BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série. — Tome VI
N” 1. — Janvier 1934.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
• PARIS-V® ~
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
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Chaque auteur rie pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
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BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIIÎE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome VI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1934
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P ARIS-V'’
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAU D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1934. — NM.
28L RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 JANVIER 1934.
PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le PiiÉsiDENT donne connaissance des faits suivants :
M. Manguin a été nommé Chef des Serres (Arrêté du27novembre 1933).
M. Eichhorn a été nommé Assistant stagiaire à la Chaire de Culture,
en remplacement de M. Franquet (Arrêté du 27 décembre 1933).
M. Urbain a été nommé Professeur à la Chaire d’Ethnologie des ani-
maux sauvages (Décret du 4 ianvicr 1934).
M. Demeurisse a été nommé, par arrêté du Directeur du Muséum,
Conservateur du Musée Pompon, poste créé par décision de l’Assemblée
des Professeurs du 18 janvier 1934.
Un décret du 8 décembre 1933 fixe, ainsi qu’il suit, les nouvelles déno-
minations à donner à certaines Chaires du Muséum :
Dénomination actuelle
Productions coloniales d’origine
végétale.
Physiologie générale et comparée.
Classification et Familles naturelles
de Cryptogames.
Classification et Familles natu-
relles de Phanérogames.
Organographie et Physiologie végé-
tales.
Dénomination nouvelle
Agronomie coloniale.
Physiologie générale.
Cryptogamie.
Phanérogamie.
Anatomie comparée des végétaux
actuels et fossiles.
— 6 —
NOMINATIONS DE CORRESPONDANTS
Assemblée des Professeurs du 21 décembre 1933.
M. Lataste, 90, rue de Pessac, à Bordeaux (Gironde) ;
M, C. Arambourc, Professeur à l’Institut national Agronomique ;
M. P. -A. Ghappuis, Professeur à l’Université de Gluj (Roumanie) ;
M. R. Potier de la Varde, à Saint-Pair-sur-Mer (Manche) ;
M. le Capitaine Carpentier, Vétérinaire, Directeur des services de la
Place de Meknès (Maroc) ;
M. l’abbé P. Fremv, Professeur au Collège libre de Saint-Lô (Manche)*
LÉGION D’HONNEUR
Ont été promus ou nommés :
M. le Professeur Becquerel, officier ; MM. Face, Sous-Direeteur de
Laboratoire et Loppé, Correspondant du Muséum, chevaliers.
DÉCÈS
MM. F. Lataste, Correspondant du Muséum ; Nicoulaud, Manœuvre
temporaire.
DÉMISSION
M. Berthemet, Jardinier permanent (1®^ janvier 1934).
OUVRAGES OFFERTS
M. H. Neuville : L’espèce, la race et le métissage en Anthropologie
(Archives de V Institut de Paléontologie humaine, VI).
M. L. Berland : Guide de l’Harmas de J. -II. Fabre.
Commémoration du voyage d’Alcide d’Orbigny (Publications du Mus.
Nat. Hist. Nat. III).
Archives du Mus. Nat. Flist. Nat. (6), X.
ERRATUM
Bulletin du Muséum, novembre 1933, p. 434, ligne 1 au lieu de :
M^’® Jean a été nommée « Commis stagiaire », lire : Commis titulaire.
„ 7 ^
COMMUNICATIONS
De L’ORGANE GÉNITAL DE LA TrUIE
PAR M. Henri Neuville.
Continuant les recherches dont j’ai précédemment exposé quel-
ques résultats \ j’ai examiné la disposition de l’organe génital sur
un grand nombre de Truies, les unes à divers états fœtaux, les
autres très jeunes, n’ayant certainement jamais été couvertes. Ce
dernier détail est important pour les observations auxquelles je
m’attachais plus particulièrement. Dans les précédentes recherches
auxquelles je viens de faire allusion, je cherchais notamment à
retrouver les formations comparées par divers anatomistes à ce
claustrum virginale où Linné voyait l’un des caractères distinctifs
de l’espèce humaine. Chez les Equidés, il en a été mentionné depuis
longtemps, et des observations encore récentes de Mobilio ont
fourni à cet égard des renseignements fort étendus, d’où il résulte
que les femelles de ces Mammifères peuvent présenter un hymen
x’eproduisant les diverses formes de celui de la femme jusque dans
ses détails les plus exceptionnels.
Bien qu’ayant examiné un fort grand nombre d’Ec^uidés d’espèces
différentes, je n’ai jamais rencontré les dispositions décrites par
M. Mobilio. Je suis d’ailleurs très loin de douter de la parfaite
justesse de ses descriptions ; mais, en comparant ses résultats aux
miens, il me semble évident que les variations atteignent ici la plus
extrême étendue, et que la présence même d’un hymen est tout à
fait inconstante pour les Equidés, notamment pour les Juments de
nos races domestiques.
En ce qui concerne les Truies, Mobilio résume ainsi ses observa-
tions : l’hymen n’y manquerait qu’exceptionnellement (dans 2 cas
sur 23) ; il s’y présente fréquemment sous la forme à septum (15 fois
sur 21), parfois aussi sous la forme en cordon (2 fois sur 15), ou en
colonne (12 fois sur 15), ou enfin sous forme laminaire (1 fois sur 15) ;
1. Voir notamment : De l’organe génital externe de la Jument, Bull. Mus. Hist. nat.
1930, pp. 58-64, 1 fig.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n” 1, 1932.
— 8
dans 1 cas sur 21, il était formé de deux colonnes ; il peut encore
être à colonne avec diaphragme sur un côté (1 fois sur 21), ou bilabié
(1 fois sur 21), où même, se présentant sous forme laminaire, se
prolonger à l’intérieur du vagin par un septum très robuste (1 fois
sur 21). A tout cela, que je mentionne en suivant d’aussi près que
possible le texte de Mobilio, je dois ajouter que cet auteur a observé
un hymen imperforé dans 2 cas sur 21, qu’il admet, pour la Truie
comme pour la Génisse, la possibilité de la persistance de l’hymen
après le coït, et que, pour ces deux animaux, il admet en outre
que des restes hyménaux peuvent subsister après la mise bas.
Telles que les représentent l’anatomiste italien, certaines de ces
dispositions sont assez complexes. Ses hymens en cordon, en colonne
ou en lamelle sont réduits à un tractus plus ou moins fin (cordon ou
colonne) ou plus ou moins aplati (lamelle), s’étendant verticalement
d’un bord à l’autre du vestibule. Mais dans l’un des cas qu’il figure,
l’orifice vaginal est plus nettement double, et l’une des ouvertures
ainsi ménagées est en outre pourvue d’un fin tractus en Y. Sa forme
à septum semble enfin représenter une trace lointaine de duplica-
tion vaginale.
Toutes ces observations contrastent avec celles dont l’organe
génital des Truies fut jusqu’ici l’objet. Owen a depuis longtemps
observé sur la Truie, la Jument, la Vache et quelques autres femelles
de Mammifères, l’existence occasionnelle d’une bride séparant en
deux l’orifice vaginal. Les anatomistes suivants n’ont générale-
ment pas retrouvé de telles dispositions, et, dans le présent état des
connaissances, il est classicjue de considérer les Truies domestiques
comme ne possédant pas de formation hyménale.
De mon côté, j’ai cherché à en retrouver et crois intéressant
d’exposer très brièvement le résultat de ces recherches ; elles furent
constamment négatives, à la fois sur divers Suidés sauvages, sur
un très grand nombre de fœtus de Porcs à divers états de développe-
ment, provenant des abattoirs, et sur des sujets très jeunes, cer-
tainement vierges, provenant de l’Ecole d’Agriculture de Grignon,
et appartenant à la race Y orkshire large white. Cette indication de
race est importante et je regrette vivement de ne pouvoir en fournir
l’équivalent pour les fœtus d’abattoirs. Indépendamment des
divergences pouvant résulter de modes d’observations différents et
d’interprétations également différentes des détails relevés, on ne
peut s’empêcher de penser d’abord à des dispositions raciales dès
que l’on cherche à concilier les faits décrits par Mobilio avec ceux
que mentionnent les autres anatomistes et avec ce que je vais relater.
Je dois d’ailleurs ajouter à ce propos que la possibilité d’une quasi-
constance raciale de telles différences anatomiques ne peut être
écartée d’emblée, si improbable qu’elle puisse d’abord paraître.
Entre les deux sujets dont je vais décrire et figurer l’organe génital,
— 9 —
une Laie de Sardaigne et une Truie chinoise, qui sont à peu près du
même âge, il existe des différences moins importantes à mon avis
que ne le serait la présence ou l’absence constantes d’un hymen,
mais notables cependant. Sans attribuer à de telles différences
raciales une extension éventuelle illimitée, force est d’admettre
qu’elles pourraient peut-être se manifester à un degré encore plus
avancé ; je ne crois pourtant pas que l’on puisse aller loin dans la
voie de ces supputations.
Il serait superflu d’entrer dans le détail des variations que mani-
feste le développement de l’appareil génital externe de la Truie,
dont les formes très jeunes diffèrent quelque peu des formes adultes
sans que rien entre les unes et les autres, sur les très nombreux
sujets que j’ai examinés, puisse être considéré comme susceptible
de se rapporter à quelque évolution d’une formation hyménale.
Je décrirai comme particulièrement typiques dans leur divergence
les dispositions que m’ont présenté les deux sujets ci-dessus indiqués.
Sur le premier, la Laie de Sardaigne, la première molaire est très
fraîchement sortie de chaque côté, aux deux mâchoires, ce qui
correspond, d’après les données fournies par les Porcs domestiques,
à l’âge de 5 mois environ. Pour le second sujet, la Truie chinoise
née à la Ménagerie du Muséum, l’âge de 6 mois 1/2 est certain. Tous
deux sont donc d’âge sensiblement équivalent et l’on ne pourrait
admettre que leiirs organes aient été déformés par l’accomplissement
des fonctions génitales.
Sur l’un et l’autre, conformément à la technique que j’ai pré-
cédemment décrite, j’ai ouvert la vulve et le vagin par une incision
longitudinale faite sur le côté gauche, de façon à respecter la région
du clitoris et du méat et les parties ventrale, dorsale et latérale
droite de l’ensemble du tractus. Les préparations ainsi obtenues sont
représentées par les figures ci-jointes.
Sur la Laie de 5 mois, le vestibule, i, est trop profond, ainsi qu’on
l’appréciera par la distance séparant le clitoris, c, du méat, m ; il
est sillonné par quelques plis fortement marqués et nettement
orientés dans le sens longitudinal. Aucune disposition particulière,
ni même aucun rétrécissement appréciable, ne séparent ici le vesti-
bule du vagin ; celui-ci fait suite à celui-là sans que la forme ou
l’apparence des plis longitudinaux vestibulaires se modifie. C’est
seulement beaucoup au-dessus du méat, donc en plein vagin, que
ces plis deviennent différents. Au lieu de s’y présenter d’une seule
venue, longitudinalement, sous la seule réserve de quelques bifur-
cations pouvant en réunir de voisins, ils y sont interrompus de
place en place ; on se trouve ainsi en présence non plus de simples
— 10 —
bourrelets longitudinaux, mais de quelques séries linéaires de saillies
plus ou moins allongées dont la longueur diminue de plus en plus,
grosso modo, à mesure que l’on se rapproche du fond de l’organe,
où, finalement, ces saillies se réduisent à des sortes de boutons.
Dans cette partie profonde, le vagin se rétrécit et fait passage à
Fig, 1. — Laie de Sardaigne, âgée d’environ 5 mois. Organe génital, légèrement schéma-
tisé. Env. 2/3 gr. nat. La vulve, le vestibule et le vagin sont ouverts longitudinale-
ment, du côté gauche, o, o, ovaires ; d, corne utérine droite ; g, corne utérine gauche ;
II, corps de l’utérus ; v, v, vagin ; p’, vessie ; m, méat urinaire ; i, vestibule (introitus
l’aginæ) ; V, vulve ; rectum ; c, clitoris. Collections d’Anatomie comparée du
Muséum, n° A. 14.576.
l’utérus sans C[ue l’on puisse distinguer nettement, à l’œil nu, la
transition de l’un à l’autre. Il est du reste de connaissance banale
qu’il ne se trouve pas dans cette région, chez les Suidés, de formation
comparable à celles qui, ailleurs, établissent une démarcation brusque
et très accentuée entre le vagin et l’utérus.
- 11
En résumé, il ne s’observe, dans le tractus génital de cette Laie,
aucune différenciation rappelant ni un hymen ni un « museau de
tanche ». La muqueuse présente des variations entre le vestibule,
le vagin et l’utérus, mais ces variations sont graduelles, et, notam-
ment, la muqueuse vestibulaire conserve tous ses caractères bien
Fig. 2.^ — Truie chinoise [Sus scrofa domestica Gt.), âgée de 6 mois 1/2. Organe génital,
légèrement schématisé. Env. 2/3 gr. nat. La vulve, le vestibule et le vagin sont
ouverts longitudinalement, du côté gauche, o, o, ovaires ; d, corne utérine droite ;
g, corne utérine gauche ; u, utérus ; M, os uteri ; o, vagin ; v’, vessie ; C, cryptes de la
partie antérieure du vestibule ; i, vestibule (introitus vaginæ) ; m, méat urinaire:
V, V, vulve ; c, clitoris ; a, anus ; r, rectum. Collections d’Anatomie comparée du
Muséum, n° A. 14.522.
au delà du méat, vers l’intérieur, sans qu’il soit possible, même en
poussant très largement les comparaisons, d’y rien trouver qui
forme limite entre le vestibule et le vagin.
Les dispositions présentées par la jeune Truie chinoise diffèrent
des précédentes par des détails qui en modifient très sensiblement
l’apparence ; les deux cas ne m’en paraissent pas moins foncière-
- 12 —
ment identiques, sous cette réserve, d’ailleurs importante, que dans
ce dernier il devient non seulement possible, de délimiter les trois
parties du tractus qui, dans le cas de la Laie de Sardaigne, n’étaient
pas délimitables, mais que le vagin s’y différencie facilement du
vestibule.
La vulve est de même apparence sur ces deux sujets, c’est-à-dire
très simple, avec un clitoris bien formé, entièrement saillant hors
de l’orifice vulvaire, et séparé même de celui-ci par une dépression
sous-clitoridienne que j’ai retrouvée sur les très jeunes Truies domes-
tiques de nos régions. Mais le vestibule est beaucoup moins profond
sur la Truie chinoise que sur la Laie de Sardaigne, cette longueur
étant appréciée comparativement, dans les deux cas, d’après l’em-
placement du méat ; il y est aussi parcouru de plis longitudinaux,
beaucoup plus fins, s’arrêtant brusquement au-dessus du méat,
où se trouve un rétrécissement transversal dans l’épaisseur duquel
viennent confluer tous ces plis et formant un anneau relativement
étroit dont la surface est lisse. Il serait peut-être à la fois plus simple
et plus conforme à la stricte réalité de dire que les plis vestibulaires
convergent en cette région et s’y réunissent en formant par leur
réunion un anneau bien distinct. Cette réunion laisse entre eux, au
niveau où s’établit leur convergence, des sortes de cryptes indiquées
sur la figure 2 et que l’on ne peut identifier que par une eommune
position à eelles que j’ai décrites sur les fœtus de Juments ; au moins
ne sont -elles pas orientées de même façon.
Le vagin s’étend au delà de l’anneau ainsi constitué. Il est par-
couru, lui aussi, par des plis longitudinaux qui s’étendent, dans
l’ensemble, d’une seule venue, avec, entre eux, quelques diverticules
latéraux établissant des adhérences. Ils font assez brusquement
place à des saillies rappelant celles du cas précédent, mais disposées
ici de telle sorte qu’elles peuvent être considérées, sous quelques
réserves, comme représentant, morphologiquement, un os uteri,
étant mieux alignées transversalement et formant une démarcation
plus nette, que schématise la figure 2.
Comparant l’ensemble de ces dispositions sur les deux sujets dont
je viens de faire mention, il est possible de résumer ainsi la compa-
raison. Le tractus de la Laie de Sardaigne est construit beaucoup plus
simplement. Sans être absolument tout d’une venue, il ne présente
aucune démarcation permettant de délimiter un vestibule, un vagin
et un utérus ; l’observation la plus attentive n’y peut notamment
rien déceler qui rappelât un hymen, fut-ce sous la forme la plus
rudimentaire. La Truie chinoise présente des dispositions foncière-
ment analogues aux précédentes, mais avec une double complication
^ 13 —
morphologique aboutissant d’une part à la formation d’un rétré-
cissement annulaire entre le vestibule et le vagin, et, d’autre part,
à celle d’une zone rendant moins indistinct le passage de la cavité
du vagin à celle du corps de l’utérus.
Peut-on, dans ce dernier cas, parler de la présence d’un hymen ?
Le faire serait je crois assimiler des dispositions anatomiques sem-
blablement placées, mais tellement différentes que leur assimilation
est impossible. 11 n’en reste d’ailleurs que plus intéressant de com-
parer ce simple rétrécissement au pli si net de la muqueuse qui,
sous des formes extrêmement variées, — ■ mais dont il convient de
considérer surtout les cas les plus typiques, qui semblent aussi les
plus généraux, donc les plus normaux, ■ — confèrent à la femme un
caractère dont on a vainement, à mon avis, contesté la valeur spéci-
fique. Et cela doit d’autant plus être noté c[ue l’on peut déceler, dans
la construction définitive du tractus génital humain, des faits de
nature assez primitive pour permettre de considérer cet appareil
comme restant, pour « le premier des Primates », à un stade par-
tiellement embryonnaire. J’y ai précédemment insisté, en rappelant
en outre que la domestication, avec toutes ses conséquences biolo-
giques, se présente comme capable de finir par provoquer, pour les
animaux, des processus, et, éventuellement même, des résultats
morphologiques, présentant quelque convergence avec certaines
particularités humaines
Ce que je me bornerai à souligner, quant à ce que je viens de
décrire, ce sont les quelques différences anatomiques ainsi relevées
entre deux races très voisines d’animaux domestiques. Je ne crois
pas que l’on puisse considérer la Truie chinoise et la Laie de Sar-
daigne comme formant deux espèces. Celle-là ne paraît pas différen-
ciable de ces formes cosmopolites constituant le groupe si large du
Sus scrofa domestica. Pour celle-ci, il a été distingué une de ces sous-
espèces [S. s. surdons Strobel), dont la reconnaissance, pratique-
ment commode, ne traduit aucune différence zoologique fondamen-
tale, ce à propos de quoi je me garderai d’entrer dans de trop faciles
discussions. Or nous venons de constater, entre l’une et l’autre de
ces races, dans quelques détails de la disposition interne du tractus
génital femelle, des divergences dont il resterait à savoir si elles ont
une certaine constance. Les très jeunes Truies Y orkshire large white
que j’ai pu étudier comparativement avec les deux sujets précédents
m’ont toujours offert, en ce dont il s’agit, des dispositions identiques
à celles de la Truie chinoise. Entre elles, d’un sujet à l’autre, j’ai
presque toujours relevé quelques variations ; elles ne furent jamais
importantes. Elles l’eussent peut-être été davantage si j’avais pu
1. Henri Neuville. De certains caractères de la forme humaine, et de leurs causes.
L’ Anthropologie, t. XXXVII, 1927, pp. 305-328 et 491-515, avec 15 fig.
— 14 -
étendre mes recherches à la lace, ou aux races étudiées par Mobilio
et qu’il n’a pas désignées. Il serait difficile d’assigner un autre point
de départ aux divergences si nettes séparant de celles de cet anato-
miste mes propres observations.
— 15
Notes ostéologiqv*es et ostéométriques sur uOnagre
DE L'Inde
PAR M. E. Boürdelle.
Professeur au Muséum.
L’apjDellation d’Onagre primitivement consacrée et généralisée
à la désignation de tous les Anes sauvages, tant d’Afrique que
d’Asie, est à l’heure actuelle presque exclusivement réservée à des
éqtudés asiniformes asiatiques. Il semble même que cette appella-
tion fut tout d’abord relative à des équidés d’Asie, ainsi qu’en
témoignent les écrits de Pline et d’Aristote, et que c’est seulement
par la sxiite qu’elle se généralisa aux Anes d’Afrique. Mais à inter-
préter rigoureusement le sens qui s’attache au mot Onagre, comme
synonyme d’Ane sauvage vrai, cette dénomination serait actuelle-
ment applicable aux seuls Anes d’Afric[ue, car il n’existe plus à
l’heure actuelle d’Anes vrais en Asie, au sens où l’on doit comprendre
aujourd’hui ces animaux. C’est cependant à ces équidés asiatiques,
plus ou moins asiniformes, que s’attache plus spécialement aujour-
d’hui le nom d’Onagre. Cependant, si l’on s’entend bien sur le sens
zoologique restreint de cette désignation, une assez grande confusion
persiste encore sur les animaux à désigner, sur leur position zoolo-
gique relative les uns vis-cà-vis des autres, vis-à-vis aussi des Chevaux
vrais d’une part, et des Anes vrais de l’autre, confusion qui s’étend
fatalement sur les synonymies et qui rend difficile une nomenclature
rationnelle.
Nous ne voulons pas retracer ici l’histoire zoologique complète
des Onagres d’Asie. Disons simplement qu’après avoir désigné
sous ce vocable toute la population équine du centre, de l’ouest et
du sud-ouest de l’Asie, connue sur les noms locaux de Kiang, de
JJziggetaï, de Koulan, de Gour, de Ghor-Khur ou de Ghor-Khar, etc.,
et peut-être aussi le Cheval de Prjewalski confondu certainement
jusqu’en 1879 avec cette population asiniforme, Pallas en 1774, en
sépara nettement l’Hemione (Equus hemionus), Moorcroft en déta-
cha le Kiang en 1841. Selon Gray, en 1852, les Onagres (Eq. onager)
n’étaient plus représentés que par les équidés asiniformes du Cutch
et de la Haute Vallée de P Indus d’une part, désignés sous les noms de
Ghor-Khur ou de Ghor-Khar constituant les Onagres de V Inde, et
BuUelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934.
16 —
par ceux de la rive Sud et Sud-Est de la mer Caspienne, de Perse et
de Mésopotamie désignés sous le nom de Cours et de Koulan repré-
sentant les Onagres de Perse et les Onagres de Syrie. Cependant
I. Geoffroy Saint-Hilaire montra en 1855 que les équidés asini-
formes de Syrie se différenciaient nettement de ceux de l’Inde et il
en fit le groupe spécial des Hemippes (Eq.'hemippus). 11 ne restait
donc plus alors à ranger dans les Onagres d’Asie que les équidés
asiniformes de Perse et de l’Inde. C’est ainsi cfue Trouessarc dis-
tingua nettement dans son catalogue des Mammifères, dans le genre
equus, sous-genre Asinus, à côté à' Eq. asinus, L., représentant l’Ane
d’Afrique, Eq. onager, Brisson, Eq. Hemionus, Pallas, Eq. Kiang,
Moorcroft, Eq. heinippus, I. Geoffroy, représentant les Anes d’Asie.
Lyddeker en 1904 sépara lui aussi nettement l’Hemione et le
Kiang des Onagres proprement dits, mais lit rentrer à nouveau
l’Hemippe de Syrie dans le groupe des Onagres en qualité de sous-
espèce et sa manière de voir fut généralement partagée. De sorte
qu’à l’heure actuelle, on est presque revenu à l’opinion primitive
en rassemblant dans le même type spécifique Equus onager^ Brisson,
et comme sous-espèces : l’Onagre de Perse (Eq. onager onager,
Pallas) ; l’Onagre de l’Inde (Eq. onager indiens, Sclater) Ghor-Khur
ou Ghor-Khar ; l’Onagre de Syrie (Eq. onager hemip pus, I. Geoffroy);
l’Onagre Kobdo (Eq. onager castaneus, Lyddeker).
Les Onagres formeraient ainsi, selon Lyddeker, un groupe bien
défini et bien différencié des Hémiones et des Kiangs (Eq. hemionus,
Pallas) dans le groupe des éejuidés asiniformes d’Asie.
Cette conception sans revenir tout à fait à celle de Brisson qui
faisait de l’Onagre une espèce d’Ane (Asinus onager) sépare nette-
ment les équidés hémioniens des autres équidés asiniformes et on
peut se demander si une telle classification est bien fondée. A.près
les précisions morphologiques d’ordre ostéologique et ostéométrique
que nous avons déjà donné sur l’Hémione et sur l’Hémippe
nous cherchons aujourd’hui à apporter des faits de même nature
sur les Onagres. Malheureusement le matériel ostéologique relatif
à ces animaux est des plus rares dans les Musées d’Histoire Naturelle.
Les collections du Muséum National d’Histoire Naturelle ne possè-
dent à Paris qu’une tête osseuse d’Onagre et encore il n’est pas bien
sûr qu’elle se rapporte à un Onagre d’Asie. Au British Muséum, nous
avons trouvé quelques têtes osseuses et un squellette incomplet qui
constituent les seuls matériaux authentiques dont Lyddeker
fait état dans son catalogue des Ongulés. Ce sont ces matériaux, mis
très obligeamment à notre disposition par le Professeur Hinton que
nous remercions ici vivement, qui ont servi à nos observations. Le
squelette que nous avons étudié est inscrit sous le n° 46-1-10-5
(705, a) aux collections du British Muséum d’Histoire naturelle de
Londres. Il provient d’un spéeimen d’Onagre de l’Inde (Eq. onager
— 17 —
indiens) originaire de Kach, dont la peau montée, est inscrite sous
le numéro 46-1-10-3 aux mêmes collections, spécimen qui a été
offert au British Muséum par le comte de Derby en 1846.
Nous avons aussi examiné les têtes osseuses n^® 91-5-13-1
et 85-6-13-4 qui appartiennent également d’une façon certaine à
des Onagres de l’Inde (Eq. onager indiens).
Ainsi les notes ostéologiques et ostéornétriques que nous rap-
portons aujourd’hui sont exclusivement relatives à l’Onagre de
l’Inde et restent, faute de matériaux suffisants et à notre très grand
regret, assez incomplètes. Elles permettent cependant déjà d’inté-
ressantes comparaisons avec les Equidés en général et avec les
autre Equidés asiatiques en particulier.
I. — Colonne vertébrale.
La formule vertébrale de l’Onagre de l’Inde avec 7 çertèhres
cervicales, 18 v. dorsales, 5 v. lombaires, 5 v. sacrées et un nombre
variable de v. candales, est la même que chez l’Ane et que chez le
Cheval de Prjewalski, l’Hemione et l’Hémippe.
1° Les vertèbres cervicales n’offrent pas de caractères géné-
raux ou particuliers affirmant un type plus asinien ou plus caballin.
En ce qui concerne VAxis, remarquable par son apophyse épineuse
très surbaissée comme chez les Anes, on constate que le rapport
h 9. U-t 0 U.I*
— 0,58, est inférieur à celui de l’Ane domestique 0,62,
longueur
bien inférieur à celui du cheval sauvage 0,69, et du cheval domestique
0,67-0,70, sensiblement égal à celui de l’Hémippe 0,59, et légèrement
supérieur au même rapport chez l’Hémione, 0.568.
2o Les VERTÈBRES DORSALES SB Caractérisent d’une façon toute
particulière, dès la 4® et 5® vertèbres, par la transformation en trous
des échancrures postérieures des lames vertébrales destinées à la
formation des trous de conjugaison qui se présentent ainsi doubles.
C’est là un caractère asinien que nous avons aussi noté chez l’Hé-
mione et chez l’Hémippe mais qui fait défaut chez le cheval de
Prjewalski.
3® Les VERTÈBRES LOMBAIRES sout commc chcz les Anes au nombre
de cinq. Mais, outre t]ue l’on sait depuis longtemps que ce caractère
existe chez des chevaux de type oriental tel que le Cheval Arabe,,
nous l’avons signalé aussi chez le Cheval sauvage de Prjewalski,
ainsi que chez l’Hémione et chez l’Hémippe, c’est-à-dire chez tous
les équidés sauvages asiatiques.
4® Le SACRUM avec 5 vertèbres sacrées comme chez tous les équidés
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
2
— 18 —
1 • m largeur .
sauvages et domestiques oüre un rapport <;; 1 comme chez
longueur
le Cheval domestique et chez l’Hémione, alors que ce rapport est
= 1 chez l’Hémippe et ^ 1 que chez l’Ane et chez le Cheval de
Prjewalski.
hauteur moyenne ^ / <
Le rapport ^ = 0,4o4 est à peu près égal à celui
du cheval domestique 0,45, très inférieur à celui de l’Hémione avec
0,515 et à celui de l’Hémippe avec 0,507, mais nettement supérieur
à celui du Cheval de Prjewalski avec 0,41, 0,42 et surtout à celui de
l’Ane avec 0,40.
5° Les VERTÈBRES CAUDALES n’existcnt pas sur le squelette que
nous avons examiné. Mais nous savons que dans les diverses espèces
d’équidés sauvages ou domestiques les caractères spécifiques diffé-
rentiels de ces os sont très peu marcjués et sans grande importance.
II.
Membres.
A. — Membre thoracique. — • omoplate se présente avec un
aspect général caballin.
La longueur totale de l’os suivant son grand axe pour un animal
qui n’aurait qu’un mètre de taille serait de 0,216 ce qui est un
chiffre supérieur à celui de l’Ane 0,205, mais aussi inférieur à celui
de 0,231 du Cheval domestique, de 0,234 du Cheval de Prjewalski,
de 0,233 de l’Hémione et de 0,225 de l’Hémippe.
largeur du hord vertébral . , . .
Le rapport = 0,3o, supérieur a celui
largeur du col
de l’Ane 0,30-0,32, atteint le minimum de celui du Cheval domes-
tique 0,35-0,38, égale presque à celui de l’Hémippe avec 0,36, mais
reste bien inférieur à celui du Cheval de Prjewalski avec 0,375, et
surtout à celui de l’Hémione 0,40.
Enfin la cavité glénoïde avec un rapport - — ^ = 0,829 à peu
largeur
près égal à celui de l’Hémione 0,83, accuse une forme plus caballine
qu’asinienne, ce rapport étant chez l’Ane 0,70 à 0,75, alors qu’il
est de 0,85 à 0,90 chez le Chevapl domestique, de 0,86 à 0,876 chez le
Cheval de Prjewalski et de 0,87 chez l’Etémippe.
h'humérus, le radius et le cubitus, le métacarpe et les phalanges
faisant défaut dans le squelette étudié nous n’avons pu recueillir
aucun des éléments de longueur ou indices ostéométriques de ces
os cependant si importants.
B, — Membre abdominal. - — Le coxal est également le seul élé-
19 —
ment du squelette d’Onagre de l’Inde que nous ayons pu examiner
à Londres,
Cet os se caractérise par l’élargissement de l’ilium, une crête
sus-cotyloïdienne abaissée, ce qui constitue des caractères asiniens,
mais il est relativement long, dépourvu de l’échancrure qui existe
sous l’angle de la hanche (épine iliaque antérieure et supérieure)
chez les Anes et il ohre dans sa partie ischio-pubienne un trou
obturateur nettement ovalaire comme chez le Cheval. La lon-
gueur totale de l’os, pour un mètre de taille, serait de 0,293,
chiffre qui s’éloigne de celui de l’Ane qui, pour la même taille, n’est
que de 0,255 alors que cette longueur est de 0,285 chez le Cheval
domestique et chez l’Hémippe, de 0,273 chez le Cheval de Prje-
walski, de 0.279 chez l’Hémione.
Le rapport — : = 0,666 a une valeur très supérieure à celle
illum
qu’on observe chez les Chevaux domestiques avec 0,50 à 0,60 sui-
vant les races, supérieur encore à celui de l’Hémione avec 0,59,
représentant presque le maximum observé chez l’Ane domestique
avec 0,61-0,67 mais restant inférieur au chiffre de 0,73 enregistré
chez l’Hémippe et de 0,70 chez le Cheval de Prjewalski.
L’absence de fémur, de tibia, de métatarse et de phalanges dans
le squelette étudié, nous a encore privé ici d’éléments d’appréciation
très précieux.
IIL -r- Tête.
Les deux têtes osseuses d’Onagres de l’Inde examinées n’apparte-
naient pas à l’animal dont nous avons étudié les éléments squelet-
tiques dont il a déjà été question pour le tronc et les membres. Ces
deux têtes, bien que primitivement déterminées avec les peaux
correspondantes comme appartenant à Equus hemionus, ont été
nettement rattachées par Lyddeker à Equus onager indicus en
raison même de leur origine.
La tête n® 91-5-13-1, originaire des plaines de l’est du Bélouchistan,
se caractérise par un profil à peu près droit, un crâne légèrement
courbé sur la face de telle façon que la ligne latérale allant de la pro-
tubérance occipitale au bord dentaire de l’os intermaxillaire passe
par le bord inférieur de l’orbite au lieu de passer en dessous comme
chez l’Ane, ou de couper franchement l’orbite comme chez le Cheval.
L’ouverture orbitaire est quadrangulaire comme chez l’Ane. Il n’y a
pas de tubercule lacrymal extraorbitaire et le tubercule qui surmonte
le conduit incisif est peu développé. Les 1^® et 2® pré-molaires pos-
sèdent un pli caballin rudimentaire.
La longueur totale de la tête est de 0,413 pour un mètre de taille.
— 20 —
c’est-à-dire relativement longue par rapport aux Chevaux domes-
tiques qui possèdent 0,39, au Cheval de Prjewalski avec 0.398, à
l’Hémione 0,391, à l’Hémippe 0,40 dépassant même un peu celle de
l’Ane qui mesure 0,41.
longueur crâne . ,
Le rapport = 0,521 supérieur à ce qu’il est chez
longueur lace
le Cheval domestique, 0,45-0,50, et chez l’Hémippe, 0,43, mais infé-
rieur à ce qu’on observe chez le Cheval de Prjewalski, 0,55, chez
l’Hémione, 0,55 et chez l’Ane domestique, 0,55-0,60.
longueur crâne , ■ , • i dt - •
Le rapport = 0,344, supérieur à celui de 1 Hémippe.
longueur tête ’ ’ r- i i ^
0,30, et du Cheval domestic[ue, 0,33, est inférieur à celui du Cheval
de Prjewalski, 0,353, et de rilcmione, 0,354, et encore plus à celui
des Anes domestiques, 0,36-0,38.
Nous n’avons pu à notre très grand regret, observer les sinus, ni
mesurer l’angle facial ou la capacité de la cavité crânienne sur cette
tête osseuse.
La tête n° 85-6-13-4 appartient à un très jeune sujet de trois mois
environ et n’olïre pas de ce fait le même intérêt que la precedente.
Notons cependant l’existence d’un pli caballin très accusé sur les
et 2® molaires de première dentition.
Les tableaux annexés à cette note résument les principaux carac-
tères squelettiques et ostéometriques que nous avons enregistrés au
cours de cette étude. Ces tableaux se présentent, certes, beaucoup
moins complets que les tableaux analogues que nous avons déjà
donnés dans nos notes antérieures sur le Cheval de Prjewalski, sur
l’Hémione et sur l’Hémippe. Ces tableaux permettent cependant de
mieux préciser la nature de l’Onagre de l’Inde.
Si ces tableaux font ressortir quelques caractères nettement
asiniens, tels que la longueur de la tête, la disposition en trous des
échancrures postérieures des lames des vertèbres dorsales, les dimen-
sions relatives de l’ischium et de l’ilium, la longueur de la tête et
une certaine tendance à la coudure du crâne sur la face, on remarque
d’autre part des caractères nettement caballins tels que les rapports
de dimensions du sacrum, la longueur relative du coxal, la forme
générale de l’omoplate et de sa cavité articulaire, les rapports de
longueur du crâne et de la face. On relève aussi les caractères mixtes
ou neutres du nombre des vertèbres lombaires, de la longueur de
l’omoplate, des rapports de longueur du crâne et de la tête.
L’onagre de l’Inde, quant à la morphologie et aux dimensions
relatives des pièces de son squelette ne paraît donc pas plus, au
21
vu des caractères exposés ici, se rattacher aux Anes vrais que les
Hémiones et les Hémippes. Cette constatation ne fait que confirmer
les préoccupations de A. Milne Edwards et de Georges en ce qui con-
cerne la véritable nature des Equidés asiatiques et justifie encore
la conception d’un groupe spécial d’Hémioniens.
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS
Beddard. — Mammalia. The Cambridge natural History, vol. X, 1902,
Londres.
Bourdelle. — Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de
Prjewalsky. Bull, du Mus. d’Hist. nat., t. IV, 1932, n° 7, p. 810.
■ — Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones. Bull, du Mus.
d’Hist. nat., t. IV, 1932, n° 8, p. 943.
— Notes ostéologiques et ostéométriques sur l’Hémippe de Syrie. Bull, du
Mus, d’Hist. nat., t. V, n° 6, 1933, p. 435.
■ — La position zoologique de l’Hemippe de Syrie parmi les Equidés prin-
eipalement par rapport à l’Hemione et au Cheval de Prjewalski d’après
les earaetères du squelette. ( Comptes rendus du 66® Congrès des Sociétés
savantes, 1933).
Blanford. — The Fauna of British India (Mammalia) , 1888-91,
Londres.
Chauveau, Arloixg et Lesbre. — • Anatomie Comparée des Animaux
domestiques, 5® édition. Librairie Baillière, Paris.
Flower. — Mammals lioing and extinct., 1901, Londres.
E. Geoffroy Saint-Hii.aire. — Annales du Muséum d’Hist. Nat., IV.
1804.
I. Geoffroy Saint-Hit.aire. — Comptes rendus de l’Académie des Sciences,
1855, t. XLI, p. 1214.
Georges. — Études zorlogiques sur les Hémiones et quelques autres
espèees chevalines. Annales des Sciences Naturelles, 1869.
Gray. — Catal. Pach., 1869, p. 271.
F. -X. Lesbre. — Etudes Hippométriques. Beoue de Médecine oétérinaire
et de Zootechnie de l’Ecole Vétérinaire de Lyon, 1894.
- — Précis d’extérieur des animaux domestiques. 3® édition, 1930, librairie
Vigot, Paris.
Lesbre et Panisset. — Application de l’Anatomie à l’inspection des
viandes de boucherie. Bull, de la Société des Sciences Vétérinaires de
Lyon, 1910, p. 185.
Lyddeker. — Notes on the specimens of Wild asses in english collections.
(Nooitates, 1904, t. XI, p. 583).
— • Catalogue of ungulates, t. V, p. 12.
PococK. — Annals and Magazine of Natural History, série 8, vol. IV,
1909, p. 526.
ScLATER, Proceeding Zoological Society, Londres, 1862, p. 262.
22 —
F. Tableau comparatif de la longueur de quelques os des membres
ET DE LA TÊTE OSSEUSE CHEZ l’ONAGRE DE lTnDE PAR RAPPORT AU
CHEVAL ET A l’aNE DOMESTIQUES ET A d’aUTRES ÉQUIDÉS ASIATIQUES
SAUVAGES.
(Longueurs déterminées pour une taille corporelle de un mètre, mesurée
au garot).
II. — Tableau comparatif de quelques indices ostéométriques de
l’onagre de l’Inde par rapport au cheval et l’ane domestiques
ainsi qu’aux autres équidés asiatiques sauvages.
23
III. — Tab LEAU SYNTHÉTIQUE GÉNÉRAL DES PRINCIPAUX CARACTERES
OSTÉOLOGIQUES ET OSTÉOMÉTRIQUES DE l’oNAGRE DE l’InDE PAR
■RAPPORT AU CHEVAL ET A l’aNE DOMESTIQUES.
Le Barbeau ballêroîde de V alencien nés
ET SON ORIGINE
PAR LE Jacques Pellegrin.
Valenciennes après avoir décrit un certain nombre d’espèces
indiennes ou indo-malaises du genre Barbus, s’exprime ainsi à propos
du Barbeau ballêroîde ^ « A côté de ces espèces indiennes, je trouve
dans les galeries un Barbeau que M. Cuvier tenait des collections
de Levaillant, et que ce voyageur disait originaire de Surinam...
.Je doute de l’authenticité de l’origine de ce Poisson : Levaillant
a demeuré assez longtemps à Amsterdam pour avoir eu ce Poisson
d’une provenance des colonies hollandaises des Indes orientales... »
La réserve de Valenciennes était des plus justifiées car on n’a
jamais signalé de Cyprinidés autochtones en Américjue du Sud.
J’ai donc examiné à nouveau le type de Valenciennes des collec-
tions du Muséum.
L’exemplaire (n^ 3394, Coll. Mus.) mesure 80 -j- 30 = 110 mm.
de longueur, c’est-à-dire très exactement les 4 pouces indiqués par
Valenciennes. 11 possède 2 paires de barbillons, l’antérieur égalant,
le postérieur dépassant un peu le diamètre de l’oeil. L’épine de la
dorsale nettement denticulée en arrière égale la longueur de la tête.
On compte 3 écailles 1/2 entre la ligne latérale et l’origine de la
ventrale, 16 autour du pédicule caudal. Les formules sont les sui-
vantes :
D. lV-8 ; A. III-5 ; P. ï-15 ; V. 1-8 ; Sq. 6 1/2|30|5
Kn réalité il s’agit de l’espèce de Java, de Bornéo et du Siam, bien
connue sous le nom de Barbus (Puntius) hramoides Cuvier et Valen-
ciennes et admise par tous les auteurs : Bi.eeker Günther
C. Porta Weber et Beaufort ®, etc.
1. Cuvier cl Valenciennes, Hist. Poissons, XVI, 1842, p. 158.
2. Barbus balleroïdes C.V. ballêroîde, qui ressemble à la Sope [Abramis ballerus
Linnél .
3. Nat. Tidjschr. Ned. Indië, XVI, 1858-59, p. 357.
4. Cal. Fish. Brit. Mus., VII, 1868, p. 117.
5. Notes Leyden Muséum, XXVII, 1906, p. 138.
6. Fish. Indo-australian Archipelago, III, 1916, p. 195.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1, 1934.
25
Valencienne, avait donc raison en supposant que le type de
Barbus balleroides provenait des Indes orientales et non de Surinam.
Maintenant il se trouve que dans l’ouvrage de Luvier et Valen-
ciennes la description du Barbeau brémoïde ^ suit immédiatement
celle du Barbeau balléroïde. Or d’après les règles de la nomenclature
c’est cette dernière qui a la priorité.
Le Barbus bramoides C. V. devrait donc maintenant se nommer
B. balleroides C. V.
1. Op. cit., XVI, 1862, p. 160.
— 26 —
Mise au point
DE LA SYSTÉMATIQUE DES POISSONS ABYSSAUX
APPARTENANT AUX GENRES SaCCOPHARYNX ET EURYPHARYNX
PAR M. Léon Bertin.
M. le Docteur J. Schmidt, dont la mort soudaine, survenue le
21 février 1933, a endeuillé le monde savant, avait eonfié à M. le
Professeur Roule l’étude d’une importante collection de Sacco-
pharynx et d’ Eurypharynx, ■ — - tant adultes que larves, — provenant
des croisières du Dana dans l’Atlantique Nord (1920-22) et dans
l’Océan Pacifique (1929-31). M. le Professeur Roule a bien voulu
me confier à son tour le travail en question. Je lui en suis d’autant
plus reconnaissant qu’il s’agit de poissons abyssaux d’un intérêt
des plus vifs. La collection qui m’est échue comprend 5 Saccopharynx,
59 Eurypharynx et 48Leptocéphales qui se rapportent vraisemblable-
ment au dernier de ces deux genres. La présente note est seulement
une mise au point de la systématique des adultes.
1
Les Saccopharynx et les Eurypharynx ont été réunis, à juste raison,
par Gill et Ryder (1883) dans un sous-ordre de Poissons Apodes,
celui des Lyomères, que caractérisent essentiellement une profonde
dégradation organique et un exceptionnel développement de leur
squelette maxillaire.
Voici quels sont les principaux caractères de ce sous-ordre :
Corps se composant d’une tête volumineuse, d’un tronc court
et d’une queue longuement laciniée.
2® Squelette incomplètement et faiblement ossifié.
3® Absence de plusieurs os de la tête ; absence d’hyoïdes, d’os
pharyngiens, d’os operculaires et de rayons branchiostèges.
4° Arcs branchiaux réduits à de courtes baguettes cartilagineuses
et sans connexion avec le crâne.
50 Vertèbres en sablier ; notocorde en partie persistante ; arcs
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1931.
— 27
hémal et neural réduits chacun à une paire de saillies épineuses;
moelle épinière non renfermée dans un canal rachidien.
6° Absence de côtes.
7° Ceinture scapulaire et nageoires pectorales rudimentaires.
8® Absence de nageoires pelviennes.
9° Caudale rudimentaire ou nulle.
10® Existence d’une carène ventrale, reste de proptérygie, allant
de l’anus au niveau des nageoires pectorales.
11® Absence d’écailles.
12® Articulation maxillaire reportée à une grande distance en
arrière du crâne par suite de l’allongement des suspenseurs (hyo-
mandibulaires et os carrés) ; mâchoires étirées en longues baguettes
grêles et flexibles ; cavité buccale en forme d’entonnoir et d’une
ampleur démesurée.
13® Pharynx et cul-de-sac stomacal extrêmement plissés et dila-
tables, ce qui permet l’ingestion de proies volumineuses.
14® Branchies en forme de houppes.
15® Absence, au moins chez Eurypharynx, de glomérules de Mal-
pighi à l’intérieur des reins.
16® Musculature atrophiée, sauf celle qui est en rapport avec le
squelette maxillaire.
17® Extrême réduction des cerveaux antérieur et intermédiaire ;
cervelet très petit.
18® Yeux rudimentaires.
19® Ligne latérale représentée par des appendices filiformes.
20® Des organes lumineux.
.J’attire principalement l’attention sur la structure de la colonne
vertébrale, sur celle du squelette maxillaire et sur celle des branchies,
ainsi que sur la persistance, à l’état adulte, d’un tronçon de la
proptérygie ou nageoire primordiale impaire de l’amphioxus et des
alevins de poissons.
Ce n’est pas ici le lieu de discuter avec quels autres poissons les
Lyomères ont le plus d’affinités. On les a rapprochés successivement
des Apodes (Murænidés), des Symbranchiformes (Symbranchidés),
des Iniorni (Synodontidés), etc. Dans tous les cas, on fait appela des
caractères isolés arbitrairement, ou l’on confond de simples conver-
gences de caractères avec de véritables affinités zoologiques. Il n’y a
pas d’inconvénient à laisser les Lyomères, au moins provisoirement,
dans l’ordre déjà si hétérogène des Apodes. D’ailleurs ils possèdent,
comme les autres Apodes, des larves leptocéphaliennes.
— 28 —
II
Le sous-ordre des Lyomères comprend deux familles : celle des
Saccopharyngidés et celle des Eurypharyngidés, limitées cha-
cune à un seul genre. La clé dichotomique ci-dessous, où ne sont
mentionnés que des caractères externes, a pour but d’en permettre la
détermination préalable.
Sous-ordre des Lyomères
A. — Orifices branchiaux plus rapprochés du museau que de l’anus.
Dorsale éloignée de la tête. Mâchoires et leurs suspenseurs faisant 4-f) fois
la longueur du crâne. Mâchoires arquées. Dents assez longues et crochues
Filaments de la ligne latérale peu nombreux et disposés sans ordre. — ■
Famille des Saccopharyngidés. — Genre unique Saccopharynx, Mit-
chill.
a. — Pas d’organe lumineux sur la queue . . S. ampullaceus (llarwoord).
b. — Un organe lumineux, élargi d’avant en arrière et aplati latérale-
ment, à une certaine distance du bout de la queue. S. Harrisoni, Bcebe.
B. — Orifices branchiaux plus rajiprochés de l’anus que de l’extrémité
du museau. Dorsale commençant sur la tête. Mâchoires et leurs suspen-
seurs faisant 7-9 fois la longueur du crâne. Mâchoires rectilignes. Dents
en lime. Filaments de la ligne latérale très nombreux, isolés ou groupés,
et disposés métamériquement. Un organe lumineux au bout de la queue.
- — Famille des Eurypharyngidés. — Genre unique Euninhariinx,
Vaillant.
a. — Ligne latérale complète sur les deux côtés du corps. Coloration
noire E. pelecanoides. Vaillant.
à. — Ligne latérale interrompue sur l’un des flancs. Coloration d’un
brun jaunâtre. (Un seul individu .à caractères probablement anormaux).
E. Bickardi, Boule.
III
La famille des Saccopharyngidés se compose, comme on vient
de le voir, de l’unicjuc genre Saccopharynx, Mitchill, 1824 (= Ophio-
gnathus, Harwood, 1827). En voici la diagnose :
Tête plus petite que le tronc et orifices branchiaux beaucoup plus
rapprochés du museau que de Vanus. Dorsale éloignée de la tête. Fila-
ment caudal s^ étirant en pointe et dépourvu de nageoire à son extrémité
(sauf lésion possible). Environ 250 vertèbres dont une quarantaine
préanales. Crâne plus long que large et progressivement rétréci dans sa
partie antérieure. Pariétaux plus petits que les frontaux. Ethmoïde
allongé et flexible (rostre). Pas d’os nasal. Mâchoires et leurs suspen-
seurs faisant 4-5 fois la longueur du crâne. Hyomandibulaires plus-
longs que les os carrés et possédant une apophyse lamelleuse élargie en
éoentail. Mâchoires arquées. Une trentaine de dents assez longues et
crochues à chaque demi- mâchoire. Cul-de-sac stomacal 4-5 fois plus
long que large. Intestin rectiligne. Vésicule biliaire allongée. Reins
finissant au nioeau de l’anus. Quatre paires de branchies portant
chacune une cinquantaine de filaments branchiaux. Filaments de la
ligne latérale peu nombreux et distribués sans ordre sur les flancs et
sur la queue.
L’espèce la plus anciennement connue du genre lyAccopiiARYNx
est S. ampullaceus (Harwood), reconnaissable à l’absence d’organe
lumineux sur la queue.
synonymie
Sc.cccpharynx sp. Mitchill (18241 ;
Ophiognathus ampullaceus. Harwood (18271 ;
Saccopharynx flagellum. Cuvier (18291
— ampullaceus. Cuvier (1829), Rieliardson (1836) ;
— müchilU. Anonyme (1845) ;
— harvcoodl. Anonyme (1845) ;
— chordaliiH. Storer (1846) ;
— flagellum. Johnson (1862) ;
— ampullaceus. Johnson (1862) ;
— flagellum. Günlher (1870), Gill (1873), Ilolder (1877), Goode et Beau
(1879), Beau (1879), Jordan et Gilbert (1883), GUI et Bvder (1883) ;
0])hiognalhus ampullaceus. G/ill et Byder (1883) ;
Saccopharipix ampullaceus. Günther (1887) ;
— fagellum. Goode et Bcan (1896) ;
- — ampullaceus. Jordan et Evermann (1896), Pœgan (1912), Jespersen
(1916) ;
La seconde espèce, décrite récemment par Beebe (1932), sous le
nom de S. Harrisoni, se reconnaît à l’organe lumineux de la partie
postérieure de sa queue.
IV
La famille des Eurypharyngidés se compose également du seul
genre Eurypharynx, Vaillant, 1882 (= Gaslrostomus, Gill et Rydc”,,
1883 = Mégalo pharynx, Brauer, 1900 = Macropharynx, Braucr,,
1902 = Rouleina, Fowler, 1925 = J ordanites , Fowler, 1925). L’étude
critique du type de Vaillant (Coll, du Muséum de Paris, n° 83-124)
me permet d’allirmer la synonymie des genres Eurypharynx et
— 30 ^
Gastrostomus qui, admise jusqu’ici par les ichtliyologistes français,
ne l’est pas encore à l’étranger. Voici la diagnose du genre Eury-
pharynx :
Tête plus développée que le tronc et orifices branchiaux beaucoup
plus proches de l’anus que de V extrémité du museau. Dorsale commençant
sur la tête. Filament caudcd dilaté à son extrémité postérieure en un
organe lumineux avec caudale rudimentaire. Environ 110 vertèbres
dont une trentaine préanales. Crâne à peu près aussi long que large et
de forme s ub- octogonale. Pariétaux plus grands que les frontaux.
Ethmoïde large et court, immobile, précédé par un os nasal. Mâchoires
et leurs suspenseurs faisant 7-9 fois la longueur du crâne. Hyomandi-
bulaires plus courts que les os carrés et possédant une apophyse lameT
leuse engainante. Mâchoires rectilignes. Dents en lime. Cul-de-sac'
stomacal 2-3 fois plus long que large. Intestin légèrement sinueux.
Vésicule biliaire arrondie. Reins s’effdant en arrière de l’anus. Cinq
paires de branchies portant chacune une quarantaine de filaments
branchiaux. Filaments de la ligne latérale très nombreux, alternative-
ment isolés et groupés, et disposés métamériquement.
L’espèce principale du genre Eury pharynx, et la seule qui ait une
valeur indiscutable, est E. pelecanoïdes. Vaillant, 1882, dont la ligne
latérale s’étend sur toute la longueur des flancs et dont la coloration
est noirâtre.
SYNONYMIE
Eurypharynx pelecano'ides. Vaillant (1882) ;
Gastrostomus bairdii. Gill et Ryder (1883) ;
Saccopharynx plecano'ides. Günthcr (1887) ;
— hairdii. Günther (1887) ;
Eurypharynx pelecano'ides. Vaillant (1888) ;
Gastrostomus hairdii, Goode et Bean (1896), Jordan et Evermann (1896) ;
Megalopharynx longicaudatus. Brauer (1900) ;
Macropharynx longicaudatus. Brauer (1902) ;
Gastrostomus paci ficus. Bean (1904) ;
Macropharynx longicaudatus. Brauer (1906) ;
Gastrostomus bairdi. Zugmayer (1911) ;
Eurypharynx pelecano'ides. Roule (1916, 1919) ;
Gastrostomus bairdi. Nusbaum-Hilarowicz (1923).
La seconde espèce, E. lùchardi. Roule, 1914, repose actuellement
sur un seul spécimen capturé par la Princesse- Alice. Ce paraît être
un individu anormal, ayant conservé la coloration brun-jaunâtre
des jeunes E. pelecanoïdes, et dont la ligne latérale ne s’est pas
développée entièrement sur le côté droit.
31
SYNONYMIE
Eurypharynx richardi. Roule (1914, 1916, 1919) ;
Rouleina richardi. Fowler (1925) ;
Jordaniles richardi. Fowler (1925).
V
Exposé succinct de la distribution géogi^aphique. ■ — • Les Sacco-
pharynx sont des poissons rarissimes (16 individus connus, dont 5 du
Dana), appartenant à la zone abyssale (1.000 à 4.000 mètres) des
océans Atlantique et Pacifique. Les Eurypharynx sont moins rares
(une centaine connus, dont 59 du Dana). La plupart (70 %) viennent
des profondeurs comprises entre 3.000 et 4.000 mètres. Certains ont
été pêchés à 6.000 mètres. Leur habitat s’étend aux océans Atlan-
tique, Pacifique et Indien. Saccopharynx et Eurypharynx ont des
moeurs carnassières et avalent, probablement sans aucun choix, les
proies même volumineuses qui passent à leur portée.
Papers from the Dana Oceanographical Collections, N° 1.
- 32
Description de deux Cyprinidae nouveaux
DU EAC DE KONTUM (AnNAM)
PAR M. P. ChEVEY.
M. Da^vydoff, Assistant à l’Institut Océanographique de l’Indo-
chine, a rapporté, sur ma demande, en mars 1933, une petite collec-
tion de Poissons du Lac de Kontum (province de Pleiku, Annarn,
ait. 500 m.).
Ce Lac occupe le cratère d’un ancien volcan ; ses parois sont
basaltiques, le fond est recouvert d’une couche de vase grise à
Üligochètes de faible épaisseur. Ses bords sont habités par de nom-
breuses larves d’insectes ; sa profondeur est de 29 m. au maximum.
La faune ichtyologique en est pauvre, mais très intéressante. Sur
3 espèces capturées, 2 sont nouvelles pour la science. Toutes appar-
tiennent à la famille des CyprinidcB.
PuNTIUS BINOTATUS C. V.
8 exemplaires, mesurant de 9,5 à 11 cm. Espèce largement répan-
due dans rinsulinde, les Philippines et l’Indochine.
Cyclocheilichthys kontumensis n. sp. (6g. 1).
Dorsale IV -8, Anale II-5, Caudale 5-21-5, Pectorales 1-15
viennes 2-8 rayons. Ligne latérale 32 à 34, ligne transversale
, Pel-
5 1/2
4 1/2
écailles. Rayons branchiostèges 3. Branchiospines 17.
Corps allongé, prohl antédorsal faiblement convexe, prohl dorso-
caudal concave. Tête assez allongée, contenue un peu plus de 3 fois
dans la longueur du corps sans la caudale, 4 fois dans la longueur
totale du corps. La hauteur du corps est contenue de 3 1/2 à 4 fois
dans la longueur sans la caudale, de 4 1/2 à 5 fois dans la longueur
totale. Les yeux sont situés assez haut, le bord inférieur de la pupille
à l’aplomb de l’extrémité du museau ; ils sont contenus d’un peu
plus de 3 fois à 4 fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 à
2 fois 1/2 dans l’espace interorbitaire. 11 y a un bord orbitaire libre
assez épais. La bouche est antérieure, le museau assez pointu.
Bullelin du Muséum, 2- s., t. VI, n° 1, 1934.
33 —
2 paires de barbillons, les rostraux égaux au diamètre oculaire, les
maxillaires plus longs que ce même diamètre. Dents pharyngiennes
crochues 5. 3. 2-2, 3. 5.
L’origine de la dorsale est opposée à la 11® écaille de la ligne
latérale, et située plus près de l’origine de la caudale que de l’ex-
trémité du museau. Une douzaine d’écailles la séparent de l’occiput.
Sa hauteur est égale à la hauteur de la tête. Son 4® rayon osseux est
fortement crénelé sur sa face postérieure ; le profil supérieur de la
nageoire est concave. L’anale débute sous la 21® ou 22® écaille de la
Fig. 1. — Cyclocheilichthys kontumensis nov. sp.
ligne latérale ; son bord libre est rectiligne. Les pelviennes sont
insérées à l’aplomb du rayon crénelé de la dorsale. Les pectorales,
contenues de 1 fois 1/3 à 1 fois 1/2 dans la longueur de la tête, nat-
teignent jamais les pelviennes. Caudale bifurc^uée et profondément
incisée. La hauteur du pédoncule caudal est contenue de 1 2/3 à près
de 2 fois dans sa longueur ; il est entouré de 14 écailles.
Ecailles cycloïdes ; celles de la ligne latérale portent un tubule
simple, ouvert du côté antérieur en regard d’une échancrure du bord
antérieur de l’écaille.
Coloration en eau formolée : brune verdâtre sur le dos, argentée
sur les flancs et sur le ventre.
Longueur, de 12 à 20 cm.
Ce Cyprin est voisin du Cyclocheilichthys de Zwaani (M. Web.
et de Beaufort), (Fish. Ind. Austr. Arch., 111, pp. 159-160, fig. 67),
mais il s’en distingue à l’aide des caractères suivants : barbillons plus
longs ; ligne latérale incurvée vers le bas, au lieu d’être subrecti-
ligne ; pédoncule caudal ceinturé de 14 écailles au lieu de 16 ; écailles
plus grandes. Les deux caractères qui permettent de le distinguer
à première vue sont la longueur des barbillons et la forme de la ligne
latérale.
Bulletin du Muséum, 2*“ s., t. VI, 1934.
3
Osteochilus brachynotoptéroïdes n. sp. — (fig. 2).
Dorsale III-IO, Anale 1II-5, Caudale 3-19-3, Pectorales 1-13,
Pelviennes 1-8, Ligne latérale 34, ligne transversale
4 1/2
5 1/2
écailles.
Rayons branchiostèges 2.
Corps très allongé, profil antédorsal convexe, profil dorso-caudal
subrectiligne. Tête courte, contenue plus de 4 fois 1/2 dans la lon-
gueur sans la caudale, 5 fois 1/2 dans la longueur totale. Œil tout
entier au-dessus de l’aplomb de la bouche, contenu de 4 à 5 fois dans
la longueur de la tête, 2 fois 1/3 dans l’espace interorbitaire. Le
museau est épais, troncjué verticalement en avant. Bouche subinfé-
Fic. 'J. Osteochilus brachynotoptéroïdes tuiv. sp.
rieure, bordée de lèvres épaisses fortement frangées, à replis laté-
raux très développés (lig. 3) — 2 paires de barbillons, rostrau.x et
maxillaires, égaux entre eux, et faisant les 3/5 du diamètre oculaire.
Dents pharyngiennes 5.4. 2-2. 4. 5.
L’origine de la dorsale est opposée à la 9® écaille de la ligne latérale
et située plus près du museau que de l’origine de la caudale ; une
douzaine d’écailles la séparent de l’occiput. La longueur fait les 2/3
de la hauteur du corps. L’anale débute sous la 23® écaille de la ligne
latérale. Les pelviennes sont insérées sous le 4® rayon branchu de la
dorsale. Les pectorales sont aussi longues cjue le pédoncule caudal
et égales à la hauteur de la tête. La hauteur du pédoncule caudal est
contenu 1 fois 1/4 ou un peu moins dans sa longueur.
Kcailles cycloïdes, à tubule simple pour celles de la ligne latérale.
Coloration en eau formolée, brune verdâtre sur le dos, blanc jau-
nâtre sur le ventre, taches noires sur les opercules et le pédoncule
caudal.
Longueur, 13 cm. 50 à 14 cm. 50.
35 —
Cet Osteochilus est intermédiaire entre VO. branchynotopterus et
VO. Hasselti. Il se rapproche du premier par les proportions du corps
et du pédoncule caudal, et par le nombre de rayons de la* dorsale,
mais il en diffère par l’écaillure, la longueur des barbillons et la
proportion des yeux, qui le rapprochent, au contraire, du second.
Les deux espèces à' Osteochilus dont se rapproche VO. brachyno-
topteroides sont à affinités insulindiennes. Le Cyclocheilichthys de
Fig. 3. — Bouche à’ Osteochilus hrachynoiopteroides nov. sp.
Zwaani, que j’ai signalé comme le plus voisin de C. koniumensis,
est un poisson de Sumatra. Enfin Puntius binotatus est également
répandu dans l’Insulinde, Malacca et les Philippines. La présence
des 3 espèces Puntius binotatus, Cyclocheilichthys kontumensis et
Osteochilus brachynotopteroides sur les hauts plateaux de la Chaîne
annamitique confirme les affinités faunistiques étroites, maintes
fois signalées, existant entre l’Indochine et l’Insulinde. Un exposé
détaillé de cette question, basé sur l’étude de la faune ichtyologiqe
d’eau douce, a été récemment donné dans le IV® Mémoire de l’Ins-
titut Océanographique de l’Indochine {Poissons des campagnes du
« de Lanessan », I, par P. Chevey).
(Laboratoire d’Ichthyologie de l’Institut Océanographique
de l’Indochine.)
36 —
Note sur les Gobioïdes
DE LA COLLECTION DU MUSÉUM MÉTROPOLITAIN DE N AN Kl N
PAR M. Johnson T. F. Chen.
La petite collection qui fait l’objet de cette note m’a été envoyée
récemment par le H. W. Wu, ichthyologiste du Muséum Métro-
politain de Nankin. Les 14 espèces c[ui y figurent proviennent pro-
bablement de Tché-Fou et de Fou-Tchéou, aucune localité précise
n’ayant été indiquée par le donateur. L’une des espèces doit être
considérée, à notre avis, comme nouvelle. Les autres sont bien con-
nues, sauf trois qui n’ont pas été jusqu’ici signalées dans la Chine.
Fleotridés :
1. Hypseleotris cincta (Dabry).
= Eleotris swinhonis Günthek.
= Eleotris brachysoma Bleekeu.
= Alicropercops dabryi borealis Nichols.
2 exemplaires, longueur 31 mm. et 32 mm., caudale non com-
prise.
Eleotris swinhonis et Micropercops dabryi borealis concordent
parfaitement avec Philypnus cinctus Dabry dont nous avons
examiné le type au Muséum de Paris. Eleotris brachysoma Bleeker a
été réuni à l’espèce de Gunther par l’auteur lui-même (Rév. Esp.
Eleotr., p. 78).
2. Odontobutîs Wui nov. sp.
Corps allongé, cylindrique antérieurement, un peu comprimé vers
la queue ; sa hauteur contenue 5 fois 5/6 dans la longueur sans la
caudale ; longueur de la tête 3 fois 1/9. Tête aussi large que haute.
Museau rond-obtus, un peu plus long que l’œil, dont le diamètre
est compris 4 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Espace interorbi-
taire concave, presque aussi large que le diamètre de l’œil. Bouche
petite ; maxillaire inférieure dépassant un peu le supérieur qui
arrive au niveau du bord antérieur de l’œil. Dents coniques, disposées
en plusieurs rangées formant une bande sur chaque mâchoire. Langue
tronquée. Fentes branchiales assez larges. Préopercule sans épines.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934.
— 37
Branchiospines du premier arc ; en forme de grain de pollen sur le
côté interne, lancéolées sur l’externe. Tête, à l’exception du museau,
de l’espace inter or bit aire et de la face inférieure, couverte d’écailles
cycloïdes. Corps entièrement couvert d’écailles cténoïdes, mais
celles du ventre et de la base de la pectorale aussi cycloïdes et
plus petites. Anus situé à égale distance du bord postérieur de l’œil
et de la base de la caudale.
Dorsales bien séparées ; la première commence au-dessus du tiers
antérieur de la pectorale ; sa troisième épine, la plus longue, égale
aux 2/3 de la hauteur du corps. Deuxième dorsale débutant un peu
plus en arrière que l’aplomb de l’anus ; ses rayons, les plus longs.
Odonlohutis Wui riov. sp,
Fig. 1. — La disposition des génipores et des écailles à’ Odonlohutis W ui sp. nov.
égalant les 5/6 de la hauteur du corps ; sa base mesure les 4/7 de la
longueur de la tête. Anale opposée et semblable à cette dernière.
Pectorales lancéolées, égalant les 8/11 de la longueur de la tête.
Ventrales séparées, atteignant l’anus. Caudale arrondie, aussi longue
que la pectorale. Pédoncule caudal 2 fois 2/7 aussi long que haut ; sa
hauteur à peu près la moitié de celle du corps.
Système des génipores en état primaire. C’est-à-dire qu’on peut
trouver, sur le préopercule, une série sous-orbitaire (A) et trois
séries longitudinales préoperculaires {h, C, d). 3 séries en sens
différents sur l’opercule : l’une [at) la plus longue, est transversale,
située parallèlement au bord antérieur de l’opercule ; les deux
autres [os, oi) sont très courtes et obliques, la supérieure se trouve à
l’angle supra-postérieur de l’oipercule descendant obliquement en
arrière ; l’inférieure, vers le bas, se dirigeant un peu en haut et en
arrière. Il existe à la face inférieure de la tête, deux séries longi-
tudinales sous-mandibulaires ainsi que deux autres sous-préoper-
culaires. Il y en a encore une petite série longitudinale (æ) placée
sur le sillon supra-préoperculaire, une série transversale (P) en
— 38
arrière de l’orbite, une série longitudinale (r) se trouve de chaque
côté du nez et un petit groupe à côté de la narine antérieure.
Coloration en eau formulée : d’un brun violâtre mélangé de noir
sur le dos et les côtés. Dorsales, caudale ornées de lignes de points
noirâtres. Une tache noire sur la base de la pectorale. Les autres
nageoires sont en couleur uniformes.
D. VIII-1 11 ; A. I 9 ; P. 15 ; C. ? + 16 + 3. Ecailles : L. long. 37 ;
L. transv. 13 ; Prédors. 25. Branchiospines du l®’" arc : 2 (?) -|- 5
sur le côté interne ; 3 + 8 sur le côté externe.
Longueur totale 70 mm. caudale non comprise.
Très voisine d’Odontobutis Xanthi (Günther), cette espèce en
diffère par les écailles et les rayons plus nombreux. Je me fais un
plaisir de la dédier à M. le IK Wu.
Gobiidés :
3. Chloea sarchynnis Jordan et Snyder.
2 exemplaires, longueur sans la caudale 40,5 mm. et 41,5 mm.
Il me semble que cette espèce ne se rencontre que dans la région
japonaise.
4. Ctenogobius giurinus (Butter).
2 mâles : longueur 63 mm. et 64,5 mm., 1 femelle : 52,5 mm.,
caudale non comprise.
5. Ctenogobius gymnauchen (Bleeker).
2 exemplaires : longueur sans la caudale 37 mm. et 37,5 mm.
Cette espèce ne me paraît pas avoir été signalée jusqu’ici en
Chine.
6. Mugilogobius Daoidi (Sauvage).
3 exemplaires, longueur totale de 37,5 mm. à 47 mm., caudale
non comprise.
7. Tridentiger bifasciatus Steindachner.
1 exemplaire : longueur sans la caudale 31 mm.
8. Triænopogon barbatus Günther.
1 exemplaire : longueur sans la caudale 53 mm.
9. Chasmichthys gulosus (Guichenot MS.).
= Chasmias misakius Jordan et Snyder.
1 exemplaire, longueur totale 53 mm., caudale non comprise.
Signalée en Chine pour la première fois.
10. Awaous melanocephalus (Bleeker).
= Gobius Hoepplii Wu.
Un spécimen unique (à longueur sans la caudale 94,5 mm.), qui
a servi, en 1931, à M. Wu pour décrire le Gobius Hœpplii. Après un
— 39
nouvel examen, je n’hésite pas à le ramener à A. melanocephalus
(Blkr.), puisque tous ses caractères s’y appliquent parfaitement.
11. Acanthogobius flavimanus (Schlegel).
2 exemplaires à longueur totale 95 mm. et 98 mm., caudale non
comprise.
Chez ces deux exemplaires, il existe IX épines à la première dorsale
ail lieu de Vlll, nombre normal donné par Schlegel. C’est un carac-
tère variable que j’avais rencontré également chez V Acanthogobius
ommaturus (Rich.).
Gobius stigmothonus Richardson, espèce décrite incomplètement
par l’auteur, est probablement une synonymie de cette espèce.
12. Periophthalmus cantonensis (Osb.).
2 exemplaires : longueur sans la caudale 37,5 mm. et 39 mm.
13. Apocryptichthys sericus Herre.
= Apocryples Pellegrini Wu.
Un exemplaire ; longueur sans la caudale 61 mm.
M, Wu m’a fait connaître que son espèce nouvelle provenant de
Fou-Tchéou doit être identifiée à l’espèce de Herre, ainsi que je puis
m’en convaincre par l’examen du spécimen type ci-dessus.
14. Odontamblyopus rubicundus (H- R-).
= Sericagobioides Lighti Herre,
= Tænioides Lirnboonkenyi Wu.
Un exemplaire : longueur sans la caudale 127 mm.
Les espèces chinoises appartenant au genre Tænioïdes qui ont
des écailles rudimentaires, la ligne latérale imperceptible à l'œil
nu, les pectorales et la caudale plus longues, les séries de génipores
non élevées, les rayons des nageoires impaires non enveloppés par
une peau épaisse et pas de barbillons sur la face inférieure de la
tète, me paraissent devoir être toutes placées dans cette espèce
d’HAMiLTON Buchanan.
(Laboratoire de M. le Processeur L. Roule.)
POLYCHÈTES NOUVELLES DE L’AnNAM
PAR M. Pierre Fauvel.
Ces deux espèces ont été recueillies par M. Dawydoff.
Halosydn? (Alentia) annamita n. sp. — ffig. I).
Diagnose. — Corps aplati, atténué aux deux extrémités. 44-46 séti-
gères. Prostomium à deux lobes postérieurs arrondis portant deux
yeux et à deux lobes antérieurs subcylindriques avec l’autre paire
d’yeux insérée en dessous et presque à leur extrémité. Repli nucal
peu marqué. Antennes latérales beaucoup plus courtes que les
palpes (1/4), à insertion subterminale. Antenne médiane... ? —
Palpes lisses, longs, effilés. Un gros tubercule facial. Cirres tentacu-
laires un peu plus courts que les palpes. Antennes et cirres lisses.
Cirres dorsaux subulés, aussi longs que les soies ventrales. Cirres
ventraux acuminés, plus courts que les parapodes. 18 pairs d’élytres
orbiculaires, molles, incolores, sauf un point foncé sur l’élytropbore,
lisses, sans franges ni papilles, insérées sur les segments 2, 4, 5, 7...
23, 26, 29, 32, 35, 38, 41, les dernières recouvrent l’extrémité du
corps. — ■ Rame dorsale peu développée, à long acicule saillant
engainé. — Soies dorsales p u nombreuses, capillaires, très minces,
très finement denticulées, beaucoup plus courtes que les ventrales
(fig. 1, a, b). Soies ventrales très nombreuses, longues, transpa-
rentes, les supérieures minces, allongées, très finement denticulées,
à extrémité mousse, les inférieures plus courtes, dilatées, garnies
d’assez longues épines, à pointe obtuse finement denticulée et ter-
minée en court rostre faiblement échancré (fig. 1, c, d, e).
L. = 13 à 18 mm., sur 3 à 7, pieds compris.
Coloration, dans l’alcool : Dos rayé de taches transversales bru-
nâtres sur plusieurs segments, suivis de deux blancs, puis de trois
pigmentés. Postérieurement, l’alternance est moins régulière et la
coloration plus vague. Elytres incolores, sauf tache foncée sur l’ély-
trophore.
Localités. — - Poulo-Condore. Avril 1931. — ■ Thuy-Trian, Nha-
trang. Août 1931. — ■ Raie de Tourane. Septembre 1931.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934.
— 41
Cette espèce est très voisine de V Alentia gelatinosa dont elle diffère
par ses antennes latérales plus courtes, le repli nucal moins marqué,
les yeux antérieurs insérés plus en avant et sous les lobes du prosto-
mium, les élytres moins molles et sans papilles et les soies ventrales
à rostre moins nettement bifide.
Fig. 1. — Alentia annamila. — a, parapode cirrigère X 30 ; 6, parapode élytrigèrc X 30 ;
c, d, e, soies ventrales : supérieure, moyenne, inférieure X 400 ; /, soie dorsale X 400.
Nereis torta n. sp. — (fig. 2-3).
Diagnose. — Heteronereis Corps nettement divisé en 3 régions ;
une antérieure, large, aplatie, à soies atoques, comprenant 14 seg-
ments sétigères, une région moyenne épitoque à soies en palette et
à lamelles bien développées, une région postérieure atoque, cylin-
drique, contournée en queue de cochon. - — Antennes et palpes
rabattus sur la bouche, peu visibles d’en dessus. 4 gros yeux à tache
blanchâtre, les antérieurs dirigés un peu en dessous. Prostomium
non prolongé en bec (fig. 2, b). Cirres tentaculaires postérieurs attei-
gnant, en arrière, le 5®-6® sétigère, les autres paires plus courtes.
Cirres dorsaux des 7 premières paires renflés entête d’oiseau avec un
filament terminal (fig. 3, a), les 7 suivants simplement subulés
riG. 2. — Nereis iorta. — Trompe, 6, face dorsale X 40 ; a, face ventrale X 40.
IG. 3. — Nereis torta. — a, 7® parapode X 60 ; 6, 12® parapode X 60 ; c, parapode épi-
toque X 60 ; d, parapode de la 3® région X 60 ; e, serpe homogomphe dorsale X 400 ;
/, serpe hétérogomphe ventrale X 400 ; g, serpe de la 3® région X 400 ; h, acicule de la
queue X 400 ; i, soie en arête du 10® sétigère X 400.
— 43 —
(fig. 3, b), le 14® très petit. Au 15® apparaissent les lamelles pédieuses
et les soies en palette. Cirres dorsaux crénelés. La languette supé-
rieure du cirre ventral n’est pas bilobée. Dans la région antérieure,
parapodes à deux languettes dorsales sub-égales, courtes, obtuses.
Languette inférieure ventrale obtuse, aussi longue que les dorsales.
Cirres dorsaux et ventraux courts, subulés. Soies en arête à article
terminal court (fig. 3, i). Serpes hétérogomphes ventrales à article
de longueur moyenne, cilié, terminé en rostre un peu renflé (fig. 3, f).
A partir du 10® sétigère, une serpe homogomphe dorsale à article
cilié, à rostre allongé, faiblement incurvé (fig. 3, e). Dans la région
caudale, tordue, parapodes rudimentaires, sans, soies en palette,
progressivement réduits au long cirre dorsal et à deux petits lobes
coniques soutenus par un gros acicule foncé et portant quelques
rares et très petites soies en serpe hétérogomphe (fig. 3, d, g, h). ■ — ■
Paragnathes de la trompe coniques : Groupe I = 1 ou 2 l’un derrière
l’autre ; Il = arcs à deux rangs ; III = un large groupe transversal
à trois rangs ; IV = amas triangulaires ; V = O ; VI =, de chaque
côté, un rang de 3 ou un petit groupe ovale de 7-8 ; VII-VTII = un
seul rang de 10-12 de taille variable (fig. 2, a, h).
L. = 10 à 13 rnm., non compris la queue de 5 à 6 mm.
Coloration, dans l’alcool, région antérieure blanc laiteu.x, région
moyenne jaunâtre, queue plus pâle avec gros acicides foncés.
Localité : Nhatrang, Juin, 1931.
— 44 —
Sur l’Apus granarius lucas 1886
ÉTUDE DU TYPE
PAR M. Henri Gauthier.
M. le Professeur Gravier a bien voulu m’envoyer en communica-
tion des échantillons de plusieurs espèces d’Apus appartenant au
Muséum national d’histoire naturelle. Parmi ces Notostracés j’ai
pu notamment examiner tout à loisir le type de VApus granarius
décrit en 1886 par Simon d’après Lucas (in Utt.) La diagnose, de
Lucas est assez précise, mais elle passe sous silence la forme de
l’organe nuchal et le nombre des segments apodes, caractères qui
depuis quelques années semblent devoir être d’un réel secours. Sur-
tout elle n’est appuyée d’aucune figure, (iette lacune est, à mon avis,
d’autant plus grave que le groupe est fort difficile et que précisément
plusieurs espèces voisines du granarius ont une position systématique
encore douteuse. Puiscjue l’occasion m’en est donnée, je ne crois
pas inutile de faire connaître par l’image certains des caractères
principaux de cet échantillon.
Il s’agit d’un qui s’est coupé en deux un peu en arrière du
bouclier, soit à la suite d’une macération, soit au cours d’une mani-
pulation antérieure Cette détérioration n’a plus grande impor-
tance, puisque les caractères cjui ont ainsi disparu, et qui ne peuvent
prêter à aucune ambiguïté, sont déjà connus, notamment la longueur
totale (15,5 + 25,5 soit 40,5 mm.) et le nombre des segments décou-
verts (33). Les cercopodes sont mutilés vers leur milieu mais nous
connaissons leur longueur (19 mm.). Les flagelles de la première paire
de pattes sont intacts. Comme Lucas l’avait indiqué, le flagelle
postérieur dépasse de beaucoup (de 5 mm. environ) les angles posté-
rieurs du bouclier, tandis que les flagelles antérieurs sont très courts :
ils atteignent respectivement l’extrémité postérieure de la glande du
test et le milieu de cette même glande. La fig. 2, c, donne leurs
dimensions relatives. L’organe nuchal, vu de dos, est franchement
triangulaire (fig. 2, B). Vu de profd, il est trop déformé pour que je
puisse en donner un dessin, mais il me paraît avoir la même silhouette
que celui de VApus numidicus Grube 1865, c’est-à-dire qu’il serait
1. Cf. Ann. Soc. ent. Fr., 1886, 446-447.
2. Simon avait eu entre les mains de nombreux exemplaires (« exempla multa ad
maximam partem maria ! ») .
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 1, 1934.
— 45 —
entièrement plat, sur une légère saillie de la région postoculaire. La
carène supra-antennaire apparaît légèrement granuleuse lorsqu’on la
place en demi-émersion. L’endite du deuxième article de l’endopo-
dite, sur la deuxième paire de pattes, dépasse très nettement le
troisième article, unciné, de cet endopodite (lig. 2, D).
Le telson semble plus caractéristique, pour autant que les carac-
tères que je souligne ici se montreront constants lorsque l’espèce sera
mieux connue. Il est très court, et hérissé sur ses flancs et sur sa
face ventrale de nombreuses petites épines, assez courtes mais aiguës
(lig. 1 et fîg. 2, A). Des épines analogues se retrouvent sur la face
antérieure des cercopodes : A, par la face dorsale, B, par la face ventrale.
ventrale des segments abdominaux apodes en avant de la rangée
normale d’épines submarginales. Les cercopodes portent, sur leurs
faces dorsale et ventrale, surtout sur leur face ventrale (fig. i, A
et B et fig. 2, E) des épines courtes et larges à leur base, mais mousses
souvent même, en certains points, de vrais tubercules, tandis que
leur flanc externe est au contraire hérissé d’épines longues et aiguës,
serrées les unes contre les autres. L’ensemble, à un faible grossisse-
ment, donne à la région postérieure du corps un aspect rugueux,
granuleux, auquel, je pense, le nom spécifique fait allusion. Des
caractères à peu près identiques se retrouvent, il est vrai, chez l’A.
numidicus. Toutefois, la marge ventrale postérieure du telson, chez
A. granarius, porte de dix à quinze épines massives, peu aiguës,
1. Contrairement à ce qu’a observé Ghigi (Aui Soc. ilal. sc. nal., LX, 1921, p. 169) ,
de telles épines s’observent généralement aussi chez A. numidicus (exemplaires d’Al-
gérie). Seuls de rares exemplaires en sont à peu près dépourvus.
presque des tubercule s, qui donne au telson vu de côté (fig. 2, A) un
aspect particulier que l’on retrouve un peu chez VA. numidicus
d’Algérie, mais à un bien moindre degré.
Les segments apodes sont au nombre de 11, et l’échancrure posté-
rieure du bouclier porte une soixantaine d’épines qui ne s’aper-
çoivent qu’à un fort grossissement, tellement elles sont menues et
peu saillantes (« granulis minutissimis vix perspicuis »), tandis que
Fig. 2. — Apiis granariits Lucas 188G (tyjic). A : Les trois derniers segments et la
région antérieure des cercopodes, vus de côté ; B : l’organc nuchal, vu de dessus ;
C : les llagelles de la patte I ; /> : l’extrémité de la patte 1 1, droite, face externe ;
E : le cercopode gauche, face ventrale, dans sa région antérieure, à un tort grossisse^
ment (double du grossissement do la fig. A.)
chez A. numidicus elles sont petites, mais bien distinctes et générale-
ment moins nombreuses.
Je n’ai pas connaissance que, depuis Lucas et Simon, cette espèce
ait été sérieusement étudiée et surtout figurée Il serait donc témé-
raire, de ma part, de prétendre discuter sa valeur spécifique et ses
caractères distinctifs sur un simple échantillon, fût-ce le type.
1. Gnici (loc. cil.) figure le 3® article de l’endopodite de la {)alte II et un groupe de
trois segments apodes, d’après des échantillons dont il n’indique pas la provenance.
D’après Gurney (1921) VApus décrit en 1901 par .Saks de l’Asie centrale ne serait pas
un granarius, mais appartiendrait à une autre forme spécifique, que Gurney nomme
asiaticus et dont il a reçu des échantillons de Bagdad.
— 47
Les Oligochètes de la Guyane française
ET D’AUTRES PAYS DE D AMÉRIQUE DU SUD
(Communication préliminaire)
PAR LE L. CerNOSVITOV.
(de l’Institut de Zoologie de l’ Université Charles, à Prague)
J’ai eu la possibilité d’étudier les riches collections d’oligochètes
récoltées en majeure partie par la Mission Geay dans la partie sep-
tentrionale de l’Amérique du Sud et qu’a bien voulu me communiquer
le professeur Ch. Gravier. Je tiens pour un devoir très agréable de
lui présenter mes sincères remerciements.
Le matériel en question présente un grand intérêt au point de
vue systématique aussi bien que géographique. Il provient en grande
partie de la Guyane française, d’où nous ne connaissons à l’heure
actuelle qu’une espèce d’Oligochètes décrite par M. le professeur
E. Perrier en 1872 sous le nom cVAnteus gigas et dont la position
systématique reste incertaine. La collection cjue j’ai étudiée contient
les espèces suivantes provenant de cette région.
Siephensoniella marina (Moore).
Pheretima hawayana (Rosa). f. ty-
pica.
Pheretima rodericensis (Grubc).
Pheretima [houletti Perrier ?).
Dichogaster bolaui Mich.
Dichogaster modigliani (Rosa).
Dichogaster sp.
Eudrilus eugeniæ (Kinb.).
Thamnodrilus duodenarius Mich.
Thamnodrilus tenkatei (Hors.), var.
geayi. n. var.
Thamnidrilus sp.
Rhinodrilus longus n. sp.
Rhinodrilus sp.
Pontoscolex corethrurus (Müll.).
Meroscolex guianicus n. gcn. n. sp.
Meroscolex longissimus n. gen.
n. sp.
Glossoscolex sp.
? Eisenia fœtida (Sav.).
? Bimastus tennis (Eisen).
La liste ci-dessus peut être complétée par les espèces suivantes,
recueillies dans le contesté franco-brésilien, espèces qui présentent
un grand intérêt zoogéographique.
Dichogaster affinis (Mich.). Neogaster americanus n. gen.
Wegeneriella michaelseni n sp.
Rhinodrilus longus n. sp.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n’ 1, 1934.
^ 48 —
Les matériaux que j’ai reçus pour étude contiennent les espèces
suivantes, trouvées en Guyane Française, Venezuela, Brésil, Equateur,
Colombie , Pérou et Bolivie.
Chytræidæ.
Stephensoniella, marina (Moore).
Guyanne française. Ilet la Mère. N° 3764 (n'’ 23, 1904),
Megascolecidæ
Megascolecinæ
Gen. Plutellus E. P<rr.
Pluteilus peregrinus n. sp. — (fig. 1-4).
Amérique du Sud, loc ?
Mission Geay col. n” 6, 1911. .5 exemplaires.
La localité n’est pas désignée, mais en tout cas le ver a été récolte
dans la partie septentrionale de l’Amérique du Sud : Vénézuéla ? Guyane
française ? ou Brésil du Nord, contesté franco-brésilierj, d’où provieiment
les autres matériaux de la Mission Geay.
Longueur, 100 à 160 mm. Epaisseur de la partie antérieure
9-10 mm. Nombre de segments de 78 à 148. Tête épilobique ou
presque tanylobique. Prostome et premier segment sur la face
dorsale avec un profond sillon médian qui est aussi distinctement
prononcé au bout postérieur du corps. Premier pore dorsal dans le
sillon intersegmentale 4/5, Pores néphridiaux à la hauteur des
soies c. Dans la partie antérieure du corps aa = hc — 2ab ; cc = l/2u ;
cd = i il2-2ab. Soies étroitement géminées. x\ux segments post-
clitelliens — ■ aa = bc = 2ab, cd) ab -, dd — l/3u. Dans la partie
postérieure du corps ab (aa (bc ; cc = l/2u ; cd de difi'érente gran-
deur variant de 2/3ab à 2ab.
Estomac musculeux fortement développé. Œsophage dans les
segments 14 et 15, fortement dilaté. Vaisseau dorsal double. Der-
nière paire de vaisseaux latéraux dilatés dans le 12® segment.
Dissépiments 6/7-10/11 un peu, 11/12-14/15 très épaissis.
Clitellum occupant les segments 14 1/2, 14-16, 16 1/2 (2 1/2-
3 1/2 segm.). 5 ou 6 papilles glandulaires (fig. 2) impaires dans les
intervalles des sillons intersegmentaires 16/17, 18/19, 19/20, 20/21,
21/22 ou 22/23. Sur le bord antérieur du segment 18 à la hauteur
des soies b une paire de papilles ovales. Dans leur voisinage au milieu
du segment entre a et 6 les orifices des prostates. Sur de petits mame-
lons. Au bord postérieur des segments 4-12 sur la ligne médiane
ventrale 9 papilles rondes augmentant de grandeur vers le clitellum.
— 49 —
Prostates grandes, décrivant des circonvolutions (fig. 4) sont
dirigées en avant et s’étendant dans 2-4 segments. Soies génitales
[ah du 18® segment) longues de 3-3,5 mm., leur bout externe effilé
et recourbé présentant d’un côté des petites dents de scie (fig. 1).
Deux paires de testicules libres et d’entonnoirs séminaux dans les
segments 10 et 11. Trois paires de sacs spermatiques sur les dissé-
piments 9/10 (9 segm.), 10/11 (10 segm.) et 11/12 (12 segm.), la paire
postérieure en forme de grappe, les deux paires antérieures étroites
et longues.
Cinq paires de spermathèques s’ouvrent à la ligne a dans les
sillons intersegmentaires 4/5-8/9. Ampulle long dilaté à l’extrémité.
A l’endroit où il passe en court canal de sortie s’ouvre un court
diverticule mesurant 1/4-1 /2 de longueur de l’ampoule (fig. 3).
Gen. Fheretima Kinb.
Pheretima hawayana (Rosa) typica.
? Guyane française. Mission Geay col. n° 3222, 1902 (n° 24, 1904),
1 exempl, fortement macéré ; Brésil. Mr. Wagner, col. n° 63 ; id. loc ?
Pheretima hawayana (Rosa) var. harhadensis (Bedd.).
Brésil, loc ? Mr. Wagner col. n® 63.
Pheretima rodericensis (Grube).
Guyane française. Morne de Montabo, dans la terre végétale, fevr. 1902,
Mission Geay col. n“ 2832.
Pheretima elongata (E. Perrier).
Pérou, loc ? Mr. Baraquin col. 1863. 2 exempl. immatures.
Pheretima (houlleti E. Perr. ?).
Guyane française. Ileî Père. Sol humide, 20 m. au-dessus du niveau de
la mer. Mission Geay col. avr. 1901, n° 2935. Exempl. macérés.
Pheretima sp. ?
Brésil. Rio de Janeiro. Serres du Muséum. Mr. Houllet, col. 1878.
Exempl. immatures.
Vénézuela. Haut Carsevenne (Rio Apura), Mission Geay, col. 1896,
fragments d’exempl. immat.
OcTOCHÆTINÆ.
Gen. Dichogaster Bedd.
Dicho gaster bolaui (Michlsn).
Guyane française. Mission Geay col. Loc. ? — St. Georges d’Oyapock,
n° 1129, 1900 ; n° 1931, 1900 ; n® 268 1900 (n° 45). — Bas Mahury n° 3806,
1902. — Ounary n° 1534, 1901 ; 1900. — ? llet le Père, sol humide 20 m.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
4
50
au-dessus du niveau de la mer, n° 2935, avr. 1901. — ? Montabo, à peu
de distance de la mer, dans la terre végétale recouvrant les roches. N® 2831,
îévr. 1902. — Ile de Cayenne, n® 3783 (n® 25, 1904).
Dichogaster affinis (Michlsn.).
Brésil. Bas Carsevonne. Mission Geay, col. n° 149, 1898.
Dichogaster modigliani (Rosa).
Guyane française. Loc ? Mission Geay, col. n° 2899 (n° 73), 1902.
Dichogaster sp.
Guyane française, Mission Geay col. — St. George d’Oyapcck, n° 1132,
1900 ; n° 1136, 1901. — Camopi, n° 1246, 1900. — Maroni, Saint-Hermina,
n° 3687, 1902. — Ilet le Père (près d’une source), n° 2897, 1902.
? Brésil. Bas Carsevenne. Mission Geay col., 1899. Exempl. desséchés. — ■
Bas Carsevenne (contesté franco-brésilien), n° 148, 1898 ; n° 149. 1898.
Vénézuela. Haut Carsevenne, Mission Geay col., n° 63, 1898.
Equateur Loc. ?, Mr. André col., 1898.
Colombie. Loc. ?, n° 39, 1896.
G3n. Wegeneriella M i ch.
Wegeneriella michaeiseni n. sp. — (fig. 5 7).
Brésil. Bas Carsevenne, Mission Geay col., n° 148, 1898 ; n“ 149, 1898,
3 exempl.
Longueur 35-52 mm. Epaisseur de la partie antérieure 1,5 mm.
Nombre de segments de 92 à 112. Soies étroitement géminées. Aux
segments préclitelliens ah = cd -, aa = bc •, dd = 2 j3u, aux segments
postclitelliens ab = cd -, aa un peu plus petit que bc, dans la partie
postérieure du corps ab = cd ; aa{bc ; dd = l/3w.
Dissépiments de la partie antérieure du corps non épaissis. Anses
latéraux dilatés dans les segments 10-12. Estomac dans le segment 6.
Œsophage derrière le dissépiment 17/18 fortement dilaté. Deux paires
de glandes calcaires (hg. 5) en forme de rein dans les segments
14 et 15. Chaejue paire s’ouvre dans l’intestin par un court canal
commun dans la partie postérieure du segment 14.
Appareil excréteur probablement de type méronéphridique, mais
il n’a pas été possible de l’étudier en détails d’apres le matériel mis
à notre disposition.
Clitellum (fig. 6) occupant les segments 13-20. Sur la face ventrale
de la moitié postérieure du segment 16 et de la moitié antérieure du
segment 20 de petites fosses rondes réunies par un étroit sillon sper-
matique double, dans lequel s’ouvrent deux paires de pores prosta-
tiques sur les segments 17 et 19 et une paire de pores génitaux mâles
sur le segment 18. Prostates simples peu tordues avec un canal de
sortie rétréci. Soies ventrales aux segments 17 et 19 transformées
— 51 —
en soies génitales (fig. 7) atteignant 380 [J., environ, un peu recour-
bées, en forme de zigzag avec de petits nodules (bouts externes
cassés).
Deux paires de testicules libres et d’entonnoirs séminaux dans les
segments 10 et 11. Deux paires de sacs spermatiques formés par les
dissépiments 9/10 (segm. 9) et 11/12 (segm. 12). Trois spermathèques
impaires s’ouvrent sur la ligne ventrale médiane dans les sillons
intersegmentaux 6/7, 7/8, et 8/9. Ampoule divisée par un étrangle-
ment en deux parties. Canal de sortie court et étroit entouré d’une
couche épaisse de muscles.
Gen. Neogaster nov. gen.
Soies géminées. Estomac œsophagal occupe un segment. Deux
paires de glandes calcaires dans les segments 14 et 15. Chaque paire
s’ouvre dans le segment 14 par un orifice commun dans l’intestin.
Appareil excréteur méronéphridique (?). Deux paires de prostates
dans les segments 17 et 19, la paire postérieure est beaucoup plus
petite que l’antérieure. Une paire de poches copulatrices dans le
segment 18. Deux paires de testicules libres et d’entonnoirs séminaux
dans les segments 10 et 11. Spermathèques paires sans diverticules,
il en a plus de deux paires, dont la dernière s’ouvre dans le sillon
intrasegmentaire 8/9.
Neogaster americanus n. sp. — (fig. 8-13).
Brésil. Bas Carsevennc. Mission Geay col., n° 148, 1898 ; n° 149, 1898.
Longueur de 45 à 60 mm. Epaisseur de la partie antérieure 1,5 mm.
Nombre de segments 90-115. Soies géminées. Aux segments préclitel-
liens aa = bc -, aa 2 ij2 ab -, dd = ij2u. Dans la partie postérieure
du corps aa — hc ] ab = cd ; dd{lj2u. Premier pore dorsal dans le
sillon intersegmentaire 4/5.
Dissépiments 5/6-12/13 un peu épaissis. Dernière paire d’anses
latéraux dans le segment 13.
Œsophage musculeux peu développé dans le segment 6. Œso-
phage fortement dilaté derrière le dissépiment 17/18. Deux paires
de glandes calcaires en forme de reins, présentant une structure
laminée typique. Chaque paire s’ouvre dans l’intestin par un court
canal commun dans la partie postérieure du segment 14.
Méronéphridies (?) disposés en 2-3 ou, plus rarement, en 4 lignes
longitudinales de chaque côté du corps.
Clitellum (fig. 8) occupe les segments 13-20. Tubercula pubertatis
aux segments 1/2 13-1/3 16, au-dessus des soies b. Papilles ovales
sont situées sur le côté ventral du segment 14. Une grande excava-
tion triangulaire est située dans la partie postérieure du segment 16.
— 52 —
Elle s’étend aussi sur le segment 17, une autre petite excavation de
forme ovale se trouve dans la moitié antérieure du segment 20.
Figs. 1, 2, 3, 4, Pluteïlus peregrinus n. sp. ; Figs 5, 6, 7. Wegeneriella michælensis n. sp ;
Figs 8 à 13. Neogaster americanus n. g., n. sp. ; Figs 14, 15. Tharnnodrilus ienkatei
Horst, var. Geayi n. var. ; Figs 16, 17, 18. Rhinodrilus longus n. sp. ; Figs 19-20,
Rhinodrilus annulatus n. sp. ; Fios 21 à 24, Diachæia carserçenica n. sp. ; Figs 25
à 29, Meroscolex guianicus n. g., n. sp. ; Figs 30-31, Meroscolex longissimus n. g. n.
sp. ; Fig. 32, Andioscolex Geayi n. sp.
Orifices externes des prostates (segm. 17 et 19) sur les papilles
en forme de X s’étendant sur les segments 17-19. Orifices des bourses
copulatrices en forme de fentes sur le segment 18. Soies ah des seg-
— 53 —
ments 17 et 19 modifiées en soies génitales mesurant 1-1,2 mm. envi-
ron de longueur. Elles présentent deux types : 1*^ soies lisses (fig. 12),
faiblement recourbées, effilées avec de minces plaquettes à l’extré-
mité formant une sorte de longue cuillère ; 2° soies plus épaisses,
obtuses avec des excroissances en forme d’écailles {fig. 13) munies à
l’extrémité d’appendices (fig. 11) en forme d’ailettes formant une
sorte de bêche.
Paire antérieure de prostates enroulées est plus développée que la
paire postérieure. Bourses copulatrices aux parois musculeuses avec
une petite cavité dans laquelle s’ouvrent par un orifice commun les
conduits déférents (fig. 10).
Deux paires de testicules libres et d’entonnoirs séminaux dans les
segments 10 et 11. Deux paires de sacs spermatiques formés par les
dissépiments 9/10 (9) et 11/12 (12).
Trois paires de spermathèques s’ouvrent dans les sillons inter-
segmentaires 6/7, 7/8, et 8/9 à la ligne des soies ventrales. Chez un
exemplaire les spermathèques renfermaient de longs spermato-
phores (fig. 9) tubiformes dilatés à l’extrémité interne.
Glossoscolecidæ
Thamnodrilus (Thamnodrilus) duodenarius Mich.
Guyane française. Camopi, Mission Geay col., n° 1247, 1901.
Thamnodrilus (Thamnodrilus) tenkatei (Horst) var. Geayi n. var.
(fig. 14-15).
Guyane française. Loc. ?, Mission Geay col., 1901. 4 exempl.
Longueur 212-236 mm. Epaisseur jusqu’à 9 mm. Nombre de seg-
ments jusqu’à 131. Corps rond dans toute sa longueur, ce n’est que
chez un exemplaire que le bout postérieur est aplati et un peu dilaté
(5 mm. d’épaisseur et 7 mm. de largeur). Soles intimement géminées.
Dans les segments antéclitéliens aa hc, ah 2cd dd 2/3u. Dans la partie
moyenne du corps aa}hc -, ab = 1 ij2cd ; dd = 1/2m. Sur les derniers
segments les soies un peu allongées et plus épaisses, aa = bc ; ab = cd ;
dd (i/2u. Dernière paire d’anses latérales dans le segment 12. Dissé-
piments minces.
Clitellum occupe les segments 15, 16-27, Tubercula pubertatis
porté par les segments 17-27. Soies ab du segment 24 modifiées en
soies génitales (fig. 14), sur de fortes papilles ovales. Elles sont
droites à bout externe un peu recourbé portant 4 rangs d’entailles
(14-15 dans chaque rang). Leur longueur atteint 1,4 mm. Les sper-
mathèques comme dans la fig. 15.
Thamnodrilus sp.
Guyane française. Loc. ? Mission Geay col., n° 1248, 1901. Deux exempl.
immatures .
54
G en. Rhinodrilus E. Perr.
Rhinodrilus longus n. sp. — (fig. 16-18).
Guyane française. Mornes du bas Mahury (cette espèce mesurait
vivante 55 cm.], n° 2719, févr. 1902. — Loc. ? Mission Geav col.^ 1902 (B) ;
1902 (K.) ; 1902 (D).
Brésil. Bas Carsevenne. (Contesté franco-brésilien). Mission Geay col.
n° 137, 1898. Plusieurs exempl. — • 1898, 3 exempl. — 1898, 1 exempl.
Longueur des exemplaires fixés, jusqu’à 50 cm., nombre de seg-
ments jusqu’à 702. Epaisseur de la partie antérieure 13-14 mm. Soies
ventrales commencent sur le segment 9, soies dorsales — sur le 13®
ou sur les suivants. Derrière le clitellum aa — l/6u; abycd,
hc = i ij'Iaa, dd (l/2u; aa = 4aà. Dans la partie antérieure du
corps aa = l/12-l/16a. Dissépiments antérieurs (jusc^u’au 11/12)
fortement épaissis, dissépiment 12/13 un peu épaissi.
Dernière paire d’anses latérales dans le segment 11.
Estomac dans le segment 6. Trois paires de grosses glandes cal-
caires (fig. 17) dans les segments 7-9, formées de longs tubes à lumière
polygonale (fig. 16).
Clitellum occupe les segments 17, 19-27. Tubercula pubertatis sur
les segments 21-26. Soies ab des segments 20-26 modifiées en soies
génitales sur les papilles ovales. Elles atteignent 2,8 mm. de longueur.
Leur bout légèrement épaissi et effilé porte 4 rangs d’entailles
(6-9 entailles dans chaque rang).
Deux paires de testicules et d’entonnoirs séminaux inclus dans des
vésicules testiculaires dans les segments 10 et 11. Deux paires de
sacs spermatiques formés par les dissépiments 10/11 et 11/12 dans
les cavités des segments 11 et 12.
Trois paires de spermathèques (fig. 18) s’ouvrent à la hauteur des
pores néphridiaux dans les sillons intersegmentaires 5/6, 6/7 et 7/8.
Le canal de sortie dont la longueur égale celle de l’ampoule sacci-
forme est muni d’un grand nombre (30 environ) de chambres sémi-
nales.
Rhinodrilus annulaius n. sp. — (fig. 19-20).
Vénézuela. Haute Carsevenne. Mission Geay col. 1 exempl.
Longueur 180 mm. Epaisseur 5 mm. Nombre de segments 275.
Soies intimement géminées. Faisceaux ventraux à partir du seg-
ment 3, les faisceaux dorsaux à partir du segment 14. Dans la
partie antérieure du corps (segments 9/10) aa — l/8w = 4a è- ; sur
les segments moyens aa = l/5u = bc ; ab = 1 ij2cd ; dd = l/3u.
Sur les segments postérieurs aa = l/6u = bc ; ah} cd -, dd (l/2u.
Soies ventrales des segments 17-28 sur les papilles séparées longues
ou ovales.
55 —
Dissépirnents antérieurs jusqu’au 11/12 fortement épaissis.
flores néphridiaux sont situés entre c et d.
Estomac musculaire fortement développé dans le segment 6.
Trois paires de glandes calcaires divisées en un grand nombre de
tubes à lumière polygonale dans les segments 7-9.
(ilitellum peu développé occupe les segments 16-28. Tubercula
pubertatis larges, portés par les segments 1/2 23-1/2 28.
Dans les segments 10 et 11 deux paires de testicules et d’enton-
noirs séminaux inclus dans des vésicules testiculaires passant der-
rière les dissépirnents 10/11 et 11/12 en sacs dilatés qui se prolongent
en sacs spermatiques situés dans les segments 11 et 12 et munis
sxir la face dorsale d’un appendice dirigé en avant (fig. 19). Trois
paires de spermathèques (fig. 20) s’ouvrent à la ligne des pores
néphridiaux dans les sillons intersegmentaires 6/7, 7/8 et 8/9.
Ampoules allongées, canal de sortie grêle et long, sans chambres
séminales.
Rhinodriliis sp.
Guyane française. Camopi. Missioi Geay col. r;° G23, 1901 ; n° 510 ;
n° 1245, 1900. — Loc. ? Mission Geay col., 1902.
Vénézuela. Haut Carsevenne. Mission Geay col., n° 59, 1897.
Exemplaires immatures.
Gen. Diachaeta Benh.
Diachaeta carsevenica n. sp. — (fig. 21-24).
Vénézuela. Haut Carsevenne. Mission Geay col., n° 63, 1897. 1 excmpl.
Longueur de l’unique exemplaire 40 mm. Epaisseur 1,25 mm.
Nombre de segments 114. Soies intimement géminées commencent
sur le 2® segment. Dans la partie antérieure du ccrps aa = 2 1/2 ab ;
ah = cd ; dd = l/2it. Soies ventrales du segment 12 sur de massives
papilles ovales. Leur longueur atteint 215 p.. Bout externe portant
des rangs d’entailles (fig. 23). Les dissépirnents de la partie anté-
rieure du corps légèrement épaissis. Néphridies s’ouvrant à la ligne
des soies cd, sans sphincter musculeux. Dernière paire d’anses
latérales dans le segment 13.
Estomac musculeux fortement développé dans le segment 6.
Œsophage placé dans les segments 8-13 pourvu de glandes calcaires
à structure lamellaire (fig. 22). Chez l’exemplaire étudié on n’a trouvé
dans les segments 7 et 8 que deux paires de petites glandes calcaires
(fig. 21) s’ouvrant ventralement dans l’intestin. Leurs parois for-
ment un petit nombre de replis faisant saillie dans la cavité de
l’organe.
Clitellum sur les segments 13-21. Tubercula pubertatis étroits
— 56 —
portés par les segments 1/2 14-1/2 21. Une paire de testicules et
d’entonnoirs séminaux dans le segment 11. Ils sont inclus dans des
vésicules séminales (fig. 24), passant derrière le dissépiment 11/12
en sacs spermatiques atteignant jusqu’au dissépiment 13/14. Ovaires
dans le segment 13. üviductes s’ouvrant dans le sillon interseg-
mentaire 14/15. Les spermathèques font défaut.
G en. Pentoscolex Schm.
Pontoscolex corethrurus (Fr. Müll.).
Guyane française. Mission Geay col. — Camopi, n° 623, 1901. — Ilet
la Mère, n° 3750 (n° 23, 1904) ; n° 3758 (n® 23-1904) ; no 2811, mars 1902,
dans sol humide ; n° 2976, 1902. — Ounary, n° 1027, 1900 ; n° 1539, 1901 ;
n° 1029, 1900. — St-George d’Oyapock, n° 1133, 1901 ; n*^ 1130, 1901 ,
no 1125, 1901 ; n° 1127, 1900 ; ? n» 1132, 1900. — Oyapock, n° 268, 1900
(45). — • Ilel le Père, dans sol humide à peu de distance de la mer, n° 2899,
1902 ; sol humide 20 m., dessus du niveau de la mer, n° 2935, avr. 1901 ;
près d’une source, n° 2897, 1902, 3 exempl. — • Ile de Cayenne, n° 3799
(nO 23-1904) ; n° 3783 (n° 25, 1904), 1902. — Bas Mahury, n° 2578, 1902,
capturés dans le sol humide, au niveau des marais. — Loc. ? n° 637, 1901 ;
n° 1248, 1901 ; n° 3466, 1902 (n° 23, 1904) au niveau des plus hautes
marées.
Brésil. (Contesté franco-brésilien). Bas Garsevenne. Mission Geay col.,
n° 147, 1898; n° 148, 1898; ? n° 148, 1898, immat.; ? n° 149, 1898, immat.
— N° 13, 1898 ; ? n*^ 13, 1899, fortement macérés. — Loc. ? M. Wagner
col., n° 63, 1902.
Vénézuela. Haut Garsevenne. Mission Geay col., n° 63, 1897. — Rio
Apure, Mission Geay, col. 1896.
Gen. Meroscolex nov. gen.
Soies en 8 rangs réguliers. Trois paires de glandes calcaires formées
par des tubes à lumière polygonale dans les segments 7-9. Canal
excréteur muni d’un sphincter musculeux. Une paire de testicules
et d’entonnoirs séminaux dans le segment 11. Sacs spermatiques
traversant les dissépiments vont en arrière, occupant un nombre
varié de segments. Spermathèques présentes.
Meroscolex guîanîcus n. sp. — (fig. 25-29).
Gi yane française. Camopi, Mission Geay col., n° 1247, 1900 ; n° 1250,
1901, 4 exemplaires.
Longueur 135-180 mm. Epaisseur 5,5 mm. Nombre de segments
jusqu’à 479. Soies intimement géminées. Faisceaux ventraux à partir
des segments 7-8, faisceaux dorsaux à partir du segment 13. Sur les
segments postclitelliens ab}cd ; aa) bc, ab bc — aa, dd{ij‘lu = 3èc.
Sur les derniers segments ab = cd, aa = bc, dd')lj2u = ibc. Soies
— 57 —
ventrales des segments 9-13 sur des papilles proéminentes. Pores
néphridiaux à la ligne cd. Conduit excréteur avec un fort sphincter
musculeux.
Les dissépiments antérieurs jusqu’au 10/11 fortement épaissis.
Dernière paire d’anses latérales dans le segment 11. Estomac mus-
culeux fortement développé dans le segment 6. Trois paires de
grandes glandes calcaires s’ouvrent latéralement dans les segments
7-9. Cavité interne présentant un grand nombre de replis se ratta-
chant les uns aux autres et formant des canaux à lumière polygo-
nale ou de forme irrégulière (fig. 27).
Clitellum sur les segments 14-27. Tubercula pubertatis porté par
les segments 22-26 (fig. 29). Soies ventrales des segments 19-27
modifiées en soies génitales (fig. 26). Leur bout externe présente
4 rangs d’entailles (de 13 à 15 dans chaque rang).
Lne paire de testicules et d’entonnoirs séminaux inclus dans les
vésicules testiculaires dans le segment 11. Sacs spermatiques allant
du dissépiment 11/12 jusqu’aux segments 15-19 (fig. 28).
Trois paires de spermathèc{ues s’ouvrent à la ligne de pores
néphridiaux dans les sillons intersegmentaires 6/7, 7/8 et 8/9. Conduit
déférent sans chambres séminales (fig. 25).
Meroscolex longîssimus n. sp. ■ — (fig. 30-31).
Guyane française. Camopi. Mission Geay col., n° 1243, 1900 ; 1 exempl.
Longueur 58 cm. Epaisseur jusqu’à 9 mm. Nombre de segments
369. Corps arrondi. Soies intimement géminées. Soies ventrales à
partir du segment 5, les soies dorsales commencent au segment 14.
Sur les segments antéclitéliens dad = l/20u, Soies ab des segments
6-9 sur des papilles volumineuses. Sur les segments postclitéliens
ab = cd — bc, dd = l/2u. Sur les derniers segments ab = cd, aa(bc,
dd = 1/3m.
Les néphridies pourvues d’un fort sphincter musculeux s’ouvrent
à la ligne d. Dissépiments 6/7-10/11 fortement épaissis. Dernière paire
d’anses latérales dans le segment 11.
Estomac musculeux dans le segment 6. Trois paires de grosses
glandes calcaires s’ouvrent dans l’œsophage latéralement dans les
segments 7-9. Cavité interne présentant un grand nombre de replis
formant de nombreux canaux à lumière polygonale.
Le clitellum occupe les segments 18-28. Tubercula pubertatis
portés par les segments 22-26. Soies ab des segments 19-25 sur des
papilles volumineuses. Elles sont modifiées en soies génitales (fig. 31)
mesurant de 1.86 mm. (sur le segment 20) à 2,25mm. (sur le seg-
ment 21) de longueur. Ces soies présentent au bout externe 4 rangs
d’entailles (4-6 par rang).
Une paire de testicules libres et d’entonnoirs séminaux dans le
— 58 —
segment 11. Les sacs spermatiques formés par le dissépiment 11/12
vont jusqu’à la fin du segment 18. Ils sont divisés par des étrangle-
ments en trois grandes parties (fig. 30).
'l’rois paires de spermathèques s’ouvrent dans les sillons interseg-
mentaires 6/7, 7/8, et 8/9 à la ligne des pores néphridiau.K. Conduit
déférent sans chambres séminales.
Gen. Andiodrîlus .Midi.
Andiodrilus orosiensis Mich.
Equateur. Loc ? Mr. André co!., 1898, 1 exempl.
Gen. Glossoscoiex Leuck.
Glossoscolex thayeri n. sp.
Brésil. Mendez. Thayer expédition col. 1 exempl.
Longueur 250 mm. Epaisseur 7 mm. Nombre de segments 422.
Dans la partie antéclitellienne les soies ne sont développées que sur
certains. Sur les segments postclitelliens et dans la partie moyenne
du corps aa = 3aà ; ab}bc)cd ; dd l/'lu. Dans la partie postérieure
du corps ab — cd} bc ; aa — 2ab ; dd. = aa. Pores néphridiaux situés
un peu au-dessus de la ligne de soies b. Dissépiments 6/7-10/11 épais-
sis. Dernière paire d’anses latérales dans le segment 11.
Estomac musculeux dans le segment 6. Une paire de glandes
calcaires réniformes dans les segments 11-12.
Le clitellum occupe les segments 2/3 15-23. Une grande poche
copulatrice impaire s’ouvre par un orifice rectangulaire sur la sur-
face ventrale du segment 17. Une paire detesticides et d’entonnoirs
séminaux inclus dans des vésicules testiculaires dans le segment 11.
Soies de certains segments de la partie antérieure du corps modifiées
en soies génitales (probablement sur les segments 6, 11, 12 et 16)
offrant au bout externe 4 rangs d’entailles (9-12 dans chac{ue rang).
Leur longueur est la même que celle des soies ordinaires (0,80-
0,86 mm.). Spermathèc[ues faisant défaut.
Glossoscolex sp.
Guyane française. Oyapock. Mission Geay col., n° 269, 1900. 1 exempl.
immature.
Gen. Andîoscolex Mich.
Andîoscolex Geayi n. sp. — (fig. 32).
Vénézuela. Haut Carsevenne, Mission Geay col., n° 63, mai 1898.
2 exempl.
Longueur jusqu’à 37 mm. Epaisseur 2-2,5 mm. Nombre de seg-
ments 85. Soies à partir du segment 2. Dans la partie anticlitellienne
du corps (9 segm.) ab = 2bc, aa}ab}cd}bc ; aa : ab : bc : cd = 22 : 18 :
— 59 —
9 : 14 ; = J /4u. Sur les segments postclitelliens aa) ab} hc} cd) dd ;
aa : ah : bc : cd : dd — : 28 : 16 : 12: 50 ; dd = i/3u. Sur le dernier
segment aa ab : bc : cd : dd ^ 15 : 10 : 8 : 6 : 5 ; dd = Ijlbu.
Pores néphridiaux à la ligne des soies b. Dissépiments 6/7-9/10
fortement épaissis. Estomac musculeux dans le segment 6. Grosses
glandes calcaires de forme ovale dans les segments 12-13.
Clitellum (fig. 32) occupe les segments 1/2 16, 17-23. Tubercula
pubertatis sur les segments 19-21. Orifices génitaux mâles dans le
sillon intersegmentaire 20-21 sur des papilles semicirculaires. Papilles
atteignant jusqu’au milieu des tubercula pubertatis.
Les poches copulatrices font défaut. Soies des segments 13 et 14
modifiées en soies génitales offrent au bout externe 4 rangs de pro-
fondes entailles. Soies du segment 13 situées sur un aire glanduleux,
occupant la surface ventrale du segment.
Une paire de testicules et d’entonnoirs séminaux inclus dans des
vésicules testiculaires dans le segment 11. Sacs spermatiques s’éten-
dant du dissépiment 11/12 jusqu’à la fin du segment 15.
Deux paires de spermathèques s’ouvrent dans les sillons inter-
segmentaires 7/8 et 8/9.
Glossoscolecidæ sp.
Guyane française. Acanary, Mission Geay col., (Nid de Termites), n°1044,
1901. Exempl. immat.
Fam. Lumbricidæ
Gen. Eisenîa Malm. em. Mich.
Eisenia fætida (Sav.).
? Guyane française. Mission Geay col. Loc. ? (Entrée n° 6, 1911).
Gen, Allolobophora Eisen en. Rosa.
Allolohophora caliginosa (Sav.) f. trapezoides (A. Dug.).
Bolivie. Environ de Rio de Pazna affluent du Poopo. Mission G. de
Crequi-Monfort et E. Sénéchal de la Grange col., 17 juin 1903. Neveu
Lemaire col. — Rio Bamba, M. Rivet col., 1902.
Gen. Bimastus Moore.
Bimastus tenais (Eisen).
? Guyane française. Loc ? Mission Geay col. (Entré n° 6, 1911).
Lumbricidæ sp.
Guyane française. Gamopi. Mission Geay col., n® 1249, 1900.
Pérou. Saita. Expédition de la Bonite, 1837. MM. Eydoux et Souleyet
col. 6 exempl. immat.
— 60
Contributions a la faune malacologique
DE L’Afrique équatoriale
PAR M. Louis Germain.
LXVII 1
Mollusques terrestres et fluviajtles du voyage
DE M. A. Chevalier au Sahara et en Afrique Occidentale
française (1931-1932). — II. Gastéropodes.
Avec les espèces les plus ordinairement répandues au Sahara et
au Soudan à l’état vivant et à l’état fossile ou subfossile, M. A. Che-
valier ^ a rapporté, de la colonie du Niger des Mollusques déjà
connus mais offrant un grand intérêt du point de vue zoogéogra-
phique. Ce sont des espèces habitant soit le Dahomey (comme le
Limicolaria Kambaul Adanson), soit les bassins du Congo (comme le
Cleopatra bulimoides Olivier var. nsendweensis Dupuy et Pultzeys)
ou du Nil (comme le Cælatura ægyptiaca Cailliaud). Ainsi le Moyen
Niger établit une liaison naturelle entre l’Afrique Orientale, le bassin
du Congo et l’Afrique Occidentale.
Cependant les matériaux les plus curieux sont les très nombreux
individus fossiles d’espèces marines appartenant aux genres Margi-
nella, Columbella, Nassa, Conus, Bittium, Turritella..A provenant
de la région de Tombouctou. Ces Mollusques ont été récoltés soit en
place, soit sur le sol et il est à peu près impossible de songer qu’ils
ont pu être utilisés comme monnaies. Je reviendrai prochainement
sur cette importante question, mais je crois que, dès maintenant, l’on
peut admettre, avec M. A. Chevalier l’existence d’un grand golfe
1. Cf. Bulletin Muséum Histoire naturelle Paris, série, t. V, n" 6, 1933, p. 469.
2. Mission Saliara-Niger-Soudan (1831-1932).
3. Région de la boucle du Niger.
4. Le genre Marginella est, de beaucoup, celui lui fournit le plus grand nombre
d’échantillons (Marginella marginata Born, M. cingulata Dillwyn, M. aurantia de
Lamarck). Le genre Columbella (C. rustica Linné) est encore commun, mais les autres
genres sont bien plus rarement représentés.
5. Chevalier (A.), Note sur la mer de Tombouctou, Comptes rendus Acad, sciences
Paris, t. 194, 2 mai 1932, pp. 1593-1595,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934.
— 61 —
quaternaire (mer de Tombouctou) qui, une fois séparé de l’Océan
Atlantique, s’est peu à peu transformé et fragmenté en une série de
lacs saumâtres et d’eau douce.
Limicolaria Kambeul (Adanson) Bruguière.
1757. Le Tfamfteui Adanson, Histoire natur. Sénégal; Coquillages, p. 14, pl. I, fig. 1.
1791. Bulimus Kambeul Bruguière, Encyclop. mélhod.. Vers, I, p. 322, n“ 40.
1904. Limicolaria Kambeul, Pilsbry in Tryon, Manual of Conchology, 2® série,
Pulmonala, XVI, p. 251, n® 7, pl. XXIV, fig. 4.
1916. Limicolaria Kambeul Germain, Seconde notice malacolog.. Documents scientif .
Mission Tilho, III, p. 291.
M. A. Chevalier a recueilli un individu adulte de taille médiocre
(longueur : 76 millimètres ; diamètre maximum : 37 millimètres ;
diamètre minimum : 32 millimètres) au test normalement flammulé,
garni de stries longitudinales obliques et de stries spirales médiocres ;
et des exemplaires jeunes au test plus coloré et plus fortement
décussé.
Colonie du Niger : autour des mares asséchées des environs de
Tahoua [A. Chevalier, 1932]. (Exemplaires jeunes).
Les bords du Niger, à Gao [A. Chevalier, 18 janvier 1932] (exem-
plaire adulte).
Cette espèce, abondante surtout au Sénégal, au Dahomey..., avait
déjà été recueillie dans la boucle du Niger ^ par la Mission du général
BE Trentinian (1898) [Cf. Louis Germain, Mollusques Afrique
Centrale française, 1907, p. 483].
Limicolaria turris (Pfeilîer).
1860. Limicolaria turris Pfeiffer, Proceed. Zoolog. Society London, p. 25, pl. II,
fig. 3 ; et Nooitates Concholog., II (1866), p. 162, pl. XLIV, fig. 1-3.
1904. Limicolaria Kambeul var. turris, Pilsbry in Tryon, Manual o/ Conchology,
2® série, Pulmonata, XVI, p. 252, pl. XXV, fig. 9, 10, 11.
1916. Limicolaria turris Germain, Seconde notice malacologique, Documents scientif.
Mission Tilho, III, p. 290.
Le test est jaune clair, légèrement teinté d’olivâtre [var. pallida
Germain, Mollusques Afrique Centrale française, 1907, p. 485], garni
de fines stries longitudinales obliques, assez serrées, fortement
crispées aux sutures, onduleuses et inégales au dernier tour, coupées
de stries spirales assez fines, régulièrement espacées, absentes à la
base du dernier tour. Les tours embryonnaires sont lisses et d’un
corné clair presque blanchâtre.
Colonie du Niger : autour des mares asséchées des environs de
Tahoua [A. Chevalier, 1932]. Exemplaires recueillis morts, quel-
ques-uns presque subfossiles.
Les bords du Niger, à Gao [A. Chevalier, 18 janvier 1932].
1. Localité précise non indiquée.
— 62 —
Zootecus insularis Ehrenberg.
1831. Pupa insularis Ehrenberg, Symbolæ Phijsicæ, Ser. I, Mollusca (sans pagina-
tion).
1850. Bulimus insularis Pfeiffer in Martini et Che mnitz, Syslemal. Conchyl.-
Cabin., 1, 13, p. 125, n» 163, pl. XXXVI, fig. 28-2 8.
1874. Buliminus (Cylindrus) insularis .Jic vEli, Fauna d. Land- und Süssw.- Mol-
lusken N.-O.-Afrik., p. 108, n“ 57, pl. V, fig. 4.
1876. Bulimus Soleilleli Bourguignat, Species nouiss. Molluscoruin, p. 21, n“ 28.
1906. Zootecus insularis Pilsbry in Tryon, Manual of (JonrJiology, 2® série, Pulmonata ,
XVIII, p. 106, n” 2, pl. XXVI, fig. 21 et (variétés) fig. 22 à 23.
Le Zootecus Soleilleti Bourguignat, trouvé sur les berges de l’Oued
Aflissat, un peu au nord d’In Salah (Sahara) est certainement syno-
nyme Les individus recueillis par M. A. Chevalier sont typiques.
Ils mesurent 11-12 millimètres de longueur pour 3, 7-3,8 millimètres
de diamètre maximum ; leur ombilic est très étroit et leurs tours de
spire, peu convexes, sont garnis de stries longitudinales obliques
assez régulières, serrées et plus accentuées près des sutures.
Subfossile. Dans l’Oued Tamanrasset, à environ 30 mètres de
profondeur [A. Chevalier, 1932 |.
Il est intéressant de signaler cette espèce dans le Sahara où ses
stations connues sont très peu nombreuses. Par ailleurs, le Zootecus
insularis bihrenberg est une Mollusque à très large répartition géo-
graphique. Son aire s’étend depuis les îles du Cap Vert et la Séné-
gambie jusqu’à l’Abyssinie et l’Egypte, d’où il passe en Arabie. En
Asie il est répandu dans le Bélouchistan, l’Inde, l’île de Ceylan et
s’avance vers l’Est jusqu’au Burmah. Les formes asiatiques ont
reçu des noms divers [Cf. H. A. Pilsbry, loc. supra cit., 1906, pp. 110-
114] ; celles d’Afrique sont moins variées et la seule intéressante est
la variété subdiaphana King ^ vivant aux îles du Cap Vert. Elle est
d’ailleurs peu différente du type, si ce n’est par sa taille atteignant
de 12 à 16,7 millimètres de longueur.
Physopsis globosa Morelet
1866. Physa globosa Morelet, Journal de ConchylioL, XIV, p. 162.
1868. Physopsis globosa Morelet, Moll, voyage Welwilsch, p. 93, pl. IX, fig. 4.
1927. Physopsis africana globosa Pilsbry et Bequaert, Bulletin Amer. Muséum Natur.
History, New-York, LUI, p. 146, pl XI, fig. 8, 8 a à 8 g.
Ce Mollusque, qui n’est qu’une variété du Physopsis africana
Krauss [Südafrik. Mollusken, 1848, p. 85, pl. 5, bg. 14] est poly-
1. Ses dimensions sont peut-être un peu plus grandes : 13 millimètres de longueur.
Cependant le type atteint fréquemment celle taille.
2. = Pupa subdiaphana King, Zoological Journal, V, 1831, p. 340 ; = Heliv barn-
boucha (Rang) de Férussac, Bulletin univers. Sciences, I, 1827, p. 306 (sans descrip-
tion).
— 63
morphe et possède un test épais, solide, luisant, d’un fauve ou d’un
jaune rougeâtre, garni de stries très fines et délicates. Ses dimensions
varient de 11 à 12,5 millimètres de longueur pour 8-9,25 millimètres
de diamètre maximum.
Le Niger, entre Bourem et Bemba [A. Chevalier, 1932].
Le Niger, aux environs de Gao et à Kosekonei, abondant [R. Chu-
DEAu, 26 juillet 1903].
Cleopatra cyclostomoides Küster.
1852. Paludina cyclostomoides Küster in Martini et Chemnitz, Systemai. Conchyl.-
Cahinet, p. 32, pl. XI, fig. 11-12.
1911. Cleopatra cyclostomoides Germain, Notice malacologique. Documents scientif.
Mission Tilho, II, p. 196 (36).
C’est à la variété tchadieusis Germain ^ que se rapportent les
individus recueillis par M. A. Chevalier. Cette variété diffère du type
par sa taille plus grande atteignant jusqu’à 20-22 millimètres de
longueur ; par sa forme plus globuleuse ; par ses tours de spire séparés
par des sutures plus profondes, ce qui le fait paraître mieux étagés.
Les plus grands individus récoltés par M. A. Chevalier mesurent
16-17 millimètres de longueur ; la plupart sont des jeunes ne dépas-
sant pas 10-12 millimètres de longueur pour 7 millimètres de diamètre
maximum.
Sahara soudanais : Sur la piste de Toucabangou [= Toukabongo] à
M’Boura, dans les dunes, à 10 kilomètres environ de Toucabangou
et à 4 kilomètres environ de la rive sud du lac Faguibine. Subfossile,
à la surface du sol, formant des taches de 4-5 mètres carrés (avec
Melania tuhercidata Müller, Corbicida Audoini Germain, etc.),
23 juin 1932 [A. Leclercq].
Déjà recueillie dans le lac Faguibine [A. Chevalier, mission Chari-
Tchad, 1898-1900] et subfossile aux abords du lac de Faguibine
[Mission du général de Trentinian, Août 1899], cette variété vit
dans le lac Tchad, notamment à Bosso et à N’Guigmi [G. Garde,
Mission Tilho].
Les Cleopatra ont été généralement placés dans la famille des
Vioiparidæ. Les caractères de leur coquille et de leur radula les
rapprochent beaucoup plus des Melaniidés ; c’est pourquoi je les
classe dans une nouvelle famille, sur lac{uelle je reviendrai ultérieure-
ment, celle des Cleopatridæ.
Cleopatra hulimoides Olivier.
1804. Paludina hulimoides Olivier, Voyage empire Ottoman, II, p. 39 ; III, p. b8 ;
Atlas, II, pl. XXXI, fig. 6.
1. Cleopatra hulimoides var. tchadiensis Germain, Bulletin Muséum Paris, XI, 1905
p. 328 (sans dcscript.) ; Mollusques Afrique centrale française, 1907, p. 519 ; Notice
malacologique. Documents scientif. Mission Tilho, II, 1921, p. 197 (37).
— 64 —
1911. Cleopatra hulirnoidcs Germain, Notice malacologique, Documents scientifiques
mission Tilho, 11 p. 197 (37) ; et seconde notice inalacolog., id., III, 1912,
p. 304.
Quelques individus subfossiles de cette espèce ont les tours de
spire ornés de deux carènes assez saillantes aux tours supérieurs, mais
très atténuées au dernier tour. Ils proviennent de M’Boura, à 4 kilo-
mètres environ au sud du lac de Faguibine [A. Leclercq] et corres-
pondent au mode bilirata Tous les autres échantillons rapportés
par M. A. Chevalier appartiennent aux deux variétés suivantes :
Variété unilirata Germain.
1911. Cleopatra hulimoides var. unilirata Germain, Notice malacologique. Documents
scientif. mission Tiliio, II, p. 199 (39), pl. II, fig. 22 à 24.
La coquille a la forme et la taille du type, mais elle possède un
filet carénant très saillant sur les tours supérieurs. Ce filet s’atténue,
puis disparaît au dernier tour.
Sahara soudanais, cercle de Goundam : Sur la piste de Toucaban-
gou [= Toukabongo], à M’Bouna, dans les dunes à une dizaine de
kilomètres de Toucabongou et à 4 kilomètres environ de la rive sud
du lac de Faguibine. Subfossile, à la surface du sol, formant des
taches de 4 à 5 mètres carrés ; 23 juin 1932 [A. Leclercq]. Cette
variété vit dans le lac Tchad [G. Garde, mission Tilho].
Variété nsendweensis Dupuis et Piitzeys.
1902. Cleopatra hulimoides var. nsendweensis Dupuis et Putzeys, Annales soc. roy.
malacolog. Belgique, XXXVI (1901), p. lv.
1914. Cleopatra hulimoides var. nsendweensis Dautzenberg cl Germain, Revue zoolog.
africaine, Bruxelles, IV, iasc. I, p. 56 (et forme major, p. 56).
1927. Cleopatra nsendweensis Pilsbry et Bequaert, Bulletin Amer. Muséum Naiur.
History, New -York, LUI, p. 295, fig. 55 a, dans le texte
Cette variété vit abondamment dans le bassin du Congo et dans
celui du Niger Elle se distingue surtout du type par sa taille plus
grande, sa forme moins élancée, ses sutures moins profondes (ce qui
rend les tours de spire moins étagés) et son ombilic plus étroit,
réduit à une simple fente parfois entièrement recouverte et entourée
d’une angulosité plus ou moins accentuée. H. A. Pilsbry et le D’" J.
Bequaert [loc. supra cit., 1927, p. 295] en font une espèce distincte.
Cependant on trouve facilement, dans une série d’exemplaires nilo-
tiques de Cleopatra hulimoides Olivier des individus présentant des
caractères intermédiaires (notamment le très étroit ombilic) et, par
1. Cleopatra hulimoides var. hilirata Germain, Bulletin Muséum Paris, 1918, p. 444 ;
Pilsbry et Bequaert, loc. supra cil., LUI, 1927, p. 291 ; = Cleopatra hulimoides var.
hicarinata Pallary, Mémoires Institut Egypte, Le Caire, VII, 1924, p. 33.
2. Tout au moins dans le Moyen Niger.
65 —
ailleurs, l’ornementation picturale est identique. C’est pourquoi je
pense qu’il est préférable de considérer le Cleopatra nsendweensis
Dupuis et Putzeys comme une variété, propre à l’Afrique équatoriale,
de l’espèce du bassin du Nil.
La variété nsendweensis Dup. et Putz. est assez polymorphe et je
reviendrai ultérieurement sur cette question. Le Cleopatra Hargeri
Smith ^ me semble synonyme et je pense que le Cleopatra hulimoides,
variété W elwitschi Martens ^ n’est que difficilement séparable.
La plupart des individus recueillis par M. A. Chevalier sont
largement érodés, leur coquille étant réduite aux deux ou trois der-
niers tours. Ils mesurent encore, malgré cela, de 11 à 13 millimètres
de longueur. Les uns ont un test unicolore, jaune marron ou parfois
brun noirâtre ; les autres ont un test jaunâtre garni de 3 à 5 fascies
brunes.
Le Niger, entre Bourem et Bemba |^A. Chevalier, 1932].
Très abondant dans le Niger, à Gao, et subfossile dans les berges
du Niger, à Gao, au-dessus du niveau actuel du fleuve [A. Cheva-
lier, 18 janvier 1932].
Le Niger : plages aux environs du Gao, 26 juillet 1903 ; à Kose-
konei, 26 juillet 1903 ; à 50 kilomètres en amont du Gao, 27 juillet
1903 ; sur les rochers submergés du Niger à Kennagué (avec Vioipara
unicolor Olivier) [R. Chudeau].
Paraît commun également dans le Congo Belge [P. Dueuis,
J. Bequaert].
Melanopsis Cossonl Bourguignat.
1884. Melanopsis Cossoni Bourguignat, Hist. Mélanicns syst. européen, Annales de
Malacologie, II, p. 111 (avec var. aprica Bourg.).
1912. Melanopsis Cossoni J’allary, Ballet, soc. Hist. natur. Afrique du Nord, I, n° 1,
p. 2, pl. 1, fig. 3, fig. 4 (var. major) et fig. 6-7 (var. aprica Bourg.).
Cette espèce, très polymorphe quant à la longueur relative de la
spire a, quand elle n’est pas érodée, un sommet aigu. Les individus
recueillis vivants ont de 18 à 21 millimètres de longueur ; leur test
est d’un gris noirâtre, jaunacé au dernier tour, avec des flammules
longitudinales plus sombres et une fascie médiane brune d’ailleurs
peu visibles. Les échantillons subfossiles sont de taille très variable
(de 15 à 24 millimètres de longueur) mais ne diffèrent pas autrement
de ceux vivant actuellement. Leur test, plus ou moins décoloré, est
généralement rougeâtre par suite du séjour dans un sable argileux ;
1. Cleopatra Hargeri Smith, Proceed. Malacolog. Society London, VIII, part I,
mars 1908, p. 13, fig. à la page 13.
2. = Paludina bulimoides Morelet, Mollusques ooyage D'' WeUvitsch, 1868, p. 68
(non. Olivier). = Cleopatra bulimoides var. Welwitschi Martens, Beschalie Weichth.
Deutsch-Ost-Afrik., 1897, p. 185.
3. Ces coquilles ont sans doute été déposées pendant les périodes d’inondation.
Bulletin du Muséum, 2*= s., t. VI, 1931.
5
— 66 —
la Lande médiane du dernier tour est plus visible que sur les exem-
plaires vivants ; elle est d’un rouge brun et se continue contre la
suture aux tours supérieurs
La variété aprica Bourguignat est une modalité de coloris insigni-
fiante, d’un blanc bleuâtre avec 1-2 fascies d’un marron foncé. Le
Melanopsis Cossoni Bourguignat est tellement voisin du Mela-
tiopsis Dufouri Férussac ^ qu’il conviendra sans doute de réunir les
deux espèces d’autant plus que la seconde présente une forme minor
Bourguignat ® qui ne diffère pas de la forme lisse de la première.
Sahara : Vivant dans l’eau des seguias de Reggan [A. Chevalier,
10 janvier 1932],
Reggan, très abondant [A. Chevalier, () janvier 1932], et Reggan,
à l’ouest de la Palmeraie de Tinoulaf, très abondant à la surface du
sable [A. Leclercq, 2 février 1932].
L’Adrar, très abondant sur le sol TA. Chevalier, 2, janvier 1932]
Melania (Melanoides) tuherculata Miïller.
1774. Nerita tuberculala Müi,i.er, Verrn. terr. et fluvial. Histor., II, p. 191
1932. Melania (Melanoides) tuherculata Germain, Bulletin Muséum Paris, 2® séiie
IV, 7, p. 892.
Reggan, vivant dans l’eau des Seguias [A. Chevalier, 10 jan-
vier 1932].
Reggan, abondant, subfossile, avec œufs subfossiles d’Autruche et
Melanopsis Cossoni Bourguignat [A. Chevalier, 2 janvier 1932 ;
A. Leclercq, 2 février 1932],
Subfossile, dans une cuvette à 12 kilomètres au Nord du puits de
Bileberini [Coll. Vignon, 1932].
Subfossile, sur le sol, aux environs du |iuits d’Asselar ^ [A. Le-
clercq, 5 novembre 1932].
Sahara soudanais, cercle de Goundam : sur la piste de Toucaban-
gou [= Toukabongo] à M’Bouna, dans les dunes, à environ 10 kilo-
mètres de Toucabangou et vers 4 kilomètres de la rive sud du lac
de Faguibine, subfossile, abondant, formant des taches de 4 à
5 mètres carrés [A. Leclercq, 23 juin 1932].
1. Le test est tantôt presque lisse, tantôt subcostulé (warni « de très fines lamelles
ou parfois de côtes absolètes à l’état rudimentaire». Ces deux formes se trouvent en-
semble et sont aussi abondantes l’une que l’autre.
2. Melanopsis Dufouri de Férussac (pars) Mono^r Melan., Ann. Soc. llist. natur.
Paris, I, 1823, p. 153 (exclure fig. 10, pi. VIII et fig. 5, pl. IX) ; — Graëlls, Catal.
Moll, obsero. Espana, 1846 p. 17, fig. 20,21, 22 ; = Melanopsis Dufourei Rossmassler,
Iconogr. d. Land-und Süssw.-Mollusk., III, 1854, p. 28, pl. 68, fig. 835, 836, 838 et 839
(seulement).
3. Bourguignat (J.-R.l, loc. supra cit., II, 1884, p. 113 (Melanopsis Dufouri var.
minor Bourg., provenant d’In Salali (Soeeillet).
4. Dans toutes ces localités, cette espèce est mêlée au Melania luberculata Müi.ler.
5. Grands échantillons mesurant jusqu’à 36-37 millimètres de longueur sur 10-
11 millimètres de diamètre maximum.
— 67
(’ercle de Goundam : subfossile, sur la rive nord du Daouna Keïna
(petit Daouna] entre Faradji débé et le puits du Tin Atagai [A. Le-
clercq, 23 juin 1932].
Cercle de Goundam : subfossile, dans les déblais du canal des
Daounas, (à 1.000 mètres du lac de Faguibine], sur la piste entre ce
canal et Faradji débé [A. Leclercq, 24 juin 1932].
Cercle de Goundam ; subfossile, sur le sol du Daouna Keïna (petit
Daouna). Individus à très forte sculpture, accompagnés de débris
d’un Cælatura indéterminable [A. Leclercq, 26 juin 1932],
(iercle de Goundam : Subfossile, sur le sol de la plaine de Daoukéré,
au Sud du puits de Daoukéré [A. Leclercq, 26 juin 1932].
68
Révision de la collection des Méduses
DU Muséum National d’Histoire Naturelle
IV
PAR M. Gilbert Ranson.
Genre Eucheilota Mc Crady, 1857.
Eucheilota maculata Rartlaub, 1897.
Hartlaub a donné ce nom à une Méduse dont l’unique différence
avec Eucheilota oentricularis Mc Crady réside dans la présence de
quatre taches ocellaires noires sur les parois de l’estomac. Il signale
d’autres caractères distinctifs ; ils sont peu nets en apparence.
Depuis les récoltes de Vanhôffen on reconnaît qu’ils ont peu de
valeur. Le nombre des tentacules était, dans les exemplaires de
Mc Crady de 16 à 20. Martlaub insiste sur la présence de plus de
20 tentacules dans son espèce. D’après lui, la diagnose générique
de Hæckel signalant 16-32 tentacules se rapporte bien à la Méduse
d’Helgoland. Or, les échantillons provenant de l’expédition de la
« Valvidia » et récoltés dans l’Océan Indien et la Mer Rouge (Van-
HÔFFEN, 1910, p. 228) ont jusqu’à 32 tentacules. Ce dernier les rap-
porte, sans hésitation, à Eucheilota oentricularis. Le nombre de
bourgeons tentaculaires à divers stades, entre les grands tentacules,
devient également plus élevé et l’observation de Hartlaub à ce sujet
n’est plus à retenir.
Vanhoffen s’exprime, d’autre part, ainsi : « Il y a 2 cirres, un de
chaque côté des bulbes tentaculaires, déjà apparents chez les bour-
geons tentaculaires. « Les exemplaires à ma disposition, provenant
des côtes de la Manche, possèdent de très petits bourgeons dont les
cirres latéraux ne sont pas encore apparents. Ces faits viennent
contredire l’opinion de Hartlaub suivant laquelle il y aurait une
différence à ce sujet entre son espèce et celle de Mc Crady.
En ce qui concerne la répartition géographicjue, Eucheilota oentri-
cularis n’avait été signalée que des cotes américaines de l’Atlantique
Nord ; les récoltes de la « Valdivia » nous montrent qu’elle est nette-
ment cosmopolite. Dans ces conditions, il ne reste plus, comme seul
caractère différentiel, que les taches ocellaires noires des parois de
l’estomac. Il est difficile d’admettre qu’une espèce puisse se définir
Bullelin du Muséum, 2*^ s., t. A I, n° l, 1934.
par ce seul trait secondaire. La Méduse européenne, même si ses
taches ocellaires stomacales sont constantes, comme l’assure Hart-
laub, est donc très vraisemblablement une simple variété de l’amé-
ricaine. Notre matériel n’est cependant pas assez varié ni assez bien
conservé pour prendre l’initiative d’une modification à la délimita-
tion des espèces de ce genre.
Hartlaub a élevé l’œuf, en a suivi le développement et a décrit
les premières phases du jeune Hydroïde. Il croit pouvoir l’identifier
à Campanulina Hincksii Hart. Cependant P. L. Kramp a démontré
que la position systématique de ce dernier est incertaine et que ce
ne doit pas être lui qui émet cette Méduse (1926-1927).
Fdle est récoltée à Helgoland d’août à octobre ; elle est assez
commune sur les côtes W. du Jutland de juillet à novembre. Dans le
Kattégat, elle est assez rare. Elle a été signalée près de Douvres
(Angleterre) et près de la côte de Belgique en août et septembre.
Elle est très commune parfois à Nieuport et Ostende. La libération
des Méduses semble donc avoir lieu en juillet -août ; elles dispa-
raissent en novembre.
La collection du Muséum en possède deux échantillons récoltés
par A. Billard.
1° Le premier à Saint-Waast en juillet 1901 ; il a 20 grands ten-
tacules avec bulbes basaux très gros, trois gros bourgeons tentacu-
laires dans chaque quadrant, trois plus petits et enfin irrégulière-
ment répartis de très petits bourgeons dont les cirres n’ont pas
encore fait leur apparition. L’estomac est court avec quatre lèvres
recourbées. Les gonades assez proéminentes s’étendent sur presque
toute la longueur des canaux radiaires ne laissant qu’un court espace
aux extrémités proximale et distale. Il a été fixé au sublimé acé-
tique ; sa coloration générale brun-rouille ne laisse voir aucune
particularité de pigmentation naturelle. Je le rapporte à l’espèce
de Hartlaub parce qu’il a été récolté dans la Manche. — 2^ Le
second, à Saint-Waast en 1902. Ses gonades couvrent les deux tiers
seulement de la partie distale des canaux radiaires. Il est moins
bien conservé. Il a 16 grands tentacucles.
Famille EUTIMIDÆ Hseckel, 1879 sens, ernend.
Dans ma précédente Note, j’ai défini la famille Eutimidæ de la
façon suivante : Leptomedusæ avec lithocystes clos et 4 ou 8 canaux
radiaires. Cette définition n’est pas assez précise. L’étude détaillée
d’une Méduse de Djibouti, Phortis pellucida (Will), qui a fait l’objet
d’un travail présenté au Congrès des Sociétés savantes de Toulouse
en 1933 et paru dans le n^ 628 du Bulletin de l’Institut océanogra-
phique de Monaco, m’a entraîné depuis à réviser complètement
— 70 —
l’ancienne famille Eucopidæ de Gegenbaur et à la remplacer par
trois familles ainsi définies :
Mitrocomidæ ; Leptomedusæ à lithocystes ouverts.
Eucopidæ : Leptomedusæ à lithocystes clos, sans pédoncule stoma-
cal ; 4 ou 8 canaux radiaires.
Eutimidæ : Leptomedusæ à lithocystes clos, avec pédoncule stoma-
cal ; 4 ou 6 canaux radiaires.
O. Maas, tout en réunissant le genre Octocanna aux Eucopidæ,
alors que Hæckel et A. Mayer en font un genre de la famille Æquo-
ridæ, le rattachait à une sous-famille, Octocannidæ qu’il considérait
comme intermédiaire entre les Eucopidés et les Æquoridés. Je ne
crois pas que la sous-famille soit un groupement naturel. Il reste donc
à savoir si le genre Octocanna fait partie d’une famille bien définie
ou s’il doit être réuni aux Eucopidés, desquels il se rapproche le
plus. Le nombre des canaux radiaires n’est pas le seul caractère à
envisager. Vanhofîen a probablement raison lorsqu’il réunit Irenopsis
à Phortis, ne considérant pas le nombre de canaux radiaires comme
un caractère générique, parce que les espèces de ces deux genres
sont par ailleurs absolument identiques. La comparaison, par contre,
basée uniquement sur le nombre de canaux radiaires, entre les deux
familles Eucopidæ et Eutimidæ (ou sous-familles correspondantes à
cette date) me semble très superficielle. Il est entraîné ainsi à faire
di Octocanna un synonyme de Phialidium. Si nous considérons, non
seulement le nombre de canaux radiaires, mais l’ensemble des carac-
tères morphologiques, nous ne pouvons pas suivre Vanhofîen.
Le genre Octocanna est bien net. A quelle famille devons-nous le
rattacher ? Je discuterai cette question ailleurs, plus tard, en utilisant
du matériel à ma disposition. Ici, je le réunis aux Eucopidés, tels que
je viens de les définir.
Dans le travail faisant l’objet de la révision dont je parle plus
haut, je n’ai envisagé que les genres à nombreux lithocystes de la
famille Eutimidæ. Je voudrais maintenant examiner cette dernière
dans son ensemble et apporter une contribution à la morphologie
comparée des espèces de cette famille.
Morphologie comparée des Eutimidés.
A. Mayer, en 1910, décrit trois genres seulement à 8 lithocystes :
Saphenia, Eutima et Eutimium. Ce dernier a été créé par Hæckel
en 1879, pour l’espèce Eutimium elephas. Il a été reconnu depuis que
cette dernière appartient au genre Eutima. A. Mayer conserve néan-
moins le nom du genre, en amplifiant son sens, pour d’autres Mé-
duses. Il est préférable, comme l’explique Bigelow en 1 913, et comme
le fait P. L. Kramp, de suivre Hartlaub qui a remplacé le terme en
— 71 ^
1897, par celui de Eutonina pour désigner les Méduses de cette famille
ayant 8 lithocystes adradiaires, de nombreux tentacules et ni verrues
ni cirres marginaux ; enfin 4 gonades sous-ombrellaires. A. Mayer
ajoute justement : « Eutimium (Eutonina) bears the same relation
to Eutima as Phortis does to Eirene. » Nous placerons donc le genre
Eutonina avant Eutima, comme Phortis est avant Eirene. Cela est
logique parce que l’absence de cirres et de verrues nous apparaît
comme un caractère plus primitif ou plus exactement comme
devant correspondre à une constitution protoplasmicjue plus simple.
D’autre part, le genre fïirenè est défini par ses cirres, mais surtout
par la situation de ses gonades qui sont uniquement sous-ombrel-
laires. Le genre Tima englobe des espèces dont les gonades sont à la
fois au niveau de la sous-ombrelle et du pédoncule stomacal. Elles
ont indifféremment des verrues ou des cirres marginaux ou parfois les
deux. Les espèces à 8 lithocystes présentent les mêmes caractéris-
tiques. A. Mayer a groupé dans le genre Eutima toutes les Méduses
réparties par Hæcrel dans 5 genres : Eutima, Eutimeta, Octorchis,
Octorchandra et Eutimalphes. Une compression des genres était
indispensable car Uæckei. plaçait certainement dans des genres
différents de simples stades d’une même espèce. A. Mayer a cepen-
dant exagéré dans le sens contraire. Le genre Eutima tel qu’il l’a
défini en 1910, me semble composé d’espèces disparates appartenant
au moins à deux genres. Nous y trouvons, en effet, des Méduses
dont les gonades ne sont situées que sur la portion sous-ombrel-
laire des canaux radiaires et d’autres dont les gonades s’étendent
sur toute la longueur des canaux radiaires, depuis l’estomac jusqu’au
bord de l’ombrelle. Dans ce dernier cas, elles peuvent être formées
d’une seule partie sans solution de continuité ou au contraire de deux
portions séparées.
La disposition des gonades sur les canaux radiaires constitue le
caractère essentiel pour distinguer les genres, à condition toutefois
qu’elle soit bien interprétée. Hæckei. l’a bien utilisée mais comme
il n’a pas discuté l’origine des variations de celle-ci, sa classification
est tout à fait artificielle comme je le montrerai plus loin.
En apparence, d’une façon générale, cette disposition des gonades
est en corrélation avec la longueur du pédoncule. Nous pouvons dire
que les espèces à pédoncule court ont des gonades au niveau de la
sous-ombrelle seulement. Celles à pédoncule moyen ont des gonades
sans solution de continuité, à la fois au niveau de la sous-ombrelle
et du pédoncule stomacal. Celles à pédoncule stomacal très long ont
des gonades situées aux mêmes endroits mais séparées en deux
parties, réduites même quelquefois au pédoncule seulement. Chez ces
dernières espèces il se produit, au cours du développement, un phéno-
mène facile à prévoir, montrant bien l’importance de ce caractère.
Chez les jeunes exemplaires dont le pédoncule est court, les gonades
- 72
peuvent sc trouver seulement au niveau de la sous-ombrelle. On peut
les confondre à ce stade avec les premières. Par la suite, la gonade fait
également son apparition au niveau du pédoncule. Nous avons des
exceptions à cette règle. Eutirna cœrulea et Eutima pretiosa dont le
pédoncule est relativement court ont cependant des gonades déve-
loppées sur toute la longueur des canaux radiaires, sans solution de
continuité.
Le rapport apparent entre le développement de la gonade sur les
canaux radiaires et la longueur du pédoncule est par conséquent
relatif. Il ne s’agit pas d’une relation de cause à effet. C’est évidem-
ment le premier caractère qui est le plus essentiel pour distinguer les
genres. Ces .deux caractères morphologiques sont liés à une cause
commune, la constitution protoplasmique. Le premier extériorise le
mieux celle-ci.
Le rapport entre la position de la gonade et la longueur du pédon-
cule, bien qu’il soit relatif, nous permet cependant de penser que les
gonades se développent suivant le mode de projection du bol alimen-
taire et en des points où l’excitation de l’épithélium par celle-ci est
particulièrement forte et constante. La portion sous-ombrellairc de
la gonade chez les Méduses dont le canal radiaire est entièrement
recouvert par celle-ci, se forme très prohahlement lorsque la Méduse
est jeune. L’épithélium continue chez l’adulte à former des produits
sexuels à cet endroit, malgré la faiblesse du courant nutritif à ce
niveau. Il est par suite naturel de trouver chez certaines de ces
espèces des gonades dont la portion sous-ombrellaire est plus ou
moins réduite chez l’adulte ; c’est peut-être le cas chez Eutima
elephas. Cette portion sous-ombrellaire peut même disparaître chez
l’adulte. En se plaçant uniquement à ce point de vue, nous distin-
guerons donc deux grands groupes dans la famille Eutimidæ : Méduses
à gonades uniquement sous-ombrellaires et Méduses à gonades
développées sur toute la longueur des canaux radiaires.
L’interprétation physiologique ci-dessus de la disposition des
gonades sur les canaux radiaires, nous conduit à envisager comme
de simples variantes spécifiques la présence, dans le second groupe,
de gonades avec solution de continuité ou absence de la portion
sous-ombrellaire.
Hæckel, en 1879, distinguait des Méduses à 4 gonades et des
Méduses à 8 gonades, réunissant dans les premières celles à gonades
uniquement sous-ombrellaires et celles à gonades s’étendant sur
toute la longueur des canaux radiaires, mais sans solution de conti-
nuité. Il reportait dans le second groupe celles dont les gonades
forment 8 tronçons. On a ici un bel exemple de groupement pure-
ment artificiel.
D’autres caractères s’associent à la disposition des gonades sur les
canaux radiaires et au développement du pédoncule stomacal ; c’est
— 73
le nombre de tentacules, la forme de la base de ceux-ci, la présence
ou l’absence de verrues ou de cirres marginaux.
D’une façon générale et, de ce fait superficiellement encore, on
constate c|ue les Méduses avec pédoncule court et gonades au niveau
de la sous-ombrelle seulement possèdent des tentacules nombreux.
Le bord de l’ombrelle chez les unes ne possède aucun autre organite ;
chez les autres il est pourvu de cirres disposés irrégulièrement ou de
chaque côté des bulbes et bourgeons tentaculaires. Chez ces Méduses,
les bulbes de base des tentacules sont très caractéristiques, forte-
ment renflés en forme de barillet. Au contraire, les Méduses avec
gonades sur toute la longueur des canaux radiaires, en une ou deux
parties, possèdent un nombre de tentacules relativement restreint.
Il est de deux, quatre ou huit chez les espèces dont le pédoncule
stomacal est très long. 11 augmente en même temps que le pédoncule
se raccourcit. Ces tentacules sont, d’autre part, également très carac-
téristiques. Ils ne possèdent pas de bulbes basaux. A leur départ du
bord de l’ombrelle ils sont cylindriques ou aplatis, mais en tout cas
étroits et s’effilant progressivement, (ihez les espèces intermédiaires
comme Eutlma pretiosa et Eutima cœrulea qui possèdent un assez
grand nombre de tentacules, les bulbes basaux sont tout au plus
coniques, très allongés.
Si le nombre des tentacules est relativement faible chez les
Méduses <à long pédoncule et longues gonades, il y a par contre entre
eux un très grand nombre de bourgeons tentaculaires qui restent
rudimentaires et des bourgeons encore plus petits ou verrues. Les
cirres marginaux ont tendance à disparaître chez ces Méduses ; ils
sont d’autant plus rares que le pédoncule stomacal est plus long.
On trouve des cas intermédiaires. Chez les espèces à longues
gonades mais dont le pédoncule est relativement court, les cirres
sont en très grand nombre sur le bord de l’ombrelle et disposés
comme chez celles dont les gonades sont réduites à la sous-ombrelle.
Lorsque le pédoncule est plus long, les cirres se trouvent seulement à
la base des tentacules, un de chaque côté, et de la même façon à la
base des bourgeons tentaculaires ou des verrues marginales. Enfin,
lorsque le pédoncule est très long, les cirres font totalement défaut.
Eutima mira Mc Cardy constitue à ce sujet un cas très intéressant.
Lorsqu’elle est jeune, le bord de l’ombrelle présente des cirres de
chaque côté de la base des tentacules ; lorsqu’elle est adulte elle n’a
plus de cirres.
Toutes ces variations peuvent s’interpréter objectivement de la
façon suivante. Le nombre et la forme des tentacules nous appa-
raissent nettement liés <à la quantité de matière nutritive c{ui arrive
dans le canal circulaire. Il en est de même de la présence ou de l’ab-
sence des autres organites du bord de l’ombrelle, verrues et cirres
marginaux, mais surtout des premières. Il y a, eu égard à la réparti-
— 74
tion du bol alimentaire, une sorte de compensation entre l’extension
des gonades et la réduction des organites du bord de l’ombrelle. C’est
une constatation dont les conséquences pourront présenter un très
grand intérêt pour l’interprétation de certaines dispositions morpho-
logiques dans d’autres groupes.
L’anatomie comparée des espèces de cette famille de Leptomé-
duses nous a permis de constater des associations de caractères mor-
phologiques, des corrélations. Mais celles-ci n’expriment que des
rapports de conséquences comme toutes les lois statiques de l’ana-
tomie comparée et non des rapports de cause à effet. Ils sont, par
suite, très relatifs et présentent des exceptions. Ces rapports, ces lois,
qui constituent néanmoins la première étape importante de la con-
naissance, ne présentent d’intérêt réel qu’à la condition de nous
permettre d’analyser et de pénétrer le mécanisme du fonctionnement
protoplasmique. Chaque caractère morphologique est déterminé
par la constitution protoplasmique de l’espèce, plus exactement
peut-être par la constitution de son idioplasma ou plasma germinatif.
Entre la forme avec toutes ses particularités, toutes ses variations,
et le plasma germinatif il y a un rapport de cause à effet, toutes les
conditions extérieures de vie étant données, évidemment.
Ln premier caractère morphologique, le nombre de lithocystes
sur le bord de l’ombrelle nous permet, tout d’abord, de distinguer
deux groupes de genres, ceux à 8 lithocystes et ceux à nombreux
lithocystes. Dans chacun de ces groupes, la disposition des gonades
sur les canaux radiaires constitue le caractère véritahlement bien
net et constant permettant de définir objectivement les genres. Les
autres caractères, longueur du pédoncule, nombre des tentacules,
nombre des gonades, bien qu’ils soient en rapport avec le précédent,
sont beaucoup trop variables pour servir de base à la classification,
pour exprimer morphologiquement, d’une façon précise, un caractère
protoplasmique profond.
Ainsi, la classification de Hæckel, basée uniquement sur ces
derniers caractères, est artificielle. A. Mayer, a correctement séparé
séparé les genres Phortis, Eirene et Tima a nombreux lithocystes,
mais n’a pas été aussi heureux pour les genres à 8 lithocystes. D’après
ce qui précède, le genre Eutima, tel que le comprend cet auteur,
contient en réalité deux genres possédant, le nombre de lithocystes
mis à part, les mêmes caractéristiques que les genres Eirene et Tima.
Les considérations générales exposées ci-dessus sont en effet valables
pour toute la famille Eutimidæ. Elles nous conduisent à nous deman-
der si le maintien du genre Saphenia est logique. La présence de
deux tentacules seulement ne paraît pas susceptible de caractériser
un genre. Le nombre de tentacules, avons-nous vu, peut se réduire
à quatre chez les espèces dont le pédoncule est très long [Eutima
elephas par exemple) ; la bordure de l’ombrelle, dans ce cas, porte
— 75
des verrues très nombreuses. C’est le cas aussi chez Saphenia. Les
gonades des espèces appartenant au genre Saphenia s’étendent sur
presque toute la longueur des canaux radiaires ou uniquement sur
le pédoncule, comme chez Eutima elephas. Ce sont là des caractères
bien nets c[ui, nous venons de le voir, appartiennent à toutes les
Méduses de cette famille, possédant des gonades développées au
niveau de la sous-ombrelle et du pédoncule. J’ai dit, plus haut, qu’on
pouvait prévoir des espèces chez lesquelles la partie sous-ombrellaire
de la gonade disparaît chez l’adulte. On peut ajouter qu’il n’est pas
étonnant de trouver dans le même genre des Méduses dont la gonade
se trouve seulement au niveau du pédoncule. Ainsi rien ne distingue
génériquement les Méduses du genre Saphenia de celles du genre
Eutima. La présence de deux tentacules seulement est dans ce cas
un caractère spécifique.
Le genre Irenopsis, créé en 1886 par Goette, ne semble pas non
plus justifié. Vanhôffen l’a signalé en 1913. En effet, l’espèce Irenop-
sis hexanemalis Goette, la seule espèce connue de ce genre, possède
un pédoncule stomacal et n’a pas de cirres marginaux ; elle ne diffère
pas d’une espèce du genre Phortis si ce n’est par le nombre des
canaux radiaires. Or, celui-ci seul, non associé à d’autres caractères
morphologiques ne peut définir un genre, mais tout au plus une
espèce. Vanhôffen va cependant plus loin. Il considère l’espèce de
Gœtte comme une simple variété de Phortis pellucida (Will). Ici il
m’est impossible de le suivre. Examinons ses arguments. Browne,
en 1905, décrit cette espèce de Ceylan en se basant sur 27 spécimens
dont 6 seulement présentent une variation numérique des canaux
radiaires, le nombre de ceux-ci étant respectivement : 4, 7, 8, 8, 9,
11. Vanhôffen lui-même en a trouvé dans la collection du « Vettor
Pisani », récoltées au large de Hongkong, quelques exemplaires à
6 et un exemplaire à 5 canaux radiaires. Goette n’a pas signalé de
variantes. O. Maas, en 1905, trouve dans la collection du Siboga,
8 exemplaires à 5 canaux sur 100 exemplaires à 6 canaux ; il n’a pas
trouvé d’exemplaires à 4 ou 7 canaux.
D’après Vanhôffen, si nous devions créer un genre pour les
Méduses à 6 canaux, il serait nécessaire d’en créer un pour chaque
Méduse présentant un nombre de canaux radiaires différent. A mon
avis, la question ne se présente pas de cette façon, car en suivant le
raisonnement de cet auteur nous sommes entraînés à considérer
chacune des Méduses, présentant un nombre particulier de canaux
radiaires, comme une espèce spéeiale ou tout au moins comme une
variété. C’est à cette dernière solution que s’arrête Vanhôffen. Or,
dans la famille Eutimidæ nous trouvons de nombreuses espèces
présentant des variations individuelles et nous ne pouvons pas
caractériser autrement les différenees dans le nombre des canaux
radiaires. Chez Phortis pellucida (Will), Valeria Neppi a signalé des
— 76 —
variations individuelles, mais on n’a pas trouvé d’exemplaires à
6 canaux radiaires ; il y en a toujours quatre. Si nous réunissons au
contraire l’ensemble des récoltes qui ont été faites de l’espèce de
Goette, comme je l’ai fait plus haut, nous eonstatons sans aucun
doute possible que l’espèce a fondamentalement 6 canaux radiaires.
Les exemplaires dont le nombre de canaux diffère, sont en très petit
nombre ; ils doivent être considérés comme de simples cas excep-
tionnels.
De ces considérations, il se dégage la conclusion suivante : Ire-
nopsis hexanemalis Goette est un Phortis mais très probablement une
espèce particulière. Nous l’appellerons donc Phortis hexanemalis
(Goette). Je suis d’autant plus entraîné vers cette conclusion que
Phortis pellucida (Will) se trouve dans la même région de l’Océan
Indien. Nous n’avons malheureusement qu’un seul exemplaire de
cette dernière provenant de la côte de Zanzibar ; il serait extrême-
ment intéressant d’avoir un matériel plus abondant de la même
origine. Phortis hexanemalis (Goette) est par eontre très bien connue
dans tout l’Océan Indien et l’Océanie.
Vanhôffen a encore développé les mêmes considérations en
s’appuyant sur le nombre de canaux radiaires à propos des genres
Phialidium et Octocanna qu’il a réunis ne conservant que le premier,
faisant des deux espèces (V Octocanna de simples variétés de Phiali-
dium phosphoricum. Je démontrerai ailleurs qu’il est encore impos-
sible de le suivre dans ce cas. Ces deux genres sont eux-mêmes bien
distincts car ils diffèrent essentiellement par d’autres caractères
anatomiques que le nombre de canaux radiaires, ce qui n’avait pas
lieu pour Phortis et Irenopsis. Si le genre Phialidium possède fonda-
mentalement 4 canaux, le genre Octocanna en a 8, avec, dans les
deux cas, des variantes individuelles qui ne distinguent nullement
des variétés. Je reviendrai longuement ailleurs sur cette question en
discutant la position systématique du genre Octocanna.
Je dois signaler en passant que Browne, en 1905, a comparé son
Phialidium tenue Browne 1903, de l’Archipel des Maldives avec les
échantillons d’ Irenopsis hexanemalis de Ceylan. Il reconnaît, chez
la première, l’existence réelle d’un pédoncule stomacal, ce n’est done
pas un Phialidium ; mais il pense que ce peut être un échantillon
anormal d' Irenopsis hexanemalis. La présence d’un pédoncule stoma-
cal nous oblige à reconnaître que le rapprochement, comme l’a fait
O. Maas, de cette espèce avec Phialucium oirens Bigelow et Mitro-
coma mhengha A. Agassiz et A. Mayer, est erroné. Il est vrai que cet
auteur n’a jamais apprécié le pédoncule stomacal du groupe Eirene-
Eutima à sa juste valeur. Si nous eomparons la description et le
dessin de Phialidium tenue Browne avec ceux de Valeria Neppi pour
Phortis pellucida (Will) nous sommes tentés d’y voir une grande
ressemblanee et comme cette dernière espèce a été trouvée sur la
côte de Zanzibar, il ne serait pas étonnant de la retrouver à l’Archipel
des Maldives. Phialidium tenue Browne est très probablement syno-
nyme de Phortis pellucida (Will) et non pas un cas tératologique
di Irenopsis hexanemalis Gœtte.
(A suivre.)
Les espèces malgaches du genre Barleria (Acanthacêes)
PAR M. Raymond Benoist
Les explorations botaniques faites à Madagascar durant ces
dernières années ont amené la découverte de nombreuses nouveautés
dans la famille des Acanthacêes. Cette note est limitée aux espèces
du genre Barleria rencontrées jusqu’ici dans la grande lie et dont le
nombre atteint 23.
Barleria lapulina Bindley Bot. Beg. t. 1483.
Apparemment endémique à Madagascar et naturalisé à la Réunion
et dans l’Inde.
Boi,î de Diego Suarez (Boivin, Bernier) ; Ma/.angay (Bojer) ; Pcrt Lcvcii
(Vesco) ; sans localité (Grévé n° 148, Baron n°® 4577, 5337, 6427) ; Nossi
Bé (Hildebrandt n° 2904) ; Madagascar central (Le Myrc de Vilers, sans n°) ;
Antsirana (Viguier et Humbert n° 146) ; Mahulaka, district de Sakalava,
province de Nossi Bé (Waterlot n° 282) ; Ankiralaetra, district d’Ambato
Boeni, province de Maevatanana (Waterlot n° 351) ; Maromandia (Decary
n° 1580) ; Vondrozo, province de Farafangana, fleur jaune, 30 août 1926
(Decary n” 4906) ; Maintirano (Decary n° 8207).
Chez cette espèce, les fleurs sont jaunes ou saumon, la corolle est
bilabiée.
Barleria Perrierii n. sp.
Suffrutex, ramis decumbentihus, junioribus subquadrangularibus,
glabris, deinde teretibus obscure longitudinaliter sulcatis. Folia bre-
oiter petiolata, auguste lanceolata, ad basim sensim attenuata, ad apicem
acuta et mucrone hrevi acuto spinescente prædita, margine integro,
nerois secundariis indistinctis, pagina utraque glabra. Spinæ axillares a
basi quadrifidæ, ramis gracilibus, albescentibus, pungentibus. Inflores-
centiæ terminales oel in ramis abbreoiatis axillaribus eoolutæ. Flores
in spicas densas quadriseriales dispositi. Bracteæ ellipticæ, ad basim
rotundatæ, ad apicem hreoiter acuminatæ et mucrone acuto spinescente
terminatæ, præter costam utrinque nervis duobus gracilioribus præditæ,
margine integro, pagina externa pilis glandulosis capitatis numerosis
vestita, interna breviter pubescente ; bracteolæ duæ lineari-lanceolatæ,
sicut bracteæ vestitæ. Calicis laciniæ duæ exteriores bracteæ similes sed
paulo majores, duæ interiores lineares, acutæ, omnes extus glanduloso-
Pulletin du Muséum, 2'' s., t. VI, n° 1, 1934.
79 —
pubescentes et intus hreçiter pubescentes. Corollæ aureæ tubus inferne
cylindricus, labium anticum simplex, oblongum, integrum, posticum
ad basim tubulosum, ad apicem quadrilobum, lobis oçatis. Stamina duo
antica fertilia majora, duo lateralia minora, sterilia, omnia infra apicem
tubi inserta. Discus cupuliformis ■ ooarium glabrum, biooulatum ;
Stylus glaber.
Feuilles longues de 3-9 cm., larges de 5-16 mm. Bractée longue de
10-11 mm., large de 4-5 mm. ; bractéoles longues de 9-10 mm., larges
de 1.5-2 mm. ; lobes externes du calice longs de 11 mm., larges de
5 mm. ; sépales internes longs de 11-12 mm., larges de 2 mm. ; corolle
longue de 45 mm., tube long de 17 mm.
Endémique.
Plateau d’Ankara, sur le calcaire, lisière des bois rocailleux ; plante
vivace à tige étalée, puis dressée, éj)ineuse ; corolle entièrement d’un beau
jaune y compris les étamines et le style, bilabiée, la lèvre supérieure un
peu recourbée en arrière, très grande, k 4 lobes imbriqués, lèvre inférieure
plus petite, recourbée en bas, entière, août 1900 (Perrier de la Bathie
n° 1079) ; environs de Majunga, bois rocailleux, sur le calcaire, juin 1907
(Perrier de la Bathie n° 9413) ; région de Tsitampiky, sur calcaire argi-
leux, fleur jaune safran, 23 mai 1930 (Decary n° 7798).
Barleria Alluaudi R. Benoist in H. Lee. Notul. syst. I, p. 362.
Plante endémique.
Madagascar Sud (Alhiaud) ; district d’Ambovombe, Androy (Decary
n° 2591) ; Antanimora, district d’Ambovombe (Decary n° 2973) ; Ambo-
vombe (Decary n° 8501) ; environs d’Ampahiny (Humbert n° 5554).
Les fleurs sont jaunes ou jaune orangé, la corolle est bilabiée.
Barleria prionitis L. Sp. pl. p. 636.
Tous les échantillons que j’ai vus de Madagascar diffèrent du type
par la forme de leurs feuilles étroitement lancéolées et par leur
corolle glabre en dehors ; ees deux caractères sont constants mais ne
me paraissent pas suffire pour la création d’une espèce distincte. Je
pense donc qu’il n’y a lieu de considérer cette plante que comme
une sous-espèce spéciale à Madagascar :
Subsp. madagascarîensis nov. subsp.
A speciminibus typicis differt foliis auguste lanceolatis, 2-4,5 cm.
longis, 6-10 mm. latis et corolla extus glabra.
Tous les exemplaires c[ue j’ai entre les mains proviennent du centre
de rile ;
Sans localités (Baron 14 ; Scott Elliot n° 2039 ; Le Myre de Vilers
sans n°) ; Sud Betsileo (Catat n° 4147) : environs de Tihaonana, exemple
d’espèce autochtone réfugiée dans les abris artificiels créés par l’homme
— 80 —
et sauvée ainsi de la destruction (Perrier de la Bathie u® 9300) ; Betafo
(Viguier et Humbert n° 1407).
Les fleurs sont jaunes, la corolle bilabiée.
Le type se trouve en Asie et en Afrique tropicales.
Barleria her R. Benoist Bull. Soc. Bot. France, t. 76, p. 1032,
Plante endémique.
Aux numéros cités antérieurement (in Bull. Soc. Bot. France, t. 73,
p. 1032) il faut ajouter :
Andrahomana (Decar\ u° 4006) ; Ambovombe (Decary n° 8306) ; Lahi-
menara (Decary n° 8993) ; sud-ouest d’Ambovombe (Decary n” 9609) ;
bassin de l’Onilaby (Perrier de la Bathie 9485) ; dunes entre le Fiherena
et le Manombo (Perrier de la Bathie n° 9503) ; vallée du Fibcrenanu (Per-
rier de la Bathie n° 16659) ; entre le lac Manampctsotsa et le delta de la
Linta (Humbert n° 5290) ; vallée du Fiheranana, coteaux calcaires,
août 1928 (Humbert et Swingle n° 5150) ; environs d’Ampanihy (Humbert
et Swingle n° 5530 Ur) ; dunes à Manampetsa, arbustes à fleurs rouges,
avril 1933 (Perrier de la Bathie n° 19146).
Le n° 261 de Poisson que j’ai rapporté au Barleria her est une
espèce différente, le B. paroispina qui est décrit ci-après.
Les fleurs varient du rose au rouge pourpre et au rouge orange,
la corolle est bilabiée.
Barleria Decaryi R. Benoist Bull. Soc. Bot. France, t. 76, p. 1032.
Endémique.
Aux numéros cités précédemment (Bull. Soc. Bot. France, t. 73,
p. 1032) il faut ajouter :
Région du lac Anongy, au sud-est d’Ambovombe, dunes anciennes,
2 octobre 1931 (Decary n° 9272) ; base de la falaise des calcaires éocènes
de Fiherena, près de Tuléar, arbuste très épineux de 1-2 mètres, très
rameux, fleur jaune vif, mai 1910 (Perrier de la Bathie n° 9500) ; bassin de
la Linta, plateau calcaire à l’est du delta, fleurs jaunes, 20 août 1928.
(Humbert n° 5504 hi^).
Corolle non bilabiée, à tube long.
Barleria parvîspîna nov. sp.
Suffrutex humilis, ramis leretibus puberulis. Folia petiolata, ooata
oel ohlonga, ad basim attenuata et in petiolo decurrentia, ad apicem
acuta et mucrone acuto terminata, margine intégra, costa nervos secun-
darios 3-4 utrinque gerente, pagina superiore prseter neroos glabra,
cystolithis numerosis notata, inferiore puhescente. Spinæ axillares
fere a basi quadrifidæ, ramis albescentibus, pungentibus. I nflorescen-
tiæ terminales ; bracteæ foliis similes, bracteolæ lineares, acutæ, ad
apicem spinescentes. Calycis laciniæ duæ exteriores lanceolatæ, acutæ,
apice spinescente, duæ interiores lanceolato-linear es , omnium pagina
— 81
exteriore pubescente. Corollæ luteæ extus puherulæ tubus elongatus, gra-
ciliSj cylindricus, lobi quinque ovati vel oblongi, latitudine insequales.
Stamina ante apicem tubi inserta, duo antica fertilia majora, duo
lateralia paroa. Discus cyathiformis basim ooarii circumcingens •
ooarium glabrum ooula duo gerens ; Stylus glaber.
Feuilles longues de 2-3 cm., larges de 8-14 mm. ; pièce antérieure
du calice longue de 8 mm., large de 3 mm., la postérieure longue de
9 mm., large de 3 mm. ; tube de la corolle long de 25 mm.
Endémique.
Forêt tropicale près d’Ifanaty, fleurs jaunes (Poisson n° 183) ; vallée
de Fihercnana sur le calcaire éocène, fleur jaune (Perrier de la Bathie
n° 16650) ; Mananpetsa, sur les sables, arbuste atteignant souvent
1 mètre, fleurs jaunes, avril 1933 (Perrier de la Bathie n° 19120).
Var. angustifolia nov. var.
A speciminibus typicis differt foliis angustioribus, fere Linearibus,
calice sæpe pilis glandulosis sparsis ornato, spinis axillaribus majori-
hus.
Fatipatika ou Fatikakela (Poisson n® 261) ; du lac MananpcLsotsa au
delta de la Linta, sur lec sables, arbuste de 4-6 décimètres, fleurs jaune vif
(Humbert n® 5358) ; vallée de FOnilahy, à l’embouchure, sur les sables,
arbuscule de 3-6 décimètres, fleurs orange clair (Humbert n® 2616).
Var. longiflora nov. var.
Ut præcedens, sed corollæ tubus 32 mm. longus.
Plateau Mahofaly entre Maroarivo et Boheloka, arbuste très touffu,
très rameux, arrondi, ne dépassant pas 60 cm. de haut, mai 1910. (Perrier
de la Bathie, n® 9482).
Barleria brevituba nov. sp,
Suffrutex çel frutex, ramis teretibus albido-puberulis. Folia sessilia
vel subsessilia, lanceolata, ad basim attenuata, ad apicem rotundato-
obtusa et mucrone acuto armata, margine integro, utrinque puberula.
Spinæ axillares a basi quadrifidæ, ramis gacilibus, albescentibus,
pungentibus. Inflorescentiæ terminales, paucifloræ; bracteæ foliis
similes ; bracteolæ spinescentes, albidæ, depressæ, Calicis laciniæ
duæ exteriores lanceolatæ, acuminatæ, apice spinescente, duæ interiores
lanceolato-lineares, apice spinescente, omnium pagina exteriore
puberula. Corollæ aurantiaeæ extus minute pilosulæ tubus breois,
cylindricus, lohi quinque ovati, latitudine parum inæquales. Stamina
ante apicem tubi inserta, duo antica fertilia majora, duo lateralia
parva, filamento breoi. Discus cupuliformis, ovarii basim circumcin-
gens ■ ooarium glabrum, ooulum unicum in quoque loculo gerens ;
Stylus glaber.
Bulletin du Muséum, S*-' s., t. VI, 1934.
6
— 82 —
Feuilles longues de 9-11 inm., larges de 3.5-4 mm. ; pièces exter-
nes du calice longues de 6-7 mm., larges de 1 3/4 mm., tube de la
corolle long de 10 mm., lobes longs de 7 mm.
Endémique.
Manampetsa, sur le calcaire, sous arbrisseau vivace, fleurs d’un beau
jaune orangé, avril 1933 (Perrier de la Bathie, n° 19107J.
Voisin du B. parçispina décrit précédemment ; il s’en distingue
par ses épines axillaires plus développées et surtout par la forme de
la corolle différente à tube plus large et beaucoup plus court.
Barleria Humhertii R. Ben. in Bull. Soc. Bot. France, LXVI, p. 1031,
1929.
Aux exemplaires déjà cités, il faut ajouter :
Rochers boisés des environs de Fiherena près Tuléar, arbustes de
2-3 mètieS; très rameux et épineux ; fleurs d’un beau bleu, mai 191(1
(Perrier de la Bathie n° 9502) ; du lac Manampetsotsa an delta de la Linta,
fleur bleu-violet pâle (Humbert n° 5311) ; Manampetsa, sur les sables, tige
atteignant parfois 2 mètres, dans les arbustes, toujours grêle ; fleurs d’un
beau bleu, avril 1933 (Perrier de la Bathie n° 19012).
Endémiqiie.
Barleria Kitchingii Baker in Journ. Linn. Soc., XXI, p. 510, 1887.
Sai;s localité (Baron n° 6158) ; Berongo, bord de la Tarasy, septembre
1900 (Alluaud n° 54) ; forêt côtière du Fiheranana, fleurs violettes (Pois-
son 11° 306) ; environs d’Ampanihy, pic Emotoraoly, fleurs violettes,
14 avril 1922 (Poisson n° 465) ; environs de Tananarive, janvier 1922
(Waterlot n° 448) ; district d’Ambovombe, fleur blancbe un peu bleuâtre,
19 avril 1924 (Decary u° 2560) ; Ankobo, terrain gneissique, 6 mai 1924
(Decarj n° 2714) ; Flakclaka, fleur violacé pâle, 13 juin 1924 (Decary
n° 2826) ; environs de Tuléar ; coteaux calcaires de la vabée de Fiherenana,
fleurs d’abord jaunâtres puis lilas pâle (Humbert n° 2586) ; bord d’un tor-
rent près Zazafot'Y (Fandramanana), arbuste sarmentci.x de 3 à 4 m.,
fleur d’un beau bleu, mai 191 2 (Perrier de la Bathie n° 92 79) ; lieux humides
sur le bas Tiherana, liane ou arbuste à rameaux faibles, pendants, corolle
à 2 étamines et 2 courts staminedes, mars 1919 (Perrier de la Bathie
n° 12813) ; Ambovombe, buisson de 1 m. 50 de hauteur dans les rocailles,
fleur blanche, 12 mai 1925 (Decary n° 3798) ; même localité, 13 mai 1925
(Decary n° 2817) ; vallée du Mandrare ; sous bois clair et humide, fleur
blanc légèrement violacé, 13 janvier 1931 (Decary n° 8596) ; environs
d’Ampan'hy, corolle blanc bleuâtre (Humbert n° 5531).
Endémique.
Barleria laeta nov. sp.
Frutex humilis, ramis alho-puhescentihus, teretibus. Folia satis
longe petiolata, oçata oel lanceolata, ad apicem attenuata, apice ipso
obtuso-rotundato, ad hasim rotundata, limbo in petiolo sæpe auguste
decurrente ; margine integra, pagina utraque glabra. Inflorescentiæ
rarius unifloræ, sæpius cymosæ, ad extremitates ramorum aut ad axillas
foliorum dispositæ. Bracteolæ lineares, foliaceæ, pubescenti-glandu-
losæ. Calicis laciniæ duæ exteriores inæquales, oaato-lanceolatæ,
interiores lineares, ornnes pubescenti-glandulosæ. Corollæ cæruleæ
tubus inferne cylindricus, in dimidio apicali auguste infundibulifor-
mis, lobi quinque oaati. Stamina infra medium tubi inserta, duo antica
fertilia, duo lateralia et posticum ad filamentum, parvum reducta.
Discus cupuliformis, ooarii basin circumcingens • ooarium unicum
in quoque loculo gerens ; Stylus glaber.
Limbe des feuilles long de 2-5 cm., large de 1-3 cm. ; pièces externes
du caliee, l’antérieure longue de 13 mm., large de 5 mm., la posté-
rieure longue de 17 mm., large de 8 mm. ; corolle longue de 4.5 cm.
Bois calcaire près de Majunga, petit arbuste à fleur bleue, mai 1927
(Perrier de la Batbie n° 17939).
Barleria paucîdentata nov. sp,
Frutex ramis pilis luteis appressis strigosis oestitis. Folia breoiter
petiolata, auguste lanceolata ad apicem acuminata, ad basim acuta,
margine intégra, pagina superiore pilis sparsis stratis luteis ornata,
inferiore pilis simili bus in nerais oestita. Inflorescentiæ terminales'
bracteolæ lineares, pilosulæ. Calicis segmenta exteriora ooata, anticum
sæpe ad apicem breoiter bilobum, posticum longius, apice acuto, utrius-
que margine dentibus mucrone acuto terminatis notato ; segmenta
interiora lanceolata breoia, margine piloso. Corollæ tubus dimidio
basali cylindricus, superne infundibuliformisj limbus bilabiatus,
lahio superiore quadrilobo, lobis laiitudine inæqualibus, inferiore
integro paulo inferius affixo. Stamina duo anteriora paulum exserta,
lateralia minima, omnia infra medium tubi inserta. Ovarium et Stylus
glabri. Capsula glabra.
Feuilles longues de 6-15 cm., larges de 1.5-3 cm. ; sépale posté-
rieur long de 25 mm., large de 12-13 mm. ; corolle longue de 7-8 cm.
Haut Bemativo, forêt d’Analamahitso, altitude 800 m., sur le gneiss,
août 1909 (Perrier de la Batbie 9228) ; Montagne des Français, plante
vivace de 10 à 60 cm. de haut, rameuse, dure et ligneuse à la base ; corolle
bleu violet, mai 1906 (Perrier de la Batbie n° 9553) ; Montagne des Fran-
çais, plante sous-ligneuse, dressée, atteignant 1 m. 50, peu rameuse, fleurs
d’un beau bleu, mai 1921 (Perrier de la Batbie n° 16217).
Endémique.
Barleria Decaisneana Nees \rvDC. Prodr., XI, p. 230.
Port Leven (Boivin n° 2507, Vesco) ; Baie de Rigny (Richard n° 132).
Comores (Boivin, Ilumblot n° 113).
Endémique.
Fleur bleue.
— 84 —
Barleria dulcis R. Ben. in Bull. Soc. Bot. France, t. LXXVI, p. 1033,
1929.
Ankaizinana (Decary 1767, 1777).
Endémique.
Fleur mauve.
Barleria comorensis Lindau. in Bot. Jahrh. XX, p. 18, 1894.
Comores (Boivin, Ilumhlot n° 1591).
Endémique.
Barleria oincæfolis Baker in Journ. Linn. Soc. London, XXV, p. 339,
1890.
East Androna (Baron n° 5552).
A cette espèce je rapporte les exemplaires suivants :
Montagne de Sambirano, massif de Manogarivo, bois rocailleux, bord
des torrents, sur le gneiss, mars 1909 (Perrier de la Bathie n° 9260) ; forêt
d’Analavelona, sur le basalte, vers 1.000 mètres d’altitude, arbuste de 1 à
2 mètres, mai 1933 (Perrier de la Bathie n° 19222) ; Haut Sambirano, forêt
rocailleuse, fleurs bleues, base sous-ligneuse, avril 1924 (Perrier de la
Bathie n® 16159).
Endémique.
Barleria pulchra Lindau in Botan. Jahrb., XX, p. 18, 1894.
Nossi-Bé (Hildebrandt n° 2969) ; baie de Rign\ (Boivin) ; Nossi-Bé
(Boivin) ; massif de Manoi garivo, bois sur les grès liusiques humides, au-
dessous d’une altitude de 500 m., juin 1909 (Perrier de la Bathie n° 9256).
Endémique.
Barleria phijllireæfolia Baker in Journ. Linn. Soc., XX 11, p. 510,
1887.
Diego Suarez (Beinicr) ; Port Leven (Boivin) ; sans localité ^Baron
n°4555) ; bois sablonneux à Aniiafitatra près du mont Tsilondraina (Boina),
arbuste de 30 à 60 cm., corolle d’un très beau bleu à lobes teintés de rouge
à leur base ; style et étamines violacés ; pollen bleu-verdâtre, mars 1901
(Perrier de la Bathie n° 1253) : massif de Manongarivo, lisière des bois
vers 1.000 mètres d’altitude, avril 1909 (Perrier de la Bathie n° 9251) ; bois
rocailleux calcaire de Namoroka (Ambongo), corolle d’un beau bleu violet,
juin 1903 (Perrier de la Bathie n° 9432).
Endémique.
Barleria pulchella nov. sp.
Frutex, ramis juniorihus glanduloso-pilosis, oetustioribus glabris.
Folia petiolata, lanceolata, ad basin acuta, ad apicem acuta oel obtusa.
— 85
pagina utraque pilis paucis adpressis in nervis ornata, inferiore
pallidiore. Flores in cymis paucifloris subsessilibus, in axillis foliorum
superiorum, spicam terminalem mentientes. Bracteolæ lineares, glan-
duloso-pubescentes. Calicis laciniæ exteriores lanceolato-lineares, a
basi ad apicem attenuatæ, parum inæquales, glanduloso-pubescentes,
Laciniæ interiores lineares, glanduloso-pubescentes. Corollæ roseæ
tubus cylindricus, limbus bilabiatus, labio superiore æqualiter trilobo,
lobo medio inciso, inferiore intégra paulo inferius affîxo. Stamina duo
anteriora longa, exserta, lateralia ad filamentum minimum reducta,
omnia infra medium tubi inserta j pollinis granula sphærica alveolata.
Discus cupuliformis, ovarii basin cingens. Ovarium glabrum ovulum
unum in quoque loculo gerens ‘ Stylus glaber. Capsula glabra, ad
apicem rostrata.
Feuilles longues de 2,5-8 cm., larges de 8-30 mm. ; pièce posté-
rieure du calice longue de 12 mm., large de 1 3/4 mm., l’antérieure
longue de 9 mm. ; corolle longue de 13 mm.
Montagne des Français, arbuste à feuilles caduques, haut de 50 à 70 cm.,
fleurs roses (Perrier de la Bathie n° 15216).
La forme de la corolle de cette espèce est remarquable par sa
lèvre supérieure trilobée, le lobe médian étant légèrement échancré
au milieu.
Endémique.
Barleria longipes nov. sp.
Frutex ramis junioribus pubescentia albida appressa vestitis, mox
glabris. Folia petiolata, ovata vel ovato-lanceolata, basi rotundata vel
obtusa, apice obtuso, margine integro, pagina superiore glabra, infe-
riore primum pilis raris albidis stratis in nervis ornata, mox glabrata.
Flores axillares, solitarii vel in cymis 2-3 floris dispositif pedunculo
longo ad apicem bracteas duas oppositas lineares vel lineari-spatulatas
gerente f cymæ trifloræ flos centralis subsessilis, latérales satis longe
pedicellatæ f una vel utraque florum lateralium sæpe déficiente. Calicis
laciniæ exteriores lanceolato-ovatæ, glanduloso-pubescentes. Corollæ
tubus brevis, cylindricus f labium anticum simplex oblongum, posticum
quadrilobum, lobis duobus exterioribus ovalibus, duobus interioribus
oblongis. Stamina duo antica fertilia mafora, duo lateralia et posticum
ad filamenta brevissima reducta, omnia infra medium tubi inserta.
Discus cyathiformis, margine sinuato, ovarii basin involvens. Ovarium
glabrum, biovulatum ; Stylus glaber. Capsula glabra, rostrata, parte
superiore sterili.
Feuilles longues de 3-8 cm., larges de 2-4 cm. ; pédoncules axillaires
longs de 5-8 cm. ; pièces externes du calice longues de 10 mm., larges
de 4.5 mm. ; pièces internes du calice longues de 3-4 mm. ; corolle
- 86
longue de 32-35 mm., tube long de 9 mm. ; capsule longue de 17-
18 mm.
Bois sur le calci,ire éocène près de Tuléar, arbuste de 2-3 mètres : feuilles
caduques, fleurs d’un beau rouge, mars 1933 (Perrier de la Bathie n° 19029).
Barlerîa puberula nov. sp.
Frutex ramis puherulis. Folia petiolata, ooato-lanceolata, basi rotun-
data oel ohtusa, apice ohtusiusculo, margine integro, pagina superiore
primum parce puberula inox glabrata, inferiore pilis stratis albidis
salis dense oeslila. Flores axillares, solitarii, salis longe pedunculati ;
pedunculo ad apicem sub flore bracleis duabus linearibus pubescen-
libus prædito. Calicis laciniæ exteriores ooalæ, pubescenles, interiores
breoes lanceolalæ, pubescenles. Corollæ lubus breois, cylindricus, labium
anticum simplex, oblongum, posticum quadriloburn, lobis duobus
exterioribus ooalibus, duobus inlerioribus oblongis. Slamina duo
antica fertilia majora, duo lalercdia et posticum ad filamenta breoissima
reducta, omnia infra medium tubi inserla. Discus cyathiformis, ooarii
basin inooloens. Ooarium oerissimiliter glabrum, biooulatum ; Stylus
glaber. Capsula puberula, rostrata, parte superiore sterili.
Feuilles longues de 2.5-6 cm., larges de 1-3,5 cm .; pédoncules
axillaires longs de 2.5-6 cm.; pièces externes du calice longues de
12-14 mm., larges de 7-8 mm. ; corolle longue de 22-25 mm., tube
long de 6-7 mm. ; capsule longue de 14 mm.
Plateau calcaire éocène sur la rive droite du Fihereua; arbuste de
1-2 mètres, fleur d’un blanc crème, mai 1933 (Perrier de la Bathie n° 19187).
Province de Tuléar, entre Andranohinoly et Tuléar, arbuste à belles fleurs
jaunes veinées de pourpre, 26 avril 1912 (Poisson n° 513) ; la Table, sur le
calcaire, petit arbre à fleur jaune pâle maculées de brun, 21 mars 1921
(Poisson n° 169).
Barlerîa însolita nov. sp.
Frutex ramis albo-puberulis. Folia petiolata, ooata oel lanceolata,
ad basin et ad apicem ohtusa, margine integro, pagina superiore glabra,
inferiore pilis raris sparsis in nerois ornata. Flores axillares, solitarii
oel in cymis 2-3 floris dispositif pedunculo modice longo ad apicem
bracteas duas oppositas lanceolato-lineares obtusas, pubescenti- glandu-
losas gerente ; cymæ trifloræ flores modice pedunculatæ, centralis parum
longius f una oel utraque florum lateralium déficiente. Calicis laciniæ
exteriores lanceolato-lineares, glanduloso-pubescentes, interiores li-
neares, omnes subæquales minute glanduloso-pubescentes. Corollæ
tubus satis breois cylindricus, labium anticum simplex, oblongum,
posticum quadriloburn, lobis duobus medianis angustioribus , omnibus
oblongis. Stamina duo antica fertilia majora, duo lateralia et posticum
ad filamenta brevissima minima reducta, omnia çersus medium tubi
inserta. Disons cupuliformis oçarii basin cingens. Oçarium glabrum,
bioçulatum ; stylus glaber. Capsula glabra, rostrata, parte superiore
sterili.
Feuilles longues de 10-15 mm. ; larges de 6-8,5 mm. ; pièce posté-
rieure du calice longue de 5.5-6 mm. ; large de 1.5 mm. ; corolle longue
de 12-13 mm., tube long de 5 mm. Capsule longue de 10 mm.
Manampetsa, sur le calcaire, avril 1933 (Perrier de la Bathie 19073
et 19161).
Barleria separata nov. sp.
Frutex ramis glabris. Folia breoiter peliolata, lanceolata, ad apicem
obtusa, margine intégra, pagina utraque glabra, pedunculo superne
dense albido-pubescente. Flores axillares, solitarii oel in cymis 2-3 floris
dispositi ; pedunculo longo ad apicem bracteas duas oppositas ooato-
lanceolatas glabras gerente ; cymæ trifloræ flos centralis breoiter pedun-
culatus oel subsessilis, latérales satis longe pedicellati ; unus oel
uterque florum lateralium sæpe déficiente. Calicis laciniæ exteriores
ooato-lanceolatæ, ad basim atlenuatæ, anteriore breoiter biloba, inte-
riores lanceolato-lineares, omnes pubescenti-glandulosæ. Corolla et
stamina desunt. Disons cupuliformis ooarii basin cingens. Ooarium
glabrum, biooulatum, stylus glaber. Capsula glabra, rostrata, parte
superiore sterili.
Feuilles longues de 8-10 mm., larges de 3-3,5 mm. ; pédoncules
axillaires longs de 13-24 mm. ; pièce postérieure du calice longue de
6 mm., large de 2,5 mm. Capsule longue de 15 mm.
Chaîne de l’Isalo (Onilahy) sur les grès dénudés, juillet 1910 (Perrier de
la Bathie n° 9492).
Espèce voisine du B. insolita ; elle en diffère par ses rameaux
glabres, ses feuilles subsessiles, de forme différente, les sépales à
sommet arrondi, les capsules plus grandes.
Les espèces de Barleria qui viennent d’être énumérées peuvent se
distinguer par les caractères suivants :
I. — Plante pourvue d’épines à l’aisselle des feuilles (au moins les supé-
rieures).
A. Fleurs groupées en épis terminaux ; épines axillaires non foliacées,
ordinairement quadrifides.
. 1. Corolle bilabiée, l’une des lèvres quadrilobée, l’autre entière et
insérée plus bas.
a) Bractées toutes de forme ovale ou arrondie et très différente de celle
des feuilles.
+ Bractées suborbiculaires, longues de 15-18 mm., non glanduleuses.
lupulina.
- 88
-h Bractées ovales, longues de 10-12 mm., velues-glanduleu«es.
Pierrierii.
b) Bractées, au moins les inférieures semblables aux feiilles, les supé-
rieures plus réduites.
-B Lobes du calice frangés de courts cils serrés, les extérieurs ovales,
mucronés Alluaudi.
-f- Lobes du calice noi frangés sur les bords.
X Bractées non glanduleuses, sépales extérieurs ovales ou oblongs,
brusquement acuminés, glabres prioniiis.
X Bractées, au moins les supérieures glanduleuses ; sépales extérieurs
étroits, rétrécis vers le sommet her.
2. Corolle non bilabiée, à 5 lobes insérés ensemble à l’extrémité du
tube.
a) Bractées ovales, couvertes de poils glanduleux, capités, de forme
différente de celle des feuilles Decanji.
b) Bractées non différentes des feuilles.
-B Tube de la corolle long de 10 mm biei-üuha.
-B Tube de la corolle long de 25 mm. ou plus parvispina.
B. Fleurs isolées, axillaires, épines axillaires semi-foliacces à bord
ordinairement épineux Humherlii.
IL — Plante absolument dépourvue d’épines à l’aisselle des feuilles.
A. Fleurs sessiles ou brièvement pédicellées, groupées ordinairement en
cymes terminales ou axillaires elles-mêmes très brièvement pédonculées.
1. Lobes externes du calice ovales ou lancéolés.
a) Ovaire pubescent laeta.
b) Ovaire glabre.
-B Lobes externes du calice ovales ou elliptiques.
X Staminode n’égalant pas le quart des étamines fertiles ; corolle
longue de 6 cm. au moins.
Il Lobes externes du calice à bord pourvu de petites dents aiguës.
--= Divisions externes du calice scarieuses, réticulées par les nervures ;
dents du bord nombreuses Kilchin vi.
— Divisions externes du calice non scarieuses, à réticulation par les
nervures peu saillante • dents du bord espacées, peu nombreuses.
paucidentaia.
Il Lobes externes du calice à bord entier.
= Sépales internes poilus Decaisneana.
= Sépales internes glabres.
” Lobes de la corolle larges de 15 mm dukis.
” Lobes de la corolle larges de 10 mm
// Feuilles glabres ; corolle à tube élargi en entonnoir progressivement
à partir de l’insertion des étamines comoreiisis.
// Feuilles à poils jaunes appliqués ru moins en dessous sur les nervures ;
corolle à tube élargi, mais subcylindrique à partir de l’insertion des
étamines -'incaejolia.
X Staminodes égalant la moitié des étamines fertiles ; corolle longue
de 7-9 cm pulchra.
89
+ Lobes externes du calice étroitement lancéolés, atténués dans leur
partie supérieure, à poils appliqués, non glanduleux
phyllireaefolia.
2. Lobes externes du calice lancéolé-linéaire, pubescent-glanduleux,
à poils étalés pulchella.
B. Fleurs axillaires, portéet par un long pédoncule, solitaires ou en
cymes de 2-3.
1. Corolle longue de 20-30 mm.
o) Ovaire glabre ; feuilles subglabres en dessous hm.npes.
b) Ovaire pubescent ; feuilles pubescentes en dessous puberula
2. Corolle longue ae 12-17 mm. ; rameaux blanchàtres-pubérulents ;
lobes internes du calice aigus insolita.
Le B. separata dont la corolle n’est pas connue n’a pas été placé
dans la clef.
U^E ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE ENjNEASTEMON EXELL
(AnNONACEAE) du GABON
PAR lÆ D*' W. Robyns et M. J. Ghesquière.
Parmi les Annonacées qui nous ont été confiées pour étude par
M. le D’’ Pellegrin de la Section botanique du Muséum d’Histoire
Naturelle de Paris, nous avons trouvé un Enneastemon, nouveau pour
la Science, dont nous donnons ci-après la description et les afïlnités.
Enneastemon ferrugineus Robyns et Ghesq. sp. nov. ; ex affini-
tate E. foliosi (Engl, et Diels) Robyns et Ghesq., sed foliorum
laminis cartaceis insigniter discoloribus et subtus omnino ferrugineis,
cymis plurifloribus et staminibus cupuliformibus valde recedit.
Popowia foliosa Pellegrin non Engl, et Diels in Mém. Soc.
Linn. de Normandie, XXVI, fasc. 2, p. 13 (1924).
Frutex scandens ; rarnuli teretes, breoiter sericeo-ferruginei oel
nooelli etiam tomentelli, internodiis 1, 7-3 cm. longis. Folia hreoiter
petiolata, petiolo crasso terete usque ad 0,5 cm. longo et breoiter seri-
ceo-ferrugineo ; laminæ oblongo-ellipticæ vel varias obooatæ, basi
subcordato-rotundatæ, apice obtusæ, 7-14 cm. longæ et 4,5-7 cm. latœ,
cartaceæ, insigniter discolores, pagina superiore nitidulæ et olioaceo-
viridulæ glabræque, pagina inferiore appresse sericeo-ferrugineæ;
costse secundariæ utrinsecus medianæ plerurnque 8-9, sub margines
arcuatim adscendentes, cum costa media supra impressæ et subtus pro-
minentes, oenis pagina superiore reticulatirn prominulis. Inflores-
ccntia in axillis foliorum plerurnque 2-4 dispositæ, cymoso-umbellulatæ
et 3-5 flores, in toto usque ad 1,5-2 cm. longæ, pedunculatæ et pedunculo
4-5 mm. attingente, omnino breoiter dense sericeo-ferrugineæ • pedicelli
basin oersus bracteola minutissima instructi et 3-12 mm. longi. Ala-
bastra globulosa, 3 mm. in diametro. Flores ex collectore luteoli ; calyx
cupuliformis minuteque trilohatus, vulgo 2,5-3 mm. in diametro;
petala ima basi plus minusoe connata, late elliptica, apice obtusa, cras-
siuscula, exterioribus 3-3,5 mm. longis et 2-2,5 mm. latis sub alabastro
apice connioentibus, interioribus etiam 3-3,5 longis sed angustoiribus
et tantum 1,25-1,5 mm. latis sub alabastro oaloatis et ah exterioribus
triangulo mediano ad tertiam partem superiorem tangente excepta
obtectis ; stamina 9, uniseriata, filamentis gracilibus, in toto 1 mm.
Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. \ I, n° 1, 1934.
91
ionga, apice in connectwum acetahuliforma dilatata, thecis exterioribus
oblongis et 0,3 mm. Ion gis ; carpella 6, lageniformia, quam stamina
longiora et 1,75-3 mm. Ionga, fusco-oillosa, apice in stigma bifidum
glabrum desinentia, ooulis vulgo 3 uniseriatisque.
Gabon : Rungula, liane à fleurs jaunes, pièces du périanthe
épaisses, septembre 1915, Le Testu 2108 (typus).
Cette nouvelle plante, qui présente tous les caractères typiques du
genre, porte le nombre des espèces dd Enneastemon à six.
Le E. ferrugineus montre des affinités à la fois avec E. foliosus
(Engl, et Diels) Robyns et Ghesq. par ses feuilles et ses inflores-
cences et avec K. Schweinfurthii (Engl, et Diels) Robyns et Ghesq.
par la forme des connectifs staminaux, qui sont acetabuliformes et à
bec dirigé vers le centre de la fleur. Il se caractérise surtout, à pre-
mière vue, par ses feuilles fortement discolores et entièrement ferru-
gineuses sur la face inférieure et nous le classons comme suit dans la
clef que nous avons donnée antérieurement [Ann. Soc. Scient.
Bruxelles, LUT. Série R, fasc. pp. 166-167 (1933)].
A. • — Inflorescences en cymes fasciculées disposées sur un coussinet ;
feuilles non papyracées et à nervation non saillante à la face supérieure.
E. angolensis. E. Seretii. E. affinis.
B. — Inflorescences en cymes dichotomes pédonculées ou fleurs soli-
taires.
1. Cymes généralement à 3-5 fleurs ; feuilles cactacées, luisantes sur
la face supérieure et entièrement ferrugineuses sur la face inférieure.
E, ferrugineus.
2. Cymes à 2-3 fleurs ou fleUxS solitaires ; feuilles mates sur la face
supérieure et glauques sur la face inférieure :
a) Feuilles papyracées, coriaces, à nervation réticulée et saillante
à la face supérieure ; pétales nettement coalescents à la base ; con-
nectifs des étamines prolongés vers le centre de la fleur (pédifor-
mes)... E. foliosus.
b) Feuilles membraneuses, à nervation non saillante à la face
supérieure ; pétales à peine coalescents à la base ; connectifs des
étamines non prolongés vers le centre de la fleur (cupulif ormes).
E. Schi'-einfurthii.
Jardin botanique de l'État
Bruxelles.
- 92
F AGACÉES NaUV ELLES DE L’ASIE ORIENTALE
PAR Aimée Camus.
Genre (’astanopsis.
1. — Castanopsis pachycarpa A. Camus, n. sp.
Arbor 15-18 m. alla; rami glabri, lenticellosi, Folia paroa, ovata,
basi attenuata, apice acuta, 4,5-5 cm. longa, 2,5-3 cm. lata, integra,
glabra, nerois secundariis utrinque 6; petiolus 5-6 mm. longus. Cupula
asymmetrica, subsphæroidea, subsessilis, adnata, aculeis remotis
3-5 mm. longis oalidis ornata. Clans crassa, adnata.
Péninsule malaise : Pahang, Camerons’s Highlands, ait. 1440 m.
(Henderson, Herb. The Bot. Garden Singapore, 2 avril 1932).
Ce Castanopsis ne présente de très grandes alïinités avec aucune
espèce connue. Il se rapproche surtout du C. armata Spach. (A. Ca-
mus, Monogr. genre Castanea et Castanopsis, p. 444 et pl. 62, f. 6-8),
mais sa cupule est plus grosse, munie d’aiguillons plus espacés, moins
forts à la base et non rameux, acuminés et vulnérants au sommet. Le
fruit épais est aussi plus soudé à la cupule ; celle-ci rappelle beaucoup
la capsule de V Æsculus Hippocastanum.
Genre Lithocarpus.
2. — Lithocarpus Hendersoniana A. Camus, n. sp.
Rami glabri. Gemmæ parvæ. Folia ooata, basi attenuata, apice acu-
minata, 13-20 cm. longa, 4-8 cm. lata, margine integra, nerois secunda-
riis utrinque 8-9, tertiariis inconspicuis ■ petiolus 1,5-2 cm. longus.
Spica fructifera 8-12 cm. longa. Cupulæ connatæ, symmetricse, ses-
siles, subglobosæ, 3 cm. diam., zonis inferioribus undulato-sinuatis,
superioribus approximatis subintegris. Clans arcte inclusa.
Péninsule de Malacca : Pehang, Cameron’s Highlands, ait. 1.350 m.
(Henderson, Herb. The Bot. Garden Singapore, n° 23.431).
Les fruits développés ne sont pas très nombreux dans chaque épi
fructifère. Une cupule adulte développée porte ordinairement deux
petites cupules avortées. Les zones supérieures de la cupule rappro-
chées sont à bords assez épais. Le fruit est complètement inclus.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 1, 19t4.
- 93
Le L. Hendersoniana a des affinités avec le L. laotica (Hickel et
A. Camus), mais la cupule ne porte pas d’écailles visibles dans le
premier, les zones sont aussi plus marquées, plus épaisses.
Le type de cette espèce se trouve dans l’herbier du Muséum. Il a
été envoyé par M. le Conservateur du Musée de Singapour.
3. — L. Yersîniî A. Camus, n. sp,
Arbor elata. Rami puberuli, deinde glabri, Folia coriacea, ooato-
lanceolata, basi cuneata, superne acuta ael acuminata, 7-10 cm. longa,
3-4 cm. lata, glahra, subtus pallida, margine integra, lierais lateralibus
utrinque 8-10 aix distinctis, tertiariis conspicuis ; petiolus glaber,
12-15 mm. longus. Ameuta Ç 3-5 cm. longa, Spica fructifera 3-5 cm.
longa - rachis glabra. Cupula obconica, basi attenuata, cum stipite
8-10 mm. alta, 10-12 mm. diam., lamellis 5 concentricis inferioribus
crenatis orem aersus integris ornata. Glans aalde exserta, oaoidea, basi
truncata, apice acuta, mucronata, 1,8-2 cm. longa, 1-1,5 cm. diam. ^
cicatrix concaaa, 6 mm. diam.
Annam méridional : pr. Nha-trang, massif de Honba (A. Cheva-
lier, no 38.904, herb. A. Chevalier).
Cette espèce m’a été communiquée par M. le Pr. A. Chevalier.
Elle est caractérisée par sa cupule couvrant la base, parfois jusqu’à
un quart du gland, de forme obconique, atténuée à la partie inférieure
en un très court pédicelle, à paroi portant 6 zones concentriques très
peu marquées, le péricarpe mince, brillant et prenant en séchant
une teinte rousse. L’épi fructifère est grêle et porte 1-4 cupules isolées.
4. — L. Handeliana A. Camus, n. sp.
Arbor 22-26 m. alta. Folia oaata, basi attenuata, apice acuta, 18 cm.
longa, 6 cm. lata, supra glabra, subtus puberula, albida, nerois secun-
dariis utrinque 15, tertiariis perspicuis ; petiolus 1,2-1, 5 cm. longus.
Cupula subsphærica, 2,5 cm. diam., squamis remotis 2 mm. longis.
Glans sericea, inclusa.
Haïnan : Ng tse leng., abondant (Fenzel, n° 172).
Cette espèce a une nervation très particulière ; ses nervures
tertiaires sont presque perpendiculaires aux secondaires, très
parallèles entre elles, et visibles sur la face inférieure de la
feuille. Les épis fructifères sont assez courts, d’après M. Handel-
Mazzetti. Les cupules sont soudées par trois et une seule par groupe
se développe ; les parois sont munies de courtes écailles libres, étalées
1. M. le Pr. A. Chevalier m’a prié de dédier cette espèce à M. le Dr Yersin,
Directeur de l’Institut Pasteur de Nha-trang.
2. Je suis heureuse de dédier cette espèce à M. le Dr Handel-Mazzetti qui m’a
communiqué ce Chêne récolté par Fenzel et l’a obligeamment comparé au type de
L. elæagnifolia (Ssccmcn) Chun.
— 94
ou étalées-dressées, un peu espacées, sauf dans les rangs supérieurs
où elles sont nombreuses et rapprochées. Le gland est entièrement
enfermé dans la cupule.
(iette espèce se rapproche du L. tephrocarpa (Drake), mais ses
feuilles sont moins grandes, à nervures latérales moins nombreuses,
ses cupules sont plus petites, à écailles plus espacées, de forme diffé-
rente.
H ÊMODORACÉES NOUVELLES D INDOCHINE
PAR M. L. Rodriguez.
Ophiopogon peliosanthifolius Rodr. sp. nov.
llerha perennis, acaulis, 20-30 cm. alla, foliis radicalibus petiolalis^
ellipticis, basi inæquilateralibus, integerrimis, coriaceis, glabris,
petiolo 10-15 cm. longo ; lamina 10-15 cm. longa, 2,5-4 cm. lata, nervis
principalibus 7-9. Inflorescentia : racemus foliis minor ; flores pedi-
cellati, 2-3 in bractearum axibus, bracteæ ovatæ, acutæ, membranaceæ
persistentes • pedicelli 2-3 mm. longi articulati. Sepala 3, ovata lanceo-
lata in alabastro 2-3 mm. longa. Petala 3, sepalis similia. Stamina 6
perianthio breviora. Ovarium inferum stylo crasso, conico. Fructus
ignotus.
Laos ; Pak loi (Thorel 3356 pro parte).
Cette espèce est bien caractérisée par des feuilles qui ressemblent
beaucoup à celles de Peliosanthes.
Ophiopogon humîlis Rodr. sp nov.
llerba perennis acaulis, foliis 12-15 cm. longis, 4-7 mm. latis linea-
ribus, apice acutis, basi vaginatis, integerrimis nervis longitudinalibus
10-12. Inflorescentia foliis brevior, 8-10 cm. longa, floribus numerosis,
densis, pedicellatis • bracteæ lanceolatæ acutæ pedicellis longiores.
Sepala 3 ovata, obtusa, 4-5 mm. longa. Petala 3, sepalis paulo
latiora. Stamina 6 antheris sagittatis acutis. Ovarium inferum trilo-
culare ' Stylus erectus perianthio brevior. Ovula in quoque loculo 2.
Fructus ignotus.
Cambodge Compong Son (Pierre 561).
Cette espèce se reconnaît à sa petite taille et à ses grappes de
fleurs très serrées.
Ophiopogon stenophyllus Rodr. comb. nov.
Cette plante a été décrite par Merriluin Philippine Journ. of
Science, XIII (1918), p. 134 sous le nom de Peliosanthes stenophylla.
L’examen de la fleur notamment la forme des étamines montre cepen-
dant qu’il s’agit d’un Ophiopogon (étamines à filets libres et très
courts et non filets soudés en couronne comme dans les Peliosanthes).
Bullelin du Muséum, 2° s., t. VI, n“ 1, 1934.
- 96 -
Poliosanthes Labroyrnus Pierre mss. in Herb. Mus. Par.
Herba perennis acaulis, foliis radicalihus petiolatis, ohlon go-la riceo-
latis, superne acutis, basi attenuatis, petiolo 8-20 cm. longo basi oagi-
nis membranaceis instructo ; lamina 12-20 cm, longa 2,5-3 cm. lata
nerois circa 15. Flores solitarii ' bracteæ 1 cm, longæ, triangulares
acumina ‘ bracteolae minimæ. Perianthium rotaceum purpureum
Sepala 3 lanceolata. Petala 3 sepalis paulo breoiora Stamina 6 filamenta
in coronam conoexam coalescentia. Ooarium pro maxima parte inferum
triloculare ' Stylus pyramidatus breoissimus 6 umbonibus circumdatus ;
ooula in quoque loculo 4-6 Fructus ignotus.
Tonkin fRegnier).
Cette espèce est bien caractérisée par la présence de 6 mamelons
autour du style.
Pelîosanthes serrulata Rodr. sp. nov.
Flerba perennis acaulis, 15-25 cm alta, foliis petiolatis lanceolatis
utrinque attenuatis ; lamina 10-15 cm. longa margine minutissime
serrulata ^ neroi 9-12. Jnflorescentiæ solitariæ aut binæ 8-12 cm. altæ ;
flores numerosi densi solitarii pedicellati ; bracteæ acuminatæ 6-8 mm.
longæ ; bracteolæ minimæ. Sepala 3 lanceolata obtusa 2-3 mm.
longa 1 mm lata. Petala 3 sepalis similia. Staminarum corona tubo
breoi. Ooarium triloculare pro parte liberum, conicum ; stigmata
3 sessilia. Ooula 2 in quoque loculo. Semina usque ad 6, oooidea oio-
lacea.
Cochinchine île de Phu Quoc (Pierre 6688) Cambodge Kampot
(Chevalier 31.824).
Cette espèce se distingue nettement des autres Peliosanthes par
ses feuilles finement denticulées.
Peliosanthes campanulata Rodr. comb. nov.
Cette plante a été considérée par Bâillon comme le type du
nouveau genre Lourya, et appelée par lui ; Lourya campanulata
(cf. Histoire des Plantes, XII, pp. 425 et 525). Il nous paraît inutile
de conserver le genre Lourya qui ne se distingue guère du genre Pelio-
santhes que par son perianthe campanulé et plus grand que dans les
autres espèces.
Neolourya Rodr. gen. nov.
Herbæ perennes, foliis petiolatis, ellipticis lanceolatis, acutis, inte-
gris, glabris, nerois 8-15. I nflorescentia æqualis petiolo aut breoior,
basi bracteas stériles gerens, floribus solitariis pedicellatis bracteatis.
Perianthii lobi 6. Stamina 6 fdamentis latis coalescentibus andro-
phorum formantibus. Ooarium inferum triloculare ; Stylus tenais teres
aut subtrigonus tortosus aui sub androphoro reflexus. Ovula in quoque
loculo 2 ascendentia. Fructus ignotus.
Ce genre se distingue par son style mince cylindrique et assez long,
les Peliosanthes ayant un style pyramidal ou conique et très court.
11 comprend les deux espèces suivantes :
Neolourya Weberi Rodr. sp. nov.
llerba perennis • foliis petiolatis, ellipticis, acuminatis • Petiolus
canaliculatus 12-15 cm. Ion gus ; lamina 12-15 cm. longa, 3-1 cm. lata,
nervis 8-12. I nflorescentia petiolum æquans, floribus albidis, solitariis,
cernais, pedicellatis . Sepala 3 ovato-rotundata, 3 mm. longa, 2 mm. la, ta,
carnosa. Petala 3 sepalis breviora. Androphorum violaceum apice
6 lobatum. Ovarium inferum, apice paulo depressum, triloculare. Stylus
teres aut trigonus tortuosus aut incurvatus.
Tonkin (Weber).
Neolourya Pierrei Rodr. sp. nov.
Herba perennis acaulis 25-50 cm. alta, foliis petiolatis. Petiolus cana-
liculatus 10-22 cm. longus. Lamina elliptica apice acuminata, basi
inæqualis, 16-22 cm. longa, 3,5-5 cm. lata, integra, coriacea, nervis 12-15.
I nflorescentia petiolo multo brevior, floribus solitariis pedicellatis,
bracteatis. Sepala 3, ovata lanceolata, crassa, 2,5 mm. longa, 1,5 mm.
lata. Petala 3, sepalis paulo breviora Androphorum 6 lobatum, antheris
6 paulo inæqualibus. Ovarium inferum triloculare. Stylus teres tor-
tuosus androphorum paulo superans. Ovula in quoque loculo 2.
Cochinchine, île de Phu Quoc (Pierre).
Bulletin du Muséum, 2' s., t. VI, 1934.
7
Sur quelques Graminées aeric aines
PAR Aimée Camus.
Le Schizostachyum parnfolium Munro, décrit d’après un échantil-
lon provenant de Mayotte, a aussi été récolté par Boivin à Sainte-
Marie de Madagascar et à Xossi-bé, où il a été retrouvé par M. Hum-
bert, dans la forêt de Lokobe (Humbert, rO 3998). Il existe aussi
dans l’herbier du Muséum ayant comme lieu d’origine : Madagascar,
prov. de Farafangana, Ifandana (Decary, n° 5223) et du district de
Maromandra, vallée de l’Antsahakolany (Decary, n° 2148).
Le C ephalostachy um Peclardii A. Camus a été retrouvé à Mada-
gascar, aux environs d’Ivohibé, pr. de Farafangana (Decary,
n° 5537) et à Vondrozo (Decary, n°® 5210 et 5187).
Ce C ephalostachy m est un bambou-liane à épillets couverts de
grosses soies raides, violet foncé, tuberculeuses à la base. Ses feuilles
sont très caractéristiques comme forme et comme disposition ; elles
sont courtes, ovales-lancéolées, longuement acurninées au sommet,
à base arrondie ; elles sont très rapprochées sur les chaumes et leurs
gaines foliaires ont des oreillettes longuement ciliées.
Le Nastus manongariaensis A. Camus, proche du A. Perrieri
A. Camus, bambou grêle, faible, très ramifié, constituant des fourrés
hauts de 2 m., a été retrouvé au mont Analampanga, à l’est de
Madagascar, à 400 mètres d’altitude, sur la rive droite du Mangoro
(Perrier de la Bathie, n° 18.287).
Le Nastus madagascariensis A. Camus, bambou-liane, à ramifica-
tion indéfinie, qui en s’appuyant sur les arbustes et les arbres peut
atteindre 10 à 15 mètres, à gaines foliaires un peu comprimées,
étroites, axe principal de l’inflorescence tomenteux, épillets assez
rapprochés, gros, longs de 13-15 mm., glumes fertiles très arrondies
et subdentées au sommet, anthères allongées, linéaires, obtuses, a
été retrouvé à Madagascar, dans la forêt d’Ambre, ait. 1.000 mètres
(Perrier de la Batiiie, n® 17.765).
La seule espèce connue jusqu’ici du genre Yoesia A. (.'amus, cjui
n’avait été récoltée que sur les rocailles calcaires de Majunga et dans
la baie de Bombetoke, a été retrouvée sur le plateau calcaire de
Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI. n. 1, 1934.
Marohogo, sur le Crétacé supérieur (Perrier de la Bathie,
n° 17.619).
On peut très bien étendre aux genres ce que M. Perrier de la
Bathie dit à propos des espèces, dans son beau travail sur les Mélas-
tomacées de Madagascar. Il est intéressant de « mettre en lumière
aussi bien les caractères et les variations qui relient les espèces
entre elles que les différences qui les séparent ». C’est ainsi que dans
le genre Panicum, à espèces si nombreuses, on trouve de grandes
afiinités entre cjuelques espèces de la sect. Verruculosæ Stapf et
certaines espèces du genre Isachne. Les deux glumes sont à peu près
semblables et les deux fleurs de l’épillet tendent à se ressembler,
au moins comme forme.
Dans le Panicum (Isachne) Hystrix Steudel, par exemple, les deux
glumes sont égales, poilues-tuberculeuses, les deux fleurs sont
presque égales, mais la glume fertile de la fleur inférieure est de
texture nettement plus mince que celle de la fleur supérieure et cette
fleur inférieure est mâle.
Dans le Panicum vel Isachne Trochainii A. Camus, les chaumes
sont à nœuds pubérulents, les feuilles assez grandes relativement à
l’espèce précédente et à la suivante, de 2,5-4 cm. sur 2-6 mm., les
pédicelles ne dépassent pas 2 mm., les glumes vides sont violacées,
non pâles et verdâtres comme dans le P. Hystrix, la fleur inférieure
est hermaphrodite ou mâle, la fleur supérieure a une glume fertile
plus dure que dans le P. Hystrix, ce qui rapproche encore cette plante
du genre Isachne.
Le P. Lindleyanum Nées (P. drosocarpum Stapf), a des pédicelles
plus allongés, de 2-6 mm., des épillets plus petits, non arrondis au
sommet, des glumes pâles, inégales, la glume fertile de sa fleur
supérieure mince, est visiblement verruqueuse.
Ces trois espèces habitent l’Afrique tropicale.
- 100
Filices novæ indochine.nses
PAR M. C.ARL ChRISTENSEN.
Adiantum gingkoides C. Chr. sp. nov.
Rhizomate ? (nullo duhio hrei>e, foliis fasciculatis) . Stipite 3-4 cm.
longis, brunneo-purpurascente, nitido, glabro, basi paleis castaneis,
lanceolatis, integris ohtecto. Lamina pinnata cum impari, 8-10 cm.
longa, herbacea, glahtrrima, pallide viridi • pinnis lateralibus 2-4 jugis,
alternis, 2,5-3 cm. inter se remotis, petiolo ahscendente 5 mm. longo
petiolatis, ad apicem petioli distincte articulatis , 2 cm. longis, hasi
3,5-4 cm. latis, latcribus basalibus subhorizontcdihus, leoiter concaois,
integris, latere exteriore semiorbiculari, irregulariter et leviter crenalo-
repandulo, marginibus cartilagineis ; pinna terminali simili, sed basi
cuneata. Venis flahellatis, 3-4 furcatis. Soris in sinuhus semiorbicula-
rihus positis ; indusiis duris, nigris, suborhicularibus oel lunatis,
rarius quant longis latiorihus.
Indochine : Laos, province du Cammori, sur les paroi sd’une grotte
très humide dans les calcaires, ait. 160 m., abondante en cet endroit,
déc. 1030, Pételot n. 4139 (type in Herb, C. Chr.).
Cette belle espèce appartient à un groupe très bien représenté
dans la Chine du Sud, mais elle est beaucoup plus grande que tous
les spécimens connus de 124. Leoeillci et espèces voisines, et n’est
pas glauque. Elle diffère de VA. serniorbiculatum Bonaparte {Notes
Ptér., XIV, p. 135), connu en Annam, par ses pennes plus grandes
et moins nombreuses (rappelant un peu celles du Ginko biloba, d’où
le nom), par son indusie noire et plus étroite, par ses feuilles non
prolifères, ses pétioles plus courts, par la marge des pennes non
incisée entre les sores, etc.
Dîplazîum platychlamys C. Chr. sp. nov.
Rhizomate.^ Stipite 40 cm. longo, sordide stramineo, glabro, nudo.
Lamina ooato-lanceolata, firmiter herbacea, glaberrima, ad 34 cm.
longa, pinnata cum impari. Pinnis li-jugis, alternis, 2.5 cm. inter se
remotis, lineari-ohlongis, 10-11 cm. longis, 1,5 cm., latis, breoiter petio-
latis, hasi subæquali rotundato-truncatis , leoiter dentatis, oersus apicem
Bulletin du Miuu'um, 2® s., t. VI, 1, 1934.
— 101
hreve acuminatum serratis, terminali consimili, paulo latiore, basi
auriculata. Venis ohliquis, pinnatis, venulis 3-4, hasali anteriore sem-
per, posteriore sæpe sorifera. Soris e costa ad medium vel paulo ultra
extensis, anteriorihus (supremis exceptis) diplazioideis ; indusiis inte-
gris, latis, brunneis, secus neruum nigricantibus.
Annam : Tourane et environs, terrestre dans les bois, 1927, J. et
M. S. Clémens n. 3562 (type in Herb. C. Chr.).
Dans la petite collection de fougères récoltées près de Tourane par
M. et Clémens en 1927, et reçue, pour identification, du Prof.
Merril, je trouve cette plante que je considère comme une espèce
nouvelle. Elle se rapproche beaucoup duD. pallidurn BL, et en diffère
surtout par ses nombreux sores-diplazioïdes, à large indusie. Par ce
caractère et par sa nervation elle se rapproche plus du D. crenato-
serratum (Bl.) Moore, qui, cependant, n’est pas imparipenné. J’ai vu
un spécimen de la même forme à Kew, récolté par Parish près de
Moulmein, Birmanie.
Dryopteris callipteris C. Chr. sp. nov.
Polystichopsis rhizomate subrepente (P), paleis castaneis, nitidis-
simis, ooato-lanceolatis, acuminatis, ad 2 cm. longis basi 2-2,5 mm.
latis, integris dense obtecto. Stipite 45 cm. longo, griseo-brunnescente,
lucido, parte inferiore paleaceo (paleis iis rhizomatis similibus, facile
abrasis), sursum nudo et ut tota lamina glaberrimo. Lamina deltoidea,
35 cm. longa, 30 cm. lata, sicca brunnescente, firmiter herbacea çel
subpapyracea, basi quadripinnata, sursum tripinnata et abrupte in
apicem bipinnatum, 15 cm. longum, acuminatum terminante' rachi
gracili, subflexuosa, tereti, lucida. Pinnis eoolutis 4-5 -jugis, alternis,
7-9 cm. inter se remotis, basalibus maximis, ad 25 cm. longis, longe
(2 cm.) petiolatis, adscendentibus et sæpe e medio sursum curoatis,
ambitu laminæ totæ similibus, basi tripinnatis ( pinnulis basalibus
2-jugis multo productis et præsertim basali basiscopica longissima,
15 cm., acroscopica 6 cm., bipinnatis, petiolis 1 cm.), supra bipinnatis,
æquilateralibus , 3 cm. latis, longe acuminatis ; pinnis ceteris bipinnatis
tamen pinnula basali acroscopica quam ceteris duplo longiore auricu-
latis, basiscopica non aucta ; pinnulis II. ord., supra pinnulas basales
productas 2,5-3 cm. longis, petiolulatis, postice cuneatis, antice pinnula
III. ord., libéra aucta (1 cm. longa 5 mm. lata) auriculatis, supra
subpinnatis vel profunde lobatis, acutis ; lobis ultimis plus minusce
profunde dentatis, dentibus deltoideis, aristatis, aristis rufulis, mollibus.
Venis in lobis pinnatis, in dentes excurrentibus. Soris parais, fere
medialibus, indusiis rufo- brunneis, glabris, subreniformibus, sub-
peltatim affixis, mox delapsis.
Annam : Mt. Bana, août 1926, Sallet (Herb. École sup.
d’Agric. Hanoï, n. 3502, type in Herb. C. Chr.).
— 102 —
Élégante fougère d’un groupe très compliqué, allié au Polystichum
carvifolium (Kze) C. Chr. mais en différant spécialement par ses
grandes écailles basales. Ce groupe est, à mon avis, mieux placé
dans les Dryopteris que dans les Polystichum.
Dryopteris microlepioides C. Chr. sp. nov.
Lastrea e sectione D. setigeræ (Bl.) O. Kuntze rhizomate crasso,
breoe repente (?) , paleis lanceolatis, opacis, brunneis, integris sparse
çestito. Stipite longo f"40 cm. oel ultra), hrunneo, nitente, ah basin
pilis paucis, longis, tenuissimis, septatis, cito delapsis prædito, sursum
glahro. Lamina ooata, ad 50 cm. longa, 30 cm. oel ultra lata, tenuiter
herbacea, tripinnata ; rachi moUiter et sat dense griseo-pubescente.
Pinnis basalihus maximis, 23-30 cm. longis, adscendentibus, deorsum
productis, hreoe (1 cm.) petiolatis, ceteris 5-7 cm. inter se remotis,
æquilateralibus, breoiter petiolatis oel superioribus sessilihus, acumina-
tis. Pinnulis obliquis, 1,5-2 cm. inter se remotis, sessilibus, basi latere
acroscopico producto inæqualihus, acutis • pinnulis III. ord. ^t-b\-]ugis,
obliquis, basi inæqualiter cuneatis, decurrentihus (costulis alatis),
ca. 1 cm. longis, 4 mm. latis, sat profunde lobato-dentatis . Venis liberis,
pinnatis. Costis costulisque ut rachi utrinque molliter griseo-oillosis
— ■ pilis hreoihus numerosis aliis multo longiorihus intermixtis, —
i^enis pilis longis utrinque conspersis, parenchymate glahro. Soris
supramedialibus, in oenis suhapicalihus ; indusiis reniforrnibus, per-
sistentibus, brunneis, glabris.
Tonkin : Massif du Pia Ouac, sur les schites décomposés, environs
de Nam Kep, 800 m., juillet 1922, Pételot, n. 512 (type in Herb.
C. Chr.). — Massif du Tarn Dao, 900 m., janvier 1922, Pételot,
Espèce très distincte, ressemblant superficiellement et par sa
pubescence à certaines espèces de Microlepia, en particulier M. spe-
luncæ et espèces voisines.
Dryopteris tonkinensis C. Chr. sp. nov.
Lastrea exindusiata e turma D. erubescentis (Wall.) C. Chr. Rhi-
zomate oalido, 1 cm. crasso, late repente, paleis atrobrunneis, parois,
lanceolatis, integris, adpressis obtecto. Stipite solitario, basi jere 1 cm.
crasso et ut rhizomate paleaceo, sursum ut tota planta glaberrimo,
colore tabaci, nitido, angulato, oerisimiliter metrali. Lamina 80-100 cm.
oel ultra longa, firmiter herbacea, sicca brunnecente, pinnata, apice
pinnatifida. Pinnis ca. 30-jugis, reductis nullis, alternis, 2,5-3 cm.
inter se remotis, sessilibus, inferioribus 35-45 cm. longis, 5 cm. latis,
longe acuminatis, subpendentibus, versus basin valde angustatis
(lobis obsoletis) , medialibus basi truncatis, omnibus ad medium inter
marginem et costam lobatis ' lobis densis, falcatis, acutis, integris,
^ 103 —
basi 5 mm. laiis. V enis simplicihus, ca. 10-yugis, infinis 3-i-jugis ad
sinum acutum conniventibus, non oere anastomosantibus. Soris media-
libus oel paulo inframedialibus, non confluentibus, sat parais, exindu-
siatis ; sporangiis glabris.
Tonkin : Province de Lang-Son, coll. Colani, déc. 1926
(Herb. Ecole sup. d’Agric. Hanoï, n. 3415, type in Herb. C. Chr.),
30 km. sud de Hoa-Binh, forêt dans les calcaires, Colani, n. 3417.
l'han-Moi, chaîne calcaire, Balansa n. 30 (Herb. BeroL).
Chine : Province de Kwangsi, Lungchow, H. B. Morse n. 76
( Kew).
Belle espèce se rapprochant du D. erubescens (Wall.) C. Chr. et de
I). braineoides (Bak.) C. Chr., mais en différant par sa taille plus
élevée, ses pennes moins incisées, avec 3-4 paires de nervures allant
jusqu’au sinus, ses segments subtriangulaires, larges, falciformes, ses
sures médians, non confluents, et son absence totale de poils, même
sur le Costa profondément enfoncé, glabre en dessus.
Gleichenia Blotiana C. Chr. sp. nov.
Dicranopteris e sectione G. glaucæ, magnitudine G. Norrisii Mett.
rnagis similis. Rhizoma stipitesque desunt. Gemma furcationis foliacea
et paleis atrocastaneis, nitidis, lanceolatis, ciliatis, arcte imbricatis
dense obtecta. Ramis primariis longissimis (incompletis) , usque ad
50 cm. latis, chartaceis, subtus subglaucescentibus, bipinnatifidis ael
subbipinnatis. Rachibus teretibus, airescenti-stramineis, pilis (seu
squamulis) stellatis minutis, castaneis, facile abrasis, cum paleis
linearibus — aliis castaneis, marginibus sclerenchymaticis fimbriatis,
aliis- filiformibus, tenuissimis, integris, pallidioribus — intermixtis
furfuraceis. Pinnis alternis, 6 cm. inter se remotis, breae petiolatis,
ad 25 cm. longis, 6 cm. latis, basi truncatis, e medio aersus apicem
acuminatum sensim angustatis et plus minus — • ae pendentibus, fere
ad rachin pectinato-pinnatifidis ; segmentis sinubus angustis separatis
recte patentibus, 3 cm. longis, basi 4-5 mm. latis, integerrimis, apice
obtusis et sæpe leaiter emarginatis. Pagina superiore glaberrima, infe-
riore ad margines, costas aenasque squamulis stellatis, minutis, cons-
persis ornata. Venis ca. 20- jugis, supra basin regulariter unifurcatis.
Soris medialibus, in ramis anterioribus aenarum furcatarum positis ;
sporangiis 4-5 (rarius 0), magnis, super ficialihus ; receptaculo
squamoso-piloso.
Tonkin : Au col de Lo Qui Ho, environs de Chapa, vers 1.700 m.,
nov. 1930 Pételot n. 3.900 (type in Herb. C. Chr.). Massif du Tarn
Dao, juin 1922, Pételot n. 594.
Annam : Mont Bana, sept. 1926, Sallet n. 3542.
Pas très différent du G. Norrisii Mett., comme taille et aspect
— 104 —
général, mais en diffère par ses écailles particulières et variées. Le
nO 3900, pris comme type, est de taille plus élevée que les deux autres
spécimens cités.
Lygodium conforme G. Chr. sp. nov.
Species h. circinnato Sw. afjinis et cum ea ab auctoribus aclhuc
unita, a qua specia differt : subcoriacea, brunnescente, pinnis fertilibus
non contractis, minus divisis, sterilibus conformibus, digitatis vel
majoi'ibus bipartitis, dioisionibus digitatis, pinnulis ad 25 cm. longis,
2 cm. latis, parte dimidia oel tertia exteriore sterili, marginibus carti-
lagineis integerrimis ■ sorophoris densissimis, 13 mm. longis, sporangii
ca. 6-jugis.
Tonkin : Lang Nac, fcvr. 1925, Colani (Herb. Ecole d’Agric.
Hanoï, n. 2983, type in Herl). C. Chr.). Province de Hoa Binh,
Colani n. 3464, 3469. — (iharn-Moi, Balaxsa n. 171. — Hongkong
(plusieurs collecteursC
La grande uniformité des spécimens du Tonkin et du Sud-Est de
la Chine vus par moi, et rapportés par tous les auteurs du L. cir-
cinnatum, m’a convaincu cju’il s’agit là d’une bonne espèce ou tout
au moins d’une espèce géographique distincte. Son caractère le plus
frappant réside dans les pinnules fertiles non contractées, tandis
que chez le L. circinnatum elles sont beaucoup plus étroites que les
pinnules stériles. La texture est plus ferme, la couleur brune, sur
le sec, de plus la nervation est quelque peu différente, en parti-
culier, on trouve souvent des boucles formées par les nervures qui
sont bifurquées, les deux branches se réunissant ensuite à nouveau
en une seule nervure.
Microlepia hispida C. Chr. sp. nov.
Rhizomate non oiso, sine dubio repente. Stipite usque ad 70 cm.
longo, cum rachi pilis longis, pluricellularihus, subflexibilibus dense
hispido, pilis deciduis rugosulo. Lamina dcltoidea oel ooato-deltoidea,
35-45 cm. longa, basi 25 cm. lata, sicca brunnea, herbacea, bipinnata.
Pinnis suboppositis, 12-15-jugis, breoe petiolatis, acuminatis,
infimis 15-17 cm. longis, 3,5 cm. latis, sequentibus sensim minoribus,
basi pinnulis hasiscopicis paulo abbreviatis inæquilateralibus • pinnu-
lis 15-20-/ugis, maximis 2 cm. longis, 8 mm. latis, omnibus postice
decurrentibus antice excisis subauriculatisque, trapezioideis, acutis,
crenatis oel latere anteriore leoiter lobatis, ad costulas oenasque setis
albidis, longis superne sparsius setosis, inferne dense hispidis • oenis
plerisque furcatis. Soris margini approximatis, indusiis magnis,
pallidis, dense hispidis, sporangiis paraphysibus hrevibus paucis
intermixtis.
- 105 —
Tonkin : (]hapa, 15-1.900 m. ait., sept. 1927, Pételot, n. 3300
(type in Herb. G. Gbr.), août 1929, Pételot n. 3611.
Diffère des espèces bipennées connues juscju’alors par les poils
denses et longs du stipe, du rachis, et des nervures (sur les deux faces,
bien que plus nombreuses en dessous), par les pinnules très nom-
breuses, subentières ou, au plus, obscurément crénelées, trapézoï-
dales, et par sa large indusie hispide, qui cache presqu’entièrement
les sporanges.
Plagiogyria maxima C. Chr. sp. nov.
Species insignis, generis adhuc maxima, P. euphlebiæ (Kze.)
Mett. affinis. Folio sterili 1.5 m. çel ultra longo, stipite ad 50 cm.
longo, brunneo, basi applanato, carinis tuberculis 3-i-jugis ( ael plu-
ribus), 6 cm. inter se distantibus instructis. Lamina ca. 80 cm. longa,
j pinnata cum impari, chartacea, brunnea, glabra ; rachi trisulcata, ad
bases pijinarum tuberculis instructa. Pinnis 22-jugis, alternis, 3,5 cm.
inter, se remotis, omnibus breve petiolatis, 25-28 cm. longis (inferio-
ribus paulo breoioribus) , 2 cm. latis, acuminatis, basi subæqualiter
et breoiter cuneatis, marginibus inæqualiter eroso-dentatis, apicibus
grosse serratis ; pinna terminali lateralibus consimili sed minori ;
çenis oix obliquis, plerisque prope basin vel medio furcatis. — Stipite
folii fertilisca, 80 cm. longo, lamina 70-80 cm. longa, pinnis 30 cm.
longis, 5 mm. latis, sporangiis subtus omnino obtectis.
Tonkin : Chapa, nov. 1924, E. Colani (Herb. Ecole sup.
Hanoï, n. 1968, type in Herb. C. Chr.).
Espèce nouvelle très distincte, ressemblant au P. euphlebia par
sa fronde imparipennée, et au P. pycnophylla (Kzc.) Hett. par sa
couleur, sa texture et ses pennes finement dentées, mais différant de
toutes deux par sa taille, beaucoup plus élevée que dans toutes les
espèces connues de ce genre. P. grandis Copeland, du sud de la
Chine, s’en rapproche certainement beaucoup (t. sp. orig.) mais est
de plus faible taille, avec les pennes inférieures seulement pétiolées,
les pennes obtusément crenato-serrato-dentées, et les nervures
plus éloignées les unes des autres (16-17 au cm., près de la large,
dans le P. maxima, 12 dans le P. grandis).
Polypodium banaense C. Chr. sp. nov.
Paragramma, P. stenophyllo Bl. proxime affinis species, rhizomate
hr éviter repente, sat crasso, cretaceo, apice paleis rufo-brunneis, law
ceolatis, acuminatis, integris, mollibus dense vestito. Foliis simpli-
cibus, glaberrimis, crasse coriaceis, stipite 2-4 cm. longo, dimorphis.
Lamina sterili anguste ovata, 5,5 cm. longa, 2 cm. lata, obtusa, fertili
lanceolata seu lineari, 10-15 cm. longa, 1-1,5 cm. lata, obtusissima,
hasi brève cuneata, marginibus incrassatis, incisuris inconspicuis
præditis, costa subtus prominente, venis omnino occultis. Soris in
parte dimidia, superiore laminæ utrinque uniseriatis, paulo suprame-
dialihus, rotundis, impressis vel subimmersis ' paraphysibus fili-
formihus, sports lævibus.
Indochine : Mt. Bana, août 1927, Sallet (Herb. Ecole sup.
d’Agric. Hanoï, n. 3534, type in Herb. G. Chr.).
(iette nouvelle espèce est certainement étroitement alliée à
l’espèce malaise P. stenophyllum BL, dont elle diffère par un certain
nombre de petits caractères. Le rhizome est phis court et plus épais,
crétacé, la fronde plus résolument dimorphe et pas tout à fait aussi
longuement cunéiforme à la base, les marges ont de profondes
entailles, toutes les nervures sont complètement cachées, les sores
ne sont pas si profondément enfoncés et ne forment pas de pustules
caractéristiques à la partie supérieure, comme dans le P. steno-
phyllum. Ges caractères, et d’autres, me semblent suffisants pour
l’établissement de cette nouvelle espèce. 1 ne autre espèce étroite-
ment alliée est le P. rhynchophyllum Hook., qui en diffère par sa
texture plus mince, ses nervures principales distinctes, par son
rhizome filiforme et sa fronde contractée dans la moitié supérieure.
Deux Aspléniées nouvelles d’Indochine
PAR M. (’aRL ChRISTENSEN ET TaRDIEU-BlOT.
Asplénium protracfum Tardieu et G. Chr. sp. nov.
Species hipinnatisecta e grege A. præmorsi Sw. Rhizomate ?/ stipite
10-17 cm. longo, cinereo-çiridi, cum rachi sparse paleaceo denique nudo ;
paleis late lanceolalis, acutis, sparse lacer ato-dentatis cel integris,
hrunneis, pellucidis, pulchre reticulatis. Lamina lanceolata, 15-20 cm.
longa, 7-9 cm. lata, suhcoriacea, hipinnatifida. Pinnis usque ad 20-
jugis, oppositis vel alternis, 2-2,5 cm. inter se remotis, distincte petio-
latis (petiolis 0,5-1, 5 cm. longis), suh angulo 45° adscendentihus, e
basi inæquali-latere inferiore cuneato, superiore truncato — 1,5-2 cm.
lata sensim in apicem longum attenuatis, 4-11 cm. longis, profunde
pinnatisectis ; lohis oalde ohliquis, hasali acroscopico maximo 1-1,5 cm.
longo supra medium ad 7 mm. lato, spathulatis, apice plus minusoe
profunde ‘i-io-lohatis oel dentatis, lobulis acutis, majoribus apice breoe
hidentatis ; nervis in lobis flahellulatis ; soris 1-2 in quoque lobo, nec
apicem nec basin nervi attingentibus, indusiis hrunneis, persistentibus,
integerrimis, semiellipticis. Pagina inferiore paleis parvis ovatis
hrunneis, basi parce laceratis hinc inde conspersa.
Diffère de V Asplénium præmorsum Sw., par son limbe légèrement
moins divisé, son pétiole très peu écailleux ou nu, ses pennes très
obliques, ascendantes, longuement pétiolées, extrêmement effilées
en une pointe étroite et très acuminée. Les écailles donnent un bon
caractère différentiel ; celles de l’As, protractum sont régulièrement
lancéolées à base droite ; à bords entiers à extrémité courte, tandis
c[ue celles de l’As, præmorsum ont une base large et sont brusque-
ment rétrécies en une pointe extrêmement longue et étroite.
Christ avait fait de cette espèce une variété de l’As, præmorsum
Sw., la variété protractum, cjui n’a jamais été publiée. Nous considé-
rons qu’il s’agit ici d’une espèce distincte.
Tonkin : Hanoï, mission permanente d’exploration en Indochine,
Eberhardt, 1906, sans numéro.
Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m., 1908, Eberhardt, n® 103,
et n° 46.
Type au Muséum Paris.
Bulletin du muséum, 2° s., t. VI, n° 1, 1934.
— 109 —
Athyrium cyclolepîs C. Chr. et Tardieu sp. nov.
Rhizomate horizontaliter repente, nigro, cylindrico, 1,5-2 mm^
diam., paleis fuscis, oçatis, integris, duris, cito deciduis vestito. Stipi-
tibus remotis, longissimis (usque ad 60 cm.), cum rachi sordide stra-
rnineis, glaherrimis çel juoentute paleis pallide fulois, oçatis persparse
onustis. Lamina lanceolata, maxima 40 cm. longa, 10 cm. lata, papy-
racea, pilis omnino destitutis glaberrima, e glandulosa, ad costas pin-
narum paleis subor biculatis, laete brunneis, tenuibus, subpeltatis oel
reniformibus sat dense obtectis, bipinnatifida. Pinnis sessilibus,
oppositis, 4-3 cm. inter se remotis, subporrectis-basalibus parum abbre-
viatis non deflexis ■ — , oblongo-lanceolatis, acutis, maximis 6 cm. longis
1 cm. latis, fere ad costam pinnatifidis. Laciniis patentibus, oblongis,
subito acutis, 2 mm. latis, marginibus reoolutis crenato-dentis. Venis
S-9-jugis, inferioribus furcatis, nigrescentibus. Soris inframedialibus,
juoenilibus indusiis parois, inæqualiter reniformibus præditis (recep-
taculis elongatis) , maturis nudis, superficiem laciniæ perfecte implen-
tibus.
Annam : Dran, prov. Lang-Biang. Dans l’eau, sol argileux, tour-
beux, récolté parmi les joncs, 20-6-1922, 1.000 m. ait. Poilane,
n*5 3956, type au Muséum, Paris.
Cette fougère ressemble plus à différentes espèces de Dryopteris
(Lastrea) par exemple D. japonica, D. thelypteris et voisins) qu’à la
plupart des Athyrium, genre auquel elle appartient cependant sans
aucun doute (entre autre à cause de son Costa profondément enfoncé,
à bords abrupts, glabre en dessus). Il se place près d’M. dissidens
(Bak) C. Chr., qui a le costa densément couvert d’écailles surborbi-
culaires, assez larges, minces, jaune brunâtre (surtout sur la plante
jeune).
110 —
Un Chytranthus nouveau de M. Pierre dans les collections
FAITES EN 1891 DANS L’ILE DE ZANZIBAR
PAR LE P. SaCLEUX,
CORRESPONDANT DU MUSEUM
En novembre 1891, j’eus occasion d’envoyer de Zanzibar au Muséum
d’Histoire naturelle des graines, n^ 521, d’une curieuse Sapindacée.
Ces graines provenaient d’un très petit arbuste dressé, que j’avais
découvert sous bois dans le sud-ouest de l’île, sur le flanc d’une butte
madréporique appelée en langue swahilie Komhéni, litt. « aux
coquilles », sans doute pour désigner le terrain coquillier de la
région, ün obtint dans les serres une très belle plante, qui prospéra
et fleurit bientôt régulièrement jusc{u’en 1914, époque où les difficultés
de chauffage causèrent tant de ])ertes. Ma plante avait d’abord été
étiquetée Anomosanthes, nom supposé du genre. Sur mon observa-
tion M. le Professeur Maxime Corinu, après une étude attentive,
revint sur sa première impression ; l’étiquette porta dès lors l’indi-
cation Chytranthus Zanzibaricus Cornu. Ce nomen nudum ne paraît
pas être sorti des serres, car nulle part je n’ai pu retrouver de com-
munication à ce sujet. Sur ces entrefaites, M. Pierre, lors d’une
visite aux serres, put étudier la plante, qu’il décrivit et nomma
Chytranthus Sacleuxii Pierre. La diagnose, accompagnée de dessins
détaillés des organes de la fleur et du fruit, a été conservée à côté
des spécimens de mon herbier déposé dans la galerie de Phanéro-
gamie. Mais ici encore aucune publication ne paraît avoir été faite.
La description fragmentaire, dispersée sur plusieurs papiers et bil-
lets, semble être restée à l’état de projet. Après m’être assuré que la
diagnose due à la plume de M. Pierre, ne fait double emploi avec
aucune des espèces de Chytranthus signalées dans la monographie de
Radlkofer, je ne pouvais mieux faire que de la reproduire au
Bulletin. Je m’en excuse, n’ayant eu autre chose <à faire que de la
vérifier et la compléter par les remarques qu’il m’a été loisible de
faire sur place.
Chytranthus Sacleuxii, Pierre.
Arbuscula 1-2 m. alta. Rachis foliorum, petiolus costa ut nen>i
subtus atque calyx utrinque densiter puUeruli. Folia alterna 3-^-juga,
Bulletin du Muséum, 2- s., t. VI, n® 1, 1934.
^ 111
paripinnnata, 25-45 cm. longa; petiolo communi hasi tumida, 5 mm.
crasso, dense çelutino, spatio infimo 5-13 cm. longo nudo • foliolis
oppositis oblongis late acuminatis, acumine ohtuso, hasi cordulatis •
lamina in jugo infimo 12 cm. longo, 4-5 cm. lata, in supremo 15-21 cm.
longa, 7,5 cm. lata, hasi rotundata breviter cordata, apice late acuminata,
obtusa, supra oix lucidula, subtus opaca punctata, præter neroor subtus
glabra. Racemi spiciformes e trunco defoliato ad basin vel supra radices
elongati 15-30 cm. longi, dense griseo-velutini ; cymis remotis 4-6 floris,
pedicellis flore dimidio brevioribus 2 mm. longis reflexis, inna bari
articulatis. Calyx cylindraceus, hasi truncatus antice hreoiter gibbosus
4-5 mm. longus, utrinque dense velutinus, tubo quam lobi duplo lon-
giore ; lobis 5 obtusis, in alabastro imhricatis demum suboaloatis.
Petala 5 imhricata, exserta, 5-6 mm. longa, apice undulata,ræpe reflexa,
utrinque sparse pilosa, paulum infra medium spathulata atque ibidem
squamulata, squama integra hand tubulosa lanceolata margine oillosa
apice undulata rotunsdata crenata \>el acuta raro biloba, reflexa, ciliolata.
Diseus crenatus unilateralis oel postice sæpius incompletus, glandulis
1-2 liheris notatus. Stamina 8 æquilonga, antica 3 approximata, fda-
mentis complanatis villosis fere 3 mm. longis ; antheris ellipticis çel
subohlongis cordulatis sparse pilosis dorso eglandulosis, connectiao
glanduloso lato longioribus. Oçarium tomentosum Z-loc. excentricum
sessile 3-gonum. Stylus exsertus integer çalidus ooario longior, sepa-
lorum longitudine, apice lobis 3 carnosis reflexis stigmatosis termina-
tus. Oaulum intra operculum adscendens, micropyle extrorsum infero.
Fructus ellipsoideus coriaceo-baccatus pilis rninutis subsetaceis fusco-
ferrugineis dense aestitus, 25 mm. longus 15 mm. latus, fere forma et
ma,gnitudine olioæ.
In caldariis Hort. Par. (1905) culta ex seminihus a D. Sacleux ex
insula Zanzibar allatis. Arbuscula 2 m. alta, haud oel parce ramosa.
Racemi ad truneum o. ad radices superiores exeuntes, eymis 4-6 floris.
Nota. ■ — Je remarque que les folioles sont ponctuées, que dans
cette espèce, contrairement à ce que dit Radlhofer, les sépales et
les pétales sont imbriqués même à l’état adulte, que les pétales ont
une squame non sacciforme, avec tendance à émettre dorsalement
un petit lobe subulé, cjue le disque unilatéral du côté extérieur,
possède aussi 2 glandes libres du côté postérieur. Cependant l’en-
semble des caractères dénonce un Chytranthus particulièrement par
la forme du calyce, les anthères poilues, le disque unilatéral, les lobes
stigmatiques très charnus réfléchis et subtordus. L’espèce par ses
4 paires de folioles, par l’échancrure basilaire de celles-ci, par ses
pédicelles plus courts, ses fleurs (6-7 mm., non 1 cm.^ plus petites,
est bien distincte des espèces connues et particulièrement du Chy-
tranthus Prieurianus Bâillon (Adans. Il, p. 241), espèce également
africaine et cultivée au Muséum de Paris.
Nouvelle contribution a u étude des Aspleniées
d’Indochine
II. DIPLAZIUM
PAR M™® TaRDIEU-BlOT.
Comme suite à notre dernière Contribution à l’étude des Aspléniées
d’Indochine nous donnons ici la liste des Diplazium, Athyrium,
Blechnum, W oodwardia, Stenochlaena contenus dans l’herbier du
Muséum
D. ASPERUM Bl. :
Annam : Tourane, janv. 1837. Gaudichaud, n° 21. Mai — Tanh, prov.
du Quang Tri, sur le bord d’un ruisseau, sol argileux, mars 1920. Poilane,
n” 115. — Sam Neua, oct. 1920. Poilane, n° 2114,
Laos : Muong Kham, prov. de Xicng Khouang, sur le bord d’un cours
d’eau, oct. 1920. Poilane, n° 2171.
Cochinchinc : In Mont Tamire, mai 1870. Pierre, sans n°
(Nom laotien : Kout Khon lame).
I). CALOGR.\MMA Christ :
Laos : Xi Xhuang, prov. Tranninh, nov. 1920. Poilane, n° 2379.
D. Christii (Cop.) C. Chr. :
Annam : Bana, juill. 1920, Poilane, n° 1550. — Nhatrang, mai 1922,
Poilane, n° 3457. — Tourane, août 1927, Clémens, n° 4321 .
Cochinchine : Poulo Pinang, Voyage de la Bonite, mars 1837. Gaudi-
cbaud, n° 13. — Massif du Hon Ba, prov. de Nhatrang, 1000 à 1500 m. ;
sept. 1918. Aug. Chevalier, iN 38796.
D. CONTERMINUM Christ :
Annam : Vallée du Song Giaug, prov. du Quang-Binh, 1903. Cadière,
n° 88 (Type), et 89. — Ilué, mai-juill. 1927. Clémens, n° 3944.
D. cRASsiuscuLUM Ching :
Tonkin : Massif du Mauson, janv. 1925. Pételot, n'^ 2721.
Diffère du D. Donianum Mett., par sa plus petite taille, son
nombre réduit de pennes, sa penne terminale nettement plus
grande, et ses bords serrulés.
1. Nous n’avons cité les Aspléniées provenant du Tonkin qu’au cas où elles
n’étaient pas dans notre thèse sur « les Aspléniées du Tonkin ».
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1 , 1934.
- 113
D. CRiNiPES Ching :
Tonkin : Tien Thon, fév. 1892. Bon, n° 5108.
Laos : Tran Ninh, août 1924. Pétclot, fans numéro.
D. Donianum Mett. :
Annam : Vallée du Song Giang, prov. Quang Binb, 1903. R. P. Cadière,
n° 60. — Thanh Tan, grandes forêts, sous bois, 50-100 m., fév. 1905. R. P,
Cadière, n° 54. — Lang Bian, 1.650 m., 1908. Eberhardt, n° 123. — Vallée
du Da Prem, épiphyte sur Dipterocarpées, août 1906. Eberhardt, n° 1933.
(Signalé comme D. Baniamense par le Prince Bonaparte). — Massif de
lion Ba, prov. de Nhatrang, 1.000 à 1.500 m., sept. 1918, Aug. Chevalier,
pO 38816.
T.aos : Environs de Napé sans date, Delacour, sans numéro.
Siam : Août 1924. D’’ Kerr, n® 8906.
Cainhodae : Monts Kamchay, commune entre 200 et 400 m., jai.v. 1904.
Bouillod, n°® 49 et 64.
D. EScui.ENTUM Retz. :
Annam : Vallée du Song Gianh, prov. Quang Binb, 1903. R. JC Cadière,
n° 18. — Tram Li, prov. du Quang Tri, juill. 1906. R. P. Cadière, n° 57. —
Binb Dinh, 350 m., mars 1910, Eberhardt, n°® 220 et 221 his. — Dan Kiet,
prov. de Than boa, sept. 1920. Poilane, n° 1818.
Laos : Environs de Napé, oct. 1928. Delacour, sans numéro.
Cochinchine : Lang Than, 1862-1866. Dr. Thorel, sans numéro. — Sans
localité, 1867. Capitaine Bandonin, sans numéro. — In prov. Bentri,
fév. 1869. Pierre, sans numéro.
Var. pubescens Link. (porte des poils le long du Costa des seg-
ments de dernier ordre).
Annam : Ben Tram, prov. du Quang Tri, sol argileux, mars 1920. Aug.
Chevalier, n“ 1120. — Nhatrang, plantation du Suoi Giao, mai 1920,
Yersin, sans numéro.
Var. syh’aticum Presl. (variété unipennée).
Annam : Vallée du Song Giang, 1903, R. P. Cadière, n° 44. — Environs
de Hué, 200 à 500 m., fév. 1909. Eberhardt, sans numéro.
D. HAÏNANENSE Ching.
Annam : Massif du Hon Ba, 1.000 à 1.500 m., prov. de Nhatrang,
sept. 1918. Aug. Chevalier, n° 38649.
D. jAPONicuM ( rhbg.) Bedd. :
Annam : Vallée du Song Giang, 1913. R. P. Cadière, n°® 75 et 5232.
D. LANCEUM (Thbg.) Presl. :
Annam : Nhatrang, sur les rives ombragées d’un torrent à 1.500 m.,
juin 1922. Poilane, n° 4126.
Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. VI, 1934. 8
114
Laos : Haut cours de la Tchépone, 700 à 800 m., juil. 1925, Poilane,
n° 12195.
D. LOBBiANUM (Hk.) Moore :
Annam : Massif du Hon Ba, prov. de Nhatrang, 1.000 à 1.500 m.,
sept. 1918. Aug. Chevalier, n° 38816 (sous le même numéro se trouve un
échantillon d’As. Donianum). — Nhatrang, mai 1922. Poilane, n° 3587.
D. MAXIMUM (Don) C. Chr. :
Annam : Bung, Quang Binh, nov. 1899, R. P. Cadière, n° 55. ■ — Vallée
du Song Giang, 1903, R. P. Cadière, n° 87. — Massif du Lang Bian,
1.650 m., mai 1908, Eherhardt, n° 137. — Dalat, août 1924, Evrard,
n° 1146. — • Lang Bian, prov. de Minh Thuan, sans date, Eherhardt,
n° 1897.
Laos : Tran Ninh, village de Méo Pat Lou, près Xicn Khouang, nov.
1920, Poilane, n° 2285. — Xien Khouang, prov. du Tranninh, nov. 1920,
Poilane, n° 2389.
Cochinchine : Monts Binh Dinh, 1870, Pierre, n° 1051.
D. OPACUM (Don) Christ :
Annam : Dalat, chemin circulaire n° 3, déc. 1924, Evrard, n° 2018.
D. PELLUCIDUM Ching :
Chapa, ravin très humide à l’extrémité du sentier du site Morellon, vers
1.450 m., sept. 1932. Pételot, n° 4475.
D. Pétri Blot :
Annam : Ba Na, juin 1920. Aug. Chevalier, n° 1558. — Bana, août 1926.
Dr. Sallet, n^s 3487 et 3503.
Les échantillons n° 1558 de Bana, s’écartent assez sensiblement
des autres ; le premier par ses pinnules inférieures plus grandes, un
peu plus fortement dentées ; le second par ses pinnules presque
obtuses. Tous les deux sont de taille plus élevée.
D. PLATYCHTAMYS C. Chr. :
Annam : Tourane, terrestre dans les bois, 1927. J. et M. S. Clémens,
n° 3562 (type).
D. POLYPODIOÏDES Bl. :
Laos : Entre Banna Punh et Ta Do, nov. 1920. Aug. Chevalier, n” 2379.
D. Stoliczkæ A"ar. hirsutipes Bedd. :
Annam : Massif du Lang Bian, grand piton Lang Bian, près du village
de Bencur, 2.000 à 2.500 m., fév. 1914. Aug. Chevalier, n° 30890.
D. TOMENTOSUM Bl. :
Annam : Nhatrang, sol argileux, 900 m., mai 1922. Poilane, n° 3403.
Cochinchine : Saigon, sans date. Poilane, n° 3103.
D. TOKRENTiuM Clarke :
Tonkin : Chapa, 1.500 m., août 1929, Pételot, n° 3585.
Observation : Je rapporterai, avec un léger doute, le n^ 2384
d3 Poilane (Laos, Xieng-Khouang, nov. 1920) à cette espèce.
1). YAOSHANENSE (Wu) Tardlcu pro specie ;
Tonkin : Tarn Dao, août 1920. Bourret, n° 128. — Juill. 1922, Pételot,
n° 3544. — Juill. 1930, Pételot,. n° 4145.
Wu fait de ce Diplazium une variété du D. japonicum ; il me sem-
ble plus logique d’en faire une espèce qui se rapprocherait du reste
plutôt du D. Mettenianum que du D. japonicum. Parmi les spécimens
que je possède il y en a en effet qui semblent être une forme xéro-
phile du D. Mettenianum. 11 se rapproche, aussi, et encore plus, du
D. Fauriei Christ qui, lui, pourrait bien n’être qu’une forme du
I). japonicum.
III. — ATHYRIUM
Athyrium Mackinnoni (Hope) :
Annam : Lang Bian, 1.650 m., mai 1908, Eberhardt, n° 60. — Massif du
Hon Ba, prov. de Nhatrang, 1.000 à 1.500 m., sept. 1918. Fleury, n° 38796.
— Dalat, dernier ravin à gauche avant les chutes du Camly, août 1924.
Evrard, n° 1144
A. NiPONicuM (Mett.) ;
Cochinchine : Tri Huyen, prov. de Bien Hoa, août 1877, Pierre, n° 5807.
A. OKUBOANUM Mak. :
Tonkin : Chapa, août 1929, Pételot, n° 3287. — • Juill. 1930. Pételot,
n°4133.
A. ORIENTALE ( Ptosenstoc k ) Ghing inédit :
Tonkin : Khien khé, oct. 1883. Bon, sans numéro. — Dong Dang, dans
les bois, fév. 1886. Balansa, n° 76. — Long Tcliéou, 1911, Simond, sans
numéro.
Très voisin de l’A. umbrosum (Ait.) Pr., avec lequel il a été con-
fondu dans les Notes pteridologiques. Il est aussi assez difficile, lors-
qu’on ne possède que l’extréînité de la fronde, de le distinguer de
l’A. pseudosetigerum Christ var. Bonii var. nov., qui est cependant
de taille moins élevée, moins régulièrement lobé.
— 116 —
A. PSEUDOSETIGERUM Chpist :
Tonkin : Dong Dang, dans les bois, fév. 1886. lialansa, n° 76 bis. —
Massif du Pia Ouac, environs de Nam Kep, sur les schistes, 1.000 m.,
juin. 1922. Pételol, n° 491. — Lang Nac, prov. de Lang Son, fév. 1925.
Colani, n° 2701. — IIuu Len, prov. de Lang Son, nov. 1925. Colani, sans
numéro.
Annam. : Chay, Quang Binh, bord des torrents, lisière forêts, déc. 1901.
R. P. Cadière, n° 60. ■ — Vallée du Song Gianh, Quang Binh, 1903. R. P.
Cadière, n° 103.
Var. Eonii (At. Bonii Chr. nrm nudim). var. nov.
Plus divisé, tripenné, quadripinnatiüde ; se rapproche de V At.
orientale Ros., mais en diffère par ses pinnules de 2® ordre rappro-
chées moins régulièrement lohées, plus effilées et sa texture moins
coriace.
Dong llam, Kienkhé, avril 1883. Bon. n° 2078.
IV. — BLECIINUM
Blechum orientale L. :
Annam : Tourane, voyage de la Bonite, 1837. Gaudichaud, n° 32. —
Dong Kan, Quang Binh, bord des ruisseaux, R. P. Cadière, n° 68. —
Vallée du Song Giang, 1903, R. P. Cadière, n® 12. — Ba Ngha, région de
IIué,sans date. Eberhardt, n° 350. — Massif de Bah Na, 1 .500 m. à environ
30 km. au S. -O. de Tourane, Sallet, sans numéro. — Dac Kiet, prov. de
Thanh Hoa, sept. 1920. Poilane, n° 1837. — Ben Tram, prov. du Quang
Tri, mars 1920. Poilane, n® 1121. — ■ Ouest de Nhatrang, forêt 1.600 m.,
mai 1922. Poilane, n° 3732. — Dalat, ravin de la banque, déc. 1924.
Evrard, n° 2122, 959 et 2248.
Laos ; Massie, sans date, sans numéro. — Bassin d’Attopeu, 1875-1877,
Dr. Harmand, n°® 907 et 1151. — Environ de Napé, sans date. Delacour,
sans numéro.
Cambodge : Knang Repoeu, 600 m., mai 1870. Pierre, n® 5804.
Cochinchine : sans localité, 1862, Db Thorel, n° 1523. — Mont de Nui
Chua Chang, prov. de Bien Iloa, janv. 1914. Aug. Chevalier, n° 29901 et
n® 29881. — Lai Thien, prov. de Thudaumot, avril 1919. Aug. Chevalier,
iV 40634.
(Nom annamite : Cay t.a dua. — Nom cambodgien ; Ko Kttt La.)
B. SERRULATUM Rich. :
Annam : Mi Xuyen, fév. 1905. R. P. Cadière, n°® 153 et 118.
Siam : Banton, mai 1929 sans nom, n° 4201.
Ccchinchine : Poulo Condor, sept. 1876. Dr. Harmand, n°® 782 et 5083. —
Sans localité, 1862, Dr. Thorel, n° 1551.
V. — WOODWARDIA
WOODWABDIA COCHINCHINENSIS Chitlg :
Tonkin : Hanoï, 1906. Eberhardt, n° 66. — Sam Luong, région de Cao
Bang, 1920. Bourrct, n° 26. — Khan Vai, région de Cao Bang, oct. 1920.
Bourret, n° 69. — Massif d»î Pia-Ouac, environ de Nam Kep, 1.000 m.,
juin. 1922. Pételot, n° 553.
Annam : Lang Bian, 1.550 m., juin 1906, Eberhardt, n°® 113 et 151. —
Lang Bian, Ninh Thuan, sans date, n° 1920. — Lang Bian, entre Dran et
Dalat, 1.000 à 1.400 m., fév. 1914. Aug. Chevalier, n° 30668 et n° 30683 ;
et juin 1922, n° 4040. — Dalat, oct. 1920. Evrard, n° 229. — Dalat, dernier
ravin à gauche, avant les chutes de Camhy, août 1924. Evrard, n° 1142 ;
et dée. 1924, n° 2127.
Laos : Sans localité, 1889. Pavie, sans numéro. — Sam Neua, sept. 1920.
Poilane n°1794 ; et oct. 1920, n° 2102. — ■ Xi Khuang, prov. duTranninh,
nov. 1920. Poilane, n° 2275. — Prov. du Tran Ninh, déc. 1931. Poilane,
sans numéro.
D’après Chivg les Woodwardia d’Indochine répondant à la des-
cription donnée seraient référables au W. cochinchinensis, et le W .
japonica vrai, qui en diffère par le moins grand nombre de sores,
l’indusie à bord non membraneux, la forme et la taille des lobes, des
pennes serait rare ou non représenté.
Signalons cependant parmi nos échantillons les numéros suivants
qui semblent se rapporter au W. japonica ou tout au moins s’en
rapprocher fort.
Tonkin : Cao Bang, 1896. Billet, n° 23.
Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m. sans date,. Eberhardt, n° 140.
— Massif du Lang Bian, cascade d’Ankroët, 1.400 m. , Aug. Chevalier,
n*^ 30.790. — Dalat, sept. 1911. Lecomte et Finet, n° 1523.
(Nom moV : Tir di. — Nom laotien : Ko Kut Donc).
Var. bisserulata nov. var. : Diffère du type par ses segments bissé-
rulés, les sores en chaînes ramibées, le premier sore inférieur presque
toujours courbe, et par la présence d’épines assez nombreuses à la
face inférieure du limbe.
W. Harlandii Hk. :
Annam : Bah Na, 1.500 m., à environ 30 km. au S. -O. de Touranc,
août 1920. Dr. Sallet, sans numéro. — Ba Na, juill. 1923. Poilane,
nos 0926 et 7146. — Ba Na, août 1926, Pételot, n° 3521.
VI. — STENOCHLAENA
St ENOCHLÆNA COCHINCHINENSIS (Fée) Und. :
Annam : Tcurane, voyage de Gaudichaud sur la Bonite, janv. 1837.
no 33 (type).
— 118
Cambodge : Camchay, 1874. Pierre, n° 5741.
Cochinchine : Poulo Condor, sept. 1876. Dr. Harmand, n° 775.
Il existe dans l’herbier du Muséum deux échantillons de Ste-
nochlæna d’Annam provenant de Bung. Quang Binh, 100 à 200 m.,
R. P. Cadière, n® 69 ; et de la vallée du Song Gianh, 1903, R. P.
Cadière, nO 76, qui ont des caractères exactement intermédiaires
entre le St. sorhifolia et le St. cochinchinensis. Ils se rapprochent du
premier par la forme de leurs pennes non spatulées, et du second
par le petit nombre de pennes, la texture, la grande j>enne terminale.
Il n’y a aucune raison de les ranger dans l’une plutôt que l’autre de
ces deux espèces, pourtant nettement tranchées. Peut-être est-ce
un hybride ?
S. SORBIFOLTA (L.) J. Sp. :
Annam : Nhatrang, forêt, 1.200 m., mai 1922. Poilane, 11° 3768.
S. PALusTRis Bedd. :
Annam : Vallée du Song Gianh, 1903. R. P. Cadière, n° 49 et 76. — Pla-
teau de An khé, prov. de Binh Dinh, 500 à 600 m., sans date, Eberhardt,
n° 260. — ■ Hué, mai à juil. 1927, Clémens, n° 4357.
Cochinchine : Sans localité, 1862-1866. Dr. Thorel, n° 1521. — ■ Sans
localité, 1865. Pierre, n° 5730. — Saïgon, 1880. Germain, n° 1. —
Ong-iem, marais, janv. 1903. Bois, n° 2217. — Ben Cat, prov. de Thu-
daumot, janv. 1914. Aug. Chevalier, n° 20401. — Laithien, prov. de
Thudaumot, avril 1919, Poilane, n° 4644. — Giaray, prov. de Bien
Hoa, fév. 1921. Poilane, n° 2556.
119 —
Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum
PAR MM. F. Gagnepain, A. Guillaumin et J. Leandri.
70. ■ — Aloe Ellenbergeri A. Guillaum. n. sp.
Acaulis, simplex, folia circa 80, dense rosulata, erecta, incuroula,
tertia inferiore parte rosea, superiore griseo-oiridia, circa 5 cm. X
1,2 cm. X 0,5 cm., supra conoexa, subtus conoexa, apicemque versus
subcarinata, aculei marginales 1 mm. longi, acuti, albi, cartilaginei,
apicem versus subtus tuberculis similibus transverse subseriatis pau-
cisque, fade superiore echinata, apice cuspide ecolorata emarcente,
15 mm. longa terminata Pedunculus simplex, vix 30 cm. longus, circa
iO-florus, bracteæ 1,2 cm. longæ, basi dilata, tæ, longe cuspidatæ, sté-
riles 5, pedicelli 1.5 cm. longi, perigonium 2, 2 cm. longum, fere cylin-
dricum, tertia suprema parte tantum leviter dilatatum, segmenta basi
tantum connata, superiore miniata apicemque versus viridia, inferiore
lutescentia marginibus roseis, filamenta inclusa, ovarium ovoideo-
turbinatum, haud in stylum attenuatum.
Basoutoland (R. Ellenberger remis par M™® Baltzer, f. 27,
1920).
A été signalé en 1922 [Bull. Mus., 1922, p. 537) sous le nom à’ A.
aristata, s’en distingue par sa taille un peu plus réduite, ses feuilles
d’un vert gris, plus raides, convexes et non plates en dessus, son
inflorescence moitié plus courte, à partie florifère plus condensée et
plus dense et ses pédicelles floraux moitié plus courts.
A. G.
71. — Dendrobium Marseillei Gagnepain, n. sp,
Rhizoma horizontale, pseudobulbis aggregatis contiguis. Pseudo-
hulbi unifoliati, fusiformes, 2 cm., longi, 3-articulati, in medio 8 mm.
crassi, articulationibus setosis. Folium ovato-lanceolatum, coriaceum,
basi vix attenuatum, apice ohtuso vix vel haud emarginato. Inflores-
centia uniflora, supra basin vaginata, 2 cm. longa, vagina squamata
1 mm. longa; flos aureus, inter minores. Sepalum dorsale ovatum,
obtusum, 10 mm. longum, 5 mm. latum, b-nervatum ; sepala lateralia ad
mentum columnæ 5-7 mm. decurrentia, ovata, supra insertionem 10 mm.
longa, 7 lata, Q-nervata. Petala lanceolato-rhombea, obtusa, ad basin
magis attenuata, 12 mm. longa, ad medium 7 mm. lata, 3-nervata,
Bulleiin du Muséum, 2’’ s., t. VI, n” 1, 1C34.
— 120 —
nervis lateralihus extus pinnato-ramosis. Lahellum ohovatum, ad men~
tum columnæ insertum, hasi hrevissime (2 mm.) unguiculatum, supra
unguem transverse lineatum, 2 cm. longum et latum, supra tenuiter
pilosum, apice rotundato-emarginatum. Columna brevis, 3 mm. longa,
hasi mento lato, 4 mm. longo desinens, stelidiis acutis bicornuta.
Anthera convexa, cordata, 2 mm. et ultra longa lataque.
Laos : Xieng-kouaiig (Marseille).
Ce Dendrobium ne figure pas dans la Flore d' Indochine ; je n’ai pu
le reconnaître dans aucune des espèces décrites par Krænzlik
dans le Pflanzenreich. 11 y a donc de bonnes raisons de le croire
nouveau.
Par son système végétatif, il se rapproche de D. aggregatum
Roxb., à cause de son rhizome rampant, à pseudobulbes rapprochés,
mais là s’arrête l’analogie, car les inflorescences sont très différentes
d’une espèce à l’autre.
72. — Phalænopsîs x Fagris A. Guillaum. Hyb. nov.
Feuilles vert clair, inflorescence dressée, fleurs 4, sépales et pétales
étalés, longs de 2.5 cm., ovales, les pétales plus larges, violet améthyste
vers la base, labelle à onglet blanc pointillé de brun rouge, lobes
basilaires obtriangulaires, tronqués, blanc pointillé de brun rouge
à la base, mauve vif au sommet, lobe médian à 2 oreillettes relevées,
aussi longues que les lobes basilaires, semi-ovales rouge teinté de
brique, partie médiane rectangulaire, violet améthyste avec à la
base 3 raies longitudinales blanches et à l’extrémité une bordure
rouge tintée de brique, 2 pointes de chaque côté de l’extrémité qui
paraît concave, callus peu visible, en petite languette charnue,
rabattue en avant, tronquée, blanc marqué de 2 lignes de trois
petits points brun rouge, colonne violet améthyste intense.
Obtenu par Liouville.
73. — P. rosea X Esmeralda.
Fleur ayant la forme de celle de P. rosea mais à sépale supérieur
et pétales rose violacé clair, sépales latéraux blanc rosé un peu jau-
nâtre à nervures plus roses, labelle de P. rosea mais à lobes latéraux
presque entièrement de la même couleur que le lobe médian, sauf la
base blanc rosé ponctuée de rose vif.
Obtenu par Liouville.
7é. — Euphorbia Decaryî A. Guillaumin nomen in Cactus III,
nO 6, p. 3, sp. nov.
Usque ad 12 cm. alta, caule 8 mm. crassa, angulosa, angulis laxe
spiratis, nodosa, spinis numerosis hasi mammillaribus, supra sube-
roso subulatis, usque ad 4 mm. longis, dein partim caducis ■ foliis
rigidibus, crassis, inferioribus rhomboidalihus (2-5 cm. X 2 cm.),
marginibus non undulatis, superioribus anguste linearibus
— 121
(1 cm. X 0,8 cm — ■ 1,2 cm.), marginibus undulatis, supra argen-
teis præcipue ad basin atro-^iride marmoratis, subtus argenteis,
petiolo 1 cm. longo, rubro, supra applanato, subtus hemicylindrico.
Inflorescentia umbellata, pedunculo 1,5 cm. longo, cyathiis 2, bracteis
triangulari-ooatis, 4 mm. longis, cyathophyllis oiridi luteis margi-
nibus rubescentibus, 6 mm. longis, apiculatis, cyathio dolioliformi,
glandulis 5, ore prominentibus, bracteis fimbriatis intus horizon-
talibus, staminibus 5 fasciculatis, 5-nis, appendicibus laciniatis
intermixtis, ooario sessili, glabro, stylis 3, longis, basi connatis, apice
longe hifidis.
Madagascar : Vinanibé (Fort-Dauphin), sables des dunes, dans les
broussailles, la tige dépassant à peine les lichens et les feuilles
mortes (Decary, f. 16, 1933, herbier n° 10.056), récolté en fleurs le
10-Y 11-1932, première floraison à Paris en octobre 1933.
Appartient au groupe Diacanthium, se rapprochant ddE. biacu-
leata Denis et E. pedilanthoides Denis quoique bien différents.
Decary la considérait du reste (in herb.) comme espèce nouvelle.
75. — ■ Euphorbia dîdîereoîdes M. Den. mss. in herb. Perrier de la
Bâthie, 1923 (nomen tantum). Léandri n. sp.
Suco lacteo glutinoso ■ habitu Didiereis similis, caulibus 3-i, quorum
maximi basi 10-15 cm. diametro ; summa parte inclinata ; diametro
æquabiliter diminuto a basi ad cacumen, spinis oariis, brevioribus oali-
dioribus in caulibus oeteribus ; caulibus simplicibus sed ramulis bre-
vibus non magisquam 2-3 cm. longis folia gerentibus munitis ■ inflores-
centia terminali nonnunquam axillare, pedunculis in axillis spinarum
superarum ; foliis 3-5 nis, sessilibus, hispidis, basi oblongis-obtusis,
extremo cuneatis, 12-18 mm. longis, 6-8 latis • cyathiis luteis, in cyma
densa 20-30, breoiter pedunculatis, pedunculo præcipuo circiter 8 cm.,
ramis breoibus obtusis ; quoque cyathio bracteis 4 summa parte rotun-
datis vel emarginatis, luteo-viridibus, interioribus basi connatis quam
externas triplo majoribus ' pedunculis pedicellis bracteisque pubescen-
tibus ; cyathio glandulis 5, integris, bracteis totidem alternis fimbriatis
æquilongis ; pilis laciniisque tenuiter laceris cum pedicellis inter-
mixtis, antheris ad cyathium subexsertis ; capsula exserta pubescente,
stylis caducis non visis.
Exsiccata :
Limite des domaines du Centre et du S.-W. gneiss (rocailles dénu-
dées) sur le Zomandao, vers 700 m. ait., sept. 1919. (Perrier de la
Bathie 12873) ; même localité, octobre 1924 (Perrier de la
Bathie 16533).
Cette espèce partage avec VE. Robecchii du pays Somali le port
réfléchi du sommet des rameaux principaux. Elle appartient à la
section Euphorbium Bth., sous-section Diacanthium de Boissier,
— 122 —
représentée à Madagascar par une quinzaine d’espèces dont plusieurs
assez voisines.
UE. didiereoides M. Den. diffère de VE. splendens Boj. sensu lato
par le port et par ses cyathophylles dressées beaucoup plus petites ;
de VE. mangokyensis M. Den. par le port moins charnu, les épines
très longues et non del toïdes ; de VE. mahafalensis M. Den. par son
inflorescence pédonculée, ses cyathophylles dressées, ses fleurs
plus nombreuses dans le cyathium.
Cette plante est cultivée sur rocailles au jardin de Tsimbazaza,
à Tananarive, où je l’ai examinée ; des graines reçues de M. François
ont été semées au Muséum en serre tempérée au début de cette
année (M. 231-F. 154, 1933). Les pieds atteignaient en octobre une
quinzaine de cm. sur 1-2 cm. ; les feuilles tombent rapidement,
laissant une cicactrice ovale surmontée d’un pore et accompagnée
de chaque côté de 3 épines, dont la centrale beaucoup plus longue.
Les feuilles qui restent forment une rosette terminale, et sont
oblongues-obovales lancéolées, longues de 4 à 5 cm. à 8-9 paires
de nervures secondaires arquées en avant et anastomosées.
1. Donc plus grandes que celles des ramilles de la plante adulte.
— 123 —
Floraisons observées dans les serres du Muséum
PENDANT VANNÉE 1933
(autres que celles signalées dans les listes précédentes) 1
PAR A. Guillaumin et J. Paupion.
MONOCOTYLÉDONES
Æchmea fasciata Bak. var. major.
— glomerata Hook. var. discolor Brong.
Ærides Lawrenciæ Beichb. f. — Philippines (provenant de l’Exposition
coloniale, Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931).
Alocasia metallica Schott.
Aloe aristata Haw.
• — - Ellenbergeri Guillaumin sp. nov. (Guillaumin det.).
— Johnstonii Bak.
— madecassa Perr de la Bâthie. — Madagascar (Perrier de la Bâthie,
f. 267, 1927) (Perrier de la Bâthie det.).
■ — plicatilis Mill.
■ — pluridens Haw.
■ — Straussii Berger.
— X Winteri Berger [Salmdyckiana X arborescens var. jrutescens).
Alpinia Henryi Schum.
Angræcum fragrans Thou.
Anthurium Binotii Linden.
— X Chantrieri Hort. (nymphæifolium X subsignatum) .
Brassavola cucullata R. Br.
X Brassocattleya Digbyano-Schroederæ Veitch (Brassavola Digbyana X
Cattleya Schroederæ).
X Brassocattleya Marguerite Fournier (Brassavola Digbyana X Cattleya
labiata).
Bulbophyllum caudatum Lindl.
— pénicillium Par. et Beichb. f.
— - Reinwardtii Beichb. f.
Catasetum discolor Lindl.
Catteya Dowiana Batem. var. aurea Williams.
— labiata Lindl. var. Mendelii Sander.
— ■ — — var. Trianæ Duchartre subvar. alba.
— — — var. Warscewiczii Beichb. f.
— granulosa Lindl.
— Harrisoniana X labiata var. gigas.
— ■ Lawrenceana Beichb. f.
Chamæderea elatior Mart.
1. Voir pour les listes précédentes le Bulletin du Muséum à partir de 1920.
Bulletin du Muséum, 2® s., t, VI, n" 1, 1934.
Cirrhopetalum maculosum lândl.
■ — M astersianum Rolfe.
Cœlogyne X burjordiense lawrenco (asperata X pandurala).
■ — corrusata Wight.
— - cristaia Lindl. var. Lemoniana Ilorf.
— ■ Dayana Reicbb. f. *
— maculata Lindl.
— ocellata Lindl.
— tomeniosa Lindl.
Crinum pedunculatum R. Rr.
— yuccæflorum Salisb. — Soudan : Koulikoro (Rougcon f. 272, 1931)
(Guillaumin det.).
Cryptanthus X Makoyanus Ba.k. (acaulis X bU’ittatus).
Cypripedium ciliolare Reicbb. f.
• — X Gigas Ingram var. magnificum (Harrisianum X Lawrenceanum) .
■ — insigne Wall. var. sylhetense Hort.
— X Leoniæ Linden (callosum X insigne).
— X Pollelianum Sander (calophyllum X œnanthum).
Dendrobium amethysioglossum Reicbb. f. — Philippines (provenant de
l’Exposition coloniale, Gouverneur général Olivier, f. 380, 1930, K. 575).
Dendrobium Bronchartii De WiHd
— cariniferum Reicbb. f.
— crumenalum Sw.
— ■ crystüllinum Reicbb. f.
— X CybeleYeitch (Findlayanum X nobile).
— heterocarpum Wall. ex. Lindl. var. Henschalli Hook. — ■ Philippines
(provenant de l’Exposition coloniale. Gouverneur généra.1 Olivier,
f. 380, 1930) 2.
— Marseillei Gagnep. sp. nov.
— nobile Lindl.
— - — — var. nobilius Reicbb. f.
— superbum Reicbb. f., — Philippines (provenant de l’Exposition colo-
niale, Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931).
Dieffenbachia Baraquiniana Lem.
Epidendrum païens Sw.
Gasteria disticha Haw. var. angulata Rak.
■ — picta Haw.
Gomeza recurva R. Rr, (Guillaumin det.).
Haworlhia cymbiformis Haw. var. planifolia Bak.
— margaritifera Haw. var. typica Berger.
Houlletia Brocklehurstiana Lindl.
Lælia cinnabarina Batem.
— Digbtjana Benth.
— ■ purpurata Lindl. et Part.
■ — ■ super biens Lindl.
1. Introduit au Muséum une première fois en 1906 (acquisition Verdonck f. 333,
1906), vine seconde en 1909 (écliange Lemeur, f. 188, 1909) (.1. P.).
2. Les auteurs signalent que la four répand une odeur de « violette » ou de
« primevère » ; je n’ai constaté cette particularité qu’au moment de l’ouverture
de la fleur, le bouton et la fleur épanouie étant totalement inodores (A. G.).
125 -
X Læliocattleya callistoglossa (CattleyaW arscewiczii X Lælia purpurata) .
— Alphand Maron (Cattleya Fabia X Læliocattleya callistoglossa).
— • Martinetii Maron ( Cattleya lahiata Lindl. var. Mossiæ Lindl. X
Lælia tenebrosa Rolfe).
X Læliocattleya Statteriana Veitch var. alba (Lælia Perrinii X Cattleya
labiata).
Lycaste Deppei Lindl.
— jugosa Nichols.
Mascleoallla macrura Reichb. f.
Maxillaria tenuifolia Lindl.
Miltonia oexillaria Nichols. ^
Oncidium Cavendishianum Ratcm.
— - citrinum Lindl.
— concolor Hook.
— crispum Lood.
— Forbesii Hook.
— ■ Harrisonianum Lindl.
— Marshallianum Reichb. f.
— Pubes Lindl.
Pachystoma Thomsonianum Reichb. f.
Paphiopedium ciliolare Pfitz.
— • Delenatii Guillaumin.
Phalænopsis amabilis RL var. aurea Rolfe (Guillaumin det.).
— — — var. Rimestadiana L. Lind. ?
— ■ — ■ — ^ ! X Rothschildiana Reichb. f. ?
— — ■ — - var. Rimestadiana L. Lind. X Stuartiana Reichb. f.
— — X Lueddemaniana Reichb. f.
■ — Corni-cervi Reichb. f.
— X flaoa Guillaumin (amabilis X latisepala).
— Lueddemaniana Reichb. f.
— X Melle Fagris Guillaumin (Esmeralda Reichb. f. X amabilis RL
var. Rimestadiana L. Lind.) — (hybride nouveau obtenu par Liou-
ville).
— Mannii X amabilis.
— X M, Liouville Guillaumin ( Schilleriana X Aphrodite X Luedde-
maniana).
— rosea Lindl. X Esmeralda Reichb. f. (hybr. nouveau obtenu par Liou-
ville).
— oiolacea Teijsm. et Rinn.
— X Wiganiæ Low. (Schilleriana X Stuartiana) formes diverses.
Philodendron Martianum Engl.
— pinnatifidum Kunth.
Phyllocactus crenatus X stenopetalus.
— X Mr Caoaignac Courant.
Pinellia tripartita Schott.
1. Beaucoup d’auteurs, par exemple Veitch (Man. Orch. PL I, Oncid., p. 110) et le
Kew Hand lisl Orchids, 2*^ édit., p. 145, soutiennent que ce binôme est de Bcntliam, mais
si celui-ci a pensé en effet que V Oncidium uexitlaria était en réalité un Millonia il
n’a jamais créé le àinôme qui est de Nicliolson ainsi cjue l’indique correctement
VIridex Kewensis. (A. G.)
- 126
Pitcairnia echinata, Ilook.
Pleurothallis Birchenallii Rolfe.
— octomerioides Lindl.
Restrepia striata Rolfe.
Sansevieria fasciata Cornu ex Gérômc et Lab.
Sarcanthus dealbatus Reichb. f. ^ — Philippines (provenant de l’Expo-
sition coloniale, Gouverneur général Ollivier, f. 380, 1931). — (O. Ames,
det.).
— insectifer Reichb. f.
Scaphosepalum gibberosum Rolfe.
Stanhopea devoniensis Lindl.
Tillandsia cryptantha Bak.
- — ■ flabellata Rak.
— tenuifolia L.
— variegata Schlecht.
Trias disciflora Rolfe.
— picta Parish ex Hemsl.
Trichocentrum albo-purpureum Reichb. f.
Vanda X Hersiana Herz (suavis X cœrulea).
— lamellata Lindl. — • Philippines (provenant de l’Exposition coloniale.
Gouverneur général Ollivier, f. 380, 1931, K. 603) (Guillaumin det.).
— RœblingianaRolîe — Philippines (provenant de l’Exposition coloniale.
Gouverneur général Ollivier, f. 380, 1931)
DICOTYLÉDONES
Abutilon sinensis 01 iv.
Acacia rostellifera Benth.
Æschynanthus pulchra G. Don.
Anacampseros lanceolata Sweet.
Aphelandra aurantiaca Lindl. var. Roezlii Nichols.
Ardisia crenata Sims,
— - solanacea Roxb. (Guillaumin det.).
Aristolochia brasiliensis Mart. et Zucc.
Bégonia incarnata Link et Otto.
— natalensis Hook.
— ■ X Thimotei Hort.
Bergenia ciliata Stein.
— ligulataTiXigX. (Guillaumin det.).
Bougainvillea glabra Choisy var. Sanderiana Hort.
Caralluma Mumbyana N. E. Br.
Cereus nycticalus Link.
— penthalophus DC.
Cestrum lanatum Mart. et Gai.
Chorizema ilicifolium Labill.
Clerodendron emirnense Boj. — -Madagascar [Poisson, f. 211-A-599, 1921).
(Danguy det.).
1. A déjà fleuri en 1932.
2. L’espèce n’était connue que de la Péninsule malaise.
- 127
CUdenia vittata Linden et André.
Codiæum çariegatum Bl. var. inimitahile Hort.
Cofjea myrtifolia Roxb.
— • robusta Linden.
Columnea microphylla Klotzch et Hanst.
Conophytum scitulum N. E. Br.
Cardia grandiflora H. B. et K.
Cotylédon agavoides Bak.
— pulverulenta Bak.
— Scheideckeri Hort.
Crassula nemorosa Eiidl.
Echinocaclus lamellosus Dietr.
Eranthemum igneum Linden.
Eucalyptus cornuti Labill.
Eugenia Pitanc^a Kiaersk.
Euphorbia antisyphiliiica Zuce.
— Clara Jacq.
— Decaryi A. Guillaumin n. sp. — Madagascar : Fort-Dauphin
(Decanj, f. 16, 1933).
— Ledenii Berger.
— neriifolia L.
— Tellieri A. Chevalier, — Niger (Niamey, Gouverneur Tellier, donné [>ar
A. Chevalier) .
Ficus Canonii N. E. Br.
■ — Parcellii Veitch ex. Cogn. et March.
Haiiora salicornioides Britt. et Rose.
Huernia Schneideriana Berger
Kalanchoe verticillata Scott-Elliot.
Lippia chamædrifolia Steud.
— ■ ligustifolia Thuret ex Dcne.
Mesembryanthemum deltoides L.
— spectabile Haw.
Neillia opulifolia Brew. et Wats
Ncomamillaria magnimarnma Britt. et Rose.
— pseudo-perbellaMvitt. et Rose.
Notonia madagascariensis Humb. — Madagascar (Humbert, f. 40, 1932
(1^® floraison en Europe)).
Olearia Forsteri Hook. f.
Passiflora maculifolia Mart. ®
Pentarhaphia reticulata Hort. ex Gentil.
Pentas carnea Benth.
Peristrophe angustifolia Nees.
Persea indica Spreng.
1. A déjà fleuri en 1932.
2. On attribue d’ordinaire le binôme à Bentham et Hooker f. (Généra Planiarum,
1, p. 612) mais s’ils ont incorporé le Spirxa opulifolia- dans la genre Neillia, ils n’ont
.amais créé le binôme). (A. G.)
3. Cette plante est indiquée dans les suppléments de V Index Kewensis comme
d’origine horticole alors que la diagnose originale (Gard. Chron., 3® sér. XXXII, p. 334,
pl. noire) précise qu’elle est originaire du Vénézuela. {A. G.)
- 128 —
Phyllanthus Niruri L.
— ■ speciosus Jacq.
Piaranthus decorus N. E. Br.
Pittosporum revolulum Ait.
Pleiospilos simulans N. E. Br.
Punclillaria nobile Hort.
Rhombophyllum rhomboideum Schwan.
Salifia eriocalyx Bert.
Sanchezia nobilis Hook. f.
Sedum compressum Rose.
— ■ Palmeri S. Wats.
Sempervivum poculiforme l^erger.
Serjania cuspidata Combest.
Sinocrassula yunnanensis Berger
Stachylarpheta dicholoma Vahl.
Stapelia maculosa Jacq.
— planifolia Jacq.
Streptocarpus X Blythinii Lynch (W endlandii X cyanea).
■ — X V eitchii Hort. ^
Terminalia Catappa L.
Whitfieldia lateritia Hook.
GYMNOSPERMES
Ceratozamia Kuesteriana Ryel.
Podocarpus japonica Hort. bogor. ex Sieb.
LA VICTORIA REGI A EN 1933
Sept pieds de Victoria regia var. Tr/cA’eri issus de graines semées
le 14 février, provenant de Stockholm, Berlin-Dahlem et du Muséum,
ont été mises en place dans la serre-aquarium en mai, 3 en pleine
terre, 4 dans chacun un bac de 0 m. 70 de diamètre.
La floraison comprenant 140 fleurs pour les sept plantes s’est
échelonnée du 28 juin au 10 novembre, se répartissant ainsi qu’il suit
pour chaque exemplaire :
Berlin-Dahlem. — 1 plante en pleine terre a donné 21 fleurs ;
Muséum. — 2 plantes en pleine terre ont donné : une plante :
34 fleurs ; l’autre ; 22 fleurs ;
Muséum. — 2 plantes en bacs ont donné : une plante : 15 fleurs ;
l’autre : 8 fleurs ;
1 . La première indication de ce nom, à ma connaissance, est dans V Index seminum
du jardin botaniqne de Rome, 1905, p. 10, mais sans indication du nom des parents,
et non dans Vilmorin-Andrieux et G*® Cal. PL Serres, 1908, p. 38, ainsi que je l’avais
indiqué antérieurement (Journ. Soc. nat. Hort. France, 4® série, XXII, p. 312). (A. G.)
Stockholm. — 2 plantes en bacs ont donné : une plante : 24 fleurs ;
l’autre : 16 fleurs ;
Total : 140 fleurs.
Les feuilles qui, l’année précédente, avaient eu un diamètre de
1 m. 35, ont atteint cette année 1 m. 70 et 1 m. 75 de diamètre. En
résumé une végétation puissante a pu être observée ainsi qu’une
floraison plus abondante en général que celle signalée jusqu’à ce
jour dans les ouvrages horticoles.
Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
- 130
Flobaisons observées a L’École de Botanique du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1933
(autres que celles signalées dans les listes précédentes)
PAR M. GuINET.
Plantes d’Afrique boréale.
Anacyclus depressus l^alf.
Arahis eruhescens Bail.
Astragalus ^ bubaloceras Maire.
Benedictella ® Benoistii Maire.
Borago^ Trabutii Maire.
Bupleurum paniculatum Brot.
Centaurea algeriensis Dur. et Coss.
— involucrata Boiss.
Chnjsanthemum GayanumBA., var.
demnatense Jah. et Maire.
Cladanthus proliferus DG.
Corbularia monophylla Dur.
Cotula pubescens Desf.
Hypochæris saldensis Batt.
Jnula Maletii Maire.
Lavandula abrotanoides Larii.
Lepidium ^ Alluaudii Maire.
Linum corymbiferum Desf.
— grandiflorum Desf.
Malcomia ^ Goffartii Batt et Jah.
Melilotus speciosa Dur.
Aioricandia suffruticosa Coss. et
Dur,
Nepeta reticulata Desf.
— stachyoides Coss.
Ononis laxiflora Desf.
Psychine stylosa Desf.
Raffenaldia primuloides Godr.
Réséda Reuteriana Muell.
Rurnex Papilio Coss. et Bal.
Salvia ^ ægyptiaca L.
— algeriensis Desf.
— 1 Alouretii. Batt. et Pitard.
Santolina scariosa Bail.
Silene cinerea Desf.
— Pseudo-atocion Desf.
— Pomeli Batt.
— çirescens Coss.
Statice ^ Bonduellii Lestib.
Plantes d’Afrique australe.
Amaryllis Belladonna L. Aponogeton distachyum Thunb.
Am( Uns ajmuus Wïl]d. Arctotis stœchadifolia Berg.
1. Plantes récoltées par M. Gattefossé dans le Grand Atlas marocain (F. 275,
1932).
2. Graines envoyées par M. R. Maire (F. 49, 1923).
3 Plante provenant de graines récoltées par M. Gattefossé aux environ de
Casablanca (F. 236, 1929).
4. Cette plante dont nous avons reçu les premières graines de M. R. Maire (F. 49,
1923), fructifie régulièrement dans nos cultures. Il n’est pas rare d’observer annuelle-
ment des germinations naturelles.
5. Reçu de M. R. Maire (F. 147, 1924).
Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. VI, n° 1, 1934.
131 —
ISulhine annua Willd.
— semi-barbata Haw.
Cenia turbinata Pers.
Chariæis heterophylla Cass.
Cucumis myriocarpus Naud.
Cynoglossum ^ Rochelia A. DC.
Diascia Barbaræ Hook.
Emilia ^ citrina DC.
Felicia fragilis Cass.
Heliophila pilosa Lam.
Hieraciurn ^ capense L.
Hyacinthus corymbosus L.
Lachenalia tricolor Jacq.
Lesserlia brachyslachya DC.
Nemesia pubescens Bcnth.
Oxalis corymbosa DC.
Pennisetum macrourum Trin.
Selago mwalis Benth & Tlook.
Teedia lucida Rud. ^
Ursinia anihemoides Gacrtn.
Zaluzianskya capensis Walp.
Plantes d’Amérique du Sud.
Acaena pinnatifida Ruiz et Pav.
Alonsoa incisifolia Ruiz et Pav.
— linifolia Roezl.
Browalia viscosa H. B. et K.
Blumenbachia Ilieronymi Urb.
Calandrinia grandiflora Lindl.
Eccremocarpus scaber Ruiz et Pav.
Eryngium hurnile Cav. ^
Francoa appendiculata Cav.
Fuchsia rnacrostemma Ruiz et Pav.
Helioiropium anchusæfoliurn Poir.
Œnothera odorata Jacq.
Peiunia axillaris B. S. P.
— violacea Lindl.
Pratia nummularia A. Br.
Priva lævis Juss.
Salpiglossis sinuata Ruiz et Pav.
Tropæolum peregrinum L.
Verbena bonariensis L.
— hispida Ruiz et Pav.
Zephyranthes candida Herb.
Plantes d’Amérique du Nord
Ambrosia artemisifolia L.
— trifida L.
^Aniphicarpæa monoica Eli.
Antennaria plantaginea R. Br.
Aquilegia cærulea James.
canadensis L.
Asarum canadense L.
Asclepias incarnata L.
Aster læois L.
— macrophyllus L.
— Radula Ait.
— Tradescantii L.
Bidens lævis B. S. P.
Chelone Lyoni Purs h.
Chrysopsis villosa DC.
Collinsia parviflora Lindl.
Collomia heterophylla Ilook.
Coreopsis palmata Nutt.
— verticillata L.
Delphinium cardinale Hook.
Dodecatheon Meadia L.
Elephanthopus carolinianus WÉ.d.
Erigeron mucronatus DC
— ramosus Michx.
i. Plantes récoltées par M. François à Madagascar (F. 254, 1932).
'I. Les graines de cette plante furent récoltées sur la montagne de Pichincha près de
Quito, à 4.000 mètres environ d’altitude, par M. Benoit (F. 239, 1932).
3. Espèce du Mexique naturalisée en France et longtemps confondue avec Vilfadinia
Iriloha DC. = ausiralis A. Rich. (Bentham. Flora australiensis, II!, p. 490).
Gérome, Rev. hori., Paris, 1912, p. 40. ; P. Fournier, Le Monde des Plantes,
1933, n° 201. ; C. Guinet et P. Jovet, ibid., 1933, n« 202.
4. Espèce d’Amérique boréale naturalisée en France, mentionnée par erreur dans les
Flor?s sous les noms de : Stenactis annua L. = Erigeron annuus Pers.; P. Fournier,
Le Monde des Plantes, 1932, n” 193.
Erythronium grandiflorum Pursh.
Eupaiorium hyssopifolium L.
■ — perfoliatum L.
Euphorbia dentata Michx.
Gilia capitata Dougl.
— multicaulis Benth.
Gillenia stipulacea Nutt.
Hamamelis vernalis Sarg.
Hydrangea radiata Wall.
Hydrophyllum virginicum L.
Iva xanthifolia Nutt.
Mimulus cardinalis Dougl.
Mitella diphylla L.
Modiola multifida Mœnch.
Napæa dioica L.
Œnothera sinuata L.
Opuntia Raffinesquei Engelm.
Podophyllum peltaium L.
Rudbeckia fulgida Ait.
Salvia lyrata L.
Sanicula canadensis L.
Sisyrinchium angustifolium Mill.
Solidago cæsia Ait.
— ■ adora Ait.
Tellima grandiflora R. Br.
Townsendia grandiflora Nutt.
Uoularia grandiflora Sm.
Plantes de l’Europe méridionale.
Anémone palmata L.
Anthyllis Hermanniæ L.
— tetraphylla L.
Armeria filicaulis Boiss.
Astragalus hamosus L.
■ — ■ sesameus L.f.
Atractylis gummijer L.
Riarurn tenuifolium Schott.
Rupleurum aristatum Bartl.
— spinosum Gouan.
Campanula garganica Tenore.
— istriaca Fccr.
Capnophyllurn dichotornum Lag.
Cleonia lusitanien L.
Cistus ladaniferus L.
— laurifolius L.
— monspeliacus L. 1.
— purpureus Lam.
Eaphne Gnidium L.
Bianthus cruenlus Grisb.
■ — pallens Sibth. et Sm.
Eryngium corniculaium Lam.
Euphorbia hæiica Boiss.
Genista hispanica L.
Géranium peloponesianum Boiss.
Hedysarum capitatum Desf.
lleliotropium supinum L.
Hymenocarpus circinnatus Savi.
— nurnmularius Willd.
Ilyssopus aristatiis Godr.
Glüdiolus segetum Kcr-Gawl.
Iris Sisyrinchium L.
Lavandula multifida L.
— pedunculata Cav.
Linaria anticaria Boiss. et Reuter.
— hepaticæjolia Steud.
— reflexa Desf.
— spartea Iloffmgg.
Lippia nodiflora Rich.
Mandragora officinarum L.
Matthiola sinuata R. Br.
Alesembryanthemum nodiflorum L.
Mercurialis tomentosa L.
Narcissus Rulbocodium L.
— dubius Gouan.
— juncifolius Lag. var. rupicola
(N. Tazetta var.).
— Rertolonii Pari.
— odorus L.
— reflexus Brot.
Nepeta granatensis Boiss.
Ononis alopecuroide : L.
— mitissima L.
— ornithopodioides L.
Orchis longicornu Poir.
Ophrys tenthredinifera Willd.
Pancicia serbica Vis.
Pancratium maritimurn L.
Papaoer multifidum Moriss.
Parietaria lusitanien L.
Pimpinella Tragium Yill.
Potentilla crassineroia Vis.
— Visianii Pane.
Primula Faurici Petagn.
— marginala Curt.
— Wulfeniana Schott.
— 133 —
PuLria calahrica Pers.
Saponaria bellidifcUa Sm.
Saxifraga chrysosplenifvUa Boiss.
— trifurcata Schrad.
Scahiosu proliféra L.
— rutæfoliaVohl.
Scilla italica L.
— monophyllos Link.
— odorata Link.
— pratensis Waldst. et Kit.
Scorpiurus sulcata L.
— vermiculata L.
Serratula nudicaulis DC.
Sescli Bocconi Gusp.
Sideritis hirsuta L.
Silene Behen L.
— colorât i Poir.
— divaricata Clem.
- — Elisabethæ Jan.
Silene fuscata Link.
— fruticosa L.
— inaperta L.
— integripetala Bory.
— littorea Brot.
— pendula L.
■ — rubella L.
Stæhelina dubia L.
Statice Gougetiana Girard.
■ — • Thouini Viv.
Trifolium tomentosum L.
Thymus capitatus Hofîmgg. et
Link.
Thelygonum Cynocramhe L.
Teucrium Pseudo-chamæpitys L.
Teucrium lancifolium Boiss.
Valeriana Dioscoridis Sibth. et Sm.
Viola gracilis Sibth. et Sm.
V erbascum sinuatum L.
Plantes européennes de régions alpines et arctiques.
Androsace Chamæfasme Wulf.
Armeria alpijia Willd.
Astrantia minor L.
Bupleurum ranunculoides L.
Campanula barbata L.
— pusilla LIaenke.
— speciosa Pourr.
Cortusa Matthioli L.
Dianthus alpinus L.
Draba aizoides L.
— rupestris Jacq.
— stellüta R. B.
Erigeron alpinus L.
— uniflorus L.
Erinus alpinus L.
Eriophorum alpinum L.
— ■ vaginatUm L.
Gentiana asclepiadea L.
— Clusii Perr. et Song.
Geum pyrenaicum Mill.
— reptans L.
Gnaphalium supinum L.
Gypsophila repens L.
Herminium alpinum Lindl.
— pyrenaicum L.
Leontodon Taraxaci Loisel.
Listera cordata R. Br.
Oxyria digyna L.
Oxytropis campestris DC.
— Gaudini Bunge.
Potentilla aurea L.
Primula latifolia Lap.
— viscosa AU.
Bamondia pyrenaica Rich.
Banunculus amplexicaulis L.
■ — pyrenæus L.
• — - Thora L.
Sagina glabra Fenzl.
— nodosa Fenzl.
Salix herbacea L.
■ — retusa L.
— reiiculata L.
Saxifraga aretioides Lap.
• — ■ androsacea L.
— cæsia L.
— Cotylédon L.
• — cuneifolia L.
— dioersifolia Schleich.
— media Gouan.
■ — muscoides Wulf.
Scutellaria alpina L.
Semperoioum Gaudinii Christ.
— Mettenianum Schn.
Silene acaulis L.
— ciliata Pourr.
— multicaulis Guss.
Silene quadrifida L.
— rupestris L.
Viola biflora L.
Viola lulea Huds.
— • mirabilis L.
Plantes de l’Europe orientale, du Caucase, d’Asie mineure.
Androsace albana Stev.
— armeniaca Duby.
Alyssum podolicum Bec:..
Asperella Hystrix Humb.
Axyris amarantoides L.
Campanula alliariæfolia Willd.
— kolenatiana C. A. Mey.
— Raddeana Trautv.
■ — - W aldsteiniana Rocm. et Schult.
Centaurea Pinardi Boiss.
Chionodoxa Luciliæ Boiss.
Crépis bureniana Boiss.
Genliana gelida Bieb.
Hablitzia tamnoides Bieb.
Iris reticulata Bieb.
Lallemantia canescens Fisch. et Mey
— iberica Fisch. et Mey.
— peltata Fisch. et Mey.
Moltkia petræa Boiss.
Nonnea rosea Link.
Ornithogalum refractum Willd.
Phlomis Samia L.
Puschkinia scilloides Adams.
Saloia nutans L.
Saponaria orientalis L.
Saxifraga irrigua M. Bieb.
Scrophularia Scropolii Hoppe.
Silene petræa Adam.
— Schafta Gmcl.
Vinca herbacea Waldst. et Kit.
Plantes d’Asie tempérée, Himalaya, Sibérie.
Androsace fcdiosa Duby.
— lanuginosa Wall.
— primuloides Duby.
Arenaria foliosa Royle.
Astragalus alopecuroides L.
Aster subcæruleus S. Moore.
— tibeticus Flook.
Campanula punctaia Lam.
Daüsca cannabina L.
Ilemerocallis Aliddendorfü Trautv.
Impatiens scabrida DC.
— Roylei W’alp.
Iris ruthenica Ait.
Leonorus sibiricus L.
Lilium dauricum Kcr-Gawl.
Meconopsis Baileyi Prain.
Mertensia echioides Benth.
Mertensia primuloides C. B. Clarke.
Onobrychis arenaria DC.
Patrinia intermedia Roem. et
Schult.
— scabiosæfolia Link.
Potentilla nepalensis Ilook.
Primula involucrata Wall.
— rosea Royle.
— sikkimensis Hook.
Saxifraga diversifolia Wall.
Scilla sibirica Andr.
Sedum asiaticum Spreng.
— • Ewersii Ledeb.
Trollius acaulis Lindb.
— asiaticus Spreng.
Vernonia anthelmintica Willd.
Viola macroceras Boiss. et Held,
Plantes de Chine et du Japon.
Anaphalis yedoensis Maxim.
Aconitum Wilsonii Stapf.
Belamcanda chinensis DC.
Clematis heracleifolia DC.
Corylopsis Willmottiæ Rhed. et
Wills.
Cotoneaster humifusa Duthie.
Dracocephalum Isahellæ Forrest
Hydrangea Sargentiana Rehd.
— xanthoneura Diels.
Incaroillea oariabilis Batalin.
Lilium concolor Salisb.
— 135 —
Lilium regale E. IL Wilson.
— Willmottiæ E. H. Wilson.
Lychnis chalcedonica L.
— fulgens Fisch.
Phyllostachys nigra Munro
Plantago japonica Franch. et Sav.
Primula Beesiana Forrest.
— japonica A. Gray.
— secundiflora Franch.
Primula sphærocephcla Bail. f.
— Veilchii Duthie.
— Wilsonii Dunn.
Saocifraga sarmentosa L.
Senecio tanguticus Maxim.
Spenceria ramalana Trirnen.
Thalicirum Delavayi Franch.
Viburnum jragrans Bungc.
Plaxtes d’Australie et de Nouvelle-Zélaxde.
Acæna glabra Buch.
• — Nooæ-Zeylandiæ Kirke.
Ammobium ulatum R. Br.
Brachyccme pachyptora Turcz.
Epilobium nummulariæfolium R.
Cam.
Géranium sessiliflorum Cav.
Helipterum Alanglesii F. Muell
— - roseum Benth.
Pratia angulata Flook f.
Podolepis acurninata R. Br.
Tetragonia expansa Murr.
Plantes des régions chaudes et tropicales.
Abutilon molle Sweet.
Abronia umbellata Lam.
Anoda parviflora Cav.
Arachis hypogæa L.
Bidens bipinnata L.
Cardiospermum Halicacabum L.
Celosia trigyna L.
Cucumis dipsaceus Ehrenb.
Cyclanthera explodens Naiid.
— pédala Schrad.
Cyperus p'jgmæus Rottb.
— Papyrus L.
Ccix Lacryma-Jobi L.
Datura Metel L.
Drymaria cor data Wikl.
Emilia ftammea Cass.
Eli'ira Martyni Cass.
Ethulia conyzoïdes L.
Gynandropsis pentaphylla DC.
Gynura crepidioides Benth.
Hemizonia pungens Torr. et Gray.
Hysterionica linearifolia Fisch. et
Mey.
Impatiens Sultani Flook .f.
Lagascea mollis Cav.
Leucas martinicensis R. Br.
Martynia luiea Lindl."
— jragrans Lindl.
jMaurandia Barclayana Lindl.
Passiflora giacilis Jacq.
Sedum retusum Flemsl.
Siegesbeckia orientalis L.
Spüantkes Acmella Murr.
Sjjrekelia jormosissirna Herb.
Salvia coccinea Juss.
Sorghurn durra Stapf
— oirgatum Stapf
Tigridia Pavonia Ker-Gawl.
Tinantia fugax Schiedw.
Triantkema pentandra L.
Urochloa insculpta Stapf
1 La floraison de ce Bambou ( Phylloslachys nigra Munro — P. puherula Makino
var. nigra Houzeau de Lehaie) a été signalée en de nombreuses loralités au cours de
1932-33 ; Bois, Bull. Soc. nat. Acclim., 1933, p. 97.
2. Les graines de cette espèce proviennent des collections réunies par la Mission
Chevalier, 1931-32. Elles furent récoltées par M. Ducellier en Kabylie.
3. Les semences de cette espèce furent récoltées par la Mission Chevalier, 1931-32
(Afrique Occidentale française) au sud de l’Aïr (Niger).
4. Mission Chevalier en Afrique Occidentale française, 1931-32 (Niger).
136 —
Liste des fossiles jurassiques figurés
DE LA COLLECTIONS V ICTOR MaIRE
PAR M. U. Nassaas.
On sait l’intérêt qu’il y a pour les paléontologistes, à retrouver
dans une collection publique ou privée, les échantillons-types qui ont
servi à la description d’une espèce nouvelle, celle-ci étant parfois
insullisamment ligurée, en particulier dans les ouvrages anciens. De
toute façon, il est utile de rechercher le plus grand nombre possible
de ces échantillons-types, actuellement dispersés dans tous les pays
du monde.
La collection Victor Maire, si remarquable, acquise par le labo-
ratoire de Géologie du Muséum, contient parmi ses nombreux fos-
siles jurassicfues, des échantillons qui ont été figurés dans divers
ouvrages par M. Maire lui-même ou par d’autres paléontologistes.
La plupart de ces échantillons figurés sont des types d’espèces nou-
velles dont l’existence m’a paru devoir tout particulièrement inté-
resser les spécialistes du Jurassique.
OUVRAGES DAAS LESQUELS SONT DÉCRITES ET FIGURÉES
LES ESPÈCES CITÉES DANS CE TRAVAIL
1. — Oppliger. — Spongien aus dem Argov dos Département du Jura.
Mémoires de la Société Paléontologique Suisse, Genève, 1907, V. XXXIV.
IL — Maire (V.) et Dom Aurélien Valette. — Note sur quelques cri-
noïdes jurassiques nouveaux des environs de Gray (Haute-Saône).
Bulletin de la Société Grayloise d’ Emulation, Gray, 1930 (tiré à part),
17 p.
III. — Maire (V.). — Etudes géologiques et paléontologiques sur l’arron-
dissement de Gray. Supplément à la faune du Rauracien inférieur de la
région de Champlitte, suivi de celle de Chassigny (LIaute-Marne), de
Charcenne et de Mainay (Haute-Saône). Bulletin de la Société grayloise
d’ Emulation, Gray, 1930, (tiré à part), 42 ji., pl. I.
IV. — Maire (V.). — Les gastropodes du Jurassique supérieur graylois
(D® partie). Bulletin de la Société Grayloise dN Emulation, Gray, 1913,
n«16, p. 93-163, pl. I-IV.
Bulletin du Muséum, 2- s., t. VI, n° 1, 1934.
137 —
V. — Maire (V.). — Les Gastropodes du Jurassique supérieur graylois
(2® partie). Bulletin de la Société grayloise d’ Emulation, Gray, 1925,
(tiré à part), 80 p., pi. V.
VI. ■ — Maire (V.). — Les Gastropodes du Jurassique supérieur graylois
(fin). Bulletin de la Société grayloise d’Ernulation, Gray, 1927, (tiré à
part), 91 p., pl. VI-YIII.
VIL — ■ CossMANN (M.). — Essais de Paléocorichologie comparée, Paris,
1918, XI®liv., pl. VI.
VIII. — CossMANN (M.). — Contribution à la Paléontologie française des
terrains jurassiques. III. Cerithiacca et Loxonematacea. Mémoires de
la Société Géologique de France (Paléontologie), Paris, 1913, Mém.
nO 46, 264 p., pl. I-XI.
IX. • — ■ Loriol (P. de). — Etudes sur les Mollusques et Brachiopodes de
POxfordien inférieur ou zone à Ammonites Renggeri du Jura Lédonien.
Mémoires de la Société Paléontologique Suisse, Genève, 1900, vol. XXVII,
p. 1-143, 19 fig., pl. I-VI.
X. — Maire (V.). — Etude sur les espèces d’Ammonites de POxfordien
inférieur de Franche-Comté appartenant aux genres Péris phinctes, Aspi-
doceras, Pelloceras. Bulletin de la Société Géologique de France, Paris,
1932, 5® série, t. II, p. 21-51, pl. IV-V.
XL ■ — Maire (V.). — Contribution à la connaissance de la Faune des
Marnes à Creniceras Renggeri dans la Franche-Comté septentrionale.
Etude sur les Oppeliidés. Travaux du Laboratoire de Géologie de la
Faculté des Sciences de Lyon, Lyon, 1928, fasc. XII, mém. 10, 60 p.,
pl. MIL
Spongiaires
Platychonia Oppeli Etal., [I] p. 3, pl. I, fig. 3.
Platydwnia ostreaformis Oppl., [I], p. 4, pl. I, fig. 3.
Platychonia rotundus Oppl., [I], p. 4, pl. I, fig. 4-4 a.
Lecanella acetahula Oppl., [I] p. 5, pl. V, fig. 2 a-h.
Cralicularia subclathrata Et.-Oppi-., [I] p. 6, pl. III, fig. 2.
Craticularia clavœformis Et.-Oppi,., [I] p. 7, pl. III, fig. 3 a-h-c.
Verrucocœlia Bonjouri Et. -Oppl., [I] p. 8, pl. V, fig. 3.
Sporadopyle flabellum Et. -Oppl., [I] p. 8, pl. IV, fig. 4 a-b-c-d.
Pachyleichisma Gresslyi Et. Oppl., [I] p. 9, pl. IV, fig. 1.
Cypelia conica Oppl., [I] p. 10, pl. IV, fig. 3.
Placotelia Marcou Et. -Oppl., [I], p. 14 pl. V, fig. 3.
Placotelia dolata Et. -Oppl., [I] p. 14, pl. V, fig. 4 a-b.
Echinedermes
Millericrinus inopinatus Y autlith, [II] p. 9, fig. 3.
Hyboclypeus Wrighti Et.-V. Maire, [III] p. 33, pl. I, fig. 25-26.
— 138 —
Brachiopodes
Rhynchonella Fromenteli V. Maire, [III], p. 29 pl. I, fig. 14-16.
Bhynchonella humilis V. Maire, [III] p. 30, pl. I, fig. 17-19.
Zeilleria Champlittensis V. Maire, [III] p. 32, pl. I, fig. 23-24.
Gastropodes
Nerinea latiora V. Maire, [VI] p. 63, pl. VIII, üg. 8-9.
Nerinea Baillei V. Maire, [IV] p. 131, pl. I, fig. 19.
Plygmaiis nodosa Voltz var. rochensis V. M. (1926).
— Nerinea rochensis V. Maire. (1913), [IV] p. 134, pl. I, lig. 20.
Exelissa ursicina P. de Loriol, [IXJ p. 121, pl. V, fig. 3-5.
Exelissa ursicina de Loriol var. burgundica V. Maire, [V] p. 19, pl. V,
fig. 21-22.
Exelissa ecoslata Cossm. et Maire, [V] p. 21, yil. V, fig. 23-24.
Promaihildia (?) ararica V. Maire, [V] p. 23, pl. V, fig. 25-26.
Ochetochilus rauraricus Cossm. et Maire, [V] p. 25, pl. V, fig. 27-28.
Pseudomelania (Oonia ?) Cosmanni V. Maire, [V] p. 50, pl. V, fig. 39-40.
Paraturbo Lorioli V. Maire, [V] p. 55.
Calliomphalus (Metriomphalus) Lorioli V. Maire, [V], p. 61.
Cidliomphalus (Metriomphalus) sub-Lyelli V. Maire., [V] p. 62, pl. V,
fig. 1-3.
Proconulus (Ozodochilus) araricus V. Maire, [V] p. 70, pl. V, üg. 51-55.
Proconulus (Ozodochilus) coronatus V. Maire, [V] p. 73, pl. V, fig. 11-13.
Ovactæonina Cossmanni V. Maire, [VI] p. 34 pl. VI, fig. 40-42.
Cylindrobullina oannensis Gossmann et V. Maire, [VI] p. 35, pl. VI,
fig. 43-45.
Cylindrobullina Eiolloni V. Maire, [VI] p. 36, pl. VI, fig. 48-49.
VoUocylindriies rauraricus V. Maire, [VIj, p. 42, pl. VI, fig. 5 a-b.
Cerithiellü procera V. Maire, [VI] p. 44, pl. VI, fig. 62.
Sulcoactaeon Berland i V. Maire, [VI] p. 47, pl. VI, fig. 69-72.
Fibula Poiseti Cossm. et V. Maire, [VI] p. 49, pl. VI, fig. 73.
Phaneropiyxis fusiformis d’Orb. var. sequanica V. Maire, [VI] p. 56,
pl. VII, fig. 8-9.
Phaneropiyxis grayensis V. Maire, [VI], p. 56, pl. VII, fig. 10-11.
Phaneropiyxis ornata V. Maire, [VII] p. 57, pl. VI, fig. 74-75.
Discotectus crassiplicalus Etai.lon, [VII], p. 180, pl. VI, fig. 24-26.
Diatinostoma collineum Buv. , [VIII], p. 12, pl. II, fig. 5-6.
Diatinostoma (Ditretus) Mairei Cossmann, [VIII] p. 16, pl. I, fig. 36-38.
Diatinostoma virdunense (Buv.) mut. enodis Cossm. et Maire, [V] p. 2,
pl. V, fig. 1-4.
Lamellibranches
Jsoarca ? Eialloni V. Maire, [III] p. 14, pl. I, fig. 3-4-5.
Lima (Ctenostreon) Salonensis V. Maire, [III], p. 20, pl. I, fig. 9-11.
Lopha Marshii Sow. mut. rauraca V. Maire, [III], p. 21 pl. I, fig. 12-13.
Céphalopodes
Oppelia episcopalis P. de Lorioe. [IX] p. 41, pl. III, fig. 21-21 a.
Oppelia Langi P. de Loriol, [IX] p. 47, pl. IV, fig. 7.
Oppelia (Trimarginites) Baylei Coquand, [IX] p. 49, pl. III, fig. 28.
Oppelia Hersilia d’Orb. n. var. 1, V. Maire, [XI] p. 10, pl. I, fig. 10.
Oppelia Hersilia (I’Orb. n. var. 4, V. Maire, [XI] p. 10, pl. I, fig. 11.
Oppelia Aheli V. Maire, [XI] p. 15, pl. I, fig. 17.
Perisphinctes bernensis P. de Loriol, [IX] p. 62, pl. IV, fig. 29.
Perisphinctes bernensis P. de Loriol, [IX] p. 64, pl. IV, fig. 27.
Perisphinctes Mairei P. de Loriol, [IX] p. 65, pl. V, fig. 2 et 5.
Perisphinctes ledonicus P. de Loriol, [IX] p. 69, pl. VI, fig. 15.
Perisphinctes Noetlingi P. de Loriol, [IX] p. 70, pl. VI, fig. l-la-2-2 a.
Perisphinctes Girardoti P. de Loriol, [IX] p. 74, pl. V, fig. 10.
Peltoceras Riazi de Grossouyre var. montenotensis V. Maire, [IX] p. 49,
pl. V, fig. 14-14 a.
Peltoceras ? pseudo-I.oriAi V. Maire, [X] p. 50, pl. V, fig. 15-15 a.
Hecticoceras cœlatum Coq. var. inflata V. Maire, [XI], p. 8 pl. I, fig. 3-3 a.
Hecticoceras cœlatum Coq. var. per-inflata V. Maire, [XI] p. 8, pl. I,
fig. 4-4 a.
Trimarginites villersensts Rollier, [XI] p. 45, pl. III, fig. 9.
Trimarginites Rollieri V. Maire, [XI] p. 47, pl. III, fig. 14-14 a.
Trimarginites Thirriai Petitclerc et Maire (= 0pp. Girardoti Petit-
clerc), [XI] p. 48, pl. III, fig. 13-13 a.
Trimarginites Ogerieni V. Maire, [XI] p. 48, pl. III, fig. 15-15 a.
Taramelliceras Fournieri V. Maire, [XI] p. 17, pl. I, fig. 18-18 a,.
Taramclticeras épiscopale de Lor. var. cineta V. Maire, [XI] p. 18, pl. II
fig. 1-1 a-3 h.
Taramelliceras Coquandi V. Maire, [XI] p. 22, pl. II, fig. 8-8 a.
Taramelliceras Choffati V. Maire, [XI] p. 24, pl. II, fig. 9-9 a.
Tararnellieeras authoisonensis V. Maire, [XI] p. 29, pl. II, fig. 12-12 a.
Taramelliceras Kiliani V. Maire, [XI] p. 31, pl. I, fig. 14-14 a.
Taramelliceras Veziani V. Maire, [XI] p. 32, pl. II, fig. 15-15 a.
Taramelliceras andelotensis V. Ma:re, [XI] p. 33, pl. II, fig. 16-16 a.
Taramelliceras Lojioli V. Maire, [XI] p. 34, pl. II, fig. 17-18 a.
Taramelliceras graciosum V. Maire, [XI] p. 35, pl. Il, fig. 19-19 a.
Taramelliceras superbum V. Maire, [XI] p. 36, pl. III, fig. 2-2 a.
Taramelliceras (Creniceras) champagnolensis Y. Maire, [XI] p. 40, pl. III,
fig. 4-4 a.
Taramelliceras (Creniceras) Petitclerci V. Maire, [XI] p. 42, pl. III,
fig. 5-5 a.
Je publierai ultérieurement la liste des échantillons-types conser-
vés dans les collections de Géologie du Muséum.
— 140 —
Profil en long géologique
DE LA LIGNE N° 1 DU CHEMIN DE FER MÉTROPOLITAIN,
PROLONGÉE DE LA PORTE DE V INCENNES AU FORT DE V INCENNES,
AVEC RACCORDEMENT AUX ATELIERS DE FONTENAY-SOUS-ROIS.
PAR M. R. Soyer.
Le prolongement de la ligne n° 1 du Chemin de Fer Métropolitain,
de la Porte de Vincennes au Château de Yincennes, constitue la
première antenne importante du réseau souterrain dans la banlieue
Est de Paris. l.<a section destinée au trafic voyageurs, longue de
3.000 mètres environ, a un ]iarcours rectiligne sous la route natio-
nale n° 34 ; elle traverse les localités de Saint-Mandé, Vincennes,
Paris (Bois de Yincennes) sous le Cours de Yincennes, l’Avenue
Galliéni, la rue de Paris.
Un souterrain de raccordement, long d’environ 900 mètres,
relie la ligne principale aux ateliers de la Compagnie du Métropo-
litain à Fontenay-sous-Bois. Amorcé vers le Château de Yincennes,
ce raccordement décrit une courbe vers le nord, et se dirige, perpen-
diculairement à la ligne principale, sous l’avenue de la Pépinière
et la rue Félix-Faure, vers la rue Pasteur, à Fontenay, où il débouche
dans la rampe des ateliers.
La route nationale n° 34 a un profil à peu près régulier. Le sol,
situé à la cote 51,20 à la porte de Yincennes, se relève douce-
ment vers Vincennes et atteint 53 m. 70 à l’avenue du Château ;
la route qui descend en pente douce le situe à cote 50,00, au ter-
minus de la ligne. Une assez grande épaisseur de remblais, rencon-
trée dans les puits, a déterminé ce nivellement.
La route traverse une plate-forme alluviale, en plateau dans le
Bois de Vincennes, avec une pente assez faible vers la Seine, au
Sud, et remontant vers les hauteurs gypseuses de Fontenay-sous-
Bois, Montreuil, vers le Nord. Cette plate-forme remonte également
vers l’Est, et vient surplomber la Marne, à Nogent-sur-Marne et
.Toinville-le-Pont.
La plate-forme alluviale est constituée par les xVlluvions iVnciennes
de la terrasse moyenne de 17-25 ms, que surmontent des Limons de
Plateaux sporadiques, reposant sur le Bartonien Inférieur, puis
Bulletin du Muséum, 2'“ s., t. VI, n° 1, 1934.
— 141
sur les couches du Ludien (Bartonien Supérieur) dans la partie située
au nord de la terrasse.
Les formations rencontrées par les souterrains de la Ligne n° 1
appartiennent au Nummulitique moyen et au Quaternaire.
Nummulitique moyen :
1° Lutétieri Supérieur : Marnes et Caillasses ;
2° Bartonien Inférieur : Sables de Beauchamp ; Calcaire de Saint-Ouen.
Quaternaire :
1° Alluvions Anciennes : Terrasse de 17-25 Ms. ;
2° Limons des Plateaux, remaniés ;
3° Eboulis de Coteaux.
Allure générale des couches. — L’allure générale des couches
est nettement indiquée par la ligne de contact des Sables de Beau-
champ et du Calcaire de Saint-Ouen, visible sur la plus grande
partie du profd en long. De la Porte de Vincennes à la rampe d’accès
dans la station « Place Bérault » les couches plongent vers l’Est,
puis remontent assez fortement jusqu’à l’aplomb de la rue du
Levant ; elles s’infléchissent de nouveau vers l’amont de la ligne,
et descendent fortement vers l’Est, à la hauteur du Vieux Eort.
Vers le Nord, elles exécutent un léger mouvement de remontée.
Dans l’ensemble, les couches plongent vers l’Est sous un angle
de 1°, mais par ondulations successives. De petits plissotements
perpendiculaires sur l’axe de la ligne dénivellent les couches, enfin
un léger mouvement de torsion incline les bancs tantôt vers le N.
et le N.-E., entre l’origine et la rue Raymond-du-Temple, tantôt
vers le S. et le S.-E., dans la région du Château de Vincennes ;
le pandage atteint environ 10 °/o. Ces mouvements semblent être en
rapport direct avec l’inflexion de l’axe de Meudon qui se coude vers
le Nord, à Joinville, assez brusquement.
Lutétien Supérieur. — Marnes et Caillasses. — Les Marnes
et Caillasses ont été observées entre les kilom. 218 et 495 de la ligne
principale, sur une hauteur maximum de 2 m. 40. Leur partie infé-
rieure est composée de marne blanchâtre, assez tendre, mélangée
de bancs de calcaire siliceux parfois cristallin ; à la partie supérieure
vient un grès cristallin siliceux, appartenant peut-être déjà à la
base des Sables de Beauchamp, qui débutent dans la région par un
grès semblable, mais fossilifère, alors que le grès en question ne pré-
sentait pas de fossiles.
A la Porte de Vincennes, le Lutétien Supérieur atteint la cote
38.00 environ ; dans le souterrain, il monte à la cote 40.00. Le puits
artésien de l’Lsine Pathé, à Vincennes l’a rencontré à 33.20, et
l’ancien sondage du F’ort de Vincennes, situé vers le km. 2880 de la
ligne, le mentionne vers 17.00. Le Lutétien remonte ensuite sensible-
— 142 —
ment vers l’Est, et place Félix-Faure, à Nogent-sur-Marne, il est
situé vers la cote 31.00.
Dans la région située au Sud de la ligne, le Lutétien est signalé
à 37,81, au Puits foré de l’Exposition de 1900. A la demi-lune de
Saint-Mandé, il est à 44,50.
L’épaisseur du Lutétien est très variable :
Paris, XII® - — environs de la Porte deVincennes : de 28,60 à 35 Ms.
Vinccnnes — rue des Vignerons : 33 m. 90.
Vincennes — Fort (sondage 1831) : 27 m.
Saint-Mandé — demi-lune : 33 m.
Bois de Vincennes — (sondage 1900) : 23 m. environ.
Joinville-le-Pont (la Faisanderie) : 32-40 m.
L’épaisseur du Lutétien semble donc augmenter vers le N.-^O.,
en direction du Synclinal de Saint-Denis, en même temps que la
cote du sommet s’abaisse.
Bartonien Inférieur. — Sables de Beauchamp. — Les Sables
moyens recouvrent uniformément le Calcaire grossier et supportent
le Calcaire de Saint-Ouen, sauf à l’origine de la ligne où celui-ci a
disparu, faisant place aux Sables et Graviers quaternaires, rem-
placés eux-mêmes, dans la station « Porte de Vincennes », par les
éboulis et remblais.
Ils présentent de bas en haut la succession suivante :
1® Sables bleuâtres, puis verdâtres, argileux augmentant d’épaisseur
vers l’FiSt.
2® Sables beiges et fauves, argileux, à niveaux discontinus de grès cris-
tallin calcaro-siliceux.
3° Marnes blanchâtres et grès cristallin, peu épais, discontinus.
4° Sables jaunâtres et beiges, siliceux, peu argileux.
5® Sables verts argileux avec nodules gréseux.
6° Calcaire marneux blanchâtre.
7° Sables verdâtres compacts, généralement argileux.
Entre l’origine de la ligne et la limite nouvelle de Paris, les sables
verdâtres subordonnés au calcaire marneux (couche G) passent à un
sable fauve, à nodules gréseux, qui augmente de puissance. C’est
dans cette région que les Sables de Beauchamp ont leur maximum
d’épaisseur ; 9 m. 50 environ. Leur puissance moyenne est d’environ
8 mètres sur le reste de la ligne. Des lentilles gréseuses s’y intercalent
à divers niveaux et les sables verdâtres de la couche 5 renferment,
entre les kms 1700 et 2100, une zone particulièrement riche en géodes
gréseuses de grandes dimensions, semblables à celles qui ont été
signalas en divers endroits et à Paris notamment
1. A. Dollot, Le Sous-Sol parisien. C. R. du Congrès des Sociétés Savantes en 1910,
Sciences, XV et XVI, 1911, p. 154.
— 143
Les Sables moyens ne sont pas fossilifères ; toutefois quelques
empreintes indéterminables de pélécypodes, probablement des
Cardites, ont été recueillies dans une lentille de grès calcaire inter-
calée dans les sables fauves, au km. 1130 (voir les coupes annexées
au profil géologique).
Il semble que les couches 6 et 7 : calcaire marneux blanchâtre et
Sables verdâtres compacts, représentent respectivement le Calcaire
de Ducy et les Sables de Mortefontaine, mais, en dépit des recherches
minutieuses, ils n’ont fourni aucun fossile permettant de les attribuer
à ces deux niveaux supérieurs aux Sables de Beauchamp.
Les Sables moyens sont épais de 8 m. 80 au forage de l’usine
Pathé. Au Fort de Vincennes (1831) ils atteignent 8 mètres d’épais-
seur. Ils conservent cette puissance vers Nogent et Joinville, mais
deviennent plus argileux à la base, et sont couronnés par des sables
blanchâtres très fins, ébouleux, aquifères, et prennent vraiment le
faciès sud-parisien.
Bartonien Inférieur. — Calcaire de Saint-Ouen. — Le Calcaire
de Saint-Ouen repose normalement sur les Sables de Beauchamp ;
la base et la partie moyenne seules ont été rencontrées ; la partie
supérieure a été complètement décapée par le ravinement intense
qui eut lieu antérieurement au dépôt des Alluvions anciennes. Il
comprend une alternance de Calcaires marneux durs, de marnes
blanches calcaires, et de travertins très durs, visibles vers la base ;
le sommet est composé de calcaires marneux et de marnes crème
avec nombreux filets de magnésite d’épaisseur très variable. Des
cordons roussâtres de silice granuleuse et de calcite sont assez cons-
tants à 1 m. 25 environ de la base de cette formation. Ln banc de
silex calcédonieux, bien constant vers la partie moyenne est visible
entre les stations « Place Bérault » et « Château de Vincennes ».
La partie supérieure est généralement couronnée par un calcaire
marneux crème fossilifère oii abondent : Dissostoma Mumia, Lamk,
Planorhis Goniobasis, Sand, Bithinella, sp.
Le ravinement des couches supérieures, assez tendres, du Calcaire
de Saint-Ouen donne une allure très tourmentée et un profil en dents
de scie au contact du Calcaire de Saint-Ouen et des Alluvions
anciennes.
Alluvions anciennes. — Terrasse de 17-25 mètres. — Les
Alluvions anciennes sont particulièrement puissantes sous la plate-
forme vincennoise, et elles offrent une variété et une complexité
assez ^andes dans la région du Fort, où elles atteignent également
leur maximum de développement.
FJles débutent par un gravier de base, à éléments assez volumi-
neux compacts, pugiloïdes, où dominent les silex, mais les fragments
de calcaire y sont assez fréquents, ainsi que les débris de meulière
144 -
et de travertin de Brie. On y trouve de grands fossiles lutétiens
roulés : V. planicosta, Fusus, Cérithium, grandes Turritelles ; par
contre les fossiles sparnaciens sont très rares, et n’apparaîtront vrai-
ment que dans les sables jaunâtres quartzeux, où s’intercalent des
lits de graviers et eailloutis, recouvrant les graviers de base. Au-des-
sus viennent des Sables blancs, très lins, purs, quartzeux, surmontés
par des sables et graviers à stratification entrecroisée, qui renfer-
ment de gros blocs polis, parfois striés de grès blanc de Fontaine-
bleau et de travertin de Brie. Ces éléments erratic[ues sont nombreux
à ce niveau.
On voit s’intercaler dans les Alluvions, entre les kms 2510 et 2780
de la ligne principale, et dans le souterrain de garage, une marne
blanche compacte, finissant en biseau sur les sables fins et graviers
sous-jacents. La présence de cette marne dans la zone où les Allu-
vions atteignent leur plus grande épaisseur semble indi({uer un dépôt
tranquille sur le bord convexe d’un méandre fluvial. Des intercala-
tions marneuses et argileuses d’origine semblable sont connues dans
la basse terrasse de la Marne, dans la région de Champigny (1-2).
Cette marne blanche ne renfermait aucun fossile.
Quelcjues bancs de graviers et des sables jaunâtres, puis rougeâtres,
plus ou moins argileux recouvrent les éléments graveleux de la
terrasse sous le parcours de la ligne principale, mais dans la cuvette
du Bois, les éléments torrentiels sableux et graveleiix font place
à des dépôts plus trarujuilles : limons bariolés argilo-sableux et mar-
neux, jaunâtres, verdâtres, parfois rouges ou bruns, avec eailloutis
disséminés et silex subanguleux et rares débris écrasés de mollusques
terrestres et fluviatlles. Ces dépôts ont été parfois attribués au
I.œss (3).
Dans le souterrain de raccordement aux ateliers, ces limons
bariolés passent à des sables et limons jaunâtres argileux où s’inter-
calent à nouveau des lits peu épais de sables blancs fins et quelques
graviers. On rencontre dans ces limons des quantités énormes de
mollusques fluviatiles et des pulmonés, où dominent ; Hélix erice-
torum, — H. neglecta, — Pupilla muscorum, — VaFata minuta, ■ —
Bulimus obscurus.
Ce sont les dépôts les plus élevés de la terrasse de 17-25 mètres
qui, à aucun niveau, n’a fourni d’ossements dans les travaux de la
ligne.
1. A. Laville, Dépôts pléistocènes à Eleptias Primigénius Blum. et à faune de
Mollusques terrestres et d’eau douce à Champigny Feuilles jeunes nalur., 1910-1911,
S'* Scr., 1’'*^ Ann., p. 6.
2. B. Soyer, Le Quaternaire de Champigny, Bull. Nalur. Parisiens, 1930-1931,
n° 15 p. 43 à 56.
3. Ch. d’OHBiGNY, Banc de poudingue dans le Diluvium parisien et couches à co-
quilles lacustres subordonnées au Diluvium du Chemin de Fer de Vincennes, B. S. G.
F. — (2) XVII, 1859-1860, p. 49-50.
- 145 —
Eboui.18 de coteaux. — Le souterrain de raccordement aux ate-
liers a révélé l’existence des éboulis de coteaux sur le flanc Sud du
plateau de Fontenay qui viennent reposer sur les Alluvions An-
ciennes, de part et d’autre de la ligne de chemin de fer de Paris à
Verneuil-l’Etang. Ils sont composés en grande partie de marnes
bariolées et englobent des rognons de gypse décomposé, des calcaires
cariés en nodules et plaquettes, provenant de toutes les formations
supérieures au Calcaire de Saint-Ouen. Leur épaisseur maximum est
de 7 mètres.
Limons éboulés et remaniés. — ■ Les puits établis dans les rues
de la Pépinière, de la Gare et Félix-Fàure, à Fontenay-sous-Bois,
y ont rencontré des sables rougeâtres, quartzeux, parfois argileux,
renfermant quelques cailloutis et des nodules calcaires. Il s’agit
vraisemblablement de limons éboulés provenant des coteaux envi-
ronnants, peut-être même mélangés avec des sables de Fontaine-
bleau provenant du décapage des plateaux.
Sables verts infragipseux. — Les sables verts infragypseux
n’apparaissent pas sur le profil géologique, mais ils ont été ren-
contrés dans les puits de sondage effectués par la Compagnie du
Métropolitain dans les ateliers de Fontenay, et qu’elle nous a aimable-
ment signalés. Leur épaisseur varie de 2 mètres à 2 rn. 50 (voir
coupes des puits 2 et 3).
Les sables verts sont surmontés par des marnes blanches et grises,
avec nodules calcaires, qui représentent la base des marnes infra-
gypseuses.
Hydrologie. • — Dans la portion de la ligne comprise entre la
Porte de Vincennes et l’Avenue du Château, les eaux ont été peu
abondantes, et ne sont apparues avec quelque importance que dans
les points bas de la ligne, où elles s’accumulaient.
Il n’en fut pas de même dans le 3® lot de travaux, où la nappe des
Alluvions, fort importante, fut rencontrée à une cote élevée. La
remontée des couches bartoniennes à la hauteur de la rue du Levant
constitue un barrage à l’écoulement des eaux vers l’ouest ; la pente
des couches, remontant en direction de Nogent, à l’Est, et vers
Charenton et Saint-Maurice, au Sud, ont formé un véritable réser-
voir souterrain où les eaux d’infiltration de la région, et en parti-
culier du Bois de Vincennes, sont venues s’accumuler. La nappe fut
trouvée à la cote 44,70 environ, c’est-à-dire vers la cote des naissances
des voûtes des souterrains. La nappe des Alluvions est donc très
importante dans la région avoisinant le Fort de Vincennes
1. R. Soyer, Etudes des possibilités d’alimeotation en eau par les nappes sou-
terraines du Parc Zoologique de Vincennes, Bulletin du Muséum, 2® série, t. IV, n° 8,
1932, p. 1054-1061.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 10
146
Rectification a la carte géologique au 1.80.000® : Paris
FEUILLE 48. — La feuille de Paris (3® édition) signale la limite des
Alluvions Anciennes et des Marnes infra-gypseuses, à Fontenay-
sous-Bois, à environ 300 mètres au X. du pont qui franchit la ligne
de V'^erneuil-l’Etang. Le contact doit être en réalité reporté plus
au N. de 250 mètres. L’importance des éboulis de coteaux marneux
et argileux justifierait l’intercalation d’une bande d’éboulis entre
les deux formations en question, ceux-ci étant d’ailleurs signalés à
l’Ouest, au Xord et à l’Est du plateau de Montreuil, sur la 3® édition
de la feuille de Paris au 1/80.000®.
Nota. — Le profil géologique et les coupes annexes dont il est question dans
cette notice seront publiés par le Service Technique du Métropolitain.
147
Le Bartonien de Hadancourt-le-Haut-Clociier (Oise)
PAR MM. L. ET J. Morellet.
La butte de Hadancourt-le-Haut-Clocher présente une succession
complète du Bartonien sensu lato ; on y voit de bas en haut :
1° une première masse de sables et de p’ès, appartenant au Bartonien
inférieur (Auversien), en prolongement, mais sous un faciès de dépôt plus
tranquille, des sables du Fayel et de Bouconvillers. Les fossiles y sont
rares ; Graves (I, p. 477) y signale, au S. de Lierville, Meretrix rustica
(Desh.) et Corbula angulala Lk et nous-mêmes \ avons récolté, au N. -O.
de ce village, en direction de Damval, vers 110 rn. d’altitude :
Nummuhtes oaiiolarius (Lk.). MereUix lævigala (Lk.).
Misalin incerta (Desh.). — rustica (Desh.).
Ampullina pansiensis (d’Orb.). Venericardii sulcata (Sol.).
Sycum bulbus (Sol.). Triria-ria rnidia (Desh.).
2° un calcaire lacustre que la carte géologique rapporte au calcaire
de Saint-Ouen, mais qui, par analogie avec les localités voisines du Fayel
et de Montagny-en-Vexin, doit sans doute correspondre au calcaire de
Ducy, au niveau laguno-marin à Aoicula Dejrancei et au véritable cal-
caire de Saint-Ouen ;
3° une seconde masse de sables et de grès (ces derniers englobant par-
fois des galets) sur laquelle est en partie bâti le village de Hadancourt ;
Graves (I, pp. 477-478) la confondait avec la masse inférieure n° 1, alors
qu’en réalité elle appartient à un niveau stratigraphique très différent et
représente les sables de Cresncs (Bartonien supérieur). Les fossiles, dont
nous donnons plus loin la liste, s’y rencontrent en lits discontinus ;
4° des couches argilo-sableuses verdâtres à Potamides oouastensis
(Mun.-Ch.) et Batillaria rustica (Desh.), occupant le sommet de la butte
(Eglise et cimetière, altitude environ 140 m.), où elles forment un îlot
et non un lambeau relié à la butte de Serans, comme l’indique à tort la
carte géologique. Ces couches, identiques à celles du Quoniam et de
Chavençon d’une part, à celles de Serans et du Vouast d’autre part,
représentent la base du Ludien (marnes à Pholadomya ludensis).
Liste des fossiles de la couche 3
(Sables de Cresnes) ^
* Dactylo para cylindracea Lk. Chara (Oogones).
Cly peina Pezanti Morellet, Nummulites variolarius (Lk.).
1. Les espèces précédées d’un astérisque ont été signalées par Graves mais n’ont
pas été retrouvées par nous.
Bulletin du Muséum, 2 s., t. VI, n° 1, 1934.
- 148
Polypiers
Bryozoaires.
Bal ânes.
Corhula minuta Desh.
— Lamarcki Desh.
— pixidicula Desh.
— ficus (Brander).
— angulata Lk.
Mactra semisulcata Lk.
Ahra deltoidea (Desii.).
Tellina tellinella Lk.
var. elatior Cossm.
Arcopagia suhrolunda (Desh.)
Alacropsammus teUinella (Desh.).
Donax parisiensis Desh.
— ■ incompleta Lk.
Marcia subglobosa (d’Orb.).
— solida (Desh.)
Meretrix lævigata (Lk.).
• — rustica (Desh.).
— striatula (Desh.).
■ — distans (Desh.).
— elegans (Lk.).
Cyrena deperdita Desh.
— planulata Desh.
* Chama fimbriata Defr.
Cardium granulosum Lk.
— obliquum Lk.
Miltha saxorum (Lk.).
Ct assatella sulcata (Sol.).
* — • Deshayesiana Nyst.
— dunacialis Desh.
Cardita aspera Lk.
Venericardia sulcata (Sol.).
Trinacria media (Desh.).
— crassa (Desh.). var.
Barbatia Lyelli (Desh.).
— bat batula. (Lk.).
— appendiculata (Sow.).
Avicula fragilis Defr.
* Plicalula elegans Desh.
Ostrea dorsata Desh.
Dentalium grande Desh.
Turbonilla compta Desh.
Hydrobia tuba (Desh.) var. Morleti
Cossm.
Bithinella pulchra (Desh.).
— • pupina (Desh.).
Slenothyr i cuneata Cossm.
Bissoa nana (Lk.).
Solarium plicatum Lk.
Bayania hordacea (Lk.) et var.
ruellensis Morellet.
— ■ laclea (Lk.).
Ccrithium æquistriatum Desh.
■ — turi itellatum Lk.
— Aiorgani Vasseur.
Biltium semigranulosum (Lk.).
Newtoniella trifaria (Desh.).
Ogiaia bieaicula Cossm.
Trypanaxis imper jorata (Desh.).
Potamides tricarinalus (Lk.) var.
arenularius Mun.-Ch.
— Depontaillieri (Cossm.).
Batillaria Godini (Boussac).
Conomitra Vincenti (Cossm.).
* Volulilithes scabriculus (Sol.).
Olivella laumontiensis (Lk.'i.
Le gisement bartonien supérieur de Hadancourt établit la liaison
entre celui de Montagny-en-Vexin et ceux de la région de Marines :
Cresnes (Croix-Mathieu), le Iluel, Saint -Cyr-sur-Chars, Chars et
Marines, gisements classiques auxquels nous ajouterons ceux, moins
connus, d’Haravilliers, du Ouoniam et de Chavenyon situés, le
premier, à l’intersection de la route Grisy-Hénonville et du chemin
conduisant à Haravilliers (altitude 135 m.), le second, déjà signalé
par H. Rollet (II, p. 72), sur le bord de la route allant du Ouoniam
à Cresnes (altitude environ 140 rn.), le troisième enlin, dans un che-
min creux, à la lisière méridionale de Chavençon (altitude environ
135 m.).
Deshayes (III) a décrit deux espèces récoltées par Baudon à
Hadancourt. L’une, indiquée comme provenant des sables moyens
— 149 —
mais provenant plus vraisemblablement des sables de Cresnes, est
Sphenia Baitdoni Desh. (III, p. 191), forme très voisine, de l’aveu
même de son auteur ( III, p. 18'9), de Sphenia Passyana Desh. auquel
CossMANN (IV, p. 25) la réunit à jbiste titre, semble-t-il. L’autre est
Psammohia Baudoni Desh. (III, p. 378), qui aurait été récoltée dans
le Calcaire grossier ; or le Lutétien n’alïleure ni à Hadancourt ni
dans ses environs immédiats, d sorte que, si Deshaves n’a pas
commis de confusion sur la provenance, cette espèce est ou barto-
nienne ou ludienne. Ces considérations d’ordre stratigraphique ont
échappé à Cossma^jn qui, n’ayant pu retrouver les échantillons
types, a décrit et figuré (IV, p. 82, pl. V, fig. 15) sous le nom de
P. Baudoni une coquille du Lutétien de Grignon, d’ailleurs sensible-
ment différente des ligures originales, comme il le reconnaît lui-
même. Pour notre part, nous sommes portés à croire avec Pezant
(V, p. 26) que le véritable P. Baudoni Desh. (non Cossmavn) pro-
vient bien de Hadancourt et correspond à un jeune individu de
P. compressa (Sow.), espèce très répandue dans les couches ludienns
à Potamides oouastensis de la région, mais inconnue de Deshaves.
BIBLIOGRAPHIE
I. — L. Graves. Essai sur la topographie géognostique du département de
l’Oise, Beauvais, 1847.
II. — H. Rollet. Les gisements fossilifères du bassin de Paris, Ann.
Assoc. Naturalistes de Léo allais- Perret, 1911.
III. — G. -P. Deshaves. Description des animaux sans vertèbres, Paris,
1860, t. I.
IV. — M. CossMANN. Catalogue des coquilles fossiles de l’Eocène des
environs de Paris, Bruxelles, 1887-1888, fasc. I.
V. — A. Pezant. Mollusques fossiles de Monnevillc (Oise), Feuille des
jeunes naturalistes, 1908, n° 455.
Sur quelques fossiles du Paraguay
PAR M. J. YeLLARD.
Presque aucune étude de paléontologie n’a encore été faite au
Paraguay bien que le pays paraisse intéressant à ce sujet. Il nu
semble donc utile de signaler quelques gisements que j’ai visités ou
dont j’ai eu connaissance indirecte pendant mon voyage.
Région du Chaco. — Les bords du Pilcomayo présentent en qu d-
ques endroits de nombreux fossiles et ils ont déjà fourni de belles
pièces. De l’estero Patino à son emboucbure dans le rio Paraguay,
le Pilcomayo est assez profond une partie de l’année ; ses rives faites
de matériaux peu résistants, sables, argiles et marnes diverses,
sont souvent élevées de quekpies mètres au-dessus du niveau des
basses eaux. Les crues annuelles provoquent des éboulernents et
même des déplacements partiels du cours du fleuve ; des fossiles
peuvent être ainsi découverts sur les bords. A l’époque des basses
eaux, d’autres fossiles apparaissent dans le lit du Pilcomayo, surtout
dans les coudes et les « rernansos » où les eaux creusent des trous
profonds au milieu du courant.
Des recbercbes attentives permettraient sans doute des décou-
vertes importantes sur de nombreux points du fleuve ; on peut signa-
ler actuellement cjuatre localités intéressantes. Sur le bas Pilcomayo,
près d’un endroit appelé « Reventon », d’assez nombreux fossiles
ont été recueillis et envoyés à Asuncion ; je n’ai pas vu cette loca-
lité. Les trois autres gisements que j’ai visités sont situés plus en
amont, près des fortins Général Bruguez, Général Delgado et Salto
palmarès ; ils n’ont pas été explorés, mais les soldats des fortins ont
ramassé à plusieurs reprises dans le lit du fleuve des pièces d’assez
grande taille.
A mon passage à G. Bruguez, les eaux encore profondes de deux à
trois mètres dans les rernansos rendaient toute recherche impos-
sible. Le sergent commandant du fortin avait trouvé l’année précé-
dente un corps vertébral de 25 c. environ de diamètre, et des frag-
ments de côtes et d’os longs ne pouvant être identifiés ; il leur attri-
buait une grande valeur et je n’ai jm les obtenir.
A Général Delgado et à Salto palmarès, les eaux étaient basses ;
dans le lit du fleuve et sur les bords, parmi les sables et les graviers.
Bulletin du Muséum, 2- s., t. VI, n° 1, 1934.
— 151 —
i’ai trouvé d’assez nombreux fragments impossibles pour la plupart
à déterminer, et seulement quelques pièces ayant de l’intérêt, l'ous
ces fossiles, comme ceux de G. Bruguez, sont fortement minéralisés
et très lourds.
Plus au nord du Chaco, un peu au-dessous du 23° lat. sud, d’autres
fossiles ont été signalés dans des conditions analogues sur les bords
du rio Negro.
En dehors de bois fossilisés et souvent transformés en lignite, ces
divers gisements ne présentent que des ossements de mammifères,
presque tous brisés et très mélangés, ne formant pas de squelettes
complets.
Parmi les fossiles de Reventon (bas Pilcomayo), apportés à Asun-
cion, on a identifié des ossements de Glyptodon, de Mégathérium, de
Mastodon, de Toxodon, de Macranchenia ; d’après A. de W. Bertoni,
il s’agirait sans doute de Macranchenia bolwiensis, de Glyptodon
claoipes et de Mastodon Andium.
Ces quelques découvertes ont été dues à l’érosion. Des recherches
systématiques et des fouilles dans tout le vaste territoire du Gran
Chaco amèneraient certainement la découverte de nombreux gise-
ments très intéressants.
Région orientale. — Dans les terres basses bordant le rio Para-
guay et une partie du Paranâ, quelques gisements paléontologiques
ont été signalés ; ils présentent la plus grande analogie avec ceu.K du
Chaco.
Au nord d’Encarnacion, à peu près à la hauteur du 27° lat. sud,
près de Jésus Trinidad, ancienne réduction jésuitique, et surtout
le long de l’arroy^o Teju-cuaré, existeraient d’assez nombreux fos-
siles ; les évènements actuels ne m’ont pas permis de visiter cet
endroit qui n’a pas encore été étudié.
A une trentaine de kilomètres au sud d’Asuncion, près du village
d’ipané, un autre point intéressant m’avait été signalé par M. Osuna;
j’ai pu le voir et faire quelcjues fouilles. Le gisement se trouve à six
kilomètres environ à l’ouest du village, sur les bords de l’arroyo San
Javahy ; ce ruisseau, à 3 ou 4 kilomètres seulement de sa jonction
avec le rio Paraguay^ ne dépasse pas 1,50 à 2 mètres de largeur et
30 à 40 centimètres de profondeur en temps normal.
Le banc fossilifère est formé de marnes calcaires cjue le ruisseau
traverse pendant 150 ou 200 mètres au fond d’une petite tranchée ;
sur les parois de cette tranchée et dans le lit meme de l’arroyo appa-
raissent de nombreux os fossilisés de mammifères, très fragmentés
et mélangés, formant par endroits de véritables conglomérats. Il m’a
été impossible de trouver un seul grand os entier et il était même
très difficile de réunir plusieurs os d’un même squelette ; une partie
supérieure de radius et de cubitus étaient cependant en place non
152
loin d’un fragment basal d’humérus. L’impression est que tous ces
ossements ont été apportés par les eaux au fond d’une lagune ;
aucun reste de mollusques ni d’animaux ou de plantes aquatiques.
Les fossiles sont très friables mais durcissent à l’air.
Les échantillons recueillis ont été envoyés au Muséum. Dans la
même localité A. c’e W. Bertoni a déjà identifié un Mégathérium et
Mastodon Andiurn.
En contraste avec les terrains bas du Chaco et du littoral des rlos
Paraguay et Paranâ, les terres plus élevées au pied de la Cordillère
de los Altos montrent quelques couches de sables et de grès à Tri-
lohites et Productus, comme celles qui ont été signalées par Wiemer
et d’autres auteurs aux environs de Arroyos y Esteros et d’Em-
boscada.
Le « SUCRE » DES Floridées
PAH M. H. Colin.
La présence, dans les feuilles vertes, du saccharose, du glucose et
du lévulose, est certainement ce qu’il y a de plus général et de plus
constant chez les yjlantes supérieures, en dépit d’innomhrahles diffé-
rences dans la morphologie, la structure et le chimisme. A l’excep-
tion de l’amidon, on y rencontre rarement d’autre hydrate de carbone
à l’état libre, en quantité appréciable du moins, si bien cyue le sac-
charose et ses produits d’hydrolyse paraissent être en relation étroite
avec l’assimilation chlorophyllienne, beaucoup plus que l’amidon
lui-même qui, normalement, fait très souvent défaut dans les chloro-
leucites. Traduisant l’opinion des Botanistes, Schiaipek écrivait à ce
propos : « Nous pouvons conclure avec grande vraisemblance cjue
partout, dans le processus d’assimilation, il se produit du glucose. »
Il en est ainsi non seulement chez les Phanérogames, mais chez
les Cryptogames vasculaires, les Muscinées, chez les Characées
également.
La plupart des Algues vertes présentent encore la même physio-
nomie, mais à partir des Erythrophycées, il s’opère un changement
radical : le saccharose est rigoureusement proscrit de ces Algues,
le glucose et le lévulose aussi, à l’état libre s’entend ; le glucide
dextrogyre présent dans le thalle, en quantité considérable parfois,
est un hétéroside, nouveau à tous égards, formé de galactose et de
glycérol.
Sur l’absence du saccharose, tout le monde est d’accord. Les thalles
frais, analysés sur-le-champ, ne renferment pas davantage de sucres
réducteurs libres à dose appréciable. Le peu que Tihomirov (1910)
et Kylin (1915) en ont découvert dans Rhodymenia palmata, pro-
venait du traitement suspect de l’Algue mise à macérer, fraîche ou
sèche, plusieurs jours durant, dans l’eau additionnée de toluène.
Il n’a jamais été démontré que ces traces d’oses fussent du glucose,
et pour cause, car il s’agit vraisemblablement du galactose issu de
l’autolyse de la gélose. Du reste, l’absence du glucose libre dans le
thalle des Floridées n’implique pas nécessairement que la fonction
chlorophyllienne s’y déroule autrement que partout ailleurs, car le
sucre en question pourrait être transformé au fur et à mesure de son
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 1, 1934.
- 154 -
élaboration. Bien d’autres produits ne se trouvent le plus souvent,
dans les organismes que sous forme de combinaisons, sans qu’on les
y rencontre à l’état libre, le cas du glycérol est typique à cet égard.
Les Algues rouges ne sont pas les seules à être exemptes de sucre
réducteur libre ; on n’en trouve pas davantage cbez les Phéophycées.
S’ils ne sont pas directement réducteurs, les extraits alcooliques
des Floridées le deviennent fortement après traitement par les acides ;
ils renferment donc un glucide hydrolysable. Kyiun était le seul,
jusqu’alors, qui eût réussi à faire cristalliser un sirop de Rhodymenia.
Il dit en avoir retiré quelques grammes d’un principe sucré qui lui
parut n’être autre chose que letréhalose. Dans la suite, Sauvageau
et Denigès ne réussirent pas à caractériser ce sucre par voie rnicro-
chimif(ue, pas plus sur les efflorescences de Rhodymenia desséchée
que sur le thalle à l’état frais.
En collaboration avec E. Guéguex, j’ai préparé plusieurs centaines
de grammes du produit sucré de Rhodymenia palmata, et j’ai dé-
montré que ce corps n’a rien de commun avec le tréhalose. Il s’agit
d’un hétéro glucide, composé d’une molécule de galactose et d’une
de glycérol, répondant par conséquent à la formule centésimale
p9pji8o8 Ji cristallise avec une molécule d’eau, en prismes plus ou
moins allongés, appartenant au système orthorhombique ; nulle
hygroscopicité, saveur sucrée très nette, sans amertume ultérieure.
Son pouvoir rotatoire élevé (-j- 150 pour le corps hydraté), sa facile
hydrolyse par l’extrait de levure, à l’exclusion de l’émulsine, mon-
trent qu’il s’agit d’un a-galactoside. Le brome l’oxyde difficilement,
ce qui semble indiquer que le galactose est attaché à la fonction alcool
secondaire du glycérol.
Aucun principe analogue n’avait jamais été signalé dans la nature ;
bien plus, les galactosides du glycérol n’ont pu, jusqu’alors, être
préparés artificiellement ; les glucosides de la série a sont dans le
même cas. C’est en tant que constituant des graisses que le glycérol
appartient à la biologie ; libre, on ne le rencontre qu’à l’état de traces.
Seules les levures en élaborent des doses appréciables dans les moûts
en fermentation.
Les extraits alcooliques de toutes les Floridées marines que nous
avons analysées ( Furcellaria, Polyides, Chondrus, Cysloclonium,
Grifjdthsia, Gracilaria, Gigartina, Laurencia, Lomentaria, Ceramium,
etc.) sont nettement dextrogyres ; non réducteurs, ils le deviennent
par hydrolyse, sous l’action des acides ou des autolysats de levures,
tandis que la déviation recule dans la même proportion ejue pour les
extraits de Rhodymenia. Il y a de bonnes raisons de croire que toutes
ces espèces renferment le même glucide, c’est pourquoi nous l’avons
désigné par abréviation sous le nom de Floridoside. Mais il n’est
pas toujours facile de le retirer à l’état cristallisé, des petites algues
surtout où il se trouve noyé dans une masse de matières minérales,
sans parler des difficultés que présentent la récolte et le triage de ces
espèces.
La teneur des Algues rouges en floridoside est très variable d’une
année à l’autre et d’un site à l’autre, suivant l’insolation. En 1928,
année chaude et lumineuse, elle s’est élevée, de juin à octobre, pour
Rhodymenia palmata récoltée au Croisic, à une moyenne de 5.8 p. 100
du poids frais. Durant les mois d’hiver, la réserve sucrée est con-
sommée plus ou moins intégralement.
Il n’y a pas de granules amylacés dans Rhodymenia palmata ; chez
les espèces qui en sont remplies, Furcellaria, Halopythis, etc., le
floridoside est bien moins abondant et ses variations saisonnières
moins prononcées.
Tel est le «sucre » des Floridées, sans prétendre, pour le moment,
qu’elles ne puissent en renfermer d’autres en moindre proportion.
Elles n’ont pas de mannite, du moins sur nos rivages, à la différence
des Algues brunes. Leur viscosité est due à la gélose. Les membranes
seraient, dit-on, à base de pentosanes, mais l’étude de ce dernier
point est à reprendre.
— 156 —
Poissons recueillis dans le lac Timsah (isthme de Suez)
PAR M. LE PROFESSEUR A. G RU V EL, EN 1933
PAR M. Paul Chabanaud.
Au cours de son séjour dans l’isthme de Suez, en mars-avril 1933,
M. le Professeur A. Gruvel s’est particulièrement attaché à l’étude
biologique du lac Timsah. On trouvera dans les lignes qui suivent
la nomenclature des poissons qui ont été recueillis dans ce lac et
parmi lesquels figurent cinq espèces nouvelles pour la faune du
canal
Le présent mémoire rectifie sur certains points, et notamment en
ce qui concerne divers noms indigènes, celui que j’ai publié en 1932
sur les Poissons du Grand Lac Amer
Entre temps, deux notes ont été publiées sous ma signature, dont
l’une contient la description de deux formes récemment découvertes
dans le canal de Suez et considérées comme inédites ; l’autre travail
a pour objet la mise au point de diverses questions de morphologie
et de nomenclature, relatives à quelques-unes des espèces citées
Clupeidæ
1. Sardinella maderensis Lowc (1839).
= Sardinella granigera C. V. (1847).
? = Sardinella granigera Titier (1901).
= Sardinella eba Chabanaud (1932) nec ^^alcnoiennes.
Lac Timsah : 2 spécimens.
1. Dans cette liste, les espèces capturées par M. Gruvel dans le lac Timsah sont
numérotées de 1 à 28 ; celles qui, sans avoir été rencontrées dans cette localité, sont
néanmoins citées pour quelque autre motii, portent un astérisque au lieu et à la place
d’un numéro d’ordre.
2. Rulletin du Muséum, (2), 4, 1932, pp 822-835.
Errata. — P. 822, dernière ligne du texte, au lieu de 80, lire 8. — P. 823, ligne 25,
au lieu de sardine, lire sardin {prononcez sardine).
3. Rulletin de V Institut Océanographique, Monaco, 627, 1933.
Rull. Soc. Zool. France, 58. p. 287.
Rulletin du Muséum, 2" s., t. VI, n° 1, 1934.
— 157
Dussumieridæ
* Dussumieria productissima Chabanaud
= Dussumieria hasselti J. -B. Tillier (1902), Chabanaud (1932j nec Bleeker (1851)
Noms locaux ; mooza, sardin mabroun.
Cette espèce érythréenne, comprise par Tillier au nombre de
ses introductions « erratiques », n’a pas été rencontrée par M. Gru-
VEL dans le lac Timsah, mais seulement dans le Grand Lac Amer.
Engraulidæ
2. Engraulis encrasicholus Linné.
Nom local : antcbonga. Commun dans le lac Timsab.
Plotosidæ
3. Plolosus anguillaris Blocb.
Nom local ; galabr. Commun dans le lac Timsab.
Synodidæ
* Saurida gracilis Quoy et Gaimard.
= Saurida nebulosa C. V. (fide Weber et de Beauîort, 1913).
= Saurida tumhil Chabanaud (1932) nec Bloch.
C’est le Saurus nebulosus cité par Tillier comme espèce erratique
dans les eaux du canal.
Saurida gracilis n’a été rencontré par M. Gruvel que dans le Grand Lac
Amer.
Cyprinodoxtidæ
* Cyprinodon dispar Rüppell.
Noms locaux : bahrreich ; malaua. N’a été rencontré que dans le Grand
Lac Amer.
Belonidæ
4. Tylosurus choram Forskâl.
Nom local : mazarib. Lac Timsab : 1 spécimen, mesurant 355 milli-
mètres de longueur sans la caudale. Espèce déjà citée par Tillier.
Hemiramphibæ
5. Il emiramphus dussumieri C. V.
Nom local : gambaron. Lac Timsab : 2 spécimens.
6. Hemiramphus marginaius Forskâl.
Nom local : gambaron. Lac Timsab : 1 spécimen mesurant 285 milli-
mètres de longueur sans la caudale. Espèce érytbréenne, nouvelle pour la
faune du canal.
1. Bulletin de V Institut Océanographique, Monaco, 627 1933, p. 4.
158 —
Cynoglossidæ
7. Dollfusichthiis sinus arabici Ghabanaud.
Lac Timsab : 1 Q .
Syngnathidæ
8. Hippocampus brevirostris Cuvier.
Nom local ; ossan bahr. Commun dans le lac Timsab.
Atherinidæ
9. Hepsetia pinguis Lacépède.
= Atherina forskali Tillier (1901) nec Rüppell.
Nom local : abou zoubara.
Mugilidæ
10. Mugil cephalus Linné.
Noms locaux : bouri (petits individus) ; combout, l)ardaoueli (grands
individus).
11. Mugil cavito Cuvier.
Noms locaux : tobara ; bari-arbi.
12. Mugil auratus Kïsso.
Nom local : balili.
Spiiyrænidæ
13. Sphyræna obtusata C. V.
Nom local : chahama. Espèce érythrécnnc, dont un spécimen, mesurant
153 millimètres de longueur sans la caudale, a été trouvé dans le lac
Timsab.
Caraxgidæ
14. Caranx jusus Geoffroy.
Espèce méditerranéenne, déjà mentionnée par Tillier.
15. Trachurus trachurus Linné.
Nom local : bana mabrouna. Lac Timsab : 3 spécimens, mesurant do
58 à 102 millimètres de longueur totale. Espèce méditerranéenne, nouvelle
pour la faune du canal de Suez
Lp lOCrs'ATHIDÆ
16. Leiognathus klunzingeri Steindachner
= Leiognathus lineolalus Ghabanaud (1932) nec Cuvier et Valenciennes.
Si ce n’est le Leiognathus lineolatus mentionné de 13 milles au N. de
Port-Saïd, comme espèce douteuse, par Norman (1929), Leiognathus
1. A moins qu’il ne s’agisse du « Caranx sp. » signalé par Tillier di is sa liste
des espèces erratiques.
2. SïEiNDACHNER, Ncuc Fischartcn aus dem Rothen Meere (SB. k. Akad. Wissensch.,
Wien, Rd 107, Abth. 1, 1898, p. 782, tab. 1, fig. 2, 2 a).
— 159
klunzinueri, originaire de la mer Rouge, est une nouvelle acquisition à
l’actif de la faune du canal de Suez.
Nom local : ariana. Lac Timsah : 2 spécimens, en sus de l’individu pré-
cédemment cité du Grand Lac Amer.
Latidæ
17. Lates niloticus Linné.
Nom local : khoumar. Lac Timsah : 1 spécimen. Espèce originaire
du Nil et des eaux douces de l’Afrique, nouvelle pour la faune du
canal de Suez ; vit dans l’eau saumâtre des lagunes périphériques du
lac Timsah.
Moronidæ
18. Morone punclala Bloch.
Nom local : nocta. Lac Timsah : 1 spécimen. Espèce méditerranéenne,
déjà signalée par Tu. lier.
Epirs’EPIIELIDÆ
* Epinephelus æneus Geoffroy.
Noms locaux : oukhar ; kochar.
PoMAD.ASIDÆ
* Pristipoma stridens Forskâl.
Nom local : choucroum.
Sparidæ
19. Chrysophrys haffara Forskâl.
Nom local ; alîar. Lac Timsah : 1 spécimen. Espèce érythréenne, signalée
par Tillter.
Girellidæ
20. Crenidens crenidens Forskâl.
Noms locaux : dinis ; botet (ou botail ITillierJ). Lac Timsah :
3 spécimens.
Gerridæ
21. Gerres œyena Forskâl.
Nom local : assa. Lac Timsah ; 1 spécimen (105 millimètres).
Mullidæ
22. AIullus harbatus Linné.
Nom local : barboni. Lac Timsah : 1 spécimen.
SiGANIDÆ
23. Siganus siganus Forskâl.
Nom local : segana. Lac Timsah ; 1 spécimen.
- 160
Gobiidæ
24. Gvbius niger l^inné.
Nom local : aboukcrch. Lac Timsah : 1 cf •
25. Gohius ocheticus Norman.
Lac Timsah : 4 spécimens de petite taille.
26. Gohius lesueuri segyptius Chabanaud
Lac Timsah : 1 spécimen, type de la forme segyptius. L’espèce, d’ori-
gine méditerranéenne, est nouvelle pour la faune du canal de Suez.
Callionymidæ
27. Calliurichthys filamentosus G. V.
Lac Timsah : 1 spécimen (119 millimètres).
Blenniidæ
28. Petroscirtes hreviceps G. V.
Lac Timsah : 2 spécimens. Espèce érythréenne, déjà signalée par
Tillier.
Muséujn National d’Ilisloire Naturelle, Laboratoire des Pêches
et Productions Coloniales d’origine animale.
1. Bull. Inst. Océan., Monaco, 627, 1933, p. 9.
Le Gérant,
J. Caroujat.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F- PAILI.ART. — 21-3-1934.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs : 5
Communications :
H. Neuville. De l’organe génital de la Truie [Figs] 7
E. Bouhdelle. Notes ostéologiques et osteométriques sur l’Onagre de
l’Inde 15
J. Pelleghin. Le Barbeau balléroïde de Valenciennes et son origine .... 24
L. Behtin. Mise au point de la systématique des Poissons abyssaux appar- 26
tenant aux genres Saccopharynx et Eurypharynx
P. Chevey. Description de deux Cyprinidæ nouveaux du lac de Kontum 32
(Ânnam) [Figs]
J. Chen. Note sur les Gobioïdes de la collection du Muséum Métropolitain
de Nankin [Figs] 36
P. Fauvel. Polychètes nouvelles de l’Annam [Figs] 40
H. Gauthier. Sur VApus granarius Lucas 1886 [Figs] 44
L. Gernosvitov. Les Oligochètes de la Guyane française et d’autres pays
de l’Amérique du Sud [Figs] 47
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l’Afrique équato-
riale : LXVII. Mollusques terrestres et fluviatiles du voyage de
M. A. Chevalier au Sahara et en Afrique occidentale française (1931-
1932). IL Gastéropodes 60
G. Ranson. Révision de la collection des Méduses du Muséum National
d’Histoire Naturelle (Suite IV) 68
R. Benoist. Les espèces malgaches du genre Barleria (Acanthacées) 78
W. Robyns et J. Ghesquière. Une espèce nouvelle du genre Enneastemon
Exell 90
M^*® A. Camus. Fagacées nouvelles de l’Asie orientale 92
L. Rodriguez. Ilémodoracées nouvelles d’Indoehine . . 95
M^i® A. Camus. Sur quelques Graminées africaines 98
C. Christensen. Filices novæ indochinenses 100
C. Christensen et M™® Tardieu-Blot. Deux Aspléniées nouvelles d’Indo-
chine [Figs] 107
(Voir la suite à la page 4 de la couverture) .
P. Sacleux. Un Chylranlhus nouveau de M. Pierre dans les collections
faites en 1891 dans l’île de Zanzibar 110
Mme Tardieu-Blot. Nouvelle contribution à l’étude des Aspléniées
d’Indochine 119
F. Gagnepain, a. Guillaumin et J. Leandri. Plantes nouvelles ou critiques
des serres du Muséum 119
A. Guillaumin et J- Paupion. Floraisons observées dans les Serres du
Muséum pendant l’année 1933 123
C. Guinet. Floraisons observées à l’École de Botanique du Muséum pendant
l’année 1933 130
R. Nassans. Liste des fossiles jurassiques figurés de la collection Victor
Maire 136
R. Soyer. Profil en long géologique de la ligne n° 1 du chemin de fer métro-
politain, prolongée de la porte de Vincennes au fort de Vincennes avec
raccordement aux ateliers de Fontenay-sous-Bois 140
L. et J. Morellet. Le Bartonien de Hadancourt-le-Haut-Clocher (Oise) . . 147
J. Vellard. Sur quelques fossiles du Paraguay 150
H. Colin. Le « sucre » des Floridées 153
P. Chabanaud. Poissons recueillis dans le lac Timsah (isthme de Suez)
par M. le professeur A. Gruvel, en 1933 156
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série. — Tome VI
REUNION
{
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N” 2. — Février 1934.
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
I- : , ' PARIS-V*
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BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome VI
Q RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1934
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
67, RUE CUVIER
PARIS-V'
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAU DHISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1934. — N“ 2.
— -o-g>— . — — —
282^^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
22 FÉVRIER 1934.
PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Président dorme coBuaissance des faits suivants :
M. Gbavouil, jardinier auxiliaire, a été admis à la retraite à dater
du 31 janvier 1934 (Arrêté du 25 Janvier).
MM. SouNY et Wacquet ont été nommés Assistants honoraires (Arrêté
du 27 Janvier 1934).
OUVRAGES OFFERTS
M. J. -B. Charcot : Rapport préliminaire sur la Campagne du « Pour-
quoi-Pas ? B en 1932. (Ann. Hydrogr. (3) XII, 1933).
COMMUNICATIONS
Action du venin d' Abeilles sur les Reptiles et leur
RÉSISTANCE A CE VENIN
PAR PhISALIX.
La plupart des Reptiles n’ont aucune relation obligée avec les
Insectes, notamment avec les Abeilles. Si des Apiculteurs ont parfois
trouvé quelque Serpent escaladant une ruche, ou enroulé sur une
hausse, il n’en résulte pas que ces animaux aient convoité l’abeille
ou le miel ; mais plutôt qu’ils ont recherché la douce chaleur des
ruches ; leur appareil buccal n’est construit ni pom* happer l’Insecte,
ni pour lécher le miel. Sans doute les Lézards, les Caméléons n’éta-
blissent-ils pas de différence essentielle entre une Mouche et une
Abeille ; mais les rencontres avec l’Abeille sont accidentelles. Quant
aux rapports physiologiques, entre Abeilles et Reptiles, ils n’en sont
pas moins intéressants à connaître, en raison des caractères fré-
quemment venimeux des deux groupes d’animaux. J’ai montré
effectivement qu’il y a immunité croisée entre l’Abeille et la Vipère
pour leurs venins respectifs.
Ils ont été recherchés en procédant par piqûre directe et par
inoculation, soit du venin desséché et dissous dans l’eau salée
physiologique, soit de la macération dans ce liquide de l’appareil
venimeux tout entier.
Toutes les expériences suivantes ont été réalisées avec les Abeilles
d’une même ruche, et nous ont été obligeamment fournies par
M. Lassalle, Directeur de l'École d’ Apiculture de Charenton.
Symptômes locaux. — Chez tous les Reptiles essayés, la piqûre
d’Abeille est suivie d’une douleur, dont le caractère et la durée sont
assez variables. Cette douleur est passagère. Les tissus directement
touchés par le venin se nécrosent à la longue, chaque piqûre donnant
lieu à une perforation à l’emporte-pièce, qu’on observe surtout sur
la peau des Serpents. Il en est de même sur le tissu eonjonctif sous-
cutanc et les muscles superficiels du corps. Les chromatophoses des
Lézards sont atteints ; la peau pâlit autour de chaque piqûre d’abord,
puis d’autres taches apparaissent un peu partout, marquant la
diffusion progressive du venin ; ce phénomène dure un ou plusieurs
jours.
Bulletin du Muséum, 2** s., t. VI, n° 2, 1934.
— 167
Symptômes génébaux. — Un des premiers symptômes observés,
chez les Lézards, est l’affaiblissement musculaire et respiratoire,
qui rappelle ce que l’on observe chez le Moineau, et qui se montre
plus tardif, à la lin seulement de l’envenimation, chez les Serpents.
Mais le symptôme dominant est, comme chez les animaux supé-
rieurs, la convulsion. Elle est assez précoce chez les Lézards, mais
n’apparaît jamais avant 24 heures chez les Serpents, quelle que soit
la aose qu’ils aient reçu. Elledébute par une sorte d’état spasmodique,
auquel succèdent de petites secousses cloniques de la tète, qui se
balance sur l’axe longitudinal au corps. Parfois, l’animal se love,
la tête se détend brusquement et se retire de même, mord tout ce
qu’il rencontre, les animaux voisins, le vide lui-même ; il a cepen-
dant conservé toute la conscience des mouvements qui s’exécutent
autour de lui. Cette agressivité est surtout frappante chez les espèces
les plus douces, comme la Couleuvre à collier, et les plus placides,
comme la Vipère. Elle est portée au paroxysme chez les espèces
de caractère normalement irritable comme la Couleuvre à échelons
et la Couleuvre lisse.
L’état convulsif dure très longtemps chez les Serpents : des jours,
des semaines, agitant l’animal d’ondulations continues, de vibrations
de la queue, phases cloniques, alternant avec contractions toniques
généralisées, aussi intenses que celles du tétanos confirmé. Quelles
qu’en soient la durée et l’intensité, elles peuvent se prolonger jus-
qu’au voisinage de la mort, ou rétrocéder peu à peu. Elles entraînent
une perte de poids qui peut atteindre le dixième du poids initial
du serpent.
A cette longue période convulsive, succède toujours la période
paralytique ; chez les Lézards, elle débute par la région antérieure :
pattes allongées contre le thorax, le sujet glisse sur le sol par le
jeu des muscles du corps et de ses membres postérieurs. Chez les
Serpents, c’est au contraire la région postérieure du corps qui est
atteinte la première et traînée en remorque par la région antérieure.
L’animal reste conscient de ce qui se passe autour de lui pendant
toute la durée de l’envenimation et, dans les phases où il est capable
de mordre, ne se trompe jamais de direction.
Sauf chez le Lézard des murailles, on n’observe ni les vertiges, ni
les syncopes qui se produisent si souvent, dans les mêmes conditions,
chez l’Homme et les Mammifères ; les nausées et les vomissements
n’ont été observés que chez le Caméléon. La paralysie respiratoire
termine la scène, le cœur continuant de battre pendant quelques
minutes, et s’arrête ventricule en systole.
A l’autopsie, on trouve le sang fluide dans le cœur et les gros
vaisseaux ; l’hémolyse qui était fréquente chez les Mammifères ne
se produit pas. On remarque des congestions viscérales, surtout dans
le poumon, quelquefois des hémorragies partielles.
— 168 —
Ainsi douleur locale, affaiblissement musculaire précoce ou tardif,
suivant les espèces, agressivité accrue, convulsions durables, para-
lysie tardive des muscles de la locomotion et de la respiration, nécrose
des tissus touchés directement par le venin, action sur les chromatophores
chez les Lézards, arrêt de la respiration avant celui du cœur, telles sont,
en résumé, les caractéristiques de l’envenimation des Reptiles par
le venin d’Abeilles.
Ces généralités étant fixées, considérons les particularités de
symptômes et de doses nécessaires et sufïisantes à entraîner la mort
chez les espèces qui ont reçu le venin, en d’autres termes, leur réac-
tion spéciale et leur résistance relative au venin.
Action sur le Caméléon (Chameleo vulgaris. Lin.). — Un sujet
adulte, du poids de 30 grammes, meurt en 25 heures, à la suite des
piqûres successives de 10 Abeilles, correspondant à 3 millig. de venin
(pesé sec). Les symptômes que ce Lézard présente se déroulent
dans l’ordre suivant : douleur à la piqûre, pâlissement de la peau
autour des piqûres, hyperexcitabilité, nausées et vomissements,
convulsions, affaiblissement musculaire et paralysie respiratoire,
arrêt de la respiration, mort. A l’autopsie, taches hémorragiques sur
les poumons.
Action sur le Lézard des murailles {Lacerta muralis, Laur.).
— - Un sujet pesant 5 gr. meurt en 49 heures à la suite des piqûres
de 10 Abeilles, correspondant à 3 millig. de venin. Au bout de
20 m., on observe de l’affaiblissement musculaire, puis les phéno-
mènes convulsifs et continus jusqu’à la mort. Les téguments s’assom-
brissent, et on note à l’autopsie des taches hémorragiques sous-
cutanées.
Immunité du Lézard vert {Lacerta viridis, Laur.). - • Un sujet
pesant 25 gr. résiste aux piqûres de 6 puis 4, et le lendemain de,
15 Abeilles, soit en tout 25 piqûres, correspondant à environ
7 millig. 50 de venin. Les piqûres sont simplement perçues ; elles
se traduisent chacune par un frémissement, et c’est tout.
Chez ce Lézard, comme chez les précédents, il n’y a pas de nécrose
aux points piqués, et le sang ne présente pas d’hémolyse.
Immunité de la Tortue grecque [Testudo græca, Lin.). —
Un sujet pesant 330 gr. résiste aux piqûres successives de 20 Abeilles,
faites à la face interne des cuisses, soit à une dose correspondant
à 6 millig. de venin.
Les Serpents présentent aussi une haute résistance au venin
d’Abeilles, mais dont on trouve la limite en en employant de fortes
doses. Sans nous préoccuper strictement de la systématique, nous
considérerons les espèces explorées dans l’ordre croissant de leur
169 —
résistance au venin : Couleuvre lisse, Couleuvre d’Esculape, Cou-
leuvre à échelons, Couleuvre à collier. Vipère aspic.
Aciion sur la Couleuvre lisse {Coronella auslriaca, Laur.). —
Une femelle, pesant 65 gr., meurt en 4 jours, après avoir reçu
les piqûres successives de 30 Abeilles, correspondant à 9 millig. de
venin.
Comme chez les autres Serpents, ancun symptôme n’apparaît
avant 24 heures ; alors apparaît l’agressivité, ainsi que les phéno-
mènes convulsifs ; ce n’est que vers la fin de l’envenimation que
l’affaiblissement musculaire et respiratoire devient manifeste.
Action sur la Couleuvre d’Esculape [Coluher Esculapii,
Lacép.). — - Un sujet mâle, pesant 170 gr., reçoit la macération
de 75 aiguillons frais dans 10 cc. d’eau salée physiologique, corres-
pondant à 22 millig. 50 de venin, et meurt au 3® jour, en moins de
65 heures, après avoir présenté les mêmes symptômes que la Cou-
leuvre lisse.
Il est à remarquer que la piqûre étant toujours plus active que
la macération de l’aiguillon, il eût probablement fallu moins de
75 piqûres pour tuer le sujet, et que le poids de 22 millig. 50 est
ainsi un peu plus élevé que le poids réel de venin suffisant à
déterminer la mort.
Action sur la Couleuvre a échelons {Coluher scalaris, Schinz.).
— Un mâle pesant 120 gr. reçoit à intervalles de 50 minutes environ
100 piqûres d’ Abeilles appliquées par petits groupes de 10 à 20 par
région, ce qui correspond à 30 millig. de venin. Cette haute dose
n’accélère pas l’apparition des symptômes convulsifs, mais l’agressi-
vité naturelle de l’espèce est exaltée, ainsi que les phénomènes
convulsifs qui ont duré, sans rémissions, pendant 20 jours. L’affai-
blissement musculaire se superpose aux convulsions dès le 10® jour ;
la Couleuvre siffle d’une façon rauque, et se précipite sur tout ce qui
l’entoure, sans songer à boire ou à manger. Elle a perdu ainsi un
dixième de son poids.
Action sur la Couleuvre a collier {Tropidonotus natrix, Lin.).
— Un sujet, pesant 84 gr., meurt en l’espace de 2 jours après avoir
reçu 75, puis 30 m. après 25 piqûres d’Abeilles, ce qui correspond
à une dose de 30 millig. de venin. Les symptômes se déroulent comme
à l’ordinaire au bout de 24 heures ; mais ce qui caractérise en second
lieu l’envenimation, c’est la grande agressivité de cette espèce, d’or-
dinaire si douce et si tranquille, qu’elle porte le nom populaire de
Couleuvre des dames.
Action sur la Vipère aspic (Vipera aspis, Lin.). — Un sujet
femelle pesant 82 gr. reçoit 72 piqûres, puis le lendemain 28 autres.
— 170 —
soit en tout 100 piqûres comme la Couleuvre à collier précédente
à laquelle elle est comparable par son poids et par les réactions de
son milieu sanguin. Elle présente, 24 heures après la première série
de piqûres, le début des phénomènes convulsifs, et acquiert de
même, malgré son caractère tranquille et timide, la même agressivité,
La mort survient au bout de 3 jours et demi.
La résistance certaine des Reptiles au venin d’Abeilles apparaîtra
mieux encoie si nous la comparons à celle des Mammifères et des
Oiseaux, animaux qui présentent la plus grande sensibilité parmi
les Vertébrés.
Echelle de résistance des Reptiles et de quelques Vertébrés
supérieurs au venin d’Abeilles.
Ainsi pour un même poids, 100 gr., de l’animal envenimé, les
doses mortelles varient de 10 à 60 millig. et au delà pour les Lézards,
c’est-à-dire de 16 à 100 fois la dose suffisante à tuer le Chien ou
le Moineau ; en outre la duiée de la survie est plus longue chez les
Reptiles où elle varie de 2 à 20 jours pour les espèces essayées.
Contribution a la faune venimeuse du Tonkin
par M™® Phisalix et M. E. Houdemer.
La faune venimeuse de l’Indochine est relativement riche et si
on l’étudiait méthodiquement, au point de vue tant zoologique que
médical, nul doute que de nombreuses et intéressantes données
viendraient compléter celles, malheureusement éparses, que nous
possédons déjà.
La fonction venimeuse s’observe chez de nombreuses espèces
animales et si nous l’envisagions sensu lato, nous devrions passer
en revue jusqu’aux parasites permanents ou temporaires, notam-
ment les Arthropodes, dont les sécrétions inoculées à l’homme ou
aux animaux peuvent provoquer des troubles physiologiques plus
ou moins graves Aussi nous bornerons-nous ici à énumérer les
animaux chez lesquels cette fonction venimeuse est localisée à des
glandes spécifiques dont ils peuvent extérioriser la sécrétion par
des mécanismes divers.
1. — Invertébrés.
1. — ■ Myriapodes.
Les Myriapodes — vulgairement appelés Mille pattes, Centi-
pèdes. Cent pieds ■ — ■ portent en annamite les noms de « con doi »
et « con rêt » (ou « rit ») suivant qu’ils sont de petite ou de grande
taille.
Deux Myriapodes du Tonkin peuvent intéresser le médecin
humain ou vétérinaire :
Orphnaeus hreoilahiatus Hemp., qui est à la fois phosphores-
cent et vésicant. Les Mille pattes de cette espèce sont abondants
dans les habitations, pendant la saison chaude. Durant le jour ils
se tiennent cachés dans les endroits obscurs, dans les fissures des
1. Le Piof. E. Brumpt (Ac. des Sc., ^7-XI-1933) a montré que la paralysie ascen-
dante mortelle provoquée par la piqûre d’Ixodes holocyclus Neumann 1899, chez
l’homme et certains animaux, est attribuable à une substance toxique extrêmement
active.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 2, 1934.
172 —
murailles. Ils en sortent la nuit venue pour se gîter à nouveau aux
premières heures de la matinée. Dès qu’on les touche, ils secrétent
un produit phosphorescent, à odeur âcre de phosphore, produisant
sur la peau de l’homme de la rougeur, de la tuméfaction, des phlyc-
tènes, des croûtes, enfin une desquamation épithéliale s’accompa-
gnant d’un prurit assez vif. Lorsqu’on n’intervient pas, ce n’est
qu’au bout d’une quinzaine de jours environ que toute trace de
vésication a disparu. Le traitement consiste en applications de pom-
made à l’oxyde de zinc, ou, à défaut, de crème Simon, préparation
cosmétique bien connue des femmes. D’après les Docteurs Daléas
et Sallet les Annamites traitent les lésions cutanées déterminées
par la sécrétion d’Orphnaeus hrevilabiatus ^ par des applications de
« dân xanh » ou Phaseolus radiatus {= P. mungo, Pois mungo) for-
tement mastiqué et insalivé.
2° Scolopendra cingulata S. morsitans L.), qui peut atteindre
une assez forte taille. Les pattes du premier anneau sont transfor-
mées en pinces ou forcipules, logeant chacune une glande venimeuse.
Ces forcipules sont percées, à une petite distance de leur pointe,
d’un orifice ovalaire par où s’écoule la sécrétion glandulaire. Les
phénomènes consécutifs à la piqûre sont : une douleur intense, un
œdème inflammatoire étendu et parfois des phénomènes nécro-
tiques.
2. — Arachnides.
1° Scorpionidés.
Le nom vernaculaire des Scorpions est « hô cap » au Tonkin et
« bô kep » en Annam. Nous n’avons pas pu nous procurer de spéci-
mens de Scorpionidés indochinois. Dans son ouvrage intitulé « La
chasse en Indochine », L. Roussel en signale deux variétés :
« Le petit scorpion ou scorpion commun des jardins et des maisons ;
« le grand scorpion noir, qui atteint la taille d’une belle écrevisse. »
Deux Scorpions sont mentionnés dans la liste des Arachnides
recueillis par la mission Pavie en Cochinchine, au Cambodge et
au Siam Ce sont ;
Palamnæus silenus E. Sim.
Isometrus curoidigitatus Gerv. (Armillatus Gerv.).
1. Bull, de la Soc. medico-chir. de l' Indochine, ii° 7, juill. 1930, p. 742.
2. Par suite d’une erreur de lecture des étiquettes portant détermination des Myria-
podes recueillis par l’un de nous au Tonkin, cette espèce a été mentionnée sous le
nom d’Otostigmus aculeatus Haase in Bull, du Mus. nation. d’Hisi. nalur., 1926, p. 213,
et Bull. Soc. patho. exol., t. XIX, n° 5, 12 mai 1926, p. 243. C’est donc Orphnaeua
breoilabiatus Hemp., et non Otostigmus aculeatus Haase, qu’il faut lire dans les deux
publications précitées.
3. E. Simon. Liste des Arachnides recueillis en Indochine (Cochinchine, Cambodge
et Siam) et olïerts au Muséum par M. Pavie (Bull, du Muséum, 1896, n° 7, p. 263-264).
173 -
2o Aranéides.
Les Araignées, que les Annamites appellent « con dên » (ou « rên)
sont nombreuses en Indochine. Il en existe des exemplaires de fortes
dimensions à l’intérieur même des habitations où elles se rendent
fort utiles en détruisant les Blattes. Nous ne les avons jamais vu
pincer les hommes ou les chats qui les saisissaient.
3. — Insectes.
1° Lépidoptères.
Les larves ou chenilles des Papillons, en annamite « con sâu
peuvent provoquer des accidents éruciques. Au Tonkin, on trouve
en abondance sur les bananiers une chenille de la famille des Lima-
codidæ, du genre Thosea Cock. Cette chenille, d’un beau vert, est
armée de touffes de poils à la base desquels se trouvent des vésicules
à contenu venimeux, déterminant sur la peau de l’homme des
phénomènes inflammatoires qui s’accompagnent de douleur puis
d’engourdissement. Il nous a suffi d’injecter dans le tissu conjonctif
du flanc d’un cobaye de taille moyenne le contenu des vésicules
d’une seule chenille, dilué dans 1 centimètre-cube de solution
physiologique stérilisée, pour obtenir la mort en deux heures environ.
A l’autopsie nous n’avons constaté aucune réaction au point d’in-
jection et nous n’avons relevé qu’une congestion généralisée à tout
l’organisme.
2° Hyménoptères.
Ils sont richement représentés au Tonkin. Leurs noms verna-
culaires sont « ong ve » pour les Vespidés ou Guêpes et ,< ong mât ry-
pour les Apidés ou Abeilles.
Plusieurs Hyménoptères recueillis par nous en Indochine, Apis
mellifica, Vespa crabro, Chlorion lobatum F., Ampulex compressa F.,
Polistes hebraeus F., Polistes orientalis Kirby, Stelopolybia orientalis
Sauss., Crocisa sp., Sceliphron madraspatanum F., Tachytes sp.,.
sont susceptibles de piquer l’homme et les animaux. Mais ce sont
surtout les accidents dûs à la piqûre d’une Guêpe sociale de forte
taille, Polistes sagittarius, que nous avons eu l’occasion d’observer.
Les accidents étaient, d’ailleurs, purement locaux et analogues à
ceux que provoque le venins des Guêpes de nos contrées.
3° Coléoptères.
Les Cantharides qui secrétent une substance vésicante, la cantha-
ridine, sont remplacées au Tonkin par des Coléoptères du genre
— 174
Mylahris. La pharmacopée sino-annamite emploie les Mylabres
(en annamite « ban miêu ») pour le traitement de certaines affections
humaines.
II. — Vertébrés.
1. — Poissons.
Les Poissons venimeux sont représentés en Extrême-Orient par ;
1° Les Trygonidæ ou Raies armées, en annamite « cà duôi »,
munies d’une épine caudale barbelée. Elles sont très redoutées des
pêcheurs ;
2o les Plotosidæ, parmi lesquels le genre Plotosus connu à Singa-
pour pourrait se retrouver en Indochine. Les Plotosus sont des
Siluroides dont la première nageoire dorsale et les pectorales portent
des épines courtes et pointues, à la base desquelles existe une glande
pleine à venin ;
3° les Scorpenidæ ou Rascasses, auxquelles appartient le genre
Pterois, pourvu d’un appareil venimeux.
2. — Reptiles.
Parmi les Reptiles Indochinois, la fonction venimeuse ne se
retrouve que chez les Ophidiens.
Les Colubridés Protéroglyphes et les Vipéridés sont pratiquement
les seuls dangereux pour l’homme et les animaux domestiques.
Colubridés Protéroglyphes.
Ils forment deux tribus :
a) les Hydrophiinæ, serpents marins, à queue comprimée en forme
de rame (platycerques) ;
h) les Elapinæ^ serpents terrestres, à queue cylindro conique.
a) Hydrophiinæ.
On les rencontre dans l’Océan Indien et dans l’Océan Pacifique
et plus particulièrement sur les rivages de la mer de Chine. Ils sont
très venimeux. Le venin d’’ Enhydrina est dix fois plus toxique que
celui de Cobra. Les espèces qu’on observe sur les côtes de l’Indochine
appartiennent aux genres Platurus, Hydrophis, Distira, Enhydrina,
Enhydris, Ilydrus.
b) Elapinæ.
En Indochine, on trouve quatre genres d^ Elapinæ : Callophis,
Doliophis, Bungarus et Naja. Ils fournissent trois espèces assez
communes :
— 175
Bungarus fasciatus, en annamite « ràn mai gâm » ou « cap nông »,
pouvant atteindre une longueur moyenne de 1 m. 50. Son corps
annelé de jaune et de noir ; sa tête à museau brun, avec une bande
noire commençant entre les yeux et s’élargissant sur la nuque,
suffisent à le caractériser.
L’envenimation due à la morsure de Bungarus fasciatus se pré-
sente sous deux formes, l’une aiguë, l’autre chronique. Dans la
forme aiguë, la mort survient, en vingt-quatre à soixante-douze
heures, par paralysie respiratoire, et il y a parallélisme complet
entre l’action du venin de Bungarus fasciatus et celle du venin
de Cobra. Le sujet qui a survécu quarante-neuf heures à l’inoculation
du venin de Naja peut être déclaré hors de danger ; il n’en est pas
toujours de même après morsure de Bungarus fasciatus. Lorsqu’il
y a envenimation chronique, celle-ci débute du deuxième au dou-
zième jour ; elle s’accompagne de perte de l’appétit, de vomisse-
ments, de faiblesse, et d’une émaciation très rapide. La quantité
d’urine émise est réduite, et ce liquide est albumineux. 11 y a des
décharges purulentes par les muqueuses, mais sâns hémorragies.
Pas de paraplégie
Naja tripudians, dont le nom vernaculaire est « ran hô mang »,
a une longueur moyenne de 1 m. 80 à 2 m. 10. Le dessus du corps a
une teinte qui varie du jaunâtre au brunâtre. Le dessin de la coiffe,
brun noirâtre et blanc, est variable.
Naja bungarus (Synon. ; Ophiophagus elaps, Hamadryas hannah),
dont la longueur moyenne est de 3 m. 90 est fort heureusement
plus rare que les deux espèces précédentes.
20 Vipéridés.
La famille des Vipéridés comprend deux sous-familles : les Vipé-
rinés et les Crotalinés.
Ces derniers — les seuls que nous ayons observés au Tonldn — -
sont caractérisés par l’existence d’une fossette lacrymale de chaque
côté du museau, entre l’œil et la narine. Ils sont représentés par
deux genres ; Ancistrodon et Lachesis. Celui-ci fournit une espèce
arboricole assez commune. — Lachesis grarnineus — de couleur
verte, d’une longueur maxima de 0 m. 90. Les Annamites l’appellent
« ran xanh » (serpent vert) et les Européens serpent bananier.
L’énumération sommaire que nous venons de faire ne comprend
que les animaux venimeux que l’on observe le plus communément
1. On trouve encore des Bungarus et des Naja à Hanoï même. Le plus be! exemplaire
de Bungarus fasciatus que nous ayons autopsié a été tué dans un jardin particulier
de cette ville il mesurait 1 m. 55 de longueur et pesait 1 kg. 530.
2. Il existe au Musée de Singapour un exemplaire naturalisé de cette espèce dont
la longueur atteint six mètres.
— 176 ^
au Tonkin. Ils ne sont pas nombreux ; aussi les médecins humains
ou vétérinaires de la colonie doivent-ils s’attacher à les connaître
parfaitement, de façon à pouvoir établir, le cas échéant, une diagnose
rapide qui dictera leur conduite. Pour la plupart des Annamites,
tous les Reptiles sont venimeux (« dôc »). Quant aux Européens,
fort rares sont ceux qui ont quelques notions de zoologie pratique.
Combien appellent « Serpents minute » d’inofîensifs Typhlopidés 1
Ce n’est donc ni sur les uns, ni sur les autres, mais bien sur lui-même
que le médecin devra compter pour être convenablement renseigné.
La présente note n’a d’autre but que de l’y aider.
— 177 —
Révision de la collection des Méduses du Muséum
National d'Histoire Naturelle
V
PAR M. Gilbert Ranson.
La famille Eutimidæ telle que je l’ai définie précédemment,
comprend donc, à mon avis, les genres suivants :
Eutonina Rartlaub, 1897. 8 lithocystes clos ; pas de cirres mar-
ginaux ; gonades au niveau de la sous-ombrelle seulement ;
Eutimalphes Haeckel, 1879. sens, emend. 8 lithocystes clos ;
cirres marginaux ; 4 gonades au niveau de la sous-ombrelle seu-
lement ;
Eutima Mc Grady, 1857. 8 lithocystes clos ; tentacules relative-
ment peu nombreux pouvant se réduire à 8, 4 ou 2 ; verrues ou
cirres marginaux ; gonades sur toute l’étendue des 4 canaux radiaires,
pouvant présenter une solution de continuité et former 8 tronçons ;
Phortis Mc Crady, 1857. Plus de 8 lithocystes clos ; pas de cirres
marginaux ; 4 ou 6 canaux radiaires avec variations individuelles ;
gonades au niveau de la sous-ombrelle seulement ;
Eirene Eschscholtz, 1829. Plus de 8 lithocystes clos ; cirres
marginaux ; 4 gonades sur la partie sous-ombrellaire seulement des
canaux radiaires ;
Tima Eschscholtz, 1829. Plus de 8 lithocystes clos ; verrues ou
cirres marginaux, les gonades occupent toute la longueur des canaux
radiaires.
Ræckel définissait le genre Eutimalphes de la façon suivante :
Eutimidæ a 8 lithocystes ; 4 gonades, nombreux tentacules ; cirres
marginaux. Il y plaçait l’espèce, Eutimalphes pretiosa qui possède
4 gonades sur toute la longueur des canaux radiaires. Il attachait
plus d’importance au nombre des gonades qu’à leur disposition sur
les canaux radiaires. En 1894, Hartlaub place dans le même genre,
sous le nom de Eutimalphes indicans, une Méduse sans cirres mar-
ginaux pour laquelle il crée en 1897, le genre Eutonina. Mais il
décrit, en 1909, une Méduse de Djibouti (sur laquelle je reviendrai
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1924.
12
— 178
plus loin) sous le nom de Eutimalphes modesta. Elle a également
4 gonades au niveau de la sous-ombrelle seulement. J’emploierai
le nom de genre Eutimalphes avec ce nouveau sens, car il est évident
que la disposition des gonades sur les canaux radiaires a plus d’im-
portance que le nombre des gonades. Hæckel plaçait Eutimalphes
pretiosa dans le groupe d’espèces à 4 gonades ; en réalité elle cor-
respond au groupe d’espèces à 8 gonades tel qu'il le comprenait.
Eutimalphes modesta Hartlaub devient donc le type du genre.
En 1909, Torrey décrit une Méduse de Californie sous le nom
de Eutimalphes Brownei. Elle a 4 gonades au niveau sous-ombrel-
laire des canaux radiaires, seulement, fait sur lequel l’auteur n’m-
siste pas. Ce serait donc une seconde espèce du genre dans le nouveau
sens. A. Mayer, dans l’appendice de son travail de 1910, en fait
un Eutima Broi^nei, puisqu’il supprime le genre Eutimalphes.
Enfin, en 1910, Bigelow appelle Eutimalphes scintillans une
Méduse qui n’a pas de cirres marginaux et possède des gonades
sous-ombrellaires. En 1913, il fait de Eutimalphes un synonyme
de Eutonina. Il est certain que son Eutimalphes scintillans est
un Eutonina, mais il n’en reste pas moins vrai que le genre Euti-
malphes doit être conservé pour d’autres espèces comme je viens
de le dire plus haut.
Genre Eutonina Hartlaub, 1897.
Eutonina scintillans (Bigelow, 1910).
La Méduse de la Collection que je rapporte à cette espèce a été
décrite, en 1909, sous le nom de Phialidium sp. par Hartlaub.
Cet auteur, comme ü. Mjîas, n’appréciait pas à sa valeur exacte le
pédoncule de mésoglée. En parlant du manubrium, il signale qu’il
semble prendre insertion sur un épaississement central de la méso-
glée dorsale, comme chez Phialidium tenue Browne.
Après un long examen de cet échantillon, je peux affirmer qu’il
possédait un pédoncule stomacal qui se trouve maintenant forte-
ment aplati. 11 était en effet très court et trapu. Cette Méduse n’est
donc pas un Phialidium. Elle appartient à la famille Eutimidæ
comme Phialidium tenue Browne. Hartlaub signale justement que
cet échantillon présente des caractères tératologiques. Un des
quadrants de l’ombrelle est très étroit par rapport aux autres et
la bordure de ce quadrant porte un plus petit nombre de tentacules
que les autres. Je ne vois cependant pas le manubrium anormal ÿ
il a 4 longues lèvres normales dont 1 une est rabattue au centre.
Cet auteur, se basant sur ces considérations, la rapproche de Phiali-
dium tenue Browne. Ce ne serait donc qu’un exemplaire anormal
— 179 —
dt Irenopsis hexanemalis Goette. J’ai dit précédemment que si
nous devons considérer Phialidium tenue Browne comme appar-
tenant au genre Phortis, ce n’est certainement pas à Phortis hexane-
malis Goette que nous devons la rapporter mais plutôt à Phortis
pellucida (Will).
Examinons de plus près Phialidium sp. Hartlaub, de Djibouti.
Les bulbes basaux sont relativement petEs, mais renflés en forme
de pois, ou très légèrement coniques. Le norrbre des tentacules pou-
vait être de 25 environ. Hartlaub signale des tentacules rudimen-
taires entre les grands. Les gonades, dont les œufs sont proéminents
et forment une surface bosselée, sont courtes et sont réduites au
quart environ de la longueur des canaux radiaires dont elles occupent
la partie distale. Elles sont très carac' éristiques et diffèrent de
celles de Irenopsis hexanemalis et de Phialidium tenue. L’ombrelle
est relativement mince et délicate quoique assez rigide. Le vélum
est détruit.
Le bord de l’ombrelle n’est malheureusement pas bien conservé.
On peut tout de même affirmer que les bulbes tentaculaires n’avaient
pas de cirres latéraux. Notre Méduse, d’après cet ensemble de carac-
tères, appartient donc soi' au genre Eutonina, soit au genre Phortis ^
qui se distinguent seulement par le nombre de lithocystes sur le
bord de l’ombrelle. Or, après un long examen de ce dernier, je ne
pense pas qu’elle possédait un grand nombre de lithocystes. J’aurais
certainement trouxé, dans ce cas, la trace de quelques-uns. Elle
n’avait très probablement que 8 lithocystes ; c’est pourquoi je
la place dans le genre Eutonina.
En 1910, Bigelow a décrit et figuré sous le nom de Eutimalphes
scintillans, une Méduse de la Baie d’Acapulco sur la côte pacifique
du Mexique. J’ai dit que Bigelow considère depuis 1913, le genre
Eutimalphes comme synonyme de Eutonina. La Méduse de Djibouti
me paraît identique à cette dernière. Bigelow note, en effet : un
pédoncule très court ; 30 à 39 tentacules ; pas de verrues ni de
cirres marginaux ; des tentacules courts, renflés à leur base ; 8 litho-
cystes. 11 insiste sur le fait que les gonades sont courtes et occupent
seulement le tiers ou le quart de la longueur des canaux radiaires,
tout près du canal circulaire ; il pense qu’il s’agit d’un caractère
spécifique important car il est remarquablement constant. Chez les
jeunes exemplaires, la position est exactement la même. La crois-
sance se fait en épaisseur ; il figure des gonades à surface bosselée
par les œufs proéminents, comme je l’ai signalé pour l’exemplaire
qui nous occupe ici.
La répartition de cette espèce est donc très vaste : Pacifique et
Océan indien.
- 180
Genre Eutimalphes Hæckel, 1879.
(sens, ernend.)
Kutimalphes modesta Hartlaub, 1908.
Cette Méduse a été récoltée également à Djibouti par Ch. Gra-
vier. Hartlaub en a donné une description rapide en 1908 et
une plus complète en 1909. L’échantillon est à l’heure actuelle en
mauvais état.
Cette espèce ressemble beaucoup à Eirene medusijera que Bigelow
a décrite et figurée en 1910. Mais le nombre de lithocystes étant
connu, nombreux pour cette dernière et huit chez celle de Djibouti,
elles sont donc bien distinctes.
A. Mayer, dans l’appendice de son travail de 1910, la place dans
son genre Eutima. Il note qu’elle est étroitement alliée à Eutima
coerulea des Antilles. Elle en diffère seulement par sa mésoglée
moins épaisse, son plus petit nombre de tentacules et ses gonades
plus courtes. Ses gonades sont en effet linéaires et placées sur les
canaux radiaires, au niveau de la sous-ombrelle ; mais elles sont
nettement plus rapprochées de la base du pédoncule que du bord
de l’ombrelle. Les canaux radiaires au niveau du pédoncule n’in-
diquent pas de traces de gonades. On pourrait considérer, malgré
tout, cette Méduse comme un jeune exemplaire de Eutima coerulea
avec laquelle elle a, en effet, beaucoup d’affinités. Cependant, cette
dernière possède des verrues marginales, en dehors des cirres tenta-
culaires, ce qui est en général caractéristique, comme je l’ai expli-
qué plus haut, des Méduses de cette famille dont les gonades se
développent sur le pédoncule stomacal. Eutimalphes modesta n’a
pas de verrues marginales ; ses gonades ne se développent très
probablement pas sur le pédoncule. Elle appartient donc bien au
genre Eutimalphes, tel que je l’ai défini ici.
Genre Eutima Mc Crady, 1857.
Eutima elephas Hæckel, 1879.
Eutima insignis, G. Ransor\, 1925. Bull. Al us. Nat. Hist. Nat., t. 31, p. 379.
L’ombrelle peut avoir de 16 à 20 millimètres de large. Sa mésoglée
est épaisse dans Ir portion apicale ; elle diminue très rapidement
d’épaisseur, ne formant ainsi qu’un plateau et le bord de l’ombrelle
est très mince ; 4 tentacules radiaires ; 8 larges lithocystes, 2 dans
chaque quadrant ; chacun d’eux contient de 8 à 10 concrétions. Le
181 -
bora de l’ombrelle est dépourvu de cirres ; il possède de nombreuses
petites verrues. Le vélum est bien développé.
Le pédoncule stomacal est très long. Il peut atteindre 3 ou 4 fois
le diamètre de l’ombrelle et porte à son extrémité distale l’estomac
quadrangulaire dont la boucbe possède 4 lèvres recourbées et plis-
sées. Les 4 canaux radiaires s’étendent des quatre coins de l’etsomac
sur toute la longueur des quatre angles du pédoncule et se pour-
suivent sur la sous-ombrelle jusqu’au canal circulaire. Les gonades
se développent sur les parois des canaux radiaires, mais seulement
au niveau du pédoncule stomacal. La portion sous-ombrellaire en
est dépourvue. Nous nous trouvons, chez l’adulte, avec un pédoncule
extrêmement long, comme dans le cas de Saphenia gracilis Forbes
et Goodsir, cbez laquelle la portion sous-ombrellaire des canaux
radiaires ne possède pas, non plus, de gonade. Rien ne sépare sérieu-
sement le genre Saphenia du genre Eutima ainsi que je l’ai déjà
signalé. Nous avons ici des exemples à l’appui de mon hypothèse
suivant laquelle la position de la gonade est déterminée par le
mode de projection du bol alimentaire. Je note également la réduc-
tion du nombre des tentacules, la forme allongée de leurs bulbes et
la présence simultanée de nombreuses verrues, indices d’une faible
arrivée de substance nutritive dans le canal circulaire. L’estomac,
sur le vivant, est verdâtre. Les bords des lèvres, les angles de l’esto-
mac, les canaux et les tentacules sont vert-de-gris ou vert émeraude.
A. Mayer (1910, p. 300) signale qu’une Méduse morphologique-
ment identique peut être récoltée chaque année au mois de juillet,
en surface à Tortugas, en Floride. Cette dernière est légèrement
opaque, blanc bleuâtre ou légèrement verte ; elle ne présente pas
les brillantes colorations de celle de Helgoland. En présence de
ces différences de pigmentation et étant donné l’éloignement des
deux points de récolte, A. Mayer hésite pour dire s’il s’agit de
deux espèces différentes. Il croit que celle d’Amérique n’est qu’une
variété de celle d’Europe. Nous nous trouvons arrêtés ici, comme
dans bien d’autres cas, par la question de la pigmentation. On voit
combien la solution de ce problème présente d’intérêt pour la
systématique des Méduses en particulier. Mais l’origine de ces
pigments ne peut s’établir que par la technique expérimentale et
non par des déductions logiques à partir de simples observations
morphologiques ou histologiques.
Eutima elephas a été signalée sur la côte de Norvège et surtout
dans la Mer du Nord.
L’unique échantillon de la collection du Muséum a été récolté
au cours d’une croisière de « La Tanche » (1924, St. 761, 39°50 N et
9045 large des côtes du Portugal.
— 182
Genre Phortis Mc Crady, 1857.
Phortis pellucida (Will, 1844).
La synonymie que j’ai donnée récemment pour cette Méduse
doit être complétée ou modifiée de la façon suivante :
Tima pellucida, Bëhm 1878. Jena. Zeit., XTI, p. 181.
Phialidium ienue, Browne 1904. Gardiner, The Fauna and Geog. Maldive and Lace.
Archip., vol. II, pari. III, p. 730.
Irène pellucida, Browne 1905. Proc. Roy. Soc. Edinhurgh, 25, 1905, p. 761.
Tima Willi, V. Neppi 1909, Arch. f. Entw. der Organ., Bd 28.
Phortis pellucida, V. Neppi et G. Stiassny 1913. Arb. Zool. Inst. Wien-Triest, vol. 20.
Phortis gibbosa, G. Banson 1925. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 299.
Je ne reviendrai pas sur la description de l’échantillon rapporté
par Ch. Gravier en 1904 et rapidement examiné par Hartlaub
en 1909. J’ai longuement discuté sa position systématique dans un
travail présenté au Congrès des Sociétés Savantes de Toulouse en
avril 1933 et paru dans le « Bulletin de l’Institut océanographique
de Monaco » (N® 628, 1933). J’ai démontré précédemment qu’il est
difficile d’admettre les vues exprimées par Vaniiôffen, en 1913,
suivant lesquelles Phortis hexanemalis Goette ne serait qu’une variété
de Phortis pellucida (Will). Mais, par contre, Phialidium tenue
Browne me paraît être synonyme de Phortis pellucida (Will) et
non un exemplaire anormal de Phortis hexanemalis Goette, comme
le suppose Browne.
Je viens d’examiner de nouveau la Méduse que j’ai signalée de
la Manche en 1925, sous le nom de Phortis gibbosa Mc Crady. Dans
son état actuel, qui n’est pas très hon, on peut cependant la rappro-
cher plus exactement de Phortis pellucida (Will) telle que l’a figurée
V. Neppi en 1910 (fig. 1 a). D’autre part, en lisant attentivement la
description que Bôhm a donnée, en 1878, pour la Méduse qu’il nomme
Tima pellucida Will, nous relevons : c der Magenstiel war breit und
nur wenig aus der Velarolînung hervorstreckbar. » 11 ne s’agit
certainement pas de Eirene oiridula et il y a tout lieu de croire
qu’il s’agit bien de Phortis pellucida (Will).
D’après P. L. Kramp (1927), la Méduse décrite par Browne
en 1905 sous le nom de Irene pellucida (Will) serait un exemplaire
de Eirene viridula (Péron et Lesueur). Il est difficile de l’admettre
et je crois après lecture attentive de la description de Browne,
qu’il s’agit bien de Phortis pellucida (Will).
Ces faits présenteraient un certain intérêt. Je dis, en effet, dans
ma Note récente au sujet de cette espèce ; « Elle a donc été signalée
dans la Méditerranée, l’Océan Indien et l’Atlantique sud. Elle sem-
183 —
blerait ainsi être une Méduse des eaux chaudes. Cependant dans la
Méditerranée, c’est une Méduse d’hiver. Ce seul fait nous permet
d’élever des doutes sur son absence dans l’Atlantique Nord. »
Or l’exemplaire de A. Billard a été récolté le 26 août 1911 à Tatihou
sur la Manche, celui de Bchm à Helgoland, et celui de Browne
en Angleterre. Ce serait une confirmation de l’idée que j’exprimai.
Hartlaub a comparé l’exemplaire de Djibouti avec ceux de
Trieste et a conclu à leur identité. C’est pourquoi je l’ai suivi après
avoir longuement hésité. Il faut cependant reconnaître que des
objections se présentent encore quant à l’identification absolue de
la Méduse de l’Océan indien avec celle de la Méditerranée. Mais un
matériel abondant de ces deux régions à la fois est nécessaire pour
lever les doutes qui subsistent.
D’autre part, je n’avais pu consulter le fascicule 20, 1913, des
Travaux Zoologiques de l’Institut de Vienne sur les Hydroméduses
du Golfe de Trieste par V. Neppi et G. Stiasny, parce que la Biblio-
thèque du Muséum ne le possède pas. J’ai fini par me le procurer
et j’ai constaté que ces auteurs avaient reconnu, à cette date, que
la Méduse en question devait s’appeler Phortis pellucida (Will).
La justification détaillée que j’en ai donnée n’en garde pas moins sa
valeur.
(à suivre)
— 184 —
Sur le nom de genre fritillaria h. fol
(question de nomenclature).
PAR A. Pruvot-Fol.
Dans le « Nomenclator généra ^ subgenera » publié à Berlin
(Lettre F.), on trouve à la page 1324, deux genres Fritillaria, dont
l’un est de Quoy et Gaimard (Voyage de V Astrolabe, tome IV), et
date de 1834, et l’autre de H. Fol, 1872. Tous deux sont des genres
d’Appendiculaires. Afin de savoir si quelqu’un des trop nombreux
amateurs de changements de noms ne risquait pas de trouver là
une nouvelle pâture, j’ai voulu vérifier la validité des deux noms,
afin d’éviter, s’il y avait lieu, un changement aussi gênant qu’inu-
tile.
Tout d’abord, il paraît certain que les deux genres n’en font qu’un ;
et l’on pourrait alors se demander pourquoi il n’est pas appelé
Fritillaria Quoy et Gaimard. Mais il me paraît non moins certain
qu’il a été donné de nooo, et cela par un oubli très excusabl . Voici
pourquoi :
Le nom de Fritillaria ne se trouve pas dans le volume de Quoy
mentionné, mais seulement le nom de Frétillaire, en Français ;
et cela incidemment, comme un nom que les auteurs c avaient eu
l’intention de donner » et auquel ils avaient renoncé, l’animal por-
tant déjà les noms d' Appendicularia et d' Oikopleura. Si ces noms
désignent aujourd’hui des genres bien distincts, il n’en était pas de
même à cette époque.
Mais il se trouve, et cela n’est pas un pur hasard, que l’animal
de Quoy avait eu en vue était une Fritillaria au sens actuel, bien
qu’elle figure jusqu’ici dans les espèces incertæ sedies. Elle montre
en effet sur le très petit et insuffisant croquis de Quoy la queue
bifurquée et le corps très allongé des Fritillaires.
Je dis que ce n’est pas un hasard. En effet, celui qui observe des
Fritillaires vivantes, s’il peut supposer avoir sous les yeux quelque
chose de nouveau, en les voyant « frétiller » d’une façon aussi carac-
téristique, doit songer tout d’abord à ce nom-là
1. Voyage de l’Aspolabe: Zoologie, t. IV, p. 304. Atlas, pl. XXVI, figg. 4 à 7. La
description concorde parfaitement
2. « Ces êtres étant dans un mouvement perpétuel de vibration qu’ils impriment
à tout leur corps... » Ils semblent vouloir se délivrer de leur capuchon céphalique.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1934.
— 185 —
La validité de ce nom de Frétillaire, mentionné mais non donné
par Quoy, pourrait donc être contestée, même comme nom pré-
occupant et « empêchant », et ne devrait certainement pas figurer
au N omenclator comme Fritillaria Q. et G. 1834
Faut-il croire qu’il ait eu une influence sur la création du nouveau
nom de genre Fritillaria Fol 1872 remplaçant Eurycercus Busch
1851, « Beobachtungen üher Anatomie und Entwick. einiger wirbellosen
Seethiere Berlin, p. 118 » (Eurycerchus préemployé) ? Il est difficile
de le dire. Je ferai simplement remarquer que le nom ne figure pas
dans le texte de Quoy avec une diagnose, ni dans les tables ; que
l’animal y porte un autre nom, et que, par conséquent, s’il n’est
nullement impossible que soit intervenu une réminiscence invo-
lontaire, elle a pu être et a probablement été inconsciente, car
H. Fol eût mentionné le fait.
De ceci il résulte, me semble-t-il, que le genre peut garder son
nom bien connu. Il paraît même difficile de l’attribuer à Quoy.
Sous quelle forme en effet ? C’est probablement un nom MS.,
il faudrait pouvoir consulter les manuscrits ; il n’est pas latin, et
n’est accompagné d’un dessin et d’une diagnose que sous un autre
nom. Peut-être pourrait-on le libeller ainsi :
Fritillaria (Quoy, vernaculaire et MS.) H. Fol 1872. (de no90.)
Quant au type, il n’y a pas de raison d’adopter le nom de furcata
Vogt de préférence à celui, plus ancien, de pellucidus Busch. 11
restera donc :
Fritillaria pellucida (Busch) (= Eurycercus pellucidus Busch,
Fritillaria furcata Vogt ; Gegenbaur ; Fol. et auct.).
1. Le soi-disant, genre de Quoy ligure dans les anciens Nomenclator comme Fre-
tillaria Q & G, « Beroidé ».
2. Études sur les Appendiculaires du Détroit de Messine (Mémoire de la Société
de Physique et d’Histoire Naturelle de Genève, tome XXI, 2® p., p. 29), genre Fritillaria.
— 186 -
Morphologie de l’oothèque et processus d' éclosion
CHEZ THE0D(3XIA
(Mollusques Gastropodes prosobranches)
PAR LE DOCTEUR E. J. RoGER
Les pontes de Theodoxia se présentent sous la forme de petites
sphères aplaties, de couleur jaunâtre, mesurant environ 8/10 de
millimètre dans leur plus grand diamètre.
Elles sont fixées tantôt à la surface de coquilles de Theodoxia
et tantôt sur des pierres à paroi rugueuse. Elles adhèrent toujours
fortement à leur support.
Bien que ces pontes renferment une soixantaine d’œufs, un seul
individu éclora sous forme définitive de petite Theodoxia.
Il se produit à ce moment une véritable déhiscence de la ponte
qui, pour cette raison, a été comparée à une pyxide (Lamy 1928).
Toute la partie supérieure en effet se détachant il ne reste plus
sur le support qu’une sorte de coupe que quitte immédiatement la
jeune Theodoxia ; mais le mécanisme de cette déhiscence, à notre
connaissance, n’a pas encore été étudiée
L’oothèque, à un examen superficiel, semble d’une seule pièce
et formé d’une assise compacte dans laquelle sont noyés de petits
granules, calcaires pour la plupart, et de tailles diverses. Il présente,
si on l’observe à un grossissement suffisant et par transparence,
une ligne circulaire très nette qui n’est autre que la suture des deux
hémisphères constituant cet oothéque. En un point, cette ligne pré-
sente un petit épaississement révélant l’existence d’un dispositif
qui détermine la déhiscence au moment où le Mollusque doit quitter
la ponte (fig. A, c).
Des coupes en série, perpendiculaires au plan de suture des deux
hémisphères de l’oothéque, permettent d’étudier le mécanisme de
cette éclosion.
Ainsi que la fig. B le montre, les deux parties de l’oothèque sont
1. Les observations suivantes ont été réalisées sur des Theodoxia Bourguignati
D. de Montî. d’élevage provenant soit de Salses (Pyr.-Or.) soit d’Orsay (S.-et-O.).
Bullelin du Muséum, 2'^ s., t. VI, n° 2, 1934.
187
réunies sur presque tout leur pourtour par une véritable symphyse
(fig. B, c).
Les surfaces en contact sont plus ou moins excavées et plus ou
moins denticulées ; elles peuvent quelquefois même être tout à fait
soudées sur une petite longueur ; et dans ce cas, lors de l’ouverture,
Oothèque de Theodoxia Bout: gui gnaii et son dispositif d’ouverture.
A. — Reproduction semischématique d’un oothèque supposé ouvert ; a) hémisphère
supérieur ; b) suture des deux hémisphères ; c) dispositif d’ouverture ; d) hémisphère
inférieur.
B. — Coupe de la paroi de l’oothèque perpendiculaire au plan de suture de ses
deux hémisphères mais n’intéressant pas le dispositif de l’éclosion ; a) paroi de l’oo-
thèque ; 6) membrane interne tapissant l’oothèque ; c) symphyse des deux hémisphères.
Gr. = 450.
C. — Coupe de la paroi de l’oothèque perpendiculaire au plan de suture des deux
hémisphères et passant au milieu du dispositif d’éclosion : a) paroi de l’oothèque •
b) membrane interne s’arrêtant au niveau de la petite apophyse ; c) petite apophyse ;
d) bourrelet formé par la membrane interne ; c) grande apophyse formée par le pro-
longement des deux lèvres de la suture ; /) concavité de l’apophyse ; g) membrane
interne ; h) ligne de suture des deux hémisphères. Gr. = 450.
188 —
la ponte aura l’aspect d’une petite boîte possédant un couvercle
à charnière, car la partie supérieure reste adhérente à l’inférieure.
Une membrane anhyste, secrétée au moment de la ponte, tapisse,
tout l’intérieur de l’oothéque (fig. B, b). Elle ne présente pas de
solution de continuité au niveau de cette partie de la symphyse.
Mais sur une longueur d’une soixantaine de [jl (fig. A, c) les deux
lèvres de la suture se prolongent en une apophyse interne (fig. C, e)
plus longue en son centre qu’en ses extrémités ; cette apophyse pré-
sente une face fortement , concave réalisant une véritable gouttière
dont la concavité est orientée tantôt vers le dessus et tantôt vers
le dessous de la ponte (fig. C, /).
De l’hémisphère vers laquélle est tournée cette concavité il se
détache une seconde apophyse plus petite que la première (fig. C, c),
qui en un point cependant vient presque rejoindre le sommet de
celle-ci, transformant, sur une courte longueur, la gouttière en
canal.
La ligne de suture des deux hémisphères est à ce niveau très
oblique ; et la paroi de l’oothèque est beaucoup moins compacte ;
il y a même souvent des géodes. Il existe, en somme à ce niveau,
un point de moindre résistance.
De son côté la membrane interne de l’oothèque, qui partout ailleurs
est continue, présente au niveau de la plus petite apophyse une
fente dont l’une des lèvres est juxtaposée à celle-ci et dont l’autre
forme un important bourrelet qui vient pénétrer dans le canal
décrit (fig. C, d).
Il semble qu’au moment de l’éclosion, sous l’action d’une sécré-
tion émise par des glandes pédieuses, il se produit un gonflement
de ce bourrelet, dont la distension fait éclater l’apophyse (fig. C, e),
déterminant ainsi la disjonction de la suture de l’oothèque.
(Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Rennes).
BIBLIOGRAPHIE
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1855. — Moquin-Tandon, Histoire Naturelle des Mollusques terrestres
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tébrés. — Masson. Paris.
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Journal de Conchyliologie (vol. LXXII, n° 3, p. 161-196).
1932. — Risbec, Notes sur la ponte et le développement des mollusques
Gastropodes de Nouvelle-Calédonie (Bull. Soc. zool. de France, 25 sep-
tembre 1932).
Les Aspidistrées d'Indo-Chine
PAR M. F. Gagnepain.
Le genre Aspidistra est originaire de la Chine, du Japon et des
régions tempérées des Indes orientales.
En Indo-Chine, tropicale ou subtropicale, se rencontrent quatre
espèces d’ Aspidistrées, savoir A. typica Baill. et trois espèces autres
qui, pour moi, sont autant de genres nouveaux.
Le genre Aspidistra possède comme caractères importants ;
Périanthe à 8 lobes épais, sur 2 rangs : 8 étamines, opposées aux
pièces, sessiles, sans crête ; ovaire à 4 loges, 2-6-ovulées ; style
et stigmate en forme de champignon. Inflorescence uniflore, radicale,
la fleur s’ouvrant au niveau du sol.
Bâillon a eu raison de comprendre son espèce dans le genre Aspi-
distra, car elle n’en diffère que par sa fleur 6-mère. Mais il est impos-
sible de comprendre dans le même genie les trois autres espèces qui
sont à la fois plus tropicales avec des caractères distinctifs impor-
tants. Il n’y a aucun avantage à faire des genres tellement compré-
hensifs qu’ils deviennent ainsi difficiles à préciser et à comprendre.
Si nous incorporions les quatre espèces dans le genre Aspidistra,
il faudrait l’élargir de manière illogique et le décrire ainsi : Scape
nul ou élevé ; rhizome souterrain, robuste, lisse, ou aérien, grêle
et écailleux ; périanthe à 6-8 ou 10 divisions ; étamines avec ou
sans crête, au nombre de 6-8 ou 12, formant androcée iso- ou diplos-
témone ; ovaire à 3-4 loges, 1-ovulées ou pluriovulées.
Au contraire, les quatre genres Indochinois se distingueront par-
faitement ainsi :
A) Etamines en même nombre que les pièces du périanthe.
a) Étamines sans crête :
a Périanthe à 6-8 pièces épaisses ; rhizome
robuste, lisse, souterrain ; loges plurio-
vulées 1. Aspidistra.
^ Périanthe à 6 pièces membraneuses,
largement imbriquées ; rhizome grêle,
écailleux, aérien; loges 1-ovulées . . 2. Colania.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1934.
— 190 —
b) Étamines crêtées ; périanthe à 8-10 pièces
membraneuses, étalées Anlherolophus.
B) Étamines en nombre double, sans crête ; périanthe
à 6 pièces membraneuscG, réfractées 1. Evrardiella.
2. — Colania, gen. nov.
C. tonkinensîs Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens, vix suhterraneum, gracile, 3-5 mm. diam., ramosum,
squamosum, squamis brevibus, ^aginantibus, dense imbricatis, radi-
cibus ad nodos solitariis, filiformibus. Folia 3-4 cm. remota, solitaria,
petiolata, lamina lanceolato-oblonga, apice acuminata, breoiter ad basin
inæqualiter attenuata, 1 5-20 cm. longa, 4-5 cm. lata, nervis secundariis
8 mm. remotis cum intermediis 7-S gracilibus ; venulis ultimis
trabeculisve raris ; petiolo 25 cm. et ultra longo, gracili, 2 mm. diam.,
costato. Inflorescentiæ scapus brevis, erectus, squamatus, folio haud
approximatus, 3 cm. cum flore longus, squamis circa 5, inæqualibus,
5-12 mm., infimis minoribus, omnibus scariosis, ovato-acuminatis,
flore apiccdi, 30-35 mm. explanato longo, 17-20 mm. lato. Perianthium
campanulatum, pariete crassiusculo, lobis membranaceis, tubo 2 cm.
longo ; lobis late ovatis vel semiorbicularibus, 12-15 mm. latis, laie
imbricatis, nervis 3 percursis. Stamina 6, lobis opposita, supra (5 tam.)
basin inserta, fdamento perbrevi, prope antheram dilatato ; anthera
reniformis subpeltata, 2 mm. longa, loculis parallelis. Ovarium
2 mm. longum, basi dilatatum, stylo crasso, gradatim dilatatum,
stigmate validissimo, 11 mm. lato, discoideo, jungiformi, 5-lobato,
lobis rotundatis, infra reflexis ; loculi 3, ovulis solitariis, anatropis,.
erectis, rnicropylo infero.
Tonkin : prov. de Langson, forêt humide Colani, n° 3009 de
l’herb. Pételot).
Ce genre est dédié à Colani, géologue, qui, s’intéressant à
la végétation de la colonie, a découvert la plante.
Une espèce à feuilles oblongues-loriformes, récoltée par Gaudi-
ciiAUD à Tourane, malheureusement sans fleurs sur l’échantillon,
appartient à ce genre par les caractères des racines et du rhizome.
Il serait très intéressant de la retrouver en bon état. Station :
forêts humides.
3. — Antherolophus Gagnep., n. g.
A. glandulosus Gagnep., n. sp.
Aspidistra ? glandulosa Pierre rass.
Rhizoma repens, subterraneum, radicibus fibrosis, elongatis, sæpe
bulbosis. Folia radicalia, erecta, petiolata, lamina- oblongo-lanceolata ,
191 ^
acuminato- acuta, basi inæqualiter attenuata, 15-25 cm. longa, 4-6 cm.
lata, nerais secundariis numerosissimis striata, aenulis perbreaibus,.
transaersalibus • petiolo gracili, terete, striato, 10-25 cm. longo.
Inflorescentiæ scapus squamatus, 3-6 cm. altus, rectus ; squamis 6-8,
ovatis, obtusis, scariosis, subimbricatis, 10-15 mm. longis, supremis
gradatirn majoribus ; flos apicalis, solitarius inUr squamas supremas
sessilis, globosus. 2 cm. diam., partibus anthesi patenti-radiantibus. —
Perianthium explicatum‘l'b mm. longum, lobis 8-10 æqualibus, similli-
mis, basi unguiculatis, oçato-ellipticis, 6 mm. longis, 4 latis, ungue
oaato, 5 mm. longo. Stamina 8-10, sessilia, ad medium tubi inserta,
lobis opposita ; anthera introrsa 5 mm. longa, tubo e basi usque ad
apicem connectioi perfecte adkærens , apice in laminam producta, lamina
subquadrata, apice truncato-emar ginata, 3 mm. longa lataque, concaoa,
loculis parallelis, longitudinaliter dehiscentibus. Ooarium superum,
subsessile, oix tumidum nec costatum, Stylus gradatirn dilatatus ; stigma
peltatum, fungiforme, discoideum, cum stylo 12 mm. longo, 13 mm.
diam., læoiter 5-lobo tubum claudens, inclusum ‘ loculi 4-5, dissepi-
mentis incompletis, membranaceis, ooulis 1-2, basalibus, ascendentibus,
anatropis, superpositis çel collateralibus, micropylo infero, externoque.
Bacca globosa, i locularis, ‘i-sperma, dissepimentis nullis ; semina
hemisphærica , 9 mm. longa, 7 mm. lata, erecta, tegumento 0,5 mm.
crasso, fibroso, pergameno ; albumen corneum, radicula inféra, 3 mm.
longa, directiont obliqua oel recto, ad marginem. albuminis spectans.
Laos : monts de La-khon (Harmand n° 5507 in herb. Pierre).
Le genre Antherolophus est ainsi nommé à cause de ses anthères
crêtées.
4. — - Evrardîella, nov. gen.
E. dodecandra Gagnep., n. sp.
Rhizoma horizontale, radicibus numerosis, filiformibus munitum.
Folia radicalia, basi oaginata, oagina semi-tubulosa, 15-J8 cm. longa,
rufa, striata, mox lacer oso-fimbriata ; lamina lanceolata 30-45 cm.
longa, 9-10 lata, acuminato-obtusa, basi attenuata, nerois numerosissi-
mis striata, trabeculis breoibus ; petiolus apice canaliculatus, çalde
striatus, 15-35 cm. longus. Inflorescentiæ scapus 10 cm. longus,
bracteis 3-4, scariosis, remotis, ooatis, obtusis, 10-15 mm. longis,
striatis munitus ; flos solitarius, terminalis, primum campanulatus,
tandem late apertus deinde retroversus. — Perianthium 20-25 mm.
longum ; lobis 6, ooato-acuminatis, e quarta parte infima liberis,
10 mm. latis, in sicco rufescentibus. Stamina 10-12, sessilia ad basin
perianthii inserta, ooarium circumdata ; anthera bilocularis, introrsa,
rima longitudinali dehiscens, 2 mm. longa, ouata uel elliptica, obtusa
uel apice emarginata. Ouarium sessile, superum, stylo nullo ; stigma
— 192 ^
infundibulare, 2 cm. latum, ad ovarium gradatim gradatimque atte-
nuatum, infra conspicue costulatum y loculis..., oçulis ignotis.
Annam : bois et ravins sur le bas Song Cay, près Nhatrang, 61 3
(Evrard).
Je n’ai pu étudier ni l’ovaire, ni les loges, ni les ovules de ce genre
intéressant, tellement les fleurs étaient en mauvais état. Il a été
nommé en l’honneur de M. Francis Evrard, qui l’a récolté dans le
sud de r Annam.
193 —
Les Vat^illes de Madagascar
PAR M. H. Perrier de la Bathie.
En plus de la Vanille cultivée le genre Vanilla est représenté
à Madagascar par 3 espèces endémiques aphylles et à très grandes
.fleurs. Ces plantes, dont le port singulier rappelle celui des Folotsia
ont de grosses (25-35 mm. ne diam.) tiges de couleur verte, noueuses,
charnues, plus ou moins verruqueuses et gonflées d’un suc laiteux
et irritant, des feuilles réduites à des rudiments de gaines qu’on
ne voit d’ailleurs que sur les très jeunes pousses, et de très belles
fleurs, groupées en un large corymbe, dont l’axe s’allonge beau-
coup au cours de la floraison. Ces 3 espèces ■ — ■ dont l’une, paraissant
nouvelle, sera décrite ci-après — se distinguent assez facilement
entre elles et du V. planifolia Anar. par les caractères suivants :
1. — Pétales munis sur le dos, avant l’extrémité, d’une pointe aciculaire
prolongeant la nervure médiane ; labelle adné à la colonne sur
les 4 /5 de sa hauteur ; colonne de 4 cm. de long, poilue-papilleuse
sur la face antérieure: plante cultivée, à larges feuilles...,
V. planifolia Andr,
— Pétales sans pointe aciculaire dorsale ; labelle adné à la colonne
sur le tiers ou la moitié de sa hauteur totale ; colonne plus courte
(20 mm. au plus), glabre ; plantes indigènes, aphylles 2
2. — Colonne de lé -16 mm., grêle (1 mm. 5 de large sur la face anté-
rieure) ; fleurs médiocres (sépales de 25-30 mm.) ; nervures des
pétales et du labelle, fines, presque droites. V. Decaryana sp. n.
— Colonne de 18-30 mm., plus épaisse ; fleurs beaucoup plus grandes
(sépales de 50 à 70 mm.) ; nervures des pétales et du labelle
en partie ou toutes très sinuées-ondulées 3
3. — Colonne de 18-23 mm. ; palais du labelle orné de 2 lignes de longues
papilles (poils charnus) ; nervures des pétales et du labelle
toutes très sinuées-flexueuses ; fleurs d’un blanc pur, à labelle
largement teinté de rose-carminé V. madagascariensis Rclfe
1. Il existe à Madagascar, sur la côte orientale, une quatrième espèce endémique,
feuillée celle-là, bien distincte de V. planifolia par ses tiges grêles et ses petites feuilles.
Cette plante est cultivée au Jardin Botanique de Tananarive, mais n’y a pas encore
fleuri.
2. Asclepiadacée à laquelle les colons du Sud donnent le nom suggestif de « liane-
saucisse s.
Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1934.
13
— 194 ^
— Colonise de 27-30 mm. ; labelle parsemé en dessus de longues
soies dans toute la moitié inférieure ; nervures peu flexuenses
sur les pétales et la moitié supérieure du labelle ; fleurs jaunes,
avec le palais du labelle d’un rouge-orange. V. Perripri Schltr.
Vanilla planifolia Andr,
Comme l’on sait, cette plante est largement cultivée dans les
parties chaudes et humides de la Grande-Ile, surtout à Antalaha,
sur la Côte orientale, et à Nossibe. L’espèce ne s’échappe jamais
des cultures et ne persiste pas longtemps sur les plantations aban-
données et laissées en friche. A Madagascar, ses Heurs ne sont jamais
fécondes sans l’intervention de l'Homme,
Vanilla Decaryana sp. n,
Aphylla, ramosa, caulihus crassis (25-30 mm. diam.). Racemi dense
multiflori, primum corymbif ormes, deinde elongati, bracteis crassis
acute deltoideis ca. 15-25 mm. longis, floribus V. madagascariensis
sed minoribus. Sepala late oblanceolata, subapiculata, basi cum
petalis et labello breoiter connata, posticum (25 X 8 mm.) e tertia
parte superiore basin oersus attenuatum, obtusum, ca. ib-nervium,
lateralia subfalcata postico paulo augustiora. Petala oblanceolata
(30 X 8 mm.), obtusa, ca. ïl-neroia, neri’o medio extus prominulo,
nerpis lateralibus rectis oel oix undulatis. Labellum 30-35 mm. longum,
in tertia parte inferiore ad columnam adnatum, e basi angustata in
laminam obrhomboidalem supra medium 2 cm. latam antice apiculatam
aalde dilatatum, supra carinis villosis 2 ornatum, nervis vix undulatis
ca. 17, mediis 6 simplicibus, caeteris plus minus furcatis. Columna
gracilis glabra 14-16 mm. alla, rostello latissimo (2 x 2,5 mm.)
antice apiculato. Processus stigmatiferi 1 mm. 2 iongi, ad apicem
bidentati.
Port du V. madagascariensis, mais bractées plus épaisses, fleurs
plus nombreuses, plus petites, moins brillantes, à sépales verts,
à labelle seulement teinté d’un peu de rose en dessus, à carènes
du palais s’avançant jusque près du bord antérieur, plus saillantes,
à poils plus courts et moins charnus, à lame d’ailleurs de forme très
différente. Anthère à bord antérieur bien développé, plié en visière,
arrondi en avant, à fdet plus long que large (1,5 X 1 mm.), très
épais ; staminodes très larges (2 mm.), moins crénelés sur les bords
que sur V. madagascariensis. Fruit plus petit (13 X 1 cm., sur le
sec), non parfumé. Diffère aussi du V. phalaenopsis Rchb.f. (jn
Van Houtte, Flore des Serres, XVll (1867-1868), p. 97, t. 1867-1868),
des Seychelles, par les bractées beaucoup plus grandes, les fleurs plus
petites et d’une coloration très différente (bractées de 6 mm., sépales
de 65-70 mm. et labelle rouge en dehors, jaune en dedans, sur
— 195
V. phalaenopsis) , et sans doute par bien d’autres difïérenees qu’une
comparaison des fleurs des 2 espèces, qui n’a pu être faite, pourrait
seule mettre en évidence.
Domaine du Sud-Ouest : Morondava, Grevé n° 32 !, dét. par Finet
comme V. phalaenopsis Rchb. f. ; Ambovombe, R. Decary n° 3531 !,
janvier 1925 ; Behara, à l’Rst d’Ambovombe, R. Decary n° 9313 !,
17-11-31 : Mahatomotsy, au N. d’Ambovombe, R. Decary, n^ 9503 !,
9-12-193R
Vanilla madagascariensis Rolfe, in Journ. Soc. Linn., XXXlt
(1896), p. 476.
La description de Rolfe ne permettant pas de distinguer cette
espèce des autres Vanilles aphylles, je crois utile d’ajouter ici une
description de fleurs de cette plante :
Bractées de 6-7 mm. Sépales étroitement obovales, le médian
(55-65 X 15-18 mm.) à plus grande largeur au-dessus du milieu,
atténué de ce point à la base, atténué-obtus au sommet et à 12-14 ner-
vures sinuées-flexueuses, les latéraux un peu plus courts (50-60 mm.)
et plus larges (18-22 mm.). Pétales aussi longs que le sépale médian,
mais plus larges (26-35 mm. au tiers supérieur), obtus, à 16-18 ner-
vures sinuées-flexueuses. Labelle de 40-50 mm. de long, large
de 26-30 mm. au quart supérieur, adné à la colonne sur 18-20 mm.
obscurément trilobé en avant, les lobes latéraux effacés, le
médian anguleux-subobtus, les bords ondulés mais non frangés,
à nombreuses nervures bifurquées et très sinuées-flexueuses, orné
au palais de 2 carènes portant des poils, se réunissant à la base et
s’avançant jusqu’au tiers antérieur du labelle, point où elles sont
relayées par une petite crête médiane, qui se prolonge jusqu’au
sommet du lobe médian ; intervalle entre les carènes et reste du
labelle glabres, sauf vers la base, où se trouve, entre les 2 carènes,
une grosse touffe de poils blancs ; poils des carènes longs (jusqu’à
3 mm.), pauciramifiés ou denticulés, charnus, épais, tronqués ou
obtus au sommet, difficiles à voir sur la fleur sèche, même ramollie.
Colonne de 2Ô-23 mm. ; anthère arrondie, pourvue en avant d’un
labre net, à filet ^ plus épais (1 mm. 2) que long (1 mm.) ; staminodes
beaucoup plus larges (2 mm. 3) que hauts (1 mm. 5), plus ou moins
crénelés au sommet, accompagnés en bas d’une petite dent obtuse
très nette ; rostelle en large rabat, pourvu au milieu d’une fine
carénule ; stigmates porrigés, de 2 mm. 5 de long, enroulés en cylindre
et échancrés au sommet. Fruit cylindrique, de 15-20 cm. de long.
La fleur est d’un blanc très pur, avec les deux tiers inférieurs du
labelle teintés d’un beau rose-carmin. Le fruit, même préparé comme
1. L’anthère détachée entraîne avec elle les bords de ce fdet, ce qui lui donne l’appa-
rence d’être munie en arrière d’un gros appendice bicornu.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
13.
~ 196 ^
la vanille ordinaire, n’a aucun parfum. L’espèce est très répandue
dans les bois sees du versant occidental, de Diégo-Suarez au Cap
Sainte-Marie et se rencontre parfois même sur la côte orientale.
Vanilla Perrieri Schlechter, in Fedde Repert., XXXIII (1925),
p. 114.
Cette espèce, beaucoup plus rare que la précédente et qui semble
localisée dans les bois sablonneux de l’Ambongo-Boina (Domaine
occidental), est voisine du V. Humhlotii Rchb.f., des Comores
dont elle a les grandes fleurs jaunes et rouges, mais s’en distingue
néanmoins nettement par les caractères suivants :
1° Nervures des pétales un peu ondulées-flexueuses (droites sur
V. Humhlotii) ;
2® Labelle plus mince, à bords seulement ondulés-plissés, à
nervures très sinuées-flexueuses dans la moitié inférieure, à palais
parsemé de poils seulement dans cette moitié inféiieure, à face
supérieure du limbe non papilleuse (labelle épais, à bords frangés,
couvert entièrement en dessus de grosses papilles, et de soies beau-
coup plus denses et beaucoup plus nombreuses, à nervures non
ondulées ou l’étant à peine chez V. Humhlotii) ;
3° Anthère plus petite, à support (filet) plus court et moins épais ;
staminodes à bords entiers ; rostelle plus petit (anthère plus grosse,
à filet plus long et plus épais ; staminodes à bords crénelés ; rostelle
atteignant 4x4 mm. sur V. Humhlotii) ;
4^ Colonne plus longue et plus mince ; processus stigmatiques
plus minces, bidentés au sommet (colonne de 20 mm. au plus,
plus épaisse (2 mm.) ; proc. stig. plus épais, subentiers sur V. Hum-
hlotii ) .
Les tiges, d’après les échantillons d’herbier, semblent en outre
beaucoup plus grosses chez V. Humhlotii. Je n’ai pu d’ailleurs dissé-
quer qu’une fleur en mauvais état de cette dernière espèce et il est
très probable que bien d’autres différences apparaîtront, lorsqu’on
pourra comparer les fleurs fraîches ou conservées en alcool des
deux plantes.
Les Vanilles aphylles constituent un exemple singulièrement net
d’adaptation d’un type umbrophile à la sécheresse et à la grande
lumière. Leur mode de croissance est le même que celui de l’espèce
cultivée, c’est-à-dire qu’elles ont à la fois des racines terrestres se
développant dans l’humus superficiel du sol et des racines aériennes
s’attachant au tronc et aux rameaux de l’arbre support. Leurs tiges,
1. Rchb. f., in Flora (1885), p. 378, Le type de cette espèce est Humblot n° 413 !,
forêt de Combani, Grande Comore.
— 197
grosses, ramifiées, aqueuses et toujours vertes, sont articulées et
chaque articulation porte un rudiment de gaine, si promptement
caduc qu’on ne peut l’observer que sur les très jeunes pousses, et
une racine-crampon, parfois très longue, étroitement fixée sur
l’écorce de l’hôte. Ces tiges parviennent ainsi jusqu’au sommet des
arbres ou des arbustes puis pendent plus ou moins et ce sont ces
extrémités pendantes qui, lorsqu’elles sont exposées à la lumière,
portent les inflorescences. Aussi leurs fleurs sont-elles infiniment plus
brillantes que celles de la Vanille cultivée.
Ces fleurs durent peu, se ferment chaque soir, et se fanent ordi-
nairement, fécondées ou non, deux jours après l’éclosion, mais elles
se succèdent par contre pendant de longs mois sur la même inflo-
rescence, qui peut porter successivement jusqu’à 30 ou 40 fleurs.
Rarement fécondées ^ dans l’état de nature, bien qu’assidûment
visitées par les oiseaux-mouches malgaches (Nectarinia), ce qu’ex-
pliquent en partie leur fermeture nocturne et la rigidité de leur large
rostelle, elles sont en général très belles et très brillantes, surtout
celles des V, madagascariensis, Perrieri et Humhlotii. Pour la
beauté de leurs fleurs, leur abondance et la durée de leur floraison
ces plantes mériteraient donc d’être cultivées. Cette culture, d’ailleurs
facile, car leurs boutures repoussent très aisément, même plusieurs
mois après avoir été séparées de la plante-mère, pourrait même
avoir un intérêt d’ordre plus pratique. En effet, si les fruits des
Vanilles aphylles sont sans parfum, il serait peut-être par contre
possible d’obtenir de ces plantes, par hybridation avec l’espèce
cultivée, des formes à gousse parfumée, qui pourraient être alors
cultivées sous les climats les plus secs et sur les lieux les plus arides.
1. Les arbres et arbustes qui portent les Vanilles aphylles appartiennent à des
espèces très variées. Comme pour tous les épiphytes, ce sont les caractères physiques
de l’écorce et du feuillage qui déterminent le choix du support. Là comme ailleurs,
il n’y a uas réellement association, dans le sens propre du mot, mais seulement pré-
férence pour une station déterminée.
2. Environ 10/0 des fleurs de V . madagascariensis sont fécondes dans les conditions
naturelles. Pour observer les fruits des espèces aphylles, j’ai parfois été obligé d’en
féconder les fleurs artificiellement.
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie
PAR M. A. Guillaumin.
LXII. — Plantes de collecteurs divers.
Pittosporum gracile Panch. ex Brong. et Gris. — (Balansa 1499),
Ouroué (Balansa, 3624).
P. Simsonii Montr. — Mont-Koghi (Balansa 2493), Mont-Mi
(Balansa 1160).
P. suherosum Panch. ex Brong. et Gris. — • Nouméa, Ferme modèle
(Balansa 289).
P. sylvaticum Guillaum. — Ferme modèle (Balansa 288).
Elæocarpus yateensis Guillaum. — Ferme modèle (Balansa 406),
au-dessus de Koé (Balansa 1308).
ArtocUanthus Deplanchei Hochr. — • Sans localité (Muellcr 65).
A. sanguineum Baill. — - Sans localité (Vcdel), Ferme modèle
(Balansa 307), Kouenthio (Brousmiche 391), Garai (Lecard).
Phaseolus adenanlhus G. F. Mey. — Sans localité (Pancher),
Garai (Lecard).
P. luleus Bl. — ■ Sans localité (Pancher, Deplanche 543), ilôt
Manière, Balansa 2473).
P. Mungo L. — Canala (Yieill. 407), Balade (Vieillard 379").
Kugenia aphtosa Vieill. — ■ Mont-Koghi (Brousmiche 640), (Ba-
lansa 88).
E. Brakenridgei A. Gray. — Port hoisé (Deplanche 365).
E. pauper Guillaum. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 38, 274),
Tonghoué (Broumische), Tchiaor (Balansa 3267), Bourail (Balansa
1514 a).
Leucopogon coryphilus Guillaum. — Nouvelle-Calédonie (De-
planche 364), Yaté (Vieillard 835), Mont-Koghi (Pancher). —
Fruit de 5 mm. de diamètre.
Garnieria spathulæfolia Brong. et Gris. — Saint-Louis, Mont-Dore,
Thio, (Broumische 530).
Kermadecîa leptophylla Guillaumin sp. nov.
Arhor 10-15 AI. alla, ramis validis ; junioribus ruhiginose pul-
verulentis foliis oi’ato-lanceolatis (usque ad 18 cm. X 7 cm.), hasi
Bulletin du Muséum, 2° s., t. VI, n“ 2, 1934.
~ 199 —
cuneatis apice obtusissimis, integris, chcrtaceis, integris, glaberrimis,
Costa in utraque pagina prominente, nerois circa 8-jugis, tenuibus,
in utraque pagina prominulis, çenis tenuibus, laxe reticulatis, pro-
minulis, petiolo 1-3 cm. longo, basi tumido, Inflorescentiæ racemosse,
usque ad 25 cm. longæ, in ligno oetere, rachi gracile, rubiginose
puberulo, pedunculis furcatis, gracilibus, 0,5 cm. longis, pedicellis
æquilongis medio bractea fîliformi, caduce, munitis, 2-nis, floribus
gracilibus, 2-5 cm. longis, perigonii segmentis anguste linearibus,
apice anguste ooatis, vix dilatatis. Infrutescentiæ oalidæ, cicotricibus
pedunculorum arbortioorum delapsorum oalde notatæ, pedunculo oalido,
1 cm. vix excedente, fructibus magnis (5,5 cm. X 4,5 cm. X 2 cm.)
lateraliter çalde compressis, basi rotundatis, apice apiculatis, nigris,
exocarpio coriaceo, 5 mm. crasso, endocarpio lignoso, 4 mm. crasso.
Forêts au Nord de la Conception, vers 1.000 mètres d’altitude
(Balansa 2294) en fleurs ; (Balansa 2844 bis) en fruits. — Très
distinct par ses feuilles.
K. neurophylla Guillaum. — ■ A l’Ouest de Messioncoué, près de
Port -Bouquet (Balansa 2325), bords de la Fouanboui, à 6 km. au-des-
sus de son embouchure (Balansa 1853).
Rhopala Rousselii Vieil. — ■ Canala (2293).
Knightia üeplanchei Brong. et Gris. — Nouvelle-Calédonie (Bau-
douin 521, Pancher 423), Yahoué (Brousmiche).
K. strobilina R. Br. — ■ Canala (Balansa 2292), Table Unio (Lecard).
Scirpus maritimus L. — • Nouméa (Thiébaut 40), Mont-Mou
(Thiébaut 131, Deplanche), île des Pins (Deplanche 116).
S. littoralis Schrad. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 68, 313 et
sans N°, Deplanche 102), Nouméa (Balansa 876), Gatope (Vieillard
3334), île Mouac (Balansa 3091).
S. mucronatus L. — ■ Nouvelle-Calédonie (Deplanche 101, Lecard),
Dornbéa (Cribs 893), La Conception (Balansa 1929), Balade (Vieil-
lard 1451), Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 62, 315).
Lophoschænus arundinaceus Stapf. — ■ Plaine des Lacs (Brous-
miche), près de Koé (Balansa 871), près de Port Bouquet (Balansa
1851), Canala (Balansa 1915), Canala (Balansa 1852), Canala (Pan-
cher 169, Mac Gillivray 22, Balansa 1952), Tiaré (Pancher 170,
Vieillard 1417), près de Kouenthio (Brousmiche), Balade (Vieillard
1416, 1423), Pourne (Deplanche, Vieillard 542), Coitchilou près
Çratope (Vieillard 3329), Azareux [Bourail] (Cribs 871), Uaraï
(Lecard), île des Pins (Deplanche 96 bis, Germain).
L. chamædendrcn Guillaum. sp. nov.
H'erba 60 cm. alta, rigida, caulescens, caule ad 12 cm. alto, 2-3 cm.
crasso, usque ad iO-ramoso, foliorum delapsorum vaginibus dense
obtecto, foliis rosulatis, 3-5, ms, usque ad 15 cm. longis, 4 mm. latis,
— 200 —
linearihus, rigidis, margine scabris, apice obtusis, in pagina articu-
latis, rapide caducis, vaginis rufro-nigrescentibus, récurais, culmus
50 cm. longus, compressas, levis, sub panicula bracteis foliaceis,
oaginis ad 2 cm. longis, rufescentibus, ore truncatis glabrisque, lami-
nibus 4 cm. longis munitus, panicula bracteis caulinis similibus
sed a basi ad apicem minoribus, ramis canaliculatis, marginibus
scabridis, pedicellis J -1,5 mm. longis, marginibus scabridis, spiculis
2 mm. longis, castaneis, glumis 4, dorso apicem oersus carinatis
rugosisque, fuscis, inferioribus minoribus, ooatis, apice longe cuspi-
datis, superioribus majoribus ; flos supremus § , secundus a^, glu-
mam secundam hyalinam ferens, starninum filamentis linearibus,
setis 5-6, fîliformibus, sparse plumosis, filamenta æquantibus, ooario
oooideo, stylo basi dilatato, filamentis æquilongis.
Point culminant de la route de Couaoua à Canala, vers 900 m.
(Balansa 1950). — • Evidemment voisin de L. fragilis Daniker.
L. fragilis Daniker. — Plaine au Nord de la Baie de Prony
(Balansa 671).
L. stagnalis Daniker. — Plaine des Lacs (Balansa 3072).
L. xyridioides Guillaumin nom. nov. == Schoenus xyridioides
Daniker. Spiculæ adultæ glumis 6-7, hyalinibus, setæ basi tantum
persistentes, glumis ultimis florigeris, flos supremus § , secundus o^,
setis 6-7 fere usque ad apicem plumosis, starninum filamentis setis
æquilongis, antheribus , ooario ovato, stylo basi incrassato,
apice 3-fido, filamentis æquilengo. — Dombca (Pancher 649), Plaine
des Lacs (Balansa 3073), Grande plaine au nord de la Baie de Prony
(Balansa 692).
Schœnus breoijoliurn R. Br. — Plaine au nord de la Baie de Prony
(Balansa 700). — C’est à cette es})èce i[u’il faut rapporter les échan-
tillons Le Rat (618, 1109 ^) et non au S. fascicularis Nees qui n’exis-
terait pas en Nouvelle-Calédonie.
S. juoensis C. B. Clarke. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 422),
Plaine d’Yaté (Balansa 690), Messioncoué (Balansa 1941), M’bée
(Vieillard 1414).
S. neo-caledonicus C. B. Clarke. — Nouvelle-Calédonie (Deplanche
239), au nord de Saint-Louis (Balansa 874) entre Païta et Koé-
tempoé (Brousmiche), Baie du Sud, La Coulée, Yaté (d’après Brous-
miche), embouchure du Thio (Balansa 3575), entre Couaoua et
Canala (Balansa 1948), Canala (Deplanche 118, Pancher, Vieillard
3325), Balade (Vieillard 1415).
S. Tendo Ilook. f. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 61,318,
Vieillard 1422, Deplanche 96,242, Lecard), Messioncoué (Balansa
1942), Canala (Vieillard 1413, Thiébaut).
Lepidosperma perteres C. B. Clarke. — ■ Nouméa (Cribs 879), île
des Pins (Pancher 319).
Cladium articulatum R. Br. — ■ Nouvelle-Calédonie (Pancher 528,
— 201 —
Deplanche 243), bords de la Kouétou-Kouéta, près de Nouméa
(Balansa 875).
C. Deplanchei C. B. Clarke. — • Nouvelle-Calédonie (Pancher 295
411, 411 bis, 429, Germain, Deplanche 108, Raoul), Nouméa (Mac
Gilliwray 11), Mont-Dore (Vieillard 1425), bords de la rivière de
Boulari (Brousmiche), bords de la Couvélée près Koé (Balansa 873),
Néaria (Cribbs 1230), Messioncoué (Balansa 1947), Mont-Humboldt
(Balansa 1946), Wagap, Canala, Cap Tonnerre (Vieillard 1426)
Balade (Lahaie, 1472-898), Nouvelle-Calédonie, et île des Pins
(Deplanche 108 D, Pancher 411 bis), île des Pins (Germain).
C. glomeratum R. Br. - — ■ Nouvelle-Calédonie (Pancher, Vieillard
1428, Deplanche 104,) Prony (Balansa 699), plaine de Nécoué près
de la haie Lehris (Balansa 1928), Messioncoué (Balansa 1928 a),
Balade (Vieillard 1427), Uaraï (Lecard), île des Pins (Pancher 309,
425).
C. jamaicense Crantz. — Nouméa (Balansa 881), Balade (Vieillard
1442), île des Pins (Germain).
C. junceum R. Br. - — ■ Nouvelle-Calédonie (Montrouzier, Pancher
306, 426, Deplanche 103), près de Koé (Balansa 872), Baie de Boulari
(Brousmiche), Messioncoué (Balansa 1944), Plaine de Nécoué
(Balansa 319).
Gahnia psittacorum Lahill. • — ■ Nouvelle-Calédonie (Vieillard 316,
Deplanche 100, 130), au N.-E. de Saint-Louis (Balansa 1477),
Messioncoué (Balansa 1938), Canala (Pancher), Balade (Vieillard
1418, 1419), Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 320), île
des Pins (Pancher, Germain).
Scleria hebecarpa Nees. — Nouvelle-Calédonie (Vieillard 497,
Pancher 431, Deplanche 95, Germain, Lecard), Balade (Vieillard
146), plaine de Nécoué près de la baie Lebris (Balansa 1937), île
des Pins (Pancher 431).
S. margaritacea Willd. — • Nouvelle-Calédonie (Pancher 497),
Kouen Thio (Brousmiche), Balade (Vieillard 1459, 1462).
S. neo-caledonica Rendle. ■ — Nouvelle-Calédonie (Baudouin 729),
Dombéa (Cribs 821, Brousmiche), Nouméa (Balansa 697, Germain),
bords du Dothio (Balansa 3572), Kouenthio (Brousmiche), au sud
de la Tahle CJnio (Balansa 1936), Néaria (Cribs 821), Canala (Vieil-
lard 3337, Deplanche 117), Balade (Vieillard 1458), Nouvelle-Calé-
donie et île des Pins (Pancher, Deplanche 117 bis), île des Pins
(Germain).
Rendle ( Journ. Linn. Soc., Bot. XLV, p. 262) dit que le disque
est cupuliforme à hords entiers, toutes les plantes que j’ai rappor-
tées à cette espèce ont un disque à 3 lobes arrondis mais celui-ci
est membraneux, mince et assez fragile.
C’est aussi à cette espèce et non au S. lithosperma qu’appartient
l’échantillon Yaté (Sarasin 614).
— 202 —
S. zeylanica Poir. var. tuherculata E. G. Camus. — Kourou (Cribs
1235).
Les cinq espèces existant en Nouvelle-Calédonie peuvent se
distinguer ainsi :
A) Inflorescence en paniculc lâches, pyramidales.
a) Nucule globuleux, blanc jaunâtre, finement velu à réticu-
lations peu marquées, noji rostre, disque à lobes épais,
lancéolés S. hehecarpa
b) Nucule ovoïde, blanc, glabre, lisse, non rostré, disque à lobes
épais, lancéolés S. margaritacea
B) Inflorescence en panicules condensées, courtes, corymbif ormes.
a) Nucule seulement apiculé, glabre
a) Nucule bleuâtre, ovoïde, lisse, disque indistinct en
cupule
(i) Nucule blanc, globuleux, tubcrculé, disque à lobes
épais, courts, tronqués S. zeylanica v.
h) Nucule rostré, dz velu à poils bruns en pinceaux, zt réticulé,
disque à lobes minces, bien développés, arrondis, fragiles.
S. neo-caledonica
Pycrèus polystachys Beauv. — Nouvelle-Calédonie (Pancher,
Deplanche 112, Germain), Dombéa (Brousmiche), Pont des Fran-
çais (Balansa 703), Balade (Vieillard 1431), île Pins (Balansa 3098).
Mariscus ferax C. B. Clarke. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 63
et sans N®, Vieillard 1434), Nouméa (Thiébaut 34), La Conception
(Balansa 1934), Païta et Koétempoé (Brousmiche), Bacouje (Cribs
877).
M. pennatus Schinz et Guillaum. — - Nouvelle-Calédonie (Deplanche
98, Baudouin 228, Germain), Dombéa (Cribs 878), Balade (Vieillard
1434, 1435), île des Pins (Balansa 3097).
M. umhellatus Vahl. ■ — ■ Nouvelle-Calédonie (Pancher 428, De-
planche 114, 300, de Pompéry), Nouméa (Germain), Dombéa (Cribs
864), Païta et Koétempoé (Brousmiche), Balade (Vieillard), Bourail
(Balansa 879), île des Pins (Deplanche 114).
Cyperus difformis L. — Nouvelle-Calédonie (Montrouzier, Védel),
Gatope (Vieillard 1438), Balade (Vieillard 1437), Nouvelle-Calé-
donie et île des Pins (Pancher 418, Deplanche 113).
C. enervis R. Br. — Bourail (Balansa 870).
C. gracilis R. Br. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 423), Canala
(Montrouzier, Pancher 301), Gatope (Vieillard 3331), Néaria (Cribs
1196).
Killingia monocephala Rottb. — Bords de la Tamoa (Brousmiché),
Cariala (Balansa 1953), Mamaré dans la vallée supérieure du Dothio
(Balansa 3578).
— 203 —
Lepironia mucronata L. C. Rich. — Mont-Dore (Vieillard 1420)^
Chaîne centrale (Lecard), plaine du Dothio (Balansa 3577), baie
de Couaoua (Balansa 1922).
Rhynchospora aurea Vahl. — Saint-Louis (Savès), Nouvelle-
Calédonie et île des Pins (Deplanche 97), île des Pins (Pancher).
* Heleocharis capitata R. Br. ■ — ■ Balade (Vieillard 1457).
H. dulcis Trin. = H. plantaginea R. Br. = H. austro-caledonica
Vieill.-baie Banaré (Balansa 3092), île Mouac (Balansa 3093).
H. esculenta Vieill. - — Plaine de Méa, dans la haute vallée de la
Couaoua (Balansa 1940), Diahot (Vieillard 1454), Tchiaor (Balansa
3094).
Les trois espèces peuvent se distinguer ainsi :
A) Petite plante à épis ovoïdes, achène lisse E. capitata
B) Plante de 40 cm. au moins à épis cylindriques
a) à achène lisse E. dulcis
h) à achène tessellé en rangées longitudinales... E. esculenta
Fimhristylis diphyllaN SihX. var. pluristriata C. B. Clarke. — Yahoué
(Cribs 881).
Ahildgaardia monostachya Vahl. — Nouvelle-Calédonie (Mont-
rouzier, Deplanche 124, Pancher 416), Nouméa (Balansa 702,
Brousmiche), vallée de l’Io (Balansa 2393), Balade (Vieillard 1429),
Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 307, Deplanche 111),
île des Pins (Germain). — Je ne trouve aucune différence avec la
plante distribuée sous le nom inédit de Fimhristylis pacifie Palla.
* Paspalum paniculatum L. — - Prony (Balansa 2186), La Couvelée
(Balansa 2263).
Libocedrus austro-caledonicus Brong. et Gris. — Mont-Koghi
(Brousmiche 696), Mont-Mou (de Pompéry).
Agathis lanceolata Warh. — Sud de la Nouvelle-Calédonie (Raoul),
baie du Sud (Brousmiche).
Podocarpus minor Parlât. — Wagap ? (Vieillard 3264).
Dacrydium Balansæ Brong. et Gris. — Sud de la Nouvelle-Calé*
donie (Raoul), presqu’île de Bogota (Brousmiche).
D. taxoides Brong. et Gris — Au-dessus de Koé., (Balansa 184).
Callitropsis araucarioides Compton. — A l’Ouest d’Ounia (Balansa
3038), île des Pins (Jeanneney). — C’est aussi à cette espèce qu’il
faut rapporter les échantillons : Nouvelle-Calédonie (Deplanche 168),.
Yaté (Vieillard 1274).
Le Gérant,
R. Taveneau.
abbevillt:. — imprimerie f. paillart.
12-4-34.
SOMMAIRE
Communications :
Pages
Actes administrât ij s 165
M“® Phisalix. Action du venin d’Abeilies sur les Reptiles et leur résistance
à ce venin 166
Mme Phisalix et E. Houdemer. Contribution à la faune venimeuse du
Tonkin 171
G. Ranson. Révision de la collection des Méduses du Muséum National
d’Histoire Naturelle. V 177
Mme Pbuvot-Fol. Sur le nom de genre Fritillaria H. Fol 184
E. J. Roger. Morphologie de l’oothéque et processus d’éclosion chez
Theodoxia Mollusques Gastropodes prosobranches) [Fig.] 186
F. Gagnepain. Les Aspidistrées d’Indo-Chine 189
H. Perrier de la Bathie. Les Vanilles de Madagascar 193
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie 198
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2 Série. — Tome VI
REUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
]\° 3. — Avril 1934.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
ZZZUZZIZ: PARIS-V®
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
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PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
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BULLETIN
D U
MUSKUM NATIONAL Ü’HISTOIIIE NATURELLE
BULLETIN
nu
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2 Série. — Tome VI
REUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1934
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A RIS- V
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1934. — N“ 3.
283-= RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
26 AVRIL 1934.
PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
OUVRAGES OFFERTS
M. A. Billard ; Les Hydroïdes des Golfes de Suez et d’Akaba. (Mém.
de V Inst. d’Egypte, XXI, 1933) ; Hydroïdes de Mauritanie (Bull. Mus.
sér., III, 1931).
M. R. Bourret : Notes Iierpélologiques sur l’Indochine française.
I. Ophidiens de Chapa (Bull, génér. de l’insir. publique de l’Indochine,
n° 7, 1931).
Revue française d’Entomologie, publiée sous la direction de R. Jean-
NEL, I, fasc. 1, 1934.
Flore générale de l’Indochine, publiée sous la direction de MM. H. Le-
comte et H. Humbert, VI, fasc. 5, 1934.
ERRATUM
Bulletin du Muséum, 1934, p. 5, ligne 5 au lieu de : « Chaire d’ Ethno-
logie des animaux sauvages », lire : chaire d’Ethologie des animaux sau-
vages.
COMMUNICATIONS
Troisième note préliminaire sur u organisât ion
DU PIED DES Éléphants'^
PAR M. Henri Neuville.
Le Præpollex et le Præhallux
Dans toutes les régions de leur corps, les Eléphants présentent
des particularités qui ont depuis longtemps fixé l’attention. Bien
que l’organisation de leurs membres et même leur démarche aient
été comparées à celles de l’Homme, la structure de leurs pieds offre,
elle aussi, des caractères fort originaux, sur certains desquels j’ai
précédemment insisté.
L’un des plus spéciaux, — ■ et des plus discutés dans l’énorme
bibliographie éléphantine, — est celui qui résulte de la présence
d’une formation rappelant un sixième doigt, mise en évidence, il y a
plus de deux siècles, par l’anatomiste anglais Blair. Le sujet qu’il
avait étudié (probablement un Eléphant d’Asie, d’après l’une des
figures accompagnant son Mémoire) possédait, écrivait -il, six méta-
carpiens, correspondant à six doigts ; celui qu’il considérait comme
le supplémentaire était composé d’un premier os mesurant 2 pouces
de long et 4 1/2 de circonférence ; cet os était le plus gros à sa partie
supérieure et allait en diminuant jusqu’à son extrémité inférieure,
où il s’articulaif , ajoutait Blair, avec un très petit os. De même,
le métatarse eût comporté six rayons correspondant à six doigts.
Le squelette monté représenté par Blair était pourvu, conformé-
ment à ces descriptions, de mains et de pieds hexadactyles ; l’une
de ses figures de détail corrobore cette disposition, tandis qu’une
autre n’indique que cinq doigts, très irréguliers. Ces observations
de Blair comportaient quelques erreurs de description et surtout
d’iconographie qui les firent injustement sous-estimer dans la suite.
1. Voir Première noie préliminaire dans ce Bulletin, 1927, N° 1, et Deuxième note..
Ibid. 1933, n« 1.
Bulletin du Muséum, 2® s., t VI, n“ 3, 1934.
— 211 —
Perrault, décrivant à peu de temps de là un Éléphant « du
Congo », ne mentionna rien de semblable, mais ouvrit, sur la cons-
titution de la charpente osseuse des pieds des Éléphants et les dis-
positions de leurs ongles, des discussions déjà amorcées par Aris-
tote et qui ne sont pas encore closes. Il n’attribuait que deux
phalanges à chaque doigt, ce qui lui fut reproché ; or il me semble
bien avéré que les phalanges dites unguéales (auxquelles pour
l’Éléphant, ce qualificatif ne peut être attribué que par analogie)
sont souvent si réduites ici qu’elles peuvent échapper à un anato-
miste ne les recherchant pas systématiquement ; je les crois parfois
même inexistantes. Blainville, observateur aussi avisé qu’impar-
tial, releva que sur le sujet décrit par Perrault il y avait peut-
être eu destruction des phalanges unguéales par « une sorte de mala-
die », les secondes phalanges elles-mêmes étant « à moitié cariées ou
détruites, si ce n’est celle du pouce ». En réalité, il ne paraît pas
s’agir là de lésions vraiment pathogènes, mais d’une imperfection
de l’ossification laissant disparaître progressivement la troisième
phalange des Éléphants actuels.
Ce fut surtout Camper qui reprit, sur un Éléphant de Ceylan,
l’examen des faits que Blair eut l’incontestable mérite de découvrir
et sur lesquels des observations multipliées pouvaient seules faire
la lumière. Camper compléta, en les corrigeant où besoin en était,
les descriptions de Blair et de Perrault. « Le métacarpe, écrit-
il, ne comprend que cinq os, mais celui du pouce est muni d’un
osselet surnuméraire dont aucun auteur n’a fait mention. Il tient
au trapèze par des ligaments... C’est sans doute celui que Blair
a pris pour un sixième doigt, mais il ne forme au contraire qu’un
support de plus, qui aide à soutenir le poids du corps de l’Éléphant
et semble unique dans ce quadrupède ». Une bonne figure appuie
cette description. Camper ne mentionne pas ce en quoi le membre
postérieur peut, à cet égard, ressembler au membre antérieur ou
en différer ; il n’y indique pas de formation rappelant le sixième
doigt.
Les auteurs récents qui ont étudié le carpe et le tarse des Éléphants
se sont tous plus ou moins étendus sur ces formations, maintenant,
et depuis longtemps déjà, intégrées à ce que l’on nomme le præ-
pollex et le præhallux. C’est ce à quoi je vais consacrer les lignes
suivantes.
» ♦
L’attention fut attirée par K. Bardeleben, en 1885, sur des for-
mations osseuses ou cartilagineuses situées au bord interne du
carpe et du tarse des Mammifères ; elles étaient jusqu’alors passées
sous silence ou brièvement considérées comme sésamoïdes se ratta-
chant au radius ou au tibia. Bardeleben les observa dans tous les
212
ordres de Mammifères ayant cinq doigts fonctionnels. Constatant
également que presque tous les Mammifères ont aussi, du côté
externe de la main et du pied, des formations assez particulières,
— ■ qui sont, pour celle-là, le pisiforme, et, pour celui-ci, la tubérosité
du calcanéum, — - il estima que toutes ces pièces représentent des
vestiges de doigts et que les traces de deux rayons, l’un interne,
l’autre externe, s’ajoutent ainsi aux cinq rayons digitaux typiques.
Modifiant donc, pour les Vertébrés supérieurs, la conception penta-
dactyle, il admit que certains de leurs cas d’hyperdactylie sont des
faits ataviques plutôt que des anomalies. L’aboutissant de tout
cela était une théorie d’heptadactylisme. Aux rudiments digitaux
situés en avant du premier doigt, Bardeleben donnait, pour la
main, le nom de præpollex, et, pour le pied, celui de præhallux. Le
septième doigt, dont le pisiforme ou le tubérosité du calcanéum
étaient considérés comme les représentants, reçut, dans la suite,
le nom de postminimus.
Peu de temps après que Bardeleben ait soulevé ces questions,
Pfitzner (1887) examina comment elles se posent pour les Elé-
phants. Sur un jeune Eléphant d’Afrique (dont la hauteur aux
épaules n’était que de 1 m. 35), il trouva un præpollex entièrement
cartilagineux, atteignant, du côté proximal, une saillie basale du
premier métacarpien dirigée vers l’arrière, et se terminant, disait*
il, au niveau de la sole. Il observa de même un præhallux, égale-
ment cartilagineux, s’étendant du scaphoïde (naviculaire ou central)
jusqu’à la sole ; il précisait que ce præhallux était uni au reste du
squelette pédieux par un tissu conjonctif compact et n’avait aucun
contact direct avec ce squelette. Le même anatomiste relevait enfin,
daos l’aspect du pisiforme, un caractère nettement analogue à celui
d’une pièce digitale.
Discutant la communication dans laquelle Pfitzner présentait
ces résultats et quelques autres de même ordre, Bardeleben émit
l’hypothèse que certains Mammifères posséderaient peut-être les
traces d’un huitième rayon digital. Dans la suite, ces diverses consi-
dérations furent très largement développées et suscitèrent de nom-
breuses et importantes recherches.
Me bornant ici au cas des Eléphants, et devant même, sur ce
terrain déjà si limité, me restreindre à l’extrême, je remémorerai
que la mention faite par Blair (voy. ci-dessus) de six « doigts »,
mérite, une fois bien éclaircie, d’être dûment enregistrée. Tenu
par la nécessité d’être bref, je ferai simplement état, quant aux
données qui suivirent, des détails et des figures fournis il y a quel-
ques années, par Eales, qui, sur un fœtus d’Éléphant d’Afrique,
observa un præpollex placé « le long du trapèze et du premier méta-
carpien », et un grand præhallux cartilagineux, « articulé avec le
premier cunéiforme et le premier métatarsien. »
— 213 —
Je vais tenter d’éclaircir cette question des traces « d’heptadac-
tylie » présentées par les Éléphants, à l’aide de quelques renseigne-
ments nouveaux, appuyés de figures détaillées qui manquaient
jusqu’ici. Je décrirai plus particulièrement le præpollex et le præ-
hallux d’après deux Éléphants d’Asie qui étaient tous deux des
femelles adultes.
♦ 4
Fig. 1, — Elephas indiens L., 5 adulte. Premier rayon digital du pied antérieur droit.
T, trapèze ; I premier métacarpien ; p, phalange du premier doigt ; s, son sésamoïde ;
P, præpollex, rabattu latéralement de façon à montrer sa facette articulaire a. Envi-
ron 1/2 gr. nat.
La figure 1 représente le premier rayon digital (celui du pouce),
avec ses pièces accessoires, du pied antérieur droit de l’un de ces
Éléphants d’Asie. J’ai surveillé de très près la préparation de cette
pièce, — dont je donnerai dans la suite des figures complémentaires,
- 214 —
— et puis certifier rauthenticité des rapports entre les cinq pièces
composant cette figure 1. A la partie supérieure de celle-ci se trouve
Fig. 2. — Elephas indicus L., 9 adulte. Premier rayon digital du pied postérieur
droit. 1, premier cunéiforme ; I, osselet unique du pouce ; P, præliallux, avec ses prin-
cipaux centres d’ossification marqués par des astérisques. Env. 3/4 gr. nat.
le trapèze, T ; au-dessous vient le premier métacarpien, I, puis la
phalange du pouce, p, avec son sésamoïde, s, ce dernier rabattu de
façon à se montrer par sa face articulaire. Le præpollex est repré-
— 215
sente en P, rabattu, lui aussi, de façon à montrer la facette articulaire,
a, par laquelle il se juxtapose à une tubérosité supérieure du premier
métacarpien, dirigée vers barrière et bien visible sur cette figure.
Le seul contact étroit de ce præpollex a lieu avec cette partie sail-
lante du premier métacarpien ; il n’a avec le trapèze, sur la pièce
Fig. 3. — Coupe transversale, faite au niveau du pouce et du præhallux, dans le
pied postérieur gauche du sujet ayant fourni la figure 2. T, téguments ; I, osselet du
pouce ; P, præhallux ; remarquer la structure mi-cartilagineuse, en avant, et mi-
osseuse, en arrière, de celui-ci. Env. 9/10 gr. nat.
ici reproduite, de même que sur les autres, m’a-t-il semblé, qu’un
rapport de voisinage très proche. J’ajouterai que le præpollex m’a
toujours paru entièrement cartilagineux au pied antérieur des
Eléphants. Celui qui est ici figuré mesure 125 mm. de long sur 42 de
largeur maxima et 20 d’épaisseur maxima.
La fig. 2 représente le premier rayon digital du pied postérieur
droit d’un autre Éléphant d’Asie : j’ai préféré, sur cette pièce, main-
tenir les diverses parties dans leurs connexions naturelles, celles-ci
— 216 —
étant plus différentes encore que pour la pièce précédente de celles
qui leur furent assignées jusqu’ici (voir ci-dessus). Les trois seules
parties visibles sur cette figure sont le premier cunéiforme, 1, l’osselet
unique du pouce I, et le præhallux, P. 11 est net que celui-ci ne
s’articule qu’avec l’osselet I. auquel, plutôt encore, il s’accole sur
Fig. 4. — Pisiforme droit du sujet ayant fourni la figure 1, vu par sa face interne.
Env. 9/10 gr. nal,
toute la face postérieure de ce dernier ; il ne touche même pas le
premier cunéiforme, c{ui, suivant une disposition banale, ressemble
tout à fait à un métatarsien, mais au delà duquel le pouce n’est
formé que d’un unique article. Le præhallux ici figuré mesure
12 cm. de long, sur 3 de large et 2 cm. 5 d’épaisseur Foncièrement
1. Je dois préciser que pour mieux faire ressortir les détails de structure ci-dessous
mentionnés (présence de nodules osseux dans le cartilage), j’ai conservé cette pièce
dans l’alcool à 95° ; celui-ci amis les parties osseuses en évidence, par contraction de
l’ensemble cartilagineux. Il s’en est suivi une rétraction générale diminuant un peu
les dimensions primitives. Mais les mesures relevées l’ont été avant cette rétraction.
217 —
cartilagineux, il présente des nodules osseux, épars, à la répartition
desquels il me semble ne pouvoir s’appliquer aucune loi morpho-
génétique tendant à la constitution d’un rayon digital ; ces nodules
sont Indiqués, sur la fig. 2, par des astérisques. Sur la pièce repré-
sentée, cette ossification est plus étendue aux deux extrémités du
præhallux et ne comporte, dans ses autres régions, que de très petits
îlots. Les nodules ainsi formés sont très irréguliers : pour leur chercher
des termes de comparaison, il faudrait se reporter à des ossifications
pathologiques. D’un sujet à un autre, ils sont très différents, et ils
le sont même d’un pied à l’autre sur un même sujet. Sur le pied
gauche de celui qui m’a fourni la fig. 2, une coupe transversale,,
passant à travers l’osselet du pouce et le milieu du præhallux
(fig. 3), montre que celui-ci y est cartilagineux, à ce niveau, dans sa
partie antérieure, et osseux dans l’autre moitié ; il en va tout
autrement pour le pied droit.
.Je n’entrerai pas, pour le moment, dans l’examen des autres
rapports du præpollex et du præhallux, ni dans celui des interpré-
tations auxquelles ils peuvent donner lieu. Y reconnaître des doigta
est incontestablement très hardi, et c’est en vain que l’on cherche
à trouver dans la classe des Mammifères, actuels ou éteints, parmi
toutes les formations considérées comme rattachahles à celles dont
il s’agit, des traces prouvant qu’elles sont ou furent réellement des
doigts. L’observation faite par Bardeleben sur un Vertébré fossile
de position zoologique très douteuse, le Theriodesmus phylarchus
de Seeley, ne permet à cet égard que des appréciations fort limitées.
Pour le postminimus, la question se pose de façon peut-être
encore plus dubitative. Le pisiforme des Eléphants (je reste ici sur
ce qui a trait à ces animaux) ressemble fort à une phalange (fig. 4) ;
il doit en tout cas jouer un rôle comparable à celui du præpollex
dont il est grossièrement symétrique, et sa parfaite ossification
contraste avec le caractère simplement cartilagineux de ce dernier.
Il est certain, je crois, que toutes ces formations ont un rôle adjuvant
de celui des doigts. Mais il est bien risqué, malgré tous les argu-
ments empruntés aux Vertébrés les plus divers, de dépasser cette
conception en restant sur le terrain solide de l’anatomie des êtres,
vivants ou éteints.
— 218 —
Les groupes sanguins des Mammifères sauvages
PREMIERS RÉSULTATS
PAR M. P. Rode.
L’étude des groupes sanguins chez les Mammifères sauvages,
entreprise au laboratoire de Mammalogie du Muséum, est une réalisa-
tion du projet exposé par M. le Professeur Bourdelle dans sa
leçon d’ouverture du Cours de Zoologie des Mammifères et des
Oiseaux le 25 mai 1927 :
« Si le problème de la détermination de l’espèce est soluble et si
« l’on veut essayer de le résoudre, c’est jusque dans les conditions
« les plus intimes du milieu et du chimisme organique qu’il faudra
<( sans doute rechercher de nouveaux caractères spécifiques plus
<( constants et plus sûrs. » (p. 29)
La présence de groupes sanguins différents dans l’espèce humaine,
mise en évidence par Landsteiner en 1900, a été le point de départ
d’une science nouvelle dont l’importance théoricjue et les applica-
tions qui en découlent sont considérables. Cette branche de la
sérologie trouve tout naturellement sa place dans la recherche du
problème de l’espèce. Avant d’entrer dans le détail de l’application
des groupes sanguins à la systématique, il nous paraît indispen-
sable de préciser l’origine et le but de ces recherches.
On sait depuis longtemps qüe l’introduction du sérum d’un
animal donné, dans le sang d’un autre animal, d’espèce, de genre
ou de famille différente, provoque une réaction physiologique appelée
« agglutination ». Cette réaction peut d’ailleurs être obtenue « in
AÛtro ». Le résultat est identique. Quand il s’agit d’animaux d’espèces
différentes on dit qu’il y a « hétéroagglutination ». Mais le phéno-
mène peut se produire entre individus d’une même espèce. Nous
avons cette fois « isoagglutination », c’est-à-dire différenciation de
« groupes » sanguins dans le cadre d’un ensemble d’animaux que
nous qualifions d’espèce au point de vue morphologique ou anato-
mique. Ces deux termes d’iso et d’hétéroagglutination, s’ils ont une
valeur théorique différente correspondent au même phénomène
physiologique. C’est pourquoi il nous paraît plus logique de n’ern-
1. Rev. Ilist. Nat. appliquée (.Soc. Nat. acclimat.), n® 8-9, 1927.
Bulletin du Muséum, 2^^ s., t. VI, n° 3, 1934.
— 219
ployer que le terme général d’agglutination qui ne préjuge en rien
de la place systématique occupée par les individus étudiés ; les
différenciations que nous établissons, pour notre commodité de
classement, entre deux espèces n’ayant qu’une valeur toute relative.
Des expériences et des vérifications précises montrent indiscutable-
ment que le groupe sanguin d’un individu donné est un caractère
fixe qu’il possède depuis sa naissance jusqu’à sa mort et même au
delà, puisqu’il est possible d’effectuer des réactions d’agglutination
sur du sang de cadavre et sur des taches de sang séché étudiées
longtemps après la mort de l’animal.
Le groupe sanguin n’est modifié ni par les variations d’alimenta-
1 ion ni par l’état de santé. Les maladies n’ont aucune influence
sur lui. 11 a été reconnu en outre que la transmission des groupes
sanguins aux descendants s’effectue conformément aux lois de
l’hérédité.
Un mot enfin sur le processus du phénomène d’agglutination ;
Quand on mélange « in vitro » une goutte du sérum d’un animal A
avec une goutte de sang d’un animal B, deux cas peuvent se pré-
senter. Dans le premier cas le mélange reste homogène, les globules
se dispersent uniformément dans le liquide et, une fois sèche, la
goutte du mélange nous apparaît à l’œil nu comme une goutte de
sang ordinaire rendu plus pâle par une dilution. Au microscope les
globules se montrent nettement séparés les uns des autres. Il n’y a
pas agglutination. Les deux animaux A et B appartiennent au
même groupe sanguin.
Dans le deuxième ^cas le mélange du sérum de A et du sang de B
se révèle assez rapidement non homogène. Malgré les mouvements
de brassage qu’on peut imprimer au mélange on constate à l’œil nu
la réunion, 1’ « agglutination » des globules rouges par paquets qui
apparaissent comme de petits points rouges sur le fond jaunâtre
du sérum. Au microscope on voit les globules se rassembler, comme
attirés les uns vers les autres par une force très vive. Il y a aggluti-
nation : A et B appartiennent à deux groupes sanguins différents.
On explique la réaction de la façon suivante :
Les globules rouges contiennent une substance appelée : aggluti-
nogène, qui peut provoquer leur réunion, leur agglutination par
masses plus ou moins importantes. Mais pour que cette agglutina-
tion ait lieu, il faut la présence et l’action d’une substance contenue
dans le sérum d’un autre animal. Cette substance est Y agglutinine.
Le sérum d’un individu n’agglutine pas ses propres globules. Un
même sérum peut contenir plusieurs agglutinines, de même que les
globules d’un individu peuvent contenir plusieurs agglutine gène s.
Les groupes sanguins chez l’homme. — Les travaux de Lands-
TEiNER, Jansky, Moss et Dungern-Hirszfeld ont établi qu’il
existe dans l’espèce humaine quatre groupes sanguins, désignés
— 220 -
depuis la convention de la « Commission internationale pour l’étude
des groupes sanguins » par les lettres : A. B. AB. O. Ces quatre
groupes sont indépendants des quatre races anthropologiques et
peuvent se rencontrer chez tous les peuples même les plus primitifs.
Seules les proportions relatives des quatre groupes sont variables
et ont donné lieu à l’établissement d’indices assez précis. La déter-
mination des groupes sanguins humains a pris une très grande impor-
tance : elle est aujourd’hui à la base de la transfusion sanguine, des
recherches médico-légales et des études anthropologiques.
Les groupes sanguins chez les animaux domestiques. —
Après l’homme, ce sont les animaux domestiques qui ont été le
mieux étudiés. Il faut citer les travaux de Bialosuknia et Kacz-
KowsKi 1 sur les moutons, de Brébant sur les moutons de Szv-
manowski, St-Stetkiewicz ztWACHLER ^ sur les porcs, de Dujarric
DE LA Bivière et Kossovitch sur les chevaux de Hirszfelu
et Przesmycki également sur les chevaux
Chez beaucoup de ces animaux domestiques on retrouve les
quatre groupes classiques humains. Il ne semble pas toutefois qu’il
y ait absolue identité entre ces groupes sanguins et ceux de l’homme.
Quoiqu’il en soit, l’étude des groupes sanguins des animaux domes-
tiques est appelée à rendre de très grands services pour l’étude des
races et la vérification des pédigrees.
Les groupes sanguins des animaux sauvages. — • Chez les
animaux sauvages les recherches sont encore assez limitées. On a
surtout étudié les singes anthropoïdes dont les groupes sanguins
présentent beaucoup d’analogie avec ceux de l’homme (Land-
STEiNER Troisier®). Enfin les macaques ont fait l’objet de
travaux récents (Buchbinder Weinert
C’est à cette question des groupes sanguins des Mammifères
sauvages que nous nous sommes attaché. Précisons tout d’abord
que nous n’avons pas l’intention d’effectuer des recherches théo-
riques de sérologie. Ce n’est ni notre rôle, ni notre but. En suivant
de très près les résultats obtenus dans les recherches récentes faites
en France, à l’Institut Pasteur et dans les établissements scienti-
fiques étrangers nous voulons seulement faire l’application de ces
recherches aux travaux de systématique que nous poursuivons dans
le groupe des mammifères et apporter à ces travaux la contribution
1. C. R. de la Soc. de hiol., 1924, t. 90, p. 1196.
2. Thèse doctorat vétér., Paris, 1932.
3. C. R. de la Soc. de biol., 1926, t. 94, p. 204.
4. IIP session Instit. Intern. Anthrop., Amsterdam, septembre 1927.
5. Ann. de VInst. Pasteur, 1930, t.45, p. 107.
6. C. R. Soc. RioL, t. 89, p. 1360, 1923.
7. C. R. de la Soc. de biol., 1928, t. 99, p. 658.
8. Ann. de VInst. Pasteur, 1928, t. 42, p. 363.
9. Journ. of Immunol., 1933, t. 25, p. 33.
10. Zeiischr. f. Rass. Physiol., 1933, t. 6, fasc. 2.
- 221 —
des découvertes modernes destinées à sortir si possible du cadre
souvent trop étroit de la morphologie.
M. le Professeur Bourdelle a bien voulu nous confier le soin de
poursuivre ces travaux et c’est sous sa direction et avec l’aide bien-
veillante et les conseils de M. le Dujarric de la Rivière, chef
de laboratoire à l’Institut Pasteur et de M. le Kossovitch que
nous avons pu installer un petit laboratoire dans le service des
Mammifères au Muséum.
La technique suivie est des plus simples : le sang des animaux est
récolté aussitôt après la mort (étant données les dilficultés presque
insurmontables qu’on rencontre à opérer sur le vivant, surtout chez
les animaux de grande taille) ; il est défibriné, centrifugé et le sérum
de chaque spécimen est conservé en glacière ; les globules se con-
servent dilEcilement et servent surtout à effectuer les réactions
d’agglutination avec les sérums précédemment mis en réserve. Ainsi,
le sang de chaque mammifère est comparé avec les sérums des
individus de même espèce ou d’espèce différente. En outre, le sang
des singes est toujours mis à l’épreuve avec les sérums humains des
différents groupes. La technique d’agglutination employée jusqu’ici
est celle de Beth-Vincent (mélange sur lames de verre). Elle sera
complétée ensuite par des méthodes plus spéciales s’il est néces-
saire.
Commencées au mois d’octobre 1933, nos observations ont porté
jusqu’à ce jour sur 106 mammifères sauvages provenant de la
ménagerie du Jardin des Plantes ou du Parc zoologique du Bois
de Vinceniies.
Ces mammifères appartiennent aux espèces suivantes :
I. — ■ Primates.
Singes africains : 1 Chimpanzé (Pan chimpanzé Meyer), 10 Cercopi-
thèques : 6 Callitriches (Lasiopyga callitrichus E. Goff.), 1 Grivet (L. gri-
seoviridis Neum.), 1 Brazza (L. Brazzæ A. M. Edw.) 1 moustac (L. cc-
phus L.), 1 hocheur (L. niclitans L.), 5 Patas ( Enjthrocehus patas Schreb.).
4 Mangabeys : 2 couronnés (Cercocehus lunulaius L.), 1 à collier (C. tor-
quatus Kerr.) 1 fuligineux (C. æthiops Schreb.). — 8 Hamadryas (Papio
hamadryas L.), 4 Baboins (P. papio Desm.).
Singes asiatiques r 1 Gibbon (Hylobates leucogenys Oglib.). — 7 Ma-
caques : 3 rhésus [P ithecus rhésus Aud.), 3 bonnets chinois {P. sinicus L.),
1 macaque des Celebes (Magus mourus F. Cuv.).
Singes américains ;1 A\ouatte {Alouaü acaraya Humb.), 1 Atele [Ateleus
Geoffroy i Kuhl), 1 Sajou [Çebus fatuellus L.), 1 Ouistiti [Hapale jacchus L.).
Lémuriens : 3 Makis : 1 mococo (Lemur catia L.), 1 niongos (L. mongos L.),
1 fauve (L. fulous albifrons E, Geoff.).
L)
Bulletin du Muséum, 2® t. VI, 1934.
— 222 —
II. — Carnivores.
Félidés : 1 Ocelot [Felis pardalis L.), 1 Tigre [F. tigris L.), 1 Serval
(F. serinai L.), 1 Guépard [Acinonyx jubatus Erxleb.).
Canidés : 1 Chacal [Canis anthus F. Cuv.), 2 Renards (Vulpes vulpes L.)^
1 Fennec (Vulpes zerda Zimm.).
Viverridés : 1 Crossarche (Crossarchus obscurus F. Cuv.), 1 Mangouste
[Ichneumia albicauda G. Cuv.), 4 Civettes (Viaerra civetta Schreb.).
Procyonidés : 1 Coati (Nasua narica L.).
III. — - Rongeurs.
Sciuridés : 1 Ecureuil de ITnde (Sciurus indiens Erxl.).
Muridés ; 16 Rats surmulots (Epimys norwegicus Erxleb.), 2 Rats de
Gambie (Cricetomys gambianus Waterh.), 2 Hamsters [Cricetus cricetus L.),^
1 Gerbille (Gerbillus hirtipes Lat.), 1 Merione (Meriones Shawi Roz.),
1 Pachyuromys (P. duprasi Lat.).
Caaidés : 1 Cabiai [Hydrochærus capybara Erxl.), 1 Mara [Dolichoti»
patagonica Shaw.).
IV. — Ongulés.
Equidés : 2 zèbres, 1 de Grevy (Equus Grevyi M. Edw ), 1 de Hartmann
(F. zébra Harmannæ Mats).
Bovidés : 1 Oryx (Oryx beisa Rupp.),l Hippotrague (Hippotragus equi-
nus Desm.), 1 Cervicapre. (Antilope cervicapra Fall), 1 Gnou (Connochætes
taurinus Burch.), 3 Gazelles dorcas (Gazella dorcas L.), 1 Gazelle de Perse
(G. subgutlurosa Guld.).
Cervidés : 1 Cerf axis (Cervus axis Erxl.).
Giraffîdés : 1 Girafe (Giraffa reticulata Wint.).
Proboscidiens : 1 Eléphant (Elephas anliquus Falc.).
V. — Marsupiaux.
Macropodidés : 1 Kangourou roux (Macropus rufus Desm.), 2 Kan-
gourous dama (M. eugenii Desm.).
D’après les observations faites sur ees premiers spécimens nous
sommes arrivé aux résultats suivant :
Chez les mammifères sauvages le phénomène d’agglutination dans
le cadre d’une même espèce paraît moins fréquent que chez l’homme
et les mammifères domestiqués depuis longtemps. 11 y aurait plus
d’homogénéité dans le sang de ces animaux sauvages, relativement
stables dans leurs caractères, que chez les domestiqués dont les
croisements ont donné naissance à des différenciations considérables.
Il en est résulté des différenciations dans les caractères sanguins.
Les rongeurs sauvages sont à cet égard un exemple typique : le
nombre de groupes sanguins paraît très restreint. Malgré la diversité
— 223
des formes examinées nous avons pu jusqu’à présent en déceler
deux. Par contre chez le lapin, Ionesco Mihaiesti et Dora Du-
MiTRESco ^ ont montré qu’il y avait isoagglutination. Leur essai a
été effectué sur trois races : angora, hongrois et lapin ordinaire.
A part les singes anthropoïdes, dont les groupes sanguins se
rapprochent de ceux de l’homme, nous avons pu constater que de
nombreuses espèces et parfois même des genres différents possèdent
le même groupe sanguin (callitriches et pat as), (haboins et cerco-
cèbes), (macaque rhésus et macaque bonnet chinois). Si on met
en présence le sang de ces singes avec les différents sérums humains,
on constate qu’ils n’ont pas les mêmes réactions et par conséquent
qu’ils ne possèdent pas toujours les agglutinogènes correspondants.
Les quatre groupes humains ne peuvent donc pas être considérés
comme universels.
Dans les autres ordres de mammifères les parentés sanguines sont
encore plus étendues. Nous avons trouvé le même groupe sanguin
chez deux antilopes très différentes : Oryx beisa et Hippotragus
equinus (53-76). Deux zèbres (Grevy et Hartmann) ont le même
groupe sanguin.
Ces parentés sanguines inattendues sont-elles de nature à nous
faire douter de l’efficacité de la méthode ? Bien au contraire, elles
nous apparaissent comme l’indice de relations étroites que la mor-
phologie seule ne saurait nous expliquer. Dans d’autres cas, la déter-
mination du groupe sanguin confirme une parenté morphologique.
Nous avons montré, récemment que le "Rat de Gambie [Cricetomys
gamhianus Waterh.) dont les caractères morphologiques sont inter-
médiaires entre ceux des Mus et des Cricetus, ont le même groupe
sanguin que les Hamsters (Cricetus cricetus L.).
Le nombre relativement peu élevé de mammifères étudiés ne
permet évidemment pas de tirer encore des conclusions qui risque-
raient d’être démenties ou modifiées par des réactions nouvelles.
On ne peut aboutir dans cette voie que par des statistiques portant
sur des centaines, voire même des milliers d’individus. Il nous
apparaît cependant que les premières constatations sont pleines de
promesses. En établissant peu à peu la systématique sérologique
dont nous avons fait le projet il y a quelques mois seulement
nous sommes certain d’apporter à la classification et à la biologie
des mammifères des éléments nouveaux qui nous permettront
d’aborder avec fruit le problème de l’espèce.
(Laboratoire de Mammalogie au Muséum et Laboratoire du Dujarric de la Ri-
viire à V Institut Pasteur).
1. C. R. Soc. Biol, 98, 1928, p. 1637.
2. P. Rode. Recherches sur les groupes sanguins des rongeurs (Comm. Congrès
Soc. Savantes, 1934).
3. P. Rode. Etude des groupes sanguins chez les Mammifères (C. R. Soc. Biol,
t. CXV, p. 27, 1934).
— 224 --
Note complém entaire sur les Damans de l’A’Haggar
PAR M. H. Heim de Balsac.
Depuis la parution de notre étude (en collaboration avec le Pro-
fesseur Begouen) sur les Damans de l’A’Haggar nous avons pu
examiner de nouveaux échantillons de même provenance. Il s’agit
tout d’abord de deux spécimens, aimablement communiqués par le
Musée de Vienne, et qui avaient été rapportés de Tamanrasset par
Mlle jjg Wagner- Tauregg. En outre, M. Loth a remis à Tn. Monod
une peau de Daman, provenant de l’A’Haggar, et transformée selon
l’usage indigène en sac à provisions.
Les spécimens du Musée de Vienne, accompagnés chacun d’un
squelette complet, sont d’âge différent. L’un d’eux (n° 3160) est
adulte, et plus âgé que le sujet type qui ? servi à la description de
Procaçia antineæ Heim et Begouen. L’autre (n° 2989), plus jeune,
représente le stade de croissance V de O. Thomas (troisième et der-
nière molaire supérieure non apparente). Le spécimen rapporté par
M. Loth est jeune, d’après les dimensions de la peau, mais d’un
âge difficile à préciser en l’absence de tout document ostcolo-
gique.
Ces trois Damans représentent la « forme claire » de Procavia
antineæ. Leur pelage cadre fort bien avec celui du type. Et nous
insistons sur l’absence totale de «tache » dorsale. Un des spécimens,
l’adulte n° 3160, tué en octobre, montre un poil plus court, plus fin
et dépourvu de toute teinte grise, par rapport au type. Il représente
sans doute le pelage d’été, tandis que le type, tué à une date inconnue,
doit être revêtu du pelage d’hiver.
Le crâne de l’adulte, n^ 3160, bien que plus âgé que le type, montre
des dimensions inférieures à celles de ce dernier, la ressemblance,
toutefois, restant parfaite. Il n’est pas inutile d’indiquer ici ses
dimensions en les comparant à celles du type et aussi à celles de
Procavia bounhioli.
1. Rull. Muséum, n° 5, 1932, p. 479.
Bullelin du Muséum, 2® s., 1. VI, n° 3, 1934.
225- —
Cette documentation complémentaire vient à son heure du fait
qu’à une date récente E. Schwarz a publié une note très brève
aux termes de laquelle la position systématique et la nomenclature
des Damans de l’A’Haggar et de l’Aïr se trouveraient modifiées, A en
croire cet auteur il n’existerait, dans les massifs du Sahara central
et de l’Aïr, qu’une seule forme de Daman, et cette forme serait une
race géographique (sous-espèce) du Procavia ruficeps, répandu dans
la région soudanaise. Par priorité la forme saharienne devrait prendre
le nom de ; Procavia ruficeps hounhioli Kollm. Cette conception, qui
présenterait l’avantage de la simplification, n’est malheureusement
étayée par aucun examen objectif des spécimens de P. antineæ et de
P. bounhioli qui ont fait l’objet de notre étude. On ne reste pas que
d’être surpris, de la part d’un auteur qui a une réputation de Mamma-
logiste averti, en voyant la position tranchée qu’adopte Schwarz,
sans même avoir examiné le matériel du Muséum de Paris. Au sur-
plus l’auteur, dans une discussion d’ailleurs à peine esquissée, passe
complètement sous silence des caractères distinctifs nets (dimensions
crâniennes, développement des dents, présence ou absence de «tache »
dorsale), caractères sur lesquels nous avions insisté et qui se révèlent
gênants pour la démonstration de l’auteur. Nous nous voyons donc
obligé d’examiner d’une manière critique les trois points qui semblent
ressortir de la note de Schwarz :
1. Les mensurations sont indiquées en mm. Une erreur d’impression a fait écrire,
dans notre première étude, que la longueur de la rangée des molaires inférieures de
P. bounhioli était de 38,8. C’est 33,8 qu’il faut lire.
2. The Hyrax of ihe Central Sahara, Ann. and Magazine of Nat. History, ser. 10,
vol. XII, p. 625, décembre 1933.
— 226
1. Assimilation de P. anïineæ a P. bounhioli.
Schwarz a eu entre les mains trois Damans de l’A’Haggar : deux
sujets, de teinte chocolat, qu’il identifie à la « forme foncée » de
P. antineæ ; un jeune individu de pelage clair, qu’il rapporte à la
« forme claire » de P. antineæ. Puis sans donner de raison l’auteur
déclare évidente l’identité de cette « forme claire » à.' antineæ avec
bounhioli qu’il n’a pas vu. Or il existe une grande différence entre les
pelages de l’un et de l’autre. P. bounhioli est beaucoup plus clair
que la « forme claire » A.’’ antineæ ; au surplus il présente une large
« tache » dorsale jaune, totalement absente chez les huit spécimens
de P. antineæ que nous avons eus sous les yeux. Le crâne lui aussi est
différent dans les deux formes : plus grand, plus massif chez P. boun-
hioli., avec un développement beaucoup plus prononcé des dents,
surtout des incisives supérieures, et des orbites fermées en arrière.
Ces caractères distinctifs apparaissent d’ailleurs à l’examen des
sujets beaucoup plus nettement qu’à la lecture d’un texte. Il paraît
tout à fait impossible d’identifier l’un à l’autre P. bounhioli et P.
antineæ. Au surplus Schwarz admet que P. bounhioli habite effec-
tivement l’A’Haggar, ce qui n’est nullement prouvé.
2. — Assimilation des Procavia de l’A’Haggar a ceux de l’Aïr.
Thomas a décrit sous le nom de P. buchanani^ des Damans pro-
venant d’Aouderas et de Tarare (Aïr). La diagnose est heureusement
assez détaillée. Il apparaît nettement qu’il s’agit d’une forme grise,
« plus pâle qu’aucune forme jusqu’ici décrite de l’ouest africain »,
pourvue d’une «tache » dorsale jaunâtre, et pourvue également de
taches postauriculaires d’un chamois pâle. Ces caractères ne cadrent
nullement avec ceux de P. antineæ. Schavarz a comparé au type de
P. buchanani le spécimen « clair » qu’il possédait de l’A’Haggar,
et il les déclare identiques. Mais nous avons vu qu’il assimilait
également P. antineæ à P. bounhioli. Il y a certainement, de la part
de Schwarz une erreur de détermination de certains spécimens, qui
provient de la non confrontation du matériel de Paris et de Londres.
3. — - Rattachement des Damans sahariens a l’espèce linnéenne
P. RUFICEPS.
Il est possible que certaines formes sahariennes de Damans soient
des représentants géographiques de P. ruficeps. Nous avions déjà
pensé à rapprocher P. antineæ de P. burtoni de Haute Egypte lequel
est considéré par Schwarz comme une race de ruficeps. Mais pour
établir une telle filiation il conviendrait de mieux connaître la dis-
1. Noi>. Zoologicæ, XXVIII, 1921, p. 13.
tribution géographique précise des formes sahariennes, en ne
négligeant pas de comparer les matériaux de Paris et de Londres.
En résumé nous persistons à considérer comme différents l’un de
l’autre P. antineæ et P. bounhioli. Mais il est possible que P. boun-
hioli soit identique à P. buchanani de l’Aïr.
Étude d'une collection dOiseaux de l’Oubangui-Ciiari
PAR M. J. Berlioz.
Les oiseaux qui font l’objet de cette note proviennent tous de
Bozoum et de ses environs (Oubangui-Chari, A. E. F.), où ils ont été
recueillis par M. L. Blancou, adjoint des services civils. Il en a fait
don au Muséum ; nous tenons à le remercier et à le féliciter de son
activité et de son érudition toute particulière en matière de faune
africaine, qui ont ainsi permis la réunion de ces sujets rares. Presque
tous ces Oiseaux représentent en effet des formes peu connues, l’une
d’elles même inédite, telles que cette région géographique, où il a
séjourné et qui fut en somme l’une des plus récemment mises en
valeur de notre grande colonie africaine, en recèle encore certaine-
ment, malgré les recherches de Tessmann en 1914.
La région de Bozoum, située au nord-ouest de Bangui, occupe les
pentes orientales de cette vaste zone ondulée, sinon montagneuse,
qui couvre le nord de la Nigeria et du Cameroun pour s’incliner au
sud-est vers le bassin de l’Oubangui. Son avifaune, de caractère
nettement savanicole, plus que forestier, possède une physionomie
particulière du fait du mélange des formes typiques de l’Afrique
occidentale avec d’autres d’affinités plutôt orientales, indices de
relations étroites avec la région du Haut-Nil, ainsi qu’on peut le
conjecturer aisément du fait de l’absence de chaîne de montagnes
entre les deux régions.
Phasianidés
Francolinus Schlegeli Heugl. ; deux cf^ adultes. — Selon les
données de Bannerman (Birds of trop, west Africa, vol. 1, 1930, p. 313),
cette espèce, une des moins connues du genre, est précisément caracté-
ristique des affinités orientales de la faune de Bozoum, puisqu’elle
a été décrite primitivement du Bahr-el-Ghazal. Elle n’a été décou-
verte à Bozoum qu’en mars 1914 par Tessmann, qui n’en rapporta
qu’un seul spécimen (9), et est toujours restée fort rare. Les deux
spécimens mentionnés ici présentent, avec quelques légères diffé-
rences de plumage, sans doute individuelles, tous les caractères si
nets de l’espèce, entièrement marquée en dessous de fines raies noires
sur fond blanc.
Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI, n“ 3, 1934.
229 —
Falconidés
Circaetus cinerascens Müll. ; ad., 18 août 1933. — Spécimen en
plumage parfaitement adulte d’une espèce rare, bien que possédant
un vaste habitat, puisque propre à toute la zone de savanes qui
entoure la forêt guinéenne et congolaise, depuis la Guinée portugaise
jusqu’au Nil et en Angola.
Machærhamphus alcinus Anderssoni Gurn. ; ad., 29 janvier 1933. —
Comme la plupart des spécimens connus de cette espèce dans cette
région, celui-ci est en livrée brun-foncé, avec seulement la gorge
blanche et quelques marques blanches au bas-ventre. Espèce poly-
morphe, rare dans tout son vaste habitat.
PSITTACIDÉS
Poicephalus crassus (Sharpe) ; ad., 24 novembre 1932. — - Ce Per-
roquet, considéré jusqu’à maintenant comme fort rare, paraît pos-
séder une dispersion semblable à celle du Francolinus Schlegeli ; il
appartient à la faune de l’Afrique centrale, au Nord de l’Equateur,
depuis la région du Haut-Nil à l’est jusqu’au Cameroun à l’ouest.
Ce spécimen ne possède qu’une vague teinte jaunâtre sur les joues,
tandis qu’un autre de la collection du Muséum, provenant à peu
près de la même région (Krebedjé, au nord de Bangui, en décembre
1902, par Decorse) a le bord antérieur des joues nettement jaune.
CUCULIDÉS
Cuculus canorus ? subsp. ; imm., 12 novembre 1933. — Il est
impossible de reconnaître sur ce spécimen, encore jeune, les carac-
tères distinctifs de la race africaine gularis Steph. du Coucou vulgaire.
Seule la rareté des observations en Afrique occidentale du Coucou
européen migrateur permettrait de pencher plutôt vers l’identifica-
tion de gularis ; encore la date de capture ne peut -elle apporter aucun
indice en faveur de cette assimilation.
Capitontdés
Pogonornis dubius (Gm.) ; Ç ad., janvier 1933. — ■ Ce Barbican,
bien connu dans la région guinéenne, ne semble pas par contre avoir
été jusqu’à maintenant signalé dans un district aussi oriental et
méridional que celui de Bozoum (voir la distribution géographique
donnée par Bannerman, 1. c., vol. III, 1933, p. 365). C’est une espèce
purement caractéristique de l’Afrique occidentale.
Pogoniulus leucolaimus leucolaimus (Verr.) ; ad., 10 septembre
1933. — r Petit barbu très connu dans la région forestière du Congo,
— 230 —
s’étendant jusque 4ans la savane. L’avis de G.-L. Bâtes (Handb.
Birds of West Afr., 1930, p. 279), coneernant l’insuffisante différen-
ciation des diverses races de cette espèce proposées par les auteurs,
me paraît tout à fait bien fondé.
PiCIDÉS
Thripias namaquus saturatus, subsp. nova.
ad., route Bozoum-Bangui, 19 septembre 1933. — C’est la
première fois que cette espèce de Picidé, typiquement représentative
de la faune africaine orientale et méridionale, est capturée aussi loin
vers l’ouest, la localité la plus occidentale jusqu’à maintenant connue
(au nord de l’Equateur) semblant être la région du Bahr-el-Ghazal
(Thr. n. shoensis Rüpp.). L’oiseau de Bozoum, — nouvel exemple des
affinités orientales de cette faune, — diffère des autres races de la
même espèce par sa coloration encore plus sombre, selon le cas
général des différenciations pigmentaires chez les Oiseaux de l’ouest
africain par rapport à ceux de l’est : comme chez la race shoensis,
le fond du plumage est noir-olivâtre et le dessous du corps gris-brun
sombre, assez éparsement tacheté sur la poitrine ; mais de plus, la
gorge est aussi presque entièrement noire, avec la ligne médiane
blanche en partie oblitérée et mal définie. En somme, bien que ne
possédant pas de caractère distinctif propre nettement accusé, cet
Oiseau marque du moins certainement le stade de pigmentation
maximum jusqu’à maintenant connu dans l’échelle de variabilité
pigmentaire de l’espèce : il est donc nécessaire de lui donner un nom.
Ses proportions sont les suivantes : aile : 140 mill. ; — queue : 80 mm. ;
— culmen : 33 mm. ; — tarse : 25 mm.
« Poids de l’oiseau en chair : 80 grammes. L’estomac contenait
« trois grosses larves jaunâtres molles, mais pas de fourmis ». (ex
L. Blancou, in litt.).
Dendropicos obsolctus obsoletus (Wagl.) ; ad., 19 novembre
1933. — • Espèce propre à la zone des savanes, toujours assez rare,
quoique très largement distribuée, depuis l’Abyssinie et l’Ouganda,
à l’est, jusqu’en Gambie, à l’ouest.
lynx ruficollis pulchricollis Hartl. ; ad., 9 juin 1933. - — • Cette race
de Torcol semble n’avoir été connue jusqu’à maintenant que par les
spécimens-types, de la région du Naut-Nil. Ce spécimen est donc par-
ticulièrement intéressant, tout d’abord parce qu’il est un nouvel
exemple des affinités orientales de l’avifaune de Bozoum, et aussi
par les relations qu’il offre avec les races voisines. La collection du
Muséum possède en effet trois autres spécimens de l’espèce ruficollis,
qui modifient quelque peu les notions géographiques que l’on a eues
jusqu’à maintenant quant aux diverses races de cette espèce (voir :
H. Friedmann, Bull. 153, U. S. Nat. Mus., 1930, p. 494) :
un spécimen provenant du Haut-Kemo (Oubangui-Chari, en
mars 1892, par Dybowski), qui me paraît bien présenter les caractères
du véritable pulchricollis Hartl.,et n’est pas différent de l’Oiseau de
Bozoum, si ce n’est par la teinte générale du dessus du corps plus
roussâtre ;
un spécimen du Cameroun (malheureusement sans sexe, ni localité
précise), représentant typiquement la forme Thorbeckei Rchw. ; il
ressemble au précédent, avec une teinte peut-être encore plus rousse
en dessus, mais les marques noires du plumage sont bien plus accen-
tuées, entre autres les stries abdominales et les barres transversales
de la queue ;
enfin un spécimen 9, du Congo français, provenant de Lekéti,
sur l’Alima, à l’est de Franceville (en janvier 1884, par De Brazza et
Pécile) et possédant le caractère essentiel du ru ficollis typique , c’est-
à-dire la gorge rousse jusqu’au bec. La teinte générale de cet Oiseau
est d’un brun-gris, encore moins roux que le spécimen de Bozoum,
avec les stries noires du ventre très fines, comme chez pulchricollis,
les sous-caudales d’un roux plus pâle, et les barres noires de la queue
en partie oblitérées, indistinctes même vers les marges des rectrices.
Ce dernier spécimen, beaucoup plus différent des trois autres que
ceux-ci ne le sont entre eux, étend donc loin vers le nord l’habitat
du ru ficoïlis ruficollis Wagk, si tant est du moins qu’il soit semblable
aux spécimens topo-typiques du sud de l’Afrique, — ce que je n’ai pu
vérifier, — -et d’ailleurs sa date de capture ne permet guère de penser
qu’il s’agisse d’un migrateur austral. Quant aux trois autres, ils
constituent évidemment un même type, probablement à habitat
continu du Cameroun au Nil et caractérisé par la gorge barrée de noir
et de blanc, les spécimens du Cameroun (forme Thorbeckei) ayant les
dessins noirs du corps plus accentués que ceux des régions plus orien-
tales (forme pulchricollis). Toutes ces formes sont sans doute réfé-
rables au même type spécifique : ruficoïlis.
CoRACIIDÉS
Coracias cyanogaster Cuv. ; ad., 11 juin 1933. — Contrairement à la
plupart des Oiseaux précédents, mais parallèlement au Pogonornis
dubius, voici encore un cas d’une espèce typiquement occidentale
(du Sénégal à la Nigeria), qui étend sensiblement plus loin vers le
sud-est les données que l’on possédait jusqu’à maintenant sur sa
distribution géographique.
Mébopidés
Dicrocercus hirundineus chrysolaimus (Jard. et Selb.) ; ad., 2 jan-
vier 1933.
— 232 —
Hl RUNDINIDÉS
Ptyonoprogne rufigula rufigula (Fisch. et Rchw.) ; ad., 22 août
1933. — ■ Cette Hirondelle de rocher, encore assez peu connue, est
répandue dans toute la région soudanaise, depuis le Niger jusqu’au
Nil.
Psalidoprogne chalyhœa Rchw. : ad., 16 septembre 1933. — Les
diverses espèces de ce genre sont assez difficiles à distinguer les unes
des autres, en l’ahsence de séries de spécimens bien préparés. Toute-
fois celui-ci correspond bien par sa teinte et ses proportions au chaly-
hœa de Reichenow, décrit primitivement du Cameroun.
TuRDiDÉS
Tharnnolœa coronata coronata Reichw. ; cC' 9 ^5 novembre
1932, — Espèce rare et bien caractérisée, répandue depuis le Togo,
à l’ouest, jusqu’au Nil, à l’est. Selon le cas général pour le genre, elle
présente un dimorphisme sexuel accentué : le mâle, noir et roux, a la
tête et les petites couvertures des ailes blanc pur ; la femelle, entière-
ment grise et rousse, se distingue aisément de celle du Thamn.
cinnamomeiaentris, seule autre espèce se trouvant en Afrique
occidentale, par la gorge et la poitrine teintées de brun-roux se fon-
dant dans le roux de l’abdomen.
Pentholœa alhifrons limbata Reichw. ; 2 ad., 11 et 16 octobre
1933. — De ces deux individus, malheureusement sans notification
de sexe, l’un est très probablement un mâle adulte correspondant
bien à la forme limbata, décrite précisément par Reichenow de la
région de Bozoum, avec le front blanc et les petites couvertures des
ailes fortement marquées de blanc ; l’autre n’est peut-être qu’un
mâle un peu plus jeune, avec le front seul blanc, mais l’aile un peu
plus courte et entièrement noire.
En réalité, les variations individuelles du plumage, relatives à la
proportion du blanc, chez les Pentholœa sont mal définies ; Reiche-
now (« Die Vôgel Afrikas », vol. 111) qui leur refuse avec raison
aucun caractère subspécifique pour une espèce voisine, le Myrme-
cocichla nigra (Vieil!.), en fait au contraire la base de sa classification
pour les Pentholœa. 11 se pourrait d’ailleurs que la forme de l’Ou-
bangui-Chari, limbata Rchw., ne soit justement qu’un intermédiaire
à la forme occidentale, frontalis (Sw.), dont les ailes seraient toujours
entièrement noires chez les deux sexes, et à la forme orientale,
clericalis Hartl., dont les petites couvertures seraient entièrement
blanches chez le mâle. Mais ces données, concernant des Oiseaux
toujours assez rares, sont encore trop inconsistantes pour permettre
de discuter positivement la valeur de ces soi-disant sous-espèces,
avant que l’évolution du plumage chez les deux sexes soit nettement
reconnue.
233 —
Pycnonotidés
Pycnonotus tricolor minor Ileugl. ; ad., 18 septembre 1933. — -
Par l’intensité de la couleur jaune des sous-caudales, s’étendant
jusqu’à la région anale voisine, cet Oiseau, en plumage fraîchement
mué, doit théoriquement porter le nom de Pycn. tricolor : il corres-
pond sûrement au Pycn. barbatus Escherichi, décrit par Grote du
Cameroun oriental, et assimilé, racialement, par Bannerman et Bâtes
(The Ibis, 1926, p. 795) au Pycn. tricolor minor Heugl., typiquement
propre à la région du Haut -Nil.
Quant au statut respectif des Pycn. barbatus et tricolor, les auteurs
anglais précités ont donné (1. c.) les raisons qui les inclinent à les
considérer comme espèces distinctes, alors que Grote les réunit
spécifiquement. Or, même si les deux formes coexistent, — seulement
d’ailleurs dans une région nettement intermédiaire (Cameroun,
Oubangui-Chari) à leurs habitats typiques respectifs, — la seule
différence de la couleur des sous-caudales est-elle suffisante pour
justifier cette séparation spécifique ? Est-elle même constante en
toute saison ? J’en doute quelque peu et j’incline au contraire volon-
tiers vers l’opinion de Grote sur leur unité spécifique. Néanmoins,
faute de matériaux plus probants, je maintiens encore ici la nomen-
clature la plus couramment adoptée. En tout cas l’Oiseau de Bozoum
est encore un exemple de la parenté de cette faune avec celle de
l’Afrique orientale, et la forme connue sous le nom de Pycn. barbatus
gabonensis Sharpe constitue un intermédiaire apparent aux formes
orientales et méridionales à sous-caudales jaunes (P. tricolor) et
aux formes occidentales et septentrionales à sous-caudales blanches
{P. barbatus).
Prionopidés
Prionops concinnata Sund. ; un ad. et un irnm., 9 juin 1933.
Laniidés
Lanius gubernator Hart. ; cf' Ç ad., 13 et 23 novembre 1932 ;
un imm. (en plumage moucheté), 22 septembre 1933. — Cette Pie-
Grièche, la plus petite des espèces africaines du genre Lanius, est
toujours considérée comme rare. Son habitat semble pourtant étendu
et correspond d’ailleurs tout à fait à celui du Thamnolæa coronata,
précédemment cité : d’après les données actuelles, il s’étendrait, à
travers toute la région des savanes de l’Oubangui-Chari, depuis
le Haut-Nil à l’est jusqu’au Togo à l’ouest.
Nilaus afer ? camerunensis Neum. ; ad., 8 décembre 1932. ■ —
Ce spécimen est malheureusement en assez médiocre état de conser-
vation pour qu’on ne puisse affirmer ses rapports avec la race
- 234 -
camerunensis, décrite, d’après une seule femelle, par Neumann (Journ.
f. Orn., 1907, p. 364), puis plus complètement par Bâtes (Bull. Br.
Orn. Club, XLVI, 1926, p. 108). Par comparaison avec un spécimen
de Tombouetou (Soudan français), nommé par Bâtes lui-même afer
afer (Lath.), et un autre de Kindia (Guinée française), le spécimen de
Bozoum se distingue évidemment de la race typique par son bec plus
fort et la réduction très notable du blanc sur les rémiges et surtout
sur les rectrices, corroborant ainsi certains caractères du cameru-
nensis. Par ailleurs, les autres caraetères différentiels de eette sous-
espèce n’apparaissent pas (aile : 79 mill. ehez le spécimen de Bozoum,
et 80 mill. chez celui de Tombouctou).
ZOSTEROPIDÉS
Zosterops senegalensis Bp., subsp. ? ; ad., 13 février 1933. — - Pour
le seul Cameroun, pas moins de quatre sous-espèces de cet Oiseau ont
été décrites, tout à fait hors de raison, par Reiehenow : genderuensis ,
Strumpelli, phyllicus et savannæ, cette dernière même topotypique
de Bozoum. Une révision sérieuse de ce groupe s’impose, avant que
les différenciations raciales proposées par les auteurs soient accep-
tables, chez des Oiseaux dont les variations individuelles et sans
doute saisonnières sont manifestes.
Plocéidés
Spermestes cucullata cucullata Sw. ; ad., 13 juin 1933.
Pytilia hypogrammica Sharpe ; $ ad., 11 août 1933. — Cette rare
espèce paraît particulière à l’hinterland de savanes qui ceint les
pays forestiers du golfe de Guinée, depuis la Côte d’ivoire jusqu’au
Cameroun. Elle est une des moins brillantes de son groupe.
235 —
Action de quelques microbes pathogènes sur la Vipère
Aspic et les Couleuvres Tropidonotes, et réaction de
CES MICROBES AUX VENINS DE V IPÈRE ET DE COBRA
PAR Phisalix et M. a. Urbain.
Il est actuellement de notion courante que les organismes inférieurs,
animaux ou végétaux, sont plus résistants aux venins et aux toxines
qu’ils élaborent que les organismes supérieurs, Mammifères et
Oiseaux
Ce fait a été mis en évidence par l’observation et l’expérience
pour un certain nombre de cas, et seulement admis pour la plupart
des autres. Mais il n’a d’importance que si l’on en établit les causes
et si on fixe les limites, car c’est de la connaissance de l’immunité
naturelle des espèces, de ses mécanismes et de ses limites que résultent
les moyens à employer pour créer l’immunité chez les espèces sen-
sibles.
Notre étude, résumée en cette note, est une contribution à ce
problème, en ce qui concerne la résistance des Serpents à sang
venimeux (Vipère aspic. Couleuvres tropidonotes), à l’action de
quelques microbes très pathogènes : Pasteurella du chien, Bacille
parathyphique, B. Charbon, Staphylocoque, Streptocoque, et inverse-
ment, la résistance de ces microbes à l’action du sérum et des
venins, qui sont des toxines renforcées, mais qui contiennent aussi
des antitoxines et des antigènes multiples.
I. — Action de quelques microbes sur les serpents
Pasteurella canis. C. Phisalix, 1902.
La souche de Pasteurella que nous avons employée et que l’un de
nous cultive depuis 1902, tue en 9 à 12 heures le jeune cobaye d’un
poids de 250 à 300 gr., à la dose de 1 c. c. 50 dans le péritoine.
1. E. Grasset et A. Zoutfndyk. — Immunological studios in Reptiles and thcir
relation to apects of Immunity in higher animais. (Publication of the Smith. African
Inst, for Med. Researches ; Johanncsberg, 1931, t. IV, p. 377-460.)
Id. — - Sur les susceptibilités des Reptiles Sud-Afrieains aux venins de Vipères et des
Colubridés. Sur le passage des antigènes et des anticorps dans les œufs de Reptiles.
(C. R. Soc. Biol., 1931, t. CVII, p. 1082 et 1278).
Bulletin du Muséum, 2"' s., t. VI, n'^ 3, 1934.
— 236
L’essai de la virulence de ce microbe sur les Serpents a été pratiqué
sur des Vipères aspic (Vipera aspis, Lin.), et des Couleuvres tropi-
donotes, (Tropidonotus natrix, Lin. et Tropidonotus çiperinus, Latr.),
dont le sang et la salive parotidienne ont une action toxique de
même ordre que le sang et le venin de Vipère aspic.
Action sur la Couleuore à collier. — ■ 7 sujets, dont le poids varie de
27 à 86 gr., donc des jeunes dans leur deuxième année, et des adultes,
reçoivent chacun dans le péritoine 2 c. c. d’une culture de Pasteurella
en bouillon peptoné. Suivant leur âge, ils meurent en 1-5 jours
de septicémie à Pasteurella pure, sans hémorragies, mais avec une
congestion pulmonaire intense.
Action sur la Vipère aspic. — • La même dose de 2 c. c. de culture
de 24 heures est inoculée dans le péritoine de trois vipères adultes :
la première, pesant 55 gr., meurt en l’espace de 41 heures de septi-
cémie pasteurellique pure ; les deux autres résistent et sont sacriliéés
16 jours après l’inoculation. A ce moment, le sujet n° 2, pesant 80 gr.,
est encore en puissance de septicémie. Quant au sujet n^ 3, pesant
55 gr., comme le premier, il en est indemne : la Pasteurella qui
l’infectait dans les 15 premiers jours a disparu de son sang dans cet
espace de 26 jours.
Pour un même poids, 100 gr., d’animal inoculé, les doses de la
même culture de Pasteurella qui tuent les Serpents sont donc de
3 à 12 fois plus élevées que celles nécessaires pour tuer le cobaye, et
la durée de la survie est de 2 à 10 fois plus grande.
Pasteurella canis donne donc chez la Vipère et la Couleuvre à
collier une septicémie, d’allure modérée, qui peut tuer les Serpents,
mais en un temps assez long, et qui a une tendance à disparaître
spontanément du sang.
Le microbe ayant passé par les Serpents a conservé sa virulence
initiale vis-à-vis du cobaye, mais scs dimensions sont réduites de
moitié, le sang circulant ne lui convient donc que médiocrement
comme milieu de culture. Repiqué en bouillon, ou inoculé au cobaye,
il reprend aussitôt ses dimensions et sa virulence primitives.
Bacille Paratyphique B.
Ce microbe provient d’un Macrorhine (Eléphant de mer) mort à
Luna-Park. Il tue en 24 heures le cobaye de 250 gr. qui reçoit 1 c. c.
d’une cxdture en bouillon, par la voie péritonéale.
Action sur la Vipère aspic et la Couleuvre à collier. — Ce microbe
a, vis-à-vis des Serpents, une virulence très voisine de celle de la Pas-
teurella du chien.
2 c. c. de culture en bouillon de 24 heures, inoculés dans le péri-
toine d’une Vipère adulte, d’un poids de 70 gr., déterminent une
septicémie d’intensité moyenne, tendant vers la guérison spontanée.
- 237
Le sang des sujets qui ont été sacrifiés 3 semaines après l’inoculation
donne, en bouillon, une culture pure du microbe inoculé.
3 c. c. de la même culture, inoculée dans le péritoine, fait périr en
3 jours une Couleuvre à collier adulte pesant 55 gr. et en 14 jours
une Vipère également adulte pesant 70 grammes. De même que pour
la Pasteurella, la dose mortelle de culture de bacille paratyphique,
âgée de 24 heures, est de 8 à 10 fois plus élevée pour les Serpents que
pour le cobaye, et la durée de la survie, 3 à 14 fois plus grande.
La virulence du microbe, qui a passé par les Serpents, n’a pas été
modifiée vis-à-vis du cobaye, mais ses dimensions se sont trouvées
réduites, elles redeviennent normales dès le premier repiquage en
bouillon, ou dès le premier passage chez le cobaye.
Bacille du Charbon.
La culture employée tue le cobaye de 250 gr. en l’espace de 36 à
48 heures, par inoculation sous-cutanée de 1/250® de c. c. de culture
de 24 heures en bouillon ordinaire.
L’essai de sa virulence a été fait sur des Vipères et des Couleuvres
tropidonotes de tous les âges, pesant de 20 à 30 gr. à partir de leur
deuxième année. Pour déterminer la mort des sujets, il a fallu
employer des doses bien supérieures à celles qui suffisent à tuer le
cobaye : c’est ainsi que, une jeune Couleuvre à collier pesant 50 gr.
résiste à l’inoculation dans le péritoine de 0 c. c. 50 d’une culture
âgée de 24 heures ; mais elle présente pendant quelques heures des
oscillations de la tête, des contractions du corps, dont la face ventrale
ne quitte toutefois pas le plan du support, et une parésie de la région
postérieure du corps. La septicémie a été constatée par des examens
répétés du sang et par inoculation de celui-ci au cobaye.
Une jeune Couleuvre vipérine pesant 20 gr. (dans sa 2® année)
a également résisté à l’inoculation dans le péritoine de 1 c. c. de la
même culture ; sacrifiée au bout de 7 jours, le sang donnait une
culture de bactéridies. Pour déterminer la mort chez une vipère
adulte, il ne faut pas moins de 2 c. c. de culture de Charbon, inoculés
dans la cavité péritonéale, le sujet meurt en l’espace de 8 jours ; à
la dose de 3 c. c., la mort survient en 5 jours : cette dose est, pour
100 gr. de poids, de 400 à 1.250 fois plus élevée que pour le cobaye
La bactéridie charbonneuse ayant passé par l’organisme des
Serpents, a conservé toute sa virulence ; par contre, ses filaments
sont tellement amincis qu’ils semblent dédoublés. Mais comme il a
été constaté pour les microbes précédents, le bacille récupère ses
dimensions primitives à la première culture en bouillon, ou par le
premier passage sur cobaye.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
16
— 238 —
Staphylocoque.
La culture en bouillon du staphylocoque étudié, tue le lapin de
2.000 gr., par inoculation intra-veineuse, à la dose de 0 c. c. 10 en
l’espace de 10 à 12 jours. La même culture inoculée à la dose de 1 c. c.
dans le péritoine de la Vipère ou de la Couleuvre à collier, reste sans
action sur les individus jeunes pesant de 20 à 25 gr. aussi bien que
sur les adultes ; sacrifiées après 1 mois, leur sang ensemencé sur
divers milieux de culture montre parfois du staphylocoque. Avec
2 c. c. de culture, la jeune Vipère âgée de 2 ans meurt en 7 heures
de septicémie ; pour les sujets adultes, la dose doit être portée à
3 c. c. La mort survient en 22 heures ; les sujets présentent alors des
phénomènes asphysiques, convulsifs (corps en opisthotones) dus
en partie à une hémolyse progressive des hématies et qui devient
totale au moment de la mort. En effet, non seulement la toxine
staphylococcique agit sur le système nerveux, mais encore sur les
globules rouges du sang, dont elle détruit le stroma. Cette action
est très facilement suivie au microscope par des prélèvements au
cours de l’infection.
Ce microbe ne subit pas de réduction de dimensions ; il conserve
sa virulence initiale pour le lapin, après passage par l’organisme du
serpent.
Streptocoque.
La culture en bouillon-sérum de 24 heures de ce streptocoque
(souche Saint-Cyr), tue le cobaye de 250 gr., en 24-48 heures, par
voie sous-cutanée, à la dose de 5 c. c. ; et en 24 heures, par la voie
péritonéale, à la dose de 0 c. c. 10; par inoculation sous la peau,
à la dose de 2 cent, cubes.
La septicémie déterminée chez les Serpents par ce streptocoque
est d’allure modérée et prolongée ; elle a tendance à régresser spon-
tanément et à guérir.
Chez les jeunes sujets, Vipères pesant de 25 à 30 gr., Couleuvres
pesant 50 gr., la dose de 0 c. c. 50 de culture, inoculée dans la cavité
péritonéale, ne détermine aucun changement apparent ; il en est
de même avec la dose de 2 c. c. inoculée aux adultes. Néanmoins
des prélèvements méthodiques de sang montrent qu’il y a septicémie
et que celle-ci diminue graduellement pour disparaître à la longue.
Il faut 3 c. c. de culture pour tuer les Vipères adultes : c’est ainsi
qu’une grosse femelle pesant 89 gr. présente le lendemain de l’inocu-
lation des symptômes convulsifs discrets, des ondulations du corps
accompagnées d’un glissement sur place, des vibrations de la queue ;
l’animal meurt paralysé le 3® jour après l’inoculation.
A l’autopsie le corps est flasque, le cœur en relâchement complet,
le poumon et l’intestin sont congestionnés. Le sang frais ou coloré
239 -
TXiontre une phagocytose abondante. Ensemencé en bouillon-sérum,
il donne une culture pure de streptocoque, ayant vis-à-vis du cobaye
la même virulence que la culture originelle.
Les dimensions du microbe n’ont pas varié.
Les microbes dont nous avons essayé l’action ont tous une viru-
lence marquée pour les Vertébrés supérieurs ; cette virulence est
cependant moyenne pour les Serpents, dont le sérum et le venin sont
susceptibles de détruire certains virus in vivo et in vitro, tels que le
virus rabique : l’un de nous ^ a, en effet, montré que le sang et le
venin de la Vipère aspic, le sang ou le sérum, de la Couleuvre à
collier, du Hérisson, de l’Anguille, tuent in vitro le virus rabique,
tout en conservant leurs antigènes propres et respectant ceux du
virus.
IL — ■ Action du sérum et des venins de serpents
SUR les microbes
1. — Sérum
De cette première série d’expériences, nous pouvons conclure,
■entre autres choses, que, in vivo,\e sang circulant des Serpents n’em-
pêche pas la septicémie, mais que, pour la produire, il faut des
doses très supérieures à celles qui suffisent à tuer les animaux sen-
sibles, et la durée de la survie est toujours plus longue, lorsqu’elle
n’est pas totale. Le sang circulant est donc un milieu de culture
assez peu favorable pour les microbes que nous avons étudiés,
puisque ceux-ci tendent à en disparaître ; il paraît donc posséder à
leur égard une certaine action bactériolytique ; en est -il de même
in vitro ?
Pour le rechercher, nous avons employé pour chaque microbe la
technique suivante :
Le tube 1 renferme 1 c. c. de bouillon (tube témoin).
Le tube 2 renferme 1 c. c. de sérum pur de Vipère ou de Couleuvre.
Le tube 3 renferme 0 c. c. 67 de sérum + 0 c. c. 33 de bouillon.
Le tube 4 renferme 0 c.îc. 50 de sérum + 0 c. c. 50 de bouillon.
Le tube 5 renferme 0 c. c. 33 de sérum 0 c. c. 67 de bouillon.
Le tube 6 renferme 1 c. c. d’eau salée physiologique.
1. M”*® Phisalix. Mécanisme de la résistance des Batraciens et des Reptiles
au virus rabique. (Bull. Mus. Ilist. Nat., 1915, t. 21, p. 29.)
— Immunité naturelle de l’Anguille vis-à-vis du virus rabique et action rabicide
de son sérum. (C. R. Acad. Sc., 1926, t. 182, p. 182).
— Pouvoir rabicide du sang du Hérisson et pouvoir vaccinant contre l’inoculation
intracérébrale de virus fixe du mélange neutre virus-sérum inoculé dans l’encéphale.
(C. R. Ac. Sc., 1926, t. 182, p. 288).
— Vaccination du lapin contre l’inoculation intra-cérébrale de virus rabique fixe
par inoculation sous-cutanée des mélanges Virus-sérum de Vipère, de Couleuvre ou
■de Hérisson, puis de virus fixe. (C. R. Ac. Sc., 1926, t. 182, p. 499.)
• — Indépendance des propriétés antivenimeuses et des propriétés rabicides du
;sérum des Couleuvres dépourvues de glandes parotides venimeuses. (Bull. Mus. Hisi.
Nat., Paris, 1923, t. 34, p. 79.)
— 240
Ces milieux sont réalisés avec les précautions aseptiques d’usage r
en outre, leur stérilité est vérifiée par séjour à l’étuve pendant
48 heures à 37°. Chaque tube est ensuite ensemencé avec 2 gouttes
du microbe à étudier, puis remis à l’étuve.
Pour les 5 espèces de microbes considérées : Pasteurella canis
Bac. Paratyphique B. Charbon, Staphylocoque et Streptocoque, les
résultats ont été concordants et peuvent se résumer comme il suit :
Les cultures sont positives dans tous les tubes, mais inégalement,
c’est dans les tubes témoins qu’elles sont les plus abondantes, puis
dans ceux des tubes à bouillon-sérum, plus tardivement ; en eau
salée, envenimée à 1/1.000, où le microbe semble diminuer de lon-
gueur ; mais il y conserve plus longtemps encore sa vitalité, et cela
sans perdre ses facultés de reprendre ses dimensions primitives
en milieu ordinaire ; elles étaient encore intactes au bout de trois
mois.
Le sérum de Serpents exerce donc in vitro comme in vivo, une
certaine action empêchante, mais limitée, sur la prolifération des
microbes très pathogènes.
2. — Venin
In vivo, le venin contenu dans une glande saine est aseptique, et
les morsures venimeuses s’infectent rarement si elles sont préservées
des souillures de l’air ; mais si la glande est le siège d’une inflamma-
tion, qui a généralement pour point de départ celle de la gaine des
crochets, le venin peut se peupler de divers microorganismes c^ui
résistent fort bien à son action. On peut vérifier in vitro cette résis-
tance et en fixer les limites.
Latechnicjue employée est analogue à celle que nous avons adoptée
pour l’essai des sérums.
Pour chac{ue microbe et pour chaque venin (de Vipère ou de
Cobra) une série de 7 tubes à hémolyse est employée pour réaliser
des milieux ayant une teneur différente en venins :
Le tube 1 renferme 1 c. c. de bouillon (témoin).
Le tube 2 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 10 solution de venin à 1/10
Le tube 3 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 20 solution de venin à 1/10
Le tube 4 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 40 solution de venin à 1/10
Le tube 5 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 50 solution de venin à 1/10
Le tube 6 renferme 1 c. c. eau salée -f- 0 c. c. 10 solution de venin à 1/10
Le tube 7 renferme 1 c. c. eau salée + 0 c. c. 010 solution de venin à 1/10
Après vérification de la stérilité de ces mélanges par un séjour de
48 heures à l’étuve à 37°, ils sont ensemencés.
Comme avec les sérums, les résultats obtenus avec les venins
sur la Pasteurella du chien, le Bac. paratyphique B, le Charbon, le
Staphylocoque et le Streptocoque, sont concordants : les cultures.
- 241 -
sont positives dans tous les tubes, plus abondantes en tubes témoins
qu’en bouillon-venin et en eau salée envenimée.
Dans tous les milieux envenimés, les dimensions de la majorité
des microbes étudiés se réduisent beaucoup ; les bâtonnets de
charbon en particulier, semblent dédoublés ; la Pasteurella et le bac.
Paratypbique R réduits de moitié, mais il suffit d’un repiquage en
bouillon, ou d’un passage sur l’animal sensible, pour que le microbe
revienne à ses dimensions premières. La virulence n’est pas modifiée ;
mais ici une remarque s’impose quant à sa vérification : dans les
milieux dont la teneur en venin est élevée (5 mmgr. par cent, cube par
exemple) 1 goutte de culture renferme encore assez de venin pour
dominer la virulence propre du microbe : il convient donc d’ense-
mencer cette culture avec un fd de platine simplement trempé dans
la culture, et dans une quantité de bouillon assez grande ; on évitera
ainsi de provoquer une intoxication par le venin lui-même.
Les microbes meurent plus rapidement en milieux nutritifs enve-
nimés (bouillon-sérum ou bouillon-venin) qu’en bouillon ordinaire
ou en eau salée semblablement envenimée.
Conclusions
1*^ In vivo. Pour déterminer une septicémie mortelle, ou simple-
ment grave, chez les Serpents à sang venimeux, comme la Vipère
aspic et les Vipères tropidonotes, il faut employer des doses de
cultures très supérieures à celles qui suffisent à tuer les petits animaux
de laboratoire. Les Serpents offrent donc une certaine résistance
aux infections, résistance qui s’affirme encore par la longue durée
de la septicémie et sa tendance spontanée à disparaître. Le sang
venimeux et circulant des Serpents est donc un médiocre milieu de
prolifération pour les microbes virulents que nous avons employés.
Les Serpents à sang venimeux ne peuvent ainsi constituer des réser-
voirs de virus, ni contre les microbes ni contre la rage.
2° In vitro, ces microbes peuvent aussi résister aux milieux enve-
nimés par les sérums ou par les venins ; mais cette résistance est
limitée car au-dessus d’une certaine teneur en sérum ou en venin,
le microbe cesse de proliférer, s’amenuise pour résister et finit par
disparaître : ces sérums et venins ont donc la propriété de bactério-
lyser ces germes ; mais ceux-ci n’ont pas perdu leur virulence ini-
tiale et ils récupèrent leurs dimensions dès le premier ensemencement
dans leur milieu ou le premier passage par les animaux sensibles.
Serpents et Microbes pathogènes ont ainsi une immunité réci-
proque manifeste, mais limitée, comme d’ailleurs toute immunité.
— 242 —
Immunité des Batraciens vis-a-vis du venin d’Abeilles
PAR Phisalix.
On sait que les Batraciens sont tous plus ou moins venimeux : par
leur peau glandulaire aux deux sortes de venins, par leurs humeurs
et par leurs glandes génitales au début de l’ovogénèse.
Les glandes cutanées, de deux sortes, sécrètent des venins à action
dominante antagoniste : les unes, les glandes muqueuses, petites,
nombreuses, disséminées uniformément sur tout le corps, élaborent
un venin de consistance fluide et savonneuse qui les recouvre, à la
moindre excitation, d’une sueur émotive, à action paralysante et
hémolytique, comme celle du venin de Vipère. Elles constituent
l’armature glandulaire fondamentale du groupe, car elles appa-
raissent les premières et existent seules chez certaines espèces :
Protée anguillard, Sirène lacertine... restées morphologiquement à
l’état larvaire ; elles prédominent chez quelques autres espèces
(Rana, Pelobates...). Les autres, les glandes spécifiques ou granuleuses,
plus grosses, plus rares, sont souvent groupées en plaques, en bourre-
lets, en amas paratoïdiens et localisées chez nos espèces indigènes
sur la face dorsale de tout le corps. Elles élaborent une sécrétion
de couleur blanc jaunâtre de consistance crémeuse, dont l’action
convulsivante porte, suivant les espèces, sur des catégories diffé-
rentes de muscles. On révèle, ainsi que je l’ai montré en 1900 à propos
de la Salamandre terrestre, dans le sang de ces animaux des pro-
priétés de l’un et l’autre venin. Les Batraciens sont donc encore
mieux pourvus en venins que les Reptiles, puisque leur appareil
venimeux principal forme une armature continue sur leur corps ;
nous verrons aussi que leur immunité au venin d’Abeilles est égale-
ment plus grande.
A cet égard, les Batraciens peuvent être divisés en deux groupes,,
suivant la prédominance de l’une ou l’autre de leurs deux sortes de
glandes cutanées.
I. — Batraciens a glandes muqueuses prédominantes
Parmi ces Batraciens, il faut citer dans nos régions toutes les^
espèces des genres Rana et Pelobates.
Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI, n“ 3, 1934.
243 -
Une grenouille rousse (Rana temporana, Lin.), dont le venin cutané
muqueux est peu toxique, peut mourir de la piqiire d’une seule
Abeille, alors que la grenouille verte (Rana esculenta, Lin.), dont le
venin muqueux foudroie le lapin par la voie intra-veineuse, ne
succombe qu’à 2 ou 3 piqûres. Ces 3 piqûres correspondent à un poids
de venin voisin de 1 milligr., qui marque aussi, pour ces deux espèces,
leur limite de résistance au venin de Vipère.
Doses de venin ou nombre de piqûres mises à part, les symptômes
que le venin d’Abeilles détermine chez ces deux espèces de grenouilles
sont les mêmes.
Symptôme de V envenimation chez les grenouilles. — ■ A la douleur
locale de la picpire succède, comme chez le moineau, un affaiblisse-
ment musculaire précoce, qui aboutit, en moins de une minute, à la
paralysie complète des mouvements. V excitabilité du nerf sciatique
est réduite, tandis que persiste le réflexe cornéen. La respiration est
rapidement atteinte : d’abord intermittente et ralentie, elle s’arrête
définitivement quelques minutes avant le cœur. Les muscles de la
région piquée entrent les premiers en rigidité.
A l’autopsie, on observe de l’inflammation gastro-intestinale, et
nulle autre lésion macroscopique. Localement un cercle de nécrose
troue la peau au niveau de chaque piqilre, ainsi qu’il arrive chez les
Serpents. Il est à remarquer que les doses minima mortelles, pour
100 gr. de poids des sujets, sont respectivement de 1 milligr. 5 de
venin pour la Grenouille rousse, comme chez la souris de 20 gr.,
et de 4 milligr. 5 pour la Grenouille verte, plus venimeuse que la
première et aussi plus résistante au venin.
II. — Batraciens a glandes granuleuses prédominantes
(Salamandre, Alyte, Crapaud, Triton).
Chez ces Batraciens, l’allure générale de l’intoxication par le
venin d’Abeilles est différente de celle qu’on observe chez la Gre-
nouille. Leur résistance au venin d’Abeilles est, pour un même poids,
de 10 à 20 fois plus grande.
Quelques symptômes sont toutefois communs : tels la douleur
à la piqûre, variable suivant la région piquée, V action nécrosante
locale, aboutissant à la perforation de la peau ; Vaction paralysante
sur la respiration, dont l’arrêt entraîne la mort. Ces symptômes
présentent d’ailleurs quelques modalités qui seront signalées à
propos de chaque espèce éprouvée. Mais on n’ohserve pas chez ces
Batraciens l’affaiblissement musculaire immédiat, ni la paralysie
qui tue la grenouille en l’espace d’une minute ; c’est une action inverse
excito-motrice dominante sur certains muscles et sur les chromato-
phores.
— 244
L’action excito-motrice est constante, générale et précoce sur la
membrane musculaire à fibres lisses qui enserre les acini des
deux sortes de glandes cutanées. Cette action est si rapide et si
marquée que les acini muqueux vident en même temps leur contenu :
une abondante sueur muqueuse, à odeur piquante, à action lacry-
mogène et sternutatoire, recouvre bientôt tout le corps ; l’animal
en est complètement mouillé et glisse des mains qui essaient de le
retenir. Puis les glandes granuleuses excrètent à leur tour ; leur sécré-
tion crémeuse se dissolvant partiellement dans la première, recouvre
peu à peu toute la face dorsale et les flancs d’un enduit opalin. Cet
enduit coagule rapidement au contact de l’air en se contractant, de
sorte que l’animal se trouve enserré dans une pellicule formée des
deux venins cutanés.
Si on l’essuie, on constate que malgré le renouvellement des
piqûres, la sécrétion ne se reproduit pas aussitôt, et qu’elle est
très inégale pour les deux sortes de glandes : c’est la sécrétion mu-
queuse qui reparaît la première et avec ses propriétés initiales, alors
que la sécrétion granuleuse, c{ui résulte de la fonte des noyaux du
syncitium glandulaire, est plus longue à se régénérer et ne récupère
pas aussitôt son pouvoir convulsivant. L’effet du venin d’Abeilles
est donc bien dans ce cas plutôt excito-moteur qu’excito-sécréteur.
L’action sur les chromatophores est moins générale, car les Batra-
ciens ne sont pas tous également pourvus de ces éléments et, c[uand
ils en possèdent, n’ont pas leurs multiples variétés ; elle se manifeste,
surtout chez les différentes espèces de grenouilles, de rainettes et
chez les crapauds, par un pâlissement de la peau ayant pour centre
d’irradiation les points piqués : elle n’apparaît pas chez d’autres
espèces, comme la Salamandre noire, la Salamandre tachetée, dont
le pigment noir imprègne les cellules fixes de l’épiderme et du derme
et masque tout le reste.
Le venin d’Abeilles a, en outre, une action hémolysante sur la
plupart des Batraciens, action comparable à celle de leur propre
venin muqueux. Cette action se produit in vwo chez la Salamandre
terrestre et le Crapaud accoucheur, alors qu’elle est inappréciable
chez le Crapaud commun et le Triton crété. Rlle aggrave l’action
neurotoxique de l’envenimation, en ajoutant son action asphyxiante
propre à la paralysie respiratoire.
Ces généralités étant connues, voyons l’allure spéciale que prend
l’envenimation sur nos principaux Batraciens à venin granuleux
prédominant.
Action sur la Salamandre terrestrre [Salamandra maculosa,
Laur.). ■ — Un sujet adulte pesant 25 gr. met plus de 48 heures à
mourir des piqûres successives de 20 Abeilles, ce qui correspond à
environ 6 milligr. de venin pesé sec.
— 245 —
Outre l’action hémolytique intense et l’action excito-motrice
sur la membrane des acini glandulaires cutanés, on observe, à un
certain degré, l’action excito-motrice sur les muscles du corps et des
membres : Le sujet contracte successivement les divers segments de
son corps, se contortionne lentement, ou se raidit dans un état spas-
modique qui, toutefois, n’aboutit jamais à la convulsion. La couleur
du tégument ne varie pas.
Action sur le Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans, Laur.)
Un sujet adulte pesant 7 gr. met 5 jours à mourir des piqûres
de 5 abeilles. L’espèce, par sa fragilité globulaire au venin, se rap-
proche de la Salamandre, ce qui fait que les deux espèces sont moins
que les suivantes réfractaires au venin.
L’Alyte envenimé émet aussitôt l’odeur d’ail caractéristique due
à son venin muqueux cutané. L’action excito-motrice sur les muscles
du corps et des membres ne se montre pas, même avec des doses
dépassant la dose mortelle.
Action sur le Crapaud commun (Bufo bufo Laur.). ■ — ■ Un
sujet adulte, du poids moyen de 22 gr., met 9 jours à mourir de
l’inoculation sous-cutanée de 18 millig. de venin, dose que fourni-
raient les piqûres successives de 60 Abeilles.
La grande résistance du Crapaud au venin d’Abeilles est connue
de la plupart des observateurs, qui n’en ont pas d’ailleurs fixé les
limites. Son goût pour les Abeilles est non moins connu, et on l’ac-
cuse de se tenir auprès des ruches pour saisir au passage les buti-
neuses. C’est pure insinuation, car il est trop myope pour que le
calcul soit rémunérateur ; mais qu’il aime le goût des Abeilles, c’est
tout à fait certain : dans mes expériences, j’offrais au fur et à mesure
nu Crapaud l’Abeille qui venait de le piquer, il l’acceptait aussitôt.
Le Crapaud paraît insensible à la piqûre faite sur la peau ; il n’essaie
même pas de se débarrasser des aiguillons qui restent plantés sur
son dos, comme des épingles sur une pelote ; mais il se baigne plus
fréquemment qu’à l’ordinaire.
Toutefois, si en happant une Abeille, il est picjué à la langue ou au
palais, il étale brusquement les quatre pattes, creusant son dos en
entonnoir, et rétracte les globes oculaires, dans un violent effort de
déglutition : le premier mouvement de surprise passé, il décroche
l’Abeille d’un mouvement de l’une ou l’autre de ses pattes anté-
rieures si elle n’était pas déjà avalée, et tout rentre dans l’ordre,
■sauf l’action excito-excrétoire sur les glandes cutanées. Pendant la
grande semaine que met l’animal à mourir, on ne constate qu’un
affaiblissement musculaire tardif, amenant à la paralysie respira-
toire terminale ; pas de diminution de la conscience, pas d’hémolyse.
Action sur le triton crêté (Molge cristata Laur.). — Il est
pratiquement impossible de déterminer la mort d’un Triton adulte
— 246
en le faisant piquer ou en lui inoculant une solution de venin d’Abeilles.
Un sujet pesant 8 à 9 gr. n’est nullement incommodé par les
piqûres successives de 25 Abeilles qui recouvrent toute la surface du
dos et des flancs. Ainsi clouté, l’animal reste sur place sans convul-
sions, sans troubles respiratoires, sans paralysie, sans hémolyse ;
seuls une décharge de ses venins cutanés et l’odeur de raifort de
son venin muqueux trahit l’action excito-motrice localisée sur les
acini glandulaires.
La résistance des Batraciens au venin d’ Abeilles est donc considé-
rable ; elle nous apparaît mieux encore si nous la comparons à celle
de quelques Vertébrés supérieurs.
Echelle ds résistance des Batraciens et de quelques Vertébrés
supérieurs au venin d’ Abeilles.
Ainsi, pour un même poids, 100 gr. de l’animal envenimé, les doses-
minima mortelles sont respectivement de 0 millig. 6 et 82 chez le
Chien et le Crapaud commun, soit 136 fois plus fortes pour le Cra-
paud que pour le Chien, la Grenouille rousse se montrant de la même
sensibilité que la Souris, et servant de passage entre les animaux
nettement sensibles, et les Batraciens nettement réfractaires au
venin d’Abeilles.
Ce sont jusqu’à présent les Batraciens les mieux pourvus en venin
granuleux dorsal qui tiennent le record de la plus haute résistance
au venin d’abeilles, et cette résistance semble en rapport avec l’ac-
coutumance qu’ils ont pour leur venin dorsal, qui est convulsivant
comme celui des Abeilles, puisque chez les Grenouilles où c’est le
venin muqueux qui prédomine, la résistance se rapproche de celle
des Vertébrés supérieurs les moins sensibles, comme la Souris.
Cette hypothèse demande toutefois vérification, et nous ne sommes
pas encore en mesure de fixer d’une façon précise le mécanisme de
l’Immunité naturelle des Batraciens au venin d’Abeilles,
Reptiles et Batraciens de Madagascar et description
D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE RhACOPHORUS
PAR M. F. Angel
Le service d’Herpétologie a reçu récemment en don, une collec-
tion de Reptiles et de Batraciens, recueillie par M. R. Catala dans
la région Centre-Sud-Est de Madagascar. Plusieurs espèces de Batra-
ciens faisant partie de cet envoi manquaient à nos Collections.
L’une d’elles est nouvelle pour la science, et nous la décrivons, à la
suite de la liste ci-dessous, en la dédiant avec grand plaisir au
donateur.
Lacertiliens
Chamaeleon minor Günth. ■ — 1 ex. Rég. de Fianarantsoa.
Chamaeleon Oshaughnessyi Günth. ■ — ■ 1 ex. Bords du ruisseau
Sahambawy à l’Est de Fianarantsoa (ait. 1.300 m.).
Chamaeleon fallax Mocqu. — 2 ex. 5 ^t Ç Ankarampotsy (ait.
950 mètres).
Brookesia Ehenaui Bœttg. ■ — ■ 1 ex. Ankarampotsy.
Uroplatus fimhriatus Schneid. — 1 ex. Ankarampotsy.
Zonosaurus madagascariensis Gray. ■ — ■ 1 ex. rég. de Fianarantsoa
(ruisseau Sahambawy). — Chez cet échantillon, les préfrontales sont
en contact sur la ligne médiane, et la queue est régénérée, bifide à
partir du trente-troisième verticille. L’une des branches de la fourche
mesure 60 millimètres, l’autre 45.
Oplurus quadrimaculatus A. Dum. — 3 ex. provenant du bord du
ruisseau Sahambawy (F. de Fianarantsoa). Le plus grand échantillon
mesure 355 millimètres de longueur totale, la queue ayant 215 milli-
mètres.
Mabuia elegans Peters. • — 1 ex. bords du ruisseau Sahambawy.
Mahuia Boettgeri Boulgr. — 1 ex. bords du ruisseau de Saham-
bawy.
Mabuia Gravenshorti D. B. — 1 ex. bords du ruisseau de Saham-
bawy.
Scelotes astrolabi D. B. — 1 ex. rég. de Fianarantsoa.
Bulletin du Muséum, 2® s., t, VI, n° 3, 1934.
— 248 —
Batraciens
Mantidactylus Cowani Boulgr. — • 2 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy
^alt. 1.000 mètres), distr. de Fianarantsoa.
Mantidactylus guttulatus Boulgr. — 1 ex. Ruisseau Sahambawy.
Gephyromantis Boulengeri Methuen. — 1 ex. Ruisseau d’Iorant-
jatsy. — Conforme à la description originale mais la coloration est
plus sombre, en général, et les marques claires sont très peu dis-
tinctes. Sacs vocaux externes, marqués par la modification de la
peau qui forme une sorte de bourse au-dessous de chaque comiinis-
sure buccale.
Rhacophorus hrachychir Boettger. — 1 ex. non adulte. Ruisseau
d’Iorantjatsy.
Rhacophorus obscurus Boettg. — ■ 1 ex. Ruisseau Sabambawy. —
Cet échantillon diffère de celui qui a motivé la description de l’espèce,
par les points suivants : a) membres postérieurs un peu plus courts
(l’articulation tibio-tarsienne atteint le bord antérieur de l’œil c{\iand
les membres postérieurs sont rabattus en avant) ; b) les nombreuses
et très fines rugosités dorsales sont peu sensibles au toucher, et elles
se présentent sous la forme de ponctuations blanchâtres.
Rhacophorus Goudoti Tschudi. — 2 ex. Ruisseau Sahambawy.
Rhacophorus fasciolatus Ahl. — ■ 1 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy.
La coloration générale est gris pâle au lieu d’être brun jaunâtre ou
noirâtre ; une petite tache foncée, entre l’œil et le bord de la mâchoire
supérieure, tranche nettement sur la teinte claire.
Nous rapportons <à la même espèce, mais avec cjuelques doutes, six
exemplaires jeunes, capturés au même endroit. L’un d’eux présente
la tache foncée sous-oculaire que nous remarquons chez l’échantillon
adulte, ci-dessus.
Rhacophorus luteus Boulgr. — Ruisseau d’Iorantjatsy.
Rhacophorus Catalai noo. sp. (Voir ci-dessous). — ■ Ruisseau d’Io-
rantjatsy.
Megalixedus betsileo Grand. ■ — 7 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy.
Megalixalus renifer Boettg. — 4 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy.
Mantella Raroni Boulgr. — 1 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy.
Plethodonthyla brevipes Boulgr. — 1 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy.
Rhacophorus Catalai, nov. sp.
Dents vomériennes en 2 petits groupes, légèrement obliques,
situés en arrière de la ligne du bord postérieur des narines internes,
également distants l’un de l’autre et du bord de la narine corres-
pondante de chaque côté. Langue sans papille, bien échancrée en
1. Proc. Zool. Soc. London, 1919, p. 351.
— 249 -
arrière, entre les deux petits lobes postérieurs. Tête un peu plus-
étroite que le corps, légèrement plus longue que large. Museau
débordant la fente buccale, se terminant en pointe obtuse, un peu
plus long que le diamètre de l’œil ou que l’espace interorbitaire,
Canthus rostralis distinct, mais arrondi. Région loréale légèrement
concave. Narine à égale distance de l’œil et du bout du museau,
l’intervalle entre les narines est égal à l’espace interorbitaire ; celui-
ci est un peu plus grand que la paupière supérieure. Tympan petit,
peu distinct, égal aux deux cinquièmes du diamètre de l’œil, distant
de celui-ci par la moitié de son propre diamètre.
Doigts externes au tiers palmés, les disques des 3® et 4® doigts
aussi larges que le tympan, le premier doigt qui est le plus grêle
est notablement plus court que le 2®, lequel est plus court que le 4® ;
la longueur du 3® doigt équivaut à la distance comprise entre le
bord antérieur de l’œil et le bord postérieur du tympan. Tubercules
sous-articulaires, arrondis, très saillants. Orteils entièrement palmés
(jusqu’aux disques) sauf le quatrième où une phalange reste libre.
Disques et tubercides sous-articulaires des orteils, un peu plus petits
que ceux des doigts ; le 3® orteil un peu plus long que le 5®. Un tuber-
cule métatarsien interne est présent, mesurant les deux cinquièmes
ou la moitié de la longueur de l’orteil interne. Pas de tubercule méta-
tarsien externe. Articulation tibio-tarsieime atteignant le tympan,,
quand on rabat, vers l’avant, le membre postérieur. Largeur du
tibia contenue quatre fois dans la longueur ; celle-ci est comprise
deux fois un tiers dans la distance du museau à l’anus. Talons se
recouvrant quand on place les fémurs à angle droit sur la ligne
longitudinale du corps.
Pli supra-tympanic^ue existant, mais court et peu marqué. Peau
lisse au-dessus. Gorge très légèrement granuleuse ; poitrine, ventre
et partie postérieure des cuisses couverts de gros granules aplatis
et finement poreux.
Coloration. — ■ Au-dessus, brun foncé uniforme. Sur chaque côté,,
des taches blanchâtres, au nombre de 8 ou 10, bien délimitées, rondes
ou ovalaires, se détachent sur la teinte foncée des flancs. Des taches
semblables sont aussi visibles sur la partie antérieure et supérieure
des cuisses, sans affecter la forme de barres transversales. Tibias
et tarses, brun grisâtre sans taches. Lèvre supérieure tachetée de
brun sur un fond grisâtre. Dessous blanc jaunâtre uniforme. ■ — ■
Longueur (du museau à l’anus) ; 30 millimètres. — • Provenance :
Ruisseau d’ lorantjatsy (ait. 1.000 mètres) ; district de Fianarant-
soa). — ■ Type. Collect. du Mus. N® 1933-237.
- 250 -
Trois Porcellio (Crust. Isopodes)
DE LA Grande Salvage et des Canaries
(note préliminaire)
PAR LE Pr. A. ArCANGELI.
Les trois espèces ci-dessous ont été capturées en décembre 1933
au cours d’une courte escale, aux Canaries et à la grande Salvage, de la
mission scientifique du navire de recherches Président Théodore-
Tissier. Elles m’ont été communiquées par M. L. Face, auquel je
suis heureux d’adresser mes re'merciements.
1. — Porcellio (Mesoporcellio) simulator B. L. sublaevis n. suhsp.
Cette forme se distingue de la forme typique principalement par
les granulations beaucoup plus faibles qui ornent la face dorsale
des segments et qui deviennent à peine sensibles sur les derniers
péréionites. Le mâle de cette sous-espèce n’est malheureusement
pas connu ; il est probable que l’examen des péréiopodes VII et des
deux premiers pléopodes fournirait des caractères distinctifs plus
importants.
Lanzarote, Montana de fuego (17-XII-1933) 1, 2.
La forme typique se trouve dans le Sud Algérien, depuis Biskra,
jusqu’aux confins du Maroc. C’est une forme désertique dont il est
intéressant de retronver une sous-espèce particulière à Lanzarote,
la plus désertique des îles Canaries.
2. — Porcellio ( Porcellionides = Metoponorthus) sexfasziatu-s
F. L. Koch.
Grande Canarie {XII-I933) I a^, 1 Ç. — • Grande Salvage (6-XII-
1933) 5 cE", 2 $.
Cette espèce est répandue sur une grande partie du pourtour
méditerranéen ; toutefois, elle n’est signalée ni en Asie Mineure, ni
en Egypte, ni en Syrie. En dehors de la Méditerranée, on la trouve
aux Açores, à Madère, aux Canaries, au Maroc (Rabat, Cap Sim).
J’en ai eu quelques exemplaires provenant de la Guinée Espagnole.
C’est une espèce qui paraît strictement liée au climat maritime ;
■en Italie, tout au moins, elle ne s’écarte jamais du littoral. Si elle
Bulletin du Muséum, 2® s., t, VI, n° 3, 1934.
— 251 —
a été rencontrée en France dans la région de Digne c’est vraisem-
blablement par suite d’une introduction accidentelle due à l’homme.
D’ailleurs A. Doli.fus (1899) dit l’avoir retrouvée à Paris et Budde-
Lund dans le Nord de l’Europe, mais toujours dans des caves con-
tenant du bois d’œuvre importé. J’ai déjà signalé qu’en Sardaigne
elle est estrêmement commune dans les habitations, où elle aime à
se tenir dans la paille et sous le bois pourri. Elle semble se comporter
eomme le Porcellio dilatatus Br. qui de la région méditerranéenne,
sa vraie patrie, a gagné le Nord de l’Europe, mais en abandonnant
la nature pour se réfugier à l’abri des constructions humaines. C’est
vraisemblablement aussi par suite d’une importation involontaire
que le P. sexfasciatus a pu être signalé par A. Dcîllfus (1890) aux
Bermudes
3. — -Porcellio (Haloporcellio) lamellatus Ulj. Fagei, n. subsp.
Se distingue principalement du type par la forme triangulaire du
lobe frontal médian.
Grande Salvage (6-X1I-1933) 1 cf^, 3 ç dont une avec des jeunes
dans le marsupium.
La forme typique se rencontre dans beaucoup de localités de la
région côtière méditerranéenne et de la Mer Noire. En Italie, je
l’ai trouvée ainsi aussi bien près de la mer Thyrrhénienne que près
de l’Adriatique, et Seurat l’a capturée dans le Nord de l’Afrique
(Algérie, Tunisie). Elle existe également sur les bords de l’Atlantique :
Açores, Canaries, Madère et jusqu’à Royan [sec. Dollfus).
Sa synonymie comprend : Porcellio Diomedus Dollf., P. (Halo-
porcellio), Moebiusi Verh., P. (Haloporcellio) Gerstaeckeri Verh.,
Haloporcellio sphinx Verh.
Il s’agit d’une espèce présentant une grande variabilité du lobe
frontal médian, même chez des individus pris ensemble sous la
même pierre. J’avais pensé qu’il devait exister de nombreuses races
locales ; mais, à la vérité, au fur et à mesure que les matériaux se
font plus nombreux, on constate dans la même localité des varia-
tions nombreuses de ce caractère.
Les 4 exemplaires de la Grande Salvage sont, en revanche, sem-
blables entre eux et diffèrent nettement des autres formes connues
par leur lobe frontal médian triangulaire ; il n’y a aucun doute qu’ils
appartiennent à une véritable sous-espèce, conséquence vraisem-
blable de leur isolement.
(Isütuto e Museo Zoologico délia R. Universilà di Torino.)
1. Voir Arcangeli. Bail, di Zoolog., III, Napoli, 1932, p. 228-229.
Oligochètes de la Mission du Cap Horn en 1882-1883
PAR LE Léon Cernosvitov
(de l’Institut de Zoologie de TUniversité Charles, à Prague)
Le Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris m’a confié
un petit matériel renfermant les Oligochètes récoltés par la Mission
du Cap Horn. Il contient au total 5 espèces provenant de la Terre
de Feu et du Cap Horn. La faune d’Oligochètes terricoles de ces
régions est déjà relativement bien étudiée de sorte que le matériel
en question n’apporte que peu de nouveau à cet égard. 11 ne peut
non plus changer nos conceptions sur le caractère de la faune de la
région visitée par l’expédition.
Je donne ci-dessous la liste des espèces déterminées tout en
complétant les descriptions de quelques-unes d’entre-elles.
Microscolex michaelseni (Bedd.) var. Hermitensis Pickf.
(Fig. 1-6).
1932. M. rn. subsp. hermitensis, Pickjord, — Discovery Reports, vol. IV, pp. 278
280, fig. 8a, h.
N° 9. Terre de Feu, Baie Orange, 1883, 6 exempl. — N° 46. Sommet
du Cap Horn, Romanche. 30 juin 1883, 1 exempl. — Les exemplaires
que j’ai étudiés doivent être rapportés à cette variété qui ne diffère
de la forme typique que par la forme des soies péniales. Les localités
énumérées ci-dessus montrent qu’elles se rencontrent ensemble de
sorte que nous devons considérer la forme décrite par Pickford en
qualité de sous-espèce comme une simple variété. Il ne me paraît
pas impossible c{ue les autres auteurs n’aient pas remarqué les dents
peu développées des soies péniales du faisceau b de sorte que la var.
hermitensis, dont l’anatomie interne ne présente aucune différence
en comparaison avec la forme typique, sera plus tard réunie à
celle-ci.
La longueur du corps des exemplaires étudiés varie de 38 à 42 mm.,
le nombre de segments de 92 à 97. Corps faiblement pigmenté, cli-
tellum plus sombre de couleur brune. Tête épilobique terminée par
un sillon transversal (fig. 1). Peristomium grand, un peu plus large
que le second segment. Segments simples, sans sillons secondaires
(fig. 6). Distance entre les soies répondant à peu près aux descrip-
Ridlctin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934.
— 253
tiens de Michaelsen (1911) et de Pickford (1932) ; mais sur différents
segments, elle varie jusqu’à une certaine mesure. Par exemple chez
un des exemplaires étudiés la proportion aa ; ah : bc : cd : dd s’ex-
prime par les chiffres suivants :
sur le 5® segment 10 : 7 : 10 : 10 : 10
» 9® » 10 : 8 : 10 : 12 : 18
» 11® » 10 : 7 : 11 : 12 : 18
et » 13® » 11 : 6 : 11 : 10 : 15
Chez tous les exemplaires dans l’intervalle entre les soies aa des
segments 17 et 18 se trouvent ou deux grandes papilles ovales ou deux
paires de petites papilles rondes. Premier dissépiment développé
■entre les segments 4 et 5.
Microscolex michaelseni (Bedd.) var. hermiiensis Pickf.
Tic. 1. Tête. — Fig. 2. Prostate. — Fig. 3 et 4. Soies péniales. — Fig. 5 Sperma-
thèque. — F'ig. 6. Partie antérieure du corps.
Prostates petites, peu tordues, s’étendant jusqu’à la fin du segment
20. Leur canal de sortie long et épais, sa longueur égale à peu près
la moitié de celle de la partie glandulaire (fig. 2).
Les soies péniales des exemplaires étudiés (fig. 3 et 4) correspon-
dent aux descriptions et aux dessins de Pickford. Seules les dents
des soies des faisceaux b sont plus éloignées les unes des autres
(fig. 3). ^ _
Quant aux variations dans le nombre de testicules et d’enton-
noirs séminaux, variations décrites par W. Michaelsen (1911), je
ne les ai pas observées, mais un des exemplaires étudiés présente,
dans la moitié gauche du corps, deux prostates s’ouvrant aux seg-
ments 17 et 19. Prostate postérieure un peu moins développée.
Deux sillons séminaux portant des orifices atteignant jusqu’à la
limite du segment 18. Les autres caractères des exemplaires étudiés
■concordent complètement avec les descriptions de Michaelsen et
Bulletin du Muséum, 2'^ s., t, VI, 1934.
17
— 254
de PiCKFORD. Je me borne à donner ici une figure représentant le
spermathèque (fig. 5).
Habitat. — - M. michaelseni var. hermitensis Pickf. : S.-Martin’s
Cove, Hermite Island, Cap Horn. (Pickford, 1932). — M. michael-
seni (Bedd.) f. typica : Patagonie du Sud : Agua fresca. Punta Arenas
(Beddard, 1896). Terre de Feu : Uschuaia, Puerto Bridges (Bed-
DARD, 1896). Cap San Pio (Michaelsen, 1910). — ■ Ile Namrin: Puerto
Toro (Beddard, 1896), Ile LennoT (Michaelsen, 1910), Ile Elizabeth^
Eaux Magellaniques (Michaelsen, 1910).
Chilota bicinctus (Bedd.).
1932. Chilota bicinctus, Pickford, Discooery Reports, vol. IV, pp. 280-282, fig. 2 c-e,
N° 7, Sommet du Cap Horn, Romanche, Alt. 180 m. 12 décembre
1882, 2 exempl. • — ■ N° 67, Terre de Feu, Baie Orange, 9 exemplaires.
— ■ Les exemplaires de cette espèce que j’ai étudiés correspondent
complètement aux descriptions antérieures de C. bicinctus ainsi
Chilota corralensis (Bedd.), var. belgicæ Cern.
Fig. 7 et 8. — Spermatliêques.
qu’aux suppléments que j’ai fait à ce sujet dans mon travail con-
sacré à l’étude du matériel récolté par l’expédition antarctique de
la « Belgica » en 1897.
Habitat. — Patagonie du Sud, Terre de Feu, Iles Juan, Lennox,
Navarin, Pickton, Hermite, (Beddard, 1896, Michaelsen, 1898,
Pickford, 1932).
Chilota corralensis (Bedd.) var. belgicæ Cern.
(Fig. 7-8).
Je rapporte les vers que j’ai étudiés à la variété décrite par moi,
peu de temps avant, d’après les matériaux de l’expédition antarctique
de « Belgica ». Cette variété diffère de la forme typique par la struc-
ture des spermathèques. D’après la description de Beddard (1896)
celles-ci ont la forme de sacs ovales munis d’un « Schlauchfôrmigen,
welligen Divertikel » qui égale de longueur l’ampoule. J’ai indiqué
255 —
sur ce fait que la description précitée diffère un peu de celle que
W. Michaelsen a donné dans le « Tierreich ». Je suis porté à consi-
dérer cette dernière description comme erronée. D’après Michaelsen
chez Ch. corralensis « Samentaschen mit einem schlankgestielten,
am blinden Ende zu einem ovalen Sack erweiterten Divertikel, das
ungefàhr halb so lang wie die Haupttasche ist » (p. 151).
Je donne dans un autre travail une description complète de cette
variété, dans la présente note, je ne veux que m’arrêter sur certains
détails. A la différence des individus étudiés antérieurement les
nouveaux exemplaires ont, sur les segments antérieurs, une bande
pigmentée passant au milieu du segment et atteignant les soies
a ou h. Quelques segments préclitelliens et tous les segments post-
clitelliens ont cette bande circulaire passant au milieu du segment
par la région des soies. Des papilles sexuelles peu prononcées ne sont
développées que dans les interstices entre les soies aa sur les seg-
ments 16 et 20.
Les spermathèques (fig. 7 et 8) diffèrent un peu de ce que j’ai
décrit antérieurement par un plus fort développement des diver-
ticules, dont la longueur égale presque, dans certains cas, celle de
l’ampoule (fig. 8). Les diverticules ont une ampoule sphérique ou
un peu allongée qui se relie par un épais canal avec la partie infé-
rieure du canal de sortie des spermathèques.
Beddard (1896) dans son travail ne donne malheureusement pas
de figure représentant ces organes chez Ch. corralensis, mais les
diverticules que j’ai décrits et figurés auparavant ainsi qu’à l’heure
actuelle ne peuvent pas être nommés « schlauchfôrmigen, welligen
Divertikel » (Beddard) de sorte que je trouve possible de considérer
les exemplaires en question comme appartenant à une A^ariété. La
répartition géographique, elle aussi, plaiderait en faveur de cette
séparation. En effet, la forme typique n’est connue que de Corral
(Chili) — ■ situé à peu près à la 40® parallèle de latitude méridionale,
tandis que les exemplaires que j’ai étudiés proviennent de la partie
méridionale de la Terre de Feu (55® parallèle à peu près).
Yagansis papillosa (Bedd.).
1932, PicKFORD, Discovery Reports, vol. IV, pp. 284-285, fig 2 g, h, S b.
N® 9. Terre de Feu, Baie Orange, 1883. 1 exempl. • — Les individus
étudiés correspondent exactement aux descriptions de cette espèce.
En ce qui concerne la structure des soies génitales je peux pleine-
ment confirmer les données de Bickford, mais d’après la forme des
spermathèques l’exemplaire provenant de la Baie Orange répond
plutôt à la description et à la figure données par Beddard (1896).
Habitat : Patagonie du Sud, Terre de Feu ; Iles : Stewart, Gordon,
Lennox et Ilcrmite.
- 256 —
Bimastus tenuis (Eisen).
N° 324. Terre de Feu, Baie Orange. 1883. 2 exempl. - — Cette
espèce appartient à la faune de l’hémisplière boréal, mais à l’heure
actuelle, elle s’est répandue dans le monde entier grâce à l’Homme.
BIBLIOGRAPHIE
Beddard (F.) (1896). Naiden, Tubificiden und Terricolen. (Hamburger
Magalhens, Sammelreise, Hamburg).
Michaelsen (W.) (1900). Oligochaeta. (Tierreich, vol. X).
Michaelsen (W). (1910). Oligocbaeten von verschiedenen Gebieten.
(Mitt. Nathist. Mus. Hamburg, vol. XXVII).
Michaelsen (W.) (1911). Zur Kenntniss der Eodrilaceen und ihrer Ver-
breitung. (Zool, Jahrb. Syst., vol. XXX).
PiCKFORD (G. E.) (1932). Oligochaeta. part. II. Earthworms. (Discm>ery
Reports, vol. IV, p. 265-292).
— 257 —
Mission au Goyaz et a uAraguaya
Scorpions (2® note).
PAR M. J. VeLLARD.
En examinant de nouveau mes récoltes de Léopoldina et de l’île
de Bananal j’ai trouvé trois autres scorpions à ajouter à la liste déjà
publiée. Le premier est un exemplaire, probablement mâle, de
Tityus matto- grossensis capturé à Léopoldina. Les deux autres sont
des Bothriurus du groupe B. honariensis • ils proviennent de Léopol-
dina et du sud de Bananal. La présence d’une espèce de Bothriurus
à cette latitude est intéressante, la distribution de ce genre étant
presque exclusivement méridionale.
Tityus matto- grossensis Borelli.
Un exemplaire adulte, probablement mâle, capturé de nuit à
Léopoldina au milieu des pierres dans les taillis couvrant la falaise
au confluent du rio Vermelho et de l’Araguaya. Cet exemplaire ne
diffère de celui de Goyaz que par les crêtes de la région caudiforme
un peu plus accentuées ; la dent postérieure des crêtes dorsales aux
segments 2, 3 et 4 est plus forte. Les dents du peigne sont plus
longues.
Longueur totale : 33 mm. ; tronc 12 mm. ; portion caud. 21,2 mm.
— Céphaloth. : long. 4,5 ; larg. maxima 4,5 ; larg. frontale 3. — Port,
caud. : 1®^ segm. 2 X 2 ; 2® segm. 3 X 1,9 ; 3® segm. 3,2 X 2 ; 4® segm.
4 X 2 ; 5® segm. 5 X 2 ; vésicule (sans l’aiguillon) 2,5 X 1,5 ; aiguil-
lon 2. — Patte mâchoire : fémur 3,8 X 1,1 ; tibia 4 X 1,8 ; pince
7 X 1,8 (main 3,5 X 1,8 ; doigt mobile 4,5). Peigne avec 18 dents.
Doigt mobile très peu arqué et sans lobe basal ; 18 séries de granula-
tions digitales.
Famille des Bothriuridæ
Bothriurus honariensis araguayæ, noç. subsp.
Exemplaire adulte de Léopoldina. Cet exemplaire a malheureuse-
ment beaucoup souffert dans un accident survenu à nos bagages
au cours de la descente du bas Araguaya. Il mesurait environ 35 mm.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 3, 1934.
— 258
de longueur, dont 18 pour le tronc et 17 pour la région caudiforme.
Région caudiforme : l^^" segment 1,8 X 2,5 ; 2® segment 2 X 2,4 ;
3® segment 2,1 X 2,3 ; 4® segment 2,6 X 2 ; 5® segment 4x2 (au
milieu du segment) ; vésicule (sans l’aiguillon) 3 X 1,9 ; aiguillon 1,5.
Exemplaire très jeune de la partie méridionale de l’île de Bananal :
Longueur totale : 18,5 mm. ; tronc 9 mm. ; portion caud. 9,5 mm. —
Céphalothorax : long. 2,5 ; larg. maxima 2,4 ; larg. frontale 2. ■ — •
Port caud. : l®!" segment 1 mm. ; 5® segment 2 mm. ; vésicule (sans
l’aiguillon) 1,5; aiguillon 0,5. — ■ Patte-mâchoire : fémur 1,2;
tibia 1,2 X 0,9 ; pince 3 X 1,2 (main 1,5 X 1,2) ; doigt mobile 1,5.
Peigne avec 16-17 dents. Doigt mobile avec 1 seule ligne de granula-
tions accompagnée latéralement de 5 à 6 granules plus gros. Tronc
jaune rouge ; tubercule oculaire médian brun noir ; segments dor-
saux brun jaune, devenant progressivement plus foncés sur les côtés
et à leur partie postérieure. Ventre gris jaune. Portion caudiforme
jaune rouge ; les 4 premiers segments marqués dorsalement d’une
tache triangulaire brune ; faces latérales et inférieure de tous les
segments marquées de stries longitudinales brunes. Vésicule rouge ;
latéralement un sillon ondulé jaune clair atteignant la base de
l’aiguillon, et à la face ventrale deux lignes longitudinales et paral-
lèles de même couleur ; aiguillon brun noir, rouge à la base. Pattes
jaunes avec l’extrémité des fémurs et les tibias brun rouge. Pattes-
mâchoires brun rouge marquées de quelques stries plus claires ;
carènes de la main noires ; doigts jaunâtres.
Céphalothorax fortement rétréci vers l’avant ; angles antérieurs
arrondis ; bord frontal à peine distinctement échancré. Sillon
longitudinal médian entier, divisant le tubercule oculaire ; très
accentué et élargi en profonde fossette triangulaire en arrière du
tubercule ; moins accusé en avant, il forme près du bord frontal une
petite dépression peu profonde. Tubercule oculaire médian situé à
peu près au milieu du céphalothorax, large et longuement déclive
en avant ; arcade orbitaire lisse et basse ; yeux séparés entre eux
environ par leur diamètre. Bord postérieur du céphalothorax légère-
ment relevé, formant de chaque côté du sillon médian 2 petits tuber-
cules. Téguments très finement chagrinés, avec cjuelcjues granulations
plus fortes près du bord postérieur. Segments dorsaux finement
chagrinés avec une ligne de granulations plus fortes près du bord
postérieur de chaque segment. Segments abdominaux lisses marqués
de quelques rares ponctuations et de soies très courtes. Dernier
segment arrondi, sans trace de carènes. Stigmates ovales assez grands.
Portion caudiforme robuste, de même longueur environ que le
tronc ; les 3 premiers segments sont plus larges que longs. Sillon
dorsal médiocrement profond à tous les segments. Carènes dorsales
des 4 premiers segments portant 4 ou 5 grosses granulations posté-
rieures et des granulations antérieures plus faibles. Carènes latérales
— 259
supérieures indiquées aux trois premiers segments par une série de
granulations postérieures ; carènes intermédiaires représentées seule-
ment aux trois premiers segments par quelques granulations posté-
rieures ; carènes latérales-inférieures et inférieures absentes aux
4 premiers segments. 5® segment peu excavé en dessus ; carènes
dorsales avec quelques petits granules peu accusés ; l’extrémité
apicale de la face inférieure présente une surface ovale lisse, com-
plètement entourée par de très grosses granulations qui se continuent
ensuite sur la ligne médiane en une série longitudinale unique n’at-
teignant pas tout à fait la base du segment ; cette ligne médiane est
accompagnée sur les côtés par quelques petites granulations, vestiges
des carènes latérales inférieures ; le centre de l’espace ovale apical
est marqué de 4 à 5 granulations. Téguments entre les carènes lisses
sur les côtés et à la face dorsale de tous les segments ; quelques
ponctuations et des soies courtes et peu nombreuses en dessous.
Vésicule triangulaire, plane en dessus, fortement convexe en dessous,
de la largeur du 5® segment ; entre 2 sillons inférieurs sub-médians
et de chaque côté de ces sillons quelques granulations sont disposées
en lignes régulières ; sillons lisses ; téguments finement chagrinés
avec quelques courtes soies à la face ventrale. Aiguillon fortement
recourbé. Patte-mâchoire robuste. Fémur finement granuleux dor-
salement et postérieurement, marqué à la face antérieure de 7 grosses
granulations. Tibia avec 3 groupes de grosses granulations 3-3-5
à la face dorsale ; face antérieure finement pointillée, limitée par
2 carènes peu accusées avec quelques petites granulations. Main
plate, arrondie à son bord antérieur ; face dorsale avec 3 légères
carènes et 4 groupes de grosses granulations ; 2 carènes peu accusées
à la face ventrale ; téguments finement ponctués en dessus et réti-
culés en dessous avec des soies courtes assez nombreuses. Pattes
finement ponctuées ; protarse de la 4® paire avec 2-2 épines à la
face ventrale.
L’exemplaire jeune de Bananal diffère de celui de Léopoldina par
l’absence presque complète à la face inférieure du 5® segment caudal
de la ligne de granulations médianes partant du sommet de l’espace
oval postérieur.
Un exemplaire adulte de Léopoldina, en mauvais état, capturé de
nuit sous un tronc d’arbre dans les taillis. Un exemplaire très jeune
capturé dans une termitière dans les campos de la partie méridionale
de l’île de Bananal.
Ce scorpion appartient au groupe B. bonariensis dont il présente
les caractères principaux : absence de carènes au 5® segment abdo-
minal et à la face inférieure du 1®^ segment de la portion caudiforme ;
absence à peu près complète des carènes latérales inférieures au 5® seg-
ment caudal ; présence d’un espace ovale postérieur à ce segment.
Il se distingue de B. bonariensis par sa coloration ; de B. bonariensis
— 260 —
maculatus par le nombre des dents du peigne et le tubercule oculaire
médian nettement divisé. Il se rapproche davantage de B. honariensis
asper par sa coloration ; il en diffère surtout parle tubercule oculaire
médian plus profondément divisé et surtout par les granulations de
la face inférieure du 5® segment qui chez cette dernière espèce délimi-
tent incomplètement l’espace postérieur ovale tandis que dans la
forme de Léopoldina et de Bananal cet espace est entièrement
entouré par de très grosses granulations presc{ue spiniformes qui
se réunissent sur la ligne médiane pour former une série longitudi-
nale unique plus ou moins complète.
L’étude des scorpions du groupe de B. honariensis n’a pas été faite
jusqu’ici de manière définitive par suite de l’absence dans les collec-
tions de nombreux exemplaires venant de diverses régions ; il est
encore impossible de décider s’il s’agit d’espèces différentes ou de
formes locales d’une seule espèce. Les caractères des 2 exemplaires
de l’Araguaya suffisent pour les séparer comme une forme dis-
tincte, voisine de B. honariensis asper ; je propose pour elle le nom
de B. honariensis araguayæ noa. suhsp., sans pouvoir décider si elle
représente véritablement une simple forme géographique de i?.
honariensis ou une espèce voisine de honariensis et asper.
Les espèces du groupe honariensis actuellement décrites sont ainsi
les suivantes ;
B. honariensis G. L. Koch ; sud du Brésil (elle a été trouvée avec certi-
tude dans les états de Rio Grande, Parana, Santa Catharina, Sào Paulo
et dans la partie méridionale du Matto grosso), et Nord de l’Argentine
jusqu’à la Bolivie.
B. honariensis maculatus Kræpelin ; Paraguay.
B. honariensis asper Poe. ; Iguarassu (nord du Brésil ?) ; Pilcomayo et
sud de la Bolivie (Kraepelin).
B. honariensis araguayæ nov. suhsp. ; Ilaut-Araguaya (Léopoldina et
partie méridionale de l’île de Bananal).
Types de B. h. araguayæ dans les collections du Muséum.
Distribution géographique des Scorpions dans l’état
DE GoYAZ et la région DE l’ArAGUAYA.
Toutes les familles de scorpions dont l’existence a été signalée au
Brésil sont représentées dans les 9 espèces recueillies au cours de ce
voyage.
Le sud de l’état de Goyaz jusqu’à Viannopolis et la Serra Dourada
est la continuation naturelle du plateau ondulé de Minas Geraes ;
cette région n’a fomni que deux espèces de scorpions, Tityus hahiensis
et T. stigmurus, c{ui sont également très communes à Minas et d’une
— 261 —
façon générale dans toute la partie moyenne de la région orientale du
Brésil.
La capitale de Goyaz et ses environs possèdent une faune plus
variée et analogue à celle du Haut-Araguaya. Les grandes espèces
de Tityus deviennent rares ou disparaissent ; elles sont remplacées
par des formes de Tityus plus petites ( matto- grossensis et trwittatus) ;
les unes sont apparentées à des espèces du nord et les autres appar-
tiennent à la faune occidentale du Brésil (Matto grosso ; région du
Haut-Paraguay). La présence d’un Bothriurus à cette latitude (13° au
16^ L. sud) est une véritable surprise ; la distribution de ce genre est
tout à fait méridionale (Argentine, Chili, sud du Brésil, Paraguay)
et deux espèces seulement, B. bonariensis et B. signatus ont été
signalées au Brésil. Il faut remarquer cependant que les deux formes
du groupe bonariensis, B. bonariensis asper et B. b. maculatus, ce
rapprochant le plus de l’espèce du Haut-Araguaya se rencontrent
au Paraguay et en Bolivie. De même que Tityus trioittatus, B. bona-
riensis araguayæ représente une intéressante infiltration méridionale
venue par le Paraguay. Par contre Bhopalurus barythenar qui existe
dans la capitale même de Goyaz appartient à un groupe limité jus-
qu’ici aux régions très sèches du nord-est (Ceara, Pianhy, etc.) et
du Sâo Francisco.
Les espèces du Haut-Araguya ne présentent aucune différence
avec celles des environs de la capitale de Goyaz.
Au nord du Tapirapé, à partir du confluent de ce fleuve avec
l’Araguaya (vers le 10° 30’), les espèces recueillies se rattachent à la
faune de l’Amazone. U Opisthacanthus cayaporum si abondant dans
les savanes de cette région est actuellement très isolé ; l’unique espèce
de ce genre connue auparavant habite le Mexique, le nord de la
Colombie et Haïti.
Nos connaissances sur la faune brésilienne en général sont trop
incomplètes pour que nous puissions tirer quelques conclusions sur
le mode de peuplement de ces contrées. Dans l’ensemble on peut dire
cependant que la faune des scorpions du sud de l’état de Goyaz
est identique à celle de Minas Geraes et se rattache ainsi à celle de la
région occidentale moyenne du Brésil. Au nord de la serra dourada,
point de division en cet endroit entre les tributaires du Paranahyba
et ceux de l’Araguaya et du T’ocantins, les scorpions appartiennent
à des formes septentrionales ou à des formes de la région orientale
du Brésil avec quelques intéressantes infiltrations méridionales venues
selon toute vraisemblance par le Paraguay et le sud du Matto Grosso.
— 262 —
Contributions a la faune malacologique
DE L’Afrique équatoriale
PAR M. Louis Germain.
LXVIIIi
Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses
DE l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933).
I. — Streptaxidæ, Ptychotrematidæ et Endodontidæ.
M. le R. Jeannel, Professeur au Muséum, a bien voulu me
confier l’étude des riches matériaux recueillis au cours de la Mission
de rOmo. Cette Mission dirigée par MM. Arambourg et Jeannel
avait pour but principal, du point de vue zoologique, l’exploration
des massifs montagneux de l’Elgon, du Marakwet et de l’Aberdare.
Ces régions de haute altitude offrent le grand intérêt d’abriter, pour
certains groupes d’animaux, une véritable faune alpine. Ce n’est
pas tout à fait le cas des Mollusques terrestres et fluviatiles : les
genres habitant les sommets élevés sont, pour la plupart, ceux qui
fréquentent les plaines environnante est ils appartiennent stricte-
ment à la faune africaine équatoriale ; il s’y ajoute néanmoins
quelques éléments étrangers, notamment des Pupillidés (sensu lato)
et des Vitrinidés manifestement paléarctiques (rappelant ceux du
massif abyssin) et des Trachycystis dont les affinités s’établissent
avec ceux de l’Afrique australe.
Je reviendrai plus longuement sur ces questions de faunistique
dans un mémoire définitif en préparation ; je me contenterai, dans
cette note, de donner les diagnoses sommaires des espèces nouvelles
en y ajoutant celles recueillies,dans un précédent voyage (1911-1912),
par MM. Ch. Alluaud et R. Jeannel.
Stenomarconîa Germain, 1934, noc. subg.
Coquille étroitement cylindrique, non ombiliquée ; péristeme
blanc, légèrement réfléchi ; columelle tronquée à la base chez les
jeunes, non tronquée chez les adultes ; test solide, très brillant,
1. Cf. : Bulletin Muséum Ilisl. Natur. Paris, 2® série, VT, n° 1, janvier 1934, p. 60.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 3, 1934.
^ 263 --
presque lisse, d’un magnifique vert olive teinté de marron. Radula
de Marconia.
Type : Marconia ( Stenomarconia) Jeanneli Germain.
Marconia (Stenomarconia) Jeanneli Germain, noo. sp.
Coquille subcylindrique, atténuée en haut, non ombiliquée ;
spire formée de 6-6 1/2 tours à peine convexes, les deux premiers
petits, les autres à croissance régulière un peu rapide, le dernier
grand, subcylindrique ; sutures marquées, blanchâtres ; sommet
obtus, arrondi ; ouverture ovalaire pyriforme, anguleuse en haut,
arrondie en bas, à bords marginaux réunis par une très mince callo-
sité ; péristome subépaissi, blanc, légèrement réfléchi ; columelle
non tronquée à la base chez l’adulte, nettement tronquée chez les
jeunes ayant seulement 3-4 tours de spire.
Longueur : 15-15,5 millimètres ; diamètre maximum : 6 milli-
mètres ; diamètre minimum : 5,3 millimètres ; hauteur de l’ouver-
ture : 6 millimètres ; diamètre de l’ouverture ; 4 millimètres.
Test épais, solide, très brillant, vert olive foncé, les premiers tours
plus clairs ; tours embryonnaires lisses, les autres garnis de stries
longitudinales obliques, serrées, très fines avec, au dernier tour,
une ou deux stries plus accentuées
Kénya : prairies alpines, entre 3.300 et 3.700 mètres ; — ■ escarpe-
ments rocheux sur la rive gauche de la Haugsburg Vallée à 3.650 mè-
tres (sur les Senecio géants) ; — ■ entre les vallées de Haugsburg et de
Teleki, sur les troncs morts des Senecio arborescents, à 4.000 mètres
d’altitude. [Ch. Alluaud et R. Jeannel].
Ptychotrema (Ennea) superadornata Germain, noo. sp.
Coquille pupoïde très atténuée en haut ; sommet, obtus ; spire
formée de 7 tours, les premiers petits, les autres élargis (l’avant-
dernier plus large que le dernier), le dernier médiocre avec une longue
■et profonde scrobiculation dorsale ; ombilic en fente très étroite mais
au fond d’une large dépression ; ouverture subcirculaire à peine obli-
que, à bords écartés, convergents, réunis par une forte callosité
blanche et saillante avec ; une dent pariétale lamelleuse incurvée,
saillante, presque au milieu de la callosité aperturale ; deux funicules
1. Les stries longitudinales sont si fines que le test paraît lisse.
2. Cette espèce très remarquable ne ressemble à aucune de celles connues de la
région. La plus voisine est la Marconia masabana Connolly (Proceed. Malacolog.
Society of London, XIX, part I, mars 1930, p. 43, pl. VI, fig. 1) du M* Elgon, mais le
Marconia Jeanneli Germain est beaucoup plus étroitement cylindrique allongé, plus
grand, non ombiliqué et bien plus chaudement coloré.
3. Ce qui rend le péristome continu.
264 —
profondément enfoncés n’arrivant pas au bord externe ; péristome
continu, épaissi, blanc ; bord colamellaire suboblique, longuement
subépaissi en son milieu.
Longueur : 2, 5-2, 8 millimètres ; diamètre maximum : 1,4-1, 6 mil-
limètres ; longueur de l’ouverture : 0, 7-0^8 millimètres ; diamètre de
l’ouverture : 0,6-0, 7 millimètres.
Test assez solide, corné ambré ; tours ambryonnaires (2 1/2)
presque lisses (fines stries longitudinales et traces de très fines stries
spirales) ; autres tours garnis de costules longitudinales saillantes,
coupantes, subonduleuses, entre lesquelles sont des stries spirales très^
fines, interrompues, visibles seulement à un grossissement de 30.
Mont Elgon : camp près de VElgfm Saw mill, à la lisière infé-
rieure de la forêt, 2.470 mètres d’altitude, 17 décembre 1932
(D^ R. Jeaxxel).
Gulelîa (Piicigulella) helichrysophila Germain, noc. sp.
Coquille cylindrique ; spire formée de 7 tours presque plats, le
dernier médiocre ; sommet obtus ; sutures marquées, submarginées
ouverture très étroite, subpyriforme allongée, à bords marginaux
écartés, réunis par une mince callosité, avec : deux dents pariétales,
celle située près de l’insertion supérieure saillante, incurvée, l’autre
plus petite et plus enfoncée ; sur les bords externe et basal un pli
épais obtus, un pli double (vers le milieu du bord externe) très large
et saillant et trois plis dentiformes plus enfoncés ; sur le bord colu-
mellaire une très large lamelle pouvant être considérée comme formée,,
de 3 lamelles, la médiane bien plus saillante ; péristome blanc, évasé,
bord externe incurvé en son milieu ; bord columellaire obliquement
arqué.
Longueur ; 6 millimètres ; diamètre maximum : 2,35 millimètres ;
hauteur de l’ouverture : 1,8 millimètre ; diamètre de l’ouverture
1,3 millimètre (y compris l’épaisseur du péristome).
Test mince, subtransparent, corné blond clair, garni de stries
longitudinales fines et inégales.
Mont Elgon : camp dans les prairies à Bruyères et à Helichrysum
de la zone alpine, sur une crête dominant la rivière Koitobbos,.
5 janvier 1933 [D^ R. Je.annei.].
Gulella (Conogulella) argyromontana Germain, noo. sp.
Coquille ovalaire très atténuée vers le sommet ; spire iormée de
8-8 1/2 tours peu convexes, le dernier médiocre ; sutures bien marquées,
celle du dernier tour remontant bruscjuement à l’insertion supérieure.
— 265
de l’ouverture, sommet obtus submamelonné ; ombilic en fente très
étroite ; ouverture subtrigone allongée, à bords marginaux éloignés ;
avec : une dent pariétale lamelleuse et saillante rapprochée de l’in-
sertion supérieure ; sur le bord externe une lamelle avec deux pointes
mousses plus ou moins saillantes ; sur le bord inférieur une denticu-
lation conique très petite, un peu enfoncée et sur le bord columellaire
une lamelle un peu enfoncée avec deux pointes mousses peu sail-
lantes ; péristome réfléchi, épaissi et blanc ; bord columellaire oblique,
épaissi, blanc.
Longueur : 6, 8-7, 2 millimètres ; diamètre maximum : 4, 3-4, 4 mil-
limètres ; diamètre manimum ; 4 millimètres ; hauteur de l’ouverture
2,3 millimètres.
Test solide, corné jaunâtre ou ambré ; tours embryonnaires garnis
de fines stries spirales presque régulières ; autres tours ornés de
costules saillantes, subrégulières, obliques et assez espacées.
Mont Elgon : Camp près de T « Elgon Saw mill « à la lisière infé-
rieure de la forêt, à 2.470 mètres d’altitude ; 17 décembre 1932
[D^ R. Jeannet].
Gulella (Conogulella) Arambourgi Germain, noo. sp.
Coquille pupoïde un peu courte ; spire formée de 8 tours peu
convexes, le dernier petit, avec deux scrobiculations dorsales ;
sommet obtus ; sutures assez profondes ; ombilic étroit ; ouverture
ovalaire avec le même système de denticulations que chez l’espèce
précédente, mais la dent pariétale plus forte et beaucoup plus élargie,
la lamelle du bord columellaire bien plus enfoncée avec ses deux
saillies plus obtuses et plus petites ; péristome subréfléchi, blanc ;
bord columellaire subvertical, un peu arqué, élargi et blanc.
Longueur ; 6,9 millimètres ; diamètre macimum : 3,7 millimètres ;
hauteur de l’ouverture ; 2,4 millimètres.
Test solide, corné jaunâtre, les tours embryonnaires garnis de
très fines stries spirales, les autres tours de costules longitudinales
saillantes et subégales.
Mont Elgon : Suam Fishing Club, région forestière, à 2.400 mètres
d’altitude, 23 mars 1933. (D^ R. JeannelJ.
Gulella (Paucidentata) albogilva Germain, noç. sp.
Cocîuille régulièrement cylindrique ; spire formée de 6 tours, les
deux premiers petits, les autres sensiblement de même largeur, peu
convexes ; sutures sublinéaires ; sommet très obtus et large ; om-
bilic en fente étroite ; ouverture subcirculaire avec : une lamelle
- 266 —
pariétale obliquement saillante près de l’insertion supérieure de
l’ouverture ; une nodosité palatale médiane et petite ; deux très
petites nodosités columellaires peu saillantes ; péristome fortement
épaissi, nettement réfléchi et blanc ; bord columellaire court, épaissi
et blanc.
Longueur : 6,5 millimètres ; diamètre maximum : 2,3 millimètres ;
hauteur de l’ouverture : 2 millimètres ; diamètre de l’ouverture :
1,9 millimètre.
Test gris blanchâtre ou blanc bleuâtre brillant, solide, presque lisse,
garni de stries longitudinales obliques extrêmement fines ^ et, aux
tours 3,4 et 5, de quelque^ stries obliques plus sensibles.
Neu Moschi, poste situé près de la rivière Rau, au pied du versant
Sud du Kilima N’Djaro, dans la zone inférieure (800 mètres d’alti-
tude), 12 avril 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel].
Gulella (Paucidentata) seneciophila Germain, noc. sp.
Coquille ovoïde très atténuée en haut (premiers tours en dôme) ;
spire formée de 7-7 1/2 tours peu convexes, le dernier médiocre, moins
élargi que l’avant-dernier avec scrobiculation dorsale bien appa-
rente ; sutures marquées ; sommet très obtus ; ombilic en fente un
peu élargie en son milieu ; ouverture subverticale, semi-ovalaire,
avec ; un pli pariétal étroit, saillant et incurvé situé assez près de
l’insertion supérieure de l’ouverture ; un pli palatal submédian,
médiocre, subtriangulaire ; une lamelle columellaire médiocrement
saillante faisant face au pli palatal ; péristome réfléchi, bien épaissi,
blanc ; bord columellaire obliquement incurvé, blanc.
Longueur : 9-9,2 millimètres ; diamètre maximum : 4,2 millimètresj
hauteur de l’ouverture : 3,7-4 millimètres.
Test solide, corné ambré brillant, garni de très fines stries longitu-
dinales obliques, subonduleuses, accentuées aux sutures.
Chaîne de l’Aberdare : prairies alpines du Mont Kinangop entre
3.400 et 3.700 mètres d’altitude, sous les débris de Senecio arbores-
cents, 9 avril 1933. [D^ R. Jeannel].
Gulelîa (Paucidentata) cacosystata Germain, noc. sp.
Coquille subcylindrique à sommet très obtus, en dôme ; spire
formée de 6 1/2-7 1/2 tours médiocrement convexes et légèrement
méplans en haut contre le sutures qui sont peu profondes ; ombilic
en fente étroite ; ouverture subpyriforme ovalaire à bords marginaux
1. Visibles seulement à un grossissement de 20.
— 267 —
écartés, sans callosité, avec ; une dent pariétale triangulaire, sail-
lante, submédiane ; un pli palatal conique, presque médian ; un
pli columellaire subbasal obtus et une denticulation très enfoncée,
peu saillante, plus rapprochée de l’insertion supérieure du bord
columellaire ; péristome épaissi, blanc ; bord columellaire oblique-
ment arqué, réfléchi.
Longueur : 4,5 millimètres ; diamètre maximum : 1,9-2 milli-
mètres ; hauteur de l’ouverture : 2,3 millimètres.
Test corné pâle ou ambré, brillant, translucide : tours embryon-
naires lisses, les autres garnis de très fines stries longitudinales
obliques, plus espacées au dernier tour.
Mont Elgon ; Camp dans les prairies à Bruyères et Helichrysum
de la zone alpine (altitude : 3.500 mètres), sur une crête dominant la
rivière Koitobbos, 5 janvier 1933. [D^ R. Jeannel].
Gulella (Paucîdentata) lautiuscula Germain, noo. sp.
Coquille cylindrique à sommet petit et obtus ; spire formée de
7 tours peu convexes à croissance assez lente, le dernier médiocre ;
sutures marquées, très étroitement marginées : ouverture subpyri-
forme ovalaire à bords marginaux éloignés réunis par une callosité
sensible, avec : une lamelle pariétale allongée, saillante, plus rappro-
chée de l’insertion supérieure de l’ouverture que du bord columel-
laire ; une denticulation palatale conique, courte, médiane ; une
denticulation columellaire petite, mousse, peu saillante ; péristome
subréfléchi, subsinueux en son milieu, blanc ; bord columellaire
presque vertical, triangulairement élargi en haut, blanc.
Longueur : 4,9 millimètres ; diamètre maximum : 1,8 millimètres ;
hauteur de l’ouverture : 1,35 millimètres ; diamètre de l’ouverture :
0,85 millimètres.
Test corné ambré ; tours embryonnaires avec très fines stries
longitudinales coupées de stries spirales très fines, peu nombreuses,
visibles surtout près de la suture ; autres tours garnis de fines stries
longitudinales inégales et obliques.
Mont Elgon : Camp dans le cratère de l’Elgon (4.000 mètres d’alti-
tude), au pied du pic Koitobbos, 8 janvier 1933 [D’^ R. Jeannel],
Gulella (Paucîdentata) cheranganiensis Germain, noo. sp.
Coquille cylindro-ovoïde courte, non ombiliquée ; spire formée de
6 tours très peu convexes à croissance irrégulière, l’avant-dernier
tour relativement grand ; sutures très nettement marginées ; sommet
obtus ; ouverture petite, semi-ovalaire à bords marginaux écartés
réunis par une mince callosité appliquée, non dentée ; péristome un
- 268 --
peu épaissi, blanc ; bord columellaire court, suboblique, blanc.
Longueur : 2, 8-2, 9 millimètres ; diamètre maximum : 1,6-1, 7 mil-
limètres ; hauteur de l’ouverture ; 1,1-1, 2 millimètre ; diamètre de
l’ouverture : 0,8-0, 9 millimètre.
Test corné ambré, assez brillant, presque transparent ; tours
embryonnaires très finement striés longitudinalement, les autres
tours garnis de fines stries longitudinales un peu obliques, inégales
et serrées.
Massif du Marakwet : Campi Cherangani, à 3.000 mètres d’alti-
tude, dans les prairies alpines au-dessus de la forêt du Marakwet,
13 mars 1933 [D^ R. Jeannel].
Streptostele Jeannelî Germain, nov. sp.
Coquille très allongée, subcylindrique turriculée, très étroitement
ombiliquée ; spire formée de 7 1/2 tours peu convexes à croissance
régulière mais un peu lente, le dernier un peu convexe ; sutures assez
profondes, crénelées ; sommet obtus ; ouverture pyriforme allongée,
longuement anguleuse en haut ; péristome épaissi, blanc, le bord
externe légèrement subsinueux ; bord columellaire presque vertical,
peu arqué, triangulairement élargi.
Longueur : 4,9 millimètres,; diamètre maximum : 1,3 millimètres ;
hauteur de l’ouverture : 1,4 millimètre ; diamètre de l’ouverture :
0,8 millimètre.
Test marron jaunâtre garni de stries longitudinales peu obliques,
subpliciformes, très marquées aux sutures puis plus ou moins éva-
nescentes, surtout au dernier tour.
Mont Elgon ; Camp dans la zone des cultures, près de la ferme
Norman (2.210 mètres d’altitude), 11 décembre 1932. [D^ R. Jean-
nel.
Streptostele cheranganîensîs Germain, noc. sp.
Coquille subcylindroconique turriculée, non ombiliquée ; spire
formée de 6-7 tours très peu convexes à croissance régulière assez
rapide, la dernier subcylindrique ; sutures étroitement marginées ;
ouverture subpyriforme, oblicfue, longuement anguleuse en haut,
à bords marginaux écartés, réunis par une callosité plus pâle que
le reste de la coquille ; péristome étroitement épaissi, blanc, le bord
externe incurvé ; bord columellaire peu oblique, subtordu, blanc.
Longueur : 4,5 millimètres ; diamètre maximum : 1,2 millimètre ;
hauteur de l’ouverture : 1,6 millimètre ; diamètre de l’oxiverture :
D,85 millimètre.
^ 269 -
Test mince, corné jaunâtre pâle, transparent, garni de stries
longitudinales très délicates.
Massif du Marakwet : Campi Charangani (3.000 mètres d’altitude),
dans les prairies alpines au-dessus de la forêt, 13 mars 1933 [D^ R.
Jeannel].
Streptostele Arambourgi Germain, nov. sp.
Coquille subcylindrique allongée à sommet obtus ; spire formée de
8 tours presque plans à croissance lente, régulière, le dernier vague-
ment comprimé ; sutures linéraires ; ombilic en fente extrêmement
étroite ; ouverture petite, à peine oblique, ovalaire pyriforme :
péristome légèrement réfléchi, le bord externe avec une forte inflexion
médiane ; bord columellaire incurvé et élargi.
Longueur : 3,25 millimètres ; diamètre maximum : 0,8 millimètre ;
hauteur de l’ouverture : 0,85 millimètre ; diamètre de l’ouverture :
0,4 millimètre.
Test mince, subtransparent, corné jaunâtre clair, garni de très
fines stries longitudinales visibles à un grossissement de 20.
Mont Elgon : Camp près de V « Elgon Saw mill » (2.470 mètres), à la
lisière inférieure de la forêt, 17 décembre 1932. [D^ R. Jeannel].
Trachycystis koptaweliensîs Germain, noe. sp.
Coquille discoïde convexe en dessus et en dessous, très largement
ombiliquée ; spire formée de 4 1/2 tours convexes à croissance assez
rapide, le dernier peu dilaté et brusquement descendant à l’extrémité ;
sutures bien détachées, sommet obtus ; ouverture ovalaire oblique,^
à bords marginaux convergents réunis par une très mince callosité
appliquée ; péristome mince, tranchant ; ombilic très large (égalant
en diamètre le tiers du diamètre total), profond, laissant voir tout
l’enroulement interne.
Diamètre maximum : i fl millimètre.
Test corné ambré, peu brillant ; tours embryonnaires garnis de
très fines stries longitudinales ; autres tours munis de costules longi-
tudinales obliques, un peu saillantes, serrées et subégales.
Mont Elgon : Vallée de la Koptaweli (2.300 mètres d’altitude), au
nord de la rivière Koitobbos, 20 décembre 1932. [D*' R. Jeannel],
Trachycystis monotropha Germain, noe. sp.
Coquille discoïde très largement ombiliquée ; spire formée de
4 1/2 tours à croissance lente et régulière, un peu convexes, mais.
Bulletin du Muséum, 2® s., 1. VI, 1934.
18
— 270 —
subcomprimés près des sutures, le dernier médiocre, à peine dilaté
à son extrémité, nettement comprimé en dessous autour de l’ombilic ;
sutures profondes ; ombilic très large (diamètre dépassant un peu
le tiers du diamètre total) laissant voir tout l’enroulement interne ;
ouverture obliquement subovalaire à bords marginaux très rappro-
chés ; péristome mince, bord columellaire très obliquement arqué.
Diamètre maximum : 1,5 millimètre.
Test brun clair,; tours embryonnaires presque lisses ; autres tours
garnis de stries longitudinales peu saillantes, serrées, plus fines en
dessous qu’en dessus.
Mont Elgon : Camp près de 1’ « Elgon Saw mill » (2.470 mètres
d’altitude), à la lisière inférieure de la forêt ; 17 décembre 1932.
[D’’ R. Jeannel.]
— 271
Révision de la collection des Méduses du Muséum
National d'Histoire Naturelle
VI
PAR M. Gilbert Ranson.
Genre EÜrene Eschscholtz, 1829.
Eirene viridula (Péron et Lesueur, 1809).
Oceania viridula Péron et Lesueur, 1809. Ann. Mus. Hist. Nat., t. 14,
p. 346.
Dianæa viridula Lamarck, 1817. Anim. sans vert., II, p. 506.
Eirene viridula Eschscholtz, 1829. Syst. der Acalephen, p. 94.
? Geryonia pellucida Frey et Leuckart, 1847. Beit. Z. K. Wirb. Th.,
p. 138.
Eirene viridula L. Agassiz, 1862. Cont. Nat. Hist. U. S. A., vol. IV, p. 362.
? Tima carri Hæckel, 1864.' Jena. Zeit. f. Naturw., Bd I, p. 332.
Tima pellucida Schulze, 1872. Jahr. Komm. z. Unters. deut. Meere in
Kiel, Bd II, 1874, p. 138, taî. 2, fig. 6 a-h.
Jrene pellucida Ilæckel, 1879 (in part.). Syst. der Medusen, p. 200.
Irene viridula, Hæckel, 1879 (in part.). Syst. der Medusen, p. 166.
? Eirene pellucida, Græffe, 1884. Arbeit. Zool. Inst. Wien-Triest, Bd 5,
p. 358.
Non Irene viridula O. Maas, 1893. Ergeb. Plankt. Exped., Bd 2 Kc, p. 63,
taf. 6, fig. 1-2.
Irene viridula Ilartlauh, 1893. TViss. meer. Abt. Helgoland, Bd 1, 1894,
p. 161.
? Irene pellucida, Browne 1898. Journ. M. Biol. Assoc., t. 5, p. 190.
Irene viridula Bedot, 1901. Rev. suisse de Zool., t. 9, p. 483.
Irene viridula Bedot, 1905. Rev. suisse de Zool., t. 13, p. 136.
Non Eirene viridula, Bigelow 1909. Mem. Mus. comp. zool. Ilarward Coll.,
vol. 37, p. 163, pl. 36, fig. 1-4.
Irene pellucida, V. Neppi 1909. Arch. f. Entw. des Organ., Bd 28.
Helgicirrha Schulzi Hartlaub, 1909. Zool. Anz., Bd. 34, p. 86.
Tima plana V. Neppi, 1910. Arb. Zool. Inst. Wien-Triest, Bd XVIIl,
heft 2, p. 157-166.
Eirene viridula A Mayer, 1910, Medusæ oj the World, t. Il, p. 311, fig. 172.
Eirene (Irene) plana V. Neppi, 1912. Sitz. Ak. lEiss. Wien, Bd 121, p. 729.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934.
— 272
Eirene plana V. Neppi et G. Sliasny, 1913. Arb. Zool. Inst. Wien-Triest,.
Bd 20.
Non Eirene viridula Vatihôfîen, 1913. Deut. Süd-polar Exped., Bd XIII,
zool. 5, p. 370.
Eirene viridula P. L. Kramp, 1919. Dan. Ing.Exp., vol. V, part. 8, Medusæ ,
Part. I, Leptomedusæ, p. 102.
Eirene plana V. Neppi, 1922. R. Comitato Talassog. ital., Mena. CI, p. 14.
Eirene viridula P. L. Kramp, 1924. Report Dan. océan, exped., 1908-1910
to the Médit, and adj. seas. vol. II, heft 1, Medusæ, p. 20.
Eirene viridula G. Banson, 1925. Rull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 31, p. 379.^
Eirene viridula P. L. Kramp, 1927. Mém. Acad. Sc. et L. Danemark, Sect.
Sc., 8® série, t. XII, n® 1, p. 139.
Eirene viridula P. L. Kramp, 1930. Mém. Mus. Roy. Relgique, t. 45, p. 30.
Eirene viridula G. Banson, 1933. Bull. Inst. Océan. Monaco, n® 628.
Eirene viridula P. L. Kramp, 1933. Nord. Plankton, XII, Craspedoten
Medusen, 3 Teil, Leptomedusen, p. 590.
Cette Méduse assez commune depuis le Danemark jusqu’à Gibral-
tar et dans la Méditerranée a fait l’objet de nombreuses confusions.
11 est nécessaire de rappeler ses caractéristiques essentielles pour la
comparer avec les Méduses trouvées dans tous les océans et rapportées
à celle espèce.
l)eu.K auteurs, A. Maykr en 1910, sous son nom exact, et V. Neppi
en 1910, sous le nom de Tima plana puis de Eirene plana en 1912 et
1913, en ont denné des descriptions très détaillées. Nous allons les-
comparer pour relever les quelques variations qui existent. Le
matériel utilisé par ces deux auteurs provient de la Méditerranée
il est donc parfaitement comparable. Je reprends la description de
A. M.ayer en indiquant, entre parenthèses, les variantes lorsqu’elles
existent chez Neppi.
Ombrei.i.e : Très plate, en forme de verre de montre. Elle possède très
peu de mésoglée ; elle est par conséquent très fine, très délicate. Elle a
de 25 à 50 mm. de large (Y. Neppi, 10 à 40 mm.) et 6 à 15 mm. de haut.
PÉDONCULE : il est aussi long que la moitié du rayon de l’ombrelle •
(Neppi les deux tiers) ; il est pyramidal, grêle, possédant peu de méso-
glée ; assez large à sa base.
Estomac : un tiers environ de la longueur du pédoncule avec 4 longues
lèvres buccales lancéolées, à bords crénelés ; (Neppi ; lèvres plus courtes
que le tube stomacal ; l’estomac émerge de la cavité sous-ombrellaire).
Gonades : quatre ; linéaires, quelquefois sinueuses ; situées sur la portion
sous-ombrellaire des quatre canaux radiaires, se terminant près de la
base du pédoncule et près du canal circulaire. (Neppi : quelquefois les
gonades s’étendent sur les canaux radiaires d’une partie du pédoncule
et dans quelques cas seulement jusqu’à l’estomac). Cette différence
n’est pas essentielle ; il s’agit de cas exceptionnels.
Tentacules : 50 à 60 grands ayant un cinquième de la longueur du rayon
— 273
de l’ombrelle ; environ 100 petits n’ayant que la moitié de la longueur
des précédents. (Neppi en signale jusqu’à 48 et 191 bourgeons tenta-
culaires ; cet auteur figure cependant 101 tentacules de toutes dimen-
sions).
Bulbes tentaculaires : Tous les tentacules ont un bulbe large mais
conique, s’effilant rapidement.
CiRREs : D’après A. Meyer les 100 petits tentacules seulement sont flan-
qués chacun par une paire de cirres enroulés en spirale ; les grands
tentacules n’en posséderaient pas (Fig. 2-V). (D’après V. Neppi, il y
aurait des cirres aussi bien à la base des tentacules que des tubercules
soit d’un côté, soit des deux ; tantôt rigides, tantôt spiralés ne se laissant
voir, par endroits, qu’à un fort grossissement (Fig. 1-3). La différence
que nous constatons ici est importante car elle pourrait bien servir à
distinguer deux espèces. Nous sommes amenés à compléter les observa-
tions de A. Mayer par celles de V. Neppi, car cela ne fait aucun doute,
nous sommes en présence de la même espèce. Notre conclusion sera
donc la suivante : la présence de cirres sur le bord de l’ombrelle est
extrêmement importante pour distinguer les genres, mais leur disposi-
tion est tout à fait irrégulière dans une même espèce et ne peut pas
servir de critérium spécifique.
Papilles excrétoires : Chaque bulbe tentaculaire possède une papille
excrétoire abaxiale.
Lithocystes : 100 environ, ayant chacun de deux à quatre concrétions
(V. Neppi : 55 disposés irrégulièrement entre les tubercules tentacu-
laires).
Vélum : étroit.
Canaux radiaires ; 4, grêles, légèrement sinueux au niveau de la sous-
ombrelle.
Canal circulaire : simple et étroit.
Coloration : Ombrelle transparente ; gonades et estomac verdâtres par
transparence, brun-clair par lumière réfléchie.
Dès 1872, ScHULZE signalait la récolte à Helgoland, en août, de
155 exemplaires de cette Méduse, m’appelle Tima pellucida (Will) (?)
Geryonia pellucida. Il n’en donne pas de description, mais son
dessin en tient lieu ; il correspond si bien à ceux de A. Mayer et
V. Neppi qu’il n’y a aucun doute à son sujet.
Nous allons maintenant examiner les espèces décrites sous ce nom
par O. Maas (1893), Bigelow (1909) et surtout Vanhôffen (1911
et 1913).
En 1893, O. Maas signale de la mer d’Irminger, sur la côte occi-
dentale du Groënland, une Méduse qu’il rapporte à cette espèce.
P. L. Kramp fait remarquer en 1927, à juste titre, que Eirene viri-
dula est une Méduse des eaux tempérées et que, d’autre part, la
description de O. Maas n’est pas exactement conforme à celle de
cette espèce. Voyons exactement ce qu’il en est. Il faut reconnaître
avec O. Maas que le pédoncule stomacal, caractéristique des Ire-
— 274
nidés, est susceptible de variations en longueur et largeur avec les
espèces ; il peut être quelquefois réduit à une simple voussure de la
mésoglée. Cette observation ne peut cependant être déformée au
point de considérer, comme l’a fait BiGELOwen 1910, que ce pédon-
cule, par suite de ses grandes variations, ne peut être caractéristique
d’une famille. Au contraire, ce prolongement sous-ombrellaire de la
mésoglée a une grande importance systématique, car il correspond,
comme je l’ai montré dans les pages précédentes, à un caractère
objectif profond.
Chez ces Méduses de la Mer d’Irminger, d’après O. Maas, la vous-
sure s’est fortement repliée contre la sous-ombrelle, formant un pli
J)
Fig. 1 : A. Pédoncule stomacal de Eirene viridala. Bigelow (1909, pl. 36, fig. 1). —
B. Pédoncule stomacal de Eirene viridula, A. Mayer (1910, Medusæ of the world. t. 11,
p. 312, fig. 172). — G. Pédoncule stomacal de Tima peïlucida, Schulze (1872, taf. 2,
fig. 66). — D. Pédoncule stomacal de Tima plana, V. Neppi (1 910, p. 159, fig. 2 a) . —
E. Base d’un grand tentacule de Tima plana avec deux cirres latéraux, d’après V. Aeppi
(1910, p. 160, fig 26).
circulaire. P. L. Kramp en 1927, ne croit pas qu’il s’agit d’un pédon-
cule. Je suis plutôt de l’avis du premier auteur. J’ai observé le même
fait dans un échantillon d’une autre expèce. Il est certain que ces
petits pédoncules sont résistants, mais une déshydratation à la
fixation peut très bien provoquer la formation de plis semblables.
D’autre part, les bulbes tentaculaires sont très étroits ; il n’est
pas signalé de papilles excrétoires. La disposition des cirres sur le
bord de l’ombrelle ne peut servir de critérium ; elle est très irrégu-
lière ici, les grands tentacules n’en possèdent pas ; les bourgeons
tentaculaires n’en ont pas tous (fig. 2-IV). Certes O. Maas note
que les cirres sont courts et rigides ; chez Eirene çiridula ils sont
assez courts aussi, mais enroulés en spirale. Cet auteur ajoute cepen-
dant : par suite de la contraction et de la conservation, ces Méduses
sont quelque peu différente^ ; un exemplaire par exemple, montre
— 275
un bien plus gros estomac que les autres, de plus longs tentacules
et des cirres plus longs et plus fins. Il semble bien en effet que
beaueoup des particularités constatées, d’après le dessin qu’il en
donne, proviennent en grande partie d’une mauvaise conservation.
Sans aucun doute cette Méduse appartient au genre Eirene, mais il
ne s’agit probablement pas de Eirene i>iridula. C’est la forme et la
longueur de la gonade, puis les dimensions du pédoncule stomacal
qui les distinguent le plus, à mon avis. Chez la Méduse de la mer
d’Irminger le pédoncule est certainement court et large à la base
avec une mésoglée assez épaisse ; ce n’est pas du tout le eas chez
Eirene viridula, comme nous l’avons vu plus haut. D’autre part,
chez la première les gonades sont relativement courtes et épaisses,
rectilignes, présentant tout au plus quelques replis ; ehez la seconde
elles sont très longues, linéaires, sinueuses, très caractéristiques.
En 1909, Bigelow a déerit sous le même nom, une autre Méduse
récoltée dans l’Océan Pacifique. Sa mésoglée est faible ; le pédoncule
est court mais atteint la hauteur de la cavité sous-ombrellaire qui
n’est pas très grande. Cependant ce pédoncule est très large à sa
base proximale (fig. 1-A) ; il n’a donc pas du tout la forme de celui
de Eirene viridula (Pérou et Lesueur) ; il ressemble au contraire
à celui de la Méduse de O. Maas. Il y a 32 tentacules sur le bord de
l’ombrelle avec des bulbes basaux assez gros mais coniques et
environ 90 bourgeons tentaculaires. Les cirres sont irrégulièrement
distribués et leur nombre est environ le même que celui des tenta-
cules ; ils ne sont jamais à la base des bulbes tentaeulaires (fig. 2-III).
Il y a ici une particularité méritant d’être signalée. Dans les des-
criptions de A. Mayer et V. Neppi, nous avons vu que beaucoup de
bourgeons tentaeulaires en avaient à leur base. La disposition
signalée iei ressemble beaucoup plus à celle réalisée dans la Méduse
de la mer d’Irminger. Nous avons vu précédemment qu’elles se
rapprochent également par leur pédoncule stomacal. Leurs gonades
sont d’ailleurs assez semblables aussi, quoique plus linéaires dans
celle de Bigelow.
Les récoltes de Vanhôffen vont nous retenir plus longuement.
En 1911, dans la collection de la « Valdivia », il signale, sous le nom de
Phialopsis diegensis Torrey,- des Méduses récoltées dans le Golfe de
Guinée. En 1909, Torrey définit ainsi son nouveau genre : « Eucopidæ
avec un petit nombre de longs tentacules (16-32) ; nombreux tenta-
cules rudimentaires (papilles marginales) et eirres ; nombreux litho-
cysthes larges avec plusieurs otolithes ; pédoncule stomacal faible-
ment développé ». Dans la description de Phialopsis diegensis n. sp.
il précise ; « avec un léger renflement central de la eavité sous-om-
brellaire (pédoneule stomacal rudimentaire) ». Cette description
suffît donc pour affirmer que cette Méduse appartient au genre Eirene
car le pédoneule stomacal est net quoique faible et elle possède des
- 276 -
cirres marginaux. En passant, nous en dirons autant de Phialucium
comata Bigelow qui possède un pédoncule stomacal à peine marqué.
Bigelow, n’appréciant pas ce caractère morphologique à sa juste
valeur, rattachait cette Méduse au genre Phialucium O. Maas, sous-
Fig. 2 : I. Portion du bord de l’ombrolle de Phialopsis diegensis, Torrey (1909, p. 24,
fig. 9). — IL Portion du bord de l’ombrelle do Phialopsis diegensis, Vanhôfîen (1910,
p. 227, fig. 17). — III. Portion du bord de l’ombrelle de Eirene oiridula, Bigelow (1909,
pl. 36, fig. 4 schématisée). — IV. Portion du bord de l’ombrelle de Eirene nridula
O. Maas (1893, taf. VI, fig. 2 schématisée). — V. Portion du bord de l’ombrelle de
Eirene oiridula, A. Mayer (1910, p. 312, fig. 172 schématisée).
genre de Phialidium, sans pédoncule. Mais la Méduse de Torrey
est -elle Eirene nridula comme le pense Vanhôffen ? Si nous
examinons le bord de son ombrelle nous voyons qu’elle possède
de 16 à 28 tentacules régulièrement disposés ; entre deux tenta-
cules se trouvent 5 à 9 tentacules rudimentaires ou papilles margi-
— 277 —
nales dont la plus large est au centre. Les cirres sont irrégulièrement
distribués ; le dessin de Torret (fig. 2-1) indique qu’ils sont absents
de la base des grands tentacules ; les bourgeons en ont deux, un ou
pas du tout ; ces cirres sont rigides et non spiralés. Cette bordure
ressemble beaucoup à celle de la Méduse décrite par Bigelow,
en 1909, sous le nom de Eirene çiridula. Les deux Méduses ont
d’ailleurs été récoltées dans le Pacifique près des côtes américaines.
Par ailleurs, le pédoncule stomacal paraît semblable car celui décrit
par ToRREYest également court et trapu. C’est par ce dernier carac-
tère qu’elles s’éloignent toutes deux de Eirene çiridula. Par contre,
elles se rapprochent au contraire par là de la Méduse décrite par
O. Maas sous ce nom de la mer d’Irminger, ce qui peut paraître
extraordinaire car les lieux de récolte sont absolument différents.
Examinons maintenant les descriptions que Vanhôffen a données
du matériel récolté dans la région équatoriale de l’Atlantique, par
la « Valdivia ». Ces deux exemplaires n’ont que 10 et 16 mm. de
large ; leur pédoncule est très peu apparent ; il est cependant assez
net pour que l’auteur rapporte ces Méduses à Phialopsis diegensis
Torrey qui, rappelle-t-il, possède un faible pédoncule stomacal.
Vanhôffen figure une portion du bord de l’ombrelle. Certes les
cirres sont irrégulièrement distribués, comme chez la Méduse de
Bigei.ow et celle de Torrey, mais nous en trouvons à la base de
l’un des grands tentacules, ce qui n’est pas le cas pour les précé-
dentes (fig. 2-II). Nous avons vu que V. Neppi en figure à la base des
grands tentacules tandis que A. Mayer note qu’il n’en a pas vu à cet
endroit pour Eirene nridula de la Méditerranée. Nous sommes donc
tentés, malgré cette différence, de rapprocher très nettement les
Méduses de Vanhôffen de celles du Pacifique et même de celle de
O. M AAS de la mer d’Irminger.
En 1913, en examinant les Méduses récoltées dans le courant
équatorial de l’Atlantique Sud, par l’expédition allemande au
Pôle Sud, il en trouve de la même espèce. 11 les rapporte toutes,
cette fois, à Eirene çiridula Eschscholtz, déclarant que Phialopsis
diegensis Torrey doit être abandonné et considéré comme un syno-
nyme. Bigelow qui ne connaissait pas le travail de Torrey avait
rapporté, dès 1910, à Eirene viridula Eschscholtz, une Méduse sem-
blable, ainsi que je l’ai dit plus haut.
Examinons dans ces derniers exemplaires le caractère typique de
l’espèce. L’auteur ne figure pas cette fois le bord de l’ombrelle.
Le pédoncule stomacal ne fait son apparition que dans les exemplaires
de 14 mm. de diamètre. Chez les plus gros exemplaires de 28 à 30 mm.
de diamètre, le pédoncule n’est encore qu’un faible épaississement
de la mésoglée, au centre de la cloche. Or, nous avons vu que le
pédoncule stomacal typique de Eirene çiridula est long et étroit,
atteignant la moitié et même les trois quarts du rayon de Tom-
— 278 —
brelle, relativement mince et facilement déformable (fig. 1-B. C. D.).
Cette longue étude, après celle que j’ai faite récemment sur Phortis
pellucida (Will) était nécessaire pour bien préciser les caractères mor-
phologiques de l’espèce Eirene çiridula (Pérou et Lesueur) qui a
été constamment confondue avec d’autres. Elle nous permet de
conclure que les Méduses décrites sous ce nom par O. Maas (1893),
Bigelow (1910) et Wanhôffen (1913) ou sous le nom de Phialopsis
diegensis Torrey (1909) et Vanhôffen (1911) appartiennent pro-
bablement à la même espèce dont la répartition est extrêmement
vaste et qu’on pourrait appeler Eirene diegensis (Torrey) ; mais que,
par contre, cette dernière se distingue de Eirene i’iridula (Pérou et
Lesueur), dont Eirene i^iridula Eschscholtz, des auteurs, est syno-
nyme. La différence essentielle porte sur la forme du pédoncule
— 279 —
stomacal et non sur la distribution des bourgeons tentaculaires et des
cirres sur le bord de l’ombrelle qui est essentiellement variable chez
Eirene viridula (Péron et Lesueur) typique. Etant donnée la répar-
tition géographique de Eirene diegensis (Torrey), on serait tenté
d’y voir une simple variété de Eirene çiridula. C’est possible, mais
morphologiquement il est dilFicile de l’admettre ; le pédoncule stoma-
cal est par trop différent et il semble constituer, cependant, une base
solide de distinction entre les espèces.
Par son pédoncule stomacal, Eirene diegensis (Torrey) se rattache
au genre Phortis. D’un autre côté, par ses cirres marginaux, elle
appartient au genre Eirene. On peut la qualifier d’espèce inter-
médiaire. J’ai réuni en un tableau les caractéristiques essentielles
des Méduses décrites par les auteurs dont il est question ci-dessus,
pour permettre de comparer rapidement celles-ci et de suivre plus
facilement les critiques que j’apporte ici.
Je joins à la collection du Muséum deux exemplaires de cette
Méduse. Ils ont été récoltés par « La Tanche fl au coufs de sa croi-
sière de 1924 (St. 761, au large du Portugal et St, 784, dans la Médi-
terranée sur les côtes de Tunisie). Ils sont typiques.
Examinons maintenant, pour terminer, la répartition géogra-
phique de cette espèce. Elle est commune dans la Méditerranée.
Un des exemplaires de La Tanche, comme _ie viens de le dire, a été
récolté dans l’Atlantique au large des côtes du Portugal. La plupart
des récoltes signalées par les auteurs anciens et se rapportant nette-
ment à cette espèce sont de la Manche ou de la Mer du Nord : Péron
et Lesueur (1809, Oceania airidula) ; Eschscholtz (1829, Eirene
nridula). Je ne retiendrai pas la mention de Forbes car je ne crois
pas que Ceryonopsis delicatula de eet auteur soit la même espèce ;
Brown E (1898-1905) en a trouvé dans le Forth of Clyde en Angle-
terre ; Sciiui.zE (1875) sous le nom de Tima pelliicida Ta signalée,
en grande quantité, à Helgoland en août et Harteaub (1894) en
octobre. Dans les eaux danoises, P. L. Kramp en 1927, la signale
en grand nombre des côtes de la Mer du Nord (septembre et octo-
bre) où elle serait indigène aux environs de l’embouchure du Ska-
gerrak. Enfin, en 1930, ce même auteur signale qu’elle a été récoltée
en 1905 et 1908 sur la côte de Belgique et dans le Détroit du Pas-de-
Calais (août, septembre et novembre). Nous ne sommes pas étonnés
de savoir que cette Méduse est abondante en hiver dans la Méditer-
ranée. Cela indique, comme pour d’autres Méduses examinées précé-
demment, qu’elle est originaire des régions tempérées froides de la
Manche et de la Mer du Nord.
(à suivre)
280
Remarques de systématique et de bwgêographie
SUR LES Patelles des cotes françaises
PAR M. E. Fischer-Piette.
Faute de présenter des caractères conchyliologiques facilement
exprimables, les Patelles n’ont pas été classées aisément : la classi-
fication a beaucoup varié selon les auteurs. Par exemple, pour ce
qui a trait aux Patelles de nos côtes, le nombre des espèces recon-
nues par les divers auteurs a varié de trois à quinze.
De telles variations prouvent que les caractères conchyliologiques
sont insuffisants. Il y a lieu de procéder à le révision de ce groupe
en s’adressant à d’autres caractères. Cette voie a déjà été indiquée
par Dautzenberc et Durüuchoux (1906) : ces auteurs, étudiant
les Patelles dans la région de Saint-Malo, ont tenu compte de la
longueur de la radula, et ont pris également en considération la
présence ou l’absence de papilles blanches sur les bords du manteau.
Ils admettent, pour la faune de cette région, trois bonnes espèces
comprenant chacune un certain nombre de variétés. Ces espèces
sont : Patella vidgata L., P. intermedia Jefïreys, P. depressa Pen-
nant. En 1928, Ph. Daittzenberg et P. -II. Fischer, étudiant la
faune malacologique de Roscofî, retrouvèrent dans cette région les
trois mêmes espèces avec les mêmes caractères. Rappelons l’essentiel
de ces caractères anatomic[ues : 1° La longueur de la radula est
double, chez P. i’ulgata et chez P. intermedia, de ce qu’elle est chez
P. depressa ; 2® P. intermedia présente des papilles blanches sur le
bord du manteau, tandis que P. çulgata n’en présente pas.
.l’ai repris l’étude des Patelles de nos côtes, en vue de préciser la
valeur des coupures spécifiques à établir, à l’aide de mesures de la
radula, et en examinant aussi la forme des dents de la radula. Je
donne ici les premiers résultats concernant les Patelles océaniques,
en laissant de côté, pour le moment, les Patelles méditerranéennes.
Les Patelles océaniques comprennent les trois espèces que nous
venons de citer, et en plus le P. lusitanica Gmelin, présent dans le
Golfe de Gascogne.
Mensurations de la radula. — La longueur de la radula, R, est
R
rapportée à la longueur de la coquille, C. Le rapport — est le suivant ;
• Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934.
^ 281 —
Valeur moyenne Valeurs extrêmes.
sensiblement chez les diverses variétés de chaque espèce, sauf dans
les cas où les proportions de la coquille sont trop changées : chez la
var. conica Brown de P. vulgata, le rapport — se trouve augmenté,.
ce qui se conçoit étant donné la forme très élevée et très courte de
cette Patelle. Pour l’établissement des chiffres ci-dessus j’ai éliminé
cette variété, qui n’est qu’une simple déformation due aux conditions
de vie (émersion prolongée).
Les chiffres ci-dessus nous aident à reconnaître la valeur des cou-
pures spécifiques retenues par Dautzenberg et Durouchoux,
mais ils ne nous suffisent évidemment pas à définir ni déterminer
une espèce, en raison des variations individuelles de la longueur de
la radula, et des chevauchements qui en résultent.
Fig. 1. — Portion de ruban radulairc de Patelle (P. depressa), montrant les extrémités
des dents. L, groupe des quatre dents dites latérales. M, première dent marginale
montrant les trois cuspides. La base de ces dents n’a pas été figurée, non plus que les
dents marginales externes qui sont transparentes. Grossi 45 fois. L’extrémité anté-
rieure de la radula se trouverait vers le bas.
Forme des dents de la radula. — L’étude des dents de la
radula se révèle instructive. En examinant les cuspides de la première
dent marginale, on s’aperçoit que la forme de ces cuspides varie et
semble pouvoir fournir de bons caractères spécifiques. Disons tout
de suite que cette étude vient confirmer absolument les coupures
spécifiques admises par Dautzenberg et Durouchoux : à chaque
espece correspond une jorme de ces cuspides, et cette forme se retrouve
dans les diverses variétés créées dans chaque espèce. La fig. 2 repré-
- 282 —
sente ces cuspides. Essayons d’exprimer les différences de leurs
formes.
P. lusitanica : cuspide médian l’emportant de beaucoup sur les
cuspides latéraux, qui sont sub-égaux.
P. intermedia : cuspides de trois tailles : le médian est le plus grand,
puis l’externe, puis l’interne. Ces cuspides sont courbés vers le côté
interne.
P. çulgata : il y a aussi trois tailles pour les trois cuspides ; mais
ces cuspides sont peu penchés, bien dégagés, et leurs bords sont
presque rectilignes.
P. depressa ; le cuspide externe et le cuspide médian sont sub-
égaux, et courbés l’un vers l’autre.
Ces caractères morphologiques bien nets montrent qu’on a bien
affaire à quatre formes différentes. Il est d’autant plus justifié
d’attribuer à ces formes la valeur d’espèces, que des différences phy-
siologiques très marquées s’ajoutent aux différences morphologiques.
L’altitude atteinte dans la zone des marées (c’est-à-dire la résistance
à l’assèchement) varie selon l’espèce : j’ai déjà montré que P. de-
P.L. P.l.
P.V. P.D.
Fig. 2. — Forme des cuspides des premières dents marginales. P. L., P. lusitanica;
P. L, P. intermedia ; P. V.. P. uulgata • P. D. P. depressa.
pressa va du zéro au niveau des basses mers de morte-eau, que
P. intermedia remonte jusqu’au niveau moyen des pleines mers de
morte-eau, et que P. çulgata atteint le niveau supérieur des pleines
mers de morte-eau. Et, pour ce qui est de P. lusitanica, on constate,
sur la côte basque, que cette espèce dépasse toutes les autres Pa-
telles, et dépasse même, sur les points battus, le niveau des pleines
mers de vive-eau.
J’ai montré aussi que les trois espèces qui se trouvent en Bretagne,
différaient par leur pouvoir de pénétration en eau saumâtre, par leurs
possibilités de vie en eau calme, enfin par leur répartition générale
le long des côtes de la Manche (P. vulgata étant seul à pénétrer dans
la baie de Seine au delà des îles Saint-Marcouf).
11 est donc de fait que, lorsqu’on étudie les Patelles de Bretagne,
on aboutit à reconnaître trois espèces bien caractérisées, différentes
par la coquille, par les caractères anatomiques de l’animal, enfin par
l’habitat.
283 —
Mais je dois ajouter aussitôt, que ces coupures spécifiques ne se
retrouvent pas partout. Ayant étudié les Patelles de la côte basque,
je me trouvai là en présence d’une population fort complexe, com-
prenant, à côté d’éléments bien reconnaissables, d’autres dont la
détermination était fort embarrassante. On trouvait là ; des P.
lusitanica, faciles à reconnaître ; des individus pouvant être attri-
bués sans hésitation à P. çulgata, d’autres à P. intermedia d’autres
à P. depressa ; des individus franchement intermédiaires entre
P. aulgata et P. intermedia, d’autres intermédiaires entre P. inter-
media et P. depressa, d’autres intermédiaires entre P. çulgata et P.
depressa ; et, en outre, on trouvait diverses formes inaccoutumées,
semblant, au premier abord, nécessiter des dénominations nouvelles.
Le cas le plus typique est celui d’une Patelle, très abondante à Biar-
ritz, qui possède une coquille déprimée, inégalement costulée, de
teinte très claire extérieurement (souvent intermédiaire entre le
fauve et le gris), très mince et cassante, à intérieur brillant, très clair
dans l’ensemble, avec de fines bandes rayonnantes de coloration
L’étude se compliquait encore du fait que les diverses formes
composant la faune des Patelles, ne se retrouvaient pas semblables
d’une localité à l’autre. J’étudiai cinq localités : Biarritz, Saint- Jean-
de-Luz, Fontarabie (cap Figuier), Saint-Sébastien, Zarauz, et cons-
tatai que chacune avait sa faune spéciale et fort complexe de Patelles.
Pour en donner une idée, notons qu’à Biarritz le trait essentiel est
l’ahondance des Patelles spéciales dont nous venons de parler, qu’à
Saint-Jean-de-Luz on est frappé par les intermédiaires entre P.
vulgata et P. depressa, ainsi que par la présence d’une foi me se rap-
prochant de P. coerulea, dont je toucherai un mot plus loin ; qu’au
cap Figuier domine une forme particulière de P. intermedia, à inté-
rieur luisant noir-bleu, avec quelques très fines lignes blanches ; qu’à
Saint-Sébastien on trouve une forme intermédiaire entrp P. çulgata
et P. intermedia, et une forme intermédiaire entre P. intermedia et
la forme de Biarritz ci-dessus mentionnée ; et qu’à Zarauz domine
une forme franchement intermédiaire entre P. depressa et P. inter-
media.
L’étude des récoltes effectuées, et l’étude des populations in situ,
me conduisent à énoncer les faits de la façon suivante, qui provi-
soirement me tiendra lieu d’interprétation : Il se manifeste sur la
côte basque, pour des raisons que j’ignore absolument, deux phéno-
mènes simultanés. En premier lieu, il y a ici une tendance à la
variation, beaucoup plus marquée que celle qui se manifeste en Bre-
tagne. Ce fait est des plus apparents chez P. intermedia ; il se mani-
t. P. intermedia n’avait pas encore été signalé dans cette région, ni en Espagne.
2. Nous avons trouvé dans Hidalgo (1870) une figure qui paraît se rapporter à
cette lorme (pl. 52, fig. 5-6). Elle porte la dénomination de P. çulgaia. Nous discuterons
sa position dans un mémoire plus étendu.
— 284 ^
feste aussi chez P. çulgata ; il est moins marqué chez P. depressa.
En second lieu, il se produit manifestement des hybrides entre les
trois espèces sus-citées, prises deux à deux, ainsi que des intermé-
diaires entre ces hybrides. Certains échantillons semblent présenter,
mêlés, des caractères des trois espèces. Le mélange des caractères
et aussi l’apparition de caractères intermédiaires, se manifestent
dans la coquille (forme, sculpture, coloration), dans les papilles du
manteau, dans la longueur de la radula, dans la forme des dents de
la radula.
Les interprétations ci-dessus sont, évidemment simplistes ; elles
ne me semblent pas, en particulier, suffire à expliquer le fait que
les variations observées, et les hybrides rencontrés, ne se retrouvent
pas identiquement d’une localité à l’autre. Elles n’expliquent pas
qu’il ne se forme pas d’hybrides sur la côte nord de Bretagne, où
les espèces sont aussi étroitement mélangées que sur la côte basque.
Elles ne suffisent surtout pas à éclairer un dernier fait dont je veux
maintenant dire un mot.
Il existe à Saint- Jean-de-Luz, où le Paul Fischer, puis Henri
Fischer, avaient déjà noté sa présence, une forme qui présente
certains caractères de P. cœrulea h., espèce de la Méditerranée.
Ces auteurs la considéraient comme une variation de P. çulgata.
J’ai retrouvé cette forme. Elle possède un certain nombre de traits
communs avec P. çulgata, et d’autres (en nombre moindre) avec
P. depressa ; mais il ne suffirait pas de la considérer comme un hybride
de ces deux espèces, car d’autres traits l’écartent de l’une et de
l’autre et la rapprochent nettement de P. cœrulea. Est-ce le seul
résultat de la variation ajouté à celui de l’hybridation, qui lui con-
fère ces caratère propres, et n’est -ce que par le fait du hasard que
ces caractères se trouvent rappeler ceux de P. cœrulea ? ou bien
faut-il chercher un rapport véritable entre les P. cœrulea de la Médi-
terranée et les Patelles de Saint-Jean-de-Luz ? Peut-être pourrons-
nous répondre à ces questions lorsque nous aurons achevé l’étude des
Patelles de la Méditerranée, et aussi celle des Patelles de la pénin-
sule ibérique.
((Quoiqu’il en soit, ces faits nous montrent que la connaissance
de la systématique des Patelles exige d’étudier sur place, le long des
côtes d’Europe, les diverses populations de ce groupe.
OUVRAGES CITÉS
D*" Paul Fischer. Faune conchyliologique marine du département de
la Gironde et des côtes sud-ouest de la France. (Actes Soc. Linn. Bor-
deaux, t. 25, fasc. 5, 1865).
J. G. Hidalgo. Molluscos marinos de Espafia, Portugal y las Baléares.
III, Madrid, 1870.
285
He NRi Fischer. Liste des Mollusques recueillis à Guethary et à Saiiit-
Jean-de-Luz. (Miscellanés biologiques dédiés à Alfred Giard, 1899).
Ph. Dautzenberg et P. Durouchoux. Supplément à la faunule malaco-
loffique des environs de Saint-Malo. (Feuille des Jeunes naturalistes,
1906).
J. G. Hidalgo. Fauna malacolôgica de Espana, Portugal y las Baléares.
Madrid, 1916.
Pii. Dautzenberg et P.-H. Fischer. Les mollusques marins du Finistère.
(Trav. stat. biol. Roscoff, fasc. III, 1925).
E. Fischer-Piette. Les conditions d’existence des Patelles dans la région
de Saint-Malo. (Journ. de Conchyliologie, LXXI, 1927.)
E. Fischer-Piette. Répartition des principales espèces fixées sur les
rochers battus des côtes et des îles de la Manche, de Lannion à Fécamp.
(Ann. Inst. Océanogr., XII, 1932.)
Bullelin du Muséum, 2^ 8., t. VI, 1934..
19
QUELQUES PLANTES DES lUOTS DE LA MER DE CHINE
PAR M. F. Gagnepain.
Au cours de 3 campagnes de pêche, l’Institut océanographique de
Cauda, près de Nhatrang (Annam), dirigé par M. Chevey, a visité
les îlots qui sont disséminés dans la mer de Chine à une grande
distance des côtes de l’Annam. Ce sont les îles Paracels au S.-E. de
Hainan, et dans la direction du Sud, respectivement, North Danger,
Loaita, Itu-Aba et Spratly. A part les îles Paracels, les autres se
trouvent entre le 110® et le 114® de longitude E. Greenwich, c’est-
à-dire presque à moitié de la distance de l’Annam d’une part et
des Philippines et du N. de Bornéo, d’autre part.
Le personnel de l’expédition récolta 36 échantillons de plantes qui
ont été déterminées aussi précisément qu’il fut possible. En voici
la liste par familles.
Capparidacées : Gynandropsis pentaphylla DC. — Ilot Spratly, 6 avril
1933 ; North Danger, 12 avril 1933.
PoRTULACACÉES : PoHulaca oleracea L. — Ilot Spratly, 6 avril 1933.
Malvacées : Sida ? — Paracels, île Roberts, 5 juin 1931.
Goodénoviacées : Scævola Kœnigii Vahl, var. sericea. — Itu-Aba,
9 avril 1933.
Boraginacées : Tournefortia argentea L. — Itu-Aba, 9 avril 1933.
Convolvulacées : Ipomea grandiflora Lmk. — Spratly, 6-13 avril 1933.
Nyctaginacées : Bœrhaavia repens L. — Ilot Spratly, 6 avril 1933 ; Itu-
Aba, 9 avril 1933.
IIernandiacées : Hernandia peliata Meissn. — Loaita, 11 avril 1933.
Urticacées, Artocarpées : Artocarpus sp. ? — Itu-Aba, 9 avril 1933.
Cypéracées : Cyperus sp. ? section Pycnostachys. — Ilot Spratly, 6 avril
1933.
Graminées : Stenotaphrurn dimidiatum R. Br. — Paracels, île Money,
4 juin 1931.
Enarthria sp. ? — Itu-Aba, 9 avril 1933 • îlot Spratly, 6 avril 1933
(détermination de A. Camus).
Fougères : Polypodium phymatodes L. — Paracels, île Money, 4 juin 1931
(détermination de M™® Tardieu-Blot).
Nephrolepis biserrata (Sw.) Schott. — Itu-Aba, 9 avril 1930, (déter-
mination de M"*® Tardieu-Blot).
Bulletin du Aluséum, 2® s., t. VI, n® 3, 1934.
— 287 —
Les Fougères d’Indochine
PAR M. L. Tardieu et M. Carl Christensen.
A. - — HYMENOPHYLLUM.
Les Hymenophyllum d’Indochine contenus dans l’herbier du
Prince Bonaparte ont été étudiés par lui dans ses Notes Ptéridolo-
giques, en particulier dans les fascicules VIII, XIII et XIV. Sur
les 7 espèces citées dans cet ouvrage, 2 seulement sont exactement
déterminées : VH. exsertum et VH. oxyodon. Nous donnons ici une
révision de ce genre pour l’Indochine. Di's. espèces d' Hymenophyllum
sont connues dans cette région ^ :
I. — Sphærocionium
Pr., Hymenoph., 1843, p. 33, pro genere. ( Euhymenophyllum C. Chr. Ind., 1906,
p. XV.) 2
Segments de dernier ordre entiers ;
1. H. badium Hk. et Grev., le. fil., 1838, t. 76.
Toinkin : Mont Bavi, 800 m., tronc des arbres, jull. 1886, Balansa, n° 1907.
— Tarn Dao, mai 1908, Eberhardt, sans n° et août 1920, Bourret,
nOs 129 et 129 bis.
%
Annam : Hon Ba, près Nhatrang, 1.500 m., sept. 1918, Fleury, n° 38.803
(pp.) et juif. 1919, Yersin sans n°. Dent du tigre, forêt, 1.575 m., mai
1924, Poilane, n°® 10.354 et 10.363. — Sans localité, Eberhardt, 1912,
n° 1915 (pp.).
Le n° 129 bis de Bourret avait été décrit par le Prince Bona-
parte comme H. latilobatum sp. nv. (Notes Pté., XIII, p. 103).
Il s’agit simplement d’un échantillon de grande taille, mais ne justi-
fiant pas la création d’une espèce nouvelle. D’autres échantillons,
1. Les récoltes faites par M. Pételot au Tonkin ne sont pas mentionnées ici, devant
être publiées toutes ensemble sous forme de liste c’est pourquoi nous ne citons ici que
9 espèces.
2. Le terme Euhymenophyllum ne peut être employé ici car le type du genre Hyme-
nophyllum : VH. tunbridgense, est un Leptocionium.
Bulletin du Muséum, 2” s., t. VI, n° 3, 1934.
— 288 —
cités dans cette énumération, ont été rapportés par Bonaparte
soit à VH. australe, soit à VH. dilatatum.
En réalité le vrai H. dilatatum, tel qu’il existe en Nouvelle-Zélande,
n’existe pas en Indochine, où il est représenté par VH. badium Hk.
et Grev. Certains échantillons se rapprochent, par leur pétiole à
aile plus ou moins ondulée, de VH. crispatum Wall., et nous avons
tous les passages depuis le pétiole à aile plate (comme dans VH.
badium type) jusqu’au pétiole à aile ondulée caractérisant VH.
crispatum. Il nous semble, comme l’a fait déjà remarquer ITooker,
qu’il s’agit de plantes assez variables et que ces deux espèces ne sont
pas réellement distinctes.
2. H. exsertum Wall. List, 1828, n® 85 (syn. H. Delawayi Christ).
Tonkin : Sans localité précise, Eberhardt, n° 167. — Sonia, 1933, Rives,
sans n°.
Annam : Massif du Lang Bian, Dalat, fév. 1914 ; Aug. Chevalier, n° 30.901
et 30.902 (pp.). — Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3.703, 3.704. —
Dalat, avant les chutes de Camby, août 1924, Evrard, n°® 1.110, 1.136
et 1.379.
Cambodge : Sans localité précise, 1875, Godefroy, n° 529.
(Nom Moi : Xo llo Xi).
3. H. fimbriatum J. Srn. JoB., 1841, p. 428.
Annam : Hon Ba, près Nhatrang, 1.500 à 1.600 m., juil. 1919, Yersin,
sans n°. ■ — ■ Nhatrang, 1.200 m., mai 1922, Poilane, n°® 3.434 (pp.),
3.478 (pp.) et 3.698. — Tourane, juil. 1927, Clémens, n° 3.865.
L’iZ. riukinense Christ (Ann. Const. Jard. Bot., Genève, 1900, p. 208)
n’est qu’une forme de H. fimbriatum J. Sm.
4. H. javanicum Spr. Syst., 1828, p. 132.
Annam : Massif du Lang Bian, fév. 1914, Aug. Chevalier, n*’ 30.883,
30.891. — - Giang Ly, prov. Nhatrang, mai 1922, Poilane, n°® 3.605
(pp.) et 4.145. — Dalat, nov. 1924, Evrard, n° 1939.
Le vrai H. australe Willd., d’Australie et de Nouvelle-Zélande
n’existe pas en Indochine, il y est remplacé par VH. fimbriatum J.
Sm., (très voisin de VH. erosum Bl. et de l’iî. javanicum Spr.). Il
semble du reste qu’il y ait une chaîne continue d’espèces compre-
nant 1’//. dilatatum, VH. badium, VH. crispatum, VH. australe, avec
des formes de passage très difficiles à rapporter à une espèce ou à
l’autre.
5. H. osmundoïdes v. d. B. Ned. kr. Arch.., 1863, p. 164.
Tonkin : Mont Bavi, au-dessus de Van Maou, juil. 1886, Balansa, n° 1 .909.
Annam ; Massif du Lang Bian, grand piton Lang Bian, 2.000 m., fév. 1914.
- 289 —
Aug. Chevalier, n°® 30.892, 30.901, 30.902, — Nhatrang, mai 1922,
Poilane, n° 3.434 (pp.). — Dalat, nov. 1924, Evrard, 1.830, 1.844,
1.934, 2.055.
Cambodge : Monts Cam Chay, mai 1874, Pierre, sans n°.
Van den Bosch décrit 4 espèces très voisines H. sphærocarpum,
H. microsorum, H. himalayanum et H. osmundoïdes, qui différent
entre elles par la forme de leur indusie. L’H. osmundoïdes dont il
s’agit ici a une indusie acuminée, en fer de lance, mince, et les sores
sont le plus souvent localisés à la partie supérieure qui porte alors des
pennes plus petites.
6. H. polyanthos. S\v. Sclirad. iourn.,1800, p. 102. (incl. H.Blumeanum
NeesetBl.).
Annam : Hon Ba, près Nhatrang, 1919, Yersin, sans n” ; — - Giang Ly,
près Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3.605 (pp.).
Cambodge ; Région de Kampot, montagne de l’éléphant, 950 m., espèce
caractéristique de ces régions, vivant sur les troncs d’arhres, déc. 1917,
Aug. Chevalier, sans n°. — Sam Neua, oct. 1920, Poilane, n® 2.066.
(Nom laotien : Kout pem).
L’/i. Blumeanum tel qu’il est figuré par Van den Bosch (Hym.
Jav., pl. 36) est tout à fait semblable à VH. polyanthos américain.
li. — Levtocionium
Pr. Hymenoph., 1843, p. 26.
Segments de dernier ordre spinuleux dentés :
1. H. denticulatum Sw. Schrad. journ., 1800, p. 100.
Annam : Massif du Hon Ba, 1.500 m., sept. 1918, Aug. Chevalier, sans n°.
2. H. oxyodon Baker JoB., 1890, p. 80.
Mont Bavi, au-dessus de Van Maou , 1.200 m., juif 1886, Balansa, n° 1.905
(type).
WH. oxyodon est très voisin de VH. barbatum (V. d. B.) Bak., mais
il en diffère cependant par sa forme, beaucoup plus allongée, sa
texture, beaucoup plus mince, la pilosité moindre du rachis.
3. H. Poilanei Tardieu et C. Chr.
Leptocionium paroum, L. acantboidi o. d. B. (Hym. Jao. pl. ?>2)
dioisione crispataque fronde oalde simile, sed minori et rachi pilosa,
— 290 -
indusiis dorso non oel inconspicue spinuliferis dioersum. Fronde
deltoideoooata, stipite nigro, exaltato, 1-2 cm. longo ; lamina 1-4 cm.
longa, O, 5-2 cm. lata, hi-tripinnatifida undulato-crispata, lobis ultimis
spinescenti-dentatis, l'achi crispato-alata, subtus pilis ferrugineis
sparse onusta. Soris medium dioisis, margine exteriore lato profonde
dentatis, dorso non vel inconspicue spinuliferis.
Annam : Massif du Hon Ba, août 1919, Vincens, sans n°. — Nhatrang,
1.600 m., mai 1922, Poilane, n° 3.478 (pp.) et 3.704 (type in Herb.
Mus. Paris).
Se rapproche de 1’//. Khasianum Bak. par sa forme, sa texture,
la présence de nombreux poils ferrugineux sur le rachis, et ses seg-
ments spinuleux. En diffère par sa plus petite taille, son rachis à
aile très ondulée, ses segments extrêmement crispés, ses sores loca-
lisés à la partie supérieure. Il diffère des espèces malaises crispées
H. Neesi, H. aculeaturn, par son rachis poilu.
291
Deux espèces nouvelles de Mitreola l., genre nouveau
POUR Madagascar
PAR M. P. JoVET.
Cette note fait connaître deux espèces nouvelles de Mitreola,
genre non encore indiqué à Madagascar. Ces espèces ont été recueil-
lies par M. Perrier de la Bathie, qui avait joint aux échantillons
de la seconde espèce (M. turgida) des notes qui m’ont été très utiles ;
la première espèce lui est dédiée.
Sont indiqués ci-dessous les caractères du genre Mitreola, puis
ceux qui servent à distinguer les espèces. Les diagnoses des deux
espèces nouvelles sont suivies de commentaires et les détails impor-
tants sont figurés sur deux planches. Un tableau de comparaison
des deux Mitreola nouveaux et quelques remarques terminent cette
note.
Appartenant à la famille des Loganiacées, le genre Mitreola L. est très
homogène. Il ne renferme que des plantes herbacées de 20-30 cm. de
hauteur max. Sauf deux espèces pérennantes dont la tige se termine par des
feuilles et dont les inflorescences sont axillaires, tous les autres Mitreola
sont annuels et montrent une cyme terminale très généralement bipare
(parfois tripare) et des cymes axillaires, souvent nombreuses. Les rameaux,
à partir de la dernière dichotomie, sont des cymes unipares scorpioides.
Les feuilles simples, entières, opposées, sont réunies par une ligne inter-
pétiolaire faisant saillie sur la tige et remplaçant les stipules.
Les fleurs petites (les plus grandes mesurent 2,5 mm.) sont régulières
gamosépales et gamopétales. La préfloraison m’a semblé quinconciale
dans toutes les fleurs que j’ai examinées Le calice est persistant à la
base du fruit, la corolle est très rapidement caduque, ils présentent tous
deux cinq lobes libres alternés. La corolle est trois fois env. plus longue
que le calice. Les autres caractères sont semblables à ceux des espèces
décrites plus loin. Nous remarquerons simplement encore que les cornes
des capsules sont caractéristiques pour chaque espèce : forme, direction,
ornementation. Les ovules sont toujours pourvus d’un funicule inséré
dans leur partie centrale (dépression ou profond sillon ventral).
On trouvera la plupart des caractères du genre dans les auteurs anté-
rieurs 2.
1. De Candolle (IX, 1845) ; calice : préfl. quinconciale, corolle : valvaire. De même
in Martius (Flora Bras., VI, 1860-1868). Bâillon (Diri. de Bot., 1891) et pour Mitreola
oldenlandioides Walh, corolle valvaire, in Fl. gén. de V Indo-Chine, IV. p. 155).
2. Voir surtout ; Engler et Pr. Planzenfam., IV, 2, 34.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, i»° 3, 1934.
292
Les caractères spécifiques les plus apparents et les plus constants sont
ceux de la capsule. Une révision complète du genre, grâce à l’examen des
collections du Muséum, est presque achevée •. ce travail m’a montré qu’un
certain nombre de caractères peuvent être envisagés pour distinguer des
espèces confondues jusqu’ici sous le même nom. A part l’angle de diver-
gence des rameaux de l’inflorescence avec la tige ou entre eux, angle qui
est relativement constant pour une espèce donnée, et l’ornementation
des saillies interpétiolaires qui peut donner quelques indications complé-
mentaires, il faut surtout examiner les caractères des organes floraux.
La taille de la corolle, qui pour certaine espèce, n’atteint pas 1 mm.,
l’enchevêtrement des soies de la gorge, la fragdité des tissus rendent
difficile l’étalement de la corolle. Pour la préfloraison, il est indispensable
d’examiner des boutons floraux. Le Lacto-Pbénol d’Amann, bien connu
pour sa propriété de redonner la turgescence aux organes ayant subi une
longue dessication est très précieux pour l’examen des fleurs, même sans
les disséquer. (L’étude, à l’aide de l’IIypochlorite et des colorants ne doit
pas être négligée).
Les caractères les plus utiles à noter seront : dimensions (et rapport
entre eux) des soies de la gorge, des lobes libres, grandeur des anthères,
hauteur atteinte par la partie supérieure des anthères, ornementation
des soies, forme de la section faite près de la cloison médiane, forme et
insertion des placentas, des ovules.
Voici comment sont mesurées les dimensions des capsules. Longueur
(L) : plus grande dimension, le fruit étant posé à plat, les deux cornes
dans un même plan. Largeur(= 1) plus grande dimension, le fruit étant
vu « en élévation ». Hauteur (= h) : notion géométrique habituelle.
(Voir pl. II, fig. 76, le, 14).
Mitreola Perrieri sp. nov.
(Planche I et pl. II, %. 14-15).
Herba annua, erecta, glabra, 6-20 cm. alla, radicibus fibrosis. Caulis
simplex, i-angularis. Folia integra, simplicia, opposita, infima minus-
cula subor bicularia, sæquentia rhomboïdalia, nervis 5-jugis, suprema
ovata vel lanceolata, basi abrupte petiolata. Linea interpetiolaris
spumosa. Inflorescentiæ cymæ bipares compositæ ramis subdicho-
tomis, pedicellis fructiferis terminalibus 1,5 mm. longis, floribus
vel fructibus cæteris subsessilibus, floribus perminutis 1 mm. longis
regularibus. Calyx gamosepalus, apice fructu perstans, prefloratione
quinconciale. Corolla gamopetala decidua, perminuta, 0,75 mm.
longa ; tubulosa, inflata, subcampanulata, S-lohata, lobis liberis alter-
nisepalis, triangulis, apice obtuso, corolla triplo minoribus, fauce
annulato-setoso, prefloratione quinconciale. Stamina inclusa, fila-
mento brevi ; antheræ orbiculares, hiloculares, introrsæ, longitudina-
liter déhiscentes, alternipetala ad tertiam partem infimam corollæ insertæ.
Ovarium primum globosum, bicarpellatum, inframedium bicornutum
lobis divaricatis ; Stylus et stigma primum integra mox bifida.
Capsula 6-7 mm. longa, 0,75-1 mm. lata, 6 mm. alta, dehiscentia
293 —
lineari. Placentaria axillaria, ad hasim elongata, ad stipitem peltata^
stipite ad dissepimentum inserta ; oi’ulis numerosissimis ad laterem
dorsalem placentariorum insertis, funiculo more generis.
Madagascar : domaine de l’Ouest. Moratraita, rive droite de la Betsi-
boka, près de Mevatanana : rochers humides et ombragés, mars 1899,
Ouest 847, Perrier de la Bâthie.
Commentaires. — Espèce dédiée à M. Perrier de la Bathie.
Même si les plantes n’atteignent que quelques centimètres de hau-
teur, elles peuvent fleurir et fructifier. Tige simple, avec un très petit
nombre de nœuds, légèrement cannelée, avec de fines ailes transpa-
rentes sur chacun des 4 angles. Stipules remplacées par une ligne
interpétiolaire (fig. 3) à partie supérieure libre et formant en dessous
une cavité de forme variable : très spumeuse, cette saillie se prolonge
inférieurement sur la tige en deux lignes spumeuses décurrentes.
Pour les nœuds portant des inflorescences axillaires, cette texture
spumeuse se continue sur les pétioles et les deux prolongements
inférieurs décurrents sur la tige peuvent se transformer en membrane
fimbriée, et se réunir pour former l’une des ailes angulaires de la
tige (fig. 3 ”).
Feuilles membraneuses, à surface lisse, parsemée sur les deux
pages de petites squamules transparentes, triangulaires, un peu
obtuses, plus abondantes vers l’extrémité des nervures secondaires ;
sur le bord du limbe, ces squamules sont disposées sur deux rangs
(base de. la feuille) ou un seul (moitié supérieure) (fig. 2). A la page
inférieure, les nervures font saillie, la principale bordée de chaque
côté d’une aile appliquée. Feuilles nettement pétiolées, brusque-
ment contractées, arrondies à la base (V. diagnose et fig. 1), les
inférieures , orbiculaires, très petites : 2 X 3 mm. ; les suivantes,
rhomboïdales de 7 X 9 mm. ; les moyennes elliptiques, plus longue-
ment pétiolées (env. 8 mm.), les supérieures plus lancéolées (max.
35 X 17 mm.), ont env. 7 paires de nervures parallèles, obliques se
recourbant au sommet jusqu’à se toucher.
Inflorescence en cyme bipare une fois composée, les rameaux en
cyme unipare scorpioïde, rapidement rectiligne. Une cyme terminale,
les autres axilliaires. Bractée florale d’abord appliquée sur le calice
du bouton, ensuite un peu éloignée, sa place semble quelque peu
variable (compte non tenu de la position de la fleur sur les rameaux
de l’inflorescence). Préfloraison à observer dans le bouton floral
(fig. 5) ou au moment de l’anthèse (fig. 6) ; les pièces florales prennent
ensuite une disposition d’apparence valvaire et sont très fragiles à
la dissection.
L’excurrence des cellules donne aux sépales un aspect denticulé.
La partie supérieure de la corolle est formée de cellules saillantes
- 294
transparentes (fig. 3 à g.) qui donnent un aspect crénelé-denticulé
irrégulier. Pétales trinervés, les nervures latérales plus courtes que
la principale, s’insérant très bas et irrégulièrement. Dents libres de
la corolle d’env. 1/3 de la longueur totale de la corolle ; rapport quel-
que peu variable, la corolle est très légèrement accrescente et le tube
devient parfois un peu cylindrique avant la chute (V. plus loin les
commentaires relatifs au rameau figuré en 4).
Lors de l’anthèse, les pétales sont connivents-cucullés (fig. 6),
la gorge est fermée par un anneau de soies (fig. 8) visibles en partie
entre les lobes libres de la corolle. Soies disposées sur plusieurs rangs,
et quoiqu’étranglées, semblant unicellulaires, couvertes d’aspérités
en croissants à cornes obtuses disposées irrégulièrement.
La partie supérieure des anthères ne dépasse jamais le sommet des
sépales (visible par transparence), elle atteint presque l’anneau de
soies lors de l’anthèse, mais aussitôt après le sommet des anthères
peut n’atteindre que le tiers supérieur du tube de la corolle (fig. 7).
Dans le bouton floral sphérique (fig. 5), l’ovaire est globuleux
et le style unique surmonté d’un seul plateau stigmatique. Dès
l’anthèse, il y a rupture (fig. 9), et très vite, les deux carpelles accen-
tuent la séparation de leurs parties supérieures (V. les sommités de
la fig. 1). Cornes de forme triangulaire aiguë, mesurant dans leur plus
grande longueur 6 à 7 mm. ; elles sont soudées à la base par une cloi-
son verticale de 2 mm. de hauteur, dont la section près de la com-
missure est un losange irrégulier, aux deux petits côtés curvilignes
placés en haut et dont la largeur n’excède pas 0,75-1 mm. (V. pl. II,
fig. 14). Par la dessication les loges, de divergentes semblent devenir
conniventes (?) : V. fruit de la dichotomie (fig. 1 ). Déhiscence linéaire :
fente un peu élargie au sommet, vers la partie supérieure de la suture
ventrale des parties libres des carpelles.
Placenta d’abord globuleux, un peu oblong, portant les ovules
sous formes de petites sphères à sa face dorsale. Il prend ensuite
la forme d’une lame circulaire qui s’allonge ensuite inférieurement
(pl. II, fig. 15). Les ovules sont insérés sur de petits prolongements
de la face dorsale et sur les bords qui paraissent irrégulièrement
indentés. La lame placentaire est elle-même suspendue sur un filet
inséré à la moitié supérieure de la cloison séparant les deux loges
carpellaires closes.
Ovules suspendus par un funicule inséré dans la partie centrale
d’un sillon ventral profond (fig. 10).
Embryon droit, linéaire, albumen abondant, micropyle et
radicule infères. Presque à la maturité, le tégument externe forte-
ment sclérenchymateux est lisse et très dur. Graine ovale allongée.
Remarque relative au rameau fig. en 4. — Ce rameau porte
des fleurs et fruits jeunes de formes qui semblent assez fréquentes (?).
Planche I. — Mitreola Perrieri : 1, plantes entières normales. — 2, Feuille, marge
du limbe. — 3, Saillie interpétiolaire. — 3”, saillie interpétiolaire d’un nœud plus
important que 3’. — 4, rameau, en cyme unipare, d’une cyme bipare, présentant des
fleurs et des fruits de forme particulière (V. remarques à la fin des commentaires).
— 296
Les très jeunes fleurs peuvent avoir l’apparence dialypétale(a), les
lobes libres très aigus ; certains calices semblent fendus jusqu’à
leur base(c). Certaines corolles s’allongent beaucoup et ne semblent
pas caduques, ou très tardivement [b), ces fleurs sont stériles par
avortement de l’ovaire. Les carpelles peuvent aussi ne se séparer
que tardivement, incomplètement, restant soudés par leur partie
supérieure (d), une ouverture se produisant en dessous du style (/),
la rupture peut cependant se produire, mais les cornes restent paral-
lèles, peu écartées (e). Comparer ces remarques et dessins avec les
inflorescences normales figurées en 1. Des fruits (non figurés ici)
sont encore plus anormaux : le calice se renfle beaucoup, les lobes
libres restant normaux ou, au contraire, s’allongeant exagérément
jusqu’à montrer des bords subparallèles. Ces anomalies sont dues à
une affection fongicj[ue qui attaque également les feuilles. Sur la
fig. 4, la marche de la maladie est visible, les fleurs les moins touchées
étant les plus anciennes.
Mitreola turgida sp. nov.
(Planche IJ, fig. 1-13).
llerha annua glahra, erecta, 25 cm. cdta, radicibus fibrosis. Caulis
simplex, i-angularis. Folia integra, simplicia, opposita, ovato-oblonga,
apice obtuso, basirotunda, abrupte in petiolum angustata ; linea inter-
petiolaris subspumosa, folia 25 mm. longa, 16 mm. lata. Inflorescentiæ
ajmæ una terminalis cæteræ axillares, bipares ad apicem unipares,
pedicellis 2-4 mm. longis inæqualibus, supremis gradatum gradaturn-
que minoribus oel subnullis.
Calyx gamosepalus, minutas, symetricus, apice fructu perstans,
b-dentatus, dentibus ooatis latis, obtusis, prefloratione quinconciali.
Corolla gamopetala, symetrica minuta (2-2,5 mm. longa, 1-1,25 lata)
mox decidua lobis triangulis, alternisepahs, lanceolatis, corolla triplo-
minoribus, tubo inflato, ad apicem contracte ibi intus annulato-setoso,
prefloratione quinconciali. Stamina inclusa, subsessila, antheræ
subglobosa, biloculares, introrsæ longitudinaliter déhiscentes, alterni-
petulse ad tertiam partem infimam tubi corollæ insertæ. Oaarium pri-
mum globosum bicarpellatum, deinde turgidum ; carpellis suprame-
dium coalitis dein liberis parallelis teretis ; Stylus et stigma primum
integra mox bifida ; capsula 6 mm. longa, 2 mm. lata, 6 mm. alta,
— 5, Boutons floraux très jeunes. — 6, Fleur, au moment de l’antlièse. — • 7, Demi-
corolle, après l’anthèse, étalée dans un plan (fig. schématisée) : l’anneau de soies est
interrompu pour montrer la nervation ; rarement le sommet des anthères est aussi
éloigné de Panneau. — 8, Détails très grossis : soies de Panneau, cellules de la corolle
et ornementations des soies. • — 9, à gauche : stigmate unique d’un bouton floral ;
à dr. le style et le stigmate viennent de se rompre (état de la fleur figuré en 6). —
10, ovule incomplètement mûr. — 11, Diagramme.
N. -B. — La capsule mûre et le placenta sont figurés sur la pl. II, fig. 14, 15.
(Dessins de Vesque, sauf 3”, 4f, 10).
297 —
Planche II. — M. turgida. — 1, sommité d’un échantillon de taille moyenne —
2, jeune inflorescence terminale. — 3, Trois inflorescences schématisées. — 4, 5,
capsules en cours de développement. — 6, Fruit mûr sec, vu de 3/4 (déhiscence). —
7, capsule après reprise de turgescence dans le Lacto-phénol d’Amann : 7 b, vue de
- 298 —
apice orhiculatim hians. Placentaria axillaria, peltata, ad apicem la
minæ triangulæ aerticalis inserta, oaulis numerosissimis infra pla-
centarii insertis ; semina oblonga (0,5 mm. longa) nigra, lævia, nitida.
Madagascar ; domaine de l’Ouest. Majunga : calcaire (4/25, Perrier
de la Bâthie, n° W 17.268 ; août, P. de la B. n° W. 17,268 bis). Mahvaram,
près de Majunga ; rocailles calcaires découvertes de l’Aturien, avril 1908,
P. de la B., n° Ouest 9.057. Causse d’Ankara, jurassique, mai 1904,
P. de la B., n° Ouest 9.079.
Commentaires. — Le Mitreola turgida atteint rarement 35 cm. de
hauteur, souvent il n’atteint que quelques centimètres : les plantes
soiit cependant fructifères. Racines fibreuses courtes. Tige d’env.
1 mm. de diamètre, toujours simple, portant un petit nombre de
nœuds. Une aile étroite transparente sur chacun des quatre angles.
Tige légèrement dilatée sous les nœuds.
Stipules remplacées par une ligne interpétiolaire à partie libre
d’env. 1 mm. de hauteur qui fait saillie sur la tige et forme une sorte
de poche dont les bords latéraux encadrent la base des pétioles. Cette
ligne interpétiolaire est spumeuse, surtout sur les bords et se conti-
nue inférieurement sur la tige par deux lignes saillantes spumeuses
ou légèrement fîmbriées.
Feuilles inférieures beaucoup plus petites (3 X 2,5 mm.) que les
moyennes, celles-ci elles-mêmes un peu plus grandes que les supé-
lieures. Dans les échantillons de taille moyenne ou petite, souvent
4 feuilles sont groupées à l’insertion des inflorescences axillaires.
Les deux pages du limbe membianeux ont une texture et un aspect
(examiner à un assez fort grossissement) qui rappellent ceux des
feuilles de Sedum : parcouru de rides légères plus ou moins paral-
lèles, avec de petites dépressions, de petits «trous », l’aspect cristallin.
De petites squamules facilement caduques, obtuses, un peu cucullées,
sont éparses, sur le limbe, plus nombreuses vers et sur les bords. Les
nervures font saillie à la face inférieure, les nervures secondaires
portant une aile dressée très fine ; la principale bordée de chaque
côté d’une aile appliquée presque aussi large que la nervure elle-
même : ces ailes sont un peu spumeuses au voisinage du pétiole
qu’elles encadrent et se continuent sur les ailes de la tige. La face
inférieure est plus claire que la supérieure.
Inflorescence en cyme bipare souvent composée ; les rameaux en
face ; 7 c « en élévation , les pointillés indiquent la forme de la cloison séparant
les deux loges carpellaires; les tirets et le mot coupe l’emplacement de la section
transversale figurée en 8. — 9, Graines, face et profil. — 10, fragment de corolle ou-
verte et étalée, les soies sont agrandies en a. — 11, membrane insérée sur la cloison
médiane et portant le placenta (vue de 3/4). — 12, Face ventrale du placenta. —
13, 1 igné interpétiolaire d’un nœud situé au quart de la hauteur (env. 5 cm. au-des-
sus du sol).
M. Perrieri. — 14, Capsule vue de face, à dr. coupe près de la cloison médiane. —
15, Placenta.
299
cyme unipare scorpioïde (fig. 3). La fleur de la dichotomie (c’est-à-
dire dans la fourche) est quelquefois remplacée par une cyme uni-
pare. Ces inflorescences, presque toujours symétriques, sont corym-
biformes. Les cymes unipares scorpioïdes deviennent rapidement
rectilignes (fig. 2).
Bractées axillaires et florales lancéolées-linéaires, aiguës, 2 mm.
de long. max. Les bractées de la dichotomie ne sont pas réunies
par une ligne stipulaire complète : elles sont un peu dilatées à la
base où elles embrassent les rameaux de l’inflorescence (fig. 2).
Deux bractées par fleur, la florale presque complètement apprimée
(par ex. fig. 5). Les bractées et les rameaux des inflorescences, som-
bres dans leur partie centrale, sont translucides-membraneux sur
leurs bords (fig. 2).
Le pédicelle fructifère de la dichotomie peut atteindre 2-4 mm.
Les autres pédicelles diminuent progressivement et les fleurs et fruits
des cymes unipares sont sessiles ou subsessiles (fig. 1).
Observer la préfloraison quinconciale (calice et corolle) sur des
fleurs jeunes, ensuite l’apparence est valvaire. Calice petit, à 5 dents
larges, membraneuses au bord. A peine accrescent, mais persistant
à la base du fruit mûr sec. Corolle rapidement caduque. Pétales
recourbés, connivents supérieurement à l’anthèse. Les cellules
qui forment la moitié supérieure de la corolle sont saillantes et très
légèrement ornées (semblables à celles figurées pour M. Perrieri) :
elles donnent aux pétales un aspect un peu crénelé. La corolle blanche
est presque transparente. Pétales trinervés : les nervures latérales
s’insèrent très bas sur la principale. Gorge garnie d’un anneau de
soies disposées sur plusieurs rangs et fermant complètement le tube
de la corolle à l’intérieur duquel fait saillie la membrane qui les
porte (fig. 10, a). Les cellules courtes de la membrane sont en contact
brusque avec les cellules allongées et disposées en files qui forment
la partie supérieure du tube renflé. Ces soies sont nettement cloi-
sonnées : leur surface est couverte de petites aspérités ponctiformes
disposées en files plus ou moins régulières. Le sommet des anthères
dépasse à peine la moitié renflée du tube de la corolle.
Le style court qui surmonte l’ovaire, d’abord sphérique-globuleux,
a été considéré comme formé de deux styles soudés dans leur jeu-
nesse et surmontés d’un plateau stigmatique large et plat. Très
rapidement les carpelles se séparent supérieurement (fig. 2 à 4).
Des nervures parallèles (rarement une ou deux anastomoses) appa-
raissent (fig. 5) et les cornes se développent encore. La capsule mûre
est surmontée de deux cornes épaisses, obtuses, même un peu
élargies en-dessous du sommet, un peu courbées (fig. 7à) ; le péri-
carpe est parsemé de quelques aspérités. Dans sa partie renflée, d’où
le nom donné à cette espèce, la coupe transversale est nettement
circulaire (fig. 7 c et 8). La fente de déhiscence sur la ligne de suture
300
ventrale au sommet de la partie libre des carpelles est presque cir-
culaire (fig. 6).
TABLEAU DE COMPARAISON DES
Mitreola Perhieri
MiTREOLA TURGIDA
Feuilles moyen-
nes et supé-
rieures
Limbe
Pédicelle du fruit
de la dichotomie.
Longueur de la
corolle
Soies de la gorge . .
Anneau de soies
situé
Plus grande di-
mension de face
de la capsule . . .
Cornes
Déhiscence
Placenta
Ovules
Cloison de sépara-
tion des loges car-
pellaires
ovales, lancéolées
à sommet aigu
lisse
1,5 mm
0,75 mm
superficiellement contractées.
semblent unicellulaires
ornementations en croissants . .
à la base des lobes libres de la
corolle
les soies atteignent la moitié
des lobes libres
7 mm
très div'ergentes, triangulaires,
allongées, aplaties, aiguës
(carénées) sur la face dorsale,
formant entre elles un sinus
presque de 90°
nettement linéaire, fente un peu
dilatée supérieurement
pelté, allongé, rétréci inférieu-
rement
inséré sur un filet
Ovules sur la face dorsale
oblongs-elliptiques
étroite, forme de losange très
allongé
ovales.
à sommet obtus,
semblable à la surface des
feuilles de Sediim.
atteint 4 mm.
2-2,5 mm.
nettement segmentées.
cloisonnées.
ponctiformes.
assez loin des lobes libres vers la
moitié de la corolle.
leur longueur n’est que le quart
ou le 1/5 de la longueur de la
partie libre.
2 mm.
presque parallèles, un peu
courbées, presque cylin-
driques, formant un « sinus »
très arrondi.
circulaire (presque un pore) un
peu allongée inférieurement.
pelté, orbiculaire.
au sommet d’une lame,
sur la face ventrale.
Oblongs-obovales.
ovale, large, arrondie.
Placentation axile. Le placenta, largement pelté, presque orbicu-
laire, est supporté vers sa partie centrale par le sommet d’une lame
triangulaire verticale insérée sur la partie médiane de la cloison
séparant les deux carpelles clos. Il porte les ovules sur de petites
saillies de sa face ventrale (fig. 11, 12, 8).
Ovules très nombreux, insérés vers le milieu de leur face ventrale
(fig. 8). Les graines, à profond sillon ventral, oblongues, légèrement
— 301 —
renflées vers leur milieu (fig. 9) mesurent env. 0,5 mm. de longueur :
elles sont dures, lisses (un très fort grossissement permet d’apercevoir
un très léger chagrin), noires, brillantes.
Micropyle infère, albumen abondant, embryon droit, linéaire,
radicule infère.
Remarques sur le genre Mitreola. — Les deux espèces péren-
nantes se distinguent, non seulement par leurs inflorescences axil-
laires et leur tige terminée par des feuilles, mais aussi par la structure
réticulée du limbe.
Par la connivence des pétales, la présence d’un anneau de soies
enchevêtrées, les étamines placées juste à la hauteur du stigmate,
la reproduction est strictement autogame.
Les deux espèces nouvelles décrites sont nettement différentes
de celles déjà connues ou conservées en herbier. Elles sont localisées,
jusqu’ici, dans l’ouest de Madagascar.
D’après les renseignements tirés des collections du Muséum, les
autres Mitreola ont des aires de répartition nettement distinctes
et localisées. Contrairement aux assertions des anciens auteurs,
l’espèce de Wallich d’Extrême-Orient n’est nullement la même que
celles d’Amérique du Sud.
(Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.)
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
20
~ 302 -
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie
PAR M. A. Guillaumin.
LXIII. — ■ Plantes recueillies par M. et Le Rat
DE 1900 A 1910.
^8® Supplément)
J’ai donné antérieurement la liste complétée par des supplé-
ments ^ des récoltes que M. et Le Rat avaient faites en Nou-
velle-Calédonie de 1900 à 1910. Un très important herbier était
resté complètement ignoré ; grâce à M. Prudhomme, Directeur de
l’Institut National d’ Agronomie coloniale et à M. Maublanc, pro-
fesseur à cet établissement, cette collection a pu parvenir au Muséum;
malgré les dégâts des insectes et des souris, elle constitue une sérieuse
contribution à la flore de notre colonie.
Hibbertia altigena Schltr. — Mont Dzumac (32).
H. lucens Brong. et Gris. — Prony (103).
H. lucida Schltr. mss. — • Mont Mou (79), Monts Koghis (2281).
FI. scabra Brong. et Gris. — Prony (303).
Drymis amplexicaulis Vieill. ex. Parmentier. — Houailou (1652).
Zygogynum Balansæ v. Thieg. — Monts Koghis (2671).
Oceanopapaver neo-caledonicum Guillaum. — • Koniambo (457).
Xylopia Pancheri Baill. — Dombea (164).
Capparis Dielsiana Schltr. var. neo-caledonica Schltr. — Anse Vata
(1633), Koniambo (449).
Hypserpa neo-caledonica Diels. — Bords de la Caricouié (49).
Hybanthus austro-caledonicus Schinz et Guillaum. — Mont Dzumac
(2540), Monts Koghis (2565).
H. ilicifolius Schinz et Guillaum. l'orm. serratifolia Guillaum. — Mont
Dzumac (2600).
A galion Deplanchei Brong. et Gris. — A'ahoué (331), Prony (1557).
A. Pancheri Brong. — Caricouié (83).
Pittosporum Deplanchei Brong. et Gris. — Prony (304), baie du Sud
(2584), Mont Dzumac (2598).
P. dzumacense Guillaum. - — Mont Dzumac (2569).
P. echinatum Brong. et Gris. — Col d’Amieu (72).
P. gracile Panch. ex. Brong. et Gris. — Dombéa (1011, 2386), Prony (8).
I. Bull. Mus., 1911, p. 349, 453, 558 ; 1912, p. 39, 91.
2. Ibid., 1913, p. 380; 1919, p. 499,; 1920, p. 174; 1923, p. 112; 1926, p. 229 ;
1929, p. 117 ; 1932, p. 694.
Bulletin d i Muséum, 2- s., t. VI, n° 3, 19 iV.
303
P. Heckelii Dub. var. longîsepala Guillaumin var. nov.
Pedicellis longioribus, sepalis 6-10 mm. longis. — Table Unio (914).
*P. Le Ratîi Guillaum, sp. nov.
Frutex 5-6 m. altus, ramis cylindricis, luteis, foliis subi>erticillatim
approximatis, lanceolatis (usque ad 30 cm. X 8 cm.), apice acutis,
basi longe cuneatis, coriaceis, glaberrimis, costa oalida, subtus valde
prominente, nerois circa 13 jugis, procul a margine arcuatis, nervis
fere æquivalidis aller nantibus, venis supra valde impressis, subtus
parum conspicuis fere omnino immersis, petiolo robusto, circa 3 cm.
longo. Flores inter petiolos vel in ligno denudato densissime fasciculati,
albo-lutei, pedicello 0,6 cm. longo, rufo piloso, calyce 4-6 fido, segmentis
linearibus, 6-7 mm. longis, ut pedicello extra pilosis, corollæ porte
tubulosa 1,2 cm. longa, terminali patula recurvataque, 5 mm. longa,
segmentis 4-5, irregulariter ovatis, apice obtusissimis, staminibus 4-5,
glabris, 1 cm. longis, filamentis filiformibus, antheris sagittatis apice
apiculatis, basi leviter excisis, filamentis 3-plo brevioribus, ovario
fusiformi, piloso, stylo, tereti, glabro tubi orem haud attingente sed
stamina superante, stigmate haud capitato, carpellis 2.
Mont Dzumac (2662).
Très remarquable par son inflorescence et ses feuilles.
P. loniceroides Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2946).
P. Pancheri Brong. et Gris. — Pointe de l’Artillerie (144).
P. pronyense Guillaum. — Mont Dzumac (2646).
P. suberosum Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (2255), île des
Pins (87), « Gadji ».
P. sylvaticum Guillaum. — Monts Koghis (2356).
Montrouziera Gabriellæ Baill. — Mont Dzumac (2785).
M. sphivroidea Panch. ex. Planch. et Tr. — Dombéa (2265), bords de la
Couvélée (2273) Prony, (73) ?
M. verticillata Planch. et Tr. — Mont Dzumac (2483, 2648).
Garcinia amplexicaulis Vieill. — Domhéa (208).
G. Pancheri Pierre-Prony (298), hords de la Ouanéoué (2308) ; fruit
comestible, « Pomme oseille ».
Calophyllum Inophyïlum L. — - Nouméa (84).
C. montanum Vieill. ex Panch. et Tr. ■ — Paita (82), Prony (307).
Microsemma cernua Baill. — Mont Dzumac (2551).
Sida acuta Burm. — Nouméa (167).
S. bipartita Schltr. — Paita (2954).
S. rhombijolia L. — Nouméa (168).
Abutilon graveolens W. et Arn. — Nouméa (611).
A. molle Sweet. — Magenta (90).
Hibiscus Abelmoschus L. — Prony (316).
H. diversifolius Jacq. — Prony (50).
Sterculia ausiro-caledonica Hook. f. - — Monts Koghis (2663).
S. biillaia Panch. et Seb. — Anse Vata, Yahoué (77).
Ileriiiera littoralis Ait. — Saint-Louis (146).
— 304 —
Melochia odorata L. — Magenta (420).
Waltheria indica L. — Littoral (33).
Commersonia echinala Ait. — Ile des Pins : route de Koéville à Uro
(187).
Maxwellia lepidota Baill. — Rivière du Pont cassé (418) ; Prony (91),
Gre'via Mallococca L. f. — Ouen Toro (89), Mont Coffin (2103).
Triumfetta rhomboides Jacq. — Dombéa (2678).
Solmsia calophylla Baill. — • Prony (1721).
— — var. chrysophylla Guillaum. — Prony (141, 220).
Elæocarpus alaternoides Brong et Gris. — Mont Dzumac (2850), Prony :
Bonne Anse (1718).
E. oreogena Schltr. — ■ Plaine des Lacs (2680).
Dubouzetia acuminata Sprague. — Sans localité (1109®).
D. campanulata Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (2405).
Hugonia neo-caledonica Vieill. ex Guillaum. — Prony (n° détruit).
H. Penicillanthemum Baill. ex. Panch. et Seb. — Dombéa (301, 2262),
Mont Dzumac (2674), Prony (291).
Acridocarpus austro-caledonicus Baill. — Caricouié (109).
Eyssopteris discolor Gdr. — Ouen Toro (336).
Oxalis corniculata L. — Montravel (1614). Magenta (1605).
Boronella Pancheri Baill. — Plaine des Lacs (2579, 2630).
B. verticillata Baill. ex Guillaum. — Monts Koghis (2963).
Eriostemon pallidum Schltr. — Dombéa (20), Mont-Dzumac (2574,
2666), Boulari [Cribs 2075 in herb. Le Bat).
Myi'topsis maa ocarpa Schltr. • — • Prony (221), Dombéa (224), Caricouié
(278,’ 2050).
M. Novæ-Caledoniæ Engl. — Caricouié (19), Mont Mou (78).
M. pornaderridifolia Guillaum. — Mont Dzumac (2657).
Alelicope La Batii Guillaum. — Prony (308).
Evodia drupacea Labill. — Monts Koghis (2654), Mont Dzumac (2653),
Mont Mou (373), Plaine des Lacs (283), route d’IIouailou à Koua (2424,
2425).
E. pseud’ oblusijolia Guillaum. — Route d’Houailou à Koua (2426).
Remarquable par le polymorphisme des feuilles, certaines folioles étant
entières, ovales, aiguës ou obtuses au sommet, étroitement en coin à la
base, les autres profondément pennatipartites à paires de lobes et
un lobe terminal. Certaines feuilles présentent même à la fois des folioles
entières et des folioles divisées. — Route dTIouaïlou à Koua (2444)
« échantillon unique ».
On a signalé déjà du polymorphisme foliaire analogue dans d’autres
espèces du genre (par ex. : E. hortensis Forst.), s’agit-il réellement de
variétés ou de formes distinctes ou de formes de jeunesse persistant plus
ou moins ?
E. triphylla DC. — ■ Monts Koghis (2539), route de Bourail à Houaïlou
(2202).
Dutaillyea sessilifoliola Guillaum. — Chaîne centrale Bourail-Houailou,
tribu de Ni (2466).
Zanthoxylon Blackburnia Benth. — Pointe de l’Artillerie (238), Païta
(424).
*Z. Le Ratîi Guillaum. sp. nov.
Frutex, foliis 20-30 cm. longis, 5-7 cm. petiolatis, foliolis 9-11,
ovatis ^4-10 cm. X 2-4 cm. J, apice acuminatis, rarius lanceolatis
apiceque attenuatis, lateralibus basi inæqualiter cuneatis, petiolulo
5-10 mm., longo, terminati in petiolulum longissimum (2-2,5 cm.)
attenuato, integerrimis, valde coriaceis, punctis pellucidis magnis,
^parsissimis vel inconspicuis, nervis 8-10 jugis, subtus tenuibus et
sut procul a margine arcuatis, venis supra reticulatis et prominentibus.
Inflorescentiæ {tantum $ vidi) terminales, ternatim umbellatæ, circa
10 cm. longæ, pedunculo valde compressa, 7 cm. longo, sparse brevis-
simeque puberulo, ramis validis densius puberulis, bracteis linearibus,
umbella elementari d-flora, floribus omnibus ad basin articulatis,
subsessilibus, 1 cm. longis, sepalis 4, triangularibus, circai mm. longis,
dorso glandula magna notatis, petalis 4, anguste lanceolatis, 8-10 mm.
longis, staminibus 0, ovario pedicellato, germinibus 2, glandulosis,
stylis liberis subnullis, stigmate unico, crasso.
Dans les rocailles du sentier du Mont Dzumac, 900 m. (2561) « un
seul pied ». Evidemment voisin de Z. Sarasinii Guillaum., mais à
folioles plus épaisses, non arrondies à la base, à fleurs nullement
pédicellées, à pétales beaucoup plus étroits.
Acronychia lævis Forst. — Dombéa (2391), Mont Dzumac (2601),
Gravina près Païta (35), Koniambo et Tonghoué (1642).
Bauerella australiana Borzi. — Dombéa (2250), Anse Vata (2605), route
de Bourail-Houaïlou (2409), Chaîne Centrale, pied du Ma... (2273).
Halfordia Kendack Gmllaum. — Baie du Sud (2582).
Phelline Billardieri Panch. — Route d’Houaïlou à Koua (2432).
P. comosa Labill. — Monts Koghis (2368).
P. lucida Vieill. ex. Baill. — Mont Dzumac (2962).
P. macrophylla Baill. — Monts Koghis (2670), Prony (169).
Micromelum minutum W. et Arn. — Anse Vata (418).
Murraya crenulata DC. — Anse Vata (219 bis, 70).
Suriana maritima L. — Ilot Amédée (17, 29).
Picrocardia resinosa Raldk. - — Mont Dzumac (2557).
Soulamea fraxinifolia Brong. et Gris. — Monts Koghis (2370).
S. Muelleri Brong. et Gris. — Prony (168).
iS. Pancheri Brong. et Gris. — (Etiquette en partie détruite), Dombéa
(321), Monts Koghis (2278), Prony )1569).
S. tomentosa Brong. et Gris. — Artillerie (58).
Canariellum oleiferum Engl. — Baie du Sud (2585).
Dysoxylon albicans C. DC. — Prony (14).
D. Francii C. DC. — Route d’Houaïlou à Koua (2437).
D. glomeratum C. DC. ? — Mont Dzumac (1052).
D. Lessertianum C. DC. — Yahoué (2602).
Amoora Balansæana C. DC. ? — Route d’Houaïlou à Koua (2209).
Aglaia eleagnoidea Benth. — Ilôt Sainte-Marie (201) « Petit Milnea »,
Ouen Toro (113) « Grand Milnea ».
306
Carapa obcvata Bl. — Ilot Sainte-Marie (201), sans localité (502).
Flindersia Fournieri Panch. et Seb. — Prony (1722).
Ximenia elliptica Fort. — Nouméa (44), « Prunier Canaque ».
Olax hypoleuca Baill. — Dombéa (305).
Lasianthera austro-caledonica Baill. — Monts Koghis (2536).
Ilex Sebcrtii Fanch. et Seb. — Yahoué (467), Monts Koghis (2284),
Prony (294), route d’Houaïlou à Koua (2448), sans localté ni n°.
Oncotheca Balansæ Baill. ■ — • Prony (215).
Celastrus paniculata Willd. var. Balansæ Loes. — Monts Koghis (2270).
Gymnosporia Fournieri Loes. — Dombéa (2252), bords de la Ouanéoué
(2362).
Pterocelastrus marginatus Baill. — Dombéa (312), Prony (93), Mont
Mou (76).
Elæodendron curlipendulum Endl. — Ilot Amédée (128).
Salaria neo-caledonica Loes. — Mont Dzumac (2558).
5. Pancheri Baill. — Monts Koghis (2352), bords delà Ouanéoué (2366).
Berchemia Fournieri Panch. et Seb. — Pointe de l’Artillerie (32), Ouen
Toro (66).
Colubrina asiatica Brong. — - Koua (2232).
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Prony (119).
A. xerocarpa Baill. — Mont Dzumac (2945), Prony (261).
Podonephelium Homei Radlk. — Prony (121).
Guioa glauca Radlk. — Mont Dzumac (2573), Prony (1588, 3971).
G. oillosa Radlk. — Mont Mou (366).
Cupaniopsis azantha Radlk. — Route de Bourail à Houaïlou (2417).
C. chytradenia Radlk. — Mont Dzumac (2546).
C. glomeriflora Radlk. — ■ Pointe de l’Artillerie (39).
C. œdipoda Radlk. — Prony (259).
C. trigonocarpa Radlk. — Sans localité (2055 bis).
Storthocalyx chryseus Radlk. — Koua (2201).
S. Pancheri Radlk. — Prony (13).
Elattostachys apetala Radlk. — Bords de la Ouanéoué (2361).
Arytera arcuata Radlk. — Magenta (570).
Loxodiscus coriaceus Flook. f. — Sans localité (2279), Mont Dzumac
(2634).
Dodonæa viscosa Jacq. — Dombéa (38), Prony (1711).
Semecarpus alra Vieill. — Prony (279).
S. neo-caledonica Engl. ■ — Tonghoué (2360).
Santaloides Balansæana Schellenb. - — Route d’Houaïlou à Koua
(2208).
Crotalaria striata DC. — ■ Nouméa (202).
Lotus australis Andr. — Presqu’île de Kuto (190).
Tephrosia purpurea. Pers. — Nouméa (497), Ouen Toro (sans n°), Mont
Koniambo (239), îlot Maitre (189).
Desmodium polycarpum DC. - — Voh (1645).
D. umbellaturn DC. — Anse Vata (2604), Prony (1202, 1620).
Arthroclianthus Deplanchei llochr. — Prony (1716).
Uraria lagopodioid.es Desr. — Nouméa : colline du sémaphore (223,
2675).
Glycine tabacina Benth. — Nouméa (205).
-- 307 —
Cæsalpinia pulcherrima Sw. — Nouméa (61).
Parkinsonia aculeata L. — Route de T Artillerie (57).
Storckiella Pancheri Baill. — Bords de la Couvelée (2274, 2307), Prony
(227, 1659) sub Acacia Gaudichaudii.
Cassia læaigata Willd. — ■ Sans localité (305).
Tamarindus indica L. — Sans localité (307 ?).
Leucæna glauca Benth. — Nouméa : route de l’Artillerie (82).
Acacia simplicifolia Schin/, et Guillaum. — Prony (132).
A. spirorbis Labill. — Nouméa (92).
Albizzia Callistemon Guillaum. et Beauvis. — Prony (142).
A. granulosa Benth. — Dombéa (311), Prony (218).
A. Lebbek Benth. — Koé (2463).
A. oboaata Benth. — Route de Bourail à llouaïlou (2227).
Pithecolobium dulce Benth. — Nouméa (327).
Licania Balansæ Guillaum. — Prony (1710).
L. rhamnoides Guillaum. — Dombéa (324).
Argophyllum ellipticum Labill. var. oboaatum Guillaum. — Dombéa
(2624).
A. montanum Schltr. — Prony (151).
Dedea major Baill. — Mont Dzumac (2944).
Cunonia floribunda Brong. et Gris. — Caricouié (152), Mont Mou (70),
route de Bourail à Houaïlou (2464).
C. nitida Schltr. — - Dombéa (26, 302, 2395), Prony (229).
Pancheria alatcrnoides Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2636).
— — var. lanceolata Pampan. — Route Houaïlou-
Koua-Mont Dzumac (2451), Prony (1741).
P. elegans Brong. et Gris. • — Prony (97, 207).
P. hirsuta Vieill. ex Pampan. — Mont Mou (2595), Prony (1740).
P. Sebertii Guillaum. — Monts Koghis (2541).
Geissois pruinosa Brong. et Gris. — Mont Dzumae (2559), Mont Mou (7).
Spiræanthemum austro-caledonicum Brong. et Gris. — - Mont Dzumac
(2543, 3972) ; Mont Mou (2054), Caricouié-Païta (4).
S. pedunculatum Schltr. — Mont Dzumac (2679), Prony (268).
Cunonia atrorubens Schltr. — Mont Dzumac (2571, 2961).
C. Balansæ Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2633, 2960).
C. pterophylla Schltr. — Mont Dzumac (2597).
C. purpurea Brong. et Gris. — Prony (192).
C. Vieillardii Brong. et Gris. — Koua (2237).
Crossostylis biflora P’orst. — Bords de la Ouanéoué (2363).
C. grandiflora Brong. et Gris. — Païta (476).
Drosera neo-caledonica Hamet. — Monts Koghis (2331), Mont Erambéré
(sans n°), Prony (1564).
Lumnitzera coccinea W. et Arn. — Route de la Coulée (259).
Bæckea obtusifolia Brong. et Gris. ? — Mont Dzumac (2576).
B. pinifolia DC. — • Route de Bourail à Houaïlou : Gondé (2415), route
d’Houaïlou à Koua (2220).
F. virgata Andr. — Mont Mou (435), rivière d’Houaïlou ; Gondé (2470),
route de Païta à Saint-Vincent (26).
Callistemon ? gnidioides Guillaum. — Mont Dzumac (2572, 2964).
C. Pancheri Brong. et Gris. — Baie du Sud (2760).
308 ^
C. suberosum Panch. ex. Brong. et Gris. — Prony (1).
Melaleuca Brongniartii Dâniker. ■ — Mont Koniambo (93).
Tristania Callobuxus Ndzu. — Dombéa (2238), Chaîne centrale (159),
Mont Mou (145), route d’Houaïlou à Koua (2218, 2421).
T. capilulaia Panch. ex. Brong. et Gris. — Dombéa (2289), Mont Mou
(215), Prony (290).
T. glauca Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (163), Caricouié (278),
Baie du Sud (2590, 2591), Prony (2065).
Moorea artensis Montr. — Prony (296).
M. buxifolia Guillaum. — Prony (15).
M. Deplachei Guillaum. — Païta (214), Mont Mou (27, 395).
M. floribunda Guillaum. — Mont Dzumac (2637), Païta (80), bords de
la Caricouié (44), Prony (1732).
Calycorectes rubiginosus Guillaum. — Baie du Sud (2589).
Metrosideros dolichandra Schltr. — Mont Mou (2640), sans localité (180).
M. Engleriana Schltr. — Mont Dzumac (2593), Mont Mou (469).
M. operculata Labill. form. Francii Guillaum. — Dombéa (299, 2548),
Prony (311).
M. porphyrea Schltr. — Koniambo (184).
Xanthostemon auranliacum Heck. — Plaine des Lacs, près du Grand Lac
(2580).
X, elegans Ndzu. var. flax'um Guillaum. — Dombéa (2243), Mont Mou
(73, 77).
X. myrtifolium Pampan. — Prony (sans n°).
X. rubrum Ndzu. — Dombéa (2610) sans localité (384).
X. speciosum Guillaum. — Route d’Houaïlou à Koua (2240).
Pleurocalyptus Deplanchei Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2647,
2647 bis), Prony (76).
Rhodomyrtus andromedoides Brong et Gris. — Bivière des Pirogues
(2643), Prony (1726).
Myrtus rufo-punciatus Panch. ex. Brong. et Gris. — Bords de la
Dombéa (2398).
Psidiomyrtus locellalus Guillaum. — Mont Mou (36).
Eugenia diversRolia Brong. et Gris. — Magenta (2085), Dombéa (2269).
E. Gacognei Montr. — Dombéa (2263), Prony (17).
E. horizontalis Panch. ex. Brong. et Gris. — Dombéa (46).
E. oraria Guillaum. — Anse Vata (186), Magenta (2603).
E. Pancheri Brong. et Gris. — Plaine des lacs Prony (289).
E. stricta Panch. ex Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2672).
Syzygium artense Montr. ex Guillaum. et Beauvis. — Prony (12, 1593
= 301).
S. lateriflorum Brong. et Gris. — Yahoué (68).
S. multipatalum Panch. ex Brong. et Gris. — Bords de la Couvélée
(2446), Prony (177).
S. païens Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (2247, 2396), Prony
(95).
S. pterocalyx Brong. et Gris. — Prony (1712).
PUocalyx Baudouinii Brong. et Gris. — Nondoué (238, 2567).
P. wagapensis Brong. et Gris. — Sans localité ni n®.
Casearia Melistaurum Spreng. — Mont Dzumac (2673).
— 309 —
Homalium austro-caledonicum Seem. — Baie du Sud (2586).
H. Le Ratiorum Guillaum. - — Anse Vata, propriété Leclère (2059).
H. neglectum Guillaumin. — Anse Vata (571).
Passiftora suherosa L. - — Mont Coffin (587).
Mollugo nudicaulis Lam. — Sentier entre Gagji-Wapan (193).
Apium Ammi Urb. - — ■ Nouméa (228).
Myodocarpus Brongniartii Dub. et Vig. — Mont Dzumac (2549).
M. involucratus Dub. et Vig. — Mont Dzumac (2553, 2554).
Nothopanax Scopoliæ Harms . — Mont Dzumac (2552).
Apiopetalum velutinum Baill. — Mont Mou (2748).
Meryta coriacea Baill. — • Prony (205).
Eremopanax Balansæ Baill. ? — ■ Route d’Houaïlou à Koua (2225).
Schefftera Nono Baill. — Sans localité (180).
Tieghemopanax hoiryophorus Guillaum. Ç Païta (216) Mont Mou (81).
T. nigrescens R. Vig. — Route d’Houaïlou à Koua (2461), sans localité
(1085 4).
Polyscias pinnata Forst. — Nouméa (89).
~ 310 —
Sur L'ORIGINE DES SABLES DES PLAGES DES IlES DE LoS
(Guinée Française)
PAR M. U. Dropsy.
Les sables qui font l’objet de cette étude nous ont été confiés par
jVI. a. Lacroix qui avait demandé à M. Mugnier-Seband de les
récolter pour en faire l’examen.
L’archipel des îles de Los est situé près de la côte de la Guinée
française, en face Conakry. L’île la plus éloignée, Tamara, en est dis-
tante d’une quinzaine de kilomètres et la plus proche, de quatre
kilomètres seulement. Il a grossièrement la forme circulaire avec ses
deux principales îles, Kassa et Tamara, toutes deux recourbées,
placées à la périphérie, et l’île Rouma au centre. Les deux premières
sont allongées suivant la direction nord-sud ; elles ont chacune de
7 à 8 kilomètres de longueur, tandis que leur largeur ne dépasse
guère un kilomètre. Les autres îles ou îlots : Poulet, Cabri, Blanche,
sont beaucoup moins étendus que les précédentes.
Elles ont pour trait commun d’être particulièrement rocheuses et
ne sont bordées que par de rares petites plages. Celles de leurs côtes
tournées vers le large sont violemment battues par les vagues d’une
forte houle, presque constante dans ces parages.
On sait, d’après le mémoire de M. A. Lacroix que ces îles sont
essentiellement formées de syénites néphéliniques, famille de roches
où la silice libre fait totalement défaut.
Lors de sa visite de ces îles, au cours de son voyage en Guinée
française, M. A. Lacroix avait été frappé de la nature inattendue
des sables de leurs plages, presque exclusivement quartzeuse, mais
les échantillons recueillis à cette époque avaient été perdus. Sur les
nouveaux échantillons qui lui sont parvenus, il était donc intéressant
de rechercher leur composition minéralogique, s’ils renfermaient,
en plus du quartz reconnaissable à l’œil nu, les divers éléments pro-
venant de la désagrégation de ces roches néphéliniques et s’il n’y en
avait pas d’autres.
Prélèvement des échantillons. — Tous les échantillons ont
1. A. Lacroix. Les syénites népliéliniques de l’Arohipel de Los et leurs minéraux.
(Nouu. Arch. Muséum, 5® série, t. III, 132 p., X pi.).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3. 1934.
^ 311
été recueillis sur les plages désignées ci-dessous. Ils ont été prélevés
à dix centimètres de la surface et lavés à l’eau douce pour les débar-
rasser des sels solubles.
LISTE DES ÉCHANTILLONS
LIEU DE PRÉLÈVEMENT
ASPECT PHYSIQUE
1. Petite plage près de la pointe
Topsail, côte sud-est de Ta-
mara.
2. Environs immédiats du wharf de
Tamara, côte sud-est.
3. Anse de pêcheurs, près le wharf
de Tamara, au nord du point
précédent.
4. Plage de Fotaba, côte nord-est
de Tamara.
5. Plage de Tahiré, dans l’île de
Rouma, côte ouest.
6. Côte ouest de l’île de Rouma,
devant l’îlot de la Bouteille.
7. Plage du village de Kassa, côte
est de l’île du même nom.
8. lie de Kassa, côte ouest.
9. Plage de la Boulbine, à Conakry.
Sahle coquillier. Ne contient
que des débris de coquilles.
Couleur jaune brunâtre, dont les
plus gros grains ont 15 m/m.
Sable jaune brunâtre, les plus
gros grains ne dépassent pas 3 mm.
Couleur jaune clair, fm, avec
quelques grains de 5 à 6 mm. de
diamètre et quelques débris de
coquilles.
Sable fm jaune clair.
Jaune clair, avec quelques grains
de 10 mm. de diamètre maximum.
Jaune clair, fm.
Jaune clair, mêlé à une forte
proportion de débris de coquilles.
Brun assez foncé.
Séparation des éléments. — ■ Après un tamisage préalable au
tamis de mailles 30, en vue de l’élimination des matériaux les plus
grossiers, surtout les débris de coquilles, et sans tenir compte de
l’échantillon n® 1, parce que uniquement formé de ces mêmes débris,
donc sans intérêt pour le but de ce travail, on a effectué les sépara-
tions à l’aide de l’iodure de méthylène de densité 3,0.
Les résultats obtenus en employant 10 grammes de chacun des
sables ainsi traités ont permis de dresser le tableau suivant qui met
en évidence les proportions des deux catégories principales des
312
On doit remarquer que l’échantillon n° 9, de provenance étrangère
à l’archipel, n’intervient ici qu’à titre de comparaison.
CD
a
.-I
U
Q
_J
LJ
CL
I
LD
<
Détermination des éléments. — Après son montage dans le
baume du Canada, chaque produit séparé de chacun des échantillons
a été examiné au microscope polarisant.
Les numéros cerclés indiquent l’origine des échantillons de sables.
— 313 —
1° Eléments légers de densité inférieure à 3,0.
Le quartz en constitue la presque totalité, avec une très petite
quantité de grains opaques de couleur brun foncé, ayant les carac-
tères d’un oxyde de fer hydraté.
2® Eléments lourds, densité supérieure à 3,0.
On y a reconnu la hornblende, l’ægyrine et le zircon.
Dans les échantillons n°® 2 et 4, ces minéraux étaient enveloppés
d’une gaine d’oxyde de fer qui les rendait absolument opaques.
Après traitement par l’acide chlorhydrique dilué et chaud cette gaine
a disparu et les minéraux ont repris leur transparence primitive.
Pour ceux de Conakry, n° 9, plage de la Boulbine, ils diffèrent
complètement de tous les autres, car ils sont formés de grains de
limonite avec un peu de magnétite et de zircon.
Hypothèses sur l’origine des sables. — ■ Trois hypothèses
peuvent être faites sur l’origine de ces sables quartzeux.
1° Apport du large. - — • Il ne semble pas inadmissible, a priori, que les
courants venant du large aient contribué, dans une certaine mesure, à
cette formation. Mais on a observé qu’à certaines grandes marées,
il y avait entraînement d’énormes masses sableuses, et ceci dans le
sens contraire, c’est-à-dire vers l’ouest. Ce phénomène pourrait
trouver son explication dans la présence de la grande fosse marine
d’un millier de mètres de profondeur qui longe le continent africain
et passe à une centaine de kilomètres à l’ouest de îles de Los.
2° Soubassement gneissique. — • Bien qu’aucun affleurement n’en
soit connu dans ces îles et que nul dragage effectué dans les environs
immédiats n’en ait fourni, à notre connaissance, de preuve certaine,
on ne peut guère mettre en doute l’existence de leur soubassement
gneissique. Il paraît logique, en effet, de supposer que les formations
granitique et gneissique des côtes de Guinée, si proches, s’étendent
au large et on peut se demander si les syénites des îles de Los n’ont
pas été originellement intrusives dans ces premières roches. L’érosion
et les actions marines auraient usé ce socle à un degré tel qu’il ne
serait plus visible actuellement en aucun point de l’archipel, mais le
sable quartzeux étudié en représenterait, au moins en partie, les
dernières traces.
3° Apport continental. — La carte géologique de H. Hubert nous
montre que les côtes d’Afrique les plus voisines abondent en schistes
cristallins, ortho et paragneiss. Les produits de leur érosion, amenés
à l’Océan par les cours d’eau du continent, et repris par les courants,
ont été déposés sur les fonds, d’ailleurs peu accusés (moins de 37 m.),
de ces régions, puis drossés sur le pourtour de ces îles où, mêlés aux
éléments détritiques de celles-ci, ils en ont formé les plages actuelles.
On peut invoquer, à l’appui de cette opinion, l’existence de divers
— 314 —
courants. Le premier, de faible vitesse, appelé courant de Guinée,
n’a en moyenne qu’un dixième de nœud ; mais il y a ceux des marées,
du flux ou jusant avec un nœud et demi, et surtout celui du reflux
qui atteint trois nœuds, suivant les saisons (1 nœud = 1.852 m.).
C’est surtout à ce dernier que sont dûs, comme nous l’avons déjà fait
remarquer plus haut, les entraînements des sables côtiers pour être
rejetés vers l’ouest. Il semble donc logique de lui attribuer le rôle
principal dans la sédimentation au pourtour des îles de Los.
Ainsi se trouve expliquée la composition minéralogique de ces
sables, si surprenante, en apparence. Elle résulterait donc du mélange
de sédiments quartzeux, ceux-ci continentaux en majeure partie,
avec, en moindre proportion, des résidus les plus résistants de la
syénite néphélinique autochtone.
OUVRAGES CONSULTÉS
Carte bathymélrique générale des océans, dressée par ordre de S. A. S.
le Prince de Monaco, 1/10.000.000®, Monaco, 1912.
H. Hubert. Carte géologique de l’A. O. F., au 1.000.000®, feuille Bin-
gerville n® 10, 1917.
Et, en outre, renseignements oraux sur les courants marins en face
Conakry, obligeamment communiqués par le Service d’hydrographie
générale du Ministère de la Marine.
(Laboratoire de Minéralogie du Muséum.)
A PROPOS DE LA CARRIÈRE DU V OU AST (OiSE)
PAR MM. L. ET J. Morellet.
Depuis Graves (VI) qui le premier a signalé le gisement du Vouast,
la plupart des géologues parisiens ont étudié cette localité sur
laquelle nous ne croyons cependant pas inutile de revenir, en raison
des divergences d’opinion qui se sont manifestées à son sujet.
Comme base de discussion, nous prendrons la coupe donnée par
G. F. Dollfus (IV) et celle relevée par Raspail (XI) ; ces deux coupes
ne diffèrent guère l’une de l’autre, comme on peut s’en rendre compte
sur le tableau ci-contre où nous les avons juxtaposées, que par
l’absence dans la coupe A (G. F. Dollfus) du calcaire lacustre n® 2
de la coupe B (Raspail) ; mais, sachant par Fritel (V) que ce cal-
caire n’est pas constant, nous pouvons considérer que ces deux
coupes sont également exactes et établissent d’une façon certaine
la succession observable au Vouast.
Avant de discuter les diverses interprétations auxquelles a
donné lieu cette succession, il est un point de nomenclature strati-
graphique que nous désirons préciser : quelle est l’assise qui au
Vouast doit porter le nom de « Calcaire du Bois-du-Mulot )' ? Est -ce
la couche n° 2 (coupe B), comme le pensent Raspail (XI) et Fritel
(V), ou, comme le croit G. F. Dollfus (IV), la couche V (coupe A),
située sensiblement plus haut dans la série ? Sans aucun doute
possible, Raspail et Fritel ont raison contre G. F. Dollfus ;
il suffit en effet de se reporter à Munier-Chalmas (IX, X) qui, le
premier, a employé le terme de « Calcaire du Bois-du-Mulot) pour se
convaincre que, dans l’esprit de cet auteur, le calcaire du Bois-du-
Mulot est inférieur aux couches à faune du Vouast (couche II de la
coupe A = couches n°® 3-4 de la coupe B).
Cette question résolue, abordons maintenant le problème en lui-
même qui porte sur l’âge des couches à faune du Vouast et sur celui
du calcaire du Bois-du-Mulot.
Nous nous trouvons en présence de deux interprétations, celle
de Raspail et de G. F. Dollfus d’une part, celle de Munier-Chal-
mas et de Boussac d’autre part.
Pour Raspail (XI) et pour G. F. Dollfus (IV) les sables à faune
du Vouast correspondent aux sables de Marines et, par suite, pour
Ruïle'in du Muséum, 2® s., 1. VI, n° 3, 193i.
— 316 ^
CARRIÈRE DU VOUAST
Coupe de G. F. Dollfus, 1909 Coupe de Raspati. 1909
A
B
IX, marnes grises ou verdâtres, x
Ic) lit dur à Dis-
sostoma mumia
et Nystia mic-
1 rosioma 0 m. 30
j b) lit blanc ten-
I dre 0 m. 10
[ a) marne blanche
\ dure 0 m. 45
VII. Calcaire irrégulier
tendre et sa-
bleux à Hélix
Menardi 0 m. 08
Marne calcaire ou
calcaire
d) lit dur jaunâ-
tre 0 m. 12
VI. c) marne blanche. 0 m. 04
b) calcaire dur,
jaune 0 m. 30
a) calcaire gris
stratifié 0 m. 16
V. Marne blanche ten-
dre à Limæa
longiscata 0 m. 20
Id) calcaire dur
jaunâtre 0 m. 18
c) marne blanc-
verdâtre 0 m. 30
b) marne blanche. Om. 10
a) marne dure
grise 0 m. 30
III. Marne sableuse
stratifiée à Cor-
bula minuta.... 0 m. 66
IL Marne dure sa-
bleuse très fossi-
lifère (faune du
Vouast) 0 m. 25
I. Sables blancs ou vio-
lets sans fossiles,
très puissants ... x
21 Terre végétale
20. Calcaire décomposé . . 0 m. 80
19. Calcaire compacte. . . 0 m. 25
18. Calcaire pulvérulent à
Dissostoma mumia et
à Nystia microstoma 0 m. 55
17. Calcaire farineux à
Ilelix Menardi 0 m. 05
16. Calcaire blanc-grisâ-
tre 0 m. 10
15. Marne blanche 0 m. 10
14. Calcaire compacte
blanc 0 m. 10
13. Marne gris-verdâtre. 0 m. 30
12. Argile blanchâtre à
rognons magnésiens 0 m. 20
11. Calcaire blanc com-
pacte 0 m. 11
10. Argile brune 0 m. 15
9. Marne blanchâtre... 0 m. 05
8. Argile vert-brun.... 0 m. 10
7. Marne calcaire 0 m. 05
6. Couche à Potamides et
à Corbula minuta. . 0 m. 60
5. Calacire non fossili-
fère 0 m. 30
4-3. Sables très fossili-
fères à Cerithium tri-
carinatum (faune du
Vouast) 0 m. 40
2. Calcaire à Limnæa
longiscata (puissance
non indiquée) ^. . . . x
1. Sables sans fossiles vi-
sibles sur 0 m. 80 . . x
1. Par Fritel (V) nous savons que ce calcaire, avec les couches de passage aux
sables sous-jacents, a de 1 m. 60 à 1 m. 90 d’épaisseur.
— 317 —
Raspail seul (G. F. Dollfus ignorant cette couche, comme nous
venons de le voir) le calcaire du Bois-du-Mulot, tel que nous l’avons
défini, est l’équivalent du calcaire de Saint-Ouen.
Pour Munier-Chalmas (VIII, IX, X) et pour Boussac (Ï, II) les
sables à faune du Vouast représentent les marnes à Pholadomya
ludensis et le calcaire du Bois-du-Mulot est un épisode laguno-
lacustre distinct de celui de Saint-Ouen et plus récent que lui.
Les arguments invoqués en faveur de leur thèse par Raspail
et par G. F. Dollfus sont les suivants : les sables à faune du
Vouast ne renferment pas Pholadomya ludensis ; 2® les espèces que
l’on récolte dans ces sables sont les mêmes que celles des sables
de Marines, arguments aux quels Raspail ajoute celui tiré de la
faune du calcaire du Bois-du-Mulot, faune qui est identique à celle
du calcaire de Saint-Ouen.
A la vérité, aucun de ces arguments n’est probant.
L’absence de Ph. ludensis au Vouast n’est jamais qu’un caractère
négatif et peut provenir soit de recherches insuffisantes, soit plutôt
des conditions lithologiques particulières à ce gisement.
Il se peut que les espèces des sables du Vouast soient les mêmes que
celles des sables de Marines, mais c’est là une affirmation toute gra-
tuite, contre laquelle Boussac s’est d’ailleurs élevé, à juste titre sem-
ble-t-il, et qui aurait besoin d’être appuyée par une étude paléonto-
logique minutieuse et détaillée.
Quant à la similitude de faune qui existe entre le calcaire du
Bois-du-Mulot et le calcaire de Saint-Ouen, similitude que Munier-
Chalmas n’ignorait d’ailleurs pas, elle ne constitue pas une preuve
suffisante du synchronisme des deux formations. On sait en effet
qu’une faune à Limnæa longiscata peut exister à des niveaux d’âge
différent et la carrière du Vouast nous en fournit elle-même un
exemple en nous montrant des calcaires à Limnæa longiscata au-des-
sous des sables du Vouast (couche n° 2 de la coupe B) et au-dessus
de ces mêmes sables (couche V de la coupe A).
Admettons néanmoins que le second argument de Raspail et de
G. F. Dollfus soit fondé et que les espèces des sables du Vouast
soient les mêmes que celles des sables de Marines et jetons un coup
d’œil d’ensemble sur la faune de ces deux formations. Une différence
radicale et incontestable apparaît aussitôt entre la faune des sables
du Vouast et celle des sables de Marines. Alors que la première,
par l’abondance des Potamides du groupe de P. tricarinatus et des
Batillaria du groupe de B. pleur otomoides, correspond à un faciès
laguno-marin, si voisin de celui de Mortefontaine que Garez (III) s’y
est trompé et assimilait les sables du Vouast aux couches à Avicula
Defrancei, la seconde est franchement marine et comparable à celle
des sables d’Auvers avec lesquels, d’ailleurs, les sables de Marines
étaient autrefois confondus.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
21
^ 318 —
Si l’interprétation de Raspail et de G. F. Dollfus était exacte,
les sables de Marines se présenteraient donc sous deux faciès diffé-
rents, se remplaçant latéralement : un faciès laguno-marin (sables
du Vouast) et un faciès marin (sables de Marines proprement dits).
Or aucune observation ne justifie jusqu’ici cette conclusion ; bien
au contraire, on constate dans la région de Marines (le Ruel, le Quo-
niam, Chavençon, etc.) que les véritables sables de Marines sont
surmontés par des couches de même faciès que celui des sables du
Vouast et renfermant, quels que soient les noms spécifiques que l’on
donne aux éléments dont elle se compose, la même faune qu’au
Vouast, avec, en plus, Pholadomya ludensis. Comme d’autre part,
la même superposition s’observe entre Marines et le Vouast en un
certain nombre de gisements « relais » (Hadancourt-le-Haut-Clocher
(VII), Serans), il ne semble pas possible de mettre en doute que les
sables du Vouast ne soient, comme le soutenaient Munier-Chalmas
et Roussac contre Raspail et G. F. Dollfuss, et malgré l’absence
de Ph. ludensis, le prolongement des couches qui, au Quoniam, à
Chavençon, etc., renferment ce fossile.
Pour ce qui est de l’âge du calcaire du Bois-du-Mulot, nous avons
vu que Raspail considérait ce calcaire comme un équivalent réduit
du calcaire de Saint-Ouen et nous avons montré que son argument
paléontologique était sans valeur. Pour être convaincant, cet argu-
ment aurait besoin d’ètre doublé de preuves stratigraphiques ; or,
stratigraphiquement, le calcaire du Bois-du-Mulot ne peut repré-
senter le calcaire de Saint-Ouen. Pour que cela fût, il faudrait en
effet supposer, ce qui est absolument inadmissible, qu’au Vouast
ont complètement disparu par abrasion les 15 à 20 mètres de sables
à Aihleta athleta (Sol.) qui, dans toute la région (Montagny-en-
Vexin (VIII), Hadancourt-le-Haut-CIocher (VII), séparent le cal-
caire de Saint-Ouen des couches à faune du Vouast. La seule solution
possible est, comme font fait Munier-Chalmas et Boussac, de
rapporter aux sables de Marines les sables sans fossiles n® 1 des
coupes A et B du Vouast et de considérer le calcaire du Bois-du-
Mulot comme un épisode laguno-lacustre stratigraphiquement com-
pris entre les sables de Marines et les couches à Pholadomya ludensis.
Ce calcaire doit -il être rattaché aux sables sur lesquels il repose,
comme le pensait Munier, ou, au contraire, aux couches qui le sur-
montent, comme le soutenait Boussac ? Aucun argument décisif
ne permet pour le moment de départager ces auteurs ; néanmoins,
la première opinion, que partage M. R. Abrard paraît la plus
vraisemblable du fait que la mer des couches du Vouast a raviné
1. R. Abrakd. Norncnclalure et synchronisme des assises de TEocène moyen et
supérieur des bassins nummulitiques de l’Europe occidentale. (B. S. G. F. (5), III,
1933, p. 229).
4
— 319 —
et même parfois totalement abrasé le calcaire du Bois-du-Mulot
et qu’il existe des couches de passage (Fritel, V) entre ce calcaire
et les sables de Marines sous-jacents.
En résumé, du moins croyons-nous l’avoir démontré ;
1° les couches à faune du Vouast sont l’équivalent des marnes à
Pholadomya ludensis ;
2o le calcaire du Bois-du-Mulot est une formation laguno-lacustre
distincte du calcaire de Saint-Ouen, postérieure au dépôt des sables
de Marines et antérieure à celui des couches à faune du Vouast.
Pour être complets, nous devrions maintenant passer en revue
les divers parallélismes (IV, IX) que l’on a cherché à établir entre les
assises du Vouast, supérieures au niveau de ce nom, et les différentes
masses que le gypse présente dans les plâtrières classiques de Romain-
ville ou d’Argenteuil. Nous nous en abstiendrons cependant, estimant
que toutes les tentatives faites jusqu’ici dans ce sens ne sont qu’hypo-
thèses et que pareil travail ne pourra utilement être entrepris qu’après
une étude complète du gypse du Vexin et de toute la partie occiden-
tale du bassin de Paris.
BIBLIOGRAPPIIE
I. — Bousac (J.). Eocène moyen et Eocène supérieur, (B. S. G. F. (4),
VII, 1907, pp. 355-357).
II. — Boussac (J.). La limite de l’Eocène et de l’Oligocène, (B. S. G. F.
(4), VII, 1907, pp. 400-411).
III. — ■ Garez (L.). Coupe du chemin de fer de Monsoult à Luzarches
(tranchée de Belloy), (B. S. G. F. (3), VIII, 1880, p. 259.)
IV. — Dollfus (G. -F.). Excursion to Paris 1908, (Proceedings of the
Geologisis’ Association, XXI, part. I, 1909, p. 11 du tiré à part).
V. — Fritel (P. -H.). Sur quelques points de la géologie des environs de
Gisors (Eure) et de Montjavoult, (B. S. G. F. (4), IX, 1909, pp. 371-
379).
VI. — Graves. Essai sur la topographie géognostique du département
de l’Oise, Beauvais, 1847, p. 478).
VII. — Morellet (L. et J.). Le Bartonien de Hadancourt-le-Haut-Clocher
(Oise). (B. Muséum, 1934).
VIII. — Munier-Chalmas. Caractères généraux du Bartonien dans le
bassin de Paris. (B. S. G. F. (3), XXVIII, 1900, pp. 11-13).
IX. — Munier-Ciialmas. Excursion aux environs de Gisors et de Beau-
vais. ( Livret- guide VHP Congr. internat., Paris, 1900, pp. 3-4).
X. — Munier-Chalmas. — Notice sur ses travaux scientifiques, Lille,
1903, p. 65.
XL — Raspail (J.). Note sur le gisement du Vouast près Montjavoult
(Oise). (Feuille des jeunes Naturalistes, y>Y>- 165-172 et 195-203).
Bulletin du Muséum, 2® s, t. VI, 1934.
21
- 320 —
Vue D’ENSEMBLE SUR LA GÉOLOGIE DU DaMERGOU
(Niger français)
PAR M. Raymond Furon.
Le Damergouest un petit plateau, situé dans la plaine du Tegama,
entre l’Aïr et Zinder. Les falaises qui le limitent ont une cinquantaine
de mètres de hauteur, en moyenne.
La constitution géologique de cette butte-témoin est beaucoup
plus complète qu’on ne l’avait cru tout d’abord. Les premiers fossiles
recueillis en 1903 par le capitaine Gaden [1] furent considérés
comme turoniens. Les explorations postérieures de R. Chudeau et
de G. Garde qui visitèrent Tanout, Béréré et Djadjidouna n’appor-
tèrent rien de plus au point de vue stratigraphique : il était admis
que le Damergou représentait une butte-témoin turonienne reposant
sur les grès infra-crétaeés du Tegama [2, 3, 4, 5].
En 1932, M. A. Chevalier rapportait au Muséum de nombreux
matériaux géologiques qui sont venus s’augmenter des collections
recueillies par le capitaine Le Rumeur, l’adjudant Rebolle et
surtout par M. Loubet, administrateur des Colonies.
L’étude de ces matériaux me permit tout d’abord de signaler
l’existence du Cénomanien au Niger [6], de modifier la répartition
géographique du Crétacé et de l’Eocène [7] et d’indiquer l’existence
de la série crétacée complète dans toutes ces régions [8]. Une Note
de M. R. Lambert [9] venait bientôt confirmer cette dernière
opinion en signalant des Neolobites à Tanout (Damergou).
Plus récemment, j’ai pu démontrer l’identité des faunes du Damer-
gou et du Djoua [11], puis, en collaboration avec M. C. Kilian,
l’e.xistence du Sénonien [12].
Je tiens à remercier tout particulièrement M. Loubet de toutes
les précisions topographiques dont il accompagné ses collections.
Stratigraphie.
Sur cinquante mètres de hauteur environ, on peut reconnaître
les éléments suivants, de la base au sommet :
A. — La base : Continental intercalaire^ — ■ Le plateau du Tegama
est constitué par des grès et des argiles, contenant parfois des frag-
BuUelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934.
321
ments de Dinosauriens et des bois silicifiés. L’âge réel est indéterminé.
On sait toutefois que l’ensemble de cette formation (a continental
intercalaire » de C. Kilian) est postérieure au Carbonifère et anté-
rieure au Cénomanien marin transgressif. Tout à fait au sommet de
cette formation, M. Loubet a recueilli des fossiles. J’ai pu déter-
miner : Ceratodus africanus, Ceratodus minutus et Onchopristis
numidus. Ce sont des formes déjà connues dans le Djoua. Elles étaient
attribuées à l’Albien par E. Haug, au Cénomanien inférieur par
Stromer (en Egypte).
B. — - Le Cénomanien. — • Le Cénomanien est représenté par des
grès tendres, des marnes gypsifères et des bancs de lignite, avec
rognons de pyrite.
La collection Loubet comprend des fragments de Neolohites
pyriteux provenant de ces couches, Plicatula Fourneli et des Echi-
nides. Ces Echinide>s, examinés par M. J. Cottreau, appartiennent
aux genres : Micropedina, Hemiaster.
Dans l’ensemble, c’est la faune de toute l’Afrique du Nord avec des
éléments connus en Nigeria. Il faut ajouter Exogyra columba décou-
verte en 1921 par le lieutenant David [5].
C. — - Le Turonien. — ■ Il est extrêmement difficile, pour ne pas dire
impossible, de séparer rigoureusement le Cénomanien et le Turonien.
Les marnes sont peu à peu remplacées par des calcaires dolomitiques,
jaunes, mais la faune est imprécise : des Gastéropodes et Exogyra
olisiponensis quje l’on peut aussi bien considérer comme cénoma-
nienne. Cardium productum, assez abondant est plus strictement
turonien.
Enfin, la faune turonienne comprend de nombreux Céphalopodes,
parmi lesquels ; Vàscoceras et de très beaux échantillons d’un groupe
nouveau au Sud du Sahara : Metengonoceras n. sp. [H]. Pervin-
QUiÈRE avait signalé quelques Engonoctras en Afrique du Nord,
les formes recueillies par M. Loubet rappellent beaucoup plus
les formes américaines L
D. — Le Sénonien. — • L’existence certaine du Sénonien a pu être
décelée grâce à l’étude de fragments siliceux d’Ammonites appar-
tenant à des formes très particulières apparentées à des groupes tant
européens qu’américains : Sphenodiscus, Coahuilites, Cœlopoceras
et Namadoceras [12]. Les échantillons du Damergou sont compa-
rables aux formes actuellement étudiées par M. C. Kilian et prove-
nant du Sénonien des Pyrénées (Ch. .Iacob), du Sud Tunisien
(Pervinquière) et de Syrie (N. Menchikoff).
1. L’échantillon-type de Metengonoceras n. sp. est dans la collection Loubet,
au Muséum National d’Histoire naturelle. 11 sera décrit et figuré dans un Mémoire qui
sera prochainement remis aux Aichioes du Muséum et contiendra la description des
faunes du Niger.
— 322 —
Hydrologie et tectonique
Il existe un niveau d’eau important dans les argiles et grès du
Tegama. M. Loubet (in litteris) indique deux puits ayant atteint ce
niveau : l’un, profond de 64 m. a été foré sur le plateau, à l’intérieur
du poste de Tanout, à 800 m. au sud du village ; le second, creusé
dans la plaine du Tegama, atteint l’eau vers 6 mètres. Il s’agit évi-
demment de la même nappe.
Au point de vue tectonique, on peut admettre que le Damergou
représente une butte-témoin d’une zone anticlinale, séparant le
bassin du Niger de celui du Tchad.
Nous n’avons guère de renseignements sur la zone française, mais
les travaux des géologues anglais de Nigeria nous ont apporté des
documents précieux, au point de vue théorique et pratique En
2 ans, 200 puits ont été forés, dont plus de la moitié intéressent la
zone du Tchad. Les géologues britanniques ont été amenés à consta-
ter que le Tchad constitue non seulement un bassin géographique,
mais une cuvette tectonique. Les nappes d’eau atteintes lors des
forages montrent qu’il s’agit d’eaux sub-artésiennes et qu’il existe
plusieurs niveaux hydrostatiques utilisables.
Des phénomènes semblables sont signalés plus à l’ouest, entre le
Damergou et le Niger, dans le Sokoto. Près de Sokoto même, une
nappe sub-artésienne a été découverte à 50 m. de profondeur et
l’eau s’est élevée de 13 m. dans le puits. Les couches traversées les
premières sont attribuées au Tertiaire et au Crétacé supérieur.
La recherche scientifique des eaux potables a un intérêt tout
particulier dans des régions qui en sont trop souvent privées et cette
notion nouvelle de nappes artésiennes dans la zone du Tchad serait
susceptible d’applications fort utiles.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. 1903. — A. de Lapparent. Sur de nouveaux fossiles du Soudan (C.
R. Ac. Sc., t. 136, p. 1297-1298).
2. 1907. — R. Chudeau. Excursion géologique au Sahara et au Sou-
dan. (Bull. S. Géol. Fr.,t. VII, p. 319-346).
3. 1909. — R. CnuDEAU. Ammonites du Damergou. (Bull. S. Géol.
Fr., t. IX, p. 67-71, pl. I-III).
4. 1910. — G. Garde. Description géologique des régions situées entre
le Niger et le Tchad et à l’Est et au Nord-Est du Tchad. 1 v., 284 p.
5. 1921. — R. Chudeau. Ammonites turoniennes du Soudan. (Bull.
Mu. Hist. Nat., p. 463-470.)
6. 1933. — R. Furon. Découverte du Cénomanien transgressif fossilifère
1. Geological Survey of Nigeria, Annual Report for 1932. Lagos, 1933.
et nouveaux gisements turoniens dans la colonie du Niger. (Maté-
riaux géologiques rapportés par M. A. Chevalier). (C. R. Ac. Sc.,
t. 196, p. 793).
7. 1933. — R. Furon. Nouvelles observations sur l’extension du Crétacé
et de l’Eocène dans la colonie du Niger. ( C. R. Ac. Sc., t. 196, p. 1033).
8. 1933. — R. Furon. Faunes et extension du Crétacé au Sud de
l’Ahaggar (Cénomanien, Turonien et Sénonien). (Bull. S. Géol. Fr.,
(5), t. III, p. 259-280, pl. IX, 1 carte).
9. 1933. — R. Lambert. Observations géologiques dans la région com-
prise entre Agadez et Zinder (Niger). (C. R. Ac. Sc., t. 197, p. 489.)
10. 1933. — H. Douville et J. Tilho. La géologie de la région au Nord
du Tehad. (C. R. Ac. Sc., t. 197, p. 1012).
11. 1934. — R. Furon. Observations préliminaires sur l’existence au
Damergou (Niger) d’une faune crétacée analogue à celle du Djoua (Sud
algérien). (C. R. Ac. Sc., t. 198, p. 1248.)
12. 1934. — R. Furon et C. Kilian. Découverte du Sénonien au Da-
mergou (Niger français). (C. R. Ac. Sc., t. 198, p. 1619.)
(Laboratoire de Géologie du Muséum.)
324 —
Note sur des Échinides provenant du Crétacé du
Damergou (Niger)
PAR M. J. COTTREAU.
Les Échinides du Damergou qui m’ont été communiqués par
M. R. Furon se trouvent dans des couches de passage appartenant
soit au Cénomanien supérieur soit au Turonien tout à fait inférieur L
A l’exception d’un seul exemplaire, tous ces Echinides sont à l’état
de moules internes plus ou moins frustes, leur coloration super-
ficielle est généralement noire ou brun très foncé. Ils se répartissent
dans les trois genres suivants : Diplopodia M’Coy, Micropedina
Cott., Hemiaster Desor. Leur attribution spécifique demeure pro-
visoire ; il faut attendre la découverte d’échantillons avec test
suffisamment conservé.
Diplopodia cf. Deshayesi Cott. (Pseudodiodeina),
Cinq échantillons dont le contour est subpentagonal, la forme
déprimée (diamètre de 18 à 21 mm., hauteur de 7 à 8 mm.) peuvent
être considérés comme appartenant à cette espèce. L’un d’eux est,
en effet, muni du test et pr^'sente les caractères suivants :
Zones porifères avec paires de pores régulièrement superposées
à l’ambitus, dédoublées au-dessus.
Aires ambulacaires aussi larges que la moitié des aires interamhu-
lacraires. Deux rangées de tubercules ambulacraires crénelés et per-
forés (dix à onze par série).
Aires interambulacraires garnies de deux rangées de tubercules
à peu près identiques aux tubercules ambulacraires. De chaque côté
des zones porifères il y a, en outre, une série de tubercules secondaires
également crénelés et perforés. La zone miliaire qui a une largeur de
1 mm. environ est occupée par une double série de granule."- assez
grossiers.
Le péristome circulaire, faiblement entaillé, très peu enfoncé
mesure environ 8 mm. de diamètre.
1. R. Furon. — Observations préliminaires sur l’existence au Damergou (Niger)
d'une faune crétacée analogue à celle du Djoua (Sud algérien). — C. R. Ac. Sc., séance
du 26 mars 1934.
Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI, n° 3, 1934.
^ 325 -
La trace du périprocte est un pentagone très régulier. Ses dimen-
sions égalent au moins celles du péristome.
Diplopodia Deshayesi Cott. est une espèce signalée du Cénomanien
en France, en Portugal, en Tunisie et en Egypte.
Micropedina olisiponensis Forbes (Echinus)
Trois moules internes que je rapporte à cette espèce ont respec-
tivement les dimensions suivantes :
Diamètre à l’ambitus : 20 mm., 22 mm. 5, 34 mm. 5.
Hauteur : 13 mm. 5, 15 mm., 25 mm.
Diamètre du péristome : 5 mm., 8 mm., 11 mm.
Le contour de l’ambitus est circulaire chez les deux échantillons
de petite taille et devient subpentagonal chez le plus grand. Le test
était renflé ; le profil a la forme d’un cône plus ou moins aplati, la
face apicale étant arrondie et plus ou moins déprimée suivant les
dimensions des individus. L’apex est petit et occupe une position
centrale. Le péristome petit, faiblement entaillé, subdécagonal
est situé dans une légère dépression au centre de la face aôorale.
Les deux plus petits échantillons sont trop frustes pour qu’on
puisse y distinguer les zones porifères et les traces de suture des
plaquettes du test. Par contre elles sont plus visibles chez le plus
grand moule interne malheureusement mutilé en plusieurs endroits,,
notamment près de l’apex.
La disposition des paires de pores y est suffisamment lisible ; ces
pores apparaissent bien disposés par paires formant de petits arcs
de trois paires obliques en dehors. Les aires ambulacraires présentent
une légère dépression médiane.
Micropedina olisiponensis Forbes (Echinus) qui se rencontre dans
le Cénomanien du Portugal et de l’Algérie, a été récemment signalé
en Nigéria ^ dans des couches attribuées soit au Cénomanien soit
au Turonien inférieur de même que dans le Damergou.
Hemiaster pseudo-Fourneli Peron et Gauthier.
Une douzaine de moules internes.
Dimensions Dimensions
du plus petii exemplaire. du plus grand exemplaire.
Longueur : 19 mm 31 mm
Largeur : 18, mm 5 30 mm
Hauteur : 13 mm 21, mm 5
La forme générale épaisse, légèrement polygonale rétrécie à l’avant
et à l’arrière, la face supérieure convexe avec interambulacres sail-
1. 1925. — A. -G. Brighton. On some Cretacéous Echinoids from Nigeria. — Geol^
Sun>. of Nigeria, Occasional paper, n° 3.
— 326 -
lants, le postérieur peu caréné, la troncature postérieure presque ver-
ticale, la face inférieure convexe avec plastron saillant caractérisent
ces moules internes. Les ambulacres pairs postérieurs sont à peu près
aussi longs que les antérieurs, pétaloïdes, profonds et allongés. L’am-
bulacre impair ne forme au pourtour qu’une sinuosité peu profonde.
Le péristome, situé dans une légère dépression, est subpentagonal.
Le périprorte situé à la partie supérieure de l’area postérieure paraît
avoir une forme ovale.
Ces différents caractères sont ceux de V Hemiaster pseudo Fourneli
Per. et Gauth., espèce décrite du Cénomanien d’Algérie, signalée au
même niveau en Tunisie et en Egypte.
Le Gérant,
R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F, PAILLART.
22-6-34.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
H. Neuville. Troisième note préliminaire sur l’organisation du pied des Élé-
phants [Fig.] 21 0
P. Rode. Les groupes sanguins des Mammifères sauvages ; premiers résultats. 218
H. Heim de Balsac. Note complémentaire sur les Damans de l’A’Haggar. . . . 224
J. Berlioz. Étude d’une collection d’oiseaux de l’Oubangui-Chari 228
Mme Phisalix et A. Urbain. Action de quelques microbes pathogènes sur la
Vipère Aspic et les Couleuvres Tropidonotes, et réaction de ces microbes
aux venins de Vipère et de Cobra 235
Mme Phisalix. Immunité des Batraciens vis-à-vis du venin d’Abeilles 242
F. Angel. Reptiles et Batraciens de Madagascar et description d’une espèce
nouvelle du genre Rhacophorus 247
A. Arcangeli. Trois Porceüio de la Grande Salvage et des Canaries 250
L. Cernosvitov. Oligochètes de la Mission du Cap Hom 252
J. Vellahd. Mission au Goyaz et à l’Araguaya. Scorpions, 2® note 257
L. Germain. Contributions à la faune malacologique de l’Afrique équatoriale.
LXVIII. — Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses
de l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933) 262
G. Ranson. Révision de la Collection des Méduses du Muséum. VI [Fig.]... 271
E. Fischer. Piette. Remarques de systématique et de biogéographie sur les
Patelles des côtes françaises. [Fig.] 280
F. Gagnepain. Quelques plantes des îlots de la mer de Chine 286
Mme L_ Tardieu et C. Christensen. Les Fougères d’Indochine 287
P. JovET. Deux espèces nouvelles de Mitreola L. genre nouveau pour Mada-
gascar. [Fig.] 291
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXIII. —
Plantes recueillies par M. et M“® Le Rat de 1900 à 1910 302
U. Dropsy. Sur l’origine des sables des plages des îles de Los (Guinée française).
[Fig.] 310
L. et J. Morellet. A propos de la carrière du Vouast (Oise) 315
R. Furon. Vue d’ensemble sur la géologie du Damergou (Niger français) .... 320
J. CoTTREAU. Note sur des Echinides provenant du Crétacé du Damergou
(Niger) 324
PDBIICATIONS DO MDStOM NATIONAL D’HISTOIRE NATDRELLE
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson
et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895)
(Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui-
vants, prix variable).
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de
Culture ; paraît depuis 1822 ; échange).
Notulae sysiematicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909).
Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ;
paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire
d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis
1928).
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ;
paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de
Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ;
paraît depuis 1934 ; échange).
Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle
et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis
1924).
Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro
(Musée d’Ethnographie du Trocadéro).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome VI
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N“ 4. — Juin 1934.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
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supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
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numéro et brochés avec agrafes.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de
ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Étranger \ 50 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1934. — N« 4.
28A RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
28 JUIN 1934.
PRÉSIDENCE DE M. CH. GRAVIER,
PROFESSEUR AU MUSEUM
ACTES ADMINISTRATIFS
Par décret-loi du 22 juin 1934, sont supprimés dans les cadres des
personnels scientifique et technique et du personnel des agents : 2 pro-
fesseurs, 1 sous-directeur de laboratoire, 4 assistants, 1 aide technique,
2 garçons de laboratoire, 2 gardiens de ménagerie, 1 gardien de bureau,.
2 gardiens de galerie, 1 surveillant militaire, 1 chef de carré, 1 sous-
brigadier, 5 jardiniers-auxiliaires. Ces suppressions seront rendues effec-
tives au 1®^ août 1934.
Par arrêtés du 14 mai et du 7 juin 1934 sont admis à la retraite : MM. Ri-
CHON (24 octobre 1933), Morlot (11 janvier 1934), Georg (26 février
1934), Matout (21 avril 1934), de Nussac (13 août 1934), Ducret (26 oc-
tobre 1934) .
DÉCÈS
Le Président fait part du décès de M. H. Lecomte, professeur honoraire
au Muséum, survenu le 12 juin 1934. Une Notice nécrologique, due à
M. H. Humbert, sera imprimée dans le prochain Bulletin.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VT, 1934.
22
- 328
OUVRAGES OFFERTS
Catalogue des plantes de Madagascar, publié par l’Académie Malgache :
Melastomacées, Podostémacées, Flydrostachyacées par H. Perrier de
La Bathie ; Thymélacées, Ghénopodiacées, par J. Leandri. Paris, 1934
Les Chênes, monographie du genre Quercus, Atlas, tome I,par A. Camus,
Paris, 1934.
V® Congrès international d’ Entomologie. Paris, 18-24 juillet 1932,
publié par L. Berland et R. Jeannel. Paris, 1933.
— 329 —
COMMUNICATIONS
Les allures de la Girafe
EN PARTICULIER LE GaLOP
PAR M. E. Bourdelle.
Professeur au Muséum
Si les naturalistes qui traitent de la Girafe ne manquent pas, pins
-encore au sujet de cet animal que des autres, de s’occuper de ses
-attitudes et de ses mouvements, on peut dire que les opinions expri-
mées sont loin d’être précises. D’une façon générale, en effet, on
s’accorde bien à dire que les Girafes « marchent Vamble », que leur
« pas est lent et mesuré », qu’elles ont un « galop lourd » mais pourtant
« très rapide » par suite de la dimension de chaque bond, et les mêmes
appréciations se retrouvent, au moins avec le même sens, parfois
avec la même forme, dans les diverses langues. Quelques auteurs
font cependant exception. Buffon avait fait déjà remarquer que
chez la Girafe la disproportion énorme de ses jambes dont : « celles
de devant sont deux fois plus longues que celles de derrière, fait
obstacle à l’exercice de ses forces » ; que «le corps n’a point d’assiette »,
que la « démarche est vacillante », que les « mouvements sont lents
et contraints » et qu’ainsi cet animal, ne peut « ni fuir ses ennemis,
ni servir ses maîtres ». Ces appréciations sont, à notre avis, des plus
exactes, et l’on ne peut que regretter, que les observateurs ne s’en
soient pas mieux pénétrés et inspirés.
Kalmann-Kittenberger, de son côté, a écrit tout récemment
à propos de la Girafe que « sa démarche et ses mouvements sont
« absolument uniques ; un vieux mâle vivant parmi, les arbres de
« la plaine, semble l’incarnation de la dignité. On chercherait en
« vain la moindre gaucherie dans son maintien harmonieux. Toute-
« fois, dès que l’animal est alarmé, un coup de théâtre se produit.
« Dans sa course, qui tient du galop du chameau, il agite son corps
«■ de droite et de gauche, tandis que son long cou exécute un mouve-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934.
— 330
« ment d’avant en arrière, qui fait penser au mât d’un bateau,,
« naviguant sur une mer houleuse ».
Rien n’est encore plus exact que ces appréciations de Kalmann-
Kittenberger, mais, comme celles de Buffon, si elles expriment
pittoresquement les faits, et si elle les contiennent implicitement
tous, elles n’apportent pas encore les précisions que l’on peut dési-
rer, au sens où l’on comprend aujourd’hui l’étude des mouvements,
et en particulier les allures, chez les bipèdes et chez les quadru-
pèdes. Ce sont quelques-unes de ces précisions que nous cher-
chons à donner ici.
Disons tout d’abord que, du fait même de sa conformation, essen-
tiellement caractérisée par le relèvement considérable de l’avant-
main sur l’arriè.e-main, qui fait dire que l’animal est « haut du
devant » ou <( fait en montant », le système statique et dynamique que
représente la Girafe, est mal équilibré et qu’il se traduit par une
surcharge de l’arrière-main. Si on tient compte d’autre part, de la
faiblesse générale de l’arrière-main, par rapport à l’avant-main,
on se rend compte des mauvaises conditions mécaniques de la
machine qu’est la Girafe. Au repos elle fatigue la partie la plus faible
de son organisme, c’est-à-dire son arrière-main. En action, dans la
locomotion en avant, les impulsions développées par les membres
postérieurs et aussi par les membres antérieurs, contribueront plus
à projeter l’animal en haut qu’en avant, d’où une perte manifeste
de vitesse.
Dans une certaine mesure, le développement en longueur de l’en-
colure, laquelle est susceptible d’exécuter de grands mouvements
dans le sens vertical, quoique on en ait dit, corrige ou tout au moins
atténue les imperfections précédentes. L’abaissement de la tête et
de l’encolure, permet en effet à l’animal, de ramener à sa volonté
son centre de gravité en avant, de décharger par conséquent, les
membres postérieurs et de surcharger d’autant les membres anté-
rieurs. Le mouvement opposé du même balancier cervico-céphalique, ,
donnant un résultat inverse. Les faits de cette nature ont été par-
faitement établis, d’une façon expérimentale chez le cheval par
Vincent et Goiffon d’une part, par G. Barrier d’autre part.
Ils dominent d’ailleurs, on le sait, toute la mécanique des quadru-
pèdes et les Girafes, plus que tout autre animal, usent du moyen
particulièrement précieux que la nature leur a donné pour corriger
leur mauvaise conformation, ainsi qu’en témoignent tous leurs
mouvements. Mais la Girafe n’en reste pas moins une machine très
spéciale, qui, dans la mesure du possible, a cherché à s’adapter aux
possibilités de sa conformation ; cependant elle ne l’a pas toujours-
pu, et elle ne l’a pas toujours fait.
— 331
Tout comme chez l’homme, chez les Singes, et chez les divers
-quadrupèdes, la Girafe se déplace à la surface du sol, par des allures
symétriques ou asymétriques, marchées ou sautées, et c’est seulement en
tenant compte de cette double classification, que le problème de la
locomotion des quadrupèdes peut être aujourd’hui abordé.
Les allures symétriques se caractérisent par les mêmes mouve-
ments, en espace parcouru et en temps, des membres gauche et droit,
d’un même bipède transversal, antérieur ou postérieur. Ce sont :
ile pas, Vamhle ; le trot. Le pas est toujours marché, c’est-à-dire que le
corps reste toujours en contact avec le sol par un ou plusieurs
membres. L’amble et le trot, peuvent être marchés ou sautés ; dans
ce dernier cas, à un certain moment, le corps perd tout contact des
membres avec le sol dans une période dite de suspension.
Les allures symétriques de la Girafe se rapportent toutes à l’amble,
c’est-à-dire à la tendance à l’association en un parallélisme, plus
ou moins exact d’appui, de soutien et de mouvements des membres
antérieurs et postérieurs du coté gauche et du côté droit. Cette asso-
ciation parallèle des membres d’un même côté, veut dire que le
bipède antérieur évolue synchroniquement avec le bipède posté-
rieur. L’amble type que l’on veut réaliser chez la Girafe se carac-
Æérise donc ainsi :
... . .1
A — - (Période d’appui d’un membre) = S (Période de soutien) = -.
Z
it — (Retard du bipède antérieur sur le bipède postérieur) = 0.
Ce qui s’exprime en notation classique dans la figure 1 : les appuis
332
de chaque membre étant indiqués en traits pleins, les soutiens
n’étant pas marqués.
Dans cette forme type et classique de l’amble, les posers et les
levers des membres antérieurs et postérieurs, d’un même côté, ont
lieu en même temps. Ils succèdent aux levers et aux posers des
membres antérieur et postérieur du eôté opposé ; la durée des appuis
et des soutiens dans chaque membre est la même et égale à 1/2, c’est-
à-dire exactement à la moitié de la durée d’un pas complet, égale à 1.
L’allure se caractérise dans ce cas, par une série de base de susten-
tation bipédales latérales qui rendent l’équilibre assez instable.
Cette modalité de l’amble s’observe chez la Girafe d’une façon assez
exceptionnelle. Elle répond à une allure légèrement pressée. A une
allure ralentie, qui est le pas ordinaire de la Girafe, l’amble, prend
la forme d’amble marchés, qui se caractérise par une période d’appui
de chaque membre, plus grande que la période de soutien, soit :
1
) S ) - . Cela se traduit ainsi que l’exprime la figure 2 par de courtes
périodes d’échange d’âppui et par l’interposition de petites bases de
sustentation quadrupédales qui s’intercalent entre les bases de sus-
tentation bipédales latérales, plus longues, ce qui assure ainsi l’équi-
libre.
Dans les formes très ralenties le synchronisme des levers et des
posers antérieurs et postérieurs des formes précédentes caracté-
risées par T == 0 n’existe plus. Il y a au contraire dans chaque bipède
latéral une légère anticipation du poser du membre postérieur
sur le membre antérieur correspondant qui s’exprime par t ) 0 et
qui se traduit dans la notation représentée figure 3.
L’amble dans ce cas au lieu d’être à deux temps égaux, séparés,
par des battues équidistantes, est à quatre temps inégaux, et à
— 333
quatre battues inégalement espacées qui marquent les quatre
temps. En outre les bases de sustentation quadrupédales du cas
précédent sont encadrées par des hases tripédales constituées au
dépens des bases bipédales plus courtes, et qui consolident la stabilité
de l’animal. Un tel amble dit rompu, est l’allure marchée la plus
ordinaire de la Girafe, avec cette particularité que la dissociation
des levers et des posers antérieur et postérieur, de chaque côté^
est très courte, c’est-à-dire que t est très réduit. Elle se traduit par
un pas, qui est encore très loin du pas proprement dit des quadru-
pèdes, dans lequel t = - ce qui ne s’observe, peut-on dire, que d’une
4
façon tout à fait exceptionnelle chez la Girafe.
Dans une forme accélérée de l’amhle — • exceptionnelle aussi —
chez la Girafe, la durée des soutiens peut l’emporter sur les appuis
1
avec : A < S ) k ce qui se traduit ainsi que l’exprime la figure 4
. . . 1 .
par l’introduction d’une période de suspension = - — A qui carac-
térise Vamble sauté ou oolant (fig. 4).
Dans cette forme les posers antérieur et postérieur ont lieu laté-
ralement en même temps, marquant deux temps égaux et deux
battues équidistantes à chaque pas et t = O. Cette allure s’observe
chez la Girafe et on la reconnaît chez quelques sujets, dans un trou-
peau qui accélère son déplacement parmi une majorité d’animaux qui
vont au galop. Mais sans doute, car nous n’avons pas suffisamment
d’éléments d’appréciation pour cela, l’accélération de la vitesse doit
progressivement dissocier les deux battues équidistantes de cet
amble volant, par anticipation postérieure ou antérieure qui fait
que t ) 0 et cela doit préparer la transformation de cet amble
volant symétrique en un galop latéral désuni, allure essentiellement
asymétrique, qu’est le galop de la Girafe.
Fig. 4. — Amble sauté ou volant.
Aucune observation, aucun document photographique ne permet
d’affirmer que t, anticipation du bipède antérieur sur le bipède posté-
1
rieur, devient dans certains cas égal à -, ou approche de ce chiffre
U
pour transformer l’amble sauté, déjà exceptionnel de la Girafe, en
un véritable trot. Le trot, allure symétrique marché ou sauté des
autres quadrupèdes et en particulier du cheval, ne paraît pas exister
chez la Girafe.
— 335 —
¥ 4
Les allures asymétriques se caractérisent, contrairement aux
allures symétriques, en ce que les membres gauche et droit d’un
même bipède, n’exécutent pas ni en temps ni en espaces parcourus,
les mêmes évolutions d’appui et de soutien. Ces modes de locomotion
constituent normalement les galops, ou se retrouvent en des modalités
spéciales, à titre exceptionnel, chez les sujets boiteux. Le galop du
bipède, c’est-à-dire le galop de l’homme, ou mieux galop de l’enfant,
se caractérise par l’appui moins prolongé du membre qui commence
le pas, que l’autre membre venant à l’appui, plus long. La notation
du galop du bipède se traduit par la notation représentée figure 5.
Le bipède galope sur le pied qui termine le pas ou sur le pied
opposé sur lequel il commence le pas. Dans le cas représenté ici il
s’agit d’un galop à droite. Cet appui du membre droit (Ad) est plus
grand que l’appui du membre gauche (Ag), (Ad)Ag) représente le
retard d’un membre sur l’autre. D’autre part 9 + Ad(l assure
entre deux pas successifs une période de suspension ou de projection
S — 1 — (9 + Ag) mais il peut arriver que 9 + Ad — 1 ou soit ) 1
pour donner lieu à du galop sans période de projection ou terre à
■terre.
Les quadrupèdes galopent de leurs deux bipèdes, antérieur et
postérieur soit sur le même pied ( galops justes ou réguliers) ou,
parfois, sur des pieds différents ( galops faux om désunis) avec cette
particularité que le bipède antérieur est toujours en retard sur le
bipède postérieur d’un temps t. Suivant que t est = > ou ( que 9 p.,
retard des membres postérieurs l’un sur l’autre, trois modalités diffé-
rentes peuvent être distinguées dans le galop des quadrupèdes.
— 336 —
Quand t (retard du bipède antérieur sur le bipède postérieur
= 8 P (retard des deux membres postérieurs l’un sur l’autre), le
poser du premier membre antérieur venant à l’appui se fait en même
temps que le poser du deuxième membre postérieur. Il y a trois
battues associées, le galop est dit galop à trois temps et sa notation
s’exprime comme dans la figure 6 pour un galop juste, à droite.
2° Quand t est ( 8 p, les posers antérieur et postérieur correspon-
dantes à chaque bipède, se dissocient par anticipation, plus ou
moins marquée du premier poser antérieur sur le deuxième poser
postérieur.. On a alors un galop à quatre temps dit sur les épaules^
noté figure 7.
— 337 —
3*^ Quand t est ) 9 p, les posers antérieurs et postérieurs de chaque
bipède se dissocient par anticipation plus ou moins marquée dut
poser du deuxième membre postérieur sur le premier membre anté-
rieur venant à l’appui. On a alors un galop à quatre temps dit sur les
hanches, noté figure 8.
Dans les deux premiers types de galop ainsi caractérisés, les varia-
tions dei-|-8a = )ou( Apg, entraînent des modalités différentes
de base centrales, quadripédales et bipédales, et les relations de
t + ^ a + Aag = ) ou (I, donnent encore au galop des aspects très
particuliers. Dans le galop sur les hanches les relations de :
0 P -|- Apd = > ou < t -j- Oa, t étant > ou (que Apg, donnent à
leur tour au galop à quatre temps sur les hanches des modalités
très différentes. Ces modalités peuvent d’ailleurs exister en double
suivant que l’animal galope du bipède antérieur et du bipède
postérieur sur le même pied (galop juste) ou sur des pieds diffé-
rents (galop faux). Seuls des documents photographiques nom-
breux et des films en ralenti que l’on peut étudier et inter-
préter permettent de reconnaître les modalités du galop propre
à une espèce déterminée. En ce qui concerne la Girafe, je dois ces
documents au D^" Heck, Directeur du .Jardin Zoologique de Berlin.
(Photographies instantanées prises en Afrique Orientale) et à
M. François-Edmond Blanc (films remarquables pris en Afrique
Orientale), que je ne saurais trop remercier ici. Ces documents qui se
complètent et se contrôlent parfaitement, qui corroborent aussi les
nombreux films présentés ces dernières années sur les Girafes en
liberté, m’ont permis de reconnaître que le galop de la Girafe est un
galop à quatre temps sur les hanches (t ) 9 p) et dans lequel 9 p + Apd
est (t -|- 9 a en même temps que t > Apg.
Mais ce galop offre cette particularité qu’il est faux ou désuni,
c’est-à-dire que le bipède postérieur et le bipède antérieur ne galopent
— 338 —
■pas sur le même pied. La notation en est exprimée dans la figure 9.
Ce galop à quatre temps et à huit périodes est essentiellement
caractérisé par des hases hipédales antérieure et postérieure assez
prolongées, suivies ou précédées de hases unipédales post. et ant. et
par une hase centrale hipédale latérale encadrée elle-même de bases
unipédales. Cette notation fait ressortir la forme désunie ou fausse
du galop, le bipède postérieur galopant à droite, le bipède antérieur
galopant à gauche ou inversement. Si les deux bipèdes galopaient
sur le même pied la base centrale au lieu d’être latérale serait dia-
gonale. Le galop de la G-irafe se rapproche ainsi, assez exactement,
du galop de course du cheval, ou prend une forme intermédiaire
entre ce galop et celui dit de charge suivant les variations de t par
rapport à Apg. Si dans certains cas t diminue pour égaler ou pour
devenir plus petit que Apg, la deuxième base unipédale post. peut
disparaître et être même remplacée par \me base bipédale comme
cela existe dans le grand galop de charge du cheval. Aucune
autre forme du galop de la Girafe n’a été observée sur les différents
films que j’ai pu étudier.
On ne peut que s’étonner de voir la Girafe, très mal organisée en
raison de la faiblesse naturelle de son arrière-main, galoper à la
façon d’un cheval de course, dont la meilleure forme est, au contraire,
dans la puissance de l’arrière-main et l’allègement de l’avant-main.
Ce galop d’ailleurs, la Girafe le fait mal et elle le corrige par un
changement de pied du bipède postérieur au bipède antérieur pour
mieux l’adapter sans doute aux allures latérales auxquelles elle
paraît prédisposée. Elle cherche à tirer le meilleur parti possible de
son balancier cervico-céphalique, qui, au lieu de rester fortement
tendu en avant, comme chez le cheval, pendant la course, exécute
les oscillations verticales et latérales qui facilitent les déplacements
difficiles du centre de gravité que les impulsions postérieures sont
insuffisantes à réaliser. Mais de tout ce travail de l’animal il ne
résulte qu’une faible vitesse, et, quoique l’on en puisse penser, la
rapidité du galop de la Girafe n’est en rapport ni avec la forme de
cette allure, ni avec la longueur quasi démesurée des membres de
l’animal.
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS
Barrier et Goubaux. L’extérieur du cheval... (Librairie Asselin et
Houzeau. Paris, 1890).
Brehm. Die Sàugethiere. (Leipzig, 1912.)
Buffon. Histoire Naturelle des Animaux. (Paris, 1775.)
Colin. Traité de Physiologie. (Paris, 1886.)
Dugès. Traité de Physiologie comparée de l’homme et des animaux.
(1838).
— 339 —
Gossart. Les allures du cheval : Etude chronophotographique et mathé-
matique. (Librairie Berger-Levrault, Paris, 1907).
Kalmann Kittenberger. Chasse et capture du gros gibier de l’Est
Africain. Traduit du Hongrois par Garat. (Librairie Plon, Paris, 1933. )i
Laulanie. Eléments de Physiologie, 2® édition. (Librairie Asselin et
Houzeau, Paris.)
Marey. La machine animale. (Bibliothèque Scientifique Internationale.)/
Perrier et Menegaux. La vie des animaux illustrée. (Librairie Bail-
lière, Paris).
Raabe et Bonnal. Détermination des lignes de gravité du cheval. (Ar-
chives vétérinaires, 1883.)
Note sur deux espèces peu connues de Rallidés
PAR M. J. Berlioz.
La famille des Rallidés est, parmi toute la série ornithologique,
l’une des moins bien connues encore à l’heure actuelle, tant sont
difficiles à observer et à recueillir la plupart de ses représentants.
Les notes suivantes ont trait à deux espèces restées toujours peu
abondantes dans les collections et dont la nomenclature elle-même
n’est pas encore parvenue à se stabiliser clairement.
I. Sur la présence du Porzana nigra (Mill.) aux Iles Marquises.
Le Muséum a reçu récemment, de son correspondant le Père
Simeon Delmas, Missionnaire aux Iles Marquises, un spécimen
desséché de Rallidé, provenant de Taiohae (Ile Nuka-Hiva), 29 no-
vembre 1933. Cet oiseau, en état de conservation malheureusement
imparfait (les rectrices entre autres manquent complètement), se
rattache au groupe de ces petits Râles à plumage sombre et à ailes
peu développées, signalés déjà dans plusieurs archipels océaniens :
Porzana nigra (Mill.) à Tahiti, P. tahuensis (Gm.) aux Tonga,
P. plumhea (Griff. et Pidg.) en Nouvelle-Zélande, P. caledonica Bras,
en Nouvelle-Calédonie, etc., mais dont la présence, soupçonnée sans
doute aux Marquises, n’y avait encore pas été positivement établie.
Tous ces oiseaux se rapprochent d’ailleurs d’un même type, qui
paraît ainsi largement répandu en Océanie, et, bien entendu, les
auteurs actuels en considèrent plusieurs races insulaires distinctes :
mais leur nomenclature reste encore très embrouillée, par suite du
petit nombre de spécimens que l’on en connaît, ainsi que nous le
confirme aimablement notre collègue du British Muséum, le P.
Lowe. Aussi adopterons-nous seulement pour cet oiseau le nom de
Porzana nigra, qui est le plus ancien de tous ceux attribués aux
différentes formes de ce groupe, en nous gardant de discuter ici la
valeur nominale de celles-ci, basées souvent sur un matériel notoire-
ment insuffisant.
Notre spécimen des Marquises est de teinte particulièrement
sombre, brun très foncé en dessus, avec les côtés de la tête et le des-
Bulleiin du Muséum, 2^ s., t. IV, n“ 4, 1934.
— 341
■sous du corps gris sombre, un peu éclairci sur le menton ; sous-cau-
dales pourvues de fines barres transversales blanches. Bec noirâtre ;
pattes brun-corne. Ses proportions sont les suivantes : culmen :
17 mill. 5 ; — tarse : 25 ; — • doigt médian armé : 33 ; — aile : 82.
Voici, pour comparaison, les proportions respectives de trois
spécimens de ces Rallidés, figurant dans la collection du Muséum :
Un spécimen des I. Viti (Porz. çitiensis Hartl.) : culmen : 16,5 ;
— ■ tarse : 27 ; ^ — doigt médian : 32 ; ■ — aile : 83.
Un spécimen de Nouvelle-Zélande (Porz. plumhea [Gr. et Pidg.] :
culmen : 18 ; — ■ tarse : 28 ; — doigt médian ; 34 ; ^ — aile : 84.
Un spécimen de Nouvelle-Calédonie {Porz. caledonica Bras.) :
culmen : 17 ; — tarse : 23 ; — doigt médian : 28,5 ; ■ — aile : 75.
Mais si l’on se rappelle les différences sensibles de proportions
qui existent souvent entre mâles et femelles chez les Rallidés, ces
données ne peuvent être d’un grand secours, jusqu’à nouvel ordre,
puisqu’elles ne s’appliquent qu’à des spécimens tous dépourvus
d’indication de sexe.
En ce qui concerne le petit Râle noir des lies Marquises, notre
correspondant, le Père S. Delmas, écrit : «C’est un Oiseau rare aux
« Marquises, ou du moins difficile à trouver. Depuis 47 ans que je
« suis dans l’archipel, à ma connaissance on n’en a vu que trois, on
« n’en a pris qu’un... Il vit dans l’herbe épaisse, où il se dérobe
« comme un rat. Il saute, mais ne vole pas ; je crois pourtant en
« avoir vu un voler un peu... Il vit volontiers dans les plantations
« de taro..., et fait entendre un cri qui lui a valu son nom de « Koao »...
« Vivant, ses yeux sont rouges, m’a-t-on dit... »
II. Sur l’identité du Rallus circoleps Lesson.
L’Oiseau mentionné par Lesson dans son « Traité d’Ornithologie »,
1831, p. 538, sous le nom de Rallus circoleps, originaire des Philip-
pines, a été toujours considéré comme une énigme. A la très brève
citation de Lesson, 1. c. : « 30° Râle écaudé, Cuo. Gai. de Paris ;
Gallinula circoleps, Temm. Des Philippines », Sharpe, dans le
Catalogue of Birds in the Bristish Muséum, vol. XXIII, 1894, p. 115,
n’a pu ajouter aucune information complémentaire, se bornant à
citer l’Oiseau sous le nom de Corethrura circoleps, ainsi que l’avaient
fait avant lui Bonaparte (1856), puis Gray (1871), dans leurs listes
nominales respectives des Rallidés. Il est surtout curieux que Puche-
ran, qui travaillait au Muséum et qui publia une révision critique
des types d’Oiseaux de Cuvier (Rev. et Mag. de ZooL, 1851), n’ait
jamais fait non plus allusion à ce spécimen. Il semblerait donc que
déjà à cette époque, celui-ci ait échappé aux investigations ou ait
pu être considéré comme perdu ou apocryphe. Tout ce qu’on en sait
paraît s’être résumé à ceci : qu’un Oiseau de la collection du Muséum,
342 —
provenant soi-disant des Philippines, aurait été nommé par Cuvier
« Râle écaudé » (sans publication, ni nom latin), nom auquel Tem-
MiNCK ? aurait ajouté celui de Gallinula circoleps (on n’a aussi aucune
référence de publication de cet auteur), qui aurait été ensuite repris
et enfin publié par Lesson.
Or, en révisant la collection de Rallidés figurant dans les Galeries
du Muséum, on a retrouvé un Oiseau, en assez bon état de conser-
vation (sauf la queue), monté sur un pied qui porte précisément,
en indication manuscrite, la citation exacte de Lesson : « Râle
écaudé Cuç.] Gallinula circoleps Temm. Philippines », écrite visible-
ment à une époque déjà ancienne. Le même oiseau fait d’ailleurs
l’objet d’une mention identique, — sans aucun autre détail, — sur le
registre officiel des collections. Exception faite du cas, très peu pro-
bable en l’occurrence, où un autre oiseau aurait été substitué à celui-
qui figurait primitivement sur ce pied, il y a donc tout lieu de penser
que l’on se trouve bien là en présence de l’oiseau considéré si long-
temps comme énigmatique et qui a servi de base à la citation de
Lesson. Un détail vient aussi à l’appui de son authenticité : il ne
reste plus trace des rectrices, — ce qui explique l’appellation de
« Râle écaudé » que Cuvier a pu donner à cet oiseau.
L’identification de ce spécimen ne manquait donc certaine-
ment pas d’intérêt : il s’agit d’un de ces très petits râles, si difficiles
à chasser, et partant si rares en collections, pour lesquels Bonaparte
créa le genre Coturnicops, nom qui fut changé plus tard en Orty-
gops par Heine. La forme type de ce genre est le Cot. nooeboracensis
(Gm.) ou « Râle jaune » des Américains : c’est, au dire des auteurs,,
le moins bien connu de tous les Rallidés de l’Amérique du Nord ; il
est représenté en Asie Orientale par une forme très voisine, le Cot.
exquisita (Swinh.), encore moins bien connue. L’Oiseau litigieux de
Cuvier est certainement référable à l’une ou l’autre de ces formes,
— ■ si voisines, d’après les descriptions, qu’on peut les considérer
seulement comme deux sous-espèces géographiques, — mais les
éléments de comparaison nous manquent pour affirmer laquelle
des deux. Toutefois si la localité : « Philippines » qui lui est attribuée
(sans preuve certaine, il est vrai) est exacte, il devient très probable
que cet Oiseau ne serait autre alors que le Cot. exquisita, ■ — ■ supposi-
tion en faveur de laquelle militent encore la proportion un peu plus
faible des pattes par comparaison à un C. noveboracensis authen-
tique et de légères différences dans le plumage, conformes à la figure
coloriée donnée par Swinhoe dans The Ibis, 1875, pl. 3.
L’éthologie de ces deux Oiseaux, par son parallélisme, mérite de
retenir l’attention. La forme américaine niche au Canada et dans
les Etats-Unis : c’est même, selon Bent, la plus boréale de toutes le&
espèces de Rallidés nord-américaines ; elle émigre pour l’hiver dans
les Etats-Unis méridionaux et jusque dans les Antilles. La forme
asiatique, elle, est connue nichant en Sibérie orientale (Daourie,
Ussuriland, etc.) ; elle est aussi migratrice et a été signalée en hiver
dans la Chine méridionale et au Japon : par conséquent, la localité
<( Philippines » attribuée à l’Oiseau de Cuvier cesse même de paraître
anormale, si l’on se rappelle que cet archipel est justement l’un des
quartiers d’hiver les plus fréquentés par les migrateürs nichant en
Daourie. Aucun signalement ultérieur de cet Oiseau n’est venu, il
est vrai, confirmer cette possibilité, mais l’espèce est si rare que bien
des choses restent encore à apprendre à son sujet.
Néanmoins de ces faits semblent ressortir surtout deux conclu-
sions : d’une part, l’unité spécifique probable de la forme américaine
et de la forme asiatique, le Coturnicops noç>eboracensis étant en
somme un de ces éléments communs d’origine boréale, tels que les
deux continents en offrent déjà de nombreux exemples - — d’autre
part, vu l’authenticité probable de l’Oiseau de Cuvier, le nom de
circoleps Lesson 1831 doit être donné, par droit de priorité sur celui
à' exquisita Swinhoe 1873, à la forme asiatique, qui devient alors :
Coturnicops noveboracensis circoleps (Lesson), ou Coturnicops circo-
leps (Lesson), si l’on admet que la différence d’habitat soit suffisante
pour justifier la distinction spécifique en usage jusqu’à maintenant.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, l&.'iî'.
23
— 344 —
Description d’une nouvelle Grenouille d’Éthiopie
RÉCOLTÉE PAR LA MISSION DaKAR-DjIBOUTI
PAR M. F. Angel.
Rana Griaulei nov. sp.
Dents vomériennes absentes. Ouverture des narines internes-
petite. Tête très déprimée, plus large que le corps, beaucoup plus
large que longue ; fente buccale très grande (la distance entre la
commissure buccale et le bout du museau est égale à la longueur du
tibia). Museau largement arrondi, sans canthus rostralis. Dents
maxillaires fortes, dont l’extrémité est recourbée vers l’arrière en
forme de petits crochets. Profil des mâchoires non rectiligne, irrégu-
lier marqué à la supérieure, au-dessous de l’œil, par une forte con-
vexité, suivie en arrière d’une concavité. La mâchoire inférieure qui
se moule sur ces courbes, porte en avant, trois protubérances (une
médiane et une de chaque côté) qui marquent fortement leurs em-
preintes dans la mâchoire supérieure. Région loréale longitudidale-
ment creusée. Narine à égale distance de l’œil et du bout du museau.
Distance entre les deux narines plus petite que l’espace interorbi-
taire. Yeux supero-latéraux.
Espace interorbitaire contenant deux fois la largeur de la paupière
supérieure, l’ympan complètement cacbé. Doigts à peine dilatés à
leur extrémité, sans marge dermique latérale, le premier plus court
que le deuxième qui est plus court que le quatrième ; le troisième un
peu plus long que ce dernier. Tubercules sous-articulaires (un par
doigt) peu marqués, sauf au doigt interne où il est plus fort. Arti-
culation tibio-tarsienne atteignant la région postérieure de l’œil.
Pied (sans le tarse) plus long que le tibia. Celui-ci trois fois plus long
que large, sa longueur contenue deux fois un tiers dans la longueur
de la tête et du corps réunis.
Orteils allongés, complètement palmés, la palmure atteignant les
petits disques qui les terminent. Métatarsiens externes complète-
ment séparés. Tubercules sous-articulaires petits. Un tubercule
métatarsien interne, plat, ovalaire, allongé, mesurant les deux
cinquièmes de la longueur totale de l’orteil interne. Pas de tubercule
métatarsien externe. Un pli dermique le long du bord externe du
cincjuième orteil. Un léger pli tarsal.
Peau plissée et granuleuse sur le dos et sur les côtés, plus lisse sur
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n“ 4, 1934.
— 345 —
les membres, le museau, les régions interorbitaire et sacrée ; très lisse
et parcheminée au-dessous. Trace d’un pli courbé et transversal
(peut-être accidentel) en arrière des yeux.
Coloration : noirâtre uniforme, au-dessus ; jaunâtre, sans tache^
au-dessous.
Type : un ex. $ — Collection du Muséum : 1933-21.
Provenance : Gondar (Eshiopie) ait. 2.200 mètres.
Mensurations :
Longueur (du museau à l’anus) 154 mm.
Longueur de la tête 60 »
Plus grande largeur de la tête 93 »
Espace interorbitaire 19 »
Largeur de la paupière supérieure 9 »
Longueur du pied (sans le tarse) 75 »
Longueur du tibia 68 »
Longueur du troisième doigt 25 »
Nom vernaculaire : Tori sindya.
Nous sommes heureux de dédier cette remarc[uable Grenouille
à M. Griaule, chef de la Mission Dakar-Djibouti. ■ — Elle s’ap-
parente à R. Beccarii Boulgr., mais elle s’en distingue par ses
membres postérieurs et ses orteils plus longs, un écartement plus
grand des yeux et par sa plus grande taille. Au point de vue de son
classement dans un groupe sous-générique, si la conformation des
clavicules et la séparation complète des métatarsiens externes auto-
risent à la placer dans le sous-genre Ptychadena, l’absence de tympan
et l’omosternum non fourchu à la base l’orientent aussi vers Nano-
rana.
Remarque. — Dans une note relative à une collection de Batra-
ciens récoltés sur les hauts plateaux abyssins, M. Parker ^ signale
trois espèces : Rana Cooperi, Leptopelis gramineus, Rothschildia
kounhiensis, chez lesquelles la réduction ou l’absence des dents
vomériennes est caractéristique et le degré d’ossification de la cein-
ture pectorale, variable. La nature des eaux, trop alcalines, de ces
régions, en serait la cause. Cette suggestion se trouve confirmée par
la forme présente venant de ces régions : bien que possédant une
ceinture pectorale normale au point de vue de l’ossification de ses
parties, elle doit, en raison de l’absence des dents vomériennes, être
ajoutée aux espèces signalées par M. Parker. Ajoutons que chez:
Rana Beccarii, de l’Erythrée, les dents vomériennes manquent aussi
ou sont très peu développées.
1. Report on the Amphibia cobected by Mr. J. Omer-Cooper in Etbiopia (Proc,
Zool. Soc. Lond., 1930, I, p. 1.)
— 346
Un caractère essentiel de L’ICHTIIYOFAUNE ta eau douce
DE LA Péninsule Balkanique
PAR M. G. Athanassopoulos.
ViNciGUERRA^ avait déjà signalé des particularités caractérisant
la Péninsule des Balkans au point de vue ichthyologique (ichthyo-
faune d’eau douce) par rapport aux autres Péninsules du S. de
l’Europe (Péninsules Ibérique et Italienne) : Présence d’une Alose
(Clupea macedonica Vincig.), d’un Leucaspius marathonicus Vincig.
et d’un Gohio thessalus Vincig. J’ai parlé, dans des notes précé-
dentes de nouveaux éléments à ce sujet, exposant, en parti-
culier, la cause probable de la présence de certains Cyprinidés (de la
Carpe, etc.) dans l’W. de notre Pays, et indiquant, entre autres, la
présence de la Bouvière dans le lac d’Ospovo (Macédoine N.-W.)
Je crois indispensable d’y ajouter maintenant une particularité
très importante, à mon avis, de l’ichthyofaune balkanique et spéciale-
ment de celle de sa partie S.-E. (Grèce N.-E.). Cette particularité
consiste dans la présence de la Brême (Abramis brama Elem.) dans
un seul point de la Macédoine hellénique, le lac de Bessikia, lac qui
a attiré déjà l’attention des naturalistes Dans aucune autre des
eaux douces piscicoles de la Grèce ne se rencontre ce Poisson qui
— comme il est bien connu — est considéré comme Poisson de
l’Europe Centrale et Orientale n’étant pas signalé dans les autres
Péninsules du S. de l’Europe (Espagne, Italie)
La Brême est pêchée dans le lac de Bessikia en abondance, surtout
au printemps \ en hiver ce Poisson se retire dans les profondeurs do
lac (30 m. environ). 11 ne remonte jamais le canal d’une dizaine de
kilomètres qui met en communication le lac de Bessikia avec celui
1. ViNciGUERRA (D.) : Dcscrizionc di tre nuove specie... di Grecia (Annales del
Museo Civico di Storia Naturale di Genova 2, IX, 1921).
2. Idem.
3. Athanassopoulos (G.) : Faune ichthyologique des lacs de la Macédoine, etc.
(Bull, de la Soc. Agriculture et Pêche, 10-12, 1923).
4. Athanassopoulos (G.) : Sur la répartition géographique des Poissons d’eau douce
en Grèce (C. R. Ac. Sc. 179, 1924, Paris).
5. Brehm (A.) : La vita degli aniinali (vol. Pesci), Torino, 1903 (Traduz. M. Lcs-
sona).
6. Griffini (A.) ; Ittiologia italiana (Hoepli), Supino (F.), I pesci d’acqua dolce
d’Ttalia (Hoepli), 1916, etc.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1943.
de Spint-Basil. On n'a jamais pêché la Brême dans ce dernier : on
en comprend facilement la raison, vu sa faible profondeur, inférieure
en moyenne à 5 mètres.
La présence de la Brême dans le lac de Bessikia acquiert une
importance encore plus grande, si l’on songe au fait que cette espèce
ne se rencontre pas dans la Péninsule, même plus au Nord (lac de
Doiran, Prespa, etc.).
La Brême de Bessikia se consomme tant à l’état frais que préparée
et salée, jouissant, de même que l’ Alose du même lac, d’une réputa-
tion remarquable parmi la population des environs (Macédoine
S.-E.).
En résumé, le lac de Bessikia, unissant la présence d’une Alose
demeurant toujours dans le lac (analogue à ce point de vue au cas
unique de V Alose du lac de Corne et en général de la Lombardie
italienne) et la présence de la Brême, se distingue d’une manière
considérable, du point de vue ichthyofaunique, des eaux piscicoles
de la Péninsule des Balkans, qui se montre ainsi, à son tour, bien
différente, quant à la faune en Poissons d’eau douce, des Péninsules
Ibérique et Italienne.
Un Ac arien (Oribate) prédateur de platygaster
PAR M. Marc André.
En ramassant à Versailles, le 6 février 1934, des chaumes de blé
(semé au printemps précédent) pour y chercher des pupes d’un Di-
ptère, le Phytophaga {= Mayeticola) destructor Say, parasité par un
Hyménoptère, le Platygaster (= Polygnotus) zosini Walk., M. H.-D.
Smith, du Laboratoire Entomologique (U. S. A.) d’Hyères (Var),
a constaté que des Acariens attaquent les Platy gaster adultes enfermés
dans leurs cocons. Il a trouvé que, dans ces pupes de Phytophaga,
une mortalité atteignant près de 60 °/o était due à ces Mites qui
infestent aussi les pupes A'Oscinis. La proportion des morts causées
par ces parasites s’est même élevée à 90-95 °/o après un mois pendant
lequel les plantes sont restées enfermées dans des sacs au Labora-
toire.
M. Smith m’a communiqué plusieurs de ces Acariens qui dévorent
les Platygaster et dont il désirait connaître l’identité.
Leur examen a montré qu’il s’agissait d’un Oribate qui appar-
tient certainement au genre Schelorihates Berlese, 1908, et il se pour-
rait que ce fût le Sch. laeoigatus C. L. Koch
Cette espèce, fréquente partout dans les mousses et l’humus,
passait jusqu’ici pour être exclusivement végétarienne.
En effet, d’une manière générale, les Oribatides vivent dans les
mousses et les lichens et, vu la forme des pinces chélicérales, dont les
mors sont garnis de dents larges et basses, tous les auteurs s’accor-
dent à regarder ces animaux comme phytophages.
Mais certaines observations semblent prouver qu’il n’en est pas
toujours ainsi.
Riley (1875, p. 216) a trouvé aux Etats-Unis, sur ûes racines de
vigne pourries, un Orihatide qu’il a décrit sous le nom ô’ Hoplophora
arctata ^ et qui a été considéré comme pouvant être un ennemi du
1. M. F. Grandjean a bien voulu examiner les Acariens de M. Smith et je lui
exprime mes très vits remerciements pour les renseignements qu’il m’a obligeam-
ment fournis.
2. Cet Hoplophora arciata, que Banks (1895, p. 3 et 16) regardait comme pouvant
être le jeune du Tritia glabrala Say, a été assimilé, avec doute, par Michael (1898,
p. 82) au Phthiracarus longulus C. L. Koch. 11 a été rangé par Oudemans (1916,
p. 245) dans le genre Tritia Berlese, 1883 = Hoplophora C. L. Koch, 1836 (non Perty,
1830 [Orthoptera]].
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934.
— 349 —
Phiflluxera. Cette opinion a été mise en doute par plusieurs auteurs,
•notamment par Mégnîn (J8P0, p. c) et Banks (1915, p. 102), qui
pensent que, dans ce cas, rÂ.carien prend, en réalité, sa nourriture
dans les matières végétales en décomposition.
Cependant Banks lui-même (p. 9é et 99) a signalé que quelques
espèces d’Oiibatides (Orihala minuta Banks [Btats-Unis]) préfèrent
les substances animales en voie de destruction et qu’une des formes
-communes aux Etats-Unis se rencontre habituellement sur des
ossements.
Nicolet (1855, p. 387) avait constaté que les Oribatides, normale-
ment végétariens, attaquent quelquefois les Acariens à téguments
mous, lorsque, gardes en captivité, ils n’ont plus à leur disposition
leur nourriture habituelle.
Dans les magasins régionaux de tabacs en feuilles, Michel Haf.dy
(1867) a trouvé, bien que très rarement, VOribata castanea Hermann
[Notaspis] qu’il regardait comme le plus terrible ennemi des Aca-
riens à peau molle (Glycyphages et Tyroglyphes) qui composeraient
à peu près exclusivement sa nourriture (M. André, 1934, p. 7 et 12).
Packard (1870, p. 366) a observé aux Etats-Unis un Acarien
(Nothrus) qui était activement occupé à détruire les œufs du Canher
Avorm ^ et il l’a représente (fig. 62), en lui attribuant (p. 687) le nom
de Nothrus oçioorus.
Ashmead (1879, p. 93) a constaté, en Floride, sur des branches
d’oranger infestées par un Coccide, Y Aspidiotus Glooeri Pack.
(Orange Scale Insect), la présence de nombreux individus d’une
petite Mite presque noire (d’un brun rougeâtre foncé), qui, sans
aucun doute, dévoraient les œufs de l’Insecte. C’est un Oribatide qui
ressemble beaucoup au Nothrus oçioorus de Packard, mais qui se
reconnaît à deux saillies capitées ovales sur l’abdomen : Ashmead a
décrit cette espèce sous le nom à’Oribates aspidioti.
Le même auteur (p. 159) a rappelé que T. Glover, dans un ancien
Agricultural Report publié en 1855, avait mentionné l’existence d’un
autre Acarien qui, assez largement répandu en Floride, vit en com-
pagnie de V Aspidiotus citricola Pack. (Ovale Scale Insect) et se nourrit
probablement des œufs de celui-ci. Cette seconde Mite a été appelée
Acarus (?) Glooeri par Ashmead : elle est colorée en jaune pâle, avec
une large bande longitudinale d’un rose carnéolé sur l’abdomen, et
on trouve, en même temps, des spécimens d’une couleur carnéolée
pâle qui sont des individus immatures. Bien que la description
1. Cette espèce aurait été prise en 1930 (p. 74) par Oudemans pour type d’un
nouveau genre Banksinoma, mais cet auteur a reconnu ultérieurement (1931, p. 204)
que ce nom générique est synonyme d’Oribella Berlese, 1909.
2. D’après Riley (1875, p. 273), le nom de « Canker worm » s’applique aux che-
nilles de deux espèces de Microlépidoptères ; l’une printanière, Paleacrila çernata
Peck, l’autre automnale, Anisopterix pomelaria Harris.
350 -
insuffisante n’indique nullement qu’il s’agisse d’un Oribatide^
Haller (1884, p. 220) a supposé que cet Acarus Gloveri est la forme
jeune de VOrihates aspidioti.
11 ajoute, comme confirmation de ces témoignages de divers
auteurs, qu’il a fait lui-même des observations analogues ; il a cons-
taté, à plusieurs reprises, que des Oribatides, gardés en captivité^
attaquent et dévorent des Pucerons et il a trouvé souvent un petit
Acarien de cette famille parmi des peaux de Psyïla rnali Fôrst. qui
étaient rongées.
Une espèce qui, d’après P. Mégnin, serait voisine de VOribata
glohula Nie. a été supposée par X. Raspail (1890, p. 96) pouvoir
être destructrice des œufs d’un Papillon, le Liparis dispar L.
Les observations de M. IT.-D. Smith viennent ajouter une espèce
au nombre des Oribatides signalés comme prédateurs carnivores et
fournissent un nouvel exemple du fait fréquemment constaté que
de nombreux animaux sont susceptibles de changer de régime
alimentaire et peuvent, étant normalement phytophages, devenir
créophages.
Nicolex (1855, p. 387) pensait qu’en tout cas les Oribatides ne
sont jamais parasites.
Cependant Oudemans (1911, p. 171 ; 1917, p. 43) a décrit un
Xenillus blattarurn trouvé, au nombre de 23 exemplaires, sur un
Blattide (Panesthia jai>anica Serv.) de Java : mais il fait observer
que, les Oribates étant en général végétariens, il est difficile d’ad-
mettre qu’il y eût là un cas de parasitisme : peut-être s’agit -il plutôt
simplement d’un fait de transport par un Insecte (phorésie).
Le même auteur (1915, p. 173) avait cru pouvoir attribuer au
Camisia palliaia Koch un cas de maladie cutanée observée chez un
Mammifère.
Sur un Mouton atteint de gale à la face, il avait été trouvé, dans les
croûtes épidermiques, un certain nombre de larves et de proto-
nymphes d’un Acarien (mais pas de deutonymphes ou de trito-
nymphes, ni d’adultes). On avait recueilli ainsi d’abord 7, puis
14 individus, parfaitement vivants, qui appartenaient tous à la
même espèce déterminée par le D’’ Oudemans comme Camisia
palliata C. L. Koch et aucun autre parasite végétal ou animal
n’avait été observé dans ces croûtes.
Oudemans en avait conclu que cet Acarien représenté par d’aussi
nombreux exemplaires pouvait être la cause de la maladie, à laquelle
il avait donné le nom de gale à Camisia.
Il faisait toutefois remarquer que l’on n’avait jamais encore ren-
contré d’Oribatides, et notamment de Camisia, en parasitisme sur
1. La forme appelée Camisia palliata par Koch serait la nymphe du Platynoihrus^
peliifer C. L. Koch, commun partout dans les Mousses et les Sphagnum des lieux
humides.
— 351 —
des animaux Normalement ces Acariens vivent librement sur le
sol, en se nourrissant exclusivement de matières végétales : fragments
d’Algues et de Champignons, feuilles pourries, etc.
Il avait d’ailleurs constaté que les larves et les protonymphes
recueillies sur le Mouton avaient certainement, pendant les premiers
jours de leur existence, mené une vie libre : il avait observé, collées
à leur tégument, des cellules d’Algues vertes et, dans l’intérieur de
leur appareil digestif, soit des spores d’Algues ou des fdaments
mycéliens de Champignons, soit une bouillie colorée en vert clair
par de la chlorophylle.
Cependant il avait d’abord pensé que le parasitisme était possible.
Mais ultérieurement (1917, p. 9) il a reconnu que les croûtes dans
lesquelles ces larves et protonymphes de Camisia avaient été trouvées
étaient, en réalité, les manifestations d’une gale causée par V Acarus
caprae Müller (1853, p. 124) [Sarcoptes],
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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régionaux de tabacs. Ann. d. Epiphyties [1933], fasc. VI. (Sous presse.)
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1853. — Muller [Wienj. Die Kràtzmilbe -von Capra hircus. Vierteljahr.
/. wiss. Veterinàrk., III.
1855. - — ■ Nicolet (H.). Hist. nat. Acariens envir. Paris. Arch. Mus,.
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1911. — Oudemans (A. G.). Acarologische Aanteekeringen, XXXVII.
Entom. Ber., III.
1915. — Oudemans (A. G.). Camisia palliatus als huidparasiet bij het
schaap. Tijdschr. v. Vergelijk. Geneeskunde, I.
1. 11 avait fait connaître antérieurement (1896, p. 54 ; 1900, p. 150 et 155) un cas
de fâcheuses démangeaisons observé sur la tête d’un jardinier à Utrecht et provoqué
par la présence de eentaines d’ Eremaeus lucorum Michael [Notaspis] {non C. L. Koch)
= Acarus lichenum Scopoli = Orihçiia geniculata Linné (Oudemans, 1929, p. 776)-
— 352 —
1916. — ■ OuDEMANS (A. C.). Overzicht der tôt 1898 beschreven Phihira-
caridæ. Entom. Ber., IV.
1917. — OuDEMANS (A. C.). Notizen über Acari, 25. Reihe. Archw /.
Naturg., 82^6'' Jahrg. [1916], Abt. A., 6. Ht.
1929. — - OuDEMANs (A. G.). Kritisch historisch Overzicht der Acaro-
logie, II. Tijdschr. v. Entom., LXXII, Suppl.
1930. — OuDEMANS (A. G.). Acarologische Aanteekeningen, GII. Entom.
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1931. — OuDEMANs (A. G.). Acarologische Aanteekeningen, CVI. Ibid.,
VIII.
1870. — Packard (A. S.). A chapter on Mites. The American Naturalist.,
III.
1890. — Raspail (X.). Sur la destruction des œufs du Liparis dispar par
un Acarien. Bull. Soc. Zool. France, XV.
1875. — ■ Ri LE Y (Gh. V). Descriptions of two new subterranean Mites.
Transact. Acad. Science S^-Louis, III [1878],
Note de systématique sur des Tétranyques
PAR M. Marc André.
Dans un article récent (1934, Bull. Soc. Entom. France,
XXXIX, p. 123) sur le Tetranychus Ludeni Zacher, forme voi-
sine du T. lintearius Dufour et peut-être même identique (1931,
Oudemans, Entom. Bericht, VIII, n° 178, p. 230), M. R. Hardouin
émet cette assertion : « Tetranychus lintearius Duf. provenant de
T. telarius L. »,
Or, ces deux espèces appartiennent à des genres différents ;
le T. lintearius Duf. est le type du genre Tetranychus Dufour, 1832
(= Epitetranychus Zacher, 1916), tandis que pour le T. telarius h.
le Dr Oudemans a créé en 1931 (loc, cit. p. 224) le genre
Eotetranychus .
353 —
Observations sur les Oribates (6^ SéAej
PAR M. F. Grandjean.
I. Tecta et limbes.
Généralisant un terme de Nicolet, j’appelle tectum chez les Ori-
bates un prolongement externe de l’ectosquelette qui est plus ou
moins larniniforme et qui est destiné à la protection d’un organe,
ou d’une articulation, ou des deux ensemble. Les ptéromorphes, les
tectopedia, les lamelles, le rostre sont des tecta. En supposant
l’organe écarté, s’il y en a un, la portion de l’ectosquelette qui est
recouverte par le tectum forme avec le tectum lui-même un double
pli du tégument chitineux. Ce double pli peut être rigide comme on
le voit pour les lamelles et les tectopedia : mais il peut aussi ne pas
l’être. Alors sa structure est généralement conforme au schéma des
figures I A, et 1 B. On peut la dire par emboîtement.
Sur la pièce recouvrante S on distingue le limbe ab de la base a
duquel part vers l’intérieur, sous un petit angle, la cloison ac. La
pièce / recouverte est reliée au bord distal de la cloison par la
membrane conjonctive m. Si cette membrane est très mince et souple
le déplacement maximum de S par rapport à 1 est à peu près deux
fois la largeur de la membrane, en admettant que celle-ci ne soit pas
élastique. 11 suffit donc que la distance bc soit supérieure à la moitié
du déplacement relatif pour que la membrane reste toujours pro-
tégée par le tectum bcc (ou bd(T).
La cloison ac est une partie externe du tégument, au même titre
que S et I, mais elle est toujours assez mince parce qu’elle est pro-
tégée par S. Son bord distal est quelquefois bien défini, quand la
membrane qui s’y attache est brusquement beaucoup moins épaisse
que la cloison ; mais dans bien des cas on voit au contraire la mem-
brane et la cloison paSSer insensiblement de l’une à l’autre. Alors la
cloison ne se distingue de la membrane que par sa rigidité, ou du
moins sa faible déformabilité, surtout dans sa partie proximale ou
moyenne. Il arrive même que cette partie rigide soit presque nulle
ou même tout à fait nulle, de sorte que la membrane est attachée
directement à la base du limbe.
Je pense que la cloison et la membrane ont la même origine et
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934.
354 —
qu’elles se sont formées aux dépens d’une paroi du double pli originel,
celle qui était cachée pendant la contraction de l’animal. Cette paroi,,
en se déchitinisant, a pu fréquemment devenir une membrane très
souple, sans cloison, joignant directement Ski, comme on le voit
chez la plupart des Oribates supérieurs, à l’arrière de l’hysterosoma,
entre le notogaster et la plaque ventrale. La paroi a pu aussi se
différencier en une cloison et une membrane, par exemple à la
jonction dorsale de l’aspis et du notogaster dans Phthiracarus. Ou.
A B
C E F
Fig. 1. — A, coupe schématique d’une articulation à emboîtement, protégée par un.
tectum, contractée. B, la même, distendue. G, limbe vu à plat, de l’extérieur, avec
un poil implanté au bord, au milieu ou hors du limbe (schéma). D. Steganacarus
magnum, limbe du bord ano-adanal, vu de l’extérieur, à plat, avec un des poils de
bordure ; la partie proximale du poil est seule figurée ( X 150), E, id. limbe gastro-
notique, vu de l’extérieur, à plat, avec un poil opisthopleural ( X 205). F, id. comme
précédemment, mais en coupe transversale perpendiculaire au bord du limbe
( X 205). Sur les figures A B F le pointillé représente l’intérieur du corps.
encore la paroi originelle s’est contenté de diminuer d’épaisseur,
mais en gardant une notable chitinisation, de sorte qu’il n’y a pas
de membrane vraiment souple et permettant de grands déplace-
ments relatifs. Beaucoup de ptéromorphes se rapprochent de ce
dernier cas. Par lui on passe à la plicature (Bull. Mus., 2^ série,,
tome V, p. 218 à 220) où les seuls mouvements sont des pliages
autour des deux arêtes du dounle pli. Toutes'ces structures existent
chez les Oribates et l’on trouve, naturellement, de nombreux inter-
médiaires entre elles. Elles sont très importantes au point de vue de
la classification et aussi parce qu’elles nous renseignent sur les-
déformations de l’ectosquelette.
Le notogaster est souvent entouré, entièrement ou partiellement,
par un tectum. En avant le tectum gastronotique est plus ou moins
— 355
liorizontal et il recouvre le propodosoma tandis qu’en arrière et
latéralement il est plus ou moins vertical et il emboîte la plaque
ventrale comme un couvercle. Entre ces deux régions le tectum peut
s’élargir en ptéromorphe. Il est intéressant de remarquer que la
fissure ia s’ouvre toujours, chez les Oribates supérieurs, dans la
paroi inférieure du ptéromorphe, c’est-à-dire dans ce que j’ai appelé
sa cloison. Cela suggère que le bord du ptéromorphe est homologue
de la carène latérale de l’hysterosoma des Oribates inférieurs.
Chez Hypochthonius, Lohmannia, Platynothrus, etc., la région pleu-
rale du notogaster qui se trouve au-dessous de cette carène en
avant, porte la fissure ia. On comprend bien c{ue cette région pleu-
rale antérieure, au cours de l’évolution, ait pu tourner autour de la
carène pour se repliei sous la plaque dorsale et former le dessous du
ptéromorphe.
Le tectum rostral, c’est-à-dire le rostre, est le plus important et le
plus constant des tecta. Il est conforme au schéma de la figure
1 AB. Sa membrane, particulièrement développée, se fixe aux man-
dibules et à d’autres organes. Il est certain que cette grande mem-
brane n’est pas seulement homologue cl’une membrane conjoncti\e
ordinaire, mais qu’on doit aussi l’identifier avec une partie de
l’ancien tégument dorsal du gnathosoma, c’est-à-dire de la tête,
aujourd’hui déchitinisé. La cloison du tectum rostral, que j’ai
désignée depuis longtemps par cloison rosirale, est la plus grande
que je connaisse. Elle se prolonge beaucoup en arrière, au-dessous
de la paroi dorsale du propodosoma et à peu de distance de cette
paroi.
Le limbe n’est qu’un perfectionnement du tectum, assurant une
meilleure protection. On en trouve de très larges et aussi de très
étroits, à peine discernables. Les tecta les plus primitifs ne sont bordés
par aucun limbe. La visibilité de la base du limbe dépend de la
manière dont en part la cloison ou la membrane. Par transparence à
travers S on verrait bien la base du limbe dans le cas des figures
1 ABF, tandis qu’on ne la verrait guère si la membrane partait
tangentiellement et sans cloison Les limbes ne sont donc pas tou-
jours très apparents. Il peut être nécessaire de regarder le tectum
1. Il serait commode de donner un nom à cette partie latérale et postérieure du noto-
gaster et de l’appeler pleuraspis chez tous les Oribates où elle est discernable. Entre
les deux pleuraspis le reste du notogaster, c’est-à-dire sa partie dorsale, serait le noias-
pis. Les pleuraspis peuvent être entièrement distincts, jusqu’à l’extrémité postérieure
du corps, ou ne l’être qu’en avant, ou encore être soudés au notaspis, suivant toute
leur longueur. Chacun d’eux porte les 3 poils PN3, O Pi et OP2 ( Lohmanniidae, nym-
phes de Mesoplophora), ou les 2 poils OPi et OP2 [Proloplophoridae, Hypochthonius],
ou seulement OP2 (Haplochlhonius). Tous les pleuraspis et les notaspis ne sont donc
pas exactement homologues les uns des autres, surtout dans leur région postérieure ;
mais cela s’explique assez bien puisqu’ils se sont différenciés secondairement, par un
pliage de la peau de l’hysterosoma, suivant une ligne que rien n’indiquait à l’origine.
-On peut en dire autant, à un moindre degré, des notogasters.
356
dans une direction parallèle à son bord, de préférence après dissec-
tion, ou même de faire des coupes.
J’ai indiqué déjà {Bull. Mus., 2^ série, tome V, p. 311, en note)
que des poils, s’ils sont implantés sur un limbe, le révèlent. La
figure 1 C schématise le comportement d’un poil sur un limbe ou hors
du limbe. On y voit la racine du poil et le bulbe qui la termine. La
racine est entourée par une gaine qui traverse le limbe parallèle-
ment à sa surface et dans l’épaisseur de la chitine, puis s’ouvre à
l’intérieur du corps, un peu au delà de la hase du limhe, sur la face
interne de S. Si le poil est implanté hors du limbe la racine est très
courte ; elle ne correspond qu’à la traversée normale ou un peu
oblique du tégument. Le plus souvent elle se réduit au bulbe, qui
succède au poil après une striction, et la gaine entoure seulement
le bulbe.
Dans un limbe, une racine de poil peut occuper la totalité (fig. 1 G)
ou une partie (fig. 1 D) ou seulement l’extrémité (fig. 1 EF) de la
gaine ; dans les deux derniers cas la partie libre de la gaine forme un
canal bien visible. La racine ne traverse donc pas toujours le limbe ;
mais la gaine (ouïe canal) le traverse nécessairement. Je pense qu’un
filament nerveux parcourt le canal et aboutit au bulbe. Tous les
poils des Oribates sont probablement sensibilisés de cette manière.
Ce sont d’importants organes du toucher. Les figures 1 DEF sont
relatives à Steganacarus magnum Nicolet. On voit en h\ fig. 1 D,
le bord apparent du limbe ano-adanal ; mais il s’en détache, du côté
paraxial, une lame extrêmement mince dont le bord est en b. Les
4 poils de bordure, dans leur région proximale, sont appliqués contre
cette lame depuis à’ jusqu’en b.
IL — Mesoplophora pui.chra Sellnick.
Pendant l’impression de mon travail sur des exemplaires marocains
de cette espèce (Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, tome XXIV,
p. 308) j’ai trouvé dans des récoltes de bois pourri, faites en août
1932 aux environs de Strasbourg, de nombreux spécimens d’un
Mesoplophora qui est encore M. pulchra Selln. Sur 8 récoltes,
provenant toutes de souches d’arhres, 5 ont donné des M. pulchra.
L’espèce est donc très commune aux environs de Strasbourg. Avec
les adultes se trouvaient un assez grand nombre de nymphes à tous
les états et même 2 larves. Je peux donc compléter ma description
antérieure. Tous mes exemplaires de nymphes et de larves, recueillis
dans l’alcool, étaient ouverts, de sorte que je n’ai pas constaté
directement leur capacité de se clore ; mais elle me paraît certaine
d’après la structure, car on voit bien que l’articulation de l’aspis
avec le notogaster est la même à tous les étato. Cette capacité n a-
357 —
d’ailleurs rien qui doive surprendre : c’est une conséquence de ce que-
les nymphes et la larve ont gardé une conformation d’adulte, comme
chez les Hypochthoniidae dont les Mesoplophoridae dérivent cer-
tainement.
Protonymphe. — Les différences avec les nymphes II et III
sont condensées dans les formules que je donne plus loin. Conformé-
ment à la règle il n’y a pas de différence pour les poils gastronotiques,
y compris ceux des plaque P et Q. La quatrième paire de pattes est
glahre sauf le tarse qui a 5 poils. C’est la paire antérodorsale qui
manque sur ce tarse.
Larve. — La larve est pourvue, en arrière des pattes, d’un sin-
gulier processus qui prolonge les épimères III et qui porte les 2 poils
postérieurs de ces épimères (fig. 2 et 3 A). A son extrémité le pro-
cessus est bifide et de chaque pointe partent 2 carènes de bordure
(fig. 3 D). Entre les 2 carènes la surface latérale du processus est
concave et granuleuse. Ce curieux organe, que je n’ai vu chez aucun
autre Oribate, doit jouer un rôle important dans la fermeture de
l’animal. Il est probable que l’extrémité du gnathosoma vient s’ap-
pliquer sur lui.
L’épimère I porte une grande écaille protectrice de l’appendice
larvaire. Cette écaille très mince est en forme de calotte sphérique
comme chez les autres Ptyctima et aussi comme chez Eniochthonius ■
et Hypochthonius. Figure 3 B l’appendice à tête élargie et globuleuse
358 —
a été déplacé un peu vers l’arrière pour laisser voir distinctement la
calotte. Celle-ci est enracinée par une base assez large qui est à droite
sur la figure. Elle est homologue du poil antiaxial de l’épimère. Le
poil antérieur est modifié aussi, car il est courbé parallèlement à la
surface de la calotte et de l’appendice et il les touche presque. Ces
dispositions paraissent avoir pour but d’éviter à l’appendice lar-
Fig. 3. — Mesoplophora pulchia. A, larve distendue, face inférieure { X 378). B, larve,
appendice et écaille protectrice vus dans l’orientation ventrale ordinaire ( X 1158) ; U ,
trochanter. G, adulte, palpe gauche vu latéralement, avec la mâchoire et une partie
du labium ( X 792) ; Iol, poil antiaxial de la langue ; Itc, poil paraxial ; pa, pm, poil
antérieur et poil médian du labium. La langue n’est pas entièrement figurée. D, larve,
processus de l’épimère postérieur vu de t’arriére sur un animal couché comme
en A ( X 426).
vaire (qui est donc un organe précieux et délicat) d’être heurté ou
touché pendant le déplacement de l’animal.
L’organe pseudostigmatique de la larve est pourvu de cils plus
longs que ceux des nymphes. Les régions cpie j’ai appelées P et Q
sont beaucoup moins bien définies et même effacées totalement en
arrière lorsque l’animal est distendu. Le pliage se fait néanmoins
comme chez les nymphes. Le lobe de Q (X, fig. 3 A) reste saillant
mais il est moins anguleux. Il y a 3 poils paraproctaux extrêmement
— 359 —
petits (ces poils ont disparu sur la protonymphe). Le labium est
comme celui des nymphes et de l’adulte.
Développement. Notation. Phylogénie. — ■ Voici les formules
génitale et anale :
G (1 — 4 — 6—7) ; A (3 — 0 — 3,0 — 3,3 — 3 ? ,3)
Pour les poils des épimères les formules sont (3 — 1 — 2) chez la
larve, (3 — - 1 ^ — 2 — 1) chez les nymphes I et II, (3 — 1 — 3 ^ ^ 1)
chez les nymphes III et l’adulte. Le fémur du palpe acquiert son
2® poil avec la tritonymphe.
Si l’on emploie les notations générales et la terminologie que je
viens de proposer (Bull. Soc. Zool. de France, vol. LIX, p. 12) on dira
que la larve est holotriche. Il n’y a pas de difficulté pour nommer
ses poils gastronotiques {fig. 2) malgré l’ahsence des sillons s et s\
11 y en a au contraire chez les nymphes parce qu’elles sont uni-
déficientes et que le poil manquant ne peut pas encore être déterminé
avec certitude. On voit cependant que ce poil se placerait en arrière
de s’. Comme on reconnaît bien le poil F2 sur la protonymphe où
il reste assez épais et légèrement serrulé tandis que les poils PN
sont plus minces, on est conduit à penser que c’est Fl ou bien Kl
qui a disparu. La plus grande probabilité est pour la disparition
de Fl car on en connaît plusieurs exemples chez d’autres Oribates
tandis que celle de Ki n’a pas encore été constatée.
La notation des poils, chez les nymphes, se fait donc de la manière
suivante. La rangée Cl C2 C3 est comme sur la larve. De chaque
côî é la rangée Di D2 D3 est plus coudée que sur la larve, le poil D2
s’étant rapproché du plan de symétrie pour se placer longitudinale-
ment derrière Di. Entre les sillons s et s’ on a les poils Fl F2. En
arrière de s' les 4 poils sont probablement F2, Kl, PNi, PN2,
mais cela n’est pas certain. Le poil unique de Q est PN3. Les 2 poils
de P sont OPi et OP2.
Sur le notogaster de l’adulte on a seulement les 8 paires de poils
CDE disposés comme sur les nymphes, c’est-à-dire que ce notogaster
est anormal et qu’il ne contient que les segments CDE. Un résultat
si exceptionnel conduit naturellement à rapprocher Mesoplophora
à’ Eniochthonius, puisque ce dernier genre est le seul autre où ces
mêmes segments soient également soudés entre eux et séparés des
segments postérieurs par une coupure articulée avec tectum et
limbe. Le rapprochement est confirmé par d’autres caractères
comme le labium, qui est nettement chez Mesoplophora du type
Eniochthonius- Hypochthonius, et aussi par le triangle latéral de l’hys-
terosoma qui est particulier à Eniochthonius ; on sait que ce triangle
porte les poils PN3 et PJV2 ; la bande Q des nymphes de Mesoplo-
phora, sur laquelle est implanté PN3, paraît avoir quelque rapport
avec lui.
24
360 —
III. ■ — Formules anales et génitales
Dans mon travail de 1933 (Bull. Soc. Zool. France, tome LVIII^
p. 30) je n’ai pas tenu compte des poils virtuels. Lorsque ces poils^
bien que nuis, ont des bases nettement apparentes, et a fortiori
s’ils ne sont pas absolument nuis, il faut les faire figurer dans les
formules. Je propose de les distinguer par la lettre o. La même
question se pose pour les poils déficients qui ont laissé une marque
très fine ou obsolète, comme ceux dont j’ai parlé (l. c., p. 56 et 60)'
pour Belba et Hermanniella ; mais je crois préférable d’attendre,
pour prendre une décision à l’égard de ce genre de marques, que des-
exemples plus nombreux en soient connus.
Les nombres de poils paraproctaux, adanaux, anaux, génitaux
ne sont pas absolument fixes pour une même espèce, à chaque état
il y a des variations individuelles, le plus souvent dissymétriques.
Ces variations sont plus fortes que celles des poils du dessus du corps.
Elles diminuent si le nombre des poils de la même catégorie diminue.
Elles dépendent beaucoup des espèces. Les files de poils nombreux
et serrés, par exemple celles c[ui bordent l’ouverture génitale dans
Trhijpochthonius, présentent le maximum de variations. Chez la
grande majorité des espèces les variations individuelles ont un-
caractère trop exceptionnel pour qu’il y ait lieu de les faire figurer
dans les formules. Chez d’autres espèces, au contraire, elles sont
très fréquentes et il est préférable d’en tenir compte.
Après examen d’un grand nombre d’exemplaires de Neoliodes-
theleproctus (Herm.) j’écris les formules de cette espèce de la manière-
suivante :
G(l— 4 — 4 + 2ou3 — 5+3ou4) ;A(lcet2— 3 — 3, 3— 3, 3— 3, J).
Pour scabger (Koch) la formule anale est:
A (2 — 0 — 2,0 — 2,2 — 2,2)
une erreur typographique s’était glissée dans mon texte de 1933 {l. c.,.
p. 31).
Les formules de Pseudotiitia ardua (Koch), complétées, sont :
G (1 — 4 — 7 — 9) ; A (0 — 0 — 1 ,0 — 3,3 — 3,3).
361
Araneæ palæarticæ novæ
FAM. PHOLCIDAE I.
Auctore Prof. Spassky.
Novotcherkassk, U. R. S. S.
Ceratopholcus novum genus.
Céphalothorax — • clypeo excluso — ■ latior quam loiigior partibu?
lateralibus fortiter convexis, foveâ mediâ latâ, valde profundâ ornatus,
pone in mare rotundato-truncatus, in feminâ late et fere recte trun-
catus angulis posticis insigniter prominentibus.
Oculorum sériés ambae desuper visae recurvatae. Oculi cuncti inter se
sat appropinquati ; spatium inter oculos vicinos non majus quam oculi
diameter, plerumque multo minus. Oculi medii postici a lateralibus pos-
ticis utrimque distincte separati.
Maris mandibulae praeter dentem apicalem interiorem dentibus duobu&
in mandibulae dorso sitis ornatae. Sternum pone late truncatum.
Pedum femora, tibiae et metatarsi pilis numerosis armati. Maris femora
I. subter sérié aculeorum brévium ornata.
Abdomen desuper visum ovatum ; abdominis dorsum cum parte supra
mamillas sitâ angulum fere rectum format. Feminae abdominis pars
antica scutellis duobus corneis, cephalothoracis angulis posticis oppositis
instructa.
Typus : Ceratopholcus maculipes Spassky.
Ceratopholcus maculipes nova species.
Mas. — Céphalothorax 2 mm. — clypeo excluso 1,9 mm. — longus„
2,2 mm. latus lateribus rotundatis, pone rotundato-truncatus et late-
emarginatus, foveâ mediâ latâ valde profundâ, impressionibus cephalieis
et pone foveam areâ impressâ fere triangulari fundo convexo ornatus,,
dorso arcuato ; cephalothoracis partes latérales elevatae, fortiter con-
vexae ; secundum margines latérales céphalothorax sulco notatus ; pars;
cephalica elevata, a foveâ gradatim ascendens.
Clypeus 0,77 mm. longus, sub oculis leviter concavus, inferius con-
vexus, projectus.
Oculorum sériés anterior 0,68 mm. lata, desuper visa recurvata, mar-
ginibus inferioribus lineam leviter sursum curvatam designantibus ;
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 4, 1934.
362
sériés posterior 0,73 mm. lata, recurvata, marginibus posticis oculorum
mediorum cum anticis lateralium linerfm procurvam designantibus.
Area oculorum mediorum ante 0,27 mm., porie 0,4 mm. lata, 0,33 mm.
ionga. Oculi medii postici oblongi, 0,16 mm. longi, 0,14 mm. lati, laté-
rales postici 0,17 mm. longi, 0,16 mm. lati ; antici latérales rotundati
diametro 0,16 mm. longo ; antici medii rotundati diametro 0,11 mm.
longo. Oculi antici medii inter se paullo minus quam radio, a lateralibus
anticis radio fere, a mediis posticis fere diametro remoti ; medii postici
inter se et a lateralibus posticis fere radio majore, a lateralibus anticis
ca. 1 /2 radii minoris remoti.
Mandibulae 0,69 mm. longae, conjunctim 0,77 mm. latae, ante ab basim
convexae, in medio ita impressae, ut concavitatem communem forment.
Mandibulae margo exterior in dimidio basali fortiter angulato-convexus,
tum fere rectus. Mandibulae angulus apicalis interior dente nigro, gracili,
deorsum, paullum intus et anteriora versus directe ornatus ; in mandibulae
dorsi dimidio apicali dentes duo siti ; deiis superior exterior corneus, brevis,
crassus, oblique dispositus, anteriora versus, paullo intus et deorsum
directus, in apice oblique truncatus et minute denticulatus ; dens inferior
interior corneus, ca. 2 1/2 longior quam latior, 1 éviter curvatus intus et
deorsum directus.
Maxillae in labium fortiter inclinatae, maxillarum margo anterior
exterior in parte basali fortiter convexus, valde prominens, in parte api-
cali leviter convexus, in medio fortiter et inaequabililer concavm.
Sternum 0,95 mm. longum labio excluso, in parte latissimâ 1,17 mm.
latum, ante utrimque excisum, pone transverse truncatum.
Palporum pars femoralis ad basim lateris interioris tuberculo minute,
argulato, parum expresse, armata, subter ^ in dimidio apicali fortiter
inflata, dorso leviter concavo. Pars patellaris cuneiîormis dorso convexo.
Pars tibialis crassa, supra in longitudinem fortiter inaequabiliter convexa,
subter paene recta, desuper visa ovata, 12/3 longior quam latior.
Pars tarsalis desuper visa sescuplo fere latior quam longior, postice
paullo angustior quam antice, marginibus fere rectis, antice oblique rotun-
dato-truncata, angulo posteiiore interiore, nigro, corneo paullum producto ;
partis tarsalis latus interius pilis longis tectum, latus exterius im procur-
sum productum fortem, sescuplo fere longiorem quam partis tarsalis
corpus. Procursus hic desuper adspectus ad basim corpore circiter duplo
angustior, marginibus fere rectis, anteriora versus leviter et aequabiliter
inter se appropinquantibus ; a latere visus subter leviter concavus, supra
mediocriter inaequalis, marginibus anteriora versus inter se appropin-
quantibus .Procursus supra dicti latus exterius subter ad apicem processu
armatum parvo, mobili, basi molli, pallidâ, parte apicali in lobos duos
divisâ corneos, quorum inferior uncinatus, sursum et foras curvatus,
margine superiore concavo plus minusve denticulato ; lobus superior
lamelliformis, aeque, fere longus ac latus, sursum, paullo foras et ante-
riora versus directus, angulis fere rectis. In margine procursus antico,
supra, lamella sita minuta, cornea, nigrofusca, foras, anteriora versus et
sursum directa, latere interiore impressione obliquâ limitato, angulo
1. Partem palporum quamque speciei liuius et specierum duarum insequentium
describimus libratam et apice anteriora versus directam.
— 363 —
interiore in dentem triangularem sursum flexum producto ; procursus
apex, subter, carinâ corneâ parvâ obliquâ munitus, a lamellâ supra dictâ
impressione iimitatâ.
Praeterea in apicis medio pars translucens disposita, cuius structurai
•lifïicilius cernitur.
Bulbus subglobosus latere interiore flavido, anteriore et exteriore'
magnam partem albido, latere parti tarsali opposite lamina munit»
corneâ, magna, ferrugineo-fuscâ formâ irregulari, multo longiore quam
latiore, apice rotundato ultra bulbi marginem anticum longe prominenti,
margine inferiore angulo forti, valde prominenti ornato. Laminae dimi-
dium apicale multo latius quam dimidium basale, supra carinâ curvatâ,.
subter et antice margine elevato, nigro, in apice retroflexo ornatum ;
dimidii apicalis latus exterius valde concavum, latus interius in parte-
basali vesiculâ instructum membranaceâ translucenti, a laminae margine-
antico nigro retroflexo optime Iimitatâ.
Pedum nternodia longa :
Pedum femora, tibiae et metatarsi setis rigidis et pilis numerosis, in
exempHs nostris maximam partem defractis, armati. Praeterea femoria
I. subter aculeis ca. 31 crassis, brevibus, in seriem dispositis longitudin-
lem, basim femorum non attingentem, ornata.
Abdomen (quod in exemplis nostris inisgniter corrugatum est) 3,26mm.
longum, 2,17 mm. latum, 2 mm. altum in medio, desuper visum ovatum,.
a latere visum dorso fere recto, cum parte supra mamibas «itâ perpendi-
culari angulum fere rectum formanti, ventre leviter concavo.
Ante rimam genitalem lamina parva triangularis, latior quam longior^
paullum indurata, lurdia sita, lateribus eminentiis duabus, parum expres-
sis, flavidis limitatis ; lamina supra dicta postice in ligulam parvam, mem-
branaceam, albidarn producta.
Céphalothorax testaceus parte cephalicâ plus minusve ferrugineâ
ante foveam mediam macula sita ferrugineâ, antice furcata : pone foveam
macula sita cinerea, parum expressa.
Oculi antici medii in maculâ communi nigrâ siti ; oculi postici medii
cingulis cincti nigris postice et praesertim antice in maculas parvas fere-
triangulares productis ; oculi latérales in maculâ communi nigrâ siti.
Clypeus testaceus basi plus minusve ferrugineâ, Mandibulae antice ferru-
gineae concavitate communi pallidiore, lateribus exterioribus ferrugineo-
fuscis. Maxillae ferrugineae basi pallidiore, apice albido. Fémur, patella
et tibia palpi testaceae, fémur et patella supra plus minusve ferrugineo-
fuscae,; tarsus ferrugineo-fuscus margine interiore et parte mediâ lata
— 364
pallidioribus ; processus tarsalis ferrugineo-fuscus. Sternum fuscum mar-
ginibus pallidioribus ; labium fuscum apice albido.
Pedes flavidi patellis et annulis basalibus tibiarum nigrofuscis ; prae-
terea femora et tibiae maculis parvis et lineis brevibus longitudinalibus,
nonnunquam inter se confluentibus, ornatae.
Abdomen luridum, picturâ sanguineâ parum expressâ, nonnunquam
fere obsoletâ, ornatum ; dorsum in medio fere maculis sanguineis quatuor,
transverse dispositis, dilïusis, nonnunquam nullis, et in dimidio posteriore
angulis ca. 5 difîusis, saepe in maculas parvas divulsis et partim in abdo-
minis latera productis, ornatum. Episgastrium sanguineum ; ventris
vitta media, mamillas non attingens et macula magna ante mamillas
sita sanguineae ; mamillae ferrugineae :
Femina. — ■ Céphalothorax 1,94 mm. — clypeo excluso 1,76 mm. — ■
longus, 1.94 mm. latus, pone late et fere recte truncatus, angulis posticis
rétro, foras et paullo sursum prominentibus.
Mandibulae forma ordinariâ, ante in dimidio apicali leviter impressae
latere exteriore convexo, dorso inermi, angulo apicali interiori dente simili
atque in mare ornato. Maxillarum margo anterior exterior in parte basali
convexus, tum fere rectus. Palporum patella et tibia leviter incrassatae,
tarsus apicem versus aequabiliter angustatus.
Pedum internodia longa (in exemple cephalothorace 1,61 mm. longo) ;
Femora I sérié aculeorum simili atque in mare carentia.
Abdomen 4,1 mm. longum, 3.26 mm. latum, 4,35 mm. altum mamillis
inclusis, desuper visum late ovatum, antice rotundato-truncatum, a latere
visum dorso modice arcuato, ambitu partis supra mamillas sitae fere
recto aut leviter arcuato, a perpendiculo insigniter anteriora versus decli-
nato ; mamillae in apice coni sitae fortis, deorsum fere directi, abdominis
areae inferioris partem insignem occupantis. Abdominis pars antica, supra
petiolum sita, ad perpendiculum directa, fere in mediâ altitudine scutellis
duobus corneis parvis, forma irregulari, ferrugineis, cephalothoracis
angulis posticis prominentibus oppositis, instructa.
Epigyne tuber format triangulare, sescuplo fere latius quam longius,
in longitudinem et in transversum convexum, transverse rugosum, apice
rotundato. Tuberis margo posticus in medio in angulum productus rétro
et paullo deorsum directum, utrimque sulco limitatum recurvato, ad
tuberis marginem posticum sito : anguli commemorati pars media trian-
gularis elevata, compressa, marginibus limitata corneis anteriora versus
leviter divaricantibus, posteriora versus coëuntibus.
Ante epigynes laminam maculae dispositae duae flavidae, parum ele-
vatae forma irregulari, late inter se distantes, introrsum inclinatae.
Fig. 1. — Ceratopholcus maculipes Spassky, Palpus dexter maris a latere exteriore visus. — Fig. 2 : id., Palpus dexter
maris a latere inleriore visus. — Fig. 3 : id., Epigyne. — Fig. 4 ; Holocnemus longipes Spassky, Palpus dexter maris a
latere exteriore visus. — Fig. 5 : id., Palpus dexter maris a latere interiorc visus. — Fig. 6: id., Palpi dcxtri maris
bulbus et tarsus a latere postico visi. — Fig. 7 : id., Epigyne. — Fig. 8 : Artema iranscaspica Spassky, Palpus dexter maris
a latere exteriore visus. — Fig. 9 : id., Palpi dextri maris tibia, tarsus et bulbus desuper visi. — Fig. lü : id., Epigyne.
CO
Ci
C7t
366
Pone rimarn genitalem lamina sita angusta, in medio tenuior, parum
indurata, antice concava, postice convexa, fusca, ante in partem mollcm
latam, brevem, pallidam, in rimâ genitali sitam, producta.
Fémur, patella et tibia palpi testaceae, tarsus fuscus.
Abdominis pictura minus expressa quam in mare, nonnunquam fere
nul] a.
Tuber epigynes flavidum, in medio ferrugineum, punctum in parte
anticâ, anguli postici pars media elevata et tuberis marge posticus nigro-
fusci.
Ceterum col or feminae idem atque in mare.
Patria : Turkestan, Tasbkent ; 3 îeminas, 2 mares et 2 mares non adul-
tes, omnes valde detritos, 1928 Civirko legit. Ashehabad ; 3 feminas et
2 feminas non adultas 1933 G. Melnikova legit. Stalinabad et Karakul •
12 feminas et 2 feminas non adultas 1933 A. Alparov legit.
Holocnemus longipes nova species.
Mas. — Céphalothorax 2,4 mm. — clypeo excluso 2,1 mm. — longus,.
2,1 mm. latus, pone emargiiiatus, foveâ media valde profundâ, impressio-
nibus ceplialicis et sulcis duobus e foveâ mediâ abeuntibus, rétro et foras
directis, ornatus ; area triangularis, sulcis his limitata, cepbalothoracis-
lateribus hurnilior, fundo convexo ; secundum margines latérales céphalo-
thorax sulco bene expresse ornatur.
Clypeus 1,0 mm. longus, sub oculis impressus, inferius convexus, valde
projectus.
Oculorum sériés anterior 0,8 mm. lata, desuper visa leviter recurvata,,
fere recta, marginibus inferioribus lineam deorsum curvatam designan-
tibus ; sériés posterior 0,88 mm. lata, recurvata, marginibus posticis
oculorum mediorum cum anticis lateralium lineam procurvam designan-
tibus.
Area oculorum mediorum airte0,3mm., pone 0,5 mm. lata, 0,4 mm.
longa. Oculi niedii postici oblongi, 0,18 mm. longi, 0,16 mm. lati ; latérales
postici 0,19 mm. longi, 0,16 mm. lati ; antici latérales 0,2 mm. longi,,
0,16 mm. lati ; antici medii subrotundi diametro 0,11 mm. longo. Oculi
antici medii inter se ca. 1 /3 diametri, a lateralibus anticis et a mediis
positicis fere diametro suo remoti ; medii postici inter se fere diametrO'
suo majore, a lateralibus posticis et a lateralitibus anticis ca. radio suo-
majore remoti.
Mandibulae 0,77 mm. longae ; conjunctim 0,99 mm. latae, ante ita
impressae, ut concavitatem communem sat profundam forment ; mandi-
bulae angulus apicalis interior dente nigro, gracili, deorsum, intus et paul-
lum anteriora versus directo ornatus ; dorsi mandibulae margo exterior
in dimidio apicali dente instructus magno, crasso, deorsum, paullum foras
et anteriora versus curvato et in latere interiore denticulis nigris 1-2 ar-
mato. Mandibulae latus exterius areâ ornatum, valde, subtiliter trans-
verse striatâ ; structura haec parum expressa, fere indistincta.
Maxillae in labium fortiter inclinatae, maxillarum margo anterior
exterior in partibus basali et apicali convexus, in medio valde concavusv
Sternum 1,1 mm. longum labio excluso, in parte latissimâ 1,76 mm. -
latum, ante utrimque profunde excisum.
Palporum pars femoralis ad basim lateris interioris denticulo minute
armata, subter in dimidio apicaii insigniter inflata, dorso leviter concavo.
Pars patellaris cunèiformis. Pars tibialis crassa, supra in longitudinem
fortiter convexa, subter paene recta, desuper, visa elongato-ovata, duj)lo
fere longior quam latior. Pars tarsalis desuper visa sescuplo fere longior
quam latior, antice truncata, latere interiore abtuso-angulato, latere
exteriore fere recto, angulo interiore rotundato ; partis tarsalis latus
exterius in processum productum porrectum fortem, aeque fere longum
ac partis tarsalis corpus, apice fere transverse truncato, angulo interiore
prominenti ; processus bic desuper adspectus corpore circiter duplo te-
nuior, lateribus paene parallelis ; a latere visus supra in dimidio basali
concavus, in dimidio apicaii convexus, subter in tubercula duo rotundata
bumilia clevatus, quorum prope apicem situm altero insigniter minus.
Processus supra dicti latus exterius subter ad ipsum apicem dente arma-
tum forti, triangulari, nigro, depresso, anteriora versus, foras et deorsum
directe ; dentis marge exterior leviter concavus, margo interior maximam
partem convexus ; supra dentem commemoratum lamella sita angusta,
cornea, pellucida, porrecta, leviter contorta, dente paullo longior, apice
rotundato. Processus tarsalis latus anticum fissura ornatum, transversâ,
marginibus contingentibus translucentibus limitatâ et in apicis proces-
sus latere exteriore in foveam sat proEundam productâ ; fîssurae margo
inferior pallidior, fere membranaceus et irregulariter dentatus.
Bulbus albidus, subglobosus, in latere exteriore (parti tarsali opposite)
’aminâ munitus corneâ ferrtigineo-fuscâ, in margine anteriore processibus
tribus ornatâ ; processus superior brevis, lamelliformis fere, basi paullo
angustatâ, angulis rotundatis, latere exteriore fusco, latere interiore
albido ; processus médius corneus, fortis, unguiformis, introrsum curvatus,
multo longior quam latior, ferrugineo-fuscus ; processus inferior, a pro-
cessu medio sinu profonde separatus, corneus, depressus, latior quam lon-
gior, fere malleiformis, in dimidio basali coarctatus, in dimidio apicaii
dilatatus, margine interiore fere recto, margine exteriore ab basim con-
cave, tum fortiter convexo, apice fere transverse truncato, margine
apicaii incrassato et deorsum retroflexo.
Pedum internodia longa ;
Pedes pilis ornati, in tibiis et praesertim in metatarsis I et II valde longis,.
numerosis et curvatis; praeterea femora setis rigidis, supra partim in sériés-
longitudinales dispositis instructa.
— 368 —
Femora I in latere inferiore antico sérié aculeorum ca. 33, basim suam
'non attingenti, armata.
Abdomen 4,1 mm. longum, 3 mm. latum, 2,7 mm. altum in medio,
desuper visum ovatum, a latere visum dorso arcuato, supra mamillas fere
ad perpendiculum directe, ventre concavo.
Ante rimam genitalem lamina parva triangularis, pauHo indurata,
lurida sita ; laminae latera eminentiis limitata duabus, parum expressis,
langustis obliquis flavidis, antice in angulum obtusum coëuntibus ; pone
taminam supra dictam ligula parva mollis, membranacea, alba sita. Struc-
tura haec epigynae aliquatenus similis.
Céphalothorax flavidus, utrimque vitta ornatus latéral! fuscâ, plerum-
que in maculas seu in arcus incurvâtes 3-4 divulsâ ; pars cephalica fusca
vittâ media angustâ, pallidà persecta et furcâ ornata nigricanti, a lineâ
initium capienti nigrà, in foveae mediae fundo sitâ. Oculi antici medii
in macula commun! nigrâ siti, oculi ceteri cingulis cincti nigris, in inter-
valle inter oculos confluentibus. Area triangularis, pone foyeam mediam
sita, nigricans. Clypeus flavidus, plus minusve infuscatus. Mandibulae
antice flavidae, marginibus interroribus nigrofuscis, pone et in latere exte-
riore fuscae, macula pallidâ basai! exclusâ. Maxillae flavidae, parte mediâ
infuscatâ, parte apicali albidâ. Fémur, patella et tibia palpi flavidae,
fémur et patella supra plus minusve infuscatae ; tarsus et processus tar-
salis ferrugineo-fusci. Sternum nigrofuscum, marginibus flavidis ; labium
nigrofuscum apice albido.
Pedes ferruginei ; patellae, annuli ad apicem femorum et tibiarum et
annuli basales tibiarum nigricantes.
Abdomen testaceum picturâ pruinà, saepe parum expressâ, ornatum ;
dorsum antice pari macularum, inter se late distantium, circiter in 1/3
longitudinis pari macularum magnarum et in dimidio posteriore sérié
ornatum confertâ angulorum quinque, quorum très postici in medio inter
se confluentes et mamillas attingentes.
Abdominis latera in dimidio anteriore macula parva et in dimidio poste-
riore macula magnâ forma irregularis in medio testaceâ, supra cum macu-
lis dorsalibus confluent! ornata.
Epigastrium pruinum. Venter vittâ mediâ pruinâ, nonnunquam tripar-
titâ, mamillas non attingenti ornatum ; mamillae et macula magna ante
eas pruinae.
Pictura abdominis valde mutabilis, nonnunquam — praesertim in
dimidio anteriore — fere obsoleta.
Femina. — Céphalothorax 2,6 mm. — clypeo excluso 2,3 mm. — lon-
gus, 2,3 mm. latus.
Mandibulae antice parum impressae, organo stridendi et dente in mar-
gine exteriore carentes.
Maxillarum concavitas, in margine antico sita, multo minus expressâ
quam in mare.
Palpi fusci. Palporum patella et tibia paullo incrassatae, tarsus apicem
versus aequabiliter angustatus.
Pedum internodia longa :
— 369 —
Femora I, sérié aculeorum, simili atque in mare, carentia.
Abdomen 4, 5 mm. longum, 3,4 mm. latum, 2,9 mm. altum in medio.
Epigyne e lamina constat magnâ, corneâ, fere triangulari marginibus
•convexis, latiore quam longiore, in longitudinem et in transversum insi-
:gniter convexâ, transverse irregulariter rugosâ, ferrugineo-fuscâ, tuber
magnum formanti ; laminae margo posticus — parte media plus minusve
plana exclusâ — paullo tumidus, medium fere spatii pedunculo et mamillis
interjecti attingens. Laminae margines latérales in dimidio antico eminen-
diis limitati duabus angustis, obliquis, flavidis, parum expressis a lamina
sulco separatis, antice in angulum fere rectum coëuntibus.
Pone rimam genitalem angustam lamina sita valde tennis, semilunaris
iprocurva, parum indurata.
Ceterum femina parum difîert a mare.
Patria : Transcaucasia occidentalis, ad Mare Ponticum, Chosta ;
■ exempla multa VIII. 1927-1930 in doliario legi.
Artema transcaspica nova species.
Mas. — Cepbalotborax 3,26-3,77 mm. — clypeo excluso 2,9-3,26 mm. —
■longus, 3,12-3,4 mm. latus, lateribus rotundatis, margine elevato, piligero,
foveâ mediâ fere rotundâ, valde profundâ, pone in sulcum productâ mar-
rginem posticum non attingentem notatus, pone emarginatus ; pars cepha-
lica pilos longos rigidos gerens, impressionibus cephalicis limitata, parum
•elevata, a foveâ, gradatim ascendens, dorso fere recto.
Glypeus 1,31-1,45 mm. longus, in medio pilis longis armatus, fortiter
îprojectus.
Oculorum sériés anterior 1,74 mm. latâ desuper visa recurvata,
marginibus inferioribus lineam fere rectam design antibus ; sériés poste-
rior 1,95 mm. lata, recurvata, marginibus posticis oculorum mediorum
•cum anticis lateralium lineam procurvam designantibus.
Area oculorum mediorum ante 0,87 mm., pone 1,01 mm. lata, 0,98 mm.
Üonga. Oculi antici medii et postici rotundati, illi diametro 0,12 mm.,
*hi diametro 0,22 mm. longo, medii postici rotundato-angulati diametro
>0,24 mm., latérales postici oblongi, 0,24 mm. longi, 0,12 mm. lati.
Oculi medii antici inter se 0,06 mm., a lateralibus anticis 0,05 mm.,
a mediis posticis 0,12 mm. remoti ; medii postici inter se et a lateralibus
;posticis 0,14 mm., a lateralibus anticis 0,11 mm. remoti.
.1. Oculi, mandibulae, labium et sternum in exemple staturâ maximâ dimensi.
— 370 —
Mandibulae 0,99 mm. longae conjunctim 1 ,1 mm. latae, ante ita impres-
sae, ut concavitatem profundam communem forment.
Mandibulae dorsum carinâ ornatum fortissimâ flexuosâ, denticulis^
muftis instructâ, concavitatem supra dictam extus limitanti et subter
in conum fortem desinenti ; mandibulae latus exterius sat aequabiiiter
convexum ; apicis mandibulae margo posticus lamellâ ornatus pellucidâ
margine sinuato, cum dente conjunctâ, qui angulum apicalem interiorem
mandibulae format ; dens hic pone unguem mandibulae clausae situs.
Maxillae in labium fortiter inclinatae, parte basali fortiter prominenti
cum parte apicali angulum fore rectum formant! ; margines partis apicalis
fere paralleli ; ad apicem marginis exterioris carina nigra brevis sita.
Sternum 1,65 mm. longum labio excluso, in parte latissimâ 2,36 mm.
latum, postice inter coxas IV. valde angustatum, obtusum.
Labium 0,84 mm. longum, 0,84 mm. latum, marginibus fere parallelis,
apice membranaceo recurvato.
Palporum pars trochanterica subter in processum producta crassum,
anteriora versus directum, a latere visum angulatum.
Pars femoralis maxima, subter leviter concava, basi coarctatà, dorso a
latere viso ad basirn leviter concavo, tum inaequabiliter convexo ; partis
femoralis dimidium basale subter impressione ornatum fundo albido
membranaceo, a latere exteriore margine limitatâ corneo crasso, in angu-
lum producto fortiter prorninentern, dentatum.
Pars patellaris brevissima, annuliformis. Pars tibialis a latere visa
cuneiformis dorso convexo, margine inferiore exteriore ad apicem in
angulum corneum nigrum producto. Pars tarsalis brevis, sescuplo fere
latior quam longior, antice excavata latere interiore convexo; partis
tarsalis latus exterius in processum productum crassum corneum, duplo
fere longiorem quam partis tarsalis corpus, depressum, anteriora versus,
foras et paullo deorsum directum, in media fere longitudine, supra, dente
ornatum, rétro et paullum sursum curvato ; processus pars apicalis duplo
fere laitor quam pars basalis apice truncato, margine interiore rotundato.
Bulbus basi leviter contortâ apici partis tarsalis adnatus, magnam
partem corneus, subter valde convexus, supra leviter concavus ; bulbi
apex concavus albidus membranaceus subter tubercule corneo parvo,
supra margine corneo prominenti ornatus ; marginis commémorât! angulus
internus insigniter prominens, angulus externus in dentem corneum desi-
nens, anteriora versus, sursum et foras directum, anteriora versus et intus
curvatum. Bulbi pars terminalis in latere exteriore processus munita
crasso, anteriora versus et foras directe, apice in dentes desinenti duos
sursum directes quorum anterior anteriora versus curvatus ; processus
supra dicti latus supero-externum, partim membranaceum, lobo ornatum
membranaceo albido translucenti, in apice exciso angulo apicali exteriore--
uncinato.
Pedum internoda longia :
— 371 —
Pedes pilis numerosis rigidus in sériés longitudinales dispositis armati
Abdomen 4,35-4,86 mm, longum, 3,62-3,84 mm. latum, 4,35-5,66 mm.
altum mamillis inclusis, desuper visum late ovatum, a latere visum dorso
arcuato, ambitu partis supra mamillas sitae fere recto aut leviter arcuato,
a perpendiculo insigniter anteriora versus declinato ; mamillae in media
fere longitudine abdominis in apice coni deorsum directi sitae. Epigastrium
pone petiolum eminentiis duabus parum expressis, pallidis et pone eas
lamina ornatum parvâ coriaceâ, leviter convexâ, ferrugineâ, in parte
posticâ tuberculo membranaceo albido, plus minusve primonen ti munitâ ;
e tuberculi buius aperturâ apicaii nonnunquam processus linguiformis
prominet.
Céphalothorax flavidus utrimque maculis tribus forma irregulari et
maculis minoribus submarginalibus fuscis ornatus ; pars cephalica fusca
in medio pallidior ; fovea media, vitta longitudinalis pone eam disposita
et vitta media clypei fuscae.
Oculi medii in macula commun! nigrâ siti ; oculi ceteri cingulis nigris
cincti.
Mandibulae ferrugineo-fuscae. Maxillae flavidae, ad basim et ad apicem
inîuscatae, apice albido. Palpi partes trochanterica, patellaris et tarsalis
cum processu tarsali ferrugineo-rubrae ; fémur flavum basi et margine
apicaii ferrugineo-rubris ; tibia flava supra ad basim et subter ferrugineo-
rubra, margine apicaii et maculâ in latere exteriore ad apicem ferrugineo-
rubris ; bulbus flavus supra et in latere exteriore plus minusve ferrugineo-
ruber.
Labium flavidum apice albido. Sternum flavidum in medio plus minusve
infuscatum.
Pedes flavi, tibiae ad apicem annulo fusco, parum expresse, notatae.
Abdomen flavidum pilis rigidis tectum, dorso utrimque 5 maculis ornato
cinereis quarum posteriores inter se plus minusve confluentes ; abdominis
latera maculis 3-4 eiusdem coloris formâ irregulari picta. Pictura abdomi-
nis parum expressa, nonnunquam absoleta.
Femixa. — Céphalothorax 3,05-4,06 mm. — clypeo excluso 2,76-3,69 mm.
— • longus 3,69-2,9 mm. latus. Mandibulae formâ ordinariâ. Palpi pars
■tarsalis apicem versus aequabiliter angustata.
Pedum internodia longa :
— 372
Abdomen 3,98-6,16 mm. longum, 3,26-5,44 mm. latum, 4,57-6,89 mm.
altum mamillis inclusis.
Epigynes area 1,17-1,41 mm. lata, 0,82-0,94 mm. longa e lamina constat
subquadrangulâ, ferrugineâ, margine antico recurvato, margine postico
fere recto, in medio leviter exciso ; laminae pars media leviter in longitu-
dinem elevata, plus minusve infuscata et pilis longis numerosis ornata
laminae partes latérales in dimidio antico impressione subrotundâ, parum
expressâ, notatae.
Epigastrium ante epigynes laminam tuberibus duobus pallide coloratis
ornatum.
Abdominis pictura melius expressâ quam in mare.
Ceterum femina mari similis.
Patria. Regio Transcaspica ; in vicinis urbis Krasnovodsk 1 marem
1900 et 1 marem ad Achal-Teke 1896, G. O. Ahnger legit ; feminam unicam
non adultam, in vicinis urbis Repetek 1907, Dolgopolov legit ; 3 mares,,
10 feminas et 8 juvenesin urbe Aschabad 1933, G. Melnikova legit ; 1 femina
in urbe Stalinabad 1933, A. Alparov legit.
— 373 —
Note sur la synonymie de quelques espèces
D’ENCIIYTRAEIDÉS
PAR LE Léon Cernosvitov,
(De l’Institut de Zoologie de l’IIniversité Charles, à Prague)
Dans ma communication « Sur quelques Oligochèles de la Région ■
arctique et des îles Faeroer » (1931) ^ j’ai donné une courte descrip-
tion d’un Enchytréide trouvé au Groenland et que j’ai déterminé
comme Henleà nasuta (Eisen). Plus tard réétudiant ma série de
coupes j’ai abouti à cette conclusion que l’exemplaire en question,
d’après plusieurs caractères, est voisin de (Henlea hrucei)
décrit par .1. Stephenson en 1922 de Spitzbergen. Grâce à l’ama-
bilité de feu M. le professeur J. Stephenson j’ai eu la possibilité
d’étudier quelques échantillons types de cette espèce et j’ai pu
définitivement me persuader que le ver décrit par moi comme
Henlea nasuta (Eisen) appartient en réalité à l’espèce Henlea
brucei (Stepb).
L’étude du matériel que j’ai à ma disposition a montré qu’à la
même espèce il faut rapporter Henleà halcànicà décrit par moi en
1930 de la Bosnie ainsi que les spécimens récoltés dans les Carpa-
thes que j’ai déterminés en 1928 comme Henleà tenella (Eisen).
J’ai constaté la présence de la même espèce dans le matériel
provenant d’une grotte des Balkans que m’a aimablement commu-
niqué M. le Docteur P. Rémy de Strasbourg, aiiquel je présente mes
sincères remerciements. Les exemplaires que j’ai étudiés ont été
trouvés dans l’Uvacka pecina, grotte près de la rive gauche de la
rivière Uvac, à 1 kilomètre au nord du hameau de Cedove, Srez de
Sjenica, altitude de 1000 mètres environ ( Jugoslavie), 6 et 9 août
1930, dans des excréments de Columba Iwià, zone semiobscure.
Pour rendre entièrement claire la synonymie des espèces préci-
tées, je donne ci-dessous la description complète d’un individu
provenant du Groenland. L’espèce en question doit être rapportée
au genre Michaëls eniella que j’ai établi en 1934.
1. Bulletin du Muséum, Paris, 2® série, tome I. — N“ 2, 1929, p. 144-149, fig. 1-4.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934.
^ 374 —
MichaelsenieUa brucei (Steph.)
1922. Henlca (Henlea) brucei, Stephenson, Proc. Zool. Soc. London, 1922, p. 1121-
1125, fl". 1. Il 1925, H. (H.) ih., Stephenson: Proc. Zool. Soc. London, 1926, p. 1295-
1297, fi". 1, p. 1311-1312. il 1930 H. ( H.) balcanica Cernosvitov : Zool. Anzeiger, vo!. 8(>,
p. 322-326, fig. 1-14. Il 1931 H. (H.) brucei Il (II ■) balcanica, Cernosvitov; Ann.
Sci. Nat. Zool., vol. XIV, p. 79. 1! 1929 H. nasuia, (nom. nud., err. non Eisen 1878 !),
Cernosvitov : Bull. Muséum, Paris, 2® sér., vol. I, nr. 2, p. 145. Il 1931 II. (IL) nasjsta
(err. non Eisen, 1878 !), Cernosvitov : Ann. Sci. Nat. Zool., vol. XIV, p. 87-88, te.Nt-
fig. 2c. Il 1928 Henlea ienclla, (err. non Eisen, 1879 !'), Cernosvitov : Zool. Jahrh., Syst.
vol. 55, p. 9.
Longueur du corps : 6 millimètres. Épaisseur dans la région du
clitellum 0,5 mm. erviron. Nombre de segments : 39. Trois rangs
de glandes cutanées, d’environ 34 à 40 pt de longueur et 8 à 10 p.
de largeur, sur chaque segment de la partie antérieure du corps,
jusqu’au segment 12. Sur le prostome elles sont disposées sans ordre.
Pore céphalique placé entre le pro- et le péristome. I^es pores dor-
saux manquent. Les crochets sont droits, sans nodules ; les inté-
rieurs plus courts et plus minces que les extérieurs, au nombre de
3 à 4 dans les faisceaux latéraux et de 4 à 6 dans les faisceaux
ventraux IL. 0, 3, 4,... 4, 3, 4, 3, 0 (XII), 3, 3,... — V. — 0, 5, 5, 4,
5, 6, 6, 5, 6, 5, 4, 0 (XII), 4, 4,...]. Les corpuscules lymphatiques en
forme de disques, ronds ou ovales, de 18-21 p. de diamètre, sont munis
d’un noyau de 4 p. environ de diamètre. Le cerveau est concave
en avant et en arrière, les bords latéraux divergeant dans la direc-
tion de l’extrémité postérieure, où ils sont coupés obliquement. La
longueur du cerveau est à peu près une fois et elcmie plus grande
C[ue la largeur de l’extrémité postérieure. Les trois paires de glandes
septales, avec les dilatations secondaires des canaux déférents
dans les segments 5 et 6, sont placées dans les segments 4-6, sur
les dissépiments 4/5, 5/6 et 6/7. L’œsophage passe brusquement
dans l’intestin dilaté derrière le dissépiment 8/9, d’où prend nais-
sance une paire de grandes poches intestinales, placées dans la
cavité du segment 8. Leurs parois forment un petit nombre de plis
qui s’engagent dans la cavité des poches. Derrière le dissépiment
12/13 l’intestin se dilate de nouveau fortement. La partie glandu-
laire (Drüsenmagen) est placée dans les segments 23 à 27. Le vais-
seau dorsal prend naissance au dissépiment 8/9, entre les poches
intestinales et forme les dilatations cardiaques dans les segments
6 à 8. De petites cellules chloragogènes couvrent l’intestin à partir
du segment 7. Les peptonéphridies se trouvent sur les côtés dorsal
et ventral de l’intestin dans le 6® segment et forment quelques
branches qui s’enfoncent dans la cavité du corps mais ne passent
pas dans les segments voisins. La première paire de néphridies se
trouve sur le dissépiment 5/6. L’antéseptale se compose d’un grêle
eiitonnoir et d’une petite partie glandulaire. La postseptale dans
les segments antérieurs grande, carrée ou d’une forme irrégulière.
— 375
Le canal excréteur prend naissance iniinédiatement derrière le
dissépiment. Dans les parties moyenne et postérieure du corps la
postseptale plus allongée, de moindres dimensions et à canal excré-
teur partant à une certaine distance du dissépiment, plus près au
bord ventral de la postseptale.
Le clitellum est développé sur les segments 1/4 11 à 3/4 13. Ses
glandes ne forment pas des rangs réguliers et sont disposées sans
ordre. Les testicules sont placés dans le segment 11 sur le dissé-
piment 10/11. Les ovaires sont divisés en groupes de cellules séparés,
placés sur un tronc commun dans le segment 12. Les sacs sperma-
tiques et les ovisacs font défaut. Les entonnoirs séminaux sont petits,
d’environ 120 p. de long et 80 p. de large au maximum, gonflés
dans la partie antérieure. Col bas, à peu près deux fois plus étroit
que l’entonnoir dans sa partie la plus large. Les canaux séminaux
minces (6 p. environ de diamètre) et longs, se trouvent tout entiers
dans le segment XII, où ils forment de nombreux détours. Les
bulbes péniaux grands, arrondis, atteignant jusqu’à 130 p de dia-
mètre, couverts d’une mince couche musculaire : ils se trouvent
sur le côté interne de plis épidermiques, unis par des fibres muscu-
laires à la surface interne des parois du corps. Les spermathèques
s’ouvrent à l’extérieur dans le sillon intersegmentaire 4/5, où se
placent quelques grandes glandes. Les canaux de sortie mesurant
jusqu’à 25 p de largeur, passent en ampoules peu dilatées à minces
parois, qui atteignent 32 p de diamètre. Leur longueur égale à peu
près celle des eanaux. Les deux ampoules, sans diminuer de grandeur
se soudent dans le segment 5, y formant une petite ampoule située
avant le dissépiment 5/6 et ne présentant pas de communication
avec l’intestin.
Groenland. (Terre Jameson, près dn cap Stewart). Dans crotte de Bœuf musqué.
(Cernosvitov, 1929, 1931). — Spiisbergen (Bruce City, Prince Charles Foreland),
Liei'de Bay. (Stephenson, 1922, 1924, 1925). — Jugosüaeie (Bosnie), près Ilias et Cvetici.
Cernosvitov, 1930.) — Tchécoslovaquie. (Carpathes), près Nemecka Mokra). Cernos-
vitov, 1928).
La description' de l’individu étudié que j’ai donnée ci-dessus
diffère de celles qu’ont donné Stephenson (1922 et 1925) et moi
(1930) à savoir : le nombre des soies est un peu plus petit et les
glandes cutanées des segments antérieurs sont un peu plus dévelop-
pées. Les poches intestinales de même c[ue chez certains exemplaires
étudiés par Stephenson s’ouvrent latéralement près du dissépi-
ment 8/9. Je dois aussi corriger ici la faute commise dans ma des-
cription de Henlea balcânicâ (1930). J’ai indiqué par erreur (p. 324)
que les peptonéphridies se trouvent dans le segment VII tandis
qu’en réalité elles sont situées dans le segment VI, comme le
montre la figure I (p. 323).
25
— 376 —
BIBLIOGRAPHIE
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Jahrh. Syst., vol. 55, p. 1.
Cernosvitov (L.) (1929). Communication préliminaire sur les Oligochètes-
récoltés par M. P. Remy pendant la croisière arctique effectuée par le
« Pourquoi Pas ? » en 1926 sous la direction du D’’ J. -B. Charcot. Bull..
Mus. Paris, série 2, vol. I, n° 2, p. 144.
Cernosvitov (L.) (1930). Zur Kenntnis der Oligochatenfauna desBalkans.
I. Uber die Oligochâten aus Bosnien. Zool. Anz., vol. 86, p. 319.
Cernosvitov (L.) (1931). Sur quelques Oligochètes de la région arctique
et des îles Faeroer. Ann. Soi. Nat. Zool., vol. XIV, p. 65.
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bergen Expédition. Proc. Zool. Soc. London, 1922, p. 1109.
Stephenson (1924). On some Oligochaete Worms from Spitsbergen»
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Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 9, vol. XIII, p. 210.
Stephenson (J.) (1925). The Oligochaeta of Spitsbergen and Bear Islande
Proc. Zool. Soc. London, 1926, p. 1295.
— 377 —
Contributions a la faune malacologique
DE l'Afrique équatoriale
PAR M. Louis Germain,
LXlXi
Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses
DE l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo. 1932-1933).
II, — Stenogyridae et Pupillidae (sensu lato).
Dans cette note sont décrites diverses espèces nouvelles de la
famille des Stenogyridés et de celle des Pupillidés (sensu lato). Les
dernières surtout sont intéressantes, car elles appartiennent à des
genres très mal représentés en Afrique Orientale. Ainsi, par exemple,
le Gastrocopta Jeanneli Germain ^ et le Truncatellina flaaogïloa
Germain sont des espèces étrangères à la faune équatoriale ; d’ori-
gine holarctique, les genres dont elles font partie remontent à l’Oli-
gocène moyen (Gastrocopta) ou à l’Oligocène supérieur (Trunca-
tellina) d’Europe. Leur apparition est récente dans les régions
montagneuses de l’Afrique Orientale où elles constituent un élément
paléarctique d’allure alpine. Je reviendrai prochainement en détail
sur l’intéressant problème que soulève la répartition géographique
de ces Mollusques.
Bocageia (Lîobocageîa) Jeanneli Germain, noo. sp.
Coquille ovoïde fusiforme, imperforée ; spire formée de 6 tours,
les deux premiers petits, le troisième bien convexe, les autres con-
vexes, à croissance assez rapide mais régulière, le dernier grand,
ovoïde convexe, légèrement descendant à l’extrémité ; sutures.
1. Cf. : Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, 2® série, t. VI, n° 3, avril 1934, p. 262.
2. C’est une des très rares espèces senestres de Gastrocopta. La seule autre connue
est le Gastrocopta duplicata Preston [= Fauxulus duplicatas, Preston, Annals and
Mag. Nat. Hist., London, 8® série, VII, mai 1911, p. 470, pl. XI, lig, 22]. trouvée
entre Rumruti et le Mont Kenia (British East Africa). L’altitude de la station n’est
malheureusement pas indiquée.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934.
— 378 —
marquées, très légèrement submarginées ; sommet petit, obtus, lisse,
corné clair ; ouverture ovalaire pyriforme bien anguleuse en haut, à
bords marginaux écartés réunis par une mince callosité ; péristome
mince, tranchant ; columelle courte, obliquement tordue, tronquée à
la base.
Longueur : 14,8-16,6 millimètres ; diamètre maximum : 6, 5-6, 9
millimètres ; diamètre minimum : 6-6,2 millimètres ; hauteur de
l’ouverture : 6, 6-6,9 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 3, 2-3, 4
millimètres.
Test assez solide, un peu mince, presque transparent, très brillant,
paraissant lisse, mais garni de stries longitudinales d’une extrême
ténuité, obliques, inégales, subonduleuses, un peu plus accentuées
près des sutures, coupées de stries spirales encore bien plus fines et
interrompues ; les tours embryonnaires montrent, à un grossisse-
ment de 60, des stries spirales très iines, serrées, égales, coupées de
stries longitudinales plus irrégulières et un peu plus accentuées.
Mont Elgon : Camp dans la partie orientale du cratère (4.000 mètres
d’altitude), au pied du pic Koitobbos, 8 janvier 1933 [D^ R. Jean-
ne l] .
Nothapalus koîtobbosensis Germain, nov. sp.
Coquille très allongée conique, non ombiliquée ; spire turriculée
formée de 8 tours peu convexes, les deux premiers très petits, le
troisième convexe, les autres moins convexes, à croissance régulière,
le dernier grand, allongé, convexe, lentement descendant à son extré-
mité j sutures assez profondes, étroitement marginées ; sommet
lisse ; ouverture ovalaire, anguleuse en haut, arrondie en bas et
extérieurement, à bords marginaux écartés réunis par une très mince
callosité appliquée ; péristome mince, tranchant ; bord columellaire
très étroit, mince, arqué, très obliquement tronqué à la base.
Longueur : 18,8 à 22,3 millimètres ; diamètre maximum : 6,9
à 7,5 millimètres ; diamètre minimum : 2,2 à 6,8 millimètres ; hau-
teur de l’ouverture : 7,1 à 7,8 millimètres ; diamètre de l’ouverture :
3,9 à 4,2 millimètres.
Test d’apparence lisse, très brillant, olivâtre (le sommet plus
clair), garni de stries longitudinales fines, obliques, très inégales,
irrégulières, coupées de stries spirales extrêmement fines.
Mont Elgon : Camp dans les prairies à Bruyères et à Helychrysum
(3.500 mètres d’altitude) sur une crête dominant la rivière Koitobbos,
2 janvier 1933 [D^ R. Jeannel].
— 379 —
Subulînîscus Arambourgi Germain, noç. sp.
Coquille turriculée conoïde, non ombiquée ; spire formée de 9 tours
peu convexes à croissance lente et régulière, le dernier médiocre,
un peu subanguleux à la périphérie ; sutures linéaires marquées ;
sommet subaigu, jaune rougeâtre clair ; ouverture ovalaire subpy-
riforme, très anguleuse en haut, à bords marginaux écartés, peu
convergents, réunis par une mince callosité appliquée ; péristome
mince, fragile ; columelle très arquée, tordue, obliquement tronquée
à la base.
Longueur : 16 millimètres ; diamètre maximum : 5,2 millimètres ;;
diamètre minimum : 4,3 millimètres ; hauteur de l’ouverture :
5,4 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 2,3 millimètres.
Test assez solide, peu brillant, brun jaunâtre clair, légèrement
teinté d’olivâtre, orné de flammules longitudinales obliques et pres-
que blanches ; stries longitudinales obliques, un peu fortes, très
inégales, coupées de stries spirales très fines et serrées.
Pays Kikuyu : Blue Post Hôtel, au confluent des rivières Thika
et Tchania, à 50 kilomètres de Nairobi, sur la route de Fort-Hall
(1.250 mètres d’altitude), 1®^ janvier 1912. [Ch. Alluaud et R.
Jeannel].
Euonyma monotropha Germain, noo. sp.
Coquille turriculée très allongée, très étroitement ombiliquée ;
spire formée de 11 tours à croissance haute, régulière, le dernier
médiocre et peu convexe ; sutures marquées ; sommet subobtus,
lisse ; ouverture ovalaire oblique à bords marginaux éloignés, non
convergents, réunis par une callosité appliquée très mince ; péris-
tome simple, tranchant ; bord columellaire élargi et réfléchi ; se
raccordant avec le bord inférieur de l’ouverture.
Longueur : 11,4-13 millimètres ; diamètre maximum : 3,2-3, 4 mil-
limètres ; hauteur de l’ouverture : 2, 5-2, 8 millimètres.
Test solide, corné jaunâtre ou brunâtre, garni de stries longitu-
dinales peu obliques, saillantes, subcostulées et un peu serrée.
Massif du Marakwet : sommet du Charangani, à 3.500 mètres
d’altitude ; 15 mars 1933 (DJ* R. Jeannel].
Euonyma koitobboensîs Germain, noç. sp.
Coquille conique subulée très allongée, très étroitement ombi-
liquée ; spire formée de 8 1/2 tours à croissance régulière peu rapide,
les tours embryonnaires convexes, les suivants peu convexes, le
dernier médiocre, convexe ; sutures assez profondes ; sommet obtus,
blanc jaunâtre ; ouverture ovalaire allongée à bords marginaux
écartés non réunis par une callosité sensible ; péristome mince,
tranchant ; bord columellaire obliquement subrectiligne, longuement
et triangulairement élargi, se raccordant avec le bord inférieur de
l’ouverture.
Longueur : 6,5 millimètres ; diamètre maximum : 2,25 millimètres ;
hauteur de l’ouverture : 1,5 millimètre.
Test assez solide, d’un brun un peu rougeâtre, terne ; tours em-
bryonnaires finement striés longitudinalement ; autres tours garnis
de costules saillantes, régulières, peu obliques et un peu espacées.
Mont Elgon : Camp près de la ferme Norman, non loin du ruisseau
Koitobbos, à 2.210 mètres d’altitude, d.ans la zone des cultures ;
11 décembre 1932 [D^ R. Jeannel].
Pseudopeas subcurvelliformis Germain, noo. sp.
Coquille conique à ombilic étroit, partiellement recouvert ; spire
formée de 6 tours convexes à croissance assez rapide, le dernier
grand ; sutures un peu profondes ; sommet obtu^ ; ouverture ova-
laire allongée, anguleuse en haut, subanguleuse arrondie en bas à la
jonction du bord columellaire, à bords marginaux écartés à peine
convergents et réunis par une callosité à peine sensible ; péristome
mince ; bord columellaire suboblique, triangulairement élargi,
légèrement réfléchi sur l’ombilic, blanchâtre.
Longueur : 2,6 à 4,2 millimètres; diamètre maximum : 1,4 à
1,7 millimètre ; hauteur de l’ouverture ; 0,8 à 1,4 millimètre.
Test mince, corné blond, un peu b illant, subtransparent ; tours
embryonnaires (2 J /2) munis de stries spirales bien marquées, un
peu saillantes, régulières et assez serrées; autres tours garnis de
stries longitudinales fortes, subcostulées, obliques et légèrement
atténuées au dernier tour.
Mont Elgon : Camp près de la ferme Norman, dans la zone des
cultures, près du ruisseau Koitobbos (2.210 mètres d’altitude),
11 décembre 1932 [D^" R. Jeannel].
Pseudopeas koptawelîlensîs Germain, noe. sp.
Coquille ovalaire conique ; spire formée de 5 tours à croissance
régulière, à peine subconvexes, le dernier grand, (formant plus de la
moitié de la longueur totale de la coquille), allongé, subméplan en
haut ; sutures peu profondes, blanchâtres, la dernière subcanaliculée
près de l’insertion supérieure de l’ouverture ; sommet subobtus,
légèrement brillant ; ouverture pyriforme allongée, très anguleuse et
— 381 —
étroite en haut, arrondie et élargie en bas ; péristome mince, tran-
chant ; columelle élargie, tordue, oblique, nettement tronquée à la
l)ase.
Longueur ; 1,8 millimètre ; diamètre maximum : 0,85 millimètre ;
hauteur de l’ouverture : 0,9 millimètre.
Test un peu mince, fragile, corné brun jaunâtre ; tours embryon-
naires garnis de stries longitudinales extrêmement fines et de stries
•spirales plus marquées bien que très délicates ; autres tours avec la
même sculpture, ce qui fait apparaître sur le test une très fine ponc-
tuation
Mont Elgon : vallée de la Koptawelil, à 2.300 mètres d’altitude,
au nord de la rivière Koitobbos ; 29 décembre 1932 [D’^ R. Jeannel].
Gastrocopta Jeanneli Germain, noç. sp.
Coquille senestre, pupoïde un peu courte, ombiliquée ; spire
formée de 5 tours convexes à croissance régulière assez rapide, le
dernier grand, très convexe ventru ; sutures un peu profondes ;
sommet obtus, lisse ; ouverture subverticale, semi-ovalaire, à bords
marginaux écartés, légèrement convergents, réunis par une très
mince callosité, avec : un pli pariétal oblique, petit, lamelleux, plus
près de l’insertion supérieure et une petite denticulation palatale
à peine sensible vers le milieu du bord externe ; péristome épaissi,
surtout dans sa partie médiane, blanc ; bord columellaire oblique-
ment subrectiligne, élargi, blanc jaunâtre.
Longueur : 2,5 millimètres ; diamètre maximum : 1,6 millimètre ;
hauteur de l’ouverture : 1,1 millimètre ; diamètre de l’ouverture :
1 millimètre.
Test ambré jaunâtre, brillant, subtransparent, garni de stries
longitudinales obliques, subonduleuses, inégales, assez fines, irrégu-
lièrement espacées, bien visibles jusqu’à l’ombilic, moins serrées
aux tours supérieurs qu’au dernier ; tours embryonnaires lisses.
Kilima N’Djaro : lisière supérieure de la forêt près du Bismarck-
hügel (Podocarpus et Bruyères arborescentes), entre 2.700 et
2.800 mètres ; 2 avril 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel[.
Truncatellina flavogilva Germain, noc. sp.
Coquille subcylindrique ; spire formée de 7 tours bien convexes
à croissance régulière, l’avant-dernier très convexe, développé en
largeur, le dernier médiocre ; sutures profondes ; sommet obtus,
1. Cette ponctuation est plus nettement marquée sur les tours embryonnaires que
«ur les autres tours.
aplati ; ombilic presque nul, au fond d’une cavité infundibuliforme ;
ouverture semi-ovalaire, peu oblique, non dentée, à bords marginaux
écartés réunis par une callosité appliquée à peine sensible, péristome
épaissi, blanc, légèrement réfléchi ; bord columellaire obliquement
arqué, blanc.
Longueur : 1.5 millimètre.
Test jaunâtre un peu grisâtre ; tours embryonnaires très finement
striés, les autres garnis de eostules longitudinales obliques, subon-
duleuses et assez serrées.
Massif du Kilima N’djaro : Neu Moschi, poste près de la rivière
Rau, au pied du versant sud du Kilima N’djaro, à 800 mètres d’alti-
tude, 12 avril 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel].
Lauria Alluaudi Germain, noc. sp.
Coquille subconique formée de 6 1/2 tours assez convexes à crois-
sance lente, le dernier médiocre ; sutures un peu profondes, margi-
nées ; ouverture ovalaire pyriforme, bien anguleuse en haut, à bords
marginaux très peu convergents et assez éloignés, avec une dent
pariétale saillante, lamelleuse, enroulée, forte et une très petite
nodosité suprapariétale ; péristome légèrement épaissi (épais-
sissement plus aceentué au milieu du bord externe) ; bord colu-
mellaire élargi.
Longueur : 3-3,25 millimètres ; diamètre maximum : 1,5-1, 7 milli-
mètre ; hauteur de l’ouverture : 1,3-1, 5 millimètre.
Test marron jaunâtre, garni de stries longitudinales obliques,
inégales, assez fortes mais non lamelleuses.
Mont Kinangop, prairies alpines à 3.100 mètres d’altitude,
19 février 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel].
— 383 -
Les Fougères d’Indochine
PAR M. L. Tardieu et M. Carl Christensen.
B. — ■ Trichomanes L.
Sur 19 Trichomanes cités dans les Notes Ptéridologiques par le
Prince Bonaparte, 10 sont incorrectement nommés. Il existe-
actuellement 23 espèces de Trichomanes d’Indochine, dont une
espèce nouvelle nommée par Christ dans son herbier et décrite-
ci-dessous : le T. cystoseiroides.
1. T. suhlimbatum K. Mail., C. Chr. Ind., 1906, p. 650.
Cochinchine : Près de Saigon, sans date, Matthew, n® 4.
2. T. Motleyi v. d. B., C. Chr. Ind., 1906, p. 645.
Tonkin : Vo Xa, mai 1888, Bon, n° 3871.
3. T. Kurzii Bedd., C. Chr., Ind., 1906, p. 643.
Cochinchine ; sans localité précise, Pierre, sans date.
4. T. latemar ginale Eaton Proc. Amer. Acad., 1858, vol. IV,
p. 111 {T. formosanum Yabe).
Tonkin : Kien Khé, juin 1888, Bon, n® 3884 et 3890.
5. T. bipunctatum Poir., C. Chr. Ind., 1906, p. 636.
Annam : Haute rivière de Cu Bi, sans date, Eberhardt, n° 358.
— Tua Luu, Annam central, juin 1910, Cadière, n° 2. — ■ Environs
de Nhatrang, juil. 1921, Evrard, n° 604. • — ■ Nhatrang, mai 1922,
Poilane, n° 3230, 3291, 3325 ; janv. 1923, n® 5264.
SiAM : Doi Sutep, nov. 1922, Kerr. n^ 6677. ■ — Salak Pet, sept.
1924, Kerr, n» 9233.
Cambodge : Environs de Kampot, mars 1914, Aug. Chevalier,
n° 31.816. — Monts Camchay, sept. 1903, Bouillod, 18.
Cochinchine : Phu Quoc, sept. 1875, Godefroy, n° 845. — • Poulo
Condor, juin 1867, Germain, n® 28.
Il est très difficile de distinguer les différentes formes qui ont été
rapportées au T. bipunctatum sens. lat. On peut cependant décrire
en Indochine cinq espèces bien caractérisées : T. bipunctatum, T^
insigne, T. latealatum, T. acutilobum, T. plicatum. Le T. latealatunr
Bulhtin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934.
384
ressemble beaucoup comme aspect au T. bipunctatum, mais il en
diffère surtout par la présence de nombreuses pseudo-nervures dans
le parenchyme, et l’absence de pseudo-nervure marginale continue ;
c’est la forme la plus commune dans le nord de l’Indochine. Le T.
acutilobum est assez différent, plus grand, de texture plus ferme, tri-
pinnatilide, avec des segments aigus et possédant aussi des pseudo-
nervures dans le parenchyme.
6. T. insigne (v. d. B.) Bedd. Ferns brit. Ind., 1868, t. 284 (Didy-
moglossum insigne v. d. B. Ned. kr. Arch. ; V. 1863 p. 143.
Laos : Pho Don, prov. du Cammon, déc. 1930, Colani, n^ 4106.
7. T. latealatum v. d. B., Christ Verh. Nat. Ges. Basel, XI, 1896,
p. 424. ( Didymoglossum latealatum v. d. B. {loc. cit., V. 1863, p. 138).
Annam : Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, n° 125. — Thua
Thien, fév. 1905, Cadière, n® 145.
8. T. acutilobum Ching nom. nov.,inlit. (Didymoglossum racemu-
losum V. d. B., loc. cit., 1863, p. 137.)
Tonkin : Mont Bavi, sept. 1886, Balansa, îi° 1908.
Annam : Dalat, oct. 1920, Evrard, rD 279.
9. T. plicatum Bedd. Ferns brit. Ind., 1868, t. 285. (Didymoglos-
sum plicatum v. d. B. loc. cit., p. 139).
10. T. saxifragoides Pr., C. Chr. Ind., 1900, p. 649. (T. paroulum
des auteurs).
Tonkin : Pho Cam, janv. 1886, Balansa, n® 172. • — ■ Mont Bavi,
sept. 1886, Balansa n® 189, 1899.
CocHiNCHiNE : Poulo Condor, 1875, Hermand, n^ 940.
11. T. proliferum Bl. Enum., 1828, p. 224.
Annam : Sans localité précise, Eberhardt, 1908, n^ 165.
12. T. digitatum Sw., C. Chr. Ind., 1906, p. 639.
Annam : Nhatrang, 1.600 m., mai 1922, Poilane, n° 3525.
13. T. pallidum BL, C. Chr. Ind., 1906, p. 646.
Annam : Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3482, 3484 ; juil. 1922,
■nO 3477.
1 4. T. sumatranum v. A. v. R. Hand. Mal. Ferns, 1908, p. 800.
Annam : Tourane, janv. 1837, Gaudichaud, n° 22 ; ^ — démens,
juil. 1927, nO 3015. — • Nhatrang, mars 1922, Poilane, n^ 2706 ; mai
1922, n° 3363, 3838 ; janv. 1923, n^ 5416. — Ba Long, Quang Tri,
janv. 1905, Cadière, n° 3. — Vallée du Song Giang, 1903, Cadière,
no 116.
Le vrai T. jaçanicum, n’existe pas, provenant d’Indochine, dans
l’herbier du Muséum. Le T. sumatranum, bien que très voisin, en
est très distinct par ses pennes supérieures réduites à la nervure
385
verticale, et ses sores groupés en une sorte d’épi. Le T. atroçirens
•en diffère aussi par ses pennes imbriquées, son indusie à ouverture
dilatée, non tronquée, sa coloration vert foncé, non brunâtre.
15. T. atroçirens Kze. Bot. zeit., 1847, p. 371.
CocHiNCHiNE : Phu Quoc., Pierre, 1874, sans n°. — • Harmand,
oct. 1875, no 944.
16. T. ohscurum Bl. Enurn., 1828, p. 227.
Annam : Ninb Thuan, Lang Bian, sans date, Eberhardt, n° 1916.
— ■ Massif de Lang Bian, près de Dankia, fév. 1914, Aug. Chevalier,
n^s 30.682, 30.762. — • Hon Ba, près Nhatrang, juil. 1919, Yersin,
sans no. — - Nhatrang, mai 1922, Poilane, n°® 3271, 3480, 3399. —
Dalat, déc. 1924, Evrard, n« 2053 ; août 1924, n» 1128 ; nov. 1924 ;
n° 1176,; déc. 1924, n^ 2089. — Massif du Hon Ba, sept. 1918. Fleury,
no 38.803.
CocHiNCHiNE : Phu Quoc, 1875, Godefroy, sans n®.
17. T. gemmatum J. Sm., C. Chr. Ind., 1906, p. 640.
Annam : Giang Ly, Nhatrang, mai 1922, Poilane, n^ 3605.
18. T. auriculatum BL, C. Chr., Ind., 1906, p. 635.
Tonkiin : Mont Bavi, juin 1888, Balansa, n° 1901, 1903, 1904. —
Entre Phai Den et Vai Khao, région de Cao Bang, mars 1920,
Bourret, n° 89. Chapa, sans date, Eberhardt, n° 5133 ; août 1926,
Poilane, n° 12.777. Environs de Cao Bang, massif de Pia Ouac,
1.650 m. ; fév. 1931, Poilane, n® 19.095.
Annam : Massif de Hong Ché, Quang Tri, 500 m., mai 1924,
Poilane n° 10.520. — Lang Vien Ap, Quand Tri, 600 m., juin 1924,
n°® 10.881 et 10.983. — ■ Bu Quang, prov. de Vinh, août 1929, Poilane,
no 16.680. — ■ Nhatrang, mai 1922, Poilane, n°® 3476, 3599, 3756.
Haïnan : Five Finger Mont, avril 1926, Mac dure, n^® 9327,
9427. — Nom Moi : Ta Xo.
19. T. cystoseîroides Christ in Herb.
T. radicanti affinis species, distinguitur ; fronde ohlanceolata, ad
40 cmr longa, supra medium 12 cm. lata, oersus basin longe et gradatim
attenuata, stipite anguste alato saepe breoissimo (1-2 cm.), indusiis
anguste turbinatis, fere stipitatis, ore late dilatato, expanso, integro,
receptaculo breoiter exserto.
Tonkin : Hong Dang, Fév. 1886, Balansa, n° 173. — ^ Vallée de Yen
Lang, près de Tu Vu, janv. 1888, Balansa, n° 1900. — Environs de
Hong Dang, avril 1893, Billet, sans n®.
Annam : Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, n^ 122. — Chua
Nghé, Quang Binh, mai 1902, Cadière, n^ 1.
20. T. Naseanum Christ, C. Chr, Ind., 1906, p. 645.
Tonkin : Mont Bavi, 800 m., juil. 1886, Balansa, n^ 1902. — Route
— 386
de Pho Phuo à Dong Chang, déc. 1920, Bourret, sans n°. — Trinlv
Thuong, prov. de Lao Kay, janv. 1931, Poilane, n° 18.806.
Laos : Tarn La, Tranninh, oct. 1920, Poilane, n® 2167.
Cette espèce serait très voisine de T. radicans var. anceps Wall.,,
il me semble cependant qu’il faut la maintenir. Elle diffère de
anceps par la forme de sa fronde, lancéolée et non deltoïde, par
l’indusie non dilatée et non bilabiée, par la texture, un peu diffé-
rente. Elle serait fréquente au Yunnan et dans le nord du Tonkin-
(T. B.).
21. T. maximum Bl., C. Chr. Ind., 1906, p. 644.
Annam : Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3758.
— 387 —
Lf:s cellules a mucilage des Symphorêmowées
PAR M. Paul Dop et Claire Marchetti.
Parmi les Verbénacées, les genres de la tribu bien homogène des
Symphorémoidées se distinguent nettement par leur port de lianes,
leurs inflorescences en grappes ou panicules contractées simulant
des capitules enveloppés de 3-4-6 bractées plus grandes que les fleurs
et souvent colorées de couleurs vives. L’ovaire est en outre formé
de 2 carpelles profondément séparés, subdivisés chacun en 2 loges
plus ou moins complètes, chaque loge renfermant un ovule fixé au
sommet, pendant et presque orthotrope.
Au point de vue anatomique, Van Tieghem a le premier signalé
l’existence dans l’écorce et le liber secondaire des tiges de Syrnphorema
involucratum Roxb. et de Congea tomentosa Roxb. de grandes cel-
lules sécrétrices à contenu hyalin. Le même savant admet que ces
cellules n’existent pas dans la tige des Sphenodesma. Hubert, étudiant
l’anatomie de Congea tomentosa Roxb., signale dans l’écorce des
tiges et dans le parenchyme lacuneüx des feuilles la présence « d’élé-
ments ronds à contenu hyalin, se différenciant à première vue des
autres éléments et ne se colorant par aucun réactif histologique ».
Les Verbénacées autres que celles de la tribu c[ui nous occupe
étant dépourvues d’appareil secréteur interne, il nous a paru utile
de préciser les caractères de cet appareil dans les trois genres de Sym-
phorémoidées et de chercher à déterminer la nature du produit
hyalin renfermé dans ces cellules.
Anatomie
Comme les auteurs précédemment cités, nous avons recherché
ces cellules sécrétrices tout d’abord dans Syrnphorema inoolucratum
Roxb. et Congea tomentosa Roxb. Nous n’avons d’ailleurs que peu de
chose à ajouter aux descriptions déjà données. Dans ces deux espèces
les cellules différenciées sont isodiamétriques, d’environ 40-50 p..
■de diamètre. Elles sont nombreuses dans l’écorce des tiges, soit
dans le parenchyme soit dans le collenchyme, et quelques-unes se
montrent dans le liber secondaire des tiges âgées. On les rencontre
Bulleiin du Muséum, 2® =., t. IV, n° 4, 1934.
— 388 --
aussi dans le collenchyme pétiolaire. Dans le limbe foliaire, elles-
existent dans le tissu palissadique et leur aspect rappelle de très
près les éléments analogues que l’on rencontre dans les feuilles de
Lauracées et de Diptérocarpacées (fig. 1 et 2).
Pour ce qui concerne le genre Sphenodesma, réputé jusqu’ici pour
Fig. 1. — Coupe dans la feuille de Symphererna involucraluni.
ne pas posséder ces éléments différenciés, nos recherches ont porté
sur trois espèces : S. pentandra Jack, S. ferruginea (Grifî.) Briquet
et S. annamitica P. Dop.
Dans la première espèce, S. pentandra, dont nous avons pu
étudier des échantillons frais aimablement envoyés par le Direc-
Fig. 2. — Coupe dans la feuille de Congea tomentosa.
teur du Jardin Botanique de Kew, nous n’avons pu trouver la
moindre apparence de cellules différenciées.
Par contre, dans les deux autres espèces ces éléments se montrent
avec une grande netteté. Dans le parenchyme cortical des tiges ce
sont des cellules isodiamétriques, de 25 à 40 p. de diamètre, assez
rares. Dans le pétiole, elles sont surtout visibles dans S. ferruginea
et localisées dans le collenchyme. Dans le limbe foliaire l’aspect de
ces cellules sécrétrices est différent dans les deux espèces. Dans
S. ferruginea (fig. 3) ce sont des cellules isodiamétriques, de 70 p.. de
diamètre, placées dans le tissu palissadique sous l’hypoderme. Leur
389 —
aspect rappelle tout à fait les cellules différenciées des Lauracées. .
Dans S. annamitica (fig. 4), ce sont des cellules allongées perpen--
diculairement à la surface du limbe, aboutissant sous l’épiderme
supérieur, logées dans le tissu palissadique, mais débordant un peu
dans le tissu lacuneux, longues de 140 p.. et larges de 70 u. Leur
forme rappelle ici plutôt celle des Diptéroearpacées.
Jno. 3. — Coupe dans la feuille de Sphenodesma ferruginea.
Fig. 4. - — Coupe dans la feuille de Sphenodesma annamitica.
Produit contenu dans ces cellules
La recherche du contenu de ces éléments différenciés se heurte a-
des difficultés techniques considérables par suite de la nécessité où-
l’on est de ramollir le matériel d’herbier pour permettre la confec-
tion des coupes. Le contenu cellulaire paraît être très soluble dans
l’eau, particulièrement dans l’eau chaude, et dans les préparations
faites par les méthodes ordinaires, les éléments différenciés sont
toujours vides. Après tâtonnements nous avons adopté un ramol-
lissement très rapide à l’eau chaude et une coagulation simultanée
par l’acétate de plomb. Nous avons pu, par ce procédé, conserver
390 —
'dans quelques cellules le produit de sécrétion. Pour le colorer les
réactifs habituels se sont montrés impuissants, comme l’avait déjà
établi Hubert. Par contre avec l’oxychlorure de ruthénium nous
avons obtenu la coloration rose caractéristique des dérivés pecto-
siques.
Nous concluons donc que les cellules différenciées des Symphomé-
roidées sont des cellules à mucilage pectosique. Comme Guérin l’a
observé sur les Diptérocarpacées, les cellules qui contiennent le
mucilage conservent habituellement leur paroi intacte. Il est en outre
assez fréquent de rencontrer dans ces cellules de gros cristaux d’oxa-
late de Calcium.
Au point de vue systématique, la présence de ces cellules à mucilage
amène aux conclusions suivantes. Leur existence dans les trois
genres qui constituent la tribu des Symphoremoidées, alors qu’elles
ne sont connues dans aucun autre genre de Verbénacées, tend à
donner à cette tribu une autonomie particulière. Et si l’on ajoute
ce caractère anatomique aux caractères spéciaux de l’organisation
florale, on voit combien est justifiée l’idée de Van Tieghem d’élever
cette tribu au rang de famille.
BIBLIOGRAPHIE
Dop (P.). Sphenodesma nouveaux de l’Annam. Bull. Soc. Hist. Nat
Toulouse, t. LXIV, 1932.
Dop (P.). Les Symphorémoidées de l’Indochine. Travaux du Lah. forestier
de Toulouse t. I, 1933.
Guérin (P.). Contribution à l’étude anatomique de la tige et de la feuille
des Diptérocarpées. Son application à la systématique. — Mem. Soc.
Bot. France, t. LIX, 1907.
Huaert (G.). Des Verbénacées utilisées en matière médicale. — Thèse
Doctorat Univ. Pharm., Paris, 1921.
Perrot (E.). Etude histologique des Laurinées. — Thèse de l’Ec. Sup,
Pharm., Paris, 1891.
Van Tieghem (Ph.). Avicenniacées et Symphorémacées, place de ces deux
nouvelles familles dans la classification. — Journ. de Bot., t. XII, 1898.
391 -
Stratigraphie du Lias moyen et supérieur au sud de
Millau et dans la région de Tournemire
PAR M. R. Abrard.
La succession des assises du Lias moyen et supérieur dans la région
•considérée est classique après les travaux de Reynés, Nicklès et
Monestier. Sur la première édition de la feuille de Saint -Afîrique,
elles sont réparties entre les étages Charmonthien, Toarcien, et, en
partie, Rajocien. Il convient d’y reconnaître les étages Pliensba-
chien, Domérien, Toarcien et Aalénien, dont l’individualité est
aujourd’hui très généralement admise. ^
Pliensbachien : Calcaires marneux gris ou bleus, très développés
dans le ravin de Lauras, comprenant à la base la zone à Polymor-
phides Jamesoni Sow. et au sommet celle à Lytoceras fimhriatum et
Deroceras Dai’œi Sow. C’est l’ancien Charmonthien inférieur.
Domérien : Marnes bleu-noir représentant deux zones, Tune
inférieure à Amalpheus margaritatus Monte., l’autre supérieure à
Paltopleuroceras spinatum Brug. Nicklès ^ a fait remarquer que
cette dernière zone est caractérisée par la présence de gros nodules
fissurés.
Toarcien : Cet étage a fait l’objet de la part de J. Monestier ®
d’études de détail qui l’on conduit à y admettre les divisions sui-
vantes :
Toarcien inférieur : zone à Harpoceras falciferum Sow. et Posi-
donomya Bronni Goldf., représentée par des schistes-carton,
souvent bitumineux, qui dans la topographie, forment une saillie
très nette entre les marnes domériennes et les marnes du Toarcien
moyen.
Toarcien moyen : l'’ zone à Hildoceras hifrons Brug.
1. E. Haug, Traité de Géologie, 2® partie, p. 969.
2. R. Nicklès. La série liasique dans la région de Tournemire (Aveyron), B. S. G.
F. (4), VII, p. 569-583, 1907 (voir p. 574).
3. J. Monestier. Stratigraphie paléontologique du Toarcien inférieur et moyen
de la région S.-E. de l’Aveyron, B. S. G. F. (4), XXI, p. 322-344, 1921. Le Toarcien
-supérieur dans la région S.-E. de l’Aveyron, Ibid. (4), XX, p. 280-312, 1920.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n® 4, 1934.
26
2° Zone à Haugia i’ariahilis (I’Orb et Harpoceras hicarinatum
ZiETEN.
Toarcien supérieur : 1® zone à Grarnmoceras striatulum Sow.
2° Zone à Pseudo grarnmoceras expeditum Buckman (= fallaciosum
auct.).
3*^ Zone à Polyplectus discoides Zieten et H àmmatoceras insigne
SCHÜBLÉR.
4® Zone à Pseudo grarnmoceras Reynesi Monestier et Phlyseo-
grammoceras dispansum Lycett.
C’est aux points où l’étage présente son maximum d’épaisseur que
ces zones sont observables. Elles sont beaucoup plus difficiles à dis-
tinguer lorsque l’on se dirige vers le Sud. F. Daguin et C. Roque-
fort ont montré ^ qu’aux environs des Rives on ne pouvait dis-
tinguer les deux zones du Toarcien moyen.
Aalénien: C’est avec l’apparition du genre Dumortieria qu’il faut,
ainsi que l’ont indiqué E. Haug et J. Monestier, faire débuter
l’étage qui comprendra de bas en haut ;
1® Zone à Dumortieria radiosa Dum., représentée encore par des
marnes bleues, non fossilifères vers le Sud.
2® Zone à Pleydellia aalensis Zieten, avec P. mactra Dum., P.
subcompta Branco, Thecocyathus mactra Golaf.
3® Zone à Lioceras opalinum Rein, avec encore des Dumortieria
à la base et des Pleydellia du groupe à’’ aalensis ; puis vient un niveau
à Rhynchonella ruthenensis Reynès, très bien développé autour de
Tourne mire.
4® Calcaires plus ou moins sgbleux à Cancellophycus , représentant
la zone à Ludwigia Murchisonæ Sow., espèce c{ui se rencontre en
plusieurs points aux environs de Millau et de Tournemire.
A partir du sommet de la zone 2 s’observe déjà en général une
prédominance des calcaires sur les marnes. A partir de la zone 3,
ce caractère s’accuse, l’étage devient franchement calcaire et passe
insensiblement au Bajocien.
L’ Aalénien tel qu’il vient d’être défini est donc constitué par le
sommet du Toarcien et la base du Bajocien de l’ancienne nomen-
clature.
1. C. Roquefort et F. Daguin. Le Lias moyen et supérieur du versant sud dm
Causse de Larzac. Etude d’une faune de l'Aalénien supérieur. B. S. G. F., (4L XXIX,,
p. 251-262, 2 pl., 1929.
393 -
Un fierasfer nouveau de Madagascar
PAR M. G. Petit.
En juillet 1932, à Sarodrano, village de pêcheurs Vezos, situé au?
sud de Tuléar (eôte sud-occidentale de Madagascar), Roger Mourlan,.
cinéaste, qui m’accompagnait dans ma troisième mission dans la
grande île, découvrit dans une Astérie du genre Culcita, un Fierasfer
que je considère comme une espèce nouvelle. Je la dédie avec plaisir
à mon jeune compagnon de route.
Fierasfer Mourlani sp. nov.
Tête, corps et queue, entièrement nus. Corps et région caudale
très comprimés latéralement. Corps renflé ventralement par la masse
viscérale, présentant une convexité dorsale vers le milieu de la dis-
tance qui sépare la partie postérieure de la tête et la naissance de la
partie caudale faisant suite à la cavité générale. La hauteur de la
région caudale décroît progressivement d’avant en arrière et con-
traste avec la hauteur du corps au niveau de la masse viscérale.
Longueur totale : 63 mm. — Hauteur maxima du corps (en arrière
des pectorales), contenue f0,5 fois dans la longueur totale et 1,5 fois
dans la longueur de la tête, laquelle est plus grande que la distance
comprise entre le hord postérieur de l’opercule et l’origine de la
dorsale.
La longueur de la tête est comprise 7 fois dans la longueur du
corps ; sa largeur, 2,5 fois et sa hauteur 1,8 fois dans sa longueur.
Museau ohtus. Sa longueur est contenue 4,5 fois dans la longueur de
la tête. Le diamètre de l’œil est égal à la longueur du museau et à
l’espace interorhitaire. Fente huccale comprise 3 fois dans la lon-
gueur de la tête et atteignant tout juste le bord postérieur de l’œil.
Distance de la dorsale au bout du museau comprise 4,2 fois dans
la longueur totale.
Pectorales contenues 2,5 fois dans la longueur de la tête et com-
prenant 18 rayons très fins.
Nageoire dorsale extrêmement basse ; à peine perceptible au début,,
elle s’élève légèrement dans le tiers moyen de sa longueur et plu&-
Bulletin du Muséum, 2® s., l. IV, n® 4, 1934.
26.
nettement en arrière. Elle apparaît comme un repli de la peau où se
dissimulent des rayons incomptables.
Ventrale débutant en arrière de l’anus, très antérieur, situé légère-
ment en avant des nageoires pectorales et à 8 mm. du bout du mu-
seau. Nette dès son début, la nageoire ventrale est, sur toute sa
longueur, plus élevée que la dorsale. Elle est notamment saillante,
avec rayons bien visibles, en arrière de la masse viscérale. Ce
repli s’abaisse progressivement vers la partie terminale de l’animal,
assez aiguë, entourée de la confluence de la doisale et de la ventrale.
La ligne latérale, continue sur toute la longueur du corps, forme,
■en avant, une convexité dorsale correspondant à la voussure du corps
déjà signalée, se rabaisse, puis se relève légèrement pour se continuer
.au-dessus de l’opercule avec les canaux muqueux de la tête.
Dents vomériennes de Fierasfer Mourlani G. Petit.
Le dessus de la tête n’est point déprimé, mais convexe. Immédiate-
ment en avant de l’œil, ouverture de la narine postérieure, bordé anté-
rieurement par une lèvre saillante, arciforme. A 1 mm. environ en
avant, et un peu plus ventralement, narine antérieure très légère-
ment tubulaire.
Sur le prémaxillaire, dents sur plusieurs rangées, petites,
coniques, aiguës, augmentant de taille vers l’avant et ayant ten-
dance à prendre la forme de crochets. Les plus grandes sont celles
de la rangée la plus interne. Tout à fait en avant, une dent canini-
forme, plus grande, plus isolée, suivie en dedans, d’une plus petite.
Sur la mâchoire inférieure, dents également en rangées, plus
grandes que les supérieures, obliques en arrière, et dont la hauteur
augmente d’arrière en avant. Sur le vomer, quatre dents canini-
formes, placées les unes derrière les autres, et en contact l’une avec
l’autre, à la base. Nous avons (d’avant en arrière) : dent 1, haute,
forte, légèrement incurvée en arrière ; dent 2, moins forte et plus
395 —
courte ; dent 3, légèrement plus haute que la première et plu&-
incurvée qu’elle en arrière ; dent 4, la plus courte et la plus incurvée.
Sur les palatins, dents eardiformes, sur plusieurs rangées, plus-
nombreuses en avant qu’en arrière.
Coloration (en alcool) : brune avec traces de reflets brillants. Le
long de la ligne médiane dorsale, ponctuations des chromatophores
brunâtres, plus rapprochés dans la partie antérieure du tiers moyen»
du corps. Au-dessus de la ligne latérale, une ligne de chromatophores
très espacés ; quelques-uns, également très espacés, au-dessous de la-
ligne latérale et dans la région moyenne du corps.
Remarques. — Fierasfer Mourlani est une espèce voisine de
F. houlti décrite par J. Douglas Ogiiby, du sud du Queensland
(1922) Elle s’en rapproche notamment par le bombement dorsal-'
très caractéristique et par le fait qu’elle possède 4 dents caniniformes
sur le vomer. Elle s’en distingue cependant par un espace interorbi-
taire plus large, non déprimé, une fente buccale plus courte ne dépas-
sant pas le bord postérieur de l’œil, des pectorales plus longues, unç
tête plus longue, cette longueur étant plus grande que celle qui
sépare la tête de l’origine de la dorsale, une plus courte distance
entre le début de la dorsale et le bout du museau.
Fierasfer Sluiteri, espèce décrite en 1904 par Max Weber
diffère assez sensiblement des deux espèces précédentes, par les
proportions, mais surtout par l’absence de voussure dorsale et par le
fait que, de chaque côté des quatre grosses dents vomériennes, se
trouve une rangée de dents plus petites.
Or, nous sommes en mesure de signaler pour la première fois ce
caractère important chez une autre espèce de Fierasfer : F. caninus,.
décrite sommairement en 1862 par GÜnther ^ sans indication de
localité. Sauvage ^ attribue à cette dernière espèce un exemplaire
trouvé à Mayotte et rapporté par M“® Vimont au Muséum. 11 figure
dans les collections de cet établissement sous les n^® 1882-666 ;
A 5107.
GÛnther, puis Sauvage, se contentent d’indiquer l’un et l’autre :
« mâchoire inférieure et vomer portant de fortes dents ». Gunther
précisait qu’elles étaient incurvées. En réalité, le vomer du F. cani-
nus de Mayotte, qu’il m’a été donné d’examiner, offre quatre dents
coniques, larges, robustes, à pointe faiblement inclinée vers l’arrière.
La première (d’avant en arrière) est plus forte que la seconde, intime-
1. Memoirs of the Queensland Muséum, vol. VII, déc. 1922, p. 301-302, pl. XIX
Deux spécimens étudiés mesurant respectivement 283 et 236 mm. (longueur totale)-
2. Tijdschr. Ned. Dierk. Ver. Wet. Vergad, octobre 1904. — Voir aussi, du même
auteur : Die Fische der Siboga-Expedition. Siboga-Expediiie, LVII, 1913, p. 97,
pl. IX, fig. 8.
3. Günther. Catal. of the Fishes Brit. Mus., t. IV, 1862, p. 383.
4. H. Sauvage. Histoire naturelle des Poissons, Hist. phys., nat., pol. de Mada-
gascar, XVI, 1891, p. iie-kn, pl. xLvii, fig. i.
396 —
■ment accolée à elle sur la majeure partie de sa longueur. Un court
■espace sépare les deux dents antérieures des deux postérieures,
seulement en contact à leur base. La dent 3 atteint la hauteur de la
dent 1 ; la dent 2 est légèrement plus courte ; la dent 4, un peu plus
haute que les trois précédentes. A la base de ces dents vomériennes,
sur leur base elle-même, se voit une rangée festonnée de très petites
dents granulaires.
Notons encore, chez F. caninus, un détail non signalé par les
auteurs : c’est la présence d’une épine operculaire cachée sous la
peau, que perce légèrement la pointe. Elle se situe horizontalement
un peu en avant et au-dessus du limbe de peau qui se voit sur la
marge de l’opercule, aussi bien chez caninus que chez Mourlani.
Le caractère tiré des dents vomériennes rapproche donc F. Sluiteri
M, Web. de F. caninus Günth., ainsi, du reste, que la comparaison
des proportions. Les chiffres ci-dessus concernant F. caninus sont
ceux que je puis donner après étude de l’exemplaire du Muséum.
Par exemple : longueur de la tête (dans la longueur totale : 7 1/2
( Sluiteri), 7 (caninus) ; œil (dans la longueur de la tête : 4 (Sluiteri) ,
4,3 (caninus) ; hauteur de la tête : 1/2 de sa longueur (chez les deux
espèces) ; longueur de la pectorale dans la longueur de la tête :
1,5 (Sluiteri), 1,6 (caninus).
C’est la première fois qu’un Fierasfer est signalé sur les côtes
mêmes de Madagascar ; mais F. caninus a été trouvé aux Comores
(Mayotte) F. Homei Kaup a été signalée notamment de Timor,
mais aussi de la Réunion
Les espèces du genre Fierasfer, réparties dans la région indo-
pacifique, vivent, le plus souvent, en commensales ou en parasites
de Mollusques (Méléagrines, Cardium), d’Holothuries (Holothuria
scabra, Stichopus), d’Astéries, invertébrés constituant la faune
banale des récifs madréporiques. Pour nous en tenir aux espèces
ci-dessus mentionnées, F. Sluiteri a été découvert dans la cavité
branchiale d’un Tunicier (Styela aurata Quoy et Gaim. ; Sud de
Timor, stat. 28, 534 m. de profondeur), et fut retrouvé par Pelse-
NEER dans un Cardium (baie de Bukal, île Rotti, stat. 299, juillet
1906) ; F. caninus serait un hôte commun des Holothuries à Tîle
Maurice ; F. Mourlani a été découvert dans une Astérie du genre
Culcita.
Cependant, des Fierasfer ont été recueillis, à Tétat libre, par des
profondeurs plus importantes : F. houlti vient de 65 mètres ; F. mi-
1. Un Fierasfer caninus des collections du Muséum, provient de Nouvelle-Guinée
• (n" 1878-409 ; A 8679). Il est étiqueté de la main de L. Vaillant (renseignement du
D' J. Pelletrin).
2. F. Homei possède, en autres caractères, deux dents médianes sur le vomer
«(Günther).
— 397 —
crodon Gilbert ^ a été signalé entre 58 et 79 m. de profondeur ;
H. W. Fowler ^ a mentionné un Carapus (= Fierasfer) gracilis
Blkr., pris sur le côte du Natal à 219 m. de profondeur, alors que la
même espèce a été retrouvée dans des Culcita.
La grande variabilité d’habitat et de genre de vie des espèces du
genre Fierasfer est un fait digne d’attention.
(Muséum. — Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’origine animale.)
1. The Deep-Sea Fishes ot the Ilavaiian Islands, Bull. Unit. States Fish Cornm.,
XXIII, 1903 (1905), p. 655.
2. Fishes ITom Natal, Zululand and Poituguese East aliica. Proc. Acad. Nat. Sc.
Philailelphia, LXXVII, 1925 (1926,) p. 263. • — Voir aussi K. H. Barnapp, Ann. of
the South Ajric. Muséum, XXI, 1927, p. 886, pl. XXXV, fig. 0.
— 398 —
Sur un échouage de Kogia breviceps gray
A PROXIMITÉ DE U INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE
DE Nhatrang (Ann AM )
PAR M. Raoul Serène.
Le 19 mai 1934, à 9 heures, des pêcheurs indigènes avisaient l’Ins-^
titut Océanographique d’Indochine à Cauda, qu’un Cétacé était en
danger d’échouage à environ 2 kilomètres au sud du Laboratoire.
Une remarque liminaire de toute importance s’impose, en Indo-
chine, dès qu’il s’agit d’un pareil sujet. En effet, il n’y a pas de
pays au monde plus défavorable à l’étude des Cétacés que la côte
d’Annam, en raison des superstitions qui régnent sur ces animaux
et des cérémonies religieuses qui accompagnent immanquablement
l’arrivée à la côte de mammifères marins, considérés comme des
génies bienfaisants.
M’étant rendu en toute hâte sur les lieux, j’ai pu observer l’animal
encore vivant et assister à l’échouage proprement dit.
Une première série d’observations a été faite en sampan à proxi-
mité immédiate du Cétacé. Celui-ci, au-dessus d’un fond de sable
recouvert d’un mètre d’eau environ, décrivait des cercles réguliers
en sens inverse de celui des aiguilles d’une montre. Presque com-
plètement immergé, on ne distinguait bien que sa tête, de forme
allongée, et pourvue d’une faible carène à sa partie antéro-supé-
rieure, son évent et sa nageoire dorsale.
La deuxième série d’observations a été faite après l’échouage qui
eut lieu au pied d’une corniche rocheuse de nature rhyolitique, dans
une gerbe d’écume ensanglantée par les blessures multiples que se
faisait l’animal en se débattant.
Les Annamites le soutenaient, lavaient ses blessures, permettant
de l’observer à loisir, mais non de le toucher, car les soins qu’ils lui
prodiguaient étaient déjà des soins rituels.
Ces observations nous ont permis, à M. Chevey, Directeur de
l’Institut Océanographique et à moi-même, de nous rendre compte
qu’il s’agissait très vraisemblablement du Cachalot nain, Kogia.
breçiceps Gray.
Devant l’importance de cette présomption (à ma connaissance,,
c’est la première fois que l’on observe dans la mer de Chine cette
Bulletin du Mu&éum, 2® s., t. VI, n° 4, 1934.
— 399 —
"forme très rare dans le reste du monde), j’ai tenté l’impossible pour
pratiquer un examen plus étendu et plus approfondi des caractères
■spécifiques du Cétacé déjà déposé sur l’autel de la pagode et recou-
vert de son linceul rituel d’étoffe écarlate.
Ayant été autorisé à passer ma main dans la bouche de l’animal,
j’ai pu m’assurer ainsi, sans doute possible, de l’absence de dents
et de la présence d’un sillon gingival à la mâchoire supérieure, de la
présence de 7 à 8 paires de dents largement espacées les unes des
autres à la mâchoire inlérieure. J’ai pu noter la forme de la nageoire
dorsale qui présente une encoehe à la base et la position dyssymé-
trique, déportée vers l’arrière et sur la gauche, d’un évent en forme
de croissant à convexité antérieure.
J’ai pu enfin opérer les quelques mensurations suivantes :
Longueur totale 3 m. 10
De l’extrémité antérieure du museau à l’extrémité supérieure
de la nageoire dorsale 1 m. 84
De l’extrémité antérieure du museau à l’attache antérieure de
la nageoire pectorale 0 m. 68
Longueur de la nageoire pectorale 0 m. 40
Largeur de la nageoire caudale 0 m. 80
Cet exemplaire est sensiblement plus gvand que celui qui s’est
échoué à Noordwijk aan Zee,en Hollande (13 décembre 1925). Ce
dernier était une femelle adulte de 2 m. 95, contenant un fœtus de
20 centimètres de longueur. On peut donc en conclure que le spécimen
observé à Cauda est certainement adulte. Mais il m’a été absolument
impossible de m’assurer de son sexe, geste que les Annamites eussent
considéré comme sacrilège.
La rareté de cet animal m’a paru justifier cette note. Depuis la
communication de Y, Delage à l’Académie des Sciences sur
l’échouage d’un Kogia hrevicepssi Roscolî, en Bretagne, le 27 décem-
bre 1905 (C. R. Ac. Sc., tome 142, 1906, p. 258-260) ce Cétacé a été
revu à Long Island, U. S. A., et a fait l’objet d’une description par
Schulte (Bull. Amer. Mus. nat. Ilist. : XXXVII, J 917, p. 361 ;
XXXVIII, 1918, pp. 7, 231). Un autre spécimen trouvé sur la côte
de Nova Scotia, le 17 janvier 1920, a été signalé par H. Fiers
(Proc. Nooa Scotia Inst. Sci., XV, 1923, p. 95). Enfin, le 13 décem-
bre 1925, un nouvel échouage à Noordwijk aan Zee a permis à Vax
OoRT (1926) de décrire une femelle gravide.
C’est la première fois que Kogia breviceps Gray est signalé et
reconnu dans la mer de Chine.
(Inslilul Océanografhique de l'Indochine,. Slalion mat ilijne de Cauda, Annarn.)
Le Gérant,
R. Ta VE NE AU.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 7-9-34.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 327
Communications :
E. Bourdelle. Les allures de la Girafe ; en particulier le galop. [Fig.] 329
J. Berlioz. Note sur deux espèces peu connues de Ballidés 340
F. Angel. Description d’une nouvelle Grenouille d’Ethiopie, récoltée par la
Mission Dakar-Djibouti 344
G. Athanassopoulos. Un caractère essentiel de l’ichthyolaune d’eau douce
de la Péninsule Balkanique 346
M. André. Un Acarien (Oribate) prédateur de Platygaster 348
— Note de systématique sur des Tétranyques 352
F. Grand JEAN. Observations sur les Oribates (6® série). [Fig.] 353
Spassky. Araneae palaearticae novae. Fam. Pholcidae. [Fig.] 361
L. Cernosvitov. Note sur la synonymie de quelques espèces d’Enchy-
traeidés 373
L. Germain. Contributions à la faune malacologique de l’Afrique équatoriale.
LXIX. — Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses
de l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933) 377
Mme Tardieu et C. Christensen. Les Fougères d’Indochine 383
P. Dop et M*^® C. Marchetti. Les cellules à mucilage des Symphorémoidées.
[Fig.] 387
R. Abrard. Stratigraphie du Lias moyen et supérieur au sud de Millau et
dans la région de Tournemire 391
G. Petit. Un Fierasfer nouveau de Madagascar [Fig.] 393
R. Serène. Sur un échouage de Kogia hreviceps à proximité de l’Institut
océanographique de Nbatrang 398
PDBUUTIONS DO HDSËDH NATIONAL D’HISTOIRE NATDRELLE
Archives du Muséum national d’Hisioire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson
et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895)
(Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui-
vants, prix variable).
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de
Culture ; paraît depuis 1822 ; échange).
Notulae systematicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909).
Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ;
paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire
d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis
1928).
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ;
paraît depuis 1931 ; prix du n° : 5 frs).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de
Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ;
paraît depuis 1934 ; échange).
Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle
et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis
1924).
Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro
(Musée d’ Ethnographie du Trocadéro).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome VI
N“ 5. — Octobre 1934.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
• PARIS-V® ' '
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 12 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des
manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de
manière à occuper la place minima.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de
la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à
un numéro ultérieur.
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Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part
supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART.
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numéro et brochés avec agrafes.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de
ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL ;
France et Étranger > 50 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1934. — N^ 5.
O-tO
285^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 OCTOBRE 1934.
PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
Par arrêté du 28 juillet 1934 sont mis à la retraite, à compter du l®’’ août:
par suppression d’emplois, MM. .Jeanson, Perrin et Barbier, assistants ,
Mme "Boy, aide-technique ; AIM. Loiiren et Etre, gardiens de ména-
gerie ; M. Massoutier, surveillant militaire ; M. Behagon, chef de carré ;
M^'® Jacob, jardinier auxiliaire permanent ; M. Gros, gardien de galerie.
Par arrêté de même date sont nommés : aide-technique, M. Reveneau ;
gardien de ménagerie, M. Meurgey ; brigadier de la ménagerie, M. Balan-
ÇARD, et sont mis à la retraite : M. Ducret, adjudant des gardes, à compter
du 1®’’ décembre ; M. Morlot, à compter du 1®’" août ; M. Bouleau,
à compter du l®"" septembre ; M. de Nussac, à compter du 1®^ octobre.
Par décret du 20 juillet 1934, est accepté le legs Marmottan pour
reconstruction de l’orangerie.
Par arrêté du 27 septembre 1934, M. Meurgey est nommé brigadier
des gardiens de galerie.
LÉGION D’HONNEUR
M. Bultingaire, bibliothécaire, a été nommé chevalier de la Légion
d’honneur.
BulUtin du Muséum, 2^ s., t. VI, 1934.
27
DÉCÈS
MM. Jeanson, assistant, récemment admis à la retraite (14 août) i
Chavaleriat, gardien de ménagerie (23 août) ; J.-L. Dantan, professeur
de Zoologie à la Faculté des Sciences d’Alger, Correspondant du Muséum
(4 octobre).
-- 403 —
COMMUNICATIONS
Notice Nécrologique
SUR
J.-L. Dantan, Correspondant du Muséum
PAR M. Ch. Gravier
Jean-Louis Dantan, professeur à la Faculté des Sciences d’Alger^
Correspondant du Muséum, est mort le 4 octobre dernier, à Gençay
(Vienne), après une longue et très douloureuse maladie. Issu d’une
excellente famille poitevine, J.-L. Dantan fit ses études aux Uni-
versités de Poitiers et de Lille, où il conquit le grade de licencié
ès sciences naturelles et le certificat de chimie générale, puis il
entra au Muséum comme préparateur à la chaire d’Anatomie
comparée, dirigée alors par Edmond Perrier. Il devint ensuite
préparateur à la Faculté des Sciences de Paris (P. C. N.). Il fut
chargé de la mission d’organiser en Perse — ■ avec des moyens rudi-
mentaires — - l’enseignement des sciences naturelles préparatoires
aux études médicales (1905-1908). En 1921, il était nommé maître
de conférences à la Faculté des Sciences d’Alger, puis professeur
sans chaire (1924), et enfin titulaire (1928).
Excellent professeur, il exposait ses cours, préparés avec tant
de conscience, d’une façon claire et méthodique, et il intéressait
fort ses auditeurs. Beaucoup d’entre eux entretenaient avec lui
des relations d’amitié. Bon Français, il contribua, en qualité de
Président de l’Alliance Française à Téhéran, et avec de maigres
ressources, à la propagation de notre langue dans l’Empire de Perse.
Pendant la guerre, à cause de son âge et de sa débilité, il resta
quelque temps seulement dans le service actif ; libéré, il entra
au laboratoire antityphoïdique de l’armée et fut un des collabo-
rateurs les plus dévoués de l’éminent Professeur H. Vincent,
qui l’estimait beaucoup.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5 1934.
404 —
Il s’est occupé de divers groupes. Parmi les Cœlentérés, il a étudié
surtout les Antipathaires — • auxquels il a consacré un important
Mémoire qui lui a servi de thèse de doctorat ès sciences — et un
singulier type de la faune planctonique de la baie d’Alger, le Tetra-
platia çolitans Busch, sorte de Méduse à alTinités énigmatiques.
Les larves d’Actinies et la croissance du Corail rouge lui fournirent
la matière d’intéressantes publications. Attaché pendant quelque
temps au Service scientifique des Pêches, il fit des observations
d’importance à la fois théorique et pratique sur la biologie des
Huîtres et des Moules. Dans cet ordre d’idées, il faut mentionner
aussi ses recherches sur les premiers stades de développement de
Poissons Téléostéens (Lançon, Turbot, Orphie). Pour tous ces tra-
vaux, surtout pour les cultures marines, Dantan avait été chargé
de diverses missions scientifiques sur les côtes de France (Manche
et Océan Atlantique), sur la côte occidentale d’Afrique, sur les
côtes de Tunisie, sur le « Pourquoi pas ? », et à la fin de sa vie (il
était déjà malade), à la côte des Somalis !
Enfin, il fut attiré aussi par les pêches pélagiques nocturnes,
à la lumière, et dans deux mémoires étendus parus en 1928 et
en 1934, il publia les premiers résultats de ces recherches (en colla-
boration avec moi-même) ; mémoires relatifs, le premier aux Anné-
lides Polychètes de la baie d’Alger, le second aux mêmes animaux
recueillis par l’Institut océanographique de Nhatrang (Annam).
Technicien remarquable, élève du regretté Professeur F. Henne-
GUY, il faisait méticuleusement ses préparations, qu’il ne trouvait
jamais sulfisantes, car il voulait constamment les perfectionner.
Ses amis, et tous ceux qui l’ont approché, rendaient hommage
à son honnêteté intransigeante. Ses fortes convictions, — chose
rare de nos jours — ne se prêtaient à aucune compromission et
s’alliaient à une parfaite courtoisie et à une grande bienveillance.
Que sa famille veuille bien accepter nos respectueuses condoléances,
et si sa douleur pouvait être atténuée, ce serait peut-être par les
regrets unanimes que suscite la disparition de l’homme irréprochable
que fut J.-L. Dantan.
— 405 —
Immunité naturelle du Hérisson vis-a-vis
DU Venin d’ Abeilles
PAR Marie Phisalix
L’action vaccinante réciproque des venins d’Abeilles et de Vipère
aspic, leur action physiologique de même ordre, portant sur le tissu
nerveux, les cellules conjonctives et les globules rouges, m’ont
engagée à rechercher si les animaux, tels le Hérisson, qui ont l’immu-
nité naturelle vis-à-vis du venin de Vipère, l’ont également vis-à-vis
du venin d’Abeilles.
La chose est d’autant plus vraisemblable que le Hérisson, Insec-
tivore, se montre comme le Crapaud, très friand d’Abeilles : intro-
duit dans une cage où circulent plusieurs centaines d’Abeilles bour-
donnantes, il entre dans une frénésie extraordinaire, exécute des
sauts verticaux ou latéraux, se retournant bout pour bout, happe
et croque les Abeilles qui le frôlent ou qu’il saisit au vol. Il ne peut
tolérer qu’elles circulent sur ses piquants, et surtout sur les poils
de son manteau, se contortionne pour les y atteindre, et parvient
ainsi à faire le vide autour de lui. L’un des sujets d’expérience a
ainsi dévoré à la file 150 Abeilles pourvues de leur aiguillon et en
outre 190 autres qui étaient désaiguillonnées. Si par hasard, quel-
qu’une accroche son aiguillon aux parois buccales ou à la langue,
il fait comme le Crapaud, en semblable occurrence, des efforts de
déglutition, sans jamais chercher à expulser l’Abeille accrochée.
Cette observation, que j^ai répétée plusieurs fois avec les mêmes
résultats, est insuffisante à nous renseigner sur les limites de sa
résistance au venin, car la muqueuse gastro-intestinale n’est guère
perméable aux venins riches en protéines, et, d’autre part, le nombre
de piqûres faites dans la bouche ne peut être exactement déterminé.
Les Abeilles employées à mes expériences proviennent toutes
d’une même ruche de l’École d’ Apiculture de Charenton, ruche
issue elle-même d’un essaim d’Abeilles sauvages capturées dans
l’année en Auvergne.
Quant aux 6 Hérissons adultes, mâles et femelles, qui m’ont permis
la présente vérification, ils proviennent du laboratoire de M. Brumpt
et sont à demi-civilisés, car en peu de jours ils se tiennent déroulés
dans la main, pattes pendantes et piquants rabattus.
Bulhtin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
— 406 —
Inutile de dire qu’ils ont été soigneusement baignés avant
d’entrer dans mes cages.
Technique. — Le venin a été introduit sous la peau des Hérissons soit
par piqûres directes, soit sous forme de macération des appareils venimeux
entiers dans l’eau salée physiologique stérilisée.
Dans les deux cas, il est bon d’anesthésier légèrement les sujets avant
de pratiquer l’inoculation ou les piqûres, qui sont douloureuses. C’est
le chloroforme ... à la reine... qui donne les meilleurs résultats. Le sujet
est ensuite mis sur le dos et attaché par les pattes à une planchette,
précaution d’ailleurs superflue lorsqu’il s’agit de faire simplement une
inoculation.
Effets des piqûres.
Hérisson 1. — Un sujet mâle, pesant 750 gr., reçoit sous
la peau rasée de l’aisselle, les piqûres successives de 20 abeilles,
qui laissent chacune leur aiguillon dans les tissus, aiguillons qui
continuent à instiller leur venin. Chaque piqûre est perçue et se
traduit par un tressaillement de l’animal. Aucun symptôme immé-
diat ou éloigné. La dose de venin reçue par le Hérisson correspond
à environ 3 milligrammes.
Hérisson n^ 2. — Un deuxième sujet femelle du poids de 1.000 gr.,
reçoit successivement 12 piqûres sur le museau, qui le font éternuer,
20 piqûres sous l’aisselle gauche, 20 autres sur le thorax et l’aisselle
droite, en tout 52 piqûres correspondant à 15 milligr. 6 de venin.
L’animal au réveil ne manifeste aucun symptôme, non plus que
dans les jours suivants.
Effets de la macération des appareils venimeux.
Les aiguillons, retirés chacun avec sa vésicule et ses filaments
glandulaires, par traction douce sur leur extrémité, sont plongés
au fur et à mesure dans une petite quantité d’eau salée physio-
logique, et le tout abandonné au frais pendant une nuit. La masse
est ensuite filtrée sur batiste, et exprimée, puis chauffée à 60°
pendant 30 minutes. Dans ces conditions, la toxicité du venin
n’est pas modifiée, et le filtrat est prêt à être inoculé.
Hérisson n° 3. — C’est une grosse femelle, pesant 1.000 gr. Elle
reçoit sous la peau de la cuisse 3 cc. de liquide correspondant à
la macération de 100 aiguillons (soit 30 milligr. de venin pesé sec).
Aucun symptôme immédiat ou éloigné ; aucune action locale.
Hérisson n° 4. — Ce mâle, pesant 670 gr., reçoit en tout sous la
peau des cuisses 5 cc. de macération provenant de 120 aiguillons
(soit 36 milligr. de venin).
Aucun symptôme immédiat ou éloigné ; aucune réaction locale.
— 407 —
Hérisson n° 5. — - Ce sujet mâle pesant 785 gr. reçoit, comme les
précédents, la macération sous la peau des cuisses, soit en tout 6 cc.
correspondant à 190 aiguillons ou 56 milligr. 4 de venin (72 milligr.
par 100 gr. de son poids).
Cette forte dose n’a déterminé qu’une diminution passagère de
l’appétit.
Ainsi le Hérisson paraît insensible au venin d’ Abeilles. Dans
les conditions biologiques ordinaires, il n’a rien à craindre des
Abeilles sauvages dont il pourrait surprendre les essaims ou les
nids, pour en manger le couvain, car il est, d’une part, protégé
par ses téguments épineux, et, d’autre part, par son habileté à captu-
rer les insectes.
En ce qui concerne sa résistance vis-à-vis du venin inoculé,
elle est plus de deux fois supérieure à celle qu’il possède vis-à-vis
du venin de Vipère, car 72 milligr. de venin d’Abeilles ne suffisent
pas à tuer un sujet du poids de 1.000 gr., qui succomberait à l’ino-
culation de 31 milligr. de venin de Vipère.
Mécanisme de l’immunité.
L’Immunité naturelle du Hérisson s’exerce principalement vis-à
vis de la neurotoxine et des cytolysines du venin ; mais non contre
’hémolysine, qui attaque directement et instantanément les héma-
ties in vitro ; c’est ainsi que lorsqu’on fait darder directement
l’aiguillon dans une goutte de sang frais, déposée sur une lame
de xerre, on distingue à l’œil nu le laquage du sang, qui s’étend
rapidement à toute la masse. Sans doute cette action est -elle moins
vive in vivo, car le venin n’arrive que dilué dans toute la masse
sanguine.
Le sang (ou son sérum) neutraliserait -il physiologiquement la
neurotoxine ? Des souris qui reçoivent sous la peau la dose mortelle
de venin, additionnée de 1 co. de sérum chauffé, présentent tous les
symptômes de l’intoxication par le venin d’Abeilles ; mais toutefois
guérissent alors que les témoins succombent dans les délais usuels.
Cette action protectrice s’exerce vraisemblablement avec plus
d’ampleur in vivo, dans une masse sanguine plus grande et d’apport
sans cesse renouvelé.
L’immunité locale paraît être d’ordre cytologique
— 408 —
Action des Ondes Courtes sur le Venin de Vipère aspic
PAR M. Phisalix et M. F. Pasteur
Dans des expériences précédentes, nous avons montré l’action
des diverses radiations sur le venin de la Vipère aspic (1-4). L’entrée
relativement récente des ondes courtes en thérapeutique nous a
incités à en essayer Faction sur ce venin.
Technique. — La technique de ces recherches est précisée dans les don-
nées expérimentales suivantes :
Une solution au dix-millième de venin de Vipère dans l’eau salée
physiologique, d’un volume de 55 mm. de diamètre était contenue dans
un flacon conique à fond plat d’Erlenmayer, en verre pyrex, de 100 cm.
de capacité. Afin d’éviter toute diffusion des ondes par contact, elle était
suspendue par des fils entre les électrodes, en forme de calotte sphérique
de 20 cm. de diamètre, et de plus bouché pour éviter toute évaporation.
La solution, non irradiée, tue la souris du poids de 20 gr. , par inoculation
sous-cutanée, à la dose de 1 cm^. La température extérieure et initiale
du liquide s’est élevée au cours de l’opération, quelle qu’en fût la durée,
à 3705 et 38°, température extrême qui n’a jamais été dépassée. Les
modifications subies par la solution résultent donc uniquement d’une
action électrique, dûe aux ondes courtes, car le venin d’abeilles peut être
porté à près de 100° sans qu’il perde son action toxique.
Le débit de la puissance dépensée entre les électrodes, distantes, soit
de 15, soit de 30 cm. d’intervalle, était un flux constant de 25 watts. La
longueur d’onde est restée fixe à 20 m., correspondant ainsi au domaine
des fréquences de l’ordre de 15 millions de périodes.
Expérience 1. — Durée d' exposition : 15 minutes ’ distance des
électrodes : 30 cm. ' dose inoculée : 1 cnA.
De trois souris qui reçoivent la solution irradiée, deux d’entre
elles pesant, l’une 23 gr., l’autre 19 gr., meurent en l’espace de
1. Action des rayons ultra-violets, C. R. Ac. Sc., 1928, t. 186, p. 538. — Sur le
venin de la vipère Aspic, Rull. du Mus., t. 34, 23 févr. 1928, p. 143.
2. L’action des rayons ultra-violets sur le sérum de la Vipère aspic, C. R. Ac. Sc.,
1928, t. 186, p. 975.
3. Action de diverses radiations sur les composants actifs du venin de Vipère.
Cong. int. de la Lumière, Copenhamie, août 1932.
4. Les rayons infra-rouges ne modifient pas la tonicilé globale du venin de Vipère
aspic, mais en diminuent légèrement l’action vaccinante. Bull, du Mus., 1932, 2® s.
t. IV, p. 262.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5, 1934.
1 heure et demie ; la troisième, du poids de 19 gr., meurt en 5 heures,
avant les témoins, qui meurent en 6 heures : la neurotoxicité du
venin semble donc accrue, et les expériences suivantes nous en
donneront la raison.
Expérience 2. — Durée d'exposition : 30 minutes; distance
des électrodes : 30 cm. ; dose inoculée : 1 cm^ 10.
De quatre souris, pesant chacune 23 gr., recevant la solution
irradiée, deux meurent en 3 heures ; la troisième en 7 heures, et
la quatrième en moins de 12 heures.
Des deux témoins de même poids, l’un meurt en un temps supé-
rieur à 12 heures, l’autre résiste, et de plus est vacciné, car 6 jours
après, il subit avec succès l’épreuve par 1 ce 10 de venin entier,
sûrement mortelle pour un animal neuf. (Le venin employé contient
ainsi ses antigènes normaux).
Expérience 3. — ■ Durée d’ exposition : 15 minutes ; distance
des électrodes : 30 cm., puis 45 minutes à la distance des électrodes
de 15 cm. ; dose inoculée : 1 cm?.
De trois souris mâles adultes, l’une pesant 20 gr. meurt en
20 heures ; les deux autres du poids de 19 gr. meurent en 7 à 8 heures,
les témoins en 5 à 6 heures. Il y a donc diminution de la neurotoxicité
du venin lorsqu’on prolonge l’action des rayons.
Expérience 4. — ■ Durée d'exposition : 30 minutes, les électrodes
étant distantes de 20 cm. ; puis 30 minutes encore les électrodes étant
rapprochées à 15 cm. ; dose inoculée : 1 cc. 10.
De 3 sujets, l’un pesant 19 gr. meurt en l’espace de 12 à 13 heures,
les deux autres, pesant respectivement 24 et 27 gr. résistent ;
les témoins meurent en 5 à 6 heures.
Il y a donc, comme dans l’expérience 3, diminution manifeste
de la neurotoxicité ; mais les antigènes du venin n’existent plus,
ou plutôt n’ont pas reparu, car ces deux sujets succombent à l’ino-
culation, faite 5 jours plus tard, de 1 cc. 10 de venin entier.
C’est à la disparition précoce et définitive des antigènes qu’est
due l’augmentation de toxicité du venin, observée dans l’expé-
rience 1.
Expérience 5. — ■ Durée d' exposition : 60 minutes ; distance des
électrodes ; 15 cm. ; dose inoculée : 1 cc. 10.
De trois souris inoculées pesant 22 gr., l’une meurt précocement
en 1 heure et demie ; les deux autres présentent les symptômes
usuels de l’envenimation, mais résistent.
Dans tous les cas, les lésions hémorragiques dues au venin restent
les mêmes, l’action graduée des ondes courtes ne modifie pas l’hémor-
ragine du venin, qui n’a qu’un rôle secondaire dans le mécanisme
de la mort par le venin de Vipère aspic.
— 410 —
De ces diverses expériences, nous pouvons tirer les conclusions
suivantes :
1° La première action des ondes courtes sur le venin de Vipère
aspic est d’en détruire définitivement les substances antivenimeuses
(les antigènes), ce qui fait apparaître le venin plus toxique (exp. 1).
2° La neurotoxine, qui est la cause première de la mort dans
l’envenimation vipérique, est atteinte à son tour, car le venin
suffisamment irradié ne tue plus qu’une souris sur trois ou quatre
de même poids (exp. 4 et 5).
3° L’hémorragine du venin n’est pas modifiée, soit que le sujet
meure, soit qu’il résiste, ce qui montre son influence restreinte dans
le mécanisme de la mort.
4° Ces divers résultats montrent en outre que les ondes courtes,
dans leur action graduée, produisent sur le venin de Vipère les
mêmes effets que les rayons ultra-violets, et ne sauraient ainsi
convenir à transformer ce venin en vaccin.
— 411
Mission Saharienne Au gieras-D râper 1927-1928
Hémiptères
PAR E. DE BeRGEVIN
Ces Hémiptères ont été recueillis en cours de route entre le
Hoggar et le Niger.
Famille PENTATOMIDAE
Sous-famille GRAPHOSOMINAE
1. — Solenodera obesus St. — (n° 130), camp du 8 novembre 1927. Dans
un oued, deux jours après le départ de Tamanrasset (in coitu). Espèce
saharienne du désert lybique et du Sud-algérien.
Sous-famille PENTATOMINAE
2. — Nezara Millierei M. B. ■ — (n° 244), 15 et 16 novembre 1927, 2 ex. ;
Silet, Tanesrouft (n° 183), 12 novembre 1927 ; (n® 150), 10 novembre
1927 ; (n° 291), 19 novembre 1927. In Azaoua (n°325), 21 novembrel927.
Oued en Nefi. — Espèce à tendances sahariennes très nettes, voire
éthiopiennes. On la retrouve au Sénégal.
Sous-famille DINIDORINAE
3. — Aspongopus viduatus F. (n° 842), 2 février 1928, nombreux
exemplaires tant adultes qu’à différents états larvaires ; Miafunké
(Niger), sur cucurbitacée (n° 891), sur lè chaland ; (n° 74), Bourem,
6-1-28 (16 ex.). Espèce éthiopienne qui s’étend de l’Égypte au bassin
du Niger. Je l’ai rencontrée en nombre à l’île de Philæ sous l’aspect
de sa variété niger Fieb.
Famille COREIDAE
Sous-famille ALYDINAE
4. — Stenocephalus Mairei Bergevin. — (n°® 545, 173, 235, 207), région
de Silet, bas Hoggar (10 ex.). Espèce décrite du Hoggar (mission de
la Faculté des Sciences d’Alger, 1928).
5. — - Stenocephalus propinquus Bergevin. — (n° 130), 2 ex. sans autre
indication que le n° 130. Décrit du Hoggar et provenant de la mission
ci-dessus.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5, 1934.
412 —
Sous-famille CORIZINAE
6. — Lyorhyssus hynlinus F. — (ti° 212), 1 ex. provenant de Silet, bas
Hoggar, 13 novembre 1927 ; (n° 245), 1 ex. provenant du Tanezrouft,
16-11-27, indiqué comme vulnérant. C’est la seconde fois que l’on nous
signale cet insecte comme vulnérant dans les régions désertiques.
Espèce ubiquiste qui s’étend du Japon aux régions éthiopienne,
australe et néotropicale, en passant par l’Europe et le bassin médi-
terranéen.
7. — Agraphopus Dumonti Bergevin. — Espèce décrite sur un couple qui
m’avait été envoyé de Tozeur (Sud-tunisien) parle regretté M. Dumont.
(n° 246), 16-11-27. Tanezrouft, typique. La capture de M. Monod étend
vers l’ouest Faire de dispersion de cette espèce indiquée comme vul-
nérante ainsi que la précédente.
Famille LYGAEIDAE
Sous-famille LYGAEINAE
8. — Spilostethus longulus Dallas. — (n° 107) 1 ex. de Tamanrasset ;
(n°151),l ex. du Hoggar, décembre 27. Espèce saharienne et éthio-
pienne.
9. - — Spilostethus pandurus Scop. var. militaris F. — Larves provenant
du Tassili (n° 678), 29-12-27 ; (n° 815), 1 adulte provenant de Kabura,
Niger, 25-1-28. Espèce s’étendant de l’Europe moyenne à la région
éthiopienne.
10. — Cosmopleurus fulvipes Dali. — 1 ex. du Tassili (n° 357), 27-11-27 ;
(n° 569), 15-12-27), 2 ex. de Timetrine. Espèce du Sahara algérien,
d’Egypte, de Nubie et de Perse.
11. — Melanocoryphus atakoricus Bergevin. — (n° 50), 2 ex. du Hoggar.
Décrit du massif de l’Atakar (Hoggar) et provenant de la mission
de la Faculté des Sciences d’Alger.
12. — Nysius ericae SchilP — (n° 118), 12 ex. sur Menlha syloestris,
Tamanrasset, 5-11-27. Espèce ubiquiste. Son aire comprend la Turquie,
l’Afrique du Nord, les régions éthiopienne et néarctique.
Sous-famille GEOCORINAE
13. — Piocoris sp. — (n° 493), 10-12-27, Timitrine.
14. — Geocoris scutellaris Put. — (n° 209-223), 14-11 et 15-11-27, Oued
Silet, Tanezrouft méridional. Espèce signalée seulement en Afrique
du Nord depuis la côte jusqu’au tropique.
Sous- famille AOHANINAE
15-16. — Dieuches mucronatus Stâl. — (n° 178 et 217), Oued Silet, Tanez-
rouft méridional ; (n° 373), larve. Tin Aberda. Espèce égyptienne.
17. — Ernhletlris sp. — 1-12-27, Szelileni-Adrar.
18. — .Gen. ?? sp. ??, n° 74. In Salah.
19. — Larve de Lygaeidae, n°® 152-170, 10-11-27. Hoggar.
413
Famille REDUVIIDAE
Sous-famille TRIBELOCEPHALINAE
20. — Tribelocephala sp. — (n°® 953-966), 15 et 16-2-28, Macina- Niger;
(n° 1001), 22-2-28, Segou-Niger.
Sous-famille REDl VIINAE
21. ■ — Platymeris higuttata L. — (n° 849), 2-2-28, Miafunké sur le Niger.
Espèce du Sénégal et de l’Afrique occidentale.
22. — Holotrichius Innesi Horv. — Ç non adulte (n° 11), supplément
provenant d’Oranie. Espèce décrite d’Egypte en 1911.
23. ■ — Reduvius pallipes Klug. — (n° 581), 18-12-27, In-Ouri, de Tisser-
letine au Niger ; (n° 615), In Ouri, 21-12-27. Espèce désertique et saha-
rienne. Vit en Perse, en Arabie, en Égypte et dans le Sahara algérien.
24. — ■ Oncocephalus fasciatus Reut. — (n° 724), 3-1-28. Bourem-Niger.
Espèce saharienne, s’étend du Sud-tunisien au Hoggar, où l’on rencontre
une forme aptère. Cette nouvelle station fait descendre cette espèce
jusqu’au Sénégal qui doit être sa limite extrême.
Sous-famille PIRATINAE
25. — Pirates sirepitans Rmb. var. rufipennis Luc. — (n° 969), 7-2-28»
entre Macina et Segou (Niger). Espèce occupant toute la région éthio-
pienne, elle remonte en Algérie jusqu’en Oranie.
26. — Nagusia Simoni Put. — (n° 31), 24-10-27, Ploggar. Elle se
retrouve dans les régions désertiques égyptiennes.
Famille NABIDAE
27. — Reduviolus caprifornis Germ. — (n° 188), 12-11-27 Silet. Espèce
cosmopolite, mais à tendance désertique.
Famille ANTHOCORIDAE
28. ■ — Triphleps albidipennis Reut. — (n° 118), 5-11-27, Tamanrasset.
Espèce saharienne et éthiopienne ; elle peut parasiter les petits acariens
générateurs de galles gommifères de certains Tamarix.
Famille CAPSIDAE
29. — Phytocoris sp. ? indéterminable. — (n° 268), Timissao, 18-11-27*
30. — Calocoris tegularis Put. — (n° 418), Szélilène-Tanezrouft, 2-12-27 ;
(n° 514), de Tisserlitine au Niger, 11-12-27. Espèce saharienne, s’éten-
dant du sud tunisien au bassin du Niger.
31. — Lygus sp. ? — (n° 570), 16-12-27, Timitrine.
32. — Genus ?? spec ?? — (n° 526), 11-12-27, Timitrine.
33. — Plagiognathus sp. — (n° 139), 8-11-27, Tamanrasset.
34. — Psallus sp. — (n° 226), 15-11-27, Oued-Silet.
414 —
Famille HYDROMETRIDAE
35. — Hydrometra gracilenta Horv. — (n° 969), 22-2-28. entre Macina et
Segou. Espèce dont la répartition est encore mal connue. Se trouve
en Russie, au Caucase, en Égypte. Très voisin de Hydrometra stagnorum
L. macroptère.
Famille BELOSTOMIDAE
36. — Diplonichus nepoides F. — Silet (n° 206), 13-11-27. Silet, Tunisie
Égypte, région éthiopienne.
Famille CERCOPIDAE
37. — Locris rubra St. — (n° 1024), 26-2-28, Koulikoro. Espèce de
l’Afrique occidentale : Sénégal.
Famille MEMBRACIDAE
38. — Acantophyes tassilii Bergevin. — (n‘* 675), 28-12-27, Tilemsi.
Décrite du Tassili ouest.
Famille JASSIDAE
Sous-famille BYTHOSCOPINAE
39. — Agallia intermedia Leth. (n° 263), 18-11-27. Timissao, Égypte,
Algérie.
Sub-famille JASSINAE
40. — Paraholocratus sp. — (n° 509), 9-12-27, Tisserlitine ; (n° 527,
11-12-27, Oued Sfei.
41. — Nephotettix bipunctatus F. — (n° 724), 3-1-28, Bourem, Niger. J’ai
récolté cette espèce en Égypte.
42. — Athysanus vulnerans Bergevin. — (n° 188), 12-11-27, Silet ; (n° 263),
18-11-27, Timissao. Décrit d’In-Salah comme accidentellement héma-
tophage.
Sous-famille TYPHLOCYBINAE
43. — Eupteryx stachidearum Hardy var. simplex nov. mihi. — (n° 118),
5-11-27, Tamanrasset. Variété ne pouvant être érigée en espèce. Diffère
du type par des dessins moins accusés.
Famille CIXIIDAE
44. — Oliarus frontalis Mel. — (n° 969) entre Macina et Segou, 17-2-28.
Espèce algérienne et éthiopienne.
45. — ■ Larves indéterminables probablement de Psyllidae. ■ — (n° 730),
3-1-28, Bourem, sur Nymphaea. Les larves d’Aphalara calthae L. ne
présentent pas ces caractères.
Une Écrevisse Américaine (Cambarus affinis
PULLULANT AUX PORTES DE PaRIS
PAR M. Marc André
Cette année (1934), vers la rni-août, la presse quotidienne a signalé
qu’au pont de Charenton, à l’endroit où la Seine reçoit la Marne,
il y avait, sur les bords de cette dernière rivière et sur ceux du canal
de Saint-Maurice, des Écrevisses qui pullulaient en telle quantité
que les Parisiens pouvaient les pêcher à la ligne.
M’étant rendu alors sur place, j’ai recueilli un certain nombre
de ces Crustacés d’Alfort à Charentonneau et tout le long de la
boucle de la Marne jusqu’au Ferreux, et j’ai reconnu que, si, à
première vue, ils ressemblent beaucoup à l’Écrevisse à pattes
blanches (Astacus pallipes Lereboullet), en réalité ils n’appar-
tiennent même pas au genre Astacus Fabricius, 1775 (= Potamohius
Leach, 1819) mais doivent être classés dans le genre Américain
Cambarus Erichson, 1846.
Spécifiquement ils se rapportent au C. affinis Sa y (= limosus
Rafinesque).
Dans le genre Cambarus, il y a absence complète de pleuro-
branchies et l’orifice de la glande verte est situé tout à fait au sommet
du tubercule faisant saillie à la base de l’antenne.
Chez la femelle, le sternum, entre l’avant dernier et le dernier
segment thoracique, présente une disposition décrite sous le nom
d’ « anneau ventral » et formant une poche copulatrice où le mâle
dépose le sperme lors de l’accouplement (Fig. 1, A). Sur les articles
basilaires des 3^® pattes ambulatoires on voit les deux orifices des
oviductes. Entre les bases des 4®® pattes il y a une large plaque
sternale concave : contre celle-ci vient se placer l’anneau ventral
qui porte deux protubérances subcentrales bien marquées et une
profonde dépression transversale limitée postérieurement par un
1. C. W. Stiles et C. E. Baker (1926, Science New York, LXII], p. 544) ont établi
que Potamohius Leach, in Samouei.ee, 1819, tombe (par application de l’article 30 d
des Règles internationales de la Nomenclature) en synonymie d’Astaeus Fabricius,
1775, qui a pour type Cancer astacus L. = Astacus fluoiatilis Fabr.
F. Jeffreys Bell (189G, Ann. Mag. Nat. Ilist., 6® s., XVIII, p. 476) a d’ailleurs
ait remarquer que le nom générique Astacus a été créé en 1764 par Gronovius (Zoo
phyl. Gronoo., Insect., p. 227) qui cite comme première espèce V Astacus fluoiatilis
Rondelet = Cancer astacus L.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 5, 1934.
416
rebord surélevé. En arrière de cet anneau on observe entre les
5®® pattes une crête transverse saillante
Chez le mâle, le 3® article (ischiopodite) des 3®® pattes ambulatoires
(péréiopodes III) est pourvu d’un crochet (Fig. 1, Pr. III), et, aux
l®*" et 2® somites abdominaux, les appendices, modifiés en organes
copulateurs, ofïrent certains caractères différents de ceux que l’on
observe dans le genre Astacus.
Fig. 1. Camhanis ajfmis Say. — A, anneau ventral de la l'emelle. — Pr. III, 3*' patte
ambulatoire (péréiopode III) du mâle.
Le Cambarus affinis Say offre les caractères suivants :
Il mesure ordinairement 110 à 120 mm. de long et peut même
atteindre 140 mm.
La face dorsale de l’animal est verdâtre, avec taches d’un vert
plus foncé, notamment sur les pinces. L’extrémité des mors de
celles-ci est orange, au-dessus d’un anneau d’un vert noirâtre,
qui se continue par une bande de même teinte le long du bord
externe de la pince jusqu’au carpopodite. Chacun des somites
abdominaux est orné dorsalement d’une double bande transverse
interrompue de couleur marron, qui, chez les spécimens récemment
mis dans l’alcool, vire au rouge sang. La face ventrale est de teinte
plus claire.
Les pinces sont comprimées et le bord interne des mors montre
seulement quelques petits tubercules.
1. CI. E. A. Andrews, Proc. Boston Soc. Nat, Ilist., XXXIl [1906], p. 427.
- 417 —
Le rostre, dont les bords latéraux sont presque parallèles, possède
une paire d’épines latérales bien nettes, mais il n’y a pas de crête
dorsale médiane.
Les flancs de la carapace présentent latéralement de nombreuses
épines en avant et en arrière du sillon cervical.
Chacune des crêtes orbitaires est indivise et se termine antérieure-
ment en une pointe dentiforme.
C’est particulièrement l’examen des appendices des et 2® somi-
tes abdominaux, chez les mâles, qui permet d’établir une distinc-
tion nette entre VA. pallipes et le C. affinis.
Chez le mâle de V Astacus pallipes (Fig. 2) chacun des deux appen-
dices du 2® somite abdominal (pléopodes II) a conservé la structure
ordinaire d’un pied biramé et comprend, à la base, un protopodite pr
sur lequel sont articulés un exopodite ex et un endopodite en.
L’exopodite se compose d’une partie basale indivise et d’une partie
apicale segmentée en un flagellum. L’endopodite présente de même
une partie basale indivise et une partie apicale flagelliforme / :
mais la partie basale est grande et se prolonge du côté interne en
une lamelle dilatée l qui s’enroule dorsalement sur elle-même de
façon à former un cône creux (D) : ce prolongement interne enroulé l
est presque parallèle à la partie apicale flagelliforme f et son ouver-
ture atteint à peu près l’extrémité libre de celle-ci.
Fig. '1. Aslaciis palUpes lercboullel, mâle. — PI. I, pléopodes I (face venirale).
■ — PI. Il, pléopodes II (face ventrale) ; pr., protopodite : eœ, exopodite : en, endopodite ;
/, flagellum : l, lamelle. — D, extrémité du pléopode II droit (face dorsale, appliquée
contre le corps).
Quant aux appendices du 1®^ somite abdominal (pléopodes I),
chacun d’eux s’écarte beaucoup du type général. L’exopodite et
le flagellum de l’endopodite ont disparu et on n’a plus qu’un organe
styliforme réduit à un seul article qui semble représenter le proto-
podite, la partie basale et le prolongement interne de l’endopodite
du pléopode II. Cet organe se termine par une large lamelle dont
le sommet, légèrement bifide, est tronqué et dont les bords se
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
28
- 418 —
replient, de façon que cette lamelle s’enroule ventralement sur
elle-même, en formant ainsi un canal tubulaire ouvert aux deux
bouts.
Chez le Camharus affinis mâle (Fig. 3), en état de maturité sexuelle,
ces appendices abdominaux se montrent un peu modifiés. ^
Le pléopode II est formé d’un protopodite sur lequel sont arti-
culés un exopodite et un endopodite, L’exopodite ex se compose
d’une partie basale indivise et d’une partie apicale segmentée en
un flagellum. L’endopodite en présente de même une partie basale
indivise et une partie apicale flagelliforme / : la partie basale se
prolonge, du côté interne, en une lamelle l qui s’enroule dorsalement
sur elle-même de façon à former un cône creux (D) : ce prolongement
interne enroulé prend un contour triangulaire et est disposé très
obliquement, tandis que dans le genre Astacus il est presque parallèle
à la partie apicale flagelliforme / ; par suite son ouverture se trouve
au niveau de la base de celle-ci, alors que chez les Astacus elle en
atteint l’extrémité libre.
Fig. 3. Camharus affinis Say, mâle. — PL 1, pléopodes I (face ventrale). — PL II,
pléopodes II (face ventrale). ■ — D, extrémité du pléopode II droit (face dorsale).
Le pléopode I est un organe styliforme qui se termine par une
partie apicale dilatée en lamelle et enroulée ventralement sur elle-
même, mais l’enroulement est si étroit que le canal que l’on observe
chez les Astacus n’existe plus : cette partie enroulée est transformée
1. Le mâle des Camharus peut se présenter sous deux formes qui correspondent,
l’une à l’époque de la reproduction, l’autre aux périodes de repos sexuel.
— 419 —
en deux cylindres rapprochés, unis en haut, tandis qu’en has il
persiste seulement une suture superficielle peu profonde qui repré-
sente le reste du canal des Astacus ; le sommet de chacun de ces
cylindres (au lieu d’être simplement tronqué comme dans les Asta-
cus), s’allonge en pointe, de sorte que cette lamelle apicale du pléo-
pode I est nettement divisée à son sommet en deux courtes branches
acuminées, dont la dorsale est sillonnée ventralement, tandis que
la ventrale se termine par une épine aiguë dirigée en dehors.
Le C. affinis habite les lacs Erié et Supérieur, et les fleuves de
l’Est des Etats-Unis (Delaware, Susquehannah, Potomac).
Cette espèce a été importée en Europe d’abord par un piscicul-
teur réputé, Max von dem Borne, en 1890, dans des étangs de la
Mietzel, affluent de l’Oder (dans le Brandebourg) et de là elle a
peuplé tous les cours d’eau Allemands en communication avec
cette rivière.
En France, des essais d’acclimatation avaient été tentés en 1896
par C. Raveret-Wattel à la station aquicole du Nid-de-Verdier,
près Fécamp, mais sans résultats concluants.
Plus récemment, on avait observé un cas où la tentative avait
été couronnée de succès. En 1924, M. le Prof. L. Léger (C. R. Acad.
Sciences, t. 179, p. 1205), a signalé qu’au voisinage de Vierzon,
dans le Cher, on trouve une quantité considérable de C, affinis,
qui proviennent d’un déversement fait par un amateur quelque
temps avant la guerre de 1914 et qui s’y sont acclimatés et mul-
tipliés.
En 1925, M. Léger (C. R. 49® sess. Assoc. franç. acanc. Sc.,
Grenoble [1925], 1926, p. 394) a pu obtenir la reproduction de cette
espèce en captivité dans des bassins d’élevage.
En 1932, j’avais recueilli moi-même, le 4 septembre, dans la
Seine, à Juvisy, un C. affinis (long de 68 rnm.), et, en 1933, j’avais
reçu de M. C. Angelier un exemplaire (de 92 mm.) capturé, le
9 novembre, dans la Marne, à Créteil.
M. G. Empire m’a remis une mue (de 70 mm.) de cette soi-disant
Ecrevissequi avait été pêchée en mai 193( (Bull. Soc. centr. Aquicult.
XLl, p. 83) dans la Marne, à Chalifert, par 5 mètres de profondeur.
L’étude comparative des Camharus que j’ai recueillis au mois
d’août dans cette rivière, d’Alfort au Perreux, m’a donné à penser
que ces Crustacés se sont certainement reproduits sur place, car
j’ai trouvé à la fois des individus très jeunes dont la longueur ne
dépassait pas 31 à 32 mm. (de l’extrémilé du rostre à celle dutelson),
des échantillons moyens qui mesuraient 50 à 60 mm. et enfin des
spécimens qui avaient une dimension de 80 à 90 mm., permettant
de les considérer comme parvenus à un stade voisin de l’âge adulte
(110 à 120 mm.).
— 420 —
Quan*: à l’origine de ces Cruscacés, qui se sort ainsi multipliés,
elle est vraisemblablement due à une migration : les Carnharus.
qui sont des animaux fouisseurs, possèdent, comme d’ailleurs nos
Astacus indigènes, un instinct qui les pousse à voyager et qui est
si fort que ces Crustacés, capables de vivre un certain temps hors
de l’eau, peuvent abandonner un habitat qui cesse de leur convenir
et prendre au besoin la voie de terre pour aller à la recherche de
berges plus hospitalières.
Discussion. — M. Ranson signale, à propos de la communication
de M. André sur le Cambarus, un fait analogue concernant une
Méduse d’eau douce, le Craspedacusta Sowerbyi R. Lank. Il croit
possible que cette Méduse soit endémique en Europe où elle a été
observée en diverses localités de France et d’Allemagne.
M. Louis Germain. — ■ La découverte de Craspedacusta dans
des rivières de France et d’Allemagne est un fait très intéressant,
mais qui ne prouve pas, avec certitude, l’endémisme de cette Méduse,
Il y aurait lieu de rechercher si les localités où elle a été recueillie
ne sont pas à proximité d’établissements où l’on cultive des plantes
tropicales avec lesquelles la Méduse aurait été introduite.
— 421 —
Note préliminaire sur le nouveau genre Gipopeltis
(Arach., Pedipalpi)
PAR LE E. A. M. Speijer (La Haye)
Bien que l’on rencontre encore beaucoup de difficultés en étudiant
les Uropygi, il faut cependant constater que maintenant nous voyons
déjà plus clair qu’au temps de Kraepelin (mort en 1913), et que
de nombreuses modifications doivent être apportées à leur systé-
matique.
Dans une publication sur les Pédipalpes orientaux du musée
de Berlin qui paraîtra prochainement, je démontre pour quelles
raisons c’est une erreur de classer le Thelyphonus amurensis Tarnani
dans le genre Typopeltis.
Kraepelin a décrit d’une façon insuffisante le Typopeltis harmandi.
Il a créé cette espèce d’après deux exemplaires femelles du Muséum
de Paris, dont le plus jeune fait maintenant partie des collections
du Musée de Hambourg.
M’occupant d’une étude du genre TypopeZiis, j’ai reçu l’exemplaire
de Hambourg. J’ai constaté alors qu’il s’agit d’un Thélyphonide
à quatre ommatidies. Nous n’avons cependant pas à faire à un
Tetrabalius parce que les deux paires à' ommatidies présentent une
autre disposition. Lors d’un séjour récent au Muséum de Paris,
j’ai pu étudier l’autre exemplaire. J’ai constaté que les deux types
de Typopeltis harmandi Kraepelin appartiennent à la même espèce
d’un genre qui n’a pas été jusqu’à présent décrit. Cette erreur tient
à ce que Kraepelin n’a pas remarqué les deux paires d’ommatidies,
mais seulement une : il ne faut pas oublier que l’observation dépend
largement de l’éclairage. N’ayant pas cru qu’il pût exister des
Thélyphomides avec deux paires d’ommatidies, Kraepelin a négligé
de faire porter ses observations sur ce point.
Je ne donne pas encore la diagnose du nouveau genre Gipopeltis,
comme je propose de le nommer, mais il me semble utile de repro-
duire tout ce qu’on trouve chez Kraepelin relativement à ce genre.
Voici la description originale de Typopeltis harmandi 1900 :
« Die Art, von der mir nur ein erwachsenes und ein jüngeres Ç vorliegen,
steht dem T. stimpsoni sehr nahe und unterscheidet si ch von demselben
lediglich durch folgende Merkmale ; 1) An Stelle der medianen Grube
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
— 422 —
am Vorderrande der ersten Bauchplatte des Abdomens finden sich zwei
deutliche ovale Gruben ganz nahe dem Vorderrande ; auf der Flâche
nahe dem wenig eingezogenn Hinterrande eine ganz Flacbe rundliche
médiane Dépréssion, welche seitlich von je einer schwachen S fôrmigen
Furche flaiikiert wird (bei dem jungen Exemplar ist das tiefe Grubenpaar
am Vorderrande noch nicht ausgebildet ; 2) Die ers te Bauchplatte des
Abdomens ist an der Seite dicht grobgrubig (bei T. stimpsoni nur zerstreut
grob nadelstichig) ; die Seiten der übrigen Bauchplatten etwas schwach
raspelig ; 3) der scharfe Vorderrand des Céphalothorax ist vor dem
Augenhügel stark und deutlich gezahnt (bei T. stimpsoni fast glatt).
In Farbung, Grosse, Dornenzahl des Trochanters des Maxillarpalpus,
Lângenverhâltnis der Fühlerglieder etc ganz wie T. stimpsoni.
Cochinchina — ■ bisher nur 2 Ç. Harmand leg. ».
Nous relevons, dans le « Catalogue des Pédipalpes des collections
du Muséum d’histoire naturelle » par Kraepelin (1901), après
la citation de Typopeltis harmandi Krpln., la mention : Type.
C’est tout ce que nous trouvons sur cette espèce comme indication
de la main de Kraepelin. Le type du nouveau genre Gipopeltis
est alors le Gipopeltis harmandi Kraepelin, appartenant à la
collection du Muséum d’histoire naturelle de Paris, le paratype
se trouvant dans les collections du Muséum de Hambourg.
BIBLIOGRAPHIE
Kraepelin, K., Ueber einige neue Gliederspinnen, Abh. Ver. Hamburg,
XIII, 1900.
Kraepelin, K., Catalogue des Pédipalpes des Collections du Muséum
d’Histoire naturelle de Paris, Bull, du Muséum d’histoire naturelle, VII,
1901.
Gravely, F. IL, The évolution and Distribution of the Ind. Australian
Thelyphonidae, with notes on tbe distinctive characters of varions species,
Bec. Ind. Mus., XII, 1916.
Speijer, E. a. M. , Die orientalische Pedipalpen des Zoolischen Muséums
der Staatsuniversitaet Berlin (sous presse).
- 423 —
Observations sur les Oribates (Arach. Acar.) n® Série)
[*PAR M. F. Grandjean
I. — Le DÉVELOPPEM.ENT DE Parhypochthouius Bereese.
Un grand intérêt s’attache aux Palaeacariformes de Tragardh (1),
non pas parce qu’on en peut faire un nouveau sous-ordre d’acariens,
comme le pense l’auteur suédois, mais parce que ce sont des Oribates
primitifs et même, peut-être, à eertains égards, les plus primitifs
des acariens. J’en ai décrit quelques espèces dans un travail anté-
rieur (2). Je reviens maintenant sur le genre Parhypochthouius
qui est, parmi les Palaeacariformes, celui qui s’éearte le moins des
Stegasima. L’espèce dont il est question dans ce travail est proba-
blement P. ap/iidmits Berlese malgré sa taille plus petite (380 p.).
Elle a la curieuse dissymétrie de l’organe pseudostigmatique signalée
par WiLLMANN dans sa variété germanicus. Je n’ai d’ailleurs pas
l’intention de décrire cette espèce, mais seulement de montrer
les traits essentiels de son développement. Mes exemplaires ont
été tous récoltés dans un même tronc creux de châtaignier, aux
environs de Périgueux. Ils sont de la même provenanee que ceux
de 1932 (2, p. 425).
A priori le développement de Parhypochthouius a quelque chose
qui le distingue de celui des Stegasima, car la larve a les mêmes
26 poils gastronotiques qu’une larve holotriche ordinaire (4, p. 22),
tandis que l’adulte a un notagaster assez bien défini, laissant voir
entre ses bords une région ventrale qui semble constituée comme
chez les Stegasima inférieurs, mais ce notogaster porte 42 poils
au lieu de 32. Si l’on appelle gastronotiques chez Parhypochthouius
seulement les poils homologues de ceux que j’ai appelés gastro-
notiques chez les Stegasima (4, p. 20), il faut par conséquent que
le notogaster de Parhypochthouius porte au moins 5 paires de poils
qui ne soient pas gastronotiques. Ces 5 paires sont celles qui sont
notées adi, ad2, add, ad^, pi, sur les figures 4 A et 3 B. Entre la
fente anale et la région occupée par les poils gastronotiques il
y a donc, de chaque côté, 3 rangées de poils chez Parhypochthouius
adulte, tandis qu’il y en a 2 seulement chez les Stegasima. C’est
une différence capitale qui paraît bien se retrouver chez les autres
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5, 1934.
— 424 —
Palaeacariformes. Elle veut dire que leur abdomen a un segment
de plus que celui des Stegasima.
La notation générale (4, p. 18) s’applique sans ambiguïté aux
poils gastronotiques de la larve (fig. 1), ces poils étant disposés
Fig. 1. — Parhypochthonius sp., larve. A, vue de dessous (X 590). B, vue de
dessus ( X 420)
régulièrement. On remarque le poil inguinal pi (fig. 1 A) en avant
de la cupule opisthopleurale. Il y a 4 poils paraproctaux (pp) de
chaque côté.
La protonymphe a les mêmes poils paraproctaux et le même poil
inguinal. Les poils gastronotiques se sont augmentés de 3 paires
nouvelles, les 3 paires protonymphales, exactement comme chez
— 425 —
les Stegasima. On reconnaît les poils C, D, E, F comme sur la larve
et aussi les poils OPi et OP2 • mais les 4 autres paires, formant le
groupe terminal K\, PN\, PN2, PN3 ne laissent pas distinguer
sûrement Ki d’avec les poils protonymphaux. C’est l’indécision
Fig. 2. — Parhypochthonius sp. ( X 510). Face ventrale ; A, de la protonymphe ;
B, de la deutonymplie.
habituelle (4, p. 22). Ainsi la protonymphe est tout à fait comparable
à une protonymphe de Stegasima inférieur ; elle n’en diffère que
par la persistance du poil inguinal.
Sur la deutonymphe on retrouve les mêmes 32 poils gastrono-
tiques. A la place de la rangée paraproctale bordant la fente anale
on a maintenant deux rangées ; il faut donc appeler anale (an)
426
la rangée la plus voisine de la fente et adanale (ad) celle qui en
est plus éloignée. Tout se passe encore comme chez les Stegasima
inférieurs, sauf la persistance du poil inguinal.
C’est la tritonymphe qui nous apporte quelque chose de vraiment
Fig. 3. — Parkypochthonius sp. ( X 476). Face ventrale : A, de la tritonymphe ;
B, de l’adulte.
nouveau. La figure 3A montre que le segment anal, avec ses 4 poils
anaux, n’y borde plus la fente anale. Il s’est formé entre lui et cette
fente un nouveau segment portant un seul poil (aa). De ce nouveau
segment, que j’appelle peranal, les Stegasima ne montrent aucune
trace. On sait qu’il est de règle, chez ces derniers Oribates, que la
427 ^
tritonymphe et l’adulte aient les mêmes segments que la deuto-
nymphe, ou du moins aient le même nombre de segments
Quant à l’adulte il porte les mêmes poils que la tritonymphe ;
mais le notogaster s’est différencié. Bien que la limite de ce notogaster
ne soit pas très accusée dans l’observation par transparence, à
cause de la faible chitinisation (elle est bien nette au contraire
en lumière réfléchie), on ne peut douter qu’elle ne passe entre les
rangées adanale et anale (fig. 4 A et 3 B). Il s’agit donc ici d’un
notogaster anormal puisqu’il porte d’autres poils que les 32 poils
gastronotiques ; de chaque côté il comprend, en outre, le poil inguinal
et les 4 poils adanaux.
La comparaison de Parhypochthonius avec les figures d’adultes
que j’ai données dans mon travail de 1932 pour d’autres Palaeacari-
formes est intéressante. Il me paraît certain que les poils qui bordent
l’ouverture anale, chez ces Palaeacariformes, sont des poils pera-
naux et non des poils anaux. Il y a de chaque côté 6 poils peranaux
chez Aphelacarus acarinus et Palaeacarus araneola. La rangée qui
vient ensuite, en s’écartant du plan axial, est anale et non adanale
et ainsi de suite. Mais on ne pourra être sûr de ces homologies
qu’après l’étude des 5 états. Il est probable que cette étude, quand
elle sera possible, permettra de résoudre le groupe terminal, car
l’un des poils de ce groupe est aplati en feuille chez plusieurs espèces.
Il suffirait de reconnaître ce poil différencié depuis la larve pour
établir que c’est le poil Kl. Sur mes figures, en attendant, j’ai porté
la notation provisoire w, x, y, z pour le groupe terminal (4, p. 22),
Les formules anales que j’ai données pour les Stegasima doivent
être complétées chez les Palaeacariformes par la mention des poils
peranaux. Je propose d’en tenir compte comme l’indique la formule
suivante qui serait celle de Parh. aphidinus :
A (4 — 4 — 4, 4 — 4, 4, 1 — 4, 4, 1)
La formule génitale paraît être (1 — -4 — -7 — 9), ce qui suppose
que le poil marqué ag sur les figures est vraiment aggénital. Cela
n’est pas très sûr d’après l’observation par transparence ; mais
par réflexion on voit bien sur l’adulte que ce poil ag est implanté
sur une petite région triangulaire saillante qui est séparée du bom-
bement génital (portant 9 poils) par une forte dépression, et qui
1. J’admets ici que les poils peranaux n’ont pas d’homologues chez les Stegasima,
c’est-à-dire qu’ils ont disparu chez ces derniers, avec le segment qui les portait. C’est
la conclusion à laquelle on est conduit quand on compare les deux groupes d’Oribates,
comme je viens de le iaire, en partant des larves. Si l’on commençait la comparaison
par les adultes on admettrait naturellement, à titre de première hypothèse, que
les poils que j’appelle ici peranaux et anaux sont respectivement homologues des
poils anaux et adanaux des Stegasima et il faudrait que les poils que j’appelle adanaux
chez Parhypochthonius aient disparu chez les Stegasima. Supposer cela, ou encore
que ce sont les poils anaux qui manquent, m’a paru s’accorder très mal avec mes
observations.
— 428 —
est également séparée du notogaster, de l’autre côté, par une dépres-
sion analogue. On peut se demander aussi s’il y a un rapport d’homo-
logie entre le poil inguinal, existant ici à tous les états, et le ou les
poils aggénitaux des Stegasima, car il est placé de la même manière.
Fig. 4. — Parhypochthonius sp. A, adulte : vue latérale de l’hysterosoma ( X 298).
B, labium de l’adulte ( X 578) : ep.r, éphiparynx : ell, épine latérolabiaîe. G, palpe et
mâchoire gauches de l’adulte, vus latéralement ( X 850). D, 4® patte droite de la pro-
tonympbe, vue dans une orientation latérale un peu dorsale { X 625).
Les cupules iop, ipn, iad, ian sont comme chez les Stegasima
en général et elles apparaissent dans le même ordre. Je n’ai pas
vu de cupule peranale. A la place des 3 autres cupules ia, im, ip,
je n’en ai trouvé que 2, les mêmes à tous les états ; elles sont un
peu en dessous et en arrière des poils D3 et E2. Il est possible
— 429 —
que la 3® m’ait échappé car ces cupules sont très peu visibles.
La ligne transversale et la striction, en arrière des poils Z), cor-
respond à la coupure ct2 des Hypochthoniidae. Elle existe à tous
les états (fig. IB et 4A). C’est la limite dorsale du podosoma.
Le poil F2 est toujours implanté sur les bords de la « verrue )),
c’est-à-dire sur l’orifice évasé et saillant de la glande latéro-abdo-
minale. Ce poil est nettement serrulé chez les larves. Plus générale-
ment les poils du dessus du corps sont rugueux sur les larves, non
sur les nymphes et les adultes. La glande latéro-ahdominale est
représentée telle qu’on la voit sur des exemplaires traités à chaud
par l’acide lactique lorsqu’il n’en subsiste plus que les parois chiti-
neuses. Il est possible que ce traitement déforme la glande et l’agran-
disse.
Les formules pour les poils des épimères, de la larve à l’adulte,
• sont (3 -- 1 — 2), (3 — 1 — 3 - 1), (3 -- 1 — 3 - 3), (3 — 1 — 3
■ — 4), (3 — ■ 1 — 3 — 4). Elles sont bien différentes de celles des
autres Palaeacariformes, lesquels ont 3 poils au 2® épimère, au
moins chez l’adulte, et 4 au premier. Ce sont des formules d’Hypoch-
thoniidae ou de Lohmanniidae. Elles sont même identiques à
celles à' Eniochthonius pallidulus (Michael). Elles comprennent,
pour la larve, le curieux poil en calotte sphérique contre lequel
s’appuie l’extrémité de l’appendice larvaire. Celui-ci est très long
et la région médiane de sa tige est bien visible avec ses anneaux
circulaires ou spiralés qui paraissent se détendre comme un ressort
et allonger l’appendice lorsque la tête de ce dernier est dégagée
de la calotte. Sur les figures 1 A et 1 B l’appendice est libéré de
cette manière. Il est probable que cette libération est accidentelle.
L’épimère I (non les autres) porte une épine latérocoxale très petite,
comparable à celle de Meristacarus et au poil latérocoxal de plusieurs
Ptyctima. J’ai vu nettement cette épine sur l’adulte et sur les
nymphes. Sur la larve elle paraît exister aussi, mais elle est si minus-
cule que je ne suis pas sûr de son existence.
Le dessus du propodosoma, suivant la règle, est le même à tous
les états. H y a toujours deux poils exostigmatiques. Il faut remar-
quer que le rostre, c’est-à-dire le limbe rostral, existe, très court,
mais net, dès la larve. Sa base, que l’on voit par transparence,
est la ligne de traits et points alternants de la bgure 1 B, en arrière
des poils rostraux.
La langue a 3 poils simples, de chaque côté, sur l’adulte et les
trois nymphes (fig. 4 B). Elle n’a que 2 poils sur la larve. D’après
les emplacements c’est le poil postérieur antiaxial de l’adulte qui
manque. J’ai déjà fait la même remarque pour Meristacarus porcula
(4, p. 44) et je constate aussi le même fait chez Hypochthonius
rufulus. 11 est probable que c’est une règle générale pour les Oribates
lorsque les adultes ont une langue à 3 paires de poils. Le poil anté-
— 430 —
rieur du labium, le poil de l’hypostome et l’épine latérolabiale sont
constants à tous les états. Il y a un poil médian chez la larve et
la protonymphe, deux poils médians à partir de la deutonymphe.
L’hypostome triangulaire est imparfaitement différencié depuis la
larve par des lignes assez floues. La mandibule est la même à tous
les états, avec deux poils dorsaux en ligne longitudinale.
Le palpe de 5 articles a pour formule (0 — -2 — -1 — 2 — ■ 12)
chez l’adulte et la tritonymphe, (0 — 1 — — '2 — ■ 12) aux 3 autres
états. Je ne suis cependant pas très sûr du nombre des poils tarsaux
chez la larve. Le 2® poil du fémur, à partir de la tritonymphe, est
le poil ventral, celui qui est en dessus figure 4 B.
Je termine par une remarque. Des exemplaires assez nombreux
de tritonymphes et d’adultes, dans les récoltes dont j’ai parlé,
avaient d’un côté 2 poils peranaux au lieu d’un seul. Au contraire,
le nombre des poils anaux, adanaux, paraproctaux, gastronotiques,
etc..., n’a varié pour aucun de mes exemplaires. 11 faut en conclure,
je crois, que la réduction à 1 du nombre des poils peranaux est
phylogénétiquement assez récente puisqu’elle n’est pas encore
absolument fixée. 11 est vraisemblable que la disparition de ces
poils prélude à la disparition du segment peranal lui-même, c’est-à-
dire à la transformation du Palaeacariforme en Stegasima. D’après
les autres caractères, c’est une transformation qui est déjà très
avancée dans le genre Parhypochthonius.
Plus généralement on est frappé de voir que la fréquence des
variations individuelles, pour les poils d’un organe, dans une espèce
déterminée, est en rapport avec la variabilité du nombre et de
l’arrangement des poils de cet organe pour l’ensemble des Oribates.
Il est extrêmement rare de voir manquer ou s’ajouter un poil sur
les mandibules, ou la langue, ou le dessus du propodosoma, tandis
que des accidents de ce genre sont assez communs dans les régions
postérieure et inférieure du corps dont les caractères sont beau-
coup moins fixés que ceux des régions antérieure et dorsale. Aussi
st-il important de remarquer les variations individuelles toutes
les fois qu’elles sont fréquentes et qu’elles se font dans un sens bien
déterminé. Elles donnent alors une indication très utile sur l’évo-
lution de l’espèce et ses rapports avec les espèces et les genres
voisins.
IL — ■ Formules de développement des poils.
Depuis mon travail de 1933 (3) j’ai étudié d’autres Oribates
à ce point de vue. Les 2 formules G (1 — 3 — -5 — 6) et A (0 — ^ 0 • — -3,
0 — 3, 2 — 3, 2) sont très dominantes chez les Oribates supérieurs.
Je les ai vérifiées pour Achipteria, Oribatella, Gustavia, Hafenrefferia,
Phyllotegeus, Scutovertex, Tectocepheus.
— 431
Cosmochthonius et Sphaerochthonius ont la formule A (4 ^ — -4 — 4,
4 — 4, 4 — 4, 4). Si l’on admet, comme cela paraît certain, que l’évo-
lution générale a pour effet de diminuer le nombre des poils, il
faut considérer cette formule anale comme la plus primitive pour
les Stegasima. Il est intéressant d’en rapprocher celle d' Eulohmannia,
encore incomplètement connue, mais certainement peu différente,
et celle de Parhypochthonius. Dans ces 4 genres seulement (dans
l’état actuel de nos connaissances, bien entendu) la 4® patte de la
protonymphe a pour formule (0 ■ — 0 — 0 ^ — 1 — 7).
La distinction des poils aggénitaux et adanaux peut présenter
des difficultés parce que le poil adanal antérieur est quelquefois
placé chez l’adulte en avant de l’ouverture anale de sorte que son
caractère adanal n’est pas certain a priori. J’ai étudié 2 exemples
de cette disposition, ceux de Plasmobates et de Gustaoia. Les
nymphes montrent que c’est bien le poil add qui est placé comme
je viens de le dire et qu’il n’y a qu’un poil aggénital ; car on y voit
les 3 poils adanaux en fde régulière derrière la cupule iad. Mais
pour Uustaoia il faut remonter à la deutonymphe. Dès la trito-
nymphe le poil add s’est avancé au delà de la cupule, de sorte qu’il
est placé comme chez l’adulte, où il est en avant de la fissure adanale.
Ce dernier exemple est particulièrement instructif et montre une
fois de plus qu’il est impossible de se passer des nymphes ou de la
larve pour résoudre les questions d’homologie. Il semble que l’adulte
ait 2 paiies aggénitales et 2 adanales alors qu’il a bien les 3 paires
adanales et la seule paire aggénitale qui sont habituelles chez les
Oribates supérieurs.
TRAVAUX CITÉS
1. I. Tragardh. Palaeacariformes, a new suborder of Acari. Arkiv
for zool., vol. 24 B, n° 2, 1-6 [février 1932].
2. F. Grandjean. Au sujet des Palaeacariformes Tragardh. Bull.
Muséum Hist. nat. Paris, 2^ série, vol. IV, 411-426 [juin 1932].
3. - — Étude sur le développement des Oribates. Bull. Soc. Zool. France,
vol. 58, 30-61 [1933].
4. — La notation des poils gastronotiques et des poils dorsaux du pro-
podosoma chez les Oribates. Bull. Soc. Zool. France, vol. 59, 12-45
[1934].
— 432 —
Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la Rue
DANS L’Amérique du Sud
PAR M. Ed. Lamy
Au cours d’une mission dans l’Amérique du Sud en 1933, M. Edg.
Aubert de la Rue a recueilli des coquilles marines en trois points :
dans le Pacifique sur la côte de Colombie, dans l’Atlantique à
Wilhemstaad. (île de Curaçao) et à Cristobal [Colon] (isthme de
Panama).
Certaines formes Colombiennes sont particulièrement intéres-
santes : Dwaricella columhiensis nov. nom. (= Lucina eburnea Rve.),
Tellina (Peronæa) Bertini Pilsbry et Lowe, Mactra (Mactrella)
clisia Dali, et une espèce trouvée à Cristobal me paraît nouvelle :
Drillia Auherti n. sp.
OCÉAN PACIFIQUE
Côte de Colombie.
Terebra rohusta Flinds.
Terebra variegata Gray.
Conus scalaris Valenc.
Conus piriformis Reeve.
Conus monilifer Brod. = MaJiogani Reeve.
Olioa araneosa Lamarck.
Olioancillaria (Agaronia) testacea Lamarck.
Marginella sapotilla Hinds.
Nassa (Phrontis) luieostoma Brod. et Sow.
Cuma kiosqulformis Duclos.
Potamides (Cerithidea) oaricosa Sowerby.
Litiorina (Melaraphe) varia Sowerby.
Littorina (Melaraphe) pulchra Sowerby.
Solarium quadriceps Hinds.
Natica unifasciaia Lamarck.
Area (Cunearca) cardiiformis Sowerby.
Area (Anadara) tuberculosa Sowerby.
Pecten purpuratus Lamarck.
Cardium (Ringicardium) procerum Sowerby.
Cyrena pullaslra Môrch.
Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
— 433 —
Dîvaircella columbiensis rjov. nom. = Ludna ebumea Reeve {non
Gmel., nec Andrz., nec Conr.).
Antérieurement à Reeve (1850, Conch. Icon., VI, Lucina, pl. VIII,
fig. 49), le nom d’eburnea avait été attribué à trois Lucines : 1° Venus
eburnea Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3292), qui est le Codokia
(Jagonia) jagon Adanson ; 2° Lucina eburnea Andrzejowski (1835,
Deshayes, Bull. Soc. Gcol. France, VI, p. 321), fossile tertiaire de Podolie ;
3° Loripes eburnea Conrad (1847, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad., III,
p. 293), de l’Eocène du Mississipi.
Diplodonta (Felaniella) sericata A. Adams et Reeve.
Dosinia Dunkeri Philippi.
Mereirix (Pitaria) lupanaria Lesson.
Venus (Chione) gnidia Brod. et Sow.
Tiaela gracilior Sowerby.
Cette forme est comprise par Reeve (1864, Conch. Icon., XIV, Cytherea,
pl. VII, fig. 27) dans la synonymie du T. radiata Sow. = solangensis
d’Orb. : mais elle est beaucoup plus transverse avec côté postérieur allongé.
Ticela undulata Deshayes.
Diane unicolor Sowerby.
Tellina (Strigilla) sincera Hanley.
Tellina (Tëllinides) purpurea Brod. et Sow.
Cette espèce a été appelée purpurea par Broderip et Sowerby (1829,
Zool. Journ., IV, p. 363) : mais ce nom a été déformé en purpurascens
par Hardey (1846, in Sowerby, Thés. Conch., I, p. 295).
Tellina (Peronæa) Bertini Pilsbry et Lowe = rujescens Hanl. [non
Chemn.) = Hanleyi Bertin [non Dkr.).
Tandis que le T. rufescens Chemnitz = serniplanata Spengler habite
le Brésil, l’espèce de Hanley est une forme du Pacifique (de Panama
au Pérou), pour laquelle Bertin (1878, Rev. Tellinidés, Nouv. Archiv.
Mus. Paris, 2® s., t. I, p. 268) a proposé l’appellation de T. Hanleyi :
comme il existait déjà un T. Hanleyi Dunker (1853, Ind. Moll. Guin.
inf. coll. Tams, p. 53), Pilsbry et Lowe (1932, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad.,
LXXXIV, p. 91) ont substitué à ce nom spécifique celui de Bertini.
Ces auteurs, suivant l’exemple de Dali (1909, vShells Peru, Proc. U. S. Nat,
Mus., vol. 37, p. 273), font de cette espèce un Sanguinolaria, alors que
c’est un Peronæa.
Il existe bien sur la côte Ouest-Américaine un Sanguinolaria, mais
c’est l’espèce ci-après.
Sanguinolaria miniata Gould - purpurea Deshayes.
Tagelus suhteres Conrad.
Donax (Hecuba) dentifer Hanley.
Donax (Hecuba) carinaius Hanley.
Donax (Hecuba) asper Hanley.
Iphigenia altior Sowerby.
Mactra (Mactrella) exoleta Gray.
Mactra (Macùella) clisia Dali.
Cette espèce de la côte Pacifique (1915, Nautilus, XXIX, p. 62) possède
une carène lamelleuse comme le M. alata Spengler de l’Atlantique.
Mactra (Haroella) elegans Soverby.
Periploma lenticularis Sowerby.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
29
434 ^
OCÉAN ATLANTIQUE
WlLHELMSTAAD (IlE DE CURAÇAO).
Columbella mercatoria Linné.
Cypræa cinerea Gmelin.
Cerithium litteratum Born.
Nerita versiccAor Gmelin.
Nerita tessellata Gmelin.
Acmæa punctulala Gmelin.
Acmæa leucopleura Gmelin.
Subemarginula emarginata Blainville.
-4rca (Barbatia) cancellaria Lamarck.
Ostrea frons Linné.
Cardium (Fragum) medium Linné.
Codokia (Jagonia) irnbricatula C. B. Adams,
Tellina (Arcopagia) fausta Pulleney.
Cristobal [Colon] (Isthme de Panama).
Bulla occidentalis A. Adams.
Conus floridanus Gabb.
Kiener a représenté (1847, Spec. Coq. viv., g. Cône, p. 132, pl. 97,
fig. 4), sous le nom de Conus recurous un Cône qu’il dit provenir de la
Mer des Antilles (coll. Bernard!) et qui pourrait bien être ce C. floridanus
Gabb. Il donne comme référence : « Sowerby, Conch, illustr., fig. 36» :
mais dans cette dernière figure il s’agit, en réalité, d’un C. incurvus
(et non recurous) Broderip (1833, P. Z. S. L., p. 54) de la côte Pacifique
Américaine (Monte Christ! [Colombie occidentale]). Si donc l’indication
d’habitat donnée par Kiener est exacte, on pourrait conserver le nom
de C. recurvus Kiener pour la forme des Antilles, car il aurait la priorité
sur floridanus Gabb (1868, Amer. Journ. Conchol., IV, p. 195, pl. 15,
fig. 4) et sur floridensis Soverby (1870, P. Z. S. L., p. 256, pl. 22, fig. 11).
Drillia ornala d’Orbigny.
Drillia Auberti n. sp.
Marginella nioosa Hinds.
Columbella mercatoria Linné.
Murex chrysostoma Gray.
Sistrum nodulosum C. B. Adams.
Cerithium eburneum Bruguière.
Cerithium ferrugineum Say.
Vermetus annulatus Daudin.
Modulus modulus Linné.
Chlorostoma fasciatum Born.
Neritina virginea Linné.
Area zébra Swainson.
Area (Barbatia) cancellaria Lamarck.
Area (Acar) domingensis Lamarck.
Leda acuta Conrad.
Cardium muricatum Linné.
— 435 —
Chama macerophylla Chemnitz.
Venus cancellata Linné.
Lucina chrysostoma Meuschen.
Codokia costata d’Orbigny.
Corbula carihæa d’Orbigny.
Diillia Âuberti n. sp.
Testa fusiformis. Anfr. 10 1 /2 sutura impressa discreti, primi
2 læues, ceteri costis longitudinalibus et funiculis transversis clathrati
et, uhi costæ ac funiculi committuntur , tuherculati. Primas funiculus
infrasuturalis a secundo areâ transversim tenuiter striatâ sejunctus.
In anfractu ultimo costæ eoanescunt oersus hasim, solummodo funi-
culatarn. Apertura elongata, inferne in canaletn hrevem desinens.
Columella callo adnato munita. Lahrum superne rotundatim emargi-
natum. — • Color aurantiaco-rubescens.
Alt. : 29 mm. ; diam. max. : 11 mm. 5 ; ait. ult. anfr. ! 15 mm.
Hab. : Cristobal (Colon) [Isthme de^Panama].
})rillia Auhcrii Ed. Lamy X Uj‘6.
Coquille fusiforme à spire composée de 10 tours et demi, séparés
par une suture bien marquée ; les deux premiers lisses, les suivants
ornés de fortes côtes longitudinales croisées par des cordons décui-
rents qui, aux points d’intersection, forment des tubercules. Sur
chaque tour, le premier cordon qui est infrasutural, est séparé
du second par une dépression que parcourent quelques fines stries
transverses. Sur la base du dernier tour les côtes axiales dispa-
raissent, tandis que persistent les cordons transverses. Ouverture
allongée, terminée par un court canal. Columelle pourvue d’une
callosité appliquée. Labre présentant à son sommet une échancrure
peu profonde et arrondie. — Coloration d’un rouge orangé.
Cette espèce rappelle par sa forme et sa sculpture le Pleurotoma
Rougeyroni Souverbie (1874, Journ. de Conchyl., XXII, p. 187,
pl. VII, fig. 1), de Nouvelle-Calédonie (Lifou).
— 436 —
Note sur une Méduse rare, Tiaranna affinis hartlaur,
RÉCOLTÉE PAR LE « PRÉSIDENT THÉODORE TISSIER »
AU COURS DE SA PREMIÈRE CROISIÈRE (HIVER 1933),
PAR M. Gilbert Ranson
Le Michaël Sars a recueilli, en 1910, sept spécimens de cette
Méduse aux stations suivantes :
St. 90 ^ iQoQg’ \Y ( Juillet 1910. (300 m. de fil). 3 spécimens.
St. 92 ) ^3055’ \îy ( Juillet 1910. (300 m. de fil). 4 spécimens.
Un exemplaire a été récolté par le Thor, un peu plus au Nord :
St. 165 )
Il en a donc été récolté en tout 8 exemplaires. Leur état laisse
beaucoup à désirer ; seul, le dernier a permis à P. L. Kramp, en 1926,
d’apporter un complément important aux descriptions précédentes
de Hartlaub (1913) et de P. L. Kramp (1920).
M. Le Danois, Directeur de l’Office des Pêches, a bien voulu
me faire transmettre le plancton récolté par le Président Théodore
Tissier pendant l’hiver 1933. J’y ai trouvé 3 échantillons de cette
intéressante espèce, provenant de la St. 5 (24 novembre 1933)
) ^4044’ ^ I c’est-à-dire dans le Golfe de Gascogne, au large de la
côte nord d’Espagne (300 m. de fil). Leur état n’est pas absolument
parfait, mais il est bon et m’a permis de faire un certain nombre
d’observations qui complètent celles de P. L. Kramp.
Intéressante par sa rareté, cette espèce l’est encore davantage
par sa structure permettant d’apporter une contribution sérieuse
à l’appréciation de certains caractères morphologiques pour la
distinction des genres et des espèces dans la famille Tiaridae.
Ombrelle. — L’ombrelle est arrondie, en forme de coupe renver-
sée. La mésoglée est épaisse, même sur le bord de l’ombrelle où elle
déborde largement le canal circulaire ; elle l’est cependant un peu
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
— 437 ^
plus dans la région apicale. La sous-ombrelle est vaste. C’est un
fait sur lequel on n’insiste pas assez lorsqu’on la compare aux
Leptoméduses. L’ombrelle est aussi large que haute, contrairement
aux autres espèces de la famille où elle est haute et étroite. Sa forme
générale la fait ressembler à une Leptoméduse. Un ensemble de
faits, sur lesquels Je reviendrai plus loin, démontre que cette res-
semblance est très superficielle. Cette partieularité n’entraîne, par
ailleurs, aucune modification morphologique.
Estomac. Canaux radiaires. — J’étudie, dans un travail en
cours, le développement d’une Tiaride particulière et je montre
longuement comment il faut comprendre les rapports de l’estomac
avec la sous-ombrelle et les canaux radiaires. Ces rapports, depuis
Haeckel, ont toujours été très mal interprétés. Cet auteur avait
créé un mot nouveau, « mesenterium », pour désigner une partie
soi-disant commune à l’estomac et aux canaux radiaires. Depuis,
on retrouve toujours ce terme dans la littérature. Il est cependant
complètement inutile ; il n’y a pas, en effet, de formation spéciale
indépendante comme le supposait Haeckel. Hartlaub, suivi par
les autres auteurs, a bien apporté quelque précision à ce sujet ;
il a modifié l’interprétation ancienne. Cependant il continue à
admettre la présence d’une formation spéciale pour laquelle il
conserve le nom de mésentère. Il l’interprète comme l’ouverture
fortement allongée du canal radiaire dans l’estomac. Cette conception
ne correspond pas non plus à la réalité. Chez le jeune exemplaire,
l’estomac est une vaste poche quadrangulaire à large ouverture
buceale dont le fond, surface plane horizontale, est fixé à la sous-
ombrelle suivant quatre lignes en croix. Ces dernières divisent le
fond de l’estomac en quatre surfaces triangulaires absolument
libres de la sous-ombrelle. L’épithélium stomacal adjacent aux
quatre lignes de fixation de l’estomac va proliférer, à mesure que
la Méduse croît, et endiguer à des degrés extrêmement divers
ces lignes de fixation, ces dernières devenant ainsi très tôt de véri-
tables gouttières. L’estomac se trouve donc en réalité fixé à la
sous-ombrelle suivant quatre gouttières stomacales perradiaires
situées, chez les jeunes échantillons, dans un plan horizontal comme
tout le fond de l’estomac, et se réunissant en eroix au centre. Les
canaux radiaires partent des quatre coins perradiaires de l’estomac,
c’est-à-dire des quatre extrémités des gouttières stomacales. La
séparation est extrêmement nette entre les canaux radiaires et
les gouttières stomacales. Il est impossible d’admettre que les lignes
de fixation de l’estomac à la sous-ombrelle ne sont que les ouvertures
élargies des canaux radiaires. Par la suite, le développement pro-
gressant, le fond de l’estomac s’élève et les gouttières stomacales
deviennent de plus en plus obliques, pour arriver enfin, dans certains
438 —
cas, à être presque verticales. Elles divisent toujours entièrement
l’estomac, de la bouche au sommet apical, en quatre surfaces libres
interradiaires sur lesquelles se développent les gonades. La crois-
sance de l’estomac a lieu suivant plusieurs modes dans la famille,
même dans un seul genre (Neoturris ou Leuckartiara par exemple) ;
c’est un caractère spécifique.
Premier mode. — L’estomac croît seulement dans le sens oral.
Il est fixé à la sous-ombrelle uniquement par le fond horizontal.
Toute sa portion verticale est libre dans la sous-ombrelle. Les
quatre gouttières horizontales du fond de l’estomac se poursuivent
verticalement dans les mêmes plans perradiaires jusqu’à la bouche.
Les quatre canaux radiaires partent des quatre coins du fond de
l’estomac, aux points où les gouttières changent de direction pour
devenir verticales (Genre Halitholus).
Deuxième mode. — L’estomac croît seulement dans le sens aboral,
vers le haut. Le départ du canal radiaire a toujours lieu au niveau
de la bouche, même chez l’adulte. Toute la gouttière stomacale
est au-dessus de l’ouverture du canal radiaire dans l’estomac. C’est
le cas de Tiaranna rotunda (Quoy et Gaimard), Leuckartiara Gardi-
neri Browne, Leuckartiara Grimaldii Ranson, Neoturris Mayeri
Bigelow. La gouttière stomacale devenant oblique chez l’adulte
se trouve ainsi dans le prolongement du canal radiaire. Les auteurs
ayant observé seulement des exemplaires assez grands n’ont pas
compris la séparation très nette existant entre ces deux formations.
Chez Tiaranna rotunda on trouve une petite complication, précisant
encore davantage ce que je viens d’exposer. L’estomac, à un moment
donné, ne suit plus l’ombrelle dans son développement en largeur ;
il croît seulement en hauteur et sa paroi latérale devient presque
verticale. Au niveau de ses lignes de fixation à la sous-ombrelle,
c’est-à-dire des gouttières stomacales, la mésoglée ayant continué
à proliférer, il se forme des éperons de mésoglée perradiaires sépa-
rant quatre cavités apicales sous-ombrellaires, interradiaires. Les
canaux radiaires, obliques, épousent le contour des éperons en
formant des anses à convexité aborale. Il n’y a aucune confusion
possible dans ce cas ; les canaux radiaires ne sont pas dans le pro-
longement des gouttières stomacales ; on les distingue très nettement
par transparence à travers la mésoglée.
Troisième mode. — L’estomac croît à la fois dans le sens aboral,
vers le haut, et dans le sens oral, vers le bas, par rapport au point
de départ du canal radiaire dans l’estomac. Or, ce point de départ
du canal radiaire indique toujours la limite inférieure de la liaison
de l’estomac avec la sous-ombrelle ; il en résulte que la portion
de l’estomac croissant vers l’ouverture de l’ombrelle est entièrement
— 439 —
libre sur tout son pourtour. Les gouttières stomacales se prolongent
bien jusqu’à la bouche, mais elles ne sont plus fixées à la sous-ombrelle
au-dessous de l’ouverture du canal radiaire ; cette dernière divise
donc la gouttière stomacale s’étendant perradiairement du sommet
apical de l’estomac jusqu’à la bouche en deux parties (dont les
proportions varient suivant les espèces), l’une supérieure fixée
à la sous-ombrelle, l’autre inférieure libre dans la cavité sous-ombrel-
laire. La portion supérieure de la gouttière se trouvant dans le
prolongement du canal radiaire, il semble que ce dernier va jusqu’au
sommet de l’estomac. [Leuckartiara octona (Fleming), Neoturris
papua (Lesson), Neoturris pileata (Forskal)].
La croissance en largeur de l’estomac, dans ce deuxième mode,
ne suit pas toujours non plus celle de l’ombrelle. Nous avons vu
la mésoglée proliférer d’une façon particulière chez Tiaranna rotunda
pour assurer la liaison. Ici, c’est la gouttière stomacale qui, large-
ment endiguée par la paroi de l’estomac, et suivant la sous-ombrelle,
réalise cette liaison. Les quatre gouttières stomacales débordent
donc de l’estomac et ressemblent extérieurement à quatre canaux.
Cette disposition particulière a été interprétée, tout d’abord, comme
réalisant une formation indépendante, puis comme l’ouverture for-
tement élargie du canal radiaire lorsqu’on s’est aperçu qu’il s’agis-
sait d’une gouttière à parois simplement accolées. C’est le « mésen-
tère » des auteurs.
Quatrième mode. — Chez Tiaranna affinis Hartlaub, l’espèce
qui nous occupe présentement, l’estomac a suivi passivement la
sous-ombrelle dans sa croissance en largeur. Il en résulte un estomac
extrêmement vaste et peu profond, en opposition complète avec
ceux des autres espèces de la famille. Il reste en somme à l’état
primitif, ses dimensions seules ayant varié. Les gouttières stoma-
cales larges ne sont pour ainsi dire pas endiguées. Les canaux
radiaires forment encore un angle important avec les gouttières dans
le plus petit exemplaire de 17 mm. de largeur ; ils se trouvent exac-
tement dans leur prolongement chez les deux grands échantillons.
Les surfaces triangulaires interradiaires de l’estomac sont couvertes
de gonades, plus denses adradiairement, jusque dans l’angle apical,
au sommet de l’estomac. Elles sont si vastes et si minces qu’elles
s’affaissent interradiairement. On a l’impression qu’elles forment
des poches stomacales perradiaires. Il n’en est rien.
La bouche est presque aussi large que le fond de l’estomac et
la frange buccale est très plissée. Cette dernière est plus développée
aux quatre coins perradiaires où elle forme quatre longues lèvres
plissées. Les canaux radiaires courts partent des quatre extrémités
des gouttières stomacales. Ils sont étroits au départ, puis ils s’élar-
gissent distalement où leur bordure apparaît nettement festonnée,
— 440
comme dans les genres Leuckartiara et Neoturris ; ils débouchent
largement dans le canal circulaire étroit.
Gonades. — • La surface stomacale est plissée intérieurement.
Les produits génitaux se développent sur ces plis. Ces épaississe-
ments, beaucoup plus gros adradiairement, sont disposés à cet
endroit, l’un à côté de l’autre régulièrement et de chaque eôté
de la gouttière stomacale. Ils ont une forme et une disposition
très irrégulières interradiairement. Le dessin de P. L. Kramp
(1920, pl. I, fig. 1) est très net à ce sujet.
Tentacules. — En 1926, P. L. Kramp décrit et figure une
portion du bord de l’ombrelle chez l’exemplaire récolté par le Thor.
La mésoglée épaisse sur le bord de l’ombrelle descend plus bas
que le canal circulaire ; ce dernier se trouve ainsi ramené intérieu-
rement. Chez les exemplaires conservés, le bord de l’ombrelle est
fortement contracté et enveloppe presque complètement le canal
circulaire et les bulbes tentaculaires. Les tentacules partent du canal
circulaire en s’élargissant dans le sens axial ; ils sont aplatis laté-
ralement. Extérieurement, du côté abaxial, leur bulbe embrasse
l’ex-ombrelle sur une faible longueur (P. L. Kramp, 1926, pl. I,
fig. 17). exactement comme chez Leuckartiara nohilis (ITartlaub,
1913, p. 312, fig. 260). Le contour du bulbe à sa liaison avec l’ex-
ombrelle est arrondi aux deux extrémités abaxiale et adaxiale
au lieu de présenter un éperon abaxial comme chez Leuckartiara
octona. Les bulbes s’effilent progressivement et se terminent par
un long filament chargé de bourrelets nématocystiques. Voici le
nombre des grands tentacules bien développés, dans les trois échan-
tillons à ma disposition :
17 mm. de diamètre, 7 grands tentacules par quadrant, 28 en tout.
20 mm. de diamètre, 9 grands tentacules par quadrant, 36 en "out.
23 mm. de diamètre, 11 grands tentacules par quadrant, 44 en tout.
Ces chiffres correspondent aux observations antérieures. Le nombre
de tentacules croît donc avec le diamètre de l’ombrelle. J’ai observé
d’autre part, sur mes échantillons, qu’il y a divers stades de déve-
loppement parmi les grands tentacules. Entre chacun d’eux on
observe un bourgeon tentaculaire pouvant posséder parfois un
petit filament terminal. (P. L. Kramp, 1926, pl. I, fig. 15, 16, 17).
Cet auteur considère cependant l’ensemble de ces bourgeons comme
des tentacules de second ordre. Je ne peux pas partager cette
opinion ; je suis persuadé que les bourgeons donnent indistinctement
de vrais tentacules comme cela se passe chez Leuckartiara octona.
Il reste néanmoins toujours, même chez les échantillons adultes,
un bourgeon entre deux grands tentacules.
Il existe un ocelle à tous les tentacules et bourgeons tentaculaires |
— 441
il est situé à la limite entre chaque bulbe ou bourgeon et le départ
de la bandelette, c’est-à-dire du côté abaxial. Chaque ocelle est
formé de petits grains pigmentés en brun, groupés étroitement
les uns à côté des autres.
Nous ne trouvons, sur le bord de l’ombrelle, rien de semblable
aux tentacules nains de Tiaranna rotunda.
Exombrelle. — P. L. Kramp a signalé et figuré, dans le travail
dont il est question ci-dessus, un prolongement sur l’exombrelle
de l’épithélium ectodermique du bulbe des tentacules de second
ordre. 11 le considère comme un éperon abaxial qui peut être assez
long et envelopper la courbe inférieure du bord de l’exombrelle.
En réalité, d’après les observations faites sur les échantillons à
ma disposition, nous sommes en présence de véritables bandelettes
nématocystiques partant de la base abaxiale du tentacule, comme
on en trouve chez Leuckartiara Gardineri Browne, Neoturris papua
(Lesson) et Pandœa conica (Quoy et Gaimard). J’en note, non
seulement aux bourgeons tentaculaires, mais à tous les grands
tentacules. La surface exombrellaire laisse un peu à désirer et les
bandelettes sont détruites en de très nombreux points d’un même
échantillon. J’ai pu observer cependant que celles correspondant
aux grands tentacules sont larges et très longues, remontant très
haut sur l’exombrelle. De petites côtes exombrellaires doivent
probablement leur correspondre, comme chez Pandæa. Ces ban-
delettes, pleines lorsqu’elles correspondent aux bourgeons tenta-
culaires ou tentacules en voie de croissance sont sans doute creuses,
par délamination des cellules endodermiques, lorsqu’elles sont plus
anciennes.
Répartition géographique. — Il n’est pas possible de tirer
des conclusions importantes du petit nombre de récoltes effectuées.
Cette espèce serait, d’après P. L. Kramp, de plus en plus rare
vers le Nord, car elle n’est pas commune au nord des îles Britan-
niques. En réalité, elle est rare partout. Nous devons cependant
noter sa récolte en été dans l’Atlantique Nord et sa présence en
novembre, à divers stades, sur la côte nord d’Espagne. Il est pos-
sible que ce soit ici une forme d’été et d’automne.
Dans tous les cas, il s’agit d’une Méduse des couches supérieures.
C’est là un fait extrêmement intéressant. L’autre espèce du genre
est en effet une Méduse de grandes profondeurs.
Affinités, — ■ Tiaranna rotunda possède sur le bord de l’ombrelle
des organites spéciaux, tentacules nains, pouvant être assimilés
aux cordyles des Laodiceidæ. La bordure de l’ombrelle chez Tiaranna
affinis, au contraire, ressemble entièrement à celle des espèces du
genre Leuckartiara. L’importance des tentacules nains de la précé-
— 442 —
dente espèce serait seulement d’ordre spécifique. Nous sommes
très probablement en présence d’un simple caractère de convergence.
Leur ombrelle présente, certes, un trait commun. Elle est aussi
large que haute. Il s’agit là encore d’une apparence d’affinité avec
les Leptoméduses. En effet, l’une avec sa mésoglée très épaisse
et l’autre avec sa vaste cavité sous-ombrellaire ne ressemblent pas
profondément à des Leptoméduses typiques. Nous devons plutôt
les considérer comme des formes aberrantes de Tiarides. Le genre
Tiaranna n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas. Il y a encore le
genre Stomotoca, aux gonades très évoluées, du type Neoturris,
dont l’ombrelle est très curieuse : la mésoglée forme en haut un
cône épais et en bas une espèce de pédoncule ; le manubrium avec
les gonades pendent longuement sous l’ombrelle. Chez les Lepto-
méduses elles-mêmes, nous avons des formes sans pédoncule et
d’autres avec pédoncule de mésoglée. D’autre part, chez des Mar-
gelidæ, Bougairu^illia macloçiana et Nemopsis, les gonades s’étendent
sur les canaux radiaires. Nous n’allons pas pour cela leur supposer
des affinités avec les Laodiceidae. Certains caractères morpholo-
giques bien caractéristiques d’un ordre ou d’une famille peuvent
donc se retrouver dans d’autres groupes à l’état aberrant.
Nous sommes arrivés ainsi, grâce à l’étude de cette Méduse,
à apprécier à leur juste valeur les caractères morphologiques du
genre Tiaranna.
BIBLIOGRAPHIE
P. L. Kramp, Rep. Scient. Res. « Michael Sars » North. Atlant. Deep
Sea Exped., 1910. Anthomedusae and Leptomedusae, 1920.
P. L. Kramp, The Danish Ingolf-Exped., vol. V, Part. 10, Medusae.
Part. 11, Anthomedusae, 1926.
Hartlaub, Nordische Plankton, XII. Craspedote Medusen, 1 Theil,
3 Lief, Tiaridae, 1913.
Les affinités des II ernandi âgées
PAR M. F. Gagnepain
Cette famille a été souvent comprise dans celle des Lauracées,
par exemple par Bentham et Hooker ( Généra plantarum III,
p. 164) et de nombreux auteurs qui ont précédé ou suivi cet ouvrage.
Bâillon (Histoire des plantes, II, p. 449) avait déjà été de cet avis.
Engler et Prantl, dans les Pflanzenfamilien (III, 2, p. 126),
en font une famille autonome, la plaçant auprès des Lauracées.
C’est également le cas de H. Lecomte dans la Flore générale de
V Indo- Chine (V, p. 159), lequel ne comprend dans ce groupe que
le seul genre Hernandia.
A ne considérer que la seule espèce Hernandia peltata Meissn.
on est amené à faire des constatations qui ne seront pas sans inté-
rêt ; les botanistes ayant la conviction que cette plante appartenait
aux Lauracées, ou s’en rapprochait beaucoup, ont vu et écrit des
erreurs.
C’est le cas de Wight (Icônes, tab. 1855) qui figure les glandes
du disque insérées nettement sur le filet des étamines comme cela
arrive dans beaucoup de Lauracées. Le même fait se retrouve chez
Bâillon (Histoire des plantes, II, p. 449), chez Seeman (Flora
Vitiensis, tab. 52) et plus marqué encore dans la Flore générale
de V Indo-Chine (fig. 10 de la p. 163).
En réalité les 3 étamines de Hernandia peltata présentent des
filets courts et nus, qui s’insèrent au centre des 4 — ■ 5 ■ — 6 glandes
du disque. Celles-ci, bien loin de tenir aux filets, occupent un rang
extérieur à eux, intérieurement aux sépales.
Je n’ai point vu l’ovule tel qu’il est figuré par Bâillon (l. c.,
II, p. 450) avec le raphé à droite, ce qui reporte le micropyle à
gauche, mais j’ai aperçu un funicule dilaté, formant opercule
exactement comme dans les Euphorbiacées où le micropyle est
extérieur et supérieur.
En étudiant cet Hernandia peltata je l’ai, après analyse, rapproché
plutôt des Euphorbiacées que des Lauracées.
Il a des analogies nombreuses avec les Euphorbiacées et princi-
palement avec le genre Elateriospermum pour la disposition des
feuilles, celle de l’inflorescence monoïque (V. Hooker, Icônes
plantarum, tab. 1294).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
^ 444 „
Hernandia peltata n’a que peu d’afFinités avec les Lauracées,
1° à cause de ses fleurs monoïques ; celles des Lauracées, quand
elles ne sont pas hermaphrodites, sont polygames-dioïques ; par
ses étamines à filet dépourvu de glandes, quoi qu’on en ait écrit j
3® par les anthères sans pores ni clapets ; 4° par son ovaire nettement
infère, situé au-dessous du calice dans une coupe de la nature des
involucres qui deviendra une induvie autour du fruit ; 5® par l’ovule
à funicule dilaté ; 6° par la graine non albuminée, mais remplie
par les cotylédons gros et ruminés.
Cet Hernandia peltata, au contraire, est très voisin par l’aspect
général des Euphorbiacées. Il a les inflorescences bisexuées,
monoïques que l’on trouve souvent dans cette famille ; et de même
les sépales imbriqués, l’absence de pétales, le réceptacle villeux,
les étamines centrales de la fleur mâle, la présence d’un disque en
plusiems pièces (tout à fait comparable à celui de nombreux genres
d’Euphorbiacées) et cela dans les 2 sexes, l’absence de tout pistillode
dans les mâles, le stigmate trigone (qui est un acheminement au
stigmate trilobé des Euphorbiacées), la présence d’un unique ovule
à funicule dilaté.
Cependant on ne peut comprendre les Hernandiacées dans les
Euphorbiacées qui toutes sans exception présentent un ovaire
supère, ce qui est justement l’inverse dans les Hernandiacées.
Je serai donc d’avis, en manière de conclusion, de placer le genre
Hernandia au voisinage des Euphorbiacées, dans une famille auto-
nome, auprès des familles inférovariées : Loranthacées, Santalacées.
_ 445 —
Les Fougères d’ Indochine
III. — OPHIOGLOSSACEAE, OSMUNDACEAE, DICKSONIACEAE,
CYAÏHEACEAE
PAR M. Carl Christensen et Tardieu-Blot
A. — Ophioglossaceæ.
La famille des Ophioglossaceæ comprend 3 genres : Ophioglossum,
Helminthostachys, Botrychium.
1. — Ophioglossum L.
Les Notes Ptéridologiques (fasc. VII, 1918, p. 131) signalent
en Indochine 5 Ophioglossum ; trois de ces espèces seulement
(O. gramineum, 0. pendulum, O. pedunculosum) , sont exactement
déterminées. Nous connaissons actuellement 5 espèces dd Ophioglos-
sum dans cette région :
1. 0. parmfolium Grev et Hk, G. Chr. Ind., 1906, p. 471.
Cambodge : Sans localité précise. Mai 1870, Pierre, sans n°.
2. O. gramineum Willd. G. Chr. Ind,, 1906, p. 471.
Annam : Hué, Sept. 1911, Lecomte et Finet, n^ 1128.
3. O. pedunculosum Desv. G, Chr. Ind., 1906, p. 471.
Tonkin : Chobo, Oct. 1888, Balansa, n° 1980 ; Sans localité
précise. Bon, n° 6218 ; Buy Tinh, 1892, Bon, sans n® ; Province
de Lao Kay, Déc. 1913, Aug. Chevalier, n° 29318.
Annam : Vallée du Song Gianh, 1903, Cadière, n® 117 ; Hué,
Sept. 1911, Lecomte et Finet, n°® 1129, 1130 ; Tourane, Nov. 1911,
Lecomte et Finet, n° 1066. — Bana, 1.500 m.. Août 1920, Sallet,
sans n°.
4. O. reticulatum L. Sp., 2, 1763, p. 1063 (sens lat.).
Tonkin : Hao Nho, Mont Trui, Fév. 1882, Bon, n° 1384. — Hanoï,
Mai 1887, Balansa, n° 1981.
1. Les Fougères récoltées par M. Pételot, au Tonkin surtout, seront sur sa demande
publiées en une liste à part.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
— 446 —
Annam: Nui Han Heo, près Nhatrang, Oct. 1922, Poilane,n° 4963.
Cambodge : Massif de Pursat, Mai 1828, Poilane, 15253.
5. 0. pendulum L., C. Chr. Ind., 1906, p. 471.
Tonkin ; Van Xa, 1886, Bon, n*^ 3278.
Annam : Nhatrang, Juin 1922, Poilane, n°® 4189 et 4257. — •
Dalat, Déc. 1924, Aug. Chevalier, n® 2024. — ■ Haut cours de la
Rivière Cu Bi, Juill. 1925, Poilane, n^ 12225.
Cambodge : Nord de Kampot, Fév. 1928, Poilane, n° 14795.
II. — Helminthostachys Klf.
Une seule espèce :
H. zeylanica (L.) Hk., C. Chr. Ind., 1906, p. 344.
Tonkin : Yen Bay (?).
Annam : Près Nhatrang, Juill. 1927, Evrard, n° 573 ; Col
d’Ailao, Quang Tri, Août 1931, Poilane, n^ 22816.
Laos : Bassin d’Attopeu, Janv. 1876, Harmand, n® 306.
Cambodge : Berges du Tonlé Sap, Godefroy, 1875, n® 117. —
Pnom Penh, Harmand, Mai 1875, n° 117.
CocHiNCHiNE : Saigon, Thorel, 1862-1866, n^ 363. — Route de
Saigon à Bien Hoa, Juill. 1864, Lefèvre, n° 203. — Roncoao, Pierre,
Oct. 1870, n® 580. — Phu Quoc, Août 1875, Lacour, n° 38, et Gode-
froy, n° 117. — Arboretum de Trang Bom, Juill. 1932, Poilane,
nos 20832 et 20870.
III. — Botrychium Sw.
Le Botrychium lanuginosum est la seule espèce citée pour T Indo-
chine dans les Notes Ptéridologiques. Nous en connaissons actuelle'
ment 3 espèces, dont 2 ; B. ternatum, et B. daucifolium ont été
trouvées par M. Pételot à Chapa.
B. lanuginosum Wall. C. Chr. Ind., 1906, p. 162.
Tonkin : Chapa, 1.400 m.. Déc. 1913, Aug. Chevalier, n® 29380.
Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m., 1907, Eberhardt, n° 95.
B. — Osmundaceae
Les Notes Ptéridologiques signalent 3 espèces d’Osmunda :
O. javanica, O. hanksiifolia, O. cinnamomea. Les Osmunda signalées
comme O. jaoanica appartiennent en réalité à une espèce voisine
O. Vachellii, plus commune en Indochine qu’D. jaoanica. L’O. bank-
— 447 —
siifolia, signalé avec doute, et sans indication de localité, par le
Prince Bonaparte, doit se rapporter à un échantillon de Pételot
qui est en réalité 0. javanica. Nous connaissons actuellement
4 espèces d'Osmunda dont O. regalis récolté seulement par M. Péte-
lot.
O. Vachellii Hk., C. Chr., Ind., 1906, p. 475.
Tonkin ; Ouonbi, Nov. 1885, Balansa, n° 137. — Baïka, Nov. 1911,
Lecomte et Finet, n^s 1198, 1238, 1258.
Annam ; Vallée du Song Gianh, 1903, Cadière, n® 28 ; Tua Luu,
100-200 m.. Juin 1910, Cadière, n° 116. — • Dalat, Massif du Lang
Bian, Juin 1906, Eberhardt, n®® 114 et 34 ; Fév. 1914, Aug. Che-
valier, nO 30704 ; Août 1924 et Déc. 1924, Evrard, n°® 1140 et 2161.
— ■ Ninh Thuan, Lang Bian, sans date, Eberhardt, n° 1931. —
Nhatrang, Mai 1922, Poilane, n® 3379 et Juil. 1922, n° 4326.
Cambodge : Monts Camchay, Nov. 1901, Bouillod, n^ 26 (échan-
tillon jeune)..
Cette espèce de Chine a été souvent confondue (c’est le cas dans
les Notes Ptéridologiques), avec O. jaoanica Bl. dont elle diffère
par ses pennes étroites (ayant au plus 1,5 cm. de large), à bases
non cunéiformes mais obliques, et surtout par ses pennes fertiles
inférieures et non centrales. La texture est aussi quelque peu diffé-
rente.
O. jaoanica Bl., C. Chr. Ind., 1906, p. 474.
Tonkin : Tu Thap, Mai 1887, Balansa, n® 1976.
O. cinnamomea L., C. Chr. Ind., 1906, p. 473.
Annam : Dalat. Oct. 1920, Evrard, n°® 286 et 415 ; Fév. 1924,
Aug. Chevalier, n°® 30735 et 30775. (Sur l’étiquette des collecteurs :
plante formant parfois d’importants peuplements dans les tour-
bières).
C. — Dicksoniaceæ.
CiBOTIUM Klf.
Cibotium Barometz (L.) J. Sm., C. Chr. Ind., 1906, p. 183.
Tonkin : Baie de Kebao, à l’ouest de la baie de Fi-Tri Long,
Oct. 1885, Balansa, n° 163. • — ■ Dong Dang, dans les forêts, Fév. 1886,
Balansa, n° 164. — - Région montagneuse du Tonkin, 1886, Balansa,
n° 165. — ■ Forêts du Mont Bavi, près de la pagode de Dien Touan,
Sept. 1886, Balansa, n° 1944. — Ninh Thai, Déc. 1886, Bon, n® 3313.
— De Boghai à Soc Giang, le long de l’arroyo, Fév. 1892, Billet,
n® 72. — Thien Thon, Juin 1892, Bon, n° 5408. — ■ Nam Quan, près
de Lang Son, Déc. 1902, Bois, n^ 70. — - Province de Phu Tho,
réserve forestière de Chan Mong, Avril 1914, Fleury, n° 32259.
448 —
— Cao Len, région de Cao Bang, 500 m., Fév. 1920, Bourret, n° 75.
— Province de Thai Nguyen, Janv. 1926, Colani, sans n®.
Annam : Bung, province du Quang Bing, 100 à 200 m., Nov. 1900,
Cadière, n° 6. — ■ Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, n^ 22. —
Dalat, Sept. 1911, Lecomte et Finet, n^ 1537, et Déc. 1924, Evrard,
n° 2159. — Massif du Lang Bian, Dalat, bois très ombragés, 1.400 m.,
Aug. Chevalier, n° 30689. — Nhatrang, Juin 1922, Poilane, n° 4049.
— Près de Ninh Hoa, prov. de Nhatrang, 800 m.. Mai 1923, Poilane,
n° 6424. — Dent du tigre, prov. du Quang Tri, Mai 1924, Poilane,
no 10241. — - Ninh Thuan, Lang Bian, sans date, Eherhardt, n° 1899.
Sans localité précise. Eberhardt, n° 110.
Laos : Expédition du Mékong, 1866-1868, Thorel, n® 2905.
■ — ■ Attopeu, Mars 1877, Harmand, n° 1154. • — ■ Sam Neua, Sept. 1920,
Poilane, n^ 2216. — ■ Entre Daria et Ta teng, prov. de Saravane,
Sept. 1928, Poilane, n« 20371.
Cambodge : Mont Dinh, près de Baria, Juin 1866, Pierre, n° 575-
— Monts Cam Chay, Avril 1874, Pierre, n° 5756, et Bouillod, Nov
1903, no 25.
Nom annamite : Long Cu Li.
Nom tho ; Kut la.
Nom laotien : Phat kut dong.
D. CVATHEACEÆ.
1. Cyathea Sm.
Nous sommes d’accord avec Copeland (Phil. Journ. Sc., 4 C,
1909, p. 28). pour rapporter au genre Cyathea les fougères arbores-
centes asiatiques. La présence ou l’absence d’indusie n’est pas,
en effet, un caractère générique suffisant pour les diviser, comme
autrefois, artificiellement, en trois genres : Cyathea, Hemitelia,
Alsophila. Dans certaines espèces, rapportées d’abord aux Alsophila,
on trouve une industrie rudimentaire.
Nous diviserons les Cyathea en 2 sections :
Section I : Pas d’indusie Alsophila.
Section II ; Présence d’une indusie Eucyathea.
Le Pkince Bonaparte signale, dans ses Notes Ptéridolo giques,
7 espèces d' Alsophila (dont une au Siam), et une espèce de Cyathea,
C. spinulosa, d’ailleurs faussement déterminée.
Nous avons actuellement en Indochine 8 espèces de Cyathea,
dont une nouvelle, C. Salletii.
— 449 —
Section 1 : Alsophila.
1. C. podophylla (Hk.) Copel., C. Chr. Ind., Sup. I, 1913, p. 21.
(syn. Alsophila rheosora Bak., Cyathea Bonii Christ.).
Tonkin : Thien Thon, Janv. 1892, Bon, n° 5060. — Région monta-
gneuse, 1886, Balansa, n® 32. — Dong Dang, Fév. 1886, Balansa,
n° 34. — Mont Bavi, Juil. 1886, Balansa, n® 1861, Juin 1888, n® 1803,
et Août 1886, n° 1859. — - Route de Luong Thuong à Ban Pinh,
Mars 1980, Bourret, n*^ 118.
Annam : Bung, Quang Binh, Nov. 1901, Cadière, n°s 5 et 90;
Massif du Lang Bian, Dalat, 1.400 m., Fév. 1914, Aug. Chevalier,
n°® 30684 et 30688. — • Bana, Août 1920, Sallet, sans nA — Mère
et l’enfant, prov. de Nhatrang, Nov. 1922, Poilane, n° 5046. —
Massif montagneux à l’est de Cu Bi, sans date, Eberhardt, n°s 395
et 1957. — Tourane, Juil. 1927, démens, n® 3853.
Laos : Sam Neua, Oct. 1920, Poilane, n° 2024. — ■ Xi Khuang,
prov. du Tranninh, Nov. 1930, Poilane, n^ 2380.
Cambodge : Monts Cam Chay, Janv. 1904, Bouillod, n^ 63.
— Monts de l’éléphant. Août 1919, Poilane, n° 240.
var. procumbens Dunn et Tutcher Fl. Kwantung, Bul. of Mise.
Inform., Kew add. sér., X, 1912.
Tonkin : Ouonbi, Nov. 1885, Balansa, n°® 81 et 83 (pp.). — Ninh
Thai, Déc. 1888, Bon, n° 4073. — Mont Bavi, Juil. 1886, Balansa,
n» 1860.
Annam ; Bana, 1.100 m., Aug. Chevalier, n° 1528. — ■ Prov. de
Thua Thien, 1910, Eberhardt, n° 395.
var. occulata, var. nov.
Diffère du type par sa nervation très spéciale : les nervures
basales sont bifurquées, et les branches s’unissent à nouveau plus
haut en formant des boucles. Les nervures tendent à se réunir
vers la marge.
Tonkin ; Mont Bavi, 800 m., Juil. 1886, Balansa, n°® 1866 et 1797.
Cambodge : Monts Cam Chay, 400 m.. Avril 1874, Pierre, sans n°.
2. C. glahra (Bl.) Copel., C. Chr. Ind., sup. I, 1913, p. 20 (incl.
Alsophila gigantea Wall.).
Tonkin ; Mont Bavi, vallée de Lankok, Août 1886, Balansa,
n° 1862. — Région de Cao Rang, route de Nguyen Binh, sans date,
Bourret, n° 76.
Annam : Tua Luu, Thua Thien, Juin 1910, Cadière, n^ 166.
— Dac Khiet, prov. de Thanh Hoa, Sept. 1920, Poilane, nO 1823.
— Massif de Bana, Août 1920, Sallet, sans n®. — Nhatrang, Mai 1922,
Poilane, n^ 3585. — - Massif de Dong Ché, prov. de Quang Tri,
Mai 1924, Poilane, n® 10619. — • Dalat, Nov. 1924, Evrard, n°s 1772,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
30
^ 450 —
1774, 1947, 2016, 2071, 2164, 2242. — Tourane, Juil. 1927, Clémens,
n° 2911. — Canton de Laouan, prov. du Haut Donaî, Juin 1933,
Poilane, n° 22626.
Laos : Bassin d’Attopeu, 700 m.. Mars 1877, Harmand, n° 1361.
• — Sam Neua, Oct. 1920, Poilane, n° 2071.
Cambodge : Schreon, Avril 1920, Pierre, sans n®. — Monts Cam
Chay, Nov. 1903, Bouillod, n^ 23.
CocHiNCHiNE : Deon Ba, 300 m.. Août 1867, Pierre, sans n°.
Haïnan : Five Finger Mountains, Déc. 1921, Mc. dure, n® 8664,
et Mai 1922, n° 9465.
Nom laotien : Kout Khon Tarn.
3. C. Metteniana (Hance) C. Chr. et Tardieu, comb. nov., Alsophila
Hance Job., 1868, p. 175 (syn. A. formosana Bak.).
Tonkin : Mont Bavi, vallée de Lankok, Juin 1888, Balansa,
n° 1817.
4. Cyathea (Alsophila) Salletîi Tardieu et C. Chr. sp. nov.
Trunco nullo, caudice perbrevi paleis coriaceis, brunneis, integris,
lanceolatis, apice dense 9estito, stipite ca. 70 cm. longo, intégra vel
sursum purpurascente, nudo. Fronde bipinnata-pinnatifida, papy-
racea, obscure oiridi. Rachi nigra, oel purpurascente (paleis magnis
delapsis), minute muriculata, superne sulcata, squamulis ooatis
brunneis laceratis cito abrasis onusta, ad basin pinnarum depressione
( cicatrice pneumatophori ) ooali instructa. Pinnis ad 8 cm. inter
se remotis (inferioribus), arcuatim dependentibus, petiolo 4-5 cm.
longo, subnigro, cum Costa sursum purpurascente, ut rachi minute
paleaceo et superne breviter setulosa. Pinnulis 2, 5 cm. inter se remotis,
alternis, breve (1-1, 5 mm.) petiolulatis, ad costam articulatis et in
sicco facile dissolutis, oblongis, 8 cm. longis, 2 cm. latis, basi truncatis,
apice breoe acuminatis, planis, ad alam 2 mm. latam pinnatifidis.
Lacinis 12-13 jugis, obliquis, 1 cm. longis, 4 mm. latis, basalibus
paulo minoribus, apice rotundato-obtusis, parte dimidia exteriore
leoiter subobtuse — - dentatis y costulis et nervis medianis laciniarum
paleis bullatis parvis brunneis infra dense obtectis, superne setosis ;
venis 7-8 fugis, nonnulis infra medium furcatis, super ficiebus glaber-
rimis. Soris in venis inferioribus 3-4 fugis positis, inframedialibus,
paraphysibus nullis vel perbrevibus.
Annam : Bana, 24 Août 1925, Dr. Sallet (herb. Pételot, n° 3497,
type in herb. C. Chr.) ; Massif du Honba, 1.200-1.500 m., F. Fleury
Aug. Chevalier, n° 38837, Herb. Mus. Paris).
A rapprocher de C. glabra dont il diffère par ses très nombreuses
écailles bulleuses, ses pennes inférieures très longuement pétiolulées,
recourbées, ses pinnules nettement articulées, facilement caduques.
— 451
5. C. latehrosa (Wall.) Copel., C. Chr. Ind., Sup., 1913, p. 21.
Annam : Xa Cam, près de Hon Quan, Avril 1922, Evrard, n® 802.
— Dalat, Août 1924, Evrard, n° 1162. — ■ Haut cours de la rivière
Cu Bi, Juil. 1925, Poilane, 12223. — Blao, prov. du haut Donai,
Fév. 1933, Poilane, n° 21846.
Laos : Plateau d’Attopeu, 800 m., 1877, Harmand, n° 1370.
CocHiNCHiNE : Monts Knang Repoeu, Mai 1870, Pierre, n® 681.
— Long Than, sans date, Godefroy.
Cambodge : Monts Schral, Mai 1870, Pierre, sans n®. — Nord
de Kampot, 800 m., Mai 1928, Poilane, n® 14705. — Krapceu,
prov. de Kompong Speu, Juin 1030, Poilane, n° 17G79. — Sans
localité précise, Pierre, sans n°.
6. C. contaminans (Wall.) Copel. (= Alsophila glauca (Bl.) J. Sm.).
Tonkin ; Entre Muong Xen et Laokay, Sept. 1913, Aug. Cheva-
lier, nos 29500 et 29525.
Annam : Na Nam, Quang Tri, Oct. 1914, Cadière, n° 134. — -
Dac Kiet, prov. de Thanh Hoa, Sept. 1920, Poilane, n° 1836. —
Mai Lanh, prov. du Quang Tri, Poilane, Mars 1920, n® 1153. —
Massif de Hong Ché, Quang Tri, Mai 1924, Poilane, n° 10588.
• — • Dalat, Déc. 1924, Evrard, n® 2241. — Binh Dien, prov. de Thua
Thien, Mai 1920, Poilane, n° 1436. — Environs de Tourane, Juil. 1927,
Clémens, n° 4174.
Laos : Environs de Napé, 1928, Delacour, sans n°.
Xien Khuang, prov. du Tranninh, Nov. 1920, Poilane, n® 2304.
Nom annamite : Cay Doat.
Sect. Il : Eucythea.
1. C. Brunoniana (Wall.) Clarke et Bak., C. Chr. Ind., 1906,
p. 190.
Tonkin : Mont Bavi, Juil. 1886, Balansa, n° 1858.
Annam : Massif du Lang Bian, Fév. 1914, Aug. Chevalier,
no 30870.
Laos : Xieng Khouang, Nov. 1920, Poilane, n° 2305.
Cochinchine : Sans localité précise, Pierre, sans n°.
452 —
Deux nouvelles espèces ü’Anacardiacées de u Afrique
Orientale Tropicale
PAR LE P. SaCLEUX
Correspondant du Muséum
Lannea Floccosa, Sacleux.
Arhor 5-6 m. alla, ramis çetustioribus eortice cinereo-nigricante
nodoso et rimuloso, ramulis foliiferis abbreviatis, crassis, transçerse
rugosis, 4 mm. usque 40 mm. longis, 6-12 mm. latis ; foliis simplicibus
alternis subcoriaceis plerumque apice ramulorum fasciculatis ; petiolis
10-40 mm. longis, sat tenuibus cylindraceis dense stellato-floccoso-
tomentosis ; lamina ovata basi leoiter cordata v. rotundata o. plus-
minusve cuneata, 4-8 cm. longa, 2,5-4, 5 cm. lata, apice rotundata,
varias leviter emarginata o. interdum angustata et acuta, subtus
tomento fulvo stellato crispo dense floccoso, supra nigricante et rugosa
pilis stellatis plus minusae densiuscule sparsis ; in foliis oetustioribus
(siccis) indumento faciei superioris abbreoiato eoanido magis crispo
et nigricante pilis stellatis cum punctis resinosis intermixtis ; nervis
lateralibus utrinque 5-6, subtus plus minusve ut Costa centrali pro-
minentibus, supra vix conspicuis ; marginibus integris, in statu
juvenili nonnunquam subrevolutis ; floribus apice racemulorum in
glomerulis fasciculatis v. racemosis, pedunculo 10-15 mm. longo,
dense tomentoso stellato, glomerulos sessiles 1-2 ferente cum floribus
4-5-6 subsessilibus ; bracteis oppositis minimis triangularibus acutis
pubescentibus caducissimis ; calyce subcoriaceo, intus glabro, extus
pilis sUllatis vestito, in lobos 4-5 rotundatos erectos imbricatos 1,5 mm.
longos, 1 mm. latos diviso ; petalis 4-5 elliptico-obovatis obtusis
glaberrimis, usque 5 mm. longis 2 mm. latis basi in unguiculum brevem
attenuatis ; staminibus 8, fdamentis linearibus glabris liberis 2,5 mm.
longis, infra discum latiusculum crassiusculum glabrum insertis ;
antheris ovatis 2-locularibus breviter sagittatis introrsis basifixis ;
ovario in floribus masculis abortivo, in foemineis ovoideo 4 loculari,
dense tomentoso pilis stellatis cum setis rigidis 1 mm. longis parce
pilosis supra hamatis echinato ; stylis 4 crassiusculis in floribus
masculis centralibus erectis, in floribus foemineis in vertice ovarii
lateraliter erectis, stigmatibus peltatis parvis ; drupis ovoideis com-
pressis, 12 mm. longis, 7 mm. latis, densissime et adpresse tomento-
Rulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934.
— 453 —
sis pilis stellatis cum hasihus setarum vix conspicuis, loculis 2-3 com-
pressis sterilibus ; semine apice loculi funiculo longo affixo.
Afrique orientale tropicale (Briiish East-Africa), au lieu dit Boura,
dans la tribu du Tèita, à huit jours de marche de Momhassa, sur
une colline aride dévastée chaque année par l’incendie des grandes
herbes, vers 500-1.000 m., petit arbre rabougri d’environ 6 m.
Coll. Sacleux, n° 2353, août 1897. Les pétales à peine marqués
d’une nervure centrale avec une ou deux nervures latérales évanes-
centes de chaque côté sont, sur le frais, d’un jaune verdâtre taché
sous le sommet de rouge violacé.
Le genre Lannea, Rich. (Odina, Roxb.) avait été partagé dans la
Monographie des Anacardiacées parue à la suite du Prodrome de
A. et C. de Candolle, en deux sous-genres ; 1° Lanneoma (Delile)
à feuilles trifoliolées, avec les fdaments des étamines brièvement
soudés à la base dans les fleurs mâles ; les drupes parfois dispermès ;
2° Guadina (Engler) à feuilles imparipennées, avec les filaments,
des étamines complètement libres dans les fleurs mâles, et des
drupes monospermes. Une nouvelle espèce Lannea (Odina) fuloa
(Engler), récoltée par Fisher en Afrique orientale tropicale, dans
la région de Kagéhi (Victoria Nyanza), a été incluse par Engler
dans la section Euodina, malgré le caractère incertain des ovules
fécondés et la tendance à la simplification des feuilles (tantôt
3-foliolées, tantôt simples. Voici maintenant que E. Chiovenda,
dans Flora somalia (1929), décrit trois nouvelles espèces, toutes à
feuilles simples, du Somali-land (Lannea (Odina) malif olia (Chio-
venda), Lannea (Odina) cotoneaster (Chiovenda), Lannea (Odina)
Rioae (Chiovenda), qui sollicitent avec une quatrième espèce ici
décrite, Lannea floccosa Sacleux, de l’Afrique orientale tropicale,
l’établissement d’une division simplicifoliae dans le sous-genre
Euodina, foliis simplicifoliis filamentis liheris, loculo unico vel
loculis duohus compressis fertilihus.
Très voisine des espèces somaliennes ci-dessus mentionnées,
Lannea floccosa, Sacl., se distingue de Lannea malifolia, Chiov.
principalement par l’indument plus copieux et persistant de ses
feuilles et de son ovaire, de Lannea cotoneaster Chiov., par la forme
différente des feuilles atténuées vers la base dans L. cotoneaster,
par le revêtement des fruits alors qu’ils sont glabres dans L. coto-
neaster, de Lannea Rioae Chiov. par la forme des feuilles non atté-
nuées à la base et la plus grande simplicité de la nervation moins
apparente, aussi par l’intégrité de la marge.
Les quatre espèces ci-dessus mentionnées de Lannea à feuilles
simples se reconnaîtront d’ailleurs facilement aux caractères sui-
vants :
454 —
1. Fruit hirsute 2.
Fruit glabre 3.
2. Indûment des fruits composés de poils étoilés entremêlés de soies
rudes à pointe recourbée en hameçon ; feuilles adultes ovales, le plus
souvent arrondies au sommet et à la base. . . . Lannea floccosa, Sacl.
Indûment des fruits composé uniquement de poils étoilés ; feuilles
ovales ou ovato-obovales plus ou moins en coin à la base
Lannea Rivae (Chiov) Sacl.
3. Calice glabre, feuilles elliptiques ou obovato-elliptiques ou subarron-
dies brièvement émarginées, moins tomenteuses dans la jeunesse ... .
Lannea malif olia (Chiov) Sacl.
Calice couvert extérieurement de poils étoilés, feuilles elliptico-obovées
ou sub-rotondato-obovées, avec le sommet arrondi abruptement et
brièvement apiculé Lannea cotoneaster (Chiov) Sacl.
Remarque. — Le nom de genre Odina Roxb. n’était qu’un
nomen nudum lorsqu’il a reparu du même auteur dans Flor. Ind. 1832,
Lannea venait d’être décrit par A. Richard peu de temps aupara-
vant dans Tentamen Flor. Seneg. de la même année 1832. Pour
cette raison le nom di Odina a dû céder la place à celui de Lannea.
Anaphrenium Kieneræ, Sacleux.
Ramulis noaellis puhescentibus ; foliis simplicihus, crassiusculis
alternis, sat crebis, linearibus, dorso rotundatis, subsessilibus, mucro-
natis, basin versus cuneatim angustatis, marginibus revolutis, supra
glabris, subtus dense et brevissime cinereo tomentosis, nervo mediano
tantum apparente subtus cinereo-tomentoso supra profundius insculpto ;
paniculis axillaribus congestis, numerosis, quam folia triplo v. qua-
druplo minoribus, ubique cinereo-tomentosis, in parte superiore ramuli
inflorescentiam longam gradatim instructam formantibus : alabastris
depressis conicis basi leviter incrassatis ; calycis 5 partiti laciniis
crassiusculis triangularibus v. oblongo-triangularibus acutis basi lata
sese attingentibus, intus glabris, supra cinero-tomentosis ; petalis
5 oblongis sub-imbricatis, intus glabris, supra cinereo-tomentosis,
calycis laciniis vix longioribus ; staminibus 5 alternipetalis cum
petalis infra discum crassum pulviniforrmem insertis, filamentis
subulatis glabris crassiusculis basi leviter gradatim dilatatis ; antheris
oblongo-ovatis medio dorso affixis versatilibus ; ovario \-loculari ;
ovulo ex apice funiculi e basi loculi ascendentis pendulo ; stylo fere
ad basin in 3 stigmatibus soluto, stigmatibus crassiusculis, subaequa-
libus, erectis v. leviter divergentibus, quam filamentis triplo bre-
vioribus.
Verisimiliter frutex v. arbuscula. cujus adest ramulus unicus copiose
et dense florifer 44-20 cm. Folia ea rosmarini simultantia 9-12 cm.
- 455 —
longa, 1,5 mm. lata, sat approximata, 1-5 cm. distantia, in superiore
parte ramuli magis approximata, folia ternata falsiter simulantia.
Paniculae densae circiter 2-3 cm, longae, 1 cm. — -1,5 cm. latae,
superiores magis approximatae ac decrescentes spicam terminalem
laxam infoliosam ef formantes. Pedunculi communes 1 -1 ,5 cm. ; pedi-
celli 1-2 mm. longi cinereo-tomentosi, bracteis et hracteolis minimis
triangularibus tomentosis décidais. Sepala triangularia hasi 1 mm.
lata ad apicem 1,5 mm. longa. Petala 1 mm. lata, 2,5 mm. longa.
Antherae ohlongae 2-loculares, versatiles, 1,5 mm. Filamenta linearia,
crassa, 2.5 mm. longa. Stigmata vix 1 mm longa.
Coll. Kiener, Haut Zambèze. Reçu de M. Seynes, le
18 juin 1896.
— 456 —
Contribution a la' flore de la Nouvelle-Calédonie
PAR M. A. Guillaumin
LXIV. — ■ Plantes reci’eillies par M. et Le Rat
DE 1900 A 1910 1.
^9® Supplément)
Bikkia neriifolia Brong. — Mont Dzumac (2565).
B. tubiflora Schltr. — Prony (136), Mont Dzumac (2550).
Morierina montana Vieill. — Sans localité ni n°.
Lindenia vitiensis Seem. — Bords de la Caricouyé, Païta (2734).
Chomelia leiohola Guillaum. — Prony (115).
C. microcarpa Guillaum. — Dombéa (2387), Monts Koghis (283),
bords de la Couvelée (2304).
Ixora Francii Schltr. et Krause. ■ — Mont Dzumac (2545), Prony (215).
I. kuakuensis S. Moore. — Mont Dzumac (2958).
I. montana Schltr. — Sans localité ni n®.
I. yahouensis Schltr. — Prony (sans n®).
Randia ngoyensis Hutch. et S. Moore. — Prony (1731).
Airactocarpus heterophyllus Guillaum. et Beauvis. — Prony (1585).
A. platyxylon Guillaum. — Nouméa (2104), pointe de l’Artillerie (2332).
Guettarda glabrescens Guillaum. — Gap N’dua (99).
G. hypolasia Baill. - — Rivière des Pirogues (2617), sans localité (166)
[Cribs legit.].
G. ngoyensis Schltr. — Rivière du Pont cassé, Caricouyé (50), route
d’tlouaïlou à Koua (2427), sans localité (466 ?).
G. platycarpa Guillaum. — Dombéa (2249), Caricouyé (288).
G. rhamnoides Baill. — Prony (sans n°).
G. speciosa L. — Prony (1577).
Gardénia Aubryi Vieill. ? — Prony (164).
Morinda Candollei Beauvis. — Dombéa (318), Prony (2094).
M. Forsteri Seem. — Pointe de l’Artillerie (161).
Cœlospermum corymbosum Baill. — Mont Dzumac (2450), Dombéa (209).
Psychotria Baillonii Schltr. — Monts Koghis (2349), Prony (1597),
route d’Houaïlou à Koua (2222).
P. calothyrsus Guillaum. ? — Route d’Houaïlou à Koua (2447).
P. cardiochlamys Schltr. — • Caricouyé, Rivière du Pont cassé (13),
Prony (269).
P. coltina Labill. — Bords de la Couvelée (2301), Caricouyé (426),
route d’Houaïlou à Koua (2428).
P. Deplanchei Guillaum. — Prony (sans n°). Mont Mou (1658).
1. Bull. Mus., 1911, p. 349, 453, 558 : 1912, p. 39, 91 ; 1913, p. 380 ; 1919, p. 499 ;
1920, p. 174 ; 1923, p. 112 ; 1926, p. 229 ; 1929, p. 117 ; 1932, p. 694 ; 1934, p. 302
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, ii“ 5, 1934.
— 457 —
P. Fagueiii Schltr. — Monts Koghis (2327).
P. microglossa Guillaum. — Monts Koghis (2348).
P. oleoides Schltr. — Prony (2071).
P. papillosa Guillaum. — Route d’Houaïlou à Koua (2430).
P. rubefacta Guillaum. — Mont Rzumac (2967), Mont Koghis, hords
de la Ouanéoué (2317).
P. rupicola Schltr. — Dombéa (2296), Mont Dzumac (2568, 2612),
Prony (139).
P. speciosa S. Moore. — Route d’Houaïlou à Koua (2433).
Normandia neo-caledonica Plook. f. — Dombéa (2240), Prony, Mont
Mou (43).
Vernonia cinerea Less. — Montravel (1609 b).
Pteiocaulon cylindrostachyum C. R. Clarke. — Nouméa (2677), route
d’Houaïlou à Koua (2212).
Erigeron bonariense L. — Montravel (1609 a), Saint-Louis (42).
Lagenophora Billardieri Cass. ? — Magenta (8).
Blumea lacera DC. — Monts Koghis (2246), sans localité ni n°.
Helichrysum austro-caledonicum Schltr. — Mont Mou (2051), route
de Bourail à Koua (2219).
Wedelia biflora DC. — Prony (2078) [Cribs legit].
Glossogyne tenuifolia Cass. — Ouen Toro (103).
Centipeda orbicularis Lour. — ^ Anse Vata (3978), Païta (59), « Sariette
de la Calédonie ».
Xanthium spinosum L. — Nouméa (2095).
Scævola Beckii Zahlbr. — Prony (133).
— — var. robusta Krause. — Prony (2079) [Cribs legit].
S. montana Labill. — Prony (25).
Wahlenbergia gracilis A. DC. — Yahoué (2763).
Leucopogon albicans Rrong. et Gris. — Mont Mou et Mont Dzumac (72),
Prony (19).
L. cymbulæ Labill. — ■ Couvelée (2276), Caricouyé, Païta (23), Pic
Malaoui (51), Mont Mou (37), Prony (357).
Cyatopsis floribunda Rrong. et Gris. — Route d’Houaïlou à Koua (2221).
Dracophyllum ramosum Panch. ex. Rrong. et Gris. — Raie N’go (2063),
baie des Pirogues (1675), Prony (358).
Statice australis Spreng. — Ile des Pins (165).
Lysimachia decurrens Forst. - — Yahoué (2761).
Rapanea asymmetrica Mez. — Dombéa (304), sans localité ni n°.
R. lanceolata Mez. — Route de Bourail à Houaïlou (2419).
*Tapeinosperma koghiense Guillaum. sp. nov.
Arbor 7-8 m. alla, ramis sat validis, glabris, foliis petiolis 1-1.5 cm.
longis, lamina decurrente stipitatis, lanceolatis (9-14 cm. X 2-3 cm.), basi
longe acuiis, apice rotundato-obtusis, rigide chartaceis, supra ad costam
et subius densissime tessellatim peradpresse lepidotis, nervis dense parallelis
et venis reticulatis immersis. Inflorescentia terminalis multiflora, pyramidale
panniculata, 6-11 cm. longa, axibus ramulisque dense scrobiculate rugosis,
ramulis flores dense racemosos gerentibus, pedicellis gracilibus, circa 2 mm.
longis ; flores 1.5 mm., albi, corollae margine malvacei, sepalis vix connatis,
ovatis, obtusis, epunctatis, petalis ultra medium connatis, laie ovatis, apice
— 458 —
sub acutis, manifeste punctatis, intus dense lepidotis, staminihus lohorum
dimidium vix attingentibus, antheris peracutis, dorso haud punctatis, stylo
subulato antheras superante, stigmate punctiformi.
Monts Koghis : forêts du sommet (23^0).
Évidemment voisin du T. oblongifolium Mez, mais feuilles très diffé-
rentes, fleurs beaucoup plus petites, sépales non ponctués, etc...
T. robustum Mez. — Mont Dzumac (2383, 2958).
T. wagapense Mez. — Mont Mou (1644).
Chrysophyllum Sebertii Pancli. et Seb. — • Mont Dzumac (2952).
Planchonella Baueri Dub. — Cap N’dua (72).
P. crebrifolia Pierre. — Prony (1578) [Cribs legit.].
P. dictyoneura Pierre. — Dombéa (2253), Mont Dzumac (2995).
P. lasiantha Dub. — Prony (35, 263).
P. Pancheri Pierre. — Ouen Toro (281), Pointe de l’Artillerie (2335,
2347).
P. Sebertii Dub. — Prony (2), Rivière des Pirogues (2618).
*Lucuma Lecomtei Guillaum. sp. nov. — Dombéa (2292).
Manilkara Pancheri Pierre ex Guillaum. — Ile des Pins (538).
Maba fasciculosa F. Muell. — Bords de la Ouanéoué (2309), Chaîne
centrale (340).
M. foliosa Rich. — Prony (1729).
M. glauca Montr. — Cap N’dua (41), Prony (179).
M. paroiflora Schltr. — Prony (1573).
M. yahouensis Schltr. — Magenta (2606, 2751).
Diospyros Lecardii Guillaum. • — Sans localité ni n°.
Syrnplocos defoliata Brand. — ■ Monts Koghis (2622).
S. lucida Vieill. ex Guillaum. — Monts Koghis (2537).
S. Pancheri Vieill. ex Guillaum. ? — (3970).
Jasminum didymum Forst. var. — Montravel (1610).
Plante étalée, non grimpante, remarquable par ses folioles linéaires
ayant au plus 2 mm. de largeur. Il parait exister tous les passages avec
la forme typique.
N’ayant pas vu les types de J. Le Ratii Schltr. et J. noumeense Schltr.,
je n’étais pas parvenu à distinguer la première de ces espèces de J. sim-
plicijolium Forst. ' et avais cru devoir distinguer un J.. Francii ^ et un
J. Magentæ Ayant en mains des cotypes de Schlechter je dois, en
dépit des descriptions, constater que J. Francii = J. Le Ratii et J. Magen-
tæ — J. noumeense.
Notelaea Badula Vieill. — Dombéa (300), Koé (2287, 2381).
N. euclioides Schltr. ? — Dombéa (2385).
Rauwolfia semperflorens Schltr. — Dombéa (303), Caricouyé (227),
Mont Erambéré (81), Prony (70, 1616).
Alyxia clusiophylla Guillaum. ■ — • Prony (49).
A. disphærocarpa v. Heurck et Müll.-Arg. — Route d’Houaïlou
à Koua (2408).
A. leucogyne v. Heurck et Müll.-Arg. — Sans localité ni n°.
Podochrosia Balansæ Baill. ■ — Prony (232, 2073), baie du Sud (2588).
1. Fol. Sosl. III p. 62.
2. Bull. Mus., 1933, p. 333.
3. Ibid., 1930, p. 169, et 1932 p. 697.
459 —
Pierochrosia Vieillardii Baill. — Prony (271).
Alstonia lanceolata v. Heurck et Müll.-Arg. — Sans localité ni n°,
T abernæmoniana cerifera Panch. et Seb. — La Coulée (1725).
Parsonsia Balansæ Baill. — Dombéa (2623).
P. Billardieri Baill. — Mont Coffm (2096), Dombéa (18, 116).
Marsdenia Billardieri Dcne. — Mont Mou (66), Prony (112).
Geniostoma densiflorum Baill. — Monts Koghis (2333).
G. oleifolium S. Moore. — Mont Dzumac (2575).
G. Pancheri Baill. ■ — Dombéa (2261).
G. thymeleaceum Baill. — Sans localité ni n°.
G. vestitum Baill. — Dombéa (2244).
Erylhæa australis R. Br. — (334).
Heliotropiurn anomalum Hook. et Arn. — Ile des Pins : presqu’île
de Kuto (191).
Evolvulus alsinoides L. — Sans localité (155), Magenta (585).
Solarium Le Ratii Schltr. — Ilot Amédée (291).
S. teirandrum R. Br. — Prony (197).
Coronanthera pulchra C. B. Clarke. — Prony (226 bis).
C. sericea C. B. Clarke. — Bords de la Ouanéoué (2326).
Periomphale Pancheri Baill. — Monts Kogbis (2947).
T écorna stans Seem. — Pointe de l’Artillerie (2346).
Diplanthera Deplanchei F. Muell. — • Route d’Houaïlou à Koua (2445).
Lanfana Sellowiana Link et Otto. — Localisé dans les environs de
Nouméa (1607).
Premna integrifolia L. — Pointe de l’Artillerie (345), Magenta (160).
P. obtusifolia R. Br. ? — ■ Nouméa (211).
Cet échantillon est remarquable par ses grandes feuilles très obtuses
au sommet, fortement cordées à la base mais le tube de la corolle est
deux fois plus long que le calice comme cbez P. integrifolia L.
Oxera neriifolia Beauvis. subsp. cordifolia Dub. — Dombéa (132).
O. pulchella Labill. — Magenta (2750), Koé (2449).
O. sulfurea Dub. - — Koé (2452), Païta (2384).
Aoicennia officinalis L. — Prony (98).
Verbena bonariensis L. — Partout jusqu’à 300 m. (330), Tongboué (2345).
Saloia coccinea Juss. — Anse Vata (85).
Deeringia altissima F. Muell. — Yaboué (438).
Amarantus caudatus L. — Nouméa (610).
A. viridis L. ■ — ■ Ouen Toro (104, 106).
Achyranthes argentea Lam. ■ — - Anse Vata (2056).
Alternanthera nodiflora R. Br. — Nouméa (417).
Airiplex jubaia S. Moore. — Anse Vata, île aux Canards, îlot Amédée
(195).
Chenopodium carinatum R. Br. — Montravel (2604).
Muehlenbeckia platyclados Meissn. — Dombéa (233).
Nepenthes Vieillardii Hook f. — - Monts Koghis (2608), Pic Malaoui
(2669), île des Pins (195).
Peperomia blanda Kunth. — Yaboué (93).
Ascarina rubricaulis Solms. - — ■ Prony (122).
Cryptocarya odorata Guillaum. ? — Prony (130) « Santal citrin ».
Litsea sebifera Pers. — Koé (2305).
460
L. trifloia Guillaum. — Prony (36, 200).
L. uniflora Guillaum. — Dombéa (101).
Cassytha filiformis L. — Route de Nouméa à l’Anse Vata (174).
Hernandia cordigera Vieill. - — Dombéa (21, 217).
H. peltata Meissn. — Baie du Sud (2592).
Beauprea elegans Brong. et Gris. — Dombéa (2291).
B. spathulæfolia Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2953).
Cenarrhenes paniculata Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2474, 2555,
2641).
Garnieria spathulæfolia Brong. et Gris. — ■ Prony (5), Baie du Sud (2581).
Greaülea Gilliorayi Hook. — Étiquette en partie détruite (74).
G. heterochroma Brong. et Gris. — Dombéa (96).
G. macrostachya Brong. et Gris. — Dombéa (40).
G. rhododesmia Schltr. — Voh : Mont Tahafe (1649).
G. rubiginosa Brong. et Gris. — Prony (382).
Stenocarpus Milnei Meissn. — Mont Mou (74).
S. trinerois Guillaum. — Plaine des Lacs (2645), Prony (189, 226, 355).
S. umbellatus Schltr. - — Mont Dzumac (2563), Prony (219), Kaféate
(1561).
Knightia Deplanchei Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2566).
Wickstrœmia indica G. A. Mey. ■ — • Nouméa (1566).
Santalum ausiro-caledonicum Vieill. — Anse Vata (2382).
Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger. — Mont Dzumac (2651).
E. phyllanthoides Endl. var. artensis Pilger. — Prony (220).
Cleistanihus stipitatus Müll.-Arg. — Magenta (2607).
— var. laurinus Müll.-Arg. — Prony (293).
Glochidion Billardieri Baill. — Route de Magenta à la route n° 1 (71).
G. caledonicum Müll.-Arg. — Païta (154).
G. canalense Baill. — Prony (31, 219).
Phyllanthus æneus Baill. — Dombéa (2256), Prony (2061).
P. cornutus Baill. — Païta : Gravina (170).
P. Pancherianus Baill. ■ — Mont Mou (375), Mont Mou et Prony (2061).
P. persimilis Müll. -Arg. — Plaine de Voh (1630).
P. pronyensis Guillaum. — Plaine des Lacs (2629).
P. syloincola S. Moore. — Route d’Houaïlôu à Koua (2434).
Breynia dislicha Müll. -Arg. Var neo-caledonica Müll.-Arg. — - Prony
(125), île Maître (191).
Longetia buxoides Baill. — Mont Dzumac (2570).
Bureaoia carunculala Baill. ■ — Dombéa (470), bords de la Ouanéoué
(2310).
B. clusiacea Baill. ■ — Dombéa (2266, 2298, 2399), Prony (228), sans
localité ni n°.
Croton insulare Baill. - — Ouen Toro (325), Port Despointes (2098),
Mé Arembo (1634).
Codiæum Inophyllum Müll.-Arg. — Ouen Toro (294), Mont Mou (92).
Baloghia lucida Endl. — Monts Koghis (2948).
Fontainea Pancheri Heck. - — Prony et Magenta (1602).
Bocquillonia sessiliflora Baill. — Prony (224).
Cleidon angustifolium Pax et Holïm. ?■ — - Caricouyé (1), Yahoué (468).
C. lasiophyllum Pax et Hofîm. — Yahoué (409).
— 461 —
C. Vieillardii Baill. var. genuina Müll.-Arg. — ■ Prony (197).
Macaranga alchornioides Pax et Liegelsh. — Païta : rivière du Pont
cassé (90).
M. coriacea Müll.-Arg. — Dombéa (105), Païta : Rivière du Pont
cassé (151).
M. fulçescens Schltr. — Monts Koghis (2350).
M. Vedeliana Müll.-Arg. — Prony (223).
M. Vieillardii Müll.-Arg. — Dombéa (162), Prony (178, 270).
Excœcaria rhomboidea Schltr. — Sans localité ni n°.
Homalanthus nuians Pax. — Prony (278).
Celtis conferia Planch. var. cuneata Planch. — ■ Ouen Toro (67), bords
de la Ouanéoué (2320).
Malaisia tortuosa Blanco. — Anse Vata, Port Despointes (79, 293).
Pseudomorus Brunoniana Bur. — - Mont CofFin (506).
Ficus asperula Bur. — • Monts Koghis (2254).
F. auriculigera Bur, — Route d’Houaïlou à Koua (2228).
F. austro-caledonica Bur. — Caricouyé (274).
F. Schlechteri Warb. — Couvelée (2364).
Procris pedunculata Wedd. — Bords de la Ouanéoué (2336).
Pipturus oelulinus Wedd. — Yahoué (350), Chaîne Centrale (158).
Casuarina Cunninghamiana Miq. — Anse Vata (52, 53), Voh (51).
C. Deplancheana Miq. — Bords de la Couvelée (2306), Prony
(2090), baie du Sud (2759), Plaine des Lacs (2613), Chaîne Centrale (162).
— — var. crassidens J. Poiss. — Mont Dzumac (2564), Chaîne
Centrale (161).
C. equisetifolia Forst. var. incana Benth. — Prony (280).
C. glauca Sieb. — Voh, Kaféate : Pain de sucre (1640).
C. leucodon J. Poiss. — Plaine des Lacs (2609).
C. Poissoniana Schltr. — Koua (2200).
Micrustylis taurina Reichb. f. — Yahoué (6), Monts Koghis (2729),
Koua (2427).
Oberonia Vieillardii Reichb. f, — ■ Mont Mou (1660).
Liparis Fayardii F. Muell. — ■ Monts Koghis (2719).
L. laxa Schltr. ■ — ■ Plaine des Lacs (2720).
Dendrobium cymatoleguum Schltr. — Monts Koghis (2469).
D. steaioglossum Reichb. f. - — • Plaine des lacs (283). •
D. striolaium Reichb. f. — Magenta (2086).
D. verrucijerum Reichb. f. — Prony (313).
Pheatia oubatchensis Schltr. — Monts Koghis (2351).
P. Richardiana Krânzl. — Monts Koghis (253).
Spathoglottis sp. — • Monts Koghis (2316), sans localité (2316 bis).
Phajus grandifolius Lour. — • Koé-Nembah (2732), Koua-Couaoua
(M“e Le Rat) (2506).
Farina Deplanchei Reichb. f. — Mont Dzumac (2743), Caricouié (210).
F. valida Reichb. f. — Monts Koghis (2371), Mont Mou (213), Mont
Dzumac (2741).
Ceratostylis micrantha Schltr. — Monts Koghis (2343).
Calanthe veratrifolia R. Br. — Yahoué (2504).
Luisia teretifolia Gaud. — Magenta (2752).
Tæniophyllum Fasciola Reichb, f. — Mont Mou (245).
^ 462
T. minutissimum Schltr. — Mont Dzumac.
Appendicula Vieillardii Reichb. f. — Prony : Cap N’dua (108), île
des Pins : Uro (196).
Eriaxis rigida Reichb. f. — Prony (190).
Goodiera Finetiana Krânzl. — Monts Koghis (2728).
Coilochilus neo~caledonicum Schltr. ■ — • Mont Mou (2721).
Pterostylis Bureaviana Schltr. — Rivière de Pouéta près de la Coulée
(sans n°).
P. Ophioglossa R. Rr. ■ — Ouen Toro (237).
Acianthus nanus Rendle. — Route de Panéta près de la Coulée (1558),
sans localité (255, 256).
Liperanihus gigas Reichb. f. — Mont Dzumac.
L. glandulosa Schltr. — Saint Louis (2738), Prony (1709).
L. latilabris Schltr. — Mont Dzumac (2726).
L. latissimus Schltr. — Mont Mou (2577).
Habenaria ngoyensis Schltr. — Monts Koghis (2731).
Curcuma longa L. — Houaïlou (1639).
Sisyrynchium micranthum Cav. — Route de Nouméa à Pont-des-Fran-
çais (219).
Campynemanthe viridiflora Raill. - — Mont Mou, forêt de Saint-Louis
(2739).
Smilax purpurata Forst. ■ — Prony (111).
— — — var. concolor A.DC. — Prony (147).
Xerotes Banksii R. Br. form. neo-caledonica Giillaum. — Prony (7. 326,
2117).
Cordyline neo-caledonica Linden. — Monts Koghis (2369, 2443), Prony
(208, 2087).
Xeronema Moorei Brong. et Gris. — Mont Mou (2596).
Arthropodium pendulum DC. — Mont Dzumac (2635).
Dianella aiistro- calédonien Seem. - — Mont Mou (2556), Prony (1596).
D. intermedia Endl. ? — Prony (1595).
Flagellaria neo-caledonica Schltr. — Dombéa (2294), Prony (338).
Joinvillea elegans Gaud. — Prony (1599), route de Bourail à Houaïlou
(2467).
Xyris neo-caledonica Rendle. — Mont Mou (400, 1699).
Basselina ! gracilis Vieill. ? — Mont Dzumac (2542).
Freycinetia graminifolia Solms. — Païta (2057).
F. microdonta Martelli. — Caricouyé, rivière du Pont Cassé (23).
Eriocaulon neo-caledonicum Schltr. — Plaine des Lacs (2616), Prony
(131).
F. Pancheri H. Lee. — Ile des Pins ; Uro (sans n°).
Najas graminea Del. — Anse Vata (3984)
Potamogeton pectinatus L. — ■ Anse Vata (3985).
Pyereus polystachyus C. B. Clarke. — Prony (1563).
Mariscus jerax C. B. Clarke. — Dombéa (236).
M. Deplanchei Schinz et Guillaum. — Nouméa (233, 235), Plaine des
Lacs (761).
M. glomeratus O. Ktze. — Ile des Pins : Uro (183).
M. pennatus Schinz et Guillaum. — Magenta (84).
1. Les Najadées ont été revues par A. Camus.
Cyperus gracilis R. Br. — Dombéa (sans n°).
Ahildgaardia monostachya Vahl. — Cascade du Jardin du Gouverne-
ment (170), Paït.a (2747).
Lepironia mucronata L. C. Rich. — Goro (354).
Schœnus hrevifolius R. Br. — Goro (334).
S. neo-calcdonicus C. B. Clarke. — Monts Erambéré (71).
Lophoschœnus arundinaceus Stapf. — Environs de Dombéa (3976),
île des Pins : bords du ravin de Koumania (189).
Lepidosperma perteres C. B. Clarke. — Plum (2893), île des Pins :
Uro (188).
Gahnia aspera Spreng. — Pointe de l’Artillerie (141), Dombéa, bords
de la Nondoué (234).
Scleria mur garitifera Willd. — Yahoué (35, 594), plaine des Lacs (757),
île des Pins ; Koumania (194).
Imperata arundinacea Cyr. — Environs de Nouméa (2626), route de
Nouméa à Yahoué (227), tout le Sud de l’île, peut-être le Nord (182).
Thuarea inuoluta R. Br. — Anse Vata (3).
Apluda mutica L. — Ile des Pins : Uro (184).
Cymbopogon refractus A. Camus. — Ile des Pins : Uro (185).
Anthistiria imberhis Retz. — Anse Vata (175).
Paspalum orbiculare Forst. — Yahoué (362).
P. scrobiculaium L. ■ — Champ de courses de Magenta (86).
Panicum barbifultum Hochst. — Yahoué (2060).
Setaria glauca Beauv. — Sans localité (164).
Cenchrus anomoplexis Lahill. — Route de l’Anse Vata (243), Prony
(1603), très commun à l’île des Pins.
Stenotaphrum glabrum Trin. — Saint-Louis (513).
Spinifex hirsutus Lahill. — Ilot Amédée (38, 292, 334, 2357, 2357 bis).
Leptaspis lanceolata Zoll. — Yahoué (100).
Vetiçeria zizanioides Nash. — Pont des Français (230).
Tragus racemosus L. — Vallée du tir, près de Nouméa (169).
Daclyloclenium ægypliacum Willd. — Magenta (83, 1612).
Eragrostis tenella Roem. et Schult. — Pont Despointes (1608).
Greslania circinnata Bal. — Mont Dzumac (2639), Mont Mou (430).
Agathis macrophylla Mast. — Prony (231).
A. ovata Warh. — Plateau du Mont Dzumac (2632), Prony (230).
Podocarpus minor Parlât. — ■ Prony (149), Plaine des La'cs (2587, 2621).
P. Novæ-Caledoniæ Vieill. ex Brong. et Gris. — Domhéa (1587),
Prony (1719).
P. Novæ-Caledoniæ Vieill. ex. Brong. et Gris, var. latifolius Brong.
mss. — Prony (2069).
P. Vieillardii Parlât. — Monts Koghis (2372), Monts de la Caricouyé
(139), Mont Dzumac (1048).
Dracrydium araucarioides Brong. et Gris. — Prony (212), Plaine des
Lacs (2631).
Acmopyle Pancheri Pilger. — Mont Mou (2594).
Araucaria Cookii R. Br. Forme de jeunesse ? — Prony (185).
A. Muelleri Brong. et Gris. Forme de jeunesse ? — Prony (92).
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLA RT. 27-11-34.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 401
Notice nécrologique sur M. J.-L. Dantan, par M. Ch. Gravier 403
Communications :
M. Pbisalix. Immunité naturelle du Hérisson vis-à-vis du venin d’Abeilles.. . 405
M. Phisalix et F. Pasteur. Action des ondes courtes sur le venin de Vipère
aspie 408
de Bergevin. Mission Saharienne Augiéras-Draper (1927-1928). — Hémiptères. 411
M. André. Une Écrevisse américaine (Cambarus affmis Say) pullulant aux
portes de Paris (Fig.) 415
E. A. M. Speijer. Note préliminaire sur le nouveau genre Gipopeltis (Arach.
Pedip.) 421
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (Fig.) 423
Ed. Lamy. Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la Rfle dans
l’Amérique du Sud (Fig.) 432
G. Hanson. Note sur une Méduse rare, Tiaranna afpnia Hartl. récoltée par
le « Président Théodore Tissier » 436
F. Gagnepain. Les affinités des Hemandiacées 443
C. Christensen et M™® Tardieu-Hlot. Les Fougères d’Indochine, III.... 445
P. Sacleux. Deux nouvelles espèces d’Anacardiacées de l’Afrique orientale
tropicale 452
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie (suite) .... 456
PUBLICATIOHS DD MDSCOM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d'Hisioire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson
et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895)
(Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N® 1, 1932 et sui-
vants, prix variable).
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis colleclorum (Laboratoire de
Culture ; paraît depuis 1822 ; échange).
Notulae systematicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909),
Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ;
paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire
d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis
1928).
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ;
paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de
Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ;
paraît depuis 1934 ; échange).
Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle
et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis
1924).
Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro
(Musée d’Ethnographie du Trocadéro).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome VI
N° 6 et dernier. — Novembre 1934.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
67, RUE CUVIER
"" PARIS-V*
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans ' leur intérêt de fournir des
manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de
manière à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de
la retourner dans les quatre jours. Passé ce déleii, l’article sera ajourné à
un numéro ultérieur.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles.
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supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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numéro et brochés avec agrafes.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de
ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro-
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL I
France et Étranger ; 50 fi.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1934. — N“ 6 et derînier.
286“ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 NOVEMBRE 1934.
PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE,
DIRECTEUR DU MUSÉUiM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Paul Lemoine, Directeur du Muséum, et M. le Professeur Rivet,
sont nommés Membres de la Commission de Synthèse et de Coopération
Intellectuelle de l’Exposition de 1937.
M. le Professeur Gruvel est nommé délégué titulaire au Ministère
des Colonies.
M. le Professeur Chevalier est nommé délégué suppléant au Ministère
des Colonies.
M. de Nussac est nommé Sous-Bibliothécaire honoraire.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
31
COMMUNICATIONS
Discours prononcé aux obsèques de M. H. Lecomte
Professeur Honoraire au Muséum
Membre de l’Institut,
PAR M. II. Humbert.
Henri Lecomte, de qui nous avons aujourd’hui à déplorer la
perte, est né à Saint-Nabord (Vosges), le 8 janvier 1856. Dès le
début de sa earrière dans renseignement secondaire, au temps où
il était Professeur aux Lycées Saint-Louis et Henri IV, il s’était
intéressé aux questions coloniales, tout spécialement à l’étude des
plantes offrant un intérêt économique ; il avait été chargé successi-
vement de plusieurs missions dans diverses parties du globe, Congo,
Égypte et Afrique du Nord française, Antilles, Guyane, etc., et
avait déjà publié plusieurs ouvrages sur divers végétaux donnant
des produits importants, tels que la vanille, le coton, les bois, etc...
Dès qu’il fut nommé à la chaire de Botanique phanérogamique
et qu’il prit en mains le laboratoire et les collections qui lui sont
attachées, laboratoire qn’il fréquentait depuis longtemps, Henri
Lecomte, déjà bien informé des besoins de ce service et des buts
auquel il répond, consacra immédiatement toute son activité à
mettre en chantier l’étude et la publication des Flores de nos colo-
nies, déjà envisagées par son prédécesseur Edouard Bureau :
seules les ressources unicjues offertes par notre grand établissement
national permettent la mise en œuvre de travaux généraux de
cette nature.
Avec le concours de MM. Gagnepain et Finet et de plusieurs
autres collaborateurs, il entreprit de suite l’élaboration de la Flore
d’Indochine, énorme ouvrage en cours d’achèvement. En vue de
la publication de la Flore de la Nouvelle-Calédonie, il encourageait
un de ses assistants, M. Guillaumin, à l’étude des plantes de ce
pays ; pour la Guyane il attachait à son laboratoire M. Benoist,
pour Madagascar M. Danguy, tandis c[ue lui-même se réservait
BuUelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
467 ™
plusieurs grandes familles végétales de l’Indochine et publiait de
très importants mémoires sur les bois de cette même colonie et
sur ceux de Madagascar. En même temps il ne négligeait pas l’ave-
nir, et mettait en avant la nécessité d’édifier une nouvelle Galerie
de Botanique pour installer d’une façon rationnelle nos magnifiques
collections nationales, les plus importantes au monde avec celles
des Royal Botanic Gardens de Kewen Angleterre. Grâce au concours
de plusieurs savants américains qui venaient fréquemment faire,
comme beaucoup d’autres botanistes de divers pays, des recherches
dans nos herbiers, et à la générosité de la fondation Rockefeller,
il eut la satisfaction d’obtenir du gouvernement français la mise
en œuvre de cette belle entreprise, appelée à faciliter grandement
les travaux de recherches.
La réalisation de ces deux parties essentielles du programme auquel
il s’était particulièrement voué ne l’empêchait pas de continuer
des travaux de botanique pure, spécialement anatomique, qui font
aujourd’hui autorité, et en 1917 il voyait s’ouvrir pour lui les portes
de l’Académie des Sciences, juste reconnaissance d’un effort inin-
terrompu et particulièrement fructueux.
Malgré le labeur incessant auquel l’astreignaient ses multiples
obligations, recherche scientifique et gestion d’un des plus impor-
tants services du Muséum, il ne renonçait pas aux voyages qui
permettent d’entretenir des relations diverses et combien utiles
avec les directeurs et collègues des grands établissements similaires
hors de France, et de reprendre le contact avec la nature, indis-
pensable diversion aux travaux du laboratoire. C’est ainsi qu’il
entreprenait en 1911 et 1912 un grand voyage à travers l’Asie,
par la Russie, la Sibérie jusqu’à Vladivostock, le Japon, les Indes
Néerlandaises et l’Indochine.
Par ailleurs, il faisait partie de plusieurs commissions des Minis-
tères de l’Instruction publique et des Colonies touchant aux ques-
tions d’ordre économique et à l’enseignement. Il était membre du
Conseil Supérieur des Colonies.
Parmi les grandes acquisitions dont les collections du Muséum
sont redevables à l’initiative de Henri Lecomte, il convient de
mentionner le don de l’Herbier Drake del Castillo, celui de la
Bibliothèque Finet et celui de l’Herbier de Fougères du Prince
Roland Bonaparte.
Henri Lecomte s’est éteint à Paris le 12 juin 1934 ; tous ses
collègues et collaborateurs s’associeront à l’hommage attristé que
je lui adresse ici ; par sa bienveillante autorité, il avait su s’atta-
cher le respect et l’affection de ceux qui travaillaient à son labo-
ratoire à des titres divers.
[16 juin 1934)
— 468 —
Note a propos du genre Arvicola Lacepède
PAR M. P. Rode et le R. Didier.
La révision des espèces que nous avons effectuée pour l’établisse-
ment de la faune des a Mammifères de France » nous a conduits
à examiner la valeur systématique de certaines formes décrites
depuis quelques années par de nombreux auteurs.
Le genre Arvicola a principalement retenu notre attention, et
il nous a paru nécessaire de préciser notre point de vue, dans une-
note séparée, plus explicite que la partie correspondante de notre
travail.
Le genre Arvicola Lacépède (1799), correspond aux formes décrites
par Linné, sous les noms de Mus terrestris (n® 10 du Systema naturæ)
et Mus amphibius (n^ 11).
On admet aujourd’hui qu’il existe en Europe sept espèces d’ Arvi-
cola, et quatre sous-espèces. Nous allons les examiner, en insistant
seulement sur celles qui intéressent la faune de France, ou se&
environs immédiats.
lo Arvicola amphibius (L.). Campagnol amphibie. — Linné
avait indiqué pour cette espèce une large répartition géographique :
« Habitat in Europae, Africae, fossis, ripis, piscinis, hortis «. Miller.
en lait maintenant une forme restreinte à l’Angleterre.
Dimensions. ■ — Longueur tête et corps : 185 à 200 mm. ; queue :
118 à 139 mm.
La coloration est d’un brun plus ou moins foncé, entremêlé
de poils roux et noirs. Le ventre est cendré, lavé de jaune roux,
La queue est presque noire. Ce grand Campagnol a des mœurs aqua-
tiques. Il vit au bord des eaux et nage avec une grande facilité.
Sous-espèce rattachée à A. amphibius : A. amphibius reta Miller,
■ — Habite l’ Écosse.
2o Arvicola sapidus Miller. Campagnol amphibie de l’Europe
occidentale. ■ — Miller a créé cette espèce pour le Campagnol d’eaus
qui habite la Péninsule Ibérique et une partie de la France. Sa
limite nord n’a jamais été précisée. Les dimensions sont identiques
à celles des Arvicola amphibius. La coloration, dans les exemplaires
de la Péninsule ibérique tout au moins, serait un peu plus claire
que dans ceux des spécimens de la région pyrénéenne et de la
France.
Le crâne, dans sa forme générale, est identique au précédent r
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
_ 469 —
seuls les os nasaux, sont un peu plus larges dans leur portion anté-
rieure. (Nous reviendrons plus loin sur ce caractère). Habitudes
semi-aquatiques comme le précédent.
Sous-espèce : Arvicola sapidus tenebricus Miller, Cette forme avait
été précédemment décrite comme espèce distincte : A. tenebricus
Miller, en 1908.
Distribution géographique : Pyrénées et côte atlantique, dans le
-sud-ouest de la France, nord de la Garonne. Même taille que les
précédents et même coloration que Arvicola amphibius, plus foncée
que celle des vrais « sapidus ». Habitudes aquatiques.
3° Arvicola terrestris. Campagnol terrestre. ■ — ■ Taille nota-
blement plus faible que celle des espèces précédentes. Le genre de
vie est différent. Nous sommes en présence d’un animal fouisseur
qui creuse ses terriers sur la terre ferme et non plus au bord immé-
diat des eaux. Mais c’est encore un bon nageur. Il soulève des
tas de terre comme le fait la Taupe, d’où le nom de « Rat taupier »
qu’on a souvent donné à cet animal. Hortos talpae instar misere
effodit... (Linné). Linné avait donné comme répartition géogra-
phique « Habitat in Europae, terra et aqua ». Miller a restreint
l’habitat de ce campagnol à la péninsule Scanc inave et à la Fin-
lande. Sa limite de dispersion géographique n’est pas connue.
Dimensions : longueur tête et corps : 150 mm. en moyenne ^ ;
queue : 60 mm.
Le crâne est plus petit que celui d’M. amphibius, mais les inci-
■sives sont plus proéminentes. (Cette disposition proviendrait des
habitudes de fouissement de l’animal). Le diamètre antéro-postérieur
-du pariétal est généralement plus grand que la moitié du diamètre
transversal, tandis que chez les grandes espèces (A. amphibius,
A. sapidus) il est plus petit. La coloration est peu différente de
celle d’A. amphibius. Elle est parfois un peu plus claire et les joues
ont fréquemment une teinte rousse assez caractéristique.
40 Arvicola italicus Savi — Italie.
5° Arvicola illyricus Barret-Hamilton — ■ Bosnie.
60 Arvicola musignani de Selys Longchamps — Italie cen-
trale.
Ces trois espèces ne différeraient de A. terrestris que par leur
coloration, plus claire ou plus foncée.
7^ Arvicola scherman (Shaw). Campagnol de l’Europe conti-
nentale depuis la Baltique jusqu’à la France centrale. Ses limites
•de dispersion sont inconnues.
Cette espèce, décrite par Shaw en 1801, sous le nom de Mus
1. Les dimensions que nous avons relevées sur les A. terrestris de France sont plus
faibles que celles qui sont indiquées par Miller dans sa Faune des Mammifères
-d’Europe.
— 470 —
scherman, d’après des exemplaires recueillis à Strasbourg, est encore
très semblable à A. terrestris, au point que certains auteurs Font
identifiée avec lui (de Selys Longchamps, Blasius). La taille
est identique, la coloration tout à fait la même. Seules les pattes
présentent un caractère un peu particulier. Les callosités palmaires
et plantaires ont des dimensions réduites. Leur nombre est toujours
fixe, mais le volume en est variable. Le crâne ne présente pas de
caractères particuliers. Selon Miller, cette forme est plus adaptée
au fouissement que A. terrestris.
Sous-espèce : A. scherman exitus Miller. Répartition géographique :
Alpes, Suisse, Vosges, Tyrol. Les callosités atteindraient dans cette
sous-espèce leur maximum de réduction.
A. scherman monticola (de Selys Longchamps). De Selys Long-
champs avait créé l’espèce : Ari’icola monticola pour une forme
pyrénéenne. Miller l’a transformée en sous-espèce et l’a rattachée
à A. scherman. Elle différerait de A. scherman exitus par ses bulles
auditives plus développées.
Comme on le voit, la systématique des MrcicoZa, limitée aux deux
formes linnéennes A. amphibius, et A. terrestris, est devenue extrê-
mement complexe par suite des apports nombreux d’auteurs
différents. On a d’abord modifié la répartition géographique de
deux formes : « A. amphibius » est devenu britannique, et « A. ter-
restris », Scandinave. Puis, de nouvelles espèces ont été créées, sur
des caractères parfois assez vagues.
Le cas le plus typique est celui de A. sapidus. La forme « sapidus »,
créée par Miller pour désigner les Campagnols amphibies du Sud-
Ouest de l’Europe, présente comme caractère distinctif important
l’élargissement des os nasaux dans leur portion antérieure. Grâce
à la collection Mottaz, qui contenait toute une série de topo-types
de A. sapidus de Miller, nous avons pu comparer les crânes de
16 Arvicola adultes : 10 crânes de topo-types de A. sapidus d’Espagne
(Burgos), 3 de France, et 3 A. amphibius d’Angleterre.
Nous avons résumé nos mesures dans le tableau ci-joint :
Ce tableau montre que les différences entre les os nasaux des
Campagnols amphibies de l’Angleterre et ceux du continent sont
inexistantes.
D’autre part, la coloration n’est pas un caractère distinctif sûr.
En admettant que la plupart des campagnols amphibies d’Espagne
soient un peu plus pâles que ceux d’Angleterre, et justifieraient,
pour ce pays, une désignation particulière, il nous a été donné de
constater, par les nombreuses captures que nous avons eu l’occasion
de faire dans l’Ouest de la France (Deux-Sèvres), que les Campa-
gnols amphibies de cette région sont identiques à ceux d’Angleterre,
parfois même un peu plus sombres. Miller lui-même, ayant trouvé
— 471 —
dans les Pyrénées une forme sombre, identique à la forme anglaise,
en avait fait une sous-espèce : A. sapidus tenebricus, qui ne présente
par eonséquent aucun caractère distinctif de A. amphibius. Nous
assimilons donc dans notre faune française A. sapidus à A. amphibius.
A. sapidus d’Espagne.
A. sapidus de France.
A. amphibius d’Angleterre.
Un deuxième problème concerne les différentes espèces et sous-
espèces qui gravitent autour de A. terrestris. Nous avons vu qu’on
pouvait en distinguer quatre. Nous laissons de côté A. italicus^
A. illyricus, et A. musignani. Ces espèces ne nous sont connues que
par les descriptions des auteurs ; elles font défaut dans nos collec-
tions, tout au moins en séries suffisantes.
Reste A. scherman et sa sous-espèce : A. scherman exitus. Les
dimensions réduites de leurs callosités les ont séparées de A. terres-
tris. Mais quand on compare, comme nous avons pu le faire, sur
une vingtaine de spécimens, les dimensions de ces callosités, on
— 472 —
constate qu’il ne s’agit pas d’un caractère spécifique, mais de carac-
tères variables d’un individu à un autre. Certains sont absolument
identiques aux A. terrestris typiques. On constate seulement que
chez les spécimens déterminés : A. scherman exitus, et collectés
dans les Alpes suisses et françaises, le fouissement plus intense,
qui doit caractériser leur mode de vie, a sans aucun doute influé
sur la dimension des callosités palmaires et plantaires. Quand à
A. scherman monticola, il est peut-être nécessaire de le considérer
comme une sous-espèce de A. terrestris, comme d’ailleurs Troues-
SART l’avait fait, pour les trois raisons suivantes : 1® La taille des
adultes est légèrement supérieure à celle de A. terrestris. Elle est
intermédiaire entre A. terrestris et A. amphihius (longueur tête
et corps : 165 mm. de moyenne). 2° Les bulles auditives du crâne
sont plus développées que dans les formes précédentes. 3° La colo-
ration est plus claire. Elle est presque grise et présente un aspect
terne. « Son pelage, dit de Selys-Longchamps, est très doux,
égal et comme laineux. »
La systématique du genre An’icola ^ présente donc de nombreuses
difficultés d’interprétation. On peut multiplier à l’infini les espèces
et les sous-espèces, si l’on s’en tient aux seuls caractères externes.
La coloration présente des différences importantes dans le groupe,
mais ce sont des différences d’intensité, la couleur pouvant aller
du gris fauve très clair au brun noirâtre très foncé. La taille elle-
même est un caractère insuffisant si l’on n’est pas certain de l’état
adulte des spécimens. C’est pour ces raisons qu’il nous paraît indis-
pensable de simplifier la classification de ce groupe dans la faune de
France : le problème nous paraît être davantage d’ordre physio-
logique, biologique, que d’ordre systématique. Il est hors de doute
qu’il n’y a pas plusieurs souches de Campagnols amphibies. Une
forme unique, véritablement « amphibie » au sens littéral du mot,
a dû, suivant les conditions de milieu, donner naissance à deux
séries de formes, les unes limitant leur dispersion au bord des cours
d’eau ou des étangs ■ — formes de grande taille, véritables rats
d’eau : ce sont les amphibies ■ — les autres étendant leur dispersion
à la terre ferme, plaine ou montagne, ce sont les formes fouisseuses.
L’intensité du fouissement change avec la nature du terrain et
1. Nous n’avons pas tenu compte dans notre travail des espèces ou sous-espèces
suivantes créées récemment et pour lesquelles nous n’avons aucune documentation :
A. amphibius tanaUica Kalabuchow et Raievvskii (S. E. Russie} ; A. amphibius bri-
ganiium Thomas (N. Angleterre) ; A. amphibius kuruschi Heptner et Formozofï
(Caucase) ; A. amphibius rneridionalis Ogneft (Russie) : A. amphibius djukoai Ognev
et Formosow (Russie) •. A. terrestris abrukensis Reinwaldt (Russie). R est cependant
intéressant de noter que ces auteurs conservent l’appellation « amphibius » pour l’Europe
continentale.
473 —
les variations de température, comme nous l’avons montré ailleurs.
Mais il s’agit toujours du Campagnol terrestre (A. terrestris) .
Seul l’habitat de montagne peut encore manifester son influence
sur la taille, et le pelage ; elle nous conduit à la forme « monticola ».
En résumé, en France, le genre Arvicola nous paraît devoir se
limiter à l’espèce An’icola terrestris L., ce terme ayant la priorité
chez Linné sur amphibius, et nous avons ainsi établi la systéma-
tique pour la faune française, en reprenant en partie la classification
de Troue ssart.
Genre Arvicola Lacépède.
Une seule espèce ; Arvicola terrestris (L). Tiois formes :
Arvicola terrestris terrestris (L.). Le Campagnol terrestre. Cam-
pagnol de grande taille (longueur moyenne de la tête et du corps :
150 mm.). Creuse des terriers comme la Taupe. Rejette la terre à
l’ouverture (Rat taupier). Habitat : toute la France.
Arvicola terrestris amphibius (L.). Le Campagnol amphibie. Cam-
pagnol de très grande taille (longueur moyenne de la tête et du
corps : 190 mm.). Vit au bord des eaux. Nage parfaitement (Rat
d’eau). Habitat : toute la France.
Arvicola terrestris monticola (de Selys-Longchamps). Campagnol
montagnard. Campagnol de grande taille (intermédiaire entre les
deux précédentes (165 mm. de moyenne pour la tête et le corps).
Vit dans les montagnes. Pelage beaucoup plus clair que celui des
deux formes précédentes. Habitat : Pyrénées.
(Laboratoire de Zoologie des Mammifères
au Muséum).
BIBLIOGRAPHIE
Blasius. Fauna des Wirbelthiere Deutschlands, 1857.
Cabrera (A.). Fauna iberica. Mammifères. Madrid, 1914.
Didier (R.) et P. Rode. Les Mammifères de France. Arch. Hist. Nat.
Soc. Nat. Acclimat. France (X) (sous presse).
Fatio. Faune des Vertébrés de la Suisse, vol. I. — Histoire naturelle
des Mammifères. Genève, 1869.
Linné. Systema naturæ per régna tria naturæ. Tomus I, 1766.
Miller (G. -S.). Catalogue of the Mammals of Western Europe. London,
1912.
Selys-Longchamps (E. de). Études de Micromammalogie. Revue des
Musaraignes, des Rats et des Campagnols. Paris, 1839.
Shaw. General Zoology or Systematic Natural History. II, 1, p. 73-75,
1801.
Trouessart (E.-L.). Faune des Mammifères d’Europe. Berlin, 1910.
_ 474 —
Deux nouveaux Mammifères insectivores de Madagascar
Microgale Drouhardi et M. Parvula
PAR M. G. Grandidier,
Dans un envoi que M. Drouhard, Inspecteur des eaux et forêts
à Madagascar, a eu l’arnabilité de me faire, il y a quelques mois,
se trouvaient des petits mammifères insectivores appartenant au
genre Microgale, parmi lesquels il était facile de distinguer deux
types spécifiques nouveaux.
Le premier, auquel, en hommage, j’estime devoir donner le nom
du découvreur, est représenté par six individus et un jeune ; ils
proviennent des environs de Diego-Suarez, extrême-nord de Mada-
gascar, région encore fort mal connue au point de vue de sa faune
mamnaalogique.
Le Microcale Drouhardi se distingue de ses congénères par
ses dimensions (voir le tableau ci-après) par la teinte très foncée
de son pelage, d’un noir entremêlé de poils roux, uniformément
réparti sur tout le corps, la gorge et le ventre sont à peine plus
clairs, par l’ampleur du pavillon de l’oreille qui est glabre et gris
foncé comme d’ailleurs le museau et l’extrémité des membres,,
parties du corps généralement très claires chez les Microgale, enfin
par le développement des membres postérieurs. (La longueur de la
partie inférieure de la jambe du AI. Drouhardi étant de 21 mm. et
celle du AI. Cowani qui peut lui être comparée au point de vue des
dimensions du corps étant de 16 mm.). La queue très finement
annelée porte des cercles de petits poils ; sa surface inférieure est
légèrement plus claire.
L’individu jeune a le museau, le ventre et les membres glabres,
le dos est couvert d’une fourrure rase, brune, soyeuse comme celle
d’une taupe ; sur la crête dorsale, partant du front, se dessine une
ligne noire qui disparaît chez les adultes ; les dimensions de ce
jeune animal sont : tête et corps 52 mm., queue 43, hauteur de
l’oreille 7, largeur de l’oreille 7, main 9, pied 13.
Les exemplaires G. et D. sont des femelles en période d’allaite-
ment. Par simple examen extérieur, sans recherches anatomiques,,
chez l’une on peut voir trois paires de mamelles très apparentes,
situées : deux paires dans la régiôn ischiatique ou para-ischiatique.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
et une axillaire ; chez la seconde femelle, les deux paires qui se
placent en dedans du membre postérieur sont seules évidentes,
les mamelles de la région thoraco-axillaire sont indiscernables.
Les glandes mammaires chez les Insectivores mériteraient une étude
approfondie, elles sont en effet variables en position et en nombre :
Dobson dit que V Ericulus setosus a 5 paires de mamelles, le Cen-
tetes 12 paires, le Solenodon comme le Potamogale une paire seule-
ment, tandis que le Geogale en a 4 paires.
Remarquons encore que ces nouveaux Microgale au pelage très
foncé s’ajoutent à la liste des animaux de Madagascar affectés
de mélanisme, animaux qui sont tous, ou presque tous, localisés
dans la zone chaude et humide de l’île où le sol est constitué de
roches anciennes, les animaux de teinte claire étant par contre de
beaucoup les plus nombreux dans les régions basses sédimentaires
de l’Ouest et du Sud où les saisons pluvieuses et sèches sont bien
tranchées. Dans la faune de l’Est et du Nord, figurent en effet les
Indris, les Propithecus Edwardsi, les P. Perrieri, les Lemur macaco,
les L. nigerrimus, les Chiromys, les Eliurus, les Nesomys, les Limno-
gale, les Nesogale, et on ne trouve dans cette région que peu
d’animaux à pelage clair (P. diadema var. sericeus, et Lemur varius)
tandis que dans l’ouest et le sud vivent les Propithecus Deckenii,
P. Verreauxi, les Lemur catta, les Lepilemur leucopus, les Hypo-
geomys, les Geogale et presque aucun mammifère à pelage sombre.
Les raisons de cet état de choses mériteraient d’être recherchées,
par comparaison avec ce qui existe en d’autres pays, peut-être
n’y a-t-il là qu’une coïncidence sans relation avec la nature géolo-
gique du sol et le climat.
Microgale Drouhardi (dimensions en millimètres).
— 476 —
Dimensions du Crâne du type de M, Drouhardi.
Longueur max 25 mm. (20) ^
Largeur max. de la boîte crânienne 9 » (8)
Longueur de la série dentaire supérieure, de la
pointe des incisives au talon de m® 11,5 (9)
Longueur du maxillaire 17,5 (14)
Longueur de la série dentaire inférieure, de la
pointe des incivises au talon de m® 11 » (9)
Le second est un très petit animal, le plus petit des Centetidés
connu à l’heure actuelle, d’une taille sensiblement inférieure à
Microgale pusilla décrit par Forsyth Major en 1896. Nous lui donne-
rons le nom de Microgale parvula et le décrirons d’après l’exem-
plaire unic[ue, un mâle adulte, provenant des environs de Diego-
Suarez. Comme son congénère, M. Drouhardi, il présente les carac-
tères du genre Microgale : forme générale du corps, du crâne, den-
ture, mais il se distingue des autres membres du groupe, et en par-
ticulier de M. pusilla par ses proportions relatives et par la couleur
de son pelage. Microgale pamda est complètement et intégralement
noir, d’une teinte qui rappelle celle de la taupe, le museau, la gorge,
le ventre, les pattes, la queue sont de la même couleur foncée ;
la queue est composée d’anneaux très minces, imbriqués les uns
dans les autres et entre lesquels naissent des poils courts, inclinés
vers l’extrémité où ils sont légèrement plus longs.
Microgale parvula.
Longueur tête et corps 42 mm. (53) ^
Longueur queue. . 51 » (74)
Longueur main 6 » (11)
Longueur pied 10 '> (13)
Hauteur oreille 5 (11)
Largeur oreille 5
Crâne
Longueur max 14 mm. (17) ®
Largeur max. de la boîte crânienne 6 » (7)
Longueur de la série dentaire supérieure de la
pointe des incisives au talon de m^ 6,5 (8)
Longueur max. du maxillaire 10 >) (11,5)
Longueur de la série dentaire inférieure de la
pointe des incisives au talon de m® 6 » (7)
1. Entre parenthèses, les dimensions du crâne de Microgale Cowani.
2. Dimensions données par Forsyth Major du type de Microgale pusilla.
3. Entre parenthèses, chiffres relatifs au Microgale pusilla, d’après un cotype de
Forsyth-Major.
— 477 —
Si l’on admet la division que Oldfield Thomas a proposée pour
l’ancien genre Microgale, division qui isole les grandes espèces,
M. Dobsoni et M. Talazaci, dans le nouveau genre, Nesogale, et
réserve au genre Microgale proprement dit, toutes les petites espèces ;
ce dernier, sensu stricto, avec les deux espèces nouvelles décrites
ci-dessus, comprendrait donc maintenant quatorze espèces.
Ces Microgale feront l’objet d’une étude anatomique et systé-
matique détaillée, mais dès maintenant on peut les classer en trois
groupes par un simple caractère extérieur.
1° Les Microgale qui ont la queue deux fois ou environ deux fois
plus longue que le corps : M. longicaudata, Majori, principula,
et sorella ; il est probable que ces quatre espèces devront toutes
être réunies sous le nom de M. longicaudata.
2° Les Micro gale qui ont la queue plus courte que le corps :
M. Cowani, crassipes, longirostris, nigrescens, Thomasi, breoicaudata,-,
les quatre premiers devront très vraisemblablement être réunis
sous le nom de M. Cowani.
3° Les Microgale ayant la queue à peu près de la longueur du
corps : M. taioa, pusilla, Drouhardi, paroula.
Un Rongeur nouveau de Madagascar : Mus decaryi
PAR M. G. Grandidier.
Cet animal, exemplaire unique, mâle adulte âgé, a été capturé,
à la tombée de la nuit, par M. Decary, administrateur des Colonies,
à deux ou trois kilomètres de Tamatave, sur le bord d’un chemin
séparant des marais ; étant donné l’étendue des surfaces d’eau qui
entouraient ce lieu, et la distance de toute habitation, il est très
probable que le rat qui fait l’objet de cette étude menait une vie
semi-aquatique.
L’allure générale est celle des Muridés : pelage brun sur le dos
et sur les flancs composé de longs poils noirs et roux dans leur moitié
extrême, gris-souris dans leur moitié interne ■ — • toison serrée, touf-
fue, mais douce comme celle des animaux à vie amphibie, pas
rugueuse comme celle des Mus norvégiens dont, cependant, à
première vue, elle évoque l’aspect ; la gorge, le ventre, l’intérieur
des membres est de couleur grise, ardoise claire, plus soyeux encore
que le dos.
Les oreilles sont couvertes de petits poils bruns très courts et
clairsemés dans l’intérieur du pavillon ; ces petits poils sont un peu
plus abondants à l’extérieur de la conque qu’à l’intérieur. Entre
les oreilles, la tête est foncée, comme le dos, mais elle se couvre de
poils de plus en plus courts en avançant vers le museau qui se ter-
mine par un renflement en forme de petite boule couverte de poils
courts drus, gris foncé, en dessous duquel s’ouvrent deux narines
blanches.
Les vibrisses sont longues et souples ; sur la lèvre supérieure,
cjuelques brins dépassent l’oreille — fort peu sur les joues et pour
ainsi dire pas à la lèvre inférieure.
La queue, d’une longueur supérieure aux deux tiers du corps, est
couverte d’anneaux écailleux très serrés et imbriqués, entre lesquels
naissent des petits poils bruns courts, à reflets gris — • vers l’extré-
mité de la queue, les poils sont plus foncés de telle sorte que la
> queue paraît plus noire ; bien qu’il soit presque impossible de compter
exactement les anneaux de la queue, on peut en estimer le nombre
à 150 environ.
Les pieds et mains sont blancs couverts de poils courts ; aux mains
le pouce est réduit à un petit tubercule ; les ongles sont bien déve-
Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, ii° 6, 1934.
— 479 —
loppés, sans être puissants ; les doigts nettement séparés ne portent
aucune trace de palmure. Le membre antérieur est très court par
rapport au membre postérieur.
Dimension du corps
Longueur tête et corps 270 mm.
Longueur queue 194 »
Oreille hauteur 22 »
Oreille largeur 15 »
Pied (y compris ongles) 44 »
Main (y compris ongles) 22 »
Distance coin antérieur de l’œil à pointe
museau 20 »
Le crâne est massif, comme on peut s’en rendre compte par les
ligures ; sa partie occipitale est très large. Les bulles auditives sont
plus développées que chez le Mus norvégiens. Par les autres carac-
tères, il se rapproche assez de ce dernier, bien que la partie antérieure
soit proportionnellement plus longue, les nasaux plus développés.
Notons encore la ligne droite que forme la face supérieure du
crâne de Mus Decaryi, ligne qui est généralement bombée chez les
Muridés et le différencie des autres types du gem e Mus.
Les incisives portent à la face antérieure une couche d’émail d’un
— 480 -
jaune plus clair que chez le Surmulot ; les molaires sont au nombre
de 3, disposées comme chez Mus norvégiens et M. rattus, mais plus
puissantes ; ces dents ont malheureusement été brisées et déplacées
par le choc qui a déterminé la mort de notre animal ; par leur usure,
elles permettent toutefois de se rendre compte que nous avons
affaire à un individu âgé, et montrent certains replis d’émail qu’on
ne retrouve pas chez les rats ordinaires.
Fig. 2. — Crâne de Mus Decaryi, norma lateralis — o-rossi environ d’un tiers.
Enfin, si l’on compare la branche de la mâchoire inférieure des
Mus norvégiens et rattus avec celle de M. Dcearyi on voit que cette
dernière est plus développée.
Fig. 3. — Maxillaire de Mus Decaryi — grossi environ d’ua tiers.
Dimensions du crâne de Mus Decaryi.
Longueur totale max 53 rnm.
Largeur max. extérieure aux zygom 24 »
Largeur max. de la boîte crânienne 19 »
Longueur des os nasaux 21 »
Distance entre la pointe des incisives et le
talon post. de m^ 26 »
Longueur de la série des molaires 8 » (?)
Épaisseur interorbitaire 7 » 5
Longueur max. du maxillaire inférieur (de la
pointe des incisives au condyle) 36 mm.
Distance de la pointe des incivives au talon
postérieur de m^ 22 »
Longueur de la série des molaires 7 »
Distance de l’apopbyse coronoïde à l’angle de
la mâchoire inférieure 17 »
481 —
Le Mus Decaryi est la seconde espèce de Mus appartenant en
propre à la faune indigène de la Grande île où ce genre, cependant
si répandu à la surface de la terre, semble mal repiésenté ; le pre-
mier et seul type connu auparavant était le Mus auratus que j’ai
décrit ^ en 1899 et qui provenait des environs de Morondava, sur
la Côte Ouest.
Quant aux espèces cosmopolites qui suivent l’homme dans tous
ses déplacements, on n'a signalé à Madagascar jusqu’ici que la
souris commune Mus musculus et le rat noir Mus rattus avec ses
deux variétés Mus rattus rattus et Mus rattus alexandrinus, à
l’exclusion, comme l’a fait remarquer M. G. Petit, du surmulot
vrai Mus norvegicus (decumonus) .
1. Bull. Mus. nat. hisl. nat. juin 1899, pp. 277-278.
Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934.
32
Mission Saharienne Au giéras-D râper 1927-1928
Mammifères
PAR M. IL Heim de Balsac.
La collection de Mammifères recueillis, au cours de la Mission
Augieras-Draper, a déjà fait l’objet de plusieurs notes de la part
de Th. Monod. Néanmoins le sujet n’était pas épuisé et l’auteur
nous a prié de bien vouloir examiner le matériel dans son ensemble.
L’intérêt que présentent les Mammifères de TA’haggar et des
régions situées au delà n’était pas douteux. Dans la littérature
il n’existe que deux notes de première main concernant la faune
mammalienne de ces régions, basées sur les récoltes de Buchanan,
qui furent étudiées par O. Thomas et M. Minton Comme il était
à prévoir, nous avons trouvé des faits nouveaux dont certains pré-
sentent un intérêt biogéographique.
Nous ne reviendrons pas ici sur le trajet effectué par la Mission,
ni sur les localités traversées ; ces détails se trouvent dans des
publications antérieures et dans la note que nous avons consacrée
ici même aux Oiseaux rapportés par la Mission.
Mammifères recueillis.
Hipposideros caffer tephrus Cabrera. — • Un spécimen en alcool,
capturé entre Mopti et Segou, n® 913, 10-2-28.
L’espèce H. caffer a une immense répartition sur le continent
africain où elle occupe au Sud du Sahara à peu près toutes les
régions de savanes. La race tephrus habite le Sénégal, la vallée du
Niger, le Damergou (Kano). L’espèce se retrouve en Berbérie, sur
la côte atlantique de Mogador à Tanger, et sous cette même forme
tephrus. Il est rare de voir une même race géographique occuper
ainsi deux régions fort différentes et éloignées l’une de l’autre de
quelque 2.000 kilomètres.
Rhinolophus mehelyi Matschie. — ■ Deux spécimens Ç Ç en
alcool, recueillis par J. Thomas dans une grotte près de Laghouat,
26-6-2b, et remis par Monod.
Rh. mehelyi, espèce répandue dans l’Europe méridionale, de la
1. Voir également deux notes personnelles sur les Damons parues dans ce Bulletin
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
483
Roumanie à l’Espagne, ri’avait pas été signalée encore de l’Afrique
du Nord, ou plus exactement elle avait été signalée dans une publi-
cation d’ordre entomologique où elle risquait de passer inaperçue
des Mammalogistes : la liste des Chiroptères recueillis dans les grottes
par M. le Professeur Jeannel n’ayant pas fait l’objet d’une publi-
cation spéciale, bien qu’ils aient été déterminés au British Muséum,
nous avons pensé trouver mention des espèces dans l’étude consa-
crée aux Pupipares cavernicoles par Falcoz Et effectivement, il
existe dans ce travail mention de deux spécimens algériens de
Rh. mehelyi, capturés l’un dans le ravin de Bou Yacor, l’autre
dans le ravin de Nisserghin, localités situées dans le département
d’Oran. La présence de l’espèce près de Laghouat montre qu’il
faut s’attendre à rencontrer ce Chiroptère dans toute la Berbérie
jusqu’en région présaharienne.
Les deux spécimens de Laghouat paraissent identiques à ceux
d’Europe (avant-bras 49,1 et 49,7 mm.).
Rhinolophus acrotis schwarzi nov. subsp. — • Un spécimen
Ç de Lamanrasset, n° 114, 5-11-27.
L’histoire de ce spécimen est singulière : il a été déjà mentionné
par Monod ^ sous le nom erroné de Rhinolophus fumigatus Rüppel
(= Rh. antinorii Dobson). La fausse détermination n’est pas impu-
table à Monod, mais bien à l’illustre O. Thomas, à qui le spécimen
avait été soumis. L'erreur est explicable par le fait que O. Thomas
avait négligé d’examiner le crâne et n’avait pas dépouillé l’animal.
Toutefois, la petite taille du spécimen a elle seule aurait pu le
frapper.
Rh. acrotis était connu jusqu’ici de l’Erythrée et de l’Égypte
(remonte jusqu’au Caire). Sa présence à Tamanrasset ainsi qu’à
Djanet d’où nous avons reçu trois autres spécimens grâce à l’obli-
geance du Foley montre que ce Chiroptère est bien établi
dans les massifs centraux du Sahara et qu’il ne s’agit pas d’individus
erratiques ou migrateurs. Son aire de répartition se trouve ainsi
étendue considérablement vers l’Ouest (d’une distance de l’ordre
d’au moins 2.500 kilomètres). Le fait a une importance biogéogra-
phique certaine et il se reproduit d’ailleurs pour d’autres Mammifères
sahariens.
Au surplus les spécimens des massifs centraux constituent une
race géographique particulière qui mérite d’être nommée.
La race nominale, Rh. acrotis acrotis v. Heuglin, a été décrite
de l’Erythrée (Keren). Postérieurement Thomas décrivit une race
1. Biospeologica, Arch. Zoo. Exp., t. 61, p. 521, 15 mai 1923.
2. Note sur un Cheiroptère nouveau du Soudan français. Bull, Soc. Zool. France, ,
p. 374, 1928.
„ 484 —
plus petite, Rh. acrotis andersoni d’après un spécimen immature
provenant de l’Est de l’Égypte (12S> N — ■ 35° E). Cette race ne fut
pas admise par Andersen l’infériorité de taille d’un spécimen
immature ne pouvant être prise en considération. Ultérieurement
le même Andersen ^ décrivit une race de petite taille, Rh. acrotis
brachygnathus, en provenance de la Basse-Égypte (Caire, G-iseh).
Mais nos spécimens du centre du Sahara sont encore plus petits
que brachygnathus. E. Schwarz a bien voulu comparer le crâne
de Tamanrasset à ceux d’ acrotis (= andersoni) et de brachygnathus
du Br. Muséum.. Il nous a confirmé par écrit que ce spécimen était,
de façon marquée, plus petit que les animaux du Musée britannique,
et qu’il méritait d’être décrit. D’autant plus qu’il s’agit ici d’une
forme géographiquement très éloignée des autres, probablement
isolée dans les massifs sahariens centraux, et en tout cas représentant
un extrême.
Nous proposons de la dédier au E. Schwarz sous le nom :
Rhinolophus acrotis schwarzi nov. subsp.
Type : Ç adulte en alcool, Djanet, Tassili des Azdjers (nous pré-
férons ne pas prendre pour type le spécimen de Tamanrasset dont
les avant-bras sont brisés et qui ne peuvent être exactement mesu-
rés).
Diagnose : Forme plus petite que Rhinolophus acrotis brachy-
gnathus (avant-bras 45-46 mm., long, condylo-incisive 17 mm.), de
teinte gris cendré clair (4 spécimens examinés).
Dimensions externes.
1. Ann. and Mag. Nat. Hisiory (7), XIV, p. 156, 1904.
2. Ann. and Mag. Nat. Hist. (7), XIV, p. 451, 1904.
3. Ann. and Mag. Nat. Hist, (7), XV, p. 73, 1905.
— 485 —
Dimensions crâniennes.
Scoteinus schlieffeni Peters. — ■ Un spécimen Ç en alcool, n^ 717,
Bourem (Niger), 8-1-28.
Ce petit Chiroptère avait été incidemment signalé par Monod ^
sous le nom de Pipistrellus kuhli. Pour un non spécialiste la confu-
sion entre les deux espèces est facile, si l’on s’en tient aux caractères
externes : la taille est la même, la forme de l’oreille et le museau
se ressemblent sensiblement, la coloration des membranes et du
pelage est très pâle chez Sc. schlieffeni et les Pi. kuhli du Sahara.
Toutefois Scoteinus montre sur sa face inférieure des poils blancs
dans toute leur longueur, alors que seule l’extrémité en est blan-
châtre chez Pipistrellus. Le crâne et la dentition de Scoteinus dif-
fèrent nettement de ceux de Pipistrellus. La distribution géogra-
phique n’est pas la même : Pipistrellus kuhli, espèce paléarctique,
est encore commune dans le Sahara septentrional. Mais dans les
massifs centraux il n’en a été signalé qu’un seul spécimen (Taman-
rasset) et d’ailleurs il s’agit peut-être de Pipistrellus deserti qui existe
à Djanet. En tout cas nous ne pensons pas que P. kuhli pénètre
dans le Sahara méridional. Par contre Scoteinus schlieffeni est une
forme essentiellement éthiopienne, répandue de l’Arahie à la Côte
d’Or. En Égypte elle remonte jusqu’au Caire où elle co-hahite
avec Pipistrellus kuhli. Mais dans l’Ouest du continent noir elle
n’est pas connue au Nord de l’Aïr.
Chaerophon (Lophomops) nigri Hatt. — Un spécimen type,
n° 736 a, un spécimen Ç cotype, n° 736 c, capturés à Bourem (Niger),
6-1-28.
1. Note sur un Chiroptère nouveau du Soudan Français, Bull. Soc. Zool, France, 1928,
p. 374.
— 486 —
Nous n’avons rien à ajouter à ce que Monod a déjà publié sur
ces spécimens ^ sinon que la localité de Bourem est très septentrionale
pour ce Genre essentiellement africain qui n’avait pas encore été
signalé dans la zone soudanaise.
Paraechinus éthiopiens deserti (Loche). — Un spécimen jeune
en alcool, n° 155, capturé près de Ahalessa, A’Haggar, 9-11-27.
Ce Hérisson, qui n’est qu’une race de P. éthiopiens du Sahara
oriental, n’était pas encore signalé des Massifs centraux, bien qu’il
fût connu de l’Aïr. En fait il est répandu depuis la Berbérie méri-
dionale jusqu’à la rive soudanaise du Sahara.
Lepns whithakeri Thomas. — Spécimen jeune (âgé de 10 jours
environ), n° 132, trouvé momifié, Oued iVg’enar, A’IIaggar, 8-11-27.
Bien que le fait n’ait pas été signalé, Lepns whithakeri du Sahara
septentrional (M’Zab) et de Lybie, se retrouve dans les massifs
centraux comme nous avons pu nous en convaincre d’après les
spécimens rapportés par Buchanan (Musée Rothschild, Tring).
Le jeune montre sur la face supérieure des poils bruns à la base
et clairs à leur extrémité, tandis que chez l’adulte en pelage usé
le poil devient unicolore et vire à la teinte orangée.
Massontiera mzahi rothsehildi Thomas. — ■ Spécimen encore jeune,
en peau, n^ 62, capturé dans la « Coudia «, A’Haggar, 29-10-27.
Thomas et Hinton ont décrit comme espèce particulière un
Cténodactyliné de TAïr. Il est un peu plus petit que Massontiera
mzahi, de pelage foncé, et avec des bulles moins hypertrophiées
et des incisives plus opisthodontes. Ultérieurement ces mêmes
auteurs l’ont signalé de l’A’Haggar. En réalité, M. rothsehildi
n’habite dans F A’Haggar c[ue certains districts. Les parties basses
de ce massif sont occupées par un Massontiera identique à mzahi
ou à harterti que nous considérons d’ailleurs comme synonymes
(spécimens recueillis par Buchanan à Taïfet 1.300 m. et à Abez-
zou 1.000 m.). Ce n’est que dans les parties élevées, aux environs
de 2.000 mètres, que se trouve M. rothsehildi. C’est de cette zone
supérieure que proviennent le spécimen de Monod et un autre,
adulte, recueilli par Seurat à In-Ameri (2.200 m.). Ces animaux
ressemblent à ceux de l’Aïr bien qu’ils soient un peu plus grands
et qu’ils présentent de nombreux poils noirs sur la région lombaire
et des incisives identiques à celles de mzahi. Des séries compara-
tives permettraient sans doute de définir une race particulière au
sommet de l’A’Haggar, différente du véritable rothsehildi de l’Aïr.
Quoiqu’il en soit, nous pensons qu’on doit considérer les Masson-
tiera de la « Coudia » comme une race montagnarde de M. mzahi,
vivant dans un milieu moins aride que celle-ci. Les rapports exis-
— 487 —
tant entre les caractères morphologiques des Cténodactylinés et les
milieux où ils vivent sont développés par ailleurs dans un travail
en cours d’impression.
Acomys sp. — ■ en alcool, n° 157, capturé dans l’Oued Timen-
tourine, A’Haggar, 10-11-27.
Ce spécimen ainsi qu’un autre rapporté par Seurat constituent
une forme distincte que nous décrivons ailleurs.
La présence du Genre Acomys dans l’A’IIaggar présente un intérêt
biogéographique. Les Rats épineux de ce groupe appartiennent
essentiellement au domaine éthiopien. Mais la partie septentrionale
de leur aire de distribution dessine un tracé singulier : tandis qu’à
l’Est les Acomys remontent jusqu’à la Méditerranée (Basse-Egypte,
Palestine) et se trouvent à l’état résiduel dans les îles orientales
de Chypre et de Crête, à l’Ouest au contraire ces animaux ne fran-
chissent pas le Sahara. La Berbérie, si riche en types éthiopiens,
n’a encore livré aucun représentant du Genre. Jusqu’ici leur limite
de dispersion vers le Nord, était jalonné par la Mauritanie (Atar,
Acomys chudeaui Koll.), l’Aïr (A. witherbyi airensis Th. et Hinton
et A. johannis Th.), la moyenne Lybie (A. oiator Th.). La présence
Acomys dans l’ A’Haggar augmente Faire de répartition du Genre
vers le Nord et assure aux différentes formes une jonction en ligne
droite depuis la Mauritanie jusqu’à la Basse-Egypte. La distribu-
tion générale à' Acom^js ressemble étrangement à celle des Hyra-
cidés.
Dipodillus garamantis Lataste, — ■ n^ 176, Oued Timentourine,
n° 76, Tamanrasset (2 spécimens), n° 555, Timetrine (en alcool).
Cette petite Gerbille, très caractéristique des milieux désertiques
sahariens occidentaux, avait déjà été signalée de l’A’Haggar et de
l’Aïr. En fait elle est répandue de la région d’Ouargla à celle de
Farak (Damergou). Récemment B. Aharoni a voulu voir une
parenté entre D. garamantis et D. arabium Th. de Tibuk (Arabie).
Nous pensons qu’il n’y a entre ces formes aucune parenté réelle,
mais simplement un certain degré de convergence.
Gerbillus affine à G. gerbillus Oliv. — 9 en alcool, n^ 528, parages
de Timétrine, 12-12-27.
Ce spécimen se rapproche de G. gerbillus, mais il est un peu plus
petit et plus clair. Tout ce groupe de Gerbilles à tarse allongé,
répandu sur la surface entière du Sahara, est à revoir au point
de vue taxonomique.
Le sujet de Timétrine est une vieille Ç gravide, porteuse de cinq
embryons. La date de reproduction est intéressante et montre que
dans le Sahara méridional l’époque de gestation est inversée ou
même dure toute l’année.
— 488 —
Psammomys algiricus Th. — ■ En peau, « Coudia », A’Haggar,
30-10-27.
Cette grande forme avait été déjà recueillie par Buchanan à
Tamanrasset, mais elle ne paraît pas se rencontrer au sud des Massifs
centraux.
Monod a rapporté en outre deux Psammomys de Tamanrasset
et Seurat nous a remis plusieurs spécimens de la région. Ces indi-
vidus sont plus petits que les véritables algiricus et diffèrent légè-
rement de ceux-ci par la forme de leur crâne. Comme ils habitent
exactement la même région on ne peut les considérer comme des
races géographiques. D’autre part, il nous paraîtrait imprudent
de leur donner une valeur spécifique. Pour l’instant la question
ne peut être que réservée.
Jaculus jaculus airensis Th. et Hinton. — Ç en alcool, n® 531,
parages de Timetrine, 12-12-27.
Ce spécimen, par sa petite taille (tarse 60,5 mm.), son aspect
gracile et ses teintes claires appartient à la race airensis, connue de
l’Aïr et du Damergou. Il s’agit d’une Ç gravide contenant trois
embryons peu avancés et qui seraient nés au début de janvier.
Comme pour la Gerbille précitée, il y a inversion de l’époque de
reproduction.
Euxerus erythropus subsp. — n° 833, Aiafunke, Niger, et
çE' immature, n° 834.
Cet Ecureuil appartient à une race de grande taille (probable-
ment chadensis Th.) et certainement pas au petit Eux. e. agadius Tn.
et Hint. de l’Aïr.
Nous n’ajouterons rien aux renseignements déjà fournis par
Monod ^ sur la présence et la répartition de plusieurs grands Mammi-
fères rencontrés au cours de la Mission : Canis riparius H. et E.,
Elyaena hyaena L., Gazella dorcas neglecta Lav., Gazella dama
permista Neum., Addax nasomaculatus Blainv., Oryx tao (H. Smith)
(= algazel O ken).
Mais les spécimens de Cynhyène et de Mouflon recueillis méritent
une mention spéciale :
Lycaon pictus subsp. — • Deux n° 342, 345, capturés dans
le Tanezrouft (21o45 N. — 1«45 E.), 26-11-28.
Monod a signalé dans une note ^ l’intérêt de la capture du Lycaon
dans le Sahara, qui devient ainsi un hôte des régions les plus déser-
1. In compte-rendu Mission Augicras-Druper, 1931.
2. Sur la présence au Sqhara du Lycaon pictus (Temm.K Bull. Soc. Zool. France, 1927,
p. 189.
— 489 —
tiques. Toutefois, la question se pose de savoir s’il s’agit là d’une
capture en quelque sorte accidentelle d’animaux erratiques. En
vérité, nous ne croyons pas à cette hypothèse, car les crânes de ces
deux Lycaon présentent une particularité intéressante : les huiles
tympaniques sont hypertrophiées par rapport à celles des sujets
non désertiques que nous avons pu examiner. C’est là un caractère
que l’on retrouve chez nombre de Mammifères du Sahara et qui
paraît en relation avec l’aridité du milieu
Ammotragus lervia subsp. • — ■ ç/' et Ç, n® 364, 366, Tin-Aberda,
28-6-28.
Ces deux Mouflons à manchettes présentent un pelage singulier :
Le a tout le chanfrain noir, et de nombreux poils noirs dans sa
crinière. Le reste de^ la livrée est foncé. La Ç est de teinte foncée
également, mais le chanfrain ne peut être qualifié de noir. Les crânes
ne présentent pas de particularité notable, sauf en ce qui concerne
les bulles tympaniques légèrement augmentées de volume.
Le pelage de ces Mouflons se rapproche beaucoup de celui de
la race A. l. blainei Rothschild du Kordofan et du Dongola.
Par contre, les Mouflons de Tin-Aberda s’écartent des races géo-
graphiquement les plus voisines : A. l. angusi Roth s., de TAïr,
et A. l. sahariensis Roths. du Sahara central. On ne saurait parler
d’affinité étroite entre la race blainei et les spécimens de Tin-Aberda
puisque la race angusi se situe géographiquement entre eux. Il est
probable qu’à Tin-Aberda et dans le proche massif des Ifohras
existe une race particulière, race qui offre une curieuse convergence
avec blainei. Les Mouflons répartis sur Taire saharienne se scindent
en une série de formes qui ne s’ordonnent pas d’une façon continue
et progressive. On pourrait voir leur origine dans des mutations
bien plus que dans les facteurs du milieu ambiant.
1. Cette question est étudiée dans un travail en cours d’impression.
— 490 —
Étude d’une collection d’Oiseaux du Tchad (A. E. F.)
PAR M. J. Berlioz.
Cette nouvelle contribution à l’étude d’une région, qui a déjà
donné lieu, de la part de ses visiteurs, à d’assez nombreux mémoires,
est basée sur une collection d’Oiseaux réunie pour le Muséum
par notre correspondant, le Docteur-Vétérinaire R. Marbrant,
sur le cours inférieur du Chari et la rive méridionale du Lac Tchad,
de juillet à octobre 1933.
La collection, dont nous remercions vivement ici son auteur,
offre une bonne image synthétique de la physionomie de l’avifaune
régionale : beaucoup des spécimens qui la constituent soulignent
l’étroite parenté qui existe entre le bassin du Chari et celui du
Haut-Nil, — parenté du même ordre que celle déjà indiquée dans
une note antérieure (J. Berlioz, « Étude d’une Collection d’Oiseaux
de rOubangui-Chari », Bull. Mus., 1934, p. 228). A ce sujet, une
découverte tout à fait remarquable de M. Malbrant a été la pré-
sence sur le Bas-Chari du petit Jacana africain, M icroparra capensis
(Sm.), qui, jusqu’à maintenant, avait échappé à toutes les recherches
scientifiques en cette partie de l’Afrique et n’était sensé habiter
que le sud et l’est du continent, — sans être d’ailleurs nulle part
commun.
Stéganopodes.
Phalacrocorax afr. ajricanus (Gm.), Ç ad. — Fort-Lamy, août 1933.
Ardeiformes.
Ardea melanocephala Vig. et Child., Ç ad. — Fort-Lamy, en sep-
tembre.
Bubulcus ibis ibis (L.), Q ad. (en plumage de noces). ■ — Fort-Lamy,
en septembre.
Ardeola ralloides (Scop.), 2 Ç. ^ — Fort Lamy, en septembre et
octobre.
Scopus umbretta Bannermani C. Grant, Ç ad. — - Fort-Lamy, en
septembre.
Threskiornis aeth. aethiopica (Lath.), ad.^ — Fort-Lamy, en octobre.
Platalea alba Scop., ad. — Sud du Lac Tchad, en septembre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
491
La Spatule blanche d’Afrique est, bien que résidente, considérée
conime rare dans l’ouest du Continent ; elle a néanmoins déjà été
signalée au Lac Tchad. Le spécimen cité ici, très adulte, présente
la coloration suivante des parties nues, encore peu altérée par la
dessication ; pattes rose vif ; toute la peau nue de la face autour
de la base du bec, la base et les bords de la mandibule supérieure
rose vif, la portion distale de la mandibule supérieure largement
grise au milieu, la mandibule inférieure noirâtre.
Anseriformes.
Plectropterus gamb. gamhensis (L.), ? ad. — Fort-Lamy, en août.
Ce spécimen, dépourvu malheureusement de notification de sexe,
présente cette particularité qu’avec un tubercule frontal papilleux
très développé, — caractère de vieux, — le plumage de la tête
et du cou est brun et non blanc, et le plumage du corps présente
des restes de teinte brune, comme chez les Q Ç et les jeunes. Or
les variations de cet ordre ont été souvent mentionnées chez cette
espèce, sans que l’on ait pu définir un cycle normal de plumage
pour chacun des sexes.
Alopochen aegyptiaca (L.), ? imm. — • Fort-Lamy, en août.
Sarkidiornis melanota (Penn.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Nettapus auritus (Bodd.), ad. — • Fort-Lamy, en août.
Charadriiformes.
Burhinus senegalensis (Swains.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Pluvianus aegyptius (L.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Glareola pratincola Boweni Bann., Ç imm. — Fort-Lamy, en août.
Xiphidiopterus alhiceps (Gould), ad. — Fort-Lamy, en septembre.
Sarciophorus tectus tectus (Bodd.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Iloplopterus spinosus (L.), Ç imm. (en plumage encore duveteux).
— Fort-Lamy, en août.
Limosa lim. limosa (L.), ad. — Fort-Lamy, en octobre.
Philomachus pugnax (L.), ad. (en plumage d’éclipse), Ç ad.
et Ç plus jeune. — ■ Fort-Lamy, en octobre.
Cette espèce et la précédente, nicheuses dans l’Europe septen-
trionale, marquent l’arrivée des migrateurs dans la région du Tchad,
tandis que les autres y sont sédentaires. Contrairement à l’opinion
généralement admise, Mr. Malbrant remarque que le Combattant
(Philomachus pugnax) est très commun en octobre à Fort-Lamy
et s’y rencontre en bandes très importantes (in litt.).
Bostratula henghalensis (L.), Ç ad. — ■ Fort-Lamy, en septembre.
— 492
Jacanidés.
Actophilornis africana (Gm.), Ç ad. — • Fort-Lamy, en août.
Microparra capensis (Smith), et Ç ad. — • Fort-Lamy, en août.
Ces deux spécimens sont, à ma connaissance, les premiers de
l’espèce qui aient été capturés avec certitude en Afrique occidentale.
Rappelons pourtant, avec Reichenow (« Die Vôgel Afrikas »),
que l’espèce a été citée par Hartlaub (« Syst. Ornith. Westafr. »,
1857, p. 240) comme rapportée du pays des Ashantis, localité
encore beaucoup plus occidentale évidemment, — mais qui a
toujours été mise en doute par tous les auteurs récents, probable-
ment à juste titre. Néanmoins la présence de cet Oiseau près du
Lac Tchad pourrait permettre de considérer cette assertion comme
un peu moins invraisemblable que par le passé.
Il n’est pas étonnant que ce Jacana, la plus petite espèce de la
famille, connu en Afrique orientale et australe, ait pu passer si
longtemps inaperçu près du Tchad, le mode de vie si particulier
de tous ces Oiseaux les dérobant aisément au chercheur. La plupart
des espèces de Jacanidés, groupe d’Oiseaux homogène et essentielle-
ment tropical, d’origine probablement ancienne, ont une aire de
dispersion vaste : V Actophilornis africana par exemple se rencontre
dans toute l’Afrique intertropicale et australe ; peut-être le Micro-
parra capensis sera-t-il reconnu quelque jour comme presque aussi
largement répandu. En tout cas, d’après les renseignements commu-
niqués par M. Malbrant, il ne serait pas rare dans la région de
Fort-Lamy, où les indigènes le distinguent, paraît -il, fort bien de
l’autre espèce, d’ailleurs beaucoup plus grosse ; toutes deux pos-
sèdent le même genre de vie et les mêmes allures, à la taille près.
De ces deux spécimens, le ne diffère de la Ç que par la couleur
rousse plus intense sur la tête et les sus-caudales et teintant même
les bords des scapulaires.
Ralliformes.
Porphyrula Alleni (Thoms.), Ç ad. et Ç imm. (en plumage de tran-
sition). — ■ Fort-Lamy, en août.
Lissotis mel. melanogaster (Rüpp.), Q ad. — ■ Sud du Lac Tchad,
en juillet.
CoLUMBIFORMES.
Columha g. guinea L., Ç ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet,
Turtur abyssiniens delicatulus (Sharpe), ad. — ■ Fort-Lamy,
en septembre.
Œna cap. capensis (L.), ad. — Fort-Lamy, en septembre.
— 493 —
Falconiformes.
Melierax met. metahates ITeugl., Ç ad. — Fort-Lamy, en août.
Falco chiquera ruficollis Swains., Ç ad. — Fort-Lamy, en septembre.
Strigiformes.
Tyto alba affinis (Blyth.), Ç ad. — Fort-Lamy, en septembre.
PsiTTACIF ORMES..
Psittacula Kr. Krameri (Scop.), ? imm. — Fort-Lamy, en sep-
tembre.
Ce spécimen est dépourvu du double collier noir et rose, qui
caractérise les mâles adultes de l’espèce, et Mr. Marbrant remarque
que tous ceux qu’il a rencontrés dans la région du Tchad, même
apparemment adultes, présentent cette même particularité.
CuCULIFORMES.
Clamator serratus (Sparrm.), ad. ■ — ■ Sud du Lac Tchad, en juillet.
Ce spécimen est en pleine période de mue des pennes. Une cer-
taine obscurité règne au sujet des habitudes et de l’identité véri-
table de ce Coucou noir, toujours rare en tout cas dans la région
soudanaise. Il paraît bien être un migrateur austral ; il n’a guère
été signalé dans îa région soudanaise qu’en été (hiver austral)
et est surtout connu d’octobre à mai en Afrique du sud, où il se
reproduit. Très semblable morphologiquement au Cl. jacohinus
(Bodd.), il n’est peut-être qu’une forme mélanique de ce dernier ;
mais les ornithologistes modernes sont en désaccord sur ce point :
Stresemann (Journ. f. Orn., 1926, pp. 377 et suiv.) et Bâtes
(Handb. Birds West. Afr., 1930, p. 191) opinent pour le dimorphisme
de cette espèce, tandis que Friedmann (U. S. Nat. Mus. Bull. 153,
1930, p. 272) et Bannerman (Birds trop. W. Afr., III, 1933, p. 110)
rejettent tout à fait cette hypothèse. Il convient du moins de noter
que le spécimen cité ici présente, sur le cou, une plume blanche
isolée, sur le fond du plumage noir.
Lampromorpha caprins (Bodd.), ad. — Sans renseignement.
Centropus sert, senegalensis (L.), ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet.
PiCIFORMES.
Lybius Vieilloti rubescens (Temm.), ad. . — Sud du Lac Tchad,
en juillet.
J’attribue ce spécimen à la race rubescens plutôt qu’à la race
Buchanani Hart., généralement admise comme se trouvant au
Tchad, car il ne diffère pas des individus de l’Oubangui auxquels
494 —
j’ai pu le comparer. Des neuf autres spécimens de la collection
du Muséum, un seul, provenant de Bamba (Soudan français),
présente les caractères de coloration plus pâle attribués à la race
Duchanani. Encore faudrait-il s’assurer de la constance de ce
caractère en différentes saisons pour statuer sur l’habitat respectif
des deux races.
CORACIIFORMES.
Coracias abyssiniens Herm., Ç ad. ■ — ■ Fort-Lamy, en septembre.
Merops nub. nubiens Gm., ad. - — ■ Fort-Lamy, en août.
Ceryle rudis rudis (L.), et Q ad. — ■ Fort-Lamy, en août.
Corythornis a'ist. cristata (Pall.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Haleyon leuc. leueocephala (Müll.), 2 ad. — • Fort-Lamy, en septembre.
Haleyon Chelicuti eremogiton Hart., ad. ■ — Sud du Lac Tchad,
en juillet.
Ce spécimen exhibe bien les caractères de cette race des steppes,
à plumage pâle : les moyennes couvertures des ailes, le dessus de
la tête et les flancs sont teintés de fauve pâle.
Lophoeeros er. erythrorhynchus (Temm.), ad. — Sud du Lac
Tchad, en juillet.
Upupa epops senegalensis Sw., et ad. — • Fort-Lamy, en octobre.
Les caractères subspécifiques de ces spécimens sont assez dou-
teux, mais leurs rémiges secondaires en grande partie blanches les
apparentent à la race africaine sédentaire.
Micropodidés.
Micropus affinis (Hardw.), ad. — Fort-Lamy, en août.
COLIIDÉS.
Colins macr. macrourus (L.), 2 Q ad. ■ — ■ Fort-Lamy, en août.
Passeriformes. • — • Alaudidés.
Mirafra cantillans chadensis Alex., Q imm. — Fcrt-Lamy, en août.
Galerida cristata Alexanderi Neum., Ç ad. — Fort-Lamy, en août.
Eremopteryx leucotis melanocephala (Licht.), ad. — Fort-Lamy
en octobre.
Pycnonotidés.
Pyenonotus barbatus Nigeriæ Hart., ad. (en rdumage usé). — ■ Fort-
Lamy, en août.
Turdidés,
Œnanthe œnanthe subsp. (Schioleri Sal. ?), ad. — ■ Fort-Lamy,
en octobre.
La présence de cet oiseau européen, migrateur, au Tchad, marque
probablement l’arrivée des premiers hivernants dans cette région.
495 —
La différenciation des diverses races du Traquet Motteux après
leur migration automnale est assez délicate, ainsi qu’il ressort de
l’étude de Salomonsen sur ce sujet (voir : L’Oiseau et Rev. franç.
d’Orn., 1934, p. 223). Le spécimen mentionné ici doit, en raison
de sa forte longueur d’aile (102 mm.), être rapporté à l’une des races
du Nord-ouest de l’Europe plutôt qu’à la race typique, plus petite.
Toutefois, il est beaucoup moins fortement teinté de brun, tant en
dessus qu’en dessous, que les Oiseaux du Groenland à la même
époque (Œ. œ. leucorrhoa), et se rapproche peut-être de ce fait
de la race nicheuse aux lies Faroe (Œ. œ. Schioleri) , décrite comme
intermédiaire à leucorrhoa et à œnanthe ; mais on ne connaît pas
les véritables quartiers d’hiver de cette race Schioleri, et cet unique
spécimen ne saurait régler une telle question.
Monticola sol. solitarius (L.), Ç ad, - — Fort-Lamy, en septembre.
Tandis que l’espèce précédente a été souvent signalée, en migra-
tion, en Afrique occidentale, c’est la première fois que le Merle
bleu, autre migrateur européen, est rencontré avec certitude dans
la région du Tchad, et il doit y être toujours un visiteur assez excep-
tionnel, car, selon Mr. Maebrant, cjui le captura au faîte de son
habitation, cet Oiseau paraissait totalement inconnu des indigènes,
auxquels il le montra. Comme ses homologues d’Europe et de Ber-
bérie, ce spécimen a le bec très long, tandis que les races asiatiques
de la même espèce ont généralement le bec plus court.
Comme son congénère le Merle de roche, Monticola saxatilis (L.),
qui a aussi été signalé comme un rare hivernant en Afrique occi-
dentale, les migrations du Merle bleu étaient surtout connues, en
hiver, en Afrique orientale (Soudan, Darfour) : son extension vers
l’ouest mérite donc d’être soulignée, mais elle ne saurait surprendre,
étant donné l’habitat très occidental de l’espèce dans la région
méditerranéenne.
Cercotrichas pod. podobe (Müll.), ad. — Fort-Lamy, en juillet.
Myrmecocichla æthiops Buchanani Roths., fl ad. — Sud du Lac
Tchad, en juillet.
Laniidés.
Lanius excubitorius Des Murs, et Ç imm. ■ — Fort-Lamy, en
septembre.
Les caractères d’immaturité de ces spécimens ne permettent
pas d’apprécier ici la valeur des races proposées pour cette espèce.
Lanius sen. senator L., imm. (en mue). — Fort-Lamy, en août.
Tschagra sen. senegala (L.), ad. — • Sud du Lac Tchad, en juillet.
Laniarius erythrogaster (Cretzs.), ad. — Fort-Lamy, en juillet.
Nilaus afer afer (Lath.), ad. — ■ Fort-Lamy, en septembre.
496 —
Nectariniidés.
Nectarinia pulc. pulchella (L.), 2 ad. (en parfait plumage
de noces). — Fort-Lamy, en septembre.
Plocéidés.
Passer gris, griseus (Vieill.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Bubalornis alb. albirostris (Vieill)., ad. — Sud du Lac Tchad,
en juillet.
Ploceus CUC. cucullatus (Müll.), ad. (plumage de noces). — Fort-
Lamy, en juillet.
Ploceus lut. luteolus (Licht.), ad. (en plumage de transition et
très usé). — • Fort-Lamy, en août.
Euplectes franciscana (Isert), ad. (en plumage de noces). — Fort-
Lamy, en août.
Euplectes afra (Gm.), ^ ad. (en plumage de noces). • — Fort -Lamy,
en août.
Urœginthus beng. bengalus (L.), ad. — Fort-Lamy, en août.
Hypochera chalybeata Neumanni Alex., ad. — ■ Fort-Lamy, en août.
Ce spécimen présente encore, parmi- son plumage ncir-bleu, quel-
ques traces de la livrée d’éclipse.
Vidua macroura (Pall.), ad. (en plumage de noces). — Fort-Lamy,
en septembre.
Steganura aucupum orientalis (Heugl.) [ = nilotica Chap.], 2 ad.
(en plumage de noces). — Fort-Lamy, en juillet.
La nomenclature des Veuves de paradis, du groupe Steganura,
est encore très embrouillée, les auteurs ne s’accordant guère sur
la valeur des caractères différentiels des espèces ou sous-espèces.
Les spécimens cités ici appartiennent très certainement à la forme
orientale, caractéristique de la région du Haut-Nil, par la couleur
claire du collier cervical opposée à la teinte très intense de la poi-
trine ; la médiocre longueur des plus grandes rectrices (215 mm. chez
le spécimen où elles sont le plus développées) milite aussi en faveur
de cette assimilation.
Sturmdf.s.
Lamprotornis caudatus (Müll), Q ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet.
Lamprocolius chalybœiis HarÜauhi Neum., Ç ad. — Sud du Lac
Tchad, en juillet.
Buphagus afr. africanus L., ad. — Fort-Lamy, en septembre.
— 497 ^
Sur les Microthrombidium pusillum Hermann
ET suciDUM L. Koch (Acariens)
PAR M. Marc André.
Le Rev. J. E. Hull (1918, Terrestr. Acari Tyne Pio\ince, Trans.
Nat. Hist. Soc. Northumberland, n. s., V, p. 19, a admis, dans le
genre Microthrombidium Berlese, 1910, l’existence de deux groupes
très distincts :
Un 1®U Microthrombidium s. str., ayant pour type le M. pusillum
Hermann [Trombidium] (1804, Mém. Aptér., p. 27, pl. II, fig. 4).
Un 2®, qu’il ne désigne par aucun nom spécial et auquel il attribue
comme type le M. sucidum L. Koch [Rhyncholophus] (1878,
K. Soenska Vet. Akad. Handl., Bd. 16, p. 124, pl. VI, fig. 1, la).
Malheureusement les caractères sur lesquels il se hase pour établir
cette distinction paraissent ou insuffisamment précis ou même
erronés.
La pilosité dorsale serait composée, chez pusillum, de poils
épaissis opaques, tandis qu’elle serait formée, chez sucidum, de
véritables épines tianslucides terminées en pointe fine et garnies
ffe longues barbules.
Les yeux seraient dressés obliquement sur un très court pédoncule
Mans pusillum et ils seraient moins obliques, plus écartés et presque
-sessiles dans sucidum.
Le tarse des pattes I serait largement ovale chez pusillum et
oblong ou légèrement claviforme chez sucidum.
Enfin, chez pusillum seul, il existerait sur le palpe une unique
épine latérale très forte.
Cette dernière assertion est en contradiction complète avec les
données fournies par les auteurs qui indiquent, au contraire, que
l’absence de cette épine est caiactéiistique du pusillum, tandis que
sa présence caractérise le sucidum.
(i’est, en effet, par inadvertance que Berlese (1912, Trombidiidae,
Redia, VIII), dans la diagnose latine (p. 135) du M. pusillum,
parle d’une épine externe robuste, car, à trois reprises [dans le
tableau dichotomique (p. 134) et, deux fois, dans le texte italien
(p. 136)], il insiste sur l’absence d’épine externe chez cet Acarien.
Pour la distinction des deux espèces, trois caractères respectifs
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 6, 1934.
33
— 498
sont à comparer : la structure des poils du corps, la forme du tarse
des pattes de la 1^® paire, l’armature du 4® article (tibia) des palpes
maxillaires.
M. pusillum Hermann.
Les poils revêtant le tronc sont tous de même forme et de taille
égale : ils sont mous, flexibles, plumiformes, avec hampe fine et
nombreuses barbules.
Aux pattes I, le tarse a une longueur inférieure à deux fois sa
largeur et typiquement, d’après Berlese {Pi), il est ovalo-claviforme,
étant plus étroit à la base qu’au sommet qui est renflé et arrondi •
mais dans certaines variétés (Pi) il est cordiforme, c’est-à-dire
piésente sa largeur maxima à la base, en devenant acuminé au
sommet L
Microthromhülium pusillum llerm.
Pmd, palpe maxillaire droit {E, face externe : I, faee interne) : Pi, tibia et tarse de
la P® paire de pattes ; Pi’, idem, d’après Berlese.
Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia) porte, sur sa partie
dorso-interne, deux peignes : l’un est un peigne ii terne qui est
composé de trois épines dont la 1^® plus robuste constitue un ongle
accessoire à la base de l’ongle terminal vrai ; l’autie, tout à fait
1. J’ai observé cette forme particulière du tarse I dans un exemplaire recueilli
à Sucy-en-Bric [Seine-et-üise] {1926, Bull. Soc. Zool. France, LI, p. 207, fig. 6, Pi) .
— 499 —
dorsal, est formé de quatre épines et paraît se continuer proximale-
ment sur la face interne de l’article par trois soies implantées sans
ordre.
Sur la face externe il n’y a aucune épine : cette absence d’épine
au côté externe du 4® article caractérise l’espèce.
Le 5® article (tarse), qui constitue un tentacule papilliforme,
porte à son extrémité distale une longue soie lisse et un court poil
(olfactif) courbé.
M. sucidum L. Koch.
Les poils du tronc sont tous uniformes : ils sont mous, flexibles,
plumiformes, mais la hampe portant les barbules est plus robuste
que chez le M. pusiUum et c’est probablement cet aspect qui l’a
fait comparer par Hull à une épine translucide.
Aux pattes I, le tarse a une longueur atteignant environ deux fois
et demie sa largeur et il offre une forme oblongue, presque parfai-
tement ovale avec le maximum de largeur au milieu ; il n’est donc
ni clavifoime comme chez le pusillum typique, ni cordiforme comme
chez certaines variétés de ce pusillum.
Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia) montre, sur sa partie
dorso-interne, deux peignes : l’antérieur (peigne interne) est composé
— 500 —
de sept épines dont la fortement développée constitue ün ongle
accessoire ; le postérieur, doisal, est formé de cinq épines courbes,
toutes égales, et paraît se continuer proximale ment, sur la face
interne, par deux autres épines (quatre chez certains individus).
Sur la face externe, près de l’insertion de l’ongle terminal, se
trouve une épine comte et forte : cette piésence d’une épine au côté
externe du 4® article est caractéristique de l’espèce
Le 5® article (tarse ou tentacule) porte, au lieu d’une longue soie
et d’un seul poil, trois poils olfactifs courts.
A.-C. Oudemans a pris en 1911 (Entom. Ber., III, p. 124) pour
type d’un genre Ettmülleria une forme larvaire que Triigaardh
(1910, Naturw. Unters. Sarekgebirge, IV, p. 483) supposait appar-
tenir au Thrombidium sucidum L. Koch.
En conséquence, si l’on admet avec Hull que le M. sucidum adulte
soit le type d’un groupe distinct, on pourrait attribuer à celui-ci
ce nom à’’ Ettmülleria avec une 'valeur subgénérique.
1. J’ai étudié plusieurs individus de M. sucidum recueillis aux environs de Bagnères-
de-Luchon (Haute-Garonne) par M. H. Gadeau de Kerville (1932, Bull, Soc. Zool.
France, LVll, p. 188, fig. 2).
— 501 —
Note sur un Acarien de Yougoslavie appartenant
AU GENRE MiCROTHROMBIDIUM HALLER
PAR M. Marc André.
M. P. Remy a recueilli simultanément, le J 8 août 1930, dans une
même localité de Yougoslavie, à Baré (srez de Sjenica), parmi les
feuilles mortes d’une forêt, deux individus d une espèce de Micro-
thromhidium qui me paraît pouvoir être assimilée au M. pan’urn
Microlhromhidium parvum Oud. Individu A.
Pmd, palpe maxillaire droit [E, face externe : I, face interne) : Pmg, tentacule du
palpe maxillaire gauche (face externe) : Pi, tibia et tarse de la 1^® paire de pattes.
Oudemans (1913, Arch. /. Naturg., LXXIX, Abt. A, 9. Ht. p. 129,
pl. XI H, fig. 1-8), forme signalée dans un nid de taupe à Sittard
(Limbourg Hollandais) : ils présentent, en effet, sur la face externe
du 4® article des palpes maxillaires, à la base de l’insertion du ten-
tacule (5® article), une scie lisse spiniforme, au lieu d’une épine
courte et forte comme celle qui existe chez Micr. sucidum L. Koch.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 6, 1934.
— 502
De ces deux spécimens l’un A, mesurant 1.240 pi de long sur 770 p.
de large, semble coriespondre particulièrement à la forme typique
du M. parfum.
Aux pattes I, le tarse long de 1 70 a et large de 1 10 p se montre,
dans une vue de profil, ovalo-cordifoime, avec bord inféro-postéiieur
saillant et sommet antérieur acuminé.
Aux palpes maxillaiies, le 4® article (tibia) porte, sur sa partie
dorso -interne, deux peignes : l’antérieur est composé de trois épines,
dont la 1^®, beaucoup plus développée, constitue un ongle acces-
soire à la base de l’ongle terminal ; le peigne postérieur est formé
de cinq épines et paraît se continuer proximalement, sur la face
interne de l’article, par trois soies implantées sans ordre.
Sur la face externe de ce 4® article, entre l’ongle terminal et
le tentacule, il existe une soie lisse spiniforme (à la place de l’épine
courte et forte qui s’observe chez le M. sucidum L. Koch).
Quant au 5® article (tarse), qui constitue le tentacule papilliforme
il se montre, chez ce spécimen A, différent selon le palpe considéré.
Dans le droit, il porte, à son extrémité distale, une longue soie et,
en son milieu (face externe), un coint poil (olfactif) ; c’est la dispo-
sition typique indiquée par Oudemans pour son M. parfum (1913,
— 503 —
loc. cit., pl. XIII, fig. 6). Au contraire, dans le palpe gauche, on
trouve, à l’extrémité distale du tentacule, ncn seulement la longue
soie, mais aussi le poil olfactif.
L’autre individu B, ayant une longueur de 730 a et une largeur
de 470 [JL, montre des caractères semblables et notamment la même
forme des tarses I, mais offre deux particularités dans l’armature
des palpes maxillaires.
Sur la face interne du 4® article, le peigne antérieur est composé
de cinq épines (y compris l’ongle accessoire) et le postérieur en
compte également cinq.
Sur le tentacule (5® article), aussi bien au palpe droit qu’au gauche,
c’est à l’extrémité distale que se trouvent à la fois la longue soie
et le poil olfactif.
J’ai déjà fait remarquer (1932, Bull. Soc. Zool. France, LVII,
p. 193) que, chez les Thrombidiidæ, on peut constater, dans les
divers individus d’une même espèce, des variations dans l’armature
des palpes, notamment dans la disposition et le nombre des épines
constituant les peignes du 4® article, et j’ai même signalé (1931, ibid.,
LVI, p. 31) un cas où, chez un même individu, il y avait des diffé-
rences entre le palpe de droite et celui de gauche, qui n’obéissaient
pas à la loi de symétrie.
- 504 —
, Les poils des épimères chez les Oribates ( Acariens
PAR M. F. Grandjean.
Je désigne par épimère cette portion de l’ectosquelette des Oribates^
qui entoure un acetabulum et se prolonge du côté paraxial, entre
les sillons apodémaux, jusqu’au plan de symétrie et du côté anti-
axial jusqu’à l’aspis ou le pleuraspis. Si les sillons apodémaux sont
complets la partie interpédieuse de l’épimère est donc bien dé finie
La partie antiaxiale de l’épimèie, au contraire, au-delà de l’aceta-
bulum, n’a guère de limites précises parce que l’aspis est générale-
ment fusionné chez les adultes avec le reste de l’ectosquelette, et
surtout parce que l’on ne voit pas les sillons apodémaux se pio-
longer nettement dans la région latérale du corps (à l’exception,
toutefois, du sillon séjugal).
J’appelle coxa la partie de l’épimère qui entoure plus particuliè-
rement l’acetabulum et qui se distingue parfois du reste de l’épimère
parce qu’elle est saillante. La saillie peut être forte, comme chez
les Palaeacarifoimes et les Ptyctima, mais elle est en général très
faible ou indiscernable. Même quand les coxae sont très saillants
et occupent la plus grande partie des épimères ils laissent entre eux
une dépression sternale plus ou moins grande : mais il n’y a jamais
une vraie limite entre cette région sternale et les coxae. On voit un
changement de courbure ou l’on ne voit rien. Les coxae ne sont donc
pas des parties bien déterminées de l’ectosquelette. S’ils ont été
jadis articulés sur le podosoma, ce que rien ne prouve en ce quv
concerne les Oribates, il ne reste plus trace aujourd’hui de cette
ancienne articulation.
Ce que je viens de dire semble infirmé par deux faits qui sont
d’une part l’existence, très commune chez les nymphes et les larves^
de boucliers épimériques bien chitinisés laissant entre eux une région
sternale à peau molle, et de l’autre le comportement des coxae
dans la plupart des Ptyctima.
Un bouclier épimérique entoure un acetabulum. Il peut être
limité nettement du côté paraxial. Est-ce la limite de l’ancien
article coxal que nous voyons alors ? Je ne le crois pas. La limite
n’est pas simple, ni franche, au moins dans la très giande majorité
des cas. Elle est denticulée, irrégulière, peu symétrique dans le
détail entre la droite et la gauche d’un même individu. Il y a des
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
— 505 —
variatiors notables d’un exemplaire à l’autre. Si un poil est implanté
près de la limite on trouvera des exemplaires où ce poil est sur la
peau molle et d’autres où il est sur le bouclier. Plus généralement,
si on considère l’ensemble des Oribates, la région molle entre les
boucliers peut être large ou étroite et porter ou non les poils les
plus paraxiaux des épimères sans que rien soit changé dans la
distribution de ces poils et dans leur nombre. Le poil que j’appelle 2 a,
par exemple, est implanté chez les nymphes de Nanhermannia
nana et de Fuscozetes setosus (fig. J et 3) sur le 2® bouclier épimérique.
Ce même poil 2 a est implanté, chez les nymphes de Neoliodes
theleproctus, sur la peau molle en face du 2® bouclier (fig. 2). De
l’observation d’un très grand nombre d’Oribates à tous les états
résulte nettement, je crois, que les boucliers ne sont que des sclérites
à limites variables qui ne correspondent pas à des pièces de la struc-
ture fondamentale et originelle des Oribates. C’est pourquoi je ne
les appelle pas boucliers coxaux, ni coxisternaux (A. C. Oudemans,
1914). Ils occupent une partie plus ou moins grande des épimères.
Ils peuvent, en s’agrandissant, en occuper toute la surface et suppri-
mer la peau sternale. On ne voit jamais un bouclier sternal se former.
Quant aux Ptyctima adultes, la structure spéciale de leurs épi-
mères est une conséquence de leur faculté de se clcre. On ne retrouve
pas la même structure chez leurs nymphes et leurs larves quand
celles-ci ne se ferment pas ( Phthiracaridae, Euphthiracaridae) . Les
coxae des adultes, très individualisés et bien séparés de la dépression
sternale à peau molle ne sont donc pas primitifs. Ils sont compa-
rables à des boucliers épimériques ayant acquis secondairement une
forme particulière et une certaine mobilité.
En ce qui concerne les poils, il faut surtout retenir de ce qui
précède qu’il ne peut être question de distinguer les poils des coxae
(ou des anciens aiticles basilaires hypothétiques) de ceux qui
pouvaient être implantés sur la surface ventrale entre les coxae.
Les poils les plus paraxiaux des épimères (ceux que j’appelle 1 a, 2 a,
3 a, 4 h) peuvent être indifféremment sur les saillies coxales, ou
dans la dépression sternale, même quand celle-ci est très profonde
(Pseudotritia) , ou sur les boucliers épimériques, ou encore sur la
peau molle entre ces boucliers, ces implantations diverses résultant
peut-être davantage de l’extension variable des boucliers et des
saillies coxales que du déplacement des poils eux-mêmes.
Épine latérocoxale. — ■ Le poil habituellement spiniforme
que j’ai désigné sous ce nom, avec la notation elc, fait partie des
poils du 1®^ épimère, mais je propose de le mentionner à part et
de ne pas le faire figurer dans les fcrmides épimériques pour des
raisons de commodité. 11 n’existe, en effet, que dans un petit nombre
d’Cribates (Palaeacarif ormes, Lohmanniidae, Eulohmanniidae, Epi-
— 506 —
lohmanniidae, Phthiracaridae, Euphthiracaridae) . C’est un poil en
voie de dispaiition occupant sur le 1®^ épinière une situation homo-
logue de celle qu’occupe l’épine latérolabiale ell sur l’épimère du
palpe. Dans l’orientation \ entrale, où tous les autres poils des
épimères sont bien visibles, il est caché, sauf toutefois chez Epi-
lohmannia et Eulohmannia.
poils. A, larve. B, protonymphe. G, deutonymphe, D, tritonymphe, E, adulte.
Notation. — Aux autres poils des épimères j’attribue les nota-
tions qu’indique la figure f . Chez un Oribate quelconque un poil
sera noté comme son homologue chez Nanhermannia nana. Cette
convention suffit pour l’immense majorité des Oribates. Il faudra
la compléter pour les genres Aphelacarus, Palaeacarus, Acaronychus,
Cosmochthonius et S phaerochthonius qui ont davan+age de poils
sur certains épimères. r
Développement. — Les pcils i a, 16, 2 a, 3 a, 3 6 existent
507
dès la larve chez tous les Oribates, le poil a se distinguant du poil b
parce qu’il est plus postérieur et plus paraxial. Il n’y a de difficulté
que pour les Lohmanniidae où le poil le plus postérieur de l’épimère I
(je l’appelle 1 a) est plus écarté du plan de symétrie que le poil 1 b.
Le poil 1 c existe dès la larve chez les Lohmanniidae où c’est
un poil ordinaire et chez Parhypochthonius, les Hypochthoniidae
et les Ptyctima où il est différencié en une écaille protectrice de
l’appendice larvaire S’il n’existe pas dès la larve le poil 1 c appa-
raît sur la protonymphe. Le poil 3 c apparaît sur la protonymphe
chez un petit nombre de genres (Parhypochthonius, Cosmochthonius,
Eniochthonius et probablement aussi les genies Epi, Eu et Per-
lohmannia) , mais en général sur la deuto ou la tritonymphe.
Le poil 4 a apparaît sur la protonymphe et le poil 4 b sur la
deutonymphe. Je ne connais pour le moment qu’une exception
à cette règle, celle à' Epilohmannia où le 4® épimère a déjà 2 poils
chez la protonymphe. Le poil 4 c apparaît sur la deuto ou la trito-
nymphe ; le poil 4 d sur la tritonymphe.
L’adulte a presque toujours les mêmes poils que la tritonymphe.
Formules épimériques. — On peut condenser ces renseigne-
ments pour chaque espèce dans une formule épimérique donnant
aux 5 états, successivement, les nombres des poils 1, 2, 3 et 4.
Voici quelques-unes de ces formules :
(3—1—2) (3— 2— 3—1) (3— 2— 3— 3) (3— 2— 3— 4) (3— 2— 3— 4)
Cosmochthonius sp.
(3—1—2) (3—1— 3—1) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 4) (3— 1—3— 4)
Parhypochthonius aphidinus Berl., Eniochthonius pallidulus (Micii.).
(3—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 4) (3— 1—3— 4)
Meristacarus porcula Grandjean, Lohmannia sp., Hypochthonius
rufulus Koch.
(2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 4) (3— 1—3— 4)
Nanhermannia nana (Nicolet), Platynothrus peltifer (Koch),
Hermannia gibba (Koch).
(2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 3) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3)
Thrypochthonius tectorum (Berl.).
(2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 3) (3— 1—2— 3) (3— 1—2— 3)
Neoliodes theleproctus (Herm.), Teleioliodes madininensis Grandjean,
Platyliodes scaliger (Koch).
(2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 2) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3)
Gymnodamaeus bicostatus (Koch), Fuscozetes setosus (Koch), Pelops
phytophilus Berl.
(2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 2) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3)
Cepheus sp., Oribatula exarata Berl., Oribatella reticulata Berl. selon
Sellnick.
1. Je ne parle qu’incidemment dans ce travail des genres Epilohmannia, Euloh-
mannia, Perlokmannia et des Palaeaçari formes autres que Parhypochthonius parce
■que leur développement n’est pas entièrement connu.
— 508 —
(2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 2) (3— 1—2— 3) (3— 1—2— 3)
Malaconothrus sp., Tectocepheus sp.
Bien que très insuffisante encore cette liste de formules montre
le sens de l’évolution générale qui tend à diminuer le nombie des
poils des épimèies. Un poil qui n’existe plus chez un Oribate actuel
non figurés, sont comme ceux de la protonymphe et les épimères I à IV de la tri-
tonymphe sont comme ceux de la deutonymphe. E (x. 420), entrée de l’apodème
trachéen séjugal vu de face et de l’extérieur dans une orientation latéroventrale
de l’adulte, montrant les piliers de chitine entre les deux parois de l’apodème et
les vides stigmatiques entre ces piliers.
se montrait de plus en plus tard au cours du développement onto-
génique ce ses ancêtres, à mesure que les générations se succédaient,
jusqu’à ne plus sortir qu’à la tritopnymhe (ou à l’adulte) et finale-
ment disparaître. C’est une sorte d’évcluticn très différente de celle
que montrent les poils du dessus du corps, en général. Du reste la
— 509 —
diminution du nomnre des poils des épimères, à partir des Hypoch-
thoniidae ou des Lohmanniidae, n’e'ct pas bien grande. On vcit aussi
la constance des formules (3—1—2) ou (2—1—2) pour les larves
et à quelle coupure systématique très impoitante correspond le
changement de formules. On remarque la fréquence de la formule
(3 — 1 — 2—1) pour la protonymphe. Suivaixt la règle générale l’épi-
mèie le plus postérieur achève oe recevoir sa pilosité alors que les
épimères antérieurs sont déjà garnis. Le 2® épiirère, à tous les
états, n’a presque toujours qu’un seul poil. Il faut rapprocher ce
caractère surprenant de ce que montrent les genres Aphelacarus,
Palaeacarus, Acaronychus où le 2® épimère a déjà un poil de moins
que les arrtres. Après la protonymphe les seuls changements pos-
sibles se font sur le 3® et le 4® épimère. 11 peut arriver que les poils 4 b
et 4 c apparaissent ensemble à la deutonymphe : alors un poil 4 d
peirt apparaître ou non à la tritonymphe ; c’est le cas des Oribates
inférieurs. Ou bien le seul poil 4 b apparaît avec la deutonymphe :
alors le poil 4 d n’apparaît pas ; c’est le cas des Oribates supérieurs.
Emplacements. — Malgré l’absence des sillons apc démaux sur
la peau sternale des nymphes et des larves je n’ai jamais rencontré
de difficulté pour la notation des poils, avant l’adulte, sauf ur e
confusion possible, dans certains cas, entre les poils 3 a et 4 à.
Quand les paires 3 a et 4 à forment une ligne à peu près transversale,
la paire 4 b peut être la plus éloignée du plan de symétrie, comme
chez Gymnodamaeus reticulatus Berl., ou au contraire la moins
éloignée comme chez Neoliodes theleproctus (fig. 2).
La figure 2 montre une autre chose, qui est importante : le poil
4 b, qui se plaçait déjà en face du 3® bouclier sur les deuto et trito-
nymphes est implanté chez l’adulte sur le 3® épimère, alors qu’il
appartient, par son origine, air 4®. C’est un poil émigré.
Les cas d’émigration sont nombreux pour le poil 4 à. Il y en a
aussi, moins souvent, pour d’autres poils. On ne peut donc pas se
fier, pour la notation, aux emplacements des poils sur l’adulte.
L’étude des nymphes et des larves est nécessaire. Elle n’est d’ailleurs
pas toujours suffisante, les relations phylogéniques devant inter-
venir fréquemment.
Les formules que j’ai données plus haut comptent les poils d’après
leur origine. Elles peuvent être changées si le compte est fait d’après
les emplacements. Chez JV. theleproctus adulte, par exemple, en a
(3 — -1 — 2 — 3) d’après l’origine des poils et [3 — 1 — 3 — 2] d’après
les emplacements. Je propose de distinguer par des crochets les
formules d’emplacements afin d’éviter toute confusion.
Chez les Oribates supérieurs adultes on peut rencontrer des
difficultés dan.,- la notation des poils à cause de la réduction des
apodèmes et de l’apparition de structures nouvelles comme les
— 510 —
tectopedia et les carènes circumpédieuses ; mais il ne m’a pas
semblé que les difficultés soient grandes s’il n’y a pas de poils défi-
cients. Le poil J c e. t généralement sur le tectopedium II et le
poil 3 c à la base du tectopedium III. Le poil ^ c est souvent au
pied de la saillie qui sépare les pattes III et IV (fig. 3 E).
Fig. 3. — Fuscozeies. seiosu$ (Kocii) (x 215). Développement des épimères et de leurs
poils. A, larve. B, protonymplie. C, deutonymphe. D, tritonymphe. E, adulte.
Les pattes de l’adulte sont enlevées. Les épimères I et 11 des deuto et tritonymphes ,
non figurés, sont comme ceux de la protonymphe.
S’il y a des poils déficients comme chez les adultes de Galumna
le problème d’homologie devient plus difficile. Je crois qu’il se
résoudra néanmoins par une étude phylogénique attentive.
On a désigné par sternaux (Jacot) le groupe des 6 poils qui sont
les plus près du plan de symétrie, entre l’ouverture génitale et
le camérostome. Ces poils sternaux sont presque toujours ceux
que j’appelle 1 a, 2 a et 3 a ; mais chez certains adultes ou certaines
— 511 —
nymphes ce sent les poils J a, 2 a et ^ b (fig. 2 D) ; che^ Lohmannia
ce sont peut-être les poils 1 2 a et 3 a. Les poils sternaux ne
sont donc pas toujours homologues les uns des autres.
Poils additionnels. — J’ai parlé déjà (Bull. Soc. Hist. nat.
Afrique du Nord, vol. 25, p. 247) de cette question des poils addi-
tionnels et figuré un Oribate remarquable à ce poii t de vue (Loh-
mannia deserticola) . Chez Nothrus sihestris Nicolet les épimères
portent tous des poils additionnels. C’est une anomalie d’origine
très ancienne, probablement générale dans le genre Nothrus, car
elle remonte à la protonymphe qui est déjà anormale [3- — 2 — 3 — ^Oj
tandis que la larve est normale (2 — 1- — 2). Chez Poroliodes farinosus
les épimères III et IV de l’adulte portent des poils additionnels,
l’anomalie commençant à la tritonymphe. Elle ne commence qu’à
l’adulte chez Hermannia reticulata Thorell avec un 5® pril au
4® épimère et chez Eremaeus sp. avec un 2® poil au 2® épimère.
Variations individuelles. — On rencontre assez souvent des
différences entie les individus d’une espèce, même récoltés ensemble,
pour les poils des épimères. Les emplacements peuvent être un
peu changés. Un poil peut manquer ou être lemplacé par 2 autres.
Ces variations ne sont pas symétriques. Elles dépendent des loca-
lités. Je ne les fais pas figurer dans les formules à moins qu’elles
ne soient très fréquentes.
Il est intéressant de remarquer le caractère phylogénique des
variations individuelles. Les poils qui peuvent manquer ne sont
pas quelconques ; ce sont les poils 4 d, 3 c, 4 c beaucoup plus souvent
que les poils 1 a, 1 à, 1 c, 2 a, 3 a, 3 à, 4 a, 4 à ; c’est-à-dire les poils
apparaissant tard et condamnés par l’évolution dans certains
groupes, beaucoup plus souvent que les autres qui apparaissent
les premiers dans le développement ontogénique et se maintiennent.
Il y a, bien entendu, d’une espèce à l’autre, bien des différences
dans le comportement de ces poils et de leuis variations ; mais
je crois que l’on peut admettre, assez généralement, que ceux des
poils des épimères qui ont disparu tout à fait ont présenté aupa-
ravant, dans de longues périodes de temps, une tendance indivi-
duelle et irrégulière, mais de plus en plus forte, à manquer.
Ptyctima. — - Dans ce qui précède je n’ai rien dit sur les poils
des épimères chez les Ptyctima parce que nous les connaissons très
mal encore. Trois formules seulement sont établies, celles de Meso-
plophora pulchra Selln. (3 — 1 — -2) (3 — 1 — 2 — 1) (3 — 1 — 2 — 1)
(3 — -1 — -3 — 1) (3 — -1 — -3 — -1), celle de Pseudotritia ardua (Koch)
(3—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 2) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3) et
celle de Phthiracarus anonymum Grandjean (2 — -0 — -1) (1 — ^0 — 1 — 0)
— 512 —
(1 — -0 — 1 — -1) (1 — -0^ — -l— 1) (1 — -9 — — ^1). 11 y a donc des formules
très aberrantes comme celles des Phthiracaridae et d’autres qui
paraissent normales (Ps. ardua) ; même dans ce dernier cas, cepen-
dant, la normalité n’est qu’apparente car le poil 4 h est déficient
dans Ps. ardua. A la deutonymphe le poil 4 c apparaît seul.
— 513 —
Mission botanique en Afrique Australe et a Madagascar
(1933-1934)
PAR M. H. Humbert,
En vue de poursuivre mes recherches sur la végétation et la
flore de l’Afrique et de Madagascar, j’ai effectué, en 1933 et 1934,
dans diverses parties du continent et de la grande île voisine, de
nouveaux itinéraires dont le choix répondait à trois buts princi-
paux :
1° Etude comparative des types les plus variés de végétation,
en particulier au point de vue de la discrimination entre végétation
autochtone, ou primaire, et végétation modifiée (par l’action directe
ou indirecte de l’homme), ou secondaire : caractérisation des « cli-
max » sur les grands territoires phytogéographiques naturels, aux
divers étages en montagne, etc. ; dynamisme des groupements
végétaux ; origine des flores ; témoins de migrations floristiques
anciennes ; extension et régression actuelles de types de végétation
et d’éléments floristiques, etc. ;
2o Exploration détaillée de territoires inconnus ou peu connus
au point de vue botanique, spécialement dans le Sud-Est de Mada-
gascar ;
3° Protection de la nature : a) en Afrique australe, étude de
ce qui a été fait à cet égard ; visite des principaux tiares nationaux
et de plusieurs Réserves ; b) à Madagascar, contrôle scientifique
des Réserves naturelles ; création d’une onzième grande Réserve
dans le Sud-Est et de petites Réserves spéciales pour la sauvegarde
des derniers témoins de certains types de végétation en voie d’anéan-
tissement par les feux de brousse.
D’autre paît, j’avais en vue la visite des principaux centres de
recherches botaniques et forestières dans les divers pays de l’Afrique
australe. Je me proposais en effet, d’une part de développer les
relations d’échanges (publications et collections) indispensables à
un établissement comme notre vieux Muséum, relations fort res-
treintes jusqu’ici vis-à-vis de cette partie du globe, malgré l’activité
scientifique d’année en année plus productrice déployée par ces
pays « neufs » ; d’autre part, d’étudier et de discuter sur le terrain,
en compagnie de botanistes, auteurs de travaux relatifs à la végé-
Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 6, 1934.
34
— 514 —
tation austro-africaine, diverses questions que j’avais abordées
au cours d’investigations antérieures dans d’autres contrées.
Les itinéranes se sont succédés dans l’ordre suivant :
Fin de Juillet et début d’Août 1933, montagnes de la Péninsule
du Cap (avec le Professeur Adamson, de l’Université de Capetown) ;
réserve de Kirstenbosch (y compris Jardin botanique et herbier
Bolus) et plateaux du Karroo aux environs de Matjesfontein (réserve
de Withehill, chaîne du Witteberg, etc.), avec le Professeur Compton
de la même Université ; visite à l’Université de Stellenbosch (Pro-
fesseur Nel). En Août-Septembre, portion orientale de la Province
du Cap, aux environs de George, Knysna, Oudtshoorn, Port-
Elisabeth, Port-Alfred et Grahamstown, des bords de la mer aux
crêtes du Zwarteberg (2.400 m.) ; (les Professeurs Smith, Schônland
et le Liebenbsrg, de l’Université de Grahamstown m’ont
accompagné dans divers itinéraires autour de cette ville) ; Hauts-
plateaux du Sud de l’Orange (Réserve de Fauresmith avec le
Henrici) ; puis, au Transvaal, j’ai rencontré à Pretoria le Direc-
teur du Service de l’Agiiculture de l’Union Sud- Africaine, Pôle
Evans, qui, avec son collaborateur le Phillips, et d’accord
avec le Directeur du Service des Forêts avait organisé les prin-
oipaux itinéraires de la mission dans les pays de l’Union avec une
grande sollicitude, de façon à utiliser au mieux le temps dispo-
nible, et j’ai visité la division de Botanique et son important
herbier ; outre les environs de Prétoria, en particulier la chaîne du
Magaliesberg vue avec les Docteurs Leemann et Schweickaerdt,
j’ai parcouru le N.-E. et l’E. du Transvaal, de la v’^allée du Lim-
popo (Réserve à l’W de Messina) à celle de la Crocodile River,
par les massifs du Zoutpansberg et du Woodbush, le Parc Natio-
nal Kruger, le secteur Nord de la chaîne du Drakensberg (ascension
du Mont Anderson, 2.500 m., au cours d’une traversée de la chaîne
d’E. en W., de Sabie à Lydenburg).
Dans les derniers jours de Septembre, voyage vers Madagascar
par Durban (visite du Jardin botanique avec le D^ Mac Lean) et
Tamatave. Au début d’Octobre, bref séjour à Tananarive : entrevue
avec le Gouverneur Général Cayla et diverses personnalités,
spécialement en vue de la mise au point du projet de publication
d’une « Flore Générale de Madagascar » ; visites au Jardin Botanique
de Tsimbazaza organisé par M. François, Inspecteur de l’Agri-
culture, sous les auspices du Gouvernement Général ; détermination
de diverses espèces réunies dans ce beau jardin, en particulier
dans sa remarquable collection de xérophytes malgaches ; installa-
tion d’un herbier de Madagascar dont j’ai amorcé la constitution
1. Des officiers forestiers m’oat accompagné dans les forêts du gouvernement.
au moyen de doubles des collections dü Service de Phanérogamie
du Muséum, doubles provenant soit des envois faits à ce service
par le service forestier et le service de l’Agriculture aux fins de
détermination, soit des récoltes des botanistes chargés de 'mission
par le Muséum, soit de dons divers ou d’échanges. ■
En Octobre et au début de Novembre, itinéraires dans l’Ouest
de Madagascar, de la vallée du Fiherenana à celle de la Tsiribihina,
et de la base des hauts plateaux au canal de Mozambique, avec
un officier forestier.
De Novembre à Février, entre Betroka.et Fort-Dauphin, explo-
ration détaillée des massifs du Kalambatitra, de l’Ivakoany, de
l’Andohahela et de ses ramifications vers le N., l’W. et le S., ainsi
que des plaines et basses montagnes de la cuvette de Tsivory (forêt
d’Anadabolava, monts Vobibaria et Vohitrotsy, dans le bassin
moyen du Mandrare).
C’est dans cette partie de l’île que la création d’une onzième
réserve naturelle est envisagée depuis mon exploration botanique
des montagnes du Sud-Est en 1928 et sur ma proposition. Elle doit
comprendre le massif de l’Andohahela (près de 2.000 m. ait.) et
ses abords (partie de la chaîne du Beampingaratra, hautes vallées
du Mandrare, de la Sakamalio, de la Mananara, de la Manam-
panihy). Il y a là un nœud orographique et hydrographique du
plus haut intérêt tant au point de vue économicjue qu’au point
de vue scientifique, territoire très accidenté offrant encorç de vastes
forêts qu’il importe de protéger surtout contre la morsure des
feux de brousse en lisière, spécialement sur le versant W où se
trouvent encore des témoins intacts de toute la gamme des types
de végétation qui s’étageaient depuis les plaines très sèches à
flore très xérophile de l’Androy jusqu’aux sommets très humides
à forêt dense ombrophile de l’Ambolo ; c’est la seule partie de
l’île où cette gamme soit aussi complète, et de nombreuses espèces
endémiques en voie d’extinction y offrent leurs derniers repré-
sentants. Fa réserve projetée, quoique fort étendue, ne représente
qu’une portion des forêts occupant encore une assez grande partie
des montagnes, celle dont la protection importe le plus au maintien
des climats locaux et du régime hydrographique des vallées rayon-
nant de là en toutes directions.
De plus j’ai proposé la création de petites réserves spéciales,
pour la sauvegarde de quelques-uns des derniers témoins de types
de végétation, à peu près totalement détruits par les feux partout
ailleurs, à l’instar de ce qui a été fait dans l’Afrique du Sud pour
des cas analogues. Avec ces témoins disparaîtraient les derniers
spécimens de nombreuses espèces végétales et animales n’existant
nulle part ailleurs au monde, et à aire géographique nettement
délimitée dans l’île. Mon choix s’est porté jusqu’ici sur deux lam-
- 516 —
beaux de forêt sclérophylle bassip, à Chlénacées, des pentes occi-
dentales, l’un à rW. d’Ambositra (à Faliarivo), l’autre au N. de
Betroka (à la base N.-W. du mont Vohipolaka), et sur un îlot de
végétation xérophile à Neodypsis Decaryi Jum., curieux Palmier
strictement localisé sur une aire très restreinte, entre Fort-Dauphin
et Ambovombe.
En Février-Mars, de nouveau dans le bassin du Fiheranana,
étude (avec un officier forestier) des forêts couvrant encore une
portion des plateaux élevés (1.000-1.300 m.) d’Analafanja et d’Ana-
lavelona, et les plateaux inférieurs jusqu’au delta de ce fleuve.
A la fin de Mars, voyage Tamatave-Lourenço-Marquez-Durban.
Brèves excursions dans le Sud de la Colonie portugaise du Mozam-
bique, de Lourenço-Marquez jusqu’aux confins du Swaziland et
aux environs de Durban. En Avril, excursions aux environs de
Pietermaritzburg (avec le D^ Henkel, ancien chef du service fores-
tier de la Rhodésie du Sud, le D^ Bayer, Miss Fisher) ; séjovr
au Parc National du Natal et ascension du Mont-aux-Sources
(3.450 m.), le sommet le plus élevé de l’Afrique australe au Sud
du Kilimandjaro. Puis, de là (par Pretoria) au Kalahari oriental,
jusqu’à quelques dizaines de milles à l’W. de Molopolele (Bechua ■
naland) et à la Rhodésie du Sud : environs de Bulawayo (Matopo
Hills), de Salisbury et d’Umtali (Monts Vumba, vallée de la Sabi),
ascension de l’Inyangani (2.700 m.), le plus haut massif entre
les montagnes de l’Afrique équatoriale et la chaîne du Drakensberg;
à Salisbury, visite de l’herbier du Service de l’Agriculture (D^Brain).
En Mai, excursions dans le haut Katanga (Congo belge) aux envi-
rons d’Elisabethville avec le D^ Quarré, et retour par l’Angola
(Lobito).
Tel fut le programme de cette mission dont les itinéraires africains
ont permis de fructueuses comparaisons avec les types de végé-
tation que j’ai étudiés en 1929 en Afrique équatoriale, orientale
et centrale, des basses altitudes aux étages supérieurs des plus
hautes montagnes (dans le massif du Ruwenzori et sur les vol-
cans du Kivu), et dont les itinéraires malgaches, au cours de ce
nouveau séjour, le quatrième, à Madagascar, m’ont encore fourni
un très important contingent d’espèces nouvelles et d’observations
relatives à la flore de l’île.
Les collections recueillies en 1933-1934 se montent à plus de
5.000 numéros en 4 ou 5 parts en moyenne, soit 20 à 25.000 parts
d’herbier, dont beaucoup constitueront des types d’espèces à
décrire, certaines rarissimes et en voie d’extinction, précieux maté-
riel d’échange (ce qui porte à plus de 15.000 numéros l’ensemble
des collections phanérogamiques que j’ai constituées tant en Afrique
qu’à Madagascar et qui sont incorporées à l’herbier du Muséum) ;
elles comportent en outre des Bryophytes, un important contingent
de plantes vivantes remises au service de Culture ; plusieurs cen-
taines de clichés documentaires, etc...
Enfin, une lettre officielle récente confirme l’adoption du projet
de publication de la Flore Générale de Madagascar, qui sera entre-
prise à bref délai, avec l’aide de divers collaborateurs, sous les
auspices du Gouvernement général. Ce sera une oeuvre de longue
haleine, dont le plan et le développement seront analogues à ceux
de la Flore générale de l’Indochine.
— 518 —
Espèces nouvelles ou critiques des serres du Muséum
PAR M. A. Guillaumin.
76 Dieffenhachia marmorata Williams (à ne pas confondre avec
D. Parlatorei Linden et André var. marmorea André). — Cette
espèce, qui serait originaire de Colombie, n’est pas mentionnée
dans la Monographie d’ENGLER ( P flanzenreich, IV, 23, D°),
Williams en donne pourtant une courte description (Catal., 1877,
p. 21) et elle est relevée dans Kew Bull. Add. ser. IV, p. 158.
Herha caule usque ad 1 m. alla, foliis usque ad 80 crri. longis,
petiolo quam lamina çix hrei’iore, 30-35 cm. longo, usque ad 20 cm.
infra apicem çaginato, supra canaliculato basin versus suh albido,
lamina supra obscure viridis, haud nitida, maculis viridi flavis
majoribus sæpius confluentibus atque numerosis, subtus pallida,
lanceolata, usque ad 4-7 cm. longa, medio 25 cm. lata, apice acuta,
hasi rotunda, costa inferne 1 cm. lata, nervis lateralibus 1 utrinque
circa 18, arcuatim adscendentibus, subtus prominentibus, etiam nervis
secundariis distinctis. Pedunculus brevissimus, 1-3 cm. longus, spatha
pallide viridi, parte convoluta 13 cm. longa, parte superiore 4 cm.
longa, late ovata, reflexa, apice rigide cuspidata, spadicis e basi
floriferi, inflorescentia Ç 7 cm. longa, superne laxiflora, a 8 cm.
longa, 1 cm. crassa vix separata, florum Ç pistillo depresso, stigmate
orbiculari coronato, inferiorum staminodiis 5, clavatis, 2 mm. longis,
superiorum ovatis cincto, floribus sterilibus numerosis, floribus
2 mm. diam.
Ressemble à certaines variétés de D. picta mais les feuilles mates
en dessus se i approchent de D. latemaculata Linden et André dont
il diffère surtout par le pétiole plus long et moins hautement vaginé.
D’après Williams, les feuilles seraient vert clair à taches blanc
crème.
77 X L86liO"C!3<tiiley£i IVIercieri Guillaum. hybr. nat. nov.
- — ■ Pseudobulbes allongés, atteignant 30 cm., grêles (1 cm. au plus
de diamètre), à 3-6 articles, comprimés latéralement, cannelés
longitudinalement, couverts de gaines membraneuses blanches ;
feuilles 2, rarement 1, elliptiques-linéaires, jusqu’à 27 cm. X 4 cm.,
récurvées, assez épaisses, vert foncé, sub-arrondies à l’extrémité.
Inflorescences atteignant 23 cm., spathe membraneuse, rosâtre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 6, 1934.
— 519 —
longue de 10 cm., comprimée latéralement, tronquée au sommet,
axe cylindrique, bractées stériles et fertiles ne dépassant pas 2 mm.
de longueur, fleurs 4, larges de 11 cm., inodores, sépales et pétales
ligules, lancéolés, les pétales 2 fois plus larges, uniformément magenta
clair en dehors, plus blancs en dedans, labelle à peu près aussi
long que les pétales, lobes latéraux ovales, longs de 1 cm., entourant
la colonne, blancs à peine rosés, le médian longuement en coin
(3 cm. X 1 cm.), très légèrement jaunâtre à la base, magenta foncé
à l’extrémité, un peu ondulé sur les bords vers l’extrémité, colonne
longue de 3 cm., blanc pur, semi-cylindrique à bords ailés, pollinies 8,
4 grandes et 4 petites en 4 paires, ovaire et pédicelles longs de
4,5 cm.
Brésil : Alto da Serra près Santos [Mercier, f. 224, 1924) ; a déjà
fleuri en 1933.
A cause de ses pollinies inégales, est certainement un hybride
entre Cattleya et Lælia. Au Brésil, on a déjà signalé, les hybrides
naturels suivants : L.-C. amanda Hort. (Cattleya intermedia X Lælia
crispa, lahiata ou Boothiana) ?, L.-C. Binotii Cogn. (Cattleya bico-
lor X Lælia pumila) ?, L.-C. elegans Rolfe (Cattleya Leopoldii
X Lælia purpurata) ?, L.-C. Leeana Rolfe (Cattleya Loddigesii
X Lælia pumila) ?, et L.-C. porphyritis Hort. (Cattleya D or man-
niana X Lælia pumila) ?. Le L.-C. Binotii semble le plus voisin à
cause de la forme du labelle et, pour cette laison, il est probable
que le C. hicolor est l’un des parents du L.-C. Mercieri.
— 520 —
Floraisons observées dans les serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1934
(autres que celles signalées dans les listes précédentes)
PAR MM. A. Guillaumin et E. Manguin.
Monocotylédones.
Acineta Humboldtii Lindl.
Aerides Jarckianum Schltr. Philippines (provenant de l’Expositioiï
coloniale, donné par le Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931) [Ames
det.]
Aloe deltoideodonta Bak.
Alpinia papuana Schelïer.
Ananas saliva L.
Ansellia congoensis Rodigas.
Anthurium Galeottii G. Koch.
— longifolium G. Don.
Dambusa pygmæa Miq.
Brassia brachiata Lindl.
caudata Lindl.
X Brassocatlley a Princesse Elisabeth Y eitch. (x BrassocattleyaDigbyano-
Mendelii X Cattleya Mossiæ).
Bulbophyllum Calamarium Lindl.
Dearei Reichb.f.
■ — Medusæ Reichb.f. var. album.
Reinwardtii Reichb.f.
— Sillenianum Reichb.f.
— vitiense Rolfe.
Calathea roseo-picta Regel.
Caraguata cardinalis André.
— musaica André.
Catasetum integerrimum Hook. (Guillaum. det.).
— maculatum Knnth.
— Oerstedii Pœichb.f.
— viridi-flavum Hook.
Cattleya X Ballantineana Sander (Trianæ X Wareewiezii) .
— Gigas Linden et André.
— ■ Harrisoniana X Fabia.
X Kienastiana Sander (Bowiana X Luddemanniana) .
— labiata Lindl. var. Trianæ Duchartre. Colombie : rio Saa
Jorge (?) (Claes, f. 285, 1929).
1. Voir pour les listes précédentes le Bulletin du Muséum à partir de 1920.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
521 —
Cirrhopetaïum rohustum Rolfe.
Cœlogyne Huettneriana Reichb. î.
Ctenanthe setosa Eichl. (Guillaum. det.).
Cyanastrum cordifolium Oliv.
Cycnoches Loddigesii Lindl.
Cymbidium aloifolium Sw.
Cypripedium X Ashburtoniæ Stein \ar. (insigne Chantinii X barbatum
superbum) .
Cypripedium Curtisii Reichb. f. var. Sanderæ Sander.
— exul Rolfe.
— ■ Fairieanum Lindl.
— insigne Wall. var. Harefield-Hall.
■ — Spicerianum Reichb. f.
Cryptanthus Lacerdæ Antoine.
Dendrobium X Louis Blériot Vacherot et Lecoufle (Phalœnopsis var.
Schrôderianum X superbiens) .
— pulchellum Roxb. var. Dahlousianum Hort.
— Ramosii Ames.
Dieffenbachia marmorata Williams
Dioscorca muliicolor Lind. et André var. melanoleuca Hort.
Dipcadi heterocuspe Rak. Madagascar : hauts plateaux (Waterlot,
f. 198 (s), 1923) [Guillaumin et Léandri det.].
Dracæna surculosa Lindl.
Epidendrum alatum Batem.
Eulophia Decaryana Perrier de la Bâthie sp. nov. Madagascar ;
District d’Ambovombé (Decary, f. 346, 1931). (Perrier de laBâtbie det.).
Eulophidium gracillimum Schltr. — Madagascar : Ménabé (Léandri,
f. 201, 1933) [Perrier de la Bâthie det.].
Gasteria angulata Haw.
— airooirens Haw.
■ — excavata Haw.
cheilophylla Bak.
— subnigricans Haw.
Grobia galeata Lindl.
Haworthia cuspidata Haw.
— planifolia Haw.
— viscosa Haw.
Hedychium coronarium Kôn.
Heteranthera reniformis Ruiz et Pav.
Lælia glauca Benth.
Gouldiana Reichb. f.
X Læliocattleya Isabel Sander Sander var. rubra (Caüleya Warcewiczii
X Læliocattleya bella).
X Læliocattleya Mercier! Guillaum. hybr. nat. nov.
1 . Cette espèce qui serait originaire de Colombie n’est pas mentionnée dans la
monographie d’Engler ( Pflanzenreich, LV, 23 De) : elle figure pourtant dans Williams
Calai., 1877, p. 21, avec une courte description et est relevée dans Kew Bull., Âdd.
sér. IV, p, 158. A. G.
522
X Læliocattleya Statteriana Veitch var. alha (Cattleya labiata X Lælia
Perrinii Ç).
Lindmania penduliftora Stapf.
Maranta arundinacea L.
Miltonia X Hyeana Hye ( X Bleuana X vexiïlaria) .
■ — spectabilis Lindl. var. Morelliana Henfrey.
Monixus polystachys Finet (1907) = Œniella polystachys Schltr. (1915)
[Guillaum. det.].
Monomeria harbata Lindl.
Mormodes Oherlanderianum Lehm. et Krânzl.
Oncidium altissimum Sw. ? — ■ Colombie : Rio San Jorge ( Claès, f. 285,
1929, herbier n° 4 [Guillaum. det. ^].
Oncidium excavatum Lindl.
Pallisota Pynaeriii De Wild.
Paphiopedium tonsum Pfitz. var. superbum Lindl.
Phajus Wallichii Linfl.
Philodendron asperatum C. Koch (Guillaum. det.).
— Mamei André.
Phœnix farinosa Roxb.
Pinanga décora Lind. et Rod.
Saccolobium micranthum Lindl.
— miniatum Lindl.
Sagittaria natans Michx.
Sophroniiis grandiflora Lindl. var. coccinea (S. coccinea Reichb.f.).
Brésil : Serra do Mar (Sâo Paulo), [Mettler, f. 354, 1932)
Thunia alba Reichb. f.
Tillandsia myosura Griseb.
— setacea Sw.
Tricho glottis brachiata Ames. Philippines (provenant de l’Exposition
coloniale, donné par le Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931).
Trichopilia laxa Reichb.f. — Colombie: région de la Véga de Cundi-
namarca (Claès, f. 269, 1924) [Guillaum. det.].
Trichopilia marginata Henfr.
Vanda Amesiana Reichb.f.
■ — teres Lindl.
Xanthosoma Lindenii S. Moore.
Zantedeschia albo-maculata Baill.
Zygopetalum Mackaii Hook.
Dicotylédones.
Acacia cyanophylla Lindl.
. — Whanii F. Muell.
1. Les tubercules, au nombre de 5-7, sont disposés sur 4 lignes en V, les deux, anté-
rieures se rejoignent en V avec 2 petits tubercules à la base et un gros .à la pointe,
les deux postérieurs parallèles aux premiers avec 2-4 tubercules dont les plus externe
est intermédiaire, comme taille, entre les petits et le grand des lignes antérieures.
A. G.
2. On considère d’ordinaire S. coccinea comme synonyme de S. grandiflora en
réalité les feuilles de la première sont plus étroites et plus allongées et la fleur d’un
coloris légèrement plus éclatant. A. G.
- 523
Achimenes grandiflora DC.
patens Benth.
Adromischus Cooperi Berger.
Anacardium occidentale L.
Bauhinia diphylla Buch.-Ham.
— grandiflora Juss.
Bégonia Davisii Veitch.
— Froehelii A.DC.
X Thimotei (Margariiæ X ?...), obtenu par M. Thimoté.
— ulmifolia Willd.
Bergeranthus rhomboideus Schwant.
Bertolonia marmorata Ndn. var. æna Cogn. (Guillaum. det.).
Callistemon linearis DC.
Caralluma Burchardii N. E. Br. var. maura Maire. Maroc : Cap Ghir
{Chouard, f. 221, 1933) E
Cheridopsis robusta N. E. Br.
Cistus populifolius L.
Coleus thyrsoideus Bak.
Conophytum Wiggettæ N. E. Br.
Cotylédon nuda Bak.
Crassula cendornensis Dinter.
— corymhulosa Link.
— Justus-Corderoy Hort.
• — sarcaucaulis Eck. et Zehy.
Schmidtii Begel
Dermatobotrys Saundersii Bolus.
Dodonæa viscosa Jacq.
Echeoeria californica Bak.
Peacocki Croucher.
— pulchella Berger.
— Weinbergeri Hort. ex T. B. Shepherd.
Episcia fulgida Hook. f.
Euphorbia colleiioides Benth.
— gorgonis Berger.
— • Grantii Hook. f.
heterophylla L.
Excœcaria bicolor Hook. var. purpurascens Fax et Hofîm.
Faucaria lupina Schwant.
Fenestraria aurantiaca N. E. Br.
Ficus lyrata Warb.
— pandurata Hance.
Glottiphyllum obliquum N. E. Br.
Grewia flava DC.
Hypoestes phyllostachya Bak. — Madagascar (Perrier de la Bâthie,
ï. 282, 1933) [B. Benoist det.].
Impatiens bisaccata Warb.
1. Les fleurs sont rotacées et ne deviennent campanulées qu’en passant. A. C.
2. Identique à C. gracilis Hort. (Voir Gérome, Rev. Hort., 1908, p. 54, figs.), mais
non à C. X gracilis De Smeet = C. X De Smeetiana De Smeet qui serait le croisement
Bolusii X stachyurus. A. C.
^ 524 ^
Ixora coccinea L.
Jacobinia magnifica Mott. var. carnea Hort.
Kleinia articulata Hart.
Lagerstrœmia indica L.
Lepismium cruciforme Miq.
Mamillaria aurihamata Bôdek.
M ascarenhasia elastica K. Schum.
Mesemhryanthemum inclaudens Haw.
N eomamillaria Schiedeana Britt. et Rose.
Opuntia paraguayensis K. Schum.
— Salmiana Farm.
X Pachyoeria pachyphytoides Guillaum. var. Muelleriana Guillaum.
— [Echeoeria X Muelleriana W. Müller, 1910) ( Pachyphytum bracteosum
X Echeoeria gibbosum var. metallica^).
Passiflora trifasciata Lem.
Pélargonium Burtoniæ L. Bolus.
— ferulaceum Willd. (Guillaum. det.).
Peperomia metallica L. Linden et Rod.
Pleiospilos nobile Schwant.
Pongamia glabra Vent.
Punctillaria magnipunctata N. E. Br.
Reinwardlia trigyna Planch.
Ruellia Deoosiana Hort. Makoy. ex Morr.
Schefflera tomentosa R. Vig.
Senecio scaposus DG.
Solanum verbascifolium L.
Stylidium odoratum R. Br.
Terminalia iriflora Lille (A. W. Exell det.).
Thea viridis L.
1. Obtenu par W. Müli.er, de Naples, et décrit par lui, pour la première fois en 1910,
dans ses listes de plantes rares et nouvelles.
Le même croisement avait été obtenu par L. De Smeet, en 1874, et avait été
nommé par lui Echeoeria pachyphytoides.
La plante ne devrait pas être rattachée au genre Echeoeria mais à X Pachyoeria
Hort. ex Haage et Schmidt (Pachyphytum X Echeveria) sous le nom de X Pachy-
veria pachyphythoides Guillaum. var. Muelleriana Guillaum. nom. nov. A. G.
525 —
Floraisons observées a L’École Botanique du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1934
(autres que celles signalées dans les listes précédentes).
PAR M. Camille Guinet.
Plantes d’Afrique boréale.
Allium nodiflorum.
Allium muüiflorum Desf.
Anacyclus Pyrethrum DC.
Andryala mogadorensis Coss.
Arenaria pungens Clem.
Armeria mauritanica Wall.
Bupleurum rnontanum Coss. et Dur.
Calendula algeriensis Boiss. et Reut.
— maroccana Bail.
Centaurea af ricana Lam.
Chrysantheum Mawii Hook.f.
Cleome arabica L.
Delphinium Cossonianum Batt.
— tribracteolatum DC.
Dinebra arabica L.
Echinops E'ontqueri Pau.
— ■ spinosus L.
Gagea Wilezekii Br.-Bl. et Maire.
Iris unguicularis Poir.
Lavandula atlantica Br.-Bl.
— Maieri Humbert
— maroccana Murb
Lavandula tenuisecia Coss.
Linaria gharhensis Batt. et Pitt
— sagittata Steud.
— ■ ventricosa Coss. et Bal. ®.
• — — var. Gaulisii Humbert
Linum africanum L.
Magydaris panacina DC.
Mentha Gattefossei Maire
Narcissus viridiflorus Schousb.
Ochthodium aegyptiacum DC.
Polycarpaea nioea Webb.
Pulicaria mauritanica Coss.
Satureia Hochreutineri Briq.
Scrophularia arguta Ait.
Scilla obtusifolia Poir.
Staiice asparagoides Coss; et Dur.
— Moureti Pitard.
— mucronata L. ®.
Tapeinanthus humilis Herbert
Triglochin laxiflorum Guss. ®.
Urginea undulata Steinh.
Plantes d’Afrique australe.
Dimorphotheca dentata Harw. Cenia micro glossa DC.
— pluvialis Moench. Eucomis undulata Ait.
1 à 9. Les graines ou bulbes de ces différentes espèces furent récoltées au Maroc en
1932-33 par M. Gattefossé aux localités suivantes ;
Dunes de Mogador (1) ■ — Chaouia (2) — Maurora (3) — Zaïan (4) ■ — Sagbo (5)
— Grand Atlas (6) ■ — Grand Atlas méridional (7) — Haut- Riz (9).
10. Les graines de cette plante proviennent des récoltes faites au Maroc, par M. Denis
en 1927.
11. Les graines de cette espèce furent récoltées à Melilla (Maroc) par M. Ci.ément-
Marot en 1931.
12. Bulbes récoltés par M. Chouard à Bouznica (Maroc), 1933.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
— 526
Gazania longiscapa DC.
Gerbera Jamesoni Bolus.
Hehenstreitia dentata L.
Helichrysum fœtidum Moench.
Nemesia fiorihunda Lehm.
Nemessa strumosa Benth.
— versicolor E. Mey.
Pélargonium alchemilloides L’Herit,
Romulea longifolia Baker.
Senecio elegans L.
Plantes d’Amérique du Sud.
Acanthospermum hispidum DG.
Brodiaea uniflora Baker.
Calandrinia compressa Schrad.
Cephalophora aromatica Schrad.
Chloris distichophylla Lag.
Diodia dasycephala Chain, et Schl.
Erigeron honariensis L.
Microseris pygmaea D. Don.
Mimulus pilosiusculus H. B. et K.
Oxybaphus viscosus L’Herit.
Perezia multiflora Less.
Salvia uliginosa Benth.
Schizanlhus pinnatus Ruiz, et Pav.
Salvia pseudo-coccinea Jacq.
Verbena venosa Gill. et Hook.
Plantes d’Amérique du Nord.
Acalypha virginica L.
Ammania latijolia L.
Anemone multifida Poir.
Anychia dichotoma Michx.
Apocynum cannabinum L.
Aquilegia chrysdntha A. Gray.
Arisaema triphyllum Schott.
Aster Porteri A. Gray.
— puniceus L.
— umbellatus Mill.
Baeria coronaria A. Gray.
Bidens connata Muhl.
Blephilia ciliata Rafin.
Boykinia rotundifolia Parry.
Brachychaeta sphacelata Britt.
Brodiaea peduncularis S. Wats.
Camassia esculenta Robins.
Carex Grayii Carrey.
Cenchrus iribuloides L.
Collinsia bicolor Benth.
Collomia grandiflora Dougi.
— • linearis Nutt.
Coreopsis cardaminefolia Torr. et
Gray.
Elymus canadensis L.
■ — virginicus L.
Erigeron compositus Pursh.
Gaillardia aristata Pursh.
— lanceolata Michx.
Gilia androsacea Steud.
— • micrantha Steud.
Gilia squarrosa Hook. et Arn.
— tricolor Benth.
Helenium auiumnale L.
— tenuifolium Nutt.
Houstonia serpyllifolia Michx.
Iris missouriensis Nutt.
Laya plalyglossa A. Gray.
Lepachys columnaris Torr. et Gray.
— pinnala Torr. et Gray.
Leptosyne maritima A. Gray.
Lilium pardalinum Kellog.
Limnanthes Douglasii R. Br.
Lindheimera texana A. Gray.
Lolium canadense Michx.
Madia elegans DC.
— saliva Mol.
Microseris Douglasii Sch.
— • linearifolia Sch.
Orontium aquaticum L.
Oxybaphus nyctagineus Sweet.
Parthenium integrifolium L.
Phacelia campanularia A. Gray.
— divaricata A. Gray.
— grandiflora A. Gray.
— malvaefolia Chain, et Schl.
— Whitlavia A. Gray.
Phlox amoena Sims.
■ — glaberrima L.
— pilosa L.
— subulata L. var. setacea.
Ranunculus cymbalaria Pursh.
- 527 —
Rudheckia amplexicaulis Vahl.
■ — laciniata L.
Ruellia ciliosa Pursh.
Sidalcea candida A. Gray.
Solidago occidentalis Torr. et Gray.
Synthyris reniformis Benth.
Teucrium canadense L.
Thysanocarpus curnpes Hook.
Tolmia Menziesii Torr. et Gray.
Tonella collinsioides Nutt.
Tripsacum dactyloides h.
Verbena canadensis Brit. '
Verhesina encelioides Benth. et
Hook f.
— virginica L.
Veronica peregrina L.
Viola lanceolata L.
— pubescens Ait.
Zygadenus elegans Pursh.
Plantes de l’Europe méridionale.
Alyssum rostratum Stev.
■ — spinosum L.
Anarrhinum Duriminium Pers.
Anchusa undulata L.
Antirrhinum hispanicum Chav.
Aphyllanthes monspeliensis L.
Apocynum venetum L.
Arenaria conimhricensis Brot.
Armeria bupleuroides G. et G.
— ■ juncea Gir.
Asparagus acutifolius L.
Astragalus aristatus L’Herit.
— baeticus L.
Athamantha vestita A. Korn.
Aubrietia erubescens Grish.
Bellis annua L.
■ — ■ syloestris Cyrillo.
Bupleurum paniculatum Brot.
— semicompositum L.
Campanula Erinus L.
— Leuiweinii Heldr.
Catananche caerulea L.
Chrysanlhemum cinerariaefolium
Vis.
— coronarium L.
— Myconis L.
Cichorium pumilum Jacq.
Clypeola Jonthlaspi L.
Colchicum variegatum L.
Coris monspeliensis L.
Crépis bursifolia L.
Crocus suaveolens Bertol.
Crucianella angustifolia L.
— latifolia L.
Cyclamen neapolitanum Ten.
Dianthus lusitaniens Brot.
Dianthus microlepis Boiss.
— pubescens Sihth. et Sm.
— pungens L.
Dipeadi serotinum Medic.
Diplotaxis humilis G. et G.
Draba Dedeana Boiss.
Echinaria capitata Desf.
Erodium daucoides Boiss.
Eryngium creticum Lam.
Erysimum pectinatum Bory et
Chauh.
Euphorbia Aleppica L.
— Pithuysa L.
Evax pygmaea Pers.
Galium maritimum L.
Ilaberlea rhodopensis Friwald
Hedypnois polymorpha DG.
Iberis ciliata Ail.
— • conferta Lag.
— linifolia L.
— sempervirens L.
— umbellata L.
Leucoium hiemale DC.
Leyssera capillifolia Spreng.
Linum capitatum Kit.
— • campanulatum L.
— maritimum L.
— nodiflorum L.
■ — setaceum Brot.
— strictum L.
— • çiscosum L.
Lonas inodora Gaernt.
Micromeria graeca Benth.
— Juliana Benth.
— Piperella Benth.
— rupestris Benth.
1. Espèce naturalisée depuis longtemps dans les plates-bandes du Jardin botanique.
- 528
Ophrys Bertolonii Moretti.
— lutea Cav.
Orchis Intacta Link.
Phagnalon rupestre DC.
Plantago argentea Chaix.
— Bellardi Ail.
— Cynops L.
— Lagopus L.
— Psyllium L.
Santolina Chamaecyparissus L.
— pinnata Viv.
Saxifraga cuneata Willd.
— - pedemontana AU.
— petraea L.
— Sihthorpii Boiss.
Scahiosa australis Wulf.
— ■ brachiata Sibth. et Sm.
— graminifolia L.
— triniaefolia Friv.
Scutellaria Columnae Ail.
■ — peregrina L.
Endémiques insulaires méditerranéennes : Iles Tyrriieniennes
ET Iles Baléares.
Aquilegia Bernardii G. & G. (Bois et rochers de Corse).
Arenaria balearica L. (Baléares, Corse, Sardaigne, Caprcra, Tavolara,
etc.).
Armeria leucocephala Koch. A. Soleirolii G et G. (orophile spéciale à
la Corse et Sardaigne).
Arum corsicum Lois. = pictum L.f. (Corse, Sardaigne, Baléares). — -
Corse : Lebrun, 1931, f. 222.
Bellium bellidioides L. (Baléares, Corse, Sardaigne et Iles Orientales).
Borago laxiflora De. (Corse, Sardaigne, Caprera).
Colchicum corsicum Baker. (Montagnes siliceuses de Corse). — ■ Corse :
Chouard, 1930.
Crocus corsicus Maw. = insularis Gay, part. — (Hautes montagnes de
Corse et Sardaigne). — Corse : Lebrun, 1931.
Delphinium Bequienii DC. (Corse, Sardaigne, Baléares, Iles d’Hyères).
Draba Loiseleurii Loiss. = olympien G. et G., non Sibth. (orophile ; xéro-
phile des montagnes granitiques de Corse).
Erodium chamaedryoides L’Herit. (Baléares, Corse).
Erodium corsicum Léman. (Bochers maritimes, Corse et Sardaigne). — ■
Corse : Chouard, 1930.
Helleborus corsicus Willd. = lioidus Ait. (Corse, Sardaigne, Baléares).
Helxine Soleirolii Req. = Parietaria Soleirolii Spreng. (Rochers omhrés
et humides : Corse, Sardaigne, Baléares, Caprea).
Hyacinthus fastigiatus Bertol. = Pouzolzii Gay. (Bois et coteaux pier-
reux : Corse , Sardaigne, Baléares). — Corse, Forêt de Valdionella,
1.700 mètres. Chouard et Lebrun, 1931.
Senecio crassifolius Willd.
Serapias Lingua L.
Silene disticha Willd.
— echinata Otth.
— italien Pers.
■ — sedoides Poir.
— thebana Orph.
Statice duriuscula Gir.
— Girardiana Guss.
— ■ sinuata L.
■ — virgata Willd.
Taraxacum obovatum DC.
Trachelium cæruleum L.
Urginea Scilla Steinh.
Urtica atrovirens Req.
Vaillantia hispida L.
— muralis L.
Velezia rigida L.
Viola Orphanidis Boiss.
Zacintha verrucosa Gaertn.
— 529 —
Leucoium longifolium Gay (Rochers arides, Hautes montagnes Corse).
— Corse : Lebrun, 1931.
Leucoium roseum Martin (Corse et Sardaigne). ■ — Corse : Chouard, 1930.
Linaria aequitriloba Duby (Lieux humides, rochers : Corse, Sardaigne,
Baléares, Caprea, Gorgone, Montecristo). — Corse ; Chouard, 1930.
Linaria hepathicaefolia Duby (Corse et Sardaigne : Haute montagne).
Lychnis corsica Lois. (Corse).
Morisia hypogaea Gay (Sables et rochers en Corse, Sardaigne). — Corse :
Lebrun, 1931.
Mentha Requienii Benth. = Menthella Requienii Perard (Lieux humides :
Corse, Sardaigne, Montecristo).
Mentha insularis Req. - rotundifolia L., part. — Corse : Lebrun, 1931.
Plagius ageratifolius De. (Pâturages en Corse et Sardaigne).
Potentilla crassifolia Viv. (Rochers et éboulis, Plaute montagne en Corse
et Sardaigne).
Ranunculus Marschlinsii Steud. (Pâturages humides. Hautes montagnes,
en Corse). — ■ Corse ; Chouard, 1930).
Ranunculus Weyleri Mares, — Baléares : R. de Vilmorin, 1932.
Romulea Requienii Pari. — Corse : Lebrun, 1932.
Sagina pilifera De. = glabra Koch. var. corsica G. G. (Haute montagne
de Corse et Sardaigne).
Saxifraga cervicornis Viv. = pedemontana G. G. non AU. (Rochers sili-
ceux en Corse, Sardaigne). — Corse : Lebrun, 1931.
Scrophularia trifoliata L. (Ruisseaux et lieux humides : Corse, Sardaigne,
Gorgone, Madeleine, Montecristo. — Corse : Chouard, 1930.
Vicia sicula Guss. (Sicile).
Plantes européennes de régions alpines et arctiques.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 35
— 530 —
Hieracium villosum Jacq.
Horminum pyrenaicum L.
Leontopodium alpinum Cass.
Linaria alpina Mill.
Luzula parnflora Desv.
Lychnis alpina L.
Mulgedium alpinum Less.
— Plumieri DC.
Paradisia Liliastrum Bert.
Pirola uniflora L.
Plantago alpina L.
Polygonum viaiparum L.
Potentilla caulescens L.
— grandiflora L.
— heptaphylla Mill.
— • multifida L.
— pyrenaica Ram.
— salisburgensis Haenke.
Primula Auricula L.
— carniolica Jacq.
Primula Clusiana Tausch.
■ — farinosa L.
— longiflora AU.
■ — ■ pubescens Jacq.
Ranunculus glacialis L.
Salvia glutinosa L.
Saxifraga exarata Vill.
Serratula heterophylla Desf.
Soldanella alpina Willd.
Thlaspi brachypetalum Jord.
Valeriana montana L.
— pyrenaica L.
— saliunca L.
— tripteris L.
Veronica aphylla L.
— fruticulosa L.
— Ponae Gouan.
— urticaefolia Jacq.
Waldsteinia trifolia Koch.
Plantes de l’Europe orientale,
Allium zebdanense Boiss. et Noé.
Alyssum minimum Will.
Androsace macrantha Boiss. et
Huet.
Anthémis rigescens Willd.
Arenaria graminifolia Schrad.
Artemisia scoparia Waldst. et Kit.
Asparagus verticillatus L.
Asperugo procumbens L.
Bupleurum aureum Fisch.
Campanula macrostyla Held.
Centaurea atropurpurea W. et K.
— dealbata Willd.
— salonitana Vis.
Chorispora tenella DC.
Cnicus afer Sibth.
— diacantha Desf.
Cousinia Hystrix C. A. Mey.
Crocus Olivieri J. Gay.
Cyclamen cilicium Boiss. et Heldr.
Delphinium peregrinum L.
— sulfureum Boiss. et Haussk.
Dianthus nardiformis Janka.
DU Caucase, d’Asie Mineure.
Dianthus rigidus Bieb.
— Slenbergii Sibth.
Elymus glaucus Regel.
— sabulosus Bieb.
Erodium amanum Boiss.
Eryngium caeruleum Bieb.
Erysimum Perofskianum Fisch. et
Mey.
Garidella unguicularis Lam,
Géranium armenum Boiss.
— ibericum Cav.
Gypsophila porrigens Boiss,
Inula thapsoides Spreng.
Ixiolirion montanum Herb.
Lagoëcia cuminoides L.
Matricaria oreades Boiss.
Medicago Eugosa Urv.
Paronychia Cephalotes Stev.
Periploca graeca L.
Primula luteola L.
Ricotia Lunaria L.
Scabiosa plumosa Sibth. et Sm.
Scutellaria albida L.
1. Les semences de cette plante furent récoltées au Groenland et distribuées par
le service des échanges du Jardin botanique de Copenhague.
2. Ces espèces dont les graines furent récoltées en Syrie par M. Thibout, furent
distribuées par le service des échanges du Jardin botanique de Dijon.
531 —
Scutellaria orientalis L.
Silene wolgensis Bess.
Siachys setifera C. A. Mey.
Statice Gmelini Willd.
Torulinium caucasicum Baker.
Trinia Kitaibelii Bieb.
Valeriana Dioscoridis Sibth. et Sm.
Valerianella dactylophylla Boiss. et
Hohen.
Plantes d’Asie tempérée, Himalaya, Sibérie.
Allium karataviense Begel.
Andrcsace geraniifolia Watt.
Anemone alhana Stev.
Artemisia salsoloides Watt.
Axyris amarantoides L.
Cimicifuga fœtida L.
Draha repens Bieb.
Gentiana tibetica King.
Gerbera Anandria Sch. Bip.
Hedysarum flaaescens Regel et Sch.
Incarvillea Olgae Regel.
Impatiens Baljourii Hook.f.
Impatiens parviflora DG.
Leptodermis lanceolata Wall.
Lilium tenuifolium Fisch.
Nepeta macrantha Fisch.
Perowskia ahrotanoides Karel.
Polygonym capitatum Buch.-IIam.
Potentilla dealbata Buiige.
Pratia begonifolia Liiidl.
Primula sibirica Jacq.
Saxifraga Stracheyi Hook.f.
Tauscheria lasiocarpa Fisch.
Viola Patrinii Ging.
Plantes de Chine et du Japon.
Miscanthus faponicus Anders.
Patrinia villosa Juss.
Phaenosperma globosa Munro.
Primula Bulleyana Forrest.
— • Cockburniana Hemsl.
— lichiangensis Forrest.
— pulverulenta Duthie.
Potentilla chinensis Ser.
Reineckea carnea Kunth.
Rodgersia aesculifolia Batalin.
Saxifraga Brunoniana Wall., var.
majuscula.
Senecio clivorum Maxim.
— Wilsonianus Flemsl.
Plantes des régions tropicales.
Alternanthera Achyrantha R. Br. Alternanthcra sessilis R. Br.
— spinosa Roem. et Schult. Bouteloua racemosa Lag.
1. Ces espèces, dont les graines furent récoltées en Syrie par M. Thibout, furent
distribuées par le service des échanges du Jardin botanique de Dijon.
2. Espèce naturalisée depuis longtemps au Jardin botanique et dans les taillis,
fourrés, jardins, cours, au voisinage du Muséum.
3. C’est la plante connue en horticulture sous le nom de Pratia nummularia Bcnth. :
les lois de la nomenclature donnent la priorité au binôme cité dans la liste. Cette espèce
est originaire de l’Himalaya. Le Pratia nummularia A. Br. est originaire du Chili.
4. Les graines de cette rare espèce furent récoltées par M. Jacot sur les collines des
environs de Tsinan (Chantung), Chine, et reçues en octobre 1927. ■ — Semis 1928
(Dot. Cuillaumin).
Bulletin du Muséum, 2*’ s., t. VI, 1934.
Allium cyaneum Regel.
— polyastrum Diels
Anemone japonica Sieb.
Arundinaria japonica Sieb. et Zucc.
Astilbe chinensis Franch. et Sav.
Bletia hyacinthina Ait.
Chrysanthemum nipponicumV ranch.
Chelidonium Franchetianum Prain.
Corydalis cheilanthifolia Flemsl.
Commelina communis L.
Delphinium tatsienense Franch.
Lilium callosum Sieb. et Zuc.
— Sargentiae H. E. Wils.
Linaria japonica Miq.
36.
Celosia argentea L.
Cenchrus montanus Nees.
Centipeda orbicularis Lam.
Chloris cucullata Bisch.
- — ■ radiata Sw.
■ — submutica H. B. et K.
— virgata Sw.
Dicrocephala latifolia DC.
Emilia sonchifolia DC.
Ipomaea asarifolia Roem. et
Schult.
— Bona-nox L.
— coccinea L.
— hederacea Jacq.
— Quamoclit L.
Lilium neilgherrense Wight.
Mirabilis Jalapa L.
— longiflora L.
Paspalum dilatatum Poir.
• — racemosum Lam.
Passiflora incarnata L.
Parochetus communis Buch.-Ham.
Pennisetum typhoideum Rich.
Schkuhria senecioides Nees.
Sclerocarpus ajricanus Jacq.
Spermacoce tenuior L.
Stevia Eupatoria Willd.
■ — oaata Lag.
— purpurea Pers.
Synedrella nodiflora Gaertn.
Telanthera polygonoides Moq.
Torenia flava Buch-Ham.
1. Récolté au Niger par M. Chevalier, 1933, f. 153.
Compte rendu sommaire d’une mission
EN Afrique Occidentale Française
PAR M. Paul Budker.
En septembre 1933, le constructeur d’un nouveau type de bateau
colonial à propulsion aérienne me demanda de l’accompagner
dans le voyage d’étude qu’il allait entreprendre en Afrique Occiden-
tale Française. L’Assemblée des Professeurs du Muséum m’ayant,
sur la proposition du Professeur Gruvel, confié une mission gra-
tuite, je m’embarquai le 22 novembre 1933, sur le Foucauld, et
arrivai à Dakar le 2 décembre.
Notre itinéraire comportait la remontée du Sénégal, de Saint -
Louis à Kayes, puis la descente du Niger, de Koulikoro (près de
Bamako) à Ansongo et retour. Au total, près de 5.000 kilomètres
d’un parcours exclusivement fluvial, au cours duquel je me pro-
posais de recueillir le plus de spécimens zoologiques possible, et
particulièrement des poissons. J’avais, en outre, décidé de faire,
au retour, un séjour sur la côte du Sénégal, pour étudier spéciale-
ment les Sélaciens de cette région.
Le parcours prévu s’effectua sans incident. Sur le Sénégal, des
arrêts eurent lieu à Dagana, Podor, Boghé, Kaédi, Matam et Bakel.
Le 22 janvier 1934, nous arrivions à Kayes.
A Bamako, M. le Gouverneur Fousset, Lieutenant-Gou-
verneur du Soudan Français, voulut bien s’intéresser à mes
recherches ; il me chargea, en outre, de faire une étude des méthodes
de conservation du poisson destiné à l’alimentation indigène, et
de dégager les résultats des missions précédemment effectuées
sur le Niger par le regretté Jean Thomas, dont j’allais précisément
suivre, entre Bamako et Tombouctou, l’itinérane de 1923.
Au cours de ce voyage sur le Niger, entre Koulikoro et Ansongo,
soit 2.800 kilomètres aller et retour, j’ai reçu, dans tous les postes
où je me suis arrêté, l’accueil le plus empressé et l’aide la plus
efficace. Partout, à Ségou, Mopti, El-Oualadji, Diré, Tombouetou,
Bourem. Gao et Ansongo, les Administrateurs et Commandants
de Cercle me donnèrent toutes facilités tant pour mes récoltes
d’animaux que pour l’étude des méthodes de pêche et de conser-
vation du poisson.
Au retour, en mai-juin 1934, un séjour de quatre semaines sur
Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934.
^ 534 —
la côte du Sénégal, près de Dakar, m’a permis de me livrer de façon
régulière et suivie à la pêche aux Squales. J’ai pu ainsi recueillir,
dans d’excellentes conditions, un matériel abondant et des plus
intéressant sur les Sélaciens de cette partie de la côte Occidentale
d’Afrique, en particulier sur les Requins.
Les conditions dans lesquelles cette mission a été effectuée ne
m’ont cependant pas permis de rapporter des animaux vivants,
comme j’en avais l’intention au départ. Mais j’ai pu ramener huit
caisses de collections comprenant des poissons et animaux divers
du Sénégal et du Niger, ainsi que de nombreux documents zoolo-
giques sur les Requins des cotes du Sénégal ; ce matériel est actuelle-
ment étudié au Laboratoire des Rêches et Productions, coloniales
d’origine animale. J’ai pu réunir aussi des notes nombreuses sur la
pêche, les méthodes de conservation du poisson, les coutumes et
superstitions des pêcheurs indigènes, etc...
Je dois exprimer à M. le Gouverneur général Brevie toute ma
respectueuse gratitude pour le bienveillant intérêt qu’il a bien
voulu témoigner, lors de mon retour à Dakar, aux travaux et
recherches que j’avais effectués au cours de ma mission.
J’exprime également mes plus vifs remerciements à M. le
Gouverneur Boisson, Secrétaire général de l’Afrique Occidentale
Française, et à M. le Gouverneur Fousset, Lieutenant-Gouverneur
du Soudan Français, qui m’ont accordé l’appui moral de leur haute
autorité, et ont bien voulu faire assurer le transport de mes caisses
de collections de Bamako en France.
Je dois aussi mes plus sincères remerciements au Médecin-Colonel
Gravellat, dont l’aide et les conseils m’ont été fort piécieux,
ainsi qu’au Docteur Mathis, Directeur de l’Institut Pasteur de
Dakar, et aux Docteurs Atvie et Durieu, qui m’ont réservé l’accueil
le plus cordial.
Enfin, je suis heureux de redire ici toute ma vive reconnaissance
à M. le Baron de Armella, qui a généreusement assumé toutes
les charges matérielles de cette expédition.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales
d’origine animale.
TABLE DES MATIERES
DU Tome VI. — 2® Série.
Pages
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 1G5, 327, 401, 465
COMMUNICATIONS :
Abrakd (R.). Stratigraphie du Lias moyen et supérieur au sud de Millau et
dans la région de Tournemire 391
André (M.). Un Acarien (Oribate) prédateur de Pluly^asler 348
— Une Écrevisse américaine (Carnbarus affinis Say) pullulant aux portes
de Paris [Fig.] 415
— Sur les Microlhrombidium pusillum Hermann et succidum L. Koch.
[Fig.] 497
— Note sur un Acarien de Yougoslavie appartenant au genre Microlhrom-
hidium [Fig.] 501
Angel (F.). Reptiles et Batraciens de Madagascar et description d’une espèce
nouvelle du genre Rhacophorus 247
— Description d’une nouvelle Grenouille d’Ethiopie récoltée par la Mission
Dakar-Djibouti 344
Arcangeli (A.). Trois Porcellio do la Grande Salvage et dos Canaries 250
Athanassopoui.os (G.). Un caractère essentiel de l’ichthyofaune d’eau douce
de la Péninsule Balkanique 346
Benoist (R.). Les espèces Malgaches du genre Barleria 78
Bergevin (E. de]. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Hémiptères. 411
Berlioz (J.). Étude d’une collection d’Oiseaux de l’Oubangui-Chari 228
— Note sur deux espèces peu connues de Ralüdès 340
Étude d’ une collection d’Oiseaux du Tchad (A. E. F.) 490
Bertin (L.). Mise au point de la systématique des Poissons abyssaux appar-
tenant aux genres Saccopharynx et Eurypharynx 29
Bourdelle (E.). Notes ostéologiques et ostéométriques sur l’Onagre de l’Inde. . 15
— Les allures de la Girafe, en particulier le galop [Fig.] 329
Budker (P.j. Compte rendu sommaire d’une Mission en A. O. F 533
Camus (M1“^ A.). Sur quelques Graminées africaines 98
Cernosvitov (L.). Les Oligochètes de la Guyane française et d’autres pays de
l’Amérique du Sud [Fig.] 47
— Oligochètes de la Mission du Cap Horn 1882-1883 [Fig.] 252
— Note sur la synonymie de quelques espèces d’Enchyraeidés 373
Chabanaud (P.). Poissons recueillis dans le lac Timsah (Isthme de Suez) par
M. le professeur A. Gruvel en 1933 156
Chen (J. T. E.). Note sur les Gobiidés de la collection du Muséum métropolitain
de Nankin [Fig.] 36
Chevet (P.). Description de deux Cyprinidae nouveaux du lac de Kontum
(Annam) [Fig] 32
Christensen (C.). Filices novae Indochinenses 100
— et M”*® Tardieu-Blot. Deux Aspléniées nouvelles d’Indochine [Fig.]. 107
— et M*"® Tardieu-Blot. Les Fougères d’Indochine. III. — Ophioglossaceae,
Osmundaceae, Dickroniaceae 44 5
— 536 —
Colin (H.). Le Sucre des Floridées 153
CoTTREAu (.1.). Note sur les Echinides provenant du Crétacé du Damergou
(Niger) 324
Dop (P.) et M'i® C. Marchetti. Les cellules à mucilage des Symphorémoidées
[Fig.] 387
Dropsy (U.). vSur l’origine des sables des plages des Iles de Los (Guinée-Fran-
çaise) [Fig.] 310
Fauvel (P.). Polychètes nouvelles de l’Annam [Fig.] 40
Fischer-Piette (E.). Remarques de systématique et de biogéographie sur
les Patelles des côtes françaises [Fig.] 280
Furon (R.). Vue d’ensemble sur la géologie du Damergou (Niger Français) .... 320
Gagnepain (F.). Les Aspidistrécs d’Indochine 189
— Quelques plantes des Ilots de la Mer de Chine 286
— ■ Les afiinités des Ilernandiacées 443
A. Guillau.min et J. Leandri. Plantes nouvelles ou critiques des serres du
Muséum 119
Gauthier (FL). Sur VApus granarius Lucas [Fig.] 44
Germain (L.). Mollusques terrestres et fluviatiles du voyage de M. A. Chevalier
au Saliara et en Afrique Occidentale Française (1931-1932). IL — Gas-
téropodes 60
— Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses de l’Afrique
Orientale (Mission de l’Omo 1932-1933) 262 et 377
Grandidier (G.). Deux nouveaux Mammifères insectivores de Madagascar,
Microgale Drouhardi et AJ. paroula 474
— Un Rongeur nouveau de Madagascar, Mus Decaryi [Fig.] 478
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates [Fig.] 353 et 423
— Les poils des épimères chez les Oribates [Fig.] 504
Gr-Avier (Ch.). Notice nécrologique sur J.-L. Dantan, Correspondant du
Muséum 403
Guillaumin (A.). Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie. 198, 308 et 456
— Espèces nouvelles ou critiques des serres du Muséum 518
— et E. Manguin. Floraisons observées dans les serres du Muséum pen-
dant l’année 1934 520
■ — et J. Paupion. Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant
l’année 1933 123
Guinet (C.). Floraisons observées à l’École de Botanique du Muséum pendant
les années 1933 et 1934 130 et 525
Heim de Balsac (FL). Note complémentaire sur les Damans de l’A’FIaggar. . . 224
— Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Mammifères 482
JovET (P.). Deux nouvelles espèces de Milreola L., genre nouveau pour Mada-
gascar [Fig.] 291
Lamy (Ed.). Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la Rüe dans
l’Amérique du Sud [Fig.] 432
Morellet (L. et J.). Le Bartonien de Iladancourt-le-lIaut-Clocher (Oise) .... 147
— A propos de la carrière du Vouast (Oise) 315
Nassans (R.). Liste des fossiles jurassiques figurés de la collection Victor Maire . 136
Neuville (FL). De l’organe génital de la Truie [Fig.] 7
— Troisième note préliminaire sur l’organisation du pied des r.léphanis
[Fig.] 210
Pellegrin (J.). Le Barbeau balléroïde de Valenciennes et son origine. ........ 24
Perrier de la Bathie (IF.). Los Vanilles de Madagascar 193
Petit (G.). Un Fierasfer nouveau de Madagascar 393
Phisalix (M"'*“). Action du venin d’Abeilles sur les Reptiles et leur résistance
à ce venin 166
— Immunité des Batraciens vis-à-vis du venin d’Abeilles 242
— Immunité naturelle du Hérisson vis-à-vis du venin d’Abeilles 405
— et E. Houde.mer. Contribution à la faune venimeuse du Tonkin 171
— 537 --
PiiiSALix (M"'”). et F. Pasteur. Action des ondes courtes sur le venin de
Vipère aspic 408
■ — et A. Urbain. Action de quelques microbes pathogènes sur la Vipère
aspic et les Couleuvres tropidonotes, et réaction de ces microbes aux
venins de Vipère et de Cobra 235
Pruvot-Foi. a.). Sur le nom de genre Frilillaria H. Fol 184
Ranson (G.). Révision de la collection des Méduses du Muséum National
d’Histoire Naturelle [Fig.] 68, 177 et 271
— Note sur une Méduse rare. Tiranna affhiis Ilartl., récoltée par le « Pré-
sident Théodore Tissier » au cours de sa première croisière (Hiver 1933). 436
Robyns (W.) et J. CiiESQUiÈRE. Une espèce nouvelle du genre Eneaslemon Exell
( Annonaceae) du Gabon 90
Rode (P.). Les groupes sanguins des Mammifères sauvages, Premiers résultats. 218
— et R. Didier. Note à propos du genre Ar^>icola Lacép 468
Roger (E.-.J.l. Morphologie de l’oothèque et processus d’éclosion chez Theo-
doxia [Fig.] 186
Saci-eux. Un Chylranthus nouveau de M. Pierre dans les collections faites
en 1891 dans Pile de Zanzibar 110
— Deux nouvelles espèces d’Anacardiacées de l’Afrique Orientale tropicale. 452
Serène (R.). Sur un échouage de Kogia breviceps Gray, à proximité de l’Institut
Océanographique de Nhatrang (Annam) 398
Soyer (R.). Profil en long géologique de la ligne n° 1 du chemin de fer métro-
politain, prolongée de la porte de Vincennes au fort de Vincennes,
avec raccordement aux ateliers de Fontenay-sous-Rois 140
Spassky. Araneae palaearticae novae. Pholcidae [Fig.] 361
Speijer (E. a. M.). Note préliminaire sur le nouveau genre Gipopellis (Arach.
Pedip.) 421
Tardieu-Blot (M"'®1. Nouvelle contribution à l’étude des Aspléniées d’Indo-
chine. IL üiplazium 112
— et C. Christensen. Les Fougères d’Indochine 287 et 383
Vellard (,T.). Sur quelques fossiles du Paraguay 150
— Mission au Goyaz et à l’Araguaya. Scorpions 257
Le Gérant, R. Taveneau.
ABliEVlLlE. IMPRIMERIE F. PAILLAI RT. 18-1-35.
-f
In
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 465
Discours prononcé aux obsèques de M. H. Lecomte, par M. H. Humbert.... 466
Communications :
P. Rode et R. Didier. Note à propos du genre Aroicola Lacépède 468
G. Grandidier. Deux nouveaux Mammifères insectivores de Madagascar,
Microgale Drouhardi et M. paroula 474
— Un Rongeur nouveau de Madagascar, Mus Decaryi [Fig.] 478
H. Heim de Balsac. Mission saharienne Augiéras- Draper. Mammifères.... 482
J. Berlioz. Étude d’une collection d’Oiseaux du Tchad 490
M. André. Sur les Microthrombidium pusillum Herman et sucidum L. Koch.
(Acariens) [Fig.] 497
— Note sur un Aoarien de Yougoslavie appartenant au genre Microthrom-
bidium [Fig.] 501
F. Grandjean. Les poils des épimères chez les Orihates [Fig.] - . . 504
H. Humbert. Mission botanique en Afrique australe et à Madagascar (1933-
1934) 51 3
A. Guillaumin. Espèces nouvelles ou critiques des Serres du Muséum 518
— et E. Manguin. Floraisons observées dans les Serres du Muséum pendant
l’année 1934 520
G. CuiNET. Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum pendant
l’année 1934 525
P. Budker. Compte rendu sommaire d’une mission en Afrique occidentale
Française 533
Table des Matières du Tome VI ^535
PDBLICATIONS DO MDSEOM NATIONAL D’HISTOIRE NATDRELLE
Archives du Muséum national d'Hisioire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson
et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895)
(Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui-
vants, prix variable).
Index Seminum in Horlis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de
Culture ; paraît depuis 1822 ; échange).
Noiulae sysiemaiicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909).
Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D*" R. Jeannel ;
paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire
d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis
1928).
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ;
paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de
Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ;
paraît depuis 1934 ; échange).
Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle
et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis
1924).
Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro
(Musée d’ Ethnographie du Trocadéro).