent; élytres
plus larges que le prothorax, très longs, atténués à l’extrémité,
ornés de 3 impressions transversales discales, irrégulièrement ponc-
tués, ornés de stries en partie raccourcies avec les intervalles en
partie étroits et surélevés postérieurement; dessous du corps roux
avec la poitrine en partie plus foncée; pattes diversement rousses,
grêles, sauf les postérieures un peu épaissies avec les tibias particu-
liers. Long. 19 millimètres.
Chuzengi (Utagahama), 3 octobre 1911.
Synchroa melanotoides V. rufimembris Pic. [Hétéromère].
Cette variété est noire avec l’avant-corps et le dessous en partie
teintés de roux, les membres sont roux, les élytres irrégulièrement
ponctués avec quelques stries à peine distinctes; elle diffère de la
— 299 —
forme typique par la coloration plus foncée des élytres, par les
membres roux et non d’un brun obscur.
Environs de Tokio, à Kumanotaira, 10 août 1907.
Mikadonius gracilis Lewis. Cette espèce varie quant à la colo-
ration élytrale, ces organes étant noirs, soit avec une large bande
discale jaune sur chacun, soit avec une bande antérieure jaune
plus ou moins raccourcie; les cuisses ordinairement claires sont
parfois en partie foncées.
Recueilli à Chuzepji, juillet 1910 et 1911 et l®’^ août 1911.
Mikadonius costulatus Pic [Hétéromère]. Anguslalus, anlice
et posîice allenualus, nitidus, niger, capile anlice, infra corpore pro
parle membrisque ru fis ; Ihorace elongalo, anlice altenualo el rufo
marginalo ; elylris posiice valde atienualis, deplanalis, diverse slrialis
el inlervallis diverse coslulalis.
Étroit, rétréci aux deux extrémités, pubescent de gris soyeux,
brillant, noir, devant de la tête, majeure partie du dessous du corps
et membres roux. Tête bicolore, finement ponctuée; antennes
assez courtes et assez grêles; prothorax noir, marge antérieure
étroitement rousse, long, rétréci en avant, presque droit sur les
côtés postérieurement, sinué à la base, orné, de chaque côté, d’une
petite impression, très finement et densément ponctué; élytres très
longs, à peu près de la largeur du prothorax et courtement rétrécis
à la base, longuement atténués postérieurement, tronqués à l’apex,
aplatis en dessus, très finement ponctués, nettement striés et en
partie carénés, les stries et les carènes de longueurs inégales; pattes
rousses, grêles. Long. 20 millimètres.
Chuzenji.
Espèce très distincte par la structure particulière, striée et cos-
tulée des élytres.
Hypulus cingulatus Lewis. Cette jolie espèce, à coloration très
particulière avec les élytres rouges antérieurement, noirs postérieu-
rement et ornés de deux fascies faites de poils argentés, a été re-
cueillie à Kumanotaira, le 8 mai 1910.
Orchesia diversenotata Pic [Hétéromère]. Anguslala, anlice
el posiice allenuala, parum nitida, griseo piibescens, nigra, membris
rufis, pro parle brunneis, elylris signaluris luieis ornalis, in singulo
maculis duabus basalibus elongalis, fascia mediana sinuala exlus
dilalala, maeula Iransversa poslmediana.
Étroit, rétréci aux deux extrémités, peu brillant, orné d’une
pubescence grise plus rapprochée sur le ventre, membres roux avec
le milieu des antennes, parties des cuisses ou des tibias rembrunis,
élytres à dessins jaunes. Tête à ponctuation fine et rapprochée;
antennes ayant les derniers articles assez courts et élargis, le
300 —
2c subglobuleux, le 3® moins court que le 4®; prothorax assez
court, large en arrière, rétréci en avant, triimpressionné à la base
avec l’impression médiane faible, à ponctuation moins fine que
celle de la tête, rapprochée ; élytres longs, atténués postérieurement,
ponctués à peu près comme le prothorax, noirs avec, sur chacun,
les macules, ou fascies, testacées suivantes : deux macules basales
allongées, une prescutellaire plus petite et peu distante, une humé-
rale plus grande et très nette, une fascie sinuée médiane n’attei-
gnant pas la suture et élargie sur les côtés, une macule transversale
postmédiane n’atteignant ni la suture, ni les côtés; dessous du
corps noir ; pattes rousses, et rembrunies par places. Long. 4.5 mill.
Environs de Tokio, à Kumanotaira, 13 août 1907.
Voisin de O. fasciala Payk, s’en distingue par les dessins des
élytres différents, notamment par la présence de macules basales
isolées et par la fascie médiane non prolongée jusqu’à la base
latéralement.
Arthromacra sumptuosa l.ew. Espèce que je vois pour la pre-
mière fois, peu allongée, comme A. décora Mars., mais à coloration
du dessus d’un pourpré métallique et membres entièrement foncés.
Un exemplaire recueilli à Yamoto, puis Nikko, le 28 juillet 1910.
Ischalia plagiata Lewis. Recueilli en deux exemplaires au
mont Takao, le 19 juin 1910.
Xenophyrama purpuret'm Bâtes. Un exemplaire recueilli à
Kiou Siou (Kiushiu). C’est aussi la première fois que je vois ce
curieux Toxotide qui est noir, brillant, à élytres pourprés mais
avec le prothorax particulièrement impressionné.
Xylotrechus pyrrhoderüs Bâtes. Ce joli Clytide a été cap-
turé dans les environs de Tokio.
Nanohammx's griseoxotatus Pic variété. Recueilli autour du
lac de Chuzenji, le 30 juillet 1909.
Noir avec les antennes (celles-ci annelées de brun avec le premier
article en partie foncé), les tibias et tarses ainsi que les élytres roux,
ces derniers à macules blanchâtres dispersées de grandeurs iné-
gales, en partie grandes; thorax avec une petite ligne médiane
grise; écusson densément pubescent de blanc. — Le N. griseono-
laliis Pic diffère de jS. rufescens Bâtes p>ar l’avant-corps plus foncé
que les élytres et par les dessins blancs non fasciés mais maculi-
formes des élytres.
Rhopaloscelis nipponensis Pic [Cerambycidæ]. Elongatus,
nilidus, griseo piibescens, niger, ihorace anîice et postice rufo margi-
nato. anlennis libiisque rufo annulatis, elyiris nigris, apice rufis et
transverse rufo trifasciatis, his ad suturain functis, fasciis anticis
in disco functis.
— 301 —
yVllongé, brillant, revêtu d’une pubescence grise avec, en dessus,
quelques longs poils dressés, brillant, noir, prothorax antérieure-
ment et postérieurement assez largement bordé de roux, élytres
noirs à sommet et trois fascies rousses en partie jointes, membres
bicolores. Tête un peu détachée du prothorax, un peu plus large
que lui; antennes grêles, plus longues que le corps, ciliées, rousses,
annelées de brun au sommet des articles médians, derniers et pre-
miers plus foncés : prothorax un peu plus long que large, sinué sur
les côtés, à petit tubercule médian, densément et ruguleusement
ponctué; écusson grand, pubescent de gris; élytres bien plus larges
que le prothorax, longs, atténués à l’extrémité, subarrondis à
l’apex, à ponctuation forte et irrégulièrement disposée, noirs, ma-
culés de roux à l’apex et ornés de 3 fascies rousses transversales
toutes jointes sur la suture, la P® et, la 2® en outre jointes sur le
disque et ainsi encerclant une macule présu turale foncée; dessous
du corps foncé; pattes foncées, base des cuisses et des tibias roux.
Long. 6 millimètres. Du Nippon moyen.
Espèce facilement reconnaissable à son dessin élytral particulier.
Microlamia glabricula Bâtes. Vu un exemplaire recueilli à
Chuzenji, le 12 août 1911.
Cette espèce ressemble à un Pogonocherus Zett. de forme allongée,
elle a les élytres ornés de nombreux tubercules brillants, ces der-
niers organes sont à peine déprimés en avant, chez cette espèce,
alors qu’ils le sont profondément chez M. cleroides Bâtes. Le Pogo-
nochærus luberculalus Pic, de Kioto, n’en est qu’une variété à
coloration élytrale différente avec les membres plus clairs.
— 302
Note sur un Tétranyque nuisible au Cotonnier
EN No uvelle-Caléd onie,
PAR M. Marc André.
Nous devons à l’obligeance de M. J. Risbec la communication
d’une dizaine de Tétranyques recueillis en Nouvelle-Calédonie
sur le Cotonnier { Gossypium sp.).
Malheureusement tous ces individus sont des femelles, ce qui
rend leur détermination nécessairement incertaine : dans l’étude
des Tétranyques deux caractères importants sont, en effet, fournis,
chez le mâle, par l’armature du tarse des pattes I et par la forme
du pénis.
Nous croyons utile cependant de décrire la femelle de cette
forme Néo-Calédonienne, probablement nouvelle, dont nous dis-
cuterons ensuite, sous toutes réserves, les affinités et la position
systématique.
Le corps est ovalaire, avec saillies humérales peu marquées;
aplati sur la face dorsale, il est simplement arrondi en arrière, sans
s’atténuer sensiblement dans la région postérieure. Il atteint une
longueur de 530 [x (du bord antérieur du céphalothorax à l’extré-
mité de l’abdomen) et une largeur de 280 g (au niveau des épaules).
N’ayant eu que du matériel conservé dans l’alcool, je ne puis
donner aucune indication sur la coloration (^).
Le corps paraît tout d’une venue, car il n’y a aucune ligne de
démarcation entre le céphalothorax (propodosoma) et l’abdomen
(hystérosoma), La peau est molle et ornée de très fines rides. Le
corps, presque glabre, présente de longs poils espacés.
Dorsalement (fig. 1), on observe une série de poils minces qui
ne sont pas portés sur des tubercules et qui se montrent garnis
de barbules extrêmement fines, difficilement visibles. Ils sont dis-
posés en 7 rangées transversales qui, comme le dit Oudemans
{1930, Enl. Ber., VIII, p. 160), se composent typiquement chacune
de 4 poils : 1° setæ verticales ou frontales, au nombre de 2 seulement
(les internes faisant défaut); 2° setæ scapulares, comprenant
2 soies internes [sub frontales) et 2 soies externes; 3° setæ humé-
rales : cette rangée paraît composée de 6 soies, mais, en réalité, les
plus externes, placées sur le bord du corps, sont homologues à des
0) Chez les Tétranyques la couleur est d’ailleurs sujette à de grandes variations, car
elle tient, en partie, aux aliments ingérés et, par suite, dépend de la plante nourricière
et de la localité.
Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. V, n" 4, 1933.
303 —
poils extra-coxaudes pxattes III, qui sont marginaux ou ventraux;
4° setæ dorsales ; selæ lumbales ; 6° selæ sacrales : ces trois rangées
comprenant chacune 2 soies externes et 2 soies internes ; 7° setæ
clunales au nombre de 2 seulement (les soies externes manquant).
Il y a de chaque côté, au dessus des pattes II, entre les soies sca-
pulaires externes et internes, deux yeux latéro-antérieurs, volu-
mineux, teintés de rouge, dont l’antérieur présente une cornée
— 304 —
semi-globuleuse, tandis qu’elle est plus aplatie dans le postérieur
qui est moins distinct.
L’uropore ou soi-disant anus est ventral, mais forme une saillie
médiane acuminée. Il existe, en arrière de cet orifice, à l’extrémité
de l’abdomen, une paire de poils qui dépassent le bord postérieur
du corps, mais sont, en réalité, ventraux.
En avant de l’anus se voit l’orifice génital femelle, qui est trans-
verse et entouré de stries diversement courbées.
Il y a huit pattes, dont les deux paires antérieures s’étendant en
avant sont très éloignées des deux postérieures dirigées en arrière.
Les pattes (fig. 2, A) ne sont pas beaucoup plus longues que le corps
et leur ordre de grandeur est le suivant : IV, I, III et II. Elles sont
assez grêles, cylindriques, munies de poils simples et se composent
de 6 articles : 1° coxa ou hanche, 2° trochanter, 3° fémur ou cuisse,
4o génual ou patella, 5° tibia, 6° tarse, qui porte toujours sur le
côté dorsal et externe un très long poil.
Ce 6® article ou tarse finit par un prolongement, Vonychium,
composé d’une partie proximale amincie en forme de tige cylin-
drique plus ou moins longue, et d’une partie distale élargie en bour-
relet, présentant une petite cavité dans laquelle s’adapte la base
piriforme de l’ambulacre. Celui-ci comporte d’abord un système
de 4 poils capités, rigides, terminés par une extrémité dilatée en
un petit disque adhésif. Ils sont répartis en deux couples dont
chacun s’implante à l’extrémité du tarse par une base commune à
ses deux poils.
Entre ces deux couples de poils s’insère Vempodiurn proprement
dit, consistant, dans cette espèce, en une griffe qui est fortement
courbée à sa base, puis se divise en deux branches latérales dont
chacune est à son tour bifurquée, de sorte que la griffe est fendue en
4 soies (ou aiguillons) subégales disposées en 2 paires et se dis-
tinguant des 4 poils adhésifs par l’absence de renflement termi-
nal (fig. 2, B).
Entre les deux pattes antérieures on aperçoit une masse conique
et saillante, le rostre, représentant l’appareil buccal.
A sa face dorsale se trouvent les deux mandibules ou chélicères.
Elles sont constituées par deux articles : un basilaire et un apical.
Les articles basilaires sont concrescents entre eux et forment une
masse unique, subovale, offrant un contour parabolique, la plaque
mandibulaire, arrondie en avant et présentant en arrière une en-
taille entre deux lobes arrondis. Ces articles basilaires se terminent
chacun par un petit crochet pointu qui constitue le doigt immobile.
Ces doigts fixes sont très rapprochés l’un de l’autre et forment
une double pointe [spina] dirigée en avant.
Le 2® article, ou article apical, des mandibules constitue un long
doigt mobile styliforme. Ces doigts mobiles, placés ventralement.
305 —
sont des organes aciculaires dont la partie postérieure, recourbée
sur elle-même, forme une anse qui est contenue à l’intérieur de la
plaque mandibulaire.
Au sommet de l’entaille séparant les deux lobes postérieurs de
A, tibia et tarse des pattes I; B, ambulacre des pattes I; C, plaque mandibulaire et
péritrèmes; D, tibia et tarse des palpes maxillaires.
cette plaque on trouve rapprochés les deux stigmates trachéens
qui ne sont pas ouverts, mais se continuent par deux organes tubu-
laires, les péritrèmes qui, appliqués sur la peau du dos, se dirigent
vers l’arrière et vers le dehors en formant ainsi un lorsque les
mandibules sont rétractées. L’extrémité postérieure de ces péri-
Bulletin du Muséum, 2" s., t. V, 1933.
20
306 —
trèmes est courbée vers la ligne médiane et elle présente plusieurs
chambres qui sont séparées l’une de l’autre par des cloisons et dont
la dernière est un peu renflée (fig. 2, G).
A la face ventrale du^rostre se trouvent les deux mâchoires ou
maxilles : leurs articles basilaires ou coxæ sont fusionnés pour
former V hyposlome portant sur ses côtés le reste des articles qui
constitue les palpes maxillaires. Cet hypostome offre une partie
postérieure très large et une partie antérieure triangulaire formée
de deux pièces symétriques, les lobes maxillaires, coalescentes
sur la ligne médiane.
Les palpes maxillaires sont composés de 4 ou 5 articles. L’infé-
rieur (ler +2® = Irochanléro-fémur) est plus robuste et plus long-
que les autres. [Chez le mâle de tous les Tétranyques il est pourvu
dorsalement, sur le bord distal, d’une forte épine [éperon) courbée
au sommet]. L’article suivant ou antépénultième (3® = génual)
est très petit. Le pénultième ou avant-dernier (4® =-- tibia), assez
court, finit dorsalement en un ongle robuste, fortement saillant,
dirigé du côté interne. Sur la base du tibia est fixé le dernier article
(5e = tarse), renflé et cylindrique, constituant le tentacule ou pouce.
Ce tarse ou pouce des palpes, dans lequel on peut distinguer une
partie proximale large et une partie distale plus étroite, porte 7 for-
mations appendiculaires, qui sont toutes des poils modifiés (fig. 2,
D) : 1° Il se termine par une extrémité plate qui est surmontée d’un
gros tubercule, doigt terminal, claviforme, parfois tellement court
qu’il est presque globuleux, mais qui dans cette espèce a une lon-
gueur double de sa largeur. 2° Sur le côté dorsal il existe une petite
papille plus ou moins fusiforme, doigt sensoriel dorsal, placée à mi-
chemin entre la base et le doigt terminal. 3® Près de l’angle supé-
rieur distal, c’est-cà-dire subterminaux, se voient deux bâtonnets
coniques, appendices bacilliformes ou digilules, dépassant à peine
le doigt terminal. 4° 11 y a trois poils tactiles courts, sétiformes,
dont deux sont dorsaux et se trouvent entre la base du tarse et le
doigt dorsal, tandis que le 3® est inséré latéro-ventralement au
milieu du tarse.
Deux espèces de Tétranyques ont été signalées sur le Cotonnier,
l’une Africaine, l’autre Américaine.
En Afrique, le Fr. Zacher (1920, Zeilschr. f. angew. Entom.,
VII, p. 183) a étudié une forme qui vit au Togo (^) sur les feuilles
du Cotonnier et lui a donné le nom de Paratelranychus gossypii {^).
(1) La présence de Tétranyques sur le Cotonnier avait été signalée antérieurement
dans l’Afrique orientale Allemande.
(-) Cette espèce a été observée aussi sur les feuilles de Cassam dans le Sierra Leone
et sur le Carica papaya L. à San Thomé (1926, St. Hirst, Proc. Zool. Soc. London,
p. 832).
307
Dans ce T. gossijpii l’empodium du tarse des pattes comprend
(Zacher, 1920, loc. cit., p. 183, fig. 4) : 1° une partie dorsale en
forme d’une simple griffe médiane puissante; 2° une partie ventrale,
fortement courbée, qui est divisée en deux branches latérales bi-
furquées, de sorte qu’elle est fendue en 4 soies fines assez longues
disposées en deux paires (fig. 3).
En raison de ce caractère, Zacher a classé cette espèce dans son
Fig. 3. — Par itetrany chus gossypii Zacher : ambulacre (d’après Zacher).
Fig. 4. — Eotetranychus bimaculatus Harvey : ambulacre (d’après Mc Gregor).
genre Paralelranychus, 1913, qui a pour type le P. uniinguis
Jacobi.
En Amérique, le Tétranyque le plus commun aux États-Unis,
T. bimaculatus Harvey (1893, Ann. Repl. Maine Agric. Exp. Sla.
[1892], p. 133, pl. III) (^), qui a été trouvé sur plus d’une centaine
d’espèces végétales sauvages ou cultivées, dans les champs et les
jardins, est notamment l’un des plus sérieux ennemis des planta-
tions de coton : il a été observé à l’Est depuis le Maine jusqu’à la
Floride et dans la Louisiane, à l’Ouest au Texas et en Californie;
il a été rencontré aussi aux îles Hawaï.
Chez ce T. bimaculatus l’empodium (Mc Gregor, 1920, Proc.
U. S. Nat. Mus., LVI, pl. 76, fig. 1), du tarse des pattes a la forme
(^) Mc Gregor (1920, Proc. U. S. Nat. Mus., LVI, p. 651 et 655) regarde ce T. bima-
culatus comme bien distinct du T. telarius L., auquel il avait été assimilé, mais il lui
identifie les T. Gloveri et desertorum Banks.
~ 308 —
d’une griffe qui, fortement arquée à sa base, se divise en deux
branehes latérales dont chacune est trifurquée, de sorte que cette
griffe est fendue en 6 soies disposées en 3 paires (fig. 4).
E.-A. Mc Gregor (1920, loc. cit., p. 649) a rangé cette espèce dans
le genre Telranychus s. sir. des auteurs, c’est-à-dire dans le groupe
dont le T. lelarius L. (= liliarium Herm.) est le type et qui ren-
ferme les espèces chez lesquelles la griffe empodiale est partagée
en 4 à 6 divisions subégales.
Mais Oudemans (1930, Enl. Ber., Vlll, p. 159) a fait remarquer
que le nom générique Telranychus avait été établi par Dufour ( 1832)
pour son T. linlearius (^), et il a, par suite (1931, ibid., p. 224), créé
un nouveau genre Eolelranychus pour le groupe du T. lelarius :
l’espèce Américaine devient donc Eolelranychus bimaculalus Harv.
Par ses différents caractères : 1° face dorsale aplatie; 2° disposi-
tion des sept rangées de poils dorsaux non portés sur les tubercules
et munis de barbules extrêmement fines; 3° griffe empodiale fen-
due en 4 soies subégales; 4° longs péritrèmes courbés en arrière
et multichambrés, l’espèce de Nouvelle-Calédonie paraît apparte-
nir à ce genre Eolelranychus et elle se distinguerait de VE. bima-
culalus par le nombre 4 (au lieu de 6) des divisions de la griffe em-
podiale (^).
Je crois donc pouvoir, tout au moins provisoirement, proposer de
l’appeler Eotetranychus neocaledonicus n. sp.
V) Epitetranychus Zacher, 1916, établi pour le T. lintearius Duf., tombe donc en
synonymie de Telranychus Dufour (1931, Oudemans, ibid., p. 222).
(^) Chez le P. gossypii Zacher, outre ces quatre soies ventrales, il existe une griffe
dorsale puissante. D’autre part, chez VE. lelarius L. = liliarium Herm., l’empodium
St fendu en six soies (1920, St. Hirst, P. Z. S. L., p. 57), et non quatre comme le croyait
Mc Gregor [1920, loc. cil., p. 644 (note)].
309 —
Structure de la région ventrale chez quelques Ptyctima
{ O RI R AT ES ),
PAR M. F. Grandjean.
Je ne parlerai que des Euphthiracaridæ [Oribolrilia, Pseudo-
îritia) et des Phîhiracaridæ {Phthiracarus, Steganacarus). Leur
région ventrale semble au premier abord bien différente de celle
Fig. 1. — Oribotritia Berlesei (Mien.).
A, région ventrale vue obliquement dans l’animal dilaté au maximum (x 70); B, partie
antérieure de la plaque génitale gauche, inclinée de manière à montrer le processus
courbe ( X 265) ; 0, plaque anale et sa membrane interne projetées sur le plan de symé-
trie (x 60); plaques : g, génitale; ag, aggénitale; a, anale ; ad, adanale ; de pli-
cature; ng, notogaster; — iad, pore adanal; opi, op2, poils opisthopleuraux; agi,ag^
poils aggénitaux; g^ à poils génitaux; Ui, poil anal; adi à ad^, poils adanaux;
trv, sillon transventral.
des Aptyctima à cause de la fusion très fréquente des plaques géni-
tales avec les plaques aggénitales contiguës, et de la même manière
entre les plaques anales et les adanales. On ne connaît encore aucun
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 4, 1933.
— 310 —
exemple de ce genre de coalescence parmi les Aptyctima, mais je
rappelle qu’il existe dans d’autres Ptyctima [Proloplophoridæ).
I. — Oribotritia Berlesei (Midi.), (fig. 1). — C’est Tritia
decumana (Koch) selon Berlese (A. M. S-, VI-2), non Hoplo-
phora decumana Koch (C. M. A.; 2-9) qui est un Phlhiracarus. La
structure de la région ventrale ne s’écarte pas notablement de
celle des Aptyctima inférieurs. Les plaques génitales et anales sont
bien délimitées. Les plaques aggénitale et adanale, de chaque côté,
sont fusionnées en une plaque ventrale relativement large; mais
la coalescence est incomplète et une partie de la séparation trans-
ventrale subsiste tandis que l’autre partie est complètement effacée.
B n’y a pas de plaque préanale. La figure montre de chaque côté
les 7 poils génitaux, les 2 poils aggénitaux, le poil anal unique et
les 3 poils adanaux. Les plaques anales sont très étroites et longues
et le long de leurs bords internes se fixent deux grandes membranes
incolores, plates et parallèles, très rapprochées, solides et péné-
trant profondément à l’intérieur du corps. J’ai représenté figure IC
une plaque anale et sa membrane, laquelle vient toujours avec la
plaque dans la dissection de l’exosquelette. En avant et en arrière
la membrane est un peu teintée de brun.
Les 2 plaques de plicature [bpv, fig. lA) sont ici très grandes et
aussi bien chitinisées que le reste de la région ventrale, mais leur
chitinisation s’arrête en arrière suivant la ligne co. Au-delà de cette
ligne, dans un golfe axial profond que dessine le notogaster, on ne
trouve plus qu’une membrane. Il est clair en effet que la chitini-
sation doit manquer dans ce golfe postérieur si les flancs du noto-
gaster doivent être capables, comme ils le sont, de s’écarter ou de
se rapprocher beaucoup. S’ils se rapprochent, on sait que les plaques
de plicature se rabattent sur les plaques ventrales et en cachent
une grande partie.
IL — PsEUDOTRiTiA ARDUA (Koch) (fig. 2). — PseudolrUia
diffère <T Oribotritia par une coalescence bien plus forte des élé-
ments de la région ventrale. C’est un genre plus spécialisé.
Les 2 poils aggénitaux (de chaque côté) sont petits et l’antérieur
est presque caché par la lame très saillante r (fig. 2A). Les 9 poils
génitaux sont implantés près du bord de la fente génitale, les anté-
rieurs surtout dont les longues racines traversent le limbe (^) gé-
(^) Je propose d’appeler limbe d’une pièce chitineuse de l’exosquelette une zone de
bordure de cette pièce dont les 2 faces sont baignées par le milieu ambiant. La base du
limbe est la ligne à partir de laquelle la pièce chitineuse a cessé d’être la vraie paroi du
corps. A partir de cette base la vraie paroi est d’ordinaire une membrane qui est plus
ou moins cachée sous le limbe et protégée par lui. Les limbes sont très fréquents chez
les Oribates, par exemple en bordure postérieure et latérale du notogaster (limbe gas-
- 311
nital (fig. 2B) tandis que les postérieurs s’écartent davantage de ce
bord. Aucune ligne séparatrice ne passe entre les poils aggénitaux
Fig. 2. — Pseudotritia ardua (Koch).
A, région ventrale vue obliquement dans l’animal dilaté au maximum ( x 165) ; B, détails
du bord de la fente génitale, en projection oblique (partie antérieure du côté gauche)
(x 750); G, détails de la moitié gauche du triangle anal (x 750); g-ag, a-ad, régions
génito-aggénitale et ano-adanale de la plaque ventrale. Légende de la flg. 1 pour les
autres lettres.
et génitaux, de sorte que la fusion des plaques aggénitales avec les
génitales est complète. Il y a 3 poils anaux et 3 adanaux. Les
anaux diffèrent des adanaux en ce qu’ils sont plus petits et presque
tronotique) dans certains genres {Galumna, AcMpteria), ou des plaques génitales ou
anahs dans d’autres. Sous le nom de « zones de bordure » j’ai décrit des limbes dans les
Frotoplophoridæ {Bull. Soc. Zool. France, vol. 57, p. 10, 1932). Les limbes sont faciles
à reconnaître si leur base est soulignée par une forte arête chitineuse portée par la paroi
interne de la plaque et servant à la fixation plus parfaite de la membrane. C’est le cas
des genres P/ifhimcaras et Steganacarus pour le grand limbe gastronotique. On peut
aussi reconnaître aisément les limbes si des poils y sont implantés, car ces derniers sont
prolongés à travers le limbe, parallèlement à sa surface, par des « racines » très visible®
qui atteignent la base du limbe, c’est-à-dire la partie vraiment vivante de l’animal.
— 312 —
lisses tandis que les adanaux sont plus rugueux et même un peu
barbelés dans leur moitié distale, à la façon des poils du notogaster.
Ils diffèrent aussi par leur insertion. L’anal antérieur (oi), qui est
très petit et très loin des 2 autres, naît sur l’épaississement trian-
gulaire à dents d’engrenage {triangle anal) qui est si caractéristique
de ce genre. Les 2 autres {a^, as) naissent sur le bord même de la
fente anale et leurs racines traversent le limbe étroit qui borde
cette fente. Les poils adanaux, sans être bien éloignés du bord de la
fente anale, sont cependant au-delà du limbe. Il paraît donc cer-
tain que les plaques anales, qui doivent porter les poils anaux seuls,
sont très longues et étroites comme dans Oribotritia, mais fondues
avec les adanales dans leurs régions moyenne et postérieure. En
avant la fusion n’est pas faite si l’on doit assimiler le triangle anal
à la plaque anale elle-même, comme je le pense. Le contour latéral
du triangle s’efface en effet un peu avant le poil adi sans avoir re-
joint le bord de la fente anale et il passe bien entre le bord de la
fente et le pore adanal {iad), comme doit le faire une limite ano-
adanale. D’autre part sa direction est telle qu’elle semble devoir
laisser d’un côté les poils adanaux et de l’autre les 2 poils anaux
postérieurs. Chaque moitié symétrique de la plaque ventrale, ré-
sultant de la coalescence de l’aggénitale avec l’adanale, est donc
ici fondue avec la génitale et pour les 2/3 avec l’anale.
La plaque de plicature est comme dans Oribotritia et sa chitini-
sation est également affaiblie derrière l’ouverture anale; mais le
golfe du contour gastronotique est remplacé dans Pseudotritia par
une très curieuse fente longitudinale marquée en se sur la figure 2A
où elle est vue par transparence. Cette fente est dans le plan de
symétrie et elle va du bord postérieur du notogaster à un point qui
est légèrement en arrière de la paire de poils 15 selon le numérotage
de Jacot. La fente est très fine et terminée en avant d’une manière
brusque par un minuscule épaississement de la cuticule. Son rôle
est évidemment de faciliter la déformation du notogaster. On la
retrouve dans d’autres espèces, de sorte qu’il conviendrait de la
faire figurer parmi les caractères du genre Pseudotritia.
III. — Phthiracarus anonymum n. sp, (fig. 3). — Si j’ai choisi,
pour étudier sa région ventrale, une espèce nouvelle, bien que très
banale, du genre Phthiracarus, c’est qu’elle est la seule que j’aie
récoltée jusqu’ici avec des nymphes certaines. La comparaison avec
les nymphes m’a paru très utile, sinon même indispensable,
comme je le dirai plus loin. Je donnerai ultérieurement une descrip-
tion plus complète de cet acarien.
La plaque génito-aggénitale, résultant de la fusion complète
de la plaque génitale avec l’aggénitale, est représentée figure 3A.
Elle est vue un peu obliquement de manière à montrer la région
— 313
antérieure qui peut être recouverte par l’aspis et qui est pourvue
de 2 grandes lames saillantes entre lesquelles se creuse une gorge
très profonde. C’est dans cette gorge^ caché sous le grand rebord
antérieur, que l’on découvre le poil aggénital agi qui est unique
dans le genre Phthiracarus. Il joue probablement un rôle tactile
dans la fermeture de l’aspis. Les 9 poils génitaux sont divisés en
2 séries. Les 5 poils de la l^e série sont minuscules et
poussent au bord delà plaque; mais ils sont pourvus de longues ra-
Fig. 3. — Phthiracarus anonymwm n. sp. (x 284).
A, 'plaque génito-aggénitale ; B, plaque’ ano-adanale.
cines très visibles et révèlent ainsi un limbe génital assez large. La 2®
série comprend 4 poils de forme ordinaire [g^ à gfg) plus écartés du
bord de la plaque et implantés en dehors du limbe.
La plaque ano-adanale, résultant de la fusion complète de la
plaque anale avec l’adanale, porte 5 poils qui sont les 2 anaux
{üi, a^) et les 3 adanaux iadi, ad^, ads) (flg. 3B). Je qualifie d’anaux
les 2 poils les plus voisins du bord de la fente anale, mais ils ne le
sont pas beaucoup plus que 2 des autres, de sorte que la distinction
des 2 sortes de poils ne s’impose pas d’une manière bien claire dans
cette espèce. On est aidé pour cette distinction par d’autres espèces
et par les nymphes. Il y a un limbe anal de bordure, mais il est moins
facile à remarquer que le limbe génital parce qu’aucun poil n’y
est implanté.
La liaison des plaques génito-aggénitale et ano-adanale avec
le notogaster se fait par une membrane conjonctive incolore
qui est fixée d’une part aux bords externes de ces plaques (pour la
figure 3A c’est à la carène cachée en pointillé et non à la carène
du contour apparent) et de l’autre à la base du grand limbe gastro-
notique.
314
IV. — ■ Steganacarus striculum (Koch) (fig. 4). — La struc-
ture de la région ventrale est comme dans le genre Phlhiracarus.
En avant de la plaque génito-aggénitale ou retrouve la même
gorge profonde avec son poil aggénital unique. Les 7 poils génitaux
poussent au bord du limbe et ont de longues racines. Sur la plaque
ano-adanale on remarque 4 grands poils rapprochés [Xi à x^) pous-
sant au bord du limbe anal et un 5® isolé, loin du bord2^(ad). Les
Fig. 4. — Steganacarus striculum (Koch) ( X 284).
A, plaque génito-aggénitale ; B, plaque ano-adanale.
4 premiers sont lisses, effilés au bout, un peu ondulés. L’autre est
rugueux et terminé par une pointe assez courte, c’est-à-dire d’un
faciès différent, qui est celui des poils du notogaster. Je considère
ce 5® poil comme l’un des poils adanaux. Parmi les 4 autres il y a
2 poils adanaux et 2 anaux, comme nous le verrons plus loin; mais
ce n’est pas l’adulte qui permet de faire cette distinction.
V. — Comparaison avec les nymphes. — Ainsi la coalescence
des plaques ne laisse plus toujours distinguer nettement, chez les
adultes, les 4 sortes de poils de la région ventrale. J’ai donc cherché
à résoudre la difficulté par les nymphes qui, étant moins spécialisées
et peu différentes des nymphes habituelles d’Aptyctima, doivent
montrer ces poils dans des positions plus régulières. C’est bien ce
que l’on constate. Il n’y a pas d’incertitude chez les nymphes pour
la disposition et le nombre des 4 sortes de poils. Or il est normal
de trouver chez les tritonymphes les mêmes nombres de poils
aggénitaux, adanaux et anaux que chez les adultes, d’après les
observations que j’ai faites sur un grand nombre de nymphes
d’Aptyctima. Il faut donc essayer d’appliquer la même règle aux
Ptyctima.
Chez Ps. ardua et Ph. anonymiim j’ai trouvé les nymphes III
et II; chez SI. slriculum les nymphes II et I. Ce sont les seules
nymphes de Ptyctima que je puisse rapporter sûrement à des
adultes. La règle dont je viens de parler s’applique très bien à
Ps. ardua et à Ph. anonymum, car leurs tritonymphes ont respec-
tivement 2 paires et une paire aggénitales, 3 et 3 paires adanales,
3 et 2 paires anales. Pour les plaques génito-aggénitales la compa-
raison est particulièrement satisfaisante parce que leurs poils ag-
génitaux sont très distincts des génitaux. Pour les plaques ano-
adanales elle est satisfaisante aussi chez Ps. ardua où l’on trouve
bien les 6 paires divisées par moitié en 2 groupes correctement
placés. Elle l’est un peu moins pour Ph. anonymum où l’ano-ada-
nale porte bien les 5 poils qu’elle doit porter d’après sa tritonymphe,
mais avec une séparation médiocre des poils anaux et adanaux;
on voit cependant que la séparation est bien meilleure avec d’au-
tres espèces, où 2 des poils (oi et Og) sur chaque plaque ano-adanale
sont bien plus rapprochés du bord interne que les 3 autres (adi
à ada). On le voit aussi d’après les très bonnes figures de Jacot
[Proc. Boston Soc. Nat. Hist., vol. 39, no 6, PI. 34, fig. 10 et 12)
pour Ph. setosum (Banks). La distinction entre les poils anaux et
adanaux, confirmée par les nymphes, est donc encore possible
chez les adultes du genre Phthiracarus.
Dans le genre Steganacarus, qui est voisin mais plus évolué, les
choses se passent autrement. De chaque côté l’adulte a 5 poils
ano-adanaux, divisés nettement en 2 groupes de 1 et 4 poils, ce
dernier groupe étant celui des poils du limbe; or la deutonymphe
nous apprend qu’il y a 3 poils acjanaux; il faut donc qu’il y ait
2 poils anaux et les 5 poils ano-adanaux devraient être divisés en
un groupe de 3 et un groupe de 2 comme dans le genre Phthiracarus.
Ceci nous oblige à admettre que la fusion de deux plaques peut
entraîner un regroupement de leurs poils. Déjà sur l’ano-adanale
de Ph. anonymum nous avons vu 4 poils (adi, «i, a^, ad^) qui n’ont
sûrement pas la même origine former une rangée longitudinale
(encore médiocre) et se séparer du 5® {ad^) qui a pourtant la même
origine que deux d’entre eux. C’est une évolution qui consiste à bien
aligner parallèlement au bord la rangée hétérogène et l’on voit
qu’elle se fait dans le sens Steganacarus. Dans ce dernier genre la
rangée est devenue parfaite; elle borde exactement le limbe anal;
rien ne trahit plus son origine complexe, car ses 4 poils spécialisés
(iCi à Xi), bien que comprenant 2 anaux et 2 adanaux, ont acquis
les mêmes caractères.
— 316 —
Révision de la collection des Méduses du Muséum
National d’Histoire Naturelle (Suite II),
PAR M. Gilbert Ranson.
Famille THAUMANTIADÆ Gegenbaur, 1856,
Sa définition repose sur un caractère négatif ; l’absence de litho-
cystes; elle est essentiellement artificielle. La sous-famille des
Laodiceidæ de Hæckel a d’ailleurs été déjà élevée au rang de Famille
et objectivement définie par Browne, et surtout par P. L. Kramp
comme nous l’avons vu précédemment. A. Mayer, en 1910, donne
une nouvelle classification des genres. Elle présente le même défaut.
Il est fort probable que Melicerliim Ag. et Orchisloma Hæckel doivent
en être exclus. Nous assistons au démembrement progressif de cette
grande Famille. Elle sera avantageusement remplacée par plu-
sieurs autres, définies par des caractères positifs. Celle des Laodi-
ceidæ a été définie, nous l’avons vu, par la présence de cordyles.
Il serait souhaitable ici encore de réunir la classification des
Méduses et de leurs Hydroïdes. Mais les observations à ce sujet
sont trop fragmentaires. La plus grande partie se borne au dévelop-
pement de l’œuf, de la larve, et très rarement des premiers stades
de la fixation. La classification spéciale des Méduses de ce groupe
doit donc, en attendant, s’appuyer sur la comparaison des carac-
tères anatomiques de celles-ci.
Genre Melicertidium Hæckel, 1879.
[= Melicerlum L. Agassiz, 1862 [non Oken, 1815)].
L’histoire de ce genre est extrêmement compliquée. Elle a été
étudiée très longuement et exposée dans tous ses détails par
P. L. Kramp, dans son travail de 1919.
Melicertidium octocostatum (M. Sars 1835).
Cette Méduse semble confinée dans les mers du Nord et tout
spécialement sur les côtes d’Islande, d’Écosse et de Norvège.
Elle est trouvée accidentellement sur les côtes sud de l’Angleterre
et dans les eaux danoises, jusque dans la Baltique. Linko (1904,
p. 218, Melicerlum campanula) l’a trouvée plusieurs fois sur la côte
Murmane. Les exemplaires que nous possédons ici ont été récoltés
par Gravier, le 11 août 1908, aux environs de Bergen, L’un d’eux
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 4, 1933.
— 317
est relativement très jeune, cinq sont jeunes et le sixième est
à maturité.
La présence d’un très jeune exemplaire à Bergen, émis depuis
peu de temps par son Hydroïde, semble prouver la présence de ce
dernier dans cette région. 11 doit exister trois centres de dispersion
de l’Hydroïde : l’un sur les côtes N.-E. d’Islande, l’autre sur les
côtes W d’Écosse et le troisième sur la côte occidentale de Norvège.
Les récoltes indiquent presque toutes, à la fois, des exemplaires
de toutes tailles; de très petits et en même temps des individus
dont les gonades sont arrivés à maturité. De telles récoltes sont
faites en toutes saisons, en été comme en hiver. Ce fait ne peut
s’expliquer que par l’existence, dans un même centre de disper-
sion, de conditions extérieures différentes (salinité, température)
en des points relativement rapprochés ou à des profondeurs variées.
De jeunes Méduses sont émises ainsi à toutes les époques de l’année
et on les trouve, par suite, à tous les stades en même temps, mais
provenant de sources diverses.
En mai, sur les côtes de Norvège, à côté de très petits exem-
plaires, on trouve déjà des individus de belle taille; de même au
début de l’été. En automne, on récelte souvent des exemplaires
dont les gonades sont plissées et bourrées de produits sexuels à
maturité. « Nous pouvons donc admettre que Melicerlum oclocos-
lalum se reproduit pendant le printemps et l’été » (P.-L. Kramp et
D. Damas, 1925, p. 296). Le 6 décembre 1907 (d’après ces mêmes
auteurs), 33 individus ont été récoltés dans le Mofjord. Ils ajoutent :
« Mais les conditions spéciales présentées par ce bassin demandent
une analyse particulière. » Ces faits viennent nettement à l’appui
de l’hypothèse que j’ai formulée ci-dessus. On peut trouver des
exemplaires mûrs de cette espèce, même en hiver, parce qu’ils ont
rencontré des conditions spéciales; mais il n’est pas démontré que
ces individus jouent un rôle dans le cycle évolutif de l’espèce. Ce
même fait est connu chez d’autres Invertébrés marins. Leurs pro-
duits génitaux dégénèrent.
Cette Méduse n’a été trouvée que sur le bord des côtes. En sur-
face, dans les eaux mélangées d’eau douce, elle est fréquente. En
profondeur elle est relativement rare. Elle préfère les eaux sau-
mâtres, aussi la trouve-t-on à l’intérieur des Fjords, en surface où
il y a toujours une très forte proportion d’eau douce. Ces conditions
particulières de vie, liées aux conditiens extérieures très rapidement
variables dans l’espace, expliquent les irrégularités de son dévelop-
pement.
Le Muséum possède 6 échantillons de cette espèce. Ils ont été
récoltés par Gravier le 11 août 1908 à Fjosanger, près de Bergen.
Le plus petit a 2 mm. de diamètre. Dans sa partie apicale la méso-
glée est déjà légèrement épaissie. Il possède ses 8 canaux radiaires
318
relativement larges. L’estomac est très vaste, mais la bordure
buccale est détruite. A chacun des 8 canaux radiaires correspond,
sur le bord de l’ombrelle, un grand tentacule avec bulbe basal
épais.
Dans chacun des 8 intervalles interradiaires, se développent des
tentacules de toutes dimensions et en nombre absolument irrégu-
lier : dans l’un d’eux il y a deux tentacules moyens et trois petits;
dans un autre, deux petits et deux grands; dans un troisième, trois
petits et un grand. Leur développement ne procède donc d’aucune
loi apparente. Les grands se dirigent extérieurement et les petits
vers la sous-ombrelle.
Deux exemplaires ont 4 mm. de diamètre environ. Leur état
n’est pas très bon.
Deux autres ont 8 mm. de diamètre environ. Ils sont bien con-
servés. La partie apicale apparaît nettement épaissie. Sur les
8 canaux radiaires commencent à se développer les gonades. Les
parois de ces canaux s’accroissent en hauteur et non en largeur;
leur portion sous-ombrellaire arrive à former un large pli saillant
dans la cavité de la sous-ombrelle. Lesproduitssexuels sont toujours
plus abondants et plus avancés à l’extrémité distale de la gonade
qui n’atteint jamais le bord de l’ombrelle. La gonade finit par for-
mer une poche saillante à cet endroit dans la cavité sous-ombrel-
laire.
L’estomac est très large, la bouche également sur les exem-
plaires conservés où la bordure est festonnée. Elle présente 8 anses
dont les pointes dirigées vers la sous-ombrelle se poursuivent, les
8 portions convexes vers l’ouverture buccale.
Il y a 64 grands tentacules dont les bulbes basaux épais sont
aplatis latéralement et très allongés dans l’autre sens.
Dans son travail de 1919, P.-L. Kramp signale que les deux sortes
de tentacules n’alternent pas d’une manière absolument régulière.
Ce n’est pas général car les exemplaires que je décris ici pos-
sèdent régulièrement un petit tentacule dirigé vers l’intérieur entre
deux grands, dirigés extérieurement. Il y a donc 64 grands tenta-
cules et 64 petits alternant régulièrement.
Enfin, le sixième échantillon possède tous les caractères de
l’adulte. Il présente les mêmes particularités que les précédents.
Famille EÜCOPIDÆ Gegenbaur, 1856.
Leptomedusæ avec lithocystes et moins de 8 canaux radiaires sur
lesquels les gonades sont développées.
Cette Famille, ainsi définie par Hæckel, a été divisée en quatre
sous-familles : Obelidæ, Phialidæ, Eulimidæ, Irenidæ. Cette classi-
fication a été maintenue par A. Mayer en 1910.
— 319 —
P. L. Kramp (1932), en révisant la Famille Mitrocornidæ Torrey
1909, démontre longuement l’importance des lithocystes ouverts.
On sait que ce sont de simples diverticules de la cavité sous-om-
brellaire au niveau de l’insertion du vélum sur le disque. Ils sont
uniquement ectodermiques. Cet état est vraiment primitif. Ils
ne demeurent ouverts que dans cette Famille. Chez les autres, ce
diverticule se ferme en une vésicule close, saillant extérieurement.
Leur importance avait été déjà entrevue par Hæckel et surtout par
Metschnikoff en 1886 qui créa, pour les Méduses présentant cette
particularité, la Famille Lafœidæ, devenue Mitrocornidæ. Un cer-
tain nombre d’espèces dd Eucopidai sont donc passées dans cette
nouvelle Famille.
L’ancienne classification des Eucopidæ n’en subsiste pas moins.
P. L. Kramp (1919, p. 337) pense, à juste titre, que ce groupe est
hétérogène. Le nombre de lithocystes sur le bord de l’ombrelle
a certainement une grande importance, mais tout au plus géné-
rique et peut-être seulement spécifique. Il est possible également
que la présence d’un pédoncule stomacal n’ait pas d’autre valeur.
Mais si la révision s’impose, un matériel abondant est nécessaire.
Si nous y ajoutons le genre Oclocanna, nous définirons maintenant
cette famille de la façon suivante : Lepiomedusæ avec lithocystes
clos et 4 ou 8 canaux radiaires sur lesquels les gonades sont déve-
loppées.
Genre Eucope A. Mayer, 1910.
Hæckel (1879) avait réuni ce genre à Obelia. A. Mayer les a sé-
parés. Ils sont en effet très différents. Eucope se rapproche plutôt
de Phialidium dont il se distingue par le nombre de ses lithocystes.
Browne (1896) ne voyait là qu’une différence spécifique et appe-
lait Phialidium cymbnloideurn l’espèce Eucope globosa.
Eucope globosa Forbes, 1848.
Cette espèce a été souvent confondue avec Phialidium hemi-
sphæricurn parce qu’elle est récoltée en même temps, le plus souvent,
dans l’Atlantique Nord. .Elle est cependant bien différente, et
Browne qui l’a examinée vivante signale qu’on la distingue im-
médiatement, dans un aquarium, par l’épaisseur beaucoup plus
grande de sa mésoglée apicale. Le nombre constant de 8 lithocystes
adradiaires constitue évidemment le caractère essentiel. Nous ver-
rons plus loin que la hauteur de l’estomac et la forme des bulbes
tentaculaires diffèrent également. Ces deux derniers caractères
n’avaient pas encore été signalés.
A un stade donné, Phialidium hemisphæricum ne possède égale-
320 —
ment que 8 lithocystes adradiaires. Il est assez difficile alors de la
distinguer de l’espèce qui nous occupe ici. Nous allons dans ces
conditions insister sur la description des différents stades de ces
deux Méduses. Nous verrons que les deux caractères suivants :
épaisseur de la mésoglée apicale et hauteur de l’estomac per-
mettent toujours de les différencier nettement.
Premier stade : L’ombrelle a la forme d’une petite cloche légère-
ment plus haute que large, 1 millimètre et demi de haut et 1 milli-
mètre de large. Les parois sont déjà relativement épaisses. 4 ten-
tacules perradiaires assez longs et 4 bulbes interradiaires. Tous les
bulbes sont de couleur jaunâtre ou brun rougeâtre. 8 lithocystes
adradiaires contenant chacun 2 ou 3 otolithès. Les gonades sont
placées au milieu des canaux radiaires; elles ont la forme de petites
masses légèrement ovales.
Deuxième stade : 8 tentacules, 8 lithocystes avec 2, 3 ou 4 oto-
lithes dans chacun d’eux. L’ombrelle a 3 millimètres de large et
légèrement moins haute. Nous assistons là à un phénomène carac-
téristique des Leptoméduses; c’est la croissance plus rapide en
largeur. A ce stade elle ne diffère de Phialidinm hemisphæricum du
même âge que par sa mésoglée apicale et latérale plus épaisse et
par son estomac plus haut et moins large. Ses parois latérales sont
donc plus rigides.
Troisième stade : 16 tentacules. Ils se développent d’une façon
irrégulière. La mésoglée apicale s’épaissit encore. L’ombrelle croît
toujours plus vite en largeur; elle a de 4 à 5 millimètres de large; sa
forme en cloche se transforme et tend vers un hémisphère. Les go-
nades s’allongent en une masse ovale sur une partie de la moitié
distale des canaux radiaires. Il y a de 2 à 4 otolithès dans chaque
lithocyste.
Forme adulte : La forme adulte peut avoir jusqu’à 32 tenta-
cules, 8 lithocystes. Le nombre des otolithès dans chacun d’eux est
très variable et en moyenne de 3 à 4, pouvant atteindre 8. L’om-
brelle, qui peut avoir 13 millimètres de large et 4 millimètres de
haut, devient relativement épaisse à l’extrémité apicale. Les
gonades s’allongent, mais n’atteignent jamais le bord de l’ombrelle.
Leur couleur est brun jaunâtre. D’autre part, les bulbes tenta-
culaires sont coniques.
L’Hydroïde de cette Méduse est Campanulina repens Llincks.
Browne l’a vu émettre de jeunes Méduses en aquarium.
Elle est commune sur les côtes d’Angleterre et de Hollande. Elle
apparaît au printemps et se retrouve jusqu’à la fin de l’automne.
L’Hydroïde commence donc à rejeter sa Méduse dès le début du
printemps, mais il en libère pendant tout l’été et encore en sep-
tembre, car Browne a récolté à Plymouth, en septembre 1893, des
exemplaires aux stades 1 et 2.
— 321
Les échantillons de la Collection du Muséum proviennent de
A. Billard. Je les ai signalés, par erreur, en 1925, sous les noms de
Tiaropsis mediîerranea et de Phialidium hemisphæricum. P. L.
Kramp, en 1932, a relevé cette erreur pour les premiers. Il pense
qu’il s’agit plutôt de Tiaropsis multicirrala. Il n’en est rien.
1° 1 exemplaire a été récolté par A. Billard à St-Waast en juil-
let 1901. Il a 2 millimètres de large et 3 millimètres de haut envi-
ron. Sa mésoglée apicale est épaisse, ses bulbes tentaculaires co-
niques. L’estomac est relativement haut et étroit. Il avait proba-
blement 16 tentacules.
2° 3 exemplaires, dont l’état est médiocre, ont été recueillis sur
la côte Sud de l’Ile de Batz, en septembre 1911. Je signale toujours
la forme conique caractéristique des bulbes tentaculaires et aussi
la hauteur relativement grande de l’estomac.
3° 1 exemplaire qui pouvait avoir 5 millimètres de large sur
4 millimètres de haut a été récolté à St-Waast en 1901.
4° 1 bel exemplaire typique, bien conservé, a été récolté à Tati-
hou en 1899.
5° Un très petit et très jeune spécimen, dont l’état est médiocre,
a été récolté à St-Waast en août 1899. Je le rapporte à cette espèce
et non à la suivante parce que son estomac est nettement long.
(A suivre.)
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, 1933.
21
— 322 _
Contributions a la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
PAR M. A. Guillaumin.
LXI. — Plantes recueillies par M. Franc de 1905 à 1930.
(10® supplément) (^).
Chrysophyllum lissophyllum Pierre. — Plaine des Lacs (785 série A) .
Ochrolhallus sessiliflorus Pierre. — Prony (1771, 1771 série A,
1771% 1835).
N’était connu que par des échantillons à fleurs très jeunes,
sessiles, à étamines à filets très courts, alors que les fleurs adultes
peuvent avoir un pédicelle long de 1 cm., et des filets staminaux
longs de 3 mm.
Planchonella Balansæana Pierre? — Prony (1681 série A, 1885).
P. sp. cfr. P. Baueri Dub. - — Prony (1513 série A, 1747, 1747
série A).
* P. pronyensis Guillaum. sp. nov.
Frutex parce ramosiis, ramis ualidis, 1 cm. diani., foliorum delapso-
rum cicalricibus valde rugosis, primum dense brunneo lanuginosis,
citissime glabris, foliis ad ramulorum apicem dense congeslis, oblan-
ceolatis {usque ad 33 cm. x b cm) vel linearibus (32 cm. x 2 cm), basi
longe cunealis subiloque in petiolum 1 cm. longiim contractis, apic.e
acutis, primum densissime brunneo lanuginosis, citissime glaberri-
mis, leviter coriaceis, viridibus, cosla lutea, infra valde pominenle,
nervis numerosis, lenuibus, venis dense reliculalis ; floribus axilla-
ribus vel in ligno denudato, pauce fasciculalis vel etiam sinyulis,
sessilibus vel subsessilibus, dense brunneo hirsuUs, sepalis 5, ovalis,
apice obtusis vel subacutis, 4-6 mm. longis, extra dense brunneo
hirsulis, inlus glabris, corolla glaberrima, usque ad medium in lobos 5,
roiundalos, fissa, slaminibus 5, epipetalis, infra faucem inserlis, an-
theris lanceolatis, 1.5 mm. longis, fere sessilibus, staminodiis 5,petalis
allernantibus, fauce inserlis, füamenlis 1.5 mm. longis, complanalis
reduclis, ovario ovoideo - lurbinalo, 3 mm. longo, extra dense brunneo
cilialo, subito stylo glabro, æquilongo, contracto, loculis 5; fructibus
singulis, angulosis, ± brunneo hirsulis, apice stylo 3 mm. longo su-
bito coronatis, calyce haud accrescenle munitis, seminibus 3-5.
Prony, plateaux boisés (1601 série A, 1601^^).
L’aspect général fait penser à V Achradotypus Vieillardii Baill.,
(') Voir : Bull. Mus., 1933, p. 242.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, u° 4, 1933.
323 —
mais des fleurs sont sessiles ou presque, couvertes de poils bien plus
longs et hirsutes et les feuilles sont plus minces; l’organisation de
la fleur est toute différente puisqu’il n’y a que 5 étamines fertiles.
P. sp. cfr. P. reliculala Pierre. — sans localité ni n°.
Sideroxylon coriaceum Baill. — Prony (1732 série A).
Maba fasciculosa F. Muell. — Nouméa (2272).
M. parviflora Schltr. — Sans localité ni n°.
M. yahouensis Schltr. — - Yahoué (101 série A).
Diospyros microcarpa Hiern. — Sans localité ni n°.
J asminium didymum Forst. — Ouen Toro (2313), Dombéa (1377).
* J. Francii Guillaum. sp. nov.
Frulex ramis gracilibus, brevissime puberulis, cilo glabris, folia
uni-foliolata, lamine ovalo-lanceolalo {usque ad Q cm x 3 cm), apice
obluso acutove, basi cunealo, leviter coriaceo, glabro, nervis 3, parum
distinclis, peliolo 1-cm. longo, ad basin arliculalo. Inflorescenliæ
axillares, corymbosæ, circa b-floræ, brevissime sparse puberulæ,
bracleæ vulgo subulalæ, brèves vel eliam mullo longiores, angusle
foliaceæ, pedicelli graciles, 6-8 mm. longi, basi arliculaii, glabri vel
subglabri, calyx campanulalus, dentibus subulatis, tubo æquilongis,
extra dense brevissime puberulis, corolla tubo cylindrico, 1 cm. longo,
lobis 4-6, anguste ovatis, apice acutis, tubo æquilongis vel sub æqui-
longis, slamina lubi apicem altingentia, aniheris apice camplanale
apiculalis, filamenlis brevibus, ovarium globosum, stylo glabro,
slamina superanle, stigmate fusiformi.
Nouméa (1544, 1544 série A).
Voisin de G. neo-caledonicum Schltr. mais feuilles en coin à la
base, tube de la corolle 1/2 plus court, calice finement et courte-
ment pubérulent en dehors, style beaucoup plus long.
J. simplicifolium Forst. — Prony (1906).
Nolelœa Badula Vieill. — Couvelée (2405).
N. coltina Schltr. — -Val Suzon (2480).
N. vaccinioides Schltr. — Prony (2011).
Melodinus BalansæBaiU. — Dombéa (97) baie des Pirogues (2289).
Bauwolfia semperflorens Schltr. — Couvélée (1678).
Alyxia celaslrineum Baill. — Nouméa (1988).
A. disphærocarpa v. Heurck et Müll.-Arg. — Plateau de la Téné
à Bourail (759).
A. leucogyney. Fleurck et Müll.-Arg. — Baie des Pirogues (1807).
Parsonsia esculenta Panch. ex Baill. — - Prony (1730 série A).
Marsdenia Billardieri Dcne. — Mt. Koghi (575).
Secamone insularis Schltr. - — Nouméa (2380).
Mitrasacme nudicaulis Beinw. — Prony (1931).
Geniostoma Balansæana Baill. — Mt Dzumac (523 série A).
— 324 —
G. densiflora Baill. — Hermitage (546) Prony (1532 série A).
G. Novæ-Caledoniæ Vieill. — Col d’Amieu (727).
G. Pancheri Baill. — Tonghoué (198).
G. ihymeleaceum Baill. — Val Suzon (2501).
Buddleia madagascariensis Lam. — Col d’Amieu (2344).
Fagræa Schlechteri Gilg et Ben. — Prony (621).
Couthovia neo-caledonica Gilg et Ben. — Hermitage ( 1305 série A).
Cordia subcordala Lam. — Maré (1191).
Ipomœa biloba FOrsk. — Anse Vata (807).
J. palmata Forsk. — Prony (1919).
Evolvulus alsinoides L. — Kaébény (Yaté) (2052).
Cuscula auslralis R. Br. sur Stachytarpheta indica Vahl. — Her-
mitage (737 série A).
* Datura arbora L. — - Sarraméa (2349).
* Browallia dernissa L. — Prony, cultures au voisinage des habi-
tations (1887).
Coronanthera aspera C. B. Clarke. — Mt Dzumac (560 série A).
C. pedunculosa C. B. Clarke. — Couvélée (2407).
Acanihus ilicifolim L. — Prony (1957).
Pseuderanlkemum Complonii S. Moore. — Couvélée (2316).
P. luberculatum Radlk. — Yahoué (886 série A).
Myoporum crassifoliurn Forst. — Ile Ste-Marie (2280).
M. lenuifolium Forst. ? — Ouen Toro (2461).
Lippia nodiflora Michx. — Nouméa (631 série A).
Stachytarpheta indica Vahl. — Nouméa (2228, 2229) « Herbe bleue ».
* Verbena litloralis H. B. et K. — ^ Koumac (2256).
Gmelina neo-caledonica S. Moore. — Prony (1512).
Vilex Negundo L. ■ — Nouméa (56 série A).
Verbena venosa Gill. et Hook. — Nouméa (2114).
üxera neriifolia Beauvis. — Couvélée (2319).
O. palmalinervia Dub. — Prnny (542).
Salvia coccinea Juss. — Anse Vata (sans n°).
Stachys aruensis L. — Nouméa (315).
Teucriurn inflatum Sw. — Yahoué (585).
* Ocimum gralissimum L. — La Foa (2353) « Basilic sauvage ».
Celosia argenlea L. — Nouméa (50 série A).
Atriplex jubatus S. Moore. — Anse Vata (617 série A).
Chenopodium ambrosioides L. — Nouméa (1894).
Phylolacca octandra L. var. angustifolia Moq. — Ouen Toro (590).
Bivina humilis L. — Nouméa (2236).
Polygoniim barbatum L. — Yahoué (589 série A).
Coccoloba uvifera Jacq. — Nouméa (1320 série A).
Cryptocaria sp. aff. C. lancèolala Guillaum. — Prony (2029).
Hedycaria Baudouinii Baill. — Prony (1753 série A).
Litsea Bipidion Guillaum. — Yaté (2081).
325 —
L. trifiora Guillaum. — Prony (1829),
L. uniflora Guillaum. — Dombéa (510 série A), Prony (1829^).
Hernandia cordigera Vieill, — Hermitage (98).
H. peltala Meissn. — Prony (1598 série A). « Faux bois de rose ».
Garnieria spalhulæfolia Brong. et Gris. — Prony (244).
Kermadecia neurophylla Guillaum. sp. nov.
Arbor alla, ramis griseis, foliis spalhulalis (9-13 cm. x 3,5-6 cm),
apice rolundalis, basi cunealis, coriaceis, nervis a venis dense reti-
culalis et in ulraque pagina prominenîibus haud vel parum dislinclis,
peliolo 1,5-2 cm. longo. I n flores cent iæ racemosæ, longæ, floribus
in pedunculis gracilibus, usque ad 2cm longis, 1-2 nis. Infrulescenlia
pedunculis valde robusUs, fruclibus nigris (3,5 cm. X 2,5 cm. x 2 cm.)
laieraliter compressis, basi allenualis, apice apiculalis, pericarpio
coriaceo, 5 mm. crasso,
Prony, forêt fraîche (1890) « Hêtre rouge émaillé ».
Très bien caractérisé en l’absence de fleurs par ses feuilles glabres,
atténuées à la base, à nervures peu ou pas distinctes des veines.
* Rhopala ? Francii Guillaum. sp. nov.
Arbor data, 5 m. alla, ramis primum rufo-pilosis, deinde glabres-
centibus nigrescenlibusque, foliis oblanceolalis [usque ad 40 cm.
X 7 cm), basi acute cunealis, apice rolundalis, inlegris, coriaceis,
supra lucidis, sublus glaucis, primum rufo-pilosis, mox glabrescen-
tibus, Costa sublus valde prominente, nervis lenuibus, mullifugis, ut
venis laxe reliculalis in ulraque pagina prominulis, peliolo valido,
5-6 cm. longo. Inflorescentiæ ad caulis basin dense fasciculalis, race-
mosis, usque ad 30 cm. longis, rachi gracili, rubiginose puherulo,
pedunculis 5 mm. longis, furcalis, pedicellis æquilongis, rubiginose
puberulis, 2-nis, floribus griseo violaceis, 2,5 cm. longis, perigonii
segmenlis angusle linearibus, apice vix dilalalis, extra rubiginose
puberulis, deinde glabrescenlibus, anlheris linearibus, 4 mm. longis,
apiculalis, disco membranaceo, lubuloso, ovario glabro, lurbinato,
.stigmate fusiformi.
Prony, ravins boisés (2023), assez rare.
Appartient certainement au même genre que R. Rousselii Vieill. et
R. Vieillardii Brong. et Gris dont il se distingue très nettement par
ses feuilles entières, longuement pétiolées, non très coriaces et trè s
densément réticulées mais, vu l’absence de fruits, il n’est pas certain
qu’il ne faille pas rattacher ces 3 espèces au genre Kermadecia.
Slenocarpus trinervis Guillaum. — Hermitage (2422).
Loranthus aculifolius Engl. — Prony (752 série A).
N’est peut-être qu’une forme à feuilles étroitement lancéolée s
du L. scandens Engl.
L. arlensis Montr. — Yaté (2077).
L. Francii Schltr. — Touaourou (58°).
L. scandens Engl. — Mt Dzumac (1494 série A).
Sanlalum auslrocaledoniciirn Vieill. — Ouen Toro (2293).
Eiiphorbia Cleopalra Baill. — Prony (268).
Cleisîanthus siipiialus Müll.-Arg. form. lamina Müll.-Arg. —
Prony (1663).
Phyllanthus æneus Baill. — Prony (sans n° série A).
P. cataraclarum Müll.-Arg. — Farino (725).
P. caudaius Müll.-Arg. — Plateau de Téné (790).
P. Pancherianus Baill. var. Baillonii Guillaum. — Prony (1888).
Breunia disticha Müll.-Arg. var. neo-caledonica Müll.-Arg. — Mt.
Mou (612).
Longetia depauperata Baill. — Prony (1526, 1526^, 1642^).
Bureavia clusiacea Baill. — Prony (1968, 2031).
Jalropa gossipiæfolia L. var. elegans Müll.-Arg. — Nouméa
(1332 série A).
Carton insulare Baill. • — Ouen Toro (179).
Baloghia Bureavi Schltr. — - Yaté (2050) « Bois de sang ».
B. Deplanchei Pax. — Prony (1679 série A).
Bocquillonia sessiliflora Baill. — Nouméa (2289).
Mallotus répandus Müll.-Arg. — Farino (722).
Cleidion Vieillardii Baill. — Prony (1603“), Yaté (2039, 2107),
Maré (1290), sans localité (2288).
Forme à feuilles velues en dessous et auriculées à la base. —
Dombéa (46), Prony (1709 série A).
Macaranga coriacea Baill. — ■ Yaté (2074).
M. Vieillardii Müll.-Arg. — Prony (254 série A).
Malaisia tortuosa Blanco. — Sans localité (62).
Pseudomorus Brunoniana Bur. - — Ouen Toro (2095).
Ficus nilidifolia Bur. — - Prony (2086).
F. trachyleia Bur. — Prony (1629, série A).
Sparattosyce dioica Bur. — Mont Koghi (2396).
Fleurya interrupta Grand. — Yaté (2080).
Laportea photiniphylla Wedd. — L. Francii Schltr. in herb. —
Maré (1229).
Piplurus incanus Wedd. — Yahoué (760).
Casuarina nodiflora Forst. — Saint-Louis (2347, 2348).
Dendrobium crassicaule Schltr. — - Mont Koghi (2252).
D. odontochilum Reichb. f. — Prony (773).
Phreatia oubalchensis Schltr. — Sans localité ni n°.
Dipodium squamatum R. Br. — Hermitage (282).
Epislephium smilacifolium Reichb. f. — Mont Koghi (2297).
Goodiera discoidea Schltr. — Yahoué (277, série D).
Habenaria ngoyensis Schltr. — Mt Koghi (548).
— 327 —
Zingiber Zenirnbei Sm. — Yahoué (sans n°).
Smilax purpuraia Willd. — Hermitage (2225).
Smilax purpuraia var. concolor G. DG. — Val Suzon (2449).
Xeroles Banksii R. Br. form. neo-caledoncia Guillaum. — Prony
(194 série A).
Cordyline neo-caledonica Linden. — Prony (1571).
Aslelia neo-caledonica Schltr. — Mt Roghi (2325).
Xeronema Moorei Brong. et Gris. — Mt Koghi (sans n°).
Dianella auslro-caledonica Seem. — Hermitage (79).
D. inlermedia Endl. — Prony (1702 série A).
Eusirephus lalifolius R. Br. — Mt Koghi (2253), Nondoué (627).
Xyris neo-caledonica Rendle. — Plaine des Lacs (1568).
Commelina cyanea R. Br. — Yaté (2064).
Aneilema neo-caledonicum Schltr. — • Mt Koghi (1351).
Polamogelon pectinalus L. — Bourail (799 série A).
Marisciis pennalus Schinz et Guillaum. — Prony (2158).
M. umbellaius Vahl. — Plaine des Lacs (2311).
Fimbrislylis diphylla Vahl. — Baie du Sud (2180), sans localité
(2152).
F. diphylla var. plurislriala G. B. Glarke — Baie du Sud (2155).
Scleria margarilifera Willd. — Prony (2149).
S. neo-caledonica Rendle. — Plaine des Lacs (2147).
Lepironia mucronala L. G. Rich. — Plaine des Lacs (2310).
Chorizandra cymbaria R. Br. — Lac en 8 (2323).
Leploschœnus arundinaceus Stapf. — Plaine des Lacs (2148,
2172).
Schœnus Tendo Hook. f. — Plaine des Lacs (2174).
Cladiiim Deplanchei G. B. Glarke — La Goulée (119).
Gahnia aspera Spreng. — Nouméa (2278).
G. psitlacorum Labill. — Plaine des Lacs (2312).
Apluda mulica L. — Baie du Sud (395).
Andropogon obliquiberbis Hack. — Baie du Sud (2182).
Slenolaphrurn subulalum Trin. — Anse Vata (2270).
Arislida pilosa Labill. — Nouméa (2202).
Dactyloclenium ægypiiacum Willd. — Baie du Sud (2308).
Podocarpus Novæ-Caledoniæ Vieill. ex Brong. et C^ris. — Gou-
vélée (2408).
P. Vieillardii Parlât. — Gouvélée (2418, 2419).
Amlrolaxus spicala Gompton. — Pic Ravaux (776).
Dacrydium Balansæ Brong. et Gris. — Mt Dzumac (2492, 2493).
D. laxoides Brong. et Gris. — Mt Mou (610).
Callilropsis araucarioides Gompton. — Prony (1844).
Araucaria Cookii R. Br. form. juvenilis ? — Mt Dzumac (2494).
Lepistemon (Convolvulacées) nouveau
DE L’Afrique centrale,
PAR M. Jean Trochain.
M. le Professeur Aug. Chevalier procédant à la révision des
Convolvulacées de l’Herbier qu’il a rapporté de ses nombreuses
missions scientifiques en Afrique, a bien voulu nous confier l’étude
des échantillons du genre Lepistemon.
Je suis heureux de lui dédier une espèce nouvelle.
Lepistemon Chevalier! sp. nov. = L. africanum A. Chev.
pro parte {Études flore Af. cent., p. 213) non Oliver. — Caulis ti-
gnosus, votubitis, striatus, pubescens. Folia ovalo-cordata, integra
sed interdum obscure Irilobala, mucronala, ulrinque in juvenlule
velulina fulvo lomento, adulla ulrinque pubescentia præserlim sub-
tus in nervis, 9-10 cm. longa x 7-8 cm. lata; petiolum gracile, usque
11 cm. longum, inæqiialiler pilis fuluis reflexis obtectum. Flores in
densibus fasciculis breviler pedunculatis disposili ; pedicelli graciles,
usque 1,5 cm. longi, glabrescenles et basi bibracleolati. Calyx basi
inflalus ; sepala 5, ouata, cuspidala, margine papijracea, glabra vel
pubescentia, sub fructu perlinacia, 4 mm. longa x 2 mm. lata. Co-
rolla urceolo-campanulala, alba, 1,5 cm. longa. Slamina includa,
fdamenta basi dilalala et mulala in sqiiama nasiformi ad ovarium
versa, sublrigona, sublus cava, apice subulala, extus pilosa; antheræ
lanceolo-sagillalæ, 2 mm. longæ. Discus cupuliformis supra lacina-
tus. Ovarium pilis glandulosis, capitatis, lenuissimis obtectum; slylus
gracilis 2 mm. longus ; stigma globulosum, papillosiim, caducum.
Fruclus : capsula ovoidea, dense selifera præter apicem, stylo per-
linace, calyce marcescenle cincla, 10 mm. longa x 8 mm. lata.
« N° 5.858 Herb. A. Chevalier. Mission Chari-lac Tchad. Plante
« grimpant dans les arbustes à 2-4 m. de haut, bord des galeries,
« fleurs blanches.
« Territoire de l’Qubangui, bassin de la Haute Ombella — Pays
« des Mbrous, Dati. 23 octobre 1902 ».
Le Lepistemon Chevalieri est voisin du L. owariense (P. B.) Hall. f.
= L. Africanum Oliv. 11 s’en distingue cependant très aisément
par la pilosité beaucoup moins grande de sa tige, des feuilles et du
calice, par la taille plus réduite des fleurs, par la forme des feuilles
et surtout par celle des écailles de la base de la corolle, qui sont
nasiformes, cornues et légèrement pubescentes dans le L. Cheva-
lieri, au lieu d’être en forme de cuillère, longuement et densément
tomenteuses dans le L. owariense (P. B.) Hall. f. (flg. 2 et 3).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 4, 1933.
329
Ce dernier n’avait pas été signalé en Afrique occidentale au nord
de la Gold Coast : nous l’avons cependant récolté au Sénégal
(Presqu’île du Cap Vert, au bord d’un petit ruisseau temporaire,
tributaire du lac Retba), ce qui augmente considérablement l’aire
de répartition de cette espèce qui figure dans notre Herbier sous
le n° 754. Laou-laou (= liane en dialecte volof). — fleurs blanches
— bord du marigot de Golam, dans les herbes — 17 octobre 1930.
En dehors de l’Afrique occidentale (Sénégal, Gold Coast, Ni-
geria), le Lepistemon oiiariense (P. B.) Hall, f., est connu en Afrique
centrale, au Soudan oriental et dans l’Angola. En particulier, il a
été rapporté du Territoire de l’Oubangui par M. le Professeur
Aug. Chevalier, avec les numéros suivants :
No 5859 — Bassin de la haute Ombella, Pays des M’Brous,
Dati — 23 octobre 1902.
N° 10.630 — La Kemo, Fort-de-Possel — rampe dans les herbes
des clairières humides — 16-17 décembre 1903.
De ce lot, nous avons séparé le n° 5.858 dont nous avons fait
le Lepisiemon Chevalieri.
La structure de la tige de ce Lepisiemon présente quelques parti-
cularités dues à la superposition des caractères anatomiques géné-
raux des Convolvulacées et des caractères adaptatifs des lianes.
Comme chez toutes les Convolvulacées (sauf dans le genre Hum-
berlia) on retrouve un liber médullaire, écrasé, peu net (flg. 5, P),
quelques laticifères dans le xylème secondaire non lignifié et des
poils bicellulaires formés d’une petite cellule basilaire et d’une cel-
lule terminale (simple chez Lepisiemon Chevalieri) très allongée.
Les adaptations propres aux lianes se manifestent ici par :
1° Le fonctionnement irrégulier de l’assise génératrice normale
qui donne parfois un parenchyme cellulosique sur ses deux faces,
ce qui entraîne le manque de lignification de certaines plages du
système secondaire (comme dans Ipomæa brachypoda, I. plerygo-
caulos, Convolvulus nilidus, etc. (^), et provoque l’isolement de
certains gros vaisseaux du bois secondaire au sein d’un parenchyme
ligneux non lignifié (fig. 5, V).
2o La localisation de ces gros vaisseaux, caractéristiques des
lianes, à 3 ou 4 plages seulement, qui paraissent être extérieures
aux anneaux secondaires normaux, mais qui cependant résultent
du cloisonnement des cellules d’une assise génératrice normale
(ainsi que le prouve la continuité dans les files radiales de cellules)
mais à contour irrégulier, plus ou moins étoilé.
Cette inégalité d’épaisseur des tissus lignifiés et la présence de
coins de tissu mou est en relation avec le caractère volubile des
tiges.
(^) D’après Soleeedee H. Systematic anatoroy of the dicotyledons. Vol. I, p. 570,
1908.
330 —
Le Lepisiemon Chevalieri est la quatrième espèce de ce genre
signalée en Afrique; six autres sont Indo-Malaises, mais les termes
de passage entre ces deux aires disjointes sont représentés par L.
Wallichii Chois, et L. leiocalyæ Stapf des Indes anglaises.
LÉGENDE DE LA PLANCHE
Lepistemon Chevalieri sp. nov.
1. Fragment de tige avec feuilles et fleurs
2. Fleur ouverte montrant les écailles, à la base des étamines ( X 4).
3. Fleur de Lepistemon owarienne (P. B) Hall. f. montrant la différence dans la forme
des écailles ( X 4).
4. Fruit de Lepistemon Chevalieri J. Trochain ( X 2).
5. Section transversale de la tige.
F = flbres pericycliques (liber dur).
X = anneaux concentriques de bois.
P = pointements de liber médullaire et de bois primaire.
V = vaisseaux du bois, secondaires, inclus dans un parenchyme ligneux incomplè-
tement lignifié.
331
332
Abrus nouveau de l’Oubangui,
PAR LE R. P. Charles Tisserant.
Abrus repens sp. noya.
Repens, radix perennis, rami anmii, ad 70 cm. longi, eylindrici,
villosi, ± glabrescenie.<i, lignosi. Slipulæ delloideæ 2 mm. longæ,
pilosæ. Folia subsessilia, paripinnala, peliolo sub foliolis 2 mm.
longo, inter foliotas opposilas vel subopposilas 2-3 mm., ultra supe-
riores vix 1 mm. producto, per totum villosum, stipellis linearibus
1 mm. longis ; foliolæ subsessiles petiolulo 0,5 mm. longo, lamina
oblonga vel obovalo-oblonga, basi rolundala, apice sæpe emarginata,
7-9 mm. longa, 3-4 mm. lata, eosta superne impressa, inferne pro-
ducta, pilis adpressis superne paucis instructa.
Inflorescentiæ terminales, paucifloræ, ± denses, haud raro inler-
ruptæ, 1-2 cm. longæ, nodosæ, nodiis glandulis nigris inslructis,
3-4 flores sessiles ferentibus ad axillam bracteæ bracteolarumque minu-
tarum ad millimelrum vix attingentium, deltoidearum, villosarum.
Calicis lubus 3 mm. longus, villosus, ciliis paucis inter dentes pro-
ductis ; lobi postici adnati vix emarginati, anteriores triangulares
1,5 mm. alti. Corolla rosea 10 mm. longa ; vexillum, unguiculo 2-3 mm
longo, lamina ovala, apice rolundala, leviter emarginata, 6 mm. longa,
5 mm. lata; ala unguiculo 4 mm. longo, lamina oblusa, ad 2,5 mm.
lata; carina, unguiculo 5 mm. longo, lamina auricula rotunda
1,5 mm. longa prope basin, apice subacula, ad 3 mm. lata; lubus
stamineus 10 mm. longus versus apicem lalior, filamenlîs 9,-2-3 mm.
longis, anlheris parvis; ovarium 2 mm. longum, compressum, mar-
ginibus pilosis, stylo brevi 1,5 ,)im. longo, stigmate lævi ; ovulis 5-6.
Fruclus compressas, 25-30 mm. longus, 10-13 mm. laïus, minute,
sparseque pilosulus, 5-6 spermum.
Tisserant, n° 738, rampant sur le sol, dans la savane boisée,
fleurs roses, les Moroubas, 16 octobre 1922.
N° 2.946, rampant sur le sol, fleurs roses, savane boisée, Bozoum,
14 octobre 1931.
Cette plante se distingue aisément de toutes celles du genre par
son port, rampant au lieu de grimpant. Les inflorescences rap-
pellent un peu celles de A. canescens Welw., ainsi que la forme des
folioles et du fruit; mais outre que la villosité et la couleur des
fleurs sont toutes différentes, les inflorescences sont beaucoup plus
courtes, les feuilles et les folioles plus petites, le fruit moins velu,
est plus court et plus large, la tige est ligneuse et non herbacée.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n“ 4, 1933.
— 333 —
Contribution a l’étude des Fougères de l’Indo-Chine,
PAR Mme m.-L. Tardieu-Blot.
Le laboratoire de Phanérogamie a reçu dernièrement un lot
de Fougères d’Indo-Ghine envoyées par Monsieur le Professeur
PÉTELOT et recueillies au Tonkin par lui, et au Laos par M^i® qq-
LANi. Voici les principales espèces intéressantes, soit parce qu’elles
n’ont pas encore été signalées en Indo-Ghine, soit parce qu’elles
n’ont pas encore été récoltées dans la localité donnée.
* (^) Dryopteris ciliala G. Ghr., Laos, Plaine des Jarres, sur argile,
à 1.100 m. Mai 1931. M^i® Golani, n® 4485.
* Dryopteris crenala (Forsk.) O. Ktze., Laos, Plaine des Jarres,
Province de Xieng Khouang, vers 1.100 m. Mai 1931. M^i® Golani,
no 4487.
Nephrolepis bisserala (Sw.) Schott Tonkin, route de Lao Kay
à Ghapa, Km. 7, vers 200 m. Fév. 1930. Pételot, n° 3902.
* Humala Tyermannii Moore, Laos, Ban Sot, province du Tran-
ninh, vers 1 .140 m. Mars 1932. M^e Lolani, n° 4469, et Muong Pek,
province du Tranninh, épiptiyte près d’un ruisseau vers 1.100 m.
Mai 1932. Mn® Golani, n° 4470.
Athyrium flabdlutalum (Glarke) Blot, Tonkin, Ghapa vers 1 .500 m,
Juil. 1930. PÉTELOT, no 4350.
Diplazium Mettenianum (Miq.) G. Ghr., Tonkin, Massif du Tarn
Dao, vers 950 m. Juil. 1930. Pételot, n® 4145.
* Diplazium pellucidum Ghing, Tonkin, Ghapa, sentier du site
Morellon vers 1.450 m. Sept. 1932. Pételot, n® 4475.
Diplazium stenoehlamys G. Ghr., Tonkin, route de Lao Kay à
Ghapa, 7 Juil. 1929. Pételot, n® 3625.
Asplénium crinicaule Hance. Laos, Province de Xieng Khb-
uang, plaine des Jarres, humus dans des jarres, vers 1.150 m.
Nov. 1931, Mil® Golani, n® 4488.
■* Coniogramme Wilsoni Hieron, Tonkin, Ghapa, ravin maré-
cageux au bord de la forêt derrière l’hôtel, vers 1.500 m., Sept. 1932.
PÉTELOT, n® 4481.
* Fougère non encore signalée en Inde-Chine.
* Fougère nouvelle pour la partie de ITndo-Chine citée.
Bulletin du Muséum, 2*“ s., t. V, n® 4, 1933.
— 334 —
Coniogramme Petelotii n. sp. — Rhizoma déficit. Peliolus vix
40 cm. longus, ca. 0,5 cm. laius, supra profonde sulcatus, griseo-
slramineus, primo adspeclu nudus sed révéra squamis minimis laxis-
sime onuslus. Limbus unipinnatus, ca. 45 cm. longus, 20-25 talus,
in ambilu ovalus vel ovalo-oblongus. Pinna terminalis in ambitu
ovalo-oblonga, 9 cm lata, 35 cm longa, basibus in alas angustissimas
decurrens. Pinnæ latérales in specimine bijugæ, oppositæ, peliolulalæ
(petiolulis vix 0 cm. 5 longis, squamis glandulosis minulissimus
prædilis), ca. 25 cm. longæ, 1 cm. lalæ, obliquæ, in ambitu laie
lanceolatæ, falciformes, basibus leviter inequalibus, basi superiore
obliqua, decurrenle, basi inferiore subrolundala, inferne cuneala haud
decurrente, e media parle apicem longe acuminalam versus attenualæ.
Margines intégras, anguslissime revolulæ, lenuiter undulalæ ; pagina
superior pinnarum paulum obscura ; paginas superior et inferior
glabræ. Nervus médius pinnarum glaber, supra parum proeminens,
peliolo et rachide concolor. Nervuli latérales angulo antico^0° a nervo
medio abeunles, parle terminait haud recurvi, simpliciler vel dupliciter
furcali, ramis apice incrassatis, hgdalhodis terminalis. Hgdathodi
ovati vel lanceolati, marginem non altengenles sed a margine inter-
vallo 0,7 mm. remoli. Sort e basi ad terliam vel quarlam parlem
terminalem longitudinis nervorum dispositi. Texlura parum coriacea.
Chapa, berges très humides de torrent en forêt, vers 1.600 m.
Sept. 1932. PÉTELOT, n<^ 4482.
Se rapproche du Coniogramme macrophylla (Bl.) Hieron. dont il
diffère par la couleur du rachis et des nervures, straminées dans le
C. macrophylla, grisâtres dans le C. Petelolii ;\a. pointe des pennes,
brusquement rétrécie dans le premier, longuement acuminée dans
le second; le bord non enroulé, les hydathodes, plus petites, sépa-
rées de ce bord par une large lame de parenchyme, les pennes
falciformes, élargies, à base inégale, la base inférieure arrondie
presque cunéiforme, les nervures peu marquées, le pétiole très
glanduleux, la texture peu coriace, dans le C. Petelotii.
Se distingue aussi du C. robusla qui a un pétiole et un rachis lie
de vin, une texture beaucoup plus épaisse, une marge nettement
dentée, une différence de couleur très marquée entre la face infé-
rieure et la face supérieure.
Pleris pellucida Pr., Tonkin. Chapa. Sommet du massif du Song
Ta Van. forêt vers 1.700 m. Août 1931. Pételot, n° 4472.
Pleris quadriaurila Retz., var asperula J. Sm., Tonkin, sentier
forestier de Chapa à Ta Phinh dans un ravin sombre et humide
vers le Km. 4. Sept. 1932. Pételot, n° 4471.
Hymenolepis annamensis C. Chr. Tonkin, Chapa, épiphyte sur
Ficusre/üsa, ravin en forêt derrière l’hôtel, vers 1.500 m. Sept. 1932.
PÉTELOT, n° 4477.
— 335 —
Polypodium Blumeanum (Pr.) C. Chr., Tonkin, Chapa, massif
du Song Ta Van, vers 1.600 m., épiphyte dans la forêt très sombre.
Juil. 1928. PÉTELOT, n° 4267.
★ Polypodium Faurianum (Christ) Nakaï, Tonkin, Chapa, ro-
chers siliceux au milieu d’un torrent, vers 1.500 m. Juil. 1927.
PÉTELOT, n» 4263.
* Polypodium flexilobum Christ, var. undulalo-crenalum Ching,
Tonkin. Chapa, rochers au milieu d’un torrent, vers 1.500 m.
Juil. 1927. PÉTELOT, n° 4264.
★ Polypodium Grif fithianum Hk, Laos, Ban Sot, province du
Tranninh, sur un rocher de grès, vers 1.140 m. Colani, n° 4480.
Polypodium longkyense Ros., Tonkin. Lang Met, province
de Bac Giang, mai 1925, Colani, n° 1703.
★ Polypodium mediosorum Ching, Tonkin, Chapa, route de la
garderie forestière de Lo Qui Ho à Ta Phinh, vers 1.800 m. Sept.
1929. PÉTELOT, n° 4270, et Chapa, sur vieilles souches du bord d’un
torrent, vers 1.500 m. Juil. 1928. Pételot, n» 4268.
Polypodium Morsei Ching, Tonkin. Lang Met, province de Bac
Giang. Mai 1925. Pételot, n» 2703 [P. angustialatum).
Polypodium selliguea Mett., Tonkin, Lang Met. Province de
Bac Giang. Mai 1925. M^i® Colani, n° 1703.
* Polypodium subauriculatum * var. serratifolium Bl. Laos, Pro-
vince du Tranninh. Nov. 1931. M^i® Colani, n^ 4486.
* Cyclophorus albicans (Bl.) Pr., Tonkin, Chapa, humus sur un
rocher calcaire en forêt vers 1.600 m., massif du Son Ta Van.
Août 1932. PÉTELOT, n° 4474.
* Cyclophorus induralus Christ. Laos. Province de Xieng Khonang,
Rochers calcaires à l’entrée de la grotte des jarres, vers 1.100 m.
Mai 1931. Mil® Colani, n°* 4257 et 4258.
★ Tectaria vasta BL, Tonkin, Chapa, sentier de Chapa à Ta Phinh,
berges très humidesd’un torrenten forêt, vers 1.500 m. Août 1931.
PÉTELOT, n° 4472.
★ Drynaria propinqua J. Sm., Laos. Vers le Km. 428 de la route
de Xieng Khouang à Louang Prabang, ait. 1.200 m. Mai 1932.
Mlle Colani, n° 4467, et sur le tronc d’un pin vers 1.200 m. Ban
Sot, province du Tranninh. Août 1932. MH® Colani, n® 4468.
* Angiopteris Helferiana Presl, Laos, dans un bas-fond près d’une
poche d’eau, sur argile, altitude 1.200 m. vers le Km. 473 de la
route de Kieng Khouang à Louang-Prabang. Avril 1932. Mn® Co-
lani, n°3 4478 et 4479.
— 336
Un Panicum du Congo, le P. Robynsii A. Camus,
PAR Mil® Aimée Camus.
M. le Dr W. Robyns, Directeur du Jardin botanique de l’État,
à Bruxelles, dans son travail « Les espèces congolaises du genre
Panicum L, », publié en 1932, a décrit et figuré une espèce nouvelle
récoltée par M. le professeur Humbert; 11 lui a donné le nom de
Panicum Humbertii. Or, en 1925, j’avais décrit une espèce du
même genre, provenant de Madagascar, et l’avais nommée P. Hum-
berlii. En 1927, j’avais décrit une autre espèce de Madagascar,
récoltée par M. le professeur Humbert, sous le nom de P. Neohum-
berlii (i).
Le nom de P. Humberlii Robyns (1932) ne pouvant donc être
conservé puisqu’il existe un P. Humbertii A. Camus (1925), je
propose de nommer la plante décrite par le D*^ Robyns Panicum
Robynsii A. Camus.
Panicxim Robynsii A. Camus. — P. Humberlii Robyns, les
espèces congolaises du genre Panicum, p. 61 (1932); non P. Hum-
berlii A. Camus, in Bull. Soc. Bot. Fr. (1925), p. 620.
Ce Panicum, classé par le D^ Robyns, dans la sect. Trinerves
Stapf, est reconnaissable à son inflorescence très réduite, rappelant
celle de certaines espèces du genre Brachiaria (toutefois, dans la
planche de M. Robyns, l’orientation des épillets n’est pas nette
comme elle l’est dans le genre Brachiaria), à l’indumentum des
épillets formé de petites paillettes apprimées et brillantes, à la
glume inférieure distinctement apiculée, 3-nervée ou obscurément
5-nervée; les nervures latérales de cette glume sont anastomosées
au sommet avec la nervure médiane de manière caractéristique.
La forme de la glume inférieure .distingue bien cette espèce de
toutes les espèces affines.
Ce Panicum a été récolté dans le district des lacs Albert et
Édouard, dans la vallée de la Semliki, à l’est de Béni, en forêt;
ait. 800-1.000 mètres (H. Humbert, n® 8759).
(^) A. Camus, in Bull. Soc. Bot. Fr. (1927), p. 633.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 4, 1933.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 16-5-1933.
SOMMAIRE
Acie^s administratifs: Pa^eB.
Nominations de MM. D. Bois et J. Costantin comme Professeurs honoraires. 257
— de M. Weill comme Chef de Carré titulaire 257
— de M. Le Perff comme Gardien de Galerie titulaire au Musée d’Etnographie.
Congés accordés à MM. PoTmER, Gardien de Galerie, Jourdain, Surveillant
militaire. Bouvier, Garçon de Laboratoire 257
Nomination de M. Berger comme Architecte en chef du Muséum 258
Décès de M. Denieul, Garçon de Laboratoire 258
Assemblée générale annuelle de la Société des Amis du Muséum 258
Communications faites par MM. A. Kopp, R. Soyer, H. Humbert 258
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 258
Communications :
H. Heim de Balsac. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Oiseaux. 261
J. Botar. Note sur le mode de terminaison du pneumogastrique antérieur chez
quelques Mammifères [Figs.] 269
F. Angel. Une Vipère nouvelle de l’Annam [Figs.] 277
Mme Phisalix. Coccidiose intestinale à Cyclospora viperœ chez la Couleuvre
vipérine, la Couleuvre lisse et la Couleuvre à échelons 279
P. Chabanaud. Variabilité de Liras ovalis C. V. {Pisces Stromateidœ) 285
A. de Cooman Description d’un Bacanius nouveau (Coléoptère, Histeride) .... 290
A. Semenow. De novis Prionus (F.) formis e fauna palæaretica {Coleoptera,
Cerambycidæ) 292
M. Pic. Coléoptères du Japon recueiUis par M. E. Gallois 296
M. André. Note sur un Tétranyque nuisible au Cotonnier en Nouvelle-Calédonie
[Figs.] 302
F. Grandjean. Structure de la région ventrale chez quelques Ptyctima (Ori-.
bâtes) [Figs.] 309
G. Ranson. Révision de la collection de Méduses du Muséum National d’His-
toire Naturelle (Suite II) 316
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie : LXI.
Plantes recueillies par M. Franc de 1905 à 1930 (10® supplément) 322
J. Trochain. Lepistemon (Convolvulacées) nouveau de l’Afrique centrale [Figs]. 328
Ch. Tisserant. Abrus nouveau de l’Oubangui 332
Mme m.-L. Tardieu-Blot. Contribution à l’étude des Fougères de l’Indo-Chine. 333
Mil® A. Camus. Un Panicum du Congo, le P. Robynsii A. Camus 336
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés "à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
26 ex. 60 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
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que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part
brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Étranger i 60 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2“ SÉRIE — TOME V
N» 5 — Juin 1933
/
£. MEF^ITE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président : H. Humbert.
Secrétaire général : R. Anthony.
MASSON ET C‘', ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS- VI'
FubUcatiou périodique mensuell».
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux
faits dans les Laboratoires ou à l'aide des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 7 par an.
Chaque fascicule sera constitué de 5 feuilles (80 pages).
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages
d’impression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour
l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt
de fournir des illustrations de dimensions aussi réduites que pos-
sible et groupées de manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont
à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que
le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publication sera
renvoyée au Bulletin suivant.
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niements ou par l’état des manuscrits seront à la charge des
Auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont
priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article
sera ajourné à un numéro ultérieur.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs
articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des
tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les Auteurs désirant faire des communications sont priés de se
faire inscrire avant la séance (^).
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valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison. Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses. (*)
(*) Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Bd. Lamy, 55, rue de Buf-
fon, Paris (V®).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1933. — N° 5.
279-^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
22 JUIN 1933.
PRÉSIDENCE DE M. H. HUMBERT,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. LE Président donne connaissance des faits suivants :
M. R. Benoist a été nommé Sous-Directeur de Laboratoire à
la Chaire de Phanérogamie (Arrêté du 10 juin 1933).
M. R. Franquet a été nommé Sous-Directeur de Laboratoire
à la Chaire de Culture (Id.).
M. R. Heim a été nommé Sous-Directeur de Laboratoire à la
Chaire de Cryptogamie (Id.).
M. R. Lami, Préparateur à l’École des Hautes-Études, a été
nommé Assistant à la Chaire de Cryptogamie (Arrêté du 27 mai
1933).
Bulletin du Muséum, 2° s., t. V, 1933.
22
— 338 —
M. J. PoupioN a été nommé Jardinier en chef du Muséum (Ar-
rêté du 2 mai 1933).
Mil® Jean a été nommée Commis stagiaire à la [Bibliothèque
(Arrêté du 27 mai 1933).
M. Legrand a été nommé Gardien Chef au Musée du Trocadéro
(Arrêté du 26 avril 1933).
M. Borrel, Gardien de Laboratoire, a été autorisé à permuter
avec M. Perrier, Gardien de Galerie (Arrêté du 2 mai 1933).
M. Gudefin a été nommé Gardien de Laboratoire (Arrêté du
27 mai 1933).
M. A. Wacquet, Assistant, a été admis à faire valoir ses droits
à la retraite (Arrêté du 8 mai 1933).
M. Bouvier, Gardien de Laboratoire, a obtenu un congé de
deux mois pour raisons de santé (Arrêté du 26 avril 1933).
M. Pothier, Gardien de Galerie, a obtenu un congé d’un mois
pour raisons de santé (Arrêté du 16 mai 1933).
M. Boudin, Jardinier permanent a donné sa démission.
Une bourse de Doctorat (Ue année) a été accordée à M.Budker
[en remplacement de M. Feldmann, démissionnaire] (Arrêté du
19 juin 1933).
La Chaire de Physique végétale a été déclarée vacante (Arrêté
du 14 juin 1933).
DONS D’OUVRAGES
M. le Professeur H. Humbert présente les ouvrages suivants :
Flore générale de l’Indo-Chine, publiée sous la direction de
MM. H. Lecomte et H. Humbert : t. VI, fascicule 3 (paru en avril
1933) : Orchidacées (Suite), par F. Gagnepain et A. Guillaumin.
Les Polygala de Madagascar, par H. Perrier de la Bathie
[Bulletin de V Académie Malgache, n. s., t. XIV, 1931].
Les Mélastomacées de Madagascar, par H. Perrier de la Ba-
thie [Mémoires de l'Académie Malgache, fascicule XII, 1932].
339 —
M. le Professeur D. Bois dépose la note suivante :
Floraison el fruclification des Bambous, par D. Bois [Extrait
du Bulletin de la Société Nationale d' Acclimatation, n» 3, 1933].
M. le D’’ J. Pellegrin présente un ouvrage intitulé :
Les Poissons des eaux douces de Madagascar et des îles voisines
{Comores, Seychelles, Mascareignes), par J. Pellegrin [Mémoires
de l'Académie Malgache, fascicule XIV, 1933].
M. L. Semichon dépose un tiré à part :
Sur une matière qui accompagne le glycogène dans les cellules
vésiculeuses des Mollusques Lamellibranches [Extrait des Comptes
rendus de la Société de Biologie, t. XCI, Séance du 5 décembre 1932].
La séance solennelle de la Société des Amis du Muséum s’est
tenue le 19 Juin 1933, dans le Grand Amphithéâtre du Muséum,
sous la présidence de M. Robert Sérot, Député, ancien Sous-
Secrétaire d’État à l’Agriculture.
M. Marcel Griaule et ses collaborateurs, Michel Leirès et
André Schaeffner, ont présenté les résultats de leur mission,
illustrés par des projections fixes et animées.
RÉSERVES NATURELLES DE MADAGASCAR
PLACÉES SOUS LE CONTROLE SCIENTIFIQUE
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
DOCUMENTS OFFICIELS
Journal Officiel de Madagascar et Dépendances ; n° 2445
du 25 février 1933
CIRCULAIRE du 20 février 1933 relalive aux réserves naturelles
et à la protection de la faune et de la flore malgaches.
Tananarive, 20 février 1933.
Le Gouverneur général de Madagascar et Dépendances, com-
mandeur de la Légion d’Honneur, à Messieurs les administrateurs
supérieurs, chefs de région.
Dans le but d’assurer la protection de la faune et de la flore mal-
gaches,. un décret du 31 décembre 1927, promulgué au Journal
Officiel de la Colonie, du 17 mars. 1928, a créé à Madagascar des
réserves naturelles dans les régions indiquées ci-après :
Re réserve. — Massif de Betampona (région de Tamatave).
2me réserve. — ■ Cap Masoala (région de Diégo-Suarez).
3me réserve. — Massif de Zakamena (région de Tamatave).
4me réserve. — Massif de Tsaratanana (région de Diégo-Suarez).
5“® réserve. — Massif d’Andringitra (région de Fianarantsoa).
réserve. — Forêt de Lokobé (région de Diégo-Suarez).
7“® réserve. — Plateau d’Ankarafantsy (région de Majunga).
8me réserve. — Tsingy de Namoroka (région de Majunga).
9me réserve. — Tsingy de Bemahara (région de Morondava).
IQme réserve. — Rocailles du plateau Mahafaly (région de Tuléar).
Un arrêté du 16 juin 1932, publié au Journal Officiel de la Co-
lonie du 25 juin 1932, a organisé un service de conservation de ces
réserves.
Or, il m’est signalé que nombreux sont encore les chefs de dis-
trict qui semblent tout ignorer de cette institution, n’ont aucune
idée de l’emplacement des réserves, ou les confondent avec les
terrains ou forêts réservés pour des fins entièrement différentes,
tels que travaux de reboisement, réserves pour les besoins de l’ad-
ministration (grands travaux, chemins de fer, etc.).
Les conséquences de cette ignorance sont extrêmement regret-
tables. C’est ainsi, pour ne citer qu’un exemple, que dans la réserve
du plateau Mahafaly, les dévastations commises par les indigènes
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
ont cnusé la disparition à peu près complète des Propithèques et des
Lëmurs et la destruction des arbres à g-ommes, spéciaux à la région
sud-ouest de File.
Par ailleurs, les prescriptions édietéespar le décret du 1-9 mai l‘931
réglementant la chasse et qui s’appliquent à toute l’étendue de
la colonie, ne sont pas mieux observées. J’ai été informé, en effet,
que de nombrenses personnes, naturalises ou amateurs, chassent
ou font chasser les Lémuriens et en exportent impunément les dé-
pouilles.
Pour mettre un terme a ees abus, il est nécessaire que vos colla-
borateurs à tous les degrés de la hiérarchie, sachent exaetemerft
quelles sont, en ees matières, leurs obligations. Les présentes ins-
tructions ont pour objet de les leur rappeler.
But et utïltlë des réserves nuîurelles. — La faune et la flore mal-
gaches sont très particulières. La plupart des animaux et des
plantes qui existent dans la grande île ne se retrouvent dans au-
cune autre contrée du globe. La conservation de ees espèces pré-
sente donc le plus grand intéTêt tant au point de vue scientifique
qu’au point de vue économique.
Les réserves qui ont été instituées sont un refuge naturel pour
nombre d’animaux qui peuvent s’y multiplier et, de là, se disperser
dans toute l’étendue du pays. Elles préservent également d’une
disparition certaine un graud nombre d’essences précieuses dont
les semences pourront, dans favenir, être employées aux reboise-
meuts. Enfin, pour certaines d’entre elles, telles les réserves de
l’Ankarafantsy et du Tsaratanana, la protection des massifs fo-
restiers est d’un intérêt capitai au point de vue ‘agricole. Ces zones
boisées provoquent, en effet, la condensation de l’humidité atmos-
phérique et garantissent amsi de la sécheresse les cultures 4es ré-
gions avoisinantes. Le déboisement qui résulterait inévitablement
du défaut de protection entraînerait un véritable désastre pour les
agriculteurs.
Organisation de la surveillance des réserves. — L’arrêté du
16 juin 19.32 a créé un service spécial, chargé de la conservation
des réserves naturelles. Ce service est placé sous la direction d’un
officier forestier et est assuré par des agents européens et indigènes
détachés du service des forêts. Mais le personnel spécialisé ne peut,
à lui seul, en raison de son faible effectif, exercer un contrôle suffi-
sant. 11 importe donc que les chefs de région et les chefs de district
— 342 —
ou de poste concourent, dans la plus large mesure, à ce contrôle.
En premier lieu, vous voudrez bien inviter les chefs de subdivi-
sion administrative à expliquer aux populations indigènes, par voie
de kabary, les buts pratiques que poursuit l’administration. Pour
amener les indigènes à accorder plus d’attention et de respect aux
mesures prescrites, il sera nécessaire d’en mettre le sens à leur por-
tée et de leur faire comprendre le bénéfice qu’ils sont appelés eux-
mêmes à en retirer.
Vos administrés devront être exactement renseignés sur la si-
tuation et les limites des réserves et leur attention devra être tout
particulièrement appelée tant sur les dispositions de l’article 4
du décret du 31 décembre 1927 affranchissant les réserves de tous
droits d’usage, que sur V interdiclion absolue qui est faite à tout euro-
péen ou indigène, sauf autorisation spéciale, de pénétrer et circuler
à l'intérieur des périmètres réservés. Prochainement, d’ailleurs, des
poteaux indicateurs en nombre suffisant seront disposés à proxi-
mité des pistes, routes, villages avoisinant les réserves pour rap-
peler à tous cette interdiction. Des gardiens seront en outre dé-
signés pour assurer une surveillance permanente; ces auxiliaires
seront assermentés et pourront, par suite, dresser contre tous délin-
quants, des procès-verbaux qui seront transmis à l’autorité judi-
ciaire.
L’inspection générale de la garde indigène vous apportera, au
surplus, son concours pour l’organisation de patrouilles dans les
zones réservées.
Enfin, il sera prescrit aux agents du service des douanes dans
tous les ports de procéder plus rigoureusement qu’il n’a été fait
jusqu’ici, aux vérifications nécessaires pour découvrir et empêcher
les exportations en fraude d’animaux vivants ou de dépouilles
d’animaux dont la chasse est interdite. Je n’hésiterai pas à dé-
férer aux tribunaux les délinquants qui me seraient signalés, qu’il
s’agisse d’européens ou d’indigènes et quels que soient leur grade
ou leur situation.
Je vous serais obligé de vous rendre compte en ce qui vous con-
cerne de l’exécution des présentes instructions.
Léon Cayla.
DÉLIMITATION ET RECONNAISSANCE
DE LA RÉSERVE NATURELLE DU MANAMPETSA
M. G. Petit a signalé, en 1932, l’état précaire de cette réserve et
les dégâts que des circonstances assez singulières y ont fait com-
mettre (1). Il importait par suite de porter remède le plus rapide-
ment possible à cette situation mauvaise et d’assurer sa garde et sa
conservation. En conséquence, M. Ursch, garde principal des
forêts, un géomètre et moi, nous sommes-nous rendus sur les
lieux en fin mars 1933. Les opérations de bornage et de délimita-
tion ont duré tout le cours du mois d’avril et ont été terminées le
10 mai. La réserve est aujourd’hui délimitée, au N. et au S., par
une piste forestière de 10 kilomètres de long, rectiligne, dirigée
E.-W., et marquée, comme à Lokobe, tous les 500 mètres environ
par une pierre levée portant en rouge vif (^) les deux lettres R. N.;
à rw., par la rive occidentale du lac Manampetsa qu’elle englobe;
à l’E, enfin, par un plateau désertique, rocailleux, inhabité et sans
eau. M. Louvel, conservateur des réserves, a nommé immédiate-
ment deux gardes indigènes, qui ont été installés dans un village
voisin et chargés, avec une consigne des plus sévères, de la surveil-
lance et de l’entretien des limites. Tant que ces dispositions seront
conservées, la réserve du Manampetsa sera à l’abri de nouvelles
déprédations.
M. Petit est loin d’avoir exagéré les dégâts faits à cette réserve
depuis sa constitution. Au contraire, ils sont encore plus graves
qu’il ne l’a dit : sur près de 10.000 hectares, tous les Fingoka [Poin-
ciania adansonioid.es R. Vig.), les arbres cigares des colons, ont été
détruits(®); tous les vieux et grands Filao {Casuarina equiselifolia),
qui bordaient jadis les rives du lac ont été brûlés ; les beaux Albizzia
[A. tulearensis) qui croissaient à la base de la falaise calcaire ont
été abattus et changés en soliveaux ou en traverses; un incendie
de brousse a ravagé le busch à Euphorbes sur les limites orientales;
les Tortues {T. radiata), si abondantes jadis en ces lieux, ont été
exportées en masse par des Vezo venus d’ Anakao et y sont devenues
rares; enfin, pour comble, des membres de la mission Delacour sont
venus camper au milieu de la réserve, près d’un point d’eau, où
(1) Découverte et récolte de la gomme de Fingoka, gomme arabique sans valeur, mais
que certains commerçants achetaient à haut prix par suite de renseignements erronés;
envahissement consécutif de ces solitudes par des récolteurs indigènes, étrangers au
pays; disparition du « fady » local, qui rendait ces lieux sacrés, etc.
(^) Couleur « fady » par excellence aux yeux de presque tous les malgaches.
(®) Une seule incision dans le tronc du Fingoka provoque infailliblement une gom-
mose, qui entraîne la mort de l’arbre.
344 —
viennent s’abreuver tous les animaux de la région, circonstance
qui leur a permis de faire, sans peine, de surabondantes récoltes.
La cause initiale de tous ces dégâts est curieuse. Un « fady »
(tabou) protégeait jadis ces lieux. Violé d’abord par des Malgaches
étrangers au pays, ce fady est ensuite tombé en désuétude aux yeux
des autochtones eux-mêmes et plus rien n’a été respecté. Aussi,
pour assurer la conservation de la réserve, avons-nous cherché à
lui redonner ce caractère sacré et à faire revivre le plus possible les
coutumes anciennes.
Ces dégâts ne sont d’ailleurs heureusement pas irréparables. Des
jeunes Filao, en grand nombre, ont repoussé sur les cendres, après
l’incendie des rives du lac; on voit partout, sur le plateau et la
falaise calcaires, de jeunes Fingoka qui remplaceront petit à petit
ceux qui ont été saignés à mort; les dégâts faits par les flammes sur
les limites orientales seront vite réparés; enfin, aucune espèce végé-
tale ou animale n’a été radicalement détruite. Cette réserve n’en
a pas moins perdu son caractère vierge qui m’avait tant charmé
lors de ma première visite et il faudra cent ans au moins de pro-
tection efficace pour lui redonner son aspect primitif.
Telle qu’elle est, la réserve du Manampetsa n’en est pas moins des
plus originales et des plus pittoresques. La diversité de ses stations ;
dunes de la rive occidentale recouvrant des dépôts très étendus à
Aepyornis et autres subfossiles; zone salée entourant la dépres-
sion lagunaire; lac d’eau saturée de sulfate de chaux, dans laquelle
vivent ensemble des espèces marines et des espèces d’eau douce;
récifs immergés, disposés en réseau et constitués par des algues cal-
caires; craie pulvérulente, déposée par les eaux du lac et cons-
tituant des dépôts de plusieurs mètres d’épaisseur; falaise et pla-
teaux calcaires (éocène) de la rive orientale; nombreuses grottes
du plateau et de la base de la falaise (^) ; gouffres à eau souterraine
de Mitoho et de Bevovoka (^), en fait un ensemble biologique de
(^) J’ai compté et reconnu 13 de ces grottes à la base de la falaise. L’exploration de
ces grottes, en général peu profondes, sera aisée. Plusieurs d’entre elles ont servi d’ha-
bitations ou de lieux de sépulture. Les malgaches qui y ont vécu ou qui y sont enterrés
n’appartiennent sûrement pas aux peuplades Mahafaly qui occupent actuellement
ce pays, car les Mahafaly ont d’autres habitudeset s’enterrent autrement ; mais comme
les tombeaux, et les traces observés dans ces grottes, paraissent être assez récents, il
est possible qu’ils ne datent que de la période troublée qui a suivi l’occupation du pays
par nos troupes. Les grottes du plateau, très profondes au contraire, ne pourront pas
être explorées sans matériel ad hoc (cordes, échelles, etc.).
(*) Le gouffre de Mitoho, si intéressant par ses poissons décolorés et aveugles et ses
éboulis, riches en ossements, est malheureusement en dehors de la réserve, à 1 kilo-
mètre environ de sa limite N. J’ai pris néanmoins quelques mesures pour assurer sa
protection. Celui de Bevovoka, isolé sur le plateau calcaire, près des limites E. de la
réserve, a peut-être un intérêt tout aussi grand en tant que gisement de subfossiîies
et préhistoire.
tout premier ordre et d’un très grand intérêt, justifiant amplement
les efforts faits pour assurer sa conservation,
M. le Gouverneur général Cayla, qui s’intéresse particulière-
ment à la conservation des réserves, nous a accordé tous les moyens
nécessaires pour parfaire notre lâche, pour l’accomplissement de
laquelle nous avons été aussi grandement aidé par M. Guitou,
chef de la région de Tuléar.
En terminant ce court exposé, je rappellerai que cinq des ré-
serves de Madagascar sont actuellement délimitées et gardées,
celles de l’Ankarafantsika, de Namoroka, de Lokobe, de Betam-
pona et du Manampetsa. Des plans de ces cinq réserves seront
ultérieurement adressés au Muséum et au Comité national pour la
protection de la faune et de la flore coloniales.
Tulear, le 15 Mai 193^3.
H. Perrier de la Bathie.
délégué du Muséum, à Madaguscar,
poitr les réserves naturelles.
— 346
COMMUNICATIONS
Sur L’APPAREIL RESPIRATOIRE DU TaPIRUS INDICTJS CuV.
PAR M. H. Neuville.
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de passer très succinc-
tement en revue certains faits relatifs à des dispositions particu-
lières présentées par l’appareil respiratoire de quelques Ongulés. Il
s’agissait de tendances plus ou moins accentuées à l’oblitération
pleurale connue depuis longtemps chez les Éléphants, où elle est
totale, et à propos desquels elle venait d’être remise en question.
Ayant constaté cette oblitération et en ayant étudié la struc-
ture sur plusieurs Éléphants, j’ai examiné avec d’autant plus
d’intérêt quelques faits d’adhérences pleurales sur divers autres
animaux.
L’Hippopotame m’en présenta de particulièrement intéres-
sants (^).
Les viscères abdominaux de ce Mammifère ont une tendance
spéciale à la coalescence, due vraisemblablement aux conditions
de pression qu’il subit dans le milieu aquatique où se passe la ma-
jeure partie de son existence. C’est ainsi qu’en général le foie de
l’Hippopotame adhère fortement, et sur une surface étendue, au
diaphragme d’une part et à l’estomac d’autre part; de même, la
rate est étroitement accolée à ce dernier viscère. Un sujet âgé
m’avait présenté, en outre, une large adhérence entre la base des
poumons et le diaphragme. A première vue, elle ne rappelait pas
plus les symphyses pathogènes des séreuses que l’oblitération pleu-
rale des Éléphants ou les adhérences partielles, très particulières,
des Cétacés; il n’existait ici ni un tissu banal d’adhérence pleu-
rétique, comme il s’en rencontre si fréquemment aux poumons
humains par exemple, ni une couche épaisse de tissu conjonctif
lâche comblant la cavité pleurale tout en permettant un glissement
facile des poumons comme chez les Éléphants, ni enfin une bride
(') H. Neuville. Sur l’appareil respiratoire de l’Hippopotame. Bull. Mus. Hist.
mt. 1919, pp. 432-437, 2 fig.
Id. Des poumons de l’Hippopotame. Ihid. 1922, pp. 470-473.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 347 —
dense, fortement organisée, rappelant celles que présentent les
Cétacés (^). Il s’était effectué, sur cet Hippopotame, une fusion di-
recte des deux couches conjonctives sous-pleurales, l’endothélium
de chacun des deux feuillets pleuraux ayant disparu. Ce n’était
donc pas un tissu particulier qui intervenait ici, mais une réunion
de deux couches, normalement séparées ailleurs, et ce phéno-
mène, malgré les différences d’aspect, s’identifiait ainsi dans son
caractère morphologique essentiel avec celui que présentent les
Éléphants.
Les causes paraissent cependant très différentes entre le cas de
ces derniers et celui dont il vient de s’agir. Pour les Éléphants, elles
sont indubitablement physiologiques. Pour le vieil Hippopotame
en question, elles s’accompagnaient de divers détails tout aussi
indubitablement pathogènes; je renvoie à cet égard à la Note
ci-devant indiquée. Mais ce dernier cas n’en avait pas moins, à
mon avis, une valeur explicative dépassant, par comparaison, celle
que peut avoir une lésion accidentelle de type banal. Le fait d’adhé-
rence directe des couches sous-endothéliales, sans interposition
d’un tissu spécial, permet de comprendre comment peut se former
un tissu interpleural dépourvu de caractères inflammatoires intrin-
sèques, comme celui que présentent les Éléphants.
Dans la suite, j’ai relevé des dispositions identiques aux précé-
dentes sur deux très jeunes Hippopotames, ayant vécu, l’un sept
semaines, et un autre cinq jours seulement. De telles particularités
sont donc normales et méritent d’entrer en compte dans une étude
générale des adhérences pulmonaires physiologiques.
A ce dernier égard, les Tapirs ont d’autant plus retenu mon at-
tention qu’ils présentent des dispositions particulières sur lesquelles
divers observateurs ont fourni des détails précis (®).
Mûrie, constatant un exsudât fluide et des adhérences autour
des poumons d’un Tapir indien, n’avait vu là que des traces de
pleurésie. G antor ayant signalé au préalable, sur un Tapir, une
affection pulmonaire qu’il comparait à l’influenza, on ne pouvait
à ce moment que soupçonner une vulnérabilité particulière de
l’appareil respiratoire de cet animal.
H. Neuville. Recherches sur le genre Sténo et remarques sur quelques autres
Cétacés. Archives du Muséum. 192S, pp. 69-240. Voir siconde partit, chap. I, para-
graphe 6, P 186.
(*) J. Mukie. Onthe malayan Tapir. ./oMm.o/AiioC and P%s. 1871-1872, pp. 131-169.
F.-E. Beddabd. Contribution to the Anatomy of certain Ungulata. Proc. Zool.
Soc. London. 1909, p. 160-197.
E. Lônnbebg. Short comparative notes on the Anatomy of the indian Tapir. Arkiv
]ôr Zoologi. Bd. 6, n“ 15, 15 p. 1910.
T. Wingate Todd. Notes on the respiratory System of the Eléphant. Anat. Ameiçer.
1913. pp. 175-183.
— 3éi8;~
Beddard, examinant ensaiite un Tapir indien, observa sur lut
une oblitération de la cavité pleurale se présentant, écrivait-il,:
sous forme de cordons multiples, fins, d’apparence luisante, rap-
pelant un mésentère subdivisé; il ajoutait que cette adhérence
était complète, de telle sorte que la cavité pleurale était pratique-,
ment absente; précisant, en outre, que son sujet n’était pas mort,
d’une aifection pleurale ou pulmonaire, il émettait ropinion <qu’il;
devait y avoir là une disposition normale.
Peu après, E. Lônnberg, ayant disséqué une jeune femelle de
Tapir indien mort à la ménagerie de Stockholm, décrivit ses prin-
cipales particularités anatomiques et confirma, quant aux dis-
positions pleurales, les faits observés par Beddard.
T. Wingate Todd, rapprochant la disposition ainsi offerte par
le Tapir indien de celle qui est présentée par les Éléphants, fit
remarquer qu’il s’agit là des deux seuls Mammifères pourvus d’une
trompe, ce qui n’est que partiellement exact.
- Sur ces entrefaites, j’ai eu l’occasion d’examiner trois Tapirs
d’Amérique adultes. Deux d’entre eux me présentaient .aucune
trace d’adhérence pleurale : leurs deux poumon?, trilobés l’un et
l’autre, n’offraient, de même que leur lobe azygos, (doà&fô impar),,
rien qui rappelât ni les détails précédents, ni les faits d’ordre pa-
thogène si fréquemment observables sur les animaux de Ménagerie ;
leurs poumons et leurs plèvres étaient d’ailleurs parfaitement intacts-
Le troisième sujet présentait la même topographie pulmomaire,
mais des lésions bien évidentes s’observaient sur ses plèvres. Des
adhérences multiples s’étendaient entre les poumons d’une part,
e-t, d’autre part, la paroi costale, le médiastin et le diaphragme; il
en était aussi d’interlobaires. Ces adhérences se présentaient sous
forme de lames et de cordons de dimensions variées. En certaines
régions, notamment entre les lobes, elles réalisaient par places une
réunion étroite, totale, des parties opposées de la séreuse. Il n’y
avait cependant là, en aucun point, un comblement rappelant eetui
qu’offrent normalement les Éléphants et que Beddard et Lonn-
BERG avaient mentionné sur le Tapir indien. L’examen des struc-
tures achevait de me renseigner à cet égard; on en trouvera la des-
cription dans un travail préliminaire sur l’appareil respiratoire des
Tapirs (^).
D’autre part, enfin, j’ai pu examiner un très jeune Tapir amé-
ricain; je ne saurais préciser son âge et indiquerai seulement qu’|l
mesurait 1”",05 de l’extrémité de la queue à celle du museau for-
mant trompe. Tout comme ceux des deux premiers sujets ci-de-
vant mentionnés, ses poumons étaient absolument libres dans les
H- NEuratLE. STiFl’a.p!paroil respiratoiré des Tapirs. ÏBulL Mus. Mut.
1920, n° 7, pp. 603-609, 2 flg. ■ , ! ■ '
— 349 —
cavités pleurales : ils ne présentaient en aucun point aucune sorte
d’adhérence.
Entre teTHps, j’avais reçu de M. Krem.pf, alors Directeur du
Jardin Botanique de Saïg-on, de précieux renseignements sur l’état
de la cavité pleurale d’animaux ayant vécu dans la Ménagerie
jointe à ce Jardin et qu’il avait eu l’occasion de disséquer dans des
conditions satisfaisantes, dès leur décès.
Sur un très jeune Éléphant paraissant âgé dé 15 à 20 jours (il
portait encore au moment de sa mort un cordon ombilical non-
desséché, long de 50 à 60 centimètres), l’adhérence n’existait qu’à
la base des poumons, entre ceux-ci et le diaphragme, donc à la
façon de ce que j’ai décrit sur l’Hippopotame. Fait particulièrement
intéressant : sur ce sujet, l’adhérence ainsi localisée à la base des
poumons, entre ceux-ci et le diaphragme, commençait à s’étendre
un peu au-dessus, à la périphérie, vers les côtes, et y était cons-
tituée d’^un tissu très, léger, assez lâche, moins compact que celui
des bases elles-mêmes et s’étendant entre les poumons et le dia-
phragme.
J’ai mentionné, sur un fœtus d’Éléphant d’Afrique long de
45 centimètres de l’extrémité de la trompe à celle de la queue,
l’absence absolue de toute adhérence pleurale (^); celle-ci semble
donc se développer progressivement,, au moins en général, car
Waldemar Goldschmidt a pu observer, sur un E. indiens nouvea.u-
né, l’oblitération déjà réalisée de toute la cavité pleurale, alors
que dans d’autres cas relatifs à la même espèce, comme celui de
Krempf, elle restait encore assez loin d’être, complète deux ou
trois semaines après la naissance.
M. Krempf avait également autopsié un Tapir à dos blanc [T api-
rus indiens Cuv.), adulte mâle, ayant vécu en ménagerie à Singa-
pour avant d’être transporté à Saigon, où il fut conservé pendant
un an et où il paraît avoir succombé à une carence alimentaire.
Ses poumons étaient entourés d’une adhérence totale, rappelant,
mais en structure (moins dense, celle des Éléphants, et n’enva-
hissant pas les sommets..
J’ai eu, l’un de ces derniers étés, l’occasion, depuis longtemps at-
tendue, de disséquer un Tapir indien d’assez grande taille,; mais
encore jeune, à peine adulte, mort à la Ménagerie du Muséum.
L’élévation de la température avait contribué à mettre ce sujet
dans un état très défavorable aux études anatomiques : je ne pus
même reconnaître la cause de son décès, qui me parut toutefois
attribuable à une affection intestinale.
Ses poumons étaient sains. Ils étaient entourés de toute part, et
(^) H. Neuville. Sur un fœtus d’Éléphant d’Afrique. Remarques et comparai-
sons. Bull. Mus. Hist. Nat. 1919, n° 2, pp. 95-102, 3 %.
— 350 —
jusqu’aux sommets inclus, d’un tissu de comblement rappelant
à s’y méprendre celui de l’Éléphant, avec cette différence qu’exis-
tant en plus petite masse, de par la différence de taille, il semblait
moins dense. Je n’emploie ici qu’à regret ce terme de densité, qui,
appliqué à un tissu conjonctif du type non modelé, n’a qu’une si-
gnification douteuse, et je crois nécessaire de m’expliquer en ajou-
tant le détail suivant.
Une section étant pratiquée sur le thorax, tout le long d’une
côte et en avant de celle-ci, puis une autre étant faite parallèle-
ment, en arrière de cette même côte, j’obtenais sur ce Tapir, —
comme je l’avais précédemment fait sur des Éléphants, — de par
l’affaissement du poumon, une lame de tissu conjonctif reliant
celui-ci à la côte sus-jacente (^). Or cette lame, forcément plus
épaisse sur un Éléphant, dont les côtes sont plus larges que celles
d’un Tapir, y paraît aussi plus consistante et plus « dense », sa
transparence étant rendue moindre par sa plus grande épaisseur;
c’est là, m’a-t-il semblé, toute la différence entre ces deux cas, et
elle est purement apparente, artificielle même; la consistance du
tissu de comblement, sous le doigt, est identique dans l’un et l’autre
cas. L’aspect de la surface costale et celui de la surface pulmonaire,
après séparation du poumon d’avec la paroi thoracique, étaient
identiques, sur le Tapir dont il s’agit, à ce qu’ils sont en pareil cos
sur les Éléphants; à ce propos, il convient cependant de faire cette
réserve, corrélative des détails précédents, que le tissu de comble-
ment, plus abondant chez les Éléphants en raison de leur taille,
y laisse à la surface des poumons ou de la cavité thoracique des
traces plus fortes, donc plus nettes, pouvant accentuer l’apparence
de lésions de pachypleurite que je mentionnais dans ma Note ci-
devant citée; cette apparence est d’ailleurs très inconstante et
doit dépendre surtout de la façon dont a été tranché le tissu de
comblement, plus ou moins près de la paroi thoracique, ou plus
ou moins au ras du poumon.
L’aspect de cordons multiples, fins, d’apparence luisante, rap-
pelant un mésentère subdivisé, que Beddard décrivait sur un
Tapir indien, est effectivement celui que donne un fragment du
tissu comblant la cavité pleurale, sur les Éléphants aussi bien que
sur le Tapir indien; on en trouvera une représentation dans ma
Note précitée sur un fœtus d’Éléphant (fig. 2). Ce n’est pas du
tout là ce que présentait le Tapir américain que j’ai précédemment
décrit et pour lequel j’ai également donné des figures.
(q Voir ma note sur un fœtus d’Éléphant d’Afrique, p. 97, fig. 2.
La question du comblement des cavités pleurales de certains
Ongulés se présente maintenant de façon assez complète pour que
l’on puisse chercher les liaisons possibles entre les dispositions pré-
sentées par les divers animaux en question. C’est seulement,
me semble-t-il, entre le Tapir indien et les Éléphants (d’Afrique ou
d’Asie, car, dans l’état actuel des connaissances, tous sont identi-
ques à cet égard), qu’il y a lieu de faire un rapprochement com-
plet; la nature de l’oblitération y est foncièrement la même; la
marche du phénomène, depuis l’adhérence diaphragmatique pri-
mordiale qui suit de très près la naissance et la précède même par-
fois peut-être chez les Éléphants, jusqu’au comblement total,
atteignant (tardivement peut-être aussi dans certains cas) les
sommets pulmonaires, y est également la même.
Il serait fort intéressant de constater sur d’autres Mammifères
des processus qui, sans atteindre l’amplitude de ceux qui se déve-
loppent ainsi, achemineraient vers la connaissance des causes qui
ont agi dans ce sens et réalisé des dispositions aussi particulières.
Les Tapirs pouvaient être considérés à cet égard comme des types
de choix; il était permis d’espérer que ceux d’Amérique, différents
en plusieurs détails anatomiques des Tapirs indiens, mettraient
au moins sur la voie de la compréhension des processus intervenus
chez ceux-ci et chez les Éléphants. Je vois maintenant qu’il faut
renoncer à trouver dans le Tapir américain le terme de passage dé-
siré. Ni des observations des précédents auteurs, ni des miennes, il
ne ressort pour celui-ci aucun détail pleural identifiable à ceux que
présentent les Éléphants et le Tapir indien.
On ne peut cependant négliger le fait que les Tapirs américains
peuvent offrir, à titre pathogène, des adhérences de structure ba-
nale, mais particulièrement étendues; sur aucun des Mammifères
que je vois depuis longtemps mourir à la Ménagerie du Muséum
et pour lesquels les lésions pulmonaires et pleurales sont si fré-
quentes, je ne me souviens avoir observé des adhérences aussi
accentuées. Serait-on fondé à les considérer comme ayant pu, à la
longue, devenir normales sur d’autres Tapirs, en même temps
qu’elles s’y seraient modifiées, par généralisation de processus
et de lésions que l’organisme de ces animaux eût fini par tolérer,
et à admettre que de telles structures aient pu devenir dès lors
ce qu’elles sont normalement chez les Éléphants et le Tapir indien ?
Je ne vois pas sur quels faits comparatifs on pourrait baser une
supposition de ce genre; seul, le fait que la très insuffisante con-
naissance de maints phénomènes naturels incite à ne point imiter
Pangloss, même en sens inverse, dans la liaison des effets et des
causes, empêche de la rejeter a priori. Dans l’état présent des con-
naissances, elle ne paraîtrait cependant défendable que par tout
un ensemble d’hypothèses pour le moins fort risquées.
Par contre, je vois un état comparable à celui des Éléphants et
du Tapir indien, en beaucoup moins accentué toutefois, dans celui
que présentent les Hippopotames. Les parités physiologiques à
établir de ce dernier côté, sont, elles aussi, fort risquées;, mais une
certaine ressemblance morphologique ne me semble pas douteuse
sur les sujets que j’ai étudiés. Il faut souhaiter que des observa-
tions plus étendues arrivent, ou à établir des différences indiscu-
tables, ou à acheminer au contraire vers une identification égale-
ment indiscutable,, entre les dispositions ainsi présentées par des
Mammifères dont les régimes actuels sont si différents.
— 353
Les Mammifères de la Mission Dakar-Djibouti
( Mission Gria ule ),
PAR M. P. Rode.
Les documents mammalogiques rapportés par la mission
Griaule et donnés au laboratoire de Mammalogie du Muséum com-
prennent 17 pièces, peaux et crânes. Ces pièces proviennent toutes
de la région de Gondar, Abyssinie, à l’Ouest de Djibouti.
Nous avons : 4 chiroptères, 3 rongeurs, 9 carnivores, 1 ongulé.
I. — Chiroptères.
Famille des Rhinolophidés : Rhinolophus landeri, Martin, n° 150
mâle adulte (en alcool) et femelle adulte n° Z 29 (en alcool). iVycïe-
ris ælhiopica, Dobson. Femelle adulte n° 150 (en alcool).
Famille des Vespertilionidés : Myolis {Scolophilus) welwilschii
(Gray), mâle adulte n° 150 (en alcool).
Nycleris ælhiopica paraît localisé en Abyssinie, mais les deux
autres espèces se rencontrent aussi bien dans l’ouest et le centre
de l’Afrique que dans l’est.
II. — Rongeurs.
Famille des Muridés. Trois souris : Mus {Leggada) bella, Thomas.
Deux mâles (un jeune et un adulte) et une femelle adulte, n° 152
(en alcool).
III. — Carnivores.
Famille des Canidés. Un chacal : Canis ( Thos) aduslus, Sundeval.
Femelle (n^ 342) capturée très jeune en A. E. F. à Fouloumbala, en
février 1932 et morte en captivité le 7 octobre 1932 {Cal. Coll.
1933-2313).
Dimensions prises sur l’animal aussitôt après sa mort :
Longueur du dos : 620 mm. Queue ; 310 mm. Patte AR : 48 mm.
Oreille : 75 mm. L’iris est brun violacé.
Ce spécimen présente toutes les caractéristiques ordinaires du
Thos aduslus typique, sauf pour la queue qui est entièrement
noire. Le pinceau de poils blancs terminal n’existe pas. On sait,
d’ailleurs, que ce caractère n’est pas constant (Heller).
Famille des Viverridés. a) Trois genettes : Genella sluhlmanni,
Matschie Femelle adulte n° 156, capturée le 22 juillet 1932 (Cat.
coll. 1933-2314) et une jeune femelle n° 145 du 8 juillet 1932 (Cat.
coll. 1933-2315) (sans crâne).
Genella sluhlmanni erlangeri, Matchie. Femelle adulte n° 199
du 5 septembre 1932 (Cat. coll. 1932-2316).
Bulletin du Muséum., 2' s., t. V, 1933.
23
— 354 —
Dimensions. Longueur ; 400 mm. Queue ; 400 mm. Patte AR :
80, Oreille ; 38 mm.
La sous-espèce : erlangeri diffère de Genelta sluhlmanni par sa
coloration de fond plus claire, jaune sable, et par ses taches nette-
ment rougeâtres au lieu des taches noires de l’espèce.
b) Quatre mangoustes : Ichneumia alhicauda (G. Cuv.) Mâle
n° 148 (Cat. coll. 1933-2317) sans crâne. Femelle n° 154 (Cat. coll.
1933-2318), Ces deux mangoustes o<nt été capturées à l’altitude de
2.200 ra.
Atilax paludinosus rohuslns, Gray [Herpesles galera, Erxleb.)
Mâle no 155 du 21 juillet 1932 (Cat. coll. 1933-2319). Mâle n« 171
du 7 août 1932 (Cat. coll. 1933-2320).
Voici les dimensions de ce dernier spécimen : Longueur du dos :
480 mm. Queue : 390 mm. Patte AR : 105 mm. Oreille : 30 mm.
Yeux marrons.
Famille des Félidés. Un chat sauvage : Felis ocreala, Gmel.
Femelle n° 59 du 25 juUlet 1932. (Cat. coU. 1933-2321).
Dimensions : Longueur : 510 mm. Queue : 400 mm. Patte AR :
120 mm. Oreille : 55 mm. Yeux rougeâtres.
Ce spécimen se rapproche un peu de la forme sombre : Felis
ocreala nandæ, Relier de l’Afrique orientale anglaise, mais les
variations de pelage des sous-espèces de Felis ocreala sont si fré-
quentes que nous préférons mentionner, pour cet animal, seulement
le nom d’espèce.
IV. — Ongulés.
Famille des Procaviidés, Un daman ; Helerohyrax brucei, Gray.
Mâle du 5 octobre 1932 (Cat. coll. 1933-2322).
Dimensions : Longueur 360 mm. Queue : O. Patte ARD :
60 mm. Oreille : 30 mm. Iris gris violacé.
BIBLIOGRAPHIE
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don, 1870.
Hollister. — East african mammals in the United States national muséum. 3 vol.
Washington, 1918.
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zool. soc., 1916, I, p. 349.
S-Aint-Léger (Miss J.). — A key to the families and généra of African rodentia. Proc,
zool. soc., 1931, II, p. 957-997.
— 355 —
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Oiseaux
PAR M. H. Heim de Balsac.
{Suiîe).
Threskiornis ælhiopicus ælhiopicus Latham. Observé à Bourem
dans la première semaine de janvier 1928.
L’Ibis sacré est assez répandu en Afrique occidentale et com-
mun en pays Hausa.
Plegadis faleinellus falcinellus (L.). N° Z. 823, entre Kabara et
Diré, 28. I. 1928; observé à Bourem dans la première semaine de
janvier 1928.
Cet oiseau à très vaste distribution géographique ne semble ce-
pendant pas nicher en Afrique tropicale. Les spécimens observés
au delà du Sahara doivent être des hivernants venus de la région
paléarctique.
Buchanan a rapporté un Falcinelle en migration d’Aoudéras
(Aïr) en septembre.
Ardea cinerea cinerea L. Observé à Bourem dans la première
semaine de janvier 1928.
Le Héron cendré est commun en Afrique occidentale. Aux sujets
sédentaires se mêlent en hiver des migrateurs venant d’Europe et
la discrimination entre eux ne sera rendue possible c[ue par l’an-
nelage.
Typhon goliath Cretzs. Observé sur le lac Débo, 5. IL 1928.
Le Héron Goliath est rare en Afrique occidentale. On en connaît
quelques captures de Gambie, C^te d’ivoire, Sierra-Leone, Côte-
d’Or et Nigeria.
Casmerodius alhus melanorynchm (Wagler). Observé entre
Niafunké et le lac Débo, 4. IL 1928.
La Grande Aigrette est commune en Afrique occidentale. La
race nominale qui niche en Europe ne semble pas franchir le Sahara
au cours de ses migrations.
Egrella garzeita garzelia (L.). N° Z. 876, lac Débo, 5. II. 1928-
La Garzette est commune en Afrique occidentale. Aux individus
sédentaires doivent se mêler en hiver des migrateurs venus d’Eu-
rope, mais qui sont morphologiquement indistinguables.
Bubulcus ibis ibis (L.). Observé à Bourem dans la première
semaine de janvier 1928.
Ardeola raltoides ralloides (Scopoli). N® Z. 895 ( cJ), n» Z. 885 (
lac Débo, 7. IL 1928; observé entre Niafunké et le lac Débo, 4. IL
1928 et entre le lac Débo et Mopti, 8. IL 1928.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 356
Commun mais inégalement répandu en Afrique occidentale;
durant l’hiver des migrateurs venus d’Europe se mêlent aux indi-
vidus sédentaires.
Dafila acuta acuta L. N® Z. 166, oasis de Silet, 11. XI. 1927;
n® Z. 317, gorge de Tigueurt, 21. XI. 1927; cadavre près de
Sounfat, 4. XII. 1927; n® Z. 508, cadavre au bord du Timétrine,
11. XII. 1927.
Le Canard pilet est un grand migrateur qui va jusqu’en Afrique
tropicale. On connaît des centres importants d’hivernage dans
l’Est du continent; mais jusqu’à présent les captures effectuées
dans l’Ouest étaient rares et se bornaient à la Nigeria. Cependant
un spécimen fut obtenu à Bilma (5. XI) et d’autre part Geyr
trouva un cadavre dans l’Oued Aguelil (18. III).
Ces deux derniers cas joints aux quatre observations de Monod
montrent que la migration du Pilet à travers le Sahara central est
normale et non exceptionnelle. Mais le fait que ces six observations
portent sur trois cadavres et sur un oiseau épuisé (Tigmeurt),
indique que cette voie de migration transsaharienne est peu pra-
ticable pour cet oiseau aquatique, à l’inverse de celle du Nil.
Dendrocygna viduata (L.). Observé de Bourem à Tombouctou
dans la première semaine de janvier 1928.
Espèce largement répandue en Afrique occidentale.
Alopochen ægyptiacus (L.). Observé à Bourem durant la pre-
mière semaine de jan^î^ier 1928 et entre Niafunké et le lac Débo,
4. IL 1928.
L’Oie d’Égypte est commune en Gambie et sur le Tchad, locale
en Nigeria et citée de divers autres points en Afrique occidentale.
Un spécimen est connu d’Aderbissinat (Air) et l’espèce a été
observée en quelques autres points du Sahara (lac de Bir Pistor et
Sud-Tunisien, Lavauden). On la retrouve en Égypte et en Pales-
tine.
Plectropterus gambiensis gambiensis (L.). Observé sur les bords
du Niger.
L’Oie de Gambie est commune dans le Nord de la Nigeria et sur
le Tchad.
Phalacrocorax africanus africanus (Gm.). N® Z. 850 [S), entre
Niafunké et le lac Débo, 3. IL 1928.
Monod a observé ce Cormoran dans toute la forêt immergée sur
les bords du Niger. L’oiseau n’est pas rare en Afrique occidentale.
Cité de Bamako par Menegaux, et commun dans le Nord de la
Nigeria. Une colonie résiduelle existe en Basse-Égypte (Fayum)
et l’espèce devait vivre encore en Algérie du temps de Loche
(confusion probable avec Ph. pygmæus).
— 357 —
Anhinga rufa rufa (Lac. et Daudin). Observé entre Niafunké
et le lac Débo.
Monod a fait les mêmes observations que pour l’espèce précé-
dente.
L’oiseau existe en région paléarctique sous forme d’une remar-
quable colonie relicte sur le lac d’Antioche (Syrie).
Columba livia targia Geyr. N° Z. 288 (cj). In-Azaoua, 20. IX.
1927.
Cette race caractérisée de Pigeon biset n’est encore connue que
des massifs sahariens centraux (Ahaggar, Azdjers, Air), et des
monts Marra et Meidob dans le Darfour. Le spécimen ci-dessus
provient du Tassili Tan Adrar, à quelque 150 kilomètres à l’Ouest
de Silet; il se trouvait dans un ravin et non loin d’un point d’eau.
Ce Pigeon, comme les autres espèces granivores du Sahara, semble
montrer un besoin impérieux d’eau. Il recherche également les
fruits si coriaces des Acacias.
L’Oiseau d’In-Azaoua est encore en plumage juvénile.
Œna capensis (L.). Observé à Kabara.
Espèce très répandue en Afrique occidentale et qui remonte jus-
qu’à l’Aïr.
Plerocles coronaius subsp. n° Z. 38. Atakor-n-Ahaggar, 28. X.
1927; n« Z. 287 {3), n® Z. 286 ($), In-Azaoua, 20. XL 1927.
Le spécimen de l’Atakor est un oiseau en plumage juvénile,
tandis que ceux d’ In-Azaoua sont adultes.
Le Ganga couronné est encore assez abondant dans la région de
l’Ahaggar, non loin d’Idelès par exemple, d’après les observations
de Geyr. Par contre, dans le Sahara méridional, nous ne connais-
sons que trois observations : un adulte capturé par Buchanan
à Tabello (Aïr) et les deux adultes cî-dessus mentionnés. Ces oi-
seaux du Sud paraissent un peu plus foncés que ceux du Sahara
septentrional. Néanmoins Hartert, à qui nous avions soumis les
spécimens d’In-Azaoua, ne pense pas qu’il convienne de les séparer
comme race particulière.
Pluvianus ægypUus (L.). Observé à Bourem dans la première
semaine de janvier 1928.
Le Pluvian semble assez irrégulièrement distribué sur les cours
d’eau d’Afrique occidentale, sauf en Nigeria. Il recherche essen-
tiellement les bancs de sable émergés, et c’est sur ces îlots particu-
liers qu’il effectue sa ponte. L’oiseau descend le cours du Nil jus-
qu’à atteindre la région paléarctique (Le Caire).
Hoplopterus spinosus (L.). Observé sur les bords du Niger.
Assez irrégulièrement répandu en Afrique occidentale, sauf en
— 358 —
Nigeria. Cité de Kuzanar par Hartert. Remonte par l’Égypte
jusqu’en Palestine et à Chypre.
Himanlopus himanlopus himanlopus (L.). Observé sur le lac Débo
5. II. 1928.
L’Échasse niche en bien des points de l’Afrique tropicale, mais
en hiver il se mêle à ces sujets sédentaires des migrateurs venus
d’Europe, et morphologiquement identiques.
Rynchops flaviroslrisYimi.i.. Observé entre le lac Débo et Mopti,
8. II. 1928.
Ce singulier oiseau paraît assez répandu sur les cours d’eau
importants de l’Afrique occidentale.
OUlidés. — Monod a vu apparaître diverses Outardes en même
temps que les dunes mortes, couvertes de végétation diffuse, à
partir de la région de la falaise du Tilerasi. Le 26. XII. 1927, il a
même recueilli des fragments d’œufs d’Outarde qui semblent appar-
tenir à un oiseau de la taille de la Houbara.
Balearica pavonina pavonina (L.). Bords du Niger.
La Grue couronnée est commune en Afrique occidentale et très
répandue dans le Nord de la Nigeria.
Actophilornis africanus (gm.). N° Z. 739, Bourem. 6. I. 1928.
Ce Jacana est assez répandu en Afrique occidentale.
Gallinula chloropus chloropm (L.). N° Z. 219 ( (J), oasis de Silet,
14. XL 1927.
L’Oasis de Silet ne semble nullement convenir à la Poule d’eau.
Le spécimen ci-dessus doit donc être tenu pour un migrateur venu
d’Europe. Ce fait est intéressant car il semble très rare que la
Poule d’eau pousse ses migrations aussi loin vers le Sud. A vrai
dire on ne connaît qu’une capture à Khartoum et deux autres dans
l’archipel du Cap-Vert qui soient comparables à celle-ci.
Le spécimen ci-dessus n’appartient pas à la race éthiopienne
G. chl. brachyptera (Brehm) et il s’agit d’un jeune portant la livrée
du premier hiver qui suit la naissance.
Francolinus bicalcaralus bicalcaralus (L.). Observé sur les bords
du Niger en amont de Mopti.
La race nominale est connue du Sénégal jusqu’au Nord de la Ni-
geria. Signalé par Hartert de la région de Tombouctou. Cette
espèce a laissé au Maroc une race relîcte.
Numida meleagris galeala Pall. Observé par Augiéras à In-
Tassit, 29. XII. 1927; observé entre Ké Macina et Ségou, 16. IL
1928.
La Pintade est largement répandue en Afrique occidentale et
remonte jusque dans l’Aïr.
359 —
Slruthio camelus camelus L.
Monod a trouvé de nombreuses coquilles d’œufs fossiles ou
anciens depuis le Tassili de Tim-m-Missao jusqu’au Niger, mais
aucune trace dans le massif de l’Ahaggar ni dans la région centrale
du Sahara. D’après les renseignements recueillis par Monod, l’Au-
truche existerait encore en petit nombre dans l’Adrar des Iforas.
Elle manque par contre dans l’Aïr et n’apparaît que plus au Sud
d’après Buchanan. Il résulte également des observations de La-
VAUDEN que cet oiseau est actuellement confiné dans le Sahara
tout à fait méridional, au Nord du Tchad. Il n’en est pas de même
dans le Sahara occidental et l’extrême-sud marocain où l’Autruche
existe encore, comme nous l’avoris établi à plusieurs reprises.
Manuscrit déposé le 23 mars 1933.
— 360
Sur la naissance de jeunes Caméléons,
AU Vivarium du Muséum,
PAR M. F. Angel.
Au début du mois de février dernier, le Service du Vivarium reçut
une dizaine de Caméléons, adressés au Muséum par M. le Profes-
seur Jeannel qui les avait recueillis sur le Mont Kénya, au cours de
sa Mission dans l’Est africain. Quatre de ces animaux étaient morts
pendant le transport et deux autres périrent peu de temps après
leur arrivée. Les survivants furent placés dans une cage du Viva-
rium.
Leur détermination permit de les rapporter au Chamæleon bi-
lænialus hôhneli Steind., bien connu des hautes montagnes de l’Est
africain. Il est signalé des principaux points suivants : Ouganda,
forêts moyennes du Kénya (2.870 mètres), Leikipia, Kibibibecken,
Mont Elgon, Mau escarpement, forêts de bambous du versant orien-
tal du Mont Kinangop et prairies alpines du même mont, sur lequel
on le trouve jusqu’à 3.100 mètres d’altitude.
Les sous-espèces du Ch. biiænialus sont ovovipares. La même
particularité se trouve chez Ch. fuelleborni Tornier, du Territoire
du Tanganyika, Ch. Jacksoni Boulgr, de l’Ouganda et du Kénia,
et chez le petit Chamæleon pumilus du Sud africain. Celui-ci donne
naissance, en automne, à une douzaine de jeunes après une ges-
tation très longue (pouvant durer jusqu’à treize mois) (^).
Chez Chamæleon biiænialus et ses sous-espèces, la durée de la
gestation n’est pas connue, mais l’ovoviviparité est signalée de-
puis longtemps déjà. D’ailleurs, il n’est pas rare de trouver chez
des femelles conservées dans les collections de Zoologie, des sujets
portant des œufs avec des embryons bien développés (®). Dans
la sous-espèce hôhneli, ces œufs peuvent être au nombre de douze
ou treize, tandis que dans une forme voisine, Ch. biiænialus lei-
kipiensis, nous en avons trouvé une vingtaine.
Nous avons été avisé par M. Chopard, Directeur du Vivarium,
que le mardi 4 avril, au matin, un des gardiens du Vivarium,
M. Berger, remarquait qu’un de ses Caméléons, qui, les jours pré,
cédents, abandonnait de façon anormale les branchages placés
dans sa cage pour stationner sur le sol, se tenait dans un coin de celle-
ci, déposant des sortes de grosses pilules noirâtres que le gardien prit
(^) E.-G. Boulengek. Reptiles and Batrachians. London. 1914.
(^) Angel. Voyage de Ch. Alluand et R. Jeannel en Afrique orientale (1911-1912).
Reptiles et Batraciens.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 361 —
pour des excréments. N’y apportant pas plus d’attention, M. Ber-
ger reprit ses occupations habituelles, lorsque, une demi-heure plus
tard, revenant vers la cage, il ne fut pas peu surpris de voir se dé-
plaçant sur les branches une demi-douzaine de minuscules ca-
méléons. Aucune coquille calcaire ne se trouvait à l’endroit de la
mise au monde des jeunes. Ceux-ci mesuraient quatre centimètres
de longueur totale dans lesquels la queue entrait pour moitié. La
petite apophyse rostrale ainsi que les crêtes dorsale et gulaire qui
caractérisent les adultes étaient déjà visibles, mais par contre, la
tête était beaucoup plus grosse et le ventre plus fortement compri-
mé latéralement, que chez ceux-ci.
Dès leur naissance, ils se déplacent lentement, mais avant d’ef-
fectuer toute progression, perchés sur deux pattes opposées, l’une
antérieure, l’autre postérieure, les deux autres étant soulevées et
immobiles, ils se balancent plusieurs fois d’avant en arrière, cùmme
pour prendre élan avant de poser les deux membres libres et faire
les premiers pas. La recherche de la nourriture les préoccupe, car
les Drosophyles placées dans leur cage sont happées avec adresse.
Ils s’attaquent même à la mouche domestique, mais le volume de
celle-ci est un obstacle à l’absorption; aussi est-elle abandonnée
après quelques essais infructueux de déglutition. Nous avons vu,
cependant, une de ces mouches saisie et avalée, par un individu,
dès la fin de la première semaine qui suivit la naissance.
Un exemplaire est mort au bout de sept jours; les cinq autres,
observés jusqu’au vingtième jour (moment où nous écrivons cette
note) sont en parfait état de santé, et continuent à s’alimenter de
Drosophyles. La température de la cage est de 29°; l’humidité est
entretenue par de fréquentes pulvérisations d’eau.
La coloration diffère de celle des adultes. Tantôt, brun noirâtre,
uniforme sur tout le corps et les membres, tantôt brun jaunâtre
avec des taches triangulaires plus foncées, plus ou moins distinctes,
descendant, la pointe vers le bas, de la crête vertébrale. Un exem-
plaire montre une ligne latérale blanche, interrompue par places,
ainsi que des traces de taches claires sur la région temporale. Mais
la coloration de certains sujets s’éclaircit légèrement dès le qua-
trième jour, et la teinte sombre du début fait place, après trois
semaines, à une teinte plus claire, jaune verdâtre, sur laquelle s’af-
firment aussi les taches ou dessins que montrent les sujets plus
âgés.
La coloration des adultes vivants, (chez lesquels on lie trouve
pas trace de dimorphisme sexuel), peut se résumer en 3 types dis-
tincts :
1® La tête, les côtés du corps et les membres sont vert brillant,
mélangé de taches diffuses jaune d’or, (ces dernières remplacées,
par moments, par des taches sombres). Crête vertébrale et partie
— 362 —
supérieure des flancs, rouge brique clair, ainsi que la région tempo-
rale (Un exemplaire.)
2° Tout le corps et les membres, vert sombre, avec ou sans taches
foncées. Quand celles-ci existent, elles peuvent former une ou
deux bandes longitudinales plus ou moins dissociées et correspon-
dant aux deux rangées latérales des plus grandes scutelles. Seuls,
les tubercules de la crête dorsale, rouges. (Deux exemplaires).
30 Côtés du corps, brun avec une bande latérale blanche, plus
ou moins interrompue par places. Crête dorsale rouge. Région tem-
porale marquée de deux ou trois bandes blanches (Un exemplaire).
Ce troisième type de coloration est montré par la femelle qui a
donné naissance aux 6 jeunes. Elle mesure 146 millimètres de lon-
gueur totale dont 70 pour la queue.
Les colorations ne changent pas de façon apparente sur un sujet
donné; tout au plus, les teintes s’éclairent-elles ou s’assombrissent-
elles un peu, par moments, mais sans changement de la livrée for
damentaie.
Développement scnizo conique et sporo conique d’une
COCCIDIE PARASITE DE V INTESTIN DU TrITON ALPESTRE
(Molge alpestris, Laur),
PAR Mine PhISALIX.
En 1887, Aimé Schneider a décrit et figuré le développement
de Pookyste de Coccidies parasitant l’intestin de quelques-uns de
nos Tritons indigènes, Molge crisiala Laur, M. palmala Schneider
et Molge piinctala Latr, très répandus au printemps dans nos mares
pendant leur période nuptiale.
L’auteur, pour un développement similaire, distingue deux
formes, l’une sphérique, l’autre ovoïde, de l’ookyste mûr, qu’il
considère, avec raison, comme très voisines, et qu’il désigne néan-
moins sous les noms distincts de Coccidium sphericum et de Cocci-
dium proprium (^).
Chez Molge punclala, P. L. Simond, en 1897, observe le stade à
éléments sexués de macro et de microgamétocyte, qui précède la
conjugaison, il les figure ain‘^i que l’ookyste mûr, de forme ovoïde
(Coccidium proprium) en même temps qu’un corps à mérozoïtes,
au stade voisin de sa déhiscence, établissant ainsi les deux modes
de reproduction du genre Coccidium, l’un asporulé ou schizogo-
nique, à éléments fragiles, ne franchissant pas l’ampoule rectale,
l’autre sporulé ou sporogonique, fixe pour une même espèce, et
représentant le mode essentiel, exogène, de propagation de la
Coccidie (^).
SiEDLECKi, reprenant peu de temps après la même question,
fixe les détails de la conjugaison des gamètes, et les phénomènes
qui marquent dans le macrogamète, devenu ookyste, le début de la
sporulation. Les figures qu’il donne montrent qu’il s’agit de Cocci-
dium proprium, sans qu’il précise l’espèce du triton examiné (3).
Le mode de vie identique de nos tritons indigènes, aquatique au
printemps, tant que dure l’accouplement, terrestre et nocturne pen-
dant le reste de l’année, posaient la question de savoir si toutes les
espèces étaient parasitées, et dans l’affirmative, de quelle façon.
L’un d’entre eux, le Triton alpestre (Molge alpeslris Laur), est
des plus intéressants entre tous, car il s’attarde longtemps à l’eau
après la période nuptiale, quelquefois jusqu’au milieu de l’hiver, et
que de taille moyenne dans son groupe, il est particulièrement
abondant. Comme ses congénères, et peut-être mieux qu’eux, on
peut le conserver en aquarium indéfiniment, car il s’accommode
aussi bien de viande que de proies vivantes.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 364 —
Les nombreux sujets que nous avons examinés, à toutes périodes
de l’année, provenaient, les uns du Jura (Hautepierre, 800 m.),
d’autres des Alpes (Le Fayet, 2.100 m. ait.), d’autres encore, tout
simplement des mares des environs de Paris.
Quels qu’en soient la provenance et le moment de l’examen,
ils n’ont jamais montré qu’une même espèce de Coccidie, dont ils
m’ont permis de suivre tout le développement. En dehors des
Coccidies intestinales, les Tritons se montrent si rarement infectés
par d’autres parasites, que les centaines de sujets de diverses
espèces ne présentaient d’infections du sang ni des tissus. Mais
leur intestin peut être envahi par des Balantidium, en quantité
suffisante pour créer une anémie plasmatique, se traduisant par des
troubles trophiques cutanés.
Technique. — Pour voir nettement les diverses formes de la
Coccidie, il est essentiel de mettre à la diète les sujets, de telle
sorte que ne buvant pas, de même que les autres Batraciens, leur
intestin soit vide de débris alimentaires. Ces conditions se ren-
contrent naturellement, non seulement pendant le jeûne hivernal,
mais jusqu’à la fin de la période nuptiale.
Un simple lavage de l’intestin, en totalité, ou par régions, à l’eau
salée physiologique stérilisée, montrera les formes mises en liberté,
fixes ou mobiles; le délaminage de l’épithélium, coloré ou non,
mettra en évidence les formes eudothéliales. Comme fixateur des
frottis nous avons employé l’alcool-éther; comme colorant le
liquide de Giensa, différencié par le tannin orange; suivant les
cas, la safranine et le rouge neutre.
Période d'invasion. — Les sporozoïtes mis en liberté dans l’esto-
mac du sujet qui, avec ses aliments solides, a avalé des ookystes
(les Batraciens ne boivent pas) rampent sur la muqueuse et ar-
rivent dans l’intestin, dont l’épithélium convient à leur développe-
ment. Ils traversent chacun la cuticule d’une cellule, s’ins-
tallent au-dessous, formant des sortes de nappes locales au niveau
où sont parvenus à la fois un groupe de sporozoïtes. C’est dès la
région post-pylorique que l’on rencontre de ces plaques d’inva-
sion. A ce stade chaque plage épithéliale infectée apparaît de
face comme un piqueté granuleux, dont les éléments n’occupent
d’ordinaire chacun qu’une cellule. Le rouge neutre colore ce piqueté
aussi intensément que les noyaux des hématies. Ces petits éléments
ne tardent pas, en s’accroissant, à se différencier : les uns donne-
ront des schizontes, les autres les éléments de la reproduction
sexuée.
Schizogonie.
Corps à mérozoïles, mérozoïles. — Les plus jeunes corps à méro-
zoïtes se présentent sous forme de petites sphères granuleuses
tangentes à la face profonde de la cuticurle, et mesurant 4-5 (x.
Ils s’accroissent tout en demeurant sphériques, et leur membrane
unie apparaît remplie de granulations confluentes, d’aspect terne,
et d’un diamètre qui n’est jamais inférieur à 2 [x, et peut atteint
dre 4 [x. Au voisinage de la maturation, la masse protoplasmique
se condense tout entière, sans reliquat autour des noyaux fdles
et donne un certain nombre de mérozoïtes en forme de croissants,
disposés en barillet. Tant que le diamètre de ce corps à mérozoïtes
ne dépasse pas celui de la cellule hôte, il y reste inclus; mais au
delà, il est mis en liberté à la surface de l’épithélium, où aura lieu
sa déhiscence, la mise en liberté des mérozoïtes. On peut aisé-
ment assister à cet épanouissement du corps à mérozoïtes, aux
mouvements de ceux-ci pour s’évader et se décrocher les uns des
autres, et rompre le dernier contact au même pôle du barillet.
Une particularité que j’ai déjà observée chez Cyclospora Vipe-
ræ (4), c’est la pluralité de dimensions des corps à mérozoïtes à
leur maturation et des mérozoïtes eux-mêmes, dont la forme est
toujours celle d’un croissant; voici, exprimées en [x, les mensura-
tions obtenues ;
Corps à mérozoïtes. Nombre de ceux-ci.
Leurs dimensions.
12,6 - 14,7 X 10,5 8-12
16,8 X 12,6 12-18
21 X 15 18
25 X 20 24
8,4 X 2,1
12,6 X 3
14,7 X 3
21 X 3
Sporogonie.
Microgamétocyte et microgamète. — Les plus jeunes éléments
qui donneront les gamètes mâles se distinguent précocement des
autres formes, alors que leur diamètre n’atteint guère que 4 à 5 [x.
Ce sont de petits corps sphériques limités par une paroi mince, à
contenu hyalin, dans lequel sont inclus 1-4 granulations très réfrin-
gentes et isolées, de nature graisseuse, que l’alcool absolu et l’éther
dissolvent intégralement. Après fixation des frottis de l’épithélium
intestinal, et coloration, ces petits corps montrent un protoplasma
coloré en bleu assez foncé, les lacunes circulaires laissées par la dis-
solution des granulations réfringentes, et un noyau coloré en vio-
let, généralement voisin de la périphérie. Ces réactions colorantes
resteront les mêmes au cours du développement, ce qui permettra
d’en suivre les divers aspects. Au fur et à mesure de son accroisse-
ment, le noyau primitif subit des bipartitions successives, don-
nant un grand nombre de petits noyaux ovalaires, ne mesurant au
début pas plus de 1 |x de long, et qui se portent vers la périphérie.
La masse qu’ils représentent est ovalaire, sans contours bien pré-
— 366 ^
cis, mais limitée toutefois, par la masse protoplasmique. A matura-
tion du microgamétocyte, le protoplasme se condense autour des
petits noyaux, qui ont atteint environ 2 [x, et deviennent ainsi des
microgamètes. Le Microgamétocyte, avant toute dispersion de son
contenu, mesure 27 et 23 g suivant ses deux axes; il renferme 150
au moins microgamètes prêts à s’évader par la périphérie, dont la
membrane est devenue indistincte. Après leur dispersion, il reste à la
place un réticulum protoplasmique très amondri, qui se colore
encore en bleu très pâle et finit par disparaître.
Chaque microgaraète est un petit vermicule long de 6|x3 à 8,4
légèrement aplati, car son diamètre varie entre 1^x2 et 2[x4 , sui-
vant qu’il se présente de profil ou de face; il est légèrement arrondi
à son extrémité antérieure, un peu aminci à l’autre, et pourvu d’un
noyau, très réfringent, voisin de l’extrémité antérieure. Après colora-
tion,lenoyau apparaît en violet, le protoplasme en bleu. Ces vermicu-
lessont très mobiles, ils se déplacent à la surface humide de l’épi-
thélium intestinal, en quête d’un macrogamète à féconder.
Macrogamétocyte, macrogamète, ookyste. — Le jeune macroga-
métocyte apparaît d’abord comme une petite masse arrondie, fine-
ment granuleuse de 2-3(x de diamètre.
En s’accroissant, elle s’allonge en fuseau et se pourvoit d’une
membrane; puis elle devient ovoïde et parvient à combler la por-
tion externe de la cellule hôte. A son accroissement complet elle
mesure 25 et 20{x suivant ses deux axes; sa membrane est per-
méable aux colorants, et laisse voir un noyau central bleu violet et
un réticulum protoplasmique bleu clair; les granulations grais-
seuses ont été dissoutes par le fixateur alcool-éther. Le macroga-
mète mûr et libéré reste à la surface épithéliale à l’intestin, où les
aires d’invasion se distinguent alors très bien par le dépôt des
macrogamètes; il se trouve prêt à être fécondé. La conjugaison a
lieu dans l’intestin, car on ne voit jamais les jeunes ookystes
aux premiers stades du développement inclus dans les cellules. Ces
stades sont tels que les a décrits Siedlecki; puis la membrane de
l’ookyste s’épaissit, devient imperméable à la plupart des réac-
tifs, sauf à l’acide picrique qui la colore en jaune avec tout son con-
tenu, rendu indistinct.
Au stade où existe une sphère granuleuse centrale, l’ookyste est
toujours ovoïde; mais au fur et à mesure que s’effectue le travail
intérieur, il tend vers la forme sphérique, qu’il atteint à maturité,
avec un diamètre de 35tx.
A l’intérieur,la masse sphérique, au lieu de se diviser intégrale-
ment, comme chez la plupart des Coccidies, émet successivement
à sa surface 4 masses granuleuses, 4 sporoblastes en forme de fu-
seaux , mesurant 14fx7 de long sur 6jx3 de diamètre médian. Au
milieu d’eux subsiste un reliquat granuleux, dont le centre est une
vaste vacuole de 20(x de diamètre. Elle occupera seule la cavité
de Fookyste après l’évasion des sporocystes.
Ce développement des sporoblastes par bourgeonnement de la
masse granuleuse sphérique, qui a été vu et figuré par A. Schnei-
der chez le Triton crêté (figs 15-20 de son travail), a été également
observé deux ans plus tard par Thélohan chez la Coccidie de Fim
testin de la Sardine (Coccidium Sardince). Il a été vu plus tard
(1898) par Simond chez le triton ponctué, où nous avons aussi
constaté son existence sur une vingtaine de sujets examinés. Il
n’en constitue pas moins une particularité encore peu répandue.
Le développement de chaque sporoblaste en sporocyste est con-
forme également à ce qu’a vu M. Schneider:sa masse granuleuse s’en-
toure d’une membrane, tandis qu’à l’intérieur son noyau se divise
en 2 autour de chacun desquels se condensera le protoplasme.
Il apparaît ainsi dans chaque sporocyste 2 sporozoïtes disposés
tête bêche, et qui en occupent toute la longueur, et ayant chacun
un diamètre de 2p5 ou de 4p2, suivant la face qu’ils présentent.
Un résidu granuleux, reliquat de segmentation, occupe une place
variable dans le sporocyste.
Ainsi le développement complet de la Coccidie intestinale du
Triton alpestre se montre conforme dans son ensemble aux descrip-
tions partielles qui ont été faites par les auteurs précités pour le
triton crêté, le triton palmé et le triton ponctué. Il souligne aussi
cette particularité, non signalée, du polymorphisme des corps à
mérozoïtes et des morozoïtes. Bien que les données numériques, qui
manquent chez ces auteurs, ne permettent pas de comparer forme
à forme les stades du développement, les figures qu’ils donnent
sont suffisamment précises pour permettre de rattacher la Coccidie
du Triton alpestre à l’espèce Coccidium sphericum Schneider, alors
que celle du Triton ponctué appartient à l’espèce Coccidium pro-
prium du même auteur.
Il est en outre certain que la Schizogonie, qui n’a été qu’effleurée
par Simond, à propos du Triton ponctué, présente chez cette es-
pèce, comme j’ai pu aussi le vérifier, le même polymorphisme que
chez le Triton alpestre.
(‘) Aimé Schneider. — Coccidies nouvelles ou peu connues. TaU. zool., t. II, p. 1-42,
pl. V. 1887-1892.
(*) P.-L. Simond. — L’évolution des Sporozoaires du genre Coccidium. Ann. Inst.
Post., 1897, 1. 11, p. 545-581, pl. XVI et XVII.
(®) M. SiEDLECKi. — Reproduction sexuée et début de sporulation chez la Coccidie
des Tritons. C. R. Soc. Bioï.^ 1898, t. L, p. 663.
(*) M. Phisaux. — Coeeidiose intestinale de la Vipère-aspic à Cyclospora Viperæ.
BuU. du Mus., 1923, t. 29, p. 493, 2 flgSL
(®) P. Thédohan. — Sur deux Coccidies nouvelles, parasites de l’épinoehe et de la
sardine. Ann. de Microg., 1890, t. II, pl. VIII, p. 21-30.
— 368
Description D’UN Poisson nouveau de la Syrie méridionale
APPARTENANT AU GENRE PhOXINELLUS,
PAR M. LE Dr Jacques Pellegrin.
M. Paul Pallary a recueilli en décembre 1929, lors d’un de ses
voyages en Syrie, quelques Poissons intéressants qu’il a adressés
au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Du lac Mouzerib, dans la
région de Dérâat (Djebel Haouran) proviennent deux Cichlidés,
à large distribution géographique en Afrique, le Tilapia Zilli
Gervais et VAslatolilapia Desfoniainesi Lacépède et à Mezrâa entre
Soueïda et Chouhba, au cœur du Djebel Druse, a été récoltée toute
une série de petits Cyprinidés, assez analogues d’aspect à nos Vai-
rons, et qui constituent les types d’une espèce nouvelle dont on
trouvera ci-dessous la description :
Phoxinellus (Pararhodeus) drusensis nov. sp.
La hauteur du corps est contenue 3 à 3 fois 2/3 dans la longueur,
la longueur de la tête 3 fois 1/2 à 4 fois. Le museau, arrondi, est
égal ou un peu inférieur au diamètre de l’œil qui est contenu 3 à
4 fois dans la longueur de la tête, 1 à 2 fois dans l’espace interobi-
taire. Les mâchoires sont égales, la bouche est fendue obliquement
et dirigée en haut, atteignant en arrière le dessous du bord anté-
rieur de l’œil ou presque. Les branchiospines, courtes, sont au
nombre de 7 en bas du premier arc branchial. Les dents pharyn-
giennes, crochues, en une seule rangée, ont pour formule : 5-4. On
compte 53 à 60 écailles en ligne longitudinale, en ligne trans-
versale, 6 entre la ligne latérale et la ventrale, 26 à 28 autour du
pédicule caudal. La ligne latérale, incomplète, s’étend sur 15 à
30 (exceptionnellement sur 40 écailles). La dorsale débute à égale
distance de l’œil et de l’origine de la caudale, nettement en arrière
de l’origine de la ventrale; elle comprend 2 ou 3 rayons simples,
flexibles et 7 rayons branchus faisant des 3/4 aux 4/5 de la lon-
gueur de la tête; son bord supérieur est légèrement convexe.
L’anale, également arrondie, formée de 2 ou 3 rayons simples
et de 6 branchus, est loin d’arriver à la caudale. La pectorale, ar-
rondie, fait des 3/4 aux 4/5 de la longueur de la tête et n’atteint
pas la ventrale; celle-ci, un peu plus courte que la précédente et
aussi arrondie, n’arrive pas à la papille anale. Le pédicule caudal
est 1 fois 1/3 à 1 fois 3/4 aussi long que haut. La caudale est four-
chue, à lobes arrondis.
Bîtlleiin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 369 —
D II-III 7; A II-III 6; P. I 12; V I 7; Sq 13-14 | 53-60 | 12-14.
N°® 32-163 à 167. 48 exemplaires. Coll. Mus. — Mezrâa (Syrie Méridionale) : PaulPÀL-
LARY.
Longueur : 28 -f 5 = 33 à 65 + 15 = 80 millimètres.
Cette forme est très voisine de Phoxinellus Libani Lortet, du
lac de Yamouné (Liban), mais la dorsale commence nettement en
arrière du début de la ventrale et non en dessus ou à peine en ar-
rière. Les écailles sont souvent plus nombreuses (L. long. 53-60
au lieu de 48-55) et les dimensions atteintes plus grandes 80 milli-
mètres au lieu de 40 à 50 millimètres d’après Lortet (^).
Quant aux 2 autres espèces des mêmes régions à dorsale com-
mençant aussi en arrière des ventrales, elles se distinguent aisé-
ment par leurs écailles plus grandes : Phoxinellus Kervillei Pelle-
grin (^) de l’Oronte (Syrie) et d’Adana (Asie mineure) (L. long.
37-42), P. syriacus (Lortet) (®) des lacs de l’Est de Damas et de
Baalbek (L. long. 45-49).
Chez le P. Ghigii (Gianferrari) de Rhodes décrit comme Leucas-
pius (*) les écailles sont aussi bien moins nombreuses (L.long. 30).
On peut avec L. S. Berg (®) placer toutes ces Phoxinelles à ligne
latérale incomplète dans le genre ou simplement le sous-genre
Pararhodeus Berg (®).
(^) Arch. Mus. Lyon, III, 1883, p. 164, pl. XI, fig. 4.
(^) Bull. Soc. Zool. Fr. 1911, p. 109 et Voyage zool. H. Cadeau de Kerville en Syrie,
Poissons, IV, 1923, p. 25, pl. IV, flg. 1.
(®) Arch. Mus. Lyon, III, 1883, p. 168, pl. XII, fig. 3.
{*) Atti Soc. liai. Sc. nat. 66, 1927, p. 123.
(®) Ubersicht der Verbreitung der Süsswasserfische Europas. Zoogeographica. Bd. 1,
Heft. 2, Jena, 1932, p. 136.
(*) Ann. Mag. Nat. Hist. 7, XIX, 1907, p. 160.
Bulletin du Muséum, 2” s., t. V, 1933.
24
— 370 —
Description d’une espèce nouvelle p’Eleotris de la Chine,
PAR M. Johnson T. F. Chen,
Eleotris hainanensis , sp. nov.
La hauteur du corps est contenue 4 fois [2/9 dans la longueur
sans la caudale; la longueur de la tête est comprise 3 fois, et égale
1 fois 1/6 de sa largeur propre. La longueur du museau est comprise
4 fois 4/5 dans la longueur de la tête. Le diamètre de l’œil est
contenu 8 fois dans la même dimension; 1 fois 2/3 dans la longueur
du museau; et 3 fois 2/9 dans l’espace interorbitaire.
Le corps est un peu allongé, cylindrique en arrière de la tête,
de plus en plus comprimé ensuite. La tête est assez déprimée avec
le profil légèrement élevé. Le museau est obtus et arrondi. Les yeux
sont bien petits, se trouvent placés dans le deuxième sixième de la
longueur de la tête. L’espace interorbitaire est plane et large, les
narines, au nombre de deux de chaque côté, séparées l’une de l’autre
par un intervalle égal à 1 fois le diamètre de l’œil. La narine anté-
rieure est pourvue d’un long tube horizontal, dirigé vers le devant.
La narine postérieure est un orifice simple avec son rebord anté-
rieur un peu élevé et ayant la forme d’une valve. La bouche est
relativement large; les lèvres sont bien développées; la mâchoire
inférieure est proéminente. Le maxillaire arrive jusque sous
l’aplomb du bord postérieur de la pupille. Les dents sont petites,
coniques, disposées en plusieurs rangées formant une bande sur
chaque mâchoire, dont les rangées externe et interne sont garnies
de dents un peu plus grandes que celles des autres rangées; nulles
au vomer et palatin. Les fentes branchiales sont dirigées oblique-
ment de haut en bas et d’arrière en avant. A l’angle inférieur du
bord postérieur du préopercule, il y a une petite épine dirigée vers le
bas et plus ou moins cachée par la peau. Les branohiospines sont
en forme de grain de pollen sur les deux côtés du premier arc bran-
chial. Les écailles sont petites, cycloïdes en avant de la première
dorsale; ctenoïdes sur le dos et les côtés, et s’agrandissent de plus
en plus vers le derrière du côté. On compte 40 écailles environ en
avant de la première dorsale; 10 ou 11 sur une rangée transversale
au milieu du pédoncule caudal.
La première dorsale commence au-dessus de la fin du tiers anté-
rieur de la pectorale; la distance entre cette nageoire et l’extré-
mité du museau fait 1 fois 3/10 de la longueur de la tête; sa troi-
sième épine la plus longue égale les 4/7 de la hauteur du corps.
L’anale, a ses rayons un peu plus longs que ceux de la deuxième
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 371 —
dorsale, commençant sous l’aplomb du premier rayon articulé de
la nageoire précédente, les pectorales sont arrondies; leur base
un peu oblique de haut en bas et d’avant en arrière, en sens con-
traire des fentes branchiales; leurs rayons du milieu les plus longs
font 1 fois 3/5 de la longueur de la tête et étendus jusqu’au-dessous
du premier rayon non articulé de la deuxième dorsale. Les ven-
trales débutent au-dessous de la base de la pectorale; se terminant,
à une distance de l’anus, qui est à peu près égale au diamètre de
l’œil; leur longueur fait 1 fois 4/5 de la longueur de la tête. La cau-
dale, à bord postérieur arrondi, fait les 7/9 de la longueur de la tête.
La hauteur du pédoncule caudal mesure les 4/7 de la hauteur du
corps, et égale la 1/2 environ de sa propre longueur. L’anus se
trouve placé à mi-distance du bord postérieur de l’œil et de la base
de la caudale. La papille sexuelle est en forme de cœur située au
voisinage immédiat de l’anus; sa pointe dirigée vers l’anale.
Les séries des génipores de la tête et de la partie antérieure du
corps sont très élevées et deviennent des crêtes frangées, même
celles qui sont placées sur la face inférieure de la tête. Deux paires
de séries longitudinales {r~s) sur la région dorsale du museau;
chaque paire contient au milieu quatre petites séries (m) transver-
sales. Cinq séries sus-orbitaires (ni 5) ainsi que six séries sous-
orbitaire (al 6) sont disposées radialement autour de l’œil. De
la deuxième série sous-orbitaires (a2), va en arrière une série lon-
gitudinale (c), se terminant presque auprès du bord postérieur du
préopercule. Au-dessus de cette série (c), se trouve une autre série
parallèle commençant en arrière de la cinquième série sous-orbi-
taire (a5) et se terminant au contact du bord postérieur du préoper-
cule. A mi-chemin de la série précédente, descend une série trans-
versale (n) qui traverse la série (c) et finit à peu près au bord infé-
rieur du préopercule. Le long du bord postérieur du préopercule,
il existe successivement trois petites séries {z, z' et z" ). Une série
prolongée (d), passant le long du sillon suprapréoperculaire et
supraoperculaire, se termine à l’angle supérieur du bord postérieur
de l’opercule. Cette série est interrompue seulement par une
petite série transversale (?r) au-dessus de l’angle supérieur du
préopercule. Il y a trois séries sur la région operculaire : l’une (oi)
est transversale, située parallèlement au bord postérieur du pré-
opercule; les deux autres sont longitudinales, la supérieure {os)
penchée en bas, l’inférieure dirigée en haut; toutes les trois se ren-
contrent en formant un triangle. Sur la nuque, il y a une paire {w)
de séries transversales; de chaque côté de cette série {w), vont en
arrière deux courtes séries longitudinales [g et k), qui se suivent
l’une après l’autre. Sur la région supérieure de la base de la pecto-
rale, se trouvent successivement quatre séries [as, as', as", as'")
courtes transversales, dont la première est la plus longue.
372 —
Quant à la face inférieure de la tête, les séries de génipores s’ar-
rangent très curieusement. Il y a une série mandibulaire [md),
contournant la mâchoire inférieure, ainsi qu’une série sous-préo-
perculaire, qui suit la série précédente jusqu’à l’angle infé-
rieur du préopercule. A côté de ces séries, se trouvent d’autres
courtes et transversales. On en compte une quinzaine au long de
là série mandibulaire, aussi une quinzaine au long de la série sous-
préoperculaire. A la symphyse mendibulaire apparaissent deux
séries longitudinales, paires et symétriques (/). Au-dessous de la
base de la pectorale, il y a des séries courtes irrégulières, formant
un groupe (p).
Eleotris hainanensis, sp. nov.
Disposition des génipores : fig. 1 : sur le dessus et le côté de la tête ;
fig. 2 ; sur le dessous.
Coloration en eau formulée : d’un brun rougeâtre, plus pâle sur
la nuque et le ventre. Toutes les écailles du dos et des côtés ont le
milieu plus ou moins foncé. Il semble avoir des lignes longitudi-
nales noirâtres, qui correspondent aux rangées d’écailles. Les
dorsales et la caudale offrent de nombreuses bandes sinueuses noi-
râtres ; deux sur la première dorsale, cinq ou six sur la deuxième
dorsale, et quatre ou cinq sur la caudale. Les autres nageoires sont
pâles uniques.
D. VI — 1,8; A. 1,8; P. 1,17; V. 1,5; C. 11 + 16 -p 9. Écailles :
L. long. 51; L. transv. 16. Branchiospines 3 -f 10.
Longueur totale sans la caudale ; 110 mm.
— 373
Lieu de récolte : Hoihow, ville au nord de l’ile Haïnan.
Cette espèce paraît présenter certaines affinités avec le genre
Gobiomorphus, dont elle se rapproche par les séries de génipores
de la tête qui deviennent des crêtes frangées, mais elle s’en dis-
tingue nettement par la présence de l’épine préoperculaire. Elle est
très voisine de E. oxycephala Schl. et surtout de E. melanosoma
Blkr., toutefois se sépare facilement de cette dernière par son œil
plus petit et par la direction toute différente des séries de géni-
pores de la face inférieure de la tête.
{Laboratoire de M. le Processeur L. Roule.)
— 374 —
Deux nouveaux Coléoptères Hétéromères
PAR M. M. Pic.
Hylophilus tabaci n. sp. [Hylophilidæ].
Oblongo-elongalus, nilidus, griseo-pubescens, non hirsulus, testa-
ceus, oculis nigris, thorace inæquali, lateraliter non angulalo ; elytris
antice forliler impressis ; tibiis intermediis valde curvalis.
Oblong-allongé, brillant, orné d’une pubescence grise non hir-
sute, testacé avec les élytres vaguement rembrunis en partie sur
leur milieu et les yeux noirs. Tête courte, subtronquée postérieure-
ment avec les yeux plus larges que le prothorax, ceux-ci assez
grands, écartés entre eux, touchant le bord postérieur de la tête,
antennes assez longues, grêles, à 3 avant-derniers articles plus
larges, globuliformes, le terminal court et épais; prothorax presque
carré, à angles nuis, inégal en dessus, transversalement sillonné
vers le milieu et impressionné devant la base, assez finement
ponctué; élytres bien plus larges que le prothorax, peu longs, atté-
nués postérieurement, fortement ponctués, marqués d’une forte
impression transversale avant le milieu, avec une gibbosité nette
de chaque côté de l’écusson; pattes courtes, les postérieures étant
plus robustes que les autres, tibias antérieurs un peu et intermé-
diaires très arqués. Long. 1 mm. 5 environ.
Trouvé par feu A. Grouvelle dans des détritus de tabac origi-
naires de Sumatra.
Peut se placer près de H. sumaîræ Pic, dont il se distingue net-
tement par la forme moins allongée et la coloration, la structure
différente des antennes^ les yeux non éloignés du bord postérieur
de la tête.
Macratria brevevittata n. sp. [Anlhicidæ].
Elongata, nilida, griseo pubescens, rufa, suîura nigra, elyîris
antice et externe nigro vittatis, femoribus posticis nigro notalis.
Allongé, brillant, assez densément revêtu d’une pubescence gri-
sâtre, fine et couchée avec quelques poils clairs courts et soulevés
sur les élytres, plus longs sur l’avant-corps, de coloration générale
rousse avec seulement la suture, une bande latérale allant de la
base au milieu des élytres et partie des cuisses postérieures noirs.
(') Les deux nouveautés sont représentées par les types uniques qui se trouvent au
Laboratoire d’Entomologie du Muséum de Paris.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
375
Tête assez grosse, un peu rétrécie en arrière, faiblement impres-
sionnée au vertex, peu et finement ponctuée; antennes longues et
grêles, très peu épaissies sur les derniers articles qui sont peu longs;
prothorax assez long, un peu élargi en avant, à ponctuation granu-
leuse, rapprochée; élytres plus larges que le prothorax, longs, un
peu atténués à l’extrémité, faiblement striés-ponctués, à intervalles
finement ponctués; pattes robustes, rousses avec les cuisses pos-
rieures noires sur leur milieu. Long. 4 mm.
Madagascar ; Thosy (Ch. Alluaud).
Voisin de M. lalerufa Pic et s’en distinguant, à première vue, par
le prothorax moins robuste, la coloration non entièrement claire
avee les élytres particulièrement marqués de foncé.
— 376 —
Deux nouveaux Curculionides déprédateurs,
PAR M. A. Hustache.
Solanophagus n. gen. (Cylindrorrhinides).
Rostre gros et court, sa base formant une sinuosité avec celle
du front, en son milieu en dessus renflé et pourvu en arrière de
quatre fins sillons squamulés, les deux médians rectilignes et con-
vergents vers la fovéole frontale, les latéraux sinueux, en arrière
plus larges et remontant obliquement vers la fovéole frontale; au
sommet non squamulé, assez élargi; faiblement échancré, la plaque
triangulaire élevée, pointillée; les mandidules en forme de tenailles,
fortement développées et fortement déclives, recouvrant presque
entièrement les organes buccaux (difficilement perceptibles);
scrobes apicaux, profonds, subrectilignes, en arrière plus larges et
profonds, brusquement terminés à égale distance du sommet et de
la base du rostre. Tête courte, les yeux transversaux, acuminés
inférieurement, largement séparés en dessous. Antennes apicales;
scape robuste, graduellement et fortement épaissi, légèrement
arqué, atteignant le bord antérieur de l’œil; funicule de 7 articles,
les deux premiers allongés et égaux, les trois suivants plus longs
que larges, le 7® globuleux et nettement séparé de la massue, la
massue oblongue, son Rr article égalant le tiers de sa longueur
totale. Prothorax tronqué à la base, dilaté sur les côtés, le bord
antérieur avancé sur la tête, les lobes oculaires larges, arrondis
et saillants mais non ciliés.
Pas d’écusson, mais le scutellum du mésosternum découvert,
grand, triangulaire, très visible. Élytres subrectangulaires, forte-
ment comprimés latéralement et les côtés presque à pic à partir
du 5e interstrie, le disque subplan, la déclivité postérieure verti-
cale, à la base profondément impressionnés sur la suture exceptée.
Bord antérieur du prosternum échancré en arc.
Deuxième segment ventral au milieu aussi long que les 3® et 4®
réunis et sa suture avec le 1®>^ sinuée. Corbeilles tarsales posté-
rieures caverneuses et glabres; 3® article tarsal large et profondé-
ment bilobé.
Insecte aptère et fortement sculpté. Les autres caractères sem-
blables à ceux de Lislroderes Schônh.
Par l’ensemble de ses caractères ce genre doit être rapproché des
Cylindrorhinides de Lacordaire, bien que ses corbeilles tarsales
caverneuses, la forme de son rostre et de ses scrobes l’en éloignent.
Le génotype est :
BulUlin du Muséum, 2® s., t. V, n'’ 5, 1933.
~ 377
Solanophagus vorax n. sp.
D’un brun foncée le revêtement dorsal fm, brun-jaune, parfois
varié de gris, peu serré, composé d’un mélange de courts poils et
de très petites squamules acuminées, couchées et plus ou moins
métalliques, entremêlées de courtes soies relevées et noires, le revê-
tement sur la suture en avant plus dense et d’un jaune plus clair,
sur la tête et le rostre compact et d’un jaune clair, sur les pattes
fm mais entremêlé de nombreux cils dressés, sur le dessous dense,
les cils plus longs.
Rostre des deux tiers de la longueur du prothorax, gros, arqué.
Tête courte, les yeux presque plats, le front plan, fovéolé au milieu,
plus large que le rostre, le vertex avec une fine ligne prolongeant
la fovéole frontale, la ponctuation fine, peu serrée. Antennes fer-
rugineuses, le funicule (moins la massue) plus long que le scape,
le sommet du 1®^ article peu plus large que la base du scape, le 3®
deux fois aussi long que large.
Prothorax transversal, en avant largement et fortement resserré
et moins large qu’à la base, les côtés largement échancrés vers le
tiers postérieur paraissant par suite très obtusément bituberculés,
brusquement resserrés devant les angles postérieurs; disque très
inégal, en avant largement impressionné et très obliquement vers
les angles antérieurs, surmonté de nombreux petits tubercules
sétigères, et de quatre gros, disposés en carré sur la moitié posté-
rieure étroitement séparés par un sillon longitudinal atteignant le
sommet, la ponctuation forte.
Élytres un peu plus larges que le prothorax, d’un tiers environ
plus longs que larges, au sommet fortement rétrécis et subacumi-
nés ensemble, la suture un peu convexe, le 3® interstrie avec 6-8 pe-
tits tubercules, le 5® costiforme, découpé en tubercules, allongés,
terminé au sommet de la déclivité par un fort tubercule comprimé
latéralement, le 7® avec quelques petits tubercules dont un plus
gros avant son sommet, le 2® irrégulièrement convexe, ses faibles
élévations transversales reliant la suture aux tubercules du 3®,
les autres interstries subplans, les points des stries assez gros, la
suture prolongée à sa base de chaque côté du lobe du mésothorax
et surélevée au-dessus de la profonde dépression basale.
Pattes assez élancées, les fémurs postérieurs avec un anneau
clair, les tibias en dedans très finement granulés à la base des cils,
les tarses courts; hanches glabres et luisantes.
(J Plus petit et plus étroit, les 3 derniers segments ventraux
noirs, dénudés dans le milieu, les 1®"^ et 2® légèrement impression-
nés.
Long. 5, 5-6, 5 mm.
— 378 —
Colombie : Bogota (ex-Frère Apollinaire-Marie). [Coll. Hus-
tache et Muséum de Paris].
Équateur : Quito (R. Benoît).
Cette espèce ravage les cultures de pomme de terre; la larve et
l’imago vivent dans le tubercule, soit à l’état isolé, soit en petites
colonies dans le même tubercule.
Batatarhynchus n. gen. (Tylodides de Lacordaire.)
Épisternes métathoraciques réduits à une ligne de points squa-
mulés, mais à leur extrémité postérieure élargis, pluriponctués,
séparant les hanches du bord de l’élytre. Métasternum entre les
hanches intermédiaires et postérieures à peine plus long que le
diamètre longitudinal des hanches intermédiaires, ces dernières
arrondies. Premier segment ventral, derrière les hanches, seulement
aussi long que le 2®, séparé de ce dernier par une profonde suture
rectiligne, sa saillie intercoxale entre les hanches moins large que
ces dernières, en avant obliquement coupée de chaque côté; 2® seg-
ment à peine d’un tiers plus long que le 3®, ce dernier et le 4® de
même longueur, le 5® aussi long que les 4® et 3® ensemble, large-
ment arrondi à son sommet. Canal prosternai profond, terminé
par une saillie élevée du bord antérieur du mésosternum, échancrée
en arc à son sommet. Fémurs^larges, comprimés, linéaires, à leur
base presque aussi larges qu’au milieu, inermes, en dessous plans,
non creusés, la cavité apicale pour l’insertion tarsale courte mais
profonde; courts, les postérieurs très peu plus longs que les anté-
rieurs, atteignant à peine la base du 5® segment ventral. Tibias
linéaires, droits, leurs deux bords parallèles, leur onglet apical
petit; tarses médiocres, les deux premiers articles triangulaires,
densément pubescents en dessous, le l®r aussi long que les 2® et 3®
ensemble, le 2® plus long que large, le 3® plus large, bilobé, tomen-
teux en dessous, le 4® dépassant les lobes du 3® de la moitié de sa
longueur, les ongles petits, simples, peu divariqués. Antennes mé-
dianes; scape faiblement claviforme n’atteignant pas tout à fait
l’œil; funicule (sans la massue) notablement plus long que le scape,
composé de 7 articles, les deux premiers un peu allongés et le 1 ®>^ peu
plus long que le 2®, les suivants arrondis, courts, ne grossissant
que peu, la massue ovale, obtuse à l’extrémité, son 1®^ article
obconique et moitié de la longueur totale. Yeux à grosses facettes,
au repos presque entièrement recouverts par les lobes oculaires du
prothorax. Prothorax avec sa base subtronquée, son bord anté-
rieur, au milieu arqué et avancé sur la tête, sinué-échancré latérale-
ment, les lobes oculaires forts, arrondis, brièvement ciliés. Pas
d’écusson. Élytres plus larges que le prothorax, les épaules accusées,
— 379 —
brièvement arrondies, pourvus de 10 stries ponctuées, le bord mar-
ginal indistinctement sinué.
Ce genre se place, dans le tableau donné par Heller (^), près de
Lasiotylodes Heller, dont il diffère par la conformation des pattes
et des antennes.
Le génotype est :
Batatarhynchus destructor n. sp.
Oblong, d’un brun foncé, les antennes et les tarses jaunes, mat,
hérissé sur le prothorax de nombreuses soies squamuleuses, épaisses,
courtes, cendrées ou teintées de brun, le long de la base beaucoup
plus courtes et jaunes, les élytres revêtus de squamules appliquées
d’un gris jaunâtre, serrées, entremêlées de quelques petites taches
brunes, ornés au sommet de la déclivité postérieure d’une bande
transversale blanche, squamuleuse, bordée de noir, s’étendant de
chaque côté sur les quatre premiers interstries, légèrement ondulée,
un peu prolongée en arrière sur le 3® interstries, en outre tous les
interstries pourvus d’une série de soies dressées, blanches ou
brunes, deux fois plus longues mais moins épaisses que celles du
prothorax.
Rostre à peine aussi long que le prothorax, arqué, en avant au
moins aussi large que les fémurs antérieurs, et les côtés parallèles,
en arrière de l’insertion antennaire un peu moins large, rugueux,
caréné au milieu, les squamules redressées, en avant à ponctuation
moins forte et les squamules rares et fines. Tête convexe, densé-
ment squamulée, les yeux plats et obliques, le front à sa base aussi
large que le sommet du rostre.
Prothorax peu plus large que long, les côtés très peu arqués de
la base au milieu, en avant assez fortement convergents; convexe,
la ponctuation forte et très serrée mais voilée par les soies.
Élytres d’un tiers environ plus larges que le prothorax, plus
de moitié plus longs que larges (1,5 : 2,5), peu rétrécis jusqu’au
tiers postérieur; convexes, la déclivité postérieure presque verticale,
impressionnée latéralement derrière le très faible calus postérieur,
au sommet largement arrondis ensemble, base étroitement rebor-
dée relevée; stries fines, leurs points petits, peu serrés, squamulés;
interstries faiblement convexes, densément squamulés mais le
marginal sans squamules, lisse.
Pattes d’un ferrugineux foncé, densément squamulées et briève-
ment sétulosées, les soies hérissées sur la tranche externe des tibias.
Dessous revêtu de squamules grises oblongues, redressées, assez
serrées, celles de épisternes métathoraciques jaunes, appliquées.
(^) Nova Caledonia, Zoologie II, 1916, p. 322, 326.
— 380
(J Sommet du 5® segment ventral avec une impression squarnu
ée.
Long. 3,5-3, 6 mm.
Nouvelle-Calédonie : Nouméa 5-XI-1931 (Muséum de Paris,
Institut Agronomique de Paris, Coll. Hustache).
Espèce signalée comme détruisant les Patates.
Aucune description de Montrouzier, Perroud et Heller ne conve-
nant à cette espece, les noms de Fauvel étant in lilteris, il était
utile de donner la description de cette espèce probablement répan-
due dans diverss collections.
— 381
Chrysomelidæ (Coleoptera) nouveaux de L’Asie tropicale.
Ire Note,
PAR M. S. H. Chen.
Cette note contient les descriptions de quelques espèces et
genres nouveaux appartenant aux sous-familles Chrysomelinæ et
Halticinæ provenant des régions indomalaises. Tous les types sont
au Muséum de Paris. Je dois exprimer ma profonde reconnaissance
à MM. les Professeurs Bouvier et Jeannel qui ont bien voulu m’au-
toriser à travailler dans leur Laboratoire et me confier les maté-
riaux nécessaires. M. Laboissière m’a communiqué sa’ collection
A Haliicinæ et m’a donné de nombreux conseils, je l’en remercie
vivement. M. Lesne m’a guidé et conseillé avec une bienveillance
inépuisable, je le prie de bien vouloir trouver ici l’expression de ma
sincère gratitude.
Ghrysomela Glavareaui, n. sp.
Habitat, Indes orientales : Madura (Coll. Clavareau), un individu.
Long. 6.7 mm.
Corps ovalaire, aptère, très convexe, brillant. Tête, pronotum
et scutellum bronzés; élytres d’un rouge brun avec un reflet ver-
dâtre, leur base, suture et rebords latéraux de la couleur du pro-
notum; antennes noirâtres, sauf la base qui est teintée d’un vert
bleu métallique; pattes vert bleu.
Tête parsemée de points fins; épistome séparé du front par une
ligne arquée; sillon frontal distinct. Antennes dépassant les
épaules, avec le 3® article un peu moins de deux fois aussi long que
le 2®. Prothorax transverse, marqué de gros points, mais très épars,
un peu plus serrés au milieu et vers les côtés; angles antérieurs
arrondis aigus, les postérieurs presque droits; bords latéraux élargis
en avant du milieu. Scutellum lisse. Élytres arrondis, un peu plus
larges à la base que le prothorax, marqués de points forts, assez
serrés, non disposés en séries.
Espèce voisine de Chr.. indica Jac., et Chr. longicornis Maulik.
Elle s’en distingue par la ponctuation des élytres beaucoup plus
forte et par la forme moins convexe.
Phaedon indicus, n. sp.
Habitat, Shembaganur (Mofîarts, Coll. Clavareau), deux indivi-
dus.
Long. 4 mm.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 382 —
Corps ovalaire. Couleur foncière rouge mais variant beaucoup
par son reflet dorsal bleuâtre qui est très léger chez l’un et beau-
coup plus foncé chez l’autre. Tête bronzée, sombre; pronotum et
élytres avec leurs bords latéraux plus clairs que le disque; scutel-
lum rouge noir; antennes noirâtres, avec l’apex des deux ou trois
premiers articles brun rouge; dessous du corps brillant, noirâtre,
avec des reflets métalliques.
Tête déprimée au milieu, parsemée de quelques rares points très
fins; épistome séparé du front par une ligne arquée, sillon longitu-
dinal presque nul. Antennes atteignant les épaules, 3® article un
peu plus long que le 2® et à peine plus long que le 4®, à partir du 6®,
les articles sont épaissis progressivement vers le sommet. Prono-
tum très finement granuleux, parsemné de rares points extrême-
ment fins; bords latéraux presque droits; angles antérieurs arron-
dis, les postérieurs presque droits. Ponctuation des élytres dispo-
sée en séries très régulières, les intervalles subégaux en largeur,
marqués de rares points extrêmement fins; espace marginal con-
vexe, à peine ponctué, beaucoup plus large que chacun des autres
intervalles. La série de points écartés qui se trouve généralement
chez les autres membres du genre au milieu de cet espace n’est
visible que par trois ou quatre points vers l’apex.
La coloration de cette espèce est très caractéristique et ne peut
être confondue avec celle de ses congénères orientales.
Liprus obscurus, n. sp.
Habitat, Nilghiri : Coonoor, 1,500-200 m. ait. (M. Maindron),
1 ind.
Long. 3.5 mm.
Corps oblong, convexe. Tête, pronotum, pattes et base des an-
tennes (les cinq derniers articles étant enfumés) d’un brun rouge.
Élytres d’un rouge noir, avec un léger reflet bleuâtre.
Tête aussi large que le prothorax; front élevé entre les antennes,
marqué d’un sillon longitudinal médian profond, qui se termine en
arrière par un sillon transversal; vertex convexe, lisse. Antennes à
peine plus courtes que le corps, les articles amincis graduellement
et progressivement de la base à l’apex (probablement un carac-
tère sexuel secondaire), l®’^ article très renflé; 2® court; 3® deux
fois plus long que le précédent et presque aussi long que le 1®*';
les suivants graduellement plus courts jusqu’au sommet. Protho-
rax cylindrique, presque aussi large à la base que long, étranglé
et traversé en arrière par un sillon transversal profond, sinué au
milieu; côtés immaginés, bords antérieur et postérieur presque
droits; surface presque lisse, portant quelques rares points extrê-
mement fins, pilifères. Scutellum lisse. Élytres beaucoup plus
— 383
larges à la base que le prothorax, rétrécis légèrement vers l’apex
et déprimés transversalement en avant du milieu; ponctuation
médiocre, les points disposés en sept séries à la base de la région
dorsale, les cinq séries internes étant plus ou moins géminées. En
arrière de la dépression transversale, la région dorsale des élytres
offre huit lignes de points bien régulières. Le pan latéral des élytres
est marqué d’une ligne de points régulière et de deux ou trois séries
très irrégulières; intervalles offrant des pores sétigères épars, assez
fins.
Glitea fulva, n. sp.
Habitat, Tonkin : Hoa-Binh (A. de Cooman),une vingtaine d’in-
dividus.
Long. 4 mm.
Corps subcylindrique, très convexe, d’un jaune brun légèrement
teinté de vert sur la moitié apicale des élytres; antennes noires,
sauf les quatre premiers articles testacés.
Tête finement ponctuée; front large, séparé du vertex par une
impression transversale. Antennes à 2® article plus gros mais un
peu plus court que le 3®; 4® à peine plus court que le précédent, les
suivants épaissis, subégaux entre eux. Pronotum marqué de points
serrés, presque de même grosseur, mélangé de points microsco-
piques. Ponctuation des élytres disposée en onze séries très régu-
lières, intervalles très convexes, finement et densément ponc-
tués.
Cette espèce se distingue du Cl. picla Baly ou du Cl. indica Jac.,
par la présence d’une dépression transversale sur le front et par la
ponctuation du pronotum plus serrée.
Clitea metallica, n. sp.
Habitat, Tonkin (Coll. Bedel, Sicard et Fleutiaux), une cinquan-
taine d’individus.
Long. 3.5 mm.
D’un vert métallique plus ou moins bronzé sur le dessus; la
partie de la tête en avant du front, la base des antennes (les der-
niers articles noirs) et le dessous du corps brun rouge.
Espèce très voisine de la précédente. Elle s’en distingue par sa
taille plus petite, sa coloration métallique et les intervalles des
séries de points des élytres moins convexes.
Clitea picta inornata, var. n.
Habitat, Mandar, Barway (P. Cardon, Coll. Clavareau), 5 indivi-
dus.
Long. 5 mm.
384
Couleur variant d’un rouge foncé au plus ou moins noirâtre, sans
aucune bande ou tache sur les élytres.
Laboissierella , n. gen.
Corps allongé, ovalaire. Mandibules à deux dents; palpes maxil-
laires à dernier article ovalaire, acuminé à l’apex; clypeus trans-
verses; tubercules frontaux longitudinalement triangulaires, s’éten-
dant en avant entre la base des antennes; celles-ci assez robustes,
subfdiformes. Pronotum quadrangulaire, marqué d’une impression
transverse prébasilaire, non limitée de chaque côté et n’occupant
que le tiers de sa largeur. Élytres plus larges à la base que le pro-
thorax, leur ponctuation disposée en séries irrégulières. Proster-
num très étroit, mais bien visible entre les hanches, dilaté en ar-
rière et tronqué; cavities cotyloïdes antérieures fermées. Pattes
assez grêles, fémurs postérieurs faiblement renflés (l’apodème y
est présent) ; tibias cylindriques, armés à l’extrémité d’un très
petit éperon, diflîcile à observer; premier article des tarses posté-
rieurs aussi long que les deux suivants réunis; ongles appendicu-
lés.
Ce nouveau genre que j’ai l’honneur de dédier à M. V. Labois-
sière, se distingue parmi les Hallicinæ à cavities cotyloïdes anté-
rieurs fermées et à tubercules frontaux longitudinalement triangu-
laires, par son impression prébasilaire du pronotum très courte.
Laboisierella cyanipennis , n. sp.
Habitat, Tonkin : Louang Prabang (Ulysse Laboissière), 1 indi-
vidu
Long. 4.8 mm.
Tête et pronotum brun rouge; antennes brun noir, avec la base
d’un brun jaunâtre; scutellum noir; élytres bleu violacé, métal-
liques; dessous du corps : abdomen flave, métasternum bleu noir,
pattes brunes, avec un reflet métallique plus ou moins sombre.
Tête à peine ponctuée, tubercules frontaux, très saillants, sépa-
rés en arrière par une impression transverse. Antennes atteignant
presque le milieu des élytres, premier article renflé, 2® d’un tiers
plus court et pas plus épais que le 3® qui est lui-même un peu plus
court que le 4®, 5® un peu plus long que le précédent, les suivants
subégaux, légèrement épaissis, chacun d’eux un peu plus court que
le 5®. Pronotum granuleux, assez fortement et éparsément ponc-
tué; bords antérieur et postérieur presque droits, légèrement sinués
au milieu; bords latéraux droits en arrière, arrondis en avant du
milieu et rétrécis vers les angles antérieurs qui sont à peine épaissis,
— 385 —
aigus; angles postérieurs obtus. Scutellum subquadrangulaire,
finement granuleux. Chaque élytre avec une vingtaine de séries très
irrégulières de points assez forts. Dessous du corps éparsément et
finement pubescent.
Nankus, n. gen.
Corps allongé. Tubercules frontaux larges, mais non contigus,
transverses, avec une petite saillie anguleuse, dirigeant en avant
sur le front au-dessus de la base des antennes; celles-ci assez
robustes, filiformes, les articles (sauf les deux premiers) den-
sément pubescents. Pronotum subquadrangulaire, marqué de
chaque côté au-dessous du milieu et à quelques distances de la
base, d’une fossette arrondie, profonde; la partie entre ces deux
fossettes paraît légèrement et transversalement déprimée. Élytres
plus larges à la base que le prothorax, à ponctuation irrégulière.
Prosternum très étroit, à peine visible entre les hanches, dilaté
en arrière et tronqué; cavities cotyloïdes antérieures fermées.
Pattes à tibias cylindriques, dépourvus d’éperon terminal; fémurs
postérieurs modérément renflés; ongles appendiculés. ]
Nankus bifoveolatus , n. sp.
Habitat, Cochinchine (Amiral Vignes), un individu.
Long. 6.5 mm.
Tête brun noir, avec le vertex légèrement violacé et le labre brun
rouge; pronotum et scutellum d’un brun très noir, luisant; élytres
d’un bleu violacé plus ou moins obscur; antennes brun noir, opaque,
sauf les deux premiers articles qui sont brillants; dessous du corps
rouge noir, avec un reflet cuivreux ou bronzé; tibias noirs.
Tête : vertex ridé, marqué d’une courte impression longitudinale
en avant, perpendiculaire à l’impression transversale qui est située
au-dessus des tubercules frontaux; carène frontale bien marquée;
labre à peine échancré en avant; palpes maxillaires à dernier ar-
ticle pointu, un peu plus court et plus petit que le précédent;
antennes s’étendant au milieu des élytres, 1®>^ article renflé; 2® ex-
trêmement petit; 3® allongé, presque aussi long que le l®r et
quatre fois la longueur du 2®; 4® à peine plus court que le précé-
dent, les suivants subégaux entre eux, chacun d’eux un peu plus
court et pas plus épais que le 3®. Pronotum très finement et éparsé-
ment ponctué, mélangé de quelques rares points un peu plus gros;
bords antérieur et postérieur droits, cotés presque droits en arrière,
arrondis en avant du milieu et rétrécis vers les angles antérieurs;
ceux-ci épaissis et assez saillants; angles postérieurs obtus. Scutel-
lum en triangle curviligne, lisse. Élytres parallèles, la partie entre
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. V, 1933. 23
386 —
le^calug' huméral et la suture assez: fortement élevée; surface ru-
gueuse, assez densément ponctuée, les points montrant une ten-
dance à se ranger en séries irrégulières; sur la partie apicale des
élytres se trouve quelques rares soies hérissées, visibles sous un
fort grossissement.
Cette espèce a la forme des espèces du genre Haltica F. Les
élévations frontales, l’étroit prosternum, les soies apicales des
élytres montrent une certaine affinité au genre Luperomorpha
Weise. Mais les cavities cotyloïdes antérieures sont fermées en
arrière et le pronotum est marqué de deux fossettes latérales pro-
fondes qui le différencient facilement de ces derniers.
Haemaltica , n. gen.
Corps ovalaire, modérément convexe. Front entre les antonnes-
large, convexe; tubercules frontaux transverses, triangulaires, non
contigus. Antennes subfiliformes. Pronotum transverse, marqué
d’une impression transversale prébasilaire, sinuée au milieu et
limitée de chaque côté par une autre impression longitudinale,
mais large et profonde qui ne s’étend pas tout à fait jusqu’à la
base. Élytres ponctués-striés. Prosternum modérément large,
légèrement abaissé en arrière et fortement dilaté pour fermer avec
les épimères les cavities cotyloïdes. Mésosternum transversal.
Pattes robustes, fémurs postérieurs fortement renflés; tibias non
canaliculés au bord supérieur, les postérieurs armés à l’extrémité
d’un éperon; ongles des tarses appendiculés.
Génotype H. îonkinensis, n. sp.
Haemaltica tonkinensis, n. sp.
Habitat, Tonkin (Coll. Laboissière), un individu.
Long. 4.2 mm.
D’un brun jaune un peu plus clair au-dessous.
Tête marquée de quelques rares points extrêmement fins, labre à
peine échancré en avant; palpes maxillaires à dernier article ova-
laire, acuminé à l’apex. Antennes grêles, 2® article un peu plus
court que le 3® qui est lui-même aussi long que le 4®, 5® un peu plus
long que le précédent, les derniers légèrement épaissis. Pronotum
marqué de points fins, serrés; bords latéraux légèrement arqués,
base bisinuée de chaque côté : angles antérieurs fortement épais-
sis, les postérieurs un peu obtus. Scutellum en triangle curviligne^,
lisse. Élytres presque aussi) larges à la base que le prothorax, cha-
cun d’eux a onze séries de points réguliers, y compris une courte
série juxtascutellaire et une série marginale; intervalles assez
larges, finement et assez densément ponctués.
— 387; —
Haemaltica rubra, n. sp.
Habitat, Nilghiri : Coonoor, 1500-2000 m. ait. (M. Maindron,
VII, 1901), un individu.
Long. 4.2 mm.
D’un rouge brillant avec la tête et le pronotum légèrement bru-
nâtre; antennes brun jaune opaque.
Tête à peine ponctuée. Antennes dépassant les épaules, 3® article
un peu plus long que le 2®, et aussi long que le 4®, les suivants
subégaux, chacun plus épais mais presque aussi long que le 3®.
Forme ressemblant l’espèce précédente, sa ponctuation fine, peu
serrée, l’impression prébasilaire est limitée de chaque côté par une
impression plus ou moins arrondie, beaucoup plus petite que chez
le H. tonkinensis. Élytres finement ponctués, les points devenant
obsolètes à la partie apicale et disposés en séries indistinctes près
de la suture à cause de la ponctuation des intervalles qui est
presque de même grosseur que ceux des séries; les séries situées au-
dessous du calus huméral sont distinctes et plus régulières; épi-
pleures horizontaux, disparaissent vers l’apex. Abdomen presque
lisse, parsemé de quelques points pilifères. Prosternum légèrement
canaliculé au milieu, portant des points pilifères assez gros et ser-
rés.
Xuthea laevicollis, n. sp.
Habitat, Inde : Sikkim (Coll. Clavereau), un individu.
Long. 6.5 mm.
Corps ovalaire, elliptique, d’un vert bleu métallique sur le dessus,
avec le labre, le front et la partie postérieure des élytres teintés de
brun rouge; antennes rouge testacé; dessous du corps rouge
noir.
Tête presque lisse; front assez large, à tubercules rectangulaires,
obliques, séparés en arrière du vertex par une impression profonde
qui se prolonge obliquement jusqu’au bord postérieur des yeux.
Antennes fdiformes, dépassant les épaules, 3® article, grêle, allongé,
d’un tiers plus long que le 2® et presque aussi long que le 4®, les trois
suivants subégaux, chacun d’eux un peu plus long que le 4®, les
derniers un peu plus courts. Prothorax une fois et demie aussi large
à la base que long, bords antérieur et postérieur presque droits,
côtés un peu arques en avant du milieu et presque linéaires en ar-
rière, angles antérieurs épaissis, les postérieurs presque droits;
surface presque lisse, avec quelques points distincts logés dans
l’impression prébasilaire et une série de gros points placée contre
le rebord latéral. Scutellum semi-circulaire. Élytres presque aussi
larges à la base que le prothorax, ovalaires, marqués en avant du
— 388 —
milieu d’une dépression transverse peu profonde; ponctuation dis-
posée en onze séries très régulières; intervalles presque lisse, les
points étant extrêmement fins et épars.
Cette espèce est très différente des deux autres connues du genre
{X. orientalis Baly et X. metallica Jac.), par sa forme ovalaire-
elliptique, par ses tubercules frontaux plus larges, par le prono-
tum lisse et par l’absence d’une bosse saillante à la base de chaque
élytre.
— 389 —
Mollusques terrestres et fluviatiles
DE L’Asie Antérieure,
PAR M. Louis Germain.
9® Note (i)
Mollusques nouveaux de l’Asie Mineure.
Les Gastéropodes décrits dans cette note proviennent des re-
cherches de M. Henri Gadeau de Kerville en Asie Mineure,
notamment aux environs de Smyrne, et de celles du regretté
J. DE Morgan dans les provinces du nord de la Perse avoisinant
les rives méridionales de la mer Caspienne.
Les deux espèces nouvelles de la famille des Clausiliidés ont été
étudiées par J. de Morgan et c’est d’après les notes qui m’ont été
léguées par ce savant ami que j’ai rédigé leur description. Ces
Mollusques seront prochainement figurés d’après de très beaux
dessins de J. de Morgan.
Des descriptions plus complètes de ces Mollusques, accompagnées
de figures, paraîtront ultérieurement dans un mémoire consacré
à la faune malacologique terrestre et fluviatile de l’Asie Anté-
rieure.
Helicella (Gandidula) sipylensis Germain, nov. sp.
Coquille subglobuleuse assez déprimée, ombiliquée (ombilic un
peu étroit, profond); spire peu élevée, formée de 5-5 1/2 tours
médiocrement convexes à croissance régulière, le dernier peu dé-
veloppé, arrondi convexe, à peine dilaté et plus ou moins convexe
à son extrémité; sutures marquées, un peu profondes; sommet lisse,
jaunâtre et brillant; ouverture obliquement arrondie, à bords mar-
ginaux convergents; péristome épaissi avec, intérieurement, un
fort bourrelet blanc; bord columellaire court, obliquement arqué,
triangulairement élargi.
Diamètre maximum : 10 mill.; diamètre minimum : 9 mill.;
hauteur : 5,25 mill.
Test crétacé, solide, un peu épais, blanc jaunâtre, orné de
bandes d’un marron fauve brillant : en dessus, une large bande
supracarénale continuée aux tours supérieurs contre la suture;
(1) Cf. : le Bulletin du Mu'>êum d’ Histoire naturelle. Paris, t. XXIV, 1918, p. 271 et sq.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 390 —
en dessous, deux bandes plus étroites entourant l’ombilic ou un
nombre variable de bandes très étroites, provenant du dédouble-
ment des bandes précédentes. Tours embryonnaires lisses, les
autres garnis de stries longitudinales obliques, serrées, un peu sail-
lantes, subégales, moins fortes en dessous où elles sont légèrement
atténuées vers l’ombilic.
Environs de Smyrne, mai 1912 [Henri Gadeau de Kerville].
Helicella (Xerocrassa) cretica de Férussac.
1821 Hélix [Helicella) cretica de Férussac, Tableaux sysiéma-
tiques..., p. 45, n° 288 [non Roth].
Variété smyrnocretica Germain, nov. var.
Coquille globuleuse, subtectiforme en dessus; ombilic étroit
(1/8 à 1/9 du diamètre maximum); spire conique, peu haute,
composée de 51/2-6 tours, le dernier assez grand, vaguement com-
primé à la périphérie, très faiblement descendant et subdilaté à
son extrémité; sutures marquées; ouverture oblique, arrondie, à
bords marginaux écartés; péristome avec mince bourrelet interne
blanc.
Diamètre maximum : 10,2-10,6 mill. ; diamètre minimum :
9, 1-9,6 mill.; hauteur : 5, 3-5, 5 mill.
Test un peu mince mais solide, non crétacé, jaune paille avec
une fascie étroite supracarénale continuée en dessus contre la
suture sous forme de points assez espacés; stries longitudinales
obliques, fortes, subonduleuses au dernier tour.
Cette variété se distingue du type : par sa forme proportionnelle-
ment moins élevée, avec un dernier tour plus grand; par son orne-
mentation picturale plus simple, sa taille constamment plus petite
et son test bien plus mince, léger et non crétacé.
Environs de Smyrne, mai 1912 [Henri Gadeau de Kerville].
Phædusa (Gaspiophædusa) hyrcanica J. de Morgan, mss.,
nov. sp.
Coquille fusiforme turriculée, à sommet aigu; spire formée de
10-11 tours convexes à croissance régulière, le dernier légèrement
comprimé; sutures nettes et profondes; ouverture petite, ovalaire,
arrondie en haut et anguleuse en bas, sinus très petit; pli palatal
très développé, aigu; péristome continu à bords largement ré-
fléchis.
Longueur : 15-18 millimètres; diamètre : 3 millimètres.
Test corné, translucide, les premiers tours assez finement striés,
le dernier garni de fines costules longitudinales.
— 391 —
Cette espèce se distingue du Phædusa [Caspiophædusa] perlucens
Boettger (i) par sa spire jamais tronquée; par son ouverture plus
ovalaire avec un sinus plus petit et une dent palatale bien plus
forte et plus recourbée; et par sa taille beaucoup plus petite.
Le Ghilan (Serd-âb-é bâla, Hezar-Sona, Titi, Seng-è-Serek,
Siah Khani, Zalm, Chah-Nichin) et le Mazandéran (Nichtâ, Laté-
Khonion), dans les pays caspiens [J. de Morgan].
Serrulina senghanensis J. de Morgan, mss.; nov. sp.
Coquille petite, fusiforme turriculée, subcylindrique, très allongée ;
spire formée de 9 tours, les 7 premiers à croissance régulière, les
deux derniers un peu élargis; sutures très nettement accusées;
ouverture ovale, oblique, élargie à la base; sinus petit; bord colu-
mellaire orné, jusqu’à sa partie médiane, de plis très saillants,
d’ailleurs d’importance variable suivant les individus; pli palatal
plus saillant que les autres; péristome épaissi, légèrement réfléchi.
Longueur : 8-9,5 mill.; diamètre : 1,7-1, 9 mill.
Test jaunâtre, garni de costules longitudinales assez fortes et
relativement espacées.
Beaucoup plus petite que le Serrulina Sieuersi Pfeiffer (^), cette
espèce s’en distingue par sa forme plus cylindrique, par la dispo-
sition de son ouverture plus aplatie, par l’importance de la dent
palatale et par les costulations du test.
Le Ghilan : Siah Senghan, Titi, Serd-âb-è-Bala [J. de Morgan].
Chondrula Kervillei Germain, nov. sp.
Coquille ovoïde allongée, ombiliquée (ombilic en fente étroite,
virguliforme) ; spire formée de 7 tours peu convexes, le dernier
médiocre, légèrement descendant à l’extrémité; sutures bien mar-
quées, subobliques et légèrement marginées de blanc; sommet lisse;
ouverture subquadrangulaire, presque verticale, très anguleuse
en haut, à bords marginaux réunis par une callosité blanche,
munie de 4 denticulations : une dent pariétale lamelliforme très
arquée dans une direction subverticale; une dent palatale lamelli-
forme bien développée, assez enfoncée, largement tronquée à la
base et formant scrobiculation derrière le péristome; une dent ba-
sale subtriangulaire émoussée à son sommet; une dent columellaire
(^) Glausüia perlucens Bcettger, Clausüienstudien, Cassel, 1877, p. 69; et : Nachri-
chtsblattd. Deutschen Malakozoolog. Gesellsc. Frankfurt-a.-M., V, 1878, p. 106, pl. IV,
fig. 7.
(“) Glausüia Sieversi Pfeiffer. Malakozoolog. Blàtter, Cassel, XVIII, 1871, p. 70.
— Mousson. Journal de Gonchyliol., Paris, XXI, 1873, p. 214, pl. 8, fig. 4.
— 392 —
horizontale, étroite et saillante; péristome fortement encrassé,
blanc, étroitement réfléchi; bord columellaire blanc, élargi, très
détaché de l’ombilic.
Longueur : 9-9,5 milL; diamètre maximum ; 3,9-4 mill.; dia-
mètre minimum : 3,6-3,7 mill.
Test solide, marron jaunâtre, garni de stries longitudinales assez
fines, irrégulières, inégales et obliques.
Environs de Smyrne, mai 1912 [Henri Gadeau de Kerville].
— 393 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes du genre Perna
Bruguière, 1792,
PAR M. Ed. Lamy.
Le nom générique Perna avait été créé par Adanson en 1757
[Hisl. Nat. Sénégal, CoquilL, p. 207) pour un ensemble de formes
disparates : il a été appliqué par Bruguière en 1792 [Encycl. Mé-
thod., Vers, pl. 175 et 176), puis par Lamarck (1799, Prodr. noiiv.
class., p. 82) aux coquilles qui ont pour type VOstrea perna L. et
dont il décrit une douzaine d’espèces dans les Animaux sans ver-
tèbres (t. VI, 1'® p. [1819], pp. 139-142).
Cependant cette appellation avait été attribuée dès 1788 par
Retzius (Philipsson, Dissert. Hisl. Nat. Nova Teslac. Gen., p. 20)
aux Mylilus s. str. et W. Dali (1898, Terl. Fauna Florida, p. 665)
a proposé de lui substituer, dans l’acception admise par Bru-
guière et Lamarck, le nom Mélina créé en 1788 par Retzius {toc.
cil., p. 22) : mais la R® espèce citée par celui-ci est un Avicula et ce
n’est qu’en 1817 que Schumacher [Essai nouv.sysl., p. 111) a choisi
pour type VOstrea ephippium L.
D’autres auteurs ont préféré l’appellation générique Pedalion
(Solander mss., 1786) Dillwyn (1817, Descr. Cal. Rec. Shells, I,
p. 283).
Le nom actuellement adopté est Isognomon (Klein, 1753) So-
lander (1786, Porlland Mus. Calai., p. 41).
Perna ephippium Linné
h'Oslrea ephippium Linné (1758, Sysl. Nal., éd. X, p. 700) est
une espèce de l’Océan Indien représentée par Chemnitz dans sa
fig. 576 (1784, Conch. Cab., VII, p. 245, pl. 58) (i).
Lamarck lui rattache une var. [6] de Nouvelle-Hollande et c’est
à cette variété qu’appartient un spécimen étiqueté par lui dans la
collection de Muséum : il mesure 75 x 58 mm. et son test est
blanchâtre avec taches violacées.
P. OBLIQUA Lamarck.
Lamarck a donné le nom de P. obliqua à VOslrea ala-corvi
Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 253, pl. 59, fig. 581), appelé
O. alata par Gmelin (1791, Sysl. Nat., ed. XIII, p. 3339).
(1) Lamarck cite également (p. 139) pour le P. ephippium la fig. 577, mais plus loin
(p. 141) il a établi sur cette figure son P. marsupium.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
394 —
Ce P. alala Gm. est une forme des Indes Occidentales 'Antilles,
Honduras) représentée par Reeve (1858, Conch. Icon., pl. II,iîg. 8)
sous le nom de P. ephippiuni L., qui doit être réservé à une espèce
Indo-Paciflque.
P. isoGNOMUM Linné.
1^'Oslrea isognomum Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 699), des
Philippines et du Queensland, a été établi sur des figures de Rum-
phius (1711, Thés. Cochl., pl. XLVII, fig. I) et de Klein (1753, Melh.
Oslrac., pl. VIII, flg. 15), qui représentent une coquille en forme de
marteau avec une grande oreillette postérieure aliforme.
Lamarck rapporte à cette espèce la fig. 7 de la pl. XVI de Seba
(1758, Rerum Natur. Thés.) qui s’applique à une coquille dont
le corps allongé est arqué.
Il lui a rattaché comme var. [ô] une forme correspondant à la
flg. 6 de la même planche et à la flg. 584 de Chemnitz (1784, Conch.
Cah., VII, p. 257, pl. 59) [reproduite dans V Encyclopédie, pl. 176,
flg. 1), qui se rapportent à une coquille dont le corps est presque
droit et non arqué.
Nous verrons plus loin, que dans la collection du Muséum, ce
sont, en réalité, deux P. isognomum qui sont indiqués comme types
Lamarckiens de la var. [b] du P. femoralis Lk.
P. AvicuLARis Lamarck
Cette espèce de l’Océan Indien a été figurée par Delessert (1841,
Rec. Coq. Lamarck, pl. 14, flg. 3 a-b).
Lamarck l’indiquait comme voisine de la précédente : elle offre
notamment une certaine ressemblance avec le P. vesperlilio Reeve
(1858, Conch. Icon., pl. VI, flg. 26), qui est fait par B. Prashad
(1932, Lamellibr. « Siboga » Exped., p. 83) synonyme du P. iso-
gnomum.
P. FEMORALIS Lamarck
Lamarck a attribué cette appellation au P. Iranquebarensis
Leach (1815, Miscell. Zool., II, p. 142, pl. 114), dont le nom a la
priorité.
Un individu (mesurant 140 x 80 mm.) de cette espèce est indi-
qué dans la collection du Muséum comme ayant été déterminé
par Lamarck.
Ce P. femoralis, qui correspond aux flg. 582 et 583 de Chemnitz
(1784, Conch. Cab., VII, p. 253, pl. 59) a été rattaché comme va-
riété au P. isoqnomum L. par Deshayes (1836, Anim. s. vert.,
2e éd., VII, p. 76).
395 —
Cette forme, pour laquelle Prashad (1932, Lamellibr. « Siboga »
Exp., p. 84) adopte le nom de P. isognomum L. var. norma Rôding
(1798, Mus. Bollen., p. 168), possède une coquille étroite et allongée,
droite ou un peu arquée et même tordue, avec auricule très faible-
ment développée.
Lamarck a admis une variété [b] provenant du voyage de Pé-
rou (1801) : elle est identifiée par Prashad (1932, loc. cit., p. 82)
au P. isognomum.
En effet, dans la collection du Muséum, ce que l’on trouve, in-
diqué comme étant les types de cette var. [6] du femoralis, ce sont,
en réalité, deux P. isognomum L., à grande oreillette postérieure :
l’un, à corps arqué (93 x 108 mm.) est semblable à la fig. 7 de
Seba (pl. XCI); l’autre, à corps presque droit (106 x 104 mm.),
correspond à la fig. 6.
P. CANiNA Lamarck,
Cette espèce, correspondant à des figures de Seba (1758, Rer.
Nat. Thés., III, pl. XCI, fig. 8) et de Knorr (1772, Vergn. Augen,
VI, pl. 13, fig. 1), est représentée dans la collection du Muséum par
deux coquilles australiennes (mesurant respectivement 72 x 53
et 37 X 33 mm.) étiquetées P. canina de la main de Lamarck.
Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2® éd., VII, p. 76), qui avait vu ces
types, les considérait comme des formes jeunes, à aile courte, du
P. isognomum L.
Ce P. canina est rattaché par Prashad (1932, Lamell. « Siboga »
Exp., p. 83) au P. isognomum comme variété à coquille allongée
et assez large, droite ou légèrement arquée, avec auricule courte
et bâillement byssal s’insinuant davantage au-dessous de l’extré-
mité antérieure de la charnière.
P. MARSUPIUM Lamarck.
Lamarck a établi cette espèce sur la fig. 577 de Chemnitz
(1784, Conch. Cab., VII, p. 249, pl. 58) représentant une coquille
de Tranquebar, qui a été nommée Isognomum marsupiale par Rô-
ding (1798, Mus. Bolten., p. 168).
Lamarck a distingué du P. marsupium typique, chez lequel la
nacre de l’intérieur des valves est violette, une var. [6] où elle est
argentée.
Dans la collection du Muséum, un l®r carton étiqueté par lui
« P. marsupium «porte un spécimen (40 x 33 mm.), d’Australie,
à nacre intérieure violette : c’est le type de l’espèce et il correspond
assez bien à la figure de Reeve (1858, Conch. Icon,. pl. III flg. 15).
Sur un 2® carton, avec l’inscription « P. marsupium var. [6]»
— 396 —
de la main de Lamarck, on trouve : 1° deux valves droites (me-
surant respectivement 35 x 26 et 26 x 20 mm.), qui, ayant des
côtes externes rayonnantes et une nacre interne jaunâtre, semblent
bien voisines du P sulcaia Lk.; 2» un petit individu (18 x 15 mm.),
qui, à nacre violacée, paraît être un P. nucléus Lk.
P. suLCATA Lamarck.
Dans la collection du Muséum, Lamarck a étiqueté P. sulcata un
individu (28 x 25 mm.) et deux valves gauches (mesurant respec-
tivement 35 X 29 et 29 x 21 mm.).
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 117, pl. II, fig. 7) a figuré
un spécimen de la collection Linnéenne qu’il pense être le type
de VOsirea perna Linné (1767, Syst. Nul., ed. XII, p. 1149) et qu’il
dit (1843, Cal. Rec. Biv. Sh., p. 259) être, d’autre part, le fac-similé
des types de P. sulcaia Lk. existant au Muséum de Paris.
Ce P. perna L. = sulcaia Lk., indiqué d’Australie par Lamarck (^)
et se trouvant également aux Moluques, aux Sandwich, aux Gam-
bier, etc., se caractérise, dans les spécirnens en bon état, par des
côtes rayonnantes écailleuses, séparées par des sillons de couleur
brune; sa surface interne, nacrée au centre, est entourée d’un large
bord grisâtre, sur lequel on distingue, chez les individus restés
suffisamment minces, des lignes brunes correspondant aux sillons
externes. Cette Perne est d’ailleurs très variable de forme, suivant
les anfractuosités des coraux où elle vit, et son aspect extérieur
se modifie de même beaucoup, selon que sa sculpture est plus ou
moins érodée.
C’est la même espèce que le P. cosiellala Conrad (1837, Journ.
Acad. Nat. Sc. Philad., VII, p. 246) et que le P. limoides Reeve
(1858, Conch. Icon.,pl. IV, fig. 17) et j’y ai rattaché (1906, Bull.
Muséum, XII, p. 313) comme variété le P. eremita Gould (1852,
U. S. Explor. Exp. Wilkes, XII, p. 446, pl. 40, fig. 557 a-c).
P. vuLSELLA Lamarck.
Hanley (1843, Cal. Rec. Biv. Sh., p. 259) dit que le type de cette
espèce au Muséum de Paris, paraît être une coquille jeune : ce
spécimen original, provenant du voyage de Pérou et accompagné
d’une étiquette manuscrite de Lamarck, consiste en une valve
gauche mesurant 40 mm. de long sur 17 de large : elle offre, sur
son bord inférieur interne, des taches foncées d’un rouge brunâtre
(1) Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2® éd,, VII, p. 77) a fait remarquer que la fig. 6
de la pl. IX de iSchrœter (1786, Einleit. Conch., t. Illj, citée par Lamarck à la fois pour
son Perna sulcata et pour son Crenatula avicularis, représente, en réalité, un Crenatula.
— 397
et, par cette coloration comme par sa forme allongée, elle ressemble
assez bien au P. lenliginosa Reeve (1858, Conch. Icon., pl. VI,
flg. 27).
Lamarck a indiqué, avec doute, comme synonyme de son P.
vulsella VOslrea perna Linné : mais nous venons de voir que, selon
Hanley, cette forme Linnéenne correspond, en réalité, au P. sul-
cala Lk., tandis que le P. vulsella Lk., basé sur une figure de Lister
(1685, Hisl. Conch., pl. 199, fig. 33), est une espèce distincte, ob-
servée dans la Mer Rouge (Savigny) et à Madagascar, dont la co-
quille allongée ne montre pas d’oreillette postérieure aliforme.
Au P. vulsella Lamarck rattache comme var. [b] la coquille ornée
de rayons rougeâtres qui est représentée dans la fig. 579 de Chem-
nitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 250, pl. 59) [reproduite dans V En-
cyclopédie, pl. 175, flg. 1].
Deshayes (1836, Anim., s. vert., 2® éd., VII, p. 78) considérait
cette forme comme une espèce distincte et Anton (1839, Verzeichn.
Conch., p. 17) lui a donné le nom de P. radiala.
Sur cette fig. 579 de Chemnitz et sur la fig. 63 de Lister (pl. 228)
d’Orbigny (1845-53, in Sagra, Hist. Cuba, Moll., II, p. 347) a basé
son P. Lamarckeana (^).
Or, sur cette même figure de Lister (®), Hanley (1843, Cal. Rec.
Biv. Sh., p. 259) avait déjà établi antérieurement son P. Lisleri.
Mais le nom qui a la priorité est radiata Ant.
Ce P. radiata = Lisleri a été signalé de Porto-Rico (1901, Dali
et Simpson, Moll. Porlo-Rico, Bull. U. S. Fish Comm., XX, p. 462),
de Curaçao (1927, T. van Benthem Jutting, Mar. Moll. Curaçao,
Bijdrag. Dierk., XXV, p. 22), de la Martinique (1845-53, d’Or-
bigny, loc. cil., p. 347; 1929, Lamy, Bull. Mus., 2® s., I, p. 202) et
c’est probablement le P. vulsella indiqué de Saint-Thomas par
Hidalgo (1905, Cal. Mol. test. Filipinas, p. 369).
Ajoutons qu’en même temps que la flg. 579, la flg. 580 du Con-
chylien-Cabinet a été rapportée par Chemnitz (1784, loc. cil.,
VII, p. 250, pl. 59) à VOslrea semiaurila L.; mais Linné a établi son
O. semiaurila sur une figure de Gualtieri (1742, Index T est., pl. 84,
flg. H), qui, comme le dit Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2® éd.,
VII, p. 71), représente un Meleagrina et non un Perna (®).
Par suite, la coquille des Indes Occidentales correspondant
à la flg. 580, à laquelle Dali et Simpson (1901, Bull. U. S. Fish
(0 Le nom Perna Lamarckiana a été employé à nouveau par dessin (1891, Conch.
Cab., 2® éd., Maïleacea, p. 32, pl. 10, flg. 3) pour une autre espèce.
(®) Elle a été citée par Lamarck comme référence pour son P. sulcata, qui est une
espèce très différente.
(®) Sous le nom A’Ostrea semiaurila, Sehrœter, de son côté (1786, Einleit. Conch.,
III, p. 365, pl. IX, flg. 6) a représenté un Crenatula (1836, Deshayes, Anim. s. vert.,
2® éd., VII, p. 71).
— 398
Comm., XX, pp. 462) ont attribué le nom de Perna semiaurita,
mais qui a été appelée par d’Orbigny (1845-53, in Sagra, HisL
Cuba, Moll., Il, p. 346) P. Chemnitziana, doit prendre ce dernier
nom.
Cette espèce de la flg. 580 de Chemnitz a été indiquée, sous le
nom û.' Isognomum perna L. (i), par Dunker (1853, Index Moll.,
Gain. inf. coll. Tams, p. 44) comme vivant à la fois aux Antilles
et sur les côtes de l’Afrique occidentale (Saint-Vincent et Loanda)
et Carpenter (1857, Cal. Mazallan Shells coll. Reigen, p. 150) lui
a rapporté des spécimens de Mazatlan et de Panama correspondant
au Perna flexuosa Sowerby mss.
P. NUCLEUS Lamarck.
Le Muséum possède, avec étiquette manuscrite de Lamarck,
les types de cette espèce indiqués des îles Saint-Pierre-Saint-
François (Australie) [Pérou et Lesueur, 1803] : ils consistent en
quatre spécimens ayant une quinzaine de millimètres de hauteur
et une dizaine de largeur.
Cette espèce de l’Océan Indien, qui offre extérieurement une
coloration olivâtre et intérieurement une nacre d’un violet plus
ou moins foncé, est très variable et, d’après A. -H. Cooke (1886,
Ann. Mag. Nat. Hist., 5® s., XVII, p. 138), on peut en rapprocher
et même lui réunir les P. nana Gould (1850, Proc. Boston Soc. Nat.
Hist., III, p, 298; 1862, Otia Conch., p. 98), lobata Reeve(1858,
Conch. Icon., pl. I, fig. 1), pectinata Reeve (pl. I, fig. 2), quadran-
gularis Reeve (pl. II, fig. 6), spathulata Reeve (pl. VI, flg. 8), ros-
îrata Schumacker (1890, Cat. Conch. Samm. Pætel, III, p. 207) (^),
dentifera Krauss (1848, Südafrik. Moll,, p. 28, pl. III, flg. 9).
P. LEGUMEN Gmelim
Gmelin (1791, Sgsl. Nat., éd. XIII. p. 3339) a donné le nom
d'Oslrea legumen au Siliqua Spengleri Chemnitz (1784, Conch.
Cab., VII, p. 250, pl. 59, flg. 578) : H. Lynge (1909, Danish Exp.
Siam, Mar. Lamellibr., Mém., Acad. Danemark, 7® s., V, p. 146) a
repris pour cette espèce l’appellation spécifique Spengleri et il lui
réunit les P. linguæformis Reeve (1858, Conch. Icon., pl. II, flg. 7),
laticoslala Reeve (pl. II, flg. 9) et caudata Reeve (pl. I, flg. 5).
Elle correspond aux flg. 2-3 de la pl. 175 de V Encyclopédie aux-
y) Nous avons vu que, d’après Hanley, le véritable O. /perna L, serait l’espèce de
l’Océan Indien nommée P. sulcafa par Lamarck.
{^j Je n’ai pu trouver la référence originale de cette espèce : il existe,: par contre,
un Mélina crassa Schumacher (1817, Essai nom. Sysi, p. 111) qui n’a été mentionné
par aucun auteur ultérieur.
399 —
quelles Bory de Saint-Vincent (1824, Tabl. encycl. et mélh. règnes
nature, 10® livr., p. 145) a attribué le nom de Perna dactylus Va-
lenciennes.
P. MAxiLLATA Lamarck.
Sous le nom de P. maxillata Lamarck a décrit un fossile mio-
cène de la Virginie.
Cette coquille américaine est le Perna torta Say [non Gmelin]
(1820, Americ. Journ. Se., II, p. 38) et on a discuté la question
de son identité avec une forme du tertiaire d’Italie. D’Orbigny
(1852, Prodr. Paléont, III, p. 127) croyait que cette dernière était
le véritable maxillata et il a proposé, par suite, pour la forme Amé-
ricaine le nom. de. P.. Conradi.
P. MYTiLoiDES Gmelin.
L'Ostrea mytiloides Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3339)
est une espèce de l’Oxfordien dont les types conservés au Musée
de Genève ont été figurés par le J. Favre (1916, Cat. ill. Coll.
Lamarck Mus. Genève, 4® livr., pl. 2, flg. 9-10).
Lamarck lui a rattaché comme var. [b] VOstrea torta Gmelin
(1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3339).
Cette variété est représentée dans la collection du Muséum de
Paris par un échantillon (70 x 35 mm.) étiqueté de la main de
Lamarck : il a un contour analogue à celui du Mytilus edulis L.,
tandis que les spécimens du Musée de Genève, chez lesquels le
bord ligamentaire fait un angle très net à sa jonction avec le bord
dorsal, ont plutôt la forme du Mytilus galloprouincialis Lk.
400
Les Opisthobranciies de Quoy et Gaimard.
(Note préliminaire),
PAR A. Pruvot-Fol.
Environ une soixantaine d’espèces sont passées en revue dans
un mémoire qui ne pourra paraître qu’en 1934; j’en résume ici,
très succinctement, les principaux résultats. Les matériaux qui
ont servi à cette étude sont, outre les ouvrages des deux auteurs,
les dessins manuscrits de Quoy, et ce qui subsiste encore de ses col-
lections originales : (Voyage de l’Astrolabe seulement).
Grâce à l’étude des mâchoires et radulas, qui seront toutes repré-
sentées, la situation systématique de celles des espèces dont les
échantillons existent encore est, selon les cas, confirmée, précisée
ou rectifiée.
Aplysiadæ. — Aplysia tigrina Rang, Q.et G. Gray a créé pour
cette espèce qui n’est pas la tigrina Rang, le nom de tigrinella.
Ce changement est confirmé, et les notions sur l’aspect de l’animal
rectifiées d’après la figure originale, différente de sa reproduction.
Aplysia juliana Q. et G. Un nouveau g. ou s-g., Tullia, est pro-
posé pour cette espèce qui possède un disque pédieux postérieur
bien délimité, des dents latérales plus simples que chez Aplysia
et une médiane sans denticules.
« Aplysia gelalinosa Rang » n’est probablement pas cette espèce,
et n’est certainement pas celle décrite par divers auteurs sous le
nom de Nolarchus Indiens Schw, dont elle est synonyme, selon
Rang lui-même. Elle en diffère par la coloration, les appendices,
et surtout par la radula, très distincte. Nouveau nom proposé :
N. globulus, traduction de (Aplysie) boule, nom inscrit par Quoy
sous son dessin manuscrit.
Les Aplysia nudala Rang, longicauda, rufa, cirrhifera et striata
Q. et G. rentrent dans le genre Aclesia Rang, ainsi que le définissent
Bergh et Engel.
PLEUROBRANCHiDæ. — Ils Ont été révisés déjà par Vayssière. 11
y a un changement à apporter à l’étude qu’il leur a consacrée, en
ce qui concerne les espèces de Q. et G. : Berlhella brocki Vayss.
doit s’appeler B. punctala (Quoy et Gaim.) De plus les soi-disant
genres « Gervisia Q. et G. et Weslernia Q. et G. n’ont jamais été
publiés par eux, n’ont jamais reçu de diagnoses ni de types et
seraient synonymes de Berlhella et de Pleurobranchæa: ils sont
supprimés même comme synonymes.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 401 —
Ascoglossa. — Un dessin inédit montrant la véritable forme
des rhinophores d'Acleon Australis Q. et G. confirme l’opinion de
Souleyet, qu’il s’agit d’une Elysie.
Æolididæ. — Une espèce de Baeolidia, non décrite par les au-
teurs, se trouvait dans la collection.
L’opinion est exprimée et discutée, que le genre Fenrisia Bergh
est synonyme du g. Cerberilla Bergh, que cet auteur a créé pour
deux espèces ; annulata Q. et G. et longicirrha Bergh.
Dorididæ. — Les Boris aurea, tuberculosa sont bien les Dendro-
doris Ehr., comme on le supposait; il faut y ajouter Dons punclala
Q. et G. non Rüpp. et Leuck., sous le n. n. deDendrodoris punclalella^
et retirer de ce genre leur Boris violacea, qui est un Boridien de la
fam. des ARcniDORiDiDiE.
Boris sordida O. et G. n’est pas une Plalydoris comme on le
croyait jusqu’ici; c’est une Biscodoris, peut-être D. iragilis, ce qui
dispense de lui chercher un nom nouveau, le nom de sordida étant
préemployé par Rüpp. et Leuck.
Les Boris magnifica, lemniscata et elegans sont des Glossodoris
Ehr., la première est synonyme de G. quadricolor (R. et I..); la
seconde a pour synonymes G. dorsalis Gould, clitonota, scurra et
peut-être luxuriosa Bergh.
Les genres Alagenia Gray et Ceraiodoris Gray = Echinodoris
Bergh sont de bons genres.
Polycera capensis (Voyage de l’Uranie) est bien une Polycera,
et non pas, comme le veut Bergh, une Palio ; P. nigrocrocea Barnard
est probablement synonyme.
Enfin, Fucola rubra est, bien que généralement oubliée, une
excellente espèce, type d’un bon genre, et même d’une famille nou-
velle, Fucolidæ, qui doit inclure Fucola [Trevelyana) f élis Collingw.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, 1933.
26
— 402
Révision de la Collection des Méduses du Muséum National
D’Histoire Naturelle (Suite III),
PAR M. Gilbert Ranson.
Genre Phialidium Leuckart, 1856.
Phialidium hemisphæricum (Gronovius, 1760).
Cette espèce dont l’aire de répartition est très vaste, est extrê-
mement variable. Il est cependant difficile de prendre position dans
la limitation des espèces de ce genre tant qu’on ne connaîtra pas
bien les Hydroïdes leur donnant naissance.
Browne, qui les a examinées à l’état vivant, distingue, en 1897,
Phialidium hemisphæricum de Phialidium buskianum. Cette der-
nière possède des gonades courtes, ovales, sur le tiers distal des
canaux radiaires. La première a des gonades longues, en boudin,
sur presque toute la moitié distale des canaux radiaires sans at-
teindre le canal circulaire. Il signale qu’elles ne se récoltent pas
en même temps. La première apparaît au printemps et au début
de l’été; la seconde en automne.
A. Mayer, en 1910, réunit sous le même nom de Phialidium
hemisphæricum les Méduses dont la forme et la position des gonades
varient sur la moitié distale des canaux radiaires, mais il conserve
le nom de Phialidium buskianum pour désigner d’autres Méduses
qu’il a trouvées dans la Méditerranée et sur la côte de la pointe
SW de l’Angleterre. Il donne un dessin de celles-ci (flgs. 145 et 146,
p. 269). En réalité, il ne s’agit plus de l’espèce telle que l’a définie
Browne. A mon avis, les Méduses que Mayer décrit sous ce nom ne
sont que des stades jeunes de Phialidium hemisphæricum dont les
gonades sont restées sous forme de petites masses rondes ou ovales
au centre des canaux radiaires. Certes, aux dimensions signalées
par cet auteur, les gonades devraient être plus allongées vers le
bord de l’ombrelle, mais il est permis de penser que dans certains
cas, elles restent à l’état embryonnaire, tout au moins pendant un
certain temps. J’en ai trouvé ainsi quelques échantillons au milieu
d’un grand nombre de Phialidium hemisphæricum typiques.
P. L. Kramp, en 1919, 1925, 1927, 1930, a longuement étudié
cette espèce ainsi que son Hydroïde. Il est arrivé à la conclusion
suivante. Dans les eaux danoises, il y a deux formes de la même
espèce :1° une forme d’été, libérée par l’Hydroïde en mai ou juin.
Elle est relativement petite et possède des gonades courtes ar-
rondies ou ovales situées sur le tiers distal des canaux radiaires;
elle possède environ 16 tentacules. Elle est très rapidement à matu-
BuUetin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 403
rite et émet ses produits sexuels dans le courant de l’été. Les
œufs donnent immédiatement une nouvelle génération Hydroïde.
2° Une forme d’automne et d’hiver beaucoup plus large, dont les
gonades s’étendent sur la moitié distale des canaux radiaires et
qui possède de 24 à 28 tentacules. Celle-ci libérée en automne par
r Hydroïde continue sa croissance jusqu’en hiver. Elle survit à l’hiver
et ne rejette ses produits sexuels qu’à la fin de cette saison et quel-
quefois au début du printemps seulement. En automne on trouve
encore des spécimens de cette dernière dont les produits sexuels
ne sont pas arrivés à maturité. Au début de l’automne on trouve
des échantillons possédant des caractères moyens.
Dans la région du détroit de Douvres (Manche) le développe-
ment de cette espèce diffère quelque peu de ce que nous venons
de voir pour les eaux danoises. Ici, la libération des Méduses com-
mence environ un mois plus tôt et les individus d’été atteignent
une plus grande largeur. Au contraire, ceux qui survivent en hiver
ne semblent pas posséder d’aussi grandes dimensions que ceux
de la côte W du Danemark.
Je pense, en me basant sur les échantillons à ma disposition dont
je parlerai tout à l’heure, que si nous descendons vers le sud, nous
trouverons à la même saison des individus des deux formes. C’est
en effet ce qui a lieu. La forme des gonades, ainsi d’ailleurs que le
nombre des tentacules ou bulbes tentaculaires pour des Méduses
de mêmes dimensions, sont variables. Il y a aussi, quant à la cons-
titution des gonades, un dimorphisme sexuel. Elles sont beaucoup
plus longues chez les mâles que chez les femelles de mêmes dimen-
sions.
Il est intéressant de connaître cette Méduse à ses divers stades
de développement pour la comparer avec les autres du même genre
et aussi avec Eucope globosa.
Premier stade : 4 tentacules. L’ombrelle en forme de cloche a
moins d’un millimètre de long et de large. Elle possède 4 tenta-
cules perradiaires et 4 bulbes interradiaires; 8 lithocystes conte-
nant un seul otolithe chacun. L’estomac est très court. Les organes
génitaux forment 4 petites masses rondes ou légèrement ovales
situées sur le milieu du parcours des canaux radiaires.
Nous voyons combien elle ressemble à Eucope globosa au même
stade. On ne peut les distinguer que par la différence de hauteur
de l’estomac, l’épaisseur légèrement différente de la mésoglée api-
cale et le nombre d’otolithes dans les lithocystes. Mais la forme
générale, la forme et la position des gonades, le nombre des ten-
tacules et bulbes tentaculaires sont les mêmes.
Deuxième stade : 8 tentacules.
Troisième stade .-16 tentacules et au moins 16 lithocystes. Elle
se distingue bien maintenant d'Eucope globosa qui n’a toujours
— 404 —
que 8 lithocystes. Les tentacules interradiaires apparaissent sans
ordre défini et il peut y en avoir un nombre différent dans deux
quadrants successifs. On trouve toujours 1 lithocyste entre deux
tentacules. Il y en a rarement deux. L’ombrelle croît plus vite en
largeur qu’en hauteur. Le développement des gonades résulte de
cette particularité. Elles croissent en s’allongeant vers le bord de
Fombrelle et acquièrent une forme ovale. Nous pouvons très bien
admettre que des échantillons croissant légèrement en largeur et
dont le nombre des tentacules augmente très peu, conservent leurs
gonades dans cet état. Il est très probable que ce sont de tels échan-
tillons que A. Mayer a décrits sous le nom de Phialidium buskia-
num. Mais cet auteur la compare avec Clytia viridicans de Metsch-
nikofT que ce dernier a figurée en 1886 et dont il a étudié le déve-
loppement. Elle se distinguerait par sa taille plus petite, sa mé-
soglée plus épaisse et plus rigide et un nombre moins grand de
lithocystes; l’estomac serait plus large et sa couleur verte serait
caractéristique, d’où son nom. Metschnikoff a suivi la larve jusqu’à
sa fixation et a vu se former un Hydroïde dont il n’a pu
suivre le développement ultérieur; il ne l’a donc pas identifié.
En examinant les dessins de cet auteur on voit que Clylia flavidula
et Clylia viridicans ont des gonades qui, bien que différentes
en volume, sont dans les deux cas situées dans la moitié distale des
canaux radiaires. Elles diffèrent donc de Phialidium buskianum
au sens de A. Mayer.
Adulte : Le diamètre peut atteindre 25 millimètres et le nombre
des tentacules 58. Des spécimens de même diamètre peuvent avoir
un nombre de tentacules absolument diffèrent. On trouve deux
ou trois lithocystes entre deux tentacules. Les bulbes tentaculaires
contractés sont en forme de tonnelet. La mésoglée ombrellaire
est très mince et la Méduse n’est pas rigide. L’estomac reste très
court contrairement à celui d'Eucope globosa. Il est brun jaunâtre.
Il peut être vert comme tes gonades et les tentacules.
Les gonades typiques se développent sur presque toute la moitié
distale des canaux radiaires sans atteindre le canal circulaire. Les
gonades femelles sont toujours plus courtes, plus globuleuses que
les mâles. Les premières peuvent avoir des dimensions assez va-
riables. 11 me semble difficile, dans ces conditions, de distinguer
Phialidium buskianum, au sens de Browne, de Phialidium hemis-
phæricum.
Les échantillons de la Collection du Muséum ont été récoltés par
A. Billard. Un seul provient d’une croisière de « La Tanche ».
1° 5 exemplaires recueillis à St-Waast en août 1899.
Quatre d’entre eux ont de 4 à 5 millimètres de large et 16 à 20
tentacules.
L’autre n’a pas plus de 2 millimètres de large. Il possède une
douzaine de tentacules, mais ses gonades sont déjà très grosses et
très longues pour cette dimension.
2° Nous allons examiner attentivement un lot de 11 échantillons
recueillis à St-Waast en août 1899. On y trouve de nombreuses
formes de gonades.
a) 1 exemplaire de 5 à 6 millimètres environ de large a 30 tenta-
cules. Ses 4 gonades, qui partent du milieu des canaux radiaires,
sont très longues et s’étendent sur toute la moitié distale de ces
canaux. Elles n’atteignent pas le canal circulaire mais, à 1 milli-
mètre environ de celui-ci, la gonade a continué à croître en longueur
si bien que sa portion inférieure pend librement dans la sous-
ombrelle dépassant son point d’attache.
b) 1 exemplaire légèrement plus petit a beaucoup moins de ten-
tacules, une vingtaine seulement. Ses gonades assez larges sont
relativement courtes; elles ne s’étendent que sur le tiers distal des
canaux radiaires. L’une d’elles est complètement atrophiée et
réduite à un mince fdet.
c) 1 troisième plus petit que le précédent n’a que 16 tentacules
et ses gonades de largeur moyenne ne sont développées que sur le
tiers distal des canaux radiaires.
d) 1 spécimen de 3 millimètres et demi de diamètre possède plus
de tentacules que le précédent (20 à 24). Ses gonades sont plutôt
courtes, renflées, légèrement ovales, développées sur le tiers distal
des canaux radiaires. Dans son ensemble, il rappelle tout à fait
la forme d’été des eaux danoises.
e) 6 spécimens de 2 millimètres et demi de diamètre ont 16 ten-
tacules. Ils rappellent beaucoup le précédent. On peut se demander
ici si les gonades ont fait leur apparition au centre des canaux
radiaires comme on le décrit typiquement. »
/) Enfin le dernier qui a 2 millimètres de large environ et 16 ten-
tacules, possède des petites gonades légèrement allongées, mais
situées au milieu des canaux radiaires. C’est le stade 2 typique de
B-rowne. C’est aussi à une Méduse dont les gonades restent dans
cette situation que nous devons rapporter, très probablement,
Phialidium buskianum au sens de A. Mayer.
3° 1 spécimen de 1 millimètre de large et de haut, récolté à
St-Waast en août 1899, se distingue difficilement de Eucope globosa.
Les gonades sont comme de petites têtes d’épingles au centre des
canaux radiaires.
4° Dans un lot de 6 spécimens récoltés à Tatihou et St-Waast
en août 1899, l’un d’eux a 7 millimètres de diamètre et ne possède
que 16 tentacules. D’autre part, ses gonades sont relativement
courtes, sur le tiers distal des canaux radiaires. Deux autres qui
ont 5 millimètres de diamètre avec 16 tentacules ont des gonades
encore plus courtes mais plus proéminentes dans la sous-ombrelle;
406
on dirait de gros ballons légèrement ovales situés près du bord de
l’ombrelle. Les trois autres ont des gonades moins grosses mais
placées également près du bord de l’ombrelle. Chez l’un d’eux, elles
sont atrophiées réduites à très peu de chose.
Nous devons insister sur le fait que ce lot renferme des Méduses
assez semblables et pouvant toutes se rapporter à Phialidium hus-
kianum Browne. Elles ont cependant été récoltées au même endroit
et à la même époque que les autres.
5° 4 spécimens typiques ont été récoltés à Roscoff en 1911. Ils
ont de 30 à 32 tentacules, possèdent des gonades caractéristiques
en ce qui concerne leurs dimensions. Chez l’un d’eux, elles sont
courtes et recouvrent à peine le tiers distal du canal radiaire; chez
l’autre, un peu plus du tiers et chez le troisième presque les deux
tiers. Enfin, chez le quatrième elles sont atrophiées et réduites à
peu de chose.
Cet exemple est frappant. Il montre qu’il n’est guère possible
de distinguer deux espèces de ce genre en se basant sur la forme
des gonades.
6° 3 autres échantillons, récoltés en août 1899 à St-Waast, sont
typiques. Ils ont 3 millimètres de large; leurs gonades, qui ont dé-
buté au milieu des canaux radiaires, commencent à s’allonger exté-
rieurement et sont légèrement renflées. Elles ressemblent nette-
ment à Phialidium buskianum au sens de A. Mayer. Ce sont cer-
tainement des jeunes de Phialidium hemisphæricum. Un quatrième
échantillon plus âgé a les gonades sur le tiers distal des canaux
radiaires.
7° 3 exemplaires, récoltés le 10 septembre 1910 à l’W de Batz,
ont leurs gonades sur le tiers et même le quart distal des canaux
radiaires.
8° 1 exemplaire récolté à St-Waast en juillet 1901, a 5 millimètres
de large environ. Il a 20 tentacules avec un ou deux lithocystes
entre deux tentacules. Ses gonades sont relativement courtes et
globuleuses, situées sur le quart distal des canaux radiaires.
9° Un lot de 16 échantillons a été récolté en rade de St-Waast
en 1902. J’en ferai trois groupes. Le premier formé de Méduses
ayant 16-20 ou 24 tentacules a des gonades globuleuses, proémi-
nentes, mais leur longueur ne dépasse pas le tiers distal des canaux
radiaires.
Dans le second, elles ont 20 tentacules et des gonades couvrant
un peu plus du tiers distal des canaux radiaires. Enfin, dans le
troisième, elles ont 32 tentacules et des gonades globuleuses, larges
et longues sans atteindre cependant exactement la moitié de la
longueur des canaux radiaires.
Si nous envisageons maintenant l’ensemble de ces Méduses
récoltées par A. Billard, uniquement en été, nous ne trouvons qu’un
407
seul exemplaire dont les gonades sont longues et couvrent la moitié
des canaux radiaires. Je me suis bien assuré qu’il s’agit de Phiali-
dium hemisphæricum. Tous les autres possèdent des gonades rela-
tivement courtes et globuleuses, ne dépassant que rarement et
de très peu le tiers distal des canaux radiaires; elles ressemblent
absolument à Clylia flauidula et viridicans de la« Méditerranée,
décrites et figurées par Metschnikoff en 1886 (^). Les auteurs ré-
cents s’accordent à reconnaître que ces deux dernières formes,
distinctes seulement par la couleur de l’estomac, appartiennent
à la même espèce et qu’elle est synonyme de 'Phialidium hemi-
sphæricum. Nous sommes en présence de formes d’été ausens de
P. L. Kramp, mais elles atteignent une plus grande largeur que les
formes correspondantes des eaux danoises. Cet auteur l’avait déjà
signalé pour celles du Détroit de Douvres. Il est difficile d’admettre
que l’exemplaire unique dont il vient d’être question soit un vieil
individu de l’année précédente. Cela nous démontre que ces deux
formes sont de la même espèce et qu’on peut les rencontrer à la
même époque lorsqu’on descend vers le sud.
10“ Enfin la Collection du Muséum possède un exemplaire de
cette espèce récolté par « La Tanche » au printemps de 1923, au
large de la pointe N.-W. de l’Espagne.
Cette Méduse avait été tout d’abord signalée dans la Mer du
Nord, sur les côtes de l’Angleterre, dans les eaux danoises jusque
dans la Baltique; sur la côte de Norvège, aux Iles Færôe, sur la
côte sud d’Islande. On a reconnu depuis qu’elle est très fréquente
dans la Méditerranée où elle avait été désignée sous un autre nom.
Mais entre les mers du Nord et la Méditerranée elle n’avait pas été
récoltée. En 1930, P. L. Kramp la signale comme étant très abon-
dante sur les côtes de Belgique et dans la partie N. de la Manche.
Les récoltes de A. Billard que je viens d’examiner nous amènent
un peu plus au sud. Enfin la récolte de « La Tanche » rappelée ci-
dessus et celles du « Thor » en 1910, étudiées par L. Kramp en 1924,
à l’entrée de Gibraltar, nous montrent que cette espèce est égale-
ment présente sur la côte Atlantique entre la Mer du Nord et la
Méditerranée. Le contraire serait bien extraordinaire.
(1) Arheü. Zool. Inst. Wien, 6, 1886, Taf. , figs 9 et 11.
— 408 —
Plantes NOUVELLES ou peu connues de v Afrique tropicale, III^
PAR M. Aug. Chevalier.
Sur u^ve Rutacée utile du Soudan français.
Dans le courant de l’année 1930, notre ami M. le Professeur Doc-
teur F. Gidon nous remit pour identification des fragments d’une
plante trouvée en mélange avec les feuilles de Kinkéliba [Com-
brelum micranthiim G. Don) importées du Soudan français pour
la droguerie. M. J. Hutchinson le savant auteur de Flora of W.
Trop. Africa reconnut dans ces fragments une Rutacée du genre
Teclea, mais notre matériel était trop pauvre pour pouvoir être
identifié spécifiquement.
Au cours du voyage que nous avons effectué l’an dernier au
Niger nous avons pu éclaircir l’origine botanique de la drogue
que nous avait soumise M. Gidon. Il s’agit d’une nouvelle espèce
de Teclea.
Beaucoup d’Européens et d’indigènes du Soudan utilisent de-
puis quelques années pour préparer des infusions théiformes qu’ils
boivent après les repas, les feuilles de Teclea qu’ils se procurent
en une localité nommée Boulouli, située près de Kita, d’où le nom
de Kinkéliba de Boulouli donné à la plante. Les échantillons que
nous avons rapportés comparés à ceux de nos collections anciennes
nous ont permis de constater des spécimens de la même plante
qui existaient déjà dans notre Herbier. C’est grâce à eux que
nous avons pu établir la diagnose suivante :
Teclea sudanica sp. nov. ; rami glabri ; folia 3-foliolala, peliolo
2-4 cm longo ; foliola lanceolata 6-7 cm. longa, 2 cm-2 cm, b lata,
glabra, basi cuneala, apice acuminala acuta, punctis glandulosis
numerosis ; racemi brèves, axillares, glabræ ; alabastra globosa ;
ovarium glabrum sphæricum.
Nom vernaculaire : Bara (en malinké).
Soudan français : Boulouli, dans le massif gréseux compris entre
Toukoto et Kita (Vuillet, n° 749; 25 sept. 1913); rochers de Fô près
Bobo-Dioulasso (Chev; n° 966, 96. 1899, en jeunes fruits).
Arbuste de 1 m. à 3 m. de haut, ramifié en buisson; rameaux
jeunes et feuilles d’un vert jaunâtre, glabres; pétioles étalés, grêles,
cylindriques, folioles lancéolées, criblées de points glanduleux,
longuement et brusquement acuminées, cunéiformes à la base,
atténuées en court pétiolule de 2-3 mm. canaliculé en dessus.
Grappes axillaires de 1 cm. à 2 cm. de long; fleurs pédicellées de
1 à 3 mm. de long, dioïques; les femelles à 4 pétales oblongs de
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, 5, 1933.
— 409
2-3 mm ; sépales ovales arrondis, persistants, finement cillés sur
les bords.
Diffère de A. Afzelii Engler, de Sierra-Léone et de Guinée fran-
çaise par les folioles plus petites, d’un vert jaunâtre, moins coriaces.
Diffère de A. compeslris Engler du Nord-Cameroun par les feuilles
non obovales et sans rainure sur le pétiole.
Ces trois formes ne sont probablement que des sous-espèces d’un
même linnéon.
Notre regretté collaborateur M. J. Rogeois a recueilli dans le
nord du Soudan nigérien, une quatrième forme décrite ci-après :
Teclea ferruginea nov. sp. ; foliola lanceolala longe acuminala,
flavo-ferruginea, cucullala convexa.
Soudan français : falaise du Pays Habbé, près du village de
Sangali, à 150 km. de Bandiagara, dans les rochers (J. Rogeon,
no 293, 23 mai 1932, fleurs en boutons). « Plante de l^^so de hau-
teur; feuilles à forte odeur de citron » Vernac : Toukongourou (en
habbé).
Plante très remarquable par son adaptation au climat aride.
Les folioles sont pendantes, papyracées, fortement réticulées-
nerviées en dessus, courbées et convexes en dessus (en forme de
nacelle). En période de sécheresse les bords se replient et s’incur-
vent en dedans; dès que les feuilles sont mouillées elles reprennent
la disposition étalée et le limbe des folioles devient simplement
bombé en dessus.
Les feuilles ont les propriétés du Kinkéliba de Boulouli et peuvent
aussi s’exporter. Les Habbés se lavent le corps avec l’eau dans
laquelle ils ont fait bouillir les feuilles (Rogeon).
Quant au Teclea Afzelii Engler, recueilli par Afzelius en 1792
à Sierra-Léone et qui n’avait pas été revu en Afrique; nous l’avons
découvert en 1930 sur les hauteurs du Fouta-Djalon, entre Mali et
le Mont Loura, par 1.450 m. d’alt.
A l’opposé de T. sudanica et T. ferruginea qui sont des xéro-
phytes (il est probable qu’ils perdent parfois leurs feuilles), le
T. Afzelii est plutôt hygrophile. Nous l’avons rencontré près du
Mont Loura dans des vallons frais où il forme des peuplements
presque purs. Les Foulahs le nomment Limoné bourouré ( = Ci-
tronnier de brousse, en foulbé).
C’est un arbuste toujours vert qui atteint 4 à 6 m. de hauteur;
il portait en novembre de petits fruits d’un jaune rougeâtre, de la
grosseur d’un pois, très parfumés ainsi que les feuilles. Les Fonlahs
n’en font aucun usage; bien qu’il ait probablement les propriétés
des deux espèces précédentes. L’espèce paraît du reste très rare.
Le T. sudanica est lui-même peu répandu, sauf dans la région
410
de Kita où paraît-il il abonde sur certaines terrasses rocheuses.
C’est là que les indigènes vont récolter les feuilles. On les vend par-
fois à l’état sec sur les marchés de Kayes, Bamako, Ségou. Des ca-
ravaniers les apportent jusqu’à Daloa (Côte d’ivoire).
Le limbe des folioles et le péricarpe du fruit sont très riches en
glandes sécrétrices. L’étude chimique montrera si cette plante qui
remplace le Kinkéliba de Comhreium au Soudan et lui est préférée
peut aussi être utilisée en Europe.
Compte-rendu d’une Mission au Bemaraha
(Ouest de Madagascar),
PAR M. J. Leandri.
Le Muséum a, comme on le sait, le contrôle scientifique des
Réserves naturelles créées récemment à Madagascar pour la pro-
tection de la faune et de la flore. Chargé par M. le Ministre de l’Ins-
truction Publique et par l’Assemblée des Professeurs d’une mission
pour l’étude botanique de ces Réserves, j’ai décidé, sur les conseils
de MM. H. Humbert, Perrier de la Bâthie et G. Petit, de consacrer
le temps dont je disposais à la plus vaste, et la moins bien connue,
celle des Tsingy (lapiés) du Bemaraha. Cette Réserve (la 9®) est
constituée par une forêt dont les essences sont en majorité à feuilles
caduques. Elle est située principalement sur un calcaire à poly-
piers, où l’érosion s’est traduite par des phénomènes de karst;
lapiés, dolines, et gorges du fleuve Manambolo qui forme la limite
Sud de la réserve. Sa largeur est à l’heure actuelle de 5 à 10 kilo-
mètres. Elle s’étend du N. au S. sur 150 km. environ.
Parti de France en juillet dernier, j’ai séjourné dans cette Ré-
serve et ses abords de septembre 1932 à mars 1933, avec une inter-
ruption d’un mois environ par suite de maladie. J’ai fait en outre
quelques récoltes dans la forêt d’Analamazaotra (région Orientale)
et dans celle d’Ambohiby, un des derniers vestiges de la « forêt des
pentes occidentales ».
Protection de la 9® Réserve. — Les lisières Ouest ne sont pas dan-
gereusement menacées, parce que bornées en général à des escarpe-
ments calcaires, et aussi par suite de la direction E.-W. des vents
dominants en saison sèche. Au contraire, les lisières Est sont con-
tinuellement rongées par les feux de brousse, surtout dans la
région médiane, la plus habitée. On trouve au milieu de la prairie
des vestiges de la forêt qui couvrait autrefois le plateau jusqu’à sa
crête orientale. J’ai remis un rapport sur cette question à M. le Con-
servateur des Réserves Naturelles, Chef du Service des Forêts de
la colonie, et des mesures ont été prises en vue de la limitation des
feux dans cette région. Un agent auxiliaire européen doit être
installé bientôt à Antsalova, chef-lieu du district dont la Réserve
dépend.
Résultats scientifiques. — Les listes de plantes formant l’inven-
taire botanique de la 9® Réserve seront publiées ultérieurement,
ainsi que la description des principaux groupements végétaux et
stades de régression. J’ai ramené 1.100 numéros de plantes vas-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 412
culaires et quelques Cryptogames, Insectes, Reptiles, etc... Plu-
sieurs de ces échantillons sont nouveaux ou intéressants. J’ai
apporté au Jardin de Tsimbazaza, à Tananarive, un certain nombre
de plantes vivantes qui ont été acclimatées. Un Herbier de Mada-
gascar sera établi dans ce jardin grâce aux doubles prélevés sur les
collections des voyageurs du Muséum.
Je remercie vivement les autorités administratives de la Colonie
des facilités qu’elles ont bien voulu m’accorder pour l’accomplisse-
ment de ma tâche.
Sur la station d’origine du Poinciania regia Boj.
PAR M. J. Leandri.
Le P. regia, un des plus beaux Flamboyants, a été décrit pour
la première fois par W. J. Hooker, en 1828, dans Curtis’s Botanical
Magazine (pl. 2884), d’après des arbres provenant de Foulpointe et
observés par Bojer. Mais il n’a jamais encore, je crois, été trouvé à
l’état spontané. Voici en effet ce que Viguier en dit dans son ou-
vrage inédit, en cours d’impression :« Les Légumineuses de Mada-
gascar» d’après les collections du Muséum, les plus riches du monde
en plantes malgaches, et d’après les renseignements fournis par
M. Perrier de la Bâthie :
« Planté et parfois sur les lisières des bois, dans l’île de Nossi-Bé.
« Bois de formation secondaire et savoka dans le Sambirano.
« Lisières des bois aux environs de Diego-Suarez.
« Seulement planté dans le reste de l’île.
« D’après M. Perrier de la Bâthie, cet arbre ne serait pas origi-
« naire de Madagascar. Il n’a en tous cas, jamais été trouvé dans
« une formation vierge. C’est peut-être une espèce endémique,
« mais qui a disparu entièrement dans les stations d’origine. »
M. Perrier de la Bâthie lui-même s’exprimait ainsi, dans un
mémoire intitulé: « Les Plantes introduites à Madagascar ». (Beu
de Bot. Appl. et d'Agr. Trop., juin 1932, p. 468.)
« Nous n’avons pas cru devoir citer le Poinciania regia parmi
« les plantes malgaches cultivées parce que l’origine de cet arbre
« resté en somme énigmatique. On ne le trouve à Madagascar que
« planté ou dans des formations secondaires et quelques carac-
« tères (feuilles, stipules) l’éloignent un peu des autres espèces
« endémiques du genre. Il se peut néanmoins que ce Poinciania,
« comme Dodonæa madagascariensis et Indigofera longeracemosa
« soit une endémique malgache complètement détruite dans les sta-
« tiens originelles et n’existant plus qu’à l’état cultivé ou dans
« des formations artificielles. L’histoire de ces trois espèces est in-
« téressante car elle nous permet de reconstituer l’histoire de l’ori-
« gine de certaines plantes cultivées, inconnues maintenant en
« dehors des cultures (L. »
J’ai eu la bonne fortune de trouver à deux reprises, au cours
d’une mission dans l’Ouest de Madagascar, le Poinciania regia à
l’état spontané. Les échantillons récoltés par moi et soumis à
(^) M. H. Humbert me signale qu’il a trouvé Dodonaea madagascariensis en forêt
primaire à altitude élevée dans l’Andringitra et dans l’Andohahelo et que son indi-
génat y est indiscutable.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 414 —
M. Perrier de la Bâthie appartiennent certainement à la même
espèce que les pieds cultivés ; quelques légères différences
dans la taille des pétales et des folioles ne dépassent pas les limites
de variation intra-spécifiques normales.
Il est donc possible de répondre à la question posée par M. Per-
rier de la Bâthie au sujet de cette plante, et le problème de son ori-
gine se trouve éclairci.
Stations d’origine :
Forêt de l’Antsingy, gorges du Manambolo, rochers calcaires
escarpés couverts d’une forêt très dense; en fleurs 25 octobre 1932.
(N° 428) Vernac. Sarongadra, Harongadra — Bare. Forêt de
l’Antsingy, près la piste d’Antsalova à Tsiandro « Tsiombivosi-
tra », rochers calcaires escarpés; en fleurs 10 novembre 1932
(n“ 515); Vernac. : Monongo.
Je remercie vivement M. Perrier de la Bâthie de l’aide précieuse
qu’il m’a donnée pour la comparaison des échantillons, ainsi que
des renseignements qu’il a eu l’obligeance de me fournir.
Il est possible que cet arbre ait été autrefois beaucoup plus lar-
gement répandu, mais la destruction de la majeure partie de la
forêt occidentale de Madagascar par les feux de brousse a pu le
faire disparaître d’autres stations beaucoup plus proches des points
où on le trouve actuellement à l’état cultivé ou subspontané.
— 415 —
Recherches sur les Péridiniens fossiles des Barbades,
PAR M. M. Lefèvre.
Au cours d’une communication en date du 27 juin 1932 (^),
nous annoncions la découverte de Péridiniens dans une prépara-
tion définitive provenant de la collection Petit (Laboratoire de
Cryptogamie du Muséum) et étiquetée : Diatomées fossiles. Spring-
fleld, Barbades. Cette préparation renfermant les seuls Péridiniens
fossiles connus depuis ceux que signala Ehrenberg dans les dépôts
tertiaires de Saxe (1854) nous fut demandée en communication par
un collègue algologue désireux d’étudier d’autres organismes.
— Silicoflagellés, Archæomonadacées — qu’elle pouvait éven-
tuellement contenir. Bien que la préparation ne nous ait pas encore
été restituée et comme nous tenons cependant à poursuivre l’étude
systématique des Péridiniens fossiles, nous avons recherché dans
la collection de terres fossiles léguée au laboratoire par le micro-
graphe Bourgogne, les dépôts susceptibles de contenir des Péridi-
niens. Nous avons été assez heureux pour découvrir trois tubes de
dépôts lavés provenant également des Barbades et dont l’un ren-
ferme des Péridiniens en assez grande abondance (^).
L’étude systématique de ce matériel nous a permis de recon
naître neuf espèces ou variétés bien distinctes mais n’appartenant
qu’à un seul genre très voisin des Peridiniurn actuels. Sur les con-
seils de M. le Professeur P. Allorge, nous avons créé pour ces espèces
un nouveau nom de genre formé en faisant suivre du mot lies celui
qui désigne actuellement les espèces récentes dont les caractères
sont les plus voisins.
Nous proposons donc le nom de Peridiniles pour les Dinoflagellés
fossiles, voisins du genre Peridiniurn actuel, avec la diagnose sui-
vante :
Peridinites gen. nov.
Organisme fossile, unicellulaire, généralement globuleux, parfois
aplati, pourvu d’un pore apical, de deux sillons disposés l’un trans-
versalement, l’autre longitudinalement. Test formé d’une coque
siliceuse légèrement jaunâtre, composée de plaques polygonales
(1) M. Lefèvre. — Sur la présence de Péridiniens dans un dépôt fossile des Bar-
bades. C. R. Ac. Sc. Séance du 27 juin 1932, p. 2315.
(^) Nous nous excusons d’importuner le lecteur par ces détails en apparence super-
flus, mais nous jugeons qu’ils peuvent ultérieurement devenir nécessaires à l’établisse
ment d’un droit de priorité.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
— 416
épaisses, ornementées, assemblées par des sutures et constituant
la tabulation. Tabulation caractérisée dans l’épithèque par une
plaque dite :< losangique » attenante au sillon longitudinal et dans
l’hypothèque par la présence de sept plaques dont deux plaques
polaires. Ornementation très puissante envahissant les sillons^
orifices dagellaires très visibles.
Voici les diagnoses des espèces rencontrées :
Péridinites parvulus sp. nov.
Cellule piriforme allongée, L = 15 — 19g, 1 = 12 — ICg légère-
ment aplatie dans le sens dorsiventral, munie d’un pore apical.
Sillon longitudinal nettement hélicoïdal, partageant la thèque en
deux parties inégales, le volume de l’épithèque étant très supérieur
-à celui de l’hypothèque. Sillon longitudinal s’élargissant dans l’hy-
pothèque sans atteindre le pôle antapical.
Tabulation apicale : 7p f 4a + 3 m.
— antapicale : 5 p' -f 2 a'.
Ornementation variable : plaques aréolées en larges mailles de
fdet, en lin réseau ou couvertes de papilles.
Peridinites barbadensis sp. nov.
Cellule très légèrement piriforme, pourvue d’un faibleaplati'^-
sement dorsiventral et munie d’un pore apical. L — 26 — 30 g,
1 = 24 — 26 g. Sillon transversal très faiblement hélicoïdal; sillon
longitudinal court n’atteignant pas le pôle antapical.
Tabulation apicale : 7 p + 4 a + 3 m.
— antapicale : 5 p' + 2 a'.
Plaques très puissamment ornementées en réseau à mailles
larges. Pores flagellaires très visibles. Sutures striées transversale-
ment.
Peridinites globosns sp. nov.
Cellule sphérique pourvue d’un pore apical. L = 1 = 45 — 55g.
Sillon transversal très faiblement hélicoïdal partageant la thèque
■en deux parties égales. Sillon longitudinal s’élargissant dans l’hy-
pothèque sans atteindre le pôle antapical.
Tabulation apicale : 7p-f-4a + 3m.
— antapicale : 5 p' -f 2 a".
Plaques finement aréolées en réseau à mailles larges. Sutures
striées transversalement.
Peridinites sphæricus sp. nov.
Cellule sphérique pourvue d’un pore apical à bords très proémi-
— 417 —
nents. L = 1 = 32 — 40 Sillon transversal très faiblement héli-
coïdal partageant la thèque en deux parties égales. Sillon longitu-
dinal à bords parallèles n’atteignant pas le pôle antapical.
Tabulation apicale :7p+4a + 3m.
— antapicale ; 5 p' 2 a'.
Membrane très épaisse, aréolations grossières, épineuses. Sutures
larges, striées.
Peridinites piriîormis sp. nov.
Cellule piriforme, plus longue que large, aplatie dans le sens dor_
siventral. L =35 — ^ 42 [a, 1 = 27 — 32 (a. Sillon transversal forte-
ment hélicoïdal; sillon longitudinal n’atteignant pas le pôle anta-
pical. Volume de l’épithèque très supérieur à celui de l’hypo-
thèque.
Tabulation apicale ;7p-f4a-f-3m.
— antapical : 5 p' -f- 2 a'.
Plaques aréolées en mailles de fdet. Sutures larges, striées trans-
versalement.
Peridinites periformis var. compactus var. nov.
Diagnose semblable à celle du type, mais les plaques apicales
(plaques a et m) sont concaves et très petites, resserrées autour de
l’apex.
Peridinites ovalis sp. nov.
Cellule ovale pourvue d’un pore apical à bords très peu proémi-
nents. L = 28 — 33 tA 1 = 22 — 26 [a; aplatissement dorsiventral
marqué; sillon transversal presque équatorial, hélicoïdal; sillon
longitudinal élargi dans l’hypothèque et atteignant presque le pôle
antapical.
Tabulation apicale ;7p-f4a-f3m.
— - antapicale : 5 p' -f- 2 a', les deux a' sont de surface
inégale et très petite.
Plaques finement aréolées en mailles de filet. Sutures striées
transversalement.
Peridinites diodon sp. nov.
Cellule légèrement piriforme pourvue d’un pore apical à bords
très proéminents. L = 28 — 33 {a. 1 , = 24 — 27 [a.
Sillon transversal faiblement hélicoïdal partageant la thèque en
deux parties inégales, l’épithèque étant de volume très supérieur à
l’hypothèque.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, , 1933.
27
Sillon longitudinal à bords parallèles n’atteignant pas le pôle
antapieal.
Tabulation apicale : 7 p + 4 a + 3 m.
— antapicale : 5 p' + 2 a'.
Les plaques polaires antapicales sont munies de deux fines
épines de longueur soitvent inégale.
Aréolations grossières en mailles de filet ; sutures étroites souvent,
filiformes.
Peridinites perforatus sp. nov.
Cellule polygonale à plaques concaves pourvues d’un pore api-
cal à bords très proéminents. L — 30 — 35p;l = 28 — 32 [x; faible
aplatissement dorsiventral. Sillon transversal très faiblement héli-
coïdal partageant la thèque en deux parties inégales. Sillon longitu-
dinal s’élargissant très fortement dans l’hypothèque et atteignant
le pôle antapieal.
Tabulation apicale : 7 p 4 a -)- 3 m.
— ■ antapicale : 5 p' 2 a'.
Plaques non aréolées perforées irrégulièrement tout le long des
sutures et des sillons. Sutures larges non striées transversalement.
Les diagnoses définitives et la figuration de ces espèces seront
publiées incessamment.
Paris, Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
{Manuscrit déposé le 22 jum 1923).
Répartition des Nummulites et des Orthophragmina,
DANS LE BASSIN AQUITANIEN^
PAR M. R. Abrard.
Dans le bassin de l’Adour et le Béarn, les fannes de Nummulites
se présentent pour ainsi dire dans leur intégralité depuis la base
jusqu’au sommet dés assises nummulitiques, et la richesse en indi-
vidus est souvent très grande (^). A Biarritz notamment, où la série
débute seulement au Lutétien moyen et supérieur, s’observe une
succession très remarquable (^) avec Nummulites lævigatus, N.
atacicus, iV. millecaput, N. aturicus, N. BrongniarU, au Lutétien;
N. aturicus, N. variolarius, N. striatus au Bartonien {s J.) inférieur,
N. incrassatus, N. Bouiltei, N. aturicus, N. Chavannesi, N. Fa-
biani au Bartonien supérieur, N. Bouitlei, N. vascus, N. inter-
medius à l’Oligocène. Le sondage des Abatilles près d’Arcachon (®)
permet de se rendre compte qu’en ce point beaucoup plus septentri-
onal on se trouve encore dans le régime des assises à Nummulites,
bien que les dépôts y aient une allure beaucoup plus néritique.
Les faits se présentent d’une manière sensiblement parallèle
lorsque l’on passe aux Orthophragmina. Ces formes abondent dans
le bassin de l’Adour et ses annexes dès la base del’Eocène; ce sont
O. Archiaci, O. scalaris, O. Douvillei, O. Boberti, O. præradians à
l’Éocène inférieur; O. Archiaci, O. scalaris, O. Bartholomei, O. sella
O. discus, O. Douvillei, O. Boberti, O. nummulitica, O. Stella'
y
O. stellaris, O. Munieri, O. decoralus, O. præradians, O. pirtguis,
au Lutétien; O. Pratti, O. scalaris, O. sella, O. stellaris, O. radians
au Bartonien inférieur; O. Pratti, O. Fortisi, O. stellaris, O. radians
au Bartonien supérieur. On sait- qu’à l’Oligocène ces formes dispa-
raissent complètement dans le région. Le sondage des Abatilles cité
plus haut, a fourni O. scalaris et O. Archiaci dans le Lutétien, et O.
scalaris dans le Bartonien inférieur; là encore, nous sommes dans
l’aire normale de répartition des Orthophragmines en Aquitaine.
Dans le bassin de la Gironde, les lambeaux londiniens des envi-
rons de Royan renferment Nummulites planulalus et N. globulus
et le Lutétien inférieur traversé par des sondages au Parc bordelais,
à Blaye et dans le Médoc a fourni N. aquitanicus, N. aturicus, N.
atacicus, N. Lucasanus et une petite forme rapportée à N. Ra-
(1) Cf. H. Douvillé. Le terrain nummulitiqne dans le bassin de l’Adour. B. S. G. f*’.,
(4), V, pp. 39-51, 1905.
(®) Cf. J. Boussac. Études stratigraphiques et paléontologiques sur le Nummuli-
tique de Biarritz. AnnàUs. Hébert, t-, V, 1911.
(®) Pierre Viennot. Sur le sondage des Abatilles près d’Arcachon. C. B, Ac. 3;.,
. 179, p. 186, 1924.
Bulletin du Muséum, 2® s,, t. V, n"> 5, 1933.
— 420 —
mondi. Dans ces assises, les Orthophragmina paraissent très rares;
on a cité 0. stellaîa et O. submedia. Mais malgré cela, les Num-
mulites permettent d’affirmer que l’on se trouve encore dans le
régime aquitanien franc. Au-dessus, les choses changent complète-
ment et il n’y a plus ni Nummulites ni Orthophragmina dans le Luté-
tien de Saint-Palais et dans celui de Blaye. Le Bartonien inférieur
en est également dépourvu, de même que le Bartonien supérieur
de Saint-Estèphe. A Bordeaux les calcaires sans Nummulites
correspondant au calcaire de Blaye, supportent des couches à Huîtres
synchroniques de celles de Blaye et renfermant N. variolarius.
Les observations ci-dessus peuvent se résumer en ceci : à partir
du Lutétien moyen les Nummulites et les Orthophragmina n’ont
plus eu accès dans le bassin de la Gironde. Cette absence peut-elle
être imputée à des causes uniquement biologiques, au fait que les
dépôts considérés étaient trop néritiques, ou bien à celui que l’on
se trouve déjà dans des régions trop septentrionales ? Le premier
argument ne paraît pas très valable, car les couches des Abatilles
présentent un caractère zoogène et néritique sur lequel P. Viennot
a insisté, et cependant elles renferment les Nummulites et Ortho-
phragmina aquitaniens. Le second ne semble pas non plus une expli-
cation satisfaisante, puisque au Lutétien inférieur la faune de
Nummulites a pu prospérer, et que le caractère de la faune des
couches sus-jacentes montré que la mer était tropicale. De plus,
si le bassin de la Gironde était en continuité absolue avec celui de
l’Adour, la température des eaux ne devait pas être bien différente.
On peut donc se demander si, entre les deux bassins, il n’existait
pas un seuil ou une crête rendant entre eux les communications
beaucoup plus difficiles qu’on ne le croit ordinairement, et si ces
deux bassins n’ont pas évolué avec une certaine indépendance à
partir du Lutétien inférieur. A ce sujet, on peut remarquer que les
couches de la Gironde et du Royanais sont des assises à Orbito-
lites, au contraire de celles de l’Adour; mais d’autre part. Vasseur
a signalé que dans la montagne Noire, des couches à Nummulites
et sans Orbitolites passaient latéralement à des couches à Orbi-
tolites sans Nummulites (^); là il semble bien que cette modification
soit due à des conditions biologiques différentes du milieu marin.
En tous les cas, il apparaît nettement que dans la région aquita-
nienne les Orbitolites d’une part et les Nummulites et Ortho-
phragmina d’autre part, s’excluent mutuellement. Les dépôts
renfermant les seconds sont entourés d’une auréole discontinue de
couches caractérisées par les premiers. On ne peut affirmer que cela
soit uniquement dû au caractère plus néritique des dépôts.
(^) G. Vasseur. Relations du terrain nummulitique de la Montagne Noire avec les
formations lacustres du Castrais. Bull. Sent. Carte Géol. France, t. V, p. 369 (13),
1893-1894.
— 421 —
Note sur le Montien Issy-les-Moulineaux,
PAR MM. R. Abrard et R. Soyer.
Les travaux effectués pour la construction de la ligne n° 12 du
Métropolitain à Issy-les-Moulineuax ont permis à l’un de nous
de relever la coupe suivante à la station Place Voltaire, rue Er-
nest-Renan :
Cote du sol 33 in. 30.
Remblais 33,30 à 31,50
Terre vég-éta le 31,50 à 30,10
Limons panachés 30,10 à 28,50
Sables argileux. Sables et graviers cà la base 28,50 à 25,00
Marne blanche compacte 25,00 à 24,70
Calcaire beige à Foraminifères 24,70 à 24,10
Marne blanche argileuse 24,10 à 23,10
Marne jaunâtre compacte 23,10 à 22,20
Marne verte argileuse 22,20 à 21,90
Marne jaunâtre compacte 21,90 à 20, 5o
Marne blanche 20,50 à 19,20
Craie blanche à silex.
Les couches comprises entre les cotes 25 et 19,20 représentent
le Montien. Le contact avec la craie n’a pas été observé au point
exact où a été relevée cette coupe, mais il a pu être examiné à une
centaine de mètres de part et d’autre. Un fait très intéressant
est, qu’ici ce sont des marnes blanches qui reposent directement
sur la craie, et on n’y retrouve pas de calcaire à Turrilella mon-
iensis Briart signalé en des points voisins par Munier-Chal-
MAs (^). Ou bien ce calcaire n’a pas existé en ce point, ou bien il a
été complètement décalcifié et n’est plus représenté que par les
marnes comprises entre la Craie et le calcaire à Foraminifères.
Ce dernier est un calcaire beige ou rosé dans lequel l’examen mi-
croscopique révèle la présence de très nombreux Miliolidæ as-
sociés à des Texlularidæ et à des Lagenidæ. Il renferme des Poly-
piers et des moules de Lamellibranches. Il se présente en un banc
de 60 à 80 cm. d’épaisseur que l’on peut suivre sur près de 100 m.,
entre l’impasse Maurice et le boulevard Voltaire. Il est extrême-
ment problable que ce calcaire représente le calcaire à Forami-
fères supérieur de Munier-Chalmas, qui dans les coupes données
par cet auteur, n’est plus représenté que par des cordons de blocs
(0 R. Soyer.
(^) Munieb-Chaemas. Note préliminaire sur les assises montiennes du bassin de
Paris. B. S. G. F. (3), XXV, pp. 82-90, 1897.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 5, 1933.
422 —
calcaires corrodés noyés dans les marnes qui en sont un faciès
d’altération. Ici au contraire, la décalcification est à peine amorcée
par places, où l’on observe des vacuoles et un faciès blanchâtre
d’altération.
Au contraire de ce qui a lieu à peu de distance, la coupe étudiée
montre donc une décalcification complète du calcaire inférieur,
et une très faible altération du calcaire supérieur qui se présente
en bancs.
Il est probable que le calcaire du Port-Marly correspond
au calcaire inférieur, malgré l’absence de Turrilella montensis.
Il représente donc bien à une formation postérieure à la craie
qui à Meudon et aux Moulineaux occupe une superficie assez im-
portante au-dessus de celle-ci, tandis qu’au Port-Marly elle est
localisée dans une dépression de la craie. Cette extension avait été
indiquée par Munier-Chalmas.
(q R. Abraed, L. Joleaud et Paul Lemoine. Sur les conditions de gisements du
Montien du Port-Marly (Seine-et-Oise). G. B. Ae. Sc., 8 août 1927, pp. 393-393.
423
Prolongement de la ligne du chemin de fer
MÉTROPOLITAIN N<> ^ DE LA PORTE DE SaINT-ClOUD
AU PONT DE Sèvres avec raccordement aux ateliers
DE Boulogne-sur-Seine,
NOTICE GÉOLOGIQUE,
PAR M. R. Soyer.
Le prolongement Ouest de la Ligne du Chemin de Fer Métropo-
litain n° 9, de la Porte de Saint-Cloud au Pont de Sèvres, traverse
en ligne droite Panse de Boulogne-Billancourt, constituée par la
Terrasse inférieure de la Seine, dont l’altitude moyenne est de
35/36 Ms.
Les formations géologiques intéressées par le percement du sou-
terrain sont peu nombreuses; de haut en bas les travaux ont ren-
contré ;
Les Alluvions modernes de la Seine.
Les Alluvions anciennes de la Seine.
Les Marnes de Meudon.
La Craie blanche sénonienne.
Sénonien (Maestrichtien). — Craie blanche — C*
La Craie forme la substratum de la terrasse de Boulogne; elle
affecte une allure mamelonnée et le souterrain principal se tient
constamment au-dessus d’elle. A la Porte de Saint-Cloud, le som-
met de la craie semble voisin de la cote 23,€0. A l’aplomb du pignon
Est de la station « Rue de Billancourt », elle est à 22,85, mais à
remplacement de la station ; « Pont de Sèvres », elle n’est plus
qu’à la cote 15,85. Le sondage de recherches du km 2208 ne l’a
pas atteinte et les forages sous-fluviaux du Pont de Sèvres la ren-
contrent vers la cote 14,40.
Dans le souterrain de raccordement aux ateliers, la craie était
visible à la base du tunnel et affectait l’allure d’un dôme recouvert
par les Alluvions : elle atteignait sa cote supérieure : 23,85, au point
où le souterrain la quitte, au km 0,558 du raccordement. Sous les
ateliers de la Rue de Billancourt, elle n’est plus qu’à 21 m. d’alti-
tude. La craie est tout aussi irrégulière dans les divers endroits de
Boulogne où elle est signalée : rue de la Saussière, un forage l’a
rencontrée à la cote 18,85, sous 3^,40 de Marnes de Meudon; aux
Établissements Guibert et Noblet, 85 bis, Avenue de la Reine, elle
n’est plus qu’à 18 m. A Billancourt, aux Usines Renault, elle est
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 5, 1933.
— 424 —
variable dans deux puits voisins : 18,07 à 17,27. Dans l’île Séguin
on la signale à 19,70 — 18,85 — 14,60 — 15,80.
Le sommet de la Craie est généralement constitué par une craie
blanche, tendre, traçante, à silex très rares, en petits bancs épais
de 0,20 environ. L’épaisseur de cette couche varie entre 3"^, 50
et 6 m. Au-dessous viennent des bancs à silex noirs. Ces niveaux,
peu coquillers, n’ont fourni aucun fossile au cours des travaux.
Monlien. — Marnes de Meudon — M. M.
Les Marnes de Meudon sont constituées par des marnes blanc
grisâtres, plus ou moins compactes, emballant de très nombreux
silex noirs, branchus, pyromaques, en bancs irréguliers pouvant
constituer parfois les 2/3 de la masse. Elles sont le produit de la
décomposition sur place des assises supérieures du Crétacé, sous
l’action des eaux.
Ces marnes ne sont pas continues au-dessus de la Craie; bien
visibles à l’origine du prolongement de la ligne où elles atteignent
de 3“,50 à 4 m. de hauteur au-dessus du radier, elles vont en
décroissant et disparaissent en biseau au km 0,500; réapparaissent
ensuite entre les kms : 0,660 à 0,730, puis sous forme de butte entre
les kms 0,910 à 1.010.
Dans le souterrain de raccordement, un placage peu épais de
marne blanc jaunâtre tendre, d’épaisseur irrégulière, situé entre
les kms 0,315 à 0,406, semble appartenir aux Marnes de Meudon.
Celles-ci disparaissent ensuite complètement, et les Alluvions
reposent directement sur la Craie.
Les Marnes de Meudon sont ravinées par les Alluvions anciennes;
on y observe de nombreuses poches de dissolution comblées par les
éléments de la Terrasse quaternaire. L’érosion intense du substra-
tum crétacé, dont le premier stade correspondrait à la formation
des Marnes à silex, fut suivie d’un second ravinement général des
Marnes de Meudon et de la Craie, auquel succéda une phase de
remblaiement par les Sables et Graviers.
Quaternaire. — Alluvions anciennes. — A^a.
Les Sables et Graviers quaternaires de la terrasse de 13/15 Ms
recouvrent uniformément l’anse de Boulogne et constituent l’as-
sise principale dans laquelle le souterrain est établi. A l’origine
(Ponts de Saint-Cloud) ils débutent par une couche de sables et de
graviers avec nombreux galets ronds, parfois pugiloïdes, ravinant
les marnes sous-jacentes. Une couche de sables jaunes fins, avec
filets argileux et quelques niveaux rubéfiés, les surmonte; cette
couche est constante dans le profil. Au-dessus vient une succession
épaisse de sables, graviers et cailloutis imbriqués, où ils n’est pas
possible d’établir des coupures. Les sables et les graviers sont sili-
425
ceux et ne renferment que quelques rares fragments anguleux de
calcaire grossier; leurs éléments, de tous calibres, sont des silex
noirs, des cornalines, des fragments de Travertin de Brie et quelques
morceaux de granité à deux micas. Ils renferment des fragments
très roulés de cérithes sparnaciens et de Cyrena cuneiformis. Les
blocs erratiques polis et parfois striés sont nombreux et volumi-
neux; ils atteignent 1/3 de mètre cube en moyenne, mais certains
dépassent un mètre cube; ils sont constitués par le grès de Fontai-
nebleau et le travertin de Brie.
Le sondage du km. 2,208 a rencontré, à la cote 23,55, un sable
blanc jaunâtre très fin, extrêmement meuble, épais de 2“,35, qui
paraît ne pas s’étendre au-deçà du km 2.130, intercalé entre des
sables fins argileux et une couche de sable et graviers. Cette couche,
sans consistance et de plus gorgée d’eau de la nappe, à causé de
très grosses difficultés lors de l’établissement de la station « Pont
de Sèvres » et du souterrain de manœuvre.
Le souterrain de raccordement aux ateliers de la rue de Billan-
court se tient également dans les Alluvions anciennes, dont la
succession est semblable, mais comme elles reposent directement
sur la Craie, à une cote plus élevée, les, eaux y circulent avec bien
moins d’intensité, et elles présentent vers la base, entre les kms 450
et 700 du raccordement, des niveaux de conglomérat (Calcin) et
des cailloutis à dépôts noirâtres pulvérulents d’oxydes de fer et de
manganèse, avec ossements bien conservés.
MM. Bardout, Ingénieur en Chef, Chatreix et Lefranc, Ingé-
nieurs D. T. V. P., qui dirigeaient les travaux, ont bien voulu don-
ner les instructions nécessaires en vue de la préservation des fos-
siles rencontrés dans les chantiers, qui ont fourni quelques dents
et des ossements divers appartenant aux espèces suivantes :
Rhinocéros Tichorhinus, une molaire supérieure gauche prove-
nant du km 644,50.
Equüs Caballus, deux métatarsiens, quatre incisives et deux
canines inférieures.
Bos (Bison) Priscus, nombreux os longs, vertèbres.
Elaphus Elaphus, un frontal, une molaire.
Ces espèces représentent la faune froide typique qui accompagne
le Mammouth. Celui-ci n’a pas fourni d’ossements dans les terras-
sements du tunnel, mais il a été signalé dans divers lieux très voi-
sins (par Rivière, Capitan et Pontier notamment).
Une coupe dressée dans les Alluvions, à la sortie du souterrain
dans la rampe des ateliers, est annexée au profd géologique; elle
permet d’assigner une puissance moyenne de 11 à la terrasse
quaternaire.
Quaternaire. — Alluvions modernes — A 2.
Les Alluvions modernes ont été rencontrées à Textrémîté Ouest
de la ligne, du km 1,980 à la fln du souterrain. Elles reposent sous
une couche épaisse de remblais sableux et graveleux atteignant
parfois 6 m. d’épaisseur. Elles constituaient un ancien sol : les frag-
ments de radicelles sont encore bien nettes dans les limons.
Ces alluvions sont formées de limons sablo-argileux, légèrement
calcaires, gris, jaunes, compacts, avec lits de cailloutis anguleux
et bancs de graviers. On y rencontre, disséminés dans la masse, de
petits silex anguleux et de nombreux pulmonés; quelques rares
individus entiers ont permis de reconnaître ;
Hélix ericelorum,
Hélix arbustorum,
Hélix cornea,
Hélix hispida,
Zua su'bcylindraceu.
Un lit discontinu de marne argileuse, tourbeuse, verdâtre, fétide
s’intercale vers la partie moyenne des limons, dans la station
« Pont de Sèvres ». Un second lit, épais de 50 cm, les recouvre du
Kil 2.160 à la fin. Ce dépôt renferme, en plus des mollusques ter-
restres ci-dessus, des espèces d’eau douce :
Planorbis albus, Planorbis complanalus, Pisidium sp.
On y rencontre de nombreuses tubului’es d’infiltration à parois
incrustées de limonite.
L’épaisseur des Alluvions modernes atteint 5"», 50.
Eaux soulerraines. — Les travaux de la ligne ont été contrariés
par des venues d’eaux souterraines très importantes, rencontrées
à deux niveaux successifs.
Au cours du fonçage des puits, la nappe aquifère des Alluvions
a été rencontrée vers la cote 26,80, à laquelle se tient généralement
le plan d’eau souterrain de la région. A la suite des pompages
continus exercés sur le parcours de la ligne, le 1° niveau se tient
maintenant, à la fin du souterrain, à la cote du plan d’eau de la
Seine, vers 26,80.. Il traverse les alluvions modernes, les sables et
graviers, puis s’abaisse régulièrement vers l’Est et se tient au con-
tact des Alluvions anciennes et de la Craie (23,15) dans les tra-
vaux du souterrain de raccordement, à la traversée de l’Avenue
Édouard-Vaillant, sous le pignon Est de la station « Rue de Billan-
court ».
Le 2® niveau situé â 3 m. sous le 1 se tient dans les Alluvions
anciennes, vers la cote 23,80 à la fin du souterrain (Seine); il suit
une pente sensiblement parallèle à la nappe supérieure, pénètre
dans la Craie et atteint sous la station « Rue de Billancourt n la
cote 20,50.
427 —
La nappe supérieure a été rencontrée également, mais en moins
grande abondance, entre la Porte de Saint-Cloud et la Rue de Bil-
lancourt, dans les Sables et Graviers quaternaires.
A la demande de M. le Professeur Paul Lemoine, Directeur du
Muséum National d’Histoire Naturelle, la Compagnie Générale des
Eaux procéda, en mars 1932, à quatre prélèvements et à leur ana-
lyse.
Prélè- Nature du
Tement Emplacement Altitude terrain
N° 1 Rue Ed.-Vaillant, angle R. de Billancourt .... 16™, 00 Craie blanche
2 Rue Ed.-Vaillant, angle R. de Saint-Cloud .... 19™, 00 Alluvions Anciennes
3 Rue Ed.-Vaillant, angle R. Collas 21™,12 — —
4 Rue Ed.-Vaillant, angle R. Francis-Garnier.. . . 20™,70 — —
Résultat des Analyses.
30 Analyse bactériologique :
Germes divers (par c/c) 79 6 8.726 1.002 250
Bacterium Coli (par 100 c/c) 12 00 20 00
D’autre part le Service Technique du Métropolitain fit exécuter
des prélèvements en vue du dosage du sulfate de chaux, sur le
lot des travaux, entre la Porte de Saint-Cloud et la Rue de Bil-
lancourt. Les analyses, effectuées par le Laboratoire d’essais des
Matériaux de la Ville de Paris, ont indiqué les teneurs suivantes :
Sulfate de Calrium en miyl.
Prélèvement N“ 1 2 3
Kilomètre 0.190,91 0.325,53 0.910,26
Octobre 1931 737 700 -
17 décembre 1931 1481 789 1039
Analyses d'eaux de Seine (moyennes d’une année).
Cl des Chaux Résidu
• hydrot® Chlorures en CaO à Bactéries
Localité total en mg/1 en mg-/l 180“ par c/c
Boulogne (1893) 18.0 7 104 261 -
Auteuil (1931) 21.9 10 115 282 181.000
Courbevoie (1931) 22.6 11 120 295 664.000
428 —
Les indications fournies par les essais ci-dessus montrent qu’il
ne s’agit en aucune façon de venues d’eau de Seine, dont la teneur
en SO® dépasse rarement 0,15 mg par litre. La forte teneur en sul-
fate de calcium, le 0° hydrotimétrique élevé et le résidu important
après dessiccation sont caractéristiques des eaux de la nappe
générale d’infdtration de la région parisienne. Bien que peu char-
gées en bactéries et en matières organiques, ces eaux, ammonia-
cales et chlorées, entrent dans la catégorie des eaux suspectes et
impropres aux usages domestiques.
Elles alimentent encore un certain nombre de puits dans Bou-
logne, mais les industries locales, et particulièrement celle de la
blanchisserie, exploitent de plus en plus la nappe artésienne de
la Craie, atteinte entre 60 et 100 m. sous le sol, suivant les points,
et qui fournit des eaux potables et industriellement pures.
Résumé.
L’établissement du prolongement de la Ligne n° 9, de la Porte de
Saint-Cloud au Pont de Sèvres, met en évidence l’allure très mame-
lonnée du sommet de la Craie, qui a subi deux stades d’érosion ;
un 1er stade correspondent au dépôt des Marnes de Meudon par
décalcification sur place, un 2® stade de décapage commun à la
Craie et aux Marnes de Meudon, antérieur au remblaiement des
Sables etGraviers de la Terrasse quaternaire de 15m, qui recouvrent
directement la Craie, parfois. Les Alluvions sont fossilifères dans
quelques points élevés, situés au-dessus du niveau de la nappe
générale d’infiltration, en rapport elle-même avec le plan d’eau du
fleuve. Les Sables et Graviers constiuent un réservoir d’eau impor-
tant, mais en raison de leur caractèresuspect, ces eaux ne présentent
aucune utilité d’ordrè alimentaire ou domestique.
429 —
Étude géologique de la zone fossilifère d’Ouézei
(Niger français),
PAR M. Raymond Furon.
La région comprise entre l’Adar Doutchi et l’Aïr était à peu près
inconnue au point de vue géologique. Les documents de la Mis-
sion A. Chevalier ont apporté des notions nouvelles sur la piste
de Tahoua à In Gall et Agadès (’^); leur étude fera l’objet d’un
Mémoire ultérieur. Le Colonel Vignon, Commandant du Territoire
Militaire du Niger, a remis à M. A. Chevalier, des matériaux
recueillis par le Capitaine Le Rumeur en divers points situés
entre l’Aïr et la frontière du Soudan. C’est dans ces matériaux dont
l’étude m’a été confiée par M. le Professeur P. Lemoine, que j’ai
découvert les premiers fossiles incontestablement cénomaniens
provenant de cette partie de l’Afrique (^). Le premier gisement
reconnu est celui d’Ouézeï (6° Long. E, 16°30' Lat. N. env.).
Les récoltes du Capitaine Le Rumeur voient leur intérêt
multiplié du fait qu’elles sont accompagnées de croquis et de
coupes.
La région d’Ouézeï est à la limite des formations crétacées qui
s’étendent au Sud de l’Ahaggar et de l’Aïr. Le puits est situé au
fond d’une dépression, dans une échancrure du plateau crétacé.
La falaise de l’Adrar Moisey, haute d’une cinquantaine de
mètres, a été visitée par le Capitaine Le Rumeur, qui en a relevé
une coupe accompagnée de nombreux échantillons.
D’après ce que nous savons de la région, nous pouvons assimiler
les couches inférieures aux « Grès du Tégama » du Niger, aux grès à
dragées » du Sahara septentrional. C’est un complexe continental
qui reste d’âge indéterminé, postérieur au Carbonifère, antérieur
au Cénomanien. On y trouve des bois silicifiés et des fragments de
Reptiles indéterminables. L’ensemble correspond au « complexe
continental intercalaire » de C. Kilian.
Au dessus, viennent des argiles et des marnes versicolores, pro-
bablement gypsifères, qui constituent la base du Cénomanien
marin.
La série continue par des grès, des argiles et des marnes gypsi-
fères où se trouvent intercalés quelques petits bancs calcaires fos-
silifères.
(^) R. Fubon. — Découverte du Céaomanien marin transgressif fossilifère et de
nouveaux gisements turoniens dans la colonie du Niger. (Matériaux géologiques rap-
portés par M. Auguste Chevalier). C. R. Ac. Sc., t. 196, 1933, p. 793.
— 430
Fig. 1. — Coupe* géologique de la falaise de l’Adrar Moisey (Niger).
1. — Lumachelle calcaire avec fragments de Turritclles 0,15 à 0,75
2. — Grès tendre 4 m.
3. — Grès calcaire, verdâtre, dur 0,05
4. — Argile et marnes gypsifères 4 m.
5. — Calcaires fossilifères 0,05 à 0,10
6. — Grès tendre 3 m.
7. — Calcaire marneux 0,20
8. — Argile grise 0,20
9. — Marne argileuse verte 0,15
10 et 11. — Marnesetargilesversicolores (grises, rouges, violettes) .. . 6 m.
12. — Grès argileux et calcaire, tendre 6,50
13. — Argile rouge, micacée 5 m.
14. — Marnes sableuses avec grains de limonite 4 m.
15. — Grès calcaire, avec nombreux éléments 2 m.
16. — Grès tendre.
Les fossiles recueillis appartiennent au Cénomanien supérieur et
au Turonien inférieur.
Cénomanien :
Neolobiies cf. Vibrayeanus d’Orbigny.
Pholadomya Vignesi Lartet.
Neilhea æguicostata Lmk.
Exogyra africana Lmk.
Strombus imertus d’Orbigny.
Aporrhais (?) Dutrugei Coquand.
Turonien :
Cardium cf. produclum Sow.
Tout à fait au sommet, se trouve un calcaire plus ou moins sili-
431
Fig. 2. — Croquis géologique do la région de Ouezeï (Niger).
— 432 —
ceux contenant en abondance de petites Turritelles apparemment
indéterminables. Au Soudan et au Nord du Sahara, on connaît
des formations semblables, d’âge sénonien. Sans pouvoir affirmer
l’âge des couches à Turritelles de la région d’Ouezeï, on peut noter
qu’elles sont supérieures au Turonien fossilifère connu.
Les Monts Soumbi, Maya et Iguellala ont la même constitution
géologique que l’Adrar Moisey.
Dans les régions voisines (Tamaia, Chinadrar, Efeinateus et Da-
mergou), le Turonien contient en abondance des Vascoceras et
Exogyra olisiponensis Sharpe.
La découverte de Neolobites cf. Vibrayeanus est très importante,
d’abord parce que les Neolobites sont des fossiles incontestable-
ment cénomaniens, ensuite parce que leur aire de répartition s’en
agrandit singulièrement puisqu’on ne les connaissait pas au Sud
du Sahara.
{Laboratoire de M. Paul Lemoine.)
Le Gérant,
J. Caroujat,
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 3-8-1933.
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages.
Nomination de MM. R. Benoist, R. Fbanquet et R. Heim comme Sous-Di-
recteurs de Laboratoire 337
— de M. R. Lami comme Assistant 337
— de M, J. PoupioN comme Jardinier en Chef 338
— de M“® Jean comme Commis stagiaire à la Bibliothèque 338
— de M. Legrand comme Gardien Chef au Musée du Trocadéro 338
Permutation de M. Bobbel, Gardien de Laboratoire, avec M. Pebbieb, Gardien
de Galerie 338
Nomination de M. Gudefin comme Gardien de Laboratoire 33s
Admission à la retraite de M. A. Wacquet, Assistant 338
Congés accordés à MM. Bouvier, Gardien de Laboratoire, et Pothier, Gardien
de Galerie 338
Démission de M. Boudin, Jardinier permanent 338
Bourse de Doctorat accordée à M. Budkeb 338
Déclaration de vacance de la Chaire de Physique végétale 338
Présentation d’ouvrages par MM. H. Humbert, D. Bois, J. Pellegrin, L. Se-
MICHON 338
Séance solennelle de la Société des Amis du Muséum 339
Réserves naturelles de Madagascar ;
Circulaire de M. le Gouverneur général L. Cayla 340
Délimitation et reconnaissance de la réserve naturelle du Manampesta,
par M. H. Perrier de la Bathie 343
Communications :
H. Neuville. Sur l’appareil respiratoire du Tapirus indiens Cuv 346
P. Rode. Les Mammifères de la Mission Dakar-Djibouti (Mission Griaule). . . 353
H. Heim de Balsac. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Oi-
seaux {Suite) 355
F. Angel. Sur la naissance de jeunes Caméléons au Vivarium du Muséum. . . 360
Mme M. Phisalix. Développement schizogonique et sporogonique d’une Cocci-
die parasite de l’intestin du Triton alpestre {Molge alpestris Laur.)... 363
D' J. Pellegrin. Description d’un Poisson nouveau de la Ssnrie méridionale
appartenant au genre Phoxinellus 368
J.-T.-F. Chen. Description d’une espèce nouvelle i’Eleotris de la Chine [Figs. 1]. 370
M. Pic. Deux nouveaux Coléoptères Hétéromères 374
A. Hustache. Deux nouveaux Curculionides déprédateurs 376
J.-H. Chen. Ghrysomelidœ [Coleoptera) nouveaux de l’Asie tropicale 381
L. Germain. Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Asie Antérieure : 9® Note :
Mollusques nouveaux de l’Asie Mineure 389
(Voir la suite à la page i de la couverture).
Ed. Lamy. Notes sur les espèees Lamarckiennes du genre Pema Bruguière,
1792 393
A. Pruvot-Fol. Les Opisthobranches de Quoy et Gaimard (Note prélimi-.
naire) 400
G. Ranson. Révision de la collection des Méduses du Muséum national d’His-
toire naturelle {Suite 111) 419
A. Chevalier. Plantes nouvelles ou peu connues de l’Afrique tropicale. III. . . 408
J. Leandri. Compte rendu d’une Mission au Bemaraha (Ouest de Madagascar), 411
J. Leandri. Sur la station d’origine du Poinciana regia Boj 413
M. Lefevre. Recherches sur les Péridiniens fossiles des Barbades 415
R. Abrard. Répartition des Nummulites et des Orthophragmina dans le bassin
Aquitanien 419
R. Abrard et R. Soyer. Note sur le Montien d’Issy-les-Moulineaux 421
R. Soyer. Prolongement de la ligne du chemin de fer métropoütain n" 9 de la
porte Saint-Cloud au pont de Sèvres 423
R. PoRON. Étude géologique de la zone fossilifère d’Ouézei (Niger français)
[Figs.] 429
VIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps
que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part
brochés au fli, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
Franee et Étranger r 50 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* SÉRIE — TOME V
N° 6 — Novembre 1933
E.
MEF\IT£
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1933
Président : H. Humbert.
Secrétaire général: R. Anthony.
MASSON ET C‘% ÉDITEURS
lOBRAIRES DE 1,'ACÂDÊMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germaiii, PARIS>VI*
Publication périodique mensuefla.
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux
faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum
national d’histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 7 par an.
Chaque fascicule sera constitué de 5 feuilles (80 pages).
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages
d’impression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour
l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt
de fournir des illustrations de dimensions aussi réduites que pos-
sible et groupées de manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont
à la charge des auteurs; ils doivent être remis en même temps que
le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publication sera
renvoyée au Bullelin suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les rema-
niements ou par l’état des manuscrits seront à la charge des
Auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont
priés de la retourner dans les quaire jours. Passé ce délai, l’article
sera ajourné à un numéro ultérieur.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs
articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des
tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les Auteurs désirant faire des communications sont priés de se
faire inscrire avant la séance (^).
AVIS
Les manuscrits doivent être définitifs, écrits tris lisiblement, ou, de préférence,
dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
Us ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux carac-
tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) ; soulignés une fois
dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés d’un
trait tremblé.
Il est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de différentes
valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison, Vannée de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans les titres des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses. (*)
(*) Four tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à M. Ed. Lâmt, 55, rue de Buf-
fon, Paris (V®).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1933. — N“ 6.
280^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
23 NOVEMBRB 1933.
PRÉSIDENCE DE M. CH. GRAVIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. LE Président donne connaissance des faits suivants :
M. P. Lemoine, Directeur du Muséum, a été nommé Membre
du Comité de Direction du Musée de la Mer à Biarritz.
MM. P. Lemoine, L. Roule, E. Bourdelle, R. Jeannel
ont été nommés Membres du Conseil d’Administration du Mu-
séum d’Histoire naturelle et du Parc Zoologique de Bourges.
Mme Tardieu-Blot a été nommée Assistant au Laboratoire
de Phanérogamie (Arrêté du 18 juillet 1933).
M. Metman a été nommé Aide-technique titulaire au Labo-
ratoire de Phanérogamie (Arrêté du 22 juillet 1933).
Bullelin du Muséum, 2* s., t. V, 1933.
-28
— 434 —
Mil® Jean a été nommée Commis stagiaire à la Bibliothèque
(Arrêté du 27 octobre 1933).
M. Gravat a été nommé Garçon titulaire au Laboratoire d’Or-
ganograpbie (Arrêté du 23 septembre 1933).
M. DELIER a été nommé Gardien titulaire à la Ménagerie (Ar-^
rêté du 4 novembre 1933).
M. Jourdain, Surveillant militaire, a obtenu deux congés de
trois mois pour raisons de santé (Arrêtés du 18 juillet et du 13 no-
vembre 1933).
M. Bouvier, Garçon de Laboratoire, a obtenu un congé d’un
mois pour raisons de santé (Arrêté du 31 juillet 1933.)
M. Massoulier, Surveillant militaire, a obtenu un congé d’un
mais pour raison de santé (Arrêté du 14 novembre 1933),
M“® DE Mouricaud, Commis à la Bibliothèque, a obtenu un
congé d’un an pour convenance personnelle (Arrêté du 18 no-
vembre 1933).
M. LE Président a le regret de faire part de deux décès :
M. H.-W. Brôlemann, Correspondant du Muséum (30 juil-
let 1933) :
M. Guimont, Jardinier (12 septembre 1933).
DONS D’OUVRAGES
M. F. Angel dépose un ouvrage qu’il vient de publier ;
Les Serpents de l'Afrique Occidentale Française : Larose, Édi-
teur, Paris, 1933.
M. R. Bengist présente l’ouvrage suivant :
Flore générale de V Indo-Ckine, publiée dans la direction de
MM. H. Lecomte et H. Humbert : t. VI, fascicule 4 (paru en
octobre 1933) : Orchidacées (Suite) par F. Gagnepain et A. Guil-
laumin.
— 435 —
COMMUNICATIONS
Notes ostéologiques et ostéométiuques sur uUemippe
DE Syrie,
PAR M. E, Bourdelle,
Professeur au Muséum.
L’H^mippe {Equus hemippus, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire)
décrit pour la première fois en 1855 par Isid. Geoffroy Saint-Hilaire,
diaprés deux sujets de la Ménagerie du Jardin des Plantes origi-
naires du désert de Syrie, est d’une façon générale considéré
comme un Ane et classé comme tel par la plupart des zoologistes
(Ch. Bonaparte, Trou^ssart, Beddard, Blandf >rd). Mais alors que
Sclater a fait plus spécialement un Onagre de cet animal, d’autres
tels que A. Milne Edwards et George, rapprochant l’H'mippe des
Hémiones et des Kiangs et le classent avec ces équidés dans un
groupe spécial d’Hemioniens. Si cette dernière manière de voir est
déjà plus conforme à la réalité des faits, elle s’écarte cependant
encore beaucoup de celle d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire qui esti-
mait que par sa conformation générale, par la forme de sa tête, par
les dimensions relativement réduites de ses oreilles, par sa queue
assez bien fournie en crins, l’Hémippe se rapprochait plus du cheval
que de l’Ane, contrairement aux Hémiones qui se rapprochent plus
de l’Ane que du Cheval. C’était pour bien affirmer cette différence
qu’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire avait cru devoir employer
l’appellation d’H'mippe (demi cheval) pour désigner cet animal
en l’opposant à celle d’H^mione (demi-âne).
Aujourd’hui encore la confusion reste grande au sujet de l’Hé-
mippe et Matschle affirme plus nettement encore que Trouessart
et que Bîddard la nature asinienne de l’Hémippe en lui donnant
le nom de Asinus hemippus. Seul Lydekker, parmi les auteurs mo-
dernes, ne fait pas de l’Hémippe un Asinien nettement caractérisé-
Il laisse cet animal dans le genre Equus ; mais, au lieu de le rattacher
à l’Hémione comme Blanford, il l’assimile à l’Onagre relevé à la
hauteur d’une espèce {Equus Onager, Pallas) et en fait une sous-
espèce d’Onagre ; Equus Onager hemippus, Lydekker.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 6, 1933.
— 436 —
A l’exemple de ce que nous avons déjà fait pour le Cheval de
Prjewalski et pour l’Hémione, nous avons pensé que l’étude mor-
phologique et ostéométrique du squelette pourrait fournir des
éléments d’appréciation sur l’Hémippe quant à sa position exacte
dans la série des équidés on général et dans celle des Équidés asia-
tiques en particulier. Nos observations ont été faites dans les mêmes
conditions que celles que nous avons déjà publiées dans le Bulletin
du Muséum sur le Cheval de Prjewalski et sur l’Hémione. Elles
ont porté sur les matériaux des collections du service d’Anatomie
comparée du Muséum mis obligeamment à notre disposition par
le professeur Anthony.
I. — Colonne vertébrale.
La formule vertébrale de l’Hémippe comprend 7 vertèbres
cervicales, 18 dorsales, 5 lombaires, 5 sacrées, 15 à 18 caudales.
1° Les vertèbres cervicales accusent des caractères généraux cabal-
lins. On note cependant la disposition surbaissée de l’apophyse
épineuse de VAxis de telle sorte que le rapport de cette
vertèbre = 0,59 chiffre bien inférieur à celui du cheval de Prje-
wabki (0,69) et même de l’âne domestique (0,62).
2° Les vertèbres dorsales rappellent un peu celles de l’âne par
leurs apophyses épineuses grêles et assez fortement inclinées et sur-
tout par la transformation en trous des échancrures postérieures à
partir de la sixième vertèbre.
3» Les vertèbres lombaires sont au nombre de 5 comme chez tous
les équidés asiatiques, Cheval do Prjewalski compris, et on ne peut
retenir ce caractère comme exclusivement asinien. Par la forme
des apophyses épineuses, par celle des apophyses transverses, en
particulier par la réduction de l’articulation intertransversaire, les
vertèbres lombaires de l’Hémippe se rapprochent un peu de celles
de l’âne.
4» Le sacrum offre un rapport = 1 intermédiaire à celui
longueur
de l’âne > 1 et à celui du cheval < 1. En revanche le rapport
liîi ut 0 U
, = 0,507 est bien supérieur à celui de l’âne avec 0,40, du
longueur ^ ’
cheval de Prjervalski 0,41 et de l’Hémione 0,48.
IL — Thorax.
Les côtes n’offrent ni par leurs courbures ni par leur forme de
caractères différentiels nets.
— 437 —
Le sternum, au contraire, par sa brièveté et par sa forme
presque rectiligne, est nettement asinien. Cinq sternèbres indépen
dantes existent seulement mais la dernière en résume trois.
III.
Membres (L.
A) Membre thoracique. — 1° L'omoplate accuse des dimen
sions et une forme caballines. Il mesure en effet 0,225, en longueur
alors que chez l’Ane cet os n’a que 0,205 et le rapport
largeur au col ^
largeur au bord vertébral ~ ’ ’
est bien supérieur à celui de l’Ane : 0,31. D’autre part le rapport
des dimensions de la cavité glénoïde
la^eeur
= 0,875 chez l’Hé-
longueur
mippe est à peu près égal à celui des chevaux domestiques et sau-
vages (0,875 et 0,868) très différent de celui de l’Ane 0,70 à 0,75.
2o L'humérus offre chez l’Hémippe 0,193 de longueur absolue
et se présente relativement long comme chez les chevaux, alors
qu’il est plutôt court chez l’Ane.
3° Le radius mesure 0,239, dépassant ainsi les dimensions
moyennes de cet os chez les chevaux et les ânes domestiques,
0,225, pour se rapprocher de celles du Cheval sauvage 0,242. Quant
. épaisseur
au rapport -5
largeur
0,678 on constate que celui-ci reste plus
rapport
0,238 et se
asinien que caballin.
4° Le cubitus accuse par son olécrane une forme caballine. Le
Longueur du sommet au bec de l’olécrane
longueur du radius
rapproche aussi de celui des chevaux avec 0,245 pour le Cheval
domestique, 0,25 pour le Cheval de Prjewalski en s’éloignant de
celui de l’Ane avec 0,215.
5° Le métacarpien principal s’allonge nettement chez l’Hémippe
avec 0,182 comparativement à l’Ane et au Cheval domestique avec
0,15 et au Cheval de Prjewalski avec 0,162. L’accroissement de
l’épaisseur de cet os avec un rapport 0,813 est bien
largeur
supérieur à celui de l’Ane avec 0,60 et à celui de tous les autres
équidés asiatiques en particulier à celui du Cheval de Prjewalski
qui n’est que de 0,71.
métacarpe
radial
Quant à l’indice
0,76 il se place entre celui de l’Ane
(0 Ainsi que nous l’avons fait dans nos études antérieures sur le Cheval de Prje-
walski et sur l’Hémione, les chiffres de mensuration que nous donnons ici sont ramenés
à un mètre de taille de l’animal mesuré au sfarrot.
— 438
0,80 et celui du Cheval de Prjevalski 0,69 ou de THémione 0,68.
1° Les phalanges offrent une certaine tendance vers les carac-
tères asiniens. On note en particulier pour la 1^® phalange un rapport
logeur minima _ q c’est à dire plus petit que 1 alors que ce
longueur i'
rapport est plus grand ou égal à un chez les chevaux; pour la
largeur minima
i.aui eu i‘
2® phalange un rapport
= 1,14 beaucoup plus
élevé que chez les chevaux avec 0,87 et surtout que chez les ânes
avec 0,82; pour le troisième phalange un rapport :
distance crête semi lunaire à bord plantaire _ .
= 0,428 bien inférieur
largeur plant aile maxinia
à celui des Anes 0,575 et dans le moyenne de celui des chevaux
domestiques avec 0,475 et des chevaux sauvages 0,346, mais sensi-
blement égal à celui de l’Hémione 0,44.
B) Membre abdominal. ■ — 1® Le coxal avec une longueur de
0,285 reste dans les dimensions caballines et se présente plus long
que celui de l’Ane qui n’a que 0,255. — L’indice s’élève
jusqu’à 0,73 dépassant de beaucoup celui de l’âne (0,64) et même
celui du cheval de Prjewalski (0,70j.
Le fémur mesure 0,“25, comme chez le cheval de Prjewalski
et l’Hémione, et se présente plus long que celui de l’Ane qui n’a qui
0,235. En revanche l’indice , = 1.02 chez l’Hémippe est
sensiblement égal à celui des ânes et légèrement supérieur à celui
des chevaux. La trochlée fémorale avec un rapport > 1
hauteur
rappelle celle des chevaux alors que chez l’Ane ce rapport est égal
ou plus petit que 1.
3® La rotule présente des caractères de même ordre que la
trochl e fémorale dans les dimensions de sa surface articulaire.
4® Le tibia est relativement long chez l’Hcmippe comme chez le
cheval de Prjewalski avec 0,252 alors que chez l’Ane il n’est que
de 0,23.
5® Les os du tarse offrent en général des caractères cal allins.
L’astragale à l’exemple de celui des chevaux a les lèvres de sa trc-
chl( e parallèles et non divergentes en bas ccmme chez les ânes.
6® Le métatarsien principal s’allonge manifestement comme le
métacarpe chez l’Hémippe. 11 mesure 0,219 et se présente ainsi
plus long que celui du cheval de Prjewalski 0,195, de l’Hémione
0,182, de l’âne 0,182. Le rapport ^vec 0,874 est bien supé-
rieur à celui du Cheval (0,73 à 0,78) et de l’Ane 0,80.
— 439 —
7° Les phalanges postérieures offrent les mêmes caractères légè-
rement asiniens que les phalanges antérieures.
IV. - Tête.
Envisagée dans sa forme générale la tête de l’Hémippe n’offre pas
la coudure du crâne sur la face si caractéristique de celle de l’Ane.
La ligne menée de la protubérance occipitale externe à l’implanta-
tion des incisives coupe encore l’orbite vers le tiers ou le quart
inférieur comme chez le Cheval.
Quant à ses dimensions elle accuse une certaine brièveté alliée
à une largeur et une épaisseur relative^. Elle mesure environ 0,40 de
longueur, 0,155 de largeur interorbitaire et 0,21 d’épaisseur. Dans
la longueur totale le crâne intervient pour 0,12, la face pour 0,28.
Le crâne se présente aussi relativement court et le rapport
longueur crâne
longu ur face
0,43 de même que le rapport
longue r crâne
longueur tête
= 0,30 se présentent bien inférieurs aux mêmes rapports de TAne,
du Cheval et de l’Hémione.
1^'angle facial assez difficile à apprécier atteint 12 à 13 degré , à
peu près comme chez le Cheval. La capacité crânienne très élevée
avec 300 centimètres cubes pour 100 kilogs de poids est à peu près
la même que chez le Cheval de Prjewalski et que chez l’Hémione
mais très supérieure à celle des chevaux et des ânes domestiques qui
n’ont que 150 centimètres cubes environ de capacité crânienne.
Dans les caractères morphologiques particuliers de la tête il faut
noter enfin la forme particulière de l’ouverture orbitaire dont le
grand axe longitudinal reste cependant prédominant, comme chez
les chevaux, l’effacement du tubercule lacrymal, la forme accusée
du tubercule incisif à l’union des corps des os intermaxillaires
comme chez les ânes.
Les tableaux ci joints résument les principaux caractères ost 'o-
logiques de l’Hémippe comparativement à l’Ane et au Cheval do-
mestiques d’une part, comparativement au Cheval sauvage de
Prjewalski et à l’Hémione d’autre part. A côté de quelques carac-
tères asiniens tels que les indices métacarpo-huméral, métacaïqro-
radial, tibio-fémoral, métatarse-fémoral, ischîo-ilial, hauteur-lon-
gueur de l’axis, largeur-longueur de la première phalange on note,
manifestement, une majorité de caractères cabailins ou même
hypercaballins. Parmi ces derniers il faut remarquer la largeur
relative du col de PPomoplate; la forme et les dimensions de la
cavité glénoïde de cet os ; l’allongement de l’olécrane, les dimen-
sions de la trochlée fémorale et de la surface articulaire de la rotule ;
l’élévation de l’épine sacrée, l’épaisseur relative du métacarpien
440
et du métatarsien principal, la forme particulière de la 3® phalange,
la forme générale de la tête, la brièveté relative du crâne.
Les faits ainsi mis en évidence permettent de considérer que
quant au squelette au moins, l’Hémippe se rapproche manifeste-
ment plus des chevaux que des ânes vrais. Il paraît même s’inter-
poser, très nettement, entre le Cheval sauvage de Prjewalski et
l’Hémione et l’appellation d’Hemippe ou demi cheval lui avait
donnée J. Geoffroy Saint-Hilaire paraît être parfaitement justifiée.
Encore moins que l’Hémione, l’Hémippe ne peut, nous semble-t-il,
être considéré comme un véritable asinien et classé comme tel.
.Jusqu’à plus ample information à son sujet et à défaut de faire de
l’Hémippe une espèce spéciale du genre equus, sous genre equus
ou même peut-être une sous-espèce ddequus caballus, il nous paraît
au moins nécessaire selon la conception de A. Milne Edwards et
Georges, d’associer l’Hémippe à l’Hémione et au Kiang, peut-être
aussi à l’Onagre dans un groupe spécial d’Hemioniens intermé-
diaire aux caballins et aux asiniens vrais.
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS
Beddakd. — Mammalia. The Cambridge natural Hisiory, vol. X, 1902, Londres.
Bouedelle. — Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de Prjewalsky.
Bull, du Mus. d’Hist. nat., t. IV, 1932, n° 7, p. 810.
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones, Bull, du Mus. d'Hist.
nat., t. IV, 1932, n» 8, p. 943.
Blandfokd. — The Fauna of Brüish India {Mammalia). 1888-91, Londres.
Chauveau, Aeloing et Lesbee. — Anatomie Comparée des Animaux domestiques.
5“ édition, 1905. Librairie Baillière, Paris.
Flowee. — Mammals living and extinet. 1901, Londres.
I. Gboffeoy Saint-Hilaiee. — Comptes rendus de V Académie des Sciences, 1855,
t. XLI, p. 1214.
Geoeges. — Études zoologiques sur les Hémiones et quelques autres espèces cheva-
lines. Annales des Sciences Naturelles, 1869.
Geay. — Calai. Bach. 1869, p. 271.
P.-X. Lesbee. — Études Hippométriques. Revue de Médecine vétérinaire et de Zoo-
technie de VEcole Vétérinaire de Lyon, 1894.
— Précis d’extérieur des animaux domestiques. 3® édition 1930, librairie Vigot, Paris.
Lesbee et Panisset. — Application de l’Anatomie à l’inspection des viandes de
boucherie. Bull, de la Société des Sciences Vétérinaires de Lyon, 1910, p. 185.
Lydekkee. — Catalogue of the Ungulates, t. V, p. 14.
ScLATEE, — Proceeding Zoological Society, Londres, ,1862, p. 262.
441
I. Tableau comparatif de la longueur des os des membres chez Vllemippe, chez le Cheval
et chez VAne domestiques, pour une taille mesurée au sommet du garrot
et ramenée à 1 mètre.
IL — Tableau comparatif des principaux indices ostéométriques des membres el de la tête
chez le Cheval et VAne domestiques et chez VHemippc.
Membre
thoracique
Membre
abdominal
Tète
Indices
Huméro
radial
Métacarpe
radial
Métacarpe
huméral
Ischium
Ilium
Tibio
fémoral
Métatarse
fémoral
Lougneur crâne
Longueur tête
Long^-'cur crâne
Longueur face
9° Angle facial
10“ Capacitéde la ca-
vité crânienne
pour 100 kilos
de poids vif . . .
11 1. — Tableau si/nthétique (jénéral des principaux caradires üdéoinétriqueÿ cl oÿléuloyiques de l'Iletnippe par rappuii au (Jlieval et à T Ane dumesciqueti.
CAR4CTERES CABALLI.NB
Normaux.
' Vert, cervicales (caract. généraux)
SS
S
Tliorax.
OiüjpLit (lingae r).
r. ^ 1. f largeur col
Omoplate , r — : — ^ r~
' \larg?ur bord super.
Omoplate (cav. glénoïde).
Humérus (longueur).
g \ Longueur olécrane
Longueur radius
S® phalange.
I Ooxal (longueur).
Trochlée fémoral^ ( — Y
i ) \hauteur J
Rotul:
/ larg-'ur \
Vhauteur j
Astragale (lorme).
3® phalange.
Hypercaballins.
Sacrum ^rap
hauteur
longu ur
Longueur radius.
Métacarpien (longueur).
. /épaisseur\
Métacarpien
\ largeur J
2® phalange.
Fémur (longueur).
(Forme générale.
lOuverture orbitaire (forme).
Métatarsien (longueur).
2® phalange.
Capacité crânienne.
longueur crâne
Rapport
Rapport
longueur tête
longueur crâne
longueur face
-ARACTERES LIMITES
„ f longu'-urN
Sacrum rap. •
\ ^ larg ur )
Rap.
Rap.
Lougimur métacarpe
Longu ur radius
Longu°ur métacarpe
Longueur humérus
Rapport
1 ongueur té mur
longueur tibia
Longueur totale.
CARACTERES ASINIE.W8
Normaux.
/ rtèbres dorsales.
h rtèbrts lombaires.
mngreur humérus
Longueur radius
Radius
\ largeur /
f® phalange.
■® phalange.
Sinus maxillaires.
Tubercule incisif (dévelop.).
Hyperasiniens.
. . / hauteur \
Axis (rap. '•
longueur )
Longueur radius.
Métac. (longueur).
ischium
ilium
longueur métatar^
longueur fémur
Rapport
Rap.
Tibia (longueur).
Métatarsien (longueur).
Métat.
\ largeur )
Sur un genre malgache nouveau,
DE LA FAMILLE DES CHAMAELÉONTIDÉS,
PAR M. F. Angel.
Parmi les échantillons herpétologiques rapportés récemment de
l’Ouest de Madagascar par M. Léandri se trouve un Lacertilien des
plus curieux, devant être classé dans la famille des Chamaeléon-
tidés. On sait que, jusqu’à présent, trois genres seulement, bien
caractérisés, sont connus dans cette famille (^); Chamæleon,
Brookesia, Rhampholeon. L’exemplaire donné au Muséum par
M. Léandri présente de tels caractères particuliers que nous le con-
sidérons comme le représentant-type d’un genre nouveau que nous
dédions avec grand plaisir au donateur.
C’est avec le genre Brookesia que cette nouvelle forme présente
le plus d’affinités, mais par son armure osseuse céphalique et supra-
collaire, par la disposition des épines dorsales, latérales et caudales,
par sa taille beaucoup plus grande et ses écailles carénées elle repré-
sente un type très spécial qui exagère, en les modifiant, quelques
caractères trouvés, en miniature, chez les représentants du genre
Brookesia et principalement sur Br. Ebenaui Bœttger.
Leandria nov. gen.
Un casque osseux, subtriangulaire, aussi large en arrière que sa
longueur totale, recouvrant et débordant largement le cou, de
chaque côté d’une double crête occipitale. Crête supra-oculaire très
relevée, presque tranchante, les bords fortement rigides et denti-
culés, recouverts d’écailles à large carène. De chaque côté delà face
dorsale du corps et de la queue, une rangée de fortes épines osseuses
recouvertes d’écailles. Dessus et côtés du corps et face supérieure
des membres, avec des écailles rigides, plus ou moins régulièrement
dispersées, fortement carénées et dressées, tantôt simples, tantôt
groupées, pour former des saillies coniques ou prismatiques, très
développées. Griffes simples aux doigts; pas de crête médiane
ventrale ou gulaire ; soles à écailles fortement épineuses.
(q Nous ne faisons pas entrer en ligne de compte, ici, le genre Lophasaura, qui a
été proposé, il y a quelques années, pour séparer des autres Caméléons, les repré-
sentants du petit groupe des Ch. puniilus (Broom, Proc. ZocH. Soe. London. 1925,
p.14%
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 6, 1933.
Leandria perarmata nov. sp.
(figs. 1 et 2).
Le casque, vu d’au-dessus, forme un triangle, dont le sommet, légè-
rement arrondi, constitue le bout du museau ; une petite encoche
médiane à sa partie postérieure qui atteint presque le niveau de
l’insertion des bras. Deux crêtes occipitales sensiblement parallèles,
Fig. 1. — Lemidria perarmata, nov. sp. — Vue latérale de la tête et de la partie
antérieure du corps.
Fig. 2. - Face supérieure de la tête et de la partie antérieure du corps.
formant pointes en arrière, surplombent une forte dépression située
de chaque côté, en arrière de la crête postorbitaire; cette dépres-
sion est bordée latéralement par deux portions pointues séparées
tranversalement l’une de l’autre par une distance égalant la lon-
gueur totale du casque. Pas d’apophyse rostrale. Œil grand, son
diamètre excédant en longueur celle du museau, encadré au-dessus
et en arrière par une forte crête denticulée séparée de celle du côté
opposé par un sillon médian profond. Museau très aplati à son
extrémité, la crête préorbitaire prenant naissance au-dessus de la
narine. Celle-ci est nettement ouverte vers l’arrière.
Sur la mâchoire supérieure, presque sous l’aplomb du bord posté-
rieur de l’œil, ainsi q>œ sur la partie postérieure de la mandibule,
des groupes d’épines osseuses, recouvertes d’écailles carénées. Le
— 445 --
cou et la région temporale sont granuleux ou avec de petites
écailles coniques dispersées parmi les granules.
Tous les bords des aspérités et des crêtes céphaliques sont den-
ticulés et les denticulations recouvertes d’écailles carénées. Immé-
diatement, en arrière du casque, la ligne vertébrale montre un
groupe d’écailles disposées en A- Le dessus du dos et de la queue
porte, de chaque côté, une série de 23 pointes osseuses, horizontales,
ainsi réparties : huit, entre le début du dos et la région sacrée; une/
plus longue, formant avec celle du côté opposé le bouclier de cette
région; quatorze, entre le début et la fin de la queue, ces dernières
diminuant progressivement vers l’arrière, jusqu’à disparition.
Chacune de ces pointes est recouverte par 2 ou 3 rangs d’écailles
imbriquées et fortement carénées, celle qui forme la moitié du
bouclier post-dorsal en comporte 6 ou 7 rangs. Sur la région mé-
diane, le dos montre, entre deux épines latérales, un groupement
d’écailles coniques ou prismatiques disposées symétriquement deux
par deux. Côtés du corps, finement granuleux avec quelques
écailles agrandies et dispersées; cependant, trois groupes, en pyra-
mides, très forts se succèdent en ligne longitudinale sur le milieu
du côté du corps. Dessus des membres fortement armé d’écailles
du même type. Sous la tête et la gorge, des groupes d’écailles épi-
neuses et carénées. Ventre et dessous de la queue presque lisses.
Coloration (en alcool). — Brun noirâtre uniforme, plus clair
sur la face inférieure.
A l’état de vie, la teinte générale est brune.
Mensurations-
Longueur totale : 110 millimètres. Longueur de la queue ; 44 mm,
— du casque : 24 — — du membre antérieur : 37 —
Largeur du casque : 23 — _ _ postérieur : 29 —
Longueur museau anus : 66 —
De nombreux Nématodes immatures se trouvaient parmi les
viscères. Ils ont été remis à M, Dollfus pour étude et détermination.
Provenance. — Région de l’Antsingy (Province du Menabé);
ait. 300 mètres. — Un exemplaire ( $ ?).
M. Léandri a conservé vivant, pendant un mois, cet échantillon
qui a refusé toute nourriture, et qui, aussi, craint la chaleur (^).
Remarque. — • La région Ouest '(centrale) de Madagascar d’où
provient l’échantillon décrit ci-dessus est encore mal connue au
point de vue herpétologique. C’est ainsi que sur une trentaine
(^) M. Léandri me prie de préciser qu’il n’a pu capturer lui-même cet animal, qui est
connu des habitants de la forêt, mais rare. 11 doit aux bons offices de M. Tiverné, Ad-
ministrateur d’Antsalova, d’avoir pu acheter un spécimen vivant à un indigène.
— 446 —
d’espèces malgaches du genre Chamseleon^ quelques-unes seulement
sont signalées de cette région, de laquelle un grand nombre de
Serpents colubridés et de Batraciens, connus d’autres points, n’ont
jamais été mentionnés. Il en était de même, jusqu’à présent, des
Brookesia et des Uroplatus, mais M. Léandri en a rapporté Brook.
Slumpffi Bœttg. et Uroplalus flmbriatus Schneid.
La présence de Leandria, type d’allure archaïque, à mi-distance
environ de Majunga et de Tuléar, montre que d’autres recherches
dans cette partie de l’Ile peuvent ré.server de nouvelles décou-
vertes et compléter très heureusement nos collections et nos con-
naissances sur la faune herpétologique malgache.
447
Trois Eucnemididae nouveaux de Madagascar,
PAR M. E. Fleutiaux.
Fornax Seyrigi n. sp. — 10 à 14 mm.
Obloiig, convexe; brun; pubescence rousse. Tête convexe,
densément ponctuée, très légèrement impressionnée sur le bord
en avant; crête interoculaire interrompue sur la base de l’épis-
tome; celui-ci un peu moins large en arrière' que l’espace susan-
tennaire, bord antérieur arrondi, dernier article des palpes maxil-
laires en palette triangulaire; palpes labiaux grêles. Antennes
brunes, filiformes, dépassant peu les angles postérieurs du prono-
tum ou atteignant la moitié du corps ( <? ?); 3® et 4^ articles subé-
gaux, de même forme. Pronotum aussi long que large, arrondi
sur les côtés, graduellement rétréci en avant, convexe, densément
et régulièrement ponctué. Élytres de même largeur, rétrécis au-
delà de la moitié, convexes, légèrement striés; interstries plans,
finement et densément ponctués. Dessous et pattes de même
couleur brune.
Madagascar : Békily, janvier (A. Seyrig). Ma collection.
Ressemble à F. vicinus Fleutiaux; moins elliptique; antennes
moins longues ; ponctuation du pronotum plus nette; stries des
élytres fines, mais bien marquées, interstries densément ponctués.
Voisin également de F. fllicornis Bonvouloir ; pronotum graduel-
lement rétréci en avant, moins rugueux, à ponctuation régulière ;
stries des élytres moins marquées; dernier article des palpes
maxillaires en palette triangulaire assez large.
Fornax Olsoufievi n. sp. — ^ 4 1/2 à 5 1/2 mm.
Allongé, elliptique; convexe; brun rougeâtre; pubescence jaune.
Tête convexe; ponctuation grosse et rugueuse; crête interoculaire
interrompue au milieu; épistome aussi large à la base que l’espace
susantennaire. Antennes brunes, plus claires vers le bout, longues,
atteignant la moitié du corps, filiformes; 3® et 4® subégaux, de
même forme. Pronotum aussi long que large, arrondi sur les côtés
et graduellement rétréci en avant, convexe ; ponctuation forte
et rugueuse. Élytres convexes, arrondis et rétrécis dans la partie
postérieure, finement striés; interstries plans, très finement ponc-
tués. Dessous de même couleur. Pattes plus claires.
Madagascar ; Périnet (Olsoufiefï). Ma collection.
Bulletin du Muséum, 2« s., t. V, n° 6, 193B.
~ 448 —
Aspect de F. rufopubens Fairmaire; en diffère par sa couleur
rougeâtre; 4« article des antennes presque aussi long que le 3®;
pronotum plus graduellement rétréci en avant, plus convexe sur
le dos; ponctuation plus grosse, moins profonde; stries des élytres
légères mais plus distinctes.
[Plesiofornax madagascariensis n. sp. — 8 mm.
Allongé, elliptique; peu convexe; noir à peine brillant; pubes-
cence jaune. Tête fortement et densément ponctuée; crête susan-
tennaire interrompue au milieu; épistome aussi large à la base
que l’espace susantennaire, fortement élargi en avant; bord anté-
rieur arrondi. Antennes longues, atteignant la moitié du corps,
subfdiformes, ferrugineuses; 4® article presque aussi long que le 3e
et de même forme. Pronotum un peu moins long que large à la
base, très légèrement sinué latéralement, rétréci graduellement
en avant, convexe sur le dos, aplati et faiblement bi-irnpressionné
en arrière; ponctuation forte et serrée. Élytres graduellement ré-
trécis, arrondis au sommet, très légèrement striés ; interstries
plans et finement pointillés. Dessous de même couleur. Pattes
brunes.
Madagascar : Périnet (Olsoufieff). Ma collection.
Moins grand que P. borealis Fleutiaux; noir; tête indistincte-
ment impressionnée en avant, ponctuation plus serrée; pronotum
légèrement sinué sur les côtés, moins régulièrement et plus densé-
ment ponctué.
449
Chrysomelidæ [Col'eovteï{a)nouveaüx de L’Asie tropicale,
2 O Note,
PAR M. S. -H. ClIEN.
Microcrepis , n. gen.
Corps ovalaire. Front modérément large, convexe, ses tuber-
cules petits, mais saillants, transversalement triangulaires et conti-
gus avec la partie élevée située au bord interne des yeux. Antennes
subfdiformes. Prothorax rétréci en arrière, sa surface convexe,
marquée d’une impression transversale, prébasilaire, profonde,
limitée de chaque côté par une autre impression longitudinale, qui
se dirige vers le bas jusqu’au rebord (comme chez les Crepidodera
Chevr.) et rencontre en haut un sillon longitudinal très faiblement
marqué; celui-ci parallèle au bord latéral et disparaissant à quelque
distance du bord antérieur. Élytres un peu plus larges à la base que
le prothorax, fortement rétrécis vers l’apex ; surface lisse, les
points étant très faiblement marqués, disposés en onze séries régu-
lières, disparaissant vers l’apex. Prosternum modérément large,
longitudinalement canaliculé et relevé entre les hanches; cavités
cotyloïdes antérieures fermées. Fémurs postérieurs fortement
renflés, tibias cylindriques, les postérieurs armés à l’extrémité d’un
petit éperon; premier article des tarses un peu plus court que les
trois suivants réunis; ongles appendiculés.
Ce genre est voisin du Crepidodera Chevr. Il s’en distingue par
ses tubercules frontaux très transversaux, presque linéaires, par les
élytres faiblement ponctués et par le prosternum fortement relevé
et longitudinalement canaliculé entre les hanches.
Microcrepis politus n. sp.
Habitat, Inde : Sikkim (Fruhstorfer), un individu dans la Collec-
tion Clavareau.
Long. 2,2 mm.
D’un rouge très foncé, sauf les palpes maxillaires, antennes et
pattes d’un brun rouge.
Tête lisse, tubercules frontaux séparés en arrière par une impres-
sion anguleuse; vertex très convexe; dernier article des palpes
maxillaires acuminé à l’apex. Antennes s’étendant au milieu des
élytres, 2® article plus épais et à peine plus court que le 3®, 3® et 4®
subégaux; 5® un peu plus long que le précédent, chacun des sui-
vants plus épais mais presque aussi long que le 5. Prothorax un
Bulletin du Muséum, 2* s., t. V, 1933. 29
— 450 —
peu plus large à la base que long suivant la ligne médiane, bords
latéraux presque droits, rétrécis en arrière, bord antérieur à peine
échancrê, base arrondie au milieu et légèrement sinuée de chaque
côté; angles antérieurs épaissis; surface lisse, très finement et épar-
sément pointillée. Scutellum petit, en triangle curviligne. Élytres
elliptiques, marqués d’une impression transverse basale, assez pro-
fonde et se dirigeant obliquement vers l’arrière à la partie interne
du calus huméral; les points logeant dans eefte impression sont forts
et distincts, ainsi que ceux de la partie basale de la série marginale
et de; la p-récéd^ente ; partO'ut ailleurs, la ponctuation' est plus ou
moîiais. obsolète et n’est visible que par sa couïenr noirâtre.
Tribolia n. gen..
Corps oMoiig. Tête à tubercules frontaux transverses, assez bien
déhanités en arrière et séparés l’un de F’autre par un sillccH longi*-
tudinal; earêne' du elypeus saillante. Antennes fi-liformes. Protho^
rax,mipeu plus large que long, dépourvu d^impression quelconque.
Élytres piïus larges à la base que le prothorax, à ponctuation irré-
gulière.
Prostemum large, à peine dîlaté’et tronqué en arrière; cavités
Fig. 1. — e, éperon tridenté du- tibia postérieur chez Tribolia rufa.
cotyloïdes antérieures ouvertes. Mêsosternum entre les hanches
subquadrangulaire. Saillie du premier segment aMominal avec
deux carènes longitudinales. Fémurs postérieurs fortement ren-
flés; tibias postérieurs à face supérieure aplatie et armés à l’apex
d’un éperon large, qui se termine par trois petites dents (fig. 1).
Troisième article des tarses entrer; premier article des tarses pos-
térieurs à peine plus long que les trois suivants réunis; ongles
appendieulés.
— 451
Ce nouveau genre est nettement caractérisé par le troisiènae ar-
ticle des tarses entier et par l’éperon terminal des tibias posté-
rieurs tridenté.
Tribolia rufa n. sp.
Rouge; antennes à trois ou quatre premiers articles brun jaune,
les autres noirs; pattes d’un rouge noirâtre.
Tête imponctuée; palpes maxillaires à dernier article pointu.
Antennes atteignant le milieu des élytres, article renflé, d’un
tiers plus long que le 2®, 3® grêle, à peine plus long que le 2® et un
peu plus court que chacun des trois suivants, les cinq derniers
articles très légèrement épaissis. Prothorax à bords antérieur et
latéraux presque droits, base bisinuée de chaque côté et dilatée-
arrondie au milieu; angles antérieurs subtronqués, les postérieurs
obtus; surface lisse, marquée de points microscopiques. Scutellum
en triangle curviligne, imponctué. Élytres subparallèles, calus
huméral assez saillant; région basale légèrement relevée, suivie
d’une dépression transversale; ponctuation faible, disposée en une
vingtaine de séries irrégulières; intervalles à peine ponctués.
Chez les mâles, le premier article de tous les tarses est dilaté et
le dernier sternite abdominal est trilobé.
Long, environ 3 mm.
Loc. Tonkin : Hoa-binh (A. de Cooman); trois individus ^ et $.
Neortbæa discoidalis n. sp.
Corps ovalaire, très convexe. Rougeâtre, avec les sept derniers
articles des antennes plus foncés et noirâtres et une tache discoîdale,
d’un bleu assez foncé, occupant la plus grande partie de la surface
de chaque élytre.
Tête lisse, tubercules frontaux très petits. Antennes dépassant
les épaules, 2® article plus épais et presque aussi long que le 3® ou
que le 4®. Pronotum marqué de points peu serrés, très- fins. Ponc-
tuation des élytres disposée en onze séries, les cinq internes gémi-
nées au milieu, les points devenant très faibles vers l’apex; inter-
valles très finement et éparsément ponctués; espace marginal
légèrement convexe.
Long. 2,7 mm.
Loc. Tenasserim : Tandony (H. Fruhstorfer) ; deux individus
dans la collection Fleutiaux.
Espèce voisine de N. suturafis Chen, dont elle se distingue pair
la ponctuation élytrale plus forte et par la coloration des? éiytres
différente. Elle se sépare du N. birmanica Jac., en outre de la coDo-
— 452
ration différente, par le corps plus convexe et par la ponctuation
du pronotum plus fine.
Grepidodera tonkînensis n. sp.
Corps oblong, subparallèle, d’un bleu métallique très brillant,
avec le dessous plus sombre et les derniers articles des antennes
noirâtres.
Tête imponctuée; tubercules frontaux confondus, délimités
seulement en avant par une impression profonde, sinuée au milieu.
Antennes dépassant de beaucoup les épaules, 2® article aussi long
que le 3® et un peu plus court que le 4®, les suivants subégaux, cha-
cun d’eux plus long que le 4®. Prothorax un peu plus large que long,
angles antérieurs légèrement avancés, bords latéraux droits en
arrière, légèrement arqués en avant, base dilatée et arrondie au
milieu; surface marquée de points fins, peu serrés. Ponctuation
des élytres assez forte; disposée en onze séries régulières, inter-
valles un peu convexes vers les côtés, marqués de points micro-
scopiques.
Long, environ 4 mm.
Loc. — Tonkin : Ghà-la (Coll. Laboissière) ; un individu.
Cette espèce se distingue de ses congénères par la coloration
entièrement métallique. Le C. cyanescens Duft. et le C. cyanipennis
Kutsch. sont d’un bleu plus foncé et ont les antennes rougeâtres.
Grepidodera nig'ricollis n. sp.
Corps oblong. Tête d’un rouge noirâtre; pronotum noir, avec le
bord antérieur teinté de rouge foncé, sa partie basale incluse dans
les impressions et les élytres d’un brun très rougeâtre; antennes
brun noir, luisantes, les trois premiers articles plus clairs; dessous
brun rouge, pattes plus ou moins noirâtres.
Tête lisse, tubercules frontaux subarrondis, contigus, peu sail-
lants et mal délimités en arrière. Antennes atteignant le milieu des
élytres, 3® article à peine plus long que le 2®, et presque aussi long
que le 4®, les suivants subégaux entre eux, chacun d’eux plus épais
et un peu plus long que le 4®. Prothorax une fois et demie aussi
large que long, bords latéraux droits, base dilatée et arrondie au
milieu; surface très convexe en avant de l’impression transverse
prébasilaire, celle-ci limitée de chaque côté par une impression
longitudinale, ponctuation très fine et éparse presque nulle. Chaque
élytre a onze séries très régulières de points, assez forts, mais deve-
nant très faibles en arrière; intervalles un peu convexes, presque
lisses, les points étant épars et microscopiques.
Long. 2,9 mm.; lat. 1,3 mm.
— 453
Loc. Tonkin : Montes Mauson, 2-3.000 m. d’altitude (avril-mai,
H. Fruhstorfer, Coll. Clavareau et Coll. Mus. Univ., Berlin); 2 indi-
vidus.
Cette espèce tonkinoise se distingue de ses congénères par l’im-
pression transverse prébasilaire du pronolum très profonde, par le
pronotum imponctué et par la coloration de la tête et du prono-
tum noirâtre.
Pseudargopus gen. n.
Corps oblong. Clypeus fortement échancré en avant, tubercules
frontaux larges, subquadrangulaires, délimités en arrière par une
impression transversale profonde; palpes maxillaires à dernier
article grêle, acuminé à l’apex. Antennes filiformes, assez robustes.
Pronotum marqué d’une impression transversale prébasilaire
s’étendant de chaque côté jusqu’à l’angle postérieur. Élytres plus
larges à la base que le prothorax, sa région basale convexe, formant
une bosse assez proéminente limitée en arrière par une dépression
transversale. Chaque élytre a onze séries régulières de points.
Prosternum médiocre, abaissé, dilaté et tronqué en arrière;
cavités cotyloïdes antérieures ouvertes. Pattes robustes, tous les
fémurs plus ou moins renflés (les postérieurs beaucoup plus forte-
ment que les antérieurs) ; tibias non canaliculés à la face supérieure,
les postérieurs armés chacun d’un petit éperon; premier article des
tarses large, à peine aussi long que les deux suivants réunis,
deuxième plus étroit, troisième large, bilobé, quatrième terminé par
des ongles appendiculés (fig. 2).
Ce genre ressemble aux Argopus Fischer par le clypeus bilobé,
mais il s’en distingue nettement par la présence d’une impression
transverse prébasilaire sur le pronotum. Il se rapproche du genre
Manobia Jac., dont il est très voisin, par la région basale des
— 454
élytires convexe, par le pronotum impressionné et par les cavités
cotyloïdes antérieures ouvertes. Il s’en distingue principalement
par la profonde échancrure du clypeus.
Pseudargopus clypeatus n. sp.
Brun rouge, les derniers articles des antennes plus foncés.
Tête imponctuée; carène frontale assez saillante. Antennes
dépassant le milieu des élytres, 1®^^ article renflé, le plus long des
onze, 3® un peu plus long que le 2® et presque aussi long que le 4®
ou que le 5®, les autres subégaux, chacun d’eux à peiire plus court
que le 5®. Prothorax très convexe, un peu plus large à la base que
long, bord antérieur droit, base bisinuée de chaque côté et légère-
ment arquée au milieu, bords latéraux peu rétrécis à la base, pres-
que droits; angles antérieurs obliques, surface à peine ponctuée,
sauf une série transversale de points logée dans l’impression préba-
silaire, les points étant plus ou moins irréguliers au milieu et vers
les angles postérieurs; une autre série longitudinale de points,
s’étendant du milieu du bord antérieur au centre de la surface.
Scutellum triangulaire, lisse. Élytres subparallèles, rétrécis à l’apex,
ponctuation forte, disposée en onze séries régulières; intervalles
imponctuées, légèrement convexes près de la suture et plus forte-
ment vers les côtés; ceux-ci infléchis en dessous; calus huméral
saillant.
Long. 3 mm.
Loc. Tonkin ; Rég. de Luc-Nam (I.. Biaise, Coll. Bedel); un indi-
vidu.
Lypnea flava tonkinensis subsp. n.
Corps allongé, flave.
Tête imponctuée; tubercules frontaux subarrondis, contigus,
peu saillants et délimités en arrière par une impression transver-
sale peu profonde. Antennes filiformes, 3® article un peu plus long
que le 2® et un peu plus court que le 4®. Pronotum lisse, marqué
d’une Impression transversale prébasilaire limitée de chaque côté
par une impression longitudinale. Partie basale des élytres légère-
ment élevée, suivie d’une dépression transversale obsolète; ponc-
tuation des élytres disposée en onze séries régulières; intervalles
lisses, convexes.
Chez la femelle, les élytres sont plus courts et ne recouvrent pas
le pygidium.
Long. ^ 4,5 mm.; $ 5,1 mm.
Loc. TonMn : Hoa-Binh (A. de Cooman, Coll. Lafeoissièrè) ;
2 individus.
— 455 —
€ette sous-espèoe sè distirvgue du L. flcwa Baly, de NouveMB-Gui-
née, par la ponctuation des élytres un peu pins forte et paï les der-
niers articles des antennes non noirs.
Le genre Ligpnm Baly i(Trans. EnL Soc. Load., 1876, p. 446) est
■caractérisé par 4e fflésosternum triangulaire et cotncave. It est voi-
sin des genres Philo ffeiis Jac. et Man&èm J.ac., dont il se distmgue
■par la conforimation du méso&ternum.
Sebaethe yunnanica n. sp.
Corps ovalaire. Dessus d’un vert bleu métallique très brillant,
avec la tête (à l’exception de la partie antérieure qui est noirâtre)
et le pronotum plus sombre; antennes brun foncé, sauf les trois
premiers articles plus clairs; dessous brun noir, métallique; scu-
tellum cuivreux.
Vertex rugueusement ponctué, surtout auprès du bord postérieur
des yeux; tubercules frontaux obliques, ovalaires; carène fron-
tale saillante; clypeus non déprimé de chaque côté. Antennes
atteignant le milieu des élytres, 2® article plus court que le 3®,
4® plus long que le 3® et aussi long que le 5®. Pronotum finement
mais distinctement ponctué, et marqué en outre de points micros-
copiques très denses; bords latéraux peu arqués. Ponctuation
des élytres ressemblant à celle du pronotum, mais un peu plus
forte, les points placés vers les bords latéraux plus forts que ceux
du disque. Dessus densément pubescent.
Long. 5.5 mm.; lat. 3.5 mm.
Loc. Yunnam : Pe-yen-tsin (Mine de sel), P. Siméon Ten, Coll.
Guerry; deux individus $.
Cette espèce est très voisine du S. plagioderoides Motsch. Elle
s’en distingue facilement par les tubercules frontaux obliques,
ovalaires et non quadrangulaires.
Sebaethe indica n. sp.
Corps ovalaire. Tête, pronotum et les trois premiers articles
des antennes brun clair (les autres articles sont noirâtres), des-
sous un peu plus sombre, avec l’apex des fémurs postérieurs noir;
scutellum brun rouge; élytres noirs, sauf l’apex et les rebords
latéraux d’un brun plus ou moins rougeâtre.
Vertex presque lisse; tubercules frontaux subquadrangulaires.
Antennes à 3® article plus long que le 2® et un peu plus court que
le 4®, celui-ci aussi long que le 5®. Pronotum marqué de points
assez forts, épars, mélangés de points très fins; bords latéraux
arqués. Élytres à peine plus fortement ponctués que le prono-
tum, les points assez serrés.
Long. 5.5 mm.
Loc. Inde, Kurseong (Coll. Clavareau); deux individus.
Par sa coloration, cette espèce ressemble beaucoup au S. cinc-
tipennis Weise (= S. flavolimbata Jac.) de Loo-Cho. Elle s’en
distingue facilement par les élytres beaucoup plus fortement
ponctués.
— 457 —
DeSCRIPTWIS de L’INNERVATION DES MUSCLES ADDUCTEUR
ET ADDUCTEUR DE LA PINCE CHEZ POTAMOBIUS LEPTODACTYLUS
ESCHSCHOLTZ,
PAR H. Mazoué.
Le but de nos recherches actuelles étant d’apporter une nouvelle
contribution à l’étude physiologique du système nerveux de la
pince de l’écrevisse {Poiamobius leptodacîylus Eschscholtz), nous
avons dû rechercher en premier lieu s’il n’existait pas une descrip-
tion précise et complète de l’innervation de cet organe qui nous
permît d’éviter certains tâtonnements dans nos expériences.
Nous avons dû constater, après Keim (1915), que tous les
ouvrages publiés jusqu’à lui sur le système nerveux des crustacés
présentaient non seulement des obscurités, mais encore des con-
tradictions.
Keim est en effet le premier auteur ayant donné une représen-
tation graphique précise de l’innervation de la pince d'Aslacus
fîuviatilis {Poiamobius Astacus L.). Depuis cette époque, aucun
auteur n’a, à notre connaissance, confirmé ni infirmé les résultats
obtenus.
Pour nous en tenir aux principaux travaux où il est question
de l’anatomie du système nerveux périphérique des Crustacés,
nous citerons ceux de Brandt (1833), qui donne pour la première
fois une description de l’innervation de la pince de l’écrevisse,
V. Lemoine (1868), Biedermann (1888); Bethe (1896); Owsjanni-
kow(1900); Mangold(1906); Uexkull (1913); Baglioni, Keim (1915) ;
Butschli (1921); Kukenthal (1927); W. V. Buddenbrock (1929).
Les travaux de Keim n’ayant porté qu’accessoirement sur Pola-
rnobius leptodacîylus et nos expériences devant être effectuées
uniquement sur cette espèce d’écrevisse qui est la seule que l’on
puisse actuellement se procurer sur le marché de Paris, nous avons
voulu examiner si nous retrouvions bien les résultats donnés par
cet auteur. Pour cela, nous avons utilisé quelques-unes de ses
méthodes, mais nous en avons aussi employé d’autres dont l’une,
en particulier, nous a permis d’obtenir de bons résultats.
Comme Keim, nous avons, avant dissection, injecté dans la
chaîne nerveuse ventrale de l’animal vivant du bleu de méthylène
en solution à l°/000 dans une solution équilibrée pour écrevisse.
Dans ces conditions, les nerfs seuls apparaissent colorés en bleu,
mais la dissection reste difficile en raison de la dureté de la cara-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 6, 1933.
— 458 —
pace. De plus, l’écoulement de l’hémolymphe gêne la visibilité de
la préparation.
Nous avons essayé personnellement un autre mode de coloration
<jui malheureusement ne n-ous a pas donné entière satisfaction;
sur l’animal vivant, nous avons, au cours de la dissection, déposé,
goutte à goutte à l’aide d’une pipette, sur les tissus mis à jour, de
l’acide osmique à 5 0/00; les nerfs se colorent avec les muscles,
mais très vite la coloration envahit la préparation; cette nouvelle
difficulté s’ajoute à celles signalées pour le bleu de méthylène.
Les meilleurs résultats ont été obtenus sur l’animal mort. Nous
PoiamoMus leptodactylns Escli. — Pince gaucvhe, face ventrale.
I. Basipodite. IV. Canpopodite,
II. Ischiopodite. V. Propodifce.
III. Meropodite. VI. Dactylopodîtc.
avons utilisé en premier lieu le procédé employé par Keim qui con-
«iste à tuer l’écrevi«se par le chloroforme et à la plonger 2 à 3 jours,
avant la dissection, dans de l’alcool à 60® malheureusement, la
carapace reste dure et il est très difficile en l’enlevant , de respecter
les tissus sous-jacents. Aussi nous avons eu l’idée de remplacer
l’alcool par de Tacide nitrique à 3 0/0 dans lequel nous avons
plongé Fécrevissfe pendant 2 jours : la carapace est suffisamment
ramolie, les nerfs rendus visibles, maïs, par contre, les tissus
deviennent très Mables, ce qui ne favorise pas la dissection.
Enfin, le procédé qui noos a donné le meilleur résultat a été le
suivant : ranimai est immergé éans une solution de 4 0/0 d’acide
nitrique dans de l’alccol à 75 0/0, pendant 12 à 18 heures. Dans
ces conditions, la carapace est aussi ramollie que dans le cas de
l’acide nitrique employé seul, mais cette fois, les tissus prennent
une consistance permettant une dissection aisée, les nerfs peuvent
être suivis assez facilement.
Dans tous les cas, nous avons conduit la dissection ainsi qu’il
suit : l’animal est fixé sur le dos et nous l’ouvrons par sa face ven-
trale. La chaîne nerveuse est mise à nu depuis le ganglion sous-
œsophagien jusqu’au deuxième ou troisième ganglion thoracique.
Le nerf partant du premier ganglion thoracique est suivi ainsi que
ses subdivisions, à l’aide d’une bonne loupe et parfois d’une loupe
binoculaire, Jusqu’aux muscles adducteur et abducteur.
On trouvera dans le dessin ci-joint les résultats que nous avons
obtenus; ceux-ci sont, dans l’ensemble, analogues à ceux de Keim,
toutefois, dans le méropodite nous n’avons pas trouvé deux nerfs
aussi séparés que semble l’indiquer la figure donnée par Keim, mais
deux troncs nerveux juxtaposés faciles à séparer au moyen d’une
aiguille lancéolée; de plus, nos dessins présentent quelques diffé-
rences dans le propodite en particulier pour l’innervation du muscle
adducteur.
BIBLIOGRAPHIE
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V. Uexkull und Gnoss. Die Schere des Flusskrebses. Zeitschr. fur Biol., Bd 60: 1911,
S. 334.
Observations sur les Oribates série),
PAR M. F. Grandjean.
I. — Les Cupules (Fig. 1 et 2).
Dans un travail antérieur {Bull. Soc. Zool. France, vol. 58, p. 45)
j’ai parlé des cupules ou fissures portées par l’hysterosoma des
Oribates et du développement de ces organes depuis les 4 paires
des larves jusqu’aux 6 paires des adultes. J’avais remarqué dans
quelques cas sur les plaqués anales, en avant des poils anaux, une
7® paire; mais cette paire manquant presque toujours j’ai préféré
n’en pas tenir compte dans une étude préliminaire. Je suis revenu
depuis sur la question avec ce résultat que la 7® paire, ou paire
anale, existe dans un nombre important d’espèces et qu’elle suit,
comme les autres, une règle : elle apparaît toujours en effet avec la
tritonymphe c’est-à-dire qu’elle ne peut exister que chez des trito-
nymphes et des adultes; c’est ce que j’ai constaté chez les Oribates
suivants : Nanhermannia nana (Nicolet), Trhypochthonius iecto-
rum (Berl.), Nolhrus silveslris Nicolet, Camisia segnis (Her-
mann), Platynothrus peltifer (Koch), Plalyliodes scaliger (Koch),
Neoliodes theleprocius (Herm.). Il faut ajouter probablement à
cette liste Perlohmannia dissimilis (Hewitt) d’après l’adulte; mais
je n’ai pu vérifier la règle dans cette espèce parce que je ne connais
pas la deutonymphe et que mon unique tritonymphe est en mauvais
état. A titre d’exemple je figure (fig. 1 A) l’hysterosoma de Plaiyno-
Ihrus peltifer adulte, vu latéralement et montrant les 7 cupules.
Dans cette figure la cupule anale se voit par transparence à travers
la plaque ventrale (adanale). Figure 1 B on voit les cupules adanale
et anale dans l’orientation ventrale ordinaire.
La cupule anale, qui est la dernière venue, a les mêmes carac-
tères que les précédentes. C’est d’ordinaire un petit entonnoir
arrondi ou ovale chez les tritonymphes et plus ou moins aplati chez
les adultes, c’est-à-dire que cette cupule passe à la « fissure » quand
elle traverse une plaque bien chitinisée. Du fond part un tube à
mince paroi chitineuse qui pénètre à l’intérieur du corps. Dans cer-
tains cas de régression la cupule devient un pore qui peut être diffi-
cile à voir.
Ainsi, pour le groupe d’espèces que je viens de citer la règle des
cupules est la suivante : la larve porte 4 paires de cupules, Vanlé-
rieure [ia), la médiane [im], la postérieure {ip) et V opisthopleurale
{iop); la protonymphe ajoute une 5® paire, la protonymphale {ipn);
la deutonymphe ajoute une 6® paire, V adanale {iad) que l’on pour-
BuUelin du Muséum, 2® s., t. V, n° 6, 1933.
— 462 —
rait donc appeler deulonymphale ; la Irilonymphe ajoute une 7® paire,
V anale [ian] ou iritonymphale ; dans radulie on voit les mêmes
paires que dans la tritonymphe. Les 5 premières sont sur le noto-
gaster mais l’opisthopleurale est quelq^fois logée dans la peau
molle entre le notogaster et la plaque adanale ou ventrale {Trhyp.
ieclorum, Cam. segnis). La 6® paire est sur les plaques adanales ou la
région adanale des plaques ventrales, près de l’extrémité antérieure
Fig. 1. — Platymthrm peüijer (Koch), adulte. — A, hysterosoma a^u latéralement
montrant les 7 fissures (X 128). — B, partie antérieure de la région anale, vue de
dessous (X Î80). — ia, im, ip, iop, vpn, iad, ian, fissures antérieure, médiane, posté-
rieure, opisthopieurale, protonymphale, adanale-, analte; «d, à adis, poife adananx;
«1, poife anaux; u, plaque ventrale; a, plaque analè; g, pla<que géiritaLe; p, plaque
préanale; bpa, peau molle de plicature anale ; gla, ouverture de la glande latéro-
abdominale.
des plaques anales. La 7® paire est sur les plaques anales,, en avant.
Je crois que l’on peut faire de cette règle une loi générale des
Oribates si l’on ajoute seulement que certaines cupules peuvent
être obsolètes ou même entièrement effacées. J’ai étudié beaucoup
d’espèces en effet sans constater jamais aucun changement dans la
disposition générale des cupules ni dans l’ordre de leur succession.
Une paire nouvelle de cupules apparaît ^donc [avec chaque
nymphe, c’est-à-dire en même temps qu’une paire nouvelle d’or-
ganes tactiles génitaux. Dans la plupart des Oribates (non dans
tous, j’ai parlé des exceptions dans mon travail précité) chaque
paire nymphale de cupules apparaît en même temps qu’un'groupe
de poils : la protonymphale avec les poils protonymphaux du noto-
gaster, la deutonymphale avec les poils adanaux de la plaque ada-
nate Qtt veiïtratey la tritonympîiale avec les poils anaux de la plaque
anale^ chaque paire de cupules se retrouvant finalement dans
l’ad'ulte sur la plaque de l’ectosquelette qui porte les poilscorres-
pondants.
Les 4 paires larvaires et la paire protonymphale sont les plus
constantes.. L’adanale naanque rarement. Elle n*exîste cependant
pas dans Hypochthonius et Lohmannia et peut-être chez la plupart
des Hypochtboniidæ et Lohmanniidæ. Du moins n’ai-je pu la voir
nettement jusqu’ici dans aucun Oribate de ces familles. Quant à
l’anale elle ne paraît être bien formée que chez les Camisiidæ et
quelques genres voisins. Dans les Neoliodîdæ elle est encore très
nette mais ordinairement plus semblable à un pore qu’à une vraie
Fig. 2. — Acaronyclms Tràg^rdM Grandjean, adulte, vu latéralement,
montradit 4 cupules (X 208).
cupule ou fissure. On la trouve aussi dans Coltohmannia d’après
une figure de Sellnick {Zo&L Jahrb., Sgstematik, vol. 63, p. 706).
DaniS l’adulte ù'Epilohmanma cylindrica (Berl.) c’est une fissure
de forme assez normale; mais dans ceux de Belba clavipes (Herm.)
ou Gymnodamæm seiosus (BeRL.) on n’a plus qu’un pore très petit
dont l’homologie avec la cupule anale pourrait être contestée. Ce
pore est un organe en voie de disparition dont l’étude est d’autant
plus difficile qu’il est sujet à de fortes variations individuelles.
Dans certains exemplaires de G. seiasus il y a 2 pores sur chaque
plaque anale au lieu d’un. Dans Onbofrilia nuda (Berl.) certains
exemplaires exceptionnels ont un pore anal tandis que presque
tous les autres n’en ont pas. A côté de ces exemples on en peut citer
— 464
d’autres, beaucoup plus nombreux, où l’on ne voit aucune marque
anale. C’est notamment le cas des adultes que j’ai étudiés à ce point
de vue dans les genres Galumna, Humerobales, Drymobales, Cera-
loppia, Cepheus, Hermanniella, Lohmannia, Hypochlhonius. Il faut
donc admettre que la cupule anale a disparu dans la plupart des
Oribates et en particulier dans ceux qui sont le plus évolués.
La question de savoir s’il existe des cupules chez les « Palæaca-
riformes » ou Aslegasima est intéressante. Elle se résout par l’affir-
mative dans certaines espèces comme Acaronychus Tràgârdhi
Grand JEAN où l’on voit facilement (fig. 2) 4 paires de cupules qui
ont la forme et les caractères habituels chez les Oribates et dont la
disposition ne semble pas différer de celle des cupules larvaires.
D&nsParhypochthoniusaphidinus Berl. les cupules sont peu visibles,
mais certaines, et leur disposition paraît très normale. Dans
Palæacarus araneola Grandjean et Aphelacarus acarinus (Berl.)
je n’ai pas pu reconnaître des cupules, mais je n’affirme pas qu’elles
soient absentes. L’observation est très difficile dans ces petites
espèces.
II. ^ — ■ Sur quelques caractères des nymphes
ET DE LA LARVE CHEZ N eoUodes theleproclus (Herm.) (Fig. 3).
1° La région ventrale postérieure est exceptionnelle par la coa-
lescence des plaques anales et adanales. On ne voit pas de sillon
anal tandis qu’au contraire le sillon adanal est très fort. Entre ce
sillon et l’ouverture anale se trouve de chaque côté une grande
plaque que j’appelle ano-adanale dans les nymphes II et III. Elle
porte sur son bord le plus éloigné du plan de symétrie, ou bord
antiaxial, implantés près du fond du sillon adanal, les 3 poils ada-
naux et près de son bord le plus voisin du plan de symétrie, ou
bord paraxial, les 3 poils anaux. Une crête bien marquée paral-
lèle au bord paraxial passe par les bases des poils anaux en les
contournant. Entre cette crête et le bord paraxial la plaque est
lisse. Ailleurs elle est fortement ridée. Dans la protonymphe et la
larve l’apparence est exactement la même, sauf qu’il n’y a plus
aucun poil au fond du sillon adanal et que, des 3 autres poils, le
postérieur est dans la larve réduit à sa base ou à un mamelon
conique très petit.
Dans mon travail précité j’ai parlé de deux hypothèses que l’on
peut faire sur ces poils de bordure de l’ouverture anale, chez la larve
et la prolonymphe, en les faisant homologues des poils adanaux
(De hypothèse) ou des poils anaux (2® hypothèse) et j’ai donné des
exemples qui conduisent à préférer la D® hypothèse. Ici nous
n’avons aucune raison de la préférer, mais plutôt la 2®. Il faut donc
465 —
admettre que cette question d’homologie est diffleile à'^résoudre.
Ea attendant qu’elle le «oit, il est certainement préférable, pour
désigner ces poils, d’employer un terme nouveau qui ne la préjuge
pas. Je propose de les appeler parapr&ckiux (jifwy.Toa, anus). Ees
poils paraproctaux sont donc, pûur la larve el la prolonymphe
seulement, ceux que j’ai appelés adanaux dans mon étude sur le
développement des Oribates. L’introduction de ce terme me semble
d’autant plus utile que les poils paraproctaux se comportent dans
Fig. 3. — Neoliodes tlteUfrodus (Heem.). Ouverture anale et région postérieure du
corps vues de dessous (X 134). — A, tritonymphe. — B, deutonymphe. — C, pro-
toaymphe. — D, larve. — ip, iop^ ipn, iad, ian, cupules postérieure, opisthopleurale
protonympliale, adanale, pore anal; ad^ à ad^, poils adanaux;^fli à Ug, poils anaux;
opi, op2, poils opisttopleuraux; gla, ouverture de la glande latéro-abdominale ;
exu, Hmite de la future exnvie.
bien des cas d’une manière particulière et qu’ils peuvent n’être pas
simplement et toujours homologues, soit des poils adanaux, soit
des poils anaux. J’ai signalé qu’ils n’existent pas en général chez
les Oribates supérieurs et que, s’ils existent dans les larves, on ne
les retrouve souvent pas dans la protonymphe.
2» Les cupules suivent très bien la loi. Elles sont assez difficiles à
voir à cause des plis de la peau, l’adanale surtout, qui est logée au
coin antéro-latéral de la plaque ano-adanale dans les nymphes II
Bulletin du Muséum, 2' s., t. V, 1933. 30
466 —
et III. La cupule anale n’est ici qu’un pore bien marqué voisin de
la cupule adanale. On ne voit ce pore que dans la tritonymphe.
Je rappelle que dans l’adulte (non figuré) il n’y a plus aucune
coalescence ano-adanale et que la fissure adanale est grande et
placée normalement. Le pore anal, sur l’avant de la plaque anale,
est également très visible.
3° Quand on dissèque une nymphe ou une larve de Neoliodes on
sépare très facilement la région dorsale dé l’hysterosoma suivant
un contour de moindre résistance qui est toujours le même et la
première impression est d’avoir séparé le notogaster exactement
comme on l’aurait fait dans un adulte; mais cette impression est
fausse : ce que l’on sépare ainsi c’est la future exuvie qui n’est pas
homologue du notogaster. J’ai marqué sur les figures, par les lettres
exu, la ligne denticulée suivant laquelle se fait la séparation. Dans
les figures 3A et 3B cette ligne est latéralement au bord du dessin,
le contour de l’hysterosoma n’ayant pu être représenté faute de
place. On voit que l’exuvie contient la cupule postérieure (et aussi
les cupules médiane et antérieure non figurées), mais non les
cupules protonymphale et opisthopleurale, ni l’ouverture de la
glande latéro-abdominale, ni les poils opisthopleuraux. Le noto-
gaster de l’adulte contiendra tout cela. Sa région homologue s’avan-
cerait, chez les nymphes et la larve, jusqu’au voisinage de la crête
qui domine le sillon adanal. C’est dire qu’avant l’adulte la région
véritablement ventrale est très réduite.
J’ai déjà fait remarquer dans mon premier travail qu’une
exuvie n’est pas homologue du notogaster et qu’elle ne contient
pas tous ses poils. Nous voyons ici comment se fait le partage des
cupules et comment se place la glande latéro-abdominale. Ce mode
de partage n’est pas particulier à Neoliodes. On le retrouve au con-
traire dans d’autres espèces, mais il n’est pas général.
40 La larve porte de chaque côté 2 zones où la peau (fig. 3D) est
finement ponctuée alors qu’elle ne l’est pas ailleurs. La plus grande
de ces zones est en bordure du contour exu mais en dehors de la
future exuvie et elle a disparu dès la protonymphe. L’autre est le
long du sillon adanal dont elle forme le fond; on retrouve cette
zone adanale, plus étroite, dans la protonymphe, mais je ne l’ai
pas reconnue dans les autres nymphes.
III. — Oribolriîia Berlesei (Michael) (Fig. 4).
Dans une note récente [Entom. Tidskr. Arg. 53, p. 119) Ivar
Tràgardh attire justement l’attention sur la variabilité du palpe
dans le genre Oribolriîia ; mais il décrit et figure le palpe d’O. decu~
mana (Berl.) c’est-à-dire, d’O. Berlesei (Michael) avec 4 articles.
— 467 —
sans trochanter, contrairement â Berlese {A. M. S. fasc. VI, 1
et 2). Je ne crois pas que l’observation de Tràgardh soit exacte,
à moins qu’elle ne s’applique à une autre espèce. D’après mes
exemplaires le palpe a 5 articles (fig. 4) ; le trochanter, qui est facile
à séparer dans les dissections, est même assez grand et son profil
triangulaire n’a rien d’exceptionnel; mais il est peu chitinisé dans
l’ensemble, sauf en avant où sa paroi forme un sclérite bien coloré
qui ne fait pas le tour du trochanter. La base du sclérite et de l’ar-
Fiç. 4. — Oribotritia Berlesei (Michael) Ç. Palpe droit vu de l’extérieur (X 272).
ticle entier se voit par transparence à travers une petite membrane
portée par le labium.
Les exemplaires dont je parle sont au nombre de 6 (5 et 1 ,^)
et ils proviennent de la forêt de Majdanpek (Serbie) où je les ai
recueillis ensemble, en mai 1924, sur du bois pourri. Le (J unique
diffère des $$ par des caractères que je n’avais pas encore cons-
tatés chez les Oribates : il a en effet, de chaque côté, 3 poils aggé-
nitaux au lieu de 2 et 2 poils anaux au lieu d’un, tandis que les
poils génitaux et adanaux sont en même nombre (7 et 3). On sait
que sur chaque plaque anale de la $ il n’y a qu’un poil, qui est très
antérieur. Le ^ ne porte rien à cette place, mais en arrière il porte
un poil anal au niveau de l’intervalle entre les poils adanaux adi
et adi et un autre poil anal un peu en avant de ad^. Le pore adanal
du ^ est près de la suture ano-adanale, en avant du poil adi c’est-
à-dire à la place habituelle, tandis que ce pore est très latéral chez
les Ç$. Au fémur et au tibia du palpe les poils ne sont pas les mêmes
dans les deux sexes. Ches les $$ on a la formule exceptionnelle
0-3-0-2-10 comme l’indique la figure, tandis que le (J a la formule
plus normale 0-2-0-3-10.
- 468
Au premier examen j’avais admis que ce bien qu’il ait exacte-
ment la même apparence que les ? Ç et que sa taille soit la moyenne
de celles des deux plus petites appartenait à une autre espèce;
mais cette conclusion n’est pas satisfaisante. Il faudrait, pour la
justifier, trouver des différences plus nombreuses et de natures plus
variées, ce que je n’ai pu faire. Je pense donc que c’est un ^ d’O.
Berlesei. Il serait très utile d’en trouver d’autres spécimens pour
vérifier les caractères distinctifs que je viens d’énumérer et éliminer,
s’il y avait lieu, ceux qui seraient dus à une anomalie individuelle.
469 —
Contributions a la Faune malacologique
DE U Afrique équatoriale
PAR M. Louis Germain.
LXVI (1)
Moluusques terrestres et fluviatiles du voyage de
M. A. Chevalier au Sahara et en Afrique occidentale
FRANÇAISE (1931-1932). I. PÉLÉCYPODES.
M. le Professeur A. Chevalier a recueilli, au cours de son der-
nier voyage en Afrique occidentale, une importante série de
Mollusques terrestres et fluviatiles dont il a bien voulu me confier
l’étude. On trouvera, dans cette LXVI® Conlribulion et dans la
suivante, les résultats de l’examen de ces matériaux (^).
Cette note est consacrée aux Pélécypodes. La plupart des espèces
signalées sont bien connues. Il y a lieu cependant d’insister sur
quelques particularités, notamment sur la présence, dans le Niger
moyen, de formes essentiellement nilotiques. Tel est le cas du
Spaîha rubens de Lamarck et de ses variétés et, surtout, celui du
Cælatura ægypUaca Cailliaud. Ce dernier bivalve vit dans le Niger,
notamment à Mopti au Sud-Ouest de Tombouctou, sous une forme
à peine différente de celle si répandue dans le Nil (variété mop-
tiensis Germain).
D’autre part, M. A. Chevalier a rapporté, de Tombouctou,
des exemplaires jeunes (®) de l'Area {Senilia) senilis Linné (*). Ces
Mollusques sont vendus couramment sur le marché; sans doute
sont-ils utilisés comme parures ou ornements par les indigènes.
CæLATURA ægyptiaca Gailliaud.
1813. Unio nov. sp. Savigny, Description Égypte, PI. de Moll,, pl. VII, %. 3-6.
1823. TJnio œgyptiacus Cailliaud, Voyage à Meroé, etc..., IV, Paris (1827), p. 263;
Atlas, II (1823), pl. LXI, fig. 6-7.
P) Cf. ‘.Bulletin Muséum Histoire naturelle Paris, 2® série, t. V, n° 2, 1933, p. 138.
(^) Un mémoire plus détaillé paraîtra ultérieuremenL
(®) Ces exemplaires, généralement dépourvus de leur épiderme (ils sont alors entière-
ment blancs), mesurent, en moyenne, de 10 à 11 millimètres de longueur.
(*) Area senilis Linné, Systema Natur., Ed. X, 1758, p. 694.; Reeve, Coneh.
Iconica,vol. II, Area, 1844, pl. VII, fig. 45; Area {Senilia) senilis Lamy, Révision Area
Muséum, Journal de Conchyliologie, LV, Paris, 1907, p. 262.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 6, 1933.
470
1914. Nodularia [Cælatura) ægypiiaca Simpson, Descript. Catalogue of iVûïades[édité
par Bryant Walkee], part II, Détroit, p. 1019.
1918. Nodularia {Cælatura) ægyptiaca Germain, Bulletin Muséum Paris, XXIV, n° 6,
p. 448.
M. A. Chevalier a recueilli, dans le Moyen Niger (à Mopti),
quelques exemplaires d’un Cælatura de petite taille que je ne puis
séparer spécifiquement du Cælatura ægyptiaca Cailliaud. C’est bien
la foime globuleuse de l’espèce nilotique avec la même charnière
et un bord inférieur largement convexe.
Le test est mince et léger, assez solide, d’un brun marron plus
ou moins olivâtre avec, sur la région postérieure, quelques étroits
rayons vert émeraude n’atteignant pas le bord inférieur. Les stries
d’accroissement sont assez fines, presque régulières, feuillacées
inférieurement, ce qui donne à la coquille un aspect velouté. La
nacre est très irisée, bleue ou d’un bleu violacé, parfois saumonée
mais seulement sous les sommets. Longueur maximum : 30-32 milli-
mètres, hauteur maximum: 21-23 millimètres; épaisseur maximum:
15-16,2 millimètres.
Comme on le voit, cette Mulette diffère du Cælatura ægyptiaca
Cailliaud par sa taille plus faible, sa forme un peu plus globuleuse
et proportionnellement un peu plus haute. On peut la désigner sous
le nom de variété moptiensis Germain.
Le Moyen Niger à Mopti, au Su4-Ouest de Tombouctou [A. Che-
valier, 1932].
Cælatura Lacoini Germain.
1905. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Bulletin Muséum Paris, XI, p.489 (sans
descript.) et 1911, Notice Malacolog., Documents scientif. Mission Tilho, II,
p. 208 (48), pl. II, fig. 25 et pl. III, fig. 4.
1932. Cælatura Lacoini Germain, Bulletin Muséum Paris, 2® série, IV, n° 7, p. 893.
Subfossile, dans une cuvette à 12 kilomètres au Nord-Est du
puits de Bileberini [Colonel Vignon, 1932}.
Subfossile, à la surface du sol, dans les environs du puits d’Asselar
[A Leclercq, 5 novembre 1932].
Cælatura sp.
Des débris indéterminables d’une espèce subfossile de Cælatura
ont été recueillis sur le sol, près du Daouna Keïna (petit Daouna),
par A. Leclercq (26 juin 1932).
— 471 —
Ætheria ELLiPTiCA de Lamarck.
1807. Ætheria elUptica de Lamarck, Annales Muséum Paris, X. p. 401, pl. XXIX et
pl. XXX, %. 1.
1918. Ætheria elliptica Germain, Bulletin Musétim Paris, XXIV, n*> 6, p. 447.
T:ès commun, dans le Bani, affluent du Niger [A. Chevalier,
1932]. De nombreux individus sont recouverts de Spongiles [Cf. :
Topsent, Bulletin Muséum Paris, 2® série, IV, n° 5, 1932, p. 568-
582, 6 flg. dans le texte; et id., IV, n® 8, 1932, pp. ; 1001-1007].
Quelques exemplaires de la même localité appartiennent à la
variété Cailliaudi de Férussac [Monogr. Æther., Mémoires Société
Hisl. nalur. Paris, I, 1823, p. 359].
Spatha RUBENS dc Lamarck.
1819. Anodonta miens de Lamarck, Animaux sans vertèbres, VI, partie II, p. 85.
1823. Anodonta rube ns Cailliaud, Voyage à Meroé..., IV (1827), p. 262; Atlas (1823)
pl. LX, flg. 12.
1907. Spatha rubens Germain, Mollusques Afrique centrale française, p. 551.
1927. Aspatharia [Spathopsis] rubens Pilibry et Bequaert, Bullet.Amer. Muséum
Natur. Ilist., New-York, LUI, p. 425.
De jeunes individus, longs de 67 millimètres, hauts de 47 milli-
mètres (^) et épais de 27 millimètres sont de forme régulièrement
ovalaire avec la région postérieure seulement 11/2 fois aussi longue
que l’antérieure, le bord antérieur bien arrondi et le bord inférieur
largement convexe. Les sommets sont peu saillants, mais recourbés
et assez aigus. Le test est épais, pesant, translucide, marron rou-
geâtre brillant, souvent excorié près des sommets (^). La nacre est
saumonée, fortement irisée. Ces exemplaires correspondent au
Spatha rotundala Martens [Beschalle Weichlh. Deutsch-Osi-Afrik.,
1897 (1898), p. 242, figuré p. 243] (=>).
Le Niger, entre Mopti et Tombouctou [A. Chevalier, 1932].
Le Niger, à Gao [A. Chevalier, 1932].
Variété Wissmanni Martens.
1883. Spatha Wissmanni Martens, Sitzungsb. d. Geseïïsch. Naturf. Freunde Berlin,
p. 73 et : Conch. Mittheil., III, 1885, p. 139, pl. XXVII.
(*) La hauteur maximum est très voisine des sommets.
(^) Dans la partie excoriée, le test est nacré et brillant, parfois même irisé.
(®) H.-A. PiLiBRY et J. Bequaert [lac. supra cit., New-York, LUI, 1927, p.422]
considèrent le Spatha rubens Martens comme une espèce distincte. Je n’yvois, pour
ma part, qu’une forme peu adulte de Spatha rubens de Lamarck.
— 472 —
noo. Spatha rubens (pars) SiivrpsoN, Synopsis Naïades, Proceed. Unit. Si. Nation-
Muséum, XXII, p. 896.
1907. Spatha rubens var. Wissmanni Germain, MolTuscpnies Afrique centrale française,.
p. 617.
1927. Aspatharia (Spathopsis) Wissmanni Pilsbry et PéE^u.w.uT, Buïïet. American
Muséum Nat. Historq, New-York, LUI, p. 422, pl. XXXVII, fig. 1-2 etfig.92,
dans le texte.
Cette variété, de forme générale un peu trigone, avec un angle
aniêro-dorsal bien marqué, paraît répandue dans tout le Soudan
français. Une forme un peu allongée, intermédiaire entre le type
rubens et la variété Wissmanni Martens, a été recueillie à Gao. Son
test est pesant, recouvert d’un épiderme noir foncé et sa nacre
saumonée, fortement irisée; elle mesure ; 105 millimètres de lon-
gueur, 68 millimètres de hauteur maximum (à 15 millimètres des
sommets) et 44 millimètres d’épaisseur maximum. Un exemplaire
plus grand (longueur : 1 14 millimètres, hauteur maximum : 78 milli
mètres; épaisseur maximum ; 45 millimètres) est plus nettement
trigone; il montre la même nacre saumonée, mais son test est plus
épais, plus sombre (presque noir), largement excorié et ses stries
d’accroissement sont fortes et irrégulières.
Le Niger, entre Mopti et Tombouctou [A. Chevalier, 1932].
Le Niger, à Gao [A. Chevalier, 1932].
Variété Chudeaui Germain.
1907. Spatha rubens var. Chudeaui Germain, Bulletin Muséum Paris, n'’ 1, p. 65; et
Mollusques Afrique centrale française, p. 532, fig. 91, dans le texte.
1927. Aspatharia {Spathopsis] rubens y&T- Chudeaui PizsBRY et Be^itaert, toe. supra
eit., New- York, LUI, p. 422.
Cette variété se distingue par sa forme subtrapézoïdale peu
allongée avec une région postérieure asse^ développée et un bord
postérieur très oblique jusqu’au rostre. C’est un Spaîha rubens
de Lamarck écourté. La taille des exemplaires du Gribingui et du
Mamoun [A. Chevalier et Decorse] atteint facilement 126 millL
mètres de longueur. L’échantillon recueilli par M. A. Chevalier
en 1932 est une forme minor mesurant seufement 75 millimètres
de longueur, 54,5 millimètres de hauteur maximum et 33 milli-
mètres d’épaisseur maximum.
Soudan français : le Bani, entre San et Ségou [A. Cheva-
lier, 1932].
Spatha (Spathopsis) Decorsei Germain.
1904. Spatha {Laptospatha) Decorsei Bulletin Muséum Paris, X,n*”7, p. 469.
473
1907. Spatha {Leptospatha) Decorsei Germain, Mollusques Afrique centrale française^
p. 567,, pl. litho^r., %. 5.
1927. Aspatharia Decorsei Pilsbey et Bequaert, Bidlet. American Muséum Natur,
Histonj, New-York, LUI, p. 413.
Coquille de forme générale subquadrangulaire ; bord supérieur
subrectfligne dans une dîreetion légèrement ascendante; région
postérieure très haute (^); bord inférieur un peu sinueux en so^n
milieu; sommets excoriés laissant voir un test livide, plombé,
légèrement irisé.
Longueur maximum i 77 millimètres; hauteur maximum :
42 millimètres, à 30 millimètres des sommets; épaisseur maximum :
26 millimètres.
Test solide, assez épais,^ brun noirâtre légèrement Teinté de
bleuâtre (coquille bleutée quand Tépiderme est enlevé); nacre
bleue, irisée.
Soudan français : le Bani, entre San et Ségou [A. Chevalier,
1932].
Mutela (Mutelina) rostrata Rang.
1835. Iridina rostrata Rang, Nom. Ann. Muséum Pans^ p. 316.
1836. Iridina cœlestis Lea, Synopsis of Ndi:ides, p. 57; et Obsermt. genus Unio, II
(1838), p. 82, p]. XXII, üg. 70. '
1921. Mutelina rostrata Germain, Notice mBlsieolog., Documents scientifiques Mission
Tilho, II, p. 212 (.52), pl. Iir, fig. T.
Exemplaires de forme normale atteignant 70-72 millimètres de
longueur, 24 millimètres de hauteur maximum et 14 millimètres
d’épaisseur maximum. La région antérieure est peu haute, bien
atténuée vers la base; le bord inférieur est convexe, le bord supé-
rieur presque rectiligne et le rostre légèreme-nt retroussé. Le test
est mince, fragile, très léger, subtransparent, d’un vert émeraude
brillant passant au vert olive teinté de Jaunâtre vers la région posté-
rieure. La nacre, d’un magnifique bleu, est très irisée.
Le Niger, près de Mopti, au Sud-Ouest de Tombouctou [A. Che-
valier, 1932].
Corbicula Audoini Germain.
1909. Corbicula Audoini Germain, Bulletin Muséum Paris, XV, p. 475.
1911. Corbicula Audoini Germain, Notice Malacologique, Documents scientifiques
mission Tilho, II, p. 218 (58) et p. 236 (76), pl. II, fig. 35 à 37.
1932. Corbicula Audoini Germain, Bulletin Muséum Paris, 2® série, IV, 7, p. 893.
(0 La hauteur maximum est très postérieure.
— 474 —
Soudan français : Cercle de Goundam, abondant subfossile sur
la piste de Toucabangou à M’Bouna; dans les dunes, à 10 kilo-
mètres environ de Toucabangou et à 4 kilomètres environ de la
rive sud du lac de Faguibine. A la surface du sol, formant des
taches de 4-5 mètres carrés; 23 juin 1932 [A. Leclercq].
Subfossile, à la surface du sol, dans les environs du puits
d’Asselar; 5 novembre 1932 [A. Leclercq].
Gardium edule Linné.
1767. Cardium edule Linné, Systewa JSatur., Édit. XII, p. 1124.
1879. Cardium edule TournocËr, Associai, jranc. aram. sciences; Compte rendu,
session, Paris 1878, p. 614, pl. VI.
1890. Cardium edule Roliand, Documents mission dirigée S. Algérie par M. A. Choisy,
Atlas, pl. VII, flg. 43-48.
Les très nombreux individus rapportés par M. A. Chevalier
sont de petite taille puisqu’ils mesurent de 14 à 22 millimètres de
longueur (^). Quelques-uns correspondent à la forme figurée par
P. Fischer sous le nom de variété afra Fischer (^) ; mais la plupart
ont une coquille analogue à celles représentées par R. Tournouër
[loc. supra cit., 1879, pl. VI, fig. 5 à 8] (^).
Reggan, dans une argile sableuse rouge, abondant [A. Cheva-
lier, 1932].
Taourirt, près de Reggan [A. Leclercq, février 1932].
Sud du Touat, entre Reggan et Taourirt, à la surface du reg,
dans un pli de terrain, sur le sable mêlé de galets, à 2-3 kilomètres
à l’Ouest du pied de la falaise, vers 250 mètres d’altitude; 5 jan-
vier 1932 [A. Chevalier].
(9 Pour la majorité des individus la longueur varie entre 17 et 19 millimètres.
(^] Fischer (P.). Mollusques in : Dybowski (J.), l’Extrême sud algérien, contri-
bution à PHistoire naturelle de cette région, Nouvelles Archives missions scient, et littér.,
nouv. série, I, Paris, 1891, p. 366, n° 12, pl. III, fig. 5.
(®) Mais le test des individus recueillis parM. A. Chevalier est beaucoup plus épais.
475 —
Sun LES Maïs géants,
PAR M. J. CoSTANTIN.
Après la publication par la « Nature » d’un article sur le rôle de
l’altitude (^), M. Pozzi-Escot, professeur à l’Institut agronomique
du Pérou, m’a écrit (lettre de Lima du 15 avril 1933) pour me signa-
ler des observations qu’il a pu faire il y a vingt-huit ans et contrô-
lées depuis chaque année dans les Andes, versant occidental du
côté de Tarma, à une altitude variant entre 3.500 et 3.800 m. Il
y a vu, dans chacune de ses excursions, des céréales gigantesques
au milieu desquelles un homme à cheval disparaissait; bien qu’il
ne le dise pas dans sa lettre, il s’agissait évidemment du Maïs,
car personne, à ma connaissance, n’a jamais signalé des Blés d’une
pareille taille.
Il est bien connu qu’il existe des Maïs géants dans les régions
tropicales américaines; on sait que Diguet, voyageur français, a
décrit en 1902 le Maïs de Jala atteignant jusqu’à 6 mètres de haut
et dépassant de beaucoup un Mexicain à cheval; il a publié deux
magnifiques photographies représentant des cavaliers au milieu
de ces belles graminées (^).
Il est, d’autre part, classique que dans les pays froids, notamment
dans la partie septentrionale des États-Unis, la taille de ces plantes
est beaucoup plus faible et la maturation des graines exige 3 à
4 mois de végétation tandis qu’elle en demande % oui dans les con-
trées chaudes (®).
J’ai exposé autrefois cette question, en rattachant ces résultats
à l’action du climat {*). Kahn rappelle qu’on a pu pousser graduel-
lement la culture du Maïs vers le nord. Selon Darwin, ces faits
témoignent en faveur de l’hérédité de l’acclimation. Le Maïs de
Virginie (37® de latitude) semé en Nouvelle Angleterre (43 à 44°
de latitude) ne mûrit plus ses graines qu’avec les plus grandes dif-
ficultés et exceptionnellement. Lorsque l’on cultive en un même
lieu, en Pensylvanie par exemple, un Maïs nain (d’origine septen-
trionale) et un Maïs géant (d’origine méridionale), on constate que
(9 OosTANTiN (J.). {La Nature, n° 2.900, p. 193 à 203 avec 23 photographies,
Ier mars 1933).
(^) Diguet {Reme des cultures coloniales, t. 9, n° 88, p. 262, avec photographies,
21 août 1901).
(®) Kahn. Travel in North America, 1753-1761, t. III, p. 165. Act. suédois, IV,
1752 (trad. anglaise). — Dabwin. Variât, trad. Mont, p. 335 et 342. — De Vries.
Mutations théorie, p. 69.
(*) CosTANTiN (J.). Le transformisme appliqué à l’Agriculture. Bibl. sc. intem.,
t. 106, m. 154, 1906.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 6, 1933.
— 476
leurs floraisons et maturations s’opèrent différemment : les nains
sont en pleine floraison quand les géants n’ont pas une seule fleur;
les premiers mûrissent six semaines avant les seconds.
Comment peut-on expliquer l’existence de Maïs géants à 3.500m.,
altitude que signale M. Pozzi-Escot? Il s’agit bien du Pérou, con-
trée équatoriale où poussent normalement des variétés gigantes-
ques ; mais le climat montagnard devrait agir en sens inverse,,
comme le climat septentrional.
Il serait d’un grand intérêt de suivre la variation de la taiïïe,^
quand on s’élève sur les Andes et comment se comportent les
formes géantes qui abondent dans les basses plaines péruviennes.
J’ai suggéré à M. le professeur Pozzi-E'^cot de faire commencer
des recherches par ses élèves sur cette question. Tant que les ré-
sultats n’en seront pas connus, nous serons en présence d’une
énigme. On sait, par les études de Barber sur les Cannes sau-
vages du nord de l’Inde et des premiers contreforts de l’Hima-
laya, que ces plantes diffèrent grandement des types cultivés à
Java et dans les régions équatoriales : elles sont peliîes, grêles,
tallant beaucoup, ayant un porl d'herbe qui a tellement frappé
plusieurs voyageurs qu’ils n’ont pas, au début, reconnu la Canne
à sucre.
Il ne faut cependant pas se hâter de dire que M. Pozzi-Escot a
peut-être fait une confusion. Les faits que je vais exposer, qu’iï
n’a d’ailleurs pas entrevus, montrent que l’altitude a une action
sur le Maïs : si elle ne se trahit pas par une réduction de taille, ce qui
reste à prouver, elle se manifeste du moins par une modification de
la précocité liée à une maturation hâtive. Depuis longtemps et pour
beaucoup de plantes, il a été établi par de nombreux auteurs que
le climat montagnard développe la précocité; récemment j’ai pu
voir avec mes collaborateurs que cette règle générale s’applique à
la Pomme de terre (^). Il est donc assez probable qu’il en est de
même pour le Maïs, ce qui permettrait d’expliquer l’existence dans
les contrées très chaudes de variétés à maturation très hâtive.
Parmi ces dernières on peut citer une forme très anciennement
connue dans les pays tropicaux : il s’agit du « Maïs quarantain »
ou « Forty days corn », « Quarantino Maize », dont le nom est
suffisamment clair pour qu’une explication soit inutile. Puisque
Colomb en a eu connaissance et qu’il n’a visité que des pays tro-
picaux, c’est que ce type était né à une forte altitude, peut-être
sur les hautes terres du Pérou.
C*) CosTANTiN (J.). végétaux et les milieux cosmiques. Bibï. sc. intern., t. 88,
p. 70 à 74, 1898. Costantin (J.), Leuaed (P.) et Magkou (J.). Altitude et précocité
de développement des germes de la Pomme de terre. Butl. du Muséum, 2® série, t, IV,
p. 142 à 147 et Annales des so. nat. Bot., 10® série, t. XIV, p. 327 à 331 .
_ 477 —
La lettre de M. Pozzi-Escot, qui m’a suggéré les réflexions que
je viens d’exposer, m’a rappelé le souvenir d’une expérience faite
en 1905 dans le service de la culture, alors que j’étais professeur
de cette chaire; elle me paraît mériter d’être rappelée ici; si je ne
l’ai pas publiée plus tôt, c’est que je ne l’avais pas comprise et je
n’avais pas vu combien elle était intéressante. Heureusement les
protocoles de tous les essais culturaux, qui sortent un peu de l’or-
dinaire, sont soigneusement conservés dans les archives pré-
cieuses de cette chaire, documents ignorés de presque tous les pro-
fanes qui montrent les grands services que le Muséum peut rendre
à la science. Cette dernière est patiente, elle sait que l’heure de la
vérité finit toujours par venir : dans le cas actuel, elle a attendu
plus d’un quart de siècle pour sonner.
Le 22 juin 1905, Fiévet, actuellement directrice honoraire
de l’École Sophie-Germain, adressa au Muséum des graines de trois
variétés de Mais cultivées au Pérou sous les noms de Blanco,
Morado et Amarillo, qu’elle tenait d’un de ses frères, officier en
mission dans ce pays.
Le jour même de la réception, ces graines furent mises en germi-
nation et les plantules obtenues se révélèrent immédiatement
comme douées d’une vigueur extraordinaire (semis faits au
Potager du Muséum sous les numéros 330, 331 et 332 du registre
de ce service); elles prirent vite un port gigantesque et le 10 oc-
tobre 1905, un peu plus de trois mois après le semis, elles furent
photographiées dans la pépinière. Le jardinier qui avait si bien
élevé ces beaux végétaux fut placé au pied des trois échantillons
et sur les trois clichés les plantes étaient deux fois plus hautes que
lui. Sa taille était moyenne (l«i, 60 à l“i,70); les Maïs dépassaient
certainement 3 mètres et tous trois étaient en fleurs (^). Le cli-
mat du Pérou est certainement bien différent de celui de Paris et
je ne pense pas qu’aucune graine ait été récoltée. Il est probable
que, dans une région moins septentrionale, on aurait pu arriver à la
maturation au bout de quatre mois environ. Il s’agissait donc bien
de 3 trois types géants (de 3 m. non pas de 6 m.) mais à courte végé-
tation (4 mois mais non pas quarante jours).
Les faits consignés dans cette note éclairent d’une lumière nou-
(0 Ces photographies sont conservées dans la riche collection du Laboratoire de
culture; elles sont au nombre de quatre portant les numéros 4002, 4003 (blancos)
4004 (morado et amarillo) et 4005 du catalogue des clichés. J’ai souvent projeté ces
photographies dans mes leçons : je croyais qu’elles prouvaient l’action du climat équa-
torial; j’avais négligé la rapidité de végétation. 11 est àretenir que cesMaïs, bien que
de très belle taille, n’atteignent cependant pas 6 mètres de haut comme les Maïs de
Jala de Diguet (qui fructifient après 7 ou 8 mois); malgré cette taille moindre, un
homme à cheval aurait pu disparaître au milieu d’eux comme pour les Maïs signalés
parM. Pozzi-Escot à 3.500 et 3.800 m. d’altitude.
— 478 —
velle une importante question, car l’influence de l’altitude sur le
Maïs n’est pas étudiée. La lettre de M. Pozzi-Escot mentionne
d’autres observations que celle signalée plus haut; elles sont d’ail-
leurs extraordinaires et je n’ose en parler avant d’avoir des confir-
mations. Il est d’ailleurs possible que l’étude du climat monta-
gnard conduise à beaucoup de surprises en Amérique tropicale
(Maïs) comme à Java (Canne à sucre), comme dans les Alpes en
France (Pomme de terre).
— 479 —
Plantes noulelles ou peu connues de vAefjoue tropicale, IV,
PAR M. A. Chevalier.
Légumineuses .
Smithia uniflora sp. nov. Arbuscula 20-30 cm. alla. Gaules
graciles, primum proslrati, demum ascendenies, glabri, angulali.
Folia 15-30 mm. longa, breviler peliolala, 8-14 juga, foliolis linearU
oblongis, oblusis. Slipulæ scariosæ lanceolatæ subulalæ ciliaræ
8-10 mm. longæ. Racemi latérales 1-2 floræ ; pedicelli lomenlosi.
Calyce bilabiatus, ciliatus. Corolla lulea 14-16 mm. longa.
Guinée française : Kindia, 600-800 m. ait., dans les rochers de
grès (Jacques-Félix, n° 246).
Arbuste ligneux, rampant, à rameaux longs de 20-30 cm.;
3-5 mm. de diamètre, à racines fibreuses insérées entre les dalles
de rochers, à rameaux dressés hauts de 20 à 30 cm., glabres et
anguleuses à l’extrémité par la présence de coussinets de la base
des feuilles plus ou moins décurrents. Feuilles composées pennées^
brièvement pétiolées de 15 à 30 mm. de long, à rachis subtriquètre
rigide, droit ou un peu arqué, cilié dans le jeune âge, long de 10 à
25 mm., portant 8 à 14 paires de folioles, insérées obliquement et
laissent en tombant une petite cicatrice saillante, imbriquées,
glabres, rigides-coriaces, oblongues, arrondies à l’extrémité, longues
de 6 à 10 mm, larges de l“i“i,5 à 2 mm. Stipules et écailles lancéo-
lées-subulées, finement ciliées sur les bords, longues de 8 à 10 mm.
Pédoncules très grêles, insérés à l’aisselle des feuilles supérieures,
longs de 5-6 mm., tomenteux-roussâtres, portant une ou deux
fleurs (mais dans ce cas les fleurs s’épanouissent successivement),
avec 2 ou 3 bractées ovales-lancéolées, de 4-5 mm. de long, ferrugi-
neuses velues : pédicelle très grêle de 5 mm, très velu, terminé par
deux bractées ovales, de 3-4 mm., pubescentes, contiguës à la fleur.
Calice bilabié; lèvre supérieure profondément bilobée, longue de
10 mm., l’inférieure trilobée; lobes finement velus avec de longs cils
sur les bords, ceux de la lèvre supérieure arrondis à l’extrémité,
ceux de l’inférieure subaigus. Corolle jaunâtre de 14 à 16 mm. de
long, à étendard obovale entier non cilié; carène de 12 mm. de long
sans denticules. Tube staminal long de 7 à 8 mm.; partie libre
des filets staminaux de 4-5 mm. Ovaire linéaire, long de 4 à 5 mm.,
velu soyeux, un peu stipité à la base, renfermant deux ovules;
style grêle, arqué, long de 7-8 mm., velu et élargi à la base.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n“ 6, 1933.
— 480
CONTRJBVTION A U ÉTUDE DES ASPLÉNIÉES DE L’ InDCsChINE,
I, Asplénium,
PAR M. L. Tardieu-Blot.
Comme suite à notre travail sur les Aspléniées du Tonkin, et
pour compléter l’étude des difîénentes régions de l’Indo-Chine, nous
donnons ici une liste des Asplénium de l’Annum, Laos, Siam,
Cambodge, Gochinchine, contenus dans l’Herbier du Muséum (y
compris l’Herbier du Prince Bonaparte). Nous citerons de plus un
ou deux Asplénium du Tonkin dont l’étude n’était pas contenue
dans l’ouvrage précédemment cité.
A. ADiANTOiDES (L.) C. Chr., Tonkin : Kienkhê, fév. 1883,
R. P. Bon, no 1934.
Lang Son, sur les rochers calcaires, 16 janv. 1886, Balansano 98.
Long Hoai, rochers secs, 11 mai 1892, Billet, sans numéro'. Cao
Bang, 1896, Billet, sans numéro.
Yen Bay, avril 1908, d’Alleizette, n° 473.
Environs de Na Thang, janv. 1920, Bourret, nos 39 et 190; et
déc. 1922, sans numéro.
Doson, rochers calcaires, janv. 1922, Pételot, n° 413.
Entre Cao Bang et Nguyen Binh, fév. 1925, Colani, sans
numéro.
Xieng Kang, environs de Chobo, avril 1926, Colani,
no 3349.
Annam: Tourane, sans date, Gaudichaud, n« 17.
Cu Lac, QuangBinh, sur rochers, pics calcaires, ait., 100-200 m.
avril 1902, R. P. Cadière, no 63.
Vallée du Song Giang, Quang Binh, 1903, R. P. Cadière, no 16.
Nui Han Heo, près Nhatrang, en forêt, 300 m., oct.1922, Poilane,
no 4783.
Cho Ganh, rochers calcaires, déc. 1922, Pételot, no 3348.
Cochinchine : Mt Pra. 200 m. mars 1870. Pierre, n® 657.
Poulo Condor, juin 1867, Germain, n° 16.
Beddome (Ferns of British India, p. 150) pense que l’As, adian-
ioides (L.) C. Chr. et A. macrophylium Sw. présentent une longue
série de spécimens passant de l’un à l’autre. Van Alderwerelt
VAN Rosenburgh est du même avis. Christensen dans son ou-
vrage sur les Ptéridophytes de Madagascar (1932) signale les 2 es-
pèces, mais le no 46, Marie, de Nossibé, qu’il cite comme A. ma-
crophylium Sw., me semble en réalité être l’As, adiuntoïdes, car
il est absolument analogue au type de l’As, falcaîum Lam. qui
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n° 6, 1933.
— 482 —
n’en est qu’un synonyme admis par tous. S’il faut en croire
Ghing il n’y aurait pas en Asie continentale de vrai As. macro-
phyllum; c’est pourquoi je range tous les échantillons cités dans
l’As, adianîoïdes, même ceux du Tonkin (contrairement à ce que
j’avais fait dans mon ouvrage sur les Aspléniées du Tonkin).
N’ayant pas le type de l’As, macrophylliim Sw., je ne puis savoir
si ces deux fougères ne sont, comme je le crois, qu’une seule
espèce à large répartition géographique et aspect très variable.
Dans les échantillons cités plus haut il y a en effet tous les pas-
sages de l’un à l’autre, les échantillons récoltés par le Billet,
Gao Bang, 1896, et par Colani, province de Hoa Binh, Can-
ton de Thanh Luong, déc. 1926, tendant nettement vers l’As.
macro phyllum tel qu'il est représenté par Hooker (Sp. Fil. t. CXCVI).
Enfin je crois qu’il faut rattacher à l’As, macrophyllum var.
urophyllum Hk. un spécimen recueilli par Poilane près de Nhatrang
(15 janv. 1923, n° 5256) tout à fait comparable à la figure et à la
description do cette variété créée par Hooker (Sp. Fil., p, 159,
CXCVII).
As. Belangeri Kzc., Annam : Thanh hoa, dans les fentes des
rochers, juil. 1920, Poilane, n° 1656.
Massif Len Ca, prov. de Vinh, dans l’anfractuosité des rochers
calcaires, juil. 1929, Poilane, n° 16.468.
(Nom annamite ; Cay Go Liée).
As. Cheilosorum Kze., Annam: Massif de Bah-Na, 1.500 m.,
à environ 30 km. du S. -O. de Tourane, août 1920, Sallet,
sans numéro.
Dent du Tigre, Quang Tri, mai 1924, Poilane, n« 10.310.
As. GŒNOBiALE Haiice, Annam : Lien Chien, près Tourane,
600 m., sur un gros rocher dans un torrent en forêt, 19 août 1923,
Poilane, n° 7.687.
Siam : Sntap, 1.650 m., 13 déc. 1905, Hosseus, n° 235.
As. COMPTUM Hance, Annam : Nui Han Heo, prov. de Nhatrang,
sur la roche, sept. 1923, Poilane, n° 4.777.
Cho Ganh, roches calcaires, déc. 1922, Pételot, sans numéro.
Ces 2 échantillons sont des formes de petite taille, spéciales aux
rochers calcaires.
Haïnan.
Asplénium Golaniæ. n. sp.,
Rhizoma repens, squamis atrocasîaneis onustum.
Frons inîeger, longe et angusle lanceolata. Limbus 25-30 cm.
longus, 2-4 cm. laïus, apicem versus longissime ailenualus [apex
— "483 —
acuminalus), el secus peliolum usque ad basim sensim decurrens.
Margines integræ, revolulæ. Peliolus 10-20 cm. Ion gus, 3-4 cm. laïus
{alis 1-1,5 latis) viridus, squamis fulvis, dissectis, nonnullis bifidis,
prædilus. Nervuli latérales paralleli, nonnuUi bifurcali, secus margi-
nem anasiomosali, angulo anlico 50-60, a nervo medio abeunles.
Sori elongati, crassiusculi, rnediam parlén longiludinis inter costam
et marginem superantes, marginem non attingentes.
Textura coriacea. Pagina superior paulum obscura.
Diffère de l’^s. Simonsianum Hk.,par sa taille légèrement plus
petite, sa forme plus étroite, moins linéaire, son pétiole très étroi-
tement ailé (alors que l’^s. Simonsianum présente vers le milieu
du pétiole une aile de 1 cm. environ, l’^s. Colaniæ à une aile de
0 cm. 02), sa fronde légèrement élargie vers le 1/3 inférieur, ses sores
plus épais, moins obliques, son rachis moins proéminent à la face
inférieure, sa texture beaucoup plus coriace, presque charnue, son
pétiole et son limbe vert foncés, et surtout la présence sur le pétiole
d’écailles très particulières larges à la base peltée, à bord très laci-
nié, portant des prolongements glanduleux, parfois bifides au som-
met.
Tonkin : Thung Gang, 15 nov. 1886, P. Bon, n° 3.294 (cité dans
ma thèse par erreur comme Simonsianum).
Annam : Prov. Ouang Binh, Gu Lac, sur rochers calcaires, ait.
50-100 m., sept. 1900, Père Cadière, n® 66.
Prov. du Quang Binh, vallée du Song Gianh, 1903, abbé Cadière,
sans numéro.
As. coNTiGuuM Klf., var. lepturus J. Sm., Annam : Hon Ba,
près Nhatrang, 1.500 à 1.600 m., environs de la station de l’Insti-
tut Pasteur, sans date, D' Yersin, sans numéro.
Laos ; 5 ou 6 km. au Nord de Pakson, plateau des Boloven,
I. 100 à 1.200 m., oct. 1928, Poilane, n° 15.685, signalé par le Prince
Bonaparte (Not. Pter.,fasc. XIII, p. 52, 1921), comme As. lepturus.
J. Sm.)
As. CRiNiCAULE Hance, Annam : Dent du tigre, Quang Tri,
800 m., sur une grosse roche, 6 mai 1924, Poilane, n° 11.326.
Laos : Massie, sans date, sans numéro.
Province de Xieng Khouang, humus dans des jarres, vers
1.150 m., nov. 1931, Golani, n° 4.488.
D*" Harmand, sans localité, sans numéro.
Siam : Katok, 29 déc. 1923, D' Kerr, n° 8.162.
Cambodge : D' Thorel, Oudah, 1866-1868, sans numéro.
Monts Knang Krépeuh, 600 à 1.500 m., mai 1870, Pierre, sans
numéro,
Cochinchine : sans localité, avril 1870, Pierre, sans numéro.
D’après Ghing, l’As, crinicaule Hance ne serait que l’As, pellu-
484
eidum sensu lato ; il est en effet assez difficile, à l’aide des descriptions
originales, de les distinguer, et l’on trouve dans les échantillons que
nous possédons pas mal de formes de passages d’une espèce vers
l’autre. Cependant aucune ne possède ce caractère « pellucide »
propre à l’espèce de Lamarck c’est pourquoi nous préférons ranger
tous les numéros cités dans l’As, cr in icaule, bien que certains, comme
le n° 4 104 Colani, et le n°514, Godefroy, se rapprochent de l’As.
pellucidum. Je crois qu’il s’agit ici d’une plante assez variable cer-
tains spécimens présentant, pour un même pied, une assez grande
diversité de forme.
Asplénium Eberhardtii n. sp.
Rhizoma breve, frondibus rosulalis, squamis nigricantibus, nitidis,
onuslum. Frons inferne bipinnala. Peliolus 10 cm. longus, brunneo-
niger, inferne squamis brunneis onuslus. Limbus in ambitu ovalo-
oblongus, 16-20 cm. longus; 6-7 laïus. Pinnæ inter se marginibus
coniiguæ, opposiiæ vel alternæ, inferiores peliolulalæ, superiores
sessilæ, inferiores paulo breviores, mediæ latiores, 2-3 cm. longæ,
0 cm. 5 lalæ, in ambitu triangulares obtusæ, basi inferiore Iruncala,
fere ad costam in lobis dissectæ, vel basi pinnaiifîdæ, primas lobus
superior semper disjunctus, cunealus : lobi crenato-denlati. Pinna
terminalis pinnalifida, angusta, longe attenuala, acuminala. Textura
subcoriacea, sed menubranulosa. Color in sicco brunnea. Nervi
flabellali, simpliciter vel dupliciter furcati. Sori graciles, terliam
partem nervi longiludinis circiter æquantes, basim et apicem nervi
haud attingentes.
Annam : Ninh Thuan, Lang Bian, sans date, Eberhardt n° 1 888.
Se rapproche de l’As, cuneatum Lam., dont il diffère par sa
fronde plus petite, ses pennes très rapprochées, à lobes eux-mêmes
très rapprochés, triangulaires, à extrémité arrondie, légèrement
obtuse; sa première paire de pennes, nettement plus courte, sa
coloration brun foncé sur le sec, son pétiole et son rachis écailleux,
brun grisâtre.
Asplénium ensiforme Wall., Annam : Massif du Lang Bian,
grand piton Lang Bian, près du village de Beneur, 2.000 à 2.500 m.,
15 fév. 1914., Aug. Chevallier, n° 30.876.
Dalat, chemin circulaire n® 3, épiphyte, 3 déc. 1924, Evrard,
n° 2.021.
Siam : Doi Sutep, 1.600 m., nov. 1922, D' Kerr, n° 6.697.
Cochinchine : Bien Hoa, sur les arbres, sept. 1865, Pierre, sans
numéro.
As. Grevillei Wall., Cochinchine : Près du fleuve Song Be,
avril 1873, Pierre, n° 1.350.
— 485 —
As. HAiNANENSE Ching, inédite, Tonkin : Chapa juil. 1924,
Pételot, n° 1.496.
Annam : Tourane, voyage de la Bonite, janv. 1857, Gaudicliaud,
sans numéro.
Tourane, sentier forestier au dessus de la rivière, mai-juillet 1927,
démens, n° 3.558.
Lang Khoaï, prov, du Quang Tri, 300 m., juil. 1924, Poilane,
no 11.076.
As. Humbertii Blot, Annam : Lung Van, prov. de Thanh Hoa,
1.000 à 1.200 m., sur roche, janv. 1931, Poilane, n® 18.889.
As. LONGississiMUM Bl., CochincMne : Thorel, 1862-1866.
Sans localité, 1870, Pierre, sans numéro.
Nord de Carnau, prov. de Bac Lieu, récoltée en forêt Tran Ban,
29 sept, 1919, Poilane, n» 514.
As. NiDus L., Annam : Tourane, janv. 1837, Gaudichaud, sans
numéro. Vallée du Song Gianh, 1903 et 1904, R. P. Cadière, n° 23.
Cu Lac, Quang Binh, mars 1904, sans numéro.
Lang Bian, 1.650 m., 1908, Eberhardt, n® 96.
Dan Noi, Quang Tri, 50 à 100 m., avril 1910, R. P. Cadière, n° 65.
Province de Nha Trang, massif de Hon Ba, 1.000 à 1,500 m., sept.
1918, Fleury, n® 38.645.
Ca Na, près Phanrang, 5 mars 1923, Poilane, n® 5.595.
Dalat, ravin au Sud du Lang Bian Palace, nov. 1924, Evrard,
n° 1.794.
Cochinchine : Caïcang, 1862-1866, Thorel, n° 1.547.
Poulo Condor, août 1864, Lefèvre, n° 583,
Prov. de Tay Ninh, avril 1866, Pierre, n° 19,
Poulo Condor, mai 1867, Germain, sans numéro.
Mont Dinh, près Baria, mars 1867, Pierre, n° 19.
Poulo Condor, 1869, de Lanessan, sans numéro; et 1870,
Pierre, n° 5.732. Sans localité, Germain, 1880, sans numéro.
Prov. de Bien Hoa, Mont de Nui Ghua Chang, 200 à 800 m.,
janv. 1914, Aug. Chevallier, n® 29.898.
Saïgon, jardin Botanique, Aug. Chevallier, n° 29.804.
Cambodge : Mont Knang Repoeu, mai 1870, Pierre, n® 19.
(Nom annamite : Rangbe).
Var. Phyllitidis Don, Annam : Forêts de la haute vallée de la
rivière Cu Bi, 700 à 1.100 m., août 1910, Eberhardt, n° 385.
Massif de Bah Na, 1.500 m. à environ 30 km. au S. -O. de
Tourane, août 1920. Sallet, sans numéro.
Phu Hu, prov. de Nhatrang, janv. 1923, Poilane, n° 5.259.
Mont Bani, mai 1927, démens, n° 4.358,
— 486 —
As. NORMALE Don, Hainan : Annam : Massif du Lang Bian
1.650 m., 1908, Eberhardt, n° 117.
Massif du Lang Bian, grand piton Lang Bian, près du village de
Beneur, 2.000 à 2.500 m., fév. 1914. Aug. Chevallier, n« 30.873.
Lang Bian, Ninh Tuan, sans date, Eberhardt, n° 1917.
Dalat, ravin au Sud du Lang Bian, nov. 1924, Evrard n° 1.793;
ravin sous kiosque circulaire, n° 1, déc. 1924, Evrard, n° 2.251; et
chemin circulaire n° 3, no 2.012.
Laos : Sam-Neua, près Bana Khua peuh : oct. 1920, Aug. Che-
valier, n® 2.033.
Environs de Napé, oct. 1928, Delacour, sans n”.
As. OBSCURUM Bl., Annam : Vallée du Song Gianh, province
de Quang Binh, 1903, abbé Cadière, 84 bis.
As. Oldhami Hance, Annam : Dalat, ravin derrière la gendar-
merie, oct. 1924, Evrard, n° 1.279.
Lang Bian, 1.000 m., oct. 1903, Poilane, n^ 18.639. (Cet échan-
tillon est une forme de passage vers l’As, præmorsum.)
As. PLANiCAULE Wall., Annam : Massif du Lang Bian, grand
piton, Lang Bian près du village de Beneur, 2.000 à 2.500 m.,
15 fév. 1914, Aug. Chevalier, no 30.877 et 30.883.
Nha trang, forêt 1.700 m., 25 mai 1922, Poilane, no 3.642.
Laos : Plateau des Boloven, 1.100 m., sur un arbre, 5 oct. 1928,
Poilane, n« 15.796.
Siam : Sans localité, nov. 1922, Kerr, n° 6.581.
Les 2 échantillons d’Annam recueillis par le Prof. Chevalier ont
été signalés par Bonaparte (Not. Pter. fasc. XIII, p. 125) comme
As. contiguum Kaulfuss, qui est une espèce différente.
As. PROLONGATUM Hk., Annam : Dalat, 1.400 à 1.600 m.,
août 1906, Eberhardt, sans numéro.
Sans localité Bourret, sans date, n° 893 bis.
Laos: Environs de Napé, oct. 1928, Delacour, sans numéro.
As. ScoRTECHiNii Bedd., Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m.,
sans date, Eberhardt, n° 1.928.
Massif du Lang Bian, cascade d’Ankroët, près Dankia, 1.400 m.,
rochers et trous moussus ombragés, 14 fév. 1914, Aug, Chevalier,
no 30.774.
Massif du Lang Bian, grand piton Lang Bian, près du village de
Beneur, de 2.000 à 2.500 m., 15 fév. 1914, Aug. Chevalier, n° 30.889.
Massif de Bah Na, 1.500 m., à environ 30 km, au S. -O. de Tourane,
août 1920, D' Sallet, sans numéro.
Dalat, ravin boisé, oct. 1920, Evrard, n® 329.
Nha trang, sur un arbre en forêt à 1.500 m., 25 juin 1922, Poilane
n® 4.047.
487 —
Dalat, épiphyte, arboretum, nov. 1924, Evrard, n» 1,897.
Dalat, chemin de la montagne de l’éléphant, nov. 1924, Evrard,
n° 1.945.
Nhatrang, sur un arbre en forêt très humide, au fond d’une vallée
à 1.500 m., 29 juin 1922, Poilane, n° 4.166.
Signalé dans les notes Ptérédologiques par le Prince Bonaparte
sous le nom d’yls. annamense Ch.
Laos: Plateau des Boloven, 1.000 à 1.100 m., sept. 1928, Poilane,
no 15.700 et 15.808.
Sommet du Pou Set, près Saravane, oct. 1928, Poilane, n° 16.131.
As. TENuiFOLiuM Don, Aunam : Nhatrang, sur une roche, forêt
humide de 1.600 m., 29 juin 1922, Aug. Chevalier, n° 4.174.
As. UNILATERALE Laïu., Atmam : Chay, Quang Binh, rochers,
torrents, 50 à 100 m., mai’S 1902, R. P. Cadière, n° 61.
Vallée du Song Giang, 1903, R, P. Cadière, n°s 84 et 105.
Ba Long, Quang Tri, bords du fleuve, janv. 1906, R. P. Cadière,
no 157.
Trinh Thach, Quang Tri, bords torrents, grande forêt, 50 à 100 m.,
fév. 1905, R. P. Cadière, no 61.
Massif entre la rivière de Cu Bi et la rivière de Minh Mang, 900 à
1.200 m., terrain rocheux calcaire, sans date, Eberhardt, nos 373
et 426.
Laos : Tarn La, prov. du Tranninh, nov. 1920, Poilane, n° 2.169.
[Nom laotien : Kout vane (comestible)].
As. VARiANS (Wall.) Hk., Annam : Massif de Dong Che, prov. du
Quang Tri, sur une roche en forêt, 800 m., mai 1924, Poilane,
no 10.537.
As. vuLGANiGUM Bl., Annam : Thua Luu, rochers, lit des torrents
ait. 100-200 m., R. P. Cadière, sans numéro.
Thua Thien, juin 1910, R. P. Cadière, n° 161.
Province de Nhatrang, massif de Lion Ba, 1.000 m., 20 sept. 1918,
Aug. Chevalier, n® 38.818.
Lien Chien, près Tourane, récolté dans les roches d’un torrent
en forêt à 600 m., 19 oct. 1923, Poilane, no 7.686.
Col des Nuages, près Tourane, 26 août 1923, 800 m. en forêt,
sol extrêmement rocheux, Poilane, no 7.727.
Hàinan :
As. Whrigthii Eaton, Tonkin : Région de Cao Bang, entre
Phia Den et Vai Khao, 1.200 m., mars 1920, Bourret, no 95.
Annam : Nhatrang, épiphyte, forêt 1.700 m., 26 mai 1922,
Poilane, n« 3.718.
488
Particularités anatomiques des écailles
ET DES tuniques DES BULBES
DE QUELQUES SCILLÉES DE L’ AFRIQUE AUSTRALE ET TROPICALE^
PAR M. Pierre Chouard et V. Galap.
On sait que divers auteurs ont obtenu des résultats intéressants
pour la classification en étudiant les particularités anato-
miques des tuniques sur certains bulbes. Tels sont les travaux
de Mil® Q Menz sur les ornementations des parois cellulaires,
de MM. Jaccard et Frey sur l’Oxalate de Ca, tous sur le genre
Allium.
Nous avons recherché si les bulbes des Scillées cultivées au
Muséum présenteraient des particularités analogues; mais ce sont
pour la plupart des plantes d’Europe et d’Afrique du Nord, et,
pour elles, nos recherches n’ont pu déceler aucun caractère saillant
des membranes cellulaires. Voulant étendre ces investigations aux
Scillées austro-tropicales d’Afrique, nous avons étudié des coupes
faites sur des fragments d’^écailles ou de tuniques de plantes de
l’Herbier, et nous avons eu la surprise de constater qu’à côté d’es-
pèces dépourvues de particularités saillantes quelques autres
offraient des caractères anatomiques très singuliers.
«
I. — Liège secondaire dans les écailles.
Scilla nalalensis Planch. et S. Kraussii Bak. (cf. fig. !)■ ont de
grandes écailles fermes et rigides. Leur face interne est cellulosique,
et, sous un épiderme mince, ne présente qu’un parenchyme sans
particularité, avec des faisceaux libéro-ligneux ordinaires. Mais à
la face externe, sous l’épiderme à grandescellules, il y a 2 à 4 couches
de cellules à parois subériflées et très épaisses. Ces cellules ne
concordent pas avec celles de l’épiderme, mais elles sont disposées
en files régulières, perpendiculaires à la surface de l’écaille. Du
côté interne, la couche de cellules subéreuses se termine par une
rangée de cellules à parois cellulosiques, mais concordant avec le&
nies de cellules du liège, et présentant quelques cloisonnements-
tout à fait comme une assise génératrice.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 6, 1933.
— 489
II. — Paquets scléreux du coté du Liber.
Deux autres Scilles offrent de longues files de sclérenchyme qui
renforcent leurs nervures du côté du liber. Ce sont S. rigidifolia
Fig-. 1. — Couche subéreuse chez Scüla natalensis. Dessin de détail d’une coupetransver-
sale vers le sommet d’une écaille externe. A gauche, schémas pour cette espèce
{Sc. nat.) et pour Scüla Kraussii [Sc. Kr.)\ — e. ex. ; épiderme externe; — e. i.:
épiderme interne; — sub. couche subéreuse; — 1. liber; — b. ; bois.
Fig. 2. — Paquets scléreux du côté du liber chez Scüla Gerrardi. Dessin de détail
d’une coupe transversale vers le sommet d’une écaille externe, à gauche sché-
mas pour cette espèce (Se. Ger.) et pour Scüla rigifolia {Sc. rig.)\ 3cl : scléren-
chyme ; C : canaux sécréteurs; le reste des abbréviations comme dans fig. 1.
Kuntlî et S. Gerrardi Bak {ci. , fig. 2). Dès l’extérieur on peut pré-
juger de la structure anatomique par la persistance de filaments
— 490 —
raides comme des crins qui surmontent les vieilles écailles à la place
du limbe détruit.
Une coupe transversale au sommet de ces écailles révèle l’exis-
tence de gros paquets scléreux, à parois lignifiées très épaisses,
avec nombreux plasmodesmes. Chaque faisceau libéro-ligneux porte
un tel paquet en face du liber. De plus quelques paquets scléreux
s’élèvent dans l’écaille plus haut que les petites nervures qu’ils
accompagnaient à la base. Enfin des canaux sécréteurs abondants
Fig. 3. — Paquet scléreux du côté du liber chez Albuca Macowani, à gauche schéma
pour cette espèce ; Sel : sclérenchyme — mêmes abhréviations que fig. 1.
se voient dans le parenchyme cellulosique. Près de la base, la même
structure se retrouve, mais dans les vieilles écailles, une lignifica-
tion plus ou moins complète de tout le parenchyme se produit
d’une face à l’autre, par larges bandes ennoyant faisceaux et
paquets scléreux.
D’autres Scillées qui ont le même aspect extérieur pour leurs
bulbes, présentent la même structure interne.
C’est en particulier le cas des tuniques de plusieurs Alhuca:
Macowani Bak., provenant du jardin de la villa Thuret, A. nama-
quana Schltr., offrent une structure presqu’identique.
III. — Paquets scléreux du coté du Bois.
C’est au contraire à la face interne, entre le bois des faisceaux
libéro-ligneux et l’épiderme interne, que se placent des paquets
scléreux, chez Albuca Cooperi Bak., et A, acuminala Bak. (cf.
— 491 —
fig. 4). Sauf en ce qui concerne leur position, ces paquets de fibres
sont tout à fait semblables à ceux des Albuca précédentes.
Fig. 4. — Paquets scléreux du côté du bois dans une écaille externe de Alhuca Cooperi
— En dessous schémas pour cette espèce {Alb. Coop.) et pour Albuca acuminata
{Alb. ac.). Mêmes abbréviations que les figures précédentes.
Fig. 5. — Double paquet scléreux dans une écaille externe de Drimia tnedia. A
gauche schéma pour cette espèce {Dr. m,)\ mêmes abbréviations que pour les
figures précédentes.
Un cas mixte est donné par Drimia media Jacq. Vers le sommet,
l’écaille, qui n’offre que trois faisceaux noyés dans un parenchyme
— 492 —
cellulosique lâche et abondant, offre deux petits paquets de sclé-
renchyme, assez irréguliers, l’un en face de bois, l’autre, plus déve-
loppé, en face du liber, et en regard du faisceau médian seul.
Valeur de ces caractères.
Nous avons comparé le classement que l’on peut tirer de ces
caractères anatomiques avec la classification habituelle de J. -G. Ba-
ker suivie par les flores.
Pas d’incrustation cellu-
laire
Albuca spiralis Thbg.
A. viscosa L.
Scilla Galpini Bak.
S. Berthelothii Webb.
Albuca section Fàlconera Bak.
Scilla section Ledebouria Bak-
Lame subéreuse à la face
externe
S. natalensis Plancb .
S. Kraussii Bak.
, Scilla section Euscilla Bak.
Paquets scléreux du côté du
liber
S. rigidifolia Kunth.
S. Gerrardi Bak.
Albuca MacowaniB&k.
A. namaquana Schltr.
Albuca section Falconera.
Paquets scléreux du côté
du bois
A. Cooperi Bak.
A. acuminata Bak.
I Albuca section Eualbuca.
Paquets scléreux des deux
côtés
Brimia media Jacq.
Ainsi, une même section, comme Falconera ou Euscilla (au sens
de Baker}, présente des espèces à structure anatomique bien dif-
férente. Par contre, la même structure se présente chez des espèces
de section ou même de genres différents, comme Falconera et Eus-
cilla. On pourrait penser que ces caractères d’incrustations cellu-
laires réalisent des adaptations au milieu sec, et en effet, malgré
l’excessive concision des flores et des étiquettes d’herbier, on peut
noter que la plupart de ces plantes sont xérophiles; certaines
poussent en effet dans le désert de Kalahari. Mais d’autres poussent
dans des régions tout aussi sèches, et n’ont cependant aucun sclé-
renchyme ni suber, comme certaines Scilla du groupe Ledebouria^
ou comme certaines Albuca {spiralis Thunb., etc.).
Dans l’état actuel de nos moyens d’information, et faute de
pouvoir étudier les plantes sur le vivant, il est impossible de dire
si des caractères anatomiques aussi saillants n’ont de valeur que
pour distinguer les espèces, ou bien s’ils indiquent un remaniement
nécessaire de la classification des sous-genres ou des sections.
Néanmoins, le problème se pose, et il y a lieu de se demander si les
affinités des diverses Scillées sudafricaines ne doivent pas être
revues sous un nouveau jour, à la lumière des faits tirés de l’anato-
mie et de la biologie, comme il a été nécessaire de la faire déjà pour
les espèces européennes et nord-africaines.
BIBLIOGRAPHIE
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Baker (J.-C.). — Révision of the Généra and species of Scilleæ and Chlorogaleæ.
The Journ. of the Linn. Soc. Bot., t. XIII, paru en 1873.
Chouard (P.). — Types de développement de l’appareil végétatif chez les Scillées.
Ann. Sc. nat. Bot., s. 10, t. XIII (1931), p. 131, 323.
Jaccard (P.) et Frey (A.). — Kristalhabitus und Ausbildungsformen der Calciumoxa-
lat als Artmerkmal. Festchrift Hans Schinz, Zurich (1928).
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Thiselton-Dyer (W.-T.). — Flora Capensis, vol. VI, 1895, London.
— Flora of Tropical Africa, vol. VII, 1898, London.
— 494 —
Révision de la section Notosolen stapf
DU genre Andropogon linn. ( graminées),
PAR M. A. Reznik.
En étudiant les Graminées des collections de M. Aug. Chevalier,
appartenant à la section Notosolen Stapf, nous avons pu constater
la présence de plusieurs espèces nouvelles. L’examende ces collec-
tions fort intéressantes a été complété, grâce à l’obligeance du per-
sonnel du Laboratoire de Phanérogamie, par celui des herbiers de
de Jussieu, de Steudel, de Cosson et d’autres Botanistes émi-
nents. Il nous a été ainsi possible d’établir que Andropogon leclo-
rum Schumach. est une espèce assez polymorphe dont nous avons
déterminé deux formes nouvelles. Nous faisons connaître également
une variété nouvelle de A. macrophyllus Stapf.
Parmi les Andropogonées de ladite section, A. gayanus Kunth.
s’oppose très nettement à A. tectorum Schum. L’échantillon,
collecté par M. Aug. Chevalier dans le Haut Sénégal (pays
Malinké, n° 21, Dioubeba), présente des caractères intermédiaires
entre ces deux espèces. M. Stapf l’a rapporté à Andropogon
gayanus Kunth. Il possède, en effet, le port et la forme des feuilles
de cette plante. Mais ses inflorescences, bien que contractées,
offrent beaucoup de ressemblances avec celles de A. tectorum Schum.
Ses racèmes sont très aplatis; ses articles et ses pédicelles sont
minces, un peu transparents et densément velus sur les deux bords,
comme ceux de A. tectorum Schum. La cupule oblique des articles
est limitée par des parois courtes, les dents des pédicelles sont d’une
longueur réduite. Les glumes des épillets sessiles, quoique égales,
sont herbacées comme celles de A. tectorum. Cette Graminée se
rapproche encore de la plante de Schumacher par la nervation
de ses glumes, par ses épillets pédicellés de taille identique ou supé-
rieure à celle des épillets sessiles, par la glumelle inférieure des
épillets pédicellés bifide au sommet et mucroné dans le sinus et par
l’absence de la glumelle supérieure dans ces mêmes épillets. Elle
s’en éloigne encore par la longueur des épillets sessiles (6 mm.),
par la glumelle aristée plus large, par la glume supérieure des
épillets pédicellés pointue et courtement acuminée et par la soie
de la glume inférieure du même épillet qui dépasse
Quant à A. auriculalus Stapf, après comparaison avec le type
qui nous a été aimablement communiqué de Kew, nous avons pu
nous rendre compte qu’il est très voisin de A. guineensis Steud. Le
Bulletin du Muséum, 2® s., t., V, n® 6, 1933.
nom du Botaniste anglais doit cependant être maintenu, car
Schumacher a déjà décrit une plante sous ce nom en 1827. A. gui-
neensis Steud. doit donc dorénavant être considéré non pas comme
synonyme de A, gayanus Kunth., mais être rapproché de A. auri-
culalus Stapf.
Nous donnons ci-après les diagnoses des plantes nouvelles.
Andropogon tenuiculmus sp. nova.
Afflnis A. tectorum Schum. {FL Trop, afr., IX, pars 2,
p. 257, 1918).
Gramen cæspitosum, perenne,8b cm. allum. Culmi graciles, glabri.
Vaginæ laminarum iereles, glabræ. Ligula scariosa, glabra, Iruncata,
2 ad ultra 4 ?nm. 5 longa. Laminæ lineare-lanceolatæ, ad basim
altenuaiæ et pelioliformæ supra 20 cm. longæ {basis pelioliforma
excepta), 1 cm. lalæ, pilosæ.
Panicula spalheala, subconlracla, 5-noda, 2-3 ramis simplicibus
aul composais ad quemque nodum. Rami valde graciles, interdum
subrubicundi. Vaginæ spalhiformæ ultra b cm. longæ. Pedunculi
filiformes, apice paulo incrassali, exserti. Raccmi bini, 4-5 cm. longi,
compressi, aller pedonculo 4-5 mm. b longo, villosi ; arliculi lineare-
clavati, 2 mm. b longi, ulrinque longe villosi ; pedicelli longiores, com-
pressiores et graciliores.
Spiculæ sessiles anguste-lanceolatæ, 4 mm.b-b mm. longæ, pilis
calli 2 mm. 5 longis, glumæ subæquales, subherhacene.G luma
inferior sulco-insignis, super dorsum 10-12 nerva, carinis superne
spinuloso-cilialis. Gluma superior navicularis, Iruncata et mucro-
nulala, Z-nerva, lateralibus valde gracilibus, villosa. Gluma terlia
hyalina, oblusa, ultra 4 mm. longa, marginibus plicalis délicate
villosis. Gluma quarla valde angusla, brève bifida, lobis délicate
villosis. Arisîa 2 cm. 5 longa. Palea Iruncata, supra 2 mm. longa.
Fruclus oblongus, fuscus, 1 mm. b longus, truncatus, stylis gracillis-
simis.
Spiculæ pedicellalæ ultra G mm. longæ, o stériles. Gluma infe-
rior subherbacea, muliinerva, in selam 3 mm. b longam producla.
Gluma superior oblonga, acuta, hyalina, 3-nerva, villosa. Gluma
terlia hyalina, oblusa, b mm. longa. Gluma quarla infra 5 mm. longa,
hyalina \-nerva. Palea supra 3 mm. longa, subacula.
Af finis A. tectorum sed planta minor, gracilior et a nodis inferio-
ribus ramosa ; ligula scariosa et longiori, laminis anguslis et pilosis,
panicula minori et subcontracta, arliculis leviler minoribus et lineare-
clavalis, pilis calli longioribus, gluma terlia et palea longioribus,
spiculis pedicellalis sessilibus longioribus, sela glumæ inferioris
spicularum pedicellalarum longiori, gluma superiori ejusdem acuta,
palea præsenîe dislinclus.
In Guinea gallica : Mont Loura, point cultivé de montagne de
Mali {Aug. Chevalier, n° 34.879).
Andropogon tectorum Schum. var. îalsopetiolatus var. nova.
Differl a iypo rnarginibm vaginarum villosis, ligulis scariosis et
longioribus {ad 7 mm. longis), laminis longiorihus, ad hasim longe
alienualis, cosia media lenge falso petiolaia cylindricala, scabra et
pilosa aut glabra, arliculis lineare-clavalis, spiculis sessilihus majo-
ribus, piliscalli longioribus, anlheris longiorihus.
In Guinea gallica: Kindia, Jacques-Félix, 221 et 221 bis.
« Plus de 3 m. de haut, à limbes larges et retombants, cette
Graminée fournit une masse importante de fourrage et serait inté-
ressante pour l’ensilage. Elle repousse rapidement après la coupe
et peut donner deux bonnes récoltes ». (Jacques-Félix).
Andropogon tectorum Schum. var. acutatus var. nova.
Differl a îypo ligula scariosa, panicula subconlracla el minus
ramosa; arliculis poiius lineare-clavalis, pedicellis leviter brevioribus,
gluma iertia 4 mm. longa, anlheris usque 3 mm. 5 longis, pilis calli
ultra 2 mm 5 longis, seta glumæ inferioris spicularum pedicellaia-
riiin longiori, gluma superiori ejusdem acula.
In Guinea gallica: Mamou-Dalaba (Aug. Chevalier, n° 34.618).
Andropogon infrasulcatus sp. nova.
Af finis A. gabonensis Stapf. {Fl. Trop. Afr., IX, pars 2,
p. 260, 1918).
Planta perennis, cæspilosa. Culmi 1 m. 50 alli, 6 mm. in diamelro,
cylindricali, glabri, ceralæ. Vaginæ laminarum iereles, inferæ com-
pressée superne coarclæ. Ligula scariosa, 1 mm. 5 longa, triincata aul
roiunda, ciliaia, fusca. Lnminæ lineares, e basi allenualæ, selaceo-
acurninaîæ, usque 50 cm. longæ el 8 mm. lalæ, firmæ, glabræ.
Panicula spalheala, contracla, 5-noda, ramosa ; rami pauci, sim-
plices aut composai, inæquales. Spalha propria 5 cm. longa. Vaginæ
spaihiformæ submembranaceæ, circiler 5 cm. longæ. Pedunculi glabri,
apice lenuiler incrassali. Racemi bini, 5 cm. longi, erecli, fere glabri,
miter pedunculo 5 mm. longo; arlieuîi sublineares, paulo villosi,
3 mm. longi, lerminali cupula inæquale el inæqualiler denlata ;
pedicelli similes, sed cupula profunde bifîda.
Spiculæ sessiles anguste-lanceolalæ, 6 mm. 5 longæ. Glumæ
subæquales, gluma inferior chartacea, summo bideniaio, sulco insi-
gnis, glabra, carinis supra spiniiloso-cilialis, 10-\2-nerva. Gluma
superior prima parum brevior, subcharlacea, navicularis, truncaia
— 497 —
et mucronulata, carina spinuloso-ciliaia, 7-8-nerva, marginibus
ciliaîis. Gluma lerlia hyalina, marginibus plicalis, cilialis, delicate-
nerva. Gluma quarîa ad 1/4 superne bifida, lobis aculis, cilialis,
\-8-nerva. Arisla gracilis, 6-8 mm. longa, geniculala. Palea Iruncala,
marginibus plicalis, ultra 3 mm. longa.
Spiculæ pedicellalæ ^ aul stériles, glabræ, sessilibus minores.
Gluma inferior herbace'a, in arislam minutam producla, ultra 16-
nerva. Gluma superior subherbacea, acuta, 7-nerva, marginibus
superne plicalis et sparse cilialis. Gluma tertia hyalina, delicale-
nerva. Gluma quarta l-nerva. Anlheræ 3 mm. longæ, fuscæ.
Differl ab A. gabonensc Stapf. cuZmo cerato, ligula breviori, pani-
cula minori, arliculis minus cilialis, glumis subæqualibus, gluma
in/erijri plerumque infra medium sulco insigni, magis nerva, gluma
superiori obtusa et mucronulala, gluma quarla ciliala, palea longiori
et marginibus plicalis, glumis spicularum pedicellalarum nervis
pluribus.
Soudan français : Mossi, bords de la Volta blanche, près Linoré
( Aug. Chevalier, n° 24,590b
Andropogon Ghevalieri (^) sp. nova.
Herba annua cæspitosa. Culmi ad 80 cm. alti, glabri, 2-3 nodi,
ramosi ad nodos superiores. Vaginæ laminarum glabræ. Ligula
membranacca, glabra, nilens, iruncala, ad 9 mm. longa. Laminæ e basi
allenualæ sæpe pelioliformæ, lanceolate-lineares, selaceo-acuminalæ,
tenues, 20-40 cm. longæ, 2-8 mm. lalæ, marginibus scabris.
Panicula spalheala, contracta, 3-noda, ramosa ad nodos inferiores,
ramis inæqualibus : 6-20 cm. longis. Spalhæ propriævaginis similes.
Vaginæ spaihiformæ membranaceæ, lanceolate-lineares, 6-8 cm.
longæ. Pedunculi lereles apice paulo incrassali, breviler exserli.
Racemi bini, usque 6 cm. longi, robusli, pilosi ; aller pedunculo
6-7 mm. longo ; arliculi 4 mm. 5, clavali, crassissimi, ulrinque longe
villosi, dorso breviler pilosi, cupula valde inæqualis, inæqualiler den-
tala : pedicelli breviores et cupula profunde bifida.
Spiculæ sessiles, 7-8 mm. longæ el 2 mm. lalæ, elliplico-lanceolaiæ.
Glumæ subæquales. Gluma prima tenax, obtura, breviler ciliala,
dorso plana sulco insignis, 8-10 nerva, carinis superne longe villosis,
sulco longe cilialo. Gluma secunda subcharlecea, navicularis, prima
brevior, iruncala et mucronulala, 3-nerva, dorso dense villosa, superne
glabra. Gluma lerlia hyalina, 6 mm. 5, marginibus plicalis, cilialis.
(‘) Nous sommes heureux de dédier cette plante à M. le Professeur Aug'. Chevalier
qui a bien voulu mettre à notre disposition ses collections et dontles conseils éclairés
nous ont considérablement facilité la tâche.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. V, IQ.IS. 32
498
Andropogon Fdicis sp. n.
A. — Inflorescence (X 2/6). B. — Paire d’épillets (X 3). C. — Article (X 2 1/2). D.—
Glume inférieure de l’épillet sessile (X 3). E. — Pédicelle (X 2 1/2). F. — Giume
inférieure de l’épillet pédicellé (X 3). G. •— Ligule (X 1 1/2). (Planche gauche).
Andropogon Chevalieri sp. n.
A. — Port de la plante (X 2/6). B. — Paire d’épillets (X 2 1/2). 0. — Article (X 2 1/2).
D. — Glume inférieure de l’épillet sessile (X 3). E. — Glume supérieure de l’érillet
sessile (X 2 1/2). F. — Glume inférieure de l’épillet pédicellé (X 2 1/2). G. — Glume
supérieure de l’épillet pédicellé (X 2 1/2). H. — Pédicelle (X 2 1/2). I. — Ligule
(X 1 1/2).
Gluma quarta navicularis, oblonga, 5 mm., l-nerVa, usque 1/3 supra
hifida, lobis acuUs glabris. Arista robusla, 2 cm. 5, scabra. Palea
oblonga, 3 mm., marginibus plicalis. Frucius oblongus, ultra 2 mm.,
fuscus.
Spiculæ pedicellatæ ^ aut stériles, sessilibus minores, pilosæ.
Gluma prima herbacea, dense villosa, raro glabra, in aristam eam
æqualem v. subæqualem producta, ultra 12-nerva. Gluma secunda
acuta, membranacea, 3-nerva, prima longior. Gluma lerlia oblusa,
2 mm. 5 lata, marginibus ciliolatis, délicate nerva. Gluma quarta
lineare-oblonga, l-nerva, acuta aut bifida. Palea O. Antheræ 3 mm.
longue.
Af finis A. gayanus var. argyrophæus sed planta annua et foliis
glabris, ligula longiori, panicula minori et minus ramosa, racemis
robuslis longioribusque, glumis subæqualibus, canaliculo glumæ
inferioris longe ciliolato, gluma superiori dorso pilosa, gluma quarta
l-nerva, lobis glabris, spiculis pedicellatis breviter pilosis dislinctus.
In Guinea gallica : Mali 1,400 m. ait. (Aug. Chevalier,
no 34.878).
Andropogon Felicis (i) sp. nova.
Gramen cæspilosum. Culmi ad 2 m. alti, glabri, spatha propria
{partes basâtes desunt) firma, supra comprima, 5-11 cm. longa.
Ligula scariosa, glabra, subacuta, 2-5 mm. longa. Laminæ linearæ
e basi allenuatæ, setaceo-acuminatæ, firmæ, 35 cm. longæ, 3-4 mm.
lalæ, marginibus scabris. Panicula ramosa, subcontracta, b-noda,
ramis valde inæqualibus. Vaginæ spathiformæ herbaceæ, 5-8 cm.
longæ. Pedunculi tereles, apice paulo incrassali, e vagina spathi-
forma raro exserii. Racemi bini, usque 5 cm. longi, aller pedunculo
5-6 mm. longo, articuli robusti, clavati, 4 mm. 5, utrinque villosi,
dorso breviter piloso, cupula valde inæqualis, biflda; pedicelli bre-
viores convexiores et cupula profundiori bifida.
Spiculæ sessiles linearæ, 9 mm. longæ.
Glumæ subæquales. Gluma inferior oblusa, chartacea, dorso laie
plana, pubescens, sulco insignis, IQ-nerva, carinis supra salis longe
spinuloso-cilialis. Gluma superior subchartacea, navicularis, infe-
riori brevior, Iruncala et mucronulala, dorso breviter villosa, pilis
marginorum longioribus, superne 3-nerva, carina supra spinulose-
ciliata. Gluma terlia hgalina, marginibus plicalis, ciliatis, 7 mm.
longa. Gluma quarta breviter bifida l-nerva, lobis aculis glabris. Arista
robusla, 2 cm. 5 longa, scabra. Palea hgalina, marginibus plicalis,
(^) Nous dédions cette Graminée à M. Jacques-Félix dontlesintéressantes récoltes
en Guinée française ont déjà permis la description de plusieurs espèces nouvelles.
— 500 —
4 mm. longa. Fructus oblongus, infra 2 mm. longus, fuscus.Stigmata
fusca, 3 mm. 5 longa. Anlheræ 4 mm. 5 longæ.
Spiculæ pedicellalæ S, sessilibus leviler minores, glumis subæqua-
libus. Gluma inferior herbacea, 8 mm. longa, dorso sparse villosa,
ultra \^-nerva, in arisîam longam producîa. Gluma superior membra-
nacea, mucronulala, 7 mm. longa, 3-nerva, raro ultra, interdum in
setam brevem producta. Gluma tertiahyalina, 1 mm. 7 lata, ciliata,
délicate ‘Z-nerva. Gluma quarte lincare-oblonga, 1-nerva, leviter
bifîda et breviter mucronulata aut integra. Palea ultra 3 mm. 5 longa.
Anlheræ 4 mm. longæ.
Differl ab A. Chevalieri foliis firmis, ligula scariosa subacula,
panicula longiori et laliori, cupula articulorum bifida, spiculis sessi-
libus longioribus et anguslis, carinis glumæ primæ supra salis longe
spinuloso-cilialis, gluma terlia angusla, gluma quarla breviter bifida,
gluma inferiori spiculæ pedicellalæ dorso scabro aut sparse villosa,
ultra 16-nerva, gluma superiori inferiori brevior, palia præsente.
In Guinea gallica : Ouélia (Jacques-Félix, n» 244).
Cet Andropogon, récolté par M. Jacques-Félix sur grès hori-
zontaux, est caractérisé par ses épillets sessiles linéaires-oblongs,
à bords presque rectilignes. La glume inférieure de ces épillets
possède des carènes courtement ailées; les poils du callus sont de
1 mm. 5 à 2 mm. longs. La panicule est très ramifiée, les rameaux
sont simples ou composés, ces derniers presque aussi longs que le
rachis. La ligule est adhérente aux petites auricules de la gaine.
Andropogon macrophyllus Stapf var. pilosus var. nova.
Differl a lypo culmo ceralo, laminis scabris et villosis {plerumque
in parle inferiori), articulis sublinearibus, pedicelli fere clavalis.
Côte d’ivoire : Grande savane et lisière de la forêt entre Yamous-
krou etTiebissou; pénètre un peu en forêt dans les clairières et au
bord des routes (Aug. Chevalier, n° 34.282); région de Bouaké,
savanes du Baoulé Sud (Aug. Chevalier, n° 34.645).
{Travail du Laboratoire d' Agronomie tropicale du Muséum
d'Histoire Naturelle dirigé par M. Aug. Chevalier).
— 501 —
Sur la présence du Crétacé inférieur
sous LA RÉGION PARISIENNE,
PAR MM. Paul Lemoine, R, Humery et R. Soyer.
Les forages profonds exécutés depuis cent ans à Paris et dans
la région parisienne ont fourni un grand nombre de renseigne-
ments sur le Crétacé supérieur et moyen du centre du Bassin de
Paris; mais, en ce qui concerne la constitution géologique du tré-
fond, au delà des sables verts albiens, on ne pouvait qu’émettre
des hypothèses, la nappe captive sous les argiles du Gault étant
le but des sondages entrepris, qui s’arrêtaient toujours à elle.
Un premier aperçu des formations subordonnées à l’Albien
nous est donné par deux forages profonds exécutés en 1931 par
la Société Française de forages Layne-France, à Orsay et à Poissy,
pour le compte de la Société Lyonnaise des Eaux. Les procédés
modernes de recherche et de forage de cette entreprise lui ont
permis de dépasser assez profondément les Sables albiens. Nous
avons pu étudier les éléments de carottage du puits d’Orsay, et
la coupe géologique détaillée du puits de Poissy nous a été aima-
blement communiquée par les entrepreneurs.
Puits d’Orsay
Nummulitique sur
Crétacé supérieur et moyen (Séno
nien-Turonien)
Crétacé moyen (Cénomanien-Vra
conien)
Crétacé moyen (Albien)
Le forage a rencontré sous cette couverture épaisse de 622™, 81 :
De 622,81 à 625,25 : Marnes jaunes et grises très argileuses, un peu
sableuses 2“,44
625,25 à 636,38 : Argiles beiges et brunes, parfois versicolores, avec
bancs de marne argileuse grisâtre, filets sableux
très minces 11™, 13
636,38 à 637,45 : Sable grisâtre argileux, grossiers, débris de fos-
siles indéterminables 1™,07
De 637,45 à 640,80 : Sables verdâtres argileux, fins, compacts,^ glau-
conieux avec bancs de marne grise plastique.
Vers le milieu, un conglomérat quartzeux avec
nombreuses oolithes ferrugineuses brunes 3™, 35
640,80 à 642,94 : Sable blanc fin, compact, avec filets argileux noi-
râtres et blanchâtres 2™, 14
642,94 à 651,17 : Argile gris bleuté, un peu sableuse 8™, 23
651,17 à 655,45 : Sables grisâtres fins, compacts, argileux 4™, 28
655,45 à 655,75 : Argile rose marbrée 0™,30
Total 32™, 94
Bulletin du Muséum, 2® s., t. V, n® 6, 1933.
Alt. : 5950
111™, 94
348™, 56
61™, 05
101™, 26
Argiles du Gault : 43,60
Sables Verts : 57,66
— 502 —
Puits de Poissy
Nummulitique sur
Crétacé supérieur (Sénonien-Tu
ronien)
Crétacé moyen (Cénomanien- Vra
conien)
Crétacé moyen (Albien)
Soit 527“, 34 de couches sous lesquelles on a reconnu :
De 527,34 à 537,71 ; Argiles compactes bariolées, bleues et rouges au
sommet, grises à la base 10“ , 37
537,71 à 540,76 : Sable blanchâtre, fin, compact 3“,05
540,76 à 547,47 : Argiles compactes bariolées, sablonneuses 6“,71
547,47 à 576,75 : Argile rougeâtre compacte 29“,28
576,75 à 580,41 : Argile bleuâtre plastique 3“,66
Total 53“,07
Alt. : 20.00
18®, 00
348“, 00
61“,00
100“, 34
Argiles du Gault : 34,16
Sables Verts : 66,18
Seuls les échantillons provenant du puits d’Orsay nous ont
fourni de rares débris de fossiles, d’ailleurs indéterminables, pro-
venant d’huîtres de petite taille. Ce n’est que par comparaison
avec les coupes des puits profonds de l’ouest du bassin de Paris
et les affleurements du Pays de Bray, d’une part, et le sondage
de Saint- Fargeau, au sud-est, d’autre part, que l’on peut recon-
naître ces formations.
Aptien. — Nous attribuons à l’Aptien la série de marnes argi-
leuses et argiles compactes bariolées, sableuses à la base, puis-
santes respectivement de 20“,13 et 32“,64 à Poissy (de 527^^ à
547^^) et à Orsay (de 622®^ à 655^®), qui sont à rapprocher des
argiles grises à Ex. Aquila et Ex. Leymerii de l’Aptien du Pays
de Bray (^). La présence d’oolithes ferrugineuses et de conglomé-
rats quartzeux à la partie moyenne des couches d’Orsay confirme
leur analogie avec celles du Bray, où l’étage est ferrugineux. Dans
l’Yonne, le forage de Saint-Fargeau a traversé 11 mètres d’argiles
bleues et brunes, pyriteuses et sableuses au sommet, très sableuses
à la base, faciès comparable à ceux d’Orsay et Poissy, et attri-
buées aux Argiles à grandes Exogyres (Aptien) (^) qui là affleurent
dans le voisinage.
Les sables blancs, sables glauconieux et argiles sableuses ren-
contrées à Orsay à la base des argiles bariolées sont voisins des
sables reconnus dans les sondages d’Avesnes-en-Bray (®) et Saint-
(^) A. DE Lappaeent. Le Pays de Bray. Mém. Serv. Carte Géol. de la France, 1879.
(^) V. Raulin. Statistique du Département de l’Yonne, p. 469.
(®) G.-F. Dollfus. Feuille de Châteaudun au 1/80.000. Hydrologie du Bassin de
Paris B. S. C. G. P., n<^ 136, t. XXIII (1913), 1914:, p. 9-10.
Martin-du- Vivier (^), mais présentent toutefois une épaisseur
supérieure à Orsay (9 m. à Avesnes-en-Bray, 19 m. à Saint-Mar-
tin-du-Vivier).
Néocomien supérieur. — Les deux sondages ont rencontré
sous l’Aptien une argile compacte blanchâtre et rose violacé, avec
taches bleuâtres, parfois versicolore, que nous rapprochons de
l’Argile rose marbrée de la Haute-Marne, où elle est bien dévelop-
pée, et du Pays de Bray, où elle est à sa limite d’extension. A
Avesnes-en-Bray, l’épaisseur de l’Argile marbrée est réduite
à 4 m. ; à Saint-Aubin-en-Bray (^), elle atteint déjà 20 mètres. La
coupe du puits de Poissy signale 29 m. de cette argile, qui n’a
été percée que sur 30 centimètres à Orsay.
A. de Lapparent (®) avait d’ailleurs signalé la présence très
probable de l’Argile rose marbrée néocomienne dans la région
parisienne, sous le Crétacé moyen.
Néocomien moyen. — Le sondage de Poissy a traversé, sous les
argiles roses, 3”i,66 d’argile bleuâtre, plastique, qui semblerait
représenter la partie supérieure du Néocomien moyen. Toute-
ois, n’ayant pu examiner les échantillons provenant de cette
couche, nous ne pouvons être affirmatifs sur son attribution à
cet horizon.
En résumé, les sondages profonds d’Orsay et de Poissy ont
révélé la présence dans la région de Paris d’un Crétacé inférieur
bien développé, constitué par l’Aptien, le Néocomien supérieur
et peut-être le Néocomien moyen.
La puissance de l’Albien est voisine de 100 mètres.
L’Aptien est bien développé avec 30 m. de dépôts, environ; il
augmente rapidement d’épaisseur en s’éloignant du pays de Bray,
où il est à sa limite d’extension.
Le Néocomien supérieur, épais de 29 m. à Poissy, est sensible-
ment plus puissant que dans l’ouest du Bassin de Paris (15 à 25 m.)
dans le Bray.
L’augmentation de puissance des formations vers le centre du
Bassin parisien, mise en évidence par l’un de nous (*) pour les
divers étages du Nummulitique et du Crétacé supérieur et moyen,
semble également s’être manifestée au Crétacé inférieur. Le
(’^) H. Douxami. Sondage de Saint-Martin-du- Vivier. Ann. Soc. Géol. du Nord,
t. XXXVIII, 1909, p. 10-23.
(^) G.-F. Dollfus. Id., p. 10-11.
(®) A. DE Lappaeent. Id., p. 61.
(*) Paul Lemoine, Considérations sur la Structure d’ensemble du Bassin de
Paris. Livre Jubilaire. Centenaire Soc. Géol. de France, p, 481-498, 2 cartes,
Paris, 1931.
504
Bassin de Paris est depuis fort longtemps une aire d’ennoyage
importante, et il faut nécessairement tenir compte de ce carac-
tère dans toutes les études et les futurs sondages de recherches
concernant cette région.
— 505
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1933
CORRESPONDANTS
MM. Chevey (P.).
Houard (C.)
22 dficombre 1932.
16 imirs 1933.
CORRESPONDANTS DÉCÉDÉS EN 1933
MM. Brôlemann (H.-W.).
Schmidt (J.) .
— 507 —
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS
DANS CE VOLUME
Pages
Abrakd (R.). Forages de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) et d’Aubigny-
sur-Nère (Cher) 90
— A propos de la présence de Nummulites aturicus Joly et Leym. dans le Bar-
tonien de Biarritz 176
— Répartition des Nummulites et des Orthophragmina dans le bassin Aquitanien. 419
— et Soyer (R.)- Note sur le Montien d’Issy-les-Moulineaux 421
Allorge (P.)- Nomination de Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs 97
— Nomination de Membre de la Commission des Plantations (Préfecture de la
Seine) 177
Alluaud (Ch.). Présentation d’ouvrage 6
André (M.). Note sur 1’ « Araignée rouge » des serres du Muséum [Figs.] 130
— Note sur un Tetranyque nuisible au Cotonnier en Nouvelle-Calédonie [Figs.]. 302
Angel (F.). Présentation d’ouvrage 434
— Sur quelques Reptiles et Batraciens du Nord, du Soudan français 68
— Une Vipère nouvelle de l’Annam [Figs.] 277
— Sur la naissance de jeunes Caméléons au Vivarium du Muséum 360
— Sur un genre malgache nouveau de la famille des Chamæleontidés [Figs.] . . 443
Anthony (R.). Présentation d’ouvrage 6
Aubert de la Rüe (E.). Esquisse géologique des îles Saint-Pierre et Miquelon. 93
Benoist (R.). Nomination de Sous-Directeur de Laboratoire 337
— Présentation d’ouvrage 434
— Description de nouvelles espèces du genre Staurogyne (Acanthaeées) 171
Berger. Nomination d’Architecte en chef du Muséum 268
Berland (L.). Présentation d’ouvrage 6
Berlioz (J.). Présentation d’un film sur « La vie des Castors au Canada ». . . 178
— Note sur un Coléoptère Cérambycide de l’Amérique du Nord, le Desmocerus
piperiWehh 111
Biedermann (R.). Variétés inédites ou peu connues des genres Agrias D. H. et
Siderone Hbn. [Planches I-III] 114
Bois (D.). Nomination de Professeur honoraire 257
— Présentation d’ouvrage 339
— 508 —
Boecea (L). Livoneca pontica nov. sp., Copépode parasite des Aloses et Sardines
de la Mer Noire 128
Boreel, Garçon de Laboratoire. Congé de trois mois 177
— Nomination de Gardien de Galerie 338
Botab (J.). Présentation d’ouvrages 178
— A propos de la classification des rameaux communicants du sympathique . . 99
— Note sur le mode de terminaison du pneumogastrique antérieur chez quelques
Mammifères [Figs.] 269
Boudin, Jardinier permanent. Démission 338
Bourdelle (E.). Nomination de Membre du Conseil d’Administration du Mu-
séum et du Parc Zoologique de Bourges 433
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur l’Hêmippe de Syrie 435
Bouvier, Garçon de Laboratoire. Congé de cinq mois 258, 338, 434
Brôlemann (H.-W.), Correspondant du Muséum. Décès 434
Budker. Bourse de Doctorat 338
Camus (M“® A.). Espèces nouvelles de Chênes 88
— Isachne Trochainn A. Camus, espèce nouvelle de l’Afrique tropicale 250
— Un Panicum du Congo, le P. Robynsii A. Camus 336
Cayla (L.). Circulaire relative aux réserves naturelles de Madagascar 340
Chabanaud (P.). Variabilité de Lirus ovàlis C. V. [Pisc.es Siromateidœ) 285
Charpentier. Nomination de Gardien de Galerie 97
Chen (J.-T.-F.). Description d’une espèce nouvelle à'Eleotris de la Chine [Figs.]. 370
Chen (S.-H.). Chrysomelidæ [Coleopiera) nouveaux de l’Asie tropicale. 381, 449
Chevalier (A.). Sur une plante fossile de la période fluviale saharienne 83
— Plantes nouvelles ou peu connues de l’Afrique tropicale [Figs.] 155, 230, 408, 479
Chevey (P.). Nomination de Correspondant du Muséum 5
Chouard (P.) et Galap (M“® V.). Particularités anatomiques des écailles et
des tuniques des bulbes de quelques Scillées de l’Afrique australe et tro-
picale. [Figs] 488
CooMAN (A. de). Histérides nouveaux du Tonkin (Coléoptères) 195
— Description d’un Bacanius nouveau (Coléoptère Histeridc) 290
CosTANTiN (J.). Nomination de Professeur honoraire 257
— Sur les Maïs géants 475
Delieb. Nomination de Garçon titulaire à la Ménagerie 434
Denieul, Garçon de Laboratoire. Décès 258
Fedoeosky. Nomination d’Aide technique titulaire au Musée d’Ethnographie. 5
Fleutiaux (E.). Note sur le genre Tabula [Goleopiera, Elateridœ) [Figs.] 193
— Trois Euenemididæ nouveaux de Madagascar 447
Foulon, Manœuvre. Admission à la retraite 97
Feanquet (R.). Nomination de Sous-Directeur de Laboratoire 337
Friant (M^i® M.). A propos de la dentition d’un représentant Éocène du groupe
des Tubulidentata [Figs.] 101
Fubon (R.). Étude géologique de la zone fossilifère d’Ouézei (Niger français)
[Figs.] 429
— 509 —
Galap (M**® V.) et Chouard (P.). Particularités anatomiques des écailles et des
tuniques des bulbes de quelques Scillées de l’Afrique australe et tropicale
[Fi^s]
Germain (L.). Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équatoriale :
LXV. Mollusques fluviatiles de la Rhodésie septentrionale
LXVI. Mollusques terrestres et fluviatiles du voyage de M. A. Chevalier
au Sahara et en Afrique occidentale française (1931-1932). I. Pélécypodes.
— Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Asie Antérieure : 9® note : Mol-
lusques nouveaux de l’Asie Mineure
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (4® et 5® séries) [Figs.] . . . 215,
— Structure de la région ventrale chez quelques Ptyetima (Oribates) [Figs.].
Gravat. Nomination de Garçon titulaire au Laboratoire d’Organographie
Gravier (Ch.). Nomination d’Assesseur du Directeur
— Présentation d’ouvrage
— Sur une petite collection de Stomatopodes recueillis par M. Davydoff
dans les eaux indo-chinoises [Figs.]
Gruvel (A.) et Moazzo (G.). Mollusques testacés du Grand Lac Amer (Canal
de Suez . [O^® Liste]
Gudefin. Nomination de Garçon de Laboratoire
Guillaumin (A.). Présentation d’ouvrage
— Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie :
LX. Plantes recueillies par M. Franc (9® Supplément)
LXI. liantes recueillies par M. Franc de 1905 à 1930 (10® Supplément).
Guimont, Jardinier. Décès
Heim (R.). Nomination de Sous-Directeur de Laboratoire
Heim de Ealsac (H.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Oi-
seaux 261,
Hissard (H.). Autorisation de faire des leçons de dessin
Houard (C.V. Nomination de Correspondant du Muséum
Humbert (H.). Nomination de Membre de la Commission du Parc National
Albert (Congo belge)
— Présentât on d’ouvrages
— J£alanc7io. (Crassulacées) nouveaux ou peu connus de Madagascar 163,
— Communication : Sur un projet de constitution de réserve naturelle à l’île de
Port-Cros (Var)
IIuMERY (R.), Lemoine (P.) et Soyer (R.). Sur la présence du Crétacé inférieur
sous la région Parisienne
Hustache (A.). Deux nouveaux Curculionides déprédateurs
Jean (M^*®). Nomination de Commis à la Bibliothèque 338,
Jeannel (R.). Nomination de Membre du Conseil d’Administration du Muséum
et du Parc Zoologique de Bourges
JouBiN (L.), Professeur. Congé de trois mois
Jourdain, Surveillant militaire. Congé de onze mois 98, 257,
Kopp (A.). Communication : Les grandes divisions naturelles de l’île de la Réu-
nion
488
138
469
389
461
309
434
97
6
77
143
338
98
242
322
434
337
355
177
178
178
338
238
258
501
376
434
433
177
434
258
Laboissière (V.). Description de trois nouveaux Galerucini du Tonkin [Figs.]. 203
Lami (R.). Nomination d’ Assistant. 337
Lamy (Ed.). Notes sur les espèces Lamarckiennes du genre Perna Bruguière, 1792. 393
Lauky, Gardien de Galerie. Admission à la retraite 97
Leandri (J.). Compte rendu d’une Msision au Bemaraha (Ouest de Madagascar). 411
— Sur la station d’origine du Poinciana regia Boj 413
Le Cerf (F.). Formes nouvelles de Lépidoptères Rhopalocères 212
Lefevre (M.). Recherches sur les Péridiniens fossiles des Barbades 415
Legrand. Nomination de Gardien Chef au Musée du Tocadéro 338
Lemoine (P.). Nomination de Membre du Comité de Direction du Musée de la
Mer à Biarritz 433
— Nomination de Membre du Conseil d’Administration du Muséum et du Pare
Zoologique de Bourges 433
— Don d’ouvrages 98, 179
— Humery (R.) et Soyer (R.). Sur la présence du Crétacé inférieur sous la
région Parisienne 501
Le Perff. Nomination de Gardien de Galerie titulaire au Musée d 'Ethnographie. 257
Massoulier, Surveillant militaire. Congé d’un mois 434
Mazoué (M""® h.). Description de l’innervation des muscles adducteur et abduc-
teur de la pince chez Potarmbius leptodactylus Eschschlotz [Fig.] 457
Mérite (E.). Autorisation de faire des leçons de dessin 177
Metman. Nomination d’Aide technique titulaire au Laboratoire de Phanéro-
gamie 433
Moazzo (G.) et Gruvel (A.). Mollusques testacés du Grand Lac Amer (Canal de
Suez) [D® Liste] 143
Morellet (L. et J.). Coupe dans le Bartonien de Lévignen (Oise) 253
Mouricaud (M™® de). Commis à la Bibliothèque. Congé d’un an 434
Neuville (H.). Seconde note préliminaire sur l’organisation du pied des Élé-
phants [Figs.] 63
— Sur l’appareil respiratoire du Tapirus indiens Cuv 346
Nussac (L. de). Communication : Le Centenaire de P.-A. Latreille 98
Pallary (P.). Résultats généraux d’une prospection malacologique effectuée
en Syrie de 1929 à 1932 148
Pellegrin (D'' J.). Présentation d’ouvrage 339
— La présence d’un Ostéoglossidé dans le sud de l’Annam 187
— Description d’un Poisson nouveau de la Syrie méridionale appartenant au
genre Phoxinellus L 68
Perrier. Nomination de Garçon de Laboratoire 338
Pebrier de la B.athie (H.). Délimitation et reconnaissance de la réserve natu-
relle du Manampesta (Madagascar) 343
Petit (G.) et Tchung-lin-Tchang. Un Cyprinidé nouveau d’Indo-Chine 189
PinsALix (M“® M.). Coccidiose intestinale à Cyclospora viperœ chez la Couleuvre
vipérine, la Couleuvre lisse et la Couleuvre à échelons 279
— Développement schizogonique et sporogonique d’une Coccidie parasite de
l’intestin du Triton alpestre {Molge alpestris Laur.) 363
— 511 —
Pic (M.). Coléoptères du Japon recueillis par M. E. Gallois
— Deux nouveaux Coléoptères hétéromères
Pothier, Gardien de Galerie. Congé de trois mois 257,
PoupiON (J.). Nomination de Jardinier en chef
Pruvot-Fol (M™® A.). Les Opisthobranches de Quoy et Gaimard (Note pré-
liminaire)
Ranson (G.J. Révision de la Collection des Méduses du Muséum national d’His-
toire naturelle 223, 316,
Reymond (A.). Note sur deux Scarahœidœ caractéristiques récoltés en Mongo-
lie Intérieure au cours de la Mission Citroën Centre Asie
Reznik (A.). Révision de la section Notosolen Stapf du genre Andropogon Linné
(Graminées) [Figs.]
Rode (P.(. Les Mammifères de la Mission Dakar-Djibouti (Mission Griaule). . .
Roule (L.). Nomination de Membre du Conseil d’Administration du Muséum
et du Parc Zoologique de Bourges
Russell (W.). Sur une particularité du périderme de Gyrocarpus asiaticus WülA.
Schmidt (J.). Correspondant du Muséum. Décès
SÉGUY (E.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Insectes Dip-
tères [Figs.] 70,
Semenow (A.). De novis Prionus (F.) formis e fauna palæarctica [Coleoptera,
Geramhycidæ)
Semichon (L.). Présentation d’ouvrage
Soyer (R.). Prolongement de la ligne du chemin de fer métropolitain n° 9 de
la porte Saint-Cloud au pont de Sèvres 258,
—Lemoine (P.) et Humery (R.). Sur la présence du Crétacé inférieur sous la
région Parisienne
— et Abrard (R.). Note sur le Montien d’Issy-les-Moulineaux
Tardieu-Blot (M“® M.-L.). Nomination d’Assistant au Laboratoire de Pha-
nérogamie
— Contribution à l’étude des Fougères de l’Indo-Chine
— Contribution à l’étude des Aspléniées de l’Indo-Chine : I. Asplenium[E\g&\ .
Tchung-lin-Tchang et Petit (G.). Un Cyprinidé nouveau d’Indo-Chine . .
Tisserant (Ch.). Abrus nouveau de l’Oubangui
TROCHAiN(J.).Lepis/emon (Convolvulacées) nouveau del’Afrique centrale [Figs.].
Wacquet (A.), Assistant. Admission à la retraite
Weill. Nomination de Chef de carré titulaire
Yen (K.-Y.). Étude d’une collection d’Oiseaux du Sud du Hunan (Chine) 104,
296
374
338
338
400
402
209
494
353
433
252
98
122
229
339
423
501
421
433
333
480
189
332
328
338
257
181
Assemblée générale annuelle de la Société des Amis du Muséum.... 258
Séance solennelle de la Société des Amis du Muséum 339
Déclaration de vacance de la Chaire de Physique végétale 338
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque du Muséum en 1933 179, 258
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1933 par l’Assem-
blée des Professeurs 505
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des Collections du Muséum
pendant l’année 1932 7
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 26-12-1933.
SOMMAIRE
Actes admmistrahfs : Pages.
Nomination de M. P. Lemoine comme Membre du Comité de Direction
du Musée de la Mer à Biarritz 433
— de MM. P. Lemoine, L. Roule, E. Bourdelle, R. Jeannel comme
Membres du Conseil d 'Administration du Muséum d’histoire naturelle
et du Parc Zoologique de Bourges 433
— de M“® Taedieu-Blot comme Assistant au Laboratoire de Phanérogamie. 433
— de M. Metman comme Aide-technique titulaire au Laboratoire de Phané-
rogamie 433
— de M^i® Jean comme Commis titulaire à la Bibliothèque 434
— de M. Geavat comme Garçon titulaire au Laboratoire d’Organographie. 434
— de M. Deliee comme Gardien titulaire à la Ménagerie 434
Congés accordés à MM. Jourdain, Bouvier, Massoulier et M“® de Mouei-
CAUD 434
Décès de MM. Brolemann, Correspondant du Muséum, et Guimont, Jardinier. 434
Présentation d’ouvrages par MM. F. Angel et R. Benoist 434
Communications :
B. Bourdelle. Notes ostéologiques et ostéométriques sur l’Hémippe de Syrie. 435
F. Angel. Sur un genre malgache nouveau de la famille des Chamæleontidés
[Figs.] 443
E. Fleutiaux. Trois Eucnemididœ nouveaux de Madagascar 447
S. H. Chen. Chrysomelidœ {Coleoptera) nouveaux de l’Asie tropicale. 2® note
[Figs.] 449
M“® H. Mazoué. Description de l’innervation des muscles adducteur et abduc-
teur de la pince chez Potamobius leptodactylus Eschscholtz [Fig.]... 457
F. Geandjean. Observations sur les Oribates (5® série) [Figs.] 461
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l’Afrique équatoriale :
LXVI. Mollusques terrestres et fluviatües du voyage de M. A. Cheva-
lier au Sahara et en Afrique occidentale française (1931-1932). I. Pélé-
cypodes 469
J. CosTANTiN. Sur les Maïs géants 475
A. Chevalier. Plantes nouvelles ou peu connues de l’Afrique tropicale. IV. . . 479
M“® M.-L. Taedieu-Blot. Contribution à l’étude des Aspléniées de l’Indo-
Chine. I. Asplénium [Figs.] 480
P. Chouaed et M“® V. Galap. Particularités anatomiques des écailles et des
tuniques des bulbes de quelques Scillées de l’Afrique australe et tropicale
[Figs.] 43
A. Reznik, Révision de la section Notosolen Stapf du genre Andropogon Linné
(Graminées). [Figs.] 494
P. Lemoine, R. Humery et R. Soyer. Sur la présence du Crétacé inférieur
sous la région Parisienne 501
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1933 505
Table alphabétique des auteurs et des personnes cités 506
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps
que le numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part
brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporte-
ront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer
leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL *.
Franee et Étranger ; 50 fr.